Loti THE ft viotiaistete l NME ggisuiestsarit + HiEt | ÿ SE De | Ce] \ TEEN ÉTUDE GÉNÉRALE DU GROUPE | EUPHORBIACÉES PAR M. H. BAILLON Docteur ès sciences, Docteur en médecine de Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris fe et au Lycée Napoléon Recherche des types. — Organographie. Organogénie. — Distribution géographique. — Affinités. f Classification. — Description des genres. PARIS LIBRAIRIE DE VICTOR MASSON PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE 1858 Ù © Le de - \en \ LI da DE || LR w-Gibson-lav = ÉTUDE GÉNÉRALE DU GROUPE EUPHORBIACEES ÉTUDE GÉNÉRALE DU GROUPE DES EUPHORBIACÉES PAR M. H. BAILLON Docteur ès sciences, Docteur en médecine Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris et au Lycée Napoléon Recherche des types. — Organographie. Organogénie. — ÿDistribution géographique. — Affinités. Classification. — Description des genres. PARIS LIBRAIRIE DE VICTOR MASSON PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE 1558 LA 1 IUIIe « Si j'ai contredit quelques opinions reçues; si ce que » je croyais, je l’ai plusieurs fois annoncé comme étant » la vérité même, je n’ai adopté ces formes dogmatiques » que comme plus claires et plus concises. Employées » pour tout autre but, je sens combien elles seraient » déplacées dans la bouche d'un jeune homme qui » soumet ses premiers essais à ses maîtres. » (Ad. pe Jussieu, Cons. sur les Euph., 1824.) J'entreprends l'étude du groupe considérable des Euphorbiacées. Ce qui, outre les conseils d’un maître aimé, m'a déterminé à tenter cette œuvre, c'est que le sujet jusqu'ici a été fécond en controverses. C'est surtout, en y regardant de près, qu'il ne s’agit pas simplement ici d'un certain nombre de plantes à décrire, à classer, à ranger par caté- gories. Leur étude soulève à chaque pas des questions qui intéressent tous les points capitaux de la science. Aussi le cercle en est tellement vaste, que je ne dois d’abord y jeter qu’un coup d'œil d'ensemble. L'examen des genres, leur analyse, leur discussion, les caractères exté- rieurs des organes, leur mode de développement, voilà ce qui m’occupera tout d'abord. L'étude pleine de particularités des tissus, celle des pro- priétés, la monographie détaillée des espèces, seront ici laissées, autant que possible, de côté pour le moment, et remises à un prochain travail. Plus tard j'entrerai dans l'examen de tous ces détails, et je tâcherai de pénétrer jusqu'aux moindres localités du pays que j'explore. L'illustre Adrien de Jussieu, en entreprenant le premier travail qui ait ? 1 2 fait connaitre ces mêmes plantes, s’est comparé à un voyageur décrivant une contrée déjà visitée. Comme lui, « je trouve dazs le nombre de ceux » qui m'ont précédé et beaucoup de secours, et aussi quelques désavan- » tages ». Ces secours qui viennent de nos maitres ont été acceptés avec le plus reconnaissant empressement, et j'ai tâché d'éviter les désaran- tages de la tâche. par les soins minutieux de l'observation, toute l’exacti- tude possible dans l’analyse et un désir ardent de la précision. Pour venir à bout d’un travail de cette nature, j'avais besoin de con- sulter sans cesse des collections considérables. J'ai disséqué une à une toutes les espèces que contiennent ces collections. Celles du Muséum de Paris et de M. Delessert m'ont été ouvertes avec une libéralité sans bornes. Aussi ne puis-je assez en remercier ici les savants aimables qui les dirigent et les conservent. Mars 1858. MONOGRAPHIE DES EUPHORBIACÉES EXAMEN DES GENRES ET RECHERCHE DES TYPES. Lorsqu'on examine toutes les Euphorbiacées que nous possédons, on ne leur trouve à toutes qu'un caractère commun, qui est le suivant : I n'y a dans chaque loge ovarienne qu'un ovule ou que deux ovules collatéraux, attachés à l'angle interne de cette loge, et jamais davantage, à aucune époque du développement. Ces ovules sont anatropes où amphi- jropes ; leur raphéest tourné contre l'angle interne de la loge ovarienne et le micropyle regarde son sommet, ce qui fait que généralement il est dirigé en haut et en dehors et que l’ovule est suspendu. Ces ovules deviennent une graine occupant une position correspondante dans le fruit. Cette graine a trois téguments : un extérieur, celluleux, ordinairement caduc, ainsi que le raphé proprement dit qu'il supporte ; un moyen, testacé, et un intérieur, membraneux. L’exostome, seule portion persistante de la primine, devient souvent épais et caronculeux. Dans l’intérieur de ces trois enveloppes, il y a un embryon à radicule supère, à cotylédons aplatis dirigés en bas. Cet embryon est entouré d’un albumen charnu, oléagineux. Outre les ovules et les graines qui leur succèdent, il ÿ à dans chaque loge ovarienne un chapeau simple ou double, dit de tissu conducteur, qui coiffe les ovules et se met en contact avec leur sommet. Lorsque l’ovule est devenu graine, ce corps ne subsiste qu'à l'état rudimentaire, ll EUPHORBIACÉES UNIOVULÉES. Il n'y a pas d'autres caractères constants d’une manière absolue. Ce sont done ceux qui appartiennent à l’ordre. Au contraire : 1° Le péricarpe, dans sa nature, sa consistance, sa déhiscence, le uombre de ses parties, varie d’une plante à l’autre. 2° Le style est simple ou divisé; ses lobes stigmatiques sont ou super- posés aux loges ovariennes, ou alternes. è Le nombre des étamines varie, de même leur direction, leur iuser- tion, leur mode de déhiscence, leurs rapports entre elles et avec les autres organes floraux. h° La corolle existe ou manque; ses pétales sont libres ou soudés ; leur préfloraison, leur nombre, sont variables; ils sont égaux ou inégaux. o° Le calice présente les mêmes variations de nombre, de position par rapport à l'axe et à labractée florale, de soudure ou d'indépendance, de préfloraison et de régularité. 6° Le périanthe est double, ou simple, ou rudimentaire, ou nul. 7° Le disque existe ou manque dans les fleurs des deux sexes ou d’un seul ; ses éléments sont unis entre eux ou indépendants. 8 L’inflorescence est simple où composée, ou mixte; tantôt définie, tantôt indéfinie. 9° Les feuilles sont alternes ou opposées, sessiles ou pétiolées, accom— paguées ou dépourvues de stipules, lisses ou velues, ete. Tous ces caractères sont donc variables et inconstants. Ce sont, par conséquent, ceux qui doivent nous servir à établir des coupes génériques et autres dans cetordre. EUPHORBIACÉES UNIOVULÉES 1». SÉRIE A. I. Les Evrnorgra sont, selon Linné, des végétaux herbacés, charnus, ou ligneux, à fleurs ordinairement situées dans la dichotomie des divi- sions de la tige, qui ont un calice monophylle de forme variable, ren- (4) Il faudrait à la rigueur dire : à loges uniovulées. J'emploicrai aussi quelquefois l'ex- pression de monospermes, comme je dirai dispermes pour biovulées, quoiqu'il n°y ait pas forcément deux graines, quand il y avait deux ovules dans chaque loge. RECHERCHE DES TYPES. 5 fermant un androcée polyandre et un pistil trimére. Le calice est à cinq divisions plus ou moins profondes, dont une postérieure, deux latérales, et deux antérieures; elles sont disposées dans le bouton en préfloraison quinconciale ; le sépale 2 est le postérieur, les sépales 1 et 3 sont anté- rieurs. Dans l'intervalle de ces divisions du calice, il y a cinq glandes alternes avec elles, de forme variable et pouvant manquer toutes, sauf une seule. L'androcée est composé de einq faisceaux d'étamines super posés aux divisions du calice; leurs filets, unis dans leur portion infé- rieure, sont libres supérieurement et articulés à un point variable de leur hauteur ; leurs étamines sont biloculaires, extrorses et s'ouvrent longilu- dinalement. Leur pistil se compose d’un ovaire à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3, surmontées d’un style à trois branches simples ou divisées. La fleur possède en outre deux disques : l'un constitué par cinq glandes où par cinq faisceaux de glandes écailleuses alternes avec les faisceaux staminaux ; l’autre, non constant, accompagne la base de l'ovaire. IT. Les Periranraus (Wecker, 1790) sont des Euphorbes dont le pé- rianthe est irrégulier et présente une sorte d’éperon obtus ou de gibbosité du côté de l’axe. L’androcée est celui d’une Euphorbe, et le pistil est également formé d’un ovaire à trois loges dont deux postérieures et une antérieure, et d’un style à trois divisions. SÉRIE B. I. Les Ricnus (l'ournefort) (1) sont des Euphorbiacées diclines à éta- mines polyadelphes. Le calice à cinq divisions profondes qui deviennent valvaires à l’âge adulte, et quelquefois moins. Leur androcée est d’abord forméde faisceaux staminaux, dont cimq sontalternes avec les sépales, cinq superposés, cinq alternes, et ainsi de suite. Il y en à un nombre variable, et chaque faisceau est constitué par une colonne ramifiée en un certain nombre de branches ou filets portant chacun une étamine biloculaire extrorse à son extrénuté. La fleur femelle a un calice comme celui de la fleur mâle et un ovaire à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3. Donc on peut considérer le Ricin comme une Euphorbe dicline qui, au (L) Quand il s’agit d’un auteur plus ancien que Tournefort ou Linné, auquel un de ceux-ci a emprunté le nom d’un genre, je ne cite cependant qu'eux, sans remonter plus haut. 6 EUPHORBIACÉES UNIOVULÉES. lieu de cinq faisceaux d’étamines, en a un nombre multiple de cinq, et se trouve dépourvue de disque dans les fleurs des deux sexes. I. Les SparmiostemoN (Blume, 1825) (4), arbustes de l’Inde, sont des Ricins dont le calice mâle est trimère. La fleur femelle est celle du Ricin, sinon que l'ovaire peut y être réduit à deux loges. Mais les fleurs des Spathiostemon sont disposées sur des épis ou des grappes distinctes, tandis que les fleurs des Ricins forment des cymes réunies sur un axe commun, dont les cymes femelles occupent le sommet. WT. Les Corroniscus sont des plantes arborescentes de l’Inde dont la fleur mâle est polyadelphe, comme celle des Ricins. Mais il y a cette dif- férence entre un Ricin et un Cælodiseus, que chez celui-ci les faisceaux staminaux, au lieu d’être réunis au centre de la fleur, sont rejetés vers la périphérie du réceptacle, dont le centre est occupé par un large disque circulaire et concave. La fleur femelle n’est pas connue. SÉRIE C. I. Les Jarropna sont des plantes ligneuses, à feuilles alternes accom- pagnées de deux stipules, et dont l'inflorescence est disposée en cymes. Au centre de celles-ci sont les fleurs femelles, à la périphérie les mâles. Ces dernières ont un calice à cinq divisions dont la préfloraison est quin- conciale ; une corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice et disposés dans le bouton en préfloraison tordue ou imbriquée. L’an- drocée est composé de dix étamines, dont cinq, plus petites, sont super posées aux pétales et cinq aux divisions du calice. Les anthères sont biloeulaires et deviennent toutes extrorses lors de l’anthèse; elles sont unies en un faisceau central qu’entoure un disque de cinq glandes super- posées aux sépales. La fleur femelle à un périanthe et un disque semblables à ceux de la fleur mâle; mais au centre se trouvent, au lieu de dix étamines fertiles, dix staminodes et un ovaire à trois loges superposés aux sépales 1,2 … et à. ; IT. Les Parrvra (Klotzsch, 1841) sont des arbustes du Brésil dont les fleurs sont de tous points semblables à celle des J'atropha, mais disposées (1) La date accompagnant un nom de genre n’est pas toujours celle de l’année où il a été nommé pour la première fois ; souvent je choisis de préférence celle de l’année où il a été plus complétement décrit, lorsque toutefois ce retard ne compromet point la question de priorité. RECHERCHE DES TYPES. 4 en épis et en grappes composées. Seulement la fleur mâle est dépourvue de disque glanduleux et celui de la fleur femelle est souvent peu distinct. HI. Les Drraxis (7/ahl, 1796) sont de petites plantes ordinairement ligneuses de l'Amérique tropicale, qui ont des fleurs disposées en cymes, soit axillaires, soit groupées en épis, et leurs fleurs sont construites absolument comme celle d’un Jatropha, sinon que la préfloraison de leur calice est valvaire à l'état adulte. IV. Les Caperonra (4. de Saint-Hilaire, 1821) ne différent des Ditaæis que par un seul caractère, l'absence du disque dans les fleurs des deux sexes. Ils sont douc à peu près aux Ditaæis ce que les Philyra sont aux Jatropha. V. Un Cxoscozus (Pohl, 1827) était autrefois un J'atropha dépourvu de calicule, c’est-à-dire dont le périanthe était simple. Comme ce pré- tendu calicule n’était autre chose qu’un calice, le verticille du périanthe qui manque aux Cnidoscolus est une corolle. Donc un Cnidoscolus est un Jalropha apétale. VE Un Manor (Plumier, 1703) est un Jatropha apétale, comme un Cnidoscolus ; mais tandis que, dans ce dernier genre, les filets des éta- mines sont supportés par une longue colonne centrale chargée elle-même le plus souvent à son sommet d’un pistil rudimentaire, les filets staminaux d’un Manihot sont libres dans leur plus grande étendue, et ne sont unis que vers leur base par un corps central qui s’épanche entre ces filets, au milieu desquels il forme un disque surbaissé. Dans les Cnidoscolus, au contraire, le disque est en dehors de l’androcée, comme dans les Jatropha propre- ment dits. VII. Les Moxoraxis (44. Brongniart, 1829) sont de petits sous-arbris- seaux originaires de la Nouvelle-Hollande, dont la fleur mâle est indiffé- remment construite sur le type A ou le type 5. Dans ce dernier cas, elle est très analogue à celle d’un Jatropha, car elle a cinq divisions au calice; mais la préfloraison de celles-ci devient valvaire, comme dans les Ditaæis, ou leur imbrication est à peine indiquée. I y a cinq pétales d’une forme spéciale, cinq petites étamines au-dessus d’eux, et cinq, plus grandes d’abord, superpostes aux divisions du calice. Il y a aussi un disque de cinq glandes superposées aux sépales. Mais la fleur femelle ne présente point de pétales dans l'intervalle des divisions du calice ; elle représente donc celle d’un Manihot, tandis que la fleur mâle répond à celle d’un Jatropha où mieux d’un Ditawis. 8 EUPHORBIACÉES UNIOYULÉES. VIII. Les Sarcocziniuu (Fight, 1850) sont de beaux arbres indiens dont les fleurs mäles sont en chatons et les fleurs femelles en grappes composées, ce qui les distingue des Jatropha. Sinon, les fleurs mâles sont tout à fait les mêmes, et il n’y a de différence que la direction des an- thères toutes introrses dans le Sarcoclinium. Je ne sais s’il y a une corolle dans la fleur femelle. Dans le cas de la négative, ce serait un genre inter- médiaire aux Cnidoscolus et aux Jatropha:; dausle cas contraire, à ceux-ci et aux Philyra. IX. Les Bexxerrna (R. Brown, 4898) sont des plantes indiennes à symé- trie florale semblable à celle des Philyra, et, comme eux, à inflorescences disposées en épis ou en grappes composées ; mais il y a celte différence que la préfloraison de la corolle y est valvaire, au lieu d’être imbriquée, (et mème induplicative). Leur calice paraït aussi disposé en estivation valvaire, et, sous ce rapport, ils se rapprochent davantage des Caperonia, mais ceux-ci ont les pétales imbriqués. X. Les Curcas (4danson, 1763) ont souvent les fleurs mâles décan- dres et, dans ce cas, ils se rapprochent extrêmement des Jatropha dont ils diffèrent seulement par ceci, qu'ils ont la corolle gamopétale, au lieu de l'avoir polypétale. Mais souvent deux de leurs dix étamines ne se développent pas, et ce sont les deux latérales du verticaille intérieur. Ceci arrive surtout dans les espèces de la section Mozinna; mais l'ab- sence des deux étamines latérales n’y étant pas constante, non plus que celle d’une des loges ovariennes, on ne peut séparer ces plantes des Curcas, et le caractère distinctif du genre ainsi obtenu est l’union des pièces de la corolle que les auteurs ont nommée campanulée ou ur- céolée. XI. Cette absence ou cet avortement de deux étamines qui rend l’an- drocée intermédiaire entre la diplostémonie et l’isostémonie se retrouve ici dans quelques genres voisins. Dans les Axpa (Pison, 1648), elle n'est pas plus constante que dans les Mozinna, et il en est de même pour le nombre des loges oyariennes, qui est le plus souvent de deux. Mais les Anda ont des feuilles composées et les J/ozinna des feuilles simples. C'est le seul caractère, d’une valeur d’ailleurs minime, qui permette de laisser subsister ces deux genres. Remarquons aussi qu'un Anda qui a ses dix étamines et ses trois loges ovariennes devient un J'atropha à feuilles com- posées. XII. Les arbres du Japon auxquels on donne le nom d'ELxococca RECHERCHE DES TYPES. ($) (C'ommerson, 4824) (1) sont, comme les Anda, des Jatropha à androcée d'ordinaire incomplet. Il peut bien y avoir cinq étamines au verticille intérieur ; mais, le plus souvent, les deux latérales sont réduites à l’état de staminodes. Ce qui lesdistingue surtout des Jatropha, c’est le petit nombre des divisions de leur calice (deux ou trois) et leur préfloraison qui n’est point imbriquée. D’ailleurs, la fleur femelle peut avoir trois logesà l'ovaire, mais elle en présente aussi parfois quatre ou cinq. L'inflorescence est celle des Jatropha. XII. Avec les mêmes étamines manquant dans l’androcée qui, de plus, peut en perdre trois, quatre et même cinq au verticille intérieur, les Seropnyron (Bentham, 18h), petites plantes de l'Amérique du Nord, ont le calice définitivement valvaire des Ditaæis et des Caperonia, aux- quels elles ressemblent beaucoup par le port. Ce sont done des Ditaæis à androcée incomplet, comme les Anda et les Elæococca sont souvent des Jatropha, moins quelques étamines du verticille mtérieur. XIV. Les CrozopnorA (Necker, 1790) sont également des Ditaxis n'ayant le plus souvent que huit étamines au lieu de dix, et ce sont aussi les deux étamines latérales qui manquent, dans ce cas, au verticille supé- rieur; maisles cinq étamines de l’inférieur sont superposées aux divisions du calice, tandis qu'elles le sont aux pétales dans l’Aphora, et les trois étamines intérieures sont (Payer) superposées aux sépales 1, 2 et 3. XV. Les Cnorrocarpus (T'hwaithes, 185h) sont des plantes indiennes qui, avec un port tout à fait différent, ont les fleurs mâles displostémo- nées et apétales des Amperea. Maïs les filets staminaux monadelphes à leur base y sont accompagnés d’un disque glanduleux. Par la fleur mâle, ce sont donc des Monotaæis apétales, et la symétrie de la fleur femelle est exactement la même dans les deux genres, malgré les différences consi- dérables de forme qu'offre chacun des organes qui constituent les ver- ticilles floraux. XVI. Les Sipnonia (Richard, 1785) sont des Cnidoscolus par leur périanthe, leurs étamines monadelphes, dont cinq sont superposées aux sépales et cinq alternes. 1] y a également un disque glanduleux à la base de cet androcée, quoiqu'il ne soit pas très marqué. Mais la même incon- stance de nombre qui existe dans les Mozinna se reproduit ici ; deux des (1) Lorsqu'il s'agit de noms laissés d’abord manuscrits, la date indiquée est celle de la première impression, fût-ce par un autre auteur. 10 EUPHORBIACÉES UNIOYULÉES. étamines du verticille supérieur peuvent manquer, et même ce verticille tout entier, comme dans le S. elastica. La fleur femelle a un pistil déeril jusqu'ici comme nu à sa base, mais garni en réalité en ce point de petites languettes hypogynes qui représentent ou un disque ou un androcée rudimentaire. Dans toutes les modifications supposées dans la fleur des Jatropha pour constituer celle de tousles genres qui en ont dérivé jusqu'ici, la diplosté- monie n'a pas cessé d'exister, en ce sens qu'il y a toujours eu deux ver- ticilles d'étamines plus ou moins complets. Dans les genres qui suivent il n’y en a plus qu'un. XVII. Le Terocwxe, plante indienne probablement arborescente , a donc use fleur de Jatropha : mème calice, même corolle, même disque, même gynécée, mème union des filets staminaux; mais il n'y a que cinq étamines superposées aux pétales : c’est un Jatropha isostémoné. . XVHI. Les CLuvria (Aiton, 1789), sont aussi des Jatropha isostémonés, à calice quinconcial, à corolle imbriquée, à cinq étamines monadelphes superposées aux pétales ; mais les anthères sont introrses, au lieu d’être extrorses, comme dans les Telogyne. et, dansla fleur femelle, il ya deux disques au lieu d'un, l’un formé de cinq lames superposées aux sépales, l’autre de cinq languettes superposées aux pétales. XIX. Les Pocoxopsor4 (WMiers, 4854) constituent un genre américain ayant des fleurs mâles dont le périanthe et le disque sônt ceux du genre précédent. Mais les cinq étamines. au lieu d'être superposées, comme dans les Cluytia, aux pétales. le sont aux divisions du calice. La symétrie de la fleur femelle est la même, mais le disque des Pogonophora est simple. XX. Les Micraxpra (Bentham. 1854) sont des Pogonophora apétales et dont les étamines sont, comme celles des Cluytia, alternes avec les sépales. Donc, parmi les genres isostémonés, le Pogonophora est au Mi- crandra ce que le Crozophora est à l_Aphora. XXI. Le genre indien Miscaonox (Thwaïithes, 185h) a la fleur mâle du Pogonophora, avec autant d'étamines que de divisions calicinales et ces étamines superposées aux sépales; mais elle est construite sur le type 6, et elle est apétale comme celle du Micrandra. La fleur femelle est également hexamère, et il ne parait pas qu'il y ait de disque dans ce genre. XXII. Comme le Telogyne est un Jatropha isostémone, le Carmopera- Lu (Adrien de Jussieu, 1832) est un Ditaxis n'ayant plus que les cinq RECHERCHE DES TYPES. 41 élamines superposées aux pétales. Mais ces pétales ont une forme parti- culière ; ils ont le limbe découpé en lobes aigus, ce qui distingue les fleurs mâles de celles du Cluytia, dont le diagramme est le même, sauf ce qui concerne la préfloraison du calice. De plus, la fleur femelle des Chiropelalum est apétale. XXIIT. L’'ArGvrnaamnia (P. Browne, 1756) est un Chiropetalum dont la fleur mâle est construite sur le type quaternaire, et dont la fleur femelle pentamère présente dans l'intervalle des sépales de petites languettes qui tiennent peut-être lieu de pétales. XXIV. Les Ryparra (Blume, 1895) me paraissent être, car jene les ai pu étudier qu’incomplétement, des Ælæococca isostémones. Ils ont, en effet, moins de pièces au calice qu’à la corolle, et la fleur femelle, dont le périanthe est identique avec celui de la fleur mâle, d’après M. Blume, n’a que deux loges à l'ovaire. XXV. Les Triconosremon (Blume, 1825) sont aussi, quant à l’an- drocée, des Ælæococca, des Anda, des Mozinna isostémones ; mais c’est au verticille intérieur d'étamines qu’estréduite leurfleur mâle. Avec cinq sépales, cinq pétales et cinq glandes, ils n’ont plus que trois étamines ; ce sont donc des T'elogynetriandres. La fleur femelle est semblable dans les deux genres. XXVI. Les Sizvæa (Hooker et Arnott, 18lHA) sont aussi des T'elogyne triandres, et ils se distinguent peu des Trigonostemon, sinon que leur fleur mâle est tantôt quinaire et tantôt quaternaire, et que leurs fleurs femelles, du moins sur les échantillons que nous possédons, sont dépour- vues de corolle. XXVIT. LesTriraxis sont des arbres indiens dont la fleur mâle est celle d'un Jatropha qui, au lieu de deux rangées d’étamines, en aurait trois. Le verticille inférieur est composé de cinq étamines plus courtes et plus extérieures qui sont superposées aux pétales ; le second verticille est com- posé de cinq étamines plus grandes superposées aux sépales; enfin le troi- sième verticille est composé seulement de trois étamines superposées à trois de celles qui composent le verticille inférieur. Donc la fleur d’un Tritacis est celle d’un Jatropha, si l’on supprime le verticille supérieur de l’androcée, et elle devient celle d’un Crozophora octandre, si l’on en- lève au contraire les étamines du verticille intérieur. La fleur femelle, que je n’ai pu étudier complétement, semble, du moins par le gynécée, se rapprocher beaucoup de celle d’un Jatropha. + 49 EUPHORBIACÉES UNIOVULÉES. XXVIIT. Les Ricixocarpus (Desfontaines, 1817) sont des Jatropha australiens à androcée pléiostémone. Calice. corolle, disque, fleur femelle, tout est semblable à ce qu’on observe dans les J'atropha, mais, au lieu d’un double verticille d’étamines, il y en a un nombre indéfini ; cinq superposées aux pétales, cinq alternes, cinq autres superposées, et ainsi de suite. XXIX. Les BaroGura (Endlicher, 1133) ne diffèrent presque pas des Ricinocarpus. Les fleurs màle et femelle des deux genres sont tout à fait semblables en organisation. Le port très différent, les feuilles opposées très larges, stipulées, l’inflorescence en cymes, voilà les seuls caractères différentiels qu’on observe entre ces deux genres qu’on pourrait peut-être fondre eu un seul. XXX. Les Areurites (Forster, 1786) sont très analogues aux Ostodes et aux Elateriospermum par leur androcée à étamines en nombre indé- fini, par leur disque et leur corolle imbriquée ou contournée dans la préfloraison. Ce sont done aussi, comme les Ricinocarpus, des Jatropha polyandres ; mais le calice est, comme celui des Ostodes, divisé en un moins grand nombre de folioles que la corolle ; la préfloraison de celles-ci est valvaire, au lieu d’être imbriquée comme dansle genre précédent, et elles se séparent sous forme de panneaux inégaux et irréguliers. La fleur femelle, dont l'ovaire est ordinairement biloculaire, offre de plus un disque singulier s’élevant autour de l'ovaire, sous forme d’un sac complet qui l'entoure totalement et perforé seulement au sommet pour laisser passer le style. XXXI Les BertyA (Planchon, 1845) sont des sous-arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande qui ont la fleur mâle d’un Ricinocarpus, avec les éta- mines unies en une Colonne centrale et en nombre indéfini, mais qui manquent et de corolle et de disque. À part les mèmes différences, la fleur femelle est aussi celle d’un Ricinocarpus. SÉRIE D. I. Un Crorox est une plante ligneuse ou herbacée, à feuilles presque toujours alternes, dont l’inflorescence est portée par un axe principal chargé de bractées alternes. Chacune de ces bractées est occupée, dans la portion supérieure, par une fleur mäle accompagnée de deux bractéoles la- térales, fertiles ou stériles. A l’aisselle des bractées inférieures se trouveune RECHERCHE DES TYPES. 13 fleur femelle également accompagnée de deux bractées latérales plus sou vent stériles, etenfin, entre les fleurs des deux sexes, on trouve souventune ou quelques cymes mixtes, dontla fleur terminale est femelle et les latérales males Les. fleurs mâles ont un calice à cinq divisions dont la préfloraison est valvaire ou légèrement imbriquée ; une corolle decinq pétales alternes avec les divisions du calice et disposés dans le bouton en préfloraison imbriquée; nn disque de cinq glandes superposées aux divisions du calice, et un androcée de dix étamines. Cinq de celles-ci sont plus petites et plus extérieures et se trouvent superposées aux pétales; cinq autres plus grandes alternent avec les premières. Dans un grand nombre de fleurs, on rencontre, en outre, cinq autres étamines plus intérieures encore, et superposées aux cinq premières, ou ce dernier verticille est réduit à une, deux, trois, quatre pièces; dans quelques-unes enfin, il y a plus de quinze étamines, et, en dedans des trois verticilles dont il vient d'être question, il y en à un quatrième complet ou incomplet : de sorte qu'un Croton peut avoir ainsi jusqu’à 20-25 étamines dans certaines fleurs et n’en présenter que 10 (ou même moins) dans d’autres situées sur le même pied et dans une même inflorescence. Ces étamines ont leurs filets msérés sur un réceptacle convexe; leurs filets sont libres, et in- fléchis dans la préfloraison. Leurs anthères sont biloculaires et introrses; mais, par suite de l’inflexion du filet, leur face regarde en dehors dans le bouton. La fleur femelle a un calice à cinq divisions comme celui de la fleur male, et cinq pétales alternes avec ces divisions ; mais ces pétales sont seulement représentés par de petites languettes étroites et obtuses et peuvent même manquer. Un disque hypogyne à cinq lobes superposés aux sépales entoure le pied de l’ovaire, qui a trois loges superposées aux sépales 1, 2, et 3 et que surmonte un style à trois divisions découpées elles-mêmes en fines lanières stigmatifères au sommet de leur face in- terne. Il en résulte qu'un Croton à fleur male décandre est diplostémoné comme un Jatropha, mais que les filets infléchis de ses étamines sont libres au lieu d’être monadelphes, et que la préfloraison de son calice devient valvaire à l’âge adulte. De même que nous avons fait dériver du Jatropha un grand nombre de genres à étamines monadelphes, de même nous pouvons en tirer un certain nombre du genre Croton, offrant comme lui des étamines à filets indépendants. 14 EUPHORBIACÉES UNIOYULÉES. I. Les Hexpecanpra (Escholtz, 1829) sont des Croton de l'Amérique équinoxiale construits sur le type précédemment décrit, quant au calice, au disque et à l’androcée ou au gynécée, mais qui sont dépourvus de pétales dans les fleurs des deux sexes. IT. Les Bracaysracays (Klotzsch, 1843) sont des Croton américains herbacés qui ont aussi la symétrie des Croton quant au nombre et à la position desorganes, mais chez lesquels le calice de la fleur femelle devient irrégulier, parce que l’un des pétales est beaucoup plus petit que les autres ou presque nul. IV. Les Jurocrorox (Martius, 1823) présentent aussi cette inégalité des divisions du calice, mais d’une autre facon: ce sont deux foholes postérieurement situées qui sont beaucoup plus petites que les autres. La foliole antérieure est, au contraire, très grande et les deux latérales sont intermédiaires pour le développement entre cette antérieure ei les pos- térieures. Le périanthe n’est pas seul ainsi déformé; le disque devient inégal et se rejette sous forme d’un croissant du côté des plus grandes divisions du calice, tandis qu'il est nul ou à peu près de l’autre côté de la fleur. V. Un Punopayruu (Klotzsch, AS41) est aussi un Croton américain à périanthe femelle irrégulier, mais qui diffère essentiellement d’un Julo- crolon, parce qu'il n’a pas son disque hypogyne rejeté amsi en dehors, et surtout parce que le nombre des divisions inégales du calice. au lieu d’être de 5, xarie de 7 à 12. VI. Le Gyxamcosis (Torrey, 1838) est une petite plante herbacée de l'Amérique septentrionale, dont le périanthe et le disque sont ceux d'un Croton, mais dont l’androcée est réduit à un seul verticille d’étamines superposées aux pétales, ce qui rend sa fleur isostémonée; et dont le gvnécée n'a plus que deux loges au lieu de irois. VII. Le Croronopsis (L.-C. Richard, 1790) est un Gynamblosis par sa fleur mâle, sauf le disque. Mais sa fleur femelle a le calice irrégulier des Brachystachys, est dépourvue de corolle, et son ovaire est réduit à une seule loge. VII. L'Erevocarpus (Bentham. 184!) est un Crotonopsis par sa fleur mâle, sauf la corolle, et il en a l'ovaire uniloculaire; mais son pistil est nu, au lieu d'être enveloppé, comme dans le genre précédent, par un périanthe irrégulier. IX. Quel que soit le nombre, d'ailleurs si variable, des étamines d'un RECHERCHE DES TYPES. 15 Croton, on en trouve d’abord cinq superposées à la corolle, cinq au calice, et ainsi de suite. J'ai cru devoir séparer de ce genre les plantes dans lesquelles cette symétrie de rapport est détruite, et où se trouvent, par exemple, deux étamines au lieu d’une dans un même verticille, en face de chaque sépale. Le nombre des étamines devient en même temps in- défini et plus considérable que vingt dans ces Croton polyandres auxquels je donnerai le nom de Kzoraupuyrum. De plus, la fleur femelle, au lieu d’avoir de petits pétales rudimentaires, comme dans les vrais Croton, a une grande corolle membraneuse, imbriquée dans la préfloraison. X. Un Coproruu (Rumphius, 17h41) a, comme un Crolon, cimq sépales, cinq pétales qui sont fort petits, cinq glandes. Son androcée étant com posé d’un nombre indéfini d’étamimes, il se rapproche, sous ce rapport, des Klotchiphytum, mais il en diffère en ce que sa fleur femelle n’a pas de corolle et en ce que, dans ses fleurs mâles, les anthères extrorses sont supportées par des filets toujours dressés et non infléchis dans la préflo- raison. XI Le Bracuia a une fleur mâle qui est construite sur le type 5 ou le type # et dont le calice, la corolle et le disque sont, dans le premier cas, semblables à ceux des Codiœum. L’androcée est constitué par trois ver- tailles alternants, de 4-5 étamines, et quelquefois même le nombre en devient plus considérable. Semblable, sous ce rapport, aux Crolon et aux Klotchiphytum, ils en différent en ce que ces étamines ont des filets tou- jours dressés et des anthères latéralement situées ; en même temps la préfloraison du calice demeure toujours imbriquée. La fleur femelle a un grand calice imbriqué à 6, 5 ou 4 divisions, en dedans duquel se trouvent parfois quelques appendices alternes qui semblent représenter une corolle. Il y à un disque hypogyne circulaire autour d’un ovaire à quatre loges (ou à trois) alternes avec les sépales. L’inflorescence est d’ailleurs carac- téristique dans ce genre, car elle se présente sous forme d’ombelle. XII. Le Synaspisma (Endlicher, 1833) est un Codiœum dont la fleur mâle est construite sur le type 3 ou 5. Le calice a à divisions, et en de- dans de celles-ci se trouvent trois petits pétales alternes et très courts, comme ceux du Codiœum. L’androcée, le pistil, le fruit, les graines et linflorescence, sont, ainsi que le port de la plante, semblables de tout point à ceux du Codiœum. XII. Le Speransxia est une petite plante de la Chine, dont la fleur mâle a cinq pétales, cinq petits sépales alternes et cinq glandes, avec 16 EUPHORBIACÉES UNIOVULÉES. 10-15 étammes, ou plus, à filets dressés, comme dans les Codiæum, mais dont les anthères sont introrses. La fleur femelle, qui m'est inconnue, semble être à peu près celle d’un Croton. XIV. Les Givoria (Griffüth) sont des arbres indiens dont la fleur femelle nous est seule connue et semble se rapprocher beaucoup de celle d'un Croton. Elle a d'ailleurs de grands pétales plus longs que les cinq divisions imbriquées de son calice, qui sont imbriquées dans la préflo- raison et qui entourent un ovaire triloculaire ceint d'un disque hypo- gyne annulaire. C'est donc là tout à fait une fleur de Klotchiphytum ou encore d'un J/elanolepis (p. 17) pourvu de pétales. Si nous ne connais- sons point la fleur mäle de cette plante, nous sommes du moins assurés que, quand même elle la rapprocherait beaucoup des Crotonées que nous connaissons déjà, le Givotia s'en distinguerait toujours nettement par son fruit charpu uniloculaire qui devient une drupe monosperme. XV. Le Suupavia est une plante à fleurs mâles seules connues; leur calice à cinq divisions valvaires, et en dedans se trouvent cinq pétales alternes imbriqués. Il y a dans l’androcée un très grand nombre d'éta- mines à filets dressés et à anthères introrses. Par là ce genre se distin- gue des Codiæum, en même temps que par sa préfloraison et l'absence de disque. XVL. Les Osropes (Blume, 1895) sont, comme les Codiœum, des arbres indiens. Ils ont une fleur mâle organisée de même, quant à l’androcée, au disque, à la corolle. Mais le calice a moins de divisions en général que celle-ci: on en compte de deux à cinq. Ils sont donc aux Codiœæum et aux Sumbavia ce que l'Aleurites est aux Ricinocarpus. La fleur femelle diffère de celle du Codiœum par l'existence d'une corolle; elle est donc la même que celle d'un Givoka. , XVII. Le Ceratornorus (Sonder, 1850), arbre de l'Afrique australe que je n'ai pu étudier, semble, par la structure de son androcée à éta- mines multiples et par celle de son pistl à ovaire triloculaire, se rappro- cher des genres précédents. Mais il en diffère essentiellement en ce que le périanthe dans les fleurs des deux sexes est réduit au nombre deux : il n’y a que deux sépales corniculés et deux pétales alternes. On rencon- trerait donc ici, dans une Crotonée pléiostémonée, un périanthe construit sur le type 2, comme on en rencontre un construit sur le type 3 dans le Synaspisma. XVII. Chez le Garcia (Rorh, 1796), arbuste de l'Amérique équinoxiale. RECHERCHE DES TYPES. 17 c'est par le nombre de ses pétales que se distingue la corolle; ils sont très développés et formentdeux rangées: 1l y en a de huit à dix. D'ailleurs Je calice est celui d’un Aleurites, par la manière-irrégulière dont 1l se sépare en deux parties généralement, et l'androcée est composé d’un grand nombre d’étamines. D'où Fon voit que le Garcia est un Codiœum à double corolle et à calice d’Aleurites. XIX. Les Baziospermum (Blume, 1895), arbustesindiens, différent de tous les genres précédents en ce qu'ils n'ont plus de corolle, même dans la fleur mâle. Mais ils ont un disque comme les Croton, et un androcée dont les étamines en nombre indéfini ont les filets dressés dans la préflo- raison et s’insèrent sur un réceptacle convexe. Ce sont donc des Codiœum apétales, et leur femelle cst construite sur le même plan que dans ces derniers. XX. Les SureGanA (Roxburgh, 1798) sont aussi des Codiœum apétales, mais iln’y à point de disque autour de l’androcée comme dansles Balio- spermum. La surface convexe du réceptacle devient seulement un peu glanduleuse. Quant à la femelle, elle possède, au contraire, un disque hypogyne, et ressemble, par conséquent, tout à fait à celles du genre Baliospermum. L’ovaire peut ne contenir que deux loges, au lieu de trois. XXI. Les ELarertosPermum (Blume, 1825) sont de beaux arbres in- diens, à fleurs monoïques, disposées en cymes. Les fleurs mâles apétales ont un disque qui entoure les étamines au nombre de quinze, vingt ou plus. Mais quelquefois il peut n’y en avoir plus que dix. C’est donc un geure qui tend à revenir souvent à la diplostémonie. À ce titre il se rap- proche des véritables Croton ; mais, en même temps, il représente parmi ceux-ci, grâce à ses étamines libres, les Siphonia à androcée monadelphe, dont il se rapproche par l’'inflorescence, le périanthe et tous les carac- tères de la fleur femelle. Ce sont donc aussi des Siphonia à étamines indépendantes. XXIL Les Mecanozeris (Zollinger, 1856) sont des arbres indiens qui, par leurs organes de végétation, rappellent les Givotia et les Sumbavia dont ils ont l’androcée, mais non la corolle. La fleur femelle est à peu près semblable dans les deux genres, mais il n’y a pas non plus ici de pétales en dehors du disque hypogyne et l'ovaire n’a le plus souvent que deux loges. XXIIT. Les Bouronra (Boger, 1837) sont des Melanolepis par leur fleur mâle; mais le nombre de leurs sépales varie de trois à cinq. La fleur fe- 9 15 EUPHORBIACÉES UNIOVULÉES. melle a cinq ou six divisions à son calice età l'ovaire deux ou trois loges; mais Ce qui sépare nettement ces plantes de tous les genres précédents, c'est qu'il n’y a pas ce disque hypogyne autour du pistil, et désormais nous n'en trouverons guère plus dans les genres que comprend celte série, non plus que de corolle. Sous ce rapport, la fleur femelle est celle d’un Ricinus, genre avec lequel on a longtemps confondu les Bou- tonia, qui en diffèrent en ce qu'ils n'ont ni les étamiues polyadelphes, ni les filets ramifiés. XXIV. Les Acnotox(Swartz, 178$), arbustes des Antilles, ont le même nombre de parties dans leurs fleurs des deux sexes que les Boutonia, et la préfloraison de leur périanthe est aussi valvaire. Mais les nombreuses étamines qui constituent l’'androcée, disposées par verticilles alternes. sont insérées sur un réceptacle allongé et conique qui devient glanduleux à sa surface, et forme ainsi comme une couche continue qui encadre le-pied des étamines. Le style qui surmonte l'ovaire triloculaire est à trois divi- sions simples, au lieu d'être ramifiées comme celles des Ricins, et les fleurs sont disposées en grappes simples ou composées. suivant les sexes. XXV. Les Berern (Miquel, 1844). arbustes de la Nouvelle -Hollande à rameaux visqueux, ont la fleur mäle des Acidoton, sauf que le réceptacle en est plus surbaissé. Mais lesfleurs femelles solitaires, ou réunies en petit nombre, sont portées par un gros pédoncule renflé en massue, et présen- tent un style tout à fait caractéristique. Au lieu d'être divisé en autant de branches qu'il y a de loges à l'ovaire, il prend la forme du chapeau d'un champignon, épais, charnu, et légèrement trigone. XXYI. Les Creiniox (Blume, 1895), arbres indiens, ont à peu près les organes de végétation des Boutonia et leur fleur mâle. Seulement leur calice est à trois divisions. Quant à leur fleur femelle, supportée par un pédicelle semblable à celui des Beyeria, elle a le mème nombre de sépales, ou seulement quatre, et un ovaire à deux loges qui sontsuperposées à deux des sépales (les extérieurs, quand il y en a quatre). Le style est très allongé et divisé en deux grandes branches, subdivisées elles-mêmes en deux longues lanières. C’est donc à la fois un Boulonia à ovaire bilocu- laire et un Alchornea (voy. p. 22) à androcée indéfini. XXVIL. Les Apriawia (Gaudichaud, 1896) ont la fleur mâle construite comme celle des Acidoton et autres genres voisins. Leurs étamines'se dis— tinguent par un long prolongement du connectif surmontant les anthères. La fleur femelle type se distingue de toutes celles qui précèdent, en RECHERCIE DES TYPES. 19 ce qu’elle a six divisions imbriquées à son calice, lesquelles forment deux rangées alternes. L’ovaire a trois loges quisont superposées aux divisions extérieures du périanthe. XXVIIE. Les Renra (Casarello, 18h12) sont des arbustes du Brésil dont la fleur mâle, avec un calice à trois divisions, est polyandre comme celle des Acidoton, des Adriania, ete. Mais les étamines ont une disposition toute spéciale; elles se superposent de manière à former, comme cela arrive dans certaines Renonculacées, des séries parfaitement verticales. La fleur femelle a {rois divisions au calice et un ovaire à trois loges superposées. XXIX. Les TrewiA (W'illdenow, 1797) sont des arbres de l'Inde à fleurs polyandres, comme celles de tous les genres précédents, mais construites sur le type quaternaire. Ainsi le calice a quatre sépales, le pistil quatre loges ovariennes, et le style quatre branches stigmatiques. D'ailleurs la plante repasse quelquefois, dans tous ces organes, au type 3. XXX. Les PrexocomA (Bentham, 4849) sont des T'rewia africains où l'ovaire reprend constamment le type ternaire. L'androcée est également polyandre; mais le nombre des divisions du calice s'élève à 3 et 5 dans les fleurs mâles, à 5 et 6 dans les femelles. XXXI. Les Mapra ( Aublet, 1775), arbustes sarmenteux de l’Amé- rique tropicale, ont un androcée à étamines indéfinies et à anthères extrorses, comme toutes les plantes précédentes. Le calice de la fleur mâle à cinq ou six divisions ; de même celui de la fleur femelle; dans ce dernier cas, les sésales de celle-ci sont disposés sur deux verticilles alternes. Le pistil est caractéristique par son ovaire pyriforme atténué en style cylindrique, ensuite divisé en trois longues branches stigmatiques enroulées. Îl en est de mème de l'inflorescence. XXXIL. Chez les ConceverBa (Aublet, 1775), l’androcée et la fleur mäle en général sont construits comme dans les Cleidion, les Pycno- coma, les Boutonia. Mais la fleur femelle se distingue immédiatement de celles de tous ces genres polyandres par l'existerce, sur les côtés de chacun de ses sépales, de glandes semblables à celles que lon trouve chez les Sapium. XXXHT. Les CorceroGyne (Smith, 1841) ont élé jusqu'iei rapprochés des Sapium. Is ont exactement le port d’une espèce de ce genre, le S. dicifolium ; mais ils n’en ont point l’inflorescence. Ils ont au bord de leurs sépales des glandes épaisses latérales, mais les Conceveiba, qui en sont 1.4 dE 20 EUPHORBIACÉES UNIOYULÉES. aussi pourvus, De sont rapprochés des Sapium par personne. D'ailleurs le périanthe des fleurs femelles a cinq ou six divisions, et dans ce dernier cas elles forment deux rangées, ce qui n’a lieu dans aucune Sapiée. De plus, le calice de la fleur mâle des Sapium ei de tous les genres voisins est imbriqué dans la préfloraison ; ici il est, dit-on, valvaire. H est iri- mère dans les Sapium ; ici on lui attribue quatre divisions. Ce n’est pas tout : l’androcée des Cælebogyne est diplostémoné, il peut avoir un plus ou moins grand nombre d’étamines. ce qui n'existe pas dans les Sapiées. Saps doute, la place que je leur donne ici est très contestable, mais elle vaut bien l’autre, qui n'est fondée que sur la forme d’une feuille et la présence d’une glande. XXXIV. Les Apeura (Linné) ont la fleur mäle d’un Aabea ou d’un Potilera. De même la fleur femelle, mais avec cette différence que son ovaire est ceint d’un disque hypogyne circulaire. Sous ce rappcrt, ils se rapprochent des Mclanolepis. XXXV. Un Axexrernia est une plante arborescente indienne qui a la fleur mâle d’un Adelia, avec les anthères exirorses. Ce caractère le rapproche beaucoup des Claoxylon, mais il n’en a pas le disque hypo- gype dans la fleur femelle, et s’en distingue sous ce rapport, en même temps que de l’Adelia. I sert d'intermédiaire à ce genre et aux Rottlera, mais il n’a pas les anthères introrses de ceux-ci, ni l'inflorescence, ni les organes de la végétation. XXXVI. Les RorrzerA (Roxburgh, 1798), plantes indiennes, ont la fleur mâle des Adelia. Mais elles n’ont pas de disque hypogyne dans la fleur femelle, et leur ovaire est aussi souvent à deux loges qu'à trois. XXXVIL. Les Mapa (4. de Jussieu, 1825) passent insensiblement aux Rotilera, dont ils différent seulement par le nombre de leurs étanunes (3 à 10), et leurs anthères tétragones, ainsi que par leur pisüil constam— ment à deux loges. XXXVII. Les Macaranea (Dupelit-T houars, 1806) sont des Aabea pour la fleur mäle; mais leur pistil est réduit à une seule loge ovarienne, l'antérieure. En même temps qu'ils représentent le type dégénéré des Rotlera, et par conséquent des Croton, ils servent de lien entre les Mappa et les Anihostémidées, par l'intermédiaire du Pachystemon. RECHERCHE DES TYPES. DA SÉRIE E. Les Pera (Mutis, 178h) sont des arbres de l'Amérique tropicale à fleurs dioïques. La fleur mâle à un calice à 2-4 divisions de taille très variable. Au centre est un androcée composé de 2 à 8 étamines alternes avec les divisions du calice, quand il y a isomérie des deux verticilles. Toutes ces étamines sont soudées inférieurement en une colonne centrale d’étendue variable, et les anthères en sont biloculaires et extrorses. La fleur femelle a un calice à 2-4 divisions et un ovaire à trois loges uniovulées. Done, jusqu’à présent, les Pera sont des Jatrophées apétales, chez les- quelles il y a absence complète de disque dans les fleurs des deux sexes; mais ce qui, en outre, les isole complétement de toutes les autres plantes à loges monospermes, c’est que les fleurs en sont renfermées dans de petits sacs globuleux, coriaces, formant involucre, et s’'ouvrant seulement d’un côté par une fente longitudinale. SÉRIE E. J. Le Dysopsis est une petite plante du Chili qui rampe sur le sol et porte ses fleurs solitaires ou en cymes pauciflores à l’aisselle des feuilles. Sa fleur mâle a un calice à trois divisions profondes, dont une postérieure et deux antérieures ; leur préfloraison est valvaire. En dedans du calice se trouve un androcée de six étamines insérées au centre de la fleur et unies par la base de leurs filets. Trois de ces étanimes sont, dans le jeune âge, plus courtes que les autres; elles sont plus extérieures et alternes avec les divisions du calice ; les trois autres plus grandes leur sont super- posées. Les anthères sont biloculaires et s’ouvrent longitudinalement. Les fleurs femelles ont un calice à trois divisions qui enveloppe un ovaire à trois loges superposées aux divisions du calice. IL Les Micrococca (Bentham, 1849) sont des herbes africaines et in- diennes dont la fleur mâle est construite comme celle des Dysopsis. Mais le réceptacle est, de plus, chargé de petites écailles «souvent plumeuses » . La fleur femelle a aussi un ovaire triloculaire et un calice à trois divisions, mais 1] y à en outre trois écailles linéaires (Benth.) qui, nées du récep- tacle, s'appuient contre l'ovaire. 922 EUPHORBIACÉES UXNIOVULÉES. HI. L'Ervrarococca (Pentham, 1S49), petit arbrisseau africain épr- neux, à upe fleur male construite aussi comme celle du Dysopsis; mais l'insertion de ses étamines est accompagnée d’une double série de petits corps glauduleux, l’une extérieure à l’androcée, l’autre interposée à ses deux verticilles. La fleur femelle a trois divisions calicmales. et l'ovaire n'a plus que deux loges. IV. Les TerrorcHiniun (Pæppig et Endlicher, 1S145) sont des arbres de l'Amérique du Sud dont les fleurs mâles sont aussi construites sur le ivpe 3. Leur calice a trois sépales valvaires et leur androcée six étamines, comme celui du Dysopsis. Mais les étamines, au lieu d'être, les unes alternes, les autres superposées aux divisions du périanthe, leur sont su- perposées par paires et se soudent deux à deux: de sorte qu'elles sont placées sur une même rangée et triadelphes. La fleur femelle a trois sépales, trois loges alternes (ou deux) et un disque formé de trois lan- -guettes pétaloïdes superposées aux loges ovariennes. V. Les Acarvpua (Linné) sont des Dysopsis construits sur le type qua- terpaire, quant à leur fleur mäle. Ainsi les divisions du calice sont au nombre de quatre et leur préfloraison est valvaire. Les étamines. insérées sur un réceptacle central, sont aa nombre de huit. le plus souvent. Il y en a quatre plus extérieures et plus courtes qui répondent à l'intervalle des sépales, et quatre plus longues qui leur sont superposées. Les anthères extrorses ont deux loges vermiformes et contournées. La fleur femelle est celle d'un Dysopsis ; trois sépales et trois loges ovariennes, mais ces loges, au lieu d'ètre superposées aux sépales, alternent avec eux. VE. Les ArcHORNEz (Solander. 1788) sont des plantes arborescenies, ayant aussi quaire divisions au calice de leur fleur mäle et un androcée de huit étamines, dont les rapports avec les sépales sont les mêmes que dans le genre précédent. Mais ces étanimes sont unies à la base, et ont des anthères ovales introrses. Quant à la fleur femelle, elle a quatre ou cinq sépales et deux loges seulement à l'ovaire. En somme les Alchornea sont des Acalypha monadelphes. VIT. Un Lermorurus (Bojer, 1837) est, quant à la fleur màie, un Alchornea, mais son ovaire est triloculaire et le nombre des divisions du calice varie de trois à cieq dans la fleur femelle. VHT. Un SripecariA {Bentham, 185h) est aussi un Æ{chornea, quant à son androcée : mais le périanthe de la fleur mäle a de deux à quatre divisions: celui de la fleur femelle en a de einq à huit. et le nombre des RECHERCHE DES TYPES. 23 loges de l'ovaire varie de deux à quatre. À part donc les différences que présenterait le périanthe mâle, si un Stipellria avait l'ovaire triloculaire d'un Lepidoturus, il en différerait encore en ce que les divisions de son style seraient, comme chez les Alchornea, en même nombre que celui des loges, tandis qu’elles sont doubles dans le Lepidoturus. Ce sont d’ail- leurs des genres très voisins l’un de lautre IX. Les LauTemserGrA, arbustes de Madagascar à fleurs dioïques dis- posées en épis composés multiples, ont comme les genres précédents, avec quatre divisions calicinales, quatre petites étamines alternes et quatre grandes superposées ; mais le nombre de sépales et d’étamines y devient fréquemment anormal. La fleur femelle à un calice valvaire à six divi- sions, et un ovaire triloculaire surmonté d’un style à trois branches bi- fides. Ce sont donc des Alchornea dont le périanthe femelle n’est point imbriqué dans la préfloraison, outre qu'il n'a pas le même nombre de parties; de plus, les anthères, introrses dans les 4lehornea, sont ici extrorses. X. L'OrrireA est un arbuste de Madagascar dont la fleur mâle, ayant quatre divisions au périanthe, a de 5 à 8 étamines à l’androcée. Mais, quand ces étamines sont au nombre de huit, quatre d'entre elles plus courtes sont alternes avec les sépales, et quatre plus longues superposées. La fleur devient donc alors celle d’un Lautembergia. La fleur femelle en diffère constamment par la présence de emq petits appendices glanduleux ou pétaloïdes situés dans Pintervalle des einq divi- sions de son calice. XL Un Praryeyne (Mercier, 1850), liane volubile des Antilles, a sou- vent lesfleurs mâles construites sur le type 4, et dans ce cas la symétrie en est la même que dans le genre précédent: mais, comme chez les Lau- lembergia, le nombre des étamines et des sépales varie souvent d’une fleur à l'autre. La fleur femelle a le plus souvent six sépales disposés sur deux rangées alternes et un ovaire à trois loges superposées aux sépales extérieurs. Mais le style est caractéristique par son volume plus con- sidérable que celui de l'ovaire et par sa division en trois grosses masses charnues, cunéiformes et réunies au centre de la fleur. XIE. Les Auprerea (Ad. de Jussieu, 1824), sous-arbrisseaux de la Nou- velle-Hollande dont le port est celui de quelques Spartiéesou Juncées, ont des fleurs diplostémones, dans le cas où leurs sépales sont au nombre de quatre; car alors il y à huit étamines à filets libres, dont quatre sont 24 EUPHORBIACÉES UNIOYULÉES. alternes avec les divisions du calice et quatre superposées. Mais il arrive très souvent que, des divisions du calice, l'une se dédouble, ce qui porte leur nombre à cinq, et comme l’androcée ne change point de structure, la symétrie florale semble complétement altérée. D'ailleurs 1l ny à dans cette fleur ni corolle, ni glandes, et les sépales, légèrement imbriqués d’abord, arrivent à être à peu près valvaires. F2 XL. Les Apexocuxe (T'urczaninow, 184) sont des Dysopsis con- struits sur le typeS. Leur calice, d’abord imbriqué, présente cmq @ivisions valvaires à l’âge aduïite. L’androcée est construit sur le mème type. Un premier verticille d’étamines plus courtes et plus extérieures est alterne avec les sépales ; les cinq étamires intérieures sont superposées aux sé— pales. Done l’Adenocline est un Dysopsis quinaire, sauf dans son pistil, qui est trimère. D'autre part, on voit à la base de ce pisül trois glandes alternes avec les loges qui rappellent, par leur position, sinon par leur forme, le disque hypogyne des Mercurialis, genre auquel se rattache d’un autre côté l’Adenocline qui estune Mercuriale, à étamines en nombre défini et à type 5. Le type Dysorsis peut dévier par suppression d’un des verticilles de l'androcée ; nous avons alors des fleurs mâles isostémonées. XIV. Le Cxesuoxe (Blume, 1825) est une plante suffrutescente de Java, dont les fleurs mâles ont un calice à trois divisions valvaires. Du centre de la fleur partent trois étamines qui sont alternes avec les divi- sions du calice. Donc la fleur mäle d’un Cnesmone a le mème diagramme que celles d’un Dysopsis, sinon que les trois étamines intérieures man- quent ; donc le Cnesmone est au Dysopsis ce que le Chiropetalum est au Ditaxis (p. 8). D'ailleurs la fleur femelle d'un Cnesmone est construite sur le même plan absolument que celle du Dysopsis. XV. Les Tracia (Plumier, 1703) ont la fleur mâle des Cnesmone, trois sépales et trois étamines alternes, à anthères introrses, car je ne parle pas ici des cas où l’androcée se réduit à deux, ou même à une étamine. Mais la fleur femelle n’a pas d'ordinaire un périanthe aussi simple ; ses divisions sont généralement au nombre de 5, 6, 8, et les trois loges ovariennes alternent avec les divisions intérieures du pé- rianthe. XVI. Le Lassia est un arbrisseau volubile de Madagascar dont la fleur mâle a trois sépales valvaires, comme celle du Fragia, et trois étamines à anthères introrses ; mais ces étamines sent superposées aux divisions RECHERCHE DES TYPES. 25 du calice, au lieu d’être alternes. La fleur femelle est celle d’un Tragia dont le périanthe aurait 6 ou 7 divisions. XVIT. Les Seneua sont de petites Mercuriales africaines réduites à l’isostémonie. Elles ont done un calice à trois divisions valvaires et trois étamines, ou seulement deux, alternes avec les sépales. La fleur femelle a trois sépales et un ovaire à deux loges, à la base duquel se trouve un disque de deux glandes alternes avec les loges ovarienres. A part donc la forme de ces glandes hypogynes, les Seidelia ont la fleur femelle d’une Mercuriale, avec la fleur mâle d’un Tragia. XVI. Le SraærosryLis est un arbrisseau de Madagascar dont le calice est celui d'un T'ragia ou d’un Seidelia, et, comme dans ces plantes, les trois étamines à anthères introrses qui constituent l’androcée sont alternes aux sépales. Mais, entre ceux-ci et les étamines, il y a, de plus, trois glandes arquées interposées à lun et à l’autre. D'autre part, la fleur femelle, avec son périanthe à 5-6 divisions, présente ceci de remarquable, que son petit ovaire triloculare est surmonté d’un énorme style sphérique qui rappelle celui de certains Gynoon, mais l’emporte encore davantage en volume sur celui de l’ovaire même. Trois petits sillons stigmatifères se trouvent au sommet de cette masse charnue. XIX.. Les AparisraMiuM (Endlicher, 1833), arbres des deux continents, ont parfois la fleur male des Tragia, avec trois sépales valvaires et trois étamines ; mais souvent aussi leur androcée et leur périanthe sont, l’un ou l’autre, construits sur le type quaternaire. Leur fleur femelle à un calice à 3-5 divisions qui ne ressemblent point au périanthe femelle des Tragia (dont les folioles pinnatifides ou pinnatiséquées sont, vu leur nombre, placées sur plus d’une rangée). Mais ce qui, outre. le port, dis- tingue facilement les deux genres, c’est que les Aparisthmium sont dioï- ques et ont leurs fleurs disposées en grappes ou en épis simples ou rami- fiés, tandis que les Tragia ont pour inflorescence un épi de petits glomé- rules mâles, à la base desquels se trouvent une ou quelques fleurs femelles. XX. Le Crapocynos (Zippel, 1841), arbuste des Moluques, à des fleurs mâles construites comme celles des Aparisthmium. Mais ses éta- mines sont, dit-on, connées à leur base. La fleur femelle à un calice à six divisions et un ovaire triloculaire. XXI. Le Cexrrosryuis est un Cladogynos dont les étamines entourent la base d’un pistil rudimentaire central. Elles sont au nombre de quatre et superposées aux sépales. 96 EUPHORBIACÉES UNIOVULÉES. XXII. Les CaroraneniA ont la fleur mâle des Centrostylis, avec une colonne centrale. Mais les sépales de la fleur femelle présentent dans leur intervalle des corps glanduleux verdâtres qu'on à comparés à des pé- tales métamorphosés. C'est une plante indienne comme la précédente. XXII. L’AnexocuLænA (Boivin, 1818) est une plante de Madagascar à fleurs généralement tétrandres, comme celles du CAloradenia et du Centrostylis ; mais les étamines sont alternes avec les divisions du calice, au lieu d'être superposées. XXIV. Le Symravzura, arbuste de l'Inde, est un Adencchlæna construit sur letype 5, 4 ou 5. Quand les étamines sont en même nombre que les divisions du calice, elles leur sont alternes. La fleur femelle a un calice à six divisions (ou 5) disposées sur deux rangées alternes. XXV. Les Cerarocrotox (Hochstetter, 1841) sont des plantes afri- caines construites comme les Centrostylis et les Adenochlæna, avec cette différence que les étamines superposées aux divisions du périanthe ont été dédoublées ; de sorte qu'il y en a huit superposées par paires à chacun des quatre sépales, ou six, dont deux superposées à deux sépales et quatre superposées par paire aux deux autres. Ces étamines sont d’ailleurs insé- rées à la base d’un corps central et leurs filets sont deux fois infléchis sur eux-mêmes. La fleur femelle est celle d’un Centrostylis. XXVI. L'Asrrococcus (Bentham, 185h) est un Cnesmone construit sur le type 4; son calice a quatre divisions et son androcée quatre étamines alternes avec ces sépales. Toutefois le nombre de ces étamines peut être ou réduit ou augmenté. Le pistil est d’ailleurs extrêmement caractérisé par sa forme. Son ovaire est chargé de cornes singulières et son style forme une masse charnue considérable au-dessus des trois loges ova- riennes, ce qui rappelle celui du Platygyne. XXVIT. Le Leucaxpra (Klotzseh, 1844) est aussi un Cnesmone ou un Tragia construit généralement sur le {type quaternaire, quant au calice. Le plus souvent aussi il y a quatre étamines alternes avec les sépales : mais parfois ces étamines sont soudées deux à deux par leurs filets, de manière à devenir diadelphes. La fleur femelle est tout à fait celle d’un Tragia. XXVIIL. Le Lerrogorarys, petite plante de l'Amérique septentrionale, a un périanthe construit sur le type 4, comme celui du Leucandra ; mais l’androcée y est réduit à deux étamines monadelphes dont les. anthères sont extrorses. La fleur mâle de ce genre se rapproche done beau- coup de celle des Stillingia, dont elle diffère par la préfloraison valvare RECHERCHE DES TYPES. 27 du calice, et d’un Tragia diandre, dont elle se distingue par la direction de ses anthères et leur monadelphie. La fleur femelle a un ovaire à deux ou trois loges analogues à celle des Tragia. XXIX. Le Curorocauron (Klotzsch, 1830), sous-arbrisseau du Mexique ayant cinq divisions au calice et cinq étamines, serait un Cnesmone ou un Tragia quinaire ; en même temps son androcée est monadelphe et sa fleur femelle diffère de celles des genres précédents par la présence de 3-5 corps pétaloïdes qui doublent le calice et d’un disque hypogyne. D'où il semble que le Chlorocaulon est aux Cnesmone ce que l’Adenocline est au Dysopsis. XXX. Les Suorium (Ændlicher, 1813)peuvent encore avoir des fleurs diplostémonées ; car avec quatre divisions au calice, on leur trouve par- fois huit étamines à l’androcée, dont quatre plus petites alternes avec les sépales et quatre plus grandes; mais, dans d’autres fleurs et sur un même pied, il arrivera qu’on en trouvera un troisième verticille et même un quatrième. Ce sont donc des plantes intermédiaires entre les genres diplostémonés et les pléiostémonés, construites sur le type quaternaire: il en est souvent de même de leur fleur femelle, qui a quatre sépales et quatre loges alternes avec eux, mais qui peut avoir aussi un ovaire triloculaire. XXXI. Les Darrcampra (Plumier, 1703) ne sont autre chose que des Sajorium de la section Anabæna, c’est-à-dire à ovaire trilo- culaire, et à étamines multiples; mais tandis que dans les Sajorium une cyme femelle triflore occupe la base d’un épi composé de fleurs mâles, c'est-à-dire d'une inflorescence mâle à axe principal indéfini, dans les Dalechampia elle est surmontée d’une inflorescence mâle définie, terminée par une fleur entourée elle-même de fleurs plus jeunes. D'ailleurs tout est semblable , les périanthes, les fleurs des deux sexes, les stipules des sépales , les androcées monadelphes à la base, les ovaires , les styles et jusqu'aux lobes dits stigmatiques, souvent alternes avec les loges ova- riennes. XXXIT. Le genre MercurtaLIS (T'ournefort) est également un de ces genres de passage, mais construit sur le type 3. Ses fleurs peuvent bien, en effet, présenter exactement trois ou quatre fois autant d’étamines qu'elles ont de sépales, mais plus souvent il yen a un nombre plus consi- dérable, comme quinze ou vingt. Quant à la fleur femelle, elle à trois sépales et parfois trois loges ovariennes superposées, c’est-à-dire une 28 EUPHORBIACÉES UNIOYULÉES. postérieure et deux antérieures; mais dans la plupart des espèces, ces deux dernières sont ordinairement remplacées par une seule. De plus, l'ovaire est accompagné de deux glandes étroites, aiguës, alternes avec les deux loges et constituant un disque hypogyne de forme spéciale. XXXHIT. Les CLaoxvrox (4d. de Jussieu, 1824) sont des Mercuriales arborescentes de l'Afrique, de l'Inde et de l'Australie ; leur fleur femelle à aussi un calice à trois divisions valvaires, et trois loges ovariennes su perposées ou plus rarement deux. Il y a bien aussi trois glandes alternes avec les loges et formant un disque hypogyne, mais ici elles sont péta- loïdes et parfois unies à leur base. La différence entre les deux genres réside surtout dans la fleur màle, dont les étamines sont tout à fait en nombre indéfini, et dans les inflorescences, formant ici des épis simples ou ramifiés. XXXIV, Comme les C/aoxylon sont des Mercurialis à androcée indé- fini, les Crexomerna (Harvey, 1842) sont des T'ragia polyandres, dont le calice est construit, pour la fleur male, sur le type quinaire. La fleur femelle est, par conséquent, dépourvue de aisque hypogyne. XXXV. Les Fracariopsis (4. de Saint-Hilaire, 1840) sont des arbris- seaux volubiles du Brésil ayant la fleur femelle des Sajorium, avec le type quaternaire et présentant les mêmes formes singulières du style et du stigmate: mais leur fleur mâle diffère par la structure de son androcée. Sur un gros réceptacle charnu, semblable à celui d’une fraise, celui-ci présente un nombre très variable d’étamines sessiles; 1l peut n’y en avoir que six ou sept, placées à distance, laissant voir entre elles la surface du réceptacle; mais aussi ces interstices peuvent être comblés par un grand nombre d’anthères formant alors sur lui des séries continues ; il peut y en avoir vingt-cinq ou trente. XXXVI L'Axcosryes (Bentham, 1854) a un pistil très analogue à celui des Fragariopsis et des Sajorium, pour la forme et la taille du style; mais il est construit sur le type 3, et le calice sur le type 5. Quant à la fleur mâle, elle est polyandre aussi; mais les étamines ont les filets mMOo— nadelphes à leur base, libres supérieurement, et son périanthe est nor- malement construit sur le type 3. L'inflorescence singulière de ce genre suffirait, en outre, pour le caractériser, car ses fleurs mâles solitaires ou en cymes pauciflores se développent sur le vieux bois, loin des femelles, qui forment des grappes composées terminales ou axillaires situées sur les jeunes rameaux. RECHERCHE DÉS TYPES. 29 XXXVIL. L'Opoxrucema (Turczaninow, 18h44 )estune plante brésilienne qui est pour les Acalypha ce que les Ctenomeria sont pour les Tragia. Avec un calice à trois divisions, l'androcée y est, dit-on, composé d’un très grand nombre d'étamines, au lieu d’être défini.-Quant à la fleur femelle, elle est exactement celle d'un Æcalypha, sivon que les divisions du style sont simples, au lieu d’être ramifiées. XXXVHE Les Bra (Klotzsch, 1844) ont aussi des étamines en nonibre indéfini (de 9 à 20). Mais en outre, les sépales, au nombre de trois ou quatre, sont accompagnés à leur face interne de lamelles glanduleuses en nombre variable, ce qui n'existe dans aucun des genres voisins, et rap- pelle ce qu'on observat dans la fleur mâle des Chlorocaulon. Quant à la fleur femelle, elle est celle des T'ragiées en général; elle n’a point de disque hypogyne, comme celle des Mereuriales. XXXIX. Le Parssya, arbrisseau de Madagascar, dont le périanthe est construit sur le type quinaire, et dont l'androcée est, comme celui des Bia, composé d'un nombre indéfini d’étamines, présente aussi à la péri- phérie de son réceptacle de petites saillies glanduleuses er nombre varia- ble, et dont la vraie nature nous est inconnue. La fleur femelle ne diffère toutefois de celle des Pia que par la présence, en dedans de ses 4-6 divisions calicinales, d'une enceinte glanduleuse continue, chargée de poils et entourant la base de l'ovaire, qui est aussi triloculaire. XL. Après avoir examiné un certain nombre de genres dérivés du Seideha, Mercuriale à type ternaire et androcée isostémoné, nous pou- vous faire découler une autre série de genres confondus autrefois avec les Acalypha de ce même genre Seidelia, en prenant d’abord les TraGan- raus (Klotzsch, 1841) dont la fleur mâle a quatre divisions valvaires et quatre étamines. Toutefois il faut remarquer que la fixé du nombre n'existe plus ici, comme vers le début de la série; il y a des fleurs de Traganthus à cinq et à six élamines; leurs filets sont libres. La fleur femelle a un nombre variable de divisions au calice, et, sous ce rapport, elle rappelle celle des Tragia, mais il y a entreles deux genres cette dif- férence que, dans le Traganthus et tous les genres qui vont suivre, le style se partage dès le sommet de l'ovaire en six branches distinctes, recourbées en forme de crochet, séparées par un canal central vide. XELT. Les Poryrora (Klotzsch, 1847) sont des Traganthus à trois sé- pales, à neuf élamines, et dont l'ovaire est accompagné à sa base d’un disque hypogyne membraneux. 30 EUPBRORBIACÉES UNIOYULÉES. XL. Les Paæpra (Klo!zsch, 1847) sont des Polybæa à fleurs dodé- candres. XL. Les Tyria (Kloïzsch, 1547) sont des Phœdra à calice 3-5 partit et à quinze étamimes. XLIV. Les Passæa, petites plantes junciformes du Brésil, sont, par leurs fleurs males, des Polybæa à 7-18 étanines, et par leurs fleurs femelles, des Traganthus à six sépales disposés sur deux rangés aliernes et à disque hypogyne annulaire. XLV. Les Arevrs, enfin, sont aux Polybæa ce que les Ctenomeria sont aux Dysopsis. Le calice a quatre divisiens, et les étamines sont au nombre de vingt à quarante. Le réceptacle forme une sorte de disque glandu- leux autour de leur insertion, et leur fleur femelle est celle d'un Tyria. SÉRIE G. I. Les SriuixGa (Garden — L.) sont des arbres ou arbustes des pays chauds, à inflorescences composées d’un axe commun chargé de bractées, à l’aisselle desquelles sont, inférieurement des fleurs femelles, supérieu- rement des mäles. Chacune de ces fleurs est accompagnée de practées latérales stériles ou fertiles, et, dans ce dernier cas, l'inflorescence est un grand épi composé de petites cymes. La fleur mâle a un calice à trois divisions, dont une postérieure et deux antérieures, imbriquées, etun androcée de trois étamimes, alternes avec les divisions du calice. Les filets sont unis à leur base et insérés au centre de la fleur; les anthères sont biloculaires et extrorses. Les divisions du calice peuvent être réduites au nombre de deux, ainsi que les étamines. Dans ce cas. ce sont les deux sépales antérieurs qui sont remplacés par un seul, et c'est l’étamine antérieure qui est absente. La fleur femelle a un calice à trois divisions imbriquées, dont une pos- térieure et deux antérieures. et un ovaire à trois loges uniovulées, al- ternes avec les divisions du calice, et surmontées d’un style à trois divi- sions simples, réfléchies, enroulées, stigmatiques à leur face interne. IL Le Farcoxera (Royle, 1839) est un arbre indien à fleurs dioïques, dont les fleurs mâles sont celles d’un Stillingia diandre, et dont les fleurs femelles sont également construites sur le type 2, de sorte qu’elles com- portent deux divisions calicinales et deux loges alternes. De plus, les RECHERCHE DES TYPES. 91 glandes qui accompagnent les bractées axillantes forment autour de ces fleurs une couronne circulaire. HT. Les OmpuaLeA (Linné) sont des arbres et arbustes sarmenteux qui différent des deux genres précédents par le nombre des folioles de leur calice, qui est de quatre ou cinq, disposés en préfloraison imbriquée ; mais surtout par la nature de leur androcée. I y a deux ou trois étamines portées sur les bords d’un large connectif ayant la forme du chapeau d'un champignon, et ce chapeau est lui-même supporté par un pied eylin- drique étroit. Ces plantes ont en même temps de grandes affinités avec les Tragiées, auprès desquelles il vaudrait peut-être mieux les placer. IV. Les Gymnanrues (Swartz, 1797) sont des arbres ou arbustes de l'Amérique tropicale dont la fleur femelle est celle d’un Séillingia, mais dont les fleurs màles, tantôt triandres et tantôt diandres, sont réduites à un calice fort incomplet. Ainsi, au lieu de trois sépales alternes avec les étamines, on ne trouve plus qu’une ou deux petites écailles, où même il n’y en a plus du tout. Ces fleurs forment de petites cymes triflores situées à l’aisselle de bractées que porte l'axe d’un chaton commun. Done les Gymnanthes sont des Stillingia à calice mâle incomplet, rudimentaire, ou nul. V. Les Acrinostemon (Martius, 1541) sont des Gymnanthes dont la fleur femelle à parfois un calice incomplet, et dont la fleur mâle a plus de trois étamines accompagnées d'une ou de quelques écailles très peu développées qui représentent des sépales, mais qui manquent le plus souvent. Donc un Aclinostemon est un Gymnanthes dont les fleurs mâles sont plus que triandres. D'ailleurs ces fleurs sont aussi groupées en cymes à l’aisselle d’écaulles portées par l'axe principal du chaton. VI. Les Apexorectis (Bertero, 1832) sont des plantes chiliennes qui se rapprochent beaucoup des Stillingia, mais qui en diffèrent en ce que leurs fleurs sontnues. Ainsi la fleur mâle a deux étamines, la fleur femelle un ovaire triloculaire, mais le calice n’est plus représenté dans chacune d'elles que par deux très petites écailles latérales. VIL. Les Corriquasa (W/olina, 1782) sont, comme les Adenopeltis. les arbustes de l'Amérique méridionale à fleurs mâles nues; mais ces fleurs, au lieu d’avoir seulement deux étamines, en possèdent un nombre très variable, à l’aisselle d’une bractée mère, et sans véritable calice. Celui-ci reparait dans la fleur femeile, où il a trois divisions imbriquées, et l'ovaire est triloculaire, comme dans les Stillingia. 92 EUPHORBIACÉES UNIOVULÉES. VHI. Les SexxereLperA (Martius, 1837) sont des arbres du Brésil à fleurs monoïques. La fleur femelle est celle d’un Stillingia ; mais la fleur male est devenue polyandre.Le nombre de ses étamines varie de quatre à huit, ou plus. C’est donc un Colliguaja dont lesfleurs mâles ne sont pas nues. IX. Les Ouaraxraus (4. de Jussieu, 1824) sont aussi des Stllingia par leur gynécée, dont le nombre des loges varie de deux à trois. Mais le calice est réduit à deux sépales alternes avec les loges ovariennes. Dans la fleur mâle, il n’y a non plus que ces deux sépales auriculés, aplatis, appliqués l’un contre l’autre, et, entre eux, un cercle comprimé de quatre à dix étamines à insertion centrale. X. Les Hippomaxe (Linné) sont des arbres de l'Amérique équinoxiale ayant exactement la fleur mâle d'un Séillingia. Mais leur fleur femelle en diffère totalement par le nombre de loges ovarienues qui s'élève à six où huit. À cet ovaire succède un fruit à mésocarpe épais et charnu et à endocarpe osseux, indéhiscent. SÉRIE H. Les Hura (Linné) pourraient à la rigueur se rattacher aux plantes de la série précédente par le nombre des loges ovariennes, qui s'élève ici à dix où vingt. Mais la fleur femelle elle-même présente une structure tout à fait spéciale, et quant à la fleur male, elle n’a rien de comparable à celle des Sapiées. La fleur mâle est composée d’un petit calice moncphylle urcéolé; du centre, s'élève une colonne cylindrique chargée de petites saillies latérales formant un ou plusieurs verticilles superposés, et sur la partie infé- rieure de ces saillies s’attachent ou des anthères biloculaires, ou de petits cylindres chargés eux-mêmes d’anthères multiples. Ainsi con- struites, ces fleurs s’insèrent sur un épi à l’aisselle de bractées qui sont soudées par leurs bords et se fendent sur la ligne médiane pour laisser sortir la fleur. A la base de cet épi mâle, ou à quelque distance, se trouve une fleur femelle composée d’un calice gamophylle en forme de saclogeant un ovaire multiloculaire dans son intérieur, et cet ovaire est surmonté d'un gros style cylindrique articulé à sa base et s’épanouissant supérieu- rement en forme d’un entonnoir à bords réfléchis el découpés en lanières stigmatiques; le tout a l'apparence d’une corolle. Le fruit qui succède à cet ovaire est une capsule pluriloculaire à déhiscence élastique. RECHERCHE DES TYPES. 5 pe) SÉRIE L. 1. Les Anruosrema (4. de Jussieu, 1824) sont des arbres africains à fleursemonoïques disposées en cymes. Chacune de celles-ci se compose d'une fleur femelle terminale, mais rejetée latéralement et d’un grand nombre de fleurs mâles disposées elles-mêmes en petites cymes unipares et bipares. Les fleurs males ont un petit calice monophylle porté sur un pédicelle articulé et dans l’intérieur du calice ou trouve une seule étamine, dont l’anthère, supportée par un filet à insertion centrale, est biloculaire et à déhiscence longitudinale. La fleur femelle, presque sessile, a un calice gamosépale à trois divisions inégales et un ovaire à trois loges surmonté d’un style à trois divisions. IE. Les Dazemgertia sont des plantes du Mexique dont la fleur mâle est monandre, comme celle des Anthostema, mais le périanthe de cette fleur est réduit à une seule bractée latérale, de sorte que, sous ce rapport, le Dalembertia est à ? Anthostema ce que le Gymnanthes est au Sullingra. Quant à la fleur femelle, son ovaireest triloculaire, et elle n’est pas abso- lument nue, car on trouve à sa base trois petits sépales biglanduleux à leur base et alternes avec les loges de l'ovaire. D'ailleurs les Dalembertia, au lieu d’avoir des inflorescences définies comme les Anthostema, ont les fleurs groupées sur un épi dont les femelles occupent la partie inférieure. HE. L'ALcernonia est une plante brésilienne à fleurs mâles également monandres et disposées comme celles du Dalembertia sur un axe indéfini. Mius ces fleurs ne sont pas nues et chacune d'elles est pourvue d’un petit calice à trois ou cinq divisions, au centre desquelles se dresse le filet de l’étamine unique. La fleur femelle a un calice monophylle irrégulier et un ovaire à trois loges, surmonté d’un grand style cylindrique qui ne se divise que très haut en trois branches stigmatifères. Be plus, Povaire présente à sa circonférence un large épanchement ailé et circulaire qui devient sinueux et entoure la portion inférieure du gynécée. IV. L'Oparnarmogiapron (4/lemdo, 1849), ayant une fleur mâle mo- nandre enfermée dans un petit calice monophylle urcéolé, ressembierait beaucoup, sous ce rapport, au genre précédent. Mais sonovaire, dépourvu de l'expansion qui vient d'être décrite dans celui-ei, est surmonté d’un style épais, arrondi, renflé au sommet, creux dans l’intérieur et offrant seulement une petite ouverture stigmatique triangulaire. BI EUPHORBIACÉES BIOVULÉES. Les fleurs mäles sont, à ce qu'il parait, situées à l’aisselle d’une bractée qui ne se sépare point de l'axe, mais qui, comme celle des Jura, s'ouvre par une fente, pour laisser sortir les fleurs. V. Les Cowura (Loureiro, 1793) auraient une fleur femelle analogue à celle des genres précédents, mais l’anthère centrale qui surmonterait le filet stamival serait pluriloculaire et la fleur mâle complétement nue. VI. Le TerrapcanprA, arbre américain, avec la fleur femelle des genres précédents, sinon que son périanthe est à cinq divisions, présente une fleur mâle monandre, dont l’anthère est tétraloculaire. VIH. Le Pacaysremon (Blume, 1895), arbre indien, se distingue des genres précédents et par sa fleur femelle, dont l'ovaire est pourvu de cinq ou six loges, et par sa fleur mâle dont l’étamine centrale unique possède une anthère à déhiscence apicale, composée de trois loges incomplètes. C'est en même temps un genre qui relie les précédents aux Macaranga et aux Mappa, car on a trouvé des fleurs mâles qui pouvaient avoir deux élamines. EUPHORBIACÉES BIOVULÉES. SÉRIE J. I. Le Coruemoa (Reuler, 1842) est un petit arbuste de l’Europe méri- dionale, dont les fleurs dioïques sont disposées en cymes axillaires. Les fleurs mâles ont un calice à six divisions profondes, dent trois extérieures et trois intérieures alternes avec les précédentes ; leur préfloraison est imbriquée. L’androcée est composé de deux rangées de trois étamines, savoir : trois extérieures superposées aux sépales extérieurs, et trois intérieures superposées aux {rois autres sépales. Entre les deux rangées d'étamines, se trouve un disque glanduleux circulaire, et au centre de la fleur un pisil rudimentaire à tros branches superposées aux trois sépales exiérieurs. La fleur femelle a un calice et un disque comme ceux de la fleur mâle et un ovaire à trois loges superposées aux trois sépales exté- rieurs. I. Le Caxeria est un arbuste de la Nouvelle-Hollande dont les fleurs RECHERCHE DES TYPES. 35 mâles ont, comme celles du Colmeiroa, trois sépales extérieurs et trois sépales intérieurs alternes avec les précédents. L’androcée est constitué par six étamines, dont trois plus petites et plus extérieures, superposées aux sépales extérieurs, et trois plus longues, superposées aux intérieurs. Au centre de la fleur, il y a un disque à trois lobes superposés aux sépales extérieurs. La fleur femelle est celle d’un Colmeiroa dont le Caletia, dif- fère, par conséquent, en ce qu'il a un disque central, et non un disque annulaire interposé aux deux rangées d’étamines. HT. Le MicranTueA (Desfontaines, 1818) est un Caletia dont l’androcée est réduit à trois étamines, celles qui sont superposées aux sépales exté- rieurs ; les trois autres sont remplacées par les lobes d’un corps central * superposés ici aux sépales intérieurs et non aux extérieurs, comme dans le Caletia. IV. Le PseupanrTaus (Sieber, 1827) est un arbrisseau de la Nouvelle- Hollande dont les fleurs sont construites comme celles du Caletia. Même nombre de sépales, d'étamines, de loges ovariennes et mêmes rapports de position. Mais les étamines du Pseudanthus sont unies en une colonne commune centrale, et il n’y a de disque dans les fleurs d’aucun sexe. V. Les PrerarDta (Roxburgh, 1839) sont des arbres indiens, dont le périanthe a quatre divisions, et l’androcée « le nombre double d’éta- mines. » La fleur femelle a cinq sépales et un ovaire triloculaire. SÉRIE K. I. Le Wicrramia est un arbuste de Cuba dont les fleurs sont disposées en cymes axillares. Les fleurs mâles ont un calice à cinq divisions, dont la préfloraison est quinconciale ; en dedans se trouve un disque de cinq glandes alternes avec les sépales, puis un androcée composé de trois ver- ticilles d’étamines, où même d’un plus grand nombre. On en trouve d’abord cinq plus courtes et plus extérieures, alternes avec les sépales, cinq plus longues superposées, cinq plus intérieures encore, superposées aux premieres, et quelquefois davantage. Les filets sont monadelphes, et les anthères sont biloculaires, extrorses, et à déhiscence longitudinale. La fleur femelle a cinq sépales, cinq glandes alternes, et un ovaire à trois loges. On voit par là que ce genre diflère des Caletia et des Colmeiroa par le nombre de ses verticilles d’étamines. C’est un Caletia pléiostémoné. 36 EUPHORBIACÉES BIOVULÉES. I. Le Sracaysremox (Planchon, 1845) est un sous-arbrisseau de la Nouvelle-Hollande, qui a la fleur femelle d’un Pseudanthus et Vandrocée movadelphe d’un F'illiamia, avec cette différence, qu’au lieu de 15 ou 20 étamires, le Stachystemon en a un nombre irès considérable, et que l'ensemble de l'androcée forme une très longue colonne centrale dans la fleur mâle. Comme d’ailleurs il n’y a de disque, ni dans la fleur mâle, ni dans la fleur femelle, le Siachystemon est un Pseudanthus pléiostémoné. Ti. Les Cycrosrewon (Blume, 1825) sont des arbres de l'Inde dont les fleurs mäles sont pléiostémones, comme celles des genres précédents, et dont la fleur femelle a quatre ou cinq divisions au calice, un disque hypogyne et un ovaire biloculaire. Mais tandis que les étamines du Wal- liamia et du Stachystemon sont réunies en une colonse commune au centre de la fleur, celles du Cyclostemon sont rejetées vers la périphérie du réceptacle où elles s’irsèrent circulairement, tandis que le centre de la fleur est occupé par un grand disque concave glanduleux. IV. Les Hesicyczia (Wight ef Arnott, 1833?) ont la fleur à étamines nombreuses et à insertion périphérique des Cyclostemon, mais leur pistl est réduit à une seule loge biovulée et le fruit devient une drupe monosperme, par avortement. D'ailleurs ces deux genres sont très voisics et, comme on le verra plus loin, les Hemicyclia sont aux Cyclo- lemon ce que les Anfidesma sont aux Stilagirella. V. Les DapaipaviLum (Blume, 1895)sont des arbustes asiatiques, dont la fleur femelle a deux loges ovariennes semblables à celles du Cycloste— mon et dont le fruit devient semblable, par avortement, a celui des He micyclia. Maïs les étamines en nombre indéterminé qui se trouvent dans la fleur mèle ne sont, ni comme celles du Cyclostemon, msérées à la pé— riphérie d’un réceptacle circalaire, ni comme celles du Stachystemon, superposées sur une colonne centrale ; elles rayonnent toutes d'un poini commun, de manière à représenter parfaitement la disposition d’une ombelle. VI. Le Hyæxancue (Lambert, 1797), arbre du Cap, a, comme touies les plantes précédentes, un androcée composé d’un nombre indéfini d'é- tamines. Mais ce nombre varie de $ à 30, et elles sont disposées sags aucun ordre déterminé sur un réceptacle de forme très changeante. Celui-ci porte également à sa périphérie un nombre variable de folieles alicivales. Il en est de même de celles de la fleur femelle, qui sont au nombre de 3 à 8, et dont l'ovaire est tantôt à trois, tantôt à quatre loges. RECHERCHE DES TYPES. 37 SÉRIE L. I. Les Wigcannra sont d’élégants arbustes de Madagascar, à feuilles alternes et à fleurs disposées en cîmes axillaires. La fleur mâle a : Un calice à cinq divisions dont la préfloraison est quinconciale ; Une corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice et im- briqués dans le bouton ; Un androcée de cinq étamines superposées aux divisions du calice; leurs filets sont unis par la base, leurs anthères sont biloculaires et in- trorses ; Un disque de eimq glandes superposées aux sépales et aux élamines; Un pistil rudimentaire central à cinq branches superposées aux pé- tales. La fleur femelle a un calice, une corolle et un disque semblables à ceux de la fleur mâle, et un pistil à ovaire quinquéloculaire. Les loges sont biovulées et superposées aux pétales. IT. Les Savra (W'illdenow, 1797) ont le calice, la corolle, le disque et l’androcée des Wielandia. Mais leur pistil, soit fertile, soit rudimentaire, est réduit à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3. Chacune de ces loges et les ovules qu’elle contient sont d’ailleurs construits comme dans le genre précédent. III. Les Poranruera (Rudge, 1814) sont de petits végétaux australiens dont les fleurs sont conformées de la même façon que celle des Savia, avec cette différence que les glandes qui constituent le disque sont super posées aux pétales, au lieu d’alterner avec eux et que leurs anthères sont tétraloculaires et porricides, au lieu d’être biloculaires, introrses et dé- hiscentes par des fentes longitudinales. IV. Les ANDRAGHNE (Linné) ont, comme les Poranthera, les lobes qui composent le disque superposés aux divisions de la corolle. Mais les éta- mines, au lieu d’être libres, sont soudées en une colonne centrale au sommet de laquelle est porté un pistil rudimentaire qui manque dans certaines espèces. À part le mode spécial de déhiscence des anthères, un Andrachne est donc un Poranthera monadelphe. V. Les Amaxoa (Aublet, 1775), arbustes des deux continents, ont abso- lument le même nombre de parties dans les fleurs des deux sexes que les 38 EUPHORBIACÉES BIOYULÉES. Andrachne oules Savia à corolle complète ; de sorte que leur diagramme serait le même que dans ce dernier genre. Mais l'insertion des pétales, au lieu d’être hypogçnique, devient ici périgynique. VI. Les SrexoxrA, plantes africaines, ont aussi le diagramme et l’inser- tion périgynique des Amanoa, dont ils ne devraient peut-être pas être séparés. Mais, tandis que les Amanoa ont des inflorescences en cîmes sessiles formant des grappes axillaires ou des épis composés terminaux, les Stenonia ont des inflorescences en grappes simples, latérales ou axil- laires, dont les fleurs sont longuement pédicellées. VI. Les Brieneuta (W'illdenow, 1797), arbustes de l’ancien continent, ont les fleurs mâles des Stenonia, sinon que l'insertion périgynique des pétales y est encore plus prononcée. Mais la fleur femelle diffère par l’exis- tence d’un ovaire à deux loges, auquel succède un fruit charnu, tandis que, dans les 4manoa, le fruit est capsulaire et tricoque. Deplus, le disque des Briedelia, au lieu d'être glanduleux, se compose de cinq lames plates, foliacées. Ce sont d’ailleurs des genres très voisins et celui-ci pourrait, à la rigueur, être fondu avec les deux précédents. VIE. Les Discocarpus (Xlotzsch, 1841) sont des arbres de l'Amérique tropicale, dont la fleur femelle a le calice, la corolle, le disque et le pis- til d’un Savia. De plus, on rencontre à la base de ce pistil un androcée rudimentaire composé de cinq staminodes. Mais si la fleur femelle du Discocarpus est, sous ce rapport, plus complète, 1l n’en est pas de même de la fleur mâle Elle n’a point de corolle et plusieurs des étamines peu- vent manquer. C’est done un Savia à fleurs mâles apétales et à fleur fe- melle pourvue d’un androcée rudimentaire. IX. Les Meneckra, plantes de l’ancien continent, ont la fleur mâle apétale des Discocarpus, avec un androcée complet. La fleur femelle a, au contraire, une petite corolle de cinq pétales, mais elle ne possède point d’androcée rudimentaire. X. Le MoacurrA (Roxburgh, 1832) est un arbre indien dont la fleur mâle est celle d’un Savia. La fleur femelle est construite sur le type qua- ternaire; son calice a quatre divisions imbriquéeset, en dedans de celui-ci, il y a un disque glanduleux, sans corolle (?). L'ovaire n’a que deux loges qui sont d'ailleurs celles d’un Savia et qui se trouvent superposées aux deux divisions extérieures du calice. Désormais, nous ne rencontrons plus, parmi les Euphorbiacées à loges biovulées que des fleurs des deux sexes apétales. RECHERCHE DES TYPES. 29 XI. Ainsi le SecuriNEGA (Jussieu, 1789) est un Savia dépourvu de co- rolle. Le calice, le disque, l'androcée et le gynécée sont de tous points les mêmes dans les deux genres. XII. Les Fzuccea (Wulldenow, 1797) ont absolument le même nom- bre de parties, dans la fleur mâle, que les Securinega ; mais les anthères y sontextrorses, au lieu d’être introrses et, dans la fleur femelle, l'ovaire, au lieu d’être constamment triloculaire, peut être réduit à deux loges; il devient parfois, dans ce dernier cas, un fruit charnu. XIIT. Les Biscnoria (Blume, 1825), arbres de l'Inde, ont les fleurs des Fluggea, moins le disque, et se distinguent encore, au premier abord, par leurs feuilles composées. XIV. Les Uapaca sont des arbres de Madagascar, qui ont la fleur fe- melle des Fluggea, avec un disque hypogyne, et dont le fruit triloculaire devient charnu ; mais leurs fleurs mâles réunies en boule dans un invo- lucre commun sont celles d’un Bischofia, c’est-à-dire qu’elles n’ont point de glandes. XV. Les HymexocarDra (W'allich, 1828), arbres asiatiques et africains, ont la fleur mâle des Bischofia, c'est-à-dire dépourvue de glandes ; mais les anthères y sont introrses, comme dans les Securinega. La fleur fe- melle à un pistil dont l'ovaire est biloculaire, comme celui de certains Fluggea, et dont chaque loge contient deux ovules semblablement dis- posés; mais ces loges deviennent ailées en grandissant et le fruit constitue une samare. XVI. Les Anenocrerts (Plume, 1825) sont des arbres indiens, à fleurs de Securinega, construites sur le type 4. La fleur mâle a quatre sépales, quatre glandes alternes superposées aux sépales et groupées autour d’un pistil rudimentaire. Deuxde ces étamines sont dédoublées dans quelques espèces. La fleur femelle a aussi quatre sépales imbriqués; mais, comme son ovaire n’a que deux loges, elle est la même que celle d’un Moacurra. XVI. Les Anripesma (Burmann, 1758) ont la fleur mâle construite sur le type quaternaire, et alors, elle est celle d’un Adenocrepis, ou sur le type quinaire, et, dans ce cas, elle devient celle d’un Thecacoris. La fleur femelle est d’abord celle d’un T'hecacoris, avec un pistil triloculaire; mais deux des loges biovulées avortent, ainsi qu'un des deux ovules de la troisième, et le fruit devient une drupe monosperme, comme celle du Cometia, 10 EUPHORBIACÉES BIOVULÉES. XVIII. Les SriLaGinezLa (T'ulasne, 1$51) sont des Antidesma améri- cains, dont l'ovaire contient deux loges, au lieu d’une. et dont les antbères sont d’abord introrses, au lieu d’être extrorses, comme celles des Antidesma. Ts sont donc aux Fluggea ce que les Antidesma sont aux Thecacoris. XIX. Les Tuecacoris (4. de Jussieu, 1854) sont des plantes de Mada- gascar, très peu différentes par leurs fleurs mâles des Securinega et des Fluggea et tout à fait semblables par leurs fleurs femelles. Seulement leurs inflorescences sont des grappes simples et leurs anthères, imtrorses dans le bouton, ont deux loges bien distinctes qui se dressent sur le som- met du filet, lors de l’anthèse et deviennent alors extrorses. C’est donc un genre fort peu distinct de ceux auquels nous l’avons comparé. XX. Les Dryperes (V’ahl, 1790) sont des Antidesma américains, dont la fleur mâle a souvent moins d’étamines que de sépales ; ainsi, avec cinq divisions calicinales, deux, trois ou quatre étamines; et dont la fleur fe- melle aun ovaire tantôt biloculaire, comme celui d'un Stilaginella, tantôt uniloculaire, comme celui d’un Antidesma proprement dit. SÉRIE M. I. Les Mexarpa (Commerson, 1824) sont de petits arbustes africains à fleurs disposées en cymes axillaires. La fleur mâle a un calice à cinq divisions profondes disposées dans le bouton en préfloraison quiconciale, un androcée de cinq étamines superposées aux divisions du calice, dont les filets partent ensemble du centre de la fleur où ils sont unis par la base: leur portion supérieure est, au contraire, indépendante et supporte une anthère extrorse, à deux loges déhiscentes longitudinalement. La fleur femelle a le périanthe et le disque de la fleur mâle, et un ovaire à trois loges biovulées, superposées aux sépales 1, 2 et 3. On voit par là qu'un Menarda est construit sur le type 5, comme un F'luggea ; mais que ses étamines, au lieu d’entourer un pistil rudimen- taire, s’insèrent directement au centre de la fleur. IT. Le LeproneA (4. de Jussieu, 1821), arbuste de Madagascar, a la fleur mâle construite exactement comme celle des Menarda ; mais les filets des étamines sont libres dans toute leur étendue et la fleur femelle en diffère en ce que son ovaire, au lieu d'avoir trois loges, en a einq superposées aux divisions du calice. RECHERCHE DES TYPES. A II. L'Asrerannra (Klotzsch, 1841) est un Menarda dont la fleur est construite sur le type 5 ou 6. Le disque, au lieu d’être formé de glandes libres, représente une enceinte circulaire élevée autour de Pandrocée. Mais c’est celui-ci qui surtout est caractéristique, en ce que ses étamines, en même nombre que les divisions du calice auxquelles elles sont super- posées, ont leurs anthères sessiles, toutes réunies sur une colonne cen- trale épaisse. La fleur femelle, sauf la structure du disque qui est sem- blable à celui de la fleur mâle, est celle d’un Menarda. IV. Le Pavcranruopsis (Scheele, 1852) que je n’ai pas eu occasion d'examiner, et dont on ne connait jusqu'ici que la fleur mâle, me paraît être un Menarda à périanthe double. Il a en effet cinq étamines et un disque de cinq glandes alternes. Mais ceci ne sera vrai qu'autant qu'il sera bien prouvé que la plante n’a point de pistil rudimentaire central, car alors elle deviendrait bien voisine des Andrachne où des Meineclia. V. Les KircaneuIA (Jussieu, 1789) sont des arbustes de l’ancien conti- nent, dont la fleur mâle est construite sur le même plan que celle des Menarda, avec cette différence, que les étamines sont inégales; il y en a deux grandes, une moyenne et deux petites. Quant à la fleur femelle, elle est tantôt celle d’un Leptonema, tantôt celle d’un Menarda; le nom- bre des loges ovariennes peut même s'élever encore davantage. VI. Le Prerostemon (Sonder, 1850), arbuste du Cap, est un Menarda sans disque pour la fleur mâle, et dont l’androcée, au lieu d’être constam- ment isostémoné, compte de quatre à dix étamines. La fleur femelle est construite comme celle du Menarda. NIL. L'OrgrcurarrA est un Pleiostemon américain, dont la fleur mâle a un calice à 5-9 divisions disposées sur deux ou trois rangées, un androcée de six à huit étamines, et, de plus, un disque glanduleux. La fleur femelle est aussi organisée comme celle des Pleiostemon et des Menarda. VIII. Les Crcca (Linné) sont des Menarda dont la fleur mâle est con- struite sur le type A. Ainsi leur calice à quatre divisions imbriquées; en dedans de celles-ci, sont quatre glandes alternes et quatre étamines superposées. La fleur femelle est aussi quaternaire et l’on y trouve quatre loges ovariennes à la place des étamines de la fleur mâle; mais le pistil peut aussi être lrimère, comme celui d’un Menarda, ou pen- amère, comme celui d’un Leptonema. 12 EUPHORBIACÉES BIOVULÉES. IX. Les Zycospermum (T'hvaithes, 1855) sont des Cicca indiens. tétra- mères, mais qui se distinguent des précédents par l'absence du disque : le pistil est triloculaire. X. Les Payccanraus (Linné) sont des Menarda pour la fleur femelle, le calice et le disque de la fleur mâle; mais l’androcée de la fleur mâle est réduit à trois étamines, celles qui sont superposées aux sépales 4 et 5 venant à disparaître. Les filets de ces étamines sont ou libres ou soudés dans une étendue variable. XI. Les Aayxera (Linné) ont trois étamines et un ovaire triloculaire, comme celui des Phyllanthus. Mais, au lieu d’avoir les glandes du disque alternes avec les divisions du calice, ils ont ces glandes qui deviennent très larges, pétaloïdes, superposées aux sépales. XIL. Les Meranruesa (Blume, 1825) sont des Phyllanthus par leur gynécée et leur androcée, mais ils sont complétement dépourvus de disque. XII. Les Sauropus (Blume, 1826), plantes indiennes, comme les Me- lanthesa, ont leur androcée et leur gynécée, et n’ont pas de véritable disque de nature axile; mais les sépales s’épaississent en se réfléchissant autour des organes sexuels, de manière à former autour d'eux une cou- ronne glanduleuse. XIV. Les GLocamion (Forster, 1786) sont aussi des arbustes de l’an- cien continent, ayant l’androcée triandre des Melanthesa et, comme eux, complétement dépourvus de disque. Mais le nombre des étamines peut s'élever jusqu'à six, et le nombre des loges ovariennes jusqu’à huit, dix ou plus. XV. Le GLocarmronorsis (Blume, 1835) est un arbuste de Java très voisin des Glochidion, dont il a la fleur mâle ; mais sa fleur femelle s’en distingue par le nombre de ses divisions calicinales et de ses loges ova- riennes qui n’est plus que de deux ou trois. XVI. Les Purraniiva (W/allich, 1828) sont des arbres de l'Inde, ayant la fleur mâle d’un Phyllanthus, sauf les glandes. L'androcée a aussi trois étamines ; mais ces étamines sont souvent diadelphes, d'eux d’entre elles se trouvant soudées, et la troisième demeurant indépendante. La fleur femelle a, comme celle des Phyllanthus, un ovaire à trois loges biovu- lées. Mais deux de ces loges et un des ovules de la troisième avortent dans le fruit qui devient ainsi une drupe monosperme. XVII. Le Comerra (Dupetit-Thouars, 1806) à, sauf le disque, la fleur RECHERCHE DES TYPES. 13 mâle d’un Cüicca. Mais le pistil est réduit à une seule loge biovulée, et devient charnu, indéhiscent, monosperme par avortement. C’est donc, en même temps qu’un Cicca à ovaire uniloculaire, un Drypetes à fleur mâle dépourvue de pistil rudimentaire et un Æemicyclia à androcée isostémone. XVIII. Les Aporosa (Blume, 1825) sont des arbres asiatiques dont le calice est composé de quatre folioles, comme celui des Cicca ; mais leur androcée est réduit à deux étamines dont les filets libres s'insèrent au centre de la fleur. De même, leur ovaire est réduit à deux loges, dont une avorte dans le fruit. C’est donc un Cometia diandre et à ovaire bilo- culare. XIX. Les Hewicicca sont des arbustes du Japon dont la fleur mâle, avec le périanthe et le disque d’un Cicca, n’a plus que l’androcée diandre des Scepa, à filets staminaux libres et insérés au centre de la fleur. La fleur femelle est celle d’un Phyllanthus par le périanthe, le disque et le pistil. XX. Les Erisryrium (Swartz, 1786) ont aussi la fleur femelle d’un Phyllanthus, et leur fleur mâle est construite sur le type quatre, comme chez les Cicca. On trouve également quatre glandes alternes aux sépales. Mais l’androcée est réduit à deux étamines qui, au lieu d’être libres, comme dans les genres précédents, sont soudées dans toute leur étendue, de manière à constituer une grosse colonne centrale. XXI. Les Scepasua (Blume, 1825) sont des plantes indiennes dont la fleur mâle est tout à fait celle des Æpistylium. Mais la fleur femelle en diffère par son pistil qui, au lieu de trois loges, en compte de cinq à huit. Le Scepasma est donc à l'Epistylium ce que le Glochidion est au Phyl- lanthus. XXIT. Le ParexGa (Thwaithes, 1856) est un arbre de Ceylan dont la fleur mâle serait celle d’un Hemicicca par son androcée, mais dont le périanthe est réduit à deux folioles auxquelles les étamines sont super posées. De même, la fleur femelle n’a que deux loges superposées aux deux plus extérieurs de ses quatre sépales. SÉRIE N. Les Carrirricue (Linné) sont de petites plantes aquatiques, à feuilles opposées et à fleurs axillaires. Leur calice a deux folioles latérales imbri- ll EUFHORBIACÉES BIOVULÉES. quées dans la préfloraison. L'androcée se compose de deux étamines alternes avec les sépales. Le gynécée comporte deux loges biovulées super- posées aux divisions du calice. À part le dédoublement ultérieur de ces deux loges, l'opposition des feuilles et les cas nombreux de polygamie qu'on observe daus ces plantes, un Callitriche a les fleurs femelles d’un Palenga, moins deux sépales, et ses fleurs mâles, sinon queles étamines sont alternes aux sépales. au lieu de leur être superposées. ORGANOGRAPHIE ET ORGANOGÉNIE. ORGANES FLORAUX. DE LA SÉPARATION DES SEXES. C'est une opinion généralement reçue, et qu’on aurait presque mau- vaise grace à combattre, que les fleurs des Euphorbiacées sont toujours unisexuées, et il est vrai de dire qu’il en est ainsi du plus grand nombre. C’est donc avec raison qu'on regarde comme des anomalies ce que cer- tains auteurs ont dit de fleurs de Phyllanthées ou de Crotonées qui pré- sentaient les deux sexes réunis. Mais, de ce que la plupart des plantes de. cet ordre ont des fleurs uni- sexuées, faut-il absolument conclure que l’hermaphroditisme ne sy doit jamais rencontrer ? Une idée philosophique féconde en heureux ré- sultats, mais qui, poussée à l’exagération, peut avoir des conséquences dangereuses, à voulu soumettre toutes les plantes de cette famille à une loi formulée d'avance. On y à vu une série de dégradations continues, dont on à voulu rencontrer les derniers termes; c’est ainsi que la fleur des Euphorbes a dû être décomposée en autant de fleurs qu’elle renfer- mait d'organes sexuels distincts. Telle n’était pas l'opinion des anciens botanistes, et d’ailleurs, nous verrons qu’il n’y avait pas ici besoin, pour arriver à l'extrême degré de la simplicité, d’avoir recours à cette décomposition artificielle. N’est-il pas tout aussi philosophique de consi- dérer les grands ordres naturels des plantes, comme ayant pour point de départ des types très élevés en perfection qui, plus loin, vont en se dé- gradant peu à peu; avec cette différence que, dans certains cas, le plus grand nombre des genres restent voisins de la perfection, et que quelques- uns seulement se dégradent vers l’extrémité de la série; tandis qu'ailleurs 46 HERMAPHRODITISME DES EUPHORBES. il y a peu de geures sur les hauts degrés de l'échelle, et que la plupart s'accumulent, au contraire, sur les échelons inférieurs ? Ainsi la grande alliance des Malvoïdes renferme généralement des fleurs parfaites sous tous les rapports, ce qui n'empêche pas qu'on n'y renconire quelques types inférieurs, incomplets. dégradés pour plusieurs raisons, comme nous le verrons, mais entre autres, par la séparation des sexes. D'autre part, les Urticées, les Amentacées. constituent une série de plantes à fleurs diclines; mais si l’on en rapproche, comme l'ont fait plu- sieurs auteurs et pour des motifs qui semblent péremptoires, les Ormes et les Micocouliers par exemple, ceux-ci ne constitueront-ils pas, au faite de toute la série, un type parfait, mais presque unique, au milieu d'un grand nombre de types dégradés? Je crois donc que c’est faire une pétition de principes que de dire : telle famillene renferme que des plantes diclines: donc. quand on rencon- trera des genres qui lui appartiennent, il faudra les réduire à l’état de diclinie ; et, dans le cas spécial qui nous occupe, je suis arrivé à penser, non par le raisonnement et les déductions, mais par l’observation des faits qui vont être exposés, que les Euphorbiacées peuvent présenter des - fleurs hermaphrodites. DE L'HERMAPRODITISME DES EUPHORBES. Pour les pères de la botanique, les Euphorbes avaient des fleurs her maphrodites situées dans l’angle de rameaux divergents; mais les idées de Lamarck, d'A.-L. de Jussieu, etc., vinrent, il y a plus d'un demi-siècle, modifier complétement les croyances reçues jusqu'à ce jour, quant à l'hermaproditisme des Euphorbes. Une opinion professée par de pareils maitres, fécondée par des observateurs tels que MM. R. Brown, Kunth, Rœper, étayée d’ailleurs sur des considérations théoriques nombreuses ei puissantes en apparence, devait facilement être admise sas discussion, et telle elle s'est maintenue jusqu'à nos jours. Si, en présence d'un tel concert, on peut oser revenir à la manière de voir des anciens botanistes, 11 faut que ce retour au passé soit appuyé sur upe série de preuves posilives el une ferme conviction, établie eu l'absence de théories préconcues. Je puis dire que ni l’une ni l’autre ne m'amanqué. Je ne pense pas que la croyance aux fleurs simples, réunies dans une HERMAPHRODITISME DES EUPHORBES. ll 7 inflorescence commune, ait jamais été mieux établie que dans les mé- moires spéciaux d'A. de Jussieu el de M. Rœper. Pour eux, il y a chez les Euphorbes une inflorescence terminale accompagnée de deux ou plusieurs bractées latérales, à l’aisselle desquelles se développent d’autres iuflorescences terminales de second degré, et ainsi de suite. Cette inflorescence est entourée d’un involucre commun, formé de cinq feuilles modifiées, avec lesquelles alternent autant ou un moms grand nombre de glandes d’une forme qui varie, suivant les espèces. Puis, au delà de cet mvolucre, le réceptacle commun de l’inflorescence se prolonge et porte : 1° Cinq séries de fleurs mâles réduites à une étamine portée sur un réceptacle propre de forme étroite et allongée, au sommet duquel elle est articulée. Chacune de ces fleurs mâles a, de plus, une enveloppe, ou quelque chose d'analogue, soit calice, soit bractées, représenté par une ou plusieurs écailles de dimension et de forme variables et insérées à diverses hauteurs sur le réceptacle. 2% Au centre de ces séries de fleurs mâles monandres, une fleur fe- melle réduite à un ovaire triloculaire, accompagné souvent d’un calice ou calicule, formé par trois folioles superposées aux loges ovariennes, et quelquefois de trois autres écailles alternes avec les précédentes. La première chose qui peut porter à croire que ce corps central re- présente, en etfet, une fleur femelle, c’est la longueur même du pédicule sur lequel il est porté et qui semble le rendre indépendant du reste de linflorescence. Mais comment les botanistes auxquels cette raison peut paraître suflisante, ne font-ils pas une fleur femelle isolée de ces pistils longuement pédicellés des Capparidées, des Caryophyllées ou de tant d’autres plantes dans lesquelles l'ovaire est porté sur ces gynophores d’une longueur exagérée, pour lesquels on a créé le nom de podogyne? Un motif qui semble, au premier abord, avoir une bien plus grande valeur, c’est qu’à la base de cet ovaire on trouve un calice, absent, il est vrai, dans un certain nombre d'espèces, par exemple dans l’Epurge, mais ailleurs « membraneux, appliqué contre la base du péricarpe, per- sistant, lisse, vert, tantôt entier et circulaire, tantôt formant un hexa- gone à angles obtus, avec trois lobes superposés aux loges ovariennes et troisautres alternes. » Si nous examinons, entre tant d’autres exemples, celui que nous pré- sentent les Xylophylla (pl. XXH), nous y trouvons à la base de lovaire F- ’ LE PR PO ! sf D on EE. - bd Ft s F. “Æ 3 4 L AR « , à © +.” RER 4 ++ SUR + (fg- 95) ) que l’est hi Re d’Euphorbe toujours prises es pour ty quand ils agitde cet organe, et, par exemple, de l'E. palustris. D'a nous pourrons être surpris de rencontrer ce calicule en dedans du sé table périanthe. qui compte déjà six folioles; mais ce qui nous surprendra davantage, c'est de voir ce prétendu calicule n’exister en aucune facons | alors que l'ovaire est déjà largement développé. L'étude organogénique # facile à faire de cette fleur, nous montrera qu'il n'y a là qu'une appa- . rence d'organes fohacés, produite par une expansion latérale de l'axe, laquelle a tous les caractères d'un véritable disque et dont le propre est æ. de se développer seulement après les’organes floraux situés au-dessus de lui sur l'axe. On serait peut-être plusé tonné encore d'entendre appeler calicule dans la fleur de TV Aleurites {pl. XI), celle So à membra- neuse surajoutée à l'ovaire qui, parlant de sa base. vient l'en sac connu jusqu’à l’origine du styleet que trouve en dns du calice - +2 fr & et de la corolle (fig. 11. d). è Le prétendu calice de la fleur femelle des Euphorbes n’a pas ia : origine, lorsqu'il existe. En suivant le développement de l'ovaire dans l'espèce toujours citée, l'E. palustris (pl. 1), on voit que cet ovaire est déjà complétement fermé, que le style s’est déja développé, et qu'il n'y a aucune trace de calicule. Mais, peu de temps avant l'épanouissement, on voitle pédicelle pistillaire présenter à la base de l'ovaire un commen- cement de saillie annulaire (fig. 25, d)\ qui s'épanche et s'étale peu à peu, devient concave supérieurement , triangulaire (fig. 26) et, plus tard encore, chacun des sommet de ce irianglerslest subdivisé en deux lobules bien distincts (fig. 27. 25). Nous allons voir que ce sont deux raisons du même ordre qui ont con- duit les botanistes à regarder chacune des étamines comme constituant à elle seule une fleur mâle monandre. Cette étamine, at-on dit, est portée sur un réceptacle à elle, base d’une fleur isolée, réceptacle sur lequel elle est articulée. M. Rœper qui s’est fait le défenseur de cette opimon, a donné contre elle quelques excellents arguments. « Comment, dit-il, une » fleur constituée par une seule étamine peut-eile présenter cette éta— » mine justement à son centre ? Cela est aussi increyable et contraire à » toute la nature des plantes, qu'une tige ou un rameau qui se termine- » rait par une feuille isolée, venant du milieu de son nœud vital. » “À . HEÉRMAPHRODITISME DES EUPHORBES. 19 Alors, pour expliquer ce fait qu'il trouve étrange, 1l imagine que les fleurs d'Euphorbe sont toujours monstrueuses, et que la fleur normale ne se rencontre que dans quelques cas aceidentels. Après avoir dit : « La » nature des fleurs mâles n’est pas, à ce que je crois, telle qu’elle se » montre ordinairement à nous », il ajoute : « Je crois plutôt que, comme » jamais un organe foliacé n’émane du centre d’un nœud vital, léta- » mine qui, chez les Euphorbes, insérée sur le pédicelle mâle, en occupe » par sa base tout le sommet, provient (orfum esse) de trois étamines » réunies, dont toutes les anthères, sauf une seule, ont disparu, » La singularité de l'hypothèse ne montrât-elle pas déjà un peu combien le fait est aventuré, l'étude organogénique serait toujours là pour répondre à l'illustre botaniste que jamais, à aucune époque du développement d’une Euphorbe, on n’a vu un de ses filets porter plus d’un vestige d’étamine. On peut, il est vrai, se retrancher dans cette allégation que, quelle que soit la position de l’étamine sur son réceptacle, celui-ci n’en est pas moins indépendant du reste de l'organe, auquel il sert seulement de sup- port, auquel ilest seulement contigu, la continuité entre l’un et l’autre étant détruite par l'existence d’une articulation. Le filet est articulé sur son pédicelle, voilà un argument qui semble concluant. A cet argument, l’analogieet bien plus encore l'organogénie répondent amplement. D'une manière générale, il est dangereux de faire de deux portions d’un même organe, quel qu’il soit, deux organes différents, par cela seul qu’une articulation les sépare. Mais, pour ne se borner qu'aux organes floraux, qui s’est jamais imaginé, par exemple, de regarder la fleur d’une Alchimille comme une inflorescence, ou encore celle d’une Caryophyllée, parce qu’elles contiennent des éfamines dont les filets sont articulés en quelque point de leur étendue? Qui s’avisera également de regarder comme des organes indépendants le style et les parois exté- rieures de l'ovaire d’un Æura, d'un Bischoffia, et de tant d’autres plantes, pour m'en tenir aux seules Euphorbiacées, parce qu’une articulation se rencontre à la base du style? L’articulation n’est en somme qu’une mo- dification des tissus, c’est un changement dans la direction des éléments anatomiques, mais leur nature ne varie pas. Un millimètre au-dessus et au-dessous de l'articulation du filet staminal de l’Euphorbe, la structure de l’épiderme, des cellules, du faisceau vasculaire central, est tellement identique au moment où se produit l'articulation, que nul ne saurait distinguer alors l’une de l’autre la portion inférieure et la supérieure, n 50 ” HERMAPHRODITISME DES EUPHORBES. C'est qu'en effet, elles ne deviennent articulées qu'à unecertaine époque: l'étranglement ne se produit qu'à une période avancée de l'évolution de l’étamine. Sur un même faisceau androcéen, il est facile de voir (pl. 4, fig. 16) les étamines supérieures articulées (et); les intermédiaires, si l'on peut ainsi parler, denu-articulées (e), et les inférieures sans la moindre trace d’articulation (e*). Que si, de plus, onadmet que le réceptacle qui doit — un appendice se développe avant l’appendice lui-même, on trouvera cependant que, daps la fleur monandre dont il est ici question, on voit apparaïtre d'abord l'anthère, puis le filet toutentier, et, tant qu'il n‘y a pas encore d'articu- lation, celui-ci est encore moitié filet et moitié réceptacle, sans qu'on sache où finit l’un, où l’autre commence. En rencontrant à la base des étamines des écailles, on en a fait, ou pour chacune d'elles un calice, commeon avait fait pour la fleur femelle, ou les bractéesaxillantesd'une inflorescence,etquelques-uns mêmeen ontfaitune corolle. Mais, d'une part, il ya bien desEuphorbesoù, d'aprèsce caractère, la fleur n'aurait pasété monandre ; car il n'y auraitchezellesqu'uneécaille pour plusieurs étamines, ou beautoup moins d'écailles que d’étamines.et l’une de ces écailles aurait servi de périanthe à plusieurs pièces de Pan= drocée ; ou bien, s’il s’agit de fleurs nues et seulement de bractéoles, telle fleur est à l’aisselle d'une bractée et telle autre n’en est pas pourvue. L'étude organogénique, qui seule peut faire connaître la véritable na- ture des organes.nous montre sans peine ce que sont ces écailles. Prenez un faisceau staminal d'Euphorbe déjà assez développé, car vous y pourrez compter deux, quatre, six étamines, ou même davantage: à sa base, vous ne trouverez rien. Ce n’est qu'ultérieurement qu'apparaissent les - premiers rudiments de ces écailles. Dans certaines espèces, 1l est vrai, alors même qu'elles sont peu développées, ces lamelles entourent plus ou moins complétement la base des étamines. elles affectent déjà une appa- rence foliacée ; de sorte que, si vous n’en ayez pas suivi tous les dévelop- pements, vous pouvez voir là un périanthe, ou quelque chose d’analogue. Il y a d'autres espèces où cette erreur est impossible. Dans ces dernières, en effet, les écailles sont, sinon à tous les âges de la fleur, du moins pendant une certaine période de son existence, repré- septées par une seule lame alternant avec les faisceaux staminaux et im— plantée sur le réceptacle, entre leurs bases. Tels sont l'Épurge, le Poin- settia et un grand nombre d’autres. Que voit-on alors(pl. 1)? Bien après HERMAPHRODITISME DES EUPHORBES. 51 que les étamines se sont développées, alors que les anthères de la portion supérieure du faisceau sont déjà parfaitement dessinées, vous apercevez entre deux faisceaux, en face d’une des glandes calicinales, un petit ma- melon glanduleux (fig. 12, gl) qui peu à peu s’allonge, s’aplatit (fig. 14); qui plus tard pourra se diviser, se lacinier, mais qui à ce moment est parfaitement simple (/fig..13, 14). Alors même qu'il s’est considérable- ment découpé à son sommet, sa base peut rester unique (fig. 17, gl), et, dans ce cas, on peut, même dans la fleur épanouie, l’isoler avec quelque précaution des faisceaux d’étamines où s’enchevêtrent ses languettes, et s'assurer desa complète indépendance, sans le secours d'aucun verre grossissant. Donc ce qu'on a appelé calicule mâle, bractée mâle, etc., est une saillie latérale du réceptacle, qui se développe, comme partout les disques, après les autres organes floraux. Ce n’est donc qu'un disque, et, si sa forme, ses développements ultérieurs, peuvent en imposer, ce n’est pas néanmoins un organe de nature appendiculaire. Quant au réceptacle lui-même, c’est un argument fréquemment employé par ceux des botanisies qui accordent une grande importance à la forme, que celle de ce réceptacle des Euphorbes serait tout au moins bien singu- lière, et que, dans les cas où le tube en est étroit et allongé, l'insertion périgynique des appendices floraux éloignerait considérablement ces plantes des Euphorbiacées voisines. Ceux-là n’ont pas observé que, même parmi les Euphorbiacées, il y en a, commeles Briedelia, que l’in- sertion périgynique des pétales oblige un classificateur de séparer des Phyllanthées, où la corolle, quand elle existe, est franchement hypogyne. Ils n’ont pas surtout examiné la fleur d’une Euphorbe à ses premiers âges, alors que l’on voit les sépales naître directement sur un axe central convexe, et de même les étamines et le pistil. L'élongation des parties n’est que consécutive; c’est un de ces phénomènes de déformation, ou de soulèvement ultérieur, avec soudure, comme il s’en présente dans toutes les parties des végétaux, et sans la connaissance desquels il faudrait admettre que la fleur d’un Helwingia est née réellement sur le milieu d’une feuille, et non à son aisselle; ou encore, que les étamines de la plupart des fleurs gamopétales sont nées de la gorge même de la corolle. Si d’ailleurs on admet l'existence d’un involucre commun, ne restera- t-il pas également à s'étonner de ce fait que les fleurs naïitraient sur le limbe, et non à l’aisselle des bractées qui le constituent? 59 HERMAPHRODITISME DES EUPHOREES. Ainsi l'examen organogénique se trouve ici, comme presque partout ailleurs, en contradiction avec l’analogie poussée à l’extrème. Sans donc nous en rapporter à cette dernière méthode, recherchons quelle espèce d'inflorescence pourrait être celle des Euphorbes, si celles-ci n’ont point une fleur hermaphrodite. Et d’abord un illustre auteur la considère comme une inflorescence simple. T1 se trouve alors placé en présence de ce dilemme : Ou c’est une inflorescence centrifuge et définie; les fleurs mâles s’y développent, en effet, du centre à la circonférence. Mais que faire ici de la fleur femelle qui devrait se montrer la première, terminant l’axe pri- maire de l'inflorescence, et qui n’apparaït en réalité que la dernière? Ou bien c’est une inflorescence indéfinie et centripète: et, en effet, la fleur femelle qui est au sommet se développe après les autres. Mais alors comment se fait-il que les étamines présentent un ordre d'appari- tion et d'évolution centrifuge? M. Rœper, qui a fait à la fois une étude approfondie des Euphorbes et les plus heureuses recherches que nous connaïssions sur les inflorescences, se garde bien d'admettre l'inflorescence comme simple, et il conclut qu'elle est d’une nature particulière qu'il ne définit pas: mais 1l prouve très clairement que ce n’est ni une cyme, ni une ombelle. Allons plus avant, et déterminons quelle sorte d’inflorescence ce pour- rait être. Ce serait une grappe de cymes. Cette inflorescence mixte serait terminée par une fleur, et sur les côtés de son axe principal il y aurait cinq cymes latérales scorpioïdes. On ne peut rien admettre iei de moins compliqué ; mais en même temps il faut noter que ce sera‘une inflores- cence mixte sans aucune espèce de bractées, car nous avons "montré que ce qu'on a appelé bractées, écailles, calicules, ete., n’estqu'un ensemble de > productions ultérieures aux prétendues fleurs siupiés >" “ En admettant toutefois cette interprétation, la seule possible, je crois, je dis qu'elle est inuüle, et j'ajoute même qu'elle est darserensc ele est la fleur, reconnue comme telle par tous les botanistes, qu'il ne me Sera pas permis dorénavant de considérer comme une inflorescence? Celle d’un Micocoulier n'est-elle pas une inflorescence centripète simple? Le calice qui apparait d’abord, j'en puis faire un involucre, les étamines seront des fleurs mâles monandres, le pistil une fleur femelle. Et si je me décide à accepter cette interprétation bizarre, ce sera pour les raisons qui font rejeter l'hermaphroditisme des Euphorbes, parce qu’on ne voit Ts e 1 u HERMAPHRODITISME DES EUPHORBES. 53 pas d'ordinaire de fleurs hermaphrodites dans les plantes voisines. Mais les étamines ne sont point articulées dans le Micocoulier comme dans les Euphorbes, c’est une dissemblance. Elle n'existe plus dans les Alchimilles, qui ne doivent pas être considérées, par conséquent, comme ayant des fleurs hermaphrodites. Mais les organes sexuels, dans les Alchimilles, sont très rapprochés évidemment sur un réceptacle commun, unique, et dans les Euphorbes, au contraire, ils s’éloignent beaucoup les uns des autres. Passons donc aux Caryophyllées. Les différents verticilles d’ap- pendices floraux sont plus ou moins distants ; le pistil s’écarte des éta- mines ; celles-ci ont leurs filets articulés, et à la base de ces filets il y a des saillies glanduleuses : donc la fleur de ces Caryophyllées est une inflo- rescence. Je n'irai pas plus loin dans ces singulières hypothèses, et cela, parce que l’on se rappelle quelle fut l'énergie de la protestation des botanistes contre certaines interprétations introduites à propos de la fleur des Résé- dacées et quelques autres. Pourquoi s'étonner que ces fleurs aient été regardées comme des inflorescences? En les considérant comme telles, on n'avait pas été paradoxal ou audacieux outre mesure, mais bien con- séquent dans l'application de principes qui venaient de haut. Revenons donc, abstraction faite de toute idée préconçue, à l’étude organogénique de la fleur des Euphorbes (PI. I). L'inflorescence est disposée en cymes. A l’aisselle d’une feuille ou d’une bractée, on trouve une fleur accompagnée de deux ou d’un plus grand nombre de bractées latérales fertiles (fig. 1 et 3). Le calice apparaît d’abord sur l’axe, dans l’ordre quinconcial. Je crois avoir observé cet ordre d'apparition dans VE. üllyrica; je ne saurais pourtant l’affirmer, tant l'observation de ces faits est difficile, et tant est rapprochée la production de ces cinq folioles. Elles deviennent en effet très rapidement connées et ne constituent plus qu’une enveloppe mono- phylle (fig. h, s). Les cinq divisions se disposent d’ailleurs ultérieurement en préfloraison quinconciale ; les sépales 1 et 3 sont antérieurs, et le sépale 2 postérieur (fig. 5). Exceptionnellement, l’imbrication n’est pas quincon- ciale ; trois des folioles sont à moitié recouvertes et à moitié enveloppées. Ce qui se montre immédiatement, après ces folioles calicinales, c’est V'androcée. Il se compose seulement dans son origine de cinq mamelons qui paraissent simultanément sur le réceptacle arrondi, et sont super- posés aux sépales (fy. 4, et). Ils s'allongent rapidement et s’aplatissent 5! HERMAPHRODITISME DES EUPHORBES. un peu, puis chacun d'eux se dédouble. Un peu en dehors, à côté, et au- dessous du mamelon unique, il se montre une seconde saillie qui semble une divisiou latérale de la première (fig. 12). Toutes deux sont destinées à devenir des anthères, mais la dernière se dédoublera bientôt de la même facon. Si elle s’est produite à droite de la première, elle porte bientôt elle-même une saillie latérale à sa gauche, rudiment d’une troisième anthère qui sera, par conséquent, justement sur uve ligne verticale, au-dessous de la première anthère formée, et qui en produira une quatrième située au-dessous de la seconde, laquelle sera suivie d'une cinquième placée sous la troisième, et ainsi de suite (fig. 48, 14 et 15). Ainsi vont les étamines, se dédoublant pour former cinq faisceaux où l'apparition des anthères nouvelles se fait sur une ligne en zigzag, de haut en bas, de droile à gauche, puis de gauche à droite, puis encore de droite à gauche, etc. Aïnsi, il se forme dans un faisceau 6, 10, 20, 30 anthères, selon les espèces et l’activité de la végétation. Puis, à la suite de chaque anthère, se développe son filet qui s'articule plus tard, vers un certain point de la hauteur, et dans l’oräre que nous avons dit (p. 50). Ce n’est que lorsque plusieurs anthères sont ainsi formées dans chaque faisceau, qu'on voit se montrer, dans l'intervalle des divisions du calice, les glandes interposées qu’on a regardées quelquefois comme les vrais sépales, quelquefois comme des pétales (fig. 21, g). C'est plus longtemps après encore, et quand le pistil contient déjà des ovules rudimentaires, qu'on voit, entre deux des faisceaux staminaux, dans l'intervalle de deux divisions calicinales, un petit mamelon unique d’abord (4g. 12, 13, gl), puis qui, comme nous l'avons dit, se développe ensuite rapidement, s’allonge en lame plus ou moins comprimée bilatéralement (fig. 14), et plus tard enfin devient divisé ou lacinié d’une façon très variable, selon les espèces (fig. 17). Gynécée. — Apres l'apparition des cinq mamelons qui constituent d’abord l'androcée, l’axe se prolonge un peu en forme de dôme (fig. 4, a). C'est sur lui que se développent alors trois mamelons latéraux superposés aux sépales 1, 2 et 3 (fig. 5 et 20, o), et qui ne sont autres que les feuilles carpellaires. Ultérieurement l’axe produit au-dessus d'elles les ovules (/ig. 23), puis, plus haut encore, le chapeau de tissu conducteur ; tout ce développement étantidentiqueavec celui du gynécée du Ricin que nous étudierons en détail, nous ne nous y arrèterons pas ici. HERMAPHRODITISME DES EUPHORBES. 55 C'est beaucoup plus tard encore, et quand il y à des ovules parfai- tement conformés dans l'ovaire, que, dans certaines espèces, comme l'E. palustris, le support de cet organe, se renflant peu à peu, au-dessous de l'insertion des feuilles carpellaires (/ig. 25, 26 et28), commence à for- mer l’expansion de l’axe ou disque, que l’on à appelé calice et calicule de la fleur femelle. Jai constaté les faits qui précèdent sur plus de trente espèces d’Eu- phorbes, et d’ailleurs je les avance avec d’autant plus de confiance, qu'ils avaient été déjà analysés avec une extrème précision par mon savant et excellent maître, M. Payer, dans son Traité d'organogénie florale (p. 522 et pl. 4107). Si maintenant nous recherchons, dans ce précieux ouvrage, quel est le développement de la fleur des Malvacées, et, en particulier, du Lava- tera Olbia (pl. NA, fig. 11), quelle différence trouverons-nous entre ses fleurs et celles de lEuphorbe? Le calice ne s’y développe-t-il pas de même, etles étamines n'y suivent-elles pas toutes les mêmes évo- lutions ? Le gynécée n’apparaît-il pas aussi de la même façon, après l’androcée, sur l’axe floral prolongé? Seulement l'Euphorbe n’a pas de véritable corolle et son axe produit des disques. Ce sera donc une fleur Malvacée, apétale, et dont les ovules seront tournés en sens inverse; mais ce sera une fleur hermaphrodite, et dont le développement n’a rien que de très semblable à celui de toutes les fleurs hermaphrodites. On peut déjà prévoir que je tirerai parti de ces faits, lorsqu'il s'agira de déterminer les affinités des Euphorbes. Pour le moment, j'en crois pouvoir conclure, avec la ferme intention d’ailleurs de reconnaître mon erreur, si elle m'est démontrée, que : L'Euphorbe à unefleur androgyne, polyandre et tricarpellée ; ce qu’on a nommé l’involuere est un calice gamosépale à cinq divisions; les pré- tendus calices des fleurs mâles et femelles sont des disques, et cette fleur, au lieu d’être le type le plus simplifié et le plus dégradé de l’ordre des Euphorbiacées, en est au contraire le plus parfait et le plus relevé, ral- liant tous les autres genres aux ordres voisins dont les fleurs sont herma- phrodites. Les botanistes qui ont admis des fleurs simples groupées en inflorescence chez les Euphorbes se sont surtout appuyés sur la structure des genres placés auprès de l’Euphorbe par A. de Jussieu, et formant sa 56 ORGANOGÉNIE DU PEDILANTHUS. section des Euphorbiées. Toutes les plantes qui y sont renfermées ont ce caractère commun, qu'elles présentent « des fleurs monoïques placées dans un involucre général foliacé ou caliciforme». Au premier abord, l'argument semble péremptoire : dans un Anthostema, un Dalechampia, tout comme dans une Euphorbe ou un Pedilenthus, il y a, dans un invo- lucre commun, des fleurs femelles et des fleurs mâles. Dans l'Euphorbe, la fleur femelle est au centre, ainsi que dans le Pedilanthus. De là, dit-on, l'illusion de Linné, de Tournefort et de tani d’autres. Mais dans les deux autres genres de la section, les fleurs femelles sont sur le côté: l'illusion n’est plus possible et n’a plus de raisor d’être. C’est pour ce motif qu'il est utile d'examiner avec soin la nature des genres de cette section. Nous verrons par là que celle-ci n’a aucune homo- généité, que les genres Anthostema et Dalechampia ne sauraient être réunis aux Euphorbes, et quele Pedilanthus n'est qu'une forme irréguhière de celles-ci. ORGANOGENIE FLORALE DU PEDILANTAUS. Les Pedilanthus, séparés des Euphorbes par quelques auteurs, con fondus par d’autres avec elles, sont remarquables en ce qu'ils présentent aussi des fleurs hermaphrodites, mais dont le périanthe seul devient irrégulier ; à peu près comme est, par exemple, celui des Aconits, parmi les Renonculacées. Les organes sexuels, au contraire, conservent une ré- gularité presque complète dans leur disposition. Ici l'examen organogénique est plus favorable encore que dans les Euphorbes à la démonstration de l’hermaphroditisme, parce que les organes qui, tels que les écailles, simulent chez les Euphorbes un calice, ou des bractées pour lesétamines. et peuvent induire en erreur lorsqu'on les examine à l’état adulte, nese présentent plus avec les mêmes formes et conservent entièrement l'apparence glanduleuse. Le périanthe se développe d’abord d’une manière successive. Trois sépales, dont un postérieur et deux antérieurs, apparaissent l’un après l’autre et se disposent en préfloraison imbriquée. Pendant quelque temps, ils sont sensiblement égaux entre eux et régulièrement disposés autour de l'axe, qui est jusque-là régulier lui-même. En dedans de ces trois grands sépales, il s’en développe bientôt deux autres, plus petits, alternes avec ORGANOGÉNIE DU PEDILANTHUS, 57 le sépale postérieur et les deux antérieurs (pl. IE, fig. 7). Ces deux der- nières folioles apparaissent l’une après l’autre et se recouvrent du côté postérieur de la fleur. C’est alors que l’axe floral commence à se défor- mer singulièrement et qu'il se produit sur lui une sorte de gibbosité du côté de laxe (fig. 2, g); sur cette sullie réceptaculaire apparaît encore une dernière foliole qui est alterne avec les deux avant-dernières, et par conséquent superposée au grand sépale postérieur qui s’est développé en premier lieu (fig. 8, et 9, si). Ce dernier mamelon produit demeure toujours fort petit : je ne sais, d’après son apparition tardive, s’il peut être considéré comme un véri- table sépale; il est tout à fait recouvert par les autres dans la préflo- raison (fig. 7 et 8) et demeure toujours très petit. On voit par là que le réceptacle déformé, ne proéminant pas du côté antérieur de la fleur, ne produit plus d’appendices de ce côté, et qu’ainsi les trois dernières folioles dont nous venons de parler se trouvent re- jetées en arrière. Mais, à partir de ce moment, la fleur des Pedilanthus va rentrer dans la régularité. Cinq ou six mamelons y apparaissent simultanément, qui représentent l’androcée; puis chacun d’eux se dé- double de haut en bas et alternativement d’un côté à l’autre, de manière à former un faisceau d'étamines tout à fait comparable à celui des Euphorbes (fig. 10). Plus tard, chacune de ces étamines à un filet, et celui-ci s'articule ultérieurement à quelque distance de son sommet (fig. h); puis, au centre de la fleur, sur l’axe convexe et nu, il se dé- veloppe simultanément trois feuilles carpellaires (fig. 7, 8, et 10, ov), dont deux sont superposées à la portion gibbeuse du périanthe, et la troisième tournée de l’autre côté. Ce gynécée devient ultérieurement celui d’une Euphorbe, avec trois loges uniovulées et un chapeau cellu- leux au-dessus de chaque ovule (fig. 12, 13, et 14, ob). Alors seulement que l'ovaire est arrivé à un développement notable, dans la fossette réceptaculaire qui existe à la base du sépale gibbeux, on voit apparaître quatre petits mamelons glanduleux (fig. 9, gl), dont deux sont situés de chaque côté de la ligne médiane, et deux plus en dehors. On voit qu'en somme chacun de ces organes répond à l'intervalle des divisions du calice. Du côté antérieur de la fleur il n’y en a pas; c’est ce qui arrive le plus souvent dans les Euphorbes elles-mêmes. On ne voit pas ces organes glanduleux se développer considérablement en lames membraneuses découpées; ils demeurent à peu près sessiles, globuleux 58 ORGANOGÉNIE DU DALECHAMPIA, ou réniformes (fig. 6, gl); de sorte qu'ici ils ne peuvent jamais prendre l'apparence de bractées ou de folioles calicinales. L'ovaire, sessile d’abord (fig. 10). devient bientôt longuement stipité. En même temps, la partie supérieure de son podogyne commence à se renfler légèrement (fig. 5. d), et ainsi se forme un disque hypogyne qui prend, comme dans les Euphorbes, l'apparence d’un calice. La fleur ainsi constituée se développe à l’aisselle d’unefeuilleou bractée; elle est accompagnée de deux bractées latérales ordinairement fertiles. L'inflorescence est donc une cyme bipare, réguhère (fig. 4). ORGANOGÉNIE DU DALECHAMPIA. Le Cremophyllum spatulatum, Scheidwlr., n’est autre chose qu'un Dalechampia à feuilles simples, en apparence du moins, comme il s’en rencontre plusieurs espèces dans ce genre. Cependant. lorsque le genre Cremophyilum fut institué, ce n’est pas auprès des Euphorbes qu’on le placa; on lui donna la véritable position que réclame son organisation, et par conséquent celle des Dalechampia: on er fit une Acalyphée. Cette plante est cultivée au Muséum; elle y fleurit toute l'année. On y peut donc facilement constater ce qui suit (pl. IL). Un petit rameau florifère se développe à l’aisselle d’une feuille. Il porte lui-même deux feuilles un peu modifiées quant à leur forme et à leur coloration; elles deviennent en même temps si rapprochées, qu'on les croirait opposées ; mais, à leur premier âge, elles sont réellement alternes (fig. 16, et 17, bf). Bientôt, à l’aisselle de l’une de ces feuilles ou bractées, apparaît un petit mamelon. C'est un réceptacle floral. Cinq ou six folioles calici- nales s'y montrent, puis un pistil triloculaire, dont nous suivrons ulté- rieurement l'évolution détaillée (fg. 21). Outre cette fleur axillaire, il s'en produit deux, l'une à sa droite, l'autre à sa gauche, et les trois constituent une petite cyme axillaire (fig. 20). En effet, l'axe qui a porté latéralement ces fleurs femelles se continue et se termine plus haut par une cyme de fleurs mâles accompagnées de bractées dont la forme et les dimensions sont variables (fig. 16 et 18). Ainsi il y a en réalité, dans cette plante, non un involucre commun, mais deux involucres superposés : l'un formé par deux feuilles, à l'aisselle de l’une d'elles sont les fleurs femelles; l’autre par plusieurs bractées, à l'aisselle desquelles sont les ÉTUDE DES ANTHOSTEMA. 59 fleurs mâles; mais les premières sont situées au niveau d’un nœud vital inférieur du rameau florifère. Quand nous étudierons l’inflorescence des Anabæna, Plukenetia, etc., nous observerons tout à fait la même dispo- sition : une cyme femelle en bas, des cymes màles en haut d’un axe commun; mais, dans les Dalechampia, la portion de l’inflorescence qui porte les fleurs màles est définie ; voilà toute la différence. ÉTUDE DES ANTHOSTEMA. - A. de Jussieu considérait la structure de l’Anthostema senegalense comme très utile pour expliquer l’inflorescence des Euphorbes. Selon lui, dans l’un et l’autre de ces deux genres, un involucre commun ren- ferme les fleurs des deux sexes, mais avec cette différence que la fleur femelle, au lieu d'occuper, comme dans l’Euphorbe, le centre de l’in- florescence, ce qui peut la faire considérer comme le pistil d’une fleur unique, est au contraire, dans l’Anthostema, située sur un des côtés de Pinvolucre, et ne peut plus être regardée, par conséquent, comme le gynécée d’une fleur hermaphrodite. Au premier abord, l'argument semble convaincant; mais il faut avouer aussi qu'un examen attentif de cette plante conduit à des résultats tout à fait opposés. L’Anthostema ne prouve pas plus en faveur du morcellement de la fleur des Euphorbes que le Dalechampia. C’est une plante qui n’a rien de commun avec les Euphorbes et qui n'appartient pas à la même section qu’elles, comme d’ailleurs le Dalechampia et V'Anthostema complétement connus, n’ap- partiendraient pas non plus, pour A. de Jussieu, à la même section; avec des matériaux plus complets, avec l'étude du développement, il aurait classé l’Anthostema parmi ses Hippomanées, comme le Dale- champia parmi ses Acalyphées. L'étude organogénique, même incomplète, est ici, comme partout, d’un grand secours. Elle n’est guère possible sur les échantillons d’An- thostema senegalense que possèdent les herbiers de Paris. Les fleurs y sont en effet trop avancées et presque toutes recueillies lors de l’épanouisse- ment. Mais il n’en est pas de mênie sur ceux d’une seconde espèce de ce genre, très belle et très intéressante, de l'herbier Dupetit-Thouars (Sapium, Decsne mss.), et qu’en raison de sa provenance je désignerai sous le nom d'A. madagascariense. 60 ÉTUDE DES ANTHOSTEMA. Les Anfhostema sont des végétaux ligneux à rameaux glabres, à feuilles alternes, lisses, entières, à nervures pennées, réticulées: leur pétiole très court est accompagné à sa base de deux petites cicatrices que je pense étre celles de stipules latérales caduques. Le limbe, dans des feuilles de l'A. senegalense, est ovale-aigu; dans l'A. madagascariense, il est plus allongé et va en s’atténuant vers la base, tandis que son sommet est plus arrondi, plus obtus. Les bords de ce limbe, surtout dans la dernière espèce, sont légèrement réfléchis vers la face inférieure. Dans 4. senegalense, il y a des rameaux qui portent des fleurs à l'aisselle de toutes leurs feuilles. Dans l'4. madagascariense. les inflo- rescences se rencontrent surtout à l’aisselle des feuilles extrêmes des rameaux, ou même elles semblent terminer ceux-ci. Chacune de ces inilorescences a un axe simple d’abord, puis divisé, et chaque division, simple ou ramifiée elle-même, naït à l’aisselle de petites bractées ou écailles alternes entre elles et parfois subopposées. Les divisions ultimes de cet axe de l'inflorescence portent à leur ex- trémité un petit bouquet de fleurs qu’A. de Jussieu a nommé eapitule, et dont un seul va nous occuper désormais, puisque tous sont semblables enire eux. A. de Jussieu a décrit et représenté dans chacun de ces capitules : {° un involucre commun, %° un involucre propre pour les fleurs mâles, 3° les fleurs mâles elles-mêmes termimales, et 4° la fleur femelle latérale. Examinons successivement ces différentes parties (pl. V). 1° Ce qu'A. de Jussieu appelle le capitule est supporté par un axe commun qui s’épaissit un peu au niveau de l'insertion des fleurs (fig. 4, a). Cet axe porte d’abord l'imvolucre commun. Celui-ci est, dit le même auteur, profondément bilobé, et chacun de ses lohes porte en dedans une petite glande à sa base. Si l'on examine les choses de près, il est facile de voir que les deux lobes de cet involucre sont deux bractées presque opposées, mais qui ne sont pourtant pas toujours exactement au même niveau (fig. 1, b). Ces bractées n’entourent pas l'axe com-— plétement: elles ne méritent guère le nom d’involucre, et sont sem- blables à celles dont sont recouverts plus bas les axes de l’inflorescence. Elles laissent les unes et les autres, lorsqu'elles tombent, des cicatrices qu’on aurait tort de prendre pour des articulations. Ce qui prouve d’ail- leurs clairement qu'il ne s’agit ici que de feuilles modifiées portées laté— ralement par l'axe, c’est que ce qu'A. de Jussieu appelle une petite glande ÉTUDE DES ANTHOSTEMA. 61 située en dedans de l'involucre n’est autre chose qu’un bourgeon axil- laire composé de plusieurs écailles (bn). 2° L'involucre propre des fleurs mâles est, dit-on, multilobé, et ses lobes sont environ au nombre de huit et dissemblables. Il y a là erreur quant au nombre et quant à la nature des parties. L'axe commun porte, quand il est jeune, des bractées latérales à peu près également distantes. Il n’y en a en général que quatre ou cinq (fig. 1, et 2, 0’). Ce sont les bractées mères des inflorescences mâles, c’est-à-dire que les fleurs mâles vont se développer à leur aisselle. Mais elles ne sont pas terminales; elles se produisent sur les côtés de l'axe, et celui-ci se continue au-dessus d’elles pour se terminer par une fleur femelle (fig. 1, a). Lorsque cette fleur femelle terminale est un peu avancée en développement, elle s'incline en dehors et vient se placer entre deux des bractées mères des inflorescences mâles. Celles-ci récipro- quement se développent davantage de l'autre côté (b'). Or, cette légère inclinaison n’est paslaseule modification que subissent les bractéesmäles. Leur base s’épaissit latéralement, comme dans les Sapium, les £Zxcæ- caria, les Sebastiania, etc., comme dans tous les genres voisins, et devenant en même temps glanduleuse, forme de ces appendices qu’on pourrait appeler stipulaires. Ce sont ces corps qu’on a considérés comme des lobes dissemblables de l’involucre (fig. 1, gl). De même que dans les genres que nous venons de citer, une bractée peut d’ailleurs ne porter qu’un de ces appendices latéraux ; le plus souvent elle en a deux (fig. 2, b'). 