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ESSAIS SUR L’HISTOIRE ET LA CULTURE DES PLANTES BULBEUSES. VULGAIREMENT APPELÉES DENONS À RELBTRS ; COMPRENANT Les caractères diagnostiques, la synonymie, l’étymologie des noms génériques, la liste des espèces cultivées, la date d'introduction, la couleur des fleurs de ces plantes, etc, ; PAR CH. EMAIRE, Ancien professeur d'humanités de l'Unteersité | 4 France; rédacteur en chef de l’Herbier général de l'amateur , de l’Horticulteur universel membre de la Soeiété royale d’horticulture, du Cercle général d’hor- ticulture, membre correspondaut des sociétés d’horticulture du Hayre, de Nanci, de Meaux ; d'Orléans, etc, * PARIS, LIBRAIRIE HORTICOLE DE H. COUSIN, ÉDITEUR, RUE JACOB, N0 21. 1843 AR MÉTIUSSN SET EN x x À A ‘0 ARR et Ê FA (À 7: sà | # EN a, Ag r Ed TH RS SO Düumque seris Îores, terumque, iterurnque monebo, Menstrua ut evolvas signantes tempora fastos, Cælestisque legas suprema volumina mundi, Et memor observes, quo deinque signifer orbis, Asireram varios discriminet erdine menses. ME SAN Et Superi posuere sub illis Culiuræ rationem emnem, vitæque labores. Rex. RariN, Hort., lib, &,v, 458. y transier Îroæ Pat. @foe Lib. art 1iS. À à . Van 8 S LS 4, fi AVANT-PROPGS. En entreprenant d'écrire sur la culture gé- nérale et particulière de toutes les plantés bul- beuses , nous ne nous sommes pas dissimulé l’immensité et les innombrables difficultés de la tâche que nous nous étions imposée. L’horticul- ture, en effet, ne possède que peu ou point de documents certains sur un mode rationnel d'éducation de la plupart des plantes que l’on connaît vulgairement sous ce nom. On trouve sans doute éparses dans un grand nombre d’ou- “vrages des notes sur la culture de tel ou tel genre; mais ces notes, écrites à diverses épo- 4 RE ques, diffèrent autant entre elles sur l’ensei- gnement des procédés à suivre que les cli- mats pour lesquels elles ont été écrites peu- vent varier entre eux en latitudes et en vicis- situdes atmosphériques. On peut donc affirmer qu’il n’existe de nos jours aucun corps d’ouvra- ge complet sur la culture des plantes bulbeuses: non que les horticulteurs ou les amateurs en aient négligé l'éducation, mais parce que ces sor- tes de végétaux n’ayant pas été, malgré leur mé- rite intrinsèque , l’objet d’une culture spéciale, et chacun n’en élevant qu’une faible partie re- lative , aucune doctrine certaine et rationnelle sur leur éducation générale n’a pu surgir de ces divers essais de culture partielle. C’est donc remplir une vaste lacune laissée dans le domaine horticultural que d’écrire un Traité complet de la culture des plantes dites bul- beuses, Un tel travail est d'autant plus aride et = SA plus difficile, qu’il est presque impossible de connaître, de rechercher et de compulser les nombreux ouvrages où l’on pourrait espérer de trouver quelques bonnes notices sur ce sujet, C’est done privé presque complètement du con- cours des lumières de nos devanciers que nous abordons notre tâche ; c’est donc mû par le vif désir d’être utiles à l’horticulture, c’est pour populariser davantage la culture de cesreines des fleurs, quenous entreprenons un travail, certes, au dessus de nos forces, mais qui doit nous mé- riter par là l’indulgence et les encouragements du public horticole, à qui nous le consacrons. Nous venons de le dire , en l’absence plus ou moins complète des enseignements de la prati- que et de l’expérience , nous serons souvent for- cé de raisonner par analogie, c’est-à-dire d’in- diquer a priori des procédés calculés sur le cli- mat et la latitude du pays où croissent ces plantes, LR. la hauteur relative de leur habitat proprement dit, et leurs habitudes végétatives , chaque fois que nous aurons été assez heureux pour nous procurer de tels documents. Il nous semble qu’en suivant scrupuleusement cette métho- de d’investigation on peut déduire de ces divers objets des conséquences rigoureusementexactes, et proposer pour les plantes bulbeuses un mode de culture que la pratique pourra modifier , améliorer, sinon consacrer à lavenir. L Jetons maintenant un coup-d’œil rapide sur l’ensemble de ces végétaux. Quelles sont, dans le règne végétal entier, les plantes qui pourraient rivaliser avec celles dont il s’agit en splendeur et en beauté ? Quelles autres fleurs pourraient présenter à un si haut degré l’ampleur, l’éclat de nuances plus va- riées , plus tendres, plus vives, des panachures plus agréablement diversifiées dans le coloris , = D — un parfum plus enivrant? Tels sont en massé les charmes que présente à l’amateur uné col- lection de plantes bulbeuses, charmes qui, nous pouvons le dire sans craindre d’être sé- rieusement. réfuté, font d’elles une classe à part et sans rivale. En effet, quelles plantes peuvent égaler les Lys en éclat, et souvent en odeur? Quelles autres offrent au même point que les Glayeuls la fraîcheur du coloris et le mélange agréable- ment heurté des couleurs ? Connaissez-vous quelque chose de plus charmant que cette légion de Crocus de toutes nuances qui ornent nos “parterres dès l’abord du printemps? Y a-t-il rien de comparable aux fières et splendides Hya- cinthes? Y a-t-il rien de plus brillant que ces sveltes Tulipes à l’éclatante livrée ? Et les Ixias, les Antholyzes , etc.? et surtout les Amaryllis, les Crinum , etc., etc? Enumération intermina- A* HU Le ble et à laquelle il faut cependant mettre un terme. Dites, lecteurs, en bonne foi, con- naissez-vous d’autres végétaux plus splendides, plus attrayants que ceux-ci? Nous ne le croyons pas. On possède sur la culture des Tulipes, des Ixias, des Gladiolus, des Narcisses , etc., en un mot de toutes les plantes bulbeuses susceptibles de braver le plein air sous notre climat, des notions certaines et éprouvées par la pratique ; notions qui peuvent néanmoins recevoir encore quelques améliorations dont nous serons natu- rellement amené à parler. Mais il n’en est pas de même de toutes celles que nous devons cul- tiver en serre. Sur cet important sujet tout est confusion , obscurité ; chacun agit à sa manière, et peu réussissent, Il faut le dire, parce que ce- la est vrai, tout est encore à faire en cette belle partie de l’horticulture, Heureux si nos écrits peuvent mettre un terme à cette sorte d’anar- chie et diriger les praticiens dans une voie nou- velle et meilleure ! D’après cet exposé, on peut juger de l'utilité et de la difficulté comparatives du travail. | Nousle croyons utile, parce qu’en supposant que toutes nos idées sur le meilleur mode à appliquer à la culture de ces plantes ne soient pas partagées entièrement, il dirigera l’horticulteur dans la voie la plus convenable pour Faméliorer et le mettra à même de faire des expériences comparatives desquelles sortira la lumière. Nous le disons difficile, parce que rien de complet, nous le répétons volontiers, n’a été encore tenté sur ce sujet avant nous; parce que nous aurons à combattre de vieux préjugés et une ancienne routine, enfin à exposer quelque Se fois des idées nouvelles que l'expérience n’aura pas encore sanctionnées. Par toutes ces raisons le praticien impartial accueillera notre travail avec indulgence. Il sait d'avance que nous ne prétendons pas lui impo- ser tel ou tel procédé de culture, mais qu’en les discutant tous , en les comparant tous , nous avons nécessairement dû tirer de cette discus- sion, de cette comparaison, des conclusions quelconques; il se dira que ces conclusions, déduites naturellement et par analogie des phé- nomènes locaux atmosphériques de la patrie de ces plantes, peuvent ou doivent être rationnelles; qu’il serait bon, en tout cas, de les expérimen- ter, et de les substituer, s’il y a lieu, à l’ancienne pratique. C’est dans ce but, c’est dans cet espoir, que nous avons osé aborder une tâche si pénible et 9e si attrayante à la fois; et c’est avec confiance que nous offrons notre travail, objet de bien fatigantes recherches et de bien longues veil- | les, à l’appréciation des horticulteurs et des amateurs éclairés et impartiaux. Paris, 1 iln'en est pas de même du tubercule. On le trouve, il est vrai, en plus grand nombre dans les monocotylédones ; mais il n’est pas rarenon plus dans les dicotylédo- nes, chezlesquelles toutefois il change d'aspect, de forme, et surtout de composition organique. Ainsi des {pomæa, des Gesneria, des Bauhinia, des Panisteria, etc., sont phymatorhizes. Nous n’en disons pas davantage sur ces végétaux, le plan de notre ouvrage n’embrassant que les Bulborhizes. Au nombre de ces derniers nous ne compren- drons pas les plantes à rhizômes tuberculeux ou Eee souterrains, tels qu'en ont la plupart des plantes de la famille des Iridacées, des Cannacées , quel- ques unes de celles des Smilacées, des Hémodora- cées , des Zingibéracées , etc. Nous dirons seule- ment que leur culture est à peu près la même que celle des plantes dont nous traitons , les unes pou- vant vivre en plein air sous notre climat, les au- tres étant facilement conservées dans nos serres tempérées ou dans nos serres chaudes. Au reste, comme toutes ces plantes ne sont pas moins belles et moins intéressantes que celles dont nous nous occupons ici, peut-être plus tard écrirons-nous également sur leur culture. Après avoir fait la distinction du bulbe et du tubercule, distinction qui n’est pas sans impor- tance, comme le lecteur peut maintenant en ju- ger, nous allons examiner rapidement quelles sont les raisons qui ont pu jusqu'ici s'opposer à une culture plus générale des plantes bulborhizes. Personne n’a jamais songé à contester la beauté == 171 = de ces plantes, ni leur prééminence sous ce rap- port sur tous les autres végétaux. Quel que soit leur mérite les plantes bulborhizes sont néan- moins en assez petit nombre dans les collections. Les Amaryllis sont celles que l’on cultive le plus volontiers, puis quelques Crinum et Pancra- tium. Hâtons-nous de dire qu'il n’en est pas de même des Tulipes et des Jacinthes, genres univer- sellement favoris et recherchés. Les premières , sous notre climat, sont d’une culture facile; aussi sont-elles cultivées en nombre immense dans tous les jardins. Quant aux secondes, quoi- que recherchées avec autant d’empressement, elles sont en général cultivées en nombre moin- dre, en raison d'un préjugé ‘encore fortement enraciné, qui fait dire qu’en France les ognons de Jacinthes se détériorent bientôt et se perdent, que leur culture normale est impossible sous notre climat. Nous examinerons en son lieu la valeur de cette assertion, en disant à l’avance quo nous 2* 2 QE espérons en démontrer suffisamment la fausseté. Les collections d’Zria et des autres plantes qu'on a extraites de ce genre pour en faire de nouveaux sont également fort rares; à peine en voit-on cà et là quelques individus isolés, et ce- pendant, quelles autres plantes l'emportent sur elles sous le rapport de la disposition et de l'éclat des couleurs de leurs fleurs, présentant souvent des tons et des nuances heurtées qu’on cherche- rait vainement ailleurs ? Ce n'est pas ici le lieu de passer en revue tou- tes les plantes dont nous devons nous occuper dans ce traité ; recherchons, comme nous venons de le dire, les causes qui semblent s'être opposées à ce qu'elles se popularisent davantage dans nos jardins, et essayons de combattre ces causes par un raisonnement tout logique et appuyé sur les faits. La première qui s'offre à notre esprit est leur - floraison jusqu'ici rare et difficile. En effet, un Pin sc ee grand nombre d’entre elles fleurissent peu ou ne fleurissent point dans nos jardins; mais si ce mo- tif détermine l’amateur à les exclure de ses col- lections , il devrait préalablement rechercher la cause de cette pénurie florale. Il conclurait bien- d de son investigation que, si ces plantes ne fleurissent point entre ses mains, c’est qu'il n’a pas su, pu ou voulu leur donner les soins néces- saires pour cela; que cette stérilité provient de telle ou telle condition atmosphérique ou terrestre qui leur a manqué, etc. Or, en persévérant dans ses essais horticoles pour amener ses plantes re- belles à fleurir, essais qu’il basera, autant que possible, lorsqu'il les connaîtra, sur les circon- stances particulières de la patrie et de l’habi- tat d’où elles proviennent; essais qu’il recom- mencera au rebours, s’il le faut , lorsqu'il aura échoué une première , une deuxième fois, quel cultivateur pourrait en dernier lieu ne pas réus- sir? En vérité la négative n’est guère possible. 920 =. Mais les circonstances de patrie et d'habitat particulier exigent ici une annotation spéciale. En général les plantes bulborhizes proviennent du cap de Bonne-Espérance; tels sont les Hæman- thus, les Brunswigia, les Ammocharis, les Ne- rine, les Cyrtanthus, les Gladiolus, les Ixia, etc. La plupart des autres nous viennent de l'A- mérique septentrionale et méridionale. Toutes ces plantes croissent, soit dans des plaines arides et desséchées (Cap) , soit sur les montagnes à des hauteurs assez élevées (Amérique). Ces deux ca- tégories de plantes se contentent d'une bonne ser- re tempérée, où elles se plaisent.près des jours. L’Asie et l’Inde en particulier nous fournissent aussi un bon nombre de plantes bulborhizes. Celles de ce dernier pays exigent en général une chaleur plus concentrée et plus soutenue quelles autres; ce sont particulièrement les Crinum, les Pancratium (Euryeles, Hymenocallis) , etc. Aussitôt donc qu’on recoit des bulbes provenant = = de l’une de ces contrées , on doit en nettoyer soi- gneusement le plateau, les exposer pendant quelques jours à un courant d'air sec, les planter ensuite dans un compost ( dont nous parlerons ailleurs), et en placer les pots sur une tablette dans la serre chaude, et le plus près possible des vitres. Dans une telle con- joncture, ils entreront bientôt en végétation, et leur manière de se comporter indiquera sura- bondamment dans quel sens on devra les cul- tiver postérieurement. En effet, si leur végétation est lente et normale, la serre chaude leur con- vient; s'ils font mine de s’emporter, c’est-à-dire de faire des pousses longues et grêles, étiolées enfin, la serre tempérée ou un simple châssis froid est tout ce qu'il leur faut. Au reste, nous développerons ailleurs les points différentiels qui se rattachent à ces diverses cultures. Une autre cause de réprobation, et la plus fon- dée peut-être, c’est qu'un nombre très considé- Fable de ces plantes restent sans feuilles une gran- Le: OBS de partie de l’année. C’est là en effet un défaut dont nous ne prétendrons pas dissimuler la gra- vité;, mais n'est-il pas suffisamment racheté par l'extrême beauté des fleurs de chacune d'elles ! Quoi de plus coquet, de plus élégant par exem- ple, que les Zxia, les Babiana , les Gladiolus, etc.! Est-il des fleurs plus splendides, plus ma- jestueuses, que celles des 4maryllis, des Brun- swigia, des Griffinia, etc. 2? Leur éblouissant aspect ne dédommage-t-il pas amplement le cul- tivateur du désagrément de voir ces plantes quelque temps sans feuilles? Encore parmi elles ce ne sont guère que les Ixia qui restent ainsi nues pendant un assez long espace de temps : car pour les autres, elles produisent leurs feuilles aussitôt après l'apparition de leurs fleurs, et leur temps de repos est réellement assez court. Quant aux autres causes qu'on peut encore alléguer contre notre culture favorite, comme la facilité des bulbes à pourrir, la difficulté de trou- ver la terre qui leur convient le mieux, etc., ces et 198 causes ne valent pas une réfutation sérieuse. N'’est-il pas facile en effet de dispenser les arro- sements de facon à éviter la stagnation d’une humidité trop considérable autour des bulbes? Ne peut-on donner un écoulement facile à ces eaux ? Quant à la terre, n'est-il pas surabondamment démontré, par exemple, qu’un mélange par par- ties égales de terre franche, de terre de bruyères et de terreau de couche bien consommé, ou, mieux encore, de terreau de feuilles bien com- plètement réduit, convient à la généralité des plantes exotiques, et, à son défaut, notre ter- reau de bruyères employé plus ou moins pur ? Et lorsqu'on a eu l'avantage , en recevant des bul- bes, d'obtenir des renseignements exacts sur le terrain d'où ils proviennent, ne peut-on alors imiter artificiellement ces terrains avec assez de bonheur ? Nous pensons avoir assez complètement et as- sez victorieusement réfuté les arguments qu’avan- ie cent les adversaires des plantes bulborhizcs, pour engager les amateurs à tenter cette belle et intéressante culture. Indépendamment du mérite réel, de la gloire, devrions-nous dire, qui s’atta- chera à leur nom en cas de réussite, que de dou- ces jouissances ! que d'agréables surprises vien- dront chaque jour les dédommager de leurs pei- nes et de leurs sacrifices ! En attendant que nous nous occupions de la culture spéciale des plantes de chaque genre, il n’est pas inopportun dans ce préambule d'en par- ler d'une manière générale. Toutes les plantes bulborhizes indigènes au Cap prospèrent dans un compost riche et léger, tel que celui que nous avons indiqué tout à l'heu- re. Pendant toute la belle saison, elles ont besoin sous notre climat d’une forte chaleur; elles ai- ment à jouir de l'influence directe des rayons so- laires et des agents atmosphériques. C’est assez généralement alors leur saison de repos; à cette PRÈS, LE époque donc , on les laisse exposées sans inter- médiaire à l’ardeur du soleil, qui en mürit les bulbes. Vers le mois d'octobre, elles entrent en végétation , et comme alors les nuits commencent à devenir froides, on les met à l'abri sous des châssis et surtout dans une bâche, dans laquelle on puisse pénétrer , si l’on veut pouvoir jouir en tout temps de la vue de ces plantes. Une chaleur artificielle douce et modérée doit, dans les cas de gelée, balancer la température intérieure en- tre 6 et 100 Réaumur. Telle est en quelques mots la culture essentielle des Zxia , des Babia- na, des Antholyza , des Sparaxis, des Ferra- ria, des Galaxia, etc., etc. On les élève en pleine terre, ou à son défaut dans de grands pots posés à plat sur le sol , ou mieux encore enfoncés dans une couche de vieux tan ou de mousse bien tas- _sée et tenue sèchement. Quant aux Hæmanthus, aux Amaryllis, aux Brunswigia, aux Cyrtanthus, aux Griffinia, = 96 == eic., etc., il convient de les placer très près du jour, sous chässis également, ou sur une tablette de la serre tempérée, et même, au besoin, de la serre chaude. Les Crinum, les Pancratium (Eurycles) , les Sienomesson , etc., exigent la serre chaude, et quelquefois même la tannée, ou plutôt la chaleur douce et humide produite par la circulation de l’eau bouillante. Au fur et à mesure que nous aborderonschacun des genres qui se composent de plantes bulborhi- zes, nous entrerons dans tous les détails qui se rattachent à leur culture spéciale. Tel est le but de notre livre. Nous.le poursui- vrons avec courage, avec persévérance. Nous di- sons avec courage, car il en faut en effet pour écrire sur un sujet aussi obscur encore que lacul- ture des planthes bulborhizes, aujourd'hui où tant d’autres cultures spéciales ont été portées à un si haut point de perfection. Néanmoins, nous ne craignons point d'induire jamais notre lecteur en erreur : nous ne lui ransaillarane anenne inna. EE vation, aucun procédé, sans l'avoir préalablement appuyé sur des autorités compétentes , sans l’a- voir discuté logiquement, sans l'avoir déduit d’u- ne étude profonde et comparative des localités de la patrie, de la latitude, de la nature du sol, en- _ fin de toutes les données que nous aurons pu con- sulter à son sujet. Nous avons dit plus haut que la culture des plantes bulborhizes était encore chez nous peu connue et très peu avancée; qu'en général cha- cun suivait à cet égard les inspirations qu'il pen- sait les meilleures. Or jusqu'ici nous ne sachons pas qu'aucun horticulteur français, par exemple, à l'exception des Tulipes et peut-être des Jacin- thes, puisse être cité comme cultivant les plantes dont nous allons traiter, d'une manière à la fois habile et heureuse. Nous devons dire même que cette culture est souvent le contraire de celle qu'exigeraient les instincts et les habitudes de ces beaux végétaux, Mais, pour mettre nos lec- ET teurs à même de discuter , sous ce dernier rap- port, cette importante matière avec une par- faite connaissance de cause, nous allons citer ici un passage tiré de l'excellent livre qu'a écrit M. Lindley sur la théorie de l’horticulture (1); nous le leur livrons sans commentaires , laissant, à leur perspicacité le soin d’en tirer les conclu- sions les plus naturelles. Il s’agit des plantes bul- borhizes du Cap. « La température de la terre est souvent exces- sive au cap de Bonne-Espérance. Sir John Her- schel observa, le 5 décembre 1837, entre une et deux heures de relevée, que la chaleur, sous le sol de son jardin, planté de végétaux bulbeux, faisait monter le thermomètre à 159, à 150° dans l'après-midi, et à 119° même dans les endroits ombragés. A l'ombre, la température de l’air va- riait, à la même époque, de 98° à 92°. A cinq (1) Un vol. gr. iu-8° avec figures, à Paris, chez Cousin, rue Jacob, n, 21. CT Re heures de l’après-midi, une portion du même sol, qui avait été long-temps ombragée, marquait eñ= core 102° à dix centimètres de profondeur. Le 3 décembre, un thermomètre enfoncé à 8 milli- mètres, et en contact avec un jeune sapin d’un an, bien portant et pourvu de ses feuilles sé- AR minales, marquait comme il suit : à 11#925' a- vant midi, 148°,2 ; à 048" après midi, 149°,5; à 1°34', cd.; 149°,8; à 1!54'èd., 150°,8; et à 2PAG' id., 148°. Sir John Herschel reconnaît que de telles observations tendent à démontrer qu’au cap de Bonne-Espérance, dans les mois chauds, les racines des plantes bulbeuses et autres qui ne plongent pas très profondément cn terre pour y chercher leur nourriture, doivent souvent et mé- me ordinairement supporter une température que nous ne pourrions reproduire dans nos serres chaudes qu’en suspendant, au dessus du sol, des plaques de fer chauffées au rouge. » (Page 110 de la traduction française.) Fe 4 y ai PUR 4 sé PARU GE ; CON Fa ty CULTURE DES PLANTES BULBEUSES. Livre 1. Culture générale des Tulipes (1). AVANT-PROPOS HISTORIQUE. Quelle est la personne qui, en présence d’une collection de Tulipesfleuries, pourrait rester froide et insensible à la vue de la magnificence, de la splendeur qu'elles étalent à l’envi et à un si (1) Avant de traiter des plantes bulbeuses en général, nous commencerons par les Tulipes et les Jacinthes, genres de la famille des Liliacées , comme étant les plus généralement ré- pandus, , | note haut degré! Quel éclat! quel charmant mélange de couleurs et de nuances les plus délicates! quelle grâce! quelle fraîcheur ! quelle élégance dans le port! quoi de plus splendide ? rien, certes. Et en écrivant un tel éloge des Tulipes, nous ne craignons pas d’être accusé d’'hyperbole ! Ce n’est point là de l’enflure ; non, c’est de la réalité, de la réalité simple, naturelle; rien ne pourrait re- présenter l'aspect magique de ces fleurs. Nos lecteurs nous pardonneront sans doute l'enthousiasme dont nous remplit l'idée seule d'une belle collection de Tulipes dans tout l'éclat de sa floraison, sinon nous les enverrons eux- mêmes en présence de ces brillants enfants de Flore; et si notre enthousiasme ne les gagne pas, ah ! nous les plaindrons sincèrement ! Il n’est pas probable que les anciens aient ignoré l'existence de la Tulipe, bien qu'il n’en soit fait aucune mention dans leurs écrits, ou plutôt bien que notre sagacfté moderne n'ait pu jusqu'ici l'y découvrir d’une manière irréfragable. En effet, l'espèce type de celle qui a fourni les maguifiques variétés qu'on admire dans nos jar- dins, la Tulipa gesneriana, devait être connue du temps de l'empire grec, aux environs de By- _— 33 — zance, où elle croît encore sauvage de nos jours. Les Tulipa sylvestris, præcox, celsiana, sua- veolens, etc., croissaient et croissent encore spon- tanément dans les Gaules, et surtout dans le midi de l'Europe. Elles n’ont pas pu rester inconnues aux Romains, dont les poëtes cependant ne paraissent pas les avoir chantées , du moins dans les écrits qui nous restent d'eux. Dans son exil, Ovide, dans ses promenades solitaires, au sein des forêts de l’ancienne Thrace et du Pont- Euxin, n'a pas pu ne pas admirer les Tulipa patens, biflora, bichersteiniana, cornuta. On s'accorde assez généralement à donner l’O- rient pour patrie à la Tulipe des fleuristes, la T'ulipa gesneriana des botanistes. Quelques au- teurs , toutefois, la font venir de la Chine ou dela Tatarie, d’autres de Suède; maïs aucun d’eux n'avance un fait, même le moins plausible, pour étayer une telle opinion. De nos jours, on la trouve à l’état sauvage dans tout le midi de l’'Eu- rope ; mais nous ne pensons pas qu’elle soit pour cela indigène. Il est probable qu’elle provient des jardins. Quoi qu'il en soit, Conrad Gesner, l'ayant vue en fleurs dans un jardin d’Augsbourg, la dé- erivit en 1559, et selon lui les bulbes en avaient sh ose été importés des environs de Constantinople. La Belgique vit cette superbe plante se propager sur son sol par les soins de Carolus Clusius (Charles de l'Ecluse), qui y en envoya de Vienne, en 1575, des graines que lui avait données , dit-on, l'ambassadeur impérial en Turquie, Augerius Busbeck. Elle ne tarda pas à passer dans nos jar- dins en France, après avoir auparavant brillé entre les mains des industrieux habitants de la Hollande. | Dès son apparition, la Tulipe gesnérienne cap- tiva tous les cœurs et les enflamma d’un enthou- siasme qui frisa souvent la folie. Les Hollandais, les Flamands, déboursèrent souvent des sommes énormes pour la possession exclusive d’une seule belle variété du temps, et dont aujourd’hui l’ama- teur le plus médiocre ne se soucierait pas. Des ognons furent payés jusqu’à 5,000 florinset plus, c'est-à-dire plus de dix et quinze mille francs de notre monnaie d'aujourd'hui. On raconte même qu'à Lille, en Flandre, le propriétaire d’une excellente brasserie céda cet établissement en pleine activité pour un ognon de Tulipe. Cette brasserie était, dit-on, estimée à 30,000 f., som- me énorme pour le temps. On voit jusqu’à quel ou point le goût pour les Tulipes était porté au 17° siècle, dans les contrées qui bordent la France au nord. Il devint tel, enfin, que le gouverne- ment néerlandais décréta des peines sévères pour arrêter cette fureur ruineuse, toujours croissante. Aujourd’hui le goût pour les Tulipes, sans être inculqué par un tel vertige, est général, mais | plus éclairé, mieux senti, plus rationnel enfin. Les conquêtes en ce genre obtenues par de simples semis répétés, et résultat de fécondations, soit ar- tificielles, soit naturelles , sont devenues nombreu- ses, plus méritantes les unes que les autres, et laissent bien loin derrière elles, sous le rapport de la beauté, les Tulipes qui faisaient les délices de nos devanciers dans les 16° et 17° siècles. Cha- que jour voit augmenter le nombre des amateurs de ces brillantes fleurs, et il n’est pas de jardin, quelque petit qu’il soit, quelque soit aussi le goût du propriétaire, qui n'ait un coin où brällent un certain nombre de Tulipes. En Orient, les Tulipes, chez les bird et les Turcs surtout, sont un objet d'enthousiasme et de culte. Quelques voyageurs prétendent même qu’u- ne fête a été instituée en leur honneur et qu’elle y est célébrée avec la plus grande magnificence. En Le Orient encoré, cette fleur sert à exprimer certains sentiments de l’âme. Pour les femmes orientales, réduites, comme on sait, à une réclusion perpé- tuelle , à un honteux esclavage, pour ces femmes, quilà ne sont qu'un objet de commerce et de simple ameublement, la Tulipe, signification d’une pen- sée, d'un sentiment , est un moyen de communi- cation au dehors, et de consolation au dedans. Avant de passer à leur culture, nous ne pou- vons nous empêcher de dire quelques mots sur l’admirable spectacle que présente une collection de Tulipes en pleine floraison, et nous ne sau- rions mieux faire que de laisser parler ici l’hom- me qui aima et connut le mieux ces plantes en France, le vénérable Tripet; Tripet, qui en spé- cialisa la culture et le goût d’une manière si re- marquable, et auxquelles il dut quelque célébrité. Voici comment il s’exprimait , dans un petit écrit publié dans une encyclopédie moderne, sur l'en- semble d’une collection fleurie : « Nous n’entreprendrons pas d'analyser les sen- sations graduées par lesquelles a passé notre ama- teur, dont l'œil vigilant a suivi d'année en an- née chacune de ses Tulipes dans les différentes phases de leur développement; maïs , témoin in- nn discret, nous essaierons de l'observer au moment où les plus douces jouissances viennent le payer de tant de soins et de sollicitudes. | » [ls sont arrivés ces jours où il peut contempler ses fleurs chéries dans tout leur éclat et dans toute leur gloire. Livré à son enthousiasme, voyez- le d’abord parcourir leurs rangs populeux d’un regard qui semble s’enorgueillir de la pompe dont elles l’environnent. Bientôt il consacre à chacune d'elles une attention plus marquée; il analyse dans leurs plus délicates nuances les contrastes de celle-ci, les panaches ondulés de cette autre; ilen est peu qui ne lui offrent des beautés qu'iln’avait point encore aperçues et que son œil exercé vient de lui révéler. Il ne peut abandonner surtout cel- les qui font son orgueil et qui sont l'objet de sa prédilection , car c’est sur elles qu'il a fondé l'espoir d’une nouvelle famille. » En ce moment, un soleil radieux vient prêé- ter à leurs couleurs un reflet plus vif; un vent léger se lève, toutes ensemble balancent molle- ment, comme sur autant de colonnettes mobiles, leurs élégants chapiteaux, diaprés de pourpre, d'ivoire et d'azur; toutes se courbent gracicuse- ment l'une vers l'autre, se rapprochent, s'éloi- l gnent, pour se rapprocher et s'éloigner encore; leurs couleurs se croisent, se combinent ou se confondent. Tout entier à ce spectacle de con- trastes inouïs, que les jeux de la lumière ont mul- tipliés sous mille formes, notre admirateur muet a cru voir, au milieu du rapide échange de ces chastes embrassements, quelques uns de ces heu- reux mélanges qu'il poursuit de tous ses désirs, et peut-être la nature vient d'accomplir un de ses vœux ; peut-être qu'un mystérieux hyménée vient de réaliser, dans le sein d’une de ces fleurs, cette combinaison désirée qui n’a passé devant ses yeux que comme un rêve de son imagination, que comme une brillante illusion d'optique. » Mais si nous ajoutons aux jouissances que procure la culture des Tulipes les plaisirs intel- lectuels auxquels leur ingénieuse nomenclature prête un nouveau charme, combien la passion de certaines personnes pour elles nous paraîtra fon- dée! » En effet, tantôt ce sont les riantes fictions de la mythologie qui viennent revivre dans celles-ci qui ont emprunté leurs noms aux fables de l’an- tiquité ; tantôt ce sont les souvenirs plus sérieux de l'histoire qui semblent avoir dans celles là des 5:28 — 99 — témoins sans cesse renaissants pour lesattester. Les unes s’enorgueillissent du nom du grand homme à qui elles furent consacrées; les autres du nom de la femme célèbre qui n’en dédaigna pas l'hommage. L'amour, l'amitié, la reconnaissance, ont trouvé aussi plus d’une fois en elles de généreux inter- prètes. Il n’en est pas une, enfin, qui ne repré- sente à l’esprit un emblème ingénieux, ou qui n6 soit pour le cœur une source de douces rémini- scences. » C’est ainsi que, pour l'amateur instruit et philosophe, une collection choisie de Tulipes de- vient comme une brillante galerie, où chaque printemps viennent se dérouler pour lui les in- génieux tableaux de la fable à côté de ceux de l'histoire ; comme un album tracé sur le vélin des fleurs où il vient rafraichir tous ses souvenirs, où seraient peut-être jaloux de pouvoirlire ceux à qui la nature n’a pas donné ses goûts. Heureux donc ceux à qui cette culture offre à la fois un salu- taire délassement et une source d’agréables émo- tions. Hélas! assez de passions désolantes tour- mentent et bouleversent le cœur de l’homme; n'y resterait-il pas une place pour celles qui peuvent le distraire et le consoler? » CR ie À une peinture aussi éloquente ct aussi vraie du tableau que présentent à l'œil du spectateur les Tulipes dans toute leur splendeur florale ; des douces et vraies jouissances qu'elles procurent, à une telle peinture, faite par un homme de bien et qui sentait si profondément, nous n'avons rien de plus à ajouter, et nous allons poursuivre no- tre tâche. Histoire et caractéristique du genre Tulipe (Tulipa). _ Généralités. ETyM. Thouliban, Tulipe chez les Persans. Tulipa, Tour. Instit., t. 199, 209; et alii auct. Périgone co- rollacé, décidu, hexaphylle; divisions presque égales, conni- ventes en forme de cloche. Etamines 6, hypogynes. Ovaire triloculaire ; ovules nombreux dans chaque loge, bisériés, anatropes; stigmate terminal, sessile, trilobé, dont les lo- bes étalés, repliés. Capsule trigone, triloculaire, loculicide- trivalve. Graines nombreuses, horizontales, comprimées-pla- nes, à test roussâtre , à rhaphé et à chalaze à peine visibles. Embryon droit, plus court que la moitié de l’albumen, à extrémité radiculaire renflée et très rapprochée de l’ombi- lic. — Plantes herbacées, bu!beuses , indigènes dans l’Europe la plus australe et dans l’Asie médiane, à feuilles radicales ovales-oblongues, lancéolées, à scape uniflore, dont la fleur dressée. Te Ce genre a été fondé par Tournelort (/. e.) en 1560. Il a pour type la Tulipe que décrivit peu de temps auparavant Conrad Gesner, comme nous l'avons dit plus haut. Linné ensuite, en éta-" blissant la terminologie botanique, et en substi- tuant un nom spécifique à la longue phrase qui caractérisait, avant lui, chaque espèce, lui don- na par reconnaissance le nom de son 2nventeur. Comme cette superbe espèce fait le fond prin- cipal de cet article , nous nous en occuperons en dernier lieu; nous croyons être agréables à nos lecteurs en leur disant quelques mots des autres espèces qui composent le genre, et qui toutes, sans égaler la splendeur de la Tulipa gesneria- na, sont néanmoins fort agréables et dignes d'é- tre cultivées dans nos parterres. On connaîit une trentaine d'espèces de Tulipes, dont vingt-cinq au moins sont cultivées dans les jardins. Nous allons les passer rapidement en re- vue, par leur ordre chronologique d'introduction ou de culture. 4. Tulipa altaica. RS. Jaune. Monts Altaï, 14822, Sw. Brit. fl. gard. , s. 2, t. 97. 2. —— sazxatilis, RS. Jaune. Crête, 1827, Reich. rar., t, 396. l. 18. a 2 > = paténs, RS. Biañc, jaune. Sibérie, 1899. stellata, BM. Rouge, blanc. Indes orientales , 4827, serre tempérée, Bot. Mag., t; 2762. montana, BR. Pourpre. Perse, 1826, Bot, Reg:, t. 1106. billorä , SS. Blanc, violet, jaune, Russie , 4826, Bot. Reg., t. 535. tricolor , F. Blanc, violet , jaune. Russie, 8123. celsiana, SS. Jaune, rouge. Levant , ..… Bot, Mag. ,t. 717. bierbersteiniana ; RS. Jaune, pourpre. Sibérie, 1820. sylvestris, SS. Jaune. Europe, …. , Eng. Bot. , vol. 14,t. 63. turcica, ROTH. Jaune. Sud Europe, .…., Brit, fl. gard., t. 186. clusiana , RS. Ecarlate, blanc. Sicile, 1636, Bot. Mag., t. 1390, maculata , RS. Jaune, vert. Espagne, .…… media, RS. Ecarlate, blanc ..., 1828. cornuta, RS. Panaché. Levant, 1816, Bot, Reg. , t. 127. uüundulata, …… Ecarlate. ...., 1829. oculus solis , SS. Ecarlate. Sud Europe, 1816, Red. Lilia, t. 249. præcox, SS. Ecarlate, vert, Naples, 1825, Brit, fl. gard., t, 157. — 3 — 49, —— persica, BR. Vermillon. Perse, 4826, Bot. Reg. , t. 1143. 20, —— suaveolens, SS. Ecarlate-jaune. Sud Europe, 1603, Bot. Mag. , t, 839. 21. —— pubescens, SS. Panaché. Sud Europe, ..…., Brit. _ fl. gard., t. 78. 22. —— bonarotiana , REB. Rouge. Italie, 4827, Brit. fl, gard, s. 2, t. 116, 23, —— sirangulata, REB. Panaché. Italie. 24. —— scabriscapa, BR. Panaché., Italie, .….…, Bot. Reg., t. 1990. 25. —— gesneriana, SS. Rouge. Levant, 1577, DE Her., S2,1t 4G6-x : Cetie dernière, on le sait, dans nos jardins, a donné nais- sance à des milliers de variétés, - Toutes ces Tulipes méritent certes une place, nous le répétons volontiers , dans un jardin bien tenu , et dont le propriétaire aime un cho x de belles plantes. Quelques unes d’entre elles même, si on leur donnait assidûment , et pendant quel- ques années seulement , les mêmes soins qu'on a prodigués durant plusieurs siècles à la Tulipe de Gesner, produiraient d'aussi belles variétés au moins, sielles ne la surpassaient même, au moyen de semis intelligents et répétés, et surtout par le procédé puissant de l'hybridisation. Nous signale- RE FU rons particulièrement aux amateurs conscien- cieux les Z'ulipa oculus solis, præcox, ma- leolens , scabriscapa. Ces diverses espèces, fécondées les unes par les autres et croisées avec la Tulipe de Gesner, pro- duiraient indubitablement des résultats satisfai- sants pour l'horticulteur, et deviendraient pour lui comme pour l'amateur une source nouvelle de jouissances et de fortune. Telle est notre convi- ction; mais, pour la faire passer aussi dans l'esprit de nos lecteurs , faut-il l’appuyer de quel- ques exemples? Nous en choisirons un contre l'évidence duquel on ne saurait opposer aucune réclamation. Ainsi que toutes les plantes, la Tulipe, à l’état de culture, acquiert dans l'habitude et l'aspect de telles différences, qu'il devient ensuite fort difficile, sinon impossible, de ramener les va- riétés de nos jardins au type naturel ou sau- vage. La Tulipa gesneriana est une preuve sans réplique de cet axiôme, comme nous le dirons tout à l'heure. Maïs souvent aussi la na- ture elle-même, dans certains cas, et, en appa- rence , lorsqu'il y a à la fois toutes les conjonctu- res favorables , à savoir , douceur du climat , fer- Ep des tilité du sol, ombrage et humidité nécessaires, quelquefois aussi par des circonstances toutes contraires, la nature, disons-nous, se plaît à se jouer dans ses produits, en douant les enfants d'une même mère de qualités fort différentes. Cette réflexion s'applique à la plante que nous voulons signaler, comme une preuve des varia- tions que peuvent subir les Tulipes, soit par la culture seule, soit à l’état sauvage. La planche 1990 du Botanical Register repré- sente quatre belles variétés de la Tulipenommée par les botanistes 7°. scabriscapa et qui toutes quatre abondent dans les bois des environs de Flo- rence ‘4), où elles ont été observées par l'Anglais Strangwais, et le Français Reboul, qui, lui, n'en connaissait que deux et les regardait comme distinctes. L'une est d'un beau jaune, l’autre d’un rouge brillant; celle-ci orangée, celle-là jaune- orangé, variee de rouge et de rose | elles ont les pétales pointus et la forme en vase de la Tulipe des fleuristes; elles exhalent une odeur de miel. (1) Il paraît que la Toscane abonde en Tulipes , lesquelles n'auraient pas encore élé suffisamment observées, et dont quelques unes même seraient inédites. rs Faut-il un second exemple? La Tulipa suaveo- lens , ou Tulipe duc de Thol, diffère considérable- ment dans ses couleurs et surtout-dans leurs dis- positions marginales ou limbaires. Et, nous le ré- pétons, quelle source de richesses végétales nai- tra d’une culture mieux entendue des Tulipes! Pourquoi ne cultiver exclusivement que la Tulipe de Gesner? À Dieu ne plaise que nous récrimi- nions contre elle! plus que personne peut-être nous sommes enthousiaste de cette magnifique plante ; mais, quel que soit notre enthousiasme, il restera toujours dans nos affections une place pour toute autre belle plante. Et, en effet, tout en ren- dant justice à une collection de Tulipes gesnérien- nes, en admirant profondément la magnificence de leurs fleurs, l'éclat et la variété des couleurs qui en diaprent la robe d'une manière si char- mante, ne pouvons-nous également être justes envers d’autres fleurs, ne pouvons-nous encore admirer aussi non seulement les autres Tulipes, mais les Jacinthes, mais les Narcisses, mais les Fritillaires, mais surtout les Amaryllis, etc., etc. ! Et quand vous avez sous les yeux, soit ensemble, soit tour à tour, toutes ces belles plantes en fleur, quelle autre jouissance pourra égaler la vôtre? D EE Quel plaisir sera plus vif et à la fois plus doux ? L'horticulteur qui se borne à la culture d’une seule spécialité borne également ses plaisirs. Cette sorte d’égoïsme fait qu’il s’identifie pour ainsi dire avec ses plantes, qu'il reste étranger aux au- tres parties de la science horticole; cet isolement, qui les lui fait dédaigner et mépriser, altère et ré- trécit souvent son esprit. Cette peinture de l’hor- ticulteur spécialiste est triste sans doute, mais elle est vraie; et nous pourrions citer ici des noms ‘ propres, si les convenances ne s’y opposaient. Écoutons encore à cet égard le chantre des jar- dins : N'attendez pas pourtant qu’amateur idolâtre, Au lieu de vous jeter (les fleurs) par toulfes, par bouquets, J’aille de lits en lits, de parquets en parquets, De chaque fleur nouvelle attendre la naissance, Observer des couleurs, épier leur nuance. Je sais que dans Haarlem plus d’un triste amateur Au fond de ses jardins s’enferme avec sa fleur ; Pour voir sa renoncule avant l’aube s’éveille , D'une anémone unique adore la merveille ; Ou, d’un rival heureux enviant le secret , Achète au poids de l’or les taches d’un œillet. Qu'il possède en jaloux et jouisse en avare. (DentLLe, les Jardins, chant tit.) Ces beaux vers caractérisent suffisamment ls Er ridicule que nous signalons ct contre lequel nous tâchons de prémunir nos lecteurs. Nous n'ajoute- rons donc rien de plus, leur faisant remarquer seulement qu'en leur conseillant de ne point se borner à un seul genre de plantes, nous n'’atta- quons nullement les amateurs qui au contraire réunissent certaines spécialités de culture. Tel en effet cultive les Camélias, les Æhododendrum , les Azaléas, etc. ; tel autre les Rosiers, les Epa- cris, les Ercea, etc. Ces spécialités au contraire méritent des éloges’ et des encouragements : car, en agissant ainsi, l’horticulteur fait avancer la science, il fait mieux connaître les plantes dont il s'occupe ; toujours est-il qu'il ne se borne pas à la culture d’une seule espèce, divisée en varié- tés mullipliees a l'infini. Après avoir donné ces conseils et exprimé un blâme dont les lecteurs sentiront la justesse, nous l’espérons du moins, ainsi que la portée des autres, nous revenons à la Tulipe de Gesner. La Tulipa gesneriana, originaire, comme nous l'avons dit, du Levant (1), et sauvage au- (1) Sil'on en croit une autre version ‘la Tulipa gesneria- SE jourd’hui dans le midi de l’Europe (en Provence, à Grasse, à Nice, en Savoie, etc.), a fourni aux fleuristes deux variétés principales, dont les nom- breux individus ont par la suite constitué deux grands groupes: ce sont celles à fond blanc , aux- quelles on donne le nom de flamandes ; elles sont les plus recherchées par ies amateurs exclusifs ; et celles à fond jaune, dites bizarres. Ces deux couleurs fondamentales, le blanc et le jaune, pa- raissent jusqu'ici exclusives l'unede l’autre ; c'est- à-dire qu'aucune Tulipe flamande n'offre de jaune dans sa corolle, ni aucune bizarre de blanc dans la sienne. L'espèce, dans son état normal et vraiment primordial, paraît n'avoir que des fleurs rouges. Elle est entièrement glabre; et ce caractère prin- cipal, ainsi que la forme arrondie du limbe de £es pétales, la distinguent suffisamment de ses con- génères. Lc nombre des variétés contenues dans l'un et l’autre groupe est innombrable , et chaque année les nouveaux produits viennent détrôuer na aurait toujours été sauvage en Italie, aux environs de Flo- rence. 