LŸ Us EI (ÿi NES VU AU © À A LUUL VLR. Ÿ h Le EEE SU NET TU Ÿ RS us A ù Low Me “eve EYE du Vu IN de EM CU y AVS LÉ UV ES EYE e Vi RSA et à en À ñ …, (te WUUL o& ne CR CUMUS WUUUS A Ne a PES Y Ÿ ji VV SEUL : 4 | is È M È sy À 4 D EU NM y radiée à È ERA US RAT ve ; NI} , VW. À i 2 MENT CHE VV VMU VO CREME EE TC RÈ ui nt EU NUEEE & A Wie RSSEE RARE MEME ; MU EX vu Sue FEFURNE è } Fe à F YVSUME HA RAT V Y F4 AMAAY S VU de MUVY ANA EE Me UŸ WU VU VUE À # dE 3 a Le A A VE , é 3 VEUS DE + — SUUY SUN “x w LES v AU) b, qu FN # ë #4 VV Ÿ NS ES ME MS Ÿ Fo. jus Ê FABAONTER LP, MU LL >| AAA) \ IEP LE AA ESC: LUE MO NU ; \ SEUL Vvv AVE foire PAYNE SO MMM po MUSÉE TE VEN UM Ma re, W M TEE WE PATTES MM EU < ealey oo EPA EVENE Division ef Mollusks Sectional Library ESSAIS el PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE OUVRAGES DU MÈME AUTEUR Catalogue illustré des coquilles fossiles de l’Eocène des environs. de Paris (1886-1892). Cinq vol. in-8, 43 planches; avec un appendice. Prix : 103 fr. Revision sommaire de la faune du terrain oligocène marin aux environs d’Étampes |(1891-1893). Trois fascicules in-8, 3 planches. Prix :42/fr. 50! Notes complémentaires sur la faune éocénique de l’Alabama, (1893). À vol. in-4, 2 pl. Prix : 8 fr. S’adresser à l'Auteur, 95, rue de Maubeuge. br _ ESSAIS DE PALEOCONCHOLOGIE COMPARÉE rar M. COSSMANN. PREMIÈRE LIVRAISON (Février 1895) PARIS CHEZ L'AUTEUR | COMPTOIR GÉOLOGIQUE 95, RUE MAUBEUGE, 9 | 53, RUE MONSIEUR-LE-PRINCE, 09 JUN 15 1988 CS RARIES PRÉFACE La classification des mollusques fossiles présente, pour les pa- léontologistes, les plus grandes difficultés : non seulement ils n’ont à leur disposition que la coquille qu’habitait l'animal, mais encore la fossilisation enlève trop souvent à cette coquille les caractères qui pourraient guider l'observateur. Quand le test n’a pas été complètement détruit par les actions chimiques ou par la pres- sion, il est du moins privé des couleurs qui sont si utiles pour l'étude des coquilles des mers actuelles ; parfois il est empâté dans une gangue sous laquelle il faut deviner — plutôt qu’on ne les aperçoit réellement — la forme des parties les plus importantes de la coquille. Aussi, quand les malacologistes qui s'occupent de conchyliologie récente ont déjà tant de peine à se mettre d'accord sur la classification systématique d'êtres dont ils connaissent presque tous les organes, on se demande s’il est vraiment possible, en se fondant seulement sur ce principe « qu'à une modification de l'animal correspond généralement une modification de la co- quille », d'établir une méthode paléoconchologique. Au début de la recherche des fossiles, et même dans la pre- mière moitié de ce siècle, la paléoconchologie est restée à l’état rudimentaire : les plus illustres de nos maîtres en géologie strati- graphique, se sont bornés à appliquer aux coquilles qu’ils recueil- 1 2 ESSAIS DE laient, même dans les terrains les plus anciens, les noms des formes existant encore aujourd'hui dans la nature, en négligeant peut- être à dessein, des différences qu'un examen plus attentif permet d'apercevoir. Les travaux de d’Orbigny, Deshayes, Conrad, Meek, Gabb, Zittel, Stoliczka, Waagen, Bayan, Gemmellaro, de Koninck, Sacco, Œhlert, von Ammon, Koken, Kittl, Hudleston, etc..., et de beaucoup d’autres paléontologistes éminents qu’il serait trop long d'énumérer, ontouvert un nouvel horizon : cessant de redouter l’in- troduction de nouveaux genres et de nouvelles familles, admettant la nécessité de séparer complètement certaines formes éteintes après chaque période géologique, ils ont apporté, pierre à pierre, les matériaux d’un monument dont le siècle prochain verra peut-être l’achèvement. Aïusi qu'il arrive ordinairement, une réforme de cette impor- tance ne s’accomplit jamais sans que quelques-uns de ceux qui luttent pour la réaliser dépassent le but : on craignait autrefois de multiplier les genres, aujourd’hui on en abuse quelquefois jusqu'à l'excès. La vérité scientifique est nécessairement entre ces deux extrémités ; le talent du conchyliologue consiste préci- sément à se maintenir dans un terme moyen, en s'inspirant de l’ensemble des faits et en accordant à chacun des caractères par- ticuliers l'importance relative qui lui convient; c'est à cette double condition qu’on peut éviter une tendance aussi funeste pour la netteté de la classification malacologique, que l'était l'examen insuffisant à la suite duquel nos prédécesseurs réunis- saient des êtres très différents. Il semble donc que le moment est venu de résumer la situa- tion actuelle des connaissances paléontologiques dans une sorte de Manuel, où seraient méthodiquement discutés et comparés les rapports des familles et des genres créés jusqu’à présent, où l’on n’admettrait, avec de sérieux motifs à l’appui, que les coupes qui méritent réellement d’être conservées, enfin, où l’on proposerait la création de nouvelles subdivisions chaque fois que la nécessité s'en ferait impérieusement sentir. Il existe déjà d'excellents PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 3 Manuels de Conchyliologie, par exemple ceux de Tryon et de Fischer, encore tout récents; on pourrait penser qu'après la publi- cation de travaux aussi complets, il suffira désormais de les tenir au courant, en y intercalant, page par page, les noms nouveaux qu'on admet définitivement. Mais. ces ouvrages sont plutôt des- tinés aux coquilles actuelles qui y occupent une importance prépondérante, la Paléontologie n’y joue qu’un rôle en quelque sorte accessoire ; en tous cas, les assertions des auteurs, relatives à l’existence des formes actuelles dans les temps géologiques, n'y ont été l’objet d'aucune vérification, de sorte que la question reste entière. Il y a aussi de nombreux et de très bons Manuels de Paléontologie, les uns abrégés, les autres beaucoup plus développés, qui embrassent l’histoire de tous les êtres organisés fossiles, depuis les mammifères jusqu'aux plantes, de sorte que la Conchyliologie proprement dite n’y peut occuper qu’une place relativement restreinte : ainsi le meilleur et l’un des plus récents de ces Manuels, celui du savant professeur Zittel, consacre cent quatre-vingts pages aux Gastropodes; il reste donc encore beau- coup à faire dans cette voie. Voici, d'après notre opinion, le but que devrait se proposer l’auteur d'un travail qui réaliserait complètement notre idéal sur cette question : Reprendre, autant que possible d’après l'espèce typique, la dia- gnose détaillée de chaque genre, sous-genre ou section fossile, en la complétant s’il y a lieu et en l’accompagnant d’une ou de plusieurs figures qui en reproduisent fidèlement les caractères essentiels; établir, pour chacune de ces coupes, les rapports et les différences qu'elle présente avec les autres formes de la même famille ; en déduire la valeur relative qu'il y a lieu de leur attribuer, soit comme genre, soit comme sous-genre, soit comme section ; faire suivre ces observations d’un tableau indi- quant, pour chacune des coupes admises, les espèces qui attestent authentiquement son existence à tel ou tel niveau strati- graphique ; en conclure, enfin, quel a été l’ordre successif 4 ESSAIS, DE d'apparition des divers membres d'une même famille, depuis l’époque paléozoïque la plus reculée jusqu’à l’époque actuelle. Nous n’avons pas la prétention de croire que la publicalion que nous commençons aujourd'hui répondra exactement à tous les points de ce programme, car il y a toujours des matériaux qui font défaut même à ceux qui sont le mieux secondés ; aussi nous bornerons-nous à l’intituler « Essais DE PALÉOCONCHOLOGIE COM- PARÉE », titre indiquant que nous nous sommes efforcés de nous rapprocher le plus possible du but consistant à établir une com- paraison entre la faune fossile et celle des mers contemporaines ou de nos continents, de manière à fixer approximativement la position systématique des formes éteintes. Pour exposer les résultats de cette étude, on peut procéder soit par analyse, soit par synthèse : nous avons été contraints de laisser de côté la méthode analytique, bien qu’elle soit plus con- forme à l’ordre naturel des recherches, ainsi qu’à la réalité pro- bable de l’évolution qu'ont subie les êtres organisés depuis leur apparition sur la terre: mais elle nous aurait conduit à une exposition peu claire, à des redites inévitables. Pour définir ce système analytique, on peut le comparer à un éventail déployé, dont les branches rayonnantes représenteraient la subdivision plus ou moins régulière des formes ayant une même origine ancestrale: l'analyse consiste à prendre isolément l’histoire de chacune de ces branches, du centre à la circonférence ; pour les passer toutes en revue il faut remonter chaque fois à l’origine ; ce système est évidemment inadmissible dans un Manuel. Nous avons donc admis, comme point de départ, la classification des mollusques vivants, en y intercalant ceux qui n'existent plus ; pour adopter la même comparaison que ci-dessus, cette méthode synthétique consiste à suivre, au contraire, la circonférence de l’éventail dont les branches figurent plus ou moins exactement l’enchaînement naturel des êtres de la création. Avec les renseignements strali- graphiques accompagnant chaque définition, le paléontologiste qui n'étudie que la faune d’un seul terrain, n’a plus alors qu’à PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 5 tracer sur l'éventail, à la hauteur qui correspond à ce terrain, le cercle intermédiaire contenant tous les mollusques dont l’existence y a été signalée. Il y a d’ailleurs un autre motif qui oblige à ajourner cette his- toire de la création successive des mollusques à une époque où l’on sera mieux fixé sur le but de chacune des parties de la co- quille qu'ils habitent. Dans l’état actuel de nos connaissances, il est impossible d’expliquer pourquoi un genre est caractérisé par l'existence de plis columellaires, pourquoi le labre est incliné plu- +ôt dans un sens que dans le sens opposé, pourquoi les tours em- bryonnaires ont un enroulement différent de celui des autres tours de la spire, pourquoi l'ouverture passe graduellement de la forme holostomée à la forme siphonostomée, etc., etc.., toutes ces ques- tions ont-elles même jamais été posées, et en admettant qu’un con- chyliologue en ait cherché la solution, s’est-il suffisamment inspiré de l'anatomie ou des mœurs de l’animal pour pouvoir en conclure quelle doit être sa coquille ? Inversement, l’anatomiste qui étudie les organes respiratoires ou reproducteurs, les fonctions diges- tives, la circulation ou le système nerveux des mollusques, en a-t-il jamais conclu quelle doit être la forme de la coquille qui l’abrite ? Il est certain cependant que cette corrélation existe, qu'elle est intimement liée aux mœurs, au mode de locomotion de l'animal, qu’elle dépend des conditions de son existence, du milieu qu'il habite, de la température, de la profondeur, de l’éclairement même des masses liquides qui le recèlent. Pour résoudre ces problèmes obscurs, il faudrait une colla- boration intime entre l’anatomiste et le conchyliologue qui tra- vaillent trop souvent indépendamment l’un de l’autre ; il nous manque surtout l’observation de tous les faits dont se compose la vie du mollusque, soit qu'il se déplace, soit qu’il s’alimente, soit qu'il secrète, de manière à saisir ce que devient et à quoi peut lui servir sa coquille dans chacun de ses actes. Si toutes ces lacunes étaient comblées, il n’est pas douteux qu’en tenant compte du milieu géologique dans lequel ont dû vivre les êtres 6 ESSAIS DE aujourd’hui fossiles, on trouverait que la forme de leur coquille correspond exactement à leur âge stratigraphique. Mais nous ne pouvons malheureusement qu'émettre des hypothèses sur ces questions à peine effleurées, et souhaiter que la lumière se fasse bientôt sur elles. Quoi qu’il en soit, puisqu'il ne nous est pas donné d’apporter une solution, nous avons pensé qu’il serait du moins utile d'appeler l'attention sur les parties de la coquille qui peuvent jouer un rôle essentiel dans la distinction des familles et des genres ; aussi, avant d'entrer en matière, donnons-nous ci-après quelques considérations sommaires et principalement des définitions pour fixer les idées. FORME DES GASTROPODES Les Gastropodes sont plus ou moins complètement enroulés, soit symétriquement par rapport à un plan qui divise la coquille en deux parties absolument pareilles, soit asymétriquement autour d'un axe presque loujours rectiligne : il est extrêmement rare que cet axe soit courbé ou irrégulièrement tordu. L’enroulement forme une spire dont les tours sont tantôt lâches, tantôt resserrés en contact, et dans ce cas, la ligne séparative de deux tours consé- cutifs se nomme suture. Dans les coquilles symétriques, la superposition des tours se fait, en général, régulièrement, de sorte que, sauf pour les genres à spire déroulée, les sutures forment, de chaque côté, une spirale identique, dont la cavité dépend de l'accroissement plus ou moins rapide de l'épaisseur de chaque tour: cette cavité, qu'on nomme ombilic, a un galbe conique quand l’accroissement est constant, ovoïde quand cet accroissement est plus rapide pour l'épaisseur des tours que pour leur hauteur, évasé quand c’est l'inverse ; les deux PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 7 faces, toujours égales puisqu'il y a symétrie par rapport au plan médian, ne sont jamais absolument planes, et encore moins con- vexes, puisque les premiers tours sont nécessairement moins épais que le dernier. Les tours des coquilles symétriques se recouvrent successivement, c’est-à-dire sont embrassants, de sorte qu'on n’aperçoit leur surface dorsale que sur le dernier, et, dans chaque ombilic, une faible partie non recouverte des tours précédents. On passe des formes symétriques aux formes asymétriques, dès que les deux ombilies ne sont plus égaux en profondeur: il y a alors le côté de la spire et la face interne ou ombilicale au centre de laquelle est censé s’élever l’axe idéal de l’enroulement. Ce n’est pas toujours la face la plus profonde des coquilles discoïdales qui est leur véritable ombilic ; il y a même des individus dont la face ombilicale est saillante, comme si c'était le côté de la spire, tandis que ce dernier est en creux, comme s’il avait subi un effort de pression qui l’eût retourné à l'instar d'un gant. Les tours des coquilles asymétriques sont entièrement embras- sants, comme ceux des coquilles symétriques, quand la coquille est discoïdale, ou même quand sa spire est élevée et que son om- bilic est largement ouvert; mais, à mesure que la superposition d'un tour sur le précédent se fait de moins en moins symétrique- ment, la paroi de chaque tour qui confine à l'ombilic, ou paroi columellaire, prend plus de développement, l'ombilic se rétré- cit, ou même se ferme complètement, de sorte gue les parois opposées se touchent, que l’axe idéal dela coquille se trouve maté- rialisé sous la forme d’une sorte de pilier creux ou plein, auquel on donne généralement le nom de columelle. Néanmoins, les tours peuvent encore être embrassants et même recouvrir toute la spire, comme cela a lieu dans les coquilles complètement invol- yées, dont la face de la spire est restée ombiliquée, tandis que c’est, au contraire, la face columellaire qui est saillante (Bullidæ). Au contraire, dans d’autres familles, les tours se superposent presque sans se recouvrir (Scalidæ); la spire est lâche, les sutures sont alors très profondes, et quelquefois les derniers tours 8 ESSAIS DE complètement détachés (Vermicularia), soit en spirale, soit dans une direction indéterminée. Enfin, si le tube, dont l’enroulement compose la spire, est incomplètement fermé, il n’y a ni columelle, ni ombilic: les tours sont intérieurement ouverts (Scaphandridæ, Haliotidæ) ; on les aperçoit jusqu’au sommet si le pilier spiral, ou bord interne, autour duquel ils s’enroulent, n’est pas trop épaissi. On cite même un genre (Velainella) dont le pilier spiral s'applique sur la paroi externe, de sorte que la coquille est réduite à un tube ouvert, presque comme dans les Scaphopoda. Les Gastropodes symétriques peuvent indifféremment être posés à plat, d’un côlé ou de l’autre, sur un plan parallèle à leur plan de symétrie. Quant aux De Ti Gastropodes asymétriques, principalement ceux dont la spire est saillante, on appelle À rs coquille dextre celle dont les sutures sont Ra orientées dans le sens d’inclinaison de la flèche A (fig. 1); on nomme, au contraire, sénestre tout Gastropode dont la suture a l’inclinaison de la flèche B, l’axe vertical étant, dans les deux cas, indiqué par la. ligne pointillée qui croise cette flèche. Si la superposition des tours se fait avec régularité, si leur croissance suit une progression dont la raison est constante, le profil de la coquille, c’est-à-dire la ligne qui enveloppe le contour extérieur des tours superposés, fussent-ils plans, convexes ou excavés, est une ligne droite également inclinée de chaque côté de l’axe vertical, de sorte que le galbe de la coquille est parfaitement conique (Calliostoma, Niso) ; l'angle au sommet de ce cône est ce que d'Orbigny a nommé angle spiral de la coquille. Si, au contraire, l'accroissement des tours se fait irrégu- lièrement, c'est-à-dire si le rapport entre les dimensions homo- logues des tours consécutifs varie d’un tour à l’autre, le profil de la coquille est nécessairement curviligne: quand le rapport entre la hauteur de chaque tour (comptée dans le sens vertical) ne PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 9 et sa argeur (mesurée dans le sens perpendiculaire à l’axe ver- tical) va en diminuant à partir du sommet, le profil est concave, et le galbe s’évase depuis le premier tour jusqu’au dernier, on dit alors qu'il est extraconique ; inversement, lorsque le rapport entre la hauteur et la largeur de chaque tour va en croissant, le profil est convexe, le galbe se contracte, la coquille devient conoïde ou encore pupiforme. Il y a, dans les Pulmonés, quelques rares exemples de coquilles dont le galbe, après avoir été extraconique au début, devient conoïde dans les derniers tours (ÆZucalodium) ; mais il ne parait pas qu’il existe d'exemple du phénomène inverse, à moins d’excep- tions tératologiques. La rapidité de la croissance des tours de spire est en fonction directe du nombre de ces tours; la coquille est généralement paucispirée quand cet accroissement est très rapide, multi- spirée ou polygyrée, quand il se fait lentement; mais c’est surtout à l’inclinaison des sutures par rapport au profil, c’est-à- dire à l'angle sutural, que se mesure la rapidité de la crois- sance: ces sutures sont presque horizontales quand la superpo- sition des tours est lente, très inclinées sur l’axe vertical quand la croissance est rapide ; cette inclinaison augmente quelquefois au dernier tour, dont la suture remonte obliquement vers l’ouver- ture : on dit alors qu’elle est ascendante (Æligmoloæus, Limnæa) ; il est rare qu’elle soit descendante, à moins qu’il n’y ait un épanouissement de l’ouverture (Pterocera, Alaria). SOMMET EMBRYONNAIRE La partie initiale de la spire forme ce qu’on appelle l’em- bryon de la coquille. La structure de cet embryon, qui a une importance capitale, a été généralement négligée dans l'étude des fossiles, parce qu'il est bien rare, surtout dans les terrains 10 ESSAIS DE secondaires et paléozoïques, qu’on trouve le test dans un état de fraicheur suffisant pour que le sommet soit complètement intact, ou encore parce que la cristallisation spathique du test ne permet pas de distinguer nettement de quoi se compose le bouton qui termine le sommet de la spire. Quelle que soit la difficulté de ces recherches, il est impossible de laisser de côté un caractère qui permet souvent de trancher la question du classement d’une forme éteinte aujourd'hui. On sait que les larves de la plupart des Gastropodes ont une coquille embryonnaire qui, tantôt ne diffère pas sensiblement de celle des adultes, tantôt présente une structure tout à fait distincte. On appelle homæostrophes les embryons dont le nucléus est enroulé dans le même sens que le reste de la spire, hétérostrophes ceux dont l'enroulement est inverse ; M. Koken a proposé ortho- strophe au lieu d’homæostrophe, mais cette dénomination a l’incon- vénient de n'être pas l'opposé exact du mot hétérostrophe, com- munément admis, et de plus elle donne l’idée d’un enroulement orthogonal, qui n’est pas toujours conforme aux faits. EMBRYONS HOMÆOSTROPHES. — Même lorsque l'allure de l’en- roulement de l'embryon est absolument conforme à celle du reste de la spire, il ne peut cependant former une pointe, dans le sens strictement géométrique, attendu que le stade primitif de la nais- sance de la coquille doit être représenté par un corps minuscule, il est vrai, mais subglobuleux, qui grossit avant de commencer à s’enrouler, et qui est le nucléus apical de la coquille. Dès que le nucléus est formé, il se développe par accroissement unilatéral, avec un mouvement gyratoire et ascendant, en supposant toujours que le sommet est orienté vers le bas ; 1l en résulte que le nucléus ne tarde pas à être en contact avec une portion de tour embryon- naire dont il est séparé par une ligne suturale qui a la même direction que les sutures de la spire de la coquille, mais dont linclinaison varie quelquefois. Lorsqu’au nucléus succèdent trois ou quatre tours embryon- naires au moins, généralement lisses et brillants, bien distincts PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 41 de la spire proprement dite qui est ornée ou qui, lorsqu'elle est lisse, n’est pas aussi brillante, on dit que l'embryon est polygyré (Ex. Seila mundula, Desh. de l'Eocène inférieur, fig. 2); quel- quefois il est, en outre, régulièrement conoïdal (Ex. Suessionia exigqua, Desh. de l'Eocène inférieur, fig. 3). L’embryon est, au contraire, paucispiré quandil n'existe qu’un tour ou deux entre le nucléus apical et le premier tour de spire muni de l’ornementation normale de la coquille, ou tout au moins d’une ornementation rudimentaire (Ex. Nerwvtoniella clavus, Lamk. de l’Eocène moyen, fig. 4); cette ornementation commence subi- tement, sans aucune transition, soit avec sor allure définitive, soit plutôt avec une exagération initiale de l’un des deux éléments aux dépens de l’autre, par exemple des costules d’accroissement quand il n’y a plus que des stries sur les individus adultes. L’embryon polygyré n’a pas toujours le même galbe que le reste de la coquille, ainsi que cela a lieu dans l'exemple indiqué ci- dessus: il est styliforme lorsqu'il se compose d’une pointe étroite et subcylindrique à laquelle succède le galbe conoïdal de la spire (Ex. Styhfer pellucidus, Desh. de l'Eocène moyen, fig. 5); il est globuleux quand il forme un bourgeon plus ou moins régulier, dont le galbe subsphérique, ou même cylindro-conoïdal, n’est pas dans le prolongement du galbe du reste de la spire (Ex. Voluta fulgetrum, Sow. des mers actuelles, fig. 6, et Claviithes deforms, Sol. de l’'Eocène, fig. 7); il est mammillé quand il forme un petit bouton saïllant, mucroné quand c’est une pointe. 12 ESSAIS DE Les embryons paucispirés sont plus fréquents, et ils présentent une diversité d’allure qui mérite d'autant plus d'appeler l'attention que, par certains côtés, cette allure se rapproche de celle des embryons hétérostrophes ; de sorte qu’il faut parfois y regarder à deux fois avant de se faire une opinion certaine sur le sens de la gyration du nucléus. Quand il forme un bouton obtus, l'embryon paucispiré peut + F16. 7 Frc. 8. F1G.9: FiG. 10. être simple (Ex. Triforis asper, Desh. de l'Eocène supérieur, fig. 8), ou déprimé, formant une calotte dite en goutte de suif (Ex. Voluta scapha, Gm. des mers actuelles, fig. 9, ou Volvaria Lamarcki de l'Eocène inférieur, fig. 10), ou tectiforme, c’est- à-dire en cône surbaissé (Ex. Acrophlyctis Eugenei, Desh. de l'Eocène moyen), ou encore planorbulaire, c’est-à-dire présen- TR fi \ Nr FiG. 41, F16. 12, Fic. 13. tant un aplatissement comparable à celui de la face de la spire de certains Planorbis (Ex. Volvaria alabamiensis, Cossm. de Claiborne, fig. 11). I1 y a même des genres dont le nucléus: embryonnaire est au fond d’une petite dépression, l'embryon est alors dit excavé (Ex. Tudicla spirillus, Lin. des mers actuelles, fig. 12); parfois le sommet de la coquille se détache dès qu’elle PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 13 est adulte, l'embryon est tronqué (Ex. Nystia polita, Edw. du Ruel, fig. 13), et, dans ce cas, la cicatrice de l’occlusion de l'extrémité de la spire se fait dans une sorte de petit cirque formé par l’épiderme du premier tour, conservé intact après la chute de l'embryon. Un grand nombre de genres sont caractérisés par un embryon dévié, c'est-à-dire que le nucléus commence son enroulement autour d’un axe qui fait uu angle avec celui de la coquille: si le nucléus. n’est pas saillant, cette disposition oblique est peu visible ; on s’en aperçoit seulement à ce que la suture est un peu plus Fi. 14. F1G. 15. FiG. 16. Fi. 171. Fic. 18. Fic. 19. inclinée que ne le comporterait un enroulement tout à fait normal (Turritella funiculosa, Desh. de l’Eocène moyen, fig. 14). Mais, quand le nucléus est à peu près disjoint dans une direction com- plètement oblique, et qu'il forme une sorte de crochet se raccor- dant avec la spire par un coude plus ou moins arqué, l'embryon est dit papilleux (Ex. Sipho tenwiplicatus, Desh. de l'Eocène moyen, fig. 15). Souvent même, l'embryon papilleux est si obli- quement dévié que les tours ne sont plus en contact, il est alors détaché (Ex. Cerithioderma angulatum, Desh. de l’'Eocène moyen, fig. 16 et 17, ou Homotoma striarella, Desh. de l'Eocène, fig. 18). Quand l'embryon papilleux forme un bouton globuleux à nucléus dévié, il est dit loxosphérique (Ex. Clavilithes defor- ms, Sol. de l’Eocène, fig. 7). Enfin, il est quelquefois nautiloïde, c'est-à-dire symétriquement enroulé autour d’un axe oblique par rapport à l’axe de la spire asymétrique (Ex. Lamellaria Berglu, Desh. de l’île Maurice, fig. 19). EMBRYONS HÉTÉROSTROPHES. — Il n'est pas aisé de se rendre 14 ESSAIS DE compte par quelle torsion géométrique se fait le raccordement entre un embryon sénestre et une coquille dextrogyre, pendant la période qui correspond au passage présumé des organes viscéraux, d’un côté à l’autre de l’axe de la coquille. Avant de montrer, sur des exemples pris d’après des sommets grossis de coquilles hété- rostrophes, comment se fait cette délicate jonction, il ne sera pas sans intérêt de représenter par un tracé géométrique les éléments du problème inconsciemment résolu par l'animal lui-même : Soit une coquille turriculée, par exemple (fig. 20), dont les premiers tours € d e s’enroulent autour d’un axe vertical MN, il s'agit d'y souder un embryon sénestre composé de deux tours & b, ayant le même angle sutural et le même axe; si le contour du tour embryonnaire À, préparé pour servir de suture au tour subséquent, suivait le tracé indiqué en pointillé Le] sur la figure, il viendrait couper en b, sous un ‘angle aigu, le contour du tour de spire e, au lieu Ne à ï Ed de reposer sur lui, de sorte que l'intersection des LG deux surfaces courbes se ferait dans un pli pro- Go fond, partant de cet angle b et s’atténuant gra- SNY% duellement jusqu’au côté opposé, où les deux Fic. 20. courbures viennent en contact avec un plan tan- gentiel commun; cette suture idéale ne peut être tracée sur un croquis schématique, mais toute personne familia- risée avec les procédés de la géométrie descriptive peut reconsti- tuer les projections de cette suture en plan et en rabattement. Or, pour peu que l’on ait observé au microscope quelques embryons hétérostrophes, on est en droit d'affirmer avec certitude que jamais on n’y remarque une telle suture, et que le pli b, d’ailleurs incompatible avec les lois de la solidité, n'existe pas. On peut donc en conclure : d’une part, que le raccordement entre les deux éléments dont il s’agit, l'embryon et la spire, se fait par une transition graduelle, au cours de laquelle les tendances sinistrogyre et dextrogyre se font d'abord équilibre, puis la pre- mière cède à la seconde ; d'autre part, que l'enroulement de l’em- T PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 15 bryon ne se fait jamais autour du même axeque celui de la coquille, comme supposait le schéma théorique, ou, en d’autres termes, que l’embryon hétérostrophe est généralement dévié, soit autour d’un axe tel que OP qui augmente encore l'apparence papilleuse du nucléus, soit autour d’un axe tel que QR, qui ramène, au contraire, ce nucléus en contact avec le reste de la spire. On ne peut se rendre bien compte de la torsion du fragment de lour qui raccorde l'embryon avec la spire, qu’en étudiant d'abord la déviation du nucléus hétérostrophe, quoiqu'il paraisse a priori peu logique d'évaluer un effet de déviation qui se produit par rapport à l'axe d’une coquille non encore formée, et qu’en réalité il serait plus juste de dire que c’est cette dernière qui est déviée par rapport à l'axe initial de l’embryon. Mais on est tellement habitué à observer la coquille comme l’état normal et l'embryon comme un phénomène exceptionnellement bien conservé en place, que cette interversion de termes ne surprendra personne. Le plus simple sera de choisir une série d'exemples parmi les inclinaisons les plus apparentes et d'examiner ce que devient la torsion de raccord, quand l’axe passe de l’inclinaison OP à l’inclinaison QR. Les formes qui présentent le maximum de déviation embryon- naire sont surtout les Aresocycla et Turbonilla, dans la famille Pyrammdelhdæ : ainsi que l’indiquent les figures 21 (A. fragihs, Desh. de l’Eocène), fig. 22 (T°. tenwiplicata, Desh.) ou 23 (Belo- midium gracile, Desh. de l’Eocène parisien), l'embryon se compose de plusieurs tours sénestres, — on en compte jusqu’à cinq, — qui s’enroulent autour d’un axe faisant un angle de plus de 45 degrés avec celui de la coquille, du côté OP, c’est-à-dire en s'orientant 16 ESSAIS DE vers l’ouverture de celle-ci: il en résulte que, pour se raccorder à la spire, le dernier tour de l'embryon subit une torsion héli- çcoïdale qui déroute absolument l'œil de l'observateur, lorsque celui-ci n’examine que des vues isolées, prises dans des positions opposées comme le sont les figures 21 à 23; mais, si l’on fait patiemment évoluer le sommet de la coquille sous l'objectif du microscope, on remarque que le dernier tour sénestre, au lieu de continuer son enroulement ascendant de droite à gauche, dévie d’abord perpendiculairement à l’axe d'enroulement de l'embryon, puis s’infléchit obliquement dans une direction opposée à la direc- tion initiale, et se raccorde enfin au commencement de la spire normale, sans que le passage d’une surface héliçoïdale à l’autre soit indiqué par aucun pli : il y a une continuité parfaite, aucun arrêt subit de la croissance, et même, quand la spire est ornée, les ornements ne commencent guère avant qu'il y ait au moins un quart ou une moitié de tour enroulé dans le sens normal. L'embryon ci-dessus décrit est dit loxogyre; mais il est rare que sa spire soit aussi développée : elle est déjà moins allongée dans les Turbonilla (fig. 22) que dans les Arisocyla (fig. 21), et elle est à peine saillante dans les Odontostomia, dont le nucléus forme une sorte d'oreiller reposant sur la spire, de sorte que l'embryon peut être dit pulviné (Ex. O. hordeola, Lamk. de l'Eocène, fig. 24). ee, ee en om Ve | ras La ; #4 ee + ui Vy Fic. 24. Fic. 25. Fi. 26. Quand il est paucispiré, l'embryon hétérostrophe n’est pas tou- jours adhérent à la spire : il se détache souvent en forme de crosse, dans un plan passant par l'axe vertical de la coquille (Ex. Mathuldia Baylei, de Boury, de l’Eocène inférieur, fig. 25, ou Actæon Gmelini, Bayan, de l'Eocène moyen, fig. 26, ou encore PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 17 Tuba striata, Lea, de Claiborne, fig. 27). Mais, à mesure qu'il devient papilleux, le nucléus tend à se renverser complètement (Ex. Actæon subinflatus, d'Orb. de l’'Eocène moyen, fig. 28, et Nuscleopsis subvaricatus, Conrad, de Claiborne, fig. 29) ; il y a des Je | \ LE © coquilles où il est complètement empâté dans la spire (Ex. Acro- cœlum Bouryi, Cossm. de Guise, fig. 30, ou Solarium canalicu- latum, Lamk. Parnes, fig. 31, ou encore, du côté de l’ombilic. Discohelix Dixoni, Vasseur, de l’Eocène de Bretagne, fig. 32); dans ces conditions, l’embryon involvé ne montre pas le nucléus, qui est complètement caché du côté opposé, et l’on pourrait croire, + CCR: Fi. 31. Fic. 32. Fic. 33. au premier abord, que cet embryon n’est pas sénestre ; ce’st seule- ment en vérifiant si le côté qu'on aperçoit comporte un nucléus. ou s’il est ombiliqué, qu’on peut se former une opinion sur le sens réel de la gyration, et, comme ils’agit d’un corpuscule microsco- pique, cette vérification rencontre parfois de telles difficultés, qu'on s'explique l’incertitude qui règne encore sur la véritable disposition de l’embryon de certaines coquilles, c’est-à-dire sur leur classement définitif dans telle ou telle famille. Pour terminer, on peut encore citer, comme exemple d’une forme tout à fait anormale d’embryon sénestre, dit tordu, Douw- villeia arenaria, Mell. du gisement de Jonchery (fig. 33), dont 9 18 ESSAIS DE le nucléus subit deux torsions successives avant de s’emboîter sur le premier tour caréné de la spire. D'après ce qui précède, on voit qu’il n’est pas aisé de décom- poser géométriquement le phénomène en vertu duquel l'animal embryonnaire rejette ses viscères d’un côté à l’autre, en changeant le sens d'enroulement de sa coquille; aucun des malacologistes qui ont étudié la question ne paraît avoir cherché à fournir même une hypothèse expliquant les motifs de ce changement d’allure dans la croissance du mollusque. Je ne puis davantage donner d'explication plausible à ce phénomène, mais l’étude de la coquille me permet, du moins, d'affirmer que la transition ne se fait que graduellement et qu'il n’y a pas, dans ce fait, de mouvement brusque, comparable à celui d’un portefaix qui rejetterait son fardeau d'une épaule sur l’autre; d’ailleurs, on ne concevrait pas qu'il se produisit un virement subit sans un point d'appui qui ferait précisément défaut au mollusque, s’il n'est pas, à ce moment, fixé contre un corps immobile, d'une masse supérieure à la sienne, et plus résistant que le fluide dans lequel il nage comme le font la plupart des mollusques de haute mer qui ont l'embryon sénestre. COLUMELLE Ainsi que je l’ai indiqué en examinant le mode d’enroulement de la coquille, l'axe autour duquel se fait cet enroulement est tantôt idéal, au milieu d’une cavité en entonnoir, tantôt entouré de la matière dont se composent les parois des tours resserrés en contact; dans le premier cas, il n'y a pas, à proprement parler, de columelle, mais une série de parois columellaires superposées, dont la coupe transversale ferme une calotte en forme de cône plus ou moins évasé; dans le second cas, la section transversale montre un véritable pilier axial, contre lequel viennent se souder les parois columellaires des tours de spire. En général, la section transversale de chaque tour reproduit PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 19 assez exactement l’ouverture de la coquille, au moins dans sa forme générale, abstraction faite des caractères accessoires que peuvent présenter les bords ou l'extrémité antérieure de cette ou- verture. Par conséquent, eu égard à la difficulté qu’on éprouve à se procurer de bonnes sections transversales des coquilles, c’est sur la partie visible de l’intérieur de l'ouverture qu’on étudie les caractères de la paroi columellaire ou de la columelle, tout en tenant compte des modifications que peut subir cette columelle, à mesure que la coquille grandit. En principe, la paroi columellaire se compose d’une surface hélicoïdale plus ou moins excavée qui se raccorde, par une courbe ou par un angle arrondi avec le plancher et avec le plafond du tour de spire. Très creuse quand l’enroulement des tours est lent, la paroi columellaire est presque droite quand l’accroissement est rapide, et alors elle représente bien réellement l’axe de la coquille. Sa surface, dite simple quand elle est unie, porte souvent des plis spiraux dont le nombre, la nature, la saillie et la persistance sont très variables. Le but de l'existence de ces plis.est, je le crois, absolument inconnu, et cependant on doit «a priori supposer qu'ils jouent un rôle essentiel dans les mouvements que l’animal doit faire pour sortir de sa coquille ou pour y rentrer, ou plutôt pour porter sa coquille dans un sens ou dans l’autre, quand il nage ou lorsqu'il rampe, attendu que c’est à la paroi columellaire que s’attachent les muscles adducteurs des Gastropodes!. Les plis columellaires s’enroulent en spirale contre la paroi sur laquelle ils font saillie, soit comme un simple renflement arrondi, soit comme un gradin taillé carrément, soit comme une lamelle tranchante qui encombre parfois la section libre du tour de spire; il en est qui sont divisés en deux ou bifides, ce sont alors des rainures spirales qui entaillent la paroi et séparent de larges rubans plus ou moins aplatis. Ils ne sont pas toujours 1 Voir, à ce sujet, dans la note insérée à la fin de l'annexe de cette livraison, l’expli- cation proposée par M. Dall. 20 ESSAIS DE persistants, certaines coquilles à columelle plissée quand les individus sont encore jeunes, ont la columelle à peine renflée ou même tout à fait simple à l'ouverture, quand l'animal a atteint sa taille adulte; l'inverse se produit également. L’obliquité souvent très grande de ces plis donne à la columelle la même apparence que si elle était tordue une ou plusieurs fois sur elle-même; je conserverai cette expression, qui est souvent utilisée dans les diagnoses, quoiqu'elle soit impropre, attendu que, si l’on conçoit qu’une barre malléable (en verre ou en fer fondu) puisse subir dans toute sa longueur un effet de torsion qui la plisse en spirale, on ne se rend pas bien compte de l'effort qu'il faudrait exercer sur une série de paroïs columellaires super- posées pour y produire simultanément des rides qui se correspon- draient d'un tour à l’autre ; la vérité, c’est qu’il n'y a pas de tor- sion et que le renflement dont se compose chaque pli est produit, au fur et à mesure de l'accroissement, par la sécrétion du manteau. La disposition des plis, leur importance relative quand il y en a plusieurs superposés, varient peu ; il est rare qu'ils soient égaux entre eux, mais, quand ils sont inégaux, c’est avec régularité, c’est-à-dire qu'ils sont croissants ou décroissants, en comp- tant d'avant en arrière, l'ouverture étant orientée en haut, le sommet en bas. La terminaison de la columelle, à la base de la coquille, est un caractère essentiel au point de vue de la distinction des genres, et intimement lié d'ailleurs à l'existence ou à l'absence d’un canal pour le passage du siphon : c’est donc en même temps que la disposition de l'ouverture que doit être étudié le mode de rac- cordement de l'extrémité de la columelle, de sorte que j'y revien- drai plus loin, en traitant de l'ouverture. Le bord columellaire se compose d’une couche, souvent très calleuse, de matière vernissée qui recouvre la paroi de la columelle, et dont la présence ne peut se constater qu’à l’ouver- ture, sur la base de la coquille où il prend quelquefois un grand développement. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 91 Ce qui précède s'applique aux coquilles munies d'une columelle pleine, ou même perforée par un ombilic, qui est le résultat du défaut d'adhérence des parois columellaires entre elles ; maisil y a plusieurs familles (Hahotidæ, Calyptræidæ, Scaphan- dridæ, etc...) dans lesquelles non seulement il n’y a pas de colu- melle, ainsi que je l’indiquais au début, l'axe d’enroulement étant idéal, mais encore dont la paroi columellaire est supprimée, ou plutôt n’est visible que sur sa face opposée, l’enroulement se fai- sant absolument comme pour la confection d'un cornet en papier; la coquille se réduit à un tube creux ou à un cône vide. Dans ce cas, comme l’a très heureusement exprimé Fischer, en donnant, dans son Manuel, la coupe de Velainella columnaris, Vasseur, la paroi columellaire se confond avec le test externe auquel elle adhère, suture contre suture, de sorte que l’animal habitait, en réalité, ce qui serait l'ombilic dans une coquille d'une autre famille. OUVERTURE L'ouverture d’un Gastropode, improprement appelée bouche par quelques auteurs, est l’orifice par lequel sortent de la coquille ou y rentrent, tous les organes nécessaires au mouvement, à la nutrition et à la respiration de l'animal; c’est également par cet orifice que ses sens peuvent s'exercer, ainsi que ses moyens de défense, quand il en possède : il en résulte que la forme de l’ou- verture doit probablement être en rapport avec la biologie du mollusque. Les coquilles patelliformes ou capuliformes sont presque entièrement en ouverture, dont le contour, ou péritrême, forme généralement la base sur laquelle on les pose pour les examiner. Celles de la famille des Fissurelhdæ ont une autre ouverture ou plutôt une perforation opposée, correspondant à l'anus. Mais le cas le plus général est celui d’une ouverture située à la base des circonvolutions de la spire et présentant, lorsque l'animal est 22 ESSAIS DE adulte, des caractères distinctifs à défaut desquels tout classement est à peu près impossible. 1 Les Gastropodes ont été longtemps subdivisés en deux groupes, selon que l'ouverture est ou n’est pas entière, c’est-à-dire que le contour antérieur ne comporte pas, ou comporte, au contraire, un sinus, une échancrure, ou même un canal plus ou moins pro- longé: on dénommait holostomes les coquilles à ouverture en- tière, et siphonostomes celles dont l'ouverture est interrompue au point de jonction du contour supérieur avec l'extrémité de la columelle, pour le passage d’un siphon. On a renoncé à cette classification, d’abord parce qu’elle avait l'inconvénient d’écarter les unes des autres des familles dont l'animal a une organisation identique, et en outre parce qu'il y a des genres pour lesquels il est à peu près impossible d'affirmer que l'ouverture est réellement échancrée, tant est faible la sinuo- sité de leur contour, de sorte que les uns les considèrent comme holostomes, les autres comme siphonostomes. Cependant, à ne considérer que les Pectinibranchiata, — qui forment le groupe de beaucoup le plus important des Gastropodes à coquille, — la subdivision en question se fait, à peu d’exceptions près, vers le milieu de la série rangée d’après la formule de la radule (c’est- à-dire d’après les plaques linguales étudiées au microscope sur le mollusque vivant), de sorte que, tout en adoptant cette dernière classification, on peut encore conserver une certaine homogénéité dans l’arrangement des groupes, d’après la forme de l’ouverture, et employer utilement les mots Siphonostomes et Holostomes. Lorsqu'on examine de face l'ouverture d’un Gastropode enroulé, le sommet de la coquille dirigé vers le bast, la partie du con- 1 La position qu'on doit donner à la coquille, quand on veut la figurer et la décrire, a été l'objet de controverses ; cest un tort, à mon avis, que de chercher à la rendre conforme à celle qu'occupe l'animal, quand il rampe ou qu'il nage, car, lorsqu'on veut étudier les détails d'horlogerie d'une montre, on ne la regarde pas du côté du cadran. En définitive, la partie la plus importante de la coquille étant l'ouverture, il faut l'exa- miner de face ou de profil, et comme les dessinateurs ont l'habitude d'admettre que le rayon lumineux tombe à 45 degrés, venant de l'angle supérieur de gauche de la feuille de papier, il faut placer la coquille de manière que l'ouverture et la base soient le mieux éclairées possible, c'est-à-dire orienter l'ouverture vers le haut. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 93 tour de l'ouverture qu’on voit à gauche s’appelle labre, ou bord externe, celle qui est à droite est le bord interne, ou bord columellaire. Quand la coquille est holostome, le labre se rac- corde, en haut ou en avant, au bord interne par un contour. ininterrompu qui forme le bord supérieur ou antérieur de l'ouverture ; enfin, lorsque le labre, au lieu d’aboutir simplement à l’avant-dernier tour, soit sous un certain angle, soit tangentiel- lement, se relie en arrière, c’est-à-dire à la partie inférieure ou du côté postérieur de l’ouverture, à un prolongement de la callosité du bord columellaire, reposant en contact plus ou moins parfait sur la base du dernier tour, le péristome est dit continu. Dans ce cas, il arrive généralement que la jonction se fait sous un angle aigu, de sorte qu'il existe, en ce point, une sorte de gouttière, souvent prolongée par une callosité qui descend sur la spire, soit jusqu'à la suture de l’avant-dernier tour, soit même jusqu'au sommet de la coquille (Rmella). Que le péristome soit continu ou discontinu, l’ensemble du contour circonserit soit par les bords libres de l’ouverture, soit par la base du dernier tour, a une forme rarement circulaire ou ovale, plus généralement piriforme ou palmée (la pointe orien- tée vers le bas), ou fusoïde, surtout quand il existe un canal anté- rieur, ou rhomhoïdale quand la partie supérieure du labre prend _une direction oblique, à peu près parallèle au contour de la partie du bord columellaire reposant sur la base du dernier tour; l’ou- verture a encore quelquefois la forme d’un secteur, quand la columelle fait un angle plus ou moins ouvert au point où elle s’im- plante sur cette base, et lorsqu’en même temps le bord externe est développé en quart de cercie à peu près régulier. Il faut aussi examiner l'ouverture de profil, vue du côté du labre : il est rare que l’ensemble du contour soit contenu dans un même plan passant par l’axe vertical de la coquille, ou oblique- ment incliné par rapport à cet axe, l’inclinaison étant mesurée à gauche ou à droite de l’axe, du côté antérieur. Le cas le plus gé- néral est celui où les bords ne sont pas dans un même plan, de 24 ESSAIS DE sorte que le labre ne masque pas, dans la vue de profil, toutes les autres parties du contour qui se raccordent entre elles par des courbes d’une rare élégance, servant de limite à une surface gauche (pour employer le terme géométrique). Il y a aussi des exemples d'ouvertures complètement déviées (Dreretostoma, Strophostoma), c'est-à-dire qu’au lieu de continuer son accrois- sement normal, le dernier tour se rejette latéralement, ou se pro- jette en avant, de sorte que l'ouverture se détache dans une direc- tion divergente. Outre l’obliquité qu'il peut prendre par rapport à l'axe, ainsi que je viens de l'indiquer pour le plan de l'ouverture, le labre vu de profil est droit ou curviligne, mais le plus souvent sinueux. La direction que prend son contour, aux abords du point où il rejoint la suture du dernier tour, a une très grande importance au point de vue du classement générique des coquilles : à peu d’exceptions près, dans toutes les coquilles d’un même genre, — je dirai presque d’une même famille, — le labre présente la même disposition ; la jonction est normale, quand son contour tombe perpendiculairement à la suture; si elle se fait obliquement elle est antécurrente, lorsque le contour s'incline davantage avant de se raccorder, en s'éloignant de plus en plus de l’axe vers l'ouverture, rétrocurrente, au contraire {et c'est le cas le plus fréquent), si le contour rebrousse vers l'axe en s’écartant de l’ou- verture, et en faisant un crochet qui se termine brusquement contre la suture (Nerinæidæ, Ceritella), ou qui revient ensuite en sens inverse, après avoir formé un sinus plus ou moins profond (Surcula, Conus). Dans quelques genres, cette échancrure n'est pas immédiatement voisine de la suture (Pleurotoma, Murcli- sonia), et, dans les Pleurotomartüdæ, elle se transforme même en une fissure, souvent aussi profonde que la moitié du dernier tour et correspondant à une organisation loute particulière du manteau de l'animal ; quand la fissure se ferme, et qu'il ne reste plus que des perforations isolées du test (Ditremaria, Schismope, Haliotis), le labre en conserve encore la trace par l'existence d’un faible sinus. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARKÉE 95 Le raccordement du labre avec le bord supérieur se fait par une courbe orientée à droite de l’axe vertical, quand le bord supérieur est proéminent, à gauche de cet axe quand le bord est échancré; pour observer cette saillie ou cette échancrure du contour antérieur de l’ouverture, fort importante au point de vue générique, on doit regarder la coquille en plan, la pointe enfoncée dans un bain de sable. Quant au raccordement du bord supérieur avec l'extrémité de la columelle ou avec le bord columellaire, il est extrêmement variable, selon que la coquille est holostome ou siphonostome. Dans les ouvertures entières, dénuées d’échancrure, le contour antérieur n’est pas toujours arrondi et la jonction ne se fait pas toujours, comme dans les Delphanula et les Ampullina, par un prolongement curviligne du bord columellaire : tantôt il y a un angle net, la columelle se terminant en pointe dans cet angle et le bord columellaire s’infléchissant à peine pour adoucir la brisure de la jonction; tantôt il y a un évasement du bord columellaire, et l'ouverture est alors dite versante en avant (Jiastoma, Sand- bergeria, Aclæonella); si cet évasement se rétrécit, la sinuosilé du contour se transforme en une sorte de bec (Pseudotaphrus, Ceritella), ou en une échancrure subcanaliculée (Stoszichia), qu’on distingue encore plus nettement quand on regarde la coquille en plan. À ce bec ou à cette échancrure correspond assez souvent un bourrelet (Lacuna, Aplustridæ) qui s’enroule sur la base de la coquille, et dont la convexité a exactement la même amplitude que le sinus formé par ce bec, de sorte que l’on peut en conclure que le rôle de ce bec ne doit pas être le même que celui du canal siphonal, et que, par conséquent, la coquille est encore holostome, malgré son apparence siphonostome. L'ouverture des coquilles siphonostomes se termine en avant par un canal plus ou moins développé, quelquefois droit dans le prolongement de l’axe (Fusus), ou bien tordu et infléchi dans sa longueur (Streptochetus, Triton), rarement fermé par une sou- dure de ses bords opposés (Murex, Triforis), parfois renversé en arrière (Cerithium, Vertagus, Morio), dans d’autres cas 26 ESSAIS DE tronqué presque à sa naissance (7ritonidea, Potamides), ou même réduit à une échancrure très profonde (Cassis, Cypræa) entaillée sur la base et bordée, de sorte qu'elle n’a rien de commun avec la forme du bec dont il a été question ci-dessus. Lorsque le canal est droit, ou simplement tordu, mais allongé (Rostellaria, Terebellum), la columelle finit généralement en pointe sur le bord de ce canal dont elle suit les inflexions (ZLati- rus); mais, quand le canal est court, quand il est tordu, et surtout quand il est profondément échancré, ou bien la columelle est subitement tronquée (Truncaria) un peu plus bas que le contour supérieur, ou elle est repliée et rejetée vers la droite, en for- mant une carène {Nassa) qui limite le canal, mais qu’il ne faut pas confondre avec un véritable pli columellaire. Quant au bord columellaire, il forme généralement un bourrelet qui contourne la sinuosité basale ou l’échancrure et se raccorde ensuite avec le bord supérieur. Après avoir étudié la forme générale du péristome, il est utile de dire quelques mots de son épaisseur : il est rare qu'il soit mince dans les coquilles arrivées à l’âge adulte. Cependant le labre, qui en forme la partie principale, est quelquefois très mince, même dans les individus qui ont atteint leur taille définitive; on s’en aperçoit à l’état de conservation de certains fossiles dont on ne trouve presque jamais le bord intact (T'uritella, Mesalia, Mela- nopsis); mais généralement le labre est taillé en biseau à l’inté- rieur, quand iln’est pas, en outre, réfléchi à l'extérieur, comme l'embouchure d’une trompette (Teliostoma), ou bien bordé par un bourrelet quelquefois très large et très épais (Ringicula, Mar- ginella), qui peut aussi être dédoublé (Dissostoma), digité par des ramifications divergentes (Alaria, Plerocera), où échancré par un sinus antérieur (S{rombus), ou encore développé en une aile tout à fait détachée (Gladius), de sorte que l'ouverture, dont l’espace libre a simplement une forme ovale dans le fond, prend, au péristome, un développement qui échappe à toute défi- nition. Dans certains cas, le labre est festonné ou lacinié par PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 27 de petites découpures qui correspondent aux ornements de la surface. En ce qui concerne le fond de l'ouverture, indépendamment de sa forme générale, il comporte souvent des modifications acces- soires, dues à l'existence de plis ou de dents, de rides ou de tuberceules, soit sur la columelle, soit à l’intérieur du labre, soit encore sur la partie du bord columellaire reposant sur la base de l’avant-dernier tour; lorsque l’ouverture est ainsi encombrée par des saillies internes qui en changent totalement la forme, elle est dite grimaçante (Ringicuhdæ, Persona). A l'intérieur du labre, ce sont généralement des crénelures ou des dents isolées, dites palatales, qui ne se prolongent presque jamais dans la cavité de l’ouverture, et qui sont situées sur une côte ou un renflement interne, un peu au delà du biseau formant le bord externe, parallèlement à ce bord (Ranella, Siphonalia). Souvent ces tubercules correspondent à un bourrelet de la surface extérieure, c’est-à-dire à une varice qui ne coïncide pas avec le péristome, de sorte qu’on les aperçoit seulement au fond de l'ouverture, tandis que le bord en est dénué (T'erebralia). Dans quelques cas, il n'existe qu’une seule dent postérieure (War- ginella), et c’est plutôt la cessation subite du renflement interne du labre, servant de limite à une entaille juxtaposée à la suture ; ailleurs, cette dent est simplement implantée au milieu du labre (Mitreola). Quant aux plis columellaires, j’ajouterai seulement quelques mots à ce qui en a été dit à propos de la columelle : ils se termi- nent généralement sans atteindre le contour extérieur du bord columellaire (Voluta), il y en a même qui atteignent à peine la partie visible de la columelle, et qu’on ne distingue que quand l’ouverture est incomplète (Borsoma). Dans d’autres genres, au contraire, quelques-uns de ces plis s’enroulent sur le dos du canal et rejoignent même le contour supérieur (Fusimitra, Actæon). Il ne faut pas confondre avec de véritables plis les rides que 28 ESSAIS DE porte quelquefois le bord columellaire (Tritonidea) et qui ne se prolongent pas sur la columelle, à l’intérieur de l'ouverture. Je mentionnerai aussi, pour mémoire, les côtes accessoires ou les dents qui s'intercalent entre les plis, à l'entrée de l'ouverture (Traliopsis, Clausilia) ; ce sont là des exceptions dont la descrip- tion trouvera sa place, çà et là, dans quelques diagnoses isolées. Dans le but de faciliter les diagnoses et de leur donner plus de clarté, on établit souvent une distinction entre les plis enroulés sur la columelle proprement dite, dans la partie comprise entre le point où elle s'implante sur la base et son extrémité antérieure, et les plis situés sur la partie du bord columellaire appliquée sur cette base, c’est-à-dire sur le plancher de l'ouverture; ces der- niers se nomment plis pariétaux (S/rophia). De même que sur la columelle, ce sont parfois des dents ou des tubercules qui n'existent qu’à l'entrée de l'ouverture (Pisania, Ringicula) quand la coquille est adulte. L'exemple le plus frappant qu’on puisse citer de cette disposition est le genre Cassis, dont le bord columellaire, largement étalé, se couvre d'une multitude de rides irrégulières qui le rendent complètement rugueux. ORNEMENTATION La surface extérieure d’un Gastropode est tantôt lisse, tantôt chargée de saillies ou d’entailles régulières auxquelles on donne le nom d’ornements, parce qu'elles contribuent, en effet, à lui donner un aspect agréablement varié, très utile, en tous cas, pour la distinction des espèces entre elles, et même des genres entre eux. Même quand la surface est lisse, on y remarque généralement des lignes ou stries d’accroissement, dirigées dans le sens axial, s'il s’agit d'un Gastropode enroulé, concentrique sur les coquilles patelliformes ; elles représentent les stades successifs du PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 29 développement des tours de spire ; pour qu’elles soient invisibles, il faut que la surface soit recouverte d’un vernis émaillé absolument brillant (Zulima, Marginella). Lorsque ce développement subit un arrêt, principalement dans les genres dont l’ouverture est bordée, la trace en est indiquée par un renflement plus ou moins saillant, par des côtes nommées varices, quelquefois régulièrement dis- séminées sur la surface, ou se succédant d’un tour à l’autre (Pteronotus); souvent la dernière varice correspond au côté opposé à l'ouverture (Triton, Ranella) ; parfois le galbe général de la coquille est rendu gibbeux par suite de la présence de ces renflements (Persona, Cerithium). L'orientation des accroissements reproduit presque exactement l’obliquité ou la sinuosité du labre : à ce point de vue, pour la détermination des genres, surtout dans les fossiles secondaires dont l’ouverture est rarement entière, l'étude des accroissements sur le test est d’un secours précieux et permet quelquefois de classer dans des familles tout à fait différentes, des formes dont l’aspect extérieur paraît être le même au premier abord. Les ornements sont en relief ou en creux : les premiers sont de simples filets étroits et peu saillants, ou des rubans aplatis, plus larges que les intervalles qui les séparent, ou des côtes (costules etcordons) généralement arrondies, ou des carènes tranchantes, ou même des lamelles saillantes, quelquefois voûlées à l’inté- rieur; les seconds sont des stries, souvent d’une finesse telle qu'on ne les voit qu'à la loupe, tantôt parallèles, tantôt réunies deux à deux, c’est-à-dire anastomosées, des ponctuations régulièrement alignées, ou des sillons un peu plus larges et plus creux que de simples stries, ou de véritables rainures canah- culées, dont la largeur est telle qu'il vaut mieux pour la clarté de la définition, mentionner comme ornements les rubans saillants qui les séparent. L’ornementation d’un Gastropode enroulé peut être, soit axiale, c’est-à-dire dans le sens des accroissements, soit spirale, c’est-à- dire parallèle aux sutures; pour les coquilles déroulées (Verme- 30 ESSAIS DE tus, Tenagodes, Dentalium), on peut à la rigueur conserver les anciennes dénominations, transverse et longitudinal, qui n’exigent aucun effort d'esprit pour reconstituer l’enroulement ; de même pour les coquilles patelliformes (Patella, Emarginula, Capulus, Hipponyx, Siphonaria), il est plus naturel d'adopter les mots concentrique et radial ou rayonnant qui se com- prennent sans définition. Il y a une extrême variété dans les combinaisons de ces deux séries d'ornements: des pages entières ne suffiraient pas pour définir péniblement tous les cas qui peuvent se présenter, aussi j'indiquerai seulement un nombre limité de termes usuels qui expriment à peu près l'importance relative d’une des séries par rapport à l’autre. Quand l’une de ces séries est prédominante et qu’il s’agit d'orne- ments en relief, on dit que la coquille est costulée dans le sens axial, cerclée dans le sens spiral, et, s’il s’agit d'ornements en creux, elle est striée ou sillonnée, quel que soit le sens: elle est réticulée, lorsque les ornements en relief ou en creux ont à peu près la même importance dans le sens axial que dans le sens spiral, cancellée quand les costules l’emportent, sur les sillons ou filets spiraux, décussée sice sont, au contraire, des cordons spiraux traversés par de fines stries ou des lamelles d’accroisse- ment plus serrées. L'ornementation en creux n’engendre pas une grande variété dans l'aspect de la surface: les accroissements produisent géné- ralement des ponctuations sur les sillons spiraux (Ac{æon), ou bien des traits dans les interstices des rubans (Actæonidea); quelquefois ces rubans sont séparés par des stries dont la disposi- tion est telle que les rubans semblent se recouvrir partiellement et sortir les uns de dessous les autres, la surface est alors imbriquée (Paryphostoma) ; lorsque les stries forment entre elles un treillis oblique, elle est dite guillochée. Les ornements en relief sont en majorité dans la série des Gas- tropodes siphonostomes : outre les combinaisons déjà très variées PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 31 dont il vient d'être question, ils présentent les différences les plus nombreuses qu’on puisse imaginer, à cause des saillies accessoires dont ils sont chargés et qui s’alignent soit dans le sens axial, soit dans le sens spiral. Tantôt ce sont des granulations ou des perles, isolées ou reliées par des cordonnets, tantôt de véritables tubercules ou des nodosités produites au point d’entrecroisement des deux systèmes de côtes, comme dans les mailles d’un filet, tantôt des pointes quelquefois épineuses (Trigonostoma), où même des tubulures quand ces épines sont creuses (Typlus, Pereiræa); si les lamelles d’accroissements sont finement ondulées et relevées par des filets spiraux on dit que l’ornementation est crépue (Murex, Trichotropis) ; si de petites granulations rugueuses et très serrées sont répandues sur toute la surface, indépendamment des côtes principales, on dit qu’elle est chagrinée (Auwricula), ete. Je n'insiste pas davantage: un coup d'œil jeté sur la figure qui doit accompagner toute diagnose, suppléera aux lacunes de cette énumération. On se rend compte de la raison d'être des ornements axiaux, qui représentent la succession des accroissements de la coquille et qui participent, par conséquent, à la biographie de l’animal qu'abritait cette coquille; et encore il est permis de se demander pourquoi le manteau secrète plus abondamment dans certains cas que dans d’autres, la matière dont est formé le test. Mais il n'existe, à ma Connaissance, aucune explication sur le but des ornements spiraux, et d’une manière plus général, sur les motifs pour lesquels une coquille est lisse ou ornée; cependant il paraît évident que cette ornementation n’est pas seulement faite pour permettre aux conchyliologues de distinguer les genres ou les espèces les uns des autres; la meilleure preuve c’est la cons- tance de ces ornements dans une même espèce, ce qui nous auto- rise à conclure qu’ils jouent un rôle dans les mœurs particulières à cette espèce; même les changements qui se produisent dans le ornements du test, qui s’effacent parfois dans les coquilles tout à 32 ESSAIS DE fait adultes (Campanile), prouveraient que ces ornements étaient plus ou moins utiles à chaque étape du développement de l'animal. Il est vrai, d'autre part, qu'il existe des groupes où la variation de l’ornementation, dans une seule espèce, est telle qu’elle déconcerte les tentatives de détermination; mais, comme ce fait se produit pour quelques formes limitées, on serait autorisé à penser que c’est précisément parce qu’elles ont un genre de vie approprié, c'est-à-dire un habitat pour lequel l’ornementation est jusqu’à un certain point indifférente. (Voir A. Locarn, Études sur les Va- rialions malacologiques, 1881.) Avant de terminer ce qui est relatif à l'aspect extérieur de la coquille des Gastropodes, il me reste à dire quelques mots de la base du dernier tour, dont l’ornementation présente rarement la même disposition que sur le reste des tours, ainsi que les modifica- tions qui peuvent résulter de l'existence d’un ombilic sur cette base. Dans un grand nombre de cas, la base est séparée du dernier tour par un angle plus ou moins émoussé constituant la péri- phérie de la base; quelquefois c’est une carène saillante (Adeorbis, Solarium), ou un cordon isolant un disque basal (Scalaria), ou bien encore une strie, la dernière de celle qui ornent concentriquement la base (Dialopsis), le dernier tour étant, au contraire, lisse. Quant aux ornements produits par les accrois- sements, on les désigne habituellement sous le nom de rayons, quoiqu'à la vérité ces rayons ne partent réellement d’un centre que si la base est largement ombiliquée (Solariwm); dans les siphonostomes imperforés, ces rayons se ramifient sur la partie dorsale du canal opposée à l'ouverture, sur le cou, pour employer l'expression proposée par M. de Gregorio, et ils y produisent souvent des lamelles emboîtées (Muricidæ, Cassididæ). L'ombilic qu’on observe sur la base d’un grand nombre de Gastropodes, est un caractère précieux au point de vue de la dis- tinction des genres entre eux, Car il est rare qu’il y ait, dans un même genre, des coquilles ombiliquées et d’autres absolument imperforées; dans ces dernières, le bord columellaire recouvre PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 33 plus ou moins hermétiquement la fente ombilicale; quelquefois il s’y dépose une énorme callosité qui envahit une partie de la base (Neverita, Cepatia, Rotella, Tinostoma, Rotellorbis). Même lorsqu'il est réduit à une simple fente, l’ombilic peut être bordé par un bourrelet lisse (Lacuna) ou sillonné (Sulcoactæonina) ; ce bourrelet, dont l’enroulement spiral se perd sous le bord colu- mellaire, aboutit en avant au contour supérieur de l'ouverture et y produit ce bec dont j'ai déjà signalé l'existence, en étudiant la forme de l’ouverture. Au lieu d’un bourrelet circa-ombilical, on observe, dans quelques genres (Ampullina), un limbe, c’est-à- dire une carène qui s'enfonce en spirale dans l’ombilic, qui se raccorde en avant presque tangentiellement avec le contour supé- rieur et qui limite une couche vernissée tapissant la paroi interne de l’ombilic : ce limbe se distingue même dans certaines coquilles à base imperforée (Diastoma, Sandbergeria), il double en quelque sorte le bord columellaire et y produit un renflement pariétal, en s’enfonçant sous ce bord dans l’intérieur de l’ouverture. Enfin, lorsque le bourrelet, souvent crénelé ou perlé par les accrois- sements, sort de l’ombilic, soit en faisant un large circuit (Zaotia, Collonia), soit en adhérant à la paroi interne de l’ombilic (Natica), il prend le nom de funicule : dans ce cas, il se produit géné- ralement, au point où il aboutit, une petite expansion du bord columellaire, qui représente à peu près la section transversale du funicule, et que certains aateurs désignent par le terme glosse, ou lèvre. Quand le bord columellaire dégage complètement l’ombilic, et que ce dernier, quoique étroit, forme un entonnoir qui laisserait apercevoir l'intérieur de la spire jusqu’au sommet, s’il était éclairé, la coquille est dite perforée (Miso, Trypanaxis, Cryp- toplocus, Itieria). Enfin, dans les formes discoïdales à ombilic largement ouvert, la base se réduit à une bande circulaire plus ou moins étroite (Planorbis, Straparollus, Homalaxis), séparée par un angle quelquefois caréné de l’entonnoir en gradins formé par la cavité ombilicale. 34 ESSAIS DE STRUCTURE DU TEST Fischer, dans son Manuel de Conchyliologie, le professeur Zittel, dans son Manuel de Paléontologie, ont consacré d’excel- lentes pages à la structure et au mode de formation du test des coquilles : il me suffira de rappeler brièvement les principales définitions adoptées par ces auteurs, et de tirer de leurs consi- dérations quelques conclusions sommaires relatives à l'usage qu'on peut faire de ces éléments pour la détermination des genres fossiles. La plupart des Gastropodes ont une structure porcellanée, la partie calcaire de leur test est formée de trois couches super- posées, qui peuvent se dédoubler et se détacher successivement, quand leur ciment organique disparait par la fossilisation; la couche externe et la couche interne se composent de plaques empilées de la même manière, longitudinalement ou transver- salement, tandis que dans la couche médiane, qui est générale- ment la plus épaisse, les plaques prismatiques s’agglomèrent dans une direction perpendiculaire ou oblique à celle des deux autres couches. Ce n’est guère que dans les sables tertiaires que les Gastropodes se présentent avec la fraicheur intacte de leur test: dans les ter- rains secondaires et, à plus forte raison, dans les terrains paléo- zoïques, la couche externe a généralement disparu; toutefois l'ornementation reste encore imprimée sur la couche médiane, ou elle n'y subit que des modifications qui n’en altèrent pas toujours les caractères distinctifs. Cependant Koken cite des Porcellia qui, lorsqu'elles ont la couche externe de leur test, présentent sur la quille dorsale une série de perforations tubulées, tandis que, quand il ne reste que la couche médiane, l'observateur ne dis tingue, à la place de cette ligne de perforations, qu’une double rainure pui pourrait qui faire confondre la coquille avec un Bel- PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 35 lerophon ; si, enfin, la couche médiane disparaît à son tour, il n'ya plus, à la place de la rainure, qu’un bombement plus ou moins saillant, ne portant aucune trace des tubulures caractéristiques du genre Porcellia. Ainsi la fossilisation, et surtout l'influence de l’ancienneté des sédiments, agissent dans le sens d’une atténuation ou d’une obli- tération complète des caractères extérieurs du test, même pour les fossiles qui ne sont pas à l’état de moules indéterminables : c'est une difficulté de plus à ajouter à la liste de celles que ren- contre déjà le Paléontologiste, dans ses essais de classification. Dans certains genres (Conus, Terebellum), le test se résorbe sur les premiers tours, c'est-à-dire que la couche médiane com- mence par disparaître, ainsi qu'il résulte des coupes en travers reproduites par les auteurs (Fischer, Zittel), et que même la couche externe et la couche interne s’amincissent tellement que, si la coquille est libre dans le sable, lorsqu'on la vide, les fragments des premiers tours tombent avec le sable. Ge carac- tère a permis à d'Orbigny de démontrer que certaines Actæo- rina, semblables à des Conus par leur aspect extérieur, doivent être classées dans les Aciæonidæ, parce que la coupe faite dans l'axe de la coquille pétrifiée indique la persistance des cloisons à tout âge. Je ne crois pas qu'on ait jamais étudié les causes de cette résorplion interne : en tous cas, elle n’est pas accidentelle. De l’épiderme, soyeux, fibreux ou piléeux, qui recouvre souvent le test des coquilles vivantes, il ne reste rien dans les fossiles; d’ailleurs, il disparaît même sur les espèces actuelles, pour peu qu’elles aient été quelque temps roulées dans la mer. Il résulte de là qu'on ne peut guère faire entrer les vestiges de coloration du test en ligne de compte dans la détermination des genres fossiles : les traces qu’on en observe exceptionnellement sur quelques rares échantillons, consistent en bandes ou fas- cioles brunes, rarement en ponctuations (points jaunes dans N. imillepunctata du Plaisancien). Dans les Neritidæ cependant la fossilisation a très souvent respecté les couleurs foncées qui 36 ESSAIS DE ornaient le test de l’animal en vie ; mais on ne peut même pas utiliser ces vestiges pour séparer les espèces de cette famille, attendu que précisément, dans un grand nombre d'entre elles, la coloration varie d’un individu à l’autre. Je ne parle que pour mémoire des rangées de perforations microscopiques qu'on observe sur certaines coquilles (Megatylotus crassatinus, Ampullina abscondita) et qu’il ne faut pas confondre avec l’ornementation du test : cette disposition quasi-spongieuse, mais plus régulière cependant, est rare dans les Gastropodes et doit jouer un rôle dans les fonctions de l'épiderme. En ce qui concerne la nacre que présente le test de certaines familles (Trochidæ, Haliotidæ), c’est une mince couche interne dont l'irisation miroite à l’entrée de l'ouverture; elle résiste à la fossilisation dans les terrains sableux ou argileux, mais elle dis- paraît complètement dans les terrains calcaires ou terreux. Cepen- dant, quand le test n’est pas trop altéré, on peut encore vérifier si la coquille était nacrée en détachant une mince couche de ce test, sans atteindre toutefois la gangue interne du moule remplaçant l'animal; la couche nacrée apparaît alors quand elle existe. PIÈCES ACCESSOIRES Indépendamment de la coquille, les mollusques de la classe des Gastropodes ont souvent des pièces accessoires, telles que les plaques du gésier (Scaphander), l'opercule, le clausihum, ete. Il est presque superflu de mentionner les plaques du gésier qui sont toujours détruites par la fossilisation. L'opercule, fixé à la partie postérieure du pied des Gastropodes, sert à fermer leur ouverture, lorsqu'ils se retirent en se contractant (Fischer) ; par conséquent, ce n’est que dans les couches dont le dépôt s’est effectué dans un milieu parfaitement calme, comme au sein des lacs par exemple, qu’on peut trouver des coquilles encore PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 37 munies de leur opercule en place. Dans les genres où cette pièce est cornée, elle n'a pas résisté à la décomposition; il ne s’agit done que d’opercules calcaires, et, la plupart du temps, on les recueille isolés : c’est done seulement par leur affinité avec ceux des genres vivant actuellement, qu'on peut reconnaître à quelles coquilles ils doivent être appliqués. Pour les opercules des genres éteints, on en est réduit aux conjectures; aussi me dispenserai-je d’insister sur ce sujet, d’ailleurs traité d’une manière très complète dans le Manuel de Fischer (p. 444). Enfin, le clausilium est aussi une pièce accessoire, que l’on n’a signalée qu’à l’intérieur de l'ouverture des Clausilüdæ : il est bien rare qu'on le trouve en place dans les fossiles, et d’ailleurs c’est une organisation toute spéciale dont l’étude sort du chapitre des généralités. DIVISION DU SUJET La présente livraison est consacrée à la revue des Oprsthobran- chata : cet ordre a été placé par les conchyliologues, tantôt au début, tantôt à la fin de la classification des mollusques, mais toujours dans le voisinage des Pulmonata. Si j'en entreprends l'étude avant celle des Prosobranchiata, c'est qu’ils forment un groupe homogène, bien limité, se prêtant tout à fait, par son étendue restreinte, à l’essai que je tente en publiant cette pre- mière livraison. J'y joins d’ailleurs les Nucleobranchiata et, parmi les Pulmo- nala, le sous-ordre des Thalassophila, qui sont à peine repré- sentés dans la faune fossile. Quant aux autres Pulmonata, je compte ne les passer en revue qu'après toute la série des Gas- tropodes marins. En tête de chaque famille, après l’indication sommaire des caractères distinctifs de la famille, je place un tableau récapitulatif des genres, des sous-genres et des sections qu'elle comporte, et je divise ce tableau en trois parties :, la première, relative aux formes signalées à l’état fossile, résume seulement les noms des coupes que j'admets, soit comme genres, soit seulement comme sous-genres, soit enfin comme simples sections ; dans la seconde, je me borne à citer les noms des formes qu’on n’a pas signalées à l’état fossile, et qui, par conséquent, n'intéressent pas mon étude, exclusivement paléontologique; enfin, dans la troisième, j'’indique les genres qui me paraissent devoir être éliminés de la famille, pour des motifs que je rappelle brièvement. ESSAIS DE PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 39 Ce tableau des matières a surtout pour but de bien fixer la valeur relative des divisions génériques que j'ai admises : je sais que beaucoup de mes confrères n’admettent ni les sections, ni même les sous-genres, et qu’ils mettent radicalement sur le même rang toutes les coupures qu’ils font dans une famille. Cette opinion ne me semble pas conforme aux principes de subdivision qu'on retrouve à tous les degrés dans la Création; elle exclue l’idée d’une évolution graduelle des êtres qui, pour passer du simple au composé, de l’unité initiale à la multiplicité actuelle, doit néces- sairement procéder par voie d'embranchements successifs. Pour prendre une comparaison frappante dans un tout autre ordre d'idées que dans la nature, je dirai, par exemple, qu'un général ne com- mande pas directement à tous ses soldats : or, la hiérarchie d’une armée existe aussi en histoire naturelle, et elle satisfait mieux l'esprit qu'une méthode consistant à attribuer autant d'importance à des caractères principaux qu'à des caractères secondaires. On objecte, il est vrai, qu'en admettant les sous-genres et les sections on s'expose à contrevenir à la règle de nomenclature binominale : d’abord ce prétexte est spécieux, car rien n’oblige celui qui veut désigner une espèce, à lui donner plus de deux noms, qu’il prenne pour le premier le nom du genre, du sous-genre ou de la section ; en second lieu, quand même il devrait en résulter, dans certains cas, l’énonciation de trois noms, dont un {celui du sous-genre ou de la section) entre parenthèses, je ne vois pas où serait l’incon- vénient s’il doit en résulter plus de clarté pour le lecteur, surtout quand cela se réduit au fond à une pure question de typographie. C’est pourquoi je n’ai pas hésité à adopter la division en genres, sous-genres et sections, chaque fois qu’il y a lieu, sans m'y croire cependant contraint par les lois de la symétrie. Chaque genre, chaque sous-genre et chaque section est ensuite l’objet d’une diagnose établie sur un modèle uniforme, d’après l’espèce type, et amendée, s’il y a lieu, d’après le plésiotype fossile : il ne m'a pas toujours été possible de me procurer des échantillons des espèces typiques pour les faire photographier, 40 ESSAIS DE surtout quand il s’agit de formes exotiques, précieusement conser- vées dans des Musées de l'étranger (British Museum, Université d'Adélaïde en Australie, Smithsonian Institute) ; dans ce cas, j'ai calqué et fait reproduire la figure donnée par l’auteur, de sorte que je suis arrivé, à peu d’exceptions près, à donner l'iconogra- phie de tous les genres d’Opisthobranchiata signalés à l’état fossile. Les photographies ont été faites d’après les échantillons des collections que je cite, par deux collaborateurs dévoués, MM. Ridel et Boursault, dont le zèle et l’habileté ont réussi à obtenir d'excellents clichés, ne nécessitant qu’un petit nombre de retouches pour la photolypie, confiée à MM. Sohier et Campy. Contrairement à l'opinion de quelques-uns de nos confrères, qui pensent qu’une description de deux lignes, accompagnée d’une bonne figure, suffit amplement pour caractériser une coquille, je n'ai pas hésité à développer largement les observations rela- tives aux rapports et aux difiérences à l’aide desquels on justifie la séparation des genres fossiles soit entre eux, soit en les com- parant aux formes vivantes: il m'a toujours semblé qu’en matière d'histoire naturelle | une affirmation doit être étayée par des preuves basées sur l'observation ; d’ailleurs, les diagnoses sont souvent presque identiques, à quelques mots près, de sorte qu'il faut bien appeler l'attention du lecteur sur ces différences, en apparence légères, et expliquer pour quel motif on leur attribue une importance capable de justifier la séparation proposée. Si beaucoup d'auteurs avaient procédé de cette manière, on ne serait pas aujourd’hui dans l'hésitation au sujet de la valeur des noms qu'ils ont donnés. L'histoire du genre se termine par un tableau indiquant à quels niveaux stratigraphiques son existence a été, jusqu'à présent, authentiquement constatée : à cet effet, dans chaque terrain, je cite une ou plusieurs espèces, vérifiées autant que possible par moi-même, et le nom de la collection à laquelle appartiennent les échantillons qui m'ont permis de faire cette vérification; à défaut, j'indique l’auteur dont l'ouvrage contient les figures PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE Al permettant de signaler ces témoins biologiques. Quant aux ter- rains dont les noms sont placés en regard, j'ai adopté la classi- fication proposée dans le Bulletin de la Société géologique de France, par MM. Munier-Chalmas et de Lapparent (3° série, t. XXI, n° 6, 1893), et paraissant admise pour la légende de la feuille d'assemblage des cartes à l'échelle de 1/320000°. Toute- fois, comme la multiplicité des subdivisions stratigraphiques serait sans intérêt au point de vue spécial de la descendance des Gastropodes dans les temps géologiques, j'ai emprunté à cette classification : pour le groupe paléozoïque, les noms des systèmes, pour le groupe mésozoïque, ceux des étages, et seule- ment ceux de séries dans le groupe néozoïque. Enfin, l'énoncé de cette répartition stratigraphique se termine, s’il y a lieu, par une ligne ou deux, correspondant à l’époque actuelle. Ces tableaux de répartilion stratigraphique m'ont permis de reconstituer, à la fin de la livraison, un résumé graphique de l’'enchaïînement ancestral des Opisthobranchiata, tel qu'il résulte de l'état actuel de nos connaissances paléontologiques : à cet effet, je ne me suis pas borné à tracer, comme l'ont fait d'Orbi- gny, Zittel et tout récemment White, une table à double entrée représentant par des traits plus ou moins allongés la longévité d’une famille, d’un ordre ou d’une classe ; mais j'ai cherché à me rapprocher du système en éventail auquel je faisais allusion, au début de la préface de cette livraison. Il est bien évident que le résultat auquel j'arrive ne se présente pas avec la régularité de bifurcations successives, également épanouies de chaque côté du centre ; néanmoins il paraît confirmer, jusqu'à un cerlain point, la théorie d’après laquelle les types actuels seraient issus d’une origine commune, qui serait, pour les Opisthobrancata, le genre Actæonina, ou plutôt l’un de ses sous-genres Cylindro- bullina. Quelque imparfaite que soit encore cette conclusion, elle tend du moins à démontrer l'utilité des recherches dans le sens de celles que j'ai entreprises. 42 ESSAIS DE OPISTHOBRANCHIATA Le sous-ordre I, Nudibranchata, ne comprenant que des ani- maux sans coquille, n’a pas laissé de traces de son existence dans les temps géologiques. Le sous-ordre Il, Tectibranchiata, le seul dont la coquille souvent rudimentaire, ait pu se conserver à l’état fossile, est divisé par P. Fischer en trois groupes, Cephalaspidea, Anas- prdea et Notaspidea, selon qu'ils possèdent un disque céphalique, un bouclier dorsal, ou qu'ils n’en ont pas. Le groupe A, le plus important au point de vue du nombre des familles, est lui-même subdivisé selon qu'il y a un opercule ou qu'il n'y en a pas, et dans ce dernier cas, selon que la coquille est extérieure (Æctoconcha) ou recouverte par le manteau (Ænto- concha). Si l’on admet ce classement, voici comment se répartissent les familles, en y ajoutant celles que je vais proposer : | Actæonidæ. | Tubiferidie. Tornatinidæ. Scaphandridæ. Bullidæ. Aceridæ. Ringiculideæ. Aplustridæ. | Gastropteridæ. Operculäta Et RER Een TS Entre | HCLOCONChAP EEE RARE | Inoperculata | Philinide. Doridiidæ. Le groupe B, Anaspidea, se | Entoconcha .......... Aplysiide. subdivise en........... ECtoconchae#7r72" Oxynoeidæ. EntOCOnCha Ne er PE Er Pleurobranchidæ. Runcinidæ. Umbrellidæ. Enfin le groupe C, Notaspidea, ne comprend que trois | familles: 5:22 00e RTE pe Toutes les coquilles du groupe A ont l'embryon hétérostrophe plus ou moins saillant. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 13 ACT ÆONIDÆ Coquille ovale, lisse ou ornée de sillons spiraux souvent ponc- tués; spire généralement courte, à embryon hétérostrophe, à tours embrassants ; labre peu incliné, à peine sinueux; ouver- ture relativement grande, allongée, arrondie, entière et parfois versante en avant, rétrécie en arrière par la convexité de la base qui vient en contact avec le plan du labre; columelle plissée ou tordue, quelquefois à peine infléchie, ou même simple à l’âge adulte. Tableau des genres, sous-genres et sections ACTÆON | ACTÆON SOLIDULA SEMIACTÆON TORNATELLÆA | TorRNATELLÆA Sous-famille TripLoca ; T tellinæ. ACTÆONIDEA ornatellinæ ACTÆON{DEA Rictaxis CRENILABIUM ADELACTÆCN LIOCARENUS | , LIOCARENUS Sous-famille | Nucleopsis : s BuLiMACTÆON | Nucleopsinæ. ACT ÆONINA ACTÆONINA Striactæonina É Ovactæonina Sous-famille CYLINDROBULLINA Actæoninæ. Conactæon Euconaclæon GONIOCYLINDRITES 44 ESSAIS DE TrocHACTÆONINA $ DA Sous-famille GLOBICONGEA Globactæoninæ. BLaxcra CYLINDRITES \ CyLINDRITES | | Volvocylindrites PrYcHOCYLINDRITES Sous-famille ACTÆONELLA ) ACTÆONELLA Actæonellinæ. | Trocaacræon | Cylindritella | Genres et sous-genres non signalés à l'état fossile Ovuracræon. Dall. 1889. (Type : O0. Mecki, Dall. la Havane.) Ouverture d'Aciæonella sans plis, sommet perforé comme celui d'une Bulla. Genres et sous-genres à éliminer des Opisthobranchiata Leucorina, A. Ad., 1860. Ouverture et embryon de Pyramidellidæ ; coquille identique à Raulinia. Mayer, 1865, d'après la vérification que j'ai faite sur deux espèces (L. Zrata, Carp. et L. digitale, À. Ad.) étiquetées de la main d'Adams, et obligeamment communiquées par M. Crosse. KLeinezLa, À. Ad., 1860. Grâce à l'obligeance de M. Newton, du Bri- tish Museum, j'ai constalé que ce genre, dont le type n’a jamais été figuré, a la spire obtuse au sommet, la columelle dénuée de pli, et le labre se raccordant normalement à l’avant-dernier tour, au lieu d'être dans un plan tangentiel à la base; ces caractères, qui s'écartent complètement de ceux des Actæonidæ, rapprochent les Xleinella des Menes- tho. À l'appui de cette assertion, j'ai fait reproduire (fig. 34) un dessin fait par M. Smith, d’après le type X. Kleinella cancel. CnCellaris, À. Ad. du British Museum. (Voir Ann. mag. cance . , < laris, Ad. nat. hist., vol. V, sér. 3, p. 302.) Fi. 34. Vozvarra, Lamk. 1801. Embryon homœæostrophe, en goutte de suif, d’après la vérification que j'en ai faite sur un individu de V, Lamarckhi, Desh. Dans ces conditions, ce genre n'appartient évidemment pas aux Actæonidæ, ni aux Bullidæ, où on l’a successivement classé, mais il se rapproche plutôt des Volutidæ. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 45 Cyrinprirorsis, Gemm. 1889. Suivant l'opinion de M. Koken, on ne peut admettre dans les Aclæonidæ, ni même dans les Opisthobranchiata, le senre permo-carboniférien Cylindritopsis, caractérisé par sa forme de Strobeus, avec un pli columellaire et un bec antérieur échancré. La raison principale qui justifie cette élimination est, à mon avis, la forme du labre obliquement incliné à gauche de l'axe, du côté antérieur; l’origine marine des calcaires à Fusulina, de la vallée du fleuve Sosio, en Sicile, où ont été recueillis les Cylindrilopsis, ne permet guère de supposer que ce soient des Auriculidæ; je crois plus naturel de les rapprocher des Macrochilidæ, comme le propose Koken, et par conséquent de les classer dans les Pyramidellidæ, où nous les retrouverons ultérieurement. ACTÆON, Montf. 1810. | (= Tornatella, Lamk. 1812; = Speo, Risso 1826 ; sec. Fischer) (= Karilla, Silvertrop 1838 ; = Myosota, Gray 1847 ; sec. Zittel) Un ou plusieurs plis columellaires, ouverture régulièrement arrondie en avant; sillons spiraux ponctués. ACTÆON, sensu striclo. Type: Voluta tornatilis, Lin. Viv. Forme ovale; embryon peu saillant, dévié, hétérostrophe ; spire généralement plus courte que le dernier tour, à sutures bien marquées; surface totalement ou partiellement sillonnée dans le sens spiral, avec de fines lamelles d’accroissement qui ponctuent seulement le creux des sillons ; ouverture allongée, arrondie et entière en avant, rétrécie en arrière ; labre arqué, un peu sinueux en arrière, épaissi à l’intérieur; columelle épaisse, non tron- quée, traversée par un fort pli spiral et peu oblique, dont le pro- longement contourne l’ouverture et se relie par une courbe régu- lière au bord supérieur. 46 ESSAIS DE Actæon Diagnose prise sur une coquille typique de la Méditerranée, ma coll. Plésiotype fossile de l'Eocène, À. subinflatus, d'Orb. (PI. I, fig. 1) ma coll. Observ.— A côté du groupe typique, qui est largement représenté dans les terrains tertiaires, on pourrait admettre un second groupe pour À. Gmelini, Bayan (PI. 1, fig. 2), dont le pli columellaire est moins arrondi, plus large, sillonné par une dépression qui lui donne l'aspect bifide; dont l'embryon est plus saillant et forme une crosse déviée avec un tour et demi enroulé autour d'un axe perpendiculaire à celui de la coquille, et montrant un nucléus apical distinct, tandis que, dans les Acéæon typiques, ce nucléus est souvent noyé dans un empâtement à demi recouvert par le premier tour dextre qui succède à l'embryon. Toutefois, ces différences légères ne justifient pas la cyéation d’une section distincte. L'opereule corné des Actæon ne s'est pas conservé à l’état fossile. Répart. stratigr. (RURONTENE PE Plusieurs espèces dans le Crétacé supérieur de l’Inde (Actæon curculio, Forbes et junceus, Stol.) munies < d’un seul pli columellaire, d’après la figure et le texte SENONIEN :.. ... de Stoliczka : aucune espèce certaine en Europe. PALEOCENE. Nombreuses espèces typiques dans le bassin de Paris (Actæon Gülberti, Cossm. Deshayesi, Mun. Ch. Zous- Fe tauæ, Desh. etc.), ou dans l’Alabama (À. punctalus, ÉOGENE CCC Lea et lineatus, Lea) ma coll. Or1GOCENE.... "| Plusieurs espèces typiques dans le bassin de Paris, de Mayence ou de l'Allemagne du Nord (A. punctato- sulcatus, Phil.) ma coll. MiocENE .: Plusieurs espèces bien caractérisées, dans le Borde- lais (A. semistriatus et punctulatus, Fér.) ma coll. ; une espèce du Tertiaire de la Jamaïque (Torn. teæ- tilis, Guppy), d’après la figure de l'auteur. PIIOCENE. Le type existe fossile à Ficarazzi, ma coll. (dedit M. de Monterosato; signalé à Anvers, dans le Crag, d’après la figure de Nyst. Epoque AcruELLE. Environ 20 à 30 espèces vivant dans toutes les mers, d’après P. Fischer. SoLIDULA, Fisch. v. W., 1807. Type: Voluta sohdula, Lin. Viv. (= Buccinulus, Ad. 1850; — Dactylus ; Schum, 1817 ; sec. P."Fischer). Forme, embryon, spire et ornementation d’'Actæon; ouverture allongée, arrondie et un peu versante en avant, rétrécie en arrière; PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 47 Actæon labre arqué, un peu sinueux en arrière, non épaissi à l’intérieur ; columelle épaisse, portant en avant un large pli bifide, dont le prolongement contourne l'ouverture et se relie par une sinuosité au bord supérieur ; bord columellaire portant en arrière un second pli simple et plus mince que l’autre, enfoncé en spirale à l’inté- rieur de l'ouverture et peu visible quand celle-ci est intacte. Diagnose prise sur une coquille typique de la Nouvelle-Calédonie, ma coll. Plésiotype fossile du calcaire grossier, Actæon Bevaleti, Bau- don (PI. I, fig. 3-4), coll. Pezant. Observ. —Se distingue des Ac{æon typiques par sa plication columellaire et par la forme un peu versante du contour supérieur de l'ouverture; si ces différences ne justifient pas la séparation d’un genre distinct, elles permettent du moins de séparer les Solidula des Actæon et de ne pas sub- stituer au nom Actæon un vocable antérieur, il est vrai, mais très incor- rectement formé, puisque c’est un simple adjectif et précisément le nom spécifique du type. Répart. stratigr. HIOGENER #00 Une espèce dans le bassin de Paris (A. Bevaleti, Bau- don), coll. Pezant, Bourdot, etc. MIOGENE + Une espèce dans le Bordelais, dont le pli supérieur est à peine bifide (A. sérialellus, Grat.) ma coll. EPoquE ACTUELLE. Vivant dans la Mer Rouge et aux Philippines, d’après P. Fischer. œ Semracræon, Cossm. 1889. Type: Torn. sphæricula, Desh. Eoc. Forme et spire d'Actæon; embryon à nucléus hétérostrophe, presque totalement involvé et sans saillie ; ornementation can- cellée; ouverture courte, ovale, atténuée à ses deux extrémités ; labre arqué, sinueux en arrière, souvent épaissi par un bourrelet externe très obsolète ; columelle droite, portant au milieu un pli tordu à peine saillant; bord columellaire ne recouvrant pas la fente ombilicale, non raccordé à sa jonction avec le contour supé- rieur. 48 ESSAIS DE Actæon Diagnose prise d'après un individu typique du calcaire grossier des environs de Paris (pl. I, fig. 7-8), coll. Pezant. Observ. — Se distingue des Aciæon typiques par son embryon non sail- lant, par la faible proéminence du pli columellaire, par sa columelle droite, ne se courbant pas pour se raccorder au bord supérieur, par son ombilic étroitement perforé, enfin par son ornementation plutôt treillissée que spirale et ponctuée; se distingue des Zeucotina où Raulinia (Pyra- midellidæ), malgré une grande analogie de forme et d’ornementation, par la courbure et l'épaississement du labre qui n’est pas incliné à gauche de l'axe au côté antérieur, par la forme moins courte de l'ouverture qui est plus rétrécie en arrière ; enfin, par la plication obsolète de sa columelle. Répart. stratigr. ÉOGENES-FSPEr EE Une espèce dans le bassin de Paris, A: sphæriculus, Desh, ma coll., coll. Pezant. MiocENr EC Une espèce dans le Bordelais, À. cancellatus, Grat., d’après Benoist. TORNATELLÆA, Conrad, 1860. Plusieurs plis columellaires ; ouverture échancrée par une sinuosité antérieure. ToRNATELLÆA, sensu stricto. Type : 7. bella, Conr. Eoc. Forme, embryon, spire et ornementation d'Actæon ; ouverture assez large, subéchancrée ou sinueuse en avant, peu rétrécie en arrière ; labre arqué, non sinueux en arrière, épaissi et crénelé ou sillonné à l’intérieur ; columelle peu courbée, recouverte d’une lèvre mince qui porte deux plis obliques et lamelleux, et qui se ter- mine en pointe dans l’angle de droite de l’échancrure du con- tour supérieur. Diagnose faite d’après T. simulala, Sol. de Barton (pl. I, fig. 5-6), ma coll., espèce du même genre que le type (sec. Fischer). Observ. — A été confondu, notamment par Tryon, avec Solidula ; s'en distingue par la disposition de ses plis columellaires, par l’épaississement PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 49 Tornatellæa interne et souvent crénelé du labre, surtout par l'échanerure du contour antérieur, bien visible lorsqu'on regarde la coquille en plan : ces caractères justifient la séparation d’un genre distinct des Actæon, bien plus ancien dans la série géologique. Répart. stratigr. SINEMURIEN...... CHARMOUTHIEN... ToarcIEN........ BayoctEN........ BATHONIEN ...... CALLOVIEN....... OXFORDIEN ...... RAURACGIEN ...... SEQUANIEN ...... PoRTLANDIEN..... NeocoMiIEN ...... BARREMIEN ...... TURONIEN........ Une espèce douteuse à la base du Lias (Tubifer He- berti, Piette), coll. de l'Ecole des Mines. Une espèce à peu près certaine dans l'Est de la France (Orthostoma fontis, Dum.), coll. du Musée de Dijon, La même, espèce, à Champigneulles, coll. de la Sor- bonne. Trois espèces certaines, soit à Sully, soit à Nancy (Tornatella pulchella, Desh., etc.), coll. Deslong- champs, Pellat, Brasil, de la Sorbonne, etc. Deux espèces typiques, dans l'Est et dans le Boulon- nais (Tornatella cingillata, Terq. et multistriata, Rig. et Sauv.) coll. del’Ecole des Mines, coll. Rigaux. Une espèce probable dans les couches de Montreuil- Bellay (Tornatella Lorierei, Héb. et Desl.), d'après la figure donnée par les auteurs. Une espèce inédite dans les environs d'Elatma, en Rus- sie; coll. de l'Université de Moscou. Une espèce certaine, à Saint-Mihiel (Tornatella myo= sotis, Buv.) coll. Moreau. Plusieurs espèces certaines et inédites, dans le Bou- lonnais et la Charente: seront décrites dans la Revi- sion de la Paléontologie française. Une espèce probable dans la Meuse et dans l'Yonne (Tornatella secalina, Bu.) d’après la figure donnée par l’auteur et par de Loriol et Cotteau. Une espèce certaine dans l'Est de la France (Actæon marullensis, d'Orb.) coll. Moreau. Une espèce nouvelle, des couches rouges de Vassy (T. Lapparenti, nob.). Voir l'annexe et la pl. II, fig. 21-22, coll. de la Faculté catholique de Paris. Une espèce bien caractérisée dans le Gault de Cosne, (T. cosnensis, de Lor.) d’après la figure donnée par l’auteur. Une espèce certaine dans la Meule de Bracquegnies (Act. affinis, Sow.) coll. Bourdot; autre espèce du Mans {A. cenomanensis, Guér.), d’après la photo- graphie faite par l’auteur. Une espèce probable dans l'Est de la France (Torna- 4 50 ESSAIS DE Tornatellæa tella lacrymoides, Barr. et de Guerne) d'après la figure donnée par les auteurs. SENONIEN. . ...... Deux espèces certaines, à Aix-la-Chapelle (A ctæonina dotiohum, Mull. et Mulleri, Bosq.), d'après les figures de M. Holzapfel; existe aussi dans le Crétacé de l'Inde. PALEOCENE ...... Une espèce bien caractérisée dans le bassin de Paris (Tornatella parisiensis, Desh.) ma coll. ÉOGENE PER Une espèce dans les couches de Barton et de Wemmel (Torn. simulata, Sol.) ma coll.; le type dans l’Ala- bama (7!. bella — lata, Conr.), d'après la figure de l'auteur (Amer. journ. of Conch.). OLIGOCENE ...... Le plésiotype (T. simulata, Sol.) dans le bassin de Mayence, ma coll. MITOGENEPREEEERE Même espèce dans les faluns du Bordelais, d’après Benoist. Tripcoca, Tate, 1895. Type: 7°. higata, Tate. Eoc. Forme et embryon d’Actæon; spire un peu allongée, ornée de sillons finement ponctués, à sutures bordées d’un sillon plus profond ; ouverture de Toyrnatellæa ; labre épaissi, non crénelé; columelle munie de trois plis tranchants et parallèles, les deux antérieurs très rapprochés; bord columellaire réfléchi sur la région ombilicale, et se reliant par une sinuosité subéchancrée avec le contour supérieur. D'après des échantillons typiques ; reproduction de la figure de l’auteur (PI. VII, fig. 19). Observ.— La différence capitale entre ce sous-genre et le genre Torna- tellæa consiste dans l'existence de trois plis columellaires, au lieu de deux; il se distingue des Ringinella, dont il a complètement l'aspect, par son labre non bordé et par ses plis columellaires qui n’ont pas tout à fait la disposition de ceux des Ringinella. Dans ces conditions, je conserve le sous-genre Triploca dans les Actæonidæ que je rattache aux Tornatellæa. Répart. stratigr. BOGENE 00e Une espèce, type du sous-genre, dans le Tertiaire d’Aus- tralie, ma coll. (plusieurs échantillons donnés par M. Tate). PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 51 ACTÆONIDEA, Gabb. 1873. Columelle tronquée en avant, munie d’un seul pli médian, non enroulé à la base. ACTÆONIDEA, sensu stricto. Type : A. oryza, Gabb. Tert. Forme étroite; embryon peu saillant, hétérostrophe et dévié ; spire plus courte que le dernier tour, à sutures marquées; surface finement décussée, à lamelles d’accroissement un peu crépues ; ouverture allongée, à peine élargie en avant, très étroite en arrière; labre peu épais, assez arqüé, un peu incliné par rap- port à l’axe et à droite du côté antérieur; bord columellaire peu excavé, largement étalé en arrière, aminci et tordu en avant, se terminant par une troncature contre le bord supérieur, qui fait une sinuosité subéchancrée, souvent laciniée; pli columel- laire placé plus haut que le tiers de la hauteur, saillant, épais et brusquement interrompu à la limite du bord columellaire qui recouvre complètement l’ombilic. Diagnose prise d’après A. Munieri, Desh. d’Acy en Multien (PI. T, fig. 20-21) ma coll. Observ. — Les Aciæonidea doivent être génériquement séparés des Aclæon, à cause de leur forme étroite, de leur plication columellaire, de leur columelle tronquée, et de leur échancrure sinueuse formant presque un bec à l'extrémité antérieure de l'ouverture ; cependant leur embryon, la forme de leur labre et même l’ornementation, bien qu’un peu diffé- rente, les rapprochent encore des Actæon. Je n'ai pas eu à ma disposition d’échantillon de l'espèce typique, À. oryza ; mais la figure qu'en a don- née Tryon (Struct. and. syst. Conch.) me parait presque identique à notre A. Munieri, sauf quelques différences spécifiques, de sorte que j'ai pris, sans hésitation, ce dernier comme plésiotype pour la diagnose qui précède. Répart. stratigr. HOGENE rec Deux espèces dans le bassin de Paris (A. Munieri et dactylinus, Desh.) ma coll. 52 ESSAIS DE Actæonidea OLIGOCENE. ..... Une espèce dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord (Torn. alata, von Kœnen), d’ap. la figure de l’auteur. MioceNE........ Outre le type dansle Tertiaire d'Amérique, une espèce dans les faluns du Bordelais (A. pinguis, d'Orb.)ma coll. Ricraxis, Dall. 1891. Type: Act. punctato-cœlatus, Carp. Viv. Forme ovale; embryon peu saillant, hétérostrophe et dévié; spire courte, à sutures linéaires : ornementation d’Actæon ; ouver- ture fusoïde, atténuée en avant ; labre peu épais, presque vertical, à peine curviligne, faiblement échancré en arrière; bord colu- mellaire aminci du côté postérieur, calleux et fortement excavé dans sa moitié supérieure, se terminant par une troncature obli- quement infléchie, contre le bord antérieur qui est à peine échancré par une faible sinuosité ; gros pli columellaire épais, se prolongeant jusqu'à l’arête qui limite la callosité du bord interne. Diagnose prise d’après l'espèce typique (PI. I, fig. 10) ma coll. Observ. — Cette forme est voisine d'Ac/æonidea, dont la rapprochent sa columelle tronquée et son embryon peu saillant; mais le pli columel- laire, quoique n'étant pas davantage enroulé sur la base, est beaucoup plus gros, placé plus haut, sur une excavation plus profonde du bord columellaire, qui s'étend moins en arrière et qui est plus obliquement courbé du côté antérieur, de sorte que l’ouverture présente plus l’appa- rence d'un bee rudimentaire, que dans le genre Actæonidea. Enfin la forme et l’ornementation des Riclaxis sont différentes et se rapprochent plus de celles des Actæon: ilest done légitime de séparer ces deux coupes, mais en ne considérant l’une que comme une subdivision sectionnelle de l’autre; si l'on ne tient compte que des dates, il serait plus correct de prendre pour genre Riclaæis, qui est de deux années antérieur à Ac{æo- nidea, tandis que ce dernier est géologiquement l'ancêtre de l’autre. Répart. stratigr. BOGENE rever Deux espèces(Act. punctatus, Lea et annectens, Meyer) dans l’Alabama, ma coll. ; la première surtout, iden- tique au type vivant. Eroque AcTUELLE. Une espèce vivant sur les côtes de Californie, type de la section. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 53 Actæonidea CreniLABIuM, Cossm. 1889. Type: Act. aciculatus, Cossm. Eoc. (= ZLaissactæon, Monts, 1890. Natur. Sicil., p. 28). Forme étroite; embryon saillant, hétérostrophe et dévié per- pendiculairement à l’axe; spire au moins égale à l'ouverture, à sutures linéaires ; surface presque lisse, ou très finement striée dans le sens spiral, stries plus visibles à la base; ouverture courte, étroite, ovale en avant; labre mince, presque vertical; bord columellaire très étroit, muni d’un pli mince qui s’enfonce très obliquement en arrière dans l’ouverture, portant en avant de fines crénelures, et se terminant en pointe effilée contre le bord supérieur qui fait une sinuosité subéchancrée. Diagnose faite d'après le type de Cuise (PI. I, fig. 9) ma coll. Observ. — Ce sous-genre se rattache aux Ac{æonidea par la troncature de la columelle et par la disposition de l'embryon, mais il s’en écarte par tous ses autres caractères, principalement par ses crénelures colu- mellaires ; les Crenilabium ressemblent aussi à quelques Actæon lisses ou très étroits, mais leur échancrure et leurs crénelures les en distinguent facilement. J'ai, non sans difficulté, avec un très puissant grossisse- ment, constaté l'existence de stries spirales et de très faibles créne- lures columellaires sur l'espèce choisie par M. de Monterosato comme type de son genre Lissactæon (Act.exilis, Jeffr.) : il y a donc identité complète entre ce nom et notre sous-genre antérieur Crenilabium. En ce qui con- cerne Act. exæihs, il y a d’ailleurs lieu de remarquer que le nom exilis ne pourrait être conservé, comme faisant double emploi avec Etheridgei, Bell, qui non seulement est antérieur, mais encore qui a été décrit et figuré, tandis que l’autre est un nom de liste, s'appliquant à un individu très usé, comme le constate Wood {Crag. moll.), de sorte qu'il ne pour- rait correctement servir de type à une nouvelle coupe générique. Répart. stratigr. SENONIEN........ Une espèce probable à Aix-la-Chapelle {Ac{æonina lineolala, Reuss), d’après le type communiqué par M. Holzapfel. PALEOCENE...... Une espèce à Copenhague (Actæonina elata, v. Kœn.) d’après la figure. EOcENE....... Deux espèces, outre le type, dans le bassin anglo- parisien (Act. crenatus, elongatus, Sow.) ma coll. 54 ESSAIS DE Actæonidea OLIGOCENE. . ...… Deux espèces certaines, l’une dans l'Allemagne du Nord (C. tenue, v. Kœn.) d'après l’auteur ; l'autre dans l'étage stampien (Act. Bouryi, Cossm. et Lamb.), ma coll. MiocenE......... Une espèce dans les faluns du Bordelais (Act. Baste- roti, Ben.) ma coll. PTIOCENE ECC Une espèce certaine dans le Crag et en Sicile (Act. Etheridgei, Bell.) coll. du Musée de Dijon. Eroque ACTUELLE. Une espèce vivant dans l'Atlantique (A. Ætheridgei — À. eæilis, Jeffr.) d'après la figure de l'ouvrage de M. Dautzenberg sur les mollusques des Açores. ADELACTÆON. nom. mut. (= Myonia, À. Ad. 1860, non Dana, 1847). ADELACTÆON, sensu stricto.. Type: Act. papyraceus, Bast. Mioc. Forme allongée ; embryon sans saillie, à peine dévié, à nucléus hétérostrophe, empâté dans les tours suivants; spire égale ou supérieure au dernier tour, à sutures enfoncées ou canaliculées ; surface totalement décussée par des rainures et des stries ou fines lamelles d’accroissement ; ouverture courte, ovale, à péris- tome mince; labre rectiligne, obliquement incliné par rapport à l'axe, vers la gauche du côté antérieur; columelle peu excavée, avec un faible pli postérieur, bord columellaire peu épais, recou- vrant imparfaitement la fente ombilicale et se raccordant sans sinuosité au contour supérieur. Diagnose prise d’aprèsle type fossile de Saucats, Act. papyraceus, Bast. (pl. I, fig. 15), ma coll. Observ. — Ce genre ressemble aux Actæon par l’ensemble de ses caractères, il s'en écarte par son embryon non saillant, paraissant homæ- ostrophe au premier abord, mais dont le nucléus n’est pas apparent, de sorte qu'on en conclut qu'il a subi une déviation telle que la face opposée, où se trouve le nucléus, est adhérente au reste de la spire, comme l'indique le grossissement ci-contre (fig. 35). Dans ces conditions, PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 55 Adelactæon. comme l’ornementation de la spire a beaucoup d’analogie avec celle des Actæon, quoique le pli columellaire soit placé plus bas et le labre incliné dans le sens opposé, comme d’autre part l'embryon se rapproche plus de celui de quelques-uns des membres de la famille Actæonidæ, que des Pyramidellidæ et principalement des Odontostomia, il semble que la question très controversée du classement de ce genre est désormais tranchée. Les formes fossiles que je rapporte à ce genre diffèrent un peu de Myonia concinna, Ad., que je possède d'Australie, par leur pli placé encore plus en arrière, à peine visible, et par leur fente ombilicale : ces caractères distinctifs ne justifieraient pas la séparation d’un sous-genre, ni même d’une section ; cependant il doit être en- tendu que la diagnose qui précède étant faite d’après le plésiotype fossile, c’est à ce dernier A que devra, en tous cas, s'appliquer le nom Ade- ue) «) lactæon, de sorte que si l’on en sépare ultérieure- ment les Myonia vivantes, il y aura lieu de leur Fic. 33. donner un autre nom, attendu que le genre Myonia doit changer de nom pour corriger un double emploi qui a échappé à Adams; la nouvelle dénomination que je propose rappelle l'incertitude (xdnhoc, douteux) que j'ai éprouvée pour le classement de ce genre dans les Actæonideæ. Embryon d’Adelactæon. Répart. stratigr. Miocene........ Plusieurs espèces dans les faluns du Bordelais (Acé. papyraceus, Bast et scalariformis, Ben.) ma coll. ; autre espèce voisine dans l'Allemagne du Nord (Torn. elata, von Kœnen) d’après la figure. EPoquE ACTUELLE. Une espèce type du genre, vivant au Japon, non figu- rée, d’après les auteurs; autre espèce des mers australiennes, envoyée sous le nom M. concinna, Ad. (par M. Tate), ma coll. LIOCARENUS, Harris et Burrows, 1891. (— Fortisia, Bayan, 1870, non Rondani, 1861). Columelle épaisse, faiblement coudée, labre épais, obliquement incliné. LiocaRENUS, s. sfr. Type: Auricula conovuliformis, Desh. Eoc. Forme ovale et globuleuse ; embryon hétérostrophe, dévié en travers, à nucléus empâté dans la spire; spire très courte, co- 56 ESSAIS DE Liocarenus nique, à sutures marginées ; ornementation formée de stries spi- rales obsolètes, plus visibles sur de jeunes individus : ouverture arquée, étroite, peu élargie, arrondie et presque versante en avant ; labre très épais intérieurement, taillé en biseau sur le bord, non sinueux, obliquement incliné sur l’axe, vers la gauche du côté antérieur ; columelle courte, calleuse, excavée, épaissie au milieu par un renflement qui, sur de jeunes individus, ressemble à un pli rudimentaire, et qui s’oblitère à mesure que la coquille vieillit; bord columellaire vernissé, se raccordant par une courbe régulière au contour antérieur de l’ouverture qui n’est presque pas sinueux. Diagnose prise d’après un individu typique de Vaudancourt (PI. I, fig. 16-17) ma coll. Observ. — Se distingue des Aciæon par l’épaississement et l’obliquité du labre, par absence d’un véritable pli columellaire, même à tout âge, ainsi qu'il résulte d'une section faite suivant l'axe par M. Berthelin; par son ornementation, enfin par son embryon qui forme un crochet perpendiculaire à l’enroulement, mais qui est peu saillant et dont on n’aper- çoit pas le nucléus apical caché par la spire. Répart. stratigr. TuRONIEN ?. ..., Un seul fragment dans les grès d'Uchaux, le péris- tome seul conservé, coll. Chaper. EocENE......... Deux espèces, l’une type du genre, dans le bassin parisien, l’autre dans le Vicentin (Fort. Hilariontis, Bayan), d’après la figure. Nuczeopsis, Conrad, 1865. Type : N. suboaricatus, Gonr. Eoc. Forme de Ziocarenus ; embryon hétérostrophe, peu saillant; spire et sutures de Liocarenus ; ornementation formée de sillons spiraux dont les intervalles portent des filets peu saillants, sur- tout sur les individus adultes et près des sutures, tandis que, sur la base, les sillons sont ponctués par les stries d'accroissement ; ouverture et columelle de Zaocarenus ; labre subvariqueux à l'extérieur, ses accroissements successifs produisent, sur la spire PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 57 Liocarenus et sur le dernier tour, des varices obsolètes et peu régulières ; bord columellaire très mince en arrière, un peu épaissi en avant, se raccordant au contour supérieur comme dans le genre Liocarenus. Diagnose prise d’après un individu typique de Claiborne (PI. I, fig. 18-19) ma coll. Observ. — Forme très voisine de Ziocarenus, s’en distingue seule- ment par son ornementation en demi relief, par ses varices peu appa- rentes, par son renfiement columellaire qui est un peu plus saïllant à tout âge, enfin par le peu d'épaisseur du bord columellaire. Le nom Nucleopsis a été proposé par Conrad (Catal. Eoc. olig.) en 1865, et cepen- dant dans le « Check list », p. 9 (1866), il cite la même espèce sous le nom d’Aciéæon; d'après ce qui précède, on voit que sa première idée était plus exacte, attendu que N. subvaricatus diffère beaucoup des véri- tables Actæon. Répart. stratigr. BOcENE ee ee Une seule espèce type, dans l’'Alabama, ma coll. Buzimacræon, Cossm. 1892. Type : Act. Bernayr, Cossm. Eoc. Forme ovale, étroite ; embryon inconnu; spire un peu allon- gée, à galbe conoïde, à sutures profondes ; ornementation formée de stries spirales, irrégulières et obsolètes, assez écartées sur le dernier tour ; ouverture courte, ovale, un peu versante et arron- die du côté antérieur, rétrécie en arrière ; labre épaissi à l’inté- rieur, faiblement sinueux, obliquement incliné sur l’axe, vers la gauche du côté antérieur; columelle assez épaisse, munie d’un renflement médian, qui ressemble à un pli faiblement tordu; bord columellaire étroit, peu calleux, se raccordant avec une légère sinuosité au contour supérieur de l’ouverture. Diagnose refaite d'après le type de Valmondois (PI. I, fig. 11-12), coll. Bernay. Observ. — Se distingue de Liocarenus, par la forme générale de la coquille, par ses sutures non marginées, par son ornementation, par son PROPOS 58 ESSAIS DE Liocarenus ouverture plus courte et plus ovale, par son péristome moins épais; mais les autres caractères génériques, obliquité du labre, indice de pli columel- laire, ouverture presque versante à la base, sont semblables à ceux du genre Liocarenus et justifient le rapprochement proposé à titre de sous- genre. Se distingue, en outre, de Nucleopsis par sa forme plus allongée, par son ornementation bien différente, par l'absence de varices, par son labre plus sinueux et son ouverture plus versante en avant. Quoique les Bulimactæon aient à peu près la forme des Actæon, ils appartiennent à un groupe tout à fait différent à cause de l’inclinaison du labre. Répart. stratigr. EocEnE :. "20e Un seul individu type, dans le bassin de Paris. (coll. Bernay). ACTÆONINA, d'Orb. 1847. (= Orthostoma, Desl. 1842, non Ehrenberg, non Andonius, 1834, non Conrad, 1838). Ouverture longue, généralement arrondie et versante en avant; spire étagée en gradins ; columelle calleuse, non plissée ; labre sinueux en arrière. ACTÆONINA, sensu striclo. Type : A. acuta, d'Orb. Coral. Grande taille; forme étroite et allongée; embryon ? spire longue, à galbe un peu conoïde, à sutures étagées par une rampe étroite et carénée ; surface lisse, stries d’accroissement presque droites, peu visibles ; ouverture allongée très étroite, presque linéaire en arrière, médiocrement élargie au milieu, atténuée, quoique entière, à son extrémité antérieure; labre simple aigu, à peine curviligne, presque sans inclinaison ; columelle courte, | épaisse, lisse, faisant un angle de 150 degrés à sa jonction avec la base du dernier tour, amincie en avant et infléchie, se termi- | nant en pointe contre le bord supérieur; bord columellaire cal- leux, largement étalé, se raccordant sans sinuosité, mais avec un | angle arrondi, au contour antérieur de l’ouverture. | PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 59 Actæonina Diagnose complétée d’après un individu de l'espèce type, de Valfin (PI. IL, fig. 4) coll. Favre, au Musée de Genève. Observ. — Se distingue des Actæon par sa columelle non plissée, par sa surface lisse, par sa spire en gradins; des Liocarenus par l’inclinaison et le peu d'épaisseur du labre, par sa columelle moins excavée, dénuée de renflement, par son ouverture plus étroite, surtout en avant. À défaut d'indications de la part de d'Orbigny qui a créé le genre Actæonina dans le Prodrome (I, p. 118), les auteurs donnent généralement comme type À. dormoisiana, d'Orb., qui est synonyme d’A. acuta, d'Orb., de sorte que c’est plutôt ce dernier nom d'espèce qu'il y a lieu de citer comme type du genre. La restauration de l’extrémité antérieure de l’ouverture est mani- festement inexacte : on lui attribue généralement une forme arrondie qui est contraire à la réalité, car l'ouverture se rétrécit au point que cer- tains échantillons paraissent subcanaliculés, ou munis d’un bec à l'instar des Ceritella. Il est vrai que l'on ne rencontre que bien rarement des exemplaires complets, l'extrémité antérieure est presque toujours mutilée; mais, en suivant les stries d’accroissement, on peut la reconstituer et s'assurer qu'elle n’était ni sinueuse, ni échancrée, seulement atténuée par l'inflexion de la columelle vers le côté du labre. Répart. stratigr. BATHONIEN....... Plusieurs espèces, l’une typique en Normandie (A. Deslonchampsi, d'Orb.) coll. Deslonchamps; l’autre dont la rampe s’atténue avec l’âge (À. mitræfor- mis, Cossm.) coll. Rigaux, Legay. RAURACIEN ... .. Une espèce type, dans l'Est de la France, très va- riable dans ses proportions, toutes les coll. SEQUANIEN....... Variété de la même espèce, même région (Orthost. Moreana, Buy.) coll. Moreau. : PoRTLANDIEN. .... Une espèce non encore décrite, dans la Seine-[Infé- rieure, coll. Boutillier. STRIACTÆONINA, #00. sect. Type : Orthost. avena, Terq. Lias. Forme ovoïdo-cylindrique; spire assez courte, à galbe conique, étagée en gradins par une rampe carénée ; au-dessus de la carène est invariablement un profond sillon spiral; surface ornée de stries spirales, quelquefois apparentes sur le milieu du dernier tour et toujours sur sa base ; ouverture et labre d’Actæonina ; 60 ESSAIS DE Actæonina columelle arquée, se raccordant par une S régulière avec la base de l’avant-dernier tour ; bord columellaire d'A ctæonina. Diagnose prise d'après le type d'Hettange (PI. I, fig. 22) coll. de l'Ecole des Mines. Observ. — Cette section se distingue des Actæonina typiques par sa taille moindre, par ses stries à la base, par son sillon spiral au-dessus de la carène, par sa columelle plus haute, plus régulièrement arquée. Néan- moins, je ne crois pas que les caractères différentiels justifient la sépara- tion d’un genre, ni même d'un sous-genre distinct: le faciès général de ces coquilles est celui d'Acéæonina en réduction de grandeur; les autres différences, qui portent sur les caractères secondaires, ont seule- ment une valeur sectionnelle, suffisamment constante pour qu'on ne puisse jamais confondre, avec les Ac{æonina proprement dites, les Striac- tæonina qui ont précédé leur apparition dans la série jurassique. Répart. stratigr. HETTANGIEN . . Presque exclusivement localisée à la base du lias, et représentée par de nombreuses espèces (Orth. ave- et na, Tq. Buvigneri, Tq. Sinemuriensis, Mart. deco- rata, Mart.), coll. de l'Ecole des Mines, du Musée SINEMURIEN...... de Genève, de la Sorbonne, etc. BATHONIEN ...... Une espèce douteuse (Actæonina sartharcensis, d'Orb. d’après la figure de la Paléontologie française. OvacræoniNa, nov. ect. Type: Act. sparsisulcata, d'Orb. Lias. Forme ovale, peu ventrue; embryon obliquement coudé et dévié; spire longue, à galbe conoïde, à tours convexes, non caré- nés, à sutures bordées d’une rampe arrondie; surface très fine- ment striée dans le sens spiral, à sillons plus écartés sur la base du dernier et sur la rampe suturale; ouverture courte, rétrécie en arrière, ovale, atténuée et un peu versante en avant; labre arqué, rétrocurrent près de la suture ; columelle assez longue, excavée, infléchie à gauche du côté antérieur ; bord columellaire calleux, détaché de la base, et dont la carène extérieure se pro- longe en contournant la sinuosité versante du bord supérieur. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 61 Actæonina Diagnose prise d’après deux individus typiques de Fontaine Etoupe- four (PI. [, fig. 23-24), coll. Deslongchamps. Observ. — Cette section se distingue des Actæonina typiques par son ouverture courte, par son labre arqué, par sa columelle plus allongée et plus excavée, enfin par ses stries basales; des Striaclæonina par ses tours non étagés, dénués de sillon spiral au-dessus de la rampe suturale, par son ouverture plus versante, et par sa forme générale plus ovale. Cependant je ne crois pas qu'on puisse élever cette nouvelle coupe au rang de sous-genre distinct ; les caractères que je viens d'énumérer n'ont, comme ceux des Stri- & 7 aclæonina, qu'une importance secondaire, aussi \—T CA je me borne à la proposer comme section démem- KE brée du groupe principal. J'ai observé l'embryon Fic. 36. sur un individu type dont le sommet est en excel- lent état (fig. 36), coll. Deslongchamps: c’est une crosse un peu sail- lante dont le nucléus est enroulé autour d’un axe à plus de 90 degrés avec celui de la coquille, et est un peu empâté dans la spire. Répart. stratigr. SINEMURIEN . .... Une espèce inédite à Drevain, coll. Pellat ; sera dé- crite dans la Revision de la Paléont. française. CHarMouTHIEN... Plusieurs espèces parmi lesquelles le type, coll. Des- lonchamps. BATOCIEN. Une espèce inédite à Nancy, coll. Gaiffe ; sera décrite dans la Revision de la Paléont. francaise. BATHONIEN ...... Plusieurs espèces (Act. œæquipartita), Cossm ; Lorie- reana, d'Orb. coll. Rigaux) Legay. OXFORDIEN ...... Une espèce probable (Act. Sabaudiana d'Orb.) d’après la figure de la Paléont. franc. SEQUANIEN ...... Une espèce caractéristique (Act. Pülleti, de Lor.) coll. Pellat, Rigaux. PorTLANDIEN .... Une espèce certaine (Ov. hypermeces, Cossm. = Act. eæilis, de Lor. non Jeffr.) coll. Pellat, Rigaux. NEOCOMIEN ...... Une espèce probable (Act. dupiniana, d'Orb., d’après la figure de la Paléont. BARREMIEN ...... Une espèce nouvelle des calcaires d'Orgon, O. uwr- gonensis, nob. (PI. VI, fig. %5) coll. Boutillier. NLBDENS ie Ce Une espèce très probable dans le Gault de Cosne (Ac. unisulcata, de Lor.), d'après la figure donnée par l’auteur. CENOMANIEN ..... Deux espèces probables à Blackdown et à Bracque- gnies (Phasianella Sowerbyi, d'Orb., et formosa, Sow.) d’après les figures de Briart. 62 ESSAIS DE Actæonina TURONIEN....... Deux espèces dans le Crétacé de l'Inde (Act, obesa et et columnaris, Stol.) indiquées par Stoliezka comme SENONIEN ....... dénuées de plis columellaires. CYLINDROBULLINA, v. Ammon, 1878. Type : Actæonina fragihs, Dunker, Lias. Forme ovale; embryon hétérostrophe, obliquement dévié, à nucléus aplati; spire courte, à galbe conique, à sutures étagées par une rampe plus ou moins aplatie ; surface lisse, stries d’ac- croissement curvilignes, peu visibles; ouverture d'Actæonina ; labre mince, curviligne, à peine incliné en arrière du côté anté- rieur, avec une sinuosité rétrocurrente près de la suture, corres- pondant à la rampe spirale, quand celle-ci existe ; columelle peu arquée, calleuse, portant un imperceptible renflement qui s’atténue en avant, dans l’évasement versant de l’ouverture ; bord columel- laire très mince en arrière, un peu détaché en avant, limité du côté de la base par une carène qui contourne la sinuosité du bord supérieur. Diagnose refaite d’après un individu typique d'Halberstadt (PI. I, fig. 1) coll. de l'Ecole des Mines. Observ. — Ce sous-genre se distingue des Actæonina proprement dites par sa forme généralement moins allongée, par son labre dont le contour est convexe au milieu et sinueux postérieurement, par sa columelle plus faiblement excavée, par son ouverture plus arrondie en avant. Sa surface toujours lisse ne permet pas de le confondre avec les Striactæonina ni avec les Ovaclxonina, malgré l’analogie de leur forme extérieure. Quant à l'embryon, aucun des individus que j'ai examinés ne m'a permis d'en étudier la forme, mais Koken en donne une excellente figure (Entwickelung der Gastrop., p. 450, fig. 19) pour Acéæomina scalaris, qu'il rapporte au genre Cylindrobullina, actuellement le plus ancien des Opisthobranchiata. Répart. stratigr. CaRBONIFERIEN... Deux espèces, l’une de Visé, ressemblant à un Conac- tæon, mais plus ovale (Sealites carbonarius, de Kon). coll. Destinez, l’autre de Tournai (Scalites fusifor- mis, de Kon.) coll. du Musée de Lille. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 53 Actæonina TYROLIEN ....... Une espèce à St. Cassian (Act. scalaris, Munst. — À. abbreviata et alpina, Klipst.) d'après les figures, embryons grossis par Koken et par Kittl. RHETIEN ........ Une espèce dans la dolomie du Tyrol etles couches bi- tumineuses d'Angleterre (Act. elongata, Moore), d’après la figure donnée par von Ammon. SINEMURIEN. . .... L'espèce type, à la base du Lias (Act. fragilis, Dun ‘ ker), coll. de l'Ecole des Mines. CHarMourmiEN... Deux espèces citées dans les couches deRatisbonne- et de Bayreuth, von Ammon. - BaJocrEN........ Une espèce inédite, à Nancy, coll. de la Sorbonne ; sera décrite dans la Rev. de la Pal. française. BATHONIEN ...... Plusieurs espèces caractéristiques(Acé. scarburgensis, M. L., Beaugrandi, R. S. etc.), coll. Rigaux et Le- gay. OXFORDIEN ...... Une espèce de Neuvizi, coll. Péron ; sera décrite dans la Rev. de la Paléont. française. RAURACIEN.. ..... Une espèce certaine dans l’Oolite corallienne (Orthost. Humbertina, Buv.) coll. Moreau. KIMERIDGIEN. .... Une espèce douteuse (Orthost. Mariæ, Buv. — Act. cincta ou nuda, Cont.) coll. du Musée de Mont- béliard. PorrLanDien .... Plusieurs espèces certaines dans le Boulonnais (Act. cylindracea, Cornuel, et Cyl. porllandica, Cossm.— Act. Buvignieri, de Lor. non Terquem) coll. Pellat, Rigaux, Legay. Conacræon, Meek, 1863. Type : Conus cadomensis, Desl. Lias. Forme conique; embryon? spire de Cylindrobullina, à tours étagés par une rampe limitée par une carène crénelée ; surface lisse, seulement plissée par quelques accroissements irréguliers ; ouverture très étroite, à bords parallèles; labre un peu arqué, faiblement échancré sur la rampe suturale ; columelle de Cybn- drobullina. Diagnose refaite d’après des échantillons typiques de Fontaine- Etoupefour (PI. II, fig. 5-6), coll. Deslongchamps. Observ. — Cette section se distingue surtout par sa forme régulièrement conique et son ouverture très étroite; sa spire est plus étagée que celle 64 ESSAIS DE Actæonina des Cylindrobullina proprement dites, et la rampe de la suture correspond à une échancrure moins sinueuse du labre ; mais, comme presque tous les autres caractères sont voisins, je ne puis l’admettre que comme sec- tion du sous-genre Cylindrobullina. D'Orbigny a démontré que les tours des Conactæon ne se résorbent pas à l’intérieur comme ceux des Conus. Quant à Conus tuberculatus, Duj. de la Craie de Touraine, indiqué par P. Fischer comme pouvant être rapproché des Conactæon, ne fût-ce qu'à cause de son ornementation, je ne suis pas d'avis d'admettre ce rappro- chement. Répart. stratigr. CuarmourHiEN... Une espèce, type de la section, avec plusieurs varié- tés, coll. Deslongchamps. Euconacræon, Meek, 1863. Type : Conus concavus, Desl. Lias. Forme conique ou extra-conique ; embryon à nucléus un peu ‘saillant; spire plane, ou même excavée, à tours embrassants, à sutures peu profondes et bordées par un sillon spiral ; dernier tour formant toute la hauteur de la coquille, à surface lisse ou sillonnée dans le sens spiral ; ouverture très étroite, à bords paral- lèles ; labre peu arqué, échancré en arrière ; columelle de Cyln- drobullina; bord columellaire assez large, non détaché. Diagnose refaite d’après des individus typiques de Fontaine- Etoupefour (PI. IT, fig. 7-8) coll. Deslongchamps. Observ. — Cette section ne se distingue des Conactæon que par la forme de la spire. On se demande si une aussi faible différence mérite la créa- tion d'une coupe distincte; cependant je n'ai pas supprimé le nom Euconactæon, parce que je n’ai remarqué aucune tendance au passage gra- duel de l’une de ces formes à l’autre, et qu'il est impossible de les con fondre ensemble, à cause de leur aspect extérieur. Répart. stratigr. SINEMURIEN...... Une espèce dans l'Est de la France (Orthostama maubertense, Terq.) d'après la figure donnée par l’auteur. CuarmourieN... Trois espèces dans les mêmes gisements de Norman- die (Conus concavus, abbreviatus et Caumonti, Desl.) coll. Deslongchamps. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 65 Actæonina GonrocyLiNprites, Meek, 1863. Type : Cylindrites brevis, Morr. et Lyc. Bath. Forme courte, subcylindrique; embryon peu saillant; spire À plane, à sutures profondes; dernier tour formant toute la hau- teur de la coquille, tronqué et caréné à la périphérie du plan de la spire ; surface lisse, stries d’accroissement presque verticales, crénelant souvent la carène inférieure, traçant sur les tours de spire un crochet antécurrent ; ouverture étroite en arrière, ovale et arrondie en avant; labre mince à peine curviligne, échancré entre la carène et la suture ; columelle peu arquée, sans aucune apparence de pli, ni de renflement ; bord columellaire peu calleux en arrière, se détachant en avant et découvrant une petite fente ombilicale, puis se raccordant, par une courbe régulière, avec le contour supérieur de l’ouverture. Diagnose prise sur un individu typique du Boulonnais (PI. IT, fig. 2-3), coll. Rigaux. Observ. — C'est à tort que les Goniocylindrites ont été rapprochés des Cylindrites : l'absence de pli columellaire, la forme de l'extrémité anté- rieure de leur ouverture, l'inclinaison de leur labre ne permettent pas de les classer dans le même groupe d’'Acéæonidæ; ils se distinguent des Actæonina, non seulement par leur forme tronquée, mais encore par leur ouverture. plus arrondie en avant, par leur fente ombilicale et par leur labre antécurrent près de la suture ; des Cylindrobullina, par leur colu- melle dénuée de renflement, par leur fente ombilicale, par leur labre plus rectiligne au milieu, antécurrent près de la suture; des £uconactæon par les mêmes caractères et, en outre, par leur forme beaucoup moins conique, par l'absence de sillon spiral près de la suture ; des Trochactæo- nina, qui ont presque la même forme, par leur columelle sans pli et par leur spire plane, sans saillie. Dans ces conditions, il paraît légitime d’ad- mettre Goniocylindrites comme sous-genre d’Actæonina. Répart. stratigr. BATHONIEX . ..... Une espèce type du sous-genre, en France et en An- L gleterre; coll. Rigaux et Legay. RAURACIEN ....:. Une espèce bien caractérisée, dans la Meuse (Orthost. conulus, Buv.), coll. Moreau. 66 ESSAIS DE Actæonina KimerinGIEN .... Une espèce certaine dans le Boulonnais (Act. Morini, de Lor.), coll. Pellat. PorTLanDieN..... Une espèce de la Meuse décrite comme Bulla trun- catula, Buv., d’après la figure. TrocHacræoniNa, Meek, 1863. Type: À. ventricosa, d'Orb. Kim. Forme ventrue, ovoïdo-conique ; embryon ? spire très courte, à galbe extra-conique, à sutures bordées d’une rampe un peu excavée; dernier tour lisse, formant presque toute la coquille, élargi et arrondi en arrière, atténué à la base; ouverture peu étroite du côté postérieur, peu dilatée, arrondie et versante en avant ; labre presque vertical, non sinueux en arrière, se raccor- dant à peu près normalement à l’avant-dernier tour ; columelle à peine excavée, munie, plus haut que le milieu, d’un renflement pliciforme dont le prolongement se confond avec la limite exté- rieure du bord columellaire et se joint ensuite au contour du bord supérieur. Diagnose prise d’après un plésiotype du Corallien de Cordebugles, Tr. Bigoti. nob. (PI. VI, fig. 17) coll. Boutillier. Observ. — Le type de ce sous-genre est une coquille du Kiméridgien, que d'Orbigny ne connaissait qu’à l’état de moule et qu'il n’a figurée que du côté du dos; c’est une témérité, de la part de Meek, d’avoir attribué un nom générique à un tel modèle ; cependant cet auteur a été merveilleu- sement guidé par son instinct, car avec de meilleurs matériaux j'arrive à la conclusion que cette coupe Trochactæonina est nécessaire et doit être conservée. Outre Ac/. ventricosa, dont je connais un seul échantillon en médiocre état, provenant du Boulonnais (coll. Pellat) et assimilé au type par M. de Loriol, j'ai étudié de petits individus du Corallien de Normandie, que je n'hésite pas à considérer comme des plésiotypes cer- tains de ce sous-genre; ils en ont exactement le galbe, mais leur ouver- ture, aussi intacte que celle d’une coquille tertiaire, porte un pli qui s'atténue peut-être avec l'âge, et qui a beaucoup d'analogie avec celui des Douvilleia, quoiqu'il soit placé plus en avant ; le labre peu incliné n'est pas plus sinueux que celui des Douvilleia, le bord columellaire est également bien caréné, de sorte qu’à part la disposition de la spire un peu différente, on peut admettre que les Trochactæonina sont les ancêtres des PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 67 Actæonina Douvilleia, ce qui les écarte sensiblement des Actæonina et des Cylindro- bullina, dont on les rapprochait jusqu’à présent. Répart. stratigr. BATHONIEN ...... Une espèce de grande taille, dans l'Aisne (Cassis esparcyensis, d'Arch), coll. Piette, et une petite coquille de la Sarthe, rapportée à tort au Bajocien (Act. Davoustana, d'Orb.), d'après la figure de la Paléont. française. RAURACIEN ...... Plusieurs espèces inédites de petite taille (Trochac- tæonina Bigoti), etc., seront décrites dans la Revis. de la Paléont. française. SEQUANIEN - -. Une espèce à peu près certaine, dans la Meuse (Tornat. vèrdunensis, Buv.) d’après la figure donnée par l’auteur. KimeripGrEN..... Une espèce type, de grande taille, dans l’argile de Villerville, d’après la Paléont. française. PorTLANDIEN..... La même espèce, ou assimilée, quoique à un niveau plus élevé, dans le Boulonnais, coll. Pellat. Douvizrela, Bayle, 1883. Type: Buccin. arenarium, Mell. Eoc. Forme ovale; embryon hétérostrophe, à nucléus très saillant et fortement tordu; spire de Cyhndrobullina, assez courte ; sur- face lisse, à stries d’accroissement presque droites, souvent saillantes et presque costulées vers la carène inférieure des jeunes individus ; ouverture de Cylindrobulhina, versante du côté antérieur ; labre mince, à peu près vertical, à peine sinueux sur la rampe suturale; coiumelle épaisse, peu arquée, portant, quand la coquille est jeune, un pli transverse et saillant, qui s'oblitère à mesure que vieillit la coquille et se transforme enfin en un renflement obsolète, bord columellaire de Gonio- cylindrites, recouvrant imparfaitement la fente ombhilicale dans les jeunes individus, la base porte aulour de cette fente un bour- relet rudimentaire qui n’est limité par aucun sillon. 68 ESSAIS DE Actæonina Diagnose refaite d'après des individus typiques de Jonchery : l’un jeune, montrant le pli columellaire (PI. III, fig. 1), ma coll.; l’autre adulte, avec la columelle seulement renflée (PI. IT, fig. 10), coll. Bourdot. Observ. — Ce sous-senre se distingue des Actæonina par sa forme et par sa columelle : des Cylndrobullina par son pli columellaire mieux indiqué, par son labre dont le contour n’est pas arrondi au milieu, ni échancré au-dessus de la suture; des Goniocylindrites par les mêmes caractères, et en outre par sa spire non tronquée, par sa columelle plus excavée ; des Trochactzæonina par la forme générale et par la fente ombi- licale de la base, surtout sur les jeunes individus. On voit, d'après ce qui précède, que la séparation de ce sous-genre est justifiée; cependant, si l’on constatait que la columelle des Trochactæonina subit, selon l’âge des individus, les mêmes transformations que celle des Douvilleia, il est évident que les seules différences de forme extérieure ne mériteraient pas qu'on plaçät ces deux coupes sur le même rang, et, dans ces conditions, Douvilleia ne devrait être alors qu’une simple section de Trochactæonina. Répart. stratigr. PALEOCENE ...... Une seule espèce à la base du Tertiaire parisien. GLogiconcHA, d'Orb., 1842. Type: G. rofundata, d'Orb, Cénom. Forme presque sphérique ; embryon? spire courte, où même involvée? sutures subcanaliculées ; dernier tour embrassant, à sur- face lisse; ouverture arquée, étroite en arrière, peu dilatée, arrondie et versante en avant; columelle lisse, très courte, à bord mince se prolongeant par une carène qui circonserit l’éva- sement de l'ouverture. Diagnose prise d'après l'espèce typique (PI. IT, fig. 9) coll. de l'Ecole des Mines. Observ. — Ce sous-genre se distingue de ceux du même groupe par sa forme plus arrondie et par son ouverture arquée; la columelle paraît dénuée de pli ou de renflement, autant qu'on peut en juger dans l’état de conservation des individus étudiés jusqu’à présent. Stoliczka propose d'éli- miner cette coupe, par le motif que d'Orbigny y a classé les formes les plus hétérogènes; comme le type (G. rotundata) est une coquille qu'il est PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 69 Actæonina impossible de rapporter à aucun autre sous-genre d'Actæonidæ, je ne vois pas de raison pour ne pas admettre Globiconcha. Répart. stratigr. CENOMANIEX ..... Une espèce type dans l'Ouest de la France. SENONIEN. . . ....- Une espèce très incertaine, à spire involvée (G. mar- rotiana, d'Orb.)d’après la figure de la Paléont. fran- çaise; mais M. Arnaud (in litt.) pense que c'est un Strombus dont le canal a disparu et qui est fréquent dans la Craie des Charentes. BzanciA, Bourg. 1875. Type : B. maceana, Bourg. Tur. Forme ovoïdo-conique ; spire involvée; dernier tour acuminé en arrière, ovale et arrondi à la base ; surface à peu près lisse, striée par les accroissements ; ouverture étroite, à bords presque paral- lèles, faiblement dilatée et un peu versante à la base ; labre mince, à peu près droit, si l’on en juge par les stries d’accroissement ; columelle lisse, très courte, excavée; bord columellaire calleux, peu étalé, se prolongeant à la base par une carène qui se rac- corde au contour supérieur. Diagnose refaite d'après les figures du t. V. des Mém. de la Soc. des Sc: nat. de Cannes, 1875; reproduction de ces figures (PI. VIT, fig. 7-8) d’après un dessin fourni par M. de Loriol. Observ. — Ce sous-genre a tout à fait la forme générale d’une Ac/æo- nella; mais l’auteur aflirmant qu'il n'y a pas de trace de plis à la colu- melle, à moins de supposer qu'il ait fait une restauration complètement inexacte de l’ouverture, je suis obligé de rapprocher Blancia de Globicon- cha, malgré la différence apparente de la forme générale de la coquille, et en me fondant surtout sur la ressemblance de la partie antérieure de l’ou- verture. Quant au labre que la figure indique comme incurvé en spirale rétrocurrente, du côté postérieur, cette disposition est évidemment due à une mutilation de l'ouverture ; les stries que portent les fragments de test, encore adhérents au dernier tour, indiquent au contraire un labre presque vertical, comme celui des Globiconcha. Répart. stratigr. TURONIEN .....!. Une espèce, dans la Craie chloritée de Vence. 70 ESSAIS DE CYLINDRITES, Morr. et Lyc. 1848. (= CYLINDRITES, J. Sow. 1824, non d'Argenv. 1757). Coquille subcylindrique, columelle infléchie en avant; bord columellaire calleux, avec un et quelquelois deux plis médians. CYLINDRITES, sensu strictlo. Type Actæon acutus, Sow. Bath. Forme ovale, subcylindrique, allongée; embryon? spire très courte, tantôt saillante, à galbe extra-conique et à sutures éta- gées par une rampe étroite, tantôt excavée avec un bouton mam- millé au sommet; dernier tour embrassant, très grand, formant quelquefois toute la coquille, à surface lisse, à stries d’accrois- sement obliques et sinueuses en arrière ; ouverture très étroite, presque linéaire, à peine un peu plus large en avant, paraissant canaliculée quand elle est incomplète, mais néanmoins entière, arrondie et un peu versante à la base; labre très mince, très obli- quement incliné sur l’axe, à droite du côté antérieur, à con- tour curviligne, échancré vers la suture par une sinuosité rétro- currente qui correspond à la rampe spirale: bande columellaire calleuse, s’enroulant à la moitié ou au tiers supérieur de l’ouver- ture, portant à tout âge un pli médian, peu saillant, souvent obso- lète, dont le prolongement se joint au contour caréné de cette bande columellaire; columelle obliquement coudée en avant, terminée en pointe amincie à sa jonction avec le bord antérieur, dont le contour légèrement sinueux est circonscrit par l’extré- mité de l’arête limitant le bord columellaire. Diagnose refaite d’après un individu typique (PI. IT, fig. 17) coll. Legay, et pour l'ouverture, d'après un individu complet de C. cylindricus (PI. I, fig. 15-16) coll. Rigaux. Observ. — Ce genre se distingue des Actæonina par sa bande columel- laire munie d’un pli médian, par le contour échancré de son ouverture, PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 74 Cylindrites par son labre oblique et sinueux près de la suture, enfin par sa columelle infléchie dans une direction opposée. Je n'ai pas cru devoir diviser les Cylindrites proprement dits en deux groupes, selon que la spire est sail- lante ou excavée, parce que l’on observe tous les passages d’une forme à l’autre. En ce qui concerne ia dénomination Cylindrites, elle a été mention- née dès 1824, par Sow. (Min. Conch., pl. 455, fig. 1), mais il n'a pas cru devoir l’adopter ; enfin le nom de d’Argenville, emprunté à Luidius, doit être rejeté comme antérieur à la nomenclature linnéenne. Répart. stretigr. CuarMouruieN... Une espèce douteuse, en Angleterre (C. Walsoni, nob. — C. æqualis, Wilson, non Terq.) d’après la figure donnée par Wilson. BAJOGIEN.. . .- ... Plusieurs espèces en Angleterre (C. mamillaris, tabu- latus, turricuiatus, Lyc.), d’après les figures. BATHONIEN....... Nombreuses espèces (C. acutus et cuspidatus, Sow. altus, Morr et Lyc. gradatus et conopsis, Cossm. æqualis, Terq., etc.) coll. Legay, Rigaux, de l'Ecole des Mines, ma coll., etc. RAURACIEN ...... Une espèce douteuse à Valfin (C. Ætalloni, de Lor.); une autre certaine dans le Jura bernois (C. mitis, de Lor.) d’après les figures des Mém. de la Soc. paléont. Suisse. VoLVoCYLINDRITES, 200. sect. Type: Volvula marcousana, Guir. et Ogér. Séq. Forme cylindrique, étroite; spire complètement involvée, der- nier tour formant toute la coquille; surface lisse, stries d’accrois- sement peu visibles, droites ; ouverture de Cylindrites ; labre mince, à peu près vertical; columelle très courte ; bande colu- mellaire et pli de Cyhndrites. Diagnose faite d’après un individu typique de Valfin (PI. I, fig. 48-19) coll. du Musée de Genève. Observ. — Cette section se distingue des Cylindriles proprement dits par sa spire involvée, par son labre rectiligne et vertical: ces caractères ne justifieraient pas la création d’un sous-genre. Il ne paraît pas admis- sible de rattacher cette forme aux Vo/vulella tertiaires, qui ont aussi leur Si nl fée Sd ‘ne Lt ee LL DE dns | sl : MA: ) L 72 c ESSAIS DE Cylindrites spire involvée, mais dont la forme est ovoconique, ombiliquée aux deux extrémités, qui ont la surface striée, la columelle mince, non plissée, ete. Répart. stratigr. SEQUANIEN ...... Une seule espèce, type de la section, dans la plupart et des gisements de l'Est de la France et de la Suisse; KIMERIDGIEN. . très répandue dans les collections. NEOCOMIEN ...... Une espèce paraissant dénuée des plis columellaires des Actæonella, mais encore peu certaine, les types ayant l'ouverture incomplètement dégagée (Vol- vula dactylus, Pict. et Camp.) coll. du Musée de Genève. PTrYCHOCYLINDRITES, #0. subgen. Type: Bulla Condati, Guir. et Ogér. Kim. Forme de Cylindrites ; embryon? spire excavée, avec un bou- ton mammillé au centre ; tours étroits, à sutures profondes et faible- ment crénelées par les accroissements ; dernier tour formant toule la hauteur, à surface lisse, à stries d’accroissement droites, non sinueuses en arrière, caréné et crénelé à la périphérie de l’exca- vation de la spire; ouverture étroite, à bords parallèles ; columelle courte, formant presque sans inflexion le prolongement du contour interne de l’avant-dernier tour; labre mince, un peu arqué et proé- minent en avant, faiblement creusé et sinueux du côté postérieur, aboutissant normalement à la suture; bord columellaire mince, un peu étalé, biplissé à l’intérieur de l'ouverture; pli inférieur lamelleux et transversal, bourrelet supérieur à peu près parallèle à ce pliet contournant l'échancrure antérieure de l'ouverture. Diagnose faite d'après des individus typiques d'Oyonnax (PI, IT, fig. 4-5) coll. Pellat, et de Valfin (PI. I, fig. 6), coll. de l'École des Mines. Observ. — Ce sous-genre se distingue des Cylindrites par sa columelle biplissée (quoique la lamelle inférieure ne soit pas visible lorsque l'ou- verture est intacte), par ses stries d'accroissement moins arquées, excavées même en arrière, dénuées de sinuosité rétrocurrente au-delà des créne- | lures orthogonales qu'elles produisent sur la carène inférieure, Il établit | PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 73 Cylindrites une transition entre les Cylindrites et les Actæonella, mais il se rapproche plus des premiers que de celles-ci, qui ont l'ouverture beaucoup plus ver- sante, le bord columellaire plus calleux, triplissé. Rien de commun d'ail- leurs avec les Bullidæ. Répart. stratigr. KIMERIDGIEN.. ... Une seule espèce, type du sous-genre, dans l'Est de la France et en Suisse, la plupart des collections. ACTÆONELLA, d'Orb. 1842. Ouverture versante, labre échancrée en arrière, columelle à trois plis. ACTÆONELLA, sensu stricto. Type: Actæonella lævis, d'Orb. Tur. (= Voloulina, Stol. 1868 — Proteobulla, de Greg. 1882) Forme ovoconique, ou subcylindrique, plus étroite en arrière qu’en avant; spire complètement involvée; dernier tour formant toute la coquille, lisse ; ouverture à bords parallèles, à peine dila- tée et étroitement échancrée par une sinuosité versante du côté antérieur ; labre mince, presque droit sur toute sa longueur, un peu renversé à gauche de l’axe vers le contour supérieur; colu- melle courte, peu arquée, munie de trois plis presque horizon- taux, décroissant d’arrière en avant; bord columellaire se prolon- geant autour de l’échancrure sinueuse du contour supérieur de l'ouverture, par un bourrelet peu saillant. Diagnose refaite d’après un individu typique d'Uchaux (PI. II, fig. 124) coll. du Musée de Dijon; autre individu de la Craie des Charentes (PI. 1], fig. 13) coll. Arnaud. Observ. — D'Orbigny n’a pas indiqué quelle espèce il prenait pour type de ce genre, mais Meek a désigné, en 1863, À. lvvis comme type et a proposé pour la première espèce décrite par d'Orbigny, qui a la spire saillante, le nom Trochactæon malheureusement trop voisin de Trochac- 74 ESSAIS DE Actæonella tæonina. Plus tard, en 1868, Stoliczka (Sitz. Acad. Wien, LIT), ignorant ! cette désignation, a proposé Vol/vulina pour À. lævis; mais il a retiré, en 1868 (Pal. cret. Ind.), cette dénomination qui eût été bien préférable. Les lois de la priorité nous obligent à suivre cet exemple, tout en regret- tant qu'il faille en revenir aux noms de Meek. Toutefois le type de ce genre est la coquille d'Uchaux, dénommée À. kevis, par d'Orbieny, et non celle de Gosau, que Zekelia identifiée à tort avec l'espèce française, exemple qui parait avoir été imité par tous les auteurs qui ont suivi ; or la coquille de Gosau est tout à fait différente de la nôtre : quoique l’une et l’autre soient assez variables dans leurs proportions, on ne peut admettre que ce soit la même espèce; aussi je propose pour celle de Gosau un nom nouveau À. terebellum, nob. (PI. IL, fig. 20) coll. du Musée de Dijon. — Voir l’an- nexe. Quant au genre Proleobulla (P. prima, de Greg. Foss. de Pachino) il a été proposé pour un simple moule interne de Vo/vulina : la figure donnée par l’auteur est identique aux moules d'A. Zævis de la Craie des Charentes que j'ai sous les yeux ; ce nom doit donc être rayé de la nomenclature. Répart. stratigr. MuRONTEN 100 Plusieurs espèces, soit à Uchaux (4. Zævis, d'Orb.), soit à Gosau (A. {erebellum, nob.); ma coll., coll. Arnaud, ete. SENONIEN . Plusieurs espèces différentes du type, dans la Craie des Charentes (A. crassa, d'Orb.; À. involula, Coq.) coll. Arnaud. TROCHACTÆON, Meek, 1863. Type : Act. renauxriana, d'Orb.Tur. (= Spiractæon, Meek, 1863). Forme ovale, plus ou moins allongée: embryon ? Spire à tours nombreux, étroits, embrassants, à galbe généralement extra- conique ; sutures peu profondes, bordées par une étroite rampe spirale; dernier tour bien plus grand que la spire, lisse, conique- ment atténué du côté antérieur, labre, mince, généralement mu- ülé, dont le contour, indiqué par les stries d’accroissement, est faiblement arqué au milieu, très échancré en arrière vers la rampe suturale ; columelle courte, peu arquée, s’implantant presque sans inflexion sur la base du dernier tour; bord columellaire mince et étalé en arrière, épais et calleux en avant, traversé transver- salement par une bande qui porte trois gros plis enroulés presque PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 75 Actæonella horizontalement, décroissant d’arrière en avant; le pli inférieur, d’abord distinct du contour caréné de la bande, se confond ensuite avec elle, contourne l’évasement très ouvert dr: bord supérieur. Diagnose complétée d’après les figures de Zekeli, et d'après une espèce nouvelle de la Craie des Charentes, Ac/æonella Arnaudi, Cossm. (PI. IT, fig. 2-3) coll. Arnaud. — Voir l'annexe. Observ. — Ayant admis, d’après l'interprétation de Meek, que le type du genre Actæonella est A. lævis, c’est-à-dire une coquille à spire com- plètement involvée, il est légitime d’en séparer, comme sous-genre dis- tinct, les formes à spire apparente, qui ont d’ailleurs l'ouverture plus lar- gement évasée en avant, et le labre profondément échancré près de la suture : les autres caractères sont presque identiques. Quant à la sec- tion Spéractæon, proposée par Meek pour les formes à spire plus allongée et plus conique que celle d’À. renauxiana, elle ne me parait pas utile à conserver : il y a, particulièrement dans le gisement de Gosau, une série d'espèces qui relient graduellement A. renauæiana (type de Trochactæon) à À. conica (type de Spiractæon) et qui ont l'ouverture identique ; ce serait donc excessif d'attribuer à ce seul caractère de l'allongement de la spire, suffisant pour distinguer les espèces entre elles, la valeur même d’une section. Répart. stratigr. BARREMIEN....... Une espèce nouvelle et bien caractérisée à Orgon (A. Boutillieri, nob. PI. VI, f.18-19) coll. Boutillier. — Voir l'annexe. CENOMANIEN..... Une espèce dans la meule de Bracquegnies (A. bel- gica, nob. — À. conica, Br.'et Corn. non Zekeli) changée de nom pour double emploi; coll. Bourdot et du Musée de Lille. TuRONIEN ....... Outre le type d'Uchaux, ma coll., nombreuses espèces dans le gisement de Gosau (A. conica, voluta, ellip- tica, Zekeli, etc..), d'après les figures données par l’auteur. SENONIEN.-:...... Plusieurs espèces, soit au Beausset (A. gigantea), coll. Michalet, soit dans les Charentes (À. Arnaudh, Cossm.) coll. Arnaud, soit à Gosau (A. obtusa), d’après les figures de Zekeli. 76 ESSAIS DE Actæonella ? CyzinpriTezLA, While, 1887. Type : C. truncata, White. Crét. Forme subcylindrique ;'spire courte, à tours embrassants, peu convexes, à sutures peu visibles; dernier tour formant la plus grande partie de la hauteur de la coquille, probablement lisse ; ouverture d'Actæonella; labre à contour inconnu; columelle arquée vers la gauche en avant et munie d’une série de trois ou quatre plis anguleux, décroissant d'avant en arrière, le premier en haut plus oblique, formant presque un canal avec le bord opposé, le dernier en bas presque transversal; bord columellaire épais et même calleux en arrière, à sa jonction avec la suture du der- nier tour, se terminant en avant ? Diagnose. d’après White (Contr. pal. Brazil); reproduction de la figure (PI. VII, fig. 16). Observ. — Cette section douteuse se distingue des Ac{æonella à spire saillante (Trochactæon) par sa forme presque cylindrique et par ses plis non parallèles, décroissants ; des Cylindriles par ses plis columellaires. I] est très difficile de se faire une opinion certaine sur la légitimité de cette séparation, qui a été faite d’après des moules internes ou des contre- empreintes; la disposition toute particulière des plis columellaires aurait une importance suflisante pour justifier la création d’une nouvelle section, si toutefois White n’a pas dénommé comme quatrième pli l'empreinte de la torsion antérieure de la columelle, ce qui arrive par exemple avec les moules internes de Cylindrites auxquels on pourrait être tenté d'attribuer deux plis, lorsqu'il n’y en a réellement qu'un seul au milieu de la bande columellaire ; s'il en était ainsi, il n’y aurait plus de motif pour séparer les Cylindritella des Trochactæon, dont quelques-uns ont une forme étroite, à spire courte (Ex. Act. belyica, Cossm.) qui est très voisine de celle de la plupart des espèces classées par White dans son nouveau genre. La décroissance des plis, leur obliquité, observées sur des empreintes, peuvent être mises en doute, c'est seulement la certitude de leur nombre qui pourrait faire trancher la question : or White indique lui-même que la columelle porte trois ou quatre plis, ce qui me porte à croire que le quatrième est très hypothétique. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 77 Actæonella Répart. stratigr. SENONIEN........ Plusieurs espèces au niveau de Rio Pabas, province de Para (Brésil), d’après les figures de l'ouvrage de Ch. White. TUBIFERIDÆ, n00. fam. Coquille turriculée, lisse ou ornée de plis ou de costules d’ac- croissement presque droites, obliques, avec une sinuosité rétro- currente près de la suture; embryon dévié, hétérostrophe ; spire plus ou moins allongée, à tours embrassants, généralement éta- gés ; labre un peu incliné à droite de l’axe du côté antérieur, entaillé en arrière ; ouverture courte, subcanaliculée en avant, quoique non échancré; columelle droite, sans plis, faisant un angle à son point d'implantation sur la base de l’avant-dernier tour. Observ. — Bien que le rapprochement de cette nouvelle famille avec les Actæonidæ paraissent, au premier abord, un bouleversement inattendu, je ferai remarquer qu'il était déjà prévu par les auteurs qui ont créé les genres que je propose de placer dans les Tubiferidæ, car ces auteurs s'accordent à leur attribuer l’aspect actéoniforme, et même plusieurs espèces ont été décrites comme Acéæonina ou Orthostoma, notamment par Buvignier et de Loriol. Les caractères qui justifient, en définitive ce rapprochement naturel, sont les suivants : 1° Forme de l’embryon qui,ainsi que j'ai pu l’étudier avec un fort gros- sissement sur une espèce du corallien (Ceritella carinella, Buv. Orthos- toma), forme une petite crosse déviée ayant bien la disposition des nucléus hétérostrophes; 2° Direction des stries ou des côtes d’accroissement qui, tout en étant moins curvilignes que celles des Cylindrobullina, sont obliques et échan- crées à la suture comme celles des Cylindrites ; 3° Enroulement des tours qui sont embrassants, de sorte que, comme cela a lieu dans tous les Acitæonidæ, l'ouverture est rétrécie en arrière par le contact presque tangentiel du plan du labre avec la convexité de l’avant-dernier tour. A côté de ces rapports, il y a lieu cependant de faire ressortir les diffé- rences qui motivent la création d'une famille distincte des Actæonidæ : 1° La forme de la columelle, qui est droite, ni plissée, ni tordue, parais- sant implantée comme une arête verticale sur la convexité de la base; 78 ESSAIS DE 2 L'existence d’un canal plus ou moins obturé qui termine l'ouverture, de sorte que le contour supérieur comporte une sorte de bec, ou au moins un angle dont on ne trouve guère l'indice que dans les Actæonidea ; 3° La longueur de la spire qui, dans les Tubiferidæ, est bien supérieure à celle des Actæonidæ les plus allongés, et qui même est parfois turriculée comme celle des Cerithidæ. J'ai choisi pour cette famille un nom qui rappelle celui de l'un des cenres tombant en synonymie de Ceritella, c’est-à-dire du genre typique : d’abord, il eût été peu rationnel d'admettre une famille Ceritellidæ dans les Opisthobranchiata, il est déjà regrettable que la dénomination Ceritella doive y rester égarée, de par les lois de la priorité; ensuite, c’est un dédommagement à l'adresse de M. Piette, dont le genre Tubifer était bien plus correctement et plus heureusement formé que celui de Morris et Lycett, quoique plus récent. Cette famille ne comprenant, jusqu’à présent, que le genre Ceritella et sa section Fibula, il ne paraît pas nécessaire d'en faire l’objet d’un tableau, comme je l'ai fait pour d’autres familles plus nombreuses. CERITELLA, Morr. et Lyc. 1850. (= Tubifer, Piette, 1856 et 1857, non Lamk. Pol. 1816). CERITELLA, sensu stricto. Type : G. acuta, Mor. et Lyc. Bath. Forme en général turriculée, rarement courte; embryon saillant, dévié, hétérostrophe; spire égale ou supérieure au dernier tour, à sutures étagées; dernier tour court, embrassant, à base ovale; surface presque toujours striée ou costulée par les accroissements ; ouverture peu allongée, subcanaliculée en avant, rétrécie en arrière; labre oblique, échancré près de la suture; columelle droite, faisant un angle de 135 à 150° avec la base de l'avant- dernier tour, et un angle d'environ 90° avec le contour supérieur. Diagnose complétée d’après une espèce voisine du type, C. Sowerbyi, Morr. et Lyc., du Boulonnais, coll. Legay; reproduction du type, d'après la figure de Morr. et Lyc. (PI. VIT, fig. 10); autre espèce costu- lée, C. conica, M. et L. (PI. VI, fig. 4-5) de Hidrequent, coll. Legay. Observ.— En admettant même que le type du genre Tubifer ne soit pas PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 79 Ceritella identique à celuidu genre Ceritella, le nom proposé par M. Piette n'aurait pu être conservé, comme faisant double emploi avec une dénomination de Lamarck. Observ. — Ainsi que je l’ai fait remarquer à propos du classement de la famille Tubiferidæ, la forme de l'embryon supprime toute hésitation sur le rapprochement à faire entre les Ceritella et les Actæonidæ ; j'ai pu observer cet embryon sur un individu bien conservé de C. carinella, Buv. (fig. 37). Fic. 31. Répart. stratigr. SINEMURIEN. . . ... Üne espèce douteuse à Semur (Ortrostoma exile, Mart.) d’après un fragment du Musée de Dijon. BAJOGIEN. . .... Une espèce en Angleterre (C. Lindonensis, Hudl.), d'après Hudleston et Wilson. BATHONIEN ...... Nombreuses espèces, outre le type dans le Boulonnais, dans l’Aïsne, en Angleterre (Cerithium Petri, d'Arch. Actæonina Francqana, d'Orb.) ma coll. C. conica et Sowerbyi, M. et L.) coll. Legay et Rigaux. RAURACIEN . .. .. Nombreuses espèces dans l'Est et l'Ouest de la France (Actæonina pupoides, d’Orb.) coll. du Musée de la Rochelle; (Orthostoma rissuides, Buv..) coll. Moreau; (Actæonina plicata, Litt. et Goub.) coll. Boutillier. SEQUANIEN....... Plusieurs espèces dans l'Est ou le Boulonnais Orthostoma virdunense, Buv.) d’après la figure. KIMERIDGIEN. . Une espèce dans le Boulonnais (Actæonina Miche- iohi, de Lor.) d'après la figure. Plusieurs espèces à Valfin, coli. du Muséum de Lyon. PorTLanDien .... Plusieurs espèces dans le Boulonnais (Ac{æonina do- tium, de Lor.) coll. Legay (Cerithium Lorteti, de Lor.) coll. Pellat. Figuza, Piette, 1857. Type : F. wndulosa, Piette, Bath. Forme turriculée; embryon dévié; spire longue, conique, à sutures bordées d’une rampe très étroite; dernier tour, embras- sant, à base très convexe ; surface ornée de plis ou de stries d’ac- croissement obliques, avec une sinuosité échancrée et rétrocur- rente sur la rampe suturale; ouverture très courte, large, subca- naliculée en avant et en arrière; labre dilaté, dont le contour supérieur, développé en arc de cercle, fait un angle de 60 à 90° avec le bord opposé ; columelle droite, sans inflexion, faisant un 80 ESSAIS DE Ceritella angle de 110 à 140° avec la base de l’avant-dernier tour, se ter- minant en pointe légèrement recourbée contre l'angle du contour supérieur, mais le bec ainsi formé se ferme et s’oblitère à mesure que la coquille vieillit; bord columellaire calleux, détaché, recou- vrant imparfaitement la fente ombilicale. Diagnose prise d’après la description et la figure de l’espèce type, repro- duite (PI. VIT, f. 12) sur un calque de la figure donnée dans le Bull. de la Soc. géol. de France. Cbserv. — J'ai autrefois considéré Fibula comme synonyme de Ceri- tella (Contrib. gastr. Bath., 1885, p. 108), en me fondant sur ce que le principal caractère cité par Piette, celui de l’obturation du canal, peut varier d’un individu à l’autre, selon l’âge. Après un nouvel examen de la question, je crois cependant que l'on peut admettre Fibula, sinon comme un genre tout à fait distinct, ainsi que l’a fait M. Hudleston dans son mémoire sur les Gastropodes de l'oolithe inférieur, du moins comme une section de Ceritella, où l’on classerait les formes turriculées qui n'ont guère l'aspect des Actæonina : dans ces conditions, les. Fibula se distin- gueraient par leur base plus arrondie, étroitement perforée, par leur bord columellaire plus détaché, par leur canal plus ou moins fermé, enfin par l'angle moins ouvert que fait leur columelle avec la base de l'avant-dernier tour. Répart. stratigr. BATOCIEN Free Deux espèces, dont l'une au moins est certaine, en Angleterre (F. angustivoluta, Hudl.) d'après la figure de Palæontograph. Society. BATHONIEN ...... Plusieurs espèces, outre le type, dans l'Aisne (F. nudi- formis, Piette) et en Angleterre (Cer. phasianoides, Morr et Lyc.), d'après les figures. TORNATINID Æ Coquille cylindrique ou fusiforme, à spire saillante et courte, rétuse ou concave, ou même involvée; ouverture très étroite, arrondie et versante ou sinueuse à la base; columelle souvent plissée ; labre très échancré à la suture. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 81 Tableau des genres, sous-genres et sections TORNATINA TorxATINA | Retusa VOLVULELLA TORNATINA, A. Adams, 1850. Forme cylindrique, spire non involvée, labre échancré. ToRNATINA, sensu stricto. Type : T. voluta, Quoy et G. Viv. Forme cylindrique, un peu ovale; embryon hétérostrophe, formant une pointe mucronée; spire très courte, plus ou moins étagée, à sutures fortement canaliculées ; surface lisse ou très finement sillonnée dans le sens spiral; ouverture très étroite en arrière, parfois contractée au milieu par le labre, versante et obliquement tronquée à la base; labre arqué au milieu, rétrocur- rent vers la suture, sur le canal de laquelle il est profondément échancré ; bord columellaire calleux, portant un fort pli spiral qui contourne la sinuosité versante du bord supérieur. Diagnose prise d’après un plésiotype fossile T. lajonkaireana, Bast., de Saint-Avit (PI. IIT, fig. 26-27) ma coll. Répart. stratigr. RAURAGIEN ...... Une espèce inédite, à Glos, coll. Boutillier; sera décrite dans la Rev. de la Pal. française. PorrLanpiex .... Une espèce typique dans le Boulonnais (T. Oppeli, de Lor.) Coll. Pellat. BOCENES...0. Une espèce typique du calcaire grossier parisien (Bullina grignonensis, Desh.) coll. Bezançon; autre espèce douteuse dans l’Alabama (T. Wetherelli, Lea) d’après la figure. 5 OLiGocENEs ...... Deux espèces caractérisées, l'une à Etampes (Bullina exerta, Desh.) ma coll., l’autre dans le Vicksbur- gien des États-Unis (T. crassiplica, Conr.) ma coll. 6 82 ESSAIS DE Tornatina MiocENE ........ Une espèce plésiotype ci-dessus, très commune dans le Bordelais ; autres espèces de Floride (T. canalicu- lala, Say) citées par Dall. PLiocexe........ Une espèce certaine de Vaucluse (T. hemipleura, Font.) d'après la figure. Epoque Acruezze. Environ 40 espèces dans les mers chaudes, d'après le catalogue de Pætel. Rerusa, Brown, 1827. Type : Bulla truncatula, Brug. Viv. (= Utriculus, Brown, 1827, non Schum. = Coleophysis, Fischer, 1883, même type.) Forme cylindrique ; spire tronquée, souvent concave, carénée à la périphérie, mucronée au sommet par le nucléus embryonnaire ; surface lisse ou sillonnée à la base du dernier tour, quelquefois plissée en arrière par les accroissements; ouverture très étroite, dilatée et échancrée en avant; labre peu sinueux, infléchi au milieu ; columelle courte, un peu excavée, tronquée en avant, portant en arrière un simulacre de pli, souvent absent. Diagnose prise d’après l'espèce type, fossile à Cannes (PI. ITF, fig. 24-25) ma coll. Observ. — Conformément à la correction faite par Bucquoy, Dautzen- berg et G. Dollfus, il y a lieu de rétablir pour cette section le nom créé par Brown pour le type auquel Adams a attribué la dénomination Utricu- lus déja employée par Schumacher, tandis que P. Fischer a proposé de lui donner un nom nouveau. Cette section ne se distingue des Tornatina proprement dites que par sa spire rétuse, par son galbe plus cylindrique, par son labre à peine arqué, et par sa columelle très faiblement plissée. Néanmoins je ne crois pas que Relusa ait même la valeur d'un sous- genre, non seulement à cause du peu d'importance de ces caractères diffé- rentiels, dont la plupart ont plutôt une valeur spécifique que générique, mais surtout pour le motif suivant : si le genre Tornatina est complète- ment séparé de Retusa, sa descendance dans les temps géologiques présente une lacune importante et peu explicable entre le Portlandien et l'Eocène, tandis qu’en n'admettant les Retusa que comme une section qui supplée à la forme principale, dont l'apparition est même plus ancienne, cette lacune se trouve comblée et l’histoire de l’ensemble des Tornalina PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 83 Tornatina continue presque sans interruption, depuis le Bathonien jusqu'à l'époque actuelle. Répart. stratigr. BATHONIEN ...... SEQUANIEN ...... PoRTLANDIEN .... NÉOCOMIEN . . . ... BARRÉMIEN ....., BÉTOCENE- 2e EPOQUE ACTUELLE. Une espèce du Boulonnais inédite et certaine, coll. Rigaux; sera décrite dans la Rev. de la Paléont. française. Deux espèces typiques : l’une dans le Boulonnais et le Hanovre (Tornalina Sauvagei, de Lor.), coll. Rigaux, Pellat ; l’autre à Tonnerre (7. Munieri, de Lor.) coll. de la Sorbonne. Une espèce dans la Meuse et dans l'Yonne (Bulla cylindrella, Buv.) ma coll. Une espèce à peu près certaine en Suisse (Bulla Jac- cardi, Pict. et Camp.) d’après les figures. Une espèce de la couche rouge de Vassy (Bulla tenuis- triata, Cotteau) coll. de l’Institut catholique ; autre espèce caractéristique en Suisse et à Orgon (Bulla urgonensis, Pict. et Camp.) d’après un exemplaire de la coll. Boutillier, conforme aux figures. Une espèce certaine et inédite, dans l’Aube (R. Ber- thelini, nob.) coll. Berthelin. — Voir l'annexe. Deux espèces probables dans l'Inde (Bullina alternata et cretacea, d'Orb.) d’après Stoliczka. Une espèce probable à Aix-la-Chapelle (CyZichna gra- data, Holz.) d'après la figure. Une espèce bien caractérisée à Copenhague (Torna- tella plicatella, von Kœn.) d’après la figure. Une espèce probable à Pontlevoy (Bulla pseudotor- natina, Dollf. Dautz; d'après la liste préliminaire ; autre espèce de Floride (Bulla sulcata, d'Orb.), d’après Dall. L'espèce type dans l’Astien de Cannes, ma coll. Deux autres espèces dans le Plaisantin et la Calabre, citées par Foresti et Seguenza. Environ 30 espèces, outre le type de la Méditerranée, dans toutes les mers, d’après le catalogue de Pætel. 84 ESSAIS DE VOLVULELLA, R. B. Newton, 1891. (= Voloula, Ad. 1850, non Voloulus, Oken 1815 ; = Rhizorus, Montf. 1810, méconnaissable d’après Dautz. et Dollf.) Spire involvée, à sommet rostré ; ouverture échancrée, colu- melle faiblement plissée. VoLzvuLELLA, sensu stricto. Type : Bulla acuminata, Brug. Viv. Forme ovoïdo-conique, atténuée à ses deux extrémités ; spire invisible, involvée et recouverte par le rostre plus ou moins acu- miné, parfois perforé, que forme l’enroulement de l'extrémité inférieure du test; surface du dernier tour lisse, ou ornée de sil- lons visibles aux deux extrémités; ouverture étroite, linéaire, occupant toute la longueur de la coquille, à peine dilatée du côté antérieur et échancrée à la base : labre mince, peu arqué, presque vertical, souvent contracté au milieu; columelle courte, tordue et tronquée à la base, portant quelquefois un fort pli transversal, placé assez bas; bord columellaire très étroit, recouvrant incom- plètement une fente ombilicale, quelquefois épaissi au point de rendre moins visible la sinuosité du contour supérieur auquel il se raccorde. Diagnose prise sur l'espèce typique de la Méditerranée: plésiotype de l'Eocène, V. Dekayi, Lea (PI. IV, fig. 1-2) Claiborne, ma coll. Observ. — Les espèces tertiaires, que j'assimile à la forme vivante, en diffèrent par plusieurs caractères, qui fixent l'attention au premier abord, mais qui ne présentent pas, dans les différentes espèces que j'ai examinées, une fixité suffisante pour qu'on puisse les prendre comme base de la sépa- ration même d'une simple section : en effet, le pli columellaire de V. lanceolata, Sow, de Barton est extrêmement saillant, le bord est épais et l’'échancrure antérieure, à peine indiquée; le sommet est à peine perforé, mais il l’est beaucoup plus dans V. Dekayi, Lea de l'Alabama; dans ces deux espèces, il sort de cette perforation une sorte de columelle apicale et calleuse qui se termine au rostre du sommet; enfin, la surface, lisse PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 83 Volvulella dans V. acuminata vivant, est entièrement et fortement sillonnée dans l'espèce de Barton, et elle est incomplètement striée aux deux extrémités dans la plupart des autres formes de l’Eocène. Répart. stratigr. EOGENER FEFEEC Plusieurs espèces dans le bassin anglo-parisien et lJ’Alabama (VW. radius, Desh. oxyacrum, Cossm. lanceolata, Sow. Dekayi, Lea, ete...) ma coll. OLIGOGENE ...... Deux espèces dans l'Allemagne du Nord (V. apicina, Phil. intumescens, V. Kœn.) d’après les figures. MiocENE ........ Une espèce du Bordelais (V. Bruguierei, Benoist) ma coll. PLIOCENE.....:.. L'espèce type dans l’Astien de Cannes, ma coll.; à Monte-Mario, coll. du Musée de Dijon; citée dans le Crag par Wood. Epoque ACTUELLE. Une quinzaine d’espèces dans les mers d'Europe, l'Océan indien, les mers de Chine, d’après P. Fis- cher. SCAPHANDRIDÆ Coquille externe, involvée, à spire toujours cachée, générale- ment imperforée au sommet ; ouverture dilatée, laissant apercevoir l’enroulement interne de la coquille; pas de columelle ; bord columellaire un peu calleux, se raccordant par une courbe régu- lière au contour supérieur. Tableau des genres, sous-genres et sections SCAPHANDER SCAPHANDER Bucconia SABATIA Genres et sous-genres non signalés à l’état fossile SmarAGDINELLA, À. Ad., Noxa, H. et À. Ad. (Classée dans les Philinidæ, par Tryon). 86 ESSAIS DE Genres à éliminer des Scaphandridæ Raincourria, Fischer, 1884. Malgré son apparente analogie avec les Smaragdinella, cette coquille me paraîtrait beaucoup plus à sa place dans les Calyptræidæ, dont elle se rapproche par la double inflexion du bord libre de sa lame columellaire, formant à sa naissance un pilier calleux x enroulé sur lui-même et creusé à l'extérieur, comme on n’en voit pas d'exemple dans les Scaphandridæ ; l'inflexion coudée du bord columel- laire n’a aucun rapport avec le pli tuberculeux des Sabatia. Je propose donc d'éliminer ce genre des Opisthobranchiata. Type : R. incilis, Fischer (PL VI, fig. 14) de Gourbesville, coll. de l'Ecole des Mines. SCAPHANDER, Montfort, 1810. [= Assula, Schum. 1817, d’après P. Fischer] SCAPHANDER, Sens striclo. Type : Bulla hignaria, L. Viv. Forme ovale, conoïde, rétrécie en arrière, dilatée en avant; enroulement autour d'un axe idéal, les tours n'étant pas en contact les uns avec les autres ; surface ordinairement striée dans le sens spiral ; sommet excavé, imperforé, recouvert d’une callosité pro- duite par un épaississement du bord externe ; labre arqué, pro- fondément échancré à son point d'attache avec le sommet de la coquille; ouverture largement dilatée en avant, un peu versante et échancrée à la base, de sorte qu’on peut apercevoir l'intérieur dela coquille jusqu’au sommet ; bord columellaire mince et large en arrière, calleux et étroit en avant, parfois caréné à l’exté- rieur. Diagnose prise d’après un individu typique de la Méditerranée ; plé- siotype fossile du bassin de Paris, S. conicus, Desh. (PI. IV, fig. 3-5) coll. Bernay. Observ. — Le plésiotype fossile ne diffère du type vivant que par sa spire perforée au sommet et par son bord columellaire caréné à l’exté- rieur; en outre, plusieurs espèces fossiles possèdent un renflement interne PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 87 Scaphander très obsolète, qui part transversalement du bord du labre, vers le tiers inférieur, et qui s’enroule à l'intérieur de la paroi de la coquille ; il existe un léger indice de ce renflement sur l’individu vivant de S. lignarius que j'ai décrit ci-dessus, et on en voit également la trace sur les moules internes qu'on recueille dans le Miocène du Portugal. Dans ces conditions, il ne paraît pas qu'il y ait lieu de séparer les Scaphander fossiles de ceux de l’époque actuelle, même pour en faire une section du genre principal. Répart. stratigr. DOGENEE EEE Plusieurs espèces dans le bassin anglo-belge-parisien (S. parisiensis, d'Orb. conicus, Desh. Cauveti, de Rainc. altavillensis, Desh. Brongniarti, Desh. etc...) ma coll.; dans le Vicentin (S. Fortisi, Brongn.) d’après les figures. OLIGOCENE ...... Une espèce dans l'Allemagne du Nord (S. dilatatus Phil.), d’après les figures de l’ouvrage de von Kœnen. : MiocENE ........ Trois espèces distinctes du type vivant, dans le Bor- delais (S. Grateloupi, aquitanicus, Ben. subligna- rius, d'Orb.) ma coll. ; une autre probablement dif- - férente de S. lignarius, dans le Portugal, ma coll. PRTOGENEPPECPEE L'espèce type, dans le Crag et à Anvers, ma coll. ; signalée aussi en Italie et à Rhodes, d’après Dollfus et Dautzenberg. Eroque aAcruezze. Le type vivant dans toutes les mers de l’hémisphère boréal, d’après P. Fischer ; quelques autres espèces dans l'Australie et l'Atlantique, d’après Pætel. BucconrA, Dall. 1890. Type: Scaphander nobilis, Verrill. Viv. Forme ovale, globuleuse, également atténuée à ses deux extré- mités; enroulement et ornementation de Scaphander ; sommet étroitement perforé, non calleux ; labre arqué, prolongé en arrière par un bec saillant qui dépasse le sommet de la coquille, et entaillé par une petite échancrure rétrocurrente, avant son insertion dans la perforation apicale; ouverture peu rétrécie du côté postérieur, largement dilatée et ovale en avant ; bord columellaire excavé en S, très étroit, se terminant en pointe à droite du contour supé- rieur. 88 ESSAIS DE Scaphander Diagnose prise d'après la figure du type, #7 Dall (Moll. South. Eastern Coast of U. S, 1889, pl. LXIV, fig. 106) ; reproduite sur un calque (fig. 38). Observ. — Cette section s’écarte des Scaphander typiques par sa forme moins conoïde, plus bulloïde,par son sommet moins calleux et perforé, par le bec postérieur de son labre, enfin par son bord columellaire plus étroit et moins Calleux ; M. Dall ajoute, en y assimilant un fossile de l’'Eocène d'Amérique, que le bord columellaire porte une étroite gouttière, qui ne paraît pas exister sur le type vivant; peut-être n'est-ce que l’impression en creux, sur le moule, de la callosité de ce bord. En tous cas, la séparation des Bucconia ne me semble admissible que comme une section des Scaphan- der, les caractères différentiels qui précèdent, n'ayant ee qu'une importance tout à fait secondaire; si toutefois la gouttière dont il vient d'être question, existe bien sur le FiG. 38. plésiotype fossile, comme ce serait une différence beau- Bucconianobilis, coup plus importante, c'est à ce plésiotype qu'il convien- ; drait d'appliquer un nom nouveau et peut-être un classe- ment dans une autre famille que celle des Scaphandrideæ. Répart. stratigr. EOGENE Une espèce peu certaine dans l'Amérique du Nord (Haminea grandis, Aldrich), d’après la figure don- née par Dall. ErPoque acruezze. Le type vivant sur les côtes des Etats-Unis, d'après la figure donnée par Dall. SABATIA, Bellardi, 1877. SABATIA, sensu stricto. Type: S. Zsseh, Bell. Plioc. Forme et enroulement de Scaphander ; spire excavée, à perfo- ration en grande partie recouverte par une callosité ; surface ornée de stries spirales que traversent de fins plis lamelleux; labre de Scaphander; bord columellaire calleux dans toute sa hauteur, séparé de la base par un sillon superficiel, caréné et aminci en pointe en avant, portant en arrière un pli transversal épais, taillé en biseau, et, au-dessous de ce pli, quelques rides granuleuses. La oi PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 89 Sabatia Diagnose refaite d’après un échantillon de l'espèce type (PI. 1, fig. 11-12), communiqué par M. Sacco, musée de Turin. Observ. — Il ne paraît pas douteux que ce genre doit être classé dans la famille Scaphandridæ, caractérisée par l'absence de columelle : les coupes longitudinale et transversale.qu’en donne Bellardi (fig. 7 et 8) prouvent que l’enroulement se fait autour d'un axe idéal, sans contact des tours entre eux; mais l'existence d'un pli columellaire sur tous les indivi- dus qu'on a recueillis, écarte complètement les Sabatia des Scaphander et justifie la séparation d’un genre distinct. Répart. stratigr. PLIOGENE.. .. .... Une seule espèce type, localisée aux environs de Turin. Eroque acruezre. Une espèce des côtes de Floride {S. bathymophila, Dall.), d'après la figure donnée par l’auteur. BULLIDÆ Coquille externe, globuleuse ou cylindrique, à spire peu ou point visible, perforée au sommet; ouverture entière et dilatée en avant ; labre peu arqué, presque vertical, non échancré à son point d'insertion et dépassant le sommet; columelle courte, excavée, quelquefois plissée ou subtronquée à la base; bord columellaire calleux, un peu versant. Tableau des genres, sous-genres et sections BULLA pue | Sous-famille AcrocLOPUS | Bibi BULLINELLA BuLLiNELLA | Cylichnina , CYLIcHNELLA ROXANIA Sous-famille RoxaxrA Cylichninæ. MxesrTia | Aticula ACROSTEMMA 90 ESSAIS DE Genres et sous-genres non signalés à l’état fossile Arys, Montf. 1810 (non Leach. Crust. 1815); Dinra, H. et A. Ad. 1858 (non Stal. Hem. 1874); Sao, H. et A. Ad.; PaysemA, H. et À. Ad. 1858; WEinkAUFFIA, À. Ad., 1858. Cuisraxis. nom. mut. [= Cryplaxis, Jeffr. 1883, non Lowe 1854, nec Reuss.1865].J'appelle l'attention sur cette dernière rectification d'un double emploi qui a échappé à Jeffreys, pour un genre que lui attribue M. de Monterosato (Nomenel., p. 144, 1884) Type : Cylichna parvula, Jeffr. des côtes de Crète. BULLA, Linné 1759 (Klein 1753). BuLLa, sensu stricto. Type: B. ampulla, L. Viv. Test solide ; forme globuleuse, enroulée; spire étroitement perforée au sommet ; surface lisse ou spiralement striée à ses extrémités ; ouverture rétrécie en arrière, très dilatée et entière en avant ; labre peu arqué, légèrement incliné à gauche de l’axe du côté antérieur, dépassant le sommet et dénué d’échancrure à son point d'insertion ; columelle courte, excavée, sans trace de pli; bord columellaire mince en arrière, épais et large sur la base, versant et un peu caréné à l'extérieur, recouvrant la fente ombi- licale, se raccordant par une courbe régulière au contour supé- rieur, où il n’aboutit pas tout à fait tangentiellement. Diagnose faite d’après un individu de l'espèce type; plésiotype pleis- tocène de Biot, B. striata, Brug. (PI. IV, fig. 6-7) ma coll. Observ. — Les espèces jurassiques et crétacées, que je rapporte au genre Bulla, s’en rapprochent par leur forme, par leur ouverture et par leur sommet perforé, mais s’en écartent par la minceur de leur test (peut-être due à la fossilation) et par leur bord columellaire moins calleux, quoique l’état de conservation des individus étudiés ne permette pas d'être com- plètement affirmatif à l'égard de ce dernier caractère. Dans ces conditions, il serait téméraire de proposer la création d'un sous-genre ou même d'une PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 91 Bulla section pour ces premiers représentants du genre Bulla, qui pourraient d’ailleurs être aussi des Haminea. Répart. stratigr. CHarwouTRIEN... Une espèce en Normandie (B. liasina, Eug. Desl.). coll. Desl. BATHONIEN ...... Une espèce probable en Normandie (B. globulosa, Desl.), coll. Desl. CALLOVIEN....... Une espèce très globuleuse dans la Sarthe et la Côte- d'Or (B. Lorierei, d'Orb.), coll. de l'Ecole des Mines. SEQUANIEN....... Une espèce certaine dans la Haute-Marne et la Cha- rente (B. matronensis, de Lor.), coll. du Musée de la Rochelle. PorTLANDIEN..... Une espèce certaine dans l’Yonne et dans le Boulon- nais (B. Letteroni, Cott.), coll. Rigaux. NeocoMIEX ...... Deux espèces certaines, l’une en Suisse (B. avellana, Pict. et Camp.), d’après les figures; l’autre de l'Aube, nouvelle B. marullensis, nob. (PL. VI, fig. 15-16), coll. de l'École des Mines. — Voir l’an- nexe. ABRIEN ER CC USE Fragments peu déterminables, cités par Pictet et Cam- piche (Crétacé de Sainte-Croix). CENOMANIEN..... Une espèce probable, dans la meule de Bracquegnies (B. Ryckholti, B. et Corn.), d’après les figures. SENONIEN........ Deux espèces probables dans le Missouri supérieur (Haminea minor, Meek et Cylichna volvaria, Meek), d’après les figures données par l’auteur. ÉOCENE:. +. - .. Une espèce de petite taille et lisse, dans le bassin parisien (B. globutus, Desh.), ma coll. OLIGOCENE ...... Une espèce bien caractérisée dans le Tertiaire de la Jamaïque (B. Vendryesiana, Guppy), d’après les figures. PLEISTOCENE. . L'espèce plésiotype du gisement de Biot, ma coll. EPoqQuE AcTUELLE. Plusieurs espèces dans les mers chaudes et tempérées, d’après P. Fischer; environ 50, d’après Pætel. HamNea, Leach, in Gray, 1847. Type: Bulla hydatis, L. Viv. Test mince ; forme de Bulla ; spire invisible, à sommet ombi- liqué, non perforé ; surface finement striée à la loupe ; ouverture de Bulla ; bord columellaire mince, peu étalé, faisant un angle avec le contour supérieur, au point où il se raccorde avec lui. 92 ESSAIS DE Bulla Diagnose faite d'après un individu de l'espèce type; plésiotype fossile des faluns de Bossée, 7. navicula, da Costa — cornea, Lamk. (PI. IV, fig. 28-29) ma coll. Observ. — S'il est aisé de distinguer les Æaminea vivantes des Bulla par la minceur de leur test peu coloré, par leur sommet imperforé et sur- tout par les caractères anatomiques de l'animal, cette distinction est à peu près impossible, quand il s’agit de formes fossiles, surtout en médiocre état de conservation : c'est pourquoi j'ai conservé dans le genre Bwlla pro- prement dit les coquilles secondaires dont le test est absent ou aminei, et qui ressemblent, à ce point de vue, à des Jaminea, sans qu'on puisse affir- mer qu'elles en sont. Répart. stratigr. MIiocENE ........ Une espèce plésiotype en Touraine, signalée ci-dessus; autre espèce de Floride, identique à Æ. virescens, Sow. d’après .Dall.; autre espèce du Bordelais (ZI. saucatsensis, Ben. mss.) ma coll. PLIOGCENE-EPREEES Deux espèces dans l'Astien de la Calabre et des Alpes- F Maritimes (B. hydalis et navicula) d'après Dollfus et Dautzenberg ; autre espèce dans le Plaisantin et les Pyrénées-Orientales (4. Weinkauffi, Mayer) d’après les figures de l'ouvrage de Fontannes. Epoque ACTUELLE. Dispersée dans toutes les mers, d'après P. Fischer; environ 50 espèces, d’après Pætel. ACROCOLPUS, n00. sub. gen. Type : Bulla plicata, Desh. Eoc. Taille petite ; forme trapue, cylindracée, spire à sutures cana- liculées, visible au fond d’une large perforation apicale ; surface plissée par les accroissements ; les plis, droits dans toute la hau- teur du dernier tour, s’anastomosent à la partie inférieure, de manière à former, autour de la perforation du sommet, une cou- ronne d’arêtes curvilignes et rétrocurrentes. Ouverture étroite, peu dilatée en avant où elle est versante et légèrement échancrée ; labre presque vertical au milieu, incliné à gauche de l'axe du côté antérieur, rétrocurrent et profondément échancré à son point d'insertion avec le canal sutural ; columelle courte, obliquement coudée avec la base, peu excavée, dénuée de plis ; bord columel- PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 93 Bulla laire épais, se raccordant par un contour régulier avec le bord supérieur qui est un peu sinueux. Diagnose prise d’après le type du calcaire grossier, B. plicata de Chaussy (PI. IV, fig. 11-13) ma coll. Observ. — Cette forme doit être séparée des Bulla, non seulement à cause de ses plis axiaux au sommet, mais surtout pour son labre échancré en arrière, pour sa spire visible dans la perforation apicale; enfin sa colu- melle coudée et son contour supérieur subéchancré s’écartent un peu de la columelle arrondie et du contour rectiligne de B. ampulla. Néanmoins, quoique ces différences aient une réelle importance, je ne crois pas que B. plicata appartienne à un genre complètement distinct des Bulla, et qu'elle aït été habitée par un animal dont l'anatomie soit tout à fait diffé- rente, comme cela a lieu pour les genres suivants ; c’est pourquoi je propose de rattacher Acrocolpus comme sous-genre de Bulla. Répart. stratigr. BOGENE AN Une seule espèce type du sous-cenre, dans le bassin de Paris, la plupart des collections. BULLINELLA, Newton, 1891. [= Cylichna, Loven 1846, non Burmeister 1844]. Forme cylindracée ; ouverture étroite, entière ; columelle plissée. BuLLINELLA, sensu sir. Type: Bulla cylndracea, Penn.Viv. Forme cylindrique; spire profondément perforée au sommet par un ombilic assez large, au fond duquel on aperçoit l'enroulement des tours ; dernier tour embrassant toute la coquille, tronqué et souvent un peu plus atténué du côté du sommet ; surface en gé- néral ornée de stries spirales, plus visibles à la base du dernier tour, reparaissant quelquefois autour de la troncature apicale. Ouverture très étroite sur la plus grande partie de sa hauteur, dilatée, arrondie et entière en avant, où son contour supérieur 94 ESSAIS DE Bullinella fait une sinuosité échancrée, qui découvre plus ou moins l’enrou- lement interne ; labre à peu près vertical, dépassant toujours la troncature de la spire ; columelle courte, se reliant en arrière, sans inflexion, à la base de l’avant-dernier tour, munie en avant d'un renflement pliciforme, plus ou moins saillant; bord columel- laire assez épais, caréné à l'extérieur, se raccordant par une courbe régulière avec le contour supérieur. Diagnose prise d’après un plésiotype fossile du calcaire grossier parisien, Bulla Verneuili, Desh. (PI. IV, fig. 8-10) ma coll. Observ. — Ce genre se distingue des Bulla, non seulement par la forme plus cylindrique de la coquille, mais encore par le pli tordu plus ou moins apparent, que porte la columelle, enfin par l'échancrure du contour supé- rieur de l'ouverture, qui n'existe pas dans les Bulla proprement dites et qui est à peine indiqué dans les Acrocolpus. P. Fischer classe les Cylichna dans la famille Scaphandridæ, quoique la coquille de ces derniers n'ait pas de columelle; Tryon en fait le type de la famille Cylichnidæ, déja proposée par Meek, en 1876, et il y classe aussi les Volvula, les Utriculus et les Diaphana, qui appartiennent à des groupes tout à fait différents au point de vue anatomique, de sorte que cette famille est un assemblage hybride ; il me paraît plus rationnel de rapprocher les Bullinella des Bulla, dont elles ne s'écartent pas par des caractères fondamentaux et qui ont deux points communs avec elles : coquille complètement externe, columelle for- mée. Toutefois, comme ce dernier point me laissait quelques doutes, M. Berthelin a eu l'habileté et la patience de trancher deux sections dans l'axe d'individus de B. Bruguierei du calcaire grossier; quoique les eloi- sons internes soient, sinon résorbées, du moins si minces que ces deux coupes ne permettent pas d'examiner comment est fait le nucléus embryon- naire, elles montrent du moins un pilier columellaire perforé par une étroite cavité spirale qui correspond à la fente ombilicale, à peu près recouverte sur la base par le bord columellaire ; or il serait impossible de faire une section similaire sur un Scaphander, il ne resterait que le vide au centre: il y a donc là une différence capitale qui justifie la séparation de deux familles distinctes. Un second groupe de Bullinella pourrait être admis pour quelques coquilles de l'Eocène, dont le sommet est tronqué, anguleux à la périphé- rie du dernier tour, et dont le labre échancré en arrière ne dépasse pas la troncature; l’entonnoir de la spire est tantôt complètement recouvert par une callosité (B. acrotoma, Cossm. de l’Alabama), tantôt excavé par une rampe conique qui porte la trace des accroissements de l’échancrure sinueuse du labre (B. goniophora, Desh. anomala, Edw. du bassin anglo- PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 95 Bullinella parisien). Comme il existe un passage graduel des formes dont le sommet est imperforé à celles qui ont un entonnoir plissé, il me paraîtrait excessif de proposer une nouvelle coupe pour ces coquilles qui se rattachent aux Bullinella typiques, à spire visible. Répart. stratigr. SENONIEN........ Plusieurs espèces très probables dans la Craie d’Aix- la-Chapelle (Cyl. Bosqueli, Mulleri, Holz.), d'après les figures de l’auteur; une espèce probable dans la Craie de l’Inde (C. inermis, Stol.), d'après la figure. Quant aux espèces indiquées par Meek, elles n'ap- partiennent vraisemblablement pas au genre Bulli- nella. PALEOGENE ...... Une espèce des sables de Bracheux (B. angystoma, Desh.) ma coll. ROGENE EEE Plusieurs espèces dans le bassin de Paris (B. Ver- neuili, Bruguierei, Desh., etc.) et dans l’Alabama (B. Saint-Hilairei, Lea), ma coll. OLIGOCENE ...... Quelques espèces dans le bassin de Paris et de Mayence (B. minuta, Desh., etc., ma coll.) et dans l'Allemagne du Nord(B.multistriata, secalina,von Kœnen)d’après les figures. MiocenE ........ Quelques espèces dans le Bordelais et dans le bassin de l’Adour-(B. convoluta, Br.) ma coll. BETOGENE 207 Plusieurs espèces, parmi lesquelles le type vivant, dans le Crag et en Italie, ma coll. EPoque acrugzze. Nombreuses espèces dispersées dans toutes les mers, d’après P. Fischer et d'après Pætel qui y comprend celles de la section suivante. CyzicaniNA, Monts. 1884. Type : Bulla umbihicata, Mig. Viv. = Acrotrema, Cossm. (1889. Catal. Eoc. IV, p. 317.] Forme cylindracée, souvent conoïdale et rétrécie en arrière ; spire invisible, étroitement perforée au sommet ; dernier tour ovoïdo-cylindrique, non tronqué en arrière ; ornementation et ouverture de Bullinella. 96 ESSAIS DE Bullinella Diagnose prise d’après le plésiotype fossile du bassin de Paris, B. cylindroides, de Parnes (PI. IV, fig. 17-19) ma coll. Observ. — Les différences entre cette section et les Bullinella propre- ment dites sont légères, et ne consistent que dans la forme quelquefois conique du dernier tour des Cylichnina, surtout dans l'absence de tronca- ture au sommet, perforé d’un ombilie extrêmement étroit au: fond duquel il est impossible d’apercevoir l'enroulement de la spire ; aussi y a-t-il des espèces dont le classement est embarrassant, par exemple B. Saënt-Hilai- rei, Lea et galba. Conr., que certains auteurs considèrent comme syno- nymes, et dont il faut attentivement examiner le sommet, à l’âge adulte, pour être en état de les séparer. Le nom Acrotrema, que j'ai récemment proposé pour cette section (type: B. cylindroides), me paraît synonyme de Cylichnina, Monteros., quoique la description de cet auteur se réduise aux quatre mots « sommet atténué et ombiliqué » : la première espèce qu'il cite, sans indiquer si c’est le type, est C. lævisculpta, Tiberi, que je ne connais pas; mais il a eu l’obligeance de m'envoyer C. wmbilicata, Montg. et nitidula, Lovèn, deux autres espèces méditerranéennes rapportées par lui au même genre et dont la ressemblance avec les formes que j'ai classées dans le genre Acrotrema, est incontestable. Il y a done synonymie entre ces deux dénominations, le nom Cylichnina antérieur doit seul être conservé et j'indique comme type C. wmbilicata. Répart. stratigr. PALEOCENE .. .... Une espèce à peu près certaine à Copenhague (0. dis- cifera, von Kœn.), d’après la figure. BoceNre Eee Nombreuses espèces, soit dans le bassin de Paris (Bulla cylindroides, ambigena, consors, striatissima, conulus, Caillati, Desh. etc.) ma coll. ; soit en Angle- terre (B. elliptica, Sow.) ma coll, ; soit dans l’Ala- bama (B. galba, Conr.) ma coll. OLIGOCENE .. ...…. Plusieurs espèces, soit dans le bassin d'Etampes et de Mayence (Bulla conoidea et cœælala, Desh.) ma coll. ; soit dans l'Allemagne du Nord (C. labiosa, inters- tincta, von Kœn. Bulla Lawrenti, Bosq. et minima, Sanab.), d’après les figures. MiocENR Pre Plusieurs espèces dans les faluns du Sud-Ouest (Pulla tarbelliana, Grat. subangystoma, d'Orb.) ma coll. PLIOGENE.. 0.1 Le type vivant existe à l’état fossile en Sicile, commu niqué par M. de Monterosato; signalé aussi dans le Crag d'Anvers par Nyst. Epoque aAcrueLzLEe. Vivant dans la Méditerranée, l’Adriatique et l’Atlan- tique, d’après Dollfus et Dautzenberg. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 97 Bullinella CvyzicaneLLa, Gabb. 1873. Type : Bulla bidentata, d'Orb. Viv. Forme ovoïde, subglobuleuse; spire invisible, très étroitement perforée au sommet ; dernier tour embrassant, atténué à ses extré- mités, lisse ou faiblement sillonné dans le sens spiral ; ouverture très étroite en arrière, dilatée, arrondie et un peu versante en avant ; labre peu arqué, quelquefois contracté au milieu, dépas- sant à peine le sommet ; columelle courte, munie de deux plis inégaux et écartés, l’antérieur peu saillant, se réduisant quelque- fois à un court renflement, l’inférieur étroit, lamelleux, transver- salement enfoncé dans l’intérieur, rejoignant extérieurement le contour caréné du bord columellaire qui est calleux, bien appli- qué sur la base, relié par une courbe régulière au contour supé- rieur. Diagnose prise d’après la figure donnée par Tryon, complétée d'après _le plésiotype fossile du Bordelais, C. vasatensis, Ben. mss. (PI. IV, fig. 14-16) ma coll. Observ. — Ce sous-genre se distingue des Bullinella et particulièrement des Cylichnina, par ses deux plis columellaires, par la forme arrondie et épaisse du bord antérieur de l'ouverture, qui ne présente pas le bec subé- chancré des Roxania. Répart. stratigr. HOCENEL 2 Une espèce douteuse dans le Miocène inférieur de l’île de la Trinité, Eocène d'après Dall (C. ovum-lacerti, Guppy), d’après la figure très médiocre de l’auteur, n'indiquant pas le pli antérieur. Autre espèce inédite, mais bien caractérisée, dans les sables du Bois- Gouët, coll. Bourdot. MrocENE . ....:.. Plésiotype du Bordelais, ci-dessus signalé; le type vivant existerait fossile à Haïti, d’après Guppy. PLiocene........ Une espèce de Floride très voisine du type vivant; mais rapportée par Dall. à C. ovum-lacerti, Guppy ; non figurée. Epoque acrugze. Le type dans la mer des Antilles, d’après Dall et Tryon. #l 98 ESSAIS DE ROXANIA, Leach, 1847. [= Atys auct.,non Atys Montf. 1810 ; — Roæanella, Monts, 1884]. Forme de Bulla ; spire perforée, base ombiliquée, ouverture échancrée du côté antérieur ; columelle tronquée à son extrémité supérieure. RoxanrA, sensu stricto. Type: À. Cranchi, Leach (— Bulla utriculus Br.) Viv. Forme globuleuse, enroulée ; spire invisible, étroitement per- forée au sommet ; surface couverte de sillons spiraux et ponctués ; base munie d’une fente ombilicale ; ouverture un peu rétrécie en arrière, à peine dilatée en avant, subéchancrée sur son contour supérieur ; labre presque vertical, non sinueux en arrière ; colu- melle excavée, tordue en avant et se terminant par un coude tron- qué contre l’échancrure du bord supérieur; bord columellaire mince en arrière, calleux en avant, détaché de la base et s’arrê- tant à la troncature de la columelle. Diagnose prise d'après des individus typiques de la Méditerranée ; plésio-type fossile du calcaire grossier de Grignon, Bulla ovulata, Lamk. (PI. IV, fig. 20-22) ma coll.; autre exemple d'un groupe un peu diéreat, B. semistriata, Desh, de Cuise (PI. IV, fig. 23- 24) ma coll. Observ. — M. de Monterosato (Nomencl. 1884) a séparé avec raison ce genre des A/ys, dont il diffère par la forme de sa columelle à peine tordue et par son labre qui ne se prolonge pas par un bec au-delà du sommet. Les Roæania se distinguent des Bulla par leur ouverture moins entière en avant, par leur columelle tordue et tronquée, par leur fente ombilicale ; des Bullinella par leur forme plus ventrue, par leur ornementation, par leur columelle moins plissée, mais tronquée ; enfin des Cylichnella, qui ont presque la même forme, par l'absence de deux plis columellaires, par la disposition de leur ouverture échanerée à la base, et par leur columelle qui ne se raccorde pas par une courbe régulière au contour supérieur. M. de Monterosato en a séparé (Nomencl. 1884) une section Roxaniella RUE ER - PALÉOCONCGHOLOGIE COMPARÉE 99 Roxania (type B. Jeffreysi, Weink) qui ne se distingue guère que par la minceur du test, la coquille est presque diaphane; les autres caractères me paraissent identiques, en tout cas je ne crois pas qu'on puisse, en Paléoconchologie, distinguer les Roxaniella fossiles des Roæania : si l'on devait faire une séparation, je l’admettrais plutôt pour le groupe de coquilles qui ont le sommet plus largement perforé, la forme plus cylindracée, quoique ven- true, les sillons inégalement groupés en deux faisceaux en avant et en arrière, peu ou point ponctués, avec une ouverture semblable à celle des Roxania proprement dites; mais je ne crois pas utile de dénommer ce groupe, dont les caractères n’ont ni une importance, ni une fixité suffi- santes pour mériter même une section. Répart stratigr. SENONIEN...-...-. Plusieurs espèces probables dans la Craie supérieure du Missouri (Æaminea occidentalis, subeylindrica, minor, Meek) d’après les figures, et conformément à l’auteur qui les rapproche d'ailleurs des Roxania. PALEOCENE . ..... Deux espèces certaines, dans les sables de Jonchery (Bulla glaphyra et cincta, Desh.) ma coll.; autre espèce probable à Copenhague (B. clausa, vx. Kœn.) d’après la figure. FOGCENE Plusieurs espèces bien caractérisées, dans le bassin Anglo-parisien (Bulla ovulata, Lamk, biumbilicata, sulcatina, Lamarcki, semistriala, Desh.) ma coll. OLIGOGENE ...... Une espèce du Tongrieu inférieur de Belgique (3. utriculoides, Bosq.) ma coll.; deux espèces dans l'Allemagne du Nord, l’une typique (Atys clara, v. Kœn.), l’autre du second groupe (Cylichna adjecta, v. Kœn.), d’après les tigures données par l’auteur. MiocENE ........ Une espèce typique dans le Bordelais (B. subutriculus, d'Orb.) ma coll.; autre espèce des mêmes gise- mentset du second groupe (B. burdigalensis, d'Orb.) ma coll. 7 P£IOGENE Une espèce très commune dans l’Astien et le Plaisan- cien des Alpes-Maritimes et d'Italie (Bulla utriculus, Br. synonyme de B. Cranchi, d'après Monteros.)ma coll. Eroque AcruELLE. Le type vivant dans la Méditerranée, l’Adriatique et le Nord de l'Atlantique, d'après Monterosato. Mxesria, H et A. Ad. 1854 Type: A1. marmorata, À. Ad. Viv. Forme ovale, ventrue; spire invisible, imperforée; dernier tour embrassant toute la coquille, atténué à ses deux extrémités, 100 ESSAIS DE Roxania. perforé par une fente ombilicale à la base, et muni en arrière d’une dépression qui circonscrit un bourrelet circa-apical ; surface ornée de stries spirales, fines au milieu, plus profondes et plus écartées sur la base, ainsi que sur le bourrelet postérieur; ouverture étroite en arrière, peu dilatée et échancrée en avant ; labre assez épais, prolongé du côté postérieur par un bec qui dépasse beau- coup le sommet, avec une entaille assez profonde dans la callo- sité fermant l’entonnoir de la spire ; columelle très courte, excavée; subitement coudée en avant, où elle se termine en pointe contre l’échancrure du bord supérieur; bord columellaire étroit, déta- ché de la fente ombilicale, terminé à la troncature de la colu- melle. Diagnose prise d’après un plésiotype fossile de l'Oligocène de Pierrefitte, Bulla turgidula, Desh. (PI. V, fig. 4-3) ma coll. Observ. — Ce sous-genre s’écarte des Roæania par sa forme, par sa spire imperforée, entourée d'un bourrelet apical, et par le bec, corres- pondant à ce bourrelet, que forme le labre avant d'aboutir à son point d'insertion. Je ne connais le type vivant des Mnestia que par la figure qu'en donne Tryon, dans son Structural Manuel, mais j'ai été frappé de l'identité de cette forme et de notre Bulla turgidula ; il y a aussi quelque analogie avec les Alicula, Eichw ; mais on verra ci-après les différences. Répart. stratigr. OLIGOCENE ...... Une espèce dans le bassin d'Etampes et de Mayence (B. turgidula, Desh), ma coll. MIocENE .......…. Une espèce bien caractérisée dans l'Allemagne du Nord (Bulla Weissi, v.Kœn.) d'après les figures don- nées par l'auteur. Epoque Acruezce. Deux espèces dans les mers de la Chine, d’après Pætel, Aricuza, Eichw. 1830. Type: Bulla cylndrica, Gm. [= Alicula, Ehr. 1831, idem typus]. Forme et ouverture de Mnesta ; sommet subperforé, dépourvu de bourrelet ; surface ornée d’un faisceau destries spirales à chaque PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 101 : Roxania extrémité, lisse au milieu du dernier tour ; labrene dépassant pas le sommet; columelle munie d’un pli tordu et tronquée à la base ; bord columellaire de Mnestra. Diagnose prise d’après un plésiotype fossile des plages de la mer Rouge, 4. Ehrenbergi, Issel; reproduction de la figure (fig. 39). Observ. — Cette section me paraît peu différente du sous-genre Mnestia ; elle s’en écarte toutefois par l'absence DS d’un bourrelet apical et d'un bec postérieur, par son pli columellaire plus apparent. Elle ressemble aussi beau- coup aux Roæania proprement dites ; cependant, outre que la forme de la coquille est plus fusoïde, plus atténuée Frc. 39. aux deux extrémités, la columelle porte un véritable pli yeux Ehren- qui fait défaut dans les Roxania. bergi, Issel. Répart. stratigr. PLEISTOCENE. ...…. Plusieurs espèces, parmi lesquelles le type et le plé- siotype, dans les plages soulevées de la mer Rouge, à l’époque quaternaire; d’après les figures de Issel. Epoque AcrueLLe. Environ trois espèces dans la mer Rouge (A. bacillus, succisa, Ehr.) d’après Issel, Malac. mar. rosso. ACROSTEMMA, Cossm. 1889. Type : Bulla coronata, Lamk. Eoc. Forme conique, ou ovoïdo-conique, rétrécie en arrière; spire étroitement perforée, à tours visibles, circonscrite par un angle très arrondi; surface du dernier tour ornée de sillons spiraux à la base, et de petits plis d’accroissement très serrés, plus saillants sur le bourrelet circa-apical, où ils sont réticulés par quelques filets spiraux ; ouverture très étroite en arrière, dilatée et échan- crée à la base; labre presque droit, profondément entaillé à la suture, vis-à-vis d’un canal spiral qui s'enfonce dans la perfora- tion de la spire; columelle plus ou moins éxcavée, à peine plis- sée et quelquefois subtronquée en avant. 102 ES 1 AIS DE Roxania Diagnose prise d'après l'espèce typique du bassin de Paris (PI. I, fig. 21-23), échantillon du calcaire grossier de Mouchy, ma coll. Observ. — Ce sous-genre doit être séparé des Bullinella, non seulement à cause de la forme conique, quelquefois ovale, du dernier tour, mais sur- tout parce que la spire est couronnée par un bourrelet réticulé dont la saillie est limitée par une petite dépression de la partie postérieure du dernier tour ; enfin parce que le labre porte une échancrure profonde au point où il s'attache à la spire; quant à la columelle, elle présente des caractères variables : dans les individus typiques du calcaire grossier, elle est à peine excavée, sans aucune trace de pli, et ne paraît pas véritable- ment tronquée à la base: les individus de l’'Eocène inférieur portent, au contraire, un faible pli tordu, et enfin les autres espèces de l’Eocène supérieur du bassin de Paris, appartenant indubitablement à la même section, ont la columelle tout à fait tronquée près de l’échancrure basale de l'ouverture, de sorte qu'on peut les rapprocher des Roxania et des Mnes- tia ; mais les Acrostemma se distinguent des premières par leur bourrelet et leur échancrure suturale, des secondes par leur forme, par l’ornemen- tation bien différente de leur bourrelet, par leur labre dépassant à peine le sommet. Répart. stratigr. PALEOCENE . ..... Le type commence à apparaître dans les sables de Bracheux, ma coll. ÉOGENE 7 Plusieurs espèces, outre le type, dans le bassin anglo- parisien (Bulla Bezançoni, Morlet et e/acate, Bayan) ma coll. MIOCENE Une espèce certaine dans les faluns du Bordelais (Atys Tournoueri, Ben. mss) ma coll. Pziocexe........ Une espèce typique à Altavilla (Cylichna condita, Monts.) d’après les échantillonsenvoyés par l'auteur. Eroque acTuELLE. Une espèce vivant dans la Méditerranée (Bulla stria- tula, Forbes) d’après Monterosato. ACERIDÆ, 200. fam. Coquille externe, pouvant contenir l'animal, à test mince et hyalin; spire visible, non perforée ; ouverture dilatée et décou- verte en avant; enroulement autour d’un axe idéal, columelle PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 103 absente ; bord columellaire très mince et très étroit, recouvrant hermétiquement la fente ombilicale. Observ. — La plupart des auteurs ont classé les genres pour lesquels je propose cette nouvelle famille, soit dans les Scaphandridæ ou les Bullidæ, soit dans les Aplustridæ, soit même dans les Lophocercidæ (Tryon). Ces arrangements me semblent hybrides : le test mince de ces coquilles, leur spire visible, les écartent des Scaphandridæ; si l'animal peut rentrer complètement dans le test, comme cela a lieu pour les Bullidæ, l'enrou- lement dénué de columelle les distingue des Bulla et Bullinella qui ont une columelle bien formée ; quant aux Aplustridæ et aux Lophocercidæ, il convient de n'y classer que des formes habitées par des animaux ne ren- trant pas complètement à l’intérieur de la coquille, et d'en exclure les genres à coquille, entièrement externe, quoique la minceur de leur test rapproche les Aceridæ des Aplustrum et des Hydatina. En résumé, je crois que la meilleure solution consiste à adopter cette famille nouvelle, qui comprendra une série assez homogène. Tableau des genres, sous-genres et sections ACERA. AMPHISPHYRA. Genres et sous-genres non signalés à l'état fossile CyzinprosuLzra, P. Fischer. 1857; Vorvarezca, Pease, 1860. ACERA, Müller, 1776. [— Eucampe, Leach, 1847, sec. P. Fischer]. Forme globuleuse ou subcylindrique; spire tronquée, à tours canaliculés; labre profondément échancré près de la suture ; ouverture très sinueuse en avant. ÂCERA, sensu striclo. Type : À. bullata, Mull. Viv. Forme ovale, ventrue, quelquefois cylindracée; embryon lisse, hétérostrophe, à nucléus dévié dans un plan orthogonal; spire 104 ESSAIS DE tronquée ou à peine saillante, composée d'un petit nombre de tours croissant rapidement et séparés par des sutures profondé- ment canaliculées: dernier tour embrassant toute la coquille, orné de stries spirales très fines. Ouverture étroite en arrière, subitement évasée, entièrement découverte en avant par une large sinuosité du contour supérieur; labre très mince, renversé à gauche de l’axe du côté antérieur, arqué au milieu, profondé- ment entaillé sur la carène postérieure qui limite la rampe canaliculée des tours despire; enroulement autour d’un axe idéal, columelle absente; bord columellaire mince, très étroit, se rac- cordant par une courbe régulière à la sinuosité du bord supérieur. Diagnose prise sur A. solula Chemn.; plésiotype de l'Eocène parisien, Bulla striatella, Lamk. du Guépelle (PI. IV, fig. 25-27), ma coll. Observ. — S'il n’y a aucune hésitation possible dans le classement des Acera tertiaires et à larigueur, des espèces crétacées, il y a quelque incer titude en ce qui concerne les formes jurassiques qui, pour la plupart, n’ont pas la spire saillante et sont plus ovales, plus allongées que les Acera typiques; cependant, comme elles ont l’échancrure caractéristique du labre et les tours plus ou moins canaliculés, il me paraîtrait excessif de proposer un démembrement subgénérique qui ne serait fondé que sur une différence de forme, surtout quand la plupart des échantillons à comparer sont dénués de leur test. Répart. stratigr. BATHONIEN . .. Une espèce peu certaine, à l’état de moule (Bulla pri- mæva, Desl.) coll. Des. CALLOVIEN.: Une espèce inédite, de la Sarthe, coll. de l'École des Mines : sera décrite dans la Rev. de la Paléont. fran- çaise. RAURACIEN... . Une espèce douteuse de l'Allemagne du Nord (Bullæ subquadrata, Rœmer) d'après la figure défectueuse de l'auteur. KIMERIDGIEN....…. Deux espèces du sous-étage ptérocérien, dans la Haute-Marne et le Boulonnais (A. blaisiaca et Beau- grandi, de Lor.) d'après les figures et les échantil- lons, coll. Pellat. NEOCOMIEN ...... Une espèce nouvelle et bien caractérisée, du gisement de Marolles, À. neocomiensis, nob. (PI. VI, fig. 23-24) coll. de l'Ecole des Mines. — Voir l'annexe. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 103 Acera CENOMANIEN. .... Une espèce à sutures canaliculées, dans la meule de Bracquegnies ({Tornatina ovala, Br. et Corn.) d’après les figures de ces auteurs. SENONIEN. Une espèce à peu près certaine, dans le Crétacé du Brésil (A. Brown, White) d'après la figure; autre espèce de la craie supérieure de Syrie (A. séliciosa, Whitfield) d'après la figure. | EOCENE .. ... . Une espèce bien caractérisée, dans le bassin de Paris (A. striatella, Lamk.) ma coll. OLIGOCEXE ...... Une espèce plissée par les accroissements, dans l’AI- lemagne du Nord (Bulla plicata, Phil., à changer en À. Xœneni, nob. non B. plicata, Desh.) d'après la figure donnée par M. von Kœnen; autre espèce dans le Vicentin. ma coll. MiocENE ........ Une espèce à peu près certaine dans l'Allemagne du Nord (Bulla Bellardii, von Kœnen) d’après la figure de l’auteur. PLIOGENE........ Une espèce probable dans le Crag (Zulla nana, Wood) d’après la figure de l’auteur. Eroque aAcTuezze. Vivant dans toutes les mers, d’après P. Fischer. AMPHISPHYRA, Lovèn, 1846. [= Draphana, Brown 1827 et 1833, non Diaphania, Hübn. 1816, Lepid.}. Forme de Scaphander, spire visible, non saillante ; labre à peine échancré, ouverture peu sinueuse en avant. AMPHISPHYRA, sensu slricto. Ex. Bulla hyalina, Turton = Volcaria pellucida Brown. Viv. Forme ventrue, très dilatée; nucléus embryonnaire saillant ; spire un peu concave, non ombiliquée, à tours peu nombreux, croissant rapidement ; dernier tour conoïdal, formant toute la hauteur de la coquille, atténué en arrière, élargi en avant, orné de fines stries spirales. Ouverture étroite en arrière, rapidement dilatée, entière et arrondie en avant, dont le contour supérieur, 106 ESSAIS DE quoique peu sinueux, découvre largement l’intérieur de la coquille, qu'on peut apercevoir jusqu'au sommet; labre très mince, presque droit sur la plus grande partie de sa hauteur, se raccordant en arrière à la paroi opposée, en formant une sorte de godet subea- naliculé, sans échancrure; enroulement autour d’un axe idéal, columelle absente ; bord columellaire mince, très étroit, non déta- ché, se raccordant par une courbe régulière au contour supérieur. Diagnose faite d’après un plésiotype fossile des sables de Cuise, Bulla assula, Desh. (PI. V, fig. 11 et 22-95) ma coll. Observ. — Ce genre, dont le test est aussi mince que celui des Acera, s'en distingue par sa furme plus conoïde, moins cylindrique, par sa spire sans saillie, et surtout par son labre non échancré en arrière, par son ouverture beaucoup moins découverte à la base; il s'écarte des Scaphander par le peu d'épaisseur du test, par son labre non échancré et par sa spire visible. Il n’est pas possible de conserver Diaphana, Brown, comme l’a fait Tryon, car cette dénomination est synonyme de Diaphania déja employé ; la cor- rection faite par Lovèn a l'avantage de faire disparaître un nom de genre formé d’un adjectif et, par conséquent, peu correct. Répart. stratigr. BATOCIEN CF ee Une espèce nouvelle, coll. Gaiïffe ; sera décrite dans la Revis. de la Paléont. française. CENOMANIEN . .... Une espèce probable dans le Colorado (Æarinea trun- cata, Stanton) d'après la figure de l’auteur. ÉOGENE- FrE7 27e Deux espèces typiques dans le bassin de Paris (Bulla assula et pulchella, Desh.) ma coll. ; OLIGOCENE Une espèce bien caractérisée dans le bassin d'Etampes {Scaph. stampinensis, Cossm.) ma coll. Miocene ........ Une espèce incertaine dans l'Allemagne du Nord (Phi- line undulata, von Kœn.) d’après la figure de l’au- teur ; autre espèce inédite des faluns de Bordeaux, coll. Degrange-Touzin. PLIOCENE. 7 Le type vivant, dans les marnes de Théziers, d'après la liste de M. Vignier (Bull. Soc. géol. de Fr., 1836). Epoque acTuELLE. Vivant dans les mers du Nord et de l'Amérique, d’après P. Fischer; neuf espèces, d'après Pætel en y comprenant les Diaphana qu'il laisse séparées des Amphisphyra, quoique le type soit le même. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 407 APLUSTRIDÆ Coquille en partie externe, à test mince, globuleuse, à spire visible, ou même saillante et parfois conoïdale ; ouverture dilatée, munie d'un bec antérieur plus ou moins échancré, qui corres- pond à l'extrémité d’un bourrelet basal ; columelle générale- ment tronquée au bord du bec ; labre non échancré en arrière. Observ. — Les Aplustrum, qui sont le type de cette famille, sont bien dif- férents des Acera, surtout par leur columelle tordue en spirale et presque droite, ainsi que par le bec antérieur auquel elle aboutit; mais les diffé- rences d'aspect extérieur sont beaucoup moins tranchées entre les Æyda- tina, classées dans la même famille, lorsqu'on les compare aux formes fossiles d'Aceridæ, et particulièrement aux Arphisphyra. Cependant les coquilles tertiaires que j'ai classées dans ce dernier genre ne présentent pas la trace de l’échancrure rudimentaire que l’on constate, plus ou moins indiquée, sur toutes les Æydalina vivantes; en outre, leur ouverture est bien plus découverte en avant et leur enroulement spiral se fait autour d’un axe fictif, tandis que les Aplustridæ paraissent avoir la columelle formée ; enfin, les Aceridæ ont une coquille externe, au lieu que celle des Aplustridæ né peut pas contenir entièrement l'animal : il est vrai que ce dernier caractère ne peut être d'aucune utilité pour la distinction des formes fossiles. Tableau des genres, sous-genres et sections SULCOACTÆON HYDATINA Hyparina | Palæohydatina BULLOPSIS Genres et sous-genres non signalés à l’état fossile APLzusrruM, Schum. 1817 (non Aplustre Swains. 1840, nec Amplustrum Gray 1847). Buzznura Beck 1840 (— Butlina, Ad. non Fér.1821). Les espèces créta- cées indiquées par Stoliczka ou par Holzapfel, comme appartenant à ce 108 ESSAIS DE genre, me paraissent des Cénulia non adultes ou des fragments indéter- minables (B. obtusiuscula, Stol.). Quant au rapprochement proposé par Zittel entre Aclæonina strialosulcata du Corallien et ce genre Bullinula, il est plus près de la vérité, mais ce n'est pas absolument le même genre, ainsi qu'on va le voir ci-après. Par conséquent, dans l'état actuel, je ne connais pas de Bullinula fossiles. SULCOACTÆON, nov. gen. [= PBullinula, in Zittel, non Beck]. SULCOACTÆON, sensu striclo. Type: Act. striatosulcata, Zitt. et Goub. Jur. Forme ovale, semblable à celle de T'ornatellæa ; spire saillante, courte, à galbe presque conique, à sutures enfoncées, sans gra- dins. Surface tantôt à demi lisse, tantôt entièrement sillonnée; base du dernier tour perforée, toujours ornée de sillons spiraux, dont le dernier limite un bourrelet entourant la fente ombilicale. Ouverture ovale, peu allongée, se terminant par un bec un peu échancré qui correspond à l'extrémité du bourrelet basal ; labre arqué, rétrocurrent près de la suture; columelle courte, peu excavée, se terminant en pointe contre le bec antérieur; bord columellaire plus ou moins calleux, détaché, ne recouvrant pas complètement la fente ombilicale qui le sépare du bourrelet basal. Diagnose prise d’après un individu typique de Glos (PI. I, fig. 13-14) coll. de la Sorbonne. Observ. — J'avais d’abord classé ce genre dans les Actæonidæ ; mais, après un examen plus approndi des caractères de l'espèce type, je me rallie à l'opinion de Stoliczka et de Zittel, qui rapprochent À. striatosulcata des Bullinula, par conséquent dans les Aplustridæ. Toutefois il y a de réelles différences entre cette espèce jurassique et Z. lineata, Wood, figurée dans le Struct. Manuel de Tryon : d’abord le bourrelet basal, dont il n'est même pas fait mention dans la diagnose du genre Bullinula, et qui a beaucoup d’analogie avec celui des Ap/ustrum ; en outre, le bord columel- PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 109: Sulcoactæon laire est plus épais que celui des Bullinula, le labre n’est pas crénelé ; d'autre part l'existence d'un ombilic sur la base, la saillie de la spire, la columelle lisse et un peu excavée, distinguent les Sulcoactæon des Aplustrum: c'est donc un genre nécessaire et intermédiaire entre Bullinula et Aplustrum. Répart. stratigr. BAJOGIEN.- 7 Une espèce du Calvados, confondue avec Torn. pul- chella; sera décrite dans la Revision de la Paléon- tol. française. BATHONIEN .. Une espèce du Boulonnais confondue avec Act. Lorie- rer; sera décrite dans la Revision de ia Paléontol. française. OXFORDIEN . ..... Une espèce certaine, en Russie (Actæon Perowskianus, d'Orb.) coll. de l'Université de Moscou. RAURACIEN . . . Outre le type cité ci-dessus, une espèce certaine dans la Meuse et le Calvados (Tornatella hordeola, Buy.) coll. Moreau et Boutillier. SEQUANIEN....... Deux espèces nouvelles dans le Boulonnais, coll. Legay ; seront décrites dans la Revis. de la Paléont. française. PORTLANDIEN..... Une espèce certaine du Boulonnais (Tornatella Le- blanci, de Lor.) coll. Pellat, Rigaux, Legay. NEOCOMIEN . ..... Plusieurs espèces certaines de l'Yonne et de Suisse (Actæon marginatus, d'Orb.) coll. du Muséum de Paris (Act. Nerei, Pict. et Camp. Act. icaunensis, Cotteau) coll. du Musée de Genève. URGONIEN Une espèce nouvelle des calcaires d'Orgon, Sulcoact. ovoideus, nob. (PI. VI, fig. 28-29) coll. Boutillier et Curet ; autre espèce incertaine d'Escragnolles (Act. astierianus, d'Orb.) d’après les figures de la Paléont. française. HYDATINA, Schum. 1817. Forme de Bulla ; spire apparente, peu excavée, à sutures non canaliculées ; embryon hétérostrophe, globuleux et dévié ; dernier tour globuleux, à surface lisse; ouverture dilatée, légèrement échancrée sur le bord supérieur; bourrelet basal à peine indiqué aboutissant àla sinuosité du contour ; labre arqué, à peine sinueux en arrière, se repliant tangentiellement au bord opposé. 410 ESSAIS DE Hydatina Diagnose prise d'après un individu de l'espèce type, Bulla physis, Lin. de l’île Maurice, ma coll. PazæonypaTINA, nov. sect. Type: Bulla undulata, Rean. Bath. Forme ovale, parfois subcyliidrique ; spire étroitement excavée ; ouverture élargie en avant, peu ou point sinueuse sur son Con- tour supérieur ; labre un peu échancré en arrière ; columelle courte exCcavée. Diagnose prise d’après un individu de l'espèce type, à Hidrequent (PI. V, fig. 4-6) coll. Legay. Observ. — Je n'ai pu me décider à identifier aux Zydatina actuelles les coquilles secondaires dénommées Bulla, qui ont la spire découverte, étroi- tement ombiliquée; leur état de conservation, généralement dénué de test, ne permet pas d'étudier les caractères de l'ouverture, de sorte qu'il est à peu près impossible de vérifier si le contour supérieur est sinueux ou révulièrement continu, sans l’échancrure de 77. physis, qui est d'ailleurs à peine indiquée sur une autre espèce vivante de l'Océan indien (Z. velum); il ne faudrait donc pas attacher trop d'importance à ce dernier caractère qui, lorsqu'il existe, justifie le classement des Æydatina dans les Aplus- tridæ. La plupart des espèces jurassiques ont une forme moins globuleuse que A. physis; leur labre décrit, en arrière, une sinuosité plus rétrocur- rente, sans que ce soit une entaille comparable à celle des Acera; d’ail- leurs, les tours ne sont pas canaliculés et l'ouverture n’est pas découverte en avant : il est donc facile de séparer les Zydalina jurassiques des Acera. Enfin il y a un point dont il y a lieu de tenir compte, c’est qu'aucune Zyda- tina n'a encore été signalée dans les terrains tertiaires, pour relier les formes secondaires, à celle des mers actuelles, et même celles du terrain crélacé sont très hypothétiques. Dans ces conditions, toutes les probabi- lités semblent établir que ce ne sont pas des ZZydalina proprement dites, mais au moins une section ancestrale à laquelle je propose d'appliquer le nom Palæohydatina. Répart. stratigr. SINEMURIEN. . .... Une espèce à peu près certaine (Bulla Flouesli, Eug. Desl.) d’après un moulage de la coll. du Musée de Genève. BAJOGIEN Fee Une espèce inédite des environs de Nancy, coll. Gaiffe et Bleicher ; sera décrite dans la Revision de la Paléont. française. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE ail Hydatina BATHONIEN . . .... Le type de la section existe à l’état fossile dans le Boulonnais et en Angleterre. SEQUANIEN ...... Une espèce très répandue dans l'Allemagne du Nord, le Jura et le Boulonnais (Bulla suprajurensis, Rœm.) d’après des échantillons de diverses provenances. Kimeripe1EN..... Une espèce probable dans la Meuse (Bulla Dyonisea, Bu.) d’après la figure. CENOMANIEN ..... Une espèce très douteuse, à l’état de moule dans les grès du Mans (Bulla Orbignyi, Guér.) d'après la figure de l'album paléontologique de la Sarthe. SENONIEN ....... Une espèce dont l'ouverture est inconnue (/. parvula Whiteaves) crétacé du Canada; comparée par l’au- teur à une Bullopsis, mais sans pouvoir affirmer qu'il y ait des plis columellaires. BULLOPSIS, Conrad, 1858 BuLLopsis, sensu stricto. Type : B. cretacea, Gonr. Crét. Forme d'Jydatina, atténuée en avant, tronquée en arrière; spire déprimée ; dernier tour renflé; ouverture pyriforme dilatée et ovale à la base; bord columellaire muni de deux plis proémi- nents placés très haut, limité du côté de la base, par une carène qui se raccorde au contour supérieur. Diagnose prise d’après la description donnée par Conrad (Journ. of the Acad. Sc. nat. Phil., IT, 1858); reproduction d’une copie de la figure (fig. 40), donnée en 1860 dans le t. IV. Observ. — D'après ce qui précède, ce genre ne différerait des Zydatina proprement dites que par la présence de deux plis à la columelle; cette plication ne semble guère se concilier avec les caractères des Aplustridæ, et demanderait une plus ample vérification ; malheureusement la figure que Conrad a donnée deux ans après sa diagnose, laisse beau- \ coup à désirer : les plis sont placés à peu près à l’'emplace- ment de ceux des Ac/æonella, mais la dilatation de l’ouver- F1c. 40. ture du côté antérieur et la troncature postérieure de la Bullopsis creta- : ; : e cea, Conr. coquille ne ressemble guère à la forme des Trochactæon ; pour faire ce rapprochement, il faudrait done admettre que Conrad a pris pour la forme normale de la spire une troncature accidentelle. Dans ces conditions, il faut nécessairement attendre qu'on ait de meilleurs maté- 112 ESSAIS DE riaux, avant de se former une opinion définitive sur le classement de cette coupe générique. Répart. statigr. SENONIEN?....... Une espèce de Mississipi, type du genre, trouvée avec 55 autres espèces dans Tippah Country, sans indi- cation exacte du niveau. RINGICULIDÆ Coquille ventrue, spire courte, à nucléus hétérostrophe ; sur- face généralement sillonnée dans le sens spiral, quelquefois réti- culée ou ponctuée par les accroissements : ouverture étroite, à péristome calleux, plus ou moins échancrée à la base, rétrécie par des plis à la columelle et même par des dents pariétales, ou à l'intérieur du labre qui est invariablement bordé d’un bourrelet variqueux. Observ. — Le classement de cette famille dans les Opisthobranchiata paraît définitivement fixé, non seulement par les caractères anatomiques de l’ani- mal, mais aussi par l'embryon qui, dans les Ringicula, x la plus grande analogie avec le nucléus apical des Actæon. D'autre part, le disque cépha- lique de l'animal des Ringicula ressemble à celui des Actæon, l'animal peut rentrer dans sa coquille ; enfin il y a des Tornatellæa crétacées que l'on distingue difficilement des Ringinella, quand celles-ci n'ont pas leur bourrelet labial. C’est pour ces motifs que Zittel a rapproché les Ringi- culidæ des Actæonidæ, au lieu de les placer immédiatement après les Aplustridæ, comme l’a fait P. Fischer, qui se basait exclusivement sur la radule. Tableau des genres, sous-genres et sections RINGICULA RixGicuLa PRingiculospongia. RiNGICULELLA | Ringiculocosta. AVELLANA AVELLANA RINGINELLA CINULIA CinuLia OLicoprycHA GILBERTIA ERIPTYCHA os, À APN EEE PE PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 113 Genres et sous-genres à éliminer de la famille Triprycna, Muller. Autant qu'on peut en juger par la figure, Triptycha limnæiformis doit être classé dans les Auriculidæ et ne peut être considéré comme une coquille d'Opisthobranchiata. RINGICULA, Desh. 1838. [ = Aptycha, Meek 1863, non Aptychus, Meyer, 1829.] Spire saillante ; labre épais, lisse ou crénelé à l’intérieur ; colu- melle courte, munie de deux gros plis transverses; bord colu- mellaire calleux, portant en arrière une dent pliciforme. RiNGicuLA, sensu stricto. Type : Auricula ringens, Lamk. Eoc. Taille petite ; forme ovale, ventrue ; embryon dévié, à nucléus empâté ; spire assez courte, à sutures canaliculées; surface en- tièrement ou partiellement sillonnée par des stries spirales, rare- ment lisse ; ouverture petite, peu dilatée, canaliculée en arrière, échancrée en avant ; labre curviligne, incliné à droite de l’axe du côté antérieur, épais, denticulé à l’intérieur, extérieurement bordé par un large bourrelet dénué de stries spirales ; le maxi- mum de l'épaisseur du labre est au milieu, il s’aminceit en avant et en arrière comme le bord d’une oreille humaine. Columelle courte, arquée, munie de deux plis, l’anlérieur épais contourne l’échancrure supérieure de l'ouverture et rejoint le bourrelet du labre, l’inférieur plus lamelleux et plus transverse s’atténue sur la callosité basale ; bord columellaire largement calleux, formant en arrière une gouttière, à sa jonction avec le labre, portant une dent pariétale très allongée, qui bifurque souvent du côté exté- rieur ; en avant, cette callosité columellaire se termine vis-à-vis de l’échancrure du contour supérieur. 8 114 ESSAIS DE Ringicula Diagnose prise d’après un individu de l'espèce type, de Grignon (PI. IT, fig. 12-14), ma coll. Observ. — C’est à tort que quelques auteurs attribuent une ouverture canaliculée aux Ringicula, qui sont bien holostomes, mais dont le contour supérieur est seulement échancré dans l'épaisseur de la callosité du labre. Si, comme l’affirme Stoliczka, et comme paraît l'indiquer la figure, Ringi- cula labiosa, Forbes (Tornalella) a bien les caractères des Ringicula, le nom Aplycha proposé par Meek pour cette espèce de l'Inde est synonyme et doit disparaître ; il aurait d’ailleurs fait un double emploi avec Aptychus. Répart. stratigr. CENOMANIEN . . ... Une espèce très douteuse, au Mans (A. Deshayesi, Guér.) d'après Morlet. TuRONIEN. ... ... Une espèce nouvelle d'Uchaux (R. turonensis, Cossm.), d’après trois échantillons de ma coll. (PI. VI, fig. 26-27).— Voir l'annexe. Autre espèce des Bains de Rennes (R. Verneuili d'Arch.), coll. de Gros- souvre : j'ai vérifié que le labre porte bien, à l'inté- rieur, les denticulations caractéristiques. SENONIEN........ Une espèce certaine dans le Crétacé de l'Inde (R. acula, Forbes), d'après la figure donnée par Stoliczka; autre espèce typique à Aix-la-Chapelle (R. Hagenowi, Mull.), d'après les figures de l’ou- vrage de Holzapfel. PALEOGENE . ..... Une espèce bien caractérisée dans les sables d'Abbe- court et de Jonchery (R. Cossmanni, Morlet), ma collection. ÉOGENE RE RENE Outre le type précité, nombreuses espèces dans le bassin anglo-parisien (2. minor, Desh. Langlassei, Bezançoni, Raincourti, Morlet), ma coll.: dans l’Alabama (2. biplicata, Lea), ma coll.: dans les Pyrénées (À. vasca, Tourn.), d'après la figure de l’auteur. OLIGOCENE - Une espèce typique dans l'Allemagne du Nord (R. gracilis, Sandb), d’après von Kœnen. MIoCcENE .… ...... Une espèce typique dans le Tortonien des Landes (R. Crossei, Morlet), d'après la figure. Epoque AcruELLE. Plusieurs espèces vivant dans les mers actuelles (R. encarpoferens, denticulata, Caron), d'après Mor- let, dans sa Monographie. RL Las PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 415 Ringicula RinGicuzosPon&IA, Sacco, 1892. Type : 2. Bonellu, Desh. Mioc. Forme de Æingicula ; spire très courte ; surface ornée de sil- lons spiraux, obliquement guillochés par de fines stries en zigzag ; ouverture allongée et très étroite ; labre denticulé à l’intérieur. bordé à l'extérieur d’un gros bourrelet qui envahit la spire et qui, comme le reste du péristome, est poncliculé par de petites perfo- rations d'un aspect spongieux ; columelle munie de deux plis assez épais; dent pariétale presque confondue avec la callosité columellaire. Diagnose prise d’après des individus typiques des environs de Turin, donnés par M. Sacco (PI. VI, fig. 11-12), ma coll. Observ. — L’ornementation de cette coquille, la contexture spongieuse de son péristome, la forme de sa dent pariétale, justifient la séparation qu'a proposée M. Sacco; mais je ne crois pas qu'on puisse, pour des dif- férences aussi secondaires, admettre Ringiculospongia comme sous-cenre, c’est seulement une section à démembrer des Ringicula proprement dites. Répart. stratigr. NITOGENE AREAS Une seule espèce type, avec plusieurs variétés, dans le Piémont (2. pseudoringens, ovuloidea, perinflata, Sacco), d’après les figures. RINGICULELLA, Sacco, 1892. Type: À. auriculata, Mén. Plioc. = Ringiculina, Monts., 1884, insuffis. caract.]. Forme, spire et ornementation de Angicula ; ouverture très étroite en arrière, un peu plus dilatée et faiblement échancrée en avant ; péristome très épais, non spongieux ; labre incliné, non denticulé à l'intérieur, bordé à l'extérieur par un très large bour- relet; columelle à deux plis, l’antérieur très épais, ne se confon- dant pas exactement avec le contour supérieur ; bord columel- laire très largement calleux, portant en arrière un contrefort 116 ESSAIS DE Ringicula longiludinal, plus ou moins saiïllant, auquel aboutit perpendicu- lairement la dent pariétale qui souvent se dédouble, de sorte que la coquille semble quadriplissée. Diagnose prise d'après un individu de l'espèce type du Plaisancien de Bologne À. auriculata, var. quadriplicata, Morlet (PI. IF, fig, 7-9), ma coll. Observ. — L'absence de denticulation au labre n’est pas le seul carac- tère qui justifie la séparation du sous-genre Ringiculella : le péristome n’a pas tout à fait la même disposition que dans les Réngicula proprement dites, le pli pariétal surtout est bien plus compliqué et forme une sorte de = dont la branche horizontale se dédouble quelquefois. Morlet avait établi, d'après ce dernier caractère, un très grand nombre d'espèces qu'il y à lieu de réduire dans une large mesure ainsi que l'a fait M. Sacco dans sa Monographie des fossiles du Piémont, attendu que ce sont des variations individuelles qui n’ont aucune constance. Dans cette Monographie, M. Sacco n’a pas signalé et discuté le sous- genre Ringiculina, proposé dès 1884, c’est-à-dire huit ans plus tôt, pour R. leplochila, Brugn., sans aucune diagnose à l'appui. Comme cette espèce est, d'après M. Sacco, une forme non adulte de À. auriculata, var. major, Grat., il paraît incorrect de remplacer la dénomination Ringiculella qui a été bien caractérisée, par Ringiculina qui, quoique antérieure, ne corres- pond même pas à une véritable espèce complètement formée, et dont les caractères n’ont pas été précisés par son auteur. Toutefois, avant de tran- cher définitivement cette question de priorité, j'ai consulté la figure et la description de 2. leptochila (Miscell. malac., 1873) : or j'ai constaté que, malgré l’assertion de Brugnone, qui affirme que son espèce est bien dis- tincte de À. auriculata et qu'il n’en existe pas de plus adulte dans le même gisement, ce n’est qu'un jeune individu qui ne paraît porter que deux plis, parce que la troisième dent n’est pas complètement formée et que la cal- losité columellaire est encore rudimentaire, comme cela a lieu souvent par de jeunes 2. ringens qui ont le labre mince et édenté. Il n’y a donc pas de doute possible. Répart. stratigr. ÉOGENEER SP EERTE Une espèce très rare dans le calcaire grossier parisien (R. Dugasti, Morlet), ma coll. OLIGOCENE... . Plusieurs espèces typiques dans l'Allemagne du Nord (R. coarctata, aperta, semiruda,von Kœnen), d’après les figures de l’auteur. MrocenE. . Nombreuses espèces ou variétés du type, soit en Italie (R. gigantula, Dod., etc.), d’après les figures don- ul Cie MISERERE Re PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 117 Ringicula nées par M. Sacco; soit dans le Bordelais (R. Bay- lei, Douvillei, Morlet, ete.), ma coll. BBIOGENE PER Le type et ses variétés dans le Plaisancien et l’Astien d'Italie ou des Alpes-Maritimes (R. buccinea, Br. africana, Depontaillieri, Morlet, etc.), ma coll. Epoque AcTuELLE. Une trentaine d'espèces dans toutes les mers chaudes et tempérées, d’après P. Fischer. RinGicuzocosra, Sacco, 1892. Type: À. costata, Eichw. Mioc. Taille très petite ; forme et ouverture de ARingiculella ; spire étagée à la suture ; surface cancellée par des cordonnets spiraux très fins et par des costules d’accroissement un peu plus écartées comme dans les Alvania ; dent pariétale simple et peu dévelop- pée ; callosité columellaire à peine étalée en arrière ; labre muni d’un tubercule interne. Diagnose prise d’après les échantillons types d'Eichwald, reproduc- tion de la figure dessinée (PI. VIT, fig. 11), d’après ces échantillons communiqués par M. Sokolov. Oberv. — Si cette coupe ne se distinguait des Ringiculella que par l'existence de costules axiales, et de cordonnets, au lieu de stries spirales, je ne l'aurais pas admise, même comme section de ce sous-genre; mais il y a d’autres caractères qui, quoique d’une importance secondaire, s'ajoutent à cette différence d’ornementation, notamment la disposition scalaroïde des tours de spire, le resserrement du callus dans l’angle infé- rieur de l'ouverture, la dent pariétale qui est simple et transverse, le tuber- cule du labre, etc. Répart. stratigr. OrGocENE 7 Une espèce dans les sables d'Étampes (R. minutissima, Desh.), d’après la figure de l’auteur. MIocENE ........ Le type en Volhynie et dans le Tortonien de Monte- Gibbio, d'après M. Sacco. Priocexe........ Une variété du type, dans l’Astien du Piémont (R. astensis, Sacco), d’après l’auteur. 118 ESSAIS DE Avellana. AVELLANA, d'Orb. 1842. Ouverture sinueuse et subéchancrée sur le contour supérieur ; deux plis antérieurs à la columelle ; labre bordé à l'extérieur, souvent denticulé à l’intérieur. AVELLANA, sensu str. Type: Awricula incrassala, Sow.Cénom. Forme globuleuse; spire courte, à galbe conoïde ; surface ornée de côtes spirales, dont les intervalles sont décussés ou ponctués par de fines lamelles axiales ; ouverture longue, étroite en arrière, peu dilatée en avant, avec une sinuosité subéchancrée sur son contour supérieur ; labre rectiligne, à peu près vertical, épaissi et souvent réfléchi, denticulé ou quelquefois fortement denté à l'intérieur, bordé à l'extérieur par un large bourrelet aplati dont la surface ne porte que quelques sillons d’accroissement régu- lièrement écartés. Columelle courte, excavée, munie de deux gros plis lamelleux et distants ; bord columellaire calleux, recou- vrant presque entièrement la fente ombilicale, muni en arrière d’une dent pliciforme ou même d’un renflement peu saillant, con- tournant en avant l'échancrure supérieure, pour faire sa jonction avec le bourrelet du leore. Diagnose prise d'après l'espèce type, complétée d’après un individu d’une espèce voisine, À. dubia, Br. et Corn. de la meule de Brac- quegnies (PI. II, fig. 15-17), ma coll. Observ.— Contrairement à l'opinion de Meek (Cret. Upper Missouri 1876), je ne crois pas qu'on doive classer Avellana comme sous-genre de Cinulia, dont le nom est antérieur, mais dont les caractères sont bien différents, comme on le verra plus loin. La séparation, d’ailleurs motivée, de ces deux genres permet de conserver la dénomination de d'Orbigny, qui tomberait en synonymie dans l'hypothèse de Meek. Les Avellana se distinguent des Ringicula par leur ouverture moins pro- fondément échancrée, par leur ornementation décussée, par la disposition du pli antérieur qui s'arrête subitement à la limite du bord columellaire, PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 119 Avellana. tandis que, dans les Réngicula, le pliest dans le prolongement du bourre- let qui contourne l’échancrure et rejoint le labre ; au contraire, le bord colu- mellaire qui, dans les Ringicula, se termine à l’échancrure sous le pro- longement du pli, est chez les Avellana, le prolongement du bourrelet du contour supérieur : la disposition est donc exactement inverse dans ces deux genres. Répart. stratigr. APBIENC A EE 2 Plusieurs espèces, outre le type, dans le Gault d'An- gleterre, de France ou de Suisse (A. subincrassata, dupiniana, hugardiana, d'Orb.), d’après les figures de la Paléont. française. CENOMANIENX..... Nombreuses espèces, outre le type, en France et en Angleterre (A. cassis, mailleana, d'Orb, etc.) ; en Belgique soit dans la Meule (A. dubia), ma coll., soit dans la Tourtia (A. Prevosti d'Arch.), coll. du Musée de Dijon. RINGINELLA, d’Orb. 1842. Type: À. clementina, d'Orb. Gault. = Siomatodon, Seeley 1861, insuffis. caract.| Forme ovoïdo-conique ; spire allongée, pointue, à galbe co- nique ; surface ornée de sillons écartés et finement ponclués ; ouverture courte, anguleuse en arrière, dilatée en avant, avec une sinuosité subéchancrée sur le contour supérieur ; labre épaissi par un très large bourrelet aplati, non dentelé à l'intérieur ; columelle peu excavée, munie de deux plis lamelleux, l’antérieur bifide, le postérieur assez écarté de l’autre, tous deux se termi- nant à la limite du bord columellaire, qui est dans le prolonge- ment du contour supérieur. Diagnose prise d’après des individus typiques de Saint-Florentin (PL TT, fig. 28-30), coll. de l'Ecole des Mines). Observ. — Ce sous-genre se distingue des Avellana par sa spire pointue et plus allongée, par son ornementation, par son pli antérieur bifide, par l'absence de callosité et de pli pariétal dans l'angle inférieur de l'ouver- ture; des Triploca qui ont trois plis bien distincts, par ses deux plis qui ne paraissent être au nombre de trois que quand l'antérieur est bien divisé 120 ESSAIS DE Avellana en deux, et par son large bourrelet au labre. C’est dans ce sous-genre qu'il me semble prudent de classer le moule à peu près indéterminable du grès vert de Cambridge, auquel Seeley a donné le nom Stomalodon, avec cette seule différence que les deux plis columellaires sont placés plus au milieu; quant à l'ouverture de cette coquille, si elle a paru holostome à l’auteur, c’est que, comme le fait remarquer Stoliczka, tous les moules internes d'Avellana ont le même aspect. Répart. stratigr. NEOCOMIEN. ..... Plusieurs espèces en France ( Ac/æon albensis, d'Orb., etc.), d’après les figures de la Paléont. fran- caise, NPDIENTE TUE Une espèce du gisement de Sainte-Croix (Avellana apliensis Pict. et Camp.), d’après les figures de ces auteurs et d’après un échantillon médiocre de la coll. du Musée de Genève. ADBIEN ARE TE Plusieurs espèces, outre le type, en France, en An- gleterre et en Suisse (Tornatella lacryma, Mich., inflata, Fitton), coll. de l'Ecole des Mines et du Musée de Dijon (Avellana alpina, Pict. et Roux), coll. du Musée de Genève. CINULIA, Gray, 1840. Ouverture faiblement sinueuse à la base; un seul pli columel- laire; labre bordé d’un bourrelet étroit, lisse à l’intérieur. CiNuLIA, sensu stricto. Type: Auricula globulosa, Desh. Néoc. Forme globuleuse; spire courte, subitement effilée en pointe au sommet, à galbe extra-conique ; dernier tour subanguleux en arrière, ovale à la base, orné de stries spirales et ponctuées; ouverture étroite et arquée, à peine sinueuse sur son contour supérieur; labre épais, bordé à l’extérieur d’un étroit bourrelet, lisse à l’intérieur; columelle très courte, avec un pli très oblique dont le prolongement se raccorde avec le péristome, sur le bord antérieur de l’ouverture, bord columellaire peu calleux en arrière, dénué de dent pariétale. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 191 Cinulia Diagnose prise d’après la figure du type, dans la Paléont. française, reproduite (PI. VII, fig. 17). Observ. — Il y a d'importantes différences entre ce genre et les Avwe/- lana : d’abord le nombre des plis, puis la disparition à peu près complète de l’échancrure antérieure, enfin le labre moins largement bordé. Dans les Cinulia proprement dites, le pli se raccorde au péristome, et le bord colu- mellaire est peu calleux et ne porte pas de dent pariétale; quant aux Rin- ginella qui ont ce dernier caractère commun avec les Cinulia, le pli supé- rieur, d’ailleurs bifide, ne se confond pas avec le contour ; enfin, la forme pointue de la spire écarte complètement les Cinulia des deux autres coupes. Répart. stratigr. N&ocoMIEN...... Une espèce, type du genre, d’après la Paléontologie crétacée. CENOMANIEN. .... Une espèce douteuse, à Cassis (Aciæon ovum, Duj.), d’après la Paléont. française. Oruicoprycxa, Meek, 1876. Type: Actæon concinnus, Hall et Meek. Crét. Forme globuleuse ; spire courte, déprimée, obtuse; surface ornée de stries spirales, fines et ponctuées; ouverture auriforme, à peine sinueuse à la base; labre bordé d’un étroit bourrelet à l'extérieur, lisse à l’intérieur ; columelle très courte, excavée, avec un seul pli transverse, très saillant, limité au contour du bord columellaire, qui est calleux et s'étend dans l'angle inférieur de l'ouverture. Diagnose prise d’après la figure de l'ouvrage Meek et Hayden, reproduite (PI. VII, fig. 15). Observ. — Par sa forme générale, ce sous-genre se rapproche des Ave- lana ; mais son bourrelet étroit et lisse à l’intérieur, son unique pli colu- mellaire, la disparition de l’échancrure basale, me paraissent justifier le classement des Oligoptucha près du genre Cinulia; ils s’en distinguent toutefois par la disposition du pli qui est presque horizontal (si la figure est bien exacte), beaucoup plus saillant, et qui ne se raccorde pas avec le 122 ESSAIS DE Cinulia. contour supérieur, par la callosité columellaire plus développée, enfin par la forme de la spire, qui n’est pas pointue. Répart. stratigr. SENONIEN .:..... Une espèce type, provenant des couches crétacées supérieures du Missouri, c’est-à-dire à peu près l'équivalent de la Craie de Maëstricht. GILBERTIA, Morlet em. 1888. non Gülbertima, dedic. Gilbert nec Gilbertin. | Ouverture non sinueuse à la base, mais latéralement versante; labre muni de deux tubercules; callosité columellaire très déve- loppée, avec deux plis antérieurs transverses et une côle parié- tale longitudinale. GILBERTIA, sensu striclo. Type: G. iropinata, Morl. Paléoc. Forme globuleuse; embryon à peine dévié, à nucléus probable- ment hétérostrophe, mais empäté dans une minuscule excavation; spire très courte ; surface ornée de stries spirales fines el écartées ; ouverture auriforme, sans échancrure ni sinuosilé sur son con- tour supérieur; labre épais, presque vertical, renversé à gauche de l'axe, du côté antérieur, muni d'un large bourrelet exté- rieur qui porte quelques stries irrégulières d’accroissement et deux tubercules dentiformes à l’intérieur. Columelle courte, excavée, avec deux plis spiraux et lamelleux, très rapprochés; bord columellaire fortement calleux, s'étendant sur une partie de la base qui est déprimée, creusé par une dépression latérale et versante vis-à-vis des plis columellaires, rejoignant en avant le bourrelet du contour supérieur de l'ouverture, muni en arrière d'une longue côte pariétale parallèle à son contour et faisant un angle très aigu avec le pli columellaire inférieur. LP Le , PA 1 PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 193 Gilhertia. Diagnose prise d’après des individus typiques de Jonchery (PI. III, fig. 18-20) ma coll. Observ. — Après un nouvel examen de cette singulière coquille, je n’hé- site pas à reconnaître que j'ai fait erreur en proposant (Catal. Eoc. IV, p- 351) de la rapprocher des Pedipes, et en soutenant cette opinion (Bull. Soc. malac. Bele., XXVI, 3 oct. 1891), contre M. E. Vincent, qui la clas- sait au contraire dans les Ringiculidæ. C’est, en eflet, dans cette dernière famille qu'est sa véritable place, auprès des AveZ/ana, ou plutôt des Eriplycha : la disposition de l'embryon que j'ai enfin pu observer intact, l’enroulement des plis columellaires, qui ne sont pas de simples dents, contrairement à ce que j'avais cru observer, la côte pariétale qui ne res- semble pas à la dent des Pedipes, enfin la dépression versante de l’ouver- ture à la base, remplaçant l’échancrure des Ringicula ou la sinuosité des Avellana, justifient cette conclusion. Toutefois le genre Gilbertia mérite d’être distingué des Avelana, à cause de ses tubercules labiaux, de son ouverture non sinueuse en avant et de sa côte pariétale; ainsi que des Cinulia, à cause de ses plis columellaires, de sa côte pariétale, de sa callosité basale, de son labre plus largement bordé et intérieurement tuberculeux, de sa spire non mucronée. Répart. stratigr. PaLeocENE....... Outre le type de la Marne une espèce bien caracté- risée à Copenhague (Cinulia ultima, v. Kœn.) d’a- près la figure de l’auteur, et une espèce probable- ment différente du type (Avellana tertiaria, Vince.) d’après la citation de l’auteur. ERIPTYCHA, Meek, 1876. [Euptycha, Meek 1863, non Hübner 1816. Ouverture très étroite, subcanaliculée à la base; labre bordé d'un étroit bourrelet, intérieurement tuberculeux; un pli colu- mellaire parfois bifide et une dent pariétale très variable. EriprycxA, sensu str. Type: Auricula decurlata, Sow. Turon. Forme globuleuse, subsphérique; spire courte; ornementation d'Avellana; ouverture arquée très étroite, grimaçante quand la Ù 1 D q 124 ESSAIS DE Eriptycha coquille est adulte, non sinueuse sur son contour supérieur, mais étroitement subcanaliculée par une étroite échancrure entaillée aux dépens de l’épaisseur du péristome; labre épais, presque vertical, un peu incliné à gauche de l’axe, du côté antérieur, bordé à l'extérieur par un bourreletassez étroit, surtouten arrière, portant à l'intérieur plusieurs tubercules dentiformes en avant et de fines crénelures du côté postérieur. Columelle très courte, excavée, munie d’un gros pli lamelleux, presque toujours bifide, qui se prolonge et se tord sur le contour supérieur de l’ouverture, dont il est séparé par l'échancrure superficielle déjà mentionnée: bord columellaire large et calleux, avec une dent pariétale à peine indi- quée sur les jeunes individus, lamelleuse et saillante, quelquefois échancrée en deux protubérances, dans les individus adultes. Diagnose prise d’après des individus typiques des Bains de Rennes (PI. VI, fig. 1-3) coll. de Grossouvre ; autre forme voisine, £. Hum- botdti, Mull., individu non adulte de Vaels (PI. II, fig. 10-11) coll. de l'École des Mines. Observ. — Il n’y a paslieu d’attacher une importance capitale aux varia- tions de la dent pariétale, car on risquerait de créer des sections distinctes selon l’âge de l'individu qu'on étudie; l'échancrure basale et l'absence d'une véritable costule pariétale distinguent ce genre des Gilbertia qui s'en rapprochent le plus; les Æriptycha s'écartent, d'autre part, des Cinulia et des Avellana par leur plication, par leur labre tuberculeux et par leur contour supérieur non sinueux. L’échantillon de Vaels que j'ai fait photographier (PI. III) ne ressemble guère au type (PI. VI); cependant, si l'on se reporte aux excellentes figures données par M. Holzapfel (Aachener Kreide, PI. VI, fig. 19-22), et qui représentent quatre individus tous différents, on constate qu'il faut admettre une très grande variabilité dans la plication columellaire des espèces de ce genre, ‘selon l'âge, et sou- vent sur la même espèce. Répart. stratigr. NEOCOMIEN ...... Une espèce probable dans l'Aube (Ac!. ringens, d'Orb.) d’après la Paléont. française. TURONIEN Le type à Gosau (Tyrol), d’après les figures de Zekeli: individus bien conformes des Bains de Rennes, coll. de Grossourve. en LÉ PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 195 J Eriptycha : SENONIEN . . .... Trois espèces bien caractérisées, dansle Crétacé supé- rieur de l'Inde (Z. globala, larvata, Stol. oviformis, Forbes) d'après les figures de l'ouvrage de Stoliczka ; probablement aussi Avellana seuptiüs, Stol.; une espèce dans les grès d’Aix-la-Chapelle (Cinutia Humboldti, Muller) d'après les figures de l'ouvrage de Holzapfel, et d’après un individu non adulte de la coll. de l'École des Mines. PHILINIDÆ Coquille mince, complèlement interne; ouverture très décou- verte, spire incomplètement enroulée autour d’un axe fictif. Tableau des genres, sous-senres et sections PHILINE PuHizine | Ossiania Mecisrosroma Hermantra Genres et sous-genres non signalés à l’état fossile Caerionura, Ad. 1850 ; Paaxeropnraruus, Ad. 1850 ; CryproPHTALMUS, Ebr. 1831 ; Jonanra, Monts. 1884; Pmicinopsis, Pease 1860. PHILINE, Ascanius, 1772. = Bullæa, Lamk. 1801; — Zobaria, Mull. 1776; — Utricu- lopsis, Sars 1870; — Laona, Ad. 1865 ; sec. P. Fischer.] PHILINE, sensu stricto. Type: Bulla aperta, Lin. Viv. Forme d'un Scaphander déroulé; spire formée d’un cornet fai- sant une seule révolution, imperforée au sommet; surface dorsale lisse, Striée en spirale, ou plissée par les accroissements ; ouver- 126 ESSAIS DE Philine. ture formant toute la coquille, laissant apercevoir l’enroulement ‘rudimentaire de la spire; labre arrondi, dépassant à peine le som- met, se raccordant par une sinuosilé avec le callus de l'extrémité inférieure du bord columellaire qui est très mince et peu étalé sur la base. Diagnose prise d’après un individu de l'espèce type de la Méditerranée (PI. VI, fig. 13) ma coll. Répart. stratigr. REXOGENE CCE Une espèce dans le Crag(B. calena, Mont. sub. nom. B. sculpta., Wood) d’après les figures de l'ouvrage de Wood ; la même dans la Calabre, d'après Sé- œuenza. EPoque ACTUELLE. Vivant dans toutes les mers, d’après P. Fischer et Dall. OssranrA, Mont 1884. Type: Bullæa quadrata, Wood. Plioc. Forme quadrangulaire; dernier tour coudé au milieu ; surface finement ornée en spirale ; ouverture presque rectangulaire, à coins arrondis; labre un peu déprimé, dépassant à peine le som- met; bord columellaire mince et étroit, très excavé au milieu. Diagnose prise d’après les figures de l'ouvrage de Wood, reproduites (PI. VIT, fig. 3). Observ. — Cette section ne me paraît différer des Philine que par sa forme extérieure ; mais je ne puis la supprimer, n'ayant pas l'espèce type sous les yeux. Répart. stratigr. Priocexe........ Une espèce type dans le Crag d'Angleterre, d'après les figures de Wood. Eroque acruezce. Une espèce de la Méditerranée (Philine Monterosaloi, Jeffr.) d'après Monterosato. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 197 Philine MEGisrosroMa, Gabb. 1864. Type: 47. sériatum, Gabb. Paléoc. Forme et spire de Philine ; bord columellaire calleux ; labre prolongé en arrière et formant une digitation parfois aiguë, avant de se raccorder au sommet. Diagnose prise d’après un plésiotype possible du bassin de Paris, Bullæa expansa, Desh. (PI: V, fig. 7-8), du Fayel, ma coll. Observ. — Ce sous-genrenese distingue des Philineque par deux carac- tères constants, qui ont une importance secondaire, la digitation du labre et l’épaississement du bord columellaire ; dans ces conditions, comme Megis- tostoma n'est pas un genre distinct de Philine, le type M. striatum doit changer de nom spécifique, pour éviter le double emploi avec P. striala, Desh. du calcaire grossier parisien : je propose M. Gabbi, n0b. Les couches dans lesquelles a été recueillie cette espèce n'appartiennent pas à la Craie, mais à la base de l'Eocène, d'après White. Répart. stratigr. SENONIEN. . . ...-- Une espèce très douteuse dans la Craie de Syrie (M. patulum, Whitf.) ; la figure n'indique ni digi- tation labiale, ni épaississement columellaire. PALEOCGENE ...... L'espèce type en Californie, d’après P. Fischer qui y assimile les fossiles parisiens. HOcENER EEE nee Plusieurs espèces bien caractérisées dans le bassin de Paris (Bullæa striata, excavata, expansa, Vau- dini, Desh., Philine corrugata, Cossm.) ma coll. ; dans le Viceniin (Bullæa Meneghinii, Bayan.) coll. de l'École des Mines. MTOCENER EP APE Une espèce dans l'Allemagne du Nord (P. compla- nata, x. Kœn.) d'après les figures de l’auteur. BISTO CENEAER EEE Une espèce certaine dans le Plaisantin (Bullæa ros- trata, Desh.) coll. de l'École des Mines. HErMaANIA, Monteros. 1884. Type : Bullæa scabra, Mall. Viv. non Hermannia, Nic. Arachn. 1855.] Forme étroite et allongée; spire incomplètement enroulée, appa- rente, obtuse et excavée au sommet; dernier tour cylindro-conique, "UN SRAPEPr TEE 128 ESSAIS DE Philine élégamment guilloché par des chaïinettes alternant avec des stries, qui prennent en avant une direction divergente, parallèle au bord columellaire. Ouverture étroite en arrière, très dilatée en avant, laissant apercevoir l'impression musculaire à l’intérieur du labre qui est échancré près de la suture ; bord columellaire très mince, peu distinct. Diagnose prise d’après la description et la figure de l'ouvrage de Wood, reproduite (PI. VIT, fig. 1-2). Observ. — Cette coquille ressemble plus à un Scaphander qu'à une Phi- line, dont elle s’écarte par sa forme moins déroulée, par son ornementation et par sa spire apparente: elle s'y rattache cependant par la minceur du test et par les caractères de l’animal. Je n'ai pu étudier l'espèce type. Répart. Stratigr. MIOGENE PRES Deux espèces probables dans l'Allemagne du Nord (Philine intermedia et rotundata, x. Kæn.) d’après les figures de l’auteur. PTAOGENE EURE Le type dans le Crag d'Angleterre, d'aprèsles figures. Eroque ACTUELLE. La même espèce vivant sur les côtes d'Ecosse, dans la Méditerranée et l'Adriatique, d’après Montero- sato. APLYSIIDÆ Coquille interne, mince, plus ou moins translucide, ayant la forme d’une lamelle à peine courbée ; le côté du sommet et l’en- roulement de la spire représenté par un épaississement plus ou moins calleux du bord. Tableau des genres, sous-genres et sections DOLABELLA. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 129 Genres et sous-genres non signalés à l'état fossile Apcysra. Jin. Les individus qui ont été cités par Philippi (A. grandis et deperdita) dans le Pliocène de la Sicile, ne sont que la couche interne de certains Pectunculus où Lucina très abondants, et se dédoublant quelque- fois, d’après la note publiée par Depontaillier (Journ. Conch.). APzysieLLa, Fischer 1872 ; Srpnoxorus, Ad. 1850; (non Brandt, nom changé en Syphonota H. et A. Adams, qui grammaticalement est identique) ; DoLasrirer, Gray 1847; Norancaus, Cuvier; AczesrA, Rang 1828; SrycocmiLus, Gould 1852; Puyrraprysra, Fisch. 1879, coquille inconnue ? DOLABELLA, Lamk, 1801. DoLABELLA, sensu stricto. Type: D. Rhumphu, Guvier. Viv. Forme de Megistostoma encore plus déroulée et entièrement ouverte, représentant à peu près une doloire gauchie; spire tout à fait encroûtée par l’épaississement du bord columellaire ; labre un peu courbé, muni er arrière d’une saillie subdigitée, au-delà de laquelle le contour inférieur est profondément entaillé et porte un petit rebord très étroit. Diagnose prise d’après un individu de l'espèce type, de la Nouvelle- Calédonie (PL V, fig. 12-13) ma coll. Répart. stratigr. MIocENE .… ... Une espèce peu certaine dans le Tertiaire de la Flo- ride (D. Aldrichi, Dall), d'après un simple frag- ment plus enroulé en spirale et moins aplati que le type vivant; reproduction de la figure donnée par l’auteur (PI. VII, fig. 14). Epoque AcruELLE. Vivant dans la Mer Rouge, l'Océan indien, l'Océan Pacifique, d'après P. Fischer, une dizaine d’espèces, d’après le catalogue de Pætel. 130 ESSAIS DE OXYNOEIDÆ Coquille cartilagineuse, non susceptible de se conserver à l’état fossile ; dans ces conditions, bien qu’il existe une certaine analo- gie de forme entre les Oxynoe et les Acera, il ne paraît pas qu'il y ait lieu d’y rapporter aucune forme paléontologique. PLEUROBRANCHIDÆ, RUNCINIDÆ Coquille membraneuse ou absente, non susceptible de fossili- salon. UMBRELLIDÆ Coquille patelliforme, ovale, à sommet subcentral, à nucléus sénestre; impression musculaire continue. Tableau des genres, sous-senres et sections UMBRELLA. TYLODINA. Genre non signalé à l'état fossile JoannistA Monteros. 