3° Les fleurs mâles sont disposées en cymes à l’aisselle des bractées dont la description précède. Chaque fleur mâle y est accompagnée de bractées latérales; mais, le plus ordinairement, une seule de ces der- nières est fertile, et il en résulte que les petites cymes que forment les fleurs mâles sont unipares (fig. 1, b”). De là l’âge différent de ces diverses fleurs dont l’évolution est centrifuge. À son premier âge, chacune de ces fleurs mâles est représentée (fig. 3 et A) par un petit axe ou pédicelle (ped) qui porte bientôt un calice rapi- dement développé (cal). Ce calice est surmonté d’un petit mamelon qu'il enveloppe (fig. 4, et), et qui deviendra bientôt une anthère sessile d’abord, puis munie d’un filet (fig. 3, f). L'opinion de M. Brown, que dans une fleur comme celle dont nous parlons, il y a pour supporter l’anthère une colonne dont la moitié inférieure est un réceptacle ou un pédicelle, 62 ÉTUDE DES ANTUOSTEMA, se trouve donc ici complétement vérifiée, et le fait ne ressemble en rien, comme on le voit, à ce qui arrive pour les Euphorbes. Bientôt les loges de l’anthère se dessinent. C’est alors seulement que le pédicelle de la fleur s'articule au-dessous de la base du calice (fig. 3, art). Jusqu’alors il n’y avait pas trace de cette articulation qui se produit ici, comme sur les pédicelles de beaucoup d’autres fleurs appartenant à cet ordre, comme les Siphonia, les Codiœum, le Cremophyllum, ete. Dans l’4. ma- dagascariense, l'anthère semble à peu près terminale; dans V4. sene- galense, elle est d'ordinaire un peu plus latérale et ressemble davantage pour sa position à celle du Dalembertia. h° La fleur femelle n’est pas en réalité latérale. Elle termine l’axe avant que les inflorescences mâles se soient déjetées d’un côté, et elle de l’autre (fig. 1 et 2). Elle a un calice gamosépale campanulé à trois divi- sions ou plus, souvent inégales. Or, ce calice n’est nullement compa- rable au calice des Euphorbes, et en particulier à celui de VE. palustris. Il est déjà extrêmement développé (fig. 5, cal) quand l'ovaire ne com- mence qu'à paraître. Ceci est un vrai calice, et non un disque hypogyne. L'ovaire compte trois loges qui sont ordinairement superposées aux sépales ; elles sont uniovulées et sont surmontées d’un gros style ressem— blant par sa forme à celui des Actinostemon. Sa partie postérieure se divise en trois branches bilobées et stigmatiques à leur face interne (fig. 1, st). L'ovule et son obturateur présentent des particularités sur lesquelles nous aurons à revenir. Les conclusions de ce qui précède sont pour moi les suivantes : 1° L’axe qui porte un capitule floral dans | Anthostema ne ressemble en rien au réceptacle central de la fleur d’une Euphorbe. 2° Ce qu'on a appelé l’involucre commun n’est autre chose qu’une paire de feuilles modifiées subopposées, ayant chacune un bourgeon à leur aisselle. 5 L'inflorescence de l’Anthostema est définie; la fleur femelle la termine, et latéralement il se développe à l’aisselle de brac— tées biglanduleuses, des cymes ordinairement scorpioïdes de fleurs mâles. k° Le calice de la fleur femelle est réellement un calice. Il se dé- veloppe avant le pistil, et il n’est pas une expansion discoïde de l'axe, comme il s’en produit après l'ovaire dans certaines Euphorbes. Sous ce rapport, il n’y a donc pas de comparaison à établir. INFLORESCENCE. 63 5° L'involucre « propre des fleurs mâles » est un ensemble de bractées latérales à l’aisselle desquelles se développent les cymes mâles. G° Les lobes « dissemblables de l’involucre mâle » sont les appendices glanduleux de ces bractées qui rappellent les stipules et se retrouvent chez toutes les Saprées. T Le calice de la fleur mâle est un véritable calice, car il se développe avant l’androcée, ce qui est l'inverse de ce qu’on observe chez l'Eu- phorbe, où le développement des étamines précède de beaucoup celui de leurs bractées basilaires. 8° La fleur mäle réduite à une anthère est très analogue à celle des Pachystemon, des Algernonia, des Ophthalmoblapton, etc., etc. 9% Les Anthostema appartiennent à un groupe très voisin de celui des Sapium ; leur monandrie réelle, leur inflorescence centrifuge et leurs cymes mâles unipares leur y créent une place distincte. INFLORESCENCE. Il est important d'étudier l’inflorescence d’une manière générale, surtout dans un groupe de plantes à fleurs diclines, pour faire voir les rapports de position qu’affectent les organes des deux sexes. La descrip- tion de chaque genre devant comporter des détails particuliers, il ne s'agira guère ici que de faits d'ensemble. Cette question de la disposition des fleurs sur la plante est générale- ment bien connue quant aux faits. Malheureusement, les mots employés pour les exprimer sont insuffisants dans bien des cas, parfois même dé- fectueux, et, sous ce rapport, on doit considérer comme louables les efforts tentés pour épurer le langage botanique. Pour moi, convaincu que l’abus des mots ne peut qu’obscurcir notre science, et, par là même, la discréditer, je n’en emploierai ici qu'un très petit nombre : celui de grappe et celui de cyme, comme les entendent M. Rœper et A. de Saint- Hilaire. Quand les fleurs en seront sessiles, jy substituerai les expres- sions d’épret de glomérule. Toutes les fois qu’il s'agira d’inflorescences composées où mixtes, afin d'éviter toute confusion, je ne leur donnerai pas de nom, je les déerirai. Si l’on admet que les fleurs du genre Euphorbe sont hermaphrodites, leur inflorescence n’est plus une réunion de fleurs mâles monandres 64 INFLORESCENCE. enveloppées avec une fleur femelle dans un involucre commun; mais elle devient une véritable cyme. Ainsi, nous trouvons une îleur termi- nale à l'extrémité d'un rameau, et, au-dessous d'elle, deux feuilles ou bractées généralement opposées. lesquelles sont fertiles: car à leur ais- selle se développe une fleur plus jeune accompagnée elle-même de deux fleurs de troisième génération, et ainsi de suite. Souvent il n°y a pas seulement deux bractées au-dessous de chaque fleur, mais un verticille de trois, quatre bractées, ou plus, lesquelles étant toutes fertiles, con- stituent une cyme tri-quadripare, etc. Ces bractées verticillées repré- sentent ce qu'on a appelé l’involucelle. Ailleurs une semblable cyme se rencontre, non à l'extrémité d’un rameau, mais à l’aisselle d’une feuille; ailleurs encore, un certain nombre de bractées dans l’involucelle de- meurent stériles et rendent l'inflorescence irrégulière; mais, dans tous ces cas, il s’agit toujours d’une cyme, disposition qui est de beaucoup la plus fréquente, non-seulement dans l’ordre des Euphorbiacées, mais encore dans tout le règne végétal. Il est même vrai de dire que, dans un très grand nombre de végétaux, l’inflorescence en grappe ou en épi n'est qu'un dérivé de l’inflorescence dite indéfinie. Si, en effet, nous observons un Pedilanthus, qui, comme nous l'avons vu, n'est qu un Euphorbe à périanthe irrégulier, nous y pouvons sou- vent trouver une fleur solitaire à l’aisselle d’une bractée. Mais cette fleur sera d'ordinaire accompagnée de deux bractées latérales, et souvent encore ces deux bractées fertiles porteront à leur aisselle une fleur de seconde génération. La véritable inflorescence du Pedilanthus sera donc une cyme bipare. Si donc, dans le cas qui précède, on croyait, en voyant plusieurs bractées se succéder, ayant chacune une seule fleur à leur aisselle, avoir affaire à une véritable grappe simple, on serait dans l'erreur. Ce n’est pas que le groupe des Euphorbiacées n’en présente point normalement Il y a des genres dont l'inflorescence est une grappe, mais il y en a peu. Chaque îleur y est solitaire à l’aisselle d’une braciée. Mais chez combien aussi ne voit-on pas une petite fleur latérale arrivant parfois à un dé- veloppement fort incomplet ou fort tardif, se montrer sur le côté de la fleur axillaire principale? C'est une fleur solitaire qui tend à être rem- placée par une petite cyme. Le Codiœum est indiqué comme avant ses fleurs femelles disposées en épis. Mais les côtés de chaque fleur isolée en un point de l’axe commun INFLORESCENCES SIMPLES. 65 de l’inflorescence portent deux petites bractées latérales stériles (p. XVE, fig. 27, b). Ces bractées deviennent fertiles dans l’inflorescence mâle, et alors l'axe, au lieu de porter des fleurs solitaires, est chargé de petites eymes. Quoique l'mflorescence doive être désignée, suivant les principes reçus, par des dénominations différentes, n'est-elle pas cependant, en réalité, la même dans les deux sexes ? J'ai dit que les vraies grappes et les vrais épis étaient rares chez les Euphorbiacées; on en peut rencontrer des exemples dans les genres Argythamnia et Chiropetalum. Ailleurs l’inflorescence indéfinie se ren- contre d’une manière aussi certaine, mais avec quelques modifications de forme, plus apparentes que réelles. Ainsi le Croton umbellatum, W., qui n'appartient certes pas aux Croton, et pour lequel je propose d’éta- blir le genre Blachia, a tiré son nom spécifique de l'apparence de son inflorescence; à l’âge adulte, elle semble être une ombelle. Toutefois l'axe principal n’y est pas entièrement contracté. En l’examinant jeune, on le voit porter ses fleurs latérales notablement distantes l’une de l'autre; c’est une véritable grappe. De même le Poranthera corymbosa aurait, pour les uns, une inflorescence en corymbe ; pour les autres, des fleurs solitaires axillaires. Si nous examinons le sommet de ses rameaux, nous trouvons d’abord des feuilles alternes assez rapprochées, ayant cha- cune une fleur à leur aisselle (p/. XXV, fig. 9); la dernière opinion émise semble prévaloir. Mais bientôt les feuilles diminuent de taille, elles deviennent des bractées, et à l’aisselle de chaque bractée il y a toujours une fleur. Mais tout à fait en haut, bractées et fleurs sont tellement rap- prochées, qu’il n’y a plus qu’un seul bouquet de fleurs en corymbe, ce qui fait que la première des deux opinions l'emporte. Faudra-t-il alors, dans l'indication du mode d’inflorescence, distinguer du corymbe général, les fleurs axillaires des feuilles qui ne sont pas encore transformées en bractées ? Personne n’y songera ; donc la disposition sera ici la même que dans certaines Labiées, où le glomérule axillaire est accompagné à sa base, ici d’une feuille, plus haut d’une bractée. Que l’on discute aussi longuement qu'on voudra sur les termes à employer, le fait est toujours le même, la nature de l’inflorescence ne diffère pas au fond de celle du Blachia. L’inflorescence définie peut être facilement méconnue, dans certains cas où le nombre des fleurs y est peu considérable et où l’on n’a pas eu occasion d’en suivre l’évolution. Cette erreur est plus facile encore avec (1 66 INFLUENCES MIXTES. les inflorescences définies qui deviennent irrégulières, insymétriques, et parfois mème se déforment. Ainsi, dans les Croton, les petites cymes axillaires échelonnées sur un rachis commun, bipares d'ordinaire, peu- vent devenir scorpioïdes (pl. XVIIL, fig. 1, 2). Les Crozophora, les Micranthea cultivés à Paris, offrent parfois la même particularité. On peut d'avance s'attendre à trouver chez une Euphorbiacée des in- florescences mixtes : les cymes régulières ou irrégulières s’échelonnent, sur un axe Commun, pour former un épi dit composé. Mais cela est sur- tout vrai pour les fleurs mâles; les femelles, beaucoup moins abondantes, sont bien plus fréquemment solitaires à l’aisselle de leur bractée : rap- pelons que, dans ce cas, la présence de deux bractées latérales stériles indique la tendance générale vers une inflorescence indéterminée. Ceci est mème vrai pour desfleurs en apparence solitaires. Tous les Manihot ont des fleurs en cymes, et, dans celles-ci, la fleur centrale est d'ordinaire femelle. Or il est une espèce du genre qui peut se présenter avec une fleur femelle solitaire. Cette fleur représente une cyme; au-dessous d’elle il y a quel- ques petites bractées latérales, qui sont stériles dans ce cas particulier, et qui, normalement, auraient porté des fleurs plus jeunes à leur aisselle. Dans un grand nombre d’Euphorbiacées à loges ovariennes biovulées, il est très difficile, sinon impossible, de déterminer, sur une inflorescence adulte et desséchée, la véritable disposition des fleurs. Celles-ci, quoique d'âge différent, se développent cependant avec assez de rapidité, pour être épanouies presque toutes en même temps, et elles forment, à l’aisselle d’une bractée ou d’une feuille, une masse dont l'agencement paraît très incertain. C’est ce que les auteurs appellent d'ordinaire des fleurs fasci- culées ou groupées, sans plus ample indication, confondant sous ces noms vagues la grappe ou l’épi et la cyme contractés. Toutes les fois qu'on peut étudier le développement des inflorescences chez ces plantes, ontrouve qu’elles forment des cymes, généralement très régulières, mais avec une succession très rapide des fleurs de différentes générations. Dans les Xylophylla, les Euphyllanthus, par exemple, on voit apparaître d’abord une fleur, le plus souvent femelle, puis latéralement deux fleurs mâles, puis deux autres fleurs mäles aux côtés de celles-ci, et ainsi de suite. Cependant il peut y avoir dans une semblable cyme deux ou plu- sieurs fleurs femelles: ce sont toujours les premières qui se produisent. Cela est une règle générale parmi les Euphorbiacées : la fleur femelle (ou les fleurs femelles), dans celles de ces plantes qui sont monoïques, POSITION RELATIVE DES SEXES. 67 apparaît avant les fleurs mâles, ce qui semble être en rapport parfait avec les nécessités de la fécondation. N’est-il pas d’abord naturel que les fleurs femelles préexistent, pour être préparées à recevoir le pollen de la fleur mâle, quand celle-ci s’'épanouira ? En outre, leur développement antérieur leur assigne dans l’inflorescence, quelle que soit celle-ci, une position favorable à l’imprégnation. Que s’il s’agit, par exemple, d’une inflorescence indéterminée, en épi ou en grappe simple, comme dans les Chiropetalum, les Argythamnia, la fleur femelle, étant la première développée sur l'axe de l’épi, en occupe la base, tandis que les fleurs mâles, développées plus tard sur des points plus élevés de cet axe, laisseront facilement tomber le pollen sur les stig- mates. De même, en général, et sauf les exceptions qui vont nous occuper plus loin, si l’épi est composé de cymes, comme dans les Stllingia, les Omalanthus, les Cnemidostachys, ete., la fleur femelle occupe la base de l'inflorescence totale. De même encore, quand il s’agit de fleurs solitaires à l'aisselle des feuilles, la règle est que les femelles se trouvent à l’aisselle des feuilles inférieures, les mâles à l’aisselle des feuilles plus élevées. Qu'il s'agisse, au contraire, d’une inflorescence déterminée, d’une cyme, comme dans les Jatropha, les 4 leurites, les Phyllanthus, etc., etc., on trouvera la fleur femelle au centre de l’inflorescence, dans la dicho- tomie ; elle y apparaît la première et elle termine l’axe principal de l'inflorescence ; autour d'elle, et généralement placées plus haut, s’épa- nouissent en couronne les fleurs mâles qui sont de seconde, de troi- sième, etc., génération, et là encore la femelle est favorablement située au milieu des mâles pour recueillir le pollen qui en émane. Dans les Trigonostemon, cette prévoyante disposition se perpétue, pour ainsi dire, à tous les échelons d’une longue inflorescence. Sur un rachis commun se superposentun grand nombre de petites cymes habituellement triflores. La fleur centrale, terminale, est une femelle, flanquée de deux petites fleurs mâles latérales. L’inflorescence du Ricin et celle de quelques autres genres où l’on trouve une fleur femelle terminale au bout d'un épi ou d’une grappe, contredisent d’abord, à ce qu’il semble, la disposition générale que pré- sente tout cet ordre et qui semble si favorable à l’évolution physiologique. Le Ricin, en effet, porte sur un axe commun, à droite et à gauche, infé- rieurement des fleurs mâles, et supérieurement des fleurs femelles. Ce- pendant l’inflorescence du Ricin n’est pas une grappe simple, et il ya 65 FLEURS FEMELLES TERMINALES. un niveau où ele montre entièrement rétablie la loi qu'elle semblait xioler. Les fleurs sont. en effet, disposées en petites cymes insérées sur un axe indéfini: cymes mâles en bas, cymes femelles en haut. Mais souvent, à l'endroit où se fait sur l’axe le passage d'un sexe à l’autre, il se ren- contre une ou quelques cymes mixtes. En examinant celles-ci, on voit qu’elles sont terminées par une fleur femelle centrale et que les fleurs latérales sont toutes mâles. Les plantes que j'ai citées avec le Ricin, comme présentant une fleur femelle au bout de la grappe ou de l’épi qu'elles portent, sont principalement le Pycnocoma. V Astrococcus et le Telogyne, à propos desquels 1l est nécessaire d'entrer ici dans quelques détails organogra- phiques. Lorsque M. Bentham établit son genre Pycnocoma, il avait sous les yeux une plante dont la longue inflorescence, composée uniquement de fleurs mäles. se terminait par une fleur femelle. C’est ce qui arrive souvent aussi pour les espèces du même genre que j'ai eu occasion d'observer. Mais il peut se faire qu'il y ait aussi des fleurs femelles laté- rales: celles-ci rentrent alors dans la loi commune. elles sont au centre de petites cymes dont les fleurs mäles occupent la périphérie. Quant à la fleur terminale femelle, ou elle est isolée. et contrevient alors à la loi générale, ou bien elle constitue elle-même le centre d’une petite cyme, et rentre dans la règle ordinaire. Les Asirococeus ont aussi pour inflorescences des cymes pauciflores se succédant sur un rachis commun. Les cymes inférieures sont formées uniquement de fleurs femelles et souvent réduites à une seule de ces fleurs : les cymes supérieures sont entièrement composées de fleurs mâles, et, entre les deux, il y a d'ordinaire quelques cymes triflores, dont la fleur terminale est femelle. dont les deux latérales sont mâles. Mais ce qui rapproche cette inflorescence de celle des Pycnocoma, c’est qu'il peut, en outre, exister une fleur terminale femelle au sommet de toute l’inflo— rescence. Notons en passant que, dans l'un et l’autre de ces genres, cette fleur terminale peut prendre un grand développement et présenter un périanthe dont le nombre des divisions atteint jusqu'au double de celui des autres fleurs femelles. Dans le Telogyne, le fait est encore le mème; seulement je n'ai jamais xu que des fleurs mäles tout le long de l'inflorescence, et la fleur fe- melle terminale était unique. INFLORESCENCE RELATIVE. 69 A ces quelques exceptions près, et souvent elles rentrent, jusqu’à un certain point, dans la règle, on pourrait dire, si l’on voulait établir une loi générale, quant à la disposition relative des fleurs des deux sexes dans les inflorescences des Euphorbiacées : 1° Que dans l’inflorescence déterminée, la fleur femelle est centrale et les fleurs mâles périphériques; 9 Que dans l’inflorescence indéterminée, les femelles sont inférieures et les mâles supérieures. Constituées sur ce plan général, les inflorescences peuvent affecter des positions différentes, par rapport aux tiges sur lesquelles elles sont portées ; elles peuvent être ou terminales, ou latérales. Je dis latérales, et non axillaires, parce qu'il y a quelques plantes qui portent leurs fleurs plus ou moins loin de l’aisselle d’une feuille. Tantôt les fleurs situées sur le bois étaient à Vaisselle d’une écaille dont on retrouve la cicatrice; tantôt, au contraire, on n'en peut reconnaître de trace; l’inflorescence sort d’un bourgeon adventif. C'est ce qui arrive quelquefois pour les Mozinna, pour les Hemicyclia, certains Cicca, le Cluytia semperflorens, Roxb. C’est ce qui caractérise toujours les fleurs mâles de l’Angostyles. Tandis que ses fleurs femelles sont placées au sommet des jeunes rameaux, les mâles sortent solitaires, ou en petit nombre, de l'écorce des branches plus âgées, où l’on a d’abord quelque peine à les trouver. Mais ce sont là des faits exceptionnels parmi les plantes que nous étudions. L’inflorescence axillaire proprement dite est ceile qui se rencontre le plus souvent. Telle est très fréquemment celle des Euphorbiacées di- spermes; telle elle est encore réellement dans plusieurs genres où on l’a citée comme terminale. Ainsi pour certains Codiœum : si l'on observe la plante en végétalion, on voit que d’abord l’axe de l'inflorescence fort développé, semble occuper l'extrémité du rameau; mais bientôt celui- ei s'accroît à son tour et rejette l’inflorescence sur le côté. Ce n’est pas qu'il n’y ait fréquemment aussi des inflorescences réelle- ment terminales, comme dans certaines Jatrophées et Sapiées. Mais il arrive le plus souvent alors qu'une plante porte à la fois des inflores- cences terminales et axillaires. Un Æcalypha, par exemple, a d’abord sa tige terminée par une inflorescence, puis de l’aisselle des feuilles, situées au-dessous, partent plus tard des inflorescences plus jeunes, qui peuvent se produire ainsi, en descendant jusqu'aux premières feuilles que la tige 70 . INFLORESCENCE MASQUÉE. aura produites, même jusqu'aux feuilles cotylédonaires, comme la Mer- curiale annuelle nous en offrira un singulier exemple. Sans parler 1e1 de toutes les modifications que peuvent présenter ces inflorescences, ce qui appartient à la description des genres, je ne puis abandonner cette portion du sujet sans montrer comment la nature se joue à chaque pas de nos classifications, et comment l’inflorescence ter- minale a souvent ici des passages insensibles vers l’inflorescence axil- laire, et réciproquement. Un 4manoa, par exemple, étant décrit avec raison comme ayant des épis terminaux composés, dans lesquels un axe simple ou ramifié est chargé de petites eymes ou glomérules alternes, combien de fois n’ar- rive-t-il pas que les bractées axillantes de ces glomérules deviennent de grandes feuilles, et qu'alors nous n’ayons plus que des cymes qu’il faut nécessairement décrire comme axillaires? L'inverse n’est pas moins fréquent. Les Briedelia ont pour inflores- cences de petites cymes situées à l’aisselle des feuilles. Mais voici tout un rameau sur lequel les feuilles s’arrètent dans leur développement, restent de petites bractées, et l’inflorescence alors devient terminale, comme elle est normalement dans les Amanoa. Dans le Cleistanthus polystachyus, Hook. f., qui n’est qu'un Briedelia, le fait se présente constamment, et l'inflorescence terminale consiste en un axe ramifié chargé d’un grand nombre de glomérules. C'est pour la même raison que les Phyllanthus, dont l’inflorescence normale consiste en cymes axillaires, viennent à porter, dans certaines espèces, des grappes terminales: et c’est pour cela que l’inflorescence, qui passe si facilement dans un même genre de la situation terminale à la position axillaire, l'inflorescence relative, comme on l’a appelée, ne saurait être considérée que comme étant d’une valeur fort secondaire, lorsqu'il s'agit de la délimitation des genres. Aussi faut-il, à plus forte raison, ne point accorder dans la classification une valeur réelle aux apparences dues à un inégal développement des parties, ou à une dévia- tion qui masque les véritables rapports des inflorescences ou de leurs éléments. Au premier abord, par exemple, un Maprounea présente une fleur femelle portée par un grand pédicelle sur le côté duquel est un petit épi de fleurs mâles : la réalité est que, dans l’origine, un axe commun porte sur ses côtés, d’abord une fleur femelle, puis, au-dessus d’elle, des glomérules de fleurs mâles; mais ces dernières sont très petites, ‘sessiles, FAUSSE DICHOTOMIE, 71 tandis que la fleur femelle devient un gros fruit dont le pédicelle se renfle, s’allonge, et, par usurpation, comme on l’a dit, déjette latéralement le reste de l’inflorescence commune. Le même fait se présente chez les Cephalocroton, les Adenochlæna, ete. Nous avons longuement insisté sur un déplacement analogue qui se produit dans les Anthostema (p. 22). Ailleurs ce n'est pas seulement une portion de l’inflorescence qui est ainsi déplacée, c’est l’inflorescence tout entière. Dans ces cas, de ter- minale qu’elle était, elle devient latérale et paraît le plus souvent oppo- sitifoliée; un bourgeon axillaire situé au-dessous d’elle se développe rapidement, forme pseudo-tige et rejette l’axe floral sur le côté : les Tragia, les Bia et les genres voisins nous en offriront des exemples assez fréquents, mais il faut remarquer qu’ils ne sont pas constants dans un même genre, ni même dans une espèce donnée. De là à ce que nous appellerons les axes bifurqués, il n’y a qu'un pas. Il ne s’agit pas ici, en effet, des axes d’inflorescences qui peuvent se ramifier, de manière à présenter quelquefois un très grand nombre de divisions, mais de quelques genres chez lesquels il y a simple dichotomie du rachis commun, de manière qu’il est unique d’abord, puisqu'il se partage en deux branches divergentes comme celles d’un V, sans qu'aucun prolongement de la branche basilaire se présente au delà du point de bifurcation. Il semble qu’il y ait là un simple dédoublement. Cette disposition se présente, par exemple, de la facon suivante dans le Zuckertia cordata (Herb. Mus.). Un axe oppositifolié se divise en deux branches à peu près égales en grosseur; l’une d’elles ne porte que des fleurs mâles, Pautre des fleurs femelles seulement. M. Klotzsch a décrit quelques genres comme présentant aussi ce caractère. On ne saurait trop comment interpréter de semblables faits, si l’on n'avait à sa disposition qu'un échantillon see où les inflorescences sont arrivées à leur maximum de développement; il n’en est pas de même lorsqu'on peut étudier les inflorescences très jeunes, ce qui est facile sur les échantillons nombreux et très bien conservés de Bia que l’on ren- contre dans l’herbier d’A. de Saint-Hilaire. M. Klotzsch, qui a créé le genre Bia, fait consister son inflorescence en un épi profondément dichotome, dont une division porte les fleurs mâles, et l’autre les fleurs femelles. Il n’en est en réalité amsi qu’à une certaine époque. Lorsque l’inflorescence est très jeune, elle consiste en un axe simple, nu dans sa partie inférieure et chargé dans sa partie su= 72 s PÉDICELLE. périeure de bractées à l’aisselle desquelles sont des fleurs mâles. La bractée qui est au-dessous de celles-ci, au lieu de porter à son aisselle une fleur, porte un petit axe secondaire, latéral par rapport à l'axe principal de l'inflorescence, et c’est ce petit axe secondaire qui va se charger de fleurs femelles constituant un petit épi. D'abord donc, cet épi de fleurs femelles est très petit et latéral par rapport à celui des fleurs mâles; mais bientôt il s'accroît considérablement, dépasse l'autre de beaucoup et le rejette de côté. Si alors la petite écaille à l'aisselle de laquelle il est né vient à tomber, on n’a plus qu'un axe dichotome où la branche de fleurs mâles paraît latérale, où celle des fleurs femelles paraît principale ; mais on conçoit très bien qu'il y a une époque intermédiaire où les deux branches sont égales en développement et où l’ensemble de l’inflorescence a exac- tement la forme d’un Y. Peut-être est-ce là aussi l’origine de l’axe dicho- tome des Zuckertia, des Leptorachis, et d’une espèce d’Acalypha de Gua- temala, qui existe au Muséum. Dans la description. j'emploierai presque toujours le mot pédicelle pour désigner le petit axe qui supporte les fleurs non sessiles, et non celui de pédoncule, ce qui pourrait paraître singulier quand les fleurs sont solitaires. Mais il ne faut pas perdre de vue que, comme nous l'avons dit plus haut, ces fleurs solitaires, accompagnées de bractées latérales stériles, représentent le plus souvent des cymes réduites à une fleur, et que non loin, sur la même plante, on peut trouver de petites cymesdi-ou triflores; que, dans ce dernier cas, c’est le mot de pédicelle qu’il faut employer sans aucun doute, et qu'on ne pourrait alors se réduire à ap- peler le mème organe, en deux endroits, de deux noms différents. D'ail- leurs la présence ou l'absence d’un pédicelle ne peut être de quelque valeur que lorsqu'il s’agit de fleurs arrivées à leur entier développe- ment; les jeunes fleurs d’une grappe sont d’abord sessiles et peuvent le demeurer longtemps, tandis que les anciennes sont très longuement pé- dicellées; dans une cyme triflore, la fleur centrale peut être pédicellée, tandis que les deux latérales sont sessiles (pl. XVI, fig. 26). Ce qui est généralement de plus d'importance, c’est la différence que présentent, sous ce rapport, les fleurs des deux sexes. Aisi, les fleurs femelles du Codiœum sont à peu près sessiles, et leurs fleurs mâles ont un pédicelle assez long. L'inverse peut souvent avoir lieu. Mais, en outre, l’âge influe sur cette disposition ; car telle plante a des fleurs femelles sessiles, dont les fruits sont longuement pédicellés : INVOLUCRE, 73 ceci arrive surtout dans les Sapiées. Généralement, le pédicelle de la fleur femelle est beaucoup plus développé en longueur et en épaisseur que celui des fleurs mâles. Ainsi, dans les Cleidion, la fleur mâle est presque sessile ; la fleur femelle est supportée par une sorte de grosse massue renflée au sommet (pl. IX, fig. h). De même, celle des Ricino- carpus, des Beyeria (pl. XVI, fig. 15, 16). Il suffit, dans la plupart des genres à loges biovulées, de voir la longueur relative des pédicelles, pour reconnaître le sexe des fleurs; dans les Wielandia, entre autres (pl. XXII, fig. 6), on voit que celui de la fleur femelle est long, épais, renflé, tandis que celui de la fleur mâle est court et filiforme. Le pédicelle est souvent articulé à une hauteur variable, surtout dans les fleurs mâles qui sont caduques; mais nous savons qu’il y à d’autres organes qui partagent avec lui cette propriété (p. 49). Après la chute de ces fleurs, qui arrive lorsque la fécondation est opérée, la portion basilaire du pédicelle subsiste souvent et se durcit; son extrémité pré- sente alors un léger renflement (pl. V, fig. À ped). Les inflorescences sont généralement nues, mais parfois elles sont en veloppées dans un involuere, et celui-ci peut présenter quelques parti- cularités. Je ne reviendrai pas ici sur ce qu’on a appelé involucre dans les Euphorbes, les Pedilanthus, les Dalechampia et les Anthostema. Les seuls involucres que j'aie à décrire sont ceux des Uapaca, des Pera et des Bertya. L'inflorescence mâle des Uapaea ressemble, au premier abord, à une fleur unique. Un grand nombre de petites fleurs mâles très rapprochées constituent un petit chaton en forme de boule, et le tout est porté sur un long pédicule. Du sommet de ce pédicule naît l’involucre, que consti- tuent quatre, cinq ou six grandes bractées membraneuses, colorées, con- caves, imbriquées et enveloppant toute l’inflorescence. De loin, on croi- rait avoir affaire au calice imbriqué d’une fleur unique. Dans les Pera, et dans les genres qui en ont été démembrés, l’invo- lucre aussi ressemble à un bouton. Il constitue une sorte de sac sphé- rique, à paroi épaisse, coriace, à la base duquel sont deux petites brac- tées opposées, ou à peu près, et imbriquées dans le jeune âge. Si l’on examine de près les parois du sac, au-dessus d’une de ces deux petites bractées, on aperçoit un sillon vertical, linéaire, qui s'élève jusqu’au sommet du sac et s’'yarrête brusquement. C’est la ligne de déhiscence de l’involucre ; bientôt, les bords épais et valvaires de cette fente s’éloignent 74 INVOLUCRE. l'un de l’autre: une large ouverture verticale apparaît. par laquelle sor- tent, en nombre variable, les fleurs contenues dans l'intérieur, et le sac lui-même, après s'être étalé en une seule pièce et réfléchi sur lui-même, se détache à sa base et laisse à nu les fleurs et les fruits. _ L'involucre des Bertya ressemble beaucoup à un calice ou à un eali- cule : calice, si l’on considère que l’enveloppe qui est en dedans de lui est colorée, membraneuse. pétaloïde: calicule, si l’on veut regarder la se- conde enveloppe comme un calice coloré. Cette dernière opinion est celle de M. Planchon, qui, cependant, a démontré qu’on ne pouvait appeler la plus extérieure un calicule, parce qu’il a trouvé plus d’une fleur dans l'intérieur, et l’a, en conséquence, regardée comme un véritable invo- lucre. Voici donc des involucres qui entourent toute une inflorescence. On a étendu le même mot à certaines bractées axillantes d’une fleur mâle ou femelle qui étaient accrescentes et finissaient par cacher ces fleurs plus ou moins complétement. Ainsi, dans les Acalypha, la bractée à l’aisselle de laquelle se développe la première fleur femelle produite, devient sou- vent une sorte de cornet qui enveloppe non-seulement cette fleur, mais encore les deux fleurs latérales qui l'accompagnent. Cela est surtout marqué dans les plantes que M. Klotzsch a nommées Calyptrospatha. les- quelles ne diffèrent des Acaiypha par aucun caractère essentiel. Comme je pense qu'on doit réunir le genre Callitriche aux Euphor- biacées, c'est ici le lieu de parler de ce qu'on a appelé l'involuere dans ce genre. À une certaine époque, on voulait absolument rapprocher les Callitriche du groupe des Onagraires. et principalement du type dé- gradé des Hippuris, ce qui était sans doute motivé par le port, la station analogue des deux genres, ou par toute autre raison de la même xaleur. Comine l'Hippuris a manifestement un ovaire infère; il fallut trouver un ovaire également infère au Callitriche. Pour cela, on supposa que son ovaire, réellement supère, était tellement adhérent au calice, qu'il devenait complétement impossible de distinguer l’un de l’autre. et l'on admit de plus qu’ils avaient exactement la même hauteur, de sorte qu'aucune portion libre du périanthe ne pouvait se montrer au-dessus du sommet de l'ovaire. Un organe dont l'existence pouvait alors se trouver embarrassante était le véritable calice, con:posé de deux sépales, qui est au-dessous de l'ovaire ; on en fit un involucre. Comme le même organe se trouve dans la fleur mâle, enveloppaut une ou deux étamines, il faut INFLORESCENCE DE LA MERCURIALE. 75 ici, pour être conséquent avec la description précédente, le donner éga- lement comme un involuere renfermant une fleur mâle monandre nue, ou, quand il y a deux étamines, deux fleurs monandres nues, sans doute. Je décrirai simplement cet organe comme un calice. Et si, maintenant que j'ai tiré quelques principes généraux des faits que nous venons de passer en revue, relativement à l’inflorescence des Euphorbiacées, il pouvait rester quelque doute sur la nécessité qu'il y a, dans certains cas, de décrire les choses, plutôt que de chercher à leur appliquer des noms, j’examinerais l’inflorescence d’une plante vulgaire, la Mercuriale annuelle. A l’aisselle d’une même feuille, et cette feuille peut être même un des cotylédons, il se développe, d’un côté, un axe floral, de l’autre, un ra- meau. Sur le pied femelle (pl. IX, fig. 19), le rameau, très peu dé- veloppé, alors qu’il existe déjà une fleur fort avancée, se charge peu à peu de feuilles et d’inflorescences; il se comporte, en un mot, comme la tige elle-même. La première fleur épanouie auprès de ce rameau est rarement solitaire. Il arrive d'ordinaire, au niveau des feuilles infé- rieures, que le pédicelle qui la porte donne naissance à un autre pédi- celle latéral portant lui-même une fleur de seconde génération; celle-ci se trouve du côté de la fleur autre que celui qu’occupe le rameau dont nous parlions tout à l'heure. Dans ce cas, il n’y aura, en un mot, à l'aisselle de la feuille qu'un rameau et une petite cyme unipare bornée à deux fleurs. Quand la plante est plus forte, l’inflorescence va plus loin. Au lieu d’une cyme unipare, il se produit une cyme bipare, quelquefois chargée de nombreuses générations de fleurs; mais la div'sion binaire ne com- mence pas à la première fleur. Peut-être à cause de la présence du rameau latéral, il ne se développe pas, du côté de ce rameau, de fleur de seconde génération. Il ne s’en produit une que de l’autre côté, et c’est le support de cette dernière qui se divise et devient comme l’axe prin- cipal d’une cyme régulière. La première fleur produite s’isole alors peu à peu du reste de la cyme, et, quoique terminale en réalité, elle semble être latérale; de sorte que, si l’on ne considère que les apparences, lors de l’entier développement, on trouve à l’aisselle de la feuille : Lau mi- leu, une fleur isolée plus développée que toutes les autres; 2° d’un côté de cette fleur, un rameau ; 3° de l’autre, une cyme. Sur les pieds mâles, on trouve aussi ordinairement, à l’aisselle de “# 76 PÉRIANTHE.* chaque feuille, un rameau et une inflorescence. Celle-ci a un axe qui s’allonge très vite et porte des bractées alternes, quoique les feuilles de la plante soient opposées (pl. IX. fig. 12). À l'aisselle de ces bractées se montre un petit glomérule à trois ou quatre générations de fleurs, rare- ment plus. Deux faits enfin se présentent encore souvent qui peuvent‘compliquer, au premier abord, cette disposition. L'un, c’est que la fleur qui se pro- duit la première de toutes à l’aisselle d’une feuille avorte au bout de quelque temps. surtout dans les pieds femelles. L'autre, c'est que le rameau axillaire peut être accompagné d'un second rameau plus peut qui lui est superposé. C'est une observation à ajouter aux nombreux exemples connus de bourgeons axillaires multiples. Si nous recherchons, dans les ouvrages classiques, la définition de l'inflorescence de la Mercuriale, nous trouvons, par exemple pour les fleurs femelles, celle-ci : « fleurs en épis fasciculés ou solitaires, » ou celle-ci : « fleurs femelles, deux ou trois ensemble sur un pédoncule commun, » ou encore : « femelles solitaires ou fasciculées. » La des- cripüon qui précède ces définitions peut, à bon droit, être considérée longue et pénible; mais il faui se demander si les définitions suffisent réellement à la remplacer. PÉRIANTHE. : Il y a des Euphorbiacées dont les fleurs n’ont pas, à proprement par- ler, de périanthe. Les étamines du Colliguaja, par exemple, sont nues, implantées en nombre variable à laisselle d'une bractée, comme cœla arrive dans un grand nombre de plantes amentacées. Il en est à peu près de même chez les Adenopeltis, qu’on confond toujours, au premier abord, avec les Colliguaja. Lear androcée n’est cependant pas tout à fait nu; de chaque côté de sa base, il y a un petit corps glanduleux. Chacun d'eux représente un sépale peu développé, il est vrai, mais qui existe déjà avec les dimensions qu'il ne dépassera guère, quand les éta- mines commencent à se montrer. Dans la fleur femelle, ces sépales sont aussi très petits, mais ils s’aplatissent davantage, ont l'apparence foliacée, et se décomposent en plusieurs petites languettes étroites (pl. VIE, fig. 45, c). NOMBRE DES PARTIES. 77 En dehors de ces fleurs à sépales rudimentaires, le calice le plus sm- ple que l’on rencontre, après la bractée unique, est celui de lOmalan- thus, qui n’a que deux sépales (pl. VIT, fig. 24). Les Ceralophorus ont aussi un calice réduit à deux sépales éperonnés. Presque tous les genres qui se groupent autour des Sapium ont un calice à trois divisions: tels sont les Sprrostachys, les Excœæcaria, ete. Le Commia n'aurait, d’après Loureiro, ce calice qu’à sa fleur femelle, car la fleur mâle est nue. Le nombre 3 appartient aussi au périanthe . de quelques Euphorbiacées à loges biovulées. Sous ce rapport, le Glo- chidionopsis de M. Blume sert de transition pour passer du type 2 au type 3, sa fleur femelle ayant plus souvent deux sépales que trois au calice, etnous verrons que c’est, dans ce cas, le sépale antérieur ou in- férieur qui tient la place de deux folioles calicinales. Le type 4 se rencontre assez rarement chez les plantes qui nous occupent, surtout si l’on en détache les véritables Buées, qui ont à peu près constamment quatre sépales à la fleur mâle. C’est toutefois le nombre normal dans celle des Cicca, des Briococcus, des Scepasma, qui ne diffèrent que par ce caractère des genres voisins à type quinaire. Sou- vent aussi, comme il arrive dans presque toutes les plantes, le type 5, qui est normal, passe au type 4 dans les rameaux affablis ou vers l'extrémité des inflorescences, comme cela se voit dans les Poranthera, Les calices à cinq folioles sont de beaucoup les plus nombreux, sur- tout dans le vaste groupe des Croton et des Phyllanthus. Mais, dans ces derniers, rien n’est plus fréquent que de trouver indifféremment, sur un même pied, des fleurs à cinq ou six sépales. On pourrait, lorsque ces fleurs ont six pièces au périanthe, au lieu de cinq, et lorsque les plus intérieures présentent quelque différence d'épaisseur, de taille ou de coloration, être tenté de leur accorder un calice trimère et une corolle de trois pétales alternes avec les sépales. Ce n’est là qu’un calice de cinq sépales chez lequel l’évolution a été plus loin que de coutume, et qui à produit une foliole de plus. L'étude organogénique montre bien, dans les plantes qui vivent sous nos yeux, que tous ces sépales appa- raissent l’un après l’autre sur l’axe floral (Xylophylla, Euphyllanthus, Colmeiroa). Ainsi, 1l ne faut jamais, à l'exemple de certains auteurs, s’en rapporter à l'apparence des parties, et croire que, parce que des folioles sont plus larges, plus pâles, plus minces et recouvertes par d’autres plus exté- ? 78 EXISTENCÉ DE LA COROILE. rieures, elles constituent une corolle. Comment donc pourra-t-on ré- soudre cette question si souvent agitée : Les Euphorbiacées sont-elles des plantes apétales, ou, au contraire, ont-elles, dans leurs épes les plus complets. un calice et une corolle ? A. de Jussieu s’est évidemment prononcé en faveur de cette dermière opinion. Mais les motifs qui l'y déterminent, puisés uniquement dans l'analogie, dans la forme des parties, dans leur coloration, ont été invoqués en sens contraire dans certaines circonstances où, en effet, ces caractères n'existent pas tels qu'on les voudrait pour affirmer l'existence. - d’une corolle. Dans ces cas cependant, un autre critérium semble démon- trer cette existence. Les botanistes qui nient la présence d’une corolle s'appuient sur l'hypo- thèse d’un double calice. ou d’appendices prenant un aspect pétaloïde. Cette dernière supposition est exacte pour les Claoxylon, mais elle est exceptionnelle. Dans cette plante, il y a trois lames aplaties, colorées, pétaloïdes en un mot. dans l'intervalle des sépales. On a décidé que ce n’était pas une corolle, uniquement par analogie avec les plantes voi- sines, et ici l’analogie a conduit à la vérité ; ce qui n’est certes pas l’or- dinaire. Les appendices ont l'aspect des pétales et leur position: ils peuvent cependant être des glandes formant un disque hypogyne. Mais qui peut nous l’apprendre avec certitude, sinon l'étude du développement et l'époque relative de l'apparition des parties ? Pour combattre l'opinion qui admet un double calice, peut-on ré- pondre «que l'enveloppe intérieure n’est pas de même naïure que » l’extérieure, que son tissu est différent, qu’elle tombe séparément, et » que la préfloraison de la première n’est pas en rapport avec celle de la » seconde? » De combien d'exemples l'opinion attaquée ne pourrait elle pas se prévaloir pour détruire ces objections, quant à l'apparence des parties, l'époque de leur chute, le rapport des préfloraisons? De même, pour refuser de croire à l'existence d'appendices, peut-on invoquer que ce serait «les multiplier considérablement, car le plus souvent il en » existe intérieurement une autre rangée. quelquefois double, et ceux-là » Ofirent la structure ordinaire à ces sortes d'organes: ils sont ou glan- » duleux, ou écailleux, ou membraneux, alternant souvent avec les inser- » tions des étamines?» Quoi de plus facile que de répondre en montrant, par exemple, une fleur de Passiflorée? N'y verrait-on pas des appendices formant un nombre très variable de verticilles. parfois quatre, cinq, de EXISTENCE DE LA COROLLE. 79 toutes les tailles, de toutes les couleurs, ici charnus, ici écailleux, là glanduleux ? D'autre part, un pareil système de preuves amène à faire des con- cessions, à dire: « Remarquons cependant que, dans quelques plantes, » l'insertion et la structure membraneuse des pétales justifient l’autre » manière de les considérer (celle qui n’admet pas l’apétalie), et que » souvent ils manquent dans les fleurs femelles et se trouvent dans les » mâles, circonstance qui pourrait servir à expliquer leur formation et » leur nature. » Que devient cette méthode, lorsqu'il s’agit de fleurs qui ont véritablement des pétales, lesquels n’ont pas, si l’on peut ainsi dire, l'aspect pétaloïde, et d’autres fleurs que l’on regardait comme dépour- vues de ces pétales, parce qu'ils sont fort petits et qu’on ne les avait pas aperçus, comme les Crotonées en offrent quelques exemples? « Voir venir les choses est le meilleur moyen de les expliquer.» C'est là une formule dont chaque pas fait par la science semble davantage tous les jours démontrer la vérité. Ici done, comme partout ailleurs, appli- quons aux organes, autant qu'il sera possible, l'étude de leur dévelop- pement. C’est une règle générale que les pièces qui constituent une corolle apparaissent simultanément sur l’axe, à moins qu’elle ne présente deux verticilles distincts, ou qu’elle n'offre cette singularité signalée par M. Payer dans les Ternstræmiées, et qui fait qu’on se demande s’il s’agit bien là d’une véritable corolle. Au contraire, l’évolution des sépales se fait d’une manière successive. Appliquons ces principes aux Euphorbiacées. Dans un Jatropha, par exemple, les sépales naissent dans l’ordre quinconcial. Les folioles du verticille suivant, au contraire, apparaissent toutes ensemble. D’après cela, celles-ci constituent une corolle, comme on est tenté de le croire, au premier abord, en les voyant former une enveloppe de lames membraneuses, larges, colorées, disposées en pré- floraison tordue ou imbriquée, tout comme celle des Surelles, des Lins, des Géraines, avec laquelle elle a la plus grande analogie. Que si, au contraire, nous examinons une fleur femelle de Crozophora tincloria, comment pourrons-nous, en comparant les cinq folioles exté- rieures du périanthe aux cinq intérieures, dire que les unes sont des sé- pales, les autres des pétales? Ne se présentent-elles pas, à l’état parfait, les unes comme les autres, sous forme de lames étroites, pubescentes, verdâtres, sans éclat ? Leur préfloraison diffère-t-elle beaucoup, et pourra- y 80 EXISTENCE DE LA COROLLE. t-on trouver d'autre différence entre elles que la forme des poils qui les recouvrent? Cependant l'étude organogénique montrera que les cinq folioles extérieures naissent successivement dans l’ordre quinconcial, et que les cinq intérieures, apparaissant au contraire simultanément, con- stituent une véritable corolle, malgré toute apparence de forme et de couleur. La même chose a lieu exactement pour le calice et la corolle verdàtre du Cluytia pulchella, et cependant A. de Jussieu cite cette fleur comme étant de celles qui justifieraient l'opinion contre laquelle il s’est élevé avec tant de raison. De ce qui précède, concluons qu’il n’est pas besoin d’avoir recours à la dénomination de calicule pour les fleurs d’Euphorbiacées à périanthe double; qu’elles sont pétalées dans certains cas, et que la corolle peut venir et vient souvent à y manquer. Nous aurons, sous ce rapport, à passer en revue les principaux genres. Les Euphorbiacées à loges biovulées n’ont pas de corolle. , Cette règle ne souffre qu'un petit nombre d’exceptions (AÆndrachne, Briedelia, Savia, Amanoa, Wielandia, etc.). Nous reviendrons sur les organes qu’on a considérés comme des pétales dans les Euphorbes proprement dites. Les Sapiées, les Acalyphées, les Huracées, n’ont point de corolle. Chez les Crotonées, on peut établir : 1° Que la corolle peut manquer dans les fleurs des deux sexes; 2% Que, lorsqu'elle manque dans l’un d’eux, c’est la fleur femelle qui en est dépourvue; 3 Qu’existant dans les deux sexes, elle peut être beaucoup moins développée dans la fleur femelle. Ainsi on rencontre une corolle dans les deux sexes, par exemple, chez les Cluytia, les Elæococca, les Ricinocarpus, les Aleurites, les Lou- reira, etc., etc. Les Argythamnia sont regardés comme ayant des fleurs mâles pétalées et des fleurs femelles apétalées. Il y a dans la fleur femelle de petits appendices alternes avec les sépales qui représentent peut-être une corolle. Les Codiœum et la plupart des genres qu'on a tirés de l’ancien genre Croton ont les fleurs femelles apétales. Aucune fleur ne possède de corolle chez les Ricinus, les Manihot, les Cnidoscolus, les Trewia. les Beyeria, les Mabea, les Amperea, etc., etc. PÉRIANTHE, 61 DU NOMBRE ABSOLU OU RELATIF DES PIÈCES DU PERIANTHE. Nous avons vu que le périanthe peut être nul (Colliguaja), ou réduit à deux écailles très petites (Ædenopeltis), De ce nombre si restreint, nous pouvons nous élever jusqu’à celui de huit ou dix folioles pour chacun des verlicilles du périanthe. Le nombre dix ne se rencontre guère que pour la corolle, et c’est le seul genre Garcia qui nous le présente, si toutefois on est assuré que les dix lames velues que l’on observe en dedans du calice sont véritablement des pétales; ce que l'étude organogénique pourra seule démontrer. Les folioles calicinales sont rarement aussi nom- breuses. Ainsi, les Æyænanche et les Stipellaria en peuvent offrir huit; mais ce nombre n’est pas constant, il n’y est pas le plus fréquent, et il y peut descendre jusqu’à trois. Je ne pense pas que le nombre absolu des pièces qui constituent ainsi le périanthe ait, dans ce groupe, une grande valeur au point de vue de la classification, et quand il ne sera accompagné d’aucun autre caractère différentiel, il ne pourra pas nous suffire pour constituer des genres dis- tinets. Si donc je m'y arrête ici, ce n’est pas pour en faire une énumé- ration stérile. Mais, comme l’on a fondé sur ce caractère de grandes coupes, j'essayerai de montrer que, pris d’une manière absolue, il ne peut jamais être invoqué en première ligne, pour deux raisons qui, sans doute, paraîtront plausibles. La première, c'est que, dans une même espèce, et, je dirai plus, dans un même individu, sur une même inflorescence, on peut trouver des fleurs, d’ailleurs semblables sous tout autre rapport, dont l’une aura quatre folioles au périanthe, l’autre cinq, une troisième six. Tel est le cas des Poranthera, des Drypetes, des T'hecacoris, des Platygyne, ete. De mème, sur un unique rameau de Claoxylon, de Conceveiba, ete., il s’en présen- tera indifféremment trois ou quatre; chez les Phyllanthus, aussi souvent cinq que six; chez les Omphalea, tantôt cinq et tantôt quatre, etc. Le second motif, c’est que les conditions différentes dans lesquelles se trouve une plante font que le nombre des parties augmente ou diminue. Ainsi, lorsque M. Klotzsch a établi son genre Geiseleria pour le Croton glandulosum, il est bien certain qu’il n’avait sous les yeux que des fleurs construites sur le type quatre, puisque c’est là le caractère principal par lequel ce genre se distingue des autres. Pour moi, lorsque j'étudiai pour 6 sv Le 82 PÉRIANTEE. la première fois ce genre sur des échantillons authentiques, j'en examinai fout d'abord une dizaine sans pouvoir trouver autre chose que des fleurs construites sur le type quinaire. Les plantes avaient-elles végété dans des conditions diverses? C’est ce qu'on peut supposer; toujours est-1l qu’on - ne saurait fonder des coupes génériques sur un caractère aussi fugitif. Le même fait se retrouve dans le genre T'imandra, K1. Ce qui, d'après la description de l’auteur, en distingue les fleurs de celles des Medea, c'est qu’elles ontquatre sépales et quatre pétales. Or, sur les échanüllons de T. dichotoma que le Muséum doit à l'herbier de Berlin, je ne trouve que des fleurs construites sur le type 5 ; sur ceux du T. serrata, qui a la même origine, le type 5 est également la règle; sur dix fleurs analysées, je n’en trouve qu’une qui présente leMype quaternaire : celui-ci peut donc être considéré comme une exception. D'ailleurs, quand même le T. serrata aurait constamment quatre sépales, on ne pourrait pas le séparer du T. dichotoma, qui en a presque toujours cinq, tous les carac- ières essentiels étant d’ailleurs absolument les mêmes. C'est pour ces raisons qu'on pourrait peut-être réunir le genre Argythamnia au Chiro- petalum, ce que j'aurais fait, si la fleur femelle du premier n’offrait des appendices alternes avec les sépales, qu'on peut considérer comme une corolle : appendices que le second ne possède pas. C'est pour cette raison encore que le genre Cicea et le genre Phyllanthus passent inmsensible- ment l’un à l'autre. Si, en effet, on ne compare aux Phyllanthus que les Cicca à quatre sépales et à quatre loges, la distinction est bien nette, parce que le Cicea a autant de feuilles carpellaires que de feuilles cahici- nales, et que le PAyllanthus a plus de sépales avec moins de carpelles. Mais la différence s'amomdrit beaucoup dans la section du genre Cicca, qui possède des ovaires triloculaires; la différence n'existe plus que dans le nombre des sépales, et il peut arriver qu’une fleur de xrai Phyl- lanthus perde un sépale et semble être un Cicca. Les deux genres se confondraient donc alors entièrement, si l'on n'avait comme caractère constant l'androcée tétrandre des Cicca. D'ailleurs. le type varie singulièrement d’un sexe à l'autre. Ainsi, les Acalypha ont constamment quatre divisions au calice de la fleur mâle, et toujours trois ou cinq à celui de la fleur femelle : il y a trois sépales dans la fleur mâle des Angostyles, et cinq dans celui de la fleur femelle. Les nombres relatifs sont : pour les Argythamnia, h et 5; les Bia, 5 et 6; les Colliguaja, 0 et 3; les Eremocarpus., selon M. Bentham, 5 et 0; les Lau- NOMBRE DES PARTIES. 83 tembergia, les Leptobothrys, 3-h et 5-6; les Leucandra, les Tragia, 3-4 et 6-7; les Stipellaria, 2-h et 5-8. Ces exemples, qu’on pourrait multi- plier, prouvent qu’on ne peut dire d’une manière générale que tel genre a les fleurs construites sur tel ou tel type; mais qu’il faut spécifier le nombre des parties de la fleur mâle et celui de la fleur femelle. Cette inconstance de nombre, qui paraît être un caractère de dégra- dation, s'étendant encore plus loin dans quelques genres, il devient im- possible de déterminer le type sur lequel est construite leur fleur, d’une manière générale, car il y à différence constante entre le nombre des parties du calice et celui de la corolle. Ainsi, les Aleurites ont un calice d’une seule pièce, se déchirant inégalement ; la corolle est de cinq pé- tales; les Garcia ont deux sépales et dix pétales; les Ælæococca et les Ostodes, cinq pétales, tandis que le calice des premières n’a que 2-3 fo- lioles, et celui des secondes, 2, 3 ou 5. Rien ne peut alors indiquer d’une manière absolue sur quel type la fleur est construite; ni le nombre des loges ovariennes, qui est de trois dans tous ces genres, ni le nombre des étamines, qui est variable et souvent indéfini. Ici encore il n’y a de certitude à attendre que des observations organogéniques, qui peuvent montrer combien de mamelons calicinaux il existait au premier âge de la fleur, et si ce nombre est altéré, à un certain moment, par des soudures ou des avortements consécutifs. Il y a des lois à peu près absolues qui régissent, dansles Euphorbiacées, le passage d’un type à un autre. Ainsi, dans les Sapium, on trouve ou trois divisions au calice, ou deux. Quand il y en a trois, l’une est posté- rieure, les deux autres antérieures ; quand il n’y en a que deux, c’est que les deux antérieures sont remplacées par une foliole unique. Lorsque les Croton ont quatre sépales au lieu de cinq, c’est qu’un seul sépale rem- place les deux antérieurs. Je n’ai point retrouvé le même fait dans les Argythamnia, mais cela tient peut-être à une torsion de l’axe qu’on ne peut constater sur des échantillons secs. C’est encore au côté antérieur de la fleur que s'opère la modification par laquelle on passe du nombre cinq au nombre six, ou réciproquement. Les fleurs femelles du Cremo- phyllum (pl. NX, fig. 17, 21) constituent une petite cyme triflore. La fleur terminale a le plus souvent six sépales, dont trois antérieurs. Dans les fleurs latérales où le calice est souvent réduit au nombre cinq, c’est la médiane de ces trois bractées antérieures qui vient à manquer. Con- trairement donc à ce qu’on a observé dans quelques autres familles, c’est S4 DISSEMBLANCE DES SÉPALES. généralement par le côté antérieur de la fleur que diminue iei le nombre des parties du périanthe. CALICE. J'aurai souvent occasion de parler des sépales ou des folioles calicinales des Euphorbiacées. C’est là en réalité une expressicn inexacte: il fau- drait toujours dire les divisions du calice. Celui-ci, en effet, est presque toujours gamosépale et présente des divisions plus ou moins profondes; si j'emploie souvent le mot sépales, lorsqu'il s’agit d'établir les rapports de position des parties, c’est pour abréger la description. L'union des différentes folioles peut être complète. Ainsi, il y a telle fleur femelle d'Hura où le calice forme un sac complet à ouverture cir- culaire supérieure, sans dents, sans découpures. Dans les Aleurites et les Garcia, c’est à un certain moment une enveloppe sphérique complète, sans trace de divisions; plus tard, la membrane se déchire irréguhère- ment. Le calice est rarement denté:; d'ordinaire, ses divisions sont très profondes ; il mérite plutôt le nom de partit que celui de fide; mais il est très rare que les divisions soient complétement libres. Le plus souvent les sépales sont tous de la mème forme; il n’y a de dissemblances peu marquées que chez quelques J'ulocroton, les Cerato- phorus, où les sépales extérieurs sont corniculés, tandis que les autres sont simplement convexes en dehors; chezle Glochidion hirsutum, Roxb., où les sépales extérieurs sont auriculés ; chez les Pseudanthus, les Sta- chystemon, où on les trouve légèrement carénés, et enfin chez les Pedi- lanthus, ou encore le périanthe est comme déjeté d’un côté, formant une sorte d’éperon court et obtus du côté de l'axe. Nous verrons que l'irrégu- larité de la fleur tient ici, non-seulement à la forme gibbeuse d’une por- tion du périanthe, mais encore à la forme spéciale du réceptacle qui influe sur le mode d'insertion des différentes pièces du calice. Dansles fleurs où tous les sépales sont semblables de forme, ils peuvent différer de taille. On peut alors être assuré que la préfloraison est imbni- quée et que les sépales les plus courts sont les plus extérieurs : tels, dans les calices en quinconce, ceux qui portent les numéros 41. 2 et 3. Cetie disproportion est très fréquente dans les Euphorbiacées biovulées. Tou- tefois elle se rencontre aussi dans les Julocroton et le Crotonopsis (fleurs femelles). Il est alors à remarquer que l'inégalité suit une progression DÉCOUPURES DES SÉPALES. 85 régulière d'un côté vers l’autre de la fleur. Aïnsi, dans les Julocroton (pl. IL, fig. 23), il y a un grand sépale au côté antérieur, latéralement deux moyens, et deux très petits en arrière, si petits même qu'ils peuvent facilement échapper à la vue, ou disparaitre réellement dans certaines fleurs, ainsi que M. Turezaninow l’a établi pour son genre Heterochlamys, réuni ii aux Julocroton. Dans le Crotonopsis (pl. XIE, fig. 25), c'est au contraire du côté antérieur qu’il y a deux grands sépales superposés à la bractée mere; les deux latéraux sont moyens, le postérieur est souvent presque nul. Une inégalité analogue, quoique moins prononcée, se ren contre encore dans les fleurs des Pilinophytum (pl. XNWE, fig. h). Quoique les caracteres tirés de la forme des sépales, de la nature de leur surface, de leur coloration, de leur durée, n'aient qu'une valeur très secondaire, et quoiqu'ils appartiennent surtout à la partie descrip- tive de cet ouvrage, je suis cependant obligé de poser ici quelques faits généraux qui ne sauraient trouver place dans des descriptions spéciales, et montrer qu'on en peut tirer quelquefois, sinon une certitude complète, du moins quelques indications utiles. Presque toutes les Euphorbiacées biovulées ont les divisions du calice entières et lisses; presque toutes celles qui n’ont qu’un ovule dans chaque loge les ont couvertes de poils. Mais ces poils sont, comme nous le ver- rons plus loin, de plusieurs espèces, les uns simples, les autres étoilés les autres peltés. Or, il y a longtemps qu’on sait que les Croton ont sur leur calice des poils étoilés ou peltés. Si l’on a décrit de vrais Croton comme ayant des poils simples, c’est pour m'avoir point examiné leur base avec attention ; là se retrouve toujours l'indice d’une disposition étoilée. Voici done un caractère qui peut rendre des services pour la détermination rapide des genres. De même, les sépales de tous les genres qui se groupent autour des Acalypha sont pubescents, mais les poils y sont toujours simples, et ce caractère ne variant pas dans un genre donné, j'ai dû le signaler dans les descriptions génériques. Le plus sou- vent entières, parfois très finement denticulées, les divisions calicmales des Euphorbiacées monospermes sont profondément partagées dans les fleurs femelles seules des Cephalocroton, de quelques genres voisins, et de tous ceux qui se groupent autour du genre 'ragia, avec lequel on les confondait autrefois. Elles sont alors pinnatiséquées , pinnatifides , et prennent souvent un aspect plumeux, ressemblant de loin à une feuille composée pennée (pl. IV, fig. 27, et pl. XNHIL, fig. 26). Il arrive même, 86 SÉPALES STIPULÉS. dans les Julocroton (pl. I, fig. 23). que les lobes soient eux-mêmes fine- ment découpés: c'est alors une sorte de sépale décomposé. Pour quiconque est persuadé que le sépale n'est qu'une feuille modi- fiée, il ne sera pas surprenant que. de mème que les feuilles des Euphorbiacées, leurs folioles calicinales tendent à devenir composées, disposition qui n’est d’ailleurs jamais poussée jusqu’à un entier dévelop- pement. Nous verrons que souvent les sépales méritent d'être appelés stipulés. Nous saurons que les feuilles composées des Ænda sont une exception, mais que, même dans ce genre, toutes les folioles ne se déve- loppent pas; que deux, quatre ou même six d'entre elles restent à l’état de glandes stipulaires; nous attribuerons la mème origine aux glandes dites pétiolaires des Elæococca, des Hippomane, des Sapium, etc., etc. aux appendices basilaires du limbe que présentent les Sépellaria. Lors- qu'on voit des Dalechampia porter des feuilles à cing ou à trois folioles. puis d’autres. tels que le Cremophyllum et certaines espèces américaines, n'avoir que des feuilles simples, mais porter de peüts appendices à la base de leur limbe (pl. I. fig. 50, 11). on reconnait facilement que ceux- ci représentent les folioles latérales arrêtées dans leur développement. Dans le calice du Cremophyilum se retrouvent ces appendices. On l'a décrit comme ayant des sépales inégaux, les uns larges et membraneux, les autres très petits et glanduleux: ou les sépales comme étant séparés par des glandules digitées interposées. En étudiant l'un d'eux isolément, on voit facilement qu'après que sa portion principale s'est bien déve- loppée. il apparaït de chaque côté de sa base un petit lobe, ou deux petits lobes qui s'arrêtent vite dans leur évolution et demeurent courts, rougeätres, adéniformes (pl. IE fig. 21, 25). On conçoit facilement alors qu'ils représentent les lobes latéraux des feuilles, et l'on peui leur donner le nom de stipulaires ou de stipellaires: les stipelles, comme les stipules, ne sont que des lobes d’une feuille composée. Réduites dans le cas précédent, comme dans les Stipellaria, certains Aparisthmium (pl. XXI, fig. 11, sp). etc. à la forme de petites lan- guettes, les folioles avortées peuvent devenir un simple mamelon conique ou allongé, eylindrique, à surface glanduleuse convexe, plane ou con- cave. Si elles affectent ces formes diverses dans les feuilles caulinaires. elles peuvent bien les présenter dans leslames calicinales, qui se trouvent alors accompagnées d’une ou de deux glandes basilaires latérales, comme chez les Sapium, les Cælebogyne, etc. Alors, comme il arrive dans CALICULE. 87 d’autres familles, souvent le bord du sépale qui est recouvert dans l’esti- vation, ne porte pas de ces glandes. Leur origine est d'autant plus utile à connaître qu'on les à prises parfois pour des organes d’une autre na- ture. Dans les Sclerocroton, on les a décrites comme disque hypogyne. Ce ne sont là, comme dans des genres cités plus haut, que des glandes dépendant du périanthe (pl. VIN, fig. 17, gl). Si, de plus, les stipules des feuilles calicmales peuvent constituer un calicule, comme cela arrive dans les Fraisiers, les Euphorbiacées ont quelquefois un calicule de cette origme, comme on le verra dans le Caperonia serrata, Hochst, où, plus bas que le calice, et alternes avec ses divisions, se montrent cinq petites languettes foliacées qui manquent dans les espèces américaines du même genre. Il faut bien distinguer cet organe des prétendus calicules des Jatropha que nous savons être des calices. Il n'y a pas que les appendices latéraux des sépales qui puissent prendre l'apparence d’un disque. Le corps lui-même de ces folioles peut s’'épaissir extrèmement, et former une sorte de ceinture glanduleuse autour de l’androcée et du gynécée. C’est ce qu’on observe dans les Sauropus, qui, sans ce caractère, ne différeraient pas des Melanthesa, et qui, pas plus que ceux-ci, n’ont un véritable disque produit par un renflement de l’axe lui-même. Il l’est dans ces plantes par un épaississe- ment considérable de la portion centrale réfléchie des sépales (p£. XXVIT, fig."19%er.21). La couleur du calice est sans aucune importance. En tenir compte, c’est s’exposer à être induit en erreur. Si l’on s’en rapportait à elle, en effet, le calice des Bertya serait une corolle, ce qui n’est pas exact; celui des Manihot et des Cnidoscolus, avec sa teinte violacée ou blanche, pour- rait sembler formé de pétales. D'ailleurs les sépales sont presque toujours verts dans les Euphorbiacées, et la teinte varie beaucoup dans un même genre, passant, dans les Euphorbes, du vert au pourpre où au blanc, dans les Pedilanthus du violet à l’écarlate; c’est un caractère d'aussi peu de valeur que la consistance, de moins de valeur peut-être que la durée. . Celle-ci, en effet, tantôt nuit à l'étude des plantes conservées dans les collections, tantôt la facilite. Les fleurs femelles sont le plus souvent ré- coltées alors qu’elles sont passées à l’état de jeunes fruits : cela n’a guère d’inconvénients dans les genres nombreux où le périanthe est persistant: ss COROLLES POLYPÉTALES ET GAMOPÉTALES. on y peut encore déterminer le rapport des difiérentes parlies de la fleur. Mais. lorsque les sépales sont très caducs, nous trouvons presque toujours le pistil mis à nu. C'est ainsi que, jusqu à présent, on n'avait pas encore déterminé la préfloraison des sépales daus les Antidesma, et que celle du Microelus est impossible à observer sur tous les échantillons que nous possédons. Je ne connaïs pas d’ailleurs, parmi les Euphor- biacées, de calice qui ne demeure toujours parfaitement distinct du fruit autour duquel il persiste. COROLLE. Lorsqu'il a été reconnu que les Euphorbiacées n'étaient point néces- sairement des plantes à fleurs apétales. on les a classées parmi les Poly— pétales: mais ici, comme à propos des Malracées qui en sont si voisines, une difficulté surgit : la polypétalie est fréquente chez les Euphorbiacées; elle est loin d’être constante. La cvrolle des Cureas est gamopétüale, campanulée:les divisions n’en sontlibres que dans la moitié desa hauteur environ. L'union est bien plus prononcée dans le Mozinna peltata:; sa corolle ressemble assez au calice du Muguet. Dans certaines espèces de l'ancien genre Jatropha, la soudure, pour être moins étendue, n’en est pas moins évidente. Voici donc une famille dans laquelle des plantes, très voisines d'ailleurs par tous les caractères, comme les Cureas et les Jatropha, les Mo=inna et les Anda, ont la corolle ici monopétale, là polypétale. On commence d’ailleurs à s’apercevoir qu'il n’y a guère de famille naturelle où le même fait ne se rencontre. Cette diversité n'existe pas parmi les Euphorbiacées biovulées. La corolle, dans les cas où elle existe, a toujours ses parties tout à fait mdé- pendantes: lorsque leur insertion est nettement périgyne, les pétales ont toujours leurs bases très distinctes l’une de l’autre : c'est ce qu'on woit dans les Briedelia, les Amanoa. Ce dernier genre a été considéré jus- qu'ici comme étant apétale. Les pétales, en effet, y sont petiiset appli qués exactement conire le gros disque glanduleux qui entoure le pistil ou les étamines; mais leur existence est incontestable : ils ressemblent beaucoup à ceux des Briedelia, genre extrèmement voisin des Amanoa ; ils ont la forme d’un petit triangle qui serait inséré par un de ses som— mets sur le réceptacle. et dont la face opposée, tournée en haut, serait FORME DES PÉTALES. 89 finement déchiquetée en petits lobes un peu inégaux (pl. XXVII, fig. 2 et à). Cette forme rappelle beaucoup d’ailleurs ce qu’on observe dans les Chiropetalum, dont les espèces tirent de là leur nom de tricuspidatum, quinquecuspidatum. La forme de la corolle a d’ailleurs peu d'importance pour la caracté- ristique des genres ; aussi la décrira-t-on rarement. Il n’y à à noter que certaines dispositions particulières. Dans les Benneltia, ce sont des pétales en forme d’écuelles concaves, carénées en dehors, échancrées supérieu- rement, et enveloppant à peu près complétement les étamines super- posées. Chez les Philyra, les pétales peuvent être légèrement irréguliers ; _leurs deux moitiés sont légèrement insymétriques (pl. XIE, fig. 17), et le même fait se présente, quoique à peine marqué, dans la corolle de quelques Jatropha. Dans les Monotaæis, la forme des pétales rappelle beaucoup celle des étamines ; mais il est facile de se convaincre que la taille des espèces d’appendices réfléchis qui descendent en s’enroulant de chaque côté de l'onglet varie beaucoup, ainsi que leur forme, en pas- sant d’une espèce à une autre (pl. XVI, fig. 23 et 24). La ressemblance qui existe également entre ce qu’on a appelé les pétales chez les Poran- thera et les véritables étamines peut laisser quelque doute sur la nature des premiers. Ainsi, au premier âge, ces pétales sont de simples lan guettes étroites, aiguës et dressées (pl. XXV, fig. 2 et L); mais, à une certaine époque, ces languettes s’allongent et s’infléchissent à la façon des filets staminaux, de sorte que, peut-être, elles représentent de véritables staminodes, ce que l’observation organogénique pourrait seule décider. Le même doute peut exister, à propos des Argythamnia, pour les petites languettes étroites, pubescentes, qu'on trouve dans l'intervalle des divisions du calice de la fleur femelle. Peut-être qu’elles représentent des pétales plus petits que ceux de la fleur mâle. Mais il se pourrait bien aussi que ce fussent les folioles d’un calicule analogue à celui qu’on trouve dans une plante assez voisine de celle-ci, le Caperonia serrata, Hochst. Ces organes sont verdâtres, ce qui pourrait suffire à quelques auteurs pour trancher la question en faveur de la dernière opinion. La colora- tion de la corolle n’est cependant pas un caractère de valeur. Ainsi, dans le Cluytia pulchella, les pétales sont verdâtres; dans le Crozophora tinc- toria (fleur femelle), ils ont absolument la teinte du calice, tandis qu'ils sont rouges dans certains Jatropha, les Elæococca, blancs dans le Mo- 90 COROLIE DOUBLE. sinna peltata: jamais ils n’apparüennent à la série cyanique. Nous avons vu que ces mêmes variétés de coloration s'observaient parfois dans les sépales. En dehors de l'étude organogénique, 1l ne reste alors, pour dis- tineuer les pétales, que la position relaüve et, s'ils étaientusolés, quelques différences d'aspect dans la surface du üssu; car il ne doit pas être ques- tion ici de la structure anatomique. Ainsi, dans le-Cluytia pulchella, les péfales sont couverts de petites taches glanduleuses pellucides (pl XNWE fig. 9) qui ne se retrouvent pas dans les sépales. Dans les fleurs mâles des Croion et de quelques genres voisins, les pétales, alors même qu'ils affectent une coloration semblable à celle du calice, sont d'un üssu plus mou, plus mince, très finement découpés sur les bords, ei nous verrons d’ailleurs que leur préfloraison n’est point la même. Ces pétales d'aspect villeux ne se rencontrent guère que dans ce groupe. Ailleurs la corolle peut bien être garnie de poils, et souvent même ceux-ci prennent un très grand développement; mais ils sont relégués sur le milien de la face interne despétales, où ils forment un bouquei ne s'élevant jamais jusqu'au sommet du pétale; c'est ce qu'on voit facilement dans ceux des Aleurites (pl. XIE, fig. 12), des Elæococca, des Loureira, eic., et surtout des Pogono— phora (pl. XIK, fig. 25, p). Us peuvent donc ètre portés aussi bien par des corolles monopétales que polypéiales. Celle des Garcia est tout à fait exceptionnelle sous ce rapport; elle est lisse en dedans, tandis que chaque foliole est recouverte sur sa face convexe de lons poils serrés et soyeux (pl. XIV, fig. 29, 30). Mais est-il bien certain qu'il s'agisse à d’une véritable corolle? Si c'est une corolle, elle est, contrairement à ce quiarnive dansioutes les Euphorbiacées, constituée par une double rangée de pétales. Dans la fleur mäle il y en a dix, cinq extérieurs et cinq mitérieurs, aliernes avec les précédents (pl. XIV, fig. 28). Dans la fleur femelle il n’y en aurait. le plus souvent, que huit (fig. 35); ce pourrait bien n'être autre chose qu'un disque pétaloïde. Si ce sont des pétales, il n’y a pas d'autre genre où ils soient aussi nombreux. Amsi, les Acfephila en ont cinq et quelquefois six, les fleurs mâles d’Argythamnia quaire : ce sont les nombres ordinaires; ils répondent à - celui des sépales, et dans les cas où il n'y a pas isomérie Se calice et la corolle, c'est cette dernière qui l'emporie, comme les Alewrifes, les Osiodes, les Agrostistachys en fournissent la preuve. Quand Pnverse arrive, ce n’est qu'accideniellement, ei seulement dans quelques fleurs PRÉFLORAISON. M1 d’une même inflorescence, comme cela s’observe dans les vrais Savia et les Crolonopsis; leur fleur' peut devenir même tout à fait apétale; mais je n'ai pu constater qu'il existât un ordre régulier dans ces avortements plus ou moins complets de la corolle. Toutes les fois qu'il m’a été possible de suivre le développement des pétales, j'ai observé leur apparition simultanée sur le réceptacle. C’est, avec quelques autres, une preuve de plus pour moi que les petites lan- guettes glanduleuses, simples ou ramifiées, qui se trouvent dans l’in- tervalle des sépales de la fleur femelle des Croton (pl. XNUHE, fig. b, et 3, c) représentent de véritables pétales. PREFLORAISON. Toutes les préfloraisons peuvent se rencontrer dans les fleurs de ce vaste groupe, mais toutes aussi y passent facilement d’une variété à une autre; de sorte que les caractères que l’on en peut tirer pour la classi- fication des genres sont ici d’une importance secondaire. Il n’est guère possible d'étudier ici l'influence que doit avoir sur le mode de préfloraison la régularité ou l'irrégularité de la fleur : car les fleurs irrégulières se rencontrent en nombre fort minime parmi les Euphorbiacées. On ne peut guère, sous ce rapport, comparer que les Euphorbia aux Pedilanthus, et les véritables Croton aux Lulocroton et aux Crotonopsis. £ Les Pedilanthus sont des Euphorbia à périanthe irrégulier, en admet lant toutefois que leurs fleurs sont hermaphrodites, sinon tout ce que je vais dire du calice s’appliquerait à un involucre. Les sépales ne sont libres dans ces deux genres qu’à leur partie supérieure; mais quoiqu’ils forment dans lEuphorbia une enveloppe parfaitement régulière, tandis qu’elle est inégale, gibbeuse dans les Pedilanthus, et que les folioles calicinales soient inégales dans leur portion libre, la préfloraison imbri- quée est très prononcée dans l’un et l’autre genre. Les Croton ont cinq sépales égaux qui sont généralement disposés, lors de l’entier développe- ment, en préfloraison valvaire. Lorsqu'on examine comparativement les Crotonopsis et les Zulocroton, chez lesquels les sépales sont très inégaux, deux ou trois étant très petits par rapport aux autres, l’un d’eux surtout, et ces divisions du calice pouvant même complétement manquer, de + le‘ 93 INCONSTANCE DE LA PRÉFLORAISON. maniere que le pisül n’est plus enveloppé que d'un côté par le pé- rianthe, on n'en voit pas moins, à l’àge adulte, la préfloraison devenir aussi valvaire. IL est d’ailleurs bien évident qu'on ne peut tirer aucune conclusion générale d'un aussi petit nombre d'exemples. C'est une règle à peu près constante que les Euphorbiacées à loges biovulées ont le périanthe à préfloraison imbriquée. Pour celles dont les loges sont uniovulées, la préfloraison imbriquée existe fréquemment aussi; mais plus souvent encore elle est valvaire. Ce qui caractérise ici l'estivation imbriquée, c'est son meonsiance. A part les cas de préflorai- son quinconciale qui se rencontrent souvent dans le calice, il est impos- sible de préciser, comme cela se fait ailleurs, quelle position occupera d'une manière absolue tel ou tel sépale, telle ou telle pièce de la corolle. De R aussi l'impossibilité de fixer une fois pour toutes la relation du sépale 1, par exemple, avec le pétale 1 ou 3, et ainsi de smte. Quelques exemples montreront bien cette impossibilité. L'Omalanthus n’a que deux divisions au calice; elles sont imbriquées, et généralement l’antérieure enveloppe des deux côtés la postérieure (pl. NII, fig. 29). Mais ceci ne saurait être posé comme règle imvariable:; car dans un genre voisin, le Sapium, lorsqu'il y a deux divisions au calice, dont une antérieure et une postérieure, c’est l’antérieure qui, le plus souvent, est enveloppée par l'autre (pl. VL fig. 15). Lorsque le calice a trois divisions, les mèmes variations se présentent. Dans un Cnemidostachys, un Maprounea, eic., de trois sépales imbriqués, le pos- iérieur sera d'ordinaire tout à fait extérieur (pl. VIE, fig. 23). Dans la fleur femelle d’une plante très voisine, l'Hippomane, représentée pl. NE, - fig. 17 et AS, des trois divisions du calice, c'est au contraire la posté rieure qui est complétement enveloppée. Le fait est le même avec des fleurs construites sur le type 4. On ne peut presque jamais établir d’une manière absolue qu'un calice a une préfloraison imbriquée älternative, avec deux sépales extérieurs et deux autres aliernes plus intérieurs; car, à côté de la fleur observée, on en trouvera bientôt une autre qui aura un sépale tout à fait extérieur, un tout à fait intérieur et deux autres qui seront moitié l'un et moitié l'autre. De mème si l’on ne considère que deux sépales opposés, on verra que l'un d'eux sera tantôt recouvert et tan- tdt recouvrant. Cette mconslance de position paraît être surtout propre aux tvpes dégradés, comme ceux que nous ofire souvent ceite famille. Cette vérité parait plus frappante encore quand on examine des fleurs RS INCONSTANCE DE LA PRÉFLORAISON. 93 construites sur le type 5, qui est le plus fréquent, et qui d’ailleurs passe, comme nous l'avons vu, très facilement au type 6, qui revient même, mais plus rarement, au nombre 4. À ce propos encore, il me semble préférable de décrire ce qui se passe dans quelques fleurs déterminées. La fleur femelle du Co/meiroa buæifolia, qui seule est cultivée à Paris, a un calice à cinq ou six divisions. S'il y en à cinq, leur préfloraison est quinconeiale, le sépale 2 étant postérieur, les sépales 1 et 3 antérieurs Mas s'il y a six divisions, elles se disposent sur deux rangées alternes : une rangée extérieure, où deux sépales sont antérieurs et l’autre posté- rieur, et une rangée intérieure, dont deux divisions sont au contraire placées du côté de l’axe. Alors apparaissent, dans la préfloraison relative, un grand nombre de modifications. Le sixième sépale surajouté, celui de la rangée intérieure qui regarde en avant, est souvent tout à fait re- couvert (pl. XXII, fig. 25), et l’on peut alors penser qu’étant le dernier produit sur une spire qui comporte six folioles au lieu de cinq, c’est là paturellement la position qu’il doit occuper. Ceci n’est cependant pas constant; sur une fleur voisine, on trouvera que le sépale le plus inté- rieur de tous est un des deux postérieurs, et que cette sixième division du périanthe est, au contraire, tout à fait recouvrante par rapport aux deux autres du verticille, ou moitié recouvrante et moitié recouverte. De même pour le sépale 2 du calice quinconcial ; il est tourné du côté de l’axe, et, dans le bouton, il recouvre le sépale 3, tandis qu'il est re- couvert par le sépale 1. Combien de fois cependant ne voit-on pas que, lorsqu'il y a six sépales, c'est celui qui, dans le verticille extérieur, regarde l’axe, qui se trouve envelopper tous les autres? Les faits signalés ci-dessus se reproduisent constamment chez les Phyllanthus et les Xylophylla (1) que l’on cultive dans les serres; ils démontrent que, si l'on peut facilement admettre que cinq sépales disposés ‘en quinconce (1) Je citerai seulement ici, comme exemple de ces variations, celles que j'observe dans les fleurs mâles du Xylophylla speciosa cultivé au Muséum. Les sépales étant numérotés depuis 1 jusqu'à 6, seulement quant à la position, de manière que le sépale 4 soit, dans le verticille externe, tourné du côté de l’axe, les sépales 2 et 3 antérieurs, dans ce même verticille, les sépales 4 et 5 postérieurs, et le sépale 6 antérieur dans le verticelle interne, je trouve : 1° Le sépale 6 tout à fait recouvert; le sépale 4 tout à fait recouvrant; les quatre autres moitié l’un, moitié l’autre. 2° Le sépale 1 tout à fait recouvrant, tandis que c’est le sépale 5 qui est tout à fait recouvert. 3° Le sépale 6 tout à fait recouvrant, de même que le sépale 1. Je n’ai pas besoin d’ajouter que, comme dans beaucoup d’autres fleurs, les spires s’enroulent tantôt à droite, tantôt à gauche, ve 94 * z INCONSTANCE DE x PRÉFLORAISON. forment une spire continue unique, ceci devient beaucoup moins croyable, dans un grand nombre de cas, pour un calice à six divisions imbriquées et disposées sur deux rangées. 22: L’estivation de la corolle est tout aussi variable, dans unemème plante, que celle du calice. Généralement elle est imbriquée, plus rarement tordue; je men connais point qui soit véritablement valvaire ailleurs que dans les Bennettia. Mais, d’uve part, la disposition contournée passe très fréquemment à l'imbrication, et celle-ci est elle-même très variable. Le mode d'imbrication le plus rare qu'on observe ici dans les cerolles pentamères, c’est le qumeoncial; il n’y a pas un seul genre qu'il puisse caractériser d'une manière absolue. Les Jatropha et les genres voisins, Aieurites, Elæococca, Rieino- carpus, etc., ont normalement la corolle tordue; mais souvent le pétale antérieur perd ses relations primitives. Son bord recouvert s'échappe en dehors, ou son bord recouvrant s'échappe en dedans, et la préflo- raison devient imbriquée. Il en arrive de même, mais plus rarement, pour les autres pièces de la corolle. On concoit dès lors qu'un mode d'imbrication quelconque en remplace facilement un autre, pour la mème cause qu'une Corolle quinconciale cesse de l'être, et récipro- quement. C'est ce que nous allons constater, par exemple, dans les Cluytia, tout en faisant voir comment ces transformations altérent les rapports mutuels de position des diverses pièces du calice et de la corolle. Dans la fleur femelle du Cluytia pulchella, la seule que l'on cultive à Paris. le calice est généralement en préflorason quinconciale. Des cinq pétales disposés de même, celui qui alterne avec les sépales 3 et 5 et celui qui alterne avec les sépales 4 et 4, sont extérieurs ; celui qui alterne avee les sépales 2 et & est moitié recouvert et moitié recouvrant, et les pétales tout à fait recouverts sont ceux qui aliernent avec les sépales Let 5, et Let 3. Mais il arrive souvent aussi que ce dernier, au lieu d'être tout à fait recouvert, devient complétement extérieur (pl. XVE, fig. 5). La préfloraison, de quinconciale qu'elle était, devient alors im— briquée de la facon qu'on a appelée cochléaire, et les rapports des parties deviennent tout différents dans l’estivation. Voilà pourquoi, dans la des- cription des genres, il m'a été impossible presque toujours de donner d’une manière absolue cette position relative des pétales et des sépales, ce qui est possible dans certaines familles et peut permettre au crayon art ns PASSAGE D'UNE PRÉFLORAISON À UNE AUTRE. 95 de tracer exactement le diagramme d’une fleur, d’après la description d’un auteur précis. S'il est peu étonnant, en somme, de voir ainsi l’imbrication passer fréquemment d’une modification à une autre, on s’attendrait moins à voir la préfloraison imbriquée devenir facilement la préfloraison valvaire. C’est pourtant ce qui s’observe dans certains cas pour le calice. Sou- vent la préfloraison des sépales, imbriquée dans le jeune âge, devient valvaire, ou, comme disent les descripteurs, subvalvaire dans l’âge adulte. Dansles Ricinus, les Mercurialis, les Crozophora, il y aun moment où les pièces du périanthe sont imbriquées ; cela tient à leur ordre d'apparition, qui est consécutif; les dernières folioles qui se montrent sur l'axe se trou- vent plus ou moins recouvertes par celles qui les ont précédées ; mais peu à peu cette disposition disparaît, en même temps que la différence de hauteur des points d'insertion, et la préfloraison devient valvaire. Cela est surtout marqué dans les Croton (pl. XVII, fig. 1, 2). Les sépales apparaissent dans l’ordre quinconcial, et d’abord ils se recouvrent dans la préflorason. À l’âge adulte, celle-ci est valvaire (fig. 7). Il n’y a donc point lieu de s'étonner si, dans quelques espèces de Croton, la fleur pos- sède encore un calice en préfloraison quinconciale, ici très manifeste, ici à peine marquée (pl. XVII). On peut dire que, dans ces plantes, la préfloraison valvaire est le terme; que, dans toutes les espèces, ce terme n’est pas atteint, et que la préfloraison imbriquée est un arrêt de dé- yeloppement de la préfloraison valvaire. Aussi, lorsque dans deux espèces de ce grand groupe Croton, d'ailleurs semblables par tous leurs carac- tères, Je trouverai le calice, ici légèrement imbriqué, et là tout à fait valvaire, je me rappellerai que ce dernier offrait, il y a quelques jours encore, la disposition imbricative, et je ne reléguerai pas la plante dans un genre particulier. Il en sera de même pour les Amanoa, sur lesquels, quoique nous n’ayons à notre disposition que des fleurs sèches, il est pos- sible de voir que les divisions du calice tantôt sont valvaires, tantôt se recouvrent légèrement l’une l’autre. On regarde généralement et, avec raison, la préfloraison induplicative comme dérivant de la valvaire. Il n’en est cependant pas toujours ainsi, si l’on veut conserver ce nom pour les cas où les bords des divisions du calice sont repliés en dedans. En effet, dans le calice du Microelus Rœ- perianus, l'estivation est induplicative, si bien que les bords rentrants des 96 FRÉFLORAISON DE LA COROLLE. sépales enveloppent, un peu avant l'anthèse, l'étamine superposée Cependant. si l’on examine ce calice plus jeune, on voit que la préflo- raison quinconciale y est exitrèmement prononcée (pl. XXVWI, fig. 25, et 26). Avant de passer à ce qui concerne plus spécialement l’estivation de la corolle, on peut se demander s’il y a quelque rapport entre sa préflo- raison et celle du calice. La réponse est affirmative pour les quelques Euphorbiacées à loges biovulées qui ont un périanthe double : tels les Savia. les Petalodiscus, les Wielandia, les Discocarpus. Mais ceci cesse d'être vrai lorsque l'insertion des pétales est nettement périgynique: dans les Briedelia, les Amanoa, où le calice finit par devenir valvaire, la corolle est imbriquée dans son jeune âge. Je ne parle point ici, bien en- tendu, de l'état avancé de développement où l'intervalle qui sépare l’in- sertion des pétales est devenu beaucoup plus large que leur surface, de sorte qu'il n y a plus entre eux aucun contact. Dans les genres à loges uniovulées, il est au contraire de règle qu'il y ait différence de préflo- raison entre le calice et la corolle. Les Æleurites ont un calice valvaire, une corolle imbriquée ou tordue ; les Crozophora et la plupart des Croton sont dans le même cas, ainsi que les Chiropetalum à V'âge adulte, les Diütaxis, les Elæococca, les Garcia. La corolle demeurant à peu près con- stamment contournée dans l'estivation. le calice devient au contraire quinconcial, comme cela arrive chez les Ricinocarpus, Sarcoclinium, Philyra, Jatropha, et Curcas. Mais on conçoit d'autant mieux qu’il puisse y avoir quelques exceptions, que la préfloraison tordue de la corolle passe facilement, comme nous l'avons dit, à l'imbrication. Ainsi il ya similitude de préfloraison pour les deux verticilles du périanthe chez les Cluytia, les Pogonophora et les Codiœum. Quand les pétales de contournés deviennent cochléaires, c'est sur- tout l’antérieur qui éprouve des modifications daps sa situation relative, devenant tantôt tout à fait extérieur, tantôt tout à fait recouvert. On ne peut d’ailleurs absolument prévoir que ce sera lui qui subira ce déplace- men; pas plus qu’on ne peut, dans les cas de torsion. dire que les pétales s’enroulent à droite ou à gauche, car l'une et l’autre direction se ren- contrent parfois sur deux fleurs voisires. Les Philyra sont les seules plantes chez lesquelles j'aie remarqué que la préfloraison contournée soit accompagnée d'une légère insymétrie des deux moïitiés du pétale, comme cela se rencontre si fréquemment chez les Apocynées. etc. PRÉFLORAISON DANS L'ANDROCÉE. 07 On sait que les pièces de l’androcée représentant, comme celles du périanthe, des feuilles transformées, peuvent offrir aussi une préflo- raison spéciale ; et celle-ci se distingue en absolue et en relative, suivant qu’on considère une étamine isolée, ou en rapport avec les étamines voi- sines. La préfloraison absolue est même considérée par A. de Jussieu comme ayant ici une valeur notable pour la détermination de certains genres. Il à remarqué que les Rotilera ont, à toute époque, les filets sta- minaux dressés ; tandis que les Croton, qui leur ressemblent beaucoup par les caractères extérieurs, ont les filets infléchis dans la préfloraison. Grâce à cette inflexion des filets, l’anthère qui devient naturellement introrse lors de la floraison, est constamment extrorse dans le bouton. Ce n’est pas à dire que les vrais Croton seuls présentent ce caractère; la même inflexion existe dans les Crotonopsis, les Zulocroton, etc. ; mais on peut affirmer que, lorsqu'une fleur mâle n’a pas ses filets staminaux inflé- chis dans le bouton, elle n'appartient pas au genre Crolon. La même inflexion, moins marquée dans les Adenocrepis, les Astro- coceus, les Tragia, se présente avec des caractères particuliers dans le Cnesmone (pl. AV, fig. 15). Ce n’est pas sur la portion de l’étamime qui répond à l’anthèré qu’elle s'exerce; celle-ci est et demeure introrse à toutes les époques. Mais au delà d’elle se prolonge le connectif qui se coude, de manière à plonger son sommet vers le centre de la fleur et à venir passer, par conséquent, en dedans de la face interne de l’anthère. Dans d’autres genres, la position est inverse ; la flexion rend introrse dans la préfloraison une anthère qui deviendra extrorse quand le filet se redressera, comme dans les Symphyllia ; où c’est, au contraire, un filet qui, d'abord rectiligne dans le bouton et surmonté d’une anthère extrorse, s’allonge et s’infléchit, lors de la floraison, de manière à rendre cette anthère introrse et à la renverser, pour que les trous de déhiscence par lesquels s'échappe le pollen se trouvent à la partie la plus déclive, et qu'il puisse ainsi tomber au dehors, par le seul effet de son poids. C’est ce qui se passe dans les Poranthera (pl. XXN, fig. 1 et 3). Dans ces plantes, cette inflexion s'accompagne d’un allongement progressif, considérable, du filet. Ailleurs, c’est plutôt une sorte de brisure qui se produit à angle aigu. Ainsi, dans les denochlæna, les deux portions du filet coudé vien- nent s'appliquer exactement l’une contre l’autre. Dans les Jatropha et quelques genres voisins, les étamines du rang inférieur, introrses d'abord, deviennent presque subitement extrorses, par un mécanisme analogue. 7 98 PRÉFLORAISON DANS L'ANDROCÉE. L'extrémité du filet se coude tout près de l’anthère, et celle-ci porte en dehors sa face intérieure; mais ce n’est point à la manière des anthères versatiles et oscillantes, qui basculent sur le sommet du filet; ce n’est pas non plus la flétrissure du tissu qui fait qu’elle tombe par son propre poids : il y a un mouvement de réflexion tel que l’étamine, une fois devenue extorse, ne peut être ramenée à sa direction primitive, sans rupture du filet (pl. XIV. fig. 18). Chez les Cephalocroton. d'ailleurs très voisins des Adenochlæna, les choses sont poussées plus loin, en ce sens qu’il y a deux fois flexion, au lieu d'une (pl. XVIIL, fig. 2h, 25). Il en résulte que l’anthère du Cephalocroton, introrse dans la préfloraison, l’est encore lors de l’entier déplissement du filet. C'est là un mtermédiaire entre la flexion simple et le phssement du filet, qui ne peut demeurer enveloppé par le périanthe qu’en s'inflé- chissant en zigzag un grand nombre de fois sur lui-même, comme cela a lieu chez les Cleidion (pl. IX, fig. 3), les Conceveiba (pl. XXI, fig. 12), les Pycnocoma, et mème vers le sommet de ceux du Ricm (pl. X, fig. 15). Il ne faut point confondre ces faits, où la flexion existe dans chacun des filets staminaux considéré isolément, avec la flexion totale de l'an- drocée, ou plutôt de la colonne commune qui le supporte, comme elle peut avoir lieu dans les Schismatopera et dans le Dalechampia micrantha (pl. IV, fig. 2). Il faut aussi les distinguer des déplacements qu'amène l'anthèse dans certaines anthères. alors que, d’abord mtrorses ou extrorses dans le bouton, leurs loges se dressent sur le sommet du filet avant de s'ouvrir. On a voulu tirer de cette évolution un caractère propre aux Antidesmées; mais il ne faut pas le considérer comme spécial à ce groupe de plantes, car on le rencontre dans d’autres genres qui par tous sont considérés comme appartenant sans contestation aux Euphor- biacées, tels que les Thecacoris, les Amperea, les Leptonema, les Mercu- rialis, et mème souvent les Acalypha, qui, en outre, présentent, dans la préfloraison de leurs longues anthères, un enroulement caractéristique. Il n’y a que peu de faits se rapportant à la préfloraison relative des étamines; généralement, en effet, elles ont peu de largeur et ne peuvent guère se recouvrir. Toutefois les A/chornea et les Lepidoturus, dont les huit étamines semblent, à l’âge adulte, ne former qu'une rangée, ont leurs flets recouverts les uns par les autres dans leur portion élargie, à un àge où lon voit ainsi que les étamines sont en réalité disposées sur PRÉFLORAISON DANS LE GYNÉCÉE. 99 deux rangs, et l’imbrication des anthères aplaties des Redia est extrème- ment marquée jusqu'au moment de l’anthèse (pl. XXI, fig. 1). Il y à aussi quelques faits à noter dans la préfloraison du gynécée ; des changements de rapports et de direction s'y manifestent parfois, depuis le moment de l’apparition des feuilles carpellaires, jusqu’à celui de l'épanouissement. Il y a imbrication des extrémités des jeunes car+ pelles dans le jeune âge des Colmeiroa et des Cluytia, avant l'époque où se découpent les divisions du style. Celles-ci s’imbriquent aussi dans le jeune bouton du Ricin. Dans le large style des Cælebogyne et des Manihot, il y a plissement ou chiffonnement (pr. corrugative). Observées jeunes, les deux branches du style de la Mercuriale enchevêtrent réciproque- ment leurs dentelures. Les trois branches aplaties et pétaloïdes (KL) du style des 4 canthocaulon sont, au contraire, parfaitement valvaires dans le bouton. Quant à la préfloraison absolue, les Croton ont les branches du style infléchies et fortement enroulées dans le bouton (pl. XVIIT, fig. 3). Celles d’un grand nombre de Sapiées sont étalées et rectilignes d’abord, puis elles s’enroulent en se réfléchissant (pl. VIIL, fig. 18). Enfin, le style entier du Macaranga est d’abord réfléchi, de manière que son sommet retombe antérieurement sur la bractée axillante. Lors de l’anthèse, au contraire, il est complétement redressé (pl. XXI, fig. 6 et 8). Il n’est pas jusqu’au disque qui ne puisse, lorsque les portions en sont membraneuses, pétaloïdes, affecter une préfloraison particulière. Dans l’Aleurites où il forme comme une corolle urcéolée autour de l'ovaire, lorsque celui-ci grossissant, le disque vient à se séparer en plusieurs lames pétaloïdes, celles-ci se touchent bord à bord. Dans la fleur mâle du Petalodiscus platyrachys, forme également une seconde corolle à pré- floraison valvaire. Dans les Briedelia, les cinq lames aplaties et triangu- laires qui le constituent se touchent aussi bord à bord, mais elles peuvent, en raison de leur grand accroissement, se recouvrir et s’imbriquer légè- rement (pl. XXV, fig. 26, 29). Le plus extérieur des disques de certaines Euphorbes est, sans contredit, ce qu'il y a de plus marqué sous ce rapport. On voit en effet dans l’£. Jacquinuflora, que les expansions pétaloïdes des glandes interposées aux divisions du calice s'imbriquent fortement en dehors du calice qu’elles cachent complétement, et plus souvent encore se disposent en préfloraison tordue (p/. I, fig. 6, 9). 100 KRÉGULARITÉ AVEC INSYMÉTRIE. SYMÉTRIE FLORALE. La plupart des fleurs des Euphorbiacées sont de celles qu’on appelle régulières ; un grand nombre de celles qui sont régulières ne sont point symétriques; l'inverse est également vrai dans le petit nombre de cas où la fleur se trouve être irrégulière. Ici donc, comme partout ailleurs, symétrie et régularité sont deux choses bien distinctes. La fleur d’une Euphorbe est régulière: elle n’est point parfaitement symétrique quant à son androcée : car. lorsqu'on connaît le mode de dédoublement latéral des étamines de chaque faisceau, on sait qu'il est impossible qu'un plan vertical partage un de ces faisceaux en deux parties symétriques; l'anthère la plus élevée ne sera point coupée par ce plan en deux portions égales. elle pourra même rester tout à fait entière d’un côté de ce plan. Lesautres verticilles pourront être coupés symétriquement par ce plan. Mais quand il y a des appendices pétaloïdes mterposés aux divisions du calice, comme ces appendices peuvent être irréguliers, à la facon des pétales des Finca, des Nerium. ce verticille surajouté pourra bien être régulier. quant à la disposition de ses éléments, mais il ne pourra pas être partagé en deux moitiés symétriques. Par contre. la fleur des Pedilanthus. si nous en exceptons l'androcée, qui ne diffère point de celui des Euphorbes, aura, quoiqu'elle soit irré- gulère, un plan de symétrie ; celui qui passera xerticalementpar l'axe et le milieu de la braciée partagera son ovaire, les deux rangées de son périanthe et sa gibbosité réceptaculaire en deux moitiés symétriques. De plus, quoique ce périanthe soit irrégulier à l’âge adulte, si lou suit son développement, on verra que, dans son très jeune âge, la fleur a été, à un moment donné, complétement symétrique et régulière, même dans son androcée. La fleur mâle d'un Philyra est aussi régulière que celle d’un Curcas: le nombre des parties est le même dans l’une et dans l’autre, abstraction faite du disque glanduleux ; mais la corolle du Curcas est symétrique, parce que ses divisions sont régulières: la corolle du Philyra, ayant les pétales légèrement irréguliers (p. 89), n’a plus de plan de symétrie, et le même fait existe, quoique à un moindre degré, dans celle de quelques Jatropha. Ce caractère n’a donc pas ici une grande valeur pour la classi- FLEURS TYPES. Aot fication ; il ne saurait empêcher de rapprocher des Curcas les Philyra, qui sont des Jatropha dépourvus de disque dans la fleur mâle ; et d’ailleurs il y a des fleurs de Philyra où les pétales devenant presque réguliers, l’'insymétrie de la corolle disparaît à peu près complétement. À part ces quelques exceptions, il n’y a guère, chez les Euphorbiacées, d'irrégularité dans les appendices floraux. Les divisions du calice des Sapium et de quelques genres voisins ont souvent une glande basilaire latérale, au lieu de deux; celle qui occuperait le bord recouvert dans l'imbrication manque généralement; les deux moitiés de l'organe sont alors insymétriques. Mais alors même qu'il y a symétrie, au moins dans un sens, pour tous les verticilles d’une même fleur, le nombre des plans dits de symétrie varie considérablement, en passant d’un verticille à l’autre. Cela tient surtout à la fréquence du nombre 3 qu’affectent les feuilles carpellaires. Comme, dans ce cas, elles sont d’ailleurs régulièrement disposées autour de l’axe commun, elles possèdent trois plans de symétrie; mais bien souvent alors l’androcée étant régulièrement construit sur les types 4, 5 ou 6, de même que le disque et le périanthe, ces verticilles offrent uu nombre plus considérable de plans de symétrie. Ainsi, dans les Menarda, le calice, le disque, l’androcée, ont chacun cinq plans de symétrie ; le gynécée n’en a que trois. Il n’en a pas davantage dans l'Amanoa, et n’en a que deux dans les Briedelia, où l’on en retrouve également cinq dans les autres verticilles. Je ne connais guère que le Wielandia (pl. XXIT, fig. 7, 10), qui offre autant de fois cinq plans de symétrie qu'il a de verticilles et où la fleur elle-même possède aussi ces cinq plans. Le Wielandia est done une fleur type, et c’est d'elle que philosophi- quement on doit faire découler tous les autres genres qui en dérivent. Comment se fera cette dérivation, c’est ce qui a déjà été établi de fait, au début de ce travail. Mais nous pouvons ici rechercher quelles causes, dans les Euphorbiacées, vont faire peu à peu dévier ce type. En général, pour le pistil, c’est, en première ligne, l'avortement. Au lieu de cinq loges, il n’y en a plus que trois dans tous les genres voisins. Au lieu qu'il s’en trouve une au-dessus de chaque foliole du périanthe, il n’y en aura plus, par exemple, qu’au-dessus des folioles 1, 2 et 3, etelles manqueront au-dessus des folioles 4 et 5. Le même avortement pourra réduire le nombre des pièces de l’an- drocée. C’est ainsi qu’il y avait une étamine au-dessus de chaque sépale 102 CAUSES DE DÉVIATION. dans le Menarda, et que, dans le Phyllanthus, V Emblica. il n'yena plus que trois, au-dessus des sépales 1, 2 et 5. Mais l'avortement, qui est ici la règle, venant à ne pas se produire, des fleurs anormales de Phyllan- thus se rencontreront qui retournent au type (pl. XXIV, fig. 22) et pos- sèdent une étamme au-dessus de chaque sépale. Si l'anomalie d’ailleurs ne ramène complétement au type, comme dans le cas précédent, l'inégalité de développement peut produire quelque chose d’intermédiaire. C'est amsi que dans une fleur de Kirganelia, d’Anisonema. 1l y a bien encore cinq étamines comme dans le Menarda, mais deux grandissent beaucoup, deux demeurent irès petites. la cm- quième enfin présente un développement moyen; quand ces inégalités de développement se produisent dans un semblable androcée, 1 m’a semblé que c'étaient les étamines superposées aux sépales les plus inté- rieurs qui se développaieni le plus. L'inégahié de développement joue un rôle très peu considérable dans les Euphorbiacées ; à part l'exemple du Pedilenthus, je ne rencontre guère ici que les Cerañophorus, quelques Tulocroton, avec les petits éperons on les saillies en forme de carène de leurs sépales extérieurs. Le dédoublement et la muliiplication jouent également un rôle impor- tant dans la déviañon des types euphorbiacés ; mais comme c’est parti culièrement à l’androcée que s'appliquent ces modifications, nousaurons à y revenir longuement an sujet des étamines ; ei pour le moment, nous ne nous occuperons plus que de la symétrie étudiée dans les PRE de la fleur avec l'axe qui la porte ei sa braciée mère. Quand une fleur monochlamydée d'Euphorbiacée a deux divisions au périanthe, dans la grande majorité des cas l’une d'elles est toumée du côte de l'axe. l’autre du côté de la braciée. Ainsi, dans les Glochidio- nopsis, et souvent dans les Sapium, il y a un sépale antérieur et un pos- iérieur, et ce dernier recouvre ordinairement l’autre. Quand il ya trois divisions au calice, l'une est postérieure et les deux autres antérieures. Dans un même genre, comme les Sapium, les Stllingia, où l'on passe ainsi fréquemment du nombre 2 au nombre 5, il est facile de voir que c'est le sépale antérieur qui se dédouble et qui est remplacé par deux folioles; dans les genres que nous venons de citer, ainsi que dans les Maprounea. les Spirostachys, les Excæraria, eic., où la préfloraison st imbriquée, ces deux sépales se recouvrent l’un Las et le sépale postérieur, ne variant point dans sa position et ses rapports, les enveloppe PASSAGE D'UN TYPE A L'AUTRE. 103 tous les deux. Toutefois il ne faut pas voir là une règle absolue, car dans l'Omalanthus populifolius il est à peu près constant que le sépale anté- rieur recouvre le postérieur. Dans les fleurs du Mercurialis annua, le sépale postérieur est de même recouvert par les autres dans le jeune âge. Il est vrai qu'ici la préfloraison devient ultérieurement valvaire, tandis que, dans les Sapiées, elle demeure toujours imbriquée. Néan- moins il faut remarquer que ce ne sont iei que des variétés dans la pré- floraison; la position des deux ou des trois sépales relativement à l’axe et à la bractée est normalement la même. . Quand il y à quatre divisions au calice, une d'elles est antérieure, une postérieure, les deux autres latérales. On voit alors, comme dans les Poranthera, ou plus rarement les Cicca, que c’est le sépale antérieur qui se dédouble, lorsqu'on passe du nombre # au nombre 5. Lorsque, comme dans lArgythamnia, on trouve qu’il n’y a pas de sépale en avant et en arrière, on peut supposer que cette disposition tout à fait exceptionnelle est le résultat d’une torsion du pédicelle. Quand le calice est pentamère, le sépale 2 se trouve du côté de l'axe; les sépales 4 et à sont superposés à la bractée. Mais les plantes sèches nous offrent à cette règle très générale quelques exceptions. Ainsi j'ai observé des Bia avec un sépale antérieur et deux postérieurs; les Julo- croton (pl. IE, fig. 23) sont dans le mème cas. Est-ce l'effet d’une torsion tardive? C’est ce que l’on ne saurait affirmer. Lorsqu'il y a six divisions au périanthe, elles sont généralement dis- posées sur deux séries alternes. Dans ce cas, l’extérieure se comporte comme s'il n'y avait que trois sépales, et les folioles du verticille inté- rieur sont, l’une antérieure, et les deux autres postérieures. La fleur irrégulière des Pedilanthus ne rentre pas dans cette loi (pl. HE, fig. ?). Les trois sépales extérieurs sont bien, l’un postérieur et les deux autres antérieurs; mais les petits sépales intérieurs sont rejetés tous les trois du côté postérieur de la fleur, et celui que l’on peut regarder comme le sixième (voy. p. 57) étant en dedans des sépales 4 et 5, avec lesquels il alterne, pourrait être considéré comme appartenant à un autre verticille plus intérieur. La conséquence la plus générale que l’on puisse tirer de ce qui précède quant à la position du calice, par rapport à la bractée et à l’axe, c’est qu'ordinairement 1l y a un sépale postérieur, et que la bractée répond à l'intervalle de deux autres sépales. Nous verrons, à propos de la position 104 NOMBRE DES ÉTAMINES. des étamines et des loges ovariennes, par rapport à l'axe, qu'on peut éga- lement établir quelques principes généraux. Pour le moment il ne nous reste qu'une relation à signaler, c’est celle des divisions du périanthe, lorsque la fleur est terminale, avec les bractées subjacentes, à l’aisselle desquelles se développent les fleurs de seconde génération. Dans les Monotaxis, par exemple (pl. XVI, fig. 22), ilest facile de voir qu'il y a exactement alternance, DU NOMBRE DES PARTIES DE L'ANDROCÉE ET DE LEUR SYMÉTRIE. -Rien n'est plus variable que le nombre des étamines. Il change sou- vent d'un genre à l'autre. et d'une espèce à l’autre dans un bon nombre de genres. Il est même vrai, d'une manière générale, que ce nombre varie, dans un même échantillon, d’une fleur à l’autre, avec une grande facilité. Ceci n'arrive guère toutefois pour les Euphorbiacées à loges biovulées, si distinctes sous bien des rapports. L'Anthostema a des fleurs monandres, et de même les genres qui con- stituent le petit groupe des Anthostémidées. Mais parmi eux, le Pachy- stemon réduit à une étamine peut, d'après M. Wight.en présenter excep- tionnellement deux. Le nombre trois est extrêmement répandu dans certains groupes où il est normal, comme dans les Excæcaria, les Micro- stachys, etc. Il semble en être de mème chez les Sapium, les Stillingia, et cependant il est le plus rare dans ces genres : il se maintient, par exemple, dans le S. ligustrina, Michx., mais dans la plupart des autres espèces. ainsi que dans les Maprounea, n° a plus que deux étamines. Il faut observer alors que les deux qui persistent sont alternes avec le sépale postérieur. et que. par conséquent, celle qui vient à manquer occuperait le côté antérieur de la fleur. Je cite ici spécialement le Maprounea, parce qu'il a été indiqué comme n'ayant qu'une étamine à deux loges séparées. Il présente, au contraire, deux étamines dont chacune est biloculaire, ce qui détruit tout caractère différentiel de quelque valeur entre lui et les Stillingia. Les Phyllanthus, les Melanthesa, etc... ont normalement trois étamines. Il faut se garder de compter ces trois étamines pour six, lorsque les deux loges de l’anthère sont bien distinctes, erreur qu'on commet facilement pour les Glochidion, par exemple: le plus souvent ils paraissent avoir six ANDROCÉE DIPLOSTÉMONÉ. 105 anthères, mais celles-ci ne seraient alors qu'uniloculaires : le nombre d'espèces de ce genre où il y a en réalité plus de trois anthères est très restreint, quoique cela puisse se rencontrer. On passe quelquefois, dans les Phyllanthus, du nombre trois au nombre quatre; cela arrive souvent au Muséum pour le P. grandiflorus; 11 y à alors ordinairement trois grandes anthères et une quatrième plus petite, qui est latérale, Quelque- fois même, le nombre d’étamines s'élève à cinq dans ces fleurs qui n’en ont naturellement que trois. Les fleurs de l'Emblica (pl. XXIV, fig. 22) m'ont offert cette disposition anormale. Il y a alors une étamine en face de chaque division du calice, tandis que normalement, on n’en trouve qu’au-dessus des sépales 1, 2 et3. Ceci montre quelle étroite affinité il y a entre les Menarda, où le nombre cinq est normal, et les vrais Phyllan- thus. Quand il y à ainsi cinq étamines, deux cas peuvent se présenter : ou elles sont toutes égales en longueur, comme dans les Thecacoris, les Savia, les Fluggea, etc.; ou bien elles sont inégales, comme dans les Aniso- nema, les Kirganelia. Abstraction faite de ces différences de taille, l'isosté- monie est un caractère très fréquent des Phyllanthées et d’une portion des Crotonées d’A. de Jussieu. Autant il y a de divisions au calice, autant il y a d’étamines; et quand nous voyons les Phyllanthus passer au type quaternaire, comme cela arrive pour les Cicca, les Zygospermum, on y observe aussi quatre sépales et quatre étamines, comme chez les Palenga, deux étamines et deux sépales. Pour le genre Poranthera, en particulier, on voit que la plupart des fleurs ont cinq sépales et cinq éta- mines; mais, sur le même pied, un certain nombre auront six étamines et six sépales, et quelques-unes avec quatre sépales quatre étamines; de sorte que les fleurs sont toujours isostémonées. Le type diplostémoné est plus rare parmi les Euphorbiacées ; nous le rencontrerons cependant dans certains genres. Alors il est de règle que les étamines forment deux verticilles ; s’il y en a dix, comme dans les Jatropha, cinq sont plus petites, plus extérieures, superposées aux pé- tales; cinq plus longues sont alternes. C'est une règle très générale qui retrouve son application dans les genres Ditaæis, Caperonia, etc., et quand il n’y a pas de corolle, larelation ne varie pas; les cinq étamines les plus courtes répondent à l'intervalle des sépales (Cnidoscolus, Ma- nihol, etc.). Assez fréquemment le nombre des étamines, supérieur à celui des folioles calicinales, est cependant inférieur au nombre double : ainsi 106 ANDROCÉE ANISOSTÉMOXÉ. nous irouvons souvent huit étamines dans les Elæococca, les Mozinna, les Crozophora, les Amperea ; mais alors les étamines peuvent présenter deux modes d’arrangement bien distincts. Dans les Elæocorca, par exemple. le type normal présente un androcée décandre . Il ya d’abord (pl. XIV) cinq petites étamimes superposées aux pétales et cinq plus grandes aliernes (fig. 36). Mais il arrive fréquemment que le verticille supérieur est composé d'éléments dissemblables:; il y a trois étamines, dont une postérieure ei deux antérieures qui sont fertiles. et deux latérales qui sont beaucoup moins développées ou même parfai- tement stériles (fig. 35). Il arrive donc ici pour ce verticille de l'androcée ce que nous avons pu observer pour l'unique verticille de celui du Phyl- lanthus ; il y a tendance à réduction, et ce sont les mêmes étamines. les deux latérales, qui disparaissent. Ceci nous explique bien ce qui se passe dans le Mozinna peltaia pl. XUI, fig. 14): nous n’y trouvons que huit étamines, cing extérieures et trois intérieures; mais il n'ya pas de staminodes à la place des deux anthères qui marquent dans la rangée supérieure. Îl ne faut toutefois pas chercher beaucoup pour rencontrer des fleurs de Mozinna à dix étamines. Ce nombre est mème le plus fré- quent qu'on observe dans les Curcas, qui ne différent pas autrement des Mozinna. Ï y a aussi indifféremment dix ou huit étaminesdans les Aphora et les Crozophora. Mais. dans ces derniers. les cinq éiamines du rang inférieur, dont aucune ne manque jamais. sont, d’après l'étude qu'en a faite M. Payer, superposées aux divisions du calice, tandis que dans les Aphora. elles sont, comme dans les Ditaxis, au-dessus des pièces de la corolle. On comprend que c'est dans de semblables différences de position qu'il faut chercher des caractéristiques distinctes de genres: sinon, com- ment pourrait-on distinguer un À phora octandre d’un Crozophora, puis- qu'il y a dans les deux plantes même nombre d'étamines monadelphes, même nombre de pétales, de sépales, même inflorescence, même pré- floraison ? 4 Dans les Amperea, où avec cinq sépales se rencontrent huit étamines, le fait n'est pas de la mème nature. Il n’y a pas, en effet, dans ces fleurs, trois grandes étamines et cinq peütes, mais bien quatre petites et quaire grandes. C'est qu'on peui concevoir comme normal, dans les Amperea, le type qu'on rencontre souvent dans la nature : quatre sépales.et huit étamines, dont quatre petites et quatre grandes (p!. XIV, fig. 6). H peut arriver alors qu'un des sépales se dédoublant, on en ait cinq au calice; ANDROCÉE PLÉIOSTÉMONÉ 107 mais alors, l’androcée ne change ni dans le nombre, ni dans les rapports de ses parties constituantes. Comme on rencontre deux rangées d’'étamines, on peut en rencontrer trois, ce qui arrive fréquemment chez les Croton. Alors cinq étamines sont superposées aux pétales, cinq plus longues sont alternes, et cinq plus longues encore et plus intérieures sont superposées aux premières. Mais ce qui arrivait pour le second verticille arrive iei pour le troisième. Au lieu de comprendre cinq étamines, il n’en a plus parfois que trois, et c’est ainsi qu'on à treize étamines au lieu de quinze, disposition qu'il est difficile d’apercevoir dans la plupart des Croton, où le réceptacle est contracté sur lui-même, mais qui devient très évidente dans la fleur entièrement développée du T'ritaæis (pl. XI, fig. 10). Là les verticilles, bien espacés, sont au nombre de trois, présentant, le premier cinq éta- mines, le second cinq également, et le dernier trois seulement. : Le nombre des étamines peut ne plus être défini, mais présenter ce- pendant un rapport constant avec le nombre des pièces du périanthe. Ainsi, dans un certain nombre de Crotonées, il y a autant de séries d’éta- mines, ou deux fois autant, que de pièces au périanthe. Dans les Eu- phorbes, le nombre absolu des étamines est très variable; mais elles constituent toujours autant de faisceaux qu'il y a de divisions au calice. Dans les Ricins, où le nombre des étamines est indéterminé, l'étude organogénique démontre qu'il y a un nombre de petits bouquets ou fais- ceaux d’étamines multiple de celui des sépales. Enfin, il y a bien des genres où le nombre des étamines, très grand et très variable, échappe à toute détermination numérique exacte; mais il est probable qu'il n’en serait pas de même pour nous, s’il était possible de suivre leur dévelop- pement. La symétrie de l’androcée, considéré dans ses rapports avec les pièces du périanthe, peut se réduire aux quelques faits généraux suivants : À, Quand il y a une seule étamine dans la fleur, ou son anthère paraît exactement terminale, et alors l’androcée affecte plus d’un plan de symétrie, ou elle n’est-pas terminale, et il ne possède qu’un seul plan de symétrie; ce que nous voyons, par exemple, pour les Dalembertia, -où ce plan est le même qui passe par le milieu de l'axe et de la bractée mère (pl. V, fig. 11, 13). B. Quand il y a de élamines, ou le calice a dés sépales, comme dans certaines fleurs de Sapium, et alors les deux sépales étant antérieurs 105 SYMÉTRIE RELATIVE et postérieurs, les deux étamines alternent avec eux et sont latérales: ou le calice a deux sépales latéraux, et les deux étamines sont antérieures et postérieures (Callitriche); ou encore les étamines sont superposées cha- eune à un des deux sépales (Palenga). C. Quand il y a trois étamines avec un calice à trois sépales, ou les étamines sont alternes avec les divisions du calice. et alors l’une d'elles est antérieure et les deux autres postérieures (c'est une règle générale pour toutes les Sapiées); ou, ce qui est beaucoup plus rare, les étamines sont superposées aux sépales (Lassia). e D. Quand:il y a trois étamines avec cinq divisions au calice (PAyllan- thus), deux de ces étamines sont superposées aux sépales 1 et 3, qui sont antérieurs, et une au sépale 2; il n'y en a pas en face des sépales k et 5. E. Quand il y a quatre étamines avec quatre sépales dans une Euphor- biacée à loge biovulée, les étamines sont superposées aux sépales (Cicca, Prosorus). F. Quand il y a cinq étamines avec autant de sépales dans une Eu- phorbiacée à loges biovulées, ces étamines sont superposées aux sépales. qu'il y ait une corolle ou qu'il n'y en ait pas (Andrachne, Fluggea, Brie- delia, Amanoa, etc.). Au contraire, quand il s’agit d'une Euphorbiacée à loges uniovulées, on peut encore rencontrer celte superposition; mais elle est exceptionnelle, et, d'ordinaire, les étamines sont alternes avec les divisions du calice (Cluytia, Chiropetalum, Micrandra, Siphonia. etc.). G. Il peut y avoir autant d’étamines que de foholes calicinales, et, par conséquent, isostémonie, sans que les étamines forment un verticille unique. C’est ce que prouve l'exemple du Colmeiroa. Le calice de ses fleurs mâles est à six divisions. et l’androcée se trouve également com- posé de six étamines. Mais comme le calice a ses folioles disposées sur deux verticilles alternes, de même les étamines forment deux rangées: il y en a trois qui sont superposées aux sépales extérieurs et trois qui le sont aux sépales intérieurs. Ce fait semble démontré par l'existence d’un disque glanduleux occupant l'intervalle des deux verticilles staminaux. Il ne pourra toutefois y avoir de certitude entière que quand on aura pu suivre le développement de la fleur, et si l'étude organogénique con- firme le fait, il faudra bien distinguer cette fleur de celle des Fluggea. par exemple, où il y a autant d'étamines que de sépales. mais où l'on voit celles-ci apparaître toutes en même temps sur le réceptacle et se SYMÉTRIE RELATIVE. 409 développer simultanément. Quand le disque glanduleux apparaît dans la suite, il est tout entier situé entre l’androcée et le périanthe, ce qui n’a pas lieu dans le Colmeiroa. I. Réciproquement, il peut y avoir un nombre d’étamines double de celui des sépales, c’est-à-dire diplostémonie par le nombre, sans que, pour cela, les étamines soient placées sur deux verticilles différents, et, dans ce cas, il faut supposer un dédoublement latéral pour expliquer la diplostémonie. Ainsi, tandis que dans un Lassia il y a trois sépales avec trois étamines (pl. IV, fig. 23), dans les T'etrorchidium il y a trois sépales et six étamines, mais celles-ci ne forment qu'un verticille; elles sont placées deux par deux en face de chaque sépale : donc la fleur d’un Tetrorchidium peut être considérée comme étant celle d’un Lassia dont chaque étamine est remplacée par une paire d’étamines. 1. Les Adenocrepis (page 39) offrent comme un acheminement vers ce dédoublement. Certaines fleurs de ce genre ont quatre sépales et quatre étamines superposées ; certaines autres ont encore quatre sépales, mais six étamines. Deux d’entre celles-ci sont superposées à deux des sépales; les quatre autres sont superposées par paire aux autres sépales ; elles semblent s'être seules dédoublées. J. Quand il y a diplostémonie quant au nombre des étamines, et que ces organes sont en même temps disposés sur deux verticilles, s’il s’agit d’une fleur pentamère, comme celle des Jatropha (pl. XVI, fig.19), le verticille le plus extérieur, composé de cinq étamines plus petites, est superposé aux divisions de la corolle, et les cinq grandes étamines sont, au contraire, superposées aux divisions du calice. Quand la fleur est apétale, les rapports n’y sont point changés; les cinq petites éta- mines sont alternes avec les divisions du calice dans les Cnidoscolus, et les grandes superposées. Avec le type 4 on rencontre la même dis- position. dans les Acalypha, par exemple, et dans les Dysopsis avec le type 5. K. Dans les cas qu'on peut appeler de diplostémonie incomplète, comme dans les Anda, les Elæococea, c’est le verticille des grandes éta- mines qui est incomplet : au lieu de cinq, il n’y en a que trois; ce sont celles qui seraient superposées aux sépales 4 et 5 qui manquent ou qui, du moins, restent rudimentaires. Je parle ici seulement des étamines considérées quant à leur taille dans la fleur adulte, car lorsqu'il s’agit de l’époque relative de l'apparition, qui n’est pas forcément en rapport 110 DÉDOUBLEMENT DE L'ANDROCÉE. avec l'intensité ou la rapidité du développement. les relations peuvent changer, comme nous le verrons à propos de l'organogénie. L. Avec plus de deux verticillesd’'étamines, la disposition alternante peut se continuer au delà du second, avec une grande régularité: Que l'on examine, entre autres. une fleur mäle de Tiglium à quinze étammes; comme il s’en rencontre beaucoup. on aura cinq petites étamimes super- posées aux pétales, cinq plus grandes alternes et cinq plusgrandes encore superposées aux premières. Si le troisième verticille était incomplet. comme dass le Tritazis ( pl. XI. fig. 11). ilse comporterait par rapport aux autres comme fait le second de lÆlæococea à l'égard du premier, et s'il y en a quatre, dont un mcomplet, il se comporte à l'égard du troi- sième comme fait le troisième du Trifaxis à l'égard du second, et ainsi de suite. Certaines fleurs du Tiglium offrent aussi des exemples de cette symétrie (pl. XNIL, fig. 3). M. Dans les fleurs de quelques genres peu éloignés des Crofon, comme les Codiœum. les Gelonium, les Kilotchiphytum (pl. XNIL fig. 5). ete.; l'agencement décrit ci-dessus se complique de dédoublements latéraux, car il y a des vertiailles de l'androcée qui présentent non pas une seule étamme, mais plus d’une étamine en face de chacune des pièces du périanthe. N. Ce dédoublement peut s'effectuer de différentes manières. Celui des étamines du Ricin nous occupera d’une façon spéciale lorsque nous exa- minerons son organogénie. Nous pouvons dire déjà qu'il y à dans ses fleurs autant d’étamines que de sépales et superposées à ces sépales, puis autant d'étamines alternes, puis un nouveau verticille d'étamines super- posées, et ainsi de suite, mais que chacune de celles-ci se partage ensuite en un paquet d'étamines monadelphes. ©. Dans les Euphorbes, le dédoublement s'opère au contraire seule- ment sur cinq faisceaux qui se décomposent de haut en bas. et alternati- xement d'un côté à l’autre. Il n'ya doncici que cinq faisceaux d'étamimes alternes aux sépales, tandis que dans le Ricin 1] y en a cinq alternes, cinq superposés, et ainsi de suite. . “P. La position des étamines affecte une autre symétrie dans certaines fleurs polyandres. Au lieu de verticilles. elles forment des séries verti- cales, et cela est manifeste, par exemple, dans le Redia (pl. XXL fig- 4): En face de chaque sépale il y a tantôt deux. tantôt trois lignes dressées formées d'étamines exactement superposées Il y a déjà longtemps que DÉHISCENCE DE L'ANTHÈRE. 111 M. Payer a démontré, à propos des Renonculacées, qu’une même famille naturelle pouvait ainsi présenter dans son androcée, soit des verticilles alternatifs, soit des séries verticales. ANTHÈRE. Pour ce qui concerne la forme des anthères, je renvoie le lecteur au mémoire d'A. de Jussieu. C’est principalement à ce point de vue de la forme qu'il étudie ces organes, et il considère ce caractère comme ayant de l'importance pour la distinction des genres. Nous ne lui attribuons pas la même valeur et nous remettons, par conséquent, à la description des genres l'indication des formes particulières qui s’y peuvent rencon- trer. Leur mode de déhiseence est plus important à étudier, parce qu’il a suffi à quelques auteurs pour établir des genres distincts. Ainsi M. Mueller (Hooker’s Journ., 4857, p 17) a créé le genre Elachocroion qui semble être, sous tous les autres rapports, un Cnemidostachys, mais dont les anthères sont porricides. C’est aussi ce qu'avait fait Hochstetter pour les Sclerocroton, d’ailleurs si voisins des Stillingia. Mais, en examinant de près les anthères du S. ellipticus (pl. NUL, fig. 16), on voit qu’elles ne sont point porricides ; elles s'ouvrent par une fente longitudinale dont les bords ne s’écartent d’abord que dans leur partie supérieure, et plus tard l’écartement peut se prolonger de haut en bas. Il n’y a pas en réalité de déhiscence porricide parmi les Euphorbiacées. Les Poranthera offrent au sommet de leurs loges, non point un trou, mais une véritable fente assez courte et dont les bordss’écartent de bonne heure (p/. XXV, fig. 3). Seulement, dans cette plante, la cloison qui sépare les deux moitiés d’une même loge n’est pas détruite, comme dans les Sclerocroton. C’est ce qui fait qu’il y a persistance, même après la déhiscence, de quatre cavités qu'on appelle loges, mais qui ne sont en réalité que des demi-loges. La persistance d’une partie de cette cloison a fait aussi considérer comme tétraloculaire l’anthère des Mappa et celle de quelques genres voisins (pl. XX, fig. 3). Cette anthère est quadrilobée avant la déhiscence, mais elle n’a en réalité que deux loges, et chacune d’elles est divisée en deux portions, mais par une cloison incomplète. Je crois également mcom- plètes les cloisons qui divisent en trois chambres l’anthère du Pachystemon (pl. XX, fig. 39). Toujours est-il que lorsqu'elle s'ouvre et se sépare à ee + # à 412 DÉHISCENCE DE L'ANTHÈRE. son sommet en trois petits panneaux, la partie supérieure de ces cloisons se trouve forcément détruite. L’anthère de l'Erythrocoeca s'ouvre aussi par une fente: maisles bords s’en écartent d’abord supérieurement et la séparation gagne de proche en proche vers la partie inférieure : elle s'arrète toutefois vers le milieu de la hauteur des loges. Alors les bords:se renversent dans leur partie libre, et chaque loge représente une sorte de cornet dont la partie inférieure est entière, dont la supérieure est échancrée. à bords évasés et réfléchis (pl. XXI. fig. 10). Les loges de la Mercuriale ne s'ouvrent pas dans toute leur longueur sur les deux faces. Sur l’extérieure (pl. IX. fig. 16, 18), il y a bien un sillon longitudinal qui commence au connectif et qui descend jusqu'en bas: mais sur la face intérieure il ne remonte que fort peu ef s'arrète subitement (fig. 17). Il en résulte que les parois vidées de la loge ne peuvent s'étaler en une lame plane après la déhiscence, ce qui, chez les Cnidoscolus, lui permet de se débarrasser complétement de son pollen d'une manière très rapide. Je ne connais pas chez les Euphorbiacées, quoi qu'en disent quelques descriptions, d'exemples positifs de déhiscence transversale. Il a déjà été démontré que les Phyllanthus et les Xylophylla présentaient des loges dont la déhiscence était réellement longitudinale. mais que la fente, en réalité étendue du sommet organique de l'anthère à sa base, ne devenait horizontale que parce que l’anthère réfléchie en totalité prenait cette mème direction. Il y a d’ailleurs des espèces du genre Phyllanthus où les anthères demeurent verticales et où les lignes de déhiscence le sont aussi. La direction horizontale, qui n’est que consécutive, et le grand rapprochement des trois anthères qui se touchent bord à bord, font que, dans certains Phyllanthus de Madagascar, la ligne de déhiscence a l'air circulaire et continue : il semble que les {rois anthères vidées ne repré- sentent plus que deux plaques arrondies superposées et s'écartani l’une de l’autre par leur bord. Mais. dans le jeune àge, on aperçoit nettement trois étamines distinctes. Outre la dépression facile d'ordinaire à apercevoir au point qu'oceupe Ja ligne de déhiscence, celle-c1 est quelquefois indiquée d'avance par un épaississement notable et une coloration foncée. C'est ce qu'on rencontre chez les Amperea ( pl. XIV, fig. 2. 3) et chez tous les genres groupés autour du Polyboea (pl. XNII. fig. 32). Une ligne brune ou nairätre se - CONTE CONNECTIF. 4113 dessine sur la loge et se dédouble dans sa longueur lors de la déhiscence, de manière que chacune de ses moitiés persiste sur un bord de la fente. Le connectif qui unit les loges au filet et entre elles est ordinairement peu développé; le plus souvent, c’est la continuation du filet qui ne change ni de direction, ni de volume; l’anthère est alors immobile. Aïlleurs ce même filet se renfle un peu à son sommet pour constituer ce connectif, comme dans les Conceveiba (pl. XXI, fig. 12) ou les Pycnocoma. Beau- coup plus rarement l’anthère devient oscillante et versatile sur le som- . met aigu du connectif, comme dans les Ælæococca, les Cnidoscolus (pl. XIX, fig. 6). Le connectif peut se prolonger au delà des loges; alors il est apiculé; maisil ne faut pas confondre la saillie qu’il forme dans ce cas, avec les prolongements des loges elles-mêmes, comme les petites pointes de celles du Zuckertia (pl: IN, fig. M, a), de lAcidoton (pl. XVI, fig. 11, a), ou les petits bouquets de poils des Ctenomeria. Le connectif lui-même ne se prolonge guère qu’en languettes aiguës, comme dans les Conce- veiba (pl. XXI, fig. 12), les Redia (pl. XXI, fig. 2), les Mozinna (pl. XWI, fig. 10, 11), les Gynoon (pl. XXVIT, fig. 12), et surtout dans les Adria- nia (pl. XVI, fig. 12, c), où il est à la fois très allongé et élargi, comme-chez les Violariées. Dans le Cnesmone (pl. IV, fiy. 14, 15), le connectif présente une particularité remarquable. Sa base se continue simplement avec le filet, et sa face interne porte les deux loges de l’an- thère. Au delà ilse prolonge, mais 1l cesse bientôt de s'élever; il se coude à peu près à angle droit pour se porter vers le centre de la fleur; plus loin un nouveau coude à angle droit le rend de nouveau vertical, et le sommet aigu qui termine cette dernière portion regarde directement en bas. Les coudes, très anguleux, présentent souvent un léger renflement. La forme du corps du connectif est très variable : ainsi, dans les Mer- curialis, c’est une petite sphère glanduleuse (p2. IX, fig. 16, 18); dans les Melanolepis, c’est un corps également glanduleux, mais déprimé et polyédrique; dans le Scepasma, un cordon étroit et coudé (pl. XXV, fig. A1); dans le Baliospermum, une large plaque spatulée ou une sorte de battoir; dans les Monotaæis (pl. XNE, fig. 25), un grand arc de cercle qui éloigne les loges l’une de l’autre, à peu près comme chez les Sauges ; dans l’Agyneia, une large plaque triangulaire (pl. XXIV, fig. 1), et dans POmplhalea, une sorte de chapeau convexe supérieurement, comme 8 41% DIRECTION DES ANTHÈRES. celui d’un champignon, et portant sur ses bords deux ou trois petites échancrures dent les côtés sont occupés chacun par une loge d’anthère (pl. VIE, fig. 2, 3. 6). IL faut donc n'avoir pas observé les étamines d'un grand nombre de genres daus cet ordre, pour croire qu'elles sont toujours construites sur un même tvpe. Il n’y a, par exemple; pas la moindre avalogie de forme et de disposition entre les étamines vermiformes d'un Acalypha (pl. XX, fig. 15), les étamines ovales d’un Crofon et celles du Plagianthera qui méritent, à plus d'un titre, une description particulière. Leur filet, étroit d'abord, se renfle supérieurement en un large connectif foliiforme (pl. XL. fig. 15, 16), dont le prolongement est aigu, plus ou moins dentelé sur les bords (ap). Vers la base de cette lame élargie, on trouve de chaque côté un peüt corps globuleux qui n'est autre chose qu'une loge (1, 1) de l’anthère; celle-ci est introrse, car les petits globes pollini- fères sont rejetés vers la face interne du large connectif. Ces loges ont été décrites comme poricides, mais je crois qu'elles s'ouvrent par une fente longitudinale. On voit que la forme de l'étamine offre ici quelque chose de tout à fait spécial. Toutefois je ne considère pas ce caractère comme assez important pour faire du Plagianthera un genre particulier. Jele conserve seulement comme section du grand genre Rotflera, etsi l’on veut une fois de plus se convaincre du peu de valeur de tout carac- tère tiré uniquement de la forme. on n'a qu'à examiner comparative- ment les anthères du Rotflera australien représenté dans la planche XIX, (fig. 29, et 30). Les loges y sont rapprochées l’une de l’autre comme dans la plupart des Roitlera de l'Inde; mais le connectif (c) se prolonge encore en une lame aiguë au-dessus des loges. de sorte que c’est un in- termédiaire entre le Plagianthera oppositifolia, avec sa lame large et élevée, et les espèces qui n’ont plus qu'un connectif obtus. sans saillie. ou même n arrivant pas au niveau du sommet des loges. La direction des anthères mérite d'être étudiée, parce qu'on lui a accordé une grande valeur pour la classification. awpoint qu’elle a servi à caractériser des genres et même des ordres, comme le démontrent les quelques exemples qui suivent. Un Securinega ne difière par aucun caractère d'un Fluggea trigyne : calice. disque, androcée, pistil, tout est semblable: mais les anthères du Securinega sont introrses, celles du Fluggea extrorses. Celui qui suit le développement de l’anthère est tenté de n’attribuer que peu de valeur NOMBRE DES LOGES. 415 à un semblable caractère, et peut-être réunirait-il ces deux genres en un seul. Néanmoins, comme le caractère paraît constant, j'ai maintenu la distinction entre ces deux anciens genres, et j'ai fait de même pour un bon nombre d’autres qui reposent sur la même différence. Les Antidesma qui ont constitué jusqu'ici un ordre distinct, ne diffèrent pas d’un Drypetes que l’on regarde partout comme une plante de l’ordre des Euphorhiacées. Étamines en nombre variable, superposées aux sé- pales, disque dans les fleurs des deux sexes, fruit uniloculaire, mono- sperme par avortement et endocarpe fovéolé, tout est semblable de part et d'autre. Néanmoins le Drypetes a de petites anthères ovales, dressées, immobiles; l'Antidesma a des anthères en bissace, pendantes d’abord, puis redressées lors de l’anthèse, et c’est en réalité un caractère bien commode pour reconnaître rapidement sur des échantillons d’herbier les plantes de ce genre. Mais je doute que ce seul caractère puisse suffire désormais pour distinguer les Antidesmées des Euphorbiacées, surtout quand on remarque que la même disposition se rencontre dans les an- thères du Thecacoris, du Leptonema, etc., plantes que personne ne songe à retirer de l’ordre des Euphorbiacées. D'ailleurs, il se peut très bien qu’une anthère soit extrorse d’abord, puis devienne introrse, et réciproquement, comme on l’a vu en étudiant la préfloraison de celles des Symphyllia, des Jatropha, des Cnidoscolus, des Croton; ou bien dans une fleur diplostémonée, une rangée d'éta- mines aura les anthères introrses et l’autre extrorses, comme cela arrive dans les Monotaxis. L'anthère des Euphorbiacées est presque toujours biloculaire, ainsi que le montrera la description des genres. Quelquefois, cependant, il n’y a qu'une loge, comme cela se rencontre dans les Stachystemon. Chez les Pseudanthus qui s'en rapprochent à tant d’égards, il y a, au contraire, deux loges; mais on peut y trouver une anthère qui paraît terminale (pl. XXV, fig. 18) et qui ne présente anormalement qu'une seule loge. Je ne connais pas ici d’autres exemples de loge unique. J’y trouve un grand nombre d’anthères tétraloculaires, mais elles peuvent généralement se ramener à quatre demi-loges simples. Peut-être est-ce le cas du Tetraplandra (pl. NV, fig. 8, 9), qui aurait deux anthères à loge double. Toutefois les quatre cavités y sont unies par un connectif unique apiculé; ceci n’a pas d’ailleurs une grande importance. Quant au Tetrorchidium (pl. XXI, fig. 1h), il a en réalité quatre loges portées sur un filet com- 116 POLLEN. mun; mais on admet depuis longtemps qu'il s’agit là de deux anthères biloculaires soudées ensemble et, par conséquent, rejetées de côté (Popp. et Endl.). Les Mappa, les Anabæna ont les anthères quadrilobées, mais non à quatre loges. Quand la déhiscence s'opère (pl. XX, fig. 3), va uve ou deux cloisons qui subissent une solution de continuité et rétablis- sent la distinction entre les deux loges véritables. Mais la condition in- dispensable de ce rétablissement, c’est une déhiscence longitudinale dans toute la hauteur de l’anthère. Quand elle se fait, au contraire, par un pore. comme dans les Poranthera, l'intégrité de la cloison est respectée dans la partie inférieure, et les quatre loges persistent: mais il faut remarquer encore une fois qu'elles ne sont point doubles. 2 POLLEN. Il se rercontre ici une forme plus fréquente que les autres dans les grains polliniques, mais elle n’y est point constante, si bien que, dans des genres d’ailleurs très voisins, la configuration en peut être très diffé- rente. La forme la plus ordinaire est celle-ci : les grains, quand ils ne sont point traités par l'eau, sont ovoïdes ; tels sont ceux du Ricin (pl. X, fig- 17), de lAmperea (pl. XIV. fig. h). du Xylophylla (pl. XXI, fig. 36), des Euphorbes. A leur surface, on remarque depuis un jusqu'à trois plis longitudinaux qui sont rarement équidistants. D’ailleurs, quand on mouille le pollen, les grains deviennent complétement sphériques en quelques minutes et les plis s’effacent entièrement (pl. X, fig. 18). On voit alors que ces sphères sont de grandeur très variable dans les différents genres. et leur contenu paraît quelquefois assez homogène (pl. XX, fig. 23), tan- dis que le plus souvent, il s'y trouve deux sphères concentriques dont l'extérieure est transparente, et intérieure plus opaque, d'aspect granu- leux. C’est ce qu'en observera chez les Mozinna (pl. XML, fig. 12), les Aleurites { pl. XI, fig. 6). les Siphonia ( pl. XN, fig. 5). les Hura(pl. NI, fig. 27) et les Hyænanche (pl. XXIIL fig. 32). Les Hippomane d'une part, parmi les genres uniovulés (pl. VI, fig. 1h) et les Microelus, parmi les biovulés (pl. XXVL. fig. 32), ont les grains polliniques composés de trois lobes égaux entre eux et séparés par des échancrures d’égale profondeur. Chez le Garcia, au contraire (pl. NIV, fig. 33), le pollen est trigone, mais à chacun des angles obtus FILETS LIBRES ET SOUDÉS. 