5 et faire oublier les anciens, dont un petit nombre seulement reste dans la collection quand son mé- rite a bien et dûment été constaté par la san- ction du temps. Mais quelles sont donc les qua- lités qui déterminent l'adoption d'une Tulipe dans une collection choisie ? Il faut l'avouer , ces qua- lités sont assez rares, et par cette raison la fleur qui les réunit n’en est que plus méritante. Or ces qualités sont, selon M. Tripet : | 1° Régularité des formes ; 2° Harmonie dans les proportions des différen- tes parties ; 8° Fermeté des hampes et des pétales ; h° Concours de trois couleurs au moins et bien tranchées sur chacun de ces derniers. Développons chacun de ces points ; ici nous al- lons laisser parler le fulipier par excellence : « 1° Du point de l'insertion de l'onglet les pé- tales doivent se courber gracieusement jusqu’au tiers de leur hauteur, décrire ensuite une ligne presque droite jusqu’au sommet, de manière à former une sorte de calyce dont l'ouverture soit circulaire. À cet effet, il est de rigueur que le sommet des pétales soit obtus, et nullement fes- tonné et découpé en pointes. LE ns » 2° La fleur doit avoir en largeur environ ies trois quarts de sa hauteur. L’harmonie des pro- portions ne doit pas régner seulement entre les différentes parties de la corolle, mais encore en- tre cette dernière et la hampe. La grosseur de celle-ci doit se coordonner tant avec sa propre hauteur qu'avec le volume de sa corolle. Aïnsi une fleur dont la largeur égalerait la hauteur, une longue baguette qui supporterait une petite fleur, ou une très belle corolle implantée sur une baguette sinueuse, grêle ou trop courte, seraient autant de disparates que le goût sévère des ama- teurs proscrit d'une manière irrévocable. » 3° La fermeté dans la tige est d’une nécessité absolue. On exige aussi que les pétales soientbien étoffés, parce qu'ils résistent davantage à l’action des rayons solaires. » L° Il faut au moins trois couleurs, dont l’é- clat soit relevé par une combinaison flatteuse à l'œil; elles doivent être fines, nettes, bien tran- chées, et former des dessins réguliers; il faut qu'elles se maïntiennent jusqu’à la défloraison, sans se mélanger par l’action de la nuit ou se ternir par celle du soleil. » On recherche beaucoup dans les onglets des LL EEE pétales la couleur blanche, à laquelle on attribue la fixité des couleurs de la fleur. » Comme nous nous sommes suffisamment éten- dus sur l'histoire de la Tulipe et sur les généra- lités qui la concernent, nous allons passer à son mode spécial de culture. CULTURE DES TULIPES. Exposition du sol, sa préparation. Toutes les espèces de Tulipes se cultivent en plein air; quelques unes d’entre elles peuvent être forcées. Nous en reparlerons ailleurs , et ne traiterons ici que des premières. Pour la plantation des Tulipes à l’air libre, nous supposons qu'il s’agit d'un terrain neuf, et qu'on destine spécialement à cette culture. Le premier soin est de choisir une partie du jardin bien exposée au soleil, à l'abri de toute humidité, et protégée contre les grands vents. Ce sol doit être isolé de toute haïe ou palissade, et surtout des murs. Les plates-bandes ou parcs, (tel est le nom qu’on donne aux planches de Tu- lipes en collection) doivent de préférence se di- riger au sud-est ou au sud-ouest, Dans le mois de CRE septembre ou dans le commencement d'octobre, elles doivent être défoncées à environ quarante centimètres de profondeur, et remplies d’une bonne terre franche, bien meuble ou rendue telle par l'addition d'une certaine quantité de terreau de bruyères et de terreau de couches bien consommé ; le tout passé préalablement à la claie, et mélangé d’une manière complète. Ces plates-bandes seront exhaussées de quelques centimètres au dessus du sol du jardin, mais elles seront horizontales, et non inclinées, comme le conseille M. Tripet. Cet horticulteur (7. e.), pour appuyer son opinion, dit « qu à la faveur d’un plan incliné, l’amateur peut embrasser d’un coup d'œil l’ensemble du pare et en saisir les détails sans confusion. » Selon lui encore , cette disposi- tion a un avantage précieux pour les plantes, ce- lui du facile écoulement des eaux pluviales, qui, « par leur stagnation ou en humectant beaucoup trop la terre, peuvent causer de notables domma- ges». Ce dernier avantage serait réel si, par une raison contraire, celte disposition ne s’opposait aux arrosements artificiels, quidoivent être assez fréquents quand la saison l'exige. Telle est la première préparation du sol. Lo! À - Let ti \ eY ss HE d _—— LE a à 33 PT ME ane Bee AE: 1e RSA Le + EE ares dd 35 — bh = Îi est bon, par la suite, de le renouveler en partie, par l’addition, tous les 2 ou 3 ans, de nou- velle terre mélangée comme nous l'avons dit, ou chaque ännée en y enfouissant quelque engrais puissant, comme de la poudrette en petite quan- tité, de l’urate, de la gadoue liquide, etc. Le nombre des plates-bandes ou pares et leur longueur dépendent du nombre d’ognons qu'on possède. Leur largeur, toutefois, n'est pas indif- férente ; elle doit être d'un mètre au moins, de facon à permettre d'y planter cinq rangs de Tuli- pes. Cet arrangement favorise beaucoup l'aspect qu'offre la collection. Le bon goût exige encore qu’en les plantant on éloigne les unes des autres les Tulipes dont les couleurs sont semblables ou même voisines; la variété dans ce cas est un char- me de plus. Par la même cause on place par der- rière celles qui s'élèvent le plus , de sorte que les rangs de devant contiennent les plus petites. Plantation. Vers le milieu de novembre, on donne un dernier labour ; on passe le râteau, et, à l’aide du cordeau, on trace légèrement cinq silions, bien également A e. espacés. Ensuite, au moyen d’un mètre, on fera de seize en seize ou de dix-huit en dix-huit cen- timètres environ une petite marque avec le doigt, en ayant soin qu’au second et au quatrième rang cette marque se trouve au milieu de celles des premier , troisième et cinquième rangs, c’est- à-dire dans une situation quinconciale, disposi- tion la plus favorable en général pour toute plan- tation en collection où en masse. Quelques per- sonnes néanmoins préfèrent les planter carré- ment. Cela fait, à l'endroit de chacune des marques quinconciales, à l’aide de l'index ou d’un petit plantoir, on fait un trou dans lequel on plonge aussitôt, à environ quatre centimètres de profon- deur, un ognon, dont on tient à cet effet une cer- taïne quantité dans la main gauche. On bouche ensuite le trou avec la maïn, en ayant soin de ne point comprimer la terre autour de l'ognon. Il faut éviter de se servir, pour cette dernière opération, du plantoir, dont l’action pourrait blesser celui- ci; inconvénient grave et qui en causerait infail- liblement la perte. M. Tripet recommande de faire les trous ayec une houlette, de verser au fond un petit verre (à liqueur) rempli de sable fin, dy er placer ensuite l’ognon et de le couvrir d’une égale quantité du même sable. Selon cet expert, l’eau fluviale filtre plus facilement à travers le sable et préserve l’ognon d’une trop grande humidité. Toutefois, cette dernière précaution nous semble inutile, en ce qu’elle ne remplit qu'imparfaite- ment le but qu’on veut atteindre, l'éloignement de l'humidité. A cet effet, pendant les hivers longs et pluvieux, on pourrait placer au dessus des pares des planches légères, fixées à 30 ou 49 cen- timètres au dessus du sol, en les imbriquant à la manière des tuiles d'un toit, et assez solidement pour que le vent ne puisse les enlever. La plantation terminée, on étalera au râteau sur les parcs, et à une épaisseur d'environ 4 cen- timètres, un lit de terreau de couches bien con- sommé. On pourra ensuite attendre avec con- fiance l’époque de la floraison , sans prendre au- cune précaution extraordinaire contre les froids. Néanmoins, si malheureusement, comme cela arrive quelquefois en France, le thermomètre menaçait de descendre au dessous de 12+0 Réaumur, on pourrait étendre une couche de litière par dessus les plates-bandes; si encore l'hiver était trop humide, les pluies très fréquen- ME 2 7 MSC tes et très abondantes, on se trouverait bien de les couvrir de planches légères, imbriquées les unes sur les autres, de manière à verser les eaux pluviales dans les sentiers. De cette manière, on protégerait à la fois les ognons contre la pourri- ture et contre la gelée. Comme, malgré les plus sages précautions, il arrive souvent qu’un: ou plusieurs ognons pour- rissent, ou même ne fleurissent pas une année, il est bon d’avoir toujours une planche de réserve où sont cultivées des doubles, afin de remplacer, au moment de la floraison, celles qui pourraient manquer. Par ce moyen on évitera de laisser, au milieu des parcs, des vides qui en détruiraient l'harmonie et la régularité. Mars arrive, et avec lui toutes les Tulipes ont peu à peu élevé leur feuillage glauque et canaliculé au dessus du sol. Bientôt, au fond du cornet qu’il forme, on aperçoit le bouton de chacune d'elles. C'est à cette époque, c’est-à-dire depuis environ la fin de février jusque vers le commencement d’a- vril, qu'il faut redoubler de précaution. En effet, si les intempéries hibernales se prolongent, si la neige, la grêle et de grandes pluies, viennent en- core aîtrister notre ciel, il n’est pas inutile de ce is couvrir les planches de Tulipes d’un tendelet de toile goudronnée, fixée solidement, en forme de tente allongée , sur des perches et des pieux en- foncés de distance en distance sur le bord des pla- tes-bandes. Lorsque le temps redevient serein, ces toiles peuvent être facilement roulées et atta- chées le long de la perche centrale qui règne tout le long d’une plate-bande, et déroulée et étalée au besoin avec la même facilité. Cette couverture est fort commode, et offre surtout une très grande économie sur la tente que proposait M. Tripet, et qu'il composait de 32 poteaux de chêne de 5 pouces carrés, dont 14 de 6 pieds de hauteur, 14 de 11 pieds, et portant un comble, for- mé d'un faitage de 2 cours de pannes , de 7 fer- mes composées chacune de 2 arbalétriers, etc.; tente qui devait coûter plus de 600 fr., et qu’on peut remplacer très commodément par celle que nous proposons, dont le prix dépasserait à peine une cinquantaine de francs. : Sans doute on peut se dispenser de couvrir les parcs de Tulipes pour les protéger contre les pluies , maïs il peut en résulter un grave incon- vénient. L'eau, en effet, s’amassant autour du bouton dans le creux des cornets foliaires, fait pourrir celui-ci, ou le plus ordinairement en al- tère profondément le coloris, et de façon telle, qu'au moment de la floraison, la Tulipe attaquée n’est plus reconnaissable. Un véritable amateur ne négligera donc pas de couvrir ses parcs contre les pluies pour s’éviter à cette époque un trop cruel désappointement. C'est à cette époque encore qu'il faut, le soir, à l’aide d’un fallot, et le matin de bonne heure, visiter avec soin chaque plate-bande, pour y re- cueillir les limaces, les escargots, qui pourraient détruire en une nuit tout l'espoir d'une saison. On devra encore, vers le même temps, sarcler et passer légèrement la binette entre les rangs des Tulipes, de manière à rendre plus perméable aux agents atmosphériques la terre durcie et tassée par les pluies de l'automne et de l'hiver. Tels sont les soins généraux et particuliers dont on doit entourer une collection de Tulipes, depuis le moment de leur plantation jusqu'à celui de leur floraison. Floraison. Enfin ce moment est arrivé. Quelles paroles pourraient décrire convenablement et d’une ma- — 6Ù — 3 nière approximative la pompe et la splendeur d’un champ de Tulipes en fleurs ! Et au risque de nous répéter, nous exprimerons encore ici notre admiration. Voyez donc! un doux rayon du so- leil d'avril (de mai, selon la saison) vient vivifier l'éclat de leur coloris; une brise légère fait ondu- ler leurs riches calyces, et ajoute encore à la grâce de leur port. Quelles couleurs vives! quelles nuances délicates! quels contrastes, et cependant toujours quelle heureuse harmonie entre toutes ! Que l'homme du monde qui s’abandonne aux seules jouissances matérielles aille, par une belle matinée de printemps, visiter une riche col- lection de Tulipes, et il se convertira à Flore ! Que le sceptique, l’athée, soient amenés là par le hasard ou leur volonté : le premier croira au bon- heur sans mélange que procure la culture des fleurs, le second croira à l'existence de Dieu ! Dès que l’on s'aperçoit que les boutons com- mencent à se colorer et à s’entr ouvrir, il n'est pas inutile de les protéger contre les ardeurs du sc- leil, dont les rayons brülants pourraient , de onze heures à trois , en brûler ou au moins en altérer les riches couleurs. À cet effet, on remplace la toile goudronnée par une toile de chanvre, à mailles claires , dite d’embourrure , fixée comme la première, et qu’on déplie et replie, le matin et le soir, aux heures que nous venonsd'indiquer. Si la saison est sèche, le soleil quotidien très chaud, on se trouvera bien de quelques arrosements don- nés à propos, mais en évitant de laisser tomber de l’eau sur les fleurs; négligence qui entraînerait quelques inconvénients, dont le moindre serait des taches livides produites par l'effet de l’absor- ption solaire; le lendemain l’eau ,en effet, pom- pée par les rayons solaires à travers les délicates enveloppes qui entourent les organes sexuels , qui constituent ainsi une fleur de Tulipe, en détruit partiellement la partie celluleuse, et laisse ainsi des traces ineffaçables de son passage. Il faut donc, pour éviter ces désagréments, ne verser l’eau qu’à rez terre, avec des arrosoirs à tuyaux, ou plu-- tôt à pomme oblongue et percée en dessous. Récolte et conservation des ognons. Aussitôt après la défioraison, c'est-à-dire après la chute des pétales, il est bon de rompre l'ovaire de chaque plante, pour ne pas laisser à l'ognon le temps de s’épuiser à nourrir celui-ci, et par là 6 LUE de lui permettre au contraire à lui-même degros- sir et de se fortifier. C’est là un soin qu'il faut prendre en faveur de toutes les Tulipes de la collection, maïs non pour celles qu'on destine à donner des graines, afin d’en obtenir des variétés, ou pour celles qu'on aurait fécondées artificiellement. Celles-là, au contraire, il faut leur continuer des soins assidus, les arro- ser fréquemment, mais alors à la volée et sans craindre d’en mouiller les têtes. Dans le mois de juillet au plus tard, les feuil- les et les hampes des Tulipes sont entièrement fanées et desséchées. Il faut alors procéder à la levée des ognons. Mais cette opération exige de l'ordre et une vigilance spéciale, pour ne pas ap- porter le trouble etla confusion dans la collection. À cet effet, on se procure un casier, composé d'u- ne série de petits tiroirs, dont le nombre, ainsi que celui des cases qui les divisent, est proportionné à la quantité de variétés que l’on cultive, et non au nombre d’ognons que l’on possède. Chaque case correspond à un numéro du catalogue sur lequel sont inscrits les noms de toutes les variétés, de chacune desquelles le chiffre est également in- scrit sur sa case, = ie Quand on est en possession d’un tel meuble , et que le moment de la levée des ognons est arrivé (pour cela on a dû choisir une belle et chaude journée), le casier est placé à portée de l'opéra- teur, qui y dépose, au fur et à mesure de leur le- vée et dans sa case spéciale , tous les ognons de la première rangée, en continuant de même pour les suivantes, et commençant par le n° 1 ou par le dernier naméro de la collection. Il est à peine be- soin de dire que chaque ognon, avant d'être ad- mis dans sa case, doit être nettoyé, avec la main, de la terre qui y adhère, débarrassé des vieilles tuniques desséchées qui l’enveloppent ; que l’on doit en séparer les caïieux qu'il fournit , et qu'on met dans la même case que lui. Lorsque l'opération est terminée, on transporte le casier dans une pièce bien aérée, située autant que possible au nord, et dans laquelle on étale tous les tiroirs, de manière à ce que les ognons jouissent de toute l'influence de l'air. Il est alors nécessaire de les retourner une ou deux fois par jour, pour les dessécher complétement, et éviter que le moisi n’en attaque le plateau; ce qui en- trainerait infailliblement la perte de l'ognon. Quand on présume qu'ils sont assez secs, on re- fes met les tiroirs en place, en les visitant toutefois de temps à autre, et on attend avec confiance l'é- poque de leur plantation. Si, dans l'intervalle, on s'apercevait qu'un bulbe se gâtât, et que la plaie ne füt que supercielle, c'est-à-dire n'eût attaqué que les premières tuni- ques, on pourrait, à l’aide du greffoir, retrancher jusqu’au vif la partie malade. Dans tous les cas, il faudrait le séparer des autres, le laisser sécher à part, et le jeter si on jugeait le mal sans re- mède. De la multiplication des Tulipes. Les Tulipes se multiplient par caïeux et par graines. Les caïeux servent à reproduire identique- ment la variété dont ils sont issus. La précocité de leur floraison est proportionnée au volume de leur bulbe, c'est-à-dire que certains bulbes peuvent, en raison de leur plus grand développement, fleurir la seconde année, quand certains autres ne fleuriront que la quatrième et même la cinquième année. Ce dernier cas est rare et n’a lieu que pour certains bulbes dont la grosseur ne dépasse pas ns GTR celle d’une graine ordinaire de la même plante. Il faut planter les caïeux peu de temps après leur récolte : car, si l’on différait dele faire jusqu'à l'époque ordinaire, ces jeunes bulbes, d’un tissu plus spongieux et plus mou que celui du bulbe- mère, se dessécheraient trop et pourriraient in- failliblement en grand nombre, aussitôt qu'ils se- raient pénétrés par l’eau des pluies. Dans la plantation des caïeux on suivra les mêmes errements que pour celle des bulbes ordi- naires, afin de ne pas intervertir l’ordre établi dans la collection. À cette fin, tous les caïeux d’une seule variété seront plantés dans un même bassin spécial. Tous les bassins seront disposés en lignes et porteront le même numéro d'ordre que le bulbe de la collection. Ces caïeux formeront plus tard d'excellents parcs de réserve, où l'on puisera, soit pour remplacer les morts, soit pour des dons ou des échanges. Dureste, on leur pro- diguera à peu près les mêmes soins qu'aux bulbes ordinaires. Les graines reproduisent très rarement l’indi- vidu même dont elles sont nées. En général, elles donnent des variétés nouvelles qui égalent ou surpassent leurs mères en mérite, ou même sont 6. téllement médiocres qu'il faille les extirper pour les jeter au fumier. Les graines s'obtiennent naturellement ou arti- ficiellement, c'est-à-dire par fécondation natu- relle ou artificielle. Lorsqu'on laisse la nature opèrer elle-même, on surveillera exactement et chüque jour les Tulipes dont on n'aura pas coupé les capsules, afin de les conserver comme porte- graines. Aussitôt qu'on en verra les ovaires jau- nir et s'entr ouvrir au sommet, on les coupera à quelques centimètres plus bas sur la hampe, on les étiquettera du nomde la Tulipe mère, pour en reconnaître l'origine, et on les placera ensuite, dans des boites non fermées, dans un endroit sec et bien aéré, afin d'en parachever la matu- ration. Nous ne croyons pas qu'on ait encore pensé à pratiquer la fécondation artificielle sur les Tuli- pes. Ce serait néanmoins un moyen tout-puissant pour en obtenir de plus belles et de plus méritan- tes conquêtes, en ce qu'on pourrait gagner par cet- te voie, et pour ainsi dire à volonté, telle ou telle nuance , tel ou tel coloris; ainsi les douces et ai- mables jouissances que procure ce beau genre seraient alors facilement doublées. Il est toute- fois un grave inconvénient, auquel ün véritable amateur ne devra pas s'arrêter, et que nous ne pouvons taire en lui donnant le conseil d'employer ce mode de propagation : c’est qu'autant de fois . qu’on voudra opérér la fécondation artificielle, il faudra autant de fois sacrifier une fleur! Mais que ce sacrifice sera léger, en comparaison du résultat qu’on obtiendra indubitablement ! Et puis, comme fiche de consolation n'avez-vous le parc de réserve, où vous pouvez puiser sans toucher à la collection proprement dite ? Toutefois cemode n’est utile que lorsqu'on veut obtenir la fusion intime de deux variétés que leur mérite place au premier rang. En effet, si vous désirez voir réunies dans une même fleur les riches couleurs de celle-ci, les nuances incompa- rables de celle-là, vous n’avez pas d'autre moyen pour atteindre ce but que la fécondation artifi- cielle. Voici la manière d’opérer : Quand votre choix est fait (et il doit l'être un an à l'avance ; on en sau- ra la raison sans qu'il soit besoin de l'expliquer), vous saisissez l'instant où pour la première fois la Tulipe fécondante entr'ouvre les voiles délicats qui cachaient les mystères de son sein ; vous en coupez = CR la fleur ; vous retranchez impitoyablementde celle: ci, par la base, avec un fer acéré, les six brillants pétales qui font votre admiration; puis vous allez frotter, avec une extrême légèreté, le style de la Tulipe à féconder. Dès que vous voyez le stigmate triparti de celle-ci bien parsemé de pollen l'opé- ration est terminée pour vous et vous laissez faire le reste à la nature. Remarquez bien encore qu'a- vant de secouer le pollen adultérin sur cette Tu- lipe, il vous a fallu préalablement retrancher dans celle-ci, et au moment même deson pre- mier épanouissement, les anthères avant quelles n'ouvrissent leurs loges pour en lancer leur pol- len : mutilation que vous faites au moyen de pin- ces très fines (Bruxelles), avec lesquelles vous saisissez avec adresse chaque anthère et la jetez sur le sol. | | Telle est la fécondation artificielle, opération qui exige, de celui qui la pratique, de la vigilance, de l'adresse et de la perspicacité : de la vigilance, car il faut qu’il épie avec soin l'instant où pour la pre- mière fois les Tulipes qu'il veut marier cherchent à épanouir leurs corolles; de l'adresse, car il faut que sa main soit à la fois légère et habile, pour transporter et inoculer le pollen étranger; de la nt perspicacité, car il faut qu’il suppute, qu'il cal- eule, qu'il combine la réunion et l'effet des tein- tes qu'il veut réunir dans une même fleur. L'époque du semis des graines de Tulipes pré- cède celle dela plantation de leurs bulbes. Dans le courant du mois d'octobre , on choisit un espace de terrain proportionné à la quantité de graines qu'on a à semer. On le laboure et on le passe à la claie; on le recouvre d'une couche de terre fine et légère , trop peu compacte pour s'opposer au libre développement des graines. On trace sur ce lit de terre autant de petits compartiments carrés que l’on a de sortes de graines à semer. On étale celles-ci en les distançant autant que possible; puis on les revêt de la même terre sur un centi- mètre environ d'épaisseur. Chaque compartiment porte ensuite un étiquette-numéro correspondant au chiffre de l'espèce inscrite au catalogue et de laquelle on a récolté ces graines. Cette précaution, indiquée déjà plus haut, en parlant des caïeux, est nécessaire, car il est toujours curieux de con- naître les ascendants directs des conquêtes qu’on obtient. Pendant les grands froids, on abritera le terrain avec des nattes, des paillassons, ou même avec un peu de litière. 7, Au printemps suivant, toutes les graines seront levées; on leur donnera les mêmes soins qu'aux caïeux, à l'exception qu’on peut se dispenser, la première et la seconde année, de relever les jeu- nes bulbes. À l'expiration de la troisième , on les relèvera pour les nettoyer; et comme pour les caieux encore, on les replantera peu de temps après. Les jeunes Tulipes de graines ne fleurissent or- dinairement que la cinquième année qui suit leur semis; encore leurs premières floraisons sont- elles imparfaites, et n'est-ce guère que vers la septième et la huitième année qu'elles commen- cent à donner de bellesfleurs. Lors des premières floraisons, en effet, les couleurs sont confuses, pâles et indécises (1); mais peu à peu et avec le temps ces nuances vagues prennent un ton plus tranché, la confusion disparaît, et bientôt la fleur brille de tout l’éclat qui lui est définitive- ment donné par l'art ou la nature. ïl ne faut donc pas, lors des premières années dans les- quelles les jeunes Tuiipes fleurissent , se hâter de (1) Quelqueshorticulteurs donnent à la Tulipe dans cet état le nom bizarre et ridicule de baguette, PAS les arracher lorsqu'elles ne paraissent douées encore d'aucune bonne qualité; le temps les cor- rigera peu à peu; il ne s’agit que d'attendre, car l'expérience a prouvé que certaines Tulipes pré- cieuses n'ont donné de bonnes fleurs qu’à leur quinzième année. Tels sont les soins généraux à donner aux Tu- lipes. Nous croyons n'avoir rien oublié d'utile, et nous nous estimerons heureux si nos lecons peuvent faciliter à l'amateur la culture de ces belles plantes et en propager de plus en plus le goût parmi le monde horticole (1). (1) Le nombre des belles Tulipes, c’est-à-dire de ces brillantes variétés qui font l’ornement principal des jardins au prin- temps, ainsi que des Jacinthes, leurs élégantes et parfumées rivales, s’élève à plus de douze cents. Nous ne croyons pas utile de les énumérer ici, d’autant mieux que chaque année les catalogues des fleuristes en contiennent de longues listes, dans leiquellés il sera facile à l’amateur de choisir. Nous de- vons à la vérité de dire que la maison Tripet-Leblanc, boule vart des Capucines , est une des mieux assorties en ce genre, qu’elle cultive de prédilection de père en fils depuis plus de £0 ans. M. Leblanc, ancien associé et digne héritier, sous ce rapport, des Tripet, n’épargne aucun soin, aucune dépense, pour être le pre:nier en ligne parmi ses confrères. | | RON EU TE ; ren PURE M Fe Ni #ôt #4 | 2 nait Hé ee cé @ gs Ne VA “SEC 4 LH NON “hs QE a ee F S d WE fl FOS D PT | bb à He de Culture générale des Jacinihes. AVANT-PROPOS HISTORIQUE. Comme sa brillante rivale, la Jacinthe des Mo- dernes, ou mieux l' Hyacinthe, ne paraît pas avoir été connue des anciens. Du moins on ne trouve, dansla partie deleursécrits parvenue jusqu'à nous, rien qui puisse la désigner d'une manière incon- testable. Si nous voulions faire parade ici d'une érudition intempestive, non seulement nous cite- rions les passages des écrivains grecs et latins que les commentateurs ont à l’envitorturéspour prou- ver que les anciens la connaissaient, mais encore nous discuterions de nouveau la matière, et nous arriverions à prouver clatrement..., comme nous venons de l’établir tout à l'heure, ou qu'ils ne l’ont pas connue, ou qu’ils n’ont rien écrit à son sujet, ou enfin que, s'ils s’en sont occupés, s'ils l’ont chantée, leurs vers ou leur prose sur l'Hyacinthe ne nous sont point parvenus. Quoi qu'il en soit, et pour résumer lesénormes factum qui ont été publiés à ce sujet, même dans ces derniers temps, nous dirons qu'il n’est cependant pas probable que l'Hyacinthe ait échap- pé aux Grecs ou aux Romains, qui pendant tant de siècles ont dominé dans l'Orient, sa patrie; que les Romains, qui sous les empereurs étalèrent un luxe si effréné, et pour leurs jouissances in- troduisirent dans leurs jardins les fruits et les fieurs de l'Orient, qu'ils cultivaient, disent les au- teurs (voyez Juvénal), dans des boîtes roulantes, couvertes d'une matière translucide (le tale sans doute), pour y concentrer la chaleur solaire, ont certes dû cultiver l'Hyacinthe pour son délicieux parfum, l'Hyacinthe qu'ils rencontraient à chaque pas en Grèce, dans l’Asic Mineure, la Perse, ctc. C’est là toutefois de notre part une conjecture que rien n'appuie, mais qui est infiniment probable. Les auteurs modernes, en se cramponnant à celie idée fixe, que les anciens en ont parlé dans leurs écrits, que leurs poëtes l'ont chantée , sont tombés dans une étrange erreur! erreur vrai- ment inexplicable : car pour l'expliquer il fau- érait supposer qu'ils ne savaient ni le grec, ni le latin, ce qui n’est pas présumable. Or Ovide, qui De PRE a chanté deux Hyacinthes (1), dit (lib. X. Nous demandons pardon au lecteur de ces citations, dont nous serons du reste fort sobre ) : Flos oritur formamque capit quam lilia, si non Purpureus color his, argenteus esset in illis. Ipse suas ( Apollo) genitus foliis inscribit et ai ai Flos habet inscriptum. Évidemment, puisque cette prétendue Hyacin- the a la forme d’un /ys, ce ne peut étre une espèce de Pelphinium, bien que des yeux obsti- nés veuillent malgré tout lire sur les pétales su- périeurs du D. Ajacis les deux lettres À. 1. Ce pe peut être non plus notre Jacinthe; un fleuron de celle-ci ne peut guère être comparé, quant à la forme, à la fleur d’un lys! De plus, Pline dit fort positivement, ch. XX VI: Hyacinthus in Gallia eximie provenit. Or, évidemment encore, notre Jacinthe vient de l'O- rient, et il a été surabondamment prouvé qu’elle n’est nullement indigène. C'est là un point hors de contestation. (1) On sait que ce poëte confond la fleur en laquelle fut changée Hyacinthe avec celle que fit naître le sang d’Ajax, 2h Après ces deux citations, que devient l’écha- faudage des commentateurs ? Il résulte de ce qui précède, selon nous du moins, d'une part, que les anciens, s'ils l'ont con- nue, ne nous ont laissé aucun écrit sur la Jacin- the; de l’autre, que les deux plantes auxquelles ils donnaient ce nom , et qu'ils confondaient entre elles, ne peuvent être l'Xyacinthus ortentalis des modernes. Citerons-nous aussi cet autre commentateur, Bochart , qui veut trouver dans le mot arabe Ya- quout, rouge , l'étymologie du mot Fyacinthus, parce que, dit-il gravement, les anciens ont dit que cette plante avait des fleurs rouges ? Mais ce savant ne pensait donc plus au mot azuwoc, qui, avant de devenir un nom d'homme, sigaifiait violet ou pourpre et même bleu? Tous nos lecteurs connaissent la fab'e tou- chante du jeune Hyacinthe, tué par un palet lancé par Apollon et que le perfide Zéphyr détourna de sa direction. Dans sa douleur, Apollon recueillit son sang , et en teignit la fleur d'une plante sem- blable à un lys, et qui de blanche devint rouge. Il voulut encore que les feuilles de cette fleur rendissent un témoignage de sa douleur, en y inscrivant jes lettres ar. Telle est la fable répétée et consacrée par les anciens. De bonne foi, dans la plante métamorphosée par Apollon reconnaissez-vous l'Hyacinthe mo- derne? Mais revenons à notre sujet : La plante-type de toutes les belles variétés de Jacinthes qui embellissent et embaument nos jar- dins au printemps est, comme le lecteur le sait déjà, l’Æyacinthus orientalis de Fabius Colum- na. Elle croit abondamment et spontanément dans toute l'Asie Mineure, et surtout aux environs d'Alep et de Bagdad, où elle fleurit en février. L'époque de son introduction en Europe et de sa culture est entièrement inconnue. Les Hollandais paraissent s’en être occupés les premiers et l’a- voir probablement aussi les premiers rapportée d'Orient, dans le commencement du seizième siècle, lorsque leurs marchands, dit Loudon, aïlaient trafiquer sur les côtes orientales de la Méditerranée et avec l’Archipel, après le réta- blissement du commerce dans l’ouest de l'Eu- rope. Selon le même auteur, vers la fin du sei- zième siècle, on en connaissait en Angleterre sept ou huit variétés. Swertius, en 1629, dans son /Lo- Lai ne CRE nee rilegium, en figura quarante. Miller, juge fort compétent en la matière, disait que de son temps (1720) les fleuristes d'Haarlem en avaient énu- méré au delà de deux mille variétés, et, bien que la passion pour cette fleur fût alors grandement diminuée, qu'ils en avaient encore plus de la moitié de ce nombre. Comme la Tulipe, la Jacinthe a eu et a encore ses admirateurs passionnés; comme elle aussi, elle a eu tel ognon d’une variété privilégiée qui s'est payé un prix exorbitant. De nos jours encore, la pro- priété exclusive d’une belle Jacinthe se vend 1,000, 2,000 et même 3,000 fr. C’est, il faut l'avouer, que les Jacinthes en fleurs offrent des charmes irrésistibles, que le plus grand nombre des au- tres plantes n'offrent pas à un même degré : la beauté, le nombre, l'éclat du coloris, et le parfum des fleurs. Sous ce dernier rapport, elles l’emportent de tout point sur leurs brillantes rivales les Tulipes. Les amateurs de Jacinthes exigent d'une va- riété, avant de l’admetire dans leur collection, que toutes les parties en soient amplement dévelop- pées, que le coloris des fleurs soit vif et bien décidé. Chaque pédoncule doit être court et trapu, la fleur PRET 0e Ron. bien étoffée , à peine ou point pendante, plus lar- ge au limbe que longue, les lacinies bien réfléchies. La scape doit être robuste et porter de nombreux fleurons sans pencher; enfin les feuilles doivent ètre assez courtes, larges et un peu dressées. Telles sont à peu près toutes les exigences de l’a- mateur le plus difficile; mais il faut avouer que beaucoup de Jacinthes sont fort recherchées qui ne possèdent cependant pas individuellement toutes ces qualités, et que dans une collection un peu nombreuse on doit admettre quelques modifica- tions, quelques exceptions à ces règles trop rigou- reuses. Ainsi, par exemple, une variété peut en- core être très belle, bien qu’elle ait besoin d'un tuteur pour l'aider à supporter sans fléchir le poids de ses énormes et nombreux fleurons pleins! Par la même raison encore on admet à la fois, ques la collection, des Jacinthes à fleurs pleines, à fleurs doubles, semi-doubles et même simples. Les couleurs dominantes sont le rouge, le bleu, le blanc, le jaune, et toutes leurs nuances, soit pures, soit mélangées; c’est-à-dire qu'on voit en grand nombre des variétés à fleurs roses ou purpurines, violacées ou violettes, azurées ou du bleu le plus foncé, etc. ven Genre HYACINTHUS. (Famille des Liliacées, type de la tribu des Hya- cinthées , selon les uns ; famille des Asphodélées , type de la tribu des Hyacinthées, selon les autres.) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES, Hyacinthus, Couvux. —Linn. Gen. PI. Peri- gone corollacé infunüibuliforme, campanulé, à limbe sexfide , dont les lacinies étalées. Etami- es 6, insérées au tube périgonial; fi/aments très courts, adnés au tube. Üvatretriloculaire. Ovules horizontaux, anatropes, peu nombreux dans les lo- ges. Style court, trisulqué, à stigmate oblus. Cap- sule membranacée, triquètre, triloculaire, loculi- cide-trivalve. Graines subglobuleuses, disposées par deux dans les loges, à festcrustacé, noir, à om- bilie charnu-renflé. Embryon axyle, plus long de moitié que l'a/bumen, à extrémité radiculaire très rapprochée de l'ombilic. — Plantes herbacées, vi- vaces par un bulbe hypogé, croissant spontané- ment dans le midi de l’Europe , le bassin méditer- ranéen et l'Asie médiane ; à feuilles radicales, dues linéaires , canaliculées, obtuscs ; à scape simple, terminale. Bien que beaucoup de botanistes se soient occu- pés de ce beau genre, et surtout de cette famille, on ne saurait encore aujourd'hui se flatter de posséder des documents certains sur l’un et sur l’autre. Personne n'est d'accord ni sur les genres qui doivent être réunis à l'Æyacinthus, ni sur ceux que l'on en doit séparer, ni par conséquent sur le nombre d'espèces qu'il doit renfermer. Comme ce n’est pas ici le lieu d’analyser les travaux des botanistes sur ce sujet, ce qui deman- derait de trop longs développements, ni de nous occuper nous-même de cette polémique, pour la solution de laquelle les éléments nous manquent entièrement , nous nous bornerons à dire que le genre Auacinthus peut comprendre environ cinq espèces , qui sont : 4° Hyacinthus orientalis ,omnes auct. C'est celle dont nous nous occupons spécialement. On la trouve naturalisée dans plusieurs de nos départements méridionaux. 2° —— amethystinus, L. : Fleurs d’un bleu foncé, campanu- lées, cylindriques à la base; lobes larges et obtus ; feuilles linéaires ; scape 4-7 flore. Fleurit en mai. Se trouve dans les Pyrénées, ns 38°—— Pouxolzii, Gay, in herb.; Scilla verna 8, Loïs. ; 5. fastigiata , Viv.: Feuilles linéaires, filiformes, quel- quefois bulbifères à la base ; scape 2-4-flore , ou 10- 42-flore ; fleurs campanulées ; lobes lancéolés, obtus ; bractées ovales, acuminées, Fleurs bleu en juin, Dé- couverte en Corse. 4° —_— romanus, L.; Bellevallia operculata , Lapeyr. : Fleurs blanches campanulées ; étamines monadelphes à anthères d’un bleu foncé ; bractées courtes; capsule obtuse. Fleurit en avril-mai. Trouvée dans les prés hu- mides des Pyrénées, près de Toulouse, de Toulon, etc. 5° —— serotinus, L.; Lachenalia cerotina, Wild. ; Urope- talum serotinum, Ker.: Feuilles glauques, canalicu- lées, linéaires, presque aussi longues que la scape, qui est40-30-flore ; fleurs campanulées, d’un verdètre livide ou ferrugineux, puis passant au rouge obscur ; fleurit en juin. Pyrénées; midi de la France. Le genre Æ/yacinthus est tellement voisin du Seilla de Linné, que leurs espèces se confondent entre elles par des nuances insensibles , et qu'il est difficile de pouvoir distinguer celles qui appar- tiennent à l’un où à l’autre des deux. Le principal caractère qui serve à les séparer est que dans l’'AÆyacinthus le périgone n’est fendu que jusqu’à la moitié, tandis que dans le genre Sez/la ies lacinies se prolongent jusqu'à la base ; caractère + = 8 = très fugitif, comme on voit, et qui souvent n'est que peu distinct, d'autant mieux que la forme gé- nérale du périgone est d'ordinaire exactement la même dans les deux genres. Outre l'Âyacinthus orientalis, les quatre au- tres espèces que nous avons décrites sommaire- ment sont également cultivées Gans les jardins des curieux , mais elles y sont rares et toujours en fort petit nombre : c'est qu'il faut dire que, quoique assez jolies, elles sont bien loin, sous tous les rapports, d'approcher de la première. Jusqu'ici nous avons été entièrement tributaires des Hollandais pour toutes les collections de Ja- cinthes cultivées en France , si nous en exceptons touteluis une petite variété à fleurs simples, bleues ou blanches, que l’on connaît sous le nom de Ja- cinthe ae Paris, parce que c'est dans les environs de cette ville qu'on la cultive en grand , pour en vendre à la Halle les fleurs coupées. On n’exagére- rait sans doute point si l’on disait que l'importation des ognons de Hollande en France n'est pas annuel- lement moindre de 450 à 200,009, et que leur prix moyen peut être évalué à plus de 120,600 fr. année commune. Voici, au reste, sur ce sujet, de: chiffres qui parlent plus haut que des mots. — 6% — Ii est entré en France : kilog. fre; 15.28 en 1827 131,364 valant 91,955 - en 1828 114,288 _— 80,004 en 1829 101,430 -- 71,001 en 1850 268,114 — 187,701 en 1831 250,735, 1.41 75,b02 en 1832 258,598 — 177,519 en 1832 242,773 — 169,944 en 1834 321,011 — 224,708 en 1835 354,573 — 248,201 en 1836 217,401 — 152,181 Soit en dix ans un total de fr. 1,574,720 Cette statistique, sur l'exactitude de laquelle nous ne saurions émettre aucun doute, a été éta- blie par M. Malepeyre aîné, agronome distingué, sur des documents fournis par l'administration des douanes. Il en résulte qu'en moyenne, pour dix années, la France paie à la Hollande une somme d'au moins quinze cent mille francs , soit 450,000 fr. par an, pour l'importation d’ognons de Jacinthes; somme énorme, et que depuis plusieurs siècles les industrieux Néerlandais savent s’appro- prier chaque annéco en nous livrant leurs produits. PA Depuis quelque temps, de bons esprits frappés de ce grave inconvénient, et considérant qu’en un pays aussi vaste et aussi favorisé du ciel que l'est la France il doit se trouver des parties propres à cette culture, l'ont proposée, encoura- gée par leur propre exemple. Les résultats ne sont pas encore aussi brillants que ceux qu'obtiennent chaque année nos voisins ; mais ils ne sont pas non plus trop inférieurs, et démontrent surabon- damment qu'on parviendrait sans doute, à force de persévérance et de soins, à produire d’aussi belles Jacinthes qu'eux. En effet, si maintenant la Tulipe est parfaite- ment cultivée en France, et si nous avons su nous affranchir en grande partie du tribut que nous payions jadis pour cette fleur à la Hoïlande pourquoin’en serait-il pas bientôt Ge même pour les Jacinthes, dont la culture est à peu près semblable ? En France, dit-on communément, les ognons de Jacinthes dégénèrent. Au bout de deux ou trois ans, en effet, un bulbe se fend en plusieurs caïeux ; mais il est probable qu'il en est à peu près de même en Hollande, et il ne serait probablement pas difficile de remédier au mal, si toutefois c'en est un. Comme les horticulteurs 8 — 56 — fécrlandais, ayons donc le courage d'élever les caieux; comme eux, semons les graines et at- tendons patiemment que les jeunes bulbes qui en previendront soient assez âgés pour fleurir. Ce que nous faisons pour les Tulipes, pourquoi ne pas le faire en faveur des Jacinthes ? Telles sont les deux seules voies par lesquelles nous pourrons naturaliser chez nous cette belle culture, et'nous n y parviendrons jamais en tirant chaque année de nouveaux ognons de l'étranger. = Nous livrons ces réflexions, que nous croyons sages et opporlunes, à la méditation des vrais amis de l'horticulture. Tenter cette culture, c'est bien mériter de son pays, et se montrer en même temps amateur éclairé. Toutefois, en la recommandant aux cultivateurs, nous ne devons pas, quelque magnifique que soit cette conquête à faire, leur dissimuler les nombreux désagréments, les dés- appointements même qu'ils auront à essuyer dans les premières années de leurs essais. Naturaliser chez nous la culture de la Jacinthe orientale est une question de temps, et non de lieu Telle est notre profonde conviction. Que les butbes de Jacinthes soient récemment importés de Hollande ou récoltés en France, leur DR T7 NS mode de culture est le même et ne diffère guère de celui dont on fait usage pour les Tulipes. Nous nous contenterons donc d’ensignaler les principa- les différences. Le terrain, composé des mêmes ingrédients, mais un peu plus riche peut-être en détritus végé- taux, doit être préparé dans le commencement de septembre C'est vers la fin de ce mois ou dans le courant d'octobre que les bulbes des Jacinthes doivent être plantés. On les dispose également par lignes et en quinconce , en les espaçant toute- fois un peu plus que ceux des Tulipes, et en Îles enfonçant à 15 ou 20 centimètres de profondeur dans un trou fait avec la main. On les assure en terre sans toutefois la fouler autour d'eux. Il faut les protéger contre les pluies de longue durée et contre les grands froids, comme nous l'avons dit plus haut en par!ant des Tulipes (1). Il en est de même au printemps, lors de la floraison, épo- que à laquelle il faut les garantir contre l’ardeur des rayons du soleil, qui en altérerait ou en dé- truirait même les couleurs. (1) La meilleure couverture en hiver serait un lit de feuil- les ramassées en septembre ou en octobre, ou un lit de tannée dans un état de dessication parfaite, = 5 Aussitôt que leurs feuilles commencent à se montrer, il faut soir et matin visiter avec vigi- lance les parcs pour y faire la chasse aux limaces, lesquelles, en se nichant dansle cœur, rongeraient de préférence les boutons et détruiraient infailli- blement l'espoir d’une année tout entière , en nui- sant essentiellement à la floraison prochaine, par le développement incomplet de la plante dans l’année actuelle. À cette époque encore il faut donner avec adresse un léger binage, éviter de froisser ou de blesser les jeunes feuilles, et sarcler autant de fois que cela sera nécessaire. Bientôt mai arrive et peu à peu toutes les Ja- cinthes ont épanoui leurs briilantes fleurs. Si, en parlant de la floraison d’une collection de Tulipes, nous avons dû renoncer à la dépeindre par des paroles, en raison de la splendeur du spectacle qu’elles offrent à l'œil ébloui du spectateur, nous sommes obligé d’avouer qu'il en sera de même au sujet de celle d’une collection de Jacinthes. En effet, si nous essayions d'exprimer , quelque éloquemment que nous le permettent nos faibles moyens littéraires, la pompe et la magnificence d'un parc de Jacinthes en fleurs ; l'amateur trou- verait nos paroles trop au dessous de la vérité; sm SO — l'indifférent crierait à l'exagération, à l'hyperbole ; que savons nous encore | Odi profanum vulgus, et arceo! Si dans les Tulipes les couleurs sont de plusieurs sortes, et si elles y sont mélangées, fondues et heurtées d'une manière charmante, dans les Ja- cinthes, elles sont uniques (les exceptions à cette règle sont tellement rares qu’il est inutile d’en tenir compte ici), maisplus vives, plusfranches, et surtout plus éclatantes. Mais veut-on avoir une idée d’une Jacinthe privilégiée, d’une de ces Ja- cinthes qui réunissent à un haut degré toutes les qualités voulues par l'amateur le plus difficile? Nous en choisirons une, non parmi celles du pre- mier rang, mais parmi celles du second. Prenons par exemple la Jacinthe tardive, à fleurs doubles, dite Couronne blanche. Sa hampe, haute de trente-six centimètres, porte environ trente fleurs un peu inclinées, d’un blanc pur, à tube renflé, et larges en diamètre d'environ 4 À? centimètres. Maintenant, qu'on se représente 200, 400, 600, 1,000 Jacinthes aussi élevées ou plus élevées que celle-ci, chargées même d’un plus grand nombre de fleurs, rouges, roses, blanches, jaunes, bleues, g* "9h violettes , ou affectant toutes les nuances jes plus riches de ces diverses couleurs, quelquefois ru- bannées de la même teinte plus foncée, ou même en portant une différente au centre; et qu’on se dise s’il est un spectacle plus splendide que celui d'un champ de Jacinthes en fleurs! Quelques Jacinthes précoces peuvent aisément se forcer, c’est-à-dire être cultivées en pot dans la serre ou en carafes dans les apppartements. Cette distinction à faire n’est pas sans importance lorsqu'on fait une commande d’ognons à un fleu- riste. Celles qu'on veut cultiver en pots dans la serre se placent ordinairement par trois dans le même vase, qu'on remplit d'une terre franche normale, mélangée d'un tiers de terreau sablonneux de bruyères et d'un tiers de terrcau de couches bien consommé. Le fond du pot doit être couvert de gros sable ou de plâtras concassés, pour mieux faciliter l'écoulement des eaux d’arrosement. Les pots ainsi préparés se placent aussi près des vitres que possible. Quant aux ognons destinés aux carafes, on remplit celles-ci d’eau de rivière bien limpide, dans laquelle on jette une grosse pincée de sel eommun. Le plateau seul de la Jacinthe doit tou- cher le liquide, qu’on renouvelle au fur et à me- sure de son absorption et de manière à ce que le vase reste toujours plein. Vers la fin de juin, les hampes et les feuilles des Jacinthes en pleine terre sont entièrement fanées. Il faut se hâter alors de faire la levée des bulbes. On choisira, pour cette opération, un temps sec et chaud. Chaque bulbe, débarrassé de la terre qui l'entoure, sera en même temps dépouillé des tuniques sèches qui l’enveloppent. Les caïeux qu'il aura produits seront rompus avec adresse sur le plateau , en ayant bien soin que celui-ci ou le caïeu a sa base ne soit pas blessé dans l'acte de séparation. Si on craignait de ne pas pouvoir pra- tiquer cette séparation sans encombre, on tran- cherait la difficulté au moyen du greffoir. Dans cet état, chaque ognon, accompagné de ses propres caïeux , sera tour à tour déposé dans un casier dont chaque compartiment répondra au numéro du catalogue; casier en tout semblable à celui dont nous avons parlé en traitant des Tulipes, mais avec des dimensions un peu plus grandes. Ces deux casiers, pour plus de commodité, peuvent n’en faire qu’un. On peut même y réunir — 59 — les tiroirs nécessaires pour la conservation tepo- râire des /x2a, des Babiana, des Gladiolus, ete., etc.; en un mot, de tous les bulbes qu’on est obli- gé de retirer pendant un certain temps de terre pour les conserver à sec. La meilleure forme à donner à ce meuble est celle d’une armoire ordi- naire qui serait divisée dans sa hauteur en 25 à 30 tiroirs, partagés eux-mêmes en petits compar- timents et fermés hermétiquement au moyen de deux vantaux. Toutefois, avant de mettre chaque bulbe dans sa case, il faut l'examiner avec le plus grande cir- conspection pour ne pas s’exposer à en mettre de côté qui soient attaqués de la carie. Un seul, dans cet état, peut gâter tous les autres. Cet examen est donc de la plus haute importance. C'est sur- tout au plateau que cette maladie s'attaque , c’est- à-dire à la partie la plus vitale du bulbe. Aussi, dès que l’on y aperçoit une tache, brune ou rous- sâtre, cédant facilement sous la plus légère pres- sion du doigt, c'est un symptôme de carie, etil faut se hâter d’y porter remède, s’il en est temps encore. Alors, avec adresse et légèreté , on cir- conscrit la tache avec un greffoir à lame fine et acérée, en en plongeant la pointe seulement d'un DA 00 ee à deux millimètres. Si, comme cela a lieu trop souvent, la plaie allait en s’élargissant à l'inté- rieur, il ne faudrait pas craindre de couper; il faudrait trancher dans le vif, et jeler même le bulbe, si la carie en avait atteint les tuniques cen- trales. Dans ce cas, en effet, celui-ci serait en- tièrement perdu, et son séjour prolongé près d'autres bulbes sains les gâterait infailliblement. Tous les bulbes étant nettoyés des vieilles tuni- ques et des racines desséchées, les caïeux sépa- rés, le tout mis en ordre dans le casier et d’après la classification du catalogue, on doit, pendant quelques jours, laisser les tiroirs tout grand ouverts, afin que l’air achève la dessiccation par- faite de tous les oignons. À peine avons-nous be- soin d'ajouter que ce corps de tiroirs doit être placé dans une pièce bien sèche, parfaitement aé- rée, et tournée autant que possible au nord. Multiplication. Si pour | amateur, ainsi que pour le fleuriste marchand, le premier soin est de conserver ses plantes, le second, non moins impérieux peut- être, est d'augmenter et d'étendre le cercle de ET ee ses jouissances ; il parvient à ce double but par la multiplication. Comme dans toutes les plantes bulbeuses, le caïeu reproduit exactement l'espèce ou la va- riété qui lui a donné naissance. Les graines, au contraire, sans s'éloigner notablement du type, produisent des variétés plus ou moins prononcées, et dont la beauté et le mérite spécial donnent sou- vent une valeur considérable au gain nouveau. Pour ne pas répéter inutilement ce que nous avons dit plus haut au sujet dela multiplication des Jacinthes par caïeux et par graines, nous ne nous étendrons pas icisur cette importante innovation, qu'il serait pour ainsi dire national d'introduire chez nous. Nous invitons instamment les horticul- teurs à essayer cette double voie de multiplica- tion, qui l’une et l’autre leur rapporteront hon- neur et profit : car il n’est pas possible, il serait contre nature de ne pas réussir! Si, en effet, comme nous l'avons dit déjà, certaines variétés sont cultivées en grand nombreet en plein champ, depuis de longues années, avec des résultats très satisfaisants, comment ne parviendrait-on pas, avec le temps et de la persévérance, avec une culture plus soignée, plus raffinée, si nous pou- — 95 —= Yons nous exprimer ainsi, à naturaliser en France ces belles variétés pour lesquelles, chaque année, nous payons un énorme tribut à l'étranger ? Avant de terminer ce qui regarde la multipli- cation des Jacinthes, nous ne devons pas passer soussilence un moyen puissant de multiplication, dont nous devons la communication à M. Hénon, horticulteur très distingué, à Lyon, et direc- teur des pépinières du Rhône, qui le tenait lui- même du chef des cultures de la couronne à Saint-Cloud. (V. Æorticulieur universel, t. II, P- 592.) « Dans le mois de septembre ou d'octobre, on enlève, avec un instrument tranchant, ie plateau d'un bulbe de trois, quatre ou cinq ans. Il faut endommager le mwins possible les tuniques, dont on ne retire que Les plus intérieures avec les rudiments de la hampe; puis on abandonne à lui-même l'ognon ainsi préparé, qu’on place sur un rayon dans une orangerie un peu sèche. Un mois après, une masse considérable de caïeux se développe à la base des tuniques ; on ex a compté Jusqu'à 700 sur un seul bulbe! Quand un grand nombre de caïeux ont paru, on met les bulbes en terre sans les détacher. Ils grossissent rapide- = DE ment, et lorsqu'on les arrache l'été suivant, il en a plusieurs déjà gros. » La culture des jeunes caïeux est absolument la même que celle des caïeux de Tulipes, c'est-à- dire qu'on les conserve moins long-temps dans le casier queles oignons eux-mêmes. On les replante le plus tôt possible, en usant des mêmes précau- tions que pour ceux-ci contre les grands froids et les pluies; toutefois il faut les planter à une moins grande profondeur, et suivre exactement l'ordre du catalogue, avec des numéros de ren- voi à celui-ci, pour ne pas s’induire plus tard en erreur. Il en est encore de même pour le semis des graines, et nous renvoyons le lecteur à ce que nous en avons dit au sujet de celles des Tulipes. Quand on ne tient pas à conserver le souvenir des mères dont on a recueilli les graines , on peut semer à la volée ou en rayons, en les couvrant seulement de 2 à 3 centimètres de terre. Dans le cas contraire, on sème par compartiments étique- tés, ainsi que nous l’avons dit plus haut. Comme les jeunes Tulipes, les Jacinthes nou- vellement nées restent environ trois ans en place sans être levées ; la quatrième année on les Ôte de terre pour les conserver comme les autres bulbes, et ordinairement ils fleurissent à la cinquième. On en a même vu fleurir au bout de quatre ans de semis. | Nous croyons être agréable à nos lecteurs en leur donnant la liste de quelques belles variétés de Jacinthes dont M. Poiteau étudie avec zèle la culture dans le jardin de M. Tripet-Leblanc, pour déterminer si cette culture est possible sous le climat de Paris. Ces essais, tentés aux frais de ce honorable horticulteur , comprendront un espace de cinq années, dont la seconde court mainte- nant (août 1842). CHOIX DE JACINTHES, ç 1, Jacinthes précoces. + Fleurs simples. 