1884 (Type : Tylodina citrina, Joannis — Umbrella patelloides, Cantr.). PALÉOCONEHOLOGIE COMPARÉE 131 UMBRELLA, Chemn, 1788. = Acardo Lamk., 1801, non Brug., 1791. — Umbraculum, Schum., 1817. — Gastroplax, Blainv., 1819. — Umbrella, Lamk., 1819.] UMBRELLA, sensu stricto. Type : U. chinensis, Ghemn. Viv. Forme aplatie, plus ou moins régulière ; embryon capuliforme, placé presque au milieu ; surface extérieure lisse, sillonnée par des accroissements irréguliers, mal nivelée ; surface interne rayonnée au centre ; impression musculaire formant un ruban con- centrique assez large, plus écartée du bord aux extrémités que sur les côtés latéraux. Diagnose prise d’après un plésiotype fossile des sables d’Aïzy, U. laudunensis, Desh. (PI. V, fig. 9-10) ma coll. Observ. — Ainsi que l’a fait observer M. Dall, (Explor. gulf Mexique, p- 60), la dénomination Umbrella n’a été régulièrement adoptée par La- marck qu’en 1819. Dans son cours, en 1809, il s’est borné à employer le nom « l’'Ombrelle » qui n’est ni latinisé, ni accompagné d’une diagnose; dans l'intervalle Schumacher ayant publié la description de son genre Umbraculum qui s'applique aux mêmes coquilles, cette dénomination devrait prévaloir, d’après M. Dall. Mais lenom Umbrella était adopté anté- rieurement même au cours de Lamarck : onle trouve déjà dans Chemnitz, en 1788, appliqué à la même espèce comme type (Patella umbellala, Gm.); il n'est donc pas possible de reprendre le nom Umbraculum qui se trouve, en fait, postérieur à Umbrella, non Lamk. sed Chemnitz. Répart. stratigr. Boeenrs.2: 11) Le plésiotype ci-dessus signalé dans le bassin de Paris. OLIGOCENE ...... Une espèce très douteuse, dont la surface interne n’a pu être étudiée, dans l'Allemagne du Nord (U. plica- tula, von Kœn.) d’après la figure donnée par l’auteur. PrHIOCENE.:..... Une espèce dans la Haute Italie (U. elongata, Mich.) d’après Zittel; dans le Plaisantin et en Sicile (U. mediterranea, Lamk.) d’après Philippi et Montero- sato. 132 ESSAIS DE Umbrella Eroque acruezce. Deux espèces vivant dans la Méditerranée et l'Océan indien, aux Canaries, d’après P. Fischer; dans la mer des Antilles, d'après Dall. TYLODINA, Rafinesque, 1814. TyLonina, sensustricto. Type: 7. punctulata, Rafinesque. Viv. Coquille conique, déprimée, ovale ; sommet subcentral; impres- sion musculaire continue ; bords feuilletés, fendillés, membra- neux. Diagnose reproduite d’après P. Fischer, reproduction de la figure donnée par Tryon (PI. VII, fig. 13). Répart. stratigr. PLeisrocexe..... Une espèce citée par Philippi en Sicile (T. Rafinesquei, Phil.). EPoquE ACTUELLE. Quatre espèces vivant dans la Méditerranée, sur les côtes de Norvège et de Californie, d’après P. Fis- cher, et d'après le Catalogue de Pætel. NUCLEOBRANCHIAT'A PTEROTRACHÆIDÆ CARINARIA, Lamk. 1801. CARINARIA, sensu striclo. Type : C. vitrea, Lamk. Viv. Coquille vitreuse et fragile, cupuliforme ; nucléus dextrogyre, héliçoïdal, multispiré, carène dorsale dentelée ; accroissements régulièrement costulés ; ouverture grande, à bord simple. ai PALÉOGONCHOLOGIE COMPARÉE 133 Carinaria Diagnose reproduite d’après P. Fisclier; plésiotype fossile du Piémont, C. Hugardi, Bell. reproduction de la figure (PI. VII, fig. 9). Répart. stratigr. MIOCENE RE TETE Deux espèces dans les environs de Turin (C. Hugardi Bell. et Pareli, Mayer) d'après Bellardi et Zittel. BBIOGENE CAN Une espèce à Trapani (C. peloritana, Seguenza). EPoque AcruELLE. Huit espèces vivantdans la Méditerranée, l'Atlantique, l'Océan indien, les mers de Chine, d’après P. Fis- cher. Genres et sous-genres non signalés à l'état fossile PrerorracuæA, Forskal, 1785 (— Firola, Brug. 1792) pas de coquille. Firocoina, Lesueur, 1817(= Firolella, Troschel, 1855\ pas de coquille. CarprapopA, d'Orb.1839(= Carinaroida,Souleyet1852) coquille microsc. CeropreurA, d'Orb. 1841, d’après P. Fischer ........ pas de coquille. ATLANTIDÆ 1 Coquille mince, spirale, discoïde, operculée ; embryon saillant. ATLANTA, Lesueur, 1817. = Sierra, Eschholtz, 1825, d'après P. Fischer, non Stleira, Westw., 1837.] ATLANTA, sensu stricto. Type : À. Peroni, Lesueur. Viv. Forme comprimée ; sommet dextre, formant un petit nucléus du côté droit ; tours en contact ; carène dorsale très saillante ; ou- verture ovale, étroite, profondément échancrée au-dessus de la carène, à bord simple et tranchant ; opercule spiral, portant un petit nucléus spiral, à spire dextre. 134 ESSAIS DE Atlanta Diagnose reproduite d’après le Manuel de P. Fischer. Répart. stratigr. MIOGENE Une espèce dans le Tertiaire de Saint-Domingue (A. cordiformis, Gabb.), le type au Musée de Phila- delphie, n’a pas été figurée (Dall. ir ltt.) ; autre espèce très douteuse, non nommée, à Polnisch- Ostrau, d'après Kittl. Eroque acruELLe. Environ 40 espèces vivant dans les parties chaudes de l'Atlantique, la Méditerranée, l'Océan Pacifique, d’après P. Fischer. EOATLANTA, Cossm., 1889. Test translucide ; tours déroulés, à section circulaire, dépour- vus de carène. EoATLANTA, sensu stricto. Type : Cyclositoma spiruloides, Lamk. Eoc. Forme d’une corne d’abondance ; nucléus embryonnaire légè- rement saillant ; tours arrondis, détachés, ornés de fines stries annulaires et marqués, de place en place, par des accroissements assez réguliers. Diagnose faite d’après un échantillon typique de Grignon (PI. VI, fig. 6-7) ma coll. Observ. — Par la minceur de son test et par la disposition de son som- met dextrogyre, cette singulière coquille paraît appartenir à la famille Atlantidæ, quoiqu'elle n'ait pas la carène dorsale des Atanta, ni l'échan- crure de l'ouverture ; elle ressemble aussi aux Spirula, mais elle est dénuée de cloisons internes. Répart. stratigr. Eocexe ..... .... Une seule espèce connue et très rare, dans le calcaire grossier parisien, PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 135 Genre non signalé à l’état fossile Oxxexrus, Bensar, 1837. (— Ladas, Cantr. 1841 — Heticophlegma, d'Orb. 1839 — Brownia, d'Orb. 1841, d’après Pætel). PULMONATA (Thalassoplula) SIPHONARIIDÆ Coquille patelliforme, dissymétrique ; impression de l’adducteur de la coquille interrompue par un sinus latéral correspondant à l'orifice pulmonaire et situé du côté antérieur. Tableau des genres, sous-genres et sections SIPHONARIA SIPHONARIA WVILLIAMIA ANISOMYON Sous-genre non signalé à l’état fossile Lrrioca, Dall, 1870; coquille très mince. SIPHONARIA, Sow. 1824. = Liria, Gray, 1824 ; — Trimusculus, Schmidt.]| SIPHONARIA, Sensu striclo. Type : S. sæho, Sow. Viv. Test solide ; forme ovale ou arrondie ; sommet obtus, placé au centre ou un peu en arrière ; surface ornée de côtes rayonnantes 136 ; ESSAIS DE Siphouarfa qui produisent le plus souvent des festons ou même des digitations, sur les bords de l’ouverture; impression musculaire en fer à che- val, dont les deux extrémités antérieures sont réunies par un sil- lon superficiel qui correspond à la ligne d'attache du manteau de la coquille ; la branche de gauche (quand on regarde l’intérieur, le côté antérieur orienté vers le haut) est interrompue par une gouttière plus ou moins profonde, qui part du centre et aboutit au bord en y produisant une faible saillie du contour : au-dessous de cette gouttière, la branche gauche, plus courte que l’autre, est terminée en massue ; au-dessus de la gouttière est un lobe isolé, relié par le sillon horizontal avec la branche droite, dont l’extré- mité antérieure ne s’élargit pas. Diagnose d’après un plésiotype fossile du bassin de Paris, S. spectabilis, Desh. de Valmandois (PI. V, fig. 17-19) coll. Bernay. Répart. stratigr. PALEOCENE ...... Une espèce bien caractérisée, à Chenay (Marne) dans les sables de Bracheux (S. Laubrierei, Cossm.) ma collection. BOCENE © S Une espèce dans le Suessonien (S. liancurtensis, Cossm.) coll. Chevalier : quatre espèces dans le Bar- tonien (S. spectabilis, costaria, crassicosta, Desh.) ma coll. (S'. glabrata, de Rainc.). coll. de l'Ecole des Mines; aucune espèce signalée au niveau intermé- diaire du calcaire grossier. MIiocENE ........ Une espèce inédite dans le Bordelais, coll. Degrange- Touzin et S. subcostaria, d'Orb. citée par Benoist ; autre espèce signalée par Dollfus et Dautzenberg dans leur liste des faluns de Touraine (Siph. Tour- noueri, D. D.); autre espèce dans les couches de Sibérie (S. penginæ, Dall). Epoque Acruezze. Nombreuses espèces vivant dans les mers australes et une au sud de l’Europe, d'après P. Fischer. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 137 Siphonaria WizziaMiA, Monteros. Type : Patella Gussoni, Costa. Viv. = Scutulum, Monts. #on Tournouer, 1869 ; — Allerya, Môrch, 1877, non Bourg., 1876 ; — Parascutum, Gossm., 1892.] Test mince ; forme irrégulière ; sommet subcentral, un peu recourbé et même spiral sur les jeunes individus ; surface exté- rieure souvent rayonnée ; impression musculaire interrompue, à branches très inégales, non reliées : celle de droite est étroite et se prolonge plus que celle de gauche qui, plus élargie, ne s'élève qu’à la moitié de la hauteur ; lobe très obsolète ou indistinct ; sil- lon pulmonaire à peine indiqué. Diagnose prise d’après le plésiotype fossile du calcaire grossier de Chaumont (Umbrella Raincourti, Cossm. (PI. V, fig. 20-21), coll. Bourdot. Li Observ. — Ce sous-genre se distingue des Siphonaria proprement dites, non seulement par la consistance du test qui est beaucoup plus mince, mais surtout à cause de la forme de l'impression musculaire, dont les branches asymétriques ne sont reliées par aucune ligne de jonction; le lobe est invisible ou confondu avec la branche de gauche, et le sillon pul- monaire est beaucoup moins perceptible entre ce lobe et la branche gauche. Si la figure donnée par MM. Dollfus et Dautzenberg, dans les Mollusques du Roussillon, pour W. Gussoni, est exacte, l'interruption de l'impression musculaire est à droite, quand on regarde l’intérieur de la coquille, c'est- àa-dire que cette interruption est juste à l'opposé de la position qu'oceupe le sillon pulmonaire dans les Siphonaria; mais cette différence n’a pas l'importance qu'on pourrait lui attribuer au premier abord, attendu que, pour la désignation de côté droit ou côté gauche, tout dépend de l’orienta- tion qu'on donne au sommet : or ces auteurs ont placé le sommet du côté antérieur ; en retournant au contraire la coquille, de manière que le côté postérieur soit le plus court, le sillon pulmonaire reprend la place qu'il occupe normalement dans les Siphonarüdæ, c'est-à-dire le côté gauche, et dans ces conditions, l'individu de l'Eocène que j'ai rapporté au même sous- genre, présente la même disposition. Si cependant l'on constatait ultérieurement quelques différences, soit dans la structure de l'impression musculaire, soit dans la position du som- met, il y aurait lieu d'appliquer à U. Raincourti le nom Parascutur: que j'avais proposé pour corriger le double emploi de Seutulum, sans me douter que cette correction avait déjà été faite par M. de Monterosato. 138 ESSAIS DE Siphonaria Répart. stratigr. BIOCENE EEE Une espèce, plésiotype ci-dessus signalée, OLIGOCENE ...... Une espèce, à impression discontinue, dans l’Alle- magne du Nord (Umbrella rugulosa, x. Kœn.) d'après la figure de l’auteur. Epoque acrueice. L'espèce type vivantdans la Méditerranée, Adriatique, et l’Atlantique, d'après Monterosato. ANISOMYON, Meek et Hayden, 1876. ANISOMYON, sensu stricto. Type : Æelcion patelhiformis, M. et H. Crét. Test mince ; forme patelloïde, obliquement conique ; base ovale ou circulaire, à bords simples ; surface extérieure à peu près lisse, quelquefois marquée de lignes d’accroissement et de faibles stries rayonnantes ou d’une arête postérieure ; sommet élevé, re- courbé, non spiral, presque central ou placé à la moitié de la distance entre le milieu et le bord antérieur. Impression muscu- laire en fer à cheval très élargi, interrompue du côté antérieur, où ses deux branches très inégales sont reliées par une ligne pas- sant à peu près sous le sommet; la branche de droite (située à gauche quand on regarde le moule interne de lespèce type) est la plus allongée, et se termine par un crochet ovale; celle de gauche est interrompue assez en arrière, de sorte que le lobe isolé, s’il existe, devait être étroit et allongé ; sillon pulmonaire indistinct, rayonnant du côté postérieur, en admettant qu'il était tracé entre ce lobe et la branche de gauche. Diagnose refaite d’après les figures de l'ouvrage de Meek sur la Craie du Missouri; reproduction de la vue, en plan, du moule de l'espèce type (PI. VIL fig. 18). Observ. — L'étude de l'impression musculaire et du sommet de ces coquilles ne permet pas de les classer dans les Patellidæ, et c'est avec rai- son que Meek les rapproche des Siphonariidæ. I y a toutefois, entre elles et les Siphonaria, des différences assez profondes pour motiver la von CU TOR PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 139 Anisomyon création d’un genre distinct : surtout la direction du sillon pulmonaire qui devait probablement rayonner du côté le plus court, en s'écartant de l’in- terruption antérieure des branches de l'impression musculaire. La plupart des auteurs hésitent à séparer Anisomyon de Williamia ; cependant, dans ce dernier genre, le lobe isolé est placé plus en avant, quand il est visible, et n’a pas l'allongement anormal que paraît présenter celui des Anisomyon, si toutefois les figures données par Meek sont fidèles; quant à la position du sillon pulmonaire, je viens d'indiquer à propos du genre Williamia, qu’elle est bien du côté gauche dans Patella Gussoni, à la condition qu'on oriente le côté le plus court vers le bas ; tandis que dans les Anisomyon, si on les oriente de manière que le moule présente le sillon du côté droit, c’est à-dire de manière que lacoquille présente cesillon du côté gauche comme les Siphonaria, c’est vers le haut qu'est dirigé le côté le plus court, du moins pour la plupart des espèces que Meek a classées dans ce genre. Il y a donc là un motif de plus pour admettre la séparation d’un genre complètement distinct des Siphonaria. Répart. stratigr. ; SENONIEN........ Plusieurs espèces dans la Craie des Etats-Unis (4. patelliformis, borèalis, alveolus, Shumardi, subova- tus; sexsulcatus, Meek et Hayden) d’après les figures données par ces auteurs. ACRORIID/Æ Coquille irrégulière, assez élevée; sinus pulmonaire plus ou moins creux, marqué extérieurement par une arête longitudinale plus ou moins saillante, vers laquelle s'incline le sommet ; impres- sion musculaire plurilobée? Observ. — Cette famille, que j'ai proposée dans l’appendice n° 4 de mon Catalogue de l’Eocène (1892), ne devait comprendre que le genre Acroria, le seul dont l'impression musculaire ait été étudiée ; mais, indépendam- ment des caractères anormaux de cette impression, il y a lieu de remarquer que À. Baylei, type de ce genre, a le sommet incliné précisément du côté du sinus qui, d’après l'anatomie de l'animal, correspond généralement à l’ex- trémité antérieure; or, en examinant, d’une part, les Jercynella siluriennes, d'autre part certaines coquilles jurassiques que l'on confond avec les Seur-: rit, j'ai constaté que l’arête externe plus ou moins émoussée qui est probablement l'indice de l'existence d'un sillon pulmonaire, est orientée 140 ESSAIS DE dans la même direction que le sommet de la coquille. Il est done admis- sible, au moins à titre provisoire, de rapprocher ces deux formes des Acroria et de les placer dans la même famille jusqu'à ce qu'on ait pu en étudier aussi l'impression musculaire, pour vérifier si elle est analogue à celle de notre Acroria Baylei. Tableau des genres, sous-genres et sections ACRORIA ACRORIA VascuLum ? HERCYNELLA ? RHYTIDOPILUS ACRORIA, Cossm. 1885. ACRORIA, sensu stricto. Type: Nacella Bayler, Cossm. Eoc. Test assez mince; forme d’une montagne étroitement compri- mée ; sommet subcentral, pointu, faiblement incliné ; surface lisse, munie d’une arête émoussée, qui n’est pas exactement dans l'axe longtiudinal de la coquille, mais qui correspond à la partie exca- vée de la région dorsale, vers laquelle s'incline le sommet; im- pression musculaire étroite, en fer à cheval, à branches inégales, se terminant par deux lobes plus larges et subquadrangulaires ; de chaque côté de la gouttière du sinus, il existe, en outre, à gauche, un lobe isolé et écarté de l'extrémité de la branche gauche de l’adducteur, à droite une cicatricule rayonnante ter- minée en massue un peu plus bas que l'extrémité de la branche droite de l’adducteur et que l’autre lobe isolé. Diagnose prise d'après un individu typique d'Hérou val (PI. V, fig. 14-16), coll. Bernay. Observ. — Je n'ai constaté, d’une manière à peu près précise, la dispo- sition plurilobée de cette impression musculaire que sur un seul individu, et d’une manière plus douteuse sur un autre échantillon ; la plupart de ces PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 441 Acroria coquilles ont la surface interne vernissée et l’adducteur ne paraît y avoir laissé aucune trace en creux, quelque soin qu'on prenne de faire miroiter l'intérieur du test. Dans ces conditions, il faut encore être très réservé sur les hypothèses relatives à l'anatomie de l'animal qui habitait les Acroria ; il est bien évident qu'ils possédaient un orifice pulmonaire, de sorte qu'on peut, presque à coup sûr, les placer dans les Thalassophila ; mais je n’ai pas essayé d’expliquer le rôle que pouvait jouer la cicatricule rayonnante, comprise entre les deux branches de l’adducteur et ne coïncidant pas avec la gouttière de cet orifice, ni la raison pour laquelle il existe un autre lobe isolé, du même côté que la branche gauche, par rapport à la gouttière du sinus : autant la présence de ce lobe s'explique de l’autre côté, pour mieux agrafer le manteau de part et d’autre de l’orifice respiratoire, autant elle est peu explicable du même côté, quand il suffirait que la branche gauche s’allongeât un peu davantage. Il est non moins remarquable que le sommet soit incurvé dans la direction de l’arête qui correspond au sinus pulmo- naire, ce qui dénoterait pour l'embryon, une position inverse de celle qu'il occupe dans les Siphonaridæ. Répart. stratigr. HOGENF Er Te L’espèce type dans les sables suessoniens d'Hérouval, ma coll., coll. Bourdot, Bernay, etc. 2MIOCENE. . Une espèce dans les faluns de la Touraine (A. trregu- laris, Dollf, et Dautz.); l'échantillon que les auteurs m'ont communiqué, est trop roulé pour qu’on puisse distinguer l'impression musculaire, et sa surface extérieure, marquée de costules obliques comme les corps étrangers en impriment sur les Anomia, ne paraît pas porter l’arête caractéristique des Acroria, de sorte que cette citation me semble très douteuse. Vascuzum, Ch. White, 1889. Type: V. obhquum, Ch. White. Paléoc. Forme conique, asymétrique, élevée ; sommet presque central, à nucléus obliquement enroulé ; surface lisse, munie d’une arête émoussée, curviligne et déviée à gauche de l’axe longitudinal de la coquille, du côté où la région dorsale est excavée et vers lequel s'incline le sommet ; celte arête est limitée d’un côté par une strie rayonnante, et, de l’autre, par une dépression peu profonde ; péri- trème basal presque régulièrement ovale ; impression musculaire? 142 ESSAIS DE Acroria Diagnose prise d’après le texte et les figures 19-21 de la PI. IV du Bull. of Geol. Surv. U.S.; reproduction des figures (PI. VII, fig. 4-6). Observ. — Cette coquille est classée par l’auteur dans les Féssurellidæ, mais il en signale lui-même l’affinité avec les Siphonariidæ et Gadiniidæ ; elle me paraît être tout au plus un sous-genre d'Acroria; sa forme dissy- métrique, sa rainure déviée de l'axe, précisément du côté où s'incline le sommet, l’'écartent absolument des Fissurellidæ ; au contraire, lisse comme une Acroria, muni d’une arête dorsale à peu près identique, le sous-genre Vasculum ne se distingue de notre genre que par son péritrème plus ovale (et encore il n’est pas sûr que cette coquille ne possède pas un bec rostré du côté où le test a été mutilé et où le contour a été approximativement restauré), par son sommet enroulé, tandis qu'il est obtus (peut-être par suite de l’usure) dans les Acroria; pour décider si Vasculum est simple- mentsynonyme postérieur, il faudrait qu'on pût en étudier l'impression mus- culaire. Répart. stratigr. PaLeocExE ...... L'espèce type dans le groupe de Laramie, en Califor- nie, d’après Ch. White. HERCYNELLA, Kayser, 1878. — Piidium, Barr. mss., non Mull., 1847, nec Forbes et Hanley, 1849, nec Midd., 1851]. HERCGYNELLA, sensu stricto. Type : 1. Beyrich, Kayser. Silur. Grande taille; forme patelloïde, arrondie, dissymétrique ; som- met un peu latéral, faiblement incliné vers une arête rayonnante, bien limitée, un peu déviée en courbe, et dont l'extrémité produit une saillie sur le bord de la coquille ; surface ornée de stries ra- diales très fines et de lignes d’accroissement irrégulières ; à l’in- térieur, une gouttière correspond au pli externe ; impression musculaire ? PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 143 Hercynella Diagnose d’après le Manuel de Paléontologie de Zittel, reproduction de la figure (PI. VIT, fig. 20) gisement de Lochkow. Observ. — Si l’on suppose que cette coquille soit comprimée latérale- ment, on obtient à peu près la forme d'une Acroria, l'arête est déviée à gauche de l'axe longitudinal, le côté antérieur étant orienté vers le haut; je n'ai malheureusement aucune autre certitude au sujet du classe- ment de ce genre que Zittel place dans les Siphonariidæ et que Fischer rapproche des Capulidæ, et qui me paraît plutôt appartenir aux Acrorüdæ. Répart. stratigr. SIDURIEN CE LC Une espèce dansles couches siluriennes supérieures de Bohême, d’après Kayser. RHYTIDOPILUS, nov. gen. [= Scurria, Patella auct.|. RaympopiLus, sensustr. Type: Patella humbertina, Buv. Séq. Test mince ; forme conique, ovale, plus ou moins irrégulière ; sommet subcentral, obtus, faiblement incurvé ; région dorsale un peu excavée en avant du sommet, légèrement bombée en arrière ; surface ornée de rides d’accroissement peu régulières, souvent entremêlées de stries d’accroissement plus fines; arête obtuse partant du sommet et se dirigeant vers le bord antérieur, en se déviant un peu en courbe par rapport à l'axe longitudinal ; im- pression musculaire ? Diagnose prise d’après un échantillon typique du Mont des Boucards (PI. VI, fig. 8-10) coll. Pellat. Observ. — Le genre que je propose de classer provisoirement dans la famille des Acroriidæ, à côté du genre Æercynella, a pour type un corps que M. de Loriol, sur l'avis textuellement cité de Deshayes, n’a pas hésité 4144 ESSAIS DE Rhytidopilus à rejeter de la Conchyliologie, en l'attribuant à une empreinte de vertèbre. Après un examen très attentif de ce type, je crois, malgré l'opinion de ces savants, pouvoir affirmer que cette explication n’est pas soutenable et qu'il s’agit bien effectivement d’une coquille : outre que les échantillons en question n'ont pas la symétrie de contour et de cavité qu'exigerait le mou- lage de la partie concave d’une vertèbre, leurs rides concentriques, et surtout l’arête courbe et déviée qu'ils présentent invariablement du côté antérieur, ne permettent pas de leur attribuer une telle origine ; au con- traire, ils présentent une analogie incontestable avec les Æercynella, quoique leur arête soit plus émoussée et orientée un peu différemment; si, comme je l’ai déjà fait remarquer à propos des Æercynella, on les suppose comprimé latéralement, on obtient assez exactement une Acroria ridée. Quoique l'impression musculaire ne soit pas visible dans les Rhytidopilus étudiés jusqu'à présent, cela n'autorise pas à affirmer, comme l’a écrit Deshayes, qu’elles n'existe pas, d'autant plus que le test était si mince que le moule n’est pas susceptible de porter la trace de cette impression. Répart: stratigr. BATHONIEN ...... Une espèce en Normandie et à Conlie (Seurria? Dou- villei, Cossm.) coll. Des. SEQUANIEN ..-..".. L'espèce type dans la Meuse et le Boulonnais. KIMERIDGIEN .... Une espèce à peu près certaine dans l'argile de Viller- ville (Patella castellanea, Thurm.) coll. Desl. PorrLaNDIEX .... Une espèce probable dans le Barrois (Patella supra- Jurensis, Buv.)d’après la figure donnée par l’auteur. PPATBIENS Pere Une espèce peu certaine, dans le gault de Cosne (Scurria conica, d'Orb.), d’après la figure de M. de Loriol, qui indique un pli rayonnant, dévié en courbe. GADINIID Æ Coquille patelliforme, à sillon pulmouaire, extérieurement ornée ; sommet excentré du côté postérieur. Observ.— Pour distinguer cette famille des Siphonariidæ, il faut se fon- der surtout sur l'anatomie de l'animal, qui n’a ni mâchoire, ni branchies ; comme la coquille présente des caractères presque identiques dans les deux familles, il n'y a pas de certitude de l'existence de Gadiniidæ fos- siles: le seul indice qu'on ait, consiste dans l'ornementation un peu diffé- rente de la surface et dans la position du sommet. © PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 14 GADINIA, Gray, 1824. [= Clypeus, Scacchi, 1834 ; — Mouretia, Sow., 1835 ; — Rowellia, Cooper, 1865.] GaADINIA, sensu stricto. Type : G: afra, Gm:. Viv. Forme d’un bonnet phrygien ; sommet postérieur usé et obtus ; surface externe ornée de cordons rayonnants plus ou moins serrés, traversés par des accroissements peu réguliers qui y découpent de fines granulations ; péritrème circulaire ou largement ellip- tique ; impression musculaire en fer à cheval un peu dissymé- trique, dont les branches se terminent par de larges expansions en forme de massue ; orifice pulmonaire indiqué par un sillon très obsolète, rayonnant du côté gauche {quand on regarde l'intérieur, le côté le plus court orienté en bas); petite impression muscu- Jaire distincte, placée en avant de l’extrémité antérieure de l’adduc- teur, comme dans les Siphonaria (d’après P. Fischer, ni Tryon ni Dollfus et Dautzenberg ne la mentionnent). Diagnose prise d'après G. Garnolti, Payr. et un plésiotype fossile de Pontlevoy, G. sulcala, Borson (PI. VI, fig. 20-22) coll. Dollfus. Observ. — Je n'ai pu contrôler l'existence de l'impression musculaire détachée dont Fischer fait seul mention dans sa diagnose : l’absence de ce lobe isolé aurait une grande importance, et elle permettrait de distinguer sûrement les Gadinia des Siphonaria qui possèdent toujours ce lobe. Malheureusement les espèces fossiles qu'on rapporte aux Gadiniidæ sont, jusqu'à présent dans un état de conservation qui augmente encore la diffi- culté de séparer ces deux formes : c’est donc sous toutes réserves qu'il faut accepter les citations qui suivent. Répart. stratigr. PALEOGENE .- .... Une espèce mutilée et peu certaine, dans les sables de Bracheux (G. hipponyæoides, Cossm.), un seul indi- vidu connu, coll. de Laubrière. MrocENE .. ....:. Une espèce des faluns de Touraine, très voisine des Hipponyz, mais dont l'impression ne paraït pas symétrique (G. sulcata. Borson) coll. Dollfus. PLIOCENE EE re L'espèce de la Méditerranée, fossile à Melazzo (G. Garnoti) d'après Philippi. Eroque Acruezce. Plusieurs espèces dans la Méditerranée, sur les côtes d'Afrique et d'Australie, d'après P. Fischer. 10 146 ESSAIS DE ANNEXE DESCRIPTION DES ESPÈCES INÉDITES CITÉES DANS CETTE PREMIÈRE LIVRAISON L'examen de la répartition stratigraphique des genres qui pré- cèdent m'a amené à étudier plusieurs formes, soit entièrement nouvelles, soit déjà connues, mais inédites. Pour me conformer aux règles de la nomenclature, j'ai annexé ci-après les descrip- tions sommaires de ces espèces, leur iconographie, ainsi que l'in- dication des rapports et des différences qu'elles présentent avec les formes voisines, déjà connues dans d’autres terrains. Ge sont surtout les terrains crétacés qui forment le contingent de cette courte annexe ; quant aux espèces nouvelles des terrains juras- siques, j'espérais que la première livraison de la Revision que j'ai entreprise de la Paléontologie francaise paraïîtrait en temps utile pour me permettre d'en citer les noms dans ces Æssais. Mais la publication de ce second travail ayant subi quelques retards indé- pendants de ma volonté, je me suis borné dans les tableaux de répartition stratigraphique, à signaler, sans les nommer, les espèces jurassiques en question, à indiquer la collection dans laquelle elles se trouvent, et à ajouter qu'elles seraient prochaine- ment décrites. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 147 Tornatellæa Lapparenti, 200. 5sp. PME 02 121% D Forme ovoïdo-conique ; spire pointue, assez allongée, à galbe conique ; six tours un peu convexes, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, à sutures canaliculées ; dernier tour ovale, arrondi à la base ; surface ornée de huit à dix stries spirales sur chaque tour, et d’un grand nombre de sillons ponctués, équidis- tants et serrés, sur le dernier tour et sur la base. Ouverture courte, large, anguleuse en arrière, arrondie et échancrée en avant; labre à peine courbé, presque vertical, non bordé; colu- melle courte, droite, faisant un angle de 120° avec la base de l’avant-dernier tour, munie de deux plis obliques et tordus. Dir. Longueur, 9 mill. Diamètre, 5 mill. Dernier tour de face, 6 1/2 mill. Ouverture de profil, 4 1/2 mill. Rarep. Drer. Se distingue par ses stries fines et nombreuses, par son ouverture plus courte que celle de T. mullistriata, Rig. et Sauv. du Batho- nien, qui a d'ailleurs moins de sillons spiraux. Cornuel l’a signalée sous le nom Ac/æon albensis : or cette dernière espèce, qui est de l’étage néo- comien inférieur de Marolles, a trois plis et le labre bordé comme les Rén- ginella ; il y a lieu d’en séparer celle-ci, qui devrait plutôt être comparée à T. marullensis du Néocomien ; mais elle s'en distingue par sa forme moins allongée, par son dernier tour plus arrondi, par ses sillons plus serrés, plus nombreux, moins grossièrement ponctués. Gis. Urgonien, dans la couche rouge de l'Aube. Loc. Vassy, deux individus (PI. IT, fig. 21-22) coll. de l’Institut catho- lique, à Paris. Ovactæonina urgonensis, 207. sp. PEN EME) Taille petite ; forme étroite, fusoïde; spire allongée, étagée, à galbe un peu conoïde; huit tours plans, dont la hauteur atteint les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures que borde une étroite rampe spirale ; dernier tour assez court, cylindracé en arrière, ovale à la base ; surface lisse ? ouverture étroite, arrondie en avant ? columelle un peu excavée. Dix. Longueur, 4 1/2 mill. Diamètre, 1 3/4 mill. Dernier tour de face, 3 mill. Ouverture de profil, 2 4/4 mill. 148 ESSAIS DE Rarer. Dr. Jolie petite coquille, qui a l'aspect d’une minuscule Actæo- nina dormoisiana. Cependant je ne l'ai pas rapportée au genre Actæonina, non seulement parce que ce sont des coquilles de grande taille, qui ne paraissent pas avoir franchi les limites des terrains jurassiques, mais encore parce que l'ouverture me paraît plus arrondie à la base, quoiqu’elle soit mutilée sur l'unique individu décrit, et quoique l’état d'usure du test ne permette pas d’aflirmer qu'il y a des stries basales, comme en portent toutes les Ovactæonina. Gis. Urgonien, dans les calcaires blancs, intercalés entre la couche à Requienia et les calcaires marneux à Spatangues du Néocomien [d’après M. Curet). Loc. Orgon, unique (PI. VI, fig. 95) coll. Boutillier. Actæonella terebellum, 20m. mul. PL IT, fig«e0; 1852. — Actæonella lævis, Zekeli. Gastrop. Gosaugeb., p. 44 PI. VII, fig. 11 (non d'Orb.) Forme très étroite comme un T'erebellum, pointue au sommet, subcylindrique au milieu ; spire involvée ; dernier tour formant toute la coquille, à peine atténué à la base; ouverture presque linéaire, un peu élargie en avant ; labre mince, peu arqué, obli- quement renversé à gauche de l'axe, du côté antérieur; bord columellaire muni de trois plis peu saillants, presque invisibles quand l’ouverture n’est pas mutilée. Din. Longueur, 35 mil. Diamètre, 10 mill. Rap». Dire. Il n’est pas possible de confondre cette coquille avec Act. læ&vis, du Turonien de France, qui n'a jamais une forme aussi étroite et qui est toujours renflée au milieu : pour une longueur égale à celle de l'échantillon d'A. terebellum que j'ai figuré, Ac/. lævis aurait au moins £ou 5 millimètres de diamètre en plus. Zekeli avait d'ailleurs signalé cette différence, et comme elle est constante, la séparation s'impose. Gis. Turonien supérieur. Loc. Gosau, fréquente (PL IT, fig. 20) coll. du Musée de Dijon ; ma coll. Trochactæon Arnaudi, 702. sp. PI. III, fig. 2-3. Forme ovale, olivoïde, étroite, allongée ; spire, assez courte, à galbe probablement conique, quand la pointe n’est pas usée; tours TS CE PE PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE ‘1249 à peine convexes, dont la hauteur égale environ le tiers de la lar- geur, séparés par des sutures faiblement étagées qu’accompagne une strie spirale ; dernier tour grand, ovoïdo-cylindrique, réguliè- rement atténué du côté antérieur; surface entièrement lisse. Ouverture très étroite en arrière, à peine dilatée en avant, où elle se termine par une sorte d'échancrure versante et subcanaliculée; labre mince et toujours mutilé, échancré en arrière, entre la slrie et la suture; columelle oblique, peu excavée, presque dans le prolongement de la base de l’avant-dernier tour ; bord columel- laire mince et étalé en arrière, calleux en avant, portant trois gros plis parallèles, épais etégaux aux intervalles qui les séparent ; callosité du bord antérieur, bien limité du côté de la région ombi- licale, aboutissant un peu au-dessus de l’échancrure indécise du contour supérieur. Din. Longueur, 55 mill. Diamètre, 20 mill. Dernier tour de face, 43 mill. Ouverture de profil, 39 mill. Rapp. Drrr. Cette espèce ne peut se confondre avec T. conicus, Zek. du Turonien de Gosau, car elle a la spire beaucoup plus courte et la forme moins ventrue ; quant à T. voluta, Zek. qui a la spire longue et étagée par une rampe canaliculée, c’est une espèce encore plus différente. Comme il est rare de rencontrer en France des Gastropodes crétaciques encore munis de leur test, il m'a paru intéressant de signaler cette espèce nou- velle et de la dédier au géologue érudit, chercheur infatigable qui l’a recueillie. G1s. Provencien inférieur, couche H, d’après M. Arnaud. Loc. Charente : Châteauneuf, type (PI. IT, fig. 2-3); Charmant, autre individu identique ; coll. Arnaud. Trochactæon Boutillieri, 200. sp. PAPE MSEO! Taille petite; forme étroite, cylindrique; spire très courte, obtuse au sommet, à galbe extraconique; trois ou quatre tours très étroits, séparés par des sutures indécises; dernier tour lisse, formant presque toute la coquille, cylindracé au milieu, arrondi en arrière, faiblement atténué à base. Ouverture très étroite, à peine dilatée du côté antérieur; labre mince, presque droit ; bord 150 ESSAIS DE columellaire calleux, munis de deux plis bien visibles et d’un léger renflement postérieur qui correspond probablement à un troisième pli columellaire, quand l'ouverture est mutilée. Din. Longueur, 7 mill. Diamètre, 3 mill. Ouverture de profil, 6 1/4 mill. Rare. Dirr. Cette petite coquille est le premier représentant du genre Actæonella dans les terrains crétaciques, et elle établit une liaison entre ce genre et son ancêtre Cylindriles des terrains jurassiques, avec lequel elle a plus de ressemblance qu'avec les Actæonella globuleuses ou invol- vées. La columelle des deux échantillons que j'ai examinés, n’est malheu- reusement pas assez dégagée pour qu'on puisse affirmer avec certitude qu'il y à trois plis columellaires ; mais il y en a au moins deux, plus saillants que ne le sont ordinairement le renflement médian et la torsion antérieure des Cylindrites ; j'en conclus que c’est une forme intermédiaire qui mar- querait précisément la transition atavique d'un genre à l’autre. Il est vrai que M. Curet m'a aussi communiqué du même gisement plusieurs échan- tillons d'un Trochactæon globuleux, à spire courte et à nucléus probosci- diforme, qui est évidemment nouveau et qui est beaucoup plus voisin des formes ventrues du Turonien. Gis. Urgonien, dans les calcaires blancs. | Loc. Orgon, unique (PI. VI, fig. 18-19) coll. Boutillier ; autre individu, coll. Curet. Ringicula turonensis, 200. sp. PI. VI, fig. 26-27. Forme ovale, peu ventrue ; spire subulée, à galbe à peu près conique; quatre à Cinq tours à peine convexes, séparés par des sutures linéaires: dernier tour ovale, arrondi à la base; colu- melle munie de deux plis assez tranchants, avec une côte parié- tale en arrière ; bord columellaire ? labre ? Din. Longueur, à 4/2 mill. Diamètre, 2 1/2 mill. Rapp.Drrr. L'état de conservation des trois individus que je possède ne me permet pas de vérifier si la surface du test de cette espèce est réelle- ment lisse, ou si cette apparence est due à l’usure : toutefois le classe- ment de cette espèce dans le genre Ringicula ne me paraît pas douteux, à cause de sa plication columellaire qui est bien indiquée sur deux de ces échantillons, et qui ne ressemble pas à celle des Ringinella. En tous cas, l'espèce est bien nouvelle et se distingue de ses congénères par sa forme plus globuleuse et par sa forme conique. Gis. Turonien, dans les grès rouges. Loc. Uchaux, trois individus (PI. VI, fig. 26-27) ma coll. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 451 Retusa Berthelini, 200. sp. Fig. 41. Forme cylindrique, courte et trapue; spire tronquée, presque plane, avec un petit nucléus saillant; dernier tour 2 un peu atténué à la base, orné vers la troncature }\ postérieure, de fins plis d’accroissement. Ouver- ture étroite en arrière, ovale à la base qui est su- bombiliquée; labre presque vertical; columelle 20) courte, excavée, dénuée de pli ? Fi. 41 Retusa Bertheli- ni, Cossm. Div. Longueur, 1,75 mill. Diamètre, 0,75 mill. Rare. Drer. Se distingue par sa forme courte, par son dernier tour non atténué en arrière ; les autres espèces néocomiennes et urgoniennes sont beaucoup plus étroites et moins rectangulairement tronquées au sommet. Je n’ai pu, même avec un fort grossissement, apercevoir de stries spirales sur la surface, tandis que les plis axiaux, voisins de la carène postérieure, sont bien visibles à la loupe. Cette espèce a un grand intérêt, parce qu'elle comble une lacune entre les formes du Crétacé inférieur et celles du Cré- tacé supérieur. G1s. Albien, dans le gault moyen. Loc. Le Gâti (Aube), deux échantillons (fig. 41) coll. Berthelin. Retusa tenuistriata |[Cotteau|. PI. VI, fig. 30. 1854. Bulla tenuistriata, Gott. Prod. moll. Yonne, p. 47. Forme cylindracée, faiblement ovale à ses extrémités ; spire tronquée, formant une cuvette dont le diamètre est environ les deux tiers de celui du dernier tour, qui embrasse toute la coquille; surface très finement ornée, à la base, de stries spirales qui s’effacent sur le milieu du dernier tour. Ouverture longue et étroite, élargie et arrondie du côté antérieur ; columelle courte, excavée, ne présentant aucune trace de pli. Din. Longueur, 46 mill. Diamètre 6 1/2 mill. RapP. Dirr. Très voisine de R. cylindrella, Buv., elle paraît cepen- dant devoir en être séparée, non seulement à cause de ses fines stries, dont la disparition sur l’autre espèce lisse, est probablement le résultat de l’usure, mais à cause de sa forme moins cylindrique, plus atténuée vers 152 ESSAIS DE l'excavation de la spire qui occupe une moins grande largeur. On ne peut confondre cette espèce avec À. urgonensis, Pict. et Camp. du Jura suisse, qui a le dernier tour plissé autour de l'excavation de la spire, et qui est d’ailleurs plus étroit. Quant à R. Jaccardi, Pict. et Camp. du Néocomien suisse, il a presque le même galbe que À. tenuistriala, mais il s'en dis- tingue aussi par ses plis d’accroissement curvilignes, rar saillants à la partie postérieure du dernier tour. Cotteau a très brièvement décrit cette espèce dans son Prodrome de l'Yonne, mais je ne puis hésiter à y recon- naître l'échantillon de la Haute-Marnè dont je viens de donner la diagnose. Gis. Urgonien, dans la couche rouge, et Néocomien inférieur, d’après Cotteau. Loc. Vassy unique (PI. VI, fig. 30), coll. de l’ nine catholique. Fon- tenoy, Saint-Sauveur, Auxerre (/ide Cotteau). Bulla marullensis, 200. sp. PI. VI, fig. 15-16. Forme globuleuse, ovale, plus atténuée en avant qu’en arrière; spire étroitement perforé au sommet; surface lisse ; ouverture très étroite du côté postérieur, dilatée et arrondie à la base; labre dépassant à peine le sommet; columelle peu excavée, assez haute. Dim. Longueur, 14 mill. Diamètre, 10 mill. Rare. Dirr. Se distingue de B. avellana, Pict. et Camp. du Néoco- mien de la Suisse, par son ouverture plus subitement dilatée en avant, par sa columelle plus haute; quoique l'échantillon figuré par ces auteurs soit dans un état de conservation assez fruste, à l'état de moule incomplet, il ne me paraît néanmoins pas possible de le rapporter à la même espèce que le nôtre. Gis. Néocomien inférieur. Loc. Marolles (Aube), unique (PI. VI, fig. 15-16) coll. de l'École des Mines. Cylichnella vasatensis, Benoist #2 Pt. PI. IV. fig. 14-16. Forme ovale, ventrue, courte ; spire invisible, étroitement perfo- rée ; dernier tour embrassant toute la coquille, complètement lisse, inégalement atténué à ses deux extrémités, un veu plus renflé vers la base que vers le sommet. Ouverture étroite en arrière, peu dila- PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 133 tée du côté antérieur, légèrement versante et sinueuse à la base ; labre épais, peu arqué, dépassant à peine le sommet, se raccordant presque sans inflexion avec la sinuosité du bord supérieur; colu- melle excavée, munie en avant d’un pli très oblique, eten arrière, d’une lamelle transversale ; bord columellaire un peu calleux du côté postérieur, limité à la base par le prolongement du pli lamel- leux, qui forme une carène contournant la sinuosité versante de l'ouverture. Dim. Longueur, 3 1/2 mill. Diamètre, 2 1/2 mill. Observ. — Se distingue, par sa plication, des autres Bullidæ des faluns: elle appartient indubitablement au genre Cylichnella, Gabb et ressemble à la figure de C. bidentata, Gabb qui est l'espèce type de ce genre ; cependant elle est plus globuleuse que l'espèce des Antilles et dénuée de sillons spiraux. Mon ami, M. Benoist, ayant pris la peine de la trier parmi * des échantillons mélangés que je lui avais soumis, je me fais un devoir et un plaisir de conserver à l'espèce le nom manuscrit qu'il lui avait attribué, car je ne crois pas que cette coquille ait été connue de Grateloup ou de Basterot. Gis. Langhien inférieur et moyen des environs de Bordeaux. Loc. Mérignac, peu rare (PL. IV, fig. 14-16) ma coll. ; Saucats (Mou- lin de l’église), unique, ma coll. Acera neocomiensis, 200. Sp. PI. VI, fig. 23-24. Forme ovale, subeylindrique ; nucléus apical saillant ; spire à peine proéminente, un peu excavée au sommet, découverte par l’enroulement du dernier tour, à galbe arrondi; quatre tours croissant rapidement, convexes, séparés par des sutures profon- dément canaliculées ; dernier tour formant presque toute la coquille, ovale dans son ensemble, faiblement cylindracé au milieu, atténué à la base; surface lisse, autant qu'on peut en juger par quelques fragments de test. Ouverture très étroite en arrière, dilatée et découverte en avant; labre mince, curviligne, échancré à la suture par une entaille très profonde ; bord columellaire étroit, excavé, se raccordant par une courbe régulière à la sinuosité antérieure du contour de l'ouverture. 15% ESSAIS DE Din. Longueur, 16 mill. Ouverture de profil, 44 mill. Rapr. Drrr. Cette espèce est la seule qui ait été signalée à la base des terrains crétaciques, et par sa forme elle se rapproche plus des espèces tertiaires que de celles du Jurassique ; elle se distingue toutefois d'A. striatella par sa spire à peine proéminente et par son galbe ovale; si on la compare au contraire à À. Beaugrandi, du Kiméridgien, qui est géolo- giquement assez Voisin, on remarque qu'elle est plus courte, que son ouverture est beaucoup plus découverte en avant et que sa spire n’est pas excavée. G1s. Néocomien inférieur. ri Loc. Marolles, neuf individus (PI. VI, fig. 23-24) coll. de l'École des Mines. Sulcoactæon ovoideus, 707. sp. PLV, fe"28525; Taille petite ; forme ovoïdo-globuleuse ; spire courte, obtuse au sommet, à galbe conoïdal et subulé; quatre tours convexes, séparés par de profondes sutures, croissant rapidement, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, surtout à l’avant-dernier tour ; dernier tour ovale, ventru, arrondi à la base ; surface ornée de sillons réguliers, équidistants. Ouverture, assez large, subé- chancrée en avant; labre arqué; bord columellaire paraissant dénué de plis, séparé de la base par une petite fente ombilicale ; bourrelet basal à peine indiqué. Dim. Longueur, 5 1/2 mill. Diamètre, 3 1/4 mill. Dern. tour de face, 4 1/2 mill. Ouen de profil, 3 mill. Rapp. Drrr. J'ai comparé cette espèce à une forme (Act. astieriana, d’Orb.) déjà décrite dans la Paléontologie française et provenant du même étage, à Escragnolles, dans le Var; mais, si la figure et la description de d'Orbigny sont exactes, À. astlieriana serait beaucoup plus allongé et aurait la spire conique et pointue, avec un angle spiral de 43° ; d’ail- leurs, quoique d'Orbigny n'ait pas mentionné l'existence de plis columel- laires, il n’est pas absolument certain que la coquille d’'Escragnolles soit bien un Sulcoactæon, tandis que notre espèce en est certainement une et représente la dernière forme de ce genre qui a commencé à apparaître à la base de l’oolithe jurassique. Gis. Urgonien, dans les calcaires blancs. Loc. Orgon, trois individus ‘PI. VI, fig. 28-29) coll. Boutillier; deux individus, coll. Curet. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 155 Of O4 ADDENDA Page 80, section Fibula, ajouter: Syx. Pseudonerinæa, de Lor. 1880. Il n'y a pas de différences génériques entre ces deux formes; je m'en suis apercu à la dernière heure, mais j'y reviendrai avec un peu plus de détails dans la Revision de la Paléontologie francaise. Note ajoutée pendant l'impression. J'ai reçu, trop tardivement pour pouvoir en faire mention dans l’intro- duction, un numéro de The american naturalist (nov. 1894, p. 909), con- tenant une note de M. Dall, qui répond à la question que j'ai posée sur la corrélation qui doit exister entre les plis de la columelle de la coquille d’un Gastropode et les mœurs de l'animal qui habite cette coquille. Cette note est intitulée « The mecanical cause of folds in the aperture of the shell of Gasteropoda », et je vais en donner ici une courte analyse. Comme point de départ de son explication, l’auteur prend une observa- tion qu'il a faite au sujet de la position du point d'attache du muscle adducteur sur la columelle : il a remarqué, en effet, que dans les formes munies de plis, ce muscle s'attache à une distance plus grande de l’ou- verture, que dans les coquilles non plissées. Comme ce muscle forme un point d'arrêt fixe pour le mouvement d'entrée ou de sortie, par l'ouverture, des parties mobiles de l’animal, qui se développent à l’intérieur du man- teau, tapissant la paroi interne de la coquille, il en résulte que la cavité libre dans laquelle s’effectue ce mouvement, forme un étui contre lequel le manteau est continuellement serré par le corps élastique qu'il recouvre. Si cet étui se resserre assez rapidement — et c’est ce qui arrive préci- sément quand le muscle est placé très profondément, par exemple un tour entier en arrière de l'ouverture, — le manteau, en se déplaçant, doit se contracter pour entrer dans la partie plus étroite : cette contraction d’une surface membraneuse trop étendue produit des rides, et les rides constam- ment pressées contre la paroi enduite d’un mucus, dont la sécrétion par le manteau forme la matière de la coquille, y dessinent des rainures ou des sillons dont les interstices sont des plis ou des côtes saillantes qui se logent entre les rides du manteau. C’est surtout contre la columelle, qui est l'axe hélicoïdal de ce mouvement, que le manteau doit se trouver plissé dès qu'il pénètre dans la cavité de l'ouverture; d'où il résulte que les plis columellaires sont en général plus importants que ceux du labre où l'expansion de la surface du manteau se fait d’une manière plus gra- duelle ; c'est aussi ce qui explique pourquoi, dans les Siphonostomes, le premier pli est dans le voisinage du canal. 156 ESSAIS DE PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE M. Dall indique, en outre, plusieurs faits qui confirment son explication, c'est que dans les Voluticæ, par exemple, qui sont fortement plissées, le manteau est relativement bien plus étendu que dans les Buccinidæ, et que c'est un motif pour qu'il se ride davantage en se contractant pour rentrer dans la coquille ; de même dans les Cypræidæ, dont le manteau recouvre presque toute la surface de la coquille, les deux bords de l'ouverture sont encombrés de plis qui doivent correspondre aux nombreuses rides qu'il doit faire pour pénétrer dans cette étroite fente. Si, au contraire, le man- teau, tout en étant très étendu, ne rentre pas complètement à l'intérieur de la coquille, comme cela arrive pour certains Opisthobranchiata, pour les Sigaretus et les Harpa, il n’y a de plis ni à la columelle ni au labre, tandis que les espèces de Cypræ&idæ qui sont dénuées de plis, sont préei- sément celles dont l'ouverture est plus grande à l'état adulte. ILest incontestable que l'explication que donne notre confrère est extrême- ment ingénieuse : à défaut d'observations faites sur le mollusque lui-même, M. Dall indique une expérience qu'il est facile de répéter, et qui consiste- rait à faire rentrer un mouchoir dans un entonnoir de manière qu'il enve- loppe un bouchon, et l'on voit alors les rides se former sur la toile, avec plus ou moins de régularité. Le manteau des Gastropodes se comporte-t- il exactement comme ce mouchoir ? C’est ce qu'il resterait à démontrer, s'il était possible de saisir sur le vif l'animal pendant qu'il sort de sa coquille ou qu'il y rentre. Observations sur le tableau phylogénétique Le tableau graphique que j'ai fait intercaler ci-contre résume l'histoire des Opistho- branchiata, dans les temps géologiques, et est fondé sur ce principe que tous les types dérivent d'une origine commune. Les tracés, en traits pleins, indiquent la présence certaine d'un genre où d'un sous-genre à un étage: les traits interrompus représentent, au contraire, les hypothèses relatives à la filiation ancestrale de ces formes. Il résulte de cet arrangement, qui n'a rien d'absolu, que les formes primitives ne se seraient pas perpétuées jusqu'à l'époque actuelle et y seraient remplacées par des formes dérivées, dont l’affluence s'est surtout produile à la base du Lias, à l'époque néocomienne et pendant l'Eocène. A la fin des systèmes crétacique et jurassique corres- pond, d'autre part, l'extinction d'un certain nombre de formes mésozoïques. Hätons-nous d'ajouter que ces conelusions générales pourront être, dès demain, infirmées par la découverte de nouveaux matériaux ; car le nombre des gisements où l'on a jusqu'à présent recueilli des Gastropodes mésozoïques en bon état de çonserva- lion, ne représente qu'un point infime en regard de l'étendue et de la puissance des couches à explorer. Le lecteur excusera l'imperfection graphique de ce tableau qui n'est que la reproduc- tion du croquis tracé de la main de l'auteur. LAS Ne EEE So ME , NETIQUE DES OPISTHOBRAN CHIATA Enr U]IP4t10@ D apr pee :Eu10504E 10 0j vImg re phanieudezs L- ue PET S esney ji . 2 £ . ‘ : : ! : : : : : + ho nA lon ne | puni fioae - ee VUE TN en a ne LS HO Ar PRE À panpuridyo ha “mie noue nov 1 [ DORE PR de 74 INT er: DAT: 124 FE nus | We ae : PER ; | eprteiqny | np Po nteg : . 0. à . g 9 , . . . , , TABLEAU PHYLOGENETIQUE DES OPISTHOBRAN CHIATA Ca boniferien …..........… Permien. Taie G “ ‘ B)1°9 e10o@& A pau pe Ug :EuH0 50410 9j E. 1.1024 SFIUVXO Y : AR > 5 NT É ÉCULS $ 5 è ne VE D, 50 SES ES: ô Nas È 3 NES g 7 VIINE Re ycle2s M PO SEE CE CRC RUE DR RU at ARS TT PTES TOY NO E O6 SAONE LE re CT ù Je : Ÿ Ê : : a : Puniphion té — = —— unes méusæpednne : AMC ARS pl En É - : : upuiRehiae à HS : : CRE _. Papa Pro no] : J pan vjéuoa2y | æpiijiqny ET CT TXT Pie g ae : . 7 . TOME Oo ETES RE D nepatog: ee: LE Lo] y | be S: nu. tb201 At NT = 0 1oRJDEUIIME SUR TN ressort 4 € TS RATER — Gymnobela (K) [forme courte] È = Ed Æ À 2 A 2 a 2 = A Fe a =] © 2 E El _ z e Lu FE: ‘a = 3 =, 2 FA LA CA | HALIA [forme globuleuse, surface lisse] Zafra (L), Aforia (M), Eubela (N) — Incertæ sedis. Genres et sous-genres non signalés à l’état fossile. (A). Curoxezza, Gray, 1847. — Type : Buccinum sinuatum, Born. (PL. buccinoires, Lamk). Canal extrêmement court, profondément échancré ; ornementation de Drillia, opercule de Clavatula. Ce sous-genre n'est pas fluviatile, comme on l'avait d’abord supposé ; Tryon en cite et en figure sept espèces, localisées sur les côtes de l'Afrique méridionale. (B). Gemumuza, Weinkauff, 1876. — Type : P. gemmata, Hinds. D'après le Manuel de Tryon, cette section ne se distinguerait de Pleurotoma s.s. que par sa carène perlée ou noduleuse, et par son embryon dont les deux premiers tours sont lisses, tandis que les autres sont costulés dans le sens axial; Tryon en cite eten figure une demi-douzaine d'espèces dans les mers de Chine et de Polynésie. (CG). Bracnyroma, Swainson, 1840 (on Brachystoma sec. Tryon). — Type: PL strombiformis, Sow. Canal allongé et présentant un sinus antérieur, comme dans les Strombus ; l'échancrure du labre est oblique- ment et profondément entaillée sous une varice à contour finement pec- üné, dont est muni le labre à sa partie inférieure; la spire est à peu près PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 63 égale au dernier tour. Il n'y a pas lieu de classer dans cette section toutes les espèces qu'y indique Tryon, mais seulement celles qui ont l'aspect strombiforme. (D).Coxorceura, Hinds, 1844. — Une seule espèce, type de la section: C.striata, Hinds. C'est une Drillia, à spire courte et coniforme, à ouver- Lure très étroite et sinueuse, à canal relativement long et infléchi, à colu- melle calleuse et à sinus profond. (E). Caruiorecrum, Dall, 1889. — Type : C. vernicosum, Dall. Coquille ayant la forme d'une Bela : l'animal est aveugle, n’a ni dent, ni glande veni- meuse ; l’opercule aun nucléus apical, il est épais et étroitement courbé. (FE). TypaLomanGiLra, Sars, 1878. — Type: T. nivalis, Lovén. L'animal est aveugle et ressemble à celui de Bela; mais la coquille présente une réelle ressemblance avec celle de nos Eopleurotoma, toutefois l'embryon est obtus et le sinus voisin de la suture, comme dans le genre Drillia, de sorte qu'il n y a pas lieu d’attacher une grande importance à cette analogie d’ornementation, d'autant moins que Typhlomangilia est une forme des mers froides, tandis qu'£opleurotoma habitait des mers tempérées. (G.) Bezomirra, Fischer, 1882. — Se rapproche de Be/a par son sommet mamelonné, par son sinus à peine indiqué, par son canal court; mais le bord columellaire porte plusieurs petits plis profonds qui rattachent cette forme à Borsonia. (H). Cyraaropsis, A. Adams, 1865 (non Cütharopsis, Pease, 1868). — Type: C. cancellata. À. Ad. Coquille non figurée, qui ne paraît se distin- guer de Zucithara que par son canal un peu moins court et par son orne- mentation treillissée. (D). Eucycroroma, Bœætte. 1895. — Type: Clathurella bicarinata, Reeve. D'après l’auteur, cette section doit comprendre des espèces à ouverture édentée, dont le sinus entaillé sur la gouttière suturale est tout à fait circu- laire et forme des accroissements ponctués. De mème, Pseudodaphnella, Bœttg. 1895 (type: CZ. Philippinensis, Reeve) se distinguerait par son canal court, large et échancré. (J). Taranie, Jeffreys, 1870. — Type : T. Mürchi, Malm. Forme de Peratoloma ; tours cancellés; sinus triangulaire, écarté de la suture: l’em- bryon, que j'ai examiné sur un échantillon de la coll. de l'Ecole des Mines, est tout à fait globuleux, composé d’un tour et demi, à nucléus dévié et infléchi vers l'intérieur. On peut donc, à la rigueur, admettre Taranis comme genre distinct. (K). Gymvoseca, Verrill, 1885. — Type: G. engonia ,Verrill. D’après les figures de l'ouvrage de Dall sur les dragages du Blake, ce genre rappelle Taranis par son ornementation et par la position du sinus à peine indiqué; mais la forme de la coquille est courte et presque globuleuse, le canal est très court. (L). Zarra, A. Adams, 1872. — Type: T. pupoidea, Ad. Coquille décrite dans les Columbellidæ, et rapprochée de Thesbia par Tryon etpar Fischer: sinus à peu près nul, côtes axiales presque droites, canal très court et ER ER Ne 77 64 ESSAIS DE échancré, bord columellaire calleux et limité. Le fossile que j'avais rapporté à ce groupe (Catal. Eoc. IV) n'est, en réalité, qu'une Buchozia : il n’a pas le canal échancré. (M). Aronra, Dall, 1889. — Type: P/. circinata, Dall. D'après l'auteur, ce groupe ressemble aux Pleurotoma typiques, mais l'animal n'a pas d'oper- eule ; les tours de spire sont carénés et le sinus coïncide avec la carène. (N). Euseca, Dall, 14889. — Type: P/. limacina, Dall. Classée d'abord par l’auteur dans le genre Be/a, cette coquille a été ensuite ramenée par lui dans les Daphnellu, à litre de section : elle paraît caractérisée par sa spire conique et subulée, munie d’un rang de granulations contre la suture, par son canal court et son sinus peu profond, coïncidant avec ces granules. Genres et sous-genres à éliminer des Pleurotomidæ. Cozumrarium, von Martens, 4881. — Type: C. spinicincta, v. Mart. J'ai constaté, sur des plésiotypes fossiles de l'Australie du Sud, que les coquilles de ce groupe ont un embryon de Fusus bien caractérisé. Fischer place le genre Columbarium dans les Pleurotomidæ, à cause de l’aflinité de sa radule; mais iln'y a pas de sinus labial et les épines de la périphérie ont un aspect muricoïde : on retrouvera ce genre près des Fusus. MesocaiLoroma, Seeley, 1861. — Type nonfiguré : M. striata, Sow. de la Craie d'Angleterre. Taille petite ; forme régulièrement spirale ; spire turriculée, très allongée ; tours convexes, déprimés à la suture ; canal court ? labre avec un sinus qui forme une rainure arrondie au milieu du tour, comme celle de Pleurotomaria. Ces caractères hybrides ne per- mettent pas, à défaut d'une figure, de se faire une opinion sur le classement de cette coquille : comme d’ailleurs elle ne paraît pas avoir été retrouvée, il semble que cette dénomination doit être définitivement abandonnée. , Hererorerma, Gabb, 1869. — Type: 7. trochoidea, Gabb, de la Craie supérieure de Californie. C’est une coquille épaisse, à spire très courte et tectiforme, à canal long et droit, à labre un peu sinueux, près dela suture d'après le texte, vis-à-vis de l'angle noduleux du dernier tour d'après la figure ; l'échantillon figuré est d’ailleurs incomplet. Dans cette incertitude, il est plus prudent d'attendre de meilleurs matériaux avant de fixer défi- nitivement le classement de ce genre, en admettant qu'il ne se confonde pas avec l’une des nombreuses coupes déjà proposées dans la famille Fusidæ. US PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE (D) CGLAVATULA, Lamk. 1801. Spire longue, à embryon obtus; canal assez court, presque A, a droit, subéchancré à son extrémité ; sinus écarté de la suture, CLAVATULA, sensu stricto. Type : C. muricala, Lamk. Viv. (— Clavicantha, Swains. 1840). T est épais ; forme conique ; spire étagée, aiguë; embryon lisse, conoïde, à nucléus obtus et déprimé, tours plans ou un peu excavés, généralement armés d’une rangée inférieure d’épines ou de tubercules pointus, quelquefois ornés d’une rangée supérieure de costules courtes, croisées par des cordonnets spiraux ; base du dernier tour un peu excavée, s’atténuant rapidement en un canal] relativement court et presque droit, sur le cou duquel s’enroule un bourrelet obsolète qui limite les accroissements de l’échancrure de ce canal. Ouverture piriforme, assez large en arrière, subitement rétré- cie en avant, terminée par une troncature à peine sinueuse ou échancrée, à la base du canal siphonal ; labre rectiligne en avant, fortement arqué au milieu, entaillé par un sinus large et tri- angulaire, à sommet arrondi et écarlé de la suture, au-delà duquel le contour du labre aboutit à peu près perpendiculaire- ment à la suture; bord columellaire lisse, arqué en arrière, rectligne en avant; dans l'angle inférieur de l'ouverture, une callosité pariétale limite une gouttière souvent assez profonde. Diagnose faite d’après des plésiotypes fossiles : P4. spinosa, Grat., de Peloua (PI. IV, fig. 19), et PZ. romana, Defr., de Toscane (PI. V, fig. 2), ma coll. Observ. — La plupart des auteurs citent comme exemple du genre Cla- valula : C. imperialis, Lamk. : cependant, en 1801, Lamarck a lui-même désigné C. œurieæte ; il est vrai que c’est une espèce tellement variable que l’on pourrait à la rigueur y réunir l’autre. Quoi qu'il en soit, si l’on s'en réfère au type officiel du genre C. muricala, l'une de ses variétés ÿ 66 ESSAIS DE Clavatula C bimarginata, Lamk.)estabsolument voisine des formes tertiaires que Bel- lardi a rapportées au genre Clavatula : la diagnose ci-dessus, qui est faite d'après le plésiotype fossile, s'applique, presque sans y changer un mot, à C. bimarginala ; n'y a donc aucun doute sur cette assimilation, d'autant moins que lornementation elle-même, qui est très variable chez C. muricala, s'y présente avec toutes les formes qu'on constate dans les différents groupes de Clavatula tertiaires, épines, granulations, costules tuberculeuses, etc. groupes que Hærnes et Auinger ont classés au nombre de six, mais qui ne paraissent pas mériter le nom de sections, attendu qu'il y a de fréquents passages de l’un à l’autre. La dénomination Clavicantha a été proposée en 1840 par Swainson pour Plewrot. imperialis Lamk. avec cette diagnose « Coquille épaisse, subfusiforme, surface rugueuse, tours subcouronnés, canal court, labre pourvu d'un sinus court et large » ; plusieurs auteurs ont appliqué cette diagnose et le nom Clavicantha à des formes qui sont du genre Drillia et qui n'ont aucun rapport avec P. imperialis. En réalité, Clavicantha doit être pris comme synonyme de Clavatula, attendu que le type ne se dis- tingue guère, au point de vue spécifique, de C. muricata. Rapp. et diff. — Il y a de réelles affinités entre Clavatula et Pusionella, ci-dessus décrite dans la famille Terebridæ, non seulement par la forme générale, mais par l’opercule et par l'embryon ; cependant l'absence com- plète de sinus chez Pusionella, Véchancrure à peine indiquée à l'extrémité du canal de Clavatula, justifient la séparation de ces deux genres et leur classement dans deux familles différentes. L'opinion de Fischer, qui con- sidère Pusionella comme une forme intermédiaire entre les familles Tere- bridæ et Pleurolomidæ, parait donc bien fondée: c'est par l'intermédiaire de Clavatula que s'effectue cet enchaînement naturel. Répart. Stratigr. MIOCENE = 02e Nombreuses espèces dans les faluns du Bordelais et de la molasse de la Provence et dela Corse, enltalie, dans le bassin de Vienne, etc. (C/. asperulala, Lamk., calcarata, Grat., heros et gothica, Mayer, Defrancei, Bell., styriaca, Claræ, Hærn. et Auing., elc.)}, ma coll. et d'après les Monographies de Bel- lardi et de Hærnes et Auinger, d'après Depéret et Locard. PLIOGENE- "0 Quelques espèces dans le bassin du Rhône, dans les n Alpes-Maritimes et en Italie (CZ. Depereti,Font., rus- tica, Br., inflexa, Bell., romana, Defr., interrupta, Br., geniculata Bell.), ma coll. et d’après la Monogr. de Bellardi. Embryon d'un individu du Messinien Fic. 4. d'Orciano (Fig. 4), ma coll. EPoque acruecce. Outre le type et ses variétés, cinq ou six espèces sur les côtes de l'Afrique occidentale. 2 dr fr le 5 e PALÉOCONCHOLOGIR COMPARÉE 67 Clavatula TracHezLocHETUs, Cossm. 1889. Type: Pleur. desmia, Edw. Eoc. Forme conique; spire longue; embryon obtus et mamillé ; tours ornés de bourrelets granuleux, profondément excavés au- dessus du bourrelet sutural ; dernier tour atténué à la base, ter- miné par un Canal presque droit, peu allongé, qui a le cou gonflé. À Ouverture piriforme ; labre plissé à l’intérieur, entaillé sur la rampe excavée, par une échancrure largement arrondie en demi- cercle, aboutissant normalement à la suture ; bord columellaire mince, peu étalé et déprimé en arrière, légèrement gonflé au milieu, obliquement infléchi vers l'embouchure du canal. Diagnose refaite d'après un échantillon typique de Barton : (PL. IV, fig. 17-18), ma coll. Rapp. et diff. — Quand j'ai décrit cette section (Catal. Eoc. IV, p. 254), j'ai signalé les différences qu'elle présente avec les véritables Pleuroloma ; mais j'ai omis d'indiquer ses rapports avec Clavatula, à laquelle elle res- semble tellement qu'on ne peut la distinguer comme genre: c'est tout au plus une section, caractérisée par son ornementation non épineuse, par son cou gonflé et par son labre intérieurement plissé. Ce rapprochement a un réel intérêt, parce qu'il prouve que Clavatula commence à apparaître plus tôt qu'on ne le pensait jusqu'à présent, dès la fin de la période éocé- nique, où sa présence n'avait pas encore été signalée. Répart. Stratigr. DOGENE ec L'espèce type dans les couches bartoniennes du bassin anglo-parisien, ma coll. OLIGOCENE . .. . Une espèce voisine du type, dans le Tongrien de l’AI- lemagne du Nord (PL. humilis, Beyr.), d’après la Monographie de M. von Kœnen. MiocExE. .... Une espèce douteuse dans le Langhien d'Italie (CL. apenninica, Bell.), d'après la Monographie de Bellardi, qui n'indique pas les caractères de l'ou- verture et n'a figuré que la vue dorsale de la coquille; autre espèce probable dans le Langhien el l’Aquilanien de Saucats, près Bordeaux (PL. evo- luta, Mayer). d’après la figure du Journal de Conchy- liologie, 1891. 68 ESSAIS DE Clavatula PErRoNA, Schum. 1817. Type : P. trilonium, Schum. Viv. (— Tomella, Swains. 1840 ; —? Cochlespira, Conr. 1865, fide Greg.). Forme variable, tantôt irrégulière et trapue, tantôt conique et CS spire étagée, lisse, aiguë au sommel ; embryon obtus et dévié ; tours plans, dénués d’épines, en gradins, parfois caré- ués ads de la suture ; base et ouverture de Clavatula, avec un canal généralement allongé et infléchi en avant ; sinus labial assez large, plutôt arrondi que triangulaire. Diagnose faite d’après un plésiotype fossile, (CL. Jouanneti, Desm. var., descendens, Hilber, du Tortonien de Lapugy (PI. V, fig. 1). ma Coll. ; et d’après un autre plésiotype subulé, CZ. semimarginata, Lamk. de l'étage Langhien de Saucats (PI. V, fig. 13), ma coll. Observ. — D'après M. de Gregorio (Alab., p. 37), le genre Cochlespira, Conr., qui a pour type Pleur. engonata, ne diffère pas de P. spir ala, et par conséquent fait double emploi avec la section Perrona: je n'ai pas les matériaux nécessaires pour contrôler cette assertion, la reproduction de la figure de Conrad très défectueuse représente une coquille « carénée qui a plutôt l'aspect d’une Rouaullia (voir ce genre). Rapp. et diff. — Il n'y a que de faibles différences entre Perrona et Cla- vatula : l'embryon est un peu plus dévié, le canal est plus long, plus coudé, et la spire est généralement lisse, quoique la carène de certains individus ait quelquefois la trace de tubereules obsolètes, qui seraient comme le premier indice des épines des véritables Clavatula. Cependant, si l'on compare à Clav. imperialis Tomella lineata, Lamk.; que Tryon réunit à Perrona, on trouve qu'il y a de grandes differences, de sorte que ce n'est qu'en passant par toute la série des formes intermédiaires qu'on reconnait que Perrona n'est tout au plus qu'une section de Clavatula. Dans les formes fossiles, l'écart est beaucoup moindre que chez les types extrêmes que je viens de citer : CL. Jouanneli, qui est l’analogue de Per- rona obesa, Reeve, est extrêmement voisin de certaines variétés de C/. gothica, Mayer, espèce qui se relie d'autre part à CL. asperulata, Lamk. Je n'ai d'ailleurs pas constaté l'existence de Perrona fossiles ayant la constriction caractéristique de la spire ni la callosité pariétale de Tomella lineata, qui est une forme exceptionnelle, que Fischer a indiquée comme distincte de Perrona : il en résulte que je n'ai pas à discuter cette question au point de vue paléontologique. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 69 Clavatula Répart. Stratigr. L EOCENE Deux espèces de Cochlespira aux Etats-Unis (P. engo- nala et bella, Conr.), d'après M. de Gregorio; mais, airsi que je l'ai indiqué ci-dessus, je crois que ces coquilles ont plus d’affinités avec le genre Rouaultia qu'avec Perrona. MIOcENE . .... Plusieurs espèces typiques dans les faluns du Bordelais, dans la molasse de la Provence, en Italie et dans le bassin de Vienne (C. Jouanneti, Desm. carinifera, Grat.semimarginata,Lamk. spirala, Math. vindobonensis, Partsch), ma coll. et d’après M. Depéret. EPoqQuE ACTUELLE. Environ six espèces sur les côtes de l'Afrique occidentale, du Cap et de l'Australie, d’après leManuelde Tryon. Embryon de Tomella lineata (Fig. 5), ma coll. 5 Fic. 5. SURCULA., H. et A. Adams, 18955. (= Turricula, Schum. 1817, non Klein 1753, nec Hermann 1783). Canal long ; échancrure sur la rampe contiguë à la suture; opercule de Clavatula. SURCULA, sensu Striclo. Type: PL. Javana, Lin (— nodifera, Lamk), Viv. (— Pleurofusia, de Greg. 1890 ; — Surculites, Uonr. 1865). Forme allongée, fusoïde ou biconique ; spire turriculée ; embryon lisse, conoïde, à nucléus pointu; tours convexes en avant, excavés en arrière, souvent costulés sur la partie convexe, parfois anguleux ou subcarénés au-dessus de la rampe posté- rieure ; sutures bordées d’un bourrelet toujours lisse. Ouverture piriforme, terminée par un canal tantôt un peu infléchi en avant et dilaté à son extrémité, tantôt presque droit et également étroit dans toute sa longueur ; labre mince, lisse à l’intérieur, arqué au milieu, entaillé par une échancrure profonde, qui est située sur la rampe excavée, à peu de distance de la suture ; bord columel- on 1e ln (IS 70 ESSAIS DE Surcula laire mince en général, rarement calleux, toujours étroit, terminé en pointe effilée contre l'embouchure du canal. Diagnose refaite d'après le type vivant, et d'après un plésiolype fos- sile de l'Eocène de Villiers, dans les environs de Paris, Pleur. trans- versaria, Lamk. (PI. V, fig. 3-4), ma coll. Observ. — On pourrait, à la rigueur, distinguer deux sections parmi les Surcula, l'une représentée par le type vivant, ayant le canal infléchi en avant, avec un bourrelet obsolète sur le cou et des tours noduleux; l’autre ayant pour type S. australis, Roissy, avec le canal presque rectiligne, sans bourrelet, la spire simplement ornée de filets spiraux; c'est à cette dernière forme que s'appliquerait la dénomination Turricula, Schum. (Type: T. flammea, Sch.), si elle ne tombait pas en synonymie. Mais, même dans les espèces vivantes, il y a de nombreux passages d'une forme à l’autre, et celte transition graduelle est encore plus visible chez les espèces fossiles, dont le canal est quelquelois infléchi (P/. intermedia, Bronn), ou bien parfaitement droit (P/. Lamarcki, Bell.), dont la spire com- mence avec des côtes et dont le dernier tour est lisse {S. consobrina, Bell. ). C'est pour cette raison que j'ai éliminé ou rejeté dans la synonymie de Surcula, au lieu de les admettre comme sections, Pleurofusia, de Greg. et Surculites, Conrad : le premier de ces genres a pour type P/. longiros- tropsis, de Greg. et pour plésiotypes PZ. Lamarchi et anomala qui sont des Sureula à canal droit, ornées de côtes; l’autre genre Surculites, pro- posé par Conrad dans Amer. Journ. Conch. [, p. 219, comme sous-wenre de Surcula, ne diffère S. ransversaria que par l'angle subcaréné qui sépare la convexité antérieure, sur chaque tour, de la rampe inférieure et excavée : le type S. annosus Conr. est d’ailleurs dans un état de conser- vation assez défectueux. Rapp. et diff. — Ce genre se distingue de C/avatula par la position de l'échancrure, par la forme de la base et par la longueur du canal; mais là forme de son opereule le place dans la même sous-famille. Répart. Stratigr. SENONIENS Plusieurs espèces dans la Craie supérieure du Mis- souri (Turris minor, Evans et Schum. contortus et Hitzi, Meek), d’après la Monographie de Meek et Hayden ; quatre espèces dans la Craie de Califor- nie (S. prœæallenuala, sinuata et inconspicua, Gabb Turris claytonensis, Gabb (d’après la Monographie de Gabb et Whitney; autre espèce douteuse dans les marnes vertes de New-Jersey (S. strigosa, Gabbi, d'après la Monographie de Whitfield; une espèce douteuse dans la Craie du Brésil (Peur. Harpya, White), d'après la Monographie de White. OT PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 71 Sureula PALEOGENE. . Une espèce dans les sables de Bracheux, P/. antiqua Desh ), ma coll. ; autre espèce à Copenhague (PL. Johnstrupi, vx. Kœnen), d'après les figures don- nées par l’auteur. ÉOcrNr eee Nombreuses. espèces dans le bassin anglo-parisien (PI. transversaria. Lamk. subelegans, d'Orb. tere- trèum, Edw. rostrata, Sol. Vaudini, Desh. dentala, Lamk. inarata, Sow. elc.), ma coll.; plusieurs espèces dans le Claibornien des Etats-Unis (P/. Tuo- meyi, Aldr. Surc. attenuata, Conr. P. longirostropsis.. de Greg.), d’après les figures données par Aldrich et par M. de Gregorio. OLIGOGENE . Plusieurs espèces aux environs de Paris, en Belgique et en Allemagne (P. belgica, Goldf. Selysi et regularis, de Kon. Zimmer- E manni, Phil. perdita, Semp. Beyrichi, Phil. rostralina, v. Kœnen), ma coll. et d’après la Monographie de M. von Kœnen ; autre espèce typique dans le Vicksburgien de Red Bluff, Mississipi RHEERE (PI. longiformis, Aldr.), ma coll. Embryon de S. belgica (Fig. 6), ma coll. MIOGENE Etre Nombreuses espèces dans le Bordelais, en Italie, en Autriche (S!. strialulata, Lamk. perlonga, Bell. Sis— mondæ, Bell. et Mich. diademata, Bell. Lauræ, et Outiliæ, Hæœrn. et Auing.), ma coll. et d'après les Monographies de Bellardi et de Hœrnes et Auinger. PIOCENE- PEER Nombreuses espèces dans le bassin du Rhône, dans les Alpes-Maritimes, en Italie (S. #imula, Font. dimidiata, Br. intermedia, Bronn. Coquandi, Bell. recticosta, Bell. etc.) ma coll. et d’après les Mono- graphies de Fontannes et de Bellardi; plusieurs espèces dans les couches récentes de Java (P7. Smi- thi, Dijki etgembacana, Mart.), d'après les études de Martin sur les terrains tertiaires de Java. EPoQuE ACTUELLE, Une vingtaine d'espèce dans les mers tropicales, d’après le Manuel de Tryon. ANCISTROSYRINX, Dall. 1881. Type : À. elegans, Dall. Viv. (= Candelabrum, Dall. 1878, non Blainv. 1830). Forme étroite, en tarière; spire étagée, à galbe conique ; embryon petit, paucispiré, à nucléus granuleux ; tours en gradins, 72 ESSAIS DE Sureula munis en arrière d’une carène pectinée ou denticulée, sous laquelle est une gouttière excavée, séparée de la suture par une autre carène ou par un bourrelet perlé ; ornementalion composée de filets spiraux finement granuleux. Ouverture triangulaire et squa- lène en arrière, terminée en avant par un canal très long, tout à fait droit, un peu rétréci au milieu, plus dilaté à son extrémité antérieure ; labre obtusément plissé à l’intérieur, peu arqué au milieu, profondément entaillé en demi-cercle sur la gouttière pos- térieure, entre la crête et la carène suturale, puis antécurrent tan- gentiellement à la suture ; bord columellaire mince et étroit. Diagnose refaite d’après un plésiotype fossile du calcaire grossier de Parnes, PI. terebralis, Lamk. (PI. V, fig. 5-6), coll. Pezant; vue de l'embryon d'un individu de Cuise (Fig. 7), ma coll. Rapp. et dif. — Cetle section se distingue des Surcula lypiques, non seulement à cause de la crête pectinée qui orne ses tours de spire, mais encore à cause de son embryon un peu différent, moins £ conoïde et plus petit, enfin parce que le labre des indi- vidus adultes est intérieurement plissé. M. Dall a fait RE remarquer l’analogie extérieure de celte nouvelle coupe (y et du genre Columbarium, von Martens, que beaucoup d'auteurs placent à tort dans la famille Pleurotomidæ : ainsi que je l'ai indiqué ci-dessus, outre que Columba- rium n'a pas de sinus véritablement échancré, son em- bryon bulbiforme et très gros le rapproche de Fasciolariidæ. Répart. Stratigr. PALEOCENE ...... Une espèce douteuse dans les couches de Copenhague (PI. aff. Votgeri, Phil.), d’après la figure donnée par M. von Kœnen ; un fragment très douteux dans le calcaire de Mons (P4. ampla, Br. et Cora.), d'après la Monographie de Briart et Cornet. Eocexe ......... Le plésiotype ci-dessus désigné, dans le bassin de Paris, aux niveaux des sables de Cuise et du calcaire grossier, ma coll. ; et dans le Londinien d’Angle- terre, d’après Edwards. Autre espèce dans le Clai- bornien de Jackson, Mississipi(A.columbaria, Aldr.), d’après la figure donnée par l'auteur, et d’après la détermination de M. Dall. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 13 Surcula OLIGOCEXE ...... Une espèce à peu près certaine dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord (P4. perspirala, von Kœæn.), d’après la Monographie de M. von Kœnen; autre espèce dans le Vicksburgien du Mississipi (PL. cris- tale, Conr.), ma coll. MiocExE ........ Une espèce trapue dans l'Allemagne du Nord (P/. cir- cumfossa, von Kœn.), d’après les figures de l’auteur ; autre espèce dans les couches tortoniennes d'Os- trau-Karwin(P1.serrata, M. Hærn.), d’après la figure donnée par M. Kittl. PLiocexe.., .... Une espèce dansle Messinien d'Edeghem, près Anvers (PI. Corneti, v. Kœn. = sublerebralis, Nyst var.), d’après les figures de l'ouvrage de M. von Kœnen sur le Miocène de l'Allemagne du Nord. Eroque acrurzce. Deux espèces dans le golfe du Mexique (A. elegans et radiata, Dall), d’après les figures données par l’au- teur et la communication qu'il m'a faite d’un échan- tillon de la seconde espèce. ApPioroma, Cossm. 1889. Type : Pleurot. pirulata, Desh. Eoc. — Strombina, de Greg. 1890, ex parte, non Bronn. 1849, nec Môürch. 1859] Forme étroite, piroïde ; spire courte et étagée, à galbe ovoiïdo- conique ; embryon conoïdal, à bouton mamillé; tours carénés ou anguleux, avec une rampe suturale, principalement ornés de filets spiraux ; dernier tour ovale, élancé, à base à peine atténuée, se terminant par un canal extrêmement long, presque entièrement droit ou à peine infléchi vers son extrémilé antérieure. Ouverture très étroite, subpiriforme ; labre mince, peu arqué, entaillé par un sinus tout à fait contigu à la suture ; bord columellaire mince, peu distinct. Diagnose refaite d’après un individu élancé de l'espèce lype, provenant de Cuise (PI. V, fig. 7-8), ma coll. Observ. — Le sous-genre Strombina, de Greg., dans lequel cet auteur place PI. stromboides, Lamk. PL. cymæa, Edw. nupera et gemmata, Conr.., se compose soit de véritables Suwrcula, soit d'Eopleurotoma comme on le RAR M 4 | Sec Rte UE 2 ANS 74 ESSAIS DE Surcula verra plus loin, soit d'Apioloma comme j'ai pu le vérifier sur des échan- tillons de Claiborne : dans ces conditions, ce sous-genre lombe nécessai- rement en synonymie avec des dénominations antérieures, et il doit par conséquent être rayé de la nomenclature, D'ailleurs il n'aurait pu étre admis, le nom S'trombina ayant déjà été précédemment employé par Bronn, puis par Môrch. Rapp. et diff. — Je conserve cette section de Surcula, non seulement parce que la forme piroïde de la coquille est tout à fait caractéristique, mais encore parce que l'embryon, au lieu d'avoir un nucléus régulièrement pointu, se Lermine par un bouton mamillé qui lui donne un aspect un peu différent; enfin l’échancrure du labre est moins profonde et placée encore plus près de la suture, avec laquelle le labre se raccorde obliquement, sur un bourrelet tout à fait contigu. Répart. Stratigr. ÉOGENE PP EE L'espèce type, avec plusieurs variétés, dans le Sues- sonien et le calcaire grossier des environs de Paris, ma coll. ; et à Clarendon Hill, d'après Edwards, avec P. cymæa. Autre espèce dans le Claibornien de l'Alabama (2. gemmata, Conr.), ma coll. : quant à P. nupera, Conr., ce n’est probablement qu’un indi- vidu de gemmala, dont le canal mutilé paraît plus court. Cuinura, Bell. 1875. Type : C. Calliope, Bell. Mioc. Forme conique, assez ventrue ; spire courte, imbriquée ; tours fortement carénés en avant, largement excavés en arrière, fine- ment ornés au-dessous de la carène qui est dentelée ; dernier tour très grand, à base excavée, terminé en avant par un canal médio- crement allongé, assez étroit, obliquement infléchi à droite de- l'axe. Ouverture subtriangulaire, rétrécie du côté antérieur ; labre peu arqué, formant une saillie proéminente vis-à-vis de la carène, entaillé sur la rampe postérieure par un sinus largement arrondi en quart de cercle incomplètement fermé, et aboutissant presque perpendiculairement à la suture ; columelle un peu sinueuse, fai- sant en arrière un angle arrondi avec la base de l’avant-dernier tour ; bord columellaire mince et peu calleux, lisse. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 7- Surcula Diagnose faite d'après un échantillon typique du Messinien de Sienne (PI. V, fig. 19), ma coll. Rapp. et diff. — Quand Bellardi a créé ce sous-genre, il l'a placé dans la sous-famille Pseudotominæ ; l'opinion de Fischer, qui le rapproche au contraire de Surcula, me parait mieux fondée, attendu que Clnura a un canal plus allongé et une entaille mieux échancrée que Pseudotoma. Cependant cette entaille n’a pas la profondeur de celle d'Ancistrosyrinæ, qui y ressemble par sa crète dentelée, mais qui s’en écarte par son canal long et droit. En résumé, la forme toute particulière de cette coquille jus- tifie la séparation d’un sous-genre distinct de Surcutas.s. Répart. Stratigr. Miocene ........ L'espèce type en Italie, ma coll.; plusieurs autres espèces en Italie et dans le bassin de Vienne (Pl. controversa, Jan, trochlearis et sopronensis, Hœærn.), ma coll. et d’après les figures des Mono- graphies de Bellardi et de Hœrn. et Auinger. PHIOGENE EE Outre le type, deux espèces dans les Alpes-Maritimes et en Italie (C. sabalorium, Bell. et PL. elegantis- sima, For.), ma coll. et d'après les figures de la Monogr. de Bellardi. PLEUROTOMA, Lamk. 1798. (— Turris, Bolten 1798, non Humphrey 1797 ; — Leucosyrinx, Dall 1889). Sinus sur la carène, écarté de la suture inférieure ; bord colu- mellaire non calleux. PLEUROTOMA, sens. str. Type : Murex babylonius, L. Viv. Forme turriculée, fusoïde; spire longue, aiguë ; embryon conoïde, à nucléus obtus ; tours anguleux, généralement crénelés sur l’angle, ou cerclés par des cordonnets spiraux. Ouverture piriforme, terminée par un canal long, ouvert, tantôt presque droit, tantôt présentant une double inflexion, non échancré à son extrémité antérieure qui est à peu près dans l’axe de la coquille ; labre mince, très arqué au milieu, muni en arrière d’une entaille 76 ESSAIS DE Pleurotoma étroite, profonde, éloignée de la suture et coïncidant avec la ran- gée de crénelures ou de plis qui marquent les arrêts de l'accrois- sement du sinus ; à partir de ce sinus, le contour du labre est obliquement antécurrent vers la suture; bord columellaire lisse, assez large et vernissé en arrière, aminci vers l'extrémité du canal. Diagnose faite d'après un plésiotype de l’Astien de Cannes, L. rotata, Br. (PI. V, fig. 1445) et du Plaisancien de Biot (fig. 16 ; pour l’en- taille, autre espèce du Plaisancien de Biot, PL. lurricula, Br. (PI. V, fig. 11-12), ma coll. Observ. — Lorsque Bolten a proposé, avant la création du genre Pleu- rotoma, par Lamarcek, la dénomination Turris, pour Murex babylonius, ce nom avait déjà été employé par Humphrey pour un groupe de Turrilella ; il est vrai que, déjà en 1705, Rhumphius a désigné M. babylonius, sous le nom de Turris babylonica ; mais cette dénomination, qui n’a été appuyée par aucune règle de nomenclature binominale, est rejetée par la plupart des auteurs qui conservent Pleuroloma. Dans sa magistrale étude sur les Pleurotomidæ, Bellardi a exposé les difficultés qu'on rencontre, lorsqu'on cherche à établir une classification naturelle des Pleurotoma proprement dits, c'est-à-dire des coquilles qui ont le sinus situé sur la carène médiane, et le canal plus ou moins long : il es à peu près impossible de trouver des caractères tranchés qui aient assez de constance pour motiver la séparation de sous-genres ou de sec- tions. Cependant, en ce qui concerne particulièrement la longueur du canal, il y a une réelle incompatibilité dans le rapprochement à faire entre les formes vivantes dérivant de type, telles que P. grandis, Gray, varie- gata, Kiener, dont le canal allongé est à peu près droit, ou P. tigrina Lamk., dont le canal est encore très long, mais doublement infléchi, et P. cingulifera, Lamk. par exemple, dont le canal coupé presque à sa naissance rappellerait complètement les Drillia, si la position du sinus ne démontrait pas qu'il s’agit bien d'un Pleurotoma. Aussi les auteurs qui, soit en conchyliologie vivante (Tryon), soit en Paléontologie (Bellardi), ont étudié de longues séries de Pleurotoma, ont- ils presque toujours divisé leur énumération des espècès en deux groupes au moins: espèces à canal allongé — c'estla forme typique, — et espèces à canal court, pour lesquelles aucun nom n'avait été proposé jusqu’en 1889, à l’époque où j'ai établi trois nouvelles sections (Æemipleurotoma, Eopleu- rotoma et Oxyacrum), pour des formes éocéniques qui ne se rattachent pas exactement au type. Dans ces conditions, la dénomination Pleurotoma serait restreinte aux formes à canal long, plus où moins droit, dont l’entaille latérale est placée PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 11 Pleurotoma sur une bande saillante, située environ vers la moitié de la hauteur de chaque tour, quelquefois plus en avant encore, et souvent ornée de créne- lures qui marquent les arrêts de l'accroissement du sinus, tandis que le reste de la surface est simplement orné de cordonnets plus ou moins serrés, plus ou moins saillants. Rapp. et diff. — Outre la différence de l'opercule, caractère dont les paléontologistes ne peuvent faire usage, Pleurotoma se distingue de Sur- cula par la position de l’échancrure qui n’est jamais placée entre la carène et la suture, mais qui coïncide toujours avec cette carène ; en outre, le nucléus embryonnaire est moins pointu, et ressemblerait plutôt à celui de Clavalula : toutelois ce dernier genre se distingue par sa large échan- crure, par sa base excavée. J'ai cité dans la synonymie le sous-genre Leucosyrinæ, Dall, qui ne parait se distinguer du type que par son canal un peu moins long par son test mince et blanchâtre, par son sinus peu profond. Répart. Stratigr. EOCENE .... Pas de forme européenne connue, mais une espèce aberrante, dans l'Australie du Sud, à embryon paucispiré dont le nueléus est obtus et dévié, ayant le canal court et large, un peu infléchi, les tours cerclés de cordonnets, etc... (P. perarata, Tate). ma Coll. OLIGOCENE....... Une espèce certaine aux environs de Paris, en Bel- gique, dans le bassin de Mayence et dans la Haute Italie (PZ. Sandbergeri, Desh.), ma coll. ; plusieurs espèces dans le Tongrien inférieur de l'Allemagne du Nord (P. plana, Gieb. explanata, x. Kœn.), d'après la Monogr. de M. von Kœnen. MxoCENE Se -C Nombreuses espèces en Italie, dans le bassin de Vienne, dans les faluns de Bordeaux et la molasse de Provence (P. rotala, Br. trifasciata, Hærn. Caro- tinæ, Hærn. et Auing. spiralis, M. de Serres, cuneata, Dod. vermicularis, Grat. coronata, Munst. etc.), ma coll. et d’après la Monogr. de Bellardi. BPIOGENE. 2-2. Plusieurs espèces en Italie et dans le Crag.(P. monilis, Br. turricula, Br. non Monte., rotata, : ape AR RTE 8 Br. turrifera, Nyst), ma coll. et d’après AZ les Monographies de Bellardi et Wood; plusieurs espèces dans le Tertiaire supérieur de Java (P. Woodwardi, Fic. 8. gendiganensis et grissensis, Mari.) d’après la Monogr. de Martin. Embryon de P. rolata, de Biot. (Fig. 8), ma coll. 78 ESSAIS DE Pleurotoma Epoque ACTUELLE. Une vingtaine d'espèces dans les mers chaudes, d'après le Manuel de Tryon. W» BA: aff _ h ñ A j 15 AR 2 HemipLeuroToMA, Cossm. 1889. = mm Néotype : PI. denticula, Bast. Mioc. (— Coronia, de Greg. 1890, ex parte). Forme turriculée, clavatulée ; spire longue, à galbe conique ; embryon de Pleurotoma ; tours généralement crénelés, excavés en arrière, et munis contre la suture d’un bourrelet ou d’une carène lisse; dernier tour à base sinueuse, terminé par un canal peu allongé, presque droit. Ouverture piriforme, subitement rétrécie à la naissance du canal ; labre très arqué avec un sinus presque rectangulaire, vis-à-vis la rangée de crénelures, généralement au-dessous du milieu de la hauteur des tours; bord columellaire mince et peu calleux. Diagnose refaite d’après le nouveau néotype, échantillon du Lan- ghien de Léognan (PI. V, fig. 9-10), ma coll. Autre espèce plé- siotype PE. Giebeli, Bell. du Tortonien de Salles (PI, V, fig. 20-21), ma coll. Observ. — En 1889, j'ai choisi comme type de celte section P. Archi- medis, Bell., c'est-à-dire la première des espèces décrite par Bellardi dans la seconde section de ses Pleurotomes ; malheureusement c'est une espèce rare, dont le type figuré a le canal très mutilé et qui ne peut servir utile- ment à résumer les caractères essentiels de notre groupe. C’est pourquoi je n'hésite pas à suppléer à cette indication par celle d’un néotype, appar- tenant évidemment à la même section, mais plus répandu et d’ailleurs plus ancien au point de vue stratigraphique. La dénomination Æemiplewrotoma, qui indique bien qu'il s'agit de demi- Pleurotomes, est antérieure d'une année à Coronta, de Greg. et peut être considérée comme absolument synonyme, attendu que notre confrère sici- lien a pris comme type de son sous-genre PL aculirostra, Conr. de Claiborne, qui est une espèce très voisine de P/. denticula, el qu'en outre il comprend parmi les espèces caractéristiques de son sous-genre Coronia, PL. Archimedis et denticula, qui sont le type et le néotype de ÆZemipleu- rotoma : il est vrai quil y classe également P. terebralis, qui est un PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 79 Pleurotoma Ancistrosyrinæ, et P. rotata qui est un Pleurotoma typique, mais ce serail une raison de plus pour abandonner la dénomination Coronia. Rapp. et diff. — Ainsi que je l'ai indiqué à propos de Pleurotoma s. s., il n'est pas aisé de fixer exactement la limite de cette section: la brièveté du canal, la position de l’échancrure moins écartée de la suture, quoique placée sur une carène saillante et crénelée, l'existence d’un bourrelet non perlé près de la suture inférieure, sont des caractères un peu fugitifs, de sorte que l’hésitation est permise quand il s'agit de classer dans un groupe ou dans l’autre certaines espèces intermédiaires. Ainsi, par exemple, j'avoue que, pour quelques variétés de P. coronata, Munst. et subcoro- nala, Bell. des échantillons pourraient, à la rigueur, être classés dans les Pleurotoma typiques, et d’autres dans les Æemipleurotoma. I semblerait en résulter que cette dernière section est arbitraire et qu'il est préférable de la supprimer radicalement. Néanmoins, comme il est inadmissible de réunir des formes extrêmes, telles que, parmi les coquilles vivantes, P. grandis d'une part et P. cingulifera d'autre part, qui sont les deux extrêmes opposés, en ce qui concerne la longueur du canal, je préfère con- server Æemipleurotoma, qui répond à une subdivision déjà pressentie par Bellardi, et sacrifier le classement des espèces douteuses qui établissent graduellement la transition entre cette section et la forme typique. Répart. Stratigr. Pareocene....... Une espèce certaine dans les sables de Bracheux (P. Laubrierei, Cossm.). ma coll. ; autre espèce dans le Landénien de Belgique (P. sub-Duchasteli, Vince.) d’après la figure publiée par l’auteur; une espèce probable dans le calcaire de Mons (P. Pauli, Br. et Corn.), d’après la Monogr. de Briartet Cornet. BOGENE Plusieurs espèces dans le bassin anglo-parisien (P. Nüssoni, Desh., Prestwichi, Edw., metlableta, Cossm. cancellata, Wateleti, uniserialis, Desh. plebeia, Sow.), ma coll.; dans le Claibornien des Etats-Unis (P. acutirostra, Conr. Desnoyersi et Beaumonti, Lea, etc.), ma coll. ; dans l'Australie du Sud (P. Samueli et murndeliana, T. Woods), ma coll.). OLIGOCENE....... Plusieurs espèces dans le bassin de Paris, en Belgique et en Allemagne (P. Parkinsoni, Desh., Duchasteli, Nyst., laticlavia, Beyr., difficilis, Gieb., undatella, Phil., Zunulifera et odontophora, V.Kœn,undiclavia, Beyr., (æviuscula, Sow. etc.), ma coll. et d’après la Monogr. de M. von Kænen. MIocENE.-...-. Outre le néo-type, nombreuses espèces dans le Bor- delais, en Itahe et dans le bassin de Vienne (P. Gie- 20 ph” À 80 ESSAIS DE Pleurotoma beli, Galvaniü, coronifera, desita et stricta, Bell. contigua, Br., decorata et multistriata, Bell. aguensis, Grat., Annæ el Mathildæ, Hæœrn. et Auing.), ma coll. et d’après les Monogr. de Bel- lardi et de Hœrnes et Auinger. Plusieurs espèces dans le Crag. d'Angleterre et de Belgique (P. porrecta, Wood, semicolon, Sow., Icenorum, Wood. Udekemi, Nyst.), ma coll. et d'après la Monogr. de Wood; dans le Tertiaire supérieur de Java (P. Sondeiana, odengensis, karan- gensis, Mart.), d’après la Monogr. des fossiles de Java. Eroque AcruELLE. Nombreuses espèces dans la mer Rouge, l'Océan indien, les mers du Japon et de la Polynésie. (P. cingulifera, Lamk., erythræa, Jickeli, violacea, Hinds). d'après le Manuel de Tryon ; aux Açores, à une profondeur de 1,557 mètres, dragages du prince de Monaco, coll. Dautzenberg, l'échantillon a son opercule avec nucléus apical. PLIOCENE........ EoPLeuroroma. Cossm. 1889. Type : P. mullicostata Desh. Eoc. (— Strombina, de Greg. 1890, ex parte, non Môrch 1859, nec Bronn 1849). Forme turriculée ; spire allongée, à galbe conique; embryon paucispiré, à nucléus obtus ou papilleux ; costules obliquement arquées, subnoduleuses au tiers de la hauteur de chaque tour, interrompues ou alténuées sur une dépression postérieure, repa- raissant près de la suture inférieure, le long de laquelle elles forment un bourrelet perlé ; dernier tour peu atténué, à base régu- lièrement déclive, terminé par un canal court, toujours tordu. Ouverture étroite et piriforme ; labre arqué, entaillé par une échancrure peu profonde, peu écartée de la suture, et coïncidant avec les nodosités qui accentuent généralement l'angle des cos- tules arquées ; columelle coudée au milieu de sa hauteur, inflé- chie en avant ; bord columellaire étroit et calleux. PALÉOCONCHOLOGIZ COMPARÉE 81 Pleurotoma Diagnose refaite d'après le type, et d’après un plésiotype de l’Eo- cène de Villiers, P/. curvicosta, Lamk. (PI. VI, fig. 1-2), ma coll. Vue de l'embryon (Fig. 9). Observ. — Le sous-genre Strombina, que M. de Gregorio a proposé, dans sa Monographie de l’Alabama, pour P. nupera, Conr., est partielle- ment synonyme de notre section Eopleuroloma, car cette espèce est abso- lument du même groupe que P. curvicosta ; il est vrai que l’auteur classe dans le même sous-genre : Pl. gemmala, Conr. qui est un Apiotoma, PI. heros et Seguini, Mayer, qui sont des Clavalula absolument caractéristiques, et P.cymæa, Edw. qui est une Surcula du même groupe que S. dentata, Fic. 9. Lamk.; mais c’est un motif de plus pour ne pas conserver une coupe formée d’une manière aussi hybride; enfin la dénomination Strom- bina avait déjà été employée deux fois avant 1890. Rapp. et diff. — Il est beaucoup plus aisé de séparer Eopleurotoma de Pleurotoma, que Zemipleurotoma; outre que l'ornementation a un faciès par- ticulier, le canal un peu coudé, la columelle calleuse, l'embryon obtus, l’échancrure peu profonde et voisine de la suture, sont des caractères dis- tinctifs dont on ne peut méconnaitre l'importance. D'ailleurs, je ne connais pas d'espèce intermédiaire entre Æopleurotoma et Hemipleurotoma, la séparation est bien tranchée et le classement des coquilles dans l’une ou l’autre de ces sections offre d'autant moins de difficultés que les Æopleu- rotoma paraissent exclusivement cantonnés à la partie inférieure des ter- rains tertiaires. Répart. Stratigr. PALEOCENE....... Plusieurs espèces probables dans le calcaire de Mons (P. Hannoniæ, Malaisei et Duponti. Br. et Corn.) d’après la Monogr. de Briart et Cornet ; une espèce dans le bassin de Paris (P. infraeocænica, Cossm.), ma coll. ; deux espèces dans les couches de Copen- hague (P. Seelandica et Torelli, v. Kœn.), d’après les figures de l’auteur. ÉOCENES........ Outre le type, nombreuses espèces dans le bassin anglo-parisien et dans le Claibornien des États- Unis (2. undata, bicatena, Lamk. Lajonkairei eæpedila, propinqua, flucluosa, rudiuscula, plicaria, tenuistriala, Desh., oligocolpa, Cossm., nupera, Conr., Hæninghausi, Sayi,Lea, depygis, Conr., ete.). OLrcocene.... .. Une espèce certaine dans les environs d'Étampes (P. Leunisi, Phil.), ma coll. ; autre espèce dans le Tongrien inférieur de l'Allemagne du Nord (LP. edentata, v. Kœn.), d'après la Mon. de M. Kœnen. 6 EL nt agé, À | FF AU) ul patate" 0 ROUE" 82 ESSAIS DE Pleurotom:m Oxyacruu, Cossm. 1889. Type : PL. obhterata, Desh. Eoc. Forme biconique ; spire peu allongée ; embryon lisse, conoïde, polygyré, à nucléus pointu; tours ornés de costules arquées, interrompues par une dépression inframédiane ; base du dernier tour obliquement déclive ; canal très court, peu courbé, à peine rétréci, largement tronqué sans échancrure à son extrémité anté- rieure. Ouverture étroite, à peine plus large en arrière que sur la hauteur du canal; labre mince, fortement arqué, entaillé un peu au-dessous de l'angle des côtes, vis-à-vis la dépression spirale du dernier tour; columelle un peu calleuse, bombée au milieu. Diagnose refaite d'après un échantillon de l'espèce type, provenant du calcaire grossier de Mouchy (PI. V, fig. 17-18), ma coll. Vue de l'embryon (Fig. 10). S Rapp. et diff. — Par son ornementation, cette section {l1II/Z Se rapproche beaucoup d'£opleurotoma ; mais, outre que le canal est encore plus court et plus droit, que la forme est plus biconique, l'échancrure est un peu au-dessous de la rangée de crénelures et ne coïncide pas avec elle ; enfin l'embryon est bien différent et sa pointe est tout à fait ca- ractéristique. C’est un petit groupe fort intéressant, qui me paraît localisé, jusqu'à présent du moins, dans le bassin anglo-parisien. Fi, 10. Répart. Stratigr. BOCENE ERP Outre le type, plusieurs espèces dans le Parisien et le: Bartonien (P. infleæa, Lamk. constricla, lepta, Edw. contabulata, Desh.), ma coll. DRILLIA, Gray, 1838. Canal court ; labre subvariqueux ; sinus voisin de la suture. DRiLLIA, sens str. Type : P. umbihcata, Gray. Viv. (— Moniliopsis, Conr. 1865). Forme étroite, fusoïde; spire turriculée, longue ; embryon lisse, polygyré, conoïde, à nucléus obtus; tours convexes en avant, PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 83 Drillia “où ils sont ornés soit de costules, soit de nodosités obliques, séparées en arrière, par une dépression spirale, d’un bourrelet plus ou moins saillant qui accompagne la suture ; dernier tour plus petit que le reste de la spire, à base arrondie, terminé en avant par un canal court, large, oblique et un peu infléchi à gauche à son extrémité, qui est légèrement échancrée : sur le cou du canal s’enroule un bourrelet obsolète qui correspond à cette. échancrure. Ouverture assez étroite, piriforme, peu rétrécie du côté antérieur, munie d'une gouttière dans l’angle postérieur ; labre peu arqué, épaissi ou même variqueux sur la partie de son contour qui correspond aux côtes, entaillé sur la dépression spi- rale par une échancrure peu profonde, puis antécurrent oblique- ment vers la suture ; bord columellaire étroit, calleux, souvent muni d’une petite gibbosité vis-à-vis de la gouttière postérieure. Diagnose faite d'après un plésiotype fossile du Plaisancien de Biot, D. Allionii, Bell. (PI. V, fig. 3-5), ma coll. Vue de l'embryon (Fig.11). Observ. — L'interprétation du genre Drillia a peu varié : la plupart des auteurs admettent D. cagayanensis comme type de ce genre, quoique la première espèce de Gray soit P. umbilicata; lune et l'autre sont d’ailleurs moins élancées que notre plésiotype; cependant Tryon classe dans la section Brachytoma la plupart des Drillia typiques et en con- serve d’autres dans la section Drillia s.s.; il y a évidem- ment absence d'homogénéité dans son groupement, qui serait à réviser. Aussi, en ce qui concerne les espèces fos- siles, le rapprochement proposé par Bellardi, qui classe D. Allioni comme la première des espèces typiques de Drillia, Fic. 11. me parait beaucoup plus conforme à l'interprétation correcte du genre de Gray, c'est-àdire à celle qui résulte de l'élimination succes- sive des Lypes des sections postérieurement créées aux dépens de ce n genre par les autres auteurs. Quant au genre Moniliopsis, Conr., qui a pour (ype PZ. elaborata. Conr.., je n'y vois d’autres différences avec les Drillia que celles qui résultent de l’ornementalion : de profonds sillons spiraux découpent des rubans sur des plis axiaux, au lieu que les Drillia ont habituellement des costules subnoduleuses et des filets spiraux : ce n’est pas un motif suffisant pour justifier même la séparation d'une section. Rapp. et diff. — Drillia se distingue de Surcula el Pleuroloma par la 84 ESSAIS DE Drillia brièveté et par la largeur du canal, qui est en outre échancré à son extré- mité antérieure, et muni d’un bourrelet sur le cou. Cependant quelques Drillia ressemblent beaucoup à Eopleurotoma qui a aussi le canal assez court, mais on les en distingue de suite par la position de l’échancrure qui ressemble à celle de Surcula; d'autre part, l'épaississement du labre est un caractère particulier aux Drillia, el qu'on ne trouve ni chez Pleu- rotoma, ni chez Surcula; je n'en rapproche que pour mémoire Trachelo- chetus qui a le canal droit, le cou gonflé, le labre plissé, l'échancrure située plus haut, ete. Répart. Stratigr. Eocexe.......... Nombreuses espèces dans le bassin anglo-parisien, dans le Claibornien des Etats-Unis et dans l'Aus- tralie du Sud (P. nodulosa. Lamk. brericauda, obli- quala, granifera, brevicula, Desh. Bouryi, calvi- montensis, Cossm, etc. elaborata, Conr. integra,T. Woods), ma coll. OLIGOGENE Plusieurs espèces dans le bassin de l'Adour, en Bel- gique, en Allemagne (P. crassinoda, Desm., acuti- coslata, Nyst, D. Semperti, acaulis, truncatula, aber- rans, v. Kœn etc.), ma coll. et d'après la Monogr. de M. von Kœnen ; trois ou quatre espèces probables dans le Vicentin (P. inaspecta, Gnatw, ambigua, Fuchs), d'après la Monogr. de Fuchs. MiocENE...... .. Plusieurs espèces en Touraine, dans le Bordelais, en Italie, dans le bassin de Vienne et de l'Allemagne du Nord (D. Euphrosinæ, Mayer, Bellardii, Desm., Scillæ, Bell., Pareli, Mayer, crebricosta, Mayer, #ul- tinoda, Grat. Suessi, Hæœrn., Auingeri, R., Hæœrn. Vrc- toriæ, H. et A., spinescens, Partsch, Æosiusi, von Kœæn.), ma coll. et d’après les Monogr. de Bellardi, de Hœrnes et Auinger, et de von Kœnen. PLioceNE........ Plusieurs espèces dans les Alpes-Maritimes, le bassin du Rhône, en Italie, à Java (D. Allionii Bell. obtus- angula, Br.,pinensis, Bell., kypoglypta, Font.,inter- rupla, echinata, Lamk. ÆErmelingi, inexspectata, bataviana, Mart., Martini, Cossm. = nodosa, Mart. non Bell.), ma coll. et d'après les Monogr. de Bel- lardi, de Fontannes et de Martin. EroqueacTuELLe. Très nombreuses espèces dans toutes les mers, pres- que toutes celles de la section Brachyloma dans le Manuel de Tryon, à l'exception de quelques formes stromboïdes qui appartiennent effectivement à cette section. OT PR PQ PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 85 Drillia CraAssispirA, Swainson, 1840. Type: P. Bottæ, Val. (— incrassata, Sow. non Defr.). Viv. (— Tripia, de Greg, 1890 ; — Crassopleura, Monts. 1884). Forme étroite, turriculée ; spire à galbe conique ou conoïde ; embryon paucispiré tout à fait obtus; tours ornés de côtes tuberculeuses ou granuleuses, cessant subitement au-dessus de la dépression spirale qui les sépare de la suture ; dernier tour peu convexe, à base obliquement déclive, terminé par un canal très brièvement tronqué et assez profondément échancré, sur le cou duquel est un gonflement, plutôt qu'un bourrelet, correspondant aux accroissements de cette échancrure. Ouverture étroite, à bords à peu près parallèles ; labre arqué, mince à son contour, généralement variqueux en arrière de ce contour, profondément entaillé sur la dépression postérieure, par une échancrure étroite et parallèle à la suture; bord columellaire oblique, calleux, assez large, recouvrant plus ou moins ‘hermétiquement la fente ombilicale qui le sépare du bourrelet sur le cou du canal. Diagnose faite d’après des plésiotypes fossiles : l’un, D. Brocchii, Bon. de l’Astien de Cannes (PI. VI, fig. 6-7), ma coll. ; l’autre, D. angu- losa, Desh. de l'Eocène moyen de Villiers (PL. V, fig. 22-93), ma coll. Vue de l'embryon (Fig. 12). Observ. — J'inseris comme synonyme de Crassispira le sous-genre Tri- pia, de Greg., qui a pour type P. antealripla, espèce tout à fait voisine de notre P. angulosa du bassin de Paris: c’est tout un groupe de petites espèces moins grossièrement costulées que le type 1 ji de Crassispira, où même uniquement carénées; mais je ne Ci crois pas que celle différence de l'ornementation, d’ailleurs très variable, justifie la séparation d'une section. Je réunis également à ce sous-genre le groupe Crassopleura, Monte- rosato, dont le type P. Maravignæ ne paraît se distinguer que par sa columelle plus calleuse. Rapp. et diff. — C'est principalement par la brièveté et par la largeur du canal qu'on distingue assez facilement Crassispira de Drillia s. s.; en outre, ce canal est plus échancré, l’entaille du sinus est plus profonde; Fi. 12. LR "t, DOC IST TNT QAR Le PP. RARE . “86 ESSAIS DE Drillia enfin l'embryon est paucispiré et bien plus obtus. Quant à lornementation, elle est moins tuberculeuse et elle se réduit parfois à des filets spiraux, sur lesquels les granulations des premiers lours ne persistent pas jus- qu'au dernier. Répart. Stratigr. ÆOGCENE,. : 0 Nombreuses espèces de petite taille dans le bassin anglo-parisien et dans le Claibornien des Etats- Unis ‘P. angulosa, Desh. lturrellaet granulala, Lamk. fiifera, Mell. érachia. Edw. Danjouæi, Baudon, sub- granulosa, d'Orb. Mausseneli el hypermeces, Cossm. Lonsdalei, Lea, anteatripla de Greg. abundans, Conr.), ma coll. et d’après la Monogr. de M. de Gregorio sur l'Eocène de l'Alabama. HOPIGOCENE EEE Plusieurs espèces dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord (P. bicingulata, D. truncatula. v. Kœn.), d'après la Monogr. de M. von Kœnen. MIOcENE 7 Nombreuses espèces dans le Bordelais, en Touraine, en Italie, dans le bassin de Vienne et l'Helvétien des Açores, dans la Virginie et la Floride (P. fallax, Grat. Geslini, Desm. pustulata, Br. terebra, Bast. fra- tercula, Bell., raricosta, Bon. gibberosa, Bell. Athe- nais Mayer, bifilosa Bell. strombillus, Duj. obelis- eus, Desm. Zatesulata, Bell. distinguenda, Mayer, granaria, Duj. Herminæ, H. et A. perturrila, Bronn, ebenina, Dall, ostrearum, Stearns) ma coll. et d'après les Monogr. de Bellardi, de Hærnes et Auinger, de Dall, de Mayer. PLIOCENE EE 022 Plusieurs espèces en Italie, dans le bassin du Rhône à Java, dans la Floride (D. Brocchii, Bon. crispata, Jan,Calurii, de Stef. hypoglypta, Font. Djocdjocartæ, Martin, Buffoni et Torcapeli, Mayer, podagrina, piscalor, acurugala, Dall), ma coll. et d'après les Mono&r. de Bellardi, de Fontannes, Martin, Dall, ete. Eroque acruELLE. Nombreuses espèces dans toutes les mers, d’après le Manuel de Tryon. ‘COYMATOSYRINX, Dall, 1889. Type : P. lunata, Lea. Mioc. (— Clarus, Montf. 1810, non Clava, Gm. 1789, nec Humphrev, 1797). Forme en général trapue ; spire souvent très courte; lours tuberculeux, ou ornés de costules noduleuses sur l'angle médian, PCT a Le Fr EP D PRET SU 1 Dee VAT AT ET OR ANS CH the, a ho = ? r EE su J PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 87 Drillia généralement dénués de filets spiraux, ou faiblement striés; base un peu convexe, portant souvent une chaïnetle antérieure de gra- nulations, se terminant par un canal très court, très large, dont le cou porte quelques sillons enroulés en spirale. Ouverture sub- rhomboïdale, à peine rétrécie en avant: labre arqué, entaillé contre la suture par une échancrure plus profonde que la sinuosité des côtes ; bord columellaire large et calleux. Diagnose faite d’après une espèce vivante, typique du genre Clavus, P. auriculifera, Lamk. ma coll. ; et d’après un plésiotype fossile du calcaire grossier de Villiers, P. simplexæ, Desl. (PI. V, fig. 24-95), ma coll., ce dernier se rapprochant davantage de la forme Cymato- syrint. ‘ Observ. — Le nom Clavus Montf. est un double emploi évident avec ‘Clava, dont il ne diffère que par la désinence, et qui a été bien antérieu- rement employé par Gmelin, pour un genre de Polypiers, par Martynn, pour une espèce de Vertagus (d'après Dall) et par Humphrey pour un genre de Mollusques. C'est pourquoi j'y substitue Cymatosyrinx, dont le Lype est un Clavus parfaitement caractérisé et qui s'applique mieux aux formes fossiles dénuées des épines dont est parlois orné P. auriculifera: Quant à la dénomination Clavicantha, Swainson, elle a été considérée par la plupart des auteurs comme exactement synonyme de Clavus : mais il n’esl pas possible de la reprendre pour corriger le double emploi qui a échappé à Montfort; ainsi que je l'ai signalé plus haut, Clavicantha a été proposé pour Pleurot imperialis, Lamk., qui est un C{avalula, et ne peut convenir, à aucun titre, aux espèces du groupe de Clavalula scabra, Lamk., qui est le type du genre Clavus, Montf. En résumé, en admettant même que l’on veuille conserver une dénomination distincte à créer pour P. auriculifera, et quelques autres formes vivantes tout à fait épineuses, cela n’empêche- rait pas d'admettre également Cymatosyrinæ, pour les espèces fossiles sim- plement noduleuses et pour la plupart des autres Clavus, de l'époque actuelle. Rapp. et diff. — La diagnose de cette section, qui comprend des formes très variées, estnécessairementempreinte d’indécision : néanmoins, on peut- dire que Cymalosyrinæ, qui a le même embryon que Drillia s. s., s'en écarte par son ornementalion et par la brièveté de son canal; comparée à Cras- sispira, qui a le canal aussi court, elle s'en distingue par ses costules nodu- leuses, par son embryon moins obtus, par son sinus contigu à la suture : quand l'ouverture n’est pas complètement formée, on pourrait croire que le sinus a la même courbure que les côtes arquées qui bordent 88 ESSAIS DE ; Drillia la suture ; mais, sur le bord du labre des individus adultes et bien intacts, on constate que l'échancrure est assez étroite et profonde comme celle de Crassispira, quoique moins écartée de la suture. Répart. Stratigr. HOGENE:. ere Une espèce typique dans le bassin de Paris (P. sim- pleæ, Desh.) ma coll. ; autre espèce peu certaine dans le Claibornien des Etats-Unis (P. fita, de Greg), d’après la Monogr. de l'Eocène de l'Alabama. Ocicocexe....... Deux espèces probables dans le Tongrien de l’Alle- magne du Nord (D. nassoides et densistria, v. Kœn.), d’après la Monogr. de M. von Kœænen. MiocENE .:...... Plusieurs espèces dans la Touraine, le Bordelais, l’Hta- lie, le bassin de Vienne, l'Allemagne du Nord, la Floride (P. incrassala, Duj. soror, Bell, Suessi, Hærn. lunala, Lea, Newmanni, Dall. eburnea, Cour. Selenkæ, vx. Kœn.), ma coll. et d'après les Monogr. de Bellardi, de Hærnes et Auinger, et Dall et de von Kænen. PLIOCENE US Plusieurs espèces en Italie, dans le bassin du Rhône, la Floride (P. sigmoidea, Bronn, rhodanica, Font. acila, Dall, pagodula, Dall.), ma coll. et d’après les. Monogr. de Bellardi, de Fontannes et de Dall. Eroque acruezze. Nombreuses espèces dans toutes les mers, d’après le Manuel de Tryon. SPIROTROPIS, Sars, 1878. Sinus tout à fait contigu à la suture et extérieurement évasé ; embryon globuleux ; canal non échancré. SPIROTROPIS, Sens. Slr. Type : P. carinata, Biv. Viv. Forme turriculée ; spire assez longue, étagée ; embryon pau- cispiré, globuleux, à nucléus obtus ; tours lisses, carénés au milieu, excavés sous la carène ; dernier tour à base convexe, ter- miné par un canal court, large, non échancré à son extrémité antérieure. Ouverture piriforme, peu rétrécie en avant ; labre arqué, mince, entaillé contre la suture par un sinus assez large et profond, dont le bord extérieur est évasé et se raccorde tangen- PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 89 Spirotropis tiellement avec la suture ; bord columellaire mince el étroit, non sinueux. Diagnose faite d’après un échantillon de l'espèce type, du Finmark, 5 P , LeSF ME PI. V. fie. 26-27), coll. de l'Ecole des Mines. Le] Rapp. et diff. — Fischer classe Spirotropis comme sous-genre de Drit- lia, Tryon en fait un genre distinct : cette dernière opinion me paraît plus proche de la vérité, à cause des différences que présente l'animal, dans la disposition de ses tentacules, de ses yeux et de sa dentition. En ce qui con- cerne la coquille, le sinus est tout à fait contigu à la suture, et son contour est réfléchi à l'extérieur; d'autre part, l'embryon est tout à fait globuleux, et par conséquent bien différent de celui des Drulia typiques, ou même des Crassispira ; enfin l'absence d'ornementation sur la spire est un carac- tère particulier à Spérotropis. Répart. Stratigr. MiocexE ........ Une espèce souvent confondue avec le type, dans le Piémont et le bassin de Vienne (P. modiola, Jan), ma coll. PÉTOCENES 00. La même espèce, ou une variété se rattachant à la forme vivante, dans le Crag d'An- gleterre, dans les Alpes-Maritimes, 13 en Jtalie et dans le post pliocène de Sicile (P. carinala, Biv.), ma coll. et d'après les Monogr. de Wood et de Philippi, sec., Monte- rosato. Embryon d’un individu de Fic. 15. Cannes (Fig. 13), ma coll. Eroque acruezce. Le type, unique espèce connue, sur les côtes de Nor- vège et aux Açores, à la profondeur de 454 mètres, coll. Dautzenberg. BELA, Leach in Gray, 1847. Forme trapue ; embryon globuleux et obtus; canal court; droit, atténué et sans échancrure à son extrémité antérieure ; sinus à peu près nul. BEL, sens. str. Néotype : B. turricula, Montg. Viv. Forme fusoïde ou buccinoïde ; spire plus ou moins courte, souvent étagée au-dessus de la suture ; embryon paucispiré, à Late > 'e ‘his ‘res Tu t DAS PT + F4 0 90 ESSAIS DE Bela nucléus tout à fait arrondi ; tours convexes ou subanguleux, ornés de costules arquées et de filets spiraux. Ouverture étroite, ovale ou subpiriforme, terminée par un canal à peine rétréci, très court, à peu près droit, dont l'extrémité est atténuée, arrondie, sans aucune échanerure ; labre peu épais, sinueux, très peu entaillé en arrière, vis-à-vis la courbure des côtes, antécurrent et tangent à la suture ; bord columellaire lisse, calleux, assez large, aminci et subcaréné à l'embouchure du canal. Diagnose refaite d'après le Lype vivant et d'après un plésiotype de l'Eocène d'Australie, B. pulchra, Tate (PI. VI, fig. 10-11), ma coll. Embryon grossi (Pig. 14). Observ. — Si l’on s'en rapportail aux indications de Gray, le Lype du cenre Bela serait PL. nebula, Migu (Murex,) qui serait aussi le type de Raphiloma, d'après Bell, 1846. Néanmoins j'ai adopté l'opinion de la plu- part des auteurs qui ont admis comme exemple mieux caractérisé Bela turricula, qui devient ainsi le néolype du genre, quoique B. nebula soil aussi une Bela. Les Bela, ayant un opercule identique à celui de Pleurotoma, sont classés par la plupart des auteurs (Fischer, Tryon) F1. 14. dans la même famille ; cependant Bellardi a proposé, en 1874, une sous-famille Belinæ, à cause de l'exiguité du sinus, de la brièveté du canal et de l'embryon globuleux de ces coquilles: je ne vois pas bien l'utilité de cette création, attendu que ce sont seu- lement des différences génériques. Les Bela n'ont commencé à apparaître que dans les terrains tertiaires : B. clathrata, décrit par Gabb (Paleont. Calif.) comme provenant de la Craie, me parait, d’après la figure, très voisine de Surcula præattenuala, du même auteur. FT m Répart. Stratigr. ÉOcENB Rene Outre le plésiotype d'Australie ci-dessus indiqué, une espèce dans le bassin de Paris (B. lamellicostala, Cossm.), ma coll. PLIOCENE eee Une espèce à côtes arquées, dans les faluns helvé- üens de la Touraine (P. amœæna, Duj.), ma coll. MIOGENE eee Outre l'espèce lype, plusieurs formes voisines dans le Crag d'Angleterre (Clavat. Trevellyana, Turtonis, Wood, Bela rufa et nebula, Montg.), d'après la Monogr. de S. Wood ; une espèce dans les couches RP PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 91 Bela récentes de Java (2. fragilissima, Mart.) d’après la Monogr. de Martin. EPoque acrTuELLE. Nombreuses espèces, exclusivement dans les mers froides, d'après le Manuel de Tryon. Bucaozia, Bayan, 1873. Type : Auricula citharella, Lamk. Eoc. (— Etalloma, Desh. 1862, non Oppel 1861 ; — Zafra, Cossm. 1892, non Ad.). Forme ovale; spire très courte ; embryon subglobuleux et obtus ; tours subulés, ornés de côtes droites et de filets spiraux ; ouverture étroite, à bords à peu près parallèles, atténuée en avant et presque complètement dénuée de canal ; labre peu épais, à contour vertical, à peine curviligne, légèrement sinueux en arrière ; bord columellaire calleux, infléchi en avant. Diagnose faite d’après un individu de l'espèce type, provenant de Réquiécourt (PI. VI, fig.12-13), coll. Pezant. Observ. — Le rapprochement proposé par Fischer, qui classe Buchozia près de Bela, est tout à fait jusüfié : Deshayes plaçait à lort son genre Etallonia entre Actæon et Ringicula, ne remarquant pas que celte coquille a un canal rudimentaire, un léger sinus, surtout un embryon identique à celui de Bela, et n'ayant rien de commun avec celui des Tectibranches. En corrigeant le double emploi de nomenclature qui a échappé à Deshayes, Bayan n'a d’ailleurs pas reclifié le classement de Buchozia. Rapp. et diff. — Cette section est très voisine de Bela ; loutelois le canal ‘est encore moins formé et le sinus du labre encore moins arrondi, les côtes sont plus droites, le galbe dela spire est plus subulé, les tours ne sont pas convexes et élagés : on peut donc admettre la séparation Buchozia, el y classer le fossile parisien que j'ai à tort rapporté au genre Zafra (Z. decussata, Cossm.), et qui n'a pas le canal échancré, la forme colombel- loïde du type de ce genre. Répart. Stratigr. PALEOCENE - :.... Une espèce dans les sables de Bracheux (Æ4. pr'isca, Desh.), ma coll. FOcENEN 7e Outre le type, plusieurs espèces dans le bassin de Paris, dans le Cotentin et dans la Loire-Inférieure (B. crassicoslala el Z. decussala, Cossm. Et. Gervil- 92 ESSAIS DE Bela lei, Desh.), ma coll. et coll. Bourdot; autre espèce dans l'Australie du Sud (Pusionella hemiothone, Tate), ma coll. [PI. VI, fig. 8-9]. NTOCENE .-.. 4... Une espèce certaine dans l'Helvétien de la Touraine (B. cancellata, Dollf. Dautz.), ma coll. ; autre espèce nouvelle (B. dormitor, Dollf. Dautz.), d'après l'Étude préliminaire des faluns de la Touraine. HæproPpLEura, Monts. zss., in Bucq. Dollf. Dautz. 1882. Type : Murex septangularis, Montg. Viv. Forme ovoïdo-conique ; spire courte ; embryon paucispiré, sub-" globuleux, à nucléus déprimé ; tours lisses, subulés, à sutures Le ondulées, ornés de côtes droites et épaisses, qui se succèdent ; base du dernier tour obliquement déclive. Ouverture étroite, en forme de pépin, terminée par un canal de Buchozia ; labre épais, extérieurement bordé, à peine sinueux près de la suture ; bord columellaire de Buchozia. Diagnose refaite d'après un échantillon de l'espèce type, fossile plio- cénique des environs de Turin (PI. VI, fig. 14-15), coll. du Musée de Turin, communiqué par M. Sacco. Rapp. et diff. — La création de cette section est lout à fait justifiée, quand on en compare le {ype à Bela turricula ; mais les différences sont beaucoup moins profondes, quand on la rapproche de Buchozia : ce n’est guère que par ses larges côtes polygonales, par sa surface lisse, par son embryon moins globuleux, à nucléus plus déprimé, qu'on peut distinguer Hædropleura, et ce sont là des caractères plutôt spécifiques. Si l’on réu- nissait ces deux formes, on aurait un enchaînement ininlerrompu pendant loute la période tertiaire, jusqu'à l’époque actuelle : on peut du moins admettre que celle-ci descend de l’autre et la conserver comme section distincte. Répart. Stratigr. MiocENE 0e L'espèce type dans le Tortonien des environs de Turin, d'après Bellardi ; autre espèce dans l'Helvétien de Touraine (ZZ. ef. Conti, Bell.), d'après l'étude préli- minaire des faluns de Touraine, par Dollfus et Dautzenberg ; mais l'échantillon un peu usé que je possède de Manthelan me parait identique au type vivant. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 93 Bela PrIOCENE .. . Outre l'espèce type en Italie et dans le Crag d’Angle- terre, deux formes voisines dans les environs de Turin (B. Contii et bucciniformis, Bell.), d’après les Monogr. de Bellardi et de S. Wood. Epoque acTuELLE. L'espèce type et plusieurs variétés, nommées par Monterosato, dans la Méditerranée et aux Acores. DAPHNOBELA, n0©. sect. Type : Bucc. junceum, Sow. Eoc. Forme étroite, allongée; spire parfois très courte, à galbe fusi- forme et subconoïdal ; embryon composé d'un seul tour, à nucléus en goutte de suif ; tours un peu convexes, sillonnés spi- ralement, bordés au-dessus des sutures qui sont parfois très pro- fondes ; dernier tour grand, ovale, atténué à la base qui se ter- mine par un canal large, court et tronqué. Ouverture à bords à peu près parallèles, non rétrécie à la hauteur du canal ; labre un peu épaissi, parfois plissé à l’intérieur, à peine arqué et presque pas sinueux en arrière ; columelle droite, faisant un angle très ouvert avec la base de l’avant-dernier tour ; bord columellaire un peu calleux. Diagnose faite d’après un échantillon typique de Barton (PI. V, fig. 30-31), ma coll. Rapp. et dif. — J'avais d'abord placé Bucc. junceum dans les Bela typiques: mais, en comparant de nouveau la forme du canal de cette coquille à celle de B. turricula, j'ai constaté qu'elle s’en écarte tellement qu'il faut au moins admettre une section distincte. J'ai, d’ailleurs, été con- firmé dans cette opinion, par le rapprochement à établir entre cette espèce et une forme de l’'Eocène d'Australie, qui n’est pas tout à fait semblable, mais qui a le même canal, et qu'on doit évidemment classer dans le même groupe : l'espèce australienne a le labre à peu près droit, sans sinus, non plissé à l’intérieur, la spire plus courte, le bord columellaire plus mince, etc. Toutes deux se distinguent en outre de Bela par le caractère de leur ornementation et par leurs profondes sutures. Si on les compare à Daphnella, dont elles se rapprochent par leur canal, on remarque immé- diatement qu'elles ont un embryon absolument différent, qui ne ressemble pas davantage à celui de Peratotoma; d’ailleurs, l'absence presque com- plète de sinus s'oppose également à ce rapprochement. LE 2 = 94 ESSAIS DE Bel DT Répart. Stratigr. 5 ÉOCRNEE ereee Outre le type dansle Bartonien d'Angle- terre, l'espèce un peu aberrante d'Aus- tralie (Daphnella gracillima, Tate), ma 74 coll, Embryon grossi (Fig. 15). DONOVANIA, Bucq. Dollf. Dautz. 1882. (— Lachesis, Risso 1826, non Daudin 1804, nec Savigny ; — Nesæa, Risso 1826, non Lamk. 1812, nec Leach. 1818 ; — Chauvetia, Monts. 1884 ; — Folinæa, Monts. 1884). Donovania, sens. str. Type : Bucc. minimum, Monte. Viv. 4] d ? Forme buccinoïde; spire courte; embryon obtus, mamelonné ; tours treillissés ; base du dernier tour convexe, se terminant subitement par un canal extrêmement court, tronqué transver- salement, non échancré. Ouverture large, ovale, rétrécie à la lroncature du canal ; labre épaissi par un bourrelet obtus à l’exté- rieur, et muni de plis obsolètes à l'intérieur, à contour à peu près vertical, à peine sinueux en arrière ; columelle arquée, obliquement infléchie à l'extrémité antérieure ; bord columel- laire mince, étroit, peu distinct. Diagnose refaite d’après un échantillon typique du Post-pliocène de Palerme (PI. V, fig. 28-29), ma coll. Embryon grossi (Fig. 16). Observ. — La synonymie de ce genre est assez confuse non seulement à cause du double emploi de Risso, mais encore à cause de la nécessité de réunir les deux formes que cet auteur croyait distinetes : Neswa n'est autre que Lachesis, el, par conséquent, la déno- F. mination Chauvetia, proposée par Monterosalo pour corriger ce deuxième double emploi, doit elle-même être éliminée. Enfin le nom Folinæa, proposé par Monterosalo pour Buc- cinum Lefebvrei. Marav., que beaucoup d'auteurs considèrent pis. 46. comme une simple variété de Lachesis minima, ne peut réellement pas être admis, même à titre de section du genre Donovania. Rapp. et diff. — Celle petite coquille ressemble plus à un Buccinidæ qu'à un Pleurotomidæ ; néanmoins, elle est actuellement rapprochée de PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 93- Donovania Bela par la plupart des auteurs qui ont pu étudier l'animal en vie : son opercule est, paraïit-il, identique à celui de Pleurotoma, son embryon est globuleux comme celui de Bela, son sinus y ressemble également, le labre est bordé comme celui d’Xædropleura ; seul, le canal s'écarte tout à fait, par sa troncature rétrécie, de la plupart des formes de la famille Pteuro- tomideæ. 11 est donc rationnel de conserver Donovania comme genre dis- tinet. Répart. Stratigr. PLIOCENE . L'espèce type en Italie, sous le nom Zach. brunnea, Donov., d'après Bellardi. Posr-PL1OCENE ... L'espèce type dans les terrains tout à fait récents de | Sicile, ma coll. Eroque AcruELLE. Huit espèces, soit dans la Méditerranée, soit au Japon, soit aux Indes Occidentales, soit à l’île Saint-Paul, d’après le Manuel de Tryon. ROUAULTIA, Bellardi, 1877. (= Borsona, Bell. 1888, ex parte ; — Cochlespira, Conr. 1875). RouauLTIA, sens. str. Type : À. subterebralis, Bell. Mioc. Forme fusoïde ; spire turriculée, étagée, à galbe conique ; tours divisés au milieu par une carène saillante et crénelée, excavés de part et d'autre de cette carène ; base du dernier tour convexe, rapidement atténuée, terminée en avant par un canal allongé, presque droit, dont l'extrémité n’est pas échancrée. Ouverture étroite, subtrigone ; labre assez mince, plissé à l’in- térieur, entaillé sur la carène par un sinus étroit et profond, obliquement antécurrent sur la rampe postérieure ; columelle munie, au quart de sa hauteur, d’un renflement pliciforme très oblique et à peine saillant, obliquement infléchie et rectiligne au-dessus de ce pli; bord columellaire mince, limité par une strie, se terminant en pointe bien en-deçàa de l'extrémité du canal. 