117 du grain, il se trouve une sorte de petite calotte surbaissée, D'ailleurs Ja plupart des pollens que j'ai eu l’occasion d'observer avaient une surface lisse, et je n’ai guère rencontré que celui du Caletia (pl. XNI, fig. 6) qui soit hérissé de petites saillies coniques. FILET. Ilest très rare que les étaminessoient sessiles; onne peut pas dire préci- sément qu'il n'y ait pas de filet dans les Sphærostylis et quelques genres analogues ; seulement il est très peu développé Sa forme, sa longueur absolue ne doivent pas nous occuper ici ; ce sont des caractères de fort peu de valeur, qui trouveront leur place dans la portion descriptive de ce travail. Souvent les filets sont libres dans toute leur étendue et les éta- mines parfaitement isolées; c’est ce qu’on observe dans les Poranthera, les Amperea, les Mercurialis, ete. Ailleurs ils sont soudés par leur base, de manière que les étamines deviennent diadelphes ou monadelphes. Ainsi dans les Putranjiva, où il v a {rois étamines, elles peuvent être libres toutes trois, ou deux d’entre elles sont soudées et la troisième est indé- pendante. Dans les Leucandra, les quatre étamines peuvent être libres ; mais leurs filets peuvent être soudés deux à deux dans une étendue variable et constituer deux faisceaux égaux. Dans la plupart des Phyllanthus, les trois filets staminaux sont unis en une colonne centrale. Ce qui semble prouver qu'il ne s’agit iei que d’une soudure des filets, c’est que, dans la plupart des espèces de la Nou- velle-Hollande, ceux-ciredeviennent libres danstoute leurétendue ou à peu près ; c’est aussi ce qu'on remarque dans les Macræa. La même chose se présente à peu près chez les Glochidion, les Emblica, ete. Vers le sommet d’une colonne commune, on y trouve des anthères sessiles appliquées latéralement contre la partie supérieure. Nous verrons, à propos du réceptacle et des formes très variées qu’il peut affecter, qu'on ne doit peut-être pas considérer comme étant de véritables étamines mona- delphes celles des Chiropetalum, des Ditaæis, etc. Ce qu'on a appelé la portion libre des filets constitue probablement les filets tout entiers; ce qu'on a appelé leur portion soudée n’est sans doute que le réceptacle étiré, et dans quelques genres peu éloignés, comme les Cluytia, les 11S LONGUEUR RELATIVE DES FILETS. Cnidoscolus, on voit cette colonne commune supporter un pistil rudi- mentaire. . L’androcée des Siphonia nous laisse dans la même incertitude : une colonne centrale porte latéralement des anthères presque sessiles(pl. XV, fig. 3, L) et se prolonge au delà en une masse ovoïde ou conique; elle peut même supporter ainsi deux rangées d'anthères (pl. XIV, fig. 40). Si le corps central qui surmonte les étamines est un pistil rudimentaire, sa base ne doit également être regardée que comme un réceptale. Dans la fleur mâle des Hura, l'androcée affecte une forme tout à fait spéciale qu'on ne peut rapprocher qu'avec doute de la précédente (pl. VI). Au centre de la fleur mâle se trouve une grosse colonne exlindrique qui porte des saillies latéralesen forme de clous, analogues à celles qui s’'implantent sur l’axe de certaines Aroïdées ou Amentacées. C’est sur la face inférieure de ces saïllies que s’insèrent les anthères sessiles, il y en a ainsi une ou plusieurs rangées. Mais, dans quelques échantillons qu appartiennent peut-être à une espèce distincte, au lieu de simples anthères, les saïllies dont nous venons de parler portent de peltes colonnes supportant elles- mêmes des anthères latérales en nombre variable. Faut-il admettre que toujours les étamines sont sessiles et qu'il y a un réceptacle commun qui, dans le premier cas, porte les anthères sur ses divisions principales, dans le deuxième sur ses divisions secondaires? La hauteur à laquelle les étamines se séparent n’est pas toujours la même. Dans le Siphonia elastica, il y en a cinq qui forment un vrai ver- ticille; dans le S. Spruceana il y en a dix qui forment deux verticilles superposés; mais, dans la plupart des autres espèces de la collection de M. Spruce, les 8-10 étamines qu’on rencontre sont échelonnées à diffé— rents niveaux sur la colonne commune. Dans les Kirganelia 1l x a cinq étamines inégales (pl. XXIV, fig. 25). Tous réunis inférieurement en une colonne centrale, les filets ne s’en détachent pas, pour devenir libres, à une même hauteur : deux plus courts s'en séparent très bas, deux plus longs très haut : le cinquième est intermédiaire, quant à sa longueur et quant au niveau où il devient indépendant. Chez les Cnidoscolus Napæifolia (pl. XIX, fig. 6). toutes les étamines sont réunies à la base en une colonne centrale que nous devons considérer comme réceptaculaire. Cinq filets staminaux s'en détachent rapide- ment, ils sont toujours alternes avec les sépales : les cinq autres ne se séparent en divergeant qu'à un niveau plus élevé. Dans lesJatropha, les ORGANOGÉNIE DE L'ANDROCÉE. 119 cinq étamines qui deviennent d'abord libres sont aussi superposées aux pé- tales; mais dans les Crozophora, elles sont au-dessus des sépales (Payer). Les filets soudés peuvent former un tube courtet élargi ; ils sont alors rejelés davantage vers la périphérie de la fleur; c'est ce qui arrive dans les Omalanthus, et surtout dans les Alchornea, où ils constituent une enceinte continue, une sorte de couronne dont chaque dent est formée par le sommet libre d'un filet. Les filets peuvent enfin former différents faisceaux, ou réunis au centre de la fleur et partiellement soudés entre eux (Spathiostemon), ou rejetés vers la périphérie de son réceptacle (Cælodiscus), ou occupant toute sa surface et simulant des rameaux extrêmement divisés (Ricin). ORGANOGÉNIE DE L'ANDROCÉE. J'ai pu étudier le développement des étamines dans un assez grand nombre de genres, pour en tirer quelques conclusions générales. À. Fleurs monandres.— L'examen decelles des Anthostema (p.61) nous a montré comment le calice s'y produisait sur le réceptacle floral, long- temps avant qu'on y observàt aucune trace d’androcée. Ce n’est que lorsque le développement de l’étamine est déjà avancé, que le pédicelle de la fleur s'articule au-dessous de la base des sépales. B. Fleurs lriandres. —- J'ai pu suivre dans leur entier développement plusieurs espècesde Xylophylla, le Phyllanthus grandiflorus etle P. Niruri cultivés au Muséum, et le Cnemidostachys V'ahlii, provenant du jardin de Caen. Dans cette dernière plante, après l'apparition des sépales, dont deux sont antérieurs et un postérieur, et qui se disposent bientôt en pré- floraison imbriquée, on voit apparaître simultanément, sur un réceptaele arrondi, trois gros mamelons alternes avec les divisions du calice; ce sont trois étamines qui se développent avec une égale rapidité; les an- thères globuleuses se divisent bientôt en deux loges peu distinctes qui deviennent extrorses, eten même temps leurs filets s’allongent et les sou- lèvent; leur insertion est centrale dans l’âge adulte; mais, dans une période antérieure, le centre du réceptacle se trouve tout à fait libre. Dans les Xylophylla et les Phyllanthus (pl. XX), il n’en est pas tout à fait de même, Après que l’axe a produit le périanthe, on le voit se pro- 120 ORGANOGÉNIE DE L'ANDROCÉE. longer sous forme d'un dôme convexe. Bientôt il change de forme, en ce sens qu'on le voit latéralement présenter trois saillies, dont lappari- tion est simultanée et qui sont superposées aux trois sépales extérieurs, s’il y en a six ; aux sépales 1,2 et3, quand il y en cinq disposés en quin- conce. L’axe vu d'en haut a, dans ce moment. la forme d’un triangle à sommets obtus (fig. 6). Pendant quelque temps, on ne saurait dire si ces mamelons vont être des étamines ou des feuilles carpellaires: mais si ce doivent être desétamines, on les voit se gonfler et s'arrondir, sans s'étaler transversalement et laisser Houjours entre elles un petit intervalle ou l'axe est visible (fig. 7). Chacune de ces saillies présente ensuite sur les côtés un sillon obliquement dirigé en bas et en dedans: ce seront les lignes de déhiscence des loges. A mesure que celles-ci se prononcent davantage. on voit leur sommet se porter en dehors et en bas: de sorte que la face des anthères, d’abord dirigée en dehors, regarde en bas, et que le connectif, qui était tourné en dedans, se irouve être supérieur et horizontal. Ce connectif est alors très large. terminé par un sommet aigu, et il forme, avec ceux des deux autres anthères, une étoile régulière à trois branches. £ L'Omphalea triandra ne fleurit point dans nos serres, mais, sur des échantillons d’herbier en bon état, on peut constater facilement que les anthères existent à l’état de mamelons sessiles très rapprochés du centre de la fleur, avant le développement du grand chapeau au bord duquel ellesse trouvent placées plus tard : dans le jeune âge, l’androcée n’a donc pas du tout la disposition caractéristique qu'il affectera dans la suite. C.L'Adenopellis Colliguaja a fleuri l'année passée au Muséum. Son an- drocée consisie à toute époque en deux étamines. Ce sont d'abord deux mamelonslatéraux, par rapport à la bractée mère. Ces mamelons devien- nent bientôt des arthères extrorses ei biloculaires. mais elles sont d’abord sessiles: plustard il se développe au-dessous d'elles un filet qui les sou- lève et qui est unique à sa base. bifurqué dans sa partie supérieure. Plus tard encore. il s'articule à sa partie inférieure. D. Le Phyllanthus Leucopyrus Wall. qui appartient au genre Fluggea, présente. au-dessus de chaque sépale, un mamelon qui deviendra une étamine. Il y en a donc cinq qui apparaissent ainsi en même temps. Entre eux se trouve un large espace vide qui est occupé par le réceptacle obtus. Celui-ci se charge bientôt de trois mamelons plus intérieurs, qui sont des feuilles carpellaires. Alors les anthères sont rejetées en dehorsÿau-dessous ORGANOGÉNIE DE L'ANDROCÉE. 121 de chacune d’elles se forme un filet court, et tous les filets se confondent avec la base du pistil rudimentaire qui oceupe le centre de la fleur. E. L'Omalanthus populifolius que possédait le Jardin des plantes a mis plus d’une année à développer ses fleurs mâles d’une manière incom- plète ; puis il est mort, sans que mes observations pussent être conti- nuées jusqu'au bout. On sait que cette plante donne des fleurs à 6 et 8 éta- mines, ou même plus. Pourtant, sur toutes celles que j'ai eu occasion d'examiner, voici ce que j'ai constaté. L’axe floral se prolonge un peu après la production des deux sépales, puisil se charge de quatre mame- lons dont un postérieur, un antérieur et deux latéraux, dont l'apparition est toujours simultanée. Sont-ce ces mamelons qui se dédoublent ou en apparaîit-il d’autres ultérieurement? Cest ce que Je ne saurais détermi- ner ; mais, dansle jeune âge, l’axe n’est pas comprimé d’avant en arrière et concave à son sommet, comme dans la fleur adulte ; au contraire, il forme une saillie très marquée au-dessus des quatre mamelons latéraux dont je viens de parler. F.— J'leurs diplostémonées. Le Culetia (pl. XXND) aune fleur mâle di plostémonée. Elle produit d’abord deux rangées alternes de trois sépales chacune. Trois mamelons apparaissent alors en face des sépales intérieurs et plus tard trois autres dans l'intervalle des précédents. Chacun répond à une étamine qui devient biloculaire et extrorse; mais au bout d’un certain temps, toutes sont soulevées par des filets qui atteignent à peu près la même longueur, de sorte qu’il faut avoir suivi le développement pour savoir que les étamines forment originairement deux verticilles dis- tincts. Entre ces étamines, on voit le réceptacle présenter ultérieure- ment trois saillies qui pénètrent dans l'intervalle des trois plus grandes étamines. Le Jatropha acuminata (pl. XIV) à également une fleur diplosté- monée ; mais chacun des verticilles d’étamines en contient cinq. Après l'apparition du calice et de la corolle, on voit cinq mamelons se déve- lopper sur le réceptacle arrondi (fig. 13, st), au-dessus des pétales et dans leur intervalle. Un peu plustard, il en apparaît simultanément emq autres qui alternent avec les précédents (fig. 14, st), et qui, par conséquent, sont superposés aux pétales. D'abord globuleux, ces mamelons, dans les fleurs mâles, s’allongent rapidement pour former des anthères ovales (fig. 15, st); tandis que dans la fleur femelle, ils prennent la forme de lan- guettes aplaties qui ne sontautre chose que des staminodes (fig. 28 et 24). 0 192 ORGANOGÉNIE DE L'ANDROCÉE. Sur les palettes ovales qui représentent alors les anthères fertiles, on voit se dessiner les deux loges, avec leurs sillons de déhiscence; mais tandis que, pour les cinq premières étamines, ces lignes se montrent sur la face externe (fig. 17), pour les cinq dernières, c’est sur la face interne. Il y à donc alors cinq anthères extrorses et cinq introrses. A l’époque de l’anthèse, toutes se trouvent être extrorses. parce que les petites étamines coudent leurs anthères à angle très aigu sur le sommet de leur filet (fig. 18) et changent ainsi diamétralement de direction. Dans le Cnidoscolus napæifolius (serres du Muséum), l'androcée se développe comme dans la plante précédente, quoiqu'il n’y ait pas de corolle. Les cmq mamelons qui apparaissent d'abord sont superposés aux sépales (pl. XIX fig. 4. ei: puis, dans leur intervalle. il s’en déve- loppe cinq autres (fig. 5, ee) alternant avec les divisions du calice. Ceux- ci répondent donc à ceux qui sont, dans le Jatropha, au-dessus des pé- tales, et ceci pourrait servir d’argument pour démontrer que le périanthe coloré des Cnidoscolus n’est pas une corolle, mais un calice aux divisions duquel sont superposées comme dass le Jatropha, genre très voisin, les cinq grandes étamines. Après l'apparition des cinq petites, l'axe du Cni- doscolus se prolonge et porte trois feuilles carpellaires (fig. 5, 0) destinées à représenter un pisiil rudimentaire. Dans l'Acalypha rubra. il y a, avec quatre sépales, huit mamelons staminaux; quatre sont superposés aux sépales et quatre alternes. Leur développement est utile à suivre à cause de la forme très singulière que prennent les loges des anthères. Cette forme spéciale n'apparait que consécutivement ; au début, les loges sont courtes, obtuses et globuleuses. G. Les fleurs màles du Mozinna peltaia et du Crozophora tinctoria sont octandres, quoique les étamines soient disposées sur deux rangées; le développement paraît s'effectuer à peu près de la même manière dans les deux plantes. M. Payer a étudié celui du Crozophora. I à constaté (Organog., p. 527) que. dans les fleurs des deux sexes, cinq étamimes apparaissent d’abord au-dessus des sépales, et que, dans les femelles, elles deviennent des staminodes. Puis, dans la fleur mâle, trois autres étamines se montrent au centre de la fleur, superposées aux sépales 1, 2 et3. Ces dernières grandissent beaucoup plus dans la suite que les cinq extérieures. Dans le Mozinna peltata, après l'apparition des cinq pétales, il appa- rait cinq mamelons superposés aux divisions de la corolle et oceupant la ORGANOGÉNIE DE L'ANDROCÉE. 193 périphérie du réceptacle très surbaïssé. Puis, vers le centre de celui-ci, il se développe trois autres mamelons dont deux sont antérieurs et l’autre postérieur. Ceux-ci s’accroissent alors avec plus de vitesse que les cinq premiers ; ils deviennent des anthères biloculaires, extrorses, et leurs filets s'unissent inférieurement en une colonne centrale. Il y a bien également huit mamelons staminaux qui apparaissent dans la fleur fe- melle avant le pistil et qui demeurent stériles, mais je n’ai pu observer leur ordre de développement; l'ovaire est encore ouvert qu'ils ont déjà tous acquis sensiblement les mêmes dimensions (pl. XII, fig. 5, 6, 8 (21 DE H. Fleurs polyandres.— Dans les Euphorbes, il y a, comme nous l'avons dit plus haut, cinq mamelons staminaux superposés aux sépales. Ils se dédoublent ensuite de haut en bas et d’un côté à l’autre, et les filets des étamines qui se produisent après les anthères s’articulent ensuite en un point de leur hauteur. Il en est de même pour les Pedilanthus (p. 53 et 7). | I. Fleurs polyandres polyadelphes. — Dansle Ricin, après avoir produit le calice, le réceptacle floral s’allonge un peu et prend la forme d’un dôme sur la surface duquel apparaissent des mamelons obtus. Il s’en montre d'abord cinq dans l'intervalle des sépales (pl. X, fig. 49, st), puis cinq autres dans l'intervalle des premiers (fig. 20, sf). Chacun de ces dix mamelons devient alors le pont de départ d’une colonne verticale, com- posée d’un nombre variable de saillies superposées, et se produisant de bas en haut (fig. 21, sets”). Ce sont des séries, non d’étamines, mais de fais- ceaux staminaux ; car chaque mamelon se divise ensuite en quatre parties égales, lesquelles se subdivisent aussi crucialement en quatre parties, et ainsi de suite ; chacune des divisions ultimes devint une anthère extrorse et biloculaire, supportée par un petit filet spécial (fig. 13). J. Étamines nues. — Dans les Colliquaja, où il n'y a pas de périanthe, on voit la base de la bractée mâle présenter un épaississement à sa face intérieure, et bientôt cette portion épaissie se mamelonne d’une manière variable, selon les bractées qu'on examine. Dans les bractées supé- rieures on peut bien voir cette masse se segmenter en trois ou quatre portions, et chacune d’elles devient un mamelon staminal; mais, sur les bractées inférieures, où le nombre des étamines peut s'élever jusqu’à 20 ou 50, il y a beaucoup de mamelons (pl. VII fig. 10, et), et leur posi- tion primitive ne m'a pas paru être bien déterminée. 194 STAMINODES. DE L'ANDROCÉE RUDIMENTAIRE (STAMINODES) ET DE SON ORGANOGENIE. Les Euphorbiacées ont d'ordinaire les fleurs unisexuées, mais on y observe bien plus souvent qu'on ne l'a dit des vestiges d'hermaphrodi- tisme. Cela ne fait aucun doute pour les fleurs mâles, au centre des- quelles on rencontre si fréquemment un pistil rudimentaire. Mais le fait n'a été signalé que rarement pour les fleurs femelles, et probablement à cause de leur petitesse. ou parce qu'on les a confondus avec d’autres or- ganes. l’existence des staminodes n’a pas été remarquée. Ainsi, dans le mémoire classique d'A. de Jussieu, elle n’est signalée dans aucun des genres qui en possèdent. et elle l'est dans un seul qui n’en possède pas. On verra cependant que la détermivation de ces organes est de quelque importance. puisque ce sont les fleurs femelles pourvues naturellement d’étamines stériles qui se trouvent dans les meilleures conditions pour devenir accidentellement hermaphrodites. Les étamines avortées sont rares dans les fleurs mâles. On a cité comme telles les corps glanduleux qu'on trouve en dedans du calice des Chlorocaulon ; mais ceci semble n'être qu'une suppositicn gratuite. Dans les Conceveiba. il se peut que quelques étamines n’aient point d’anthères ‘ développées: elles se trouvent mêlées aux étamines fertiles (pl. XXI, fig- 12, ea». Dans les fleurs femelles, les staminodes se présentent sous forme de petites languettes glanduleuses situées à la base de l'ovaire: elles peuvent y être en nombre déterminé et occuper une position fixe, comme cela se voit dansles Jatropha. les Manihof, les Cro=ophora. les Micrandra, etc.: ou bien leur nombre est indéterminé, et leur position relative n'est guère possible à observer , surtout daps les échantillons desséchés. Ainsi chez le Jatropha acuminata. de même qu'il a dix étamines dans la fleur mäle, dont cinq superposées aux pétales et cinq alternes, de même il y a dans la fleur femelle dix staminodes ayant les mêmes relations. Dans les Micrandra il y a cinq étamines stériles au pied du pistil, alternant avec les divisions du calice, comme les étamines de R fleur mäle. Dans le Mozinna peltala il y a huit slaminodes autour de l'ovaire (pl. XIII. fig. 17), et l'on sait que la fleur mâle est d'ordinaire octandre. Pr Ai 0 DÉVELOPPEMENT. 195 Ailleurs le nombre des staminodes est moindre que celui des étamines fertiles. Ainsi les Siphonia décandres n’ont que de trois à six languettes au pourtour de leur pistil (pl. XIV, fig. A2). Le S. elastica lui-même n’est pas dépourvu de ces appendices rudimentaires, quoiqu'il soit diffi-- cile de les y apercevoir. Dans les Crozophora, cinq seulement des étamines sont, d’après M. Payer (Organog., p. 527), représentées dans la fleur femelle. Le nombre des staminodes est également moindre que celui des étamines de la fleur mâle, dans les cas où il y a polyandrie ; cependant, dans ces circonstances encore, il est indéterminé. C’est ce qu’on voit dans les Gelonium, dans les Garcia (pl. XIV, fig. 37 et 38), où ces organes forment une couronne à dents aiguës à la base du pistil et dans les Æla- teriospermum (pl. XIX, fig. 26, st). Une question bien naturelle se présente ici : puisque les staminodes ne sont que de petits corps glanduleux placés à la base de l'ovaire, com- ment peut-on reconnaître que ces corps représentent réellement un androcée non développé, et ne sont point, par exemple, les éléments d’un disque hypogyne, libre et distinct, comme cela arrive si souvent ? L'étude des développements qui malheureusement ne peut se faire sur un grand nombre de plantes, suffit pour trancher cette question. Si l’on examine, par exemple, une fleur femelle de Jatropha acuminata (pl. XIV), on verra qu'il y a au pied de l'ovaire quinze petits corps glanduleux et blanchâtres, entièrement analogues, quant à la forme, au tissu, à la coloration, à la taille. Si l’on ne s’en rapporte qu'à ces apparences, il faut décrire iei ou un disque à quinze petits lobes glanduleux, ou un androcée de quinze étamines rudimentaires. Mais pourquoi y a-t-il quinze glandes dans la fleur femelle, tandis qu’il y en a cinq seulement dans la fleur mâle? ou pourquoi, lorsque la fleur mâle n’a que dix étamines, la fleur femelle en posséderait-elle quinze ? Les fleurs femelles, comme les fleurs mâles, ont, à un certain âge, dix mamelons staminaux : cinq qui apparaissent les premiers au-dessus des sépales, et cinq autres qui se montrent ensuite au-dessus des pétales. On voit ensuite se développer le pistil en dedans de cet androcée qui demeure rudimentaire dans la fleur femelle, et c’est seulement quand le gynécée est tellement développé, qu'il y a déjà des ovules dans l'ovaire, qu’au-dessous de chacun des cinq premiers mamelons staminaux on voit apparaître cinq petites glandes (pl. XIV, fig. 22 et 23, g) qui constituent le disque hypogyne : d’où l'on voit qu'il n’y a que dix languettes, celles 126 DISTINCTION DES DISQUES qui se développent avani le pistil. qui appartiennent à l'androcée rudi- mentaire. C'est absolument aussi ce qui arrive dans la fleur femelle du Mozinna peltata (pl. XI : on y trouve généralement treize appendices au pied du pistil, mais huit (sé), qui existent avant lui, représentent les huit étamines fertiles de la fleur mâle, et les cinq autres, dont le développe- ment est postérieur, constituent un disque hypogyne (g). En l'absence de toute observation organogénique, des faits d’un autre ordre peuvent conduire à la détermination des organes qui occupent la base de l'ovaire: mais ces faits constituent de rares anomalies. Ainsi, en dehors de l'étude du développement, j'aurais considéré les lamelles hypogynes de la fleur femelle du Crozophora comme des staminodes, à partir du moment où j'en ai vu une devenir une véritable étamine fertile (pl. XY, fig. 19). De mème les languettes nombreuses qui se renconirent autour de l'ovaire du Gelonium sont pour moi des étamines non déve- loppées. depuis que sur deux espèces (Coll. Cuming et herb. Madag.) j'en ai trouvé quelques-unes surmontées d’une anthère ferüle pleine de pollen. En dehors de ces moyens de diagnostic, on ne peut qu'invoquer l’ana- logie, procédé souvent trompeur, pour connaître de la véritable nature de ces organes. Ainsi, quand je vois de fines languettes se dresser autour du pied du pistil des Garcia, je leur attribue le nom de staminodes, sans savoir positivement si ce n'est pas un disque hypogyne: ceci repose sur une analogie de forme avec ce que j'ai vu dans le Gelonium. Dans l'Elateriospermum je les rapporte à l'androcée. parce que je les trouve en dedans d’un gros disque glanduleux, et que, dans toutes les plantes xoi- sines, je ne trouve qu'un seul disque ; j invoque ici une analogie d'or- ganisation entre deux genres Voisins. Mais pourquoi ne pourrait-il pas y avoir ici deux disques comme dans les Cluytia, par exemple? Tant qu'on n’a pas étudié l’organogénie, on ne peut rien affirmer, et ceux-là seuls qui se sont livrés à cette étude savent quelle assurance. quelle certitude on en peut tirer, et combien, en dehors d'elle, tout demeure obscur et mcertain. - L'histoire de la science abonde en preuves de cette vérité. Pour ne nous arrêter qu'à ce qui touche les Euphorbiacées, je citerai les glandes qu'on a observées, dit-on, chez les Pluknelia, qui constituent pour la plupart un disque ; pour les botanistes actuels qui les ont étudiées. des ET DES STAMINODES. 197 -staminodes ; pour Plumier, Desvaux, etc., un pistil rudimentaire. Dans la fleur femelle des Mercuriales, on appelle staminodes deux grands filets qui sont situés à la base des loges ovariennes, alternant avec elles ; on donnerait, sans doute, le même nom aux filaments qui se trouvent autour du pistil des Tetrorchidium. L'analogie de forme est le seul motif invoqué de cette interprétation. Or, nous verrons plus tard que ce n’est qu’un disque hypogyne de configuration particulière. Avec cette même méthode, il faudrait appeler les lames que l’on trouve au pied du pistil des Claoæylon, des staminodes, puisque la position est la même, ou des pétales, puisqu'elles sont aplaties, colorées, alternes avec les divi- sions du calice; or nous verrons que ce sont aussi les portions distinctes d'un disque hypogyne. C’est encore à l’aide de l’analogie que Desvaux a fait des staminodes du disque hypogyne des Phyllanthus. Ces plantes n'ont pas d’androcée rudimentaire dans leur fleur femelle, et il en est de même de toutes les Euphorbiacées à loges biovulées. Je ne vois d'exception que dans les Discocarpus (pl. XXII, fig. 1, st), et encore ne puis-je affirmer positivement, d’après l'examen de fleurs sèches et adultes, que telle soit la véritable nature de ces organes. Je n’aflirmerai pas davantage que les Anda aient cinq staminodes au pied de leur ovaire. La situation de ces corps me le fait supposer ; mais qui peut savoir, sans l'étude du développement, s’il ne s’agit pas là d’un disque hypogyne? Qui peut le savoir davantage pour les Goughia (pl. XXI, fig. 26, g)? L’analogie de position et de forme indiquerait des étamines avortées; l'observation des autres Euphorbiacées biovulées, où il n’y a guère de staminodes, mais souvent un disque hypogyne, fait penser à cette dernière interprétation. Si, dans les Manihot, je crois qu’il y a dix sta- minodes, c'est parce que j'en vois dix dans les Jatropha; si, dans les Elæococca, je ne donne pas ce nom, malgré leur forme étroite et allongée, aux cinq lames qui entourent l'ovaire (pl. XIL, fig. 38), c’est parce que j'en vois cinq de même forme dans la fleur mâle, où, d’après la ressem- blance avec le genre Jatropha, je les crois des glandes. Mais pourquoi ne seraient-ce pas aussi bien des étamines avortées, puisqu'il v a plus de dix étamines dans les 4leurites, si voisins aussi des Elæococca, qu’on à parfois confondu les deux genres en un seul? On voit clairement qu'ici il nous manque toujours un critérium indispensable, l'étude organo- génique. Je n’ai jamais observé de staminodes dans les plantes qui se groupent 138 INSERTION HYPOGYNIQUE ET PÉRIGYNIQUE. auiour des genres Stllingia et Sapium ; 11 faut remarquer que, comme : dans les Phyllanthées, les loges ovariennes envahissent toujours la place qu'occupent les étamines dass les fleurs mâles. Enfin, je rappelle seule- ment ici que les lamelles appelées pétales dans les Poranthera pourraient bien n'être que des éiamines avoriées. > . DE L'INSERTION ET DU RÉCEPTACLE. L'insertion des appendices qui composent les verticilles floraux a une importance capitale dans la Méthode naïurelle. Parmi les caractères de valeurs différentes et subordonnées, elle occupe un rang des plus élevés. Mais ici, comme dans beaucoup d’autres groupes naturels, il faut bien reconnaître que celte insertion est variable, et que, de deux plantes extrèmement voisines d’ailleurs par l'ensemble de leurs caractères, l’une présentera, par exemple, dass ses fleurs. l'insertion hypogynique, l’autre la périgynique. Ce qui fait l'insertion, c’est, en effet. la forme du réceptacle. Or. cette forme varie axec le temps, daps une fleur donnée. Quand une fleur d'Eu- phorbe est jeune, son axe porte à son sommet un ovaire, au-dessous duquel s’insèrent immédiatement cinq éiamines qui sont encore simples à cette époque (pl. L fig. h et 5). Alors elles sont hypogynes; mais quand on ouvre une fleur adulie, cine de ces étamines dédoublées est devenue un faisceau polyandre; la surface d'insertion de celui-ci n’est plus réduite à un petit espace situé sous l’oxaire. C'est une longue bande verticale appliquée conire ce qu'en appelle la base du périanthe (pl. I, fig. 4. 1). On peut donc alors admettre que le sac, de forme variable, qui constitue le calice d’une Euphorbe, est axile à sa parüe inférieure, appen- diculaire seulement en haut; de sorte que le réceptacle, qui était d’abord un court cylindre hypogyne, est devenu une sorte de cupule aussi bien périgynique qu'hypogynique. Il est vrai que l'Euphorbe ne fournira pas un exemple concluant pour tous; puisque, selon la plupart des botanistes, ce que nous appelons fleur est une inflorescence. Sans rappeler ici ce que nous avons dit plus baut. que ce qui pourrait paraître étonnant pour un calice, le serait: bien autant pour un involuere (p. 51), pessons à un autre exemple. D'ailleurs al s'agit. dans l'Euphorbe, de changements qui s'opérent pen- PASSAGE DE L'HYPOGYNIE À LA PÉRIGYNIE. 129 dant la période organogénique, et bien des personnes n’accordent qu’une très faible confiance à des faits qu’elles n'ont jamais essayé d’observer. Ne nous occupons done que des changements survenus dans la forme du réceptacle, depuis le moment de l’anthèse jusqu’à celui de la maturité des fruits. Les Cluytia ont un périanthe double, hypogyne comme le périanthe simple des Phyllanthus, auprès desquels on les avait placés jusqu'ici. Sur les nombreuses fleurs des Cluytia conservés dans les herbiers, et mieux sur celles du €. pulchella que l’on cultive et qui fleurit abondamment dans nos jardins, on voit les pétales insérés sous l'ovaire, au moment de Panthèse (pl. XVI, fig. 2 et 7). Mais ces pétales ne tombent pas après la floraison ; ils durcissent en se desséchant, comme les sépales, et persistent autour du fruit. On observe alors que, celui-ci étant mür, les pétales, au lieu d’être attachés au-dessous de sa base, le sont à une certaine hauteur et l'entourent comme une couronne. L’ovaire étant arraché, on voit que le réceptacle court et cylindrique qui était situé sous le pistil est devenu une sorte de coupe évasée qui le déborde et a ainsi porté l’insertion de la corolle plus haut et plus en dehors. En un mot, lhypogynie s’est transfor- mée en périgynie. En passant de ce genre à quelques autres, le même fait se prononce davantage. Ainsi, les Briedelia, longtemps confondus, mais bien à tort, avec les Cluytia, ont à tout âge des pétales à insertion périgynique bien marquée. La portion évasée du réceptacle en haut de laquelle s’insère la corolle (pl. XXV, fig. 30) est épaissie, distincte de la portion appendi- culaire qui constitue le véritable calice. De même, les Savia et les 4ma- noa, genres voisins l’un de l’autre, ont les pétales, les premiers à peu près hypogynes, les seconds périgynes ; si bien que cette insertion, dans le dernier genre, a sans doute empêché jusqu'ici les botanistes d’aper- _cevoir la corolle, car ils ne l’ont pas décrite. Quelle conclusion peut-on tirer de ces faits, sinon que, dans deux genres que tous leurs autres carac- tères rapprochent considérablement, l'insertion n’est pas la même, parce que la forme du réceptacle est légèrement différente ? Le réceptacle est un organe essentiellement polymorphe, variable à l'infini dans sa configuration, et l’on sait même que souvent il affecte celle des organes appendiculaires. Or, comme la forme est un caractère de peu de valeur, l'insertion, qui change avec elle, doit elle-même n'avoir qu'une importance relative, 9 130 RÉCEPTACLE CYLINDRIQUE. Le plus souvent, le réceptacle est conique et très court daus les Eu- phorbiacées; mais, comme dans tant d’autres familles; il peut y avoir une certaine distance entre les différents verticilles qu’il supporte. Ainsi, dans la fleur femelle des Cnidoscolus, le pistil est sessile; mais, dans la fleur mâle, où il demeure rudimentaire, il se trouve élevé à une très grande hauteur par une colonne qui porte en mème temps les étamines (pl. XIX, fig. 6). Il est bien évident que, dans cette circonstance, le ré- ceptacle, tout en conservant la forme cylindro-conique, s’est considéra- blement allongé ; car on voit portés à différentes hauteurs par la colonne qui le constitue, un premier verticille d'étamines, puis un second, puis enfin, tout à fait au sommet, le pistil rudimentaire. De sorte que ce réceptacle est tout à fait comparable à celui des Passiflores et des Silene, où l’androcée et le gynécée sont insérés beaucoup plus haut que le pé- rianthe. C’est donc une inexactitude que de décrire les étamines des Cnidoscolus, ou celles des J'atropha, comme ayant la partie inférieure de leurs filets soudée en une colonne centrale. Il faudrait dire, en réalité, que leurs étamines sont libres, et que la portion commune qui se trouve inférieurement est réceptaculaire. Toutefois je n’ai pas supprimé, dans lesdeseriptions, cetteexpression d’étamines « monadelphes» ,que donnent les auteurs, soit parce qu'elle abrége la description, et qu'on saura suf- fisamment, à propos des Cnidoscolus, à quoi s’en tenir quant à cette inexactitude d'expression ; soit, parce que, dans un grand nombre de cas, mous ne pourrions déterminer, sur des fleurs adultes et desséchées, s'il s’agit ou d’un réceptacle étiré, ou de filets staminaux soudés par leur base. Quand on examiue des Jafropha sans pistil rudimentaire, on croit n’avoir affaire qu’à des étamines monadelphes, organes purement appendieu- laires. Lorsqu'on étudie, aw contraire, la fleur mâle d’un Briedelia, on reconnait bien que l'organe allongé qui supporte le gynécée imcompléte- ment développé est réceptaculaire, parce que les étamines ne s’en déta- chent qu'au niveau de la base du pistil. Mais, comme il ny a pas d’ovaire rudimentaire au-dessus de l’androcée du Pseudanthus, ou du Sfachyste- mon, On ne saurait affirmer que la colonne, courte dans les premiers, extrèmement longue dans les seconds, qui supporteles étamines, est réceptaculaire plutôt qu'appendiculaire. L’allongement du réceptacle est rarement aussi prononcé qué dans les cas exceptionnels que nous venons de sigraler. Il est encore étroñ et étiré dans les Trachycarion, où 11 forme une sorte de pied au pistil (pl. IE, RÉCEPTACLE IRRÉGULIER. 131 fig. 20, p), et surtout dans les Euphorbes et les Pedilanthus, chez lesquels ce qu’on peut appeler le podogyne est évidemment un organe axile pro- duisant souvent un disque. Il est conique et beaucoup plus épais chez les Acidoton (pl. XNIL, fig. 10), les Platygyne ( pl. IN; fig. 18). Beaucoup plus souvent il est arrondi, hémisphérique, comme dans les Gelonium, les Croton, ete. Enfin, il est très rarement tout à fait plan, comme dans quelques genres à loges biovulées. La polymorphie du réceptacle produit encore ce résultat, que l’inser- ton d’un verticille est, dans une même fleur, complétement différente, en apparence, de celle d’un autre verticille. Ainsi les étamines d’un Cluytia sont hypogynes, tandis que la corolle devient périgyne à une certaine époque. De même, pour les Briedelia, les pétales sont toujours périgynes, les étamines ne le sont jamais. Jusqu'ici ces différentes altérations de la forme primitive du récep- tacle ne détruisent pas la régularité de la fleur. Dans les Pedilanthus (pl. WI), au contraire, le réceptacle, d’abord régulier, ne se déforme que d'un côté. Il y prend un accroissement relativement considérable, rend la fleur gibbeuse de ce côté, et fait qu’elle ne possède plus qu’un seul plan de symétrie, tandis que, dans son Jeune âge, elle en possédait davantage, parce que son réceptacle était parfaitement régulier. Celui-ci supporte un disque de quatre glandes, qui se trouvent bientôt soulevées sur l’espèce de promontoire ainsi produit au côté postérieur de la fleur. On voit donc qu'il se passe ici quelque chose de tout à fait comparable à ce que M. Payer a décrit et figuré dansles Melianthus (Organog., pl. XNI), et1l ne faut pas confondre cette irrégularité de la fleur, conséquence d’une déformation de l’axe, avec celle que présentent, au premier aspect, les Poinsettia (pl. WE, fig. 15 et 16). Le réceptacle y conserve sa régula- rité, et c’est le périanthe seul, c’est-à-dire un ensemble d'organes appen- diculaires, qui se trouve déformé par le développement excessif d’une des glandes interposées aux divisions du calice et l'avortement des quatre autres. DISQUE. Je désignerai iei sous le nom de disque tout renflement de l'axe situé dans l'intérieur de la fleur. Ces renflements, en général glanduleux, pourront donc occuper des niveaux différents du réceptacle floral, et il 139 CARACTÉEES DES DISQUES. pourra se rencontrer ici, comme dans tout autre groupe de plantes, plusieurs étages. plusieurs verticilles de ces expansions. C’est pour ce motif que je n’emploierai pas le mot de glande ovarieone, que Desvaux a appliqué noïamment aux disques des Euphorbiacées. J'aurai occasion de discuter, à ce propos, les opinions qu'il a émises sur les organes glan- duleux qu'on rencontre dans leurs fleurs, et nous errors combien l'ana- logie l'a souvent induit en erreur sur leur véritable signification. Le plus souvent, il est vrai, il n'y à qu'un cercle glanduleux entourant directe- ment la base de l'ovaire; celui-là sera spécialement désigné sous le nom de disque hypograe. La forme de ces expansions latérales de l'axe est extrêmement variable. Parfois même elles sont larges et aplaties, au point de figurer un organe foliacé et appendiculaire. Les principales apparences qu’elles peuvent offrir vont être passées en revue : mais il est bon d'abord de prouxer quelle est leur xéritable nature et ce qui la fait reconnaïtre. L'étude organogénique est le seul moyen d'y parvenir. De cette étude résulte une loi constante, davs les fleurs d'Euphorbiacées : c’est que le disque ou les disques, quelles qu’en soient les formes ou les dimensions, ne sesdéreloppent jamais qu'après la naissance du verticille d'organes appendiculaires qui leur est immédiatement superposé. Un certain nombre de genres ne possèdent pas de disque : tels les Bicins, les Sapium, les Hippomane, les Mappa, les Acalypha, eic. Les Omolanthus offrent, pour ainsi dire. une ébauche de ces producüons glanduleuses si développées dans tant d’autres fleurs. Dans un jeune bouton d'O. populifolius, on ne trouve d’abord que les deux sépales et les étammes nettement implantées sur l'axe; plus tard le point d'insertion de ces organes se gonfle æt devient irréguliérement bosselé (pl. VIE, fig- 2h, gl). Toute la portion ainsi iuméfiée du réceptacle est de nature glanduleuse. Le réceptacle se gonfle de même tardivement chez les Beyeria. et le pied de l'androcée se trouve comme empäté d’une substance charnue. Dans la fleur mâle du Gelonium bifarium, on voit d’abord l'axe surbaissé porter des étamines entièrement hbres: mais, à mesure que les fileis de celles-ci s’allongent, une nouvelle couche de tissu semble se surajouter à l’axe, autour de leur insertion. Si l'on arrache en ce mo- ment une étamine, la cicatrice ne se trouvera plus, comme autrefois. sur une surface convexe, mais bien au fond d’un petit puits en entonnoir, qui s'esi élevé peu à peu autour de la base du filet qu'il encadre. Les CARACTÈRES DES DISQUES. 133 Acidoton offrent la même disposition. Chaque filet a le pied entouré d’un petit rempart glanduleux (pl. XVII, fig. 10, d), et ce disque forme de plus une sorte de bourrelet à sa base, en dedans du pé- rianthe. Autour de beaucoup d’ovaires, le disque se scinde en autant de lobes ou de languettes qu’il y a de portions au calice. Le plus souvent, ce sont de petites glandes globuleuses ou aplaties comme dans les Croton, les Kirganelia, les Mozinna, les Jatropha; souvent elles sont bifides ou bilo- bées, comme dans les Poranthera (pl. XX, fig. k, g), ou la fleur femelle des Cluytia (pl. XNI, fig. 10, 11), celle des Andrachne (pl. XXVIT, fig. 18, d) ; parfois enfin leur extrémité hbre est divisée en trois lobes, comme dans la fleur mâle des Cluytia. Dans ce genre, on peut facilement observer qu’il y a une seule rangée de prolongements glanduleux dans la fleur femelle, et deux dans la fleur mâle (pl. XVE, fig. 2 et 5). Desvaux a remarqué cette particularité et cherche à l'expliquer dans son travail spécial sur les glandes ovariennes. Dans les fleurs femelles, il regarde les glandes comme des staminodes, parce qu’elles «occupent la place des » étamines». Pour les fleurs mâles, «ce qui est à remarquer, c'est qu’il » y a un double appareil ou, comme on dit, un double nectaire : l'un » de cinq parties divisées chacune en trois assez profondes, toutes oppo- » sées aux sépales, et un autre plus intérieur, composé de cinq petites » parties à deux têtes oblongues, sécrétoires, représentant l'ovaire, sans » aucun doute. » Toutes ces interprétations semblent inadmissibles. Quant aux cinq glandes bilobées de la fleur femelle, elles constituent un vrai disque, et l'on peut suivre facilement sur le Cluytia pulchella, cultivé dans les jardins, son développement ultérieur à celui du pistil (pl. XVE, fig.12, 13). Si c'étaient des staminodes, ellesapparaîtraient avant lui. Quant à la fleur mâle, elle présente deux cereles de glandes, autour de la base de la colonne qui supporte l’androcée. Les cinq glandes bilobées qui sont superposées aux pétales constituent un disque ; mais comment admettre que les glandes trilobées représentent l'ovaire? Cet ovaire serait-il donc alors composé de cinq feuilles carpellaires, et surtout ces feuilles carpellaires pourraient-elles être placées sur le réceptacle floral plus bas que les étamines et en dehors d'elles? Il y a, sans doute, un véritable pistil rudimentaire dans les fleurs mâles du Cluytia, mais c’est eu dedans des étamines qu’il est placé (pl. XVE, fig. 2, p). Dans la fleur des Euphorbes, il y a généralement un disque et quelque- 134 DISQUES DES EUPHORBES. fois deux; l’un peut être appelé androcéen, l'autre gynécéen. Étudions chacun d'eux isolément. Le disque androcéen est ce que les auteurs désignent sous le Sr: « d'écailles laciniées ou ciliées, accompagnant les fleurs mâles » qu de « calicule mâle ». Ainsi, on les considère comme une sorte de périanthe, ou comme les bractées de l’inflorescence mâle. Lorsqu'on examine une fleur adulte d’Euphorbe, on trouve, en effet, ces écailles découpées en languettes qui s’entremêlent avec les faisceaux d’étamines et qui ont sou vent une-apparence foliacée. Toutefois cette forme n’est pas la seule qu’on y rencontre. On ne peut guère, par exemple, leur conserver le nom de bractées ou d'écailles, lorsqu’elles ne se présentent plus que sous la forme d'une petite masse charnue conique et surbaissée, comme cela a lieu chez plusieurs Euphorbes indigènes, et surtout lorsqu'elles affectent la forme d'un petit bouton glanduleux aplati, circulaire, ou réniforme. comme cela s'observe dans les Pedilanthus (pl. UL, fig. 6, gl). Nous avons déjà montré que ces prétendues bractées n'existent pas avant les étamines. Si la forme du disque androcéen est probante dans les Pedilanthus, il en est de même de son insertion. Les glandes ne restent point confon- dues avec les faisceaux staminaux; la portion du réceptacle qui forme une gibbosité postérieure les entraine avec lui et les rejette entièrement de ce côté de la fleur. : Eedisque gynécéen des Euphorbes, dont l'existence n’est pas constante, est appelé calice ou calicule par les auteurs, et comparé par Ad. de Jus- sieu (Monogr., p. 58) au calice des Anthostema. Pour ce dernier genre, il n’y a pas de doute; les fleurs mäles et femelles possèdent un vrai calice qui se développe beaucoup avant l’androcée ou le gynécée. Mas dans les Euphorbes, il en est tout autrement. Dans l'E. palustris, par exemple (pl. D), où ce prétendu calice est foliacé et lobé, nous avons vu que le pistil se développe avant lui. Il est déja très avancé en âge, lorsqu’au-dessous de l'ovaire l'axe commence à s’épaissir (fig. 25, d). Dans les Pedilanthus et dans la plupart de nos Euphorbes, son développement ne ya pas au delàs mais dans l’espèce indiquée, il s'étale, devient triangulaire (fig. 25), puis ses trois lobes charnus et épais qui répondent aux loges ovariennes (fig. 28. d) se divisent eux-mêmes en deux languettes à leur extrémité (fig. 27). Mais, quoi qu'il en soit de cedéveloppement extrème, de cette forme et de ces divisions, ce n’en est pas moins un disque hypo- gyne qui n'apparait qu'après le pistil, APPARIDION TARDIVE DU DISQUE. 135 Je ne fais que rappeler ici, à ce propos, le curieux enseignement qu'on retire de l'étude organogénique des fleurs de Jatropha, où l’on rencontre cinq glandes hypogynes avec dix staminodes (p. 125), et je passe à d’autres exemples qui prouveront que, si l’on s’en rapporte aux analogies de forme et qu’on néglige l'étude organogénique, on arrivera forcément à appeler le disque une corolle ou un androcée, parce que ses éléments auront la forme d’étamines ou de pétales. La fleur femelle des Mercuriales présente, à la base de son ovaire, des corps que nous avons dit n'être pas des staminodes, quoiqu'on les ait toujours décrits comme tels. Ce sont des filets étroits, celluleux, qui alternent avec les loges, si bien qu'il ÿ en à deux quand l'ovaire est bi- loculaire, trois quand il est triloculaire (pl. EX, fig. 21, d}: Dans l’4de- nocline, on n'appelle pas ces corps des staminodes, parce qu'ils sont courts, terminés par un bouton glanduleux (p{. IX, fig. 6, g). Dans la Mercuriale, on leur donne ce nom, parce qu'ils sont grèles et très allon- gés. Celui qui observe lesfleurs de Mercuriale très jeunes, les considérera comme les éléments d’un disque, parce qu'il verra l'ovaire déjà formé et contenant des ovules, sans qu'il y ait trace de ces organes. À ce mo- ment un petit mamelon apparaîtra à la base du sillon qui sépare les loges (pl. IV, fig. 25, d); alors il sera semblable à ceux qui naissent entre les filets staminaux des Euphorbes; mais bientôt il s'allongera et arrivera à dépasser le sommet de. l'ovaire. Ces faits étant connus, j'étais assuré, quand je trouvai une fleur hermaphrodite de Mercuriale, que les préten- dues étamines avortées ne m'offriraient pas d’anthères; c'est ce que l'observation a confirmé. Dans les Claoxylon, ce disque hypogyne devrait être appelé une co- rolle ; car il présente trois lames aplaties, pétaloïdes, blanches ou roses, alternes avec les sépales. Dans les espèces indiennes, cette corolle serait polypétale ; dans une espèce australienne, elle serait monopétale, car les trois appendices sont confondus par leur base. Quoique nous n’ayons à notre disposition que des fleurs sèches de Claoxylon, il est possible cependant de voir que ces lames pétaloïdes n'apparaissent que tardive- ment apres le pistil, et qu’elles représentent un disque. Le petit anneau glanduleux des Savia, des Codiœum( pl. XNL, fig. 29, d) est regardé par tout le monde comme un disque hypogyne. Ce nom n’est pas davantage contesté à la coupe festonnée qu'on trouve au pied de l'ovaire des Xylophylla (pl. XXI, fig. 25, d). Il s'élève encore plus 136 FORMES DU DISQUE. dans les fleurs femelles d'Emblica (pl. XXIV, fig. 23, g). dans le Cera- manthus (pl. XXV, fig. 22, 2h), dans l’Asterandra ( pl. XXNIE, fig. 6). Il peut y avoir, sous ce rapport, de grandes différences entre les deux sexes. Ainsi les glandes mâles de Xylophylla sont parfaitement libres, et dans l’Emblica officinalis, où le disque femelle est si développé, il n’y à dans la fleur mâle que cinq points glanduleux, si petits (pl. XXIV, fig. 20, g), qu'on en a méconnu l'existence, et, pour cette raison, subdi- visé les Emblica en deux genres, qui ne doivent pas subsister. C’est en présence des développements considérables du disque, notam- ment dans certaines fleurs femelles, qu'on n'hésite pas à reconnaître un organe de cette nature dans l'espèce de sac qui enveloppe compléte- ment l'ovaire des Aleurites ( pl. XIL fig. M, d). Ce sac coloré est com parable au nectaire des Pivoines arborescentes, et l’on pourrait croire d'abord qu'il forme une des couches des parois ovariennes, si on ne le voyait disparaitre tout à coup au niveau de la base du style qu’il embrasse par son orifice circulaire rétréei. En l’absence de toute étude organogénique, il y a bien des disques dont la. nature peut bien être l’objet de quelque doute. Ainsi j'appelle disque la couronne glanduleuse des 4manoa, et, peut-être à tort, par analogie de position, je donne ce nom aux cinq lames triangulaires, pubescentes, que j'observe autour de l’androcée ou du gynéeée des Brie- delia (pl. XXY, fig. 30, d), lames qui s'imbriquent et se recouvrent légè- rement par leurs bords (fig. 26 et 29, d). Il y a d'ailleurs une autre partie qu'on peut rapporter au disque dans ces fleurs, c’est la lame glanduleuse qui recouvre la portion concave da réceptacle (fig. 30), et qui disparaît au niveau de la base des pétales; lame que nous retrouvons dans les coupes réceptaculaires des Cyclostemon (pl. XXI, fig. 22), du Cælo- diseus, des Hemicyclia, et de quelques autres genres. C’est également faute d'études organogéniques, que nous n’admettrons point comme positive l'existence d’un disque dans les A gyneia (lames qui doublent les sépales, pl. XXIV, fig. 10, g), dans les Micranthea (corps central trilobé, pl. XXVL, fig. 7, 19), dansles Chloradenia (masses sphéroïdales alternes avec les pétales, pl. XIX, fig. 95, 9), et dans la fleur mâle des Pluknetia, des Bia ou des Chlorocaulon. APPARITION DES CARPELLES. 137 ORGANOSGENIE DU GYNÉCÉE. Après que l’axe de la fleur femelle du Ricinus communs (pl. X) a pro- duit le périanthe, il se continue sous forme d’un dôme surbaissé. Bientôt, sur cette extrémité de l'axe, on voit apparaître simultanément, et égale- ment distantes les unes des autres, trois petitessaillies latérales, en forme de bourrelet. Alors l'axe, considéré d’en haut, au lieu de la forme cireu- laire qu’il avait, prend celle d’un triangle à côtés courbes et à sommets obtus. Ces sommets répondent aux trois petites saillies, qui ne sont autre chose que les feuilles carpellaires et sont superposées aux trois sépales qui se sont développés les premiers. La manière dont ces feuilles car - pellaires s’insèrent sur l'axe est importante à bien connaître pour lin telligence des développements ultérieurs. Si l’on isolait une de ces feuilles alors qu’elle est très jeune, elle aurait à peu près la forme d’un segment de cercle. On lui conçoit, d’après cela, deux bords : l’un formé par l'arc de cercle qui limite ce segment en dehors, l’autre par la corde qui sous- tend cet are. Le bord qui répond à la corde n’est pas libre; il est soudé transversalement dans toute son étendue au pourtour de l’axe dont il occupe un peu moins du tiers. De là une forme courbe que prend toute la surface de ce segment, et la présence, entre lui et l'axe, d’une petite encoche, d'une cavité qui regarde en haut. C’est le premier rudiment de la loge ovarienne. Il est difficile de trouver des objets vulgaires de comparaison qui ren- dent bien ce premier état de la feuille carpellaire dans ses rapports avec l’axe. Les zoologistes y trouveraient quelque ressemblance avec les val- vules de Kerkring, dans l'intestin, ou celles des veines. Entre ces valvules, en effet, et la paroi intestinale ou veineuse, il y a, dans un sens, une cavité plus ou moins profonde qui représente bien notre rudiment de loge. La comparaison sera plus juste encore, si l’on suppose la portion d’intestin ou de veine observée retournée sur elle-même, les valvules tendues, la membrane interne au dehors. Celle-ci offrira alors une surface convexe plus comparable à la convexité de l’axe floral. Une vasque de fontaine ou de bénitier, incrustée dans un mur, ressemble encore assez à la feuille carpellaire à son premier âge, insérée sur l'axe ; mais pour avoir aussi quelque chose de convexe comme ce dernier, il faut rempla- cer le mur par une colonne arrondie. 138 FORMATION DES LOGES. La portion si étendue de la feuille carpellaire qui s'imsère à l'axe n’est autre chose que sa base ; c’est donc en ce moment une feuille largement sessile. Les bords et le sommet très obtus du limbe. confondus dans une même courbe, l'arc de cercle dont nous venons de parler, sont entière- ment libres. Alors les feuilles carpellaires grandisseni; leur base ne xarie pas. soudée qu'elle est intimement avec l'axe; mais leur limbe s'accroît et s'élève. il se gonfle, se courbe peu à peu, de manière à faire de la loge une cavité de plus en plus complète ei fermée enfin, ou à peu près, en haut et en dedans. Dans cette évolution, le limbe de la feuille carpellaire grandit relativement plus que son bord libre, de sorte que celui-ci se porte de-plus en plus vers l'axe de la fleur et tend à se fermer daxaniage: comme l'ouverture d'une bourse, d'abord béante, puis se fronçant à wesure qu'on serre le cordon et prenant l apparence d'une ge bouche contractée, circulaire ou à peu PE ès. un Qu'on se figure maintenant l'évolution simulianée des trois feuîlles carpellaires,symétriquement disposées sur l’axe, on verra que chacune de ees trois feuilles vient ainsi apporter vers lui l'ouverture dont nous avons parlé. On ne s’étonnera done pas, plus tard, de voir, à la parte interne et supérieure de chaque coque carpellaire détachée de Laxe, une ouver- ture qui donne passage au funicule de la graine. Ce ne sera pasune solu- tion de continuité produite au moment de la maturité ; c’est un orifice formé par les bords mêmes de la feuille carpellaire, orifice qui a tou jours existé. N n'y à que le sommet de la feuille carpellaire qui ait une autre des- tination. Quand le bord libre a constitué l’orifice ou la fente dont nous venons de parler, son sommet continue de s'acceroïtre. se relève et se pro- longe peu à peu verticalement pour former lesstyle et ses divisions stig- matiques (pl. X. fig. 2h 25 et 26, st). Pendant iont ce temps, l'axe à fort peu grandi, au delà de l'oriaue des feuilles carpellaires. Au-dessus du lieu d'insertion de celles-ci, le réceptacle semble se déprimer et se creuser d'une petite fosselte. Il se forme donc au pied de l'axe trois petites cavités qui constituent en réa- lité la portien basilaire et axile des loges ovariennes. Mais, si l’on com- pare pour la rapidité de l'accroissement l'axe et les feuilles carpellaires, on verra que ces dernières l’emportent de beaucoup. La colonne centrale du réceptacle. qui ne doit pas même parvenir à la hauteur du sommet L'AXE PORTE LES OVULES. 139 de l'ovaire (fig. 27, a), ne s’allonge que fort lentement. Les trois cloisons, tenant d’un côté à l’axe, de l’autre aux feuilles carpellaires, aux parois ovariennes, s'élèvent comme celles-ci, fort peu en dedans, beaucoup vers la périphérie. Aussi leur bord supérieur, d’horizontal qu'il était au début, devient bientôt oblique de haut en bas et de dehors en dedans. Un mo- ment même arrive où il est sensiblement vertical. C’est alors que les cloisons, comme le bord des feuilles carpellaires auxquelles elles tiennent, viennent rencontrer l'axe en bas et au-dessus de lui, là où il cesse d’exis- ter, les bords des feuilles carpellaires voisines. Toute la cavité ovarienne est alors divisée par ces cloisons en trois loges bien distinctes. Revenons à l’axe lui-même. Nous avons à considérer en lui : prenné- rement, la colonne centrale, qu'on appelle souvent columelle, et qui nous occupera plus loin; puis sa base, que nous avons dite creusée de trois fosseltes. Ajoutons que cette expression de creusée n’est pas, à propre- ment parler, celle qui convient ici. Ce n’est pas qu'un creux, qu'une fosse se soit effectivement produite dans la substance même du réceptacle; c'est que la colonne centrale elle-même s'élève, par son accroissement paturel, plus haut que la partie où s’insèrent les feuilles carpellaires, mais seulement dans l'intervalle de ces feuilles, tandis qu'au niveau de leur ligne médiane elle ne s'élève pas du tout, et qu’ainsi, en face de cha- cune d’elles il se forme une sorte de puits de plus en plus profond, dont l'existence est due à cette inégalité d’accroissement. Il n’y à pas plus ici de cavité réellement creusée dans le réceptacle, qu'il n'y en a dans ce qu’on a appelé l’éperon soudé du calice des Pelargonium, ou la fossette réceptaculaire des Melianthus. La colonne saillante de l'axe est destinée à porter les ovules. On la voit bientôt, au-dessus de chacune des fossettes dont je viens de parler, et, par conséquent, en face de chacune des feuilles carpellaires, se charger d'un petit mamelon qui n’est autre chose qu'un très jeuneovule (fig. 29, n). À cette époque, on ne peut douter quelesovules soient portés par l'axe; les feuilles carpellaires n’ont pas avec eux la moindre connection : elles en sont éloignées par un intervalle notable, et aucune illusion n’est pos- sible à ce sujet. Dans l'ovaire du Ricin, il n’y a aucune violation, même apparente, de la loi qui veut qu'une feuille, organe appendiculaire, ne porte pas un autre organe; la feuille carpellaire ne porte point ici les -ovules et n’a aucun contact avec eux. Chacun des mamelons ovulaires s’allonge d’abord, en se dirigeant en 140 L'AXE PRODUIT L'OBTURATEUR. dehors et un peu en bas, vers la cavité du puits creusé au-dessous de lui. Puis bientôt il remonte et dirige sa pointe en dehors et vers le sommet de la loge. Cette série de mouvements anatropiques est très rapide, si bien qu’elle a déjà été parcourue en grande partie, alors que le mamelon dont j'ai parlé, devenu un long cylindre à sommet conique, dépassant même en cet instant le sommet de l'axe. est encore nu et constitue à lui seul l'ovule (fig. 30). Il en formera le nucelle, et ce n’est qu'ultérieure- ment qu'il doit se recouvrir de deux enveloppes sur le développement desquelles nous aurons longuement à revenir. Ces ovules ne sont pas les seuls organes que porte l'axe. Plus haut que les ovules, et exactement au-dessus de chacun d'eux, il présentera ulté- rieurement une saillie, un pelit mamelon qui ressemble, au début, au pucelle d’un autre ovule superposé. Ces trois mamelons ne sont autre chese que l'origine des petits chapeaux de tissu conducteur qui existent dans toutes les plantes de cette famille et auxquels je consacre plus loin un article particulier. Après que l'axe a porté ces divers organes, son rôle est achevé ; il ne s'allonge plus que d'une très petite quantité et se termine par un sommet obtus. C’est alors aussi que l'ovaire cesse d’être béant à son sommet; c’est le moment où les trois feuilles carpellaires. portées par leur partie supérieure vers la columelle, viennent s'appliquer sur le sommet de celle-ci, auquel elles se soudent avant de se prolonger par leur point le plus élevé pour constituer le style. La trace de cette union des feuilles carpellaires avec l'axe ne disparait Jamais complétement :; toujours, au sommet de la columelle, au-dessus de l'insertion des funicules, on voit dans l'ovaire ou le fruit, quel que soit leur âge, une ligne horizontale et un changement de coloration qui indiquent une différence dans la nature et la direction des tissus. Cette séparation qui avait existé pendant un certain temps entre la columelle et les feuilles carpellaires, se rétablit généralement à l’époque de la déhiscence du fruit. DEVELOPPEMENT DU STYLE ET DU STIGMATE. Si nous continuons de suivre les développements du pistil du Ricin, nous devons nous rappeler : 1° Que laxe de la fleur s’arrète au-dessous du sommet de l'ovaire ; DÉVELOPPEMENT DU STYLE. All 2 Que les feuilles carpellaires seules se rencontrent contre cet axe, et au-dessus de sa terminaison se continuent par leur sommet, pour former le style. Celui-ci apparaît d’abord sous forme d’une courte colonne à peu près cylindrique, mais portant trois sillons longitudinaux, trace de l’union des trois feuilles carpellaires. Celles-ei sont done soudées par leurs bords, et nous savons que cette colonne unique est en réalité formée de trois portions juxtaposées. On voit toujours la trace de ces trois parties diffé- rentes au sommet du style, si jeune qu'il soit. Il est alors divisé en trois lobes (fig. 21), et chacun des lobes lui-même porte en son milieu (fig. 28) une petite échancrure, indice de la future bifurcation de chacune des branches du style. Remarquons en outre que, pendant quelque temps, ce style n’est qu'une sorte de tube creux, dont la cavité communique libre- ment en haut avec l'air extérieur. Peu après, les divisions du style se prononcent et s’allongent davan- tage. On lui voit alors trois branches superposées aux loges de l'ovaire, ct dont chacune devient elle-même bifurquée. La face interne de ces divisions se recouvre de papilles sligmatiques, lesquelles empiètent aussi peu à peu sur les bords ; après quoi, celte face stigmatifère, générale ment d’une couleur rouge foncé, devient convexe en dedans par son milieu, tandis que ses bords se réfléchissent de plus en plus en dehors; ils arrivent à cacher presque complétement la face extérieure, beaucoup plus pâle et entièrement lisse, des lanières du style. ORGANOGÈNIE COMPARÉE DU GYNÉCÉE. Jai pu suivre le développement de l'organe femelle, dans un assez grand nombre d’autres genres d'Euphorbiacées cultivés à Paris, et notamment dans les plantes suivantes, pour lesquelles je noterai surtout les différences qu’elles présentent avec le type précédent. A. L'organogénie du gynécée n'offre aucune différence importante avec ce qui se passe dans le Ricin, dans toutes les plantes suivantes qui ont trois loges uniovulées. Sauf quelques différences de forme et de proportions, il y a, dans l'ovaire de leurs fleurs, un axe qui porte succes- sivement superposés les uns aux autres trois feuilles carpellaires, trois ovules et trois chapeaux de tissu conducteur, Ce sont : les Euphorbes 142 GYNÉCÉE DU CREMOPHYLLUM. (pla). les Pedilanthus (pl. WE), l’Adenopeltis (pl. VÜ). le Colliguaja odorifera. le Jatropha acuminaia (pl. XIN), le Crozcphora tinctoria (pl. XV), le Cluytia pulchella (pl&XNI), le Codiæum variegatum (pl. XNA), les Croton (pl. XNI). les Cnidoscolus (pl. XIX), lAcalypha rubra, et les Cnemidostachys glabrata et corniculata (pl. VW). B. I] n’y a pas d'autre différence orpanogénit “entre le Ricin et la Mercuriale, que le nombre des feuilles carpella ires, me est de deux au lieu de trois. Tousles mêmes phénomènes sueces sifs S'y l avec le type 2 (pl. IX). Il en est de même Re le Lourei : (pl. XI), qui n’a d'ordinaire que deux loges ovariennes. C. Au début, le développement du pistil du Cremophyllum mu) qu'il convient de rapporter augenre Dalechampia, est semblable à € des Ricins; mais il y a des modifications importantes dans le mitiédièro lution du style. Ainsi, d'abord il y a, dans les fleurs femelles du C. spa- tulatum., un axe surbaissé qui se charge de trois mamelons carpellaires : un postérieur et deux amtérieurs. Puis l’axe se prolonge au dela. et porte, au-dessus de chaque feuille carpellaire, un ovule et un obturateur. Alors les feuilles carpellaires, au lieu de demeurer indépendantes dans leur DER supérieure, se soudent bord à bord et constituent une espèce de sa€ (fig. 21e 22). Globuleux au niveau des loges, ce sac se rétrécit un peu et devient cylindrique au-dessus des ovules et de leurs chapeaux. En même temps, les bords soudés de ces feuilles carpellaires proéminent en dedans et forment trois cloisons, qui vont rejoindre l'axe et séparent les loges l'une de l'autre. Mais tandis que, dans les Euphorbes, les Ri- cius, etc., ces cloisons cessent d'exister au-dessus de la portion ovarienne du pistil, dans le Cremophyllum, les saillies des bords carpellaïres qui les constituent se prolongent dans toute la hauteur du style. Si l'on observe alors celui-ci d'en haut, on voit qu’il représente une sorte de manchon cylindrique, dont l'ouverture supérieure porte six lobes, savoir : 1° trois lobes amincis superposés aux loges ovariennes et constitués par le som- met des feuilles carpellaires : 2° trois lobes plus petits, alternes avec les précédents, ét par conséquent avec les loges ovariennes, et situés un peu plus en dedans. Ces trois derniers lobes qui se couvrent de papilles stigma- fiques. et qu'on appellerait des stigmates dans les ouvrages descriptifs. sont donc alternes avec les loges. Il faut ajouter que plus tard l'orifice du tube creux qui représente le style, au lieu d'être parfaitement terminal, devient latéral, par suite du développement inégal de ses différents côtés. STYLE DE L'HEDRAIOSTYLUS. 143 Ïl s'incline ainsi en avant; son ouverture se rétrécit, devient quelquefois, comme dans le Dalechampia micrantha, un simple pore latéral (p£. IV, fig. 3 et L), et l’on a alors quelque chose d’assez semblable au style des Violariées (pl. UE, fig. 23 et 24). D. Le style des Æedraiostylus et de quelques genres voisins, se développe absolument comme celui des Cremophyllum. Cependant, lors- qu'il a attemt son entier accroissement, il diffère notamment en ce que les lobes stigmatiques sont, non point alternes, mais superposés aux loges ovariennes. De même, dans le grand genre Dalechampia, qui peut être considéré comme très naturel, il y aurait des espèces, comme le Mi- crantha, où ces lobes seraient alternes, et d’autres, comme c’est le cas le plus fréquent, où ils seraient opposés aux loges de l'ovaire. Ce qui semble uue si grande dissemblance n’est cependant qu’un résultat d’un même mode d'évolution, avec de très petites différences de détail. C’est ce que uous montrera l'étude d'un jeune pistil d'Hedraiostylus (pl. XXI). A son premier âge, le style est également tubuleux et ouvert dans sa partie supérieure. Mais bientôt cette ouverture se trouve obturée par quatre saillies intérieures qui viennent se rencontrer au centre du pistil (fig. 6, s'). Il est alors facile de voir que ces quatre saillies sont super- posées aux cloisons, qu’elles n’en sont que la continuation, et que, par conséquent, elles sont alternes avec les loges. Mais ces quatre lobes qu’on aurait appelés stigmatiques dans le Cremophyllum, une fois qu'ils se sont rencontrés, commencent à changer de nature; ils s’épaississent par leurs bords, deviennent saillants, glanduleux, et forment bientôt quatre bandes superposées aux loges et qu’on décrit comme les stigmates (/s°). Il est facile de voir que chacun de ces lobes est formé de deux parties séparées par un sillon longitudinal médian, et que ces deux parties ne sont autre chose que les bords épaissis des lobes primitifs, qui seuls existaient au début. Quoiqu’on ne puisse guère suivre ce développement, dans la plu- part des Dalechampia à lobes stigmatiques superposés aux loges, dans les Accia, les Plukenetia, les Anabæna, etc., que nous ne possédons qu’à l’état d'échantillons secs, on peut concevoir, d’après l'inspection des fleurs parfaites, que les choses doivent s’y passer absolument de même; ce qui doit, pour la classification, enlever à ce caractère une grande partie de sa valeur. Les Euphorbiacées à loges biovulées présentent aussi quelques parts cularités dans le développement de leur pistl. 141 LÔGES BIOYULÉES. ÆE. Chez les Phyllanthus et les Xylophylla, après avoir porté le pé- rianthe. l’axe arrovdi de la fleur femelle (pl. XXII) s'allonge peu, et se €barge de trois petits mamelons carpellaires superposés aux sépales 1, 2 et 3 (#g. Set 9. cc). Ils s'élargissent d'abord, sans beaucoup s’allenger, et se rejoignent presque de chaque côté. L’axe alors se développe un peu davantage et atteint à peu près la hauteur des feuilles carpellaires. En mème temps, le réceptacle se creusant un peu à sa base de trois fossettes, comme dans le Riein, on à un ovaire à trois cavités, en forme de coupe évasée, largement ouverte par en haut (fig. 9-11); son bord supérieur est à peu près plan et horizontal. Dans chaque loge alors, on voit Faxe se renfler en face de chaque feuille carpellaire (fig. 9). Ce renflement est bientôt divisé en deux lobes par une petite dépression longitudmale. Ces deux petits mamelons sont les ovules collatéraux (fg. 10-12). Ils suivent parallèlement l'un à l'autre les mouvements anatropiques que nous avons déjà décrits, et l'on voit au-dessus d’eux se produire une autre saillie, également bilobée, qui plus tard constituera un chapeau particulier pour chaque ovule. Les feuilles carpellaires achèvent alors de fermer la cavité ovarienne, puis elles se réunissent et se relèvent, pour former un siyle unique d'abord dressé. Celui-ci se divise ensuite en trois branches bifurquées qui s’allongent et se réfléchissent sur le sommet de l'ovaire. Ainsi, dans ces plantes, il n°y a de différence avec le Ricin que dans Ra présence sur l'axe de deux ovules au lieu d’un, en face de chaque feuille carpellaire. F. Dans la fleur mäle du Caletia (pl. XXN]) et du Colmeiroa(pl. XXW), l'axe ovarien, avant de se terminer. envoie une petite expansion latérale vers les bords de chaque feuille carpellaire. Il en résulte que la fente que présente chaque loge à sa partie interne offre, comme dans beau- coup d'autres plantes, une plus grande longueur verticale (pl.XXVE, fig. 12-15). C'est alors vers la base de cette fente que naissent, de chaque côté. les deux ovules collatéraux, et au-dessus d'eux, de petits chapeaux de tissu conducteur nettement séparés l’un de l'autre par la fente elle- mème (fig. 42, 00 et f.) Il en résulte, comme dans tant d'autres pistils, qu'à une certaine époque, les ovules n’occupent pas tout à fait le centre de l'ovaire, et que les placentas qui les portent s'avancent peu à peu de la périphérie vers le centre. De semblables faits pourraient être invo— qués en faveur de la théorie carpellaire, et l'on pourrait penser que ce sont les bords des feuilles uvarieunes qui portent ici les oxules, si l'on ne AVORTEMENT DES LOGES, 445 savait que l'axe n’est pas forcément un organe entier et indivis, mais un corps polymorphe qui peut prendre des formes et des directions très diverses, sans être pour cela confondu avec ün organe appendiculaire. Après la production des ovules et des chapeaux de tissu conducteur, les feuilles carpellaires se rapprochent, pour former un style à trois branches distinctes dans presque toule leur étendue ; la portion basilaire commune est très courte dans le Caletia, ainsi que dans le Colmeiroa ; mais on peut voir, dans ce dernier (pl. XXII, fig. 26), qu’alors même qu'elles se sont soudées par leurs bords, les feuilles carpellaires laissent encore assez longtemps entre elles un espace creux tubuleux. G. Les Antidesma ont d’abord un ovaire formé de trois feuilles car- pellaires, et chacune d’elles constitue une loge contenant deux ovules collatéraux. Après que les loges sont fermées, les sommets des feuilles carpellaires forment un style à trois branches, et chacune de ces branches se divise ultérieurement en un certain nombre de lanières. Cependant les deux loges antérieures cessent bientôt de s’accroitre; la troisième prend au contraire un grand développement, ainsi que les ovules qu’elle contient ; elle finit par comprimer les deux autres qui s’atrophient gra- duellement, si bien que, dass l’âge adulte, il n’en existe plus de trace, et que l’on n’a qu'une loge surmontée de trois branches stigmatifères. IL se passe donc ici un phénomène analogue à celui que présentent les Rhus. À un certain âge, le pistil d’un Antidesma est celui d'un Col- meiroa. Plus tard, deux loges avortent chez l’Antidesma, mais la por- tion supérieure du pistil se développe, comme si toutes les loges persis- taient. DU TYPE DU GYNÉCÉE ET DE SA SYMÉTRIE. Le nombre des loges ovariennes n’a pas grande importance dans cet ordre; aussi a-t-on supprimé depuis longtemps le nom de éricoques qu'on donnait autrefois aux Euphorbiacées. Ce nombre varie d’ailleurs considérablement, en passant du Crotonopsis ou de l'Eremocarpus, qui n'ont qu'une seule loge, à l’Hippomane, qui en a six ou huit, et à l’Hura, qui en compte de dix à vingt. Ce nombre peut changer dans les circon- stances suivantes : q 1° Dans une même fleur, avec l’âge; 2° Dans les différentes fleurs d’une même inflorescence ; 10 116 NOMBRE VARIABLE DES LOGES. : 3° Sur les différents pieds d’une même espèce ; h° Dans les diverses espèces d’un mème genre. I. Les fleurs des Antidesma ayant plusieurs loges ovariennes dans leur jeune âge (p. 145), deux de leurs trois loges avortent et rendent leur pistil uniloculaire. Les Stilaginella, qui ont deux loges dans l’ovaire adulte, n'en ont souvent plus qu'une dans le fruit. Les fruits des Pseudanthus deviennent uniloculaires, par destruction des cloisons, et il n'y a guère de groupes d'Euphorbiacées où l'on n’observe cette réduction des parties. Or, si l'on accordait une grande valeur au nombre des loges dans la clas- sification, comme la plupart des plantes conservées dans les herbiers ne nous offrent que des ovaires avancés en âge, et qu’on pourrait plutôt appeler de jeunes fruits, la détermination des genres deviendrait souvent ainsi impossible. IL. I] n’est pas rare de voir les portions vigoureuses d’une inflorescence donner des fleurs à ovaire triloculaire, tandis que les fleurs portées sur des rameaux moins favorisés n'ont que deux loges ovariennes; ou bien certains ovaires sont quadriloculaires et les ovaires des fleurs voisines n’ont que trois loges. Ainsi un Trewia (pl. XVHE, fig. 22 et 23) aura tantôt trois et tantôt quatre loges. Il n’y a presque pas de genre où l’on ne puisse trouver de ces différences de nombre sur un même rameau; toutes les Rottléracées sont principalement sujettes à ces variations. TI. Il n’y a pas deux échantillons d’Hura ou d’Hippomane où l'on soit assuré de rencontrer un même nombre de loges. L’Hyænanche globosa est décrit par Thunberg comme ayant le fruit tricoque; par Lambert, comme l'ayant quadricoque, et tous deux avaient raison : je ne sais pourquoi, sur un mème échantillon, on ne trouve d’ordinaire que Fun ou l’autre de ces deux nombres. De combien de genres ne faut-il pas sans cesse modifier la caractéristique, parce que l’auteur qui les a décrits le premier n’observait que des échantillons chargés d’ovaires biloeulaires, tandis que ceux qui viennent ensuite les trouvent toujours à trois loges ? J'ai sous les yeux un rameau de Drypetes, qui n’a que des pistils à deux loges, et il en est, dans les collections, dont tous les ovaires sont uniloeu- laires, etc. IV. Ad. de Jussieu représente deux Fluggea dont l'un a deux loges, l'autre trois; deux Cicca dont l’un a quatre loges, l’autre eng; il y en a, de plus, qui sont triloculaires. Le T'etrorchidium de Pœæppig et Endii- cher pouvait avoir deux loges; toutes les espèces que j'ai vuesen ont trois. SITUATION DES LOGES. 447 Les Anisonema sont décrits comme ayant de six à dix loges ; j'en ren- contre plusieurs espèces qui ont seulement trois loges, de même que les Kirganelia. Le Gynoon n’est pas forcément triloculaire; il y en a telle espèce qui, comme tous les Glochidion, présente quatre, six et huit loges. Il serait inutile de multiplier ces exemples qui prouvent que le nombre des loges ne peut servir qu’en dernier ressort à distinguer les genres. On comprend facilement par là que le genre Gynoon ait été ramené aux Glochidion ; que l’on ait proposé de fondre dans ce dernier genre les Glochidionopsis, et que l'on soit tenté de réunir le Scepasma aux Episty- lium, et ainsi d’un grand nombre d’autres. Les ovaires triloculaires étant de beaucoup les plus nombreux parmi les Euphorbiacées, on peut tout d’abord poser comme principe que: dans celles qui ont les loges uniovulées, si le périanthe est un calice quin- concial, les loges sont superposées aux sépales 1, 2 et 3; et nous verrons que les genres à loges biovulées ne dérogent qu'exceptionnellerment à cette loi. Je ne parle pas ici de l’'Euphorbe, puisque ce que je regarde comme son calice n’en est pas un pour tout le monde ; mais dans les Jatropha, les Ricinocarpus, les Curcas, etc., sur la fleur desquels il n’y a pas de contestation, on voit que les sépales 4 et 5 sont les seuls auxquels il n°y ait pas de loges superposées. Ceci pourra même nous servir à trancher une question depuislongtemps fort discutée, celle de savoir si les Euphor- biacées peuvent avoir une corolle. En effet, si nous étudions un Manühot, un Cnidoscolus, un Ricin à cinq divisions calicinales, nous verrons qu'une loge est superposée à trois de ces divisions. Si nous examinons maintenant un Jatropha, un Croton, nous trouverons aussi les loges superposées à trois des divisions vertes du verticille qu’on avait appelé calicule. Celui- ei représente donc exactement, quant à la symétrie des divers verticilles, le calice des premiers genres cités, et les appendices rouges où blancs, ou de toute autre couleur, qu’on trouvera plus intérieurement, n’ayant au- eune loge ovarienne qui leur soit superposée, ne peuvent pas être com- parés aux lames calicinales des Cnidoscolus ou des Manihot ; il faut donc bien admettre, pour cette raison, comme pour beaucoup d’autres, qu’ils représentent des pétales. Passons maintenant du type quinaire au type quaternaire. Lorsque, dans un Æemicicca, nous trouvons quatre divisions au calice, avec deux loges à l’ovaire, comme les sépales sont en préfloraison alter- 485 SITUATION DES LOGES. uaiive, nous pouvons être à peu près certains d'avance queles loges sant superposées aux deux sépales qui sont tout à fait extérieurs. C'est que cette loi, presque sans exception dans les genres biovulés, que les loges se superposent aux sépales les plus extérieurs, demeure vraie quand on passe du type 5 au type 4 ou à ses sous-multiples. Cela est vrai pour les genres à loges monospermes qui sont dans le mème cas. Ainsi. dans les Alchornea à calice f-partit, dans les Cleidion, les deux loges sont au dessus des deux sépales extérieurs. Je ne fais pas renirer dans cette règle les cas très rares où les Mercüriales présentent quatre sépales avec un ovaire biloculaire. On conçoit bien qu'en semblable circonstance, l'une des loges étant toujours antérieure et l'autre postérieure, au lieu que l’une d'elles soit superposée à un sépale, elle est, comme lauire, alterne avec deux sépales résultant d’une foliole calicinale dédoublée (pl. IX. fig. 25). On trouve aussi, avec le type quaternaire, isomérie entre le calice et le gynécée. Alors deux dispositions peuvent s'observer: dans l'Accia(pl.XIH. fig- 3h), ainsi que dans l'Hedraiostylus (pl. XXL fig. h), il ya alter- nance des loges avec les sépales. Mais s'il s’agit d’une Euphorbiacée à loges biovulées, comme les Eucicca (pl. XXIV, fig. 35). il y a constam- ment superposition. L'Omalanihus et le Callitriche, ouil or isomérie, mais avec la réduction au type 2, nous offrent exactement la mème différence. Le genre uniovulé (pl. VIII, fig. 29) a les loges alternes avec les sépales:; dans le genre biovulé, il y a superposition (pl. XXE, fig. 29). Cette superposition des loges aux sépales est done un caractère général des Euphorbiacées dispermes. Je ne vois à sigualer comme exception que le W'ielandia ; mais il est fort rare qu'il y ait autant de loges à l'ovaire que de pièces au périanthe, et, dans le cas où il yen a moins, il s'agit de savoir au-dessus de quels sépales se trouveront les loges. On peut ésale- ment ici invoquer une loi très générale et qui souffre fort peu d’exceptions : les loges ovariennes se trouvent en face des sépales qui sont le plus exté- rieurement situés. Dans un PAyllanthus, où l'on a souvent six divisions calicinales, trois sont extérieures et trois plus intérieures ; c'est aux trois premières que sont constamment superposées les loges ovariennes, et si, sur la mème plante. ou sur des plantes différentes, on ne trouve que einq divisions, au lieu de six, au calice, ces divisions étant disposées en pré- floraison quinconciale, c'est au-dessus des sépales 1, 2 et 5 que se trouvent les loges ovariennes. Ceci n'arrive pas toujours daus les Hyænanche o ICE SITUATION DES LOGES. 149 (pl. XXHE, fig. 39) et dans l'£pistylium aæillare, SW.; mais un certain nombre de leurs fleurs rentrent dans la loi générale. Celle-ci subsiste même dans les fleurs très rares, où il y a plus de loges que de sépales. Ainsi, le Glochidionopsis sericea peut n'avoir que deux divisions calici- nales, avec trois loges ; mais alors un sépale occupe la place de deux, et deux loges se trouvent au-dessus de lui (pl. XXVIE, fig. 16); chacune de ces loges redevient superposée à un sépale, quand il en existe treis, ce qui est assez fréquent. Ceci explique également comment, dans un Brie- delia ou un Fluggea à ovaire biloculaire, une loge se trouve être alterne avec deux sépales ; c’est que cette loge remplace deux loges, qu'on re- trouve dans les Æmanoa et certains Æluggeu, el qui se trouvent super- posées aux deux sépales antérieurs. Ces dédoublements d'organes qui s'opérent au côté antérieur de la fleur se rencontrent très fréquemment, et servent à montrer comment on passe, pour le calice, par exemple, du type 5 au type A; mais ils ne peuvent pas servir à expliquer, dans tous les cas, les changements de type que présentent les carpelles. Ainsi, on peut très bien admettre qu'un Cicea à calice quaternaire aura un sépale antérieur qui remplace les deux sépales antérieurs d'un Cicca à calice quinaire, et ce sépale antérieur se rencontre en effet; mais à ce sépale est superposée une loge de l'ovaire, quand il y en a quatre, et, quand il y en a trois, aucune d'elles ne se trouve au-dessus de lui. Quandil y en a une, on peut bien supposer qu’elle rem- place les deux loges antérieures qu'on rencontre dans quelques espèces, telles que le C. Antillana; mais l'ovaire d’un Cicca peut devenir trilo- culaire comme celui d’un Phyllanthus. On à alors deux loges antérieures et une postérieure. L'organogénie des Phyllanthus nous montre que, dans ce cas, les deux loges qui manquent dans le gynécée se trouveraient su- perposées aux sépales latéraux, et, s’il en est de même dans les Cicca à pistil trimère, on ne peut pas admettre que c’est par le côté antérieur du gynécée que s’est opérée une réduction dans le nombre de ses éléments. Dans les genres à loges uniovulées, la superposition des loges à certains sépales est aussi la règle, quand ceux-ci sont au nombre de cinq ou de six. On peut être à peu près assuré d'avance que les trois loges sont en face des sépales ?, 2 et3, s'il yen a cinq; en face des trois extérieurs, s'il y en a six, sur deux rangées. Assez souvent même, il y en a plus de six, et leur nombre s'élève à sept, huit ou davantage, comme cela arrive dans plusieurs genres voisins des T'ragia. Dans ce cas, on remarque encore l'al- 150 SITUATION RELATIVE ierpance des loges avec les divisions intérieures du calice. Dansles Croïon ei tous les genres voisins, les trois loges de l'ovaire se trouvent ainsi superposées aux sépales 1, 2 et 3; il n’y en a pas au-dessus des sépales h et 5. Dans les Zulocroton même, cette constance de rapports l'emporte sur celle de la position des loges, relativement à l'axe ei à la braciée. Je ne sais si c'est par suite d’une torsion du pédicelle floral que, dans ce geure, l’une des loges devient antérieure; mais elle se trouve toujours superposée à un des sépales, qui est généralement le plus développé de ious, et qui se troure lui-même superposé à la braciée florale. 11 y a deux groupes d'Euphorbiacées uniovalées. où l’on rencontre sou- vent le sara trois et dans le périanthe ei dans l’ovaire : ce sont cenx qu'or désignait sous le nom d'Hippomanées ei d’Acalyphées. Dans le pre- mier, si toutefois on fai abstraction du genre Fippomane. lui-même. on observe use très grande constance de rapport entre les sépales,et les loges : les irois loges sont alternes avec les divisions du calice. Dans le se- cond, elles sont à peu près aussi souvent superposées qu'alternes. Ainsi. il y aalternance dans les Æcalypha, dans les Odonteilema; il y a super- posiüon daps les Cnesmone. les Redia. Une remarque générale se présente ici: c'est que dans les cas où il y a alternance des loges axec les sépales, ceux-ci sont imbriqués, sinon toujours, au moins pendant une. certaine périodede leur développement. Chez les Rediaetles Cnesmone, dont nous . n'avons que des échanüllons desséchés, la pélonin ralvaire est au contraire irès nettement prononcée. Il y à peu de faits relaüfs à la position des loges oyariennes par rap- port aux pièces de l’androcée, parceque celui-ci ne se rencontrant guère qu'à l’état rudimentaire dans les fleurs pistillées, les staminodessont sou- vent, à l’état adulte, déviés de leur véritable position. Ainsi, ce n'esiqu'à l’état très jeune qu’on peut voir dans un Jatropha lestroislogesorariennes superposées exactement à trois desétamines qui apparaissent en premier lieu. Mais, lorsqu'on rencontre dans une fleur mâle adulte un pisül radi- mentaire dont les divisions ont la même situation que celle du pisül fécond, il est facile de voir, comme dans les Securinega, les Fluggea, qu'une des branches de ce gynécée recouvre constamment l’étamine qui est au côté postérieur de la fleur. Dans le W'ielandia, on voit que les cinq styles sont superposées, dans la fleur femelle, aux pétales; et dans la fleur mäle, où ils sont rudimentaires, leur position est la même, de sorte qu'ils alterneni avec les étamines (pl. XXIE, fig. 7). Ce n’est point ce DU GYNÉCÉE ET DE L'ANDROCÉE. 151 qu'on observe dans la plupart des Euphorbiacées dispermes ; car la posi- tion des carpelles y est toujours la même que celle des étamines dans la fleur mâle. Ainsi, lorsqu'on suit le développement d’une fleur de Phyl- lanthus (pl. XXUX), et qu’en face des sépales 1, 2 et 3, on voit l'axe présenter trois petits mamelons, la position de ces derniers est tel- lement la même dans les fleurs des deux sexes, qu’on ne sait pas, au début, s'ils représenteront ou trois étamines (/ig. 6), ou trois feuilles car- pellaires (fig. 8). La même coïncidence se retrouve dans le groupe con- sidérable des Sapiées. Il y a toujours, avec trois sépales, trois étamines alternes, ou trois loges alternes; ce qui rend compte, jusqu’à un certain point, de la très grande rareté, dans ces groupes, de l’hermaphroditisme accidentel. Les étamines se développent peut-être moins facilement, dans une fleur femelle, où leur place ordinaire est occupée par des car- pelles. Mais, en dehors des Sapiées, on ne rencontre plus forcément, dans les Euphorbiacées uniovulées, la place des étamines occupée par les loges. Ainsi, dans les Cnesmone, les loges sont superposées aux sépales, et, au contraire, les étamines leur sont alternes. Dans les Mozinna et les Crozophora, il est remarquable que les trois étamines centrales sont superposées aux sépales L, 2 et 3, et occu- pent, par conséquent, la position qu’occuperaient les feuilles carpellaires dans la fleur femelle. D'autre part, les Callitriche à fleurs diandres ont les étamines alternes avec les sépales, tandis que les loges ovariennes leur sont superposées. C'est ainsi que peut-être on pourrait, d’après ce que nous avons dit plus haut, expliquer la fréquence de l’hermaphroditisme dans ces plantes, comme plusieurs auteurs en ont représenté des exemples remarquables. La loi d’alternance existe alors d’une manière continue, en passant du calice à l’androcée, et de l'androcée au gynécée. La position des loges ovariennes, par rapport à l'axe et à la bractée, varie beaucoup plus que celle des carpelles, par rapport aux sépales. Cela tient peut-être souvent à une torsion tardive de la fleur sur son support Toutefois cette cause, dont on peut soupçonner l’existence, lorsqu'on a affaire à des plantes sèches, n’est pas forcément celle qui amène une dé- viation des loges dans toutes les plantes qu’il nous est possible de suivre dans leur développement. Ainsi, dans les Euphorbes qui ont un ovaire tiloculaire, une des loges est tournée da côté de l'axe et les deux autres 152 SITUATION DES LOGES PAR RAPPORT À L'AXE. sont antérieures (pl. [. fig. 3h). Dans le Pedilanthus, au contraire, la relation est inverse, et, dès le jeune âge (pL. HE. fig. 8, 11), nous voyons deux loges tournées du côté de l’axe, et une seule superposée à la bractée. Il est difficile de supposer une torsion du pédicelle épais et charnu de certains A/chornea (pl. XX, fig. 10), et nous voyons que, dans ces plantes, l'ovaire présente à l’état adulte deux loges latérales. Toutefois Fexemple de la Mercuriale doit nous tenir en garde contre toute détermination de rapports qui ne serait point basée sur l'étude organogénique. Dans les fleurs femelles adultes et dans les fruits de Mercuriale, on trouve deux coques qui sont latérales, tandis que les loges, au moment de leur ap- parition, sont (pl. IX, fig. 20), l'une antérieure, et l’autre postérieure. Il y a donc ici torsion consécutive, et c'est ce qui fait que, lorsque nous aurons à déterminer la position de loges dans des plantes qui ne erois- sent pas sous nos yeux, comme les A/chornea, les Mappa, etc., il ne s'agira, bien entendu, que de la direction des loges adultes. Dans les fleurs de Jatropha et de tous les genres analogues, une loge étant superposée au sépale 2, se trouve comme lui du côté de l'axe. Maus il y a des fleurs dans lesquelles le calice cesse d’être quinaire, et où cependant la position des loges ne varie pas par rapport à la bractée et à l'axe. Ainsi, dans les Æleococca, le calice, au lieu de cinq sépales, peut ne plus présenter que deux ou trois folioles inégales. Cepen- dant, quand l'ovaire de ces fleurs est triloculaire, deux des loges se trouvent, comme celles des Jatropha, tournées du côté antérieur. observe également deux loges antérieures et une postérieure dans des fleurs de Cfenomeria, qui ont cependant six ou sept divisions à leur calice. La situation des loges, par rapport à l'axe, devient surtout impor- tante à déterminer lorsque leur nombre est réduit à un. Sous ce rapport, il n'y a pas de règle constante : car nous avons vu un Anétidesma (p. 145) perdre ses deux loges antérieures et ne plus posséder que celle qui est superposée à l'axe. C’est probablement ce qui arrive aussi dans les Crotonopsis (pl. XI, fig. 25). Dans les Wacaranga, au contraire, où l’on a, dit-on, eu occasion d'observer plus d'une loge, celle qui subsiste est antérieure, car sa ligne de déhiscence est indiquée au-dessus de la bractée axillante, et son placenta, qui, avec plusieurs loges, doit devenir axile, se trouve tourné du côté du rachis de l'inflorescence. SITUATION DU STYLE. 153 DU STYLE ET DU STIGMATE. Je ne dois point n'étendre ici sur les particularités qui seront signa- lées dans chaque description générique ; mais je dois insister sur quel- ques faits généraux ou sur quelques détails qui sortent de la règle commune. Tant qu'on a confondu les véritables Buxées avec les Euphorbiacées, on à été obligé de distinguer, dans cet ordre, deux modes bien distincts d'implantation du style, par rapport au sommet de l'ovaire. Dans les Buis, en effet, les styles sont rejetés vers la périphérie; ils laissent au milieu d’eux un espace libre et n'aboutissent à ce sommet que par les rigoles qui occupent le milieu de leur face supérieure ou interne. Dans toute vraie Euphorbiacée, au contraire, le style part du sommet même de l'ovaire, et si courte que soit sa portion basilaire, indivise, c'est tou- jours de cette colonne implantée au sommet que divergent les divisions ultérieures que l’on désigne à tort sous le nom de stigmates. Le stigmate est une portion de l'extrémité de la feuille carpellaire qui se recouvre d'un tissu papilleux spécial; mais ce stigmate n’est pas forcément un organe limité par une forme bien déterminée et une division nettement tranchée des parties. Dans le pistil de la Mercuriale, par exemple, on voit l’ovaire surmonté d’une colonne centrale très courte, laquelle se divise bientôt, en s’entr’- ouvrant, en deux moitiés longitudinales arrondies extérieurement, à surface plane, puis légèrement concave en dedans. Ce sont les deux feuilles carpellaires qui, unies d’abord au-dessus de l'ovaire, se séparent ensuite pour se porter chacune de leur côté. Mais peut-on dire que la portion indivise est un style, et appeler la portion bifide les stigmates ? Je ne le pense pas : le véritable stigmate est seulement la face interne de l'extrémité de chacune des feuilles carpellaires qui se recouvre, à un moment donné, de tissu papilleux. S'il n°y avait qu'un style provenant d’une seule feuille carpellaire et se chargeant, à la face interne de celle- ci, de papilles stigmatiques, on dirait fort bien que le stigmate est laté- ral, et, par conséquent, on ne prendrait pas pour cet organe tout le sommet de la colonne stylaire, mais bien seulement celle de ses portions latérales qui s’est couverte de papilles. Ce qui arrive pour la Mercuriale s’observe souvent dans les pistils tri- 154 DIVISIONS DU STYLE. ou tétramères. Le style peut envoyer une branche au-dessus de chaque loge de l’ovaire: chaque branche peut se bifurquer elle-même en Y, et chaque bras de l’Y peut devenir bifide. Certains PAyllanthus, les Embiica en particulier, peuvent ainsi présenter à leur style, outre un tronc prin- cipal, des divisions de second, troisième et même quatrième ordre. Dans le pistil de l’Argythamnia (pl. XN, fig. 33), la ramification peut ainsi être poussée jusqu’au cinquième degré. Les auteurs qui appellent stig- mates les trois branches du style des Securinega, par exemple, pren- dront-ils pour stigmate tout ce qui se trouve au-dessus de la première bifurcation ou seulement au-dessus de la dernière ? I ne saurait yaxoir 1ei rien que de très arbitraire, si l’on ne se borne à nommer stigmate cequiest couvert de papilles stigmatiques. La structure des parties pourra donc seule déterminer la nature de l'organe. Combien depistils ne sont-ils pas recouverts de poils, de franges, de laciniures, qui ne sont pas stigma- tiques? Prenons pour exemple certains Acalypha. Leur ovaire est tout couronné de poils rougeâtres qui s'entrecroisent et se mêlent, présen— tant tout à fait vers leur sommet l'aspect et la coloration des papilles. Mais ici l'examen microscopique montrera que ce quiest un poil enté sur l'ovaire n'est qu'une cellule simple irès allongée. tandis que le style aura chacune de ses divisions les plus fines composées d'un grand nombre de cellules, présentant dès lors un aspect complétement dif- férent. | ; , Les divisions du style poussées ainsi plus ou moins loin sont très fré- quentes dans les Euphorbiacées, Généralement, il y a autant de ces divisions qu'il y a de loges à l'ovaire : ainsi deux branches dans le style de la Mercuriale, trois divisions principales dans celui du Ricin, quatre dans le Pluknetia, six ou huit dans le Mancenillier. Le Drypetes a un style simple ou double, suivant qu'il a une ou deux loges oxariennes. Le Macaranga a généralement use loge et ua style unique. Mais 1l peut arriver que le nombre des divisions du style soit mordre que celui des loges. Ainsi , sans parler des pisüls bi- ou triloculaires dont le style est dit simple et entier, les Æura, qui ont douze ou quinze loges à l'ovaire, peuvent n'avoir en même temps que huit ou dix divisions au style. Les Gynoon ont leur ovaire surmonté d’un gros corps evoïde qui n'est autre chose que l'ensemble des divisions du style, mais il y a de légers sillons (pl. XXVWIL, fig. 13, 15) qui indiquent un organe composé, et les branches sont, en effet, séparables dans une certaine étendue. De DIVISIONS DU STYLE. 155 même, dans les Æedraiostylus, l'ovaire est surmonté d’une grosse pyra- mide renversée qui représente quatre branches du style; mais cette pyramide est sillonnée, de son sommet à sa base, de quatre lignes qui rappellent l'existence de quatre lobes distincts, et les quatre stigmates qui occupent la base de la pyramide portent des traces de cette même séparation. Le même fait se produit dans le style des Accia (pl. XI, fig. 32). Dans le Beyeria, le style unique se termine par une sorte de calotte convexe en haut, qui rappelle le filet staminal dilaté ou le connectif des Omphalea ; mais c’est être incomplétement exact que de décrire ce ren- flement comme un dôme à bord circulaire. Le fait est qu’il est légère- ment lriangulaire, si on le regarde de haut; surtout, si l’on prend une fleur femelle jeune encore (pl. XVI, /ig. 47), on voit cette forme trian- gulaire plus marquée, et même quelquefois trois petites échancrures iné- gales qui, en somme, divisent ce stigmate en trois lobes superposés aux loges de l'ovaire. Quant aux Dalechampia, Cremophyllum, Hedraiostylus, nous avons vu, en étudiant le développement de leur pistil, qu’on ne peut pas les considérer comme ayant un style unique dans toute son étendue, et qu’il y a en réalité chez eux des lobes stigmatifères tantôt superposés, tantôt alternes avec les loges ovariennes (voy. p. 142). Il est très rare que les divisions principales du style soient plus nom- breuses que les loges : ainsi le Crotonopsis est peut-être le seul exemple qu'on pourrait citer d’un style à trois branches bifides surmontant un ovaire uniloculaire. Mais quand on compare ce genre aux Croton, on comprend très bien qu’il en soit ainsi. Dans un Croton on aura, par exemple, un pistil formé de {rois feuilles carpellaires qui se réuniront au-dessus de l'ovaire, puis se sépareront, et alors chacune de ces feuilles carpellaires se divisera elle-même en deux, trois, cinq languettes simples ou doubles. La feuille carpellaire unique qui subsiste dans le Crotonopsis (pl. XIE, fig. 25, 26) se comporte de même, mais toutes les divisions de cette feuille sont latérales par rapport à l'axe de l'ovaire; celui-ci n’est pas surmonté de trois sommets de feuilles carpellaires, mais du sommet découpé d’une seule. Dans les Callitriche, on n’a qu’un style à deux branches, tandis qu'il y à quatre loges à l'ovaire adulte. Comme ce prétendu ovaire quadrilo- culaire n’est formé que par deux feuilles carpellaires, et comme celles-ci 156 FORMES DU STYLE. ne se divisent pas dans leur portion supérieure, on n’a que deux branches au strle (pl. XXL. fig. 50, 51). Le Sphærostylis a un style telle- ment plus gros que l'ovaire, qu'on ne voit pas celui-ci caché dans l'in térieur du calice. Le style est une énorme boule charnue d’une seule pièce; mais, à son sommet, on retrouve facilement trois petits lebes - süigmatiques (pl. XXI, fig. 21). La forme de celui des Aura (pl. VI, fig. 29, 30) est non moins insolite; on le prendrait facilement pour une corolle infundibuliforme. Celui du Platygyne (pl. IN. fig. 20) sembie formé de trois gros coins triangulaires accolés lun à l’autre. Celui de VAngostyles semble une espèce d’urne à parois charnues, à bords pro- fondément échancrés (pl. IX, fig. 9). et celui des Acalypha, au contraire (pl. XX, fig. 17), semble un arbre ramifié un très grand nombre de fois. Si je cite ici ces quelques exemples de formes extraordimaires, c’est pour montrer combien peu d'importance elles ont en réalité pour la classification. Ainsi on a décrit quelques genres de cet ordre comme se distinguant par ce qu'on a appelé des stigmates sessiles. Les Amanoa américains, par exemple, ont leur ovaire surmonté de trois gros lobes charnus auxquels on a donné cette désignation. D'abord ces lobes ne sont pas des stigmaies: ce sont, comme dans les Epistylium, les branches du stylequi sont courtes, épaisses. mais qui dans les Lebidiera, véritables Amanoa de l’ancien con- tinent, cessent de devenir tout à fait sessiles, et peuvent même passer à l'état de languettes plus étroites, allongées, dressées. ainsi que dans les Eriococcus, si voisins des Episiylium. Chez les Manihot. Vovaire est coiffé de trois gros corps mamelonnés. irrégulièrement lobés, qu'on a appelés stigmaies ; mais ce sont, en réalité, des branches du style amsi épaissies et contournées, dont la surface intérieure seuleest garnie de papilles. Celles-ci sont même séparées en deux groupes. comme cela arrive dans un très grand nombre d’Euphorbiacées, par un sillon longitudinal qui partage la face interne de chaque branche du style en deux moïtiés égales, un peu inclinées l'une vers l’autre et formant une rigole dont la profon- deur varie. Dansles Glochidion, on trouve les branches du style distincteset étroites, et dans le Gynoon, au contraire, on n'a plus qu'un gros style ovoïde ; mais on rencontre tous les intermédiaires de forme, de taille et d'indé- pendance des branches, entre cette grosse masse charnue des Gynoon et les Glochidion à branches styliques élancées, en forme de corses plus SURFACE DE L'OVAIRE. 157 où moins réfléchies; si bien qu’en ne faisant qu'une section des Glochidion du genre Gynoon, section caractérisée par l'épaisseur du style, on ne sait trop, dans le tableau des espèces, fixer où celle-ci doit commencer et finir. Le Lepidoturus a trois divisions à son style, et souvent elles sont dou- bles, de sorte qu'on a alors six grandes lanières à peu près égales au dessus de l'ovaire. Mais parfois on n’en observe que cinq; c'est que deux d’entre elles sont demeurées comme soudées dans toutes leur longueur, et l’on retrouve d’ailleurs un sillon déprimé qui indique la trace de cette union. D'ailleurs celui-ci peut n’oceuper qu’une portion des branches dont. les sommets deviennent libres. On aurait done lieu d'hésiter beau- coup à séparer, d’après le seul caractère du nombre des lanières du style, les Lepidoturus des Stipellaria, par exemple. Autant que possible, nous nous abstiendrons de faire reposer sur un semblable caractère des divi- sions de quelque importance, telles que des coupes génériques. SURFACE OVARIENNE. Dans leur premier àge, les feuilles carpellares ont une structure cel- luleuse parfaitement homogène. Comment, à un certain moment, se partagent-elles en un certain nombre de couches de nature bien distincte ; c’est ce que nous étudierons à propos du péricarpe. Pour le moment, nous ne nous occuperons que des modifications superficielles qui s’opè- rent dans l'ovaire, parce que l’état de sa surface est considéré comme ayant quelque valeur pour la distinction des espèces et même desgenres, selon quelques auteurs. L'ovaire se présente souvent avec une forme sphéroïdale et ovoïde, et sa surface est entièrement lisse. Ceci arrive surtout quand il ne doit con- tenir qu’une cavité. Mais ailleurs on voit s’y dessiner des sillons verticaux, et, entre ceux-ci, sont des côtes saillantes qui indiquent au dehors le nombre des loges. C’est ainsi que beaucoup d’ovaires deviennent trigones ou quadrigones, et que, dans ceux des Anisonema, des Glochidion, des Hura, on retrouve la forme de certaines courges à côtes nombreuses. Dans ces cas, le sommet de l'ovaire est généralement déprimé ; tandis que, lorsque les loges en sont peu nombreuses, souvent il s’effile et s’at- iénue à son sommet, de manière que celui-ci se confonde graduel- 158 SAILLIES OVARIENNES. lement avec la base du style. Les Agyneia présentent, sous ce rapport, une déformation caractéristique de l'ovaire. Celui-ci (pl. XXI, fig. 42) est terminé par une sorte de cupule au fond de laquelle se trouve, en réalité, le sommet organique de l'ovaire. De ce point nait le style qui se trouve ainsi enfoui dans cette fossette. Sans avoir pu suivre pas à pas le développement de l’organe, j'ai vu cependant que cette disposition n’y existe pas primitivement. Au début, le sommet de l'ovaire est parfaite ment convexe, comme celui du Phyllanthus, et, par conséquent, les styles, au lieu d’être logés dans une dépression, occupent le sommet d'un mamelon saillant. Les parois ovariennes à surface lisse peuvent être considérées comme le résultat d’un arrêt de développement, relativement à celles qui sont inmégales, rugueuses, hérissées, échimées, ete. En effet, toutes les variétés du Ricin mériteraient, à une certaine époque, le nom d’inermis; car leurs ovaires sont pendant longtemps parfaitement lisses. Ce n'est qu’à un moment donné, qu'on voit apparaitre les saillies que porteront les coques du Ricinus communis (pl. X). Cette apparition se fait avec régu- larité. Ainsi, d’abord se montrent deux séries verticales de petits mame- lons obtus, puis deux autres séries, et ainsi de suite. Ce ne sont pas seulement des saillies de l'épiderme, mais c’est le tissu sous-jacent, celui du mésocarpe, qui devient ainsi mégal. Le nombre de ces élévations est en raison indirecte de leur développement. Ainsi le Ricin en aura beau- coup ; elles ne seront que peu considérables. Dans le Cnemidostachys corniculata, au contraire, iln’y en aura que deux séries pour chaque loge et pour chaque série une couple. Le fruit offrira alors, à chacune de ses extrémités, six Cornes qui n'auront pas d’autre origine que les mamelons muriqués du Ricin (pl. VI, fig. 6, 7). Il est rare que le mésocarpe ne prenne pas ainsi part à la formation de ces saillies. Quand la surface d'un ovaire est pubescente. ou tomenteuse, ou hispide, on aurait tort de croire qu’il ne s’agit ici que de productions épidermiques, de poils dont la forme varie. Ainsi, lorsqu'à une certaine époque l'ovaire d’une Mercuriale se couvre de poils simples, épidermi- ques, peu après les couches plus profondes se soulèvent autour de la base de ceux-ci et leur forment une gaîne (p£. IX, fig. 29 ). Si le poil est étoilé, pelté, au lieu d’être simple, comme cela arrive dans les Crozo- phora, sa base est aussi accompagnée d’un soulèvement des tissus sous- jacents. On voit bien, dans les Chætocarpus, que les longues soïes roides OVAIRES AILÉS. 159 qui forment à l’ovaire une enveloppe continue sont portées par des sail- lies des couches plus profondes, mises à nu quand ces soies tombent. Les poils ou papilles qui recouvrent les ovaires sont d’ailleurs très variables dans leur forme : tantôt filiformes ou coniques, tantôt étoilés ou en bou- cliers, ou ramifiés et plusieurs fois divisés, comme dans certaines Rott- léracées, ou enfin terminés par dessaillies sphériques ou ovoïdes indiquant souvent l'existence d’une sécrétion particulière. (Voy. l’art. Porrs.) On a surtout, dans les descriptions, attaché de l'importance aux dé- formations qui tiennent de toute ou de presque toute l'épaisseur des parois ovariennes. Ainsi, au premier abord, rien n’est plus caractéristique, dans l’Hedraiostylus (pl. XXT, fig. 3,c), que la grande corne qui se développe sur la suture dorsale de chaque loge ovarienne. Cependant on peut voir que ce prolongement delamêmesuture existe, quoique à un faible degré, dans les Pluhnetia; leurs loges sont, comme on dit, simplement carénées, et leur ovaire présente ainsi quatre angles saillants formés par toute l’é- paisseur des parois ovariennes : c’est cet angle qui s’allonge davantage dans l'Æedraiostylus. Dans l’Astrococcus, chaque loge possède un prolongement dont l’ori- gine est la même, mais son évolution est différente. Au premier âge, il est aplati, un peu concave, muriqué, ramifié, et ressemble assez à une corne d’élan. Plus tard, il change de nature et de direction ; son tissu, d’abord d’une certaine mollesse, se durcit ; ses divisions disparaissent en partie ; il incline son sommet en bas et devient une sorte de corne oblique et persistante à la partie inférieure de chaque coque (pl. XXI, fig. 2h,c). Enfin, de véritables ailes peuvent se former à la surface de l'ovaire. Telles seraient celles du Peripterygium. Certains Amanoa (pl. XXVE, fig. 50) offrent déjà un rudiment de ces organes. Mais le genre le plus remarquable, sous ee rapport, me paraît être l’Æymenocardia (pl. XXVI, fig. 2h, 25). Non-seulement du dos des logesovariennes, mais encore du style, partent à droite et à gauche des épanchements de tissu qui font du fruit une véritable samare analogue à celle des Ormes. Quelques ovaires présentent à leur surface des saillies qui, quoique moins bien développées que les précédentes, dépendent de toute l’épais- seur de leur paroi, et méritent d'être signalées, parce qu’elles exposent l'observateur à des erreurs graves. Ainsi, l’ovaire des Poranthera ne ren- ferme que trois loges ; cependant il présente six côtes saillantes, parce que, dans l'intervalle des deux ovules collatéraux que renferme une même 160 PISTIL RUDIMENTAIRE. loge, la paroi interne de celle-ci exerce une sorte de dépression qui forme comme un-rudiment de fausse cloison (pl. XXV, fig. 7,7). Deux sail- lies longitudinales répondent alors à chaque loge. Dans les Callitriche (pl. XXI), les choses vont plus loin encore. Dansle trés jeune âge, iln°y a que deux loges, mais la paroi extérieure de chacune d'elles forme ul- lérieurement une saillie intérieure qui s'avance entre les deux ovules col- latéraux; cette saillie est traduite à l'extérieur parun sillon très profond, et, à l'intérieur, elle est si prononcée, qu'elle sépare chaque loge primi- iiveen deux logessecondaires., contenant chacune un seul ovule. L’examen de l'ovaire adulte fait nécessairement croire à l'existence de quatre loges dans ces planies. k PISTIL RUDIMENTAIRE. Il existe souvent, au centre des fleurs mâles, un pistil rudimentaire, et, dans un certain nombre de cas, la forme que présente ce corps cen- iral est le seul caractère qui permette de le considérer comme tel; car il est de règle qu'il ne renferme pas de vestige de caxité ovarienne ou d’ovule, du moins quand il est parvenu à l'état adulte. Ei d'abord, l'existence même de ce pistil rudimentaire est importante à constater, puisque c'est sur elle que A. de Jussieu a fondé sa seule di- sion des Euphorbiacées à loges biovulées, en deux groupes. Les Buxées ont un corps central entre les étamines : les Phyllanthées n'en ont pas. Nous n’accorderons pas la même valeur à ce caractère, et nous ne pour- rons l'employer que pour établir des groupes plus secondaires, parce qu'il ve nous paraît pas devoir entrainer dans l’organisation des fleurs des différences aussi capitales, parce qu'il est quelquefois difficile à recon- naïtre, parce qu'enfin, il y a des genres qui semblent d'ailleurs bien na- turels, où les diverses espècesdiffèrent sous ce rapport, où diffèrent même l’une de l’autre les fleurs d’un même rameau. Ainsi, quoique son existence doive suffire, selon A. de Jussieu, pour constituer une Buxée, nous le voyons ne pas placer dans sa première section les Briedelia, chez lesquels il avait parfaitement reconnu l'exis- ieuce d’un pisül rudimentaire (Monogr.. p. 26); il n'y place pasnonplus les Micranthea, quoiqu'il y ait dans leur fleur mäle une saillie centrale irilobée ( p. 24 ). Il en éloigne de même les Andrachne, chez lesqueisil SON EXISTENCE N'EST PAS CONSTANTE. 161 décrit un pistil abortif (p. 26). ainsi que les Cluytia (p. 26). C’est que, sans doute, il leur reconnaît avec les Phyllanthées des affinités plus impor- tantes que l’existence de ce corps central. Depuis l’illustre botaniste, l'application de sa classification à conduit aussi à quelques erreurs. Ainsi M. Lindley range parmi les Buxées les Hyænanche, les Putranjiva, qui n'ont pas de pistil rudimentaire, et dans les Phyllanthées les Cyclostemon, qui peuvent en avoir, ainsi que les 4n- drachne, les Stylodiseus, les Poranthera. Endlicher fait une Phyllanthée du Leptopus de M. Decaisne, dont la fleur mâle est pourvue de ce corps central. Je ne pense pas qu’on puisse, après un examen attentif, séparer géné- riquement les Sphragidia des Cyclostemon. Cependant les premiers ont un pistil rudimentaire bien marqué dans la fleur mâle, et M. Thwaithes, en établissant ce genre, a dû le placer parmi les Buxées. M. Blume, au contraire, a mis son genre Cyclostemon auprès des Phyllanthées et avec raison, puisque leurs fleurs n’ont pas le plus souvent de pistil rudimen- taire. Toutefois on voit celui-ci poindre et se développer plus ou moins dans les fleurs mâles de son C. macrophyllum (pl. XXE, fig. 22, a). Quelle pourra être alors la ligne de démarcation entre les genres Sphra- gidia et Cyclostemon ? De même, quelques Andrachne européens pourront bien être rappro- chés des Phyllanthus, par cette considération que la colonne qui supporte les anthères n'offre au-dessus d’elles qu'une petite saillie obtuse; mais il n’en pourra plus être de même des espèces indiennes, qui nous montreront un pisüil rudimentaire à trois branches bien distinctes : ie, comme par- tout ailleurs, il y a entre les différentes formes et les divers degrés de développement d’un organe une série non interrompue de transitions. Les Hemicyclia peuvent avoir ou n'avoir pas ce rudiment de pistil. De même les Elateriospermum (pl. XIX, fig. 28). Les Cnidoscolus en ont le plus souvent ; chez les Jatropha véritables, on ne le rencontre qu’excep- tonnellement. Dans le genre Monotaæis, qui est extrêmement naturel, je ne lai rencontré que dans une espèce. L'aspect de cet organe varie beaucoup. Dans les Mischodon, 1] repro- duit tout à fait en petit, d’après le dessin qu’en donne M. Thwaithes, le pistil de la fleur femelle. Le plus souvent, c’est une colonne grèle, entière d’abord, puis offrant autant de branches qu’il y en a au style du gynécée fécond : ainsi dans les Savia, où il est trifide; dans les Fluggea, où il 11 162 STYLES RUDIMENTAIRES. porte tantôt deux branches, tantôt trois. Dans les Cluytia, ce n’est plus qu’uve saillie trilobée, ou seulement une sorte de cornet creux (pl. XNI, fig. 2, 3. p), ou une boule ovoïde. Je ne sais trop, à cause de sa forme spéciale, si l’on peut considérer comme tel le gros corps charnu qu’enca- drent les étamines du Drypetes (pl. XXIV, fig. 35, a), ou les colonnes étroites, cylindriques, ou à peine renflées, qui surmontent l’androcée des Siphonia (pl. XUV, fig. h0), des Chloradenia (pl. XIX, fig. 6), des Sym- phyllia (pl. XL, fig. 6), etc. Dans le Poranthera, je crois qu’on peut considérer comme représen- tant un pistil rudimentaire les trois palettes foliiformes, celluleuses, gor- gées de matière colorante, qui occupent le centre de la fleurmäle(pl. XXV, fig. Let5). Dans les Anabæna, le pistil rudimentaire serait, d’après le dessin d’Ad. de Jussieu (pl. XV), une sorte de tige surmontée d’une petite boule hérissée. Je n'ai jamais pu rencontrer ce corps central; son existence n’est donc point constante. Rappelons ici que c’est un organe situé en dehors même de l’androcée que Desvaux considère comme le pistil rudi- mentaire du Pluknetia (p.127. Ce qu’il y a de remarquable, c’est la constance de position des divisions de ce style rudimentaire : dans les Savia, on les trouve superposées aux sépales 1, 2 et 3 ; dans les Fluggea biloculaires et les Briedelia, elles occu- pent la place des loges. La connaissance de leur nombre sert à fixer l'observateur qui ne possède que des fleurs mâles, lorsqu'il s’agit de décider entre un Briedelia et un Amanoa de l'ancien continent ; les fleurs mâles sont si semblables, que le nombre des loges peut seulêtre de quelque utilité pour distinguer ces genres. Dans les W'ielandia, on remarque que le pistil rudimentaire est à cinq branches, comme le pistil fécond, et que la position de ces branches répond à celle des loges ovariennes (pl. XXII, fig. T et 8). J'ai eu l’occasion d'examiner le développement de ces organes dans deux plantes, le Cnidoscolus napæifolius et le Phyllanthus leucopyrusKün., qui est un Fluggea. L’axe de la fleur se prolonge un peu au-dessus des étamines et se charge de trois petites feuilles carpellaires (pl. XIX, fig. 51, 0) qui sont d’abord concaves. Leurs sommets demeurent distincts, et même dans le Fluggea (pl. XXNI, fig. h3), on peut voir que chacune des branches tend à se dédoubler à son sommet, OYULE. 163 DÉVELOPPEMENT DE L'OVULE. L'ovule commence par être un petit mamelon celluleux qui naît, dans le Ricin, sur l'axe de l'ovaire, exactement au-dessus de la feuille carpel- laire. Bientôt ce mamelon s’'allonge en cône; il descend d’abord un peu, tandis que son sommet se porte en dehors, puis il s’infléchit en haut, et pointe alors vers la portion supérieure de la loge. Le développement de cette sorte de colonne est si prompt, que son sommet, dans le Ricin (pl. X, fig. 30), dans les Euphorbes (pl. HE, fig. 2h) et dans les Mercuriales (pl. IX, fig. 26), a bientôt dépassé celui de la portion axile. Cet organe est déjà considérablement allongé, quand on voit un léger gonflement annulaire se produire au pourtour de sa base (pl. FE, fig. 2h, se). Ce bour- relet n’est autre chose que la secondine qui aussitôt s'élève autour du nucelle, qu’elle enveloppera bientôt presque entièrement. Plus tard, en dehors de celle-ci, la primine apparaît sous forme d’un autre bourrelet (pl. X, fig. 31, p); mais, dans la plupart des genres, il est facile d'ob- server que ce bourrelet n’est pas complétement cireulaire : il est légère ment échancré entre le nucelle et l’angle interne de la loge, si bien que la primine encore jeune a l’air plutôt d'une petite cuiller (p. XVE, fig. 31, 14, 15) que d’une enveloppe complète. La primine s'élève d’ailleurs autour du nucelle, comme la secondine ; mais tandis que , pendant toute une période, elle n’atteint pas le sommet de la secondine, dès qu’elle en est arrivée à ce niveau, elle la dépasse rapidement de beaucoup. I faut alors détruire l’exostome pour voir l’endostome, situé plus bas et entou- rant le mamelon nucellaire, qui commence déjà à s’étirer, d’une sorte de collerette finement festonnée ou presque entière, suivant les époques. Mais, à partir de ce moment, accroissement de la secondine en hauteur est terminé, tandis que la primine va S'épaissir en un collier plus ou moins auriculé, premier indice de la caroncule, et que plus tard encore le nucelle, s’allongeant souvent outre mesure, arrivera à dépasser la pri- mine elle-même. Pendant ce temps, le mouvement anatropique de l’ovule s’est effectué ; il est pourvu d’un raphé placé contre l’angle interne de la loge; son micropyle est tourné en haut et en dehors, et regarde l’obturateur, qui marche en même temps à sa rencontre. 4164 ANATROPIE ET AMPHITROPIE. Quand l’ovule est à son premier âge, comme dans le Ricin, étant or- thotrope, ou à peu près, il n’a pas alors de raphé, et le point qu’occupera la chalaze n’est pas différent du hile lui-même. Puis, quand le mouve- ment anatropique s’accomplit, à mesure que la chalaze s'éloigne de l'om- bilic, un raphé se produit, qui va pendant uu certain temps toujours en s’allongeant. Ou cette évolution s'arrête de bonne heure, et l'ovule est amphitrope : c’est ce qui arrive pour la plupart des Euphorbiacées bio- vulées ; ou bien, comme dans le Ricin, le mouvement ne s'arrête que quand le micropyle est venu rejoindre le hile, et l’ovule est anatrope. Ce n’est pas toutefois ce qui a lieu pour toutes les Euphorbiacées mono- spermes, mais C'est pour elles le cas le plus fréquent, et il y a d'ailleurs des intermédiaires entre l’anatropie complète et l’amphitropie ; celle-ci n'est donc, en quelque sorte, qu'un arrêt de développement de la pre- mière. Généralement le raphé est bien visible dans les ovules anatropes; il est beaucoup moins saillant dans les amphitropes ; dans ces derniers aussi la chalaze est plus étendue en largeur. Quelquefois la région qui lui correspond devient très saillante dans Fovule : c'est ce qu’on observera dans l’Angostyles (pl. IX, fig. 10, 11 ). où cette base de l’ovule présente un éperon saillant, analogue à celui de quelques Trémandrées, quoique bien moins développé. Pendant la période dont nous nous occupons ici, le nucelle et les en- veloppes de l’ovule sont celluleux : nous verrons plus tard comment se transforme peu à peu le tissu du raphé et celui des membranes ovulaires, et comment un sac embryonnaire étroit et allongé se développe dans presque toute la hauteur de l'ovule, contenant bientôt un embryon qui occupe d’abord le sommet de ce sac, et qui s’allonge peu à peu vers sa base. Au moment de la fécondation, il y a, dans chaque loge ovarienne, ou un ovule, ou deux ovules collatéraux. Ils sont attachés près du sommet de l'angle interne et pendus; nous avons déjà dit que leur raphé est inté- rieur, et que leur micropyle est tourné en haut et en dehors. À aucune époque, je n’ai trouvé un plus grand nombre d’ovules dans les loges des ovaires dont j'ai pu suivre le développement. Lorsque, des deux ovules qui se trouvent dans une loge, l'un doit avorter, son arrêt de développe- ment ne commence guère avant l'époque de l’anthèse. Le nucelle des Euphorbiacées présente souvent des phénomènes sin- PROLONGEMENT NUCELLAIRE. 165 guliers d’accroissement temporaire exagéré, et son sommet prend un développement excessif, pendant une période passagère qui répond à la fécondation. Dansla plupart des genres, le nucelle est terminé par un sommet aigu, qui s'engage un peu dans le conduit du micropyle, mais ne dépasse pas l’exostome. Tel est celui des Euphorbes (p£. Il). Il n’en est pas de même chez les Phyllanthus et les Xylophylla. En suivant le développement de cet organe, on voit d’abord un nucelle conique, assez allongé, que les membranes ovulaires viennent compléte- ment recouvrir (pl. XXII, fig. 13). Alors, son sommet commence à s’allonger en un prolongement effilé, qui sort d’une certaine longueur hors de l’exostome (fig. 14 et 15). Plus tard même, ce prolongement peut se renfler un peu dans sa partie supérieure et prendre la forme d’une petite massue (p2. XXI, fig. 28). C'estalors le moment de son plus grand développement. C’est aussi l’époque de lanthèse. À partir de cet instant, la période de décroissance commence. Quelques jours après, le renfle- ment terminal a disparu; il ne reste qu'une pointe conique, semblable à celle qui existait quelques jours avant l'épanouissement de la fleur (fig. 27 et 29). Si l’on cherche le but de ce prolongement, on voit qu'il sert à mettre en contact le nucelle avec le chapeau de tissu cellulaire dont l'ovule est surmonté. Ici, en effet, le sommet de cette saillie nucellaire s'applique exactement dans la concavité de l’obturateur. Chez les Codiœum, le prolongement nucellaire est bien plus considé - rable encore. Le nucelle lui même s’effile et s’allonge énormément par son sommet, de manière que les membranes ne peuvent plus atteindre sa partie supérieure, et se laissent toujours dépasser par lui (pl. XVI, - fig. 31-35). Ce grand prolongement conique, s’il allait se portant toujours verticalement, finirait par toucher au sommet de la loge, mais on le voit bientôt s'incliner, dans sa portion supérieure, vers l'angle interne de la loge ovarienne, et alors il affecte les rapports suivants avec l’obturateur. Celui-ci offre une masse conique, qu'un sillon médian longitudinal par- tage en deux lobes latéraux. C'est dans la longueur de ce sillon que s'ap- plique le prolongement nucellaire. Puis, en se courbant dans la direction indiquée, 1l semble abaisser le chapeau de tissu conducteur contre l’ovule lui-même (/ig. 33 et 34). Dans les Crotonopsis, les Croton (pl. XNIIE, fig. 5 et 6), on observe à peu près la même chose, mais le prolongement nucellaire, quoique ayant 166 PROLONGEMENT NUCELLAIRE. la même forme, présente des dimensions bien moins considérables que dans le Codiœæum. Dans les Manihot (pl. XIX ), le nucelle émet d'abord hors de l’exos- tome une languette qui se porte en haut; puis elle s’infléchit (fig. 16 et 17), tout en s’élargissant un peu en forme de spatule (fig. 14, n), et, par cette extrémité légèrement aplatie, elle vient se souder sisolidement avec la face supérieure de l’obturateur ob, que, dans le principe, j'avais eu le tort de prendre cette languette pour une émanation de l’obturateur lui-mème. s’enfoncant dans le micropyle. Ayant eu occasion d'examiner des ovaires encore jeunes du M. Grahami, j'ai pu voir qu’à une certaine époque, il n’y a pas encore adhérence de cette languette avec l’obtu- rateur. Le Crozophora (pl. XV ) a aussi un nucelle qui se prolonge en s’apla- tissant hors du micropyle. Mais il s’élargit tellement, en même temps, à droite et à gauche, que, lorsqu'il a atteint tout son développement, il a la forme d’une raquette ou d’un petit battoir planté par son manche dans le micropyle (fig. 17, n). Son contour est quadrilatéral, régulier, presque rectangulaire. Une de ses faces regarde l'angle interne de la loge, l’autre est tournée en dehors; il y a deux bords latéraux et un supérieur.—En présence de la face qui regarde en dedans, se trouve l’obturateur bilobé, comme celui du Codiœum. À un certain moment, on voit la palette s’in- cliner sur son pédicule ou manche, de telle facon que son plan, qui était vertical, est devenu horizontal, et que la face qui regardait en dedans est tournée maintenant en bas. Mais, dans ce mouvement ( fig. 18), cette face s’est abaissée sur l’obturateur, et recouvrant l'intervalle de ses deux lobes et une portion de leur face supérieure (ob), elle les abaisse peu à peu et les applique sur l’ovule. Il semble alors qu’on voie couché sur le sommet de celui-ci un corps central avec deux auricules latérales ; les auricules ne sont autre chose que les portions des lobes de l'obturateur qui débordent des deux côtés le petit battoir. Chez les Ditaæis, j'ai trouvé une soudure du sommet du nucelle avec l’obturateur qui préseute une disposition analogue (pl. XV, fig. 29), autant du moins qu’on peut en juger sur des échantillons secs. On peut done, d’après les faits qui précèdent, poser ceci comme con- clusion générale : que lorsque, dans les ovaires des Euphorbiacées, l’ob- turateur ne pénètre pas par l’exostome, au moment de la fécondation, jusqu’au sommet du nucelle, le phénomène inverse a lieu, et le nucelle OBTURATEUR. 167 se prolonge pour aller se mettre, pendant un certain temps, en contact direct avec l’obturateur. OBTURATEUR. Depuis longtemps, M. de Mirhel a montré que l’ovule des Euphorbes était, à l’époque dela fécondation, surmonté d’un corps particulier, nais- sant comme lui du placenta, et venant coiffer son sommet. C’est, comme l'on sait, dans ces plantes, une sorte de petit chapeau en forme de clo- che, qui vient s'appliquer par sa base sur le micropyle ; dont les bords saillants coiffent le sommet de l’ovule, et qui, du centre de sa base, en- voie un prolongement dans l’exostome. Après la fécondation, ce corps s’atrophie graduellement, mais nous verrons qu'il ne disparaît pas toujours complétement. Comme cet organe n’affecte pas toujours la forme d’un petit chapeau, il est impossible de lui conserver la dénomination de chapeau de tissu conducteur, d’ailleurs trop longue, pour être reproduite à chaque instant dans les descriptions. Nous l’appellerons obturateur, et nous n'acceptons pas, pour le désigner, le mot d’hétérovule, qui a été proposé, parce que ce dernier laisse supposer que ce corps n’est autre chose qu'un ovule avorté et déformé, ce qui n’est rien moins que prouvé. Le nombre des genres où on l’observe ne fera qu’augmenter chaque jour. Il se rencontre non-seulement dans beaucoup de Dicotylédones, mais encore dans certaines Monocotylédones. Il faut bien se garder de le con- fondre avec la caroncule, comme le font certains auteurs classiques. Ainsi, il n’est pas exact de dire que « sur les parois de la loge se montre, au- » dessusde l’ovule, un petit renflement charnu qui, à une certaine époque, » coiffe en quelque sorte son sommet, et s'engage même par une petite » pointe dans le canal du micropyle, lié sans doute à l'axe (?) de la fé- » condation. C’est l’origine de certaines caroncules qu’on observe plus » tard sur certaines graines. » Il ny a qu'un moyen de connaître la véritable nature de cet organe, c’est de suivre toutes les phases de son développement, et nous verrons alors : 1° Que c’est un organe transitoire qui se développe beaucoup plus tôt _que la caroncule, et qui commence à s’atrophier alors que celle-ci com- mence à se développer ; 168 YOLUTION DE L'OBTURATEUR. % Que cependant il peut en persister un rudiment à la surface de l'arillode. Suivons, par exemple, l’évolution de cet obturateur dans l'ovaire du Ricin. On sait que l’axe du Ricin, après avoir porté les ovules, se prolonge encore un peu, et qu'au-dessus de chaque ovule il produit bientôt une petite saillie celluleuse blanchâtre qui semble d’abord devoir constituer dans chaque loge un nouvel ovule superposé au premier. Mais cette production forme, non pas un ovule, mais une sorte de coiffe ou de couvercle pour l’ovule sous-jacent. Le petit mamelon primitif, s'avan- çant vers la périphérie de la loge (p/. X, fig. 27, ob) et s’aplatissant en même temps de haut en bas, forme bientôt un véritable auvent au- dessus du sommet du nucelle (#g. 26). À mesure que ce sommet dispa- rait sous les membranes ovulaires qui l'enveloppent, le petit auvent s'applique par sa face inférieure sur le micropyle, dont il entoure le sommet par ses bords un peu rabattus (fig. 32) et finement frangés (fig. 3h). De plus, la face inférieure envoie dans l’orifice micropylaire un petit prolongement conique (fig. 38, b) qui établit une communication directe, par contact, entre le petit chapeau et le sommet du nucelle. A l’époque de l’anthèse, ce contact est intime, et l'obturateur, de blan- châtre qu'il était d'abord, a pris une couleur rouge foncée. C'est alors qu'au-dessous de lui la primine s’épaissit, comme nous le verrons, pour former la caroncule. Le petit auvent, -cessant de s’accroitre, et mème diminuant de taille, se trouve débordé des deux côtés par les lobes laté- raux de la caroncule. Ceux-ci s'élèvent bientôt plus haut que lui et l’en- cadrent dans une rigole profonde qui se forme bilatéralement (fig. 39). A l’époque de la maturité de la graine, il est facile d'observer les dispo- sitions suivantes : L'arillode du Ricin est formé par la primine épaissie, laquelle est charnue et d’un blanc mat. De plus, ce qui reste de l’obturateur occupe, par sa moitié périphérique, le sillon situé entre les deux lobes latéraux de la caroncule, tandis que sa moitié basilaire (fig. 39, o’) est couchée sur la face supérieure du funicule (fig. 39, o), dont elle se distingue nettement par son insertion plus élevée sur l'axe et par, sa coloration rougeàtre. Ce que nous venons de voir dans le Ricin existe dans toutes les plantes de l’ordre des Euphorbiacées. Chez toutes, l'axe, après avoir FORMES DE L'OBTURATEUR. 169 porté l’ovule, s’'épanche au-dessus de lui en ce prolongement celluleux qui n’est pas la caroncule, et qui, au contraire, disparaît à mesure que celle-ci se développe. L'existence passagère de cet organe coïncide avec l’accomplissement des phénomènes de la fécondation. Lorsqu'on a ap- pelé ce corps hélérovule, on a sans doute eu en vue d'exprimer qu’à un certain moment il est tout à fait semblable à un mamelon nucellaire ; mais, plus tard, il n’a plus de ressemblance avec l’ovule. Les cellules qui le constituent s’allongent considérablement, de manière à devenir de grands tubes terminés en eul-de-sac à leur extrémité libre et remplis de granulations colorées (pl. XXVE, fig. 16). C'est cette disposition qui donne aux bords, et souvent à la face supérieure de l'organe, une appa- rence frangée (pl. X, fig. 37, et pl. XXVNI, fig. 15). Si la situation de l’obturateur et son mode de développement sont toujours les mêmes, il n’en est pas ainsi de sa forme, qui est extrème- ment variable d’un genre à l’autre, tout en demeurant identique dans les différentes espèces d’un même genre. Cette forme pourrait donc être utile pour la détermination des genres, s’il était possible de songer un seul instant à s'en rapporter, pour la classification, à des caractères aussi difficiles à observer et dont l'existence est de si courte durée. La forme de l’obturateur des Euphorbes est connue. C’est celle d’une cloche qui, suspendue au placenta, regarde d’abord en dehors par son ouverture ; puis elle s'incline de plus en plus sur son pédicule, et l’ou- verture est alors dirigée tout à fait en bas. Son pourtour est légèrement découpé, et la saillie centrale qui doit pénétrer dans le micropyle repré- sente tout à fait l'extrémité du battant sortant un peu de la cloche elle- même. Ce battant prend un allongement considérable dans le Sclero- croton (pl. VIE, fig. 19, p). Dans les Sapium (pl. VI, fig. 8 et 9), la forme est à peu près la même, sinon que le développement exagéré des bords de la cloche, de chaque côté de l’ovule, forme à l’obturateur deux grandes auricules latérales qui lui donnent quelque ressemblance avec un bonnet phrygien. Dans les Anda (pl. XIL, fig. 30) et les Garcia (pl. XIV, fig. 36’), il y a de ces prolongements moins considérables, il est vrai, qui sont tous découpés sur les bords en languettes étroites et aiguës. Il en est à peu près de même dans les Colliguaja (pl. NI, fig. 13). Chez le Cæœlebogyne, les auricules latérales sont bien prononcées (pl. VII, fig. 36), ainsi que chez les Crozophora, et surtout les Codiœum et le Sprrostachys. Chez ce dernier, 170 FORMES DE L'ORTURATEUR. ces sortes d'ailes de l’obturateur descendent plus bas que l’ovule lui- même. Elles sont séparées sur la ligne médiane par une scissure très longue qui s'étend en haut presque jusqu'au point d'insertion de l’obtu- rateur. Celui-ci ne semble plusalors formé que par deux lobes latéraux à peine réunis au sommet (pi. VIIL fig. 21, ob). Ce peut être aucon- traire. mais le cas est plus rare, la portion médiane de l’obturateur qui se développe plus que les latérales, de manière à former une saillie unique, obtuse en avant (pl. XV. fig. 29). Ce lobe unique devient étroit et allongé dans les Angostyles, de façon qu'il se couche comme up cimier sur le sommet de l’ovule (pl. IX: fig. 10 et 11, ob). Dans cette plante, comme dans beaucoup d’autres, le nucelle se prolonge pour venir se mettre au contact de l’obturaieur. D’après ce que nous avons vu, c’est ailleurs l'obturateur lui-même qui envoie une sorte de prolongement dans le canal du micropyle. Ce prolon- gement est étroit, aigu ou épais, obtus, tantôt cylindrique, tantôt aplati. Le plus remarquable de tous est, sans contredit, celui de l'Anthostema. D'abord c’est une sorte de cylindre qui s'enfonce dans le micropyle jusqu’au contact du nucelle. Mais, arrivé là, il s’aplatit et s'étale, par son sommet. entre le nucelle lu-même et les enveloppes ovalaires (pl. NV. fig. 6 et 7, b), de sorte que ce sommet est devenu alors son point le plus élargi, et qu’il se trouve retenu et comme rivé dans le canal, doni on ne peut plus l’extraire sans déchirure de quelque portion des membranes ovalaires. dé L'obturateur des Briedelia offre cette particularité, qu’à une portion principale, ou corps. à peu près conique, se joint sur le côté un grand prolongement en forme de queue, qui descend verticalement le long de l'ovule (pl. XXV, fig. 33, p): et comme cette plante a. dans une loge, deux ovules, pour chacun desquels il y a un obturateur, ces deux espèces de queues, rapprochées sur la ligne médiane de la loge, semblent ne for- mer qu'une seule lame aiguë qui sépare les deux ovules l’un de l’autre (fig. 31). C'est le cas le plus fréquent, lorsque les loges ovariennes sont biovulées, que chaque ovule ait son obturateur isolé. Ainsi il arrive dans les Caletia (pl. XXNI, fig. 12 et 13), mais seulement dans le jeune âge. dans les PAyllanthus, etc. Mais dans les Securinega, les Drypetes et plusieurs autres genres voisins, qu'Ad. de Jussieu avait placés dans sa tribu des Buxées, on verra qu’il n’y a qu'un obturateur pour les deux ovules. Il est très gros, conique et charnu dans le Securinega (pl. XXNT, D] FORMES DE L'OBTURATEUR. A71 fig. 36, ob), ainsi que dans le Moacurra et dans l'Hemicyclia, où non- seulement il recouvre les ovules. mais encore les déborde latéralement et en arrière, et envoie entre eux une sorte de cloison obtuse (pl. XXVIT, fig. 7 et 8. ob). Ad. de Jussieu croyait que ces masses de nature indéterminée étaient peut-être le résultat de la soudure des deux arilles, et qu’elles s’interpo- saient aux parois de la loge et aux ovules (Monogr., p. 15). Il n’en est rien. Sur des boutons peu développés, on voit bien que cette masse n’est pas encore arrivée au contact avec le sommet des ovules ; et, d'autre part, les graines des plantes dont il est ici question sont dépourvues de caroncules proprement dites. Il faudrait pouvoir en suivre tous les déve- loppements pour savoir si, dans tous ces genres, les deux obturateurs sont confondus dans l’origine ou naissent séparés comme dans le Caletia. Lorsque le corps unique est arrivé à son entier développement, on trouve à sa partie inférieure trois saillies : deux latérales, coniques, obtuses, qui pénètrent danslesorifices micropylaires (pl. XXVILet pl. XXVI, fig. 38, sl), et une médiane, linéaire, qui forme une sorte de petite cloison entre les sommets des deux ovules (sm). Chez les Pseudanthus la masse de l’obturateur est unique; mais comme, au bout d’un certain temps, les ovules inégalement développés ne se trouvent plus tout à fait à la même hauteur, les deux moitiés du chapeau deviennent insymétriques (pl. XXV, fig. 21), et il se déforme de manière à ne pas quitter les deux micropyles. Enfin, chez les Ayme- nocardia, lun des ovules, ayant sa chalaze un peu relevée, de manière à devenir un peu plus oblique que l’autre, les deux obturateurs, qui sont bien distincts (pl. XXVIT, fig. 25, ob), ne sont pas non plus également rapprochés de la direction verticale. Quoi qu’il arrive, jamais l’axe floral ne se prolonge au delà de l’obtu- rateur. FRUIT. PÉRICARPE. Le péricarpe des Euphorbiacées se compose de deux couches : une superficielle, que j'appellerai mésocarpe, pour me conformer aux dénomi- nations des livres classiques, et une plus profonde, que je nommerai endocarpe. En dedans du péricarpe et en dehors se trouve une couche d'épiderme. Exiérieurement, elle prend souvent le nom d'épicarpe ; mais je ne lui accorderai pas de désignation particulière, pas plus qu'a l'épi- derme de l’autre face de la feuille carpellaire Il est inutile de dire que c’est cet épiderme qui porte les poils dont sont chargés certains fruits et qu'il laisse voir les sillons de déhiscence, répondant au milieu des loges ou aux cloisons. Quant à l’endocarpe, il n’est pas une dépendance de l’épiderme intérieur. C'est le parenchyme même de la feuille qui le con- stitue par sa portion profonde ; comme, par sa portion superficielle. 1l forme le mésocarpe. Cette division en deux parties d'un même paren- chyme ne tient qu'à un mode difiérent de iransformaüon des cellules, d’abord toutes semblables, qui le constituent; et dans le Phyllanthus leucopyrus, Wall.. qui frucüfie au Muséum, comme il n'ya pas de diffé- rence, sous ce rapport, entre les cellules profondes et les cellules super- ficielles. le fruit, vraiment digue du nom de baie, ne renferme qu'une couche charnue interposée entre deux épidermes. Ailleurs il y a deux couches, l’une dure, fibreuse, l’autre charnue, ou sèche, membranense ;: nous allons les examiner toutes deux isolément. MESOCARPE. Le mésocarpe constitue une grande portion du fruit des Euphorbia- cées, puisque nous avons vu l'épicarpe réduit à uve simple pellicule. Sa limite profonde est généralement bien dessinée parla différence des tissus, car l’endocarpe est presque toujours beaucoup plus dur et formé de fibres dont la direction estspéciale. Parmi les fruits que j'ai eu l’occasion d’exa- MÉSOCARPES SECS ET CHARNUS. 173 miner à l’état frais, le Fluggea leucopyrus est celui où cette différence est le moins sensible ; l’'endocarpe lui-même ne devenant pas très dur, et demeurant même charnu dans une portion de son épaisseur : ici donc le fruit tend véritablement à devenir bacciforme. La consistance du mésocarpe a peu de valeur ici pour la classification, et il n’est guère possible d'admettre une séparation entre deux genres fondés sur ce caractère; car, dans des espèces d’ailleurs très voisines, le fruit est charnu, ou sec, ou encore, comme on voit dans les descriptions, demi-charnu, ou subéreux. C’est ainsi que A. de Jussieu a réuni dans un mème genre son Fluggea leucopyrus et son F. æerocarpa. Les Briedelia ont généralement leur fruit biloculaire charnu ; mais le fruit triloculaire des Anomospermumn, Dalz., est ordinairement sec. Le fruit des 4manoa américains peut être sec; mais quand on humecte celui de quelques es- pèces de nos herbiers, on voitson mésocarpe se gonfler, s’épaissir et pré- senter une consistance demi-charnue. Les fruits de l'£mblica sont char- nus au moment de leur maturité ; mais ceux de beaucoup de Phyllanthus ont un mésocarpe demi-charnu un peu avant cette époque, et ce n’est qu’en vieillissant qu’il s'amincit etse dessèche. Nos Euphorbes indigènes ont des capsules sèches; mais l'Épurge n’a pas précisément des fruits secs. Leur mésocarpe, peu épais d’abord, se gonfle au bout de quelque temps, dans tous les points où il n’est pas retenu à l'endocarpe par des adhé- rences un peu Intimes ; ildevient alors, au niveau de chaque coque (pl. IT, fig. 1), d’une très grande épaisseur et entièrement constitué par un tissu spongieux, mou, rempli de vacuolestrès nombreuses. On passe facilement de cet état à celui que les descripteurs appellent subéreux. Le mésocarpe des Hyænanche, par exemple, est subéreux. Je ne sais comment il est à l’état frais; mais, quand on le mouille, il devient très épais et comme charnu. Dans les Uapaca, le mésocarpe est souvent tout à fait charnu ; mais, dans une espèce de la collection de Boivin, il n’est plus que subé- reux ; ces caractères varient done considérablement d’une espèce à l’autre, et souvent d’ailleurs il nous est impossible, sur des fruits desséchés, de constater la véritable nature du mésocarpe. Ainsi, je ne sais trop ce qu’elle est chez les Colliguaja et les Adenopeltis, où, en dehors des coques, se trouve sur les fruits qui nous parviennent un tissu ligneux, mais peu con- sistant, plein de petites cavités, et d’apparence spongieuse. Dans les Su- regada, ce même tissu se rapproche davantage de la consistance charnue, et souvent il est coloré en rouge. Certains Uapaca doivent avoir des méso- 174 CHUTE DU MÉSOCARPE. carpes véritablement charnus, puisqu'on rapporte qu'ils se mangent : tels aussi les Emblics et les Cherameliers. Les fruits d'Hippomane sont charnus, dit-on, comme une pomme, et l’air appétissant de leur méso- carpe succulent et laiteux serait. assure-t-on, la cause la plus puissante des nombreux accidents qu’ils occasionnent. Il faut d'ailleurs queles fruits d'Euphorbiacées aient un mésocarpe franchement charnu pour qu'ils deviennent indéhiscents, sauf toutefois ceux qui sont uniloculaires et ne contiennent qu'une graine. Le plus souvent, au moment de la maturité, le mésocarpe, quel qu'il soit, se détache de l’endocarpe. Chez l'Epurge. en quelques jours, le pre- mier se dessèche, s’amineit ; 1l se divise en plusieurs panneaux, et laisse par intervalles les coques à nu. Ceci est très manifeste dans les fruits de Xylophylla, et peut être produit arüficiellement quelques jours avant l’en- tière maiurité. Isuffit d'enlever au fruit une certaine quantité d'humidité, pour voir leslignes de déhiscence écarter leurs bords l’un de l'autre. Mais bien souvent ce n'est pas dans toute l'épaisseur qu'a lieu cette déhis- cence incomplète. Le mésocarpe seul se divise en six xalves qui. en se desséchant, se rétrécissent et s’écartent l’une de l’autre. En glissant sur l'endocarpe, avec lequelelles n’ont que de faibles adhérences celluleuses. elles laissent, dans leurs intervalles, voir la couleur blanchâtre des cou- ches plus profondes du péricarpe. Les inégalités de surface des fruits, dont il a été question, à propos de l'ovaire, tiennent, le plus souvent, au mésocarpe lui-même. et dispa- raissent avec lui. Dans un irès grand nombre de fruits qui nous par- viennent des pays lointains, l'endocarpe seul persiste. les couches super- ficielles ont disparu. Quand l’endocarpe est réellement à surface rugueuse et inégale, comme cela se voit dansles //ippomane. il y a adhérence in- time du sarcocarpe avec lui. Dans le Uapaca Thouarsit, non-seulement les coques sont ainsi adhérentes avec le mésocarpe . mais le tissu charnu pénètre dans leur intervalle jusqu'au cenire même du fruit, et les loges sont comme des noyaux complétement enfouis dans la substance pulpeuse environnante. ! Au milieu du tissu du mésocarpe, quand, sans être précisément charnu, il possède une certaine épaisseur et une demi-mollesse, on voit ramper -des faisceaux vasculaires, plus solides que le reste du tissu, qui s’anasto- mosent de manière à former un réseau parfois très compliqué (pl. XIX, fig. 15, »), et qui persistent à la surface des coques quand le mésocarpe, ENDOCARPE. 