4, Lord Wellington : Hampe haute de 29 centimètres, se tenant bien; fleurs d’un rose pâle, rubannées, larges de 3 centimètres. Belle plante, 2. Mademoiselle de la Vallière : Hampe très grosse, haute de 25 centimètres; fleurs nombreuses, d’un bleu viola- cé, larges de 4 centimètres et demi. Belles fleurs. 3, L’'Ami du cœur : Hampe haute de 28 centimètres ; grappe ce) Tr: dense; fleurs roses, rubannées, larges de 4 cen- timètres. 4. Roi de Hollande : Hampe haute de 32 centimètres, sou- vent triple; fleurs d’un jaune rosé, diverses, très roulées, larges de 4 centimètres et demi. 5, L’Eclair : Hampe haute de 22 centimètres et demi, violâtre, grêle ; fleurs distantes, d’un rose carminé, {larges de 3 centimètres. 6. Pigeon : Hampe haute de 27 centimètres, forte, robuste; fleurs denses, d’un blanc carné, larges de 4 cen- timètres et demi. 7. Bleu de Berlin : Hampe haute de 23 centimètres, grappe presque dense; fleurs violettes, larges de 3 centi- mètres et demi. 8. Grand vainqueur : Hampe haute de 29 centimitres ; fleurs d’un bleu clair, larges de 4 centimètres. Très belle plante. 9. Nemrod : Hampe haute de 26 centimètres, grosse ; pom- pon dense; fleurs d’un bleu-fuïence foncé, très grosses, larges de 4 centimètres et demi. 40. Emicus : Hampe haute de 31 centimètres ; pompon dense, allongé; fleurs de 4 décimètres. ++ Fleurs doubles. 41. Acengarius : Hampe haute de 33 centimètres; pompon semi-dense ; fleurs d'un bleu-faïence pâle, larges de 4 centimètres et demi. 47, Altesse royale : Hampe haute de 28 centimètres ; grappe 43. 44. 16 47 48. 49. Nes lâche ; fleurs blanches à cœur rose, larges de 4 centimètres. Bouquet pourpre : Hampe haute de 30 centimètres ; pompon dense ; fleurs d'un violet foncé, à bords verts, larges de 4 centimètres. Anna Maria : Hampe haute de 30 centimètres ; pompon semi-dense ; fleurs d’un blanc carné à bords ver- dâtres, larges de 4 centim. ; feuilles très amples. Bouquet orange : Hampe haute de 25 centimètres; pompon semi-dense ; fleurs d’un jaune rosé, lar- ges de 4 centimètres et demi. (Cette Jacinthe est ordinairement double.) Lord Castlereagh : Hampe haute de 19 centimètres ; fleurs d’un rose très pâle, très doubles, rubannées, lsrges de 4 centimètres. Nanette : Hampe haute de 27 centimètres; pompon semi-dense; fleurs très blanches, pleines, larges de 4 centimètres. à Déesse : Hampe haute de 28 centimètres, se tenant bien: pompon semi-dense ; fleurs d’un blanc pur, larges de 3 décimètres et demi. Duc de Wellington : Hampe haute de 40 centimètres , violacées ; pompon dense ; fleurs bleues, larges de 4 décimètres. Hermann : Hampe ferme ; pompon allongé, non dense ; fleurs d’un blanc carné, larges de 4 centimètres, Duchesse de Normandie : Hampe haute de 40 centimè- tres ; fleurs d’un bleu violacé, larges de 3 centi- mètres; très précoce, — 100 — 22, Rudolphus : Hampe haute de 28 centimètres; pompon allongé, très dense ; fleurs d’un bleu-faience fon- cé, larges de 4 centimètres et demi. Belle plante. 23, Olden Barnewelt : Hampe haute de 30 centimètres, violacée ; semi-dense; fleurs pleines, à cœur pour- pré, larges de 4 centimètres et demi. Très belle plante. En peu de jours, et par un temps favora- ble, toutes ses hampes dépassent 33 centimètres de hauteur. $ 2. Jacinthes tardives. + Fleurs simples. 24. Rhinocéros : Hampe haute de 36 centimètres; pompon régulier ; fleurs divergentes, grosses, à tube vio- lacé en dehors, à limbe passant du blanc au jau- ne, larges de 3 centimètres. 25. Prince d'Orange : Hampe haute de 43 centimètres: fleurs un peu penchées, distantes, à tube gros, jaunâtre en dehors, violacé du côté du soleil, à limbe jaune, très roulé en dehors, larges de 3 centimètres 2 tiers. 26. Dame du Lac : Hampe haute de 22 centimètres 3 quarts ; pompon fort serré; fleurs d’un carné glacé, ru- bannées, larges de 3 centimètres 4 quart, Plante magnifique. ++ Fleurs doubles. 27. Marie-Louise : Hampe haute de 21 centimètres et demi; — 101 — pompon dense ; fleurs roses rubannées , larges de 8 centimètres 2 dixièmes. Jolie plante. 28. Bouquet orange (1) : Hampe haute de 36 centimètres, ferme ; pompon dense; fleurs (rarement simples) d’un jaune cuivré, rubannées de rose, larges de 3 centimètres et demi, 29. La Renommée : Hampe haute de 27 centimètres ; pom- pon assez dense; fleurs d’un bleu-violet magni- fique, à bouts des pétales verts, larges de 2 centi- mètres 2 dixièmes, 30. Acteur : Hampe haute de 56 centimètres ; pompon assez allongé, dense; fleurs d’un carné rubanné, lar- ges de 4 centimètres 7 dixièmes. Plante magni- fique. 34, Panorama : Hampe haute de 30 centimètres; pompon semi-dense ; fleurs inclinées, très grosses, d’un carné rubanné d’un rose foncé, montrant un re- flet jaunâtre; larges de 4 centimètres 7 dixièmes. Plante superbe. 32, Couronne blanche : Hampe haute de 36 cenlimètres ; pompon assez dense; fleurs d’un blanc pur, incli- nées, à tube gros, larges de 3 centimètres 5 dixièmes, 33. Jaune pyramidale: Hampe haute de 27 centimètres; pompon régulier ; fleurs petites, d’un jaune pâle, horizontales. = (1) Les Hollandais ne se font pas scrupule de donner le même nom à deux Jacinthes de séries différentes. — 102 — 34. Me Zoutmann : Hampe haute de 43 centimètres ; fleurs uni-latérales, d’un rose tendre rubanné, à bouts des pétales verts, larges de 4 centimètres. 35. Comtesse de Lacoste : Hampe haute de 32 centimètres : pompon semi-dense ; fleurs inclinées, d’un rose- violet pâle, à cœur violet, larges de 4 centimètres 8 dixièmes. Plante magnifique. 36. Emilia Galotti : Hampe haute de 40 centimètres 5 dixièmes; pompon semi-dense; fleurs horizontales, roses, rubannées, à lobes arrondis, verts à l’extré- mité, larges de 4 centimètres. 37, Altesse royale: Hampe haute de 40 centimètres; fleurs inclinées, un peu distantes, d’un blanc pur, à cœur violet, larges de 4 centimètres 4 dixièmes. Belle plante. 38 Ophir : Hampe haute de 43 centimètres, fleurs pyrami- dales, droites, d’un jaune d’or à lobes étroits, commençant à s'épanouir par en haut (ce qui est rare), larges de 4 centimètres 4 dixièmes. 39. Triomphe Blandine : Hampe haute de 4 centimètres 7 dixièmes; pompon allongé, dense; fleurs un peu inclinées, d’un blanc légèrement carné , larges de 3 centimètres 8 dixièmes. Belle plante. 40. Bouquet pourpre : Hampe haute de 34 centimètres 7 dixièmes ; pompon dense; fleurs d’un bleu de Prusse violacé, à extrémités vertes, larges de 3 centimètres 8 dixièmes. 41. Pénélope : Hampe haute de 36 centimètres ; floraison py- ramidale ; fleurs presque dressées, carnées, à cœur ne pourpre, extrémités vertes, larges de 3 centimètres 8 dixièmes. 42, Virgo : Hampe haute de 36 centimètres : floraison pyra- midale ; fleurs penchées, d’un blanc mat lavé de rose, à tube un peu allongé, anguleux, pourpre _ à la base en dehors; larges de 3 centimètres 8 dixièmes. 43. Louis d’or : Hampe haute de 32 centimètres ; fleurs peu nombreuses, mais belles, d’un jaune d’or, larges de 4 centimètres 8 dixièmes. 4h. Pyrène : Hampe haute de 32 centimètres ; floraison pyra- midale ; fleurs blanches, à extrémités des lobes ver- tes, larges de 5 centimètres 3 dixièmes. Très belle plante. 45. Hersilie : Hampe haute de 27 centimètres; pompon ré- gulier ; fleurs d’un rose vif rubanné, à extrémités des lobes vertes, larges de 3 centimètres. 46. Sceptre d’or : Hampe haute de 32 centimètres ; fleurs un peu distantes, penchées, d’un blanc carné, d'autres d’un beau blanc,avecun peu de jaune dans le cœur, larges de 3 centimètres 6 dixièmes. (Erreur de nom.) . 7. Duc de Valois : Hampe haute de 27 centimètres ; pom- pon dense, mais à fleurs presque uni-latérales, d’un blanc mat légèrement lavé de carné, larges de 4 centimètres. &°, Cœur noir : Hampe haute de. . . . . . . . ; floraison plus tardive que celle de l’Ophir ; fleurs blanches, à cœur pourpre noir, à extrémités des lobes vertes, larges de 2 centimètres. "Mob Séaits RTNTUCE À A b ue : de ue 2: e RENTE Jirdataus"r Ra ë à “# LR ports LE rh: _ #i a : art Plat & EUR" deux % pibie PTS EC LEE sr EVE) ne su - ME : a tÀ SH) LE +8 LE +: EUR Conte AD CULTURE DES PLANTES BULBEUSES. Livre 11. FAMILLE DES IRIDACÉES. R. Brown ( Prod. 302) revit les Iridées de Jussieu et en circonscrivit mieux les caractères. On peut donc le regarder comme le fondateur réel de cette famille, qui diffère essentiel- lement des Amaryllidacées par ses fleurs trian- dres et ses anthères extrorses ; des Liliacées par les mêmes caractères et par son ovaire infère, etc. Elles sont, pour la plupart, indigènes au cap de — 106 — Bonne-Espérance, sauf un petit nombre d’ecpè- ces qui s’avancent jusque dans le midi de l'Eu- " rope, et quelques autres qui se trouvent dans l'Asie mineure, l'Amérique septentrionale et tro- picale. En général, elles sont plus remarquables pour da beauté de leurs fleurs fugitives que pour leurs qualités sous le double rapport et de la théra- peutique et de l’économie. La plante la plus re- marquable sous ce dernier point de vue est le safran , dont nous dirons quelques mots en son lieu. La famille des Iridacées peut se partager con- venablement en deux sections : IRIDACÉES ÉLEUTHÉROSTÉMONES (à étamines libres). Iris, L. (syn. Xiphion, Hermodactylus, Sisyrin- chium, Tourx.) ; Moræa, L. (syn. Homeria, Venr.; Dietes, SaLiss.); Cipura , Aubl. (syn. Marica , Scares. ? Trime- riza, Hydastylis et Galathea , Sazrss.); Pardanthus, Ker (syn. Belemcanda, Raeene); Aristea, Soland. (syn. C'eanthe , Sauiss.? Bo- bartia, L. ? Wredowia, Ecxr.); Witsenia , Thunb. (syn. Nivenia, Venr. ; Genli- — 107 — sia, Rerca. ; ? Sophronia, Licatensr.; ? Ta- peinia, ComMERs. ) ; Ovieda, Spreng. (syn. Lapeyrousia, Pourrer, Peyrousia, Sweer ; Merisostigma, Drerr.); Anomatheca , Ker (syn. Anomaza , Laws. ) ; Babiana, Ker (syn. Acaste, Sazrss. ); Gladiolus, Tournef. (syn. Hebea, Lemonia, Pers.; Homoglossum, Saziss.; Synotia, SWEET; Streptanthera, Sweer; Bertera, SWEET; Ani- santhus, SwEer ; Petamenes, Saziss. }; Antholyza, EL. (syn. Cunonia, Burrn.) ; Watsonia, Mill. (syn. Micranthus, Pers. ; Pha- langium , Hocrr.; Meriana, Trew. ? Neu- beria , Eck.); Sparaxis, Ker; Montbretia , DC. (syn. Hexaglottis, Venr.; Tri- tonia, Ker; Waizia, Reicu. ; Houttuynia, Hourr.; Freesa, Ecxc. ; Bellendenia, Rar.); Jxia , L. (syn.? Morphixia, Ker; Hyalis, Sauiss.; Eurydice, Pers. ; Agretta, Eckr.); Hesperantha, Ker (syn. Hesperanthus, Saziss.); Geissorhiza, Ker (syn. ? Weïhea, Ecxt, ; Spa- talanthus , SWEET ) ; Trichonema , Ker (syn. Romulea, MararTrr) ; Crocus, Tourn. — 108 — IRIDACÉES COLLÉTOSTÉMONES (étamines soudées.) Sisyrinchium, L. (syn. Bermudiana, Tourw.;Syo- rinchium, Hrruscc ; Orthrosanthus, Sweer); Libertia, Spreng. (syn. Renealmia, R. Br. ; Ne- matostigma, Dierr. ); V'ieusseuxia, Laroche(syn.? Freuchenia, Ecu.); Diplarrhena , Labill, ; Herbertia, Sweet ; Cypella, Herb. ; T'igridia, Juss. (syn. Âcoloxochiti, Her.) ; Ferraria , L. ; Patersonia , R. Br. (syn. Genosiris, LaBiez. ) ; Galaxia , Thunb. ; Diasia, DC. (syn. Melasphærula, Ker ; Phalar- gium, Buru.). — ss 5 — Genre GLADIOLUS (Glaïeul). HISTORIQUE ET CARACTÈRES. Le nom de Glaïeul est donné dans une grande ‘partie de la France, non à l'espèce du genre indigène dans ce pays , mais bien au Varcissus pseudonarcissus, que Fon nomme encore ayaut. Son nom latin de Gladiolus (gladium , glaive) qui signifie petit glaive , a été donné par Pline — 109 — à une plante que les modernes croient être notre Gladiolus communis Tournefort s’en empara, et l’appliqua à un genre qui a pour type cette der- nière plante , dont la forme est convenablement exprimée par ce mot. Voici la caractéristique du genre, telle qu'elle a été établie par les botanistes modernes, Gladiolus, Tovex. Pcrigone corollacé, supère, irrégulier, à {ube cylindracé, à limbe sexpar- tite, bilabié, dont les /aceènies inégales. £tamines 3, insérées sur le tube périgonial, dressées ou presque uni-sériées , incluses ou exsertes ; fla- ments filiformes ; anthères linéaires fixées dor- salement au dessus de la base. Ovaire infère, obtusément trigone, triloculaire ; ovules nom- breux , anatropes, pendants, pluri-sériés dans l'angle central des loges. S'yle filiforme ; s#g- mates dilatés, pétaloïdes. Capsule membrana- eée , triloculaire , loculicide -trivalve. Graines nombreuses, pendantes, comprimées, planes, ai- lées, ou plus rarement globuleuses , subbaccifor- mes , à test lâche ou charnu; à rhaphé robuste, libre en dedans du test. £mbryon axile, un peu plus court que l’a/bumen charnu, à radiceule su- père, atteignant l’ombilic. 10 — 110 — Le genre Gladiolus appartient à la familie des [ridacées. On lui rapporte en synonymie (comme nous l'avons dit tout à l'heure }) les au- tres genres suivants : Æebea et Lemontia, de Persoon ; ÂAomoglossum, Salisb.; Synotia , Sweet; Streptanthera, Sweet; Bertera, Sweet ; Cunonia, Buttn. ; Æuisanthus, Sweet; Peta- menes, Salisb.; et pour figures nous citerons les n° 86,155, 272, 450, 538, 556, 562, 569, 574, 578, 582, 591, 592, 602, 610, 625, 632, 647, 648, 719, 727, 874, 992, 1049, 1483, 1564, 1585, 1665, 2608, du Potanical Magazine,et quelques autres des {cones rariores de Jacquin. Ce genre renferme plus de cinquante espèces et quelques hybrides, dont la presque-totalité est cultivée, mais éparse, dans les jardins d'Europe. El'es sont, à l'exception de deux, toutes origi- naires du cap de Bonne-Espérance. Ce sont des plantes herbacées, vivaces au moyen &e leurs ra- cines bulbo-tubéreuses, à feuilles distiques-équi- tantes , à inflorescence en épis simples, à fleurs très amples, très belles, disposées en une série latérale, ordinairement penchées, à scape sortant d’une spathe bivalve persistante. Tous les Gladiolus sont des plantes d'orne- — 111 — ment, et décorent les parterres et les serres tem- pérées d’une manière vraiment splendide, pen- dant la belle saison. Le coloris dominant est le rouge, et ensuite le jaune, le blanc et le bleu, mais dans leurs nuances les plus riches ou les plus délicates, et interrompues par des taches ovales (dans les pétales inférieurs) ordinairement blanches, du plus charmant effet et quelquelois aussi transparentes que le cristal, A la grâce de leurs longues feuilles plissées ou striées, gladiiformes , au riche aspect de leurs nombreuses fleurs, toujours grandes et brillantes, elles joignent le facilité de la culture. Comme désormais le cadre de ce petit ouvrage ne nous permettra pas de nous étendre sur la de- scription particulière de chacune des espèces des genres dont nous nous occupons, nous donnerons toutefois une liste aussi complète que possible des espèces plus ou moins répandues dans les jardins; quant aux variétés proprement dites commercia- les, nous renvoyons l'amateur aux catalogues des principaux marchands. Gladiolus alatus, B. M. Cap., écarl. et jaune, 1795, Sweet Brit. fl. gard. t. 187. —— algoensis, id., rouge cuivré, 4824, Bot, mag., 2608. — He Gladiolus aphyllus, Ken, id., carné, 1795, Bot. mag., 992. angustus,B. M., Cap, rouge et paille, 4757, Bot. mag. 602, albidus, Wirp., id., blanc, 4774, Bot. mag. 648. brevifolius, HorT. KEw., id., carné, 4802» Bot. mag. 727. breynianius , Ker., id. , brun et jaune, 1806, Breyn, Afr. ,t, 7. blandus, B. M., id., rouge et rose, 1774, Bot mag.,t. 625. j bockveldiensis, W. Hook. , id. , cuivré , 4826, bysantinus, B. M., pourpré, Turquie, 4629 Bot. mag. 874. cochleatus, SWEET, blanc et rouge, Cap. 1829, Sw. Br. fl. gard, s. 2, t. 140. concolor, SALIS8., jaune paille, id., 4790 , Par. Lond. ,t. 8. Colvillii, SWEET, rouge et jaune (hybride), 1823, Br. fl. gard. , t. 155. carneus, B. M., pourpré pâle, Cap, 1796, Bot. mag., 591. cuspidatus, B. M. , blanc et pourpre, id., 1795, Bot. mag. 582. campanulatus, ANDR., pourpre, id., 1794, Bot. Rep. , t. 188. cardinalis, B. M. , écarlate, id., 1789, Bot. mag., t. 135. communis, B. M., rouge, Sud-Europe, 1596, id. , Bot, mag. t, 86, | 23 Gladiolüs debilis, B. M., blanc et pourpie, Cap, 4822, — À13 — id., Bat. mag. t. 2585, delicatus, W. Hoow. , panaché.. elongatus, KER, bleu et jaune, id., 4799, Jacq. , Ic. , 2, t. 244. edulis, B. R., blanc, pourpre et jaune, id., 4757, Bot. Reg. , t. 169. excelsus, KEr, rose, id. , 14794, Bot, mag, , t, 4665. fasciatus, RoEM. et SCHULT. , rose et pourpre, id. , 1760, id., Bot. mag. t, 538, fleæuosus, B. M. , rouge, id., 4825, Thunb. ss (EMÈ En ie floribundus, B. M. , pourpre et blanc, id. , 1788, Bot. mag. , t. 610. fragrans, W. Hook, panaché, hybride... gracilis, BoT. Mac. , bleu pâle, Cap, 1800, t. 562. hirsutus , HorT. Kew, , rose, id., 4795, id., t, 274. hyalinus, Ker , blanc, strié, pourpre , id, 1825, Jacq. , Ic. 2, t. 2/2, haylockianus, W. Hook, panaché, hybride... herbertianus, panaché, hybride... inflatus, Ker, pourpre pâle, Cap, 1825. involutus , KER, rose et pourpre, id., 1757, Mill. , Ic., t- 286. lævis, Ker, brun, rouge et paille, id., 1806, Bot. mag. , t, 14042. 40. = = a 1 — 114 — Gladiolus merianellus, Ker, pourpre et jaune, id. , 4798. — — — mortonianus , BOT. M., écarlate, id., 1837, t. 3680. Milleri, B. M. , blanc et. pourpre, id. , 4754, t. 632. mitchamiensis, W. H00Kk, panaché, hybride, natalensis, SWEET, rouge et jaune, Cap, 1830, Br. fl, gard. s. 2, t, 281, namaquensis, B. M., écarlate et jaune, id. , 4800, Bot. mag., t. 592. odoratus, W. Hook, panaché, hybride, propinquus, W. Hook , panaché, hybride. permeabilis, ROEM. et SCHULT. , rouge et jaune, Cap, 4825, De la Roch., diss., t. 2. puniceus, Lam., pourpre, Cap, 1795, Breyn. Gent.124; ct: 12: pudibundus , SWEET , rouge, hybride, Brit, fl. gard, s. 2, t. 476. rigidus, W. Ho0Kk, panaché, hybride. recurvus , B. M. , pourpre et jaune, Cap,1758, Bot. mag. , t. 578. ramosus, PAXT., rose, id. Paxt. mag., 6, p. 99. suaveolens, KER, brun et jaune, id, 1799, -Bot. mag., t. 556. . spofforthianus, W. Hook , panaché, hybride. trimaculatus, KER, rouge et pourpre, Cap, 4794, Lam. Ill, t. 32. tristis, B. M. , brun et paille, Cap, 1745, Bot Mage ; t 272. | — 115 — : Giadiolus tenellus, Ker, id., id. , 1825, Jacq. , Ic. 2, t. 218. —— undulatus, B.M., pourpre et paille, id; 4760, Bot. mag. , t. 647. 3 = — trichonemifolius, B. M., jaune, id., 1790, Salisb. Par. ,& 8. —— viperatus, B. R., vert et pourpre, Cap, 4787, Sw. , Br. fl. gard. , t, 156. —_— versicolor, B. M., rouge et jaune, id., 4794, And. Rep. , t. 19. —— vomerculus, KEr, rouge et violet, id., 4816, Bot. mag., t. 4564. —— watsonius, B. M, écarlate, id. , 4791, t. 450. A cette liste il convient de joindre les espèces qui ont été séparées de ce genre par Sweet, pour en faire des genres qui n’ont pas été adoptés, tels que les G{. imbricatus L.; cupreus ou segetum Ker (Streptanthera Sw.); galeatus Jaco. (Syno- tia Sw.) , et fenuis Bres. Toutes ces espèces cultivées par des mains ha- biles ont produit un tel nombre d’'hybrides et surtout de variétés qu'il serait difficile aujour- d'hui , en face de formes si diverses, de remonter à chacun des types qui leur ont donné naissance. Quand on considére l'extrême beautéde la plu- part d’entre elles, on s'étonne à bon droit de les — 116 — voir si peu répandues dans les jardins, où cepen- dant elles rivaliseraient sans désavantages no- toires avec quelques autres plantes que ce soient, fussent même les Jacintheset les Tulipes. A plu- sieurs d’entre elles, outre l’extrême beauté dont elle a doué leurs fleurs, la nature encore a donné un agréable parfum: tels sont les G. viperatus, suaveolens, recurvus, etc. Et sansparler des plus brillants pour l'éclat et le coloris de leurs fleurs, citons seulement le G. natalensis ( G. psiltaci- nus du Bot. Reg.), assez commun dans quelques jardins. Qu'on se figure uné plante haute souvent de plus d’un mètre, et donnant une grappe de fleurs dont chacune a au moins 5 centimètres de dia- mètre et est rayée de mille lignes pourpres sur un fond jaune ; fleurs au nombre de près de 80 à la grappe, et s’épanouissant en grand nombre à la fois ; hé bien ! cependant ce Gladiolus est un des moins beaux, un des moins brillants du genre ! li en est beaucoup dont le riche coloris éblouit, et ceci est à la lettre, éblouit l'œil du spectateur. À l'exception des Gladiolus communis, byzan- tinus, imbricatus et tenuis, qui peuvent vivre en pleine terre, à l'air libre. sans souffrir de nos — 117 — hivers, tous les autres exigent un abri pendant les froids, soit sous châssis, soit en serre tempérée ; on les y cultive tant en pots qu’en pleine terre. Dans tous les cas , le sol doit être meuble et lé- ger, quoique riche en humus. Voici le compost qui jusqu'ici a paru le meilleur : un tiers de terre franche bien normale, un tiers de terreau de bruyères sablonneux , et un tiers de terreau de feuilles bien consommé ; à défaut de ce dernier, de terreau de couche. On peut ajouter à ces in- grédients une petite quantité de poudrette. Le tout doit être parfaitement mélangé long-temps à l'avance. Les pots où on élève les Gladiolus peuvent avoir à peu près 15 centimètres de diamètre ; le fond doit être couvert d’environ 2 centimètres de gros sable pour faciliter un prompt écoulement aux eaux d’arrosement. On les emplit ensuite de terre jusqu’à 1 centim. au plus du bord. Cette dernière précaution est de la plus haute importance pour assurer à la plante une irrigation complète : pré- caution trop négligée par un très grand nombre de fleuristes qui empotent leurs plantes littérale- ment jusqu'aux bords, se contentent de verser avec le bec de l’arrosoir de l’eau sur la terre du — 118 — pot (laquelle en boit à peine quelques gouttes), et s'imaginent qu'ils les ont arrosées. Aussi recom- mencent-ils fort souvent et toujours incomplète- ment. On met 3 à 4 bulbes , selon leur grosseur , par pot,en les y enfonçant d'environ 5-6 centim., et on place ensuite ces pots très près des vitres dans la serre tempérée. L'opération de l'empotement des bulbes a lieu vers la fin de septembre ou le commencement d'octobre. À cette époque, les bulbes ont acquis toute leur maturité ; on les enlève, on les dé- barrasse de l’ancienne terre, on en sépare les caïeux (qu'on traite séparément et de la même manière) et on les plante comme nous venons de le dire. | On peut encore , à la fin de juillet ou dansle: mois d'août, relever les bulbes, les nettoyer, etc., et les conserver dans un endroit sec, dans un ca-: sier par exemple ; mais nous conseillons d’user de préférence de la première méthode, parce: qu’alors le bulbe acquiert toute sa maturité, sans pour cela perdre de son poids, ce qui arriverait infailliblement si on le relevait de terre avant l'époque de son rempotement. Les bulbes, rempotés et placés dans la serré ou — 119 — sôus un châssis, entrent bientôt en végétation. Îls demandent alors des arrosements assez fréquents, mais qu'il ne faut leur dispenser qu'avec discer- ment , c'est à-dire qu'au besoin, lorsque l’état de l'atmosphère extérieure n’est pas pendant un trop Jong-temps humide, ou encore lorsque l'humidité factice donnée aux bulbes pourra promptement s’'évaporer, grâce à la température interne du châssis ou de la serre. Les châssis dont on peut faire usage pour la culture des G/adiolus, ainsi que pour celle d'un très grand nombre d’autres plantes bulbeuses, dont nous parlerons ailleurs, sont des chassis de couches ordinaires. Leur largeur commune est de 4 mètre 30 centim. ; la longueur du coffre dé- pend de la volonté de l’horticulteur et du nombre de plantes qu’il veut y cultiver. Un point essentiel à observer, c’est qu'il ne faut pas que les pots soient placés à plus de 35 ou 40 centim. du verre. Ces plantes aiment à jouir d’une vive lumière, car dans leur pays natal elles croissent dans les plaines , ou grimpent sur les collines le plus ex- posées au soleil. Les pots doivent être enfoncés dans une vieille tannée bien sèche, ou placés à nu sur du mâchefer, qui exclura du coffre les — 120 — vers, les cloportes et les limaces, animaux très friands des jeunes feuilles de ces plantes. Toutes les fois que la température le permettra, c'est-à-dire lorsque le thermomètre de Réaumur ne marquera pas moins de 5-60, les châssis seront levés par derrière, au moyen d'un petit godet, et cette ouverture sera d'autant plus gran- de que la température externe sera plus douce. Le coffre sera entouré jusqu’au bord des châssis de vieille tannée, de feuilles sèches ou de fumier éteint bien foulé. Lorsque le thermomètre devra baisser au dessous de 540, il faut se hâter de fermer les châssis. Si la gelée est imminente, on doit les couvrir de paillassons , et, pendant les grands froids , il faut doubler, tripler même ces paillassons, ou couvrir d’une épaisse litière, pour éviter que ce terrible fléau ne vienne sévir contre les plantes. Au printemps, aussitôt que le temps redevient doux , l’air et l'eau seront dispensés en plus grande quantité. Bientôt même, lorsque les ge- lées ne sont plus à craindre, on dépanneaute et on laisse les plantes jouir de toutes les influénces atmosphériques. Un grand nombre alors sera en pleine floraison ; les autres se succéderont ainsi — 1214 — jusqu'en juillet. Un amateur, jaloux de ménager la délicatesse et la fragilité de ces brillantes fleurs, les protégera contre les feux du soleil, au moyen d’une toile légère, qu'il tendra vers dix heures du matin pour l'enlever à trois de l'après-midi. La floraison entièrement achevée , il laissera ses plantes exposées aux ardeurs du soleil, qui mürira les graines de celles qui auront fructifié, et donnera à leurs bulbes toute la perfection né- cessaire pour la floraison prochaine. Vers cette époque , il faudra peu à peu suspendre les arro- sements et bientôt n’en plus donner du tout. Si même l'été était trop pluvieux, et qu’on dût crain- dre que les bulbes n’acquissent pas toute leur maturité, il devra remettre les châssis, sans empêcher toutefois la circulation de l’air. Enfin, vers la fin de septembre ou le commencement d'octobre, arrive, comme nous l'avons dit, le moment du rempotage, et ainsi iles suite nan année. On peut voir , par cet exposé , combien la cul- ture des Gladiolus et des autres plantes bulbeuses que nous allons passer tout à l’heure en revue est à la fois facile et peu coûteuse ; répéterons- | nous qu'elle comblera le ann de douces AL — 1992 — joies, et que le goût le plus difficile ne saurait rien trouver à dire à la beauté et à la splendeur dont brillent la plupart des fleurs dans les plantes de ce genre ! Plusieurs G{adiolus peuvent encore être culti- vés à l'air libre , en France, et même sous le cli- mat de Paris, entre autres le G. natalensis( psit- tacinus) ; mais alors il faut leur donner une bonne couverture; encore court-on souvent les risques de les perdre par la pourriture, en rai- son de l'humidité stagnante que causent les lon- gues pluies de nos hivers. Pour obvier à ce grave inconvénient, qui par sa fréquence cause tant de désappointements, on pourrait, ce nous semble, sur l'épais lit de feuilles sèches ou de litière qu’on a entassé sur le sol où est enfoncé un fascicule de bulbes, placer une cloche de verre ordinaire, et attendre ainsi avec confiance l’époque à laquelle on peut découvrir sans danger. Au lieu de litière ou de feuilles, on pourrait encore étendre sur la terre un lit de mousses sèches et bien foulées, dont le sommet attendrait à peu près le tiers de la cloche. De cette manière, on pourrait certes cultiver en France un très grand nombre de plan- tes exotiques qu'il faut rentrer en orangerie, ou 7 : — 123 — en serre tempérée. Nous livrons cette réflexion, qui peut enfanter peut-être d'excellents résultats, aux méditations des fleuristes. Toutefois, la plus certaine et la meilleure mé- thode ( nous parlons de livrer purement et sim- plement certains Gladivlus à la pleine terre li- bre ) est de cultiver toutes ces plantes en serre ou sous châssis. On ne s’expose alors à aucun mé- compte, à ces mécomptes, par exemple, qu'é- prouvent si souvent les personnes qui, ayant con- servé leurs bulbes dans des casiers pendant l'hi-- ver, les confient dans le mois de mars à la pleine terre, ou bien souvent alors les pluies printaniè- res viennent imbiber ces bulbes trop desséchés et en causer promptement la pourriture, incapables qu'ils sont de s’assimiler l’eau qui en distend les cellules affaissées. Il est un moyen cependant de prévenir en partie ce désagrement: c’est de con- server les bulbes, non à nu dans le casier, mais plongés dans un sable bien sec. Au lieu de tenir les plantes en pots sous châs- sis , il vaut mieux, lorsqu'on se plaît à les laisser jouir de tout le développement auquel elles peu- vent parvenir, les y cultiver en pleine terre. C’est ainsi que dans plusieurs jardins nous avons été plus d'une fois charmé du riche aspect que présentaient des collections de Gladiolus, d'Ixia, de #atsonia, de Sparaxis, etc., en fleurs. Cul- tivés de cette manière, les bulbes peuvent rester trois ans sans être dérangés; les scapes qu'ils produisent sont beaucoup plus vigoureuses, beau- coup plus florifères ; chaque plante enfin acquiert des dimensions bien plus conSidérables, un port tout différent de celui qu’elle a en pot, fournit en outre beaucoup plus de caïeux , et fructifie avec plus de certitude. Si la culture de ces sortes de plantes bulbeuses en châssis est chose faisable, elle offre néanmoins un inconvénient qui ne saurait sourire toujours à un amateur, mais que supporte volontiers le fleuriste marchand , en raison des exigences de sa profession : c'est que dans cette situation on ne jouit point en hiver de la vue des plantes, on ne peut suivre avec fruit les progrès de leur cul- ture , on en est, pour ainsi dire, privé : car c'est en être privé que d'être obligé de lever pénible- ment un châssis pour les voir un instant , un seul instant ; soin fatigant qu'on est naturellement as- sez peu disposé à répéter plusieurs fois dans une même Journée. = 195 — Tout amateur qui aimera assez sés plantes (et qui pourrait ne pas aimer les Gladiolus, les Zria, les Babiana, les Watsonia, es An- tholyza, les Anomotheca, les Ferraria, les Galaxia , le Tritonia, etc., etc.?), tout amateur, disons-nous, qui aimera assez ses plantes pour faire quelques dépenses pour elles, afin d'en jouir réellement, afin de les avoir sous les yeux, d’en suivre pas à pas le développement, d'étudier toutes les phases de leur végétation, un tel ama- teur se fera construire en maçonnerie ou même en fortes planches de bois de bateau, une petite serre basse à une seule porte; là, il pourra cir- culer autour de ses plantes et les voir tout à son aise, et de leur côtéelles seront dans une situation meilleure et plus rationnelle sous tous les rap- ports. Mais pour être tout à fait utile à notre ama- teur, posons-lui des chiffres qui puissent le guider. Une petite serre destinée à la culture des plan- tes bulbeuses fera face au midi, et aura , dans œuvre, environ 10 à 12 mètres de long sur 1 mètre 80 centimètres de large. Sa hauteur, par derrière , au dessus du niveau du sol, aura à peu près 1 mètre 35 centimètres, et par devant envi- ron 60 centimètres. Les châssis qui la couvriront AA — 196 — seront taillés dans du bois de chêne bien sec et non sujet à se déjeter (on renonce avec raison aux châssis en fer et en fonte). Chacune des pièces qui : les composeront n'aura pas moins de 5 à 6 cen- timètres d'épaisseur sur une superficie propor- tionnée à la place qu’elle doit occuper. Ces châs- sis devront être enduits successivement de . trois couches d’une peinture à l'huile; les vitres, en verre bien blanc, dit de Prémontre, seront po- sées entre deux mastics , et ne se recouvriront les unes les autres que de 15 à 20 millimètres au plus. Il faut rejeter avec soin celles qui seront gauches, parce que, joignant mal, elles donne- . raient entrée dans la serre non seulement à l'air . extérieur , mais encore aux eaux pluviales, dont les gouttes, tombant incessamment froides et gla- cées sur use plante, en amèneraient infaiilible- ment la pourriture. Un faible recouvrement a un : autre avantage : c’est que l’entre-deux des vitres superposées s’encrasse et intercepte d'autant moins la lumière qu'il est plus étroit. Dans une serre bien construite, les vitres que l'on emploie ne doivent pas être coupées carré- ment , mais en hémicycle; cette disposition, plus rationnelle , est facile à concevoir : lesteaux plu- : + à | = 197 — vialés coulent sur les vitres, suivent à l’extrémité de chacune d’elles la portion de cercle qu’elle dé- crit, tombent sur les suivantes et ainsi de suite; elles ne peuvent plus refluer ni s’amasser entre les parties du recouvrement, ni par conséquent tomber dans la serre, comme cela a lieu dans la disposition carrée. Les chässis sont soutenus par des chevrons en chêne ou même en sapin, scel- lés ou fixés à demeure à chaque extrémité, en- duits de la même peinture que les châssis, et creusés en dessus d'un sillon longitudinal, qui règne le long des montants des deux châssis voi- sins et est destiné à jeter au dehors l'eau qui tom- berait entre eux. Voilà pour l'extérieur. Voyons maintenant comment on peut disposer le dedans. Le long du mur de derrière, on établira une pleine terre, composée comme nous l’avons dit au sujet de l'empotement des bulbes, soit ainsi, soit en terre de bruyères pure, et soutenue par devant par un petit mur en briques ou tout simplement en fortes planches de bateau. Le niveau de cette pleine terre devra être à environ 1 mètre des vi- tres, mesure prise du milieu. Un sentier passera entre ce mur de soutènement et celui du devant == 198 — de la serre, laquelle aura en hauteur, du ford du sentier aux vitres, au moins À mètre 80 centi- mètres de profondeur sur 70 centimètres de lar- geur, afin qu'on puisse s’y promener debout et à l'aise. Si l'amateur ne voulait pas cultiver en pleine terre , il serait alors facile de construire un gradin disposé d’après la pente du châssis, et sur lequel il grouperait ses pots d'après l'accrois- sement successif de ses plantes ou d’après leur hauteur connue. Dans une telle serre, il serait facile de ne point chauffer, en la couvrant de tous côtés, lors des grands froids, de paillassons et de litière ; mais alors on se priverait, pendant un long temps peut-être, de la douceur de surveiller ses plantes. Pour éviter cette privation il faut chauffer. Ici deux systèmes sont en présence : le chauf- fage par la fumée et celui par l’eau bouillante. Un troisième système, de beaucoup le meilleur, serait celui par la circulation de l’air chaud; mais au- jourd'hui il n'est pas encore assez connu, et son établissement serait plus dispendieux sans doute que celui des deux autres. De ceux-ci, le second est préférable, mais il est encore assez b — 199 — cher (1). Tenons-nous-en donc au premier. Dans ün coin de la serre, et près de la porte, on construira en briques superposées un fourneau dont la bou- che donnera extérieurement au bas de l’escalier qui donne accès dans celle-ci. Ce fourneau pourra avoir , à l'intérieur , en raison des dimensions que nous avons données pour la serre, environ 35 centimètres de profondeur, 20 de hauteur et autant de largeur, de manière à contenir 3 à 4 morceaux de bois de moyenne grosseur. On peut également le disposer pour brûler du charbon de terre ou plutôt du coke, qui encrasse beaucoup moins les conduits de la fumée. Ces conduits ou tuyaux seront de préférence en terre cuite ré- fractaire , parce que cette matière conserve beau- coup plus long-temps la chaleur. Ils la dirigeront en pente douce le long du mur de devant , feront le coude au fond de la serre, du côté opposé à celui du fourneau, et viendront, en s'appuyant (1) Nous signalerons aux personnes qui voudraient faire la dépense de ce mode de chauffage , excellent et réellement économique, malgré son prix de revient lors de son établisse- ment, M. Gervais, chaudronnier-mécanicien (rue des Fossés- Saint-Jacques, à Paris), comme s’occupant avec le plus grand succès de la construction et de la pose de ces appareils. Li — 10 —= dans le coin du mur dederrière, passer en dehors. de la serre, en la surmontant d'environ 4 à 2 mètres , afin que le tirage en soit plus fort. Au coin opposé au fourneau , en dehors, on ménagera, dans l'épaisseur du mur, un petitt fourneau débouchant dans le tuyau conducteur de la fumée, et autant que possible à l'endroit où il forme le coude le long du mur latéral; si la serre était construite en planches, ce petit four- neau , dit d'appel , serait un tout petit poêle placé dans l'angle de la serre opposé également à celui où se trouve le fourreau principal, son tuyau débouchant dans le grand à l’endroit du coude. Ce second fourneau est d'une nécessité absolue; il faut avoir grand soin d'y faire brûler des brin- dilles sèches avant d'allumer le premier, qui sans cette précaution rejetterait par la bouche toute la fumée , dont une partie finirait à grand’peine par sortir par le tuyau. C’est surtout ce qui arrive quand la température est humide ou basse , ou qu'il fait beaucoup de vent. Toutes les ouvertures d'une telle serre doivent rester béantes tant que la température extérieure n’est pas au desssous de 10-8+-0. Un thermomètre placé en dehors indiquant ce dernier point, on fer- L 2 an one DO PUR mn {Si = me tout exactement. S'il tend à baisser encore, 6n couvre la serre de paillassons. Si la gelée menace et qu’à l’intérieur un second thermomètre placé au côté opposé à celui du fourneau n'indique plus que 4-30, alors on allume, mais en diri- geant le feu de manière à ce que cet instrument ne marque pas plus de 6-8-L0 pendant tout le temps que le fourneau restera allumé. Telle est la conduite à tenir pendant les grands froids ; on pro- longe la veille jusque vers onze heures ou minuit ; à cette heure on charge de nouveau le fourreau, et lorsque la serreest bien couverte avec cela, on peut aller reposer en toute sécurité. Comme dans la culture en un simple coffre, et lorsque les gelées ne sont plus à craindre, on enlève au printemps les châssis, et on expose les plantes à toutes les influences de l'atmosphère. Tant que la floraison n’est pas finie, on protége au moyen d'une toile légère : les plantes contre les rayons du soleil; mais aussitôt qu’elle est ache- vée on les laisse exposées à toute son ardeur, faible imitation encore de la chaleur qu'elles en- durent à cette époque dans leur pays natal. (Voyez « à cet égard ce que nous ayons dit dans notre avant-propos.) — 132 — Le mode de culture que nous venons de décrire, soit sous-chassis, soit en serre spéciale ; s’appli- que non seulement aux G/adiolus, mais encore à toutes les autres plantes bulbeuses du Cap, à l'exception de quelques unes, dont nous aurons soin d'indiquer les particularités différentiel!es de culture. —"s0S— Genre Ixia. HISTORIQUE ET CARACTÈRES. Le genre Zxia a été fondé en 1731 par Linné, qui en connut et en décrivit alors un petit nom- bre d'espèces. En 1766, Daniel Delaroche, à Ley- de, en décrivit 14; et Rung , à Stockholm, en 1783, en porta le nombre à 24. Depuis ces au- teurs, on en découvrit au Cap, leur patrie géné- rale, un si grand nombre d’espèces, qui, au pre- mier aspect, différaient tellement entre elles par la forme de leursfleurs et quelques autres caractè- res organiques, que plusieurs botanistes révisèrent ce genre, et en séparèrent une foule d’espèces dont ils constituèrent des genres particuliers. C’est ainsi que Ker, qui s'en occupa principalement, créa les genres Sparaxis, Hesperantha, Geis- sorhiza, Trichonema, Babiana, Anomotheca; — 1353 — Pardanthus, Morphixia, Tritonia, ete.; Spren- gel, l’'Ovceda; De Candolle, le Diasia, le Mon- bretia; Miller, le Watsontia; Salisbury, l’'A/yalis; Persoon , l’£uréèdice ; Ecklon, l’Agretta ; Sweet, le Séreptanthera, le Synotia , le Spatalanthus, le Sphærospora , etc. Mais, il faut l’avouer , tous ces genres, en as- sez grande partie cependant adoptés, ont entre eux une telle similitude, les caractères qui les distinguent ont, scientifiquement parlant, si peu d'importance , et de plus ils se confondent tous par des nuances si insensibles, qu'il eût peut-être mieux valu ne pas les créer , ou les regarder comme de simples sections facilitant l'étude d’un si grand nombre d'espèces. Quoi qu'il en soit, comme beaucoup d’auteurs systématiques les ont adoptés dans leurs ouvrages, nous les imiterons ici, et traiterons de chacun d’eux d’une manière sommaire; mais, pour être utiles à nos lecteurs, nous leur en donnerons la synonymie exacte et citerons les ouvrages des au- teurs qui s’en sont occupés. Nous ferons remar- quer en passant une lacune aussi importante que singulière qu’on remarque dans ces traités : c’est que, bien que ces plantes fructifient assez fa- 12 = 1h = éfletnént dans nos jardins d'Europe, néanmoins les graines de la plupart d’entre elles, qui eus= sent pu foürnir d'excellents caractères distinctifs, n’ont pas été étudiées. Voici la diagnose du genre principal. Ixia , L. Périgone corollacé supère, hypocra- tériforme ; tube grêle , à limbe sexpartite, étalé, dont les lacinies égales. Etamines 3, insérées à la gorge du périgone; filaments filiformes, courts ; anthères versatiles. Ovaire infère, ové- trigone , triloculaire. Ovules nombreux, horizon- taux , anatropes, bisériés dans l’angle central des loges. Style filiforme ; stigmates 3, étroitement li- néaires, condupliqués, recourbés. Capsule mem- branacée , ovale, subglobuleuse, trigibbeuse, triloculaire , loculicide-trivalve ; graines nom- breuses , arrondies... Toutes les plantes de ce genre sont, sans exception, indigènes au cap de Bonne-Espérance, Celle que Linné avait nommée I. bulbocodium, spontanée dans le sud de l'Eu- rope, est devenue le type du genre Trichonema, Ker. Elles consistent en un bulbe tubéreux produi- sant des feuilles collatérales, ensiformes , du mi- lieu desquelles sort une tige cylindrique, grêle, simple ou peu ramifiée, portant des fleurs en — 195 — épis distants , assez amples, durant fort long- temps et ceintes d’une spathe bivalve. Un observateur remarquera que ces caractères botaniques peuvent s'appliquer , sans trop de dis- cordance , à tous les geures que nous avons cités, et qui ont été distraits de celui-ci. Néanmoins nous aurons soin , en traitant de chacun d'eux , d'en signaler les différences les plus saillantes. Des botanistes ont dit gravement que Linné avait donné le nom d’/xia à ce genre parce que le périgone de la plupart des espèces qui le com- posent ressemble à une roue, et que l’auteur par là avait voulu faire allusion à la roue d’Ixion, fa- meux personnage mythologique. Cette assertion est d'autant plus singulière et irrationnelle, qu'il eût suffi à ces écrivains d'ouvrir la Phzlosophica Potunica du célèbre naturaliste suédois, où il donne très positivement pour étymologie de son genre le mot ixs, espèce de chardon dans Diosco- ride. Il faut peut-être lire &£iz, mot que les lexi- ques rendent par Gui, plante parasite bien con- nue dans nos forêts. Quelques autres auteurs, bo- tanistes également, expliquent encore /xia par Ëw, qu'ils traduisent par le verbe coller. C'est tout simplement un barbarisme , et ïls ont — 156 — probablement voulu désigner le mot céoc, glu: car ils disent que les bulbes de certaines espè- ces sont visqueux. D'après cette dissertation, qu'il ne jugera pas inopportune, nous l’espérons du moins, le lecteur est en mesure de juger qui de nous tous a raison. Notre but principal, en nous y livrant, a été de décharger Linné d'une ineptie qu'on lui prêtait si gratuitement. Il n’y a en effet aucune analogie entre une roue et le pé- rigone des /xia. La culture des Zria , et celle des genres qui en ont été démembrés , et que nous allons passer en revue, n'offrent aucune particularité différente de celle des Gladiolus , que nous avons traitée assez et trop longuement peut-être. On peut donc également les cultiver en pots ou en pleine terre sous châssis, ou en serre tempérée comme nous l'avons indiqué. Nous ferons seulement remar- quer que ces plantes demandent des arrosements moins fréquents que les Gladiolus, et qu’en gè- néral elles sont plus délicates. Elles fleurissent presque toutes au printemps, depuis le commence- ment de mai jusqu’à la fin de juin ; quelques unes même durent jusqu’en juillet. Bien peu de fleurs peuvent être comparées aux leurs pour la grandeur = 1937 — et l'éclat. Les nuances les plus vives et les plus fugitives contrastant brusquement entre elles, ou se fondant harmonieusement , ou encore inter- rompues par des macules d’une teinte toute diffé- rente, d'un aspect tout cristallin; un limbe large, arrondi et étalé circulairement ; des fleurs presque dressées et nombreuses : tels sont les principaux caractères qui distinguent l’inflore- scence de ces charmants végétaux, dont le seul défaut est de rester quelque.temps sans feuilles , lors de leur état de repos. Comme les bornes imposées à ce petit livre ne nous permettent pas de décrire les espèces , nous devons à regret nous contenter de les énumérer , en indiquant toutefois tous les renseignements qui sont en notre pouvoir sur la couleur des fleurs, la date de leur introduction, les figures qui les re- présentent , etc. Il nous est également impossible d'indiquer nominalement les nombreuses variétés auxquelles elles ont donné naissance. C’est à la sagacité de l'observateur que nous devons laisser le soin de remonter au type, dont les variétés dans ce genre, et nous devons l’en avertir, ne s'éloignent guère que par la variation des couleurs. 