96 ESSAIS DE Rouaultia Diagnose refaite d'après deux échantillons typiques de Tetti Borelli (PI. VI. fig. 16-17), coll. du Musée de Turin. Observ. — Fischer, dans son Manuel, ne cile même pas le genre Rouaultia, Tryon en fait un synonyme douteux de Genotia, Littel le con- serve avec raison auprès de Borsonia, dans le groupe des formes à colu- melle plissée et à opereule inconnu. LES caractères hétérogènes de cette coquille, qui a la forme d'un Ancistrosyrinæ, le sinus d'un Pleur olomas.s., la columelle d'une Borsonia, sont certes embarrassants: cependant, si l'on admet qu'il y a, entre la forme de l'opercule et la disposition de la columelle, une corrélation intime, il y a lieu de classer Rouaultia dans la sous-famille Borsoninæ, dont l'opercule est inconnu il est vrai, puisqu'elle se compose presque exclusivement de formes fossiles, mais dont les coquilles devaient être habitées par des animaux à peu près semblables, à opercule identique. Quant à la synonymie de Cochlespira, ainsi que je l'ai fait remarquer à propos de Perrona, je ne suis pas assez sûr du classement de la coquille figurée par Conrad, pour proposer de remplacer par celte dénomination antérieure la création parfaitement définie par Bellardi. Répart. Stratigr. MIOCENE = Trois espèces en Italie et dans le Bassin de Vienne (R. sublerebralis, Bell. lapugyensis, Mayer et bico- ronala, Bell.), d'après la Monogr. de Bellardi ; autre espèce des couches de la Molasse, à Cabrières dans le Vaucluse (R. candellensis, Font.), d'après les Études de Fontannes sur le bassin du Rhône. BORSONIA, Bellardi, 1838. Sinus large et peu profond près de la suture ; columelle munie d’un ou de plusieurs plis. BonsoNIA, sens. sir. Type: B. prima, Bell. Mioc. (— Cordieria, Rouault, ex parte, 1849). Forme fusoïde ; spire allongée ; à galbe conique ; embryon paucispiré, à nucléus obtus et dévié : tours anguleux et noduleux sur l'angle médian, avec des cordons grossiers sur la partie antérieure, et des filets plus fins ou totalement effacés sur la rampe postérieure ; base du dernier tour convexe, régulièrement PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 97 Borsonia atténuée, terminée par un canal assez long et légèrement infléchi. Ouverture étroite, subpiriforme ; labre mince, arqué, entaillé sur la rampe postérieure par une échancrure large en are de cercle peu profond, et aboutissant obliquement à la suture ; columelle en général munie d’un pli saillant placé très bas, et au-dessus de lui, d’un renflement à peine sensible, au point médian où elle fait un coude pour s’infléchir à droite ; parfois il ne reste, comme chez Rouaultia, que ce renflement médian; bord columellaire un peu calleux, rétréci en avant. Diagnose refaite d’après des échantillons typiques de l’Helvétien des environs de Turin (PI. VI, fig. 18 et 20), collection du Musée de Turin. Observ. — Dans son Mémoire sur l'Éocène des environs de Pau, en créant le genre Cordieria, Rouault ne s’est pas dissimulé qu'une partie de ses espèces tombaient en synonymie avec Borsonia : toutefois la distinetion qu'il a faite entre le nombre des plis columellaires est due à une interpré- tation inexacte de la diagnose de Bellardi, attendu qu'en réalité il y a deux plis à la columelle de Borsonia prima, si l'on compte comme un pli le renflement antérieur. Seulement, comme on le verra plus loin, Cordieria se distingue par d'autres caractères, de sorte que, contrairement à l'avis de la plupart des auteurs qui ont adopté, sans le vérifier, l'avis de Rouaull, ces deux dénominations doivent être conservées et appliquées à des formes bien séparées. Quant à l'allongement du canal de Borsonia, il n'est pas le résultat, comme le pense M. von Kænen (Norddeutsch. Unterolig. Il, p. 460), de ce que les individus sont moins mutilés que d’autres ; car les individus de B. prima que j'ai étudiés et qui sont en bon état de conser- vation ont réellement le canal long et étroit. Rapp. et diff. — Il est facile de justifier la séparation de Rouaullia et de Borsonia, à cause de leur forme extérieure qui est tout à fait diffé- rente, et parce que le sinus n’est pas du tout situé au même point; j'ai indiqué, à propos de Rouaultia, les motifs qui m'ont décidé à rapprocher ces deux genres l'un de l'autre: en particulier la disposition du canal est la même, et Borsonia prima a en plus un pli columellaire inférieur; mais ce pli n'existe pas chez toutes les espèces, notamment dans une forme nouvelle de la Loire-Inférieure, dont la columelle a absolument l'aspect de celle de Rouaullia, quoique la forme extérieure et la position du sinus soient bien celles des véritables Borsonia. Ce fait confirme l'opinion qui résulte de l'examen d’un grand nombre d'espèces de Borsoninæ, c'est que dans cette sous-famille le nombre et la saillie des plis à la columelle n'ont pas l'importance qu’on serait tenté de leur attribuer. : à l 9 DRE 98 Répart. Stratigr. SENONIEN........ PALEOCENE . . .... HOCENE Ten tr] (ouest F1G. 11. OLIGOCENE ... . .. MiocENE ....... ‘ PLIOCENE ........ EPOQUE ACTUELLE. TR ENT ER FORT TRE ESSAIS DE Borsonia Une espèce douteuse dans la Craie supérieure de Californie (Cordieria milræformis, Gabb), d'après la Monogr. de Gabb. et Whitney. Une espèce dans le calcaire de Mons (B. Cœmansi, Br. et C.), d’après la Monogr. de Briart et Cornet. Deux espèces dans les environs de Pau, à Bos d’Ar- ros (C. pyrenaica et biarritzensis, Rouault), d'après un échantillon de la coll. de l'École des Mines et d'après les figures de l'auteur ; autre espèce à Sel- sey, en Angleterre (C. biplicala, Sow.) ma coll. : une espèce nouvelle, à columelle non plissée dans le bassin de Campbon, Loire-Inférieure (B. brilanna, Cossm.), coll. Dumas et Berthelin; deux espèces dans l’Australie du Sud (B. otwayensis, Tate et PL. Claræ, Ten. Woods), ma coll. Embryon. de B. owa- yensis (Fig. 17). Deux espèces probables dans le Vicentin (B. lugensis et pungens, Fuchs), d'après la Monographie de San Gonini par Fuchs. Outre le type, une autre espèce dans l'Helvétien des environs de Turin (B. Rouaulti, Bell.) d’après la Monogr. de Bellardi ; autre espèce dans le Langhien des environs de Bordeaux (B. burdigalina, Ben.), d'après le Catal. des testacés de Saucats. Une espèce dans les couches d'Edeghem à la limite supérieure du Miocène, près d'Anvers (B. unipli- cata. Nyst), ma coll. Une espèce inédite provenant des dragages de l'Hiron- delle, aux Açores (profondeur de {1 300 mètres), coll. Dautzenberg ; autre espèce aux îles Philip- pines (B. armala, Bœttg.), d'après une diagnose non accompagnée de figure, note de M. Bœttger en 1895. CorprertA, Rouault 1849. Néotype: C. iberica, Rouault. Eoc. (— Phlyclæna, Cossm. 1889, non Hübner 1816 ; — Phlyctis, Harris et Burrows 1881). Forme généralement ventrue ; spire médiocrement allongée ; embryon paucispiré, à nucléus obtus et subglobuleux ; tours PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 99 Borsonia orné de côtes pustuleuses, interrompues sur la dépression infé- rieure située au-dessus du bourrelel qui borde la suture ; base du dernier tour invariablement ornée d’une chaïnette spirale plus ou moins obsolète, avec de petites granulations tuberculeuses ou des crénelures deux fois plus nombreuses que les côtes du der- nier tour. Ouverture assez large, à peine atténuée en avant, ter- minée par un canal très court, non échancré el légèrement inflé- chi à son extrémité antérieure ; labre mince, rarement entier, souvent plissé à l'intérieur, très arqué au milieu, entaillé près de la suture par un sinus en général peu profond ; columelle sinueuse, portant presque au milieu deux plis souvent peu sail- lants ou enfoncés à l’intérieur de l'ouverture, généralement égaux et peu obliques, quelquefois un troisième renflement antérieur ; bord columellaire calleux, un peu détaché en avant et décou- vrant quelquefois une étroite fente ombilicale. Diagnose refaite d’après un plésiotype du calcaire grossier de Chaussy, B. calvimontensis, Desh. (PL. VI, fig. 21-22), ma coll. Observ. — Rouault n'ayant pas indiqué de type pour le genre Cordieria, et les deux premières espèces qu'il a décrites étant de véritables Borsonia, c'est la troisième espèce qu'il faut prendre comme néo-type: or, cette espèce est identique aux formes parisiennes pour lesquelles j'avais pro- posé le nom Phlyclænia, antérieurement employé par Hübner, de sorte que cela rend inutile la correction Phlyctis proposée par MM. Harris et Burrows. Rapp. et diff. — Si l’on se reporte à ce que j'ai indiqué ci-dessus, à propos du genre Borsonia, au sujet de la longueur du canal qui n'est pas le résultat d'une mutilation de la coquille, on reconnaîtra qu'il n’est pas possible de comprendre dans le même groupe les Cordieria, qui n’ont, pour ainsi dire, pas de canal; en outre, les plis sont au moins au nombre de deux, les côtés sont pustuleuses et la base porte une chainette perlée qui est tout à fait spéciale : ce sont là des caractères importants qui ne permettent pas de confondre Cordieria avec Borsonia. Quant au sinus, il n'est pas possible d'en tirer un motif de séparation des deux groupes, attendu que, chez quelques Cordieria, par exemple celle que j'ai figurée comme plésiotype, ce sinus est presque aussi profond que celui de B. prima, quoique plus voisin de la suture, tandis que d’autres espèces {B. acutata et nodularis, Desh., etc.) n’ont presque pas de sinus. 100 ESSAIS DE Borsonia Répart. Stratigr. HOGRNE. 0 re Outre le type de Bos d'Arros, nombreuses espèces dans les environs de Paris (B. Chevallieri, Cossm., Bellardii, brevicula, turbinelloides, obesula, Desh., cresnensis, de Raine. 18 nodularis, marginala, minor, incerla, Desh. etc.), ma coll. ; une espèce nou- velle dans la Loire-Inférieure au Bois- Gouët (C. Duinasi, Cossm.), coll. Dumas ; deux espèces das le gise- ment de Barton (B. sulcata et semicostata, Edw.), d'après la Monogr. d'Edwards. Vue de l'embryon. de C. brevicula (Fig. 18), ma coll. OLIGOGENE ...... Nombreuses espèces soitdansle bassin de Mayence (B. gracilis, Sandb.), ma coll.; soit dans l'Allemagne du Nord et en Belgique (B. Delucri, Nyst, plicala, Beyr., turris, Giebel, costulala, coarctata, obtusa, splendens, v. Koœn.), ma coll. et d'après la Monogr. de M. von Kænen. MIOcENE Eee eee Une espèce douteuse dans l'Allemagne du Nord, confondue avec B. uniplicala, mais paraissant avoir le canal plus court, d’après les figures de la Monogr. de M. von Kœnen, gisement de Dingden. Fic. 18. PrIOGENE. 7-27 Une espèce un peu aberrante dans le Messinien de l'Italie centrale (Turbinella Targioniana, d'Anc.), ma coll. MirromorpHa, À. Adams. Type: M. hirata, Ad. Viv. Forme de Conomitra ; spire courte, subulée ; embryon paucis- piré, oblus ; tours subulés, cancellés ou sillonnés ; dernier tour supérieur à la moitié de la longueur totale, ovoïdo-conique, obli- quement atténué à la base. Ouverture étroite, à bords presque parallèles, terminée par un canal peu distinct, court et tronqué ; labre à peu près rectiligne, à peine sinueux vers la suture, inté- rieurement muni de denticules; columelle droite, munie sur le bord de deux forts plis obliques qui ne se prolongent pas à l'intérieur ; bord columellaire très mince. : foie PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 101 Borsonia Diagnose faite d'après une espèce plésiotype inédite, du pliocène de Gourbesville (Manche), M. subulata, nob. (PI. VIT, fig. A). [Voir la description dans l’annexe.] Rapp. et diff. — Le classement du genre Mitromorpha est très incertain: il se compose d'espèces vivantes très rares ou qui n'ont pas été figurées, dont les caractères n’ont pas été tous étudiés, de sorte que le fossile que je propose de placer dans cesous-genre n’en fait peut-être pas partie. Mais, si cette assimilation est exacte, la place de Métromorpha serait auprès de Borsonia ou plutôt de Cordieria, dont elle se distinguerait seulement par son aspect mitriforme et par les denticules internes du labre, par l'absence presque complète du canal qui se confond avec le prolongement déelive de la base. Si on compare ce genre à Mitrolumna, Bucq. Dollf. Dautz., on trouve qu'il s’en distingue par ses deux plis columellaires au lieu de trois, non prolongés sur toute l'étendue de la columelle à l'intérieur de la coquille, tandis que c’est le contraire dans le genre Mitrolumma qui appar- tient bien à la famille Mitridæ. Répart. Stratigr. PÉOCENE Pere L'espèce plésiotype dans le Cotentin, ma coll. EPoque acruee. Outre le type du Japon, deux ou trois espèces peu homogènes, dont l’une a précisément le labre plissé à l'intérieur. BATHYTOMA, Harr. et Burr. 1891. Forme ventrue ; canal assez court avec un bourrelet sur le cou ; columelle subplissée ou renflée ; sinus écarté de la suture. BarayToMA, sens. str. Type: Murex cataphractus, Br. Plioc. (— Dolicholoma, Bell. 1875, non Hope, Col. 1839). Forme ovale, trapue, spire conoïdale, turriculée ; embryon lisse et régulièrement conoïdal, à nucléus petit et dévié; tours subanguleux, avec une carène crénelée plus haut que la moitié de leur hauteur, excavés entre cette carène et la suture qui est bordée ; dernier tour grand, ovale, atténué à la base, terminé en avant par un canal large, un peu courbé et légèrement échancré, sur le cou duquel s’enroule un gros bourrelet. Ouverture étroite, 102 ESSAIS DE Bathytomæ subpiriforme, plus anguleuse en arrière qu'à l'extrémité anté- rieure ; labre assez épais, parfois plissé à l'intérieur, arqué, avec une profonde échancrure vis-à-vis la carène du dernier tour, se raccordant par un quart de cercle perpendiculairement à la suture ; columelle sinueuse, langente à la base de l’avant-dernier tour, munie d’un coude plissé vis-à-vis de l’enroulement du bour- relet sur le cou du canal ; bord columellaire mince et large en arrière, plus calleux et plus étroit en avant, contournant le bourrelet qui recouvre la fente ombilicale, et se terminant en pointe à l'extrémité du canal. Diagnose faite d'après un échantillon de l'espèce type, montrant le pli columellaire, du Plaisancien de Biot (PI. VIT, fig. 14), ma coll. ; autre individu plus intact, du Tortonien de Saubrigues (PI. V, fig. 19 et PI. VII, fig. 12), ma coll. Embryon grossi (Fig. 19). Observ. — Aux termes des règles de nomenclature adoptées par le Congrès de Bologne, la dénomination Dolichotoma ayant été employée avant Bellardi en Entomologie, la correction faite par MM. Harris et Burrows, à l’aide du précieux ré- pertoire de Scudder, doit évidemment être admise: toute- fois il eût peut-être été préférable d'oublier ce double em- ploi qui ne choquait personne et de conserver Dolichotoma qui est un nom universellement connu. Rapp. et diff. — Cette forme a beaucoup d'analogie avec Borsonia ; aussi je ne comprends pas pourquoi Fischer et Tryon, rompant avec la tradition créée par Bellardi qui plaçait ces deux genres dans la même sous-famille, ont placé Dolichotoma auprès de Genotia, surlout sans en connaitre l’oper- cule. Aujourd'hui, d’après le travail de M. Dall sur les dragages de l'AI- batros, on connaît l'animal et l'opercule de Pleurot. Carpenteriana, Gabb, dont la coquille ressemble à celle de Bathytoma: or, cet opercule, dont le nucléus apical est malheureusement brisé ou usé, est bien plus fort, plus épais, plus noir que celui des Conidæ; d'autre part, la dentition et la glande venimeuse de l'animal ressemblent à celles de Bela; il y a done des motifs sérieux pour rapprocher Bathyloma des Pleurotomidæ, et, en raison des analogies de la coquille, de placer ce genre dans la sous-famille Bor- soninæ. Il y a d’ailleurs des différences importantes entre Borsonia et Bathytoma, la forme de l'embryon, la position du sinus, le bourrelet du cou du canal, le pli columellaire réduit à un gonflement produit par l'enroulement de ce bourrelet sous la callosité qui recouvre la columelle. Si l'on compare LE] Fi. 19. De Sr la où tent À GE RON PE PALÉOCONCHOLOGIE COMPAREE 103 Bathytoma Bathytoma à Rouaullia, qui a également la columelle gonflée et le sinus écarté de la suture, on trouve que tous les autres caractères sont diffé- rents. Répart. Stratigr. ÉOGENE 770. Plusieurs espèces, soit dans le bassin anglo-parisien (PI. turbida, Sol.) ma coll. ; soit dans l'Australie du Sud (P. atractoides, Gellibrandi, fontinatis, Tate), ma coll. ; soit dans le Clairbornien des Etats-Unis (P. congesta, Conr.), d’après la Monogr de M. de Gregorio sur l'Alabama. Oricocexe....... Plusieurs espèces dansle Tongrien inférieur de l'Alle- magne du Nord (Dol. anodon, subcylindrica, trachy- toma, v. Kœn. P. ligata, Edw.), d’après la Monogr. de M. von Kœnen; une espèce certaine dans les argiles de Boom (2. crenata, Nyst), ma coll. MIOGENE L'espèce type dans les Landes, en Italie et dans le bassin de Vienne, ma coll. ; dans l'Allemagne du Nord, d’après M. von Kœnen qui l'a confondue avec B. turbida ; dans le Portugal, d’après la Monogr. de P. de Costa; autre espèce en Italie (Dol. doliolum, Bell.), d’après la Monogr. de Bellardi. PÉIOGENES EEE L'espèce type dans les Alpes-Maritimes et en Italie, ma coll. ; dans le bassin du Rhône, d’après la Monogr. de Fontannes ; autre espèce dans les couches d'E- deghem, près d'Anvers confinant au Miocène supé- rieur (PI. sublurbida, d'Orb.), ma coll. ÉPOQuE ACTUELLE. Une espèce sur les côtes de la Californie, d'après Dall : autre espèce aux Philippines (Genota atractoides, Watson), d’après Bættger, citation en 1895, c’est-à- dire postérieurement à la publication de P. atrac- toides par Tate. Eparxis, Cossm. 1889. Type : PI. crenulata, Lamk. KEoc. Forme biconique ; spire ventrue, peu allongée ; embryon pro- boscidiforme, à nucléus obtus et un peu dévié ; tours subanguleux et crénelés, non excavés en arrière, munis d'un bourrelet bifide au-dessus de la suture ; dernier tour assez long, à base atténuée, terminée par n Canal court, à peine infléchi, sur le cou duquel s’enroule un bourrelet obsolète. Ouverture de Bathytoma ; labre mince, échancré par un sinus assez profond et éloigné de la 104 ESSAIS DE Bathytoma suture ; columelle calleuse, à peine coudée et munie d’un gon- flement médian, très peu visible. Diagnose faite d'après une espèce plésiotype, P. ventricosa, Lamk, du Guépelle (PI. VI, fig. 25-26), ma coll. Embryon grossi (Fig. 20) d'après un individu du caleaire grossier de Villiers: Rapp. et diff. — J'ai séparé ce sous-genre de Bathytoma, { | |] non seulement à cause de la forme générale de la coquille, mais encore à cause de l'embryon qui est plutôt proboscidi- forme que conoïdal, de la disposition du canal qui est moins coudé, ainsi que de la columelle dont le gonflement pliciforme Te est beaucoup moins apparent. Ces différences s'atténuent d'ailleurs sur les individus adultes qui ont une analogie incontestable avec Bathyloma s.s. Répart. Stratigr. ÉOCENP etre Trois espèces dans le bassin anglo-parisien et dans la Loire-[nférieure (21. crenulala, ventricosa, Lamk. varians, Edw.), ma coll. ASTHENOTOMA, Harr. et Burr. 1891. (— Oligotoma, Bell. 1875, non Westwood, 1836). Spire longue ; canal court ; columelle plissée ou subplissée ; labre intérieurement denté ; embryon conoïdal. ASTHENOTOMA, sens. sr. Type : PI. Basteroti, Desm. Mioc. Taille assez petite ; forme étroite, clavatulée ; spire allongée, à galbe conique ; embryon paucispiré, à nucléus obtus ; tours généralement ornés de carènes spirales, décussées par des plis d’accroissement sinueux ; base rapidement atténuée, terminée par un canal large, très court et assez profondément échancré, sur le cou duquel s’enroule un bourrelet très obsolète. Ouverture pelite, rhomboïdale, peu rétrécie en avant ; labre arqué, mince en son contour, intérieurement épaissi et plissé ou denté, entaillé par une échancrure large et peu profonde, coïncidant à peu près PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 105 Asthenotoma avec la convexité médiane des tours ; columelle très calleuse, infléchie en S, tordue ou plissée au point où se fait l'inflexion antérieure. Diagnose refaite d’après un échantillon de l'espèce type, du Langhien de Saucats (PI. VI, fig. 23-24), ma coll. Embryon grossi (Fig. 21). Observ. — En créant ce genre, dont le nom a dû étre changé pour corriger un double emploi, Bellardi a indiqué que le pli columellaire se réduit ordi- nairement à une simple torsion de la partie antérieure de la columelle, mais que la longueur de la spire, la brièveté du canal et la forme du sinus écarté de la suture, permettent aisément de distinguer ce groupe des autres Pleurotomidæ. À ces carae- \ 2 tères, il y a lieu d'ajouter la plication interne du labre, qu'on constate sur tous les échantillons adultes et intacts, et l'échan- crure de l'extrémité antérieure du canal qui, quoique très court, est toujours infléchi à cette extrémité. Ie ON Répart. Stratigr. ÉOGCENE EC EEE Plusieurs espèces dans le bassin anglo-parisien, dans Ô le Claibornien des États-Unis, dans l'Australie du Sud (Purpura funiculosa, Desh. Cossmanni, de Rainc. PI. zonulata, microchila, dissimilis, pupa, brachia, heliçoides, Edw., Olig. Meyeri, Cossm. Jacksonensis, Meyer, PI. consutilis, T. Woods, Asth. Tatei, Cossm. (PI. VI, f. 29), ma coll. [voir l'annexe à la fin de cettelivraison|. OzxGOCENE Une espèce probable dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord (P4. bicingulata, Sandb.), ainsi qu'une espèce bartonienne peut-être distincte de celle d'An- gleterre (PL. heliçoides, Edw.), d'après la Monogr. de M. von Kœnen. MIoGENE .. Plusieurs espèces dans le Bordelais, en Italie, dans le bassin de Vienne (P. Basteroti, Desm. pannus, Bast. ornata, Defr. tuberculala, Pusch) ma coll. (P. in- tersecla, Doderl. mirabihs, Bell. Æeckeli, Hœrn.), d’après les Monogr. de Bellardi et de Hærnes et Auinger. ÉPIOGENE "F0 Une espèce dans le Messinien d'Orciano, confondue avec A. pannus, Bast., ma coll. ur: à TA ELA CER Me Le * de 2. 106 ESSAIS DE Asthenotoma Enpraromal no. sect. Type: Oligotoma quadricincla, Gossm. Eoc. (— Aphaniloma, Gossm. 1883, non Bell. 1875). Forme très étroite et subulée ; spire longue ; embryon paucis- piré, conoïdal ; tours ornés comme ceux d'As{henotoma ; base du dernier tour excavée, terminée par un canal peu allongé, non échancré, presque sans bourrelet sur le cou. Ouverture à peine plus étroite en avant qu’en arrière, à bords à peu près parallèles ; labre mince, peu sinueux, curviligne sur toute la hauteur du dernier tour ; columelle coudée au milieu de la hauteur, munie, au point où elle s’infléchit à droite, d’un pli étroit et obsolète; bord columellaire peu calleux, limité par une strie superficielle, se terminant en pointe à l'extrémité antérieure du canal. Diagnose refaite d'après l'échantillon néo-type d'Aizy, déjà figuré dans le « Catalogue illustré des Coq. foss. de l'Eoc. » et plus intact que l'échantillon type de Saint-Gobain (PI. VI, fig. 30), ma coll. Embryon grossi (Fig. 22). Rapp. et diff. — Après avoir rapporté celte coquille au sous-genre Apha- nitoma, qui s'en distingue par ses deux plis columellaires, LE j'ai proposé de la classer dans le genre Asthenotoma, dont |1/Ÿ elle est très voisine par son ornementation, mais dont elle s'écarte cependant : par l'absence presque complète de sinus, par son canal un peu plus long et moins tronqué, par son pli columellaire plus saillant, enfin par son embryon moins obtus. Ces caractères différentiels justifient la création d’une nouvelle section Endialoma. Fic. 22. Répart. Stratigr. É ÉOCENE 208 L'espèce type dans le Suessonien du bassin de Paris, ma coll. ApraniromA, Bell. 1875. Type : T'urbinella labellum, Bon. Mioc. Forme fusoïde ; spire acuminée, médiocrement allongée ; em- » bryon paucispiré, subconoïdal ; tours costulés et treillissés ; der- 1 Evdax, privé de ; roua, échancrure. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 107 Asthenotoma nier tour à peu près égal à la moitié de la longueur totale, régu- lièrement atténué à la base qui se termine par un canal assez court, presque droit, sans échancrure et acuminé à son extrémité antérieure. Ouvertureétroite, allongée, à bords presque parallèles ; labre fortement plissé à l'intérieur, sinueux, dépourvu d'échan- crure ; columelle presque droite, portant au tiers de sa hauteur deux plis épais, l’inférieur plus large, et quelquefois des rides irrégulières en avant ; bord columellaire calleux, bien limité, se terminant en pointe contre l’extrémité antérieure du canal. Diagnose refaite d’après des échantillons typiques de Stazzano (PI. VI, fig. 71), coll. du Musée de Turin. Rapp. et diff. — Ainsi que le fait remarquer Bellardi, cette forme a beau— coup d’affinité avec Borsonia: on l'en distingue toutefois par son aspect extérieur, par la position des plis qui sont placés plus bas et sont plus épais, par l'absence d’une échancrure labiale, remplacée par une inflexion eurvi- ligne en arc de cercle à grand rayon et à petite flèche. Bellardi indique en outre, — mais je n'ai pu le vérifier, — que, dans le jeune âge, les plis columellaires sont presque effacés. Si l’on compare Aphanitoma à Endia- toma qui a également le sinus labial à peine indiqué et l'embryon conoïdal, on remarque que la columelle est munie de deux plis columellaires qui n existent pas chez Endialoma, et qu'elle n’est pas coudée comme celle d’Asthenotoma : ce sont des caractères distinctifs qui justifient la sépara- tion d’un sous-genre. Répart. Stratigr. MIOCENEE EE Outre le type, cinq espèces dans les environs de Turin (A. Pecchiolii, miocænica, pluriplicala, tumescens el abbreviata, Bell.), d’après la Monogr. de Bellardi. PCIOGENE =. 20 Une espèce très rare dans le Messinien des environs de Savone (4. arctata, Bell.). d’après la Monogr. de Bellardi; autre espèce dans le Messinien d'Orciano (A. hordeola, Doderl.), coll. de l'Ecole des Mines. SCOBINELLA. Conrad, 1848. Type : S. cœlata, Conr. Olig. (— Zeha, de Greg. 1898, non Desv. Dipt. 1830). Taille petite : forme hordéolée ; spire courte, à galbe conoïde ; embryon mullispiré, d'abord conoïdal et lisse, puis comportant 108 ESSAIS DE Asthenotoma un ou deux tours costulés dans le sens axial; tours de spire munis de carènes spirales, décussées par de fins plis d’accroisse- ment ; base rapidement atténuée, terminée par un canal court, échancré à son extrémité, muni d'un bourrelet très obsolète qui s’enroule sur son cou. Ouverture courte, étroite, à peine plus dilatée en arrière que sur la longueur du canal ; labre épais, portant à l'intérieur quatre ou cinq crénelures allongées, entaillé à quelque distance de la suture par un sinus assez profond ; columelle munie de deux plis transverses, écartés est peu saillants, en avant desquels on distingue, sur les individus adultes, trois rides parallèles aux plis, et dont l’inférieure est surtout saillante ; bord columellaire calleux, bien limité à l'extérieur, se terminant en pointe vers l'extrémité du canal. Diagnose faite d'après un plésiotype de l'Éocène de Jackson, aux États-Unis, S. æviplicata, Gabb (PL VL fig. 35), ma coll. Embryon grossi (Fig. 23). Observ. — La plupart des auteurs (Tryon, Zittel, Fischer, ete.), n'ayant eu sous les yeux qu'une figure défectueuse et une description incomplète du type de Conrad, ont confondu Scobinella avec Borsonia ; M. de Gregorio a suivi cet exemple (Monogr. Eoc. Alab. p. 45), mais il a simultanément proposé un nom nouveau (Zelia) pour une espèce à laquelle il reconnait lui-même une grande analogie avec le type de Conrad : en effet les caractères de ce genre Zelia coïncident absolument avec ceux de deux espèces qui m'ont été envoyées sous le nom Scobinella par M. Meyer et qui m'ont servi à rétablir Fre. 23. la véritable diagnose du genre de Conrad. Dans ces conditions, Zelia doit d'autant plus être rayé de la nomen- clature des Mollusques, que ce nom avait déjà été employé dans une autre branche de histoire naturelle. Rapp. et diff. — Semblable à Asthenotoma par sa forme géné irale, son labre denté, l'échancrure de son canal, la position du sinus et l'ornementa- lion,ce sous-genre s'en distingue par sonembryon ,par son canal non coudé, par ses deux plis et ses des columellaires, qui le rapprochent au con- traire d'Aphaniloma ; mais il s'écarte de ce dernier par son sinus et par son canal échancré; on remarquera enfin que les costules des tours embryonnaires existent aussi chez Asthenotoma Tatei, dont je donne la description à la fin de l'annexe. Ainsi se trouve confirmé l'arrangement chatres "1 Ye x” PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 109 Asthenotoma que je propose, et d’après lequel Aphanitoma et Scobinella seraient deux sous-senres distincts du genre principal Asthenotoma. Répart. Stratigr. Û ÉOCENF EEE EC Plusieurs espèces : soit en Angleterre (PL. lineata, Edw.) ; soit dans le Claibornien des Etats-Unis (S. infans, Meyer, sativa, de Greg. læviplicala, Gabb.\, ma coll. OLIGOCENE.. .. . L'espèce type dans le Vicksburgien des États-Unis, d’après la Monogr. de M. de Gregorio. TryPAnoromA,Cossm. 1893. Type: PI. terebriformis, Meyer. Eoc. Forme de Zerebra ; spire longue, à galbe à peu près conique ; embryon paucispiré, à nucléus en goutte de suif ; tours convexes, ornés de carènes spirales et de crénelures sur la convexité médiane : dernier tour court, à base arrondie, subitement atténuée en avant, terminée par un canal tronqué et profondément échancré à son extrémité antérieure, avec un bourrelet obsolète s’enroulant sur le cou et limité par une costule un peu plus saillante. Ouver- ture au plus égale au quart de la longueur totale, presque aussi étroite au milieu qu’en avant ; labre peu épais, plissé à l’intérieur, sinueux, faiblement entaillé sur la convexité du dernier tour par une échancerure très peu profonde; columelle lisse, coudée en S très oblique ; bord columellaire étroit, un peu calleux. Diagnose refaite d'après l'échantillon type de Newton, aux États- Unis (PI. VI, fig. 27-28), ma coll. Embryon grossi (Fig. 24), d'après un individu de Claiborne. Rapp. et diff. — Cette forme n’est évidemment qu’un sous- genre d'Asthenotoma ; elle s'en distingue cependant par son canal encore plus court, par son embryon plus oblus, surtout par l’absence complète de pli columellaire, et par son sinus presque aussi faible que celui d'Aphanitoma. Il est incontes- table que la coquille a un peu l'aspect de Terebra, mais elle s'en distingue par son embryon et par son faible sinus labial ; en outre, l’échancrure du canal est moins profonde et le bourrelet moins bien limité sur le cou. 24 Fic. 24. 110 ESSAIS DE Asthenotoma Répart. Stratigr. ; BOCENE - ...:... . L'espèce type dans le Claibornien des Etats-Unis, ma collection. SINISTRELLA, Meyer, 1887. Type: Triforis americanus, Aldr. Eoc. Forme sénestre de Trypanotoma ; diagnose identique pour tous les autres caractères. D'après un échantillon typique du Claibornien de Jackson; aux États- Unis (PI. VII, fig. 22-23), ma coll. Embryon grossi (Fig. 25). Observ. — La diagnose de Trypanoltoma s'applique, sans y changer un mot, à Sinistrella, à cette seule différence que la coquille est sénestre au lieu d'être dextre : avec un cliché négatif de l'une des deux formes, on a à peu près l’image exacte de l'autre. Il n'y aurait évidemment pas, dans cette différence d’enroulement, de raison suffisante pour motiver la créa- tion d’une section distinete ; mais, comme Sénistrella est antérieur de six années à Trypanotoma, qu'on ne peut pas appliquer cette dénomination à la forme normale qui est dextre, et que e d’ailleurs l'auteur n'avait pas du tout cette forme en vue, quand il a proposé Séustrella, puisqu'il a décrit d'autre part Pleurotoma terebriformis (type de mon genre Trypa- noloma), sans le rapprocher de S. americana, je ne con- Fic. 95. serve Sinistrella que pour désigner la forme sénestre, régulière et non accidentelle, de Trypanotoma. L'espèce type présente du reste des différences constantes qui ne permettent pas de la considérer comme un échantillon sénestre de T. terebriformis : j'en possède huit échantillons et je puis affirmer que c'est bien une espèce à distinguer de l'autre. Répart. Stratigr. ÉOGCENEA ER PENREE Une seule espèce dans le Claibornien du Mississipi, ma collection. TEREBRITOMA, Cossm. 1892. TereBriromA, sens. str. Type: Mangelia ?sobtaria, Whitf. Crét. Taille petite ; forme étroite ; spire turriculée, à galbe conique; tours un peu convexes, ornés de stries spirales écarlées, munis PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 141 Terebritoma d'une rampe déclive au-dessus de la suture ; dernier tour très court, arrondi à la périphérie de la base, qui est rapidement atténuée, terminé en avant par un canal tronqué et infléchi à son extrémité. Ouverture subrhomboïdale, peu élevée ; labre un peu arqué, entaillé sur la rampe suturale par un sinus assez profond, antécurrent à la suture; columelle en N, très courte et lisse. Diagnose faite d’après la figure de « Syrian cretaceous fossils », reproduite (Fig. 26). Observ. — J'ai proposé cette nouvelle coupe dans l'Annuaire géologique ‘de 1892, en faisant l’analyse du Mémoire de M. Whit- field : la coquille qui en est le type ne ressemble à Mangilia que par sa taille et son sinus, mais elle n’a pas le labre épaissi. Sa forme générale a quelque ana- logie avec celle de Fibula, toutefois le sinus n'a aucun rapport avec l’entaille suturale des Entomotæniata, et il forme un crochet antécurrent, au lieu d’être profon- dément rétrocurrent. Néanmoins le classement de ce genre est encore extrêmement douteux : je le place provisoirement près de Trypanoloma, à cause de son canal tronqué et très court, et malgré la position tout à fait différente du sinus. Répart. stratigr. CréÉTacÉ......... Une espèce dans les marnes brunes du Mont Gazelle, près d’Abeïh, en Syrie, d'après Whitfield. PHOLIDOTOMA !, Cossm. 1896. Pnoziporoma,sens.str. Type: Fusus subheptagonus, d'Orb. Sén. Forme fusoïde, étroite, spire longue, généralement costulée ; tours convexes, ornés de cordonnets spiraux, décussés par des lamelles d’accroissement un peu crépues qui se reploient en écailles crochues au-dessus de la suture, contre laquelle elles forment un bourrelet continu ayant à peu près l'aspect d’une râpe; dernier 1 poiis, écaille ; svroun, entaille. 112 ESSAIS DE Pholidotoma tour atténué à la base qui se termine par un canal assez allongé et droit. Ouverture étroite, un peu plus dilatée en arrière que sur la longueur du canal ; labre peu arqué, mince, muni contre la suture d’un sinus court qui correspond au bourrelet écailleux; colu- melle à peu près étroite, faiblement infléchie à son extrémité anté- rieure, lisse et dénuée de plis ou de torsion ; bord columellaire mince. Diagnose donnée au Congrès de l'Association franç. pour l'avancement des Sciences (Session de Carthage, Avril 1896), d’après un échan- tillon typique de Saint-Cyr, dans le Var (PI. VIT, fig. 15), coll. Michalet. Observ. — Je n'ai pu étudier l'embryon qui fait défaut sur les échantil- lons de cette espèce mis à ma disposition ; par conséquent, il m'a été impossible de vérifier si, comme chez Voluloderma (— Rostellites), cet embryon est allongé el multispiré, c'est-à-dire absolument distinct de l'embryon globuleux et paucispiré des Volutidæ et des Fusidæ. Néan- moins il ne me paraît pas douteux que, malgré sa columelle lisse, cette nouvelle coupe appartient à la même sous-famille de Pleurolomidæ que les genres ci-après énumérés : loutes ces formes sont caractérisées par la présence d'un sinus écailleux contre la suture et par leur ornementation lamelleuse ou crépue, qui donne à leur surface externe un aspect tout à fait particulier. Comme ce sont des genres qu'on ne connaît qu'à l’état fossile exclusivement, et même dans les couches crétaciques seulement, l'opercule est nécessairement inconnu, de sorte que la sous-famille PAoli- dctominæ, dans laquelle je propose de les grouper, doit être caractérisée par ce sinus écailleux et cette ornementation crépue, tout en comprenant les coquilles dissemblables par leur forme. Répart. Stratigr. ŒURONENT EE" CE Plusieurs espèces dans le Mornasien du Var et dans les couches de Gosau (Fusus heplagonus, SOW non Lamk. Pleurot. fenestrata, Zek.), coll. Michalet et d’après la Monogr. de Zekeli. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 113 BEISSELIA, Holzapfel, 1889. (— Kœnenia, Holz. 1888, non Beushausen). BEISSELIA, sens. s{r. Type: Xænema speciosa, Holz. Sén. Forme buccinoïde, un peu trapue; spire probablement peu allongée, étagée, à galbe à peu près conique ; tours anguleux, costulés en avant, excavés au-dessus de la suture qui est bordée d’une large rangée d’écailles curvilignes, écartées et saillantes ; dernier tour à base convexe, rapidement atténuée, terminée par un canal large et probablement infléchi vers la droite de l’axe. Ouverture courte, pirorme, peu rétrécie en avant; labre mince, peu arqué dans la plus grande partie de sa hauteur, entaillé contre la suture par une très profonde échancrure sur le périmêtre de laquelle il se retrousse en formant une écaille crochue; puis au delà, il se raccorde avec le bord opposé de l’ouverture ; columelle lisse, faisant un angle de 100° avec la base de l’avant-dernier tour, coudée à droite à la naissance du canal, bord columellaire large, épais, complètement détaché. Diagnose refaite d’après l'échantillon type de Vaals (PI. VII, fig. 15 et 19) coll. Beissel, communiqué par M. Holzapfel. Rapp. et dif. — Ce genre se distingue de PAolidotoma par son faciès plutôt buccinoïde que fusiforme, par son canal incurvé (quoique la muti- lation de l'échantillon type ne permette pas de constater si ce canal est long ou brièvement tronqué à son extrémité), par son sinus plus profond, par son bord columellaire détaché, et par l'angle peu ouvert que fait la columelle avec la base de l’avant-dernier tour ; les écailles suturales sont encore plus saillantes et plus écartées que celles de P. subheptagona, et elles se transforment parfois en de véritables tubulures : c'est, à ce point de vue, la forme la plus caractérisée de la sous-famille Pholidotominæ. Répart. Stratigr. SENONIEN....,... L'espèce type dans les sables verts des environs d’Aix- la-Chapelle. L2 114 ESSAIS DE ROSTELLITES, Conrad, 1859. (= Volutoderma, Gabb, 1876). RosSTELLITES, sens. str. Type: À. texana, Conr. Grét. sup- Forme étroite, scaphoïde ; spire courte, subulée, à galbe légè- rement extraconique ; embryon polygyré, aigu (fide Holzapfel), à nucléus très petit et trochoïde (ide Dall) ; tours un peu convexes, cancellés, ornés de nodosités à l'intersection des mailles, et de fines lamelles d’accroissement, plus saillantes et courbées au- dessus de la suture ; dernier tour très allongé, à base lentement atténuée, se terminant par un canal long, assez large, à peu près. recüligne, vraisemblablement dénué d'échancrure à son extrémité antérieure, et par conséquent de bourrelet sur le cou. Ouverture très longue et très étroite, également atténuée à ses deux extré- mités ; labre presque vertical, à peine arqué, entaillé près de la suture par une échancrure large et peu profonde, correspondant aux pelites écailles curvilignes : columelle peu excavée, dans le prolongement de la base de l’avant-dernier tour, munie en arrière de deux ou trois plis épais, généralement obliques, et peu visibles à l'entrée de l'ouverture, parce qu'ils sont très enfoncés à l’intérieur ; bord columellaire mince, non détaché. Diagnose refaite d'après un échantillon de l'espèce type, provenant de Kaufman, dans le Texas (PI. VII, fig. 12), collection du Musée national de Washington, envoyé en communication par le Smithso- nian Institute; plésiotype des environs d'Aix-la-Chapelle, Pirula fenestrala, Rœmer, des sables verts du Sénonien de Vaals (PI. VII, fig. 16 et 18), coll. du Musée d’Aix-la-Chapelle, envoyé en commu- nication par M. Holzapfel. Observ. — La synonymie de Rostellites et de Volutoderma n'est pas douteuse, attendu qu'il paraît y avoir identité, sinon spécifique, du moins générique, entre les espèces types de ces deux genres: Volutoderma navar- roensis, Gabb. et Rostelliles teæana, Conrad. J'ai sous les yeux, grâce à l'obligeance de nos confrères du musée de Washington, et particulière- ment de M. Stanton, les types de ces deux espèces de Californie et du PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE A1S- Rostellites Texas, de sorte que j'ai pu me convaincre que la réunion de lermes géné- riques, proposée en 4890 par M. Dall (Contrib. Lert. fauna of Florida, p. 71) est tout à fait justifiée; mais je ne partage pas son opinion au sujet de classement de Rostellites. Se fondant sur l'analogie de la forme extérieure de cette coquille avec certaines Volutidæ, sur la présence de plis à la columelle, enfin sur ce que Aurinia dubia et quelques Æarpidæ possèdent aussi un sinus sutural qui donne passage, non pas comme chezles Pleurolomitæ à une papille anale- pour les déjections de l'animal, mais à un Fosses du manteau qui dépose un vernis sur la partie inférieure de la coquille, M. Dall place Rostelliles auprès de Volutilithes. Pour que ce rapprochement fàt admis- sible, il faudrait que l'embryon de Rostellites fût, comme celui des Volu- lidæ, paucispiré et très globuleux ; car on reconnait immédiatement la spire d'une coquille de l'un des genres de VoZutidæ par l'embryon quiest tout à fait disproportionné avec les tours suivants. Au contraire, chez Ros- tellites, l'embryon est, ainsi que Holzappel l’a constaté et figuré, multi- spiré et pointu; le nucléus de cet embryon est, ainsi que le reconnaît Dall lui-même (p. 72), « an acute apex and trochoid, minute nucleus », c'est-à-dire qu'il n'a aucun rapport avec celui des Volutidæ, ni même des. Fasciolariidæ où des Turbinellidæ, et qu'il se rapproche plutôt de celui des Pleurotomidæ. Indépendamment de ce motif, qui a un très grand poids, au point de vue du classement par familles, il y a lieu de remarquer qu'il y a une étroite affinité entre tous les genres que j'ai groupés dans la nouvelle sous-famille Pholidotominæ, maleré les différences considérables que présente leur forme extérieure qui varie depuis l'aspect fusiforme jusqu'au galbe conique avec une columelle tantôt plissée, tantôt lisse : outre leur sinus écailleux, il y a l’analogie de leur ornementation, l'absence complète d'échancrure à la partie antérieure du canal (tandis que celui-ci est profondément entaillé chez les Volutidæ et les Harpidæ) : il résulte de celte aflinité des quatre cenres en queslion qu'on ne pourrait transporter Rostellites dans la famille Volutidæ sans y entrainer également Pholidotoma qui a une forme de Fusus, Beisselia qui a une forme de Buccinum, el qui n’ont, ni l’un ni l’autre, de plis columellaires. En résumé, sans contredire l'assertion de M. Dall, relativement à l'usage probable de l'échancrure suturale des Pholidotominæ, je mainliens que cette sous-famille ne peut être classée auprès des Volutidæ, et je préfère la laisser provisoirement dans les Pleurotomilæ, à cause du sinus et de l’em- bryon, jusqu'à ce qu'on ait la certitude qu'elle doit former une famille dis- Hincte et qu'on ait les éléments nécessaires pour fixer définitivement la place de cette famille. Rapp. et diff. — La forme générale etles plis columellaires de Roste:lites séparent bien nettementce genre de Phohdotoma et de Beisselia, qui s'en rapprochent par leur sinus écailleux et par leur ornementalion crépue. 116 ESSAIS DE Rostellites Répart. Stratigr. TurRONIEN........ Plusieurs espèces, soil dans les grès de Vaucluse (Voluta elongata, d'Orb.), ma coll. ; soità Gosau dans le Tyrol (Pleurot. spinosa, Sow. Volula prælonga, Zek.), d'après la Monogr. de Zekeli ; soit dans l'Inde, au niveau du groupe de Trinchinopoly (Cf. V. elon- gata, d'Orb.), d'après la Monogr. de Stoliczka ; soit dans les sables à Pugnellus du Colorado (Rost. am- bigua, Dalli et gracilis, Stanton), d’après les figures publiées par l’auteur. SENONIEN.. Plusieurs espèces, soit dans la Craie de Californie, du Mexique etdu Texas (Rost. texana, Conr. Volu- toderma navarroensis, Gabb, Gabbi, White), coll. du Musée de Washington ; soit dans les sables verts de Vaals (Pirula fenestrata, Roœmer, Volutoderma Zilteliana et Gosseleti, Holz.), coll. du Musée d’Aix- la-Chapelle et d’après la Monogr. d'Holzapfel. GOSAVIA, Stoliczka, 1865. GosaviA, sens. str. Type: Voluta squamosa, Zek. Tur. Forme conique ; spire très courte, tectiforme; tours étagés en gradins, ornés de cordons spiraux découpés par des lamelles d’accroissement et munis sur la rampe, près de la suture, d’une rangée d’écailles écartées. Ouverture à bords parallèles, terminée en avant par un canal assez court, large et tronqué ; labre presque droit, entaillé à la suture par une profonde échancrure, dont le contour retroussé forme les écailles caractéristiques de la rangée suturale ; columelle calleuse, munie de cinq ou six plis, les plis antérieurs plus obliques et plus rapprochés que les plis postérieurs. Diagnose faite d'après les échantillons types, provenant de Gosau, coll. du K.K. geol. Reichsanstalt, à Vienne, communiqués par M. Bittner ; et d'après des clichés photographiques, pris sur des échantillons de même gisement, en meilleur état, coll. du Hofmuseum à Vienne (PI. VII, fig. 26-27), envoyés par M. Kittl. Rapp. et diff. — Quoique cette forme se rapproche plus de Rostellites que de Pholidotoma, à cause de son canal ample et de ses plis columellaires, PATÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 117 Rostellites Gosavia est bien un genre distinct, non seulement à cause de son galbe régulièrement conique et trapu, mais surtout à cause du nombre plus con- sidérable de ces plis ; d’ailleurs le canal est moins allongé et la spire est plus étagée. Stoliczka (Eine revision der Gastr. Gosaugeb.) elasse ce genre dans les Volutidæ, à cause de ses plis columellaires ; toutefois, bien que je n'en connaisse pas l'embryon, je n'hésite pas à placer Gosavia dans la sous-famille PAolidotominæ à cause du sinus écailleux et caracté- ristique qui borde la suture. Répart. Stratigr. TurONIEN ... Outre le type à Gosau, dansle Tyrol, une espèce certaine dans l'Inde, groupe de Trinchinopoly (G. indica, Stol.), d'après la Monogr. de Stoliezka; autre espèce probable dans la Touraine, quoiqu'on n'y ait pas constaté l'existence de plis columellaires (Conus tu- berculatus, Dujard.), d'après les figures dela Paléont. française, et d’après l'avis de Stoliczka. MANGILIA, Risso emend. 1826. Tours costulés ; embryon papilleux, à nucléus légèrement dévié ; canal court ; labre variqueux: sinus entaillé plus ou moins profondément dans la varice labiale. MançGiLra, sens. str. Néotype : Pleurot. Vauquelün, Payr. Viv. {= Clathromangelia, Monts. 1884 ; — Cyharella, Monts. 1875, err. typ. pro Cytharella ; — Pseudoraphitoma, Boettg. 1895 ; — Paraclathurella, Boette. 1895). Taille petite ; forme fusoïde, plus ou moins trapue ; spire assez courte, quelquefois étagée ; embryon à tours convexes, à nucléus papilleux ; tours ornés de costules axiales obliques, généralement repliées vers la suture, parfois cancellées par des filets spiraux ; dernier tour égal ou supérieur à la moitié de la longueur totale, à base atténuée, terminé en avant par un canal court, large, tron- qué, sans échancrure à son extrémité. Ouverture étroite, à bords \ à peu près parallèles ; labre épaissi par la dernière côte, lisse à 118 ESSAIS DE Mangilia l'intérieur, un peu oblique, à peine arqué, entaillé contre la suture et dans l'épaisseur de la varice, par un sinus crochu et assez pro- fond; columelle presque droite, lisse et arrondie; bord columel- laire mince, élroit, à peine distinct. Diagnose faite d'après des échantillons lypiques des côtes du Rous- sillon, el d'après une espèce plésiolype fossile du Plaisancien, M. costata, Donov. provenant de Biot, dans les Alpes-Maritimes (PI. VII, fig. 24-25), ma coll., autre espèce représentant le groupe Clathromangilia, PL. quadrillum Dujardin, de l'Helvétien de Pont- levoy (PI. VII, fig. 44), ma coll. Observ. — La création du genre Mangilia (dédié à Mangili, non pas à Mangel) est souvent attribuée à Leach ; en réalité, ce genre a été établi, sur son conseil, par Risso, qui y a classé des formes fort hétérogènes, et parmi elles P/. Vauquelini, puis réformé par Hinds qui y a compris celle espèce, la seule véritable Mangilia qui fût connue de Risso, avec M. plicatilis : comme cette dernière est synonyme d'Æædropleura septangularis, Monte, il faut admettre l’autre comme néotype du genre Mangilia. Si l'on restreint ce genre comme le font actuellement la plupart des auteurs, il est caractérisé par sa columelle el son labre non plissés, par son sinus assez profondément entaillé dans la varice labiale; lornementation est tantôt exclusivement formée de costules axiales à intervalles lisses, tantôt cancellée : c'est au groupe des espèces cancellées que Monterosato a proposé d'appliquer la dénomination Clathromangilia (Type : PL gra- num, Phil, analogue fossile P. quadrillum, Duj.). Je ne crois pas qu'il y ait lieu d'admettre celte section pour une aussi légère différence d'ornemen- lation, d'autant plus qu'ilexiste des espèce esinter médiaires, dans lesquelles apparaissent déjà quelques filets spiraux. Quant à la AO Cytharella, Monts. 1875, que Tryon indique par erreur en 4876, et comme synonyme de Cythara, M. de Monterosato m'a expliqué que son intention était, dans le cas où l’on aurait pris comme néolype de Mangilia, M. Poliana el reliculata, qui sont des Rissoina, d'appliquer une dénomination à ce qui restait de Pleurotomidæ dans le genre hybride de Risso. Mais comme celte interprétation ne subsiste plus, dès l'instant que le néotype est M. Vauquelini, — ce qui a d’ailleurs l'avan- age de ne pas remplacer Rissoina par Mangilia, — l'auteur a lui-même renoncé, en 1884, à poursuivre celle rectification complexe, el par consé- quent, Cytharella doit être rayé de la nomenclature. Enfin je considère comme synonymes de Mangilia les sections proposées en 1895 par M. Bœtiger, dans sa note sur les mollusques des Philippines (Pseudoraphitoma et Paraclathurella) : 1 n'est pas admissible de mulüplier PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 119 Mangilia à ce point les subdivisions génériques, pour de simples modifications d'habitat. Répart. Stratigr. ÉOCENER TE Plusieurs espèces typiques, soit dans le bassin de Paris, soit aux Etats-Unis (M. pa- risiensis et labratula, Cossm., PI. acceptata et semicostulata, Desh., meridionalis, Meyer), ma coll. Em- bryon grossi (Fig. 27) d’un indi- vidu de M. parisiensis, provenant du calcaire grossier de Villiers. "OLIGOCENE....... Deux espèces bien caractérisées dans Fi. 21. le Tongrien inférieur de l’Alle- magie du Nord etde Belgique (PL. aculicosta, Nyst., Many. planistria, v. Kœn.), d'après la Monogr. de M. von Kœnen, car la figure de l'ouvrage de Nyst est méconnaissable. MIOGENE..-- Plusieurs espèces dans le Langhien des environs de Bordeaux et dans l'Helvétien de la Touraine (Peur. cheilotoma, Bast., Aglaia, Mayer, quadrillum, Duij., Lemariei,Dollf. Dautz,{abeo, Duj.), ma coll. et d’après l'étude préliminaire des faluns de la Touraine, par Dolllus et Dautzenberg ; autres espèces en Italie (M. catagrapha, longa, Monterosaloi, Bell.), d’après la Monogr. de Bellardi. (PÉTOCENE rt Nombreuses espèces dans le Piémont, le bassin du: Rhône et le Crag. d'Angleterre (M. Biondü, Bell., scabriuscula et ambigua, Brugn., costata, Penn., rugulosa, Phil., mitreola, Bon., clathrata, M. de S., lubulata, Font.. contracta, Bell., PL brachystoma, Phil.), d’après les Monogr. de Fontannes, de Bel- lardi et de Wood ; une espèce dans le Tertiaire supérieur de Java (M. oblivia, Mart.), d'après la Monogr. de Martin. Epoque ACTUELLE. Très nombreuses espèces dans toutes les mers, d’après le Manuel de Tryon. MANGILiELLA, Bucq. Dollf. Dautz. Type: PI. mullilineolata. Desh. Viv. Forme de Mangilia; embryon à nucléus dévié ; lours ornés de -costules axiales serrées et obliques, non repliées vers la suture ; 120 ESSAIS DE Mangilia ouverture et canal de Mangilia ; labre épais, un peu arqué, presque sans sinus à la partie inférieure ; columelle lisse, un peu incurvée. Diagnose faite d'après des échantillons de l'espèce type, provenant des côtes du Roussillon (PI. VIT, fig. 43), ma coll. Rapp. et diff. — La séparation de cette section n'est motivée que par l'absence presque complète de sinus labial; car la forme élancée de la coquille se rencontre également chez beaucoup de Mangilia typiques ; quant au degré d’écartement des côtes, que les auteurs de cette section indiquent comme caractéristique, c'est un critérium qui n’a qu'une valeur spécifique. Répart. Stratigr. MIOCENE-2F2EERRS Une espèce dans l'Helvétien de Touraine, distinete du type vivant (M. turonica, Dollf., Dautz.), d'après l'étude préliminaire des faluns de la Touraine. PITOGENE FREE Une espèce dans le Crag d'Angleterre (Clavatuta mitrula, Wood), d'après la Monogr. de S. Wood. Euciruara, Fischer, 1883. Type: Cancell. citharella, Lamk. Viv. (— Cythara, Schum. 1817, non Cithara, Klein 1753 — Oltocheilus, Gonr. sec. Tryon ? Forme trapue, stromboïde; spire courte, à galbe souvent extra- conique ; embryon proboscidiforme ; tours ornés de costules à peine obliques et de fines stries spirales; dernier tour très grand, obliquement atténué à la base qui se termine par un canal court, tronqué et légèrement échancré à son extrémité antérieure. Ouver- ture étroite, à bords presque parallèles; labre presque droit, épaissi par une varice, plissé à l’intérieur, entaillé en arrière par un sinus à peine visible sur la plupart des espèces: columwelle cal- leuse, à peu près rectiligne, généralement munie de rides trans- versales. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 121 Mangilia Diagnose faite d'après une espèce plésiotype de l'époque actuelle, Man- gilia marginelloiles, Reeve, provenant des Philippines (PI. VII, fie. 33), coll. de l'Ecole des Mines. Observ. — Le nom de ce sous-genre a été changé par Fischer pour corri- ser un double emploi de nomenclature ; Tryon et Dall ont, au contraire, conservé Cythara, Schum.; cependant, même si l’on n'admet pas, comme antérieures au système binominal de Linné, les dénominations de l'ou- xrage de Klein, il n’est pas possible de conserver un nom employé après Klein et avant Schumacher, dans un sens différent de celui que lui attri- bue ce dernier auteur. Comme d’ailleurs il y a synonymie complète entre Cithara et Cythara, la correction proposée par Fischer s'impose. Rapp. et diff. — Ce sous-genre se distingue de Manzilia s.s. par sa forme trapue, par son sinus à peine entaillé, par son labre et sa columelle plissés ou ridés. Il n'a commencé à apparaître que bien après Mangilia, dans les étages supérieurs des terrains tertiaires : les espèces de Cithara décrites par Whitfeld, dans son étude sur les marnes vertes de la craie de New- Jersey, sont en effet des moules internes peu déterminables qui, par leur grande taille, ainsi que par les traces d'ornementation qu'ils portent, ne peuvent être comparés aux véritables Zucithara. Il en est de même de Cüth. cretacea Stoliezka, du Crétacé de l'Inde, malgré le bourrelet labial et la petite sinuosité postérieure qu'indique la figure. Répart. Stratigr. PIIOGENE EE EEE Troisespèces dansles couchestertiaires de Caloosahat- chie, en Floride (Mang. balteata, Reeve, psila, Bush., terminula, Dall.), d'après la première par- tie de l'étude de M. Dall sur le Tertiaire de la Floride. Epoque acruzzce. Nombreuses espèces dans les mers chaudes, d’après le Manuel de Tryon. CLATHURELLA, Carpenter, 1857. Type: Clavatula rava, Hinds. Viv. (— Defrancia, Millet 1826, non Bronn 18ÿ5 : — (Crrilhias Monts. 1884; — ZLienardia, Jouss. 1883 : — Corderia, Monts. 1884, non Rouault; — Philbertia, Monts. 1884: — Leufroyia, Monts. 1884). Forme buccinoïde; spire conique, élagée ; embryon paucispiré, papilleux, à nucléus subdévié ; tours anguleux, costulés au-des- 122 ESSAIS DE Mangilia sus de l'angle, excavés en dessous, généralement ornés de slries spirales ; dernier tour orand, cylindroconique, un peu creusé à, la base par une dépression qui sépare le cou du canal. Ouverture rhomboïdale, allongée, terminée en avant par un canal court, large etlégèrement échancré ; labre presque vertical, à peine curviligne au milieu, entaillé sur la rampe suturale par un sinus ovale et profond, au-delà duquel il est antécurrent vers la suture, aminci à son contour externe, épaissi à l’intérieur où il porte quelques plis allongés et écartés, muni à l'extérieur d'un large bourrelet peu saillant, qui est situé en deçà du contour et qui cesse autour du sinus dont le rebord est plus mince; columelle presque droite, faisant un angle arrondi de 110° avec la base de l’avant-dernier tour; bord columellaire large et peu calleux, portant un renfle- ment ou une dent pariétale vis-à-vis du sinus du labre, et quelques crénelures médianes, irrégulières el souvent imperceptibles, se terminant en pointe à l'extrémité antérieure, contre le canal. Diagnose faite d'après une espèce plésiotype du Langhien des envi- rons de Bordeaux, C. Mülleti, Desm. (PL. VI, fig. 36-37) provenant du Péloua, ma coll. Embryon grossi d'une espèce pliocénique de Bot, C. scalaria, Jan. (Fig. 28). Observ. — Le type de ce genre a été créé par Carpenter dans le Catal. Mazatlan, d'après une espèce peu commune des Philippines, de sorte que la plupart des auteurs y ont substitué comme exemple Murexæ hnearis, Monl., qui est mieux connu et qui a exactement les mèmes caractères génériques. Quoique les Clathurella soient, 28 en général, peu variables, ce sous-genre a élé l'objet de dé- membrements excessifs, des dénominations nouvelles ont mème été proposées pour de simples variétés d’une mème es- pèce: d’abord Cérillia (non Cyrilla, Ad.) a pour type Murex linearis, Monte. qui ne diffère pas — génériquement — du type de Clathurella, de sorte que le double emploi est évident; Cordieria, qui ne pourrait en tous cas être maintenu puisque ce nom a déjà été employé par Rouault, à pour type P. reliculata, Ren. qui ne présente aucune différence générique avec de véritables Clathurella ; Philbertia (lype: PL bicolor, Risso) et Leufrogia (\ype: P. Leufroyi, Mich.) sont appliquées à des formes dérivées de Mureæ pur- pureus, Monte. qui est une espèce de Clathurella à lours plus arrondis Fic. 28. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 123 Mangilia et à surface plus finement réliculée que C. linearis : ce sont encore des caractères distinctifs qui suffisent pour séparer des espèces, mais qui ne peuvent motiver la création de sous-genres, ni même de sections. Enfin Lienardia a été proposé par le docteur Jousseaume, dans le Bulletin de la Soc. zool. de France (1884), pour des coquilles caractérisées « par la pré- sence de dents plus ou moins saillantes sur la partie interne des deux bords de l'ouverture »: or ce sont précisément les caractères {typiques de C. linea- ris ; lorsque M. Jousseaume indique que son sous-genre se distingue des Clathurella « qui ont les bords lisses », c’est évidemment qu'il le compare à des Mangilia; il n'est donc pas possible de conserver ZLienar- dia qui est complètement synonyme de Clathurella, malgré l'avis de M. Bættger (Moll. Phil., 1895) qui applique cette section aux Clathurella indopacifiques, et qui en propose même une nouvelle, Zemilienardia (\ype 3 PI. Malleti, Recl.), pour des espèces plus petites, à peu près dénuées de plis columellaires. Cette multiplicité de subdivisions me parait tout à fait excessive et, en tous cas, hors de proportion avec ce que nous avons admis dans les autres genres. Rapp. et diff. — On distingue aisément Clathurella de Margilia parl'exis- tence de plis ou de rides à l'intérieur du labre et sur la surface médiane du bord columellaire, ainsi que par la dent pariétale et tuberculeuse, ou tout au moins par le renflement calleux, qu'on remarque à la partie postérieure de l'ouverture, vis-à-vis du sinus, lorsque les individus sont adultes. Les rides de la columelle sont quelquefois très effacées, surtout lorsqu'il s'agit de jeunes échantillons, mais les plis internes du labre existent à tout âge sur les individus dont l'ouverture est intacte, tandis qu'on n’en constate aucune trace chez Mangilia. Si on compare Clathurella avec Eucithara, -on trouve que non seulement la forme générale est tout à fait différente, mais encore que le sinus est beaucoup plus profondément entaillé, tandis que la dent pariétale fait défaut chez £ucilhara. Répart. Stratigr. [POGENER EP EEE Une espèce dans l'Australie du Sud (M. bidentata, : Tate), ma coll. MIOCENET. 2007 Plusieurs espèces, soit dans le Langhien du Bordelais et l'Helvétien de la Touraine, soit en Italie, soit dans le bassin de Vienne (C. Milleli, Desm. pagoda, hor- dacea et suturalis, Millet, sublilis, Partsch, subcos- tellata, d'Orb. scrobiculata, Micht, effossa, declivis, Aldrovandii, Bell., etc), ma coll. et d’après la Monogr. de Bellardi, d'après l'étude préliminaire des faluns de la Touraine par Dollfus et Dautzenberg. PIIOCENR rer . Deux espèces typiques dans le bassin du Rhône et le Roussillon (C. perpiniana, Font. P. consobrina, Mayer), d’après la Monogr. de Fontannes et les wc CPR : ses à A AIT EE NAT nn 1ù 0 nt 124 ESSAIS DE Mangilia figures du Journ. de Conchyl. (1891); trois espèces certaines dans le Crag. d'Angleterre et d'Anvers (PL. tinearis, Mont. perpulchra, Wood, et ZLeufroyi, Mich'), d'après les Monogr.de S. Wood et de Nyst; plusieurs espèces en Italie (C. scalaria, Jan, Luisæ, Semp. riéngens, Spreafici, albigonensis, Bell. emar- ginata, Donov.), ma coll. et d’après la Monogr. de Bellardi. Epoque acruezce. Nombreuses espèces dans toutes les mers, d'après le Manuel de Tryon. GLYPHOSTOMA, Gabb, 1872. Type: G. dentifera, Gabb. Mioc. Forme et ornementation de Clathurella ; canal un peu allongé et peu recourbé ; ouverture rétrécie ; labre très épais, fortement denté à l'intérieur; columelle calleuse, munie d'un grand nombre de plis transversaux qui croissent d'avant en arrière. Diagnose reproduite d'après la figure de l'espèce type, dans le Manuel de Tryon, dont la copie est ci-contre (Fig. 29). Rapp. et diff. — Autant que je puis en juger d’après une figure, cette sec- 13 G tion ne diffère de Clathurella que par son canal un peu plus long, presque droit, par ses crénelures columellaires plus saillantes, moins obliques, et par l'absence de dent pariétale. Ces différences sont si peu certaines que M. Dall, — qui d'ailleurs conserve (èx lt.) des doutes sur la validité de cette section, — désigne sous le nom de Glyphostoma un certain nombre d'espèces du Miocène de la Floride que je ne distingue pas des Clathurella \ypiques : il y a du reste des Clathurella européennes (C. scalaria, Jan) qui ont un canal assez long et presque droit. Toutefois il faut attendre, avant de supprimer Glyphostoma, qu'on ait pu comparer l'espèce Lype, que je n’ai pu me procurer. Répart. Stratigr. MiocENE "0" L'espèce type dans les couches néogènes de Saint-Do- mingue ; quant aux espèces citées par Dall dans la Floride (G. gratula el Watsoni, Dall.), elles ne pa- raissent pas différer de C{athurella. } PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 195 Mangilia Diroma, Bellardi, 1875. Type : PI. angusta, Jan. Plioc. Forme étroite; spire turriculée, à galbe conoïde ; embryon conoïdal, à nucléus un peu dévié et papilleux; tours ornés de costules axiales et de stries spirales très fines dans les intervalles des côtes ; dernier tour grand, à base rapidement atténuée, ter- miné en avant par un canal court, tronqué et profondément échan- cré à son extrémité, avec un bourrelet peu saillant et cancellé sur le cou. Ouverture assez étroite, un peu plus dilatée au milieu ; labre épaissi par une forte varice, plus mince sur son contour, lisse à l’intérieur, entaillé contre la suture par un sinus très pro- fond, en forme de crochet, portant en avant une sinuosité ou dépression semblable à celle de Strombus; columelle lisse, exca- vée en arrière, coudée vers la partie antérieure du canal ; bord columellaire assez large, peu épais. Diagnose refaite d’après un échantillon de l'espèce type, du Plaisancien de Biot (PI. VII, fig. 29-30), ma coll. Embryon grossi (Fig. 30). Rapp. et diff. — Ce sous-genre se distingue de Mangilia par l'échanerure antérieure de son canal, par le bourrelet qui correspond sur le cou à cette échancrure, enfin et surtout par la sinuosité caractéristique du contour basal de son labre; à cette dépression correspond une sinuosité des côtes axiales, sur la base du dernier tour. Si on compare Di- toma à Clathurella, on l'en distingue, non seulement par ce dernier caractère, mais encore par l'absence de plis à l’intérieur du labre, ainsi que sur la columelle. Répart. Stratigr. MIOGENELE EE" REE L'espèce type dans l'Helvétien de la Touraine, ma coll. et dans le Tortonien des environs de Turin, d’après la Monogr. de Bellardi. oantesdece L'espèce type dans l’Astien de Cannes etle Plaisancien de Biot, ma coll. ; dans le Messinien des environs de Savone, d’après la Monogr. de Bellardi, et dans le Plaisancien des environs de Bologne, d'après le Cata- logue de Foresti. 126 ESSAIS DE e Mangiliæ Aroma, Bellardi, 1875. Type : A. hypothetlica, Bell. Mioc. Forme fusoïde ; spire allongée, à galbe conique; embryon pau- cispiré, subglobuleux et subconoïdal, à nucléus en goutte de suif; tours ornés de costules droites et saillantes, décussées par des cordons très obsolètes et écartés; dernier tour assez court, à base rapidement atténuée, terminé en avant par un canal très court, rétréci, un peu infléchi et faiblement échancré à son extrémité, avec un bourrelet très obsolète sur le cou. Ouverture subpiri- forme, peu dilatée au milieu, rétrécie à la naissance du canal; labre presque vertical, à peine sinueux, sans échancrure en arrière épaissi par une très forte varice, lisse à l'intérieur ; columelle arquée en S, dénuée de plis ou de rides ; bord columellaire cal- leux, recouvrant imparfaitement la fente ombilicale qui le sépare du bourrelet du canal. Diagnose faite d’après des échantillons de l'espèce type de Santa- Agata, près Turin (PI. VI, fig. 17), coll. du Musée de Turin. Rapp. et diff. — Ce sous-genre se rattache à Mangilia par son labre vari- queux, mais il s'en écarte par l'absence complète du sinus qui est encore moins apparent que chez Mangiliella et Eucithara: les slries d’accroisse- ment ne sont pas du tout curvilignes aux abords de la suture, à laquelle elles aboutissent perpendiculairement. Néanmoins, il paraît légitime de conserver cette forme dans les Pleurotomidæ, à cause de son faciès général et de son embryon qui ne ressemble pas à celui de Siphonalia. Répart. Stratigr. MIOCENER EEE L'espèce type dans le Tortonien des environs de Turin, d’après la Monogr. de Bellardi; et dans l'Italie cen- trale d'après Doderlein. DAPHNELLA, Hinds, 1844. Labre mince, non plissé intérieurement ; columelle lisse; sinus peu profond, contre la suture, embryon polygyré. 4 vi e 19 F PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 1 Daphnella DAPHNELLA, sens. sfr. Type : D. Emnæiformis, Kiener, Viv. Test mince; taille assez petite ; forme ovale, fusoïde ou bucci- noïde ; spire peu allongée, à galbe conoïde ; embryon lisse, polygyré, régulièrement conique, à nucléus pointu et très pelit ; tours convexes, finement cancellés ou réticulés, munis, contre la suture, d’une rampe déclive, parfois un peu excavée; dernier tour très allongé, à base convexe, peu atténuée, terminée par un canal parfois très court, large, transversalement tronqué, sans aucune échancrure. Ouverture assez étroite, ovale ou plutôt subrhom- À boïdale ; labre simple, à contour arqué, entaillé sur la rampe suturale par un sinus arrondi et peu profond, généralement dilaté en avant chez les individus adultes et complets; columelle excavée: au milieu, faiblement infléchie à son extrémité antérieure ; bord columellaire mince, étroit, peu visible. Diagnose refaite d’après des échantillons typiques des Antilles, et d'après une espèce plésiotype du Messinien d'Albenga, sur le golfe de Gènes, D. Romanii, Lib. (PI. VIT, fig. 31-32), échantillon unique de la collection du Musée de Turin, figuré par Bellardi. Rapp. et dif. — Ce genre se distingue aisément de Mangilia par som labre mince, de Clathurella par sa columelle lisse, et surtout de toutes les. autres formes de la même sous-famille, par son canal large et tronqué, ainsi que par son labre dilaté avant d'aboutir à la troncature basale, de: sorte qu’elle a l'aspect buccinoïde; toutelois le sinus est bien visible, le canal n’est pas échancré à son extrémité antérieure, il n’y a pas de bour- relet sur le cou, mais un simple petit rebord qui est la continuation du bord columellaire, sur les individus complètement adultes. Répart. Stratigr. ÉOCENE.--.... Une espèce nouvelle dans la Loire in- qu férieure (D. eocænica Cossm.) ma coll.; embryon grossi (Fig. 31). MiocENE......... Une espèce dans l'Helvétien de Pontle- voy, confondue avec D. Salinasi, mais évidemment nouvelle (D. ponteleviensis. nob.). Voir la description à l'annexe ci-après (PI. VII, fig. 9-10), ma coll. ; autre espèce dans le Langhien du Bordelais (Æoimo- toma Degrangei, Cossm.), ma coll. Fig. 31. FR SUN ME CR | 128 ESSAIS DE Daphnella PÉOCENE. . -. Deux espèces dans les Alpes-Maritimes et la Haute Italie (P/. Romanii, Lib. Salinasi, Bell. Zomot. pro- ducta, Bell), ma coll. et d’après la Monogr. de Bel- lardi; autre espèce probable dans le Crag d'Anvers PI. simihs, Nyst), d'après la Monogr. du Scaldisien de Nyst; une espèce dans le Tertiaire supérieur de Java (D. fragilissima, Mart.), d'après la Monogr. de Martin ; une espèce certaine dansles couches de Ca- loosahatchie, en Floride (D. cingulata, Dall) d'après la Monogr. de Dall. Epoque acrueLce. Nombreuses espèces dans toutes les mers d'après le Manuel de Tryon. BELLARDIELLA, Fischer, 1883. Type: Murex gracilis, Montg. Viv. Dalx, 1524 (= Heteroftoma, Bell. 1847, non Hat ; — Bellardia, Bucq. Dollf. Dautz. 1882, non Mayer 1870; — Homotoma, Bell. ex max. parte ; — Comarmondia, Monts. 1884). Forme élancée, fusoïde ; spire allongée, à galbe conique; embryon conoïdal composé de deux tours guillochés et d'un nucléus lisse et pointu ; tours convexes, costulés et ornés de filets spiraux, munis d’une rampe suturale généralement excavée; der- nier tour assez court, arrondi à la base qui est rapidement atté- nuée, terminé par un Canal allongé, un peu infléchi, tronqué sans échancrure à son extrémité. Ouverture piriforme, rétrécie en avant, vis-à-vis de l’inflexion du canal: labre très arqué, mince, entaillé au-dessus de la suture par une échancrure très profonde; columelle en S très oblique, arrondie, lisse; bord columellaire très étroit et très mince. Diagnose refaite d’après des échantillons de l'espèce type, provenant de ma coll., et d'après une espèce de plésiotype du Plaisancien de Biot, Murex textilis, Br. (PI. M, fig. 33-34, ma coll. Embryon grossi (Fig. 32). Observ. — Le genre Bellardia dont le nom a été modifié (par Fischer une année avant Monterosato) pour corriger un double emploi, ne comprenait, PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 129 Daphnella dans la pensée de ses auteurs, qu'une seule espèce vivante, à faciès de Pleurotoma, mais dépourvue d'opercule : toutefois, en exami- nant les formes très hétérogènes que Bellardi a comprises dans son genre Æomotoma, j'ai constaté que beaucoup d’entre elles sont des Bellardiella, à peu près semblables génériquement au type, dont Bellardi fait, au contraire, une Clathurella, quoiqu'il n'ait pas les caractères de ce dernier genre. Il résulte de là que Bellardiella a une extension plus grande qu'on ne le présumait, bien que je n'y aie strictement classé que les formes à embryon polygyré et conoïde, à labre mince et à columelle lisse. Rapp. et diff. — Au premier abord, il y a, en apparence, de réelles diffé- rences entre l'aspect de Dcphnella limnæiformis et celui de Bellardiella gracilis; cependant je n’admets Bellardiella que comme sous-sœenre de Daphnella : en effet, quand les individus sont adultes et tout à fait com- plets, leur canal est moins allongé et moins tordu que le comporte la dia- gnose de Bucquoy, Dollfus et Dautzenberg, il est même tronqué exactement comme celui de Daphnella; toutefois l'embryon est un peu différent, la spire est plus allongée et plus conique, le galbe est plus élancé, moins trapu, le labre n’est pas dilaté et, au contraire, il se resserre à la base, vers la naissance du canal, de sorte que l'ouverture est rétrécie. Ce sont là des caractères différentiels suffisants pour motiver la séparation d'un sous- genre, mais pas plus. Répart. Stratigr. NMOCENE EP Deux espèces probables dans l'Helvétien des envi- rons de Turin (Raphit. semicostata et Homot. Sol- danii, Bell.); le type dans le Tortonien d'’Asti, d’après la Monogr. de Bellardi. PÉIOGENE-PRPE TE Plusieurs espèces, outre le type, dans le Plaisancien et l’Astien des Alpes maritimes et de l'Italie (Æo- mot.textilis, Br. lumens et Raynevali, Bell., Pleur. stria, Calc, ligustica et Desmoulinsi, Bell.), ma coll. et d’après la Monogr. de Bellardi; le type (sous le nom antérieur P. emarginala, Donov.), dans le Crag d'Anvers, d’après la Monogr. de Nyst. Epoque AcruELLE. Outre le type, plusieurs espèces indiquées comme Daphnella, mais paraissant munies d’un canal long ettordu (D. accincla, Monte. interfossa, Carp.ærugi- nosa et pessulala, Reeve,Jacksonensis, Angas) d’après le Manuel de Tryon. 130 ESSAIS DE Daphnella Tres, Bucq. Dollf. Dautz. 1882. Type: Pleur. anceps, Eichw. Mioc.(— Pleurotomateres, Forbes) Forme de tarière un peu allongée; spire turriculée à galbe conique ; embryon conique, composé de quatre tours étroits, les deux premiers guillochés, les deux autres lisses, à nucléus pointu, mais subdévié ; tours convexes en avant, exCavés en arrière, el ornés de carènes spirales ; dernier tour convexe à la base qui est rapidement atténuée et se termine par un canal assez court, rétréci et infléchi en avant, tronqué sans échancrure à son extrémité. Ouverture étroite, subpiriforme ; labre mince, arqué, entaillé par un sinus assez profond sur la rampe suturale ; columelle lisse, un peu calleuse, arrondie, droite au milieu, coudée vers la droite en avant, et s’infléchissant enfin à gauche, vers l’axe, à son extrémité antérieure. Diagnose refaite d’après des échantillons de l'espèce type, fossiles dans l’Astien de Cannes (PI. VII, fig. 3-4), ma coll. Embryon grossi (Fig. 33). Rapp. et diff. — La séparation de cette section parait justifiée par la forme tordue que présente, du côté antérieur, le canal moins allongé et plus étroit que celui de Bellardiella ; l'échancrure du sinus est placée comme celle de Daphnella, mais l’orne- mentation a un faciès différent, à cause de la prédominance des carènes spirates; quant à l'embryon, il se rapproche beaucoup de celui de Daphnella et surtout de l'embryon de Fic. 33. Bellardiella. Y| me semble donc qu'on ne doit pas considérer Teres comme un sous-genre, mais le rattacher seulement à Bellardiella comme section de ce sous-genre. Répart. Stratigr. MiocENE . L'espèce type dans le bassin de Vienne et dans l’Alle- magne du Nord, d’après les Monogr. de Hœrnes et de von Kænen; existe peut-être aussi dans les envi- rons de Bordeaux, d'après un échantillon de ma coll., mais il est possible que ce soit une espèce distincte et inédite. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 131 Daphnella PÉTOGENE- L'espèce type dans le Crag d'Angleterre, le Plaisan- cien et l'Astien des Alpes-Maritimes et d'Italie, d’après les Monogr. de S. Wood et de Bellardi, et d’après le catalogue de Foresti; autre espèce voi- sine, dans le Messinien, le Plaisancien et l'Astien des Alpes-maritimes et d'Italie (P7. turritelloides, Dall.), ma coll. Epoque AcTUELLE. Deux espèces, l’une dans la Méditerranée, et l’autre dans les mers boréales, d’après le Manuel de Tryon. RaprromA, Bellardi, 1847. Néotype : Pleur. phcatella, Jan. Plioc. {— Ginnama, Monts. 1884; — Vielliersia, Monts. 1884 ; — Smithia, Monts. 1884, non Edw. et Haime. 1851.) Forme biconique, assez courte ; spire peu allongée, à galbe conique ; embryon polygyré, conoïdal, composé d’un nucléus subdévié, de deux tours lisses et d’un tour costulé; tours plus ou moins anguleux vers le tiers inférieur de leur hauteur, ornés de costules ployées sur l'angle, et dans leurs intervalles, de stries d'accroissement excessivement ténues, très finement chagrinées, enfin de filets spiraux plus ou moins écartés, parfois alternés, mais toujours plus serrés sur la rampe inférieure que sur la partie antérieure des tours. Dernier tour grand, régulièrement atténué à la base qui se termine par un canal un peu allongé, à peu près droit, arrondi sans échancrure à son extrémité antérieure. Ouver- ture étroite, peu dilatée au milieu, graduellement rétrécie en avant; labre mince, à contour peu arqué et oblique, avec un sinus peu profond au-dessus-de la suture ; columelle presque rectiligne, à peine infléchie vers la droite du côté antérieur ; bord columel- laire lisse, peu calleux, se terminant en pointe effilée à l'extrémité du canal. 132 ESSAIS DE Daphnella Diagnose refaite d’après un échantillon de l'espèce néotype, prove- nant du Plaisancien de Biot (PI. VIIT, fig. 17), ma coll. Embryon grossi (fig. 34) d'après un individu de R. plicata, Lamk, du cal- caire grossi de Grignon; détail du sinus (Fig. 35) d'un autre échan- tillon. Observ. — Ce genre, créé par Bellardi dans sa Monogr. des Pleuro- ee tomes, a été restreint par lui, en 1875, dans son travail d'ensemble sur les Mollusques du Piémont, A mais il n'en a pas indiqué le type : j'ai choisi 4 Ed comme néotype l'une des premières espèces bien \ £ caractérisées, qui figuraient dans sa Monogr. de 1847 (section D des Mollusques du Piémont), Fi. 34. Fi6. 35. attendu que les autres groupes ont, pour la plu- part élé érigés en sections distinctes. Rapp. et diff. — Ce sous-genre se distingue de Daphnella, non seule- ment par son ornementation, invariablement formée de costules pliées, mais surtout par son canal non tronqué, plus allongé et plus rétréei, par son labre non dilaté, entaillé moins près de la suture; si on le compare à Bellardiella, on remarque que le canal est beaucoup plus droit et que les costules sont, non pas interrompues, mais seulement amincies sur la rampe postérieure de chaque tour. Ces différences justifient amplement la séparation d'un sous-genre, mais elles ne motiveraient pas, à mon avis, l'admission d'un genre distinct; c’est d’ailleurs ce qu'a également proposé Fischer dans son Manuel. Quant aux sections, proposées en 188% par M. de Monterosalo, et que je eite dans la synonymie de Raphiloma, elles ont pour type des coquilles qui sont des Raphitoma absolument caractérisées, et ne diffèrent entre elles que par des détails d'ornementation, ayant une valeur spécifique; il serait d'autant moins admissible de former des sections d’après d'aussi faibles différences, que beaucoup d'auteurs ne considèrent quelques-unes de ces coquilles que comme des variétés d'une même espèce. À quelle pro- fusion de nomenclature arriverait-on, si l’on appliquait à toutes les mers du globe ce procédé de sectionnement exagérément minutieux auquel on se laisse entrainer quand on n'étudie qu'une faune locale et surtout peu riche en diversité de formes ? Répart. Stratigr. PargocexE ...... Une espèce probable dans le Landénien de Belgique (PI. volutæformis, Vinc.), d'après une empreinte figurée par l’auteur. EOCENE.""t .. Nombreuses espèces dans le bassin anglo-parisien, dans la Loire-Inférieure, dans le Claibornien des États-Unis (P/. plicata et costellata, Lamk. subat- ne « ‘ARS 3 PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 133 Daphnella tenuata, d'Orb.quantula, Baudoni, perplexa, Capel- linii et cütharella, Vesh. pachycolpa, leptocolpa, Boutillieri, Plateaui et dictyella, Cossm. campbo- nensis, Vasseur. venusta, Lea, meridionalis, Meyer), ma coll., coll. Bezançon. OLIGOCENE....... Plusieurs espèces dans les environs d'Étampes (PI. costuosa et Prevosti, Desh., Bourdoti, Cossm., et Lamb.), ma coll. ; et dans le Tongrien de l’Alle- magne du Nord(2. erecta, muricina, et buccinoides, v. Kœn.), d’après la Monogr. de M. von Kænen. MIocENE ........ Plusieurs espèces dans le Bordelais, la Touraine, l'Italie, le bassin de Vienne (P/. subcrenulata, d'Orb., affinis, Duj., vulpecula, Br., megastoma, Brugn., alifera et Rissii, Bell., Sandleri, Partsch), ma coll. et d’après la Monogr. de Bellardi; une espèce pro- bable dans l'Allemagne du Nord (Mangelia Kochi, von Kœnen), d’après la figure donnée par l’auteur. PLIOCENE........ Nombreuses espèces dans les Alpes maritimes, dans le bassin du Rhône, en Italie, dansle Crag d'Angle- terre (P1. hispidula et plicatella, Jan, comitatensis, Font., submarginata et sulcatula, Bon., nevropleura ettumidula, Brugn., Libassii, Bell., turgida, Forbes, attenuata, Montg.), ma coli. et d’après les Monogr. de Fontannes, de Bellardi et de S. Wood. : Epoque ACTUELLE. Plusieurs espèces dans la Méditerranée, la mer Egée, l'Australie, sur les côtes de l'Amérique du Nord, d’après le répertoire de Monterosato, et le Manuel de Tryon. PLeuroToMELLA, Verrill, 1873. Type: PI. Pachardi, Verr. Viv. (— Systenope, Cossm. 1889) Taille petite ; forme fusoïde, un peu trapue ; spire assez courte, aiguë ; embryon polygyré, avec un nucléus lisse et deux tours très finement cancellés, plus fortement coloré que le reste de la coquille ; tours convexes, ornés de costules obliques, générale- ment crénelées par des filets spiraux, et interrompues, avant qu’elles atteignent la suture inférieure; par une gouttière excavée, sur laquelle il n'existe que de petits plis curvilignes et beaucoup plus serrés; dernier tour grand, à base très convexe, se raccordant 124 ESSAIS DE Daphnella par un angle peu ouvert avec le cou du canal qui est droit, tron- qué sans échancrure à son extrémité. Ouverture subrhomboïdale, assez large au milieu, subitement rétrécie à la naissance du canal, labre arqué, mince, sauf quand le bord coïncide avec une côte, parfois lacinié à l’intérieur par des filets spiraux, échancré sur la goutlière postérieure par un profond sinus ; columelle droite, fai- sant un angle de 120° avec la base de l’avant-dernier tour, obli- quement infléchie à droite vers l’extrémité du canal; bord colu- mellaire lisse et très étroit. Diagnose refaite d'après un échantillon d’une espèce plésiotype, pro- venant du calcaire grossier de Mouchy, Systenope polycolpa, Cossm. (PI. VIL, fig. 1-2), ma coll. Embryon grossi (Fig. 36). Rapp. et diff. — L'espèce type de ma section Systenope ne diffère que par quelques détails d’ornementation de P/. Packardi, qui est le type du genre Pleurotomella : je n'hésite done pas à supprimer le nom que j'avais proposé et à y substituer la dé- nomination antérieure de Verrill. Plusieurs des espèces de ce groupe ont été confondues soit avec Raphiloma, soit avec Homotoma : elles diffèrent du premier par leur canal subitement rétréci, par leurs côtes interrompues sur la gout- tière postérieure, et par leur sinus plus profond ; elles se distinguent du second par leur embryon tout à fait différent. Répart. Stratigr. ÉOCENE + ..7 Plusieurs espèces dans le bassin de Paris (Raph. poly- colpa, quepellensis, goniocolpa et linophora, Cossm.), ma coll. et coll. Bezançon. OLIGOCENE.- Une espèce dans le Stampien du bassin de Mayence (PI. Rappardi, v. Kœn.), ma coll. ; autre espèce dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord (2. Eberti, v. Kœn.), d'après la Monogr. de M. von Kænen. MIiOCENE .…...... Quelques espèces probables dans l'Helvétien et le Tortonien d'Italie (R. inæquicosta, Jeffreysi, angu- lifera et Calandrelti, Bell.), d'après la Monogr. de Bellardi. PLIOCENE. ....... Une espèce à peu près certaine dans l’Astien des environs de Turin (P4. pulchra, Bell.), d’après la Monogr. de Bellardi ; autre espèce très incertaine PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 135 Daphnella dans la Floride, incomplète et à canal droit (P/. pistillata, Dall) d'après la figure. Eproque acruezre. Le type, plusieurs variétés, et quelques espèces à peu près dépourvues de costules sur le dernier tour, habitant les côtes de l'Amérique du Nord, d’après la Monogr. de Dall sur les dragages du « Blake ». PERATOTOMA, Harr. et Burr. 1891. (— Homotoma, Bell. 1875, non Guérin Mennev. 1829.) Embryon paucispiré, à nucléus papilleux et dévié. PerarToTomA, sens. str. Néotype: PI. striarella, Lamk. Eoc. Taille petite ; forme de Pleurotomella ; spire peu allongée à galbe à peu près conique ; embryon subglobuleux et lisse, composé d’un tour et demi, dont le nucléus forme une papille saillante, presque tordue, d’un aspect tout à fait caractéristique ; tours con- vexes, Canaliculés au-dessus de la suture, ornés de filets spiraux et parfois de costules obliques qui ne se prolongent jamais sur la gouttière postérieure, sur laquelle il n'existe que de petits plis curvilignes d’accroissement. Dernier tour assez grand, un peu ventru, convexe à la base qui est rapidement atténuée et qui se termine par un canal court, infléchi et tronqué, sans échancrure à l'extrémité antérieure. Ouverture courte, subrhomboïdale, rétré- cie vers le canal ; labre mince, lisse, arqué, légèrement sinueux en avant, échancré sur la gouttière suturale ; columelle peu cal- leuse, droite, faisant un angle de 130° avec la base de l’avant- dernier tour, un peu infléchie à droite du côté antérieur. Diagnose refaite d'après un individu de l'espèce post-type du calcaire grossier de Villiers, près Paris (PI. VII, fig. 5-6), ma coll. Embryon grossi (Fig. 37), d’après un autre individu du gisement de Mouchy. Observ. — Le genre Æomotoma, changé en Peralotoma par Harris et Burrows pour corriger un double emploi, est composé d’une manière tout 136 ESSAIS DE Peratotoma à fait hétérogène, le Daphnella, de Beïlardiella, de Teres et même de Clathurella. Je le restreins aux deux premières espèces de la Monogr. de Bellardi, et encore je n'ai pu vérilier si elles ont un em- “ bryon papilleux; mais elles présentent exactement l'aspect up extérieur de l'espèce du bassin de Paris que j'ai choisie comme néotype, précisément à cause de cette incertitude. Rapp. et diff. — Ce genre ressemble beaucoup, dans son ensemble, à Plewrotomella : on ne peut l’en distinguer Fic. 31. ‘ d'une manière certaine que par la forme de l'embryon qui est radicalement différent, lisse, paucispiré et papilleux, au lieu qu'il est cancellé, polygyré et conique dans tout le groupe des formes qui dérivent de Daphnella. Répart. Stratigr. ÉOCENER EEE TEE Outre le néotype, quatre espèces certaines dans le bassin de Pariset dans la Loire inférieure (P/. nana et fragilis, Desh. Hom. dimeres et P. ozocolpa, Cossm.), ma coll. et coll. Boutillier; trois espèces certaines dans le Claibornien de l'Alabama (P. insi- gnifica, Heilp., Dalli et funiculigera, Cossm.), ma coll. OLIGOCENE Deux espèces dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord, sous réserve de la vérification de l'embryon (I. alata et hexagona, v. Kœn.), d'après la Monogr. de M. von. Kœnen. MIOGENE PRE REE Deux espèces dans l'Helvétien des environs de Turin (AH. Tapparoniï et scalarata, Bell.), d'après la Monogr. de Bellardi. THesgia, Jeffreys, 1867. Type: 7. nana, Lovèn. Viv. + Taille petite ; forme buccinoïde; spire courte, à galbe subconoï- dal; embryon paucispiré, globuleux, à nucléus papilleux ; tours convexes, dénués de rampe ou de gouttière à la suture, à surface lisse; dernier tour relativement très grand, à base convexe, gra- duellement atténuée, terminé par un canal court et tronqué, dont le cou est à peu près droit. Ouverture ovale, rétrécie à la base, entaillé contre la suture par un sinus excessivement pelit; colu- melle sinueuse, infléchie à droite vers l'extrémité antérieure du canal; bord columellaire mince, étroit, se terminant en pointe en avant. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 137 Peratotoma Diagnose faite d'après une espèce plésiotype de l'Eocène supé- rieure du Bois de Perthes, aux environs de Paris, T. microltoma, Cossm. (PI. VIT, fig. 7-8), coll. Bezancçon. Rapp. et diff. — Ce sous-genre diffère de Peratotoma, par l'absence de gouttière suturale et par la surface lisse de ses tours de spire; en outre, le sinus est beaucoup plus petit et se réduit à une simple entaille bien visible, mais étroite et peu profonde; le labre est moins rétréci en avant, et il se dilate un peu comme chez Daphnella ; mais l'embryon globuleux et dévié est tout à fait semblable à celui de Peratotoma. Répart. Stratigr. ÉOGENES "TE. L'espèce plésiotype dans le bassin de Paris et dans la Loire inférieure, connue par plusieurs échantillons. Epoque acrueLLe. Outre le type des mers arctiques, plusieurs espèces non figurées par Watson, aux îles Kerguélen et Tris- tan d'Acunha, d’après le Manuel de Tryon. AmBLyacruM, Cossm. 1889. Type: Pl. rugosa, Desh. Eoc. Taille et forme de Raphitoma; embryon lisse, paucispiré, composé d’un tour et demi, à nucléus obtus, à peine dévié ; tours costulés, convexes ou anguleux, ornés ou crénelés par des filets spiraux, plus serrés sur la rampe postérieure que sur la partie antérieure de chaque tour; dernier tour généralement supérieur à la moitié de la longueur totale, à base graduellement atténuée, se terminant par un canal court, à peu près droit, assez large, arrondi sans échancrure à son extrémité. Ouverture étroite et longue, à peine plus dilatée au milieu que vis-à-vis du canal; labre arqué, mince, entaillé sur la rampe postérieure par une échancrure arrondie, large et peu profonde; columelle presque rectiligne; bord columellaire mince, sous lequel on distingue parfois la trace des filets spiraux enroulés sur la base, et qu'il ne faut pas confondre avec de véritables plis. 138 ESSAIS DE Peratotomæ Diagnose refaite d'après un échantillon typique du calcaire grossier de Mouchy (PI. V, fig. 31-32), coll. Pezant. Embryon grossi d'un autre individu (Fig. 38), ma coll. Rapp. et diff. — Amblyacrum est à Raphiloma, ce que Peratotoma est : à Pleurotomella ; sans l'embryon qui est absolument diffé- AAA, rent et qu'on distingue au premier coup d'œil, il y aurait identité complète au point de vue des caractères géné- riques. Si on compare ce sous-genre à Peraloloma, on remarque qu'il s'en distingue par l'absence de gouttière suturale, par son canal plus droit, non tronqué, et par l'ornementation de sa spire ; en outre, l'embryon est plus oblus et moins dévié. Fic. 38. Répart. Stratigr. EOCENE. . ..... . Trois espèces, outre le type, dans le bassin de Paris, et une espèce certaine dans le Claibornien des Etats- Unis (A. Chevallieri, crenuligerum el Bernayr, Cossm. P. tabulata, Conrad), ma coll. OLIGOCENE. . ..… . Une espèce dont j'ai vérifié l'embryon, à Pierrefitte, près Elampes (P. Dollfusi !, Cossm. et Lamb.), ma coll. ; autre espèce à embryon paucispiré dans les couches supérieures de Cassel (P. Ræmeri, Phil.), ma coll. MiocENE ....... Une espèce dans le Tortonien des environs de Turin (Murez harpulus, Br.), d'après la Monogr. de Bel- lardi. E PLIOGENE =." La mème espèce, dont j'ai vérifié l'embryon oblus, à nucléus subdévié, sur des échantillons du Plaisan- cien de Biot et de Bologne, ma coll. Epoque acrueLLr. Une espèce au moins, dont j'ai vérifié l'embryon, Daph- nella Vincentina, Crosse, de l'Australie, ma coll., mais il est probable que d'autres Armblyacrum des mers actuelles ont dû être décrits comme Raphi- toma, à cause de la ressemblance extérieure, ! Cette dénomination fait double emploi avec P. Dollfusi Vince. qui est un Cryplo- conus du Landénien de Belgique : je propose done, pour l'espèce des environs d'Etampes, A. Guslavii, prénom de M. G. Dollfus à qui elle était dédiée. -oe A PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 139 HALIA, Risso, 1826. (Priamus, Beck, ir Desh. 1838.) Embryon obtus ; sinus nul; columelle tronquée. HaLrA sens. str. Type Æ. Priamus, Meuschen. Viv. Taille grande ; forme d’Agathina; spire courte, obtuse au sommet, à galbe ovale; embryon sans saillie, dont le nucléus elliptique est généralement corrodé; tours peu nombreux, con- vexes, déprimés vers la suture inférieure, à surface lisse et bril- lante ; dernier tour très grand, ovale, non atténué à la base. Ouver- ture large, ovale; labre mince, dilaté et arqué en avant, à peine sinueux en arrière, sans échancrure précise ; columelle très pro- fondément excavée au milieu, infléchie à gauche du côté anté- rieur et tronquée à son extrémité; bord columellaire mince, assez étroit, non limité par une strie, quoique bien distinct. Diagnose faite d'après un échantillon de l'espèce plésiotype Æ. heli- çoides, Br. fossile dans le Plaisancien d'Italie (PI. VIT, fig. 28), coll. de l'Ecole des Mines. Rapp. et diff. — Quoique la forme de cette coquille et surtout l'absence de sinus paraissent l'écarter complètement des Pleurotomidæ, elle se rat- tache cependant à Daphnella, par la dilatation du labre et la troncature de la base, qui supprime presque entièrement le canal. Au contraire, son embryon n’a rien de commun avec celui de Daphnella, ni même de Pera- totoma. Mais, quant à l'animal, il paraît que sa radule est la même que celle de Mangilia, et que son pied a beaucoup d’analogie avec celui des Mangiliinæ. Dans ces conditions, je ne partage pas l’avis de M. Sacco, qui propose une famille nouvelle Æakidæ, et qui la rapproche des S/rom- bide ; c'est bien dans la famille Plewrotomidæ, comme l'ont fait Fischer et Tryon, qu'il y a lieu de placer le genre Æalia. Répart. Stratigr. MIOCENE = 07 Une espèce et ses variétés dans l'Helvétien d'Italie (Æ. præcedens, Pant.), d'après la Monogr. de M. Sacco; autre espèce dans le Tortonien du Portu- +. 140 ESSAIS DE Halia gal, et d'Italie (Z. Deshayeseana, da Costa), d'après la Monogr. de Pereira da Costa, toutefois M. Sacco ne la cite aux environs de Turin que comme une variété du type. > PLIOCENE....... Une seule espèce et ses variétés dans le Plaisancien des Alpes maritimes et d'Italie, souvent confondue avec l’es- pèce vivante à laquelle elle ressemble beaucoup (Z. heliçoides, Br.), ma coll. et d'après la Monogr. de M. Sacco. Vue F16- 39. du sommet embryonnaire (Fig. 39). Epoque acrueze. Le type sur les côtes de l'Atlantique, depuis Cadix jusqu'au Sénégal, d'après Fischer. CONIDÆE Forme généralement conique ; tours presque toujours résorbés à l'intérieur ; spire peu allongée ; dernier tour grand ; canal court ; ouverture à bords parallèles ou subparallèles ; sinus labial peu profond ; bord columellaire non plissé; opercule corné, ungui- forme et étroit. Observ. — Les coquilles de la famille Conidæ sont extrêmement nom- breuses, surtout dans le tertiaire supérieur et à l’époque actuelle; elles présentent, à peu d'exceptions près, un aspect uniforme qui paraît, au pre- mier abord, être un motif pour que l’on n'’établisse pas un grand nombre de subdivisions dans le genre Conus, c'est-à-dire dans le groupe de coquilles qui ont la spire intérieurement résorbée. Cependant ce genre est un de ceux dont l'étude est le plus difficile pour les paléontologistes, pré- cisément à cause de la multiplicité des sections proposées par des auteurs qui n'ont envisagé que la malacologie actuelle, et parce que ces sections ue sont guère fondées que sur des différences tout à fait artificielles. Après Montfort et Swainson, qui avaient déjà créé plusieurs sous-genres, Mürch en a considérablement augmenté le nombre, dans une liste d’es- pèces, sans en indiquer les caractères. Enfin plus récemment, Weinkaulf a classé les espèces du cabinet Martini-Chemnitz d'une nouvelle manière, qui est peut-être très commode pour le rangement des coquilles vivantes d’une collection, mais qui complique encore davantage la tâche de ses successeurs : les sections qu'il a faites sont au nombre de 17, elles ne s'accordent pas avec celles de Môrch, en ce sens qu'un même sous-genre de ce dernier auteur peut être représenté dans plusieurs sections diffé- PRE PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE A4 rentes de Weinkauff; enfin les noms qu'il leur applique sont de simples adjectifs qui ne peuvent évidemment prendre rang dans la nomenclature. Voici d’ailleurs, à titre de renseignement, d’après le Manuel de Tryon qui adopte cette classification, les groupes de Weinkauff : 1. Marmorei (= Conus typiques). 2. Litlerati (= Lithoconus en partie). 3. Figulini (= Dendroconus). 4. Arenali (= Puncliculis). 5. Mures (= Coronaxis). 6. Varü — Siephanoconus). 1. Amirales {= Leptoconus et Rhizoconus). 8. Capitanei (= Rhizoconus en partie). 9. Virgines (= Lithoconus en partie). 10. Dauci (= Rhizoconus en partie). 11. Magi — Phasmoconus et Pionoconus). 12. Achatini (= Chelyconus). 13. Asperi (= Hermes et Cylinder). 1%. Terebri — Hermes en partie). 15. Bulbi (= Conella). 16. Tulipæ (= Nubecula et Phasmoconus). 17. Texti (= Cylinder en partie). Cette méthode ne peut être admise, non seulement pour les raisons que j'ai indiquées plus haut, mais encore parce que l’on serait dans l’impossi- bilité d'indiquer des différences sérieuses qui motivent le classement d'une espèce plutôt dans l'un de ces groupes que dans l’autre. Je préfère donc reprendre, comme l’a fait Fischer sans indiquer toute- fois les différences qui caractérisent les sections, les dénominations de Montfort, de Swainson, de Mürch, ou des autres auteurs, mais en ne les plaçant pas toutes sur le même rang, car elles sont loin d’avoir une valeur équivalente au point de vue du classement systématique. C’est en partant de ce principe que j'ai dressé le tableau suivant dont la justification se trouve dans les diagnoses de chaque coupe, et qui se rapproche d’ailleurs de la classification d’Adams reproduite par Chenu. À cette occasion, Je crois utile d'appeler l'attention des conchyliologues sur un fait qui me parait avoir une réelle importance, au point de vue de la classilication des genres de Conidæ : c'est l'existence ou l'absence, dans l’angle inférieur de l'ouverture, d'une rainure ou d’une cicatrice sur le bord opposé au sinus du labre ; je lanomme cicatrice ou rainure parié- tale ; elle n’a été signalée jusqu'à présent, autant que je le sache, par aucun auteur, quoique beaucoup de figures la reproduisent fidèlement. Je suis d'autant moins à même d'en donner l'explication et d'en signaler le but, que cette rainure existe dans tous les Conus proprement dits, qu'elle se réduit à une cicatrice chez les Conorbis et Cryptoconus, et qu'elle dis- 142 ESSAIS DE paraît complètement des Genolia ; peut-être y a-t-il une corrélation avec la propriété de résorption des tours, puisque cette faculté existe, s’atténue ou manque exactement dans les mêmes genres. Tableau des genres, sous-genres et sections. GENOTIA 8 Ë [pas de cicatrice GENoTIA [forme étroite, embryon polygyré; sinus] & # pariétale écarté de la suture] 2 PseuporomA [forme ventrue, embryon polygyré; sinus See sur la rampe suturale]} 2 3 CRYPTOCONUS El cicatrice pariétale] CRYPTOCONUS [forme biconique, tours non costulés] RE © & CONORBIS DE cicatrice pariétale] Cononrmis {tours partiellement résorbés ; ornemen- tation spirale] HEMICONUS rainure pariétale] HEmiconus [forme stromboïde] CONUS rainure pariétale; Conus ue OU f[spire crénelée] Conus (A.) [spire courte] Stephanoconus [spire un peu allongée] Conospira [spire étagée] Lrraoconus [spire non crénelée et courte] Dexprocoxus [spire non cré- Dendroconus [forme ovoïde] nelée, un peu Res allongée] Conella (B.) [forme piroïde] Chelyconus [spire subétagée] Leptloconus [forme conique, spire extra- conique] Coninæ [tours résorbés, forme généralement conique; HERMES [rainure pariétale, à Le one pd forme subecylin- Hermes (G ) [ouverture étroite, pas de sinus] drique que] Rollus (D.) [ouverture dilatée, sinus très faible] Gylindrus (E.) [ouverture dilatée, sinus assez profond] Genres et sous-genres non signalés à l'état fossile. (A). Coxus, Lin. 1758 (— Rhombus, Montf. 1810; — Coronaæis, Swains. 1840 ; — Puncticulis, Swains. 1840; — Asprella, Schaufuss 1869 ; — Cylindrella, Swains. 1840, non Pfeiffer). Le nombre des subdivisions que Swainson a distinguées dans les Conus typiques, est manifestement exagéré : toutes ces formes à spire couronnée et relativement courte ne diffèrent entre elles que par des caractères spécifiques, la plupart seule- PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 143 ment par leur ornementation ou leur coloration. Beaucoup d'auteurs, même parmi ceux qui s'occupent exelusivement des coquilles actuelles, n'hésitent pas à les réunir (Adams, Weinkauff, Fischer, Tryon) : je suis d'autant plus disposé à suivre cet exemple, que cette question n'a qu'un intérêt secondaire, au point de vue paléoconchologique, puisque le genre Conus s.s. n'existe pas à l'état fossile. Quant à Rhombus, on verra plus loin que cette dénomination doit être éliminée, puisque le type est très voisin de celui de Conus. (B). Conezra, Swains. 1840. — Type : C. plicalus, Sow. et néotype, sec. aucl.: C. bulbus, Reeve. Forme très voisine de Dendroconus, un peu plus excavée à la base du dernier tour, ce qui lui donne un galbe piriforme qui peut, à la rigueur, motiver la séparation d’une section : c’est le groupe Bulbi de Weinkauff, le nombre des espèces vivantes de ce groupe ne dépasse pas 11, y compris les variétés du type (Tryon). Je ne connais, parmi les Dendroconus fossiles, aucune forme qui puisse être rapprochée de Conella. (G). Hermes, Montf. 1810 (— Theliconus, Swains. 1840). — Type : C. nussatella, Lin. Forme étroite, ovoïdo-cylindrique ; spire un peu élevée; surface sillonnée; ouverture à bords non parallèles ; échancrure du sinus à peu près nulle; rainure pariétale large et profonde. (D). Rorrus, Montf. 1810 (Nubecula, Klein 1733; — Tuliparia, Swains, 1840). — Type : C. geographus, Lin. Forme cylindracée; spire courte, aiguë, à galbe extraconique, couronnée de crénelures oblongues ; surface lisse; ouverture dilatée, largement tronquée en avant; labre un peu arqué, presque sans sinus; bord columellaire étroit, cylindrique et tordu ; rainure pariétale à peine indiquée. (E). Crcinprus, Montf. 1810 em. Cylinder (= Textilia, Swains. 1840). Type : C. textilis, Lin. Forme ovoïde, moins cylindrique que celle des deux sous-genres précédents; ouverture dilatée, à bord columellaire tordu vers le tiers de la hauteur du côté antérieur; labre presque rectiligne, avec un sinus assez profond ; rainure pariétale se réduisant à une dépres- sion large et obsolète. M . Sacco indique, dans sa Monographie des mol- lusques du Piémont, deux espèces du Plaisancien et de l’Astien (C. sub- teætilis, d'Orb. et planoligusticus, Sacco), comme appartenant peut-être à -ce sous-genre : mais, autant que je puis en juger par les figures, ce sont des Chelyconus à spire un peu extraconique, car leur ouverture a les bords parallèles et n’est pas dilatée comme celle des véritables Cylindrus. En résumé, aucune des formes qui se rattachent au genre Jermes ne parait avoir existé à l’état fossile. GENOTIA, H. et À. Adams, em. 1853. Canal large et échancré à la base, avec un bourrelel enroulé sur le cou; sinus labial assez large, peu profond ; bord columel- 144 ESSAIS DE Genotia laire épais, calleux en avant, séparé du bourrelet par une dépres- sion ombilicale imperforée. GENOTIA, sens. str. Type: Bucc. mitriforme, Wood. Viv. Forme oblongue, fusoïde; spire turriculée, conique ; embryon polygyré, composé de deux tours et demi, convexes, à galbe conoï- dal, à nucléus obtus et déprimé; tours anguleux, généralement tuberculeux sur l’angle et treillissés sur le reste de la surface; dernier tour très grand par rapport à la spire, terminé en avant par un canal un peu sinueux, presque sans étranglement à la base ; bourrelet épais, non limité, enroulé sur le cou du canal et aboutis- sant à son échancrure antérieure. Ouverture étroite, à bords presque parallèles ; labre mince, parfois plissé à l'intérieur, forte- ment arqué, entaillé par une échancrure arrondie qui coïncide avec l'angle tuberculeux du dernier tour, et au-delà de laquelle le contour du labre se raccorde, par un quart de cercle, perpendicu- lairement à la suture ; columelle légèrement flexueuse en avant, tangente en arrière à la base de l’avant-dernier tour ; bord colu- mellaire presque nul et mince du côté postérieur, plus épais à partir du bourrelet, cylindracé et se terminant en pointe contre l'extrémité antérieure du canal ; pas de cicatrice pariétale. Diagnose faite d'après une espèce plésiotype du Pliocène inférieur de Sienne, G. Craveri, Bell. (PI. VII, fig. 34-35), ma coll. Embryon grossi d'un G. ramosa, de Dax (Fig. 40), ma coll. 7 Observ. — Quoique la forme de cette coquille ne res- / semble pas à celle de Conus, et que les tours ne soient (000 pas résorbés à l'intérieur, l’opercule étant, d’après Adams, identique à celui de Conus, il y a lieu de classer Genotia (non Genota) dans la famille Conidæ : je propose d’ailleurs de grouper les genres à tours non résorbés dans une sous-famille distincte Cryploconinæ, qui est in- F1c. 40. termédiaire entre Pleurotomidæ et Conidæ 5.5. Répart. Stratigr. ÉOGENE A MPPPREE Plusieurs espèces à labre plissé, dans le bassin anglo- darisien et dans les environs de Nantes (P. lyra, PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 145 Genotia Desh., Schlumbergeri, de Raïinc., pyrgota et aspera, Edw., conoidea, Sol.), ma coll. OLIGOCENE ...... Une espèce dans le Tongrien de Belgique (P. bellula, Phil.), ma coll.; autre espèce dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord (P. pseudocolon, Gieb.), d’après la Monogr. de M. von Kœnen ; une espèce dans les couches supérieures du Vicentin, ef. G.ra- mosa, d'après Fuchs, mais probablement différente. MiocENE ........ Plusieurs espèces dans le Langhien, l'Helvétien et le Tortonien des environs de Dax et de Bordeaux, dans l’Helvétien de la Touraine, dans la Molasse de la Provence et de la Corse, en Italie et dans le bas- sin de Vienne(P.ramosa, Bast., austrogallica, Mayer, G. Craveri, Bell. £tisæ, H. et A.), ma coll. ; eten Italie (G. proavia et Mayeri, Bell.), d’après la Monogr. de Bellardi. PRIOGENE Une espèce dans le Messinien de Sienne (G. Cra- veri, Bell.), ma coll. ; autre espèce dans le Plaisan- cien et l’Astien (@G. Bonnani, Bell), d’après la Monogr. de Bellardi. Eroqueacruezze. Le type et ses variétés sur les côtes occidentales d'Afrique; autre espèce peu certaine au Japon, d’après le Manuel de Tryon. Pseunorowa, Bell. 1875.57 Type : PL. lævis-Belk. Mioc. Forme ventrue; spire assez courte, à galbe conoïdal ; embryon lisse, paucispiré, à nucléus obtus en goutte de suif ; tours tantôt lisses, tantôt ornés, excavés au-dessus de la suture ; dernier tour grand, arrondi à la base, terminé par un canal presque droit, profondément échancré à son extrémité ; bourrelet arrondi, limité par un étranglement du cou et aboutissant à l’échancrure du canal. Ouverture piriforme, assez large en arrière, à peine plus étroite en avant, à bords non parallèles; labre mince, médiocre- ment arqué, avec un sinus très peu profond et arrondi au-dessous de la convexité du dernier tour, puis obliquement antécurrent vers la suture; columelle presque verticale, à peine infléchie à droite du côté antérieur, se raccordant par un angle arrondi et très ouvert avec la base de l’avant-dernier tour; bord columellaire de Grenolia ; pas de cicatricule pariétale. 10 146 ESSAIS DE Genotiæ Diagnose refaite d’après une espèce plésiotype de l'Astien de Cannes, P. intorta, Br. (PI. VIIT, g. 41), ma coll. ; autre espèce à faciès de Clinura, dans le Tortonien de Vüslau (Autriche), P. Bonelhi, Bell. (= P. bracteala, Bronn, non Mureæ bracteatus, Br.) PI. VII, fig. 11- 12, ma coll. Embryon grossi (Fig. 41), d'après un individu de Biot. Rapp. et diff. — D'après Tryon, Pseudotoma serait synonyme de: Genotia, tandis que Fischer l’admet au rang de sous-genre distinct; cette dernière opinion me paraît beaucoup plus fondée, si l’on tient compte, non seulement de la forme et de la position du sinus qui est moins profond, plus ouvert et situé: plus bas, de la columelle qui est moins fluxueuse, de la forme générale qui est plus trapue, du cou du canal qui est plus obtus, mais surtout de: l'embryon qui est beaucoup plus court et plus obtus; on peut même se demander si ces diffé- Fig 41: rences importantes ne justifieraient pas la sépa— ration d’un genre complètement distinct. Quant. aux différences d’ornementation, elles n'ont pas la valeur que Bellardi leur a attribuée, attendu que notre plésiotype est à peu près orné comme- une Genotia, tout en présentant les autres caractères de P. lævis, qui est le type d’après Bellardi, L1 Répart. Stratigr. ÉOGENE- FREE Plusieurs espèces dans le bassin de Paris, dans le Claibornien des Etats-Unis et dans l'Australie du Sud (P. coronata, Lamk. Loustauæ et quiela, Desh. co/pophora, Cossm. Heïlprini, Aldr. Daph. seulptilis et crassilirata, Tate), ma coll.; une espèce: dans le London clay d'Angleterre, rapportée à tort à P. éintorta, et dont le nom a été changé en. P. Topleyi, par M. von Kœænen. OcicoceNE...... Plusieurs espèces : soit dans le Rupélien de Belgique (P. Morreni, de Kon.), ma coll.; soit dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord (P. coniformis, angystoma.. crassistria, v. Kœn.), autre espèce dans les couches. de Dego en Italie (P. oligocænica, Bell.) d’après la monogr. de Bellardi. Miocene........ Nombreuses espèces, outre le type, dans le Langhien des environs de Bordeaux, dans l'Helvétien et le Tortonien d'Italie, et dans le bassin d'Ostrau Karwin en Autriche (P. shriolala, semirugosa, Genei, Orbignyi, conneclens, præcedens, pinnata, Bonellii et hirsuta, Bell.) d’après le Catal. de Benoist, la Mo- PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE AiT Genoti:x nogr, de Bellardi et une note de M. Kittl; autre espèce à Edeghem et dans l'Allemagne du Nord (P. Bodei,v. Kœn.),ma coll., plusieurs autres espèces ou variétés dans le bassin de Vienne (P. Id, Malvinæ, R. Hoœrn. Æoheneggeri et orlaviensis.. M. Hœrn.), d'après la Monogr. de Hærnes et Auinger. PLIOCENE........ Une espèce très répandue dans le Plaisancien et l'As- tien des Alpes maritimes et d'Italie (P. intorta, Br.) ma coll.; deux autres espèces déjà citées dans le Miocene, dans le Plaisancien et l'Astien des Alpes marit. (P. Bonellii et brevis, Bell.), ma coll. Epoque acruezce. Deux espèces encore inédites, provenant des dra- gages de l'Hirondelle, coll. Dautzenbere. CRYPTOCONUS, von Kænen, 1867. Forme biconique ; embryon paucispiré, obtus ; ouverture à bords: non parallèles ; canal non échancré en avant, sinus large et trian- gulaire ; bord columellaire très calleux CRYPTOCONUS, sens. str. Type : PI. filosa, Lamk. Eoc. Forme en général trapue ; spire assez allongée, à galbe conique ; embryon peu développé, à nucléus à peine saillant et obliquement dévié; tours peu convexes, lisses ou ornés de filets, généralement. déprimés au-dessus des sutures qui sont bordées ; dernier tour grand, à base ovale ou déclive, ornée de filets plus serrés qui s’enroulent sur le cou du canal. Ouverture peu dilatée au milieu, à peine rétrécie sur le canal qui est extrêmement court, ovale à son extrémité ; labre très arqué, entaillé sur la dépression posté- rieure par une échancrure triangulaire et arrondie au sommet, puis antécurrent obliquement sous un angle de 45° vers la suture ; columelle presque droite, un peu tordue en avant; bord columel- laire étroit, très calleux, séparé de la convexité du cou par une: dépression ombilicale presque toujours imperforée ; cicatricule: pariétale à peine visible dans l’angle inférieur de l'ouverture. 148 ESSAIS DE Cryptoconus Diagnose refaite d’après un individu de l'espèce type du calcaire grossier de Villiers (PI. VIT, fig. 20-21), ma coll. Embryon grossi (Pig. 42). ne Rapp. et diff. — Ce genre, un des meilleurs qui aient a ————_— été proposés, se distingue de Pseudotoma, non seulement par la forme extérieure et l’ornementation de la spire, mais par son canal à peu près nul, sans aucune échan- crure à l'extrémité antérieure, par son bord columellaire plus étroit et plus cylindracé; en outre, le nucléus em- Fic. 42. bryonnaire est moins obtus. Répart. Stratigr. PaLeocexE. . .... Une espèce à peu près certaine dans le Landénien de Belgique (P1. Dollfusi, Vinc.), d’après la figure don- née par l’auteur. EOGcENE Nombreuses espèces, outre le type, dans le bassin anglo-parisien, dans la Loire inférieure; dans le Vicentin, aux environs de Thun et d’'Einsiedeln P. priscea, Sol. clavicularis et ylabrata, Lamk. calophora, subdecussala, evulsa, lineolata, erecla, approximala, bistriata, labiata, elongata, Desh. C. Baudoni et infragradatus, Cossm.), ma coll., et d’après les Monogr. d'Edwards et de Mayer- Eymar; autre espèce dans le Claibornien des Etats- Unis (C. Conradi, de Greg.), d'après la Monogr. de M. de Gregorio. OLIGOCENE ...... Plusieurs espèces, soit à Gaas (P. subfilosa et emar- ginata, d'Orb.), soit dans le Vicentin (P. alsiosa, Brongn.), ma coll.; cette espèce dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord et de Belgique (C. Dunkeri, von Kæn.), d'après la Monographie de M. von Kœnen ; deux espèces dans les couches de Dego, au Pié- mont (C. degensis, Mayer et eæaculus, Bell.), d'après la Monogr. de M. Sacco. CONORBIS, Swainson, 1840. Tours partiellement résorbés sur le plancher et vers le sommet (fide Kœnen); columelle rectiligne. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 149 CoxoRBis, sensu extenso, von Kœn. 1867. Type : Conus dormitor, Sow. Eoc. Forme biconique, trapue; spire peu allongée, toujours plus courte que l'ouverture, à galbe régulièrement conique ; embryon composé de deux tours et demi, à nucléus arrondi et un peu dévié; tours cerclés par des cordons spiraux ou par des rubans aplatis que séparent des rainures plus étroites, et finement plissés par les accroissements ; dernier tour très grand, ovale en arrière, coni- quement atténué à la base qui est largement tronquée, avec une faible échancrure à l'extrémité du canal. Ouverture étroite, longue, à bords tout à fait parallèles ; labre mince, lisse à l'intérieur, lar- gement développé en arc de cercle, échancré au-dessus de la suture par un sinus arrondi; columelle rectiligne dans la plus grande partie de sa longueur, tordue sur elle-même à la base, le pli de torsion presque vertical; bord columellaire, très étroit et très court, un peu calleux vis-à-vis de la torsion columellaire, séparé par une rainure d’un bourrelet obsolète qui correspond, sur le cou du canal, à l’échancrure basale ; cicatricule pariétale très effacée, dans l'angle inférieur de l’ouverture. Diagnose refaite d’après des individus de l'espèce type, provenant de Barton (PI. VII, fig. 16. et 18), ma coll. Embryon grossi (Fig. 43), d’après un individu de C. marginatus, Lamk., provenant du cal- caire grossier de Mouchy. Rapp. et diff. — Dans une thèse demeurée classique, M. le docteur von Kœnen a démontré, avec des coupes à l'appui, que le genre de Swainson, qui ne comprenait primitivement que l'espèce type, doit être appliqué à toutes celles dont les tours sont résorbés, rs le plancher séparatif s’amincissant graduellement au point de disparaître complètement vers le sommet, comme cela a lieu chez Conus; tandis que chez Crypto- conus, au contraire, le plancher séparatif conserve à tout âge une épaisseur uniforme, de sorte que la coupe axiale de la coquille montre une série de loges analogue, à celles des Pleurotomidæ. Comme on ne peut pas toujours sacrifier des exemplaires rares, pour vérifier l'existence de ce caractère distinctif, le Fic. 43. hi. NE; ‘ J “ 1 y NT UNE ARS 150 ESSAIS DE Conorbis paléontologiste peut se guider d'après les différences suivantes : Cenorbis a la columelle bien plus droite que Cryptoconus, son ouverture a des bords plus parallèles, son canal est subéchancré au lieu d’être arrondi à l’extré- mité antérieure, sa forme générale est plus biconique, son sinus labial est plus arrondi, enfin son embryon est moins paucispiré et plus mamillé au sommet. Le genre Conorbis n’est connu, jusqu'à présent, qu'à l’état fossile, à la partie inférieure des terrains tertiaires; cependant j'ai vu, dans la coll. Dautzenberg, un individu de Conus coromandelianus, Smith, qui ressemble beaucoup, par sa forme extérieure, aux véritables Conorbis; mais il faudrait vérifier si la coupe axiale présente les mêmes caractères, et, en outre, il resterait un hiatus peu explicable entre l'Oligocène et l'Epoque actuelle. Répart. Stratigr. SENONIEN. ...... Une espèce très douteuse, à l’état de moule, dans les couches de Rio Pabas au Brésil, attribuées au Cré- tacé supérieur (C. restitutus, White), d’après la Monogr. de White. EocENE...... ... Quelques espèces, outre le type, dans le bassin anglo- parisien (C. seminudus et alatus, Edw. PI. amphi- conus, Sow. marginata, Lamk. subangulata, Desh. C. œquipartitus, Cossm.), ma coll.; une espèce dans le Claibornien du Mississipi (C. alatoideus, Aldr.), ma coll. OLIGOCEXE . ....…. Plusieurs espèces dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord (C. procerus, Beyr. Deshayesi et Grotriani, v. Kœn.), d'après la Monogr. de M. von Kænen; une espèce incertaine à Gaas, dans le bassin de l’'Adour (P/. marginata, Grat. non Lamk.), d'après la note de M. von Kœnen; autre espèce et ses va- riétés dans le Tongrien du Piémont et du Vicentin (C. protensus, Mich'), ma coll. et d’après la Monogr. de M. Sacco. HEMICONUS, Cossmann, 1889. Strombiforme ; sutures plissées ; embryon globuleux. HEMicoNus, sens. str. Type : C. stromboides, Lamk. Eoc. Taille petite; forme biconique, stromboïde; spire généralement égale au tiers de la longueur totale ; embryon lisse, paucispiré, és PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 151 globuleux, à nucléus obtus et légèrement dévié; tours convexes ou subanguleux, ornés sur l’angle de tubercules plus ou moins apparents et assez écartés, excavés en arrière et invariablement plissés par les accroissements contre la suture inférieure ; der- nier tour grand, souvent orné d’une couronne inférieure de tuber- cules, écartés de la suture, parfois très obsolètes ; surface couverte de filets spiraux plus ou moins apparents, quelquefois crénelés par les accroissements. Ouverture à bords presque parallèles, termi- née en avant par un canal large, indistinct, sans échancrure à son extrémité ; labre un peu arqué, entaillé sous l’angle postérieur par une sinuosité très peu profonde ; bord columellaire rectiligne sur la plus grande partie de sa hauteur, légèrement déprimé en avant, avec une torsion interne presque cachée dans l'ouverture, et située vers le cinquième de la hauteur de celle-ci ; rainure pariétale peu profonde, parfois peu visible. Diagnose refaite d’après un échantillon de l'espèce type du calcaire grossier de Grignon (PI. VIII, fig. 1 et 6), coll. Bourdot. Em- bryon grossi (Fig. 44), d'après un individu de la Ferme de l'Orme. Rapp. et diff. — Ce genre se distingue de Conorbis, non seulement par sa couronne de tubercules qui s’oblitère sur quelques espèces, mais encore par son labre moins arqué et par son sinus peu profond, enfin par sa rainure pariétale qui le rapproche de Conus; mais il s'écarte de ce dernier genre par sa forme de S#rombus, par son bouton em- bryonnaire, par sa rainure pariétale peu profonde; d’ail- = leurs sa spire est plus élevée que celle de Stephanoconus, FiG. 44. dont l’échancrure labiale est également peu profonde; au contraire, on distingue Æemiconus de Conospira qui a aussi la spire élevée, par son échancrure moins profonde, par ses tours non étagés, par l'aspect tout différent des tubercules du dernier tour, par sa surface ornée, par sa rainure moins large et moins profonde, etc. ; en outre, la torsion de la columelle est beaucoup moins visible que dans la plupart des formes de Conus, à spire couronnée. On peut donc admettre que c’est un genre tout à fait distinct, qui forme un lien detransition entre Conorbis et Conus, mais se rapprochant davantage de ce dernier, dans la même sous-famille, puisque les tours sont résorbés et qu'il existe une rainure pariétale. [22 L RÉPMEER TE UNIES Met 152 ESSAIS DE Hemiconus Répart. Stratigr. HIOCENE. .....:.. Une espèce dans le Suessonien et plusieurs dans le Parisien du bassin anglo-parisien et de la Loire- Inférieure (C. bicoronatus, Mell. stromboides. Lamk. disjunclus, granaltinus, Defrancei, turbinopsis, Desh. cosliger, Cossm. lineatus el scabriculus, Sol. Tro- melini, Vass. peraratus, Cossm.), ma coll. OLIGOCENE. ... .… Une espèce dans les environs d'Etampes et dans le bassin de Mayence (C. symmetricus, Desh.; une espèce dans le Tongrien inférieur de l'Allemagne du Nord (C. insculptus, v. Kœn.), d’après la Monogr. de M. von Kœnen. MIOGENE 020 Plusieurs espèces dans le bassin de l'Adour, dans l'Helvétien d'Italie et le Tortonien du bassin de Vienne (C. granulifer, Grat. ornatus, Mich', derto- granularis, Sacco, Stachei, Hœrn. et Auing.), d'après l'Atlas de Grateloup et les Monogr. de Sacco et de Hoœrnes et Auinger. PETOCENERRAREERE Une espèce et ses variétés dans l’Astien des environs de Turin (C. granularis, Borson), d’après la Monogr. de M. Sacco. CONUS, Linné, 1758. (— Rhombus, Montf. 1810). Forme conique ou conoïde ; surface lisse ou striée spiralement ; spire à tours embrassants, toujours plus courte que l'ouverture qui est étroite, à bords parallèles, terminée en avant par un canal tron- qué sans échancrure ; labre mince, peu arqué, entaillé près de la suture par une sinuosité qui coïncide avec la rampe inférieure du dernier tour; bord columellaire rectiligne sur la plus grande partie de sa hauteur, avec un pli tordu plus ou moins visible à la partie antérieure, et une petite rainure pariétale dans l'angle inférieur. Observ. — Le type du genre Conus est, d'après Lamarck (1798, confirmé en 1801), C. marmoreus, L. caractérisé par sa spire courte, par les grosses crénelures aiguës qui couronnent les tours de spire, par son galbe à peu près régulièrement conique, en général assez étroit, Aucun auteur n’a en- core, à ma connaissance, signalé la rainure spirale qui existe à la partie inférieure de l'ouverture, sur la paroi opposée au sinus labial : cette rai- nure est obsolète, large et peu profonde chez C. marmoreus, mais elle PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 153 Conus existe invariablement chez toutes les espèces vivantes ou fossiles que j'ai étudiées, du moins quand elles ne sont pas trop roulées. La torsion de la columelle, située au quart de la hauteur de l'ouverture du côté antérieur chez C. marmoreus, est aussi un caractère commun à tous les Conus : elle produit un pli plus ou moins saillant, correspondant à la cessation du bord columellaire très étroit qui s’enroule à l'intérieur de l'ouverture. Les linéoles spirales et colorées des coquilles vivantes laissent souvent des traces un peu saillantes qui pourraient faire croire que la surface du dernier tour n’est pas lisse ; mais cette surface est lisse, en réalité, chez C. marmoreus, et chez la plupart des espèces classées dans le groupe Marmorei de Weinkauff, qui se compose de formes parfaitement typiques. Du côté antérieur, on remarque invariablement des cordons obliquement enroulés sur la base et sur le cou du canal : ils sont d’abord obsolètes et l’on n’en constate l'existence qu'au toucher, puis ils deviennent plus sail- lants vers l'embouchure du canal. La dénomination Rhombus, Montf est synonyme de Conus s. s., attendu que le type de Montfort est C. ämperialis, L. qui est une espèce couronnée comme C. marmoreus : il est vrai que Montfort admettait comme type du genre Conus, C. generalis, L. qui est une tout autre forme ; mais cette interprétation, postérieure de douze années à celle de Lamarck, ne peut être admise : il est donc correct d'éliminer Rhombus. Quant à Coronaxis, Swains. les espèces auxquelles peut être appliquée cette détermination me paraissent intermédiaires entre Conus, s. s. et Stephanoconus : c'est donc encore probablement un synonyme de ces deux groupes. STEPHANOCONUS, Môrch, 1852. Néotype: C. cedonulli, L. Viv. Galbe à peu près conique; spire médiocrement saïllante, cou- ronnée de tubercules obus près de la suture supérieure de chaque tour ; stries spirales sur la rampe inférieure, parfois sur toute la surface du dernier tour ; cordons écartés et parfois granuleux sur la région antérieure de la base. Ouverture un peu plus étroite en arrière qu’en avant; labre arqué, avec une échancrure inférieure peu profonde ; columelle tordue un peu plus haut que le quart de la longueur de l'ouverture ; rainure pariétale étroite et profonde. Diagnose faite d'après un échantillon de l'espèce type des Antilles, et d'après une espèce plésiotype de l'Eocène supérieur de Cresnes, C. cresnensis, Morlet (PI. VIII, fig. 19 et 23), ma coll. Observ. — Le premier S/ephanoconus cité dans la liste de Môrch est 154 ESSAIS DE Conus C. teucosticlus, mais c'est une espèce extrêmement voisine de C. nebu- losus, Sol. (cedonulli, L.) qui est beaucoup plus commun et plus connu : tel est le motif pour lequel la plupart des auteurs indiquent C. cedonulli, comme exemple de cette section. D'ailleurs Môrch inscrit C. nebulosus, comme synonyme de leucostictus (ce qui ne serait pas exact, d'après le Manuel de Tryon), de sorte que le choix de C. cedonulli, comme néo- type parait confirmé par l’auteur lui-même. Rapp. et diff. — Les caractères qui permettent de distinguer Stephano- conus, de Conus, s. s., sont d'une importance tout à fait secondaire : la spire est un peu plus allongée, les tubercules sont plus obtus que les cré- nelures de C. marmoreus, et sont même souvent à demi effacés, le galbe du dernier tour est un peu moins conique, plus ovalement atténué en arrière, l'ouverture a les bords moins parallèles, le labre est plus arqué; la rainure pariétale est plus profonde, enfin la torsion columellaire est placée un peu plus en avant. Ces différences ne sont pas absolument constantes, il y a des passages évidents d'une forme à l’autre, de sorte qu'à ne considérer que la coquille, on ne peut admettre au plus Stepha- noconus que comme une section de Conus. Répart. Stratigr. SENONIEN..------ Une espèce probable dans la Craie de Californie (C. Remondi, Gabb.) d’après la Monogr. de Gabb. et Whitney. Eocexe......... Plusieurs espèces dans le bassin de Paris, dans la Loire inférieure et aux environs de Thun (C. ere- nulatus, calvimontensis et sulcifer, Desh., cresnen- sis, Morlet), ma coll., coll. Dumas, et d’après Mayer- Eymar: autre espèce probable dans l'Australie du Sud (C. hamillonensis, Tate) d’après la figure don- née par l’auteur. “OLIGOCENE ...... Une espèce douteuse, peut-être Connspira, dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord (C. plicatilis, von Kœn.) d'après la Monogr. de M. von Kæœnen ; deux espèces dans le Tongrien de l'Italie septen- trionale (C. Zghinai, Mich', carcarensis, Sacco) d'après la Monogr. de M. Sacco. MiocENE......... Une espèce dans le bassin de l'Adour (C. subnicoba- ricus, d'Orb.) d'après l'Atlas de Grateloup ; la même espèce et deux autres dans l'Helvétien des environs de Turin (C. Gastaldii et Bredai, Mich") d'après la Monogr. de M. Sacco. PLiocexe........ Une espèce douteuse dans les couches récentes de Java (C. ornatissimus, Mart.) d'après la Monogr. de M. Martin. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 155 Conus Epoque AcrueLLe. Plusieurs espèces, outre le type, aux Antilles, aux îles Moluques, aux Philippines, etc..., classées dans le groupe Var, d’après le Manuel de Tryon. ConosPiRA, de Gregorio em. 1890. Type: C. antediluvianus, Brug. Plioc. (— Conilithes, Swains, 1840, non Conilites, Schloth. 1820, nec Lamk. 1822). Forme étroite, biconique ; spire élagée, à galbe conique ; embryon proboscidiforme, conoïdal, composé de trois tours lisses et subulés, à nucléus obtus et subdévié ; tours en gradins, ornés de crénelures sur l’angle médian, excavés entre cet angle et la suture inférieure, sillonnés sur la partie plane et antérieure ; der- nier tour grand, à profil parfaitement conique, généralement lisse, sauf sur le cou du canal où s’enroulent des sillons serrés et pro- fonds : la couronne inférieure de crénelures porte invariablement deux ou trois sillons spiraux assez profonds, rarement effacés sur les individus les plus adultes, et donnant aux tubercules l’aspect bifide ou trifide. Ouverture étroite, à bords absolument paral- lèles, tronquée à la base, sans aucune échancrure ; labre arqué, surtout en arrière, et très profondément entaillé par un sinus arrondi, sur la rampe contiguë à la suture; bord columellaire formant une étroite carène qui s'enfonce comme un pli tordu à la partie antérieure de la columelle ; rainure pariétale large et pro- fonde, tout à fait cachée dans l’angle inférieur. Diagnose refaite d’après un échantillon de l'espèce type du Plaisan- cien de Biot (PI. VIIT, fig. 7-8), ma coll. Embryon grossi (Fig. 45) d’après un individu de C. Lebruni, 43 Desh. provenant du calcaire grossier de Trye (Oise). Observ. — Le même type a été désigné, dès 1840, par Swainson sous le nom générique Conilithes, qui fait double \ emploi avec Conililes, déjà employé antérieurement par Schlotheim ou par Lamark: c’est donc bien la dénomina- Le CURE 74. 