175 qu'ils représenteront seuls désormais, aura été détruit par une sorte de macération, Nous verrons plus loin ces vaisseaux pénétrer dans l’intérieur même du fruit. ENDOCARPE. L'endocarpe est d'ordinaire très nettement dessiné à l'intérieur du fruit. La portion à laquelle il répond était d’abord celluleuse ; mais les cellules sont remplacées bientôt par des fibres courtes qui s'arrêtent subite- ment en dedans et en dehors, et qui sont toutes dirigées de la face profonde à la face superficielle des coques. Cette dernière expression ne convient pas à toutes les Euphorbiacées, si on l’emploie seulement, à la rigueur, pour désigner des loges à paroi sèche et déhiscente. Si, dans le plus grand nombre des cas, les loges sont, en effet, séparables en deux valves nette- ment tranchées, dans les Æippomane on ne voit plus que la trace du sillon de déhiscence, mais il n’y a pas séparation des valves, et, dans le Uapaca, la paroi osseuse de la loge est une sorte de noyau éburné, extré- mement dur, qui ne présente pas de trace d'ouverture. Le noyau est tout aussi résistant dans le fruit d’un Putranjiva ; mais cette dureté pierreuse s'y accorde davantage avec l'existence d’une seule loge monosperme, et je ne vois pas pourquoi on n’appellerait pas ce fruit un akène, comme on peut nommer celui du Uapaca un nuculaine, à cause de ses trois noyaux perdus au milieu d’une masse charnue, et celui du Phyllanthus leucopyrus, Wall. , une baie, parce que toute l'épaisseur du péricarpe y est devenue charnue. Il résulte de ceci que lon ne peut donner comme caractérisant toujours les Euphorbiacées un fruit capsulaire à coques, ou, comme on l’a dit aussi, une élutérie. La nature ne fait point de classifi- cation des fruits et ne les divise pas en secs et en charnus, en indéhiscents et déhiscents; de sorte que, lorsque les auteurs veulent décrire fidèle- ment le fruit de certaines Euphorbiacées, ils en donnent cette diagnose qui peut nous surprendre : «baie déhiscente en trois loges, » ou celle-ci : « fruit charnu, fruit demi-charnu, à trois coques loculicides. » L’endocarpe est produit par une grande épaisseur de la lame intérieure des feuilles carpellaires, C’est donc à celles-ci qu'il faut attribuer cer- tains prolongements apiculés qu'on retrouve au sommet de plusieurs fruits d'Euphorbiacées dépourvus de leur mésocarpe. Les pointes que portent les coques à leur sommet, dans les Pluknetia, certains Cnemido- 176 TROU NOURRICIER. stachys, ete., ne dépendent donc point de l’axe, lequel, comme nous le saurons, n'arrive jamais au niveau du sommet des coques elles-mêmes. Les bords de ces coques sont parfois aussi saillantset carénés, au niveau des lignes de déhiscence (Pluknetia, etc). Nous avons parlé des inégalités de surface que porte l’endocarpe des Hippomane. Souvent ces inégalités sont réduites à de petites fovéoles dont toute la paroï est parsemée. Cette disposition s’observant dans un assez grand nombre d'Euphorbiacées à loges dispermes, on ne saurait la considérer comme caractéristique chez les Antidesma. Tout ce qui précède est surtout relatif à la surface extérieure des co- ques : mais, quand celles-ci sont séparées l’une de l’autre, on a encore à y étudier les deux plans qui convergent vers l’axe du fruit, pour former la paroi latérale de chaque cavité. L’angle d’inclinaison de ces plans est variable, selon le nombre de loges que contient un fruit ; or, ce nombre étant le plus souvent trois, les plans dont il s’agit viennent alors s'unir suivant un angle dièdre de 120 degrés. Sur l’arète de l'angle dièdre, et vers sa partie supérieure, on trouve un trou. Il est de tulle variable, rarement tout à fait circulaire, plus souvent triangulaire ou rhomboïdal. Nous pouvons l'appeler trou nourricier, car c’est lui qui donne passage au funicule qui lie la graine à l’axe du fruit. C’est au bord de ce trou que les parois des coques offrent leur plus grande minceur; elles ysont ordinairement très délicates. Reportons-nous à lori- gine de cet orifice. Ce n’est pas un trou qui se forme au moment de la déhiscence du fruit; c'est un espace qui n’a jamais été comblé par la feuille carpel- laire, alors qu’elle s'incline vers l'axe pour constituer la cavité de chaque loge. Elle entoure alors, par ses bords et par son sommet, le funicule qui suspend l’ovule et qui s’insère à l’axe même. C'est ainsi que l'ovule se trouve complétement enclos dans la cavité ovarienne, et c’est cepen- dant par cet orifice qu'il communique encore avec son point d'insertion, par lequel lui arrivent les vaisseaux nourriciers. Quand, à l’époque de la déhiscence, le funicule se rompt, on ne trouve plus que l’orifice qui l'en- cadrait. Plus tard encore, les parois intérieures de chaque coque présen- teront d’autres solutions de continuité que nous allons maintenant examiner. Lorsqu'on sépare une coque de l'axe commun, et que, cependant, elle est encore complétement close, on voit, de chaque côté du trou VAISSEAUX NOURRICIERS. 177 nourricier, se dessiner sur les cloisons latérales de la loge une légère courbe qui sépare de la paroi convexe (pl. XXIT, fig. 34, r) ces mêmes cloisons (pi). Quand la déhiscence commence, il faut que ces fentes s'élargissent (fig. 35), d'autant plus que les parois convexes se redres- sent davantage. Il en résulte deux grandes ouvertures (r) qui augmen- tent d'autant l’espace par lequel peuvent s'échapper les graines. Si l’on examine d’autres plantes à coques déhiscentes, on trouvera aussi de ces fentes sur les cloisons, et les Malvacées à fruit capsulaire nous en pré- sentent de semblables. La connaissance de leur direction est très utile, parce qu’elle peut tenir lieu de celle du mode d'insertion des graines. Quand les ovules sont pendus, comme dans les Euphorbiacées, ces lignes de déhiscence forment une courbe à concavité inférieure; quand les graines sont dressées, la concavité est dirigée en sens contraire, et le sommet de la courbe occupe la partie inférieure de la coque : cette notion rend donc des services dans la pratique, lorsqu’on n’a que des fruits où les graines détachées flottent librement dans l’intérieur des loges. Les parois latérales des coques résultant du dédoublement d’une cloison sont généralement parcourues à leur surface par de petites stries diversement disposées. Celles-ci sont formées par des faisceaux fibro-vasculaires qui traversent l’épaisseur des cloisons et font commu- niquer avec l'extérieur des coques le système axile de la columelle. II s'établit, en effet, un lien entre l’axe de l’ovaire et les feuilles carpel- laires, et de nombreux vaisseaux nourriciers anastomosés les unissent entre eux. Ces vaisseaux se répandent d’abord abondamment sur la surface extérieure de l’endocarpe qu'ils tapissent d’un réseau compliqué, et où on les voit très bien quand, par la macération, on a fait tomber le mésocarpe (pl. XV, fig. 10, v). Puis on les voit s’enfoncer entre deux loges dans l’épaisseur d’une cloison, et, dans ce trajet, ils ont deux manières de se comporter : ou ils constituent une couche uniforme qui double ainsi partout le mésocarpe, ou ils se réunissent en faisceaux, et alors il existe un véritable canal dans l'épaisseur de la cloison pour le passage de chaque faisceau. Tantôt il n’y a qu'un de ces canaux répon- dant à un gros faisceau vasculaire principal, ou du moins l’un seul d’entre eux est remarquable par sa taille, comme dans les Hyænanche ou les Siphonia (pl. XV, fig. 10). Aïlleurs il y en a plusieurs, trois ou quatre, par exemple, qui se superposent dans le sillon interloculaire, et l'on voit, de chacun d’eux, sortir un faisceau qui s’épanouit sur la sur- 12 473 COLUMELLE. face des coques. Tel est le cas du Manihot (pl. XIX, fig. 15). En géné- ral, le faisceau unique, ou le plus volumineux quand il y en aplusieurs; se trouve directement en rapport avec le sommet de l'axeævarien, et c'est du pourtour du trou nourricier qu'on le voit s'épanouir sur les cloisons. : Étudions maintenant l'axe méme du fruit, auquel on a donné le nom de columeile. À son premier âge, nous savons que cet axe est celluleux et qu'il porte d’abord les feuilles carpellaires, puis les ovules, puis enfin les obturateurs ; après quoi il cesse constamment de se développer. Son sommet devient alors généralement plus large que sa base, et présente une sorte de petite plate-forme sur laquelle viennent s'appliquer les feuilles carpellaires avant de se couder pour former le style. Ainsi, aucun prolongement de la columeile ne passe dans celui-ci pour contribuer à sa formation. Si cela était, on verrait bientôt les deux üssus de l'axe et des feuilles carpellaires se souder et se confondre intimement, tandis que, à toute époque, si jeune ou si àgé que soit le pisül, al y a toujours une ligne transversale de démarcation très nette entre les deux organes. On voit bien cette ligne dans tous les genres, mais notamment dans le fruit du Sarcoctinium (pl. XI, fig. 18), dans le pistil du Caletia (pl. XXVE, fig. 10), dans ceux du PRicin et de l'Hevea | pl. XN, fig. 10), du Passæa (pl. XNUIL, fig. 3h), et dans beaucoup d’autres; le plus souvent il y a différence totale de coloraüon, de consistance, de direction des tissus. Dans le fruit de l'Hippomane, où un dépôt pierreux envahit non-seule- ment la columelle, mais encore la partie profonde des feuilles carpellaires, il est facile de voir que l'axe s'arrête tout court (pl. VL, fig. 49, ax) après avoir porté les graines, et qu'il est nettement séparé du tissu à direction perpendiculaire des feuilles carpellaires, par un espace laissé hibre pour le passage des funicules. Cet intervalle n’a jamais dû être obturé et il n’a pa évidemment être produit après coup par les cordons nourriciers de la graine, dont le üssu est d'une extrême délicatesse. La columelle, formée d’une substance généralement résistante, persiste après la chute des feuilles carpellaires. Sa forme seule peut alors, dans la plupart des cas, indiquer le-nombre des loges de l'ovaire. Dans un Ricin, par exemple, elle est prismatique, triangulaire; dans une Mercu- riale, elle est à quatre faces; deux d’entre celles-ci, inclinées à angle obtus Vune sur l’autre (pl. IX, fig. 28, co) répondent à chacune des loges. Chaque face peut, de plus, offrir une ou deux petites saillies répondant FAUSSES CLOISONS. 179 aux points d'insertion des ovules et, entre ces saillies, d’après lesquelles on pourrait compter le nombre des graines de chaque loge, il peut y avoir d'autres saillies anguleuses répondant à l'insertion des cloisons. C’est ainsi que plusieurs columelles d’Euphorbiacées dispermes portent neuf petites crêtes saillantes à leur partie supérieure, trois pour les cloisons et six pour les ovules. Le plus souvent, cette columelle est d’une seule pièce et partout elle présente la même consistance. Il y a cependant des excep- tions. Ainsi, dans la Mercuriale, on voit déjà au sommet de la columelle deux petits lobes séparés par un très léger sillon (pl. IX, fig. 28). C’est que les faisceaux qui parcourent l’axe, en se rendant à chaque graine, s'isolent en durcissant peu à peu. Dans le Stillingia sebifera, la même distinction apparaît dans les trois groupes de faisceaux, si bien qu’à l'époque de la maturité du fruit, la columelle peut se séparer en trois branches divergentes, chargées chacune d’une graine (pl. VE, fig. 29, ax). Dans ce cas, le funicule est devenu lui-même ligneux et la graine se sépare difficilement de l'axe, ou encore c’est l’obturateur qui devient très dur et persiste au sommet de la columelle (pl. VIE, fig. 29, et pl. XV, fig. 35, ob). Dans les Uapaca, 1 n’y a pas de columelle proprement dite ; l'espace intermédiaire aux trois loges du fruit est formé d'un tissu mou et charnu, dans lequel passent les faisceaux fibro-vasculaires destinés à chacune des graines. FAUSSES CLOISONS. Il y a des plantes où, comme dans le Lin, l’'endocarpe produit de fausses cloisons qui, nées de la périphérie de l'ovaire, s'avancent dans l'intérieur des loges. Je ne rencontre un phénomène analogue que chez les Calli- triche. L'ovaire a d’abord deux loges uniovulées, mais la paroi externe se déprime sur sa ligne médiane et commence peu à peu à s'engager entre les deux ovules (p2. XXE, fig. 29); chaque loge se trouve ainsi dédoublée. Les Poranthera (pl. XXN, fig. 7) ne présentent, pour ainsi dire, que le premier degré de cette disposition et chacune de leurs loges porte intérieu- rement une petite crête verticale médiane, à peine saillante. Dans une autre circonstance où il y a ainsi une sorte de fausse cloison entre les deux ovules d’une même loge et qui appartient à un Anisonema(? pl. XXWA, fig. 20), c'est de l’angle mterne, et comme de l’attache funiculaire, que 150 DÉVELOPPEMENT DE LA GRAINE. semble naître ce prolongement (fig. 15, fe) qui n’atteint mème pas la paroi extérieure. Nous verrons, à propos des poils, qu'il peut y avoir encore d’autres productions intérieures du péricarpe. DÉVELOPPEMENT DE LA GRAINE. Pour arriver à la connaissance exacte de la graine, suivons d’abord son développement dans une Euphorbe, et. par exemple, dans l'Épurge pl. IL fig. 1-9. La fécondation est opérée; l’ovule devient une graine et sa maturation ya commencer. Quel est son état à ce moment? L'ovule seul dans sa loge, pendu presque au sommet de l’angle interne, est anatrope, à raphé intérieur, à micropyle tourné en dehors et en haut. Il se compose d’un nucelle, de deux enveloppes, dont nous connaissons la forme ei dont nous allons examiner la nature. et le micropyle est coïffé par l'obturateur (fig. 3. ob). qui va cesser dès à présent de s’accroiître. La primine, qui occupe toute la superficie de la jeune graine, mem- brane molle, distendue de plus en plus par les parties contenues, s’aceroit jusqu’à ce qu'elle rencontre les parois de la loge. Aussi on peut dire que, dans tous les cas où il n°7 a qu'une graine dans cette loge, celle-ci sert pour ainsi dire de moule à l'ovule développé qui la remplit de toutes parts. De là provient la forme de cet ovule. Sa surface dorsale est con- vexe, arrondie : sa face interne ou ventrale est formée de deux plans qui convergent suivant un angle dièdre d'environ 190°. et se coupent selon une arèête verticale occupée par le raphé. Ces deux plans s'appliquent exactement sur les parois latérales de la loge, que constituent les cloisons. Si, au lieu d'étudier une Euphorbe, nous examinions un PAyllanthus, nous verrions qu'au lieu d’une graine, il y en a deux collatérales et qu'elles remplissent exactement aussi la loge: mais, en même temps, elles se compriment l’une l’autre sur la ligne médiane de cette loge, et, dans ce point, leur paroi devient à peu près plane et verticale, tandis qu'elle est moins unie en dehors : il en résulte que ces deux graines col- latérales ne sont pas tout à fait régulières. Tandis que la primine de l'Épurge a d’abord à peu près partout lamême épaisseur, et que bientôt même on voit cette épaisseur décroître peu à FORMATION DE LA PRIMINE. 18L peu, parce que la membrane se trouve pressée entre les parois de la loge et les portions profondes de la graine, dont les dimensions augmentent ; par un phénomène de balancement organique bien fréquent chez les êtres vivants, nous la voyons prendre un très grand développement vers la ré- gion micropylaire. Telle est l'origine de la caroncule. Mais comme celle- ei résulte simplement d’une hypertrophie de Pexostome, ainsi que nous le verrons bientôt, il ne faut pas s'étonner que la structure soit à peu près la même et dans la caroneule et dans le reste de la primine ; et, quoique ce ne soit point ici le lieu d'étudier cette membrane au point de vue histo- logique, il est nécessaire, pour bien comprendre les transformations de l'organe, d'en connaître sommairement la structure. La primine est celluleuse d’abord, mais elle possède aussi une partie vasculaire. Soit le cordon ombilieal, composé d’un ou plusieurs faisceaux vasculaires entourés d’une couche celluleuse. À mesure que l’ovule grandit et est emporté dans son mouvement anatropique, on voit que cet ovule, composé d’abord du nucelle et de la secondine, enroule autour de lui- même, comme une bobine fait du fil qu’elle porte, ce cordon qui s’al- longe et s’étire. Le phénomène d’enroulement s'arrête bientôt dans un bon nombre d’Euphorbiacées; le raphé ne couvrealors qu'un tiers, qu’un quart du méridien de la graine ; alors l’ovule demeure amphitrope. Mais ailleurs, et ceci est généralement vrai, quand il n’y à qu’un ovule dans la loge, l’enroulement ne s'arrête que quand le micropyle a décrit un demi-cercle de révolution, et que, parvenu tout à fait à la partie supé- rieure, iltouche presque à l’ombilic; alors la graine est franchement ana- trope; le raphé en occupe à peu près toute la hauteur. Ainsi se forme cette saillie linéaire, saillie vasculaire au centre, celluleuse à la périphérie, dépendance de l'enveloppe extérieure. Sa portion périphérique, margi- nale, semble s'étendre au loin sur l’ovule à droite et à gauche, de manière à surajouter une enveloppe à celle qu’il possède déjà, à le ceindre peu à peu, comme fait, sur certaines graines déjà complètes, l’arille véritable qui se développe à partir de la fécondation. Telle semble être l’origine de la primine. Aussi toute sa portion lamineuse est de même nature que la couche superficielle du raphé ; elle est composée de cellules lâches et demi-trans- parentes, qui se serrent l’une contre l’autre, en grandissant, et deviennent polyédriques. Leur contenu est une masse blanchâtre semi-opaque, amorphe et homogène d’abord, mais qui peu à peu subit de singulières 182 FORMATION DE LA PRIMINE. modifications. Dans le Ricin, notamment, et dans les Phyllanthus qu'on cultive dans nos serres, on voit se dessiner peu à peu une sorte de ligne spirale sur cette masse contenue dans la cellule, et lon peut faire sortir cette spirale déroulée de la cavité qui la contient, si l’on détruit la paroi de celle-ci, à l’aide d’un liquide qu’on lui fait absorber jusqu’à ce qu'elle se crève. Je ne crois pas d’ailleurs que, sans l'emploi de cet artifice, le contenu des cellules s'échappe spontanément. Ce développement de la matière contenue dans les cellules de la pri- mine a une période ascendante, une période d'état et une troisième de décroissance. Alors on peut voir les cellules s’aplatir peu à peu, se des- sécher, s’atrophier, et la primine, d’abord molle et charnue, n’est plus, sur la graine entièrement mûre, qu’une membrane fine, sèche, se fendil- lant facilement et disparaissant par le moindre frottement. Traïtée par l'eau, cette membrane se gonfle de nouveau: elle donne, en s’imbibant d'humidité, une image de ce qu’elle était autrefois. Sinon, elle se dessèche de plus en plus et tombe ; tout le tissu semble s'être réfugié dans la ea- roncule, qui demeure suceulente et charnue au sommet de la graine. Dans les Phyllanthus, où la graine est amphitrope (pl. XXI, fig. 32), il n’y a qu'un très faible épaississement exostomique (fig. 33 m) et toute la primine persiste. Il n’y a pas en une région donnée de développement excessif; mais aussi il n’y a nulle part de destruction complète, et une membrane spongieuse, se gonflant par l'humidité, enveloppe de toutes parts les graines d’une couche celluleuse continue. Cette enveloppe af- fecte souvent dans ces plantes une belle coloration orangée. C'est à elle- qu'on a souvent donné le nom d’épiderme de la graine; expression dont on comprend facilement l’impropriété. Nous verrons plusloin comment, dans les grains où tombe la primine, le raphé disparait nécessairement avec elle. Nous n’avons d’ailleurs con- sidéré jusqu'ici, comme s’épanchant pour former la primine, que la portion celluleuse du cordon et du raphé. Leur élément fibro-vaseulaire peut aussi s'étendre autour de l’ovule qui passe à l’état de graine. Arrivé à la chalaze, ce faisceau fibro-vasculaire se divise et envoie sur la graine un grand nombre de ramifications divergentes qui se comportent comme des nervures secondaires, partant de la nervure principale ou du sommet du pétiole, dans une feuille digitinerve. C’a toujours été là un argument puissant, pour ceux qui comparent la primine au limbe d'une feuille, - dont le raphé serait la queue ou la nervure principale, et nous verrons ÉVOLUTION DE LA CHATAZE. 183 que ces nervures secondaires sont très nettement dessinées sur certaines graines d'Euphorbiacées, celles des Cremophyllum et des Dalechampia, par exemple. Elles émanent toutes de la chalaze, comme d’un centre commun, et iln’est pas besoin d'ajouter que, lorsque le raphé se détruit, toutes ces nervures n’ont plus de connexion qu'avec la chalaze (pl. XV, fig. A1, ch); la nervure principale qui les supportait a disparu, tandis qu’elles se développaient chaque jour davantage. La graine d'Épurge, que nous avons prise pour type, possède à l’état d’ovule, outre la primime, un nucelle enveloppé par la secondine (pl. H, fig. h). Quand le mouvement anatropique de l’ovule est accompli, le nucelle est représenté par un cône charnu à la base duquel se trouve la chalaze, mais à ce moment la chalaze, qui doit nous arrêter un instant, est plus large que la base du cône nucellaire qu’elle enveloppe (fig. 2, ch); ces rapports de dimensions vont changer peu à peu. Au début, cette chalaze étant destinée à unir les membranes ovulaires au nucelle, voyons comment se fait, par son intermédiaire, la jonction de celui-ci et de la secondine. I faut se figurer la chalaze comme une coupe concave, for- mée d'un tissu plus dense et plus coloré que le reste de la graine; ce qui s'explique par la richesse des éléments vasculaires qui y affluent, Les bords de cette coupe sont même légèrement réfléchis en dedans, au niveau de son ouverture (fig. 2). Toute sa concavité recoit l'insertion de la base du nucelle ; sa convexité au contraire sert de support à la secon- dine, qui est en ce moment une enveloppe d’une extrême épaisseur (fig. 2, si). Alors on peut dire que le nucelle est comme noyé au centre du sac que forme la secondine; mais, plus tard, celle-ci revient aux dimensions qu’elle avait dans le jeune ovule; le nucelle, au contraire, s’élargit beaucoup (fig. 1, n). Son insertion chalazique se rapproche de la forme plane, celle de la secondine devient une ligne circulaire de peu d'épaisseur, et la coupe, maintenant à peine concave, que forme la cha- laze, est largement débordée par la base du corps nucellaire. C'est en même temps que la secondine s’épaissit beaucoup, que son üssu subit une transformation différente, suivant qu'on en examine la couche profonde ou la portion superficielle. Dès l'époque de la féconda- tion, la secondine est déjà un peu plus épaisse que la primine (fig. 4); alors elle est entièrement celluleuse. Elle devient rapidement si considé- rable, qu'elle ne ressemble plus à une enveloppe, mais à un véritable parenchyme (fig. 2, se et si). Au centre de cette masse spongieuse se 484 SECONDINE, trouve le nucelle, tandis qu’elle est enveloppée par la primine très mince (fig. 2, p). Les cellules de la plus grande portion de la secondine con- servent leur nature ; elles grandissent seulement, en se gorgeant d’un suc opalin. Celles de la périphérie, au contraire, se transforment en fibres étroites, allongées, parallèles entre elles, et dont l’axe se dirige de la pro- fondeur de la graine vers sa surface, à laquelle elles sont perpendiculaires (fig. 2, se). Ces fibres s’incrustent peu à peu de matière dure et cornée ; elles constituent alors le testa. Celui-ci a done pour origine la couche superficielle de la secondine. La couche profonde de la secondine, qui demeure celluleuse, forme l'enveloppe interne de la graine. C'est elle surtout que la pression du pucelle sans cesse grossissant atrophie peu à peu; de sorte qu'elle devient bientôt mince et membraneuse (fig. 1, si) et, lors de la maturité, si ténue, qu'on voit par transparence le testa derrière elle. Donc la membrane que l’on a appelée endoplèvre dépend ici d’une portion de la secondine, et elle est toujours facile à distinguer du nucelle, qui est reconnaissable à son sommet aigu (fig. 1,2 et 4). Si la plupart des auteurs sont d'accord sur la nature de la primine, il n'en est pas de même lorsqu'il s’agit de la secondine, et beaucoup se fondent, pour contester sa nature foliaire, sur l'absence de faisceaux vasculaires dans son intérieur. Or, il est vrai qu'il n’y a que des cellules dans cette membrane, lorsqu'elle est jeune; mais, avec l’àge, elle peut bien contenir des vaisseaux. Dans le Siphonia, par exemple, on ne peut attribuer la formation des enveloppes de la graine à la primine, puisque celle-ci disparaît complétement partout ailleurs que dans la caroncule; cependant en regardant l’endoplèvre à l'état adulte, on y voit (pl. XV, fig. 11) de nombreux vaisseaux s'élever de la chalaze (ch) en se ramifiant, et former un lacis très distinct inté- rieurement, grâce à sa coloration foncée. Nous avons maintenant à examiner la part que prend le nucelle lui- même à la formation de la graine. À partir du moment où il a commencé à se creuser du sac embryonaire, ils’épaissit en refoulant extérieurement la secondine. Son tissu tranche bientôt sur celui de cette membrane, en devenant complétement opaque. C’est que ses cellules se gorgent de la matière grasse qu’elles contiendront à la maturité. En même temps, elles se colorent quelquefois en vert ou en jaune orangé, et, quand l’em- bryon a pris tout son développement, elles l’enveloppent complétement de très près. Confondues avec les parois mêmes du sac embryonnaire EXISTENCE CONSTANTE DE L'ALBUMEN. 185 (pl. IL, fig. 1, 7), elles constituent l’albumen, dont la présence est un caractère constant dans toutes les Euphorbiacées. ALBUMEN. Il n'ya pas de véritable Euphorbiacée sans albumen. Les Anomosper- mum de M. Dalzell sont indiqués par lui comme n’en possédant point. Mais les Amanoa asiatiques, que je crois congénères de ces plantes, en ont constamment un. Son existence a été également contestée dans les genres que M. Klotzsch comprend dans sa tribu des Prosopidoclinées. M. Klotzsch avait donné, mais avec doute, l’absence de l’albumen comme un caractère de cette section. Depuis on a tranché la question, et l’on considère les Péracées comme dépourvues de périsperme. Si ce fait était exact, les Prosopidoclinées ne pourraient être pour nous des Euphorbiacées; car toutes les graines de ce groupe sont périsper- mées. Il faut dire que ce caractère est fort difficile à constater, à cause du mauvais état de la plupart des échantillons qui nous arrivent de l'Amé- rique tropicale. Le plus souvent les graines recueillies trop tôt sont vides et desséchées. Heureusement, parmi les beaux échantillons recueillis par M. Weddell, nous avons pu trouver des graines en parfait état de matu- rité et de conservation; elles nous ont été présentées par deux espèces, dont l’une semble inédite; l’autre est le Spiæia Leandri. Dans ces graines, on observe la structure de toutes celles que portent les autres Euphor- biacées. Il y a deux enveloppes, dont une extérieure, épaisse, crustacée, noirâtre; une intérieure plus pâle, plus mince, moins résistante. Au milieu se trouve un gros albumen charnu (pl. Il, fig. 27, al), dans lequel est enveloppé un embryon très large, à radicule supère, à cotylédons minces, foliacés, un peu auriculés vers la base et dont la nervation est pennée. Les cotylédons regardent l’un en dedans, l’autre en dehors, et je dois ajouter que les graines sont caronculées et coiffées d’un obtura- teur, comme celles de tous les autres genres. L’albumen est composé de cellules lâches d’abord, puis serrées et gor- gées de liquides gras. De là sa teinte ordinairement blanchâtre et opaline. Dans les Zyœnanche, il a l'aspect de la cire vierge et laisse apercevoir par transparence la coloration verte de l'embryon. La teinte orangée qu'il acquiert dans les Xylophylla et quelques plantes voisines est un signe de maturité. 186 FORME DU HILE. HILE. Presque toutes les graines d'Euphorbiacées, remplissant la totalité de la loge qui les renferme, sont sessiles ou suspendues par un funicule qui n’a guère plus de longueur que l'épaisseur de la paroi même des loges. Cependant, dans l’Hippomane, le funicule a une longueur un peu plus grande, en rapport avec celle du canal ligneux qui lui donne passage (pl. VL, fig. 18, 19). L'Omalanthus a aussi un funicule assez développé (pl. VIE, fig. 31, f); on ne rencontre guère d’autres exceptions que celles-là. Bien souvent même, la graine est attachée par une surface très étendue à l'angle interne de la loge, et son hile, au lieu d'être circulaire, comme celui des Phyllanthus, des Ricins, des Curcas (pl. XIX, fig. 10, h), est au contraire linéaire, étiré, comme cela se présente dans un bon nombre de genres dispermes et parmi les autres, chez le Macaranga (pl. XXI, fig. T, h), le Pachystemon, etc. Dans ce dernier cas, on peut être à peu près assuré d'avance que la graine est amphitrope. Mais le hile, au lieu d'être ainsi étendu en longueur, peut l'être en largeur et en profondeur, et il en résulte une très singulière conformation des graines. D'abord c’est celle de l Agyneia impubes (pl. XXIV, fig. 13, 14). Celle-ci avait déjà attiré l'attention de Richard, par la manière dont se sépare, dit-il, sa primine en trois portions. Sans avoir pu observer ce fait, je sais que les graines de cette plante ont un testa assez dur, présentant un angle dièdre saillant du côté de l'axe du fruit. En même temps, l’arète de cet angle est comme emportée dans une grande étendue de sa hauteur, de manière à constituer une grande fossette étroite et allongée (fig. 13, À). Celle-ci n’est autre chose que le hile, et l’on voit s'attacher dans toute sa hauteur un gros funicule (fig. 14, f), ou plutôt une saillie latérale du pla- centa lui-même. Toute la graine allongée et étroite forme une courbe légèrement arquée qui se moule sur cette saillie. Dans l’intérieur de son testa est une cavité, qui contient un albumen peu abondant (fig. 14, a) et un embryon courbé aussi (e). De ceci il résulte que la graine de cet A gyneia est amphitrope, et que, son hile étant très large, la fossette qu'il forme est comme enveloppée par une cavité plus extérieure qui est celle- là mème où sont logées les parties essentielles de-la graine. Le hile se creuse plus profondément encore et prend une forme un peu plus com- CAVITÉ DU HILE. 187 pliquée dans certains Anisonema (pl. XXII, fig. 21, h). On voit aussi qu'il est notamment éloigné du micropyle, dans ces graines amphitropes, où l’on compte dès lors une cavité ombilicale assez irrégulière et une cavité embryonnaire plus vaste. Cette conformation est poussée àl'extrème dans quelques Fluggea et dans les Glochidion (pl. XXIV). Gærtner a remarqué le premier que ces plantes ont une graine à deux cavités. Celles- ei participent à la déformation considérable que subissent les graines dans toutes leurs parties. Néanmoins on peut toujours reconnaître que l’une de ces cavités, lombilicale, largement ouverte (fig. h et 7, h), prend une forme très irrégulière et qu’elle se creuse dans presque toute la masse de la graine, tandis que la cavité embryonnaire est réduite à une mince loge, moulée sur la fosse du hile, doublée de part et d'autre par le testa et, de: plus, par une membrane celluleuse facile à enlever (primine, fig.5, tg). Il ya, par conséquent, peu de place pour l’albumen, qui reste très mince, et pour l'embryon, qui est obligé de se mouler sur les inégalités de sa loge (fig. 8 et 9). Il est facile de voir que, dans aucune Euphorbiacée, il n’y a envahis- sement du hile par une membrane charnue ou glanduleuse de la nature de l’arille. Naissant toujours du micropyle, cette production encadre l’ombilic et le déborde parfois de toutes parts, mais le respecte toujours. RAPHÉ. Nous avons vu comment les ovules des Euphorbiacées devenaient les uns anatropes, les autres amphitropes, et comment le raphé, qui se pro- duit avec des développements inégaux, dans ces deux cas, dépendait en somme de la primine ; tandis que les autres portions de l’ovule rentrent pas dans sa formation. Or, les graines de la plupart des Euphorbiacées dispermes sont amphitropes, et de plus, elles conservent leur primine sous forme d’une enveloppe continue celluleuse. Chez elles done le raphé persiste. Mais, au contraire, dans les Euphorbiacées uniovulées, dont les graines sont le plus souvent anatropes, car je ne m'occupe pas ici de celles du Pachystemon, du Macaranga, etc., qui sont amphitropes, la primine se détruit à mesure que l’on avance vers la maturité. De légers frottements finissent par l'enlever tout entière, et, comme le raphé se trouvait dans son épaisseur, il est exact de dire qu’au moment où l’on 188 RAPHÉ PERSISTANT. sème une graine de Ricin, qu'au moment où on la considère comme parfaite, elle n’a plus de raphé ; le hile et la chalaze ne sont plus reliés entre eux par un cordon vasculaire et demeurent isolés, chacun à une extrémité de la graine : le raphé a été un organe transitoire qui n’a plus aucune raison d'être quand il a joué son rôle de conduit nourricier, et il disparait alors. Son existence constante ne peut donc pas être considé- rée comme caractéristique dans les graines anatropes. Il y en a cependant, parmi les Euphorbiacées monospermes, où le raphé persiste ; mais la raison en est simple, c’est que la primine persiste aussi : l'un est la conséquence directe de l’autre. Dans le Gluttier, par exemple, nous savons que cette primine se gonfle, se remplit de matière cireuse et n’est point caduque. De mème les faisceaux vasculaires du raphé persistent au milieu de ces cellules ; il devient de plus en plus dur, sa coloration passe au brun foncé. Lors de la maturité de la graine, il est devenu tout à fait ligneux : les cellules du reste de la prime, au contraire, se gorgent peu à peu de la matière grasse exploitée, jusqu’à ce que la graine remplisse toute la cavité de la loge. On voit alors le tissu fibro-vasculaire du raphé débordé par ces cellules qui élèvent à droite et à gauche de lui une sorte de rigole au fond de laquelle il est enfoui (p£. VI, fig. 29, 30, r). Aussi la solidité du raphé va toujours s’accroissant, ainsi que celle du funicule, —t la graine en est si fermement attachée à l'axe du fruit, qu'elle ne s’en sépare pas et persiste naturellement sur la colu- melle , bien longtemps après que les valves du péricarpe sont tombées (Rg. 29). Sans subir précisément les mêmes modifications que dans le Stllingia sebifera, la primine de certaines graines ne disparaït pas à la maturité, comme cela se rencontre dans le Cremophyllum. La graine de cette plante possède à l'état parfait une triple enveloppe : d’abord un endoplèvre tres ténu, comme dans l'Euphorbe, et, plus en dehors, un véritable testa. Mais celui-ci est, à son tour, enveloppé par la primine persistante et qui devient peu à peu presque aussi résistante que le testa lui-même. Or, tandis que cette primine était encore molle, elle s'était modelée sur les parois du péricarpe et était devenue, comme elle, chargée de saillies et de dé- pressions (pl. IE, fg. 26, 27). Plus tard, quand elle durcit, les saillies deviennent autant de pointes proéminentes fort résistantes : mais quand on gratte cette membrane et ses aspérités, on trouve au-dessous d'elle le testa plus dur encore et dont la surface est presque lisse. EMBRYONS DROITS ET COURBES. 189 Avec une primine ainsi persistante, une pareille graine doit aussi, comme celle du Stillingia, conserver son raphé. Celui-ci subsiste en effet, et bientôt sa portion vasculaire, augmentant de consistance, et prenant une coloration plus intense, ressort sur le fond plus clair de la surface séminale. Les divisions de ces faisceaux se dessinent également sur le testa, en se ramifiant autour de la base des saillies, où l’on observe un réseau assez compliqué ( fig. 26 et 27, ve). C’est ce qu'on voit dans la graine des divers Dalechampia (fig. 33) et Anabæna; et, quoïque je n’aie pu en suivre le développement, il est probable que cette disposition a la même origine que dans le Cremophyllum, qui, du reste, ne diffère par aucun caractère essentiel des Dalechampia. On comprend que l'existence de ces ramifications du raphé n’est pas sans importance pour ceux qui voient dans la primine une feuille dont il serait la nervure principale ; cette feuille aurait également ici ses ner- vures secondaires et tertiaires. EMBRYON. L'embryon est tantôt rectiligne, tantôt courbé ; il y a tous les degrés intermédiaires entre les deux directions. Cependant il est très rare que la plantule ne soit pas rectiligne dans les genres uniovulés; dans les autres genres, elle est au moins aussi souvent courbe que droite. Mais comme ce caractère peut varier d’une espèce à l’autre, on nesaurait l’invoquer pour distinguer les genres, comme on l'avait fait pour les Xylophylla et les Phyllanthus ; la plupart de ces derniers ont, comme l’a reconnu A. de Jussieu (Monogr., p. 22), un embryon non rectiligne. La courbure de la plantule ne se produit que consécutivement. Dans les Xylophylla, tant qu’elle n’a pas atteint le fond de la cavité embryon- naire, elle est droite ; lorsqu'elle se plie, c’est généralement suivant le plat des cotylédons et non suivant leurs bords (p{. XXIL, fig. 35, e). Dans les Glochidion, l'embryon, obligé de se mouler en quelque sorte sur l’é- troite cavité que lui laissent les envahissements de la chambre ombilicale, prend une forme très irrégulière et qui varie d’une graine à l’autre. Le plus souvent, dans les deux graines d’une même loge, l’un des embryons est convexe du côté où l’autre est concave (pl. XXIV, fig. 8,9). La coloration, qui n’a pas de valeur, varie du blanc au vert intense ; 490 DIRECTION DES COTYEÉDONS. cette dernière teinte est manifeste dans un grand nombre de Phyllanthus et degenres voisins; elle est également irès marquée dans les Hyænanche, et c'est un des indices qui nous portent à croire que c'est une de leurs graines que Gæriner a représentées sous le nom de Jatropha globosa. La direction des côtés de l'embryon semblerait, d'après l'emploi qu'on en a fait pour classer certains genres d'autres ordres naturels, avoir quelque importance; iln’en est rien, vuson peu de constance. Ei d’abord, elle est très souvent la conséquence de la forme mème de lagraine. Ainsi, dans une semence très aplatie de Hura, il faut bien que le très gros em- bryon qui se moule sur la cavité de la graine présente, comme elle, ses deux faces cotylédonaires aux parois de la loge (pl. VL fig. 35). Quand on songe aux différences nombreuses que présente ce genre avee les Sa- pium, les Cnemidostachys, eic., auxquels il est uni, on est tenté de voir, au premier abord, dans ce caractère, une dissidence de plus. Mais, pour | la même raison, l’étroriesse des loges, l'Æippomane, qui serapproche bien plus de l'Hura, et qui en a tout à fait la fleur mâle, tourne aussises deux cotylédons du côté des cloisons (pl. VL fig. 20, em). Les Sapium pré- sentent aussi quelquefois cette direction latérale des cotylédons ; mais déjà, dansun grand nombre d'espèces, ceux-ci deviennent : l'un antérieur, c'est-à-dire dirigé vers la paroi externe de la loge, l’autre postérieur, c'est-à-dire regardant l'angle interne: dans le Glutüer a suif, par exemple, les cotylédons ne sont qu'exceptionsellement latéraux. Dans l Hyœnanche (pl. XXII, fig. 35), les cotylédons sont tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, et l’on peut être assuré d'avance qu'ils seront placésà droite et à gauche de la graine, quand celle-ci est aplatie d’un côtéal'autre. Presque tous les embryons des Ricins sont, au contraire, transversaux et non rayonnants. Mais, dans les Euphorbes, quoiqu'il en sôit le plus souvent de même, on peut trouver des différences assez nombreuses. M. Ræper les a signalées ; À. de Jussieu, M. Decaisne, en ont figuré des exemples. Le fait.est que, dans ce genre, la direction varie avec l'âge. Ainsi, très souvent, les espèces indigènes ont un embryon qui montre d'abord ses cotylédons à gauche et à droite; puis, en grandissant, l'embryon exécute une rotation d'un quart de cercle sur son axe, et, à mesure que ses coty- lédonss’élargissent, ils deviennent, l’un antérieur, l’autre postérieur; aux époques intermédiaires, il est facile de les trouver obliquement dirigés. Quant aux extrénutés de l'embryon, la situation de l'une d'elles est constante; elle répond au micropyle, ou du moins à l'endostome, car ORIGINE DE LA CARONCULE. . 4191 lexostome, comme nous le verrons, se trouve bien plus rapproché du funicule ; il en résulte que la radicule est supère dans presque tous les cas. L'extrémité cotylédonare varie selon que l'embryon est courbe ou rectüiligne: rectiligne, ellé répond à la chalaze dont elle est plus ou moins distante, mais qu’elle regarde toujours; courbe, elle est généralement en face du hile, vers lequel elle semble se relever, comme dans le Xylophylla (pl. XXIT, fig. 35). Dans le Ricin, au contraire, ou le Cureas, c’est la ra- dicule qui naturellement regarde le hile (pl. XXI, fig. 33). On voit qu’en réalité, ces différences de rapports n’ont pas une grande importance ; il n’en est pas de même de la situation de la radicule, qui ne varie pas. La radicule cylindro-conique, lisse toujours, est plus courte que les cotylédons. Ceux-ci sont orbiculaires ou ovales, toujours foliacés, à bords entiers, légèrement saillants et comme auriculés à droite et à gauche de leur insertion. Leur sommet est ordinairement obtus, ou même un peu échancré. Leur nervation est pennée, très visible le plus souvent ; mais, de plus, presque toujours les deux premières nervures secondaires pren- nent un développement relativement considérable, de sorte que ces folioles sont triplinerves à leur base (pl. VIE, fig. 20, et pl. XXIL, fig. 15), ou ème quintuplinerves. La gemmule, très petite, est cachée entre la base des cotylédons (pl. XL, fig. 3). CARONCULE. Nous avons vu, en suivant le développement de l’ovule du Ricin et des Euphorbes, qu’à l’époque de l’anthèse, le micropyle commence à présenter cette modification qui a fait donner aux graines de ces plantes l’épithète de caronculées. Suivons pas à pas les accroissements de cette production. Le micropyle du Ricin (pl. X) présente un épaississement qui com- mence à se produire un peu avant l'épanouissement de la fleur. Cet épais- sissement n’a son siége que sur l'enveloppe externe de la graine qu’il rend semblable, autour du micropyle, à un petit bourrelet circulaire (fig. 32 et 35, c). On a donc bien dit que la caroncule « procédait de l'exostome » (A. de Saint-Hilaire). De plus, en ce moment, le sommet de l’ovule offre autre chose que cette caroncule proprement dite. L’épaississement de l’exostome n’est pas le même sur tout son pour- 192 DÉVELOPPEMENT DE LA CARONCULE. tour. Au lieu d'un simple anneau, il représente en réalité trois légères saillies ou mamelons. qui demeurent longtemps distincts l’un de l’autre (fig. 35). À quoi est due la production de ces espèces de lobes, dont l’un est tourné vers la périphérie de la loge, et dont les deux autres sont latéraux ? Le tissu cellulaire spécial de la primine est l’origine de la caroncule. Seulement, les cellules se gorgent de sucs vers l’exostome, tandis que, par un balancement remarquable de développement, celles de tout le reste de la primine se vident et s’atrophient presque complétement. Au moment donc où l’exostome va s’hypertrophier, le reste de la primine { fig. AA ) deviendra une membrane si ténue, qu’elle disparaîtra, sur la graine mûre, sous l'influence du plus léger frottement, et que, d’une très grande minceur et d'une transparence considérable, elle laissera aper- cevoir les couleurs variées du testa, auquel elle donnera, par un jeu par- ticulier de la lumière, des reflets légèrement irisés. Ainsi, tout le tissu de l'enveloppe extérieure de la graine s’est en quel- que sorte réfugié dans l’exostome, et quand le reste de la membrane aura été enlevé, la caroncule charnue pourra sembler un organe surajouté à la graine, tandis qu’elle n’en sera qu’une portion essentielle hypertrophiée. I n'y a pas ici à invoquer, comme dans beaucoup d’autres plantes, un renversement en dehors des bords du micropyle, qui viendraient recou- vrir la graine d’une membrane surajoutée, et constituer ce qu'on a appelé l'arillode. Les deux lobes latéraux de l’épaississement deviennent rapidement plus gros que l’antérieur (ou l'extérieur). Entre les trois, demeure le mi- cropyle. qui ne disparaît jamais complétement. Souvent il y a impossibilité matérielle qu’il s'oblitère, tant qu’il est maintenu dilaté par le prolonge- ment qu'envoie l’obturateur dans son intérieur. Cet obturateur est, avons-nous dit, un organe transitoire ; il va dimi- nuant à mesure qu'on s'éloigne du moment de la fécondation. Rien de plus facile que de suivre cette décroissance sur la graine du Ricin; car, l'obturateur, teint d’une belle couleur pourprée, se dessine sur le blanc mat de la caroncule. Or, cette bande pourpre qui, collée sur le sommet de l’ovule, sépare les deux lobes latéraux de l’exostome en arrière (c’est- à-dire vers l’angle interne de la loge (fig. 39, 0”), ne disparaît jamais com- plétement ; elle s'applique à la rigole qui sépare ces lobes latéraux, et, quand la caroncule a son maximum de développement, on voit qu’elle est GRAINES SANS CARONCULE, 1953 blanche sur les côtés, rouge en haut et sur la ligne médiane. Elle est donc formée : 1° par l’exostome épaissi; 2 par les restes de l’obturateur. Ce- pendant on peut, à l’aide de légères tractions (fig. 40), séparer ce qui per- sisle de l’obturateur (ob), de la caroncule (e) et du funicule (f). Ce qui est vrai pour le Ricin, est vrai pour la plupart des autres genres d'Euphorbiacées monospermes, dont j'ai pu suivre le développement. Mais il y a longtemps qu'on a reconnu et précisé, dans les descriptions génériques, que certaines Euphorbiacées ont une caroncule, etque d’autres n’en ont pas. Ceci n’est, comme nous allons le voir, qu’une différence de développement, de dimensions ; mais toutes les Euphorbiacées pos- sèdent en réalité l'organe qui, hypertrophié, s'appelle une caroncule. Les Phyllanthus, par exemple, et tous les genres voisins sont décrits comme n'ayant pas de caroncule. Prenons un ovule de Phyllanthus, nous lui trouverons deux enveloppes (pl. XXII, fig. 13, 14). Bientôt sa pri mine se gonfle; ses cellules se gorgent de sucs : il en résulte une mem- brane assez épaisse, spongieuse, demi-charnue; souvent elle est d’un beau jaune orangé, car la couleur varie sans que cela ait aucune impor- tance. La différence qu'il y a ici entre le Phyllanthus et le Ricin, @est que, dans le premier, la primine s’épaissit partout et ne s’atrophie nulle part. C’est à peine si, vers l’exostome, il y a un peu plus de gonflement que partout ailleurs, et cela ne mérite pas le nom particulier de caron- cule. Donc il n'y en a pas, ou plutôt il y en a une qui couvre toute la graine d’une couche continue, et à peu près partout égale en épaisseur. Parmi les Euphorbiacées à loges uniovulées, cette disposition peut se rencontrer : ainsi, dans les graines d’Hippomane, il y a une couche celluleuse générale; nous avons parlé de celles du Cremophyllum, des Stillingia, d'un grand nombre d’Acalyphées. Chez le Crotonopsis, 11 m'a sem blé que l’exostome se prolongeait en un long tube celluleux qui pour- rait s'appeler caroncule (p£. XIL, fig. 27, c). Mais les genres les plus nom- breux sont ceux où la caroncule constitue une saillie charnue autour du micropyle. La forme, lors de la maturité de la graine, en est alors très variable; mais elle ne change pas dans un même genre, et souvent elle est caractéristique; de sorte que cette forme pourrait à la rigueur servir à distinguer les genres, comme nous avons vu que cela avait lieu, dans certaines limites, pour l’obturateur. Il est bien entendu que, dans un cas comme dans l’autre, il ne saurait être question de fonder des coupes sur de pareils caractères, difficiles toujours, et souvent impossibles à appré- 13 Fm 194 FORMES ET MIGRATIONS DE LA CARONCULE. cier; mais on pourrait s’en aider dans les cas douteux et difficiles. Pour n’en citer qu'un exemple, le T'ragia corniculata, Vahl, et les Sarothro- stachys, K1., que je ne puis séparer génériquement. ont tous les deux la même forme très particulière de earoncule (pl. VII, fig. 8). On pourra ainsi, entre autres faits, remarquer que la caroncule d’abord trilobée du Ricin a deux lobes latéraux qui. l’emportant de beaucoup en dimensions sur l'extérieur (pl. X, fig. A0), demeurent seuls facilement appréciables: que celle de certains groupes d'Euphorbes forme écuelle; que celle des Cluytia est comme palmée ou trilobée (pl. XVI, fig. 19, 20), que celle des Manihot, des Curcas (pl. XIX. fig. 10, 10) est biauriculée, plissée sur ses bords comme un éventail : que celle des Hyœænanche est en forme de languette étroite serrulée sur les bords (pl. XXII, fig. 37). Celle des Zulocroton, repliée sur elle-même, présente à la coupe la forme d’une faucille (pi. Il, fig. 24, ca) : celle des Acalypha (pl. XX, fig. 19, c) est coudée comme le sommet d'un bonnet phrygien ; celle ‘des Microsta- chys (pl. VUL fig. 8. 9) est un cône dressé, très surbaissé: mais toutes ces curieuses singularités de forme appartiennent plutôt à la portion descriptive de ce travail, La caroncule présente d’ailleurs un trait relatif à sa physiologie qui doit être mentionné ici: je veux parler de ses migrations, que nous pou- vons suivre facilement dans l'Épurge (pl. I). Puisque la caroncule est formée par la bouche extérieure du micropyle. elle doit être, au moment de son apparition, exactement au-dessus du sommet du nucelle. et. par conséquent, au-dessus du sac embryonnaire et de la radicule. Telle est, en effet, sa position ; mais nous avons vu, en parlant du micropyle, qu’elle ne la conserve pas. Bientôt elle n’est plus au sommet de la graine, mais un peu en dedans: puis elle avance graduellement vers l'angle interne de la loge (fig. 1 et 2, ca). Enfin le sommet de la graine se trouve tout à fait dégagé: la caroncule est alors tout contre le hile; elle l'entoure, l'encadre, le déborde: jamais elle ne l’envahit. Seule elle semble conti- nuer lé mouvement anatropique de l'ovule que le reste de la graine ne suit plus. J'ignore le but de ce déplacement graduel ; mais il me semble que la caroncule , s'engageant ainsi chaque jour davantage, comme un coin, entre la paroi immuable de la loge et le funicule, dont la délicatesse est si grande, celui-ci doit finir par subir une solution de continuité, GRAINES DESCENDANTES ET ASCENDANTES. 195 DIRECTION DES GRAINES. Ce qui est véritablement important à considérer dans la direction d'une graine, ce n’est pas tant sa position ascendante ou descendante, que la situation, par rapport à l'axe du fruit et à la paroi extérieure de la loge, du raphé, de la chalaze et du micropyle. Ainsi, il est générale- ment vrai de dire que la graine d’une Euphorbiacée est pendue ; mais il convient d'ajouter que son micropyle regarde en dehors et en haut, et que son raphé occupe l'angle interne de la loge. Si, en effet, nous exa- minons la graine du Sarcoclinium Hookeri (pl. XL, fig. 18), elle va nous offrir à cette loi générale une exception qui n’est qu'apparente. Sa graine, en effet, n’est plus pendue, mais horizontale et même un peu ascen- dante. Quelle est la cause de ce changement de direction? C’est que la loge ovarienne, au lieu de se développer surtout par sa partie inférieure, ainsi que cela arrive dans les autres Euphorbiacées, est devenue comme gibheuse et s’est accrue par sa partie supérieure (fig. 17, 16). Le point de la graine qui répond à la chalaze a donc tendu à se relever, et le grand diamètre de la graine est devenu à peu près horizontal; la chalaze a même fini par monter plus haut que le hile. Une autre cause à amené cette sorte de rotation : c'est que l'axe est demeuré extrêmement court, tandis que la feuille carpellaire grandissait par son sommet. Il n’est donc pas étonnant de voir une graine pendue devenir, dans un même ofdre, dres- sée ; mais il faut, pour que la plante ne sorte pas de cet ordre, que le raphé, normalement intérieur, soit devenu extérieur, que le micropyle, tourné ordinairement en dehors et en haut, soit devenu intérieur et Infé- rieur. Si la graine étant ascendante, au lieu d’être suspendue, le micro- pyle était demeuré extérieur, et le raphé intérieur, la plante ne serait pas une Euphorbiacée, pas plus qu’elle n’en peut être une avec une graine descendante, si son raphé est extérieur et son micropyle intérieur. S'il n'était permis d’étayer cette opinion d’un exemple emprunté à un autre groupe de végétaux, je le choisirais parmi les Renoncules. Leur ovule doit être dressé normalement, car il s’insère sur un axe fort écourté, et la cavité carpellaire se développe par la partie supérieure. Que cependant cette cavité s’élargisse un peu en bas, en même temps que le point d'attache de l’ovule s’élèvera légèrement, et l’on verra que la 196 DÉPLACEMENT DES GRAINES. graine devient horizontale, comme on en trouve de nombreux exemples dans la nature. De transversale elle redeviendra même verticale, mais suspendue, dans des carpelles voisins, si le lieu d'insertion s’élève encore davantage. Voilà done une Renoncule qui aura l’ovule pendu, ou trans- versal, ou dressé, sur un même pied, dans une mème fleur. Donc le rapport des parties de la graine avec les diverses régions de la loge ne sera point constant. Seulement l’ovule descendant aura le raphé extérieur, tandis que l’ovule horizontal l'avait supérieur et que l’ovule dressé l’a intérieur. Ceci nous fera comprendre le déplacement singulier des graines du Glochidion, déjà figuré par Ad. de Jussieu (Monogr., pl. 3), et qui est tel qu'une d’elles est pendue, tandis que l’autre est dressée. Au début, les ovules sont au nombre de deux dans chaque loge; ils sont collatéraux et tous deux descendants, avec le raphé intérieur et le micropyle tourné en haut et en dehors. Mais la loge ovarienne change de forme dans le fruit. Son angle interne ne s’allonge presque pas, parce que la columelle demeure extrêmement courte, et c’est au contraire la portion carpellaire de la loge qui se développe beaucoup par sa paroi supérieure. Il en ré- sulte d’abord une forme spéciale pour l’ensemble du fruit, dont le som- met réel est situé dans une dépression plus ou moins profonde. De plus, les jeunes graines se déplacent sans quitter leur point d'insertion: l’une se porte en bas, l’autre vers la partie supérieure de la loge. Elles ont donc bientôt leurs sommets rapprochés; mais leurs bases sont aussi éloignées que possible; l’une des graines est pendue, l’autre est dressée, comme celle du Sarcoclinium, dont nous venons de parler (pl. XXIV, fig. h, 7). D'ailleurs ce déplacement suivant la direction verticale se combine aussi d’une torsion et d’une déformation produites selon d’autres directions, de sorte que le Glochidion et le Glochidionopsis peuvent très bien arriver à n'avoir plus le micropyle situé sur le sommet même de la graine, mais en un point variable d’une de ses faces (pl. XXVIL, fig. 17, m). DÉHISCENCE. Les différentes parties du fruit nous étant maintenant connues avec quelque détail, nous pouvons nous occuper d’un phénomène commun à un très grand nombre d’Euphorbiacées, la déhiscence, Ce phénomène FRUITS INDÉHISCENTS. $ 197 très complexe n'existe pas dans toutes les plantes de cet ordre , les prin- cipales exceptions sont les suivantes : Le Mancenillier a un fruit à mésocarpe charnu, ce qui semble exclure tout d’abord la possibilité d’une déhiscence. En effet, l’endocarpe de- meure entier, sous forme d’un noyau pluriloculaire, à parois extrême - ment dures (pl. VI, fig. 19, end). Si l’on examine intérieurement les loges, nous savons qu'on y remarque un sillon longitudinal médian, qui est un vestige de la ligne de séparation, dans les coques déhiscentes. Il n’y a cependant point de déhiscence dans ce fruit. Il ne faudrait pas en con- clure que, lorsque le mésocarpe devient charnu, il n’y aura pas de déhiscence ultérieure de l’endocarpe, pour cette seule raison. Les auteurs ont cité quelques exemples du contraire. Qu’arrive-t-il alors d'ordinaire? C’est que, dans les derniers moments de la maturation, l’endocarpe, qui était souvent devenu très épais et en même temps mou, charnu, suecu- lent, va perdre très rapidement les sucs dont il s'était gorgé. C’est ce qui arrive, la plupart du temps, dans les fruits qu’on appelle ici subéreux ; les mailles abondantes de tissu cellulaire ou fibro-cellulaire qui remplis- sent le mésocarpe se vident promptement de liquides, se rétractent, et peuvent alors se dessécher et tomber en panneaux distincts. Ceux-ci con- servent alors généralement une assez grande épaisseur. Comparons, sous ce rapport, le Phyllanthus grandiflorus, qui fructifie quelquefois dans nos serres, et le 2. emblica. Le dernier a des fruits charnus et comestibles pour cette raison ; cependant, à un certain moment, ces fruits sont tout à fait ceux du P. grandiflorus. Celui-ci a, en effet, pendant un temps assez long, un mésocarpe qui, au lieu de devenir membraneux, s’épaissit, se gorge de sucs, apparaît alors sous forme d’une couche épaisse, charnue, verdâtre, et perd seulement cette consistance et cette épaisseur dans les derniers Jours. Le fruit de l’Épurge, jusqu’au moment où il va tomber de la tige, ne peut guère être considéré que comme charnu. Son mésocarpe prend une extrême épaisseur; les cellules qui le forment grossissent très vite et s’écartent l’une de l’autre; elles constituent ainsi une sorte de tissu spon- gieux dans lequel se trouvent des sucs, peu abondants en réalité. Le tout forme cependant une couche très épaisse et molle, qui ne permet pas de considérer ce fruit comme sec. Il le devient pourtant comme celui des autres Euphorbes, mais seulement aux derniers jours; le 1985 - CHUTE DES COQUES. mésocarpe perd et son épaisseur et sa mollesse, et il tombe bientôt en plusieurs valves. Ces fruits charnus d’une manière passagère sont, en somme, déhis- cents, parce qu'ils ont un endocarpe fibreux et dont chaque coque peut se diviser en deux parties distinctes. Quel que soit le nombre des loges, il n'y a pas déhiscence, quand l'endocarpe devient aussi charnu. C’est ce que nous voyons très bien dansle Phyllanthus leucopyrus, Wall.. où l’en- docarpe acquiert la consistance du mésocarpe, et où cependant il y a jusqu'à six graines dans un fruit; il n'y a pas déhiscence. I n'y à point non plus déhiscence dans les fruits des Euphorbiacées, alors mème que leur endocarpe devient ligneux, lorsqu'ils sont uniloeu- laires et surtout monospermes. Alors le mésocarpe peut être charnu, comme dans quelques Æntidesma, les Drypetes, ou sec, ou à peu près, comme dans les Macaranga ; le fruit ne s'ouvre pas : c’est, dans les pre- miers cas, une sorte de drupe; dans le second, une espèce d’akène. Toutefois M. Bentham représente comme déhiscents les fruits secs et monospermes de son Æremocarpus. Quand il y a déhiscence, généralement il y a plusieurs loges ; c'est dans ce cas que nous les nommerons spécialement coques, selon l'ex pression des auteurs. Or, ces coques sont loculicides : voilà ce qui est la règle générale. Ce qui survient, en outre. mais d’une manière moins constante, c'est que chaque coque, avant de s’entr'ouvrir, se détache de l'axe commun. Il y a, dans ces derniers cas, deux temps distincts dans la déhiscence. Premièrement, les coques se détachent de l’axe commun, comme on le voit dans le Ricin, et, en même temps, elles se séparent l’une de l’autre. Cette séparation est une conséquence de la nature du tissu du péricarpe. À un certain àge, celui-ci est partout celleleux ; puis les cellules se trans- forment en fibres allongées, et celles-ci se gorgent peu à peu de ligneux. Comment se fait cette transformation ? Elle n’a pas lieu partout. D'abord elle s’'accomplit à la face interne des feuilles carpellaires : telle est l'ori- gine de l’endocarpe: plus tard, vers leur face externe : c’est celle du mésocarpe, quand il demeure fibreux. Toutefois, entre les deux couches, il subsiste toujours une couche cellulaire non altérée qui devient très mince, il est vrai, mais ne disparaït jamais complétement.l en persiste une autre entre les deux faces des cloisons formées, comme on sait, cha- cune par deux lames appartenant à des feuilles différentes. Cette sorte RUPTURE DU FUNICULE. 199 de lame celluleuse, qui permet ensuite le dédoublement des eloisons, est surtout marquée en dehors; là on la voit se confondre longtemps avec la couche celluleuse interposée entre le mésocarpe et l’endocarpe, et, au point d'union, il en résulte, sur les coupes transversales, une sorte de lunule claire, formée de tissu cellulaire, et dont la configuration varie un peu d’un genre à l’autre. On trouve encore de ces lunules à l’extré- mité intérieure de la couche celluleuse septale, là où les cloisons rencon- trent l'axe. Celui-ci, en effet, se gorge plus vite que le reste du fruit de sues ligneux ; mais ce tissu ne se confond pas avec celui des appendices carpellaires : de là l'existence de trois espaces celluleux, aplatis entre l'axe et les loges, et ces espaces forment, sur une coupe transversale, une sorte d'enceinte polygonale régulière, ayant autant, ou deux fois autant de côtés qu’il y a de loges au fruit ; là doit se faire une séparation ana- logue à celle qui a lieu entre les deux moitiés d’une cloison. Il en résulte même que, dans certains fruits, on peut, par une traction ménagée, détruire ces adhérences cellulaires qui unissent l’axe aux coques, sans obtenir que celles-ci se séparent l’une de l’autre. Dans les conditions ordinaires, les coques se disjoignent en même temps qu’elles abandonnent l’axe; cette disjonction d’une couche cellu- leuse qui existe à presque toute leur périphérie s'étend rapidement de proche en proche, quand le fruit est mür et les cellules desséchées. Il est un point où ce tissu n'existe pas, et où l’axe et la portion carpellaire du fruit sont néanmoins réunis: je veux parler dela région du funicule. Dans un Ricin, par exemple, nous avons vu celui-ci complétement indépen- dant de la feuille carpellaire ; il joint la graine à l'axe; il est celluleux, il est très court ; il est vasculaire, et conduit les sucs nourriciers de l’axe à la chalaze, par l'intermédiaire du raphé. Lorsque la graine est par- faite, le raphé se détruit comme la primine; les cellules, les vaisseaux de cet organe s’aplatissent, se dessèchent, s’atrophient peu à peu ; la des- truction s'étend bientôt au funicule lui-même, qui est de la nature du raphé, et il devient un petit cordon inutile, aminci, atrophié, puis il se détruit ; une solution de continuité se fait, dansla production de laquelle la caroncule joue peut-être un rôle (p.194). Dès lors l'axe est séparé, en ce point, de la loge; la séparation s'étend dans toute la hauteur, elle s’é- tend entre les loges elles-mêmes ; elle se propage même, sur la paroi extérieure de celles-ci, entre l’endocarpe et le mésocarpe. Les coques, détachées, tombent alors par leur propre poids; notons 200 CHAQUE LOGE S'OUVRE. bien qu'il n’y à jusqu'ici aucun phénomène de projection élastique. Celle-ci appartient en effet à la déhiscence loculicide de chacune des loges, que nous allons examiner maintenant. Nous la supposons.consé- cutive aux phénomènes que nous venons d’examiner, et cela arrive sou- vent; mais il est sous-entendu qu’elle peut arriver immédiatement après et paraître mème, par conséquent, simultanée. Il faut d'abord se bien rappeler ce qu'est une coque de Ricin, par exemple, détachée de l'axe. Elle a deux faces internes planes qui consti- tuaient chacune la moitié d’une cloison en épaisseur, et une face externe convexe qui seule est couverte de la portion correspondante du mésocarpe. Cette sorte de_boîte est séparable en deux demi-coques juxtaposées, réunies suivant une ligne verticale en dehors et selon une ligne également verticale en dedans, sauf dans un point rapproché du sommet où il y a une ouverture. Rappelons que cette ouverture donnait passage au funi- cule, autour duquel s’est froncée la feuille carpellaire, sans pouvoir s'y fermer complétement, grâce à la présence du cordon; puis, de ce trou, nous avons vu naître une double fente courbe, répondant à l'union de la paroi extérieure avec les parois latérales. Cette fente va s’élargir désor- mais de plus en plus, en même temps que les deux moitiés de la coque se sépareront. L’élargissement de cette fente et cette séparation dépendent de la vature des fibres qui composent la coque. On ne connaît bien celles-ci qu’en les isolant, sous le microscope: ce sont des fibres linéaires, étroites, dirigées perpendiculairement aux deux faces de l’endocarpe. On les dit élastiques; voici en quoi consiste cette élasticité. Si on les place humides sur le porte-objet, elles demeurent rectilignes quelque temps. puis elles se recourbent sur elles-mêmes en se desséchant. Si elles étaient courbées, étant humides, elles se redressent d’abord par la dessiccation, pour se courber ensuite en sens contraire. Si l’on en observe plusieurs réunies, elles cessent, gràce à cette propriété. de de- meurer parallèles, en perdant leur humidité ; leurs rapports de position changent. On comprend qu’un grand nombre de semblables fibres com- posant ainsi une lame commune, sa forme totale doit se modifier, quand les rapports de ces fibres entre elles s’altèrent ainsi. La paroi convexe de la coque tend, dans ces circonstances, à se rapprocher de la direction plane; ailleurs, à augmenter encore de convexité. Toutefois les fibres ne se quittent pas facilement l’une l’autre; ce n’est pas entre elles que se fait DÉHISCENCE AVEC PROJECTION. 201 la séparation ; c’est sur la ligne médiane, où se trouve le sillon vertical ; là en effet, une lunule claire, longtemps visible sur les coupes transver- sales des loges du Ricin, montre bien que les fibres ne passent pas d’une moitié à l’autre de la coque ; c’est là que la résistance à ce redressement des fibres est le moins considérable : c’est là qu’il y a solution de conti- nuité, et lorsque le redressement longtemps arrêté se fait subitement, au moment précis où est vaincue la résistance, la rupture de la ligne médiane se fait brusquement, souvent avec projection de la graine à quelque distance. Ailleurs la déformation des fibres se fait en sens con- traire; la graine n’a pas été chassée lors de la disjonction; la coque se replie sur elle, la presse et la chasse peu à peu en s’enroulant, hors de la cavité qui la contenait. Parfois la graine est ainsi tellement emprisonnée dans cette sorte de cornet, qu’elle ne peut glisser par la fente élargie dont nous avons parlé et reste toujours enveloppée. Donc les fibres ont des mouvements d’inflexion ou de redressement qui dépendent de la soustraction de l'humidité ; il est facile de le prou- ver par l'expérience suivante : Prenez des fruits d'Euphorbiacées encore verts et séparez-les de la plante. Placez-les dans une pièce sèche et chaude ; ils ne vont plus recevoir de sucs de la plante et perdront peu à peu l’hu- midité qu'ils contiennent. Aussi, au bout de quelques heures, les fibres de l’endocarpe changeront invinciblement leur direction : le fruit écla- tera, quoiqu'il ne soit pas complétement mûr. Encore faut-il cependant que l’âge des coques soit assez avancé, pour que cette propriété existe déjà dans leur tissu fibreux suffisamment dé- veloppé. Il en résulte que, si l’on veut conserver un fruit déhiscent, intact, il faut le cueillir très jeune; alors il pourra se dessécher sans s'ouvrir. L'énergie de la rupture dépendant de l'intensité de cette propriété des fibres, on est presque assuré d’avoir une solution de continuité brusque- ment produite, et avec grande force de projection, quand les coques sont épaisses et riches en faisceaux fibreux. Ainsi une Euphorbe, un Phyl- lanthus, à endocarpe peu épais lancent leurs graines à une petite distance, avec une légère crépitation. Un Hura éclate avec une forte détonation et les fragments des coques et les graines sont disséminés au loin. On a beau entourer un fruit semblable avec des liens métalliques solides, la force de déformation est telle que les valves, sans pouvoir être projétées, s’écartent souvent l’une de l’autre là où le lien n’existe pas. Un très bon moyen de s'opposer à la déhiscence, c’est de maintenir le fruit dans un 202 COQUES ADHÉRENTES A L’AXE, liquide; il demeure alors intact aussi longtemps que ses portions cellu- leuses ne se désagrégent pas. D'où l’on voit qu’à une époque voisine de la maturité, on peut, soit produire l'ouverture du fruit, soit la prévenir, ou en soustrayant les liquides, ou en les empêchant de s'échapper. Il est des Euphorbiacées dont l'examen démontre clairement l’indé- pendance des deux temps que nous venons de distinguer dans la déhis- cence. Tels sont les Stillingia sebifera, le Melanolepis glandulosa, quelques Alchornea, Claoxylon, Rotilera, etc., chez lesquels la déhiscence loculi- cide s'opère, sans que les parties se soient d’abord écartées de l'axe. Elles ne s'en peuvent pas séparer, ou ne peuvent le faire que tardivement, parce que le funieule ne se rompt pas. Dans les plantes dont nous venons de parler, notamment dans le Gluttier, il persiste, parce que subsistant, comme la primine elle-même, au lieu de se flétrir, il se gorge de sues abondants et de tissu ligneux faisant suite à celui de l'axe. Alors le raphé ne disparait point, et la graine demeure fortement fixée à la columelle par ce funicule (pl. VIE, fig. 29). Son extrémité est comme une sorte de bouton, plus large que l'ouverture de l’angle interne de la coque, et celle-ci se trouve maintenue, jusqu'au moment où ses deux moitiés se séparent l’une de l’autre. Alors, elles peuvent se dégager, et tombent l'une à droite, l’autre à gauche ; mais la graine persiste encore long- temps. Dans le Uapaca, le phénomène inverse se produit; les coques se sé- parent l’une de l’autre par la destruction du tissu charnu qui les unit ; mais chacune d’elles forme un noyau qui me semble mdéhiscent. Dans les Hymenocardia, les deux loges du fruit se séparent très facilement de la columelle; si elles s'ouvrent ensuite, ce ne peut être que beaucoup plus tard. La déhiscence des Callitriche, qui semble au premier abord tout à fait différente, se rattache en somme aux règles précédentes. On y décrit quatre coques monospermes, se séparant l’une de l’autre ; on doit ny voir que quatre demi-loges. On sait en effet qu'il n'y a primitivement, dans l'ovaire de cette plante, que deux loges biovulées ( pl. XXI, fig. 29) et deux feuilles carpellaires d’abord entièrement celluleuses. Bientôt une dépression verticale se produit sur le dos de la loge, et une légère saillie de sa paroi convexe s’avance entre les deux graines collatérales, comme dans le Poranthera (pl. XXV, fig. 7). Mais ici les choses vont plus loin encore, et bientôt on a une fausse cloison complète entre les deux graines INDUVIES. 203 d'une même loge: cette cloison devient un double feuillet fibreux, et elle se dédouble à la maturité, sans élasticité. Il en résulte que chaque graine est complétement enveloppée alors dans sa demi-loge et qu’elle n’en peut sortir, car il n’y a plus sur la paroi de cette demi-loge aucune ligne de déhiscence ; chaque quart de fruit devient une espèce d’achaine, et ses parois de droite et de gauche n’ont pas la même composition dans toute leur étendue. L'examen du péricarpe nous ayant démontré qu’il n'offre point, dans l'ordre des Euphorbiacées, un seul caractère qui soit constant, nous al- lons voir qu'il en est absolument de même du fait de la déhiscence ; car, outre qu'elle est ordinairement loculicide et septicide, ou simplement loculicide, elle peut aussi devenir septifrage. C’est ce qu’on observe dans les Pera. Leurs coques ne se séparent qu’incomplétement dans leur por- tion convexe; maisil y a solution de continuité entre celle-ci et les cloisons qui sont relativement très minces et très fragiles. C’est par un phéno- mène à peu près analogue qu'à l'ovaire triloculaire d’un Pseudanthus succède un fruit qui devient uniloculaire, et dont le sommet est occupé par les graines dont une seule a pris tout son développement. INDUVIES. Les fruits des Euphorbiacées sont presque toujours accompagnés du calice qui persiste à leur base et y prend souvent une grande consistance. Souvent son accroissement s'arrête à partir de l’anthèse, et il est alors relativement très petit. C’est ce qu’on observe pour ceux des Euphorbes, des Hymenocardia qui entourent encore la base du podogyne, lors de la maturité du fruit, mais qui sont entièrement remplis par lui et même débordés de beaucoup en ce moment, tandis que, dans la fleur, ils étaient à une grande distance du périanthe. Ailleurs même le périanthe se déve- loppe eu même temps que le fruit et lui forme toujours une enveloppe à peu près complète. Tel est le calice frangé des T'ragia, des Adenochlæna, de quelques Dalechampia, dont les découpures se prononcent davantage et deviennent de plus en plus épaisses et fibreuses. Dans les fleurs fe- melles pourvues d’une corolle, celle-ci persiste même souvent à la base du fruit avec le calice. C’est ce que nous montrent, entre autres, les Briedelia, les Cluytia. Dans ces dernières plantes, les pétales dureissent 204 FLEURS INCLUSES. au point de devenir ligneux eten même temps. comme nous l’avons déja dit, leur insertion périgynique se prononce chaque jour davantage. Dans quelques fruits, en outre, l'induvie est formée, non par le pé- rianthe, mais par la bractée axillante. C'est ce qui arrive dans la plupart des Æcalypha, et, en particulier, dans les espèces africaines qu'on a appelées Calyptrospatha; la bractée se développe tant alors, qu’elle peut dépasser de beaucoup le sommet des fruits. Chez les Dalechampia. ce n’est plus une seule bractée, mais les deux feuilles transformées de l'involucre qui persistent autour du fruit et y conservent même souvent leurs couleurs éclatantes. Les fruits qui sont complétement nus sont, on peut le dire, une exception dans cet ordre; il y a très peu de calices qui soient caducs dans les fleurs femelles. TÉRATOLOGIE. Je ne m'arréterai point ici à tous les faits anormaux ou accidentels que de très nombreuses observations m'ont montrés dans les organes de la végétation: ils sont en réalité de fort peu d'importance. Mais je m'oc- Cuperai de quelques-uns qui se rapportent aux fleurs et aux organes sexuels. On sait déjà, par les nombreux exemples qu'en a rapportés M. Ræper, que les appendices floraux peuvent être considérablement métamorphosés dans les Euphorbes, et qu'on y peut rencontrer des fleurs incluses. Des faits semblables ont été constatés dans beaucoup d'autres familles végétales. J'ai trouvé une fleur de Tiglium incluse, et c'est le réceptacle floral qui, dans ce cas, s’est allongé en un pédicelle central supportant la fleur supérieure. L’androcée m'a offert quelques singularités quant au nombre des loges. Ainsi une anthère de Mabea m'en a présenté trois: elle occupait, ilest vraï, le sommet du réceptacle. La forme des loges varie beaucoup, comme nous allons voir, dans les anthères qui se présentent acciden- tellement dans les fleurs femelles: le connectif en est la portion qui se déforme le plus. Parmi les anomalies qu'on observe dans les filets sta- minaux, je citerai celle du Ricin assez fréquemment observée, repré- MONOECIE ACCIDENTELLÉ, 205 sentée par Turpin et reproduite à tort par quelques auteurs comme étant la disposition normale. C’est celle où une des divisions des filets ne se termine pas par une anthère, mais porte deux anthères latérales ; de facon que celles-ci semblent surmontées d’un connectif aigu (p£. X, fig. 16). Les organes femelles peuvent être le siége de quelques anoma- lies remarquables. Ainsi j’ai vu des branches stigmatiques de Ricin porter des anthères. J'ai vu un jeune fruit de Ricin à trois loges dont deux sont uniovulées, et dont la troisième contient deux graines collatéraleset bien conformées (pl. X, fig. Lh, g). Ce fait pourrait faire supposer que les loges du Ricin sont, dans le principe, biovulées; il n’en est rien. Je n’ai pas eu occasion de voir des graines poly-embryonées, comme celles qu'ont citées M. De Candolle et Dupetit-Thouars, contenant l’une deux plantules adhérentes par leurs tigelles, l’autre un plus grand nombre. J'ai vu quelques cotylédons accidentellement découpés plus ou moins profondément. Les faits anormaux les plus importants à constater sont ceux qui se rapportent à la monœcie et à l’hermaphroditisme acci- dentels. Les Euphorbiacées dioïques deviennent souvent monoïques et poly- games, comme cela arrive d’ailleurs dans tous les ordres de plantes diclines analogues. Les Péracées sont dioïques, et le Schismatopera distichophylla, KI., l’est si bien que, jusqu’à présent, la fleur femelle n’a pu être observée et décrite. J'en ai cependant trouvé une au centre d’une inflorescence mâle (Herb. Mus.). Les fleurs y forment une petite cyme, et les mâles sont périphériques; le tout est renfermé dans un involuere commun. Le pistil de la fleur femelle est assez développé pour qu’on puisse voir qu’il a trois loges uniovulées. C'est une raison de plus pour moi de ne consi- dérer les Schismatopera que comme une section des Pera proprement dits. Les Mercuriales sont dioïques. Cependant on en rencontre souvent des pieds où se trouvent réunis les fleurs des deux sexes. Le M. ambiqua, où cette réunion existe si souvent, paraît même n'être pas une espèce, mais plutôt une variété monoïque. Le jardin de la Faculté de médecine possédait un grand nombre de pieds de M. perennis qui portaient à la fois des fruits mûrs et des fleurs mâles épanouies. La relation ordinaire des fleurs des deux sexes n’avait pas disparu dans ces plantes exception- 206 HERMAPHRODITISME ACCIDENTEL. uelles; la femelle formait le centre d'un petit glomérule. Le Mozinna peltata passe pour être dioïque. et cependant les serres du Muséum pos- sèdent des pieds mâles qui donnent assez souvent des fleurs femelles centrales. C'est là même que j'ai pu observer le développement de leur gvécée (pl. XUL, fig. 17, 18). Les Aparisthmium étant reconnus comme dioïques, on en trouve dans les collections des échantillons acci- dentellement monoïques. De même, M. Weddell a rapporté des échan- üillons de l'Hermesia castanerfolia., plante reconnue comme dioïque par Kunth, qui, avec de nombreuses fleurs mâles, contiennent quelques femelles toujours situées au centre des petites cymes. Je n’ajouterai à ces faits qu'une réflexion pratique : c'est qu'il faut les avoir observés pour se convaincre de l'extrême difficulté qu'on éprouve à distinguer ces fleurs de sexes différents et de si petite taille lorsqu'elles sont mélées sur une inflorescence commune et incomplétement épanouies. Les fleurs unisexuées des Euphorbiacées deviennent fréquemment hermaphrodites, et il n y a guère de type qui n'ait présenté un où plusieurs exemples de ET accidentelle d° étamines ez dehors du pisül. Les fleurs qui possèdent iétrelieuent un androcée rudimentaire sont, plus que ioutes les autres, prédestinées à l'hermaphroditisme acer- dentel, parce que les staminodes peuvent y acquérir un développement inaccoutumé. Telle est la fleur femelle du Crozophora tinctorta (pl. XV, fig. 19). Une étamine parfaitement développée se trouve placée à la base de l'ovaire. logée dans le sillon de séparation de deux loges. Dans les Suregada, il y a à la base de l'ovaire une collerette d'appen- dices étroits, dont la signification m'était inconnue, jusqu au moment où, dans deux espèces de l'herbier du Muséum, j'ai trouvé ces languettes surmontées d’anthères contenant un pollen bien développe. Si l’on pouvait s'attendre à ce développement excessif d'une étamine , ordinairement rudimentaire dans les plantes précédentes, il n’en est pas M de même pour les fleurs où les corps glanduleux interposés aux xerticilles sont des disques, c’est-à-dire le résultat d’une expansion tardive de l'axe. De là le doute qui a pu accueillir les observations de Jacquin et de Forster ayant décrit, l’un son PAhyllanthus longifolius, qui est un Cicea, l'autre sen Breynia, comme ayant parfois des fleurs hermaphrodites. Toutefois le Philyra brasiliensis étant dépourvu ordinairement de : HERMAPHRODITISME ACCIDENTEL. 207 staminodes, peut cependant avoir des étamines gorgées de pollen au pied de son gynécée (Herb. mus.). La fleur femelle du Ricin, qui n’a aucun appendice au pied de son pistil, possède parfois des étamines extrême- ment nombreuses, et j'ai vu un très grand nombre de fleurs présenter cette organisation sur le même pied. Le Conceveiba macrophylla KI. m'a présenté une étamine fertile à la base de son ovaire (Herb. mus.), et pourtant il n’y à pas normalement de staminodes en ce point. Il y à un assez grand nombre de fleurs femelles accompagnées aussi d’anthères fertiles dans un échantillon d’Aparisthmium de l'herbier de Labillardière (Coll. Delessert). La plante qui porte, dans les collections de Gaudichaud, le nom de Cluytia semperflorens Roxb. écrit de la main même de Wallich, et qui n’est pas réellement l'espèce de Roxburgh, présente plusieurs fleurs her- maphrodites (Herb. mus.). Une Rottléracée de la collection de M. Lei- chard (Herb. mus.), qui ne comporte normalement aucun organe entre le calice et le pistil, peut avoir celui-ci entouré d’un très grand nombre d'étamines parfaitement développées (pl. XIX, fig. 31). Enfin, j'ai une fleur de Mercurialis annua, dont l'ovaire contient des ovules bien consti- tués et à la base duquel se trouvent plusieurs étamines fertiles. J’ai publié ailleurs le détail de ces observations qu’il suffit de rappeler ici (voy. Bul. Soc. bot., t. IV, p. 692). L'examen de tous les faits anormaux dont il vient d’être question, m'a conduit à une observation que je rappellerai également. C’est que les étamines accidentellement développées peuvent être, dans la fleur femelle, au point de vue de la forme, de la position par rapport au périanthe et de la direction, ce qu’elles seraient dans la fleur mâle; mais que, bien plus souvent encore, la position, la direction et la forme ont élies-mèmes subi des modifications importantes. Ainsi : Dans le Crozophora tincloria, il n’y a pas un staminode qui normale- ment se trouve occuper exactement le fond du sillon interloculaire, comme cela a lieu pour l’étamine anormalement fertile de la planche XXV (fig. 19 st). Donc la position relative est ici changée. Les étamines du Ricin ont des anthères formées de deux loges glo- buleuses, et le sommet du connectif n’atteint pas le haut des loges. Dans les étamines anormales de la planche XI (fig. 5), une des anthères est uniloculaire, une autre est surmontée d’un long connectif flexueux en forme de panache, ayant plus de dix fois la hauteur de l’anthère (ap), 205$ HERMAPHRODITISME ACCIDENTEL. : - La plante que Wallich a étiquetée Cluytia semperflorens possède à sa fleur femelle un calice à six divisions; das une fleur hermaphrodite, trois d’entre elles, les intérieures, ont disparu et sont remplacées par des étamines. Dans la fleur figurée (pl. X1), dans le sillon de séparation des _ deux loges ovariennes, on irouve une petite anthère presque sessile, à, deux loges extrorses. séparées en haut par une échancrure (fig. 7 et), tandis que, dans la fleur mâle (fig. 6). l'étamine normale a un long filet sur le sommet duquel est infléchie l'anihère qui regarde, au contraire, le centre de la fleur. De plus le connectif de l'anthère normale est lésère- ment apiculé et dépasse le sommet des loges. Donc la one laforme, le mode d'insertion sont ici tout à fait altérés. Une des anthères de la fleur hermaphrodite de Mercuriale, citée plus haut, est uniloculaire, réniforme, insérée au sommet du filet, au lieu d’avoir deux loges latéralement situées ; le nombre de celles-ci est donc changé, comme dans une des étamines du Ricin décrites ci-dessus. Le Rotlera de M. Leichard (pl. XIX) a les anthères naturellement introrses (fig. 29 et 30), et leur connecüif apiculé dépasse le sommet des loges. Au contraire, dans la fleur femelle devenue accidentellement her- maphrodite, on voit (fig. 31) que toutes les étamines ont les anthères extrorses et que le connectüif n'arrive pas jusqu'au niveau du sommet des loges qui sont supérieurement séparées par une échancrure. Le Cleistanthus polystachyus, qui n'est autre chose qu'un Briedelia, présente d'assez nombreux exemples d'hermaphroditisme accidentel, très curieux au point de vue de l'insertion différente des pétales et des éta- mines. Le réceptacle formant l'espèce de coupe glanduleuse qui se ren- contre chez tous les Briedelia, c’est à la périphérie de celle-ci que sont portés les pétales: leur insertion-est donc nettement périgynique. Le pistil est, au contraire, inséré tout à fait au fond de la coupe, c'est à dire sur le sommet organique du récepiacle, qui en devient le point lemoins élevé. C’est au-dessous de l'ovaire qu’on rencontre assez fréquemment une, deux ou trois étamines fertiles, bien développées, à anthères int ses, pleines de pollen. L'insertion de ces étamines est done hypogynique, tandis que celle des pétales est périgynique ; le réceptacle a, par consé- quent, une forme singulière qui rappelle, en l'exagérant, celle du ré- cepiacle du fraisier ; d'abord, il se creuse en coupe, puis il se relève en colonne cylindrique, dans sa portion centrale. ORGANES DE LA VÉGÉTATION. GERMINATION. La germination d’une espèce d'Euphorbe, l’£. platyphylla a été suivie par M. Rœper, avec une précieuse exactitude, dans sa remarquable mo- nographie, et l’on ne peut, je crois, s'en rapporter à un meilleur guide, pour constater les états successifs de la jeune plante. J'ai essayé d'étendre les résultats qu’il a obtenus au plus grand nombre possible d’espèces du même genre et à quelques genres cultivés dans nos jardins et nos serres, notamment à ceux qui ont des graines volumineuses, comme le Ricin, l’Aleuriles et le Cremophyllum. Dès que l'humidité pénètre la graine, son albumen commence par se gonfler énormément. Sa force d'expansion est si grande alors qu’elle fait éclater les enveloppes séminales, non-seulement celles des Euphorbes, des Ricins qui ne sont pas très résistantes, mais celles de l’Aleurites qui sont très épaisses et dures comme la pierre. À partir de ce moment, il deviendrait complétement impossible de loger l’albumen dans les en- veloppes qui ne persistent guère autour de lui quand elles n’en ont pas été tout d’abord entièrement détachées, comme cela arrive dans l’Aleu- rites. Je ne crois pas que la caroncule joue un rôle quelconque dans ces phénomènes; des graines de Ricin ou d’Euphorbe qui en ont été dé- pouillées germent aussi vite que celles où elle a été respectée; dans ce dernier cas, elle se ramollit et tombe en détritus. Les débris du testa se séparent en plusieurs morceaux qui n'offrent rien de constant pour le nombre, l'égalité, la direction des fissures. Celles-ci sont très souvent verticales et s'étendent du haut en bas de la graine; elles en occupent le plus souvent les côtés, mais il y a des exceptions; l’Épurge peut offrir trois ou quatre fentes, et dans toutes celles-ci la portion su- périeure seule est presque toujours verticalement dirigée; en bas elles deviennent plus ou moins obliques et irrégulières. Dans l’Aleurites, le 14 210 COLÉORHIZE RUDIMENTAIRE. plus souvent il n’y a qu'une fente circulaire unique verticale, à peu près bilatérale et à parois très nettes, comme celles d’une cassure de mi- néral. à , ; : La surface extérieure de l’albumen ne demeure pas toujours lisse: dans l’Aleurites, on la voit se gonfler imégalement cà et R. Elle peut devenir comme bosselée (pl. XI, fig. 19, al). Bientôt son tissu perd de son opacité ; il devient opalin, translucide vers le sommet micropylaire, et, un peu plus tard, sur les côtés. Le sommet s'élève comme un petit mamelon ; on voit bien qu'une force agissant de bas en haut le soulère graduellement : c’est la radicule qui s’allonge et opère ce soulèvement. Bientôt même, le sommet de cette saillie est si clair, qu’on peut prévoir une prochaine rupture. En effet, ce sommet éclate, et la radicule pointe au dehors. Si le micropyle est dirigé en haut, ceite radicule s'élève d'abord, puis à mesure qu'elle s’allonge, elle se coude, et s’infléchissant à peu près comme la crosse aortique, elle dirige son sommet d'abord latéralement, puis tout à fait en bas: à partir de ce moment, la jeune racine descend verticalement dansle sol (pl. XL fig. 19 et 20). L'existence d'une coléorhize longtemps attribuée aux seules Mono- cotylédones a été reconnue maintenant dans un certain nombre de Dico— tylédones. Il y a chez les Euphorbiacées une sorte d’ébauche de cet organe. Pendant longtemps l’albumen, dans sa partie supérieure, entoure la tigelle d'une sorte d'étui complet d'abord, circulaire (pl. XI, fig. 2 et 3, col), puis plus tard, dans l'Aleuriles, un peu déchiré dans le sens vertical (fig. 19 et 20). La couleur de la plantule a déjà été légèrement modifiée. Blanche dans les espèces que j'ai examinées, elle commence à prendre une teinte jaunâire, passant chaque jour davantage au vert. Cette coloration se développe surtout dans les cotylédons, dont les nervures deviennent de plus en plus saillantes (fig. 3 et 20), de sorte que c’est alors le meilleur moment pour étudier leur disposition. En mème temps on voit poindre à la base des cotylédons du Ricin les mamelons latéraux qui deviendront plus tard des glandes (pi. X, fig. 1, 9). On ne peut pas fixer la limite précise qui sépare la radicule de la tigelle. Celle-ci, outre sa forme coudée, présente un renflement d'autant plus marqué qu'on descend davantage: de manière qu’elle est bien plus épaisse à sa base qu’au point où elle sort de l'albumen. Ea radieule, au contraire, représente un cône dirigé en sens contraire. Tant qu'elle est DÉVELOPPEMENTS DE LA PLANTULE. DIE réduite à un petit pivot unique, on voit se développer à sa surface un cer- tain nombre de petits poils blanes très doux qui apparaissent de haut en bas et qui s’atrophient au bout d’un certain temps. Alors la racine com- mence à se ramifier; elle n’est pas destinée à devenir pivotante. Les mamelons qui sont l’origine des racines secondaires se montrent de haut en bas en séries verticales sur la racine principale (pl. HE, fig. 29). Dans le Ricin, ces séries sont au nombre de quatre (pl. XI, fig. 1 et h, rs), et les racines secondaires y sont exactement superposées. Peu à peu la racine principale se détruit par son extrémité, et bientôt les racines secondaires se trouvent tellement rapprochées, qu'on ne peut plus distinguer leur origine véritable: dans l’Aleurites, la base de la portion persistante du pivot se renfle légèrement en un petit bourre- let circulaire (fig. 19, co) au-dessus de leur insertion. A partir de ce moment, l'extrémité cotylédonaire de la tige com- mence à se relever (fig. 1) jusqu'a ce qu'elle devienne tout à fait verticale (pl. UE, fig. 29). Alors les cotylédons remontent au-dessus du sol, ou libres déjà, ou coiffés encore des débris de l’albumen. Quand ceux-ci sont tombés, ce qui quelquefois n'arrive pas et amène la mort de la jeune plante, on voit les cotylédons s’étaler et devenir horizontaux. Dans certaines Euphorbes grasses ou ligneuses, leur base est supportée par un gros renflement charnu et napiforme de la tigelle qui s'étend même à leur portion pétiolaire (pl. If, fig. 14). À mesure que les coty- lédons se déplissent, car leur accroissement plus considérable que celui des parties environnantes les avait forcé de se rider (p£. XE, fig. 1, cot), on voit la gemmule s'élever; on distingue ses feuilles équitantes ou im- briquées se dégageant l’une de l’autre, et l'on remarque déjà que chez celles qui auront des stipules, ces organes sont très grands (pl. WE, fig. 30, st); on y voit aussi des stipelles quand il doit y en avoir (ll), égales d'abord au lobe médian du limbe, mais s’arrêtant vite dans leur accroissement. Les cotylédons sont à peu près opposés; les deux feuilles suivantes le sont à peu près, que les autres doivent être ou non alternes; dans le premier cas, l’alternance devient très prononcée pour la paire de feuilles suivante. La persistance des cotylédons devenus membraneux peut être telle qu'on la retrouve souvent dans les Mercuriales levées au printemps, lorsqu'elles meurent à l’époque des gelées. Lorsqu'un Ricin commence à lever, on n’a qu’à pincer sa gemmule 219 TIGES DES EUPHORBES,. pour faire produire à l’axe un bourgeon dans l’aisselle de chaque coty- lédon; chacun de ceux-ci se développe en un rameau, et la tige est bifurquée dès l’origine. Dans la Mercuriale annuelle, cette production de bourgeons à l’aisselle des cotylédons est spontanée; elle se rencontre dans un très grand nombre de jeunes plantes, et souvent même il se développe en ce point, non des bourgeons à feuilles, mais des bourgeons à fleurs qui suivent leur entière évolution. DES AXES ASCENDANT ET DESCENDANT. Dans l'embryon, les axes descendant et ascendant des Euphorbiacées sont toujours représentés par un petit organe cylindro-conique. Plus tard, des modifications considérables y surviennent, qui n’ont guère d'importance pour la classification, car elles varient extrêmement chez des plantes d’ailleurs très voisines. Aussi n’établirai-je jamais de coupes génériques fondées sur ces caractères des axes. Sous ce rapport, les Euphorbes sont sans doute ce qu’il y a de plus remarquable. A côté d'une petite espèce annuelle, herbacée, qui périt après quelques mois de végétation, on en rencontre une autre qui fait souche par la partie souterraine de sa tige, et qui ne périt à l'hiver que dans sa portion aérienne: la base, au contraire, devient un rhizome blanchâtre ou rougeâtre chargé d’écailles qui représentent les feuilles, et à l’aisselle de celles-ci un certain nombre de bourgeons se développent qui, au printemps, sortent de terre et forment de grosses pousses demi- charnues (£. palustris). Bientôt les écailles deviennent de véritables feuilles, et chaque rameau finit par fleurir, puis disparaît pendant que sa portion souterraine développe de nouveaux bourgeons pour l'année sui- vante. D’autres espèces sont vivaces d’une autre façon, car une portion des rameaux persiste plusieurs années au dehors. Enfin beaucoup de- viennent ligneuses : ce sont des arbrisseaux, des arbustes atteignant une assez grande taille, comme le Poinsettia dans nos serres, où il acquiert uue tige et des rameaux parfaitement ligneux. L'E. Milii est dans le même cas; mais il a, comme plusieurs espèces voisines, des branches couvertes d'épines acérées, souvent dépourvues de feuilles, émettant à une certaine époque quelques rosettes d’un vert éclatant et des inflores- cences aux bractées colorées. Les rameaux sont plus herbacés dans TIGES DES PHYLLANTHUS. 213 VE. phyllanthoides, mais ligneux dans leurs parties profondes, et aplatis comme ceux d’un Æpiphyllum. Ailleurs ils s’arrondissent comme chez les Rhipsalis, s'échancrent et deviennent anguleux comme dans les Cereus, où se contractent en boule comme ceux des Mamillaria. La ressemblance avec ces diverses Cactées apparaitra mieux encore si l'on se figure ces plantes charnues couvertes de nombreuses épines dont l'origine est d’ailleurs variable, ainsi que nous aurons lieu de le con- stater. Les mêmes modifications se retrouvent à peu près dans l’immense groupe des Phyllanthus. À côté d’une petite tige herbacée de Miruri ou de celle du P. fluctans qui rampe en émettant ses racines adventives sur les rivages inondés, nous observons les petites espèces australiennes dont le rhizome noueux s'étend horizontalement sous le sol, portant un grand nombre de petits rameaux verticaux chargés de feuilles et de fleurs. Près d'elles se dresse le tronc arrondi et ligneux d’un P. grandi- florus assez semblable aux arbustes de nos pays, et plus loin celui des Xylophylla qui, ayant les mêmes fleurs que les plantes précédentes, ne méritent pas d'en être séparés génériquement, mais qui, depuis long- temps, ont frappé tous les yeux par l'apparence foliacée de leurs rameaux. Telle est cette apparence, que les botanistes n’y ont vu, pendant long- temps, que des feuilles se chargeant anormalement de fleurs et de fruits. Il est vrai que certaines modifications intermédiaires entre la forme arrondie et la forme aplatie avaient de bonne heure montré que les rameaux véritables. pouvaient ainsi graduellement se déformer, sans perdre leur nature axile. Mais la féconde loi qui refuse à tout appendice la faculté de porter normalement d’autres appendices, et n’accorde ce rôle qu’aux organes de nature axile, n’avait pas encore été formulée dans son entière rigueur. Aujourd'hui elle a ramené la nature des rameaux aplatis de Xylophylla à celle de tous les rameaux arrondis des autres Phyllanthus. Les premières portions axiles d’un Xylophylla se rapprochent plus que les autres de la forme arrondie ; elles portent de petites feuilles écail- leuses, et à l’aisselle de celles-ci se développent des bourgeons. Mais bien- tôt ces bourgeons ne sont pas uniques dans l’aisselle de chaque feuille; il y en a deux qui sont superposés et beaucoup plus rarement davantage. L'un de ces bourgeons, l'inférieur, se développe alors en un rameau aplati ; » A4 TIGES DES XYLOPHYLEA, l’autre conserve longtemps sa forme arrondie et, le plus souvent, il s’ar- rête très longtemps dans son développement. On trouve done, à partir d'une certaine hauteur, sur un pied de Xylophylla, un rameau aplati, et, au-dessus de lui, un bourgeon ; ce qui pourrait le faire prendre pour uve feuille, si l'on n’observait en même temps, au-dessous de sa base, ou une écaille, ou la cicatrice arquée qui en représente l'insertion. Il ne faut pas toutefois croire que la présence de deux bourgeons superposés soit la cause de l’aplatissement du rameau; car, dans les vrais PAyllan- thus, on peut rencontrer aussi deux bourgeons qui se superposent, et l'in férieur se développe cependant en un rameau cylindrique. 11 n'est pas constant d’ailleurs que ce soit le bourgeon inférieur qui se développe en un rameau aplati. Mais, quelle que soit l’origine de celui-ci, il offre une nervation spéciale qui pourrait aussi tendre à le faire con fondre avec une feuille: il porte une sorte de nervure médiane, de laquelle partent obliquement, à droite et à gauche, des nervures secondaires pa- rallèles (pl. XXIE, fig. 15). Il faut noter que la mème disposition des faisceaux caulinaires a lieu dans les PAyllanthus à rameaux arrondis dont les feuilles sont distiques. Ici, de même, les feuilles représentées par de petites écailles sont disposées sur deux lignes du rameau, qui sont minces, saillantes et représentent les bords de cet organe folüforme. Ce bord, au niveau de l'extrémité de chacun des faisceaux divergents, présente une saillie anguleuse ou coussinet (pl. XXII, fig. 15 et 16 c), et c'est de celui-ci que naï une feuille accompagnée de ses deux stipules (f et st). A l'aisselle de cette feuille qui est représentée par une écaille, nait un bourgeon, mais c'est normalement un bourgeon à fleurs. Il en est de même dans un Phyllanthus à rameaux arrondis: à l’aisselle des feuilles naissent des cymes de fleurs sur les rameaux secondaires. Sur la tige principale, où se trouvent des bourgeons superposés à l’aisselle des appendices, on voit, au contraire, naître des bourgeons à feuilles qui se développent en rameaux. Tandis que. dans le Xylophylla, c'est un axe aplati qui porte les fleurs, et un axe arrondi les rameaux, on voit les Petalodiscus présenter une déformation analogue au niveau des inflorescences, quoique d’ailleurs moins marquée, tandis qu'un peu plus bas, le même rameau était arrondi, dans la portion où il ne portait que des feuilles. Ainsi, dans le P. pla- iyrachys, un axe est d’abord rond; il porte des feuilles alternes bien dé- veloppées à sa base, puis il s’aplatit à son sommet, et, dans ce point, TIGES VOLUBILES, ETC. 215 il ne porte plus que des bractées. À laisselle de celles-ci sont des bour- geons floraux qui se développent en petites cymes. D'ailleurs ces formes ne constituent parmi les Euphorbiacées que d'assez rares exceptions. Généralement les rameaux sont cylindriques, lisses, sans caractères spéciaux extérieurs. Leur diamètre n’est pas fré- quemment considérable; on ne cite que les Richeria, les Aleurites, les Hura, ete., comme constituant de grands arbres ; le nombre des arbris- seaux et des sous-arbrisseaux est, au contraire, considérable. Parfois les rameaux sont dressés, disposés en faisceaux, très rarement dichotomes, ce qui résulte du petit nombre d'espèces à feuilles opposées, en dehors du genre Euphorbe. Ailleurs, les tiges sont sarmenteuses, comme dans les Mabea, les Fragariopsis, où elles commencent à s'appuyer sur les autres arbres. Plus loin, nous avons des tiges grimpantes et tout à fait volubiles, car je ne connais point d'organes spéciaux tels que les vrilles ou les crampons qui attachent jamais ces plantes aux autres végétaux ; elles ne se maintiennent que par l’enroulement de leurs tiges. C’est ce qui arrive chez la plupart des Tragia et des Dalechampia, mais non dans toutes leurs espèces; dans les Bia, les Leptorachys, les Sajor, et dans les genres Clenomeria, Lassia, Zuckertia et Platygyne. L’écorce est lisse, d'ordinaire, rarement fendillée et subéreuse, comme dans le Casearille etle Croton suberosus. Rarement les poils que portent les tiges deviennent de rudes aiguillons, comme dans plusieurs Caperonia. Le boisn’a guère de qualités spéciales, que sa dureté dans certaines espèces, comme les Securinega, les Lithoæylon, et je ne connais qu'un genre où l’on ait si- gualé des tiges à cavité centrale, comme dans les Mabea. Nous voyons bien nos Euphorbes présenter quelquefois un retrait de leur moelle dans leur portion centrale; mais on retrouve vers la périphérie le tissu de celle- ci, Ou circulairement disposée, ou envoyant des expansions en forme de croix ou d'étoile entre les faisceaux ligneux proprement dits. Les racines ne présentent rien de particulier, dans la plupart des gen- res, à partir de l’époque où le pivotse détruit pour faire place aux racines secondaires et à leurs ramifications. Dans les cas où les tiges ont une portion souterraine, celle-ci peut porter des racines adventives ; mais ces dernières sont très rares dans les parties aériennes de la plante. Les ra- meaux couchés du Dysopsis, de quelques Euphorbes, peuvent cependant en présenter de nombreuses. Un Phyllanthus aquatique de la collection de M. Spruce ( P. fluctans ) en porte également un certain nombre, mas 216 POSITION DES FEUILLES. de semblables faits se rencontrent très rarement parmi les Euphorbiacées. Les Maniocs sont remarquables par leurs racines gonflées, féculentes, si employées dans l'alimentation des pays chauds. Quoique malheureuse- ment je n’aie pu étudier le développement de ces massescharnues, d’après les descriptions et les dessins qu'on en peut rencontrer, il paraït que les racines secondaires se transforment ainsi en réservoirs de matière amy— lacée. Quant à la racine principale, on ne peut affirmer qu'elle participe à cette transformation, mais souvent aussi on la représente comme dé- truite un peu au-dessous du collet. Ce serait au contraire le pivot qui deviendrait charnu dans l'E. tube- rosa, si, du moins, l'on s’en rapporte à la forme que nous présentent les échantillons d’herbier, d’une masse unique épaisse surmontée d’une tige grèle et ressemblant assez à celle d'une carotte. Il faudrait être certain que cette portion renflée ne porte pas de feuilles à un certain âge, comme les rhizomes de nos Euphorbes vivace. Le même doute existe pour l'E. apios L. et sa grosse base napiforme, ainsi que pour l'E. sphæror- hiza Benth. et l'E. radians Benth., qui présentent aussi de ces masses renflées. FEUILLES. A. Les feuilles des Euphorbiacées sont presque toujours alternes et, d’ailleurs, l'examen du seul genre Euphorbe montre combien ce carac- tère est de peu d'importance; car elles y sont tantôt alternes, tantôt op- posées, tantôt verticillées. En dehors de ce genre, l'opposition est très rare: elle se rencontre dans le Ceratophorus, le Plagianthera, le Baloghia. Dans les Wischodon, les feuilles sont très rapprochées l'une de l'autre au sommet des rameaux; elles y paraissent opposées ou même verticillées, si elles ne le sont pas réellement. Dans l'Agyneia impubes, il est bien certain qu'elles sont alternes ; cependant les insertions se rapprochent tellement, vers les sommités des jeunes rameaux, qu'on les croirait opposées. Ad. de Jussieu a décrit le Menarda comme ayant les feuilles ici opposées, là alternes. Il en est de mème du Blachia; sur tel rameau, on les trouvera complétement oppo- sées, sur tel autre, alternes. Nos Mercuriales ont les feuilles opposées, ce qui, joint aux cas d'opposition que nous présentent plusieurs de nos Euphorbes, peut porter à croire que cette disposition est la règle. Cela FORMES DES FEUILLES. 217 n'est vrai que pour les Euphorbiacées indigènes; la relation change pour les genres exotiques. IL faut aussi remarquer que les feuilles opposées ne le sont pas toujours nettement sur les Mercuriales et les Euphorbes, lors de leur apparition ; elles ne se montrent pas forcément tout à fait en face l’une de l’autre sur l’axe. B. Il n’y a guère d'Euphorbiacée vraiment aphylle. Les Xylophylla ont des feuilles bistipulées, si petites qu’elles soient (pl. XXIT, fig. 15,16). Nous verrons que les Euphorbes à tige charnue sont pourvues d’épines qui représentent des rameaux dans certaines espèces, et portent de très petites écailles représentant les feuilles (pl. T, fig. 32). Certaines autres sont la plupart du temps dépourvues de feuilles, et celles-ci n’apparais- sent que pendant une période très courte; mais on retrouve toujours sur la tige une cicatrice répondant à leur insertion. Quelquefois même une portion de la base de cette feuille persiste sur la tige et devient un petit mamelon dur et ligneux. Ailleurs encore, c’est un double mamelon qui représente cette portion pétiolaire de la feuille; de sorte que, pourvu que les stipules persistent et durcissent aussi, on peut alors avoir, en un même point correspondant à une insertion foliaire, quatre petites saillies rigides et piquantes, ainsi que nous le verrons en parlant des épines. C. Je n’ai pas à décrire ici les formes si variées que peut affecter le limbe des feuilles, parce que cette description se rapportera à celle des genres ou des espèces. Mais le peu de constance de cette forme, dans la plupart des types, se trouve démontrée par les cas nombreux de poly- morphisme des feuilles d’un seul genre et même d’une espèce donnée. Ainsi, quand on fait germer un Ælæococca ou un Aleurites, on voit ap paraître d’abord, après les cotylédons, de petites feuilles simples, en- tières, étroites, aiguës; puis elles s’échancrent latéralement d’un côté ou des deux, s’élargissent en même temps, et deviennent bi- ou trilobées; chaque lobe peut lui-même se découper ; de sorte qu’il y a tel rameau d’Aleurites où il n’y a pas deux feuilles semblables de forme. D'une espèce à l’autre, la différence est plus grande encore ; il y a des feuilles étroites, aciculaires, mucronées, linéaires; d’autres très larges, étalées ; d’autres sont peltées ; les unes sont entières, les autres plus ou moins profondément découpées. Ce sont des caractères sur lesquels nous ne fonderons aucune coupe générique. 218 NERVATION DES FEUILLES. D. La nervation des feuilles n’a guère d'importance pour la classifica- tion, parce qu'elle varie d’une espèce à l’autre dans des genres d’ailleurs très naturels, et qu'elle est au contraire identique dans des genres très différents. Le seul genre Dalechampia nous en offrirait un exemple con- vaincant. Tantôt ses feuilles sont simplement penninerves, et les fines. ramifications des nervures constituent un réseau assez irrégulier; tantôt, au contraire, la nervation est de celles qu’on appelle apicilaire, quant aux nervures secondaires et la direction des nervures tertiaires est trans- versale, ainsi que celles des ordres successifs; de sorte que l’ensemble des surfaces parenchymateuses limitées par ces nervures est formé de petits carrés ou rectangles (pl. IV, fig. 1). L'étude des nervations a été le sujet d’un travail spécial de M. d’Etting- hausen (1), qui y reconnaît sept modes d’agencement des nervures dans les feuilles qui passent pour simples. 1° Tantôt les nervures sont, dit-il, perdues dans le tissu, de sorte que les secondaires manquent où se montrent à peine (Vervatio hyphodroma); 2° La nervation est rayonnée; deux ou plusieurs nervures basilaires partent de la base du limbe et se dirigent vers les sommets des segments de la feuille (W. actinodroma); 3° La nervation est réticulée, les nervures secondaires passant à un réseau délicat après un trajet court et plus ou moins rectiligne (NW. dickyo- droma) ; L° Les nervures sont entrelacées (W. brochidroma); 5° Nervation arquée. Les nervures secondaires qui naissent loin l’une de l’autre, se courbent en arc lorsqu'elles approchent des bords pour s'unir avec la nervure antérieure du même côté (W. camptodroma) ; 6° Deux ou un plus grand nombre de nervures secondaires partent de la base de la feuille pour arriver à son sommet, entre les bords et la nervure médiane (IV. acrodroma) ; 7° Les nervures secondaires rapprochées se portent en ligne droite ou en arcs vers le bord où elles se terminent (W. craspedodroma). Il est facile de voir que toutes ces nervations se rapportent à deux seu lement. Dans la première, les nervures secondaires étant penninerves, portent des nervures d'ordres successifs qui se ramifient plus ou moins vite; mais, dans tous les cas, les nervures secondaires ont à peu près (1) Comptes rendus de l’Académie des sciences de Vienne, 1854, t. XIT, p. 158: NERVATION DES FEUILLES. 219 le même développement à toutes les hauteurs de la nervure principale. Dans la seconde, au contraire, les nervures secondaires de la base du limbe se développent beaucoup plus que les autres, et la nervation, de purement penninerviée qu’elle serait, devient sub-digitinerviée. C’est ainsi qu’elle peut être à la base tripli-ou quintuplinerviée, par exemple, suivant que deux ou quatre nervures secondaires prennent un grand dé- veloppement relatif. Il suffit de se rappeler que la nervation digitée, qu’on observe dans ce cas, dérive en somme de la penninerve, pour expli- quer les mots dont je me servirai souvent dans les descriptions de sub- tripli-, sub-quintuplinerve, etc. Cette modification de la disposition pennée des nervures n’a d’impor- tance qu’en ce sens qu'elle influe sur la forme du limbe. Alors qu'une feuille est tripli- ou quintuplinerviée à sa base, quand bien même elle est entière, on conçoit qu'elle deviendra facilement, suivant les variations d'énergie dela végétation, tri- ou quinquélohée à différentes hauteurs d’un même rameau; et c’est ce qui explique la polymorphie de certaines feuilles. comme celles des Æleurites, des Rottlera, des Melanole- pis, etc., etc. La nervation dite plus haut acrodrome et la camptodrome, qui passent d’ailleurs facilement à la brochidrome, donnent à quelques feuilles lap- parence de celles des Mélastomées ou des Urticées, disposition nervaire sur laquelle M. Weddell a insisté dans sa Monographie. Quant à la ner- vation actinodrome, qui implique le plus souvent la découpure des feuilles, elle est, avec l’acrodrome, remarquable par la disposition qu’elle entraîne dans les nervures tertiaires, quaternaires, etc., assez caractéristique du grand groupe des Rottlérées. C’est elle qu'on retrouve et à laquelle il a été fait allusion ci-dessus dans quelques Acalypha, Dalechampia, etc., et où les nervures de troisième, quatrième ordre, ete., forment de petites figures rectangulaires, donnant à la physionomie de la feuille quelque chose de spécial. Dans les feuilles cotylédonaires, c’est la nervation sub-triplinerve qui domine. Cependant il y a souvent si peu de différence entre les nervures secondaires successives quant à leur développement, que leur disposition est souvent aussi purement pennée. Une anomalie assez fréquente dans ces feuilles cotylédonaires, c’est que la nervure principale, au lieu de se continuer jusqu'à l'extrémité du limbe en émettant des divisions secon- daires à droite et à gauche, se partage, avant le sommet de la feuille, en 220 FEUILLES SIMPLES ET COMPOSÉES. deux branches égales divergeant comme les bras d'un V. La conséquence en est souvent, daus la Mercuriale par exemple, que le parenchyme manquant dans l'intervalle de ces deux branches, le sommet du cotylé- don se trouve plus ou moins profondément échaneré. E. Lesfeuilles des Euphorbiacéessontgénéralementsimples, etlorsqu'on rencontre des feuilles composées, on est si peu disposé à songer qu'elles peuvent appartenir à ce groupe, que plusieurs genres mal étudiés en ont été séparés, jusqu'à ces derniers temps, pour cette seule raison. Ce ca- ractère n’a cependant pas grande valeur, caril varie dans un mémegenre, d’une espèce à l’autre; de sorte que c’est tout au plus s’il peut servir à instituer des coupes génériques. Les Anda sont connus depuis longtemps pour avoir des feuilles composées à un nombre variable de lobes. D'aprèsce qu’on verra ( p. 225), les Caletia seraient, selon nous, dans le même cas, avec cette différence que les lobes, pédicellés dans | Anda, deviendraient sessiles dans le Caletia. En réalité, il y a dans cet ordre, et mème dans un seul genre de cet ordre, le genre J'atropha, tous les intermédiaires entre la feuille simple et la feuille composée. Le J. officinalis a les feuilles simples et presque entières. À peine si leurs bords sont finement ciliés. Dans le J. acuminata, les découpures sont plus profondes ; ce sont des dents ou des crénelures; mais la nervation en est pennée: elle devient digitée dans d’autres espèces, ainsi que nous le verrons tout à heure. En même temps, la feuille se montre lobée, et les lobes, au nombre de trois, de cinq, plus ou moins profonds, nous amènent par toutes les gra- dations aux languettes nombreuses, étroites, digitées, que nous rencon- trons dans celle du J. multifida. C'est à peme s'il reste, dans certains échantillons, un peu de parenchyme au fond des angles profonds qui séparent les lobes, et cela nous conduit enfin à la feuille véritablement composée-digitée de l'Anda, d'ailleurs si voisin des Jatropha, par tous les caractères essentiels tirés de la fleur. Ce que nous venons de dire pour les Jafropha est également vrai pour les Manihot, et 1 suffit pour s'en convaincre de parcourir la série des espèces représentées dans l’ouvrage de Pohl, en y ajoutant la feuille du M. stricta qui est parfaitement simple et entière. Mais, sous cerapport, il vaut mieux encore recourir à ce qui sera dit tout à l'heure des stipelles et de leur véritable origine. Nous verrons ainsi que certains Crofon ont des feuilles simples qui pourraient passer pour de vraies feuilles compo- FEUILLES INSYMÉTRIQUES. 291 sées, et que le Cremophyllum est un vrai Dalechampia, quoique l’un ait des feuilles simples, au premier abord, et que beaucoup d’espèces du dernier genre soient connues comme les ayant composées. Enfin, en parlant des poils composés et glanduleux qu’on observe sur certaines feuilles, nous verrons tout à l'heure qu'ils en représentent par- fois les lobes ou les stipules. * F. L'irrégularité des feuilles d’un grand nombre de genres, pour être un fait peu prononcé dans la plupart, n’en est pas moins incontestable, surtout dans ceux qui ont des loges ovariennes biovulées. Elle consiste en ceci : que leurs deux moitiés ne sont pas superposables. La cause de l’ir- régularité est une déformation qui suit une marche constante : dans l’une des moitiés de la feuille, la base s'accroît beaucoup plus que le sommet qui demeure relativement étroit et aigu, tandis que, dans l’autre moitié, c’est la base qui est rétrécie et le sommet élargi. Si l’on considère une feuille de Scepasma (pl. XXN, fig. 16), on verra que cette déformation s’équilibre assez dans les deux moitiés de l'organe, pour que, à défaut d'égalité, les deux moitiés soient à peu près symétriques, dans le sens où l’entendent les géomètres. Ainsi, le limbe prend à peu près la forme d’un parallélogramme. Mais le plus souvent, il y a à la fois inégalité et insy- métrie. Beaucoup d'Euphorbesréunies dans la section Anisophyllum (pl. I, fig. 30), des Phyllanthus, Kirganelia, Glochidion, Melanolepis, etc., nous en fournissent des exemples. Chez quelques Cyclostemon, la portion basilaire d’une des moitiés s'étend tellement, qu’elle forme de ce côté une sorte d’auricule. Or, il est assez remarquable que, dans un même groupe naturel, cette déformation suive souvent une sorte de loi et ne varie pas d’une feuille à l’autre. Le côté de la feuille qui est élargi infé- rieurement et rétréci au sommet sera toujours le même, par rapport au rameau, dans un ordre donné, et il pourra, au contraire, changer en passant d’un ordre à l'autre. M. Weddell l'avait remarqué, à propos de ses belles recherches sur les Urticées. Dans les Aurantiacées, on pourra voir que ce côté est toujours celui qui est situé entre la nervure médiane de la feuille et le rameau; il en sera de même dansles Euphorbiacées, et je ne connais pas d’exceptions à cette loi, autres que les déformations de nature morbide. Chez les Urticées, M. Weddell a vu qu'au contraire la moitié élargie inférieurement n’est pas tournée du côté du rameau, non plus que dans les Bégoniacées, etc, 999 TRANSFORMATION DES FEUILLES. BRACTÉES. Les feuilles se transforment ici, comme ailleurs, en bractées vers le sommet des rameaux. Aussi, nous verrons que la plupart des caractères des premières se retrouvent dans les dernières. Dans les Poranthera, 1] n'ya d'autre différence entre les feuilles-et les bractées que la taille ; vers le sommet des branches, les feuilles à l’aisselle desquelles vont se déve- lopper des fleurs deviennent simplement plus petites, mais ne changent ni de forme, ni de coloration. C’est pourquoi il est assez difficile de dire si l’on a ici une inflorescence en grappe ou en corymbe terminal, ou bien de petites inflorescences axillaires; le plus souvent les premières fleurs sont à l’aisselle de véritables feuilles. Dans la plupart des Euphorbes, les transformations sont graduelles; les feuilles découpées, lobées, dans cer- taines d'entre elles, notamment dans le Poinsettia, deviennent étroites, entières, et, de plus, passent de la teinte verte à une superbe coloration écarlate. Ailleurs, comme dans l’'Æ. corollata et nombre d’autres espèces, ces bractées sont d’un blanc éclatant ; ailleurs encore, d’une tete jau- nâtre. C’est ce qu’on voit dans quelques espèces indigènes où, de plus, les bractées qui forment ce qu'on a appelé l’involucelle sont parfois plus larges que les folioles sous-jacentes qui sont étirées et aiguës. Enfin, la forme peut tellement varier, en passant des feuilles aux bractées, qu'on aurait bien de la peine, si l’on n'avait qu’une sommité de tige d'un Om- phalea, à reconnaitre, dans les longues et étroites lanières colorées que forment les bractées (pl. VIT, fig. À br), les feuilles épaisses, réticulées, irès larges, arrondies ou ovales. La consistance et l'épaisseur ont done beaucoup changé dans ces brac- tées, C’est la seule transformation qu'elles présentent, dans certains Da- lechampia et notamment dans le Cremophyllum, car elles y demeurent vertes; mais, dans d’autres espèces, les folioles de ce qu’on appelle lim- volucre offrent des teintes qui, sur les plantes fraiches, doivent être fort vives, rappellent les bractées colorées du Bougainvillea et, de plus, sont veinées de nervures plus foncées formant un élégant dessin. Il peut être de quelque intérêt de noter qu'ici il ne s’agit pas, comme dans la plupart des feuilles colorées, de lames pleines de parenchyme vert, tapissé d'un épiderme chargé de la matière colorante ; celle-ci n'est pas seulement BRACTÉES ET STIPULES. 293 superficielle dans les espèces que j'ai eu occasion d'examiner, notamment dans le Poinsettia. L'extrème analogie des bractées avec les feuilles nous fait comprendre qu’elles puissent porter, comme celles-ci, des poils, des glandes sembla- bles, être accompagnées de stipules, de stipelles, et qu’elles puissent per- sister autour des inflorescences et des fruits; de là l’origine de certains involucres dont nousavons parlé, notamment de ceux qui se développent extrêmement après la floraison, comme ceux d’un grand nombre d’Aca- lypha (p. 204). Quelques bractées présentent cette particularité, qu’elles sont plus ou moins soudées et soulevées avec les organes qui sont situés à leur ais selle ; ainsi celles des HMabea avec l'axe secondaire de l’inflorescence qui semble alors les porter (pl. XIE, fig. 19 b); ce phénomène n'existe pas cependant dans toutes les espèces ; ainsi encore celles des Colliguaja, qui portent à l’âge adulte sur leur face supérieure, et à une certaine distance du rameau, les fleurs nues qui se sont développées à leur aisselle, à peu près comme cela arrive dans les Helwingia (pl. VIE, fig. LE). STIPULES. On ne peut guère accorder de valeur à la présence ou à l'absence des stipules, chez les Euphorbiacées, parce qu’elles peuvent tantôt exister, tantôt manquer, et cela dans un même genre, d’ailleurs très naturel. Ainsi un très grand nombre d’Euphorbes exotiques ont des stipules ; nos espèces indigènes en sont presque toutes dépourvues. Quand nous ren— controns des stipules, avec des feuilles opposées, nous avons ordinairement deux stipules distinctes dans chaque espace interfoliaire (p. E, fig. 29 st), mais on peut observer quelquefois, sur un même pied, certaines stipules qui se sont confondues par paires, pour n’en plus former qu’une seule, comme cela arrive chez les Rubiacées et dans tant d’autres plantes (fig. 30 st). Cette soudure des stipules se rencontre aussi avec des feuilles alternes, et alors ce sont les deux stipules d’une même feuille qui se confondent, comme il est facile de l’observer dans les Ricins. Au premier abord, ceux-ci semblent n'avoir, autour de chaque feuille, qu'une seule stipule, laquelle forme un grand sac membraneux envelsppant toute la portion supérieure du jeune bourgeon. Mais quand on suit le développe- 22h TRANSFORMATION DES STIPULES. ment de l'organe. on voit qu'au premier âge, il y a deux mamelons sti- pulaires, dont un de chaque côté du pétiole, et que ceux-ci ne se réunis- sent qu'ultérieurement. Il peut même arriver qu'ils demeurent imdépen- danis l'un de l’autre, sinon dans toute leur étendue (pl. X, fig. Li), du moins vers leur sommet et l’on peut observer, sur un très grand nombre de ces stipules, deux petites dents terminales qui, avec la nervation, témoignent assez de leur double origine (fig. 5). Tel est aussi le cas des Gelonium auxquels on a décrit une seule stipule « interpétiolaire. » Il y a, en réalité, deux stipules latérales qui peuvent demeurer distinctes pendant un temps plus ou moins long. Il y a fort peu d Euphorbiacées à loges biovulées qui soient dépourvues de stipules. Toutes les plantes qu Ad. de Jussieu réunissait dans sa seconde section, autour des Phyllanthus, en sont constamment pourvues, et si le Cluytia fait excepüon, il ne faut pas s'en étonner, puisque ce genre n'ayant à aucupe époque des loges ovariennes biovulées, ne saurait faire parüe de ce groupe. Il est vrai que l’on a décrit jusqu'ici les Cluytia comme ayant des stipules, mais dans le C. pulchella qu'on cultive dans nos jardins botaniques, je n’ai pu les apercevoir. Il n’en est pas de même des Briedelia qui ont beaucoup moins d’affinité qu'on ne l’a dit avec les Cluytia, qui ont deux ovules dans chaque loge et qui ont des feuilles stipulées. La forme des stipules est extrêmement variable. Bien souvent ce sont de simples lames membraneuses attachées sur les côtés de la base du pétiole. Ces lames-sont entières ou finement découpées. Dans plusieurs Jatropha où Croton, ces lames deviennent des languettes étroites glandu- leusesà leur sommet. Tantôt ces languettes sont caduques, tantôt, au contraire, elles persistent-et durcissent. C’est dans ces circonstances que les tiges de plusieurs Jatropha, Euphorbia, etc., présentent des rangées verticales de saillies crénelées qui ne répondent pas à l’insertion des feuilles, mais bien à leur intervalle. Ces crêtes saillantes, dures, décou- pées de diverses facons, ne sont autre chose que des séries de stipules superposées et durcies après la chute des feuilles. De là à la présence d’épines véritables, succédant aux stipules, il n°y a qu’un pas; nous ver- rons que telle est parfois l’origine de celles que présentent les tiges succulentes d'Euphorbes ; dans le Phïyra, ce n’est qu’une portion de la stipule qui se transforme en épine, l'autre demeure sèche, scarieuse, aplate, comme celle des Pseudanthus qui est, en même temps, décur- 19 ORIGINE DES STIPULES. 25 rente sur les rameaux. Chez les Ærythrococca, c’est la stipule entière que nous verrons métamorphosée en épine. Quand on observe les stipules de la Mercuriale très jeunes, on voit qu’elles ont l'apparence d’un petit mamelon glanduleux ; plus tard elles deviennent membraneuses. Mais il y a beaucoup d’autres plantes chez lesquelles les stipules demeurent plus longtemps glanduleuses, quoique ce mode de transformation affecte plus souvent, comme nous allons le voir, les stipelles. Les Micranthea sont décrits comme ayant des feuilles stipulées et, comme j'ai pu suivre le développement de ce qu’on appelle leur stipules, j'entrerai à ce sujet dans quelques détails, parce qu'ils me paraissent propres à faire bien connaitre la nature de ces organes. On sait, en effet, que l'opinion qui consiste à regarder les stipules comme des lobes latéraux de la feuille n’est pas généralement acceptée. Dans les plantes dont il s’agit (pl. XXVI), ce qui apparait tout d’abord, au niveau des nœuds d’un rameau, c’est un petit mamelon celluleux médian (fig: 47 L) ; puis, sur ses côtés, 1l s’en montre deux autres, plus jeunes que lui (77). L'évo- lution peut, quoique cela arrive rarement, s'arrêter à ce point. Plus souvent, 1l se développe un quatrième et un cinquième mamelon (/”) en dehors des trois premiers, et parfois même, en dehors de ceux-ci, un sixième et un septième (fig. 18 7”). Souvent le nombre de ces lobes s’ar- rête à cinq ; le médian est très développé, les deux latéraux un peu moins, les deux extérieurs beaucoup plus petits. Cependant les feuilles des Micranthea ont été décrites comme réunies par faisceaux de trois. À ce compte, il faut admettre trois feuilles et pour les deux latérales une petite stipule basilaire. Mais, quand on aura cinq lames, on aura donc deux stipules en dehors de chaque feuille latérale et d’un même côté. Il faut, Je pense, tout bonnement admettre que ces feuilles sont composées, pal- mées, à 3, 5 ou 7 lobes sessiles et que les plus jeunes lobes sont les plus extérieurs. Ils ressemblent beaucoup à des stipules ; mais la ressemblance est encore plus grande dans les Xylophylla (pl. XXH). On y voit naïtre, sur chacun des coussinets du rameau foliiforme, trois lamelles sembla- bles de taille, de forme, de coloration, l’une médiane (fig. 15 et 16 f), les deux autres latérales (st). La comparaison avec les Phyllanthus (pl. XXUT, fig. 1 et 17) montre que les Xylophylla en ditfèrent seule- ment par le peu de développement de la lame moyenne, à laquelle per- sonne ne conteste le nom de feuille, chez les véritables Phyllanthus, 19 LL me i 3 C2 + 32% - ORIGINE DES STIPELLES. . Cependant, si nous admettions la description qu'on donne des feuilles dn Micranthea, 1] faudrait dire aussi des écailles des Xylephylla, ‘elles sont fasciculées par trois (fernafim fasciculata). - À ‘Les Stipules sont donc nc aux lobes Te de la fe lle; Le ie ks Phyllanthus (pl. XXIIE, fig. A5), parce qu ‘elles doivent velopper dans le bourgeon ; mais il me semble bien qu'elles n’apparaisse qu'après elle sur le rameau. STIPELLES. On ne doit appeler Stipelles, à la rigueur, que les petites expansions latérales des pétiolules, lesquelles sont aux folioles ce que les stipules sont à/la feuille. Ce n’est pas cependant à de semblables organes que je don- nerai ce n0m, et peut-être à tort, mais j'évite ainsi de créer un nouveau nom. _ J'appellerai en effet stipelles les petites expansions, de nature variable, que je renconire ici à la base du limbe de certaines feuilles ; elles sont très abondantes chez les Euphorbiacées, et l'un des genres de cet ordre a même reçu le nom de Stipellaria, à cause de la présence de cu organes | (p. 35). Si l’on observe une feuille de _Stipellaria, on verra qu > ea un Z pétiole et un limbe bien distincts, et, au point d’unio TT e. aie (es À # ganes, on remarquera de petites languettes dont le nombre varie ce sont elles qu'on pourra appeler stipelles. Si la feuille était s y eüt à sa base deux seulement de ces languettes, on les nommera tainement stipules. Ici, elles n'empèchent pas l'existence de véritab stipules à la base du pétiole, mais leur nom rappelle qu'il s'agit d'organes analogues. Pour nous, les stipules sont des lobes ET d’une feuille; il en est de mème de ces stipelles. ; Si l’on examine un rameau DlEE paupil, ony ces trois folioles a avec ie ie. on trouvera ne petites langu représente ont les deux folioles latérales avortées; ce seront des st On comprendra alors facilement que le D. Micrantha puisse, sans lite essentiellement des autres Dalechampia, avoir des feuilles simples; pa Æ STIPELLÉS GLANDULEUSES. 294 qu’à la base de leur limbe, on trouvera un nombre variable de stipelles, et souvent, par exemple, quatre (pl. IV, fig. À st) qui, si elles s'étaient développées, auraient rendu cette feuille semblable à celle du D. penta- phylla. Le Cremophyllum spatulatum n’est également qu'un Dalechampia. Quand on suit le développement de sa feuille, on voit qu’elle est dans le jeune âge représentée par trois petits mamelons, l’un médian, les deux autres latéraux. Ils sont d’abord à peu près égaux. Mais bientôt le médian prend un développement considérable ; les deux latéraux cessent de très bonne heure de grandir (pl. I, fig. 30). C'estainsi queles Cremophyllum sont décrits comme ayant des feuilles simples; ils ont en réalité les feuilles du D. Micrantha, et en réalité aussi, sauf des différences de développe- ments et de dimensions, les feuilles du D. pentaphylla. C’est pour cette raison que l’on peut regarder comme des stipelles des petites languettes latérales qu’on trouve à chaque nœud des rameaux du Caletia. À C'est pour cette raison encore, que l’on doit appeler stipelles les languettes que portent à la base de leur limbe certains Aparisthmium (pl. XXE, fig. 11 sp), et qu’on peut supposer que la véritable nature de ces feuilles est d’être trifoliolées. À ce compte, on cesse de s'étonner que les feuilles des Euphorbiacées soient quelquefois composées, comme celles des Bischofia, des Anda. Quand elles sont simples, comme cela arrive le plus souvent, elles ne le sont parfois que par arrêt de développement. Examinons ce qui se passe sur celles de l’'Anda Gomes. Au premier âge, elles sont représentées par un nombre variable de mamelons, et ceux-ci sont, comme chez le Caletia, d’aulant plus allongés qu’ils sont plus voisins de la ligne médiane. Puis on voit trois, cinq, sept, neuf même de ces mamelons se développer en folioles élargies, membraneuses ; les deux plus extérieurs, au contraire, gran dissent très peu; ils ne deviennent pas foliacés, ils se transforment en glandes pédicellées (p. XIE, fig. 31-34), de sorte qu’on décrit ces plantes, comme ayant le point de divergence des folioles muni de deux glandes latérales ; on devrait dire de deux stipelles glanduleuses, ce qui signifie- rait de deux folioles avortées. Mais on peut rencontrer, suivant les con- ditions de la végétation, un nombre différent de stipelles. Ainsi, certaines feuilles d’Anda en ont quatre, et quelques-unes six ; c’est que le dévelop- 228 ÉPINES. pement des folioles est centrifuge, et qu'il s’est étendu ici moins loin que dans les feuilles qui n’ont que deux glandes. Les bractées, les sépales, les cotylédons, étant des feuilles modifiées, nous ne nous étonperons pas de voir que ces organes peuvent être, comme les feuilles proprement dites, accompagnés de stipelles, de languettes latérales, de glandes que nous appellerons souvent. par abréviation; sti- pellaires ou stipulaires, parce que lorsque l’organe devient sessile, les stipelles, comme nous l'avons dit, peuvent être à la rigueur regardées comme des stipules. L'aspect très variable de ces appendices latéraux ne nous étonnera pas, et nous ne nous en référerons qu'à leurs rapports pour connaitre de leur véritable nature. ÉPINES. On rencontre rarement des épines dans les plantes de ce vaste groupe, si l’on fait abstraction des espèces nombreuses d'Euphorbes à tiges char- nues, chez lesquelles plusieurs des organes de la végétation peuvent subir cette transformation. Les rameaux efflés à leur extrémité en longues épines dures ne s’ob- servent guère, en dehors du genre Euphorbe, que dans quelques Mi- crostachys et Daciylostemon, dans l Adelia asidoton, les Fluggea et le Colmeiroa. Souvent ces épmes sont nues, et, dans la dernière de ces plantes, on les voit se dessécher et mourir en hiver; mais, lorsque la végétation est active, elles peuvent se charger de petites feuilles qui montrent bien leur naiure axile. Le plus souvent, au contraire, ce sont des organes appendiculaires, feuille ou stipule, qui se transforment en épines. Dans l'Erythrococca aculeaia, les feuilles sont accompagnées de deux süpules latérales, longues et étroites qui durcisseni peu à peu et persistent mème après la chute de la feuille; on peut retrouver entire elles la cica- trice du pétiole. Dans le Philyra, il y a aussi deux épines latérales "à la base de la feuille. Ce ne sont pas, à proprement parler, les stipules qui se sont ainsi transformées. Sur une très jeune feuille, on voit lesstipules molles et membraneuses ; plus tard elles sont épaisses et scarieuses, et, en outre, il y a, de chaque côté de la base du pétiole, une grande épne - très aiguë, en un mot quatre appendices, deux stipules et Là épines. LL ORIGINE DES ÉPINES. 929 On a supposé gratuitement que les épines étaient des productions plus anciennes d’une saison où d’une année que les stipules. L'étude organo- génique démontre que c’est l'inverse qui a lieu. Tant que les stipules sont encore flexibles, elles existent seules; mais bientôt un point de leur base élargie se soulève, de manière à former un petit cône saillant latérale- ment; cette saillie grandissant peu à peu devient une épine rougeûtre ; elle peut ne se développer que sur une des deux stipules qui accompagnent la feuille. Le même fait se reproduit, sans doute, pour quelques Euphorbes de Madagascar qui ont à la fois, de chaque côté de la feuille, une épine et une glande stipulaire. D’ailleurs le genre Euphorbe nous offre, à lui seul, toutes les origines possibles de l'organe que nous étudions. Ainsi, dans l'E. nerüfolia, on trouve sur les grosses tiges charnues de larges taches ovales en forme d’écusson qui sont des cicatrices de feuilles. Un peu au-dessus, en effet, se trouve une petite saillie qui n’est autre chose que le bourgeon axillaire. Mais au-dessous et sur les côtés, il y a deux saillies très dures, piquantes; ce sont les stipules durcies (pl. [, fig. 31). La même disposition s’observe dans l'Æ. canariensis ; à peu près au même niveau se rencontrent trois saillies épineuses : deux latérales repré- sentent les stipules ; l'intermédiaire plus obtuse n’est autre que la portion basilaire indurée du pétiole, et au-dessus d’elle se trouve un petit bour- geon axillaire. L’E. mamillaris est également hérissée d’épmes très dures, mais leur source n’est point la même. Il y a bien sur les tiges de petites saillies dures qui répondent aux stipules et à la base de la feuille, mais, au-dessus de cette dernière, au lieu d’un petit bourgeon, on trouve une longue épine étroite et roide ; ce n’est autre chose qu’un rameau. Dans son jeune âge, 1l est mou, herbacé et porte de petites feuilles alternes ; de plus il se termine par un petit bourgeon (pl. , fig. 32). Plus tard, les petites écailles tombent, l’axe persiste, dureit et cela non-seulement dans sa partie extérieure, mais encore dans la portion de ses faisceaux fibro-vas- culaires qui est cachée au sein de la substance charnue des tiges; si bien qu’alors on peut arracher cette sorte de racine en forme de clou qui laisse dans la plante grasse une cavité infundibuliforme profonde (/g. 33). La plante ne se ramifie que dans les cas où ces petits rameaux, au lieu de durcir et d’avorter, deviennent charnus, succulents et chargés de feuilles plus développées. Lit il 230 STIPULES GLANDULEUSES. GLANDES. Les Euphorbiacées sont des plantes où le tissu glanduleux apparaît dans tous les organes, avec une grande abondance. Outre les disques floraux qui y sont très commups, les poils, les stipules, les stipelles, les lobes des feuilles, qui se présentent souvent avec l’apparence glanduleuse, on peut dire que, dans tout organe qui avorte, qui se métamorphose, il y a tendance à la transformation glanduleuse. C’est ce que nous allons observer dans la plupart de ces organes. A. Stipules. — Un certain nombre de feuilles ont, au lieu de stipules proprement dites, deux petites masses latérales glanduleuses à la base de leur pétiole. Tels sont les Pedilanthus (pl. U, fig. 15 sti). Si l'on restreint le mot de glandes aux organes qui produisent une sécrétion, il faudra refuser ce nom à un grand nombre des organes dont nous parlons. Mais en laissant de côté, pour le moment, les caractères de structure et de fonction, sur lesquels nous aurons à revenir dans un autre lieu, nous laisserons le nom de glandes aux organes charnus, suceulents, qui repré sentent parfois les stipules. À ce titre, les stipules qui sont, à l’état adulte, foliacées, membraneuses, sont d'apparence glanduleuse dans leur jeune âge. Ainsi, dans les Mercuriales, ce sont d’abord des mame- lons charnus, renfermés dans une sorte le sac celluleux qui s’allonge et s’aplatit plus tard, pour prendre l'apparence foliacée. Pendant un certain temps encore, le sommet de ce sac contient une masse succulente et charnue. Dans certaines Euphorbes, et surtout dans certains Jatropha, les stipules se divisent en langueties, dont chacune est terminée par une saillie glanduleuse, au point de vue de la forme, comme sous le rapport des fonctions. B. Les stipelles sont souvent glanduleuses, comme on le voit dans les Stipellaria. les Plucknetia, les Cremophyllum, etc. C'est surtout à la trans- formation des stipelles, c'est à dire à celle de lobes avortés d’une feuille composée, qu'il faut attribuer l'existence de glandes à la base du limbe dans les Sapium (pl, VL, fig: 1 g), Hippomane, Hura ( gl, VE, fig. 1 g), Cnemidostachys, Anda (pl. XIE, fig. 31-34), Tetrorchidium (pl. XXI, fig. 18 9). etc. Dans le principe, ce sont de petits lobes semblables au limbe, quant à la forme et à la structure celluleuse. Mais bientôt, tandis GLANDES DES FEUILLES. 