19* — 138 — Îxia aristata , Tauns., rose, Cap, 1800, Bot. mag., t. en == 589. amæna, L. K., blanc et brun, 1822, crateroides, B. M., cramoisi, 1778, Bot. mag., t: 594. capitata, AxDR., blancet noir, 1780, Bot. Repos, t, 159, curta, ANDR. , orangé, 4792, id, , t. 554, columellaris, Bot. M. , tricolore, 4790, Bot. mag. , t. 630. | conica, B. M., orangé-vermillon , 4757, id. , t, 539. crispa, B. M. , rouge, 1787, id. ,t 599. dubia, R.S., jaune-pourpre, Redouté, Lil , 2, t. 64. erecta, JacQ ., blanc, 1757, Jacq. Schænb, 4. t. 18. fucata, B. M. , rose, Bot. mag. , t. 1379. fleæuosa , B. M. , panaché, 1757, id. , t. 624. fusco-citrina , R. S., brun et jaune, 4757, Redouté, Lil. , t. 86. = hybrida, B. M., blanc-rouge, Bot. mag. , t 128. leucantha, JacQ., blanc, 1779, Jacq., Ic. 2, t. 278. monadelpha,B.M., blanc-vert, 1792, Bot, mag., t 607. maculata, TaUN8., panaché, 1780, Jacq. Schœnb., t. 20, 21, etc. ovata, ANDR. , blanc-pourpre, Bot, Repos. , t. 23. ochroleuca , brun et crème, 1809, Bot. mag. , t. 4285. odorata, jaune, 1757, id. , t. 4173. retusa ( polystachya), Jaco., rouge, 1793, Jacq. , Ic. 2, t. 275. scillaris, B. M. , rouge, 1787, Bot, mag. , t, 645. viridiflora, Rep,, vert-rouge , 1780, Redouté, Lil, 2, t. 476, “Te 139: — Genre Sparaxis, | HISTOIRE ET CARACTÈRES. Ce genre a été formé par Ker ( Annal. of Bo- tany , I, 225) sur quelques espèces d'Ixia de Jacquin (Aort. Schœnb.; Icones rar. , t. 27h). 11 ne diffère de l’xia que par son périgone con- stamment tubulé, infundibuliforme , à lacinies étalées en étoile, par ses filaments staminaux tubulés, ses anthères fixes, ses spathes aristées- lacérées. Toutes les espèces sont également indi- gènes au Cap, et remarquables par la grandeur et la beauté de leurs fleurs. Culture ordinaire des Ixia. L'étymologie du nom générique fait aïlusion au déchirement en lanières des spathes florales (onüpatis, déchirure ). En voici les principales espèces ; nous n’en ci- tons pas les nombreuses variétés. Sparaxis anemonæflora , JACQ., couleur paille, Cap, 1825, Jacq.,.lc., 2,.t..278. — blanda, Sw,., bleu, 4811, Bot. mag. , L 1452, — bulbifera , H, K,, jaune, 4758, id. , t. 545. — fragrans, B. M,, jaune, 1825, Jacq., Ic., 2, t, 274. = 10 — Sparazis grandiflora, H, K., pourpre, 4758, Bot. tiag., t, 541: — Griffini, Sw., pourpre, jaune, etc. ; 48114, id. , t. 1482. — lineata, Sw., blanc, rose, Brit, fl. gard, , s. 2, t. 154. — liliago, Sw., blanc, bleu, Redouté, Lil ,2,t 109. — pendula, B.R., pourpre foncé, 1825, Bot. reg. , t,. 1360. — stellaris, D. Dox., pourpre, Bot. fl. gard. , s. 2, t. 333. — tricolor, cramoisi, vermillon et jaune, 4789, Bot. mag. , t. 581. — versicolor, cramoisi, noir, jaune, 4844, Brit. fl. gard. , t, 160. a ——— Genre Monthbretia. HISTOIRE ET CARACTÈRES. Fondé par De Candolle (Bullet. Soc:plilom. 89) aux dépens de quelques espèces d'Txia de Linné et de Jacquin, ainsi que de quelques Gladiolus du se- cond , ce genre, outre celui de Tritonia ; a encore pour synonymes les suivants : //exaglottis, Ven- — 141 — tenat (Dec. nov. gen. 3); J’aizia, Reichenbach (Consp. 60) ; Aouttuynia, de Houttuyn (Syst. XII, 448); Freesa, Ecklon ( Verz. 30) ; Bellen- denia, Rafinesque. L'étymologie du mot Monbretia est une dédi- cace ( G. de Monbret) ; celle du Tritonia , Selon son auteur (roirov, Triton) fait allusion à cer- taines formes de girouettes, parce que, dit-il, les anthères dans ce genre vont de çà et de là. Son périgone est subcampanulé ou tubuleux, à limbe sexfide régulier ou subbilabié, dont les lacinies sont calleuses à la base. Les étamines, in- sérées au dessous de la gorge du périgone , sont subunilatérales , à filaments filiformes , portant des anthères versatiles. Trois stigmates ligulaires, étroits , plusieurs fois pliés, entiers ou courtement bifides. Capsule coriace subelaviforme. Dans ce genre , les fleurs sont ordinairement penchées et portées sur une scape jonciforme. Toutes sont du Cap, et remarquables par la beauté de leurs fleurs. On les cultive absolument comme les [xia. En voici les principales espèces : Montbretia crispa, H. K, Rose, blanc, Cap, 1787, Bot. Mag., t, 678. — anigosanthiflora , … Vert, Cap, 1825, sos. — 142 — Montbria viridis, B. M. Vert, Cap, 1788, Bot. Mag., t. 4275. | — rosea. H. K. Blanc, rose, Cap. 1793, Bot. Mag. t. 618. — capensis, B. M. Jaune pèle, pourpre, Cap, 48114, Bot. Mag., t, 4531, _ pallida, B. M. Jaune pâle, Cap, 4806, Jacq. ic. Du. S6 : — longiflora, B. M. Jaune pâle et rouge, Cap, 4774, Bot. Mag. , t. 256. — fucata , B. R, Jaune écarlate, Cap. 1836, Bot. Reg., s,2,t. 36. = odorata, B. CG Jaune, Cap, 4829, Bot. Cab., t. 4820. — tenuiflora , R. S. Jaune pâle, Cap, 4811, Bot, Mag. , t. 1502. _ concolor, …. Jaune pâle, Cap, 1811, Bot. Mag., t. 4502. — rocheana , …. Jaune, rose, Cap, 4811, Bot, Mag., t. 4503. — pectinata, B. M. Rougeûtre, Cap, 1825, …… — striata, B. M. Jaune paille, violet, 14825, Jacq. ic. 2, t. 260. — lineata , B. M. Brun, jaune pâle et brun, Cap, 4774, Bot. Mag., t. 487. — securigera, B. M. Cuivré-jaune, 1774, Bot. . Mag., t. 883. _ flava, B. M, Jaune, Cap, 1780, Bot, Reg. , te 747. — 1h38 — Monbretia refracta, B. R. Jaune, Cap, 1815, Bot. Reg, ?. 435. — squalida, B. M. Rose-obseur, 4774, Bot, Mag., t. 581. — fenestrata, B. M. Brun, Cap, 1801, Bot. Mag., t. 704. À —— purpurea, Ker. Pourpre, Cap, 1825, .….. — crocata, B, M. Brun, Cap, 1758, Bot. Mag., t. 184. — deusta,B. M. Brun et vermillon, Cap, 14774, Bot. Mag., t. 622. — miniata , B. M. Jaune, rouge, Cap, 1795, Bol. Mag. , t. 609. — æanthospila , Spr. Blanc, jaune, Cap, 1825, Redout., Lil., 3, t. 124, Culture des fxia. RD OS Genre Geissorhize, HISTORIOUE ET CARACTÈRES, Bellenden Ker est le fondateur de ce genre. Tou- tes les espèces qui le composent-sont indigènes au Cap, à l'exception de quelques unes, qui, selon Eridlicher, ont été trouvées en Abyssinie. Leur bulbe est formé de tuniques imbriquées vers le #% — 14h — bas, vestiges scarieux et comme crustacés des anciennes feuilles. Celles-ci sont peu nombreu- ses, sétacées, linéaires, ou lancéolées , ou gladii- formes, le plus souvent nervées. Les fleurs, assez grandes , sont disposées unilatéralement en une scape simple ou rameuse, et sessiles entre cha- que spathe bivalve. Voici les principaux caractères de ce genre : Périgone infundibuliforme, à lacinies presque égales , dressées-étalées, et munies à la base d’un pore nectarifère. Etamines subdressées , incluses; filaments filiformes; anthères basifixes. Style fili- forme, décliné; trois stigmates cunéiformes-li- néaires, condupliqués, un peu frangés sur les bords. Capsule membranacée, prismatico-trigone. Graines très petites. Le mot de Gissorhiza vient des deux mots grecs yeïrcov, entablement, corniche; piræ, raci- ne; il fait allusion à la forme particulière des bulbes. Nous ne pouvons nous expliquer pour- quoi Sweet et Loudon traduisent le premier de ces deux mots par tuile (a tile). Le dernier don- ne avec plus de raison le mot eaves (bord d'un toit) comme seconde traduction du même mot. Le type de ce genre est l’/xia execisa de Thun- — 145 — : berg, et il a pour synonymes le Ÿeihea d'Ec- klon , le Spatalanthus de Sweet, qu’à l'exemple d Endlicher, et de plusieurs autres botanistes, nous n'hésitons pas à lui réunir. Il comprend en outre plusieurs espèces d’/xia de Jacquin. (Ze. Far: 67277:) Voici la liste des espèces connues et toutes cultivées dans les jardins, ainsi que de celles que nous avons citées à la suite des genres précédents. Geissorhiza rocheana, …. Bleu, pourpre, Cap, 1790, Bot. Mag., t. 598. — monantha,… Bleu, Cap, 1790, Houtt, Syst. 14, t. 78 — seltacea, B. M. Jaune pâle, rouge, Cap, 4809, à Bot. Mag., t. 1255. — obtusata, H. K. Jaune pâle, Cap, 4801, Bot, Mag. , t. 672 — vaginata,Sw,. Jaune, 1825, Br. fl. gard.,t. 138. — secunda, B. M. Bleu, Cap, 1795, Jacq. ic. 2, t, 217 — sublutea, B. M. Jaunâtre, Cap, 4825, — humilis, Ker. Jaune paille, bleu, Cap, 1822 — erecta , Hook, Jaune paille, bleu, Cap, 1824 _ imbricata, B, M, Jaune paille, bleu, Cap, 4824 43 — 146 — Geissorhiza hirta, B. M. Bleu pâle, Cap, 1824, souce — ciliaris, Salisb. Jaune pâle, Cap, ……, 4) _ excisa, B. M. Blancrose; Cap, 4789, Bot. Mag., t. 534. Es à à. Ce sont de jolies plantes qui requièrent entiè- rement le mode de culture que nous avons indi- qué pour les Zxia. Genre Hesperantha. HISTOIRE ET CARACTÈRES. Bellenden Ker est encore le créateur de ce gen- re, quise compose tout d'abord de trois espèces d’Ixia, décrites et figurées par Jacquin (L.e., t. 276, 279, 280), et de quelques autres figurées dans le Botanieal Magazine. Leur nom généri- que fait allusion à l'odeur suave que leurs fleurs répandent le soir en s'épanouissant (écrépæ, soir; &v00os, fleur); pendant le jour elles restent fermées, et, chose remarquable, elles sont alors entière- ment inodores. Toutes sont indigènes au Cap, et demandent la culture des Z+1a. En voici la diagno- stique différentielle : — 147 — Périgone hypocratériforme; limbe égalant le tube; lacinies égales, étalées. Anthères versatiles. Stigmates 3, linéaires, étroits, condupliqués, ré- clinés. Capsule trigone, toruleuse. Graines polyè- dres. Epis floraux lâches; spathe bivalve , dont le lobe extérieur égalant ou dépassant le tube pé- rigonial. Ce genre a pour synonyme l'Hesperanihus de Salisbury, mot qui a la même signification qu'Aesperantha. Espèces connues et cultivées. Hesperantha augusta, B. M. Blanc, Cap, 4825, Jacq., ic. 2 ere — cinnamomea , H. K. Brun-blanc, Cap, 1787, RE Bot. Mag., t. 1054. _— falcata, H. K., Brun-blanc, Cap, 1787, Bot. Mag., t. 566. _— graminifolia, Brun-blanc, Cap, 1808, Bot, Mag. , t. 1254. _ pilosa, H. K. Brun-blanc, Cap, 1811, Bot. Mag., t 1475, — radiata , H. K. Brun-blanc, Cap, 1794, Bot. Mag., te 573, — 148 — Genre Trichonema, HISTOIRE ET CARACTÈRES. Ce genre est encore un démembrement du gen- re {xia, et fondé également par Bellenden Ker. En voici les caractères sommaires. Périgone infundibuliforme, à tube court, dont le limbe sexpartite, à lacinies égales, étalées. Fi- laments staminaux très courts, velus, dressés, inclus ; anthères oblongues, basifixes. Stigmates 3, linéaires, condupliqués, bipartis, dont les divi- sions courtes, recourbées. Capsule membranacée, trilobée-gibbeuse. Graines ascendantes, anguleu- ses-arrondies, à test coriace. Ce sont en général de très petites mais très jo- lies plantes, indigènes pour la plus grande partie au cap de Bonne-Espérance, et dont quelques unes croissent dans le midi de l’Europe, particulière- ment dans les environs de Naples. Une seule jus- qu'ici a été trouvée en Amérique. Leurs feuilles sont étroites, subtétraquètres ; la scape est cylin- drique, cachée entre les feuilles; mais les ra- meaux en sont exserts, munis à leur base d’une feuille courte , et se terminent par une fleur soli- = 149 clusive des plantes bulborhizées. Leuts feuilles taire qui sort d’une spathe bivalve enveloppant lé tube périgonial. Ce genre a pour synonyme lé Xomu re dé Maratti (Dissert. Rom., 1772), et comprend plu- sieurs espèces d'/xia de Jacquin (Ze. rar., t 270, 200), et de Sibthorp (F4. græc., t. 36). Son nom générique, formé des mots grecs 6pif, cheveu, et »äp« , filament , fait allusion à la pu- bescence dont sont revêtus les filets staminaux. Espèces connues. et cultivées dans les jardins. Trichonema bulbocodium , H. K. Pourpre, Europe méri« dionale, 1739, Bot. Mag., t. 265. = purpurascens, Ten. Pourpre, Naples, 4825, FI. neap., t. 2. = colümnæ, Ten. jaune pâle étlilas, Naples, 1825, Redout., Lil, t. 88 ramiflorum, Ten. Pourpre, Naples, 4830, …, cælestinum ; Pursh. Bleu, Amérique septen- trionale, 1820, Bart. it., t. 8. [ l _ roseum , B. M. Rose, Cap, 4808, Bot, Mag., 1 1295. œ — speciosum, B; M. Rose, Cap, 1808, Bot. Mag, : t. 1476. — pudicum, B. M. Rose, Cap, 1808, Bot, Mag., t, 12/44. AS, — 150 — _ crutiatüm, S. S, Rose, Cap, 1758, Jacq. ic. 2, t. 290, = longifolium , Salisb, Rose, Cap, 1758; Bot: Mag., ti 575. — filifolium , Ker. Jaune, Cap, 1812, Redout., Lil, t. 254, 2, x — recurvifolium , .… Jaune paille, Cap, 1812, Redout., Lil, t, 251, À. — tortuosum, Ker, Jaune, Cap, 4822, se caulescens , B. M. Jaune, Cap, 1810, Bot. Mag., t. 1392 — chloroleucum, B. M, Jaune paille, Cap, 1826, Jacq. ic, 2, ts 270: | Culture des /ria. PRE. ! Genre Galaxia, HISTOIRE ET CARACTÈRES, Ce genre a été formé par Thunberg(Wow. Gen. IL, 50, cum icon.) aux dépens encore de quel- ques espèces d’/ria de Liriné, et a été adopté par les botanistes modernes, ävec ces caractères principaux : Périgone infundibuliforme ; lacinies égales , oblongues cunéiformes, dont les 3 extérieures = 151 — munies à la base d’une fossette nectarifère. Fila- ments staminaux connés en un tube court; an- es sagittécs, basifixes; ovules MR 1 S byle filiforme, triquètre, claviforme; stigmates 3, lamellaires, enroulés-cucullés, frangés. Capsule membranacée, trisulquée-trigone. Graïnes globu- leuses, On voit que ce genre diffère de l’Ixia, princi- palement par les fossettes nectarifères des laci- nies, par des étamines soudées.en tube, par la formé de ses anthères et de son style. Le type est le Galaxia ovata, Thunb. (Ixia Galaxia, L. fils). On en connaîtsept ou put espèces, dont cinq sont cultivées. Fe Ce sont de petites D fort remarquables, toutes indigènes au Cap, à rhizome bulbo-tubé- reux, s'allongeant en un stipe qui porte au som- met les feuilles et les fleurs; les premières sont bifariées, étroites, enroulées, nombreuses; les extérieures plus courtes; les spathes univalves, séparées par une feuille; les périgones se dérou- lent bientôt, se fanent et persistent. Le nom générique provient du grec 74e (y2)aË), lait. Nous ne savons à quoi cette dénomi- nation peut faire allusion. — 152 — Espèces introduites et cultivees. Galaxia ovata, Thunb. Jaune, Cap, 4799, And. Bot.fRepss t, 94. — _grandifiora, À. B. Jaune, Cap; 1799, And. Bot. Rep., t, 164. … mucronularis, Salisb, Rose, Cap, 1799, Jacq. ic« 2, L'2973 PIRE Sin, — wersicolor, Salisb. Jjaurie rose, Cap, 4799, Jacq.ic. 2,t. 291, fig. inf. dext. — graminea , W, Jaune, Cap, 1795, Bots Mag., te 1292, Genre Babianä, HISTOIRE ET CARACTÈRES . Plusicurs espèces d’Zrtia de Linné et de jacquin (Je. rar., t. 233, 237, 253, 264, 28h, 287 ) ont servi à Ker pour établir ce nouveau gente, qui paraît devoir être adopté. Il diffèré en effet du gerire Îxia proprement dit par quélqués points essentiels que noûs signalerons dans la diagnose. Ce sont en généfal de charmantes petites plantes, à fleurs brillant du plus vif coloris , et toutes ori- ginaires du Cap, cette patrie pour ainsi dire ex- — 153 — sont bifariées, fistuleuses , engaïnantes à la base, ensiformes, plissées , fortement nervées, presque toujours velues; lesfleurs, souvent odorantes, dis- posées en épis lâches, subunilatéraux , simples ou rameux, sortent de spathes courtes, herbacées et diphylles, dont le lobe extérieur biparti. _ Voici la diagnose sommaire de ce genre : Périgone infundibuliforme , à tube court, dilaté à la gorge, à limbe 6-parti régulier ou bilabié, dont les lacinies égales. Etamines dressées ou unilatérales; filaments subulés ; anthères versati- les. Stigmates indivis, cunéiformes - ligulaires. Capsule coriace, subovale. Graines bacciformes. Babiana, Ker (Ann. of Bot. 1, 234. Bot. Mag.,t. 410, 576, 583, 621, 626, 637, 638, 680, 10149, 1052, 1053). On réunit au Babiana le genre Æcaste de Salisbury (nsc.). Le nom générique est une altération assez peu heureuse du mot babianer , par lequel les Hol- landais désignent la grande espèce de singes que nous nommons Babouin. Selon l’auteur, ce mot fait allusion à ce que les singes sont friands des bulbes de ces plantes. — 154 — Espèces connues et cultivées. Babiana nana, S. S. Bleu, rouge, Cap, 4807, And. Bot, Reg., t, 437. rubro-cyanea, B. M. Bleu, rouge, Cap, 1794, Bot, Mag., t. 410, villosa, B. M. Cramoisi, Cap, 1778, Bot. Mag. , t. 583. obtusifolia, B. M. Violet, Cap, 4825, Jacq. ic. s. 2, t. 284. purpurea , B. M. Pourpre foncé, Cap, 1806, Bot. Mag., t. 4052. stricta, B. M. Bleu, blanc, Cap, 1757, Bot. Mag., t. 621. augustifolia, …. Bleu, Cap, 4757, Bot. Mag. , t, 637. tenuifiora, Sw. Bleu, Cap, 1825, Br. fl. gard. ic. sulphurea, B. M. Jaune pâle, Cap, 4803, Bot. Mag. , t. 1053, mucronata, B. M. Pourpre, jaune, 41825, ic. 2, Jacq., t. 253. plicata, B. M. Bleu pâle, Cap, 1774, Bot. Mag., t. 576. disticha, B. M. Bleu pâle, Cap, 1774, Bot. Mag., t. 626. pallida, W. H, Bleu pâle, Hybride, sus. ochroleuca, …. Jaune paille, Cap, 1825, spathacea, B. M. Bleu, blanc, Cap, 18501, Bot. Mag., t, 638, — 155 — = gsambucina, B. M. Bleu foncé, Cap, 417293. Bot. Mag.,t 4949. — tubata,.…., Blanc-rouge, Cap. 4774, Bot, Mag., t. 680. ù — tubiflora, B. M, Blanc-rouge, Cap, 1774, Bot, Mag., t. 847 — ringens, B. M. Ecarlate, Cap, 1752, Lodd. bot, cab., t. 4006, _ coeurs, B. M. ROppre, Cap, 1774, sou Genre Anomothecs, HISTOIRE .ET CARACTÈRES. Synonyme Ænomaza, Laws, cat. 2. Etymologie : ävouos, irrégulier; Of», toute sorte de boîte; allusion à la forme de la capsule. On voit qu’il faut écrire Anomotheca , et non Anomatheca, qui n’est probablement qu’une faute typographique : copiée par tous les au- teurs. Le type de ce genre est le G/adiolus j junceus L., ou Lapeyrousia juncea B. M. II ne renfer- me que deux espèces, toutes deux fort belles et cultivées dans les jardins. Ce sont : Le #6 = Anomotheca juncea, H. K, Rose, Cap, 1791, Bot. Mag. , t. 606. | = cruenta, Lindl, Rouge, Cap, 4830, Bot, Reg.s t. 1369. j Elles se cultivent comme les Ixia. Voici la ca- ractéristique sommaire du genre : Périgone hypocratériforme, à tube filiforme triquètre, resserré à la gorge. Etamines subunila- térales; filaments filiformes, anthères basifixes. Style filiforme ; stigmates 3, finement linéaires, repliés , bifides. Capsule ellipsoïde, rude, papil- leuse. Graines arrondies; feuilles bifariées, en- siformes ; tige jonciforme, paniculée, multiflore ; fleurs en épis subunilatéraux ; spathes herbacées, courtes, diphylles. Genre Ovieda. HISTOIRE ET CARACTÈRES, La formation de ce genre est due à Sprengel (Syst. I, t. 147). Il renferme plusieurs espèces dé- membrées des genres {xia, Gladiolus et Gala- æia, de Linné et de Jacquin (Zc. rar.,t. 268, 270, = 157 — 288, 291). On en a depuis ajouté diverses äutres. Voici comment les auteurs le caractérisent : Périgone infundibuliforme, à tube filiforme, triquètre, à lacinies égales étalées et dressées. Etamines dressées ou subunilatérales ; filaments tubulés ; anthères oblongues, basifixes. Style fili- forme, stigmates étroitement linéaires, condu- pliqués, bipartis, lobes roulés en dessous. Capsule membranacée, trilobée-triquètre. Graines tri- polyèdres. Les Ovieda sont toutes de jolies plantes indi- gènes au Cap et dans l'Afrique australe. Leur scape ancipitée ou triquètre est simple ou très ra- meuse , et se garnit de feuilles rares ou nombreu- ses, collatérales, gladiiformes ou bifariées-cana- liculées, les extérieures souvent falciformes, les caulinaires décurrentes; les fleurs sont disposées en un épi terminal, solitaire, contracté quel- quefois en un fascicule; les spathes sont bivalves, herbacées, souvent sphacelées. Ce genre a pour synonymes le Zapeyrousia de Pourret (4ct. Acad. Tolos. 111, 79, t.6); le Peyrousia de Sweet (Hort. Brit. 664), non DC.; le Merisostigma de Dietrich (#illd.spec., PI. 7): 14 — 158 — La dénomination d'Ovieda est une dédicace. En voici les espèces cultivées : Ovieda corymbosa , B. M. Bleu, Cap, 4791, Bot, Mag, ,t, 595. | — falcata, B. M. Bleu, Cap, 1825, Thunb. diss. 4, t. 1, £3. | — fasciculata, B, M, Blanc, Cap, 1825, Jac., ic. 2, t. 264. — fissifolia, B. M. Bleu, Cap, 1809, Bot. Mag., t. 1246. — bracteata, B. M. Blanc, Cap, 1825, Thunb. act. haf. 6, cum ic. — aculeata, Sw. Blanc, Cap, 1825, Br. fl. gard., 5. 2, tie — anceps) Sw. Blanc, Cap, 1825, Br.fl. gard., s. 4, t, 143. —. silenoides, B, M. Pourpre, Cap, 1822, Jacq., ic. 2, t. 270. — Fabricii, B. M. Blanc, Cap. 1825, se Même culture que celle des Ixia. Genre Diasia. HISTOIRE ET CARACTÈRES. Ce genre, formé par Decandolle (Bull. Soc. — 159 — phil. 80), est le même que le Melasphærula de Gawler et de Ker (Ann. Bot., t. 231), et que le Phalangium de Burmann (cap. 3). Il a été for- mé aux dépens de quelques espèces de Gladiolus de Jacquin (/e., t. 236). Les espèces qui le composent appartiennent au Cap. Leurs feuilles sont collatérales, ensiformes, ternées au dessous des rameaux de la scape, qui est cylindrique, paniculée ; les fleurs sont dispo- sées unilatéralement dans les sinus d’un rachis capillaire élastique; les spathes sont bivalves ; chaque valve est divariquée, et l’extérieure, her- bacée au disque, est ceinte d'un bord membrana- cé. Voici la diagnose du genre: Périgone 6-parti, égal, étalé, à lacinies cuspi- dées. Etamines subunilatérales, insérées au bas de celles-ci; filaments filiformes ; anthères oblon- gues, basifixes , conniventes. Style filiforme as- cendant ; stigmates très linéaires, condupliqués, recourbés. Capsule chartacée, turbinée, trilobée. Graines peu nombreuses, arrondies. Nous ignorons l’étymologie du nom générique; peut-être est-ce Aou, fêtes de Jupiter ? ou dvæc, nombre binaire, mais alors il aurait fallu l'écrire Dyasia; ou bien encore de Giaciw, j'agite, j'é- — 160 — branle ; et dans ce cas quelques espèces Rraigné d’une ae suspecte ? Espèces connues et cultivees dans les jardins. Diasia iridifolia, B. f. 9. Blanc, brun, Cap, 1825, Sw. B. f. G. ic. — tntermedia , B, f. 9. Pourpre, paille, Cap, 4787, Bot. Mag., t. 645. — graminea, B. M. Pourpre, paille, Cap, 4825, Jacq., t. 236. — parviflora,B. C. Blanc, Cap, 1825, Bot. Cab. , t, 1444. Culture des Gladiolus et des Zxia. Genre Antkclyza. HISTOIRE ET CARACTÈRES, Ce genre, adopté ou rejeté tour à tour par les auteurs systématiques, et réuni récemment par Endlicher (Gen. PI., 1239) au Gladiolus, nous semble néanmoins tout aussi distinct de ses congénères que Ceux que nous avons passés en revue, et qui ont été adoptés. Malheureusement nous n'en saurions donner ici une diagnose exac- es 61 = te, tellé par exemple que l’a établié B. Ker dans son beau traité sur les Iridacées, ouvrage que bien peu de personnes possèdent en France. Le genre Antholysa a été formé par Liriné en 4741. Il lui imposa, dit-on, ce nom, en en com- parant les fleurs à des gueules entr’ouvertes, pré- tes à mordre (&voc, fleur ; Adoca, rage). Îl faut avouer qu'en cette occasion, s’il en est ainsi, l'es- prit du grand réformateur de la botanique s'est un peu égaré, et que la comparaison est assez forcée, puisqu’au contraire le limbe dans ce genre n’est pas ouvert. Dans tous les cas, le mot est mal orthographié, et aurait dû alors être écrit {ntho- lyssa. Peut-être vient-il d'évdos et de Avzw, je pleure ; ce serait une allusion à la forme surbais- baissée et triste pour ainsi dire des enveloppes florales ? Quoiqu'il en soit, voici la diagnose de Sprengel (Gen.) : Spathe bivalve, presque enroulée. Tube péri- gonial grêle; limbe ringent; lèvre supérieure al- longée, l’inférieure formée de 5 lacinies, dont les latérales inclinées. Stigmates indivis. Capsule globuleuse, coriace; graines aïlées (Anpr., Bot. Rep., t. 39). | Ce dernier caractère seul, s’il est exact, suff- 1%, = d'Eté rait pour déterminer l'adoption de ce genre. Nous n’hés ons donc pas à l’admettre ici, et nous don- nons ci-contre la figure d’une nouvelle espèce. Comme toutes leurs congénères, elles appar— tiennent à l'Afrique australe, moins la dernière, rapportée récemment de l'Abyssinie par le voya- geur Dillon. Leurs feuilles sont ensiformes, ner- vées, plissées; les fleurs tubulées, horizontales ; les spathes très grandes. Espèces cultivées dans les jardins. Anthoy æthiopica, B. M. Ecarlate, Cap,. 1759, Bot. Mag. ,t. 561. == prœalta, D, C Ecarlate, Cap, .…. Redout., Lil. 7 387 —- montana, B. C. Pourpre, Cap, 182%, Bot. Cab., t. 4022. — lucida, B. M. Pourpre, Cap, 1825, == abyssinica, E. P. Pourpre,. Cap, 1828, Lem. Herb. gén. Amat,,t, 3. F°... Genre Watsonia. HISTOIRE ET CARACTÈRES. Ce beau genre, établi par Miller, célèbre culti- a. == 168 valeur anglais du dernier siècle, et dédié par lui à W. Watson, botaniste, son compatriote, est très voisin des Gladiolus, auxquels il devrait peut- être rester réuni; on en jugera par cette diagnose: Tube périgonial, souvent plissé à la gorge; 6 lacinies presque égales ou bilabiées. Etamines dressées ou subunilatérales, insérées au dessous de la gorge; filaments subulés; anthères versati- les. Style filiforme ; stigmates linéaires, condu- pliqués, bipartis. Capsule cartilaginacée, allon- gée, subeylindrique, loculicide-trivalve au som- met. Graines imbriquées, polyèdres, ceintes d’une membrane. — Feuilles collatérales, très étroites ou largement ensiformes, feuilles très grandes ou très petites; spathes bivalves, rigides. Comme ceux cités ci-dessus, ce genre com- prend diverses espèces de Gladiolus et d’{xia de Jacquin. Les synonymes sont le Micranthus de Persoon (£nchir. 1, 46), le Phalangium d'Houl- tuyn (Hourr., Sysé. 11, 129, t. 8), le Merianade Trew (ÆEhret. 11, t. 19). Espèces cultivées. W atsonia aletroides , B, M. Rose, Cap, 1774, Bot, Mag. t. GA, == déni Watsonia angusta, B. I. Ecariate, Cap, 4825, facq., t, 554, — humilis , B. M. Rouge, Cap, 1754, Bot, Mag, t. 634. “— #neriana, B, M. Rose, Ca, 1750, Bot. Mag. , t. 118. — iridifolia, Jacq Carné, Cap, 1795, Jacq. ic., 2 t. 234. ‘ | —_ fulgida, Salisb. Ecarlate, Cap, 1795, Bot. Mag., t. 600, — roseo-alba, B. M. Blanc, rose, Cap, .… Bot. Mag., t. 537. = brevifolia, B. M, Ecarlate, Cap, 1794, Bot. Mag., t. 601. = rosea, B, M. Rose, Cap, 1803, Bot. Mag., t. 1072. = strictiflora, B. M, Rose, Gap, 4810, Bot. Mag., t. 4406. = marginata, B. M. Rose, Cap, 1774, Bot, Mag., t. 608. — rubenS, Ker. Rouge, Cap, 1825. —- puñctata, H. K. Bleu, Cap, 1800, Bot. Rep.,t. 177, — plantaginea, B. M. Bleu, Cap, 1774, Bot. Mag., t 553. — compacta, L. C. Bleu, Cap, 1825, Bot, Cab. , t, 4577. — spicata, B. M. Rouge, Cap, 1791, Bot. Mag., t. 522, Les Fatsonia sont detrès belles plantes, à fleurs très grandes, très nombreuses et très brillantes. Ils se cultivent absolument comme les G/adiolus. — 165 — Genre Crocus, HISTOFRE ET CARACTÈRES, Les espèces de ce joli genre composent dès les premiers jours du printemps ou de l'automne un des plus gracieux ornements de nos jardins par la grandeur et le riche éclat de leurs fleurs. On en connaît environ une trentaine d'espèces, la plu- part originaires des contrées tempérées de l'Eu- rope ; quelques unes appartiennent au cap de Bonne-Espérance , et à diverses parties de l'Asie septentrionale; une seule à l'Amérique. Quelques espèces croissent sur le sommet des montagnes de l'Europe centrale , tel que le Crocus vernus, qui, dans nos jardins, a produit un si grand nombre de charmantes variétés. On le trouve en abon- dance près de la limite des neiges dans les Alpes, les Pyrénées, le Jura , les Vosges, où il forme d'immenses tapis qui entourent d’une ceinture brillante les frimas séculaires. Dans certaines espèces, les bulbes sont formées de tuniques composées de fibres réticulées. Dans d'autres , ces tuniques sont lisses et innervées. Les feuilles paraissent tantôt avant, tantôt après les — 166 — fleurs. Celles-ci offrent une particularité remar- quable. Elles sortent du milieu d’un petit nombre de feuilles linéaires, subulées, subdressées ou éta- lées, et paraissent comme posées sur terre, tant la ‘ hampe qui les porte est courte. Mais après la flo- raison celle-ci s’allonge, et présente bientôt au dessus de terre l'ovaire , qui vient y mürir ses graines au soleil. C’est ce qu'on remarque parti- culièrement dans le Crocus nudiflorus, lequel, comme le Colchique d'automne , ne donne que sa fleur dans cette saison , et produit ses feuilles au printemps suivant, ainsi que son ovaire, qui reste pendant près de cinq mois sous terre. Le type du genre est lesafran ou Crocus sativus L., var. officinaldis, Lam. (J{lust.).On cultive en grand cette espèce dans plusieurs parties de la Franceet de l’Europe pour les besoins de l’indus- trie et de la thérapeutique. Sous ce dernier rap- port , le safran est un médicament stimulant et antispasmodique. Mais on ne doit l’employer qu'à très petites doses, si l’on ne veutqu'exciter diverses fonctions de l’économie, le flux menstruel par exemple. À une certaine dose, il détermine l'i- vresse, le délire, une congestion cérébrale enfin, qui peut être suivie d'accidents funestes, et de la — 167 — mort même. Appliqué extérieurement, on ie re- garde comme résolutif, et calmant. Il fournit à l’industrie une teinture jaune, as- sez belle , mais qu'on ne paraît pas être parvenu encore à fixer d'une manière solide. Elle sert à colorer les pâtes des vermicelliers, lesliqueurs, etc. La fleur. du .Crocus sativus est d'un violet clair, marquée de veines rouges. Ce sont les stigmates desséchés qui fournissent ce qu’on appelle le sa- fran du commerce. Sa couleur est d’un jaune orange; son odeur , sui generis, forte, mais assez agréable; sa saveur, amère et piquante. On a long-temps ignoré la patrie réelle de cette plante. Allioni la disait indigène en Savoie; ceux qui la supposent originaire d'Orient allèguent pour preuve de leur assertion les mots européens, azafran, zafrano, safra, saffran , et safran, qu'ils prétendent dérivés du mot arabe zafaren. Smith (Prod. fl. 91) démontra pour la première fois d'une manière certaine qu'elle croît sur les montagnes de l’Attique. Toutefois Bertoloni la trouva sauvage à Ascoli, dans la marche d’'Ancône. Loudon rapporte (Eneyel. of plants, 38) que Haworth, qui, pendant trente ans, cultiva avec prédilection des plantes de ce genre, avait remar- — 168 — qué que les graines de celles dont les fleurs étaient bleues, pourpres ou blanches, mürissaient beaucoup plus promptement que celles des es- pèces à fleurs jaunes. Quelques auteurs veulent encore que le Crocus vernus, dont l'existence est démontrée comme séculaire sur diverses montagnes d'Europe, soit originaire seulement de Suisse et d'Italie, où on le trouve communément avec des fleurs blan- ches et pourprées à la base; mais il est facile de voir que cette opinion vient d'elle-même ap- puyer la première. Enfin des botanistes préten- dent que cette plante et le C. sativus sont les seules espèces distinctes du genre. Nous avoue- rons pour notre part que nous partageons à peu près cette opinion. Quoi qu'il en soit, Miller et Willdenow en dé- crivirent quatre espèces, et J.-E. Smith trois, comme indigènes en Angleterre; puis Haworth, pas moins de treize. Les Crocus vernus et versicolor sont les deux espèces qui ont produit le plus de variétés, toutes plus belles les unes que les autres; et nous ne craindrons pas d'être taxé d'exagération quand nous dirons que rien n'est plus joli, plus gra- — 169 — cieux , plus éclatant même, qu'une bordure de Crocus. | Comme celui de plusieurs autres plantes bul- beuses , le bulbe du safran se renouvelle cha- que année, c’est-à-dire que le jeune bulbe se for- me au dessus de celui de l’an précédent, qui alors se dessèche et meurt. Lors donc qu’on a laissé plusieurs années sans les déplanter les bulbes d’une touffe ou d’une bordure de Crocus, on est étonné de les voir tout à coup à fleur de terre, quand on savait les avoir enfoncés à une certaine profondeur. Il est donc à propos de les lever tous les trois ans ; c’est dire qu’ils peuvent vivre, sous notre climat, à l'air libre et sans précaution. Tous en effet, excepté peut-être 3 ou 4, ne re- doutent pas les intempéries de nos longs hivers. Ils ne sont pas difficiles sur le choix du terrain. Néanmoins une terre meuble et substantielle est celle où ils prospèrent le mieux. On peut donc les y laisser en place pendant deux ou trois ans avant de les déplacer, pour en séparer les caïeux. Quelques personnes préfèrent les relever pour les conserver dans un lieu sec (un casier par exem- ple) jusqu’au moment de les replanter. Les espè- ces à fleurs automnales, par exemple les C. sati- 15 — 170 — vus, serotenus et speciosus, doivent être plantés dès le mois de septembre, si on veut que leur raison soit belle et régulière. Ceux qui ne fleu- rissent qu'au printemps peuvent n'être mis en terre qu'au moment où on plante les Tulipes et les Jacinthes. Quelques espèces se laissent aussi aisément forcer ; le C. versicolor peut de la sorte fleurir dès les premiers jours de décembre. Nous ne connaissons à cet effet rien de plus char- mant que les vases en forme de lampes antiques de M. Follet'1), percés de trous par chacun des- quels sortent une ou plusieurs fleurs de cette charmante espèce, de manière à ce que le vase en paraisse tout hérissé ; et rien de plus simple que celte culture. Vers le mois d'octobre ou de no- vembre, on emplit ces vases de mousse fraiche , qu'on a soin de tenir légèrement humide, et on place un bulbe de Crocus dans chacun des trous ; puis on les suspend par paires auprès des fe- tres d’un appartement, où leursfleurs, qui netar- dent pas à paraître, durent plus de six semaines, (1) Habile potier de terre, rue des Charbonniers-Saint- Marcel, à Paris. — 171 — et font le plus joli effet par la richesse et la va- riété des couleurs dont elles brillent. On les multiplie aisément des jeunes caïeux qui se forment, comme nous l'avons dit, sur le bulbe de. l’année précédente, et fleurissent la troisième année. Mais, pour obtenir des variétés nouvelles, il faut absolument semer. On laisse complètement müûrir les fruits; on en recueille les graines aussitôt qu’on remarque que les capsu- les s'entr'ouvrent, et on sème sur-le-champ , ou peu de jours après, dans un terrain préparé, comme nous l'avons indiqué pour les semis de Tulipes. On laisse en place, pour ne relever que la troisième année; à la quatrième on replante , et cette année-là même les jeunes bulbes fleuris- sent. On voit que tout est plaisir dans la culture des Crocus; pas de soins, pas de soucis ! et cependant quelles douces jouissances elle procure! quel ri- che aspect que celui de ces longues bordures ba- riolées de bleu, de violet, de rose, d’orangé, de jaune, etc., brillantes couleurs qui revétent l’élé- gant et ample périgone des Crocus! — 172 = Caractéristique du genre Crocus. Crocus, Tourn. (/nstit. rei herb., t. 183, 184), et Auct. seq. Périgone infundibuliforme, à tube allongé, dont les lacinies intérieures un peu plus petites, toutes dressées. Etamines dressées ; filaments filiformes ; anthères sagittées, basifixes. Style filiforme, allongé ; stigmates dilatés, cunéi- formes, charnus , cucullés et denticulés au som- met. Capsule membranacée-trigone. Graines sub- globuleuses ; test coriacé, un peu charnu, et com- me rugueux vers l’ombilic. — Fleurs solitaires , très grandes, très belles, jaunes, violettes, bleues ou blanches , souvent bicolores et veinées de li- gnes plus foncées de la même couleur, ou d'une. autre différente. Feuilles étroitement linéaires , étalées , d’un vert foncé en dessus, plus pâle en dessous, et pourvues le plus souvent d'une très forte nervure médiane blanche. Patrie et habitat indiqués plus haut. L'étymologie du mot Crocus a été l'objet d’as- sertions passablement inexactes, | « Crocus », dit Théis (Dict. de Bot. 139), « vient de 2pox0s , qui dérive de 2poz#, fil, fila- = 178 Mént. Le safran est par filets. Pline et Dioscoride parlent tous deux des filaments du safran. » Sweet dérivé aussi ce mot de xpoxs, fil. Loudon dit que c’est un mot employé par Théo: phrasté, et il rappelle la fable du jeune Crocus changé en une fleur; fable que l’on peut lire, dit-il, dans Ovidé. Il aexisté en effet chez les anciens une plante du non dé zp0%05, que les lexiques traduisent par sa- fran, soried’avoine, et mème par jaune d'œuf. Pline, qui parle longuement, mais d’une manière exirémement vague, d’une plante qu'il nomme Crocum, parle en effet de ses filets, (Voyez livre 21, chapitre 6.) Optimum ubicumque quod pinguissèmum et brevibus capillis. — Herba enim est folio an- gusto pene in capiliamenti modum.— Carno- sa est illi radix, vivacior quam cœteris. — S'eritur radicis bulbo. Tels sont les passages sur lesquels s'appuient les commentateurs , ét qu'ils torturent pour les faire se prêter à leur idée; mais si l’on veut voir dans ces phrases insignifiantes le Crocus des mo- dernes, que devient une telle affirmation, quand Pline dit ailleurs qu'on le mêle au vin pour lui 15 — 174 — donner de l'odeur; qu'on le broie pouren rein plir les théâtres ({rétum ad theatra replenda) ; que son odeur est recherchée (rosa et crocum odorativra, cum serenis diebus leguntur. — Îtaque et vina mixtis [Laton, crocon, hyacin- thon, ex Homero] odoratiora); que plus on l’é- crase du pied, et mieux il repousse après sa mort; qu ilse plaît surtoutle long des sentiers et près des fontaines ? De bonne foi, une telle plante peut-elle être le safran des modernes? Nous ne le croyons pas. Pourquoi dénaturer ainsi les écrits des an- ciens pour y chercher nos plantes, qu’ils n’ont sans doute pas connues , ou dont plutôt ils n’ont pas parlé? Le Crocus mêlé au vin n’eût-il pas produit du désordre dans l’économie? Nous con- cevons qu à très faibles doses on l'emploie pour colorer des pâtes; mais ce n'est plus la même chose! Quoi qu'il en soit, les Grecs et les Romains pa- raissent avoir donné le nomde Crocus à une fleur aune; les adjectifs formés de ce mot le prouvent surabondamment. Quant à la fable de Crocus changé en fleur, décrite par Ovide, cet auteur, si prolixe d'ordi- aire, se contente de la rappeler par ce seul vers: = 175 — El Grocon in parvas versum cum smilace flgyes Pr æler COMRS de meme 0e. à eat ge Nos lecteurs nous pardonneront sans doute cette digression philologique, qui n’est pas sans quelque intérêt pour beaucoup d’entre eux ; nous aimons à le penser, et nous revenons à notre sujet. Espèces du genre Crocts connues el cultivees dans les us (omission faite des nom- breuses varietés de plusieurs d’entre elles). Crocus vernus, E. B. Couleurs variées, Europe, … Engl. Bot., v. 5, t. 344 — striatus, L, En, Blanc, violet, Sud Europe, — versicolor, H. K. Blanc, bleu, Sud Europe, 1629, Bot, Mage, t 4110, — Thomasti, Ten. Bleu, Naples, 41830, s..oe — odnrus, Ten. Bleu, Naples, 1830, — suaveolens, Ten. Bleu, jaune, Naples, 14830, Sweet, Br, fl, gard., s, 2, t. 352. — imperati,S. S., Violet, Naples, 4830, Sweet, Br, f1. gard. , t. 98. — biflorus, H. K. Blanc, pourpre, Crimée, 4629, Bot. Mag, t. 845. — pusillus, R. S. Blanc, pourpre, Italie,-1824, Br. fl, gard. , t, 106, = 196 = inimus, R. L. Pourpre, blanc, Corse, 4828, Bot Mag., t. 2991, præcox, E. B. Pourpre, blanc, Europe, …. Enpl Bot. , t. 2645. argenteus, H. T, Pourpre, blanc, …. …. Hort, Tr., N 2 L'AT, 1228 5 albiflorus, R, S. Blanc, Hongrie, ...s. variegatus, R. S. Jaune, pourpre, Grient, 1828, Hop. et lior. a. meer. c. ic, reticulatus, M. B, Jaune, violet, Caucase, 1825, M4 B. Cent. pl. rar., t, 4, susianus, H. K. Jaune, pourpre, Turquie, 4605, Bot. Mag., t. 652. stel'aris, H. T. Jaune, pourpre, Sud Europe, 4629, Hort, Trans., I t; 136, ic. sulphureus, B. M. Jaune pâle , Sud Europe, 4629, Bot. Mag., t. 1384. lacteus, H. T. Jauné paillé , violet, lagenæflorus, P. L. Jaune paille, Grèce, ...,.Bot, Mag., U 2655. aureus, F. G. Jaune d’or, Grèce, Engl. Bot., t. 2646. luteus, R. S. Jaune, Orient, 4520; Bot. Mag., L. 45. mesiacus, B. M. Jaune, Grèce, 1629, Bot. Mag. , t 4411, | sativus , R. S. Violet, Europe, .. Engl, Bot, v. t. 343. serotinus, R.S,. Violet, Sud Europe, 1629, Bot. Mag., t. 4267. Pallasii, M. B. Violet, Tauride, ..……. — 177 — — nüdifiorus, E. B. Violet, Europe, …. Engi. Bot Ni ASE — speciosus, E. B. B'eu, Europe, .