7 n: se PRE PE Lu de = x 4 156 ESSAIS DE Conus tion proposée par M. de Gregorio qu'il faut reprendre, mais en lui don- nant une désinence plus correcte; en effet le nom Conospirus, qu'avait proposé M. de Grégorio, est un solécisme (oxepx, la spire); j'ai par con- séquent corrigé cette dénomination dont la désinence doit être féminine. Rapp. et diff. — Cette section se distingue de Stephanoconus, par sa sphère encore plus élevée et étagée en gradins, avec des crénelures plus saillantes et toujours divisées par des sillons transversaux, par son ouver- ture à bords plus parallèles, par sa lorsion columellaire plus cachée. Répart. Stratigr. ÉOCENE, MEET Plusieurs espèces dans le bassin anglo-parisien (C. parisiensis et Lebruni, Desh. concinnus, Sow.), ma coll. ; une espèce différente dans la Loire infé- rieure (C. Bareti, Vass.), ma coll.; deux autres espèces dans le Claibornien de l’Alabama et du Mississipi (C. protractus !, Meyer et subdiadema, de Greg.), ma coll. OLIGOCENE....... Une espèce dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord et de Belgique (C. Beyrichi, v. Kœn.), ma coll. Miocexe ........ Une espèce caractéristique dans l’Helvétien de la Touraine, dans le Tortonien du bassin de Vienne, des environs de Turin, des Landes et du Portugal (C. Dujardini, Desh.), ma coll.; le type, ses variétés et une autre espèce dans l'Helvétien et le Tortonien des environs de Turin, ainsi qu'à Saubrigues dans l'Aquitaine (C. Bronni, Mich") d'après la Monogr. de M. Saccoet ma coll. ; autre espèce dans l'Aqui- tanien des Landes et du Bordelais (C. aquilanicus, Mayer), ma coll. ; une espèce peut-être distincte, quoique jeune, dans le bassin de Vienne (Lept. Ber- werthi, H. et A.) d'après la Monogr. de Hœrnes et Auinger. Le type et C. Bronni, dans le Plaisancien des Alpes maritimes et d'Italie, ma coll. PLIOCENE.:....... Lrrnocoxus, Mürch 1852. Néotype; C.millepunctatus, Lamk. Viv. Forme conique ; spire généralement peu saillante, à galbe extraconique, parfois même presque plane, de sorte que la coquille peut se tenir debout sur son sommet ; embryon pauci- ! Cest C. parvus, H. Lea, qui ne peut conserver ce nom, déjà employé en 4820 par Borson. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 157 Conus spiré, souvent globuleux, à nucléus très obtus; tours non crénelés, légèrement excavés et spiralement sillonnés, séparés par de pro- fondes sutures ; dernier tour embrassant à peu près toute la coquille, à galbe subconique, parfois un peu excavé au milieu, atténué et arrondi en arrière vers la périphérie de la spire ; sur- face ordinairement lisse, sauf quelques sillons très écartés à la base. Ouverture à bords parallèles du côté postérieur, légèrement dilatée vers le quart antérieur de la hauteur, tronquée et faible- ment échancrée à l'extrémité du canal ; labre assez oblique, à peu près rectiligne, largement échancré en arrière ; bord columellaire subitement déprimé du côté antérieur et séparé par cette dépres- sion d'un bourrelet obsolète qui correspond aux accroissements de l’échancrure antérieure du canal ; rainure pariétale très large et superficielle, souvent peu visible. Diagnose faite d’après une espèce plésiotype, 16 commune à tous les niveaux du terrain ter- >< tiaire supérieur, C. Mercati, Brocchi, du Tortonien de Potzleinsdorf dans le bassin de Vienne (PI. VIIL, fig. 9-10), ma coll. Embryon anormal de C. pullulescens, Tate (Fig. 46) d'après un individu de l'Eocène de l'Australie du Sud, ma coll. Fi. 46. Rapp. et diff. — Cette forme pourrait être prise pour le type conique par excellence, surtout quand la spire est peu saillante : elle se distingue de Conus, s. s., non seulement par l'absence de crénelures, mais par le coude que forme en avant le bord columellaire, par l'inclinaison plus oblique du labre, par sa rainure pariétale moins étroite, moins profonde ; enfin, le bouton embryonnaire est différent de celui des espèces à spire couronnée de crénelures ou de tubercules. Répart. Stratigr. SENONIEN. ....... Une espèce douteuse, à l’état de moule, dans les couches de Rio Pabas au Brésil, attribuées au Cré- tacé supérieur (C. condilorius, White) d’après la Monogr. de White. POGENEr Eee 7 Une espèce aberrante dans le bassin anglo-parisien et dans le Vicentin, à spire souvent un peu élevée et crénelée sur les premiers tours, à embryon un peu 158 ESSAIS DE à Conus plus long que la forme typique (C. diversiformis, Desh.), ma coll. ; variété plus plane de la même espèce, à Bracklesham (C. Edwardsi, Desh.), ma coll. ; espèce voisine dans les Alpes bavaroises (C. planus, Schauroth),ma coll.; autre espèce typique dans le Claibornien de l'Alabama (C. sauridens, Conr.), ma coll.; plusieurs espèces dans l'Australie du Sud (C. Dennanti, cuspidatus, ligalus, Tate, pullulescens, T. Woods), ma coll. ; deux espèces dans les couches nummulitiques de l'Inde (C. miti- laris et brevis Sow.) d'après la Monogr. de d’Ar- chiac et Haime. OLIGOCENE.. . .... L'espèce éocénique dans le Vicentin, peut-être dis- tincte (C. diversiformis, Desh.), ma coll. ; autre espèce dans le Tongrien de la Ligurie (C. ineditus, Mich") d’après la Monogr. de M. Sacce. MrOGENFE REC ARCE L'espèce plésiotype ou ses variétés, dans le Langhien, l'Helvétien et le Tortonien de l’Aquitaine, de la Touraine, de l'Italie et du bassin de Vienne, ma coll.; autre espèce voisine dans les Landes et en Serbie (C. larbellianus, Grat.), ma coll. ; deux autres espèces dans l'Helvétien et le Tortonien des envi- rons de Turin (C. subacuminatus d'Orb., antiquus, Lamk.) d'après la Monogr. de M. Sacco ; plusieurs espèces différentes dans le bassin de Vienne et en Portugal(C. Tietzei, Neumayri, hungaricus H. et A., cacellencis, da Costa) d’après la Monogr. de Hœrnes et Auinger et de da Costa. Procexe........ Le plésiotype dans l'Astien des Alpes maritimes, ma coll., et dans le Plaisancien d'Italie avec une espèce très voisine (C. A/drovandii, Br.) d'après la Monogr. de M. Sacco et le Catalogue de M. Foresti; plusieurs espèces dansles couches récentes de Java (C. Hardi, odengensis, djarianensis, Mart., d'après la Monogr. de M. Martin; une espèce dans les couches récentes de Karikal dans l’Inde(C. malac- canus, Hwass, coll. Bonnet. Eroque acruecze... Nombreuses espèces dans toutes les mers, classées dans les groupes Zitteratli et Virgines, d'après. le Manuelde Tryon. DENproconus, Swainson, 1840. Type: C. figulinus, Lin. Viv. Forme un peu ovale ; spire courte, subulée, à galbe légère- j Ad PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 159- Conus- ment extraconique; embryon globuleux, parfois proboscidiforme généralement paucispiré, à nucléus aplati ; tours un peu convexes, les premiers souvent crénelés, les suivants quelquefois ornés de stries spirales ; dernier tour lisse, embrassant presque toute la coquille, à galbe arrondi en arrière à la périphérie de la spire, atténué et faiblement excavé à la base, sur laquelle apparaissent des sillons obliquement enroulés sur le cou du canal. Ouverture à bords non parallèles, un peu plus dilatée à l'embouchure du canal, qui est légèrement échancré à son extrémité antérieure; labre à peine arqué, presque vertical, avec un sinus large et très peu pro- fond du côté postérieur ; bord columellaire imperceptiblement tordu et à peine sinueux du côté antérieur ; dépression pariétale très obsolète. Diagnose faite d'après un échantillon de l’espèce type, et d’après une espèce plésiotype fossile, C. Eschwegi, da Costa, de l'étage Torto- nien de Cacella en Portugal (PI. VIIL, fig. 2 et5), ma coll. Embryon grossi (Fig. 47), d’après un échantillon de C. piruloides, Doderl. pro- venant du Langhien de Peloua (Gironde), ma coll. Rapp. et diff. — Ce sous-genre se distingue aisément de Zithoconus, qui a également une spire courte, par sa forme moins conique, plus ovale ; par son ouverture à bords moins parallèles, et par son bord columellaire à peine coudé en avant: par son labre non oblique, moins échancré en ar- rière. Si on restreint Dendroconus au type et aux formes qui s’y rattachent étroitement, on peut à la rigueur en disjoindre plusieurs sections, ou au moins une, ainsi qu'on le verra ci-après : #7 mais je me hâte d'ajouter que les passages d’une forme à l’autre se font par des intermédiaires tellement nom- breux et variés, que ces subdivisions n’ont, à mon avis, qu'une valeur tout à fait artificielle. Comme d'ailleurs la dénomination créée par Swainson a la priorité sur Fic. 47. celles qu’a proposées Môrch, c’est bien à Dendroconus qu'il faut réserver le nom de sous-genre, tandis que les autres coupes ne seraient au plus que des sections de ce sous-genre. Répart. Stratigr. MIOCENE- Er Perte e Plusieurs espèces dans le Langhien des environs de Bordeaux, dans l’Helvétien et le Tortonien du Portugal et d'Italie, dans le bassin de Vienne 160 ESSAIS DE Conus (C. piruloides, Doderl. betulinoides, Lamk. Berg- hausi, Mich. Eschwegi et subraristriatus, da Costa, maculosus,Grat.fuscocingulatus, Bronn, moravicus voslauensis, Loroisi et Vaceki, H. et A.), ma coll. et d'après les Monogr. de da Costa, de M. Sacco, de Hœrnes et Auinger. PLTOCENE cer ter Deux des mêmes espèces dans le Plaisancien et l’Astien d'Italie(C. betulinoides, Lamk. Berghausi Mich.), d'après la Monogr. de M. Sacco; deux espèces dans les couches récentes de Java (C. glaucus, Hwass et Hoschtetteri, Mart.), d'après la Monogr. de M. Martin. EPoquE AcTuELLE.. Environ huit espèces avec leurs variétés, dans les mers chaudes, d’après le Manuel de Tryon. Caezyconus, Môürch, 1852. Type: C. testudinarius, Mart. Viv. (— Pionoconus et Phasmoconus, Môrch, 1852.) Forme ovoïdo-conique, assez étroite; spire en général élevée, à galbe conique ou conoïde; dernier tour grand, subanguleux à la périphérie de la spire, presque entièrement lisse, atténué à la base sur laquelle s’enroulent des cordonnets plus ou moins obsolètes. Ouverture à bords à peu près parallèles, plus dilatée cependant du côté antérieur, et terminée par un canal court, non échancré ; labre presque rectiligne au milieu, largement arqué en arrière, entaillé par un sinus peu profond et aboutissant perpendiculaire- ment à la suture ; bord columellaire étroit et fortement tordu en avant vers le quart de la hauteur ; rainure pariétale assez large, très oblique, creusée dans une callosité dont le rebord la sépare de la gouttière située dans l’angle inférieur de l'ouverture. Diagnose faite d’après une espèce plésiotype fossile, C. Noæ, Br. du Tortonien de Saubrigues (PI. VIT, fig. 20 et 22), ma coll. Observ. — La première espèce de Chelyconus citée dans la liste de Môrch est C. testudinarius, espèce très voisine de C. spectrum, que Fis- cher a indiquée comme exemple, probablement parce qu'elle est plus con- nue, tandis que Tryon s'écarte davantage de la forme initiale en indiquant C. achatina, Chemn. ; il place d’ailleurs dans un autre groupe C, magus, TL PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 4161 Conus type du sous-senre Pionoconus, Môürch, que je considère comme syno- myme de CAelyconus, attendu que C. magus ne diffère pas génériquement de C. testudinarius. En réalité, comme il s'agit d'une section qui comprend des formes extrêmement variables, il n'est pas étonnant qu'il règne une grande incertitude dans le classement des espèces qu'on peut rapporter à Chelyconus ; mais l'interprétation de Fischer, conforme à celle d’Adams, paraît la plus rationnelle: c’est également celle qu'a adoptée M. Sacco pour les espèces fossiles du Piémont et de la Ligurie, et je ne puis mieux faire que de suivre cet exemple, sous la réserve que Chelyconus n’est qu'une section du sous-senre Dendroconus.. Rapp. et diff. — Il n'est pas aisé de fixer des caractères distinctifs et bien tranchés entre Dendroconus et Chelyconus : en général, ces derniers ont une forme plus étroite et une spire plus allongée, à galbe plus conoïde un angle plus ou moins net à la périphérie inférieure du dernier tour, tan- dis que Dendroconus est parfaitement arrondi ; l'absence complète d'échan- crure à l'extrémité du canal, la torsion plus forte du bord columellaire, la profondeur plus grande de la rainure pariétale qui est très oblique, sont encore des caractères qui, quoique fugitifs, permettent à la rigueur de séparer Chelyconus. Mais c’est la limite de ce que l'on peut admettre comme subdivision de Dendroconus, si l'on veut éviter d'être entraîné à une multiplicité excessive des sections complètement inutiles, en dispro- portion avec la classification plus sobre des autres familles: c'est pourquoi J'ai rejeté Pionoconus et Phasmoconus. Répart. Stratigr. É F MiocENE ...... ... Nombreuses espèces dans le Langhien de l'Aqui- taine, dans le Tortonien etl'Helvétien du Portugal et d'Italie, dans le bassin de Vienne (C. burdiga- lensis et gallicus, Mayer, avellana et clavatus Lamk.ponderosus, Br. taurorectus, montisclavus, dertogibbus et Mari, Sacco, Puschi, Mich. lapugyensis, olivæformis, Suessi et prælon- gus, H. et À. oboesus, Mich. raristriatus, Bell. et Mich.parvus, Borson. {aurinensis, Bell. et Mich. mediterraneus, Brug. Belus, d'Orb.), ma coll. et d'après les Monogr. de M. Sacco, de Hoœærnes et Auinger. PEIOGCENE- 60 - cee Nombreuses espèces dans le bassin du Rhône, le Roussillon, les Alpes maritimes et l'Italie (C. Des- hayesi, Bell. et Mich. ponderosus, Br. lviponde- rosus, Sacco, Noæ, Br. Corynetes, Font. pirula, strialulus et pelagicus, Br. medilerraneus, Brug, gastriculus Doderl. bilorosus, Font. ventricosus, Bronn.), ma coll. et d'après les Monogr. de Fontan- 11 162 ESSAIS DE Conus nes et de M. Sacco; une espèce sénestre dans les couches de Caloosahatchie en Floride (C. adversa- rius, Conrad — Tryoni, Heilp) d'après les Monogr. de Heïlprin et de M. Dall. EroquE ACTUELLE... ‘Très nombreuses espèces exotiques et une espèce méditerranéenne, d'après le Manuel de Tryon, qui les classe: soit dans le groupe Magi, soit dans les Achatini, soit dans le groupe Dauci. Leproconus, Swainson, 1840. Type : C. grandis, Sow. et néotype sec. auct. : C. amirals, Lin. Viv. (— Rhizoconus, Mürch, ex parte) Forme conique, spire assez courte, généralement étagée, à galbe extraconique ; tours en gradins, excavés et sillonnés sur la rampe située au-dessous de l’angle qui les divise en deux régions inégales, la région antérieure cylindrique et lisse se réduisant parfois à un gradin très étroit ou presque nul; dernier tour à profil à peu près rectiligne, généralement lisse dans la moitié inférieure, sillonné ou orné de filets et atténué vers la base. Ouver- ture à bords à peu près parallèles, subitement dilatée en avant, terminée par un canal assez large, non échancré ; labre un peu arqué, profondément entaillé sur la rampe postérieure; bord colu- mellaire très fortement tordu vers le cinquième de la hauteur de l'ouverture, du côté antérieur ; dépression pariétale mal limitée, à peu près horizontale. Diagnose faite d’après une espèce plésiotype fossile de l'Eocène moyen de Grignon, C. deperdilus, Brug. (Fig. 48), ma coll. Rapp. et diff. — Cette section se distingue assez aisément de Dendroconus et Chelyconus par son galbe plus conique et par ses tours en gradins, excavés au-dessous de l'angle; si on la compare à Lithoconus, on l'en distingue par son canal non échancré, par son labre non oblique, par son sinus beaucoup plus profond, surtout par sa spire plus étagée. Il y a lieu d'y réunir la plupart des Rhizoconus : le type de ce sous-genre de Mürch est C. #iles, qui ne diffère pas génériquement de C. armni- ralis, mais d’autres Rhizoconus appartiennent aussi à la section Chelyconus. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 163 Conus Répart. Stratigr. SENONIEN ....... Une espèce probable dans la Craie de Californie (C. Horni, Gabb.), d’après la Monogr. de Gabb et Whitney. HOCENRL ET EE EE" Plusieurs espèces dans le calcaire grossier du bassin de Paris (C. deperditus, Brug. derelictus, turricu- latus et incomptus, Desh.), ma coll. ; une espèce dans les couches de Selsey, en Angleterre (C. selseiensis, Gardn. — Lamarcki, Edw. non Kiener). OLIGOGENE ...... Une espèce dans le bassin de l’Adour (C. Grateloupi, d’Orb.), ma coll. ; autre espèce dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord (C. Ewaldi, v. Kœn.), d'après la Monogr. de M. von Kænen). MiocENE ........ Plusieurs espèces dans l’Helvétien et le Tortonien d'Italie, dans le bassin de Vienne (C. AZkioni, Br. elatus et oblitus, Mich. tauroelatus, Sacco, Rhiz. Tschermaki, H. et A.), d’après les Monogr. de M. Sacco et de Hœrnes et Auinger ; une espèce dans le Langhien des environs de Bordeaux (C. Sau- catsensis, Mayer), ma coll. PLIOCENE . . -.... Trois espèces dans le Plaisancien et l’Astien des Alpes maritimes et d'Italie (C. Brocchü, Bronn, virginalis et canaliculatus. Br.), ma coll. et d’après la Monogr. de M. Sacco. EPoque acruezze. Nombreuses espèces exotiques de la section Amurales, d’après le Manuel de Tryon. 164 ESSAIS DE ANNEXE 1° NOTES COMPLÉMENTAIRES RELATIVES A LA PREMIÈRE LIVRAISON. Depuis la publication de notre première livraison, quelques rec- tifications ou additions ont été faites à la classification des genres d'Opisthobranches : le but des notes qui suivent est de mettre à jour cette classification, et de tenir compte soit des erreurs qui m'ont été signalées, soit des faits nouveaux que j'ai pu observer, soit des publications récemment faites par d’autres auteurs. ACTÆON, Montf. 1810. Répart. Stratigr. — Je n’ai pu mentionner (p.46) dans les couches cré- taciques, « aucune espèce certaine en Europe » ; cette lacune est comblée, ainsi qu'on le verra ci-dessous: SENONIEN ......- Une espèce bien caractérisée dans le Santonien infé- rieur des Bains de Rennes {Torn. Beaumonti, d'Arch.) etune autreespècenouvelle(Act. subjunceus, Cossm.) figurée dans le Bulletin du Congrès de Carthage (Assoc. franc. 1896), coll. de Grossouvre. SozipuLA, F. v. Waldh. 1807. Répart. Stratigr. — Ce sous-genre n'a été indiqué que dans l'Eocène et le Miocène ; il faut y ajouter désormais : PLIOGENE ...... Une espèce certaine dans les couches récentes de la Nouvelle-Zélande (Torn. alba, Hutton), d'après la figure donnée par l’auteur. © PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 16 TORNATELLZÆA, Conr. 1860. Répart. Stratigr. — Au point de vue de l'extension géographique de ce genre, pendant la période jurassique, il est intéressant de signaler le gise- ment ci-après : BATOCLENF EEE ee Une espèce analogue à T. Lorierei dans les couches à Amm. Humphriesianus du Chili (Act. manglasen- sis, Müricke) d’après la figure donnée par l’auteur. ACTÆONINA, d'Orb. 1847. Observ. — Dans la 59° livraison du « Manual of Conchology » (p.172), M. Pilsbry attribue au genre Actæonina deux espèces vivantes, l’une assez grande, l’autre très petite, qui ne me paraissent pas appartenir à ce genre, ni à aucune des subdivisions qu'il comporte dans les terrains secondaires. En premier lieu, autant qu'on peut en juger par des figures, les deux espèces ne sont évidemment pas du même genre : la plus grande, À. eden- tula, Watson, est ventrue et finement striée dans le sens spiral, sa colu- melle est calleuse, et son ouverture est arrondie à la base; sa spire est assez courte, la coquille n’a pas la forme ni l’ornementation des Ovactæo- nina, qui en sont d'ailleurs séparées par une longue période géologique ; il est probable que c’est une forme nouvelle, à rapprocher des Actæonidæa, si ce n'est même un grand Actæon dont le pli est peu visible. Quant à la petite espèce, À. charis, Watson, elle est aussi striée et assez ventrue, mais sa columelle est mince, subtronquée en avant, le bord columellaire se détache de la base du côté antérieur; la forme de l'extrémité antérieure de l'ouverture ressemble à celle de Bullinula, quoi qu'il n'y ait pas d’échancrure au contour, ni de bourrelet basal; peut-être cette coquille doit-elle être rapprochée des Æydatina, dont elle se distinguerait par sa spire allongée. Il appartient aux auteurs qui possèdent des exemplaires de ces deux formes vivantes, de leur donner des noms génériques et d’en fixer le classement ; mais je ne puis les admettre comme représentant actuellement le genre secondaire Ac{æonina. PrycHocyziNprires. Cossm. 1895. Répart. Stratigr. — Ce sous-genre n'a été signalé que dans le sous- étage Ptérocérien du Jura ; il y a lieu d'ajouter le niveau ci-après, qui prolonge son existence. PorTLANDIEN .... Une espèce, plus étranglée en avant que la forme typique, dans le calcaire de Folpengue, près d’An- 166 ESSAIS DE goulême (P. strangulalus, Cossm.), coll. Jolly, d’après la « Contribution à la Pal. franc. des terr. jurass. Gastrop., Opisthobr. ». ACTÆONELLA, d'Orb. 1842. Observ. — J'ai indiqué que le type de ce genre est Act. lævis, Sow. de Gosau (non d'Orb.), c'est-à-dire précisément la coquille que j'ai décrite sous le nom À. terebellum (p. 148, pl. IT, fig. 20): il en résulte que celle d'Uchaux, qui est bien différente et que d'Orbigny a réunie à tort avec À. lævis, doit recevoir un autre nom. Je l’ai dénommée À. uchauœiensis (Assoc. franc. Congrès de Carthage, 1896). Mais, comme elles appar- tiennent toutes deux au même genre, cela ne modifie pas la dénomination du genre, qui aura désormais pour néolype À. uchauæiensis, nob., c'est-à- dire la coquille que d'Orbigny avait en vue, quand il a créé le genre. Répart. Stratigr. — Il y a lieu d'ajouter deux niveaux qui comblent cer- taines lacunes : CENOMANIEN..... Une espèce dans les couches du col de Schiosi, en Vénétie ( Volvo. schiosensis, Bœhm), d’après la figure donnée par l’auteur. GARUMNIEN. ..... Une petite espèce certaine dans l'Ariège (Act. olivæfor- mis, Meiss.) coll. Jolly. TrocHAcGTæoN, Meek, 1863. Répart. Stratigr. — Quelques indications complémentaires, relatives à l'extension géographique. CENOMANIEN ..... Une espèce dans les couches du col de Ichiosi, en Vénétie (Conus Schiosensis, Bœhm), d’après la figure de l’auteur, qui m'affirme cependant qu'il n’aperçoit pas de traces de plis columellaires : en tous cas, ce n'est pas un Conus à ce niveau, ni même une Gosavia, puisque la surface est lisse et qu'il n'y a pas de sinus. GARUMNIEN. ..... Une espèce certaine à Auzas dans l'Ariège (Act. Baylei, Leym.), coll. Jolly. Rerusa, Brown, 1827. Répart. Stratigr. — L'existence de ce sous-genre n’a été signalée, à l'étage Turonien, que dans l'Inde ; le renseignement suivant en complètera l'extension géographique : PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 167 TuRONIEN . . .. Deux échantillons certains dans le sous-étage Proven- cien de Monthiers dans la Charente (Retusa Jollyi, Cossm. Assoc. franç. Congrès de Carthage, 1896), coll. Jolly. PzicopuzLa, Gossm. 1895. Type : P. Dumasi. Cossm. Eoc. (Moll. Eoc. Loire infér. Bull. Soc. Sc. nat. Ouest, n°4, p.193, pl. III, fig. 8-9). Forme ventrue, ovoïde ; spire étroitement perforée au sommet, perforation partiellement occluse par un épaississement du labre ; dernier tour embrassant toute la coquille, lisse, sauf aux extré- mités qui portent des stries spirales. Ouverture assez étroite, à - peine dilatée et versante en avant; labre épaissi à l’intérieur, peu arqué, formant, avant de se raccorder au sommet, un bec ou un crochet dont la callosité s'applique presque totalement sur la per- foration apicale ; columelle excavée, portant au milieu un fort pli lamelleux et oblique, dont la carène extérieure limite en avant un bord columellaire évasé et calleux, et se raccorde avec le bord supérieur par une courbe continue, sans aucune apparence de troncature de la columelle. Diagnose faite d’après un individu de l'espèce type, provenant de la Close dans la Loire inférieure (PI. VIII, fig. 3-4), ma coll. Rapp. et diff. — Ce sous-genre se distingue de Bulla et Acrocolpus par. son pli columellaire, saillant et caréné ; de Cylichnella, par la position de ce pli, par l'absence d’un second pli postérieur, et par son sommet plus étroitement perforé, en partie clos par l’épaississement du labre ; de Roæa- nia, par son pli columellaire, par l'absence de troncature à la base de la columelle; de Bullinella et de Cylichnina, par la saillie lamelleuse du pli columellaire, au lieu d'une torsion simplement coudée de la columelle. Ce sous-genre prend place, à côté de Cylichnella, dans le genre Bullinella, quoique la forme versante de l'ouverture à la base ressemble beaucoup à celle de Bulla ; mais la plication de la columelle rattache Plicobulla à But- linella, dont la columelle porte toujours un renflement ou une torsion pliciforme, qui n'existe jamais chez Bulla, Haminea où Acrocolpus. 168 ESSAIS DE Répart. Stratigr. HOGENE -.. .: L'espèce type dans les couches parisiennes du bassin de Saffré et de Campbon, près Nantes, coll. Dumas, ma coll. ; autre espèce dans le Claibornien de Jackson, aux Etats-Unis (Bulla bilruncata, Meyer), ma coll. BULLOPSIS, Conrad, 1858. (Essais de Pal. comp. 1, p. 141, fig. 40.) Test assez épais ; forme ovale venirue, tronquée au sommet; spire visible au fond d’une excavation occupant le tiers du dia- mètre de la troncature ; nucléus embryonnaire très petit, au centre de l'excavation apicale; surface ornée de sillons spiraux écartés et de larges bandes de coloration brune, séparées par des inter- valles plus larges encore. Ouverture piriforme, dilatée en avant, non sinueuse à la base qui ne porte aucune trace de bourrelet, labre mince, un peu oblique à gauche de l'axe, du côté antérieur, non sinueux en arrière et se raccordant perpendiculairement à l'avant-dernier lour ; bord columellaire large et vernissé, appliqué sur la base, portant vers le haut deux gros plis obliques et lamel- leux, extérieurement limité par une carène qui se raccorde sans sinuosité avec le contour supérieur. Diagnose refaite d'après des échantillons de l'espèce type, B. cretacea, Conr. provenant de Ripley dans la Craie du Mississipi (PI IV, fig. 4-6), collection du Musée national de Washington, obligeam- ment communiqués par cette administration. Observ. — Dans l'incertitude où je me trouvais, au sujet des véritables caractères de cette coquille, qui ne m'était connue que par une figure, j'ai classé le genre Bullopsis dans la famille Aplustridæ, à côté de Æydatina, à cause de la troncature du sommet de la spire, qui est largement visible. L'examen des types qui m'ont été envoyés en communication par la Direc- tion du Musée de Washington {(Smithsonian Institute) modifie complète- ment mon opinion primitive sur la posilion systématique de ce genre : aucun de ces trois échantillons munis de leur test, en parfait état de con- servation, ne montre de sinuosité basale, comme il en existe chez Hyda- tina ; leur test est beaucoup plus épais que ne l’est généralement celui des PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 169 Aplustridæ ; mais ils se distinguent surtout par leur bord columellaire qui, au lieu d'être mince et transparent, est calleux, vernissé, opaque, et muni de deux plis : il n’est pas possible de rapprocher de telles coquilles des Æydatina, par le simple motif que la spire est visible. Pour trouver une forme, un labre et un bord columellaire analogues, il faut les compa- rer aux Bullidæ ; aussi c’est dans cette famille que je propose actuellement de classer Bullopsis, et de l'admettre à titre de genre distinct, caractérisé non seulement par sa plication columellaire tout à fait inattendue, mais encore par sa spire largement découverte. Répart. Stratigr. — Il n'y a rien à ajouter à ce que j'ai précédemment indiqué : l'espèce type est la seule qu'on connaisse jusqu'à présent : le terrain dans lequelelle a été recueillie est une sorte de grès vert et sableux, où le test des coquilles se conserve, quoique fragile. Les géologues amé- ricains considèrent ce terrain comme appartenant à l'époque crétacique, mais il est difficile de fixer sa position synchronique, relativement aux couches crétacées de l'Europe. BULLINELLA, Newton, 1891. Répart. Stratigr. — Lorsque j'ai signalé, avec un point de doute, ce genre dans le Sénonien de l'Inde, je n'avais pas à ma disposition le Mémoire de d'Archiac sur le Crétacé des Corbières; pour combler cette lacune. il y a lieu d'indiquer : SENONIEN. . . . ...- Une espèce à peu près certaine dans le Santonien des Bains de Rennes (Bulla Palassoni, d'Arch.), d'après la figure du Bull. de la Soc. géol. de Fr. 1854. ROXANIA, Leach, sec. Gray, 1847. Répart. Stratigr. — Je n'ai pu indiquer l'existence de ce genre que dans la Craie du Missouri, et avec peu de certitude; grâce à de nouveaux maté- riaux, je signale : SENONIEN ....... Deux espèces à peu près certaines dans le Santonien des Corbières, l’une à Bains de Rennes (Bulla ovoides, d’Arch.), d’après la figure du Bull. de la Soc. géol. de Fr. 1854; l'autre à Sougraignes, dans l'Aude (Roxania Peroni, Cossm.), décrite dans le Bull. du Congrès de Carthage de l’Assoc. franc. 1896, coll. de Grossouvre. 170 ESSAIS DE AcrosrTEMMA, Cossm. 1889. Répart. Stratigr. — Ce sous-genre n'a pas été signalé avant l'époque tertiaire; or, en examinant le Mémoire précité de d'Archiac, on peut ajouter : SENONIEN .-..... Une espèce presque certaine dans le Santonien de Bains de Rennes (Bulla Baylei, d'Arch.), d'après la figure du Bull. de la Soc. géol. de Fr. 1854. Pyruncuzus, Pilsbry, 1894. Type : Sao piriformis, Ad. Viv. Observ. — Ce sous-genre, créé dans la 60° livraison du « Manual of Con- chology » de Tryon et Pilsbry (p. 229), est destiné à remplacer Sao, Ad. 1850 (non Billberg, 1829, Crust.); il contient des coquilles dont deux espèces seulement ont été figurées, mais qui me paraissent, d’après ces figures, très voisines de Mnestia où d'Alicula. L'auteur le place dans la famille Tornatinidæ, comme sous-genre de Retusa, ainsi que Cylichina d'ailleurs. Je me borne à enregistrer cette opinion, et je n’ai pas à la discuter, le sous- genre dont il s’agit n'étant pas connu à l'état fossile ; mais je ne crois pas que Cylichnina appartienne à la famille Tornatinicæ. MicromeLo, Pilsbry, 1894. Type : Bulla undata, Brug. Viv. Observ. — Ce genre a été proposé pour des coquilles bulliformes, excessivement minces, à spire apparente, qui avaient été classées dans le genre Æydatina, où même Bullina, Fér., mais qui en diffèrent par leur surface ornée de quelques stries spirales très écartées, et par le nombre des tentaeules du disque céphalique (deux au lieu de quatre). Je ne connais aucun fossile qui présente ces caractères. OLcicoprycHaA, Meek, 1876. Répart. Stratigr. — Ce sous-genre ne m'était jusqu'à présent connu que par la figure donnée par Meek, dans son Mémoire sur le terrain crétacique du Missouri: depuis l'impression de la première livraison de ces « Essais », j'ai eu la satisfaction de constater l'existence, en France, d'une coquille qui paraît se rapporter complètement à la forme américaine : SENONIEN. : .. +... Une espèce probable dans le Santonien inférieur de l'Aude à Sougraignes (0. Grossouvrei, Cossm. Assoc. franc. Congrès de Carthage, 1896), coll. de Grossouvre, LÉ 1, Eu LE or x s ’ = PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE ATA ERIPTYCHA, Meek. 1876. Répart. Stratigr. — Ce genre n’a pas encore été signalé en France, dans la Craie tout à fait supérieure; je puis actuellement combler cette lacune. SENONIEN........ Une espèce, dont j'ai vérifié le pli bifide, dans le Campanien de Villambleur, Dordogne (Avellanaæ royana, d'Orb.), coll. Jolly. ParascurumM, Cossm. 1892 (non Walliamia, Monts.;. Observ. — Il résulte d'une communication, qui m'a été faite par M. Jolly, d’un échantillon de Williamia Gussoni, Costa, qu'on ne peut établir aucun rapprochement entre cette espèce et Umbrella Raincourli, nob. des envi- rons de Paris. Dans ces conditions, ainsi que je le prévoyais, il y a lieu de reprendre le nom Parascutum que j'ai proposé pour la coquille fossile, d’en faire un sous-cenre distinct, et de lui appliquer la diagnose (p. 137) que j'ai donnée d’après cette espèce, que je considérais à lLort comme un plésiotype de Williamia : elle devient donc l'espèce type du sous-genre Parascutum. ACRORIA, Cossmann, 1885. Observ. — L'espèce pliocénique de San Pedro, dénommée A. dubia, par M. Bergeron, dans son rapport sur la Mission d'Andalousie, ne me paraît pas appartenir au genre Acroria, à cause de sa forme symétrique qui rappelle plutôt les Scutum, et parce qu’elle est dépourvue de la dépression siphonale qui caractérise, en général, toutes les formes que j'ai placées dans la famille Acrorideæ. 2° DESCRIPTION DES ESPÈCES INÉDITES, CITÉES DANS CETTE LIVRAISON. Ptygmatis carentonensis, 200. Sp. ELIV, fig: Forme trapue, conique ; spire courte ; tours plans ou légère- ment évidés, un peu en gradins, à sutures bordées par une rampe arrondie ; surface à peu près lisse ; dernier tour atteignant les deux cinquièmes de la longueur totale, séparé de la base par un RTE Un 172 ESSAIS DE angle périphérique en général arrondi, parfois subcaréné ; base obliquement déclive, non convexe, quelquefois subexcavée. Ouver- ture rhomboïdale, à section quinquelobée par des plis lamelleux et très saillants, un au labre, trois à la columelle, le pli pariétal plus mince et moins élevé que les autres ; perforation axiale très étroite, presque entièrement recouverle par le bord columellaire, sauf à l'extrémité du bec antérieur de l'ouverture. Dix. — Longueur probable, 56 mill. ; diamètre, 25 mill. ; dernier tour de face, 27 mill. Rapp. et diff. — Pour séparer cette espèce de P. Requieni, d'Orb. qui existe aussi dans la Charente (coll. Arnaud), je me fonde sur trois caractères différentiels qui me paraissent avoir une réelle constance : d'abord l'angle spiral, ou plutôt le rapport de la longueur au diamètre, qui est à peine de 3 dans l'espèce décrite par d'Orbigny, tandis que chez notre espèce, beaucoup plus trapue, la base atteint presque la moitié de la longueur ; en second lieu, tandis que la hauteur du dernier tour de P. Requienine représente guère que les 5/18 de la longueur, elle en atteint les 2/3 chez P. carentonensis, c'est-à-dire une proportion presque moitié plus grande; enfin, les tours de notre espèce sont légèrement étagés en gradins arrondis, tandis que d'Orbigny indique dans la Paléontologie une forme subulée, des tours séparés par des sutures linéaires; même le plus grand des individus de la Charente que je rapporte à ?. Requieni (comme l’a fait M. Coquand d'ailleurs) a les tours un peu imbriqués en avant. Il y a donc des motifs sérieux pour séparer ces deux formes, et je ne puis en donner de meilleure preuve qu'en les faisant figurer l'une à côté de l’autre. Giseuenr. — Charente : Châteauneuf, à la Peileterie. Un individu de P. carentonensis (PI. IV, fig. 3); un individu de P. Requieni (PI. IV, fi- gure 2); coll. Arnaud. — Etage Turonien, sous-étage Provencien, niveau H. (sec. Arnaud). Nerinella subæqualis, [d'Orb.|. PL AV; sie 4842. Merinea subæqualis, d'Orb. Pal. fr. crét. t. LE, p. 93, pl. CLXII, fig. 5. 1850. Nerinea subæqualis, d'Orb. Prod. 24° ét., p. 194, n° 34. Forme étroite, cylindracée; spire longue, subulée; tours presque plans ou faiblement évidés, dont la hauteur atteint les trois quarts de la largeur ; sutures linéaires, situées sur un faible renflement ; surface entièrement lisse: dernier tour peu élevé, PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 173 anguleux à la périphérie de la base, qui est déclive et imperforée. Ouverture étroite, rhomboïdale, canaliculée en avant; labre muni, à l’intérieur, d’un gros pli médian; pli columellaire bordant le canal antérieur ; pli pariétal très écarté du précédent et beaucoup plus mince. Din. — Longueur probable, 24 mill.; diamètre, 24 mill. Onserv. — J'ai repris la description de cette espèce déjà connue, d’une part, parce qu'elle n’a été décrite que d’après un moule, tandis que l’échan- tillon ci-dessus décrit est muni de son test, et que j'en ai étudié de nom- breux individus dans le même état de conservation; d'autre part parce qu’elle est un exemple frappant de la difficulté qu'on éprouve souvent à séparer certaines Nerinella des Nerinea typiques : ce n’est guère que par son galbe droit et subulé par l’écartement considérable du pli columellaire et du pli pariétal, qu’on peut fixer le classement générique de N. subæ- qualis, qui ressemble évidemment à certaines Nerinea peu trapues, ne füt-ce que par sa grande taille, par exemple, à N. Aunisiana. La même incertitude existe pour le classement de certaines formes bajociennes, c'est-à-dire au début de l'apparition des Nerineidæ ; ici, au contraire, c'est à l'étage Turonien, en d’autres termes, tout près de la disparition de cette famille, qu’il semble se produire une nouvelle soudure entre les deux genres; au contraire, dans les terrains jurassiques moyen et supé- rieur, comme à la base de la période crétacique, leurs caractères diffé- rentiels sont beaucoup plus tranchés et présentent le maximum d'écart, coïncidant précisément avec la période du plus grand développement de la famille. Je me borne à signaler cette anomalie, qui est quelque peu en contradiction avec la théorie de l'éventail auquel j'ai, dans la première livraison de ces « Essais », comparé la genèse morphologique des Opis- thobranches. Gisemexr. — Charente : Châteauneuf, à la Pelleterie, une douzaine d'échantillons avec leur test (PI. V, fig. 1), coll. Arnaud. — Etage Tu- ronien, sous-étage Provencien, niveau H. (sec. Arnaud). Asthenotoma Tateï, 200. sp. PA ee 0 Taille assez petite ; forme étroite, subulée; embryon obtus, en goutte de suif ; spire longue, composée, outre l'embryon, de sept tours, le premier costulé, les suivants ornés de quatre petites carènes spirales, entre lesquelles il existe, pour trois des inter- stices, un filet plus fin ; tous les intervalles des carènes sont décus- sés par de fins plis d’accroissement, sinueux et serrés ; dernier GONT NP LENQUTRT d LE Fr 174 ESSAIS DE tour un peu plus grand que le tiers de la longueur, à base exca- vée, lerminé par un Canal peu allongé et obliquement infléchi, sans échancrure à son extrémité antérieure. Ouverture assez large en arrière, subitement rétrécie en avant; labre arqué, muni d’une échancrure large et triangulaire, assez loin de la suture à laquelle il aboutit obliquement ; columelle coudée, sans aucune trace de pli sur le coude; bord columellaire étroit, peu calleux, se terminant en pointe un peu au-dessus du coude de la columelle, sans atteindre l'extrémité du canal. Dim. — Longueur, 45 mill.; diamètre, 4 mill. R. D. — Cette espèce a tout à fait l'aspect d'A. Basteroti, quoiqu'elle ait cependant un canal un peu moins tronqué et un embryon beaucoup plus obtus encore. L'absence complète de plis columellaires et l'existence d'un sinus bien visible ne permettent pas de la classer dans la section Endiatoma, quoiqu'elle se rapproche d'Æ. quadricincla par son canal un peu plus long et plus coudé que celui des As/henotoma ; d’ailleurs, elle n’a pas l'embryon conoïdal du type de cette section. Si on compare notre espèce à À. consulilis, qui est aussi un As/henoloma d'Australie, on trouve qu'elle a la spire plus subulée, les tours moins convexes, le canal plus long, l'ornementation différente, etc. Gas. Er Loc. — Australie du Sud, deux échantillons donnés par M. Bonnet (PI. VI, fig. 29), ma coll. Eocène Daphnella ponteleviensis, 200. sp. PI. VIT, fig: "92108 ? Daphnella Salinasi, Dollf. Dautz. Etude prélim. faluns Tour. (non Cale.). Taille petite ; forme ovale, buccinoïde ; spire courte, à galbe subconoïdal ; embryon lisse, obtus, paucispiré ? quatre tours con- vexes, outre l'embryon, munis d'une rampe légèrement excavée au-dessus de la suture, cancellés par une quinzaine de côtes un peu obliques, et par quatre cerdons spiraux, entre lesquels il existe des filets plus fins ; dernier tour supérieur aux deux tiers de la hauteur totale, arrondi à la base sur laquelle l’ornementation se prolonge, terminé par un canal court et tronqué, un peu infléchi à droite, sans échancrure à son extrémité et sur le cou duquel PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 175 s’enroulent des filets obliques. Ouverture ovale, peu allongée: labre arqué, peu épais, entaillé contre la suture par un sinus peu profond; columelle excavée en arrière et au milieu, à peine infléchie en avant ; bord columellaire mince, peu distinct. Dix. — Longueur, 5 1/2 mill.; diamètre, 3 mill. R. D. — Se distingue de D. Salinasi par sa forme et sa spire plus courtes, par son ornementation plus régulièrement cancellée; c’est bien une Daphnella, quoique l'embryon soit assez obtus, probablement par suite de l'usure qu'ont subie la plupart des coquilles des faluns de la Touraine. Cependant les individus que m'a ultérieurement communiqués M. Dollfus sont un peu plus élancés que celui qui m'a servi de type, leurs tours sont plus arrondis, et le treillis paraît plus fin, parce que la surface est plus fraîche ; mais ce ne sont pas des D. Salinasi. Gus. et Loc. — Pontlevoy (PI. VII, fig. 9-10), ma coll. — Helvétien. Mitromorpha subulata, 20%. sp. 1PACMAYANE ie, 2, Taille très petite ; forme ovoïdo-biconique ; spire très courte et subulée ; embryon subglobuleux, composé d’un tour et demi, à nucléus obtus; qualre tours presque plans, séparés par des sutures peu profondes, ornés de sillons spiraux et obsolètes qui ne persistent, sur les derniers tours, qu'à leur partie inférieure, au nombre de trois ou quatre seulement ; dernier tour égal aux deux tiers de la longueur totale, peu ventru, orné de quatre sil- lons en arrière, qu’une zone lisse sépare des sillons de la base : celle-ci est déclive et se joint au cou du canal presque sans inflexion. Ouverture étroite, terminée en avant par un canal court, à peine distinct, sans échancrure à son extrémité ; labre à peu près rectiligne, avec une sinuosité postérieure à peine indiquée; portant à l'intérieur un rang de denticules inégaux, très petits et peu saillants ; columelle non sinueuse, portant au milieu deux plis assez écartés, un peu épais à l'entrée de l’ouverture, puis plus minces et plus obliques dans leur enroulement interne ; bord colu- mellaire mince et peu distinct, se terminant en pointe effilée contre l'extrémité du canal. AIDE ESSAIS DE PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE . Dim. — Longueur, 4 1/2 mill. ; diamètre, 2 mill. e R. D. — Cette petite espèce se rapproche tout à fait, par sa forme T0 et par sa columelle, de M. lirata, qui est le type du genre Mitromorpha, _ Adams; toutelois, la diagnose de cette coquille, qui provient des mers du Japon, n'indique aucune denticulation à l'intérieur du labre, proba- blement parce que l'exemplaire décrit n'était pas adulte ; en outre, les tours de notre espèce sont seulement sillonnés, tandis que ceux des autres formes qu'on classe dans le genre Mitromorpha sont parfois cancellés. Quoi qu'il en soit, je n'hésite pas à attribuer au genre d'Adams la petite coquille du gisement de Gourbesville, et cette assimilation me permet d’avoir une opinion définitive sur le classement de ce genre : en effet M. Subulala me parait voisin de Cordieria, à cause de son sinus peu pro- fond, de ses deux plis columellaires et de son embryon tout à fait iden- tique ; elle s'en écarte cependant par les denticulations internes de son labre et par sa forme de Conomitra. D'autre part, il ne paraît pas pos- sible de la placer dans la famille Mitridæ, puisqu'elle possède un léger sinus labial, et que son canal n'est pas échancré à l'extrémité antérieure. Gis. er Loc. — Gourbesville, unique (PI. VIII, fig. 24), ma coll. — Pliocène, avec les Astarte et Raincourtia incilis. - TABLE ALPHABÉTIQUE DES FAMILLES, GENRES, SOUS-GENRES, ETC. Les noms en ilaliques k ! Pages POTERIE SOTACOBE DITS TERS 52 ER ES Sooobocésorcospeo vancopee 171 NCrOSTeNMaARER eCbe re de ere 170 ACrOSEYIUSE Eee eeeeree rc eere 29 AOHON soscoooccobedeoccadaéecro000 165 Amon os soccer cdebosecconod 166 PAGÉBONIND Er eee cer een 165 PAGUS PE EEE EEE ice 52 INGPEL coosoconcoccescocootdoescoa 64 Amblyacrum ...... Babobodtandeccue 137 ANCISÉTOS YEN eee rere TL Aphanitoma.....-................. 106 IMNEMAUEE Sc e0Secoecacenc Lodoue 34 ADO Ho00pec 0000 dobocsaooc 73 INNNAIONE SE aR bo oc octo deenooco pal Aplyxis ....... Hédoacooccsoncthcpoc 41 AGORA) Scoot encostoncoecoces 142 … Asthenotoma........... Osedosocue 10% AOMAP PAR SRE Er cibindenle eee 126 BACOP INA NE Rec ceci e 39 BALRYÉOMARER- ere Do00Cagose 101 BEISSELA 2e. -c00 FOTTB PRES 00 Moon US) Bel i.:r.. DAS CS TOI Et oc 89 PHAURENN EEE 0S 606 TRACER © 1 US Belariella ne RCE een Cite 128 Belomitra ........... cocbcucdo dodo 63 BOTSOIA RE 22 een e tu Ti en 96 BraChY OMAN PE Larenee È 62 Buchozia ..... HÉLoUuo one OO 91 Bulle ELA cererte ser 169 BULOPSIS PAPE CRC E Le 168 sont ceux des synonymes. CAINIOLEC TUNER ERA EEE TEE CANNICRIA EE EN ET RATES . CHAT TiDeseecovroococooseoccuse (GUN UNO DSIS PER EEE EEE 00000000 CGIIPROMAN GUITARES G'athure lle An PR RER NUE CENTER Soda co où CHATS oo ocecarsoescogoese GADUSE NE SR EN UNE CONTE EE Ron ee de CONnOTDIS Sete nt 0e COnOSpira rer eee Jabeboobécoo CONUS:.5 Ne CoRRaGoobcceccteccorrcocec SM BONONIQ RCE eleee de CARE (TASSISDITALE EEE CEE LEE CTASSODIEUTO EEE CEE CRUE D CRE Pages. CHYpIocOnUS Er R-cr eee 147 PHYPIOPIOCUS:. 1... eee : #4 (LOTO ITR ee Con ou 143 OPDRATELIA ER RER Terre 142 CVIDTATUS Eee eee 143 CyMatOYTINR ER. -e-ce enr ere 86 CLAIRES OU UE AO oE 2520408 120 GYERATELIQ IS SERRE à 117 CVÉNETUPSIS. Er Ce irc ee 63 Daphnobela EE PE E ET PE ere PET 93 De fran Cu ER ER ETUI 100421 Dendroconus, #7". cannes 159 DIOZOPHYXIS ere rec reteeee 31 Ditoma:....scnnetens tee Ur D rRe 125 DoCholonUTE EEE eeE EE 2e 101 Donovania ......... SRE SE 94 Dre seen Sete ee 82 EndiaploB hs Pere creer 45 Endiatomae 2" e-rre-c-te sect on 406 ENTOMOMENTATA PEN ET ee rare ] BOPIEUTOIONR PEER RER EEEE CEA rrnee 80 PHASE ERSÉEECREE Hod5 0406500 2 103 PTIRYORMEREE EC r ere eee LIL Elallona- tiers tite. emeneeee 94, HUE RENE ARRETE CRETE , 64 OUEN ASS AT TE eo obus 120 EüCyClOtOMA TE RARE. FREE 3085 63 LANTA On en Ci 5 54 RiDÜIER eee ne cut EMA 13 Folinæa...... cree eee er 94 FAsOCEReDTA ET er eee css ertecee 57 GemMUuI ER PE eee ence He Ta ns 62 Genoa sean re re TN ee 145 GANT ONIANNS Ares re ere de nteLe & Cl Glyphostoma ......... Doro ane 124 GOSA VID, Lee senuemereteeetete FUEL GyYMnObPIA PET be rec rentes 63 LÉ ET D ES Dapennond ed oscne 92 HAMB EÉ EL E. ueht er mareecr et 139 Hastula me AE. ere rer 53 Hemiconus....…. ..…. CE 151 HetmipleurotomA es 18 Hermes. free un CM EC 143 Hele” OS OM Reese este 128 Hetero(enDIA RAA er rer 64 Homotoma..... URLs etate 198 et 135 Itieria! 00 Mercerie 17 IDIERNDE 22-2100 ares ss é. 16 TABLE ALPHABÉTIQUE LÉDUNEL ER 2 RS CE EURE 20 KŒNENIGER Eee. er eehaes *e 113 Lachesis...... RA e TER 2 94 Leptoconus ,...... AA Do ne 162 DEUCOSYME. ETAT N..eeeeche : 75 Leufroyia....... SRG TS DR bidure - cl TIERANOUTRE EEE HP AS 4. OR Lifhoconuse" 7... RO sa MON Mangilia........... Passe ae HER LE Manpiielaee7 22. or ne Bear: LL Melanioptyxis. .... ste seen + 10030 MesochilofoMe ner ce 64 MiCrOmMelO EE. re eee 2 170 MITEOMOTPhA Se here AE ccm (111 Moniliopsis ............ Sosore raie 82 RIT Sopoon rade 2200 0 Nerinearees cer ee ne Der 25. NERINRIDÆ = ee tee 2 23 NERO ER Eee Lots Pre 35 NES ROSE CU Horocceusace 5 94 NeITUMER START ES seche > 56 Noditerebra®"t.-#.-22222c--teeech 51 Nubecula ere Don Res LE: ONSOPIyChR EE EE... Mi ONGOLoOMA TES ee eee RUE OtocheUlUS EEE EEE BAD 0e , 420 OxXYECTUME EE Eee eee re ee cert CR PachySIylUSEE PRE eee Doc oce H Paraclathirella ee rec 417 PATASCUIUMEERE Eesti 171 PECTINIBRANCHIATA 0-70 A6 Pératotoma #22, "07e DÉS « , 435 PérrONa Eee iter-- etes LAS PRANETOP AUS EC rer ere ‘ 21 Phasmoconus .............. en 160 PRONOIOMA SE. ,.rree0.e T2 FDA Philber RAS EEE Le te UoARR BRIyCIen Eee sde 98 BRIE CENTER re cd 98 PIUTOCONULE eee one eciee eue aie 160 PIeUNONUSL Me here POELE 69 Pleur0f0mMa-......-0. CORSA Ce. 75 Pleurotomella..:........... re 133 PLEUROTOMDR re -mee-eee-teC Mi 58 PÜCOPUNA eee ere sel O TI PRIOMUSE nr es ass see eee 139 PROSOBRANCRIATA sua escrepeer 46 Pseudonerinea....... PBniloss re Pseudoraphiloma..,...... MOMEE 0 sobauencogbeedoons de PÉYCHOCYLIR ALES EEE ERA 165 PÉVOMANS EE MARS cn de 32 BUNCUCUIS ENT ee da ee DUSION EE SUPER ARTE Ms b6 ROME 5 Soooococopbecnsdoucec DÆNIOGLOSSAE LA NAS EAST MAFANIS".. 410 2 RIRE MR ER 63 Merebra. 1.5. TRE Be 48 TÉREBRIDÆ ........ TR ME 00 EU DE lo 46. NO DUMAS ass docconconco 110 IDNeSDia.5032: TENTE CRE IRROMD US SRE PRE RUE AOC RTOTE LL RE ARR CCE ETES 68. RONUS FM ENEAEE PA eau 143 | Tornatellæa. ....… ME STE LR TT 165 HOUOUES LS dcronondaocser sono UN IECA QE S- co0onavonencocee OA PAROUAUIIDE RE RSS |] MASSE R op oc cce0es20s0000000000 85 ROXAN TA RE ne 16) || MOMENT concoocoonacce Donne de sl Drochala Pere ere ds TRES 43 SCODITEL ARE EC nt Te AOL IMDEYpAN DOM APMERE AE E TETE ERUID9 STONE Tube 8 ROSES RUE AS TUBIERERIDÆ EEE CE RE CCC Le 42} SLELIS UT E LL'APRANARNES Ae editer ATOM MTUIpARUL Eee ecee ELLE 443: SULULOD ER SSSR SSSR LS RE TEE DA TA RE ES CG 0n 00 69: Solidula........ Dre Tr AGADIR TES MURS MEN IE OUT ERRENIEES RENE ee 15 SITE O LOTO DTA AR ne 5 MOMENT SE eco coco 63 DS DITOOPIS ES PE SR ne nt 88 SIPHaNOCONUS EE EE ASIE Tie Tiers RE REA VER RE 131 STAND à 2 5dosodensroncder 29 | Volutoderma ........ RS on 11% Son. 2 descomeesesce 18 C6 0 A) SL DU EE TT Ne 7 M EEE SON Zara SL eee 63 SURENTSE See PU EME MERE COMITE A PA A ET LE 91 SUP CUIRLES RSS ET ER AE TION COMENT ADE eo e LU SYSLENO PEL ANNE ce eue 133 — —————— Tours. — Imprimerie Desuis FRÈRES. PLANCHE 1 . ÎTIERIA GABANETIANA, (d'Orh.). . Oyonnax réd 1/2 | 3-4. id. Valfin Kimm. gr. nat. À A Ù 5. PSEUDONERINEA CLAUENENSIS, de Lor. Blauen Raur. gr. nat. Ne. 6. PSEUDONERINEA CLYTIA, (d'Orb.). Perreuse Raur. rédes 4 12 | 45 L ù 7-8. PSEUDONERINEA Cui0, (d'Orb.). Oyonnax Kimm. gr.nat. 4 L ; 9. FreucA Nunirormis, Piette. Maisoncelle Bath, gr. nat. 2e: 10. ITRUVIA GANALICULATA, (d'Orb.). L Uchaux Turon. gr. nat. | Re À # A1. id. Uzès Turon. gr. nat. t 12-13. CamricniA rruNCATA, (Pict. et Camp.). Châtillon Urgon. gross'3 [ D 13-15. Exnrarcocus Muxierr, (Rig. et Sauv.). Hidrequent Bath. gross! 4/3 5 16. NERINEA SALINENSIS, d'Orb. Noiron Port]. réd°" 1/3 Essais de Paléoconchologie, M. Cossmann. (2e livr.) Bi, M. Pissarro, photogr Sohier à Paris OEAR CARS LPS PORT PES PLANCRE II 1. PHANEROPTYXIS MOREANA, (d'Orb.). _ Merry-s.-Yonne Raur. gr. nat. Ps 2. NERINEA TUBERCULOSA, Defr. Coulanges-s.-Yonne Raur. réd A2 PE 3. PryGmaTIS BRUNTRUTANA, Thurm. Wagnon Oxford. gr.nat Cu Ne 4, PryGmATIS CARPATHICA, Zeuschner. Valfin Kimm. gr. nat. T8 Pi . a. KW 5. DiozoPTyxIS MONILIFERA, (d'Orb.). Le Mans Cénom. réd1/3 D. 6. ApHANoPTYxIS DEFRANCEI, (Desl.). Hidrequent Bath. TÉAEU/2 OS Ê 1-8. TROCHALIA PATELLA, (Piette). Rumigny Bath. gr. nat. Ÿ° \ 9-11. NERINELLA GRossouvREr, Cossm. Vendée Hettang. gross! 5/4 y. 42. Cnyrropcocus pEPREssus, (Voltz). Haute-Saône Séquan. réd®" 1/2 < 5 ju 43-14. id. Valfin Kimm. … réde" 1/2 15e 2 LR # % De à ‘Ds Fr, Pr: % Fe, #4 Fr. TL f ‘44 7 «4 % à 1 Hssais de Paléoconchologie, M: Cossmann. (2e livr.) IPS JET M, Pissarro, photogr. Sohier à Paris ÿ 13-14. 4-4. SequanrA LorioLr, Cossm. 5-6. AGROSTYLUS TRINODOSUS, (Voltz). id. NERINEA TUBERCULOSA, Defr. APTYXIELLA SEXCOSTATA, (d'Orb.). APTYXIELLA RUPELLENSIS, (d'Orh.). NERINELLA TORNATELLA, (Voltz). BAGTROPTYXIS IMPLICATA, (d'Orb.). PLANCHE III Tonnerre Noiron Lods Puiseux La Rochelle La Rochelle Châtel-Censoir Hidrequent Séquan. Portl. Port. Raur. Séquan. Séquan. Raur. Bath. grenat gr. nat. A gr. nat. réde» 1/2 gr. nat. gross 2. gross! 2 gr. nat. Essais de Paléoconchologie, M. Cossmann. (2° livr) IP, TOI M. Pissarro, photogr. Sohier à Paris PLANCHE IV 1. NERINELLA SUBÆQUALIS, (d'Orb.). PryGmaris REQUIENI, (d'Orb.). 3. Prycmanis CARENTONENSIS, COssm. | 4-6. BuLLOPsIS CRETACEA, Conrad. T. SUBULA FUSCATA, (Brocchi). 8. id. 9. PUSIONELLA TAURONIFAT, Sacco. 10. MELANIOPTYXIS ALTARARIS, (COSSm.). A1. TEREBRA ACUMINATA, Borson. 12. EuryrA Noposoricara, (Dunker). 13. MYURELLA PLIOCENICA, (Font.). 14. FUSOTEREBRA TEREBRINA, (Bon.). 15-16. HAsTULA PLICATULA, (Lamk.). 17-18. TRACRELOCHETUS DESMIUS, (Edw.). 19. CLAVATULA SPINOSA, (Grat.). 20. SPINEOTEREBRA SPINULOSA, (Doderl.). 21. NODITEREBRA GENICULATA, (Tate). Chäteauneuf Châteauneuf Châteauneuf Ripley Saucats Manthelan Colli Torinesi Montarlot Vezza d'Alba Antilles Cannes Santa-Agata Villiers | Barton Peloua Stazzano Australie Sud Turon. Turon. Turon. Crét. Mioc. Mioc. Mioc. Bath. Plioc. Viv. Plioc. l Mioc. Eoc. Eoc. Mioc. Mioc. Eoc. réde1/2 gr. nat. gr. nat. gross! 2 gr. nat. réde" 1/2 gr, nat. gr. nat. gr. nat. gr. nat. gr. nat. gr. nat. gr. nat. gross!2? gr. nat. gr. nat. gross!2 Essais de Paléoconchologie, M. Cossmann. (2 livr.) M. Pissarro, photogr PTT Sohier à Paris PLANCHE V 1. PERRONA JoUANNETT, (Desm.). Lapugy 2. CLAVATULA ROMANA, (Defr.). Toscane 3-4. SURCULA TRANSVERSARIA, (Lamk.). Parnes 5-6. ANCISTROSYRINX TEREBRALIS, (Lamk.). Parnes 1-8. APIOTOMA PIRULATA, (Desh.). Cuise 9-10. HEMIPLEUROTOMA DENTIGULA, (Bast.). | Léognan 11-12. PLEGROTOMA TURRICULA, (Brocchi). Biot 13. PERRONA SEMIMARGINATA, (Lamk.). Saucats LES. PLEUROTOMA ROTATA, (Brocchi). Cannes + 16. id. Biot 17-18. OxYACRUM OBLITERATUM, (Desh.) Mouchy ù : 19. CuinurA caLLioPr, Bell. Sienne _ 20-21, HemiPLEUROTONA GIEBELI, (Bell.). Salles x | 22-23, CRASSIPIRA ANGULOSA, (Desh.). Villiers 2 | 24-25, CYMATOSYRINX SIMPLEX, (Desh.). Villiers e : l 26-27. SPIROTROPIS CARINATA, (Phil.). Finmark Un 4 28-29. DoxovanraA minima, (Montg.). Palerme * 2 30-31. DAPHNOBELA JUNGEA, (Sow.). Barton Mioc. Plioc. Eoc. Eoc. Eoc. Mioc. Plioc. Mioc. Plioc. Plioc. Eoc. Plioc. Mioc. Eoc. Eoc. Viv. Post-plioc. Eoc. gross! 2 gross! 3/2 gross! 3/2 gr. nat. gr. nat. gr. nat. gross! 3/2 gross! 2 gr. nat. gross'2 gross'3 gross! 2 gr. nat. gross'# gr. nat. M. Pissarro, photogr Sohier à Paris ASS A CL RUE NES ve # e Au w CRU TON PA l | OL i PLATE PLANCHE VI EOPLEUROTOMA CuRvICOSTA, (Lamk.). . Dricra Azcronir, Bell. APHANITOMA LABELLUM, (Bon ). . CrassispiRa Broccnit, (Bon.). . BucnozrA HEMIOrHONE, (Tate). . BELA puLcura, (Tate). . Bucnozra crenarezLA, (Lamk.). ÿ. HxDROPLEURA SEXANGULARIS, Montg. . RouauLrIA SuBrEREBRALIS, Bell. . BORSONIA Prima, Bell. BATHYTOMA CaATAPHRACTA, (Brocchi). 2. CORDIERIA CALVIMONTENSIS, (Desh.). . ASTHENOtONA Basrenori, (Desm.). . EPaLxIS vENrRICOSA, (Lamk.). - TRYPANOTOMA TEREBRIFORMIS, (Meyer). . ASTHENOTOMA Tarer, Cossm. . ENDIATOMA QUADRICINCTA, (Cossm.). . AMBLYACRUM RUGOSUM, (Desh.). . BELLARDIELLA TEXTILIS, (Brocchi). 5. SCOBINELLA LÆVIPLICATA, Gabb. . CLATHURELLA Maccerr, (Desm.). Villiers Biot Stazzano Cannes Australie Sud Australie Sud Réquiécourt Turin Tetti Borelli Turin Saubrigues Chaussy Saucats Le Guépelle Newton Australie Sud Saint-Gobain Mouchy Biot Jackson Peloua Eoc. Plioc. Mioc. Plioc. Eoec. Eoc. Eoc. Plioc. Mioc. Mioc. Mioc. Eoc. Mioc. Eoc. Eoc. Eoc. Eoc. Eoc. Plioc. Eoc. Mioc. gross! 2 gr. nat. gross! 2 gr. nat. gross! 2 gr. nat. gross! 5. gross! 2’ gr. nat. gross! 3/2 gr. nat. gr. nat. gross! 2 gr. nat. gross!3. gross! 2: gross! 2 gross! 2 gross'2 gross! 4 gr. nat. Hissais de Paléoconchologie, M: Cossmann. (2e livr.) M. Pissarro, photogr. Sohier à Paris LA: Ayer, UT 22-93. 94-95. 26-97. ; 28. D 2920. 5% 31-32, 33. 34-35. 1519. AGetls. 20-21. » 4 ft @ . PLEUROTOMELLA POLYCOLPA, (Cossm.). . TERES aNCEPs, (Eichw.) . PERATOTOMA STRIARELLA, (Lamk.) . THESBIA MicROTOMA, Cossm. . DAPHNELLA PONTELEVIENSIS, COSsm. . Pseunoroma BoNecLu, Bell. + MANGILIELLA MULTINILEATA, (Desh.). MANGILIA QUALRILLUM, (Dujard.). BEISSELIA SrEci0sA, Holz. ROSTELLITES FENESTRATUS, Rœæmer. ATOMA HYPOTHETICA, Bell. CRYPTOCONUS FILOSUS, (Lamk.). SINISTRELLA AMERICANA, (Aldr.). MANGiLrA COSTATA, (Donor.). Gosavia SQuAmoOsA, (Zek.). HaLIA HELICOIDES, (Brocchi). Diroma ANGuSTA, (Jan), DaPaneLLa Roman, (Libas.). EUCITHARA MARGINELLOIDES, (Reeve). GENOTIA CRAVERI, Bell. PLANCHE VII — à | À L# CG vi Corsa. Mouchy Cannes Villiers Bois de Perthes Pontlevoy Vôslau Méditerranée Pontlevoy Vaals Vaals Santa-Agata Villiers Jackson Biot Gosau Italie Biot Albenga Philippines Sienne Eoc. Plioc. Eoc. Eoc. Mioc. Mioc. Viv. Mioc. Sén. Sén.. Mioc. Eoc. Eoc. Plioc Turon. Plioc. Plioc. Plioc. Viv. Plioc. gross! 4. gross! 4 gross! 5 gross! à gross! 4 gr. nat. gross! # gross! 4 gr. nat. gr. nat. gross! 3/2 gr. nat. gross! 5/2 gross'!2 gr. nat. gr. nat. gross! 3 gross! 2 gross'5/2 gr. nat. Essais de Paléoconchologie, M. Cossmann. (2° livr.) BIEN 29 M. Pissarro, photogr. Sohier à Paris PLANCHE VII 16. FEMICONUS STROMBOIDES, (Lamk.). Grignon gronat. 25, Dexbnoconus EscuwEGt, (da Costa). Cacella gr. nat. 3-4. Puicoëuza Dumasr, Cossm. La Close * : gross!3 7-8. CoNosPIRA ANTEDILUVIANA, (Brug.). Biot ë gr. nat. À 9-10. Lirnoconus MErcaTu, (Brocchi). Potzleinsdorf gr. nat. 11. Pseuvorowa inrorra, (Brocchi). Cannes gr. nat. 12. BaTuYTOMA cATAPHRACTA, (Brocchi). Saubrigues gr. nat. 13. RosrELLITES rExaANA, Conrad. Kaufman gr. nat. 14. BATHYTOMA CATAPHRAGTA, (Brocchi). Biot : gr. nat. 15. PHOLIDOTOMA SUBHEPTAGONA, (d'Orb.). - Saint-Cyr : gr. nat. 16418. CoxorsiS Dormir, (Sow.). Barton : gross! 3/2 17. RaPnrroMA PLICATELLA, Jan. Biot gr. nat. 19023. STEPHANOGONUS CRESNENSIS, (Morlet). Cresnes ! gr. nat. | _ 20422. Caecvconus Nox, (Brocchi). Saubrigues gr. nat. 21. MiTROMORPHA SUBULATA, COSSmM. Gourbesville gross! Essais de Paléoconchologie, M. Cossmann. (2° livr.) PI. VII Sohier à Paris M. Pissarro, photogr. ESSAIS PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE OUVRAGES DU MÊME AUTEUR Appendices au Catalogue illustré des coquilles fossiles de l’Eocène des environs de Paris, avec la table analy- tique complète de toutes les espèces du Bassin parisien, et 3 pl:phototypées PER CREER Ce CCC Ce Revision sommaire de la Faune du terrain Oligocène marin aux environs d’Étampes (1891-1893). 3 pl. litho- craphiées APRES TE A EP ON EEE CCE C Sur quelques formes nouvelles des faluns du Bordelais (48941895) 3 pl photot pes APNX eee CE ee Observations sur quelques coquilles crétaciques re- cueillies en France (1896-1898). 3 pL phototypées. Prix. Description d'Opisthobranches éocéniques de l'Australie dusSudi(4897) 2MDlMphototype RS BTE EEE EEE ER ER Ter Estudio de alcunos moluscos eocenos del Pireneo Cata- lan 14898) "5 pl Mphototypées APrIR ET REE EEEC TEr Mollusques éocéniques de la Loire inférieure (1895- 1898) M9 ipl photo ypées MERDE PERF ETE EEE E Essais de Paléoconchologie comparée (1896-1899). Les trois premières livraisons ensemble, prix................ Revue critique de Paléozoologie, 3° année (1899). Prixideldabonnementannuel Eee re Re Les deux premières années, ensemble. ............... S'adresser à l'Auteur, 95, rue de Maubeuge. Envoi franco contre mandat postal. 10 fr. 42 fr. 6 fr. Gite 9 fr. 5 kr. 30 fr. 55 fr. 45 fr. 50 » ESSAIS DE PALEOCONCHOLOGIE COMPARÉE pan M. COSSMANN. TROISIÈME LIVRAISON (Avril 1899) PARIS CHEZ L'AUTEUR COMPTOIR GÉOLOGIQUE 95, RUE MAUBEUGE, 95 D3, RUE MONSIEUR-LE-PRINCE, 93 2 che à nat les PRE ce "à TOXOGLOSSA (Ste) CANCELLARIIDÆ Forme ovoïde, parfois subturriculée; protoconche{!) paucis- pirée, globuleuse, obtuse, à nucléus en goutte de suif ; surface géné- ralement cancellée; ouverture plus où moins trigone, avec une gouttière dans l'angle postérieur, terminée en avant par un canal rudimentaire ou par un bec à peine échancré; labre généralement incliné, épais ou même variqueux, costulé ou crénelé à l'intérieur; columelle plus ou moins incurvée, se terminant en pointe à son extrémité antérieure, portant deux ou trois plis spiraux, quelque- fois très obliques, et dont le plus élevé se confond souvent avec la lorsion columellaire. Observ. — Le classement de cette Famille a, de tout temps, donné lieu à des controverses, et actuellement encore il ne parait pas définitivement fixé. Linné, — et après lui, Cuvier, — avaient placé Cancellaria près de Voluta et, de Mira, à cause des plis dela columelle; au contraire, Lamarck ramenait ce Genre près de Turbinella, et Blainville, entre Ricinula et Purpura. Deshayes, qui avait eu l’occasion d'étudier l'animal, lui attribuait plutôt des affinités avec les Plicacés; mais, dans son Etude sur les fossiles du Bassin de Paris, il le classa immédiatement avant Cerithium, c'esl-à- dire à la limite entre les Holostomes et les Siphonostomes. Plus récem- ment, Fischer, ayant constaté que la radule de Cancellaria a la même formule que celle des Conidæ, que le pied est identique, que les yeux sont situés de la même manière, c’est-à-dire sur le bord externe des tentacules, 1) J'adopte la dénomination « protoconche », que M. Geo. Harris, de Londres, a récemment proposée, pour remplacer le mot « embryon » ou l'expression ç tours embryonnaires » : ce nouveau terme est non seulement plus précis, mais encore en correspondan’e avec la dénomination « prodissoconche », employée pour les Pélé- cypodes. 1 Poe RP Pr Me 0 7 PER à Ÿ * 2 è * ESSAIS DE a rapproché cette Famille des Toxoglosses. Tryon aussi la place près des Terebridæ, qui sont des Toxoglosses, mais avant les Strombidæ, qui s'en écartent cependant beaucoup. Enfin, en dernier lieu, M. Jousseaume, qui a fait une étude très attentive d'un grand nombre de Cancellaires actuelles, et qui a été frappé de l'analogie apparente de C. cancellala avec les Genres Persona et Plesiotrilon, soutient que cette Famille doit ètre classée près des Tritonidie. De toutes ces hypothèses, celle de Fischer me paraït être la plus raison- nable : elle est fondée sur les analogies les plus sérieuses de l’organisa- tion anatomique de l'animal de Cancellaria; mème, si l’on en examine attentivement la coquille, on constate que sa protoconche globuleuse et obtuse, à nucléus embryonnaire en goutte de suif, n’a aucun rapport avec celle des Tritonidæ, tandis qu'elle se rapproche davantage de celle des Turbinellidi, des Volulidæ et de certains Conus de l'Eocène exotique. Quant à la plication de la columelle, il est évident qu’elle ressemble plus à celle des Volutidæ qu'aux dents que porte la columelle des Zritonidæ. I est vrai que l’absence d’un véritable canal siphonal, et surtout d'une échancrure basale, à la partie antérieure de l'ouverture, écarte Cancellaria de Voluta; mais il y a, d'autre part, dans la Famille Marginellidæ, située dans le voisinage, des coquilles presque holostomes, et, en outre, certains Conidæ ne sont guère échancrés à la base. C’est pourquoi je persiste à penser que l'étude des Cancellariidæ doit venir immédiatement après celle des Conid:e. Pendant une cinquantaine d'années, le Genre Cancellaria a été à peu près le seul composant cette Famille (sauf Trigonostoma 1826, et Admete 1842) ; mais, en 1853, les frères Adams y ont introduit quelques coupes nouvelles, exclusivement fondées sur la forme et sur l’ornementa- tion de la coquille ; puis, en 1888, M. Jousseaume, révisant l’arrangement de ses prédécesseurs, a proposé de diviser les Cancellariidæ en 23 Genres, dont la plupart sont nouveaux, et dont plusieurs s'appliquent à des types fossiles. Si l'on y ajoute trois ou quatre autres Sections, ultérieurement proposées, soit par moi, soit par M. Sacco, pour des formes tertiaires, et deux Genres du Crétacé d'Amérique, on arrive à une trentaine de dénomi- nations, dans lequelles il est indispensable de mettre de l'ordre. En effet, dans sa division, M. Jousseaume a attribué le nom de Genre à toutes les coupes qu'il a proposées, quoique quelques-unes ne présentent entre elles que des différences bien légères, tandis que d’autres ont des caractères différentiels d'une valeur bien supérieure. Or j'ai déjà eu l’occa- sion, dans la préface de ces Essais, de démontrer la nécessité de ne pas mettre toutes les subdivisions d'une Famille sur le même plan; ici, cette méthode est plus que jamais nécessaire pour faciliter le classement, et Fischer l’a déjà indiquée dans son Manuel, en rappelant que les Cancel- laires sont généralement réparties en trois groupes : Trigonostomes, Purpuriformes et Mitriformes. Donc, tout en admettant une première division de cette Famille en TES OP ER ET EEE ESS de - RATES PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE à 3 groupes, que je transforme mème en Sous-Familles, je crois indispensable d'y établir, comme dans les autres Familles, des Genres, des Sous-Genres et des Sections; à cet effet, il s’agit de déterminer quel doit être le cri- térium des caractères génériques, sous-génériques et sectionnels. Or, dans la Famille en question, il faut examiner, outre la forme générale de la coquille, tout d’abord, l'absence ou la présence d’un ombilie, et surtout d’un bourrelet ombilical, aboutissant à l'extrémité du bec, et reproduisant les accroissements de l’échancrure, quand il y en a une; ensuite, le nombre et la disposition des plis de la columelle, l'inflexion de cette columelle, soit à son extrémité, soit au milieu de sa hauteur; enfin le développement du canal siphonal, qui se réduit souvent à une échancrure, où même qui disparaît complètement. Ces caractères sont très importants au point de vue morphologique, et ils doivent servir à distinguer les Genres. Au contraire, l'existence d’un bord columellaire plus ou moins calleux, de crénelures, : de costules ou de simples stries à l'intérieur du labre, de varices sur la surface, l'obliquité plus ou moins grande des plis columellaires, les varia- tions de la gouttière dans l'angle inférieur de l'ouverture me paraissent être des caractères sous-génériques ou sectionnels, tout au moins chez les Cancellaridæ. Enfin l’ornementation, très riche chez cette Famille, doit principalement servir à distinguer les espèces d’un même Genre, d'un même Sous-Genre, d'une même Section. Tel est le sens dans lequel est conçu le Tableau (!) ci-après : (1) On remarquera, dans ce tableau et dans ceux des autres Familles, que nous sépa- rons les Sous-Familles par des astérisques *, correspondant aux coupures à faire subir au texte; il doit donc être entendu désormais que le signe *, placé au-dessus d’un nom de Genre, indique que ce genre et ceux qui le suivent appartiennent à une Sous-Famille distincte de celle dans laquelle sont classés les Genres précédents. LAN AL 4 ESSAIS DE Tableau des Genres, Sous-Genres et Sections. * BIVETIA Biveria (Canal dévié et (Non turriculée, échancré) 3 plis saillants) | CANCELLARIA CaANCELLARIA Cancellaria (Pas de canal, (Non turriculée, (Labre dénivelé) échancrure profonde, 3 plis saillants) Selatia bourrelet basal) (Labre non dénivelé) Narona (A) (Fusiforme, 2 plis) Trisra (Turriculée, faible échancrure) MERICA Mernica Merica (Pas de canal, (Non turriculée) (Plis obliques) faible échancrure, Scalptia bourrelet basal) (3 plis transv. Cancellines r - BouRUCrEs) (Canal ou échancrure, Gergovia columelle infléchie (2 plis transv., à droite) fente ombilicale) APHERA (Olivoïde, pas d'ombilie, bourrelet obsolète) BROCCHINIA BroccuixiA (Bec échancré, (Turriculée, 2 plis) pas de bourrelet) [ SVELTIA SVELTIA (Faible échancrure, (Turriculée, bourrelet obsolète) pas d'ombilic) CALCARATA (Turriculée, fente ombilicale) ANEURYSTOMA (Auriforme, fente ombilicale) © PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE k TRIGONOSTOMA Tnricoxosroma Trigonostoma (Ombilic et bourrelet) (Ouvert. trigon.) (Etagée, 3 plis) Ventrilia (Globul. 2 plis) Ovilia Trigonostominæ (Piriforme,2 plis)\(Ni canal ni échancrure | columelle infléchie / | à gauche) SVELTELLA SYELTELLA (Fente ombilicale, (Varices, pas de bourrelet) 2plistransv.) | * ADMETE ADMETE Admete (Pas de bourrelet, (Bord columel- (Labre lisse) | ni d'ombilic, 3 plis) laire mince) Bonellitia (Labre épais, varice) Coptostoma (Bec tronqué) Babylonella (Bec peu échancré) . Admetinæ Benthobia (B) (Test mince, ) bec échancré, UXIA Uxra | columelle infléchie (Pas de bourrelet, (Varices, bord | à Go) forte échancrure, columellaire calleux) 3 plis) | PLESIOCERITHIUM Pzesrocerrraium (Bec subcanaliculé, (Turriculée, pas de 3 plis) bord columellaire) MASSLYA Massrya | (Pas de bec, (Fusiforme, bord 2 plis allongés) columellaire mince) Genres non signalés à l’état fossile. A. — Narowa, H. et A. Adams, 1853. — Type : C. clavaltula Sow. Coquille fusiforme, dont l'ouverture se termine par un bec subcanaliculé, large, profondément échancré; pas d'ombilic; bord columellaire peu étendu ; deux plis transverses à la columelle; labre avec une dénivellation antérieure, semblable à celle qui caractérise Cancellaria, sensu shriclo. 6 ESSAIS DE n'y a guère que le Genre Tribia qu'on puisse, à cause de sa forme, rapprocher de Narona ; mais il en diffère par sa taille plus grande et par ses tours moins étagés, par le nombre et par la disposition de ses plis, par son bec beaucoup plus court et plus étroitement échancré, par sa columelle beaucoup moins allongée, par son bord columellaire plus étalé, B. — Bexruosra, Dall, 1889. — Type : B. Tryont Dall. Forme buccinoïde; surface presque lisse; base imperforée; columelle très excavée, coudée en avant, où elle forme le bec basal. ; L'auteur indique que ce Genre diffère d'Admete par l'absence de plis columellaires ; toutefois on remarque que les plis s’effacent presque totale- ment à l'entrée de l'ouverture de quelques Admete, par exemple, chez A. Couthouyi, que certains auteurs considèrent même comme une variété d'Admete viridula. Je présume donc que Benthobia est à peine une Section distincte d'Admete. Genres à éliminer de la Famille Cancellariidæ. PLesiorrrrox, Fischer, 1884. — Type : C. volutella Lamk. (Eocène). M. Jousseaume affirme que la Famille Cancellariidæ a, par quelques-uns de ses membres, des affinités avec Plesiotriton, que Fischer a décrit comme Section de Triton (Lampusia), et il en conelut que cette Famille doit être rapprochée des Tritonidæ. J'ai déjà indiqué ci-dessus pour quels motifs il me paraît inadmissible de classer des Toxoglosses, tels que Cancellaria, dans une subdivision tout à fait différente par sa radule, celle des Tænioglosses; il me reste à expliquer pourquoi Plesiotriton, dont on ne connait pas la radule, puisque c’est un Genre exelusivement fossile, ne peut être rapproché des Cancellariüdæ, et doit rester dans la Famille Trilonidæ. 1 est vrai que, par ses varices, ses plis columellaires, ses crénelures labiales et sa protoconche globuleuse, Plesiotrilton ressemble beaucoup à certains Uxia, par exemple à U. hypermeces, du Calcaire grossier, qui est une exagération de forme du type d'Uxia (U. costulata) ; mais il y a deux caractères qui s'opposent à ce que ce rapprochement soit poussé plus avant : d'abord la sinuosité du labre, proéminent en avant, excavé en arrière chez Plesiotriton, tandis qu'en général, chez les Cancel- lariidæ, le labre a une inclinaison inverse, oblique à gauche de l'axe du côté antérieur, presque vertical chez Uxia, jamais oblique à droite de l’axe; ensuite l’entaille profonde du canal de Plesiotrilon n'a aucun rapport avec le bec des Cancellariidæ, qui n’est échancré que quand on l’observe en plan, tandis que l'entaille des Tritonidæ est visible, même quand on regarde la coquille du côté du dos. Monea, Conrad, 1860. — Type : M. cancellaria Conr. (Sénonien). Les avis sont très partagés au sujet de la classification de ce Genre : Conrad et Gabb l'ont placé dans la Famille Purpuridæ, Meek et Tryon dans les PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 7 Cancellariidæ, tandis que Whitney l’a tout récemment rapproché de Ss- trum. Grâce à l'obligeante communication, qui m'a été faite par M. Stan- ton, de deux échantillons de l’espèce-type, j'ai pu me convainere que cette coquille est exactement un Purpura largement ombiliqué, avec un pli columellaire antérieur un peu plus plus fort que ne l’est ordinairement celui des Purpuridæ ; la forme excavée de la columelle, la surface un peu aplatie du bord columellaire, l'échancrure très profonde de la base, à laquelle aboutit une large rainure encadrée de deux carènes, l’obliquité du labre qui présente une légère sinnosité près de la suture, enfin l’orne- mentation elle-même, sont autant de caractères qui plaident en faveur de l'opinion de Conrad et de Whitney, et excluent cette coquille de la Famille Cancellariidæ. J'ajoute que, si l'on voulait intercaler Morea dans cette-der- nière Famille, on serait fort embarrassé, car elle a une échancrure de Cancellariidæ et une columelle de Trigonostominæ ; en outre, quand les plis s’effacent chez les Cancellaires, c’est toujours le pli antérieur qui disparait le premier, et ilreste généralement une trace des plis médians, tandis que M. cancellaria a la columelle tout à fait lisse et creuse au milieu et un fort pli antérieur; d'autre part, l'embryon me semble moins globuleux que celui des Cancellariidæ, il a plutôt l'aspect déprimé ; enfin, — et cet argu- ment a sa valeur, — les Cancellinæ n'ont commencé à apparaître que dans les terrains tertiaires supérieurs, et l’on ne trouverait aucune corré- lation entre ce Genre sénonien et ses congénères. Je suis donc d'avis que Morea est mieux à sa place dans la Famille Purpuridæ. À l'appui de ce qui précède, je erois utile de donner une figure de M. cancellaria (PI. I, fig. 16), d’après un échantillon d'Eufaula (Alabama), provenant de la for- mation Ripley, qui est assimilée à notre Sénonien supérieur. Apmeropsis, Meek,1872. — Type : A. gregaria Meek(Sénonien). M. Stan- ton m'ayant communiqué trois échantillons d'une espèce de ce genre (A. sub- fusiformis Meek), souvent confondue avec l'espèce-type, j'ai pu me con- vaincre que ce Genre n’a aucun rapport avec Admete, ni même avec aucune forme de Cancellariidæ : le pli tordu et très saillant, qui existe à la partie antérieure de la columelle, ne ressemble pas du tout au pli des Admelinæ : en outre, les accroissements de l’échancrure se font sur une callosité basale, qui est extérieurement limitée par une carène aiguë, et cette dis- position. s’écarte absolument de tout ce qu'on observe chez la Famille en question ; enfin les costules crénelées et curvilignes (qui forment l’ornemen- tation, souvent effacée sur le dernier tour, où elles sont remplacées par des plis d’accroissement peu visibles), ont une direction oblique en sens inverse de l’inclinaison du labre des Cancellariidæ, c'est-à-dire rétrocurrente vers la suture. Même ce dernier caractère me fait hésiter à rapprocher Admetop- sis des Nassidæ, auxquels il ressemblerait par son échancrure et sa carène basale, mais qui ont des costules ou des accroissements antécurrents. En attendant, je donne une figure d'A. subfusiformis (PI. II, fig. 17), d'après laquelle le lecteur se convaincra que ce n’est pas une coquille de Cancel- laire ; l'échantillon figuré vient de l'Utah, Cedar City (Colorado formation). L) ESSAIS DE Tunmxopsis Conrad, 1860. — Type: 7. Æilgard Conr. (Sénonien). D'après M. Dall. qui m'a obligeamment envoyé la copie ci-contre (Pig. 1) de la figure originale, Turbinopsis est synonyme postérieur de Modulus, Gray 1847. Ce n’est pas du tout un membre de la Famille Cancellaridæ, comme le croyait Conrad, probablement abusé par le vaste entonnoir ombilical de cette coquille, semblable à celui des Trigonostoma ; en effet, la colu- melle paraît arrondie, absolument dénuée de plis, l'ou- verture est subcireulaire, etle bec antérieur,auquel aboutit la carène circo-ombilicale, est mutilé, de sorte qu'on est ) réduit à une restauration hypothétique, quant à sa forme. Fi. 1. -- Turbinop- M. Dall a indiqué cette rectification, dans la seconde sis Hilgardi, Conr. partie de sa Monographie de la Floride, p. 293. Turbi- nopsis Hilgardi a été décrit et figuré dans le « Journ. Acad. sc. nat. Philadelphie », 2° série, vol. IV, p. 289, pl. XLVE, fig. 29; ce fossile provient de Tippah Co. Missouri, localité de la formation « Ripley » correspondant à notre Sénonien supérieur. T7 * BIVETIA, Jousseaume, 1888. (— Bivetopsia, Jouss. 1888). Biveria, sensu stricto. Type : Cancellaria similis, Sow. Viv. Taille assez grande; forme ovoïdo-conique, plus ou moins glo- buleuse; spire souvent étagée, à galbe conique; protoconche lisse, obtuse, assez pelite, paucispirée ; tours peu nombreux, can- cellés et variqueux. Ouverture courte, large, avec une étroite gout- tière échancrant un peu le péristome dans l'angle inférieur, terminée en avant par un Canal court, profondément échancré, auquel aboutit un bourrelet écailleux qui circonscrit la fente ombilicale; labre épais, obliquement incliné à gauche de l'axe, du côté antérieur, costulé à l'intérieur, lacinié sur son contour; columelle un peu renflée au milieu, légèrement incurvée en avant vefs l’échancrure basale, munie de trois plis épais, croissant d'avant en arrière, l'inférieur formant une lamelle presque transversale, landis que le pli antérieur se relie obliquement à la courbure de la columelle : PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 9 Bivetia bord columellaire largement étalé sur la base, mince en arrière, plus calleux en avant, portant souvent des rides entre les plis cet sur la région postérieure, recouvrant partiellement la fente ombi- licale. Diagnose refaite d'après un plésiotype du Pliocène de Biot : Cane. subcancellata d'Orb. (= C. cancellata Br. non L.) — (PI. I, fig. 1-2), ma coll. Observ. — Si l’on prend pour type du Genre Cancellaria Lamk., la pre- mière espèce décrite par cet auteur (C. reticulata), et si l'on admet les différences génériques, ci-après résumées, qui séparent celle espèce de C. cancellala, la création du Genre Bivetia (Bivet, Adanson) est tout à fait justifiée : il représente la plus canaliculée et la plus échancrée des formes de Cancellariidæ ; mais le canal, au lieu d'être rejeté à l'extérieur, comme chez les Volutidæ ou les Buccinidæ, est au contraire dévié à gauche par l’inflexion de la columelle; c'est un caractère typique et familial. Quant au bourrelet basal, il est extrèmement saillant chez Bivetia, parce que l’échancrure antérieure est profonde; les écailles qu'il porte sont for- mées par les accroissements de cette échanerure. En résumé, si le Genre Cancellaria était à créer, c’est plutôt le type de Bivetia que C. reticulata qu'il faudrait prendre; mais les règles de la nomenclature s'opposent à ce qu'il en soit ainsi. En ce qui concerne Bivelopsia Jouss. (qu'il eût été plus correct de dénommer Bivetopsis), le type est C. chrysostoma Sow.; l’auteur indique qu'il se distingue « par le méplat des tours de spire, par l'absence, sur le « péristome, d’une échancrure formée par le canal postérieur, et par la « présence de plis et granulations sur l’enduit et le bord columellaire » (caractères auxquels on pourrait ajouter l'existence d’un ombilie plus large, et la brièveté ainsi que la direction un peu différente du canal anté- rieur). J'estime que ce sont là des différences purement spécifiques; on passe, en effet, d’une forme à l’autre, par des intermédiaires pour le clas- sement desquels on serait singulièrement embarrassé : Bivelopsia est donc, à mon avis, synonyme de Bivelia. Répart. stratigr. Miocexe. — Une espèce voisine du type, et ses variétés, dans le Tor- tonien et l'Ilelvétien d'Italie ; C. dertonensis Bell., d'après M. Sacco; l'espèce plésiotype dans le bassin de Vienne, d’après la Monogra- phie de MM. Hærnes et Auinger. Une espèce dans le Mioce ène de la Jamaïque; C. Mocrei, Guppy, d'après la figure. Priocexe. — L'espèce plésiotype et ses variétés dans le Plaisancien et l'Astien des Alpes-Maritimes et d'Italie, ma coll., coll. Bourdot; la 10 ESSAIS DE Bivetia même, dans la province de Barcelone, d'après la Monographie d'Almera et Bofill. Une espèce voisine dans les couches supérieures de Java; C. neglecta Martin (!). Epoque ACTUELLE. — Quatre ou cinq espèces, sur les côtes d'Afrique et d'Amérique, dans la Méditerranée, d’après le Manuel de Tryon, et les Mollusques du Roussillon (Dautz. Dollf. Bucq.). CANCELLARIA, Lamarck, 1799. (— Cancellarius Montf. 1810; — Buccinella Perry ; — Phearia Fabr. 1823). CANCELLARIA, sensu stricto. Type : C. reticulata, Lin. Viv. (— ÆEuclia H. et À. Adams 1853.; Taille assez grande; forme ovoïdo-conique ; tours réticulés. Ouverture ovale, dépourvue de canal antérieur, profondément échancrée à la base, avec un gros bourrelet aboutissant à l'échan- crure ; labre finement costulé à l’intérieur, muni, du côté anlé- rieur, d'une dénivellation peu profonde, qui rappelle le sinus des Strombidæ ; columelle presque droite, portant trois plis saillants, transverses, l’inférieur plus épais que les deux autres ; bord colu- mellaire large et calleux. Diagnose complétée d'après le type vivant. Observ. — Je réunis Zuclia à Cancellaria, car le type (C. cassidiformis Sow.) ne diffère que par son ornementation, tandis que tous les caractères essentiels sont identiques. Rapp. et diff — I1 y a, chez les véritables Cancellaria, un caractère important sur lequel M. Jousseaume à appelé mon attention ; c’est l'exis- tence, à la partie antérieure du contour du labre, d’une dépression ou dénivellation, formant un sinus latéral, comparable à celui des Srombus, quoique beaucoup moins profond; or ce sinus n'existe pas chez Bivelia, ce qui permet de séparer facilement les espèces des deux Genres, indé- pendamment du canal, qui existe chez Bivetia et qui fait défaut chez Can- cellaria. (1) Cette dénomination fait double emploi avec un €. neglecta. Michelotti. 1861; je propose donc, pour l'espèce de Java : B. Martini, ob. “ae Fate ges > 4e AMree Des, ECTS ER Se PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 11 Cancellaria Répart. stratigr. Miocexe. — Deux espèces bien caractérisées, dans le Tertiaire de la Jamaïque : C. lævescens et Barrelti Guppy, d'après les figures don- nées par cet auteur; l'espèce-type dans le Texas, d’après M. Gilb. Harris ; autre espèce dans le Miocène de la Californie : Euclia vetusta Gabb, d’après la figure publiée par l’auteur. Priocexe. — L'espèce-type dans la Caroline du Sud, d’après M. Dall; autre espèce dans les couches attribuées au Pleistocène, en Cali- fornie : Euclia tritonidea Gabb, d'après la figure publiée par l’auteur. Epoque AcTuELLE. — Nombreuses espèces dans le golfe du Mexique, les mers de Chine, la Polynésie, la Nouvelle-Galles du Sud, d’après le Manuel de Tryon. SoLATIA, Jousseaume, 1888. Type : C. piscatoria, Gm. Viv. Forme ovoïde et trapue : spire plus ou moins longue, quelque- fois étagée, à galbe conique ; protoconche lisse, petite et saillante; tours cancellés et subépineux; base ombiliquée, avec un bourrelet très proéminent et assez étroit, garni de lamelles qui marquent les accroissements de l’échancrure. Ouverture généralement dilatée, avec une étroite gouttière dans l’angle inférieur, entaillée en avant par une échancrure profonde et peu large, à laquelle aboutit le bourrelet basal; labre oblique, un peu épaissi, lisse ou orné de filets internes, dépourvu de dénivellation sinueuse du côté anté- rieur; columelle droite dans son ensemble, un peu excavée au milieu, portant deux plis obliques, peu visibles, enfoncés à l’inté- rieur, et un troisième pli confondu avec la torsion antérieure ; bord columellaire large et calleux, détaché de l’ombilic. Diagnose refaite d’après un échantillon fossile de l’espèce-type, pro- venant de l’Astezan (PI. I, fig. 3), coll. Bourdot ; vue de l’échan- crure d’une espèce plésiotype : C. Barjon:æ da Costa, du Tortonien du Portugal (PL. I, fig. 15), ma coll. Rapp. et diff. — Séparé, avec raison, de Cancellaria, ce Sous-Genre s'y rattache par son échancrure basale, et par la forme générale de la coquille ; mais il s’en écarte par ses plis columellaires, qui sont souvent très effacés, beaucoup moins transverses que ceux de C. reliculata ; en outre, au lieu d'être convexe par suite de la saillie de ses plis, la columelle est excavée 2, SU S, * 12 ESSAIS DE Cancellaria entre eux, et, comme ils sont minces, ce creux paraît encore plus visible, quoique cependant la columelle ne soit pas réellement incurvée; son extré- mité antérieure n'est pas déviée vers l'axe, elle se rejette, au contraire, vers l'extérieur, puis elle se termine en pointe sur le bord de l'échancrure. D'autre part, le labre est toujours dépourvu de la dénivellation strom- bique qui caractérise Cancellaria s. s. et Narona ; enlin l'ombilic, géné- ralement clos chez les véritables Cancellaria, est au contraire ouvert chez Solalia. Répart. stratigr. Miocexe. — L'espèce plésiotype ci-dessus figurée, dans le Tortonien du Portugal, de Monte Gibbio et des Landes, ma coll. ; la même et une espèce voisine : C. Westiana Grat, dans le Tortonien de la Cata- logne, d'après la monographie d’Almera et Bofill. Une espèce un peu aberrante, dans le Maryland : C. lunata Conr., ma coll.; une espèce probable dans le Miocène de Haïti : C. epistomifera Guppy, d'après la figure publiée par cet auteur. Priocexe. — L'espèce-type dans l'Astezan, coll. Bourdot; autre espèce ou variété, dans le Plaisancien et l'Astien d'Italie : C. hirta Br., ma coll. Une espèce dans le Tertiaire de la Floride: C. Conradiana, d’après la Monographie de M. Dall. Epoque ACTUELLE. — Trois espèces, d'après M. Jousseaume, sur la côte occidentale d'Afrique et au Japon, d’après le Manuel de Tryon. TriBra, Jousseaume, 1888. Type : C. Angasi, Grosse. Viv. Forme turriculée, étroite; spire assez longue, étagée; proto- conche paucispirée, à nucléus saillant et dévié : tours cancellés ou épineux, bordés d’une large rampe au-dessus de la suture; base faiblement ombiliquée, avec un bourrelet médiocrement saillant, large et sublamelleux. Ouverture subtrigone, à peu près dépourvue de gouttière postérieure, terminée en avant par un bec étroit, peu profondément échancré, un peu rejeté en arrière, auquel aboutit le bourrelet basal: labre presque droit, en biseau, épaissi et pau- cicostulé à l'intérieur; columelle droite sur la plus grande partie de sa longueur, tordue ou infléchie à droite vers le bec antérieur, munie de deux ou trois plis minces, peu saillants et peu obliques ; bord columellaire peu épais, un peu élargi en arrière, très étroit PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 13 Cancellaria le long de la fente ombilicale qu’il recouvre incomplètement, terminé en pointe à la naissance du bec basal. Diagnose refaite d’après un plésiotype fossile : C. tributus Br., du Messinien d'Orciano (PI. [, fig. 9), coll. de l'Ecole des Mines ; autre échantillon (PI. I, fig. 10), ma coll. Rapp. et dif. — La coquille ci-dessus décrite semble, à première vue, s'écarter considérablement du type de Cancellaria; cependant ce n’est, à mon avis, qu'un Sous-Genre, parce que plusieurs des caractères essentiels procèdent évidemment de ceux de ce Genre : d’abord l’échancrure, un peu moins profonde, il est vrai, que chez C. Barjonæ, et moins large que celle de C. reticulata; ensuite la columelle, qui a bien l'inflexion anté- rieure et caractéristique des Cancellaria ; les plis sont peu saillants, comme chez Solulia ; l'ombilie est presque aussi clos que celui de Cancel- laria, moins ouvert que celui de la plupart des Solatia; enfin le bord columellaire est peu développé, et la gouttière inférieure de l'ouverture est à peu près nulle. Si l’on compare Tribia au Sous-Genre Narona, on trouve qu'il en diffère par ses plis, au nombre de trois, au lieu de deux, plus obliques ; par son bec plus court et moins échancré ; mais les autres caractères sont à peu près identiques, de sorte que la similitude des deux formes est très grande. Répart. stratigr. Miocexe. — L'espèce plésiotype ou ses variétés : C. uniangulala, dans le Torlonien de Stazzano, d’après M. Sacco; autre espèce dans le bassin de Vienne, C. Dregeri R. Hærn., d’après la Monogra- phie de MM. Hærnes et Auinger. Une espèce bien caractérisée, dans la formation santacruzienne de Patagonie: C. gracilis Ihering, d'après la figure publiée par l’auteur. Priocexe. — L'espèce plésiotype dans l'Astien du Piémont, d'après M. Sacco, et dans le Plaisancien de l'Italie centrale, ma coll., coll. de l'Ecole des Mines. Eroque acrveLe. — Deux espèces: le type et une espèce méditer- ranéene, d'après M. Jousseaume. MERICA, H. et A. Adams, 1853. — Nevia Jouss. 1888; — Contortia, Sacco 1894). Merica,s.str. Type: C.melanostoma, Sow.(—asperellaTk.) Viv. Taille assez grande ou moyenne; forme ovoïde, oblongue; spire assez longue, pointue, généralement étagée, à galbe conique; 14 ESSAIS DE Merica protoconche lisse, paucispirée, subglobuleuse, à nucléus obtus; tours cancellés, parfois presque lisses et éburniformes, à sutures profondes ou canaliculées, presque toujours munies d’une rampe à la partie inférieure ; base imperforée, avec un bourrelet arrondi, dépourvu de lamelles. Ouverture ovale, assez large, avec une gouttière obsolète dans l'angle inférieur, terminée en avant par un bec assez large, peu profondément échancré, auquel aboutit le bourrelet basal; labre presque vertical, taillé en biseau, lisse ou très finement plissé à l'intérieur; columelle droite, à peine infléchie vers l'extérieur à son extrémité le long du bec antérieur, munie de trois plis obliques, minces et peu saillants, parfois entremêlés de rides; bord columellaire assez large, peu épais, recouvrant complètement la région ombilicale, à contour extérieur rectiligne, se lerminant en pointe sur le bord du bec basal. 7. Diagnose rectifiée et complétée d’après deux espèces PT plésiotypes : l'une désignée par M. Jousseaume, C. Basteroti Desh., du Langhien de Pont-Pourquey, protoconche grossie (Pig. 2 ci-contre), ma coll. ; l'autre, du Miocène de l'Australie du Sud, C.wan- Fi6- L F ns PR a a ) Ver ABrr AE conche de M.Duas- nontiensis Tate (PI. I, fig. 7), ma coll. De Rapp. et dif. — Intermédiaire entre les deux Sous-Familles Cancel- line el Trigonostominæ, ce Genre se rattache à la première par sa colu- melle droite et infléchie vers l'extérieur à son extrémité, par son échan- crure basale, quoique celle-ci soit moins profonde que chez Cancellaria, et que chez ses deux Sous-Genres Solatia et Tribia. Merica se disüngue, en outre, par l'absence d'ombilic, par son bourrelet non lamelleux, par son labre plus vertical, par ses plis moins saillants que ceux de Cancellaria, mais mieux marqués que ceux de Solatia, etc. Observ. —— D'après la comparaison des deux diagnoses de M. Jous- seaume, etsi l’on fait abstraction de l’ornementation, Nevia est absolu- ment synonyme de Merica : le type (C. spirata Lamk.) a beaucoup d’ana- logie avec certaines espèces que M. Jousseaume a lui-même désignées comme de vrais Merica (C. Spengleriana Desh., par exemple); il y a des Merica à peine costulés, et des Nevia qui ne sont pas absolument lisses, de sorte que, d'un groupe à l'autre, ily a des transilions graduelles : c'est ce qui démontre l’inutilité de cette nouvelle coupe. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 15 Merica Quant à Contorlia, Sacco, que j'ai précédemment identifié avec Babylo- nella Conr., j'ai constaté que le type (C. contorta Bast.) est un Merica tout à fait typique ; il n’y a donc aucun motif pour admettre Contorlia comme Sous-Genre distinct; d’ailleurs, cette dénomination n'aurait pas pu ètre conservée, puisqu'elle fait un double emploi évident avec Contorta Mübhl. 1841. Répart. stratigr. Oricocexe. — Une espèce classée comme Contortia, dans le Tongrien du Piémont: C. neglecta Mich‘. d’après la Monographie de M. Sacco. Miocexe. — Plusieurs espèces, outre les deux plésiotypes ci-dessus cités, du Bordelais et de l'Australie du Sud, dans le bassin de Vienne : C. Æebertana M. Hæœrn., C. Saccoi et austriaca R. Hærn., d’après la Monographie de MM. Hœrneset Auinger; C. taurofoveolata Sacco, dans le Tortonien du Piémont; C. contorta Bast., dans le Langhien du Bordelais et dans l'Helvétien de l'Anjou, coll. de l'Ecole des Mines : la même dans l'Helvétien du Piémont ; C. derto- contorta Sacco, dans le Tortonien du Piémont ; C. {awropercostata dans l'Helvétien, d’après la Monographie de M. Sacco; une espèce dans les couches d'Edeghem : C. exBellardii Sacco, ma coll., coll. de l'Ecole des Mines. Une espèce dans le Maryland et le New-Jersey, C. alternata Conr., d'après la Monographie de Whitfield. Priocexe. — Une espèce bien caractérisée, dans le Plaisancien et l’Astien du Piémont et de la Sicile : C. Altavillæ Libassi, d’après M. Sacco. L’espèce-type à Karikal, coll. Bonnet, et dans les couches supérieures de Java, d'après M. Martin, avec une autre espèce nou- velle : C. Verbeehki Mart. EPoque acruezLe. — Nombreuses espèces dans toutes les mers, ide Adams et Jousseaume. ScaLpTia, Jousseaume, 1888. Type:C. obliquala, Lamk. Viv. Taille moyenne; forme ovoide, plulôt ventrue; spire assez courte, subétagée; protoconche lisse, globuleuse, paucispirée, à nucléus petit, un peu saillant; tours cancellés, canaliculés près de la suture ; base étroitement ombiliquée, avec un bourrelet peu saillant, parfois sublamelleux. Ouverture subtrigone, élargie au milieu, munie en arrière de deux gouttières divergentes, que sépare un renflement arrondi, terminée en avant par un bec excessivement court et à peine échancré, auquel aboutit le bour- 16 ESSAIS DE Merica relet basal ; labre à peine incliné en profil, dilaté de face en courbe arrondie, taillé en biseau, épais et costulé à l'intérieur ; columelle droite, à peine infléchie à l’extérieur, à son extrémité, munie de trois plis obliques, les deux postérieurs égaux, assez saillants, l’antérieur souvent confondu avec la torsion de la columelle ; bord columellaire assez épais, ridé, détaché de l'ombilic. Diagnose complétée d’après une espèce vivante typique : C. crenifera Sow., ma coll.; et d'après des plésiotypes du Tortonien de Staz- zano : S. derloscalata Sacco (PL. I, fig. 8), coll. du Musée de Turin, communiqués par M. Sacco. Rapp. et diff. — Scalptia diffère de Merica par quelques caractères qui justifient la séparation d'une Section, mais pas davantage : d'abord l'existence d’une double gouttière dans l'angle inférieur de l'ouverture, conséquence de sa forme subtrigone; ensuite l'échancrure basale, qui est encore un peu moins profende, et l'ombilie qui n’est pas clos; enfin les plis, qui sont plus transverses, plus épais, plus égaux. Chez les individus adultes, l'inflexion columellaire et l'échanerure basale ont une tendance à s’atténuer, de sorte qu'on pourrait penser que ce sont des Trigonosto- minæ ; cependant leur columelle n'est jamais aussi nettement déviée vers la gauche que chez Gulia, par exemple, et ils conservent toujours une légère sinuosité sur le contour supérieur de l'ouverture; enfin leur ombilie est beaucoup moins largement ouvert. Répart. stratigr. Miocexe. — L'espèce plésiotype ci-dessus décrite, avec quelques variétés, dans le Tortonien du Piémont et de l'Italie centrale, d'après M. Sacco et coll. de l'Ecole des Mines ; autre espèce (classée comme Gulia par M. Jousseaume), dans le Langhien du Bordelais : C. Deshayesi Desm., ma coll. l Epoque ACTUELLE. — Nombreuses espèces dans l'Océan Indien, la Polynésie, les mers de Chine, la mer Rouge, d'après M. Jousseaume el d’après le Manuel de Tryon. GerGovia (!), nov. sect. Type: C. platypleura, Tate. Eoc. Taille petite; forme ventrue, ovoïdo-conique; spire un peu allongée, étagée, à galbe légèrement concïdal ; protoconche lisse, (1) N'ayant pu dédier celte section nouvelle au D' Jousseaume, dont le nom a déjà été employé en histoire nalurelle, je choisis le nom de la rue habilée, dans Paris, par notre savant confrère. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE i7 Merica paucispirée, globuleuse, à nucléus en goutte de suif; tours plans, munis à la suture d’une profonde et large rainure, canaliculée, crénelée par des côtes aplalies ou obsolètes, que traversent des filets spiraux; base arrondie, perforée par une fente ombilicale assez étroite, que circonserit un gros bourrelet arrondi. Ouverture ovale, assez large à la partie inférieure, où elle paraît dépourvue de goultière, terminée en avant par un bec étroit et échancré, auquel aboutit le bourrelet basal; labre mince, un peu oblique, - intérieurement muni de costules peu nombreuses, qui commencent à une certaine distance du bord et se prolongent à l’intérieur ; columelle presque droile, légèrement infléchie vers l'extérieur à la naissance du bec, munie de deux plis médians, égaux et lrans- verses ; bord columellaire nul en arrière, où le péristome eslinter- rompu, étroit et détaché de l’ombilic du côté antérieur, se raccor- dant au contour supérieur de l’échancrure. Diagnose faite d'après un échantillon de l’espèce-type de Muddy Creek (PL. I, fig. 6), ma coll. Rapp. et diff. — Par ses deux plis columellaires, par sa forme générale et par sa feute ombilicale, cette petite coquille a certainement des points de ressemblance avec un autre Genre éocénique que l’on trouvera ci-après, Sveltellu: mais elle s’en distingue essentiellement par son bec échancré et par son bourrelet basal, par l'absence de varices et par sa rampe suturale. C’est une forme bien distincte, que je crois plutôt proche de Merica, dans le voisinage de Scalplia, près de qui je la place, à titre de nouvelle Section du même Genre Merica. Répart. stratigr. Eocexe. — L'espèce-type dans l'Australie du Sud, ma coll. APuerA,.H. et À. Adams, 1853. Type : C. tessellata, Sow. Viv. Testépais. Taille moyenne ; forme olivoïde; spire courte, à galbe conoïdal; protoconche lisse, paucispirée, petite, non globuleuse ; tours un peu convexes, à sutures profondes, non canaliculées, 9 18 ESSAIS DE Merica ornés de plis obliques d'accroissement, cancellés ou plutôt décussés, ponctués dans les intervalles par des sillons spiraux; dernier tour très grand, ovale, à base imperforée, presque dépourvue de bour- relet, avec un léger renflement sur le cou. Ouverture semilunaire, munie en arrière d’une étroite gouttière, terminée en avant par une échancrure large et peu profonde; labre un peu incliné, antécur- rent vers la suture, épais, crénelé ou costulé à l'intérieur ; colu- melle un peu excavée en arrière, un peu infléchie à droite du côté antérieur, munie de deux on trois plis épais, obliques, les deux postérieurs plus saillants, l’antérieur disparaissant parfois ou se confondant avec l’inflexion de la columelle; bord columellaire épais, calleux, largement étendu sur la base et quelquefois cha- griné en arrière, se raccordant en avant avec le contour supérieur de la sinuosité basale. Diagnose refaite d'après un plésiotype de l'Helvétien du Piémont : C. Bronni Bell. (PI. I, fig. 11), coll. du Musée de Turin. Rapp. et diff. — Les différences entre cette coupe et Merica n'ont, à mon avis, qu'une importance sous-générique : outre la forme générale de la coquille, il y a le développement du bord columellaire, la diminution de l’échancrure basale, l'embryon moins développé, l'absence presque totale de bourrelet basal, enfin l'inclinaison du labre. M. Sacco, qui a classé, avec raison, le plésiotype ci-dessus décrit, dans le groupe Aphera (mais en attribuant à ce groupe une valeur générique), y rapporte égale- ment une coquille qu'on trouvera ci-après dans un nouveau Sous-Genre : C. Dufouri Grat. La figure qu'il en donne (PI. HI, fig. 76) me paraît être simplement une variété de C. Bronni, et elle diffère complètement de l'espèce de Grateloup, principalement par l'absence de rampe suturale et par son échancrure basale. Répart. stratigr. Miocexe. — Le plésiotype et ses variétés, dans l'Helvétien des envi- rons de Turin; autre espèce dans ces mêmes gisements : A. ovalo- crassa Sacco, d’après la figure publiée par cet auteur. Eroque AcruELLE. — Le type sur les côtes occidentales de l'Amérique centrale, d'après le Manuel de Tryon, coll. de l'Ecole des Mines. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 19 BROCCHINIA, Jousseaume, 1888. BRocCHINIA, sensu stricto. Type: C. mitræformis, Br. Plioc. Taille petite; forme étroite, turriculée ; spire longue, non étagée, à galbe conique ; protoconche lisse, paucispirée; tours convexes en avant, déprimés en arrière vers la suture, ornés de filets spiraux, obtusément costulés sur leur convexité ; dernier tour très court, arrondi à la base qui est complètement imperforée et dépourvue de bourrelet. Ouverture ovale, petite, avec une étroite gouttière dans l'angle inférieur, terminée en avant par un bee un peu con- tourné, large et peu profondément échancré sur son contour supérieur ; labre oblique, un peu courbe, faiblement épaissi, cos- tulé à l’intérieur ; columelle droite, faisant un angle de 130° avec la base de l’avant-dernier tour, infléchie vers la droite à son extré- mité antérieure, où elle disparaît sans se prolonger jusqu'au bord du bec; deux plis transverses, peu saillants, plus une torsion antérieure pliciforme; bord columellaire étroit, un peu calleux, à contour sinueux, se raccordant avec le bec antérieur. Diagnose refaite d’après des échantillons de l’espèce-type, du Plai- sancien de Bologne (PI. I, fig. 22), ma coll. Observ. — Le classement de cette coquille est embarrassant : par son test épais, par son bord columellaire calleux, par son bec échancré et par sa columelle infléchie à droite, elle appartient évidem- ment à la Sous-Famille Cancellarinæ ; mais, comme elle n'a pas de bourrelet, elle se rapproche de Sveltia, quoi- qu'elle n'y ressemble ni par sa forme, ni par son orne- mentation. Mème sa protoconche, qui a la forme d'un dé cylindrique avec un nucléus très petit et saillant Le os (Fig. 3 ci-contre), a un aspect tout particulier, et con- ns re tribue encore à augmenter l'ambiguïté de ses caractères. mis. Brocchi. Si l’on ne tenait pas compte de sa columelle plissée, ni de son bec peu échancré, qui n’est pas un véritable canal, on pourrait presque la confondre avec certains Siphonalia du oroupe Coptocheltus; mais, outre ces différences, elle n'a pas l'embryon dévié des espèces de ce Genre. 20 ESSAIS DE Brocchinia Répart. stratigr. Eocexe. — Une petite espèce douteuse dans l'Australie du Sud et la Tasmanie : C. Etheridgei Johnst, ma coll. Miocexe. — L'espèce-type et ses variétés, ainsi qu'une espèce voisine : B. crassinodosa Sacco, dans le Tortonien du Piémont, d'après la Monographie de M. Sacco; la même dans le Tortonien du Bordelais, coll. de l'Ecole des Mines, et dans le Tortonien de la Brelagne, ma coll. ; la même et une espèce voisine : C. bicarinata Hœrn., dans le bassin de Vienne, d'après la Monographie de MM. Hæœrnes et Auinger. Procexe. — L'espèce-type dans le Plaisancien des Alpes-Maritimes et d'Italie, ma coll.; la même dans le Crag d'Angleterre avec une espèce probable : C. avara Say, d’après la Monographie de S. Wood. Une espèce nouvelle dansle Cotentin, à Gourbesville : B. rissoiæformis nob. (voir l'annexe ci-après, PI. IF, fig. 45), ma coll. SVELTIA, Jousseaume, 1888. SVELTIA, sensu striclo. Type : C. varicosa, Br. Ploc. Taille assez grande ; forme turriculée; spire allongée, à galbe conique; procotonche lisse, paucispirée, lurbinée, à nucléus petit et obtus ; tours convexes, subanguleux, à sutures profondes, non canaliculées, ornés de costules axiales et de filets spiraux plus ou moins fins, avec de courtes épines à l'intersection de l’angle et des costules ; base non ombiliquée, à peu près complètement dépour- vue de bourrelet. Ouverture ovale, presque sans gouttière dans l'angle inférieur, terminée en avant par une échancrure à peine visible ; labre un peu oblique, taillé en biseau, épaissi et costulé à l'intérieur, à quelque distance du bord ; columelle un peu excavée, faiblement déviée et rejetée à l'extérieur vers son extrémité, munie de deux ou trois plis, l’antérieur bien distinct sur quelques indi- vidus très adultes; bord columellaire calleux, conservant la même largeur sur presque toute son étendue. Diagnose refaite d'après un échantillon de l’espèce-type du Plaisancien de Castell'Arquato (PI. I, fig. 19-20), ma coll. Observ. — Le classement de ce Genre est difficile, parce qu'il a des caractères intermédiaires entre les Caucellarinæ et les Trigonostominee ; PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 21 Sveltia sa columelle est déjà un peu incurvée, mais elle ne s’infléchit pas vers l'axe, comme celle de Trigonosloma; en outre, son ouverture n'est pas tri- gone. D'autre part, M. Jousseaume indique qu’elle porte deux plis, tandis que j'ai constaté, chez quelques individus de l’espèce-type, un troisième pli antérieur, bien distinet de la torsion columellaire. Enfin l’échancrure est tellement peu indiquée, à la base de l'ouverture, que Sveltia se rattache plutôt, à ce point de vue, aux formes suivantes ; toutefois la base ne porte qu'un indice de bourrelet. Aussi ai-je, en définitive, placé Sveltia dans les Cancellariniæ. Rapp. et diff. — On distingue ce genre de Narona, qui a presque la même forme en apparence, par son échancrure beaucoup moins profonde et par sa columelle un peu excavée, par l'absence de bourrelet sur la base, et de gouttière dans l’angle inférieur de l'ouverture. Répart. stratigr. Eocene. — Une espèce typique, dans le Claibornien des Etats-Unis : C. alveata Conr., ma coll. Oricocexe. —- Une espèce dans le Tongrien du Piémont : C. oblita Mich", d’après M. Sacco; autre espèce douteuse, dans le Stampien des environs de Paris : C. Baylei Bez., ma coll. Miocexe.— L'’espèce-type dans le Tortonien du Portugal, du Bassin de Vienne et de l'Italie centrale, ma coll.; plusieurs autres espèces dans l'Helvétien et le Tortonien du Piémont : C. miocænica Doderl. C. parvoturrila, dertoscalata Sacco, C. Taurinia et intermedia Bell., d’après la Monographie de M. Sacco; dans le Bassin de Vienne : C. inermis Pusch, C. Suessi R. Hœrn., d’après la Monographie de MM. Hœrnes et Auinger; dans le Tortonien de la Catalogne: C. cf. inermis, d'après MM. Almera et Bofill ; une espèce dans les couches d'Edeghem en Belgique: C. Lajonkairei Nyst, ma coll. Une nou- velle petite espèce dans le Tortonien de Saubrigues: $. colpodes 08. (Voir l'annexe ci-après, PI. IT, fig. 18-19). Priocexe. — Le type dans le Plaisancien de Toscane et de Bologne, ma coll.; la mème espèce dans le Plaisancien de la Catalogne, d'après MM. Almera et Bofill; plusieurs variétés de C. inlermedià Bell. et du type, dans le Plaisancien du Piémont, d’après la Mono- graphie de M. Sacco. CaLcararTa, Jousseaume, 1888. Type: C. calcarata, Br. Plioc. Taille assez grande ; forme étroite, turriculée ; spire longue, à galbe conique ; protoconche lisse, turbinée, un peu déviée ; tours carénés, épineux, faiblement cancellés; base perforée par un ombi- 29 ESSAIS DE Sveltia lic plus ou moins ouvert, circonscrit par un bourrelet assez sail- lant, sur lequel les côtes forment des épines ou des lamelles rugueuses. Ouverture ovale ou subtrigone, avec une seule gout- tière obsolète dans l’angle inférieur, terminée en avant par un bec plus ou moins aigu, lrès faiblement échancré ; labre un peu oblique, épaissi par la dernière côte, muni de minces filets à l’intérieur; columelle droite, presque sans inflexion à son extrémité antérieure, avec trois plis, celui du milieu plus oblique que les deux autres; bord columellaire assez épais, peu étalé, se raccordant en avant avec le bec basal. Diagnose refaite d'après un échantillon de l’espèce-type du Plaisan- cien de Sienne (PI. |, fig. 4), coll. Bourdot; et d’après un plésio- type du Plaisancien de Biot, dans les Alpes-Maritimes : C. lyrata Br. (PI. [, fig. 5), ma coll. Rapp. et diff. — Outre la différence de forme, qui est réellement impor- tante, le Sous-Genre Calcarata se distingue de Merica et de Scalplia: par la disposition de ses plis columellaires, dont le médian est le plus oblique; par sa columelle encore moins infléchie du côté antérieur; par son échancrure extrèmement faible, surtout à l'âge adulte ; par sa proto- conche moins globuleuse, à nucléus embryonnaire plus petit. En outre, si on le compare à Scalptia, on trouve qu'il n’a qu'une seule gouttière posté- rieure, et que son labre est moins dilaté au milieu ; enfin le labre est un peu plus oblique que chez Merica. J'ai placé Calcarata dans le genre Svellia, qui a presque la même forme, avec une ornementation différente ; il est vrai que sa base est plus large- mont ombiliquée et munie d'un bourrelet plus saillant; mais l’échancrure de l'ouverture est aussi faible que celle de Sxellia,et sa protoconche est à peu près pareille. D'autre part, ilest incontestable que Calcarata a de nombreuses ana- logies avec Trigonostoma : si on compare les individus adultes, on trouve que leur columelle n'a presque plus aucune déviation vers la droite, et que leur échancrure se réduit à une bien faible sinuosité du contour supé- rieur; néanmoins il n'y a pas identité complète entre les deux formes, on peut done encore admettre, à la rigueur, que ces individus appartiennent à la Sous-Famille Cancellinæ, avec une oblitération — due à leur âge — des caractères des échantillons plus jeunes, pour lesquels le doute n'est pas possible. Il résulte de ce faitque, pour la comparaison et le classement des Genres des Gastropodes, il n'est pas plus sûr de prendre des exem- plaires très âgés que des exemplaires trop jeunes. PALÉOCONCHOLOSIE COMPARÉE 93 S Sveltia Répart. stratigr. Miocexe. — L’espèce-type dans le Tortonien du Portugal et du Pié- mont, ma coll.; dans le bassin de la Vienne : le plésiotype, ma coll., et l’espèce-type, d'après la Monographie de MM. Hærnes et Auinger. Priocexe. — L'espèce-type dans le Plaisancien des Alpes-Maritimes et d'Italie, ma coll., coll. Bourdot ; le plésiotype ci-dessus figuré, dans le Plaisancien de la Catalogne, des Alpes-Maritimes et d'Italie, ma coll. ; dans le Plaisancien de la Catalogne : variétés du type, C. qua- drulata, et du plésiotype, C. angusta Almera et Bofill, d'après la Monographie de ces auteurs. ANEURYSTOMA (!), now. subgenus. Type: C. Dufouri, Grat. Mioc. Taille au-dessous de la moyenne ; forme ovale, auriculaire : spire courte, étagée, à galbe un peu conoïdal; protoconche lisse, déprimée, paueispirée, à nucléus petit et obtus ; tours à peine con- vexes, munis d’une étroite rampe aplatie près de la suture, élégam- ment cancellés, dépourvus de varices; dernier tour très grand par rapport à la spire, ovoïde à la base qui porte une étroite fente ombilicale, bordée par un mince cordon crénelé. Ouverture dilatée, ovale, versante et dépourvue de gouttière à sa partie inférieure, à peine anguleuse à son extrémité antérieure, sans aucun bec ni aucune échancrure; labre assez mince, oblique, un peu incurvé en profil, largement développé, lacinié sur son contour, et costulé à l’intérieur, à une certaine distance du bord; columelle un peu excavée au milieu, faiblement infléchie vers la droite à son extré- mité antérieure, munie de trois plis obliques, inégaux et inéqui- distants, les deux antérieurs plus rapprochés; bord columellaire peu épais, très largement étalé sur la base dans sa région inférieure, étroit et détaché de la fente ombilicale, se terminant en pointe à l’angle supérieur. Diagnose faite d’après un échantillon de l’espèce-type, provenant du Tortonien de Saubrigues (PI. I, fig. 23-24), ma coll. Rapp. et diff. — Ce nouveau Sous-Genre doit être évidemment placé dans le voisinage de Sveltiu ; car, si l’on compare les deux diagnoses, on (1) Aveupus, dilaté; sroux, bouche, 24 ESSAIS DE Sveltia trouve qu'elles ne diffèrent que par des caractères d'une importance sous- générique, tels que la forme, l’ornementation, l'ombilic, la disposition des plis; mais la protoconche, la courbe de la columelle, l’inclinaison du labre, l'extrémité antérieure de l'ouverture, sont tout à fait semblables; l'ab- sence d'une gouttière inférieure, la présence d’un bourrelet rudimentaire, sont également des indices d'une grande affinité entre ces deux formes, malgré leur aspect extérieur tout à fait différent. M. Sacco, dans sa grande Monographie, a proposé de classer C. Dufouri dans le Sous-Genre Aphera, bien que ce dernier ait pour type une coquille échancrée à la base, à colu- melle très calleuse, munie de deux plis principaux et de plis secondaires, avec un labre très épais et crénelé à l'intérieur; bref, il n'y a, selon moi, aucune ressemblance entre Aphera lessellata et Aneur. Dufouri. Répart. stratigr. Eocexe. — Une espèce bien caractérisée dans le Sud de l'Australie : C. gradata Tate (non Hæœrnes) (!), ma coll.; une espèce dans le Clai- bornien des Etats-Unis : C. dielyella Cossm., ma coll. Miocexe. — L'espèce-type dans le Tortonien des Landes, ma coll. et dans le bassin de Vienne, d'après M. R. Hœrnes. À TRIGONOSTOMA, Blainville 1826. TRIGONOSTOMA, sensu stricto. Type: C. trigonostoma, Desh. Viv. Taille moyenne ou assez grande: forme turriculée; spire dis- jointe ou très étagée, à galbe conique; protoconche lisse, paucis- pirée, formant un petit bouton arrondi et obtus; tours carénés, avec une large rampe lisse et excavée au-dessus de la suture, cancellés sur leur région antérieure; base très largement ombili- quée, avec une carène plissée, aboutissant au bec antérieur. Ouver- ture complètement trigone, munie d’une gouttière non échancrée à l'angle inférieur et à son extrémité antérieure; labre vertical, taillé en biseau, costulé à l'intérieur ; bord columellaire légèrement con- cave, à peine infléchi vers l’axe en avant, muni de trois plis dont deux assez saillants et enfoncés, l’antérieur souvent très 1) Il y a lieu de corriger ce double emploi ; je propose donc: A, Tatei, n0b PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 25 Trigonostoma effacé chez les individus adultes ; bord columellaire étroit, épais, Esse, faisant un angle à son point de jonction avec le bec antérieur. Diagnose refaite d’après le type vivant, et d’après un plésiotype de l'Eocène de Claiborne: C. #mpressa Conr. (PI. I, fig. 25), ma coll. ; protoconche grossie de la même espèce (Fig. #4 ci-contre) ; autre plé- siotype de lAstezan: C. wmbilicaris Br. (PI, fie. 1-2), coll. du Musée géol. de Turin, communi- US qué par M. Sacco; vue en plan d'une autre espèce Me RE de PAstezan : C. scabra (PI. I, fig. 13), coll. de Gonr. is l'Ecole des Mines. Rapp. et dif. — Ce n'est pas seulement par sa forme étagée, scalaroïde, ou par son ouverture trigone, que ce Genre se distingue des Cance!/linæ ; mais c’est surtout par l’inflexion de la columelle, qui est creuse au milieu, et qui se dévie à son extrémité antérieure vers l'axe de la coquille, au lieu de se rejeter plus ou moins visiblement à l'extérieur, comme cela a lieu chez les coquilles de la précédente Sous-Famille. En outre, bien quil y ait un bec à la base de l'ouverture, celle-ci n’est nullement échancrée, de -sorte que ses deux bords se joignent sans former aucune sinuosité appréciable, quand on regarde la coquille en plan du côté de la base. D'autre part, l'ombilic étant très largement ouvert en entonnoir, n’est pas circonscrit par un bourrelet, mais par une carène ou crète plus ou moins tranchante, sur laquelle les côtes axiales découpent des crénelures en chevrons, parfois très saillantes, ou même subépineuses. Les plis de la columelle sont au nombre de irois, minces et obliques; ils sont profon- dément situés, ct on ne les aperçoit bien qu'en sondant l'intérieur de l'ouverture; celui du haut, quand il n’est pas oblitéré par l’âge, est tou- jours distinct de la torsion de la columelle. Répart. stratigr. Eocexe.— Plusieurs espèces dans le Claibornien de l’Alabama : C. ba- bylonica Lea, C. gemmata et impressa Conr., C. propegemmata de Greg., ma coll. Oricocexe. — Une espèce douteuse dans le Tongrien du Piémont (fide Sacco). Miocexe. — Plusieurs espèces dansle Tortonien des Landes: C. spi- nifera Grat., ma coll., C. wmbilicaris Br., coll. Bourdot ; dans le Tortonien du Piémont et du Bassin de Vienne : C. gradala et Miche- lini Bell., C. subacuminala d'Orb., C. canalieulata Hœrn. C. Schro- hingeri et hidasensis R. Hoærn., d'après les Monographies de MM. Sacco et R. Hœrnes; l’une d'elles: €. canaliculala, dans les RÉ DE TU An EE one A < 26 ESSAIS DE Trigonostoma couches d'Edeghem, coll. Bourdot ; une variété de C. gradata dans le Tortonien de la Catalogne: C. Masferreri Alm. et Bof., d'après la Monographie de MM. Almera et Bofill. Priocene. — Plusieurs espèces dans le Plaisancien d'Italie : C. wmbili- caris Br., C. Bellardii de Stef., C. scabra Desh., C. ampullacea Br. d'après la Monographie de M. Sacco; cette dernière espèce, et une autre, voisine de C. spénifera : C. foveala Alm. et Bof., dans le Plai- sancien de la Catalogne, d’après la Monographie de MM. Almera et Bofill. Une espèce dans le Pliocène des Etats-Unis: C. sericea Dall, d’après l'étude de cet auteur sur le Tertiaire de la Floride. Deux espèces bien caractérisées, dans les couches récentes de Java : C. tyi- baliungensis Mart. et C. crispala Sow., d'après la Monographie de M. Martin ; cette dernière dans le Pliocène de Karikal, coll. Bonnet, EPOQUE ACTUELLE. — Quatre espèces, outre le type, à Ceylan, à la Nouvelle-Guinée, sur les côtes de l'Amérique centrale, d'après M. Jousseaume et d'après le Manuel de Tryon. VeNTRILIA, Jousseaume 1888. Type: V.ventrilia, Jouss. Viv. (— Gulha, Jouss. 1888). Taille grande; forme ventrue, ovoïde ; spire étagée, largement canaliculéeà la suture, à galbe conique; protoconche petite, globu- leuse, lisse, paucispirée, à nucléus un peu dévié; tours cancellés, avec une rampe postérieure fortement crénelée ; base plus ou moins largement ombiliquée, portant un large bourrelet arrondi. Ouver- ture subtrigone, avec une gouttièreétroite et profonde dans l'angle inférieur de gauche, terminée en avant par un angle arrondi, sans canal ni échancrure ; contour supérieur à peine sinueux au point où aboutit le bourrelet basal; labre assez épais, lisse à l'in- térieur, ou muni de nombreux filets minces et parallèles, très obliquement incliné à gauche de l’axe, du côté antérieur ; columelle très concave, portant deux plis très obliques et peu saillants, une torsion antérieure rudimentaire remplace le troisième pli; bord columellaire très large et très épais, détaché de l’ombilie, portant quelquefois des rides obsolètes, à la place du pli antérieur. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 27 Trigonostoma Diagnose refaite d’après un DÉS du Burdigalien de Léognan : C. acutangula Faujas (PI. [, fig. 12 et 14), ma coll. Observ. — La description ci-dessus, faite d'après un échantillon de l’es- pèce-type du Genre Gulia Jouss., ne diffère de la diagnose du Genre Ven- trilia, que par des nuances d’une valeur purement spécifique; ces diffé- ‘rences ne portent que sur la forme et l’ornementation de la coquille, sur l'existence ou l'absence de plis à l’intérieur du labre, — et cela tient sou- vent à l'âge des individus qu'on étudie. Dans ces conditions, il me parait évident qu'il y a eu, de la part de l’auteur de ces deux Genres, une super- fétation de nomenclature, qui est peut-être due à ce que le premier (Gulia) a été uniquement créé pour des espèces fossiles, tandis que l’autre (Ven- trilia) ne comprend que des coquilles vivantes : or il est notoire que la fossilisation comporte une modification du test, qui a généralement de l'influence sur quelques caractères d'importance secondaire. Je n'hésite donc pas à considérer ces deux Genres comme synonymes ; mais j'aurais préféré, si cela eût été possible, sans violer les règles de priorité, conserver Gulia, plutôt que l’entrilia, qui est précisément le nom de l’espèce-type. Rapp. et diff. — La coquille adulte de Venvrilia se distingue de Cancel- laria: par l'absence complète d’échancrure sur le contour supérieur de l'ouverture, qui est à peine entaillée dans le jeune âge; par sa columelle incurvée, munie de plis obliques, se réduisant généralement à deux ; en outre, l'ombilicest plus ouvert, le bord columellaire est bien plus largement étalé sur la base; enfin l'ouverture est, dans son ensemble, plus trigone. D'autre part, Ventrilia se distingue de Trigonostoma, — qui est de la même Sous-Famille, — par son ombilic moins large et par son bourrelet moins caréné, par sa columelle encore plus incurvée, par ses plis columellaires moins saillants et ordinairement moins nombreux ; mais il y a, surtout en ce qui concerne les plis columellaires, des espèces intermédiaires qu'il est bien difficile de classer dans une de ces subdivisions plutôt que dans l’autre, de sorte qu'à mon avis Ventrilia ne doit ètre pris que comme une Section de Trigonostoma; peut-être même eût-il été préférable de ne pas l'en séparer, et, en tous cas, il est d'autant moins admissible de subdiviser encore Ventrilia et de conserver Gulia. Répart. stratigr. Eocexe. — Une espèce globuleuse, à large ombilic et à deux plis, dans l'Australie : C. calvulata Tate, ma coll. Miocexe. — Le plésiotype (C. acutangula) dans le Burdigalien de l'Aquitaine, ma coll., dans l'Helvétien de l'Anjou, coll. Dumas, dans le Tortonien du Piémont (/ide Sacco); une espèce voisine, dans le Bassin de Vienne: C. Puschi R. Hærn., d'après la Monographie de MM. Hœrnes et Auinger. Plusieurs autres espèces dans le Burdiga- 28 ESSAIS DE Trigonostoma lien de l’Aquitaine : C. Geslini Bast., ma coll., C. trochlearis, coll. Dumas ; dans le Tortonien du Comtat Venaissin: C. druentica, Gaudryi et Deydieri Fontannes, d’après les figures données par l'auteur; autre espèce: C. scrobiculata Hœrn., dans le bassin de Vienne (#de R. Hœrnes), et dans le Tortonien d'Italie, ma coll. Priocexe. — Une espèce bien caractérisée dans l'Astien d'Italie : C. cas- sidea Br., coll. de l'Ecole des Mines. Plusieurs espèces dans la Caro- line du Sud: C. tenera Phil., C. subthomasie Dall, d'après la Mono- graphie de cet auteur sur le Tertiaire de la Floride. Une espèce probable aux Açores: C. parceshriata Bronn, d'après la figure donnée par M. Mayer-Eymar. Epoque ACTUELLE. — Cinq ou six espèces, sur les côtes d'Amérique et aux Philippines, d'après M. Jousseaume. Ovicra, Jousseaume, 1888. Type: ©. doliolaris, Bast. Mioc. Taille moyenne ; forme globuleuse, presque sphérique ou piroïde; spire très courte, le dernier tour formant toute la coquille, ornée de costules ou de rubans spiraux, et décussée par des stries d’accroissement; protoconche lisse, petite, paucispirée, à nucléus un peu saillant; tours peu nombreux, cerclés, à sutures cana- liculées ; dernier tour très ventru, orné comme la spire, Jusque sur la base qui est largement ombiliquée à l’âge adulte, avec un gros bourrelet arrondi, non lamelleux, mais plissé. Ouverture large, piriforme, avec une gouttière échancrant le péristome, dans l'angle inférieur, terminée en avant par un bec étroit, recourbé, et entaillé par une échancrure assez profonde, quand la coquille a atteint sa taille définitive ; labre dilaté, arrondi, lacinié à l’inté- rieur ; columelle excavée, munie de deux plis peu visibles et très enfoncés à l’intérieur; bord columellaire mince et largement étalé en arrière, formant en avant une étroite lamelle détachée de l’ombilic. Diagnose refaite d'après un échantillon de l’espèce-type, du Burdiga- lien de Saucats (PI IT, fig. 4-5), coll. de l'Ecole des Mines. Rapp. et diff. — Il y a de réelles différences entre ce Sous-Genre et les autres Sections du Genre Trigonostoma : d'abord la forme dolioïde de la PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 29 Trigonostoma coquille, son labre arrondi et son ouverture piriforme, parfois échancrée en avant; l'ornementation non cancellée est aussi un caractère distinctif, dont il y a lieu de tenir compte dans une certaine mesure. Les plis res- semblent beaucoup à ceux de Ventriia, et l'ombilic est aussi largement ouvert que chez les Trigonostoma typiques. Malgré l’échancrure adventive de la base, je n'hésite pas à classer ce Sous-Genre dans la Sous-Famille Trigonostominæ, à cause de l’inclinaison de la columelle vers l'axe; en effet, l'échancrure est entaillée aux dépens du bourrelet basal, et elle ne commence à se contourner qu'au-delà de l'extrémité de la columelle, sans modifier son inclinaison typique. Répart. stratigr. Miocexe. — L'espèce-type dans le Burdigalien de l'Aquitaine, coll. de l'Ecole des Mines, ma coll. ; la même (var. wmbilicina Sacco) dans l’'Helvétien du Piémont, coll. du Musée géol. de Turin; autre espèce presquelisse, dans l'Helvétien du Piémont: C. os d'après la Monographie de M. Sacco. Eroque ACTUELLE. — Deux espèces (dont une à columelle triplissée ?), sur les côtes du Pérou, d'après M. Jousseaume. SVELTELLA, Cossmann, 1889. SVELTELLA, sensu striclo. Type : C. quantula, Desh. Eoc. Taille très petite; forme turriculée, élroile, fusoïde; spire longue, à galbe conique ; protoconche lisse, petite, paucispirée, à nucléus obtus ; tours convexes, non élagés, variqueux, cancellés ; base ovale, atténuée, avec une fente ombilicale très étroite, non bordée par un bourrelet. Ouverture subtrigone, munie d’une gout- tière peu apparente dans l’angle inférieur, terminée en avant par un bec court, pointu, sans échancrure sur son contour supérieur ; labre épaissi par une faible varice, un peu sinueux et excavé en arrière, crénelé à l’intérieur ; columelle à peu près droite, non infléchie en avant, se raccordant en courbe avec le contour supérieur du bec, munie de deux plis transverses et très rap- prochés, au milieu de sa hauteur, sans aucune apparence d’un troisième pli antérieur ; bord columellaire étroit, presque nul en arrière, détaché de la fente ombilicale en avant. 30 ESSAIS DE Sveltella Diagnose faite d'après un échantillon de l’espèce-type, du Calcaire grossier de Parnes (PI. I, fig. 21), coll. Bourdot. Rapp. et dif. — Ce Genre se distingue de Sveltia par sa petite taille, par son ouverture subtrigone, plus pointue et encore moins échancrée à la base, par ses plis columellaires transverses et médians, par ses varices obsolètes et par sa fente ombilicale. On ne peut le rapprocher de Trigo- nostoma, à cause de sa forme non étagée, de l'absence d'ombilie et de bourrelet basal. D'autre part, ilest facile de le distinguer, à première vue, des Uæia qui se trouvent dans les mêmes gisements, à cause de sa plica- tion et de l'absence d’échancrure basale. Dans ces conditions, Sveltella est un Genre bien distinct, et non pas seulement une Section, comme je le croyais d’abord, quand je l'ai instituée, en 1889, dans le 4° fascicule de mon « Catalogue illustré » (p. 226). Répart. stratigr. Eocexe. — Quatre espèces, y compris le type, aux trois niveaux du Bassin de Paris: C. Bezançoni de Rainc. €. semiclathrata Morlet, C. nana Desh., ma coll. Deux espèces dans le Claïibornien des Etats- Unis: C. parva Lea, ma coll., C. mericana, d'après la figure donnée par M. Gilb. Harris. Une espèce à plis bifurqués, dans le Bassin de Nantes: C. bifurcoplicata Cossm., coll. Dautzenberg ; une espèce bien caractérisée dans le Bartonien d'Angleterre : C. microstoma Newton, d'après la figure donnée par l’auteur. Une espèce dans l'Australie du Sud: C. capillata Tate, ma coll. Oicocexe. — Deux espèces dans l’Oligocène inférieur de l'Allemagne du Nord : C. hordeola et nitida von Kæœnen, d'après la Monographie de cet auteur. Miocexe. — Une espèce typique, dans le Tortonien des Landes : S. Dumasi #00. sp. (voir l'annexe ci-après, pl. I, fig. 12); une espèce dans l'Helvétien du Piémont: S. fusospinosa Sacco, d'après la Mono- graphie de cet auteur. Epoque AcruELLe. — Trois espèces bien caractérisées: au Japon, sur les côtes du Chili et aux iles Canaries, d’après les figures du Manuel de Tryon(!). (1) L'une d'elles (C. parva Phil.) doit changer de nom, pour cause de double emploi avec l'espèce de Lea, ci-dessus citée ; je propose en conséquence : S. Philippü, 204. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 31 X ADMETE, Krôyer, 1842. . ADMETE, sensu striclo. Type : À. cridula Fabr. Viv. Test peu épais. Taille au-dessous de la moyenne ; forme bucci- noïde ; spire un peu allongée, pointue, à galbe conique ; proto- conche lisse, petite, obtuse; tours convexes, non étagés à la suture, souvent costulés et toujours ornés de filets spiraux, qui persistent seuls sur la base, laquelle est complètement dépourvue d’ombilic et de bourrelet. Ouverture ovale, sans gouttière posté- rieure, terminée en avant par un bec recourbé et échancré ; labre mince, oblique, en courbe arrondie au milieu, lisse à l'intérieur ; columelle un peu excavée en arrière, tordue en avant et rejetée à l’extérieur comme le bec, munie de trois plis obliques, égaux, parallèles, peu saillants, dont l’antérieur coïncide avec la torsion columellaire et se raccorde sans discontinuité avec le bec basal ; bord columellaire nul à la partie inférieure, très mince et peu distinct en avant. Diagnose refaite d'après des échantillons de l’espèce-type, fossile du Crag de Butley (PI. I, fig. 26), ma coll. Observ. — C'est avec raison que la plupart des auteurs admettent cette coquille comme type d’un Genre absolument distinct de Cancellaria; le peu d'épaisseur du test et l'habitat boréal de ce mollusque indiquent déjà qu'il s’agit d’un animal dont l’organisation doit être différente. Je vais même plus loin en proposant Admele comme Genre-type d'une Sous- Famille distincte : Apmerix, dont les membres sont invariablement carac- térisés par la contorsion de leur bec antérieur, par l'absence de bourrelet basal, par la diminution ou la disparition complète du bord columellaire, enfin par la disposition particulière du pli antérieur, dont le prolonge- ment ininterrompu limite le bec et l'échancrure basale. Il arrive souvent que les deux autres plis sont tellement enfoncés à l'intérieur de l’ouver- ture qu'on pourrait croire quil n'y a que le premier; cela dépend de l'âge de la coquille, et de l’état de conservation du labre, qui ne permet 32 ESSAIS DE Admete d'examiner la columelle à l'intérieur que quand il est mutilé, — ce qui arrive fréquemment, parce qu'il est mince, C'est à cette cause qu'il faut attribuer les différences profondes que l'on constate, pour la plication colu- mellaire, lorsqu'on passe en revue les figures reproduites par les auteurs qui ont publié des espèces d'Admete. Répart. stratigr. Priocexe. — L’espèce-type dans le Crag, ma coll. Epoque AcrueLre. — Plusieurs espèces ou variétés du type, dans les régions boréales ou australes (Ile de Kuerguélen), &'après le Manuel de Tryon. BoneLritiA, Jousseaume, 1888. Type: C. Bonellu, Bell. Plicc. (— Adimetula, Gossm. 1889). Taille moyenne ; forme ovoïde, buccinoïde ; spire médiocre- ment allongée, non étagée, à galbe conique ; protoconche lisse, peu saillante, paucispirée, à nucléus parfois un peu rétus, de sorte que le sommet embryonnaire semble aplati ; tours convexes cancellés, presque toujours variqueux, dépourvus de rampe sutu- rale ; base convexe, sans aucune fente ombilicale, ni aucune trace de bourrelel. Ouverture ovale, dépourvue de gouttière dis- tincte dans l’angle inférieur, terminée en avant par un bec assez large, un peu contourné et rejeté vers la droite, à peine échancré sur son Contour supérieur ; labre peu épais, muni, à quelque distance du bord, de costules internes correspondant à la dernière varice ; columelle un peu excavée en arrière, tordue au bord du bec, porlant trois plis inégaux, les deux inférieurs un peu plus obliques et moins saillants que la lamelle antérieure qui se raccorde avec le contour supérieur du bec; bord columellaire très court, s'enfonçant en spirale dans l’intérieur de l'ouverture, vers la moitié de la hauteur de la columelle, immédiatement sous les plis, et formant en avant un rebord peu calleux, très étroil, qui ne se raccorde pas avec le bec. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 33 Admete Diagnose refaite d’après un échantillon de l’espèce-type, du Plaisan- cien de Biot (PI. TI, fig. 18), ma coll. ; et d’après un plésiotype de l'Eocène supérieur de Barton : C. evulsa Sol. (PI. IT, fig. 6-7), ma coll. Observ. — Ainsi que l’a fait remarquer M. Sacco, dans sa Monographie des Mollusques tertiaires du Piémont, il y a des individus de C. Bonellii qui ont des varices, de sorte que la principale différence, que j'avais signa- lée entre Admetula et Bonellitia, n'a pas le caractère de constance que je lui attribuais, quand j'ai proposé Admetula (Catal. illustré IV, p. 298, 1889). D'autre part, après un nouvel examen comparatif des types de ces deux sections, j'ai constaté que les autres caractères sont à peu près identiques, même la disposition des plis et la forme de l'embryon; il n'y a donc aucun motif pour maintenir la séparation que j'ai arbitrairement faite. Toutefois il est bien regrettable que les lois de la priorité m'obligent à conserver une dénomination aussi mal formée que Bonellitia : stricte- ment, au point de vue de l'orthographe, elle ne fait pas double emploi avec Bonellia Desh. 1838 (— Niso); mais, comme c’est à Bonelli, et non pas à Bonelliti, qu'est dédié le Genre de M. Jousseaume, il y a virtuel- lement un double emploi qu'eût évité l'adoption du nom Admetula, que j'ai proposé une année plus tard. Rapp. et diff. — Il y a de réelles différences entre Bonellitia et Admele : d’abord le test est un peu plus épais chez Bonellitia, qui porte générale- ment des varices; ensuite les plis columellaires sont moins réguliers, moins parallèles que ceux d'Admete; d'autre part, le bec est moins long, moins échancré, moins contourné; en outre, le bord columellaire est un peu plus visible du côté antérieur; US enfin, ainsi que l'indique la Fig. b ci-contre (B. evulsa), = la protoconche est un peu différente, plus aplatié au sommet. Cependant ces caractères distinctifs ne me pa- raissent pas dépasser la valeur d’une Section; M. Jous- seaume lui-même, qui attribue à toutes ses divisions l’importance de Genres, reconnaît que Bonellitia est très voisin d'Admete. C'est une preuve de plus de la nécessité d'admettre, dans la classification de chaque famille, les trois degrés (Genres, Sous-Genres et Sections), qui permeltent de grouper plus rationnellement, selon leurs affinités, les coquilles avec une méthode, en quelque sorte, hiérarchique. FiG. 5. — Bonel- lilia evulsa, Sol. Répart. stratigr. SENONIEN. — Une espèce douteuse dans la Craie de Maëstricht C. similis Kaunhowen, d’après la Monographie de cet auteur ("). (1) Il y a lieu de changer ce nom spécifique, qui fait double emploi avec l'espèce vivante de Sowerby; je propose, pour l'espèce du Limbourg : B. præevulsa 04. 3 34 ESSAIS DE Admete Eocexe. — Six espèces, outre le plésiotype ci-dessus figuré, aux trois niveaux du Bassin de Paris, et l’une d'elles en Angleterre: C. dubia Desh., C. læviuscula Sow., C.striatulata Desh., C.sinuosa, Bernayi el sphærieula Cossm., ma coll. et coll. Bernay ; une espèce probable dans le Vicentin, à San Giovanni Ilarione : C. snargaritata Vinassa de Regny, d'après la figure donnée par l’auteur. Plusieurs espèces bien caractérisées, aux Etats-Unis : C. tortiplica Conr. C. alvaniopsis et Pemrosei Gilb. Harr., ma coll. Une autre espèce typique dans l'Aus- tralie du Sud : C. varicifera Ten. Woods, ma coll. Ocicocexe. — Nombreuses espèces dans le Tongrien de la Belgique et de l'Allemagne du Nord : C. pseudoevulsa et subevulsa d'Orb. ma coll., C. lævigala, tumida, lumescens, rugosa, lima, tenuistriata, inlerstrialis, ovata von Kænen, C. nitens Beyr., d'après la Mono- graphie de M. von Kœnen. Miocexe. — Plusieurs espèces dans l'Helvétien et le Tortonien du Piémont : C. Bonellii Bell. C. serrata Bronn, C. taurinia et mullicos- tata Bell., C. tauroconvexula Sacco, d’après la Monographie de cet auteur; l’une d'elles : C. serrata, dans l'Helvétien de l’'Anjou, coll. Dumas; une autre : C. taurinia, dans l'Helvétien de la Touraine, coll. Dumas. Priocexe. — Deux des espèces précitées, dans le Plaisancien des Alpes-Maritimes et du Piémont: C. serrala et Bonellii, ma coll.; les mêmes dans le Plaisancien de la Catalogne, d'après la Monographie de MM. Almera et Bofill. CoprostToma, nov. sect. Type: C. quadrata, Sow. Eoc. Taille au-dessous de la moyenne ; forme limnéoïde ; spire un peu allongée, subulée, à galbe conique ; protoconche lisse, pau- cispirée, obtuse, à nucléus petit, non rétus ; tours un peu convexes, à sutures profondes, finement cancellés, non variqueux ; base ovale, imperforée, sans bourrelet. Ouverture fusoïde, étroitement canaliculée dans l'angle inférieur, subtronquée et échancrée en avant ; labre oblique, assez mince, lacinié à l’intérieur ; columelle régulièrement excavée, munie de trois plis, les deux inférieurs obliques et presque parallèles, l’antérieur plus lamelleux, tout à fait transverse, formant la troncature du bec échancré; pas de bord columellaire, mais seulement une callosité indistincte entre les plis. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 35 Admete Diagnose établie d'après des échantillons de l’espèce-type de Barton (PI. IT, fig. 9-10), ma coll. ; espèce plésiotype, à labre plus droit et à tours sillonnés, dans le Calcaire grossier de Chaussy : C. chaus- syensis Cossm. (PI. IL, fig. 11), coll. Bourdot. Rapp. et diff. — Je ne puis classer cette singulière coquille dans aucune des deux Sections précédentes; elle s'écarte d’Admele par la forme tout à fait tronquée du bec antérieur, par le pli columellaire qui ne se contourne pas obliquement, comme chez À. viridula; et qui forme, au contraire, une lamelle presque horizontale; cette disposition se rapproche, il est vrai, du pli antérieur de Bonellitia, mais jamais, chez ce dernier, la tron- cature du bec n'est aussi nette sur le cou, du côté de la base; en outre, Coptostoma n'a pas de varices, il a le labre lacinié et non costulé; enfin la protoconche n’est pas rétuse, et le nucléus embryonnaire fait une petite saillie. Il me paraît donc indispensable de séparer, en créant cette nouvelle Section, C. quadrata que M. Jousseaume a confondu avec Merica, quoiqu'il appartienne à une autre Sous-Famille, et que M. Sacco place dans le Genre Aphera, précisément remarquable par son large bord col- lumellaire. D'autre part, Coptostoma ne peut se confondre avec Aneurys- toma, quoique sa forme soit analogue, parce que ce dernier n’a pas d'échan- crure basale, et qu'il possède un large bord columellaire. Répart. stratigr. Eocexe. — L'espèce-type dans le Bassin anglais, ma coll.: le plésio- type dans le Calcaire grossier des environs de Paris, coll. Bourdot. Ocicocexe. -— Une variété de l’espèce-type, dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord : C. planistria von Kænen, d'après la Mono- graphie de cet auteur. BaBYLoNELLA, Conrad, 1865. Type : C. elevata, Lea. Eoc. Taille petite; forme étroite, fusoïde ; spire longue, non étagée, à galbe conique; protoconche lisse, paucispirée, à nucléus non saillant ; tours convexes, à sulures peu profondes, cancellés, vari- queux ; base ovale, atténuée, imperforée, sans bourrelet. Ouver- ture ovale, courte, sans gouttière postérieure, terminée en avant par un bec très court et peu échancré; labre très oblique, épaissi par la dernière varice, crénelé à l’intérieur ; columelle à peu près verticale, faisant un angle de 150° avec la base de l’avant-dernier CAT OR TER MOD POUR ES = a LU RE: 36 ESSAIS DE Admete tour, munie de trois plis obliques, les deux inférieurs plus sail- lants et plus écartés, l’antérieur plus oblique, souvent peu visible, se raccordant presque sans inflexion avec le contour supérieur du bec; bord columellaire très mince, se réduisant à une couche de vernis vis-à-vis des plis. Diagnose refaite d’après un échantillon de l’espèce-type, de Claiborne (PI. II, fig. 8), ma coll. Rapp. et diff. — Cette coquille a les rapports les plus intimes avec Bonellitia et Admete; aussi je comprends que, quand on n’a à sa disposi- tion que les figures imparfaites de l'ouvrage de Lea, on la place comme l'a fait M. Sacco, dans le genre Admele. Toutefois, elle se distingue de ces deux Sections par la disposition de ses plis, l'antérieur est moins saillant et plus oblique que les deux autres, de sorte que le bec est moins con- tourné que celui d'Admele, moins échancré que celui de Bonellitia, et sur- tout que celui de Coplostoma, chez qui la disposition des plis est précisément inverse. Les varices, l’ornementation, les crénelures du labre, rapprochent davantage Babylonella de Bonellitia, de sorte que, si je n'attachais pas une réelle importance, d’une valeur «sectionnelle», à la disposition des plis, à la profondeur de l’échancrure du bec, et à la forme générale, j'au- rais substitué la dénomination Babylonella, bien antérieure, au nom Bonellitia, dont j'ai signalé ci-dessus la formation incorrecte. Répart. stratigr. SENONIEN. — Une espèce bien caractérisée, dans les sables de Vaals, près Aïx-la-Chapelle : C. nitidula Mull., coll. de « Technische Hochs- chule », communiquée par M. Holzaplel. Eocexe. — L’espèce-type dans le Claibornien des Etats-Unis, ma coll. OLicocexe. — Une espèce dans le Tongrien de la Belgique et de l'Allemagne du Nord, et dans le Stampien du bassin de Mayence, confondue avec C. subungulosa par M. von Kœnen, mais évidemment distincte : C, minuta Braun, ma coll. Miocexe. — Une espèce dans le bassin de Vienne et dans le Piémont : C. Nysti Hœrn., d'après la Monographie de M. Sacco. Priocexe. — Une espèce dans le Plaisancien d'Italie, classée par M. Sacco dans le genre Admete, comme var. de C. fusiformis Cantr. : C. urcianensis d'Anc., ma coll. ; autre espèce de l'Astien du Piémont, confondue avec C. costellifera Sow., d’après la Monographie de M. Sacco; deux espèces dans le Crag d'Angleterre : C. subangulosa et gracilenta S. Wood, d'après la Monographie de cet auteur. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 37 UXIA, Jousseaume, 1888. UxrA, sensu stricto. Type : C. costulata, Lamk. Eoc. Taille au-dessous de la moyenne ; forme ovoïde, plus ou moins allongée; spire conoïde, de longueur variable ; protoconche lisse, globuleuse, paucispirée, formant généralement un gros bouton obtus, à nucléus aplati ou un peu rétus ; tours un peu convexes, costulés, cancellés ou réticulés, séparés par des sutures presque toujours canaliculées ; varices axiales irrégulièrement disséminées sur toute la surface, jusque sur le dernier tour, qui est ovale, plus ou moins ventru ; base imperforée, sans aucun bourrelet. Ouver- ture ovale, assez étroite, ordinairement peu élevée, avec une étroite gouttière dans l’angle postérieur, tronquée en avant par une échan- crure assez profonde ; labre presque vertical, épaissi par la der- nière varice, crénelé à l’intérieur ; columelle droite, munie de trois plis égaux et parallèles, peu obliques et épais, l’antérieur confondu avec la torsion columellaire, se raccordant sans discontinuité avec le contour supérieur de l'échancrure; bord columellaire large et calleux, souvent ridé ou même denté dans sa région postérieure, un peu détaché en avant, et se terminant en pointe contre l’échan- crure. Diagnose refaite d’après un échantillon de l’espèce- type, provenant du calcaire grossier de Villiers ie (PI. I, fig. 16-17), ma coll.; protoconche grossie (Fig. 6 ci-contre). ee Ge = Ur costulata, Lamk. Rapp. et diff. — Quoique Uxia se rapproche des Cancellarinæ par son échancrure basale et par la forme de sa columelle, je le place dans la Sous-Famille Admetinæ, à cause de la disposition du pli antérieur, qui se prolonge et se raccorde avec le contour supérieur, tandis qu'il est toujours distinct chez Merica, par exemple; en outre, comme l'indique la figure 6 ci-dessus, la protoconche est beaucoup plus globuleuse et disproportionnée que chez aucun des premiers Genres de Cancellarinæ, et le nucléus embryonnaire est rétus, comme chez la plupart des Adme- tinæ; enfin le labre se termine un peu plus en avant que le bord opposé, au point où il fait une courbe pour former le contour supérieur de l’échan- 38 ESSAIS DE Uxia crure. Les crénelures internes du labre se transforment, chez certaines espèces, en de véritables dents, comme chez les Tritonidæ, le bord colu- mellaire est beaucoup plus étendu en arrière, et plus épais en avant que chez les autres Admetinæ. Répart. stratigr. SexoxiEN. — Une espèce bien caractérisée, dans les sables de Vaals près Aix-la-Chapelle : C. Dunkeri, d'après le type communiqué par M. Holzapfel ; deux espèces probables dans la Craie de Maëstricht : C. Kunraedensis et minima (1) Kaunhowen, d’après les figures des empreintes et contremoulages de la Monographie de cet auteur. Une espèce douteuse dans la Craie de New-Jersey : Merica suballa, Conr., d’après la figure de la Monographie de Whitfeld. Pareocene. — Deux espèces certaines dans les sables de Bracheux : C. infracocænica Cossm., ma coll., C. Cloezi Cossm., d'après mon Catalogue de l'Eocène; plusieurs espèces dans le Calcaire de Mons : C. Malaisei, Duponti, Mourloni, Crepini, incompla Briart et Cornet, d’après la Monographie de ces auteurs. Eocexe. — Nombreuses espèces aux trois niveaux du Bassin parisien : C. costulata Lamk. C. rhabdota Bayan, C. diadema Watelet, C. crenulata, delecta, separata, dentifera Desh. C. Danieli, Coss- manni et multiensis Morlet, C. angusta Wat., C.parnensis Cossm., ete., ma coll. ; quelques espèces dans le Bartonien d'Angleterre : C. nassæ- formis Wood, ma coll. Une espèce typique dans l'Australie du Sud : C. epidromiformis Tate, ma coll. Oricocexe. — Plusieurs espèces dans le Stampien du bassin de Mayence : C. ringens Sandb., ma coll., C. Brauniana Nyst, coll. de l'Ecole des Mines; plusieurs espèces dans le Tongrien inférieur de l'Allemagne du Nord et de la Belgique : C. labratula, egregia, harpa vou Kœn, C. granulata Nyst, d'après la Monographie de M. von Kœnen; une espèce dans le Tongrien du Piémont : C. deperdita Mich"., d'après M. Sacco. Miocexe. — Une espèce dans le Tortonien de Saubrigues : C. cf. bucci- nula Lamk., ma coll. PLESIOCERITHIUM, Cossmann, 1889. PLESIOGERITHIUM, sensu str. Type : Canc. Magloirei, Mell. Eoc. Taille petite ; forme turriculée, cérithiale ; spire assez longue, scaliforme, à galbe conique; protoconche lisse, globuleuse, à (!) Cette dénomination fait double emploi avec l'espèce vivante de Reeve ; je propose donc de la remplacer par : U. Kaunhoweni 104. - RASE LE hs ft PNR LNRNERE TER T7 EN, PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 39 Plesiocerithium nucléus petit et peu saillant; tours étagés par une rampe déclive au-dessus de la suture, ornés de carènes saillantes sur la partie antérieure, et de lamelles d’accroissement qui persistent seules sur la rampe inférieure, avec des nodosités à leur intersection ; dernier tour court, orné comme la spire, à base un peu excavée, imperforée, sans aucune trace de bourrelet sur le cou, qui est à peu près droit. Ouverture trapézoïdale, avec une gouttière dans l’angle inférieur, terminée en avant par un bec rétréci et échancré, à peine dévié vers l'extérieur ; labre mince, oblique, lisse ou légèrement lacinié à l’intérieur; columelle droite, ou à peine excavée, munie de trois plis obliques, les deux inférieurs s’enroulant jusque sur le cou, l’antérieur limitant le bec subcanalicalé; pas de bord columellaire. Diagnose complétée d’après des échantillons de l'espèce-type, d’Aizy et de Sapicourt, dans le Suessonien (PI. II, fig. 3), ma coll. Rapp. et diff. — Quoique cette coquille ait une forme et une ornemen- tation absolument différente de celles des autres Admetinæ, elle se rattache cependant à cette Sous-Famille par le peu d'épaisseur de son test, par l'absence de bourrelet et de bord columellaire, enfin par la disposition du pli antérieur, qui contourne le bec; mais elle est particulièrement caractérisée par le prolongement des deux plis inférieurs, qui continuent, sur le cou, comme des chaïnettes faisant partie de l'ornementation de la base. Son ornementation cancellée et lamelleuse a plutôt de l’analogie avec celle de Cerithioderma Conr. (= Mesostoma Desh.); mais, outre que sa protoconche est beaucoup plus globuleuse, les plis de sa columelle et l'échancrure de son bec antérieur ne permettent pas de pousser plus loin ce rapprochement. Répart. stratigr. Eocexe. — L'espèce-type, extrêmement rare, dans le Suessonien du Nord du bassin de Paris. MASSLYA, H. et À. Adams, 1853. MassLyA, sensu Striclo. Type : A7. corrugata, Hinds. Viv. Taille au-dessous de la moyenne, forme étroite, fusoïde ; spire courte, à galbe un peu conoïdal; protoconche lisse, globuleuse, à 40 ESSAIS DE Masslya nucléus petit et peu saillant ; tours convexes, séparés par des sulures peu profondes, ornés de rides axiales et de sillons spiraux, non variqueux ; dernier tour très grand par rapport à la spire, ovale, atténué à la base, qui esthaute, imperforée, dépourvue de bourrelet. Ouverture fusoïde, assez étroite, munie d'une gouttière anguleuse à sa partie inférieure, terminée en avant par une large échancrure ou sinuosité basale, sans bec; labre presque droit [épaissi avec l'âge et costulé à l'intérieur]; columelle excavée en arc dans toute sa hauteur, infléchie à droite en avant, munie de deux plis très obliques et peu saillants, le troisième confondu avec la torsion columellaire antérieure; bord columellaire à peu près nul en arrière, étroit, à peine calleux vis-à-vis des plis. Diagnose refaite (sauf les sept mots entre crochets qui ne s'appliquent pas), d’après un plésiotype du Tortonien de Saubrigues : C. Laurensi Grat,. (PI. IT, fig. 13-14), ma coll. Observ. — Ce n'est pas sans hésitation que je rapporte ce fossile à un Genre, qui ne m'est connu que par une figure, plus ou moins exactement reproduite dans le Manuel de Tryon; cependant les caractères sont à peu près identiques, et je suis confirmé dans cette opinion par une interpréta- tion analogue de M. Sacco, au sujet d’une autre espèce très voisine de mon plésiotype. Dans ces conditions, il eût été téméraire de proposer une dénomination nouvelle, avant d'être absolument sûr que ces formes fos- siles s'écartent réellement de l’espèce vivante. Quant au classement du Genre Masslya, on voit, par la diagnose ci-dessus, que c'est une forme de la Sous-Famille Admetinæ, qui diffère d'Admete par des caractères, importants il est vrai, mais qui s'en rapproche par le peu d'épaisseur du test et du bord columellaire, par l'absence d’un bourrelet basal, de sorte que le classement que je propose n'a rien d’anormal, malgré ces diffé- rences. Rapp. et diff. — On distingue Masslya d'Admete: par sa faible échan- crure basale, par sa columelle moins tordue, par la disparition du troi- sième pli antérieur; mais c'est surtout de Coptostoma que Masslya se rapproche par sa forme générale ; toutefois il s’en écarte complètement par la sinuosité du contour supérieur, au lieu d'une échancrure, et par l'absence d'une lamelle transverse à l'extrémité antérieure de la columelle. Quant au rapprochement que M. Sacco indique entre C. Laurensi et C. Dufouri, il me paraît inadmissible, et il a dû être causé par la défec- tuosité des figures de l'Atlas de Grateloup, que M. Sacco avait seulement PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE Al Masslya à sa disposition; mais il suffit d’avoir les échantillons des deux espèces sous les yeux, pour se convaincre que C. Lawrensi n’est pas le jeune âge de C. Dufouri, et que même ces deux coquilles appartiennent à deux Sous-Familles tout à fait distinctes. Répart. stratigr. Miocexe. — Outre le plésiotype du Tortonien des Landes, ci-dessus décrit, et cité par M. von Kœnen dans le Langhien de l'Allemagne du Nord, par M. R. Hœærnes dans le Bassin de Vienne, une espèce dans l'Helvétien du Piémont: C. labrosa Bell., d’après la Monogra- phie de M. Sacco. Epoque acrueLe. — L'espèce-type, rarissime, dans la baie de Guaya- quil, d’après le Manuel de Tryon. RHACHIGLOSSA (Sckizopoda) OLIVIDÆ, d'Orbigny. Coquille, lisse, polie, généralement élroite et allongée; spire assez courte, partiellement ou totalement recouverte par un vernis calleux, qui est le prolongement du bord columellaire: dernier tour grand, ovoïde, dont la surfacedorsale porte, le plus souvent, une zone médiane non vernissée, avec des lignes axiales d’accrois- sement; au-dessus de cette zone, existe toujours un épaississe- ment calleux et verni. dénommé « limbe basal », et formé par les accroissements de l’échancrure antérieure. Ouverture souvent très étroite, munie en arrière d’une gout- tière creusée dans la callosité columellaire et entaillant la suture plus ou moins profondément ; l'échancrure, qui tronque la partie antérieure de l'ouverture, est assez large, souvent très profonde, toujours épaissie sur son contour supérieur; labre assez épais, lisse à l’intérieur, presque vertical, rétrocurrent en arrière, sou- vent muni, sur son Contour, d’un denticule antérieur qui corres- pond à un sillon compris entre le limbe et la zone non vernissée ; 42 ESSAIS DE columelle tordue plus ou moins obliquement, munie d’un bourre- let antérieur et spiral, qui porte souvent des plissements; le reste du bord columellaire est calleux, et quelquefois ridé en arrière ; opercule non constant. Observ. — Cette Famille est homogène; les coquilles que l’on y classe se distinguent par le vernis que sécrète leur manteau, sur toute la surface de la spire et sur la partie antérieure de la base; la torsion antérieure de la columelle est également caractéristique, bien différente des plis que l’on constate chezles Volutidæ et les Marginellidæ. Enfin le labre est tou- jours muni, en arrière, d’une sinuosilé rétrocurrente, qui coïncide avec la suture. 3 La Famille Ofividæ est actuellement divisée en deux Sous-Familles : Olivinæ et Ancillinæ, selon que les sutures sont rainurées, ou qu’elles sont recouvertes par le vernis qui envahit toute la spire. Quant à la troisième division, indiquée dans le Manuel de Tryon (ÆZarpinæ), elle a été séparée, avec raison, par Troschel, comme une Famille distincte, que nous étudie- rons après celle-ci. Les Olividæ ne commencent guère à apparaître, d’une manière absolu- ment certaine, qu'à la partie tout à fait supérieure du Système crétacique, et leur développement va en croissant jusqu'à l'Epoque actuelle. Tableau des Genres, Sous-Genres et Sections. * OLIVA OLiva Oliva | (Plis et (Forme ovoïdo- (Plis serrés, rides transverses cylindrique, rides sur tout protoconcheobtuse) nombreuses) le bordcolumellaire) Neocylindrus (Subcylindrique, quatre plis) PE Strephona ) Olivinæ (Ovoïde, 3 plis, (Sutures rides épaisses) rainurées) Garmione (A) (Ovoïde, côte columellaire) Galeolella (B) (Spire recouverte, plis écartés) PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE OLIVANCILLARIA (Plis et rides obliques sur tout le bord colum.) OLIVELLA (Tours résorbés, PS operculé) ANCILLA (Columelle plissée) MONOPTYGMA (Un gros pli médian) OLIVANCILLARIA (Forme ventrue, protoconche globul.) AGARONIA (Forme élancée, protoconche pointue) i l 1 OLivezLa (Columelle excavée, pas de rides) Lampronoma (Columelle droite, rides) x ANCILLA (Non ombiliquée, plis peu obliques) Eburna (D) (Ombiliquée) Chiloptygma (E) (Dent pariétale) TorroLrva (Plis très obliques, spire courte) Anaulacia (F) (Cymbiforme, pas de callosité columellaire) Agaronia (Columelle excavée) Anazola (C) (Columelle bombée) Olivella (Plusieurs plis) Dactylidia (Un pli et des plissements) Callianax (Un seul pli large et bifide) Ancilla (Pas de denticule) Sparella (Denticulelabial) Alocospira (Sillons spiraux) Baryspira (Sinus à la base dela columelle) Ancillina (Plis effacés) Tortloliva (Sutures visibles) Sparellina (Sutures invisibles) Olivula (Surface ornée) 43 | Olivinæ ) (Suite) (Sutures rainurées) | | Ancillinæ (Sutures ee 4% ESSAIS DE Genres, Sous-Genres et Sections non signalés à l'état fossile. À. — CanmioxE, Gray, 1858. — Type: O0. inflata Lamk. Remarquable par sa forme ovale, par sa spire courte, presque rétuse, avec une callo- sité très saillante, bordant la rainure suturale; le principal caractère est l'existence invariable d'une côte rugueuse, qui sépare la région des plis columellaires de celle des rides pariétales ; en outre, le bord columellaire est très étalé en avant, sur le limbe basal. B. — Garroca, Gray, 1858. — Type: O. carneola Lamk. Cette coquille, assez petite, se distingue par la callosité tectiforme qui recouvre sa spire, d’ailleurs très courte, de sorte que la rainure sulurale ne fait qu'une seule circonvolution:; trois plis columellaires, dont l’écartement augmente d'avant en arrière; bord columellaire peu calleux. Je ne connais pas d'autre espèce que le type, dans cette Section. Toutefois la dénomination Galeola, déjà employée par Klein, en 1734, ne peut être conservée; je propose done d'y substituer: Galeolella, nobis. G. — Axazoza, Gray, 1858. — Type: 0. acuminata Lamk. Par sa forme et par sa protoconche, cette Section se rapproche beaucoup plus du Sous- Genre Agaronia, que d'Olivancillaria s. s., comme l’a indiqué Fischer; elle se distingue, d'ailleurs, des deux par la courbure de son bord colu- mellaire, qui ressemble plutôt à celle d'Olva s. s. D. — Egurna, Lamk. 1801 (sensu primilivo, non Dipsaccus Klein). — Type: À. glabrala Lin. Forme d’Ancilla ventru, à columelle très excavée, dont le bord externe ne recouvre pas la fente ombilicale, large- ment ouverte jusque vers la partie inférieure de l'ouverture; de cet ombi- lice sortent : un bourrelet calleux, contigu à celui qui porte les plissements très obsolètes de la columelle; et un large limbe, bordé en dessous par une étroite rainure, à laquelle correspond un denticule labial. Fischer a fait remarquer que Lamarck, après avoir créé Eburna pour celte espèce, y a ajouté, en 1822, d'autres coquilles bucciniformes, et a ainsi recomposé exactement le Genre Dipsaccus Klein 1753), qui s'applique à ces dernières coquilles; il y a donc lieu de conserver £burna pour désigner la coquille ancilliforme. E. — Cuicorryena, H. et A. Adams, 1853. — Type: À. exigua Sow. Forme de Sparella, à test épais et vernissé, à spire courte et olivoïde, avec un petit bouton embryonnaire; l'ouverture est courte et assez longue; la columelle porte un bourrelet, avec un ou deux plissements obliques et très obsolètes; mais le bord columellaire est muni, en arrière, d'une grosse dent pariétale, saillante et transverse, que les auteurs ont jusqu'à présent confondue avec un pli spiral. Je crois qu'il importe de rectifier cette erreur grave; on doit remarquer, en effet, que, par la position même qu'occupe celte dent, à l'angle inférieur de l'ouverture, beaucoup plus bas que la columelle, ce ne pourrait être tout au plus qu'un pli parié- tal; mais, comme on peut le vérifier sur la figure que j'en donne (PI. II, PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 43 fig. 19), cette protubérance ne s'enfonce pas en spirale dans l'ouverture : c’est donc bien une dent isolée. Dans ces conditions, il serait inadmissible de réunir Chiloptygma au Genre Monoptygma, comme l'a proposé Tryon ; ce dernier possède un véritable pli columellaire, tandis que CAiloptygma se rattache au Genre Ancilla, puisque c’est, en définitive, un Sparella auquel est ajoutée une dent pariétale. F. — Anauracra, Gray, 1847 (— Cymbancilla, Fischer 1881). — Type: A. mauritiana Desh. Forme de Cymba, à spire extrèmement courte et yernissée, à ouverture très ample ; la columelle, tout à fait droite, ne porte qu'un seul plissement très oblique et très obsolète, sur un bourrelet peu saïllant, séparé du limbe par une large dépression; il n'y a pas de callosité columellaire ; l'échancrure basale se réduit à une large tronca- ture. Genre à éliminer de la Famille. ANazLopsis. Conrad, 1865. — Type: À. atilis Conr. Eocène, Dans le « Check list » du « Smithsonian Institute », Conrad a désigné sous ce nom plusieurs coquilles (A. altilis, scamba, subgtobosa et tenera) classées dans la Famille Dactylidæ (— Olividæ). Le type de ce Genre, qu'il n'a pas carae- térisé, est vraisemblablement la première de ces coquilles: A. altilis, qui est un Buccinanops absolument certain, d’après la comparaison que j'ai faite d’un excellent individu de cette espèce, que je possède de Claiborne. La seconde espèce (A. scamba) a une forme d'Ancilla encore plus trom- peuse, et cependant ses autres caractères sont exactement ceux des Bullia. Or l'animal de Buccinanops et de Bullia est complètement de la Famille Nassidæ, etn'a aucun rapport avec celui des Ancillinæ. La coquille elle-mème présente des différences capitales, telles que la forme excavée de la columelle, qui ne porte jamais de pli ni de bourrelet tordu, ou la spire qui, dans la partie non recouverte par la callosité, porte une orne- mentation axiale, surtout visible vers le sommet, tandis qu'on n'en observe pas la moindre trace chez les Oividæ. 11 résulte de là qu'Ancillopsis est synonyme de Buccinanops ou de Bullia, el qu'il n’y a pas lieu del'admettre dans la Famille Olivideæ. k OLIVA, Bruguière, 1789. (— Dactylus, Klein 1753 ; — Porphyria, Bolten 1798, non Porphyria, Briss. 1760 ; — Jspidula, Gray 1847). Taille très variable, plutôt grande ou moyenne; forme ovoïdo- cylindrique; spire très courte, subulée; protoconche paucispirée, 46 ESSAIS DE Oliva globuleuse, à nucléus obtus, non saillant; tours plans ou concaves, séparés par de profondes rainures, que borde une callosité spirale ; base du dernier tour portant, en avant, un limbe calleux, divisé en plusieurs zones, et aboutissant à l’échancrure antérieure. Ouverture presque aussi haute que le dernier tour, très étroite ou linéaire en arrière, peu dilatée en avant, à bords souvent paral- lèles, entaillée dans la rainure suturale, profondément et large- ment échancrée à la base ; labre épais, lisse à l'intérieur, presque vertical, rétrocurrent au-dessus de la rainure suturale ; columelle courte, oblique ou excavée ; bord columellaire calleux, plissé ou ridé sur toute sa hauteur, les plis antérieurs correspondant géné- ralement aux divisions du limbe basal. Type (auctorum) : 0. porphyria, Linné. Neocyzinprus, Fischer, 1883. Type: ©. lessellata, Lamk. Viv. Forme subcylindrique ; spire un peu acuminée; labre obtusé- ment bordé à l'extérieur; columelle excavée, munie de trois plis principaux assez saillants, minces, obliques, et de plissements accessoires ; bord columellaire portant un certain nombre de rides courtes, parallèles et transverses ; limbe basal limité par une strie, avec un bourrelet très obtus, compris entre deux dépressions fai- blementexcavées, et correspondant aux accroissements de l’échan- crure. Diagnose faite d'après un plésiotype du Miocène des États-Unis : O. carotinensis Conr. (PI. IT, fig. 20 et 24), ma coll. ; autre plésiotype du Miocène de Mérignac : O. Dufresnei Bast. (PI. IT, fig. 30-31), ma coll. Observ. — La synonymie du genre Oliva est très contestée ; les auteurs qui, comme Fischer, ont fréquemment adopté des dénominations de Klein, quand elles sont correctement formées et binominales, proposent de reprendre Dactylus, quoique ce nom soit antérieur à l’édition-type de Linné, qui, aux termes des règles fixées par les Congrès, sert de point PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 47 Oliva de départ à la nomenclature. Cependant Fischer lui-mème conserve O/iva, et il se borne à ajouter à la fin que le Genre devrait plutôt porter le nom Dactylus; il a donc hésité, comme la grande majorité des conchyliolo- gistes, à remplacer une dénomination universellement admise, par un nom exhumé, si je puis m'exprimer ainsi. Je suis cet exemple, et j’adopte Oliva, de préférence à Dactylus. Quant à Bellardi, il a repris Porphyria, que je considère comme complètement synonyme d'Oliva, puisque l’espèce- type (0. textilina) ne diffère que par des caractères spécifiques de l'espèce considérée comme le type du Genre Oliva ; d’ailleurs il existait déjà, avant Bolten, un Genre Porphyrio chez les Oiseaux. Enfin, en ce qui concerne Ispidula Gray (qui devrait s'écrire Æispidula), j'ai vainement cherché par quels caractères, autres que la taille et l’ornementation, l’espèce-type (0. Juspidula Lamk.) se distingue d'O. porphyria, et je déclare que si, comme espèces vivantes, il est possible de séparer ces deux coquilles, il est matériellement impossible d'y trouver des différences sectionnelles, surtout à l’état fossile. Dans l’énumération des Sections que Fischer a admises dans le Genre Oliva, est indiquée une nouvelle coupe Neocylindrus, dont il a simplement désigné l’espèce-type : or il se trouve que c'est précisément à cette Section qu'il y a lieu de rapporter les espèces du Tertiaire supérieur, qui ne sont pas de véritables Oziva, tandis que les autres Sections, créées par Gray ou par Môrch, n'ont pas de représentants à l’état fossile, et ne se distinguent guère de la forme typique. J'ai comblé cette lacune en donnant ci-dessus une diagnose complète de Neocylindrus, qui n'avait pas encore été carac- térisé d'une manière précise, et j'indique ci-après quelles sont les diffé- rences qui permettent de le séparer d'Oiva. Rapp. et diff. — Neocylindrus se distingue d'Oliva par son galbe subcy- lindrique, par ses plis columellaires moins nombreux et plus saillants, au nombre de trois en général, auxquels s'ajoutent parfois, du côté antérieur, quelques plissements fins et serrés, tandis que, chez Oliva, tous ces plisse- ments sont égaux, peu visibles et qu'on en compte cinq ou six au-dessus de la rainure qui limite la région columellaire antérieure ; les rides parié- tales, situées au-dessous de cette région, sont moins serrées et plus trans- verses chez Neocylindrus ; d'autre part, le bord pariétal présente généra- lement, du côté postérieur, une légère dépression excavée. Enfin, tandis que le rebord calleux des tours de spire est contigu à la suture, chez Oliva et chez la plupart de ses autres Sections, il s'étale presque jusqu’à la moitié de la hauteur de chaque tour, chez Neocylindrus. Ce sont là des différences peu importantes, et susceptibles, tout au plus, de caractériser une Section, sans avoir même une valeur sous-générique; d'ailleurs Fischer lui-même n'a proposé Neocylindrus que comme Section d’Oxva. Répart. stratigr. Miocexe. — Les deux espèces plésiotypes ci-dessus figurées, dans le 48 ESSAIS DE Oliva Langhien du Bordelais et dans la Caroline du Sud, ma coll.; la première existe aussi dans le Boldérien de Belgique, ma coll., dans l'Helvétien de la Touraine, d’après la liste préliminaire de MM. Dollfus et Dautzenberg, dans l'Helvétien de l’Anjou, coll. Dumas, dans l'Helvé- tien de la Vienne, coll. Courjault. Plusieurs espèces dans l'Helvétien du Piémont : Porphyria marginata, scalaris, curta, picholina, cylin- dracea, malthata, longispina, inflata et fusiformis (!). Bell., ma coll. et d’après Bellardi. Une espèce dans les couches de Galveston (Texas), rapportée par M. Gilbert Harris à O. reticularis Lamk., d'après la figure de cet auteur. PLiocexe. — Une espèce actuelle dans les couches de Ja Floride : O. litterala Vamk., d'après M. Dall qui y réunit d'ailleurs O0. caroli- nensis du Miocène. Plusieurs espèces dans les couches récentes de Java : O. sondiana, tricincta, tjaringinensis Martin, O. rufa. Duclos, d’après la Monographie de M. Martin. Une autre espèce vivante, dans le gisement de la Martinique : O. reticularis Lamk., ma coll. ; deux espèces actuelles dans les couches récentes de Karikal : O. iri- sans et mustelina Lamk., coll. Bonnet. Epoque AcruELLE. — Nombreuses espèces dans les mers exotiques, d’après Fischer et d’après le Manuel de Tryon. STREPHONA, Môrch, 1852. Type : 0. flaummulata, Lamk. Viv. Taille moyenne; forme ovoïde; spire courte, extraconique ; protoconche globuleuse, polygyrée, à nucléus obtus sans saillie ; tours plans, subulés, séparés par des sutures étroitement rainurées, sans callosité spirale apparente ; limbe basal calleux, peu distinct à sa limite inférieure. Ouverture rétrécie en arrière, un peu dilatée en avant, à bords non parallèles; labre médiocrement épais, non bordé, lisse à l’intérieur, vertical, rétrocurrent à la suture; colu- melle courte, à peine excavée, munie de trois plis épais, peu sail- lants et souvent bifides ; bord columellaire, mince, peu visible, muni de rides pariétales, larges, peu nombreuses, quelquefois bifides. (1) Ces deux dernières espèces doivent changer de nom, pour cause de double emploi; à la place d'O. inflala, je propose : 0. Bellardü #0b., et pour remplacer O. fusiformis: 0. ceppiensis 200. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 49 Oliva Diagnose refaite d’après l'espèce-type vivante, fossile dans le Bassin de Vienne : O. flammulala, provenant de Lapuey (PI. Il, fig. 29), ma coll. Rapp. et diff. — Cette section se distingue d'Oliva et de Neocylindrus, par ses plis et par ses rides moins nombreux et épais, généralement bifides, par sa callosité columellaire et juxtasuturale, peu épaisse, à peine visible ; en outre, le galbe de la coquille est plus ovoïde que celui de Neocy- tindrus. La spire est plus allongée que celle de Carmione, qui a d’ailleurs une callosité juxtasuturale beaucoup plus épaisse, et un bord columellaire très large. Malgré ces différences, Strephona n’est tout au plus qu'une Section du Genre O/iva. Ce n'est pas sans difficulté que j'ai réussi à grouper ces caractères distinctifs, qui n'ont jamais été signalés jusqu'à présent, pour justifier la conservation des dénominations créées par Mürch ou par Gray, sur la simple désignation du type qu'ils avaient en vue. Répart. stratigr. Miocexe. — L’espèce-type dans le Tortonien de Lapugy, d'après M. R. Hœrnes [contestée par Bellardi, qui la réunit, à tort, avec Neocylindrus Dufresnei, tandis que j'ai vérifié que mon échantillon est identique à ceux vivant dans les Indes Occidentales]; la même espèce dans le Tortonien des Landes, coll. Dumas. Priocexe. — Une espèce de l'époque actuelle, dans les couches récentes de Java : O. austratis Duclos, d'après la Monographie de M. Martin. Epoque AcTuELLE. — Plusieurs espèces aux Antilles et dans la mer des Indes, d’après le Manuel de Tryon. OLIVANCILLARIA, d'Orbigny, 1839. (= Utriculina, Gray 1SAT ; — Claneophila, Gray 1858 ; — Lantricula, H. et A. Adams 1853; — Scaphula, Swains., non Benson, #ec Mégerle). Forme ventrue ou élancée ; protoconche globuleuse ou pointue ; spire plus ou moins courte, généralement subulée ; sutures rainurées ; limbe basal assez large ; ouverture un peu dilatée, très largement échancrée à la base ; labre mince, courbe, rétro- current à la suture ; columelle tordue en avant, excavée au milieu, munie de plis très obliques et enroulés sur un bourrelet calleux, % 50 ESSAIS Olivancillaria qui est bien distinct du limbe ; rides pariétales obliques, souvent peu visibles. Type : O. Braziiana, Lamk. Viv. AGARONIA, Gray, 1839. Type : O. lmatula, Gm. Viv. (— Hiatula, Swains. 1840, non Mod. 1793, nec Lacép. 1800.) Taille assez grande; forme élancée, ovoïdo-conique ; spire un peu allongée, subulée, pointue ; protoconche petite, paucispirée, à nucléus arrondi et subdévié; sutures étroitement rainurées; tours un peu convexes en arrière, un peu excavés en avant, au- dessous de la callosité spirale qui borde la rainure suturale ; dernier tour ovale ; limbe basal très large, calleux, avec un renfle- ment médian très obsolète, qui correspond aux accroissements de l’échancrure. Ouverture rétrécie en arrière, où elle se termine par une goutlière aiguë, dilatée en avant, et tronquée à la base par une échancrure largement arrondie et assez profonde ; labre mince, non bordé, lisse à l'intérieur, presque vertical, un peu sinueux, légèrement proéminent au-dessous du point où aboutit le limbe, rétrocurrent sur la rainure suturale ; columelle excavée, avec un large pli tordu à son extrémité antérieure, et cinq plisse- ments beaucoup plus petits et très obliques, dans sa région médiane; enfin quelques rides pariétales non moins obliques et presque imperceptibles ; bord columellaire peu distinct du limbe. Diagnose refaite d'après des échantillons de l’espèce-type, et d'après un plésiotype du Miocène de Saucats ; 0. Basterotina Defr. (PI. IF, fig. 21 et 23), ma coll.; autre plésiotype éocénique, du Bois Gouët, dans les environs de Nantes : 0. Dubuissoni Vass. (PI. Il, fig. 22), ma coll. Observ. — En ce qui concerne d’abord le Genre Olivancillaria, Utricula el Claneophila sont complètement synonymes; quant à Lintricula qui remplace Scaphula, déjà employé quatre fois en Histoire naturelle, Fischer indique comme type: 0. vesica Gm, probablement par suite d’une erreur PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 51 Olivancillaria typographique; or Tryon, dans son Manuel, n’a répertorié que ©. vescita Gm., qu'il considère comme synonyme de ©. auricularis Lamk., c'est-à- dire d’une espèce extrêmement voisine d'O. Braziliana, qui est le type du Genre Olivancillaria ; d'ailleurs, les caractères qu'indique Fischer, pour le Sous-Genre ZLintricula, sont exactement ceux d'O. Braziliana, de sorte que le doute sur cette identité générique n’est pas possible, et que ZLintri- cula doit tomber en synonyme d'Olivancillaria. Quant à la dénomination Æiatula Swainson, outre qu’elle s'applique aux mêmes formes qu'Agaronia, — ce qui la rend superflue, — elle ne pour- rait ètre conservée, Lacépède l'ayant, dès le siècle dernier, appliquée à un Genre de Poissons. Rapp. et diff. — La séparation du Genre Olivancillaria, et particulière- ment de son Sous-Genre Agaronia, est amplement justifiée. Tout d’abord, si on compare Olivancillaria avec Oliva et avec ses Sec- tions, on trouve : non seulement que la columelle est excavée et beaucoup plus obliquement plissée, que les rides pariétales y sont à peine indi- quées, que l'ouverture est tout à fait différente, plus dilatée, et que l’échancrure basale est très large, moins profonde; mais encore, que le limbe basal est beaucoup plus large, et surtout que le labre a une saillie proéminente en avant, comparable à celle qui caractérise le Genre Ok- vella, et correspondant déjà à un indice d’existence d'une zone assez large, au-dessous du limbe, sur le milieu de la surface dorsale du dernier tour ; cette zone n’est pas nettement délimitée, mais elle est indiquée par le zigzag des stries d’accroissement. En résumé, Olivancillaria est comme le trait d'union entre Oliva et Olivella. Si l’on compare maintenant Agaronia à Ohvancillarias.s., on remarque : non seulement une différence capitale dans la forme de la coquille, sub- globuleuse chez 0. Braziliana, élancée chez A. hiatula; mais, en outre, une disposition tout autre de la protoconche, qui est bien plus petite chez Agaronia ; enfin la callosité juxtasuturale des tours de spire est moins forte que chez Olivancillaria, de sorte que le sommet de la spire n’a pas la même apparence d’un petit bouton en saillie sur un ellipsoïde, et que la spire est, au contraire, subulée et pointue. Répart. stratigr. Eocexe. — Deux espèces bien caractérisées par l’obliquité de leurs plis, dans le Bassin de Nantes : O. Dubuissoni Vass. et O. OXYS- pira Cossm., ma coll. Une autre espèce dans le Claibornien des Etats- Unis : O. aiabamiensis Conr., ma coll. Miocexe. — Le plésiotype ci-dessus signalé, dans le Langhien du Bordelais, ma coll.; une espèce dans l'Helvétien de la Touraine : O. plicaria Lamk., coll. Dumas, détermination d’après la liste pré- liminaire de MM. Dollfus et Dautzenberg. PLiocene. — Une espèce vivante, dans les couches récentes de Java : 52 ESSAIS DE Olivancillaria O. subulata Lamk., et var. odengensis Martin, d'après la Monogra- phie de cet auteur. EPoque AcruELLE. — Quelques espèces au Brésil, sur les côtes occi- dentales d'Afrique, et dans l'Australasie, d’après le Manuel de Tryon. OLIVELLA, Swainson, 1835. Taille moyenne ou assez petite ; cloisons internes des tours résorbées ; plis columellaires obliques; opercule ovale. OziveLLa, s. str. Néotype (sec. Ficher) : O. jaspidea, Gm. Viv. (—= Olivina, d'Orb. 1839 ; — Micans,Gray. 1858). Forme ovoïdo-conique ; spire un peu allongée, aiguë, subulée ; protoconche petite, subglobuleuse, paucispirée, à nucléus un peu dévié ; tours non convexes, divisés en deux régions par la callosité vernissée qui borde la rainure juxtasuturale, et qui s'étend plus ou moins largement, limitée en dessous par une faible dépression ; limbe basal calleux, souvent assez large, partagé en deux zones, dont l’antérieure correspond aux accroissements de l’échancrure ; au-dessous du limbe, la surface dorsale du dernier tour porte généralement une étroite bande moins vernissée, surtout chez les espèces fossiles, limitée par une ligne que forme la déviation coudée des accroissements du test, et qui aboutit à une sinuosité du labre. Ouverture très étroite en arrière, avec une gouttière profondé- ment échancrée dans la suture, un peu dilatée en avant, et largement entaillée dans la callosité du limbe basal; labre presque vertical, proéminent en avant vis-à-vis du limbe, arrondi et rétrocurrent vers la suture ; columelle excavée au-dessous des plis, qui sont au nombre de quatre ou cinq, un peu obliques, inégaux, prolongés sur le bord presque jusque sur la base ; très rarement, des rides pariétales au-dessous de l’excavation de la PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 53 Olivella columelle; bord columellaire quelquefois très calleux en arrière, confondu en avant avec le limbe. Diagnose complétée d’après des échantillons de l’es- Re Dan pèce-type, et d'après un plésiotype de l'Eocène du EE Bois Gouët, dans le Bassin de Nantes : O. ünpressa Ne Vass. (PI. IT, fig. 44-45), ma coll. Proto-conche Le 3 Oi ertami- grossie d'O. mitreola Lamk. (Fig. 7 ci-contre). treola, Lamk. Observ. — Le type du Genre Olivella n'étant pas explicitement désigné par Swainson, je prends, à l'exemple de Fischer, comme néotype, O. jas- pidea qui résume les caractères principaux de la diagnose, et quiest l’une des espèces les plus répandues; c’est d’ailleurs un groupe moins riche en espèces qu'Olwva, et quand on n’a pas la ressource de la coloration pour les distinguer les unes des autres, il est bien difficile de les séparer. La dénomination Olivina d'Orb. est citée par Fischer comme synonyme d’Oli- vella ; Tryon n’en fait même pas mention, et Zittel l'indique comme Sec- tion d'Olivella, en l’atiribuant à Môrch. Je n'ai pas davantage les éléments nécessaires pour contrôler la synonymie de Micans Gray ; c'est d’ailleurs un simple adjectif que je vois, avec satisfaction, disparaître de la nomen- clature. Rapp. et diff. — Les véritables caractères différentiels, qui justifient la séparation du Genre Olivella, sont d'une constatation très difficile pour les paléontologistes : l'anatomie de l'animal, la résorption des cloisons internes, et l'existence d'un opercule. Cependant, à défaut.de ces caractères, on peut encore se guider d’après des indices moins constants, moins nels : d'abord l'excavation de la columelle au-dessous des plis antérieurs, et l'absence de rides sur la région pariétale; ensuite l’existence d'une zone moins brillante que le reste de la surface, au-dessous du limbe basal, zone dont le Genre Olivancillaria porte déjà la trace ; enfin la spire est généra- lement plus allongée que celle d'OZva. Si l’on compare Olivella avec Olivancillaria, qui a aussi une spire allon- gée, une columelle excavée et une zone dorsale faiblement indiquée, on remarque qu'Olivella a, en général, l'ouverture moins dilatée en avant, et surtout que les plis columellaires sont beaucoup moins obliques, moins tranchants et moins écartés, mais plus nombreux que ceux d'Olivancil- laria. Répart. stratigr. SENONIEN. — Une espèce dans les couches crélaciques supérieures de Fort-Téjon : O0. Malthewsoni Gabb., d'après la figure de la Paléon- tologie de la Californie. D A EE Da. : : - de \ECTN , r- | 54 ESSAIS DE Olivella ParEocENE. — Une espèce très élancée, dans le Caleaire de Mons : O. acuta Br. et Corn., ma coll. Eocexe. — Plusieurs espèces bien caractérisées, dans le Bassin de Paris : O0. Laumonti et mitreola Lamk., O. micans et nitidula Desh., O. Marrini Mich., ma coll. ; dans le Bassin de Nantes : O. impressa et gibbosula Vass., ma coll.; dans le Vicentin : Q. Juliettæ de Gre- gorio, d'après la figure donnée par l’auteur. Une espèce dans le Claibornien de l'Alabama: O. bombylis Conr., ma coll. Oicocexe. — Une espèce rapportée à O0. mitreola, mais probablement différente, dans le Tongrien inférieur de l'Allemagne du Nord, d'après la Monographie de M. von Kœnen ; autre espèce dans le Stampien du Bassin de Paris et à Gaas (Landes) : O0. Preshwichi Mayer, d’après MM. Cossn'ann et Lambert. Une espèce bien caracté- risée, dans les couches de San Gonini (Vicentin) : O0. æqualis Fuchs, d'après la figure donnée par cet auteur. Miocene. — Une espèce dans le Langhien du Bordelais: 0. Grate- ltoupi d'Orb., ma coll.; plusieurs espèces dans l'Helvétien des environs de Turin : O. crassirugosa, lumida Bell., d'après la Mono- graphie de Bellardi. Une espèce dans l'Australie du Sud : 0. nym- phalis Tate, ma coll. Une espèce dans les couches de Galveston : O. subtexana Marr., d'après la figure donnée par M. Gilbert Harris. Priocexe. — Une espèce voisine de ©. nivea Gm., dans les couches récentes de la Martinique, ma coll. EPoque acruezze. — Nombreuses espèces aux Indes occidentales, dans les mers de Chine et en Australie, d'après le Manuel de Tryon. Dacryzivra, H. et À. Adams, 1853. Type: O. mutica, Say. Viv. Taille petite; forme ventrue; spire courte, conique ; tours plans, subulés ; limbe basal peu large. Ouverture courte, à bords presque parallèles, largement échancrée à la base; labre mince, à contour un peu convexe, à peine rétrocurrent vers la suture; columelle un peu excavée, fortement tordue en avant par un pli très sail- lant, au-dessous duquel il y a des plissements obliques et peu visibles, assez serrés; callosité columellaire très épaisse, s’éten- dant en arrière sur toute la surface de l'avant-dernier tour, appliquée en avant sur le limbe. OR OT PO TOR NET PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE * 35 Olivelia Diagnose faite d'après un échantillon de l’espèce-type, provenant des côtes de la Caroline du Nord (PI. I, fig. 25-26), ma coll. Rapp. et diff. — On peut, à la rigueur, admettre cette Section comme distincte d'Olivella, à cause de son pli antérieur tordu, et de la forte callo- sité qui recouvre toute la hauteur des tours de spire ; en outre, le labre a une disposition un peu différente, et on n’aperçoit pas de zone moins ver- nissée sur la surface dorsale. A défaut de plésiotype fossile, j'ai fait figurer un échantillon de l'espèce vivante, qui est d’ailleurs peu connue. Répart. stratigr. Miocexe. — L’espèce-type dansles couches de Saint-Domingue et de la Caroline du Nord (sub. nom. O. duplicala Conr.), d'après Gabb et d’après la Monographie de M. Dall sur la Floride. Priocexe. — La même espèce dans les couches de Caloosahatchie (Floride), d'après M. Dall. EPoques ACTUELLE. — Plusieurs espèces sur les côtes d'Amérique, d’après le Manuel de Tryon. CaLzLrANAx, H. et À. Adams, 1853. Type : O. bipheata, Saw. Viv. Taille moyenne ; forme ovoiïde, ventrue ; spire assez courte, à galbe conique ; protoconche petite, obtuse ; tours plans, séparés par des rainures étroites et très profondes, presque complètement recouverts par la callosité spirale ; dernier tour très grand, renflé en arrière, ovalement atténué à la base, qui porte un limbe assez large et limité par un sillon oblique. Ouverture assez grande, très étroite en arrière, dilatée au milieu, et profondément échancrée à la base; labre vertical, arrondi en quart de cercle et rétrocur- ‘rent vers la suture ; columelle tordue en avant par un large pli bifide, entièrement dénuée de rides ou de plissements, dans la partie excavée qui est située au-dessous de ce double pli; cal- losité columellaire souvent très épaisse en arrière. Diagnose refaite d’après le type vivant, et d’après un plésiotype de l'Eocène de Barton: 0. Branderi Sow. (PI. IT, fig. 27), ma coll. Rapp. et dif. — Cette Section se distingue d'Oivella par sa forme ESSAIS DE © [ep] Olivella ventrue, par son unique pli bifide, sans rides ni plissements au-dessous de lui, par son ouverture plus large, et par sa callosité columellaire qui recouvre une plus grande largeur des tours de spire. Si on la compare à Dactylidia, qui a aussi une forme ventrue et une très forte cal- losité columellaire, on remarque immédiatement qu'elle s'en distingue par son ph bifide et par l'absence d’autres plissements. Répart, stratigr. Eocexe. — Le plésiotype ci-dessus figuré, dans le Bassin anglo- parisien, ma coll. Miocexe. — Une espèce douteuse dans l’Helvétien des environs de Turin : O. obliquata, Bell., ma coll. Priocexe. — Une espèce dans les couches à silex de Tampa (Floride) : O. lata Dall, d'après la Monographie de cet auteur. Epoque AcrueLLe. — Deux espèces : l’une (le type) sur les côtes de Californie ; l'autre en Patagonie, d’après le Manuel de Fryon, Lampropoua, Swainson, 1835. Type : O. volutella, Lamk. Viv. (— Ramola, Gray 1858). Taille au-dessous de la moyenne; forme assez étroite, cylin- dracée, peu atténuée en avant; spire un peu allongée, subulée, à galbe parfaitement conique ; protoconche subglobuleuse, paucis- pirée, à nucléus très obtus, plus petite chez le type vivant que chez les plésiotypes fossiles, la disproportion entre l'embryon et la spire, décroissant à mesure que l’on se rapproche de l'Epoque actuelle, à partir de l’Eocène; tours plans, séparés par de pro- fondes rainures, presque totalement recouverts par la callosité spirale, qui est peu épaisse; dernier tour grand, non ventru, à peine plus étroit à la base qu’en arrière ; limbe calleux, divisé par un sillon en deux zones inégales, sans région non vernissée au- dessous de lui. Ouverture longue, étroite, très anguleuse en arrière, à peine dilatée en avant, où elle est largement et profondément échancrée; labre mince, à contour un peu incliné à droite de l'axe du côté antérieur, rétrocurrent vers la suture ; columelle faiblement et PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 57 Olivella obliquement tordue à la base, non excavée au milieu, à peu près rectiligne dans son ensemble, munie, vis-à-vis le limbe, de cinq à huit plis égaux, équidistants, très obliques, médiocrement sail- lants, et au dessous, de rides pariétales souvent peu visibles; bord columellaire très mince, à peine plus épaissi dans l'angle inférieur de l'ouverture. Diagnose faite d’après le type vivant et d’après un plésiotype du Miocène de Dax: O. subclavula d'Orb. (PI. IT, fig. 28), ma coll. Rapp. et diff. — Par ses plis et ses rides columellaires, aussi bien que par l'absence d'une zone non vernissée sous le limbe, ce Sous-Genre se rapproche plus des véritables Oliva que d'Olivellu, avec lequel il n’a de rapports que par sa forme élancée et par sa spire allongée. Fischer en fait une Section d'Oivella, tandis que Tryon le place au début des Oliva, comme une forme intermédiaire entre les deux Genres; on ne sera com- plètement fixé que quand on aura vérifié si les cloisons internes des tours se résorbent, et si l'animal possède un opercule, comme il en existe chez Olivella. Lamprodoma n'est d'ailleurs représenté, à chaque niveau, que par un très pelit nombre de formes. Répart. stratigr. Eocexe. — Une espèce dans l'Australie du Sud : O. angustata Tate, ma Coll. (Vue de l'embryon grossi, Fig. 8 ci- contre) ; autre espèce dans les couches nummuli- Na tiques de la chaine d'Hala (Inde): O. pupa Sow., d'après la Monographie de d'Archiac et Haime. \e> Orrcocexe. — Une espèce bien caractérisée dans le FiG 8. — Lampro- doma angustala, Vicksburgien des Etats-Unis : O. mississipiensis Ta ate. Conr., ma coll.; une espèce douteuse dans le Vi- centin : ©. Zilleli Fuchs, d’après la figure publiée par l’auteur, qui indique que la columelle n’est pas ridée (?). Mrocexe. — L'espèce plésiotype ci dessus figurée, dans le Langhien du Bordelais, ma coll. ; dans le Tortonien de l'Italie, d’après Bel- lardi; dans le Bassin de Vienne, d'après la Monographie de MM. R. Hœrnes et Auinger (toutelois cette dernière provenance est contestée par Bellardi). Une espèce dans les couches ce Galveston : O. galvestonensis Harr., d’après la diagnose et la figure données par M. Gilbert Harris. Priocexe. — Une espèce incertaine dans les couches récentes de la Nouvelle-Zélande : O. neozelandica Hutton, d'après la description publiée par cet auteur. £PoquEe AcruELLE. — l’espèce-type dans les Antilles, ma coll. 58 ESSAIS DE * ANCILLA, Lamarck, 1799. (— Anaulax Roisy 1805; — Ancillaria Lamk. 1811; + — Ancillus Montf. 1810.) Sutures recouvertes par un émail vernissé, qui cache générale- ment toute la spire ; limbe basal calleux et luisant, correspondant aux accroissements de l’échancrure ; zone dorsale non vernissée, plus où moins large. Ouverture plus ou moins dilatée, ordinaire- ment tronquée par une large échancrure basale; labre peu con- vexe, rétrocurrent vers la suture; columelle fortement tordue, plissée en avant, excavée au milieu ; bord columellaire très calleux, surtout en arrière. ANCILLA, s. restr. [Cossm.| Néotype : À. buccinoides, Lk. Eoc. (— Amalda H. et A. Adams 1853; — Sandella, Gray 1857.) Taille grande; forme ovoïdo-conique; spire assez longue, pointue, subulée; protoconche petite, globuleuse, paucispirée, à nucléus obtus et dévié; tours non convexes, à sutures indiquées, sous le vernis qui les recouvre, par une dépression plus ou moins visible, parfois très profondément excavée; sur l’avant-dernier tour et le dernier tour, la callosité vernissée est limitée par un sillon, qui forme une suture artificielle, à quelque distance de la dépression suturale ; dernier tour grand, ovoïde, plus ou moins ventru, avec une large zone non vernissée qui est plus visible chez les échantillons fossiles que sur leurs congénères de l’Epoque actuelle, atténué où même étranglé à la base qui porte un limbe très calleux, assez large, divisé par un sillon médian aboutissant au milleu et au bas de l’échancrure. Ouverture à peu près égale à la moitié de la hauteur totale, entaillée en arrière dans le vernis calleux qui recouvre la suture, Lie a x A ep lls A LAS SE ES PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 59 Ancilla largement échancrée à la base par un profond sinus, muni d’un rebord en biseau; labre mince à son contour, lisse à l’intérieur, à peu près vertical, un peu convexe, arrondi en avant, sinueux et un peu rétrocurrent en arrière ; columelle droite, coudée à sa jonction avec la base de l’avant-dernier tour, très brièvement tordue à son extrémité antérieure, portant en avant quatre ou cinq plis obliques, égaux et peu saillants; bord columellaire épais, peu étalé sur la base, cachant les plis antérieurs dans l’intérieur de l’ouverture. . Diagnose refaite d’après un échantillon du néotype, du Calcaire grossier de Villiers (PI. IT, fig. 5-6), ma coll. Observ. — Ainsi que l'a indiqué Fischer, dans son Manuel, la dénomi- nation Ancilla, qui ne fait nullement double emploi avec Ancylus, doit être conservée, de préférence à Ancillaria, comme étant la première en date ; d’ailleurs, si le double emploi eût réellement existé, la correction Ancillaria, faite par Lamarck en 1811, n'aurait pu être admise, puisque Anaulaæ est antérieur et que ce nom s'applique effectivement à la même coquille ; il en est de même pour Ancillus, qui n'est, au surplus, que le terme masculin d'Ancilla. En ce qui concerne le choix du type de ce Genre, il y a une incertitude complète, motivée en partie par l'élimination successive des espèces qui ont été ultérieurement prises comme types de Sous-Genres ou de Sections par d’autres auteurs. Fischer n'indique, dans son Manuel, aucune espèce vivante pour Ancilla s. s., et il se borne à citer comme exemple fossile : A. subulata Lamk., qui est simplement une variété d'A. buccinoides, dans les sables du Suessonien. Dans le « Manuel of Conchology » de Tryon, la première espèce citée est : A. cinnamomea Lamk., dont l’une des variétés est précisément À. ventricosa Lamk., c'est-à-dire le type de la section Sparella qui, comme on le verra ci-après, présente des carac- tères distinctifs suffisants. Dans ces conditions, comme rien ne prouve que Lamarck n'ait pas eu effectivement en vue la forme fossile, quand il a créé le Genre Ancilla, il n'y a pas d’obstacle à ce que l’on admette désor- mais, comme néotype, À. buccinoides, espèce caractéristique et bien connue, du Calcaire grossier des environs de Paris, la plus ancienne, en date, des Ancilla éocéniques. Cela posé, il suffit de rattacher à ce néotype celles des espèces vivantes qui ont la même forme et qui présentent les mêmes caractères œénériques, c'est-à-dire principalement : A. Tankervillei Sow., que H. et A. Adams ‘ont précisément pris pour type de leur Genre Amalda, et que Gray a à: ” NUE et PT PS 60 ESSAIS DE Ancilla choisi comme type de son Genre Sandella ; il n'y a, en effet, entre cette coquille et À. buccinoides, d'autres différences que dans l’excavation un peu plus profonde qui indique la position des sutures sous le vernis calleux. Ces deux dénominations doivent done être considérées comme synonymes d’'Ancilla (sensu restriclo). Rapp. et diff. — Comparé aux Olvinæ, Ancilla s'en distingue surtout par ses sutures que comble le vernis dont est recouverte toute la spire, sauf la zone dorsale du dernier tour; le labre est moins profondément rétrocurrent en arrière ; enfin le limbe basal est divisé par un sillon, au lieu d'un bourrelet. Répart. stratigr. SENONIEN. — Il y a lieu d'éliminer À. cretacea Müller, qui, d’après la Monographie de M. Holzapfel sur la Craie d'Aix-la-Chapelle, ne pro- vient pas d’un gisement crétacique. Quant à À. elongata{') Gabb, du Crétacé supérieur de la Californie, c'est un moule interne ; mais Gabb affirme que la contre-empreinte a bien les caractères super- liciels des Ancilla, et notamment, que les sutures y sont oblitérées ; ce serait donc un ancêtre d'A. buccinoides. PaLkocexe. — Une espèce confondue avec À. buccinoides, mais pro- bablement nouvelle, dans le Calcaire de Mons, d'après Briart et Cornet. EocexE. — Outre le néotype, trois espèces dans le Bassin de Paris : A. Lamarcki, obesula, glandina Desh., ma coll.; autre espèce voisine d'A. buccinoides, dans le Vicentin : A. pinoides de Greg. (à l'exclusion des variétés qui sont bien distinctes), d'après la Mono- graphie de M. de Gregorio. Une espèce très étroite, dans l'Australie du Sud : À. tanceolata Tate, ma coll. OricocexE. — Une espèce confondue avec A. buccinoides, mais vraisemblablement distincte, dans les couches de Headon et de Brockenhurst, en Angleterre, ma coll. Miocexe. — Une espèce de petite taille, dans l'Helvétien du Piémont : A. Sismontiana d'Orb. ma coll. Priocexe. — Une grande espèce dans les couches récentes de Java : À. Vernedei Sow., d'après la Monographie de M. Martin. EPoQuEe AcrüeLLE. — Deux ou trois espèces, dans les Indes occiden- tales, les mers de Chine, l'Australie et l'Océan Indien, d’après le Manuel de Tryon. (1) Quel que soit le Genre auquel appartient réellement ce fossile, il ne peut être conservé avec le nom elongala, qui avait été employé, dès 1847, par Michelotti ;. je propose, pour le remplacer : A. Gabbi, nobis. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 61 Ancilla SPARELLA, Gray, 1857. Type : À. ventricosa, Lamk. Viv. Taille moyenne; forme ventrue ou olivoïde ; spire très courte, subulée, conoïde, souvent mucronée à la pointe, par la saillie de la protoconche paucispirée, dont le nucléus est terminé en goutte de suif ; tours complètement recouverts par la callosité vernissée, à sutures indistinctes ; dernier tour très grand, ovale, atténué en avant, non vernissé sur les deux tiers environ de sa surface dorsale; entre cette zone terne et le limbe basal, qui est calleux et luisant, s'étend une bande étroite, encore plus terne, encadrée par deux sillons superficiels, qui correspondent à une double inflexion des stries d’accroissement. Ouverture peu élevée, assez large, rétrécie dans l’angle inférieur, terminée en avant par une très large et peu profonde échancrure; labre à peu près vertical et rectiligne, peu rétrocurrent en arrière, portant invariablement un denticule antérieur, auquel aboutit l’un des deux sillons de la surface dorsale ; columelle excavée, très obliquement tordue à la base, avec cinq ou six plissements obliques, souvent très obsolètes ; bord columellaire assez mince en avant, calleux, et largement étalé du côté postérieur, envahissant toute la spire, jusqu'à une faible distance du sommet. Diagnose faite d'après trois plésiotypes fossiles: À. dubia Desh. (PL. IT, fig. 7), de l'Eocène moyen de Villiers ; À. aperta Vasseur (PI. HT, fig. 12), du Bois Gouët près de Nantes ; A. obsoleta Br. (PL. IN, fig. 13), du Miocène supérieur de Saubrigues; tous les trois de ma collection. Rapp. et diff. — Outre la forme générale, qui est différente, et la callosité columellaire, qui est beaucoup plus épaisse en arrière, et qui comble plus completement les sutures, Sparella se distingue surtout par l'existence d'un denticule à la partie antérieure du labre, tandis qu'il n'y a aucune saillie sur le contour du labre d'Ancilla s. s. Ce denticule correspond à l’étroite bande comprise entre le limbe et la zone non vernissée, bande qui n'existe jamais chez À. buccinoides, ni chez ses congénères. Toutefois ces diffé- rences, malgré leur constance, ne méritent pas, à mon avis, qu'on attribue 62 ESSAIS DE Ancilla à Sparella plus que la valeur d’une Section démembrée aux dépens du Genre principal. Répart. stratigr. PaLeocexE. — Une espèce à bande et à denticules bien visibles, dans les couches de Copenhague : A. flexuosa von Kœnen, d’après la figure donnée par cet auteur. Eocexe. — Outre les deux plésiotypes ci-dessus figurés, plusieurs autres espèces dans le Bassin de Paris : À. olivula Lamk., À. are- naria Cossm., ma coll.; dans le Bassin de Nantes : À. Ripaudi et Douvillei Vass., ma coll. ; dans le Bartonien d'Angleterre : À. fusi- formis Dixon, ma coll. Deux espèces dans les couches nummulitiques des environs de Pau : A. spissa et nana À. Rouault, d'après les figures données par cet auteur. Plusieurs espèces dans l'Australie du Sud : A. pseudaustralis et ligata Tate, À. Hebera Hutton, ma coll. Dans le Midway-stage des Etats-Unis : A. mediavia Gilb. Harris, ma coll. Ocicocexe. — Une espèce non figurée, dans le Piémont : À. ligustica Bell. d’après la Monographie de Bellardi. Plusieurs espèces dans le Tongrien inférieur de l'Allemagne du Nord : À. intermedia, obovata, unguiculata von Kœnen, d’après les figures données par l’auteur ; dans les couches de Cassel : A. Xarsteni Beyr., ma coll. Miocexe. — Outre le plésiotype ci-dessus figuré, — qui est répandu : dans le Tortonien des Landes, de la Bretagne, d'Italie, du Bassin de Vienne, ainsi que dans l'Helvétien de la Touraine, ma coll., dans l'Allemagne du Nord et à Edeghem, d'après M. von Kœnen, — il y a lieu de signaler encore — une espèce dans le Bassin de Vienne : A. Austriaca R. Hærn., d'après la Monographie de MM. Hærnes et Auinger; une autre espèce dans l'Helvétien du Piémont : A. Sowerbgi Mich. d'après la Monographie de Bellardi. Une espèce douteuse dans les couches à silex de la Floride : A. Shepardi Dall, d'après la figure donnée par l’auteur. PLiocexe. — Une espèce vivante et typique dans les couches de Karikal : A. cinnamomea Lamk., coll. Bonnet; la même dans les couches récentes de Java, d’après la Monographie de M. Martin. Epoque ACTUELLE. — Plusieurs espèces ou variétés du type, dans la mer Rouge, le golfe Persique, la Polynésie, etc., d’après le Manuel de Tryon. ALOCOSPIRA, A0. sect. Type : A. papillata, Tate. Mioc. Taille moyenne; forme olivoïde, un peu ventrue; spire peu allongée, à galbe conoïdal, incomplètement recouverte par une PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 63 Ancilla callosité assez mince, qui s’étend à peine au-delà de l’axe de la coquille ; protoconche formant un minuscule bouton saillant; tours de spire subulés, séparés par une dépression peu profonde qui indique la position des sutures sous le vernis, et ornés de sillons spiraux plus ou moins obsolètes, qui séparent des cordonnets peu saillants ; dernier tour ovale, régulièrement atténué en avant, non sillonné au-dessus de la limite du vernis, avec une zone non vernissée assez haute; une profonde rainure encadrée de deux stries sépare cette zone du limbe basal, qui est lui-même divisé en deux régions par une dépression bien marquée, correspondant aux accroissements de l’échancrure. Ouverture peu dilatée, ovale au milieu, anguleuse en arrière, tronquée en avant par une échancrure large et peu profonde ; labre mince, presque droit, avec un denticule vis-à-vis du sillon inférieur au limbe; columelle un peu excavée en courbe régulière, tronquée en avant, près de l’échancrure, portant quatre plis obliques, inégaux etinéquidistants, le postérieur plus épais.et plus écarté; bord columellaire mince et peu calleux, sur lequel se pro- longent parfois quelques-uns des sillons de la spire. Diagnose établie d’après des échantillons de l'espèce-type, du Ter- tiaire supérieur de l'Australie du Sud (PI. IT, fig. 8-9), ma coll. Rapp. et diff. — J'ai hésité à séparer cette nouvelle Section de Sparella, précisément au moment où je réunissais ensemble plusieurs des coupes anté- rieurement proposées, et insuffisamment caractérisées à mon avis; cepen- dant Aocospira se distingue par des différences sectionnelles tellement nettes et constantes, que je ne puis considérer les coquilles de ce groupe comme de véritables Sparella : d'abord la faible épaisseur de la callosité du bord de l'ouverture, ensuite l’ornementation spirale et tout à fait anor- male de la spire, enfin la petitesse de la protoconche. Comparé à Ancilla s. s., Alocospira s’en écarte, non seulement par ces caractères, mais en outre, par l'existence d'un sillon bien rainuré sous le limbe basal, et d’un denticule correspondant sur le contour du labre, par l’excavation plus régulière de la columelle, par ses plissements moins égaux. Ainsi qu’on le verra ci-dessous, A/ocospira est une forme exclusivement australasienne. 64 ESSAIS DE Ancilla Répart. stratigr. Eocexe. — Uneespèce assez étroite, dans l'Australie du Sud : À. sublævis, T. Woods, ma coll. Miocexe. — L'espèce-type dans l'Australie du Sud, ma coll. PLiocexe. — Une espèce parfaitement caractérisée, dans les couches récentes de Java : À. Junghuhni Martin, d'après la figure donnée par cet auteur. Eroque AcruELLE. — Une espèceet ses variétés, dans les mers de l'Aus- tralie : À. marginata Lamk., ma coll., et d’après le Manuel de Tryon. BaryspirA, Fischer, 1883. Type : À. australis, Sow. Viv. Taille assez grande; forme très ventrue, variable selon l'âge de la coquille, presque toujours anguleuse en arrière; spire assez courte, à galbe conique à partir de l’angle postérieur; protoconche très pelite et pointue ; tours entièrement recouverts par une épaisse callosité vernissée, qui ne laisse aucune trace des sutures; dernier tour ovoïdo-cylindrique, très atténué en avant, en partie recouvert par le vernis, et ne portant qu'une étroite zone non vernissée, séparée par un large sillon du limbe basal et calleux, qui est divisé en deux régions par une strie accompagnée d'une dépression. Ouverture à peine supérieure à la moitié de la longueur totale, dilatée au milieu, rétrécie à ses deux extrémités, avec une double gouttière obsolète dans l’angle inférieur, terminée en avant par une profonde échancrure ; labre presque vertical, muni d'un cran antérieur qui correspond au sillon sous le limbe, légèrement sinueux et rétrocurrent vers la suture; columelle largement excavée en arc de cercle, se terminant en avant bien en deçà de l'extrémité de l’ouverture, sur le bord d’un sinus creusé dans l'épaisseur d’un bourrelet ; ce dernier est plissé dans le jeune âge, à peu près lisse chez les individus adultes, et séparé, par une pro- fonde dépression, d’une arête assez saillante limitant la région ombilicale d’où sort le limbe basal. en, PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 63 Ancilla Diagnose complétée d'après des échantillons d'un plésiotype du Miocène : À. glandiformis Lamk., du Burdigalien de Saucats (PL. IT, fig. 4, 2), du Tortonien de Saubrigues (PI. III, fig. 3), de l'Helvétien de Bossée (PI. IT, fig. 4), tous les trois de ma collection. Rapp. et diff. — Cette Section se distingue des formes précédentes par des caractères beaucoup plus tranchés, non seulement par son galbe ventru, anguleux en arrière, rétréci du côté antérieur, et par l’épaisse cal- losité qui recouvre toute la spire, mais encore par sa columelle arquée, et surtout par le sinus qui existe à l'extrémité du bourrelet columellaire, à la place où, chez Sparella, il n'existe qu'une troncature oblique ; enfin, la faible largeur de la zone non vernissée sur la face dorsale, le dédouble- ment de la gouttière postérieure de l'ouverture, le faible sinus rétrocur- rent du labre, complètent l'ensemble des caractères différentiels qui justi- fient la création proposée par Fischer ; j'ai d’ailleurs choisi, comme type, la première des deux espèces qu’il cite, dans son Manuel, à titre d'exemple de la section Baryspira. Toutefois ce n’est, à mon avis, qu’une Section d'Ancilla; car il y a des espèces qui, avant d’avoir atteint la taille adulte, se rapprochent beaucoup de Sparella, et qu'on ne peut en séparer qu'à la condition d'examiner de très près les caractères distinctifs dont il vient d'être question. Répart. stratigr. OLicocexe. — Une espèce dans le Tongrien des Landes : À. subinflata d'Orb., ma coll.; une autre espèce dans le Vicentin : À. anomala Schl., ma coll. Miocexe. — L'espèce plésiotype ci-dessus figurée, avec de nombreuses variétés, répandue dans presque toute l'Europe, ma coll. ; une autre espèce moins ventrue, dans l'Helvétien et le Tortonien du Piémont : A. patula Doderl., d’après la Monographie de Bellardi, variété coniforme, peut-être distincte, dans l'Helvétien de la Touraine (PI. III, fig. 4), ma coll. Priocexe. — L'espèce-type dans les couches récentes de Java, d’après la Monographie de M. Martin, et dans les dépôts de la Nouvelle- Zélande, d’après M. Hutton. Eroque AcTuELLE. — Plusieurs espèces voisines ou variétés du type, dans les mers d'Australie, et au cap de Bonne-Espérance, d’après le Manuel de Tryon. ANCILLINA, Bellardi, 1882. Type: À. pusilla, Fuchs. Mioc. Taille très petite; forme étroite, subulée; spire un peu allongée, à galbe conoïdal, surtout au sommet, recouverte par une callosité 2 66 ESSAIS DE Aucilla vernissée; protoconche un peu étagée, à pucléus petit et saillant; tours croissant rapidement, à sutures à peine indiquées sous le vernis ; dernier tour très grand, ovoïdo-conique, arrondi à la base, avec une zone non vernissée qui s'étend sur la moitié environ de sa hauteur ; une fine rainure la sépare du limbe basal, qui est calleux et divisé en deux régions très inégales. Ouverture très courte, ovale, peu anguleuse et dépourvue de gouttière postérieure, dilatée en avant ettronquée par une échancrure basale peu profonde ; labre mince, droit, à peine rétrocurrent sur la suture ; columelle faiblement excavée, très obliquement tordue à son extrémité anté- rieure, munie d’un bourrelet étroit et aplati, qui ne paraît porter aucune trace de plissements; bord columellaire assez large, cal- leux, surtout dans l'angle inférieur, où la callosité s’étend jusqu’à la moitié de l’avant-dernier tour. Diagnose refaite d’après un échantillon de l'espèce-type, de l'Helvétien de Pontlevoy (PI. I, fig. 18), coll. de l'Ecole des Mines. Rapp. et diff. — Cette petite coquille ressemble à un Melanopsis ; aussi Bellardi l’a-t-il classée dans un groupe tout à fait distinct, non seulement à cause de la brièveté de son ouverture, mais encore à cause des carac- tères de sa columelle non plissée, et de l'absence d’une gouttière dans l'angle inférieur de l'ouverture. Cependant ces différences n'ont, à mon avis, que la valeur d’une Section, attendu que les proportions relatives de l'ouverture et de la spire varient beaucoup chez Sparella, et que chez cer- tains individus même, les plissements du bourrelet columellaire ont une tendance à s'effacer. Je n'aurais donc probablement pas conservé la Section Ancillina distincte de Sparella, si je n'avais eu l’occasion d’en étudier la protoconche, qui est absolument différente ; c’est un caractère distinctif assez important, et précisément le seul qu'aucun auteur n'ait encore signalé. Or il existe, dans l'Eocène inférieur du Bassin de Paris, un très petit A. arenaria Cossm., qu'on pourrait être tenté de classer dans cette Sec- tion, à cause de sa petite taille et de son ouverture courte; mais, outre que cette espèce a un bourrelet columellaire plissé et une gouttière dans l'angle inférieur de l'ouverture, j'ai vérifié qu'elle a une protoconche obtuse : c'est donc bien un Sparella, comme je l'ai catalogué ci-dessus. Répart. stratigr. Miocexe. — L'espèce-type ci-dessus figurée, dans l'Helvétien de la Touraine, coll. de l'Ecole des Mines ; dans le Tortonien du Bassin ss set PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 67 Ancilla de Vienne, d’après MM. Hæœrnes et Auinger; dans l'Helvétien du Piémont, d’après la Monographie de Bellardi. TorrToziva, Conrad, 1865, Type: Oliva texana, Gonr. Eoc. (— Ancillarina, Bell. 1882.) Taille au-dessous de la moyenne; forme subcylindrique, peu dilatée en avant; spire très courte, à galbe conoïdal, incomplète- ment recouverte par la callosité vernissée ; protoconche globu- leuse, paucispirée, à nucléus en goutte de suif, formant un petit bouton saillant sur la spire; deux ou trois tours (outre les tours embryonnaires), croissant rapidement, à sutures obliques, bordées, profondes, toujours visibles jusqu’à l’avant-dernier tour, quelque- fois même non comblées jusqu’au dernier tour, qui est à peine ovalisé, peu alténué du côté antérieur, et qui forme presque toute la coquille ; surface dorsale exempte de vernis dans la plus grande partie de sa hauteur, portant quelquefois (sur de jeunes individus) des traces de stries spirales, et marquée par les stries d’accroisse- ment, qui font un coude à gauche sur un étroit ruban, au-dessous d’un limbe large et calleux, correspondant aux accroissements de l'échancrure. Ouverture très allongée, subtriangulaire, très étroite en arrière, où une gouttière entaille la callosité dans la suture, largement et peu profondément échancrée à la base, où un large rebord, visible sur lelimbe, quoique obsolète, suit extérieurement le contour de l’échancrure ; labre à peu près vertical, avec un petit cran anté- rieur correspondant à la déviation des accroissements, peu rélrocur- rent en arrière vers la suture; columelle très longue, un peu ineur- vée, presque verticalement tordue par un bourrelet subcaréné, qui porte plusieurs plissements très obliques; bord columellaire assez mince au milieu, calleux en arrière, peu étalé sur la base. 68 ESSAIS DE Ancilla pèce plésiotype du Calcaire grossier de Mouchy : te A. canalifera Lamk. (PI. I, fig. 16-17), ma coll. Ne Protoconche grossie de la même espèce (Fig. 9), ci-contre). Diagnose refaite d'après des échantillons d’une es- ver F16.9. — Tortoliva canalifera, Lamk. Observ. — Vérification faite d'après la figure d'Olva teæana, il n'est pas possible de contester l'identité générique de cette espèce avec le type du Genre Ancillarina Bell.; ce dernier est, par conséquent, synonyme de Tortoliva, qui est bien antérieur. Fischer a d’ailleurs signalé cette éven- tualité, mais avec un point de doute, qui est actuellement levé; quant à Tryon, il émet l’avis que TFortoliva est synonyme d’'Agaronia, hypothèse qui me parait absolument dénuée de fondement. Rapp. et diff. — Ce n'est pas seulement par sa forme et par ses sutures visibles, que ce Sous-Genre se distingue d'Ancilla, mais encore par ses plis très obliques, par le rebord de l’échancrure basale, et par l'absence d'un sillon divisant le limbe calleux. Si on le compare aux Olivinæ, on remarque que les sutures, quoique partiellement visibles, ne sont pas rainurées, et que les plis columellaires sont tout à fait différents de ceux des Agaronia, par exemple. Répart. stratigr. Eocexe. — L'espèce plésiotype ci-dessus figurée, et ses variétés, aux trois niveaux du Bassin de Paris, dans le Bassin de Nantes, dans le Bartonien d'Angleterre, ma coll. L'espèce-typé dans le Texas, d'après le Manuel de Tryon. Oricocexe. — Une espèce assez variable, dans le Tongrien inférieur de l'Allemagne du Nord : A. canalis von Kœnen, d’après les figures données par l’auteur; une autre espèce dans les environs de Gênes : A. apenninica Bell., d'après la figure donnée par l’auteur. Miocexe. — Une espèce dans le Burdigalien du Bordelais, et dans l'Helvétien des Landes : A. suturalis Bon., ma coll. ; la même dans l'Helvétien du Piémont, d'après la Monographie de Bellardi; une espèce voisine du type, mais distincte, dans l’Helvétien de Touraine : A. subcanalifera d'Orb., d’aprèsla liste préliminaire de MM. Dollfus et Dautzenberg. SPARELLINA, Fischer, 1883. Type : A. candida, Lamk. Viv. Taille au-dessous de la moyenne; forme olivoide, étroite ; spire très courte, à galbe conoïdal, complètement recouverte par le vernis, sauf la protoconche paucispirée, qui forme un petit PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 69 Ancilla bouton brillant, globuleux et obtus; tours très peu nombreux, à sutures invisibles, le dernier formant presque toute la coquille, en général peu ventru, dépourvu de zone non vernissée, séparé du limbe basal, qui est très large, par un sillon étroit; limbe peu cal- leux, divisé en deux régions inégales par une ligne oblique et superficielle. Ouverture très allongée, rétrécie dans l’angle inférieur, où une souttière entaille la suture, dilatée en avant, largement et peu profondément échancrée à la base; labre à peu près vertical, portant en avant un denticule très petit et pointu, qui correspond au sillon sous lelimbe, sinueux et peu rétrocurrent en arrière sur la suture, prolongé, au-delà de celle-ci, par des stries antécurrentes, jusque sur le vernis de l’avant-dernier tour ; columelle égale à la moitié de la hauteur del’ouverture, faisant un angletrès ouvert avec la base de l’avant-dernier tour, garnie d’un large bourrelet antérieur, qui est séparé du limbe par une large rainure, et qui est muni de six ou sept plissements très obliques et peu saillants; bord columel- laire peu calleux, non étalé. Diagnose complétée d’après des échantillons fossiles de l’espèce- type, provenant du Pliocène de Karikal (PI. IT, fig. 20-21), coll. Bonnet. Rapp. et diff. — Cette Section diffère de Tortoliva : non seulement parce que ses tours sont invisibles sous le vernis de la spire, mais encore parce que le dernier tour ne porte pas de zone non vernissée, par son denticule labial plus pointu, par sa columelle plus courte, faisant un angle avec la base de l’avant-dernier tour, et munie d’un bourrelet plus large, avec des plissements plus nombreux et plus égaux. Sion la compare à Sparella, on trouve que sa spire est plus courte, que son ouverture est beaucoup plus allongée, qu'elle est dépourvue de la zone dorsale qui existe toujours chez Sparella, enfin et surtout, que les plis columellaires sont beaucoup plus obliques. Elle n’a pas le galbe ventru de Barysptra, ni sa columelle excavée, ni son sinus à l’extrémité antérieure. C’est donc avec juste raison que Fischer a séparé cette Section, tout en la rapprochant de Tortoliva. Répart. stratigr. Priocexe. — L'espèce-type dans les couches de Karikal (identique aux Re EE 70 ESSAIS DE Ancilla individus actuels, que je possède précisément de Karikal même): autre espèce vivante, dans les couches récentes de Java : À. ampla Gmelin, d’après la Monographie de M. Martin. EPoquE ACTUELLE. — Deux espèces, peut-être identiques, dans l'Océan Indien, ma coll. OuvuLa, Conrad, 1832. Type : 0. staminea, Conr. Eoc. Taille moyenne ; forme subcylindrique, étroite ; spire très courte, incomplètement recouverte par la callosité, à galbe conoïdal ; protoconche formant un petit bouton proboscidiforme, à nucléus obtus; tours peu nombreux, parfois étagés aux sutures, qui sont toujours imprimées sur la callosité non vernissée; dernier tour formant presque toute la coquille, légèrement ovale au milieu, à peine atténué du côté antérieur ; surface couverte de sillons spiraux, réguliers, très fins, croisés par des plis d’accroissement irrégu- liers, qui persistent seuls sur la couche calleuse de la partie infé- ricure du dernier tour et de la spire, et qui font un angle de 90° environ, à la hauteur dela suture ; base un peu atténuée, avec une nouvelle dépression oblique, àune grande distance du limbe basal, qui est subdivisé en trois régions à peu près égales par deux gra- dins, celle dumilieu correspondant aux accroissements de l’échan- crure. Ouverture longue, peu rétrécie en arrière, où une gouttière assez large entaille profondément la suture, dilatée en avant, où elle est tronquée par une large échancrure; labre un peu épais, lisse à l’intérieur, presque vertical, dépourvu de denticule anté- rieur, subitement rétrocurrent à la gouttière suturale; columelle à peine excavée, tordue au milieu par un bourrelet, qui est isolé du limbe par une profonde rainure, et qui porte six plis très obliques, croissant d'avant en arrière ; bord columellaire mince et peu étalé. Diagnose refaite d'après des échantillons de l’espèce-type, de Claiborne (PI. II, fig. 40-114), ma coll. Rapp. et diffé — Contrairement à l'opinion que j'ai précédemment exprimée, à deux reprises (Catal. Eoc. Suppl. App. Il, p. A, et Moll. éoc. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 71 Ancilla Loire-Infér., 1, p. 321), je considère actuellement comme distincts Torto- liva et Olivula qui, après un examen plus approfondi, présentent les dif- férences sectionnelles ci-après résumées : en admettant même que l’on ne tienne aucun compte de l’ornementation spirale, qui n’est pas toujours complètement effacée chez les jeunes individus de Tortoliva, et que l’on n'attache pas d'importance à l'absence d'un cran ou d’un denticule à la partie antérieure du labre, par suite de l’oblitération du ruban dorsal chez Olivula, il y a lieu d'observer que le limbe basal est divisé en trois zones chez cette dernière Section, tandis qu'il n'y en a que deux chez Tortoliva; en outre, les plissements columellaires sont moins verticaux chez Olivula ; ils sont moins nombreux et croissent plus régulièrement; enfin la callo- sité inférieure s'élève moins haut sur le dernier tour ; elle est mieux limitée et plus fortement plissée par les accroissements, qui font un coude bien plus aigu sur la suture, et celle-ci n’est jamais imprimée au dernier tour de Tortoliva, comme elle l’est chez Olivula. Répart. stratigr. Eocexe. — Une espèce dans le Claibornien des Etats-Unis, ma coll. MONOPTYGMA, Lea, 1833. MonoPryGMA, sensu stricto. Type : A7. limneoies, Conr. Eoc. Taille petite, ou à peine moyenne ; forme ancilloïde, en fuseau; spire un peu allongée, subulée, à galbe conique, aiguë au sommet, entièrement recouverte par le vernis; protoconche obtuse et pau- cispirée ; tours peu nombreux, à sulures absolument indistinctes; dernier tour grand, ovale et un peu renflé au milieu, régulièrement atténué à la base, paraissant dépourvu de zone non vernissée sur sa surface dorsale, sauf à peu de distance au-dessous du limbe, où l’on distingue d’abord une strie oblique, puis un large ruban terne ; limbe basal peu calleux, large, obtusément divisé en trois régions. Ouverture peu allongée, à peine dilatée, avec une gouttière très obsolète dans l’angle inférieur, terminée en avant par une échancrure assez large et très peu profonde; labre assez mince, légèrement convexe, à peine rétrocurrent vers la suture ; columelle TONI VONT TT 72 ESSAIS DE Monoptygma excavée en avant, avec un bourrelet faiblement calleux, étroit, non plissé, dont l’enroulement tordu forme, au milieu de la hauteur de l'ouverture, une énorme saillie, lamelleuse et spirale, au-dessous de laquelle le bord columellaire est encore excavé; callosité peu épaisse, large, un peu étalée sur la base, s'étendant en arrière sur l’avant-dernier tour. Diagnose faite d’après des échantillons de l’espèce-type, de Claiborne dans l’Alabama (PI. I, fig. 24-25), ma coll. Rapp. et diff. — Bien que cette coquille ait la forme caractéristique d'un Ancilla, elle doit ètre classée dans un Genre complètement distinct, non seulement à cause de la disparition des plis sur la partie antérieure de la columelle, qui ne porte qu'un bourrelet excavé et très étroit, mais encore à cause de la saillie que forme la torsion de ce bourrelet, beaucoup plus bas que les plissements des Ancilla ; c'est bien une lamelle spirale, qui s'enfonce dans l'ouverture qu'elle rétrécit au milieu, et ce n’est pas une dent, ou une protubérance calleuse, comme celle de Chiloptygma. H y a donc là un caractère générique, d'une importance exceptionnelle, qui jus- tifie la séparation complète de cette forme. Le vernis calleux s'étend d’ailleurs, sur le dernier tour, beaucoup plus en avant que chez la plupart des Ancillinæ ; il ne reste sous le limbe qu'un étroit ruban, dont la surface rugueuse est striée par les accroissements. Répart, stratigr. Eocexe. — L'’espèce-type, également connue sous le nom de M. ala- bamiensis Lea, ainsi que ses variétés : À. curta Conr., etc., dans le Claibornien des Etats-Unis, ma coll. HARPIDÆ, Troschel. Coquille ventrue, généralement costulée, à spire assez courte ; protoconche globuleuse ; ouverture ample, échancrée en avant par un sinus plus où moins profond, auquel aboutit un bourrelet basal : labre droit, épaissi par la dernière côte, légèrement sinueux en arrière, et antécurrent vers la suture: columelle inclinée vers l’axe à son extrémité antérieure, un peu excavée, non plissée, avec ne SUR +, ES ER ; re PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 73 un léger bombement indiquant l’enroulement du bourrelet basal sous le vernis du bord columellaire, qui est plus ou moins étalé sur la base, et parfois jusque sur l’avant-dernier tour. Pas d'oper- cule. Rapp. et dif. — Cette Famille a été créée par Troschel, aux dépens des Olividæ, et cette séparation est justifiée : non seulement à cause des diffé- rences que présente l'anatomie de l'animal, dans la forme du pied et dans la formule de la radule; mais aussi à cause des caractères de la coquille, qui a un galbe et des ornements bien distincts, et surtout à cause de la disposition de la columelle, qui n’est pas tordue en avant par un bourrelet plissé, mais qui atteint ou dépasse le niveau de l’échancrure basale, en s'inclinant légèrement vers l’axe, au lieu de rejoindre le contour supérieur en se recourbant vers l'extérieur, comme cela a lieu chez Oliva et chez Ancilla. À ce dernier point de vue, Æarpa se rapproche davantage des Volutidee ; mais, outre que la columelle n’est pas plissée, le labre se ter- mine en arrière par un sinus peu profond, dont le contour est antécurrent vers la suture, et les côtes, quand il y en a, suivent cette inflexion, de sorte qu'elles recouvrent la rainure suturale. Tableau des Genres, Sous-Genres et Sections. HARPA Harpa Harpa (Columelle (Costules (Bord columellaire non tordue) axiales) étalé) Eocithara (Bord columellaire détaché) CRYPTOCHORDA CryProcHorpa (Columelle légèrement (Surface lisse) tordue en avant) SILIA (Côtes obtuses) HARPA, Lamarck, 1799. (= Cithara, Klein 1753.) Harpa, sensu stricto. Type : Æ. ventricosa, Lamk. Viv. Taille souvent grande; forme ventrue, ovale, arrondie; spire courte, étagée, à galbe à peu près conique; protoconche lisse, 74 ESSAIS DE Harpa petite, globuleuse, à nucléus planorbulaire:; tours anguleux ou arrondis, avec une rampe suturale, oblique ou excavée, partielle- ment ou même entièrement recouverts par un vernis qui empâte les côtes ; dernier tour très grand, orné de côtes un peu courbées, généralement lamelleuses, dont les intervalles sont treillissés ; bourrelet basal étroit et saillant, limité à l'extérieur par une dépres- sion profonde, et sur lequel les côtes, en se repliant, forment des crochets, indiquant les arrêts de l'accroissement de l’échancrure. Ouverture très dilatée, dépourvue de gouttière dans l'angle infé- rieur, terminée en avant par une échancrure arrondie, à laquelle aboutit intérieurement une gouttière obsolète; labre vertical, un peu épaissi à son contour par la dernière côte, qui forme en arrière une sinuosité peu profonde et se replie à droite sous le vernis de l’avant-dernier tour, dans l'épaisseur duquel elle se perd ; colu- melle peu incurvée, rejetée vers l’axe en avant, portant au milieu un très faible bombement, qui correspond à l’enroulement du bourrelet basal ; bord columellaire lisse, calleux en avant, mince en arrière, recouvrant non seulement la région ombilicale, mais une partie de la base, l’avant-dernier tour, et quelquefois même les premiers, jusqu'à la protoconche. Diagnose complétée d'après des échantillons de l'espèce-type, et d’après un plésiotype du Miocène des environs de Bordeaux : Harpa Brochoni Benoist (PI. IV, fig. 3), coll. Degrange-Touzin. Observ. — L'adoption du nom Æarpa, de préférence à Cithara, ne doit donner lieu à aucune hésitation, dès l'instant qu'aux termes des règles de la nomenclature, fixées par le Congrès de Bologne, les écrits de Klein antérieurs à la douzième édition de Linné (1766), et non basés sur la méthode binominale, n'ont aucun droit de priorité, quant aux noms de Genres. Cependant, dans son Manuel, Fischer attribue à Rhumphius (1705) le nom Æarpa ; mais il doit être entendu que c'est uniquement parce que Lamarck a repris cette dénomination, qu'elle a prévalu sur toute autre. Répart. stratigr. Oricocexe, — Une espèce dans le Piémont, plus voisine des formes PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 75 Harpa vivantes que des Æocithara éocéniques : Æ. Bellardii Sacco, d’après la Monographie de cet auteur. Mrocexe. — L'espèce plésiotype ci-dessus figurée, et encore inédite, dans le Burdigalien de l’Aquitaine, coll. Degrange-Touzin. Autre espèce dans l'Helvétien du Piémont : A. Josephinæ Sacco, d'après la Monographie de cet auteur. EPoquE ACTUELLE. — Plusieurs espèces dans les mers tropicales, ma collection. EocirxarA, Fischer, 1883. Type : Harpa mutica, Lamk. Eoc. Taille moyenne; forme ventrue; spire peu allongée, à galbe conique; protoconche lisse, globuleuse, composée de trois tours, à nucléus déprimé et obtus; lours convexes, séparés par des sutures peu profondes, non vernissées; dernier tour grand, ovale, arrondi en arrière, orné de lamelles plus ou moins écartées, un peu sinueuses, antécurrentes à la suture, sur laquelle elles se replient et qu'elles recouvrent d’une manière presque continue ; surface treillissée plus ou moins finement dans l'intervalle des côtes. Ouverture médiocrement dilatée, avec une gouttière dans l’angle inférieur, munie en avant d’une étroite et profonde échan- crure ; labre légèrement incurvé, épaissi par la dernière côte, à peine sinueux à la suture, et se raccordant avec le bord opposé ; columelle un peu bombée au milieu par l’enroulement spiral du bourrelet sous la callosité du bord, légèrement infléchie vers l’axe à son extrémité antérieure ; bord columellaire calleux, assez large, quoique peu étalé, limité du côté de la base dans toute son éten- due, ne s'étendant pas sur l’avant-dernier tour, détaché en avant, et découvrant généralement une petite fente ombilicale. 277 Diagnose faite d’après un échantillon de l’espèce- \ type, du Calcaire grossier de Chaussy (PI. II, 6 fig. 22-23), ma coll. Protoconche de la mème es- ED èce, grossie (Fig. 10 ci-contre). Fic. 10.— Eocithara mulica, Lamk. Rapp. et diff. — La séparation de cette Section, proposée par Fischer dans son Manuel de Conchyliologie, est fondée sur quelques caractères 76 ESSAIS DE Harpa différentiels, dont j'ai vérifié la constance : d’abord et surtout la disposi- tion du bord columellaire, qui forme une lèvre calleuse assez large, non étalée sur la base, ni sur les tours de spire, et limitée à l'extérieur par un biseau bien distinct; ce bord se détache, en outre, du côté antérieur et découvre une fente ombilicale, plus ou moins profonde, au lieu de s'étendre jusque sur le bourrelet basal; d'autre part, l'échancrure siphonale est plus étroite et plus profondément entaillée dans ce bourrelet, de sorte que, quand on regarde la coquille du côté du dos, cette entaille forme presque un demi-cercle ; enfin les costules se replient / plus complètement sur la suture, et elles la recouvrent en se joignant les unes aux autres; toutefois ce dernier caractère est moins visible chez les Ævcithara de l'Aus- tralie du Sud, qui ont d’ailleurs une protoconche plus Fi. 11.— Eocithara globuleuse, ainsi que je l'ai constaté, d'une manière gé- EDP Ne nérale, sur la plupart des fossiles de cette provenance, qui ont fréquemment des embryons très aberrants; on s'en convaincra par l'inspection de la Fig. 41 ci-contre, qui représente la protoconche d'Z. tenuis Tate. Répart. stratigr. Eocexe. — Deux espèces dans le Bassin de Paris: le type et A. ele- gans Desh., ma coll.; cette dernière espèce dans le Bassin de Nantes, coll. Bourdot. Plusieurs espèces dans l'Australie : Æ. sulcosa, lamellifera, pachychila, spirata, tenuis, Tate, ma coll. Oricocexe. — Une espèce probable, dans le Tongrien de Gaas: H.submuticad' Orb.(= A. mutica Grat.), d'après l'Atlas de Grateloup. CRYPTOCHORDA, Mürch, 1858. (— Buccinopsis Bayle in coll., non Jetffreys 1867, nec Conrad 1857; — Harpopsis Mayer-Eymar 1877.) CRyProcHoRDA, s.str. Type: Buccinum stromboides, Herman. Eoc. Taille assez grande; forme ovoïde, un peu ventrue; spire peu allongée, faiblement étagée aux sutures, presque entièrement recouverte parle vernis; protoconche lisse, globuleuse, composée de quatre tours, formant une petite calotte subulée, à nucléus en goutte de suif; tours arrondis, avec une légère dépression près de la suture, qui n'est pas visible à cause de l'émail; dernier tour PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 77 Cryptochorda grand, ovale en arrière, excavé à la base, souvent plissé par des accroissements irréguliers, portant, sur la dépression basale, cinq ou six filets obliques; bourrelet d’accroissement de l’échancrure à peine saïllant, limité par une côte oblique, marqué par des cro- chets obsolètes. Ouverture un peu dilatée, avec une gouttière entaillée dans l'angle inférieur, terminée en avant par une très profonde échan- crure; labre presque vertical, épaissi et bordé à son contour, sinueux vers la suture; columelle avec une double inflexion en S, excavée en arrière, bombée au milieu par l’enroulement du bour- relet basal sous le vernis, faiblement tordue et incurvée vers l’axe, du côté antérieur où elle se termine plus haut que le bord opposé, à l’angle supérieur, de l’échancrure; bord columellaire mince, vernissé, étalé sur toute la base du dernier tour, et envahissant la spire. Diagnose refaite d'après des échantillons de l’espèce-type, du Cal- caire grossier de Mouchy (PI. IV, fig. 1 et 4), ma coll. Observ. — Fischer a rectifié, dans son Manuel, la dénomination de ce Genre, et il a rétabli le nom antérieurement proposé par Môrch, de sorte qu'il y a lieu de reléguer dans la synonymie Æarpopsis, que Mayer a créé, dans son Mémoire sur les environs d'Einsiedeln, dans l'intention de corriger un double emploi, non publié par Bayle, mais inscrit sur les étiquettes de la Collection de l'Ecole des Mines de Paris. Rapp. et diff. — Le classement de ce Genre, exclusivement connu à l'état fossile, a élé l’objet de tergiversations : Mayer-Eymar l’a rapproché des Æarpidæ, et il l'a baptisé Æarpopsis; Fischer le classe, au contraire, dans la Famille Volutidæ, en se basant sur l’analogie de la coquille en ques- üon avec celle de Zidona ; en ce qui me concerne, j'ai, à deux reprises (Catal. Toc., 1889, IV, p. 192, et Mall. Eoc. Loire-Infér., 1896, [, p. 97), adopté cette opinion, et j'ai même insisté sur les motifs donnés par Fischer en faveur de ce rapprochement. Cependant, aujourd'hui, après un nouvel examen comparatif, j'en reviens à l'avis de Mayer, et je suis d'avis que Cryplochorda est une forme de Harpidæ. En effet, autant que je puis en juger par la figure du Manuel de Tryon, Zidona (à part le prolongement anormal de son sommet) a la columelle véritablement plissée, incurvée dans toute son étendue, le labre non échancré à la suture; tandis que Cryplochorda porte simplement, 78 ESSAIS DE Cryptochorda comme tous les Æarpa, sur sa columelle bisinueuse, la trace très obso- lète de l’enroulement du bourrelet basal; en outre, le contour de son labre forme, à la suture, un crochet qui rappelle tout à fait celui d’£o- cithara ; il est vrai que C. stromboides s'écarte des espèces de cette dernière Section par sa surface à peu près lisse, par sa spire vernissée, par son bourrelet non saillant, et par les stries obliques de sa base; mais, comme la columelle a exactement la même disposition, que la protoconche se rapproche plus de celle des Æarpidæ que des embryons de Volutidæ, la prépondérance des caractères semblables à ceux de la première de ces deux Familles justifie le classement que j'adopte, tandis que les caractères différentiels ont une importance qui ne nécessite que la séparation d’un Genre distinct de Æarpa. Répart. stratigr. Pazeocexe. — L'espèce-type dans le Calcaire de Mons, avec une autre espèce : Æarpopsis tritonoides Briart et Cornet, d'après la Monogra- phie de ces deux auteurs. Eocexe. — L'espèce-type aux trois niveaux du Bassin de Paris, dans le Bartonien d'Angleterre, dans le Bassin de Nantes, ma coll.; la même dans le Parisien du Nord de la Suisse, d'après M. Mayer- Eymar. Une autre espèce aux Etats-Unis : C. Mohri Aldrich, d'après la figure donnée par cet auteur. ?Sira, Mayer-Eymar, 1877 (1). Type : Harpa Zitteli, Mayer. Eoc. « Coquille bucciniforme, enroulée ; base terminée par un canal « court, recourbé, échancré; spire courte, conique ; tours con- « vexes, à sutures simples; dernier tour très grand, allongé; « labre épais, flexueux. Ouverture allongée, étroite; columelle « presque droite, callosité mince, étroite, obscurément plissée « au milieu ; accroissements du canal marqués sur un bourrelet « caréné et plissé. » Diagnose traduite d’après celle de l’auteur ; reproduc- tion originale de l'espèce (Fig. 12 ci-contre). Observ. — N'ayant pas sous les yeux le type de ce Sous-Genre, je ne puis en proposer la suppression d'après l'inspection seule de la figure ; mais il me semble que Fi. 42. — Silia Zil- teli, Mayer. (1) Umgegend von Einsiedeln, p. 59, PI. III, fig. 5. ER A TT tt eh PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 79 Cryptochorda cette nouvelle subdivision créée d’après un simple moule, n'a aucune va- leur; il est possible que ce soit un Cryptochorda, dont les accroissements aient laissé une trace à l’intérieur du test. Rapp. et diff. — Mayer indique que Siia se distingue de Æarpa par ses côtes obliques, qui ne se replient pas sur la suture, et que sa forme le rapproche de Æarpopsis (Cryptochorda), dont la columelle a exactement la même disposition. Je me borne à le placer près de ce dernier Genre, jusqu’à ce que l'examen de meilleurs matériaux ait permis de dissiper toute incertitude. Répart. stratigr. Eocexe. — L'espèce-type dans le Parisien du Nord de la Suisse, d’après M. Mayer-Eymar. MARGINELLIDÆ, Jousseaume, 1875. Coquille ovale ou subconoïdale, à spire proéminente ou cachée; protoconche obtuse; surface luisante et émaillée, rarement plissée, jamais sillonnée; sutures recouvertes par le vernis; ouverture étroite, faiblement échancrée à la base, ou à peine sinueuse ; labre épaissi à l'extérieur, souvent crénelé à l’intérieur; columelle munie de plis décroissant d'avant en arrière, tantôt lamelleux, tantôt épais. — Pas d’opercule. Observ. — La classification des Genres, Sous-Genres et trop nom- breuses Sections, dont se compose actuellement cette Famille, est extrè- mement embarrassante ; les caractères distinctifs s'enchevêtrent tellement qu'on est dans l’alternative soit de multiplier exagérément ces subdivi- sions, soit de les réunir presque toutes entre elles, pour n'en faire que deux ou trois groupes. Depuis Swainson et Gray, qui y admettaient seulement quatre Genres, depuis Adams qui n'en conservait que trois, depuis Kiener, Sovverby et Reeve, qui les rejetaient tous et qui dési- gnaient toutes ces coquilles sous l'unique dénomination Marginella, - l'étude plus attentive des caractères de la coquille a conduit les conchy- liologistes modernes à proposer de nouvelles coupes ; M. Jousseaume arrive ainsi à quatorze Genres, et Fischer admet quinze Genres, Sous- Genres ou Sections ; l’arrangement de Weinkauff, partiellement adopté par Tryon, comprend deux divisions principales, selon qu'il existe un sinus basal ou qu'il n'y en a pas, et trois Sections dans chacune de ces divisions, avec plusieurs groupes dans chaque Section. Ce dernier classe- 50 ESSAIS DE ment, plus méthodique que les précédents, se rapproche de celui que jai établi ci-après, en ce sens qu'il fait intervenir l'échanerure basale, et par conséquent, le limbe calleux de la surface dorsale; ce caractère, joint à celui de la disposition des plis, m'a permis d'aboutir à un tableau à peu près satisfaisant des subdivisions à conserver dans cette nombreuse Famille. Tableau des Genres, Sous-Genres et Sections. MARGINELLA (4 plis, pas de limbe basal) CRYPTOSPIRA (Plus de 4 plis, limbe basal) PERSICULA (Cypréiforme limbe basal) MarGINELLA (Sinus basal, spire saillante) VoLvaRINA (Cylindrique, labre contracté) GLABELLA (Sinus basal à peine échancré) CryProspiRA (Spire visible) Glosia (E) (Spire recouverte) PensicuLa (Spire déprimée ou cachée) Cystiscus (F) Marginella (Surface lisse, labre uni) Faba (Surface costulée, labre denticulé) Serrala (Forme étroite, labre denticulé) Eratoideu (Forme ventrue, labre denté) Dentimargo (Une dent Jabiale) Canalispira (A) (Sutures canaliculées) Vobvarina (Labre épais, non bordé) Neovolvaria (B) (Labre aigu) Balanetta (C) (Spire cachée) Glabella (Spire saillante) Bullata (D) (Spire cachée) Cryptospira (Labre épais et lisse Euryentome (Labre crénelé et échancré) Gibberula (Labre crénelé, non bordé) PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 81 Genres, Sous-Genres et Sections non signalés à l’état fossile. (A). CaxazispirA, Jousseaume 1875. — Type: M. olivellæformis Jouss. « Coquille facile à distinguer des autres groupes par sa suture canalicu- lée, comme dans les Olives. » D’après la figure, la spire est plutôt étagée par une rampe aplatie que canaliculée à la suture; toutefois, comme l’auteur insiste, dans le texte, sur cette rainure suturale, linéaire, iden- tique à celle des Ozva, il est probable que le dessinateur a mal interprété les caractères de l’échantillon-type. j'ajoute que le labre est liré à l’inté- rieur et que l'ouverture est un peu dilatée en avant. (B). Neovozvaria, Fischer 4883. — Type : A. pallida Lin. Cette Sec- tion ne semble distincte de Volvarina s. s., que par son labre aigu; comme il est déjà difficile de trouver des différences génériques entre Volvarina et Marginella, il parait excessif de baser une nouvelle subdivi- sion sur Ja minceur du labre, qui peut être attribuée à ce que les échantil- lons ne sont pas adultes. La plupart des auteurs, Tryon entre autres, con- fondent V. pallida avec Volraria Lamk., qui, comme on le verra ci-après, n'appartient pas à la Famille Marginellidee. (G). Bacaxerra, Jousseaume 1875. — Type: M. Baylei Jouss. Cette Section se distingue de Volvarina par la disparition complète de la saillie de la spire, de sorte que la coquille ressemble à un Bulla, ou plutôt à un Bullinella. Les autres caractères: contraction du labre, plis columellaires, galbe général, sont les mêmes que chez Volvarina. (D). Burrara, Jousseaume 1875 (— Volutella Swainson 1840, non Perry 1811). — Type : M. bullata Born. Par ses quatre plis columellaires et par l'absence de limbe basal, cette coquille se rattache au Genre Mar- ginella ; mais, par son sinus basal à peine creusé, elle appartient, en réa- lité, au Sous-Genre Glabella; elle ne s’en distingue, d’ailleurs, que par sa spire entièrement cachée, et recouverte par une couche de vernis qui comble complètement l’excavation apicale. Le labre est bordé, lisse à l'intérieur; la gouttière postérieure de l'ouverture atteint presque le sommet. M. Jousseaume a corrigé, avec raison, le double emploi qui a échappé à Swainson ; j'ignore pourquoi Fischer se borne à citer Bullala comme synonyme de Volutella. (E). Crosra, Gray 1857. — Type: M. Sarda Kiener. Coquille ovoïde et olobuleuse, à spire cachée par le prolongement du bourrelet labial, qui est denticulé à l’intérieur; columelle à quatre plis, les deux antérieurs saillants et extérieurement soudés entre eux. Quoique ce Sous-Genre se rapproche de Bullata, et par conséquent, des Marginella à quatre plis, l'existence d'un limbe basal, bien limité, me décide à le placer dans le Genre Cryplospira; ce limbe correspond, d’ailleurs, à une échancrure profonde du contour supérieur, tandis que Bullata a un sinus basal à peine indiqué. (F). Crsmiscus, Stimpson 1865. — Type : C. capensis Stimpson (non 6 à 892 ESSAIS DE M. capensis Dunk.; — M. cysticus Redfield). Ce Genre a tout à fait la même diagnose que Gibberula, sauf que le nombre des plis columellaires est limité à quatre, et qu'on ne fait pas mention de rides columellaires, la figure n’en indique pas, d’ailleurs. Mais l'animal est différent de celui de Marginella, et ces différences ont paru suffisantes pour motiver la créa- tion d’un Genre, contesté par certains auteurs ; dans ces conditions, il est possible que certaines espèces fossiles, classées comme Gibberula, aient eu, en réalité, un animal de Cystiscus; il ne serait alors possible de les distinguer qu'en s’assurant bien qu'elles ne portent pas plus de quatre plis à la columelle. Genres à éliminer de la Famille. PacaysarHroN, Gaskoin 1853. — Type : P. marginelloideum Gask. Fischer a classé, avec un point de doute, ce Genre dans la Famille Mar- ginellidæ, en faisant remarquer que, si son aspect est celui d’un Cassis, ses autres caractères le rapprochent, soit de Maryinella, soit de Cypræa. J'avoue que je ne puis saisir aucun rapport entre cette forme et l’une quelconque des subdivisions des Marginellidzæ ; la spire et le dernier tour sont ornés, le sommet est aigu, les rides columellaires et pariétales sont très étalées sur le bord, enfin l’échancrure basale est bien plus profonde. Je ne puis donc admettre le classement proposé par Fischer, et je me range à l'avis de Chenu, de Tryon, etc., qui placent Pachybathron dans les Cassididæ. Microvozura, Angas, 1877. — Type : M. australis Angas. L'unique petite espèce, qui représente ce Genre, a une forme et des plis de Mitra, croissant d’avant en arrière, une protoconche papilleuse, le labre mince, un peu contracté à la base, des sutures bien marquées, la surface lisse et luisante; enfin elle n'a pas d’échancrure basale. Je ne trouve, dans ces caractères, aucun motif pour classer Microvolula dans les Marginellidæ, comme l’a proposé Fischer, avec un point de doute. Je trouve, au con- traire, que cette coquille se rapproche beaucoup plus soit des Mitridæ, soit des Volutidæ, et on verra plus loin que j'admets que c'est une forme intermédiaire entre ces deux dernières Familles. Enaro, Risso 1826. — Type: Æ. Zævis Donovan. Beaucoup d'auteurs, — notamment Jousseaume et Tryon, — classent ce Genre dans les Mar- gineliidæ, à cause de la similitude de la coquille avec la forme extérieure de Gibberula ou de Persicula. Toutefois l'animal d'Erato a des caractères différents. Fischer a fait remarquer, en effet, que les organes de cet ani- mal, et principalement sa radule, sont identiques à ceux de Trivia, que c'est un Mollusque très actif, comme les Cypræa; enfin que, même en ce qui concerne la coquille, dont les couleurs sont très vives, comme chez tous les Cypræidæ, les plis columellaires ne se montrent qu'à l’âge adulte, en même temps que les denticulations du labre, tandis que, chez Margi- PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 83 nella, les plis columellaires sont apparents à tout âge, bien avant les cré- nelures labiales, quand elles existent. Pour tous ces motifs, il me parait qu'il y a lieu de laisser £rato dans la Famille Cypræideæ. MARGINELLA, Lamarck, 1801. (— Porcellana, Adanson 1757, sec. Fischer) MARGINELLA, sensu stricto. Type: Voluta glabella, Lin. Viv. (— Simplhcoglabella, Sacco 1889) Taille rarement grande ; forme ovoïde ou ovale-conique, ventrue en arrière; spire saillante, courte en général, au plus égale à l'ouverture; protoconche paucispirée, obtuse, recouverte par le vernis de la spire, à nucléus déprimé; tours subulés, à sutures linéaires, à peine marquées: surface entièrement lisse et vernissée, dernier tour plus ou moins renflé el arrondi du côté postérieur, régulièrement atténué à la base, qui ne porte aucune lrace de limbe à son extrémité antérieure. Ouverture allongée, assez étroite, surtout en arrière, avec une gouttière un peu échancrée dans l’angle inférieur, tronquée en avant par une faible échancrure basale; labre épais, extérieure- ment bordé par un bourrelet, qui se prolonge jusque sur le con- tour supérieur, lisse à l'intérieur, à profil presque vertical, faible- mentrétrocurrent près de la suture ; columelle oblique, à peu près rectiligne, un peu tordue en avant, munie de quatre plis écartés, peu épais, l’antérieur presque vertical, se raccordant avec le con- tour supérieur, l’inférieur plus saillant et presque transversal; bord columellaire très mince, non distinct du vernis qui couvre toute la base du dernier tour. Diagnose refaite d'après deux plésiotypes fossiles: M. auris-leporis Br., du Pliocène d'Orciano (PI. IV, fig. 2); M. Stephaniæ Per. da Costa, du Tortonien de Cacella (PI. HI, fig. 31); tous deux de ma collection. Observ. — Pour définir les véritables Marginella, -après qu'on en a él 84 ESSAIS DE Marginella miné les nombreux Sous-Genres et Sections qui peuvent, à la rigueur, en être distingués, il faut moins s'attacher à la forme de la coquille, qui est assez variable, qu'aux caractères suivants : surface lisse, absence de denti- culations à l’intérieur du labre, plis columellaires assez minces et écartés. Pour le reste, la spire est plus ou moins courte, l'ouverture est plus ou moins échancrée à la base; cependant son contour supérieur forme une sinuosité bien marquée, quand on regarde la coquille en plan, posée sur son sommet. Dans ces conditions, je ne vois aucun motif pour distinguer la Section Srmplicoglabella, proposée par M. Sacco pour quelques espèces du Piémont, qui sont des Marginelles typiques, et qui n'ont, comme on s'en convaincra ci-après, aucun rapport avec le groupe Glabella, dans lequel cet auteur place sa nouvelle Section. Répart. stratigr. Eocene. — Plusieurs espèces dans le Bassin parisien: M. nitidula Desh., M. entomella Cossm., ma coll.; une espèce probable dans l'Australie: M. inermis Tate, ma coll. Ouicocexe. — Une espèce dans le Tongrien de la Ligurie: M. degensis Bell., d’après la Monographie de M. Sacco ; une espèce étroite et à spire courte, dans le Vicentin: M. paucispira Fuchs, d'après la figure publiée par l'auteur; une espèce dans le Tongrien de l'Alle- magne du Nord: M. grandis von Kœnen, d'après la Monographie de cel auteur. Miocexe. — Outre le plésiotype du Portugal, ci-dessus figuré, et qui se trouve aussi en Corse, d’après M. Locard, plusieurs espèces dans l'Helvétien du Piémont : M. Borsoni Bell, M. taurinensis Mich., M. excavata et brevispira Bell., M. affinis Sacco, etc,, d'après les figures de la Monographie de M. Sacco; une espèce dans le Bassin de Vienne: M. Sturi R. Hœrn., d’après MM. Hœrnes et Auinger. PLiocexe. — Le plésiotype ci-dessus figuré, dans le Messinien de la Toscane, ma coll.; la même espèce dans le Plaisancien de l'Anda- lousie, d’après M. Bergeron. Époque Acrugzre. — Plusieurs espèces sur les côtes Ouest de l'Afrique, et sur les côtes Est de l'Amérique, d'après le Manuel de Tryon. FaBa, Fischer, 1883. Type: A2. faba, Lin. Viv. (— Glabella Tryon, ex majore parte, non Glabella Swainson) Taille médiocre; forme ventrue, conoïdale; spire courte, à galbe conique, couronnée; protoconche formant un gros bouton ge 10, PT te PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE ; 85 Marginelia obtus ; dernier tour renflé ou subanguleux en arrière, ornéde côtes épaisses et peu saillantes, sur l'angle obsolète de la partie posté- rieure, et sur la rampe comprise entre cet angle et la suture; le reste de la surface est lisse, du côté antérieur. Ouverture très étroite, entaillée par une gouttière vers la suture, tronquée à la base par un sinus arrondi, sans échancrure dorsale; labre oblique, très épais, denticulé à l’intérieur, bordé par un bourrelet externe qui ne dépasse pas la suture; quatre plis columellaires peu épais, les deux antérieurs obliques, les deux postérieurs tout à fait trans- versaux ; bord columellaire très mince. Diagnose faite d’après une espèce vivante, voisine du type: M. bifas- ciata Lin., ma coll. ; et d’après un plésiotype de l'Eocène d’Aus- tralie-: M. cassidiformis Tate (PI. IV, fig. 6-7). ma coll. ; autre plé- siotype de l'Eocène de Ciuppio, dans le Vicentin : M. phaseolus Brongn. (PI. IV, fig. 14), ma coll. Rapp. et diff. — Fischer n’a pas indiqué, dans son Manuel, les carac- tères de la nouvelle Section Faba, qu'il a proposée; mais il en a désigné le type, et un examen attentif des caractères de cette coquille m'a con- vaincu que la création de cette Section est justifiée. Non seulement la spire et la partie postérieure du dernier tour portent des costules qui n'existent jamais chez les vraies Marginelles, mais encore le labre est denticulé à l’intérieur, tandis qu'il est lisse chez Marginella s.s.; en outre, la forme générale de Faba est plus trigono-conique, la spire est encore plus courte que celle de M. glabella; enfin le bouton embryonnaire semble être plus gros, surtout chez les plésiotypes fossiles, particulière- ment chez les formes australiennes, dont la protoconche prend quelquefois un développement anormal. Répart. stratigr. Eocexe. — Deux espèces dans l'Australie du Sud : le plésiotype cei- dessus figuré, et M. Aldingæ Tate. Une espèce plissée, plus allongée que les précédentes, et plus voisine du type, dans le Vicentin : M. phaseolus Brongn., ma coll. Oricocexe. — Une espèce probable dans la formation santacruzienne de Patagonie : M. quemadensis x. Thering, d’après la description et la figure données par l’auteur (Revista do Museu Paulista, IT). EPoquE ACTUELLE. — Plusieurs espèces sur les côtes occidentales de l'Afrique, dans la mer Rouge, et en Australie, d'après le Manuel de Tryon. 86 * ESSAIS DE Marginella SerraTa, Jousseaume, 1875. Type : A. serrata, Gaskoin. Viv. Taille assez petite ; forme étroite, fusoïde ; spire assez courte, à galbe conoïdal; protoconche tout à fait obtuse, à nucléus en goutte de suif; tours peu nombreux, convexes, à sulures linéaires; surface lisse et vernissée; dernier tour très allongé, ovoïde, régulièrement atténué à la base, qui ne porte aucun bourrelet. Ouverture très étroite, à peine dilatée en avant, faiblement entaillée par une gouttière suturale, tronquée, sans échancrure à la base, par un sinus aussi large qu’elle; labre vertical, un peu incurvé, à peine sinueux en arrière, bordé par une large callosité qui forme un bourrelet peu épais, sur le contour duquel des crénelures internes, fines et serrées, découpent souvent des dents de scie, visibles sur le profil du labre; columelle oblique, munie de cinq plis décroissants, les trois premiers souvent seuls visibles en avant et un peu épais, le quatrième très enfoncé, et le cinquième se réduisant à un renflement parfois imperceptible ; bord columel- laire indistinct sur presque toute son étendue, un peu plus calleux vis-à-vis des trois plis antérieurs. Diagnose refaite d’après la figure de l’espèce-type, et d’après deux plésiotypes de l'Eocène d'Australie : M. propinqua Tate (PI. IV, fig. 11), et M. Winkleri Tate (PI. IV, fig. 22), ma coll. Rapp. et diff. — Ce groupe de petites espèces se distingue des vraies Marginelles, non seulement par sa forme générale plus fusoïde, moins ventrue, mais encore par les denticulations internes du labre, et par la disposition de ses plis columellaires, plus épais, moins écartés, auxquels s'ajoute un cinquième pli rudimentaire, du côté postérieur. Il y a des échan- tillons sur lesquels les denticulations labiales sont à peine marquées, ou même totalement effacées ; chez d’autres individus, il ne reste que trois plis columellaires, visibles au premier abord, et il faut une extrème atten- tion pour apercevoir le quatrième; malgré ces variations, je crois, en résumé, que la subdivision, proposée par M. Jousseaume, est admissible, car elle s'applique à un groupe assez homogène de coquilles qu'on sépare sans difficulté de la forme typique de Marginella; mais sous la réserve PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 87 Marginella d'attribuer à Serrala la valeur d'une Section seulement, sans en faire un Genre distinct, comme l’a intitulé M. Jousseaume. Répart. stratigr. Eocexe. — Les deux plésiotypes ci-dessus figurés, dans l'Australie, ma Coll. Miocexe. — Une espèce dans les couches de la Jamaïque et de Saint- Domingue : M. coniformis Sow., d'après la figure publiée par Guppy- Prrocexe. — Une espèce dans la Floride : M. Wallcoxiana Dall, d'après la Monographie de cet auteur. EPoquE ACTUELLE. — Quatre ou cinq espèces dans l'Océan Indien, et aux Philippines, d’après M. Jousseaume. ErarToinea, Weinkauff, 1878. Type : M. margarita, Kiener. Viv. (— Denticuloglabella, Sacco 1889) Taille assez petite; forme ventrue, peu allongée, spire courte, à galbe légèrement extraconique; protoconche très obtuse, ver- nissée comme la spire; tours convexes, séparés par des sutures enfoncées ; dernier tour ovale, arrondi et quelquefois plissé en arrière, régulièrement atténué à la base. Ouverture assez courte, étroite, munie d’une gouttière superficielle dans l’angle inférieur, et d’un sinus basal peu échancré à son extrémité antérieure; labre à peu près vertical, non entaillé à la suture, extérieurement bordé par un large bourrelet, intérieurement crénelé par de courtes dentelures, parfois très écartées, dont la dernière en bas forme une saillie.plus forte, à quelque distance de la gouttière postérieure ; columelle peu incurvée, munie de quatre plis épais, aussi larges que leurs intervalles, les deux antérieurs obliques, les deux pos- térieurs transverses; bord columellaire peu distinct, formant quelquefois, en arrière, une saillie calleuse et axiale, qui rejoint le dernier pli columellaire, à l'extrémité inférieure de la gouttière. Diagnose faite d'après un plésiotype du Pliocène de Karikal: M. Bon- neti n. sp. (PL. I, fig. 27-28), coll. Bonnet. Rapp. et diff. — J’ai hésité à conserver cette Section distincte de Ser- rala qui est antérieure ; toutefois, en présence de la forme plus trapue de 88 ESSAIS DE Marginella la coquille, des crénelures du labre, et surtout à cause de l'épaisseur des plis columellaires, Eratoidea se distingue assez facilement des espèces allongées et finement denticulées du groupe Serrata ; en outre, la gout- tière postérieure n’entaille pas le bourrelet du labre, le bord columellaire est plus calleux en arrière qu'en avant, tandis que c’est l'opposé chez M. serrala. Pour ces motifs, je n'ai pas supprimé la dénomination proposée par Weinkauff, mais j'ai été obligé de l’interpréter d’une manière très res- treinte. J'y réunis d’ailleurs Denticuloglabella, qui ne me parait présenter aucune différence sectionnelle. Répart. stratigr. Eocexe. — Deux espèces douteuses dans l'Australie du Sud: M. Went- aworthi et micula Tate, ma coll.; une espèce dans le Bassin de Nantes : M. mirula Cossm., coll. Dumas; deux espèces dans le Claibornien de l'Alabam et dans le Jacksonien du Mississipi : M. constricta Conr., M. constrictoides Meyer, ma coll. Miocexe. — Une espèce bien caractérisée dans le Tortonien du Pié- mont : M. Deshayesi Mich., d'après la Monographie de M. Sacco. Deux espèces dans les couches de la Nouvelle-Zélande : A. conica et ovata (1) Harris, d’après le Catalogue « Australasian » de M. Géo. Harris. Une espèce dans la Virginie: M. denticulata Conr., et une autre dans les couches à silex de la Floride : M. Nerwmanni Dall, d’après la Monographie de cet auteur. PLiocexe. — L'espèce plésiotype ci-dessus figurée, avec plusieurs variétés, dans l'Inde française. EPoQuE ACTUELLE. — Quelques espèces sur la côte atlantique de l'Amérique. STAZZANIA, Sacco, 1889. Type : M. emarginata, Bon. Mioc. Taille petite; forme ventrue, ovale, biconique; spire courte et obtuse; protoconche formée d’un bouton indistinet sous la couche vernissée; tours peu nombreux, un peu convexes, déprimés aux sutures; dernier tour très grand, renflé en arrière, régulièrement atténué en avant. Ouverture très étroite, à bords parallèles, avec une goutlière plus ou moins entailléedans l’angle inférieur, tronquée en avant par un sinus peu profond ; labre oblique, épais, lisse à l'intérieur, faiblement bordé à l'extérieur, aplati dans le plan de (1) Cette dernière espèce doit changer de nom, pour cause de double emploi avec M. ovala Lea; je propose en conséquence : M. Harrisi, n0b. Le PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 89 Marginella l'ouverture, portant souvent une petite protubérance, ou un simple renflement, au-dessus de la gouttière suturale; columelle à peu près rectiligne, avec un pli antérieur oblique et raccordé avec le contour supérieur, puis trois autres plis égaux, saillants, équidis- tants, transverses, écrasés ou plutôt bifurqués à leur extrémité, sur le bord columellaire qui est mince et peu distinct. Diagnose complétée d'après un échantillon de l’espèce-type, du Tortonien de S. Agata (PI. IV, fig. 5), ma coll. ; et d’après un plé- siotype de l'Eocène du Bois Gouët, près de Nantes : M. dichotomo ptycha Cossm. (PI. IV, fig. 8 et 20), ma coll. Rapp. et diff. — Cette Section est principalement caractérisée par la disposition de ses plis, dont les trois inférieurs sont invariablement termi- nés, à l'entrée de l'ouverture, par un contrefort triangulaire ou bifurqué, avec deux branches en V, parfois tellement ouvertes qu'elles se rejoignent d'un pli à l’autre; il y a un autre caractère distinctif, d'une réelle impor- tance, c'est l’aplatissement du labre sur sa face frontale, qui contribue à rétrécir davantage l'ouverture ; mais cetépaisissement cesse généralement dans l’angle inférieur, avant d'atteindre la gouttière suturale, de sorte qu'il semble exister une saillie dentiforme au-dessus de cette gouttière, quoique, en réalité, le labre ne porte ni crénelures, ni dents. En résumé, la séparation de cette Section est au moins aussi justifiée que celle des pré- cédentes, et dès l'instant qu'on admet celles-ci, il est nécessaire de distin- guer aussi S{azzantiu. Répart. stratigr. Eocexe. — Plusieurs espèces typiques, dans le Bassin anglo-pari- sien, et dans la Loire inférieure ou le Cotentin : M. bifidoplicata Charlesw., M. abnormis Morlet, M. fragilis Desh., M. dichotomo- ptycha Cossm., ma coll. ; quelques autres espèces parisiennes, à plis seulement écrasés : M. contabulata et acutangula Desh.; enfin, plusieurs espèces du Calcaire grossier, à plis simplement épais et à renflement labial : M. eburnea Lamk., M. crassula, Edivardsi, dis- similis Desh., M. Chastaingi Cossm , M. crenulata Desh., ma coll. Ocrcocexe. — Une espèce dans le Stampien des environs de Paris : M. Bezançoni Cossm. et Lamb., ma coll. Une espèce dans les envi- virons de Vérone : M. eratoides Fuchs, ma coll. ; trois autres espèces dans le Vicentin : M. obtusa, lugensis et amphiconus Fuchs, d’après les figures publiées par l’auteur; deux autres espèces dans la Véné- üe : M. Brongniarti Desh. et M. quinquiesplicata(!) Oppenh., d'après (1) Cette dernière espèce doit changer de nom, pour cause de double emploi avec l'espèce vivante. (M. quinqueplicala); je propose en conséquence : M. Oppenheimi, nobis. 