231 ue le limbe s'étale en lame, les stipelles se gonflent en sphérules ou en ovoides, tantôt sessiles, tantôt pédiculées. Leur développement en lon- gueur peut être même considérable; elles représentent alors des espèces de cônes ou de cornets (pl. V, fig. 2h). Dans une première période, le sommet de ces organes demeure convexe, mais la nature de la surface change réellement ; elle est glanduleuse et sécrétante. Dans tous les genres où la forme demeure ainsi convexe, on peut supposer un arrêt de déve- loppement (pl. VI, fig. 21 et pl. VIT, fig. 82); car, dans l’Anda, par exemple (pl. XIL, fig. 31-34), dans les Sapium (pl. V, fig. 25 et pl. VE, fig. 5, 6), la périphérie du sommet de la glande se relève bientôt, de fa- çon à entourer celui-ci d’une sorte de rempart. La surface glanduleuse est alors profondément déprimée; elle tapisse la concavité d’une sorte de cupule (pl. VI, fig. 6). Cette surface peut, ou demeurer lisse et unie, ou se rider, se bosseler inégalement (pl. XII, fig. 34). Quoi qu’il en soit, on voit la membrane qui tapisse la surface glanduleuse se soulever bien- tôt et se rompre en un point (pl. X, fig. 7, d). Une petite quantité de matière sécrétée s'échappe, et il semble que le rôle de l'organe est alors terminé, car la pellicule déchirée se flétrit, et la glande ne produit plus rien. C. On trouve sur les feuilles d’autres organes glanduleux, que je ne puis rapporter qu'avec doute à la même origine que les précédents; car je n'ai pu, la plupart du temps, en observer le développement. Ainsi, l'on voit le bord de la feuille des Omphalea se gonfler tout en bas, du côté de la face supérieure, et devenir en ce point une petite glande. Cela a la plus grande analogie avec ce qu'on observe dans les Sapium, les Aleu- rites; mais l'organe ne se détache plus du contour du limbe, comme dans les plantes précédentes. Les Æecatea ont bien aussi une glande basilaire sur le limbe, mais elle est à la face inférieure et à une certaine distance des bords. J'ai observé également dans un Mabea une glande ovalaire qui résulte comme d’un épaississement du bord, mais qui est à quelque dis- tance du sommet du pétiole. Dans le Passæa, non seulement les deux glandes sont, comme dans l’Hecatea, situées à la face inférieure, mais encore elles n’ont pas de connexion avec le pétiole. Elles occupent l'angle du parenchyme qui est compris entre la nervure principale et la plus développée des nervures secondaires ( pl. XVII, fig. 29 g). Ces glandes sont volumineuses, par rapport à la taille des feuilles, et ovoïdes. Il y à des Aparisthmium et des Mappa, chez lesquels on retrouve, au-dessous 232 GLANDES DES FEUILLES. de la feuille et dans une position analogue, de petits organes glanduleuxz ils sont relativement fort peu développés, et, de plus, leur surface est recouverte d’un petit bouquet de poils. Dans quelques genres, notamment dans les Boutonia, ce n’est plus une seule paire de glandes qu’on rencontre sur Chaque feuille; il y en a, à la face inférieure, une petite au point de séparation de la rervure médiane et de chaque nervure secondaire. Sous le rapport de l'abondance des glandes, aucune plante, je pense, ne l'em- porte sur le Ricin. D'abord, il y en a deux (pl. X, fig. h g) à la base du limbe, de chaque côté de son union avec la face supérieure du pétiole ; mais, plus bas, on peut en trouver une seconde paire ou plus encore sur le pétiole lui-même (fg. 4), et plusieurs enfin au point où sa base se rattache à celle des stipules. Ce qui est digne de remarque, c'est que le cotylédon ressemble, sous ce rapport, à la-feuille caulinaire. Le plus souvent il est fort difficile de voir quelque chose de semblable à des glandes, à la base de ce cotylédon renfermé dans la graine. Mais après ur ou deux jours de germination, on voit se dessiner davantage à droite et à gauche de sa base deux très petites saillies blanchätres (pl. X, fig. À gg) qui ver- dissent, se pédicellent, et ont à peu près la forme d’un cône renversé. Souvent mème, la portion pétiolaire du cotylédon développe deux autres plus petites glandes placées plus bas, mais également sur les côtés de la ligne médiane (fig. 1 g'). D. Il arrive mème que les extrémités des nervures deviennent glan- duleuses sur les bords de la feuille. Ceci n’arrive qu'accidentellement chez le Ricin, et notamment à l’arrière-saison. On voit alors les fines dente- lures des bords du limbe, au lieu de devenir membraneuses, se gonfler, de manière à former de petites masses charnues ovoïdes. A la face supé- rieure de ces petits corps, on trouve un sillon longitudinal qui répond à la nervure elle-mème, au niveau de laquelle le tissu n'a pu se gonfler (pl. X, fig. 8); à la face dorsale, ces saillies sont tout à fait convexes et lisses (fig. 9). J'ajouterai que la structure de ces masses est tout à fait comparable à celle des glandes stipellaires. Il y a des espèces où constam- ment les découpures des feuilles sont ainsi glanduleuses; par exemple les Colliguaja (pl. NI fig. 1h d), quelques Mabea (pl. XIE fig. 28), etc. Elles ne le sont pas dans le principe, mais le tissu de chaque dent se transforme peu à peu en une sorte de petit cône charnu. Ailleurs, comme dans les Angostyles, les Astrococcus, ce tissu glanduleux cesse de s’ac- croître à une certaine époque et, par conséquent, son peu d’abondance, GLANDES DES BRACTÉES ET DES SÉPALES. 289 par rapport au volume de la feuille adulte, fait qu’on ne le remarque que sur les limbes très jeunes. E. Les feuilles étant pourvues de glandes, il n’est pas étonnant que les bractées en portent souvent aussi, et alors les mêmes modifications se retrouvent dans la disposition du tissu glanduleux. Tantôt, en effet, c’est seulement le bord de la bractée qui s’épaissit plus ou moins et se trans- forme en tissu adénoïde (pl. V, fig. À, gl) ; tantôt la glande est une transformation d’une stipule ou d’une stipelle, comme dans les Cnemi- dostachys (pl. VUE, fig. 1h), les Dalechampia (pl. AV, fig. 5), et alors ces glandes stipellares sont convexes au sommet, où concaves, ainsi qu’on le voit dans les Sapium et beaucoup d’autres genres voisins (pl. VE, fig. 6); leur développement peut même devenir plus considérable que dans les feuilles proprement dites. Chez le Geïseleria (pl. XNI, fig. 37, sp) on voit facilement que ce ne sont pas les stipules bractéales qui se transforment tout entières en glandes, mais seulement leur sommet ; il semble alors que chacune d’elles soit surmontée d’une petite urne portée par un étroit pédicelle; ce n’est, en somme, qu'une glande analogue à celle des Sapium. F. Si les feuilles et les bractées sont glanduleuses, on comprend que les sépales le puissent aussi devenir. Ou leur bord s’épaissit seulement et le tissu glanduleux se confond peu à peu avec les portions voisines, ou il demeure bien distinct. Il s’agit ici de sépales stipulés et glanduleux, comme ceux des Cremophyllum (pl. UL. fig. 28). Les glandes bien sail- lantes, à sommet concave, qu'on rencontre chez les Sapiées, les Cælebo- gyne, semblent se rapporter à la même origine. Il est à remarquer que les deux bords d’un même sépale n’en sont pas toujours pourvus, et que même certaines folioles calicinales en sont totalement privées. Générale ment les glandes occupent ceux des bords qui ne sont point recouverts dans la préfloraison. Quelquefois la nature de ces organes a été méconnue : par exemple, chez le Sclerocroton (pl. NUL, fig. 17, gl). Ce genre a été décrit comme présentant, en dedans du calice, un disque hypogyne à lobes alternes avec les sépales. Le fait est que lorsqu'on examine une fleur femelle de S. reticulatus (fig. 17), on voit, dans l'intervalle des trois sépales, proé- miner trois glandes, en forme de disque boutonneux, et portées par un court pédicelle. Mais elles ne naissent pas de la base de l'ovaire; elles s'élèvent de la base des sépales, et répondent, par conséquent, aux glandes 23h GLANDES DU CALICE. qu'on trouve chez les Cælebogyne et les Sapium. I y a parfois des fleurs qui en sont dépourvues, comme cela a lieu dans toutes les plantes ana- logues. Je ne sais si l’on peut rapporter à la même origine de grosses glandes colorées qu'on trouve entre les sépales des Chloradenia ( pl. XIX, fig. 25, g): leur position est analogue, mais leur insertion semble être bien plus intérieure. C’est ce qui a porté M. Zollinger à les considérer, quoique avec doute, comme des pétales transformés. L’organe qu’on appelle l'involucre commun des Euphorbes, et que je suis porté à considérer comme un véritable calice, est chargé de glandes dont la forme est très variable et dont la description se rapporte à celles des espèces. La nature de ces glandes a été, de tout temps, un sujet de controverse pour ceux-là même qui admettaient chez les Euphorbes l'existence d'une fleur hermaphrodite. Ainsi, pour les uns, elles ont représenté les folioles calicinales: pour les autres. les divisions de la corolle. Cette dernière opinion parait plus plausible, paree que ces organes sont alternes avec les véritables lobes calicimaux et que, dans bien des cas, ils se présentent avec la forme et la coloration qui distinguent souvent la corolle. Ce ne sont cependant que des glandes; pour s'en con- vaincre, il faut examiner leur développement. Dans une Euphorbe, on voit d’abord apparaïtre les cinq sépales qui sont bientôt connés à leur base. En dedans, se développent les faisceaux staminaux, et plus intérieurement, l'ovaire. Celui-ci a déjà le plus sou- vent des ovules dans son intérieur, quand on voit un léger gonflement se manifester dans l'angle qui sépare deux sépales (pl. L fig. 21, g). Bientôt ce mamelon grossit et devient glanduleux (/g. 8, g). Done il constitue un organe qui alterne avec les sépales, et voilà, sans doute, pourquoi on l'a appelé pétale. Il y a deux raisons pour qu’on supprime cette dénomination : la pre- mière, c'est que ce n’est pas en dedans du calice, mais bien en dehors, que cet organe apparaît; la seconde, c’est qu'il ne se montre pas après le calice et avant l’androcée, mais après ce dernier et même après le gynécée. Si c'était une corolle, elle serait la seule connue qui se présentàt avec ces caractères. Quoiqu'il y ait cinq divisions au calice, il n’y a pas constamment cinq de ces corps alternes avec elles. Le plus souvent mème il n’y en a que quatre: celui qui occuperait le côté antérieur de la fleur ne se développe pas, et c’est généralement dans l'espèce d'encoche vide qui en résulte, GLANDES DU CALICE. 235 que se loge le podogyne réfléchi, après l'épanouissement de la fleur. Dans certains cas, il manque deux de ces glandes et souvent trois ou quatre, quand les plantes sont délicates ou épuisées. Le Poinsettia, dont on avait fait un genre spécial, est remarquable par l'avortement à peu près constant de quatre de ces glandes. Il ne s’en développe donc qu’une, qui prend un très grand accroissement et couvre le sommet du périanthe comme d’une espèce de cimier (pl. IE, fig. 15, 16, gl). On ne peut cepen- dant considérer ce périanthe comme véritablement irrégulier, pas plus que celui d’une Euphorbe indigène qui n’a que quatre glandes au lieu de cinq; pas plus que celui d’une Sapiée qui n’en aurait qu'une, comme cela se rencontre si fréquemment. Je crois donc que ce verticille est formé d'organes très analogues à ceux que j’ai appelés plus haut glandes stipellaires. On pourra s'étonner, d’après cette interprétation, qu’on les ren- contre dans des espèces non stipulées, aussi bien que dans celles qui ont des stipules; mais quelle que soit la valeur de cette conjecture, il n’est pas moins certain que ces glandes naissent après les parties inté- rieures de la fleur. Quelque fût le nom qu’on leur accordât, on reconnaissait autrefois deux verticilles d'appendices dans le périanthe d’une Euphorbe. Beau- coup d'espèces en ont trois en réalité. Prenons, par exemple, la fleur d'un E. jacquinüflora (pl. 1). Nous trouverons au périanthe, un peu avant l'anthèse : 1° cinq divisions calicinales repliées vers le centre de la fleur et disposées en préfloraison quinconciale (fig. 9’); 2 cinq glandes alternes avec elles, à sommet ovalaire concave (fig. 11, g); 3° cinq grandes lames colorées en rouge orangé, alternes aussi avec les divisions du calice, et par conséquent superposées aux glandes précédentes, mais plus exté- rieures qu’elles et disposées en préfloraison imbriquée ou, plus souvent, tordue (fig. 6, p). Malgré leur apparence membraneuse, ces lames ne sont pas des pétales, parce qu’elles se développent, comme les glandes, en dehors du calice et après l’androcée. Ce sont des dépendances des glandes alternes qui, au lieu de demeurer simples, se dédoublent en deux lobes, dont l’un est épais, glanduleux, dont l’autre est pétaloïde. Dans quelques espèces herbacées d'Euphorbes, ces lames pétaloïdes offrent même cette particularité qu’elles sont irrégulières et que leur limbe se découpe obliquement comme celui d’un pétale de Nerium ou de Vainca. Cependant, pour les motifs que nous avons déjà énoncés, nous ne pou- 236 POILS SIMPLES. vons considérer une fleur qui porte de tels appendices comme réellement irrégulière. Qu'elles soient ainsi simples ou doubles, les lames glanduleuses qui alternent avec les divisions calicinales des Euphorbes sont d’une forme très variable. En suivant, par exemple, l'évolution de celles de l'E. palus- tris, nous voyons qu'elles sont d’abord des mamelons celluleux qui s'apla- tissent au sommet, puis deviennent même concaves (pl. IL, fig. 10), tandis que leur surface devient glanduleuse. Puis il s’y surajoute des prolongements de forme très difiérente, suivant les espèces. qui s'éten- dent à droite et à gauche, en languette, en croissant, en massue (/ig. 11, 12, 13). G. Divers organes intérieurs de la fleur peuvent devenir glanduleux, comme nous l’avons dit à propos du disque, des connectifs, des stami- nodes, etc. POILS. On a noté, dans les Euphorbiacées, l’existence de poils simples, de poils dits glanduleux, de poils étoilés, de poils peltés ou squamiformes et de poils composés. Les derniers ne sont poini de véritables poils; les autres sont tous des modifications d’un mème organe. Les poils simples sont de beaucoup les plus abondanis ; ils sont souvent très clair-semés, et, sur quelques feuilles. ils n'existent qu'au niveau des nervures. Il y a peu d'organes qui en soient totalement dépourvus. Le plus souvent, ils sont incolores: ailleurs, leur contenu est une matière rougeätre, comme chez les Acalypha. Enfin, ce peut être une matière brûlante, corrosive ; le poil, un peu modifié dans sa forme, qui contient cette matière. a été alors nommé glanduleux : tels sont ceux de quelques Tragia et Cnidoscolus. Ces poils sont rarement composés de plusieurs cel- lules agencées bout à bout; le plus souvent ils sont unicellulés. Il ne faut pas. sous ce rapport, confondre avec le poil lui-même une sorte de gaîne qui lui est formée par les cellules voisines soulevées autour de lui jusqu’à une certaine hauteur, comme nous l'avons vu pour les poils ovariens des Acalypha, des Mercurialis ( pl. IX, fig. 29). Sur certains calices et cer- faines corolles, ils sont si abondants, comme, par exemple, à la face ex- terne des pétales de Garcia (pl. XIX, fig. 29, 30), qu'ils s'opposent, par leur enchevêtrement. à l'écartementdes folioles. D'autres pétales, comme tu hé af tri AR déidhéer et de dd té ÉS GS dl St ne tds dÂt rÉG POILS ÉTOILÉS. 9237 ceux des Jatrophées, sont chargés, au milieu et en bas de leur face in- terne, d’un petit bouquet de poils simples ( Aleurites, pl. XIE, fig. 12; Elæococca ; Pogonophora, pl. XIX, fig. 23, p; Mozinna, etc.). C’est une règle souffrant peu d’exceptions pour les Euphorbiacées à loges biovulées, que les pièces de leur périanthe ne portent que des poils simples, et ils y sont rarement abondants. Quoiqu’on ne puisse accorder à de semblables organes une très grande valeur dans la classification, on ne peut s'empêcher de remarquer, avec A. de Jussieu, que certains groupes sont ainsi caractérisés par la nature de leurs poils. Tels sont les genres qui se réunissent autour des vrais Cro- ton ; leurs poils sont ordinairement étoilés. Ils le sont presque toujours au moins sur les feuilles et les sépales. Il n'en est pas cependant forcément ainsi, et l'étude de ce groupe de plantes offre un autre avantage : celui de montrer comment on peut passer du poil simple au poil étoilé, par toutes sortes de transitions. Ainsi, les Podostachys, les Astrœæa, les Tiglium, différent du type Croton proprement dit, par l’aspect presque glabre de leurs organes. Ils ont tou- tefois des poils étoilés, à proprement parler, mais aussi des poils simples, et, très souvent, des poils intermédiaires entre les uns et les autres. Ainsi, on a souvent occasion d'observer, dans ces plantes, de très longs poils simples au premier abord ; en examinant leur base, on voit cepen- dant qu’elle porte quelques petites saillies latérales. Ailleurs, ces bosse- lures s’allongeant et se multipliant, la base du grand poil se trouve comme entourée d’une petite manchette. Celle-ci est formée par autant de ra- mifications du poil principal. Dans les vrais Croton, le calice des Crozo- phora (pl. XN, fig. 21), celui des Aleurites (pl. XI, fig. 8 ), etc., il ya un développement plus considérable de ces branches latérales ; elles de- viennent aussi longues que la tige principale, et l’on a ainsi un poil étoilé dont toutes les divisions sont égales entre elles. Daos la plupart des vrais Croton, les Crozophora, etc., les poils de l'ovaire ne sont plus étoilés, comme ceux du calice; ils sont peltés et squami- formes, à peu près comme ceux des Élæagnées. Cette forme n’est encore qu'une modification de la précédente. En effet, tandis que dans les poils simplement étoilés, les branches sont libres dans toute leur étendue, dans les poils squamiformes elles sont réunies plus ou moins complétement, à partir de leur point de-séparation, par une sorte de euticule mince. Souvent, cependant, les extrémités des rayons en sont débarrassées 238 FAUX POILS. (pl. XY, fig. 22), Cette sorte de réunion maintientles branchesà peu près dans un même plan. En outre. la cellule centrale du poil, qu’on peut appeler sa cellule mère, ne s’allonge pas, comme dans les poils étoilés proprement dits ; ellese gonfleenune sorte de sphère rempliegénéralement de matière colorante verte ou brune, tandis que les rayons sont ordinaire- ment incolores. Plus cette cellule { et souvent aussi une autre située au- dessous d’eile et qui la supporte, ou qui peut-être n’est qu'une portion de la première séparée par un étranglement ), plus cette cellule, dis-je, se gorge de sucs et grossit, plus elle soulève l'écusson au-dessus de la sur- face d'insertion. Parfois ces écussons sont très nombreux sur les ovaires et les autres organes; la lumière s'y joue, en produisant deseffets de cha- ioiement et des reïleits argentés, comme dans certains Croion, l'ovaire des Crotonopsis (pl. XI, fig. 25), celui des Crozophora (pl. XV. fig.15), etc. Le nombre des rayons varie d'ailleurs d’un poil à un autre, de même que les degrés d’aplatissement des loges: celles-ci étant le résultat de di- visions successives dans un poil d'abord unicellulé, moins il se forme de chambres, moins elles se compriment mutuellement; et elles peuvent alors conserver leur forme eut ou à peu près, comme cela a lieu dans les Callitriche. Les Acalypha ont des poils ordinairement simples et aigus; mais par= fois leur sommet se renfle en massue ou en bouton, et le liquide contenu se colore souvent, dans ce cas. d'une manière particulière. C'est de cette manière que se comportent ordinairement, comme nous l’avons dit, les poils à sues irritants: toutefois il n’est pas nécessaire que le renflement existe, pour que le suc contenu acquière cette propriété. Nous voyons par là comment on peut facilement passer d’une forme de poils à une autre. Restent les poils glauduleux et rameux à la fois, qui ne sont pas des poils, mais des organes bien plus complexes. On a admis, chez les Euphorbiacées, l'existence de poils ramifiés glan- duleux : ainsi l’on a souvent décrit, dans les Jatropha et dans quelques Croton, notamment dass le C. penicillatum., des poils dont chaque rami- fication se termine par un renflement glanduleux. Ces prétendus poils ne soni autre chose que des feuilles, des folioles ou des stipules. La tige principale de ces poils est la nervure médiane d’un appendice, les divi- sions sont les nervures secondaires, et le renflement une glande qui ter- mine les nervures secondaires, ainsi que cela a lieu dans les Colliguaÿa POILS INTRA-OVARIENS. 239 et les Jatropha. C’est ce qu'on voit d'une manière très nette sur certains pieds de Jatropha gossypifolia. Les poils rameux y sont situés, ou à la base du limbe de la feuille, ou sur les côtés du pétiole, ou à droite et à gauche de l'insertion de celui-ci. Ils représentent : les premiers, des folioles la- térales non développées; les derniers, des stipules. Dans un certain nom- bre de feuilles, on voit, en effet, les branches de ces poils, non plus libres, comme dans l’état normal, mais unies par un parenchyme vert continu qui est denté sur les bords, et où le sommet de chaque dent est occupé par une petite saillie glanduleuse. C'est ainsi qu’on a alors des feuilles de Jatropha à folioles latérales membraneuses et à stipules foliiformes. C’est la même chose qui arrive dans le Brachystachys et le Geiseleria (pl. XVI, fig. 38). Un limbe terminal fait suite au pétiole; mais celui-ci a sur ses côtés deux prolongements ({) qu’on ne peut regarder comme des poils; ils en portent eux-mêmes des bouquets. Ce sont des lobes latéraux de la feuille, qui sont devenus très étroits et réduits à leur nervure médiane; mais cette nervure elle-même se charge de poils étoilés à différents ni- veaux. Il ne faut pas non plus confondre avec des poils les laciniures très fines que présentent les bords des pétales de certaines Crotonées. Outre que ces languettes sont aplaties, comme le limbe même des pétales, elles en ont la structure, et comportent plusieurs rangs de cellules superposées. On peut également rapprocher de ces poils rameux, qui ne sont que des lobes de feuilles, les appendices étroits et capillaires qu’on a observés dans certaines Mercuriales annuelles, et dont Marchant le premier a donné la description (Mém. Ac. se., 1719, p. 64 et pl. 6). Ce n’est qu'une dé- formation particulière des feuilles. POILS INTRA-OVARIENS. On a déjà signalé les Conceveiba et les Scepa, comme produisant des bouquets de poils dans l’intérieur des loges ovariennes. Cette production y est localisée, tandis que, dans certaines Euphorbes, la surface intérieure des feuilles carpellaires entière se charge de productions épidermiques analogues, malgré leur moindre développement, à celles qui, dans les Oranges et les Citrons, forment la pulpe suceulente. Ce phénomène s’ob- serve facilement dans l’'Epurge. Après la fécondation, la paroi interne des loges, lisse jusque-là, commence à se surcharger de petits poils blancs, . - É- Che: 3A0 SUCS PROPRES. d'abord très couris (pl. IL fig. 5), qui, en s’allongeant, s'inclinent un peu vers le haut de la loge. Ces poils sont lisses, transparents. À mesure qu'ils grandissent, ils arrivent au contact de la jeune'graine, et ils s'op- posent peu à peu à l'expansion dela primine. Celle-ci, momsdure qu'eux, se modèle, en s'accroissant, sur leurs saillies. Il en résulte que la surface de la graine est criblée de dépressions correspondant à ces saillies des poils (fg- 5, &),et, comme ce caractère, d'avoir des graines à téguments lisses, ou réticulées, ponciuées, a été employé dans la classification des espèces, 1l m’a paru uüle de signaler cette disposition et d'en rechercher la curieuse origine. Un grand nombre d'espèces d'Euphorbiacées monospermes ont les organes chargés de granulañons résinenses, jaunes on erdätres, qui se trouvent sur les feuilles, les rameaux, les sépales. les ovaires. Ceci s'ob- serve chez un assez grand nombre d’Acalypha, de Rofïilera, les Mappa, les Macaranga, les Pachysiemon, etc. ; tous genres d’ailleurs, comme on le voit, assez voisins les uns des autres. D’autres plantes, les Euphorbra, les Manihot, ont les organes foliacés couverts de la fine poussière blanche et résinoïde qui les rend glaucescents. SUCS PROPRES. Longtemps on a considéré la présence d’un suc larteux comme carac- férisant les Euphorbiacées. Ce sue n'existe pas, en général, dans les genres biovulés. Parmi les autres, il manque souvent, et, quand il existe, il n'est pas toujours larteux. Il offre ce caractère dans les Euphorbiées, les Sapiées, ef, dans ces plantes, tous les organes en contiennent : les tiges, les racines, les feuilles, les péricarpes. Dans la plupart des Croîonées, le suc n’est plus qu'opalin : tels sont ordinairement les vrais Croton. les Anda, les Jatropha. Maisles Siphoma, les Micrandra, eïc., l'ont au contraire très épais et très riche, comme l’on sait, en caoutchouc. Dans les Mercuriales, lesuc devient, au contraire, tout à fait aqueux. Nous n'avons, pour le moment, qu’à rappeler l'existence de ces sucs propres, qui seront étudiés avec détail à propos des réservoirs qui les contiennent et de l'emploi des plantes qui les produisent. COULEUR, ODEUR, ETC. 2/4 On a lieu d'observer, dans cet ordre, quelques faits relatifs aux colo- rations, aux odeurs, à la phosphorescence , qui sont sans grande impor- tance, au point de vue de la classification, et qui nous occuperont surtout à propos de l'étude des tissus. Rappelons seulement les suivants : Coloration. — Un assez grand nombre d'espèces contiennent un prin- cipe colorant d’un rouge violacé qui se retrouve dans les divers organes de la plante. Ainsi les Chiropetalum, les Ditaæis, les Argythamnia en ont leurs cellules imbues dans les feuilles, les pétioles, les sépales, les pistils, et même les étamines et les ovules. Les Sajorium ont des anthères et des ovules d’un rouge intense. Le suc des Crozophora est exploité, on le sait, pour la même raison, dans la fabrication du tournesol. Quelques espèces indieunes servent à tendre en rouge : tels seraient les Bischoffia; les Maprounea, au contraire, en noir. Dans les Rottlera, c’est le tissu cellu- laire extérieur des graines qui se pénètre de matière colorante écarlate. Chez le Melanolepis, ce sont toutes les parties de la plante qui se gorgent de suc rosé. Les Mercuriales sont connues comme bleuissant par la dessiccation ; leurs anthères bleuissent, après avoir semé leur pollen. Enfin quelques portions d’autres plantes, les rameaux et les feuilles, prennent une teinte automnale jaune ou rouge très prononcée. Telles sont chez nous plusieurs Euphorbes, et, dans nos serres, le Suregada bilocularis et le Cluytia pulchella. Phosphorescence. — Une espèce brésilienne, l'Euphorbia phosphorea, présente, dit-on, ce phénomène la nuit. Irisation. — Le testa de certaines graines recouvertes d’une mince primine transparente et desséchée offre des reflets irisés, ainsi que la tranche de certaines coques fibreuses. Odeur. — Les vésicules glanduleuses dont les organes sont semés, dans un grand nombre de Crotonées, sont gorgées d’une huile volatile odorante. Celle-ci procure parfois un parfum agréable, comme dans les Cascarilles, le Croton gratissimum et quelques autres espèces, notam- ment celles qui entrent dans la confection de l’eau de Mantes aux colo- nies. Les espèces dites Baumes ont une odeur plus forte et moins agréable, comme celle de l'Eremocarpus. Chez nous, plusieurs Euphorbes et nos Mercuriales ont une senteur fétide. Les sucs laiteux des espèces exotiques ont souvent aussi une odeur fade et désagréable. 16 92 DISTRIBUTION DES EUPHORBES. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. On peut estimer à 3000 espèces à peu près le nombre des Euphor- biacées qui ont été décrites par les auteurs, ou qui se trouvent inédites dans nos collections. L'herbier du Muséum de Paris et celui de M. De- lessert en contiennent environ 1600 que j'ai toutes analysées, et j'ai trouvé ainsi à les répartir entre 210 genres, dont 61 appartiennent aux Euphorbiacées dispermes et 149 aux monospermes. Parmi ces dernières, deux genres ont les fleurs hermaphrodites; leurs espèces représentent euviron un quart de l'ordre tout entier. En effet, avec ce chiffre approximatif de 3000, il faut compter envi- ron 709 espèces pour les genres hermaphrodites, 1700 pour les autres genres monospermes et 600 pour les dispermes. Cherchons maintenant comment les plantes qui forment ces trois grands groupes sont réparties à la surface du sol. Pour les Euphorbiacées hermaphrodites monospermes, il ne faut guère tenir compte que des Euphorbes proprement dites; car le genre Pedilan- thus ne compte que peu d'espèces toutes cantonnées dans les deux Amé- riques. depuis le Mexique jusqu'au Brésil septentrional. En excluant done ce genre, il nous restera pour le genre Euphorbia le relevé suivant. Sur 500 espèces, l'Europe, dont je ne puis séparer la portion médi- terranéenne de l'Afrique du nord et de l'Asie Mineure, en compte- rait 62, c'est-à-dire 2: l'Afrique 98. c'est-à-dire +, et environ un tiers de ce nombre se rapporte à l'Afrique australe. L’Amérique septen- trionale surpasse l'Europe, car elle compte pour 98, c'est-à-dire +. nombre qu'on eût été loin de soupconner avant les récentes acquisitions faites par les flores du Texas et du Nouveau-Mexique. D méri- dionale est représentée, par 47 espèces approximativement ou +. L'Asie nous offrirait 178 espèces, c'est-à-dire la proportion considérable de <<. Mais il faut en rapporter environ la moitié à la région de la Perse, du nord-ouest de l'Inde et aux pays occidentaux qui s'étendent jusque vers la région méditerranéenne. L'Inde orientale et méridionale, d’une part, et de l’autre, la Chine et le Japon. font à peu près à parties égales l’autre moitié. Il ne resterait donc pour l'Océanie qu'environ 17 espèces ; c'est-à-dire 5 ; mais il faut noter que Java et les îles voi- DISTRIBUTION DES EUPHORBES. 213 sines sont ici confondues avec l'Inde méridionale, et que nos collections sont fort incomplètes quant à ce qui concerne l'Australie. 11 faut dire que les espèces de ce genre demandent une étude très attentive pour qu'il soit bien déterminé quelles sont les limites des véri- tables espèces, et l’on sait assez que les descriptions des auteurs font sou- vent double emploi avec les plantes que nous possédons sous d’autres noms ; ce qui n’étonnera pas, lorsqu'il s’agit d'un genre aussi difficile à approfondir et où les variétés sont si nombreuses, qu'il est bien permis de les ériger en espèces à l'explorateur d’une localité spéciale. Toutefois nous pouvons considérer les espèces européennes comme beaucoup plus connues que celles des autres pays, et sans doute nous en possédons rela- tivement beaucoup plus de celles qui existent. C'est pour cela qu'il est important d'étudier séparément la distribution des Euphorbes propre- ment dites et celle des autres genres. Ainsi en Europe, elles constituent environ les -# de toute la famille, et les autres genres n’en forment que les 4% à peu près. La proportion est à peu près la même dans la portion occidentale de l'Asie; mais lorsqu'on descend vers le sud, du côté de l'Arabie, le nombre des espèces appartenant à d’autres genres augmente relativement un peu. Dans les contrées chaudes des deux hémisphères, il n’en est plus du tout de même. Le nombre des Euphorbiacées hermaphrodites diminue considérablement, et celui des genres à fleurs diclines augmente d’autant. Ainsi dans l’Amérique tropicale, la proportion est d'à peu près un huitième contre sept, en faveur des espèces unisexuées. Elle serait un peu plus élevée dans l'Asie méridionale, en faveur des Euphorbes proprement dites. Donc, à l’exception des régions tout à fait septentrionales de l'Europe et de l'Asie, qui ne comptent que quelques espèces, à mesure que l’on descend au sud, à partir des zones tempérées, on voit le nombre des Euphorbes diminuer graduellement; et lorsque M. R. Brown a montré que les Euphorbiacées de la Nouvelle-Hollande allaient en augmentant de nombre à mesure qu'on s'approche de l'équateur, il ne parlait que des espèces autres que celles du genre Euphorbia. On sait d’ailleurs que certaines formes du genre Euphorbe, celles qui se présentent avec des tiges de consistance spéciale, caractérisent cer- taines régions. Ainsi, l'Afrique australe nous présente un grand nombre d’espèces charnues (environ un dixième des espèces connues), et encore 244 DISTRIBUTION DES GENRES DICLINES. il faut bien s'imaginer que nos collections en sont relativement très pau- vres, à cause des grandes difficultés que présente leur préparation. L’Asie méridionale possède aussi quelques-unes de ces espèces charnues. L’Amé- rique tropicale et subtropicale se distingue au contraire par les espèces arborescentes à bractées colorées et à appendices floraux pétaloïdes ou avortant en grande partie, comme les Alectoroctonum et les Poinsettia. Ailleurs, en Europe, dans l'Asie occidentale, dans l'Amérique du Nord, nous ne voyons plus prédominer que les petites espèces herbacées ou vivaces, où sous-arborescentes. Nous y rencontrons, entre autres, quel- ques-unes de ces espèces cosmopolites qui se trouvent partout, qu’elles y soient spontanées ou qu’elles s’y soient naturalisées. J'en citerai ici no— tamment quatre. Sans rapporter toutes les localités pour lesquelles on indique l'E. helioscopia, par exemple, je la vois recueillie au Japon, en Espagne et à l’île Sainte-Hélène. L’E. thymifolia, L., nous est envoyée de l'Inde, de Java, du Brésil et de Bourbon. L’£. pilulifera abonde dans l'Inde, en Chine, à Manille, à Java, à Bourbon, au Japon, au Sénégal, au Brésil et aux îles Sandwich. L’herbier du Muséum possède l'E. hyperici- folia, provenant à la fois de l'Arabie, de l'Inde, de l'Australie, du Brésil, du Chili, du Pérou et de Saint-Domingue. Les autres genres d'Euphorbiacées, dont les feuilles sont diclines, re- présentant un peu plus des deux tiers de l’ordre, quant au nombre de leurs espèces, doivent ètre distingués en monospermes et en dispermes. Examinops d’abord les premiers. Ils sont les seuls qu’on trouve dans les régions septentrionales des deux continents. Ainsi, la première Euphor- biacée disperme qui apparaît en Europe est méditerranéenne; en Amé- rique, les premières appartiennent au Mexique, au Texas. etc. D’ailleurs, en Europe, il n y a que trois genres dispermes. | Les genres européens uniovulés sont aussi peu nombreux, si l’on ne compte point parmi eux les Euphorbes. L'Amérique du Nord n’est guère plus riche. Îln y a d'exception à faire que pour le Mexique et les Antilles, que nous joindrous dorénavant à l Amérique équatoriale. Pour les genres uniovulés, en en représentant le nombre total par 140, nombre qui devrait peut-être s’accroître de celui de quelques sections bien nettement délimitées, nous en aurons 86 pour l’ancien continent, et 54 pour le nouveau. Mais il n’en est plus de même lorsqu'il s’agit des espèces où, si pauvres que soient nos collections, on en trouve un tiers de plus de provenance américaine. Dans l’Amérique elle-même, la DISTRIBUTION DES GENRES DICLINES. 2h45 région équinoxiale figure pour les deux tiers environ de la totalité. Quant au nombre de genres que possède l’ancien continent, voici com- ment il se répartit : Europe , . , « . .. 0h00 0 00 hate 2 ANGLE 0 0 00 0 010 0 0 0 b 010 21 Asie et archipel indien . . .., ... 5! AA o é1000/0 dot ee 06 mu Dans ce tableau, quelques genres sont comptés qui sont communs à quelques-unes de ces régions; en voiei des exemples. Les Omalanthus se trouvent à Java, à Manille et en même temps dans la Nouvelle-Hollande ; les Macaranga existent à Bourbon, à Madagascar et dans l’Inde la plus orientale ; les Pluknetia, les Claoxylon se rencontrent aux îles de la Réu- nion et à Ceylan, les derniers même en Australie et au cap de Bonne- Espérance. Toutefois ce dernier genre ne se rencontre que dans l’ancien conti- nent, tandis qu’il y en a quelques-uns que possèdent simultanément les deux hémisphères. Ils ne sont pas nombreux parmi les Euphorbiacées uniovulées, et je ne puis guère citer que les suivants : Jatropha, Excæ- caria, Microstachys, Sapium, Omphalea, Aparisthmium et Dalechampia. Je ne parle pas ici du grand genre Croton, vu que, pour les auteurs qui le veulent démembrer en un très grand nombre de groupes, il n’y en aura peut-être point qui soit considéré comme appartenant en commun aux deux hémisphères. Pour ne parler de ce genre que tel que je l’'admet- trai ici, j'en rencontre des représentants en Abyssinie, à Madagascar, au Cap, dans l'Inde, à Java, en Australie et dans l'Amérique équinoxiale. Les genres à loges dispermes étant jusqu'ici au nombre de 61, leur distribution est la suivante : BRON do. 0 10.010 0100 o 0.010 010 0 à Asie et archipel . , . . , . . , s . + + 82 CRUE 0 0 0 0/00 00 0 0 000 bo 0 2 Océanie . , , . . . . , « + + + + + + + 10 IMMÉRURE 0 0 d'016 6 0 0 ao orowlo onu Si maintenant nous retranchons de chacune de ces parties du monde les genres qui ne lui sont pas spéciaux, nous trouvons au contraire : RU NS © 010 0 010 0 0,0 0 0 0/0 Goo 4 Asie et archipel . ..,.,..,,,..,+ 19 AVEGUS oo 00 ao oooocvuocce ‘40 ORNE 6 010 6 6 do 00 D 066100 0 9 AMÉTIQUE « « 0 à 9 0 0 0 0 © 0 + à + + 10 216 AFFINITÉS NATURELLES. . De sorte qu'il y a seize genres qui sont communs à au moins deux parties du monde. Mais ce qui est le plus digne de remarque, €’est qu'il n'y en a presque pas qui ne le soient qu'à deux d'entre elles. Trois ou quatre seulement sont, en effet, dans ce cas; les autres se trouvent pres- que partout. Ainsi, les Andrachne sont européens, asiatiques, africains ei américains. Il en est de même des Amanm, si l'on excepte l'Europe des pays où ilsse rencontrent ; et surtout des Phyllanthus, genre presque cosmopolite, et dont les espèces constituent à elles seules un tiersenviron de toutes celles des genres dispermes. Quelques genres de & groupe semblent, par opposition, très bornés dans leur distribution géographique. Ainsi, jusqu’à présent, on ne connaît d'Hyænanche qu'au Cap, de Colmei- roa qu'en Espagne, de Thecacoris qu'à Madagascar, et de Pleiostemon qu'au Cap; mais rien n’est moins définitif que ces faits, puisque l'on vient, par exemple. de trouver en Australie un Leptonema, et qu'on n'en connaissait qu'à Madagascar. La localisation des trois quarts des genres australiens dans leur pays semble, au contraire, un fait moins destiné à varier. Si maintenant nous voulons comparer le nombre total des Eaphorbia- cées à celui des végétaux phanérogames, si ceux-ci sont représentés par le chiffre 120000, on voit que les Euphorbiacées en forment envi- ron 1/40°. Si, au contraire, on admet que le nombre des Phanérogames est de 200000, la proportion est moindre de la moitié environ, mais il est bien peranis de eroire que l'hypothèse qui élève ainsi le nombre de tous les végétaux multiplierait proportionnellement, où à peu près, celui des Euphorbiacées. AFFINITÉS NATURELLES. Les points de contact entre le grand groupe des Malvales ei celui des Euphorbiacées sont si nombreux, qu'ils ont frappé la plupart des bota- nistes, alors même que l’absence très fréquente des pétales et la sépara- tion des sexes tendaient surtout à faire rejeter les Euphorbiacées auprès de végétaux beaucoup moins parfaits. Aussi, tandis que l’atteur de la Méthode naturelle relègue les plantes qui nous occupent parmi les apétales, M: R. Brown ne range pas les Euphorbiacées dans l’apétalie. La raison la plus puissante pour Ad. L. de Jussieu de n’admeïtre point È MALVACÉES. 27 les Euphorbiacées parmi les plantes à fleurs pétalées, est surtout l’im- portance qu’il attache à la séparation des sexes. Si cependant on admet, avec Linné et Tournefort, que les Euphorbes ont des fleurs hermaphro- dites, et non des inflorescences, cette cause d'infériorité disparait. On peut alors se laisser aller plus facilement à rapprocher les Euphorbiacées des Malvacées, si l’on considère, en outre, comme le dit M. Lindley (Veg. Kingd., p. 275), que «le port des Euphorbiacées et leur aspect » général sont, sous certains rapports, si identiques, qu'on pourrait » aisément se tromper et prendre certains Croton, Aleurites, ete., pour » des Malvacées : la structure des poils étoilés, les étamines monadelphes, » le nombre défini des ovules et l’union des carpelles sont encore autant » de points de ressemblance. » On a souvent encore cité, à l'appui de la comparaison, le développement considérable que prend la corolle dans certaines Euphorbiacées exotiques, comme les 4leurites, Anda, Elæo- cocca, Jatropha, Philyra, etc. M. Ad. Brongniart, dans son classement de l'école de Paris, a, pour ces raisons sans doute, placé les deux groupes de plantes tont à côté l’un de l’autre. Pour moi, je considère les Euphor- biacées comme si voisines des Malvales, que je les regarde comme consti- tuant deux séries parfaitement parallèles. En appliquant aux unes et aux autres ce principe si fécond des développements collatéraux, j'arrive, en effet, si je ne me fais illusion, à établir deux séries où chaque terme est représenté, avec toutefois des différences de proportions numériques qui n'ont ici qu'une importance secondaire. Dans la première de ces séries se trouvent les Malvales telles que les limite M. Lindley. En y considérant principalement les plantes à loges mono- ou dispermes, on trouve les fleurs généralement hermaphrodites, plus rarement unisexuées, souvent pétalées, moins souvent apétales, l’albumen peu abondant, plus rarement en grande quantité, et l’ovule anatrope avec le micropyle inférieur. Dans la seconde, qui représente les Euphorbiacées, on rencontre, selon nous, des fleurs hermaphrodites seulement dans une couple de types, d'ordinaire unisexuées, plus souvent privées que pourvues de corolle, le périsperme en quantité toujours notable et l’ovule anatrope avec le micropyle tourné en haut. Tels sont les grands traits différentiels, mais qu’on compare, pour ainsi dire, terme à terme. En se rapportant à l'étude organogénique, ne voit-on pas dans une Mauve, comme dans une Euphorbe, un calice C2 248 MALVACÉES. et un androcée développés absolument d’une manière identique; les éta- mines disposées en faisceaux et s’unissant par leurs filets en faisceaux ana- logues ? N’y a-t-il pas, dans beaucoup d’Euphorbiacées, des appendices au calice qui se retrouvent à peu prèsles mêmes dans celui desiMalvacées, et qui rappelle que la disposition des stipules est le plus souvent iden- tique chez les unes et les autres de ces plantes? Il y a bien des Bombacées et des Héliciérées qui sont apétales, comme les Rieins ; mais lorsque ces plantes ont des corolles, leurs pièces sont en préfloraison tordue, comme celle des J'atropha, des Ricinocarpus, etc.: et, de même que souvent les pétales des Malvacées se soudent ensemble à leur base, de même ils s'unissent dans les Mozinna, parmi les Euphorbiacées, de manière à con- stituer une corolle gamopétale. L'androcée est, dans bien des Crotonées, pareil à celui des Malvacées. De part et d'autre, le nombre des étamines est indéfini ; mais elles for- ment des faisceaux qui, eux, sont définis et en rapport avec le nombre des pièces du périanthe. De plus, les étamines, tout en demeurant sou- dées par leurs filets, peuvent être en même nombre que les pétales chez certaines Byttnériacées d'une part, de l’autre chez les Chiropetalum, les Micrandra, etc., où les fleurs sont diplostémonées, comme chez cer- taines Bombacées, Hélictérées ou Byttnériées d'une part, et de l'autre, chez les Jatropha. Manihot, Ditaxis, Monotaxis. etc. Quant aux ressemblances que présente le gynécée, je n’ai garde d'y insister, car elles ont frappé dès longtemps tous les botanistes. On a surtout comparé dans les deux ordres la déhiscence élastique et la séparation des coques réunies autour d’un centre commun. Dans les plantes à fleurs diclines, les mâles présentent souvent de part et d'autre ce corps central qu’on considère comme un pistil rudimentaire La même chose arrive souvent chez les Sterculiées. Parmi les Héhctérées, le Plagianthus à deux loges ovariennes: la fleur mâle ne présente qu'un ovaire rudimen- taire: celui-ci n’a plus qu’une loge, l’autre ne se développe pas. L’al- bumen semblerait d’abord être une cause de dissidence, parce que les vraies Malvacées passent pour n'en point avoir; mais ceci n'est point complétement exact : il existe, quoiqu'il soit peu abondant, et dans les Bombacées on le voit souvent paraître avec un grand développement, de même que chez les Byttnériacées. Ainsi : Les Sterculiacées ont souvent les caractères communs aux Euphor- biacées de la diclinie et de l’apétalie. GÉRANIACÉES. — LINACÉES. 219 Les Byttnériacées, la monadelphie des Jatrophées avec l’androcée isostémone ou diplostémone. Les Lasiopétalées peuvent être apétales. Les Hermanniées ont cinq étamines superposées aux pétales, comme celles des Jatrophées isostémones. Les Byttnériacées ont un albumen charnu; de même souvent les Bombacées. Ces dernières peuvent être apétales. Les Hélictérées ont des fleurs diclines par avortement. Enfin certaines Malvacées, comme certaines Euphorbiacées, présentent des fruits uniloculaires et monospermes. La grande différence est donc celle-ci entre les deux ordres, et il faut bien qu'il y en ait une constante : les ovules des Malvacées, supposés pendus, auraient le raphé tourné en sens contraire de celui des Eu- phorbiacées. L'alliance des Geraniales, telle que l’a conçue M. Lindley (eg. Kingd., p.184), me paraît, d'autre part, extrèmement rapprochée des Euphorbia- cées. Que si l’on compare, par exemple, la fleur d’un Lin et celle d’un Jatropha, on trouvera que pour le périanthe il n’y aaucunedissem blanc; de part et d'autre un calice quinconcial, une corolle à cinq pétales onguicu- lés et à estivation tordue. L’androcée n’a que cinq étamines dans les Lins, et le Jatropha en a dix ; mais le Lin a cinq staminodes à la place des cinq étamines superposées aux pétales, et d’ailleurs dans les Oxalis ou les Geranium nous retrouvons les dix étamines parfaitement développées. J'ajoute qu’elles sont, d’un côté comme de l’autre, plus ou moins soudées à leur base, et disposées sur deux rangées. Quant au gynécée, la plupart des Lins y comprennent cinq carpelles; mais le Linum triginum, qu’on n’en sépare même pas comme genre, n’en a que trois, comme le Jatropha. La seule différence importante qu’il y ait dans le gynécée, c’est la pré- sence de deux ovules dans chaque loge; mais ces ovules sont pendus, ils sont anatropes avec leur raphé intérieur, leur micropyle extérieur et supérieur, et ce micropyle est coiffé d’un petit chapeau de tissu con- ducteur, comme l’a montré M. Payer, et ne diffère, par conséquent, en rien de celui du Jatropha. Le fruit est également capsulaire, et la graine contient un embryon dont la radicule regarde le sommet de la loge. Il »°y aura non plus dans la graine du Jatropha aucune différence essen- telle avec celle des Lins, si lon pense que chez celles-ci le périsperme 250 TROPÉOLÉES. — RHAMNÉES. n’est presque jamais nul, mais souvent peu considérable, ce qui n’est, du reste, qu'un caractère ici fort secondaire, car l’albumen reparaït plus abondant dans les Oxalis. Les Géraniées ont d’autres nombreuses ressemblances avec les Jatro- phées: leurs loges sont aussi monospermes. Leur ovule, comme le dé- montre M. Lindley, « apparaît clairement comme ne naissant pas sur la feuille carpellaire » (F'eg. Kingd.. p.h95). M n'y a pas jusqu'aux glandes du disque qui ne se retrouvent dans les Géraniées et les Oxalis, et-enfin les styles et les stigmates de ces derniers offrent une ressemblance frappante avec ceux de certaines Crotonées. telles que les Ditaxis, Argythamnia, etc. (pl. XV, fig. 28). Une seule différence pourrait nous arrêter par consé- quent : le Jairopha a un ovule dans chaque loge; le Lin en a deux qui sont collatéraux. Mais le Fielandia a les deux ovules entièrement dirigés etconformés comme ceux du Lin, et dans certaines Euphorbiacées à loges dispermes (Anisonema, Callitriche), nous voyons une fausse cloison s'in- terposer entre les deux ovules d’une mème loge et remplacer celle-ci par deux demi-loges uniovulées. Les Tropéolées s'éloignent davantage de nos Euphorbiacées par l'irré- gularité de leur périanthe. Cependant on ne peuts empècherdereconnaître une grande analogie dans le développement de leur gynécée, la direc- tion de leurs ovules, le nombre et la disposition des loges ovariennes. C'est avec grande raison qu'on a rapproché les Rhamnées des Euphor- biacées. et cela, quoique leurs ovules soient dressés, attendu que ces ovules ont leur raphé dirigé dans un sens opposé à celui des Euphorbia- cées, et que, d'après ce que nous avons dit (p. 193), cela constitue, malgré la différence d'insertion, une extrème analogie. Il y a d'ailleurs plusieurs ordres de l'alliance des Rhamnales, telle que la comprend M. Lindley, qui se rapprochent beaucoup des Euphorbiacées, je veux parler : 1° des Ulmacées, 2° des Rhamnées, 3° des Chailliétiacées. Les Ormes ont une très grande analogie avec les Hymenocardia, qui sont, avons-nous vu, des Fluggea par leur fleur mäle, mais dort la fleur femelle présente un ovaire ailé donnant naissance à un fruit qui rappelle celui des Ulmus. Toutefois il y a cette différence que, dans les Æymeno- cardia, il n'y a point d'avortement comme dans les Ormes. Mais quand on suit le développement du pistil de ceux-ci et de celui d'une Mercu- riale, on voit que pendant longtemps ils sont parfaitement semblables. Les Rhamnées proprement dites sont tellement voisines, par le port, AURANTIACÉES, — AMYRIDÉES. 251 de certains groupes d'Euphorbiacées, qu’il suffit d’avoir manié quelques échantillons d’herbier pour se convaincre qu’il y à impossibilité de dis= ünguer les unes des autres sans l'analyse des fleurs. M. Brongniart a dès longtemps signalé les rapports nombreux qui unissent les deux ordres. Trois caractères les écartent cependant un de l’autre, selon M. Lindley : 1° La séparation des sexes. Nous savons à quoi nous en tenir sur la valeur de ce caractère, ? L'insertion hypogynique des étamines des Euphorbia- cées. Nous avons vu comment se manifeste, au contraire, dans cet ordre, une grande tendance vers l'insertion périgynique, notamment dans les genres biovulés. 3 Les ovules suspendus. Nous savons que ce n’est point là ce qui est pour nous l'important dans la situation des ovules, et nous avons vu une Euphorbiacée qui a les graines dressées, comme celles d’une Rhamnée, et cela avec le raphé tourné dans le même sens. Mais c’est lorsque nous arrivons aux Chailliétiacées que nous trouvons la plus grande ressemblance entre les deux ordres. Je ne parle pas tant pour le J'apura, dont les fleurs sont irrégulières, que pour le Chaillelia, dont les ovules sont dirigés absolument comme ceux d’une Euphorbiacée, et dont le diagramme, quant au périanthe, à l’androcée, au disque, est aussi exactement celui d’une Euphorbiacée disperme, Quant au Moacurra, c'est une Euphorbiacée proprement dite; c’est un genre extrèmement voisin des F'luggea et des Antidesma par sa fleur femelle, et sa fleur mâle est celle de toutes les Euphorbiacées dispermes pourvues d’une corolle. Les ovules du Moacurra sont collatéraux, pendus, le raphé en dedans, le micropyle en haut et en dehors; l'exostome esl épaissi et caronculeux, et un obturateur celluleux vient coiffer ces ovules, comme ceux d’un Drypeles où d’un Hemicyclia. L'alliance des Rutales de M. Lindley présente quelques affinités avec les Euphorbiacées, dans les ordres suivants : Aurantiacées. — Les ovules sont dirigés de même, et 1l y a des genres qui n’en ont qu'un ou deux dans chaque loge ; mais il n’y à pas ici d’al- bumen ; certains genres ont les loges pluriovulées et le fruit est totale- ment différent. Amyridées. — L'ovule ÿ est dirigé comme celui des Euphorbiacées, et de même celui de Burséridées; mais il n’y a pas non plus d’albumen dans les graines, Diosmées. — Les ovules ont aussi la même direction, et la déhiscence des fruits offre quelque analogie; mais ces plantes se rapprochent surtout 252 DIOSMÉES. — POLYGALÉES. — AMENTACÉES. des Rutacées proprement dites et des Xanthoxylées, avec leurs carpelles distincts dans une étendue variable de bas en haut, ce qui ne se rencontre pas dans les Euphorbiacées. Toutefois l’ovule est tourné dans les Diosma et dans les Dictyoloma comme dans les Euphorbes: mais dans ce dernier genre, il y en a quatre, ce qui suffit comme caractère distinctif. Les Sapindales de M. Lindley offrent aussi quelques affinités avec les Euphorbiacées. Ainsi les Polygala et les Tremandra ont les ovules, et en un mot tout le gynécée absolument construit comme celui des Euphor- biacées. Dans les trois groupes. l’ovule se gonfle au niveau de l’exostome pour former une production caronculeuse, et de plus, l’ovule des 4n- gostyles possède le singulier appendice chalazique des Tetratheca. Les vrais Polygalées sont éloignées davantage par l'irrégularité de leurs fleurs. Les Ervyihroxylées ont aussi des ovules dirigés comme ceux des Euphorbes, mais à part les Trémandrées, les affinités de toute cette alliance sont déjà un peu lomtames, comme celles des Rutales. J'ai hâte de comparer aux Euphorbiacées les deux grands ordres des Ameniacées et des Urticées, parce qu'on a de tout temps trouxé de grandes analogies entre eux. Ceci date surtout de l’époque où l'on reje- tait ensemble. à la fin des familles naturelles, toutes celles qui passaient pour apétales. De même l’inflorescence en chatons a constamment servi à rapprocher les Amentacées des Scépacées. Il faut n’accorder, d’après ce que nous avons vu, qu'une irès petite valeur à ce caractère. Le chaton des Euphorbiacées est, en somme, un axe chargé de cymes régulières, et nous aons xu des genres qui ont à peu près les mêmes fleurs, et même tout à fait, ne différer que parce qu'ils présentaient ce mode de disposi- tion. En réalité, il n'y a pas d’autres caractères de quelque valeur qui soient communs aux Euphorbes et aux Amentacées. C’est parce qu’on a démontré suffisamment, dans ces derniers temps, que les Urticées se rapprochent de certains types polypétales, et en parti- culier des Malvacées. par l'intermédiaire des Tiliacées, que j'admettrai surtout leurs affinités avec les Euphorbiacées. Mais ces affinités sont assez éloignées. Je ne nie pas la grande ressemblance que le port offre entre certaines Acalyphées et les Orties proprement dites, et j'accorde qu'il y a du suc laïteux, des cystolithes, etc., dans certain nombre de genres des deux ordres. Mais le suc laiteux existe dans des plantes monopétales; et quant au port, aux formes des feuilles, M. Weddell, dans sa belle Mono graphie, a montré qu'ils étaient souvent très voisins de ce qu'on observe URTICÉES. 953 dans les Mélastomes, plantes qu'il s’est empressé d’écarter. D'ailleurs je ne puis regarder les Euphorbiacées comme représentant un type beau- coup moins parfait que celui des Urticées, et cela, parce qu'il y a des Euphorbiacées qui, à part la diclinie, sont tout à fait des Mauves ou des Lins, ce qui n'arrive jamais pour une Urticée proprement dite. Quelques Euphorbiacées tendent, 1l est vrai, vers les Urticées, mais comment ? M. Bentham l’a bien montré pour l'£remocarpus. C’est un Croton dégé- néré; le périanthe y devient simple, le nombre des étamines diminue, le disque disparaît. Le pistil se réduit à une seule loge, le style devient unique. Voilà à quelle condition il se rapproche des Urticées. Quant aux Scépacées, je veux bien les considérer comme un intermédiaire entre les deux ordres : mais les Scépacées ont un gynécée relativement compliqué ; il ne diffère pas de celui d’un Fluggea, il a conservé deux loges biovulées. Les Antidesmées sont encore intermédiaires, selon moi, aux Scépacées et aux Urticées, plus complexes que ces dernières, moins parfaites que les premières. Comparons en effet. Les Scépacées conservent deux loges dans leur ovaire; les Stilaginella aussi. Les Antidesma, il est vrai, ont une seule loge, comme une Urticée, mais il y a un moment où ils en ont trois, et Jamais le gynécée des Urticées proprement dites n’est aussi complexe. Quant aux fleurs mâles des Antidesmées, elles ont un androcée isostémoné, à peu près comme les Urticées, un pistil rudimentaire central, comme elles aussi, et de plus des disques dans les fleurs des deux sexes. Je ne vois donc rien qui plaide en faveur de l’infériorité des Antidesmées, sinon linflorescence en chatons, à laquelle je n’accorde pas, d’après ce qu’on a vu, grande valeur; d'autant plus que je la trouve, par exemple, chez les Benneltia, les Sarcoclinium, les Agrostistachys, etc., qui sont presque des Jatropha, c’est-à-dire un type qui, je l'ai dit, est des plus élevés parmi les Euphorbiacées et touche aux Lins, dont il ne diffère que par la diclinie. Ainsi je placerai par ordre de dégradation successive : les Euphorbia- cées proprement dites, les Scépacées, les Antidesmées, puis les Urticées, et la série serait terminée pour moi par quelques Amentacées, telles, par exemple, que les Myricacées. Toutefois 1l me serait impossible de ne pas admettre, avec le savant monographe des Urticées, que celles-ci dérivent aussi des Malvacées par l'intermédiaire des Tiliacées, et, pour me servir de l'ingénieuse comparaison qu’il a employée, d’une pyramide à plusieurs faces convergeant vers un sommet commun, voici, à mon sens, comment 954 POSITION DE L'ORDRE, je devrais l’employer. Je supposerais que cette pyramide a trois faces, et, sur l’une d'elles, la plus grande, je placerais à droite les Malvacées ou plutôt toute l'alliance des Malvales de M. Lindley, les Tiliacées comprises; tandis que, à gauche, parallèlement, se rangeraient tous les types Euphor- biacées; l'Euphorbe à la base tiendrait côte au Malva ; plus haut les Bytt- nériacées, les Bombacées, les Sterculiacées, se trouveraient au même ni- veau que leurs types euphorbiacés correspondants, dont nous avons parlé tout à l'heure. Les Hélictérées arriveraient à peu près au niveau des Scépacées et des Antidesmées, accompagnées de près par l’'Eremocarpus, et le sommet du triangle que représente cette face du télraèdre serait occupé parles Urticées, dérivant ainsi des deux types Mauve et Euphorbe. Puis, sur les autres faces de la pyramide, je disposerais d’un côté les Rhamnales, surtout les Chaïllétiacées, et, vers l’autre bord, les Rufales, plus éloignées des Euphorbiacées. La troisième face comprendrait l'al- liance Géraniale, et surtout les Lins, à la hauteur à peu près des Jatro- phées et des Wielandia. Quant aux types à loges polyspermes de cette alliance, ils seraient rejetés davantage vers l’arête qui touche aux Ketmies et aux Tiliacées pluriovulées. CLASSIFICATION. Linné admettait, en 1764, quinze genres dans sa famille des Tricoccæ. En y joignant ses Antidesma, il connaissait donc seize de ceux que nous rangeons aujourd'hui parmi les Euphorbiacées. Je ne m'occupe point des époques précédentes, où presque toute Euphorbiacée était un Ricin ou un Ricinoïde. Tournefort seul avait distingué nettement quelques genres, comme les Mercuriales. Des seize genres de Linné, car je ne compte pas ici le Buis, trois seulement appartenaient aux Euphorbiacées biovu- lées : c’étaient les Andrachne, Phyllanthus et Antidesma. 1] est vrai que les Cluytia et les Croton contenaient un certain nombre d’espèces di- spermes qu'on en a séparées depuis. A partir de cette époque, le procédé employé pour classer el nommer les Euphorbiacées revient à peu près à ceci : toute espèce à loges dispermes est rapportée aux Phyllanthus; toute espèce exotique à loges monospermes aux Ricinus, à moins qu’elle n’ait des pétales, et alors on en fait de pré- férence un Croton. Aussi ces trois genres, notamment le premier et le dernier, s’enrichissent-ils d’un nombre considérable d'espèces; mais il faut dire que ces espèces n’ont généralement que très peu d’analogie entre elles. D'ailleurs, le plus souvent, leurs fruits sont seuls reconnus comme appartenant à des Euphorbiacées; leurs fleurs n’ont pas été étudiées. L'auteur de la méthode naturelle ne connaissait qu’un petit nombre de genres à ajouter à ceux de Linné. Quelques types d’Adanson, ceux de P. Browne, d’Aublet, de Forster, figurent dans le nouveau Genera plan- tarum, qui s'enrichit des genres : Amanoa, Kirganelia, Xylophylla, Argy- thamnia, Aleurites, Mabea, Sapium, Maprounea, Omphalea, etc. Les Éléments de Necker, publiés en 1790, nous montrent ce que la famille des Euphorbiacées avait acquis depuis Linné. Sans parler des genres Croton et Euphorbia, que l’auteur tente de décomposer, fait sur lequel nous allons revenir, nous trouvons que six genres nouveaux ont 256 HISTORIQUE DE LA CLASSIFICATION. pnis place parmi les plantes qui nous occupent. à savoir: les Stillingia, les Crozophora, les Omphalea, les Cicea, les Sapium, les Bromfeldia et les Caïurus. Ce qu'il y a de plus intéressant à suivre dans l'exposé de Necker, c'est sa tentative de dédoublement des grands genres Croton et Euphorbia. De ce dernier il üre les Keraselma, les Athymalus ; du premier les Luntia, les Cinogasum et les Crozophora. Pour ce dernier genre il yavait urgence, d’une tentative renouvelée de nos jours en Allemagne, et qui a about à un morcellement considérable du genre Croton. A.-L. de Jussieu, qui avait plus en vue, sans doute, le soin de limiter la famille des Euphorbes et d'en fixer la position, que d'en étudier en par- ticulier les différents genres, légua ce soin à son illustre fils, et c'est en 1$95 que celui-ci publia ses Considéraiions générales sur les Euphorbia- cées, suivies un an après de la Monographie des genres qui la composent. Les herbiers du Muséum, de Jussieu, de Kunth, de Richard et de M. De- lessert ont fourni les matériaux de ce grand travail. amsi que les ouvrages ei les mémoires qui avaient paru sur le même sujet depuis quelques an- nées, et dont les principaux portent le nom de Vabl, de Desfontames, de Forster, de Robert Brown, etc. L'herbier des Jussieu, devenu heu- reusement la propriété du Muséum de Paris, content, avec la plupart des types d'A. de Jussieu, des notes manuserites sur chaque espèce, notes auxquelles nous nous rapporterons toujours dans ce travail, ainsi qu’à celles de Vahl, de Richard, de Desvaux, eic., qui s'y trouvent conservées. À. de Jussieu, à part les genres douteux, en trouva 62 établis dans cette famille, et il y en ajouta 11, ce qui fait un total de 73. 25 appar- tiennent aux dispermes, et 4S aux monospermes:-mais, parmi ces 73 genres, il y en a 4 quin'apparüennent pas aux Euphorbiacées proprement dites, et que nous en retrancherons : ce sont les Buœus, Pachysandra, Hisingera ei Siyloceras. Les Hisingera sont des Flacourtianées. Les Buxus ei Pachysandra ont les ovules tournés dans le sens opposé à celui des Euphorbes (p. 272), et de mème les Siyloceras (p. 272). A. de Jussieu fui le premier à séparer des genres anciens un certain nombre d'espèces qui n’y avaient été évidemment placées qu'à défaut d'une analyse exacte des fleurs. C’est ainsi que le genre Acalypha lui fournit ses Thecacoris, Leptonema, Clacxylon. eic. Des Ricins il distimgua CR HISTORIQUE DE LA CLASSIFICATION. 257 les Mappa, et il montra nettement que le genre Croton n’était qu’un assemblage d'éléments très hétérogènes qui en devaient être forcément distraits. Quoiqu'il ait laissé à d’autres le soin facile de donner des noms nouveaux aux espèces dissemblables, en les distinguant clairement, il créa de fait les genres T'rachycarion, Beyeria, Gynamblosis, Caperonia, Baliospermum et Chiropetalum ; 11 nomma lui-même ce dernier quelques années plus tard. Toutefois le genre Croton demeurait encore composé d'éléments fort hétérogènes. Desvaux avait entrepris d’en faire une étude spéciale, dont les résultats ne nous sont pas parvenus. A partir d'A. de Jussieu, un grand nombre de botanistes ajoutèrent quelques genres aux siens, mais en les faisant toujours rentrer dans sa classification, et en les imtercalant parmi les plus anciens. M. Blume, à Java, en découvrit un assez grand nombre. M. Hasskarl dans lemême pays, Wallich et ses continuateurs dans l'Inde, et, de nosjours, MM. Thwaithes et Dalzell, ont encore enrichi cette liste. M. Brongniart créa un genre australien, et en fit mieux connaitre un autre que Rudge avait incomplétement décrit. Gaudichaud nous rappor- tait vers le même temps le genre Adriania; mais les Euphorbiacées les plus intéressantes de ce payssont, sans contredit, celles que M. Planchon a publiées, les Bertia, les Stachystemon. M. Müller ajoute en ce moment à ce groupe de nouveaux types australiens. D'ailleurs, un grand nombre d'auteurs proposaient des genres isolés de nouvelle création, ou, par suite d'analyses plus exactes que celles deleurs prédécesseurs, adjoignaient aux Euphorbiacées des végétaux qu’on en avait jusque-là séparés, comme firent MM. R. Brown pour le Bennettia, Mercier pour le Platygyne, Miquel pour le Beyeria, Decaisne pour les Bischoffia, les Leptopus, les Pseudanthus de Sieber, de Martius pour le Sennefeldera, les Actinostemon, Tulasne pour le Falconeri, etc. Mais les travaux les plus considérables qui nent eu pour sujet la famille des Euphorbiacées sont dus à M. Klotzsch. Malheureusement les résultats en sont épars çà et là dans un grand nombre de publications. L'auteur a donné successivement, et par fragments, des mémoires re- latifs à des Euphorbiacées de l'Inde, comme les T'rewia (Erichs. Arch.) etles Tiglium (PI. Mey }; à un grand nombre de celles de l'Amérique équatoriale (Erichs. Arch., Hook. Journ., Voy. Seem.), et à plusieurs genres remarquables de la Nouvelle-Hollande (PI. Preiss). Envisageons l’ensemble de ces travaux. 17 958 MORCELLEMENT DU GENRE CROTON. Les résuliais en sont de deux ordres. Rangeons dans le premier la connaissance nouvelle de plus de trente genres australiens ou américains créés avec une prodigieuse activité. Quant au second, il comporte l’ap- plication la plus étendue qu'on ait observée jusqu'ici du principe du morcellement des genres légués par Linné et les Jussieu. C’est de cet ordre de faits que nous devons surtout ici nous occuper. ce que nous ferons dans l’ordre suivant : 1° Examen des coupes établies par M. Kloizsch dans le genre Croton, tel que l'avaient fait les travaux précédents. 2 Examen des nouveaux genres ajoutés à la section des Hippomanées américaines. 3° Examen de la nouvelle tribu des Prosopidoclinées de M. Klotzsch. MORCELLEMENT DU GENRE CROTON. Que le genre Croton de Linné ait eu hesoin d’être décomposé. chacun est d'accord sur ce point. Que mème parmi les Croton à étamines libres et à filets infléchis, à organes couverts de poils étoilés, il y ait eu encore des coupes nécessaires à établir, c'est ce dont personne ne doute. Mais qu'on démembre ce genre à l'infini. c'est ce que je ne saurais admettre, pour celte raison qu'avec le parti pris d'établir un grand nombre de divisions dans le genre linnéen. il n'y a presque pas d'espèce dont on ne puisse faire up genre distinct. Mais sans m'arrèêter ici à des considéra- tions théoriques, j’entrerai immédiatement dans l'examen des faits et l'analvse des organes. Je n'ai pas besoin de dire que toute discussion s'établira seulement ici sur des plantes qui sont les types mêmes de M. Kloizsch, et que l'herbier du Muséum doit à sa munificence. Je pas- serai entièrement sous silence les genres qui n’ont pas été placés à ma disposition dans de semblables conditions. A. Le genre Astræa a pour type le Croion lobatum, L. Son port est très particulier: mais peut-on y trouver les caractères voulus pour con- stituer un genre? La préfloraison du calice est quinconciale; les bords amincis des folioles se recouvrent nettement, et il en est à peu près de même dans toutes les espèces de ce genre: mais il y a d’autres Croton où l'imbrica- tion est également marquée. MORCELLEMENT DU GENRE CROTON. 959 La corolle existe chez le Croton lobatum, dans la fleur femelle; il y a dans l'intervalle des sépales cinq petites languettes étroites, subulées, glanduleuses: dans les autres espèces du même genre qui viennent de l'herbier de Berlin, il n'y a plus que de petits mamelons ou rien du tout, Si donc on accorde quelque valeur à ce caractère, il faut subdiviser ce genre. Le nombre des étamines est remarquable dans le C. lobatum, en ce que le verticille intérieur de l'androcée est constamment incomplet; il ne renferme ordinairement que 2 ou 5 étamimes. Mais ce verticille est com- plet dans l'A. Manihot, K1., l'E. divaricata, Ki., et l'E. tomentosa, KI. Ces espèces ont donc l’androcée comme le Croton Tiglium et d’autres. On ne peut guère cependant les séparer de 4. lobatu. L'inflorescence n’est pas plus caractéristique; elle est celle de beaucoup de Croton. La forme des feuilles, le port, ont quelque chose de plus si- gnificatif. Mais ce seul caractère subsistant avec toute sa valeur, et avec lui, celui qui est tiré de la préfloraison, je ne puis admettre les 4strœa que comme section du genre Croton. B. Le genre Æutropia est séparé des Croton par M. Klotzsch, en faveur du Aottlera brasiliensis, Spreng., pour les motifs suivants: la préfloraison de son calice qui est imbriqué; —l’absence de corolle dans la fleur femelle; — l'absence de disque hypogyne dans cette même fleur et l’inflorescence spéciale. Examinons ces caractères sur l'E. brasiliensis, KI., de la collec- tion de Sellow (herb. de Berlin). Nous trouverons que : La fleur mâle a, en effet, un calice dont la préfloraison est pendant longtemps nettement imbriquée; une corolle de cinq pétales et cinq glandes, avec un nombre d’étamines qui peut s'élever au delà, mais qui est ordinairement de dix. La fleur femelle a un calice 5-6-mère; nous n’avons pas à tenir compte de ce nombre 6 qui se rencontre quelquefois, pas plus que du nombre A que nous-trouverons aussi quelquefois dans le genre Croton. I y a, en dedans de ce calice, une corolle composée de cinq pétales qui sont petits, obtus, glanduleux, mais qui n’en existent pas moins, et qui, chez beaucoup de Croton, n'ont pas d’autre forme, ni de plus grandes dimensions. Puis, entre ces languettes, il y à cinq glandes aplates, superposées aux sépales, carrément découpées dans leur portion supé- rieure et même quelquefois festonnées ou échancrées en ce point. Il reste donc, comme caractères distinctifs des Eutropia, l’imbrication 260 MORCELLEMENT DU GENRE CROTON. persistante de leur calice mâle et le mode de formation des petites cymes composant l'inflorescence, lesquelles peuvent encore, à une certaine hauteur sur l’axe commun, porter une fleur femelle au milieu des fleurs males. Nous ne pouvons, pour ces motifs, faire un genre spécial des Eutropia, mais seulement les considérer comme une section du genre Croton. C. Les Croton æalapensis, KI., hibiscifolius, K1., abutiloides, K]., Draco, Schl., ont servi de types au genre Cyclostigma, auquel M. Klotzsch a ajouté ses C. panamense et denticulatum, et auquel se rapporte encore le Palanostigma de M. de Martius. Ce qui distinguerait ce genre, selon son auteur, ce serait le mode spécial d’inflorescence, la préfloraison du calice, le nombre des divisions du style, etc. Nous pouvons examiner, sous le rapport de la floraison et d'une manière comparative, les C. hibiscifolius et abutiloides. Nous remarquerons que, dans les échan- tillons de l’herbier de Kunth, il y a imbrication assez manifeste pour le premier, et au contraire agencement valvaire pour le second, ce qui ne nous étonnera pas, puisque nous savons que l’une des deux dispositions passe peu à peu à l’autre avec l’âge. Après avoir constaté cette première dissidence entre deux espèces que l'on ne saurait séparer, analysons avec détail le Croton hibiscifolius, KI. Il est facile de voir, par l'analyse de cette plante, que le genre Cycloshgma ne saurait subsister. La fleur mâle a un calice à cinq divisions; leur préfloraison peut être valvaire, mais souvent aussi elle est légèrement intriquée, et alors les portions recouvertes des sépales forment des bords amincis et dépourvus des poils étoilés que porte le reste de leur surface extérieure. Nous avons vu (p. 95) qu'il en est ainsi en réalité des Croton ; que ce n'est qu'à une certaine époque que l’estivation de leur calice devient valvaire, mais qu’elle est d’abord quinconciale. Il y a cinq pétales imbriqués et cinq glandes alternes avec eux. Les étamines à filets inflé- chis et insérées sur un réceptacle villeux dépassent-souvent le nombre de quinze. Tous ces caractères de la fleur mâle sont donc d’un véritable Croton. Quant à la fleur femelle, elle a cinq sépales, cinq pétales alternes, longs, filiformes, subulés, ce que nous rencontrons dans beaucoup de Croton, et cinq glandes superposées aux divisions du calice. L’ovaire, à trois loges uniovulées, est surmonté d'un style qui se divise aussitôt en trois branches, elles-mêmes profondément bifides et enroulées à leur MORCELLEMENT DU GENRE CROTON. 261 extrémité. Il en résulte six rayons, d’où sans doute le nom du genre. Mais combien de Croton ne présentent pas ce caractère, et le nombre des divisions des branches du style peut-il servir à déterminer une seule des divisions qu'on a établies dans ce grand genre Croton? La nature de l’inflorescence, qui est telle que sur un rachis commun il y a un grand nombre de cymes où les fleurs femelles sont mêlées aux fleurs mâles, peut-elle être plus utile pour distinguer le genre Cyclostigma ? Non; si nous nous rappelons que les Eutropia, dont les fleurs ont, du reste, tous les mêmes caractères essentiels, présentent aussi ce mélange des fleurs des deux sexes sur la hauteur du rachis. Que reste-t-il donc? La longueur du rachis, celle des pédicelles floraux, le port de la plante, l’aspect des feuilles. Il n’y à pas là un seul motif valable pour créer un genre spécial, et même, sans doute, une section. Je ne considérerai done les Cyclostioma que comme une sous- section des Æutropia, à cause du plus grand nombre d’étamines qu’on trouve ordinairement dans leur androcée, de la plus grande longueur des pédicelles floraux, et de la plus grande hauteur à laquelle on trouve encore des fleurs femelles dans l’inflorescence commune. D. Le genre Ocalia est créé pour le Croton perdicipes, À. S. H. D'après la description originale, 1l semble que ce genre doive surtout différer des Croton par l'absence d’une corolle dans les fleurs femelles et le mode des divisions du style. Quant à la fleur mâle, elle a cinq divisions calicinales valvaires à une certaine époque, mais qui demeurent pendant longtemps nettement imbriquées ; c’est le caractère de tous les calices de Croton. Les étamines sont au nombre de dix, au plus, mais il y en a quelquefois deux ou trois qui manquent au verticille intérieur. Le calice de la fleur femelle a la même préfloraison que celui de la fleur mâle. Il y a un moment où il est imbriqué (CG. perdicipes !). L'existence d’une corolle dans cette plante est incontestable, malgré la forme étroite des pétales. Il y a un disque glanduleux aplati et les divisions du style sont chacune partagées en plus de deux languettes. Les inflorescences sont terminales et les feuilles sont accompagnées de deux glandes à la base de leur limbe, de deux stipules à la base de leur pétiole. Il en résulte qu’à part quelque différence dans le port, je ne vois rien qui puisse distinguer les Ocalia des Podostachys, et que non-seulement je ne puis regarder les Ocalia comme genre, mais tout au plus comme 262 MORCELLEMENT DU GENRE CROTON. ° section, et j'en pourrais faire simplement une sous-section des Podo- slachys. E. Le genre Barhamia, établi pour le Croton multispicatus, Velloz., le C. hispidus, K1., ei quelques autres espèces voisines, présente des fleurs mâles à 10-45 étamines avec un calice valvaire ou à peine imbriqué et une corolle de cinq pétales dont la préfloraison est imbriquée. Si les Barhamia pouvaient constituer un genre, celui-ci serait composé d'espèces assez hétérogènes, quant à la structure de leur fleur femelle. En eflet, les uns y ont des pétales (B. urticæfolia) , les autres en ont à peine (B. hispida), d’autres enfin en sont dépourvus (B. essequi- boensis). Le caractère de l’inflorescence ne s'y présente pas avec plus de constance. Le B. urticæfolia a des axes rameux, le B. essequiboensis les a à peu près simples. Il ne faut pas s'étonner de ces divergences, puisqu'elles sont la règle dans le genre Croton ; mais à quel titre alors en séparerait-on les Barhamia comme genre? On peut bien, à la rigueur, les admettre à former une section voisine des Ocalia, mais encore pro- bablement faudrait-il subdiviser celle-ci et mettre le B. essequiboensis à part. F.LegenreGeiseleria, dontletypeaétéle Croton glandulosum, L., Jacq., se distingue, dit-on, en ce que ses fleurs mâles sont quaternaires, et pré- sentent, avec quatre sépales et quatre pétales, deux rangées de quatre élamiues. On peut considérer comme exceptionnellesles fleurs construites de cette facon. Sur le C. glandulosum de l'herbier de Kunth et sur celui de la collection de Lherminier, je trouve constamment : cinq sépales, cinq pétales, cinq glandes, cinq petites étamines et cinq grandes, ou quelquefois 6-7 grandes. De même, sur le GC. scordioides. Quant au G. chamædrifolia, K]., je n’ai trouvé qu’une fleur mâle qua- ternaire sur une dizaine que j'ai analysées. Nous savons combien cette déviation de nombre a peu de valeur, et nous ne pouvons conserver ce genre. Néanmoins nous pourrons, à la rigueur, maintenir les Geiseleria comme section, parce que leur port a quelque chose de particulier, que leur calice est parfois un peu inégal dans les fleurs femelles, et à cause de la structure particulière des feuilles et des bractées. G. Le genre Tiglium représente le Croton Tiglium, L. Son port est assez caractérisé ; mais quand on arrive aux signes essentiels, on n’en trouve guère qui differencient suffisamment la plante. MORCELLEMENT DU GENRE CROTON. 263 Le calice est nettement quinconcial ; c’est ce qu'on voit dans les 4strœa et dans de vrais Crolon, mais rarement avec ce degré d’imbrication. Il y à un disque de cinq glandes très distinctes. Les étamines sont souvent au nombre de 15, comme dans l'4stræa Manihot, Mais souvent aussi il y en a davantage, 16 ou 18. La fleur femelle à une corolle de cinq pétales (!) et un disque de cinq glandes aplaties. Le style à trois divisions, mais elles ne sont partagées chacune qu’en deux lanières. Pour ces raisons, je distinguerai les Tiglium des vrais Croton, comme section , à causé de l’imbrication très manifeste du calice; mais, pour cette raison encore, je le rapprocherai beaucoup des Astræu. De ceux-ci cependant, ils demeureront distincts, parce que le plus souvent ils ont au moins quinze étamines. H. Le genre Podostachys a été fondé sur ce que : 1° 11 n'y aurait pas de disque à la fleur mâle. C’est une erreur, car il y a cinq petites glandes au-dessus des divisions du calice. Elles sont petites, mais bien nettes, de couleur blanche dans le P. serrata, KI., et bien visi- bles, libres, aplaties, dans le P. incana, KI. 2° Pas de corolle à la fleur femelle. 1 y en a une de cinq petits pétales étroits, aigus, subulés, dans le P. incana. Dans le P. serrata, non-seule- ment ils existent aussi, mais souvent ils sont rameux, comme dans le Croton penicillatum. 3° Pas de disque à la fleur femelle. 1 y en a un, composé de cmq glandes aplaties, dans le P. serrala. Dans le P. incana, elles se terminent en haut en une pointe conique, et celte portion amincie est seulement appliquée contre la base des sépales, dont on peut l’écarter. Ainsi, la fleur femelle a une corolle, les fleurs mâles ont un disque, comme les femelles. Ces caractères distinctifs étant enlevés, il reste le nombre des étamines, souvent inférieur à 10, ne le dépassant guère, e l'inflorescence, dans laquelle les femelles sont très rapprochées l’une de l’autre et éloignées des cymes mâles. En ne conservant point les Podo- stachys comme genre, je pourrai donc lesadmettre, d’après ces caractères, comme section du genre Croton. 1. Le genre T'imandra a été élabli pour le Cr. brachiatus, Mart. Ce qui semble le distinguer tout d’abord, c’est que l’on dit ses fleurs construites sur le type quaternaire. Cela peut arriver; mais sur les échantillons qua j'ai observés, c’est l'exception. Il y a cinq sépales, cinq pétales, cinq éta- 264 MORCELLEMENT DU GENRE CROTON. mines à chaque verticille et plus rarement quatre. Ce dernier nombre ne peut donc être considéré comme caractéristique. La fleur mâle n'est pas dépourvue de glandes : il y en a unetrès nette au-dessus de chaque sépale dans le T. dichotoma et le T.. serrala. Le nombre 8, 10, n’est pas constant non plus pour l’androcée. I n'y a, il est vrai, que deux verücilles d'étamines le plus souvent dans le T. dichotoma. Maïs, dansle T. serrata, il y en a ordinairement trois, et l'intérieur peut même être complet; alors on trouve quinze étamines. Il reste, pour caractériser les Timandra, le port, la pettesse des feuilles, eîc. Ce n'est pas un genre admissible, et tout au plus une section. J. Genre Lasiogyne. Je n'ai pu examiner le L. brasiliensis, Kl. (Croton brasiliensis, Mart., Mss. herb. Munich); mais M. Grisebach ayant observé une autre espèce de ce genre qui est son L. phlomoides (Croton phlo- moïdes, Pers.), je puis discuter les caractères de cette plante, ce quin'im- plique pas d'une manière absolue qu’il s’agisse réellement d’un Lasiogyne, car encore faudrait-il savoir si M. Kloizsch considère ce Croton comme vraie espèce de son genre Lasiogyne. Quant à celle-ci, elle ne me paraït pas pouvoir constituer un genre distinct. J'y trouve, en effet, pour la fleur mäle : cing sépales ralvaires, cinq pétales imbriqués, cinq glandes et plus de quinze ou vingt étamines à filets infléchis. Dans la fleur femelle, le calice a cmg divisions dont les intérieures sont souvent un peu plus petites que les autres, et il y a une corolle de cmgq petits pétales étroits et linéaires (!). I ya un gros disque de cinq glandes ei le style a trois longues branches dédoublées en lan- guettes étrolies. Les fleurs femelles forment un grand nombre de cymes à la base de l'inflorescence. Pour cette raison, en mème temps qu'à cause du grand nombre d'étamines, j'admettrai bien cette plante à former une section spéciale dans le genre Crofon, section qui même pourra servir d'inter- médiaire entre l'androcée défini des Croton et les étamines en nombre indéterminé des Kioïchiphytum. Mais si le Croïon phlomoïdes est un La- siogyne, celui-ci ne saurait constituer un bon genre. SAPIÉES. 265 SAPIÉES OU HIPPOMANÉES. M. Klotzsch a établi ou conservé dans ce groupe, à part les Séillingia et les Sapium, qu’il a réunis, et le Gymnanthes de Swartz, les genres Cnemidostachys, Mart., Excæcaria, L., Gussonia, Spreng., Sebastiania, Spreng., Sarothrostachys, K1., Actinostemon, Mart., Dactylostemon, KI., Adenogyne, KI., plus un certain nombre d’autres qui ne sauraient être discutés et que chacun s’empressera d'accepter. Nous n’avons donc à examiner ici avec quelque détail que ceux qui viennent d’être énumérés. A. On donne comme caractère des Gussonia, que « le calice des fleurs mâles est réduit à une écaille» . Cependantl’examen du G. discolor, Spreng., de l’herbier de Berlin, me montre que chaque fleur a un calice circulaire (pl. V, fig. 21) à trois petites divisions profondes, imbriquées, dont une postérieure et deux antéro-latérales. Les trois étamines sont alternes avec elles. On ne peut donc point regarder comme caractère invariable ce calice réduit à une seule bractée. Sous ce rapport, le Gussonia à les fleurs du Stillingia ligustrina, Michx., sinon que le calice y est moins développé. Ce qui est à peu près constant, c’est que les fleurs mâles du Gussonia sont solitaires à l’aisselle de leur bractée (fig. 21), et que les fleurs femelles sont portées sur un long pédicelle renflé à son sommet en massue (fig. 22). A ce titre, les Gussonia peuvent constituer une sec tion spéciale dans le genre Stllingia. B. Les Sebastiania sont indiqués comme ayant « de trois à sept éta- mines, munies de bractées étroites et subimbriquées ». Il semblerait par là que les Sebastiana n’ont, comme les Gussonia, qu’une fleur solitaire à Vaisselle de chaque bractée, mais que cette fleur a un nombre variable d’étamines, ce qui ferait, d’autre part, du Sebastiania un genre voisin de l’Actinostemon, dont l’androcée a un nombre indéterminé de parties. Cependant, si l’on analyse le S. brasiliensis, Spreng., qui peut être considéré comme le type du genre, on y trouve une fleur femelle sessile, semblable en tout à celle des Sapium. Quant aux fleurs mâles, elles ne sont pas solitaires ; il y en a trois à l’aisselle de chaque bractée. La fleur médiane terminale est triandre, et il en est généralement de même des deux latérales. Pourtant l’une d’elles, ou toutes deux, peuvent être réduites à deux étamines. Chacune de ces fleurs a un calice. Il est vrai 266 GENRES DU GROUPE DES SAPIÉES. qu’il est fort peu développé: mais. avec quelque attention, on voit qu'il se compose de trois sépales très petits et très étroits, parfaitement alternes avec les étamines et souvent même trilobés. Il est bien rare que ce calice manque complétement. Ceci me semble trancher cette question qu'Ad. de Jussieu avait posée pour les Excæcaria : Y al, à l’aisselle des bractées. une fleur unique. avec des anthères en nombre indéter- miné., portées sur des filets plusieurs fois divisés, ou un assemblage de fleurs réduites à 2-3 étamines? La présence d'un calice, même peu développé, me paraît concluante, autant qu'elle peut l'être d’ailleurs, en l'absence d'études organogéniques. Je pense donc que les Sebastiana ont. à l’aisselle de chaque bractée, une cyme triflore ; que chacune des fleurs qui la composent à un calice à trois divisions et trois étamines alternes: que l'une de ces dernières manque souvent dans les fleurs latéraies, et que c'est à ce titre seulement que les Sebastiana peuvent être considérés comme use section distincte dans le genre Stillingia. C. Je ne vois pas quels traits essentiels caractérisent un Sarothrostachys, et, par exemple. le S. Luchnatiana, K1., ou le S. multiramea, KI. (pl. V, fig. 28. et pl. VI, fig. 12-15). La fleur femelle ou les fleurs femelles qui occupent la base de l’inflorescence sont sessiles, comme celles des vrais Sapium. K]. Les fleurs mäles ne sont plus solitaires. mais réunies en cymes iriflores. Chacune d'elles a un calice à trois divisions et trois étamines alterues (pl. V. fig. 23). Dans les fleurs latérales, une des étamines peut manquer, comme dass le Sebastiana. À part cette diffé- rence, je ne vois pas ce qui distingue les fleurs des Sarothrostachys de celles des Cnemnidostachys, du Stillingia ligustrina, Michx, des Excæ- caria, L. Je ne pourrai donc en faire un genre particulier. Je ne pense pas qu'on puisse distinguer les Cnemidostachys du genre Stillingia. si Ton conuaît toutes les espèces de ce dernier. En ne tenant compte. en effet, que de celles qui ont des fleurs mâles diandres, il n'est pas étonnant qu'on les sépare des Cnemidostachys. qui sont constamment triandres. Prenons encore pour exemple le S. ligustrina, Michx. Je ne crois pas qu'on puisse considérer cette plante comme génériquement distincte du S. sylvatica du même auteur, qui a le plus souvent des fleurs diandres. Comparons donc ce S. ligustrina avec un Cnemidostachys. Nous aurons de part et d'autre une fleur femelle à Ja base d'une inflorescence composée de glomérules mâles portés sur un axe commun. né 2 un à: © Loan. = “ils À à is OO OP GENRES DU GROUPE DES SAPIÉES, 267 La fleur femelle aura un calice à trois divisions imbriquées et un ovaire à trois loges alternes. La fleur mâle aura aussi trois divisions calicinales et trois étamines alternes, à insertion centrale, à anthères extrorses; les feuilles, glabres, pennimerves, bistipulées, pourront être, ainsi que les bractées, accompagnées de deux glandes : je ne puis trouver absolument aucune différence. Je ne parle point des Cnemidostachys, qui ont les coques garnies d’aiguillons, tandis qu’elles sont nues dans les Stüllingia, parce que c’est un caractère qui n’est pas commun à toutes les espèces . du genre Cnemüdostachys. Rien ne peut donc m'autoriser à séparer les deux genres. ÆE. On conçoit fort bien qu’Ad. de Jussieu ait considéré les Excæcaria comme distincts de son genre Microstachys, parce que la plante qu’il a eu occasion d'examiner et de représenter comme type de son genre Excæcaria n’est autre chose qu'un Gymnanthes, plante évidemment bien caractérisée au point de vue générique. Mais il n’en est pas de même des véritables Excæcaria de Linné, qui ont tout à fait l'inflorescence et les fleurs du S. Zigustrina. La meilleure preuve de ce que ces plantes sont génériquement indistinctes, c'est ce qui arrive aux différents botanistes qui analysent, dans les herbiers, les espèces indiennes. Celui-ci note comme Cnemidoslachys ce qu’un autre appelle Sapium ou Stillingia, et ce qu’un autre encore à étiqueté £xcæ- caria. Le fait est qu’il n’y a point de différence possible. F. On ne peut, d'après ce que nous venons de voir, que conserver le Gymnanthes, SW., comme genre distinct. Ses fleurs mâles sont triandres, ou diandres, comme celles des genres précédents, et elles sont disposées en cymes lriflores à l’aisselle des écailles que porte le chaton commun. De ces trois fleurs, la médiane est triandre et les latérales ont tantôt trois et tantôt deux étamines. Mais ce qui est caractéristique de ce genre, c’est que ces élamines sont nues, que le calice dont les divisions devraient alterner avec elles est complétement nul, ou réduit à une petite écaille fort peu développée, rarement davantage. G. Les Adenogyne, K1., ne diffèrent pas des Gymnanthes. M. Klotzsch, considérant leurs fleurs mâles comme {- ou 8- andres, regarde comme une seule fleur le bouquet d'étamines qui est à l’aisselle d’une bractée. Cependant si l’on analyse 4. pachystachys, K1., de l’herbier de Berlin, on voit qu'il y à à l’aisselle de chaque bractée un pédicelle moyen et deux latéraux (pl. V, fig. 19). Le pédicelle moyen se trifurque et se 268 PROSOPIDOCLINÉES. termine par trois anthères. Je pense que c’est là une fleur isolée, car il x a, dans l'intervalle des trois petits filets qui supportent les anthères, une ou deux petites écailles alternes avec les étamines et qui représentent un calice rudimeniaire. Les fleurs latérales ont le plus souvent, dans cette espèce. également trois étamines et un calice plus ou moins incomplet. Cette autre différence que l’on indique pour les Adenogyne, que leurs bractées ne seraient pas glanduleuses, n'existe certes pas pour l'A. pa- chystachys, qui a normalement deux glandes latérales aux bractées mères de ses fleurs, soit mâles, soit femelles. Je ne puis donc, à aucun titre, séparer les Adenogyne des Gymnantkhes. H. Le genre Actinostemon, Mart... est distinct des précédents, pour cette raison qu'à l’aisselle de chacune des bractées de son inflorescence, on trouve des fleurs nues ou accompagnées seulement d'une petite écaille (pl. NV. fig. 17, 18), qui sont ordinairement plus que triandres. Ainsi, dans l’4. acuminatus, 1l se peut bien que les fleurs n’aient que trois étamines, mais On en renconire qui en possèdent une quatrième, par- faite, ou avortée (fig. 17). et il n°y a point d'écailles du tout au point de divergence des filets. Dans l’ 4. grandifolius, KL., non-seulement il y a plus de trois étamines à chaque fleur (fig. 18), mais encore il y a plus de trois fleurs dans chaque cyme axillaire. Il est toutefois rare, dans cette espèce, que les fleurs soient complétement dépourvues d’écailles. ÉTUDE DES PROSOPIDOCLINÉES. La tribu des Prosopidoclinées a été formée par M. Klotzsch, pour les genres Pera, Mui., Peridium, Schott, et Spixia, Leandr., genres auxquels il a joint le Schismatopera. Ce sont toutes plantes de l'Amérique tropi- cale, remarquables par un port commun, assez distinctes des autres Euphorbiacées par quelques caractères spéciaux, mais possédant d’ail- leurs tous leurs caractères essentiels. On a critiqué deux choses dans ce groupe de plantes : d’abord le nom mème de Prosopidoclinées, auquel il vaudrait mieux, sans doute, substituer celui de Péracées (Benth.): puis l'interprétation même de certains organes qui entrent dans la composition des fleurs. Suivons ici encore notre manière ordinaire de procéder, et faisons l'examen appro- ANALYSE D'UN SPIXIA. 969 fondi d’un type, autour duquel il nous sera facile ensuite de grouper les genres Voisins. Le Spiæia lucida, par exemple, est un arbre très répandu au Brésil, et que Leandro de Sacramento a fait le premier connaître, quoique d’une manière incomplète ou inexacte. Cet arbre, très rameux, a une écorce d'un brun grisâtre, assez régulièrement fendillée. Les rameaux portent de larges feuilles alternes, simples, entières, membraneuses et coriaces, à pétiole court, à limbe glabre en dessus, pubescent au contraire à la face inférieure, dans le plus grand nombre des cas. C'est à l’aisselle de ces feuilles que se développent des corps qu’on pourrait prendre, au premier abord, pour des boutons. Ils consistent en effet en petites masses globuleuses portées sur des pédicelles. Mais chacune de ces masses globuleuses, examinée de plus près, présente une ligne saillante qui, d’un côté, occupe verticalement toute sa hauteur. En face de cette ligne, ilse trouve, à la base du prétendu bouton, une petite bractée écailleuse en face de laquelle s’en trouve une autre : elles s’imbriquent entre elles dans le jeune âge de l’inflorescence. À un moment donné, en haut de la ligne verticale dont nous venons de parler, il se produit une solution de continuité qui bientôt s'étend jusqu’en bas. On voit, dans l’intérieur du sac globuleux ainsi ouvert, non- pas simplement des organes sexuels, mais bien une inflorescence complète. L’involucre qui la protégeait s'ouvre et s'étale, et souvent même tombe tout à fait. Le Spiæia est une plante dioïque, et sur les pieds femelles on ne trouve que des fleurs pistillées dans cet involucre. Dans les pieds mâles on rencontre non-seulement des fleurs staminées, mais encore des femelles rudimentaires. Les fleurs mâles occupent le centre de leur involucre. Au sommet s’en trouve une qui est terminale; sa structure est assez simple. Elle se compose d’un calice en forme de cupule, dont le bord est inégalement découpé, mais qui parfois présente assez de régularité pour qu’on y distingue quatre dents principales, peu égales entre elles. Du fond de la fleur part l’androcée, iei composé le plus souvent de quatre étamines. Leurs filets partent du centre où leurs bases sont soudées entre elles, puis ils deviennent libres et s’allongent de facon à devenir exserts. Chacun d’eux supporte une grosse anthère ovoïde, extrorse, à deux loges qui s'ouvrent par une fente longitudinale et sont unies par un épais connectif. Quand le calice porte mani- 270 ANALYSE D'UN SPIXIA. fesiement quatre dimisions, les étamines répondent à leur intervalle. L'inflorescence est définie. car sur les côtés de cette fleur mâle termi- nale, on en trouve deux latérales qui sont moius développées et dont l'organisation peut être plus simple encore. Elles n’ont souvent, en effet, que deux étamines partant également du fond de la fleur et à anthères extrorses. La eyme peut se développer davantage, et l'on peut, au lien de trois fleurs mâles ainsi groupées. en avoir cinq. sept. par exemple. Aux quatre coins de l’inflorescence se trouvent, dit-on, les fleurs femelles avortées. Elles se réduisent à un gynécée bien imparfait. C'est un gros corps charnu qui se compose de deux parties. L'une d'elles, basilaire, représenterait l'ovaire; elle est convertie de poils et ne renferme point de vestige de graines. Au-dessus est la seconde portion, beaucoup plus épaisse, articulée sur le sommet de la précédente, charnue, gla- duleuse. L'ensemble de l'organe, comprimé entre l'involucre et les ileurs mâles, se moule, pour ainsi dire, dans leur intervalle. Il en résulte que ce corps est prismatique, triangulaire, à trois arêtes très saillantes. Ce qui me rend un peu incrédule à l'égard de la nature attribuée à ces corps, c’est que, lorsque j'ai observé une fleur femelle anormalement développée au milieu de l'inflorescence mâle (p. 205), elle était centrale et non périphérique. Sur les pieds femelles, les involacres globuleux ont d’abord absolument la même apparence que ceux des pieds mâles. Les fleurs femelles y sont ordinairement au nombre de quaire. Alors, en regardant Pinvolucre, par la fente verticale qui s'y esi produite, on en voit deux placées à droite et deux à gauche, deux en avant et deux en arrière. Mais elles n'occupent pas absolument le sommet de l'axe, car celui-ci peut se pro- longer entre elles, sous forme d’une petite colonne centrale (pl: IE fig. 25, a) qu'on n'aperçoit qu'en les écartant. Chaque fleur aun calice qui lui est propre, petit, membraneux, d'une seule pièce à la base et divisé supérieurement en deux lobes inégaux, au moins, et souvent davantage. Dans l’intérieur se trouve le pistil. Son ovaire (pl. IL fig. 35) est ovoide, chargé de poils étoilés et imbriqués, et supérieurement il se continue en S'effilant avec un style cyhndrique très court. Celui-ci s'épanche en dehors, et, se dilatant. forme une sorte d'évasement infun- dibuliforme dont toute la surface concave est stigmatique. Les bordssont divisés en trois lobes papilleux et se réfléchissent en dehors. La séparation de l'ovaire en plusieurs loges n'est pas indiquée au ANALYSE D'UN SPIXIA. 274 dehors par de profonds sillons, comme cela arrive chez la plupart des Euphorbiacées. Ces loges sont au nombre de trois, et chacune d'elles contient un ovule suspendu en haut de l'angle interne. Il est anatrope, à raphé intérieur, à micropyle dirigé en dehors et en haut. Au-dessus de lui se trouve un petit obturateur qui s'applique sur le micropyle et qui est divisé en deux lobes par une scissure verticale médiane; les bords en sont finement frangés. Après l'épanouissement des fleurs femelles, l’involucre tombe, les pistils deviennent des fruits capsulaires globuleux; leur paroi extérieure est épaisse et dure, leurs cloisons minces et fragiles. De là le mode de déhiscence septifrage qu’on y observe (p. 203). Les graines sont, comme nous l'avons vu (p. 183), pourvues d’un albumen et d’une caroncule. De plus, elles sont généralement coiffées des débris de lobturateur. Je ne pense pas que les Pera et les Peridium soient génériquement distincts des Spivia. Que si, en effet, on veut séparer les Spivia des Peridium, parce que les premiers n’ont que de deux à quatre étamines, tandis que les autres en ont jusqu'à quinze, on verra que certaines fleurs du dernier genre sont assez réduites, sous ce rapport, pour appartenir au premier. Quant aux Pera, les fleurs en sont tellement variables dans leur structure, qu’elles peuvent avoir absolument le même nombre d'éta- mines que les Peridium. D'ailleurs on a souvent, je pense, considéré une masse de fleurs de ces deux derniers genres comme formant une fleur unique, car on à regardé les étamines comme accompagnées d’écailles interposées qui semblent représenter des sépales rudimentaires ; la seule différence serait donc le peu de développement de ces derniers dans quelques espèces. Le Schismatopera a tousles caractères des Pera, sinon que son androcée est porté par une colonne allongée , formée sans doute par la soudure des filets. La fleur femelle étant d’ailleurs celle des Pera, ainsi que j'ai pu mwen assurer par l'observation d’un cas de monœæcie accidentelle (p. 205), je ne puis distinguer le Schismatopera qu'à titre de section, attendu que, dans les véritables Pera, pareïlle soudure des filets stami- naux existe, mais seulement dans une beaucoup plus petite étendue. La monadelphie y est cependant, je pense, incontestable. Jusqu'à présent M. Klotzsch a établi de nouveaux genres parmi les Euphorbiacées ou dédoublé les anciens; mais il les a toujours fait rentrer dans les tribus indiquées par A. de Jussieu, sauf les genres qu’il a réunis 9279 CLASSIFICATION DA. DE JUSSIEU. sous le nom de Prosopidoclinées. Nous ne savons pas si, comme résultat de ses longues recherches spéciales, M. Klotzsch a été amené à modifier ces divisions ; mais, dans l'application, elles ont offert aux botanistes de nombreuses difficultés, si bien que plusieurs même ont dù proposer de les abandonner. On sait, en effet, que A. de Jussieu a divisé toutes les Euphorbiacées en six sections, que depuis on a baptisées du nom du genre le plus impor- tant qui s’y trouve, et que ces sections sont les suivantes : let IT. Buxées et Phyllanthées. Elles comprennent toutes les Euphor- biacées dispermes : la première, celles qui ont un corps central (pistil rudimentaire) dans la fleur mâle ; la seconde, celles qui en étant dépour- vues, ont les étamines insérées au centre du réceptacle. La première section est composée de genres hétérogènes. Le Buis, qui lui a donné son nom, n’est pas une Euphorbiacée pour les raisons suivantes : Ses organes de végétation ne sont pas ceux des Euphorbiacées. Son pistil ne se développe pas de la même manière. Les styles y sont périphériques et non centraux; entre eux se trouvent interposés trois corps saillants qui ne sont autre chose que les extrémités des placentas. Les ovules, au nombre de deux dans chaque loge, ne sont point tour- nés dans le même sens; ils descendent du sommet de la loge, leur mi- cropyle est tourné en haut et en dedans, leur raphé en dehors. Les graines ne sont point surmontées d’une caroncule dépendant de l’exostome ; la masse charnue qui les accompagne dépend de l’ombilie, et tient, par conséquent, de la nature des arilles véritables. Il n’y a de commun avec certaines Euphorbiacées que la déhiscence élastique du fruit, mais elle s'opère ici d’une facon spéciale qui ne se rencontre point dans cette famille. (Voy. Bull. Soc. Bot. Fr., 1856, p. 285.) Les Pachysandra et les Sarcococca, qu’on a placés parmi les Buxées, ne sont pas des Euphorbiacées non plus. Si l’on conserve cette section, 1l faut donc au moins en changer le nom. La seconde section est également composée d'éléments très divers. Ainst les Briedelia, qui en font partie, ont un pistil rudimentaire dans la fleur mäle; donc ils devraient être placés dans la première section. De même les Micranthea, les Andrachne, qui ont ou peuvent avoir, d’après Ad. de Jussieu lui-même, un corps central au milieu de l’androcée. Enfin, les LES CLUYTIA NE SONT PAS DES PHYLLANTHÉES. 273 - Cluytia qui n’ont jamais qu’un ovule dans chaque loge, à quelque âge que ce soit, y sont placés avec les Phyllanthus qui en ont deux et les Briedelia qui en sont bien distincts. A une certaine époque les genres Cluytia et Briedelia étaient entière ment confondus l’un avec l’autre. La cause de cette confusion se trou vait, sans doute, dans la ressemblance extérieure que présentent surtout les fleurs mâles dans toutes ces plantes. Toutefois, les Cluytia d’origine indienne avaient déjà semblé à Ad. de Jussieu s’écarter de ceux du Cap et d'Arabie. Se fondant sur les caractères mêmes qu’en donnent Loureiro et Roxburgh, l’auteur de la Monographie des Euphorbiacées remarque chez ces plantes Pabsence des glandes séparées, remplacées par un disque simple dans les fleurs mâles, par un tube dans les femelles et, ce qui est bien plus important, la présence fréquente de deux ovules dans chaque Bee. Ad. de Jussieu aurait pu aller plus loin; car les différences sont bien plus tranchées et l’on peut dire que, s’il y a une ressemblance, elle n’est que très superficielle et disparaît devant le plus léger examen. Il est bien vrai que d’un peu loin la fleur mâle présente chez les Cluytia, comme chez les Briedelia une colonne centrale qui supporte, en forme de branches de candélabre, la partie supérieure, libre, des filets staminaux: il est vrai encore que l’on rencontre à leur sommet cinq anthères introrses, biloculaires et à déhiscence longitudinale. Mais la position de ces éta- mines par rapport au calice est tout à fait différente : elles sont super- posées aux sépales chez les Briedelia ; dans les Cluytia, elles sont constamn- ment alternes avec eux. Les autres parties de la fleur présentent d’ailleurs d'importantes dissemblances. Je ne parle point de la forme spéciale des petits pétales des Briedelia ; c'est là un caractère de peu d'importance; ce qu'il faut avant tout remarquer, c’est que leur insertion est périgyne. Une cupule de nature axile, formée d’un tissu glanduleux discoïde, porte à son pour- tour ces pétales, tandis que c’est au fond de sa concavité que se trouve la base du pistil. Les pétales des Cluylia sont, au contraire, hypogynes au début. Il n’y a pas d’ailleurs la moindre analogie entre le double disque glanduleux de la fleur mâle des Cluytia et le disque simple de celle des Briedelia. C’est surtout à l'examen comparatif des fleurs femelles qu’il faut avoir recours pour montrer combien ici, ainsi qu'ailleurs, la seule analogie 18 Fe. 7h AFFINITES à AMANOS ET DES BRIEDELIA.. Lo) extérieure, lointaine, a pu causer d'erreurs ei faire LA & hs véritables affinniés. Les Cluytia ne doivent pas être rapprochés des Briedelia, parce qu'ils ne leur ressemblent par aucun caractère € essentiel. * Bien plus les Cluytia ne doivent"pas être réunis aux Phyllanthées, car ils n’ont aucun de leurs caractères. Je dirai comment. acceptant cette analogie sur la foi des auteurs. et m’étonpani de trouyer-ainsi une plante à loges uniovulées, mêlée avec des végétaux dont les loges ont toujours deux ovules, je me plus longtemps à à penser que ces corps étai au nombre de deux d'abord, puis que l'un avortait, s’arrêtait dans développement. Cette supposition n'est pas fondée. J'ai pu suivre le développement organogénique des Cluytia qui n'ont jamais qu'un seul ovule dans chaque loge. à quelque moment qu'on les examine. Les Briedelia ont, au contraire, constamment deux ovules; ce n'est qu'à un âge très avancé que l’un d'eux peut cesser de se développer et qu'uve seule graine envahit toute la loge. Encore retrouve-i-on tou— jours un rudiment de l'autre à son côté. au-dessous de l'obturateur commun. Le nombre des loges et la consistance charnue on ligneuse du péri- carpe n'a pas non plus de valeur. Il y a en eflei des Briedelia à trois loges pour lesquels on a fait un genre particulier et qu'on aurait pu laisser à l’état de section: je veux parler des Ænomospermum Dalz. Tous les caractères des Briedelia à ovaire biloculaire se retrouvent chez eux. Ez fin il y a de ces deruiers qui ont un péricarpe peu charpu où à peu près sec. Au premier abord, on est tenté, malgré l'existence des loges biovulées. de séparer les Briedelia et les Anomospermum des Phyllanihées, à cause de l'insertion périgynique souveni si marquée des pétales. Toutefois, il est une observation qui empêchera sans doute de le faire, €est la sui- vanie : il est de règle que l'insertion des étamines réponde à celle de la corolle. lei, les étamines partent du cenire de la fleur; les péiales sont périgyces. au contraire. C'est que le réceptacle. en s "évasant pour devenir _cupuliforme, a éloigné plus ou moins la base de la corelle de celle de landrocée ; ce ne peut être qu'un phénomène consécutif, qui ne s'est point produit chez les Phyllanthées pétalées comme les Leptopus, où les pétales demeurent hypogynes. Mais il est, je pense, une auire preuye qui paraîtra plus convaincante. en même temps qu'elle montrera une analogie qu'on ne semblait pas avoir jusqu'ici soupconnée. ds ‘5 À AFFINITÉS DES AMANOA ET DES BRIEDELIA. 275 Les Amanoa étaient placés par Ad. de Jussieu dans sa tribu des Buxtes, c'est-à-dire avec des plantes qui ne diffèrent des Phyllanthées que par la présence d’un pisül rudimentaire au centre de la fleur mâle. J'ai déjà insisté sur le peu de valeur de ce caractere distinctif. A. de Jus- sieu lui-même l'a d’ailleurs négligé quand il a classé parmi les Phyllan - thées les Cluytia el les Briedelia qu'il a représentés avec ce corps central. Étudié de près, un Amanoa n’est autre chose qu’un Briedelia à pistil triloculaire, c’est-à-dire un Anomospermum. C'est ce dont on peut se convaincre, non en lisant les descriptions des auteurs, mais en comparant les unes aux autres les plantes telles que la nature nous les donne. D’après les descriptions, en effet, les 4Amanoa sont apétales. Il est vrai que leur corolle est petite; mais ils en ont une formée de cinq pétales triangulaires, ou à peu près, et rappelant beaucoup ceux des Briedelia. J'ajouterai que ces pétales ont une insertion périgynique. Par là se trouve expliquée, je pense, la surprise des premiers botanistes qui observèrent des Amanoa dans l’ancien monde. Jusque-là on avait cru ces plautes uniquement américaines; mais on avait compté sans les Briedelia à ovaire triloculaire, c’est-à-dire les Anomospermum. Les Ama- noa ont cinq divisions au calice et cinq petits pétales alternes périgynes, insérés au pourtour d’un disque glanduleux cupuliforme. Il en est de mème des Anomospermum. Les Amanoa ont cinq étamines à anthères introrses superposées aux sépales et s’insérant à la base d’un corps cen- tral trifide ou tripartit (pistül rudimentaire) ; de même aussi les Anomosper- mum. La fleur femelle a dans les uns et les autres cinq sépales, cinq petits pétales alternes périgynes et un disque glanduleux hypogyne qui entoure un ovaire à {rois loges biovulées, avec un obturateur commun pour les deux ovules et un style à trois branches plus ou moins profondément divisées en deux lobes. Il ne reste donc entre ces plantes qu’une légère différence dans la longueur du support commun des étamines et de la préfloraison qui peut être valvaire ou subquinconciale, ce qui varie, du reste, dans les deux genres. Si l’on ajoute que les organes de la végéta= tion sont aussi les mêmes, des feuilles alternes, bistipulées, des indo- rescences en glomérules situés à l’aisselle des feuilles, ou à celle des bractées que porte un axe terminal commun, on reconnaitra que ce sont des plantes tout à fait congénères, que les Amanoa ne devraient eonsti- tuer peut-être qu’une section dans le genre Anomospermum, et que la première et la seconde tribus des Euphorhiacées de Ad. de Jussieu se 976 EXCLUSION DES STYLOCERAS. irouvent ainsi réunies par les termes extrêmes, comme elles le sont d’ail- leurs à chaque pas. La troisième section, celle des Crotonées, ne devrait renfermer que des genres à loges uniovulées; cependant on y trouve les Hyœænanche qui les ont dispermes. La quatrième section est celle des Acalyphées. En comparant ses caractères généraux et en recherchant quelles différences ils présentent avec ceux de la section précédente, on voit clairement qu'il n'y en a aucune qui soit du moins absolue. L’apétalie des Acalyphées, leur pré- floraison généralement valvaire, tels sont les seuls caractères distinetifs qu'on y observe. Mais il y a bien des Crotonées apétales et à calice val- vaire et, d'autre part, bien des Acalyphées dont la préfloraison n’est pas valvaire. Quelle meilleure preuve peut-on trouver de l'impossibilité qu'il y a de distinguer les deux sections, que l'existence du groupe Adisca liant indissolublement, comme l’a démontré il y a longtemps M. Hasskarl, les Rottlera qui sont des Crotonées aux Mappa qui sont des Acalyphées? Les faits analogues se sont depuis considérablement multi- pliës. La cinquième section, celle des Hippomanées, est très naturelle dans la plupart des genres qu'elle contient. Cependant les Styloceras qui s’y trouvent renfermés n’ont, comme nous allons le voir, aucun des carac- tères de cette section et même aucun caractère appartenant aux Euphor- biacées. Le Styloceras (pl. XX) a les fleurs mâles nues, à étamines en nombre indéterminé (fig. 25). Le pistil de sa fleur femelle est à deux ou trois loges et chacune de celles-ci est biovulée. Mais, à une certaine époque, une fausse cloison part de la périphérie de chaque loge et s’avance entre les deux ovules sollatéraux, jusqu'à l'angle interne où l’on trouve encore une ligne de séparation indiquée dans le fruit (fig. 34). Les deux ovules collatéraux sont suspendus et tournés comme ceux des Buis, et non comme ceux des Euphorbes; le raphé est extérieur, le micropyle en dedans et en haut (fig. 35). Les styles sont implantés comme ceux des Buis. Donc cette plante, écartée des Euphorbiacées, doit former un groupe spécial des Stylocérées qui doit se placer auprès des Buxacées proprement dites, dont la distinguera toujours sa fleur mâle nue, à androcée indéter- miné, et la fausse cloison qui, comme dans les Lins, vient y partager CONFUSION DES SECTIONS. 9277 chaque loge en deux parties et a fait penser que le nombre des loges y était double de celui des styles. La sixième section, celle des Euphorbiées, ne comprend que quatre genres. L'un d’eux est l'Euphorbe, le second le Pedilanthus, et, d’après ce que nous avons dit (p. 56), ces plantes sont considérées comme ayant des fleurs mâles monandres et une fleur femelle centrale ren- fermées dans un involucre commun, ici régulier, là irrégulier. Les deux autres genres de la section, quisont le Dalechampia et l'An- thoslema, n'ontaucun rapport avec lesprécédents. Le Dalechampia, avons- nous vu, n’a pas de fleurs monandres etil n’a pas un involucre commun pour toutes sesfleurs. Nous avons montré (p. 59), quelles sont ses véri- tables affinités à notre avis et comment il n’est qu'un -{nabœæna où un Pluknetia dont les fleurs mâles sont disposées en inflorescence déterminée au lieu de l'être en épi composé. L’Anthostema, au contraire, est une plante qui doit être placée dans un groupe très voisin de celui des Sapium, sa fleur mâle est réellement monandre, et les fleurs de ses deux sexes ont un véritable calice, ce qui ne se rencontre pas dans les Euphorbes (p. 69). Cette section ne peut donc subsister, parce que les éléments en sont tout à fait discordants. Cette classification a, par conséquent, le grave inconvénient, suivant les auteurs qui ont eu à l’employer (voy. Linn. 1856, p. 299), que les divisions en deviennent tout à fait indistinctes dans la pratique et que les diverses sections passent de l’une à l’autre sans intermédiaire. Il est arrivé, en effet, qu’un auteur plaçât, pour de bonnes raisons, un genre dans les Crotonées, qu'un autre avait rangé, pour de bonnes raisons aussi, et sous un nom différent, parmi les Acalyphées. Nous avons vu que l'auteur lui-même avait mis des Phyllanthées parmi ses Buxacées et réci- proquement, Il ÿ a un genre, le Redia, qui a été placé sous deux noms distincts dans les Hippomanées et les Acalyphées. Le Dalechampia, sous le nom de Cremophyllum, à été tout a tour une Euphorbiée et une Aca- lyphée, etc., etc. C’est en présence de semblables difficultés, dont je ne veux pas ici multiplier les exemples, que MM. Hasskarl et Zollinger sont arrivés à regarder comme impossible cette classification. Le dernier a réuni en deux groupes toutes ces sections confondues. Dans le premier, il a placé toutes les plantes à loges ovariennes biovulées; dans le second, tous les genres à loges uniovulées. C’est ce que nous ferons également, ’# CI 978 CAUSES DES DÉVIATIONS. Pour les divisions uliérieures, j'ai recherché quelques types faciles à étudier, aussi complets que possibles. je les ai analvsés avec précision, puis j'en ai fait dériver tous les autres genres qui cemposent cette grande famille, en cherchant à montrer comment ilsen découlent graduellement, par les modifications suivantes : Ou le nombre des loges ovariennes va en diminuant peu à peu: le plus souvent il est de trois au début. il descend à deux, puis à ur. Ou l'androcée était diplostémoné: un de ses verlicilles disparaît, il devient isostémone: mais il y a des intermédiaires : le verticille qui disparait ne le fait d’abord qu'incomplétement. D'autre part. le nombre es étamines, au lieu de diminuer. augmente: 1l y en a trois xerticilles, puis quatre. puis cinq. puis un nombre indétermiué. ou encore, au lieu de former des verticilles alternes, ces étamines constituent des rangées superposées. Ou les appendices qui constituent les verüicilles floraux étaient soudés et ils se désunissent: ou l'inverse a lieu : les étanines libres deviennent moradelphes, polvadelphes: les corolles polypétales de- xienpent gamopétales. etc. Ou la fleur possédait de ces faux verticilles d'organes axiles qu'on nomme disque; il y en avait deux; leur nombre diminue, puis ils dis- paraissent complétement. Ou la préfloraison était imbriquée : elle devient valvaire. Les appen- dices floraux se recouvrent toujours l'un l’autre, puis ils ne se touchent plus que bord à bord: ce qui était transitoire dans un genre persiste das un autre jusqu'à l'âge adulte. Tous les caractères séparalifs des genres seront dope ainsi tirés de la fleur elle-mème. Dans un très petit nombre de cas, la fleur ne changeant pas. l'inflorescence variant avec les signes tirés du port de la plante. nous avons pu recourir à ce dernier caractère, mais plus souvent par le respect pour la tradition et l'existence d’un genre émané d’une autorité ancienne et respectable. que par le désir de séparer des groupes que nous conseh- tirions très volontiers à ne considérer que comme des sections d'un même genre. s re Tel qu'est ce mode de classification, il est eucore essentiellement défectueux. On sait trop bien que c’est toujours en vain que nous cher- cherons dans un arrangement linéaire et successif l'idéal d’un arrange- ment iaxonomique quelconque. sa CLASSIFICATION PARALLÈLE. 279 Si la fécondité du principe des classilications parallèles est incon- testable, ce doit être surtout pour les botanistes. Et quoiqu'il ne les ait pas eus spécialement en vue, il fallait qu'un Geoffroy Saint Hilaire leur formulat les lois des affinités mulüples, pour les tirer de l'impuissance de l’ordination linéaire. Donc les diverses séries que l’on peut faire ainsi dériver de certains types ne doivent pas être considérées comme se succédant dans une voie unique. Comme les affinités sont multiples, ces séries doivent être sup- posées se classant parallèlement et se juxtaposant, pour ainsi dire; de telle sorte qu'il y a confusion à certains niveaux entre deux termes de deux ou de plusieurs séries voisines. Et encore que le parallélisme de ces séries soit indispensable à observer, il ne faut pas cependant les classer sur une seule surface plane, de telle facon que la série extrême de aroite soit aussi éloignée que possible de celle qui oceupe l’extrème gauche Il y a entre elles deux des affinités ainsi Inobservées, qui seront maintenues, si on les suppose toutes descendant sur la surface d’une montagne ou d’un cône, au sommet duquel elles convergeront vers un type qui sera le plus parfait de ceux que nous connaissons dans l’ordre étudié. Et, pour prolonger cette comparaison, il en résultera qu’à divers niveaux, où pourra trouver des cercles parallèles à la base de ce cône, sur lesquels on observera, non plus en descendant ou en montant, mais en Suivant de droite à gauche leur circonférence, des genres parfaitement comparables, et, au lieu de cercles, ce pourront être des courbes variables, répondant à la périphérie de différentes sections coniques non parallèles à la base. La cause en sera que les diverses séries ne sont point égales entre elles et que les termes qui les composent ne sont point également espacés. Remarquons toutefois qu'à mesure que la nature nous est plus complétement connue, de nouveaux genres s’interposent peu à peu aux anciens, qui rendent les séries d'autant plus comparables entre elles. Si l’on veut observer quelques applications de ce qui précède, on verra bien que c’est sur une semblable ligne de conjonction transversale que M. Hasskarl, par exemple, a trouvé qu'un Adisca servant d'intermédiaire incontestable entre un Rottlera et un Mappa, s’opposait complétement à ce qu'on maintint la séparation qu'avait posée A. de Jussieu entre ses Crotonées et ses Acalyphées. C’est ainsi que, un peu plus tard, M. Bentham, interposant aux Rottlera, aux Conceveiba et aux Alchornea, , 280: La DÉFAUTS DE LA SÉRIE LINÉAIRE. son nouveau geure Shpellaria, vint confondre sur un autre point ces deux grandes sections. Ce qui done devait les rendre d'autant plus dis- tinctes dans l'esprit du botaniste illustre qui les avait établies, c'était la non-existence de ces intermédiaires dont le nombre augmentera sans cesse avec les nouvelles découvertes. Les mèmes défauts se retrouveront à chaque pas dans la classification que j'ai adoptée, parce que, pour être exposée dans un livre, elle doit être liméaire. Les inconvénients sans doute en seraient moindres si elle était disposée sur une surface; mais, en tous cas, je me les dissimule si peu que j'en exposerai 1ci quelques exemples, pris parmi les plus frap- panis : Un Ricinus, un Boutonia se ressemblent beaucoup; il n'y a de diffe- rence entre eux que la polyadelphie ou l'indépendance des étamines. Cependant ces deux genres se trouvent ici éloignés l'un de l’autre. ” Un Cleëdion ressemble beaucoup à un Alchornea par sa fleur femelle. Mais il en diffère essentiellement par sa fleur mäle et, comme celle-ci - est tellement semblable à celle d’un Boutonia ou d’un Rotilera, que l'on ne pourrait, sans être prévenu, les distinguer, je suis forcé de le rappro- cher de ces derniers, en le laissant à quelque distance de l’Alchornea. qui a bien plus les fleurs femelles d’un Cleidion que celles d’un Fos ou d'un Roftlera. Un Hemicyclia et un Drypetes se ressemblent tellement par leur peu que je voudrais ne pas les disjoindre; mais le premier a un grand nombre d’étamines, le second possède un androcée tout au plusisostémone, et je suis obligé de le laisser à côté d’un Fluggea qui lui est complétement identique sous ce rapport. Je bornerai là ces exemples. Ils montrent que ious nos efforts sont impuissanis, en présence des relations multiples qu’affectent de toutes parts les êtres qui nous entourent. C’est la lutte, dont parle le grand botaniste Gœthe, de l'homme contre la nature infinie. On est assuré toujours de trouver l'homme surpassé. DESCRIPTION DES GENRES. EUPHORBIACÉES UNIOVULÉES. À. E. UNIOVULÉES HERMAPHRODITES (EUPHORBIIDÉES). 1. Euphorbiidée à fleurs régulières. EUPHORBIA L.-Juss.-Rœp. (4) Athymalus Neck. Keraselma Neck. Anisophyllum Haw. Alectoroctonum Schlechl. Dactylanthus Haw. Esula Haw. Galarhœus Haw. Medusea Haw. Treisia Haw. Euphorbium Isn. Poinsettia Grah. Tithymalus Tourn.-Adans.-Gærtn.-Neck. © T'ithymaloides Tourn. (PL. Let pl. I, fig. 1-10.) ele oje oje ele ele sis ele © ele ele cs FLEURS hermaphrodites (ou polygames, par avortement du gynécée). Calice gamosépale, campanulé ou turbiné, à cinq divisions généra- lement peu profondes, finement découpées sur les bords; laciniées ou plus rarement entières; préfloraison quinconciale (pl. I, fig. 3h). Dans (1) J'ai employé ce signe pour représenter l’idée de fraction; sa valeur change selon la position qu'il occupe. Placé après un nom, il représente assez exactement le mot spec. des auteurs; ainsi Leptonema A. Juss., suivi de Acalypha ? Poir., représente la même chose que Acalyphæ spec. Poir. — Par contre, ici Athymalus Neck., suivant Euphorbia, indique que les Athymalus Neck. doivent, pour moi, faire partie du genre Euphorbia. 282 E. UNIOVULÉES. l'intervalle des sépales. cinq glandes de forme très variable, formant un celicule à cinq divisions dont une (lantérieure) ou plusieurs peuvent manquer (fig. 5). Parfois chacune de cesglandes est doublée d’un organe foliacé plus extérieur qu'elle, membraneux. coloré, pétaloïde, à deux moiliés insymétriques. Ces cinq organes forment autour de toute la fleur un second périanthe (fig. 6) à préfloraison tordue ou imbriquée, dent les divisions s'insèrent entre celles du calice, mais dont la partie libre est rejetée lors de l'anthèse et s'étale eu dehors de lui. — Androcée contitué par un nombre indéfini (fig. 17) d'étamines réunies en cinq faisceaux superposés aux sépales. Chaque faisceau est composé d'un nombre variable d'étamines échelonnées sur deux rangées (fig. 34 an.) rayon- nantes parallèles. Filets tous soudés à leur base en une masse unique, libres supérieurement daus leur plus grande étendue, arrondis, séparés à un certain âge (fig. 18-19) en deux portious inégales par un articulation transversale. Anthères globuleuses, exirorses, à deux loges didymes (fig. 18) s'ouvrant par une fente longitudinale, devenant souvent oblique ou presque transversale, par suite de l’inclinaison de l’anthère sur son filet. — Disque constitué par cinq glandes alternes avec les faisceaux staminaux, devenant souvent en grandissant des lames bractéiformes divisées , laciniées d’une manière variable (/ig. 17 gl) et plus ou moins soulevées avec le calice; s'étendant latéralement jusqu'au pied des filets staminaux, sans se confondre avec eux. Gynécée. — Ovaire à trois loges uniovulées, superposées aux sépales 1, 2 et 3 (fig.5).Style à portion basilaire unique généralement courte, rapi- dement divisée en trois branches bifides, garnies de tissu stigmatique en dedans et au sommet parfois épaissi (fig. 28). Pistil supporté par l'axe floral allongé de manière à constituer un podogyne dressé d’abord et inclus dans le calice, se développant plus tard et se courbant pour se coucher dans l'intervalle de deux des divisions du calice, puis se redres- sant à l’époque de la maturité du fruit. — Second disque hypogyne, non constant, formé au-dessous de l'ovaire par une expansion tardive du podogvne (fig. 27, 98), en un tissu glanduleux à trois lobes obtus, le plus souvent inégaux, superposés aux loges de l’ovaire ou à six lobes dont trois alternent avec ces loges. Ovules pendus, anatropes, à micropyle supérieur et extérieur, à raphé intérieur, surmontés d'un chapeau de tissu conducteur (obturateur) campanuliforme, Souvent frangé sur ses bords; muni au centre de sa EUPHORBIA. 283 face inférieure d’un prolongement conique qui pénètre dans le micropyle (pl. IX, fig. 16 ob). Fruir capsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes, à déhiscence élastique. Endocarpe ligneux; mésocarpe ordinairement membraneux et mince, mais parfois épais, celluleux, spongieux (pl. IF, fig. 1), donnant au fruit, tant qu’il n’est pas mûr, l'aspect charnu. Graines ovoïdes, allongées, à extrémité inférieure obtuse, plus épaisse, à extrémité supérieure coupée en biseau, coiffée d’une caroncule entière ou découpée sur ses bords. Surface de la graine lisse, unie ou Imégale et chagrinée par le développement inégal de la primine. Albumen charnu, oléagineux, abondant. Embryon presque aussi long que l’albumen ou plus court que lui. Radicule arrondie, cotylédons plans, un peu convexes, tournés le plus souvent l’un vers l'angle interne, l’autre vers l'extérieur; mais parfois aussi latéraux tous les deux (pl. I, fig. 7). Plantes annuelles ou vivaces, herbacées ou sous-ligneuses; ou arbo- rescentes, ligneuses, ou grasses et charnües, dont tous les organes sont gorgés de sucs laiteux. Tige arrondie, ou anguleuse, ou aplatie, simple ou rameuse, feuillée ou non feuillée et recouverte d’aiguillons (pl. F, fig. 32). Feuilles opposées ou alternes, avec où sans stipules, pétiolées ou sessiles, entières ou dentées ou serrulées ; dégénérant au sommet des rameaux en bractées quelquefois grandes et colorées. INFLORESCENCES terminales ou axillaires. Cymes bipares (ou 3-8 pares) ; la fleur terminale (inflorescence des auteurs) hermaphrodite (flos in dichotomia), accompagnée de deux ou d’un plus grand nombre de bractées formant involucre et à l’aisselle desquelles naissent les fleurs de la génération suivante (/ig. 1 et 3). Ops. — Tout ce qui a rapport aux organes de la végétation des Euphorbes euro- péennes a été étudié avec beaucoup de précision par M. Rœæper. Les transformations des feuilles et des rameaux de celles qui ont des tiges charnues ont été exposées page 229. De même on trouve à la page 46 ce qui est relatif à la question contro- versée des fleurs polyandres ou de l’inflorescence composée de fleurs monandres, et à la page 53 ce qui concerne le développement organogénique des fleurs. M. Payer a donné cette étude organogénique pour l'Épurge dans son Zraité spécial (p. 521 et pl. 107). Des considérations étendues sur la nature des glandes du périanthe (p. 234), des disques (p. 50 et 55), du fruit (p.172) et de la graine (p. 180), ont d’ailleurs été déjà présentées dans cet ouvrage. Des genres nombreux ont été séparés du genre Æuphorbia, qui étaient fondés 254 E. UNIOYULÉES. surtout sur l'examen du port, de la consistance des tiges, des transformations plus ou moins considérables des rameaux et des appendices foliaires. Mais le genre Euphorbia est, comme celui des Croton, tellement naturel si l'on a égard aux organes floraux qu'iln y a pas un de cs genres qui ne se fonde insensiblement avec le voisin. Ainsi, l'on passe par tous les intermédiaires d’une tige charnue à une tige ligneuse, épineuse, d’une tige ligneuse à une hampe herbacée; de même les bractées qui entourent l'inflorescence sont ici vertes et plus étroites, là plus larges et bril- lamment colorées, mais combien d'intermédiaires dans des bractées jaunâtres on blanchäâtres, plus étalées déjà que les feuilles caulinaires! La forme des glandes qui accompagnent le périanthe, l'avortement de plusieurs d'entre elles n’offrent pas de caractères plus précis. C'est pour ces raisons que l’on ne peut, je pense, admettre le genre Poinsettia Grah. et le genre A/ec{orocfonum que M. Schlechtendal a proposé pour l’£. cotinifolia et quelques espèces voisines, et que tout les genres proposés par Necker et Haworth ne peuvent être regardés que comme formant des sections propres à favoriser l'étude d’un genre qui compte tant d'espèces. Les sections à maintenir dans le genre Euphorbia me paraissent donc devoir être les suivantes : Sect. A. — Treisra, au. Sect. B. — Crepiparia, Ha. Sect. C. — Menusra, Ha. Sect. D. — TiraymaLus, T. Sect. E. — Esuza, Ha. Sect. F. — Garsraæeus, Aa. Sect. G. — ArecrorocTONTM. Schl. Sect. H. — Ponserria, Grah. Sect. |. — Axisopaycium, Zaw. Cf. : Adans., Fam., pl. IL, p. 355. Beck., N. and midd. Amer., p. 511. Benth., Sulph., voy. p. 49 et 161. — Hook. journ. 1843, p. 32. — Florul. Hongk. in Hook. Journ. 1854, p. 1. — Pi. Hartw., p. 8, 51, 408 et 122. — N. Bras. in Hook. Journ. VI, p. 321. BI. Bidr., p. 633. Boiss. Esp. Mer., p. 563 et pl. 159 à 163. — PI Or. V, p. 51, VIE, p. 87 et XII, p. 107. Boj. Hort. Maur., p. 288. À. Br. St. Helen., p. 308. — Congo, p. 25. — Flind. voy., p. 24. EUPHOR BIA. R. Br. Trans. Lin. Soc., 12, p. 70. Bung. KI. Russ., p. 490. Dalz. Hook. journ. 1851, p. 229. Decand., EL Er. II, p. 329. Decsne. Flor. Sin., p. 19. — PI Palest., p. 7. — Herb. Timor, p. 160. — V.Jacquem. IV, p. 156 et pl. 157. Don, FI. nepal., p. 62. Endl., Gen. 5766. — FI. Norf., p. 85. FH. R., Syr., p. 21. Fries., Summ. Scand., p. 50. Gœrtn. Fruct. Il, p. 115 et pl. 107. Grah., Bot. Mag., pl. 3493. A. Gray, Man. (1856), p. 385. - (Gren. et God., EI. franc. IL, p. 75. Gris., Caraïb., p. 18. Harv., S. Afr., p. 304. Hassk., PI. Jav. rar. (1848), p. 243. — Hort. Bogor., p. 233. Haw., Synops, I, p.126, 164 et IL, p. 65-67. H. B. K. Nov. Gen. et Sp. Il, p. 41, 50, 63. Hock., Icon. Il, pl. 182, IV, pl. 366, V, pl. 600. — Niger fl., p. 176. — FL Bor. Amer. Il, p. 140. — New Zeal., p. 227. Hook. et Arn., Beech., voy. p. 4h, 69, 95,159, 213, 310 et 389. Isn., Mém. Ac. Sc. (4720), p. 384 et pl. 10, 11. Jacq., Obs. Bot. IL, p. 5 et pl. 31. Jaub. et Sp., NL. HE, pl. 1301. Juss., Gen., p. 385. A. Juss., Monog., p. 57 et pl. 18. Kar.et Kir., Alt. IL p. 41, et INT, p. 178. Æl., Ap. Seem., p. 99. — PI. Mey., p. 412. Koch., Linn., XIX, p. 252. — Or., in Linn., XX[, p. 721. Æunth., Amer. Equin., I, p. 383. Lamk., Eneyel. bot., IV, p. 415. Ledeb., FI. Altaic., IV, p. 178. Lehm. (ed.), PI. Preiss., [, p. 174. Lindl., Veg. Kmgd., p.274. E. UNIOYULÉES. Lindl. et Sibt., Græc., N, p. 41. et pL 460 à 470. Z. Phil. bot., p. 32. — Hort. Cliff. p. 196. — Gen., 609. Lour., F1. Cochinch., p. 298. Mayc., Barbad.. p_ 341. Mich., Am. Bor., Il, p. 209. Mig., Manip. Bras. in Lino., XXIL p. 707. — Symb. Sur. in Linn., XXI, p. 473. Muell., N. Aust. in Hook. journ., 1856, p. 81. Mall., N. Holl. in Linn., XX, p. 410. Neck., Élém., 1152. Nees. Gen. I, pl: 37. — PL Med., pl. 134 à 437. Nuét., Gen. (1818), p. 226. Ort., Dec., Il, p. 18, etX, p. 127. Pay., Orsanos., p. 521 et pl 407. Por... PL Eur., pL 121. Poït., Ann. Mus., XIX, p. 388, et pl. 19. Reich, El. Germ.. pL 96 à 402. Rich. (L. C.), in Mich., Am Bor. IL, p. 20% Rich. (A), Abyss., V, p. 238 : — in RS. Cuba, XL p.196. Rich. et Less., Astrol:, p. 332. Rep, Enum. Euph. Royl., Himal., pl. S2. À. S. H., PL rem. Brés., p. 209 et 243. Scheele, EL Tes., in Linn., XXII, p. 151 et 707. Schlech., PL. Lieb. in Linn., IX, p. 250. — in Linn., XIX, p. 232. — Wagn. Coll in Linn.. XXNI, p. 633. Sond., Südafr. in Linn., XXII, p. 405. Spach. H° Ves., IL, p. 530, et pl. 76. Spun.. FL Tim. in Linn.., XV, p. 350. Spreng., Cur. post, p. 311. — N_ Enitd., Il, p. 115, 232, IL, p. 158, 4 164, — Syst. res. Ill, p. 786. Sr, Ind. Occ., p. 870. Tlamb., El. cap.. p. 402. Torr.. et Gr., Rep., p.18. Tourn., Instit., p. 85 et 654, et pl. 18. Turp., Dici. Bot., IL. Veni., Malm., pl. 30. ra + dé * Te ? p LE ue 4 344. PEDILANTHUS. 287 Vent. Tabl. II, p. 487. Voight, Hort. Cale., p. 161. Walp., Ann. Bot., p. 613-621, et IL, p. 927. Watson in Hook. journ. (1844), p. 605. Wecs.. Spicil., p. 176. Webb et Berth., Canar., IL, pl. 4, et, pl. 1, 2 et 5. Wigkt, Icon., V, 1862-64, et VI, 1993. Wydl., Infl. in Flor. (1851), p. 425 et 433. 2, Euphorbiidée à périanthe irrégulier, PEDILANTHUS Weck. Pedilanthes Benth. LR Euphorbia % L. Crepidaria Haw. Tithymaloïdes ? Tourn. (PL. WI, fig. 1-15.) _ Freurs hermaphrodiles. Périanthe calicinal coloré, irrégulier, à six divisions inégales soudées inférieurement en un tube continu, gibbeux du côté de l'axe. Devenues libres vers leur partie supérieure, les divisions du périanthe sont : un premier sépale plus court que les autres, obtus, trilobé vers son sommet, tout à fait extérieur et placé du côté de l'axe; c’est lui qui à sa base devient gibbeux et tend à former un éperon court et obtus (pl. HE, fig. 2 g). Deux autres sépales plus grands, antérieurs, superposés à la bractce florale, sont recouverts par le sépale précédent et s’inbriquent entre eux, de telle facon que l’un est tout à fait intérieur, l’autre moitié recouvert et moitié recouvrant (fig. 11). Les trois autres sépales beau- coup plus pelits, plus intérieurs, sont réduits à trois languettes ; l’une superposée au sépale 1 est située par conséquent du eôté de laxe (fig. 9 si), tout à fait intérieure et recouverte par deux autres qui alternent avec le sépale gibbeux et les sépales 2-3 et sont d’ailleurs recouverts l’un par l’autre (fig. 8, 11). Disque constitué par quatre glandes insérées vers la base du sépale gibbeux, lisses, arrondies, deux situées de chaque côté de la ligne médiane, les deux autres plus latérales encore (fig. 3 et 8 gl). Androcée constitué par cinq (ou six) faisceaux d’étamines en nombre 286 E. UNIOVULÉSS. variable, dont un postérieur, superposé au sépale 1, deux antérieurs et deux latéraux. Éiamines semblables à celles des Euphorbes, chaque faisceau composé de deux rangées d'étamines à filets inégaux, d'autant plus courts qu'ils approchent plus de la périphérie, articulés vers le milieu de leur banteur, tous soudés à leur base, non accompagnés de glandes ou de braciées. Anthères biloculaires, extrorses. déhiscentes par une fente longitudinale. Ovaire à trois loges, süipité; deux des loges sont postérieures, une troisième antérieure. Loges umiovulées. Ovules coiffés d’un obturateur en forme de casque (fg- 15, 1h). Style conique, allongé, à trois branches rapprochées dans le bouton, puis écariées, distinctes, papillenses et siigmatiques à leur face interne. Disque hyposyne enveloppani la base de l'ovaire et se développant à la parie supérieure de son support podogynique, continu, à bords inégalement lohés. Feurr capsulaire tricoque; coques bivalves, monospermes. Graines caronculées. Arbustes à rameaux arrondis, lisses, charnus (ayant le port de certaines caciées), à feuilles aliernes simples, ovales-aigués, sessiles ou a pétiole court, accompagnées de deux petites glandes süpulaires caduques (fig. 15) ; limbe enüer, le plus souvent épais, charnu, à faces glabres, pennimerres, légèrement pubescentes (poils smples) dans le jeune âge planes ou à nervure médiane irès saillante. xosssonces en cymes axillaires bipares. plus rarement nues: pédicelles courts, grèles, articulés. Oss. Les Pedilonthus ne sont pas seulement des Euphorbes à périanthe irrésulier. L'androcée et le gymécée sont semblables à celui des Euphorbes, mais B position des loges de l'ovaire par rapport à l'axe m'est pas la même, car il x 2 ici une loge eneure et deux postérieures, tandis que, dans les Euphorbes, il y en a une du côté de l'axe. Les slandes formant un disque à la base des sépales sont au nombre de quaïre seulement, ei c’est du côté antérieur de B fleur qu'il manque un de ces organes. Îl a déjà été remarqué que ces corps 2landuleux ne présententaci rien dans LB forme qui puisse les ire resarder comme des écailles, des bractées, des sépales. L'éinde orsanost à laguelle il est nécessaire de se reporter pour bien com- prendre tout ce qui 2 rapport à la naïure des parties de cette fleur (p. 56), a d'ai- leurs moniré leur apparition tardive. Tous les Pedilanthus, notamment le P.tithymeloides Poit. et le P. carinutus Poit.. qui sont cultivés au Muséum, sont des plantes des Antilles, du Mexique, croissant no2ÉNIque RICINUS. 289 dans les lieux arides des plages maritimes, M. Bentham en a signalé une espèce (P. retusa) qui habite les bords du Rio-Negro, où l'a recueillie M. Spruce. Ce n’est peut-être qu’une forme particulière du ?, éithymaloides. C£. : Benth., N. Bras. in Hook. Journ., 1854, p. 321. — Sulph., p. 49, et pl. 23. Boj., Hort. Maur., p. 288. Endl., Gen., 5765. Griseb., Caraïb., p. 18. Haw., Prodr., p. 42. — Syn., Il, p. 67. Hook. et Arn., Beech. voy., p. 310. H. B. Æ., Nov. gen. et sp. IT, p. 50. Jacq., Yard. de Schœnb., pl. 270. A. Juss., Monog., p. 59. Nees et Sch., Mex. in Linn., XX, p. 727. Poit., Ann., Mus., XIX, p. 388 et pl. 19. Rich., in R. S. Cuba, XI, p. 195. Schl., PI. Lieb. in Linn., IX, p. 253. Spach, H° Veg., I, p. 538. Spreng., Syst. Veg., IT, p. 802. Voight., Mort. Caic., p. 161. B. EUPHORBIACÉES UNIOVULÉES, A ÉTAMINES POLYADELPHES (RICINIDÉES). 3. Ricinidée à faisc. stam, cenlr. infl. en cymes, RICINUS L. (PI. X et pl. XI, fig. 1-5.) Fleurs monoïques. FLEur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; pré- floraison valvaire, à l’âge adulte. Deux de ces sépales sont antérieurs, deux latéraux et un postérieur: leur nombre peut être réduit à quatre et plus souvent à trois. Étamines formant un faisceau par leurs filets rami- fiés, insérés sur un réceptacle convexe. Chaque filet supporte à son extrémité une anthère globuleuse, adnée, biloculaire, extrorse, à déhis- cence longitudinale (pl. X, fig. 1h, 15). Ni corolle, ni disque glanduleux. FLEUR FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle. Ni corolle, ni disque. Ovaire globuleux à trois loges, dont deux antérieures et une : 19 290 E. UNIOYULÉES. postérieure (fg.25). Surface extérieure de l'ovaire profondément creusée de trois sillons verticaux répondant aux cloisons; lisse, unie, glabre, ou recouverte d'aiguillons ou d’aspérités plus ou moins régulièrement dis- posées sur des séries verticales. Style cylindrique surmontant l'ovaire, puis rapidement divisé en trois branches aplaties, bipartites, à surface extérieure lisse, à surface intérieure et à bords réfléchis stigmatiques, papilleux, plumeux, colorés. Loges de l'ovaire uniovulées. Ovule recou- vert d’un obturateur presque plan, à surface supérieure rugueuse, papilleuse, colorée en rouge. FruiT capsulaire tricoque, lisse ou épineux , coques bivalves et monospermes. Graines à testa moucheté et, bigarré, à caroncule subglo- buleuse, bilobée, ombiliquée. Embryon à cotylédons larges, minces, ovales, subauriculés, tournés vers l’angle interne et vers la paroi inté— rieure des loges (fig. 42). Arbres ou arbustes réduits à l’état de plantes herbacées annuelles dans les pays froids où on les cultive. Rameaux herbacés, cylindriques, lisses, fistuleux, verts ou rougeàtres. Feuilles alternes pétiolées. Pétiole muni à sa base de deux stipules latérales soudées en une seule gaine membraneuse enveloppant dans leur jeune âge les feuilles situées plus haut, puis caduque. Limbe simple, pelté ou non, palmé, à divisions plus ou moins profondes, dont les bords sont inégalement dentés. Nervures réticulées saillantes inférieurement, surfaces glabres. Au point d'union du pétiole avec le limbe, deux (ou plus) glandes latérales (fig. 4 g) qu'on retrouve le plus souvent à la base du pétiole lui-même, sur quelque point de son étendue, ou mème vers le pourtour des feuilles (fig. 8, 9). INFLORESCENCE terminale où oppositifoliée, consistant en un axe commun chargé de petites cymes alternes situées à l’aisselle d'une bractée munie de petites glandes stipulaires latérales. Celles de ces eymes qui sont à la base de l’inflorescence sont uniquement composées de fleurs mâles; celles qui sont en haut de fleurs femelles, quelquefois avec des cymes mixtes intermédiaires où la fleur terminale est femelle, les latérales mâles. Pédicelles des fleurs mâles plus longs que ceux des femelles, arti- culés (fig. 12). Ors. — Les véritables espèces du genre Æicinus doivent être réduites à un très petit nombre. Beaucoup de celles qu'on a admises ne doivent être considérées que comme des variétés du À. communis; telles le 2. officinalis H. P.; le À. inermis Jacq. : le 2, africanus Mill ; le À. medicus Forst., et peut être, les À. rugosus et RICINUS. 291 spectabilis BI. Tous ont les feuilles palmées et aucune des espèces à feuilles entières, penninerves, rapportées autrefois à ce genre, n’y ont été maintenues. Ainsi : Le Z. glabosus N. (Cruton globosus SW.) parait appartenir aux Jatrophées (voy. Sw. FI. 1181). Le 2. entegrifolius W. est:le type du genre Boutonia Bo). Le À. tanarius Gmel. et le 2 mappa L. appartiennent au genre Wappa. Le À. dioicus Roxb. (ex Wall.), est le type du genre Cælodiscus. Cf. : Beck., Bot. of N. Amer., p. 311. Bl., Bijdr., p. 622. Boiss., Esp. mér., p. 63. Boj., Hort. Maur., p. 283. P. Br., Jam., p. 350. R. Br.,S. Helen., p. 320. Bung., EI. Russ., p. 491. Gartn., Er. Il, p. 116 et pl. 107. Horv., S. Afr., p. 303. Hassk., PL. Jav. rar., p. 264. — Hort. Bog., p. 236. Hook. et Arn., Beech., voy. p. 212. Juss., Gen., p. 388. Ad. Juss., Monog., p. 36. ÆAl., Ap.Seem., p. 103. Koch, Or. in Linn., XXI, p. 732. Lamk, Encycl., XXII, p. 792. L., Gen., 503, 1805. Lour., F1. Coch., p. 584. Mayc., Barb., p. 367. Mirb., H° pl. 9, p. 378 et pl. 42. Neck., Élém., 1121. Nees, PI. Med., I, pl. 140. — Gen., pl. 2, pl. 39. Nutt., Gen. (1818), p. 226. Pay., Organog., p. 525 et pl. 110. A. Rich., Cuba, XI, p. 209. . — Abyss., V, p. 250. Rozxb., FI. Ind., IL, p. 689. Schkuhr., pl. 312. Sibt., Græc., X, p. 42 et pl. 952. Spach, H° Veg., p. 506 et pl. 76, Span., FI. Tim. in Linn., XV, p. 349, Spreng., Syst. Veg., II, p. 878, Thunb., EI. Jap., p. 270. 