…. Bot. Reg., t, 40, & 2 Genre Tigridia. HISTOIRE ET CARACTÈRES. _ Linné avait confondu ce genre avec son Fer- rarta; mais Jussieu avec raison l'en sépara, et lui imposa le nom de Tigridia, qui fait allusion aux belles taches pourpres qui ornent le péri- gone (Tigris, tigre) de l'espèce alors seule con- nue de son temps. Depuis cet auteur, deux autres sont venues se réunir à la première, et, quoique moins belles, elles ne laissent pas que de mériter encore l'attention des amateurs, surtout le 7. conchiflora. Peut-être devra-t-on réunir au Tigridia le genre Cypella d'Herbert, ce qui porterait le nombre des espèces du premier à 4. Tous nos lecteurs connaissent le 7zgridia pa- vonta : aussi n'est-il pas besoin que nous fassions ici l'éloge de cette magnifique plante, la plus bril- — 178 — lante sans contredit de nos parterres, mais, hélas! peut-être aussi la plus fugitive; et qui pourrait cependant ne pas l’admettre, à cause de ce défaut, qu'elle rachète suffisamment par le nombre des fleurs qu’elle produit alternativement? Les Tigridies se cultivent en pleine terre ordi- naire, à l'air libre, dans un sol bien meuble et aussi riche que possible en humus. On peut les y laisser pendant plusieurs années sans en détacher les bulbes; mais il est plus prudent de les enle- ver ct de les conserver dans le casier et dans du sable bien sec, pendant l'hiver : car souvent ils pourrissent dans cette saison. Il nous est arrivé d'en conserver sans avaries deux années de suite à l'air libre et non couverts, et de les perdre la troisième. Si donc on se décidait à les laisser en pleine terre dehors, il serait prudent de les couvrir de feuilles sèches, et de poser une cloche ou un grand pot par dessus pour en éloi- gner toute humidité. Ces plantes se multiplient par la séparation des caïeux et le semis des graines; graines et caïeux qui se traitent comme nous l’avons enseigné pour ceux des /xia , des Gladiolus , etc. — 179 — Caractéristique sommaire du genre Ticrxpra. Limbe périgonial très étalé, 6-parti, dont les 3 lacinies externes beaucoup plus grandes et dispo- sées en coupe très évasée ( tout à fait hypocraté- rimorphe ); les internes beaucoup plus petites et subpanduriformes. Etamines connées en un très long tube enveloppant le style et l’égalant presque en hauteur ; loges des anthères adnées en avant au connectif. Stigmates filiformes, bipartis. Cap- sule membranacée. — Plantes herbacées mexicai- nes, à bulbe radical tuniqué, à feuilles bifariées , ensiformes, vaginantes à la base, plicsées, ner- vées; fleurs grandes, belles, terminant une tige cylindrique, à disque maculé, sortant d'une spa- the bivalve. Espèces connues et cultivées dans les jardins. Tigridia pavonia, J., Ecarlate-orangé. Mexique, 1796, Red. lil, t, 6. — conchiflora , v. Jaune moucheié de pourpre, Mexique, 1824, Brit. fl. gard. t. 128. — Violacea, L. O. Violet moucheté. Mexique , 1830, Herb. gén, Amat, t, 3, fol. 34. RD D— — 180 — APPENDICE. Les genres Pardanthus, Ferraria, Herbertia, Cypella, Moræa, Cypura , Marica, Homeria, Dietes, sont extrêmement voisins les uns des au- tres, et leurs caractères différentiels sontvraiment de bien peu de valeur; aussi est-il probable que plus tard, lorsque ces plantes seront mieux con- nues, plusieurs de ces genres devront être réunis. La plupart des espèces de Marica ont des rhi- zômes tubéreux ou fibreux. Le M. paludosa et quelques autres ont des racines bulborhizées ; on les tient dans la serre chaude. Dans le genre Ferraria les bulbes sont tubé- reux. On en cultive les espèces comme les Zxéa. Toutefois elles sont plus délicates et craignent beaucoup l'humidité au temps de leur repos. Il en est de même de celles du genre Pardan- thus. Les espèces des genres Aerbertia, Phalocallis, Cypella, Cypura, Vieusseuxia , se cultivent comme les Antholyzes; elles exigent un peu plus de chaleur et de soin que les /xia. Celles du se- cond genre et du troisième sont les moins déli- cates d'entre elles. = 161 = Païmi les espèces d'iris, quelques unes sont » bulborhizes, et se cultivent à l'air libre, où elles demandent à à peine une légère couverture. Les autres ne réclament aucun soin et prospèrent en pleine térre. Les espèces des genres Aristea , Wiütsenia, Diplarrhena, Libertia, Patersonia, Orthro- santhus, Hydrotænia (1), se cultivent en serre tempérée ou sous châssis, comme les G/adiolus ; mais , leurs racines provenant d’un rhizôme pro- | gressif, agrégé ou même lignescent (2), elles ne veulent pas être relevées, demandent un air pur, libre, et un ombrage léger pendant la belle saison. Parmi les Sisyrinchium, la plupart veulent aussi l’abri d’un châssis froid en hiver. Toutes les plantes de la famille des Iridacées, sur laquelle nous venons de jeter un coup d'œil (1) L’Hydrotænia est un genre nouveau fort curieux for- imé par Lindley (Bot Reg. Misc, 1838) et recommandable par la beauté et par l’organisation particulière du tis u de ses fleurs, lesquelles ressemblent aux fritillaires, (V. Horticulteur universel, t, IV.) (2) Ce rhizôme n’est, à proprement parler, qu'une tige courte à peine épigée et très souvent soutcrraine, 46 182 — . rapide, sont belles, d'un port agréable , et pro duisent aussi toutes, soit des fleurs très grandes , très brillantes, soit de médiocre grandeur, mais toujours jolies et d’un aspect pittoresque. On peut dire, sans être taxé d’exagération, que, dans tout le règne végétal, les familles des Iridacées, des Liliacées, des Amaryllidacées, sont celles qui produisent les fleurs les plus splendides; aussi insistons-nous vivement auprès des ama- - teurs pour qu'ils s’adonnent à la culture des belles . et nombreuses plantes qu’elles renferment. CULTURE PLANTES BULBEUSES. Livre 11i. ® GENRES DE LA FAMILLE DES AMARYLLIDACÉES ET DES LILIACÉES. AVANT-PROPOS. Nous avons à nous occuper désormais des gen- res qui composent les familles des Liliacées et des Âmaryllidacées, et surtout du mode de culture œ plantes qu'elles ci Notre tâche de- — 184 — vient donc de plus en-plus difficile, privé comme nous le sommes de tous documents certains et sanctionnés par l'expérience. Mais déjà nous nous sommes étendu sur ce sujet dans l'avant- propos qui commence ce petit livre; nous y ren- voyons le lecteur, et nous ne ferons ici que résu- mer les questions posées : 4° Quel est le sol pur ou mélangé qui convient le mieux à une espèce donnée? 2° Quel est le mode de traitement à employer envers telle ou telle espèce , lorsqu'on sait que l'une est à l’état de ‘repos quand telle autre entre en végétation; que celle-ci exige 25 à 30 de- grés +0 Réaum. pour végéter ou fleurir quand telle autre se contente d'une température bien moins élevée? etc., etc. 3° Que faire enfin envers des espèces rebelles jusqu'ici à tous les modes de traitement employés? Telle était la substance des questions que nous nous étions posées, et que nous avouons encore en toute humilité ne pouvoir résoudre avec cer- RE rires | | Nous l’avons dit encore, nulle part la culture de ces splendides végétaux n'a été l'objet spécial d'une culture bien entendue. Feu le contre-amira — 185 — Hamelin , seul en France et peut-être en Euroÿe; s'était occupé spécialement ét avec zèle de cette éducation ; malheureusement pour la science horticole, la mort est vénueé l'enlever au moment, sans doute, où il allait commencer à obtenir des résultats. » Les plus grandes difficultés à vaincre sont de connaître l’époque précise où il faudrait, sous notre climat, exciter là végétation de telles ou telles Liliacées et Amaryllidacées, et celle où il conviendrait de les laisser se livrer à l’état de repos; enfin quellé somme de chaleur leur con- vient à ces deux époques de leur vie. . La connaissance de ces trois points fondamen- taux, ainsi que celle du sol que ces plantes pré- fèrent, voilà toute leur culture résumée. Or, les notions que nous possédons déjà sur le traitement le plus favorable à employer pour les Iridacées peuvent nous guider par une voie sûre dans les recherches que nous avons à faire pour parve- nir à des résultats satifaisants en faveur des Ama- ryllidacées et des Liliacées. Ceci posé, et résumant les généralités que nous avons placées en tête de ce traité, nous entrons en matière. — 186 — Amaryilidacées. Si nous avons commencé notre livre par expe- ser les procédés de culture convenables aux Tu- lipes et aux Jacinthes, genres de la famille des Liliacées, ou, pour mieux dire, si nous en avons traité en dehors de leur famille naturelle, ce n’est pas que nous les regardions comme supérieures en mérite et en beauté aux autres plantes leurs con- génères, mais bien parce qu'elles sont l’objet d'une culture plus générale, plus importante, plus facile, et surtout mieux connue. Comme nous nous y sommes engagé, nous ne nous occuperons que de celles de ces plantes qui sont bulborhizes; mais, pour ne pas laisser dans l'esprit du lecteur une trop grande lacune, nous mentionnerons pour mémoire toutes celles dont les racines sont fibreuses, en en relatant toutefois les particularités les plus nécessaires à connaître. R. Brown créa la famille des Amaryllidacées en réunissant les Amaryllidées et une partie des Narcissées de Jussieu , c’est-à-dire celles dont l'ovaire est infère; quant à celles dont l'ovaire est supère, il en forma la famille des Hémérocallida- — 187 — cées; ces deux familles ont été adoptées par tous es botanisles qui lui sont postérieurs. Les plantes de la première sont extrémement nombreuses dans les régions comprises entre les tropiques, et habitent, pour la grande partie (près des deux tiers) , l'hémisphère oriental. Ün très petit nombre sont indigènes dans le nord de l'Europe et dans les mêmes parallèles: ce sont les genres Narcissus et Galanthus. _ À l'exemple d'Endlicher, nous EE cette famille en quatre sections : | + Amaniqées Etamincs stériles 0. Plantes scapigères, à râcines bulbeuses. Périgone simple, non couronné. Elles sont fort rares dans l'Europe australe et médiane, mais très nombreuses dans l'Afrique extratropicale, l'Amérique tropicale et l’'Améri- que méridionale. L'Afrique tropicale, l'Amérique boréale et la Nouvelle-Hollande, n’en possèdent que fort peu. Cette famille est une de celles, en petit nombre parmi les Monocotylédones, dans les plantes des- — 188 — quelles on trouve des propriétés vénéneuses, ( On dit que les Hottentots trempent leurs zagaies daris le suc de plusieurs espèces de Hæmanthus. On sait de temps immémorial que les bulbes et les fleurs de plusieurs Narcisses sont émétiques. Il en est de même des bulbes du Paneratium ma- ritièmum , de plusieurs Seilla, du Sternbergia lutea. Quelques ÆZlstræmeria (Salsilla, etc.) sont diurétiques et aphorétiques ; certaines Amaryllis (À. ornata) sont astringentes. Par contre, on retire d’excellent arrow-rootde plusieurs Æ{stræmeria (A. pallida). L'Agave americana fournit un vin que les habitants ap- pellent pulque , et dont ils tirent un excellent al- cool, etc. GENRES. Galanthus, L.; Leucoium, L.; Lapiedra, Lagasc.; Carpolyza, Salisb.; Strumaria, Jacq.; Sternbergia, Waldst. et Kit.; Haylockia, Herb.; Cooperia , Herb.; {maryllis , L. (et les genres formés aux dépens de celui-ci par Herbert, adoptés seulement comme sous-genres : Zephy- — 189 — ranthes, Pyrolirion, Habranthus, Sprekelia, Hip- peastrum, Vallota, Belladonna, Lycoris, Nerine); Brunsiwigia, Ker (Buphane et Ammocharis, Herb.); Griffinia, Ker ; Crinum, H.; Collania, Schult.; Jæmanthus, L.; Cyrtanthus, Ait.; Sphærotele, Presl.; Chlidanthus, Lindi. LS ++ Narcissées. Etamines stériles libres, ou connées en couronne à la gorge. Plantes scapigères, à racines bulbeuses. GENRES. Eustephia, Cav.; Eucrosia, Ker ; Chrysi- phiala, Ker ; Coburgia, Sw.; Euricles, Salisb.; Calostemma, R. Br.; Pancratium, L. (sous- genres : Hymenocallis, Herb.; Schizostepha- nium, Reich.; Ismene, Herb.; Liriopsis, Reich.); N arcissus , L. (sous-genres : Corbularia, Ajax, Diomedes , Queltia , Schizanthes, Ganymedes, Phylogyne, Chloraster, Haw.; Tazetta, Jonquil- lia DC., Hermione Salisb.\; Gethyllis, L. a — 190, — ++ Amaryllidées anomales. Clivia, Lindl.; Bravoa, Lav. et Lexarz. (syn. Chætocapnia, L. et O.; Robynsia, Drap.); Zxto- liricon, Fisch.; Campynema, Labill.; 4l{stræme- via, L. (Bomarea, Mirb.); Doryanthes, Corr. Enfin on joint encore aux Amaryllidacées la petite famille des Agavées, qui comprend les gen- res Agave, L., et Furcroya de Ventenat. Nous ne traiterons ici que des genres dont les espèces sont cultivées dans les jardins. AMARYLLIDÉES. Genre Galantkus, HISTOIRE ET CARACTÈPRES. Ce genre a été fondé, en 1737, par Linné, sur une jolie petite plante, première messagère du printemps dans nos climats, où elle fleurit au milieu des neiïges, dès le mois de janvier; ce qui lui a fait donner vulgairement le nom de = 19 — “Perce-neige (G. nivalis, L.). Elle croit natü= rellement en France dans les montagnes d'Au- “vergne , dans celles de la Suisse. Cultivée de temps immémorial dans nos jardins , elle y a pro- ‘duit une variété à à fleurs doubles , et toutes deux ji ï font un gracieux effet , alors que la terre est encore nue de toutes parts, par leur jolie petite | fleur inclinée, d'un blanc pur, teinté de vert ten- dre aux extrémités. : On en connaît deux espèces qui sont : Galanthus nivalis, L. Blanc, Europe, …. Engl. Bot, v, 1, t. 49. — plicatus, B. R. Blanc, Sud Europe, 1818, Bot, Reg., t 545, On les cultive en pleine terre, soit en bordu- | rés, soit en massifs, sans aucun autre soin que d'enlever les bulbes tous les 3 où 4 ans, pour les séparer. Elles préfèrent toutefois une exposition ombragée, une terre fraîche et légère. Caractéristique sommaire du génre; Périgone campanulé; lacinies extérieures con- caves , semi-étalées ; les intérieures plus courtes, dressées, cunéiformes, échancrées. Etamines 6, = 195 — _ inigérées su un disque épigyne. Anthères subtés tragones, dressées, convergentes, se terminant en une soie et s’ouvrant au sommet. Style filiformes stigmate simple, unique. Capsule charnue; grai- nes subglobuleuses. Plantes indigènes dans l’Eu- . rope médiane et australe, en Asie, dans le Cau- case, à bulbe ovale, d’une saveur äcre; feuilles très peu nombreuses, linéaires-carénées ou lan- céolées, plissées sur les bords; spathe monophylle; fleur solitaire , penchée; capsule finissant de mü- rir et s’ouvrant sous terre au moyen de Îa scape qui se baisse à cet effet : particularité physiolo- gique fort curieuse. Le mot Gulanthus vient des mots grecs y&e, lait, etc., 4v30s, fleur ; c'est une allusion à la cou- . leur des fleurs de ces plantes ; de là aussi les noms vulgaires français de Galant (galanth) d'hiver, de Galanthine. É 5 a — © = = ss Æ Ë Genre Leucoium, HISTOIRE ET CARAC'ŸÈRES, Le Leucoium est également un genre linnéen, mais qui avait été déjà indiqué dès 1557 par 193 — _Dodonæus (Dodoens), qui lui-même en avait éri= _prunté la dénomination à Théophraste et à Dios- coride. Toutefois le Aeuxcioy de ces auteurs ne - paraît nullement être la plante que les modernes connaissent sous ce nom ; les lexiques traduisent ce mot par violette ou giroflée blanche (devx6c, blanc; tv, violet); Pline (lib. XXXIV, cap. xx) en fait une variété à fleurs blanches d'une autre plante, nommé Chalcanthus par les deux écri- vains grecs cités. 11 dit qu'elle sent la violette, et que comme l’autre elle guérit une foule de mala- dies, sur lesquelles il entre dans de longs détails; c’est en un mot, selon lui, une panacée univer- selle. Comment donc les botanistes des 16° et 17° siècles n’ont-ils pas ressuscité aussi le Chalcan- thus des Grecs en l’appliquant à une de nos plan- tes modernes aussi heureusement qu'ils l'avaient fait pour tant d’autres? Le genre Leucoium comprend huit espèces, toutes d'Europe , et très voisines des Galanthus. Comme ces dernières, elles croissent dans les montagnes, et quelques unes fleurissent égale- ment au milieu des neiges : de là leurs noms vulgaires de Perce-neige , de Nivéole. M. W. Hooker (secund.Sweer, Hort. brit., ed. 17 æ 49ù = -$, 683) à créé pour deux espèces de Leueoium le genre É£rènosma (Epu:0c, figuier ; ôcur, odeur), que nous ne trouvons cité dans aucun autre auteur; c’est pourquoi nous sommes obligé de le passer aussi sous silence, en laissant réunies à celui dont nous nous occupons ici les plantes sur lesquelles :l avait été formé (L. vernumet carpathicum). Ce scnt : Leucoium vernum, L. Blanc, Europe, 4557, Bot. Mag. , t. 6. . == carpathicum, Hook. Blanc, Monts Crapacks, 4816, Bot, Mag., t. 1993. — æstivum, W. Blanc, Europe, … Bot. Mag. , t, 4240. = pulchellum, P. L, Blanc, Europe, .... Par, lond., t. 74e — roseum, Sw. Rose, Sud Europe, 1826, Br. fil. gard , t. 297 — grandiflorum, Sw. Rouge, Sud Europe, 4828, Redout., Lil., t. 217. — trichophyllum, B. R. Blanc, Barbarie, 4812, Bot. Reg., t. 544% = aulumnale, B. M. Rouge, Portugal, 1629, Bot. Mag, t. 960, Ces quatre dernières espèces formaient le genre - Acis de Sweet (L. c.). : — 195, — Comme celles du genre précédent, auxquelles elles ressemblent beaucoup, elles sont toutes de plein air et se cultivent de même. Caractéristique sommaire. y _ Périgone campanulé; lacinies presque égales , ovales, soudées à la base et renflées au sommet. Anthères déhiscentes dans toute leur hauteur. Style claviforme ou rarement filiforme ; stigmate simple. Capsule charnue. Graines peu nombreu- ses, globuleuses. — Bulbe globuleux, tuniqué ; feuilles largement linéaires ou filiformes; scape angujeuse, solide ou fistuleuse; spathe monophylle, multiflore. Plantes européennes à fleurs blanches, roses ou rouges; une seule appartient à l'Afrique septentrionale. G . Synonymes du genre : Vivaria, Moench. (Me- thod. 280); Acis, Sweer, Brit. fl. gard. [, t. 297. —"Æste— Genre Carpolyza. HISTOIRE ET CARACTÈRES. Genre fondé par Salisbury (Par. lond. t. 65)sur Strumaria spiralis d'Aiton (Bot. mag). — 196 — La seule espèce connue et cultivée dans les jar- dins est : | C. spiralis, H. A. Rose et blanc, Cap, 4774, Bot. Mag., t. 1383. C'est une très petite plante, à feuilles linéaires, recourbées, à fleurs nutantes sur une scape roulée en spirale à la base, et sortant d’une spathe for- mée de deux valvules linéaires. Diagnose. Périgone infundibuliforme-campanulé; tube court, à limbe régulier; lacinies extérieures subu- lées-mucronées, les intérieures un peu plus étroi- tes. Filaments subulés, très courts ; anthères dres- sées, ovales, sagittées à la base. Style filiforme, triquètre. Capsule membranacée, trisulquée. Grai- nes angulato-subglobuleuses, 2-6 dans chaque loge. Syx. Strumariaspiralis, Ait. 1. c. Crinum tenellum, Jacq., ic. rar. , t. 361. — spirale, Andr. Bot. Rep., t. 92. Et genre Hessea de Bergius, Linnæa, t,. 252. Carpolyza vient de x2pr0:, fruit, et de Lyza, k. — 197 — même signification défectueuse que dans 4ntho- lyza. (V. ce mot.) Genre Strumaria, HISTOIRE ET CARACTÈRES, Ce genre, formé par Jacquin en 1790, com- prend plusieurs espèces de Leucoium de Thun- berg, d'Amaryllis et de Crinum de Linné. On en connaît et on en cultive dans les jardins 5 espèces, qui sont : Strumaria truncata, W. Blanc et rouge, Cap. 1785 Jacy, ic 26307: rubella, W. Rouge pâle, Cap, 1795, Jacq., ic. 2, t. 358. augustifotia, W. Blanc rouge et pâle, Cap, 1795, Jacq., ic. 2, t. 359, undulata, W, Blanc et rouge, 1825, Jacq., ic. 2, t. 360. linguæfolia, W, Rouge, Cap, 1812, Jacq., ic. 2,t. 356, Ces plantes sont aussi délicates que jolies. Né- anmoins on les cultive assez facilement et de même que les Hæmanthus. (V. ce genre.) — 198 — Caractéristique. gr Périgone étoilé, à lacinies toutes distinctes ou soudées à la base en un petit tube très court ; fila- ments subulés, ou libres, ou cohérents entre eux, ou adnés à la base dilatée du style; anthères ver- satiles. Style renflé en bosse au dessous de sa par- tie médiane (d'où le nom générique de struma, bosse), sillonné ou aïilé-triquètre; stigmates 3, re- pliés; capsule membranacée, subglobuleuse-tur- binée. Graines arrondies ou un peu comprimées. — Bulbe tuniqué; feuilles linéaires, planes ou filiformes; fleurs en une ombelle portée sur une scapg cylindrique. | Plusieurs espèces de Strumaria dont Herbert avait fait son genre /mhofia viennent se ranger dans le Pruusioigia , tel que l’a circonscrit B. Ker. ( Voyez ce mot.) Il faut sans doute réunir à ce genre le Hessea stellaris, H. À. rose, Cap, 4794. Jacq. Schœænb, LOST: ù : Strumaria vient de Séruma , bosse, verrue; “allusion à la forme du style. | — 193 — Genre Sternbergiä, HISTOIRE ET CARACTÈRES, Waldstein et Kitaibel, en créant ce genre (Pi. Hung. II, 172, t. 159), le dédièrent au comte de Sternberg, promoteur de la Botanique. Il com- prend plusieurs espèces d'Amaryllis de Linné, et on doit lui réunir l'Oporanthus d'Herbert (fondé sur l'Amaryllis lutea , L.). Ainsi constitué, il ne renferme encore que à espèces, qui sont : Sternbergia colchiciflora, B. R. Jaune pâle, Hongrie, 1816, Bot. Reg., t. 2008. — lusiana, B. R, Jaune pâle, Levant, ...,Clus. hist. t. 163: — lutea, B. R. Jaune pâle, Sud Europe, 4596, Bot. Mag., t 290. Ce sont de très agréables petites plantes, ne demandant aucun soin spécial et se cultivant de la même manière que les Galanthus. Leurs feuilles sont linéaires ou filiformes; leurs fleurs solitaires, portées sur une scape courte; la spathe est tubuleuse et fendue d’un côté au sommet. Caractéristique. Périgone infundibuliforme, à tube droit, s'élar- — 200 — gissant peu à peu, à lacinies dressées, subégales ou les extérieures un peu plus grandes ; étamines insérées au sommet du tube; filaments filiformes, lesalternes plus courtes ; anthères subcordiformes, versatiles. Style filiforme ; stigmate trigone ou in- distinctement trilobé. Capsule en baie, oblongue- trigone. Graines subgiobuleuses. — Fleurs soli- taires , sur une scape courte, ou immédiatement radicales , à feuilles linéaires ou filiformes. Plan- tes ayant le port des Colchiques. Culture en pleine terre, à l’air libre; une lé- gère couverture dans les hivers rigoureux. Sépa- ration des caïeux tous les deux ou trois ans. Genre Haylockla, HISTOIRE ET CARACTÈRES. Le Sternbergia americana d'Hoffmansegg (Verz. 197, f. 5) a servi de type à Herbert pour fonder ce genre, qui est très voisin du précédent, auquel il aurait mieux valu le laisser réuni, sur- tout si l’on considère que la seule espèce bien connue jusqu'ici et cultivée dans les jardins n'en diffère pas notablement. — 201 — Cette plante est : Haylockia pusilla Jaune-pourpre, Buénos-Ayres, 41829, Bot. Reg. f, 1731, Ce sont de petites et gracieuses plantes, encore très peu nombreuses, observées sur le littoral oriental extratropical de l'Amérique du sud, ayant exactement le port des espèces du genre précédent, dont le tube ovairien reste en partie hypogé pendant la fleuraison, et dont la capsule vient ensuite müûrir au dessus de terre, comme cela a lieu dans le Croeus nudiflorus. Caractéristique. Périgone iufundibuliforme; tube droit, s’élar- gissant peu à peu; lacinies subégales, étalées en étoile. Etamines insérées en deux séries à la base _ des lacinies; anthères linéaires, incombantes. Style filiforme, droit; stigmate trifide, à divisions recourbées au sommet. Capsule trigone, trisul- quée. Graines convexes d’un côté, déprimées de l’autre , à test noir. Le nom générique est une dédicace à Math. Hayloch, jardinier de l’auteur. _— sols. Culture sous châssis ou en serre tempéréeprès de vitres, et en pot de préférence. Sol léger et cèépendant riche (un tiers terreau de bruyères, et deux tiers terre franche). ——_— 000 Genre Cooperia. HISTOIRE ET CARACTÈRES,. Herbert, en créant ce genre, le dédia à Joseph” Cooper, habile cultivateur anglais. Il ne renferme encore , à notre connaissance, que deux espèces nouvellement introduites et cultivées dans les jar- dins; ce sont : Cooperia Drummondi, Herb. Blanc, rouge, Texas, 1835, Bot. Reg., t. 44914. — chlorosolen, Herb. Blanc, vert, Texas, 1835, su... — pedunculata, Herb. Orangé, Texas, 4835, Bot. Mag., t. 3727. - Toutes trois appartiennent à l'Amérique bo- réale (Texas). Le bulbe en est tuniqué; les feuilles linéaires, canaliculées; les fleurs grandes, soli- taires, portées sur une scape fistuleuse; la spathe tubuleuse , fendue au sommet d’un côté. = 503 — ” Culture de l'Haylockia. Selon toüte probabi lité, les deux dernières pourront bientôt, comme cela a lieu pour la première, se cultiver en pleins terre et à l'air libre. Caractéristique. Tube périgonial allongé, grêle, élargi à la gorge; lacinies égales, étalées. Filaments staminaux très courts; anthères subulées, conniventes, fixées dorsalement au dessus de leur base. Style filifor - me, droit; stigmate renflé, comme ‘trilobé. Cap- sule.... Graines comprimées, à test mince, noir, foliacé-ailé. RUES Synon.: Sceptranthus, Gra., in Edimb. New. Phil. Journ. 1838, p. 413. tot s Genre Amaryllis, HISTOIRE ET €ARACTÈRES, Amaryilis est le nom d’une nymphe ou d'uns beauté idéale chantée par les poëtes anciens, entre autres par Virgile : Formosam resonare doces Amaryllida sylvas. Mirabar quid mæsta Deos, Amarylli, vocares, EcLoc. I. 204 = Pour Linné, créateur du genre, ce nom a été le type d’une des beautés végétales. Peu de fleurs en effet sont aussi brillantes, aussi élégantes, aussi grandes que celles des Amaryllis. Entre les mains des industrieux Belges, et surtout des Anglais, ces plantes ont prospéré et produit une foule de ma- gnifiques variétés supérieures en beauté aux types provenus du pays. Ce genre de culture leur a presque autant réussi que celle des Jacinthes aux Hollandais. En France, l'éducation des Amaryllis est peu avancée, peu connue encore. Elle n’a pas fait plus de progrès que celle des Jacinthes, non parce que ces plantes y sont prisécs au dessous de leur valeur, non parce que leur beauté n'y est point assez admirée, personne au contraire n'a de ter- mes assez élogieux pour en louer une espèce en fleurs ! mais c’est que, dans les essais de culture tentés jusqu'ici chez nous, essais, il est vrai, tou- jours faits sur une très petite échelle, il y a une cause de non-réussite et de découragement qui tient, selon nous, autant à la médiocrité des moyens employés qu’à la plus ou moins grande impéritie de ceux qui l’ont entreprise. Aucun horticulteur français ne possède, que = 905 — nous éachions, un assortiment un peu considéra- ble de ces plantes; elles sont même presque en- tièrement inconnues chez nous : nous voulons dire quant à leur détermination spécifique, à leur synonymie. Allez chez tel fleuriste que vous voudrez, à part les Amaryllis equestris, reginæ, _et deux ou trois autres, vous n'en trouverez plus. Pourquoi cette négligence de leur part? Ces plan- tes sont-elles moins belles que telle ou telle autre qu'ils cultivent pour les amateurs ou pour le marché? Au contraire, elles l’emportent de beau- coup, par leur beauté, sur le plus grand nombre des plantes connues.Fleurissent-elles plus difficilement - que les autres plantes, fleurissent-elles moins ou . même ne fleurissent-elles pas du tout? Nullement; chez les Belges elles fleurissent régulièrement, et souvent même deux ou trois fois sur le même bulbe dans une année. Il faut le dire ici, bien que cela tourne con- tre notre amour-propre, #ous n'avons pas en- . core su les cultiver; personne jusqu'ici, mal- gré les avantages immenses {que l’on peut reti- rer de cette culture, n’a cru devoir s'y livrer d’une manière spéciale, et consacrer à l’édu- cation des Amaryllis une petite serre spéciale ou 48 = 906 = “Huëlqües châssis. Certains cultivateurs ont allégué contre cette culture, comme contre celle'des Ja cinthes, des raisons de climat; mais en vérité, lorsqu'on examine mürement une telle objection, on la trouve dénuée de fondement. Quelle diffé- rence climatérique peut-il exister, par exemplé, entre le sol de notre Flandre française et celui de la Flandre proprement dite? Aucune qui soit réellement appréciable; et cependant là, comme dans le reste de la France, on ne cultive pas da- vantage ni mieux les Amaryllis. Que faut-il donc pour cette culture ? Un peu d'intelligence. Nos horticulteurs français, amour- propre à part, sont dans certaines parties de leur art,etles plus importantes, les premiers prati- ciens du monde. Une petite serre basse, chaude et sèche, divisée en deux ou trois comparkiments, dans lesquels la température sera calculéeïd’après les diverses circonstances que nous allons exposer tout à l'heure; quelques chässis, chauds pour les semis, froids pour les bulbes adultes ; une bonne terre mélangée, telle que celle que nous avons indiquée, plus ou moins pure : voilà tout ce qu'il faut pour la partie matérielle. Quant à la partie “intellectuelle, savoir à propos, au moyen de la — 207 — chaleur artificielle ou naturelle, au moyen des éléments atmosphériques, ralentir ou hâter la végétation des bulbes, ou l'arrêter même tout à fait, selon l'état des saisons, l’époque de la vie végétative de chaque plante et la latitude du pays d'où elle provient : voilà tout ce que réclame essentiellement la culture des Amaryllis, et en général celle de toutes les plantes possibles. Lei nous renvoyons le lecteur aux généralités de notre avant-propos. Les Anglais , plus encore que les Belges, s'oc- cupent de cette culture en grand ; parmi eux, M. Sweet, jardinier en chef de M. Colvill, et M. le docteur Herbert. jouissent d'une certaine célébrité pour avoir obtenu de semis, par fécondation arti- ficielle, un nombre infini de variétés plus mé- ritantes les ures que les autres. Déterminer spécifiquement aujourd'hui toutes les Amaryllis connues, et surtout leurs nombreu- ses variétés, serait une entreprise aussi honorable que pénible , longue et difficile. Sans une réunion complète de ces plantes, espèces et variétés, dans un même lieu , collection cultivée d’une manière toute rationnelle et examinée journellement par TN om — 208 un observateur judicieux , une telle détermination est radicalement impossible. En effet, quantité d'Amaryllis se répandent: chaque année dans les jardins sous des noms fort souvent altérés , changés ou donnés parle producteur ou le vendeur, soit d’après son intérêt particulier, soit aussi de bonne foi, mais presque toujours d’une façon plus ou moins erronée. Joi- gnez à ce fait, dont on ne saurait contester la vé- rité, le manque d’une collection complète dans laquelle on puisse par la comparaison découvrir les erreurs et remonter au type vrai, et vous au- rez une idée de la difficulté qu'éprouverait le ré- formateur le plus perspicace. La France a toujours été un pays ouvert à tou- tes les gloires, et c'en est une aussi que de bien mériter dans l’art de cultiver. Malheureusement, malgré notre supériorité réelle dans les détails, dans la multiplication, par exemple, poussée chez nous à un point de perfection inouïe, nous avons. encore peu de noms à opposer à ceux que citent avec orgueil, entre autres, nos voisins d'outre-mer. Ainsi, par exemple, n'est-ce pas un prodige hor- ticultural que de faire cinquante Dalhias en six se=. dt ÈS : — 209 — maines, en moins de temps même, avec un seul œc/ tiré d’une de ces plantes. Conservons l'espérance que ces réflexions frapperont un jour de bons esprits, et qu’enfin la grande culture horticole viendra à son tour, et pour toutes les spécialités , se naturaliser aussi chez nous. | Revenons à notre sujet. Diagnose du genre Amaryllis. Tube périgonial nul ou court; limbe subringent, à lacinies subégales, recourbées, souvent squamu- leuses à la gorge , où s'insèrent les étamines ; fila- ments de celles-ci libres , déclinés ou dressés , sub- égaux ou inégaux par leur situation alterne ; an- thères versatiles ; style filiforme, allongé suivant la projection des étamines ; stigmate béant ou tri- fide , à lobes recourbés; capsule membranacée , oblongue-trigone ou déprimée- sphérique ; grai- nes globuleuses ou paléacées-comprimées, mar- ginées ou ailées, quelquefois charnues ou solitai- res , remplissant alors toute la loge et même toute la capsule par l’avortement des autres. Bulbe tu- nique ; feuilles largement linéaires , longues, en pointe, obtuse, se développant en même temps que SN la scape ou après Ja marcescence de celle-ci, 1a- quelle est terminée par une spathe uni-'ou bi- valve, uni- ou multiflore ; pédicelles nus ou brac- téés à la base. & Synon. Lilio-Narcissus, Tourn., Inst., 207. Plusieurs auteurs , principalement Herbert, se sont occupés de ce genre, et ont cru devoir en dis- traire un grand nombre d'espèces, dont ilsont fait neuf nouveaux genres; miais, comme cette inno- vation ne paraît pas devoir être sanetionnée par la généralité des botanistes , nous ne les regarde- rons, à l'imitation d'Endlicher et de plusieurs au- ires savants, que comme des sections du type principal. Il faut dire qu’en effet ces nouveaux genres ne s'éloignent de l'ancien par aucuns ca- ractères différentiels de quelque importance. Dans tous les cas, nous en relaterons les diagnoses pour : mettre le lecteur en état de juger. Comme il serait de toute impossibilité de citer toutes les variétés d'Amaryllis connues , nous ne mentionnerons que les espèces certaines ou recon- nues comme telles par les auteurs. ; di RS nt Ge ES Eu CL 7 = 9Â1 — sf AMARYLLIS. Amayllis reticulata, W. Pourpre blanc. Brésil, 47 391. | Bot. Mag., t 657. —— striatifolia, Sv. Pourpre blanc. Brésil, 4815 ; Bot: Mag., t. 852. 2 reginæ, W. Ecarlate. Amérique Sud, 14725. Bot, Mag., t. 453. — — vittata, W. Ecarlate, blanc. Amérique Sud; 4769, Bot. Mag., 129. —— — lineata, Coll Ecarlate, blanc. Amérique Sud, 4520, Coll. Rip., ic. —— bulbulosä, H. ...,, blanc, Ainérique Sud, #810. 56. : —— ambiqua, H. À. Ecarlate, blanc. Pérou, Bot. Mag., & 3542. ro. equestris, Ker. Ecarlate. Barbades, 1740, Bots M Le Man tiens ; —— miniata, R. P. Ecarlate. Amérique SUR, joe 00 . —— solandriflora, Lindl. ‘Jaune pâle. Amérique Sud, 4820, Call. bot, t. 41. —— psittacina, Ker. Jaune pâle. Amérique Sud, 1820, Coll. bot, t. 199. a. ZEPHYRANTHES, Herb. (app. 46) ÿ . Périgone infundibuliforme égal. Etamines insé- rées à la base des lacinies, et dont une est souvent =: be _ séparée. Style décliné; stigmate trifide. sule trilobée-trisulquée; graines bisériées, n. primées, noires.—De l'Amérique tropicale. Feuil- les postflorales (1); scape creuse, uni-biflore; spa- the cylindrique ou bifide dans les espèces biflores, Zephyranthes chloroleuca, H. A. Jaune blanc ..…., .……, Ker’s rev. pl, 8,t. 4. _—— atamasco, H. A. Blanc. Amérique Nord, 1629, Bot. Mag., t. 239. eu — mesochloa , W. H. Rouge. Amérique Sud, 1828 Bot. Reg., t. 14361. —— tubispatha, H. A. Blanc. Amérique Sud .…….; Bot. Mag., t. 1586. en candida , B. M. Blanc. Pérou, 4822, Bot, Mag., t. 2607 —— rosea, B. R. Rose. Havane, 1822, Bot. Reg. , t. 821. —— akermanniana, H. A. Blanc, Mexico, «.e —— sessilis, H. A. Rouge. Mexique, ..….. —— carinata, B. M. Rose, Mexique, 1824, Br. fl. gard., 5 2, t. 4e =— grandiflora, B. R. Rose. Mexique, 1825, Bot. Reg., t. 902, non fol. (1) Postflorales; dénomination que nous croyons néces- saire pour exprimer que, dans beaucoup de ces plantes, les feuilles paraissent après les fleurs. — 915 — Piusieurs espèces peuvent, dit-on, passer en pleine terre, moyennant une couverture. Zephyranthes vient des mots grecs répupoc, ävôoc, et signifie fleur du Zephyr; nous devons dire que cette étymologie nous semble assez pré- tencieuse et peu rationnelle, en ce que les fleurs, dans ces sortes de plantes, au lieu de se balancer au souffle du Zéphyr, se tiennent au contraire assez formes, en raison de la rigidité des scapes. b. PYROLIRION, Herb. (app. 37). Périgone infundibuliforme ; tube ventru au sommet ; lacinies égales. Etamines insérées à la gorge, dressées , égales. Style décliné ; stigmate trifide. Capsule..., — Du Pérou. Feuilles étroites, subdressées ; scape creuse , uniflore ; spathe bi- fide. Pyrolirion aureum, B. R. Jaune. Pérou ..…., Fl, peruv., 3, t. 286. | —— flavum, H. A, Jaune. Pérou …., Bot, Reg., t, 14724. Pyrolirion (rüp, puy), signifie fleur de Feu; c'est une allusion à la couleur du Périanthe, qui, dans ces plantes, est d'un jaune vif. — 214 — ©. HAPRANTHUS, Herb. (Bot. Mag., t. 2464, etc., ctc.). Ovaire comme dans le genre Æippeastrum. Corolle déclinée, infundibuliforme, s'ouvrant da- vantage au soleil. Filaments subdressés, distants, connivents (les alternes plus longs), insérés à la base des lacinies ; anthères subdressées, submédi- fixes ; stigmate trifide. | Habranthus gracilifolius, B. M. Rouge. Amérique Sud, 1823, Bot. Mag., t. 2464. angustus, B. M. Pourpre. 1825, Bot. Mag. ,t. 2639. versicolor, B. M. Rouge. Amérique Sud, 1893, Bot. Mag., t. 2485. lorifolius, B. M. Rouge. Amérique Sud, 1824... bifidus, B. M. Rouge. Buenos-Ayres, 1825, Bot. Mag., t. 2597, spathaceus, B. M. Pourpre. Buenos-Ayres, 1825 ... robustus, W. H, Lilas. Buenos-Ayres, 14827, Br. fl. gard., s. 2. t. 14. bagnoldianus, Herb. Jaune. Chili, 4829, Bot. Mag., t. 1396. roseus, S. W. Rose. Chiloe, 1828, Br. fl. gard., Se 2, t. 107. Andersoni, W. H. Jaune. Amérique SU 1829, Br fl, gard., s, 2, t, 70, Laie = 915 — “= héspertus, H. A. Panaché, Amérique Sud, 4807, Bot. Mag., t 1125, = intermedius, W. H. Rouge. Brésil, 1827, Bot, | Reg. t 1148. = pumilus, B. C. Rouge. Chili, 4831, Bot. Cab., t..4774, _—— Kermesinus, R. R. Cramoisi, Brésil .., Bot, _ Reg, t 1638. | _— phycelloides, W, H. Ecarlate, jaune, Chilr, 1825, Bot, Reg., t. 1417. k6pôs, 4v90s, fleur délicate. d. SPRERELIA, Heist, Trew. Ehret, pict , t. $4, Périgone ringent , à tube court; lacinies lir- baires inégales ; la postérieure droite ; les autres défléchies et enveloppant les organes génitaux. Etamines réunies à la base par une membrane frangée, déclinées, courbées en dessus au sommet. Stigmate trifide. Sprekelia formosissima , H. A. Cramoisi. Amérique Sud, 1658, Bot. Mag,, t. 47. —— glauca , Lindl. Pourpre. Mexico, 1838? Bot, Reg, 1841, t. 16. =—— cybister, Herb. Pourpre, vert, Bolivia ..., Bot. Res., 1840, t. 33. L'auteur ne paraît pas avoir expliqué l’étymo.. — 916 — logie du nom générique. C'est probablement une dédicace. | e. HippEastTruM, Herb. (app. 53). — Coburgia, ejusd., lc. 34. — Leopoldia, ejusd. Hort. Trans., IV, 481, Périgone subinfundibuliforme ; gorge du tube resserrée , lisse, gibbeuse ou frangée intérieure- ment ; lacinies inégales. Etamines déclinées, in- égales, redressées au sommet. Stigmate trilobé. Capsule trisulquée; graines noires, souvent échan- crées.— De l'Amérique, et le plus ordinairement de l’Amérique tropicale ; feuilles bifariées ; scape creuse, bi-multiflore ; spathe bifide. Hippeastrum stylosum, …. Rouge cuivré. Maranham, 1821, Bot. Mag., t. 2274. —— breviflorum , Herb. Blanc, rouge, Buenos-Aÿres, 4836, Bot. Mag., t. 3549. —— calyptratum, Ker. Vert, Brésil, 1846, Bot. Reg.,t, 164. Herb. génér. Amat., II, t. ——— aulicum , Ker. Ecarlate, vert. Brésil, 1816, Bot. Reg., t. 444. _—— morelianum, em. Brésil, 1840, Herb. génér. amat., t. III. Hippeastrum vient d'irreve, chevalier ; &çrpoy, astre. C’est probablement une allusion à quelque croix d'ordre de chevalerie moderne, en raïson — 217 — de la disposition des lacinies du périanthe de ces plantes ! £. VazLoTA, Herb. (app. 29). Périgone infundibuliforme ; tube costé intérieu- rement, à gorge élargie; lacinies inégales. Etami- nes conniventes. Stigmate trigone, indivis. Capsule triquêtre. Graines comprimées, noires, foliacées- ailées.— Du Cap. Feuilles distiques, persistantes ; scape creuse ; ombelle-4-5-flore; spathe bifide. Vallota purpurea. H. A. Rouge, Cap, 1774, Jacq. Schænb., ji t,. 62 Le genre /’allota est une dédicace. g. BELLADONNA, Sweet, Hort. Brit. ed. 3, 671. — Calïirhoe, Link. Handb. Périgone infundibuliforme ; tube costé ; lacinies ondulées-étalées , les alternes plus courtes. Eta- mines droites ou ascendantes. Stigmate trilobé, frangé. Capsule trisulquée. Graines globuleuses , grandes, charnues, rompant la capsule.—PDu Cap. Feuilles préflorales ou postflorales; scape solide ; ombeile multiflore ; spathe diphylle. Les espèces en sont cultivées en pleine terre à l'air libre, mais avec une bonne couverture, où, micux, protégées par un châssis froid. 49 — 218 — Belladonna purpurascens, Sw. Pourprée, Cap., 1712, Bot, Mag.; te 783. = pudica , Sw. Rouge. Cap, 1795, Ker’s Rev, , 5,62 _—— blanda, Sw. Rouge pâle. Cap, 1754, Bot. Mag., t. 1450. Belladonna en italien, Pelle-Dame; allusion à la grâce des fleurs de ces plantes. b. Lycoris, Herb. (app. 20). Périgone infundibuliforme ; tube trigone; gorge amplifiée , nue ou couronnée (2?) ; lacinies ondu- lées, recourbées en dessus ; les alternes plus cour- bés. Etamines ascendantes , courbes; les alternes plus longues. Stigmate simple , frangé. — De l'A- frique et de l'Inde. Feuilles distiques; scape so- lide ; ombelle multiflore. Lycoris aurea, H. À. Jaune. Chine, 1777, Bot. Resg., L 611, Fr radiata , EH, À, Rose. Chine, 1758, Bot, Reg. F] t. 596. Lycoris, nom d'une bergère ou nymphe chez les poëtes anciens. Galle, quid insanis? inquit; tua cura, Lycoris Perque nives alium perque horrida castra secuta est, VirG, Ecl, X. — 219 = i. NERINE, Herb. (app. 48).—Galathea, Herb, (Bot. Mag., no 2145), Périgone régulier. Etamines insérées à la base des lacinies, subégales ; filaments gibbeux , dilatés à la base. Style subdressé; stigmate bifi- de , frangé. Capsule bisulquée. Graines anguleu- ses. — Du Cap. Feuilles bifariées ; scape solide; ombelle multiflore. Nerine curvifolia, H. À, Ecarlate. Cap, 4794, Bot Mag.s t. 725 —— corusca , H, À, Ecarlate, Cap, 1809, Bot, Mag. t. 1089, _— rosea, B. M. Rose. Cap, ..