90 ESSAIS DE Marginella les Notes de M. Oppenheim; deux espèces dans les Tongrien de l'Allemagne du Nord : M. intumescens et pergracilis von Kænen, d’après la Monographie de cet auteur. Miocexe. — Outre le type, dans le Tortonien du Piémont, une espèce dans le Bassin de Vienne : M. eraloformis À. Hœrnes et Auinger, d'après la Monographie de ces auteurs. DENTIMARGO, n0®. sect. Type : M. dentifera, Lamk. Eoc. Taille très petite, forme étroite, fusoïde ; spire assez longue, à peu près égale à l'ouverture ; protoconche obtuse etsubglobuleuse ; tours un peu convexes, séparés par des sutures profondes et toujours visibles sous le vernis ; dernier tour relativement court, ovale, non ventru, atténué et faiblement excavé à la base. Ouver- ture assez large, avec une gouttière anguleuse du côté postérieur, obliquement tronquée par un sinus antérieur très peu profond; labre légèrement convexe, plus ou moins épais, avec un rebord externe parfois aplali, portant à l’intérieur une dent assez aigué, et quelquefois une costule interne vaguement crénelée; columelle incurvée, munie de quatre plis minces, obliques, presque paral- lèles ; bord columellaire indistinct. Diagnose établie d’après un échantillon de l’espèce-type, du Calcaire grossier de Grignon (PI. IV, fig. 15), ma coll. Rapp. et diff. — Il ne m'a pas semblé possible de classer cette petite coquille dans l'une des autres Sections de Marginella précédemment énu- mérées ; elle s’en écarte par sa forme étroite, par sa dent labiale aiguë, et aussi par ses profondes sutures : elle n’a pas de crénelures comme Ser- rala, et sa spire est plus longue ; ses plis columellaires la rapprochent des Marginella typiques; mais, outre qu’elle n’en a pas le galbe extérieur, elle porte une dent labiale, dont on n'aperçoit jamais la trace chez M. gla- bella. Il est évident que la création de cette nouvelle subdivision est la consé- quence du nombre, déjà considérable, de celles qu'on a proposées avant moi; cependant, dans cette Famille dont l’arrangement méthodique est très embarrassant, il faut se résigner : soit à admettre un grand nombre de Sections, soit à réunir toutes les formes sous la désignation unique Marginella ; or ce dernier parti me paraît trop sommaire, en présence des PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 91 Marginella différences réelles que présentent les coquilles qu'on juxtaposerait ainsi sans aucune taxonomie. Toutefois les caractères distinctifs, que j'ai signa- lés ci-dessus pour Dentimargo, ne dépassent pas l'importance d’une simple Section. Répart. stratigr. | Eocexe. — Le type et la variété arctata Desh., dans le Bassin de Paris et dans celui de la Loire-Inférieure, ma coll. ; une autre espèce dans ce dernier gisement : M. suturala Cossm. ; une espèce parisienne, à spire plus courte et à bourrelet plus épais : M. hordeola Desh., coll. Cossmann. Orrcocexe. — Une espèce très voisine de M.-arctata, dans le Vicen- tin : M. gracilis(!) Fuchs, d’après la figure donnée par cet auteur. GLaBezLa, Swainson, 1840. Type : A. prunum Gmelin. Viv. (= Prunum H. et À. Adams 1853 ; — Egouena, Jouss. 1875; — Porcellana, Gonr. 1862) Taille assez grande; forme olivoïde, quelquefois un peu ven- true; spire très courte, à galbe conoïdal, à sommet pointu ; pro- toconche petite, obtuse et peu distincte ; trois ou quatre tours con- vexes, à sutures déprimées; dernier tour formant presque toute la coquille, ovale, régulièrement atténué à la base qui n’est pas excavée. Ouverture très étroite en arrière, avec une gouttière échancrant souvent le péristome, un peu dilatée en avant, où elle se termine par une sinuosité à peine entaillée; labre légèrement oblique, un peu convexe, très épais, lisse et réfléchi à l’intérieur, bordé par un bourrelet arrondi qui se prolonge autour de la sinuo- sité basale, et qui remonte presque toujours sur la spire, parfois jusqu'au sommet, avec une dépression vis-à-vis de la gouttière postérieure; columelle oblique, rectiligne, munie de quatre plis assez épais, les deux antérieurs plus rapprochés l’un de l’autre ; bord columellaire souvent calleux et étalé sur la base, toujours limité du côté antérieur, où il se relie avec le bourrelet du con- tour supérieur. (1) Hexistait déjà M. gracilis Edw (1854) ; il y a donc lieu de changer le nom de l'espèce vicentine; je propose en conséquence : M. Fuchsi, nobis. 92 ESSAIS DE Marginella Diagnose refaite d'après des échantillons de l’espèce-type, et d'après une nouvelle espèce plésiotype, du Pliocène de Karikal : M. oligo- ptycha Cossm (PI. II, fig. 29-30), coll. Bonnet. Rapp. et diff. — Ce Sous-Genre se distingue de Marginella par son sinus basal à peine échancré, de sorte que, quand on regarde en plan la coquille posée sur son sommet, le contour supérieur ne parait presque pas sinueux. D'autre part, les plis columellaires ont une disposition parti- culière : dans l’espèce que je prends comme plésiotype, les deux plis anté- rieurs sont très rapprochés, ou même presque confondus en un seul bifide ; enfin le bourrelet du labre se prolonge davantage en arrière; il n’est pas rare qu'il atteigne le sommet, tandis que, chez les vraies Marginelles, il ne dépasse pas la suture. Les espèces qui ressemblent à M. Egouen Adanson, et que M. Jousseaume a groupées dans son Genre Egouena, ont en outre une callosité columellaire largement étalée sur le dernier tour et sur la base; mais ce seul caractère ne me parait pas suffisamment important pourmoliver la création d’une sectiondistincte de Glabella. Quant à Prunum Adams, le type (M. marginala Born) ne présente aucune différence géné- rique qui le distingue de M. prunwm ; la seule particularité que je cons- tate est l'énorme développement du péristome, dont la callosité ne laisse apparaître qu'une partie de la surface dorsale. Répart. stratigr. Miocexe. — Une espèce de la Virginie et de la Floride, qui a servi de type au Genre Porcellana, abandonné depuis par son auteur M. bella Conrad, d’après le Manuel de Tryon et la Monographie de M. Dall. PLiocexe. — Le plésiotype ci-dessus figuré, dans l'Inde française (voir la description à l'annexe ci-après). PLeisrocexE. — Une espèce encore vivante, dans les couches récentes de Victoria : M. lurbinata Sow., d'après le Catalogue de M. Géo. Harris. EPoque ACTUELLE. — Plusieurs espèces sur les côtes occidentales de l'Afrique et sur les côtes des deux Amériques, d’après le Manuel de Tryon. VoLvariNA, Hinds, 1844. Type : M. triticea, Lamk. Viv. Taille au-dessous de la moyenne; forme cylindracée, ou ovoïde et étroite; spire très courte, à peine saillante, à galbe conoïdal; protoconche obtuse ; tours un peu convexes, séparés par des nd. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 93 Marginella sutures indistinctes ; dernier tour formant les 5/6 ou les 7/8 de la longueur totale, légèrement ovale, atténué du côté antérieur. Ouverture très allongée, rétrécie en arrière, avec une gouttière peu profonde, tronquée en avant par un sinus sans échancrure ; labre un peu arqué, contracté vers l’ouverture, peu épais, non bordé à l'extérieur, lisse à l’intérieur, rétrocurrent en arc de cercle contre la suture; columelle peu convexe, munie de quatre plis obliques, situés assez en avant, un peu épais, égaux aux rainures qui les séparent; la quatrième rainure est bordée en dessous par un redan qui ressemble à un cinquième pli; bord columellaire peu calleux, assez étroit. Diagnose refaite d’après un échantillon de l’espèce-type, et d'après un plésiotype du Tortonien de S. Agata, dans les environs de Turin : M. oblongala Bon. (PI. IV, fig. 21), ma coll., don de M. Sacco. Rapp. et diff. — Les coquilles comprises dans ce Sous-Genre forment un groupe assez homogène, remarquable par la brièveté de la spire, et par le galbe cylindracé du dernier tour; cependant ces caractères ne m'auraient pas paru suffisants pour motiver la distinction d’un Sous- Genre de Marginella, attendu qu'il existe des formes intermédiaires, dont le classement serait absolument incertain, si l’on se bornait à ces deux caractères ; mais il y a deux autres différences, signalées par M. Jous- seaume, qui justifient davantage la séparation proposée par Hinds, et adoptée par la plupart des auteurs, sans que ni les uns ni les autres aient paru y attacher d'importance : d'abord le labre n'est pas bordé par un bourrelet externe, séparé du reste de la surface, ainsi que cela a toujours lieu chez Marginella; en second lieu, il se contracte vers le milieu de sa hauteur, et il se réfléchit sur l'ouverture, qu'il rétrécit invariablement sur les deux tiers de la longueur de celle-ci. Enfin je remarque que les plis obliques et très antérieurs, que porte la columelle, paraissent plutôt pro- duits par des rainures que par des saillies lamelleuses, à tel point que la rainure inférieure semble bordée par un cinquième pli; mais, en réalité, ce n’est pas un pli additionnel, c’est seulement un rebord de la région pariétale, sans aucune saillie. Répart. stratigr. Eocexe. — Deux espèces douteuses, à labre un peu bordé, dans le Bar- tonien et le Parisien du Bassin de Paris : M. cylindracea Desh., M. Bouryi Cossm., ma coll. 94 ESSAIS DE Marginella Miocexe. — Deux espèces dans l'Helvétien du Piémont : M. elongata Bell. et Mich., M. parvula Sacco, ainsi que le plésiotype ci-dessus figuré, du Tortonien, d’après la Monographie de M. Sacco ; une espèce bien caractérisée dans le Bassin de Vienne: M. Haueri, R. Hæœrnes et Auinger, d’après la Monographie de ces auteurs. Priocexe. — Une espèce dans le Plaisancien de la Ligurie : M. Bellar- diana Semper, d'après Bellardi. Une espèce dans les couches récentes de Java : M. tambacana Martin, d'après la Monographie de cet auteur. Une espèce vivant encore sur les côtes de la Géorgie, dans la Floride : M. styria Dall., d’après cet auteur. EPOQUE ACTUELLE. Une quarantaine d'espèces, dans la Méditer- ranée, sur les côtes occidentales d'Afrique, dans le golfe du Mexique, au Cap, dans l'Australasie, d'après la Monographie de M. Jousseaume. CRYPTOSPIRA, Hinds, 1844. Taille moyenne ; forme ovale, parfois ventrue en arrière; spire à peine saillante, quoique apparente ; limbe basal calleux et bien limité, correspondant aux accroissements de l’échancrure. Ouver- ture assez étroite, entaillée à son extrémité antérieure ; labre plus ou moins épais, lisse ou plissé à l’intérieur ; cinq plis columel- laires, auxquels s'ajoutent fréquemment des rides pariétales plus ou moins nombreuses. Type: M. quinqueplicata, Lamk. Viv. Observ. — Je ne connais pas de Cryptospira (sensu strieto) à l'état fossile ; la forme typique se distingue par ses cinq plis, par son labre lisse, quoique Weinkauff et Tryon y rapportent aussi M. encaustica, qui a des denticulations labiales, et qu'ils considèrent comme le jeune âge de M. quin- queplicata ; je ne partage pas cet avis, et j'estime que les espèces vivantes qui sont dans le même cas appartiennent, de même que M. encaustica, à la section Gibberula. Dans sa Monographie des couches récentes de Java, M. Martin cite et figure une variété minor de l'espèce-type de Cryplospira, qui aurait, par conséquent, vécu à l’époque pliocénique. Il figure égale- ment, comme provenant des mêmes gisements, une espèce vivante plus étroite : Cryplospira dactylus Lamk., des mers de Chine. N'ayant pu me procurer ces échantillons, pour les faire figurer, je me borne à enregistrer ces Citations. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 95 Cryptospira EUR YENTOME, nov. sect. Type : M. crassilabra (!), Gonr. Eoc. Taille petite; forme ovale, subtrigone ; spire courte, mais sail- lante ; protoconche subglobuleuse, obtuse; tours peu nombreux, à sutures visibles; dernier tour très grand, arrondi et ventru en arrière, atténué et excavé à la base; limbe basal peu distinct. Ouverture étroite, à bords presque parallèles, échancrée en arrière par une profonde gouttière qui entaille le péristome ;téchan- crure basale peu profonde; labre un peu oblique, très épais, bordé par un gros bourrelet qui est aplati sur le flanc, sinueux près de la suture et prolongé par une callosité jusque sur la spire ; crénelures fines, irrégulières et nombreuses sur le contour interne du bour- relet labial; columelle à peine sinueuse, munie d’un pli antérieur très oblique, et de trois à cinq plis transverses, puis de deux ou trois rides pariétales ; bord columellaire calleux, largement étalé jusque vers le limbe. Diagnose établie d’après des individus de l’espèce-type, de l'Eocène moyen de Claiborne (PI. [V, fig. 9-10), ma coll. Rapp. et diff. — La profonde échancrure suturale de cette coquille la” distingue immédiatement de Cryptospira quinqueplicata ; en outre, elle possède des crénelures labiales et plus de plis que l'espèce vivante, sa callosité columellaire est bien plus étendue, et son limbe est à peine appa- rent. D'autre part, on ne peut la confondre avec Æratoidea, qui n'a jamais plus de quatre plis, et dont le labre n’est pas entaillé à la suture. Répart. statigr. Eocexe. — L'espèce-type ci-dessus figurée, dans le Claibornien de l'Alabama, ma coll.; une autre espèce, à plis columellaires bifides, dans l'Australie du Sud : M. sulcidens Tate, ma coll. (1) Il y a lieu de noter que le nom crassilabra a été employé, après Conrad et Lea, pour d'autres types de Marginella, par Reeve et par Soverby; les corrections relatives à ces doubles emplois n'ont pas encore été faites, du moins à ma connaissance. L’espèce- type d'Euryentome a pour synonymes : M. columba Lea, M. anatina Lea, M. humerosa Conrad. 96 ESSAIS DE Cryptospira GigBeRuLA, Swainson, 1840. Néotype: Voluta miliaria, Lin. Viv. (— Granula, Jouss. 1875 ; — Microspira, Conrad 1862.) Test mince et vitreux. Taille petite ; forme ovale, tantôt subpi- roïde, tantôt cylindracée; spire à peine proéminente, dont le galbe est souvent confondu avec celui du dernier tour, réduite à un nucléus embryonnaire et obtus, plus un ou deux tours peu dis- tincts et très étroits; dernier tour formant à peu près toute la coquille, arrondi et un peu ventru en arrière, à galbe ovale ou conique du côté antérieur ; limbe basal large et calleux, limité par une arête obtuse. Ouverture très étroite en arrière, avec une gout- ère anguleuse qui n’entaille pas le péristome, à peine plus dilatée du côté antérieur, où elle est profondément échancrée ; labre peu épais, un peu oblique et excavé en profil, rétrocurrent en arc de cercle vers la suture, non bordé par un bourrelet externe, lisse ou orné de crénelures internes, minces ettransversalement allongées ; columelle à peine sinueuse, portant généralement deux, trois ou quatre plis antérieurs, assez épais, plus un nombre variable de plis ou de rides pariétales, beaucoup plus minces et plus horizontales que les plis antérieurs ; bord columellaire peu calleux, mais dis- tinct sur toute sa hauteur, appliqué en avant sur une partie du limbe basal. Diagnose refaite d'après des plésiotypes de l’Eocène : M. ovala Lea (= larvata Conrad), du Claibornien de l'Alabama (PI. IT, fig. 26); M. ovulata Lamk., du Calcaire grossier de Villiers (PI. IV, fig. 42- 13); ma coll. Observ. — MM. Dollfus et Dautzenberg (Moll. Roussillon, 1) désignent M. zonata Brug. comme type de cette Section; or cette espèce est de Kiener, et elle est tout à fait différente des formes de ce groupe ; d’autre part, Fischer indique M. c/andestina comme exemple de Gibberula, tandis que c'est un Persicula qui n’a pas la spire apparente, comme on le verra ci-après. Dans ces conditions, j'ai dû faire choix d’un néotype, et j'adopte, à cet effet, Voluta miliaria Lin., qui est l'espèce la plus connue de cette Section. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 97 Cryptospira Rapp. et dif. — Les petites coquilles que M. Jousseaume a groupées dans son Genre Granula répondent exactement à la diagnose de Gibbe- rula; il y a donc lieu d'y réunir Granula, comme synonyme postérieur. Ces coquilles s'écartent des Cryptospira typiques : non seulement par leur petite taille et par la minceur de leur test, mais encore par leur labre non bordé à l'extérieur, liré à l’intérieur, par leurs plis columellaires plus nom- breux, s'étendant généralement jusque sur la région pariétale. D'autre part, on distingue cette Section d'Euryentome par l'absence d’une échan- crure suturale, par la brièveté de sa spire, ainsi que par son labre, qui n'est pas bordée d’un bourrelet et qui s'applique tangentiellement sur la surface de l’avant-dernier tour. Répart. stratigr. Eocexe. — Outre les deux plésiotypes ci-dessus figurés, nombreuses espèces dans le Bassin anglo-parisien, dans le Cotentin et dans la Loire-Inférieure : M. elevata et Frederici Cossm., M. pusilla et vittata Edw., M. Cossmanni Morlet, M. aculispira et subotiva Cossm., M. es- lini Vasseur, M. cenchridium Cossm., ma coll. Une espèce ornée de plis axiaux vers le sommet, dans le Claibornien de l'Alabama : 2. pli- cala Lea, ma coll.; autre espèce typique, du même gisement : M. semen Lea, ma coll. Ozicocexe. — Une espèce bien caractérisée, dans le Stampien de Picr- refitte : M. stampinensis Stan. Meunier, ma coll. ; plusieurs espèces dans le Tongrien inférieur de l'Allemagne du Nord : M. perovalis, globulosa, biders, conoides, von Kœnen, d'après la Monographie de cet auteur. Miocexe. — Une espèce voisine de l’un des plésiotypes, dans le Burdi- galien de l'Aquitaine et dans l’Helvétien de la Touraine : M. subovu- lala d'Orb., ma coll. ; l'espèce-type dans l'Helvétien de la Vienne, ma coll. ; autre espèce dans l'Helvétien de la Touraine : M. Hærnesi Brus., ma Coll. ; la même dans le Bassin de Vienne, d'après MM. R. Hœrnes et Auinger, et dans le Tortonien du Portugal d'après la Monographie de Pereira da Costa; autre espèce dans le Bassin de Vienne: M. minula Hœrn. et Auinger, d'après la Monographie de ces auteurs. Une espèce des Etats-Unis, type du Sous-Genre Microspira: M. oviformis Con- rad, d’après le Manuel de Tryon; deux espèces dans ies couches à silex de la Floride : M. ballista et gravida Dall., d'après la Mono- graphie de cet auteur. Priocexe. — Une espèce nouvelle, dans les couches récentes de Karikal : M. tectiformis, nob. (voir la description dans l'annexe ci- après); une espèce bien caractérisée dans les couches de Java : M. Dijki Martin, d'après la Monographie de cet auteur; plusieurs espèces dans le Pliocène de la Floride : M. onchidiella et eulima Dall, d’après la Monographie de cet auteur. + 98 ESSAIS DE Cryptospira EPoquE ACTUELLE. — Une douzaine d'espèces dans l'Océan Indien, au Cap, en Australie et aux Indes occidentales, d'après M. Jousseaume, et d'après le Manuel de Tryon. PERSICULA, Schumacher, 1817. PERSICULA, sensu stricto. Type : M. cingulata, Dillw. Viv. (— Rabicea, Gray 1857) Taille moyenne ou petite; forme ovoïde plus ou moins globu- leuse, parfois assez étroite; spire déprimée, à peine visible, ou totalement recouverte par le prolongement de la callosité du péris- tome; dernier tour embrassant toute la coquille, régulièrement ovale jusqu’au limbe basal qui forme une callosité saillante et bien limitée. Ouverture étroite, à bords parallèles, avec une gout- tière canaliculée dans l'angle inférieur, et une profonde échan- crure à l’extrémité antérieure ; labre un peu oblique, légèrement excavé, médiocrement épais, à peine bordé à l'extérieur, souvent réfléchi à l’intérieur ; columelle convexe, munie de plis nombreux qui décroissent d'avant en arrière, le premier très épais, se rac- cordant avec le contour supérieur. Diagnose complétée d'après des échantillons de l’espèce-type et de M. cornea Lamk., ainsi que d’après un plésiotype du Calcaire gros- sier de Parnes : M. angystoma Desh. (PI. IV, fig. 46), ma coll. ; autre espèce à callus apical styliforme : M. Goossensi Cossm. (PI. IV, fig. 17), ma coll. Rapp. et diff. — L'animal de Persieula est un peu différent de celui de Marginella; le pied est plus étroit, et la formule de la radule est différente ; mais, lorsqu'on n'a que les coquilles à sa disposition, la comparaison de Persicula, avec Closia par exemple, est plus difficile. On peut cependant établir une ligne de démarcation entre ces deux formes : non seulement à cause du nombre des plis columellaires (quatre chez Closia seulement), et de l'absence d'un bourrelet labial chez Persicula, mais encore à cause de l'échancrure basale qui paraît être plus profonde chez ce dernier. Il est PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 99 Persicula incontestable que ces caractères distinctifs sont très fugitifs ; aussi la plu- part des auteurs ont-ils classé les espèces fossiles, tantôt dans le Sous- Genre Closia, tantôt dans le Genre Persiculu; je n'ai pas échappé à cette erreur, dans mon « Catalogue illustré des coquilles foss. de l'Eoc. des env. de Paris », où j'ai rapporté à Closia l'espèce que je prends désormais, après un examen plus minutieux, pour plésiotype de Persicula. Quant à Rabicea Gray, je n'apercçois aucune différence générique qui permette de le séparer de Persicula cingulata ; c’est une dénomination complètement synonyme, à supprimer selon moi. Répart. stratigr. Eocexe. — Outre les plésiotypes du Bassin de Paris, ci-dessus figurés, une autre espèce typique dans les Bassins de Paris et de Nantes : Eraio ampulla Desh., ma coll., autre espèce très étroite, dans la Loire-Inférieure : M. Dautzenbergi, Cossm., ma coll. Priocexe. — Une espèce de très petite taille, dans l’Astien des Alpes- Maritimes et du Piémont, et dans le Plaisancien de la Toscane : M. clandestina Br., ma coll. Une espèce dans la Caroline : M. dacria Dall, et une autre dans la Floride; M. amiantula Dall, d'après la Monographie de cet auteur. EPoqQuE ACTUELLE. — Espèces assez nombreuses, sur la côte occiden- dentale d'Afrique, dans le golfe du Mexique, sur les côtes du Brésil et en Australie, d’après la Monographie de M. Jousseaume, et d'après le Manuel de Tryon. VOLUTIDÆ, Gray. Taille généralement grande, ou même très grande ; forme allongée, plus ou moins ovale, parfois stromboïde ; spire assez courte par rapport au dernier tour; proloconche lisse, très variable, tantôt petite et conoïde, tantôt énorme et bulbiforme, avec un nucléus peu saillant, ou bien, au contraire, mucroné. Ouverture allongée, quelquefois un peu dilatée, ironquée en avant par une échancrure souvent très profonde, quelquefois réduite à une simple sinuosité; labre généralement épais, droit, ou à peine incliné à gauche de l'axe, du côté antérieur, peu ou point sinueux en arrière; columelle calleuse, coudée au milieu, faiblement excavée en arrière, très obliquement lordue en avant, dl this. La L 100 ESSAIS DE terminée par une pointe qui dépasse généralement l'extrémité opposée du labre, bien au-delà de l’échancrure ; plis columellaires extrêmement variables, au nombre de 3 à 5 en général, parfois très obliques, très minces et très inégaux, tantôt épais, subtrans- verses et presque égaux, décroissant toujours d'avant en arrière ; bord columellaire plus ou moins épais, ordinairement étalé sur la base ; rarement un opercule. Observ. — Ainsi qu'on peut s'en rendre compte par la diagnose ci-dessus, les caractères principaux de la coquille des Volutidæ (forme générale, protoconche, plis columellaires, opercule, etc...) sont essentiellement variables; aussi la classification des nombreux Genres, proposés dans cette Famille, présente-t-elle de réelles difficultés. Gray s’est principale- ment guidé d’après l'anatomie de l’animal, et ceux qui l'ont suivi (Adams, Fischer, ete...) ont surtout observé les différences de la dentition ; Crosse, au contraire, s'est presque exclusivement rapporté à la forme de la coquille et aux plis de la columelle. Enfin, tout récemment, dans son importante Monographie du Tertiaire de la Floride, M. Dall a adopté un système tout à fait différent, uniquement basé sur la forme de la protoconche. D'après M. Dall, la coquille embryonnaire des Vo/utidæ peut être divisée en deux catégories fondamentales : selon que le nucléus est plus ou moins petit, mais arrondi, non saillant; ou bien selon qu'il forme une pointe mucronée, se délachant des autres tours embryonnaires. IL classe les coquilles de la première catégorie dans la division « Volutoïd series », el celles de la seconde, dans « Scaphelloïd series » ; ensuite la première caté- gorie est subdivisée en plusieurs groupes, selon que la protoconche a un galbe trochiforme, pupiforme, ou bulbiforme ; cette classification étant admise, l’auteur a remarqué que les Volutes de la « Volutoïd serie » sont les plus anciennes, et que, plus on descend profondément dans l’ancien- neté stratigraphique de la fossilisation, plus le nucléus est petit, de sorte que M. Dall en conclut que les premiers représentants de cette Famille paraissent descendre des Fusidæ, qui les ont précédés dans leur appari- tion au fond des mers mésozoïques ; tandis que la protoconche des Volutes actuelles est beaucoup plus développée, et que celle de la « Scaphelloïd serie » ne date que de l'Eocène, et encore avec une certaine atténuation, relativement aux Scaphella récents. Ce système est certainement très intéressant au point de vue morpho- logique ; il est même très exact que plusieurs coquilles de Volutidæ se rattachent intimement, par l'intermédiaire des Mitridæ, aux premiers Fasciolaria; mais il ne peut servir de base à une classification des Volu- tidæ, attendu que, ainsi que l’auteur l’a lui-même reconnu, certains Genres de la Famille en question sont à la fois représentés dans plusieurs groupes PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 101 fondés sur la forme de la protoconche; d'autre part, déjà dans l'Eocène, à côté de formes dont l'embryon est aussi petit que celui des espèces créta- ciques, on trouve subitement des embryons bulbeux, ressemblant complè- tement à ceux des Volutes actuelles, surtout dans la région australasienne, qui est la plus riche en Volutidæ, et où les protoconches ont toujours un caractère aberrant que j'ai déjà observé en mainte occasion. Il résulte de là que la gradation insensible, que comporte la théorie de M. Dall, pour passer des protoconches crétaciques aux protoconches de l’époque contem- poraine, n'existe pas en réalité, que c'est une question d'habitat régional sur le globe terrestre, et qu’on ne peut, par conséquent, en tirer aucune conclusion absolue, même au point de vue morphologique. Les plis colu- mellaires eux-mêmes ne peuvent pas être d'un grand secours, pour établir l'enchaînement phylogénétique des Volutidæ ; c'est également un caractère dont l'apparition ne procède pas avec la régularité qu'exige un arbre généalogique. L'échancrure basale, qui ne commence à se montrer que dans les formes éocéniques, subit aussi des variations brusques qui déconcertent l'observateur. C’est pourquoi, fidèle aux principes que j'ai posés dès le début de ces « Essais », excluant les méthodes qui se guident d'après un seul caractère et qui n'aboutissent qu'à des mécomptes en matière de classification, je préfère adopter une division qui tienne compte, comme je l’ai fait pour toutes les autres Familles, de l’ensemble des caractères, tantôt de la forme générale de la coquille, tantôt de ses plis columellaires, tantôt de sa protoconche, tantôt enfin de son échancrure et accessoirement de son ornementation; puis, quand cette classification est établie d’une manière satisfaisante, je note l’ordre d'apparition des différents Genres dans les couches successives de l'écorce terrestre, et, s'il y a des lacunes inexpli- cables au point de vue phylogénétique, j'ai du moins la ressource de supposer encore qu'elles seront ultérieurement comblées par la découverte de nouveaux matériaux, provenant des immenses régions fossilifères, encore inexplorées à présent. Je rappelle, à cette occasion, que j'ai placé dans la Famille P/euroto- midæ toute une Sous-Famille PAolidotominæ, formée de Genres emprun- tés à la Famille Vo/utidæ (auctorum), munis de plis columellaires, mais présentant invariablement un caractère commun : la présence d’un sinus sutural, dont les accroissements forment des écailles crépues sur toute la spire. À l'appui de ce système, j'ai fait valoir que la protoconche des Pho- lidotominæ n'a pas de rapports avec celle des Volutidæ; or il est évident que cet argument est infirmé par les dernières remarques de M. Dall sur la morphologie de la protoconche des coquilles de cette Famille, qui commence précisément par de petits embryons pendant la période cré- tacique, d’où proviennent exclusivement les Pholidolominæ. Toutelois cela ne prouve pas davantage que les Pholidotominæ ne sont pas mieux à leur place dans la Famille Pleurotomidæ, à cause de leur sinus, et malgré leurs plis columellaires; c'est une question discutable et qui ne paraît pas NT SCO NP) CS a 102 ESSAIS DE encore résolue. En tout cas, il est certain que les Genres Pholidotoma, Rostellites, Beisselia et Gosavia, dont se compose ma Sous-Famille, très différents par leurs formes et leurs plis columellaires, constituent, par leur sinus sutural et par l'absence d’échancrure basale, un groupe parti- culier, qui ne pourrait se fondre dans aucun de ceux dont se compose la Famille Volutidæ; de sorte que, quel que soit le parti qu'on prenne ulté- rieurement, soit en la laissant définitivement dans les P/eurotomidæ, soit en la rapprochant de nouveau des Vo/utidæ, il y a lieu de laisser intacte cette Sous-Famille, qui constitue un groupe à part. Toutefois, comme on le verra ci-après (voir l'annexe), je propose d'y ajouter encore le Genre Ficulopsis Stol. (1867), qui s'y rattache également par son sinus sutural. Rapp. et diff. — La Famille Volutidæ est bien distincte des Marginel- lidæ, qu'on confondait autrefois avec elle, non seulement par sa proto- conche peu obtuse et par sa surface non vernissée, mais encore par son échancrure en général plus profonde, à l'extrémité antérieure de l’ouver- ture, et surtout par la disposition de la columelle, qui se termine en avant par une pointe effilée, recourbée vers l'axe de la coquille, et s’élevant plus haut que l'extrémité opposée du péristome. Du côté des Mitridæ, la déli- mitation est aussi bien tranchée, quoique la forme de certains représen- tants de ces deux Familles soit quelquefois très semblable; le caractère invariable et certain, à l’aide duquel on peut reconnaître une Mitre d’une Volute, c'est l’ordre de décroissance graduelle de l'épaisseur des plis columellaires; tandis que ces plis décroissent d'avant en arrière chez les Volutidæ, ils croissent en sens inverse chez tous les Genres de Mitridæ ; il s'agit, bien entendu, des plis principaux, du côté antérieur de la colu- melle, car les plissements transverses de la partie inférieure de la colu- melle et de la région pariétale, quand il y en a, n’obéissent pas à la même règle, et on en constate l'existence chez certaines formes appartenant à chacune de ces deux Familles. Tableau des Genres, Sous-Genres et Sections D VOLUTA VoLurA (4 ou 5 plis, épines). (Protoconche. trochiforme). LAPPARIA LaPppARIA ca ; (4 plis presque mitri- (Protoconche tur- V olu tin 2èr formes). binée, subsca- (Plis peu obliques, phelloïde). échancrure basale | : et bourrelet). LYRIA LyrrA Lyria (3 plis, costules). (Protoconche bul- (Pas de dent labiale). biforme). Enæta (A) | | (Dent labiale). | PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE CALLIPARA (2 plis, subcostulée). HARPULA (4 plis, lisse). FICULOMORPHA (4 plis, décussée.) VESPERTILIO (4plis, épines ou costules). Callipara (B) (Protoconche à nu- cléus saillant). | Harpuza (Protoconche pa- pilleuse). | Frcuzomorpna (Protoconche pa- pilleuse). VESPERTILIO (Protoconche dé- primée,canaliculée, labre mince). Aulica (G) (Protoconche en calotte lisse, sinus labial). AMORIA (Protoconche tur- binée, labre épais). 103 Volutinæ (Suite). (Plis peu obliques, échancrure basale et bourrelet). LEPTOSCAPHA LeProscapna (4 plis obliques, mitri- (Varices) formes). LS SCAPHELLA SCAPHELLA Scaphella (Ovoïde, protoconche (Canal presque (4 plis colum.) scaphelloïde). droit). Aurinia (Plis dégénérés). Homæoplocinæ!t). CARICELLA CarICELLA (4 pliségaux, échan- (Piruloïde, protoconche (Canal contourné). crure presque nulle). obtuse). VOLUTOCONUS Vorurocoxus (Coniforme, protoconche (Pas de canal). déprimée). (1) Ouotoc, semblable; x2040<, pli. — Par suite d'une transposition de texte, survenue au cours de l'impression, cette Sous-Famille n'occupe pas, dans le tableau, sa place exacte, après les Zidoninæ, à la page 104. YETUS (Protoconche scaphel- loïde, empâtée, pas d'épines). MELO (Protoconche spirale et déprimée, épines). CYMBIOLA (Protoconche styliforme). FULGURARIA (Forme élancée, labre non réfléchi). PTEROSPIRA (Forme subglobuleuse, labre réfléchi). ESSAIS DE * YETUS Yetus \ (Sommet caréné). (3 ou 4 plis, cylin- dracée). Gymba (D) (2 plis, ventrue). Cymbinæ. EucymsA (Spire presque nulle, (Sommet non ca- large échancrure, réné). bande basale, | colum. tordue). Melo (E) (Spire non appa- rente, 3 plis). Ausoba (F) (Spire apparente). CyMB1oLA (Spire libre, 2 plis). Lidoninæ. (Spire saillante, échancrure et | Zidona (G) bande basales). (Spire empâtée). Fulguraria (H) (Canal rétréci, nom- breux plis). ALCITHOE (Ouverture dilatée, + 5 Volutobulbinæ. 3 ou 4 plis). (Protoconche bul- | beuse, à nucléus | latéral, échancrure PrerospirA presque nulle). (Spire saillante, 3 plis). | Mamillana (1) (Spire presque nulle). PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE Le VOLUTILITHES Vozurizrrmes Volutilithes (Echancrure peu pro- (Protoconche petite, (Costulée). fonde, pas de bourrelet trochiforme). Volulocorbis basal). (Crénelée). Neoathleta (Piriforme) Athleta (Très calleuse). Liopeplum (Callus sutural) Volutomorpha (Canal long) PSEPHÆA Psephæa (J) (Echancrure etbourrelet (Protoconche basal). mamelonnée). EopsepHxA (Nucléus sca- phelloïde). x PTYCHORIS Prycaonris (Bulbiforme, péristome (Plis groupés en calleux). avant). | | PROVOCATOR Provocator (K) (Fusiforme, test émaillé).(Sinus sutural). | | p PSEUDOCYMBIUM Pseudocymbium (L) (Cymbiforme, spire sca-(Columelle tronquée, sans plis). laroïde). | MICROVOLUTA Microvoluta (M) (Mitrilorme,pas d'échan- (4 plis obliques, crure). égaux). Genres, Sous-Genres et Sections, non signalés à À. — Exxæra, H. et A. Adams, 1853. — Type : 105 Loxoplocinæ (1). } (Plisobliques, l'anté- | rieur seul saillant). D — Incertæ sedis. | l'état fossile. V. harpa Barnes. Caractérisée par la dent saillante, qui existe à l’intérieur du labre, cette Section ne comprend que quelques espèces actuelles; tous les autres (1) Aoëoc, oblique; xr0o40ç, pli. VUE CV FE RE 106 ESSAIS DE caractères de la coquille me paraissent identiques à ceux de Lyria, de sorte que la séparation d’une Section, d'après cette seule différence, semble peu justifiée. B. — Carcipara, Gray, 1855. — Type: V. bullata Swains. Je rapproche ce Genre de Zyria, quoique la columelle ne porte que deux plis antérieurs ; sa forme ovoïde-cylindrique, ses plis d'accroissement, son bourrelet basal, son échancrure profonde, ont en effet une réelle analogie avec les carac- tères homologues de Zyria; toutefois sa protoconche, à petit nucléus saillant, est un peu différente. G. — Auzica, Gray, 1847. — Type : V. scapha Gm. (sec. Fischer). La columelle porte quatre plis, dont les deux antérieurs sont assez obliques et assez épais; la protoconche forme une calotte subulée, en segment de sphère, dont le nucléus est tout à fait déprimé; enfin le labre, assez épais, est réirocurrent en arrière, et il se raccorde, par une sinuosité échancrée, presque langentiellement avec l’avant-dernier tour, avec une gouttière étroi- tement canaliculée dans l'angle inférieur de l'ouverture. Pour ces motifs, je pense qu'il y a lieu de conserver Aulica comme un Sous-Genre distinct de Vespertilio, quoique la surface ne soit pas toujours absolument lisse, et que quelques espèces aient une tendance à se garnir d’épines obsolètes, sur le dernier tour. D. — Cyusa, Brod. et Sow. 1826. — Type : VW. o!!a Lin. C'est d'après M. Dall (qui n’admet ni Yetus, ni Cymbium) que je cite, comme type de ce Genre, cette coquille des mers d'Europe, tandis que Fischer, dans son Manuel, indique V. proboscidalis, c'est-à-dire le même type que pour Fetus, ce qui aurait pour effet de faire rentrer Cynba dans la synonymie de Fetus. En réalité, il y a des différences entre ces deux formes, de sorte que l'adoption des deux dénominations me paraît justifiée : Cymba, tel que je l'interprète (W. olla et V. Neptuni), me paraît plus ventru, caréné presque à la suture du dernier tour, ce qui supprime la rampe caracté- ristique de Yetus, à tel point que la coquille se réduit à la protoconche et au dernier tour; en outre, la columelle est plus excavée, elle ne porte que deux plis (chez V, olla), et son extrémité antérieure se recourbe vers l'extérieur, au lieu de s'incliner vers l'axe; ce dernier caractère a une importance sérieuse. E.— Meco, Humphrey, 1797.(— Cyinbium Montf. 1810, non Klein 1753). — Type : V. diadema Lamk. Ce genre diffère de Yetus par sa protoconche polygyrée, formant une calotte déprimée, non empâtée par le vernis, avec un nucléus central, un peu saillant, non scaphelloïde. En outre, la spire qui se réduit aussi au dernier tour est invariablement couronnée d’épines ; mème chez les coquilles qui en paraissent dépourvues, on observe, près de la suture, des épines rudimentaires, formées par des plissements axiaux; enfin la columelle est moins excavée que celle de Yetus, munie de trois plis également minces et obliques; le bord columellaire est à peine distinct, tant il est mince ; les accroissements de l’échancrure forment une bande un peu excavée, limitée à l'extérieur par une côte obtuse. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 107 F. — Ausop, H. et A. Adams, 1858. — Type : V. cymbiola Chemn. Autant que je puis en juger par la figure, cette coquille doit être classée dans la Sous-Famille Cymbinæ, à laquelle elle se rattache par sa forme générale, par ses quatre plis columellaires, obliquement tordus, par son échancrure basale, dont les accroissements sont indiqués par une bande bien limitée sur la surface dorsale; la protoconche est presque la même que celle de Melo, de sorte qu’en définitive, Awsoba ne s’en distingue que par sa spire plus apparente, et par un pli de plus à la columelle; j'en conclus que ce n’est qu'un Sous-Genre du précédent. G. — Zinoxa, H. et A. Adams, 1853 (= VoZutella d'Orb. fide Tyron, non Swainson, #ec Perry). — Type : F. angulata Swains. Cette coquille s'écarte de Cymbiola par le dépôt calleux ou vernissé, qui recouvre entiè- rement la spire et le prolongement slyliforme de la protoconche, de sorte qu'on n'y distingue aucune suture; en outre, le labre est un peu sinueux et excavé, au lieu d’être oblique et convexe comme chez Cymbiola; les autres caractères étant identiques, j'estime que ce n’est qu'un Sous-Genre de ce dernier. Les ‘rères Adams en ont d’ailleurs changé le nom, pour cause de triple emploi. H. — Furcurarra, Schumacher, 1817. — Type : VW. rupestris Gm. L'unique espèce, qui représente ce Genre, est une coquille tout à fait fusiforme, localisée dans les mers de Chine et du Japon, et dont la proto- conche subsphérique a attiré l'attention de la plupart des auteurs; ses plis columellaires très nombreux, situés très en arrière, son échancrure presque nulle, l’absence de bourrelet basal, son labre rétrocurrent en arc de cercle vers la suture, sont des caractères beaucoup plus importants que son ornementation, qui ressemble à celle de Psephæa ; de sorte que, quoiqu'en pense Fischer, dans son Manuel, il n’est pas probable qu'on réunira Fulguraria et Psephæa, même quand on connaîtra mieux l'animal. Il est à remarquer qu'il a partout orthographié Fulgoraria, tandis que les autres auteurs écrivent Fulguraria, plus conforme à l’étymologie correcte. I. — Mamircanxa, Crosse, 1871. — Type : V. mamilla Gray. Je doute que les échantillons que l’on connaît de cette espèce aient atteint l’âge adulte; leur forme est ovale, allongée, leur labre est mince et leur columelle porte trois plis ; enfin leur protoconche est tout à fait disproportionnée et rem- place les tours de spire. Mais il est fort possible qu’en vieillissant, cette coquille prenne un aspect très différent; aussi est-il regrettable qu'un Sous-Genre ait été fondé d'après le seul caractère de la forme bulbeuse de la protoconche, surtout quand ce caractère est commun à toutes les autres coquilles comprises dans la même Sous-Famille. J. — Psepaæa Crosse, 1871. - Type : V. concinna Brod. Quoique la protoconche de cette coquille soit mamelonnée, au lieu d’être trochiforme comme celle de Volutilithes, et qu’elle ait une échancrure basale avec un bourrelet, je rapproche ces deux Genres dans la même Sous-Famille, à cause de la disposition de leurs plis très obliques, dont l’antérieur seul est saillant. 108 ESSAIS DE K. — Pnovocaror, Watson, 1881. — Type : Provocalor pulcher Watson. — Ainsi que l'a fait remarquer Fischer, dans son Manuel, cette coquille a le sommet émaillé d'un Ancilla, la suture comblée d'un Bullia, le sinus sutural d'un Plewrotomidæ, avec deux plis très obliques en arrière, sur la columelle, Cet assemblage hybride de caractères apparte- nant à diverses Familles rend très incertain le classement de Provocator. L. — Pseunocymsium, Cossm, 1899 (— Wyvillea Watson 1881, non Haswel 1879). — Type: Wyvillea alabastrina Watson. D'après le Mauuel de Fischer, c'est une coquille cymbiforme, dont la spire est scalaroïde et élevée, dont le sommet est mamelonné et irrégulier, et dont la columelle, légèrement tordue, est perpendiculaire et ne porte aucun pli; comme elle est abruptement tronquée au milieu de sa longueur, au lieu de s'élever plus haut que le bord opposé, comme cela a lieu chez la plupart des Volutidæ, je doute que Wyvillea soit bien à sa place dans cette Famille. En tous cas, j'ai dû changer ce nom de Genre, pour corriger un double emploi avec un Genre de Crustacés bien antérieur. M.— Microvorura, Angas, 1877. — Type : M. australis Angas. D'après les figures du Manuel de Tryon, ces coquilles ont l'aspect des Mitra; mais elles n’ont pas d'échancrure basale, et leurs plis égaux ne croissent pas d'avant en arrière. Je crois donc, conformément à l'opinion de cet auteur, que c’est un groupe de transition entre les deux Familles ; cette opinion me paraît beaucoup plus vraisemblable que celle de Fischer qui a rapproché, ainsi que je l'ai signalé ci-avant (p. 82), Microvolula des Marginellidæ. Genre ou Sous-Genre à éliminer de la Famille. VocuromirrA, Gray, 1847. — Type V. Groenlandica Beck. D'après Fischer et d’après le Manuel de Tryon, cette coquille a complètement l'aspect d'un Mira, avec une échancrure basale et un bourrelet, ce qui la distingue de Microvoluta; toutefois Fischer affirme que sa radule la rapproche de Voluta ; mais il remarque que l'absence d'appendices du siphon, que la forme des tentacules portant les yeux, sont des caractères anormaux chez les Volutidæ, et se rapprochent plutôt de ceux des Mitridie. Comme, d'ailleurs, il semble que les plis croissent d'avant en arrière, je suis d'avis de classer ce Genre dans les Mitridæ. Quant à la coquille crélacique, que Stoliczka a placée dans ce Genre, elle ne paraît avoir aucun rapport avec lui; c'est un fragment, dont les plis columellaires ne sont guère visibles, etdont la surface est couverte de fines stries spirales ; je doute que ce soit un Mitridæ, et, dans l'état où il se trouve, il est préfé- rable de s'abstenir de toute conclusion sur son classement. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 109 VOLUTA (Rlumphius 1705) Lamarek 1794. (— Volutolyria, Crosse 1877: — Musica Humphrey 1797, fide Sens 1840) VoLUTA, sensu stricto. Type: Murex musica, d'Arg. Viv. Test épais et pesant; taille assez grande; forme biconique, plus ou moins ventrue ; spire peu allongée, étagée, épineuse ; proto- conche lisse, polygyrée, trochoïde, à nucléus un peu saillant et à tours très convexes ; dernier tour grand, médiocrement ovale, couronné d'épines parfois très saillantes, situées au-dessus d'une rampe suturale, et donnant naissance à des costules axiales qui persistent jusque sur la base ; dans l'intervalle, la surface est tantôt lisse, tanlôt ornée de gros filets spiraux, parfois décussés par des accroissements un peu crépus ; base atténuée et excavée jusqu’à la carène qui limite un gros bourrelet correspondant aux accroissements de l’échancrure antérieure. Ouverture relativement étroite, avec une gouttière anguleuse à la parlie inférieure, terminée en avant par une très profonde échancrure contournée ; labre vertical très épais, parfois lacinié, à peine sinueux à la suture ; columelle calleuse, peu coudée, excavée en crosse à son extrémité antérieure, munie de quatre ou cinq gros plis peu obliques, souvent presque égaux, puis en arrière, de deux ou trois plissements transverses et plus minces, qui disparaissent quelquefois chez certaines espèces ; bord colu- mellaire peu étalé, mince eu arrière, plus calleux sur le bourrelet basal, dont la carène inférieure correspond au troisième pli columellaire. Opercule corné, unguiculé, arqué, à nucléus spiral. Diagnose faite d’après le type actuel, et d'après un plésiotype du Calcaire Lee de He près Grignon : V. musicalis Lamk. (PI. VII, fig. 4-5), ma coll. Protoconche grossie (Fig. 13 ci-contre). Fic. 12. — Voluta £ musicalis, Lamk. Observ. — La désignation de l'espèce-type du Genre Voluta a donné D | 110 ESSAIS DE Voluta lieu à quelques erreurs, qu'il importe de rectifier. Ce nom de Genre a été employé par Rhumplius, en 1705, et il n'aurait, par conséquent, aucune valeur, s'iln'avait été successivement repris : par Linné d’abord (Edition X reformata), qui y confondait Mitra, Oliva, Marginella, Columbella; puis par Lamarck (Mém. Soc. hist. nat. Paris, 1798), qui a éliminé de ce Genre les types de Colwmbella, Marginella, Cancellariu, Mitra, Turbinella, Ancilla, el qui a expressément désigné, comme type de Voluta (s.res- tricto) : V. musica (la « Musique » de d'Argenville). Cette désignation a encore été confirmée par lui, en 1801, dans son « Système des animaux sans vertèbres ». Gray et tous les auteurs américains ont adopté cette manière de voir. Toutefois Swainson a fait connaître, en 1840, un Genre Musica, qu'il attribue à Humphrey 1797. mais qui n’a aucune valeur, puis- qu'il n’a été rendu public que quarante-deux ans après que Lamarck a fixé Voluta; d'ailleurs Swainson lui-même a placé V. musica dans son Genre Harpula, et l'on esten droit de conclure qu'il n'attachait, par suite, aucune importance à la dénomination Musica, après l'avoir inopinément ressuscitée. La question paraissait donc résolue, lorsqu’en 1877, Crosse reprenant, dans le « Journal de Conchyliologie », la classification des Volutidæ, a proposé le nom Volutolyria pour V. musica; Fischer a accepté ce nom dans son Manuel, de sorte qu'il ne cite plus aucun type pour Voluta (s. striclo), ce qui est inadmissible au point de vue de la correcte nomen- clature ; en outre, Fischer donne Musica comme synonyme de Volutolyria ; or il est bien évident que, si l’on admet Musica de préférence à Volula, pour le type V. musica, la dénomination Volulolyria tombe également er synonymie. En définitive, ces deux noms (Musica, Volutolyria) sont purement des synonymes, qu'il y a lieu de faire disparaître de la nomenclature des Vo- lutidæ, en ne conservant que Voluta, seule dénomination correctement établie. Rapp. et diff. — Le choix définitif de V. musica, comme type du Genre Voluta, me dispense de comparer cette coquille aux autres formes de Volutidæ, dont l'énumération va suivre, et dont la séparation sera succes- sivement justifiée. Toutefois il n’est pas sans intérèt de faire remarquer qu'au point de vue de la classification d’après la forme de la protoconche, proposée par M. Dall, Voluta appartient à sa « Volutoid series », deuxième subdivision ; le nucléus embryonnaire de cette coquille est déjà plus déve- loppé que chez la plupart des formes éocéniques ou crétaciques, apparte- nant au Genre Volutilithes, ou à ses Sous-Genres et Sections. Quant à la plication columellaire, elle est très développée, très puissante, et chez certaines espèces éocéniques (V. mitrala, par exemple), les plis sont à peu près égaux, de sorte qu'il est difficile d'y constater la loi de décroissance d'avant en arrière, qui est la base de la séparation entre les Volutidæ el les Mitridæ. Cependant, mème chez l'espèce que je viens de citer, le pli PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE ait Voluta antérieur conserve encore plus d'importance et d'épaisseur que cela n’a lieu chez une coquille de Mitra, dont le pli supérieur est toujours plus faible et plus oblique que les plis infrajacents. Répart. stratigr. Eocexe. — Outre le plésiotype ci-dessus figuré, qui existe dans le Bassin de Paris et dans le Vicentin (ma coll.), plusieurs espèces typiques, dans les environs de Paris et dans la Loire-Inférieure : V. mitrala Desh., V. Wateleti Desh., V. quinqueplicata Bayan, V. Hærensi, Desh., V. proboscidifera Cossm., ma coll. Une espèce à cinq ou six plis columellaires, dans le Vicentin : V. Bezançoni Bayan, d’après la figure donnée par cet auteur. OziGocExE. — Une espèce bien caractérisée dans les couches de Grancona (Vénétie) : V. Bericorum Oppenh., ma collection. EPoqQuE AcrugLLE. —- Trois espèces aux Antilles, sur les côtes d'Afrique et du Brésil, d’après le Manuel de Tryon. LAPPARIA, Conrad, 1855. LappaRIA, sensu stricto. Type: Mitra dumosa, Conr. Eoc. Taille moyenne; forme étroite, biconique, ressemblant aux Turricula ; spire assez longue, à galbe conique ; protoconche lisse, grosse, turbinée, à nucléus pointu et scaphelloïde ; tours d’abord ornés de filets spiraux, très serrés, et de costules obsolètes, puis devenant peu à peu anguleux, et enfin épineux sur l’angle, avec une rampe faiblement excavée au-dessous de la rangée d’épines; sutures linéaires, ondulées par les costules axiales; dernier tour un peu supérieur à la moitié de la longueur totale, armé en arrière d’une couronne d’'épines saillantes et com- primées, entièrement couvert de filets spiraux, qui se pro- longent seuls sur la convexité de la base, jusqu’au cou sur lequel s’enroule un large bourrelet, formé par les accroissements cur- vilignes de l’échancrure antérieure. Ouverture peu dilatée, à bords presque parallèles, avec une étroite gouttière dans l’angle inférieur, à peine contractée en avant, où elle se termine par une profonde échancrure basale ; L” Fr ÉOLeC RE se de AR Là 2 Ars di ESSAIS DE Lapparia labre presque rectiligne et verlical, un peu arqué en avant, lisse à l'intérieur, médiocrement épais ; columelle sans inflexion au milieu, recourbée vers l'axe, et prolongée à son extrémité anté- rieure qui se raccorde avec l’échancrure ; quatre plis columel- laires, l’antérieur un peu moins saillant et un peu plus oblique que les trois autres, qui sont épais et presque transverses ; bord columellaire vernissé, mince en arrière, plus calleux dans la région du bourrelet. Diagnose faite d’après des échantillons de l’espèce- type, de l'Eocène supérieur de Jackson, dans l'Etat de Mississipi (PI. VII, fig. 8), ma coll. ; et d’après une espèce voisine), souvent confondue avec la pré- cédente, provenant de l'Eocène inférieur de Smith- ville, dans le Texas: Mitra Mooreana Gabb (PI. VIII, fig. 9), ma coll. Protoconche de l'espèce-type, grossie (Fig. 14 ci-contre). F1G. 14, — Lapparia dumosa, Conr. Rapp. et diff. — Cette coquille a été décrite dansle Genre Mira, à cause de la disposition deses plis columellaires, qui ne décroissent pas d'avant en arrière; toutefois, le pli antérieur étant presque égal aux trois autres, fait qui se produit chez quelques VPolula (par ex. V. mitrata Desh.), et, d'autre part, tous les caractères extérieurs de la coquille se rapprochant plus des Volutidæ que des Mitridæ, j'adopte l'opinion de M. Dall qui, se fondant sur la forme de la protoconche seule, place ZLapparia daus la première de ces deux Familles. Seulement M. Dall la rapproche de Cari- cella et de Scaphella, à cause de ce gros embryon, à nucléus pointu ; or, ainsi que je l'ai déjà indiqué ci-dessus, il ne faut pas s'en rapporter exclu- sivement à la forme de l'embryon pour le classement des Volutidæ; le Genre Lapparia en offre la preuve la plus évidente, attendu que, par tous ses autres caractères (échancrure, bourrelet basal, plis transverses, épines, etc.), il s'écarte complètement de la « Scaphelloïd series » de M. Dall, c'est-à-dire de mes Æomæoplocinæ, au milieu desquels il forme- rail une anomalie tout à fait disparate. Je rapproche, au contraire, Lappa- ria de Voluta, dont il ne diffère que par sa forme plus étroite et par son embryon subscaphelloïde. Répart. stratigr. Pazeocexe. — L'espèce plésiotype ci-dessus figurée, dans le « Midway stage » du Texas, ma coll. Eocexe. — L'espèce-lype et une variété, dans le Claibornien et le Jacksonien des Etats-Unis, ma coll. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 113 LYRIA, Gray, 1847. Lyria, sensu stricto. Type : Voluta nucleus, Lamk. Viv. Test épais; taille au-dessous de la moyenne ; forme ovoïde, peu ventrue,; spire pointue, subulée, un peu étagée, à galbe conique; protoconche lisse, paucispirée, bulbiforme, quoique peu développée, à nucléus à peine saillant et plus ou moins dévié; surface costulée par des plis axiaux assez épais et réguliers, qui forment des crénelures sur la rampe suturale ; dernier tour très grand, régulièrement ovale, atténué et excavé à la base, sur laquelle se prolongent les costules axiales, et qui porte, en outre, dessillons obsolètes, imbriqués, obliques, jusqu’au bourreletarrondi et contourné qui aboutit à l’échancrure antérieure. Ouverture fusoïde, avec une profonde gouttière dans l’angle inférieur, pro- fondément échancrée à son extrémité supérieure ; labre vertical, épais, extérieurement variqueux, lisse à l’intérieur ; columelle peu calleuse, excavée en arrière, à peine coudée en avant, munie de trois plis supérieurs, peu obliques, dont deux surtout sont épais, le troisième inférieur un peu plus mince, et au dessous, de nombreux plissements transverses, enfin quelquefois, d’une forte ride pariétale dans l'angle inférieur ; bord columellaire assez mince, surtout en arrière, peu étalé, plus calleux sur la région du bourrelet basal. Diagnose refaite d'après deux plésiotypes de Calcaires grossiers : L. turgidula Lamk., de Damery (PI. V, fig. 9); et Z. harpula Lamk., de Chaussy (PI. VI, fig. 9-10) ; tous deux de ma collection. Rapp. et dif. — Ce Genre se distingue de Voluta : non seulement par son ornementation formée de costules serrées, au lieu de côtes épineuses, mais encore et surtout par sa protoconche bulbeuse, à nucléus dévié, et par ses plis columellaires moins nombreux, disposés d’une manière diflé- rente. Il s'en rapproche toutefois par l'épaisseur de son test, par la profon- deur de son échancrure antérieure, par son bourrelet basal, par les pro- portions relatives du dernier tour et de la spire. Les différences avec Lapparia sont plus importantes, quoiqu'elles portent sur les mêmes carac- tères : protoconche, plis columellaires, ornementation. 8 NAT 9 OU T'ANNNTTE 11% ESSAIS DE Lyria Répart. stratigr. SENONIEN. — Trois espèces bien caractérisées dans le « groupe d'Ar- rialoor», du Crétacé supérieur de l’fnde méridionale : Z. formosa, crassicostala et granulosa Stoliczka, d'après la Monographie de cet auteur. Parkocene. — Une espèce dans le Calcaire de Mons : Voluta Mari Briart et Cornet, d'après la Monographie de ces auteurs. Deux espèces dans le «Midway stage» de l’Alabama : V. lyroidea et L. Willcoxiana, Aldrich., d’après les figures données par M. Gilbert Harris. Eocexe. — Plusieurs espèces bien caractérisées, dans le Bassin anglo- parisien, dans la Loire-Inférieure : V. harpula et turgidula Lamk., Lyria Coroni Morlet, V. Branderi Desh., V. costata Sol., V. maga et humerosa Edw., ma coll. et d'après la Monographie de F. Ed- wards. Deux espèces dans les couches nummulitiques de Pau : V. Deshayesi AI. Rouault, coll. de l'Ecole des Mines, et V. Prevosti Al. Rouault, d’après les figures. Une espèce dans l'Australie du Sud : L. harpularia Tate, ma coll. Plusieurs espèces dans les couches nummulitiques de l'Inde : V. jugosa Saw., V. Edwardsi d'Arch., d’après la Monographie de d'Archiac. Ozicocexe. — Une espèce dans les sables de Fontainebleau, dans l'Allemagne du Nord, la Belgique etle Vicentin : V. #odesta Mérian, d’après Sandberger, Nyst, Deshayes : autre espèce dans le Tongrien de Belgique, de l'Allemagne du Nord et d'Angleterre : ZL. decora Beyr., ma collection; autre espèce dans l'Allemagne du Nord : L. eximia von Kœn. d'après la figure; plusieurs espèces dans le Tongrien de la Ligurie : V. anceps Mich., L. parens Bell., d'après la Monographie de Bellardi; une espèce bien caractérisée dans le Tongrien de Gaas : V. milræformis Grat. (non Lamk.), d'après les figures de l'Atlas du Bassin de d'Adour. Miocene. — Une espèce à peu près lisse dans le Bassin de l’'Adour : V. picturala Grat., ma coll. Deux espèces dans l'Helvétien du Pié- mont : V. magorum Br., V. taurinia Bon., d'après la Monographie de Bellardi. Trois espèces dans le Tertiaire de Saint-Domingue et dans les couches à silex de la Floride : V. zebra Leach, V. pulchella Sow. et V,. #usicina Heilp. d'après la Monographie de M. Dall et ma Coll. PLiocene. — Une espèce dans le Crag rouge d'Angleterre, intitulée à tort V. nodosa, mais bien distincte du Volutilithes de ce nom, d’après la figure de la Monographie de S. Wood. ÊPOQUE ACTUELLE.— Plusieurs espèces dans l'Australie, l'Océan Indien, au Japon, sur les côtes d'Afrique et aux Indes occidentales, d'après le Manuel de Tryon. ne PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 115 HARPULA, Swainson, 1840. HarpuLa, sensu stricto. Type: Voluta vexillum, Chemn. Viv. Taille au-dessous de la moyenne, ou même petite; forme ovale ou étroitement fusoïde ; spire peu allongée, à galbe conique; protoconche lisse, petite, papilleuse, à nucléus légèrement dévié ; tours lisses, un peu convexes, séparés par des sutures linéaires et faiblement bordées; dernier tour grand, peu ventru, dépourvu de costules et de stries, atténué à la base, qui porte seulement quelques sillons obliques, enroulés sur le cou et le bourrelet aboutissant à l’échancrure. Ouverture un peu allongée, peu dilatée, munie d’une étroite gouttière dans l'angle inférieur, échancrée en avant par un sinus étroit et profond, qui est rejeté à l'extérieur ; labre épais, parfois bordé, presque vertical, sans aucune sinuosité à la suture, portant en avant une petite callosilé interne, qui rétrécit toujours l'ouverture à la naissance de l’échan- crure basale ; columelle excavée en arrière, droite en avant, munie de quatre plis très décroissants, et de plusieurs plissements pariétaux ; le pli antérieur est seul épais et se confond ordinaire- ment avec la torsion columellaire ; bord calleux, bien limité en dehors. Diagnose faite d’après un plésiotype du Calcaire grossier de Parnes : V. milreola Lamk. (PI. VII, fig. 7-8), ma coll. Rapp. et diff. — Les plésiotypes de l'Eocène ne sont pas absolument identiques par leur forme, au type du Genre de Swainson; ils sont plus étroits, plus subulés et ressemblent encore davantage à un Mira. Toute- fois, comme les autres caractères répondent complètement à la diagnose et à la figure de V. veæillum et de V. interpunctala Martynn, qui sontles deux représentants de Jarpula à l'époque actuelle, je n'hésite pas à con- firmer la détermination générique que j'avais déjà proposée dans mon « Catalogue illustré de l'Eocène », en 1889, quoiqu'il soit surprenant que ce Genre n'ait pas de représentants entre l’'Eocène et l'Epoque actuelle. Outre la décroissance des plis columellaires, auxquels succèdent encore quelques plissements pariétaux, ces plésiotypes fossiles sont caractérisés 116 ESSAIS DE Harpula par une petite callosité qui rétrécit l'extrémité antérieure de l'ouverture, et qu'on distingue très bien sur la figure des espèces vivantes de Jarpula. Ce Genre se rattache aux Volutinæ par son échancrure avec bourrelet basal, par son labre épais ainsi que par sa plication columellaire; il s'écarte de Zyria par sa surface lisse et par sa protoconche papilleuse. Répart. stratigr. Eocexe. — Outre le plésiotype ci-dessus figuré, une autre espèce dans les sables bartoniens des environs de Paris : V. intusdentata Cossm., ma coll. EPoque AcruELLE. — Deux espèces dans l'Océan Indien, d’après le Manuel de Tryon. FICULOMORPHA, Holzapfel, 1888. FicuzomorPHa, sensu str. Type : Mitra piruliformis, Mull. Crét. Taille assez petite ; forme piroïde, ovale, peu allongée ; spire très courte, à galbe conoïdal ; protoconche papilleuse, peu sail- lante, à nucléus dévié (/ide Holzapfel) ; tours peu nombreux, un peu convexes ; surface entièrement ornée de rubans spiraux et aplatis, décussés par des plis d’accroissement dans leurs inters- tices ; dernier tour très grand, ovale en arrière, excavé à la base, sur laquelle l’ornementation se prolonge régulièrément jusqu'au cou, où l’on distingue un bourrelet obtus, correspondant aux accroissements de l’'échancrure antérieure. Ouverture peu dilatée, semilunaire, avec une étroite gouttière dans l'angle inférieur, terminée en avant par un canal un peu rétréci, rejeté en dehors et échancré à l'extrémité par une entaille assez profonde; labre élroit, non sinueux en arrière, mince, muni de quelques plis crénelés à l’intérieur ; columelle excavée en arrière, courbée à droite du côté antérieur, munie de quatre plis épais, les deux antérieurs obliques et rapprochés, les deux postérieurs transverses et plus écartés; bord columellaire assez large, un peu calleux, bien distinct dans toute sa hauteur. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 117 Ficulomorpha Diagnose refaite d’après les échantillons-types des sables de Vaals, du Sénonien supérieur (PI. VII, fig. 10-11 ), coll. de « Technische Hochschule » d’Aix-la-Chapelle, communiqués par M. Holzapfel. Rapp. et diff. — Au premier abord, ce Genre ressemble complètement à Ficulopsis Stol., qui appartient à la Sous-Famille Pholidotoininæ (voir l’annexe ci-après); mais, malgré cette apparence extérieure, Ficulomor- pha doit être classé dans un groupe tout à fait différent, à cause de l’ab- sence complète de sinuosité et d'échancrure à la partie inférieure du labre, qui est simplement un peu rétrocurrent à son point de jonction avec la suture. Ce Genre s’écarte totalement des autres Volutinæ : non seulement par sa forme piroïde et par son ornementation de Pirula, mais encore par sa protoconche papilleuse, petite comme le sont tous les embryons de Volutidæ crétaciques, et enfin par ses plis columellaires qui forment deux groupes très distincts, deux obliques et deux transverses. Quoique ces différences soient très profondes, et qu'à première vue on ne voie guère de rapports entre Ficulomorpha et Voluta, je place ce Genre dans la Sous-Famille Volutinæ, à cause de son échancrure basale et de son bourrelet, et à cause de l'épaisseur de ses quatre plis. Répart. stratigr. SENONIEN. — L'espèce-type seule, dans les sables d’Aïx-la-Chapelle. VESPERTILIO, Klein, 1753. VESPERTILIO, Sensu stricto. Type : V. vespertiho, Lin. Viv. Test un peu épais ; taille assez grande ; forme stromboïde, généralement ventrue ; spire courte, subcostulée sur les premiers tours, devenant épineuse sur les deux derniers; protoconche grosse, polygyrée, à nucléus déprimé, à tours canaliculés et parfois crénelés ; dernier tour très grand, couronné au-dessus de la rampe suturale par des épines plus ou moins saillantes et écartées, qui se prolongent sous la forme de costules disparais- sant sur la base, tandis que le reste de la surface est lisse; bour- relet basal saïllant, correspondant aux accroissements de l’échan- crure antérieure. Ouverture à bords presque parallèles, avec une gouttière étroitement canaliculée dans l'angle inférieur, terminée 118 ESSAIS DE Vespertilio en avant par une très profonde échancrure ; labre mince, presque vertical, lisse à l’intérieur, aboutissant normalement à la suture ; columelle peu excavée, lordue et contournée en avant, portant quatre plis écartés et saïllants, les deux antérieurs plus obliques et plus épais ; bord columellaire un peu calleux, non étalé. \ Diagnose faite d'après des échantillons de l'espèce- ES type, et d’après un plésiotype de l'Eocène de l'Aus- 77 / tralie: V. Weldi Ten. Woods (PI. IV, fig. 93, et ie PI. VI,fig.8), ma coll. Protoconche grossie (Fig. 15 116: 16. — Vesperti- ci-contre) lio Weldi, Ten. Je Woods. Rapp. et diff. — Vespertilio se distingue de Volutas.s.: par ses plis plus minces, un peu plus obliques, surtout les deux antérieurs; par l'absence de plissement sur la région pariétale ; par son labre plus mince, et principalement par sa grosse protoconche, à nucléus presque planor- bulaire, qui n'a aucun rapport avec l'embryon trochiforme de V. musi- calis. À côté de ces caractères différentiels, qui sont bien tranchés, il y a, au contraire, entre ces deux genres, des rapprochements qui motivent le classement de Vespertilio dans la Sous-Famille Volutinæ ; ce sont : non seulement la forme générale, l’ornementation épineuse ou costulée, mais encore la profondeur de l’échancrure, et l'existence d’un bourrelet basal qui correspond aux accroissements de celle-ci. Il y a lieu de remarquer que les crénelures de la protoconche, qui caractérisent le type (W. vesper- tilio), n'existent pas chez toutes les espèces vivantes du même Genre, et qu'elles manquent absolument chez les plésiotypes fossiles ; M. Geo. Har- ris, dans son « Etude sur les fossiles australasiens du British Museum »; en conclut que ces fossiles appartiennent au Sous-Genre Aulica. Je ne partage pas cet avis, attendu qu'il existe d’autres différences plus constantes entre Vespertilio et Aulica, notamment l'épaisseur des plis columellaires de ce dernier Sous-Genre, la disparition complète de l’or- nementation de la surface chez Awlica, qui a en outre une protoconche non canaliculée, présentant l'aspect d'une calotte lisse, et dont le labre forme un sinus un peu échancré, à son point d'attache contre la suture. Je ne connais d’ailleurs aucun représentant d'Awlica à l'état fossile, tandis que plusieurs des plésiotypes australiens sont presque identiques à V. ves- pertilio. Répart. stratigr. SENONIEN. — Deux espèces douteuses dans les couches daniennes de PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 119 Vespertilio Maëstricht : V. deperdita Goldf. et V. pèriformis() Kaunhowen, d’après la Monographie de cet auteur. Eocexe. — Outre le plésiotype ci-dessus figuré, plusieurs espèces dans l'Australie du Sud, soit épineuses : V. sérophodon M. Coy, V. strombi formis Johnston(?); soit costulées : V. Zrata, pseudoli- cata, Macdonaldi, Tate, ma coll. Deux espèces probables dans les couches nummulitiques de l'Inde : 1. Sismondai et Haïmei d'Arch., d'après la Monographie de d'Archiac et Haime. PLrocexe. — Deux espèces dans les couches récentes de Java : V. pon- derosa et gendinganensis, Martin, d'après les figures données par cet auteur. EPoquE ACTUELLE. — Un certain nombre d'espèces localisées dans les mers de l'Australie, aux Philippines, aux îles Moluques, d'après le Manuel de Tryon. > AMmoria, Gray, 1855. - Type : Voluta undulata, Lamk. Viv. Taille moyenne; forme ovale, peu ventrue; spire courte, subulée, à galbe conique ou extraconique ; protoconche relative- ment petite, lisse, turbinée en dôme conoïdal, à nucléus sans saillie ; tours à peu près plans, à sutures peu distinctes, lisses et recouverts d’un enduit vernissé qui envahit toute la surface de la coquille ; dernier tour très grand, ovoïde, régulièrement atténué à la base, qui est peu ou point excavée, et qui porte un bourrelet obsolète, correspondant aux accroissements de l’échancrure. Ouverture longue, peu dilatée, avec une étroite gouttière canali- culée dans l’angle inférieur, non rétrécie en avant, et terminée de ce côté par une échancrure très profondément entaillée, mais plus étroite que l'ouverture; labre épais, lisse à l’intérieur, non bordé à l'extérieur, un peu oblique à gauche de l’axe, du côté antérieur, rétrocurrent en arc de cercle à la suture; columelle presque rectiligne, munie de quatre gros plis souvent épais, égaux et équidistants, quelquefois entremélés de plis intercalaires et plus (1) V. piriformis fait double emploi avec l'espèce de Forbes ; je propose, pour l'espèce du Limbourg : Voluta kaunhoweni, Vin. de Reg. (2) Double emploi avec VF. S{rombiformis Desh: je propose donc, pour l'espèce aus- tralienne : V. Johnstoni, nob. 5 & V9 MED RON 120 ESSAIS DE Vespertilio petits; du côté antérieur, la columelle se recourbe vers l'axe, avant de se terminer au bord de l’échancrure ; bord columellaire mince, peu calleux, parfois très largement étalé sur la base et sur le bourrelet basal. Diagnose complétée d'après une variété de l’espèce-type : V. Angasi Tate, ma coll. ; et d’après un plésiotype du Miocène de l'Australie du Sud: V. Masoni Tate (PI. V, fig. 10, et PI. VI, fig. 7), ma coll. Rapp. et diff. — Ce Sous-Genre appartient évidemment au même groupe que Vexpertilio et Aulica ; par son échancrure et son bourrelet basal, ainsi que par ses plis columellaires, il se rattache à la Sous-Famille typique Volutinæ ; mais il s'écarte : de Voluta et de Lyria par sa surface non ornée et par son embryon; de Vespertilio par l'absence d'épines, par sa proto- conche non déprimée ni canaliculée, par son labre épais ; enfin d'Awlica, qui est également lisse, par son échancrure bien plus étroite, par sa proto- conche beaucoup moins grosse, par sa columelle plus contournée en avant. On peut encore le comparer à Harpula, qui a aussi une forme mitroïde ; mais la plication de la columelle est bien différente, la protoconche n'a aucun rapport, et le labre d'Amoria ne porte pas la callosité antérieure, rétrécissant l'ouverture, qui caractérise Aarpula. Répart. stratigr. Miocene. — L'espèce plésiotype ci-dessus figurée, dans l'Australie du Sud, ma coll. Autre espèce probable dans la formation santacru- zienne de la Patagonie : V. Patagonica x. Thering, d'après la figure publiée par l'auteur. PLrocexe. — L'espèce-type dans les couches récentes de la Nouvelle- Zélande, d'après M. Geo. Harris. Eroque Acruezze. — Plusieurs espèces ou variétés, dans les mers de l’Australie, d'après le Manuel de Tryon. LEPTOSCAPHA, Fischer, 1883. LEproscapHA, sensu stricto. Type: V. variculosa, Lamk. Eoc. Taille petite; forme de Mitra, étroite, ovale, assez allongée ; spire un peu écourtée, à galbe conoïdal ; protoconche petite, mamillée, à nucléus indisünct, obliquement subdévié ; tours con- vexes, séparés par des sutures bordées, et ornés de fines stries TT L'Etat ui Gp sente GREAT RER PALÉOCONCHOLOHIE COMPARÉE 1921 Leptoscapha spirales ; dernier tour grand, ovoïde, non ventru, alténué à la base, qui est un peu excavée contre le bourrelet caréné corres- pondant aux accroissements de l’échancrure : stries persistant sur la base, où elles sont plus marquées que sur la spire, et oblique- ment enroulées sur le bourrelet. Ouverture assez courte, un peu dilatée, munie d’une gouttière étroitement canaliculée dans l'angle inférieur, un peu rétrécie à son extrémité antérieure, où elle est tronquée par une échancrure assez profonde; labre vertical, épais, bordé par une varice, à laquelle correspond souvent une varice opposée sur le dernier tour ; columelle excavée, munie de quatre plis assez minces et assez obliques, situés en avant, les trois anté- rieurs presque égaux, l'inférieur souvent peu visible et toujours plus petit; bord columellaire calleux, étroit, limité à l'extérieur par un rebord saillant, se terminant en pointe à l’angle de l'échan- crure. Diagnose complétée d’après des échantillons de l’es- pèce-type, du Calcaire grossier de Grignon et de Parnes ((BIAAVIITE fig. 1-2), ma coll. Protoconche RO AE Pepe grossie (Fig. 16 ci-contre). pha variculosa, £ Lamk. Rapp. et diff. — Cesingulier Genre, séparé avec beaucoup de raison par Fischer, est caractérisé par sa forme et par ses varices ; il s'écarte des autres divisions mitriformes les Volutidæ, telles que Microvoluta qui n'a pas d'échancrure, ou Enætla qui a une dent labiale et une protoconche différentes. Je le place à la limite des VoZutinæ, auxquels il se rattache seulement par son échancrure et par son bourrelet basal; ses plis, sa forme, sa protoconche et son ornementation ont plutôt de l'analogie avec Scaphella et avec Aurinia; mais je ne puis rapprocher Leploscapha des Homiwoplocinæ, à cause de son échancrure basale et de ses bourrelets variqueux ; d’ailleurs sa proloconche ne parait pas être complètement scaphelloïde, ni bulbiforme. En définitive, c'est une forme aberrante, localisée dans l'Eocène, et qui ne peut fournir aucune indication phylo- génétique. Répart. stratigr. Eocexe. — L’espèce-type dans le Bassin de Paris, ma coll. Une autre espèce bien caractérisée, dans l'Australie du Sud : V. crassilabrum Tate, d’après la figure publiée par l’auteur. 122 ESSAIS DE X YETUS, Adanson, 1757. (— Cymbium, Klein pro parte.) Test mince. Taille très grande; forme plus ou moins ventrue ; protoconche à nucléus scaphelloïde, empâtée dans un vernis qui en masque les sutures ; spire réduite à un seul tour lisse, caréné en arrière, avec une rampe spirale plus ou moins large entre cette carène et la protoconche; base portant en avant une large bande, souvent excavée, limitée par une côte obtuse, et correspondant aux accroissements de l’échancrure antérieure. Ouverture dilatée, avec une large gouttière postérieure, à peine atténuée en avant, et tronquée par une large échancrure, souvent profonde ; labre mince, lisse, convexe, peu ou point oblique, avec un sinus échancré sur la rampe inférieure du dernier tour ; columelle excavée, parfois très creuse, tordue en avant, se terminant de ce côté par une pointe effilée contre l’échancrure, munie de plis très obliques à peu près égaux ; bord columellaire plus où moins épais, largement étalé sur la base et débordant sur la rampe posté- rieure, plus étroit et plus calleux le long de la bande basale. Yerus, sensu stricto. Type : V. proboscidalis, Lamk. Viv. Forme cylindracée; large rampe suturale ; columelle munie de trois plis presque parallèles, inclinée vers l’axe à son extrémité antérieure. Diagnose refaite d’après un échantillon de l'espèce-type, des côtes occidentales d'Afrique (PI. VIT, fig. 9), ma coll. Observ. — J'adopte la dénomation, rétablie par Fischer dans son Manuel, et empruntée à l'ouvrage d'Adanson qui, dans son Etude sur les coquilles du Sénégel, s'était borné à latiniser les noms barbares que ces coquilles portent dans le pays ; en effet, le nom de Cymbium, qui est antérieur à l'édition de Linné, s'applique d'ailleurs à des formes tellement hétéro- gènes qu'il est inadmissible de lui donner, même en l'interprétant, la PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 123 Yetus _ préférence sur Fetus dont le type est mieux circonscrit. Quant à Cymba, comme je l'ai indiqué ci-dessus (p. 106), il a pour type une forme que je considère comme un peu différente, et par conséquent, je ne puis reprendre cette dénomination, comme le propose M. Dall, dans sa Monographie du Tertiaire de la Floride, pour l'appliquer à V. proboscidalis. Rapp. et diff. — Ce Genre est le type caractéristique de-ma Sous- Famille Cymbinæ, comprenant les Volutes à spire à peu près nulle, à large échancrure basale, dont la columelle est plusieurs fois tordue sur elle-mème en formant des plis plus ou moins obliques. Si l’on se bornait, comme l’a fait M. Dall, à ne tenir exclusivement compte que de la proto- conche, on serait conduit à disperser les formes qui composent ce groupe très homogène par l'ensemble de ses caractères, en partie avec les Foluta, en partie avec les Scaphella; cependant les Cymbinæ s'écartent des pre- miers par leur plication tout à fait différente, des seconds par leur large échancrure basale, des deux par leur spire réduite aux tours embryonnaires, auxquels succède immédiatement le dernier tour. Dans ces conditions, il paraît bien évident que la forme de la protoconche ne peut, quoi qu'en dise notre confrère, servir de base à une classification générale des Volutidæ. Répart. stratigr. Eocexe. — Un fragment bien caractérisé, dans les environs d'Einsie- deln : Cymbium Orbignyi Mayer, d'après la Monographie de M. Mayer-Eymar; un autre fragment plus douteux, dans les envi- rons de Thun : Cymbium helveticum Mayer, d'après le même auteur. PLrocene. — Une espèce actuelle en Algérie : V. papillata Schum, d’après Fischer. Eroque acruecce. — Plusieurs espèces ou variétés sur les côtes d'Afrique, ma coll. EucymBa, Dall, 1890. Type : Æ. ocalana, Dall. Eoc. Taille assez grande; forme piroïde, subglobuleuse ; spire presque réduite aux tours embryonnaires et au seul dernier tour; protoconche large, en calotte déprimée, avec un nucléus scaphel- loïde, obtusément proéminent et un peu latéral; tours ornés de stries spirales : dernier tour lisse, non caréné ni couronné en arrière, seulement arrondi, graduellement atténué à la base, et terminé par un canal allongé, un peu contourné. Ouverture piri- forme; labre mince, arqué, rétrocurrent vers la suture; columelle munie de quatre plis égaux et obliques ; bord columellaire mince. 194 ESSAIS DE Yetus Diagnose composée d'après la traduction de celle de l'auteur; reproduction de la figure du moule interne de l’espèce-type (Fig. 17 ci-contre.) Rapp. et diff. — Cette coquille ressemble plutôt à un Fulgur qu'à un Voluta ; toutefois sa protoconche scaphel- loïde et ses plis obliques la rapprochent de Fetus, quoi- qu'elle s'en écarte par son canal et par ses stries, qui rappellent un peu le Genre Caricella. En réalité, à l'exception de la protoconche, qui est un peu plus large, j'avoue que je n’aperçois pas de raisons bien sérieuses pour séparer cette coquille de Caricella, et surtout pour la classer dans les Cymbinæ plutôt que dans les Zomwo- p'ocinæ, dont elle a les plis columellaires; il n'y a qu'un caractère qui pourrait justifier le rapprochement proposé par M. Dall (Eucymba près de Cymba); malheureusement M. Dall n'en fait pas mention dans sa diagnose, et je n'ai pu le vérifier sur la figure insuflisante qu'il donne pour le type de son Sous-Genre : c'est l'existence ou l'absence d'une échancrure basale, qui n'existe jamais chez les Zomæoplocinæ, tandis que les Cymbinæ en possèdent une très large, avec une bande qui correspond aux accroissements de cetle entaille, et dont on n'aperçoit jamais la trace chez Caricella. Ce point resterait donc à éclaircir, avant que l’on soit en état de fixer définitivement la position d'£vcymba dans la classification systématique que j'ai précédemment dressée en tableau. En tout cas, j'exelus de ce Genre les formes crétaciques citées par M. Dall, qui me paraissent dépourvues d'échancrure, de sorte que, comme on le verra ci-après, je les ai placées dans le Genre Caricella. F16. 17. — Eucymba ocalana, Dall. Répart. stratigr. Eocexe. — L'espèce-type dans l'Eocène supérieur de la Floride. k CYMBIOLA, Swainson, 1840. CyMBIOLA, sensu stricto. Type : V. ancilla, Sol. Viv. Taille grande; forme ovale, ventrue, cymbioïde; spire plus ou moins allongée; protoconche lisse, polygyrée, à nucléus scaphel- loïde et à circonvolutions irrégulières ; dernier tour très grand, PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 1 19 b) Cymbiola anguleux et souvent couronné de nodosités en arrière, médio- crement atténué à la base, qui porte une large bande oblique et subexcavée, limitée par une petite carène, et aboutissant à l’échan- crure dont elle contient les accroissements. Ouverture générale- ment ample, avec une gouttière dans l'angle postérieur, terminée enavant par unelarge et profonde échancrure ; labre un peu oblique, souvent épaissi, lisse à l'intérieur, non sinueux à la suture ; colu- melle excavée, tordue en avant, se terminant en pointe effilée bien au-delà de l’échancrure, munie de deux plis épais et très obliques ; bord columellaire calleux, largement étalé. Diagnose complété des échantillons de l’époque actuelle ; plésiotype fossile du Miocène de Pata- gonie : V. Ameghinoi, V. Ihering (Fig. 18 ci- contre), reproduction de la figure originale (Revista do Museu Paulista, T.I1, 1897, p. 302). Rapp. et diff. — Je n'ai pu rapporter les coquilles de ce Genre à aucun des autres groupes de Volutidæ ; en effet, s’il se rapproche des Cymbinæ par ses plis tordus, par son échancrure basale et par sa bande « dorsale bien limitée, il s'en écarte par la saillie de << sa spire, par sa forme buccinoïde ou ancilloïde, par = son bord collumellaire calleux, par l'inclinaison du pic. 18. — Cymbiola labre, par la disposition de sa protoconche étroite Ameghinoi, v. Iher. et polygyrée, terminée par un nucléus scaphelloïde. D'autre part, les plis sont plus obliques et moins nombreux que ceux des Volulinæ ; les accroissements de l’échancrure forment une bande subexca- vée au lieu d'un bourrelet saillant, et la columelle est beaucoup plus arquée. Enfin, si on le compare à Scaphella, à cause de son nucléus sca- phelloïde, on trouve que les plis columellaires n’ont aucun rapport, que l'ouverture est bien plus échancrée, et que la base porte une bande qui fait totalement défaut chez les Æomæoplocinæ. Dans ces conditions, il m'a paru rationnel d'admettre la Sous-Famille Zidorninæ, proposée par les frères Adams, et d'y placer Cymbiola, à côté de Zidona qui a l'embryon encore plus proboscidiforme. Répart. stratigr. Miocexe. — L'espèce plésiotype ci-dessus reproduite, dans la forma- tion santacruzienne de Patagonie, d'après M. von lhering. 126 ESSAIS DE Cymbiola Epoque AcruELLE. — Plusieurs espèces ou variétés, sur les côtes australes de l'Amérique du Sud, d’après le Manuel de Tryon. x SCAPHELLA, Swainson, 1832. SCAPHELLA, Sensu stricto. Type: V.Junonia, Hwass. Viv. Taille grande; forme ovoide, allongée, atlénuée aux deux bouts; spire relativement courte, subulée, obtuse au sommet; protoconche lisse, du type « scaphelloïde » (Dall), c’est-à-dire paucispirée, convexe, à nucléus obliquement redressé et se ter- minant par une pointe plus ou moins contournée; (ours un peu convexes, peu nombreux, généralement lisses, ou ornés de très fines stries spirales qui disparaissent sur le dernier; celui-ci est très grand, ovale, à peine renflé en arrière, atlénué ou excavé à la base, qui ne porte pas de bourrelet saillant sur le cou du canal. Ouverture allongée, anguleuse en arrière, sans gouttière, élargie au milieu, terminée en avant par un canal un peu long, légère- ment infléchie, presque sans échancrure à son extrémité; labre faiblement convexe, peu épais, lisse à l'intérieur, à peine sinueux vers la suture ; columelle excavée, tordue et rejetée vers l’exté- rieur à son extrémité supérieure, portant au milieu quatre plis également espacés el de même épaisseur, obliques à 45° environ ; bord columellaire à peu près nul en arrière, peu calleux en avant. Diagnose refaite d'après l’espèce-type, et d’après les plésiotypes fossiles : PV, miocænica Fisch, et Tourn. (PI. VI, fig. 5), de l'Helvétien de Manthelan; V. Lamberti Sow. (PI. VI, fig. 2), du Scaldisien d'An- £ vers: toutes deux de ma collection. Protoconche de Rs V. miocænica grossie (Fig. 19 ci-contre). Fisch: Gt Tours Observ. — Il est surprenant que Fischer n'ait pas repris, dans son Manuel, ce Genre bien caractérisé, correctement établi, et proposé bien antérieurement à toutes les divisions de Gray, des frères Adams et de PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 127 Scaphella Crosse; cette omission, jointe à l'absence d'un type bien défini pour le Genre Voluta, a pour effet de rendre tout à fait confuse et artificielle la classification des Voluta dans son Manuel. A ce point de vue donc, — et abstraction faite de la théorie de la protoconche, — la rectitication faite par M. Dall, dans sa revision complète des Volutidæ, a une très grande importance, et je m'y associe entièrement. Rapp. et diff. — Ce Genre est muni de quatre plis columellaires, comme Voluta ; mais ces plis sont moins épais, plus écartés et un peu plus obliques; en outre, la protoconche est tout à fait différente, avec un aspect particulier, qu'on remarque aussi chez Eopsephæa; mais les autres carac- tères de la coquille ne permettent pas de placer ce dernier dans la même Sous-Famille que Scaphella. Répart. stratigr. SENONIEN. — Une espèce probable dans le « Groupe d’Arrialoor» de l'Inde méridionale : Melo piriformis Forbes, d'après la Monographie de Stoliezka. PaceocENE. — Une espèce bien certaine, dans les sables landéniens de Bracheux : V. Baudoni Desh., d’après la figure donnée par l’au- teur. Une espèce dans le « Calcaire de Mons » : Cymba inœquiplicala Briart et Cornet, d’après la Monographie de ces auteurs: une autre espèce dans les couches de Copenhague : 1. crenistria V. Kœnen, d’après la figure. Une espèce dans les couches de Saratow, en Russie : Scaphella volginica Netschaew, d’après la Monographie de cet auteur. Eocexe. — Une espèce probable dans «l'Argile de Londres » : P. We- therelli Sow., ma coll. Une espèce aux Etats-Unis : VW. Shorwalteri Aldr., d'apres M. Dall. Trois espèces à protoconche obtuse, dans l'Australie du Sud : V. Me-Coyi T. Woods, V. polita (!) et proto- rhysa Tate, ma coll.; autre espèce du même gisement, à protoconche normale : V. ellipsoidea Tate, ma coll. : Ocicocexe. — Plusieurs espèces bien caractérisées dans l'Allemagne du Nord : V. Siemsseni Boll., coll. de l'Ecole des Mines; F. nbtusa (?) V. Kœnen et V. longissima Giebel, toutes deux du Tongrien infé- rieur, d'après la Monographie de M. Von Kænen. Miocexe. — L'un des plésiotypes ci-dessus figurés, dans l’Helvétien du centre de la France, ma coll., dans le Burdigalien de l’Aquitaine, coll. de l'Ecole des Mines, et dans le Tortonien du Portugal, d'après (:) Cette espèce fait double emploi avec V. polila Conr., qui est un Caricella; il y a lieu de changer le nom de l'espèce australienne, et je propose en conséquence : Sca- phella victoriensis, nobis. (2) Cette espèce fait double emploi avec V. oblusa Emmons, qui est un Awrinia ; il y a lieu de changer le nom de l'espèce oligocénique d'Europe, et je propose en conséquence : Scaphella tongrica, nobis. 128 ESSAIS DE Scaphella Pereira da Costa; une espèce distincte, mais non figurée, dans le Tortonien du plateau de Cueuron : V. Fischeri Font., d'après Fon- tannes : autre espèce plus étroite, dans le Tortonien des Landes : V. Tarbelliana Grat., d'après les figures de l'Atlas du Bassin de l'Adour. Une espèce certaine dans l'Allemagne du Nord : V. Bolli Koch, d'après M. von Kænen. Une espèce dans les couches de Mary- land et de la Floride : V. Tremholbmi Tuomey et Holmes, d'après la figure donnée par M. Dall. Puocexe. — Le second des plésiotypes ci-dessus figurés, dansle Crag d'Anvers et de Suffolk, ma coll. Une espèce costulée au sommet, dans les couches de la Floride : F. florilana Heïlp., ma coll. Eroque acrveLLe. — L'espèce-type sur les côtes de la Floride, ma coll. AuRriniA, H. et A. Adams, 1858. Type : V. dubia, Brod. Viv. (— Volubhifusus, Conr. 1869.) Taille grande ; ferme de Scaphella; spire conique, à tours géné- ralement costulés et striés au début, lisses à l’âge adulte; proto- conche scaphelloïde, à nucléus presque toujours détaché; dernier tour ovale, àssez étroit, excavé à la base, qui ne porte aucune trace de bourrelet. Ouverture en fuseau, tronquée sans échancrure à son extrémité antérieure ; labre mince, presque vertical, à peine sinueux vers la suture, lisse à l'intérieur ; columelle peu excavée en arrière, droite et dépourvue de torsion en avant, portant au milieu deux plis assez obliques, très obsolètes quand la coquille est adulte ; bord columellaire très mince, à peine visible. Diagnose faite d'après un plésiotype du Miocène de la Virginie: V. vérginiana Cour. (= Volulifusus typus Conr.) (PI. VI. fig. 3), ma collection. Rapp. et diff. — D'après Tryon, V. dubia n'est que le jeune âge de V. Junonia, qui est le type de Scaphella, de sorte qu'Aurinia serait synonyme de ce dernier Genre. M. Dall maintient, au contraire, Aurinia comme un Sous-Genre distinet, et il mentionne, à l'appui de cette opinion, la dégénérescence des plis columellaires, qui ne sont qu’au nombre de deux, même chez les jeunes individus; mais tous les autres caractères sont semblables : protoconche, forme générale, même l'ornementation des premiers tours, qui existe aussi chez certains Scaphelia. Aussi suis-je PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 129 Scaphella d'avis que la séparation à faire entre ces deux Groupes n’a tout au plus que la valeur d’une Section. A ce propos, M. Dall fait remarquer que si, comme il le propose, le Genre Æalia doit être classé dans les Volutidæ, il représenterait le stade extrème de la dégénérescence des plis columellaires, qui disparaissent complètement chez Æalia. Toutefois je remarque que la protoconche de ce dernier n’est pas du tout scaphelloïde; je possède, en effet, des Æalia très fraichement conservés, dont le nucléus est tout à fait obtus, et dont les tours embryonnaires ne font aucunement la saillie caractéristique des Æomcæoplocinæ ; si done M. Dall attache une réelle importance à ce caractère, au point de vue du classement des Volutes, il est matériellement inadmissible de rapprocher Æalia de cette Sous- Famille. Je crois, en résumé, que la position systématique de Æalia reste encore douteuse, et que le classement provisoire proposé par Fischer, près des Pleurotomidæ, à cause des caractères anatomiques de l’animal. est le plus satisfaisant, dans l’état actuel de nos connaissances. Répart. stratigr. : Mrocexe. — Outre le plésiotype ci-dessus figuré, deux autres espèces très voisines, dans la Floride : PV. obfusa Emmons et V. mutabilis Conr., d'après M. Dall ; une autre espèce douteuse, dans le Tertiaire de Saint-Domingue : Scapha striata Gabb, d'après M. Dall. Deux espèces dans la formation santacruzienne de la Patagonie : V. queima- densis NV. Ihering, V. Philippiana Dall. (= V. gracilis Phil. non Swains.), d’après la Monographie de M. Von Ihering; cette dernière espèce également représentée dans le Tertiaire du Chili, d’après Philippi. PLrocexe. — Une espèce dans la Caroline du Sud : V. simplex d'Orb., ma coll. ; l’espèce-type de l’époque actuelle, dans le même gisement d’après M. Dall. Eroque ACTUELLE. — Outre le type, deux espèces sur lescôtes Sud des Etats-Unis: A. robusla et Gouldiana Dall, d’après les publications de cet auteur. CARICELLA, Conrad, 1835. CariceLLA,sensu stricto. Type : Turbinella prruloies, Conr. Eoc. Taille parfois assez grande; forme piroïde, ventrue en arrière, très alténuée en avant; spire très courte, à galbe extraconique; protoconche lisse, paucispirée, obtuse au sommet, à nucléus à 9 130 ESSAIS DE Caricella peine saillant ; tours peu nombreux, peu convexes, souvent ornés de filets spiraux qui disparaissent peu à peu; dernier tour très grand, généralement lisse, plus ou moins renflé en arrière, rare- ment ridé vers la suture, obliquement déclive ou même excavé à la base, qui ne porte pas de bourrelet sur le cou, et sur laquelle reparaissent souvent des filets obliquement enroulés. Ouverture en fuseau, dépourvue de gouttière dans l'angle inférieur, rétrécie en avant et terminée par un canal assez long, contourné, à peine échancré à son extrémité ; labre mince, dilaté, presque vertical en profil, non sinueux en arrière; columelle faiblement excavée en arrière, lordue et calleuse le long du canal, munie au milieu de quatre plis minces, saillants, assez écartés, dont l’obliquité dimi- nue un peu d'avant en arrière; bord columellaire nul ou indistinct. Diagnose faite d'après des échantillons du Claïibornien de l’Alabama : C. piruloides Conr. (PI. V, fig. 7-8), ma coll. Protoconche grossie de la même espèce (Pig. 20 ci-contre). F16. 20. — Caricella piruloides, Conr. Rapp. etdiff. — Outre que la forme de l'embryon de Caricella n’est pas complètement scaphelloïde, comme celle de Scaphella ; ce Genre s’en dis- tingue par son galbe moins ovale, ressemblant à un Sycum, par son canal plus étroit et contourné comme celui des Turbinellidæ. M. Dall en fait seulement un Sous-Genre de Scaphella; mais les différences, que je viens de signaler, sontassez importantes pour justifier la séparation d'un Genre distinct, qui ne peut se confondre avec Awrinia, à cause de ses plis per- sistants, au nombre de quatre, à tout âge. Répart. stratigr. SENONIEN. — Une espèce dans le « Groupe d'Arrialoor », de l'Inde méridionale : Melo piriformis Forbes, d'après la figure de la Mono- graphie de Stoliczka. Eocexe. — Outre le type ci-dessus figuré, et sa variété bolaris Conr., plusieurs espèces dans le Jacksonien du Mississipi : C. subangulata et polila Conr., ma coll. ; C. doliata, prisca, demissa Conr., C. Heil- prini Dall (= C. Baudoni Heilp. non Desh.), C. reticulata Aldr., C. Leana el podagrina Dall, d'après la Monographie de cet auteur sur le Tertiaire de la Floride. Une autre espèce aberrante, avec une couronne de rides sur le dernier tour et avec cinq plis columellaires, dans le Claibornien de l'Alabama : F. Cooperi Lea, ma coll. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 131 VOLUTOCONUS, Crosse, 1871. VOLUTOCONUS, sensu stricto. Type : V.comformis, Cox. Viv. Taille au-dessous de la moyenne; forme un peu conique; spire très courte, à galbe conoïdal; protoconche lisse, en calotte déprimée, à nucléus très petit, un peu saillant, tout à fait central; tours très étroils, un peu convexes, séparés par des sutures rai- nurées ; dernier tour très grand, formant presque toutela coquille, ovoïde et souvent ridé en arrière, subconique en avant, entièrement couvert de très fines stries spirales, qui deviennent flexueuses sur la base ; celle-ci ne porte aucune trace de bourrelet sur le cou, du moins chez les plésiotypes fossiles. Ouverture très étroite et très longue, à bords à peu près parallèles, anguleuse sans goultière à la suture, tronquée en avant presque sans échancrure, chez les plésiotypes fossiles ; labre mince, vertical, non sinueux vers la suture ; columelle tout à fait droite, munie au milieu de quatre plis minces, égaux, obliques à 45° et régulièrement espacés, légère- ment tordue à son extrémité antérieure contre la troncature basale : bord columellaire très mince, assez large, bien limité sur son contour extérieur. Diagnose refaite d'après une espèce plésiotype de l'Eocène d’Austra- lie: V. conoïdea Tate (PI. VII, fig. 3), ma coll. Rapp. et diff. — Ainsi que l'indique la diagnose ci-dessus, le plésiotype fossile que je rapporte à ce Genre diffère, en quelques points, de la figure de V. coniformis, dans le Manuel de Tryon; cette figure attribue, en effet, à l'espèce vivante, sans que le texte en fasse mention, une échancrure et un bourrelet basal qui n'existent pas sur le fossile; si cette échancrure existe réellement, et si elle est aussi profonde, avec un bourrelet basal, il est probable que l'espèce fossile qui a seulement l'ouverture tronquée en avant, el qui, par ce caractère ainsi que par ses plis, se rapproche com- plètement des Æomæoplocinæ, ne pourra conserver le nom Volutoconus. Dans cette hypothèse, il serait alors nécessaire de créer, pour elle, un Genre distinct, attendu qu'elle diffère de Seaphella par sa forme ; par sa protoconche, et de Caricella, par l'absence de canal et par sa protoconche. 132 ESSAIS DE Volutoconus Répart. stratigr. Eocexe. — Outre le plésiotype ci-dessus figuré, une autre espèce dans P ; l'Australie : V. mbata Tate, d'après la figure publiée par cet auteur. EPoque acrueLe. — L'espèce-type dans les mers de l'Australie, sur les côtes Nord-Ouest, d'après le Manuel de Tryon. FULGURARIA, Schumacher, 1817. Taille souvent très grande; forme plus ou moins étroite et élancée; protoconche bulbeuse, parfois énorme, à nucléus latéra- lement enroulé sans saillie ; ouverture plus ou moins dilatée, faiblement échancrée ; labre non réfléchi à l'extérieur; plis columel- laires en nombre variable, peu obliques; pas de bourrelet basal. AcrxoE, H.et A. Adams, 1858. Type: V. pacifica, Sol. Viv. Taille grande; forme parfois un peu ventrue, ovoïde ; spire à galbe conique ou légèrement extraconique ; protoconche bulbeuse, plus grosse que les premiers tours de la spire qui sont subcon- vexes, quelquefois ornés de costules ; dernier tour très grand, renflé au milieu, atténué et excavé à la base qui est lisse, dépour- vue de bourrelet sur le cou. Ouverture grande, assez large et dilatée, avec une gouttière canaliculée dans l’angle inférieur, peu atténuée du côté antérieur, où elle est largement tronquée, avec une très faible échancrure; labre assez mince, à peu près vertical, faiblement rétrocurrent vers la suture, lisse à l’intérieur ; columelle excavée au milieu, avec trois ou quatre plis épais, inéquidistants, obliques à 45° environ, amincie et recourbée à son extrémité antérieure, où elle forme un bec pointu au-dessus de l’échancrure ; bord columellaire mince, très étalé sur la base. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 133 Fulguraria Diagnose refaite d’après un plésiotype vivant: VW. j fulgetrum Sow., ma coll.; et d'après un plésiotype — fossile de l’Eocène de Table Cape, en Tasmanie : Cp V. ancilloides Tate (PI. VII, fig. 6), ma coll. Pro- toconche grossie (Fig. 21 ci-contre). FiG. 21. — Alcithoe ancilloides, Tate. Rapp. et diff. — [1 y a, outre l'embryon bulbeux, une affinité incontes- table entre Alcithoe et Fulguraria; cependant, lorsqu'on détaille les caractères distinctifs de ces deux formes, on trouve qu'ils sont assez nom- breux et assez tranchés pour motiver au moins la séparation d’un Sous- Genre : d'abord l'ampleur de l'ouverture, de sorte que la coquille ne se termine pas en avant, chez A{cithoe, par un canal rétréci comme celui de Fulguraria; ensuite le nombre des plis columellaires qui, au lieu d’être égal à sept, comme chez F. rupestris, avec quelques plissements interca- laires, se réduit à trois ou quatre, et en outre, leur obliquité est plus grande; d'autre part, l'ornementation spirale disparaît complètement de la surface; il ne reste, chez A7. pacifica, que des costules, comparables, il est vrai, à celles de Fulg. rupestris, et encore la plupart des A/cithoe sont- ils complètement lisses, comme À. fulgetrum où comme notre plésiotype fossile; enfin le bord columellaire est très étalé sur la base chez Alcithoe, tandis qu'il est très étroit chez Fulguraria. Dans son travail sur les fossiles australasiens du British Museum, M. Geo. Harris rapporte au Genre Scaphella, non seulement ce plésiotype (VW. ancilloides), mais encore une espèce pliocénique de la Nouvelle- Zélande, qui est citée sous le nom V. pacifica et qui, dans ce cas, serait précisément identique au type d’Alcithoe; or il suffit de jeter les yeux sur la protoconche de ces coquilles, pour se convaincre de l'impossibilité du rapprochement proposé par M. Harris, puisque le nucléus embryonnaire de Scaphella forme une pointe scaphelloïde, tandis qu’il est enroulé laté- ralement et sans saillie chez toutes les coquilles que j’ai groupées dans la Sous-Famille Volutobulbinæ. Répart. stratigr. Eocexe. — L'espèce plésiotype ci-dessus figurée, dans l'Australie et la Tasmanie, d’après la figure d'un individu plus complet que le mien, publiée par M. Tate. Priocexe. — Une espèce bien caractérisée dans les environs de Perpi- gnan : V. pachytele Fontannes, d’après l’auteur. L’espèce-type de l'époque actuelle, dans les couches récentes de la Nouvelle- Zélande, d’après M. Geo. Harris; autre espèce, ou variété de la précédente, dans le même gisement : VW. gracilis Swainson, d'après la Monographie de M, Hutton. 13% ESSAIS DE Fulguraria EPoquE ACTUELLE. — Plusieurs espèces dans les mers australiennes, sur la côte orientale de l'Afrique, et au Brésil, d'après le Manuel de Tryon, PTEROSPIRA, Geo. Harris, 1897. PrerospirA, sensu str. Type : V. Hannafordi, Me. Coy. Eoc. Taille grande ; forme fusoïde ou stromboïde ; spire très courte, lisse, ou ornée de pelites costules et de filets spiraux, qui dispa- raissent sur le dernier lour; protoconche énorme, bulbiforme, lisse, composée d’un tour et demi, à nucléus complètement latéral et sans saillie, complètement confondu dans la sphère du premier tour embryonnaire dernier ; tour très grand, dilaté. Ouverture large, avec une étroite gouttière dans l’angle inférieur, atténuée sans échancrure à la base; labre curviligne, mince à son contour, réfléchi à l'extérieur par une expansion lamelleuse et auriforme, qui se prolonge en arrière jusqu'au milieu de l’avant-dernier tour ; « columelle excavée au milieu, et munie de trois plis larges, « égaux, proéminents » (fide Harris). Diagnose complétée d'après un jeune individu de l’espèce-type (PI. VE, fig. 6), et d'après un fragment d'une espèce plésiotype : V. Mortoni Tate (PI. VI, fig. 4), toutes deux de l'Eocène d'Australie, ma col- lection. Rapp. et diffé — Ce Genre a été séparé, avec beaucoup de raison, de Fulguraria, non seulement parce que sa protoconche est encore plus volumineuse, mais encore parce que le nombre des plis columellaires est beaucoup moindre. Si on le compare à Alcithoe, qui n'a que trois ou quatre plis, et dont l'ouverture est presque aussi large, on trouve qu'il s'en écarte par son labre réfléchi et auriforme. Il est fort possible que Plerospira ne soit que le stade adulte de Mamillana, qui n’est représenté que par un individu incomplet et n'ayant pas atteint sa taille définitive ; toutefois il me semble, d'après la figure de M. mamilla, que cette der- nière espèce a la spire à peu près réduite à la sphère embryonnaire, tan- dis que, chez Plerospira, il y a toujours plusieurs tours apparents. Cepen- dant, s’il était prouvé que Mamillana adulte a la spire plus développée, jee. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 135 Pterospira et qu'en outre, son labre se réfléchit à l'extérieur, il y aurait évidemment une complète identité entre ces deux formes, et Pterospira tomberait dans la synonymie de l’autre dénomination, qui est bien antérieure ; il resterait alors, au point de vue de la phylogénie de ces formes, qui sont exclusive- ment australiennes, une lacune entre l’Eocène et l'Epoque actuelle. Répart. stratigr. Eocexe. — Outre l'espèce-type et le plésiotype ci-dessus figurés, une autre espèce dans l'Australie du Sud : V. macroptera Mc. Coy, d’après MM. Tate et Geo. Harris. À VOLUTILITHES, Swainson, 1840. VOLUTILITHES, sensu str. Type : Voluta spinosa, Lamk. Eoc. Taille assez grande; forme ovale, fusoïde; spire relativement courte, à galbe conique; protoconche lisse, polygyrée, à nucléus généralement petit et aigu ; tours étagés, presque toujours cou- ronnés d’épines plus ou moins saillantes, à la partie inférieure, costellés dans le prolongement de ces épines, ordinairement décussés par des plis spiraux et imbriqués, qui produisent des crénelures à l'intersection des côtes; ornementation disparaissant le plus souvent sur le milieu de la surface du dernier tour, qui est grand, ventru en arrière, atténué ou même excavé à la base; surface” dorsale portant quelquefois des traces de coloration, formées delinéoles spirales, à l'emplacement des plis, quand ceux-ci ont disparu ; sur la base reparaissent presque toujours des sillons obliques, qui s’enroulent, plus serrés, sur le cou du canal. Ouverture allongée, assez large en arrière, canaliculée, de ce côté, par une double gouttière, l’une dans l’angle inférieur, l’autre vis-à-vis la couronne d’épines, largement tronquée et peu profon- dément échancrée à la base; labre à peine oblique, parfois un peu épaissi par la dernière côte, lisse à l’intérieur, ou à peine lacinié par l'ornementation spirale; columelle calleuse, excavée à 136 ESSAIS DE Volutilithes la partie inférieure, coudée du côlé antérieur, très obliquement tordue à cette extrémité, munie d’un pli principal à la hauteur de ce coude, et de trois ou quatre plis décroissants, souvent très obliques, au-dessous du premier; bord columellaire mince, très largement étalé sur la base, surtout en arrière. Diagnose refondue d'après des échantillons de l’es- N . - : HE pèce-type, du Calcaire grossier de la tranchée de — Villiers (PI. IV, fig. 25-26), ma coll. Protoconche oo orossie (Fig. 22 ci-contre). Autre espèce, à proto- 5 118 }, Au PÉSRUE Fic. 22. — Volutili- conche bulbiforme : V. antiscalaris Mc. Coy (PI. V, thesspinosus; Lam, fig. 4), de l'Eocène de l'Australie du Sud, ma coll. Observ. — Nous trouvons ici une nouvelle confirmation de l'impossibilité, où l’on est, de baser une classification des Volutidæ, d'après la grosseur et la forme de l'embryon : en effet, les deux plésiotypes ci-dessus figurés ne différent exclusivement que par leur protoconche, et tous leurs autres caractères sont identiques ; or il serait d'autant plus excessif de créer une nouvelle subdivision pour cette seule différence d’embryon que, ainsi que je l'ai déjà fait remarquer à plusieurs reprises, et notamment dans les Conideæ, la plupart des coquilles éocéniques de l'Australie ont une proto- conche aberrante. Il ressort de là que la forme de la protoconche a plutôt une importance régionale qu'une signification phylogénétique, et par con- séquent, que son utilité est tout à fait secondaire au point de vue de la division en Familles et en Sous-Familles, voire même en Genres. Dans mon « Catalogue illustré de l'Eocène (IV, p. 196) », j'ai indiqué V. abyssicola comme type vivant de ce Genre; c'est une erreur que j'ai reproduite d'après le Manuel de Fischer ; en effet, l'espèce que Swainson avait en vue, quand il a créé Volutilithes, est bien une coquille fossile (T. spinosa), tandis que V.abyssicola s'écarte un peu de la forme typique, ainsi qu'on le verra ci-après. Répart. stratigr. TuronrEx. — Une espèce douteuse, dans les couches supérieures de Gosau: V. cristata Zekeli, d’après la figure publiée par cet auteur. SENONIEX. — Deux espèces dans les sables d'Aix-la-Chapelle : V. Orbi- gnyana et Nüggerathi Müll. d'après les figures de la Monographie de M. Holzapfel; deux espèces dans les couches daniennes de Maëstricht : V. Debeyi et ventricosa (!) Kaunhowen, d'après la Mono- (1) Cette dénomination fait double emploi avec V. ventricosa Defr., de l'Eocène. Je pro- pose, en conséquence, pour remplacer le nom de l'espèce limbourgeoise : Volutilithes cretaceus, Vin. de Reg. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 137 Volutilithes craphie de cet auteur. Deux espèces dans le « Groupe d’Arrialoor » de l'Inde méridionale : V. latisepta et accumulata Stol., d'après la Monographie de Stoliczka. PaLeocexe. — Une espèce dans les couches de Copenhague P. nodi- fera von Kæœnen, d’après la Monographie de cet auteur; deux espèces dans le « Calcaire de Mons » : V. cf. spinosa Lamk., V. gra- - ciosa Briart et Cornet, d’après la Monographie de ces auteurs. Une espèce dans les couches de Saratow, en Russie: W. completus Netschaew, d'après la Monographie de cet auteur. Eocexe. — Outre le type, nombreuses espèces caractéristiques, aux trois niveaux du Bassin anglo-parisien, dans le Cotentin et dans la Loire-Inférieure : V. bicorona Lamk., V. trisulcata Desh., V. ambi- gua Sol., V. elevata, luctalrix, suspensa, depauperata, scalaris et calva Sow., V. Bureaui Cossm., ma coll.; quelques autres formes anglo-parisiennes, un peu aberrantes, strombiformes, se rattachant cependant plutôt au type qu'aux Sections suivantes ; V. depressa Lamk., V. athleta Sow., V. Solanderi Edw., V. strombiformis Desh., ma coll. Deux espèces dans les calcaires de la Vénétie : F. subspinosa Brongn., d’après la figure de l'ouvrage de Brongniart, et 1. Fuchsi de Gregorio, d'après la Monographie inachevée de cet auteur. Plusieurs espèces dans le Claibornien des Etats-Unis : V. pelrosus Say., V. symmetricus et Sayanus Conr., V. Dalli Gilb. Harr., V. rugalus Conr., ma coll. ; autres espèces dans le Texas : V. lisbonensis Aldr. et V. præcursor(') Dall, d’après les figures. Deux espèces dans les couches nummulitiques de l'Inde: V. dentata Sow. et V. Sykesi d'Arch., d'après les figures de la Monographie de d’Archiac. Outre le plésiotype ci-dessus figuré, de l'Australie du Sud, une autre espèce du même gisement, à embryon bulbiforme : V. anticingulatus Mc. Coy, ma coll. OLricocene. — Plusieurs espèces dans les environs d'Etampes, dans les Landes, dans l'ile de Wight, en Belgique : V. Rathieri Hébert, V. subambigua d'Orb., V. geminata Sow., V. cingulata et suturatis Nyst, ma coll.; dans l'Allemagne du Nord : V. devexa Beyr., V. labrosa Phil., d'après la Monographie de M. Von Kœnen; dans le Vicentin : V. cf. elevala Sow., d'après les figures de la Monographie de M. Fuchs. Miocexe. — Plusieurs espèces dans les environs de Turin: V. multi- costala, consanquinea Bell., V. apenninica Mich., d'après la Mono- graphie de Bellardi. Priocexe. — Une espèce confondue (à tort selon moi) avec l'espèce éocénique : V. luctatrix Sow., dans le « Crag rouge » d'Angleterre, d’après la Monographie de S. Wood. (1) Dénomination déjà employée par Bellardi en 1887; je propose, pour l'espèce amé- ricaine : V. Wheelockensis, nobis. 138 ESSAIS DE Volutilithes EPoque ACTUELLE. — Une espèce sur les côtes de l'Amérique septen- trionale : V. Philippiana Dall, d'après cet auteur. Vozurocorgis, Dall, 1890. Type : V. Emopsis, Conr. Eoc. Taille moyenne; forme ovale, régulièrement atténuée aux deux bouts; spire assez courte, à galbe conoïdal; protoconche lisse, petite; tours non étagés, crénelés et réticulés ; dernier tour peu ventru, entièrement orné, comme la spire, de costules axiales assez serrées, sur lesquelles des carènes spirales découpent des crénelures régulières, jusque sur la base qui ne porte aucune trace de bourrelet. Ouverture fusiforme, peu dilatée, peu profondément échancrée en avant, canaliculée dans l’angle inférieur par une gouttière simple et bien évasée; labre peu oblique, assez épais, lacinié dans l’angle inférieur ; columelle de Volutilithes. Diagnose complétée d’après un plésiotype du Calcaire grossier de Parnes : V. crenulifer Bayan (PI. V, fig.), ma coll. Rapp. et dif. — L'utilité de cette Section est très contestable; elle ne diffère de Volutilithes que par sa forme générale et par son ornementation, par l'épaisseur de son labre, par l'absence d’épines et de gouttière labiale, correspondant à cette couronne d'épines chez Volultilithes. Or, parmi les nombreuses formes éocéniques, classées avec juste raison dans ce dernier Genre, il y en a plusieurs qui se rapprochent, par quelques-uns de leurs caractères, de Volutocorbis, de sorte qu'on peut hésiter à les placer plutôt dans un groupe que dans l’autre. Le] Répart. stratigr. SENONIEN. — Deux espèces, l’une dans le « Groupe de Trichinopoly », dans l'Inde méridionale, l’autre au Brésil : V. muricata Forbes et V. radula Sow., d'après les figures des ouvrages de Stoliczka et de Ch. White. Eocene. — Deux espèces dans le Bassin anglo-parisien : V. scabri- cula Sol. et VW. crenulifera Bayan (VW. crenulata Lamk. non Chemn.), ma coll. L'espèce-type dans le « Midway-Stage » des Etats-Unis, d'après M. Gilb. Harris. OLIGOGExXE. — Une espèce de San Gonini (Vicentin), confondue avec V. crenulata Lamk., non figurée, mais probablement distincte, d'après Brongniart,. PALÉOCONCHOLOGIE. COMPARÉE 139 Volutilithes EPoQuE AGTUELLE. — Une espèce au Cap de Bonne-Espérance : V. abys- sicola Recve, d'après la figure du Manuel de Tryon. NeoaraLerA, Bellardi, 1849. Type : V. affinis, Brocchi. Olig. (= Volutopupa, Dall 1890) Taille grande ; forme plus ou moins ventrue ; spire généralement courte; protoconche lisse, polygyrée, pupoïde, composée de tours convexes, à nucléus un peu saillant; tours costulés et couronnés de petites épines qui disparaissent quelquefois sur le dernier; ornementation composée de linéoles spirales rougeàtres, remplaçant les stries dans les intervalles lisses des côtes; dernier tour très grand et très ample, convexe en arrière, excavé à la base, qui porte des sillons imbriqués, obliquement enroulés sur le cou du canal. Ouverture grande, dilatée au milieu, assez large en arrière où elle est dépourvue de gouttière, peu rétrécie en avant où elle se termine par une troncature faiblement échancrée ; labre mince, à peu près vertical, à peine sinueux à la suture, non lacinié à l'intérieur; columelle fortement excavée du côté postérieur, obli- quement tordue et étroitement calleuse du côté antérieur, munie d’un pli épais et saillant, très oblique, au-dessous duquel il y a encore quatre plis parallèles, mais beaucoup plus lamelleux et plus petits; bord columellaire mince, souvent largement étalé sur la base en arrière. Diagnose refaite d'après une espèce plésiotype : . cithara Lamk. (PI. V, fig. 3), et d’après sa variété V. ventricosa Defr. (PI.V, fig. 6), du Calcaire gros- sier de Grignon, ma coll. Protoconche grossie de la même espèce (Fig. 23 ci-contre). Fi6.23.—Neoathleta ventricosa, Defr. Observ. — Le type du Sous-Genre Volutopupa est désigné par M. Dall: V. cithara; or cette espèce est génériquement identique au type de Neoathleta Bell., du Miocène inférieur, ou plutôt du Tongrien de la Ligurie ; Neoathleta est certainement antérieur à Volulopupa, puisque Bellardi est F9) f VOOR TS SIENS TE 140 ESSAIS DE Volutilithes mort en 1889: la livraison qui publie cette dénomination, n’a pu, il est vrai, être mise en vente qu'en jarvwier 1890, par les soins de M. Sacco; on s'explique donc que M. Dall n'en ait pas eu encore connaissance, quand il a proposé Fululopupa : mais, comme ce dernier nom n'a été publié que dans le courant de l'année 1890, il n'y a pas de doute qu'il tombe dans la synonymie de Neoathleta, qui conserve la priorité. Rapp. et diff. — Cette Section est extrémement voisine de Volutilithes ; Bellardi l'a séparée à cause des différences de la forme extérieure, M. Dall à cause de la disposition de l'embryon. J'y ajoute que l’ornementation a certainement un aspect distinct, et qu'en outre l'ouverture n'a pas la même disposition en arrière, sans aucune gouttière, que le labre est plus mince et plus vertical, que la columelle est plus excavée du côté postérieur et moins coudée au milieu. Quant à la protoconche, il est évident qu'elle est beaucoup plus grosse que celle des Volutilithes s.s., tandis que la forme un peu plus ventrue, qui avait d'abord frappé Bellardi, n’est qu'un carac- tère bien fugitif. Dans ces conditions, je suis d'avis qu'il y a lieu de con- server Neoathlela, à titre de simple Section; et encore y a-t-il des espèces, dépourvues de leur embryon, pour lesquelles le doute subsiste, à cause des caractères mixtes qu'elles présentent. Répart. stratigr. Eocexe. — Outre le plésiotype ci-dessus, qui se trouve aussi en Angle- terre, plusieurs autres espèces dans le Bassin de Paris : V. mulala, plicatella, lineolata Desh., V. lyra et bulbula Lamk., ma coll. Une espèce dans les couches nummulitiques de l'Inde : V. Sihesurensis d'Archiac, d'après la Monographie de cet auteur. OLicocexe. — Outrele type, plusieurs espèces dans le Tongrien de la Ligurie : N. obliqua et tricarinata Bell., V. Heberti(!) Micht. Une autre espèce dans le Vicentin : V. Suessi Fuchs, d'après la Mono- graphie de cet auteur. ArgLeTA, Conrad, 1853. Type : Voluta rarispina, Lamk. Mioc. (— Margovoluta, Sacco 1890) Test pesant. Taille moyenne ; forme ventrue, ovoïdo-conique, ou plutôt strombiforme; spire très courte formant seulement une petite saillie extra-conique sur la croupe du dernier tour; proto- (1) A propos de cette espèce, M. Sacco relève un double emploi qui a échappé à Deshayes, ct il propose, pour l'espèce parisienne, dénommée à tort V. Heberti, la nouvelle dénomination : V. Deshayesi. Mais ce double emploi avait déjà été corrigé par Bayan, en 1875 : V. quinqueplicala ; il y a donc lieu de supprimer V. Deshayesi. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE Aal Volutilithes conche lisse, paucispirée, turbinée, à nucléus en goutte de suif ; tours peu nombreux, crénelés, croissant d’abord lentement et s’élar- gissant d'une manière disproportionnée à partir de l’avant-dernier ; dernier tour très grand, formant presque toute la coquille, arrondi et couronné d'épines ou caréné à la partie inférieure, obtusément orné de sillons spiraux sur sa surface dorsale, très atténué à la base, sur laquelle les sillons sont plus serrés et plus profonds, et qui porte une sorte de bourrelet plissé aboutissant à l’'échancrure antérieure. Ouverture longue, peu large, avec une gouttière dans l’angle inférieur, et une échancrure assez profonde à son extrémité anté- rieure ; labre oblique, très épais, bordé à l’extérieur, irrégulière- ment crénelé à l’intérieur, avec une légère inflexion à son contour antérieur; columelle épaisse, peu excavée, à peine coudée en avant, munie de trois plis presque égaux, assez saillants, peu obliques, et d'une ou deux rides inférieures, pliciformes, beaucoup plus petites que ces plis; bord columellaire extrêmement calleux, surtoul en arrière où il s'étale largement jusque sur l’avant-dernier tour, souvent détaché en avant, et se terminant en pointe contre l’échancrure. Diagnose refaite d'après un échantillon de l’espèce-type, du Burdi- galien de Dax (PI. IV, fig. 24), et d'après un plésiotype du Clai- bornien de Woods-Blulf, dans l'Alabama : V. Tuomeyi Conr. (PI. V. fig. 5), ma collection. Observ. — Je réunis à Athlela une coquille pour laquelle M. Sacco a proposé une nouvelle Section qu'il a classée, à tort d’après moi, dans le Genre Oniscia ; autant que je puis en juger par la figure, Margovoluta Bellardii, qui est le type de ce Sous-Genre, et qui n’est représenté que par un seul échantillon mal conservé, est génériquement identique aux jeunes A/hleta; il en a l’ornementation, le labre épaissi, la callosité columellaire; quant à la plication, elle est incertaine sur l’individu-type, qui est engagé dans une gangue très dure; d'autre part, cet échantillon ne parait pas muni de l’échancrure basale des Cassidid:æ, j'en conclus qu'il y a eu lieu de confondre cette coupe mal définie avec la Section At/leta. Rapp. et diff. — Au premier abord, il semble qu'Athleta doit ètre un D Me TU à RS 142 ESSAIS DE Volutilithes Genre complètement distinet de Volutilithes ; l'énorme développement de la callosité basale, la brieveté de la spire, la différence des plis columel- laires, la forme de la protoconche, le rudiment de bourrelet basal, paraissent, en effet, constituer des caractères d'une importance suffisante pour motiver cette séparation. Toutefois, après un examen comparatif et très approfondi de ces deux formes, je persiste à penser qu'Athleta n'est pas un Genre distinct; car il y a des espèces éocéniques dont le classement générique donne lieu à de réelles hésitations (V. athlela Sow., V. strombi- formis Desh., ete..), parce qu'elles participent à la fois aux caractères des deux groupes. D'ailleurs il ne faut pas perdre de vue que la forme ventrue et la forte callosité d’A/A/eta n'acquièrent toute leur importance que chez les individus complètement adultes, etque les jeunes ont une ressemblance complète avec les Volulilithes du mème âge, sauf peut-être la protoconche qui permet de les distinguer, lorsqu'elle est conservée ; d’autre part, il existe desespèces peu calleuses, mais strombiformes, telles que V. /abrellus Lamk., chez lesquelles le second pli est, comme chez Athlela, presque aussi saillant que le pli antérieur, et dont l'embryon est turbiné. Pour tous ces motifs, il me paraît plus prudent de n’admettre A{Alela que comme une Section de Volutilithes. Répart. stratigr. = Eocexe. — Une espèce un peu douteuse, dans le Bassin de Paris : VF. labrellus Lamk., ma coll. ; une espèce typique dans le gisement de Bracklesham, en Angleterre : V. selseiensis J. Sow, coll. de l'Ecole des Mines. Le plésiotype ci-dessus figuré, dans le Claibornien des Etats-Unis, ma coll. Oricocexe. — Plusieurs espèces dans le Tongrien de la Ligurie : V. pygmaæus, præcursor, consanguineus Bell., d'après les figures de la Monographie de Bellardi; autre espèce douteuse : Margovoluta Bellardii Sacco, d'après la figure publiée par l'auteur. Une espèce à San Gonini, dans le Vicentin : V. italica Fuchs, d’après la figure. Miocexe. — L’espèce-type dans le Burdigalien de l’Aquitaine, ma coll., dans le Tortonien du Piémont, d’après Bellardi, dans le Bassin de Vienne, d'après R. Hœærnes, et dans le Tortonien du Portugal, d'après Pereira da Costa. Une espèce voisine, dans le Tortonien des Landes et dans le Bassin de Vienne : V. fculinaLamk., ma coll.; la même dans l'Helvétien du Piémont d'après Bellardi, et dans la Molasse de la Corse, d'après M. Locard, avec une autre espèce distincte : W. Peroni Locard. Une autre espèce dans le Bassin de Vienne : V. ÆHaueri M. Hœrnes, d’après la Monographie de cet auteur. Une espèce probable dans les couches supérieures de Barma (Inde), identifiée avec F, dentata Sow., d'après M. Nætling. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 143 Volutilithes Liopepzum, Dall, 1890. Type : Athleta lioderma, Gonr. Crét. (= Lioderma Gonr. 1865, non Marseul 1857) Taille assez grande; forme ovale ; spire médiocrement allongée ; protoconche petite, trochiforme ; tours concavo-convexes, souvent costulés, séparés par des sutures bordées; dernier tour géné- ralement lisse, avec une rampe postérieure concave au-dessus de la suture, ovale au milieu, atténué et légèrement excavé sur la base, qui porte en avant quelques sillons obliques. Ouverture assez grande,-à bords presque parallèles, peu dilatée au milieu, tronquée en avant par une très faible échancrure siphonale; labre mince, lisse à l’intérieur, oblique, un peu sinueux et rétrocurrent vers la suture : columelle faiblement excavée, munie de deux ou trois plis très obliques, à peine visibles à l'embouchure des individus adultes, et empâtés par la callosité du bord, qui forme en arrière un dépôt saillant, débordant sur l’avant-dernier tour, le long de la suture, et quelquefois sur le reste de la spire, comme cela a lieu chez Ohva. Diagnose reproduite d’après celle de l’auteur (Tert. Flor., p. 73), et d’après la figure qu'il donne d'une espèce plésiotype : L. Spillmani Tuomey, du Cré- tacé supérieur du Mississipi. Copie de la figure originale (Fig. 24 ci-contre). Rapp. et diff. — Cette Section, qui est évidemment l'ancêtre d'Athleta, s'en distingue par sa forme plus élancée, par sa callosité moins étalée sur la base, parfois enroulée en spirale, et par ses plis plus égaux, quoique très faibles. D'autre part, elle s’écarte de Vo- lutilithes s. s. et de Volutocorbis par l'absence d’orne- mentation ou d’épines sur le dernier tour, par ses plis columellaires, par son énorme callosité; et, en outre, de Neoathlela par sa protoconche paucispirée. F1G. 24. — Liopeplum lioderma, Conr. Répart. stratigr. SENONIEN. — Plusieurs espèces dans les « Couches de Ripley », appar- 144 ESSAIS DE Volutilithes tenant au Crétacé tout à fait supérieur des Etats-Unis : Z. lioderma Conr., Volutilithes cretaceus Conr., L. Spillmani Tuom., V. subjugosa Gabb, d'après M. Dall. VozuromorPHA, Gabb, 1876. Type: V. Conradi, Gabb. Crét. (— Plychosyca Gabb, fide Dall) Taille très grande ; forme élancée ; spire courte ou médiocre- ment allongée ; protoconche lisse, petite, trochoïde (fide Dall) ; tours arrondis, souvent munis d'une rampe au-dessus de la suture: dernier tour très grand, ovale, arrondi en arrière, atlénué et un peu excavé à la base, prolongé par un canal antérieur souvent assez étroit; surface ornée d’un treillis de côtes axiales et spirales, avec des granulalions à leur intersection. Ouverture fusoïde, rétrécie sur le canal, paraissant dépourvue d’échancrure basale ; labre mince, un peu sinueux, avec une légère entaille contre la suture (/ide Dall) ; columelle excavée avec un fort pli principal et très oblique, du côté antérieur, les autres plis secondaires rarement visibles. Diagnose traduite d'après la description d'un moule de l’espèce-type 5 [ (in Whitfeld, Gastr. lower green Marls New-Jersey, p.71), et com- Le] . 