299 E. UNIOVULÉES. 1., Instit., p. 307. Turp., Dict. Bot., 2° p. Voight., Hort. Calc., 2° 158. Willd., Sp., VII, p. 564. — Hort. Berol., pl. 49. Wydl., Ynfl. in Flor. (1851), p. 424. h. R. à faisc. slam. groupés sur une col. cent. — Infl. en grappes. SPATHIOSTEMON B1. ? Hæmatospermum Lindl. ? Adelia 5 Roxb.-Wall. Fleurs monoïques (ou dioïques ?). Freur Male. — Calice gamosépale à trois divisions profondes, étalées, puis réfléchies. légèrement pubescentes (poils simples) : préfloraison val- vaire. Androcée composé d'un grand nombre d’étamimes. Filets confon- dus à leur base en une colonne centrale, insérée sur le réceptacle saillant, puis s’en détachant à des hauteurs diverses pour devenir libres et rameux. Anthères biloculaires, didymes, extrorses, à déhiscence longitudinale. FLeur FEMELLE. — Calice à trois ou cinq divisions: préfloraison val- vaire. Ovaire à trois loges uniovulées, dont une postérieure et deux antérieures, surmonté d'un style à trois branches profondément divisées, stigmatiques, plumeuses à leur face interne (ou à deux loges). Fruir capsulaire tricoque, à surface glabre, lisse ou muriquée, échinée. Coques bivalves, monospermes Graines caronculées. Arbustes de l'Inde, de Java, à feuilles alternes, elliptiques. ovales, acuminées, ou étroites, oblongues, entières, glabres à la face supérieure. à nervures réticulées, saillantes à la face inférieure qui est pubescente. INFLORESCENCE. — Épis ou grappes axillaires ou latéraux, solitaires ou réunis par couples. Fleurs munies de trois bractées, dont deux latérales, stériles où plus rarement fertiles. Fleurs mâles sessiles, fleurs femelles portées sur un pédicelle de longueur variable, parfois presque nul. OBs. — Ce genre se rapproche beaucoup du genre Ricinus. C’est en dehors des fleurs qu'il faut en effet aller chercher des caractères distinctifs tirés du port, des feuilles, de l'inflorescence. L'androcée ne diffère de celui des Ricins que parsun plus grand allongement de la colonne centrale. Le genre Hæœnatospermum, cité pour lafpremière fois par M. Lindley, qui nel’a pas décrit, comme devant être placé | entre les Baliospermum et les Adelia, doit, à ce qu'il semble, être confondu avec A SPATHIOSTEMON. 293 celui-ci. C’est ce qu'ont pensé MM. Zollinger et Moritzi en donnant à l’Adelia nerii- folia de Roxb. et Wall. le nom de Spathiostemon salicinum. En se conformant à cette désignation, on pourra diviser ce genreen deux sections, d’après la nature du fruit, sans parler des autres particularités que peuvent offrir les organes de la végétation. Sect. À. Euspatniosremox. Fruits à coques muriquées. Le type en serait le S. javensis BL. (herb. de Leyde). Sect. B. HæmarosPermum. Fruit à coques lisses. S. salicinum Zoll. et Mor. (herb. Mus.) — Hæmatospermum salicinum Wall. Cat. et Aucti. — Adelia nertfolia Roxb. (ex Wall.) — (?) Croton salicinum Geis. Cf : 21, Bijdr., p. 621. Endl., Gen., 5810. Lindl., Introd. (ed. Il), p. 116. Roxb., FI, Ind., IE, p. 849. Royle, Himal., p. 326. Voight., Mort. Cale., p. 157. Wall., Cat., n. 7953. Wight, Icon., V, 1868. 5. R. à faisceaux stam. périphériques. COELODISCUS. Ricinus ? Roxb. Fceur MALE. — Bouton conique aigu; calice gamosépale à quatre divi- sions profondes, chargées de poils étoilés ; préfloraison valvaire. Androcée constitué par un grand nombre d’étamines. Filets insérés sur le récep- tacle floral, à la base du pourtour du disque central, dressés dans la pré- floraison, soudés en plusieurs (5-9) faisceaux par leur partie inférieure, libres dans la partie supérieure, inégaux. Anthères à deux loges courtes, introrses, déhiscentes par une fente longitudinale. Disque central en forme de plat large, concave, à bords saillants, arrondis, épais, au pour- tour duquel sont insérées les étamines ainsi rejetées vers la périphérie de la fleur. FLEUR FEMELLE? Arbuste (?) de l'Inde à rameaux, pétioles et axes d’inflorescences pubescents (poils étoilés roux). Feuilles opposées; pétiole long, non stipulé. Limbe ovale-aigu ou cordiforme, acuminé au sommet, échan- cré à la base, denté au pourtour, penninerve, tripli ou quintupli- 294 E. UNIOYULÉES. nerve à la base. Nervures tertiaires proéminentes transversales. Face supérieure foncée, presque glabre: face inférieure, plus pâle, et plus terne, pubescenie, portant une petite touffe de poils étoilés serrés de chaque côté de la base de la nervure médiane. IxrLorescexce. — Fleurs mâles disposées en petits glomérules sur un rachis commun axillaire. O8s. — Genre établi pour le Ricinus dioicus de l'herb. de Roxburgh, d'après Wallich (Cat. n. 7528). Ses feuilles opposées le rapprochent du Plagianthera : maïs il en difiere totalement par ses faisceaux staminaux rappelant ceux des Adiséa B1., et surtout par le disque en forme de plat creux qui occupe le centre de la fleur, et que je n'ai retrouvé dans aucune Rotiléracée. C. EUPHORBIACÉES UNIOVULÉES DICLINES A ÉTAMINES MONADELPHES (JATROPHIDÉES). 6. Jatrophidée diplostém. décandre. d JATROPHA. Adenorhopium Pohl. (PI. XIV, fig. 10-27.) Fleurs monoïques. Fieur mare — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; préflo- raison quinconciale (fig. 19). Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice. plus longues qu'elles: préfloraison tordue. Disque de cinq glandes superposées aux divisions du calice. Androcée de dix éta- mines dont ciog plus petites, plus extérieures superposées aux pétales et cinq plus grandes superposées aux divisions du calice (fa. 14-17). Filets Bbres seulement dans leurs partie supérieure, unis inférieurement en une colonne cenirale. Anthères à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale, celles des grandes étamines extrorses ; celles des petites, introrses dans le bouton, deviennent extrorses lors de l’anthèse, en se renversant sur le sommet coudé, réfléchi. du filet ! fig. 15). Axe parfois prolongé au centre de la fleur en un rudiment de pistil? | Freur FEMELLE. — (alice quinconcial et corolle tordue comme dans la fleur mäle (ou nulle). Disque hypozyne de ciuq glandes libres ou soudées inférieurement. superposées aux divisions du calice. Androcée rudimen- JATROPHA. 295 taire composé de cinq, dix staminodes (fig. 22-2h), ou nul. Ovaire à surface lisse ou hérissée, à trois loges uniovulées superposées aux sépales 1, 2 et 3. Ovule coiffé d’un obturateur à deux lobes latéraux, séparés par un sillon dans lequel s’engage le nucelle prolongé. Fruir capsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes. Arbustes, arbrisseaux ou plantes herbacées des deux hémisphères, à suc laiteux, dont les organes sont lisses ou couverts de poils glanduleux. Feuilles alternes, entières ou lobées, palmées, munies souvent de deux glandes à la base de leur limbe, accompagnées de deux stipules latérales caduques ou persistantes, simples ou découpées, glanduleuses. INFLORESCENCES en cymes terminales ou axillaires, pluripares, ayant les fleurs femelles terminales et centrales, les mâles périphériques. Ogs.— Le genre Jatropha de Linné a été démembré en Jatropha, Manihot, Cnidoscolus, Curcas, de la façon suivante : Les Cnidoscolus et les Manthot ont des fleurs apétales. Les Curcas ont la corolle gamopétale. Si l’on réunit à ceux-ci les Mozinna, il résulte de ce qui précède que le nombre des vrais /atropha devient extrêmement restreint et qu'il ne faut plus considérer comme tels que ceux qui ont les fleurs polypétales diplostémonées. E (1). 1. Z. ricinifolia Fenzl. 2. J. peltataK. — {Corolle chargée de poils intérieurement.) 3. J. multifida L. h. J. capensis (Croton capense Thg.). 5. J.macrorhiza Benth. (Fleur male 10-8 andre. Fleur femelle apétale ?). 6. J. Zeyherii Sond. 7. J. gossypifolia L. — Adenorhopium Jaquini Pohl. 8. J. acuminata Lamk. — Janipha panduræfolia K. 9. J. lagarinthoides Sond. 0. J. officinalis Mart. — Adenorhopium integrifolium Ponl. Le J. curcas L. et le J. hernandiæfolia Vent. appartiennent au genre Curcas Ad. Les J. manihot L. et J. janipha L. au genre Manihot Plum. Les J. urens L., J. napætfolin Ene. et J. herbacea L. au genre Cnidoscolus Pohl., de même quele J. stimulosa Mich., le J. fragrans K. et le J. neglecta Houst. Le J. montana W. est un Zragia. (1) Sous cette désignation E sont rangées à la fin de chaque genre, non pas toutes les espèces qu’il comprend, mais celles que possèdent les collections, et qui, ayant été analysées, appartiennent avec certitude à ce genre, 296 E. UNIOVULÉES. : Benth., PL. Hartw., p. S. — Voy. Sulph., p. 165. — Hook. Journ. (1854), p. 374. B1., Bijdr., p. 617. Boj., Hort. Maur., p. 285. P. Br., Jam., p. 348. Desr., Encycl., IV, p. 7 Endl., Gen. 5805. Hassk., PI. Jav. rar., p. 254. — Hort. Bog., p. 256. Hook., Bot. Mag., pl. 4376. — Niger F1, p. 509. — et Arn., Beech. voy., p. 212. À. B. X. Nov. gen. etsp., IL, p. 82. Jacq., Select. Stirp., p. 25 et pl. 63. — Icon. Il, pl. 23. Juss., Gen., p. 389. A. Juss.. Monog., p. 37. ÆT., Erichs. Arch., VII, p. 492. — Ap. Seem., p. 102. Æ., Am. Equin. I, p. 414. L., FL Sur. (Am. Ac.), VII, p. 263. — Gen. 1084. Hayc., Barb., p. 364. Miq., Symb. Sur. in Linn. XXI, p. 476. Mirb., H° pl. 9, p. 383 Neck., Elem., 4142 p. 12 et pl. 9. 4142. Poñl, PI. Bras., I, Pritz., Iconog., p. 571 A. Rich. > ADS V, p- 250. — RS S. Cuba, XI, p. 206. Rozxb., F1. Ind , IL, p. 688. Sond., Südafr. in Lino, XXII, p. 117. Spach, H° Veg., p. 512. Span., FL Tim. in Linn., XV, p. 349. Spreng.; Syst. Veg., IIL, p. 76, 147 et 833. Sr, Nov. gen., p. 98. — FL. Ind. Oce., p. 1158. Vañl, Symb.., p. 79. Vent., Malm., pl. 52. Voight., Hort. Calc. p.158. Walp., Ann. bot., IL p. 368. W., Sp- VIE, p. 557. PHILYRA. 297 7. J, décandre; fleur mâle sans disque, PHILYRA A7. (PI. XII, fig. 16-22.) Fleurs monoïques ? Freur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions aiguës (fig. 16) ; préfloraison quinconciale. Corolle de cinq pétales allongés, onguiculés (fig. 17), dépassant de beaucoup la longueur du calice; préfloraison im- briquée ou tordue. Androcée supportée par une colonne centrale chargée de deux verticilles d’étamines (fig. 20), l’un supérieur, dont les étamines plus intérieures, plus développées sont superposées aux sépales (fig. 18 st); l’autre inférieur, dont les parties sont superposées aux pétales (fig. 18 sf). Anthères introrses, biloculaires, à déhiscence longitudinale. Le sommet de la colonne androcéenne supporte un petit corps renflé à trois ou cinq divisions étroites, coniques (pistil rudimentaire ? fig. 18). FLeur FEMELLE. — Calice et corolle comme dans la fleur mâle. Ovaire supporté par un axe cylindrique court, glanduleux qui éloigne sa base du périanthe, souvent partagé par cinq sillons verticaux en lobes super- posées aux sépales (fig. 21, g). Trois loges uniovulées superposées aux sépales 1, 2 et 3 (fig. 22). Style divisé en trois branches divergentes et subdivisées. elles-mêmes en plusieurs languettes stigmatifères. Fruir capsulaire tricoque; péricarpe épais; coques monospermes. Graines caronculées. Plante ligneuse du Brésil, à feuilles alternes simples, ovales-aigués, atténuées à la base, glabres, lisses, entières, penninerves, réticulées; pétiole court, accompagné de deux stipules latérales persistantes, sèches, scarieuses, simples d’abord, puis produisant dans leur portion basilaire une saillie latérale qui devient une épine roide, dure, lisse, rougeûtre. INFLORESCENCE. — Les fleurs mâles sont disposées en épis axillaires composés. À l’aisselle de chacune des bractées, de l'axe principal, se trouve une cyme contractée où chaque fleur occupe l’aisselle d’une bractée aiguë, roide, scarieuse (fig. 16). Les fleurs femelles sont disposées égale- ment en grappes axillaires; chacune d’elles est accompagnée de deux bractées latérales ordinairement stériles : leur pédicelle est articulé. Ogs. — Les Philyra sont des Jatropha dont la fleur mâle est dépourvue de disque; on ne peut en dire absolument autant de la fleur femelle, parce que 298 E. UNIOYULÉES. l'entre-nœud assez allongé qui sépare la base du pistil du périanthe devient légèe- rement glanduleux à sa surface, et que souvent même on y trouve cinq lobes “slanduleux superposés aux sépales. On peut rencontrer aussi au pied de l'ovaire un ou plusieurs staminodes, et même j'ai vu quel’un de ceux-ci portait une anthère fertile. E. P. brasiliensis K1. (herb_ Berl. — Id. Coll. A. S. H. n. 510.) CE : Endl., Gen. 5834! (Sup., IL, p. 91). ÆT., Erichs. Arch., VII, p. 199. 8. J. décandre à cal. valw. DITAXIS F'ahl. (PL XV, fig. 23-29.) Fleurs monoïques ou dioïques. FLEUR MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions pubescentes, très profondes: préfloraison valvaire. Corolle de cinq pétales alternes avec les sépales, à onglet étroit présentant souvent une nervure médiane sail- lante, à limbe membraneux, finement frangé sur les bords ; préfloraison tordue ou imbriquée (fig. 23). Androcée de dix étamines, savoir cinq plus petites superposées aux pétales, cmq plus grandes, plus intérieures, superposées aux divisions du calice. Anthères introrses biloculaires. à déhiscence longitudinale. Filets supportés par une colonne eylindrique centrale qui se termine au-dessus d’eux par une extrémité obtuse, arron- die, entière ou trilobée ; ces filets se détachent de la colonne commune à deux niveaux différents et forment ainsi deux verticilles superposés (fig. 25). Autour de la base élargie de la colonne androcéenne, se trouve un disque de cinq glandes qui s’épanchent parfois en dehors de la corolle et encadrent complétement le pied de l'onglet (fg. 25 g). FLeur FEMELLE. — (alice gamosépale à cinq divisions profondes; pré- floraison valvaire. Corolle de cinq pétales alternes avec les sépales, étroits, aigus, plus courts que les divisions du calice, séparés par cinq glandes squamiformes, soudées seulement à leur base, ou entièrement libres (fig. 26, 27). Ovaire globuleux, pubescent ou hérissé, à trois loges super- posées aux sépales 1, 2 et 3 ; surmonté d’un style aussitôt divisé en trois branches profondément bipartites, et dont chaque division se termine par une lame stigmatique élargie, crénelée, réfléchie dans l'anthèse (fig. 28). Loges ovariennes uniovulées. Ovules colorés, coiffés d’un obiu- DITAXIS. 299 rateur celluleux qui se soude avec un prolongement du nucelle (fig. 29). Fruir. — Garni du périanthe persistant, tricoque. Coques bivalves et monospermes. Graines globuleuses, lisses ou finement réticulées. Arbustes de l'Amérique tropicale ou subtropicale, ou sous-arbrisseaux (ou plantes herbacées?), à feuilles alternes, entières ou finement dentées, pubescentes ou velues, accompagnées de deux stipules latérales caduques. INFLORESCENCES en cymes axillaires, lesquelles placées à l’aisselle des bractées portées par l’axe commun, peuvent constituer des grappes axillaires ou terminales. Dans ces grappes les fleurs femelles occupent la base, les males plus nombreuses le sommet. Ogs. — Les Ditaxis sont des Chiropetalum diplostémones ; ils se distinguent des Croton décandres par leurs étamines monadelphes, des Crozophora et des Aphora, parce que les deux verticilles de leur androcée sont complets. E. 1. D. fasciculata Nahl (mss. in h. Juss. — Id. Coll. Riedlé). 2. D. diæcaH. B. K. (h. Kunth et h. Bonpland, n. 3604). 3. D. trinervia KI. (Coll. Sellow, h. Berl ). L. D. illimaniensis + (Coll. Pentland. Bolivie 1839, n. 4). 5. D. lancifolia Schl.? (Coll. Galeotti 1840, n. 7167). Cf. : Cas., Dec. X, p. 87. Endl.,Gen. 5832. Gardn., FI. Bras. in Hook, Journ. (4842), p. 532. Griseb., Caraïb., p. 28. H. B. À., Nov. gen. et sp., VIT, p. 170 et pl. 639. Æunth, Am. Equin., Il, p. 204. Æl., Erichs. Arch., VII, p. 199, Schl., Wagn. Coll. in Linn., XXVI, p. 635. Spreng., Syst. Veg., IT, p. 912. Vahl., ex A. Juss. Monog., p. 27 et pl. 7. 10. Ditaxis sans disque. CAPERONIA 4.8. A. Cavanilla FI. f1. Croton ÿ L. + Lepidocroton Pres. ? Lepidococca Turez. ?Schinza Dennst. Fleurs monoïques. FLEUR MALE. — Périanthe comme dans les Ditaxis. Disque nul. An- 200 E. UNIOYULÉES. drocée de dix étamines dont cinq plus courtes et plus extérieures super posées aux pétales et cmq autres alternes. Filets unis inférieurement en une colonne centrale épaisse et courte. Fceur FEMELLE. — Comme chez les Ditaxis, sauf le disque hypogyne qui est absent. Plantes de l'Amérique méridionale, à tige ligneuse ou herbacée, par- fois épaisse et charnue, à feuilles alternes bistipulées, penninerves, entières ou dentées, dont les nervures sont chargées de poils ou d’aiguillons. INFLORESCENCE des Ditacis. Os. — En ne décrivant pas longuement ce genre, j'indique suffisamment qu'il est très voisin du précédent, et que peut-être on pourrait les réunir tous deux en un seul. Ainsi, il y a des Caperonia qui ont un léger épaississement glanduleux de la base du gynécée ou de l’androcée, tel le €. palustris, et ceci semble un achemi- nement vers le disque hypogyne très développé du Difaxis. D'autre part, M. Casa- retto indique (Dec. X, p. 87) que son D. Simoniana n’a pas de disque à la fleur femelle, ce qui placerait cette espèce comme intermédiaire entre les deux genres. Néanmoins, comme A. de Saint-Hilaire, qui connaissait le genre Difaris, a jugé convenable d'établir celui-ci, je ne saurais mieux faire que de le maintenir. J'y joindrai les Lepidococca pour les motifs que j'indique un peu plus loin, et ainsi ce genre comportera trois sections. Sect. À. EuUCAPERONIA. . C. cordata À. $. H. (herb. part.). . C. linearifolia À. S. H. (ibid.). . C. castaneïfolia À. S. H. (Croton castaneifolium L.). . C. palustris A. S.H. (Croton palustre L.). . C. angustissima KI. (h. Berl.). 6. C. paludosa KI. (Coll. Popp., n. 2817. — Id. Coll. Wedd., n. 3243), QU FF oO D À CF. : Benth., PL. Hartw., p. 123. — Voy. Sulph., p. 165. — FI. S. Amer. in Hook. Journ. /1843), p. 50. Bot. Mag., pl. 2194. Dennst., H. Malab., V,p. 7. Endl., Gen. 5831. F1. F1., N, pl. 102. H. B. Æ., Nov. gen. etsp., IL, p. 56. A. Juss., Monog., p. 30 et pl. 8, f. 26 B. Æl., Ap. Seem., p. 103. Lamk, ex L. Encycl., IF, p. 212. CAPERONIA, 301 Mayc., Barb., p. 363. Migq., F1. Sur. in Linn., XXI, p. 477. Mirb., H°, pl. 10, p. 417. A. Rich., R. S. Cuba, XI, p. 213. A. S. Æ., pl. rem., p. 209, 244 et 246, — Mém. Mus., XII, p. 342. Spreng., Cur. post., p. 514 et 762, W., Sp., VU, p. 535. Sect. B. LrribocroTon Presl, Fleur femelle caliculée. Ors. — Le Croton serratum Hochst. doit se rapporter au genre Caperonia. Il en a les organes de la végétation, l’inflorescence. Les fleurs mâles ont cinq sépales, cinq pétales alternes, imbriqués, dix étamines et une colonne centrale terminée par un pistil rudimentaire indivis. Les fleurs femelles situées à la base des inflores- cences onf, outre le calice, cinq languettes alternes avec les sépales, plus courtes qu'eux. Mais ces languettes sont plus extérieures que les divisions calicinales, elles constituent un calicule et doivent représenter les stipules des feuilles caulinarres. On ne peut done, il me semble, faire pour cette plante qu’une section dans le genre Caperonia, le type en sera : C. serrata. = Lepidocroton serratus Presl. — Lepidococca serrata Turez. — Croton serratum Hochst. (Herb. Abyss. Coll. Mus.) Il paraït que plusieurs étamines peuvent avorter dans la fleur mâle (Presl.). Elles sont alors réduites à cinq, dont deux sont « extérieures, fertiles, biaristées et trois intérieures, disposées sur deux séries » (Presl.). Je n’ai rencontré, sur les échantil- lons du Muséum de Paris, que des fleurs 10-andres semblables en tout à celles des vrais C'aperonia. Cf. : Prst., Epimel. Botan., p. 213. Schl., PI. Lieb. in Linn., IX, p. 240 (note). Turez., Bull. Soc. Mosc., XXI, part. 1, p. 589. Walp., Ann. Bot., II, p. 370. Sect. C. Lermococca Turcs. Je pense qu'il ne faut également regarder que comme une section du genre Ca- peronia les Lepidococca Turez., dont une espèce détachée constitue le genre Lepi- docroton et qui sert à joindre les vrais Caperonia aux Crozophora, ainsi que l'indique la caractéristique suivante. Fleurs monoïques. FLEur MALE. — Calice quinquépartit. Corolle de cinq pétales laciniés, 302 E. UNIOVULÉES. alternes avec les sépales et insérés, avec les étamines, sur un réceptacle en forme de colonne tridenticulée à son sommet. Androcée de dix éta- mines; anthères latérales, orbiculées. à deux loges s’ouvrant par une fente longitudinale. Point de disque. FLeur FEMELLE. — Calice à dix divisions, dont cinq plus grandes, et cinq alternes plus petites (calicule). Corolle de cinq pétales caducs, ongui- culés, alternes avec les sépales. Ovaire très courtement stipité, à trois loges uniovulées. Style trois ou quatre-partit. Point de disque. Fruit capsulaire iricoque, couvert d'écailles molles. Coques bivalves et monospermes. Plante herbacée couverte de poils. Feuilles alternes simples, trinerves. à bords découpés en dents inégales, non glanduleuses: accompagnées de deux stipules. INFLORESCENCE en épis axillaires assez longs. Fleurs subsessiles, accom- pagnées d'une bractée; fleurs mâles nombreuses à la partie supérieure de l’épi: une ou deux femelles à sa base. Cf. : Turcz., Bull. Soc. Mosc., XXI, part. 1, p. 589. — in Flora., XXXI, p. 715. Walp.. Ann. Bot. I, p. 370. 11. Jatropha apétale. CNIDOSCOLUS Poi. Bivonea Rafin. Janipha ? Poir. Jatropha % L. et auctt. J'ussievia Houst. (PL. XIX, fig. 3-9.) Fleurs monoïques. FLeur Mare. — Calice gamosépale tubuleux, campanulé ou hypocra- tériforme, souvent chargé d’aiguillons (fig. 3) se colorant d'ordinaire en blanc, lors de l’anthèse ; à cinq divisions qui s'étendent jusqu'à la gorge du périanthe; préfloraison quinconciale (subvalvaire dans l’âge adulte). Androcée composé de dix étamines (10 à 15, Pohl), disposées sur deux rangées, dont cinq plus courtes et plus extérieures sont alternes avec les sépales et cinq plus longues superposées (/ig. 6). Filets réunis en une CNIDOSCOLUS. 303 colonne centrale, d’où se détachent les cinq extérieurs, puis les cind intérieurs, à deux hauteurs différentes. Leur portion libre se coude à son sommet pour aller s'insérer vers le milieu de la hauteur d’un connectif long et étroit (fig. 7, 8). L’anthère est plane, subrectangulaire , à deux loges qui s'ouvrent par une fente longitudinale et sont séparées par un sillon profond. Au fond de ce sillon qui regarde en dehors (et non sur le dos du connectif!), s’insère le filet staminal (fig. 7, 8). Pollen globuleux, généralement blanc, ainsi que les parois de l’anthère. Celle-ci devient oscillante après l'épanouissement (fig. 6). A la base de la colonne cen- trale que forme l’androcée se trouve un disque glanduleux cireulaire, continu, ou à einq lobes obtus superposés aux divisions du périanthe. Plus haut, après un court espace cylindrique nu, cette colonne porte un grand nombre de poils serrés qui l’entourent comme d’un manchon (fig. 9 po). À son sommet, cette même colonne se termine par trois appendices étroits, aigus, arqués et réfléchis en dehors, lors de l’anthése, dont un antérieur et deux postérieurs (pistil rudimentaire). FLEUR FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle. Disque de cinq glandes superposées aux sépales, à l’intérieur desquelles se trouvent ordi- nairement de cinq à dix staminodes peu développés. Ovaire à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3; surmonté d’un style rapidement divisé en trois branches multifides; languettes étroites au sommet, terminées par une surface stigmatique simple. Loges uniovulées ; obturateur coitfant l’ovule et appliqué contre son micropyle par un prolongement étroit, allongé, infléchi, spatulé du nucelle. Früir capsulaire tricoque. Coques recouvertes de poils roides ou d’ai- guillons, bivalves et monospermes. Graines à testa lisse, bigarré, à caron- cule charnue, auriculée, finement festonnée.sur les bords. Plantes frutescentes, sous-frutescentes ou herbacées, à sucs laiteux ; portant sur les rameaux, les feuilles, souvent sur les deux faces du périanthe (C. napæifolia) des poils roides, longs, dressés ou coudés à leur base et terminés par une vésicule glanduleuse à suc brülant. Feuilles alternes, pétiolées, munies de deux stipules latérales caduques. Limbe simple, entier, ou lobé, palmatinerve, plus ou moins profondé- ment découpé, subpelté; à la base du limbe, et à l'union de sa face supérieure avec le pétiole, deux glandes parfois confondues en une seule. INFLORESCENCE. — Cyimes terminales ou axillaires, à fleurs terminales 304 E. UNIOYULÉES. + femelles, à fleurs latérales mâles en plus grand nombre; pédicelles articulés. Ors. — Ce genre est formé de plantes américaines confondues autrefois parmi les Jatropha et qui sont intermédiaires à ceux-ci et aux Maninot. Elles sont en effet apétales comme les derniers, mais leurs étamines ne sont pas libres et leur disque glanduleux, au lieu d'être central, entoure le faisceau staminal. D'ailleurs l'androcée conserve dans ses parties les mêmes rapports que les Jatropha où les fleurs sont pétalées; les étamines les plus courtes et les plus extérieures sont alternes avec les sépales. : E. 4. C. Michauxü Pohl. — Jatropha stimulosa Mich. — J. urens Walt. — Bivonea stimulosa Raf. (h. Juss. — h. Mus. — h. Deless.). 2. C. quinquelobus Pohl. — Jatropha urens Por. — Janipha urens L. (Cultivé au Muséum). C. napæifolia Pohl. — Jatropha napæifolia Encvcl. (Cult. au Muséum). - C. fragrans Pohl. — Jatropha fragrans H. B. K. (Coll. Kunth). C. neglectus Pohl. (herb. Mus.). . C. Marcgravü Pohl. — J. neglecta Houst. (herb. Vent.). OO O1 & Co Cf. : Benth., F1.S. Am. in Hook. Journ. (1843), p. 47. — Vox. Sulph., p. 165. Boj., Hort. Maur., p. 283. Desr., Encycl., IV, p. 15. Endl., Gen. 5807. Gray, Man. (1856), p. 389. 4. B. X., Nov. gen. etsp., Il, p. 84. Hoo%.et Arn., Beech. voy., p. 443. Houst., Reliq.. pl. 15. Jacq., Hort. Vind., pl. 21. A. Juss., Monog., pl. 11 B. ÆAT., Ap. Seem., p. 103. — Erichs. Arch., VII, p. 250. Æ., Am. Equin. I, p. 416. Mig., Sÿmb. Sur. in Linn. XXI, p. 476. Nutt., Gen.(1818), p. 225. Poll, PI. Bras., I, p. 56et pl 49-52. Rafin., FL Lud., p. 138. Rich. (L. C.), Mich. F1. Am. Il, p. 16. Spreng., N. Entd., IF, p. 116. Tor. et Gr., Rep., p.18. W., Sp. VIII, p. 561, MANIHOT. 305 19, Cnidoscolus à disque mäle central, à élamines presque entièrement libres. MANIHOT Plum.-Adans.-Pohl. Aypi C. Bauh. Camagnoc Aubl. Janipha K. Jatrophæ ? L. Mandijba Mareg. Mandiocea Link. (PI. XIX, fig. 12-27.) Fleurs monoïques. FLeur mare. — Calice gamosépale campanulé, à cinq divisions peu profondes ; préfloraison quinconciale et, plus tard, subvalvaire. Andro- cée de dix étamines disposées sur deux rangées : cinq plus courtes, alternes avec les divisions du calice ; cinq plus longues, superposées. Filets étroits, libres. Anthères introrses, biloculares, déhiscentes par une fente longitudinale, offrant les mèmes particularités que celles des Jatropha. Au centre de la fleur, disque charnu eireulaire, à cinq lobes plus ou moins distincts (fig. 12). Chaque lobe est lui-même un peu échancré au milieu de son bord. Les étamines s’insèrent au pourtour de la base de ce disque, les cinq plus courtes alternant avec les lobes du disque, les cinq plus longues répondant à l’échancrure médiane de chaque lobe. FLEUR FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle, souvent caduc. Ovaire à trois loges, surmonté d’un style court et trapu, se terminant en une masse stigmatique trilobée, dont chaque lobe superposé à une loge est plissé, subdivisé eu lobules par des sillons irréguliers. Loges ovariennes uniovulées. Ovule à exostome épais, charnu, parfois auriculé, coiffé d'un obturateur sur lequel vient s’abattre un prolongement aplati, sub- spatulé du nucelle (fig. 14, 16, 17). A la base de l'ovaire, disque hypo- gyne glanduleux, présentant à sa circonférence cinq doubles lobes. Dix staminodes réduits à une courte languette répondent par paires à chacun de ces lobes, en dehors desquels ils sont situés; cinq sont superposés aux sépales et cinq alternes; ils deviennent à peu près tous égaux (fig. 15). Früir capsulaire tricoque. Mésocarpe souvent caduc ; endocarpe recou- vert d’un lacis de vaisseaux pénétrant entre les coques (fig. 15). Coques 20 306 E. UNIOVULÉES. bivalves, monospermes. Graines caroneulées, : à RTE RE. à testa lisse et bigarré. Arbres, arbustes à suc laïteux, à racine ner tubercu euse, charnue, féculente, à rameaux glabres, arrondis, à feuilles alternes, pétiolées, palmées ou simples, souvent glauques, comme tous lesjorganes de la plante, glabres; lisses supérieurement, accompagnées de deux sfipules latérales tfès caduques. nié INFLORESCENCES axillaïres ou terminales en grappes simples ou com- posées dont les fleurs femelles occupent la base ; souvent pauciflores, par- fois réduites à une seule fleur. . - Oss. — Confondus autrefois avee les Jatrepha, les Manthot S'engistinguent par leur apétalie. Cegæaractère les rapproche des Cnidosealus ; mais ces derniers ont les étamimes monadelphes. Done ce genre doit éemprendre tous les Jaéropha à étamines libres dans une grande partie de leur étendue et à disque central Tout ses FE ont été décrites dans le superbe ouvrage de Poll. «” + E. 4. M. janipha Pohl. — Jafopha janipha L.— Janipha Lefingfi. (bérb. Gräham. Coll. Deless.). — W. ni Hook. 2. M. utilisstma Pohl (Cult. au Mus. et au Jard. de le Fac, de Mégec..). 3: M. quingueloba Pohl (Coll. Wedd.). ” k. 1. sagittæfolia Pohl (Coll. A. S. H. — Coll Wedd.). 5. M. graeilis Poht (Coll. Wedd.). = p; M.erotalariæforneis Poehl (Coll. A. S. H. — {Coll Wed). 7. M. dalechompüeformis Pohl (Coll. A. S. H. — = Coll, Blanch.). à = M. eterophylla Pobl (Col. A. S. H.). 9. M. tenuifalia Pohl (Col. Wedd.). ” . 10. M. tenerrimaBohl (Coll. Wedd) … 41. M. cleomefolia Pohl (Coll. Wedd.). Ai 12.0 M. strieta (Coll. Gardn., n. 34h2. Herb. Deless.). L'Ls C£. : Adans., Fam, H, 556. Aubl., Guy., UL Mém. 5, p.6. C. Bauh., Pin. 91. Bert. f., Moz., p.44. B1., Bijdr.. p. 616. r . Boj., Hort. Maur., p. 285. 5 + P. Br.; Jam... p. 549. " « . Endl., Gen. 5808. ” Grak”, Ed. Phil Journ., 1840. . Hassk., Hort. Bog°” D. 36. © Harr.,S. Afr.,p. 503. MONOTAXIS. 307 Hook., Icon., V, pl. 530. — Nigeril., p.509. H. B. À., Nov. gen. etsp., Il, p. 84 et pl. 109. Jacg., Amer., p. 256 et pl. 162. A.Juss., Monog., p. 37 et pl. 10. &l., Erichs. Arch., VIT, p. 192. — Ap. Seem., p. 103. Kunth, Am. Equin., L p. 417. Lamk. Encycl., IV, p. 14. Link, Handb., Il, 436. L., Gen. 1084. Lour., EL. Coch., p. 585. : Marcg., Bras., 65 et 293. Mayc., Barb., p. 365. Mig., Symb. Sur., in Linn., XXI, p. 476. Mirb., He, pl. 9, p. 390. Piso, Bras., 52 et 55. Plum., Cat. 20 (excel. sp.) Pol, PI. Brés., I, p. 17 et pl. 10-48. A. Rich., R. S. Cuba, XI, p. 208. Schl., Wagn., Coll. in Linn. XXVI, p. 633. Spach., H. Veg., p. 507. Span., FI. Tim. in Linn. XV, p. 349. Spreng., Syst. Veg., IL, p. 77. Tourn., Inst., p. 138. Tuss., Ant. , A, pl. 1. . Voight., Mort. Cale., p. 158. W., Sp., VILL, p. 562. 43. Jatropha à fl. fem. apétales; à disque à lames pétaloïdes sup. aux sép. MONOTAXIS Ad. Brong. (PI. XNI, fig. 22-25.) Fleurs monoïques. FLEur MALE. — Calice de à quatre ou cinq divisions profondes, aiguës au sommet ; préfloraison valvaire ou légèrement imbriquée. Corolle de quatre ou cinq pétales alternes avec les divisions du calice, ayant un onglet étroit et un limbe terminé inférieurement de chaque côté par un lobe en forme de corne, plus ou moins hastée, recourbée, enroulée (fig. 23, 2h a). Androcée diplostémoné. Étamines disposées sur deux 308 E. UNIOYULÉES. rangées alternes, savoir : quatre ou cinq plus extérieures, plus courtes avant l’anthèse, superposées aux pétales, à anthères infrorses; et quatre ou cinq plus intérieures, plusgrandes d’abord, superposées aux divisions du calice et dont les anthères sont extrorses. Filets linéaires, un peu élargis à leur base plus ou moinssoudée avec celle des fileiswoisins, libres dans le reste de leur étendue, surmontés d’un connegtif en forme d’arc (fig. 25), au point le plus convexe duquel s’insère le filet, tandis que ses deux extrémités réfléchies portent chacune une loge simple, déhiscente par une fente courbe, dirigée suivant le grand axe de la loge(fig. 25 1). Disque de quatre ou cinq glandes superposées aux divisions du cahice, moins larges à leur base qu'à leur sommet souvent bilobé. Corps cen= tral (pistil rudimentaire) à trois divisions étroites dont une postérieure et deux antérieures (non constant). Fieur reueuse. — (alice gamosépale à cinq divisions ; préfloraison quinconciale (souvent subvalvaire). Cinq appendices étroits, allongés, bidentés ou bifides à leur extrémité libre (disque ?), superposés aux divi- sions du calice. Ovaire triloculaire; loges uniovulées, superposées aux sépales 1, 2, 3 (fig. 22). Siyle simple large, se divisant presque aussitôt en trois branches bifides dont les bords sont étroitement laciniés. Ovule, à exostome caronculeux, allongé. Fruir capsulaire ovoïde ou conique, à trois loges bivalves et mono- spermes. Graines lisses, oblongues, caronculées. Petites plantes de la Nouvelle-Hollande, à rameaux aériens gièles et nombreux, sortant d'une souche ligneuse souterraime. Feuilles alternes, ou subopposées. étroites, simples, entières. INFLORESCENCES (fig. 22) en cymes composées terminales ou axilläires. Généralement une fleur femelle terminale occupe le centre de J'inflo- rescence ; des bractées latérales dont le nombre peut attemdre celui des sépales, ayant souvent leur forme et leur coloration, répondent à leurs intervalles et portent à leur aisselle une petiteeyme de fleurs mâles, ordi- nairement bipare et pouvant être réduite à une fleur accompagnée de deux bractées latérales stériles. # L Ogs. — M. Ad. Brongniart a créé ce genre pour une petite plante reeueillie dans le voyage de La Zoquille (M. linifolia), qui semble ètre très voisine des Am et en même temps des "Jatropha. Les flzurs mâles sont indifféremment construites sur le type 4-5; les fleurs femelles mont paru généralement pentamères. Ordimai- rement laxesprincipal de l'inflorescence générale se termine seul par une fleur SARCOCLINIUM. 909 femelle ; cela peut arriver pour les axes secondaires (47. occidentalis). Les étamines sont disposées sur deux rangées alternes; cela ne peut s’observer que dans les boutons encore jeunes où elles demeurent longtemps d’inégale longueur. Le M. grandiflora est la seule espèce où j’ai rencontré un pistil rudimentaire dans la fleur mâle. E, 1. 1. occidentalis Endi. — M. cuneifolia KI. (Coll. Preiss, n. 1222. — Id. Coll. Drumm., 1848, n. 85). 2. M. grandiflora Endl. — M. ericoides KI. (Coll. Preiss, n. 1218). = Croton rosmarinfolium (Coll. Drumm., n. 672). 3. M. bracteata Nees (Coll. Preiss, n. 1219). Cf. : Ad. Brong., Voy. Coq., pl. 49, fig. B. — Euph. in Ann. sc. nat., sér. 1, XXIX, p. 386. Endl., Gen. 5859. — PI Hug., p. 19. — Ex Lindl. Veg. Kingd., p. 276, fig. Lehm. (ed.), PI. Preiss., [, p. 176, et IT, p. 229. Walp., Ann. Bot., IIl, p. 372. 44. J, à inf. mâles amentac., à anth. intr. SARCOCLINIUM W'ighu. (PI. XI, fig. 17, 18.) Fleurs dioïques. FLeur maLe. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes ; préflo- raison quinconciale. Corolle de cinq pétales libres, alternes avec les divi- sions du calice ; préfloraison imbriquée ou tordue. Disque de cinq glandes généralement très développées, superposées aux sépales. Androcée de dix étamines, dont cinq plus courtes et plus extérieures, superposées aux pétales, et cinq plus longues, alternes. Filets soudés inférieurement en une colonne centrale, terminée par un corps sullant (pistil rudimentaire) à deux ou trois divisions. Anthères toutes introrses, à deux loges déhis- centes par une fente longitudinale, unies par un connectif charnu, coloré, qui dépasse le sommet des loges. Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, réflé- chies dans l’anthèse. Corolle ?.. Disque hypogyne charnu très épais, à cinq lobes inégaux superposés aux sépales, souvent indistincts. Ovaire à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3. Style à trois divisions réflé- chies, bifides, stigmatifères à leur face interne (/ig. 17). Loges ovariennes uniovulées, Ovule à prolongement nucellaire aigu, pendu ou horizontal 310 E. UNIOVULÉES. ei même pouvant devenir presque dressé (Ag. 18 2 Voy. p. 195), coiflé d'un obturateur charn. Feuir à mésocarpe EURE ou demi-charau, à endocarpe formant trois coques saillantes: muni du calice et d’une portion du style persis- fants, Re disque (fig. 17, 18 d). Coques bivalves etmonospermes, distinctes, saillantes, séparées par des sillons profonds. De indiens, à feuilles aliernes, rapprochées vers lexirémité des rameaux ;limbe ovale-aigu, souvent très développé, aruminé, atténué à la'base, subspatnlé, se continuant énsensiblément avec le pétiole muni dedeus nee line membéaneux où Épais, corace, slabre, pennmer 2 sEscENcE. — Fleurs mâles'en Châtons. Rachis communs, simples eu multiples, € ses de braciées dhiernes, souvent scarieuses, imbriquées dans le jeu . À l’aisselle de chacune d'elles se trouve une . pette cyme de fleurs à cn pédicelles. souvent articulés. femelles - portées sur un long axe chargé de bractées alternes ; à l'aisselle de cha- cune d'elles se irouve une fleur femelle accompagnée de deux brartées laïérales stériles on fertiles. Le pédicelle de chaque fleufest épais, dressé, arüculé vers le mieu de sa longueur (fs: A8 ar). Oss — Les Sorcorlinrmm Se rapprochent Bncoup des Jatropa p fleurs ef n'en différent guère que par les anfhères imirorses de [a fleur Le port ei Tinflorescence sont de plus font à fait disfmets. No ce res ansune espère de ce genre, l'ovule ponvait tardivefent prendre une direction telle qu le trouve dressé dans L loge qu'il occupe, où du moïies horizontal, quoi réalité il ait di être pendu dans ke jeune àe. ad # LES 5 x E 1. ifoläum Night (berb. Perad., n. 59%. nr Graham, Coll. use 18x6, n. 54). … 2. 5. Gomdichaudi + (Coll. Gaudidi., n. 66). | 3. SA Hooberi Thw. (berb. Perad., n. 3429). . mu? CÉ - Wight, Icon. V, 1887. . | prb: - = 13. 3. à cl et cor. m. amisoméres. + “+ To . - + x AGROSTISTACHYS -Dalz. des diciues. + Freus maux. — Calice S aEoie: bi- ou irifide. Corolle de six pétales. Disque de six glandes alternes avec les pétales. Androcée composé de dix BENNÉTTIA . 11 étamines. Filets soudés et réunis à leur base. Anthères à deux loges distinctes, appendués au-déssous du sommet du filet. Loges à valves inégales. à FLeur FEMELLE. — Calice quinquépartit. Corolle de cinq pétales. Disque de cinq glandes alternes avec les pétales, entourant la base du pistil. Ovaire à trois loges uniovulées. Trois styles courts, bifides, à divisions obtuses. Frurr capsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes. Graines de la grosseur d’un pois. Arbuste à feuilles alternes, pétiolées, oblongues, longuement acumi- nées de chaque eôté, glabres, à bords serrato-dentés. " INFLORESCENCE. — Fleurs mâles disposées en épis supra-axillaires, petits et locustiformes. Fleurs femelles solitaires, portées sur des pédoncules garnis à leur base de trois ou cinq bractées squamiformes (4. indica). Oss.— Je n’ai pu étudier ce genre qui semble, par la plupart de ses caractères; devoir être placé auprès des Jatrophées ou des Crozophorées diplostémones et qui en diffère par le type 6 sur lequel sont construits le périanthe et le disque dans la fleur mâle. Cf. : Dalz., Contrib. to the botan. of W. India, in Hook journ. and Kew. gard. misc., 1850, p. 441. Walp., Ann. Bot., IT, p. 3744 * - 16. J. àcal. ef cor. val., sans disque. _BENNETTIA À. Br. (non Gray). + Cremostachys Tul. Galearia Zoll. et Mor. Antidesma ; BI. Fleurs dioïques (ou monoïques?). Freur mare. — Calice à cinq divisions égales, libres où légèrement unies äleur base: préfloraison valvaire(?) Corolle de cinq pétales, plus longs que les sépales, alternes avec eux, concaves, pubescents sur les bords, légèrement échancrés au sommet, présentant inférieurement une netvuré médiane saillante, glanduleuse ; préfloraison valvaire, induplicas 312 E. UNIOVULÉES. tive. Androcée composé de dix étamines, savoir : cinq plus extérieures et plus courtes, superposées aux pétales, logées dans leur concavité, et cinq plus longues, plus intérieures, superposées aux divisions du calice. Filets libres supérieurement, insérés à leur base sur celle d’un corps cen- tral (pistil rudîmentaire). dressés dans la préfloraison. Anthères à deux loges unies parun connectif glanduleux, déhiscentes par une fente lon gitudinale. introrses. Corps central dressé, obtus, court, épais, un peu renflé au sommet, pubescent. : Fieur FEMELLE. — alice à cinq divisions. Corolle: Androcées… Ovaire à deux (ou trois) loges uniovalées. Ovules pendus, anatropes. Stigmaies trois ou cinq, dentiformes, très courts, ‘entiers ou bipartits persistants (Tul.). Frurr (charnu ?) irrégulièrement globuleux, obtus, à deux loges, ou, par avortement, uniloculaire et menosperme. Arbustes et arbrisseaux de l'Inde, de Java. etc. à feuilles alter nes. Pétiole eourt. muni de deux stipules latérales, caduques, étroites, subulées. ” : INFLORESCENCE en épis ou en grappes terminales très allengées et d’abord pendantes ; leur axe principal porte des bractées alternes à l’aisselle de chacune desquelles est une fleur accompagnée de bractées latérales fer— tiles ou stériles. Fleurs mäles portées sur un pédicelle plus grêleet ordi- vairement plus long que celui des femelles. Os. — Le genre Pennettia a été établi par M. R. Brown pour des plantes de Wallich (Car., n. 8555. À, B, C, D). Je ne vois pas pourquoi l’on pourrait con- tester à l’auteur la priorité de ce nom, car le catalogue autographié où il a été inscrit a été répandu dans le monde botanique. Quand au genre Galearia, | ne date que dela publication (du catalogue de MM. Moritzi et! iinger. M. Tulasne a établi en 1851 legenre Cremostachys pour l'Antidesma filiforme BL, qui est un Galearia. Yai dit avec un signe de doute que les fleurs pouvaient être mo- noïques, parce que, dans l'herbier du Muséum, parmi les plantes rapportées par M. Gaudichaud, je crois trouver des échantillons d’un Bennettia, sans fleurs femelles complètes, il est vrai, mais où les rachis des inflorescences portent au-dessous des petites cymes mâles des traces de fruits consistant en un calice per- sistant et unecolumelle (Gaud., Coch., Tourane). En somme, les Bennettia sont\des Jatrophées diplestémonées. Ils se rapprochent beaucoup des Jatropha proprement ditset surtout des Sarcoclinium par la fleur mâle, mais ils en différent par la forme singulière dés sépales et celle des pétales, dont résulte sans doute leur préfloraison valvaire. C'est encôre dans les avortements de toute espèce que présentent le pistil et le fruit qu'on peut rechercher des caractères différentiels tranchés. In’ Ya CURCAS. o13 d’ailleurs pas de disque glanduleux dans les fleurs mâles des Zennettia, non plus, sans doute, que dans leur fleur femelle. Cf. : À. Pr., in Cat. Wall, n. 8555. — in Horsf., PI. Jav. rar., p. 245 et pl. 50. Endl., Gen., 5888 *. Planch., in Ann. sc. nat. (1854), p. 256. Tul., Antidesm., in Ann. sc. nat. Walp., Ann. Bot., I, p. 533. Zoll. et Mor., Verzeich., p. 19. 17. J. à corolle gamop., à androc. souv. 8-andre, CURCAS Adans. Bromfieldia Neck. Castiglionia Ruiz et Pay. Jatropha % L. et Auctt. ? Loureira Ca. 5 Mozinna Orteg. (PL. XIII, fig. 1-48 et pl. XIX, fig. 10-11.) Fleurs monoïques ou dioïques. FLeur Mare. — Calice gamosépale à cinq divisions; préfloraison quin- conciale. Corolle gamopétale campanulée ou urcéolée, à cinq divisions alternes avec celles du calice qu’elles dépassent de beaucoup; ordinai- rement garnies à la base de leur face interne d’un petit bouquet de poils; préfloraison imbriquée ou plus souvent tordue (pl. XI, fig. 13-14). Androcée de dix étamines dont cinq plus courtes sont superposées aux pétales et einq plus longues alternes (ce dernier verticille peut être réduit à trois étamines dont une antérieure et deux postérieures. Filets réunis inférieurement en une colonne centrale commune, libres dans leur por- tion supérieure. Anthères à deux loges, déhiscentes par une fente longi- tudinale ; toutes extrorses lors de l’anthèse (les plus courtes peuvent être tournées en sens inverse dans la préfloraison). Disque de cinq glandes libres entourant le pied de la colonne androcéenne et superposées aux divisions du calice (fig. 8, 14). FLeur FEMELLE. — Calice, corolle et disque, comme dans la fleur 314 : E. UNIOVULÉES. mâle. Androcée rudimentaire représenté par 5-8-10 staminodes hypo- gynes: (quand il y en a dix, cinq sont superposés aux pétales et cinq sont alternes, (fig. 15-17). Ovaire à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et3. ou à deux loges, dont une aniérieure et une, postériéure; surmonté d'un style à 2-3 branches généralement élargies à leur sommet bilobé, stigmatique à la face interne. Loges ovariennes uniovulées; ovule coïffé d'un obturateur bilobé. ‘« Fruit capsulaire di- ou tricoque : coques bivalves et monospermes. Graines à testa foncé, épais, parfois rugueux; coïffées d’une caroncule charnue, à deux lobes latéraux descendant de chaque côté du hile qu'ils encadrent, lobés ou festonnés sur les bords (pl. XIX, fig: 10-11). Arbustes de l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, pétiolées, munies de deux stipules latérales caduques. Limbe entier ovale, cordé à la base, ou subspatulé. ou découpé en un nombre variable de lobes inégaux. anguleux, obtus. INFLORESCENCES en Cymes axillaires ou terminales, parfois oppositi- fohées: fleurs femelles terminales et centrales, fleurs mâles périphé- -Fiques. Oss. — Les Curcas sont très voisins des Jatropha. Us n’en différent en réalité que par leur corolle gamopétale. D'ailleurs tous les caractères essentiels sont les mêmes, et l'on pourrait presque réunir les deux genres. C’est pour la même raison queje joinsici les Mozinna aux Curcas. Des deux côtés, nous trouvons, en effet, une corolle gamopétale et dix étamimes ; le M peliataen présente plus souvent huït, il est vrai, mais cela arrive aussi pour le J. macrorkiza Benth., qu'on ne peut cepen- dant, pour cette raison, séparer du genre dans lequel il est placé. Le genre Mozinna a souvent été aussi décrit comme n'ayant que deux loges oyariennes, maisle M. peltata en a souvent trois ; ilen est de même pour le #. spatulata. Be sorte que c'est à peine si l’on peut établir, dans le genre tel qu'il est ici constitué, les deux sections suivantes : . . Sect. A. Eucrrcas. , Généralement dix étamines à l'androcée et trois loges à l'ovaire. E. 4. C. purgans Med. — Jatropha curcas L. — Castiglionia lobata R. ei P. — Ricinus americanus Mill. 2. C. portoricencis + — Ricinus portoricensis (herb. Juss.). — Jatropha her nandiafolia Ventt. Corolle campanulée à cinq divisions; dix étamines. _ Oxaire triloculaire. Inflorescence en cymes grêles, multipares. CURCAS. 315 Sect. B. Mozinna. Androcée réduit parfois à huit étamines; ovaire à 2-8 loges. 3. C. peltatum + — Mozinna peltata Steud. = Loureira peltata (Hort. Par. — Id. herb. Mocinno). L. C, cuneifolium +— Mozinna spathulata Orteg. — Loureira cuneifolia Cav. (Coll. Galeotti, n. 7206. — Id. Coll. Hartw., n. 37. — Id. Coll. Gardner, n. 2301. — Id. Herb. Venten.) Cf. : Adans., Fam., pl. 356. Benth., Voy. Sulph., p. 52, 165 et pl. 25. — PI. Hartw., p. 9. — Hook. Journ. (1854), p. 374, Boj., Hort. Maur., p. 282. Cav., Icon., V, p. 17 et pl. 429-430. Endl., Gen. 5806 et 5814. Hassk., Mort, Bog, p. 236. — PI Jav. rar., p. 259. Hook., Icon,, IV, pl. 357. — et Arn., Beech. Voy., p. 309. H. B. K., Nov. gen. et sp., Il, p. 82. Jacg:, Hort. Vind., IT, pl. 63. A. Juss., Monog., p. 35, 37 et pl. 11. ÆAT., Erichs. Arch., VII, p. 192. — Ap. Seem., p. 102. Æ., Am. Eq., I, p. 415. MNeck., Elem., 1143. Orteg., Dec., VII, p. 104 et pl. 13. Poll, PI. Bras., I, p. 13, Roxb., FI. Ind., IT, p. 686. R. et Pav., Prodr., p. 139 et pl. 37. Spach, H. Veg., p. 512. Spreng., Syst. Veg., IIL, p. 574. W., Sp., pl VIIL, p. 866. 216 E. UNIOYULÉES. 48. Curcas à feuilles composées. ANDA Marcg.- Piso. Aleurites ©? Wall. Andiseus FI. fl. Johannesia Velloz. (non Pers.). (PL. XI, fig. 28-3h.) Fleurs monoïques. FLeur mare. — Calice gamosépale, campanulé, à trois ou cmq divi- sions profondes: préfloraison quinconciale (ou alternative, imbriquée). subvalvaire à l’âge adulte. Corolle de cinq ou quatre pétales libres, alter- nant avec les divisions du calice qu'ils dépassent, portant intérieurement un bouquet de poils, onguiculés, étalés lors de l’anthèse ; préfloraison imbriquée ou tordue. Androcée composé de dix étamines (et, plus sou- vent, huit). dont cinq plus extérieures et plus courtes, superposées aux pétales, et cinq plus longues et plus intérieures, superposées aux sépales ; celles qui répondent aux sépales 4 et 5 manquent ordinairement. Filets entourés d'un disque de cinq glandes très peu développées ou presque nulles, superposés aux divisions du calice: soudés à leur base en une colonne centrale. Anthères oscillantes, bilaculaires, incombantes, à dé- hiscence longitudinale, introrses d’abord, puis définitivement extrorses. Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale persistant, à quatre ou cinq divi- sions profondes, épaissies à leur base en une sorte de disque hypogyne, glanduleux. Appendices hypogynes, au nombre de trois ou six (fig. 38 g, staminodes ?) entourant le gynécée, superposés aux sépales. Ovaire à deux loges ‘fig. 28). dont une antérieure et une postérieure (rarement à trois loges), surmonté d’un style court tri- et plus souvent bifide. à surface in- iérieure dentée, papilleuse, stigmatique. Loges unioyulées ; ovule coifté d'un obturateur biauriculé, lacinié sur son bord libre (fig. 28, 29). Früir charou, biloculaire (rarement triloculaire), à deux-angles sail- lauts répondant aux loges, entouré à sa base du calice persistant, sur- monté d'un vestige de la portion basilaire du style et portant au-dessous de celui-ci, sur chaque angle saillant, une ouverture qui se continue par un canal pénétrant obliquement en bas et en dedans vers la cavité de chaque loge (fig. 28 f,. Celle-ci contient une grosse graine à embryon ANDA. 317 entouré d’un albumen charnu, oléagineux, abondant. Cotylédons courts, arrondis, digitinerviés. Arbre du Brésil. à suc laiteux. Feuilles alternes, pétiolées, composées: palmées à trois ou sept folioles (ou plus) entières, ovale-aiguës, lisses, luisantes, à nervures pennées-réticulées, Au point d'union du limbe et du pétiole, celui-ei porte de chaque côté de son sillon médian supérieur une glande pédiculée, accompagnée souvent d’une glande plus petite et située plus extérieurement (fig. 51-34). INFLORESCENCES terminales, en cymes paniculées, réunissant des fleurs des deux sexes, les femelles centrales, les mâles périphériques ou isolé- ment des fleurs mâles à pédicelles plus longs chargés de bractées et de glandes ou des fleurs femelles presque sessiles. Ogs. — Ce genre diffère des Wozinna par trois caractères, savoir : 1° Les feuilles composées, qui sont très simples chez les Wozinna. 2° La corolle gamopétale chez les Mozinna, ici polypétale. 3° La nature du fruit qui ici est fenêtré au niveau de chaque loge. D'ailleurs les Anda sont, comme les Mozinnx, des Jatropha, chez lesquels l’an- drocée perd le plus souvent deux de ses étamines, et le gynécée une de ses loges; parfois cependant le type s’y trouve rétabli dans son intégrité, et il ne reste plus entre les deux genres de caractères distinctifs essentiels. D'autre part, les Anda servent d’intermédiaire aux Jatropha et aux Ælæococca, dont l'ovaire à plus de trois loges. La seule espèce connue, fréquemment usitée au Brésil, est l'A. Gomesii A. S. H. conservé au Muséum de Paris dans l’herbier spécial de A. de Saint-Hilaire, et cultivée dans les serres du même établissement. E. À. Gomesii À. S. H. — Johannesia princeps Velloz. — Andiscus pentaphyllus fl. f.(Herb. pr. A S. H.).— Id. Coll. Guillem., n° 777.—Id. Coll. Leschen. Id. Gaud. herb. imp. Bres., n. 1158). — A/eurites pentaphylla (Hort. Cale. Cat. Wall.). Cf. : Boy., Hort. Maur, p. 283. Endl., Gen. 5801. Gom., Mem. Ac. Lisb., IL p. 6 et pl. 4. À. Juss., Monog., p. 39 et pl. 42. Kl., Erichs. Arch., VII, 1, p. 192. Mareg., Bras., p. 110. Mart., Amœn. Monac., pl. 1. Piso, Bras., p. 148. A.S. I., PI us. Brésil, pl. 54-55. Spach, H. Veg., p. 515. 318 : E. UNIOYULÉES. Spreng., Syst. Veg., IL, p. 64. “gr Velloz., Alogr., 1, p. 199 et pl. me. — Fi. f., M pl. 86. ” Voight., Hort. Calc., p. 159. 9. Jatropha à 8-19 ét. à ovaire 3-loc. ou plus. ELÆOCOCCA Comm * A basin Kæmpf.. ” Aleurites ? R. Br. : Dryandra Thunb. (non R. Br.). Eleococcus Spreng.-Hassk. V'ernicia Lour. (PL. XII, fig. 33-36.) Fleurs monoïques (ou dioïques?). Freur MALE. — Calice gamosépale à 2-3 divisions irrégulières, inégales: préfloraison valvaire. Corolle à einq pétales plus longs que le calice, dont deux sont postérieurs. deux latéraux et le cinquième antérieur; mem- braneux, à nervures distinctes, divergentes, à bords entiersær laciniés, portant sur la ligne médiane de leur face interne un petit bouquet de poilssypréfloraison tordue (fig. 35), plus rar ement imbriquée. Androcée composé de 8-10 étamines (12, A. Juss. — 9, Thunb.), toutes réunies inférieurement en ‘une colonne centrale: les filets libres seulement dans leur partie supérieure. Anthères biloculaires, à déhiscence longitudinale, introrses dans le bouton, mais se renversant, lors de l’anthèse, sur le sommet du filet coudé, de manière à devenir extrorses {fg.#86). Un premier verticille de cinq étamines à filets plus courts et plus extérieurs. existe constamment; elles sont superposées aux pétales. Le second verti- cille comprend cinq étamines alternes avec les précédentes, dont deux latérales sont souvent moins développées que les trois autres, et même peuvent manquer complétement. A la base de l’androcée, disque (?) composé de cinq languettes étroites, aiguës, dressées, alterpes avec les pétales (/ig. 36 9). FLeur FEMELLE. — Calice et corolle comme dans la fleur mäle. Disque hypogyne (?) constitué par cinq languettes étroites alternes avec les pétales. Ovaire à trois loges dont une postérieure et deux antérieures, ou à 4-5 loges uniovulées. Siyle à autant de divisions qu'il y a de ELÆOCOCCA. 319 loges, en forn, de lanières bifides à leur extrémité supérieure (fig. 38). Fruir charru (fibreux A. Juss.), à 3-5 coques monospermes. Graines caronculées. surface verruqueuse ou presque lisse, à périsperme abon- dant, huileux, à embryon large, à cotylédons digitinerves à la base, subauriculés. Arbres asiauques, à feuilles alternes. Pétioles longs portant deux glandes à leur point d'union avec la base de la face supérieure du limbe qui est simple, entier ou lobé, polymorphe; les feuilles très jeunes sont couvertes d’un fin duvet qui disparait dans l’âge adulte. INFLORESCENCES définies, formant de larges panicules à l'extrémité des rameaux. Fleurs à pédicelles articulés. Oss. M. R: Brown confond les Æ/æococca avec les Aleurites. Les deux genres diffèrent cependant ; 1° par le nombre des étamines ; 2° par le disque hypogyne de la fleur femelle ; 3° par le nombre des loges de l'ovaire. Les Zlæococca sont très voisins des Jatropha et surtout des Mozinna. Ils ne diffèrent de ces derniers que par la corolle et le nombre des loges ovariennes, surtout quand l’androcée est réduit à huit étamines. Toutes les plantes de ce genre que nous connaissons paraissent pou- voir être ramenées à deux espèces": E. 1. Æ.verrucosa À. Juss. = Dryandra cordata Thunb. — 2. oleifera Encycl. — (?) Æ, cordata Bl. — Aleurites cordata R. Br. (Herb. Juss. — H. Commers. — Coll. Perrotet, Guyan.— Coll. Fortune A. 33-1845-A7. Id: herb. Vent. ex Lemonnier). 2. E, vernicia. — Vernicia montana Lour. — Dryandra vernicie Thg. Cf. : B1., Bidr., p. 618. R. Br., Prodr., p. 397. Comim., Mss. (ex A. Juss.). Correa., Ann. Mus., 69, pl. 32. Endl., Gen. 5804. Hassk., PI. Jav. in Flora (1842) Beïl., IT, p. 40. — PL Jav. rar., p.252. Juss., Gen., p. 389. A. Juss., Monogr., p. 38 et pl. 41. Kæmpf., Amœæn. Exot., 789. Lour., FI. Coch. (1790), p. 586. Mirb., He, pL., IX, p. 402. Spach, H. Veg., p. 514. Spreng., Syst. Veg., IL, p: 884. Thunb., FI. Jap., p. 267, pl. 27. Voight., Hort. Calc., p. 159. W., Sp., VILE, p. 865. 320 E. UNIOVULÉES. 20. Ditaxis à androcée diplost. incomplet. 2 SEROPHYTON Beni. Aphora Nutt. (PI. XX, fig. 12 : *- Fleurs monoïques (ou dioïques ?) Fceur maze. — Calice gamosépale à cing divisions profondes; pré- floraison valvaire ou légèrement imbriquée (fig. 12). Corolle de cinq pétales minces. membraneux, alternes avec les divisions du calice; pré floraison imbriquée ou tordue. Disque de cinq glandeslibres superposées aux sépales. Androcée composée de deux rangées d'étamimes insérées sur une colonne centrale commune (comme dans les Ditaris). Filets libres dans leur portion supérieure: anthères biloculaires, introrses, versatiles, à déhiscence longitudinale. (Au lieu de son nombre normal d'étamines, le verticille intérieur peut n’en présenter que 4, 3 ou 2.) FLEUR FEMELLE. — Calice à cinq divisions profondes: préfloraison légèrement imbriquée d'abord, puis valvaire Corolle de cinq pétales, alternes avec les divisions du calice. Disque glanduleux, hypogyne, coloré, à cinq lobes superposés aux sépales. Gynécée commeschez les Diüaxis. | Plantes herbacées de l'Amérique du Nord, dont toutes les parties sont couvertes de petits poils blanchätres roides, dressés, et imbues d'une maüère colorante rougeàtre. Feuilles alternes, simples. entières, étroites, oblongues, penninerves, bistipulées. IxFLORESCENCES axillaires où terminales, en épisou en grappes. L'axe commun est chargé de bractées alternes à l’aisselle desquelles se déve- loppent inférieurement quelques fleurs femelles, et supérieurement un plus grand nombre de fleurs mâles. Os. — Tout, dans ce genre, port, feuilles, inflorescence, fleurs femelles, est semblable à ce qui se rencontre chez les Ditaris. Lemombre seul des étamines présente quelque différence par ses grandes variations. Aussisül serait peut-être bon de n’en faire qu'une section des Difaris. On peut, d'autre part, admettre le genre comme intermédiaire entre l'isostémonie et la diplostémonie, au même titre que les Crozophora. CROZOPHORA, 321 E. 1. Aphora mercurialina Nutt. (FL. Tex. exs. 1844, n. 175, et 1846, n, 518. — Id. Coll. FI. Arkans. herb. Mus.). 2. A. humilis Gr. et Engelm. (FI. Tex. exs. 1846, n. 306, — Id. Coll. Wright, n. 1797-98). Cf. : Benth., Voy. Sulph., p. 52. Endl., Gen. 5824!. Nutt., Am. Ph. trans. N. S. V, 174. 21. Dilaxis à and. incompl, à ét. inf, sup. aux sép. CROZOPHORA Weck. Croton ? L. et Auctt. T'ournesolia Scop. (PL. XX, fig. 12-22.) Fleurs monoïques. Freur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes char- gées de poils étoilés; préfloraison quinconciale d’abord, puis définiti- vement valvaire. Corolle de cinq pétales étroits, alternes avec les divi- sions du calice; préfloraison imbriquée ou tordue. Disque glanduleux à cinq lobes superposés aux divisions du calice. Androcée composé de 5-10 étamines et plus souvent de huit, disposées sur deux verticilles, dont cinq inférieures, plus courtes, superposées aux sépales et trois intérieures plus longues, superposées aux sépales 1, 2 et 3 (Payer). Filets unis inférieurement en une colonne centrale commune, libres dans leur portion supérieure. Anthères ovales, biloculaires, extrorses, déhiscentes par une fente longitudinale. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, étroites, aiguës, étirées, couvertes de poils étoilés; préfloraison valvaire au moment de l’anthèse. Corolle de cinq pétales étroits, allernes avec les divisions du calice. Androcée rudimentaire composé de cinq stami- nodes superposés aux divisions du calice (Payer), courts, épais, glan- duleux, obtus. Ovaire globuleux à trois loges, dont une antérieure et deux posté- rieures, entièrement recouvert de poils peltés, imbriqués (fig. 15, 22), style rapidement divisé en trois branches bifides, réfléchies, à face interne papilleuse, stigmatique. Loges ovariennes uniovulées. Nucelle émettant un prolongement en forme de palette (fig. 17) qui se réfléchit 21 322 E. UNIOVULÉES. et s'incline du côté de l'angle interne de la loge, en abaissant avec lui sur l’ovule l'obturateur composé de deux lobes latéraux aplatis bien distincts (fig. 18). Fruit capsulaire tricoque, garni du périanthe persistant. Coques bivalves et monospermes. Graines à surface rugueuse, réticulée, à sommet incliné, coupé obliquement; les dépressions de la surface rugueuse du testa (fg. 20) sont remplies du tissu celluleux blanchâtre de la primine plus épaisse en ces points, ainsi qu'auiour du micropyle où elle constitue un rudiment de caroneule. Arbustes ou plantes herbacées vivaces ou annuelles, dont toutes les parties sont couvertes de poils étoilés (fg. 21) où squameux (fig. 22), qui leur donnent un aspect tomenteux, velouté. Feuilles alternes, pétio- lées, munies de deux stipules latérales caduques. Limbe irrégulièrement sinueux ou lobé, à surface inégale, plissée, penninerve, épais et mou. IxFLORESCENCES terminales, axillaires ou latérales, à une certaine dis- tance de la feuille sous-jacente; disposée en grappes dont la partie imfé- rieure est occupée par une ou quelques fleurs femelles plus longuement pédicellées que les mäles. Celles-ci presque fossiles sont accompagnées de deux bractées latérales qui sont stériles ou fertiles toutes les deux. ou dont une seule est fertile. E. 1. C, integrifolia (Coll. Bunge. — Rel. Lehm.). 2. C. sabulosa Kar et Kir, (herb. K. et K. 1841 Song, n. 19414. — Id. Rel Lehm..). . C. tinctoria À. Juss. h. C, senegalensis À. Juss. (herb. Juss. Coll. Adans., n. 465 A. — Id. Coll. Kofsch. 1839, n. 25. — Id. var. B. fid. Desv. h. Juss). 5. C.obliqua À° Juss. therb. Juss. — Crofon obliquum Nahl.,mss.). 6.2 C.oblongifolia À. Juss. (herb. Mus. — Coll. Bota. — Coll. Bové). 7. C. verbascifolia (Croton verbascifolium W., h. Juss. — Id. h. Mus. — Coll. Balansa, 1854, n. 296. — Coll. Aucher, 1837, n. 2006 2005-5297. — Coll. Gaudry, 4854, n. 254. — Coll. Botia, 1838. — Coll. Heldreich 485. — Coll. Kotsch. ed. Hoh. 1843. — Coll. Bourg PL Esp. 1851, n. 4483. — F1. Græc. Orphan. 1849, n. 26. — Coll. Jamaïn Als- 4855. — Coll. Oliv. et Brug. PI. Cand. — Id. herb. Vaill. Srchip.). 8. C.plicata À. Juss. (Crofon plicatum Vahl im h. Juss.et Geisel., n. 111 — Id. b. Mus. Coll. Dill. et Pet. — Id. Coll. Kralik, 4848. — Coll. Ohy- et Brug. Syrie. — Coll. Oliv. Égypte — Id. Coll. Aucher, 1837, n. 2005. — Coll. Kotsch. Ég. inf. 1836, n. 58). 9. €, obliquifolia Vis. (Kotsch. It. Nub., n. 473). [VE] CUHÆTOCARPUS. 523 Voy. p. 122, 125, 142, 158, 166 et Cf. : Boiss., Esp. Mér., p. 562 Bung., FI. Russ., p. 490. Burm.,Wnd., p. 304 et pl. 62, fig. 4. Decsne, FI. Sin., p. 20. Del., FI. Egypt., pl. 51. Endl., Gen. 5829. A. Juss., Monog., p. 27 et pl. 7. Kar. et Xir., Alt., DIT, p. 177. Æoch, Or. in Linn., XXI, p. 732. Lindl. ct Sibth., Græc., X, p. 40 et pl. 950-951. Neck., Elem., 1127. Nees jun., Gen., Il, pl. 38. Pay., Organog., p. 526 et pl. 110. Reich, FL. Germ., V, pl. 102. A. Rich., Abyss., V, p. 252. Roxb., FL Ind., IT, p. 681. Scop., Intr., n. 1097. Spach, H. Veg., Il, p. 500. Spreng., Syst. Veg., III, p. 850. Voight., Hort. Cale., p. 156. Wailld., Sp., VIT, p. 538. Waulk., Hisp. in Flora, 1852, p. 309. 22, Monotaæis apétale à type quatern. CHÆTOCARPUS Thw. ? Adelia % Roxb. Fleurs dioïques. Fceur MALE. — Calice gamosépale à quatre divisions inégales; préflo- raison imbriquée, alternative. Androcée de huit étamines, dont quatre plus extérieures, plus courtes, alternes avec les sépales, quatre plus longues, superposées. Filets monadelphes à leur base, insérés sur un réceptacle saillant, villeux, libres dans leur partie supérieure. Anthères ovales, à deux loges adnées, introrses, à déhiscence longitudinale. Autour de l’androcée disque épais. à lobes inégaux, irréguliers, alternes (?) avec les divisions du calice. FLEUR FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle, persistant. Disque hypoyyne court, ondulé, crénelé. Ovaire libre, sessile, recouvert de 52! E. UNIOYULÉES. {longues soles étalées, roides, serrées les unes contre les autres, caduques. à trois loges uniovulées. Ovule coiffé d’un obturateur conique. Style à trois divisions partagées presque jusqu'à leur base en deux languettes, stigmatiques à leur face interne. Fruir capsulaire tricoque, muriqué. Coques osseuses, épaisses, loculi- cides, monospermes. Graines ovoides, brillantes, coiffées d’un corps charnu (arillode? obturateur?) à deux lobes distincts, latéraux. Albumen charnu abondant. Embryon à radicule petite, à cotylédons plans, foliacés. Arbres, arbustes de l'Inde, de Ceylan, rameux, à rameaux arrondis, pubescents. Feuillesalternes, ovales-aiguës, penninerves, réticulées, sou- vent pubescentes, tomenteuses, surtout à la face inférieure. Pétiole accompagné de deux stipules latérales caduques. INFLORESCENCES en Cymes axillaires: fleurs portées par de courts pédicelles. Ogs. — Remarquables surtout par les poils qui enveloppent leur ovaire, les Chuetocarpus sont des plantes apétales, à androcée diplostémone qui se rapprochent par là des Monofazis. M. Thyaites rapproche avec doute de ce genre l'Adelia casfanocarpa Roxb. Celle-ci s'en rapproche, en effet, par son fruit, mais elle en diffère, si j'en juge par l'échantillon de l'herbier de Wallich (Caf., n° 7984), car son androcéeprésente dix et plus souvent douze étamines. E. 1.-C. coriaceus Thw. (h. Perad., n. 1025). 2. C.pungens Thw. (h. Perad., n. 2641). 3. C. pubescens Thw. (h. Perad., n. 3013). CE. : Tluv., Hook. Journ. (1854), p. 300 et pl. X A Jatropha apétale 5-10 andr., à anth. subsess. SIPHONIA ich. Cahuchum Rich. Hevea Aubl. Jatropha ? L. fil. * Micrandra R. Br. (non Benth.) Siphonanthus Schreb. (PL XIV, fig. 39-49, et pl. XN, fig. 1-1.) Fleurs monoïques. Freur Mare. — (alice gamosépale à cinq divisions finement pubes- centes; préfloraison valvaire. Androcée composé ou de cinq étamines SIPHONIA. 929 alternes avec les divisions du calice (pl. XV, fig. 2), où de huit étamines, dont cinq inférieures plus courtes, alternes avec les sépales et trois super- posées aux sépales 1, 2, 3, ou de dix étamines, dont cinq plus courtes alternent avec les sépales, emq plus grandes leur sont su perposées(pl. XIV, fig. MA). Filets unis en une colonne centrale cylindrique qui se prolonge au-dessus des anthères en un sommet de forme variable, pubescent (pl. XIV, fig. 40 et pl. XV, fig. 8, L). Anthères presque sessiles, insérées latéralement sur cette colonne centrale, extrorses, à deux loges déhis- centes par une fente longitudinale. Au pied de la colonne androcéenne, disque glanduleux continu à cinq lobes (pl. XIV, fig. 40 d), ou peu mar- qué, ou nul. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions égales ou inégales, caduques; préfloraison valvaire. Ovaire à trois loges, plus court que le périanthe, surmonté d’un style épais et court, aussitôt divisé en trois gros lobes charnus, épais, réfléchis, portant un sillon peu marqué sur leur face supérieure et obtusément bilobés sur leur bord libre (pl. XV, fig. 8). Autour de la base de l'ovaire, le réceptacle estsouvent légèrement épaissi, glanduleux et porte un nombre variable (5-8) de petites languettes courtes, obtuses (staminodes? pl. XIV. fig. A2). Loges ovariennes super- posées aux sépales 1, 2 et 3, uniovulées. Ovule surmonté d’un obtura- teur bilobé ; dans l'intervalle des lobes, le nucelle envoie un prolonge- ment en forme de bandelette étroite. Fruit capsulaire tricoque. Mésocarpe se détachant facilement de l'en- docarpe qui forme trois coques ligneuses, épaisses, bivalves et monos- permes (pl. XV, fig. 10). Graines à testa bigarré, earonculées. Arbres à suc laiteux de l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, pé- tiolées, à limbe divisé en un nombre variable de folioles. Celles-ci sont entières, glabres, penninerves, finement réticulées. INFLORESCENCES axillaires ou terminales, consistant en un axe simple ou ramifié, chargé de petites bractées à l’aisselle desquels sont des fleurs mâles, solitaires ou en petites cymes 2-3 flores. Les fleurs femelles ter- minent les axes principaux ou secondaires de l’inflorescence. Ogs. — Au premier abord, il semble qu'on ne puisse aucunement ranger dans un même genre le S. elastica et le S. Spruceana, par exemple. En effet, si l’on con- sidère le premier, on voit que son androcée est constamment de cinq étamines, tandis que l’autre en a dix disposées sur deux verticilles alternes. Toutefois, il ÿ à des intermédiaires sous ce rapport dans les S. lufea et discolor qui peuvent n'avoir ® 26 E. UNIOVULÉES. C plus que huit ou mème sept étamines. De plus, le S. Spruceana a, au pied de l'an- drocée, un disque bien caractérisé, et il n° y en a guère de trace dans les fleurs du S. elaslica, mais le S. brasiliensis qui a dix étamines, comme le S. Spruceana, a un disque à peine dessiné dans certaines fleurs. Toutes les espèces ont la fleur femelle semblable; ce qui varie seulement de l’une à l’autre, c'est le nombre des petits appendices insérés autour de la base de l'ovaire et que je crois être des staminodes, comme il s’en rencontre dans les genres voisins, notamment les ÆVateriospermum etles Micrandra. C'est de ce dernier genre que se rapprochent le plusles Siphonte. Ceux qui sont isostémonés n'en diffèrent que par leurs étamines mopadelphes. D'après ce qu'on rient de voïr, il est possible de diviser ce genre en deux sections. Sect. À. — Hevea. Androcée isostémone. Disque nul ou peu marqué. E. 4. S. elastica Pers. — S. guyanensis J. — Hevea guyanensis Aubl. — Cahu- chum Rich. — Siphonia cahuchu Rich. — Jatropha elastica L. F. — S- phonanthus elastieus Schreb. (herb. Zuss. — h. Mus. Coll Martin. — Coll. Mélinon. — herb. Delessert). 2. S. lutea Spr. (Coll. Spr., n. 2088) n’a le plus souvent que cinq éiamimes, mais non sifuées au même niveau. Sect. B. — Bisæxona. Androcée diplostémone (10 ou 8-7 andre); disque glanduleux plus ou moins développé autour du pied de l’androcée. 3. S. brasiliensis W. (herb. Ventenat), dix étamines. h. S. Kunthiana + = S. brasiliensis K. non W. (Coll. Bonpland, n. 5022). 5. S. Spruceana Benth (Coll. Spruce). Fleurs mâles à dix étamines; disque glanduleux à la base de l’androcée. 6. S. discolor Spr. (Coll. Spr., n. 1170 et 2560). — Micrandra ternata R. Br. — Fleurs mâles à 8-10 étamines. 7. S. rigidifolia Spr. (Coll. Spr., n. 2527). Fleurs mäles à dix étamines surmontées d’un long prolongement étroit de la colonne andrecéenne. C£ : Aubl., Guyan., pl. 325. Benth., Hook. Journ. (1854), p. 365. R. Br., PL Horsf., p. 258. Endl., Gen. 5799. H. B.K., Nov. gen. et sp., VI, p. 131. A. Juss., Monos., p. 39 et pl. 12. Æl., Erichs. Arch., VII, p. 192. Kunth, Am, Equin., UL, p. 205. @2 Le 1 TÉLOGYNE. Lamk, Encycl., XXI, p. 790. Merb., H°, pl, 9, p. 402. Nees, PI. Med., I, pl. 141. Rich, Journ. Phys., 1785. .Spach, M. Veg., Il, p. 516. Spreng., Syst. Veg., IT, p. 78. W., Sp, VITE, p. 567. 24. Siphonia pétale à androcée isostémone, TELOGYNE, (PI. XI, fig. 13.) Fleurs monoïques. Freur Macs. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes ; préflo- raison quinconciale. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice, plus longues que lui; préfloraison imbriquée. Disque de cinq glandes libres superposées aux sépales. Androcée de cinq étamines superposées aux pétales. Filets réunis en une colonne centrale cylindrique, épaisse qui sup- porte à son sommet cinq anthères sessiles à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale, extrorses, surmontées d’un prolongement apical de leur connectif (fig. 13). Freur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; pré- floraison quinconciale. Corolle comme dans la fleur mâle, caduque. Disque hypogyne circulaire à cinq lobes inégaux, aplatis, obtus. Ovaire à trois loges uniovulées superposées aux sépales 4, 2 et 3. Style à trois branches dressées, bifides, stigmatiques à leur face interne. Arbre (?) de l'Inde, à rameaux glabres, à feuilles pétiolées alternes. Limbe entier, nu, glabre, penninerve, acuminé aux deux extrémités, portant deux petites glandes au point d'union de sa face supérieure avec le pétiole. INFLORESCENCES occupant le sommet des rameaux, ou l’aisselle des feuilles ultimes, consistant en un ou plusieurs axes rectilignes, dressés, terminés par une fleur femelle unique, portant d’espace en espace des bractées alternes à l’aisselle de chacune desquelles est une fleur mâle pédicellée, accompagnée de deux bractées latérales d'ordinaire stériles. Ogs. — À part l’inflorescence très caractéristique de ce genre, il se rapproche par ses fleurs males du Siphonta elastica, qui n’a pas de corolle, et du 7rigonoste- 228 E. UNIOYULÉES. mon, qui‘n'a que frois étamines. La fleur femelle est celle d'un Trigonosfemen pétalé. E. 1. T. indiea + (Cat. Wall., n. 7997). | 95. Jatropha isosiémoné à préf. imbrig. CLUYTIA W. (Dryand.) Clutia. Aït-L. (Boerh ). Cratochwilia Neck. Altora Adans. + Briedelia Roxb. (PI. XNI, fig. 1-21.) Fleurs dioïques. Freue mare. — Calice gamosépale à cinq divisions; préfloraison qum- conciale. Corolle de cinq pétales, à onglet etroit, subspaiulés, à insertion bypogynique d'abord, plus tard périgynique, aliernes avec les sépales; préfloraison quinconciale (dans ce cas les pétales L et 2 alternent avec les sépales 1-4 el 2:5 ; le pétale 3 avec les sépales 2-4, fig. 8); ou imbri- quée (elle est alors variable, mais le cas le plus fréquent est que le pétale alterne avec les sépales 1-3 soit tout à fait recouvert, au lieu d’être enve- loppant: le pétale alterne avec les sépales 2-5 est tout à fait enveloppe : les trois autres sont moitié recouverts, moitié recouvrants). Androcée composé de cinq étamines superposées aux pétales (fig. 2, 5). Filets por- tés à un mème niveau sur une colonne centrale. laquelle supporte à son sommet un corps obtus ou pyriforme, ou plan à sa partie supérieure, ou creusé en capsule (pistil rudimentaire, fig. 2, 3). Anthères introrses, bi- loculaires. à déhiscence longitudinale, devenant souvent oscillantes lors de l’anthèse. Disque ceignant la base de la colonne qui porte landrocée, composé de deux verticilles de glandes (p.133), savoir : cinq plus grandes, bi- ou trilobées superposées aux sépales et cinq plus petites superposées aux pétales, entières ou bilobées (fig. 4 et 10, 14). FLeûr FEMELLE. — Calice à cinq divisions et corolle de cinq pétales, disposés comme dans la fleur mâle (fg- 8). Disque hyposyne constitué par cinq glandes bifides, superposées aux sépales. Ovaire à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3, glabre, lisse, ou pubescent, ou glan- duleux à sa surface, à six sillons verticaux, dont trois répondent aux CLUYTIA. 229 cloisons. Style cylindrique presque ausstiôt divisé en trois branches réfléchies, horizales, bifides à leur extrémité, en forme d'Y, parcourues par un sillon médian peu profond. Loges de l'ovaire uniovulées. Ovule pendu anatrophe, à nucelle large et court, obtus au sonimet, comme déprimé (fig. 12, 13, 14 et 15). Fruir capsulaire tricoque, entouré du calice et même de la corolle persistants et devenus subligneux. Coques bivalves et monospermes. Graines anatropes, de couleur foncée, à testa épais, lisse, dur, à caron- cule bi- ou trilobée, réfléchie sur sa portion basilaire plus étroite et for- mant cimier sur le sommet de la graine, de manière à venir cacher en partie le hile (fig. 18, 19, 20 et 21). Arbustes ou arbrisseaux, à rameaux arrondis glabres ou finement pu- bescents, à feuilles alternes, pétiolées, non stipulées (C. pulchella !), à limbe simple, ordinairement entier, ovale ou allongé, quelquefois étroit, roide, atténué aux extrémités, aciculaire, penninerve, jaunissant ou rou- gissant à l'arrière-saison, parfois chargé comme les jeunes rameaux de points pellucides glanduleux. INFLORESCENCE. — Cymes axillaires ordinairement multiflores, mais pouvant ètre souvent réduits, surtout sur les pieds femelles à deux ou même une fleur. Dans ce cas, la fleur unique est accompagnée à la base de son pédoncule par deux ou trois bractées imbriquées, stériles (fig. 17), constituant ce qu’on a appelé l’involucre. Os. — Ad. de Jussieu plaçait les Cluytia parmi les Phyllanthées, mais il n’a pas dit pour quelles raisons. Sans doute, il s’en rapportait surtout à la grande analogie du port et à l’aspect des fleurs. La forme de l'ovaire, celle des styles, ont peut-être aussi été de quelque valeur dans sa détermination. Il faut dire cependant qu'il paraît très étonnant, au premier abord, de trouver une Euphorbiacée mono- sperme parmi celles dont les loges contiennent toujours deux ovules. Pour qui- conque admet des caractères subordonnés, il est certain que celui-là est ici de première valeur et ne doit pas être négligé. C’est pour cela que j'ai recherché si les Cluytia n'ont pas primitivement deux ovules, dont l’un ne se développe pas. Il n'en est point ainsi sur le C. pulchella que l'on cultive abondamment au Muséum. Chacune des loges de son ovaire ne contient à aucun âge plus d’un ovule. Celui-ci est d’ailleurs remarquable par sa forme spéciale (fig. 14, 15). Donc le genre C/uytia ne doit pas être rangé parmi les Euphorbiacées dispermes. Le genre Briedelia a jusqu'ici été placé auprès des Cluytia et même plus d’une fois confondu avec eux. C’est ainsi que beaucoup de Briedelia de l'Inde et notam- ment de ceux à trois loges et à fruits charnus qui sont maintenant réunis sous le 990 E. UNIOYULÉES. nom d'Anomospermum (voy. cemot), ont été appelés Cluytia jusqu’à Willdenow. Or les Briedelia sont certainement dispermes; donc les Cluytia, qu'on ne croyait pas pouvoir en séparer, devaient aussi être rangés dans le groupe des TELE dispermes. - Une étude attentive montre qu'il n'y a entre les deux genres que des analogies apparentes et qu'au fond ils sont extrêmement différents l’un de l’autre. Jene yeux pas parler ici du nombre des loges et de la consistance du péricarpe, parce que si les Briedelia ont des fruits biloculaires et charnus, les Anomospermum qu'on en a séparés ont un fruit sec à trois loges, tout comme celui des Cluytia. Les dissidences sont beaucoup plus importantes. L'insertion n'est pas la même dans les deux genres pour la corolle. Elle est en effet hypogyne dans les Cluytia et périgyne dans les Priedelin. Ce n'est que tardivement. dans la fleur femelle de quelques Cluytia, que l'insertion des pétales persistants peut s'élever (comme on le voit à l'article Réceptacle), et d'hypogyne devenir périgyne. Mais dans les Priedelia, il y a un grand disque de nature glanduleuse qui double le fond de la fleur et qui doit être regardé comme une portion axile et qui s'arrête subitement en formant un rebord circulaire au point où les sépales deviennent distimcts l’un de l’autre. C’est au bord de ce bourrelet que s’insèrent les pétales, qui dans leur jeunesse s’insèrent, au contraire, beaucoup plus bas chez les Cluytia (fig. 2, 7). L’androcée des Cluytia ressemble beaucoup, au premier abord, à celui des Briedelia et des Anomospermum. En effet, chez les uns et les autres, on observe une colonne centrale dressée, terminée par un pisäil rudimentaire et de cette colonne se détachent à une même hauteur cinq filets qui deviennent libres et sup- portent une anthère introse. Maïs il y a cette différence capitale que les anthères des Briedelia sont superposées aux sépales, comme cela arrive dans les Amoançn, les Savia, etc. desquels nous rapprochons les Priedelin, tandis que, dans les Cluytia, chaque étamime se trouve au-dessus d'un péiale, comme cela a lieu dans la plupart des Euphorbiacées à loges monospermes qui sont isostémonées, telles que les Chiropetalum, par exemple. D'ailleurs, si les Cluytia ont dans le port quelque chose des Phyllanthus, quoique ceux-ci n'aient pas de corolle, les Briedelia ne sont pas dans le même cas, et, sil’on s’en rapporte aux principes sur lesquels Ad. de Jussieu divisa ses Euphorbiacées dispermes, on voit que les PBriedelia ayant à la fleur mâle un pistil rudimentaire auraient dû se placer dans sa section des Buxées, auprès des Sauiaet des Flugyea, et non pas dans la même section queles Phyllanthus et leurs analogues. La graine des Cluytia n'est pas non plus celle des Phyllanthées. Au lieu d’être amphitrope, de conserver une primine celluleuse sur toute sa surface et de n'avoir pas, par conséquent, une caroncule qu'on peut appeler localisée, ce qui est caractéristique des Phyllanthées, les Cluytia ont une graine à enveloppe extérieure dure, épaisse, luisante; et la primine détruite sur toute la surface s'est réfugiée, pour ainsi dire, dans une Caroncule très prononcée {/ig. 18 à 21). Le micropyle et le hile se touchent, la graine est complétement anatrope, comme dans la plupart des CLUYTIA. 991 Euphorbiacées monospermes, l'embryon est rectiligne et non courbé, il est blanc, ainsi que l’albumen. Tout doncest différent en fait de caractères de quelque valeur. De ceci, nous concluons que les Cluytia sont, à toute époque, des plantes à loges monospermes ; leurs fleurs ont une très grande ressemblance avec celles des Chrro- petalum; des deux côtés, en effet, nous trouvons einq sépales, cinq pétales, cinq étamines superposées aux pétales, les filets soudés en colonne centrale supportant un pistil rudimentaire, les anthères introrses, un ovaire à trois loges, un disque hypogyne. Seulement il est double dans les fleurs mâles des Cluytia, simple chez les C'hiropetalum. Mais il y a des Crotonées isostémonées qui ont un disque simple ; tels les Micrandra, certains Siphonia; c’est entre ces genres et le CAtropetalum que se trouve la véritable place des Cluytia. Ainsi les Cluytia véritables doivent être complétement séparés, à l’aide de ces caractères, des Zriedelia, et surtout des Anomospermum. Pour les vrais Briedelia, la distinction est d'autant plus facile à établir qu'il n’y a pas de Cluytia à ovaire biloculaire. Pour les Anomospermum, la connaissance de la localité où se trouvent les plantes suffira ; car, d’après les caractères que nous venons d’énumérer, il n°y a pas de vrais Cluytia dans l'Inde; tous ceux que nous connaissons sont africains, ou, s'ils appartiennent à l'Asie, c’est à ses régions occidentales. E. 1. C. pulchella L. (Cult. au Mus.). 2. C. affinis Sond. — C’. hirsuta E. Mey. (Coll. Drège). 3. C. natalensis Sond. (Coll. Drège, n. 8225). h. C. hirsuta L. (Coll. Lehmann). 5. C. marginata E. M. (Coll. Drège). 6. C. tomentosa L. (Coll. Drège. — GC. Zeyh. — GC. Lehm.). 1. C. imbricataE. M. (Coll. Drège). 8. C. brevifolia Sond. (Coll. Drège, n. 8237. — Id. Coll. Zeyh., n. 3834). 9. C. polifolia Jacq. (Coll. Lehm. — Id. Coll. Zeyh., n. 3823). 10. C. polygonoides L. (Coll. Drège). 11. C. alaternoides L. et Var. (herb. Mus. et Juss.). 12. C. curvata KE. M. (Coll. Drège). 43. C. diosmoides Sond. (Coll. Drège, n. 8233 a). 4h. C. ericoides Thg. (herb. Mus.). 45. C. daphnoides W. (herb. Mus.). 16. C. abyssinica Jaub. et Sp. (Coll. Schimp. 1854, n. 1056 et 1329). 17. C. myricoides Jaub. et Sp. (herb. Mus.). 18. C. lanceolataForsk. (herb. Mus.). 19. C. pubescens À. Rich. (herb. Mus.). CF. : Adans., Fam. IL, p. 356. Aît., Hort. Kew., IT, p. 419. Boj., Hort. Maur., p. 280. Boerh., Lugd. Bat., If, 260. 332 E. UNIOYULÉES. R. Br... S. Helen., p. 303. Bot. Mag. pl 1321 et 1945. Bot. Reg. pl. 179. Burm., Afr., p. 116 et pl. AS et 4h. Endl., Gen. 5840. Forsk., Arab., p. 170. Geærtn., Evuct., Il, p. 117 et pl. 107. Harv., South Afr., p. 302. Jecg., Hort. Schrænbr., pl. 50. Juss.. Gen. (1789), p. 3S7. A. Juss., Monog., p. 25 et pl. 6. Lamk., Encve. If, p. 52 et pl. 835. L., Gen., 1140. Mirb., H°, pl, 9, p. 361. Neck, Elem., 1128. Pers., Synon., Il, p. 551. À. Rich. , Abyss., V, p. 253 Roxb., F1. Ind., IT, p. 729. Schul., Euph. in Linn., XXV, p_ 583. Sond., Sûdafr. in Linn., XXIIL, p. 121. Spack, H. Veg., p- 78. Spreng.. Syst. veg., I, p. 48. Voight. Hort. Cale., p. 155. Walp., Ann. Bot., II, p. 373. Walld., Hort. Berol., pl. 50-52. — Sp., VIE, p. 879. 26. Jairopha isoslémone à étam.:sup. aux sép. POGONOPHORA, Miers. (PI. XIX, fig. 21-23.) Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice à cinq sépales très inégaux (les plus extérieurs sont plus courts que les autres) : préfloraison quinconciale très marquée (fig. 21, 22). Corolle de cinq pétales aliernes avec les sépales, les dépas- sant de bonne heure, concaves, portant sur la ligne médiane de leur face interne. surtout en bas, des poils blanchätres nombreux (fig. 95) : préfloraisonimbriquée (fig. 22). Androcée de cinq étamines superposées aux sépales. Filets insérés à la base du corps central, courts, dressés ; anthères linéaires. allongées , subquadrigones, à deux loges étroites. POGONOPHORA. — MICRANDRA. 399 déhiscentes par une fente longitudinale, introrses, unies par un con- nectif glanduleux, foncé, étroit, aigu, apiculé. Disque de cinq glandes alternes avec les étamines, interposées à leurs filets. Corps central (pistil rudimentaire) étroit, linéaire, dressé, à sommet bi- ou tritide, pubescent. FLeur remezce. — Calice et corolle, comme dans la fleur mâle. Disque hypogyne membraneux, à cinq lobes superposés aux pétales. Ovaire à troisloges superposées aux sépales 1, 2 et3, ayant, dans le jeune âge, la forme d’un cône. Son sommet constitue les divisions du style, en se séparant plus tard en trois branches bifides à leur sommet. Loges ovariennes uniovulées. Ovule coiffé d’un gros obturateur bilobé, échan- cré inférieurement sur la ligne médiane. Fruir capsulaire apiculaire, à péricarpe coriace, à trois coques mono- spermes, semi-bifides, déhiscentes par l'angle interne (Benth.). Petit arbre ou arbuste de l'Amérique tropicale, dont toutesles parties sont glabres, sauf les inflorescences et les jeunes rameaux qui sont blan- châtres, couverts de petits poils fins, subglanduleux. Feuilles simples, alternes, à pétiole épaissi, accompagné de deux stipules latérales cadu- ques. Limbe ovale-aigu, glabre luisant à la face supérieure, coriace, finement réticulé, entier. INFLORESCENCES en épis simples ou ramifiés, axillaires et terminaux. L’axe commun porte des bractées alternes, écailleuses, à l’aisselle des- quelles sont les fleurs à peu près sessiles, ou rapprochées les unes des autres, ou, au contraire, très écartées, par petits groupes. Os. — Les fleurs mâles de ce genre très voisin des Micrandra étaient connues depuis longtemps ; mais on n’en avait point observé les femelles, quand M. Ben- tham les découvrit parmi les plantes recueillies par M. Spruce en 1852. E. 2. Schomburgkhiana Miers (Coll. Spruce, n. 2033. — Id. var., n. 1996. — Id. Coll. Martius, herb. Mus.). C£ : Benth., Hook. Journ. (1854), p. 372. 27. Pogonophora apétales. MICRANDRA Benth. (non R. Br.). Fleurs monoïques. FLeur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; pré- floraison quinconciale. Androcée de cinq étamines alternes avec les 994 E. UNIOYULÉES. sépales. Filets insérés au pourtour de la base d’un corps central; épais et larges à leur base, plus étroits et libres en haut, infléchis dans le bou- ton, de manière à porter l’anthère vers le centre de la fleur Anthère bi- loculaire, introrse, à loges latérales, déhiscentes par une ferte longitudi- nale. Disque de cinq glandes alternes avec les étamines, interposées aux pieds des filets. Corps central (pistil rudimentaire?) ou distinct du disque, saïllant, pubescent., ou confondu avec lui, de manière à former une sorte de plateau portant cinq échancrures marginales qui laissent passer les filets staminaux. Freur FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mäle. à cinq divisions quinconciales, caduque. Disque hypogyne annulaire, souvent pubescent, à bords inégalement lobés, à cinq angles plus ou moins saillants super- posés aux divisions du calice. Androcée rudimentaire reya.enté par cinq staminodes alternes avec les sépales. Ovaire ovoïde ou conique, à trois loges uniovulées, superposées aux sépales 1, 9 et 3, surmonté d’un style court à trois divisions tronquées superposées aux loges. Arbres à suc laiteux du Brésil ; à feuilles alternes, simples, pétiolées, penninerves. INFLORESCENCES axillaires, ou terminales, en panicules composées de cymes, avec les fleurs femelles centrales et les fleurs mâles périphé- riques plus nombreuses. Elles ont un pédicelle articulé qui porte de petites écailles alternes, distantes, parfois fertiles. Le pédicelle des fleurs femelles est plus épais et plus court que celui des mâles. O8s. — Les plantes pour lesquelles M. Bentham a créé ce genre se rapprochent beaucoup, par leur port et leur mflorescence, des Siphonte, des Elaterisspermum et des Pogonophora. Elles se disfinguent des premiers par leurs anthères non sessiles, des seconds par le seul verticille androcéen qu'elles possèdent, des troisièmes par l'absence d’une corolle. Ce sont donc en réalité des Pogonophora apétales. M. Robert Brown avait fait un genre Wicrandra que M. Lindley a placé dans les Sterculiacées. Mais dans l’exemplaire des plantes de Horsñeld que possède la bibliothèque de M. Delessert, M Brown 2 lui-même écrit en 1845 (p. 238) que son Micrandra est un Pevea. E. 1. M. siphonioides Benth. [Coll Spruce, n. 2427). 2. M. minor Benth. (Coll. Spruce, n. 2479). 3. M. major + (herb. Lusit.). Le M. ternata R. Br. appartient au genre Siphonia: CE : Benth., Hook. Journ. (1854), p. 371. MISCHODON. 339 28. Pogonophora apétale à type 6. MISCHODON T'hw. Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice à six divisions; préfloraison imbriquée. An- drocée composé de six étamines superposées aux divisions du calice. Filets libres, sauf à leur base insérée au pourtour d’un corps central. Anthères oblongues, biloculaires, extrorses, à déhiscence longitudinale, Corps central! (pistil rudimentaire) subglobaleux, déprimé, à six sillons xerticaux peu marqués. FLeur FEMELLE. — Calice à six divisions. Ovaire subglobuleux, dé- primé au sommet, à trois loges. Fruir capsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes. Graines insérées sur une grosse columelle persistante, ligneuse ; oblongues, lisses, à testa membraneux. Albumen charnu. Embryon à cotylédons aplatis, oblongs, à radicule courte. Arbre de l'Inde, de Ceylan, rameux, à écorce scabre. Rameaux arrondis, subtétragones et pubescents dans le jeune âge. Feuilles oppo- sées ou verticillées, souvent par quatre, simples, entières, oblongues, rétrécies vers la base, penninerves, réticulées,'glabres, coriaces dans l’âge adulte, pubescentes dans leur jeunesse. Pétiole court, renflé au sommet, accompagné à sa base de deux stipules latérales caduques. Ors. — M. Thwaithes place ce genre parmi les Crotonées. Je n’ai pu en étudier que des fleurs femelles déjà avancées ; à ce moment les loges sont monospermes. Le corps central qu'on observe dans la fleur mâle est remarquable par sa forme qui rappelle tout à fait celle de l'ovaire dans la fleur femelle. Les Mischodon semblent être des Micrandra sans disque et à feuilles opposées ou verticillées. E. W. zeylanicus Thw. (mss. H. Perad., n. 557.— Id. h. Grah. ex Wall.,n.96. (Coll. Delessert. Cf. : Thu, Hook. Journ. (1854), p. 299 et pl. 10 B. 336 E. UNIOVULÉES. 99. Ditaxis isostémone. CHIROPETALUM 4. Juss. Croton ©? A. Juss. et Auctt. Ditaxis + Bert. (PL. XV, fig. 37-41.) Fleurs monoïques. Freur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes: préflo- raison quinconciale {elle peut ètre presque valvaire et le devenir de bonne heure). Corolle de cinq pétales alternes avec les sépales, minces, mem- braneux, à onglet aigu, à limbe palmé. lacinié, découpé en lobes aigus, dont le nombre variable (3-7) est généralement impair: préfloraison imbriquée (fig. 37). Disque de cinq glandes alternes avec les pétales. Androcée supporté par une colonne centrale terminée par une extrémité vbtuse, renflée, au-dessous de laquelle se détachent cinq filets stamimaux libres, superposés aux pétales (fig. 38). Anthères biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale. Freur FEMELLE. — Calice gamosépale semblable à celui de la fleur mâle: préfloraison valvaire? Disque de cinq glandes superposées aux sépales (fig. 40). Oxaire à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3. Style aussitôt divisé en trois branches bifurquées en forme d’Y, réfléchies après l’anthèse, dressées dans le bouton et dans le jeune fruit (fig. 39. LL). Loges ovariennes uniovulées: ovule coloré coiffé d’un obturateur conique. Feuir capsulaire tricoque:; coques bivalves et monospermes. Herbes ousous-arbrisseaux de l'Amérique méridionale dont toutes lespar- ties sont chargées de petits poils simples et imbues d'une matière colorante rouge-violacée. Feuilles alternes, à pétiole court ou nul, accompagné de deux stipules latérales caduques. Limbe penninerve, entier ou denté. IxFLORESCENCES axillaires ou terminales, en grappe dont les fleurs femelles occupent la base, les mâles plus nombreuses le sommet: cha- que fleur portée par un pédicelle court, à l'aisselle d’une petite bractée. Oss. — Les Chiropetalum confondus autrefois avec les Croton, ayant les étamines au nombre de cinq portées sur une colonne centrale, sont des Ditaxisisostémones. Bertero awaït confondu d’abord les deux genres et fait d’une espèce de celui-ci son Ditoxis chiropetale. CHIROPETALUM. — ARGYTHAMNIA. 837 E. 1. C. lanceolatum À. 3. — Ditaxis chiropetala Bert. (mss. in Coll. prop., n. 226. — [d. Coll. Gay, n. 82et416. — Id. Coll. Bertero, h. Guillem., n. 958). 2. C. tricuspidatum À. J.=— Croton tricuspidatum Lamk. — (?) Croton lan- ceolatum Geïs., 96 (Coll. Dombey. — Id. Coll. Gay, n. 1813). 3. C. lineatum KI. (Coll. Sellow, h. Berl.). h. €. molle KI. (Coll. Sellow, h. Berl.). 5. C. peruvianum A. Juss. (mss. coll. Dombey). = Croton quinguecuspidatum A. J, Monos. Cf, : Endl., Gen., 5830. C. Gay, Chili, V, p. 348. Hook. et Arn., Becch. Voy., p. 45. A. Juss., Monog,., p. 30 et pl. 8. — Ann. Sc. nat., XXV, p. 19. Æl., Evichs. Arch., VII, 1, p. 199. Plul., PI. Chi. in Linn. (1857), p. 49, Schl., Wagn. Coll. in Linn., XXVI, p. 637. 90. Chiropetalum à fl. m. 4-mère, à fl. fem. pétalée ? ARGYTHAMNIA P. Br, Argothamnia Spreng. ? Ateramnus P. Br. (PI, XN, fig. 30-36.) Fleurs monoïques. FLEur MALE. — Calice gamosépale à quatre divisions profondes, pu- bescentes ; préfloraison valvaire. Corolle de quatre petits pétales alternes avec les sépales; minces, étroits, onguiculés, à bords finement déchi- quetés; préfloraison imbriquée? Androcée composé de quatre étamines superposées aux pétales. Filets exserts, libres dans leur partie supérieure, soudés inférieurement en une colonne centrale. Anthères biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale. Disque de quatre glandes superpo- sées aux sépales. Corps central (pistil rudimentaire) interposé aux filets staminaux, surmontant la colonne centrale que forme la base de l’andro- cée (A. Juss.). FLEUR FEMELLE. — (alice gamosépale à cinq divisions profondes, pubescentes ; préfloraison valvaire. Corolle (??) composée de cinq petites 22 395 | E. UNIOYULÉES. languettes étroites, pubescentes, alternes avec les divisions du calice (4. candicans ! fig. 32). Disque hypogyne constitué par cinq glandes cor- diformes superposées aux sépales (fig. 32 g). Ovaire globuleux, pubescent, à trois sillons répondant à l'intervalle des loges, à trois loges uniovulées superposées aux sépales 1, 2 et3. Style unique d’abord, puis rapidement divisé en trois branches divergentes qui se divisent elles-mêmes succes- sivement quatre fois (fig. 33). Fruir capsulaire tricoque, garni du calice persistant. Coques bivalves et monospermes. Graines sphéroïdales, finement réticulées et ponctuées, demeurant attachées à la columelle persistante et terminée par trois lames aplaties qui coiffent les graines (obturateurs persistants) (fig. 35). Arbrisseaux des Antilles, à rameaux grèles, à feuilles alternes, pétio- lées, accompagnées de deux stipules latérales caduques (fg. 36). Limbe entier ou finement denté, penninerve, pubescent, imbu comme la plu- part des organes de la plante d’un suc rougeàtre ou violacé. INFLORESCENCE. — Grappes axillaires, à bractées alternes, uniflores. A la base se trouvent une ou quelques fleurs femelles, au-dessus un grand nombre de fleurs mâles. . Oss. — L’Argythamnia est un Chiropetalum à type quaternaire, quant à la fleur mâle. D'ailleurs il faut signaler comme différences l'existence des petites languettes alternes aux sépales dans la fleur femelle, et qui semblent représenter une corolle rudimentaire, et la forme particulière du style subdivisé dichotomiquement, de manière à présenter des branches de cinq ordres successifs. C’est d’après Adanson, qu’on regarde comme appartenant à ce genre les Aferamnus P. Br. E. A. candicans Sw. (Vahl mss. H. Deless. — Id. H. Juss et Mus.) Cf. : Browne (P), Civ. and nat. hist. of Jam., p. 356. Endl., Gen. 5834. Juss., Gen. (1789), p. 386. A. Juss., Monog., p. 26 et pl. 7. Æl., Erichs. Arch., VII, p. 199. Mirb., H. pl., 9, p. 346. A. Rich., R. S. Cuba, XI, p. 214. Schl., Wagn. Coll. in Linn., XXVI, p. 635. Sloan., Jam., I, p. 132 et pl. 85, fig. 3. Spreng., Syst. Veg., IL, p. 847. Sw., Nov. Gen., p. 3 et 39. — FL. Ind. occ., p. 335. RYPARIA. 339 31. Elæococca isostémones? RYPARIA B1. Ryparosa BI. Fleurs dioïques. Freur maLe. — Calice gamosépale à trois divisions. Corolle de cinq pétales. Androcée de cinq étamines, insérées autour d’un ovaire rudi- mentaire central. Anthères à deux loges, adnées, extrorses (d’après M. Blume). _ Fceur remezze. — Calice comme dans la fleur mâle. Corolle comme dans la fleur mâle, garnie en dedans d'autant d’écailles qu’elle a de pé- tales (BL). Disque hypogyne de cinq glandes pédicellées, persistantes (R. cœæsia!) Ovaire à deux loges uniovulées. Style rapidement divisé en deux lobes membraneux, émarginés, à bord réfléchis, finement dentés (R. cœæsia!) Frurr cortiqué (BL.), à surface pubescente, muni du style persistant et des glandes hypogynes pédicellées, à deux loges monospermes ou réduit à une seule loge. Arbustes de Java, à feuilles alternes, oblongues-lancéolées, entières, à nervures saillantes, à face supérieure glabre, tandis que l’inférieure est terne, comme enduite d'un fin duvet pulvérulent blanchâtre ou glauque. INFLORESCENCES axillaires en grappes simples ; chaque fleur située à l’aisselle de sa bractée et portée par un court pédicelle finement pubescent. Ogs. — Je n’ai eu à ma disposition que des fleurs femelles de cegenre qu'Endli- cher place auprès des Argythamnia. C’est par erreur que l’on a regardé les loges de l'ovaire comme biovulées. M. Blume n’y indique qu’un ovule, et, de même dans le fruit jeune encore, je n’y vois pas trace d’une seconde graine. E. 1. À. cæsia BI. (Herb. Leyde). 2. R. dubia BI. (Ibid.). Cf. : BI., FL Jav. præf., VIII. — Bijdr., p. 600. Endl., Gen. 5836. Hassk., Hort. Bog., p. 239. — PI. Jav. rar., p. 267. 340 E. UNIOVULÉES. 32 Telogyne triandres. TRIGONOSTEMON, 21. Trigostemon B]. à Croton Wall. (PI. XE, fig. 42.) Fleurs monoïques. Fieur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes iné- gales; les plus intérieures plus larges, pétaloïdes sur les bords, les extérieures plus courtes, portant de petits poils samples: préfloraisouquin- conciale. Corolle de einq pétales alternes avec divisions du calice; préflo- raison imbriquée ou tordue. Disque de cinq glandes libres superposées aux sépales. Androcée de trois étamines, dont une postérieure et deux antérieures. Filets réunis à leur base en une colonne centrale dressée, puis se séparant dans leur parte supérieure pour porter chacun une anthère à deux loges, déhiscenies par une fente longitudinale, diver- gentes supérieurement, apiculées, extrorses (fig. 12). Freur remezze. — (alice et corolle comme dans la fleur mäle. Disque hypogyne cupuliforme à cinq lobes, ou constitué par cinq glandes libres superposées aux sépales. Ovaire nu ou pubescent, à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3, surmonté d'un style cylindrique d’abord, puis divisé en trois branches divergentes, bifides à leur som— met, stigmatiferes à leur face interne. Loges ovariennes uniovalées. Fruir capsulaire tricoque. Coques bivalves et monrspermes. Arbustes de l'inde, de Java, à feuilles alternes, souvent rapprochés vers le sommet des rameaux, de manière à devenir subopposés ou subvertiaillées par 55, pétiolées. Limbe simple, presque entier ou denté sur les bords, pennimerve-réticulé, glabre ou presque glabre supérieurement, pubes- cent à la face inférieure. IxrLorescences axillaires. Sur un axe commun généralement mnee et allongé se trouvent un grand nombre de bractées aliernes. À l'aisclle de chacune d’elle est une petite cyme ordinairement triflore, composée, ou de fleurs mâles, ou plus souvent d’une fleur femelle terminale, accom- pagnée de deux fleurs mâles latérales. Toutes sont pédicellées, articulées. TRIGONOSTEMON. — SILV ÆA. o A1 Os. — Les Zrigonostemon sont des Siphonia à fleurs pétalées et à trois étamines, au lieu de cinq, par conséquent des T'elogyne triandres. E, 4. 7’ serratum BI. (Trichostema serratum Decsne mss. H. Leyde). 2. T. lœtum+ (Croton lœætum Wall. Cat., n. 7740 B). 3, T!, longifolium + (Croton longifolium Wall. Cat,, n. 7177). Cf, : 21, Préf. EL Jav., VIIE. — Bijdr., p. 600, Endl., Gen. 5535. Roxb., FI. Ind., I, p. 685. Wight., Icon,, V, 1890. 53. SILVÆA Hook. et Arn. Cluytia = Roxb. Fleurs monoïques. Freur MALE. — Calice gamosépale à 4-5 divisions profondes, pubes- centes, inégales ; préfloraison imbriquée ou qumconciale. Corolle de 4-5 pétales, alternes avec les divisions du calice, plus longs qu’elles, mem- braneux, colorés; préfloraison imbriquée. Androcée constitué par trois étamines, dont deux antérieures et une postérieure. Filets unis en une colonne centrale, cylindrique, à la base de laquelle se trouvent 4-5 glandes superposées aux divisions du calice; anthères sessiles, à un même niveau sur la colonne centrale, à deux loges distinctes (six anthères, Roxb.), déhiscentes par une fente longitudinale, extrorses, surmontées d’un prolongement apical du connectif, glanduleux et coloré. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à 5-6 divisions profondes, pubes- centes; préfloraison imbriquée. Disque hypogyne circulaire, glanduleux, inégalement lobé. Ovaire hérissé, à trois loges, surmonté d'un style à trois branches bifides, papilleuses et stigmatiques à leur face interne. Loges ovariennes uniovulées; ovule coiffé d’un obturateur celluleux. Arbuste de l'Inde, à feuilles ovales ou étroites, presque sessiles, penni- nerves, réticulées, ordinairement obtuses au sommet; alternes, mais très rapprochées et subverticillées à l'extrémité des rameaux, accompa- gnées de deux très petites stipules latérales caduques. INFLORESCENCES axillaires ou latéralement situées sur le bord des rameaux, disposées en cymes où la fleur femelle est terminale, centrale: les fleurs mâles périphériques, 542 E. UNIOVULÉES. Oss. — Crete plante, pour laquelle MM. Hooker et Arnoït ont institué un genre DOUVEAU, se rapproche extrémement par tousses caracières des Trigonsstemon. Elle n'en diffère que par linflorescence ei l'absence de la corolle dans les fleurs femelles. C'esi le Cluytia semperflorens de Roxbureh qui se trouve dans l'herbier de Walïlich sous le nom d'Agymese tetnandra. Roxburoh indique L fleur mâle comme ayant six éfamines: en ce cas, elles seraient umilocnlaires ; il ést plus probable que ce sont trois anfhères à deux loges bien distinctes, comme cd à lien pour certains Glochidion, dont l'androcée a absoloment 1 même structure. E. S Aookerionn + —. Cluyho semperflorens Roxb. non Wall — Agyneis teinandra Waï. (Cat. n. 7951). CE - Hook. et Arn., Beech. Voy., p.211. Borb., El Jod., Ul, p. 731. 24. Jatropha à trois verücilles d'étamines. TRITAXIS. (PL. XI, fig. 8-11). Fleurs monoiques? Five mass. — Calice gamosépale à cg divisions profondes, préflo- raison quinconciale (les sépales 1, 2 et 3 légèrement corniculés supérieu- rement, fig. 9). Corolle de cinq pétales aliernes avec les divisions du calice; préfloraison imbriquée ou tordue (fÂg. 11). Androcée composé de treise étamines, dont cing inférieures, superposées aux pétales (fig. 9 et 10 ei); cing moyennes alternes avec les précédentes (em) et trois supé- rieures, superposées à trois du verüaille inférieur (es). Filets libres su- périeurement, unis inférieurement en une colonne centrale cylndrique, courte d’abord (fig. 9), puis allongée lors de l’anthèse (fig. 10) et dont les filets se détachent à trois niveaux différents. Anthères biloculaires, inirorses dans le bouton, à déhiscence longitudinale. j Fieve remis. — ÇCalice et corolle, comme dans la fleur mâle. Ovaire à trois loges, surmonté d’un style à trois branches divisées en deux lanières. Loges uniovulées. Ovule jdescendant, à raphé intérieur, à mi- cropyle dirigé en dehors et en hauï, coiïffé d’un obiurateur celluleux- Faurr capsulaire iricoque ; coques bivalves et monospermes. Arbre (?) de la Cochinchine, à rameaux arrondis, à feuilles alternes, ovale-aigués, aftténuées aux deux extrémités, acuminées, dentées, pen- TRITAXIS. -— RICINOGARPUS. oà ninerves, à face supérieure foncée, à face inférieure terne, pubescente; accompagnées de deux stipules latérales caduques. IvrLorescences terminales ou subterminales en cymes disposées sur un axe plusieurs fois divisé; les pédicelles des fleurs mâles plus longs et plus grèles que ceux des femelles. Ogs. — Ce genre curieux possède des fleurs màles, dont l’androcée est celui d’un Jatropha où d'un Philyra, plus un verticille supérieur surajouté de trois éta- mines. Nous avons vu (p. 11) comment, si l’on supprimait le verticille inférieur de celles-ci, la fleur deviendrait celle d’un Mozinna ou d’un Crozophora. E. 7! Gaudichaudi + (Coll. Bonite. Coch. Tour., n. 278 et 296). 35. Jatropha polyandres. RICINOCARPUS Desf. Echinosphæra Sieb. Rœperia Spreng. (non A. Juss.) (PI. XIE, fig. 39-4h). Fleurs monoïques. Fceur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes ; préflo- raison quinconciale. Corolle de cinq pétales plus longs que le calice, alternes avec ses divisions; préfloraison contournée (fig. 39, kl, A3). Disque de cinq glandes (fig. 10) superposées aux divisions du calice. Androcée composé d’un nombre indéfini d'étamines formant des verti- cilles alternes (savoir : un verticillé de cinq, superposées aux pétales, puis cinq plus longues alternes avec les précédentes, cinq superposées, et ainsi de suite, de manière que les anthères forment dix séries verti- cales). Filets réunis à leur base en une colonne centrale cylindrique, puis s’en séparant à différentes hauteurs et devenant libres dans leur portion supérieure (fig. 10). Anthères à deux loges, extrorses, à déhiscence lon- gitudinale; loges unies par le sommet du filet dilaté insensiblement en connectif (fig. 12). Freur FEMELLE. — Calice, corolle et disque comme dans la fleur mâle (fig. AS). Ovaire à trois’ loges uniovulées snperposées aux sépales 1, 2 et 3, à parois extérieures hérissées d’aigaillons; surmonté d’un style divisé en trois branches bifides, aplaties, colorées, GUE E. UNIOVULÉES. Fruir capsulaire tricoque, échiné. Coques bivalves et monospermes. Graines à testa bigarré, surmontées d’une caroncule bilobée. Sous-arbrisseaux et arbustes de la Nouvelle-Hollande, à feuilles al- ternes, subopposées en haut des rameaux, étroites, linéaires, mucronées, aciculaires, glabres. INFLORESCENCE. — Fleurs mâles portées par un pédicelle grèle, assez long, réunies à l’extrémilé des rameaux en une grappe (?) pauciflore terminée par une fleur. Fleurs femelles supportées par un pédicelle plus épais, renflé supérieurement, solitaires ou en petit nombre. Os. — Ce genre à été rapproché jusqu'ici des Ricins, probablement à cause de la ressemblance des noms. Les Ricinocarpus sont des Jafropha qui, au lieu d’avoir dix étamines, en ont un nombre indéfini. Tous les caractères de la fleur sont d’ailleurs semblables. On voit par là quele Triftaxis sert de passage entre le Jafro- pha etle Ricinocarpus. E. 1. À. pinifolius Desf. (mss. in h. Mus. — Coll. Baudin. — Id. Coll. Gaudich. P. Jacks., n. 26. — Id. Coll. Verreaux 1846, n. 39. — Id. Coll. Mossman 1854, n. 109. — Id. — Crofon corollafum Soland. mss. in h. Juss.). — Rœperia pinifolia Spreng. 2. R. glaucus End. (Coll. Preiss, n. 2017. — Id. ex R. Brown, 1843. — Id. Coll. Drummond 1843). 3. R. sidæfolius Müll. (mss. PI. Müllerianæ, 1852). L. À. puberulus + (Coll. Gaudich. P. Jacks.). Cf. : Desf., Mém. Mus., ILE, p. 459 et pl. 22. Endl., Gen., 5812. — Iconog., pl. 124. A. Juss., Monog , p. 36. Lehm. (ed.), PL. Preïss, II, p. 229 et 370. Spreng., Syst. Veg., IIE, p. 147. Walp., Ann. Bot., II, p. 369. 36, Ricinocarpus à feuilles oppos. süpul. BALOGHIA End!, Fleurs monoïques. Fceur Mac. — Calice gamosépale à cinq divisions glabres:; préflo- raison quinconciale. Corolle de cinq pétales alternes avec les sépales et beaucoup plus longs qu'eux; plissés dans le bouton; préfloraison im- BALOGHIA. — ALEURITES. RYIT) briquée. Disque glanduleux à einq lobes saillants superposés aux sépales. Androcée composé d’un grand nombre d’étamines. Filets tous soudés à leur base en une large et courte colonne continue avec le disque glan- duleux, libres à la partie supérieure. Anthères biloeulaires, extrorses, adnées, déhiscentes par une fente longitudinale. FLeur FEMELLE. — Calice, corolle et disque hypogyne, comme dans la fleur mâle. Ovaire à trois loges, dont une postérieure et deux antérieures, uniovulées; surmonté d’un style court divisé en trois branches étroites et linéaires, bipartites et contournées à leur sommet. Fruir capsulaire, à péricarpe demi-charnu, déhiscent en trois coques bivalves et monospermes. Arbrisseau de l’île de Norfolk, à feuilles opposées, pétiolées, garnies de deux stipules membraneuses et caduques. Limbe entier, ovale-ellip tique, à nervure médiane saillante imférieurement, canaliculée au-dessus et d’où partent des nervures secondaires très rapprochées, parallèles, perpendiculaires à la nervure principale; surface du limbe glabre, lisse, brillante. INFLORESCENCE en Cymes terminales. E. B. lucida End. (h. Mus. Coll. Lindley. — Id.? Coll. Leichard., Nouv.- Holl.). Cf. : Endl., Gen. 5811. — Iconog., pl. 122 et 123. — Prod. FI. Norf., p. 84. 37, Elæococca et Anda polyandre. ALEURITES Forst. Ambinux Comm. Camirium Rumph. Carda Noronh. Croton ; L. Telopea Soland. (PI. XI, fig. 19, 20, etpl. XII, fig. 1-15.) Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Bouton court et arrondi, à surface parsemée de poils étoilés (pl. XII, fig. 1). Calice gamosépale à préfloraison valvaire, s’'ou- 346 E. UNIOVULÉES. vrant par une ou plusieurs fentes en divisions itrégulières ou inégales (fig. 7). Corolle à cinq pétales portant un bouquet de poils à la base de leur face interne (fig. 12), membraneux, colorés, plus longs que le calice (fig. T); préfloraison contournée (ou imbriquée, de facon qu'il y ait un sépale extérieur. un intérieur, trois moitié recouverts, moitié recouvrant, ou quinconciale, et, dans ce cas, le pétale 2 est antérieur, fig. 2). Disque de cinq glandes en forme d’écailles, alternes avec les pétales ; quelquefois cinq autres glandes (? plus petites, alternes avec les premières (fig. 4). Androcée : 15. 20 étamines, ou plus monadelphes. Filets soudés à leur base en un faisceau central, inséré sur le réceptacle convexe, puis devenant libres vers la partie supérieure. souvent garnis de poils latéraux et renflés vers le point où ils vont former le connectif. Anthères dis- posées sur dix séries, alternant entre elles, biloculaires, adnées, introrses. à déhiscence longitudinale (fig. 5). Freur FEMELLE. — Bouton conique et allongé (fig. 9). Calice et corolle comme dans la fleur mâle (/g. 10). Disque d'une seule pièce, prenant un développement considérable, de manière à former à l'ovaire une tunique complète qui l'entoure sans lui adhérer, s'élevant jusqu'à la base du style où elle présente une ostiole pour le laisser passer. Ovaire à deux loges, dont une antérieure et une postérieure (fg. 13), quelquefois à trois loges uniovulées. Style à deux (ou trois) branches dressées, profon- dément divisées chacune en deux lanières aiguës. subulées. dentelées sur les bords, papilleuses et stigmatiques à leur face interne (fig. 14). Fruir charnu (Comm.), dicoque. Coques bivalves et monospermes. Graines globuleuses à enveloppe épaisse, rugueuse, pierreuse, munies d’une caroncule. Embrvyon à cotylédons plats, larges, circulaires, dans un albumen huileux abondant (pl. XII, fig. 15 et pl. XI, fig. 19-20). Arbres de l'Inde, etc. cultivés dans toutes les contrées chaudes du globe, à feuilles alternes, pubescentes comme toutes les parties de la plante, ou entièrement lisses. À la jonction du pétiole et du limbe, se trouvent supérieurement deux glandes rapprochées de la ligne médiane ; il peut y avoir même des glandes analogues, plus petites, à l’origine des nervures secondaires. Limbe simple ou entier, ou bi- tri et jusqu'à 7-9 lobé, polymorphe. IxFLoRESCENCES définies, paniculées. Cymes, ou composées en presque totalité de fleurs de l’un ou de l’autre sexe, ou (beaucoup plus souvent) d’une fleur femelle centrale et terminale pour chaque eyme ou chaque BERTYA. olr7 portion de cyme et de fleurs mâles périphériques en beaucoup plus grand nombre. Pédicelles renflés à leur sommet, surtout dans les fleurs femelles. E. A. ambinux W. — Croton moluccanum L. (herb. Mus.). — /uglans sp. Lour. Cf. : BI., Bijdr., p. 619. Boj., Hort. Maur., p. 283. R. Br., S.-Helen., p. 296. Comm., mss. (ex Ad. Juss., p. 38). Decsne, Herb. Timor., p. 159. Endl., Gen. 5802. Forst., Char. Gen., 56. Griff., Icon. posth., p. 484 et pl. 184. Hassk., Hort. Bog., p. 236. Hook. et Arn., Beechey’s Voy., p. 69 et 95. Juss., Gen., p. 389. A. Juss., Monog., p. 38 et pl. 12. Lamk, Encycl., XXII, pl. 591. Lour., F1. Cochinch., p. 583. Noronk., À. B., V, p. 65. Rumph., FI. Amb., Il, p. 181 et pl. 58. A. Rich.,mR.S. Cuba, XI, p. 206. Roxb., FI. Ind., IT, p. 629. Soland.,mss. (ex Ad. Juss., p. 38). Spach, . Veg., p. 514. Span., FI. Timor. in Linn., XV, p. 349. Spreng., Syst. Veg., III, p. 147. Steud., Nom., p. 49. Voight., Hort. Calc., p. 159. Willd., Grimp. et Schl., pl. 286. — Sp., VII, p. 551. 38. Ricinocarpus apétale, sans disque. BERTYA, Planch. (PI XVII, fig. 8-9.) Fleurs monoïques. FLeur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, sca- rieuses, membraneuses, colorées, obtuses; préfloraison imbriquée. Androcée composé d’un nombre indéfini d’étamines. Filets réunis en 945 E. UNIOYULÉES. une colonne centrale exserte qui porte serrées les unes contre les autres, imbriquées, les anthères courtement stipitées, oblongues, dres- sées, à deux loges extrorses, s’ouvrant par une fente, longitudinales et unies par un connectif qui, supérieurement, se bifurque en forme d'Y (Rg. 8-9). FLEUR FEMELLE. — Calice comme à la fleur mâle. Ovaire oblong à trois loges uniovulées. Style à trois divisions profondes, linéaires, stig- matiques à leur face intérieure. Fruir capsulaire oblong, sans aiguillons, renfermé dans le calice persistant, développé; triloculaire. Loges monospermes, une seule fer- tile d'ordinaire. Graine à tégument brillant, crustacé, foncé, à caron- cule blanche, en forme de croissant, contiguë au hile. Sous-arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande, à rameaux dressés, fascicu- lés, souvent visqueux, résineux. Feuilles alternes, sans stipules, étalées, dressées, serrées les unes sur les autres, épaisses, linéaires, étroites, à bords fléchis inférieurement. INFLORESCENCE. — Fleurs axillaires, solitaires, les femelles situées au-dessous des mâles. Chacune d’elles est sessile, entourée d’un invo- lucre caliciforme de 5-6 bractés comprimées qui, accidentellement, ren- ferme plus d’une fleur. OBs. — Les Bertya sont des Ricinocarpus sans disque. De plus ils sont apétales, M. Planchon ayant démontré qu'il n’y a ici qu'un périanthe simple, un calice coloré, et que l'enveloppe extérieure est, non pas un calice, mais un involucre, dans lequel il a parfois rencontré, dit-il, plus d’une fleur. E. 1. B. rosmarinifolia Planch. (— Crofon rosmarinifoli = Ricinocurpus ros- marinifolia mss. in h. Mus. Coll. Busseuil, Voy. Thétis. — Id. Coll. Baudin). 2 2. B. oleæfolia Planch. (? herb. Deless. — Id. h. Mus. Coll. Gaudich. P. Jacks., n.157). M. Planchon en a décrit, en outre, une troisième espèce. Cf. : Endl., Gen. 5820? (Sup., IV, p. 90). Planch., Hook. Journ., IV, p. 472 et pl. 16 A. CROTON. D. EUPHORBIACÉES DICLINES UNIOVULÉES A ÉTAMINES INDÉPENDANTES (CROTONIDÉES). C. à 6-30 étam. filets infléchis, 0 0 0 ü 0 0 0 on cie cle cle cje cle ele © ef ele ele ele AOC els ele CROTON. Aroton Neck. Astrœa KI. Barhamia KI]. Brunswia Neck. Cascarilla Adans. Cleodora KI. Cinogasum Neck. Codonocalyx KI. Croton ?, L. Crotonanthus KI. Cyclostigma KI. Eutropia KI. Furcaria Bvn. Geiseleria KI. Lasiogyne KI. Luntia Neck. Medea KI. Ocalia KI. Palanostigma Mart. Ricinocarpos Boerh. Ricinoides T. Tighium KI]. ? T'imandra KI. Tridesmis Lour. (PL. XVII et p£. XVI, fig. 1-7.) Fleurs monoïques ou dioïques. FLEur MALE. — Calice gamosépale à cinq (4-6) divisions plus ou 319 290 E. UNIOVULÉES. moins profondes. couvertes de poils étoilés; préfloraison imbriquée quinconciale ou valvaire. Corolle de cinq (4-6) pétales alternes avec les divisions du calice, libres, onguiculés, à limbe large, membraneux, pubescent, finement déchiqueté sur ses bords: préfloraison imbriquée. Disque de 5 glandes distinctes superposées aux divisions du calice. Androcée composé de 6 à 25-30 étamines (le plus souvent de 40 à 20), dont cinq plus petites et plus extérieures superposées aux pétales, cinq plus longues alternes, et ainsi de suite. Filets libres insérés sur un ré- ceptacle convexe, lisse ou pubescent, ou hérissé de poils, ou glanduleux et saillant autour de l'insertion des étamines; filets infléchis dans la pré- floraison. Anthères biloculaires, ovales, introrses, à déhiscence longitu- dinale, extrorses dans le bouton par suite de l'nflexion du filet. FLeur FEMELLE. — ÇCalice gamosépale à cinq divisions (4-6), plus ou moins profondes; préfloraison quinconciale ou valvaire. Corolle rudi- mentaire de cinq pétales alternes avec les divisions du calice, petits, étroits, subulés, glanduleux, simples ou ramifiés, ou réduits à de petits mamelons, ou nuls. Disque de cinq glandes superposées aux divisions du calice, libres ou soudées en anneau. épaisses, charnues ou plates, appli- quées contre la base des sépales. Androcée rudimentaire ordinairement nul, ou représenté par de petites languettes hypogynes. Ovaire à trois loges uniovulées superposées aux sépales 1, 2 et 3, surmontées d'un style à trois branches elles-mêmes profondément divisées en 2-6 bran- ches (ou plus) étroites, enroulées, infléchies, stigmatiques au sommet. Ovule coiffé d’un obturateur bilobé vers lequel il envoie un prolongement nucellaire aigu. Fauir capsulaire tricoque muni du calice persistant. Coques bivalves, monospermes. Graines testacées, caronculées. Plantes ligneuses et herbacées des régions tropicales et subtropicales du globe, à feuilles alternes ou rarement opposées, à limbe simple, ou composé, denté ou lobé. IxFLORESCENCES axillaires et terminales en épis ou en grappes Compo— sées de glomérules ou de cymes. CROTON. 391 Avant d'entrer dans l'examen des sections du genre Croton, établissons d’abord dans quels groupes ont été réparties les principales espèces qui en ont été détachées depuis Linné : Le C. abnormis Mart. est rapporté au g. Tümandra. ILE Ci cbrdionies Ré oo ONE Ro Cyclostigma. Le C. acuminatum Lamk. . . . . . . . Aottlera. ILE COUUHONLUNIO LAON OUEN CINE CRE Aleurites. LOC. Gaduotes VEN, EL NE Timandra. Le C. bracteatum Lamk. . . . . . . .. Andrichuia. Le Ca Grimes MIE SO one Lasiogyne. LS. (C:. apernse io MO EE EF bnceE onene Jatropha. Le C. capitatum Michx. . . . . . . . . Pilinophytum. DetCKcastanerjolunaiL PR" Caperonia. Le C. dures COR. à 60 eue Rottlera. Le"Ccoccineum Geis. . "2. | Id. Le Ce come MIO © ec 0 cie core à Colliquaja. Le C. corchorifolium Geïs. : . . . .. Geiseleria. Le C. corollatum Soland. . . . . . . . Ricinocarpus. De lC-"CYGNOSDETMUME. Ne. . Prosorus? Le C. denticulatum Geis. . . . . . .. Euphorbia. Le C. digitatum Fisch. . . . . . . . . Jatropha. Le Co dir Sail So emo et Cyclostigma. DenCNessequiboenstS KI NON Barhamia. Le C. glandulosum Li. . . . . . . . . . Geiseleria. LOC CRE GENRE ÉRRAEREE Hendecandra. LS Ce CAES Me De ee Re Le.C. hastatum Burm. .-. . .: . . . . Crozophora. DENCENTAIbISCUO LUS KO SEE MEN" Cyclostigma. IEC, LA SEE CG oiouglo totem Brachystachys. LERCMMSpiTus Me SAME Barhamia. De incan nb EE OMR TE IEN Pretoria. LE Co emo Ce eee Rottlera. LOC latines à 202 eo Aleurites. LE Ce eo NBI SR CS Trigonostemon. Det Manatum Lame NN Julocroton LetCManceolatum Cave. Chiropetalum. Le C. lobatum L. : . : :. FF. MN Astræa. DEC CDN ne Jatropha. Len MongijolunNWNall "mu Trigonostemon. Le.C. mauritianum Lamk. : . . . .. K lotzchiphytum. - Le C. microphyllum Lamk. . : . . . . Andrachne. Le C. mollissimum Geis. + . . . ... Crozophora. 852 Le C. Le C. Le C. Le C. Le C. Le C. Fee Le C. Le C, Le C. Le C. Le C. Le C. Le C. Pere: EeCe Le €. Pere EeiC- Le c: Le C. Le C. Le €. I OE Le C. Le C. Le C., Le C. ee: ie Le €. Le C. teiC- Le C. Fe. é- Le C. Le C. EC Fe:c: Le C. Le €. Le C. E. UNIOVULÉES. mobecanum, 0.503.521. que mononthogynum Michx. . . . .. multispicatus Velloz. . . . . .. RUEONS AP OES EE SE-L- de NE obliquum Nahl.......... cblongifolium Del... .... a pelanostigma Benth. . . . . .., DALUSITOENE TS: 7 CRE paniculatum Lamk. . . .. . .. OT TE CPE D - perdicipes A:S. H. . . . . . .. phlomoides Pers. . . .. . ... phalippense Lamk. ....... mictumuHOr ee RARE nlicaiune Noah NC EE polyandrum Spreng.. . . . . .. punctatum Lour. . . . .. . .. quadripartitum Labill. . . . .. quinquecuspidatum A: Juss. . . rrcnides Pers Ce RRONÉIeREMGEIS - e - CE salicifolium Geïis. . . . . . . . . spinosum Forsk. . . . . .. .. : dilemme te US tinctorium L. , :... - tricuspidatum Lamk. . . . ... triquetrum Lamk. . . . .. tuberculatum Bge. . . . . . . .. umbellatum W. . . . . . variegatum L ECC EN EN ONCl = 17 variegatum Forsk. . . . . . .. venosun Lamk. . . . . ….-. verbascifolium W........ HUIOSUTROESK. = - = DEUHOSUMISIDE- UV IEP AE calapense Ke TC Aleurites. Gynamblosis. Barhamia. Omalanthus? Crozophora. Id. Palanostigma. Caperoma. Rottlera. Julocroton. Ocalia. Lasiogyne. Rottlera. Codiœum. Crozopas Eutropra. Rottlera. Trachycarion. Chiropetalur. Rottlera. Crozophora. Spathiostemon. Stillingia. Crozophora. Savia. Baliospermura Jatropha, Tiglium. Crozophora, Chiropetalum. Julocroton. Speranskia. Blachie. Tragia. Codieu. Jatropha. Leptonema. Crozophora. Jatropha. Crozophora. Beyeria. Cyclostigma. | CROTON. 353 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DU GENRE Coton L. Cf. : Aubl., Guyan., pl 338-339. ES Benth., PI. Hartw., p. 51, 71, 123, 247, 249. Li Voy. Sulph., p. 165. : — S. Amer., in Hook. Journ. (1843), p. 48. — Hook. Journ. (1854), p. 374. BI., Bijdr., p. 602. Boj., Hort. Maur., p. 282. P. Br., Jam., p. 346. Cas., Dec., X, p. 87. #hdl., Gen., 5827, Sup., IV, p. 91. Forst., Prodr., p. 67. - Gardn., FI. Br., in Hook. Journ. (1842), p. 186. Gray, Man. (1856), p. 225. Ham., Prodr., 55. Harv., South Afr., p. 302. Hassk., PL. Jav. rar., p. 265. — Hort. Bog., p. 239. Hook. et Arn., Beech. Voy., p. 270 et 310. H. B. K., Nov. gen. et sp., Il, p. 53 et pl. 104-105. Jacq., Stirp. select., p. 254. Juss., Gen., p. 389. Juss. A., Monog., p. 28 et pl. 8. ÆI., Erichs. Arch., VIT, p. 251 et 193. — Crot. in Hook. Journ., Il, p. 48. — Ap,. Seem., p. 103. Eunth, Am. Equin., I, p. 394. Lamk. Encycl., XXII, pl. 790. L., Gen. 1083. Lour., FL. Coch., p. 576 et 581. Mayc., Barbad., p. 363. Miq., Symb. Sur. in Linn., XXI, p. 477. Neck., Elem., III, 1122-24. Nees, PI. med., IL, pl. 138-139, et Sup., pl. 22-23. — et ScAl., Mex, in Linn., XX, p. 720. Ort., Dec., IV, p. 51. Rich. (£. C.), in Mich., FE Am., I, p. 214. Rich. (A.), in R. S., Cuba, XI, p. 211. — Abyss., V, p. 251. 25 99! E. UNIOYULÉES. Rozë., FL. Ind.., IL, p. 680. Scheel., Euph., in Linn., XXW, p. 580. Schl., Wagn. Coll, in Lin, KXNI,p 633. — FLS. Thom. in Linn.. VI, p. 762. — PLLieb,, in Linn., IX, p. 237, — p. 729. Sond., Südafr. in Linn., XXII; p. 19. Spach, H. Neg-:æ. 501. Span., FL Tim. in Linn.. -XW, p. 348. Spreng N. Entdeck.p 3,23. — Syst. Veg., HE p. 76.447,:791 805,848, 850, 866, 877, 903 et 906. — Cur. Post., p. 262. Sir. Ind. occ., p. 1179. — Nov gen., p.100. Thunb.. F1. Cap. p. 546. — F1 Jap. p. 269. Vent., Malm.. pl. 50. Voight., Mort. Calc. p.156. -Walp., Ann. bot. I. p. 626-628. etdfk. p. 374. Wight., Icon., 1874-1915. Wäilld., Sp., p-. 531. : Sect. A EvcROTOx. Cette section comprendra tous les Croton qui ont:, … 1° A la FLE MALE : le calice définitivement-valvaire; un androcée composé d'au moins dix étamines-donl-ging saperposées aux pétales et cinq aux sépales. et qui. lorsque le nombre s'élève à 15, 20, 25 étammes. les présentent disposées par verticilles oufractions de vertücilles de 5, superposées aux pièces du calice ou dela corolle. —.Un disque de cinq glandes libres. 2 A la FLEUR FEMELLE : le caliee défmitivement exalvaire: la corolle composée de pétales rudimentaires, simples ouramfiés-mais en même nombre que les pièces du cahce;-un disque hypogyue de cinq glandes, un ovaire à trois loges, surmonté d’un style dont le$ trois branches ont au moins deux divisions stigmatifères. 3° Une 1NFLORESCENCE consistant en un.axe simple.chargé de bractées alternes, à l’aisselle desquelles sent des glomérules qu des cymes mâles en haut, et en bas, quelques €yntes-femelles:umi- ou pluripares. pauci- flores, ou réduites à une fleur, Végétaux ligneux. À CROTON. (MICRANTHIS). 900 Sect. B. — Micranruis. Fleurs monoïques. FLEUR MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes ; préflo- raison légèrement imbriquée. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice ; préfloraison imbriquée. Disque de cinq petites glandes superposées aux sépales. Androcée composé de 6-9 étamines, savoir cinq plus petites et plus extérieures superposées aux pétales, et une, deux ou trois plus longues et plus intérieures. Étamines de Croton (1). FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions. Corolle le plus souvent nulle, représentée parfois par 4-3 petits mamelons obtus, al- ternes avec les sépales. Ovaire triloculaire, surmonté d’un style à trois branches, subdivisées en 4-6 lanières étroites, stigmatiques. Disque de cinq glandes hypogynes appliquées contre la base des sépales. Petite plante suffrutescente (?) de Cuba, à rameaux grêles, dressés, à petites feuilles alternes pétiolées, accompagnées de deux très petites sti- pules latérales, subulées, caduques. Limbe orbiculaire, plié suivant la pervure médiane, simple, entier, chargé de petits poils étoilés. INFLORESCENCE axillaire, subterminale, consistant en un petit axe chargé de fleurs alternes, solitaires à laisselle de leurs bractées, pédi- cellées, accompagnées de deux bractées latérales stériles; la fleur infé- rieure seule est pisillée. OBs. — Cette section représente la plus grande réduction que j'aie pu rencon- trer dans le nombre des pièces de l’androcée des Croton. Elle se distingue, en outre, par ses fleurs solitaires à l’aisselle de leurs bractées, quoique l’existence des brac- téoles latérales soit un indice de la disposition en cymes, et surtout par l'absence presque constante des appendices qui représentent la corolle dans la fleur femelle. E. M. Galeottiana + (Coll. Galeotti. herb. Mus.). (1) Je désignerai ainsi, pour abréger les descriptions , les étamines à filets infléchis, puis exserts lors de l’anthèse, dont les anthères, introrses en réalité, deviennent de la sorte extrorses dans le bouton, et dont il a été parlé pages 13 et 3504 ©? O\ en E. UNIOYULEES. Sect. C. — Furcaria Bun. (PI. XNII, fig. 9.) Fleurs monoiques? | Fceur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes: préflo- raison quinconciale ou subvalvaire. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice; préfloraison imbriquée. Disque de cinq glandes libres superposées aux divisions du calice. Androcée composé de 7, 8-10 étamines, dont cinq plus courtes et plus extérieures superposées aux pétales. Étamines de Croton. Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions. Corolle nulle ou composée d’un nombre variable de mamelons obtus et très courts, alternes avec les divisions du calice. Ovaire à trois loges uniovulées. Arbustes de Madagascar, à rameaux noirâtres, dichotomes, eylin- driques, à feuilles alternes ou subverticillées, ovales-aiguës, entières, penninerves. Toutes les parties de ces plantes sont ou glabres ou cou- vertes de poils squameux à tache centrale brune. IKFLORESCENCES terminales ou axillaires, en épis très courts. O8s. — Les Furcaria représentent un type en quelque sorte dégénéré des Croton, dans leur androcée, qui peut être réduit à 7 étamines, et dans l'absence entière ou partielle d’appendices corollins dans la fleur femelle. La brièveté des épis et la position subverticillée des feuilles, en même temps que la coloration des rameaux dichotomes, donne à ces plantes un aspect tout particulier. E. F. Boiviniane + (herb. Mus.). Cf. : Bon., mss. in herb. Mus. Sect. D. — GYMNOCROTON. (PI. XVII, fig. 10.) Fleurs monoïques. Fceur MALE. — Calice gamosépale à cing divisions profondes ; préflo- raison valvaire. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du ca- lice : préfloraison imbriquée. Disque de cinq glandes alternes avec les CROTON (EUTROPIA). SN pétales. Androcée de 10 étamines, dont cinq plus courtes superposées aux pétales (ou de 41-12); étamines de Croton. Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; pré- floraison valvaire. Corolle nulle dans la plupart des cas, ou représentée par 1-5 petites languettes subulées, le plus souvent absentes. Disque hypogyne épais, circulaire, continu, à cinq lobes superposés aux sépales. Ovare triloculaire, surmonté d’un style à trois divisions réfléchies, bi- fides. Arbrisseau (?) de la Nouvelle-Hollande, à rameaux cylindriques, à feuilles alternes, pétiolées, bistipulées. Limbe penninerve, denté, muni de deux glandes latérales à sa base. Toutes les parties de la plante sont lisses et glabres, semées de taches glanduleuses. INFLORESCENCE terminale, consistant en une série de cymes alternes pauciflores, composées de 2-3 fleurs mâles, réunies à quelque distance sur un axe commun, à la base duquel sont 1-3 fleurs femelles. Ogs. — Cette plante constitue une section remarquable dans le genre Croton, par son port et toutes les parties glabres. De ce côté, elle se rapproche des ÆZutropia, dont elle a les ponctuations glanduleuses. Mais elle se distingue surtout par l’ab- sence à peu près constante de tout ou portion de la corolle, dans la fleur femelle, et la nature du gros disque continu qu'on trouve à la base de l'ovaire. Elle est néanmoins très voisine de la section £'utropia, avec laquelle on pourrait à la rigueur * la confondre à titre de sous-section. E. G. Verreauxii + (Coll. Verreaux, n. 59, herb. Mus.). Sect. E. — Eurrorra KI. Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, préflo- raison quinconciale. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice ; préfloraison imbriquée. Disque composé de cinq glandes super- posées aux divisions du calice, libres ou légèrement unies à leur base. Androcée de 10 étamines, dont cimq plus extérieures et plus courtes, su- perposces aux pétales, et cinq plus longues, superposées aux sépales (ou de 12-15, par addition d’un verticille intérieur généralement mcomplet). Étamines de Croton. FLeuR FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes (ou à 355 E. UNIOYULÉES. six divisious). Corolle de cinq pétales, petits, oblus. glanduleux, alternes avec les divisions du calice (E. brasiliensis !). Disque de cinq glandes squamiformes, peu épaisses, appliquées contre la base des sépales (E. brasiliensis !). Ovaire à trois loges superposées aux sépales 1, 9 et 3, surmonté d’un style à trois branches divariquées planes, subdivisée$ en deux languettes enroulées au sommet et simples, ou bifurquées elles- mêmes à leur extrémité. Fruir garni du calice persistant. capsulaire, tricoque. Coques bivalves et monospermes. Arbres et arbustes du Brésil, à rameaux dichotomes et divariqués, à feuilles alternes, glabres ou chargées d'un duvet peu abondant, à pétiole court, accompagné de deux stipules latérales, Limbe membraneux, co- riace, portant deux glandes latérales à sa base, à bords dentés et crénelés. L'écorce, les feuilles, les calices, sont ordinairement semés de points glanduleux pellucides. INFLORESCENCE en épis terminaux, grèles, allongés. Les fleurs sont écartées l'une de l’autre, en petites cymes, d'abord femelles, puis formées d’une fleur femelle centrale et de mâles latérales, enfin de fleurs mâles seulement. Mais il arrive qu'on retrouve, à plusieurs hauteurs de l’inflo- rescence, une fleur femelle au milieu des mäles. Ces dernières sont por- tées par un pédicelle court et grèle. E. Æ. brasiliensis K1. — Croton polyendrum Spreng. — Rattlera brasiliensis Sprens. (Herb. Berl.). Voy. p. 259, et C£ : Benfk., Hook. Journ. (1854), p. 372. Endl., Gen. 5828, Sup. Il, p. 90. Æl., Erichs. Arch., VII, p. 196. Spreng., N. Entd., p. 2. 120. Sous-sect, E'. — ParanosriGua Mart. Cyclostigma KI. Fleurs monoïques. Fieur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; pré- floraison légèrement imbriquée (P. hibiscifolius!) où subvalvaire P. abuliloides!). Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du CROTON (GHISÉLER TA). 359 cahce; préfloraison ibriquée. Disqué de cinq glandes stpérpostes dx sépales: Androcée de 15 étamtines, doit éd altérnés avéc lés sépalés, cinq superposées el cinq encore alternes, ou de 15 à 20 (P. &buti- loides !); et quelquefois plus. Étamines de Créton. *ELEUR remELLE. — Galice gamosépale à cinq divisions ; corolle de ci pétales étroits; linéaires, où très longs, slahdüleux au Sémmet, alternes avec les sépales: Disque de cinq glandes superposées aux sépales. Ovaire à trois loges superposées aux sépales 4, 2 ét 3, sarmonté d'un style à trois branches divisées elles-mêmes eit deux languëttes stigra - tifères. | Arbres et arbustes de l'Amérique tropicale, à feuilles altérnies, pé- tiolées, dont toutes les parties sont pubescentés où tometiteuses. INFLORESCENCES en longs épis terminaux éomposés dé cymies formées de fleurs mâles seulement où accompagnées de 1-3 fletirs femelles éeni= trales, pédicellées, E. 1. P. hibiscifolius, — Cyclostigma hibiscifolius Kl: = Croton hibiscifelius K. (herb. K.). 2. P. abutiloides. — Cyclostigma abutiloides K\. — Croton abutiloides K. (herb. K.). 3. P. œalapensis. — Cyclostigma æalapensis KL — Croton æalapense K. (herb. K.). h. P. Martiana. — Croton palanostigma Benth. (Coll. Spruce). Voy. p. 260, et Cf. : Benth.,S. Am., in Hook. Journ. (1854), p. 374: ÆAl., ap. Seem., p. 10: Æ., Nov. gen. et sp., VIE, p. 71. Section F. — GrisezertA K/, (PL. XVI, fig. 36-38.) Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; pré- floraison quinconciale ou subvalvaire. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice; préfloraison imbriquée. Disque de cinq glandes allongées, superposées aux divisions du calice. Androcée com- posé de 10 élamines, à savoir : cinq plus petites, superposées aux 360 E. UNIOVULÉES. pétales, et cinq plus grandes, aliernes (ou de 11-12 étamines). Tous ces verticilles peuvent être exceptionnellement réduits au type 4. Étamines de Croton. Freur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes un peu inégales ; préfloraison valvaire. Corolle de cinq pétales petits, épais. glanduleux, dissemblables (fig. 36), alternes avec les sépales. Disques de cinq glandes plates superposées aux sépales. Ovaire à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et à, surmonté d'un style à trois branches profondément partagées en deux lanières stigmatiques vers leur som- met enroulé. Plantes herbacées de l'Amérique tropicale ou subtropicale, couvertes de poils peu serrés. Feuilles alternes ou subopposées. simples ou com- posées, mais dont les lobes latéraux sont plus ou moins avortés (fig. 38) et deviennent des glandes situées à la base du limbe: celui-ci est denté ou serrulé, et la base de son pétiole est accompagnée de deux stipules latérales. = IxFLonrsoences terminales, puis axillaires, en épis composés. dont les fleurs mâles occupent le sommet. E. 1. G. glandulosa K1. — Croton glandulosum L. — €. scordioides L. (fid. KL.). 2. G.chamædrifolia K\. (herb. Berl.). : 3. G. corchorifolia KI. — Croton corchorifolium Geis. (Gaud. kerb. imp. Brés., n. 1138). Vox. p. 262, et . Cf. : Benth. El. S. Am., in Hook. Journ. (1843). p. 47. Endl., Gen. 5827°, Sup. IL, p. 98. Gray, Man. (1856), p. 391. Jacq., 1e. rar., pl 41. Æl., Erichs. Arch., VII, p. 254. — PI. Meyen, p. 416. ” Æ., Am. Equin., I, p. 397. — Nov. gen. et sp., VIL p. 57. Mig., Symb. Sur. in Linn., XXI, p. 478. Nutt., Gen. (1818), p. 225. L. C. Rich., FL. Am. Bor.. Il, p. 214. A. Rich., Cuba, XI, p. 214. W., Sp., p. 540. CROTON (TIGLIUM). 361 Sect. G. — Ticcium KI. (PI. XNU, fig. 3.) Fleurs monoïques. Fceur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; pré- floraison quinconciale! Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice; préfloraison imbriquée. Disque de cinq glandes superposées aux divisions du calice, libres. Androcée de 15 étamines, savoir : cinq plus extérieures et plus courtes superposées aux pétales, emq plus longues, alternes, et cimq plus longues encore, superposées aux cinq premières, ow de 17, 18 étamines, par l’adjonction d’un verticille inté- rieur de 2-3 (fig. 3). Étamines de Croton. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, campanulé; préfloraison?.. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice, petits, étroits, renflés et glanduleux au sommet. Disque de cinq glandes plates superposées aux sépales. Ovaire à trois loges uniovulées, superposées aux sépales, 1, 2 et 3, surmonté d’un style à trois branches bifides, réfléchies et enroulées. Arbustes de l'Inde, à feuilles alternes, pétiolées, ovales-aiguës, dentées, et dont toutes les parties sont presque glabres ou chargées de poils très clair-semés. INFLORESGENCES terminales. Fleurs mâles portées sur un pédicelle assez long et mince, articulé, en cymes ordinairement triflores à l’aisselle de bractées alternes. Fleurs femelles à l’aisselle des bractées inférieures, portées sur des pédicelles plus courts, accompagnés de deux bractées latérales stériles ou fertiles. E. 7. officinale K1. — Croton tiglium L. Voy. p. 262, et Cf. : BL., Bidr., p. 602. Endl., Gen. 5827!, Sup. HE, p. 98. Griff., Ie. Post., p. 482 et pl. 584. ÆI., PI. Mey., p. 118. Lour., El. Coch., p. 582. Roxb., FI. Ind., IT, p. 681. Rheed., Hort. Mal., IL, pl. 33. Rumph., Amb., IV, pl. 42. Wight., Icon., 1914. W., Sp., p. 1426. 362 - É. UNIOTULÉES. Sect. H. — Axbaieana. Fleurs monoiques. Fieur mare. — (alice gamosépale à cing divisions re ; préflo- raison subvalvaire. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice; préfloraison imbriquée. Disque de cinq glandes peu marquées, superposées aux divisions du calice. Androcée de 10 étammes, dont cinq plus petites superposées aux pétales ei cinq alternes. ou de 12-15. Étamimes de Croion. Fieur reuere. — Calice gamosépale à cing divisions. Corolle de cinq pétales aliernes avec les divisioss du calice, étroits, aigus, subulés. Disque de cinq peutes glandes superposées aux sépales, peu développées, appliquées contre le calice. Androcée rudimentaire composé de 10-12-15 langueties étroites, subulées, entourant le pied de l'ovaire. Ovaire irilo- culaire, surmonté d'un style à irois branches divisées en 6-5 lanières étroites. fillformes. . Arbusie de l'Amérique tropicale, à feuilles alternes. Ixrcorescence dont l'axe commun porte des cymes alternes de fleurs mâles pédicellées. Oss. —Là seule section de cœ genre dans liquelle E fleur femelle porte autour de son Gvaire des tiaminoder comparables à ceux des Jafrophe. E. A. bracteaia. à — Croïon bractentum Lamk. (herb. Juss.). Sert. |. — ASTRA AOPSIS. Fleurs monoïiques. Fiecr mare. — Calice gamosépale à cinq dimisions; préfloraison quin- conciale. Corolle de cinq pétales aliernes; préfloraison imbriquée. Cinq glandes libres, alternes avec les pétales. Androcée eomposé de 10 éta- wices (ou 11-12), dont cinq plus petites et plus extéfieures superposées aux pétales, et cing intérieures plus longues, alternes. Filets infléchis dans la préfloraison, insérés sur un réceptacle villeux et portant eux- mèmes des poils dans leur portion inférieure. Anthères biloculaires. introrses et exirorses dans le bouton-par suite de l'inflexion du filet. Dés © CROTON. (ASTRÆA). 368 FLeur remezce. — Galice gamosépale persistant, à cinq divisions profondes, grandes, colorées, lisses, épaisses surtout à leur base, pré- floraison valvaire et, vers la base, légèrement réduplicative, &e qui donne à cette portion de la fleur une forme prismatique, canñelée, Corolle de cinq pétales alternes avec les sépales, petits, étroits, tubulés. Point de disque hypogyne; seulement la base de l'ovaire unie avec celle du calice est épaissie, subcharnue. Ovaire oblong, trigone, à trois loges uniovulées. Style divisé aussitôt en trois branches étalées, dont l'extrémité libre se partage en quatre languettes irradiées, quelquefois bifides elles-mêmes. Frurr capsulaire tricoque, muni du calice persistant; coques bivalves monospermes. Arbustes des Antilles, à rameaux glabres, à feuilles alternes, simples, entières, pétiolées, glabres, couvertes de poils glanduleux, pellucides en abondance. INFLORESGENCES terminales en grappes. Les fleurs femelles sont à la base, nombreuses, charnues à l’aisselle d’une bractée accompagnée de deux bractées latérales stériles, Il en est de même des fleurs mâles, plus nombreuses encore en haut de la grappe, colorées, articulées à leur point d'insertion sur le rachis, où elles laissent une tache blanche en se dé- tachant. Os. — Ces plantes ressemblent par le calice de la fleur femelle à la plupart des Astræa. Elles en diffèrent par leurs feuilles non découpées, non pubescentes, glan- duleuses, par la présence constante d’une corolle dans la fleur femelle, ainsi que par l'absence d’un disque nettement prononcé. Le port et l’aspect général sont également très caractérisés. E. 1. A. Hookeriana + (Coll. Hook. herb. Mus.). Sect. ]. — AsrræA El. (PI. XNIL, fig. 7, et pl. XIX, fig. 1.) Fleurs monoïques. FLeur Mae. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; préflo- raison quinconciale. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice; préfloraison imbriquée. Disque de cinq glandes superposées aux sépales, libres, bien distinctes, Androcée composé de 15 éla- mines, savoir : cinq plus courtes superposées aux pétales, cinq plus 86! E. UNIOYULÉES. longues alternes, cinq plus longues encore et plus intérieures superposées aux cinq premières (A. éomentosa! — A. divaricata! — À. manihot! (fig. 7). Le dernier verticille d’étamines peut être réduit à deux ou trois (A. tobata!). Étamines de Croton (PI. XIX, fig. 1). Fieur FEMELLE. — (Calice gamosépale à cinq divisions profondes. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice, petits, étroits, subulés (4. lobala !), ou réduits à de très petits mamelons, ou nuls. Disque hypogyne de cinq glandes superposées aux sépales. Ovaire oblong, trigone, à trois loges uniovulées, superposées aux sépales 1, 2 et 3. Style aussitôt divisé en trois branches allongées, subdivisées irré- gulièrement en 3-8 branches inégales. Fruir capsulaire tricoque, muni ducalice et du style persistants : coques bivalves et monospermes. Graines caronculées. Arbrisseaux ou herbes de l'Amérique tropicale et de l’Afrique, à feuilles alternes, pétiolées, bistipulées, à limbe simple ou 3-5-7 lobé. semé de poils étoilés peu nombreux. INFLORESCENCE terminale ou axillaire. Axe principal chargé de bractées alternes persistantes. À l’aisselle des supérieures, les fleurs mâles en petites cymes, portées par de fins pédicelles allongés. Fleurs femelles à l’aisselle des bractées inférieures, le plus souvent solitaires, portées par un pédicelle court et épais. E. 1. 4. divaricata KI. (herb. Berl.). 2. À. tomentosa KI. (herb. Berl.). 3. A. monihot KI. (herb. Berl.). [n . A. lobata KI. — Crofon lobatus L. (herb. Mus.). Voy. p. 258, et Cf. : Benth., Voy. Sulph., p. 165. Endl., Gen. 5828?, et Sup. Il, p. 90. RL ENTMDNTAE Gardn., F1. Bras. in Hook. Journ. (1842), p. 540. Hook., Niger fl., p. 509. H. B. Æ., Nov. gen. et sp., VII, p. 71. ÆT., Erichs. Arch., VIL, p. 194. — ap. Seem., p. 103. Æ., Am. Eq., I,p 407. Pal. Beauv., FI. Ow., p. 59 et pl. 36. Rich. A., MR. S. Cuba, XI, p. 214. Schl., PI. Lieb., in Linn., IX, p. 240. W., Sp., VII, p. 555. CROTON (PODOSTACIHYS). 209 Sect. K. — Poposracays K1. Fleurs monoïques. FLEur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; préflo- raison valvaire (P. serrata!), ou légèrement imbriquée (P. incana!). Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice, pubescents ou villeux; préfloraison imbriquée. Disque de cinq glandes libres ou petites, blanchâtres (P. serrata!), ou plates (P. incana !). Androcée de 10 étamines, savoir : cinq plus petites superposées aux pétales et cinq plus grandes alternes — ou 7-9, le verticille intérieur étant réduit à 2-4. Étamines de Croton. Freur FemeLe. — (Calice gamosépale à cinq divisions profondes (P. serrata!), ou six (P. incana!). Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice, petits, étroits, subulés (P. incana !), ou rameux (P. serrata!). Disque de cinq glandes superposées aux sépales, accolées à leur base, coniques, aiguës (P. incana ! — P. serrata !). Ovaires à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et3. Style à trois branches bifurquées. Plantes herbacées du Brésil, dont toutes les parties sont finement pubescentes. Feuilles alternes, simples, crénelées ou dentées. Pétiole accompagné de deux stipules latérales ; limbe muni de deux glandes latérales à sa base (P. serrata }). INFLORESCENCES terminales, en épis composés. Bractées alternes : les inférieures, très rapprochées, subopposées, portent à leur aisselle les fleurs femelles ; les mâles, pédicellées, sont à l’aisselle des supérieures, accompagnées de deux bractées latérales le plus souvent fertiles, Entre les fleurs des deux sexes il y a souvent un intervalle notable de l’axe qui est vide. E. 1. P. serrata KI. (Herb. Berl.). 2. P. incana KI. (Herb. Berl.). Voy. p. 262, et Cf. : Endl., Gen., 5828, Sup. IL, p. 90. AT., Erichs. Arch., VIT, p. 198. Æ., Am. Equin., 1, p. 397. 366 Æ. UMOWHBLÉES. ect. 1. — Ocaria KI. (PI. XUI, fig. 1-2. et pl. XIX, fig. 2) +Fleurs monoïques ou digïques. Freur are. — Calice gamosépale à cinq divisiops;profondes: préflo- raison quinconciale d’abord, et. plus tard, subvalvaire. (Corolle de .cmg pétales aliernes avec les, divisions du calice; préfloraison imbriquée. Disque de cg glandes superposéesaux sépales, libres. .aplaties. Androcée de 10 étamines, savoir : cinq plus peütes et plus extérieures, superpe- sées aux pétales, et cinq plus longues, alternes (deux eu trois de es dernières peuxent manquer). Étamines de Croten. Ereur remeure. — (alice gamosépale, campamulé. à .Ciug -divisions ; préfloraison subvalraire. Corolle de cinq petits pétales.alternes avec les divisions du calice, étroits, subulés, glanduleux au sommet (0... Selle- wiana /.. Disquede cinq glandes aplaties superposées aux.sépales. Ovaire globuleux : à trois loges saperposées aux sépales. 1.2 et 3.:surmonté d'un style à trois branches subdivisées en deux ouyplusieurs. lanières:stigma- üfères. _Sous-arbrisseaux de l'Amérique tropicale... hérisséscde; poils roides..à feuilles alternes. bistipulées, à nervures; saillantes inférieurement, æi dont la base du hmbeest inférieurement occupéepar.deux grossesglangdes laiérales (PI. XIX. fig. 2); bords dentés ou créuelés. _ INFLORESCENCES termipales en épis: portant des bracitées aléernesà l'ais- selle desquelles sont supérieurement, des eymes mâles ypauciflores. .bi- pares. où unipares par ayortement, et inférieurement Jes fleurs femelles accompagnées de deux bractées latérales stériles ou fertiles. E. 1. 0. perdicipes — Croïon perdicipes A. S Hy(herb prop). 2? O0. Sellowiana K1. (Herb. Berl.). Vox. p. 261, et Cf. : Endl., Gen. 5828: et Sup. IL p.90. Æl., Erichs. Arch. VII, p:495. ET CROFON *(BARHAMIA). 867 Sect: M. — BarHaMmtA K/. Fleurs monoïques.. FLEUR MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions ; p'éfloraison val vaire ou à peine imbriquée. Corolle de cinq pétales’alternes avec les divi- sions du calice ;, préfloraison imbriquée. Disque de cinq glandes super- posées aux divisions du calice. Androcée de 10 (où 12-15). Étamines de Croton. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes: pré- floraison valvaire ou légèrement imbriquée (2. urticæfolia !). Corolle de cinq pétales petits, étroits, subulés, infléchis, alternés avec les divisions du calice (B.urticæfolia!) ou obtus et très courts (B. hispida!) ou nuls (B. essequiboensis !). Disque de cinq glandes superposées-aux divisions du calice. aplaties (B. hispida !)ou épaisses et charnues (B. "urticæfolia !). Ovaire à trois loges uniovulées. Style à trois branches découpées chacune en 4-6 lanières étroites, réfléchies; enroulées au sommet. Plantes de Amérique tropicale, à organes pubescents ou hispides, à feuilles alternes ou subopposées, verticillées, dentées. | CINEGORESGENCES terminales ou,subtenminales, consistant en un axe simple ou ramifié, chargé de bractées à l’aisselles desquelles sont : en haut, des fleurs mâles, accompagnées de deux: bractées-latérales, ou stériles, ou fertiles, et plus bas, plusieurs fleurs femelles superposées, ordinairement solitaires à l’aisselle de .chaque-bractée. E. 1. 2. fuspida K1. = Croton hispidus KI. (herb. K.). 2. B. urticæfolia KI. = Croton multispicatus Velloz. (h. Mus.). 3. B. essequiboensis KL '—"Groton-essequiboëñse KI. (Coll. Berbice, — herb, Deless.). W:,, Voy. p. 262, et C£,.: Benth.. Hook, Journ. (1854), p. 372. - Gris.,.Caraïb., p. 23. ÆA1., ap. Seem., p. 104. e 368 NE. UNOVULÉES* E + Sect. — TimaNDra Al. Fleurs monoïques ou dioïques. FLeur Mage. — Calice gamosépale à cinq dmisions profondes : préflo- raison quinconciale (T. dichotoma! — T. serrata!). Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice; préfloraison imbriquée. Disque de cinq glandes superposées aux divisions du calice, libres T. serrata! — T.. dichotoma!). Androcée de 10 étamines, savoir : cinq plus petites superposées aux pétales et cinq plus grandes alternes, — ou de 15, un troisième verticille étant superposé au premier (T. serrata !). Tous les verticilles de cette fleur peuvent être tétramères. Étamines de Croton. FLEUR FEMELLE. — Comme chez les Wedea. Fruir capsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes. Arbustes du Brésil, à feuilles rassemblées vers l'extrémité des rameaux ou éparses sur toute la tige. alternes. petites, ovales, bistipulées. entières ou serrulées, chargées de petits poils étoilés et de poils g glanduleux pel- lucides. ; 4 E. 1. 7. dichotoma KI. (Herb. Berl.) — Crofon brackiatus Mart. (Herb. F1. Bras., n. 959). 2. T. serrata KI. (Herb. Ber!l.). Voy. p. 265, et C£ : Endl., Gen. 5825°, Sup. IL, p- 90. Æl., Erichs. Arch., VIE, p. 197. Sect. O. — Mens KL. » Fleurs monoïques. Fieur Mare. — Calice à cinq divisions imbriquées. Corolle à cinq pétales imbriqués. Glande 0. Androcée de 10 étamines de Croton. Fieur remeue. — Calice à cinq divisions profondes, persistantes, étroites, très longues. Corolle 0. Disque 0. Ovaire à trois loges. Style à trois divisions stigmatiquessessiles, profondes, à lobes dressés, arrondis. Fruir capsulaire: globuleux, tricoque. Coques bivalves et mono- spermes. , . e “ CROTON (CLEODORA). 209 Arbuste du Brésil, hérissé, à rameaux dressés, dichotomes. Feuilles alternes, serrées, subsessiles, ovales, villeuses, blanchâtres et tachées de points pellucides glanduleux, dépourvues de stipules. INFLORESCENCES axillaires au sommet des rameaux. Fleurs mâles pédi- cellées, femelles sessiles. Cf. : ÀT., Erichs. Arch., VIL, 41, p. 198. Sect ? P. — CLeoporA KI. » Fleurs monoïques. FLEeur Mae. — Calice à cinq divisions pubescentes, imbriquées. Corolle de cinq pétales imbriqués. Disque 0. Androcée de 10 étamines de Croton, insérées sur un réceptacle villeux: FLEUR FEMELLE. — Calice cupuliforme quinquéfide, à divisions per- sistantes, larges, obtuses, imbriquées. Ovaire triloculaire. Style à trois divisions stigmatiques sessiles, ascendantes, tripartites, à lobes arrondis, profondément bifides. Fruir capsulaire, globuleux, tricoque. Arbre du Brésil, à rameaux et feuilles villeux. Feuilles alternes, pe- tiolées, sans stipules, oblongues, émarginées à la base, membraneuses, à points pellucides glanduleux, subserrulées. INFLORESCENCE. — Épis terminaux. Fleurs femelles inférieures, éparses ; fleurs mâles supérieures, accompagnées de bractéoles; bractées multi- flores. CE. : Æ1., Erichs. Arch., VIL, 1, p. 196. Sect. Q. —- ConoxocALYx KI. Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; pré- floraison valvaire. Corolle de cinq pétales alternes avec les sépales ; pre- floraison imbriquée. Disque de cinq glandes libres alternes avec les pétales. Androcée de 10 étamines, dont cinq plus petites superposées aux pétales, et cinq alternes plus grandes (ou de 9-12-15 élamines). Étamines de Croton. 2! 570 E. UNIOVULÉES. FLEUR FEMELLE ?.. Petites plantes brésiliennes pubescentes ou villeuses, à feuilles alternes vu subopposées, pétiolées. bistipulées. Limbe ovale, étroit, penninerve, chargé de poils. E. 1. C. velleriflorus KI. (herb. Berl.). . C. montevideensis KI. (ibid.). . C. lanatus KI. (ibid.). C. polymorphus KI. (ibid.). . C. divaricatus KI. (ibid.). C. longifolius KI. (ibid.). DES OO où & © c Ci eur] .: AT, mss. herb. Berl. Sect? R. — CroronaNTHUS KL. CE. : AT., Sched. ad pl. Karsten. Schl., Wagn. Coll., in Linn., XXVI, p. 634. Sect. S. — LAsIoGynE KL. Fleurs monoïques. FLEur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; préflo- raison valvaire. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice; préfloraison imbriquée. Disque de cinq glandes alternes avec les divisions du calice (glabres, concaves, KI.). Androcée de 15-20 étamines. Étamines de Croton. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; cam- panulées, à divisions dressées. un peu inégales (L. phlomoides !). Corolle de cinq pétales étroits, linéaires, alternes avec les divisions du calice { L. phlomoides!). Disque glanduleux hypogyne à cinq lobes élargis. superposés aux sépales et appliqués contre leur base. Ovaire triloculaire, surmonté d’un style à trois divisions elles-mêmes subdivisées (quatre fois bifides, K1.). Arbustes de l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, entières, cou- vertes de poils étoilés où écailleux, serrés, accompagnées de deux stipules latérales subulées. INFLORESCENCES en grappes composées terminales et axillaires, dont HENDECANDRA. 971 les cymes mâles occupent le sommet et dont un assez grand nombre de cymes femelles occupent la base (L. phlumoides). E. L. phlomoides Griseb. — Croton phlomoides Pers. (Herb. Mus. — Herb. Juss.). Voy. p. 264, et C£ : Endl., Gen. 5828?, Sup. IL, p. 99. Griseb., Caraïb., p. 23. KI., PI. Mey., p. 418. Schl., in Linn., VI, p. 762. h0. Crolon à fleurs des deux sexes apétales, HENDECANDRA Eschsch. Astrogyne Benth. Croton ; K. Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, égales; préfloraison valvaire (H. gracitis!). Disque de cinq glandes libres super- posées aux divisions du calice. Androcée de 10 étamimes (ou 6, 8, 12), dont cinq plus grandes superposées aux divisions du calice et cinq plus petites alternes. Filets libres, insérés sur un réceptacle saillant, infléchis daus la préfloruson. Anthères à deux loges adnées, à déhiscence longi- tudinale, introrses lors de l’anthèse, et extrorses par suite de l’inflexion du filet. ; FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions, comme dans la fleur mäle. Ovaire à trois loges uniovulées, dont une postérieure el deux antérieures; surmonté d’un style aussitôt divisé en trois branches; chacune de celles-ci est à son tour partagée en trois ou quatre languettes rayonnantes, à extrémités stigmatiques infléchies dans la préfloraison. Fruit capsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes. Plantes herbacées ou suffrutescentes du Mexique, de l'Amérique équinoxiale, rameuses dès la base, à feuilles alternes simples, ordinaire ment entières, étroites, à nervure médiane saillante sur la face infé- rieure, non stipulées. Tous les organes de la plante sont couverts de poils squamiformes blanchàtres à centre saillant et coloré. 272 E. UNIOVULÉES. IxFLORESCENCES terminales. Les fleurs mâles sont siluées à l'aisselle de bractées alternes portées au sommet des rameaux, solitaires ou en cymes pauciflores, sessiles ou brièvement pédicellées. Les femelles sont le plus souvent solitaires à l’aisselle de leur bractée. L'inflorescence terminale peut devenir oppositifoliée par suite de la déviation de son axe. Os. — Les Aendecandra doivent être maintenus comme genre, parce que leurs fleurs sont réellement apétales. Ce n'est pas qu'on ne rencontre quelquefois une lame rougeûtre étroite, dans l'intervalle de deux sépales, dans l'Z. procumbens, mais ceci est une exception. Les étamines sont rarement au nombre de onze, comme semble l'indiquer le nom générique: plus souvent il y en a douze; deux alors occupent le centre de la fleur. Ce sont, à part le port qui a quelque chose de spécial, des Crofon par tous les autres caractères. M. Klotzsch avait d'abord réuni à ce genre ses Codonocalyx qui doivent en être séparés, puisqu'ils ne sont pas dépourvus de corolle. E. 1. Æ. procumbens Eschsch. — Asfrogyne crotonoides Benth.—(Croton gracilis K. (Herb. K. et Coll. Hartw., n. 83). 2. H. texenaBenth. (F1. Tex. herb. Mus.). L’Æ. maritima KI. est un Gynamblosis. Les espèces que le même auteur énumère, Erichs., Arch. (1841), p. 195, sont des Codonocalyz. Cf. : Benth., PI. Hartw., p. 14 et 51. — Voy. Sulph., p.489 et pl. 91. Endl., Gen. 5824. Escheh., Mém. Acad. Pétersb., X. — Linnæa, IIL Liter., p. 150. Hook. et Arn., Beech. Voy., p. 389 et pl. 12. H. B. Æ., Nov. gen. et sp. IL, p. 55. Æl., Erichs. Arch., 1841, p. 193 et 252. Schl., Wagn. Coll., in Einn., XXVI, p. 653. — Linn., XIX, p. 258. — PI. Lieb., in Linn., IX, p. 238. Torr. et Gr., Rep., p. 15. BRACHYSTACIIYS, 319 41. Croton à divisions calicinales inégales, 3RACHYSTACHNYS K1. Croton ; Hérit. (PI, XNIE, fig. 4.) Fleurs monoïques. Fceur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes égales ; préfloraison valvaire (ou à peine imbriquée). Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice; préfloraison inbriquée. Disque de cinq glandes étroites, superposées aux divisions du calice et plus ou moins adhérentes avec leur base, soudées ordinairement entre elles inférieurement. Androcée composé de 10 étamines, dont emq plus petites et plus extérieures superposées aux pétales, et cinq plus grandes alternes. Filets libres insérés sur un réceptacle saillant, chargé de poils, infléchis dans la préfloraison. Anthères à deux loges, à déhiscence lon- gitudinale, introrses dans l’anthèse, extrorses dans le bouton, par suite de l’inflexion des filets. FLEUR remEeLLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, | inégales, dont une surtout beaucoup plus petite que les autres et parfois presque nulle (fig. h); préfloraison valvaire. Corolle de cinq petits pétales alternes avec les divisions du calice, courts, étroits, épais, glan- duleux. Disque hypogyne très peu marqué, composé de cinq glandes aplaties, à peine saillantes, appliquées contre la base des sépales et colorées différemment. Ovaire à trois loges uniovulées, surmonté d’un style aussitôt divisé en trois branches profondément bifides ou en six branches superposées par paires à chaque loge, étroites, filiformes, épaissies vers leur sommet stigmatifère réfléchi. Fruir capsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes. Graines à tégument crustacé, caronculées. Plantes herbacées américaines, dont toutes les parties sont abondam- ment recouvertes de poils blancs ou jaunâtres. Feuilles alternes, dentées ou serrulées, portant deux glandes subglobuleuses latérales, à la base du limbe. Pétiole court, accompagné de deux stipules latérales, filiformes, caduques. ai E. UNIOYULÉES. IxFLoRescENcEs terminales et axillaires en épis courts: à la base sont une ou quelques fleurs femelles ordinairement solitaires ; les fleurs mâles solitaires, ou en petit nombre, à l'aisselle de leurs bractées. Oss. — Les Prachystachys peuvent former un genre distinct, parce que leur périanthe est irrégulier dans la fleur femelle, par inégalité des divisions calicinales. Ce genre est done, par ce fait, très voisin des /ulocroton et des Pal inophytum > mais il se distingue des premiers par la présence des pétales et la régularité de son disque, et des derniers par le nombre de ses divisions calicinales, qui est le même dans les fleurs des deux sexes. E. Brachystachys hirta K1. — Croton hirtus Lhérit. (Herb. Mus. et Deless.). C£_: Benth., FI. S. Amer., in Hook. Journ. (1843), p. 47. Endl., Gen. 58273, Sup. IE, p. 98. Geis., Mon. Crot., p. 62. H. B. X., No. gen. et sp., VIL, p. 57. ÆT., Hook. Journ., Il, p. 47. Mig., FL. Surin., in Linn., XXI, p. 478. &2, Croton à disque et périanthe femelles irréguliers. JULOCROTON Mart Croton : Aucit. + Heterochlamys Turez. (PL IL, fig. 23-24.) Fleurs monoïques. FLeur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, souvent inégales (les divisions 1, 2, 3 peuvent ètre carénées ou corniculées sur la ligne médiane); préfloraison quinconciale, et plus tard, souvent valvaire. Corolle de cinq pétales étroits, alternes avec les divisions du calice; préfloraison imbriquée. Disque de cinq glandes superposées aux divisions du calice. Androcée composé de 10 étamines (ou 9-19) disposées sur deux rangées, dont cinq plus courtes et plus exté- rieures, superposées aux pétales, et cinq plus longues, alternes. Filets libres. insérés sur un réceptacle saillant, hérissé ou pubescent, le plus souvent eux-mèmes chargés de poils dans leur partie inférieure, intléchis dans la préfloraison. Anthères biloculaires, introrses, à déhiscence lon JULOCROTON. 979 gitudinale, extrorses dans la préfloraison par suite de l'inflexion du filet. Pistil rudimentaire central (non constant). Fceur remeLLe. -—- Calice gamosépale à cinq divisions très profondes, dont une antérieure plus grande que toutes les autres, deux latérales généralement un peu plus petites, et deux postérieures très petites ou presque nulles (fig. 23), à bords finement découpés, pectinés; les deux postérieures sont ou simples, étroïtes, déchiquetées, ou bifides (J. nè- gricans). Disque hypogyne glanduleux, en forme de croissant, dont la convexité regarde en avant, plus ou moins lobé ou saillant dans l’inter- valle des trois sépales antérieurs, s'atténuant peu à peu et manquant complétement du côté de l'axe, ou formé de cinq glandes superposées aux sépales, soudées avec eux, sauf à leur sommet; dont les deux pos- térieures sont presque nulles (fig. 23, d). Ovaire à trois loges uniovulées, dont une antérieure et deux postérieures, superposées aux plus petits sépales. Style à trois divisions aussitôt partagées en deux ou trois lanières velues, stigmatiques à leur sommet enroulé. Fruir capsulaire tricoque, muni du périanthe persistant et accru. Coques bivalves et monospermes. Graines caronculées (fig. 24); caron- cule quadrigone, à angles arrondis, échancrée au milieu de son bord dorsal, réfléchie supérieurement sur elle-même. Sous-arbrisseaux américains, à rameaux souvent anguleux, compri- més, pubescents ou tomenteux de même que les pétioles et les axes d’im- florescence. Feuilles alternes, ovales, denticulées, généralement cordées à la base, penninerves, tripli- ou quintuplinerves à la base, chargées de poils étoilés nombreux; pétiole accompagné de deux petites stipules latérales caduques. INFLORESCENCES axillaires et terminales, consistant en un axe chargé de bractées alternes, à l’aisselle desquelles se trouvent inférieurement les fleurs femelles, supérieurement les mâles, solitaires ou en glomérules pauciflores ; la base de l’inflorescence commune est parfois accompagnée de feuilles rapprochées, subverticillées, formant une sorte d’involucre. Ogs. — Les /ulucroton sont des Croton à périanthe irrégulier, surtout dans les fleurs femelles, chez lesquelles deux sépales sont postérieurs et un antérieur. Quant à la fleur mâle, elle serait celle d’un Croton décandre, si les sépales extérieurs ne se trouvaient souvent carénés ou corniculés sur leur ligne médiane; le disque hypogyne incomplet de la fleur femelle participe de l’irrégularité du périanthe. Les Heterochlamys Turez. ne me paraissent aucunement distincts de ce genre. 276 E. UNIOVULÉES, Deux des sépales sont si petits dans la fleur femelle, qu'ils ont pu échapper à l’observation ; le disque y est plus nettement lobé que chez les autres Croton , et chacune de ses divisions se soude avec le sépale auquel elle est superposée, sauf à son sommet aigu, qui est libre. On pourrait encore rapprocher de ce genre et des deux voisins les Anzsophyllum Bvn (mss. in h. Mus. non Haw.). Dans l'A. scutelligerum Bvn, on voit, en effet, que les deux divisions intérieures du calice sont, dans la fleur femelle, moins développées que les trois autres. La fleur mäle est d’ailleurs, ainsi que celle de l'A. acutifolium Bvn (mss. coll. n° 2185), tout à fait celle d'un Croton, par le calice, la corolle, le disque de cinq glandes , et l’androcée de 10-15 étamines, ou plus. E. 1. J. phagedericus Mart. (h. F1. Bras. n. 164. — Id. coll. Gaud. herb. imp. Prés. n. 1141. Le Croton acutum Thg. (herb. Pourret) se rapproche beaucoup de cette espèce. . J. verbascifolius KI. (herb. Berl.—Id. coll. Gaud. herb. imp. Brés. n. 1674). J. sp. (coll. Clauss., 1843, n. 206. — Id. coll. Wedd. n. 144 et 206). J. montevideensis KI. (herb. Berl.) — Crofon argenteum L. (coll. Bonpl., n. 4478. — Id. coll. Wedd. Parag., 1845, n. 3138). J. solanaceus K1. (herb. Berl. — Id. coll. Gaud. h. imp. Brés., n. 951). J. sp. (coll. Gaud. h. imp. Brés. n. 8). J. rufescens KL (herb. Berl. — Id. herb. A. S. H. — Id. coll. Clauss., 1848, n. 761. — Id. coll. Guillem, 1839, n. 337). 8. J. lanatus KI. — Croton nigricans Mart. (h. flor. Bras. n. 847. — Id. coll. Gaud. h. imp. Brés. n. 949. — Id. coll. Wedd. n. 417. — Id. coll. Leandro, 1819). 9. J. lanceolatus K1. — Croton conspurcatus Schl. (coll. Schiede, n. 39). 10. J. quinquenervium —= Heterochlamys quinquenervia Turez. (coll. Berland. herb. Deless.). © D H 1 O O1 Cf. : Endl., Gen. 5828 et 5828!, Sup. IV, p. 91. Gardn., F1. Bras., in Hook. Journ. (1842), p. 187. Æl., Erichs. Arch., VII, p.193. — PI. Meyen., p. 417. Mart., Herb. Bras., p. 119. Schlecht , PL. Lieb., in Linn., IX, p. 245. Turez., Flora (1844), p. 121. PILINOPHYTUM. 371 43. Croton à calice 7-12 partit, dans les fleurs femelles. PILINOPHYTUM 1. Croton : L. 0 (PI. XNII, fig. 8) Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes ; pré- floraison valvaire. Corolle de cinq pétales alternes avec les sépales; préfloraison imbriquée. Disque de cinq glandes légèrement rétrécies et comme pédiculées à leur base, superposées aux divisions du calice. An- drocée de 10 étamines (9-12), savoir : cinq plus extérieures, plus petites, superposées aux pétales, et cinq plus longues, intérieures, superposées aux divisions du calice. Filets libres, insérés sur le réceptacle saillant, infléchis dans le bouton; anthères à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale, introrses, extrorses dans le bouton par suite de l'inflexion du filet. Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale à divisions inégales, en nombre variable de 7 à 12, couvertes extérieurement de poils étoilés abondants ; préfloraison valvaire. À leur face interne, ces divisions présentent une nervure médiane plus ou moins saillante, colorée, qui s’épaissit infé- rieurement et forme, à la base de la face interne des sépales, un disque fort mince et peu distinct. Pétales complétement absents, ou représentés par 1-5-4 languettes étroites, inégales, glanduleuses, simples, entières ou découpées, répondant à l'intervalle des sépales. Ovaire globuleux à trois loges, dont une postérieure et deux antérieures; loges surmontées d’un style à trois branches deux ou trois fois bifurquées en lanières étroites, filiformes, conniventes, persistantes. Loges uniovulées. Ovule coiffé d’un obturateur persistant, dur, membraneux, coloré. Fruir capsulaire tricoque pubescent, garni à sa base du périanthe persistant. Coques bivalves et monospermes. Plantes herbacées américaines, dont toutes les parties sont couvertes de poils serrés, ordinairement fauves. Feuilles alternes, pétiolées, penni- nerves, réticulées, accompagnées de deux stipules latérales, étroites, aiguës, ciliées, caduques. 78 E. UNIOVULÉES. © INFLORESCENCES terminales et axillaires en épis chargés d’écailles alternes pubescentes. À l’aisselle de chacune d'elles se trouve une fleur solitaire ou un glomérule triflore. Plusieurs fleurs femelles occupent la base de l’épi, les autres sont mâles. Ors. — Le genre Pilinophytum a été établi pour le Croton capitatum L. Par ses fleurs mâles, il n’est pas distinct des Crolor décandres ; mais sa fleur femelle l'en distingue suffisamment par le nombre des divisions du calice et le peu d'épaisseur de leur base glanduleuse à laquelle on peut à peme donner le nom de disque hyÿpo- gyne. De plus, les vrais Crofon ont autant de pétales, si petits qu'ils soient, que de sépales ; ici il n’y a pas du tout de corulle (#g. 8), ou bien elle est représentée par quelques petits moignons de pétales, irrégulièrement situés et dissemblables entre eux. C'est donc un genre qu'il faut conserver. E. 1. P. capitatum KI. (Crofon capitatum L. herb. Michx). 2. P. Lindheimeri Engelm. (Coll. Riehl, n. 431. — Id., FI. Tex. exs., n. 171). Cf. : Endl., Gen. 5829, Sup. IE, p. 99. Gray (A.), Man. (1856), p.391. Al, Erichs. Arch., 1 (1841), p. 255. Nutt., Gen. (1818), p. 225. Rich. |{L.-C.), in Mich., Am., I, p. 214. 44. Chiropetalum à étamines libres, à gynécée 2-loc. GYNAMBLOSIS Torr. Angelandra End. Engelmannia KI. (non Torr. et Gr.) Croton © Mich. Nuit. ù (PL. XVII, fig. 11-12.) Fleurs monoïques. FLeur male. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, cou- vertes en dehors de poils étoilés; préfloraison valvaire. Corolle de cinq pétales alternes avec les sépales : préfloraison imbriquée (fig. 14). Disque de cinq glandes libres. superposées aux divisions du calice. Androcée de 5 étamines superposées aux pétales. Filets insérés sur un réceptacle GYNAMBLOSIS. 279 convexe, libres, infléchis dans la préfloraison, puis dressés, exserts ; anthères biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, inégales; préfloraison valvaire. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice, petits, étroits, subulés, dissemblables, inégaux. Disque de cinq petites glandes superposées aux sépales. Ovaire à deux loges uniovulées, dont une antérieure et une postérieure (fig. 12) ; surmonté d’un style unique d’abord, puis divisé eu deux branches superposées aux loges, elles-mêmes profondément bifides. Frurr capsulaire dicoque. Coques bivalves et monospermes. Graine ovoïde, anatrope, tachetée de noir et de gris. Plante herbacée de l'Amérique du Nord, dont toutes les parties sont recouvertes de petits poils étoilés blanchâtres; à rameaux grèles, à feuilles alternes, subalternantes vers l'extrémité des rameaux, pétiolées. Limbe simple, entier, ovale, penninerve, recouvert, surtout inférieure- ment, d’un duvet blanchâtre. INFLORESCENCES axillaires ou terminales, rassemblées vers la partie supérieure des rameaux; épis courts, à la base desquels sont une ou quelques fleurs femelles, les autres mâles. OBs. — Ce genre répond, parmi les Croton à étamines libres, aux Chiropetalum, dont il diffère, en outre, par sa corolle et surtout par le nombre des loges de l'ovaire réduites ici à deux. E. G. elliptica T. et À. Gr. — Angelandra elliptica End. = Ængelmannia ellip- tica K1. = Croton ellipticum Nutt. — Croton monanthogynum Michx (herb. Michx. — Id. Coll. Fendl., 1848. — Id. Coll. Engelm.). CF. : Endl,, Gen. 5826!, Sup. III, p. 98 et IV, p. 91. Gray (A.), Man. (1856), p. 391. Juss. (A.), Monogr., p. 30. Al., Erichs. Arch., I (1841), p. 252. Mich., Am. Bor., I, p. 214. Nutt., Gen. IT, p. 225. aSÙ E. UNIOYULÉES. 45. Gynamblosis à ovaire uniloc.. à cal. femelle irrégulier. CROTONOPSIS ZL.-C. Rich. Croton = W. Friesia Spreng. (non DC.). Leptemon Rafin. (PL. XH, fig. 23-21.) Fleurs monoïques. Freur Mare. — Calice à cinq sépales chargés de poils étoilés; préflo- raison quinconciale. Corolle de cimq pétales étroits alternes avec les sépales (fig. 2h); préfloraison?..… (Un certain nombre de pétales, ou tous. peuvent manquer.) Androcée de 5 étamines superposées aux sépales Filets livres, insérés sur le réceptacle saillant, glanduleux; exserts lors de lanthèse, mais coudés et infléchis dans la préfloraison (fig. 25), de manière que l'anthère biloculaire, introrse, à déhiscence longitudinale que chacun d'eux supporte, paraît extrorse dans le bouton. FLeur FEMELLE. — (alice gamosépale à cinq divisions profondes, couvertes de poils étoilés: inégales, de telle facon que les antérieures sont les plus grandes, et que la postérieure, très petite, peut même complétement manquer (fig. 25). A la base de la face interne, chaque division du' calice porte une petite saillie glanduleuse. Ovaire pyriforme, allongé. à une seule loge superposée (?) à l’axe, surmontée d’un style unique qui se divise plus tard en deux branches bi- ou trifides; languettes enroulées, réfléchies, stigmatifères (fig. 26). Loge ovarienne uniovulée. Ovule pendu un peu au-dessous du sommet de la loge, anatrope. Fruit sec (indéhiscent?), uuiloculaire, apiculé, garni du calice per- sistant, renfermant une graine suspendue vers le sommet de la loge. mais un peu plus bas. Graine auatrope recouverte de la primine per- sistante, celluleuse, formant une caroncule ou prolongement tabuleux (fig. 27). Plantes herbacées de l'Amérique boréale, à tiges grèles, rectilignes, linéaires. et dont presque toutes les parties sont recouvertes de petits poils squameux qui les rendent ponctuées, furfuracées, comme argen- iées. Feuilles alternes, étroites, blanchätres inférieurement. ponetuées. plus foncées en dessus, canaliculées, à nervures presque invisibles. CROTONOPSIS. == EREMOCARPUS. où INFLORESCENCES axillaires ou terminales, en épis dont les fleurs femelles occupent la base, serrées d’abord les unes contre les autres, puis s’écar-- tant par suite de l’élongation de l’axe; placées à l’aisselle d’une bractée beaucoup plus large que celle des fleurs mâles. Os. — Ces plantes représentent des Crofon à ovaire uniloculaire. Mais celui-ci n’est pas surmonté, comme le croyait A. de Jussieu, de trois stigmates. Il suftit de voir un pistil très Jeune pour constater qu'il n’y a d’abord qu’un style et que celui-ci se divise ensuite en deux branches, elles-mêmes plusieurs fois partagées ; les branches répondant aux loges qui manquent n'existent pas ici. E. 1. C.linearis L.-C. Rich. (in Michx. herb. Am. Bor. — Id. herb. Juss.). = Croton ellipticum W. (KL). = Friesia argentea Spreng. 2. ? C. abnormis + (herb. Mus. Coll. Leconte). Corolle nulle ou incomplète. Feuilles plus larges (peut-être n'est-ce qu’une variété de l'espèce pré- cédente). Cf. : Beck., Bot. of N. Amer., p. 310. Endl., Gen. 5826. Gray (A.), Man. (1856), p. 592. Jacq., Strp. select., p. 256 et pl. 162. Juss. (A.), Monogr., p. 31 et pl. 8. ÆT., Erichs. Arch., VIL, p. 250. PRafin., N. York med. Repos., II, V, 350. Bich. (L.-C.), in Mich., FI. Am. Bor., Il, p. 285 et pl. 46. Spreng., Syst. Veg. III, p. 850. 46. Crotonopsis apétale à fleur femelle nue. EREMOCARPUS Benth. ? Croton ? Hook. » Fleurs monoïques. FLeur Mae. — Calice gamosépale à cinq divisions; préfloraison val- vaire. Androcée composé de 7 à 10 étamines insérées sur un disque central recouvert de poils soyeux. Filets libres, dressés, plus longs que le calice, exserts. Anthères oblongues, adnées, biloculaires, s’ouvrant par une fente longitudinale. FLeur FEMELLE. — Pistil nu, à l’aisselle d’une bractée. Ovaire recou- vert de poils étoilés, uniloculaire, contenant un seul ovule latéralement 382 E. UNIOVULÉES. suspendu près du sommet de la loge. Style simple, filiforme, sétacé, à sommet unciné. à stigmate sapical. Feuir capsulaire oblong-ohovale, uniloculaire, bivalve, monosperme. Graine pendue, anatrope. Embryon axile à radicule supère, entourée d’un albumen charanu ; cotylédons plans, orbiculés. Plante herbacée californienne, annuelle, à odeur forte. ayant le port d’un Crozophora, couverte de toutes parts de poils étoilés et hérissée d’aiguillons diaphanes. Feuilles alternes, longuement pétiolées, larges, ovales, entières, diminuant d’étendue à mesure que l'on s'élève sur la plante et devenant bractéiformes auprès des fleurs. IxrLoREscENCEs. — Fleurs fasciculées dans la dichotomie des tiges: fleurs mäles rassemblées plusieurs ensemble et pédiculées; pédicules unis à leur base. Fleurs femelles 1-2, subsessiles. Oss. — Genre très remarquable, créé par M. Bentham pour une plante qui. selon M_ Lindley, sert d'intermédiaire aux Urticées et aux Euphorbiacées, pouvant être mdifiéremment rapportées à ces dernières ou aux Artocarpées. Elle me semble se rapprocher des Crotonopsis, avec ces différences que la fleur femelle serait nue et que la fleur mâle apétale avrait plus de cinq étamines. E. £. señigerus Benth. (—? Croton saigerus Hook.)- C£. : Benth., Noy- Sulph., p. 53 et pl. 26. Endl., Gen. 5862, Sup. IV, p. 91. Hook., Am. Bor., IL, p. 141. Limil., Veg. Kingd. (edit. IL), p- 276: 47. Croion à verüicilles stamipaux plus que pentamères. KLOTZSCHIPHYTUM. Croton + Lamk. PI. XNIL, fig. 5-6.) Fleurs monoïques. Fieue mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, chargées de poils étoilés; préfloraison valvaire. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice, chargés de poils blanchätres abondanis: préfloraison imbriquée (fig. 5). Androcée composé d'un très grand nombre d'étamines, formant uu nombre indéterminé de verticilles (fig. 5). Filets libres. insérés sur un réceptacle convexe. villeux, infléchis dans o KLOTZSCHIPHYTUM. 989 la préfloraison. Anthères biloculaires, introrses, à déhiscence longitudi- nale, extrorses dans le bouton par suite de l’inflexion du filet. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à einq divisions profondes ; pré- floraison valvaire. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice et plus longues qu’elles, larges, membraneux, pubescents; préfloraison imbriquée (fig. 6). Disque de einq glandes colorées plates, à peine marquées, appliquées contre la base des sépales (/ig. 6). Ovaire à trois loges uniovulées, superposées aux sépales 1, 2 et 3, surmonté d’un style à trois divisions, aussitôt partagées en un grand nombre de branches déliées, enroulées au sommet. Fruir capsulaire tricoque, garni du périanthe persistant. Coques bivalves et monospermes. Graines crustacées, surmontées d’une grosse caronçule charnue, bilobée, Arbustes (?) de l'Afrique australe, à rameaux cylindriques pubescents, à feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de deux petites stipules laté- rales caduques. Limbe ovale-aigu ou cordiforme, pubescent inférieure- ment, penninerve, réticulé, à bords dentés. INFLORESCENCES terminales et axillaires, consistant en un axe chargé de fleurs mâles solitaires, ou en eymes pauciflores, situées à l’aisselle de bractées alternes, longuement pédicellées; à la base de l’inflorescence, une ou deux fleurs femelles solitaires, encore plus longuement pédi- cellées. Os. — Je propose ici d'établir ce genre dédié à celui des botanistes européens qui s’est le plus occupé des Euphorbiacées, pour le Croton Mauritianum Lamk ?, distinct de toutes les autres espèces du genre Croton par l'existence d’un nombre indéterminé d'étamines, disposées de telle sorte qu’elles forment des verticilles composés de plus de cinq pièces, ce qui fait supposer qu'il est intervenu dans ces - plantes quelque fait de dédoublement. Il en résulte que, dans un verticille donné, on aura ici plus d’une étamine en face d’un sépale ou d’un pétale. En second lieu, le disque hypogyne de la fleur femelle y est à peu près nul; c'est une lame très mince, semblable à une couche de matière colorante appliquée contre les sépales ; mais cette fleur femelle se distingue surtout par la présence de pétales aussi déve- loppés, sinon plus, que dans la fleur mâle. Donc un Ælorzschiphytum est un Croton à étamines indéfinies et à corolle femelle rudimentaire. J’admettrais toutefois très bien qu’à la rigueur on ne voulüt faire de ce genre qu’une section particulière du genre Croton,; mais il sera peut-être utile de le conserver, en y faisant entrer toutes les espèces à étamines multiples, semblant résulter d’un dédoublement latéral. E. À. Mauritianum + (herb. Mus. et Juss.). >0% E. UNIOYULÉES. 45. Crolon à fleurs femelles apétales, à androcée indéf.. à filels slamin. dressés. CODLEUM Aumph. , Croion * L. Godiœum Boj. e Phyllaurea Tour. (PL XV, fig. 26-35.) Fleurs monoïques. Freur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; préflo- raison quinconciale. Corolle de cing petits pétales. alternes avec les divi- sions du calice. arrondis ou cordiformes ; préfloraison imbriquée. Disque de cing glandes libres, superposées aux sépales. Androcée composé d'un grand nombre d'étamines. Filets libres. insérés sur un réceptacle saillant; dressés dans la préfloraison; anthères à deux loges adnées, insérées presque latéralement de chaque côté du sommet élargi du filet, extrorses. déhiscentés par une fente longitudinale. Frevr FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions épaisses à leur base, où elles s insèrent sur l’axe renflé ; préfloraison qunconciale. Disque hypogyne. formant à sa base un anneau glanduleux continu, plus ou moins adhérent à la base du calice, ayant son bord libre découpé en lobes obtus mégaux, irréguliers. Ovaire conique à trois loges, superpo- sées aux sépales 1, 2 et 3. Style continu avec le sommet de l'ovaire, aussitôt divisé en trois branches allongées, étroites, réfléchies supérieure- ment. Loges uniovulées. Ovule envoyant un long prolongement annulaire entre les deux lobes de l’obturateur qui le recouvre (fig. 51-55). Frorr capsulaire tricoque muni de calice persistant, ou subcharnu (Rumph.). Coques monospermes. Arbres et arbustes de l'Inde, de Java, à suc aqueux, dont toutes les parties sont glabres. Feuilles alternes, pétiolées, non stipulées. Limbe entier, ovale ou étroit lisse. glabre. penninerve, souvent panaché de jauve, de blanc, de pourpre. IxFLORESCENCES axillaires ou terminales. consistant en un axe chargé de bractées alterves. A l’aisselle de chacuse de celles-ci se trouve ou ure evme pauciflore de fleurs mâles, à pédicelle articulé (fig. 26). ou uve SU CODLEUM. —— BLACHIA. 385 femelle accompagnée de deux bractées latérales stériles et portée par un pédicelle très court et plus épais (fig: 27). Les deux sexes sont tou- jours sur des axes d’inflorescence distincts. E. 1. C. variegatum — Croton variegatum L. — Phyllaureu codiæum Lour. et Var. (Cult. au Mus. et herb. Mus. Coll. Bonpland. — Id. Lambert, herb. Ind. Or. — Id. Coll. Leschenault. — Id. herb. de Leyde. — Id. Coll. Deless., herb. Ventenat). 2. C: obovatum Zoll. (Cat., n. 2435. — Id. herb. Timor.) 37 C. Timorense A. Tuss. mss. (herb. Juss.). Cf. : BL, Bijdr., p. 605. Boj., Hort. Maur., p. 282. Bot. Mag., pl. 3051. Decsne, Herb. Tim., p. 197. Endl., Gen. 5818. Forst., Prodr., p. 67. Hassk., Mort. Bog., p. 237. Juss. (A.), Monog., p. 53 et pl. 9. Lamk, Encyel., Il, p. 203. Lour., EI. Coch., p. 705. Mirb., M. pl, IX, p. 408. Aiheede, Mort. Mal., VI, pl. 61. Boxb., El. Ind., IL, p. 678. Æumph., Amb., IV, p. 65 et pl. 25, 26, fig. 2. Spach, H° Veg., p. 505. Spreny., Syst. Veg., UT, p. 866. Voight., Hort. Calc., p. 157. W., Sp., VII, p. 531. Zoll., Obs., in Flora (1847), p. 663. 49. Codiœum à type 4 6, à pist. 3-4 mère, à feuill, alt. ou opp, BLACHIA. Crolon © M. 0 (PL. XIX, fig. 18-20.) Fleurs monoïques. FLEUR MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions; préfloraison quin- conciale (ou à quatre; préfloraison imbriquée). Corolle de cinq pétales (ou quatre) très courts, sessiles, arrondis, obtus, alternes avec les divi- 25 Dre : 536 -E. UNIOVULÉES. sions du calice (fig. 18. p). Disque de cinq (ov quatre) glandé. super posées aux sépales (fig. 18. 4). Androcée de 15 (on 12) étamimes disposées sur trois verticilles aliernes’ savoir : cinq (ou qæ €) plus : inférieures ei plus extérieures, superposées aux sépales; ; pu. cinq (ou à &. quatre) aliernes avec les premières, et ainsi de suite. Les-éta? -es peu- ee vent même dépasser ce nombre. Filets aplatis, allant en s’élarmssant de # la base an sommet (/g- 19), insérés sur um réceptacle couves. on- +. timuant sans ligne de démarcañon avec un connectif élu; © qm. pporte ra une anthère à deux loges laférales, s’ouvrant par une fente ‘1dinaie 4e (fig. 49, a). D Fieue ruse. — Calice coloré, beancoup plus grand que * 2s la # fleur mäle, à six divisions très profondes, disposées sur | angées “4 é aliernes; préfloraison imbriquée (ou à cing: préfloraison. sale 2... ou à quatre; préfloraison imbriquée).sAppendices en : _ æ varia . non constants (fig. 20, p), occupant l'intervalle des dmisiors | . calice. = Disque hypogyne slanduleux, circulaire (fg. 20, d). Ovarr: | nie à quaire (ou trois loges) umiovulées, surmontée d'un styie ndrique court, divisé en autant de branches qu'il y ade loges; branches » riagées en deux lamières subulées, aiguës, stigmaïques ae some ‘fléchi (fig- 20, si). Ovales coïffés d'un obturateur arrondi. ; ÿ Feurr capsulaire tri- ou quadricoque; coques bivalvesei mor _.ermes. Graines à tesia épais, bigarré. Arbusie (?) de l'Inde, à rameaux glabres, à feuilles |, : rphes, altrenes ou opposées, smples, enüères, ou à contours créndéseu ne. lement deniés. Les deux faces sont glabres, la supérieures 2% rieure à nervures penuées, réticulées, saillantes. Les deux mditéés-dv te feuille sont symétriques ou insyméiriques. Péüole a accompagné de ‘ deux stipules laférales caduques. Kesorsscnce subierminale. Un pédoncule long et grêle, sur 1 dans | les isflorescences mâles, dressé et indivis d’abord, porte ensuite cuelques fleurs qui s'en détachent presque d’un même pont et formertune om- —.e belle ou une grappe contraciée, Chaque fleur est portée param pédicelle 2 grèle pour les mâles, plus long, plus épars, renflé de la base an sommet + ; pour les femelles. Ces Phil sont accompagnés à leur me deux = glandes latérales arrondies. < . % Oss. — Crîte plante, curieuse par son inflorescence et par la posiäon de ses ” fenilles, 50 alternes, B opposées, ne présente dans ses fleurs aucun caractère qui : à N SYNASPISMA. 387 la rapprogne des Croton. Elle est beaucoup plus voisine des Codiœum, des Synas- pisma et des Baloghia. Ce ge re est dédié au docteur Blache, en reconnaissance des témoignages JEU ; ne à d’affectueuse bonté que j'ai reçus de lui. er ÆE- B.pmellata + — Croton umbellatum W. (Herb. Mus. Coll. Leschen. — Id. berb. ‘Perad.). ve : SYcCf' : Boy., Hort. Maur., p. 281. ue: oSpreng., Syst. Veg., p. 871. j enol Wulld., Sp. pl., p. 545. r'zU0b 50. Codiæum à fleur mâle ordinairement trimèré, 0 “don * SYNASPISMA Ændl, Crozophora ? Labill. | ler] £ À 3 Fleurs /poonoïques. FLeumiMaLe. — Calice gamosépale à trois divisions, dont une posté- rieureyt deux antérieures; préfloraison imbriquée (à cinq div.? Endl.). - Corolle de trois pétales, alternes avec les divisions du calice, beaucoup plus courisiqu'elles, arrondis, obtus, ou échancrés au sommet (S. pel- tata!). \ndrocée composé de 10-15 étamines (ou plus). Filets soudés en une»wiome centrale, glanduleuse à sa base; anthères terminales, biloculaires extrorses, à déhiscence longitudinale. ma E.— Calice peu considérable, à 5 divisions peu pro- riquées. Ovaire à trois loges uniovulées, surmonté d'un style court, à trois branches simples, entières, aiguës, papilleuses, stigma- tiques +! canaliculées à leur face interne. Frurccapsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes, Graines CE lisses, tachetées. Arbrissean de la Nouvelle-Calédonie, ayant le port d’un Codiœum, à rameaux arzondis, glabres, à feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales caduques? Limbe entier, subspatulé, acuminé, glabre, lis, penninerve, réticulé, pourvu à sa base de deux très petites glandes, épaississant un peu de chaque côté du pétiole, le limbe sub- auriculé. . INFLORESCENCE. — Fleurs mâles disposées en chatons axillaires et FLD 388 E. UNIOVELÉES. terminaux, simples ou mulliples, cylindriques, puis allongés, charges d’écailles alternes peltées, uniflores, rapprochées d'abord et imbriquées, puis distantes sur un rachis allongé, lâche, pendant, subterminal ; pédicellées. Os. — Rapporté d'abord au genre Crozophora, cette plante n’est autre chose qu'un Codiæun, dont elle a presque tous les caractères, à périanthe construit sur le type ternaire. E. S. peltata Endi. — Crozophora peltata Labill. (Herb. Labill — Herb. Mus. et Deless }. Cf. : Endi., Gen. 5713. Labill., N. Caled., p. 7h et pl. 75. Spreng., Cur. post., p. 314. 51, Codiœum à fleur mäie 40-15 angr. on pins. SPERANSKIA. Fleurs dioïques (?) Freur mare. —Calice gamosépale à 4-5 divisions profondes, chargées de poils blancs. courts, simples; préfloraison valvaire. Corolle de 4-5 pé- tales. alternes avec les divisions du calice, beaucoup moins longs qu'elles, arrondis. cordiformes, à onglet court. Disque de cinq petites glandes superposées aux pétales. Androcée composé de 10-12-15 étamines in- sérées sur un réceptacle glanduleux: eiuq plus extérieures et plus courtes sont superposées aux pétales: cinq plus intérieures et plus longues sont alternes; enfin 2-5 plus longues encore. occupent le centre de la fleur. Filets insérés sur un réceptacle saillant, dressés, libres dans leur plus grande étendue; anthères globuleuses ou cordiformes, à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale, introrses. Freur FEMELLE....? — Frrir capsulaire tricoque : coques tuberculeuses (Bunge.. Plante herbacée de la Chine septentrionale, à tige dressée, à rameaux simples, arrondis, portant de petits poils simples, peu abondants: feuilles alternes, polymorphes. oblongues, lancéolées, à dents ou crénelures inégales, irrégulièrement espacées. dont le sommet est épaissi, glandu- SPERANSKIA. — GIVOTIA. 389 leux. Limbe sessile, penninerve, subquintuplinerve à sa base, accompa- gnce de deux très petits mamelons glanduleux latéraux (stipules ?). InrLoREscence terminale; le sommet du rameau porte une série de glomérules mâles latéraux , le plus souvent triflores. Ors. — Le Croton tuberculatum Bunge, pour lequel j'établis ce genre, n’appar- tient pas au groupe des vrais Crofon ; il se rapproche à la fois des Acalyphées et des Rottlérées. Sur l'échantillon que possède le Muséum, je n'ai pu observer de fleurs femelles et je me borne à rapporter ce qu'en dit M. de Bunge. Peut-être occupent-elles la base de l’inflorescence, si la plante est monoïque. J'ai donné à ce genre le nom du ministre Speranski, l'admirable réformateur du gouvernement de la Russie asiatique. E. S. tuberculata + — Croton tuberculatum Bge (Coll. Bge. Cf. : Bge, Chin., in Mém. Ac. St-Pétersb. (1831), p. 60. 62, Croton à fleur femelle pétalée, à fruit charnu 1-loc. GIVOTIA Griff. Fleurs dioiques ? FLEUR MALE... .? » FLeur FEMELLE. — Calice de cinq sépales; préfloraison imbriquée. Corolle de cinq pétales arrondis, à onglets courts, dépassant les sépales, formant une enveloppe urcéolée (Griff.). Aucun rudiment d’étamine. Disque hypogyne annulaire quinquélohé. Ovaire sessile, pubescent à deux ou trois loges monospermes. Ovules pendus. Style à deux ou trois divisions bifides, stigmatiques à leur face interne. Fruir charnu, à surface blanchâtre tomenteuse. uniloculaire et mono- sperme par avortement. Graine pendue, anatrope. Albumen charnu, abondant. Embryon à radicule supère, à cotylédons larges, aplatis, foliacés, subauriculés. Arbre de l'Inde, ayant l'aspect d’un Rottlera, à suc aqueux. Feuilles alternes, sublobées, blanchâtres à la face inférieure, où elles sont cou- vertes de petits poils étoilés, formant un duvet serré. Pétiole muni de deux glandes à son point d'union avec le limbe. INrLoRESCENCES femelles terminales, en cymes paniculées. " 290 E. UNIOVULÉES. On. — Jen'ai pu examiner de cette plante que les fruits qui répondent complé- tement à la description de Griffith. C'est, à ce qu'il semble, un ÆRoftlera on un Croton à corolle femelle très dévadoppée. E. G. rottleriformis Gif. (h. Perad., ». 1439). C : Endl., Gen. 5802! (Sup, IV, p. 89). É Grif. (W.), PL Hort. Cale. , 44. Jak, Calc. Journ. of. nat. hist. IV. p. 388. Wight., Von, V., 1880. 53, Givoiia à fleur femelle polyangre? SUMBANTA. Fleurs monoïques. Freur Mare, — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, chargées de poils étoilés; préfloraison valvaire. Corolle de cinq pétales, alternes avec les divisions du calice; préfloraison imbriquée. Androcée composé d’an très grand nombre d'étamines. insérées sur un réceptacle saillant pubescent. Filets gréles et courts; anthères biloculaires, introrses, déhis- cenies par une fente lonsitodinale. Freue reuerre. — (alice gamosépale à six divisions étroites, aiguës, pubescentes : préfloraison valvaire. Ovaire à trois loges uniovulées, pu- bescent, reposant sur un réceptacle légèrement glanduleux ; style à trois branches simples, divergentes, réfléchies, enroulées, papilleuses et stig- mafiques à leur face interne. Arbuste indien, à feuilles alternes, cvales-cordiformes, pétiolées, accompagnée de deux stipules latérales caduques. Limbe à dents obiuses, inégales; penninerve, triplinerve à la base, à nervures tertiaires trans- versales; face supérieure foncée. glabre: face inférieure pubescente, blanchätre. Ixrioescnces terminales en grappes; fleurs mäles nombreuses, situées à l’aisselle de braciées alternes; pédieelle court. A la base une ou quelques fleurs femelles presque sessiles. Oss. — Ceite plante participe de l'aspect des Roftlera et des Crofon : elle doit être très voisine des Givofia, avec lesquels je l'avais presque confondue, avant d'en avoirérouvé les fleurs femelles (g. 16). Rapprochée des Rottlera par son androcée et sesMfleurs femelles, elle s'en écarte par l'existence d'une corelle. E. &. roïtlervides + {Rottlera Sp? Coll. Mor. et Zoll., n° 3341. —Ile Sumbawa). Er OSTODES. 394 54. Aleurites à filets staminaux libres. OSTODES BI. Fleurs dioïques (?). Freur Mare. — Calice gamosépale à 2-5 divisons inégales; préfloraison imbriquée. Corolle de cinq pétales inégaux; préfloraison imbriquée ou tordue. Androcée constitué par un nombre indéfini d’étamines. Filets libres, insérés sur un réceptacle saillant, parfois pubescent; anthères biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale. Loges unies par un connectif glanduleux, coloré, épais. Autour des éfamines, expansion glanduleuse de l'axe, encadrant leurs insertions, ou disque de cinq glandes bilobées ou erénelées, concaves. FLeur FEMELLE. — Bouton globuleux. Calice gamosépale à einq divi- sions très inégales, caduques; préfloraison quinconciale. Corolle de cinq pétales, alternes avec les sépales qu’ils dépassent; préfloraison imbriquée ou tordue. Disque hypogyne, en forme de cupule cireulaire crénelée à lobes alternes avec les pétales. Ovaire à trois loges uniovulées, pubescent ou hérissé, surmonté d’an style à trois branches bifurquées, divariquées, étalées, diversement découpées. Ovule surmonté d'un obturateur à bords dentelés. Fruit globuleux (BL) ou tricorne, à trois coques osseuses, bivalves et monospermes. Graines chinées, subémarginées. Arbres de l'Inde, de Java, à feuilles alternes, longuement pétiolées, munies à leur base de deux glandes latérales lobées, découpées; limbe entier, oyale-aigu, coriace, lisse, sauf entre l’origine des nervures sail- lantes à la face inférieure, où se trouve un léger duvet blanchâtre. INFLORESCENCES axillaires en cymes multipares, paniculées. Ors. — Ce genre se rapproche beaucoup des A/eurites, dont il diffère surtout par les organes de la végétation, le nombre des folioles calicinales qui ne sont point ici couvertes de poils étoilés, leur préfloraison, le nombre 3 des loges ovariennes et surtout l'indépendance des filets staminaux. E. 4. O. paniculata BI. (herb. Leyd.). Fruits globaleux (BL.). 2, 0. corniculata + (Cat. Zoll. et Mor., n. 471, z). Diffère de la précédente par ses feuilles étroites et surtout par son fruit à coques corniculées, très caractéristiques. Cf. : BI., Bijdr., p. 619. Endl., Gen. 5803. 392 E. CNIOVULÉSS. on ot Crotonidée? à périanihe const. sur le type 2. CERATOPHORUS Sond. à à 2 sé » Fleurs dioïques. LÀ, Five mare. — (alice à deux folioles. ovales, cucullées, corniculées. Corolle de deux pétales elliptiques ou suborbiculés, concaves, aliternes avec les sépales. Androcée composé de 12 à 14 étamines. Fileis insérés sur un réceptacle central. libres. égaux : anthères oblongues, biloculaires, introrses. Freur FEMELLE. — Périanihe comme à la fleur mäle. Ovaire sessile, à irois loges uniovulées, surmonté d’un style aussitôt divisé en trois branches courtes. bifides. recourbées, stigmatifères. Feurr capsulaire, trigone, tricoque. Coques glabres, monospermes. Graines lisses, subglobuleuses Arbre du cap de Bonne-Espérance, à rameaux alternes, à feuilles opposées, simples, entières. obovées, crénelées-dentées à leur sommet, glabres, subcoriaces. " Ixrcorsscences axillaires. Fleurs mäles fasciculées: fleurs femelles solaires; les unes et les autres portées sur des pédoncules g garnis à leur base de deux bractées. k 4 EC. africena Sond. (Coll. Eck. et Zeyh. Euph,, n. 69}. C£ : Somd., Sadafr., in Lino. XXL, p. 120. 56. Sumbaria à coroile dceble. GARCIA Ford. : PI. XIN, fig. 2558.) Fleurs monoiques. Fceër mare. — Bouton globuleux, apiculé (fig. 34). Calice monophyrlle Souvrant longitudinalement en deux portions inégales: préfloraison ralraire. Corolle (?} composée de dix appendices lamineux ‘quelquefois GARCIA. 293 moins), à surface intérieure eoncave, lisse, à surface extérieure recouverte de longs poils soyeux imbriqués (fig. 29, 30); ces appendices sont disposés sur deux verticilles etimbriqués (fig. 28). Androcée composé d’un nombre indéfini d’étamines. Filets libres, insérés sur un réceptable hémisphérique saillant (fig. 30), recouvert d’un grand nombre de poils soyeux dressés, ainsi que la base des filets staminaux (fig. 30, 31) et enduit à sa surface d’une couche glanduleuse (disque) interposée entre les insertions des étamines. Anthères extrorses, à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale et unies par un connectif apiculé se prolongeant au delà du sommet des loges (fig. 31, 32). Pollen à grains trigones (fig. 33). Fceur FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle. Corolle (?) formée d’appendices semblables à ceux de la fleur mâle, mais souvent réduits ici au nombre de huit (fig. 35). Disque (ou androcée rudimen- taire?) hypogyne glanduleux, cireulaire, contenu inférieurement, déchi- queté à son bord libre en un grand nombre de languettes inégales, dressées (fig, 38). Ovaire triloculaire, à trois saillies carénées répondant aux loges (fig. 37). Style court, prismatique, triangulaire, terminé par trois lobes charnus, étalés, réfléchis, émarginés, échancrés à leur sommet, stigmatiques et papilleux à leur face interne. Loges ovariennes uniovu- lées. Ovule coiffé d’un obturateur conique à deux lobes latéraux séparés par une échancrure médiane verticale profonde, dentés sur les bords et cachant un prolongement conique qui s'enfonce dans l’exostome (fig. 361). Früir capsulaire à trois coques bivalves et monospermes. Arbuste de l'Amérique équinoxiale, à feuilles alternes, simples, en- tières, penninerves-réticulées, glabres ou finement pubescentes. INFLORESCENCES situées à l'extrémité des rameaux; la fleur femelle terminale, d'ordinaire unique, accompagnée d’un petit nombre de fleurs males qui l'entourent, chacune à laisselle d’une bractée, et portée par un pédicelle épais, cannelé. Ailleurs, chaque inflorescence ne contient que des fleurs d’un même sexe, et la femelle peut être tout à fait solitaire. Os. — Si les appendices singuliers qu’on rencontre en dedans du calice sont ici des pétales, cette plante pzut être considérée comme une Crotonidée à double corolle. E. G. nutans Rorh, (ex Vahl. mss., in h. Juss. — Id., h. Richard. — Id., h. Mus. Coil. Perrotet): 394 E. UNIOYULÉES. C£ : Endl., Gen. 5191. Juss. (4), Monos., p. 41 ei pl. 43. AT. Erichs. Arch., VIL p. 492. S Rahr., Act. Soc. Haf., IL, p. 217 et pl. 9. — ex Vahl., Symb., El, p. 100 Spreng., Sys:. xes- LI, p_ 866. 57. Codieum à fleurs des deux sexes apétales. BALIOSPERMUM B1. Baliosperma Hassk. L Croïon + Geis. Fleurs monoïiques. Fieue mare. — (alice gamosépale à cing divisions profondes; préflo- raison quinconciale. Disque glanduleux, plan, entourant la base de l'androcée, sinueux à son pouriour. Androcée de 15-50 étamines, formant un faisceau serré au centre de la fleur. Filets libres, dressés, s'élargissant à leur sommet en un connecüif aplati. Celui-ci porte une anthère à deux loges adnées, obliquement dirigées, s'ouvrant latérale- ment par une fente longitudinale qui, vu la direction des loges, se rapproche de la direction horizontale. Freue reuezre.— Calice gamosépale à cinq ou six divisions profondes; préfloraison quinconciale ou imbriquée. Disque hyposyne aminei sur ses bords qui sont négalement lobés. Ovaire ovoïde à trois loges uniovalées, superposées aux trois sépales extérieurs, à surface pubescente. Style à trois branches épaisses, charnues, ovoïdes, ou larges et planes (B_ in dicum), ou plus étroites et allongées (2. angulare), parcourus par un sillon longtiudinal médian sur leur face interne, shigmatique, qui, se déjetant parfois en dehors sur les bords. rend émarginé le sommet bifide du style. | Feurr capsulaire lisse, tricoque. Coques bivalres et monospermes. Graines ovoïdes, chargées d’une caroncule en forme d'écusson charnv, triangulaire, à angles arrondis. Arbustes indiens, à feuilles alternes pétiolées, ayant à la base du pétiole deux grosses glandes stipulaires latérales et portant deux autres BALIOSPERMUM. — SUREGADA. 395 glaudes à la base du limbe. Celui-ci est ovale-oblong, entier, ou à bords découpés en dents ou crénelures obtuses, inégales, écartées, où même trilobé. Presque tous les organes de la plante, le bord et la face inférieure des feuilles, les pétioles, tiges, pédoncules, bractées et périanthe sont semés de poils blanchâtres peu apparents. INFLORESCENCES axillaires. Les fleurs mâles forment de petites cymes munies de bractées, portées sur un axe commun ; les fleurs femelles sont solitaires, ou en petit nombre, ou au-dessous de ces fleurs mâles. L’axe commun de l’inflorescence est ou assez allongé et ressemblant à un petit rameau, ou tout à fait contracté, de sorte que toutes les fleurs semblent rapprochées en un paquet globuleux. Ogs. — Confondus autrefois avec les Croton, les Baliospermum se rapprochent beaucoup des Plachia et des Codieum. Mais ils sont apétales, et par là ressemblent plus encore aux Suregada, dont les distinguent la direction de leurs anthères, leur disque dans la fleur mâle et leur pistil, de même que leur mode d’inflorescence, E. 1. 2. Indicum Decsne (Mss. in h. Mus. PI. Jacquemont, n. 103, 184 et 419. — Id? Croton polyandrum Mss., in h. Himal. Strach. et Wint.). — Croton solanifolius Geïsel. (fid. Decsne). 2. B. axillare BI. (Decsne mss. h. Leyde. — Id. 2. angulare Decsne mss. h. Leschen., n. 57. — Id. Cat. Mor., n. 2347. — Id. PI. Callery. — Id. Coll. Reynaud, Pégou, n. 53. — Id. Coll. Perrotet, n, 289, 296). 3, B, Moritzianum + (Cat. Mor., n. 615). Cf. : B1., Bijdr., p. 603. Decsne, Voy. Jacq., p. 154 et pl. 155. Endl., Gen. 5823. Geisel, Crot., n. 118. Hassk., Hort. Bog., p. 239. Wight., Icon., V, 1885. 58. Codiœum apétale, sans disque mâle proprement dit. SUREGADA Roxb. Erythrocarpus BI. Gelonium Roxb. (non G. et Th.). Fleurs dioïques. FLeur MALE, — Calice gamosépale à cinq divisions entières ou fine- ment dentées, inégales (les sépales 4 et 2 sont plus courts que les autres); Lu 296 E. UNIOYULÉES. préfloraison quinconciale : divisions du calice réfléchies lors de l’anthèse. Androcée composé d’un nombre indéterminé d'étamines disposées en séries alternes. Filets grêles, libres, insérés sur un réceptacle hémisphé- rique dont la surface convexe devient tardivement glanduleuse et s'élève dans l'intervalle des filets staminaux ainsi insérés au fond de petites cavités distinctes. Anthères allongées, biloculaires, adnées, à dé- hiscence longitudinale, extrorses. Freue FEMELLE. — (alice gamosépale quinconcal, comme dans la fleur mäle. Disque hypogyne glanduleux. circulaire, continu, souvent accom- pagné de petites languettes subulées (staminodes) pouvant aceidentelle- ment devenir anthérifères. Ovaire à trois loges superposées aux sépales 1.2 et 3 (S. multifiora), ou à deux loges, dont l’une est antérieure et l’autre postérieure. Loges umiovulées ; ovule coiffé d’un petit obturateur. Sirle large et court, aussitôt divisé en autant de branches qu'il y a de loges à l'ovaire. Ces branches deviennent elles-mêmes bifides ou laci- niées en un grand nombre de languettes (S. multiflora) . Fruir capsulaire di- ou iricoque. Coques bivalves et monospermes, le plus souvent entourées d’un mésocarpe charnu, ou demi-charuu, coloré en rouge ou en jaune. | Arbustes de l'Inde, de Madagascar, eic.. à feuilles alternes: pétiole court ou nul accompagné de deux stipules latérales caduques, souvent soudées en une seule qui embrasse tout le rameau ; hmbe ovale ou ovale- aigu, entier ou finement denté sur tous ses bords, ou seulement au sommet ei d'un côté, épais. coriace, glabre, lisse. luisant, penninerve, devenant souvent rouge ou orangé par la vieillesse ou la dessiceation. IxrLoREscENCEs axillaires en cymes multiflores, surtout pour les pieds males, où les fleurs, portées par de courtes pédicelles, forment souvent d'énormes masses. E. 4. S. 3ilorularis Roxb. (Cat. Wall., n. 7781). — Gelonium biferium {Herb Juss. — Herb. Mus. — Cult. au Mus. — Id. ex Roxb. herb. Lambert). 2. S. glomerulata + — Erythrocarpus glomerulatus BL. (Herb. Leyd. — Id. Coll Zoll. et Mor.. n. 764. — 14. ? Coll. Cumins, n. 1089). 3. S. multiflora + — Gelonium multiflorum A. Juss. (herb. Juss. et Mus). 8. S.spicataÿ = Erythrocarpus spicatus BI. (herb. Leyd. —Id. herb. Perad., n. 696). 5. S. angustifolia ÿ — Gelonium Sp. Thw. (herb. Perad., n. 25?). ELATERIOSPERMUM. 397 Cf. : 2I., Bijdr., p. 604. Endl., Gen. 5817. Hassk., Mort. Bog., p. 237. Hook., Bot. Mag., pl. 3231. Juss. (A.), Monog., p. 34 et pl. 10, ct p. 60. Roxb., FL. Ind., IL, p. 829. — PI. Corom., sp. IV, 831. Royle, Himal., 1, p. 326. Span., FL Tim. in Linn., XV, p. 348. Voight., Hort. Calc., p. 158. Wight., Teon., V, 1867. IV., Act. S. C. nat. Berol., IV, 206. — Sp. VIII, p. 831. 59. Siphonia polyandres à filets staminaux libres. ELATERIOSPERMUM B1. Elateriosperma Hassk. (PL. XIX, fig. 26-28.) Fleurs monoïques. FLEUR MALE. — Calice gamosépale à quatre divisions profondes; préflo- raison imbriquée alternative, ou à einq divisions; préfloraison quiucon- ciale. Point de corolle. Androcée composé de 10-20 étamines (ou plus. Quand il y en a dix, cinq plus courtes et plus extérieures sont alternes avec les sépales, cmq plus longues superposées. Filets courts, libres, insérés sur un réceptacle saillant, se continuant en un connectif un peu élargi qui porte de chaque côté les loges d’une anthère adnée, introrse, et même les dépasse par son sommet apiculé. Disque glanduleux entou- rant le pied des étamines, à surface inégale, hérissée de poils roides, dressés. Au centre de la fleur se trouve (non constamment), un petit corps à sommet bi- ou trifide (pistil rudimentaire, fig. 28). FLEur remeLLe. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; pré- floraison quinconciale (ou 3-1-6; préfloraison imbriquée); sépales caducs. Disque hypogyne circulaire, glanduleux, chargé de poils dressés (fig. 26), en dedans duquel se trouvent plusieurs languettes étroites, aiguës, hypogynes (staminodes ?). Ovaire conoïde à frois ou deux loges, 398 | E. UNIOVULÉES: dont une pestérieure, surmonté d'un style aussitôt divisé en trois lobes subsessiles, épais, charnus, larges, subémarginés, subbilobés (fig. 26). Loges ovariennes uniorulées: ovule coïffé d’un grand obturateur à bords dentelés (fig. 27). Feuir charau (BL. à trois loges monospermes. Grames à arille pul- peuse. Arbres de l'Inde, de Java, à feuille alternes; très rapprochées et sub- rerticillées au sommet des rameaux, pétiolées, simples, entières, allon- gées, aiguës au sommet, glabres. lisses, coriaces, penninerves, finement réticulées, portant à la base de la face supérieure du limbe une petite glande de chaque côté de la nervure médiane. IxrLoRescences axillaires ou latérales (plus haut que l’aisselle des feuilles). ou en grappes (£. #okbraï., BL), ou en corvmbes définis; les fleurs femelles terminales, à boutons cylindro-coniques; les fleurs mâles latérales, périphériques à bouions plus globuleux. Oes. — Les Elaiericcpermum sont des Aleurites apétales et des Siphonia polyandres. Le nombre 10 peut d’ailleurs se retrouver dans landrocée, et souvent on rencontre, au centre de la fleur mâle, un pisäl rudimentaire, ce qui rapproche extrémement ces plantes des Jafropha dont il leur manque d'aileuts is aol et dont les éloigne l'indépendance de leurs étamines. 14: E. £. Topos BL? (Coll. Gaudich_ Bonite, n. 80). La plante ee on cænom au jardin de Bourbon est un Æedie. à Cf. : £1., Bdr., p. 620. È Endl., Gen. 5800. ns Le Hoss., Hort. Bog., p. 236. ‘ — PL Jar. rar, p. 251. 69. Sumbavia apétale. MELANOLEPIS R. et Zoll. Roïllera * B1. . : -.. _ Fleurs monoïques. Fieur mare. — Calice gamosepale à cinq divisions rar char- gées de poils roux étoilés; préfloraison valvaire. Androcée composé d'un trés grand nombre d’étamines. Filets insérés sur un réceptacle convexe, hémisphérique. à surface glanduleuse: libres dans tout le reste MELANOLEPIS. 399 de leur étendue, dressés dans la préflorauson. Anthères biloculaires, comprimées, prismatiques dans le bouton, introrses ; loges déhiscentes par une fente longitudinale, obtuses au sommet, divergentes par leur base plus aiguë, unies par un connectif glanduleux rougeûtre d'abord, puis noirâtre. : Freur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, épaisses, pubescentes (poils étoilés); préfloraison valvaire. Disque hy- pogyne glanduleux, charnu, continu, cupuliforme, à bords inégalement et irrégulièrement dentés; portant en ce point quelques poils étoilés; lisse et nu dans le reste de son étendue. Ovaire à deux loges uniovulées: pubescent (p. étoilés), se rétrécissant à son sommet, pour se continuer avec un style cylindrique très court, presque aussitôt divisé en deux branches divergentes, réfléchies au sommet, papilleuses, stigmatiques à leur face interne. Frur capsulaire presque nu, dicoque; coques bivalves et mono spermes, s’ouvrant par déhiscence loculicide et demeurant attachées à la columelle garnie à sa base du calice persistant. Graines globuleuses, à testa très dur, parsemé de fossettes coniques; réticulé, entouré d’une mince primive celluleuse, gorgée de matière colorante rougeàtre. Arbuste (?) indien, à rameaux pubérulents, ternes, blanchâtres, à feuilles alternes. Pétiole long; limbe symétrique ou insymétrique, sub- trilobé, à grandes dents inégales, portant deux ou plusieurs glandes obtuses au point d'union de sa face supérieure avec le pétiole. Nervation pennée, subquintuplinerve à la base; nervures tertiaires transversales, rétiformes, rougeñtres. Face supérieure foncée, glabre; face inférieure blanchâtre, tomento-pubérulente. Presque toutes les parties de la plante sont teintées ou vemées de matière colorante rouge violacée. INFLORESCENCE. — Axes terminaux multiples, ramifiés, pubérulents ; bractées alternes rapprochées, unies, 1-3 flores: pédicelles courts. Oss. — Ce genre, confondu autrefois avec les véritables Æoftlera, en a été séparé par MM.Zollinger et Reichenbach, pour le 2. multiglandulosa BI. Voisin des Rottlera, il en diffère essentiellement par l’androcée et le disque hypogyne de la fleur femelle. C£ : 21., Bidr., p. 609. Decsne, F1. Timor., p. 158. Hassk., Cat., n. 238. R. et Zoll., Rottler., in Linn. (1856), p. 324. 400 E. UNIOYULÉES. 61. Kicin à élamines simples libres, à disque hypos. fem. BOUTONIL Boj. Ricinus ©? W. ù Fleurs dioïques (ou monoïques ?) x Freur Mare. —- Bouton globuleux. Calice gamosépale à 3-5 divisions profondes: préfloraison valvaire. Androcée composé d’un nombre inde- fini d'étamines. Filets libres dressés, simples, insérés sur un réceptacle saillant, pubescent. Anthères subtétragones, à deux loges déhiscentes par uve fente longitudinale, extrorses. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à 5-6 divisions persistantes, étroites, aiguës, subulées:; préfloraison…? Ovaire hérissé ou muriqué, à 2-5 loges uniovulées. Style.….? de Fruir capsulaire bi- on tricoque, à péricarpe épais, échiné ; coques bivalves et monospermes. Arbustes (?) de Bourbon. de Madagascar. à rameaux noueux ou pu- bescents (poils simples). Feuilles alternes, pétiolées. munis de deux stipules latérales caduques, étroites. aiguës. Limbe entier oxale, arrondi, ou étroit, acuminé, penniverve; nervures tertiaires transversales, réti- formes. Limbe lisse et glabre supérieurement, £nement pubescent à la face inférieure, parfois subauriculé à sa base; portant inférieurement de petites glandes à l’aisselle des nervures secondaires. IxrLorescence. — Fleurs mâles solitaires, ou en glomérules. à l’ais- selle de petites bractées portées sur un axe commun axillaire ou terminal et parfois, dans ce dernier cas, oppositifolié. Fleurs femelles accom- pagnées de plusieurs bractées étroites, aiguës, analogues aux folioles cali- cinales, disposées en grappes terminales ou axillaires. ou solitaires à l'extrémité d’un petit rameau axillaire. Oss. — Ce genre a été établi avec raison par M. Bojer pour le Ricinus infegrifo- lius W., qui se rapproche beaucoup plus des Æottlera et des Cleidion que des Ricins. J'ai trouvé, dans l'herbier de Dupetit-Thouars, une seconde espèce qui se rapporte à ce genre : BOUTONIA. — ACIDOTON. LOL E. 1. Z. mascariensis Boj. — Ricinus integrifolius W. (h. Juss. — h. Mus. — h. Deless.). Rameaux noueux; feuilles longuement pétiolées, à limbe ovale ou arrondi, souvent acuminé, glabre. Inflorescences mäles et femelles en grappes axillaires ou latérales. Ovaire triloculaire. 2. B. acuminata + (Ricinus sp. Dup. Th. mss. in herb. propr. — Id. Coll. Chapelier). Rameaux pubescents. Pétiole court, parfois presque nul ; limbe étroit aigu, acuminé, pubescent. Axe de l’inflorescence mâle le plus souvent terminal, en épi simple ou ramifié. Fleurs femelles soli- taires au bout d’un petit rameau axillaire. Ovairele plus souvent biloculaire. Cf. : Boj., Hort. Maur, p. 282. Willd., Sp. VIII, p. 567. 62. Boutonia à vertic. stam. alt. étagés, à div. stigmat. simples. ACIDOTON Su. (PL. XVIII, fig. 10-11.) Fleurs dioïques (ou monoïques Sw.). FcEur MALE. — Bouton ovoïde, allongé. Calice gamosépale à 3-5 divi- sions couvertes de poils simples ; dressées, puis réfléchies dans l’anthèse ; préfloraison valvaire. Androcée composé d’un nombre indéfini d'étamines formant des verticilles alternes. Filets insérés sur un réceptacle conique; celui-ci est recouvert d’une couche glanduleuse qui encadre, en s’élevant autour d'eux, le pied des filets staminaux libres dans le reste de leur étendue (fig. 10). Anthères biloculaires, extrorses, à déhiscence longitu- dinale; les loges sont rapprochées l’une de l’autre par leur sommet, qui porte un très petit prolongement apiculaire, et écartées au contraire dans leur portion inférieure (fig. 11). FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes (six, d’après Swartz) ; préfloraison valvaire. Ovaire triloculaire, couvert de poils roides, dressés; loges uniovulées ; ovules coiffés d’un petit obturateur. Style d’abord unique, cylindrique, puis divisé en trois branches dressées, un peu réfléchies à leur sommet, larges, aplaties, lissesen dehors, papil- leuses et stigmatiques en dedans et sur les bords. Fruit capsulaire tricoque, muni du calice persistant. Coques bivalves et monospermes. Graines globuleuses non caronculées (4. innocuus),. 26 h02 E. UNIOVULÉES. Arbustes des Anüilles à feuilles simples, entières, glabres, penninerves, réticulées ; pétiole court, accompagné de deux stipules latérales. INFLORESCENCES en grappes, axillaires pour les fleurs mâles; chaque fleur située à l’aisselle d’une des bractées que porte le rachis commun est accompagnée de plusieurs écailles ou bractéoles latérales, dont une ou plusieurs peuvent être fertiles et constituer une petite cyme. Lesfleurs femelles forment des épis axillaires ou terminaux, solitaires à l’aisselle de chaque bractée. Oss. — Dans l'espèce que décrit Swartz, il ne fait pas mention de l'apparence glanduleuse que prend le réceptacle saïllant autour des filets staminaux, ‘et qui explique bien le mode de formañon du disque dans ces flenrs. Je ne trouve pas non plus, sur ls plante que possède l'herbier du Muséum, les soies slanduleuses dont sont ciliées les feuilles, sdlon Swariz, et hérissés les rameaux, péfoles et pédoncules. Je n’y vois que de peüts poils jaunâtres, clair-semés, ce qui me porte à considérer cette espèce comme distincte. E. À. innocuus + (herb. Mus. Coll. Hooker). Cf. - Endl., Gen. 5822. Juss. (A.), Monogr., p. 52. Æl., Erichs. Arch., VII, p. 492. Sip., EL Ind. occ., p. 954 et pl. 18. — Nov. gen., p. 6 et 83. 63. Codieée à style calyptroïde. BEYERIA Mig. 2" COSTA KI. (non Trauiv. et C. À: Mes. Croion © Labill. à (PI. XNIL, fig. 15-17.) Fleurs dioiques. Freur mare. — Bouton court et globuleux. Calice gamosépale à cinq divisions glabres: préfloraison quinconciale. Androcée composé d'un nombre indéfini d'étamines, disposées en séries alternes. Filets libres, courts, insérés sur un réceptacle hémisphérique saillant, recouvert d’une couche slanduleuse qui encadre les pieds des étamines. Anthères ovales SORTE BEYERIA. h05 ou oblongues, étroites, à deux loges extrorses, déhiscentes par une fente longitudinale (fig. 13). Fceur remecce. — Bouton allongé, claviforme (fig. 1h). Calice ga- mosépale à cinq divisions courtes, inégales, dressées ({g. 15-16); pré- floraison quinconciale. Ovaire globuleux à trois loges, dont deux anté- rieures etune postérieure, auxquelles répondent trois saillies verticales, obtuses, qui rendent parfois l'ovaire trigone. Style cylindrique court, s’évasant en un chapeau stigmatique, charnu, glabre, réfléchi, convexe supérieurement et coiffant le sommet de l'ovaire sans lui adhérer (fig. 15, 16, 47). Le limbe de cette expansion du style est obtusément trigone (fig. 17) et chacun de ses angles est superposé à une des loges ovariennes. Celles-ei sont umovulées, et chaque ovule est coiffé d’un obturateur (fig. 16). Frur capsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes. Graines oblongues à large hile, à micropyle caronculeux. Arbustes de la Nouvelle-Hollande, dont toutes les parties sont glabres, visqueuses, résineuses. Rameaux arrondis; feuilles alternes, simples, dépourvues de stipules, à pétiole court ou nul. Limbe entier, étroit à la base, obtus au sommet ou spatulé, épais, coriace, glabre, penninerve. INFLoREsCENcES axillaires. Les fleurs femelles sont solitaires, ou en petit nombre ; les mâles forment de courtes grappes, où chaque fleur occupe Vaisselle d’une petite bractée. Les pédicelles des fleurs femelles vont en se renflant de la base au sommet; ils sont anguleux, charnus, et leur sommet élargi se confond et se soude avec le pied de l'ovaire et la base épaissie des sépales (fig. 15, 16). Os. — Par leur fleur mâle. les Zeyeria se rapprochent beaucoup des Suregada ; le pédicelle renflé des femelles et la forme singulière du style, ainsi que l'absence de disque et d’androcée rudimentaire, les en éloignent considérablement. E. 1. 2. ledifolia. — Calyptrostigma ledifolium KI. (Coll. Müll., 1852). 2. B. viscosa Miq. — Calyptrostigma viscosum KI. — Crotonviscosum Labill. (h. Labill. — Id. Coll. 3. Hooker. — Id. Coll. Leichard, 1845. — Id. Coll. Leguill., 1841, n. 109). 3. B. oblongifolia. — Calyptrostigma oblongifolia KI. (Coll. Verreaux, 1844, n. 860. — Id. Coll. J. Hooker). . B. opaca Müll. (herb. Labill.). 5. B.? loranthoides (Coll. Leguill.) Fleurs mâles seulement ; elles répondent aux caractères du genre. $. 0h E. UNIOYULÉSS. C£. : Endl.. Gen. 5820! (Sup. IV, p. 90)- Gaud., Uran., p. #89. Juss. (4.), Monosr., p. 30. AL, PL Press. I, p. 175. Lahll., Nov-Holl., I, p_ 72 et pl 222 Mig., Ann. sc. nat., sér. 3, L, p. 350 et pl. 45 Muell., Hook. Jours. (1856), p. 219. 65. Bonioma à ox. 2- loc., ac2kc. m, 3-mère et fm 45 mère. CLEIDION 87. CPL IX, fig. 3-5.) Fleurs monoïques. Fisue mars. — Calice gamosépale à trois dimisions profondes ; pré- floraison valvaire. Androcée composé d’un nombre indéfini d'étamines. Filets libres, plissés dans la préfloraison (fg- 5, f), msérés sur un ré- cepiacle convexe qui devient glanduleux et entoure d'un disque saillant leurs insertions. Anthères à deux loges, adnées, introrses, déhiscentes par une fente longitudinale, connectif rétréci, dépassant les loges et formant un prolongement apiculaire en forme de languette (fig- 5, ap). Fieue remezre. — (alice gamosépale à quaire divisions courtes, ai- guës au sommet; préfloraison imbriquée, alternaüve, ou à cngdinisions; préfloraison quinconciale. Ovaire subglobuleux à deux loges didymes, superposées, quand il y a quaire sépales, aux deux extérieurs (fig. 5). Sîyle unique, puis divisé en deux longues branches superposées aux loges. Chaque branche se divise elle-même en V ei se termine en s'ef- filant (fig. h); leur face interne est papilleuse, stigmaïüque, parcourue par un sillon longitudinal médian. Loges ovariennes uniovalées; ovale coiffé d'un peut oblurateur celluleux. Fauir capsulaire, à deux coques monospermes, sarni du calice et du style persistants. Arbres de l'Inde, de Java, à feuilles al$ernes, longuement pétolées, accompagnées de deux stipules latérales caduques. Limbe smple, glabre, penuinerve, à bords inésalement dentés, portant supérieurement deux peütes glandes à son pot d'union avec le péüole. Ixrconssoness aullaires. Les fleurs mâles sont situées sur un rachis CLE{DION. — ADRIANIA. 405 commun, grêle, portant des écailles alternes, à l’aisselle desquelles sont de petites cymes 1-3 flores; leur pédicelle est court et très mince. Les fleurs femelles sont solitaires, portées sur un très long pédoncule qui va en se renflant de la base au sommet, de manière à devenir plus long en ce point que la base du calice lui-même et à présenter la forme géné- rale d’une massue (fig. 4, p). Os. — Très voisin des A/chornea, ce genre en diffère par le nombre indéfini de ses étamines et le singulier pédoncule des fleurs femelles. Sa fleur mâle est celle d’un Boutonia ou d’un Beyeriu. E. C. Javanicum BI., (h. Leyd.— Id.? Coll. Griffith. —1d.? herb. Perad., n. 656). Cf.: 21, Bijdr., p. 612. Endl., Gen. 5795. Span., EL. Tim., in Linn., XV, p. 348. 65. Acidoton à périanthe femelle 6-mère. ADRIANIA Gaud. ; Trachycarion, KI. Croton ? Lahill. (PI I, fig. 19-29, et pl. XVIII, fig. 12.) Fleurs dioïques (ou monoïques ?). FLEUR MALE. — Calice gamosépale à 3, 4 ou 5 divisions profondes, glabres ou tomenteuses; préfloraison valvaire. Androcée composé d’un nombre indéfini d’étamines insérées sur un réceptacle convexe. Filets courts, dressés dans le bouton; anthères étroites, allongées, curvilignes, à deux loges adnées, déhiscentes par une fente longitudinale, extrorses, séparées par un connectif étroit, linéaire, qui se prolonge au-dessus des loges en une lame aiguë, subulée, entière ou serrulée (pl. XVII, fig. 12). FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à six divisions disposées sur deux rangées alternes, imbriquées, plus rarement 3, 5 ou 7 divisions inégales (pl. IT, fig. 19). Ovaire sessile, ou porté sur un pied rétréci, à trois loges superposées aux trois sépales extérieurs. Style divisé en trois branches dressées, bifides à leur extrémité, un peu réfléchies en dehors, 106 E: UNIOVULÉES. papilleuses et Stigmatiques à leur face interne. Loges ovariennes uni- ovulées; ovule coiffé d'un petit obturateur. Frurr capsulaire tricoque, entouré du calice persistant, souvent ré- fléchi. Coques bivalves et monospermes. Graines caronculées. Arbustes de la Nouvelle-Hollande. IxFLoREsCENCEs terminales, rarement axillaires, en épis. Les feuilles dégénèrent en bractées au sommet des rameaux. A leur aisselle sont des cymes de fleurs mâles, réduites parfois à une fleur, sessile ou brièvement pédicellée. Les femelles sont en cymes pauciflores, les bractées des cymes forment souvent une sorte d’involucre autour de ces inflorescences partielles. Os. — À. de Jussieu avait déjà distingué des Crofon le C. guadripartitum de Labillardière, pour lequel M. Klotzseh à établi le genre Trachycarion. Cette plante présente avec les véritables Adriania une grande différence de port; la position des feuilles et l'apparence de leurs surfaces est très différente, mais les caractères essentiels ne different point ; les fleurs mäles sont tout à fait les mèmes; la fleur femelle se distingue seulement par ce fait que l'ovaire est ici sessile, là légèrement pédiculé. On peut donc réunir ces plantes en un mème genre où l’on établira les deux sections suivantes : Sect. A. Evaprtanta. — Feuilles alternes d'ordinaire, munies de deux glandes pétiolaires. Limbe entier ou obtusément lobé:; plantes dont toutes les parties sont couvertes de poils mous, tomenteux. j E. 4. fomentosa Gaud. (mss. herb. Mus. Voy. Uranie, n. 20-21. — Aicinus ta- mentosa (mss. herb. Mus. — Id. Coll. Baudin). Sect. B. TRacHyYcaRION. — Arbuste dont toutes les parties sont glabres; feuilles opposées, accompagnées de deux glandes latérales pédicellées, courbées, ombili- quées au sommet (pl IL, fig. 21, 22). Limbe simple, avale- allongé, penninerve, réticulé, denté. E. T. Billardieri KI. (PI. Preiïss., n. 1206). — Croton quadripartitum Vabil. (herb. propr. — Id. Coll. Baudin, b. Mus.). Cf. : Endl., Gen. 5820. Gaud!, Uranie, p. 189. Juss (A), Monogr., p. 30. Æl., PI. Preiss., I, p. 175. Labill., Nouv “Holl., II, p. 73 et pl. 223. Muell., in Hook. Journ. (1856), p. 209. FOR Ann. bot., III, p. 369. REDIA. 107 66. Acidoton à étamines superposées en séries verticales. REDIA Casar. ? Psilostachys Turez (non Hochst.). (PI. XXI, fig. 1-2.) Fleurs monoïques (ou dioïques). Fceur mare. — Calice gamosépale à trois divisions profondes; poils blancs simples et rares; préfloraison valvaire. Androcée composé d’un grand nombre d’étamines disposées sur douze où quinze séries verti- cales, superposées, serrées l'une contre l’autre et imbriquées dans la préfloraison (fig. 1). L'ensemble de l’androcée semble constituer par là un glomérule conique, capité (Casar.). Filets libres, dressés, élargis, aplatis à leur base, insérés sur un réceptacle conique. Anthères sub- réniformes, à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale, sem- blant presque horizontale (fig. 2), introrses, adnées, s’écartant à la base, rapprochées et unies au sommet par un connectif épaissi à leur niveau, puis apiculé, se prolongeant au-dessus du sommet des deux loges, infléchi dans la préfloraison (fig. 2, ap). Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale à trois divisions persistantes ; préfloraison imbriquée. Ovaire à trois loges uniovulées, superposées aux sépales. Style unique, cylindrique, très rapidement divisé en trois branches, dont chacune est elle-même aussitôt dédoublée ; d’où résultent six lanières étroites, aiguës, filiformes, subulées, papilleuses et stigma- tiques à leur face interne. Fruir capsulaire tricoque; coques élastiques, bivalves, monospermes; columelle persistante. Graine subglobuleuse, non caronculée (Casar.) Arbuscules (Casar.) du Brésil, à feuilles alternes, simples, ovales- oblongues, dentées, penninerves, glabres, à nervures saillantes infé- rieurement. Pétiole court, muni de deux stipules latérales caduques. INFLORESCENCES axillaires, subterminales, rapprochées surtout de la partie supérieure des rameaux. Un rachis commun porte les fleurs mâles disposées en glomérules à l’aisselle d’écailles bräctéales alternes. Les fleurs femelles forment non un épi, mais une grappe; leur pédicelle est articulé vers le milieu de sa hauteur. LEA :08 | E. UNIOVULÉES. Oes. — Cette plante se rapproche beaucoup, par les organes de végétation, des Claozylon, et, pour l'inflorescence, de certains Acalypha. Mais elle n’a ni les appendices glanduleux hypogynes des premiers, ni leur androcée, ni les huit éta- mines à loges vermiformes des Acalypha, et la fleur femelle est complétement diffs- rente. L'espèce unique du Brésil, pour laquelle a été créé ce genre (A. trirocen Cas), existe au Muséum parmi les plantes de Salzmann et dans lherbier de A. de Saint-Hilaire. M. Casaretto la dit monoïque; cependant les sexes sont ici sur des échantillons toujours différents. Elle est cultivée au Jardm de Bourbon, d'où Boivin en a rapporté des échantillons (herb. Mus. Ælaferiospermum tapo B. mss.) Cf. : Casaretto, Sürp. Bras., dec. VI, p. 51. Endl., Gen. 5195, Sup. IV, p. 89). Je crois que le Psilostachys arillaris Turez. appartient à ce genre. 12 description des fleurs des deux sexes concorde, en efiet, avec celle qui précède; malheureuse- ment les organes de la végétation n'ont pas été décrits. | É #s ; à C£ : Endl. Gen. 5181, Sup. IV, p. 89. Re + rs Turez., Flora (1844), p. 124. | : 67, Codiewm apétale à ovaire 4-3- mère. TREWIA W. Canski Rheed. Rotilera © W. (PI XNIE, fig. 18-23.) Fleurs dioiques. Freur mare. — Calice gamosépale à 3-4 divisions profondes, dont une postérieure; préfloraison valvaire. Androcée formé d’un nombre indé— fini d'étamines, disposées en rangées alternes (la première se compose de deux étamines superposées à chaque sépale et d’une placée en face de l'intervalle de deux sépales contigus: (fig. 19). Filets dressés, libres, insérés sur le réceptacle saillant, à surface légèrement glanduleuse. Anthères à deux loges extrorses, déhiscentes par une fente longitudinale, s'écartant plus ou moins l’une de l’autre par leur extrémité supérieure (Ag. 20). Fceur remeLe. — Calice gamosépale à 3-4 divisions inégales, réflé- » bn TREWIA. 109 chies après l’anthèse (fig. 21); préfloraison valvaire. Ovaire pyriforme à trois ou quatre loges uniovulées, alternes avec les divisions du calice (fig. 22, 23); surmonté d’un style cylindrique qui se divise en trois ou quatre longues branches ou lanières superposées aux loges, dressées, puis réfléchies, à surface extérieure lisse, à surface intérieure papil- leuse ou plumeuse, stigmatique (fig. 21). Ovules pendus, coiffés d’un obturateur conique. Fruit à mésocarpe demi-charnu, subéreux, à endocarpe osseux, for- mant trois ou quatre coques bivalves et monospermes. Arbres ou arbustes de l'Inde, à feuilles alternes ou subopposées, pé- tiolées, accompagnées de deux stipules latérales, étroites, allongées, caduques. Limbe penninerve, réticulé, finement pubescent. IxrLoresceNcE. — Les fleurs mâles sont portées sur un axe commun qui sort d'un bourgeon axillaire et porte un grand nombre de petites cymes pauciflores ; chaque fleur est portée sur un court pédicelle. Les fleurs femelles sont solitaires ou en cymes pauciflores, vers l'extrémité des rameaux, sessiles ou pédicellées. Ogs. — Ce genre appartient réellement à la famille des Euphorbiacées. C’est une Crotonidée à ovaire quadriloculaire, quoique l’on y retrouve parfois le type 3. Les graines ont un périsperme ; elles sont pendues, anatropes, leur raphé est intérieur et leur micropyle tourné en haut et en dehors; l’ovule est coiffé d’un obturateur celluleux comme dans toutes les Euphorbiacées. On trouvera, dans la Monographie d'A. de Jussieu, dans l'ouvrage de M. Lindley et dans la note de M. Klotzsch, l'histoire de ce genre réuni par le premier de ces auteurs aux Aoftlera, regardé par le second comme le type d’un ordre particulier, réintégré par le troisième dans le groupe des Rottléracées. E. 7. nudiflora W. — Rottlera indica W. (Vahl. mss. h. Ventenat. — Id. Cat, Wall. n. 7817 D. — Id. Coll. Gaud. ex Wall., n. 472. — Id. herb. Perad., n. 2930). —? Tetragastris ossea Gærtn. Il convient de placer dans un genre bien distinct, que j'appellerai Werru, le T.? macrophylla B1., dont les fleurs femelles seules connues ont un calice à cinq ou six divisions, un ovaire à trois loges uniovulées, surmonté d’un style à trois bran- ches bifides papilleuses et stigmatiques à leur face interne. E. W.trewioides + — Trewia? macrophylla BI. (herb. Leyd.). C£. : BI., Bijdr., p. 612. Commel., Mal., 3. Endl., Gen. 5819!. A10 E. UNIOYULÉES. Geærtn., Fruct. IT, p. 130 et pl. 109, fig, 5. Juss. (A.), Monogr., p. 33 et pl. 9. Æl., Erichs. Arch. (1841), p. 155. Lindl., Int., Ed. IL, p. 275. Rheed., Hort. Mal., 76 et pl. 42. Spreng., Syst. Veg., IT, p. 906. Wight., Icon., V, 1870-71. Wailld., Diar. h. n. Gotting., I. p. 8 et pl. 3. — Sp., VIL, p. 835. 68. Trewia à ovaire 3 lac., à cal. 3-6- mère. PYCNOCOMA Benth. Fleurs monoïques. Fceur MaLe. — Calice gamosépale à 3-5 divisions profondes, portant quelques poils simples clair-semés: réfléchies lors de l'anthèse: préflo- raison valvaire. Androcée composé d’un grand nombre d’étammes. Filets libres, insérés sur un réceptacle pubescent ou glanduleux; dressés dans la préfloraison, exserts dans l’anthèse, légèrement épaissis supé- rieurement. Anthères à deux loges adnées, les unes introrses, les autres extrorses, déhiscentes par une fente longitudinale. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à 5-6 divisions profondes; pré- floraison valvaire. Ovaire à trois loges (superposées aux trois sépales extérieurs, quand il y-en a six); style dressé, unique d’abord, puis divisé en trois branches réfléchies, enroulées, papilleuses et stigmatiques sur toute leur face interne, ayant parfois (Benth.) le sommet pelté. Loges ovariennes uniovulées. Ovule coiffé d’un petit obturateur. Fruir capsulaire tricoque; coques bivalves et monospermes, nues ou hérissées. Graines globuleuses, lisses, tachetées. Arbres et arbustes d'Afrique, à feuilles alternes non stipulées. Limbe ovale-aigu , subspatulé, atténué vers la base pour se continuer avec un pétiole court: épais, coriace ou membraneux, penninerve, réticulé, glabre. IxFLorescexce. — Fleurs de deux sexes, portées sur un rachis com- un : une femelle terminale au sommet, les mâles sur toute la longueur de l’inflorescence, disposées en cymes alternes. Ces cymes sont le plus PYCNOCOMA. AA souvent composées uniquement de fleurs mâles; elles peuvent cependant se terminer, surtout dans la partie supérieure de l’inflorescence, par une fleur femelle centrale. Les femelles sont sessiles, les mâles portées par des pédicelles articulés. Les bractéesaxillantes des petites cymes sont très rapprochées et imbriquées dans le jeune àge, et les axes d'in florescence sont rassemblés à l’aisselle des feuilles les plus élevées des rameaux. Ogs.— Ce genre se rapproche des Jrewia ; il en diffère par son inflorescence, la direction variable des anthères et l’ovaire triloculaire ; il est aussi voisin des €/ao- æylon et des Codiœum dont il n'a pas le disque hypogyne. M. Bentham, qui l'a établi, avait observé une espèce dans laquelle il n’y avait qu’une fleur terminale au sommet de l’inflorescence. C’est ce qui arrive souvent aussi, mais non d’une manière constante, dans trois belles espèces que possède l’herbier du Muséum, et que M. Bentham lui-même a déclarées différentes de celle qu’il a décrite. Nous pouvons donc admettre dans ce genre, pour le moment, quatre espèces : E. 1. P. macrophylla Benth. Plante de l’île Fernando-Po; extrémité des styles peltée; coques portant deux côtes obtuses sur le dos (Bentham). 2. P. trewioides + (herb. Mus. Coll. Richard, n. 273. — Id, Croton Bvn. mss. PI. Mayotte, n. 3379). Feuilles membraneuses, acuminées, atténuées aux deux extrémités. Bractées de l’inflorescence membraneuses. Fleurs mâles à pédicelles minces et assez longs ; plusieurs des cymes latérales terminées par une fleur femelle. Coques hérissées. 3. P. rigidifolia +(herb. Mus. Zerminalia Rich. mss., Coll., n. 614 et 130. Id. Coll. Boivin. Mayotte, 1850, n. 2779 et 2783). Feuilles épaisses, coriaces. Bractées de l’inflorescence devenant sèches et scarieuses. Fleurs mâles à pédicelles courts, accompagnés latéralement de deux petites glandes. Une seule fleur femelle terminale, en général, dans chaque inflorescence. Coques lisses et nues. h. P. gigantea + (Coll. Pervillé, n. 381). Espèce qui parait voisine du P.macrophylla Benth., mais qui a des fleurs femelles latérales tout le long du rachis commun Feuilles très grandes, atténuées à la base, entières, penninerves, coriaces et glabres. Cf. ; Benth., Hook. Nig. F1., p. 508. B12 E. UNIOVULÉES. 69. Redia à étam. alt. indéf. MABEA Aubl. (PL. XIII, fig. 19-28.) Fleurs monoïques. Frevr mase. — Bouton globuleux, apiculé (fg. 19-20). Calice gamo- sépale à 5-6 dmisions profondes; préfloraison valvaire. Androcée com- posé d’un nombre indéfini d'étamines formant des verticilles alternes (fig. 21). Filets courts, insérés sur un réceptacle saillant (fig. 20), élargis à leur sommet en un connectif légèrement apiculé (fig. 22), ou s'étalant au-dessus de l’anthère. de manière à la recouvrir et à la déborder (fig. 23). Anthères dressées, souvent presque sessiles, à deux loges, extrorses, à déhiscence longitudinale (fig. 22, 35). Fieur FEMELLE. — alice gamosépale à cinq divisions imégales, ou à six divisions, dont trois intérieures plus longues, et trois extérieures, alternes avec les précédentes, plus courtes, simples (M. piriri), ou bifides (M. fistuligera, fig. 25-26), et semblant constituer un calice à 9 folioles. Ovaire à trois loges uniovulées, superposées aux divisions exiérieures du calice (fig. 26), atténué à son sommet, se continuant avec un longstyle cylindrique d’abord, puis divisé en trois longues branches, stigmatiques à leur face interne, dressées d’abord, puis enroulées lors de l’anthèse (fig. 25). Fruir capsulaire ou subéreux, trigone ou arrondi. Coques bivalves et monospermes. Arbustes de l'Amérique tropicale, souvent sarmenteux, grimpanis, à sucs laiteux, à rameaux creux dans leur portion centrale. Feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales caduques, quelquefois très longues (fig. 17) ; limbe entier ou denté, erénelé, dents parfois glanduleuses (fig. 28). penninerve, réticulé, lisse à la face supé- rieure ; ayant, au contraire, la face inférieure terne ou veloutée, lanu- gineuse, blanchätre, ou couleur de rouille, portant quelquefois deux glandes basilaires. IxFLORESCENCES terminales ou situées à l'aisselle des feuilles supé- rieures, consistant en un axe simple ou ramifié, portant des bractées allernes munies souvent de deux glandes latérales stipulaires, volumi- MABEA. h1S neuses, charnues, colorées (fig. 19, 24). A leur aisselle se trouvent de petits axes avec lesquels la bractée axillante est parfois soulevée, de manière à paraître portée par eux. Ceux-ci portent une ou plusieurs fleurs, dont une terminale (fig. 19). Les fleurs femelles sont à la base de ces inflorescences, solitaires où en cymes pauciflores, presque sessiles, ou longuement pédicellées. Ailleurs, elles sont complétement séparées des fleurs màles. Ogs. — M. Bentham a donné une sorte de monographie du genre Mabea, dans lequel il admet tout d’abord deux sections, suivant que les fleurs sont disposées en grappes ou en panicules ; puis il subdivise ces deux groupes d’après le nombre des fleurs qui compose chaque groupe constituant de l’inflorescence générale et suivant que ces petits bouquets de fleurs sont eux-mêmes sessiles ou pédicellés. Je crois qu’il faut ajouter aux espèces qu’il a décrites celle de la collection de Schom- burgk, n. 731 (herb. Mus.), dont les feuilles portent vers leur base deux glandes marginales. E. 1. /. taquari Aubl. (Rich. mss., ex h. Aubl., Coll. Deless. — Id. herb. Mus., Coll. Spruce). 2. M. piriri Aubl. (Rich.mss., ex h. Aubl., Coll. Deless. — Id. herb. Mus., Coll. Hostm., n. 409. — Id. Coll. Blanchet, n. 2326. — Id. Coll. Perrotet). 3. M. Schomburgki Benth. (Coll. Schomb., 1836, n. 40.—Id. Coll. Hostm., n. 1362). L. M. fistuligera Mart. (Mss. in herb. Lambert). — M. ferruginea Benth. (Coll. Spruce. 1841. — Id. herb. A. S. H. — Id. Coll. Wedd., 1844). 5. M. angustifolia Benth. (Coll. Spruce). 6. M. nitida Spr. (Var. albiflora. Coll. Spr., n. 1753. — Id.? Para, herb. Lusit. — Id. Coll. Wedd., n. 2585. — Id. Coll. Leprieur, 1838). 7. M. biglandulosa + (Coll. Schomb., n. 731, herb. Mus.). Cf. : Aubl., Guy, p. 867 et pl. 334. Benth., FI. S. Am., in Hook. Journ. (1843), p. 47. — PI. Spr., in Hook. Journ. (1854), p. 363. — Voy. Sulph., p. 165. Endl., Gen. 5798. Juss., Gen., p. 388. Juss. (A.), Monogr., p. 40 et pl. 13. ÆAl., Erichs. Arch., VIT, p. 192. — ap. Seem., p. 102. Lamk, Encycl., XXII, pl. 773. Miqg., Symb. Sur., in Linn. XXI, p. 476. Mirb., H°, pl. 9, p.374. Vahl., Ecl. IT, p. 56. &ik E. UNIOVULÉES.- 70. Boufomia à divisions clic. &m. ?- shndal CONCEVEIBA {ubl.-Benih. Conceveibum 2 De ei. ae” Fleurs dioiques. Fieue mars. — Bouion RSR. obiusément apieulé. Cahice gamosépale à 5-4 divisions profondes, mixtes, membraneuses, portant sur leur face extérieure des poils courts et rares, simples; préfloraison valvaire. Androcée composé d'un nombre indéfini d’étammes, quelque- fois considérable (C. lañifolia!). Filets disposés en séries alternanies, les extérieurs plus courts, les intérieurs plus longs (C. guianensis/), hbres vu à peine soudés à leur base, flexueux dans la préfloraison, parfois non anthérifères vers le centre de la fleur (€. guianensis!, fig- 12, ea). An— thères petites. à deux loges s'ouvrant par une fenie lonsrindmale, in- trorses dans le bouton; loges distantes et s'nsérant latéralement un pen au-dessous de l'extrémité du filet qui se prolonge parfois an delà en un connectif apiculé, obius (C. latifolia, fig. 12). Fieve reueire. — (alice gamosépale à cinq ou six divisions épaisses, _ rigides, subulées. aiguës, accompagnées à leur base de deux glandes latérales elliptiques ; l’ensemble de ces appendices smulant emg glandes bilobées (Aubl.), alternes avec les sépales. Ovaire trigone, à trois loges répondant aux sailles extérieures, et couvert de poils fascicalés qui peu- vent lui donner un aspect pulvéralent (Aubl.). Loges uniovalées, xelues inférieurement. Ovule coïffé d'un obiurateur charau volumimeux, per— sistant (fig. 15). Style unique, court, presque aussitôt divisé en trois branches persistantes étalées d’abord, puis redressées et infléchies par leur extrémité libre bilobée, à surface intérieure papilleuse, plumense, sisgmatique (fig. 15, si Faurr subéreux, subcharau, muni du périanthe persistant. Endocarpe très dur et coriace, anguleux, trigone, tricaréné, déhiscent (Aubl-) en trois coques monospermes. Arbres américains à feuilles alternes, péüolées, bisiipulées, à bords CONCEVEIBA.. A5 serrulés, à face supérieure, lisse glabre, à face inférieure couverte de nervures saillantes, pennées, réticulées. Inecorescence. — Fleurs mâles disposées en panicules terminales, rameuses ; les axes secondaires nombreux portent des bractées alternes, petites, biglanduleuses, à l’aisselle desquelles sont des glomérules de fleurs. Les femelles, beaucoup moins abondantes que les mâles, forment des panicules terminales ou axillaires, et chacune d’elles est portée sur un pédicelle épais, renflé vers son sommet. Ogs. — À. de Jussieu avait tiré de l’herbier de Richard et del’ouvrage d’Aubletla description du Conceveiha, dont alors on ne connaissait. que les fleurs femelles, et il rapprochait ces plantes des Conceveibum Rich., qui sont aujourd’hui les Apa- risthmium d'Endlicher. Depuis, M. Klotzsch avait cru en observer les fleurs mâles dont il a donné la description suivante : « Fleurs disposées en épis chargés de glomérules espacés, entourés de petites écailles nombreuses, persistantes. Calice urcéolé à 2-3 divisions. Trois étamines à filets courts, unis à leur base, anthères obtuses aux deux extrémités, biloculaires, blanches, » Cette description semblait rapprocher les deux genres Conceveibum Rich. et Conceveiba Aubl., bien plus encore par les fleurs mâles que par les femelles. Mais le C. macrophyllu KI, que j'ai actuellement sous les yeux avec ses 2-4 sépales et ses 3-l étamines, appartient au genre Apariséhmium. Enfin M. Bentham a trouvé le véritable C. quianensis mâle, parmi les plantes recueillies par M. Spruce. C'est d’après la description qu'il en a donnée et les. échantillons distribués par lui, que les caractères en sont ici tracés. Je ne connais jusqu'ici à maintenir dans le genre Conceveiba d’Aublet que les deux espèces suivantes : E. 1. C. guianensis Aubl. — Conceveibum ovatum Rich. (fl. m., Coll. Spruce, 1852-53, n. 2827, et fleur f., Coll. Perrotet, PI. Guian., 1820, herb. Mus. — Herb. Rich. — Id. Coll. Hostmann, 1843, n. 1261). 2. C. latifolia Benth. (fl. m., Coll. Spruce, 1852-53, n. 2826). Cf. : Aubl., Guian. Il, p. 923 et pl. 353. Benth., N. Bras., in Hook. Journ. (1854), p. 331. Juss. (A.), Monogr., p. 43, et pl. 45, fig. 42 B. Æl., Erichs. Arch., VIE, 1, p. 191. Mig., Pi. Kegel., in Linn., XXIL, p. 72. 416 E. UNIOYULÉES. 73. Conceveiba à périanthe femelle 4-6- mère. COELEBOGYNE Sraith. (PI. XNINI, fig. 31-35.) Fleurs dioïques. FLeur Mae. — Calice à quatre divisions profondes: préfloraison val- vaire ? Androcée de 4-8 étamines: filets libres; anthères oblongues, à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale, extrorses (Braun). FLeur FEMELLE. — ÇCalice gamosépale à cinq divisions profondes, le plus souvent accompagnées d’une ou de deux glandes latérales basilaires; préfloraison quinconciale ou à six divisions disposées sur deux rangées alternes: préfloraison imbriquée ou à quatre divisions (Braun). Ovaire à trois loges. dont une postérieure et deux antérieures, superposées, quel que soit le nombre des divisions du calice, aux sépales 1, 2 et 3 (fig. 32 et 33); surmonté d'un style aussitôt divisé en trois branches étalées, larges, charnues. colorées, stigmatiques en dedans, réfléchies sur le som- met de l'ovaire, subémarginées. Loges ovariennes uniovulées. Orule coifié (fig. 34) d'un obturateur bilobé, à bords finement découpés (fig. 35). Fruir capsulaire tricoque: coques bivalves et monospermes. Graines non caronculées (Braun). Arbuste de la Nouvelle-Hollande, à rameaux divariqués, ayant le port d'un houx et ses feuilles épaisses, coriaces, à dents terminées en épines. IFLORESCENCE. — Fleurs mâles en épi composé, dont l'axe principal est chargé de bractées alternes. serrées, à l’aisselle de chacune desquelles se trouve un glomérule paucifiore. Fleurs femelles disposées ou en cymes terminales, ou sur un axe chargé de bractées. à l’aisselle desquelles sont des cymes pauciflores et que termine une fleur. Oss.— Le Cœlebogyne, rapproché jusqu'ici des Sapium, probablement à cause de la ressemblance de ses feuilles avec celles du S. ilicifolium, n'aurait d'analogues pour sa fleur mâle, parmi les Sapiées, que les Sennefeldera, et encore le calice est dans ceux-ci imbriqué, tandis que la préfloraison de celui du Cælebogyne est xal- aire. Au contraire, si l'on examine les fleurs des deux sexes, comparativement à celles des Conceveiba, on ne trouvera entre elles que de très minimes différences te Ad: Li ADELIA. 117 portant seulement sur le nombre des folioles calicinales; tout y est d’ailleurs semblable. E. C.alcifolia Sm. (Coll. A. Cuningh., herb. Deless. — Id. Coll. Verreaux, herb. Mus.). Voy. p. 19, et Cf. : Braun., Parthen., im Ak. Wiss. Berl. (1856), p. 337. Endl., Gen. 5780 (Sup. Ï, p. 1425 et Sup. IV). Sm., Ann. hist. nat., IV, p. 68. -— Linn. Trans. (1841), p. 509 et pl. 56. 72. Alabea à fleur femelle pourvue d'un disque hypogyne. ADELIA L. (non Michæ). Bernardia Houst. Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à 5-6 divisions profondes, couvertes extérieurement de poils étoilés serrés, blanchâtres, ou d’une couleur de rouille ; disposées sur une ou deux rangées; préfloraison valvaire. An- drocée constitué par un nombre variable, indéfini d’étamines. Filets insérés sur un réceptacle glanduleux convexe, dressés dans la préflorai- son, minces, libres, sauf à leur base, que réunit plus ou moins le tissu du réceptacle. Anthères globuleuses, introrses, à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale. FLeur FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle. Disque hypogyne circulaire, continu à sa base. Ovaire triloculare, à trois sillons répon- dant aux cloisons ; style aussitôt divisé en trois branches aplaties, laci- niées sur les bords, réfléchies en dehors lors de l’anthèse, stigmatifères à leur face interne. Loges uniovulées ; ovules coiffés d’un petit obtura- teur. Fruit capsulaire {ricoque; coques bivalves et monospermes. Arbrisseaux et arbustes américains, à feuilles alternes, entières ou dentées, recouvertes le plus souvent de poils étoilés, serrés, comme les sépales, les rameaux, qui parfois, au contraire, sont glabres (4. acidoton) et se terminent en épines. INFLORESCENCES axillaires où terminales, en cymes qui peuvent être supportées par un long pédoncule commun (4. ferruginea). 27 18 E. UNIOVULÉES. Oss. — Le genre Adelia est très voisin des Roftlera, dont il diffère surtout par l'existence d’un disque dans la fleur femelle. Assez nombreux autrefois, il contenait un certain nombre de plantes fort hétérogènes, qui depuis en ont été séparées. Ainsi : L’A. virgata Encycl. est le type du genre Colmerron. L’A. anomala Encycl. appartient au genre Æryithrococca. L’A. barbinervis Schlech. appartient au genre Zyria ou Phedra de M. Klotzsch. L’A. nertifolia Roxb. appartient au genre Aæmatospermum. Les À. acuminata et cassinoides Michx sont des Oléinées. #- L’Adelia que R. Brown représente dans sa planche 56 est peut-êtrele Gymnanthes lucida Sw. = Il ne faut donc plus considérer comme appartenant à ce genre que les plantes suivantes : , E. 1. Adelia Bernardia L. (Houst. mss. in h. Juss.). Le calice està 5-6 divisions valvaires, disposées sur deux rangées dans la fleur femelle; Îes trois loges de l'ovaire sont superposées aux trois sépales extérieurs. Les fleurs mâles ont un très grand nombre d'étamines. 2. À. ferruginea Poit. (h. Mus., Coll. Poit.). Les fleurs mâles ont générale- ment au moins douze étamines. 3. (?) A. acidoton L. (h. Juss. et h. Deless.). La fleur femelle a cinq sépales en dedans desquels se trouve un te hypogyne peu marqué; elle est portée par un pédicelle mince et long, et la surface des fruits est lisse. Ne connaissant pas les fleurs mâles, j'ignore si la plante appar- tient vraiment à ce genre. h. L'A. patens (herb. Deless. mss.) appartient à ce genre, par ses fleurs femelles du moins, les seules que j'aie pu examiner. Cf.: P. Br., Jam... p. 361 et pl. 36. Endl., Gen. 5825. Griseb., Caraïb., p. 23. Houst., mss ex P. Br., Jam., p. 361. - Juss., Gen., p. 388. Juss. (4.), Monogr., p. 31etpl. 9. Æl., Erichs. Arch., VII, 1, p. 193. Lamk, Eneyel., I, p. 40, et XXII, pl. 851. L,, Gen. 1137. Mirb., H., pl 9, p. 372 "A Neck. , Elem., 1152 Rich. (A), in R. S. Cuba, XI, p. 209. Schl., Wagn. Col., in Linn., XXVWI, p. 655. Spreng., Syst. Ves.. Ill, p. 147. Wight., Icon., V, 1869. Wild., Sp. VIIL, p. 567. AXENFELDIA. h19 73. Adelia polyandre à anthères extrorses. AXENFELDIA. Fleurs dioïques ? Fceur Mae. — Calice gamosépale à 3-4 divisions profondes, chargées de grains résineux jaunes; préfloraison valvaire. Androcée constitué par un nombre indéfini d’étamines. Filets libres, dressés, insérés sur le réceptacle convexe: anthères biloculaires, extrorses, à loges séparées, déhiscentes par une fente longitudinale. Fceur remeLe. — Calice gamosépale à 3-6 divisions profondes; pré- floraison valvaire. Ovaire triloculaire, à surface échinée. Style unique, presque aussitôt divisé en trois branches réfléchies, enroulées, stigma- üifères et canaliculées à leur face Intérieure. Frurr capsulaire tricoque. Coques échinées, bivalves et monospermes. Arbuste (?) de l'Inde, à rameaux glabres, à feuilles opposées, subopposées ou alternes (les trois dispositions se rencontrent sur un même rameau). Pétiole court, muni de deux stipules latérales caduques. Limbe poly- morphe, ovale-aigu ou obtus, atténué ou arrondi à la base, inégalement denté, échancré ou presque entier, glabre, penninerve, à nervures ter- tiaires transversales, rétiformes, saillantes surtout à la face inférieure. INFLORESCENCES axillaires et terminales. Fleurs mâles disposées en chatons à écailles alternes, serrées, imbriquées; à l’aisselle de chaque écaille se trouve un glomérule de fleurs. Fleurs femelles disposées en épis, peu nombreuses, solitaires à l’aisselle de bractées alternes. O8s.— La plante, très répandue dans les collections, pour laquelle je crois devoir établir ce genre, y porte les noms de CZavxylon, Rottlera, Ricinus, etc. Elle sert, comme quelques autres, de lien entre les groupes des Crotonées et des Acalyphées. Les Claoxylon lui ressemblent surtout beaucoup ; mais elle s’en distingue par la position des feuilles, l’inflorescence amentiforme, l’absence d'appendices pétaloïdes (disque) dans les fleurs femelles, le nombre des sépales de celles-ci et l'ovaire hérissé. Ce genre est dédié à mon ami le docteur Axenfeld. E. À. intermedia + (herb. Mus.). 420 E. UNIOVULÉES. 74. Adelia 8-10- andre, à disque mäle et femelle. , CHEILOSA B1. Fleurs dioïques. Freur Mare. — Calice gamosépale à cinq divisions inégales, étalées; préfloraison? Androcée de 8-10 étamines. Filets libres, dépassant en longueur le calice, portant à leur sommet une arthère biloculaire à déhiscence longitudinale. Disque annulaire court, à cinq lobes, entourant un corps central ( pistil rudimentaire, BL.). FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions inégales; pré- floraison quinconciale. Disque circulaire hypogyne, à cinq saillies ré- pondant à l’intervalle des sépales (C. montana !}, à bords libres, finement dentés. Ovaire ovoïde, pubescent , à trois loges superposées avec sépales 1,2et 3, surmonté d'un style aussitôt divisé en trois branches recourbées en dehors, enroulées en spirale par leur sommet qui est bifide. La face interne de ses divisions est papilleuse, stigmatique. Loges ovariennes uniovulées. Ovule surmonté d’un large obturateur à bords frangés. Frur muni du calice et du style persislants, globuleux, à surface tomenteuse ou pubescente, à six sillons, à trois coques monospermes. Graine globuleuse (subbaccata, B].). Arbre élevé de Java, à feuilles alternes, oblongues, à bords entiers, sauf vers le sommet où se trouvent quelques dents obtuses et éloignées l’une de l’autre. Limbe glabre, lisse, coriace; pétiole court ou nul, ac- compagné de deux petites stipules latérales caduques. INFLORESCENCES axillaires, en cymes bi- ou tripares, réunies sur un axe commun, de manière à former une grappe composée. Os. — M. Blume a fait remarquer, en établissant ce genre, qu'il était tres voisin des Rottlera. 1] s’en distingue 1° par le pistil rudimentaire de la fleur mäle, 2° par la présence du disque hypogyne, 3° par le nombre des étamines. E. C. montana BI. [herb. Leyde). CF. : BL., Bidr., p. 613. Endl., Gen. 5821, Hassk., Hort. Bogor., p. 239. ROTTLERA. 121 75, Adelia à cal. 2-5 mâle et femelle, sans disque hypogyne. ROTTLERA Roxb. Adisca BI. Croton * Auctt. Mallotus Lour. Plagianthera R. et Z. Pseudo-Rottlera R. et Z. Stylanthus R. et Z. oise SI je 919 0e Fleurs monoïques ou dioïques. FLeur Mare. —- Calice gamosépale à 2-5 divisions plus ou moins pro- fondes, égales ou imégales, régulières ou non; préfloraison valvaire. Sépales étalés, puis réfléchis lors de l’anthèse, portant sur leur face extérieure des poils ordinairement étoilés. Androcée composé d’un nombre d’étamines indéfini (au delà de 20, en général). Filets insérés à leur base sur le réceptacle saillant, nu ou chargé de poils, libres dans toute leur étendue, on soudés à leur base en plusieurs faisceaux dressés dans le bouton, terminés par un connectif renflé, ou glanduleux, ou entier et acuniné, se prolongeant au-dessus des loges de l’anthère, ou bifide et séparant ces loges l’une de l’autre. Loges distinctes, adnées, introrses, déhiscentes par une fente longitudinale, souvent presque latérale. Freur FEMELLE. — Calice gamosépale à 5-5 divisions persistantes, égales ou inégales, se séparant parfois incomplétement et irrégulièrement lors de l’anthèse, de sorte que le calice se déjette d’un côté en s’épanouissant. Ni corolle, ni disque. Ovaire à deux ou trois loges uniovulées. Loges à surface extérieure lisse ou muriquée, à aiguillons aigus ou portant des glandes boutonnées. Style à portion basilaire, cylindrique, ordimairement très courte, à deux ou trois branches de forme diverse, le plus souvent simples, lisses et convexes en dehors, papilleuses et stigmatiques en dedans. Fruir capsulaire di-ou tricoque, lisse ou granulé, rugueux, hérissé d’aiguillons simples courts, obtus ou longs, mous, laineux, plumeux. 122 E. UNIOVULÉES. Coques bivalves et monospermes. Graines courtes, globuleuses, entourées d’une primine mince, celluleuse, foncée. Arbres ou arbustes de l’Asie tropicale, de Java, de la Nouvelle-Hol- lande, à feuilles alternes, rarement opposées, pétiolées, portant parfois deux glandes au point de rencontre du pétiole et du limbe qui est simple, entier ou denté, ou inégalement crénelé, lobé, polymorphe, lisse et glabre ou semé de poils étoilés tantôt rares et écartés ou très nombreux et im- briqués. INFLORESCENCES axillaires ou terminales en grappes ou en épis simples ou composés, paniculés. Fleurs situées à l’aisselle d’écailles ou bractées alternes, courtes; solitaires à l’aisselle de ces bractées en glomérules ou en petites cymes, les pédicelles souvent articulés. Ogs. — Le genre Aoftleru renferme un très grand nombre d’espèces, mais on a confondu et l’on confond tous les jours avec lui des plantes qui en sont générique- ment bien distinctes. Tant qu'on ne s’en est rapporté qu’au port des plantes pour les classer, ou à l'aspect extérieur des fleurs, on a pu, en effet, joindre aux vrais tottlera les types qui sont ici distincts sous les noms de 7rewia, Eutropia, Cælo- diseus, ete.; et bien d’autres espèces encore constitueront, sans doute, des genres nouveaux, quand nous pourrons, avec des échantillons plus complets ou mieux conservés, déterminer leurs véritables caractères. Mais l'analyse exacte de chaque espèce présente ici les mêmes dangers que pour le genre Croton. Les caractères très tranchés offerts par chacune d’elles nous porteraient facilement à l’élever au rang de genre particulier, sinous ne nous tenions en garde contre ces morcellements tropnombreux. MM. Reichenbach et Zollinger, qui ont soumis à une étude appro- fondie les espèces de Rottlera qui croissent à Java, ont bien compris cet inconvé- nient et n’ont proposé qu'avec doute de nouvelles coupes génériques. En étendant leurs recherches à toutes les espèces du genre que nous possédons, je donnerai ici en peu de mots le résultat de mes analyses, et l’on pourra dès lors voir sur quels caractères je m'appuie pour établir ici un genre, là seulement une section. Ainsi je diviserai le genre Æottlera de Roxburgh : Sect. À. — EurotrLera R. et Zoll. Fleurs monoïques ou dioïques. Étamines en nombre indéfini (20 et plus), filets libres ou unis en faisceaux. Connectif peu volumineux, ne dépassant pas les loges ; loges latérales, souvent subopposées. Ovaire et fruit à trois loges, lisses ou muriquées; surmonté d’un style nul ou subnul. ROTTLERA (PLAGIANTHERA). 123 E. 1. 2. dispar BI. (Coll. Zoll., n. 1616). 2, À. barbata Wall. (Coll. Lobb. 1847, n. 297, h. Deless.). 3. À. operiana BI. (herb. Leyd.). h. R. Blumeana Decsne = À. tiliæfolia BI. (h. Mus.). 5. À. acuminata À. Juss. — Croton acuminatum Lamk (h: Mus.). 6. 2. ricinoides À. Juss. — Croton ricinoides Pers, — Adisea Zippelii BI. (h. Juss.). 7. A. tinctoriaRoxb. —Croton philippense Lamk. = €. coccineum var. Geisel. (h. Mus.). 8. À. paniculata À. Juss. — Croton paniculatum Lamk = Aleurites panicu- lata Desv. (h. Juss.). 9. À. chinensis À. Juss. (h. Mus.). 40. 2. scabrifolia A. Juss. (h. Juss.). — À. viscida BL. (herb. Leyd.). A1. À. dioica Roxb. (Wall. mss. in h. Mus.) — (?) Crofon nutans (Coll. Forster, h. Deless.). 42. R. subpeltata. — Adisca subpeltata BI. (herb. Leyd.). a Sect, B. — PLacrAnTHERA R. et Zoll. Fleurs dioïques. FLeur maLe. — Calice gamosépale à trois (ou 4) divisions profondes, égales ou inégales, chargées de poils étoilés; préfloraison valvaire. An- drocée composé d’un nombre indéfini d’étamines. Filets insérés au centre du réceptacle, s’élargissant à leur sommet en un gros connectif glandu- leux, large, spatulé. Anthères à deux loges distantes, situées de chaque côté du large connectif, déhiscentes par une fente longitudinale, in- trorses. FLeur remELLE. — Comme dans les Eurottlera (Herb. Deless.). Fruit capsulaire, à surface lisse (BL.). Arbres? de l'Inde, de Java, de la Nouvelle-Hollande, à feuilles opposées, pétiolées ou alternes, subopposées et opposées seulement à l'extrémité des rameaux; limbe ovale-aigu ou obtus, denté, penninerve, subtripli- nerve à la base; nervures tertiaires transversales, réticulées ; poils étoilés et points glanduleux clair-semés, plus visibles à la face inférieure. Souvent deux glandes peu visibles au point d'union du pétiole et de la face supérieure du limbe. INFLORESCENCE en cymes ou glomérules disposés sur un rachis axillaire commun. h2h E. UNIOYULÉES. Oss. — MM. Reichenbach et Zollinger, dans l'étude qu'ils ont faite du groupe des Rottlérées, se demandent si le Plagianthera doit constituer un genre nouveauou seulement une section du genre Aottlera. Je pense que c’est la dernière de ces deux alternatives qu'il faut adopter. En effet, l'étude de la fleur femelle, que MM. Rei- chenbach et Zollinger n'avaient pu faire, n'y montre aucune différence avec les Eurotilera. N ne reste donc de distinctif que la position des feuilles, qui »’a point assez d'importance, L’androcée ne sauraït établir d'autre démarcation que celle d'une section. Les anthères sont, comme dans les Æwrottlera, mtrorses, à deux loges, et chacune des loges s'ouvre par une fente longitudinale et non par un pore. Il est vrai que le connectif s'élève au-dessus des loges et qu'il est fort large, de manière quil les éloigne l’une de l’autre ; maïs dans une plante de la Nouxelle- Hollande. qui abonde dans tous les envois des voyageurs, j'ai pu, avec tous les caractères des Euroftlera, reconnaître l'existence d'un connectif prolongé au-dessus des logeset apiculé, mais moins large que celui du P. oppositifolia. Donc cette espèce que je rapporte aux Plagianthera sous le nom de P. affinis, est, pour ainsi dire, intermédiaire aux Æuroftlera, chez lesquels le connectif ne dépasse pas les loges, et au P. oppositifolia. De plus, les feuilles ne sont pas toujours opposées, mais alternes ou subopposéss ; il faut donc, si l'on admet quela plante dont il s’agit doit être ici placée, diviser en deux groupes la section Plagionthera : a. P. oppositifolia R. et Zoll. — Roftlera oppositifolia BI. (herb. Leyde — Id. herb. Hassk. Cat. n. 239. — Id. herb. Zoll. et Mor., n. 1554 «a. — Id. herb. Perad... n. 191). Feuilles opposées. Anthères à deux loges séparées par un connectif épais, large, obtus. b. P? affinis (herb. Mus., Coll. Verreaux. — Id. Coll. Leichart). Fleurs monoïques. | Feu mare. — Calice gamosépale à 4-5 divisions couvertes extérieurement de poils étoilés ; préfloraison valvaire. Androcée composé d'un nombre indéfini d'éta- mines. Filets insérés sur un réceptacle saillant, libres, aplatis de dehors es dedans, aussi larges au sommet qu à la base, se renflant à leur extrémité en un connectif glanduleux, apiculé, dépassant les loges qui sont écartées l'une de l'autre, latéri- fixes, introrses, à déhiscence longitudinale (52. XIX, fig. 29, 30). Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions persistantes; préflo- raison ?.. Ovaire triloculaire, échiné, loges uniovulées. Style aussitôt divisé en trois branches aplaties papilleuses, plumeuses à leur face interne (gl XIX, fig- 31). Fevir capsulaire tricoque, muni du calice persistant ; coques bivalves, mono- spermes. Graines caronculées. Arbuste de la Nouvelle-Hollande, à feuilles alternes, ou subopposées, ou tout à fait opposées à l'extrémité des rameaux, à pétiole court, accompagné de deux stipules latérales caduques, subulées ; limbe ovale, entier, penninerve, réliculé, ROTTLERA (TRELOTRA. — STYLANTHUS). 125 portant des poils étoilés rares à la face supérieure et chargé de points pellucides glanduleux. INFLORESCENCES en cymes composées, axillaires ou latérales. Sect. C. — TRELOTRA. Freur MALE. — Calice valvaire, chargé de poils étoilés. Androcée composé d’un nombre indéfini d’étamines à filets dressés, à anthères introrses. FLeur FEMELLE. — Calice à 3-5 divisions couvertes de poils étoilés. Ovaire hérissé, à trois loges uniovulées, Style à trois branches aplaties, nues en dehors, papilleuses et plumeuses à leur face interne. E. 7! Japonica+ — Rottlera Japonica Spreng. — Croton Japonicum Thg. (h. Leyd. — Id. h. Mus.). Sect, D. — SryLanraus R. et Zoll. Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à 2-5 divisions profondes, lisses, couvertes de points glanduleux pellucides, ou hérissés de saillies ter minées en pointe ou par un bouton glanduleux; préfloraison valvaire. Androcée composé d’un nombre indéfini d’étamines. Filets libres, dressés; anthères biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale ; conuectif prolongé au delà des loges, apiculé. Freur FEMELLE. -— Calice campanulé ou profondément divisé en sépales égaux où inégaux, se séparant tous les uns des autres lors de l’anthèse, ou restant plus ou moins unis, de manière à se déjeter de côté pour laisser sortir le pistil. Ovaire lisse ou muriqué à trois loges uni- ovulées. Style cylindrique, articulé à sa base, divisé en trois branches réfléchies et enroulées, papilleuses et plumeuses sur leur face interne. Fruir capsulaire tricoque; coques lisses ou muriquées, bivalves et monospermes. Arbustes ou arbrisseaux de l’Inde, de la Chine, de Java, à rameaux nombreux, serrés, à feuilles alternes, pétiolées, souvent peltées ou sub- peltées, accompagnées de deux stipules latérales caduques. Limbe entier ou à dents très obtuses, penninerve ou subtriplinerve, à nervures ter- 196 E. UNIOYULÉES. aires transversales, saillantes, rétiformes; surface glabre ou finement pubescente : quelquefois deux glandes au point d'union de la face infé- rieure du limbe avec le pétiole. IxFLoRESCENCES terminales. L’axe commun porte des bractées alternes à l’aisselle desquelles sont des glomérules de fleurs mâles ou des fleurs femelles solitaires, celles-ci parfois supportées par un pédicelle très court. Ogs. — Je ne pense pas qu'on doive faire un genre à part des Sfylanthus, qui se distinguent par la taille de leurs branches stigmatiques, rappelant celles des Trexwia et par le mode de déhiscence du périanthe de la fleur femelle, mais dont les carac- tères essentiels sont ceux des Æoftlera. Pour les organes de la végétation, quelques espèces rappellent beaucoup l'apparence des véritables Mappa. À cette section je * rapporterai : E. 4. S. floribunda R. et Zoll. — Adisca floribunda B]. — Happa Sp. Zoll. et Mor. (Coll., n. 582. — Id. herb. Mus., Coll. Gaudich., Bonite Cochinch. Tour., n. 165-166). Fleurs màles disposées en glomérules portés sur un axe commun terminal. Calice à 3-4 divisions valvaires. Étamines très nombreuses ; anthères à deux loges séparées, introrses, obliquement dirigées, écar- tées par leur sommet ; connectif prolongé en une saillie obtuse. Oyaire et fruit tricoques à surface lisse ou presque lisse. - S. affinis + (Sp. S. floribundo affnus R. et Zoll. Coll, n. 1143) . S. Furetianus + (herb. Mus., Coli. Furet, Chine, n. 126). h. S. acuminatus+ — Rottlera acuminata Hassk. — Adisea sp. BI. (herb. Mus.). 5. S. acutifolia R. et Zoll. — Rottlera acutifolia Hassk. — Adisea sp. BI. — Wappa sp. (Cat. Zoll. et Mor., n. 1549). 6. S. glaberrimus R. et Zoll. — Rottlera sp. Hassk. (Cat., n. 239). 7. S. Thvaitesii ? — Roëttlera sp. Thw. (mss. in herb. Perad.). Fleurs dioïques (?). Fceur Mare. — Bouton conique, aigu. Calice à 4-5 divisions valvaires, chargés d’aiguillons terminés par un bouton slanduleux. Étamines à connectif apiculé, introrses, très nombreuses. Fleurs en cymes, pédicellées, articulées. FLEUR FEMELLE. — Ovaire et fruit à trois loges. Endocarpe ligneux très dur ; surface couverte d’aiguillons persistants, terminés par une tête renflée, slanduleuse. © © CF: À. et Zoll., Rottler., in Linn., 1856, p. 312. PSEUDO—ROTTLERA. 127 Sect. E. — Pseupo-RorrLerA R. et Zoll, Fleurs monoïques. Freur MALE. — Calice gamosépale à quatre divisions carénées, in- fléchies. Étamines au nombre de dix environ, insérées au centre de la fleur, anthères comme dans le genre Mappa. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions subinégales, lancéolées. Ovaire à 2-3 loges. Style subnul, à 2-3 lobes, glabres en dedans, mais stigmatiques calleux. Fruir capsulaire 2-3 coque. Coques couvertes d’écailles peltées, mu- riquées, chargées sur leur région dorsale, près de la suture, d’aiguillons mous, verts, très courts. INFLORESCENCE en épis; fleurs femelles à la base de l’épi. Ogs. — Cette section, dont je n’ai pas eu de représentant à étudier, et qui paraît - devoir servir de lien entre les Rotélera et les Mappa, ne renferme que le : R.? subfalcata R. et Zoll. (herb. Zoll. et R., n. 3667). Cf. : À. et Zoll., Rottler., in Linn. (1856), p. 310. BIBLIOGRAPHIE DES Aottlera. Cf. : B1., Bijdr., p. 606. Dalz., in Hook. Journ. (1851), p. 229. Decsne, Herb. Tim., p.158. Endl., Gen. 5819 et Sup. IV, p. 90. Hassk., PI. Jav. rar., p. 264. — Hort. Bog., p. 238. — PI. Jav., in Flora (1842), Beil. IF, p. 40. Hook. et Arn., Beech. Voy., p. 212 et 270. Juss. (A.), Monogr., p. 33 et pl. 9. Lour., EL. Coch., p. 781. R. et Zoll. Rottler., in Linn. (1856), p. 310. Roxb., PL. Corom., I, p. 36 et pl. 168. — El. Ind., IL, p. 826. Sieb. et Zuce., FI. Jap., p. 147 et pl. 79. Span., FL. Tim.,im Linn., XV, p. 348. h28 E. UNIOVULÉES. Spreng., Syst. Veg.. IIL, p. 877. Voight., Hort. Cale., p. 457. Wight., Icon., V, 1873. VW, Sp. VIII, p. 832. Zoll.. Obs. in Flora (1847). p. 662. 76. Rotilera à fleur mâle 2-8- andr., à ovaire 2- loculaire. MAPPA 4. Juss. Acalypha ? W. Ricinus ? L. et Auctt. (PL XX, fig. 1-1.) Fleurs dioïques où monoïques. Fceur Male. — Calice gamosépale à 2-5 divisions profondes (le plus - souvent trois): préfloraison valvaire. Androcée composé de 3 à 8 éta- mines. Filets libres ou à peu près, dans toute leur étendue, dressés, insérés au centre de la fleur, où les unit parfois une légère couche de üssu glanduleux qui recouvre le réceptacle. Anthères terminales sub- introrses, globuleuses ou quadrigones, présentant quatre sillons qui les divisent en quatre lobes à peu près égaux. dont deux répondent à chaque loge et qui se séparent tous plus ou moins l’un de l’autre par une fente longitudinale (de sorte qu'il semble que l’anthère ait eu primitivement quatre loges) (fig. 3-1). FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale entourant la base de l'ovaire comme d'une cupule ou d'un cornet, dont le bord est entier ou irré- gulièrement fendu en deux ou trois lobes inégaux. Ovaire aplati à deux loges uniovulées, pubescent ou chargé d’aiguillons échinés. mous. et de grains résineux jaunâtres et portant généralement un sillon vertical qui répond à la cloison de séparation des deux loges. Style aussitôt divisé en deux branches longues, divergentes. réfléchies, recouvertes à leur face interne de papilles plumeuses elles-mêmes divisées (fig. 5). Fruir capsulaire dicoque, lisse ou recouvert de poils ou d’aiguillons tomenteux, ou hérissé, muni du calice persistant, de bractées. et sou- vent du style. Coques monospermes. Graines à testa foncé, lisse. Arbres ou arbustes de l’ancien continent, à rameaux peu nombreux, MAPPA. 129 peu garnis. Feuilles alternes à longs pétioles, accompagnés à leur base de deux stipules latérales caduques. Limbe large, portant parfois une ou deux glandes à sa base, entier ou un peu échancré, subarrondi ou ovale, souvent pelté, à nervures saillantes, surtout inférieurement, réti- culées et formant de nombreux petits quadrilatères. INFLORESCENCE. — Un rachis axillaire ou terminal, simple ou plusieurs fois ramifié, porte des bractées alternes à bords ordinairement découpés, denticulés, à l’aisselle desquelles sont les fleurs mâles disposées en glo- mérules, ou les femelles le plus souvent solitaires. O8s. — Le genre Aappa est placé, depuis A. de Jussieu, parmi les Acalvphées. Il a les plus grandes analogies avec les Æoftlera qui appartiennent aux Crotonées du même auteur, et la limite entre les deux genres est très peu caractérisée; si bien que, par l'intermédiaire des Adisca de M. Blume, M. Hasskari a depuis longtemps réuni les deux genres. D'autre part, parmi les Mappa eux-mêmes, le nombre des élamines est extrêmement variable, depuis 2 jusqu’à 8. Je proposerai donc de ne considérer comme appartenant à ce genre que les plantes qui n’ont pas plus de huit étamines normalement et qui ont un ovaire biloculaire. On peut, en effet, considérer comme anormales les circonstances où celui-ci présente trois loges. Ainsi se trouvera, d'autre part, posée une ligne de démarcation entre les Mappa et les Macaranga. Ces deux genres se rapprochent, en effet, extrêmement l’un de l'autre par l’Osyris peltata Roxb., qu'on peut réunir aux Macaranga, et par la section Adenoceras du genre Mappa. Celle-ci a été établie dans ces derniers temps avec raison par MM. Reichenbach et Zollinger. Nous définirons donc le genre Mappa ainsi : fleurs 8-andres, au plus; pistil nor- malement biloculaire ; puis on le divisera en deux sections : Sect. À. — Eumarpra R. et Zoll. Bractées foliacées, à nervures parallèles, dont l'extrémité devient saillante, parfois glanduleuse sur les bords, onguiculées; bractée axil- lante des fleurs femelles ordinairement partagée en trois lobes frangés. Calice urcéolé; coques recouvertes d'aiguillons mous, serrés, recouvrant le péricarpe d’une couche à peu près continue. E. 1. M. moluccana Spreng. — Ricinus mappu L. — Acalypha mappa W. — M. glabra À. Juss. (herb. Juss. — h. Mus. — h. Deless.). 2. M. tomentosa BL. (h. Leyd. — Id. Coll. Perrotet, 1819. — Id. Coll. Mor. et Zoll., n. 287). Cette espèce ne me paraît pas devoir être distinguée du M. tanaria Spreng. (Coll. BL herb. Leyd. et (?) Coll. Mor. et Zoll., n. 1205). 130 E. UNIOVULÉES. 3. M. trichocarpa Zoll. (Coll. Mor. et Zoll., n. 3045. — 1d. Coll. Gaud., ». 175). L’ovaire est biloeulaire, et le calice de la {leur femelle a trois divisions ; mais il peut aussi en présenter quatre ou cinq. Sect, B. — Apexoceras R. et Zoll. Fleurs en panicules axillaires. Bractées plus longues que les fleurs, étroites, spatulées, linéaires, épaisses, coriaces, peu concaves, portant de petites glandes circulaires, déprimées au centre. Calice de la fleur femelle à 3 (rarement 4-5) divisions profondes. FRüIT à coques presque nues ou muriquées. E. 1. À. javanica R. et Z. — Moppa javarica BL. (herb. Leyd. — Id. Coll. Gaudich. Bonite,n. 87. — 1* ? Rottlera montana herb. Heyne, in Cat. Wall., n. 7835). mé . À. Cummingii + (Coll. Cumim.; n. 1100). 3. A. denticulata R. et Z. — Mappa denticulata BL. (h. Leyd. — Coll. Zol., n. 1378. — Id. Coll. Goring, n. 311. — Id. var., Coll. Zoll., n. 2546). L. A. capensis + (Coll. Drège, WMappa mss.). . (; 4 Wallichii +(Ricinus mappa Wall. Cat., n. 7810 H). Le nombre des étamines dépasse dans certaines fleurs le nombre 8. De là le signe de doute dont j'accompagne cette espèce. 6. A. sinensis + (Coll. Calléry, 1840, n. 9). 12 ot Cf. : BL., Bidr., p. 623. Decsne, Herb. Tim.., p. 159. Endl., Gen. 5788. Forst., Prodr., p. 67. Hassk., Mort. Bog., p. 238. — PI. Jav., in Flora (1842), Beïl. IL, p. 40. Juss. (A.), Monogr., p. 44 et pl. 14. L., Sp. pl, 1430. Lour., FL Coch. (1790), p. 584. À. et Zoll., Rottler., in Linn. (1856), p. 306. Roxb., FI. Ind., II, p. 690. Æumph., Amb., Il, pl. 108. Span., F1. Tim., in Linn., XV; p. 349. Spreng., Syst. Veg., TI, p. 878. Walp., Ann. Bot., I, p. 624: Wight., Icon. 817. Willd., Sp. VIII, p. 566. MACARANGA. L31 27. Mappa à ovaire uniloculaire, MACARANGA Dup.-Th. Osyris ©? Roxb. (non L..). Panhopia Noronh. (PL. XXI, fig. 5-9.) Fleurs dioïques. Freur MALE. — Calice gamosépale à 3-4 divisions profondes; pre- floraison valvaire. Androcée composé de 2-12 étamines. Filets insérés au centre de la fleur, libres, dressés, jnégaux, exserts lors de l’anthèse. Anthères terminales, aplaties, « doux sillons cruciaux qui les rendent quadrilobées (fig. 5), biloculaires, à déhiscence longitudinale, extrorses ou regardant en haut. Freur remecce. — Calice monophylle urcéolé, où complétement entier, ou inégalement déchiré (fig. 8), ou inégalement 4-6 denté ou lobé (fig. 6), persistant. Ovaire globuleux ou ovoïde, à surface lisse, ou chargé de grains résineux jaunes (fig. 8), ou hérissé, à une loge uniovulée, antérieure; surmonté d’un style liguliforme, eylindro-conique, aigu au sommet, stigmatique d’un côté, ou parcouru par un sillon longitudinal médian, souvent renflé à sa base et débordant le sommet de l’ovaire (fig. 8, b), réfléchi d’abord sur la bractée axillante (fig. 6), puis dressé lors de l’anthèse (fig. 8, st). Ovule inséré latéralement sur le côté de la loge qui regarde l’axe floral (fig. 9), amphitrope, à hile linéaire, allongé, vertical, coiffé d’un gros obturateur celluleux qui s'engage imférieure- ment dans le micropyle (fig. 7, ob). Fruit capsulaire ou demi-charnu, à surface lisse, ou granuleuse, ou tuberculeuse, ou hérissée, à ligne de déhiscence verticale, tournée du côté antérieur de la fleur. Graine descendante ou latérale, transversale, amphitrope, à albumen charnu abondant; embryon à cotylédons aplatis, auriculés, digitinerves à la base, à radicule supère. Arbres ou arbustes de l'Afrique australe, de l'Inde, à feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales caduques. Limbe souvent biglanduleux à sa base, entier ou denté, cordé, ovale, ovale- K32 - E. UNIOVULÉES. aigu, ou pelté, penninerve ou digitinerve à la base, à nervures tertiaires souvent transversales. IxFLorescences axillaires. Fleurs disposées en épis ramifés, à l'ais- selle de bractées alternes, où elles forment des cymes ou des glomérules; les femelles solitaires ou en cymes pauciflores à l’aisselle de leurs bractées. | Oss. — Les Mocaranga s2 rapprochent beaacoup des Wappa dont certaines espèces ont tout à fait le port etles fleurs mâles. La fleur femelle seule est descendue à un plus grand degré de simplicité, puisque son ovaire est réduit à une seule loge. Il paraïtrait cependant, d'après les observations de Dupetit-Thouars, qu'on peut accidentellement y observer des fruits biloculaires. Tout en représentant de la sorte le type dégénéré des Mopp. le Macaranga sert d'iniermédiaire à ceux-ci et aux Anthostémidées par le Pachystemon quia une fleur mäle de Macoronga leplus souvent monandre, et une femelle à ovaire pluridoculaire. E. 1. VW. cuspidata Boïivn (mss. Coll., n. 2179. — Id. Coll. Dup. Th. — Id. Coll. Chapelier. — Id. Coll. Bojer.). « . M. reticulata + (Coll. Perrotei). 3. M. obovata Bvn. ‘{mss., m Coll, n. 1885. — Id. Urtica Rich. mss., in Coll, n. 42 et 616. — Id. Acer Bern. mss., m Coll, n. 155. — Id. berb. Dup.-Th. — 14. Coll Commerson. — Id. Coll. Chapelier). Espèce voisine de la précédente, mais distincte. - M. peliate Boiva (ess. in Coll). - M. cordifolra Bxn. (mss., in Coil., n. 3372). . M. rotleroides + (Coll. Pervillé, n. 416). - M. ovofa Bva. (mss., in Coll., n. 2179}. . M. eglandulosa + (Coll. Boivin). M. Thouvrsii + (Col. Dup. Th. — Id. Coll. Chapelier). * 0. M. Mauritiana Boj. (Coll. Boj. — Id. Coll. Boivin). Espèce voisme de l précédente. . M. oblongifolia + (Coll. Dup. Th. — Id. ColL Chapelier|}. 12. M. boutonioides + (Coll. Boiv.. n. 3376). 13. M. Wightiana. — Osyris peltata Roxb. (herb. Mus.). 14. M.2 innolucrata + — Urtica involucrata mss. (Coll. Leschen ). 10 ) at O Gt ps S # je pus C£. : Boj., Hort. Maur. p. 283. Dup. Th. Gen. Mad... n. 88, p-_ 26. Endl., Gen. 5189. Juss. (A.), Monosr., p. 43. Rozb., EL Ind., NL p- 751. Voight., Hort. Calc., p. 159. Wight., Icon. V, 1883, et VI, 1949. PERÀ, 133 E. EUPHORBIACÉES DICLINES UNIOVULÉES A INVOLUCRES (PERIDÉES). PERA Mutis. Clistranthus Poit. Peridium Schott. Perula W. Schismatopera KI. Spixia Leand. 21e ej6 ele cle (PI, HI, fig. 25-21.) Fleurs dioïques. Freur MALE. — Calice gamosépale en forme de coupe, à bords plus ou moins profondément découpés en 2-4 divisions (ou plus) entières ou denticulées. Androcée composé de 2-8 étamines alternes avec les divi- sions du calice, quand elles sont en même nombre. Filets monadelphes inférieurement, unis ou dans une courte étendue (Æupera), où jusqu’à une plus grande hauteur (Schismatopera). Anthères biloculaires, extrorses, déhiscentes par une fente longitudinale, exsertes lors de l’anthèse. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à 2-4 divisions inégales (ou plus). Ovaire ovoïde ou subtrigone, à trois loges uniovulées, couvert de poils le plus souvent squameux (fig. 25); atténué à son sommet en un style cylindrique court, puis divisé en trois lobes élargis, étalés, réfléchis, papilleux intérieurement, entiers ou finement découpés sur les bords. Loges ovariennes uniovulées. Ovule pendu, anatrope, à raphé intérieur, à micropyle caronculeux tourné en haut et en dehors; coiffé d’un obtu- rateur bilobé. Fruit capsulaire tricoque. Coques se séparant en deux valves ligneuses, monospermes. Graines pyriformes, un peu aplaties, à testa foncé, lisse, dur, à albumen charnu entourant un embryon aplati; caroncule charnue bilobée (fig. 26, 27). Arbres de l’Amérique tropicale, à feuilles alternes, simples, entières, non stipulées, penninerves, réticulées, ou glabres et lisses, ou finement pubescentes, ou ponctuées. INELORESCENCE. — Fleurs renfermées en petit nombre dans un invo- 23 4. 434 E. UNIOVULÉES. lucre commun coriace en forme de sac globuleux, s'ouvrant d'un côté par une fente longitudinale, verticale, accompagné à sa base de deux bractées opposées, imbriquées, à l’une desquelles est superposée la ligne de déhiscence de l'involuere. Dans celui-ci sont renfermées ou des fleurs mâles accompagnées de fleurs femelles rudimentaires, ou des fleurs femelles seules, insérées sur un réceptacle commun qui peut même se prolonger entre elles en une colonne obtuse (fig. 25,-a. Voy. plus haut, p. 270). Sect. À. — EuperA. Étamines au nombre de 2-6 (ou plus), unies inférieurement dans une étendue peu considérable. E. À cette section se rapportent les plantes suivantes de l'herbier du Muséum : 4. S. glabrata Mart. (herb. fl. Bras., n. S41. — Id. Pera glabrafa coll. Popp., n. 2407.— Id. Peridium, coll. Goudot, 1844. — Id. Nov. gen. A. Juss., mss. in coll. Perrotet, 1820. — Id. coll. Wedd., n. 238. — Id. Clis- tranthus Poit., mss. herb. Guyane. — Id. Perula arborea Pers., in Gaud. herb. Brés., p. 976. — Id. coll. Blanchet, n. 3286). (?) Id. Spiria l'ucida (Pôpp. coll., n. 2954). Id. Peridium ovale KI. h. Berl. — Coll. Wedd.). — Id. Peridium ferrugineum Sch. (ex K1., h. Berl.). — Id. Perula arborea W. (mss. coll. Salzm. — Id. coll. Schomb., n. 594). Toutes ces plantes passent insensiblement l’une à l’autre. 2. Peridium glabratum Schott. (ex Kl,, h. Berl.). 3. Spizia Leandri Mart. (herb. F1. Brés., n. 466.