…, Bot. Mag., t. 212/%e —— venusta, H, À. Rose. Cap, 1806, Bot, Mag.s t. 4090, —— sarntensis, H. À, Rouge. Cap, 1659, Bot, Mag. t. 294. _— pulchella, H, À, Rouge, Cap, 1820, Bot, Reg., t 2407, —— flexœuosa, H. À, Rouge pâle. Cap, 1795, Bot, Reg., t. 172. — — humilis, H, À, Rouge, Cap, 1795, Bot, Mag., t. 726. —— undulata, H, A. Rouge pâle, Cap, 1767, Bot, Mag., & 360. = versicolor, H. À, Lilas, Cap, 1815, Herb, app., ic, — 220 — Nerine, nom d’une nymphe dans la mythologie. Nerine Galathea, thymo mihi dulcior hyblæ. VirG., Ecl, VIL —66e—— Genre honte se HISTOIRE ET RATER _ Ce genre, un des plus distincts de la famille des Amaryllidacées , formé par Heister, a été adopté par Ker et Herbert. Il a été dédié par son au- teur à la famille royale de Brunswig. Les espèces qui le composent viennent toutes du Cap et fleu- rissent avant l'apparition de leurs feuilles. Elles sont en général plus délicates que les Amaryllis proprement dites, et veulent surtout n'être point arrosées pendant leur état de repos. Ce sont toutes de fort belles plantes. Mais la première parmi elles est, sous tous les rapports, le Brunsiwigia Josephinæ. On raconte qu’elle fut introduite d’abord en Hollande (les Hollandais à cette époque possédaient le Cap), où elle fleurit seize ans seulement après son introduc- tion. Ce fut alors qu’elle devint la propriété d'une femme de noble et impérissable mémoire, de l'im- pératrice Joséphine, à qui elle a été dédiée. Elle conne soixante fleurs et plus sur une seule hampe. — 991 — . Cornme presquetoutes les 4maryllis, ces plan- tes se portent mieux dans de grands pots qu’en pleine terre., et sous châssis en bâche qu’en serre. chaude, où elles ne fleurissent point, si on les y tient tout l'hiver. Elles aiment une terre riche et substantielle, des pots profonds où leurs longues racines puissent plonger sans trop se contourner. li faut bien se garder de les rempoter pendant leur période de végétation, car alors elles cesse- raient de pousser, etnon seulement elles ne fleuri- raient pas cette année, mais encore elles pour- raient tomber malades et périr par la pourriture. À l'exemple de la plupart des auteurs, nous n'adopterons pas les genres qu'avait distraits de celui-ci M. Herbert, et nous ne les regarderons ici que comme de simples sections, destinées à faciliter l'étude des espèces. Diagnose générique, É Périgone urceolé-campaniforme où infundibu- Hforme, à limbe égal ou irrégulier. Etamines in- sérées à la base du périgone , à filaments déclinés ou subérigés, libres ou connés à la base avec le tube périgonial ; anthères versatiles. Style filifor- me ; stigmate simple ou comme trilobé. Capsule A7, — 2992 — mermbranacée , subdiaphane , turbinée-trigone ; dont les parties déprimées ou ailées. Graines ob- longues, à test noir, souvent bosselé, roussâtre. — Plantes du Cap, à bulbe globuleux, ou ovale- oblong , atténué vers le sommet, à feuilles sub- charnues, oblongues ou ligulées, postflorales ou plus rarement conjonctiflorales (1); scape diver- sement comprimée; ombelle multiflore ; pédicelles séparés le plus souvent par des bractées sca- rieuses ; spathe commune, bivalve. Espèces connues et cultivees. BRUNSWIGIA. Tube étroitement infundibuliforme; lacinies du limbe courbées en dessus, non ondulées ; les alternes plus petites. Filaments recourbés en des- sus ; les alternes adnés à la base du tube. Style recourbé au sommet; stigmate obtus, trigone. Capsule trisulquée. (2) C'est-à-dire paraissant en même temps que les fieurs. Ce mot aïnsi que ceux de préfloral et de postfloral n'ont pas besoiïn d'explication, et peuvent, en raison de leur utilité, se passer d’un brevet académique, = 999 = Brunswigia laticoma, H. À. Pourpre pâle. Cap, 4328, Bot, Reg., te 497 = — minor, B.R, Rose. Cap, 1820, Bot, Reg., t 95/e —— multiflora, B.M. Ecarlate, vert. Cap, 1752, Bot. Mag, t, 1619, —— Josephinæ, B. R, Ecarlate, Cap, 1795, Redout. Lil, t 370, 372 æ=— striata, H. K. Pourpre. Cap, 41795, Jcq, Schæœnb., 4, t. 70, —— radula, . K, Pourpre. Cap, 1790, Jacq Schænb., 1, & 68 Se grandifiora, B. R, Rose, Cap, 1827, Bot. Reg., t. 1333. Brunswigia, Bot. Reg., 192. — Coburgia; Herb. Hort. Trans., IV, 181 (non Sweet). b. ImnoriA, Herb. (app. 18), Tube très court, droit, dont les lacinies lim = baires subondulées, réfléchies. Filaments dressés, subfasciculés. Style droit; stigmate obtus, trigone. Enhofia filifolia, H, A. Blanc. Cap, 1774, Bot. Reg., t, 410. ——- crispa , H, À. Lilas Cap, 1790, Bot. Mag., t. 1363 —— gemmata, H. À, Blanc. Cap, 1810, Bot, Mag, 1620 — 2924 — Imhofia marginata, H. A. Blanc. Cap, 4795,' Jacgs Ce genre est. une dédicace. c. BouPHonE, Herb. (Bot. Mag,, 2578). Tube périgonial subinfundibuliforme, subtri- gone ; lacinies non ondulées, comme étalées, ré- fléchies au sommet, les alternes plus petites. Eta- mines étalées. Style droit; stigmate comme tri- lobé. Bouphone disticha, H. A. Pourpre. Cap, 1823, Patters. iter., ts 4 —— toxicaria. H. À. Lilas. Cap, 1774, Bot. Reg., t. 567 —— ciliaris, H. À. Pourpre pâle. Cap, 1752, Bot, Resg., t. 4153. Bouphone ou Buphone, et non Buphane, Boo- phone, comme l’écrivent plusieurs auteurs (&ou- pèse, qui tue les bœufs , apparemment parce que son bulbe empoisonne ces animaux). d. AmMockants, Herb. (app. 17). Tube périgonial comme ci-dessus. Filaments déclinés, courbés en dessus à l'extrémité. Style = 08 — décliné et relevé au sommet comme les filaments; stigmate très courtement trilobé. Ammocharis coranica, H. À, Pourpre. Cap, 1816, Bot, Reg. t. 139, —— falcata , H.A, Pourpre, Cap, 1846, Bot, Reg., t, 1249, s œuuos, Sable; yapre, grâce; littéralement, orne- ment des plaines sablonneuses. —t_— Genre Griffinia. HISTOIRE ET CARACTÈRES, Ce joli genre, si joli même parmi ses superbes congénères, a été formé par Ker et dédié à un célèbre amateur de plantes bulborhizes, Wil- liam Griffin, dont la collection, dit l’auteur, est une des plus belles de celles qui existent en Eu- rope. Îl ne se compose que de trois espèces, aux- quelles nous croyons devoir en ajouter une qua- trième , découverte au Brésil par M. Pinel et in- troduite en France en 1839. Ce sont : Griffinia hyacinthina, B. R. Bleu violet. Brésil, 1815, Bot, Res., 163. —— intermedia, B.R. Bleu violet, Brésil, 4825 , Bot Reg. , t, 990, — 92926 — Griffinia parviflora, B. R, Bleu violet, Brésil, 4820, Bot, Reg., t. 511, —— M Le ge LEm. Bleu ha Brésil, HE" Ces plantes demandent plus de chaleur que Îles Amaryllis. On les tient en serre chaude, où elles reçoivent la culture des £uricles et des Pancra- tium. (V. ces mots.) Diagnose générique. Limbe périgonial inégal, subbilabié. Étamines insérées au sommet d’un tube court. Filaments fili- formes, dont un ascendant, les autres déclinés; an- thères versatiles. Style trisulqué ; stigmate indivis ou subtrilobé. Capsule membranacée, trisulquée. — Feuilles peu nombreuses, coriaces, pétiolées, à lame oblongue, réticulée-veinée , à nervure mé- diane saillante. Scape subcylindrique, solide; om- belle multiflore ; spathe bivalve, sèche. em 997 + Genre Crinum. HISTOIRE» Les espèces de ce beau genre sont très nom- breuses et demandent une assez grande chaleur et une humidité proportionnée. Elles sont pour la plus grande partie indigènes dans l’Asie tropicale; quelques unes seulement ont été trouvées au Cap, dans la Nouvelle-Hollande et en Amérique. Ce sont en général des plantes d’une taille assez éle- vée, croissant dans les fourrés chauds et ombrés des forêts, sur les rives des cours d'eaux, dans les lieux submergés, et plus rarement sur le bord des clairières. D'un bulbe columnaire ou sub- sphérique sortent de longues feuilles multifa- riées, canaliculées, un peu charnues; du milieu ou plutôt de l’aisselle desquelles s'élève une hampe subcylindrique solide et portant de nombreuses fleurs très grandes, très belles, le plus souvent très agréablement odorantes, sortant d'une spathe bi- valve et dont les pédicelles sont séparés par des bractées déchiquetées. Un très petit nombre d’entre elles perdent leurs feuilles. Pendant cette époque on doit les priver — 228 — d’eau, les tenir sur une tablette de la serre chau- de, et ne les rempoter que lorsque approche le moment de leur végétation; tels sont es Crénum scabrum, speciosum, Proussoneti, molucca- num, eic. Toutes réclament des pots plus pro- fonds que larges, où elles puissent plonger enliberté leurs grosses et longues racines. La terre la plus riche et la plus substantielle est celle qui leur convient le mieux; à son défaut, ils se plaisent encore dans la terre de bruyères pure; toutefois, comme elle est peu riche en humus, il faut la leur renouveler assez souvent. Lors des rempotages qui doivent avoir lieu au fur et à mesure des appétits vitaux de la plante, on aura soin de ne couper aucune ra”ine; mais on enlèvera avec précaution, en les tranchant dans le vif, toutes celles qui seraient gâtées ou qu'on aurait cassées et froissées en dépotant. Les espèces aui ne perdent pas leurs feuilles veulent jouir d'une chaleur assez intense depuis le mois de février jusqu'en novembre, époque à laquelle on les amènera peu à peu à un état de repos équivalant à celui qu'elles subissent dans leur pays natal, et qui, sous notre climat, devient d’une absolue nécessité, si nous voulons 4 ÉD posséder des individus d’une belle venue et d'une santé normale. Ainsi done, grande chaleur, lu- mière vive, rempotements fréquents, terre riche, repos factice ou naturel, voilà en somme la cul- ture des Crinum. Comme de nos jours on tend sans cesse à per- fectionner les procédés de culture, et qu’on cher- che surtout les moyens de remplacer les couches de tan, on a eu l’idée de plonger les vases des Crinum dans une couche de sable fin et blanc, traversée par les doubles conduits d’eau bouil- lante d’une chaudière : car, dans cette culture, une chaleur de fond est absolument indispensa- ble , si l'on veut provoquer la brillante floraison de ces beaux végétaux. Si ce mode de chauffage n’était pas encore éta- bli dans la serre où l’on cultive des Crinum, le meilleur sans contredit, et de beaucoup préféra- ble même à ce dernier, tel qu'il est aujourd'hui constitué, serait celui de M. Delaire, que nous avons décrit dans / Horticulteur universel (voy. t. LT), et qui consiste dans la circulation d'un air chauffé au degré voulu, et dans une ventilation vraiment rationnelle. Pendant tout le temps de leur végétat'on, les Crénrum demandent des arro- 20 = 230 — sements fréquents ; mais, dès qu’elle se ralentit, il faut les diminuer, sans les cesser cependant tout à fait, si ce n'est pour les espèces à feuilles cadu- ques. Toutes les espèces de Crinum, à l'exception de celles qu’on indique pour la serre tempérée, peuvent être cultivées dans un des compartiments de la petite serre dont nous avons parlé, et dont la température peut être aisément tenue à 10-12 —+ 0 Réaumur en hiver, et 20-25 — 0 :d. en été, au moyen d'un des appareils que nous avons cités tout à l'heure. Ainsi renfermées dans un petit es- pace chaud et humide à la fois, elles y prospére- ront et fleuriront beaucoup mieux que dans une serre chaude ordinaire, où on serait obligé de les mêler à d’autres plantes, dont le feuillage les cou- vrirait, et les priverait d'une partie de cette vive lumière qui leur est nécessaire dans nos climats. Diagnose du genre. Tube périgonial allongé, grêle, non dilaté à la gorge ; lacinies subégales, dressées, étalées ou ré= fléchies. Étamines insérées au sommet du tube; filaments filiformes, étalés ou déclinés; anthères — 231 — linéaires, versatiles. Style filiforme, incliné; stig= mate obtus ou subtrilobé. Capsule membranacée , déprimée-sphérique, tri-, ou, par avortement, uni- bi-loculaire, et irrégulièrement déhiscente. Grai- nes peu nombreuses ou solitaires, angulaires-sub- globuleuses, et souvent changées en bulbilles char- nues. Ce genre a été fondé par Linné en 1737. Son nom générique vient du mot grec zpivo, que les modernes rapportent au lis blanc. ; Comme pour les autres espèces et genres d’A- maryllidacées, nos jardins sont très pauvres en espèces de Crinum. Quand on réfléchit aux bril- lantes qualités qui décorent ces plantes, on a peine à s'expliquer cette singulière pénurie, sur- tout si l’on considère que les Anglais, selon Sweet, n'en possèdent pas moins de quarante-cinq es- pèces distinctes, non compris un grand nombre de variétés et surtout d’hybrides obtenues par fé- condation artificielle. En récapitulant ici les es- pèces vraies, nous passerons les dernières sous silence. — 232 — Espèces de Crinum connues et cultivées dans les jardins. Crinum australe, H. À. Blanc. Nouv.-Hollande, 1790, serre tEMP., coco — brachyandrum, K. R. Blanc. Nouv.-Holl., 1849, SETFe TEMP.; eve — brevilimbum, H, A. Blanc. Iles de l’océan Pacif., 1820, serre Cl, «eue — procerum, H. A. Rouge. Rangoon, 1822, serre ch., Bot, Mag., t. 2684. — anomalum , H. A. Blanc. Chine, 1822, serre ch. — asiaticum, K. R. Blanc. Chine, 1732, serre ch.;, Bot. Mag., t. 1073. — lindleyanum, H. A. Blanc et pourpre. Maranham, 1824, serre ch., se — erubescens, K. R. Rouge-blanc. Amériq. sud, 1789, serre ch., Bot. Mag., t. 1232, — cruentum, B. R. Rouge. Amériq. sud, 4810, serre ch., Bot, Reg., t. 471. — rigidum, H+ À. Blanc, Indes-Orient., 1810, serre Ch., ocre — elegans, H. À. Blanc. Pégu, 4820, serre ch., Bot. Mag., t. 2592. — venustum, H. À. « Indes-Orient., 14820, serre ch. — canalifolium, H. A. Blanc, Indes-Orient., 1820; serre Ch, vocte — su Crinum pratense , H. À, Blanc, Indes-Orient., 1810, serre | I ch. americanum, W. Blanc. Amériq. sud, 1752, serre ch., Bot, Mag., t. 4034. Commelini, K, R. Blanc. Amériq. sud, 1798, serre ch., Jacq. Schæœnb. II, t. 202. strictum , B. M. Blanc. Amériq. sud, 4820, serre ch., Bot. Mag., t. 2635. loddigesianum, H, À, Blanc et pourpre. Mexico, 009 SCITE Ch.s 0600 defizum , K. R, Blanc. Indes-Or., 48190, serre ch., Bot. Mag., t. 2208, ensifolium, K. R. Rougeâtre. Indes-Or., 1820, serre ch,, Bot, Mag., t. 2301, “amænum., K. R. Blanc. Indes-Or., 1810, serre ch. multiflorum , D, F. Blanc. ss 4822, serre ch., humile , B. M. Blanc. Indes-Or., 4816, serre ch., Bot. Mag., t, 2636. australasicum, H. À. Blanc. Australie, 1838, serre temp, purpurascens, W.H, Pourpre, Fernando-Po, 1826, serre Ch., 0000 erythrophyllum, W, H, Pourpre, Rangoun, 1824, serre Ch., ....e amabile, K. R, Pourpre-blanc. Sumatra, 4810, serre ch., Bot. Mag., t. 4605, augustum, K, R. Pourpreblanc, Ile de France, 1819 , serre ch., Bot. Mag., t, 2397, Mmauritianurt, B, C Blanc, Ile de France, 1816, 20, "pis serre ch., Lodd. Bot. Cab., t, 650. Crinum submersum , B. M. Pourpre-blanc. Brésil, 4893, serre ch., Bot. Mag., t. 2463. scabrum, B. M. Cramoisi-blanc. Amériq. sud, 14810, serre ch., Bot, Mag., t 2180, zeylanicum, H. A. Cramoisi-blanc. Ceylan, 4771, serre ch., Bot. Mag., t, 4171, petiolatum , H. À. …, Afrique, 1792, serre ch. broussonetianum , H. A. Blanc-pourpre. Sierra- Leone, 4792, serre ch., Bot, Mag., t. 2124. distichum, H. A. Rouge-blanc. Sierra-Leone, 1740, serre ch., Bot. Mag., t. 1253. Lancei, W. H, Rouge-blanc. Surinam, 4825, serre CH see flaccidum , B. M. Blanc. fNouv.-Hollande, 1820, serre temp., Bot. Mag., t. 2133. Forbesii, W. H. Rouge-blanc. Baïe Delagoa, 1824, serre Che, see longiflorum, H. A. Rouge-blanc. Indes-Occ., 1816, serre ch., Bot. Reg., t. 303, capense, H. À. Blanc. Cap, 1752, plein air, Bot, Mag., t, 661. revolutum , H. A. Rouge-blanc. Cap, 4774, serre temp., Bot. Reg., t. 623. 7 variabile , Sw. Blanc-Rose. Cap, 1774, serre temp., Bot. Reg., t. 615. algoense, W. H. Rouge-blanc. 7 4826, serre temp., 0. — 935 — Crinum caffrum, W. H. Rougeblanc, Cap, 1825, serré teMpP., 0009 — aquaticum, H. À, Rose-rouge., Cap, 4816, serre _temp., Bot, Mag, t. 2352. —— Genre Collania, HISTOIRE, Ce genre, fondé par Schultes fils (Syss. VIE, h,111, 893), a pour synonyme l’Urceolina de Reichenbach ( Consp. ) et pour type le Crinum urceolatum de Ruiz et Pavon (F7. peruv..t.287). Nous n’en connaissons qu'une espèce, qui est : Collania urceolata, Sc. Jaune-vert, Pérou, 1837, s..e (CUrceolina pendula, W. H.) à laquelle viendra peut-être se joindre l'Ææman- thus dubius de Humboldt et Bompland. Culture des Jœmanthus. Diagnose générique. * Tube périgonial grêle à la base, cylindrique, lar- gement ventru supérieurement, à limbe urcéolé- campanulé ; lacinies régulières, courtes, un peu — 236 — étalées. Filaments filiformes, exserts, dressés où ascendants; anthères ovales, versatiles. Style fili- forme ; stigmate trigone. Capsule ovale, trigone, trisulquée.— Port des Hæmanthus. Feuilles sub- binées, épaisses, larges; scape solide, flexueuse; ombelle terminale pauciflore; spathe polyphylle, à lobes linéaires-lancéolés, dont les extérieurs plus grands, marcescents. Le genre Collania est probablement une dédi- cace. DC On ——— Geñre Hæemanthus. Hermann, en 1687, indiqua ce genre, qu’adop- tèrent depuis Tournefort et Linné. IL a pour synonymes le Tristegia et le Polystegia de Reï- chenbach (Consp.), genres que cet auteur avait formés sur quelques espèces d'Jæmanthus, et qui n’ont pas été adoptés. La dénomination géné- rique fait allusion à la couleur des fleurs (œipe, sang ; &9oc, fleur) des premières espèces connues, et leur convient aujourd’hui d'autant moins qu'on en connaît une à fleurs blanches. di Elles sont toutes originaires du Cap, et fleuris- sent en été ou en automne, avant le développe- — 237 — ment de leurs feuilles. Ce sont, en général, de belles plantes, d’un port singulier, et remarquables par leur bulbe biparti, comprimé-allongé latéra- lement; leurs feuilles binées, distiques, ordinai- rement amples, épaisses; leurs jolies fleurs, en ombelle serrée, d’un rouge plus ou moins vif, ou d’un blanc plus ou moins pur, à étamines très saillantes. Toutes se plaisent sous châssis froid, veulent une vive lumière, une chaleur sèche, peu d’arrosements pendant leur période végéta- tive, et point du tout lors de celle du repos. Une seule espèce fait exception à la forme gé- nérale, l’ÆZ. multiflorus, qui réclame en même temps une culture différente. Celte dernière se plaît en serre chaude , sur une tablette près des vitres, ou mieux encore dans un des comparti- ments chauds de la serre que nous avons indiquée pour la culture des plantes bulborhizes, par exem- ple celui destiné aux Crinum et aux Pancra- lium. dir Diagnose du genre. Tube périgonial court; limbe régulier, à laci- nies dressées ou étalées; étamines dressées, ex- — 238 — sertes, insérées au sommet du tube; filaments fi- liformes; anthères ovales-oblongues, fixées par le dos au dessus de la base. Style filiforme, droit; stigmate simple ou subtrilobé. Baie globuleuse ou oblongue , uni-biloculaire par avortement. Grai- nes solitaires dans la loge et la remplissant ; test membranacé, adné. — Plantes glabres ou pube- scentes; bulbe tuniqué, bifarié-squammeux; feuil- les ordinairement binées, coriaces, assez épaisses, le plus souvent planes , orbiculaires , dressées ou humifuses, plus rarement étroites, allongées; scape courte, munie souvent à la base de deux bractées radicales, colorées; fleurs en ombelle- terminale, multiflore, dans une spathe polyphylle, colorée, plus longue que l’ombelle, et rarement diphylle ou réfléchie. lé Espèces connues et cultivées. Hæmanthus coccineus,S. S. Ecarlate, Cap, 1629, Bot, Mag, t. 1075. — tigrinus, S. S. Ecarlate. Cap, 1790, Bot. Mag, t, 1705. == maculatus, S. S. Ecarlate, Cap, 1790, soso rotundifolius, S. S, Ecarlate. Cap, 1720, Bot: Mag., te 1618, — 239 — Hæmanthus crassipes, S. S. Ecarlate, Cap, 1846, ss hyalocarpus. S. S. Rouge; Cap, 1816, Jacd. Schœnb,, 4, t. 409. quadrivalvis, S. S. Rouge, Cap, 1790, Bot, Mag., t. 1598. humilis, S. S. Rouge. Cap, 1825, pumilio,S, S, Rouge.Gap, 1789, Jacq. Schæœnb., 4, t. 61. pubescens , S. S. Ecarlate, Cap, 41774, Bot, Reg., t 382. È albiflos, W, Blanc. Cap, 4791, Bot. Reg., t. 984. | carneus, S, S. Carné, Cap, 1819, Bot. Reg, t. 509, lanceæfolius , S. S, Rouge. Cap, 4794, Jacq. 1. c.1,t. 60, carinatus, P. S. Rouge. Cap, 1759, .… amarylloïdes, S. S. Rouge, Cap, 1825, soso moschatus, S. S. Rouge. Cap, 1816, ss. sanguineus, S. S. Ecarlate, Cap, 1820, so puniceus, S. S. Cramoisi. Cap, 1722, …, Bot, Mag., t. 1315, multiflorus, S.S. Ecarlate. Sierra-Leone, 1783, vo Bot, Mag., t, 1995 et 961, = 20 — Genre Cyrtanthus. HISTOIRE, Le genre Cyrtanthus a été formé par Aiton (Hort. Ker.. I. 14h) et adopté par tous les bota- nistes postérieurs. Le type en est le C. obliquus (Jaco., Hort. Schænb., t. 75). Plusieurs auteurs, ayant révisé ce genre, en ont distrait certaines espèces, retirées déjà d’entre les Amaryllis, et en ont fait des genres qui n’ont point été adoptés. Ces synonymes sont : Timmia, Guer, (Syst., I. 538). — Monella, Hers. (4pp., 29). — Gastro- nema, Hers. (1. c., 30). Tous les Cyrtanthus appartiennent au Cap et demandent la culture des Æmaruyllis, c'est-à-dire un peu plus de chaleur que les }æmanthus. Les arrosements doivent être peu abondants et peu fréquents, surtout en hiver, où on les supprime tout à fait à l'égard de celles qui ont perdu leurs feuilles. La terre doit être riche et légère à la fois; ainsi un détritus de feuilles bien consommées, joint à un peu de terre franche et de terreau de couche ou de gazon pourri, le tout bien mêlé avec une pe- — 2h — tite quantité de sable fin, est ce qu'il y a de plus convenable pour ces plantes, en général délicates. Espèces connues et cultivées. Cyrtanthus obliquus,W. Orangé, vert, Cap, 4774, Bot. Mag., t. 1438. — striatus, B. M. Jaune, écarlate, Cap, 4823, Bot, Mag., t. 2534, < — vittatus, S. S. Rubanné, Cap, 1823, = spiralis, B. R,. Ecarlate, Cap, 1790, Bot, Reg, | HS 1 — collinus, B, R, Ecarlate. Cap, 1816, Bot, Reg., t. 162. — pallidus, B. M, Carné. Cap, 1822, Bot. Mag, t. 2474. — ventricosus, W. Ecarlate. Cap, 1770, Jacq. Schœnb., 14, t. 76. - — angustifolius, W. Ecarlate. Cap, 1774, Bot Mag., 1. 271, — carneus, B. R. Carné, Cap, .…. Bot, Reg. t. 4462, = odorus, B. R. Ecarlate. Cap, 1818, Bot, Reg., t. 530, , — uniflorus, B. R, Rouge, blanc. Cap, 1816, Bot. Rec., t, 168, (Gastronema clavatum), H, À, Bot, Mag., t, 2391, 21 ce 949 Diagnose générique. Périgone infundibuliforme-tubulé; tube long, courbe (d’où le nom générique, xvpros, courbé; äv00s, fleur), peu à peu évasé, quelquefois ventru; limbe court; lacinies subégales, dressées ou pres- que étalées. Étamines incluses, insérées à la gor- ge; filaments filiformes, connivents ; les alternes plus courts; anthères ovales, incombantes. Style dressé ou décliné ; stigmate courtement trifide. Capsule ovale-trigone. Graines, paléacées compri- mées ; test noir. — Feuilles bifariées, étroites, al- longées; ombelle terminale, multiflore; spathe bivalve ; pédicelles séparés par des bractées sca- rieuses. Genre Chlidanthus. Le genre Chlidanthus a été formé par Lind- ley (Bot. Reg. , t. 640). Sa dénomination généri- que fait allusion à l'élégance des fleurs délicates de l’unique espèce que nous connaissons (xhidevos, délicat), qui est : — 243 — Ch lidanthus fragrans, H. A. Jaune, Amériqg. sud, 4821; Bot. Reg., t. 640. (Clinanthus), Herb, L c. Culture des Antholyzes. _ Diagnose générique, Tube périgonial infundibuliforme, droit, peu à peu évasé; lacinies égales, subbilabiées-étalées. Filaments connés par leurs bases dilatées, les al- ternes plus courts, bidentés, opposés aux lacinies extérieures du limbe; les autres subulés, simples; anthères oblongues, à loges adnées en avant à un connectif un peu épais. Style filiforme, droit ; stigmate trilobé. Capsule subcartilaginée. Graines brunes, membranacées - ailées. — Plantes du Chili, à feuilles postflorales , linéaires ; scape cy- lindrique ; ombelle terminale, pauciflore; spathe scarieuse, mono-diphylle; fleurs grandes. ++ Narcissées. Etamines stériles libres, ou connées en couronne à la gorge du tube. — 9 Genre Eustephia. HISTOIRE. Le genre Eustephia de Cavanilles (Ze. IT, 20, t. 238) est le même que le ?hycella de Lindley, et, plus ancien que ce dernier, il doit avoir la priorité. Son nom générique fait allusion à la forme élégante des fleurs des espèces qui le com- posent (sdoreoic, bien couronné) et qui sont au nombre de six; savoir : | Eustephia ignea, B. R. Ecarlate, jaune, Chili, 1824, Bot. Reg., t. 809. cyrtanthoïdes, B. R, Ecarlate, jaune, eve 4891, Bot. Mag., t, 2399, & herbertiana , B. R. Rouge, jaune, Chili, 1825, Bot. Reg., t. 13/1. corusca, Gr. Ecarlate, orangé, Chili, 1825, see brevituba, B. R. Ecarlate. Chili, 1835, Bot. Reg., t. 1945. biflora, B. R,. Ecarlate, jaune. Chili, 4837, .so0o Culture des Antholyzes, mais de préférence en pots. Un peu de chaleur pendant la période végé- tative. Arrosements modérés. — 9h5 — -Diagnose générique, Tube périgonial très court, à limbe fermé, roulé sur lui-même ; lacinies subringentes au sommet. Anthères oblongues, incombantes; six filaments fertiles, filiformes, déclinés; autant de stéri- les, subuliformes, très courts, libres ou connés entre eux à la base avec les fertiles. Style décliné; stigmate simple, renfié. Graines comprimées, cen- drées, bordées d’une sorte de membrane.—Feuil- leslinéaires, canaliculées; scape cylindrique; om- belle terminale, multiflore; spathe bi-quadri- valve; fleurs rouges ou pourpres. Genre Eucrosià, HISTOIRE, Üne seule espèce compose ce genré, formé par Ker (Bot. Rez., 267). C’est une plante originaire del’Amérique australe, à feuilles lancéolées, cour- tement pétiolées; la scape, un peu comprimée, port eune ombelle pauciflore, sortant d’une spaihe plurivalve, membranacée, et composée de fleurs 24, EE ce ere — 2hô — d'un beau rouge-orangé, vertes au sommet. C'esé: Eucrosia bicolor, Rouge-orangé. Cap Horn, 4816, Bot, Reg., t. 207% Culture sous châssis froid. Un peu de chaleur lors de la floraison, en mai (?). Diagnose. Tube périgonial court, oblique ; limbe subrin- gent ; lacinies extérieures plus étroites. Filaments staminaux longuement exserts, déclinés, connés inférieurement et inégalement en un tube fendu en arrière, sexglanduleux en dedans à la base; anthères incombantes. Stigmate obtus. Capsule ovale, trisulquée. Le nom générique, formé de :%, bien, et xpos- cos, frange, est, comme on le voit, assez irrégu- lièrement composé, et devrait dans tous les cas prendre deux s; £ucrossia. = 97 Genre Chrysiphiaia, HISTOIRE. Bell. Ker est le fondateur de ce genre (in Pot, Reg., t. 778), auquel on doit réunir le Sfenomes- son, le Carpodetes et le Leperiza d'Herbert. (App. A0.) Il se compose de plusieurs espèces re- tirées du genre Pancratium, et dontquelques unes n’ont pas encore été introduites dans les jardins. Parmi celles qui y sont cultivées nous citerons : Chrysiphiala flava , Lindl. Jaune. Pérou, 1823, Bot. Reg., t. 778. | _ curvidentata, B. M. Jaune. Pérou, 182%, Bot. Mag., t. 2640, — pauciflcra, H. e. f, Jaune. Pérou, 1822, Hook OX fly Le 182 — crocea,B.M. Orangé. Lima, 4820, Bot. Mag., t. 3615. — witellina. Jaune. Lima, 1842. Stenomesson vitellinum, Lindi. Bot. Reg., 2. 1842, Ces plantes sont aussi délicates que gracieuses. Elles aiment un peu la chaleur, et réclament en général la culture de l'Hæmanthus multiflorus, ainsi qu'une terre préparée comme pour les espè- ces du genre précédent. Placées, lors de leur période végétative, sur la couche chauffée par —— 9h8 — l'eau bouillante, elles ne s’en trouveraient que mieux disposées à fleurir. Diagnose générique. Périgone infundibuliforme, à tube resserré au milieu; limbe court, régulier; lacinies dressées ou étalées. Couronne de la gorge turbinée, cylin- drique, incluse ou subexserte, sexdentée, dont les dents subulées, anthérifères; anthères oblongues, incombantes. Style fusiforme-renflé au dessus de sa base; stigmate claviforme, obtus. Capsule oblongue, aiguë-trigone. Graines un peu compri- mées; test noir. Feuilles linéaires, canaliculées ou pétiolées, lancéolées-oblongues; scape cylin- drique ; ombelle terminale pauciflore; sons membranacée di-polyphylle. Ce genre, quoique provisoirementadopté, aifre- re réellement si peu du Panceratium, qu'on de- vra probablement l’y réunir plus tard. (2) Synon. : Sphærotele, Press. ypvoôs, Or; pu, fiole. Double allusion à la for- me et à la couleur du périanthe chez les plantes de ce genre, — 2h9 — Genre Coburgia. HISTOIRE. Genre dédié par son fondateur, Sweet, à Léo- pold de Saxe-Cobourg, roi des Belges. Il ne ren- ferme encore , comme plantes bien déterminées, que les quatre espèces suivantes : Coburgia incarnata ,Sw. Rose. Quito, 1820, Brit, fl, gard. » 2, t, 17% = fulva, Herb, Orangé, Mexico, 1828, Bot, Reg.s te 4497 - É ° — humilis, W. H. Ecarlate., Pérou, 14840, Bot, Reg, t, 46, 18/2, — versicolor, W.H. Jaunâtre, écarlate, vert, Pérou, 1840, Bot, Reg.. t. 66, 1842. Ce sont de très belles plantes, toutes cultivées dans les jardins européens et d’une culture facile. Leurs bulbes, à l'exception de celui d’une seule espèce, sont comparables en général pour la grosseur au bulbe du Prunsiwigia Josephineæ. Ils veulent donc des pots larges, profonds et remplis d'une terre riche et substantielle. Ces plantes aiment donc à étre ombragées pendant la belle saison, quoique à une exposition chaude; elles — 250 — veulent également de la chaleur en hiver, saison pendant laquelle elles fleurissent ordinairement. Elles ne perdent point leurs feuilles. Leur culture est celle de l’Aæmanthus muitiflorus, et elles demandent même à être un peu chauffées, pour avancer. Des quatre espèces citées, le C. humilis est tout à fait nain et infiniment gracieux. Diagnose du genre. Tube périgonial très long, anguleux, courbé en dedans; limbe urcéolé-dilaté, régulier; lacinies imbriquées , à peine réfléchies; les extérieures munies au sommet d’une pointe un peu allongée. Couronne de la gorge subcampaniforme , 12-den- tée; dents alternes très courtes, bifides; les autres, subulées, filiformes, anthérifères; an- thères linéaires. Stigmate renflé, obtusément tri- gone. Capsule oblongue. = e— Genre Eurycles. HISTOIRE. Le type du genre Euriécles est le Pancratiuwm amboinense de Linné. Il a été fondé par Salisbu- — 251 — rÿ (Hort. trans., X, 337), a pour synonyme le genre Proiphys d'Herbert (1. c.), etareçu son nom d'Euryclée, esclave concubine de Laërte, père d'Ulysse, qui, dit la Fable, l'avait achetée vingt moutons. Il renferme quatre belles espèces trouvées dans les îles de l’Asie tropicale et sur le littoral orien- tal de la Nouvelle-Hollande (extra-tropicale ), à feuilles pétiolées, cordiformes-arrondies, costées- nervées ; à scape subcylindrique, portant des fleurs blanches, belles, assez amples, odorantes , dispo- sées en une ombelle pauciflore, sortant d'une spa- the bi-trivalve. Ce sont : Eurycles nuda, Sw. Blanc. Indes-Or., 1822, — alata, Sw. Blanc. Nouv.-Holl,, 4821, Bot, Reg., t 745. | — ‘coronata,Sw. Blanc. Indes-Or., 4759, Bot. Mag., t. 4419, — Cunninghamii, Arr. Blarc, Nouv.-Holl., 4826, Bot. Reg., t, 1506. Diagnose du genre, Périgone infundibuliforme , tube court, laci- nies étalées. Couronne sexpartite à la base; di- visions tridentées, dont la dent médianc allong‘e, — 292 — anthérifère. Anthères sagittées. Stigmate simple. Capsule tricostée, subuniloculaire pat cloisons incomplètes. Graines bulbiformes. Ces quatre plantes veulent beaucoup de cha- leur, et se plaisent plongées dans une couche chauffée par l’eau bouillante , ou, à son défaut, dans la tannée. Il faut les placer le plus près pos- sible des jours, et en tenir la terre sans cesse lé- gèrement humide, en ayant soin toutefois de ménager au fond des pots un écoulement facile aux eaux d'arrosement, au moyen de gros gravier ou de plâtras concassés. En effet une humidité trop prolongée non seulement fait tomber les feuilles de la plante, mais amène infailliblement pour le bulbe la terrible maladie de la pourriture. Aussi, dès qu’on voit les feuilles se flétrir par cette cause, faut-il se hâter de dépoter la plante, et de la démotter complètement, pour la replanter dans une terre neuve et suffisamment fraiche. — 253 — Genre Caicstemmea. HISTOIRE. Le célèbre botaniste anglais Rob. Browvn (Prod. 298) est le fondateur de ce genre, dont la déno- mination générique répond exactement à celle d'Eustephia («des , beau; oréuua , couronne). Il ne renferme guère, comme les précédents, que quatre espèces bien déterminées, qui sont : _ Calostemma luteum , B. R. Jaune. Nouv.-Holl., 4819, Bot, Reg., t. 424, et 14840, t. 19. = purpureum, B. P. Pourpre. Nouv.-Holl, 4819, Bot. Reg., t. 422 _— album, B. P. Blanc. Nouv.-Holl,, 4824, .... — carneum, LixpL. Rosé. Austral., 1836, Bot, Reg., 26. 4840, Ces plantes ont tout à fait le port des Pancra- tium ; leurs fleurs durent pendant plusieurs se- maines et exhalent une odeur semblable à celle de la menthe. Elles réussissent parfaitement sous châssis, où elles se multiplient avec une grande abondance. Culture des Amaryllis. b# 15 — 95h — Diagnose du genre. Périgone infundibuliforme ; tube court; limbe régulier ; lacinies étalées. Couronne tubuleuse, exserte, à orifice duodécimdenté; dents alternes subulées, anthérifères ; anthères oblongues, ver- satiles. Stigmate obtus. Baie mono-disperme. Grai- nes bulbiformes. Fleurs assez petites, mais très jolies. 6 6 —— Genre Pancratiurm. HISTOIRE. Pline (chap. 8, liv. 20) rapporte que l’on don- nait ce nom grec (qui signifie toute force, zév xpäros) à une espèce de chicorée, en raison de ses qualités tout particulièrement bienfaisantes (prop- ter salubritatem singularem). Plus loin (chap. 42, liv. 27), il dit encore que c'était le nom d'une espèce de scille; et en effet, dans sa description, quoique vague, on reconnaît aisément notre seilla maritima, usitée encore en médecine, quoique bien déchue de son antique réputation. Voici le passage de Pline : = 255 — Pancraiion aliqui seillam pusillam appella- re malunt, foliis albi lilii longioribus crassio- ribusque, radice bulbi magni, colore rufo. Toutefois, quand il dit scillam pustillam, scille naine, en parlant de cet énorme bulbe, nous ne saurions deviner aujourd'hui à quelle autre plan- te il la comparait. Linné exhuma ce mot et l’appliqua à un gen- re qui renferme aujourd'hui un assez grand nombre de plantes, toutes plus méritantes et plus belles les unes que les autres. De nos jours, Herbert et Reichenbach, qui, grâce à l'intro- duction de beaucoup d'espèces nouvelles, fu- rent amenés à s'occuper de la révision du genra linnéen, le divisèrent et formèrent des espèces qu'ils lui empruntèrent quatre nouveaux genres, qui toutefois ne paraissent pas devoir être adop- tés, et qu’on ne regarde que comme des sections commodes pour la classification des espèces. Tous les Pancratium connus habitent les pla- ges maritimes de l'Amérique tropicale et de l'Inde orientale. Deux espèces même s’avancent jusqu’en Europe, sur les bords du bassin méditerranéen. On donne à ces deux plantes le nom vulgaire de Lis . de Mafthiole, et la médecine tire un médicament ne émétique de leurs bulbes. Toutes ces plantes sont remarquables par leur port, la beauté, l'élégance de leurs grandes fleurs blanches et l’odeur sou- vent exquise qu'elles exhalent. Une somme assez considérable de chaleur keur est nécessaire pen- dant toute la période de leur végétation: aussi les plonge-t-on dans une couche chaude à cette épo- que ; mais, au temps de leur repos, il faut les en tirer pour les poser sur une tablette de la serre chaude, et surtout ne leur donner alors presque point d'eau. Diagnose générique. Périgore infundibuliforme; tube long, grêle ; limbe régulier, très rarement irrégulier, à laci- nies étalées ou réfléchies. Couronne tubuleuse, exserte, libre ou adnée au périgone, diversement dentée ; dents alternes, staminifères au sommet ou en dedans. Filaments égaux , ou les alternes plus courts, dressés, connivents ou déclinés ; anthères oblongues, incombantes. Stigmate simple. Capsule membranacée. Graines subglobuleuses, nombreu- ses, ou rares par avortement, et alors bulbiformes. — Feuilles linéaires ou lancéolées, quelquefois — 2957 — pétiolées, à lame largement ovale, scape cylindri- que ou anguleuse; ombelle terminale ; uni-pauci- flore; spathe uni-bi-ou plus rarement plurivalve. Espèces connues et cultivées. PANCRATIUM. | a. PANCRATIUM, . Caractères généraux ci-dessus. Pancratium carolinianum, B. R. Blanc. Caroline, pleine terre, 1759, Bot. Reg., t. 464. — canariense, R. R. Blanc. iles Canaries, châssis froid, 4815, Bot, Reg., t. 174. = verecundum, K. R, Blanc. Ind, or., serre ch., 1776, Bot. Reg., t. 413. — zeylanicum, K.R, Blanc. Ceylan, serre ch., 1752, Bot, Reg., t. 479. b. HymenocaLutis, Herb. (app. 45). Tube périgonial droit; lacinies retombantes. Couronne sexdentée ; dents allongées en filaments égaux. Graines bulbiformes. — Plantes de l’'Amé- rique tropicale et subtropicale. Sun, membrane; x«)0ç, beau; allusion à l'élé- gance de la couronne qui décore le Périanthe. Sr. 16 speciosum , K. R. Blanc. Indes occid., serre ch., 4759, Bot. Mag., t. 4/53, LE] 19 — 958 — amænum, H. À. Blanc. Guinée, s. ch., 4990, Bot, Mag., t, 1467. fragrans, L. T. Blanc. Indes occ.; 5. che, see Lodd, Bot, cab., t, 834. guianense, B. R. Blanc, Guyane, s. ch. 4818, Bot. Reg., t, 265, caribœum , K. R. Blanc. Indes occid., s& ch., 4730, Bot. Mag., t 826. caymanense, H. À. Blanc. Grand-ayman, _ 4823, s. ch. undulatum , H, A. Blanc, Amériq. sud, +» s ch, Se expansum , B. M. Blanc. Indes occ., 1818, s, ch., Bot, Mag., t. 1944. pedale, B. C. Blanc. Brésil, 4845, s. ch., Bot, Reg., t. 16/44, adnatum, H. A. Blanc. Amér, mérid., 4758, s ch. (Pancratium mexicanum, B. R.; non alior.) augustum, K. R. Blanc. Amér, mérid, see Se ch., Bot, Reg., t 224. tenuiflorum, H. À. Blanc, sesce 0.00 Se Che crassifolium, H. A. Amériq. mérid. soso Se Che rotatum, M. A. Blanc. Caroline, 4803, serré temp., Bot, Mag., t 82% mexicanum, K. R. Blanc. Mexico, 1732, 8 temp., Ker’s rev. pl. 3, f. 2. Staplesi, W,H, Blanc, Mexico, 4826, s. temp., — 259 — — ‘ovalifolium, W. H. Blanc. Amériq. mérid.s 4820, s. ch., .... c. ScmizosTEPHANIUM, Reich. fl. ger. I, 89. — Halmira, Salisb. Hort. Trans. Tube périgonial droit; lacinies un peu étalées. Couronne 6-dentée; filaments égaux ou alternant avec les dents de la couronne entières ou bifides. — Espèces de la Méditerranée et de l'Inde. | SHIGIS) déchirure ; CTEPUYLOV) petite couronne. Nous ne connaissons pas les espèces indiennes que Reïchenbach comprend dans ce sous-genre; quant aux méditerranéennes, ce sont : — maritimum, K. R. Blanc, Europe sud, pleine terre, 4597, 00000 _ illyricum, K. R, Blanc. Europe sud, pleineterre, 1615, Bot. Mag., t, 718. d, IsMENE, Herb. (1) (Bot. Mag., 268%). Tube périgonial courbé en dedans; lacinies éta- lées ; couronne 12-dentée ; dents alternes échan- crées, staminifères aux sinus. Graines bulbiformes. — Plantes de l’Amérique tropicale. (1) Ismène, fille d'OEdipe, à Et longa silentia rursus inchoat Ismene, STAT, — 260 — _ nutans, H. À. Blanc. Brésil, 4840, s. ch., Bot, Mag., t.-4561. ee calathinum, H. A. Blanc. Brésil, 1810, s. ch., À _ Bot. Reg., t. 245. — macleanianum, B. M. Blanc, Lima, 1837, CA ch., Bot, Mag., t. 3675. — Knightii, K. W. Jaune. Floride, 1837, s. temp., FI, cab, 59. — amancaes, H, A. Jaune. Pérou, 1804, s. ch., Bot. Reg., t. 1665, et Bot, Mag. 1224. e. Lirtopsis, Reich. (consp. 61. — Liriepe, Herb. (app. 41). Tube périgonial droit; lacinies ringentes. Cou- ronne déclinée, staminifère en dedans à la base. Filaments déclinés. _déspuov, lis; oÿuc, aspect. — ringens , R. et P. FL péruv., t. 283, Non en- core introduit ? Genre Narcissus. | HISTOIRE, Pline prend soin de nous apprendre que le mot — 261 -— narcissus vient du grecnarce (1), et non du jeune Nareisse de la Fable : « 4 narcE narcissum dic- tum, non a fabuloso puero. » Nous avons peine à imaginer comment il se fait que cet auteur, or- dinairement si amoureux du merveilleux, ait pu, contrairement à son goût personnel, préférer la première donnée. Tous les auteurs, sauf les poë- tes, ont, depuis lui, répété cette étymologie. Pour nous, bien que le merveilleux ne soit nullement de notre goût, nous penchons cependant à adopter la version des poëtes, qui nous peignent le jeune et beau Narcisse se mourant d'amour pour sa figure qu’il mirait dans l'onde limpide d’une fon- taine, et changé, par la pitié des Dieux, en une fleur qui penche sa gracieuse corolle vers les eaux. Ovide, se démentant lui-même, ne s’est pas montré grand poëte en peignant cette catastro- Phe ; il dit érès simplement : Nusquam corpus erat; croceum pro corpore florem Inveniunt, foliis medium cingentibus albis. Ch. III, v. 509, (4) De vés1, engourdissement., Les Grecs employaient ce mot pour désigner une affection morbide ; c'était aussi le nom d’une plante que les lexiques disent, probablement à tort, être upe centaurée, — 262 — Le Père Rapin n'est guère plus élégant : Nec mora flaventi pallebit multus in auro Narcissus, miser, ah! quondam puer, ille sub undis Dum se contemplatur amat ; sed perdit amantem Forma novumque facit pueri de corpore florem, Lib. 1, v. 230. Aucun mythe ne pouvait cependant mieux in- spirer un poète! Les anciens ne sont nullement d'accord sur la couleur des fleurs de la plante à laquelle ils donu- naient le nom de Narcisse. En effet Ovide dit que les fleurs en sont jaunes, et Virgile les dit pourpres : Pro molli viola, pro purpureo narcisso Carduus et spinis surgit paliurus acutis. Ecl. V, N'auraient-ils pas connu notre Narcisse? cela n’est pas probable; ou peut-être donnons-nous ce nom à une tout autre plante que la leur. Selon Sophocle, les narcisses devaient former la couronne des Dieux infernaux, parce qu'on en couronnait les morts. C'était encore une allusion aux effets morbides de ces plantes. Le lecteur choisira entre les deux étymologies. que nous venons de rapporter. | Toutefois le mot xarce exprime un des funestes — 963 — effets que causent les fleurs ou les bulbes de la plupart des espèces de ce genre, mais surtout du Narcissus pseudo-Narcissus , vulgairement Aiaut, qui croît dans tous les bois de l’Europe, aux endroits humides, où il fleurit dès le mois de mars, et quelquefois de février. Il serait trop long de décrire les désordres qu'il apporte dans l'éco- nomie animale ; nous nous bornerons à en signa- ler les dangers à ceux qui seraient tentés d'en re- garder les bulbes comme alimentaires. La théra- peutique a su néanmoins tirer de ces plantes, mal- gré leurs qualités délétères, des remèdes énergi- ques contre certaines maladies, et surtout contre la coqueluche des enfants, les fièvres intermitten- tes, etc. Quelques auteurs modernes se sont évertués à. l’envi à démembrer le genre linnéen pour en for- mer un grand nombre de nouveaux qui n’ont pas été adoptés. Néanmoins ces genres forment des sections commodes qui permettent d'étudier et de classer d’une manière assez naturelle les nom- breuses espèces qui cemresent aujourd'hui le re Narcissus. Haworth, qui s’est particulièrement occupé de ce beau genre, n’y compte en effet pas moins de — 26h — 447 espèces, croissant pour la plupart en Eurôpe, dans les parties méridionales de ce continent , et dont quelques unes s'avancent jusqu'en Asie. Leurs fleurs sont belles, grandes, le plus souvent agréablement odorantes, penchées, portées sur une hampe cylindrique ou anguleuse, et sortant d'une spathe monophylle, fendue d’un côté. Tou- tes peuvent être cultivées en plein air et dans une bonne terre ordinaire de jardin. Néanmoins les espèces tout à fait méridionales, comme le Nar- cisse de Constantinople, par exemple, ne se trou-. veraient que mieux d’une couverture en hiver. C'est à tort qu'on lit dans /e Bon jardinier que ces plantes ne supportent pas quatre degrés de froid. Quant à nous, depuis plusieurs années nous avons conservé en pleine terre, à l'air libre, et replanté, chaque automne , des bulbes de ce- Narcisse, à fleurs doubles, lesquels ont très bien supporté les hivers sous une légère couver- ture de mousse, et parfaitement fleuri chaque printemps, aux mois de mars et d'avril. : Ilest prudent, sous le climat de Paris, de rele- ver en juillet les bulbes des espèces des contrées chaudes, et de les replanter en septembre ou en octobre. Quant à to tes celles du nord et du centre — 965 — de l’Europe, elles peuvent sans inconvénient res- ter deux ou trois ans en terre; après quoi on les relève en été pour en séparer les caïeux, qu’on replante en automne. Diagnose générique. Périgone hypocratérimorphe; tube subcylin- drique, droit ; lacinies égales, étalées ou réfléchies. Couronne pifindibil ture campanulée ou ro- 16, entière ou lobée, plus courte ou plus longue que le tube. Étamines incluses, insérées au tube en deux séries au dessous de la couronne; fila- ments très courts, libres ou adnés au tube; an- thères oblongues, incombantes. Style filiforme, stigmale obtus. Capsule membranacée, obtusé- ment trigone. Graines très ou peu nombreuses, subglobuleuses, à test noir, rugueux. Espèces connues et cultivées. Narcissus. Section 4. AJax (4). Couronne lobée-crénelée ou dentée en scie, et on (4) Ajax, fils de Télamon, vaincu par Ulysse dans leur dis- Cussion au sujet de Ja propriété des armes d’Achille, se tue 29 | — 266 — à peu près aussi longue que les lobes. Etamines dressées ; feuilles ensiformes ou loriformes. Narcissus obvallaris, H, N. Jaune. Europe mér., ..….. Bot, Mag., 1301. f, inf. — lorifolius , H. N. Blanc, jaune, Espagne, 4629, Bot. Mag., t. 1187, — breviflos, H. N. Blanc, jaune. Espagne ,-4629, — ancebs, H. P. Blanc, jaune, Espagne, 4629. — bicolor, L. Blanc, jaune. Europe mér., se — tortuosus, H. N. Blanc jaunâtre. Espagne, 1629, Bot, Mag., t, 924. ; de rage et de désespoir en se précipitant sur son épée par le nombril, seule place de son corps que la peau du lion de Né- mée, dont l’avait couvert Hercule dans son enfance, avait laissée vulnérable, Il fut changé en une fleur, sur l’identité de laquelle les commentateurs ne pourront jamais être d'accord, en raison du vague des descriptions. V, à cet égard, ci-dessus, page 74. Ovide rapporte ainsi cette métamorphose : Nec valuere manus infixum educere telum ; Expulit ipse cruor, rubefactaque sanguine tellus Purpureum viridi genuit de cespite florem, Qui prius OEbalio fuerat de vulnere natus. Littera communis mediis pueroque viroque Inscripta est foliis : hæc nominis, illa querele, — 9267 — moschatus, L. Blanc, Espagne, 1759; Bot, Mages t. 1300. albicans, H. N. Blanc jaunâtre, Espagne, soc Park. parc. t, 404. £. 4, rugilubus, H. N. Jaune. soso 0000 cambricus, H. N. Jaune, see sos0e cernuus, H. N. Blanc. ..……. 1828, Sw, Brit, Fle Gard. 5, 2,t, 108. f. 3, _ major, H, N. Jaune. Espagne, 1629, Bot. Mag., t,. 51, maximus, H. N. Jaune, Verts soveo oo SW. Br FI, Gard, s, 2, t 286. propinquus, H. N, Jaune. Europe mér. .… Bot, Mag., t. 301. f. sup. telamontius, H. N. Jaune. Europe mér., os0ve nobilis, H, N. Jaune, Europe mér., .… Red,, Lil., t,. 158 . spurius, H. N. Jaune. Anglet., se. serralus, H, N. Jaunâtre. pets Engl, Bots ic. ined, : pseudo-narcissus, Jaunâtre, Europe, sis Bot. I. t, 47, tubularis, H. N. Jaune. Anglet., ... Engl. Bot, ic. ined, nanus, H. N. Jaune, pâle. Espagne, 4629. pumilus, H. N. Jaune. Europe mér., soc Besle . Eyst. IIL fol. 5, f. 4. minor, B. N. Jaune, Espagne, 1629, Park. parad, to 1070 fe 20 — 268 — — minimus, H. N. Jaune, Espagne, 1629, Bot, Mag., t, 6. Section 2. DIoMÈDES (41). Tube périanthien claviforme-cylindrique ; cou- ronne ample; étamines dressées. — Macleayi, B. M. Jaune, pâle. Levant, «ess Bots Mag., t. 2588. — Sabini, B. R. Jaune, pâle. Levant, …. Bot, Reg., t. 762, — Parkinsoni, Jaune, pâle. secs ose Park, Parade L'ILE Section 3. CORBULARIA (2) Segments du périanthe petits, ordinairement plus courts que la couronne, laquelle est tron- quée ; feuilles filiformes, canaliculées, vertes; éta- mines ascendantes. | Es tenuifolius, H. N. Jaune. Biscaye, 1760, Sw. Br. FI, Gard. t, 414. (1) L'un des vainqueurs de Troie, et le plus vaillant après Ulysse. et Ajax. | ; HART ET (2) Corbula, petite corbeille ; forme du périanthe, — 269 — — lobulatus, He, N. Jaune. cuve vue _— Parad, L'AVZ LR : — obesus, H. N. Jaune. Portugal, 4796, — albicans, H, N. Blanc, ss 4629, Lobel, adv. he — cantabricus, H. N. Blanc, sos ose Clus. hist, 4166, f. 2, — aureus, H. N, Jaune, sous vos MOr, 8, 4e te De f, A7. — gigas,H. N. Jaune. .,. ss Theat, fl, t 24, — conspicuus, H. SS. Jaune. sus so000 SWe Bee Fl Gard, 5, 2. t, 326. _ serotinus, H, N, Jaune. Europe mér., 4629, Bot, Mag., t. 88 , — bulbocodium, H. N, Jaune, Europe mér., 4629. : Section 4, QUELTIA (1). Spathe uniflore; périanthe nutant; segments dé- passant la couronne; couronne campanulée, on- dulée-frisée, légèrement lobée ; étamines dressées. — aurantius, H. N. Jaune, Europe mér., 4629, Park. Parad. t, 74. f, 2. = Gouani, H. N. Jaune. sssss vs Redout. Lil, . L 158 . (1) Ce mot est probablement une dédicace. 23. — 270 — — incomparabilis, H. N. Jaune, pâle, Portugal, 4629, Bot. Mag., t. 121. | — concolor, H. N, Jaune, pâle. ….. 4629, _— semipartitus, H. N. Jaune, pâle. ... 1848, = albidus. Blanchâtre. ….. 4818, (Queltia alba, H. N.) = Niveus, H, N. Blanc, ue souoo Section 5. TRos (1). Spathe 1-2-flore; couronne subplissée-crénelée, deux fois aussi longue que les segments du pé- rianthe ; étamines dressées. | — montanus, B. R. Blanc, Pyrénées, 1620, Bot. Reg.,t. 123, — galanthifolius, H. N. Blanc. Pyrénées, 1720, Park. Par, t, 73. Section 6. ILus (2). NE si ' Spathe 2-4-flore; périanthe nutant; couronne (1) Tros, roi de Troie, à laquelle il donna son nom. (2) Fils de Tros, père de Laomédon, donna son nom à Ilion, At puer Ascanius, cui nunc cognomen Julo Additus, Ilus erat, dum res stetit Ilia regno 97 — , entière, beaucoup plus courte que les segments ; étamines incluses, très inégales , dont 3 longues et 3 courtes, dressées; feuilles jonciformes, cana- liculées. œ — cernuus, H.N, Jaune, pâle. Portugal, 4629, Bot, Mag., (= 48. \ — Ganymedis. Blanc. Europe mér., 1629, (Ganymedes albus, H. O.) — triandrus, L, Blanc, Europe mér., Sweet, Flor., t, 29, £ 4e Seclion 7. A5SARACUS (1), Spathe 2-flore; périanthenutant; segménts sub- réfléchis; couronne subondulée, égale aux seg- ments ou plus longue; étamines incluses, dressées, dont 3 longues et 3 courtes ; feuilles planes. — capaxz, H. N. Jaune, paille, Levant, …… Red, Lil,, t 47% | — reflexus, H. N. Jaune, paille, Levant, ..… Red. iLL, t, 410, (4) Fils de Tros, frère d'Hyllus et de Ganyimède, père de Capys, et aïeul d'Anchise, — 972 — Section B. Ünévs (4) Spathe 1-flore; segments du périanthe étalés: couronne plus longue ou aussi longue qu'eux, entière ; feuilles loriformes. : ii — abscissus, H. N. Jaune, ses soso Park. Par.s t. 407. f, 5, — hexangularis, H. N, JAUNE. sus ses Park. Pare t. 404, f. 1. Section 9. JONQUILLA (2). Spathe 2-6-flore; périanthe étalé en étoile; couronne petite, tronquée-crénelée ; scape com- primée; feuilles jonciformes, semi-cylindriques. — : Jonquilla, B. M. Jaune. Espagne, 1596, Bot. Mag.,t.15 ; (Jonquilla major, H. N.) —_ medius, H. N. Jaune. Espagne, soso — similis, H. S, S. Jaune. Europe mér., 1826. (1) Père d’Ajax et roi des Locriens, Unius ob noxam et furias Ajacis Oilei, VIRG (2) Vieille appellation italienne et espagnole de cette plante. — 275 — Section 10. HELENA (4). Spathe 1-3-flore; segments périanthiens étalés en étoile, beaucoup plus courts que le tube ; éta- mines dressées, inégales. — gracilis, H. N. Jaune. ..., .. Bot. Reg.,t. 816. En tenuior, H. N. Jaune, Italie, 1826, Bot, Mag. | t. 379. (1) Fille de Jupiter et de Léda, femme de Ménélas, enlevée par Thésée, et ensuite par Pâris. Cet enlèvement enfanta la fameuse guerre de Troie, qui dura dix ans. Après le sac de cette ville, Ménélas la reconduisit à Sparte, d’où les fils na- turels de ce prince la chassèrent, Elle se réfugia dans l’île de Rhodes, où Polyxo la fit pendre. Elle était si belle, dit Homère, que les principaux des Troyens, vieillards sages parmi lesquels était Priam , s’écriè- rent, saisis d’admiration, en la voyant approcher de la tour (au sommet de laquelle ils étaient assis) : Doit-on être surpris . que les Grecs et les Troyens se soumettent à tant de périls, et depuis si long-temps, pour une beauté si parfaite! Elle res- semble véritablement aux Déesses immortelles, O1 d'os oùv elfoy Eévav ré ruyov lobauv, | fxa rpôs d\\iAQus ÊTEN RTE DENT" Hjogeucu : OÙ VEuÉGLS )Tpoxs xai évxvautdæs Àyauods roÿd" up 'yuvauxi rod YP0VOY KyEX TUIYELV : aivos ÉPRETRRS DES Ets &ru ÉOLXEV. How. lib, 1v. — 274 — == planicoronus, H, N. Jaune, ces sos Park, Par, t. 89. — pumilus, H. N. Blanc, ses 0006 Red. Lil,,.t 409. Section 11. SCHIZANTHES (4). Spathe 3-4 flore; périanthe étalé; couronne semitripartite, étalée, beaucoup plus courte que les segments; scape comprimée; feuilles planes. — orientalis, L. Jaune, pâle, Levant, 4778, Bot, Mag., t, 948. Section 12. GANYMEDES (2). Segments du périanthe semiréfléchis; couronne kypocratérimorphe, beaucoup plus courte que ceux-ci. | (1) Zxices, déchirure ; &v0os, fleur. (2) Fils de Tros, enlevé au ciel par un aigle, Jupiter en fit son échanson, Il est l'emblème du signe zodiacal le verseau. o + + + + + + puer quem præpes ab Ida Sublimem pedibus rapuit Jovis armiger uncis, VIRG Invitaque Jovi nectar Junone ministrat. Ov. — 275 — — nutans, H. N. Jaune. Europe mér., 4789, Bot, Mag, t. 945. _— albus, H. N. Blanc. Europe mér., .