71 plétée d’après des indications fournies sur une espèce plésiotype avec test: V. eufaulensis Conr. (ir Dall, Tert. Flor., p. 73. Rapp. et diff. — En réalité, je n'aperçois, entre Volutomorpha et Volu- tilithes, aucune différence qui justifie la séparation d'une Section distincte ; si l'on compare les deux diagnoses, on constate qu'elles sont à peu près identiques, sauf sur quelques caractères de peu d'importance. Toutefois, — comme je n'ai pu vérifier, sur les échantillons eux-mêmes, les rapports qui me paraissent exister entre ces deux Genres; comme, d'autre part, Îes figures que j'ai pu étudier sont seulement des moules internes ou des empreintes, d'après lesquels il est impossible de se faire une conviction définitive; comme enfin M. Dall, dont la compétence, en matière de Folu- tidæ surtout, est bien connue, conserve Volulomorpha comme un Genre distinct, intermédiaire entre Rostellites et Volutilithes, probablement parce qu'il a reconnu des différences sérieuses sur les échantillons de F. eufau- PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 145 Volutilithes . lensis(!) Gonr., munis de leurtest, qui existent au Musée de Washington, — je m'abstiens de supprimer cette Section jusqu'à plus ample informé ; en tous cas, d’après M. Dall, il paraït y avoir lieu d'y réunir Pychosyca Gabb, tandis que Piestochilus Gabb peut, à la rigueur, rester classé dans les Fasciolariidæ, où nous le retrouverons. Répart. stratigr. SENONIEX. — L'espèce-type, avec plusieurs autres formes voisines, dans la Craie supérieure de New-Jersey et du Mississipi : V. ponde- rosa et Gabbi Whitf, d’après la Monographie de M. Whitfield ; V. eufaulensis. Conr., V. delawarensis Gabb., d’après M. Dall. PSEPHÆA, Crosse, 1871. Protoconche mamelonnée; plis columellaires très inégaux, les inférieurs très enfoncés; échancrure un peu entaillée, avec un bourrelet basal plus ou moins visible. Type : V. concinna, Brod. Viv. EopsspHxaA, Fischer 1883. Type : V. muricina, Lamk. Eoc. Test assez épais. Taille assez grande ; forme étroite et longue ; spire allongée, épineuse ou costulée, à galbe conique ; proto- conche lisse, paucispirée, subcylindrique, à nucléus conique ter- miné par une petite pointe redressée ; tours subanguleux, ornés de costules pincées, qui se transforment sur l'angle en épines plus ou moins saillantes, et de fines stries spirales, parfois peu visibles ; dernier tour grand, souvent couronné en arrière, généralement lisse au milieu, sauf le prolongement des costules jusque sur la base excavée; quelques filets noduleux sur le cou, qui porte un bourrelet obsolète, un peu plus saillant chez les individus très âgés. Ouverture assez large et assez courte, avec une étroite gouttière (1) La figure originale (au trait), publiée par Conrad (Journ. Acad. Se. nat., IV, p. 471, fig. 18), a complètement l'aspect d'un Volulililhes éocénique; le pli columellaire y est à peine indiqué, et l’'ornementation ressemble à celle de Volutilithes ambiquus Sow. 10 AT RDF ENT CRT LT 146 ESSAIS DE Psephæa anguleuse en arrière, terminée en avant par une échancrure médiocrement profonde ; labre peu épais, vertical, à peine sinueux entre la couronne d’épines et la suture, lisse à l’intérieur ; colu- melle à peu près rectiligne, ou faiblement coudée, munie d’un pli principal, mince et oblique, au-dessous de la torsion antérieure, et de trois ou quatre plis plus faibles, très enfoncés à l’intérieur, invisibles à l'embouchure des individus complets et adultes ; bord columellaire mince sur presque loute sa hauteur, calleux et appliqué sur la région ombilicale, jusque contre le bourrelet. Diagnose refaite d'après des échantillons de l'espèce- ns type du Calcaire grossier de la tranchée de Villiers Lee (PI. VI, fig. 1); et d’après un plésiotype des sables - suessoniens de Saint-Gobain: VW. angusta Desh. (PI. V, fig. 2), ma coll. Protoconche de V. mixta 3 . TRS à à FiG.25.— Eopsephæa grossie (Fig. 25, ci-contre). I. Rapp. et diff. — Ce Sous-Genre se distingue de Psephæa par son nucléus embryonnaire, qui forme un petit cône pointu, au-dessus des deux tours mamelonnés, dont se compose la partie cylindrique de la pro- toconche ; en outre, la diagnose de Psephæa, reproduite dans le Manuel de Fischer, indique deux plis columellaires principaux, tandis qu'iln'y en a qu'un chez Æopsephæa, à moins que l’on ne compte comme un pli la tor- sion de la columelle, au-dessus du pli principal; quant au système d’orne- mentation, il est identique chez ces deux formes. Si on compare Æ£opse- phæa aux autres représentants de la même Sous-Famille, par exemple à Volutilithes, dont il se rapproche par la plication de sa columelle, on trouve que la protoconche est bien plus développée, que l'échanerure est un peu plus profonde, et qu’elle donne lieu, par ses accroissements, à la formation d'un bourrelet, dont on n'apercçoit jamais la trace chez Volutilithes ; enfin l’ornementation a un caractère tout à fait différent, et la spire est beau- coup plus élevée. Je crois inutile de rapprocher ce Sous-Genre des Votu- tinæ, qui sont aussi épineuses, mais dont les plis sont radicalement diffé- rents, et qui ont une échancrure beaucoup plus profonde, avec un bourrelet basal mieux marqué. Répart. stratigr. TuronIEN. — Une espèce probable dans les grès d'Uchaux : V. Requie- niana d'Orb., ma coll. et coll. de l'Ecole des Mines ; autre espèce douteuse, dans les couches supérieures de Gosau : V. acuta Sow., d’après la figure de la Monographie de Zekeli. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 147 Psephæa SENONIEN. — Une espèce bien caractérisée, dans les sables de Vaals, près d’Aix-la-Chapelle : F. subsemiplicala d'Orb, d'après les figures de la Monographie de M. Holzapfel. Un fragment probable dans les couches daniennes de la Tunisie : V. Drui Thom. et Péron, d'après la figure publiée par M. Péron. Une espèce dans les couches créta- ciques du Brésil: V. alticosta White, d'après cet auteur. PaLEOGENE. — Une espèce douteuse et mal conservée, dans le « Mid- way stage » de l'Alabama et de la Géorgie : V. Florencis Gilb. Harr.., d’après la figure publiée par l’auteur. Eocexe. — Nombreuses espèces outre le type, dans le Bassin anglo- parisien et en Belgique : V. Frederici et relicta Bayan, V. Berthæ de Rainc., V. Goldfussi et angusta Desh., V. mixta Chemn, V. toru- losa Lamk., V. protensa et uniplicata Sow., ma coll. et d'après la Monographie de F. Edwards. Une espèce dans la Tasmanie : F. Ta- teana Johnston, ma coll. PTYCHORIS, Gabb, 1876. Prycxoris, s. sr. Type: Voluta purpuriformis, Forbes, Crét. Test un peu épais. Taille assez grande ; forme ovoïdo-conique, subbulbeuse, analogue à celle de Sycum ; spire peu allongée, à galbe conique ; protoconche papilleuse, paucispirée, à nucléus arrondi ; tours étroits, un peu convexes, séparés par des sutures bordées, spiralement sillonnés; dernier tour très grand, ventru, arrondi au milieu, atténué et subitement excavé à la base, terminé en avant par un canal buccinoïde et court, sur le cou duquel est un gros bourrelet obtus. Ouverture assez large, semilunaire, avec une étroite gouttière calleuse dans l'angle inférieur, faiblement échancrée à l'extrémité du canal; labre un peu sinueux, épaissi et bordé à l'extérieur! lisse à l’intérieur ; columelle courte, faiblement excavée, porlant tout à fait en avant cinq plis très rapprochés, obliques à 45° ; bord columellaire calleux, avec une protubérance saillante à côté de la gouttière postérieure, et débordant même sur l’avant-dernier tour, comme chez Athleta. 148 ESSAIS DE Ptychoris Diagnose refaite d’après le texte et la figure de l’espèce-type, dans l'ouvrage de Stoliezka (Cret. Gastr. South India, p. 90, pl. VIII, fig. 4-7); copie réduite de cette figure (Fig. 26 ci-contre). Ÿ Rapp. et diff. — N'ayant pu étudier que les figures de ce Genre, il m'est impossible d’en fixer le classement définitif; s'il se rapproche d’A/klela par son ouverture calleuse et par son labre bordé, il paraît s'écarter absolument des Zoxoplocinæ par sa plication columellaire, qui ne ressemble à celle d'aucune des formes de Volutidæ. L'exis- pig. 26. — Plychoris pur- tence de cinq plis rapprochés dans le court espace puriformis, Forbes. qui sépare l’enroulement du bourrelet basal, sur la columelle, de l'extrémité antérieure du canal, me fait même douter que la figure soit exacte; d'autant plus que l'apparence n'est pas la même chez la scconde des espèces qui sont désignées comme appartenant à ce Genre (Athlela scrobiculata Stol.), et pour laquelle l’auteur indique trois plis presque égaux et mieux réparüs sur toute la hauteur de la columelle. Il y a donc lieu d'attendre, avant de fixer le classement de P/ychoris, que lon ait pu étudier des matériaux plus certains que ceux dont on dispose actuellement. En tous cas, s'il est prouvé que la plication se rapproche de celle des Loxoplocinæ, Plychoris se distinguera toujours d'Athleta par sa protoconche papilleuse, par sa spire plus développée et par son bourrelet basal. Répart. stratigr. TuroNIEN. — Deux espèces dans le «Groupe de Trichinopoly», de l'Inde méridionale, d’après Stoliczka. MITRIDÆ. Forme variable, généralement fusoïde ; spire assez longue, ne dépassant pas cependant la moitié de la longueur totale, rarement inférieure au tiers de cette longueur ; protoconchelisse, petite, sail- lante, ordinairement polygyrée, à nucléus parfois papilleux ; sur- face lisse ou ornée. Ouverture assez étroite, anguleuse en arrière, échancrée à la base par une entaille dont les accroissements forment un bourrelet plus où moins saillant: labre épais, tantôt lisse, tantôt 12 2 PALEOCONCHOLOGIE COMPAREE 149 crénelé à l'intérieur, peu ou point sinueux; columelle droite, ou à peine excavée, portant plusieurs plis, dont l'épaisseur augmente toujours d'avant en arrière, l’antérieur souvent confondu avec la torsion columellaire ; bord calleux et distinct de la base. Pas d'opercule. Rapp. et diff. — On distingue cette Famille des Volutidæ : non seule- ment par la forme plus fusoïde de la coquille, mais surtout par la dis- position inverse des plis columellaires, qui décroissent invariablement d'avant en arrière chez les Volulidæ, tandis que c'est précisément le contraire chez les Mitridæ. On ne peut tirer aucun critérium distinetif de la disposition de la protoconche, ou du moins on ne peut se baser absolu- ment sur sa forme, attendu que certains Volutilithes ont un embryon de Mitra, tandis que certains Genres de Mitridæ (par ex. !'olaria) ont une protoconche subglobuleuse. Il en est de même en ce qui concerne l’oper- cule. Observ. — La classification des Genres de Milrid: ne présente pas les mèmes difficultés que celle des Volutidæ, parce que la plupart des subdi- visions qu'on y a faites présentent une réelle homogénéité, de sorte qu'on pourrait même, à larigueur, se dispenser de diviser cette Famille en Sous- Familles. Cependant Bellardi, se fondant presque exclusivement sur la présence ou l'absence de plis à l’intérieur du labre, ainsi que sur le nombre des plis columellaires, a proposé (1886) trois Sous-Familles : Orthomitrinæ, comprenant le Genre Mitra divisé en trois Sections non dénommées; Plesiomitrinæ, comprenant les genres Uromilra, Turricula, Pusia et Micromitra ; Diplychomitrinæ, avec les deux Genres Clinomitra et Dipty- chomitra. Tout en adoptant ces dénominations, je leur ferai un reproche : c'est qu'elles m'obligent à les compléter, pour faire entrer dans la même classification les autres Genres fossiles et actuels, que Bellardi a laissés de côté, bornant son système aux Mitres du Piémont et de la Ligurie. Cette extension m'a mis dans la nécessité de recourir tantôt au labre, tantôt à la columelle, tantôt à la protoconche, pour me guider dans ce classement; c'est en m'inspirant de ces données éclectiques que j'ai dressé le tableau suivant, dans lequel j'ai interprété et élargi le sens des Sous-Familles de Bellardi. Dans sa description des fossiles australasiens du British Museum, M. Geo. Harris a fait, à propos de Mitra multisulcata Geo. Harr., quelques remarques intéressantes sur la formation successive des plis columel- laires chez les Midridæ ; il a pu étudier la columelle de cette espèce sur une série d'individus, pris à diverses époques de leur croissance, et il a observé que le nombre des plis augmente à mesure quela coquille avance en âge ; ce nombre commence par être de deux, et il finit par atteindre le chiffre de cinq; chez les adultes, il se forme souvent des plis subsidiaires PEN PETT NT 150 ESSAIS DE entre les plis normaux. Il ressort de là que, dans la classification à établir pour cette Famille, le nombre des plis doit toujours être compté sur les individus adultes. Tableau des Genres, Sous-Genres et Sections. MITRA Mrrra Mitra 7 (4 ou 5 plis colum.). (Labre lisse). (Ouverture non | dilatée). | Nebularia (A) (Ouverture dilatée en avant). Volutomitra (B) (Protoconche obtuse et mame- lonnée) Swainsonia (C) (Ancilloide, pas de cou). Aidone (D) (Acuminée, 2 plis columellaires). Cancilla (Cerclée, cou tordu). | Orthomitrinæ Isara (E) (Pas de canal, échan- (Columbelliforme). crure basale). SCABRICULA Scabricula (F) (Labre crénelé). (Forme élancée). Chrysame (G) (Forme ventrue). STRIGATELLA STRIGATELLA 1 Strigatella (H) (Labre lisse, épais). (Labre non réfléchi). Mitreola (Dent interne). (3 ou 4 plis colum.). PLIOPTYGMA PLropryGma | (à plis colum.). (Labre lisse, bande basale rainurée). TURRICULA (3 ou 4 plis colum.). MESORHYTIS (3 plis situés très bas). CONOMITRA (4 plis colum.). | MITROLUMNA (2 plis colum.). | ZIERVOGELIA (3 ou 4 plis col., une dent pariétale). THALA (4 plis colum.). | MUTYCA (5 ou 6 plis colum.). PERPLICARIA (4 pli colum.). | DIBAPHUS (Pas de pli colum.). PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 151 x TurricuLA Turricula (Spire longue, (Base atténuée). échancrure Coslellaria profonde). (Base contractée). Pusia (I) (Spire courte, échancrure faible). | Fusrurrra (Canal droit, échancrure faible). UrourrrA (Canal contourné, protoconche poly- gyrée). | Mesonnyris (Canal long, droit, sans échancrure). Plesiomitrinæ (Canal plus ou moins recourbé). x CoxouirrA (Forme biconique). MrrroLumxA nr Semimitrinæ (Forme olivoïde). /(Pas de canal ni d’échan- | crure basale). Ziervogelia (J) (Formeglobuleuse). Le | Mutyca (K) (Surface lisse ou striée). | ) PerpLicarrA (Surface cancellée). Pseudomitrinæ (Canal court, un peu échancré, labre plissé). | Dibaphus (L) (Surface sillonnée” et ponctuée). THaLA | (Surfacetreillissée). | | 152 ESSAIS DE * CYLINDROMITRA Cyzinpromrrra (M). \ (Nombreux plis colum.). (Forme olivoïde). PLocneLæa (4 plis colum.). IMBRICARIA Imbricaria (N) : PR (5 plis col. imbriqués). (Forme conique). (Cylindromitrinæ | | : (Pas de canal, échan- VOLVARIA VoLvanra crure Das (2 à 4 plis colum). Forme cylindrique. nn Ne spire cachée). V'OLVARIELLA (Spire apparente). | Genres, Sous-Genres et Sections non signalés à l'état fossile. À. — NesuLcarra, Swainson 1840, — Type : M. abbatis Chemn.(— con- tracta SW.). — Ce groupe ne diffère de Matra que par son ouverture plus dilatée en avant; la surface de la coquille est ornée de sillons spiraux, comme elle l’est chez un grand nombre de Mitres typiques, et les autres caractères génériques sont, pour la plupart, identiques ; je ne vois donc pas bien la nécessité de cette Section, à laquelle appartiennent peut-être un certain nombre d'espèces fossiles, que les paléontologistes continuent à placer, avec raison, dans le Genre Mètra s.s. B.— VorurourrrA, Gray 1847.— Type: Voluta groentandica Beck. Ainsi que je l'ai fait observer à propos de la Famille Volutidæ (p.108), cette Sec- tion se rapproche de Mitra par tous les caractères de la coquille (quatre plis croissant d'avant en arrière, forme générale, labre simple, pas de canal, ete.) ; mais son sommet est obtus et submamelonné, et sa radule se rapproche de celle de VoZuta. Néanmoins je ne crois pas que ces der- nières différences justifient le classement proposé par Fischer, et je per- siste à penser que c'est tout au plus une Section de Mitra; Tryon l'a même complètement identifié avec ce Genre. G. — Syvaxsoxra, H. et A. Adams 1853 (— Mitrella Swainson 1835, non Risso, 1826). — Type: M. fissurata Lamk. Cette Section comprend des coquilles très voisines de Mitra s. s., et qui ne s'en distinguent que par leur forme olivacée ou ancilloïde, par l'absence complète de cou, par la convexité de la base aboutissant à l'échancrure, sans aucune dépression excavée. La surface est invariablement lisse et polie. Je ne connais pas de fossile qui réponde exactement à ces caractères. D. — Ainoxe, H. et A. Adams 1853. — Type : M. insignis À. Ad. Cette Section s'écarte un peu davantage des Mitres typiques, non seulement par DT. 20 UT PR NL 4 à PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 153 sa spire plus acuminée, mais encore par ses plis columellaires, dont les deux postérieurs sont plus saillants, à la moitié de la hauteur de la colu- melle ; les autres plis antérieurs sont à peine visibles, ou confondus avec la torsion columellaire ; la surface est lisse et polie, l'ouverture est un peu dilatée en avant, comme celle de Nebularia. E. — Isara, il. et À. Adams 1853. — Type : M. bulimoëdes Reeve. Cette coquille est tellement voisine de Mitra que j'hésite à l'admettre même comme une Section distincte; elle a seulement l'aspect colombelliforme, l'ouverture plus courte que la spire, le bord columellaire plus calleux; ce sont là, comme on le voit, des différences bien légères. F. — ScasricurA, Swainson 1840. — Néotype: M. granatina Lamk. (sec. Fischer), ou M. tessellata Martynn (sec. Tryon). La forme générale et les plis sont les mêmes que chez Mira s.s; mais, outre que l’ornemen- tation se compose de côtes granuleuses, qui justifient la dénomination choisie par Swainson, le labre est crénelé à l’intérieur; d’autre part, la base étant excavée, le cou est bien isolé comme chez Cancilla. Pour ces motifs, j'admets Scabricula au rang de Sous-Genre. G. — Canysane, H. et A. Adams, 71853. — Néotype : M. coronata Lamk. (sec. Fischer), ou M. cucwmerina Lamk. (sec. Tryon). Cette Section diffère de Scabricula par sa forme courte et ventrue, par ses plis columellaires plus transverses ; l’ornementation est, en outre, moins granuleuse ; elle se réduit, chez la plupart des espèces, à des côtes spirales, séparées par des sillons plus étroits : ce sont là des caractères qui ne justifient, tout au plus, que la séparation d'une Section. H. — SrricaTezca, Swainson 1840. — Néotype : M. ltterata Lamk. (sec. Fischer). C’est une forme ventrue, à trois plis columellaires, le qua- trième est confondu avec la torsion antérieure de la columelle; en outre, le labre est épaissi à l’intérieur par une callosité, quiest comme un indice précurseur (ou plutôt une dégénérescence) de la dent labiale de Métreola. Pour ces motifs, je suis d'avis qu'on peut admettre Surigatella comme un Genre bien distinct de Mitra. I. — Pusra, Swainson 1840. — Néotype : M. microzonias Lamk. (sec. Fischer). Il n'y a pas, en apparence, de différences très importantes entre Pusia et Turricula, sauf la forme de la coquille, qui est plus courte et plus ventrue ; la base est aussi régulièrement atténuée, les plis sont iden- tiques, l’ornementation elle-même s’écarte peu de celle de Turricula ; toutefois je constate, sur mes échantillons, que l'échancrure basale de Pusia est à peine entaillée, et que le canal est rudimentaire; en outre, le bord columellaire est mince et indistinct, comme chez Costellaria. Dans ces conditions, je considère que Pusia est un Sous-Genre de Turricula. J. — Zrervocecra, Gray 1847 (Fisch. em. — Zierliana). — Type: M TRE Gray. Autant que l’on peut en juger d’après lesfigures, cette coquille n'a ni canal, ni échancrure : quoiqu'elle soit plus g globuleuse que Conomitra, elle s’en rapproche par sa forme, et par conséquent, il me semble que sa place est bien dans la Sous-Famille Semimitrinæ; toutefois 154 ESSAIS DE elle s'écarte de Conomitra par ses gros plis columellaires transverses, au nombre de trois, en général, car la présence d'un quatrième pli antérieur me paraît douteuse. Mais elle est surtout caractérisée par l'énorme dent pariétale qui encombre l'angle inférieur de l'ouverture; outre qu'elle a toujours un pli de plus que Mitrolumna, cette dent l'en distingue nette- ment. Le nom de la personne à laquelle était dédié ce Genre (Ziervogel), ayant été complètement dénaturé par Gray, Fischer en a rétabli l’exacte latinisation. K. — Muryca, H.et À. Adams 1853 (— Mihroidea Pease 1865 ; — Mau- ritia À. Adam 1869). — Type: M. Barclayi H. Adam (— M. multiplicata Pease). Cette forme a beaucoup de ressemblance avec Thala; elle s’en dis- tingue, toutefois, non seulement par sa surface qui, au lieu d'être treilli- sée, est lisse, ou simplement ornée de stries spirales, avec quelques sil- lons obliques à la base; mais encore et surtout par le nombre des plis columellaires, qui est toujours supérieur à quatre, et parfois égal à six. Tryon a adopté la dénomination Mitroidea, quoiqu'elle soit bien posté- rieure, par le motif que la diagnose de Mulyca ne permet pas de recon- naître les deux espèces que les frères Adams y ont placées; je ne puis admettre cette opinion, qui est en contradiction formelle avec les règles de la nomenclature. L. — Divapaus, Philippi 1847. — Type: M. edentula Swains. (= D. Philippii Crosse, sec Tryon). Ce Genre est caractérisé par l'absence com- plète de plis à la columelle, qui est simplement tordue à la base; l'extré- mité antérieure est plutôt tronquée qu'échancrée; quant au labre, il est épaissi, rectiligne, et, ainsi que cela a lieu d’ailleurs chez tous les Pseu- domitrinæ, il n'est pas contracté en avant, de sorte que l'ouverture con- serve à peu près la mème largeur, sur toute sa hauteur, de même que chez Clathurella; c'est principalement à cause de ce dernier caractère, que je considère les membres de cette Sous-Famille comme de « fausses Mitres » (Pseudo-Mitra). M. — CyiinpromrrrA,Fischer 1884(— Cylindra Schum. 1817, non Cylinder, Montf. 1810). — Type : M. crenulata Chemn. Le type de ce Genre est caractérisé : non seulement par sa forme olivoïde et par l'absence de canal, mais surtout par le nombre de ses plis qui n’est pas inférieur à neuf, croissant régulièrement d'avant en arrière ; la troncature basale est assez profondément échancrée, avec un bourrelet obsolète. M. R. Hæœrnes indique une espèce fossile (C. Wransylvanica) appartenant à ce Genre; mais, autant que je puis en juger par la figure, la détermination géné- rique paraît très douteuse, de sorte que je me borne à signaler cette cita- tion, sans comprendre encore Cylindromilra dans le Catalogue détaillé des formes connues à l’état fossile. N.— ImBricarra, Schumacher 1817 (— Conoelir. Swains 1821). — Type : I. conica Schum. Coquille caractérisée: non seulement par sa forme conique, mais par ses cinq plis columellaires, qui ont une disposition imbriquée, peu fréquente chez les Mitridæ ; la troncature basale est pro- PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 455 fondément échancrée, et ses accroissements forment un bourrelet un peu saillant; la protoconche a l'aspect légèrement styliforme, ou tout au moins mucroné. * MITRA, Lamk. 1799. Coquille fusiforme ou ovale, solide; spire aiguë au sommet; quatre ou cinq plis columellaires ; labre non réfléchi, lisse à l'inté- rieur. Mira, sensu striclo. Type : M. episcopahs, Lamk. Viv. (= Thiarella, Swains. 1840; — Mitraria, Rain. 1815 ; — Mitrohthes, Krüg. 1823 ; sec. Tryon) Test épais. Taille assez grande; forme fusoïde, étroite ; spire allongée, généralementégale à l'ouverture, à galbe un peu conoïdal ; protoconche lisse, polygyrée, conique, à nucléus obtus et faible- ment dévié ; tours plus ou moins convexes, lisses, ou ornés : soit de sillons ponctués par les accroissements, soit de plis d’accrois- sement; dernier tout très grand, ovale, excavé à la base, sur laquelle s’enroulent des sillons imbriqués, plus ou moins obsolètes, jusque sur le bourrelet obtus qui aboutit à l’échancrure anté- rieure. Ouverture étroite, anguleuse en arrière, peu atténuée en avant, où elle est tronquée par une large et profonde échancrure ; labre mince, presque vertical, un peu rétrocurrent vers la suture, géné- ralement lisse à l'intérieur, quelquefois lacinié en avant; colu- melle oblique, peu ou point excavée, calleuse et terminée en pointe contre l’échancrure basale, munie de cinq plis équidistants, crois- sant d'avant en arrière, l’antérieur souvent peu visible ; bord columellaire calleux, assez étroit, bien limité à l'extérieur, et séparé ou détaché du bourrelet basal par une dépression rainurée. 156 ESSAIS DE Mitra Diagnose refaite d'après l'espèce-type, et d'après un plésiotype du Calcaire grossier de Mouchy : M. elon- gala Lamk. (PI. VII, fig. 12-13), ma coll. Proto- conche de M. Deluci Defr. grossie (Fig. 27 contre). F16. 27. — Mitra Deluci, Defr. Observ. — Je n'ai pas de renseignements sur les trois dénominations, que Tryon indique comme synonymes de Mitra, et que Fischer n'a pas reprises dans son Manuel: Thiarella, Mitraria et Mitrolithes; je me borne done à les enregistrer sans commentaires. Comme d’ailleurs Mitra varie beaucoup, non seulement dans sa forme générale, maisségalement dans son ornementation, dans la disposition des plis, dans la longueur du cou formé par le bourrelet basal, et que, d'autre part, ces variations s’'enchainent graduellement d'une espèce à l’autre, souvent même par l'intermédiaire des variétés d'une même espèce, j'imiterai la réserve de Bellardi, qui n’a pas jugé à propos de dénommer les Sections, simplement découpées par lui pour la commodité de la classification des nombreuses Mitres du Tertiaire supérieur. En conséquence, je n'ai pas appliqué aux formes fossiles la plupart des noms de Genres, créés avec profusion, par Swainson ou par les frères Adams, pour de légères différences dans la forme extérieure de la coquille. Répart. stratigr. Eocexe. — Outre le plésiotype ci-dessus figuré, plusieurs espèces dans le Bassin de Paris, dans la Loire-[nférieure, dans le Vicentin : M. Deluci Defr., M. plicatella, mixta, crebricosta Lamk., M. auver- siensis Cossm., ma coll. ; une espèce probable dans le nummulitique de Monte Postale (Vicentin): M. Marsalari de Gregorio, d'après la figure donnée par cet auteur. Ocicocexe. — Plusieurs espèces dans l’'Apennin : M. blandila, semi- coslata, oligocænica, apenninica, cassinellensis, anceps, exacuta Bel- lardi, d'après la Monographie de cet auteur. Miocexe. — Très nombreuses espèces dans le Piémont et l'Italie cen- trale, d'après la Monographie de Bellardi. Plusieurs espèces dans le Burdigalien de l'Aquitaine : M. incognita Bast., M. Burgueli Grat., ma coll. ; M. Dufresnei Bast, d'après la figure publiée par Basterot; M. subelongata d'Orb. et M. fusiformis Br., d'après le Catalogue deM. Benoist. Une espèce dans le Tortonien du Comtat- Venaissin : M. bathymophora Fontannes, d'après la figure publiée par cetauteur. Plusieurs espèces typiques dans le Bassin de Vienne: M. fusiformis Br., M. Hilberi, Brusinai et Bellardii R. Hærnes, d'après la Monographie de MM. Hœrnes et Auinger. Une espèce PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 157 Mitra variable, dans le Tortonien du Portugal : A1. cf. fusiformis Br., d’après la Monographie de Pereira da Costa. PLiocexe. — Très nombreuses espèces dans le Piémont et l'Italie cen- trale, d'après la Monographie de Brocchi, de Bellardi, de Foresti, ete. L'une d'elles dans le Crag d'Angleterre : M. fusiformis Br., d'après la Monographie de S. Wood. Plusieurs autres espèces dans le Bassin du Rhône : M. Venayssina, bilenuata, Rhodanica, Escoffieræ Fontannes, M. aperta Bell., d'après la Monographie de Fontannes. EPoqQuE ACTUELLE. — Très nombreuses espèces dans toutes les mers, d’après le Manuel de Tryon. CaNGILLA, Swainson, 1840. Néotype : M. filaris Linn. (sec. Tryon). Viv. (= Ziba, H. et A. Adams 1853) Taille parfois grande; forme étroite, élancée ; spire longue, acuminée, souvent un peu étagée, à galbe conique; protoconche lisse, petite, trochiforme, à nucléus pointu ; tours convexes, ornés de bandelettes ou de carènes spirales, dont les interstices sont plus où moins décussés par de fins plis d'accroissement; dernier tour fusiforme, rapidement alténué à la base, qui est généralement : excavée, et qui se termine par un cou un peu allongé, tordu, et rejeté vers l’axe, avec un bourrelet peu saillant, formé par les accroissements successifs de l’échancrure antérieure. Ouverture très étroite, avec une gouttière calleuse dans l’angle inférieur, tronquée à l'extrémité supérieure par une échancrure assez pro- fonde; labre peu épais, lisse à l’intérieur, simplement lacinié sur son contour par les côtes spirales, légèrement sinueux vers la suture; columelle non excavée, munie de cinq plis, dont les trois antérieurs sont à peine saillants; bord columellaire étroit, calleux, se terminant en pointe effilée contre le bourrelet du cou. Diagnose refaite d'apres le néotype vivant, et d’après un plésiotype du Tortonien de Saubrigues : M. exornata Bell. (PI. VIT, fig. 16-17), ma coll. Rapp. et diff. — Cette Section, qui correspond à la deuxième section de la classification de Bellardi, se distingue : non seulement par son orne- 158 ESSAIS DE Mitra mentation composée de côtes spirales au lieu de sillons, mais encore et surtout par la disposition du cou, qui est un peu tordu; la forme générale de la coquille est d’ailleurs plus élancée que celle des Mitres typiques. Je considère Ziba comme synonyme de Cancilla ; on ne l'en distingue, en effet, que par sa spire étagée et par ses carènes spirales plus saillantes : or ce sont là des caractères purement spécifiques. Répart. stratigr. Eocexe. — Une espèce lisse sur les derniers tours des individus adultes, dans le Jacksonien du Mississipi : M. Milingloni Conr. ma coll. Une espèce à protoconche obtuse : Cancilla atractoides Tate, d’après M. Geo. Harris. Miocexe. — Outre le plésiotype ci-dessus figuré, plusieurs espèces dans le Burdigalien, l'Helvétien et le Tortonien des Landes, du Portugal, du Piémont et du Bassin de Vienne : M. planicostata Bell. ma coll., M. elegantissima Bell., M. separata, aculeala, pulcherrima, eoscrobiculata Bell., d'après les Monographies de Bellardi, de da Costa et de R. Hærnes. Deux espèces confondues avec M. Bronni et serobiculala, mais probablement différentes, dans le Tortonien du Bordelais, d'après le Catalogue de M. Benoist; une espèce dans le Tortonien des Landes : M. Grateloupi, d'Orb., d'après l'Atlas de Grateloup. Une espèce dans les « couches à silex » de la Floride : M. silicata Dall, d’après la Monographie de cet auteur. Priocexe. — Plusieurs espèces ou variétés, dans le Plaisancien et l'Astien des Alpes-Maritimes, du Piémont et du Bassin du Rhône : M. scrobiculata Br., M. Bronni Micht., ma coll. ; M. colligens, plani- coslata, transiens, conjungens, contigua Bell.; M. fusulus Cocc., M. striatula Br., M. Massoli Font., d'après les Monographies de Bellardi et de Fontannes. Une espèce actuelle, dans les couches récentes de Karikal : M. flammea Quoy, coll. Bonnet; la même dans les couches récentes de Java, avec une autre espèce vivante: M. circula Kiener, d’après la Monographie de M. Martin. Eroque AcrueLLe. — Nombreuses espèces dans l'Océan Indien, les mers de Chine et l'Australasie, sur la côte Ouest de l'Amérique centrale, et au cap Vert, d’après le Manuel de Tryon. STRIGATELLA, Swainson, 1840. Forme ventrue; surface lisse ou nodoso-costulée ; échancrure basale profonde, avec un gros bourrelet, sans cou distinct de la base ; labre épais, calleux ou denté à l'intérieur; columelle un peu PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 159 Strigatella excavée en arrière munie au milieu de trois plis principaux, trans- verses et saillants, eten avant, d’un quatrième pli oblique, souvent obsolète, ou confondu avec la torsion columellaire. Mirreoza, Swainson, 1840. Type : A7. labratula, Lamk. Eoc. Taille moyenne ; forme ovoïdo-conique, parfois un peu ventrue ; spire égale à la hauteur de l'ouverture, à galbe conique ; proto- conche lisse, paucispirée, à nucléus obtus; tours convexes en avant, concaves en arrière, ternes, ornés de filets spiraux ou de costules écartées, subnoduleuses sur la convexité antérieure; sutures profondes, parfois bordées ; dernier tour égal aux trois cinquièmes ou aux deux tiers de la longueur totale, lisse ou nodu- leux sur la convexité située au-dessus de la rampe suturale, ovale et peu excavé à la base; cou muni d’un bourrelet large et peu saillant, qui aboutit à l'échancrure antérieure. Ouverture vernissée, peu large, à bords presque parallèles,munie d’une étroite gouttière dans l’angle inférieur, rétrécie en avant et très profondément échancrée; labre vertical, non sinueux en arrière, un peu réfléchi et bordé à l'extérieur, épaissi à l’intérieur et géné- ralement muni d’une dent postérieure; columelle peu excavée, munie de quatre plis équidistants, les trois inférieurs transverses et saillants, l’antérieur plus oblique, moins saillant, mais bien dis- tinct de la torsion de la columelle, qui se recourbe et s’infléchit à droite, contrele bord de l’échancrure basale ; bord columellaire large et calleux, bien limité à l'extérieur, quelquefois détaché du bourrelet du cou. Diagnose faite d'après un échantillon de l’espèce-type, du Calcaire grossier de Mouchy (PI. VIIT, fig. 18-19), ma coll. Rapp. et diff. — Cette Section ne se distingue de Strigatella que par sa dent labiale et par sa surface généralement noduleuse ou costulée; et encore y a-{-il des Mi/reola à peu près lisses, dont la dent est presque effacée, et des Strigatella ornés, dont la callosité interne s'épaissit au 160 ESSAIS DE Strigatella point de former presque une dent; aussi je ne comprends pas pourquoi Swainson a créé deux Genres distincts pour ces deux formes, car c'est tout au plus si la seconde, qui est exclusivement fossile, peut être dis- tinguée de la première, qui est exclusivement vivante, et qui succède évidemment à l’autre. Comparé à Milras.s., Mitreola s'en distingue par des caractères importants, qui justifient la séparation du Genre St» igalelln et de sa Section Mitreola : d’abord la dent labiale, puis le labre réfléchi, enfin les plis columellaires qui ne dépassent jamais le nombre de quatre; quant à la forme générale, il y a des Sections de Mitra (Volulomitra par ex.), qui ont exactement le galbe de Mitreola, de sorte qu'on ne peut en tirer aucune indication utiles Répart. stratigr. Pazrocexe. — Trois espèces dans le Montien de Belgique : M. dilatata Br. et Corn., ma coll.; M. brevis et vicina Briart et Cornet, d'après la Monographie de ces auteurs. Eocexe. — Outre l'espèce-type ci-dessus figurée, nombreuses espèces dans le Calcaire grossier et les Sables moyens des environs de Paris : M. labiata Chemn., M. Lajoyei, obliquata, crassidens, labrosa Desh., M. monodonta Lamk., M. Bernayi Cossm., ma coll.; une autre espèce dans le Bassin de Nantes : M. Dumasi Cossm., coll. Dumas. Une espèce à Bracklesham : M. cf. labratula Lamk., et une autre à Barton : M. scabra Sow., d'après la Monographie de F. Edwards. Deux espèces douteuses, à labre incomplètement formé, dans l'Australie (Victoria) : M. cassidea et conoidalis Tate, d’après les figures publiées par l’auteur; autre espèce australienne, à dent labiale non visible : M. Dennanti Tate, ma coll. Oricocexe. — Une espèce dans le Stampien des environs de Paris : M. Colleaur Cossm. et Lamb., ma coll. Un fragment d'une espèce cerlaine, mais spécifiquement indéterminée, dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord, d° après la Monographie de M. von Kœænen. MiocexE. De espèce très incertaine, dans le Burdigalien des Landes : M. ventricosa Grat., d'après la figure défectueuse et d’après la diagnose écourtée de l'Atlas de Grateloup. PLIOPTYGMA, Conrad em. 1862. Pciopryama, sensu str. Type : Mitra carolinensis, Conr. Mioc. Taille très grande; forme fusoïde, assez étroite; spire longue, à galbe conique; protoconche lisse, paucispirée, à nucléus papil- PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 161 Plioptygma leux ; tours cerclés par des carènes spirales, qui se transforment souvent en des rubans séparés par de profondes rainures, ou qui disparaissent même à l’âge adulte, sauf contre les sutures ; dernier tour très long, ovale, peu ventru, à peine atténué à la base, sur laquelle s’enroulent obliquement des filets spiraux, jusqu’à une large bande rainurée, formée par les accroissements de l’échancrure antérieure; sur le cou, entre cette bande et le bord columellaire, il existe encore des filets obliques et onduleux. Ouverture assez large, munie d’une étroite gouttière dans l’angle inférieur, peu atténuée en avant, où elle est largement tronquée par une très profonde échancrure : labre peu épais, lisse à l’in- térieur, presque vertical, à peine rélrocurrent contre la suture; columelle très peu excavée en arrière, droite en avant, se termi- nant en pointe effilée au bord de la troncature basale, munie de sept plis croissants, les cinq antérieurs obliques et obsolètes, les deux inférieurs plus écartés, plus transverses, et le dernier surtout plus saillant; bord columellaire calleux, assez large, bien limité à l'extérieur. Diagnose faite d'après un échantillon de l’espèce-type, du Miocène de la Caroline du Nord (PI. VIIT, fig. 10), ma coll. ; autre espèce voisine, dans le Pliocène de la Floride. M. Heïlprini Cossm (!). (PI. VIH, fig. 11), ma coll. Rapp. et dif. — Ce genre, dont la forme est analogue à celle de Mitra s.s., s'en distingue facilement : non seulement par le nombre plus considérable de ses plis columellaires, mais encore par sa protoconche (1) C'est l'espèce dénommée M. lineolata Meïlprin, qui fait double emploi avec celle de Bellardi. M. Dall, dans son Etude sur le Tertiaire de la Floride, estime que, la figure de la Monographie de Bellardi représentant une simple variété, il ya lieu de conserver lineolata pour l'espèce aménuaine. Je ne partage pas cette manière de voir, attendu que le choix du nom doit toujours se réduire uniquement à une question de priorité. Or le fascicule de Bellardi, dans lequel est décrit son M. lineolala, est signé « 15 jan- vier 1887», tandis que le volume de « Traas. Wagner Free Inst. », contenant le travail d'Heilprin, porte la date de mai 1887; il est vrai que la PI. III de Bellardi, représentant son espèce, n'a paru que le 4° juin 1887 avec le second fascicule des Milridæ ; mais il n'en est pas moins cerlain que le nom lineolala a été publié en texte par Bellardi avant Heiïlprin, qui aurait pu en prendre connaissance. C'est pourquoi j'ai cru nécessaire et correct de changer le nom de cette espèce. 11 162 ESSAIS DE Plioptygma papilleuse, et aussi par sa rainure basale, remplaçant le bourrelet du cou de Mitra. La création de Conrad est done tout à fait justifiée; il y a seulement à faire subir une légère rectification d'orthographe à la dénomi- nation Pleioplygma, qu'il avait proposée : les diphtongues n'existant pas en latin, les mots d’étymologie grecque qui sont latinisés doivent subir l'élision d’une lettre, quand ils comportent une diphtongue ; d'où la néces- sité d'écrire Plioptygma en latin, bien que la première syllabe de ce mot soit tirée du mot grec xhetos. Répart. stratigr. Miocexe. — L'espèce-type ci-dessus figurée, dans la Caroline du Nord, ma coll. Priocexe. — L'espèce plésiotype ci-dessus figurée, dans la Floride, ma coll. * TURRICULA, Klein, 1753. (— Turris Montf. 1810; — Tara Swains. 1840; — Vulpecula Blainw. 1824) Surface plissée ou costellée; labre sillonné à l'intérieur; proto- conche paucispirée, papilleuse, à nucléus dévié; quatre plis colu- mellaires peu obliques. TurRICULA, sensu stricto. Type : M. vulpecula, Linn. Viv. (— Callithea Swainson 1840). Taille moyenne ou assez petite ; forme fusoïde, étroite, aciculée ; spire longue, acuminée, à galbe conique; tours peu convexes, souvent étagés aux sutures, ornés de costules axiales parfois crénelées, et de sillons spiraux assez écartés ; dernier tour ovoïde, peu ventru, régulièrement atténué à la base, qui est à peine excavée, el sur laquelle se prolongent les sillons, jusqu’au bourrelet formé par les accroissements de l’échancrure antérieure. Ouver- ture étroite, à bords parallèles, avec une goultière anguleuse en arrière, largement tronquée en avant par une échancrure médio- Er PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 163 Turricula crement entaillée, et déviée vers l’axe par suite de la torsion du cou ; labre droit, peu épais, intérieurement plissé à quelque dis- tance du contour, non sinueux, ni rétrocurrent à la suture; colu- melle à peu près rectiligne, tordue en avant, munie de quatre plis régulièrement croissants, en saillie et en épaisseur ; bord columel- laire vernissé, assez large en arrière, portant quelquefois une callosité dentiforme dans l’angle inférieur, bien limité à l'extérieur, se terminant en pointe effilée à l’angle de l’échancrure basale. Diagnose refaite d’après des échantillons de l’espèce-type, ma coll. ; une espèce plésiotype dans Pliocène de Karikal : 7. lirocostata Cossm. (PI. VIT, fig. 20-21), ma coll. (voir la description à l'annexe ci- après) ; autre plésiotype du Tortonien de Stazzano: T. curla Bell. (PI. VIT, fig. %5), coll. du Musée de Turin, comm. par M. Sacco. Observ. — Pour les trois dénominations indiquées comme synonymes de Turricula, j'ai simplement reproduit les citations du Manuel de Fischer, n'ayant pu en faire la vérification; quant à Callithea, c'est parce que le type (M. stigmataria Lamk.) est génériquement semblable à M. vulpecula, que je réunis Callithea comme synonyme de Turricula s. s. Rapp. et diff. — Outre les caractères anatomiques de l'animal, qui sont différents de ceux de Mitra, ce Genre s’en distingue non seulement par la forme générale de la coquille, qui est plus ornée, et quise termine en avant par un Canal plus distinct, mais encore et surtout par sa proto- conche papilleuse, composée de deux tours au plus. Quant aux plis colu- mellaires, ils ne fournissent pas un critérium bien certain, puisqu'il y ades Mitra à quatre plis, et des Turricula dont la torsion columellaire res- semble à un cinquième pli; toutelois il me semble que les plis de Turri- cula sont, en général, plus transverses. Le labre s'attache à la suture d’une manière très différente dans ces deux Genres : rétrocurrent chez Mitra, un peu antécurrent, au contraire, chez Turricula; en outre, tandis que sa surface interne est lisse chez Mitra s. s., crénelée chez Scabricula, elle est sillonnée, ou plutôt plissée, dans toutesles subdivisions de Turri- cula. Je ne compare pas ce Genre avec Strigalella, ni avee Mitreola, qui ont le labre calleux ou denté à l'intérieur, et qui sont dépouvus de canal siphonal. Répart. stratigr. SENONIEN. — Une espèce douteuse, dans le « Groupe d’Arrialoor » de l'Inde méridionale : Voluta cilharina Forbes (mitreola sec. Stoliczka), d'après la Monographie de ce dernier auteur. 164 ESSAIS DE Turricula PaLeocexE. — Deux espèces douteuses dans les couches montiennes de Copenhague : M. æquicosta et densistria von Kœnen, d’après la Monographie de cet auteur. Eocexe. — Une espèce à peu près certaine, dans le Bassin de Nantes : T. hemiconoides Cossm., ma coll. ; autre espèce un peu douteuse, à la Close (Loire-Infér.) : T. genotixæformis Cossm., coll. Dumas. Une espèce ambiguë, dans le Nummulitique des environs de Pau: M. cincta (*) A. Rouault, d’après la figure publiée par cet auteur ; autre espèce probable dans les couches nummulitiques de Biarritz : M. scalarina d'Archiac, d’après la figure publiée par cet auteur. Oricocexe. — Une espèce probable dans le Vicentin : M. regularis Schaur., d’après la Monographie de M. Fuchs. Miocexe. — La secande espèce plésiotype ci-dessus figurée, dans le Tortonien du Piémont, d’après Bellardi. PLiocene. — Outre la première des espèces plésiotypes ci-dessus fisurées, dans l'Inde française, plusieurs espèces dans les couches récentes de la Nouvelle-Zélande : T.rubiginosa, marginata, planata, Hutton, d'après les diagnoses de l'auteur. Plusieurs espèces dans les couches récentes de Java : T.vulpecula, batarana, Jackeri, Javana, gembacana, Callithea rajaensis Martin, d'après la Monographie de cet auteur. Eroque AcTuELLE. — Nombreuses espèces dans l'Océan Indien, les mers de Chine et l'Australie, d’après Tryon. CosrTeLLARIA, Swainson, 1840. Néotype: M. semifasciala, Lamk. (sec. Fischer) Viv. Taille assez petite ; forme fusoïde; un peu pupoïde; spire médio- crement allongée, généralement élagée aux sutures, à galbe conoïdal; protoconche lisse, paucispirée, à nucléus obtus, à peine papilleux; tours convexes, généralement bordés par une rampe au-dessus de la suture inférieure, ornés de côtes axiales peu courbées, parfois subépineuses, sur l’angle de la rampe posté- rieure, et de sillons spiraux, plus ou moins visibles dans les inter- valles des côtes; dernier tour à peu près égal à la moitié de la longueur totale, orné comme la spire, contracté et excavé à la ( M. Newton a catalogué, en 1891, avec le même nom (Edwards »»ss.), une Mitre qui tombe nécessairement dans la synonymie de celle de Rouault, qui est bien anté- rieure : il y a lieu de changer le nom de la coquille oligocénique des couches de Hea- don, et je propose en conséquence : M. Newtoni, nobis. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 165 Turricula base, qui porte des chaïînettes obliquement enroulées, jusqu’au cou et même sur le bourrelet très obsolète et peu saïllant, corres- pondant aux accroissements de l’échancrure antérieure. Ouverture courte, rhomboïdale, avec une étroite gouttière dans l'angle inférieur, peu dilatée au milieu, subitement rétrécie en avant, et terminée par un canal court, dévié vers l'axe, avec une échancrure assez profonde sur le cou; labre un peu épais, faible- ment curviligne, un peu antécurrent à sa jonction avec la suture, orné à l’intérieur de plis allongés, parallèles et peu saillants ; colu- melle droite, oblique en arrière et au milieu, tordue et incurvée à son extrémité antérieure, munie de quatre plis régulièrement croissants, les deux antérieurs minces et un peu obliques, les deux postérieurs transverses, aplatis; une côte pariétale existe souvent dans l’angle inférieur, près de la gouttière; bord columellaire assez mince, à peine distinct. Diagnose faite d’après des échantillons d’une espèce vivante, voisine du type : M. snilitaris Reeve, et d’après un plésiotype de l'Eocène d'Australie : M. paucicostata Tate (PI. VIT, fig. 3), ma coll. Rapp. et diff. — Costellaria est incontestablement très voisin de Turri- cula, et ne s’en distingue que par quelques caractères fugitifs, qui justifient tout au plus la séparation d’une Section : d’abord l’excavation de la base, qui isole le cou d’une manière très nette, de sorte que le canal paraît plus contracté ; ensuite la protoconche plus obtuse; enfin le bord columellaire moins bien limité et moins calleux. Néanmoins j'ai constaté que, pour quelques espèces intermédiaires entre ces deux groupes, on éprouve une réelle hésitation ; ce qui prouve qu'en définitive Turricula passe graduellement à Costellaria. Répart. stratigr. Eocexe. — Une espèce bien caractérisée, dre le Bassin de Nantes : Turr. intortella Cossm. (PI. VIIT, fig. 26), ma coll. Plusieurs espèces dans l'Australie du Sud, outre le plésiotype ci-dessus figuré : M. exi- lis, leptalea, semilævis (!), citharelloides, clathurella Tate, ma Coll. Le nom de cette espèce doit être changé, pour cause de double emploi avec l'es- pèce > de F. Edwards; je propose, en conséquence, pour l'espèce australienne : M. Tatei, nobis. 166 ESSAIS DE Turricula Miocexe. -- Une espèce certaine, désignée comme Uromitra par Bellardi, dans le Tortonien dela Toscane: M. decipiens Bell., ma coll. ; plusieurs espèces dans l'Helvétien étle Tortonien du Piémont : M. subglobosa, avellana, cognata, consimilis, canaliculata, ornata, turrita Bell., ete., d'aprèsla Monographie de Bellardi. Une espèce dans l’Aquitanien du Bordelais : M. Partsehi Hærn., ma coll. Nombreuses espèces dans le Bassin de Vienne : M. intermittens R. Hœrn., M. recticosta et Borsoni Bell., etc., d'après la Monographie de MM. Hærnes et Auinger. Deux espèces dans l'Australie du Sud : M. terebræformis el sordida Tate, ma coll. Une espèce à la Jamaïque et à Saint-Domingue : M. Hene- leni Sow., d'après la figure publiée par Guppy. PLiocexe. — Deux espèces dans l'Astien des Alpes-Maritimes : M. cras- sicosta Bell., M. corrugata Defr. (PL, VIT, fig. 28), ma coll. Plusieurs espèces désignées comme Uromitra, dans le Plaisancien et l’Astien du Piémont : U.subcoronata, leucozona, frumentum Bell., d'après la Monographie de Bellardi. Deux espèces dans la Floride : M. Æol- mesi et Wilcoxi Dall. d’après les figures publiées par cet auteur. Eroque acruezze.— Nombreuses espèces ou variétés, dans l'Océan Indien, les mers de Chine, la Polynésie, l'Australie et la mer Rouge, d'après le Manuel de Tryon. FusimiTRA, Conrad, 1865. Type: M1. cellulifera, Gonr. Olig. Taille petite; forme très étroite, aciculée, en tarière; spire longue, à galbe conique; protoconche lisse, paucispirée, à nucléus papilleux ou tectiforme; tours un peu convexes, lisses ou costulés, parfois ornés de fines stries spirales dans les intervalles des côtes, séparés par des sutures profondes, ondulées et générale- ment bordées par un bourrelet; dernier tour égal ou inférieur à la moitié de la longueur totale, ovale en arrière, subitement excavé à la base, qui porte des cordonnets enroulés sur le cou, sans aucune trace de bourrelet. Ouverture très courte, rhomboïdale, dépourvue de gouttière pos- térieure, rétrécie en avant, où elle se termine par un canal qui paraît contourné, quand on l’examine de face, mais dont le cou est vertical dans l’axe de la coquille ; échancrure basale à peine entaillée, presque nulle ; labre mince, un peu oblique, à peine sinueux vers la suture, à laquelle il aboutit presque orthogonale- ‘ PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 167 Turricula ment, plissé à l'intérieur; columelle droite, peu ou point incurvée en avant, munis de trois plis principaux, qui sont généralement dans le prolongement des cordonnets de la base; un quatrième pli antérieur, souvent confondu avec la torsion de la columelle, et peu visible quand l’ouverture n’est pas mutilée; bord columellaire peu distinct, limité par une légère rainure qui sépare les plis columellaires du cou. Diagnose refaite d'après un échantillon de l’espèce-type (PI. VIIT, fig. 30), ma coll. ; et d’après deux plésio- types de l’'Eocène des environs de Paris: M. tere- bellum Lamk., du Calcaire grossier de Villiers (PI. VII, fig. 341), ma coll., M. extranea Desh., du : - . ’ à FIG SEENUSE Suessonien de Cuise (PI. VIT, fig.29), ma coll. Pro- y terebeltum, toconche de la première, grossie (Fig. 28 ci-contre). Lamk. Observ. — D'après l’avis de Tryon et de M. Dall (Tert. Flor., I, p..49), ce Genre n'aurait aucune valeur, non seulement parce qu'il n’a pas été suffisamment caractérisé, mais encore parce que Conrad y comprenait un certain nombre de formes très diverses ; M. Geo. Harris (Austral., p. 124) a adopté cette opinion et a rapporté au Genre Uroinitra la plupart des espèces d'Australie, qui sont d'ailleurs des Costellaria, comme on l’a vu ci-dessus. Or, en étudiant M. cellulifera, qui est la première espèce citée par Conrad dans son Genre Fusimitra, et en la comparant avec un groupe d'espèces parisiennes, j'ai constaté qu'elle leur est identique, et que toutes ces formes présentent des caractères distinctifs, qui justifient la séparation d’un Sous-Genre différent, non seulement de Turricula et de Costellaria, mais même d'Uromitra Bell., que j'avais d’abord réuni à Fusimilra comme synonyme. Par conséquent il n'y a pas de motif pour rejeter la dénomination proposée par Conrad, qui ne caractérisait aucun de ses Genres, et il suffit d'y donner l'interprétation restreinte que j'ai déjà faite en 1889. Rapp. et diff. — Fusimilra se distingue de Turricula: non seulement par son canal plus allongé, mais surtout par l'absence presque complète d'échancrure basale ; trois des plis columellaires se prolongent jusque sur le cou, comme cela a quelquefois lieu chez Costellaria, mais Fusimitra ale cou plus droit que Costellaria et n’a pas l’échancrure qui existe dans ce der- nier Genre; enfin l'embryon est plus obtus, le labre moins droit, peu ou point antécurrent .vers la suture. J'estime que ce sont là des différences d'une importance suffisante pour justifier la séparation d'un Sous--Genre. 168 ESSAIS DE Turricula Répart. stratigr. PargocexEe. — Une espèce bien caractérisée, dans le Montien de Belgique, et dans le Londonien du Bassin de Paris : M. Wateleti Br. et Corn., ma coll.; trois autres espèces dans le gisement de Mons : M. Kæœneni, dentata et Gosseleti, Briartet Cornet, d’après la Monogra- phie de ces auteurs ; uneespèce probable dans les couches de Copen- hague : M. semilævis(!) von Kœnen, d’aprèsla figure publiée par cet auteur. Eocexe. — Outre les deux plésiotypes ci-dessus figurés, plusieurs espèces dans le Bassin de Paris et dans la Loire-Inférieure: M. aizyensis et Barbieri Desh., M. Gaudryi de Raine., M. Bouryi et telraptycta Cossm., M. cancellina Lamk., ma coll., M. diasticta Cossm., coll. Bourdot. Une espèce dans le Bartonien d'Angleterre : M. volutiformis F. Edw., macoll. Trois espèces dans le Claibornien de l’Alabama : M. minima et lineata Lea, M. perexilis Conr., ma coll., une autre espèce dans le Maryland : M. marylandica Clark, d’après la figure publiée par cet auteur. Oricocexe. — L'espèce-type dans le Vicksburgien du Mississipi, ma coll. ; une autre espèce dans l’Alabama : M. conquisita Conr., ma coll. Deux espèces dans le Tongrien de l'Allemagne du Nord : M. impressa von Kœnen, M. circumcisa Beyr., d’après les figures publiées par M. von Kœnen. Urourrra, Bellardi, 1886 (res/r. sensu). Type: M. cupressina, Br. Plioc. (= Eumitra, Tate 1888) Taille moyenne ou petite; forme turriculée, étroite; spire longue, acuminée, à galbe conique; protoconche lisse, polygyrée, conique, à nucléus extrêmement petit et à peine papilleux ; tours un peu convexes, généralement costulés au moins au début, le plus souvent ornés de sillons spiraux qui traversent les costules, séparés par des sutures profondes et ondulées par les costules, rarement munis d'une rampe spirale au-dessus de la suture ; der- nier tour égal ou un peu inférieur à la moitié de la longueur totale, (1) Le nom de cette espèce, bien postérieur à la dénomniation proposée par F. Edwards, doit ètre changé, de même que j'ai déjà corrigé le double emploi qui a échappé à M. Tate |voir Costellaria, p.165). Je propose, en conséquence, pour l'espèce du Danemark : F. danensis, nobis. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 169 Turricula quelquefois lisse, arrondi et excavé à la base, sur laquelle s’en- roulent des sillons obliques, et qui se termine par un cou allongé, tordu, sans bourrelet, portant seulement quelques filets obliques. Ouverture étroite, contournée, à bords parallèles, dépourvue de gouttière en arrière, rétrécie en avant, où elle se termine par un canal long etinfléchi, sans aucune échancrure à l'extrémité ; labre assez mince, plissé à l'intérieur, un peu sinueux, peu ou point antécurrent à la suture; columelle en S, portant quatre plis, l'an- térieur à peine visible, le second très peu saillant, les deux infé- rieurs plus proéminents et plus transverses, correspondant sou- vent au prolongement des filets du cou; bord columellaire très mince et indistinct. Diagnose refaite d’après des échantillons de l’espèce-type, du Plai- sancien de Bologne (PI. VIIT, fig. 32), ma coll. ; et d’après un plésio- type du Plaisancien de Biot, dans les Alpes-Maritimes : M. Miche- lottii Hœrn. (PL. VIT, fig. 15), ma coll. Observ. — Le nom Æumitra a été donné, par M. Tate, sans aucune diagnose générique, à une espèce australienne, qui a un canal allongé, presque droit, comme celui de Fusimibra, mais dont la protoconche est identique à celle d'Uromilra; M. Géo. Harris compare cette espèce à M. scrobiculala, parce que ses tours, plans et subulés, sont sillonnés comme ceux de cette dernière espèce. Malgré ces caractères un peuhybrides, je ne crois pas qu'il y ait lieu de conserver Eumitra comme une Section distincte, et puisque cette dénomination est postérieure de deux années à Uromitra, je l'y réunis comme synonyme. Rapp. et diff. — Contrairement à l'opinion que j'ai précédemment émise (Ann. géol., 1887, p. 1107), Uromitra doit être définitivement séparé de Fusimilra, malgré la similitude apparente des deux coquilles; en effet, le canal est beaucoup plus tordu, et surtout la protoconche est absolu- ment différente, beaucoup plus allongée et plus conique chez Uromilra, terminée par un nucléus microscopique qui n’a aucun rapport avec le nucléus papilleux de Fusimitra ; les plis columellaires et l’ornementation se ressemblent beaucoup; cependant il semble que les costules d'Uromitra sont plus sinueuses, et que le labre est, par conséquent, moins rectiligne. Il résulte de cette comparaison qu'il y a lieu de restreindre beaucoup la diagnose un peu vague de Bellardi, qui comprenait dans son Genre Uromitra des formes appartenant évidemment à d’autres groupes, et qui désignait, d’une manière trop générale, sous ce nom, toutes les Mitres 170 ESSAIS DE Turricula allongées, ayant des plis à l’intérieur du labre. Si on compare Uromitra avec Turricula, on trouve que c’est un Sous-Genre bien distinct, à cause de la forme de la coquille, de son canal contourné, de l'absence d'une échancrure basale, et surtout à cause de sa protoconche non papilleuse; les mêmes différences existent entre Uromitra et Costel- luria, sauf en ce qui concerne l’excavation de la base, er qui est également creuse chez ces deux coquilles. Répart. stratigr. Eocexe. — Une espèce, à canal peu contourné, dans Fo M £ É EE 1G. 29. — Uromilra l'Australie du Sud : M. alokiza Ten. Woods, ma ykizu. Ten. coll. Protoconche grossie de cette espèce (Fig. 29 Woods. ci-contre). Miocexe. — Nombreuses espèces ou variétés, dans l'Helvétien et le Tortonien du Piémont : U. antegressa, belliata, similis, clathurata, cincta, dissimilis, paucicostala Bell., ete., d'après la Monographie de Bellardi ; dans le Bassin de Vienne : M. Bonellii Bell. (— M. cupres- sina Hœrn, non Br.), ma coll.; la même espèce dans le Piémont, d'après Bellardi. Une espèce dans les couches d'Edeghem : M. aci- cula Nyst., ma coll. Plusieurs autres espèces dans le Bassin de Vienne : M. Michelottii M. Hœrn., M. Fuchsi R. Hærn., d’après la Monographie de MM. Hærnes et Auinger. Deux espèces dansle Tor- tonien du Bordelais : M. cf. pyramidella Br. et M. cf. striatula Br., d'après le Catalogue de M. Benoist. PLiocexEe. — Outre les types et plésiotypes ci-dessus figurés : Mira pyramidella Br., recticosta Bell., plicatula Br., U. eoebenus Bell., dans le Plaisancien des Alpes-Maritimes et du Bolonais, ma coll. ; nombreuses espèces dansle Piémont . V. soror, nitida, bifaria Bell., etc., d'après la Monographie de Bellardi ; une espèce dans le Messinien de la Toscane : M. turrila Foresti, d'après la figure publiée par cet auteur ; une espèce dans le Crag d'Angleterre : M. ebenus, var. uniplicala Wood, d'après la Monographie de S. Wood. MESORHYTIS, Meek, 1876. Mesorayris, sensu str. Type: Fascrolaria gracilenta, Meek. Crét. Taille moyenne; forme très étroite, aciculée ; spire longue, acuminée, à galbe conique ; protoconche lisse, polygyrée, conique, pointue, à nucléus très petit ; tours généralement costulés et ornés de filets spiraux rarement lisses, séparés par des sutures LAS PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 171 Mesorhytis profondes et crénelées par les côtes; dernier tour égal aux trois cinquièmes de la longueur totale, orné comme la spire, régulière- ment atténué à la base, qui porte, lorsqu'il est lisse, des sillons obliquement enrouiés jusque sur le cou; pas de bourrelet basal. Ouverture étroite, lancéolée, avec une gouttière anguleuse en arrière, terminée en avant par un canal long et droit, sans aucune échancrure à son extrémité; labre un peu sinueux, comme les costules axiales, paraissant lisse à l’intérieur; columelle droite, non tordue en avant, portant à la partie inférieure trois plis croissants, peu obliques, les deux inférieurs taillés carrément, ou même divisés par une rainure spirale; bord columellaire peu distinct. Diagnose faite d’après une espèce plésiotype du Turonien de Pro- vence : M. cancellata Sow. (PI. VIT, fig. 12-13), ma coll. ; et d'après un autre plésiotype du Paléocène de Smithville, dans le Texas : M. polita Gabb. (PI. VIII, fig. 14), ma coll. Rapp. et diff. — Meek a lui-même indiqué (Invert. Pal. Upper Missouri, p- 364) les affinités de ce Genre avec les Mitridæ, plutôt qu'avec les Fasciolariidæ, près desquels les auteurs ont l'habitude de le placer. Il me paraît d'ailleurs évident qu'il doit être classé dans la même Sous-Famille que Fusimitra; toutefois il s’en écarte : non seulement par la longueur de son canal, mais encore et surtout par la position de ses plis columellaires, qui sont placés plus en arrière que chez la plupart des Mitridæ; ce der- nier caractère a même motivé le choix du nom de ce Genre. Il est difficile d'étudier ces plis, d'une manière très précise, sur les échantillons créta- ciques qui sont généralement dans un état de conservation très défectueux ; mais je rapporte au même Genre une espèce de Paléocène du Texas, qui m'a été envoyée sous le nom Fusimitra polita Gabb., et qui, quoique à peu près lisse, a bien le galbe des Mesorhylis; or, sur ces échantillons, les plis ont un aspect tout à fait particulier, qui répond complètement à la diagnose publiée par Meek, et qui est bien distinct de ce qu'on observe sur la columelle de Fusimitra. Enfin la protoconche, allongée et pointue, est semblable à celle d'Uromitra, et par conséquent, absolument différente de celle de Fusimitra, qui a un embryon papilleux et paucispiré. Répart. stratigr. CENOMANIEN. — Une espèce dans le Var : M. cassisiana d'Orb, ma coll. ; la même, plus douteuse, à l'île d'Aix, coll. Joly. Turonren. — La première des espèces plésiotypes ci-dessus figurées, 172 ESSAIS DE Mesorhytis dans le Mornasien du Var, ma coll., et à Gosau dans le Tyrol, d'après la Monographie de Zekeli ; une autre espèce probable, dans les Grès d'Uchaux : Voluta Gasparini d'Orb., ma coll. SEexoniEx. — L'espèce-type dans les couches du Groupe « Fox Hills » (Missouri), d’après Meek. Une espèce voisine de M. cancellala, probablement distincte, dans le Santonien supérieur des Corbières, coll. de Grossouvre. Une espèce dans le « Groupe d'Arrialoor » de l'Inde méridionale : Turricula arrialoorensis Stoliczka, d'après la Monographie de cet auteur. Pazrocexe.— L'espèce plésiotype ci-dessus figurée, dans le « Midway stage » du Texas, ma coll. * CONOMITRA, Conrad, 1865. ConomirrA, sensu stricto. Type : A7. fusoides, Lea. Eoc. Taille petite ; forme ovale ou biconique, également atténuée aux deux bouts ; spire assez courte, à galbe subconoïdal ; protoconche lisse, petite, subglobuleuse, composée d’un tour et demi, à nucléus obtus ou à peine papilleux; tours lisses ou plissés, par- fois décussés par des sillons spiraux, dont un seul persiste souvent au-dessus de la suture, qui est profonde et marginée ; dernier tour généralement supérieur aux deux tiers de la longueur totale, ovoide, un peu ventru, régulièrement atténué à la base, sur laquelle se prolonge parfois l’ornementation de la spire, on bien sur laquelle reparaissent des sillons spiraux, quand le dernier tour est lisse ; cou à peu près nul, pas de bourrelet basal. Ouverture étroite, à bords presque parallèles, peu dilaté au milieu, avec une étroite goutüère dans l'angle inférieur, rétrécie sans contraction en avant, dépourvue de canal, tronquée sans échancrure, à son extrémité antérieure ; labre peu épais, crénelé à l'intérieur, presque vertical ; columelle peu incurvée, munie de quatre plis croissant régulièrement et peu obliques, terminée en pointe droite près de la troncature basale; bord columellaire mince, bien distinct. ton r. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 173 Conomitra Diagnose refaite d'après des échantillons de l’espèce- type, provenant de Claiborne dans l'Alabama (PL. VIII, fig. 1), ma coll.: et d’après un plésiotype du Bartonien du Ruel, dans les environs de Paris : M. Vincenti Cossm. (PI. VIII, fig. 2), ma coll. Pro- toconche de AZ. fusellina Lamk., grossie (Fig. 30 Fic. 39. — Conomu- ci-contre). | hra fusoides, Lea. Rapp. et diff. — Ce genre s'écarte complètement de Turriculu ; quoique Fischer en fasse seulement un Sous-Genre de ce dernier, je suis d’avis de le classer dans une Sous-Famille bien distincte, à cause de l'absence de canal et d’échancrure basale, à l'extrémité antérieure de son ouverture. La protoconche est, il est vrai, plus voisine de celle des P/esiomitrinæ que de celle des Orthomilrinæ; mais on a pu remarquer déjà ci-dessus que l'embryon varie beaucoup dans les Genres et même dans les Sous- Genres d'une même Sous-Famille de Mitridæ. Je ne puis d’ailleurs reprendre, pour l'appliquer à cette troisième Sous-Famille, le nom Dipty- chomitrinæ, qu'a proposé Bellardi pour deux des Genr2s que j'y classe (Diplychomitra et Clinomilra, qui n'ont que deux plis columellaires), attendu qu’elle comprend d’autres formes à quatre plis, telles que Cono- mitra, par exemple; j'ai donc adopté le nom Semimitrinæ, qui indique que les coquilles à y classer ne sont que la moitié des Mitres des deux autres groupes, parce qu'il leur manque un des deux caractères essentiels. Répart. stratigr. Parsocexe. — Une espèce certaine dans les « sables de Bracheux » aux environs de Paris : M. prisca Desh., d’après mon Catal. illustré de l’Eocène des environs de Paris. Eocexe. — Plusieurs espèces aux trois niveaux du Bassin de Paris : M. hordeola Desh., M. fusellina, graniformis et marginala Lamk., M. inaspecta Desh., M. Vincenti Cossm., ma coll.; dans le Bassin de Nantes et dans le Cotentin : M. fusellina Lamk., M. conuliformis Cailliaud, M. tenuiplicata Vass., M. namnelica, et hypermeces Cossm., ma coll. Une espèce dans le Nummulitique des environs de Pau : M. Delbosi À. Rouault, d’après la figure publiée par cet auteur. Dans le Bartonien d'Angleterre : M. parva Sow., ma coll.; deux autres espèces dans le Bassin anglais : M. porrecta et obesa K. Ed- wards, d’après la Monographie de cet auteur. Quatre espèces dans l'Australie du Sud: M. othone T. Woods, M. Dennanti, ligata et conoi- dalis Tate, ma coll. L'espèce-type dans le Claibornien des Etats- Unis, ma coll. Oricocexe. — Une espèce dans le Tongrien de Belgique : M. sutura- lis Bosq., ma coll.; une espèce dans le Stampien d'Etampes et de Pc NP be. DOUTE ES 174 ESSAIS DE Conomitra Mayence : M. perminuta Braun, ma toll.; une espèce à Gaas, dans les Landes, ma coll. Une autre espèce dans le Brunswick : M. Sül- lingensis Speyer, d’après la figure publiée par cet auteur. Miocexe.— Une espèce un peu aberrante, dans l'Helvétien de Touraine : M. olivæformis Duj., ma coll. MITROLUMNA, Bucq. Dautz. Dollf. 1882. MiTROLUMNA, sensu stricto. Type : A. ohivoidea, Gantr. Viv. _(= Clinoraitra et Diptychonitra, Bell. 1888) Taille petite; forme ovoïde, souvent un peu ventrue ; spire courte, subulée, à galbe subconoïdal ; protoconche lisse, petite, subglobu- leuse, à nucléus obtus; tours peu convexes, séparés par des sutures linéaires, généralement treillissés ; dernier tour supérieur aux deux tiers de la longueur totale, régulièrement atlénué à la base, qui porte des sillons obliques ; pas de cou ni de bourrelet dorsal. Ouverture très étroite, à bords presque parallèles, avec une petite gouttière dans l’angle inférieur, à peine rétrécie en avant, tronquée à l'extrémité antérieure, sans canal ni échan- crure ; labre épaissi par une varice externe, crénelé à l'intérieur vis-à-vis de cette varice, vertical et rectiligne, sans aucune sinuosité vers la suture ; columelle droite, munie au milieu de deux plis, dont l’inférieur est le plus épais et le plus saillant; bord columellaire mince, se terminant en pointe un peu en deçà de la troncature basale. Diagnose complétée d'après des échantillons de l’espèce-type, prove- nant du Pleistocène de Palerme(Pl. VIT, fig. 1), ma coll.; autre plésio- type provenant du Miocène de Colli Torinesi: Clinomitra Rovasendæ Bell. (PI. VIII, fig. 24), coll. du Musée de Turin, communiqué par M. Sacco. Observ. — Je n'hésite pas à réunir avec ce Genre, comme synonymes, les deux Genres Clinomitra et Diptychomitra, que Bellardi a respective- ment proposés pour C. Rovasendæ Bell., et pour D. eximia Bell. : tout d'abord, l’auteur avoue lui-même qu'il n'ya d'autres différences, entre ses PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 175 Mitrolumna deux Genres, que la forme pupoïdale et la surface partiellement lisse de la première de ces espèces, tandis que les coquilles qu'il désigne sous le nom Diptychomitra sont plutôt biconiques et treillissées ; or c’est un crité- rium manifestement insuffisant pour servir de base àune distinction géné- rique, d'autant plus que tous les échantillons-types qu'il a figurés sont incomplets, probablement roulés. D'autre part, en comparant minutieu- sement l’une de ses espèces de Clinomitra, j'ai constaté l'identité géné- rique la plus complète avec Mitra olivoidea Cantraine, type du Genre Mitrolumna, institué dans le premier volume des « Mollusques du Rous- sillon », en 1882, c'est-à-dire six ans avant la création des deux Genres de Bellardi; cette constatation entraîne la disparition complète de ses deux dénominations, de même que le classement de Mitrolumna dans la même Sous-Famille que Conomitra, a pour conséquence, comme je l'ai déjà fait remarquer ci-dessus, la disparition des Diptychomitrinæ qui ne sont qu'un cas particulier des Semimitrinæ. Rapp. et diff. — Mitrolunna se distingue de Conomitra: par ses deux plis médians, au lieu de quatre plis antérieurs; par ses crénelures labiales plus grosses, par son galbe plus olivoïde, moins biconique. MM. Bucquoy, Dautzenberg et Dollfus indiquent l'existence de trois plis columellaires ; mais, sur aucun échantillon récent, ni fossile, je n'ai pu constater l’exis- tence de ce troisième pli, ni même celle d'une torsion antérieure de la columelle ; il y a là une petite inexactitude qu'il convenait de rectifier, d'autant mieux qu’elle a pu être cause des doubles emplois de Bellardi; chez Clinomitra Rovasendæ, ces deux plis sont même extrêmement épais et taillés carrément, celui du bas est presque deux fois aussi large que l'intervalle qui le sépare du premier. Répart. stratigr. Miocexe. — Huit espèces ou variétés, dans l'Helvétien du Piémont : Clinomitra Rovasendæ Bell., ci-dessus figuré ; Diptychomilra eximia, filifera, canaliculata, sublævis, subovalis et clathrata Bell., d'après la Monographie de Bellardi ; Diptychomitra Michaudi Bell., coll. du Musée de Turin, communiqué par M. Sacco. PLersrocexe. — L'espèce-type ci-dessus figurée, dans les terrains modernes de la Sicile. ÉPoquE AcrTuELLE. — L’espèce-lype, avec plusieurs variétés, dans la Méditerranée, d'après MM. Bucquoy, Dautzenberg et Dollfus. + 176 ESSAIS DE k THALA, H. et À. Adams, 1853. THaLAa, sensu stricto. Type: M. mirifica, Reeve. Viv. (— Micromitra, Bell. 1888) Taille petite ; forme étroite, pupoïdale ou subeylindrique ; spire plus ou moins allongée, à galbe conoïdal ou subeconique ; proto- conche lisse, petite, très obluse ; tours un peu convexes, subulés, séparés par des sulures peu profondes, treillissés par des plis axiaux très serrés et par des filets spiraux moins saillants que les plis, et surtout visibles dans leurs interstices ; dernier tour grand, orné comme la spire, ovale et peu ventru, contracté à la base, sur laquelle les filets deviennent plus gros et les côtes cessent, jus- qu'au cou qui est largement gonflé, mais dépourvu d’un véritable bourrelet basai. Ouverture très étroite, avec une goullière un peu échancrée dans l’angle inférieur, un peu contractée en avant, terminée par un canal très court, tronqué à son extrémité, sans échancrure distincte ; labre épaissi en dehors par une varice obsolète, muni de petites crénelures internes, à peu près vertical, ou à peine sinueux vers l’échancrure de la gouttière suturale; columelle droite, munie de quatre plis situés assez bas et très inégaux, les deux antérieurs petits, les deux postérieurs plus saillants et plus transverses ; bord columellaire mince, limité vers la base par une petite rainure ou dépression peu profonde. Diagnose refaite d'après un plésiotype des Faluns de Pontlevoy : M. pupa Duj. (PI. VII, fig. 5); et de l'Aquitanien de Mérignac (PI. NII, fig. 6); tous deux de ma coll. Observ. — Je suis encore ici contraint de supprimer un Genre de Bellardi : Micromilra, que je considère comme absolument identique à Thala. West surprenant que cet auteur, qui connaissait à fond les formes vivantes, n'ait pas été frappé de la similitude que présentent, avec Thala, OT PR Re TR PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 477 Thala les fossiles qu'il a séparés, avec raison, des autres groupes de Mitridæ. La plupart des auteurs, notamment Fischer et Tryon, tout. en classant ce Genre dans la Famille Mitridæ, ont fait remarquer l’affinité de la coquille avec certaines formes de Pleurotomidæ, particulièrement avec Clathurella et Mangilia ; toutefois il n’y a pas, chez Thala, de véritable sinus, et, en outre, sa protoconche est bien différente. En présence de ces caractères hybrides, je propose une nouvelle Sous-Famille : Pseudomitrinæ, qui com- prendra ce Genre, et les Genres voisins, dont la forme s'écarte com- plètement de celle des autres Mitridæ. Répart. stratigr. Eocexe.— Une espèce probable, dans l'Australie : M. escharoides Tate, d’après la figure publiée par cet auteur. Miocexe.— Outre le plésiotype ci-dessus figuré, septespèces ou variétés dans l'Helvétien et le Tortonien du Piémont: M. taurinia, propinqua, granosa, abbreviata, seminuda, intermedia et pusilla Bell., d’après la Monographie de Bellardi. Plusieurs espèces dans le Bassin de Vienne : M. lapugyensis, Neugeboreni, Sturi R. Hœrn., d’après la Monographie de MM. Hœrnes et Auinger. Priocexe. — Deux espèces dans le Plaisancien de la Ligurie : M. obso- leta Br., M. mangiliæformis Bellardi, d'après la Monographie de cet auteur; la première de ces deux espèces, dans le Bassin du Rhône, d’après Fontannes. Epoque acruezze. — Plusieurs espèces ou variétés dans la Polynésie, l'Australasie, l'Océan Indien, et une seule à Panama, d’après le Manuel de Tryon. PerPLicariA, Dall, 1890. Type : P. perplexa, Dall. Plioc. Taille petite ; forme étroite, pupoïdale ; spire un peu allongée ; protoconche lisse, petite, paucispirée, à nucléus involvé; tours peu nombreux, élevés, croissant rapiäement, convexes, à sutures profondes, cancellés par des carènes spirales el par des plis axiaux, qui forment des crénelures à leur intersection; dernier tour égal aux trois quarts de la longueur totale, ovoïdo-cylin- drique, orné comme la spire, à peine atténué à la base, qui ne porte aucune trace de bourrelet sur le cou. Ouverture semilu- paire, dilatée au milieu, non contractée en avant, avec une gouttière dans l'angle inférieur, terminée du côté antérieur par 12 178 ESSAIS DE Thala une large troncature à peine sinueuse; labre presque rectiligne, épaissi à l'extérieur par une varice obsolète, plissé à l’intérieur; columelle peu excavée, munie de deux plis très obliques et rapprochés ; bord columellaire mince, assez large, surtout vis-à- vis des plis. Diagnose reproduite d’après le texte et la figure copiée (Fig. 31 ci-contre) de l’espèce-type, dans la Mono- graphie de M. Dall (Tert. Flor., pp. 90 et 228. PI. I, fig. 4, et PI. XIII, fig. 4). Rapp. et diff. -— Lorsque M. Dall a créé ce Genre, il n'avait encore à sa disposition qu'un seul individu mu- tilé, qu'il comparait à un Daphnella, sans sinus et à columelle plissée ; et il l’a d’abord classé entre les Volu- tidæ etles Fasciolariidæ; toutefois il inclinait plutôt à le rapprocher de Volulocorbis, à cause de son ornementa- tion, et de Volutomorpha, à cause de sa forme élancée ; le pli très oblique, que porte la columelle de cet individu mutilé, a en effet l'aspect du pli principal des Loxoplocinæ. Mais, deux ans après, dans la seconde partie de sa Monographie, M. Dall ayant un exemplaire parfait de cette singulière coquille, l’a rapprochée de Mutyca, et surtout du Dibaphus, qu'elle rappelle com- plètement par son extrémité antérieure tronquée et à peine échancrée; l’ornementation cancellée a quelque analogie avec celle des Thala, quoique ces derniers ne soient cependant treillissés que dans les intervalles des plis axiaux. C’est donc bien dans la Sous-Famille Pseudomitrinæ qu'il y a lieu de classer Perplicaria, qui complète ainsi la série des variations de la plication columellaire, de 0 pli à 6 plis. Fic. 31. — Perplica- ria perplexa, Dall. Répart. stratigr. , Priocexe. — L'espèce-type dans les couches de Caloosahatchie (Flo- ride), d’après l’auteur. CYLINDROMITRA, Fischer, 1884. PLocHez æa, Gabb., 1872. Type: P. crassilabra, Gabb. Tort. « Coquille olivoïde ; sutures presque obsolètes, comme chez « Ancilla; ouverture linéaire, obliquement tronquée à la base, PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 179 Cylindromitra « comme chez Dibaphus ; bord externe épaissi à l’intérieur, vers « le milieu; bord interne calleux, muni de plusieurs plis trans- « verses, dont le supérieur est le plus petit ; columelle étroitement « recourbée à la base. » Diagnose traduite d’après le « Manual of Conchology » te Tryon, et copie de la figure assez défectueuse, reproduite dans ce Manuel (Fig. 32 ci-contre). Observ.— Le type de ce Genre, insuffisamment carac- térisé, est une coquille du Tertiaire supérieur des An- tilles, dont la figure est probablement reproduite d’après un dessin peu exact, et dont je n’ai pu me procurer aucun échantillon, la coquille étant unique dans la col- lection de l’Académie des Sciences de Philadelphie. Tryon classe ce Genre dans la Famille Olividæ ; mais p,6. 32 —_ Plochetæa le seul fait d’avoir une forme d'Oliva et une spire d'An- crassilabra, Gabb. cilla ne me parait pas suffisant pour justifier ce classe- ment. Quoique les plis columellaires aient été tracés, sur la copie de la figure originale, par un dessinateur inhabile ou peu familiarisé avec la Conchyliologie, l'indication contenue dans la diagnose me suggère l'idée que cette plication a plutôt de l’analogie avec celle des Mitr ide, et comme la coquille a presque la forme de Cylindromitra, avec une troncature basale peu ou point échancrée, je suis persuadé que Plochelæa est mieux à sa place, comme Sous-Genre de Cylndromilra, que dans la Famille Olividæ. En résumé, ce ne sont là que des hypothèses, et il faut évidem- ment attendre que des renseignements plus précis ou de nouveaux maté- riaux nous permettent de confirmer le classement proposé pour ce Genre, ou bien d'affirmer que ce n'est (comme je le crains) qu'un échantillon fruste d’un Genre déjà connu. Répart. stratigr. Miocene. — L'espèce-type dans le Tertiaire de Saint-Domingue, d’après Gabb. VOLVARIA, Lamarck, 1801. (= Volvarius Montf. 1810) VoLvaria, sensu striclo. Type: V. bulloides, Lamk. Eoc. Taille au-dessous de la moyenne ; forme cylindracée ; spire cachée et involvée; protoconche tantôt involvée dans l’ombilic 180 ESSAIS DE Volvaria apical, tantôt visible dans cet ombilic, et alors lisse, composée d'un bouton saillant et globuleux, à nucléus petit et un peu obtus ; dernier tour enveloppant toute la spire, presque cylindrique, arrondi au sommet autour de l’ombilic apical, un peu atténué en avant, orné de sillons spiraux, finement ponctués par les accrois- sements ; base à peine distincte du cou, qui est légèrement gonflé, plutôt que muni d’un véritable bourrelet. Ouverture très étroite, presque linéaire en arrière, un peu élargie à son extrémité antérieure, où elle est largement tronquée et faiblement échancrée en demi-cercle ; labre assez mince, lisse à l’intérieur, lacinié à son contour, arrondi en demi-cercle en avant, vertical au milieu, non sinueux en arrière, formant, à son extrémité inférieure, une gouttière prolongée en bec aigu, et masquant parfois partiellement l’ombilic apical ; columelle courte, munie de quatre plis minces, obliques et croissants, non tordue à la base ; bord columellaire indistinct, sauf à l'extrémité tout à fait inférieure de la région pariétale, où il s’épaissit un peu pour former, avec le labre, la gouttière ci-dessus mentionnée. Diagnose faite d'après un échantillon de l’espèce-type, du Calcaire grossier de Grignon (PI. VIIT, fig. 22), ma coll. ; et d'après une espèce voisine, à nucléus mucroné, des Sables moyens de Marines : V. acutiuscula Sow. (PI. VIII, fig. 23), ma coll. Observ. — J'ai précédemment indiqué (Essais Pal. comp., [, p. 44) pour quels motifs il me paraît inadmissible de classer Volvaria dans les Opisthobranches, auprès d'Actæeon, dont il se rapproche peut-être par ses sillons ponctués et par sa forme de Bullidæ ; mais, outre que son em- bryon homæostrophe ressemble à celui des Volutidæ, ses plis columellaires n’ont aucun rapport avec ceux des Actæonidæ ou des Bullidæ, et ils ont, au contraire, beaucoup d’analogie avec ceux des Müitridæ. Comme la forme et l’ornementation de la coquille de Vo/varia ressemblent à celles de Cylindromitra, et que la protoconche peut se comparer à celle d'Zmbri- caria, comme enfin le labre est vertical et lacinié, ainsi que cela a lieu chez ces deux Genres, je crois en définitive que l'opinion de Gray est la mieux fondée, et qu'il y a lieu, par conséquent, de placer Volvaria dans la Sous-Famille Cylindromitrinæ. Rapp. et diff. — Volvaria se distingue de Cylindromitra et d'Zmbri- PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 184 Volvaria caria : non seulement par sa forme plus cylindrique, mais encore par ses plis columellaires moins nombreux, non imbriqués, par son échancrure basale moins entaillée, et par conséquent, par l'absence presque complète de bourrelet sur le cou. Répart. stratigr. Eocexe. — Les deux espèces-type et plésiotype ci-dessus figurées, dans le Bassin anglo-parisien, ma coll. ; l'espèce-type dans le Bruxellien la Belgique, d’après Nyst. Une espèce dans le Claibornien de l'Alabama : V. alabamiensis, Cossm., ma coll. Mrocexe. — Une espèce du même groupe que V. acutiuscula, dans l'Inde (Upper Burma) : V. birmanica Nœtling, d’après la figure donnée par cet auteur. VoLvaRIELLA, Fischer, 1883. Type: V. Lamarchi, Desh. Koc. Taille petite ; forme cylindracée ; spire très courte, à galbe extra- conique ; protoconche lisse, globuleuse, à nucléus planorbulaire, déprimé ; tours à peine convexes, séparés par des sutures subca- naliculées, sillonnés; dernier tour formant presque toute la coquille, à peu près cylindrique sur presque toute sa hauteur, un peu ovalisé en arrière, atténué et légèrement convexe en avant, orné de stries spirales subonduleuses, rapprochées, très finement ponctuées par les accroissements ; base un peu obliquement déclive, absolument dépourvue de cou et de bourrelet ou de gon- flement dorsal. Ouverture très étroite en arrière, graduellement dilatée en avant, dépourvue de gouttière postérieure, largement tronquée à son extrémité antérieure, sans aucune trace d’échan- crure ; labre mince, curviligne, lisse à l’intérieur ; columelle légèrement excavée, portant deux plis très obliques, écartés, à peu près égaux, l’antérieur confondu avec la torsion de la columelle, et se raccordant avec le contour de la troncature basale ; bord columellaire indistinet. F e ’ +, > 182 ESSAIS DE Volvaria Diagnose faite d’après un rare échantillon de l’espèce-type, du Sues- sonien d'Hérouval (PI. VIT, fig. 27), coll. Pezant; cet échantillon a malheureusement été brisé au moment de la reproduction photo- graphique. Rapp. et diff. — C'est avec raison que Fischer a séparé ce Sous-Genre de Volvaria, non seulement à cause du caractère qu'il indique brièvement, dans son Manuel : spire saillante ; mais encore à cause de la plication columellaire qui est tout à fait différente ; en outre, le nucléus embryon- naire est plus déprimé, l’échancrure basale a totalement disparu; enfin le labre est plus arqué, et il aboutit obliquement à la suture, au lieu qu'il est perpendiculaire chez Volvaria. L'individu de ma collection provenant de Liancourt, d’après lequel j'ai refait et complété cette diagnose, n'était pas complètement adulte ; et il a été brisé de mème que celui d'Hérouval, que m'a communiqué M. Pezant; il est possible qu’en vieillissant le labre devienne lacinié sur son contour, comme celui des autres Cylindromitrinæ. Répart. stratigr. Eocexe. — Outre le type ci-dessus figuré, une autre espèce (ou variété ?) dans le Suessonien des environs de Paris : V. Dienvali de Raincourt, d’après la figure donnée par cet auteur. Une espèce aux Etats-Unis : V. alabamiensis(!) Aldrich (A ne pas confondre avec mon V. alabamiensis), d'après la figure publiée par l’auteur, (1) M. Aldrich ayant publié son espèce sous le nom Volvaria, bien que ce soit, en réalité, un Volvariella, il n’est pas possible de lui conserver cette dénomination, pos- térieure à la mienne. Je propose, én conséquence: V. Aldrichi, nobis, pour l'espèce de Volvariella décrite par notre confrère. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 183 ANNEXE 1° NOTES COMPLÉMENTAIRES RELATIVES AUX DEUX PRAMIÈRES LIVRAISONS Première livraison. OPISTHOBRANCHIAT A. PsEuDAvENA, Sacco, 1896. Type : P. {auroglandulaSace. Mioc. Sous-Genre séparé de Tornatina, à cause de sa forme utriculoïde, de sa spire complètement involvée par le dernier tour; la surface est ornée de fines stries spirales et de plis axiaux au sommet; la columelle, régu- lièrement arquée, est simple, légèrement tordue en avant. Les figures, que M. Sacco a données des trois espèces qu'il classe dans ce nouveau Sous-Genre, sont trop indistinetes pour que je puisse les reproduire ; les échantillons, insuffisamment éclairés, sont mal venus en photographie; ce n’est donc que d’après le texte très écourté qu'on peut se faire une opinion sur cette nouvelle subdivision, qui comprendrait, dans les mers actuelles, deux espèces des fonds fangeux : Utriculus spatha et oliviformis Watson. MNESTOCYLICHNELLA, Oppenheim, 1896. Type : Bulla magnifica, Oppenh. Eoc. Forme olivoïde, intermédiaire entre Mnestia et Cylichnella, couronnée d’une carène apicale, comme le premier de ces Genres, à bord columel- laire largement étalé, et muni de deux plis, comme chez Cylichnella; en outre, la surface porte des RENE TA plis d’accroissement réguliers et serrés, croisés On A par de très fines stries spirales. \ (Fig. 33 ci-contre, copie de la figure publiée par l'auteur, Colli Berici, p. 79, PL. I, fig. 5). 184 ESSAIS DE CYLICHNELLA. — À ajouter : Oricocexe. — Une espèce dans les couches de Gaas : Bulla margi- nata Grat., d'après M. Benoist. RINGICULELLA. — À ajouter : Eocexe. — Deux espèces probables aux Etats-Unis : R. lisbonensis et claibornensis Aldrich, d'après les figures publiées par cet auteur. SPIRICELLA, Rang, 1828. Coquille très aplatie, allongée, arquée ; nucléus sénestre, placé en arrière et à gauche ; à l’intérieur une petite cavité correspond à la spire ; impression musculaire peu distincte. Type : S. wngui- culus, Rang. Mioc. Observ. — A la suite de cette diagnose que je reproduis textuellement, d’après le Manuel de Conchyliologie (p. 755), Fischer ajoute : le nucléus des Spiricella les rapproche des Umbrella Rang. Cependant il classe ce Genre dans les Capulidæ, à cause de ces relations très obscures. Or notre confrère M. Benoist, dans une lettre relative à quelques omissions de la 1'e livraison des Essais, m'écrit le renseignement suivant que j'extrais textuellement : «.. Genre Spiricella Rang. (Actes Soc. linn. Bordeaux, « Il, PI. 5, p. 228), représenté dans les Faluns de Mérignac (Burdigalien), « par S. unguiculus Desm. et quelques fragments de cette espèce ont été « recueillis par moi au Moulin de l'Eglise, à Saucats. Le type doit se « trouver dans la collection de Rang. » Je n'ai pu, bien entendu, savoir ce qu'était devenue cette collection, afin de vérifier, par l'inspection de l’'im- pression musculaire, si Spéricella doit ètre réellement rapproché d’'Urn- brella; mais il est certain que l'embryon hétérostrophe, désigné par Rang comme le principal caractère de son nouveau Genre, plaide en faveur du classement qu'il proposait, plutôt que près des Capulus, qui n'ont pas de nucléus sénestre. C’est pourquoi je préfère ne pas attendre l'époque, peut-être lointaine, où j'aborderai l'étude des Capulidæ, pour combler la lacune probable de la 1"° livraison de res Essais, en indiquant, dès à présent, qu'il y a lieu d'ajouter, à la page 132, ce qui précède. UMBRELLA. — A ajouter : Miocexe. — Une espèce dans le Burdigalien de l'Aquitaine : U. giron- dica Benoist èn litt., coll. du Musée de Bordeaux. CARINARIA. — À ajouter : Miocexe. — Une espèce dans le Tertiaire des Antilles : C. caperata Guppy, d'après M. Dall. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 183 Deuxième livraison. ENTOMOTÆNIATA. La publication toute récente, dans les « Mémoires de Paléonto- logie de la Société géologique de France », d’un second Mémoire, relatif aux Æntomotæniata, à nécessité, de ma part, l'examen d’un grand nombre de Nérinées jurassiques de la France; de l'étude de ces matériaux, dont je n'avais qu’un petit nombre à ma disposition, quand j'ai écrit la seconde livraison de mes « Essais », il résulte quelques rectifications ou additions, pour le détail des- quelles le lecteur pourra se reporter au Mémoire précité, mais qu'il importe de signaler dans cette troisième livraison, afin de tenir notre publication à jour. SEQUANIA. — À ajouter : Rauracrex. — Une espèce dans l'Oolite corallienne de la Meuse : Cerith. imoreanum Buv., d’après la figure de l'Atlas de Buvignier ; une autre espèce nouvelle, dans l'Oolite blanche de l'Indre : S, nodi- fera Cossm., ma coll. FiBuza. — Il y a lieu de placer dans ce Sous-Genre : Cerith. Pellati de Lor. que j'avais d’abord placé dans le Genre Pseudonerinea. PHANEROPTYXIS. — A ajouter : Barnox1Ex. — Une espèce nouvelle dans le Portugal : P. Choffati, coll. de la Comm. des Travaux géologiques. NERINELLA. — A ajouter : ToarciEx. — Une espèce dans le Lias supérieur de Vicinaberg (Autriche) : N. atava Schmid, d’après la figure publiée par cet auteur. ENDIATRACHELUS, Cossmann, 1898. Type : Nerinea Erato, d'Orb. Portl. Section nouvelle, qui se distingue de Nerinella s. s. : non seulement par sa base ovale et sans cou, mais encore par ses tours non évidés, sans 186 ESSAIS DE arêtes saillantes aux sutures, qui sont bordées par une rampe ou par une rainure très oblique. L'ouverture ressemble à celle de Pseudonerinea, avec un bec échancré ou sinueux à la base; le labre porte, à l’intérieur, un large ruban spiral, plus ou moins saillant ; quant à la columelle, qu! est très excavée, elle est munie, tout à fait en avant, d'un bourrelet plici- forme qui borde l'échancrure basale; enfin un pli pariétal aigu existe en arrière. Cette Section est, par rapport à Nerinella, ce qu'est Melanioptyæis par rapport à Nerinea; mais elle s'écarte de Melanioplyæis par son bour- relet et par l'absence de cou, ainsi que par son large ruban labial. Répart. stratigr. Rauracrex. — Une espèce dans l'Oolite corallienne de la Meuse et de l'Yonne : N. subeylindrica d'Orb., coll. Cotteau. SEqQuaxIEN. — La même espèce dans la Haute-Marne et le Boulonnais, d’après M. de Loriol. KimmeriDerEN. — Deux espèces bien distinctes : N. monsbeliardensis Cont., dans le Doubs, d’après Contejean; Æ. Pellati Cossm., dans le Jura, coll. Pellat. PortLanDien. — L'espèce-type dans la Franche-Comté, coll. Pellat. APTYXIELIA. — À la suite d’une nouvelle vérification, la plupart des Aplyæiella cités dans nôtre seconde livraison appartiennent à d’autres Genres; d'autre part, il y a des espèces que j'ai dû classer dans ce Genre, et dont je n'avais pas fait mention. En résumé, la répartition stratigra- phique est à rectifier de la manière suivante : Raunacrex. — Une espèce dans l'Yonne : À. cottaldina d'Orb., coll. Cotteau. SEQUANIEN. — Trois espèces dans la Charente-Inférieure : À. sexcostata, rupellensis et inornata d'Orb.; coll. Beltrémieux ; l’une d'elles (sub. nom. exarala Cont.), dans le Doubs, coll. de la Soc. d'Emul. de Montbéliard. - KimmeripGrex. — L'une destroisespèces séquaniennes, dans le Hanovre : A. rupellensis d'Orb., ma coll. PorTLanDieN. — Trois espèces, dont l'une est douteuse, soit dans l'Yonne : Nerinea vallonia de Lor.; soit dans le Boulonnais : Turr. Sæmanni de Lor. et Cerith. pseudoexcavatum de Lor., coll. Pellat. Neocomrex. — (Comme précédemment.) APHANOTÆNIA, Cossmann, 1898. Type : Nerinea strigillata, Credn. Séq. Coquille térébriforme, aciculée, à galbe conique; tours subulés ou un peu étagés, ornés de plis obliques, non rétrocurrents vers dE aie de ce CRE ETS Lin PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 187 lasuture. Ouvertureétroite, échancrée à la base ; columelleexcavée, avec un pli tordu qui limite le bec antérieur près de l’échancerure ; labre oblique, incliné à gauche de l'axe, du côté antérieur, avec un pli interne. Observ. — Cette coquille n'est ni un Nerinea, ni un Nerinella ; il me paraît même douteux qu'on puisse continuer à la laisser dans le Sous- Ordre Entomotæniala, car je n'ai pu distinguer aucune trace d’un sinus dans la direction des stries d’accroissement, qui ont une obliquité en sens inverse de la direction des stries des Nerineidæ. En outre, je n'ai cons- taté l'existence d’un pli pariétal sur aucun des échantillons examinés; le bec basal de l’ouverture a plus d’analogie avec l’échancrure de Pseudone- rinea et surtout d'Endiatrachelus, qu'avec le pseudo-canal de Nerinella. Enfin le caractère tout spécial de l’ornementation est déjà un indice diflé- rentiel d’une grande importance. Cependant, comme je n’ai pu étudier l’ou- verture bienentière, ni vérifier qu'il n’y a absolument aucune entaille, mème linéaire, à la partie postérieure du labre, je ne puis encore affirmer défini- tivement que ce Genre doit être éliminé des Entomotæniata. D'autre part, la présence d’une lame spirale à l’intérieur du labre, ainsi que l'absence d’un véritable canal siphonal, ne permettent pas de rapprocher À. strigil- lata des Cerithidæ ; je le classe donc provisoirement à la suite de Nerinella, dont il se rapproche par son galbe général. Répart. stratigr. SEQUANIEN. — L'’espèce-type dans la Haute-Marne, coll. de Gézincourt; dans le Boulonnais, coll. Pellat, Legay et Rigaux. KimmeriDGIEN. — La même dans le Ptérocérien de l'Ain, coll. Pellat ; dans le Hanovre, d’après la figure publiée par M. Struckmann. PROSOBRANCHIATA. Erratum à corriger à la page 46 : TOXOGLOSSA, au lieu de T'ænio- glossa. PusIONELLA. — Ajouter : Eocexe. — Une espèce probable dans le Texas : Fusus Marmodei Heilp., d'après la figure publiée par M. Aldrich (Bull. A meric. Pal. 1897, n° 8). 188 ESSAIS DE PLEUROTOMIDÆ À ajouter au tableau (p. 60 et 61) deux omissions : DONovanIs. et SINISTRELLA. HEMIPLEUROTOMA. — Il y a lieu de faire remarquer que la dénomina- tion Coronia de Greg., que je considère comme synonyme, n'aurait pu, en tous cas, être conservée, attendu qu'elle fait double emploi avec un Genre bien antérieur d'Ehrenberg. Freucopsis, Stoliczka, 1867. Type : Pyrula pondicherriensis, Forbes. Crét. Taille grande; forme piroïde, étroite, allongée; spire très courte, presque nulle, mucronée au sommet; dernier tour formant presque toute la coquille, ovale-arrondi en arrière, alténué et à peine excavé à la base, entièrement treillissé par des carènes spirales et par des plis axiaux, moins saillants que les carènes, mais formant avec elles des mailles à peu près carrées. Ouverture un peu dilatée, subanguleuse du côté postérieur, peu rétrécie à son extrémité antérieure, où elle se termine par une troncature à peine échancrée; labre mince, presque droit, muni d’un sinus sutural, dont l’entaille forme, par ses accroissements, de petites écailles curvilignes le long de la suture; columelle calleuse, épaisse, munie de cinq plis décroissants, l’antérieur oblique et mince; bord columellaire étroit, épais, bien limité à l'extérieur. Diagnose traduite d’après le texte, et complétée d'après la figure de l'ouvrage de Stoliczka (Cret. Gastr. South India, p. 84, pl. VI, fig. 10-11). Reproduction réduite de cette figure (Fig. 34 ci-contre). Rapp. et diff. — Ainsi que Stoliczka l’a fait observer, ce Genre, repré- senté par une seule espèce peu rareet munie de son test, a une intime ana- logie avec Pirula (— Ficula), même par son ornementation, dans laquelle prédominent les carènes spirales ; mais il s'en distingue essentiellement par sa columelle calleuse et plissée, tandis que celle des Pirules est mince PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 189 et dénuée de plis. En outre, il ne se termine pas en avant par un véritable canal; sa base est moins excavée, et enfin il paraît posséder, contre la suture, l’entaille caractéristique des Pholidotominæ ; Stoliezka fait mention de ce sinus dans le texte de la diagnose de l’espèce-type, et la figure, qui donne la vue, en plan, du sommet de la spire, reproduit les accroissements de ce sinus, avec le même aspect écailleux que sur la figure de Gosavia : il me parait donc évident que ces deux formes appartiennent à la même Sous- Famille. Quant au classement des Pholidotominæ, ainsi que je l’ai indiqué dans les observations relatives à la Famille VoZutidæ, il ne paraît pas encore définitif; l'addition de ce nouveau genre Ficulopsis contribue à donner aux Pholidoiominæ une com- position tout à fait hétérogène, en ce qui concerne la forme extérieure, qui est successivement : fusoïde, buccinoïde, volutoïde, conique, ou ficu- loïde; si l’on éliminait le caractère commun de l’entaille suturale, que je considère comme ayant une importance capitale, surtout à cause de ses Fi. 34. — Ficulopsis pon- accroissements écailleux, on serait obligé, en dicherriensis, Forbes. tenant compte soit de la forme de la coquille, soit de ses plis columellaires, de répartir les cinq Genres de cette Sous- Famille dans des groupes absolument distincts. Je crois que cette con- clusion serait contraire aux véritables affinités de ces formes crétaciques; il est d’ailleurs probable que, lorsqu'on connaîtra mieux les protoconches de ces cinq Genres, on constatera qu’elles présentent la même homogé- néité que pour le sinus sutural, avec une forme petite et trochoïde, ana- logue à celle de Volutilithes. Répart. stratigr. Turonrex. — L'espèce-type dans les « Groupes de Valudayur et de Trichinopoly », de l'Inde méridionale, d’après Stoliczka. BORSONIA Bellardi. EuvcxLonon, Heilprin (em.), 1880. Type: Z. crenocarinatus, Heïlp. Eoc. Taille moyenne ; forme fusoïde, étroite, turriculée ; spire pro- bablement longue, un peu étagée; tours anguleux, munis d’une 190 ESSAIS DE rampe excavée au-dessus de la suture, ornés de carènes spirales, dont deux sont finement crénelées, celle sur l'angle et celle qui borde la suture; dernier tour grand, orné comme la spire, excavé à la base, sur laquelle s’enroulent obliquement des cordonnets un peu plus serrés que les carènes des tours de spire. Ouverture étroite, un peu trigone et squalène en arrière, terminée en avant par un canal long et droit, sans échancrure à son extrémité anté- rieure ; labre épaissi, muni de crénelures oblongues à l’intérieur, vraisemblablement sinueux sur l’angle du dernier tour ; columelle à peu près rectiligne, faisant un angle extrêmement ouvert avec la base de l’avant-dernier tour, munie en arrière de sept ou huit plissements à peu près égaux : bord columellaire mince, étroit, terminé en pointe effilée le long du canal. Diagnose faite d'après la figure de l’espèce-type, publiée par M. Aldrich dans le Bull. of. Amer. Pal. n° 8, pl. IV, fig. 4. Reproduction de cette figure (Fig. 35 ci-contre). Observ. — Je n’ai pas eu connaissance de ce Genre, quand j'ai publié la seconde livraison de mes « Essais », n'ayant reçu qu'un an plus tard le fascicule du Bulletin dans lequel M. Aldrich a repris et fait figurer un cer- tain nombre d'espèces éocéniques, décrites en 1880 par Heilprin, dans les « Proc. of the nat. Mus. ». D'après celte figure, la coquille, qui a servi de type au Genre Euchilodon (non Eucheilodon, le latin ne comportant pas Fi6. 35. — Euchilo- : : : = US don crenocarina- de diphtongues), est un Plewrotomidæ, qui doit proba- tus, Heilp. blement être rapproché de Rouaullia, mais avec un plus grand nombre de plis à la columelle, et avec des crénelures à l'intérieur du labre. Répart. stratigr. Eocexe.— L'espèce-type dansle gisement Jackson (Mississipi), d'après M. Aldrich. HaLIA. — Voir, dans la présente livraison (p. 129), les observations relatives à ce Genre, que M. Dall a récemment proposé de classer dans la Famille Volutidæ. PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 191 BELA, Leach. Tecsocxizus, Geo. Harris, 1897 (1). Type : Daphnella gracillima, T. Woods. Eoc. Taille assez grande ; forme étroite, élancée, fusoïde; spire rela- tivement courte, à galbe conoïdal ; protoconche lisse, paucispirée, déprimée en goutte de suif, à nucléus tout à fait obtus; tours convexes, assez élevés, sillonnés, séparés par des sutures subca- naliculées ; dernier tour très grand, un peu ovoïde en arrière, avec une rainure spirale au-dessus de la suture, excavé à la base, et portant, ainsi que celle-ci, des sillons spiraux, qui s’enroulent obliquement sur le cou du canal. Ouverture longue, peu dilatée au milieu, à peine atténuée en avant, où elle se termine par une large troncature un peu échancrée sur son contour externe; labre mince, presque vertical, non sinueux en arrière ; columelle peu excavée du côté postérieur, légèrement bombée au milieu, incurvée à droite du côté antérieur, se terminant en pointe à l’angle de la troncature basale ; bord columellaire lisse, mince, un peu étalé en arrière, étroit et plus calleux à son extrémité antérieure. Diagnose refaite d’après des échantillons de l’espèce-type de Muddy Creek (PI. VIIT, fig. 4), ma coll. Rapp. et diff. — J'ai classé (Essais, IT, p. 93) cette coquille, non sans hésitation, dans la Section Daphnobela, quoiqu'elle s’écarte de Bucc. Junceum, type de cette Section, par son labre non sinueux, par sa proto- conche en calotte déprimée, sans nucléus saillant. M. Geo. Harris, dans l'étude qu'il a entreprise des fossiles australasiens du British Museum, a proposé pour elle un nouveau Genre, dont le classement lui paraït embar- rassant, et qu'il rapproche à la fois de Daphnella dans la Famille Pleuro- tomidæ, et de Dibaphus dans la Famille Mitridæ. J'admets, à la rigueur, qu'on sépare Teleochilus de Daphnobela, mais simplement comme une Section nouvelle de Bela, dont le sinus est presque nul et dont l'embryon a quelque analogie avec celui de D. gracillima ; mais il n'y a aucun rapport entre cette coquille et Dibaphus, qui a une ornementation can- (1) « The Australasian tert. Moll. » Brit. Mus., 1897, 407 p., 8 pl. 192 ESSAIS DE cellée, une ouverture bien différente, et une columelle incurvée vers l'axe à son extrémité antérieure. C’est donc bien dans les Pleurotomidæ qu'il y a lieu de classer Teleochilus, et c'est pourquoi je ne catalogue cette Section que dans l'annexe de la présente livraison. Répart. stratigr. È Eocexe. — L'espèce-type en Australie (Victoria). AGatTaoroma Cossmann, om mut. (Revue critique de Paléozool., 3° année, I, 1899). (— Ditoma Bell. 1875, non II. 1807, Col. Je me borne à enregistrer cette correction de nomenclature, précédem- ment faile dans la « Revue critique », et qui avait échappé à mes inves- tigalions antérieures. Le] 2° DESCRIPTION DES ESPÈCES INÉDITES, CITÉES DANS CETTE LIVRAISON. Sveltia colpodes, 200. sp. PLAIT ea 1610 Taille moyenne ; forme fusoïde, étroite, allongée ; spire à galbe conique ; protoconche globuleuse, turbinée, composée de trois tours lisses, à nucléus très petit, à peine saillant ; les autres tours convexes, séparés par des sutures linéaires, qui sont ondulées par huit costules axiales, obliques, formant une pyramide tordue, persistant jusqu’au dernier tour, crénelées par trois filets spiraux et obsolètes, presque totalement effacés dans les intervalles des côtes, avec un filet intercalaire encore plus fin. Dernier tour un peu supérieur à la longueur de la spire, ovoïde, atténué à la base, sur laquelle se prolonge régulièrement l'ornementation, et qui est imperforée, complètement dépourvue de bourrelet. Ouverture très courte, en forme de palme, arrondie et dépour- vue de gouttière à la partie inférieure, subanguleuse avec un bec court à son extrémité antérieure ; labre oblique, épaissi à l'inté- rieur, avec six crénelures obluses et allongées ; columelle à peu près rectiligne, oblique, légèrement infléchie à droite près du bec, munie de deux plis un peu obliques, assez saillants et d’une tor- ET OT SL ON, ;: te PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 193 sion antérieure qui simule un troisième pli, au point où elle s’infléchit à droite ; bord columellaire assez large, très calleux, hermétiquement appliqué sur la base. Dix. — Longueur : 1#mill.; diamètre : 6 mill. Rapp. Er pirr. — Cette espèce ressemble beaucoup à S. parvoturrila Sacco, du Tortonien du Piémont ; mais elle est plus étroite, ses tours ne sont pas aussi anguleux que paraissent l'être, d'après la figure, ceux de la coquille italienne, qui n’est, d’ailleurs, elle-même qu'une variété de S'. laurinia. Loc. — Saubrigues (Landes) ; plusieurs individus donnés par M. Dumas (PI. IT, fig. 18-19), ma coll. — Miocène supérieur. Brocchinia rissoiæformis, 200. sp. PEN MOS Taille très petite; forme de Rissoia, ovoïdo-conique ; spire assez courte, à galbe conoïdal ; protoconche lisse, paucispirée, subglo- buleuse, à nucléus petit, un peu saillant ; quatre tours convexes, légèrement déprimés en arrière vers la suture qui est peu pre- fonde, ornés d’environ dix filets spiraux, fins et serrés, très régu- liers, et de quelques plis d’accroissement peu visibles, très obliques. Dernier tour égal aux sept onzièmes de la longueur totale, arrondi à la base, qui est imperforée, et qui atteint l'échan- crure, sans l'intermédiaire d'aucun bourrelet, ni de cou. Ouver- ture semilunaire, munie d'une gouttière peu visible dans l’angle inférieur, terminée en avant par un bec extrêmement court, presque réduit à l'échancrure qu'il produit sur le contour supé- rieur, à droite de l’axe de la coquille ; labre un peu épais, très obliquement incliné à gauche de l’axe, du côté antérieur, muni à l'intérieur de costules parallèles ; columelle à peu près rectiligne en arrière, infléchie à droite vers le bec, munie de deux plis courts, épais, transverses, très rapprochés au milieu de sa hau- teur ; bord columellaire étroit, assez calleux. Dim. — Longueur : 5 4/2 mill.; diamètre : 2 3/4 mill. Rapp. gr prer. — Cette petite coquille ressemble à B. avara Wocd sp., du Crag d'Angleterre ; mais elle est plus courte et plus finement ornée; 13 194 ESSAIS DE par tous ses caractères, elle se rapporte exactement au Genre Brocchinia Jouss., quoiqu'elle s'écarte spécifiquement du type (B. mitræformis) par son bec moins canaliculé, et par son galbe plus court, rissoïforme. Loc. — Gourbesville (Manche); unique (PI. IL., fig. 45), ma coll. — Pliocène. Sveltella Dumasi, 200. sp. PE IT 68242 Taille petite; forme étroite, fusoïde; spire longue, pointue, à galbe conique; protoconche lisse, paucispirée, globuleuse, à nucléus peu saillant; six tours convexes, subanguleux, dont la hauteur égale les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des sutures profondes, non canaliculées ; ornés de huit à dix filets spiraux, équidistants, médiocrement saillants, et de dix costules axiales, se succédant plus ou moins régulièrement d’un tour à l’autre, plus ou moins saillantes selon les individus. Dernier tour égal à la moitié de la longueur totale, ovale à la base, qui est perforée d’une fente étroite à la place de l’ombilic, et qui est munie d’un bourrelet très obtus, sur lequel se prolongent les filets et cessent les côtes. Ouverture courte, ovale, avec une gouttière obsolète dans l’angle inférieur, et avec un bec presque droit, à peine échancré à son extrémité antérieure; labre épaissi par la dernière côte, sinueux et antécurrent en arrière, lisse à l’intérieur ; columelle à peu près verticale, munie de deux plis minces, obliques et peu saillants: bord columellaire calleux, élargi en arrière, rétréci en pointe du côté antérieur. - Dim. — Longueur : 7 1,2 mill. ; diamètre: 3 1/2 mill. Rape. er pirr. — Beaucoup plus étroite que la plupart de ses congé- nères, d’une taille un peu moins petite, elle s’en distingue, en outre, par son ornementation et par l’obliquité de ses plis. Loc. — Saubrigues (Landes): trois individus donnés par M. Dumas (PL IT, fig. 12), ma coll. — Miocène supérieur. Glabella oligoptycha, 700. sp. PI. III, fig. 29-30. Taille moyenne ; forme d'Obva: spire presque nulle, à bouton JIM Cf PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 195 embryonnaire un peu pointu; trois ou quatre tours un peu con- vexes, séparés par des sutures déprimées, recouverts d’un enduit vernissé; dernier tour formant presque toute la hauteur de la coquille, peu ventru, ovale, ayant sa convexité maximum vers le tiers postérieur de sa hauteur, atténué à la base qui en forme le prolongement continu, sans aucune inflexion. Ouverture très allongée, étroitement canaliculée dans l'angle inférieur, un peu resserrée en arrière et au milieu, plus dilatée du côté antérieur, arrondie à son contour supérieur, qui est à peine sinueux lorsqu'on l’examine en plan; labre un peu oblique en avant, convexe vers le tiers inférieur, lisse à l’intérieur, bordé par un large bourrelet aplati, un peu réfléchi en dedans vers letiers de sa hauteur; colu- melle un peu sinueuse en S, munie de quatre plis épais, les deux antérieurs ayant une tendance à se souder, les deux autres plus minces et plus écartés; bord columellaire peu calleux, presque nul en arrière, mieux limité en avant à partir des plis, se reliant au rebord externe du contour supérieur. Dim. — Longueur : 15 1/2 mill. ; diamètre : 8 mill. Rapp. gr pirr. — Cette espèce se distingue de G. prunum par sa forme plus étroite, par sa base non sinueuse, par ses deux plis presque soudés ; elle s'écarte de G. marginata par sa callosité moins étalée, par son bour- relet labial moins prolongé sur la spire; elle est moins ventrue que G. curta, et elle a la spire plus courte; elle est plus élancée que G. gib- bosa Jouss., et elle a les plis plus inégaux. Loc. — Karikal, plusieurs individus (PI. III, fig. 29-30), coll. Bonnet; ma coll. — Couches récentes cénozoïques, attribuées au Pliocène. Gibberula tectiformis, 200. sp. PAIN eme 0; Taille assez petite; forme ovale et courte; spire sans aucune saillie, formant un toit aplati et calleux, circonscrit par une arête émoussée; protoconche rétuse, dans une minuscule excavation au centre de la callosité; dernier tour ovoïde, ventru, formant toute la coquille, obliquement atténué à la base, qui porte un limbe assez étroit et bien limité, correspondant aux accroissements de l’échan- 196 ESSAIS DE crure. Ouverture étroite, aussi haute que le dernier tour, à bords parallèles, entaillée en arrière par une étroite gouttière, profon- dément échancrée à son extrémité antérieure; labre oblique, presque rectiligne, rétrocurrent en arc de cercle vers la suture, peu épais, non bordé à l'extérieur, réfléchi vers l’ouvertnre, muni à l'intérieur de peliles crénelures peu saillantes; columelle con- vexe, portant six ou sept plis, qui décroissent et s’amincissent d'avant en arrière ; bord columellaire assez large, calleux, surtout sur la région pariétale, où le callus forme une gibbosité axiale eu arrière des plis. Dim. — Longueur: 8 1/2 mill.; diamètre : 5 1/2 mill. Rapp. ET pirF. — Je ne connais, parmi les espèces vivantes du même groupe, aucune coquille qui ait, comme celle-ci, la spire aplatie et cou- ronnée à la périphérie; sa laille est bien plus grande que celle de G. An- gasi Brazier, qui a aussi la sphire aplatie, mais qui est tout à fait piri- forme. Loc. — Karikal, peu commune (PI. IV, fig. 18-19), coll. Bonnet, — Couches récentes cénozoïques, attribuées au Pliocène. Turricula lirocostata, 200. sp. PI. VIII, fig. 20-21. Taille petite; forme fusoïde; spire longue, à galbe un peu conoïdal ; protoconche d’un tour et demi, formant un petit bouton lisse, saillant, à nucléus papilleux et dévié; tours un peu con- vexes, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, séparés par de profondes sutures et légèrement étagés, ornés de costules axiales, droites, qui se succèdent régulièrement d’un tour à l’autre; dans les intervalles de ces côtes, on distingue de profonds sillons spiraux, séparant des cordonnets d’une largeur égale à celle de ces sillons. Dernier tour égal à la moitié de la longueur totale, un peu ovale, à peine excavé à la base, sur laquelle se prolonge l'ornementation, jusqu’au bourrelet du cou, qui est isolé par un cordon crénelé, et qui porte des crochets formés par les accroissements de l’échancrure. Ouverture très courte, avec une gouttière étroite dans l'angle inférieur, à bords presque parallèles, LL PALÉOCONCHOLOGIE COMPARÉE 197 tronquée en avant par une profonde échancrure ; labre presque vertical, épaissi par la dernière côte, portant une dizaine de plis internes el minces; columelle munie de quatre plis : l’antérieur oblique, les trois autres plus épais, plus saillants, et de plus en plus transverses ; une dent pariétale près de la gouttière posté- rieure; bord columellaire assez large, calleux, bien limité. Din. — Longueur : 8 mill.; diamètre : 3 mill. Rape. er pire. — L'espèce vivante, à laquelle celle-ci ressemble le plus, est T. modesta Reeve, des Philippines ; toutefois elle s’en distingue par sa forme plus étroite et plus pupoïde, par son Canal moins isolé ; d’ailleurs T. modesta est placé, par Tryon, dans la Section Costellaria, tandis que notre fossile me parait être un Turricula bien caractérisé. Loc.— Karikal, rare (PI. VIIT, fig. 20-21), coll. Bonnet, ma coll. — Couches récentes cénozoïques, attribuées au Pliocène. TABLE ALPHABÉTIQUE DES FAMILLES, GENRES, SOUS-GENRES, ETC: Les noms en italiques sont ceux des synonymes. Pages AAMELE NT EME eee ec 31 A AMETONSIS eee EE RE 7 AMEL RTE Else ie 32 INTNDA SES SR oc nr CR ob ue 50 BPANOLOMAP AE EC EEE rer re 192 AITOR EE MED scierie 152 ANCIERDE REA Sn ared aee 132 ATOCOSPIT A ee ne anses der 62 AMAR Ta e eee ie ietele 58 AN OTI A NE Et lens ae et Ne 119 ANMAUIACID Sears assise se ms des 45 HUE ESS tone dns o ee He te 58 NET E Hércocsdocoousloscoccucdue 44 ADGIIREN TN eee esse 58 ARCUIUN TT A ee ne Sete 58 ATÉCULIA NN = en see 67 NCA. 01802 eesesalsies 65 AnGLOpSISe ER cr nee en 45 ATICT LUS RS NET ele en des haie 58 ATOULYSLOME eee ele 23 BDRANO EMA EE hreececr eee 186 IV cerecoodocosrschndbonossoc 17 ADEVXIE NA mener 186 AREA EN EN alertes 140 AUDCA AE RCD EM ae Rene ntle DNA 106 AUTRE been een leisectte iU 128 BIUSODA Re An ee saules 107 BADYIONE LIL Eee ee 39 BAlanEttA le. eee-e ca easy 81 BAFVADITA Teener Crem-eec-die 64 Del restes ete ete ni nt 191 BenthoDIA- 2... meer le 6 Bivetin 2 re ACER UE 8 BONE LITE ERA E ANA EE Es BOESOMA En sneieee METEE re BLCCIRODSIS ERREURS SHC UOUE BULLE LE NE Et Eten Calcara tam er re ee CATIAN ARS ee tune CAD AT A Eee sa en COUTEAU RE GANALIS DIF A ER R ne Cancellaria........... CRC ae CAN CE DA RIDE 1 NOR ee ce CANCE UNIS PERRET TR ER CORHOPLYAMA EEE EEE CEE LE GRÉVSAME Eee nee eee Cithara ..... dcbcocouoccossaodoouoa Gin eOD RUE PEER EN EEE CnOMITD EE GOHOMITA.. ete Gonton ta. RENE GOpiostOMA rer EEE Costelana eee encre GrEYPLOChOr AA PER PENSER ER EL EE Gryptospira PRE A een Cylichnella CHUNANG ENT RTE EE CyUnArOMUrA Re en 200 TABLE ALPHABÉTIQUE Pages Pages CYMPA ME een ee Ne AUGN|PICAPPATIS. 2.12. ..107 EL LA it GUMbAN CU ER NRA EE SEE Or D 450 | Teptoscapha.. 22e Rte 120 CymbIOla EEE PR ee rererrere eee 424, | -Lintmeula es eeens 49 ICUMOIUMAR AE RE EC ER ES 106% M0 peplum eee 143 Cysticus An encre 1) MTroderma te see 43 155 0 COM ne CU dede D OO CON ae 113 Dactylidia cet r-re-c-rcherecre o4 DACPYLUS IS RS Re 45 Manillana.s.isrrraeesscc-tett 107 Denticuloglabella.................. 81 /|Marrinella eee eee 83 DentiMaLs Dee 0e CCE JON IAMARGINELDIDÆN TEA ere 19 DADAPOUS EEE PATATE Eee 154 | MMGrGOLOlUIA 6... RL OA 2. 140 DiplyChOMIURA EME MERE 1141 | MASSIVE SSL Sesmereceee TA 39 DiOMa Rs erecse-LeRE eee APMIEMAUT I ETES eee ere 154 MEl0: LA RER Pre CE 106 EbUrne ere eco LL MMOrICA RS Rem er rere rent 13 Éqouend se NES ral NI MESONRYTIS = ES Tee ce 170 DEEE dodo ooodinroscocsoupudne OM TS E donna ceeoadhanocbououuuu 52 Endiatrachelus.- PER Re 185 IN MICTOMAETA ee rer 176 Entomotæniata: 220 MR ASS MMICTOSPIAR SR eee ec ee 96 Eocithara: #27" teen TaNIMMICrovOlIutR EPA ete 82 et 108 DNA E Maaaceconnd onde LAN TM Ad Sade ob oc on ann do 155 Een do ads oc daure 82 MTATIG EIRE RIRE ASE REC 155 Eratoiden si cire eee rrRer 87 |PMiirellal SR EEE 152 Euchlodon "te .-r-crere-e-eetre 1890) NMitreola F2 Rem esp retee 159 EuCha ER Er Re ere AO IAMIMRIDE Rem -Leer 148 EUCYMPa re Liens PRO ES om once 19 00 154 EUMURG- nn mer eee eee» JOB N | PMAÉTOINES Re eee LE TO 155 BUPYENTOME rente DD | MNRETOIMNB EE eee CPE 174 Mnestocylichnella2-"-"-2727--0r 183 abat -tteen recense 84 MMONOPEYCIMA TR ee Perte nil HiDula Aer do TO nd 185: || Moreau TER Tennessee sseecperee 6 Ficulomorpha. Reese AAGUIMMUSICR een secret 109 RICUÏOPSIS EEE Ce EC ece 188%) PMUTYCA.--: 2er. arr eee 154 RuleUTATIE PEER eee ere 107 EusiMIEro Se eee Rec ee ee 1667 | NAROND 2 eee RE LEE SE 5 Nebularia ......... Tobago 152 Galeola:. FR n reserves ë EN ONenathleta nee rec er eee rer tee 139 GeTLOVIANES ADAM Le CLR M EN REA 16 | PNeocylinArus FFE recrereecee 46 (Cd MELLE eos odacte croucdous Neovolvaria:......:.... ÉRRVSE 0 0L 81 Glabela ee Eee 84 et JANINNETINENA EP RE ER RER re REC EETE 185 GRAENUUG RENE NS Ra TEA JON UINEDIGR ARR EL EURE RESULT 13 Gulia. RSR enr eee 26 OMVA ARC CLEA E CCE 45 Halde eme creerronete ere 190% \NOhvancilarie Pet Ent. errer ete 49 HaTpd: etes ere Ce HS \NONNENAT ARE EE SERRE Cr ere eeR 52 Harpinæ TON RO TTINAR EEE RE ET ee ee CE EE 52 HOTPOPSIS ER ess eee IGN INOLVIDE SRE Rte recois 41 Harpula.. 2220. ses echo ASNIRONVUIR ES ee Cost 70 Hemipleurotoma.""#""."--.:--2... RNA EEE SARA ononomtoops rondes 28 TOUTES RTS oo os dre 50 PachyhathTON Er ec rer 82 KMmPTICATIA APR re Ernie 1540 PPeRDJICARID eee meer 177 ISATAR RER EE AREA SCA EE 453 |RPerSiCulR. "5e: resree-tce 98 ISDIQUIE ES NS TI NN EE 45 | MPHAnETOPIYXIS- 222 - secret 185 PlesioceriHHiUMe 22e -rcrree 38 HaMprOdOMA RACE re 5HhU|MPIeSIOITITOn Es r-ere--chrere 6 Le RDS (D ART AE ne te LE re ET et, DES FAMILLES, GENRES, SOUS-GENRES, ETC. Pages. BÉEUROTOMIDE ere Une 188 BUCAREST Tee 10 PHOPEYEMA ee Ce reel 160 BIOCRELE A RE AE AIRE EUR 118 RORCEUAN DE EEE 83 et 91 BORDRYNIQ Er ere Gr » ete ces este eue 45 BEOVOGA LOL REA te 108 PRURUN SET ENS re 91 RSEDHPARE AE EE em ere 107 PSeUdaVENR ER er CE cr. ce 183 PSeudoCyMPIUMEME EE Een 108 BÉCROSPITA RER PES Lee 131 REVCRORS ES ARS ee eue que 147 BEYCROSYCAIME RE NE se ane 144 LS se Jo os Ta L Ce OUR NO de 153 BUSIONE LA ERREUR nie 187 RADICE DR NT RE re le ane te 98 ROMOLT ES RENTREE OO RE >6 RhAChIPIOSSA D Len ne 41 RinBICULE LA MERE RME EE ANR SE 18% SENTE RSS none ie nee 58 Scabricula..... .. DST OUE ADO 0e 153 POIDS ee A es steel : 15 SCAPRON AE ne se fee ee ep alsie 126 SCPI D EN ER CC Tate 49 SCDIZOPOQAS ae een en nes UteUt Le 41 SÉTUADIA EN AET ne eee aUnT 185 DERTA LA ee ee ea a ute dn Lie 86 DTA ee LE A EE ST 5 18 Simplicoglabella.......... DDR OBSOE 83 DOIATIA rene nn annee Il DS DATE LASER ne Mn LE 61 S DATA ER ee eee cel 68 SPIEICEH RE Ted ete ie doper 184 D ÉAZZ ALI SRE en ee ee S8 DÉTEPRON AE Eee ce nsen ue Cee MEL 48 SERIE EEE RO Eds 153 et 158 SOLE RER RER 29 SVCD ERA RUET ae Pa ed ne 19 SAISON An et en ere 152 HOCLANTOSE NES TO RRUNEERTE 191 OALARSA SR RTE te Nc MID) BEA 22 AA SR ARR ER Trigonostoma Turbinopsis Turricula MOINS ES EENR R n eREANSIS SCO POB EHESS 0 T0 US 81 et MOLUDID EE er ce ne ee HOLLETUSUS RENE NOM EL 60 roc nouoodeg PUS MOÏULOCONUS 2 RER 5 MOIUTOCORDIS ES ER SERRE SEE VONT NAS oocososonoupeovande MOTUTONL TASER EEE RS VolufomorphAa "EPP 580 POTUIODUPIR ER EEE Te Volana tente nee annee VON So momo ob osent MODEAUS A EEE CAM 2 CANNES oconsee tbe OP Tronc esse teste don MONÉRES at RS duos ape T oo à PAGES So aoBo00no8vcaavaoodeeco0 ne PORT ESS Bee one cb ACTU 2e ENCORE eco acosbocesonc ho _ TOURS À IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES 6, Rue Gambetta, 6 PLANCHE 1 BIVETIA SUBCANCELLATA, d'Orb. SOLATIA PISCATORIA, Gin. CALCGARATA CALCARATA, Br. CaLCARATA LyRaTA, Br. GERGOVIA PLATYPLEURA, Tate. . MERICA WANNIONIENSIS, Tate. . SCALPTIA DERTOSCALATA, Sacco TRIBIA UNIANGULATA, Desh. APHERA BRONNI, Bell. VENTRILIA ACUTANGULA, Faujas. TRIGONOSTOMA SCABRUM, Desh. SOLATIA BARJONX, da Costa. Uxra cosruLara, Lamk. . BoxEzcrria Boxezunr, Bell. SVELTIA VARICOSA, Br. SVELTELLA QUANTULA, Desh. 2. BroccuiNiA mirRærormis, Br. ANEURYSTOMA Durourr, Grat. . TRIGONOSTOMA IMPRESSUM, Conr. . ADMETE VIRIDULA, Fabr. Pliocène Pliocène Pliocène Pliocène Eocène Miocène Miocène Pliocène Miocène Miocène Pliocène Miocène Eocène Pliocène Pliocène Eocène Pliocène Miocène Eocène Pliocène - grandeur naturelle. grandeur naturelle grossiss! 3/2, grandeur naturelle. grossiss! 4/1. grandeur naturelle. grossiss! 3/2. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grossiss! 3/2. ù grossiss! 2/1. grandeur naturelle. grossiss! 4/1, = grossiss! 3/2, grossiss! 3/2, grossiss! 3/2. grossiss! 2/4. Clichés et phototypie D° G. Pilarski 36, avenue de Châlillon NT NITSS M her — DT, he 07 ddr fe mt nr 16. A7 18-19. 20-24. 30-31. PLANCHE Il TRHIGONOSTOMA UMBILICARE, Br. PLesrocertraium MaGLoirer, Mell. OviLrA DOLIOLARIS, Bast. BoNELLITIA EVULSA, Sol. BABYLONELLA ELEVATA, Lea. CoPTOSTOMA QUADRATUM, SOW. COPTOSTOMA CHAUSSYENSE. Cossm. SVELTELLA Dumasr, Cossm. MasszyA LAURENSI, Grat. BROCCHINIA RISSOLÆFOKMIS, Cossm. MOREA CANCELLARIA, Conr. ADMETOPSIS SUBFUSIFORMIS, Meek. SVELTIA COLPODES, Cossm. NEOGYLINDRUS CAROLINENSIS, Conr. AGARONIA BASTEROTINA, Defr. AGaroNIA DuBuissoxr, Vass. DACTYLIDIA MUTICA, Say. CALLIANAX BRANDERI, SOW. LAMPRODOMA SUBCLAVULA, d'Orb. STREPHONA FLAMMULATA, Lamk. Neocyuixprus Durnesnet, Bast. Pliocène Eocène Miocène Eocène Eocène Eocène Eocène Miocène Miocène Pliocène Sénon. Sénon. Miocène Miocène Miocène Eocène Vivante Eocène Miocène Miocène Miocène grandeur naturelle. grossiss! 4/1. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grossiss' 2/1. grossiss! 3 grossiss! 3/2. grossiss! 2/1. grossiss! 2/1. grossiss! 4/1. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grossiss! 3/1. grandeur naturelle. grandeur naturelle, grossiss! 3/2. grandeur naturelle. CENT Essais de Paléoconchologie, M. Cossmann (3: livr.) Be IT. & ES] 26 DE 28 D un Cliches et Phototypie De G, Prlarski 27, rue de Coulmiers, 31 Paris. PLANCHE HI 5 BARYSPIRA GLANDIFORMIS, Lamk. ANCILLA BUCCINOIDES, Lamk. SPARELLA DUBIA, Desh. ALOCOSPIRA PAPILLATA, Tate. OLIVULA STAMINEA, Conr. SPARELLA APERTA, Vass. SPARELLA OBSOLETA, Br. OLIVELLA IMPRESSA, Vass. TORTOLIVA CANALIFERA, Lamk. ANCILLINA PUSILLA, Fuchs. . CHILOPTYGMA EXIGUA, Sow. SPARELLINA CANDIDA, Lamk, Eocrruara Murica, Lamk. MoXoPTYGMA LIMNEOIDES, Conr. . GIBBERULA ovara, Lea. Enaroinea Boxxerr, Cossm. GLABELLA OLIGOPTYCHA, Cossm. MARGINELLA STEPHANIÆ, da Costa. Miocène Eocène Eocène Miocène Eocène Eocène Miocène Eocène Eocène Miocène - Vivante Pliocène Eocène Eocène Eocène Pliocène Pliocène Miocène grandeur naturelle. a - grandeur naturelle, grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. A grandeur naturelle. grandeur naturelle, grossiss! 3/1. grossiss! 3/2. grossiss! 3/2. grandeur naturelle. grossiss! 3/4. | grossiss! 3/2, grossiss! 2/1. grossiss! 3/2. grandeur naturelle. Essais de Paléoconchologie, M. Cossmann. (3: livr.} RIRE Cliches et Phototypie De G. Prlarski 27. rue de Coulmiers, Paris x = "7, ie 3 PLANCHE IV … CRYPTOCHORDA STROMBOIDES, Hermann. Eocène grandeur naturelle. MARGINELLA AURIS-LFPORIS, Br. Pliocène grandeur naturelle. Harra Brocnont, Benoist. Miocène grandeur nalurelle. . STAZZANIA EMARGINATA, Bon. Miocène grossiss! 3/2. Faga cassibrrormis, Tate. Eocène grossiss! 5/1. STAZZANIA DICHOTOMOPTYCHA, Cossm. Eocène grossiss! 3/1. EURYENTOME CRASSILABRA, Conrad. Eocène grossiss! 2/1. SERRATA PROPINQUA, Tate Eocène grossiss! 2/1. GIBBERULA OVULATA, Lamk. Eocène grossiss! 2/1. FABA PHASEOLUS, Brongn. Eocène grandeur naturelle. ; k DENTIMARGO DENTIFERA, Lamk. Eocène grossiss! 3/1. . PERSIGULA ANGysromA, Desh. Eocène grossiss! 2/1, PERSICULA GOossExsr, Cossm. Eocène grossiss! 2/1. GIBBERULA TECTIFORMIS, Cossm. Pliocène grossiss! 3/1. STAZZANIA DICHOTOMOPTYCHA, COSsmM. Eocène grossiss! 3/1. VOLVARINA OBLONGATA, Bon. Miocène grossiss! 3/2. SerraTa WinkLert, Tate. à Eocène grossiss! 2/1. 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PLANCHE VI EoPsEPHÆA MURICINA, Lamk. SCAPHELLA LAMBERTI, SOW. AURINIA VIRGINIANA, Conrad. Prerosrira Morroni, Tate. . SCAPHELLA MIOCÆNICA, Fisch. et Tourn. Prerosprra Haxxaronpr, Me. Coy. AumoriA Mason, Tate. Vesperti10 WeLnt, T. Woods. Lyrra parPuLzA, Lamk. Eocène Pliocène Miocène Eocène Miocène Eocène Eocène Eocène Eocène grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. Cliches et Phototypie De G. Pilacski 21. rue de Couliniers, Paris 1 | À IN dal EN PLANCHE VII 4-2, LEPrOSCAPHA VARICULOSA, Lamk. 3. Vozuroconus CoNo1pEUS, Tate. 4-5, VoLura musicauis, Lamk. 6. ALCITHOE ANCILLOIDES, Tate. 1-8. HanpuLA mirreoLAa, Lamk. 9, YETUS PROBOSCIDALIS, Lamk. 10-11, Ficucomorpua piRuLiroRmISs, Mull. 12-13, Mrrna ELONGATA, Lamk. Eocène Eocène Eocène Eocène Eocène Vivante Sénonien Eocène 3/2 grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle. 3/1. grandeur naturelle. 3/2. grandeur naturelle. Cliches et Phototypie De G. Prlarski t£ à] rue de Couinmiers, Ports A5 16-17. 18-19. 20-21. 31, 92. PLANCHE VIII CoxoumiTRA FUSOIDES, Lea. ConouITRA viINGENTI, Cossm. COsTELLARIA PAUCICOSTATA, Tate. TELEOCHILUS GRACILLIMES, Tate. Tuaca pura Dujard. MirROLUMNA OLIVOIDEA, Cant. Larpanra punosA, Conr. Larparra MoonEAxa, Gabb. PLIOPTYGMA CAROLINENSE, Conr. PLiorryGua Hetzrnint, Cossm. MESORHYTIS CANCEL ATA, SOW. MEsonnyTIS rOLITA, Gabb. Unourrrs Micuezorrn, Hœrn. CANCILLA EXORNATA, Bell. MiTREOLA LABRATULA, Lamk. TURRICULA LIROCOSTATA, Cossm. VOLVARIA BULLOIDES, Lamk. VOLVARIA ACUTIUSCULA, SOW. MirroLuuxa Rovasenpx, Bell. TunnicurcA currTA, Bell. COSTELLARIA INTORTELLA, Cossm. VOLVARIELLA LAMARCkI, Desh. COSTELLARIA CORRUGATA, Defr. FusmmirRA EXTRANEA, Desl, FusimirRA CELLULIFERA, Conr. FUSIMITRA TEREBELLEM, Lamk. UnomirnRA cvernessix\, Brocchi, Eocène Eocène Eocène Eocène Miocène Pleistocène Eocène Paléocène Miocène Pliocène Turonien Paléocène Pliocène Miocène Eocène Pliocène Eocène Eocène Miocène Miocène Eocène Eocène Pliocène Eocène Oligocène Eocène Pliocène grossiss! 3/1. grossiss! 3/1. grossiss! 3/1. grandeur naturelle, grossiss! 3/1. grossiss! 3/4. grandeur naturelle. grandeur naturelle. réd. 1/2. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grandeur naturelle, grossiss! 3/2. grandeur naturelle. grossiss! 3/2. grossiss! 3/1. grossiss! 3/2. grossiss! 3/2. grandeur naturelle. grandeur naturelle. grossiss! 2/1. grandeur naturelle. grossisst 2/1. grossiss! 3/2. grossiss! 3/2. grossiss! 3/2, grandeur naturelle. Essais de Paléoconchologie, M. Cossmann (3: livr.) PIMVAUU in ps > » . ; 2 1 Cliches et Phototvpie D: G. Pilarski 21, rue de Coulmiers, Paris CA y | 1 RES si Re F2 Ÿ ERA x STD EaDE Zhnen tr mé £ " y 4 Ka K MOYEN : » A 4 RES # 7 À 5 ti 1 ”: CN L a fe Rs si hi de af # Lo Le L ÿ # 234 sd U” ' F. N 4) L 21 Ha À DE v<", PATATE LE 1 le : pu : LA en © a 2 AAA: An ARANNQA ANAA À dan AAA AAA nef ù MAAn a = RP EUDA a = nn, al té à A ALAN « Fr aan RER 200 ef A à AN AA NA AAA AAA A,nAû a" AAA “TNA à \ (A AAANÛA ANA AA AA: RARE A MATE AN rue 2 à AEPOIEIENE ANA 7 à AA AAA ANA A ET à ü LA A À AD ù AAÂ \ “À A a AA A nn F a CLARA an ANA’ NAA/\ AAA AA RAR 2 À A ES in L * AA An a! A AA M A ARS AARAAA A AAAASE A7 ANAL AP AAA À ANA Cr ta Le AAAÀ À PANNE A RAA AAAR Aa Tan A ANA nAî | AAA: AA ARARANA AAA AAA SA ARARAAAA A AAAA AA mn NA Nes. Pi A AAA A" * AN AAR TIR RAA AA NN AAA ANA Ann à AAA an: ANR A Rae 442 ANA AAA MAR An" NA! 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