….. Parks Par., t. 93, f. 4, — Sweetii,Noë. Jaune, pâle. Europe mér., 1626, Sw. Br. F1, Gard, s. 2. t, 113, (Ganymedes concolor, H. N.) striatulus, H. N, Jaune, pâle. Europe mér., se pulchellus, H.N. Jaune, blanc. Europe mér., 4620, Sw. Br. FI, Gard. 5 2, t. 99, ñ Seclion 13. PHILOGYNE (1). — rugulosus, H. N. Jaune. Europe Mér., see se — odorus, H, N, Jaune, Corse, 1720, Bot. Mage, t, 934, — Campernelli, H. N. Jaune, se ov00 — interjectus, H. N. Jaune. Europe mér., see — trilobus, H. N. Jaune. Espagne, 1829. — Curtisii, H. N. Jaune. Espagne, 1629, Bot. Mag., 178 — heminalis, H, N. Jaune, ... oo Park, Par., t, 93, f. 4. — calathinus, H. N. Jaune, Espagne, .… Red, Lil, — : parvulus, Sw. Jaune. ..... 1629. (4) Et non Phylogyne, comme l’écrivent quelques auteurs. Ce mot fait allusion à la disposition des anthères (pchoyüvns, qui aime 5a femme), LA cm. SCD Section 14. HERMIONE (1). Spathe 3-20-flore; périanthe étalé en étoile: couronne petite; étamines dressées, inégales; an- thères courtes. — bifrons, H.N. Jaune. Europe mér., 1807, Bot. Mag., t. 4166. — compressus, H. N. Jaune. Europe mér., 4709, Red, Lil., t. 459. . — bicrenatus, H. N. Jaune, Europe mér., see — cypri, HAw. Blanc, jaune, Chypre, ..…. Sw. Br. FI, Gard. s, 2, t. 92, (4) Fille de Ménélas et d'Hélène; promise à Oreste, elle fut accordée à Pyrrhus, fils d'Achille. Le premier, furieux, atta- qua le second, et le tua dans le temple même d’Apollon, où il s'était réfugié. so + + + *+ Qui (Pyrrhus) deinde secutus Ledæam Hermionem lacedemoniosque hymenæos, Me famulo famulamque Heleno transmisit habendam. Ast illum, ereptæ magno inflammatus amore Conjugis, et scelerum furiis agitatus, Orestes Excipit incautum, patriasque obtruncat ad aras. VirG., lib. III Tu licet Antiopæ formam Nycteidos, et tu Spartanæ referas laudibus Hermionæ. Prop., El, IV. + = 977 — lacticolor, H. N. Blanc, Grèce, ose. F1, græc., t. 308. L neglectus, TEN. Blanc, jaune. Mais. 1830. reflexus, H. P. Blanc, orange, Europe mér., ..,.e prinuclinus, H. N. Jaune, Europe mér., 1790, Bot, Mag., t. 1299. calathinus, H. N. Jaune. Levant, .…, Rudb. Elys. p. 60. f, 5. tereticaulis, H. N. Jaune. Levant, nn rns Mag, t, 1:98. rotularis, H. N, Blanc, jaune, se ss Trewe Fl Mag, t, 105. floslacteus, H. N. Blanc, jaune, ses s cuputaris, H. N. Jaune. Europe mér., 1626, Bot. Mag., t. 925, citrinus, H. N, Blanc, jaune, Lcont. ss Bot. Mag., t 946. floribundus, H.N, Blanc, jaune. Levant, . (Grand Monarque.) trewianus, H. N. Blanc, jaune, Levant, so. Bot. Mag , t 940, : crenulatus, EH. N. Blanc, jaune, Levant, . .. Park, Par., t, 84, f, 5. tazetta, H.N, Blanc, jaune. LEA 1626, Park. Par., t. 81. f. 5. perluteus, H. N. Jaune. Europe mér., ses subluteus, H, N. Jaunâtre, Europe mér., s.ese flaveolus, H. N. Jaunâtre. Europe mér., ss... deflexicaulis, H, N, Jaune, Europe mér., se 2h \ = 6 à trifidus, H. N. Jaune. Europe mér., soees aperticoronus, H. N. Jaune. Europe mér., see craterinus, H. P. Jaune. Europe mér. dubius, P,S. Blanc, France mér., ….. Red. Lil., t. 429. patulus, H. N. Blanc, jaune. Iles d'Hyères, se fistulosus, H, N. Blanc, jaune. Levant, .... cerinus, H. N. Blanc jaune. Levant, Lima, H, N. Blanc, Levant, .es.e sulphureus, H. N. Jaune, pâle, se. sos Barrele Ic., t. 936. luteus, H. N. Jaune. sos os Rudb. Elys,, t. 69. £ 2, patulus, H. N. Blanc, jaune. France mér., ...e breviflorus, H. N. Blanc, jaune. ..... sooce auranticoronus, H. N. Blanc, orangé, soso 00000 crispicoronus, H. N. Blanc, jaune. «..., o0000 acuminatus, H. P. Blanc, jaune, .ssse 000 decorus, H. N. Bianc, jaune, score s0000 polyanthus, H. N. Blanc. Italie, 1626, Mor. 8. 4. t. 8. f. 2, sulcicaulis, H. N. Blanc. ssoo0 00000 viridifolius, H. P. Blanc, jaune. Europe mér., tenuiflorus, H. N. Blanc, jaune. sesse so jasmineus, H. N. Blanc, jaune. ..... sosoe serotinus, H. N. Blanc, jaune, Barbarie, 1629, Park, Par., t. 89. f. 3. obsoletus, H. N, Blanc, jaune, Espagne, 1629, Park, Par,, t 89, f 4e — 979 — — chrysanthus, H.N. Jaune. ss. sos Red. Lil, ic — stramineus, H. N. Jaune paille, France mér., Les subalbidus, H. N. Jaune blanchâtre, ..... soso — papyratius, B. M. Blanc, Italie, ..……. Bot. Mages t. 947. — flexiflorus, H. N. Jaune. Europe mér.. ses — subcrenatus, H. N. Jaune. Europe mér., «+000 — unicolor, TEN. Blanc. Naples, … Fl Nap. I t, 26. ; — præcoæ, TEN, Jaune paille. Italie, ee Fl Nape 1, t, 27 — italicus, H. N. Jaune paille, Italie, .…. Bof, Mug., t 1188. — , latifolius, H. N, Jaune. Levant, ...… — multiflorus, H. N. Jaune. Levant, .…… Bot, Mag, t. 4026. | — intermedius, H. N. Jaune pâle. Pyrénées, se Red. Lil., t, 426, — ornatus, H. N, Blanc, Grèce, 1620, Park, Par. 1,75, f 3 | Section 15. NARCISSUS (1). Spathe 1-3-flore; couronne petite; étamines dressées, inégales; périanthe étalé. (4) V. ci-dessus la dissertation étymologique au sujet de ce Mots — 280 — — angustifolius, H, N, Blanc. Suisse, 1826, Bot, Mag., t. 493. — præticus, L. Blanc. Europe mér., se BOte Mag.s t. 195, et Red. Lil., t, 260. — biflorus, B. M. Blanc. Anglet., … Engl. Bot., IV, t, 276. — dianthus, H. N. Blanc, orangé, soe00 vec e — triflorus. H. N. Blanc, jaune. see socce — pœtarum, H. N. Blanc. cuivré. Grèce, 4620, Mérian. f1. 444. f, _ spathulatus, H. N. Blanc, ssoe vooo0 — albescens, Nos. (1). Blanc, jaune, se sosoe (N. albus, HN) | (1) Nous avons dû faire subir un léger changement aux terminaisons des noms spécifiques de quelques espèces, qui sans cela eussent été plusieurs fois répétées : ainsi il y aurait eu 3 Narcissus albus, 2 niveus, etc. Sweet, dont nous avons suivi la nomenclature, eût pu sans doute éviter cette négli- gence ; mais on doit d’autant plus facilement l’excuser que son travail était plus long et plus fastidieux. Nous profiterons de l'occasion de celte note pour avertir nos lecteurs que sur les 447 Narcisses composées il y a sans doute beaucoup de variétés regardées par l'auteur anglais comme espèces distinc= tes ; nous avons passé sous silence les variétés qu'il cite, par es raisons que nous avons exposées ailleurs. Sweet lui-même a copié en grande partie pour cette liste la Monographie des * Narcissées d'Haworth; de là tant de fois H. N, après les noms spécifiques, » — 281 — — païellaris, H. N, Blanc, cuivré, Anglet, so Engl, Bot., t 275. — niveolus, Nos. Blanc, Europe mér., (N. niveus, W. E.) Seclion 16. CHLORASTER (4). Spathe 1-3-flore; périanthe étalé en étoile; couronne petite, entière, ou 6-partite, courbée en dedans; étamines incluses, inégales. — viridiflorus, B. M, Vert Barbarie, 1620, Bot Mag., t 1687 (Chloraster fissus, Haw.) — integer, H. N, Vert. Barbarie, 4629, Park, Par, te 000 — stellaris, H. N. Blanc, cuivrée s0000 50000 SWe Be mi: FL Gard., t 132. — recurvus, H. N. Blanc, cuivré, oc 0000 DD QT Genre Gethyllis. HISTOIRE. Les Grecs donnaient ce nom (y:vXis) à une (1) Diminutif de x)wpcç, vert, 2l — 282 — plante aujourd’hui indéterminée, et les lexiques le traduisent par Ciboulette : c’est un diminutif de yñfvoy, Ciboule ou Poireau? Pline dit: très posi- tivement que le Géthyon sert à assaisonner les mets. Quoi qu'il en soit, Linné applique cette déno- mination au genre dont il s’agit : Thunberg et Adanson, chacun de leur côté et à peu près à la même époque, l’établirent, le premier (Æct. Soc. Linn., 1,2, IT, cum ic.) sous le nom de Pa- pyria, et le second sous celui d’Æbapus (fam. IE, 47); mais le nom linnéen prévalut. Le genre Gethyllis renferme environ cinq espèces, qui ont quelque ressemblance dans le port avec les Colchiques ou les Crocus. Toutes proviennent du Cap; leurs feuilles sont linéaires, postflorales, souvent roulées en spirale, scarieuses, vaginées à la base; leurs fleurs, toutes radicales, en ont un long tube qui en simule le pédoncule ; elles donnent naïssance à une baie claviforme- cylindrique, diaphane , comestible , hypogée d'a- bord , puis montant au dessus du sol. Espèces cullivées et connues. Gethyllis spiralis, W, Blanc, Cap, 4780, Bot, Mag., t, 1088, — 283 — — ciliaris, W. Blanc. Cap, 1788, Jacq. Schœub, 14, t. 79: — villosa, W. Blanc, Cap, 4787, se — lanceolata. Blanc. Cap, 1790, ..…, afra, B. R. Blanc, Cap, 1820, Bot, Reg., t. 1016. Diagnose, Tube périgonial filiforme, allongé ; lacinies éga- les, étalées. Etamines 6-12-18, insérées à la gorge; filaments subulés, libres ou connés à la base par paire ou par trois; anthères linéaires, basifixes, droites ou penchées par leur sommet allongé , ou tordues en spirale. Style conné avec le tube du périgone, à sommet exsert, libre; stigmate capité- trigone. Baie; graines subcomprimées-sphéroïdes, dans une pulpe gélatineuse, à test lâche, hyalin. Ce genre ne nous paraît pas devoir faire partie des Amaryllidacées ; mais, comme nous ne con- naissons de visu aucune espèce, nous ne pouvons ici disserter sur la valeur de cette présomption, qui à d'après la diagnose ci-dessus , semble néan- moins présenter quelque fondement. tt Amaryllidacées anomales. Parmi les genres renfermés dans cette section (V. ci-dessus) , l’Zxiolirion doit renfermer des plantes bulborhizes; mais, comme aucune espèce n’en a encore été introduite dans les jardins, nous ne nous en occuperons pas ici, et nous passerons immédiatement aux Liliacées. FAMILLE DES LILIACEÉES. La plupart des plantes de la famille des Lilia- cées n'étant point bulborhizes, nous en trai- terons plus légèrement que de celles des deux au- tres familles qui viennent d’être passées en revue. Parmi les familles du règne végétal, aucune . plus que celle-ci n’a occupé les botanistes, qui néanmoins sont encore loïn d’être aujourd'hui _ d'accord sur l’ensemble des genres et des divi- sions ou sous-genres qui doivent la composer. Dans cette occurrence, forcé d’opter entre divers systèmes , nous suivrons la classification d'Endli- cher, non qu’elle soit la meilleure, maïs comme l'œuvre la plus moderne. Les plantes de la famille des Liliacées sont ré- pandues sur tout l'univers; elles sont toutefois plus abondantes dans les climats tempérés qu'entre les tropiques, où elles existent principalement à l’état arborescent. Les Aloës, par exemple, ne se trou- vent guère que dans les parties australes de l’Afri- que. Les Dracœna draco, arbres que l’on présume — 286 — vivre un très grand nombre de siècles, n'acquiè- rent leur énorme taille qu'aux îles Canaries. Un d'entre eux, qui existait déjà du temps de la con- quête, en 1496, et dont les-habitants vantaient de . tradition la haute vieillesse, mesurait 25 mètres de hauteur, et près de 16 en diamètre à sa base, avant qu'un ouragan en eût détruit la cyme. Les Scilla,les Hyacinthus, les Allium, les Ornitho- galum, etc.,s’avancent de préférence vers le nord. Dans les Indes orientales , les Liliacées sont rares, mais elles y sont remplacées par leurs alliées , les Amaryllidacées ; dans la Nouvelle-Hollande elles forment un des principaux traits de la végétation de la contrée. : Au Kamtchatka, les habitants cultivent en grand le Lilium pomponium , dont ils mangent Jes bulbes, qu'ils font rôtir en guise de pommes de terre. Les rhizomes de l’Erythronium indi- cum. servent à guérir certaines affections mor- bides des chevaux. Chacun connaît l’odeur déli- cieuse de la Tubéreuse : c’est après le coucher du soleil que cette plante émet ce parfum au plus haut degré, et on a remarqué que pendant une soirée orageuse et accompagnée de tonnerre, lorsque l’atmosphère est fortement chargée de «— 267 — fluide électrique, les fleurs de cette plante, com me celles de la Fraxinelle, dardent de petites 6- tincelles brillantes. Les tuberculesde la Methonica superba sont regardés comme acides. Le bulbe de la Scille maritime agit comme émétique, purgatif, expectorant et diurétique : propriétés qui sont dues à un principe particulier nommé par Vogel la scillitine. L'Ognon, l’Echalotte, la Civette, etc., et toutes les espèces d’Aulx, offrent à divers de- grés d'activité des propriétés stimulantes : on croit que l’Ognon commun , en raison de l’acide phos- phorique qu'il tient en dissolution , peut agir con- tre la pierre. Nous avons nous-même signalé (Dictionnaireuniversel des sciences naturelles t. I, p. 290) l'effet bienfaisant du jus de l’{/0e socco- trina, lequel, appliqué sur une brûlure récente, en neutralise les accidents, quelle qu’en soit la gravité. Plusieurs autres espèces de ce genre four- nissent à la médecine une résine connue sous le nom impropre de soccotrine, puisqu'elle pro- vient d'espèces différentes de l’Æ. soccotrina proprement dit. Les racines du Dracæna termi- nalis sont vantées comme un excellent spécifique contre la dyssenterie; celles de l’Æ/etris farinosa sont, à petite dose, toniques et stomachiques; _— 288; = prises en plus grande quantité, elles déterminent le vomissement et des accidents graves. Decan- dolle dit que les bulbes de la Sec//a lilio-hyacin- thus, et les racines de l’Anthericum bicolor, sont purgatifs. Ce court exposé des propriétés que renferment certaines plantes de cette famille fait aisément concevoir l'importance de leur culture, quand même ne viendrait pas s’y joindre l'attrait si puis- sant encore de la beauté de leur port et surtout de leurs fleurs. Mais, en outre, sous le rapport thérapeutique, la matière est loin d'être épuisée, car les essais des chimistes et des médecins n'ont encore embrassé qu'une partie très minime des espèces qui y sont contenues. | Quant à nous, sous le rapport horticultural ; si l'étendue de ce petit livre, qui dépasse déjà de beaucoup les bornes qui nous avaient été -impo- sées, nous le permettait, nous passerions égale- ment en revue tous les genres de la famille. Nous devons donc rigoureusement ne traiter que de ceux dont les espèces sont bulborhizes. Néanmoins, pour être agréable à nos lecteurs, nous donnerons ici le tableau complet de la fa- mille, comme nous l’ayons fait pour les deux précédentes. — 9269 Famiile des Liliacées, + Tulipacées. £rythronium , L.; Tulipa, Tourn.; Orithya, Don. (Oxypetalum, Ledeb.), Gagea, Salisb. (Ornithoxanthum, Link); Lioydia, Salisb. (Rhabdocrinum, Reich; Necta- ribothrium, Ledeb.); Calochortus, Pursh. (a. Evcarocuorrus, Hook.; b. Cyccosorura, Don.) Fritillaria, L. (a. Frrricrarra, Tourn.; b. Peri- LIUM, L.); Ahinopetalum , Fisch.; Lilium, L. (a. AugzrrioN, Raf.; b. Martacon, Endl.; c. Pseu- poutRIuM , Endl.; d. Eusreron , Endl.; e. Carpro- criuM, Endl.); Methonica, Herm. (Gloriosa, E) ++ Agapanthées. Funkia, Spr, (Hosta, Trattin.; Bryocles, Sa- 25 & — 290 — lisb.; Libertia, Dumort., non Spr.\; Phormium, Forst. (Chlamydia, Banks et Soland.). | Agapanthus,\ Hérit. (Abumon, Adans.; Mauh- Jia, Thunb.); Polianthes, L. (Amica, Rumpb) ; Blandfordia, Smith; Leucocoryne, Lindl.; Brodiæa , Smith (Hookeria, Salisb.); Triteleia, Hook.; Tristagma, Pœpp.; Milla, Cavan.; Hes- peroscordum , Lindl.; Calliprora, Lindl.; Bes- sera, Schult. (Pharium, Herb.). +1 Aloinées. Sanseviera, Thunb.(Acyntha, Commel.; Medi- cus, Théod. Salmia, Cav.); Æniphofta, Mœnch (Tritoma, Ker; Tritomanthe, Link; Tritomium, Link), 4/0e, Tourn. (a. Aricra, Haw. [Catevala, Medik.]; b. Haworrura, Duv. [Apicra, Willd.j; c. Gasreria, Duv.; d. Rarpinopenpron, Willd. [Ku- mara, Medik.]; e BowiEa, Haw.; f. Arox, Duv.; g. Pacuypenpron, Haw. [Agriodendron, Haw.]'; Lomatophyllum , Wild. (Phylloma, Ker); Fuc- ca, L. — 29 — ++ Asphodélées. - PRES Muschart, Tourn.; Bellevalia, Lapeyr.; Hya- cinthus, L.; Veliheima, Gled.; Uropetalum, Ker {Polemannia, Berg.; Zuccagnia, Thunb.; Dipca- di, Mœnch}); 4graphis, Link; Lachenalia, Jacq.; Drimya, Jacq.; Massonia, L. (a. Asremwa, End; D. Massonsa, Endl.); Daubenya, Lindi.; Basilæa, Juss. (Eucomis, L'Hérit.); Quamashia, Raf. (Cya- notris, ejusd.; Camassia, Lindi.); Seilla, L.; Hys- ginea, Steinh. (Urginea®") (Stellaris, Mænch); Ornithogalum, Link.; Albuca, L.; Mycgalum, Link (Aïbucea, Reich.; Honorius, Gray.); Pus- chhkinia, Adans. (Adamsia, Willd.); Barnadia, Lindl.; Alium , L. (a. Mory, Mœnch; [ Mœn- chia, Medik., Saturnia, Maratti] ; b. Orrroscono- Don, Wallr.; c. Cononorrasuxs , Reich. ; d. Scnoz- noprasumM, Kunth [Porrum, Tourn.; Cepa, id, ; SCORGDOPEASUM , Micheli) ; ** ANTHÉRICÉES. Sowerbæa, Smith; Anemarrhena, Bung.; — 999 — Eremurus, Bieberst.; Asphodelus, L. (Asphode- loides, Mœnch); 4sphodeline, Reich.; Hemero- callis, L. (Lilio-Asphodelus, Tourn.); Cyanella, Link; Ænthericum, L. (a. Anrmericum, Schult. [Phalangium, Juss.]; b. Czacxra, Andr. [Allo- brogia, Trattin.; Liliastrum , Link]; c. Buzerne, L.); Arthropodium, KR. Br.; Chlorophytum, Ker (Hartwegia, Nees), Trichopetalum, Lindi. (Bottionæa, Colla); Stypandra , R. Br.; Thysa- notus, R. Br. (Chlamysporum, Salisb.); Cæsia , R. Br.; Chloopsis, Blum.; Tricoryne, R. Br. e _ Genres alliés aux Anthéricées. $1. Conanthérées, 3 Zephyra, Don; Cummingia, Don; Conanthe- ra, R. et P.; Pasithea, Don; Echeandia, Ortes. $ 2. Tulbaghiées. Tulbaghie, L. *** ASPARAGÉES. Dianella, Lam; (Diana, Comm.; Excremis, — 998 — Wilid.); Rhuacophila, Blum.; Eustrephus, R; Br.; Geitonoplesium, À. Cumming. (Luzuriaga, R. Br.); Zsparagus, L.; Myrsiphyllum, Willd.; Cordyline, Comm. (Charlwoodia, Sweet); Dra= cæœna, Vand. (Stoerkia et OEdera, Crantz ; Taet- sia, Medik). Genres alliés aux Asphodélées, * APHYLLANTHÉES,. Alania,Endlich.; Laxzmannia, R.Br.; Borya, Labill. (Daviesia, Lam.; Baumgartenia, Spr.) ; Aphyllanthes, Tourn.; Johnsonia, R. Br. *# XANTHORRHÉES. Xanthorrhæa, Smith. *#X GILLIÉSIÉES. Galliesia, Lindl.; Miersia, Lindl. La famille suivante des Smilacées est extrérie- ment voisine de celle-ci. Tel est aujourd'hui l'ensemble de la famille des Liliacécs ; mais il n’est pas probable qu’elle reste 25. — 294% — long-temps ainsi composée. À une époque plus ou moins rapprochée, les tribus des Asphodélées, des Anthéricées, des Asparagées, etc., deviendront certainement des familles distinctes. Et en effet, quelle analogie d'aspect et de forme y a-t-il, par exemple, entre un Z'hysanotus ou une Asperge, et un Lis? — 295 — Mulipacées. GENRE TULIPA. (F7. ci-dessus livre I, pag. 32 et suiv.) Genre Erythrosium. HISTOIRE. Ce genre, fondé par Linné, contient environ six ou huit espèces, indigènes dans le sud de l'Europe et dans le nord de l'Amérique. Leurs feuilles sont radicales, peu nombreuses, ovales-oblongues ou lancéolées ; la scape porte une seule fleur penchée. Elles sont toutes fort jolies et fleurissent en avril; elles se cultivent en pleine terre de bruyè- res , à l'air libre, dans un endroit ombragé, Il ne faut pas les déranger, et on en doit seulement lever les bulbes tous les quatre ou cinq ans, pour en séparer les caïeux. . Le nom générique fait allusion à la couleur des fleurs de la plante type: éouô6e, rouge; et lo nom spécifique de celle-ci rappelle la forme de son — 296 — bulbe, qui ressemble à la dent canine de certains mammifères. Espèces cultivées. Ærythronium dens canis, 1. Pourpre. Europe, 4596, Brit. fl. gard. 5, 2,t. 71. = longifolium , Sw. Rose, Suisse, om Brit, fl gard. s. 2,t. 76. — americanum, B. M. Jaune, Amér. sept., 4665 Bot. Mag., t. 1113, = albidum, N. Blanc, Amér. sept., 1825, suce — grandiflorum, Ph. Jaune. Amér. Sept, «s19 Bot. Reg., t. 1786. — giganteum, B. R. see AIMÉTIG: SEPtey ce000 Diagnose sommaire, Périgone persistant; lacinies campanulées-con- niventes inférieurement, étalées vers le milieu, et dont les trois internes bicalleuses à la base. Les trois étamines extérieures hypogynes; les intérieures adhérentes à la base des lacinies. Style terminal, simple; stigmate courtement bilobé. Capsule tri- quêtre. Graines ovoïdes, inverses ; test roux. —— 297 — Genre Orithyia. UNE. Don (Sweer, Brit. fl. gard.) forma ce genre sur la Tulipa altaica de Gebler (msc.) et sur l’Or- nithogalum uniflorum de Linné. Il est très voi- sin du précédent et ne renferme que ces deux es- pèces, dont le port est celui des Tulipes; ce sont : Orithyia uniflora, D, D. Jaune, Sibérie, 1781, Brit. fl. BrnUe Mis, 2j tt 556. — oxæypetala, D, D. Jaune. Sibérie, 1838, Son nom générique fait allusion à la sévérité du climat d’où ces plantes sont originaires. Orithyïe était, dit la fable, la fille d'Erecthée, roi d’Athè- nes; elle fut enlevée par Borée, qui l'épousa, et en eut les argonautes Calaïs et Zethès, frères ju- meaux. Voici comment Ovide (lib. VI) raconte cet en- lèvement : nous regrettons fort de ne pas oser citer en entier ce magnifique passage : cm M vu. Dilectaque diu caruit Deus (Boreas) Orithyia, horridus ira LJ e e e L2 L] L] e e e e [2 e e e se #0. à. s Elo eo SS Excussit pennas, quarum jactatibus omnis Afflata est tellus ; latumque perhorruit æquor : Pulvereamque trahens per summa cacumina pallam, Verrit humum ; pavidamque metu, caligine tectus Orithyiam amans fulvis amplectitur alis, Culture du genre précédent ; jolies plantes. Diagnose sommaire. Périgone décidu; lacinies campanulées-conni- ventes ; les intérieures rétrécies en onglet. Style simple; stigmate comme trilobé. Capsule trigone Graines horizontales , planes-comprimées. — Ce genre devrait peut-être être réuni au Tulipa, dont il ne diffère guère que par la forme de ses pétales rétrécis à la base. Genre Gagea. | HISTOIRE, Salisbury (Ann. of Bot., II, 555) forma de — 299 — plusieurs espèces d’Ornithogalum un nouveau genre qu'il dédia à T. Gage, promoteur de la Bo- tanique. Aprés lui les auteurs y ajoutèrent quel- ques espèces nouvelles, et le nombre de celles qu'il contient aujourd'hui est d’au moins vingt- cinq. Ce genre paraît fort naturel, et on en dis- tingue facilement au premier aspect les espèces d'avec elles des genres voisins, à leurs fleurs jau- nes, persistantes, à leur scape feuillée, etc. Ce sont toutes de curieuses et jolies petites plantes, aimant l'ombre et la fraîcheur, et prospérant sous notre climat dans le terreau de bruyères, à l'air libre. Toutes, à quelques exceptions près, appartien- nent à l’Europe; ce sont, parmi celles qu'on y cultive : Gagea fascicularis, S. À, B. Jaune, Angleterre, ss Bots Mag., t. 1200, : — glauca, B,F, G Jaune. Suisse, 4825, Brit. fl, gard., t. 477. — bracteolaris, S. À, B, Jaune, Suisse, …. Brit. fl gard., t. 158, | — Minima, R. S, Jaune, Europe, 4835, Brit, fl, gard., 2 le 20 — spathacea, RS, Jaune, Allemagne, 1759, F1. Græcs t 3314, — 300 — = reliculata, R, S, Jaune. Tauride, 4829, Pal, ît, 3. app. t. d. f. 2, — pusilla, R.S. Jaune. Bohème, 1823, Reich. ic. t. 447. — clusiana,R. S. Jaune. Europe mérid., — podolica, R. S, Jaune. Pologne, 4827, pa à — erubescens, R. S. Jaune-rougeâtre, Pologne, 4827, — Liotardi,R,S. Jaune. Europe mérid., 4825, Sternb. | denks,. 2, t. 3, Red. lil. t, 224. — pygmeæa, KR. S. Jaune, Espagne, 1826, — _arvensis, R. S, Jaune. Europe, …. F1, Græc., t, 332, — bohemica, R. S, Jaune-vert. Bohème, 4828, Sturm. fl. t. 23. — saæatilis, R. S. Vert-jaune. Allemag., 1898, ces — bulbifera, R, S. Vert-jaune. Tauride, 4829, Reich, ic., t. 147 Culture des espèces des genres précédents. Diagnose sommaire. Périgone persistant ; lacinies subégales, un peu étalées. Etamines adhérentes par la base aux la- cinies. Style trigone; stigmate trilobé, un peu déprimé. Capsule... Graines inverses, subglobu- leuses, à test jaunâtre. — Fleurs en ombelles ; celles-ci bractéées-foliacées. — 301 — Genre Lioydia. HISTOIRE, Le même auteur, séparant encore du genre Anthericum les À. serotinum et græcum, en forma celui dont nous nous occupons ici. Les es- pèces qui le composent appartiennent toutes aux parties septentrionales, médianes et australes, de l'Europe; elles habitent en outre le nord de l’A- mérique et de l'Asie. Ce sont de petites plantes à feuilles linéaires, dilatées à la base , à scape uni- flore ou subcorymbeuse. Il n’en a encore été introduit que deux espèces dans les jardins; ce sont : Lloydia serotina, Sw. Blanc panaché. Europe, … Engl. , 1 bot, v. 42, t. 893, — striata. Blanc panaché, Sibérie, 1789, CO Culture comme ci-dessus. Diagnose scmmaire. Périgone persistant ; lacinies étalées, subégales, portant à la base un pli transversal nectarifère, 26 — 902 — Etamines adhérentes par la base aux lacinies. Style claviforme; stigmate subtrigone ,- déprimé au sommet. Capsule triquêtre. Graines subhori- zontales, comprimées-planes, membraneuses-ai- lées, à test roux. Le nom de ce genre est une dédicace. Genre Calochortus. HISTOIRE, Les fleurs des plantes renfermées dans ce genre sont d’une élégance extrême, et rappellent un peu par leur forme étalée et évasée celles des Tigridies. La nature les a en outre douées de couleurs agréa- bles, relevées souvent par des taches d'un coloris plus vif et tranchant d'une manière charmante sur le fond. Malheureusement les espèces qui le composent sont encore peu nombreuses. Plus mal- heureusement encore nous ne sachons pas qu’il en ait été encore introduit en France, où cependant —— 803 — leur culture serait d’une grande facilité, sous châssis froids, ou même à l'air libre, comme la Tigridia pavonia. Leur culture générale est donc à peu près celle des Gladiolus et des Zx1a. Le Calochortus venustus entre autres est une plante de la plus grande beauté. La dénomination générique fait allusion à l’é- légance florale des plantes que renferme ce genre. Elle vient des deux mots grecs «os, beau; yoproc, enceinte ; belle enveloppe. Le genre a été formé par Pursh (F1. bor. amer., 4. 240). Espèces connues et cullivees. Calochortus macrocarpus, Ph. Pourpre. Colombie, 4826, Bot. Reg., t. 1152. —_ nitidus, D. Pourpre-jaune, Colombie, 4826, an venustus, B. R. Panaché. Californie, 4833, Bot, Reg., t. 1669. = splendens, B. R. Pourpre. Californie, 1833, Bot, Rep., t. 4676. — luteus, B, R, jaune, Californie, 1834, Bot, Reg., t. 1567. — elegans, Ph. Blanc, Colombie, 4826, Hort. Trans. 7, 6 D à | me GE — 304 — Diagnose sommaire. Périgone décidu , à folioles subonguiculées; les intérieures pétaloïdes, beaucoup plus amples, bar- bues intérieurement; les extérieures subcalycina- les, imberbes, linéaires; les premières portant au dessus de la base une fossette nectarifère. Stig- mates 3, subsessiles, libres ou soudés à la base, ré- fléchis, canaliculés. Capsule subglobuleuse-trigo- ne. Graines horizontales, subunisériées, un peu comprimées, à test roux. — Plantes simples, à feuilles ensiformes, vaginantes. Le genre Ciclo en: que les uns révise au précédent, et que d’autres en regardent comme distinct, n’en diffère réellement que par les folio- les du périgone, lesquelles, au lieu d’être étalées en coupe, sont rapprochées en une sorte de globe; par la disposition des fleurs, lesquelles, au lieu d’être dressées, sont nutantes; enfin parce que ces mêmes folioles sont sessiles et presque égales; les extérieures plus courtes et toutes barbues inté- rieurement. On en connaît et on en cultive quatre espèces, dont aucune, que nous sachions, n'existe encore dans nos jardins, en France. — 805 — Cyclobothra lufea, B. R. Jaune, Mexico, 4827, Brit, fi, gard., t. 273, | — purpurea, Sw. Pourpre. Mexico, 4827, Brit, fl, gard., 8. 2, ts 20, — alba, B.R, Blanc. Californie, 4833, Bot, Reg.s t. 1661. — pulchella, B. R. Jaüne, Californie, 4833, Bot, Rey., t. 1662, | On doit la création de ce genre en litige à Don (Sweet, Brit. fl. gard., t. 20). Le type en est la Fritillaria barbata de Kunth et de Bonpland (Nov. Gen. et Sp.). Son nom générique signifie trou rond (x5xos, cercle; 669pos, fosse); et fait allusion sans doute à la forme de la corolle, ou plutôt aux fossettes nectarifères des pétales. Les ‘scapes portent trois ou quatre fleurs. Genre Fritillariä. HISTOIRES Linné, fondateur de ce genre, trouvant que les fleurs de l'espèce type (F. imperialis) ressem- blaient à un cornet à rouler les dés (fritillus), lui en imposa le nom. : 26, am SUGE Tout le monde connaît cette superbe plante, qui se développe, pour ainsi dire en quelques jours, aussitôt après les grands froids, et fleurit dans nos parterres aux premiers jours du prin- temps. Gratifiée d’un port superbe, de grandes et de magnifiques fleurs, cette plante exhale malheureusement de toutes parts une odeur vi- reuse et nauséabonde qui repousse souvent l’a- mateur le plus déterminé. On la connaît sous le nom vulgaire de Couronne impériale; elle a pro- duit dans nos jardins plusieurs variétés inté- ressantes, à fleurs doubles, à fleurs variées, sim- ples ou doubles, à double couronne, à feuilles pa- nachées, etc. La variété la plus recherchée est celle dite maxima, gagnée de semis par les Hollandais, et remarquable par sa plus grande taille, le nombre et l’ampleur de ses fleurs. Son bulbe est de la grosseur du poing. Il faut le laisser en place, et tous les quatre ou cinq ans seulement fouiller au pied pour en retirer les caïeux. Selon les expériences du professeur Orfila, ce bulbe, d’une odeur vireuse plus forte encore que celle des tiges et des feuilles, contient un suc âcre qui, à petite dose même, peut farilement — 307 > tuer les animaux. Ainsi, par exemple, des chiens à qui on en avait fait avaler sont morts dans des convulsions. Néanmoins quelques médecins en emploient à l’extérieur la pulpe comme émol- liente et résolutive. La patrie de cette plante est un point litigieux. Les uns lui donnent la Perse pour patrie; les autres la Thrace. On dit que le premier pied qui fut introduit en Europe fut apporté de Constanti- nople à Vienne, où Lécluse la cultiva en 1570. . On connaît communément aussi cette petite et élégante espèce à laquelle les taches de son péri- gone ont fait donner le nom de Méléagride, de Da- mier, de Pintade, et qui donne également sa fleur solitaire dès les premiers jours du printemps. Elle croit naturellement dans plusieurs parties de la France, où on la trouve dans Îles prés humides et les pâturages de montagne. On la cultive aussi dans les jardins, où elle a produit de nombreuses et charmantes variétés. Ces deux plantes sont les espèces Îles plus ré- pandues et les mieux connues du genre. Voici la liste de toutes celles qu’il renferme, et que l’on cultive également à l’envi pour leur élégance et leur beauté : | — 308 — Fyitillaria præcoæ, Blanc. Europe, seve0 Î Î | meleagris, E. B, Pourpré-blanc. Europe, sos Engl. bot. v. 9, t. 622. minor, Led. Violet foncé. Sibérie, 1827, Bot Mag., t 3280. tenella, M. B. Brun-pourpre. Caucase, 4824, Rss Mag., t 1216, nervosa, S.S. Pourpre-foncé. Caucase, .……, Bots Mag., t, 853. cuprea, Grah. Jaune, Mexico, 1834, o.u.e luiea, M. B. Jauñne-pourpre. Caucase, 4812, Bot, Mag., t. 4538. latifolia, W. Brun-pourpre, Caucase, 1604, Bot, Mag., t. 4207. ruthenica, S. S. Pourpre. Caucase, 4820, Brit. fi. gard. s. 2,t. 343. messanensis , S. S. Pourpre-jaune. Italie, 1825. lusitanica , S. S. Violet-jaune. Portugal, 1825. nigra, B. M. Pourpre foncé jaune, Pyrénées, 4596, Bot, Mag., t. 664. racemosa, R. S. Brun-pourpre., Russie, 4605, Bot. Mag., t. 952. pyrenaica , L. Pourpre. Europe mérid., esse Fle Græc., t. 328. tulipifolia, M. B. Pourpre-violet. Caucase, 1816, obliqua, B. M. Pourpre, ER cn ju Mag., t, 857. persica, B, M, Pourpre, Perse, 1596, Bot, Mages 1 4537 | — 809 — — verticillata, F. Pourpre, Sibérie, 4820. _scandens, F, Jaune pâle. Sibérie, 1827, leucantha, F, Jaune pèle. Sibérie, 1827, Bot, Mag., t, 3085. — imperialis, W. Rouge-jaune, Perse, 14576, Bot, Mag., t. 194, 4215. Toutes ces plantes sont fort remarquables par l'élégance de leur port et la beauté de leurs fleurs; deux d’entre elles, chose très singulière, sont grimpantes, et peut-être n’appartiennent-elles pas au genre. On peut facilement les cultiver en pleine terre , à l'air libre, avec la précaution de couvrir légèrement en hiver celles qui sont du midi de l'Europe et de la Perse. Elles prospèrent surtout à l’ombre des massifs, des buissons et des arbustes d'ornement. Diagnose générique sommaire. Périgone décidu ; lacinies subégales, campanu- lées-conniventes, creusées à leur base interne d’une fossette nectarifère. Style subclaviforme ; stigmate triparti. Capsule trigone ou hexagone; angles aigus. Graines bisériées, horizontales, com- primées-planes, membranacées-ailées, à test roux. — Plantes caulescentes, rarement grim- — 810 — pantes; à feuilles alternes ou subverticillées ; fleurs axillaires, ordinairement mouchetées, nu- tantes. a. Fritillaria, Tourn. Capsule trigone, lisse, à angles obtus. b. Petilium, L. Capsule à six angles aigus. Genre Rbinopetalum. HISTOIRE. Une seule et fort élégante petite plante compose jusqu'ici ce genre. C'est le : Rhinopetalum Karelinii, Fisch. Pourpre. Sibérie, 4895, Brit. fl. gard., s. 2,t. 283. Elle a le port de la Fritillaire méléagride et doit son nom générique (fiv, nez, trompe; rétaloy, pétale) à ce que l’une des fossettes necta- rifères, qui sont à l’intérieur des pétales, est pro- fonde, et présente en dehors une saillie assez con- sidérable, dont la forme a semblé à l’auteur celle d'un nez ou d’un museau d'animal. — 311 — Culture à l'air libre, dans les massifs, à l’ombre, et autant que possible en terre de bruyères. Diagnose. Périgone décidu; lacinies étalées, subégales, creusées à la base d’une fossette nectarifère ; fos- sette de la lacinie supérieure plus profonde et s’al- longeant en dessus en forme de corne. Style ter- minal , filiforme ; stigmate indivis, tronqué. Cap- sule..…. Tige simple; feuilles lancéolées ; fleur so- litaire, terminale, d’un lilas pâle. Genre Lilium. HISTOIRE, Un des genres qui, dans le règne végétal, offre au plus haut point, dans les espèces qui le compo- sent, la grâce du port, la beauté, l'ampleur, l'é- clat du coloris et l’odeur suave des fleurs, est sans contredit le genre ZLélium. L'une des principales espèces, le Lilium can- didum , a été dès la plus haute antiquité connu et = 912 — célébré par les poëtes de tous les pays et de tous les temps : c'est pour eux l’emblème de la pureté, de l'innocence, de la majesté, etc. Pline en parle longuement dans plusieurs chapitres de son li- vre XXI, et il serait trop long de rappeler ici les passages des poëtes grecs, latins et français, ou des prosateurs qui ont parlé de cette plante : ces citations seules formeraient un volume (1); mais nous ne pouvons résister au plaisir de citer la de- scription suivante du lis blanc par un poëte latin moderne (Passer), description aussi exacte qu'é- légante. Ecce tibi viridi se lilia caudice tollunt, Atque humiles alto despectant vertice flores, Virginea ridente coma, quam multus oberrat Candor, et effuso spargit saturnia lacte. At cireum intus agunt se tenuia fila coruscis Lutea malleolis, niveoque immista nitore Purpurea collucet, sparsosque intermicat auro. _ Les poëtes racontent que, Junon s'étant par (4) Nous passerons également sous silence tout ce qui a rapport aux armes des rois de France, dans lesquelles les ar chéologues et les commentateurs sont tombés d'accord pour voir désormais tout autre chose que des fleurs de Lis, — 313 — hasard endormie sur la terre, Hercule, enfant, s’approcha d'elle pour se nourrir de sonlait; la déesse réveillée le repoussa, et des quelques gouttes tombées sur le sol naquit le Lis blanc. Beaucoup de linguistes donnent pour étymolo- gie au mot /z/ium le monosyllabe celtique &, blancheur. Nous ne saurions partager cette opi- pion , quand nous voyons les écrivains grecs, qui probablement ne savaient pas le celte, donner à cette plante le nom de }eiprov (1), d’où certes les Ro- mains, avec une légère altération, ont fait /c/ium, et nous 8. Faut-il apporter une preuve sans ré- plique de la véracité de notre assertion? Var- ron, un docte Romain (lib. IV), dit positivement la même chose que nous, et dérive /i/ium de derprov. Le Lilium candidum, étant l’espèce la plus connue du genre, en est aussi sous beaucoup de rapports la plus 'mportante. Originaire du Le- vant, elle s’est répandue dans toute l’Europe, et croit pour ainsi dire désormais spontanément dans le midi de cette contrée. Comme chacun la con- (1) Les Grecs le connaissaient aussi sous ceux de xpivor, de CAMELIE : Rd, RER RS Sie e ——— SE ns — 614 — naît, nous ne la décrirons pas; nous rappellerons seulement que, cultivée dans tous les jardins, elle y a produit de charmantes variétés, dont les trois principales sont le Lis blanc à fleurs doubles, le Lis ensanglanté, à lacinies périgoniales panachées de pourpre qui décore également les tiges, les feuilles et jusque aux écailles du bulbe, et le Lis à feuilles panachées. Ce Lis, ainsi que beaucoup de ses Ps nos ne demande aucun soin. Toutefois il ne faut re- lever son bulbe que tous les quatre ou cinq ans, pour en séparer les caïeux. Cultivé non seulement pour la magnificence de _ses fleurs, mais encore pour leur suave odeur, supérieure, sous ce rapport, à toutes celles de ses congénères, ce Lilium est trop peu connu au point de vue thérapeutique et hygiénique pour que nous en taisions ici les principales propriétés. Si, au mi- lieu d’un grand jardin, on respire avec délices l'o- deur de ses fleurs, il faut bien se garder d'en placer un bouquet dans une chambre à coucher. On a vu survenir des accidents ct même la mort chez des - personnes assez imprudentes pour en avoir ainsi gardé dans leur appartement. Son bulbe contient une grande quantité d'amidon et de mucilage, et — 315 — une certaine portion d'un principe âcre; la saveur de la pulpe en est amère, nauséabonde, et dispa- raît par la cuisson. On en fait des cataplasmes lé- gèrement excitants qu’on emploie pour accélérer la suppuration des abcès sous-cutanés. Nous n’indiquerons pas la culture particulière des nombreuses espèces de Lis; la patrie de cha- cune d'elles, indiquée exactement, sera à cet égard un renseignement suffisant. Quant au sol, le terreau de bruyères pur ou mieux encore mé- langé de terre franche normale convient à toutes. Diagnose générique, Genre linnéen. Périgone décidu, infundibuli- forme-campanulé; lacinies subcohérentes à la ‘ base, étalées ou roulées au sommet, munies in- térieurement d'un sillon nectarifère. Style sub- claviforme, droit ou subcourbé; stigmate subtri- lobé. Capsule trigone , sexsillonnée. Graines horizontales, planes-comprimées, à test jaunâtre, subspongieux , bordées d’une membrane. Plantes répandues en Europe, en Asie, au Ja- pon et dans l'Amérique boréale; à feuilles alter- — 316 — nes ou subverticillées; à fleurs amples, belles, dressées ou nutantes. | | Le genre Lilium a été revu et divisé ainsi par divers auteurs : a. Amblirion, Raf. (Journ. phys., 89); b. Martagon, Gaertn.; c. Pseudoli- rium, Hook.; d. Eulirion, Gaertn.; e. Cardio- crinum, Wall. Ces genres n’ont point été adop- tés. Les premiers seuls mériteront peut-être d'être admis. Espèces connues et introduites dans les jardins. Lilium candidum, W. Blanc, Levant, 4596, Bot. Mag. t. 278. — peregrinum, R. S. Blanc, Levant, 4596, Brit, fl. gard., S. 2, oc 307 — nepalense, Wall. Blanc. Népaul, 1825, oser — lancifolium , R, S. Blanc. Népaul , 1824, ces — longiflorum, R. S. Blanc. Népaul, 1819, — japonicum , R.S. Blanc. Népaul, 1804, Bot, Mag., t. 4591. — buschianum, B. C Crangé. Sibérie, 4829, Bot. Cab., t. 1628. — bulbiferum, R.S, Orangé, Italie. 4596, Bot. Mag., L196. 4008 — croceum; R. S. Orangé. Europe mérid., soovss Redg Lil., t, 240. — 8317 — latifolium, L. M. Orangé. Europe mérid., sg Red., Lil, t, 210, pubescens, R. S. Orangé. Europe mér., …..….s. spectabile, F. du Sibérie, 1754, Br. fl. gard. t. 75 monadelphum, L. M. Jaune. Caucase, 4800, Bot. Mag., t. 1405. thunbergianum, R, S. Orangé, Japon, 1834, Bot. Reg., 5. 3,t.38 andinum, N. Ecarlate, Andes, 1841, Bot. Reg., s. 3, t. 504. philadelphicum, W. Orange. Amér. sept, , 17579 Bot. Mag., t, 519. Catesbæi, W. Ecarlate-jaune. Caroline, 1787, Bot. Mag., t, 259. carolinianum, M. Jaune, Caroline, 4820, Bot Reg., t, 580, concolor, S. S. Ecarlate-jaune, Caucase, 1806, Bot, Mag., t, 1165. pumilum , S. S. Ecarlate-jaune. Daourie, 1816, Bot, Reg, t. 132. canadense, B. M. jaune. Amér. sept., 1829, Bot, Mag., t. 800, speciosum, R. R. Pourpre, Japon, 1833, Bot. Reg.s t. 2000 ; SiEB., Î. jap., t. 42-14; Herb, gén, Amat., t 411. (L. lancifolium, Hort.) atrosanguineum, S. B. L. D, Rouge foncé, rue 1835, Bot, Reg., t, 2000, — 8518 — — superbum, W: Jaune.’Amér, mérid,, 4727, Bét, Mag., t, 936. — martagon, W. Varié, Europe, 1596, Engl. Bot., t. 27994 — tigrinum, B. M. Orangé-rouge, Chine, 4804, Bot, Mag., t. 1937. — Coruscans, Hort. Ecarlate. ss socee — pyrenaicum, S. S. Jaune. Pyrénées, 4596, Redout., Lil., t, 447 — chalcedonicum, W, Ecarlate, Levant, 1596, Bots Mag., t. 30, — pomponium, W. Ecarlate. Sibérie, 4629, Bot, Mag., t, 974. 4 — tenuifolium, M. B. Ecarlate. Caucase, 1820, Br. fi. gard., s. 2, t, 275, — pulchellum, F. ….., Dacurié, 1829, — pudicum. Jaune. Amériq. sept., 4825, Pursh. fi, Amérs, t. 8. — lanceolatum. Pourpre. Amér. sept, 4823. — camtchatkense., Pourpre. Camtchatka, 4757, Linn, Transact. 40, t. 41. — album, Blanc, Amériq. sept., 1825, Linn. Transact, 40, t. 41. F indication de la patrie indique surabondam- ment que la culture de ces espèces peut par- faitement réussir en châssis froid, sinon en plein air, SR ER QE L 4 me 3j Génre Polianthes: HISTOIRE: Linné est le créateur du genre Polianthes, ëi le nom qu'il lui donna (rois, &v0oc, fleur des vil- les) fait allusion à la beauté et à l'odeur suave des fleurs de la plante qui en est le type, la Tubéreuse proprement dite. L'Ecluse est le premier auteur qui aif parlé de cette plante. Il en donna méme une figure (très médiocre) et la décrivit sous le nom d'Ayacinthus tuberosus, etc. Rumph la figura également, dans son ouvrage sur l’île d'Amboine (7, t. 18), sous le nom d’Æmica noëturna. Aujourd’hui le genre Polianthes est universel- lement adopté. On en connaît quatre espèces, dont deux ont été introduites et sont cultivées en Europe. Ce sont : - Polianthes gracilis, Link. Blanc. Brésil, 1822, — tuberosa, L. Blanc. Ind, orient,, 1629, Bot, Reg., t. 63 Cette dernière espèce, ou plutôt sa variété à fleurs doubles, est généralement cultivée comme r'ante d'ornement, et est l’obiet d’un assez grand m— 820 — commerce. Elle exige beaucoup de chaleur, une terre substantielle et des arrosements assez fré- quents. Dès les premiers jours du printemps on plante dans de grands pots (trois ensemble, ou un seul dans un pot plus petit) les ognons qu'on a dû conserver au sec pendant l'hiver, on les place ensuite sur une couche chaude préparée long- temps à l’avance et recouverte de châssis. Elle entre bientôt en végétation et fleurit en juin et juillet. Au fur et à mesure du déclin de la scape florale, on suspend les arrosements, qu'on cesse tout à fait lorsque la plante approche de sa fanaison totale. On la retire ensuite de terre pour en conserver les bulbes, comme nous l'avons dit, mais sans en ôter les caieux, qu'on ne sépare qu’au printemps pour les planter à part. Les fleurs de la Tubéreuse ne s’épanouissent que les unes après les autres; et, comme elles sont assez nombreuses sur la tige, on peut en jouir ainsi pendant près de 3 mois. Leur odeur, quoique “extrêmement suave, est très forte, très péné- trante, et agit violemment sur les nerfs olfactifs. Des accidents graves ont affecté des personnes qui avaient gardé dans leur appartement des Tubé- reuses pendant qu'elles dormaient, — 321 — Les parfumeurs ne pouvaient manquer de tirer parti du parfum des Tubéreuses. Ils s'emparent de son huile essentielle comme de celle du Jasmin, en posant alternativement des lits de fleurs sur des lits de coton. Quand ce dernier est bien saturé d’odeur, on le met en presse, et on verse ensuite sur l'huile qui en découle de l'alcool qui.s’empare de sa partie aromatique. | Les bouquetières savent donner une teinte lé- gèrement rosée au blanc pur des fleurs de la tu- béreuse, en en plongeant les tiges dans une eau où elles ont pressé des baies de la Phytolacca de- candra. | On a obtenu de la Polianthes tuberosa diver- ses variétés, toutes inférieures à celle dont les fleurs sont doubles. | $ Diagnose générique. Périgone coroïlacé, infundibuliforme ; tube al- longé , courbe ; limbe de six lacinies égales, éta- lées. Etamines 6, insérées à la gorge; filaments très courts, épais, dressés. Style filiforme; stig- mate renflé, trilobé. Capsule triloculaire, loculi- _cide-trivalve ; graines planes.— Plantes herbacées, — 522 — bulborhizes, croissant sous les tropiques des deux mondes; feuilles radicales linéaires, allon- gées; les caulinaïires squamiformes; fleurs spatha- cées-bractéées, disposées en épis. Genre Bessera. HISTOIRE. Lindley fonda ce genre, en 1829, sur une plante trouvée par le comte Karvinski aux environs de Saltepec, et envoyée en Angleterre par Parkin- son, consul britannique au Mexique. Une seconde espèce a été décrite en 1832 par VW. Herbert sousle nom de Pharium fistulosum; mais le premier genre doit avoir la priorité. Bessera elegans, Lindl. Orangé. Mexiq., 1839, Bot. Reg., 34e TEE fistulosa, W. H. RL Diagnose, Fleurs en ombelle. Périgone pendant, cam- panulé, marcescent, 6-pétalé, égal. Etamines — 9323 + épipétales, égales, exsertes, connées en urcéoic. Ovaire sessile ; loges polyspermes ; ovules ascen- dants; stigmate subtrilobé, pubescent. Capsule dressée, septicide-trivalve. Graines comprimées ; test membranacé, noir. Feuilles cylindriques, canaliculées , hautes de 70 centim. La première est une charmante plante, dont l'introduction dans nos jardins est bien à désirer. Elle se trouvait en 4829 chez J. Rogers, à Seve- noaks (aux Sept-Chênes), en Angleterre. Culture des /maryllis. rs = — Genre Mauschari. HISTOIRE. Ce genre se compose de jolies petites plantes à fleurs bleues ou violettes, d’une odeur souvent a- gréable, toutes originaires d'Europe ou du Levant. Elles se contentent dans nos jardins de la pleine terre ordinaire; on eu trouve dans les bois diver- ses espèces, couvrant de grands espaces qu’elles parfument et embellissent de la manière la plus agréable. Culture des Lis, — 394 — Espèces connues et cultivees. — moschatum, S. S. Rouge-brun, Levant, 4596, Bot. Mag., t. 734. — ambrosiacum, R. L. Blanc. Levant, .…… Red., Lil, t. 132. . — macrocarpum, Sw. Jaune. Levant, 1812, Br, fl gard., t. 210. — comosum, S. S. Rouge, Europe mérid., 1596. Bot. Mag., t. 183 (1). — ciliatum, S.S. Blanc-pourpre. Tauride, 1818, Bot, Reg.,t. 39/4. — pallens, S. S. Blanc pâle, Tauride, 1818, Br. fl. gard., t. 259. — glaucum, B.S. Pâle, Perse, 4825, Bot, Reg., t. 1085. — racemosum, S. S. Bleu, Europe, .……, Engl. Bot,, v. 27, t. 4391, — commutatum, R. S. Bleu foncé. Sicile, s..., Bre Île gard., s. 2, t. 369, — parviflorum, R, S. Bleu. Sicile, 1827 os.oe — pedunculare, Haw. Bleu, se, se, Bot Mag. t 157 , — botryoides, S. S. Varié, Italie, 1596, (1) La var. M. monstrosum est cultivée dans les jardins, où elle fait un effet superbe, — 925 — Diagnose générique, Périgone globoso-tubuleux, à gorge resserrée ; limbe très court, sexdenté; filaments staminaux inclus, filiformes. Style court; stigmate subtrigo- ne, papilleux. Capsule membranacée , triquêtre, aigue. Graines subglobuleuses, à test crustacé, noir. — Feuilles linéaires; fleurs en grappes ; les supérieures sont souvent stériles et différentes de forme. On doit la formation de ce genre à Tournefort, et le mot Muscare, comme il l'écrit, dont nous ne connaissons pas la nationalité, vient très proba- blement de po5yos, musc (dont l’espèce type a l’o- deur) ; on doit l'écrire Muschari. Genre Rellevailia. HISTOIRE, Ce genre a êté formé par Lapeyrouse (Journ. phys., LXVII, 425, t. 1), et dédié à Belleval, botaniste français. 28 — 326 — Une seule espèce est connue jusqu'ici, la...: Bellevalia romana. Blanc. Italie, 1596, Bot, Mag., t 939% C'est l'Ayacinthus romanus de Linné, le Seil- la romana du Botanical Magazine (.c.). Culture du Muschari. Diagnose. Périgone anguleux -campaniforme ; filaments staminaux dilatés à la base. Stigmate aigu. Cap- sule membranacée, triquêtre-aiguë. Graines sub- globuleuses ; test noir, crustacé. Port d’un Mus- chari. ms O0 Gene Genre Veltheimia. HISTOIRE. Gleditsch créa ce genre (Act. Berol., 1769, p. 66) aux dépens de quelques espèces d’Æletris de Linné. Il ne renferme que les trois espèces sui- vantes. — viridifolia, Ecarlate-orangé, Cap, 1763, Bot Mag., t, 504, (Aletris capensis.) — intermedia, Rouge-jaune. Cap, 1819. — glauca, Rouge-jaune, Cap, 4781. — 3927 — ms — £ rubra, Rouge-jauné. Cap, 1781, Bot, Mag., t 3456. Culture sous châssis froid. La première passe quelquefois à l’air libre. Les V’eltheimia sont des plantes d’un port élégant , ressemblant à celui du Crinum giganteum. Les feuilles en sont lancéo- lées, ondulées ; les fleurs nombreuses, tubulées, nutantes, en épis simples. Diagnose sommaire, Périgone cylindrique-tubuleux. Etamines insé- rées au milieu du tube; filaments filiformes. Style subulé, filiforme, décliné ; stigmate cuspidé. Cap- sule diaphane - membranacée, ailée, triquêtre. Graines à test crustacé, noir. Dédié à Veltheim, Allemand, amateur de bo- tanique. 0-5 Re — Genre Uropetalum. HISTOIRE: On doit la formation de ce genre à Ker (Bot. Reg.,t. 156, 974). Il contient sept espèces dont la culture est celle des plantes des genres précé- = ur dents, selon la patrie d'où elles proviennent. Ce sont : viride, B.R,. Vert, Cap, 1774, Red. lil. t, 203, glaucum, B. R. Brun verdâtre. Cap, 1816, But, Reg., t. 156, crispum, B. R. Brun verdâtre. Cap, 1846, 0.0 longifolium, B. R. Brun verdâtre. Cap, 1822, Bot. Reg., t 974. hyacinthoïdes, R. S. Rouge. Cap, 1892. serotinum, B. R. Rouge. Espagne, 1629, Bot. Mages te 859. fulvum, H. S. L. Rouge-brun, Cap Mogador, 4818, Bot. Mag., t. 4185, Sans être aussi brillantes que beaucoup de leurs congénères, ces plantes ne laissent pas que d’être curieuses et intéressantes par leurs fleurs. La faci- lité de leur culture doit en outre inviter les ama- teurs à se les procurer. | Diagnose générique. Périgone infundibuliforme ; lacinies profondes, étalées au sommet, Filaments staminaux, dilatés à la base. Style trigone, droit; stigmate obtusi- uscule. Capsule membranacée, triquêtre-aiguë. Graines horizontales, planes- comprimées ; ; test crusfacé, noir. | né — 329 — La dénomination générique fait allusion à fa forme singulière des pétales (oÿp4, queue ; mérodot; pétale). D QG Genre Lacheralia. HISTOIRE. Toutes les plantes de ce genre sont intéressani- tes et la plupart même sont remarquables par la grâce de leurs petites fleurs. La culture en ou- tre en est extrêmement aisée. L’abri d’un châssis froid, ou la tablette d’une serre tempérée très près des vitres pendant l'hiver, un repos complet en été et peu ou point d'eau (car elles perdent leurs feuilles en cette saison), une terre assez riche et mélangée : voilà à peu près toutes les exigences de leur éducation. us _ Jacquin est le fondateur de ce genre. Il Ie dédia à Lachenal, professeur de botanique à Bôle et son contemporain. Espèces cultivées dans les jardins. — pendula, W, Jaune-rouge-Yert, cer 1774» Jacq. ic, 2, t, 400. 28, — 330 — quadricolor, B. M; Varié, Cap, 4789, Jacq. ic. 2, t. 388. luteola, Jacq. Jaune. Cap, 1774, Jacq. ic. 2, t. 395, tricolor, B. N. Jaune-rouge-vert. Cap, 1774; Jacq. ic. 2, t. 82. rubida, W. Blanc-rouge. Cap, 1703, Jacq, ic. 2, te 993. punctata, S. S. Blanc-rouge. Cap, 1825, Jacq. 10: 2, 62097 flava, A. R. Jaune. Cap, 4805, And. Bot, Reg., t 77 isopetala, W. Bleu pâle. Cap, 1805, Jacq. ic. 2, t. 401. hirta, R. S. Blanc-bleu, Cap, 1825, sessiliflora, A. R. Rouge. Cap, 1804, Bot. Reg., t. 460, unifolia, W. Bieu-rouge, Cap, 18044, Bot Mag., t. 766. Nr rosea, À. R. Rose. Cap, 4800, ot REA} t. 296. pusilla, W, Blanc. Cap, 1825, Jaeq. ic. 2, t. 385. refleæza, R. S. Jaune. Cap, 4825, «se bifolia, B. M. Rose-blanc. Cap, 1813, Bot, _ Mag., t. 1611. contaminata, W. Blanc-rouge. Cap, 1774 y Bot. Mag., t. 1401. purpurea, W, Pourpre-blanc, Cap, 4819, Jacq. — 331 — 1, Cote 393 violacea, W, Vert-violet. Cap, 1795, Jacq. L c. t. 294 ltucida, B. M. Blanc-rougeâtre. Cap, 4798, Bot. Mag., t. 1372. racemosa, B. M. Blanc. Cap, 4798, Bot. Mag., t. 1517 fragrans, W. Blanc, Cap, 1798, Jacq. Schæub. 1, tk 82 unicolor, B, M, Lilas, Cap, 1806, Bot. Mag, t. 1373 anguinea, S. F. G. Blanc-vert. Cap, 1825, Br. fl. gard., t. 479. purpureo-cœrulea, Bleu. Cap, 4798, Bot. Mag., te 745 7 _ pustulata, W. Blanc-paille. 1790, Bot. Mag., t. 817. liliiflora, W. Blanc. Cap, 4820, Jacq. ic. 2, t. 387 orthopetala, R. S. Blanc-vert. Cap, 1825, Jacq. ic. 2,t, 383. patula, W, Blanc-rose. Cap, 1795, Jacq. ic. 2, t. 384, nervosa, B. M. Rougeâtre-pourpré. Cap, 1810, Bot. Mag., t. 4497. angustifolia, W. Blanc. Cap, 1793, Bot. Mag., t. 735. hyacinthoïdes, W. Blanc, Cap, 4812, Jacq. ic, 2, t, 382, — 332 — — pallida, W, Bleu-pâle, Cap. 1782, Bot, Reg.; t. 4358. ” — mediana, R. S. Jaunâtre-vert, Cap, 1782, Jacg. ic. 2,t. 392, — mutabilis, S. F. G. Jaune. Cap, 1825, Br. fl, gard. s, 2, t, 129, = orchioides, W. Jaune. Cap, 1752, Bot. Mag., t, 1269. — glaucina, W. Blanc-bieu, Cap, 4795, Bot, Mag., t. 3552. Diagnose générique. Périgone tubulé ; lacinies campanulées-conni- ventes, inégales. Filaments staminaux filiformes, connivents-ascendants. Style tubulé, droit; stig- mate subtrigone. Capsule membranacée, ailée, triquêtre. Graines subglobuleuses, noires, —Feuil- les géminées ou en nombre, souvent élégarnmen$ mouchetées de points pourpres, engaînantes-lan- céolées-aiguës, ou comme linéaires ; fleurs per- chées, en tube allongé, terminant une grappe; pédicelles unibractéés. — 333 — Genre Drimya, HISTOIRE» «€ La formation de ce genre est due à Jacquin (Ic. rar., t. 373-77), qui écrit Drémia, bien que cette dénomination soit tirée de ôpruvc, âcre. Il Ja nomme ainsi en raison de l’âcreté du suc con- tenu, dit-on, dans les bulbes des espèces qui le composent, et qui les rend suspectes. Ce sont en général d’assez jolies petites plantes, à fleurs peu brillantes, mais gracieuses, et dont le feuillage est quelquefois maculé. On en connaît une quinzaine d'espèces, toutes du Capet cultivées en Europe. Ce sont : Drimya lanceolata, Schrad. Vert, jaune. 1774, Andr, Bot, Reg., t. 299. — danceæfolia, Gawl, Rose et pourpre. 1800, Bot. Mag., t. 643, — longipedunculata, Schrad. Rouge et pourpre, 1800, PI, rar. mon., t. 400, — acuminata, Lodd. Rouge et pourpre. 1800, Bot, Cab., t, 1041, — Gawleri, Schrad, Vert et pourpre. 1774, Bot, Mag. t. 1380. — ovalifolia, Schrad, Vert et pourpre. 1812, Bot, Cab., t, 278, — 33h — — undulata ,Jacq., Vert et pourpre. 4825, Ic. rar. If, t. 376. — purpurascens, Jacq. Pourpre. 1835, Ic. rar. Il, t. 376. — ciliaris, Jacq. Vert et pourpre. ……., Bot, Mag., t. 1444. — vüllosa, Lindl, Vert et jaune pourpre, 1326, Bot, Reg., t. 1346. — pusilla, Jacq. Vert. 4793, Ic. rar, II,t, 374 — media, Jacq Blanc et pourpre, 1818, Ic. rar. II, t. 375 — elata, Jacq. Vert et blanc. 1790, Bot, Mag., t. 822. — altissima, Gawl. Blanc, 4791, Bot. Mag., t. 1074. Diagnose générique. Périgone corollacé, de 6 lacinies égales, réflé- chies, cucullées au sommet. Etamines 6, insérées à la base des lacinies; filaments dilatés à leur base, connivents, dont les 3 supérieurs un peu plus courts. Style droit, trigone ; stigmate obtus, muriqué. Capsule membranacée, triquêtre-ai- guë, loculicide-déhiscente au sommet. Graines subglobuleuses, peu nombreuses. — Plantes bul- borhizes du Cap, à feuilles radicales oblongues, linéaires, souvent maculées ; à fleurs subdressées, disposées en grappe sur une scape paraissant sou- vent avant les feuilles (prefoliaire). — 336 — Getre Allium. HISTOIRE, Diverses espèces d'Aulx ont été connues de toute antiquité; de ce nombre sont surtout l’42/ proprement dit, le Porreau et l'Ognon. Les Grecs connaissaient le premier sous le nom de cz6p0ov. Plusieurs de leurs auteurs, Aristophane entre autres, en parlent plusieurs fois sous ce nom. Les Latins lui donnaient le nom d’Æ{lium, qui a passé avec une légère altération dans notre lan- gue (1). Chez eux l’Aïl jouissait d’une certaine célébrité, tant en bonne qu’en mauvaise part. Horace s’emporte contre lui, et dans une ode qu'il lui consacre tout entière il s’écrie avec une transport comique : Parentis olim si quis impia manu Senile guttur fregerit, Edat cicutis allium nocentius ! Ut argonautas præter omnes, candidum Medea mirata est ducem, (1) Quant au français, cette étymologie est fort rationnelle et vaut mieux que celle qu’on dérive du mot celte all, chaud, brûlant, — 336 — Egnota tauris illigaturum juga , Perunxit hoc Jasonem ; Hoc delibutis ultra donis pellicem, Serpente fugit alite. Erop., od. II. Les soldats romains faisaient une grande con- sommation d'ail; aussi disait-on aux petits mai- tres du temps, quand ils partaient pour l’armée, prenez garde de manger de l’ail : allia ne come- das ! Vespasien (4), jaloux de conserver parmi les gens de guerre une sévère discipline, tance sévè- rement un jeune homme qui, tout parfumé d’es- sence, venait le remercier d'une grâce, et l’a- postrophe ainsi : Maluissem allium oboluisses! : et il lui retire le gouvernement qu'il lui avait accordé. Les paysans s’en nourrissaient égale- ment. Virgile dit expressément : Thestilis et rapido fessis messoribus æstu Allia serpyllumque herbas contundit olentes. EcLes. 1], v. 40. Les gens du beau monde l'avaient en horreur; mais, dans les cérémonies expiatoires, ceux qui (1) Suéé., Vesp. — 381 — avaient commis quelque crime devaierit en man- ger. Cette coutume fait dire à Perse : Hinc grandes Galli et cum sistro lusca sacerdos Incussere Deos inflantes corpora, si non Prædictum ter mane caput gustaveris ailis Sat. V, Ve 186. Selon Pline, l’Aïl est une panacée universelle; il chasse par son odeur les serpents et les scor- pions ; employé en boisson , en frictions, comme mets, il guérit les blessures causées par les ani- maux féroces;, mêlé au vin et rendu par le vomis- sement, il est souverain contre les hémorroïdes. Il serait trop long d’énumérer ici toutes les excel- lentes qualités que cet auteur, le plus crédule qui ait jamais existé, attribue à l’Aïl, et tous les con- tes ridicules dans lesquels il le fait intervenir. Le lecteur curieux de tous ces détails peut Îles lire dans l'original (lib. VE, et seq.); et nous nous contenterons d’en citer une phrase prise au ha- sard : Cæterum ut odore careant (Allia) omnia hæc jubentur seri cum luna sub terra sit, colligi cum in coitu. Selon Pline encore, les Egyptiens rendaient un 29 æ 338 — certain culte à l'Ail, à l’instar de celui dont üls honoraient l’Ognon. Allium cepasque inter Deos jurejurando habet et Ægyptus, (L, c.) Juvénal , faisant allusion à ce dernier culte, s’écrie : Porrum:et c&pe nefas violare et frangere morsu. O sanctas gentes, quibus hæc nascuntur in horlis Numina | On ne saurait trop admirer cette bizarrerie de la nature qui plaça dans la famille des Liliacées, à côté du Muguet, du Lys, de la Tubéreuse et de cent autres plantes à odeur suave, l’Ail et l’O- gnon, dont l’odeur subtile et pénétrante vient af- fecter douloureusement la membrane pituitaire et tirer des larmes des glandes lacrymales. Toutefois de temps immémorial ces deux espèces et quel- ques congénères ont été cultivées par l'homme pour assaisonner ses aliments ou être mangées séparément. En effet elles aiguisent l'appétit, raniment l’inertie de l'estomac, relèvent la fa- deur de certains mets. Dans le midi de l'Eu- rope, en Espagne et surtout en Provence, VAil, par exemple, est d’un usage général; il entre dans presque tous les ragoûts; aussi com- — 339 — munique-t-il à l'haleine une odeur désagréable, à laquelle un étranger ne saurait se faire qu’en partageant les mêmes repas. Disons aussi que dans cette partie de l'Europe l’Ail contracte moins d’ä- creté que dans le nord. Là cependant les hommes qui se livrent à un rude travail et ne se nourris- sent que de mets grossiers et substantiels font une assez grande consommation d'ail, qu'ils mangent cuit ou cru avec leur pain. On assure , et l’expé- rience en est facile, car cela a l'air d’un conte à la Pline, que plusieurs gousses d'ail suspendues à un arbre fruitier en chassent les moineaux. L'his- toire rapporte qu’en 1368, Alphonse, roi de Cas- tille, qui professait pour l’Aïl une répugnance ex- trême, intercala dans les statuts d’un ordre de chevalerie qu'il fonda une clause expresse qui exilait de la cour, et empêchait de communiquer avec les autres chevaliers, celui d'entre eux qui était convaincu d’avoir mangé de l’Ail. La thérapeutique semble de nos jours avoir re= noncé à prescrire l'emploi des diverses espèces d'Aulx, dans lesquels elle devait cependant trouver quelquelois des remèdes énergiques. L’Ail n'entre plus guère que dans la préparation du vinaigre antiseptique auquel on donne le nom vulgaire de — an — vinaigre des quatre voleurs, et auquel on attri- bue à tort ou à raison la propriété de préserver de- Ja peste et des autres maladies contagieuses. Dans nos campagnes, on le fait bouillir dans le lait, le vin, le bouillon, pour guérir les enfants des coliques, de la jaunisse; on en fait des emplâtres, en le pi- lant avec de l'huile d'olive, qu'on applique sur les scrofules. Les espèces d'Aulx sont fort nombreuses ; on en compte bien au delà de 200 espèces. Ce sont toutesdes plantes herbacées bulborhizes, la plupart à odeur forte et pénétrante, fort com- munes dans les parties tempérées de l’hémisphère boréal, et surtout dans l’Europe australe et orien- tale, dans l’Asie occidentale. On en trouve très peu d'espèces dans l'hémisphère austral, et moins en- core sous les tropiques, où on en rencontre à peine quelques unes dans les montagnes. Les tigesen sont simples, feuillées ou nues, solides ou fistuleuses; les feuilles semi-cylindriques ou cylindriques, ordi- nairement creuses, quelquefois planes; les fleurs en ombelle terminale, ceinte d’un involucre 1-2- valve, rarement multifide; les pédicelles bractéo- lés; les ovaires se changeant fort souvent en bul- billes. Plusieurs espèces, bien qu'appartenant sang = $hÀ — conteste au genre 4{{ium , n’en ont pas le princi- pal caractère, en ce que leurs feuilles et leurs bulbes sont entièrement inodores. Quelques unes sont véritablement des plantes d'ornement pour la grandeur et la beauté de leurs fleurs; enfin celles - de plusieurs autres exhalent une odeur très suave et méritent sous ce rapport, ainsi que celles que nous avons signalées ci-dessus , une place distin- guée dans un jardin d'amateur. Nous ne nous étendrons pas sur leur culture; celle des espèces domestiques est du ressort du jardinier maraîcher ; quant à la culture des au- tres, la pleine terre ordinaire, un endroit bien exposé au soleil et aux vents, suffit pour les aulx de nos climats ; un châssis froid ou la serre tempérée pour ceux des pays plus chauds; un repos complet pendant tout le temps qu'ils restent inertes, telles sont à peu près les exigences de leur cul- ture, laquelle, on le voit aisément, n’est rien autre que celle des Gladiolus et des Zr1a. Diagnose générique, Allium (Liliacées, $ Hyacinthées). Périgone co- rollacé, 6-phylle ou 6-parti; à segments égaux, étalés ou campanulés-connivents. Etamines 6, in- 2% — 949 — sêrées à la base des segments; filaments filiformes ou dilatés-subcohérents à la base; les alternes quelquefois planes, terminés par 3 dents dont l'intermédiaire anthérifère. Style filiforme, per- sistant ; stigmate simple. Capsule membranacée, trigone ou trilobée; 3-ou 1-loculaire. Graines subbinées ou solitaires dans les loges, ovales-ré- niformes, à test noir, rugueux. ÆEspèces cultivées ou croissant naturellement en Europe. A. PORRA. + Etamines alternes, plus larges, tricuspidées. ÀAppendices latéraux, ordinairement filamenteux, tordus. S 4 Ombelles bulbiféres. a. Feuilles carénées-denticulées-séleuses. Allium sativum (vuig. l’ail), Steph. Rouge ou blanc. Sicile, Provence, 4548. — ophioscorodon , Don. Rocambole, Rougeâtre. Grè- ce , Italie, 1596. — controversum , Schrad., Rouge. Egypte, midi de la France, 1823. — arenarium, L. Rouge. Suède, Anglet,, Engl. Bot. tr. 1353. — Scorodoprasum , L. Europe bor. et méd, i Ss 2, — 313 — b, Feuilles linéaires, convexes dorsalément, monspessulanum , Willd. Rouge. Provence, 4824, c. Feuilles cylindriques-fistuleuses. vineale, L. Rouge. Europe, Engl. Bot., t. 1974. (a. compactum, Thuill.) Purshii, Don. Pourpre sombre, Canada, 4824. d. Scape et feuilles renflées-fistuleuses. proliferum, Schrad. Blanc. Egypte? Canada ? Bot, Mag., t. 1469. Ombelles non bulbiféres, étamines alternes plus larges. a. F. semitérèles, creuses. Scape renflée. porrum , L, Poireau. Rouge pâle. Italie, Espagne, Portug., 1562. ampeloprasum , L. Rougeât, Europe, Archip., Red. Lil, t. 385. rotundum, L. Pourpre. Europe aust., Asie min., 41849. Hallerr, Don. Pourpre pâle, Suisse, Grèce ? 1818, F1. græc., t 312. rubicundum, Niv. Pourpre. Cap, Bot. Mag., t. 1560, erectum, Don. Blanc. Cap, 1524. exsertum, Don. Rouge pâle. Russie, 1819, acutiflorum , Lois. Desl, Rouge pâle. Alpes piém., 4824, d. F. carénées, lisses. synnotianum, Don. Pourpre. Cap, 18295, verrucosum, Don, Lilas. Cap, 1825. — 54h — multiflorum, Desf. Viol. Barbarie, 1826, polyanthum, Ram. et Schult. Blanc ou rouge France mérid. (a. multiflorum, D.C. Lois. Desl.) amethystinum, Tausch. Lilas. Dalmat. , c. Feuilles étroites, subcylindriques-fistuleuses. descendens, L. Pourpre sombre. Europe mér. Russ. mér., 14766, FL græc.,t. 316. sphærocephalon. Pourpre. Europe aust., Afr. bor., 4759, Bot. Mag., t. 1764, pruinatum , Link. Lilas. Portugal, 1819: carneum, Willd. Lilas. France, 1816. d. Scape et feuilles fistuleuses-cylindriques. ascalonicum, Echalotte, L. Bleu. Syrie, Palestine, 4518, Connu et cultivé de toute antiquité. fissile, Don. Vert. Asie min. Cepa, L. l’ognon commun, Egypte, beaucoup de variétés. B. SCHOENOPRASA. ++ Etamines simples, subulées, quelquefois fi- liformes. Spathe bivalve, courte. $ 1. Ombelles capsulifères. &. Scape presque nue, fistuleuse, ainsi que les feuilles, qui sont cylindriques. Elamines subulées, de moilié plus courtes que le périgone. — Schæœnoprasum, L. Ciboulette, civette. Pyrénées, Sibérie, etc., Engl. bot, t. 2441. ne M sn — 93h45 — — foliosum, Clar. Rouge. France, 1820, Reich. Ic.s t. 478. _— sibiricum, L. Pourp. obsc. Sibérie, Alpes, 1778 Bot. Mag., 1141, b. Elamines longuement exsertes. — fistulosum, L. Jaune vert. Sibérie, Altaï, 1629, Bot. Mag., t. 4230. — cepæforme , Don, 1824, 0107 o00 c. Scape feuillée; feuilles planes ; étamines filiformes très exsertes. — Obliquum, L. Jaune. Sibérie, 1759, Bot. Mag., t. 1408. L 5 — ramosum, L. Jaune pâle. Sibérie, Altaï, 4824. d. Feuilles semi-cylindriques. — angustum, Don. Rouge. Sibérie, 1824. e. Feuilles semi-cylind. Etamines subulées, plus courtes ou aussi courtes que le périgone. — cærulescens, Don. Bleu. Russie, Sibérie, L. et O., abb. IV, t, 20. — Pallasii, Murr. Pourpre. Sibérie, — pusilium, Cyr, Lilas. Sicile, Corse, 1824, Red. Lil., t. 118. — rubellum. Rose. Sibérie, Ibéric, 1825. — reticulatum , Fraser. Blanc, Amér, bor., 1811, Bot, Mag., t. 1840. €. MACROSPATHAe. ++ Etamines subulées, connexes à la base pas — 316 — une membrane. Spathe bicorne, allongée, folia- cée. Scape feuillée , tordue avant l’anthère. a. Ombelles bulbifères. Fleurs pendantes, campanulées. Etamines aussi longues qu’elles. Capsule dressée. — oxypetalum. Don. Purpur. Europe mér., 1822. — oleraceum. Jaune verdâtre. Europe, Engl. Bot, t. 488. — carinatum, L. Jaune verdâtre, Europe, Engl. Bot., t. 1618. d. Fleurs violacées-pourpres. Elamines longuement exsertes. — fœtidum, Willd. Carniole, Sibérie, 1823. — violaceum, Willd. Hongrie, Carniole, 1819, Reich. Ic., & 417. — asperum, Don. Europe méd. et aust., 4820, Red., Lil., t. 368. c. Ombelles capsulifères; fleurs pendantes, livides, égalant le périgone. — longispathum, Red. Europe, 4779, Lil., t, 316, d. Fleurs blanches ou roses, égalant le périgone. — paniculatum, L. Rose. Suisse, France, Port., 1780, Bot. Mag., t. 1432. — pallens, L. Blanc. Europe mérid., 4779, Red. Lil., t. 272. — prœscissum, Reich. Lilas pâle. Sibérie, Ie, t. 429. e. Etamines plus courtes; fleurs roses. — tenuiflorum, Ten. Italie, 1824, FI. nap., I, & 30. — 3h47 — f. Fleurs violacées ; étamines longuement exserles, — puichellum, Don. Piémont, Sibérie, 1819, Red; Lil,, t. 252. g. Fleurs jaunes; élamènes comme dessus. — flavum, L. Europe, 1759, Bot. Mag., t, 1330. S 4. Ombelles capsulifères ; fleurs dressées. a. Fleurs roses; étamines exsertes. — çcaucasicum, Bieb. Caucase, Ibéric, 1810, Bot, Mag. t. 973. — rupestre, Bieb. Ibéric, Tauride mérid. 1824, Reich. Ic., t. 428, — globosum, Bieb, Caucase, Sibérie, 1820, Reich. Ic., t. 407 b. Fleurs cendrées ; élamines aussi longues qu’elles. — parviflorum, L. Russie, Europe ausir., Afriq. bor. 1781. c. Fleurs blanchätres ou rongeäires, étamines incluses. — moschatum, L. France mér., Espagne, Italie, 1805, Reich. Ic., t. 427. — tenuissimum, L. Sibérie. d. Elamines très longuement exsertles. — stellerianum, Willd, Sibérie, 1829, — Saxalile, Bieb. Caucase, 1825. D. RHIZIPIDEA. Tri Ombelle capsulifère, nutante avant l’an- thèse. Spathe 2-3 lobée, courte, marcescente. — 3h8 — Étamines subulées. Scapes centrales ou latérales, nues; feuilles distiques, semblables à celles des Narcisses ; bulbe rampant, rhizomateux. a. Scape cylindrique ; élamines allernes plus larges. — strictum, Schrad, Rose pâle, Allemagne, Bohême, 41820. — deflerum, Willd …...? — lineare, L. Rose, 4819, Sibérie, — nutans, L. Lilas. Sibérie, Tartar., 4785, Bot, Mag., t. 1143. — senescens, L. Rouge pâle. Sibérie, Allem., Sicile, 1506. — Andersonii, Don. Lilas. Sibérie, 1819. — spurium, Don. Lilas. Sibérie. — glaucum, Schrad. Lilas. Sibérie, 1596, Bot. Mag., t. 4150. b. Elamines allernes plus larges; scapes anguleuses. — angulosum, L. Rouge pâle. Sibérie, 1739, Bot, Mag., t. 1149. — acutangulum, Schrad. Violacé pâle, France, Allem., Russ., 14816. — danubiale, Spreng. Carné. Bouches du Danube, 4816. c. Fleurs blanchd!rés ; élamines alternes plus larges ; scapes anguleuses. — albidum, Fisch. Caucase, Altaï, 4823. — flavescens, Besser. Sibérie, Caucase, 1819, Red., Lil., t, 35% — 349 — à. Seapes et feuilles semi-cylindriques. — #ubens, Schrad, Viol. pâle, Europe mér., 1805, Bot, Mag., t. 1316, — prostratum, Trev. Rougeât. Sibérie, lac Boïkal. — congestum, Don, Pourp. Sibérie. e. Etamines uniformes incluses. — pedemontanum, Willd. Rose. Alpes, Piém., 1820, — narcissiflorum, Willd. Rose. Italie, Dauph,, Prov., | 1818, Î. Étamines uniformes exsertes. — sudveolens, Jacq. fl. oûor. Blanc rosé. Europe austr. 4801, Ic. IT, t. 364. — ochroleucum, Walldst. et Kit, Jaune vert. Hongrie, Ital., Pyr., 4816, Hing., t. 186. — serotinum, Lapeyr. Blanc. Pyrén. S 1. Mêmes caract., bulbes non adnés à un rhizôme. Etamines uniformes. Scapes anguleuses. a. Ovaire tricorne. — cernuum, Roth. Rouge pâle, Amér, bor., 1806, Bot. Mag., t, 1324. — stellatum, Gawl. Rouge pâle. Amér, bor, 1811, Bot, Mag., t, 1576. — Carolinianum, Red, Rouge pâle, Carol., 4819, Lil., I ,t. 101. E. MoLya. +++t Ombelles bulbifères. Spathe 2-3-lobée, marcescente. Etamines subulées, dilatées à la 30 base. Scape nue, centrale. Feuilles loriformes où linéaires ; fleurs étalées. a. Fleurs blanches; scape triquélre. — paradoxzum, Don. Sibérie, 1823. b. Fleurs jaunes; scape cylindrique. — scorsoneræfolium, Red. Europe austr., Lil., t. 99, c. Feuilles très larges. — magicum, L. Espagne, France mérid., 4596, d. Fleurs rosées; scape comme ci-dessus. — çcanadense, L. Virg. Canada, 4739. — mutabile, Mich. Géorg. Reë., Lil, t 240, — ambiguum, Smith. Italie, Grèce, Engl. Bot., t. 2803. — amæœnum, Don. France, Italie, 1820, Ten. F1 neap., t. 28. "6 $4.Ombelles capsuliféres. Spathes2-3-lobées, marescentes. Etamines subulées, dilatées à la base. Scape nue, centrale. Feuilles lori- formes. Fleurs. a. Fleurs roses; scape cylindrique; feuilles carénées. — roseum, L. Europe austr., Crète, 4752, Red. Lil,, t. 213. — illyricum, Jacq. Autriche, Ic. Il, t. 365. — longifolium , Don. Mexique, 1826. — glandulosum, L. et O. Mexique, 1329, Ic. Hort, ber. I, t, 47. — majale, Cyr. Blanc, Naples, Scrd., 1825, Ten. FI neup., t. 29. — græœcum, &'Ury, Île de Melo, =. 35) = bd. Fleurs blanches; scape cylindrique. — sgubhirsutum, L. Europe austr., Sicile, Sard. orient,» 4596, Red. Lil., t, 305 — graminifolium, Lois. Desl. Corse. — brachystemon, Red. France mérid. Lil., t, 374. — Chamæmoly, L. Europe mérid., Grèce, Iles Bal., 4774, Bot, Mag., t. 1203. — Cowani, Lindl. Chili, 1824, Bot. Reg., t. 758. — nudicaule, L. et O. Brésil, 1829, fl. très odor. Ic. Hort. ber.,t. 8. c. Fleurs verdätres: scape cylindrique : élamines incluses. — siculüum, Ucr. Sicile. d. Fleurs blanches; scape triquêtre; stigmates souvent trifides. — neapolitanum, Cyr. Naples, Sicile, 1824, Brit. fl gard., t. 204, — triquetrum, L. Europe mérid., Grèce, Sard., Afr, sept., 1759, Bot. Mag., t. 869, — medium, Don. Hongrie, 1824, — pendulinum, Ten. Italie, Sicile, 1824, FI. neap., t. 34, e. Etamines connées à la base; fleurs blanches, pourpres ou bleues; feuilles larges, non carénées en dessus; scapes eylindriques. — nigrum, L. Asie min., Grèce, Sicile, Fr. mérid., 4596, Bot. Mag., t. 1148. — multibulbosum , EE Autr. Red, Lil,, t 102% — decipiens, Fisch. Borysth. Cherson. — bifolium, Willd. Sibérie, lac Baïkal, — atropurpureum, Walldst. et Kit, Hongrie méri& Hung, t. 17, — 359 — — cœruleum, Lamb, Russie, f. Fleurs jaunes; scapes cylindriques; le reste comme dessus. — Mmoly,L. (1) France, Europe mérid., 4604, Bot. Mag., t. 499. — pulchrum, Clark. Russie, (1) Moly vocant superi, nigra radice tenetur, Ovip. Linné a rapporté cette espèce au Moly des anciens, sans qu’il soit possible d'établir sur des données tant soit peu ra- tionnelles une.prétention semblable. Ce rapport est d'autant absurde que notre Allium Moly a des fleurs jaunes, et que celui d'Homère, de Théophraste, de Dioscoride, a des fleurs d’un blanc de lait pur. Voyez ce qu’en dit Homère : Ulysse est prêt d’entrer dans le palais de Circé; Mercure, sous la forme d’un jeune homme, se présente à lui, lui ap- prend le sort de ses compagnons changés en pourceaux, et, pour le préserver d'un tel sort, il Qs GPA PHYICKS TOPE PAPMAXOY ÂPYELPOITES, Ex yuins, épôsas, xœi pot, pÜsty «dToÿ ÉTEEEv. Pibn pév péday Êoxe, yédaxre de eixe)oy Gv0os Moy dé jy 2xxhéoust Dot yukerov dé T'épuseers Aud'pdor ye Oyatoïor Oeoi JE remdvra dÜvavrae. Hom., Odyss., lib. x, v. 302. Pline confirme ces détails (lib. 25, cap. 4) : Laudatissima herbarum est Homero quam vocari a diis putat Moly, et inventione ejus Mercurio assignat, contraque summa veneficia demonstrat, — 358 — g. Fleurs blanches; scape semi-cylind.; feuilles très larges. — tricoccum, Aït. Pensylv., Virg., 1770, R. feuilles el fleurs comme ci-dessus; scape triquétre. — sulcatum, D. C, 1823, Red. Lil, t. 482, — ursinum, L. (1). Europe centr., Sicile, Tour, Engl, Bot., t, 122. F. ANGUINA, +++ttt Ombelle capsulifère. Spathe 1-valve, bifide au sommet. Étamines subulées-lancéolées. Scape feuillée. Une racine transversale, ligneuse, réticulée, a. Étamines exserles; feuilles très larges. — wvictoriale, L. Jaunât, Europe méd, et aust,, Cauc., Sibérie, 1739, Bot. Reg., t. 1222. d. Élamines incluses; feuilles semi-cytindriques, fistuleuses. — tataricum, L, Sibérie. Mais une autre preuve encore que cette plante ne peut être notre Allium Moly, c’est qu’il sjoute : Radice rotanda nigraque, magnitudine cæpæ, folio scillæ ; son bulbe a la grosseur d’un ognon! Ce qui peut toutefois ju s- tifier Linné, c’est que le même auteur dit un peu plus loin : Græci autores florem ejus luteum pinxere, cum Homerus candidum scripserit. (1) Pline (lib. 19, cap. 6) paraît l'indiquer en ces termes : Est et sylvestre quod ursinum vocant, odore molli, capite prætenui, foliis grandibus. 20, — 354 — —. odorum, L. Sibérie, 4787, Red. Lil, t. 98 G. ORNITHOGALOIDEA. ++++t4tt Ombelle capsulifère. Spathe bivalve, 3-L-lobée, courte, marescente. Étamines subulées, dilatées à Ia base, incluses. Feuilles distiques, sem- blables à celles des Narcisses. Scape nue, cylindri- que, centrale. Bulbesolitaire. À odeur non alliacée. a. Feuilles obtuses. — fragrans, Vent., Virg., Carol., Mex., Afr., Népaul, 47976, Hort. Cels., t. 26. — striatum, Jacq. Blanc. Canada, Carol., Virg., 4800, Bot. Mag., t. 4053, 1524. — striatetlum, Lind. Jaunâtre, Chili, 4823, Bot. Mag., 2449. b. Feuilles aiguës. — ornithogaloides, Bosc. Blanc. Amér. bor. — odoratissimum , Desf. Blanc roussât. Barbarie, Fi. atl., t. 83. a L'IIDEEE——— Genre Massonia, HISTOIRE, Linné, en constituant ce genre (Gen., 1381), le dédia à l'Ecossais François Masson, collecteur de plantes en Amérique, aux Canaries, au Cap, — 955 — et auteur d'une monographie du genre Stapehiu. Le genre Massonia renferme une vingtaine d’es- pèces, dont douze environ sonf cultivées dans nog jardins. Ce sont en général des plantes fort remar- quables par leur port singulier, qui rappelle assez bien celui des Âæmanthus ; quelques unes d’en- tre elles portent des fleurs réellement élégantes, et disposées en une sorte d’ombelle. La culture des Massonia demande quelques précautions, en ce qu'elles fleurissent chez nous presque toutes pendant lhiver. El faut donc les gouverner comme les Fæœmanthus et les tenir dans un compost substantiel. Ces plantes ne don- nant pas de graines sous notre climat, la multi- plication n’en est pas aisée: car, en outre, elles sont fort avares de caïeux. Toutes appartiennent au Cap; ce sont : Massonia grandifiora, Lindl. Blanc. 1825, Bot. Reg. , t, 958. — candida , Burch. Blanc. 1816, Bot. Reg., t. 694, en longifolia, Jacq. Blanc. 1816, Ic. rar. II, t, 457. — latifolia, EL. f. supp. Vert et pourp. 1775, Bot. Mag. t. 8148. — cordata, Jacq Blanc. 1820, Hort. Schœnb., t 459, — muricaia, Gawl, Blanc, 1790, Bot, Mag., t. 559% — 356 — — scabra, Banks. Blanc. 4790, Bot, rep, t. 220, : — échinata, L. Blanc. 17904 see — pauciflora, Dryand. Blanc. 1790, — angustifolia, L. Blanc. 1775, Bot, Mag., t. 736: — undulata, Thunb. Blanc. 4791, .……. — ensifolia, Gawl. Rose. 1790, Bot. Mog., t. 554. Diagnose générique. Périgone corollacé , subhypocratérimorphe ; tube subecylindrique, droit; 6 lacinies étalées ou réfléchies. Etamines 6 ; filaments subulés, filifor- mes, terminant les 6 dentelures d’une couronné staminale, entière ou incomplète, faisant corps avec le tube du périgone; les alternes souvent plus longs , exserts ou inclus. Style subulé ou décliné; stigmate ponctiforme, un peu hérissé ou obscu- rément trilobé. Capsule membranacée, diaphane, ailée-triquêtre, triloculaire , loculicide-trivalve. Graines nombreuses, plurisériées, subglobuleuses. — Feuilles toutes radicales, peu nombreuses (2 quelquefois), souvent couchées sur le sol, rare- ment dressées ; épi floral court, subombellé, sub- sessile entre les feuilles, enveloppé d’un involu- cre scarieux, multivalve. A. Astemma, Endl. Couronne staminale pres que nulle ; feuilles dressées. æ 357 — 8. Massontia , Endl. Couronne staminale, ap- parente ; feuilles binées, couchées par terre. Ce genre, ainsi que le suivant, n'appartient pas, selon nous, à la famille des Liliacées; tous deux se rapprochent par leur port des æmanthus, et le premier paraissant plutôt appartenir à la tribu des Varcissées, famille des /maryllidacées, auxquelles il vaudrait mieux le réunir, en le pla- çant non loin des Pancratium, si on n’adoptait pas la tribu des Massoniées, que nous proposons ici pour renfermer ces deux genres, et que nous caractérisons ainsi : MASSONIÉES. {Amaryllidacées, $ Narcissées.) Inflorescence ombellée, radicale ou subradi- cale. Périgone ringent ou étalé, corollacé ou ver- dâtre, tubuleux ; 6-lacinies égales et étoilées, ré- fléchies et inégales-bilabiées ; étamines faucia- les (1) ou coronales (2). (4) Faucial, e, inséré à la gorge du tube dela corolle. (2) Coronal, e, disposé en couronne au sommet du limbe de la corolle, Ges deux mots remplaceront avantageusement les deux périphrases ordinaires, ED 0 00 Ge —— is in CE — 358 — Genre Daubenya. HISTOIRE. Ce genre, si remarquablement anomal quant à la forme de ses fleurs, a été formé par Lindley (Pot. Reg., t. 1813) et ne contient encore que deux espèces, dont la culture est la même que celle des Zæmanthus et des Massonia. Ge sont : Daubenia aurea, Linül. Jaune. Cap, 18..., Bot. Reg. L. c. — fulva, Lindl, Orange fauve. Cap, Bot, Reg., 1839, t. 53. Le célèbre botaniste anglais le dédia à M#Ch. Daubeny, professeur de botanique à l’université d'Oxford. | Diagnose générique. Périgone corollacé, tubuleux; limbe bilabié, lèvre supérieure très petite, tridentée; l’inférieure plus grande, tripartie. Etamines 6, insérées à la gorge; filaments inégaux, déclinés, subconnés à la base; ovaire triloculaire; ovules nombreux... Style filiforme; stigmate capité. — Plantes her- bacées du Cap, à feuilles géminées, oblongues, subcharnues, couchées sur le sol ou dressées; fleurs en ombelle presque sessile ou verticillées- capittes, bractéées. Fe — 359 — Genre Basilæa. (Eucomis.) HISTOIRE. A.-L. de Jussieu avait fondé le genre Basilæa sur une très belle plante déjà importée du Cap, décrite et figurée par Dillen, botaniste du 17° siè- cle, sous le nom de Corona regalis (Hort. Elih., 109, t. 92, 93), dont la dénomination générique ne pouvait être conservée en raison de sa trivia- lité. Celle de A.-L. de Jussieu faisait allusion au port de la plante et consacrait d'ailleurs l’idée de Dil- len (Baouevs, roi; corona, couronne). Nous ne savons pourquoi L'Héritier (Sert. Angl. 17), qui devait avoir connaissance du genre de de Jus- sieu , rejeta ce nom générique pour lui substituer celui d'Éucomis (sdr0ue, qui a de beaux cheveux dont la signification implique à peu près la même idée que celle de ses deux prédécesseurs. Cette substitution, toute injuste qu’elle est, a cepen- dant jusqu'ici prévalu. Pour nous, nous aurions cru manquer à la mémoire du grand homme, père de la botanique française (et, nous pouvons le dire avec orgueil, désormais universelle), si nous ne l'eussions reproduite ici, Sans doute un Te EI ENT Sert — 360 — fait aussi minime que celui du rétablissement de ce genre ne saurait ajouter à la gloire de B. de Jussieu; mais notre but est avant tout celui du droit commun, la constatation de la priorité et l'adoption qui doit la suivre. Les Basilées sont au nombre de six environ. Elles appartiennent toutes au Cap, et sont surtout remarquables par la beauté de leur port, auquel leur triple nom fait allusion, en rappelant la cou- ronne de feuilles qui termine l’épi floral. Quant à leurs fleurs, quoique assez grandes et très nom- breuses, elles sont en général peu brillantes, douées qu'elles sont de couleurs verdâtres. Voici les espèces connues, toutes introduites et + cultivées en Europe. Basilæa nana, Ait. Vert. 1774, Bot. Mag., t, 4495, — bifolia, Jacq. Vert et jaune pourpre, 1792, Bet. Mag., t. 840. — purpureocaulis, Andr. Vert, 1724, Bot, Rep., t. 369. — regia, Ait. Vert et blanc. 4702, Hort. Elth., t. 92. — undulata, Ait. Vert et blanc. 1762, Bot. Mag. 1. 4083. — punctata, AiEWVert et blanc. 1783, Bot. Mag., _1t 913. (E, striata, Don.) — 361 — Ce sont des plantes bulborhizes, à feuilles peu nombreuses, charnues, rosulées, canaliculées, ondulées sur les bords, largement lancéolées, al- longées , .réfléchies; à fleurs nombreuses, courte- ment pédicellées, bractéées, formant un épi den- se, cylindrique, qui se termine au sommet par une touffe de petites feuilles, et exhalant souvent une odeur forte, quelquelois nauséabonde. Il est pro- bable que la Pasilæa bifolia devra être séparée _ du genre, car son kabitus semble impliquer na- turellement cette disjonction ; mais, ne connais sant pas cette plante, nous ne pouvons émettre à ce sujet une opinion affirmative. | Toutes les Basilées peuvent se cultiver comme les Gladiolus, c’est-à-dire soit sous châssis, soit en serre tempérée, ou même en orangerie. Quel- ques unes, tenues même autrefois en serre chaude (P. punctata et regia), supportent assez bien le plein air, avec une couverture l'hiver, quand les froids ne sévissent pas avec trop de violence. Diagnose générique. Périgone corollacé, sexparti, étalé en roue. Étamines 6, insérées aux folioles de celui-ci. Fila- 31 — 362 — ments dilatés à la base, connexes ef adnés par une courte membrane au disque de ce même pé- rigone. Style sétacé, courbé; stigmate obsolète. Capsule coriace, aïlée-triquêtre, triloculaire , loculicide - trivalve. Graines peu nombreuses ; ascendantes, à test noir, crustacé. ae TD € Genre Quamashia (Camassia). HISTOIRE, Ce genre a été formé par Rafinesque (Quama- shia, msc.in Herb. Mus. Cæs.[?] }et adopté par Lindley (Bot. Reg., t. 1486), qui toutefois en ai- téra l'orthographe sans motif réel, en l’écrivant Camassia. Le type en est le Phalangium Qua- mash de Pursh. Quamash est le nom que donnent à cette plante les Indiens du nord de l'Amérique, qui en mangent le bulbe. Il ne se compose que de cette espèce : Quamashia esculenta, Lindi. Pourp. Amér. nord, Colomb., 1827, Bot. Reg., 1. c. (Scilla esculenta, Gawl.) C’est une fort jolie petite plante à feuilles radi- cales, linéaires, acuminées, canaliculées, à fleurs (1) Le genre Cyanotris du même est synonyme de l’4- mianthum de Gray, et appartient aux Mélanthacées, — 363 — assez grandes, très belles, d’un pourpre fencé, disposées en un épi lâche, à bractées scarieuses, Diagnose gérérique, Périgone corollacé, de 6 lacinies égales, dont les 5 supérieures ascendantes, la 6° défléchie. Eta- mines 6, hypogynes, égales; filaments filiformes, ascendants. Style conforme, décliné; stigmate obscurément tridenté. Capsule membranacée, tri- loculaire, loculicide-trivalve. Graïres subglobu- leuses (6 pour chaque loge), à test noir, luisant , et dont k raphé et la chalaze sont ridés. an Q-5 CEE “Genre Scilla. HISTOIRE, Les anciens ont connu deux espèces de Scilles {oxilx, scilla), sur l'identité de l’une desquelles (S. maritima des modernes; voyez plus bas Jys- ginea) il ne semble devoir s'élever aucun doute. Pline, qui les mentionne d’après les auteurs qui le précédèrent, parle fort au long de cette dernière (lib. XIX et XX); mais, en en citant quelques propriétés réelles, il lui en attribue une foule d’au- tres aussi puériles que mensongères. — 364 — Les botanistes modernes connaissent au delà de 40 espèces de Scilles; mais, nous l'avons déjà dit précédemment, ce genre aurait besoin d’une révision sévère : car, tel qu’il est aujourd hui eon- stitué, il diffère trop peu, d'une part, de l’Aya- cinthus et de l'Ornithogalum (*), et, de l’au- ire, de l’Ægraphis et de V'Aysginea HA: genres qui en ont été récemment distraits, et que nous n'acceptons ici que sous bénéfice d’in- ventaire! Ce sont en général de jolies petites plantes, à feuilles toutes radicales, linéaires-canaliculées, ou ovales-lancéolées, engaînantes à la base, à fleurs ordinairement bleues ou blanches, rare- ment roses où rouges, disposées en une grap- pe qui termine une hampe nue, semblable à celle des Hyacinthes. Elles appartiennent pour la plupart à l'Europe et au nord de l'Afrique, dont elles habitent les parties chaudes et tempé- rées; quelques unes se trouvent au Cap et dans l'Asie médiane ou orientale. Elles sont d'une cut- {1) Il existe certainement comme doubles emplois dans ces deux geures des espèces rapportées à la fois à l’un et à l’autre, 365 — ture facile, soit en plein air, soit sous châssis froid. . Ce sont : Scilla corymbosx, Gawi. Rose, Cap, 1793, Bot. Mag F F t. 994, brevifohia, Thunb, Blanc, Cap, 1822. brachyphylla, Schult, Rougeëtre, Cap, 1841, Bot: Mag., t 1468 sibirica, Funüs. Blané. Sibérie, 1796, Bot, Re2.s t 365, (S, præcox, Don.) añænula, Hornm, Bleu. Russie, 1822, Bot, Mag.; t. 2408, amüna; L: Bleu. Orient, 4596, Bot. Mag., t. 844, : unifolia, L. Bleu pâle, Portugal, 4819, Bot, Mag. t. 8928. bifolia, L. Varié. Europe, os; Engl, Bot, & 24% (Et variétés.) carnea. Sieet, Rose, so ses Bt Mag:, t 7h6,; A sinist, odoratä, Link. Bleu, Portugal, 1848, pratensis, Walldst. et Kit. Bleu. Hongrie, 1827, Bots Mag. Hung., t. 189, rosea, Lehm. Rose, Numidie, 1827, Bot. Mag, 1. 746, f. dext. mauritanica, Schousb. Bleu. Afriq, sept. vtillosa, Desf. Vert et lilas, Tripoli, 1831, Bot, Mag.» t, 3214, lilio-hyacinthus, L, Bleu, Europe mér,, 4579, Red, Lil,, t, 205 SEA — 960 — Scilla verna, Huds. Bleu. Europe mérid, sosses Engl, Bot t. 23. (Plus. var. et esp. ‘difér. ici confondues.) œmbellata, Ramond. Bleu. Pyrénées, 4817, Reëü, Lil., t. 466. ® é e è | OR NL PORT > + à Scilla que, diversum triplici quæ flore per annuim Lentisco similis, tria tempora monstrat arandi. Nous ne saurions croire toutefois que cette Hys: ginée fleurisse trois fois l’an, comme l’affirme lé poëte latin : car, en Europe et dans son habitat ordinaire , elle ne fleurit qu'une seule fois, aux mois d'août ét de septembre. Le bulbe de cette espèce possède une savéur atre et décidée, agis+ sant avéc énergie sur l'économie animale. A l'in= térieur elle provoque le vomissement et peut pro- bablement à forte dose occasionner la mort. Ad= mise en petite quantité, elle devient un stimulant assez puissant en faveur des viscères de l'estomac, des vaisseaux absorbants, et agit alors comme — 369 — expectorante, diurétique, incisive et apéritive, Ces diverses propriétés sont dues à un principe immédiat contenu dans ce bulbe, principe que les chimistes modernes sont parvenus à extraire, et qu'ils ont nommé scillitine, dénomination qui de- vra être changée en celle d’hysgineine. On l'ad- ministre avec succès dans l’asthme, le catarrhe, les obstructions du foie, l'hydropisie, etc.; enfin on en prépare certainliquide connu sousles noms de vin, de vinaigre, d’oxymel scillitiques. Les autres espèces, que nous sachions, sont en- tièrement innocentes. Le nom générique Æysginea (ÿcyn, plante in- déterminée, dont on pense que les anciens tirè- rent une teinture pourprée ou violette, Sayivov), imposé à ce genre par Steinheil, qui probable- ment a voulu par cette dénomination faire al- lusion à un principe contenu colorant dans ces plantes, a singulièrement changé de forme, en passant de la langue grecque dans la langue bo- tanique latine : car les typographes (et les bo- tanistes par suite) l'ont écrit Urginea. Or, si Steinbeil l’a réellement écrit ainsi, c’est là évi= demment une faute d’inattention échappée à sa plume, un lapsus calami! Il est encore assez ur es probable que les typographes auront maË lu son manuscrit. Quoi qu'il en soit, nous croyons devoir enregistrer ici une rectification dont on ne sau- rait csrtester rationnellement l'opportunité (1). Hysginea maritima, Nos. Blanchât. Europe, Afr., 4629, Bot. Mag.,t. 918.(Scilla maritima alior. Urginea scilla, Steinh.) — undulata, Id. Lilas. Europe mérid., 4828, El, atL I, t. 47, (Scilla undulata, Desf.) — anthericoides, Id. Vert et jaune, Cap, 1788. — eæuviata, Id. Blanc et pourpre. Cap, 1795, Bot, Mag., t. 871. — filifolia, Id. Vert et blanc. Cap, 1825, Jacq. lc. II, t Ali. — fragrans, Id. Vert et jaune, Cap, 1794. Jacq Schœnb, I , t. 81. — fugax, Id. Blanc fet pourpre. Cap, 4795, Bot. Res., t. 511. Les cinq dernières étaient des Ælbucæ pour (&) Tarrive trop souvent-en effet qu’en accouplant des bri- bes de grec ou de latin pour nommer des genres ou des orga- mes, les botanistes ne tiennent nul compte du génie de ces langues, et souyent même en estropient l’erthographe radicales pourquoi, en agissant avec cette insouciance et cette légè- reté, jeter du ridicule sur une science si attrayante, et qui : >» DE > » Le > 6 = = SD DT DIS. 2 D»? »9 Di »>. 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