—Id. coll. Leandr., 1819, n. 2. — Id. coll. Luchnath, 1836. — Id. h. Berl., coll. Sellow. — Id. coll. Wedd., n. 539). . Spixia cinerea Pôpp. (FL. Amaz., n. 9640). . Spiria sp. (coll. Wedd., n. 3425). Voisine du S. glabrata. . Peridium bicolor KI. (coll. Spruce, n. 1820. — Id. (var.?) coll. Schomb., n. 414). . Spicia sp. (coil. Schomb., n. 685). oo E eu SR RUE Sect. B. — SGHISMATOPERA. ae} er ea Étamines 4-8 monadelphes; filets soudés en une cab cylindrique plus longue. | 5Q Le HAN E. S. disticophylla KI. = S. laurina Benth. (coll. Spruce, af 1812. Id Frut, Inc, sed. Pôpp. mss. FI, Amaz, — Id, herb. Lusit.). DYSOPSIS. 135 _ Voy. p. 268 et Cf. : Benth., Hook. Journ. (1843), p. 43 (K1.). — Hook.Journ. (1854), p. 321. — Kew. Misc. Il, p. 243. Endl., Gen. 5768 (Supp., Il, p. 87). Kl., Evichs. Arch., VII, p. 178 et pl. 7. Leandr., Münch. Denksce., VIF, p. 231 et pl. 3. Mart., Mss., in h. Monac. et Par. Mutis, Abh. der Schwed. Ac. (1784), V, p. 299 et pl. 8. Poit., mss., in h. Par. Schott. ,Fasc. pl. Br., in Spreng. Cur. post., p. 403-410. W., Sp. pl. 8, p. 810. F. EUPHORBIACÉES DICLINES UNIOVULÉES APÉTALES, À PRÉFLO- RAISON DÉFINITIVEMENT VALVAIRE, erc. (DYSOPSIDÉES). 79. D. à androcée diplostémone, trimère. DYSOPSIS. Molina CI. Gay (non Molinia Mœnch.). Mirabellia Bert. Hydrocotyle ? Rich. Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale campanulé ou urcéolé, à trois divisions finement pubescentes (p. simples); préfloraison valvaire. An- drocée composé de six étamines exsertes et égales dans l’anthèse, mais dont trois plus intérieures superposées aux divisions du calice sont plus longues dans le principe, et trois alternes, plus courtes. Filets réunis à leur base en une colonne centrale, libres dans la plus grande partie de . leurétendue. Anthères biloculaires, extrorses, à déhiscence longitudinale. Connectif étroit, linéaire à extrémité, supérieure légèrement saillante au-dessus des loges. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à trois divisions plus profondes que dans la fleur mâle, plus étroites, plus étalées dans l’anthèse; préflo- raison valvaire? Ovaire à trois loges superposées aux divisions du calice, _uniovulées. Style aussitôt divisé en trois branches stigmatifères étroites, lancéolées, sinueuses et crénelées, papilleuses à leur face interne. 136 E. UNIOVULÉES. Fruit capsulaire tricoque, légèrement déprimé au sommet. Coques bivalves et monospermes. Graines globuleuses à caroncule peu déve- loppée, à raphé linéaire saillant. Plante du Chili, etc., herbacée, pubescente ou villeuse, rampant sur le sol où la fixent cà et là des racines adventives poussant au niveau de l'insertion des feuilles. Rameaux verts ou rougeàtres: feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de deux petites stipules latérales caduques. Limbe ovale ou presque rond, crénelé sur les bords, pubescent, obtus au sommet, penninerve ou subtriplinerve à la base. IxFLORESCENCE. — Fleurs solitaires, ou en petit nombre, à l’aisselle des feuilles. Le plus souvent une fleur mâle est à l’aisselle d’une feuille, une femelle à l’aisselle de la suivante, et ainsi de suite. Outre les fleurs il y a un petit rameau axillaire latéral. Le pédoncule des femelles est court, celui des mâles très long et très grêle, capiliforme. O8s. — Le Molina de M. F. Gay forme un genre assez rapproché des Mercuriales et des Acalypha, surtout par sa fleur femelle. Il en faut nécessairement changer le nom générique pour éviter les confusions. C’est une plante qui, par son port, res- semble beaucoup à certaines Véroniques rampantes ou à quelques Æydrocotyle; de là les singulières erreurs auxquelles elle a donné lieu, tant qu'on n’a pas analysé ses fleurs, et dont on ne peut avoir d'idée qu’en examinant la synonymie suivante extraite de l'herbier du Muséum : E. D. Gayana + — Molina Chulensis C. Gay, 1833. Il. J. Fernand. — Id. coll. Ranco, Prov. Vald. — Id. h. Juss., coil. Commers. — Id. CArysosplenium mss. in h. Mus. coll. Commers., B. de Bougainwille). — Wirabellia glecho- moides Bert. (mss. in coil., herb. Guillem., 1830). — Powiesia crenata Desv. — Hydrocotyle glechomoides Rich. f. (Mon. 14). Cf. : Dec., Prodr., IV, p. 70. Gay, Hist. Chil., V, p. 345 et atl., pl. 61. 80. Dysopsts à réceptacle chargé d'écailles. MICROCOCCA Bentn. Tragia ? L. Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à trois divisions; préfloraison val- vaire, Androcée de six étamines; filets libres, insérés sur un réceptacle MICROCOCCA. — ERYTHROCOCCA. 137 qui porte des faisceaux de poils ou des écailles plumeuses interposées. Anthères globulo-ovoïdes, à loges dressées, écartées. FLeur FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle (une fois à quatre divisions, Benth.). Trois écailles linéaires nées du réceptacle, appuyées contre l'ovaire. Ovaire subtrilobé, triloculaire; loges uniovulées. Style divisé en trois branches sessiles, rameuses et plumeuses. Fruir hérissé le plus souvent d’aiguillons, capsulaire, tricoque. Coques bivalves et monospermes. Herbe annuelle indienne ou africaine, à feuilles alternes, accompa- gnées de stipules minimes. INFLORESCENCE en grappes filiformes; fleurs fasciculées à l’aisselle de bractées alternes. Les fleurs femelles, solitaires à l’aisselle de leur bractée, ont un pédicelle assez long ; les mâles l’ont très court et sont en petit nombre à l’aisselle de chaque bractée. Ogs. — Ce genre parait très voisin des Adenocline. Il en diffère principalement par le type sur lequel est construite la fleur mâle, par laquelle il se rapproche beaucoup des Dysopsis. À ce genre appartiennent non-seulement le 7ragia mer- curialis L., mais encore un certain nombre des échantillons qui, dans les collec- tions de Drège, portent le nom du Y. tricocca E. Mey. Cf. : Benth., Niger fl., p. 503. L., Sp. pl., 1391. Rheed., Hort. Mal., X, pl. 82-83. Rumph., Amb., VI, 20 f. 2. 81. Micrococca à double disque mâle. ERYTHROCOCCA Benth. Adelia ? Poir. (PI, XXI, fig. 10.) Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à trois divisions profondes; préflo- raison valvaire. Androcée composé de six étamines, dont trois plus extérieures et plus petites, alternes avec les divisions du calice, et trois plus intérieures, plus grandes, superposées. Filets courts, dressés, unis à leur base. Anthères dressées, subextrorses, à deux loges contiguës à leur z h358 E. UNIOYULÉES. base, un peu écartées au sommet : loges ovoïdes d'abord, puis déhiscentes par une fente longitudinale dent les bords s’écartent beaucoup et se réfléchissent en dehors (fg. 10). de manière à donner à la loge ouverte la forme d’un cornet. Double disque composé d’un nombre variable de glandes (?) dressées, élargies à leur partie supérieure (le plus souvent il y en a neuf, savoir : six formant un cercle extérieur à landrocée ei superposées par paires aux sépales: et trois superposées aux étamines intérieures et situées en dehors d'elles, mais en dedans des trois autres étamines). - Fier reueuse. — Calice gamosépale à trois divisions, comme dans la fleur mäle. Ovaire à deux loges sessiles, uniovulées. Style à deux divisions recourbées, rameuses, plumeuses, à ne de leur base (Benih.). Feurr drupacé (? Benth..), uniloculaire et monosperme _ avortement. … Arbrisseau (?) africain, à feuilles alternes, à peine pétiolées, accom- pagnées de deux stipules latérales d’abord herbacées et molles, plus tard transformées en deux épines très dures, persistantes. Limbe ovale-aigu, entier, glabre, penninerve. = Eriorescence. — Les fleurs mäles sont situées à Vaisselle de petites bractées où elles forment des cymes pauciflores; toutes sont pédicellées. Les bractées sont elles-mèmes disposées sur un axe commun, grèle, placé à l'aisselle d’une feuille. Les fleurs femelles sont disposées de mème sur deux axes beaucoup plus couris. Os. — Les Frythrococea sont très voisins des Adenoeline, dont ils diffèrent par le noïbre des étamines et la disposition des glandes (2) qui accompagnent celles-ci. Is se rapprochent également beaucoup des Microcacen ; maïs ces derniers n’ont pas le double disque de la fleur mâle. D'ailleurs la métamorphose des stipules est ici tout à fait caractéristique. E. Æ. arulenta Benth. — Adelia anomala Poïr. (herb. Juss. et herb. Deless.). CE : Benth., Niger fl, p. 506. Poër., Encycl., Supp., L 132. Walp., Ann. bot, p. 369. TETRORCHIDIUM. 39 82, Dysopsis à étamines diplostémones superposées par paires aux sépales. TETRORCHIDIUM Pæpp. (PI. XXI, fig. 14-18.) Fleurs dioïques. Fceur Mare. — Calice gamosépale à trois divisions profondes; pubes- centes (poils simples); préfloraison valvaire. Androcée composé de six étamines superposées par paires aux sépales. Filets courts, épais, soudés par paires, de façon à former trois lames membraneuses, dont chacune supporte deux anthères. Chacune de celles-ci est latéralement attachée sur chaque bord du filet commun; ses deux loges superposées sont égales ou plus souvent Inégales, extrorses et déhiscentes par une fente longitu- dinale qui, vu la position de l’anthère, devient presque horizontale. La surface des loges est granuleuse, le pollen pulvérulent; leur forme rendue plus ou moins cunéaire par la compression des loges voisines (fig. 14). Corps central non constant, étroit, aigu, subulé, filiforme, dressé. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à trois divisions profondes ; pré- floraison imbriquée. Corolle ? (Pæpp.) constituée par trois pétales étroits, subulés, sétiformes (Pæpp.), alternant avec les sépales et plus longs qu'eux (fig. 15). Ovaires à trois loges superposées aux appendices pré- cédents (T°. trigynum) et uniovulées ou à deux loges (T°. rubrinervium). Stigmate sessile à autant de lobes charnus, bilobés, qu'il y a de loges à l'ovaire (fig. 15). Fruir capsulaire ou demi-charnu, bi- ou tricoque; coques bivalves et monospermes. Arbres du Brésil et du Pérou, à rameaux glabres, à feuilles alternes, simples, entières, portant quelques dents peu profondes et irrégulière- ment écartées, surtout au sommet, elliptiques ou ovales-aiguës, découpées en coin vers la base ; limbe lisse et glabre, à nervures pennées saillantes, surtout à la face inférieure. Pétiole portant plus haut que le milieu de sa longueur deux glandes latérales boutonneuses (fig. 18). INFLORESCENCE. — Fleurs mâles; un rachis axillaire porte lui-même plusieurs axes secondaires ; sur ceux-ci ou sur leurs divisions d'ordre ter- tiaire sont groupées les fleurs mâles en glomérules serrés placés à l’ais- 40 E. UNIOYULÉES. selle de petites écailles. Fleurs femelles disposées (Pæpp.) en courtes grappes axillaires (7°. rubrinervium) ou en eymes triflores (T.. érigynum), ou en grappes portant quelques flears latérales et une terminale plus avancée en âge; les bractées axillantes de ces fleurs sont munies de deux glandes latérales (fig. 17). Ogs. — Les auteurs quiont créé ce genre et qui en ont donné une figure, n'ayant pas reproduit les glandes qui occupent les côtés des pétioles, je ne sais si les échantillons que possède l'herbier du Muséum ne doiventpas être considérés, pour cette raison, et pour quelques autres dissidences dans l'inflorescence femelle et le nombre des loges ovariennes, comme appartenant à une espèce distincte. Je l’appelle- rai, avec doute, 7°. trigynum. L'étude de cette plante montre bien qu'elle estextrème- ment voisine des Claoxylon, dont elle diffère principalement par l'androcée. D’après celui-ci, la fleurmâleest celle d'un Dysopsis, avec cettedifférence queles étamines, au lieu d'être, lesunes alternes. les autres superposées aux sépales, leursont superposées par paires (p. 22). Quant aux lames pétaloïdes alternes avec les sépales, elles consti- tuent probablement un disque comparable à celui des Claozylon et des Mercurüles, E. T. trigynum + (coll. Goudot, h. Mus. — Id. coll. Gaudich., herb. imp. Brés.;n.9). Cf. : Endl., Gen. 581$! (Sup. Il, p. 89). | Peæpp. et Endl., Nov. gen. et sp. II, p. 23 et pl. 27. # 83. Dysopsis à fleur mäle quaternaire, ACALYPHA L.-Burm. Acalyphes Hassk. + + Calyptrospatha KI. S 4 273 A © Caturus L.-A. Juss. MT... Cauda felis Rumph. mis, PA Cupameni Adans. Galurus Spreng. ? Linostachys KL Usteria Denst. (PI. XX, fig. 13-19.) is s(s - … Fleurs monoïques ou dioïques. Freur mac. — Bouton subtétragone (fig. 13). Calice gamosépale à quatre divisions profondes; préfloraison valvaire. Androcée composé ACALYPHA ha de 8 étamines ou plus (8-16). Quand il y en a huit, quatre plus courtes et plus extérieures sont alternes avec les sépales, et quatre superposées (fig. 1h). Filets plus ou moins épaissis à leur base et souvent confondus en ce point avec le tissu glanduleux du réceptacle, libres dans le reste de leur étendue, infléchis dans la préfloraison. Anthères biloculaires, extrorses; loges attachées latéralement un peu au-dessous du sommet du filet, longues, étroites, flexueuses, en forme d’un boyau vermiculaire contourné sur lui-même avant l’anthèse (fig. 15). FLeurR FEMELLE. — Calice gamosépale à 3-5 divisions profondes, pu- bescentes, dont une postérieure; préfloraison imbriquée. Ovaire globu- leux, subtrigone, à surface hérissée d’aiguillons, ou muriquée, à trois loges uniovulées, alternes avec les divisions du calice, quand il n’y en a que trois. Style aussitôt divisé en trois branches divergentes, dressées, colorées, plusieurs fois profondément ramifiées (fig. 17). Fruir capsulaire tricoque entouré du calice persistant et de la bractée axillante accrue. Coques bivalves et monospermes. Graines coiflées d’une petite caroncule couchée sur son sommet en forme de cimier (fig. 19). Plantes ligneuses ou herbacées de toutes les régions tropicales et sub- tropicales du globe, ayant d'ordinaire le port des Orties ; dont tous les organes sont verts ou rougeâtres, couverts le plus souvent de poils abon- dants ou d’aiguillons et de cystolithes. Feuilles alternes, simples, pétio- lées ou presque sessiles, à limbe entier ou denté, à nervures pennées, réticulées, saillantes ; accompagnées de deux stipules latérales caduques, petites, étroites, ou très grandes, imbriquées, foliiformes. INELORESCENCES terminales ou axillaires, en épis dont la partie infé- rieure peut être nue. A la base de l’épi se trouvent les fleurs femelles en cymes pauciflores, ou solitaires à Paisselle de leurs bractées qui sont quelquefois, comme les stipules, larges et foliiformes, constituant une sorte d’involucre (Calyptrospatha), ou qui, petites d’abord, persistent en grandissant autour du fruit qu’elles enveloppent (fig. 18). Au sommet de l’épi se trouvent les fleurs mâles disposées en cymes généralement multiflores et très nombreuses, à l’aisselle de bractées alternes. Ailleurs les inflorescences ne renferment que des fleurs d’un seul sexe. Oss. — Les Acalypha sont très caractérisées par la forme de leurs étamines ; ils se rapprochent beaucoup des Adenocline et des Ærythrococca par leur androcée diplostémoné ; mais ils ont les fleurs mâles construites sur le type quatre. Les h42 E. UNIOVULÉES. Caturus L. ne sauraient constituer un genre distinct. Ils n’offrent de différences que dans la longueur des loges des anthères, et dans celle du style ramifié. Les Calypirospatha KL. ne sont pas non plus difiérents au point de vue des carac- tères essentiels. Seulement les bractées axillantes de leurs fleurs femelles prennent un grand développement. D'ailleurs les fleurs mâles ont généralement huit éta- mines à loges vermiformes ; l’ovaire a trois loges uniovulées. Le calice de la fleur femelle peut, il est vrai, y présenter plus de trois divisions; maïs cela n’est pas constant et peut d’ailleurs se rencontrer chez beaucoup d’autres Acalypha, où les bractées axillantes ne prennent pas un grand développement. Je diviserai donc le genre Acalypha en deux sections : Sect.. A. Axe de l'inflorescence généralement simple. Calice de la fleur femelle à trois divisions seulement. E. 1. 4. repians Sw. (h. Juss. — Id. h. Mus. coll. Poiteau). . A. alnifolia Nahl. {mss. in h. Juss. non W.). A. carpinifolia Poir. (non Pæpp. — h. Juss.). . A. virginica L. (h. Juss.). . A. rotundifolia Nabl. (mss., in h. Juss. — Id. coll. Dombey). . A. vagansSchl. (coll. Schiede, n. 43). . A. Schiedeana Schl. (coll. Schiede, n. 44). . A. rhombifolia Nahl. (coll. Schiede, n. 42}. . A. purpurascens K. (herb. Kunth). 10. À. macrophylla K. (ibid.). 11. À. alopecuroïdes K. (ibid.). 12. A. pranifolia K. (ibid.). 13. A. aristata K. (ibid.). 44. À. ocymoides K. (ibid.). 15. À. mollis K. (ibid.). 16. A. caudata K. (ibid.}- 17. À. leptostachia K. — A. carpinifolia Pæœpp. (coll, p. 1307) = ? A. Hartwegiana Benth. (coll. Hartw., n. 1287). 18. A. padifolie K. (herb. Bonpl., n. 2136). 49. A. Popayanensis K. (herb. Bonpl. — Id. coll. Goudot). 20. A. monestachya Cax. (coll. Hartw., n. 88. —? À. anemioides K..). 21. A. villosa Nabl. (mss., herb. Venten.). 22. À. tomentosa Sw. (mss., ibid.). 23. A. Zævigata Sw. (mss., ibid.). 2h. A. elliptica Sw. (mss., ibid.). 25. A. hkernandiæfolia Sw. (mss., ibid.). 26. À. rigida Sw. (mss., ibid.). LS © D 1 OO Ot F vo KO ACALYPHA. LA3 27. A. betuloides Pay. (herb. Pav.). Très voisin de l'A. Zeptostachya K. 28. A. Virginica Michx. (herb. Michx ). 29. A. Caroliniana Michx. (herb. Michx.). 30. A. longifolia + (Croton sp. coll. Pœpp., n. 2230). 31. A. angustata Sond. (coll. Zeyher, n. 1518). 32. A. brachiata E. Mey. (coll. Drège). 33. A. discolor E. Mey. (coll. Drège. — Id. coll. Zeyh., n. 3840). 34. A. peduncularis E. Mey. (coll. Drège. — Id. coll. Zeyh., n. 3838). 35. A. caturus BI. (h. Leyd. — Id. coll. Leschen.). — Caturus L. (mss., in h. Alstrôm.). 36. À. reniformis Darw. et Hook. 37. A. densiflora BI. (herb. Leyd.). — Acalypha hispida Burm. (fid. Desfont., herb. Commers. — Id. coll. Mor., n. 1614). 38. À. alnifolia W. (h. Mus. et h. Juss. fid. Vahl.). 39. A. hispida BI. (h. Leyd. — Id. cat. Mor., n. 134. — Id. cat. Wall, n. 7786 c). 10. A. ornata Hochst. (coll. Schimp. Il, n. 1414.) LA. À. villicaulis Hochst. (ibid. compl., n. 684). h2. A. abortiva Hochst. (Kotsch. FI. Eth., n. 24). h3. A. sidæfolia Rich. (coll. Dill. et Pet.). &h. À. psilostachya Hochst. (coll. Schimp. Il, n. 560). L5. A. crenata Hochst. (coll. Schimp., n. 191). 16. À. elegantula Hochst. (coll. Schimp. III, n. 1708). 47. A. fimbriata Hochst. (coll. Schimp. Il, n. 647 et coll. Botta). L8. À. betulina Retz (coll. Schimp., compl., n. 1249 et coll. Botta). L9. À. marginata. — Tragia castaneæfolia Juss. = Tragia marginata Encycl. (fid. Desf. mss., herb. Mus. et h. Juss.). 50. A. colorata Encycel. — Tragia integrifolia W. (Desf. mss., in h. Mus. et h. Juss.). 51. A. arborea Comm. (mss., in h. Mus.). — 7ragia filiformis Encycl. 52. À. reticulata — Tragia reticulata Poïir. (h. Mus.), semble une simple variété de l'espèce précédente. . Indica L. (herb. Mus.). . corchorifolia Vahl. (mss., in h. Deless., non W.). . sessilis Enc. (herb. Juss.). . salviæfolia + = Tragia salviwfolia Boj. (herb. Mus.). [SA D SRE Sect. B. Axe de l'inflorescence généralement ramifié. Fleurs femelles à cinq divisions calicinales. E. 1. À. racemosa Wall. (cat. 1784 e.— Id. coll. Sonnerat. —-Id. coil. Leschen., n, 797. — Id.h. Perad., n. 2096. — Id. cat. Zoll. et Mor., n. 1155). 1:6 E. UNIOVULÉES. Freur rewecxe. — (alice gamosépale à quatre divisions, dont deux latérales. une antérieure et une postérieure; préfloraison alternative (fig- 12) ou à cinq divisions égales ou inégales. Ovaire à surface lisse ou pubescente, à deux loges latérales superposées aux deux divisions laté- rales du calice; aplati d'avant en arrière. Style cylindrique d'abord, puis rapidement divisé en deux longues branches aplaties, dressées ou enroulées, tordues, lisses en dehors, papilleuses et stigmatiques à leur face interne (fig. 10). Loges uniovulées : ovules coïffés d’un obiturateur (fig. 11). Feurr capsulaire dicoque. Coques bivalves et monospermes. Graines globuleuses. lisses ou rugueuses; embryon souvent parallèle à la cloison. Ces graines peuvent persisier sur la columelle après la chute des valves du péricarpe. Arbres ou arbustes de l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, en- tières ou découpées sur les bords, penninerves, réticulées on 3-5 nerves à leur base; pétiole accompagné de deux stipules latérales caduques. Ixrcorescence. — Fleurs mäles disposées sur un rachis axillaire sim- ple ou ramifié, à l’aisselle de petites bractées, où elles sont tantôt soli- taires, tantôt réunies en glomérules pauciflores. Fleurs femelles solitaires à l’aisselle de feuilles ou de bractées insérées sur un rachis axillaire corm- mun. Chacune d'elles est accompagnée de deux bractées latérales rare- ment ferüles (fig. 10). sessile, ou portée sur une petite saillie conique, ou pédicellée. O8s. — On atiribue le genre A/chornea aux deux hémisphères ; je n’ai eu l'occa- sion de rencontrer de véritables A/chornea que parmi les plantes américames. C'est un genre irès voisin des Lepidofurus, dont il a la fleur mâle, mais quien difière par le nombre des loges ovariennes et par ses styles simples. A ce ütre, ilest bien plus voisin encore des Sfipellaria de M. Bentham. Les Æermesia K-, ayant acciden- tellement un pisül triloculaire, servent de lien entre ces genres. On ne saurait, je pense, les réunir aux Alchornea, sans établir pour eux une section spéciale. Je diviserai donc cœæ genre en deux sections : Sect. À. — Evarcaornea. Feuilles trinerves ou penninerves. Ovaire constamment biloculaire. E. 4. À. latifolia Sw. (herb_ Juss. coll. Riedlé. — Id. herb. Mus. et Deless. Id° herb. Venten. — Id. coll. Wright. — Id. coll. Schomb., n, 883): = À. glondulosa Poit. (mss. h. Deless.). PVO PU CT PPT PR D TNT OURS ET ALCHORNEA.. k47 2. A. sidæfolia KI. (herb. imp. Brés., Gaud., n. 973. — Id. coll. Guillem., n. 680. — Id. coll. Wedd., 1844, n. 1167), 3. A. psilorachis KI. (herb. Berl.). h. À. glandulosa Pœpp. (et var.— Coll. Pæpp., 1836, n. 2198, herb. Deless. — Id. coll. Spruce, n. 2117 et 2681). 5. A. Schomburgkii Benth. (et var. — Coll. Spruce, n. 1849, 2737). . À. subrotunda + (Styloceras ? subrotunda Pœpp. coll., n. 2533). . À une même espèce, je pense, doivent se rapporter les plantes suivantes qui diffèrent quelque peu l’une de l’autre, mais avec tous les intermé- diaires désirables. s À. intermedia KI. (herb. Berl.). = À. parvifolia Miq. = À. rotundi- folia Mor. (coll. Blanchet, n. 3594. — Id. coll. Wedd., Rio, n. 9). 8. ? A. parvifolia KI. (herb. Berl. — Id. ? coll. Leandro, 1819, n. 79). I © Sect. B. — HerMEsIA K. Feuilles à pétiole très court, penninerves, dentées ou crénelées. Fleur mâle 6-9 andre. Fleur femelle ayant un calice à 4-5 divisions. Ovaire à 2 et parfois à 3 loges; style à 2-3 branches épaisses, obtuses, plus courtes que dans la section précédente. E. 1. 77. castaneifolia K. (coll. Spruce, n. 1542). 2 ? H. salicifolia + (coll. Wedd. Parag., n. 3232). Espèce accidentellement monoïque, ayant de 6 à 9 étamines : n’est peut-être qu'une variété de la précédente. L’Alchorneæ aff. Benth. (coll. Spruce) me parait appartenir plutôt au genre Aparisthmium qu’à celui-ci. Les feuilles sont stipellées à la base du limbe et l'ovaire est triloculaire. Cf.: Benth., EL S. Am., in Hook. Journ. (1843), p. 46. — PI. Am., in Hook. Journ. (1854), p. 330. — Voy. Sulph., p. 51 et 164 et pl. 53. — Hook. Nig. fl., p. 507. Br. (R.), Congo, p. 25. Cas., Dec., I, p. 45 et II, p. 24. Endl., Gen. 5796. Hook. et Arn., Beech. voy., p. 309. A. B. X., PI. Equin., I, p. 161 et pl. 46. — Nov. gen. etsp., II, p. 72. Juss. (A.), Mon., p. 42 et pl. 15. ÆT., Erichs. Arch., VII, p. 192. Æ., Am. Equin., L p. 407. Lamk, Encycl., XXII, pl, 918, LAS E. UNIOVULÉES. Mig., Man. Bras, p. 797. Nees, PI. med., I, p. 42. Popp., Noy. gen. et sp., IL, pl. 221. Sol., Ex Sw., FL. Ind. occ., Il, p. 1154 et pl. 24, Spreng., Syst. veg., IT, p. 64. Sw., Nov. gen., p. 6 et 98. Walp., Ann. bot., III, p. 368. Willd. Sp. pl., VIIL, p. 809 et 867. 85. Acalypha à calice femelle 3-5 mère, à ovaire triloculaire, LEPIDOTURUS B. Acalypha 5 W. 0 Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à quatre (plus rarement cinq) divi- sions profondes, membraneuses; préfloraison valvaire. Androcée de huit étamines Insérées au centre de la fleur, dont quatre plus extérieures et d'abord plus courtes, alternes avec les divisions du calice, et quatre plus longues superposées. Filets réunis par leur base, libres dans le reste de leur étendue; anthères introrses, à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à 3-5 divisions profondes iné- gales; préfloraison?.. Ovaire échiné, à trois loges uniovulées. Style unique d'abord, puis partagé en trois divisions profondes, s'étendant jusqu’à la base; chacune de ces divisions est elle-même partagée en deux branches égales ou inégales, distinctes dès leur origine, mais sou- dées entre elles pendant une étendue variable par une mince membrane transparente. Ces lanières du style ont leur face externe lisse, glabres, convexes d’abord, puis concaves par la réflexion en dehors des bords de la face interne hérissée dans presque toute son étendue de papilles stigmatiques. Fruir capsulaire tricoque, hérissé d’aiguillons; coques bivalves et monospermes. Graine grisàtre, à reflet argentin, rugueuse, hérissée, obtuse au sommet, aiguë, apiculée à la base; albumen abondant. Arbuste des iles orientales d'Afrique, à rameaux glabres, grisâtres, chargés de petites lenticelles. Feuilles alternes, pourvues d’un pétiole LEPIDOTURUS. — STIFELLARIA. UT) assez long, accompagné à sa base de deux stipules latérales étroites, aiguës, subulées, caduques. Limbe ovale, aigu au sommet, arrondi à la base, denté, penninerve, triplinerve à la base. Face supérieure glabre, lisse, chargée de points glanduleux pellucides; face inférieure plus terne, portant un réseau saillant des nervures tertiaires qui unissent transver- salement les secondaires. À l’angle de réunion de ces deux ordres de nervures se trouvent de petits bouquets de poils simples. INFLORESCENCE. — Fleurs mâles disposées en épis grèles, rectilignes. Le rachis de ces épis sort d’un bourgeon axillaire situé sur le bois des rameaux, au-dessus d’une cicatrice de feuille et composé de plusieurs écailles imbriquées. Ce rachis porte des bractées scarieuses alternes, nombreuses, imbriquées dans le jeune âge; à l’aisselle de chacune d’elles est une fleur accompagnée de deux bractées latérales stériles, plus rare- ment fertiles. Fleurs femelles disposées en grappe, portées par un rameau sortant également d’un bourgeon écalleux porté sur le bois de l'année précédente. Ce rameau ne porte que des fleurs ou plusieurs feuilles d’abord, et des fleurs au-dessus d’elles. Chaque fleur est située à laisselle d’une bractée, portée par un pédicelle long et mince qui sou- vent porte lui-même une ou deux écailles au-dessous de la fleur. Ogs. — M. Bojer a indiqué ce genre comme devant être institué pour une espèce d’Acalypha de Willdenow. Il ne se rapporte, en effet, nullement à ce dernier genre, mais bien plutôt aux A/chornea et aux Stipellaria, dont il a tout à fait la fleur mâle. On ne peut le distinguer de ceux-ci, dont il est extrêmement voisin, que par le nombre des sépales de la fleur femelle, les branches bifides du style et l'ab- sence de stipelles à la base du limbe foliaire. E. Z. alnifolius Boj. (coll. Boivin, Mayotte, n. 3374 et 2655). Cf. : Boj., Hort. Maur, p. 285. 86. Alchornea à ov. 2-4 loc., à feuilles stipell, STIPELLARIA Benth. Fleurs dioïques. FLEUR MALE. — Calice à 2-4 divisions profondes, membraneuses, larges, concaves ; préfloraison valvaire, Androcée composé de 8 étamines (ou d’un nombre moindre par avortement, Benth.). Filets unis par leur 29 150 E. UNIOVULÉES. base élargie en un anneau continu. Anthère ovoïde, attachée au sommet du filet, introrse, à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à 5-8 divisions égales ou iné- gales,-étroites, acuminées. Ovaire sessile, globuleux à 2, 3 ou 4 loges -uniovulées. Style unique d’abord, à 2-4 divisions profondes, s'étendant presque jusqu'à la base, subulées, papilleuses et stigmatiques à leur face interne. Fruir capsulaire subglobuleux à 4-8 sillons peu profonds, à 2-4 coques. Épicarpe subcharnu ou subéreux. Coques bivalves et monospermes. Arbres ou arbustes asiatiques, à feuilles alternes. Pétiole accompagnée à sa base de deux stipules latérales caduques, portant à son point d’union avec la face supérieure du limbe deux stipelles dressées ou réfléchies. Limbe arrondi ou ovale aigu, souvent acuminé, membraneux, à bords finement dentés, penninerve ou sub- tripli- ou quintuplinerve à la base ; nervures tertiaires transversales, rétiformes. INFLORESCENCE. — Fleurs mäles axillaires (portées sur les rameaux de l’année, Benth.), pédicellées, formant de petites cymes à Vaisselle de bractées écailleuses qu'accompagnent des bractées latérales ( petites ou nulles, Benth.). Fleurs femelles situées au sommet des rameaux anciens, souvent accompagnées de feuilles, solitaires, entourées d’une bractée et de bractéoles stipuliformes, situées à la base de leur pédoncule (Benth.). Ogs. — M. Bentham a établi ce genre pour des plantes asiatiques qui se rappro- chent beaucoup des A/chornea, mais qui s’en distinguent par les inflorescences mâles analogues à celles des 7rewia et des Rottlera et par le périanthe de la fleur femelle. En outre, l'ovaire a rarement deux loges, mais bien plus souvent trois ou quatre. Il faut également noter comme très caractéristiques les deux appendices qui s’observent au point d'union du pétiole avec le limbe, appendices qui n'existent pas chez les A/chornea, mais qu’on peut rencontrer chez les Dalechampia et les Aparisthmium. Ce genre est encore de ceux qui, servant de lien entre deux des sections d'A. de Jussieu, celle des Acalyphées par les A/chornea et les Conceveiba, et celle des Crotonées par les Æofflera et les Trewia, montre bien combien sont artificielles les coupes qu’on y a voulu établir. M. Bentham a décrit quatre espèces de ce genre qui se trouvent dans l’herbier du Muséum. E. 1 S. mollis Benth. — Roftlera mollissima Wall. (cat., n. 7825). S. parviflora Benth. (coll. Cumming, n. 1800). S. trewioides Benth. ? (coll. Calléry, 1844, n. 123). 4. S. villosa Benth. (coll. Cumming, n. 2307). ; 2e D LAUTEMBERGIA. 51 A ce genre appartiennent encore les plantes suivantes : Cat. Wall., n. 7829 B et 7777, et coll. Zoll. et Mor., n, 3054. C£. : Benth., EI. Hongk., in Hook. Journ. (1854), p. 2. Hassk., Retzia, p. 156. 87. Alchornea à cal. fem. hexam. val. LAUTEMBERGIA. Fleurs dioïques. FLeur maLe.— Calice gamosépale à 3-4 divisions profondes, finement pubescentes; préfloraison valvaire. Androcée de 8 étamines (ou 7-9). De ces huit étamines, quatre plus extérieures et d’abord plus courtes sont alternes avec les divisions du calice (quand 1l y en a quatre) et les autres superposées. Filets insérés sur le réceptacle saillant, unis entre eux par leur base, séparés par une surface centrale peu saillante, cou- verte de poils simples; libres dans le reste de leur étendue, subulés. Anthères biloculaires, extrorses, à déhiscence longitudinale. Les deux loges, un peu écartées inférieurement, sont unies par un connectif vers la base duquel s’insère le filet. FLEUR FEMELLE. — (Calice gamosépale à 5-6 divisions profondes, aigués, finement pubescentes; préfloraison valvaire. Ovaire à trois loges uniovulées superposées aux sépales 1, 2 et 3, surmonté d’un style unique et cylindrique d’abord, puis divisé en trois branches bifides, divergentes, papilleuses et stigmatiques à leur face interne. Fruit capsulaire tricoque, pubescent, accompagné du périanthe per- sistant. Coques bivalves et monospermes. Arbustes de Madagascar, à rameaux glabres, à feuilles alternes ou très rapprochées vers le sommet de rameaux, à pétiole court, à limbe ovale aigu, attenué à la base, penninerve, réticulé, glabre, à bords presque entiers, ou crénelés, ou découpés en dents inégales, distantes. INFLORESCENCES axillaires et terminales, rapprochées du sommet des rameaux , Consistant en un axe grêle plusieurs fois ramifié, dont les di- visions sont chargées de petites écailles alternes. A l’aisselle de celles-ci se trouvent ou des glomérules pauciflores de fleurs mäles ou les fleurs femelles solitaires presque sessiles. 452 E. UNIOVULÉES. Ors. — Genre voisin des A/chornea, dont il se rapproche surtont par les fleurs mâles ; mais celles-ci ont des étamines à anthères extrorses ; de plus les fleurs femelles ont trois loges à l'ovaire, et la préfloraison du ealice est valvaire. E. Z multispicata + — Croton Rich. (mss., in coll, n. 216, 217, 567 et 579). — Alchornea Tul. (mss., in coll Pervillé, n. 235. — Id. coll. Boivin, n. 2181). 88. Lautembergia à glandes allernes avec les sép. fem. ORFILEA. Fleurs dioïques. Fieur Mare. — ÇCalice gamosépale à quatre (ou plus rarement trois) divisions profondes, presque glabres: préfloraison valvaire. Androcée composé de 5-S étamines. Filets infléchis dans le bouton, insérés sur un réceptable convexe, pubescent, inégaux (quand il y a 8 étamines avec k sépales, 4 plus courtes et plus extérieures sont alternes avec les sépales, les autres superposées). Anthères biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale. Fe. Freur FEMELLE. — (alice gamosépale à cinq divisions profondes, per- sistantes: préfloraison valvaire. Disque (?) composé de cinq lames glan- duleuses ou pétaloïdes, beaucoup plus courtes que les divisions du calice, alternes avec elles. Ovaire à trois loges uniovulées. Style profondément divisé en trois branches bifurquées, dressées, réfléchies. en dehors à leur sommet, lisses extérieurement, papilleuses et stigmatiques à la face interne. Arbuste de Madagascar, à rameaux glabres, nus, à feuilles alternes, ovales-aiguës, aiténuées à la base, pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales aiguës, subulées, très caduques. Limbe épais, coriace, lisse, à nervures pennées-réticulées, saillantes sur les deux faces; bords presque entiers: dents rares, écariées, peu prononcées. IxrLorescexces mâles axillaires et latérales, consistant en un rachis mince, multiple, ramifié, portant de petites écailles alternes, à l'aisselle desquelles les fleurs sont groupées en petites cymes sessiles. Inflorescences femelles terminales, en grappes: écailles alternes à l’aisselle de chaeune desquelles se trouve unefleur pédicellée. Le pédicelle porte vers le eu de sa hauteur une ou deux petites écailles alternes ordinairement stériles. ORFILEA. — PLATYGYNE. 153 Ogs. — Ce genre rappelle, par ses organes de végétation, et surtout par ses inflo- rescences mâles, les AZchornea et plus encore les Zautembergia. H diffère de ces derniers par la position des étamines et par la présence d’appendices glanduleux alternes avec les divisions calicinales, qui semblent analogues aux disques des Claoxylon, Tetrorchidium, etc. E. 0. coriacea + (coll. Lastelle, 1841; h. Mus.). 89, Orfilea à 4-8 étamines, à calice femelle, 5-6 mère. PLATYGYNE Merc. Acanthocaulon KI. Tragia ? Willd. (] (PI, IV, fig. 18-22.) FLeur MALE. — Calice gamosépale à quatre ou cinq divisions pro- fondes (4-6, Merc.), couvertes en dehors de poils courts, rougeàtres ; préfloraison valvaire. Androcée composé de 8 étamines, ou moins (4-6, Merc.). Lorsqu'il y a quatre sépales, quatre étamines plus exté- rieures leur sont alternes, et les quatre autres superposées. Lorsqu'il y à cinq sépales, cinq étamines leur sont alternes, et les trois autres occupent le centre de la fleur, deux étant antérieures et une postérieure. Filets peu allongés, coudés légèrement dans le bouton (fig. 19, f), insérés sur un réceptacle globuleux (fig. 18, r), chargé de poils rouges dressés; élargis à leur partie supérieure, pour se continuer avec le connectif. Anthères à deux loges bien distinctes, extrorses, à déhiscence longitu- dinale (fig. 18, a). FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq, et plus souvent six divi- sions profondes, un peu inégales, dressées, disposées sur deux rangs (fig. 21), savoir : trois extérieures, dont deux postérieures et une anté- rieure, et trois intérieures alternes avec les précédentes; préfloraison valvaire. Ovaire subglobuleux, trigone, recouverts de poils courts, à trois loges superposées aux trois sépales extérieures (fig. 21). Loges uniovulées. Style épais, plus volumineux que l'ovaire (fig. 20, st), à trois grosses branches charnues, oblongues, aiguës, entières, érigées, couvertes de poils dressés, surtout vers leur sommet, cunéiformes et prismatiques dans le bouton, subpétaloïdes après l’anthèse. h54 E. UNIOVULÉES. Arbuste volubile de Cuba, à rameaux grèles, blanchâtres, à ramus- cules arrondis, pubescents comme les fleurs. Feuilles alternes, pétiolées, à limbe oblong, cunéiforme, subtronqué au sommet, largement denté, un peu inégalement. Face inférieure du limbe finement tomenteuse, subpubescente, à nervures pennées, réticulées ; face supérieure plus lisse el plus foncée, portant des poils rares, épars, longs, blanchâtres, brù- lants. Deux stipules latérales persistantes, transformées ultérieurement en aiguillons (fig. 22). INFLORESCENCES terminales ou sublatérales (elles paraissent souvent axillaires, mais terminent en réalité un petit rameau axillaire qui porte une ou plusieurs petites feuilles); les fleurs femelles ordinairement au sommet des rameaux, sessiles, ou à peu près, et solitaires à l’aisselle de bractées alternes, rapprochées ; les mäles pédicellées, réunies en grappes. Ogs. — Le genre Platygyne, créé par M. Mercier, se rapporte au Tragia pru- ricus de Willdenow, pour lequel M. Klotzsch a établi depuis son genre Acantho- caulon. Le port est entièrement différent de celui des Tragia. Quant au pistil, id rapproche beaucoup ce genre des Fragariopsis et des Asfrococcus de M. Bentham. L’herbier du Muséum possède une espèce rapportée de Cuba par M. Guérin et d’autres échantillons de la même plante envoyés par M. Bonpland, qui me sem- blent entièrement identiques à celles décrites par M. Klotzsch. Le type 4 y est plus fréquent dans la fleur màle que dans la fleur femelle. le crois, d’après ce qui pré- cède pouvoir établir la synonymie suivante : E. P. urens Merc. — Acanthocaulon sp. KL. — Tragia prurieus Wild. (herb. Mus., PI. Cuba, coll. Guérin et coll. Bonpl., n. 5265). CE. : Endl., Gen. 57844 (Supp., IV, p. 88)et 57831. Kl., in Litt., 1827 (ex Endl.). Merc., in Bull. Sering., I. p. 167. Willd., Sp., 1646. 90. Dysopsis diplostémoné à type quaternaire. AMPEREA 4. Juss. (PL XIV, fig. 1-9.) Fleurs monoïques. Fieur MALE. — Calice gamosépale, campanulé, à cinq (ou quatre) divisions; préfloraison quinconciale peu marquée (ou imbriquée), puis AMPEREA. 155 valvaire. Androcée de 8 étamines, dont quatre plus grandes, super- posées aux divisions du calice (sil y en à quatre) et quatre plus petites, alternes avec les précédentes (/ig. 6). Filets libres, dressés dans l’anthèse, terminés par un connectif renflé, glanduleux. Anthères extrorses, à deux loges pendant de chaque côté de ce connectif, distinctes, divariquées inférieurement, s’ouvrant par une fente longitudinale dont les bords sont épaissis, noirâtres (fig. 2-3). Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions amincies sur les bords; préfloraison quinconciale. Ovaire allongé, glabre, à trois loges uniovulées, superposées aux sépales 1, 2 et 3 (fig. 7); attenué à son sommet en un style divisé en six languettes à peu près égales, super- posées par couples aux loges ovariennes, plus courtes que l'ovaire, érigées d’abord, puis se recourbant en dehors et en bas (fig. 8). Fruir capsulaire tricoque, garni du calice persistant. Coques bivalves et monospermes. Graines cylindriques, lisses, à caroncule conique, légè- rement déprimée au sommet, portant de chaque côté du hile une au- ricule contournée (fig. 9). Sous-arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande, à tige ligneuse, souterraine, horizontale, de laquelle se détachent un grand nombre de rameaux verticaux, minces, élancés, souvent anguleux ou aplatis. Feuilles petites, aciculaires, étroites, non stipulées. INFLORESCENCES axillaires. Fleurs mâles en cymes contractées (fig. 1). Fleurs femelles solitaires, ou en cymes pauciflores ou occupant le centre des cymes mâles. Ogs. — Les Amperea se rapprochent beaucoup des Monotazis par leur androcée diplostémone. Ils en diffèrent principalement par l'absence de la corolle. En même temps, ce sont des Dysopsis construits sur le type 4, avec huit étamines. Le nombre de celles-ci ne varie pas quand les sépales sont au nombre de cinq ; la symétrie de la fleur s’en trouve alors singulièrement masquée; mais toujours les étamines sont situées sur deux rangées, et ce n’est qu'un sépale qui s’est dédoublé (voy. p. 24). E. 1. À. protensa Nees (coll. Drummond, 1844, n. 233.— Id. coll. Preiss, n. 1214). 2. À. subnuda Nees (coll. Preiss, 1843, n. 1233). 3. À. spartioides Ad. Brongn (coll. Verreaux, n. 854. — Id. n. 613 (c. 369). — Id. coll. Gunn. —Id. herb. Labill. — Id. coll. I. Hooker). h. À. cuneiformis Müll. (coll., 1852). Très voisine de la précédente. 156 E. UNIOVULÉES. C£ : Brong. (A.), Voy. Coq., pl. 49. Endl., Gen. 5513. Juss. (A.), Monog., p. 35 et pl. 10. Lehmn. (ed.), PI. Preiss, IL, p.176 et Il, p. 229. Rich. (A.), Astr., p. 53 et pl. 20. Walp., Ann. bot. III, p. 369. 91. Dysopsis diplostémoné à Lype quinaire. ADENOCLINE Turez. Diplostylis Sond. Mercurialis ? Meisn. Acalypha ? Thunbg. (PI. IX, fig. 6.) Fleurs dioïques. Fceur mare. — Calice à cinq divisions longues et étroites, soudées à leur base, réfléchies, concaves: préfloraison quinconciale, puis valvaire. Androcée composé de 10 étamines inégales. Cinq plus extérieures et plus courtes sont alternes avec les sépales. Les cinq intérieures. plus grandes. alternent avec les précédentes. Ce second verticille est composé d'étamines inégales entre elles et souvent même les deux latérales avortent (4. humilis!). Filets courts, libres, insérés au pourtour du réceptacle saillant. Anthères biloculaires, à loges subglobuleuses réunies par un connectif un peu saillant au-dessus d'elles ( 4. sessiliflora?), séparées l’une de l’autre, et s’ouvrant latéralement et en dedans par une fente longitudinale. Glandes (?) généralement au nombre de trois, dont une antérieure, occupant le sommet du réceptacle, subrémiformes et supportées par un court pédicule. Freur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions; préfloraison quinconciale. Disque hypogyne constitué par trois glandes alternes avec les loges de l'ovaire (fig. 6). Ovaire à trois loges, dont une posté- rieure et deux antérieures: loges uniovulées, à surface glabre et lisse, portant trois sillons verticaux qui répondent aux cloisons. Style divisé en trois branches superposées aux loges, chacune d’elles bifurquée dans environ la moitié de son étendue, papilleuse et stigmatifère en haut et en dedans (fig. 6). ADENOCLINE. 457 Fruir capsulaire à trois coques bivalves et monospermes. Plantes herbacées ou sous-frutescentes de l’Afrique australe; à ra- meaux grêles, rectilignes, glabres, à feuilles alternes ou opposées, étroites ou filiformes, aiguës, sessiles ou pétiolées, bistipulées, entières ou dentées. INFLORESCENCES axillaires ou terminales en glomérules ou en cymes, dont les fleurs sont presque sessiles. Ogs. — Réunies autrefois aux Mercuriales, ces plantes leur ressemblent par leur port et par leur fleur femelle. Elles en diffèrent par leur androcée à deux rangées et dont les parties sont en nombre déterminées. Elles constituent donc un genre intermédiaire aux WMercurialis et au Seidelia. Leur fleur mâle les rapproche égale- ment beaucoup des Zrytrococca. Les cymes du genre Adenocline peuvent devenir unipares par avortement, mais ce n’est pas là un fait général (A. acuta Thg.). Les glandes alternes avec les loges peuvent être courtes, sessiles et leur nature ne semble pas alors douteuse; mais dans l'A. acuta Thg., ces glandes deviennent pédiculées et leur extrémité peut s’étaler plus ou moins en lame. Je ne considère comme appartenaut à ce genre que des plantes à androcée diplostémone plus ou moins complet, mais dont la fleur est toujours construite sur le type quinaire. E. L’herbier du Muséum et celui de M. Delessert possèdent les espèces suivantes (coll. Drège et coll. Zeyher). 4. À. acuta. — Acalypha acuta Thg. — Mercurialis Caffra Meisn. — Diplos- tylis Caffra Sond. 2. A. humalis Turez. — Diplostylis serrata Sond. — Mercurialis serrata Meisn. 3. À. pauciflora Turcz. L. À. sessiliflora Turez. — Diplostylis angustifolia Sond. 5. A. mercurialisTurez. — Mercurialis tricocca E. M. = M. Capensis Spreng. — M. violæfolia Kze. — Acalypha obtusa Thunb. (coll. Drège, part). Cf. : Endl., Gen. 57872 (Supp., IV, p. 88). Sond., Südafr., im Linn., XXIIL, p. 113. Thunb., F1. Cap., p. 546. Turez., in Flora, 184h, p. 121. 158 E. UNIOVULÉES. 92. Dysopsis isostémone à étam. alt. avec les sépales. CNESMONE B1. Cnesmosa B]. (PL. IV, fig. 14-17.) Fleurs monoïques. Fceur MALE. — Bouton globuleux. Calice gamosépale à trois divisions; la portion libre constitue trois grands sépales velus en dehors, se touchant par leurs bords épais, en préfloraison valvaire, tandis que la portion soudée forme une petite cupule urcéolée (fig. 14). Au fond de cette cupule s'insèrent trois étamines alternes avec les divisions du calice, l’une anté- rieure, les deux autres postérieures; leur sommet ne dépasse pas la gorge du périanthe. Filet libre, court, se dilatant pour former un connectif épais qui porte à sa surface interne les deux loges de l’anthère, puis se prolongeant au-dessus en une longue tige coudée et infléchie, de manière que son sommet se rapproche du centre de la fleur (fig. 15). Anthères biloculaire, introrses, à déhiscence longitudinale; loges distinctes, écartées. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à trois divisions profondes. Ovaire à trois loges uniovulées, superposées aux sépales (fig. 16), à surface extérieure chargé de longs poils roides. Style cylindrique, épais, presque aussitôt divisé en trois branches conoïdes, épaisses, charnues, convexes en dehors, en dedans concaves, papilleuses, stigmatiques, formant par leur ensemble une sorte de chapiteau au-dessus de l'ovaire relativement très petit (fig. 17). Frurr muni du calice persistant; à trois coques subglobuleuses, hispides. Coques bivalves, monospermes. Graines arrondies, sphéroïdales. Plantes suffrutescentes de Java, dont toutes les parties sont hispides ou tomenteuses; grimpantes, à feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales triangulaires, enveloppant complétement la feuille dans le bourgeon, caduques. Limbe ovale-oblong, cordé, échanceré à la base, inégalement denté, penninerve, sub- tripli- ou quintuplinerve à la base, à nervures tertiaires transversales, réticulées. INFLORESCENCE terminale, oppositifoliée, en épi. Un axe commun, CNESMONE. — TRAGIA. 159 allongé, nu dans une étendue variable, porte imférieurement quelques fleurs femelles et, au-dessus, des mâles plus nombreuses. Chaque fleur est à l’aisselle d’une bractée, et accompagnée de deux bractées latérales stériles ; les femelles sessiles, les mâles portées par un très court pédicelle. Ogs. — Les Cnesmone sont très voisins des 7ragia par leur port, leurs fleurs triandres ; mais elles en diffèrent essentiellement par les prolongements des con- nectifs et la forme du style qui rappelle celui des Asfrococcus et des Platygyne. W faut de plus remarquer que les étamines sont alternes avec les sépales, tandis que les carpelles leur sont superposés. E. C. Javanica BL. (herb. Leyd. — Id. coll. Cumming, n. 2312). Cf. : BI, FL Jav. præf., VI. — Bijdr., p. 630. Endl., Gen 5783. Hassk., Hort. Bog., p. 234. 93. Cnesmone à périanthe fem. 3-8 mère, à loges alt. avec les sép. inter. TRAGIA Plum. Schorigeram Adans. Acalypha © Auct. Fleurs monoïques. FLEur MALE. — Calice gamosépale à trois divisions profondes ; préflo- raison valvaire. Androcée de 3 étamines alternes avec les sépales, ou de deux étamines, l’antérieure manquant; ou même d’une seule éta- mine. Filets libres, insérés au centre de la fleur, généralement épaissis à la base, parfois séparés à leur origine par un petit corps central trian- gulaire. Anthères biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à 3-8 divisions imbriquées, laciniées sur les bords, pinnatitides ou pinnatiséquées. Ovaire triloculaire, globuleux, à surface ordinairement hispide, à trois sillons interloculaires profonds, à sommet légèrement déprimé, surmonté d’un style trifide, stigmatifère en haut et en dedans, parfois lacinié, plumeux. Fruit capsulaire tricoque, muni du calice persistant; coques bivalves et monospermes. Graines globuleuses. Plantes herbacées ou ligneuses de toutes les régions tropicales ou sub- 60 E. UNIOYULÉES. tropicales du globe, parfois grimpantes. volubiles, ayant toutes leurs parties garnies de poils brülants ou d'aiguillons. Feuilles alternes, pétio- lées. munies de deux stipules latérales, à limbe pubescent ou hérissé, penninerve. réticulé, ovale-aigu ou cordé: denté, ou lobé, ou pennati- séqué, ou irrégulièrement découpé, polymorphe. INFLORESCENCES axillaires ou oppositifoliées, consistant en un axe com- mun portant des bractées alternes simples ou lubées, ou munies de deux appendices latéraux stipulaires. A l’aisselle des bractées inférieures sont les fleurs femelles généralement peu nombreuses: plus haut se trouvent un grand nombre de fleurs mâles pédicellées, solitaires ou en cymes 2-3 flores, à l’aisselle de chaque bractée. Ors. — Les Tragia ne different des Microstachys que par leur calice valvaire et le nombre de sépales de la fleur femelle. Aussi les deux genres demeurèrent-ils longtemps confondus. Le type de la fleur mäle offre un androcée triandre ; mais A. de Jussieu a établi depuis longtemps qu'il peut n'y avoir que deux étammes et que le fait est constant dans le 7ragia volubilis L. Certaines espèces offrent tantôt deux, tantôt trois étamines. Enfin, l'herbier du Muséum en possède une dont la fleur mäleest monandre. Lorsqu'il y a trois étamines, elles peuvent partir ioutes trois du centre de la fleur, maïs si elles présentent en ce point un léger écartement, il peut arriver que l'intervalle triangulaire intercepté par ces bases des filets stami- naux soit occupé par un petit corps central glanduleux ; cela se voit nettement dans le 7. mitis Hoscht. Dans certaines espèces américaines, les bases des filets peuvent tellement se renfler et devenir saillantes au centre dela fleur, qu'elles forment une sorte de mamelon à trois ou six crénelures, au centre duquel est une dépression qu'on ne pourrait s'empêcher de considérer comme un xestige de cavité ovarienne, si un examen aftentif ne démontrait qu'il s’agit là d'une dépendance de l'androcée. Tel est le T. chlorocaulon. E. 1. 7: pinnata À. Juss. — Acoiypha pinnata Poir. (h. Juss. — h. Mus.). Fleur mâle 3-andre. On peut rencontrer à l'extrémité de l'inflorescence une fleur anormale 5-6-andre. La fleur femelle a parfois seulement deux loges à l'ovaire. 2. T. Michourü + — T. volubilis Michx., non L. (herb. Mich.) Fleur mâle 3-andre. Saillie centrale entre les étamines. 3. T. urticæfolia Michx (h. Michx). — Id. coll. Linden. — Id. coll. Herbe- mont). Fleur mâle triandre. L. T. nepetæfolia Cav. (coll. Berlandier, n. 180.— 1d.? coll. Wright, Nouy.- Mex., n. 1794). Fleur mäle 3-andre. 5. T. volubilis L.— Encycl. (fid. h. Lamk. —H. Mus. —H. Pourret. — Coll. Bonpland, n. 4489. — Id. h. Juss.. coll. Commers. — id. h. Vaillant. — Id. coll. Wedd., Bolivie, n. 3625). Fleur mâle 2-andre. 10. 11. 12. 13. TRAGIA. hG1 . T. brevispica Engelm. et Gr. (FI. Texan., n. 307). Fleur mâle 3-andre et parfois 4-5-andre, avec autant de divisions alternes au calice. Fleur femelle à ovaire 3 et souvent 2-loculaire. T. Haguensis (coll. Goudot). Fleur mäle 2-andre. T. geraniifolia KI. (coll. Gaudich., herb. imp. Brés., n. 1686). Fleur mèle 3-andre. Saillie centrale. . T. monandra (coll. Leblond, Guyane, n. 1792). Très analogue pour le port au 7: volubilis Encycl. Les divisions du calice sont légèrement imbriquées dans le jeune âge. T. chlorocaulon + (herb. A. S. H., n. 1611). Fleur mâle à trois étamines. Filets renflés à la base et formant au centre de la fleur, par leur réu- nion, une saillie pyramidale à six lobes. Fleur femelle dont l'ovaire porte des saillies basilaires de couleur foncée simulant un disque hypo- gyne. Inflorescences axillaires en grappes très fines et très longues. T. Gayana + (coll.. Gay, Chili). Fleur femelle à très long pédicelle; calice à 5-6 divisions. Ovaire 3-loculaire. Fleur mâle à trois sépales, dont un postérieur. A la base de l’épi les fleurs ont l’androcée 3-andre ; plus haut ilest souvent réduit à deux étamines. C’est alors celle qui est alterne aux deux sépales antérieurs qui disparait. T. incara KI. (h. Berlin). Fleur mâle à trois étamines. Filets très renflés à la base. Corps central. T. hispida W. (coll. Macé, Coromand.— 7. cordata Wall., cat. n. 7791 E. — T. involucrata Hort. Calcutt.). Fleur mâle 3-andre. . T. involucrata L. (h. Juss., ex Commers., Corom., n. 208.—Id. h. Vaill., ex Petiver.). Fleur mâle 3-andre. Corps central. C’est une variété de l'espèce qui est gravée Hort. Malab., IE, pl. 39. . T. bicolor Miq. (coll. Metz, n. 1532). Fleur mâle à trois étamines ; filets infléchis ; corps central. . T. cannabina L, f. (h. Juss. — Id. coll. Leschenault, n. 941. — Id. h. Abyss., coll. d’Arnaud. — Id. herb. Venten., ex Vahi. mss., coll., n. 42h). Fleur mâle triandre. Anthères à connectif brun, glanduleux. Corps central. . T. Capensis Thunb. et var. (coll. Drège). Fleur mâle triandre. . T. involucrata Jaeq., non L. (coll. Drège). . T. cordata Nahl. — 7! mitis Hochst. Fleur mâle triandre. Corps central triangulaire. Feurs en cymes 2-3 fl., à l’aisselle de chaque bractée. — Jatropha pungens Forsk. . T. Arabica + (coll. Botta). Voisine du 7°. cordata Nahl. . T. Moammarensis + (coll. Botta). Calice de la fleur mâle à 3-5 divisions. Fleur femelle enveloppée par la bractée axillante bistipulée. Calice propre à 5-7 divisions. Tige ligneuse. 2. T. hirsuta BI. (h. Leyde). T, furialis Boj. (coll. Boivin). 462 E. UNIOYULÉES. Les T. chamelea L., corniculaia Nahl et bicornis Vahl., sont les types du genre Cnemidostachys. Le T. mercurialis L., du genre Micrococca. Le T. urens Michx appartient au genre Zeptobothrys. Les T. castaneæfolia J., marginata Encycl., integrifoliu W., filiformis W., reti- culata Poiïr. et Salviæfolia Boj. sont des Acalypha. Cf. : Adons., Fam. Il, p. 92. Benth., F1. S. Am., in Hook. Journ. (1843), p. 46. — PI Hartw., p. 14. B1., Bidr., p. 629. Boj., Hort. Maur., p. 286. Buch., Dec., IV, pl. 7. Cav., Icon., pl. 557. Endl., Gen. 5182. Gray (A.), Man. (1856), p. 390. Harv., S. Afric., p. 304. Hassk., Hort. Bog., p. 234. — PI. Jav. rar., p. 245. H. B. K., Nov. gen. etsp., Il, p. 92. Jacq., Xe. rar., pl. 190. Juss,, Gen. (176), p. 390. Juss. (A.), Monog., p. 47 et pl. 15. ÆT., Erichs. Arch., VIE, p. 1490. Æunth, Am. Equin., I, p. 408. Lomk, Encycl., pl. 754. L., Gen. 1048. Moyc., Barbad., p. 347. Mig., Symb. Sur., in Linn., XXI, p. 475. Mirb., H., pl. X, p. 33. Neck., Elem., IE. 4135. Pol.-Beauv., FI. Ow., p. 90 et pl. 54. Plukn., Phytog., pl. 120. — List. Oxon., II], 348. Plum., Nov. pl. Am., p. 44 et pl. 12. — Icon., pl. 252. Pepp et Endl., Nov. gen. et sp., IE, pl. 223. Pritz., Iconog., p. 1110. Ray, Hist., I, pl. 143. Rheed, Hort. Mal., I, 34, X, 82, 83 et XII, 30. Rich. (L. C.), in Michx Am., p. 175. Rich. (A.), in R.S. Cuba, XI, p. 203, — Abyss., V, p. 244. AGIRTA. 163 Rumph., Amb., V, pl. 9. Scheel. (A.), Euph., in Linn., XXV, p. 586. Sond., Sudafr., in Linn., XXII, p. 407. Span., EL. Tim, in Linn., XV, p. 350. Spach, H. veg., 11, p. 522. Spreng., Syst. veg., LIT, p. 833. Steud., Nom., p. 696. Torr. et Gr., Rep., p. 18. Trew., PI. rar., pl. 15. Vahl, Ecl., pl 19. Voight., Mort. Calc., p. 160. On peut considérer comme ne formant qu’une section B dans le genre 7ragia la plante suivante : AGIRTA. Fleurs monoïques. Freur maLx. — Bouton arrondi déprimé; calice gamosépale à trois divisions épaisses; préfloraison valvaire. Androcée de trois étamines alternes avec les sépales. Filets partant du centre de la fleur, très courts, se continuant en un connectif long et étroit; anthères quadrilatérales, biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale, réfléchies et horizon- tales lors de l’anthèse. FLeuR FEMELLE. — Calice gamosépale à 5-6 divisions profondes, étroites, aiguës; préfloraison valvaire. Ovaire à trois loges uniovulées atténuée au sommet et surmonté d’un style à trois branches entières, divergentes, réfléchies, stigmatiques à leur face interne. Arbuste (?) de Madagascar, à feuilles alternes. INFLORESCENCE. — Un axe terminal oppositifolié, grêle, filiforme, porte une série de glomérules superposés, distants, situés chacun à l’aisselle d’une bractée. Les inférieurs sont composés de fleurs femelles, les supérieurs de mâles. Os. — Cette plante, qui ne difière peut-être pas assez des Zragia, quant aux caractères essentiels de la fleur, pour former un genre distinct, s’en sépare par la forme de ses anthères presque sessiles, par le calice non lacinié de la fleur femelle, et surtout par son inflorescence qui offre inférieurement plusieurs glomérules de fleurs femelles. E, À, Boiviniana + (Tragia Bvn mss,, in coll. , n, 24775). h64 E. UNIOVULÉES. C4. Tragia à étamines superposées aux sépales. LASSIA. (PL. IV, fig. 23-98.) Fleurs monoïques. FLEUR Mare. — Bouton capité, déprimé, subtrigone (fig. 26). Calice gamosépale à trois divisions profondes, finement pubescentes extérieu-— rement:; préfloraison valvaire. Androcée de 3 étamines superposées aux divisions du calice (fig. 23). Filets réunis en une colonne centrale comme dans les PAyllanthus), cylindrique à sa base, puis élargie, tri- gone, glanduleuse, portant sur chacune de ses irois faces une des an- thères biloculaires, extrorses, déhiscentes par une fente longitudinale qui semble transversale, par suite de la position de l’anthère (fig. 24, 25). FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à 6-7 divisions profondes; les unes simples, entières, chargées de longs poils blancs ; les autres (et ce sont les plus nombreuses), découpées. ciliées sur les bords, et portant un grand nombre de petits lobes pennés, foliiformes de chaque côté (/g.27). Ovaire triloculaire, hispide (fig. 28); loges uniovulées. Style cylindri- que unique d'abord (st), puis divisé en trois branches divergentes, ré- fléchies à leur sommet, lisses en dehors, papilleuses et stigmatiques en dedans (sg). Feuir capsulaire trigone, tricoque, induvié. Coques bivalves et mo- nospermes. Arbrisseau sarmenteux, grimpant, de Madagascar, à rameaux grêles, à feuilles alternes, pétiolées, simples, subcordées à la base, dentées sur les bords, à nervures réticulées, saillantes inférieurement, à surface garnie de poils simples. Pétiole accompagné de deux stipules étroites, réfléchies, caduques. IxFLORESCENCE axillaire en grappes. Les fleurs mâles nombreuses en occupent toute la partie supérieure, placées à l’aisselle de bractées alternes et accompagnées de deux bractées latérales stériles; portées sur un court pédicelle. Les fleurs femelles. seules ou en petit nombre, occupent la base de l'inflorescence et sont presque sessiles, accom— pagnées également de deux bractées latérales stériles. LASSIA. —— SEIDELIA. 165 Ogs. — Cette plante a le port de quelques 7ragia et des Ctenomeria. Mais son androcée n’a pas, comme dans ces derniers, un nombre indéfini d’étamines, et son calice n’a que trois divisions auxquelles sont superposées les étamines. Il faut remarquer aussi la structure tout à fait insolite, dans ce groupe de plantes, d’un androcée semblable de tous points à celui des Phyllanthus. E. Z. scandens + (coll. Goudot, herb. Deless.). 95. Mercurialis à 2-3 étamines. SEIDELIA. Mercurialis & E. M. (PL. IX, fig. 7.) Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à trois divisions profondes ; pré- floraison valvaire. Androcée de 2 ou de 3 étamines alternes avec les divisions du calice. Filets libres, insérés au centre de la fleur; anthères subglobuleuses, à deux loges, extrorses, presque latérales, à déhiscence longitudinale (fig. 7). FLceur FEMELLE. — Calice gamosépale à trois divisions profondes; préfloraison ?.. Ovaire à deux loges uniovulées. Disque hypogyne repré- senté par deux glandes alternes avec les loges ovariennes, situées à la _ base du sillon qui les sépare et ayant la forme d’un mamelon très peu saillant, è Plantes herbacées de l'Afrique australe, à rameaux glabres, à feuilles alternes, petites, simples, entières, étroites, aiguës, à pétiole court, accompagné de deux très petites stipules latérales. INFLORESCENCES axillaires; les fleurs femelles à l’aisselle des feuilles inférieures, les mâles à l’aisselle des supérieures, groupées en petites cymes subsessiles. Oss. — Confondue jusqu'à présent avec les Mercuriales à fleurs polyandres, la plante qui sert de type à ce genre montre une fois de plus les liens qui unissent invinciblement entre elles les différentes sections établies dans l’ordre des Euphor- biacées. Par son port, sa fleur femelle, c’est une Mercuriale; par sa fleur mâle, quand elle est triandre, un Æzcæcaria, quand elle est diandre, un Sapium; les étamines en nombre ainsi déterminé alternent avec les divisions du calice. Il n'y a de différent que la préfloraison de celles-ci-qui est valvaire. Quant au disque, 80 ét 166 E. UNIOVULÉES. situé comme celui des Mercuriales, entre les loges ovariennes, il n’a rien de la forme qui, chez ces dernières, l’a fait regarder comme une paire de filets stami- naux stériles. E. 4. S. mercurialis + — Mercurialis triandra E. M. (coll. Drècse, h. Mus. et Deless. ). 2. S. pumila + — Mercurialis pumila Sond. (coll. Zeyh., n. 3843). 96. Tragia à style sphérique. à disque mâle, SPHÆROSTYLIS. (PL XXI, fig. 19-21.) Fleurs monoïques. Freur mare.— Bouton arrondi, déprimé, capité. Calice gamosépale à trois divisions profondes, dont une postérieure et deux antérieures, à bords épais; préfloraison valvaire. Disque glanduleux circulaire, formé par trois ares contigus par leurs extrémités, superposés aux sépales et occupant la base de leur face interne (#g. 20 d). Androcée de 3 éta- mines alternes avec les sépales et les arcs glanduleux. Filets presque nuls, réunis en une colonne centrale, très courte, insérée.au centre de la fleur. Anthères introrses, devenant presque horizontales dans l’an- thèse (fig. 20 et), à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale. Figur FEMELLE. — (alice gamosépale à 5-6 divisions profondes, écartées et réfléchies dans l’anthèse (fig. 21); préfloraison xalvaire? Ovaire supère, petit, globuleux, subtrigone, pubescent, à trois loges uniovulées superposées aux trois sépales extérieurs (fig. 21 o). Style sphérique, beaucoup plus gros que l'ovaire lui-même qu’il cache presque complétement (fig. 21 st), charnu, portant trois sillons verticaux peu marqués, répondant à l'intervalle des loges ovariennes. Stigmate à trois branches courtes, canaliculées, papilleuses, superposées aux loges de l'ovaire, occupant le sommet de la sphère qui représente le style et peu saillantes à sa surface. Frurr capsulaire -tricoque. Coques bivalves et monospermes. Graines lisses, arrondies, pisiformes. tachetées. . Arbrisseau (?) de Madagascar, à rameaux glabres, lisses, grisätres, légèrement noueux au niveau de l'insertion des feuilles. Celles-ci sont alternes. pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales caduques 4 du. SPHÆROSTYLIS. — APARISTHMIUM. 67 (fig. 19 st), sessiles, arrondies, auriculées, embrassant l'axe. Limbe cordiforme, ovale, aigu au sommet, échancré à la base (fig. 19), penni- nerve, triplinerve à la base; nervures tertiaires réticulées, fines, sail- lantes sur les deux faces glabres du limbe membraneux. INFLORESCENCES axillaires et terminales, consistant en un rachis mince, _glabre, dressé, portant des bractées alternes à l’aisselle desquelles sont des fleurs mâles solitaires, pédicellées. A la base de la grappe se trouvent une ou quelques fleurs femelles. Ors. — Ce genre très remarquable par la structure particulière de son style, qui rappelle celui des Gynvon, se rapproche par cela même beaucoup des Fragariopsis et des Asérococcus. Mais il en diffère complètement par la fleur mâle dont l’androcée rappelle celui des Lassia et des 7ragia. E. S. Tulasneana + (coll. Pervillé, 1852, — Id. Zragia Byn. mss., coll. n. 2177). 97. Tragia à fleur mâle 3-4 mère, à sépales fem, ent., à infl, racem. APARISTHMIUM Endl. Conceveibum Rich. (PI. XXI, fig. 11.) Fleurs dioïques. Freur MALE. — Calice gamosépale à trois (ou quatre) divisions pro- fondes, membraneuses, souvent inégales; préfloraison valvaire. Androcée de 3 étamines ou de 4 étamines crucialement disposées. Filets insérés ensemble au centre de la fleur, libres dans tout le reste de leur étendue; anthères à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale,extrorses (le sommet du filet peut cependant s’insérer sur la face interne du connectif). FLeuR FEMELLE. — Calice gamosépale à 3-4-5 divisions profondes; préfloraison imbriquée d’abord, puis subvalvaire. Ovaire globuleux à trois loges uniovulées. Style divisé presque à partir de sa base en trois branches superposées aux loges, simples, entières, divergentes, lisses en dehors, aplaties, papilleuses, stigmatiques à leur face interne. … Fruit capsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes. Graines “ caronculées. ® N 168 E. UNIOVULÉES. Arbres de l Amérique et de l'Asie tropicales et subtropicales, ainsi que de l'Océanie. à feuilles alternes pétiolées, bistipulées; limbe accom- pagué ou non de stipelles (fig. 11). IxFLORESCENCES terminales ou axillaires, en épis simples ou ramifiés, composés de nombreux glomérules de fleurs mäles, placées à l’aisselle de bractées alternes. Fleurs femelles ou solitaires à l’aisselle de chaque bractée et accompagnées de deux bractéoles latérales stériles, où en cymes pauciflores, sessiles ou pédicellées. Oss. — Ce genre devrait porter le nom de Conceveibum que lai avait donné L.-C. Richard. Mais Endlicher a créé celui d’Aparisthumium pour éviter toute con fusion avec le genre Conceveiba d'Aublet. Les deux genres ont d’ailleurs peu d'ana- logie entre eux, depuis que M. Bentham a décrit les véritables fleurs mâles des Conceveiba que M. Kloizsch croyait 3-h-andres comme celles du genre Aparisth- -niun. MM. Reichenbachet Zollinger ont divisé ce genre en deux sections; je n'ai pas eu occasion d'examiner le type de leur seconde section (4. Sumafranwm). E. 1. A. Javanicum Endl. — Conceveibum javanieum BL (herb. Leyd. — Id. coll. Zoll., n. 185. — Id. coll. Leschen. — Id. coll. Cuming, n. 754, 756, 990, 120% et 1781). Id. (var. ? à sépales glanduleux. — Herb. Labillard). 2. À. macrophyllum Benth. — Conceseibum cordatum Rich. — Concepeiba macrophylla K1. (et var.; herb. Rich. — Id. coll. Blanchet, n. 1473 et 2318. — Id. herb. A. S. H. — Id. coll. Schomb., n. 883). C£. : Benth., N. Bras., in Hook. Journ. (1854), p. 332. B1., Bidr., p. 614. Endl., Gen. 5792. Hassk., Hort. Bogor., p. 235. Mort., Flora (1841), IL, Beil., p. 31. Rick. , ex À. Juss., Mon., p. 42 et pl. 13, sg. 424. Span., FL Tim. in Linn., XV, p. 549. Spreng., Syst. veg., IE, p. 901. Zoll., Rott., in Linn. (1856), p. 327. 98, Aparisthmium à étam. conn. à l4 base, à cal. fem. hexamère. CLADOGYNOS Zippel. Conceveibum ? Spreng. » Fleufs monoïques. FLEUR MALE. — Calice à 3-4 unirirs colorées, tomenteuses; pré- Léa le | CLADOGYNOS. — CENTROSTYLIS. 169 floraison valvaire. Androcée de 4 étamines; filets connés à la base, anthères introrses. Fceur remeLLe. — Calice gamosépale, large, persistant, foliacé, à six divisions. Ovaire à trois loges uniovulées. Style bifide, rameux, glan- duleux-plumeux. Fruir capsulaire tricoque. Coques monospermes. Graines de Croton. Arbuste des Moluques, dressé, à rameaux simples, arrondis, blan- châtres, tomenteux. Feuilles subpeltées, longuement pétiolées, arrondies à la base, acuminées ; les plus âgées subtrilobées, grossièrement dentées cà et là; réticulées, tomenteuses à la face inférieure. INFLORESGENCE. — Fleurs mâles réunies en capitules munies d’une seule bractée ; fleurs femelles solitaires, longuement pédoneulées. E. C. orrentalis Zipp. — Conceveibum tomentosum Spreng. Cf. : Endl., — Gen. 5792 ! (Sup., Il, p. 89). Spreng., — Syst. veg., IT, p. 901. Zipp. — Ex Span., FI. Tim., in Linn., XV, p. 349. A ce genre paraît se rapporter le Calpigyne frutescens, BI., qui, d'après M. Blume, a quatre divisions calicinales, quatre étamines à filets connés à la base, sans pistil rudimentaire; et à la fleur femelle un ovaire tri- loculaire à lanières du style très divisées. Cf. : BI, — Mus. Lugd. Bat., II, p.193. 99, Cladogynos à pistil rudim. central dans la fl. m. CENTROSTYLIS. (PI Il, fig. 28-29.) Fleurs monoïques. Freur mare. — Calice gamosépale à quatre divisions profondes, un peu inégales, couvertes de poils étoilés ; préfloraison valvaire. Androcée constitué par 4 étamines superposées aux sépales. Filets soudés à leur partie inférieure sur une colonne centrale terminée par un corps renflé, prismatique, à quatre faces superposées aux sépales (fig. 28, pr); libres dans presque toute leur étendue, dressés dans la préfloraison. Anthères globuleuses, introrses, à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale (fig. 28). 470 E. UNIOVULÉES. , e. Fceur FEMELLE. — Calice cyathiforme gamosépale à 4-5 divisions inégales, aiguës; préfloraison valvaire. Ovaire triloculaire; loges uni- ovulées, ovule coiffé d’un obturateur à bords échancrés. Style ne que dressé, unique d’abord, puis divisé en trois branches subdivisées elles-mêmes chacune en 3-5 lanières papilleuses, stigmatifères, Forues | à leur sommet (fig. 29). vu 4 p: Frurr?.. X. R Arbnste? de Ceylan, à rameaux polyédriques, anguleux, à feuilles al- ternes pétiolées, munies de deux stipules latérales petites, auriculées, caduques. Limbe ovale-cordiforme, acuminé au sommet, obtus à la base, entier, penninerve, subiripli- ou quintuplinerve à la base, glabre, sauf la face inférieure qui est pubérulente, surtout au jeune âge, réti- culée, à nervures tertiaires transversales, coupant perpendiculairement les secondaires. Ixrrorescences terminales, en épi composé. En haut se trouvent les fleurs mâles, en glomérules sessiles et serrés les uns contre les autres, à Vaisselle de bractées alternes, formant par leur ensemble une petite boule. A la base, une, deux ou trois fleurs femelles, ou solitaires à l’ais- selle de leurs bractées et accompagnées de deux bractées latéralesstériles, ou formant le centre d'une petite cyme doni les fleurs latérales sont mâles (f#g. 29, fm). Les femelles ont un pédicelle court, épaissi. € Oss. — Le C. Zeylanica + (Crotonis sp. Thw., mss., herb. Perad. , n. 2111)se rapproche des Cephalocroton par son inflorescence ; ilen diffère par sa fleur femelle et surtout par l’androcée qui est composé ici de quatre étamines, lesquelles sont introrses et n’ont pas leur filet coudé dans la préfloraison. Il diffère surtout du Calpigyne de M. Blume, que je ne connais point, par l'absence du pistil rudimentaire dans la fleur màle. À ce genre il faudra peut-être rapporter, lorsque la fleur femelle en sera connue, le Prætoria incana + — Croton incanum B1., non K. (Herb. Leyd. et herb. Venten.), dont la fleur màle a quatre divisions calicinales valvaires chargées de poils étoilés et un androcée de quatre étamines superposées, avec les filets une fois infléchis dans le bouton vers leur sommet et insérés à la base d’un corpscentral (PL. XI, fig. 44). L'inflorescence est toutefois ici différente, car les axes qui portent ces fleurs mäles à l'aisselle de leurs petites bractées sont multiples et ramifiés. * at én CHLORADENIA, 74 + 100. Centrostylis à fl. fem. pourv. de glandes alt, avec les sépales. CHLORADENIA. Adenogynum, R. et Zoll. Rottlera 5 Mor. et Zoll. (PI. XIX, fig. 24-95.) Fleurs monoïques. Freur mare. — Calice gamosépale à 4 (ou 3) divisions profondes, dressées, concaves, pubescentes (poils étoilés). Androcée de 3-5 éta- mines; filets dressés, exserts, insérés à la base d’un corps central, libres dans le reste de leur étendue, infléchis au sommet dans la préfloraison (fig. 2h f). Anthères biloculaires, à déhiscence longitudinale, introrses dans le bouton par suite de l’inflexion du filet, extrorses dans l’anthèse. Corps central, columnaire (pistil rudimentaire), indivis au sommet (fig. 2h pr.). Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale, à six divisions profondes ; divi- sions folüformes avec une base rétrécie, cylindroïde, pétioliforme, un limbe étalé, ovale-aigu, acuminé, chargé de poils blancs étoilés. Disque de six glandes charnues, lisses, brillantes, vertes (Zoll.), alternes avec les sépales. Ovaire globuleux à trois sillons, à trois loges pubescentes, uniovulées; style court à trois divisions elles-mêmes 3 ou 4 fois divisées en lanières stigmatiques, papilleuses à leur face interne (fig. 25). Fruir capsulaire tricoque garni du périanthe et du disque persistants. Coques inermes (Zoll.), bivalves et monospermes. Arbuste de Java, rameux dès la base; rameaux dressés, arrondis, ramuscules légèrement sillonnés, couverts de poils étoilés, à feuilles alternes, simples, ovale-aiguës, pétiolées, munies de deux stipules laté- rales étroites, caduques. Limbe penninervié, nervures transversales réti- culées, très apparentes à la face inférieure blanchâtre et tomenteuse, moins à la face supérieure foncée, portant des poils étoilés peu abon- dants. Bords imégalement dentés. INFLORESCENCES terminales. Glomérules de fleurs mâles disposés en épis, à l’aisselle de bractées alternes. À la base, une ou deux fleurs femelles supportées par un pédicule épais. 172 E. UNIOVULÉES. # “sO8s. — Je pense nécessaire de donner un nouveau A que MM. Reichenbach et Zoll. ont créé pour le Roftlera? discolor Hassk. (non B1_): parce qu'il y a déjà parmi les Euphorbiacées un genre Adenogyne établi par M. Klotzsch. Le CAlcradenia se rapproche beaucoup, à ce qu'il semble, du Cal- pigyne de M. Blume; maïs la fleur mâle n’a pas, dit-on, dans ce dernier de pistil rudimentaire. Le Centrosfylis est également très voisin du CAlcradenia ; mais on ne trouve pas dans le premier le calice et ie disque si remarquables du second, et les anthères sont introrses à toute époque dans les Centrostylis, qui n’ont pas les filets infléchis. - Ë. C. discolor +— Adenogynum discolor R. et Z. = pda disalor Has. non BL (coll. Leschen., herb. Mus. — Id. coll. Zoll., D. 238). PPS 4 f.: Has. Cat., n. 938. +" » à R. et Zoll., in Linn., 1854, p. 325. ni, « nr Life « à 101: rat isoslém. à étam. alt. avec les sépales. _ ADENOCHLÆNA Ben. Fleurs monoïques. : Fur MALE. — Calice gamosépale à quatre divisions profondes, à sommet aigu, épaissi; préfloraison valvaire. Androcée composé de L étamines alternes avec les divisions du calice. Filets infléchis deux fois dans le bouton, insérés à la base d’un corps central. columpaire, quadrangulaire, comprimé, capité (pistil rudimentaire?). Anthères à deux loges, introrses dans le bouton, à déhiscence longitudmale. Freur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, laci- niées sur les bords. chargées de poils étoilés; préfloraison imbriquée. Ovaire à trois loges uniovulées, surmonté d’un long style cylindrique dressé, atténué au sommet, puis divisé en trois branches divergentes, découpées elles-mêmes en lanières stigmatifères. glanduleuses et plu- meuses. Arbustes de l'Afrique australe, ayant l’aspect d'un Dalechampia, à feuilles alternes, pétiolées, cordées, chargées de points glandulenx pel- lucides et de poils étoilés, accompagnées de deux stipules rameuses. à branches filiformes. IxFLoREsCENCEs terminales ; les fleurs mäles réunies en glomérules rap- prochés de manière à former un capitule sphérique (comme dans les Cephalocroton), pédieulé. À sa base, ou au-dessous de lui, se trouvent une ou quelques fleurs femelles. u?. ADENOCHLÆNA. — SYMPHYLLIA. 78 Ogs. — Très voisine des Cephalocroton par les fleurs femelles, ainsi que des C'en- trostyles, cette plante diffère des premiers par son androcée isostémone, des derniers par l'alternance de ses étamines avec les divisions du calice. Elle a le port des Dalechampia avec lesquels elle est confondue dans tous les herbiers. L'ovaire et le fruit sont parfois quadriloculaires. E. A. leucocephala + (coll. Boivin. — Id. coll. Bernier, herb. Mus. — Id. herb. Juss. — Id. coll. Bernier, 1835, n. 358, herb. Deless.). 102. Adenochlæna à fleur, mâle 3, 4 ou 5 mère. SYMPHYLLIA. Cluytia ; Wall. (PI. XI, fig. 6-1.) Fleurs monoïques. FLEUR MALE. — Calice gamosépale à 3, 4 ou 5 divisions pro- fondes, dont la face extérieure est garnie de poils étoilés; préfloraison valvaire. Androcée composé de 3-5 étamines (généralement en nombre égal à celui des divisions du calice; dans ce cas, les étamines alternent avec les sépales). Filets libres, exserts lors de l’anthèse, insérés par leur base au pourtour de celle d’uu corps central (pistil rudimentaire?) dressé, mince, cylindrique, à sommet obtus (fig. 6 ce). Les anthères bilo- culaires, introrses dans la préfloraison, se relèvent sur le sommet du filetl ors de l’anthèse et deviennent extrorses ; leurs loges s’ouvrent par une fente longitudinale (fig. 6 an.). FLeur reMELLE. — Calice gamosépale à 5-6 divisions profondes; quand il y en a six, trois sont plus extérieures et trois plus intérieures alternent avec les premières ; préfloraison ?.… Ovaire à trois loges uniovu- lées, superposées aux sépales extérieurs ; ou à deux loges (fig. 7). Style arrondi, peu allongé, puis divisé en deux ou trois branches réfléchies, papilleuses, plumeuses, stigmatiques à leur face interne. Arbuste de l'Inde, à rameaux glabres di- ou trichotomes, à feuilles alternes très rapprochées par groupes, subopposées ou subverticillées vers la partie supérieure des rameaux. Pétiole presque nul, muni de deux stipules caduques très petites. Limbe subsessile, ovale-aigu ou légèrement tronqué au sommet, souvent rétréci, atténué vers la base, A7à E. UNIOVULÉES. qui est subauriculée de chaque côté. Faces glabres; nervures pennées, réticulées, plus saillantes inférieurement. INFLORESCENCES terminant les rameaux, portant à leur base une ou plusieurs fleurs femelles cachées dans l’aisselle des dernières feuilles, et, sur tout le reste d’un rachis commun, de petits axes secondaires char- gés de glomérules de fleurs mâles. Os. — Wallich avait réuni cette plante aux €/uytia dont elle diffère par son port, par le mode d’insertion des feuilles, ses fleurs monoïques, les poils étoilés de périanthe, l'absence de disque, de corolle dans les fleurs des deux sexes. La dispo- sition des organes sexuels rapproche beaucoup les fleurs de celles du Calpigyne BI. et du Centrostylis ; elles s’en distinguent par l’inconstance du type, la position des étamines par rapport aux sépales, etc.; les organes de la végétation sont d’ailleurs complétement différents. Nous savons déjà que les fleurs hermaphrodites qu’on peut rencontrer dans cette plante offrent d'intéressantes variations dans le nombre des pièces de leur périanthe (voy. p. 207). Les organes de la végétation sont très analogues à ceux du C/uytia semperflorens de Roxburgh, et Wallich, sur les échan- tillons qu’il a donnés à Gaudichaud, a été lui-même trompé par cette grande res- semblance. Mais l’inflorescence est ici totalement différente, et d’ailleurs les fleurs n'ont aucun des caractères dont parle Roxburgh, notamment les pétales de la fleur mâle et les six étamines de l’androcée. E. S. Siletiana + — Cluytia semperflorens Wall., non Roxb. (coll. Gaud., herb. Mus., n. 501). 103. Centrostylis à androcée anisost. à fil. stam. 2 fois infléchis. CEPHALOCROTON Hochst. (PI. XVIII, fig. 24-21.) Fleurs monoïques. Freur mare, — Calice gamosépale à quatre divisions profondes ; pré- floraison valvaire. Androcée de 8 étamines superposées par paires à chaque sépale, ou de six étamines (deux des sépales n'ayant en face d’eux qu’une étamine au lieu de deux). Filets insérés à la base d’un corps central, libres dans le reste de leur étendue, pliés sur eux-mêmes dans la préfloraison (fig. 2h, 25) en deux moitiés appliquées l’une sur l'autre. La première moitié plus large, aplatie, basilaire, est extérieure ; la seconde, plus étroite, s'applique sur la face intérieure de la première et se termine par un sommet aigu qui vient s'insérer vers le bas du connectif. L'anthère biloculaire, à déhiscence longitudimale, se trouve ainsi introrse dans le bouton, mais quand le filet est entièrement dé- CEPHALOCROTON. 175 ployé, et qu’elle a basculé sur son extrémité, elle devient extrorse d’abord, puis encore introrse. Corps central (pistil rudimentaire) simple, dressé, (fig. 2h), entier ou 2-3 lobé au sommet. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à einq divisions profondes, légèrement glanduleuses à leur base; préfloraison valvaire ou à peine imbriquée (?); sépales bipinnatifides, à divisions étroites, aiguës, cou- vertes de poils étoilés abondants (fig. 26). Ovaire à trois loges super- posées aux sépales 1, 2 et 3, globuleux à la base, puis s’atténuant pour se continuer en un style cylindrique divisé plus haut en trois branches irrégulièrement bifurquées deux fois, stigmatiques en dedans. Loges oyvariennes uniovulées; ovule coiffé d’un obturateur étroit, déchiqueté sur les bords (fig. 27). Fruir capsulaire tricoque muni du périanthe persistant. Coques bi- valves et monospermes. Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux de l'Afrique tropicale, bas, rameux, dont toutes les parties sont couvertes de poils étoilés. Feuilles alternes, subopposées vers le haut des rameaux, à limbe ovale denté ou crénelé, épais, pubescent ou velu, pétiolées, accompagnées de deux stipules laté- rales étroites, caduques. IxFLORESCENCE. — Les fleurs mâles forment un grand nombre de petites cymes serrées les unes contre les autres, de manière à former une masse cylindro-sphérique terminale; au-dessous d’elles et parfois à une grande distance, à l’aisselle des feuilles supérieures, ou latéralement, plus haut que ces feuilles se trouvent une ou quelques fleurs femelles pédicellées. Ors. — Le genre Cephalocroton est très voisin des genres Adenochlæna et Cen- trostylis, mais il en diffère, 4° par le nombre de ses étamines qui est de 8 ou de 6, 2° par leur position; elles sont superposées aux divisions du calice. Les Adeno- chlæna ont généralement quatre étamines et elles sont alternes avec les sépales ; les Centrostylis ont aussi quatre étamines, et elles sont superposées aux sépales ; mais leur filet n’est point infléchi, les anthères ne peuvent jamais devenir extrorses. D'ailleurs tous ces genres sont extrêmement rapprochés et pourraient à la rigueur former seulement autant de sections dans un groupe commun. E. 4. C. mollis KI. (herb. Berl.). Fleurs mâles à 6-8 étamines ; fleurs femelles longuement pédicellées. 2. C. Cordofanum Hochst. (Kots. It. Nub., n. 118). 6 étamines. Cf. : Endl., Gen. 5796! (Sup., IT, p. 89). Hochst., PI Nub., in Flora (1841), p. 370. bé. € 7: 476 E. UNIOYULÉES. 104. Cnesmone isost. à type qual., à gynécée cornigère. ASTROCOCCUS Beni. (PI. XXE, fig. 22-2h.) x Fleurs monoïques. Freur mare. — Bouton globuleux subtétragone. Calice gamosépale à quatre divisions profondes pubescentes en dehors; préfloraison valvaire. Disque glanduleux en forme de rempart quadrilatéral dont les quatre côtés sont superposés aux sépales et les angles alternes avec eux (fig- 22). Au centre sont insérées quatre étamines aliernes avec les sépales. Leurs filets sont courts, épais et unis au centre de la fleur par leur pied; ils sont libres dans tout le reste de leur étendue et supportent une anthère biloculaire (fg. 25), introrse, à déhiscence longitudinale. (M peut n’y avoir que deux étamines. Selon M. Bentham, elles sont au nombre de 6 à 8. C’est le nombre 4 que j'ai presque toujours renconiré dans VA. cornutus) (fig. 22). | Freur FEMELLE. — Calice à quatre ou cinq divisions étroites aiguës, inégales, réfléchies sur le pédoncule, lors de l’anthèse. Ovaire sessile, déprimé, à trois loges; du dos de chacune de ces loges naît un long prolongement muriqué, inégalement lobé (en forme de corne d’élan) qui s'étend horizontalement, ou à peu près, en dehors, puis se recourbe un peu en haut et en dedans par son extrémité libre. Chaque loge. dont la cavité est obliquement, presque horizontalement dirigée, contient un ovule suspendu. L’ovaire est surmonté d’un gros style ovoïde, épais, charnu, qui est beaucoup plus volumineux que la portion centrale de l'ovaire et la cache complétement. Le sommet de cet ovoïde est concaxe divisé en trois lobes stigmatiques subdivisés par une échancrure pen profonde, en deux branches obtuses, très courtes. Fruit capsulaire {ricoque, à loges horizontales ou obliques, diver- gentes, pyramidales, en forme de clou, cornues, muriquées, à épicarpe membraneux séparable d'un endocarpe corné. Chaque loge bivalve con- tient une graine; mais une ou deux d'entre elles peuvent axorter (fig. 2h). Arbre du Brésil, à rameaux pubescents, à feuilles alternes, souvent très rapprochées et subverticillés à l'extrémité des rameaux. Pétiole court, accompagné de deux très petites stipules sétacées. Limbe ovale- ms Dé nd à à SN ES ASTROCOCCUS. — LEUCANDRA. 177 oblong, acuminé, serrulé, à dents glanduleuses, rétréei à la base, obtus ou émarginé vers l’insertion du pétiole; membraneux, penninerve, réticulé, légèrement pubescent, surtout mférieurement, sur les nervures. INFLORESCENCES axillaires où Supra-axillaires, consistant en un axe grêle chargé de petites bractées alternes. A l’aisselle de chacune d’elles se trouve une pelite cyme triflore dont les deux fleurs latérales peuvent ne pas se développer. En haut sont un très grand nombre de ces petites cymes mâles ; plus bas, quelques-unes, dont la fleur centrale est femelle, les latérales mâles; enfin, tout à fait inférieurement, viennent les fleurs femelles le plus souvent solitaires. En outre, il se trouve souvent une fleur femelle au sommet de toute l’'inflorescence. Les fleurs femelles ont un pédicelle très court, les mâles l'ont plus grêle et un peu plus long. Ogs. — La plante très curieuse de la collection de M. Spruce pour laquelle M. Bentham a fait ce genre, se rapproche beaucoup, pour sa fleur femelle, des Accia et surtout des Æedraiostylus, dont elle a les loges corniculées. Mais elle diffère principalement de ces deux genres par le nombre déterminé de ses étamines, E. A. cornutus Benth. (coll. Spruce, 1852, n. 2090), Cf. : Benth., Hook. Journ. (1854), p. 327. 105. Tragia à type quat., à étam, souv. diadelphes, LEUCANDRA K!. (PI. IV, fig. 6-9.) Fleurs monoïques. FLEUR MALE. — Calice gamosépale à quatre divisions égales ou iné- gales (l’une d'elles étant plus étroite que les trois autres et pouvant même manquer complétement); préfloraison valvaire. Androcée de A4 éta- mines alternes avec les sépales (rarement plus). Filets en forme de massue, insérés par une base plus grêle, au centre de la fleur, sur le pourtour d’une petite saillie glanduliforme du réceptable. Extrémité supérieure, renflée, portant une anthère biloculaire, extrorse, à déhis- cence longitudinale, sublatérale (fig. 6, 7). Étamines libres, indépen- dantes ou soudées (KI.) longitudinalement par paires. __ Freur reMeLze. — Calice gamosépale à six ou sept divisions un peu inégales, insérées à différentes hauteurs sur l’axe floral et légèrement imbriquées (/ig. 8, 9). Ovaire à trois loges uniovulées, couvert extérieu- 1 78 E. UNIOYULÉES. | rement de poils roides, blancs, masquant les sillons interloculaires. | Style cylindrique presque aussitôt divisé en trois branches droites d’abord, puis enroulées, révolutées, eonvexes et lisses en dehors, papil- leuses ei siüigmatiques en dedans (fig. 8). Fevir capsulaire hérissé, iricoque, accompagné du calice persistant. Coques bivalves et monospermes. Plantes herbacées américaines, à rhizome lisneux, à tiges dressées, grèles, hérissées. Feuilles alternes, ou subopposées , à péüole court, ac compagné de deux süpules latérales hispides. nervées. Limbe ovale. oblong, cordé à la base, denté, pennmerve, réticulé; les nervures, les rameaux, toutes les parties de la plante chargées de poils roides, blanchätres. . Ixrcorescnc en grappes terminales ou axillaires ; fleurs disposées à l'aisselle de bractées alternes. Fleurs femelles solitaires ou en petit nombre à la base de la grappe. Os. — Ces plantes, qui ont le port de certains Zragia ei de quelques Urticées, n'ont pas constamment les filets stamimaux soudés par paire, comme le dit M. Kloïzsch. Ceïte soudure peut étre totale, partielle où complétement nulle. E. L. beiomicefolie KL (berb. Mas). C£ : Endl., Gen. 5782 (Sup. IL, p. 88). Æ1., Erichs. Arch., VIL, 4, p. 188. ; 106. Leucandra à leurs diamdres, à étam. monad. LEPTOBOTRYS. Tragia Ÿ Michx. (PL IL, fig. 17-48.) Fleurs monoïques. Fievr wase. — (alice gamosépale à quatre dmisions profondes, dont une antérieure et une postérieure (parfois 3 ou 5); préfloraison valvaire. Androcée constitué par 2 éamines superposées aux sépales latéraux. Filets réunis en une colonne centrale courte et épaisse (fig. 18), à peme séparés au sommet. Anthères biloculaires, extrorses, à démiscence lon aindinale (fig. 15 a ). Fieve reves. — Calice gamosépale à six en) préfloraison valvaire Ovaire à trois (et rarement à deux) loges saillantes, anguleuses, pubescentes. Style presque aussitôt divisé en trois (ou deux) branches LEPTOBOTHRYS. — CHLOROCAULON. L79 simples, réfléchies, enroulées, stigmatiques et papilleuses à leur face interne (fig. 17 ff). Loges uniovulées. Frurr capsulaire garni du périanthe persistant, à trois (ou deux) coques bivalves et monospermes. Plante sous-ligneuse (?) du Mexique, des États-Unis, à rameaux dressés, arrondis, finement pubescents, à feuilles alternes, subsessiles, munies de deux stipules latérales caduques. Limbe variable de forme, ou étroit, aigu, entier (fig. 17 fe), souvent obtus au sommet, constamment atténué à sa base; ou inégalement crénelé ou lobé (fig. 17 fl). Face supérieure foncée, semée de petits poils blancs simples, brülants (?). Nervures réticulées, penninerves et triplinerves à la base, moins saillantes supé- rieurement qu’à la face inférieure blanchâtre, terne, chargée de petits poils serrés, abondants sur les nervures. INFLORESCENCES terminales, en longues grappes simples (fig. 17). Ra- chis filiforme, quelquefois très allongé, capillaire au sommet, portant un grand nombre de bractées alternes. A l’aisselle de chacune d’elles se trouve une fleur mâle, non accompagnée de bractéoles latérales, portée sur un fin pédicelle. Fleur femelle ordmairement solitaire à la base de la grappe, presque sessile, accompagnée de deux bractées laté- rales stériles. Os. — Confondu avec les 7ragia par L.-C. Richard, ce genre se rapproche beaucoup, par sa fleur mâle, des Sapium et des Sfillingia. I a, en effet, comme eux, les anthères extrorses et les filets unis au centre de la fleur. Mais en même temps, la fleur femelle est presque celle d'un Zragia et la préfloraison du calice est valvaire dans les fleurs des deux sexes. C’est une preuve de plus qu’il ne saurait y avoir de limites absolument tranchées entre le groupe des Acalyphées et celui des Hippomanées, comme on le voit d’ailleurs par l'examen des Cnemidostachys, Serdelia, etc. E. Z. discolor + — Tragia urens Rich. in Michx., non L. (herb. Michx. — Id. coll. Noïisette, — Id. coll. Fraser). 107. Cnesmone isost. à type quinaire ? CHLOROCAULON, A1. x a © Tragia ? Schl. » Fleurs monoïques. Freur mare. — Calice globuleux, à cinq divisions soudées à la base, à surface extérieure garnie de poils, et portant en dedans dix lames “ + > 150 = E. UNIOTULÉES. Li : étroites, blanches (filets staminaux stériles, Schl.). Androcée de 5 éta- mines; filets monadelphes à la base, divariqués au sommet, inclus, subulés; anthères biloculaires, subglobuleuses. Fieue revers. — ÇCalice gamosépale à cing divisions obovales aiguës, garnies en dedans de 3-5 corps glanduleux, pétaloïdes, lancéolés, iné- gaux, alternes avec les sépales. Disque hypogyne glanduleux, à cinq lobes superposés aux sépales. Ovaire triloculaire subglobuleux, trigone, hérissé, à trois loges uniovulées. Siryle à irois divisions profondes, bi- parütes. Branches filiformes et recourhées. Feurr garni du périanihe persistant, globuleux, déprimé, tricoque. Coques bivalves et monospermes. Sous-arbrisseau du Mexique, à tige arrondie, finement striée, d'un vert gai. Feuilles alternes, bistipulées, ovales, acuminées, membra- neuses, finement dentées, hérissées de poils épars. IxFLORESCENCE en épis axillaires, hérissés de poils, filiformes, dépas- sant les feuilles, nus dans la moïüé inférieure et plus hant chargés de bractées aliernes à l’aisselle desquelles sont les fleurs mäles. Les femelles, éloignées l’une de l’autre, sont à la partie inférieure, au nombre de deux ou trois. Cf. : Endl., Gen. 5700: (Sup., IV, p. 89). ÆT., in lité, ex Schlecht. Linn., V, p. 86. 108. Acalyph. à andr. diplosiem. ou plus, à type sonvent quaterñ. SAJORIUM Ernal. + Anabæna, Ad. Juss. + Hedraiostylus, Hassk. + Pluknetia, Plum. 2 Pierococcus, Hassk. + Sajor, Rumpbh. (PL. XXI, fig. 3-4.) Fleurs monoïques. Fievr mare. — Calice gamosépale à 4-5 divisions profondes,souvent légèrement pubescentes (poils simples); préfloraison valvaire. Disque (A. de Juss.) de 4-5 glandes libres alternes avec les sépales. Androcée SAJORIUM. 184 composé de 8-10 étamines au mois et souvent plus (d’abord 4-5 plus petites, alternes avec les sépales et 4-5 plus longues superposées, — puis souvent un nombre variable de 3 à 8... étamines plus intérieures). Filets insérés sur le réceptacle saïllant, plus ou moins unis entre eux à leur base, libres dans presque toute leur étendue, dressés. Anthères hilocu- laires, extrorses, quadrigones, colorées en rouge violacé ; loges déhiscentes par une fente longitudinale, extrorses. Au centre de la fleur, pisül rudi- mentaire (A. de Juss.), représenté par une colonne rectiligne, étroite, dressée, terminée par une petite saillie sphérique hérissée de papilles coniques (non constant !). FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à 4-5 divisions profondes; préfloraison imbriquée. Ovaire à 3-4 loges uniovulées; style unique d’abord, en forme cylindrique ou de cône renversé, ou de sphére, portant à son extrémité supérieure une dépression formée par 3-4 sillons qui viennent se réunir au centre; ces sillons séparent l’un de l’autre 3-L petits lobes stigmatifères convergents, alternes avec les loges de l'ovaire ; de plus, le tissu du style se renfle dans leur intervalle en quatre autres lobes plus volumineux, superposés aux loges, charnus, cylindri- ques, dressés, ou renflés en massue et portant une plaque glanduleuse saillante, ou horizontaux, étroits, allongés, canaliculés sur leur ligne médiane. Ovule à primine celluleuse rougeâtre, pendu, coiffé d’un obturateur. Fruir capsulaire à 3-4 coques. Coques enveloppées par un épicarpe coloré se séparant de l’endocarpe blanchâtre, très dur, éburné ; sail- lantes, carénées ou ailées, à saillie dorsale très allongée en éperon, séparées les unes des autres par des sillons profonds; bivalves et mono- spermes. Graines anguleuses, à surface rugueuse, parcourues par quatre saillies longitudinales, dont deux latérales prolongées en pointe mousse, hérissées, avec un faisceau de vaisseaux répondant au raphé ramifié sur les enveloppes séminales. Arbrisseaux volubiles à feuilles alternes pétiolées, munies de deux sti- pules latérales caduques. Limbe ovale-aigu, acuminé au sommet, à base obtuse ou échancrée en cœur, à surface glabre, à nervures pennées, sub- tripli- ou quintuplinervées à la base, réticulées ; à bords dentés ; portant à l’union de sa face supérieure avec le pétiole deux ou plusieurs stipelles glanduleuses. Plantes dont les organes contiennent une matière colo- rante rouge violacée, 51 182 E. UNIOVULÉES. INFLORESCENCES axillaires, consistant en un axe commun chargé de bractées alternes; à l’aisselle de chacune de celles-ci est un glomérule de fleurs mâles, à pédicelles très courts, articulés ; à la base de l’inflores- cence se trouve une fleur femelle (rarement deux), à l’aisselle d’une bractée et accompagnée de deux bractées latérales stériles, portée sur un pédicelle plus épais et beaucoup plus long que celui des fleurs mâles. Ogs. — Ces plantes appartiennent aux régions tropicales de l'Amérique, de l’Afri- que et del’Inde. Toutes sont volubiles et ontle mème port, les mêmes organes de végétation, la même inflorescence. Mais quelques-unes sont construites sur le type 4, les autres sur le type 5. L'examen de leurs principaux organes floraux va nous montrer qu'on ne saurait guère en faire plusieurs genres distincts. Le calice de la fieur mâle est toujours en préfloraison valvaire; tantôt il a cinq divisions, tantôt quatre. En dedans de ce calice, A. de Jussieu, dans sa description du genre Anabæne, Plamier, dans celle du Pluknetia, Endlicher dans celle du genre Sajorium, admettent un disque composé de:cinq ou quatre glandes. Je dois dire que ce n’est pas là un organe constant dans ces plantes. Ainsi, il ne se trouve pas dans un Anabæna de l'herbier de A. Saint-Hilaire, ni dans le Pluknetia dela collection Goudot (herb. Mus., PI. Nouvelle-Grenade, n. 107). Je ne le rencontre pas non plus dans le Pluknetia occidentalis Leandro mss., que possède le Muséum ; ni dans l'Hedraiostylus corniculatus Hassk. (Cat. Mor., n. 3167); ni dans le P/uhnetia Africana Sond. (Coll. Zeyher, 1850, n. 1522). Peut-être a-t-on donné ce nom de glandes à 4-5 étamines avortées situées en dehors des autres dont parlent plusieurs auteurs, et notamment M. Hasskarl, dans la description de son genre Hedraiostylus; mais je me suis assuré que ces staminodes n’ont pas une existence constante, car sur un grand nombre de fleurs analysées, je ne les ai pas rencon- trées. Quant à ce que dit Desvaux du disque des Pluknetia, il est bien certain qu'il n'en parle que par raisonnement, et non d’après les données de l'observation {voy. p. 126). Il est un autre organe de la fleur mäle dont l'existence, admise par plusieurs auteurs, ne saurait non plus ètre considérée comme un fait constant. Je veux parler du pistil rudimentaire, figuré par A. de Jussieu dans l’Anabæna tam- noides, et qui, ne se rencontrant dans aucune des autres espèces citées ci-dessus, manque, au moins le plus souvent, dans celle-ci. La fleur femelle a tantôt quatre sépales et quatre loges à l’ovaire, et tantôt cinq sépales avec trois loges; maïs comme il peut arriver qu’on rencontre trois loges avec quatre sépales et avec cinq sépales quatre loges, comme cela arrive pour les Dalechampia, 1 est impossible, d’après ce caractère distinctif qui est le seul de quelque importance, qu'on ne réunisse pas les P/uknetia aux Anabæna. La formedu style et du stigmate varie beaucoup d'une espèce à l’autre; elle peut néanmoins se rapporter à trois sous-types qui serviront à caractériser les sections que nous éta- blirons ici dans le grand genre Sajorium. Les genres Anabæna et Pluhnetia ne sau- raient d’ailleurs non plus se distinguer l’un de l’autre par leur patrie, ear il y a F- PLUKNETIA. — HEDRAIOSTYLUS. 88 des Sajorium à type 4 aussi bien en Amérique (coll. Goudot, n. 107, herb Mus. et Plum., Amér.) que dans l’Inde(Saor. Rumph.), à Java (Hedraiostylus Hassk), et au Cap (Pluknetia Africana Sond.). Le genre Sajorium, dont les affinités ont été d’ailleurs discutées à propos du genre Dalechampia (voy. p. 58) sera donc divisé en trois sections, ainsi qu'il suit : { arrondies ou carénées. Pluknetia. | corniculées. . . . .. Hedraiostylus. Dico 000 AU ATT, Périanthe à type. . h; coques Sect. À. — PLUKNETIA.' Étamines 8-12 ou plus. Calice à quatre sépales. Ovaire à trois ou quatre loges, dont deux antérieures, alternes avec les sépales. Style à quatre branches dressées, superposées aux loges, épaisses, charnues et, dans leur intervalle, à quatre petits lobes stigmatifères, alternes avec les loges. Fruir à coques nues non appendiculées. E. 1. P. Africana Sond. (coll. Zeyher, n. 1522). 2. P. volubilis Plum. (herb. Mus.). 3? P. sp. (Anabæna mss., in coll. Goudot, 1844, n. 107). Sect. B. — HepraiostryLus Hassk. Pterococcus Hassk. Sajor. Rumph.” Calice à 4 divisions. Étamines 8-12 (ou plus), accompagnées de k glandes ou staminodes glanduliformes (Hassk.), non constantes! Fleur femelle à 4 sépales. Ovaire à A loges, dont deux antérieures. Style cylin- drique plus gros que l'ovaire, portant dans sa jeunesse ( pl. XXI, fig. 3,h) à son sommet deux lignes creuses qui se croisent à angle droit et séparent ainsi l’un de l’autre quatre lobes stigmatiques alternes avec les loges de l'ovaire ; plus tard les bords de ces sillons s’épaississent et se renversent en dehors, de manière à former quatre autres lobes, dits stigmatiques par les auteurs, et seuls décrits jusqu'ici. (Voy. p. 143.) Feuir à quatre coques dont la portion dorsale est prolongée en une grande corne saillante, à sommet obtus. Arbrisseau grimpant de Java, à rameaux arrondis, à feuilles alternes, pétiolées, bistipulées. Limbe cordiforme, aceuminé au sommet, échancré hs! E. ÜUNIOYULÉES. à la base; bords dentés, limbe penninerve, subquintuplinerve à la basé, à nervures tertiaires transversales, rétiformes, saillantes, surtout à la face inférieure terne et plus pàle que la supérieure. INFLORESCENCE axillaire (ou oppositifoliée?) consistant en un rachis grêle, chargé de petites bractées alternes. A l’aisselle de chacune est une fleur mâle, accompagnée de deux bractées latérales stériles ou fertiles; fleur mâle portée par un court pédicelle articulé ; fleur femelle, unique à la base, portée par un pédicelle plus large et plus épais, accompagnée de deux bractées latérales, d'ordinaire stériles. E. 4. corniculatus Hassk.—Sajor Rumph.— Péerococcus glaberrimus Hassk. — Pluknetia corriculata W. (coll. Mor. et Zoll., n. 3167). Sect. C. — AxABæNa À. Juss. Calice à cinq divisions dans les fleurs des deux sexes. Étamives 10 ou plus. Ovaire à trois loges, dont une postérieure et deux antérieures. Style unique d’abord, dressé, cylindrique ou ayant la forme d’un cône renversé, divisé supérieurement en six lobes, savoir : trois grands, charnus, parfois chargés d’une glande arrondie, superposés aux loges de l’ovaire, et trois plus petits, alternes avec les précédents, cachés entre leur pied, où ils sont séparés par {rois pelites fentes convergentes au centre du pistil. E. A. famnoides À. Juss. = Pluknetia occidentalis Leandro (mss. in herb. Juss. id. herb. A.S. H.). Cf. : Endl., Gen. 5784-85 et Supp., {lf, p. 98. Hassk., PI. Jav., in Flora (1842), Beil , IF, p. 40. Juss,, Gen. (1789), p. 392. Juss. (A.), Monog., p. 46-47 et pl. 15. Æ1., Erichs. Arch., VIT, 4, p. 191. L., Gen. 1080. Lamk, Encycl., XXII, pl. 788. Mirb., 4., pl., X, p. 55. Mechk., Elem., III, 1130. Plum., Nov. gen., p. 47 et pl. 13. — PI. Am. p. 220 et pl. 226. Rumph., Amb. (ed. Burm.), I, p. 193 et pl. 79. ANABÆNA. — DALECHAMPIA. 85 Sond., Südafr., in Linn., XXII, p. 110. Span., FL Tim., in Linn., XV, p. 350. Spreng., Syst. veg., IE, p. 86. Voight., Mort. Calc., p. 160. Wilid., Sp., VU, p. 514. 109. Sajorium à inflorescence mâle déterminé. DALECHAMPIA Plum. ; Cremophyllum Scheidwlr. (PL III, fig. 16-33, et pl. IV, fig. 1-5.) Fleurs monoïques. FLEeur MALE. — Calice gamosépale à 4-5 divisions profondes; préflo- raison valvaire (pl. I, fig. 19). Androcée composé d’un nombre indé- terminé d’étamines. Filets réunis en une colonne centrale ou courte, ou longue, ou dressée (fig. 16 fm) ou infléchie lors de lanthèse (pl. IV, fig. 2 c), libres dans leur portion supérieure et se détachant à différentes hauteurs pour porter une anthère à deux loges, aplatie, ou globuleuse, tétragone, à déhiscence longitudinale, extrorse (fig. 2 a). FLeur: FEMELLE. — Calice gamosépale à six divisions disposées sur deux rangées alternes, de trois chacune : préfloraison imbriquée (pl. IE, fig. 25) ou à cinq divisions; préfloraison quinconciale. Sépales étroits, aigus, entiers ou découpés, laciniés, munis souvent à leur base de deux petits appendices stipulaires latéraux, glanduleux (fig. 28 su, et pl. IV, fig. 5 st). Rarement, à la base de l'ovaire, un disque glanduleux cupu- liforme, à bords crénelés (pl. IE, fig. 31 et 32 d), beaucoup plus sou- vent nul. Ovaire trigone, à trois loges, dont une postérieure et deux antérieures, unioyulées; rarement à quatre (fig. 31 et 32 !). Ovule descendant, à raphé intérieur, à micropyle tourné en haut et en dehors, coiffé d’un obturateur celluleux (fig. 20ov). Style unique, dressé, colum- niforme, à ouverture stigmatique terminale ou latérale (fig. 23 et 24 sg, et pl. IN, fig. 3 sq), regardant alors du côté de la bractée axillante, à bords plus ou moins écartés ou saillants, encadrant trois mamelons stigmatiques continus avec les cloisons et alternes avec les loges ova- riennes. 186 E. UNIOVULÉES. Feuir capsulaire tricoque (ou quadricoque). entouré du calice per- sistant, apiculé d'un vestige de style. Coques bivalves et monospermes. Graïnes à saillies rugueuses, anguleuses (fig. 26,27, 35), à raphé coloré, ramifié sur la surface de la graine où 1 la primine persiste. Albumen oléagineux abondant. Arbustes, arbrisseaux. sous-arbrisseaux des régions tropicales des deux hémisphères, à tiges arrondies, nues ou finement pubescentes (poils simples), dressées, rigides ou sarmenteuses, grimpantes, volubiles. Feuilles alternes, pétiolées. accompagnées de deux stipules latérales caduques. Limbe ou simple, entier, ou spatulé, ou ovale-aigu, ou denté. ou incisé, profondément découpé. 3 où 5-7 lobé: lobes penninerves (quand le limbe est simple, sa base est accompagnée de 2-6 appendices stipellaires, situés à l’union du pétiole avec le limbe qui est alors pen- ninerve ou sub-3-5 nerve; pl. IV. fig. 1). Ixrrorescences disposées sur de petits rameaux axillaires spéciaux, uniques ou au nombre de 2-3 à l’aisselle d’une feuille et souvent ac- compagnés d'un rameau folifère. Sur cet axe commun d'inflorescence (pl. UE, fig. 16. 17), on trouve : 1° Des feuilles subopposées par couples, accompagnées de leurs stipules; souvent transformées, membraneuses, colorées, entières ou trilobées. 2 Superposée à l’une de ces feuilles. une bractée à l’aisselle de laquelle est un glomérule de 3 fleurs femelles, savoir : une médiane terminale plus âgée, et deux latérales plus jeunes (pl. IE, fig. 20; 24). 3° Au-dessus des fleurs femelles, l'axe se continue pour porter deux paires de bractées (invol. prop. des f. mâles), au-dessus desquelles il se termine par une cyme de fleurs mâles. Celle-ci se compose d’une fleur mâle terminale, souvent plus développée que les autres, à un plus grand nombre de parties (fig. 19). Au-dessous d'elle sont des bractées latérales transformées en corps glanduleux, découpés, frangés (fig. 48 et 49 6), à V'arsselle desquelles sont les fleurs de seconde génération, accompagnées des fleurs de troisième. ete. Chaque fleur est portée par un = pédi- celle articulé (fig. 19 art). Sect. À. Disque hypogyne femelle. Ovaire à 3-h loges. E D'Æoulletionai (herb. Houllet). Point de disque hypogyne : CREMOPHYLLUM. 187 Sect. B. Feuilles ordinairement composées. Appendices stigmatiques saillants, superposés aux loges. E, 14. D. DD)" SD: h. D. 5. D. 6. D. TND) SD} D} 10. D. 11. D. 12. D. 43. D. A4. D. 15. D. 16. D 17. D scandens L. pentaphylla Lamk. volubilis E. Mey. Senegalensis J. convolvuloides Lamk. Peruviana Lamk. mollis K. villosa Lamk. Brasiliensis Lamk. heterophylla Poir. fimbriata K. aristolochiæ folia K.. sidæfolia K. ruboides K. hibiscoides K. . tamifolia K. . tiliæfolia Lamk. Sect, C. — CREMOPHYLLUM. Feuilles simples, accompagnées de stipelles. Lobes stigmatiques non saillants au dehors, situés dans une cavité, alternes avec les loges ova- riennes. E. 1. D. 2. D. 3. D. CH: caperontoides + (herb, A. S.-H.). spatulata + = Cremophyllum spathulatum Scheidwlr. micrantha Pœpp. et Endi. Voy. p.27, 58, 98, 142, 183, 188, 211, 219, 221, 229, 226, 233 et Benth., N. Brasil., in Hook. Journ., VI, p. 322. — in Hook. Journ., 1843, p. 43. — Sulphur, p.163. Bl., Bijdr., p. 632. Gardn., FL Bras., in Hook. Journ., 1842, p. 540. Harv., South Afr., p. 304 Hassk., Hort. Bogor., p. 233. Hook., Niger fl., p. 174. 488 E. UNIOVULÉES. Hooket Arn., Beechey's Voy., p. 43. Jacg., Select. Sürp., p. 252 et pl. 160. Juss. (A.), Monos., p. 55 et pl. 17. Æl., ap. Seem., p. 100. Æunth., Amer. Equin., L, p. 412. Lamk, Encycl., XXII, p. 788. Plum., Nov. gen., p. 17 et pl. 38. — PI Amer., p. 87 et pl. 101. Rich. (A.), Abyss.. V, p. 244. — RS. Cuba, XI, p. 199. Scheidwlr., Otto et Diet. Allg. Gartenz., XVI, p. ! 30. Sond., Südafr., in Lion. XXII, p. 106. Spreny., Syst. veg.. UL, p. 85. Voight, Hort. Calc., p. 161. Walp., Ann. Bot., HI, p. 372. Webb, Spicil., p. 174-178. 110. Seidelia polyandre. MERCURIALIS L. = Linozostis Endl. (PI. IX, fig. 12-29.) Fleurs dioïques ou monoïques. FLeur MALE. — (alice gamosépale à trois divisions profondes, égales ; préfloraison valvaire à l’âge adulte, mais d’abord imbriquée (générale- ment un des trois sépales qui est postérieur se irouve complétement recouvert par les deux antérieurs qui sont l'un tout à fait recouvrant, l’autre moitié recouvert et moitié recouvrant (fig. 20). Sépales étalés, puis réfléchis dans l’anthèse. Androcée composé d'un nombre variable d'étamines (8-12-20). Filets libres, dressés, insérés sur le réceptacle central saillant, divergents supérieurement, terminés par un petit con- nectif renflé d’où pendent les deux loges distinctes, ovoïdes, d’une an- thère en bissac (/ig. 16-18). Chacune des loges, extrorse, s'ouvre par une fente longitudinale qui, d’un côté, part du connectif et s'étend sur toute la hauteur de la loge, et sur l’autre face s'arrête vers la moitié de sa hauteur (fig. 17). Freur FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle. Ovaire à deux loges dont l’une est antérieure et l’autre postérieure; elles deviennent - MERCURIALIS. 189 plus tard latérales par la torsion du pédicelle floral (fig. 19), ou à trois loges superposées aux sépales. Loges à surface extérieure glanduleuse, hispide ou hérissée d’aiguillons, séparées l’une de l’autre par un sillon vertical profond. Dans chacune d'elles, un ovule globuleux coiffé d’un petit obturateur bilobé. Style unique d’abord, puis rapidement divisé en deux ou trois branches superposées aux loges de l'ovaire, divergentes, réfléchies, parcourues par un sillon longitudinal médian sur leur face interne qui porte les papilles stigmatiques denticulées (fig. 25, 27, st). À la base du pistil, disque hypogyne (regardé, à cause de sa forme, par les auteurs comme des étamines réduites à leur filet) consistant en 2-8 processus celluleux, coniques, allongés, dressés, naissant au-dessous du sillon interloculaire, et s'appliquant ainsi dans l'intervalle concave des loges (fig. 25, 27, d). Fruit capsulaire di- ou tricoque, rugueux, hérissé ou échiné, s’ou- vrant en 4-6 valves. Coques monospermes. Graines subglobuleuses, caronculées. Plantes herbacées annuelles ou vivaces, ou sous-arbrisseaux à suc aqueux, dont toutes les parties sont glabres ou pubescentes, tomenteuses, vertes ou imbues de matière colorante rouge violacé. Feuilles alternes ou opposées, ovales-aiguës ou étroites-allongées, penninerves, à bords presque entiers ou dentés, serrulés; pétiole accompagné de deux stipules latérales caduques. Plantes dont les feuilles, les périanthes, les anthères bleuissent ou deviennent rougeûtres par la dessiccation. INFLORESCENCES situées à l’aisselle des feuilles caulinaires et même cotylédonaires (p. 75); fleurs mäles en épis composés de petits glomé- rules; fleurs femelles en cymes pauciflores. Ces inflorescences sont accom- pagnées de rameaux folifères ou de fleurs avortées. Os. — Le genre Mercurialis avait été divisé par Endlicher en deux grandes sections : Sect. I. Trismegista EndI. — Fruit capsulaire tricoque. Feuilles alternes. Plantes indiennes et africaines. Sect. II. Linozostis Endl. — Fruit capsulaire dicoque. Feuilles opposées. Plantes européennes. Mais les plantes qui formaient la section 7risimegista ont été avec raison sépa- rées des Mercurialis pour former quelques genres nouveaux dont le plus important est le genre Adenocline Turez. La structure de l’androcée et l'existence d’un disque caractéristique distingue, en effet, d’une manière absolue ce dernier genre. Ainsi se trouve détruite cette section composée de plantes exotiques. Il reste cependant à 190 E. UNIOVULÉES. distimsuer de nos Mercuriales mdisènes celles qui ont les feuilles constamment aliernes- Je diniserai donc ce genre en denx groupes. Sert. À. — Eozosns Endi. Feuilles opposées. Fruit capsulaire dicoque et excepüonnellement tricoque. Oss. — Ces Mercuniales européennes nous offrent une dizaine d'espèces, dont plu- siursne sont sans doute quedes vanétes du M 'ammun-Lescaracières du type normal entrent seuls dans Là description qui précède, mais rien n'est plus fréquent que les anomalies dans tous les organes de L fleur. Souvent, en effet, les Mercuriales sont monoïiques au lieu d'être dioïiques, et cela avec une espèce de constance, dans à forme, par exemple, du M. ammun que l’on à appelée AL ambigun. Le calice pent varier, en ce sens qu'ilest parfois composé de deux ou de quatre sépales mb qués (fig. 21-25). Dans le premier cs, c'est le sépale antérieur qui enveloppe Fauire ei l'ovaire a alors deux loges qui sont superposées aux sépales. Nous avons déjà vu qu'il en est de mème dans les &s plus rares où, avec trois sépales, on rencontre irois loges, dont deux sont antérieures ei une postérieure. Dans cs fleurs aussi il y a trois processas du disque qui alfernent avec les loges et les sépales: On observe même des fleurs de AL annue où, avec trois sépales et deux loges à l'ovarre, il ya trois de ces processus, desquels deux sont aliernes avec les loges, ei le troisième superposé à l’une d'elles. E. 1. A. onu L 2. M cvafa Hop. 5. M. ambqua L. B. DE peremnis L. 5. DE tomentosa 1. 6. M ellipñica Lamk. 7- DL. leiccnrpa Sihb. ei Zuce. Sect. B. — FevraRaAnre. Mercuriales exotiques à feuilles alternes. Plantes dont les organes floraux sont, comme le rappelle le nom, gorgés de sucs colorants d’un rouge violacé, analogue à ceux des Chiropetalum, Claoxylon, ec. E Le type en sera le M oltermifolia Lamk. (herb. Juss)), lequel appartient ré lement au genre qui nous occupe. Quant au M. alfermifolia Hochst. (coll: Koïsch, 1841, n_ 156), d appartient au genre Acr/yphn. CLAOXYLON. 91 Voy. p. 27, 75, 95, 112, 135, 142, 152, 205, 207, 225, 236, 241 et Cf. : Borss., Esp. mer., p. 563. Coss., Esp. (1819). Curt., FL. Lond., I, pl. 65. BE. B., pl. 559, 1872. Endl., Gen. 5786. F1. Dan., pl. 400. Fries, Samm. Scand., p. 50. Geœærtn., Fruct., Il, p. 114 et pl. 107. Harv., S. Afric., p. 303. Juss., Gen., p. 385. Juss. (A.), Monog., p. 46 et pl. 14. Koch, in Linn., XXE, p. 732. Lamk., Encyel., IL, p. 120 et IV, p. 119, pl. 820. L., Gen. 1125. L. fil., Dec., [, pl. 8. March., Mém. Ac. sc. (1719), pl. 6-7. Mirb., H., pl. IX, p. 303. Neck., Elem., IT, 1133. Nees, Gen., I, 1, pl. 40. Pay., Organog., p. 525 et pl. 110. Schhuhr, pl. 232. Sond., Südafr., in Linn., XXIIT, p. 111. Spach, H. veg., IT, p. 520. Spreng., Syst. veg., IT, p. 877. Sternb., Denkschr. Regensb., 1, pl. 14. Tourn., Inst. (1719), 53h. Vent., Jard. Cels., pl. 12. Voight., Hort. Calc., p. 160. Walp., Ann. Bot., I, p. 621, et LIT. p. 365. Willd., Sp., VIT, p. 809. Wallk., Hisp., in Flora (1852), p. 309. Wirt., Merc., in Flora (1850). p. 81. Wydl., Infl., in Flora (1850), p. 423. 111. Mercuriales arborescentes à disque pétaloïde, à infl. racem. CLAOXYLON 14. J'uss. Erytrochilus Reinw.-Bl. Acalypha + Burm. et Auctt. | (PL. XX, fig. 20-2h.) Fleurs dioïques. Fieur Mae. — Calice à trois (ou quatre) divisions profondes, dont une h92 E. UNIOVULÉES. postérieure; préfloraison valvaire. Androcée formé d’un nombre indéfini d'étamines. Filets dressés, libres, insérés sur un réceptacle saillant. Anthères à deux loges distinctes, écartées l’une de l’autre par un con- nectif bifide ; loges dressées dans l'anthèse, déhiscentes par une fente longitudirale, extrorses (fig. 20-22\. Pollen globuleux (fig. 23). FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à trois divisions profondes, dont une posiérieure et deux antérieures; préfloraison valvaire. Disque charnu, hypogyne, constitué par trois lamelles glanduleuses, pétaloïdes, rougeâires, alternes avec les sépales, libres ou unies par leur base. Oxaire trigone, à trois loges superposées aux sépales (ou à deux loges). Style cylindrique à sa base, puis dressé en trois branches épaisses, réfléchies. enroulées, à surface intérieure stigmatique, papilleuse ou plumeuse, canaliculée sur la ligne médiane. Loges uniovulées. Ovules colorés, coiffés d’un petit ohturateur. Fruir capsulaire iricoque (ou dicoque). Coques bivalves et mono- spermes à surface non hérissée. Graines globuleuses. Arbres ou arbustes d'Afrique, de l'Inde, de Java, de la Nouvelle- Hollande, presque glabres, imbus d'une matière colorante rougeâtre dans les nervures foliaires, les périanthes, disques, anthères. ovales et graines. Feuilles alternes pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales caduques. Limbe penninerve, denté ou presque entier. IxFLoRescence. — Axex floraux nés à l'’aisselle des feuilles, simples ou ramifiés et chargés de bractées alterpes, à l'aisselle desquelles les fleurs sont en petites cymes ou glomérules. Les cymes femelles peuvent être réduites à une seule fleur accompagnée de deux bractées latérales sté- riles; l'ensemble forme généralement de gros châtons, serrés dans le jeune âge. Ogs. — Les Claoxylon, retirés du genre Acalypha par À. de Jussieu, se rappro- chent extrèmement des Mercuriales par tous les caractères. Les anthères y ont, en effet, des loges bien distinctes. D'ailleurs les appendices alternes avec les sépales, qu'on a parfois considérés comme des pétales, ne forment qu'un disque qui ne se développe que longtemps après le pistil (CZ. spicifiorum !) et remplaceni les longs filets discoïdes des Mercuriales. La symétrie de la fleur mäle est très difficile à déterminer sur les échantillons secs que nous possédons. Je pense néanmoins que, dans certaines fleurs, on peut constater qu'il y a deux étamines superposées à chaque sépale, puis une en face de l'intervalle de deux sépales, et que les autres étamines forment des verticilles alternes avec le premier aïnsi constitué. Les espèces que possèdent nos collections se rapportent aux types suivants : La L Ale Le] ÜLAOXYLON. 195 C. pardiflorum À. Juss.(mss., in herb. Juss. et herb. Mus.). — Acalypha spiciflora Poir. (fid. herb. Lamk. — Id. coll. Commerson). Je ne puis voir de différence spécifique entre la plante précédente et C. sp. À. Juss. (mss., in herb. Mus. — Acalypha scabrata Nahl. (coll. Commerson). C. australe + (herb. Mus. Nouvelle-Hollande. Coll. Leichhard, 1845. Tragia sp. Decsne mss.). Espèce caractérisée par la continuité du disque hypogyne de la fleur femelle. . C. spiciflorus À. Juss. (coll. Perrotet, Manille, 1819, herb. Juss. et Mus.) — Acalypha spiciflora Burm. (Java, Commers. herb. Mus.). — Zry- throchilus Indicus Reinw. et BL. (herb. Leyd. — Id. Gaudich., coll. Bonite, n. 176-239 et 249. — Id. /Æicinus? Leschenault mss., in coll., n. 407. — Id. coll. Güring, 1851, n. 239. — Id. coll. Zoll. et Mor. n. 453. — Id. (var.) coll. Gaudich., îles Marian., n. 63 et 2418. — Id. (var.) coll. Lépine, Taït:, 1847. Tararao. — Id. (var.) coll. Gaudich., îles Sandwich, n. 392). . €. longifolius. = Erythrocylus longifolius BL. (herb. Leyd. — Id. coll. Cum., n. 598. Id. (var.?) coll. Zoll. et Mor., n. 1932. — Id. (var.) herb. Perad., n. 2102. — Id. (var.?) herb. Perad., n. 2109). . C. rubrinervis + (coll. Cumming, n. 1137). Voisine de la précédente dont elle diffère surtout par ses inflorescences femelles. . C. affine Zoll. (herb. Libillard, Détr. de Bouton. — Id. coll. Zoll. et Mor., n. 2290 et 2687). . €. coriaceum + (coll. Zoll. et Mor., île Sumbawa, n. 6405). Espèce très distincte par ses organes de végétation, la forme, la coloration, la consistance de ses feuilles et leur nervation. C. racemiflorum A. Juss. (mss. in herb. Juss. et herb. Mus. coll. Com- mers.). Les fleurs mâles le plus souvent solitaires à l’aisselle de petites bractées alternes poriées sur un axe commun très mince. . C. Capense +. L'Acalypha Sp. (coll. Drège, n. 4636) est une espèce de ce genre, du moins quant à ses fleurs femelles disposées en glomérules sur un axe commun grèle, rectiligne. . C. grandidentatum Bvn. (mss., in coll.). . C. glandulosum Bvn. (mss., in coll., n. 1393). 9x C. (?) stipulosum Reich. et Zoll. (coll., n. 3681. Rottlera Sp. mss.). La fleur femelle est inconnue; la fleur mâle a trois sépales et un nombre indéfini d’étamines. L Cf. : Benth., Niger, p. 506. BL., Bijdr., p. 614. Boj., Hort. Maur., p. 284. Burm., FI. Ind., pl. 61, f. 2. ÿndl., Gen. 5790. Hassk., Hort. Bog., p. 235, 194 E. UNIOVULÉES. Hassk., PI. Jav. rar., p. 249. Hock. et Arn., Beech. Voy., p. 212. Juss. (A.), Monog., p. 43 et pl. 44. Span., F1. Tim. , in Linn., XV, p. 349. Spreng., Syst. veg., Ill, p. 906. Walp., Ann. Bot., IT, p. 367. Wight, Icon., V, 1884-56. Zoll., Flor. (1847), p. 662. — et Mor., Cat., p. 18. 112. Tragia polvandres à calice mâle 5-mère. CTENOMERIA Harv. Tragia Ÿ Eckl. et Zeyh. Fleurs monoïques. Freur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, char- gées de nervures réticulées; préfloraison valvaire. Androcée composé d’un nombre indéfini d'étamines (50-60) ; filets très grêles, insérés sur un réceptacle saillant, libres, dressés ; anthères étroites, allongées, qua- drigones, à quatre sillons longitudinaux , à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale, surmontées d’un petit bouquet de poils apicu- laires. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à 6-7 divisions profondes, dé- coupées, pectinées, pinnatifides, à segment glanduleux vers leur extré- mité. Ovaire hérissé, subtrigone, à trois loges uniovulées, dont une postérieure et deux antérieures. Style divisé dès son origine en trois longues lanières stigmatiques et plumeuses, à sommet infléchi après l'anthèse. Sous-arbrisseaux du Cap, à tiges volubiles, à feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales, lancéolées. caduques. Limbe cordé, crénelé, penninerve, réticulé, portant des poils simples, rares. INFLORESCENCES terminales, oppositifohées, en grappes allongées, grêles; axe chargé de bractées à l'aisselle desquelles sont les fleurs mâles en cymes 2-3 flores, ou solitaires, accompagnées de deux bractées latérales, stériles: la bractée axillante peut ètre plus ou moins soulevée avec le pédicelle. Les fleurs femelles occupent en petit nombre la base de cette inflorescence: elle sont à l’aisselle d’une bractée et accompagnées de deux bractéoles latérales stériles. CTENOMERIA. — LEPTORACHIS. — ZUCKERTIA. 495 E. 4. C. cordata Harv. (Zragia sp. Eckl et Zeyh., coll. Drège, n. 8239). 2. (Ou var. de l'esp préc.). €. Æraussiana Hochst. (coll. Zeyh., n. 3845). Cf. : Endl., Gen. 5787! (Sup., III, p. 98). Harv., Hook. Journ., I, p. 29. Sond., Südafr., in Linn., XXIIT. p. 410. 113. Ctenomeria à fleur mâle 15-andr. LFPTORACHIS X1. » Fleurs monoïques. Freur MALE. — Calice gamosépale, en forme de coupe, à quatre divisions, non-glanduleux. Androcée composé de 15 étamines. Filets libres, subexserts, étroits, claviformes. Anthères ovales, subglobuleusés, biloculaires. Freur FEMELLE. — Calice à cinq divisions. Ovaire hérissé, globuleux, trigone, à trois loges uniovulées. Style cylindrique, allongé, atténué à sa base. Fruir capsulaire subglobuleux, hérissé, tricoque. Coques bivalves et monospermes. Sous-arbrisseau du Brésil, volubile, à feuilles alternes, hastées, lon- guement pétiolées, bistipulées. INFLORESCENCES axillaires et terminales, en grappes très longues, mul- tflores, subrameuses. Fleurs femelles en petit nombre à la base de la grappe; fleurs mâles très nombreuses, supportées par un pédicelle articulé vers sa partie supérieure. C£. : Benth., N. Bras., in Hook. Journ. (1854), p. 327. Endl., Gen. 5783? (Sup., Il, p. 89). Æl., Erichs. arch., VIT, 1, p. 189. 114. Anabæna à fleurs non gland,, à étam. indéf,, à infl. dichot. ZUCKERTIA. (PI. IV, fig. 10-13.) Fleurs monoïques. Freur male. — Bouton pyriforme (fig. 10). Calice à cinq sépales aigus, finement pubescents, dont le sommet est garni d’un petit point saillant glanduleux; préfloraison valvaire. Androcée composé d’un très 496 E. UNIOVULÉES. grand nombre d'étamines insérées sur un réceptacle conique. Filets étroits, allongés, entièrement libres, s'aitachant par leur sommet au miliea de la face dorsale du connect, Arnthères extrorses, biloculaires (fg- 11). Loges allongées, portant ua irès petit prolongement apiculaire (al) et s'ouvrant par une feuie longitudiaale. Fiece Femcise. — Calice bispide (poils blanchäires, simples), à six divisions prorondes, dont trois extérieures, et trois iniérieures alternes avec les précédentes; préfloraison...? Ovaire à trois loges uniovalées, saillantes, superposées aux sépales exiérieurs. Style en forme de colonne, renflé vers son sommet. recüligue d’abord, puis légèrement flexueux dans l'authèse (fig. 12), divisé supérieurement en trois branches super- posées aux loges ovariennes, papilleuses et siigmatiques à leur face interne, réfléchies et enroulées en crosse. Ovale surmonté d’un obiura- teur allougé. étroit, en forme de cimier (fig. 13 06), à bords inférieurs frangés. Plante volubile du Mexique, ayant le port des Anabæna. Feuilles larges, à pétiole longet mince, accompagné de deux stipoles laïérales foliacées. Limbe large, cordiforme, échancré à la base, aigu au sommet, à bords dentés, à faces semées de poils blancs, simples, distants, à nervures pen- nées, subquiotuplinerves à la base. Rameaux, pétioles et axe de l'inflo- rescence chargés de poils simples. Ivrcorescexce. — Les fleurs sont disposées sur un rachis long et mince, disposées à l’aisselle de bractées alierres, aigués, allongées, h'spides. Les fleurs mâles sont ou solitaires à l’aisselle des bractées, ou accom- pagnées de deux fleurs latérales plus jeunes; elles sont portées sur un pédicelle long, grèle et articulé. Les fleurs femelles sont solitaires à l'aisselle de leurs bractées qui se réfléchissent, lors de l’anthèse, sur l’axe de l'inflorescence. Leur pédicelle est plus épais et plus cout que celui des fleurs mâles. Les deux grappes, en somme, composées l'une toute de fleurs mäles, l'autre de femelles, se réunissent en un seul axe ainsi bifurqué en Y. Cet axe est terminal en réalité, en apparence latéral et oppositifolié. E. Z. cordata + (coll. Linden, herb. Mus.). FRAGARIOPSIS, 197 115. Anabæna à étam. indéf., à gynécée 4-mère, à style volum. cubique. FRAGARIOPSIS 4.5. 77. 5 Accia À. S. H. Botryanthe KI. (PI. XIT, fig. 45, et pl. XIII, fig. 29-36.) Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale giobuleux, à quatre divisions pro- fondes, portant des poils simples; préfloraison valvaire. Androcée composé d’un nombre très variable d’étamines, ou 5-8-10-15, espacées (pl. XII, fig. A5), ou 20-30, disposées en séries alternes et serrées les unes contre les autres (pl. XIIT, fig. 80). Filets très courts insérés sur un réceptacle central, charnu, hémisphérique. Anthères presque sessiles, à deux loges subglobuleuses, didymes, extrorses, déhiscentes par une fente longitudinale. Fieur FEMELLE. — Calice gamosépale, à quatre divisions profondes (fig. 35), étroites, subulées, réfléchies à l'extrémité lors de l’anthèse, pubescentes à leur face extérieure. Ovaire à quatre loges alternes avec les sépales, petit, subglobuleux, quadrangulaire, à quatre sillons verti- caux répondant aux cloisons, caché dans le fond du périanthe. Style épais, charnu, en forme de cube ou de tronc de pyramide renversée, ayant les arêtes arrondies, obtuses, et le sommet élargi, claviforme (fig. 32). Au milieu de sa face supérieure légèrement déprimée se trouvent quatre lobes sigmatiques, petits, étroits, canaliculés sur leur ligne médiane, et formant une croix par leur réunion (fig. 35.) Loges de l'ovaire uniovulées; ovule suspendu, coïffé d’un obturateur (fig. 36). Fruir globuleux ou cubique, charnu-subéreux, muni du calice persis- tant, réduit parfois à 2-3 loges monospermes, par avortement. Arbustes ou arbrisseaux du Brésil, à rameaux minces, flexibles, souvent enroulés et volubiles, à feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de deux petites stipules latérales caduques. Limbe oblong, étroit, mem- braneux, subcoriace, glabre, à nervures pennées réticulées, fines, sail- lantes, à bords dentés régulièrement ou irrégulièrement de loin en loin; base du limbe chargée de deux petites glandes. 92 496 E. UNIOVULÉES. grand nombre d'étamines insérées sur un réceptacle conique. Filets étroits, allongés, entièrement libres, s’aitachant par leur sommet au miliea de la face dorsale du connectif. Avthères extrorses, biloculaires (fig. 11). Loges allongées, portant ua irès petit prolongement apiculaire (al) et s'ouvrant par une feuie longitudioale. Fiecr Femcere. — Calice hisp'de (poils blanchätres, simples), à six divisions proïondes, dont trois extérieures, et trois intérieures alternes avec les précédentes; préfloraison...? Ovaire à trois loges uniovulées, saillantes, superposées aux sépales extérieurs. Style en forme de colonne, renflé vers son sommet. recüligoe d’abord, puis légèrement flexueux dans l’auihèse (fig. 12), divisé supérieurement en trois branches super- posées aux loges ovarieunes, papilleuses et siigmatiques à leur face interne, réfléchies et enroulées en crosse. Ovale surmonté d’un obtura- teur allongé, étroit, en forme de cimier (fig. 13 06), à bords inférieurs frangés. Plante volubile du Mexique, ayant le port des Anabœna. Feuilles larges, à pétiole longet mince, accompagné de deux stipales latérales foliacées. Limbe large, cordiforme, échancré à la base, aigu au sommet, à bords dentés, à faces semées de poils blancs, simples, distants, à nervures pen- nées, subquintuplinerves à la base. Rameaux, pétioles et axe de l'inflo- rescence chargés de poils simples. Ixrcorescexce. — Les fleurs sont disposées sur un rachis long et mince, disposées à l’aisselle de bractées aliernes, aiguës, allongées, hispides. Les fleurs mâles sont ou solitaires à l’aisselle des bractées, ou accom- pagnées de deux fleurs latérales plus jeunes: elles sont portées sur un pédicelle long, grêle et articulé. Les fleurs femelles sont solitaires à l'aisselle de leurs bractées qui se réfléchissent, lors de l'anthèse, sur l’axe de l’inflorescence. Leur pédicelle est plus épais et plus court que celui des fleurs mäles. Les deux grappes, en somme, composées l'une toute de fleurs mâles, l’autre de femelles, se réunissent en un seul axe ainsi bifurqué en Y. Cet axe est terminal en réalité, en apparence latéral et oppositifolié. E. Z. cordata + (coll. Linden, herb. Mus.). FRAGARIOPSIS. 197 115. Anabæna à étam. indéf., à gynécée 4-mère, à style volum, cubique. FRAGARIOPSIS A. 5. 71. + Accia À.S. H. Botryanthe KI. (PI. XIT, fig. 45, et pl. XIIT, fig. 29-36.) Fleurs monoïques. Fceur MALE. — Calice gamosépale giobuleux, à quatre divisions pro- fondes, portant des poils simples; préfloraison valvaire. Androcée composé d’un nombre très variable d’étamines, ou 5-8-10-15, espacées (pl. XIL fig. A5), ou 20-30, disposées en séries alternes et serrées les unes contre les autres (p/. XIE, fig. 30). Filets très courts insérés sur un réceptacle central, charnu, hémisphérique. Anthères presque sessiles, à deux loges subglobuleuses, didymes, extrorses, déhiscentes par une fente longitudinale. Fieur FEMELLE. — Calice gamosépale, à quatre divisions profondes (fig. 5), étroites, subulées, réfléchies à l'extrémité lors de l’anthèse, pubescentes à leur face extérieure. Ovaire à quatre loges alternes avec les sépales, petit, subglobuleux, quadrangulaire, à quatre sillons verti- caux répondant aux cloisons, caché dans le fond du périanthe. Style épais, charnu, en forme de cube ou de tronc de pyramide renversée, ayant les arêtes arrondies, obtuses, et le sommet élargi, claviforme (fig. 82). Au milieu de sa face supérieure légèrement déprimée se trouvent quatre lobes sigmatiques, petits, étroits, canaliculés sur leur ligne médiane, et formant une croix par leur réunion (fig. 33.) Loges de l'ovaire uniovulées; ovule suspendu, coiffé d’un obturateur (fig. 36). Fruir globuleux ou cubique, charnu-subéreux, muni du calice persis- tant, réduit parfois à 2-3 loges monospermes, par avortement. Arbustes ou arbrisseaux du Brésil, à rameaux minces, flexibles, souvent enroulés et volubiles, à feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de deux petites stipules latérales caduques. Limbe oblong, étroit, mem- braneux, subcoriace, glabre, à nervures pennées réticulées, fines, sail- lantes, à bords dentés régulièrement ou irrégulièrement de loin en loin; base du limbe chargée de deux petites glandes. + 198 E. UNIOVULÉES. INFLORESCENCES extra-axillaires (K1.) en grappes. A la base de celles-ci sont quelques fleurs mâles, portées sur de courts pédicelles et solitaires à l’aisselle de bractées alternes. Les fleurs mâles qui occupent la partie supérieure de l'inflorescence sont solitaires à l’aisselle de leurs bractées, plus nombreuses, plus longuement et plus finement pédicellées. Os. — M. Klotzsch a le premier décrit ce genre ; mais il y avait longtemps que A. de Saint-Hilaire l'avait nommé dans sa Worphologie, en indiquant la structure des fleurs des deux sexes. Une description plus détaillée se trouve dans le compte rendu de son voyage de Rio-Janeiro à Saint-Paul. Sect. À. — BoOTRYANTHE. Androcée de 5-10 étamines (rarement 10-20), msérées sur le ré- ceptacle, à distance. E. 1. F. scandens A. S. H. = B. concolor K1. (herb. À. S. H. —H. Berl.). 2. F. discolor + — Botryanthe discolor KL. (coll. Claussen, 1842, n. 83). Sect. B. — Accra. Androcée de 20-30 étamines, formant des séries continues et ne laissant pas apercevoir le réceptacle. # “e . Æ. 3. F. polyandrus + (PI. XI). Cf. : Endl., Gen. 5184! (Sup. II, p. S9). Æ1., Erichs. Arch., VIL p. 190 et pl. 9 B. A. S. Æ., Morphol., p. 426 et 499. — Mss. D., 72et95. 116. Fragariopsis à gynécée 3-mère, à cal. fem. 5-mère, ANGOSTYLES Benth. (PL. IX, fig. 8-11.) Fleurs monoïques. FLeur Male. — Calice gamosépale à trois (ou quatre, Benth.) divisions profondes, épaisses, coriaces ; préfloraison valvaire. Androcée composé d'un nombre indéfini d’étamines superposées en verticilles alternes. Filets courts. libres supérieurement, soudés à leur partie inférieure en une colonne centrale conique, épaissie el glanduleuse à sa base; an- ANGOSTYLES. 199 thères arrondies, biloculaires, extrorses, à déhiscence longitudinale, unies par un connectif chargé de poils blancs roides à sa face in- terne (fig. 3). Freur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, étroites, aiguës au sommet, finement découpées inférieurement sur les bords en dents glanduleuses:; préfloraison imbriquée, quiconciale? Ovaire sessile, subglobuleux, trigone, à trois loges saillantes, à surface hérissée d’aiguillons obtus. Style beaucoup plus grand que l'ovaire, ayant la forme d’un cornet à parois épaisses, creux, infundibuliforme (/ig. 9), divisé sur ses bords en six languettes charnues, épaisses, aiguës, recour- bées en dehors, papilleuses et stigmatiques sur le milieu de leur face interne, superposées par couples à chaque loge ovarienne. Loges uniovulées; ovules amphitropes, à raphé linéaire allongé, verücal, inséré sur une grande partie de l’angle de la loge, à extrémité chala- zique inférieure aiguë, à exostome supérieur épaissi, dans lequel s’in- sinue un prolongement nucellaire aigu; coiffé d'un obturateur étroit (fig. 10, LL). Fruir capsulaire tricoque, garni du calice et du style persistants. Coques sallantes, subcarénées, séparées par des sillons profonds, à surface hérissée d’aiguillons inégaux; bivalves et monospermes. Arbre du Brésil, à rameaux couverts dans leur jeunesse de poils jaunâtres ou ferrugineux. Feuilles alternes, souvent rapprochées et sub- opposées à l'extrémité des rameaux. Pétiole court, accompagné de deux slipules latérales subulées, caduques. Limbe grand, allongé, cunéiforme, ou étroit-ohovale, rétréci à la base, subspatulé, à dents éloignées, glan- duleuses dans leur jeune âge ; penninerve, réticulé, glabre supérieure- ment, légèrement pubescent sur les nervures de la face inférieure. INFLORESCENCE. — Kleurs mâles disposées en cymes pauciflores, ou même uniflores sur le vieux bois, accompagnées à leur base de petites écailles, enveloppant l'origine du pédicelle. Pédicelles assez longs, grêles, articulés vers leur partie inférieure. Fleurs femelles terminales ou axil- laires, solitaires où accompagnées d’une ou deux fleurs plus jeunes, latérales, à pédicelle court et épais. Ops. — Ce genre, créé par M. Bentham, en 1854, pour une plante recueillie par M. Spruce, se rapproche beaucoup des Accia pax le volume de son style, mais celui-ci est creusé d’une cavité infandibuliforme et divisé en six dents; il n’y a que trois loges ; l’ovule est amphitrope. Les étamines ont de plus une portion de leur e00 E. UNIOYULÉES. filet libre. D'ailleurs le port et la position singulière des fleurs mâles sont {rés caractéristiques. E. A. Zongifolia Benth. (Coll. Spruce, 1852, n. 2282). Cf. : Benth., Hook. Journ. (1854), p. 398. 117. Acalypha polyandre à divisions stylaires simples. ODONTEILEMA Turez. Fleurs dioïques. » FLeur MaLe.— Calice gamosépale à trois divisions. Androcée composé d'un très grand nombre d’étamines. Filets couris, implantés sur un ré- cepiacle peu considérable. Anthères biloculaires, s'ouvrant par des fentes longitudinales (Turez.). Freur FEMELLE. — Calice à trois divisions étroites, aiguës, subulées, dont une postérieure et deux antérieures. Ovaire couvert de poils simples dressés, à trois loges alternes avec les sépales; loges umiowulées. Style dressé, à trois branches simples, entières. très longues. filiformes, por- tant intérieurement vers leur sommet des papilles stigmatiques extrême- ment petites. Feuir capsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes. Graines caronculées. Plantes frutescentes du Brésil. à rameaux pubescents ou xilleux, comme toutes les parties de la plante, à feuilles alternes. Pétiole presque nul ou nul. Limbe ovale ou ovale-aigu. ou obtus à ses extrémités, à bords dentés, à nervures penninerves ou subquiniuplinerves, serrées. ré- ticulées. IxrLoRescENcEs terminales. Épis très serrés: ceux des fleurs mâles beaucoup plus grèles. Fleurs solitaires, portées sur des pédicelles très courts, non accompagnées de bractées, plongées dans les poils lameux dont est chargé le rachis de l'inflorescence (Turez-). Fleurs femelles solitaires à l’aisselle de larges bractées alternes, villeuses, découpées en larges dents. Os. — Le port de ces plantes ressemble extrêmement à celui de certains Ace Zypha avec lesquels elles se trouvent confondues dans toutes les collections. Elles en diffèrent cependant, outre qu'elles ont des étamines en nombre indéfini, par les ODONTEILEMA. — BIA. 01 trois divisions si remarquables de leur style représentant trois grandes lanières aiguës, colorées, non divisées comme chez les Acalypha. L'espèce type est : E. O. Clausseni Turez. (herb. Mus. et herb. Deless., coll, Clauss. — Id. herb. A. S. H.). Cf. : Turez., Flora, XXL, p. 714. 418, Tragia à androcée indét., à sép. acc. de glandes lamell, BIA K1. Fleurs monoïques. FLeur maLE. — Calice gamosépale à 3-4 divisions profondes (cam- panulé-X1.), portant à leur face alterne des poils simples; préfloraison valvaire. Disque de six à huit glandes cireulairement disposées en dedans de la base des sépales, affectant avec eux des rapports de position trè: variables ; squamiformes, glabres, simples ou assez souvent bilobées. Androcée de 9-10 étamines. Filets insérés sur le réceptacle central légèrement saillant; subulés, dressés dans le bouton; anthères oblongues, émarginées à la base, extrorses, à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale. Freur remeLLe. — Calice gamosépale à 5 ou 6 divisions profondes (quand il y en a six, elles forment deux rangées alternes); préfloraison valvaire. Ovaire subtrigone, à trois loges superposées aux trois divisions extérieures du calice, uniovulées; surmonté d’un style cylindrique dressé, divisé vers le milieu de sa hauteur en trois branches simples, entières, à sommet divergent et réfléchi, à surface intérieure papilleuse, stigma- tique. Fruir capsulaire tricoque ; coques bivalves et monospermes. Sous-arbrisseaux du Brésil, volubiles, à feuilles alternes, pétiolées, bistipulées. Limbe cordé, échancré à la base, ou ovale-aigu, atténué à ses deux extrémités, penninerve, réticulé, denté sur les bords. INFLORESCENCES axillaires ou terminales (souvent axillaires en appa- rence, alors qu’elles occupent l'extrémité d’un petit rameau axillaire qui porte même des feuilles au-dessous des fleurs), ou oppositifoliées. Les fleurs sont disposées en épi; celui-ci, à une certaine hauteur, porte un axe secondaire latéral qui forme ainsi une bifurcation ; l'une des deux branches est un épi de fleurs femelles solitaires à l’aisselle de 902 E. UNIOVULÉES. bractées alternes: l’autre porte des fleurs mâles semblablement dispo- sées, portées par des pédicelles qui peuvent être articulés. O8s. — L’inflorescence singulière de ces plantes les rapproche beaucoup des Leptorachis et des Zuckertia; elles en diffèrent par les glandes (?) en nombre variable qu'on trouve en dedans du périanthe de la fleur mäle. M. Klotzsch a décrit deux espèces qui se rapportent à ce genre; j'en ai rencontré une troisième qui est distincte évidemment de celles qu'il a indiquées, car elle n’a pas les feuilles cordées et échancrées à la base, et ses fleurs mâles ont jusqu'à 15 et 20 étamines. E. 1. 2. Sellowiana KI. (herb. A. S. H.?). Feuilles cordées ; androcée de 9-12 étamines. 2. B. Lesseriana + (herb. Deless.). Feuilles atténuées aux deux extrémités ; androcée de 15-20 étamines. Cf. : Endl., Gen. 5783 (Sup., IL, p. 89). Æ1., Erichs. Arch., VIE, p. 190. 119. Bia à andr. indéf,, à glandes réceptac. PALISSYA (non Endl.) Fleurs monoïques. Fceur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes ; préflo- raison valvaire. Androcée composé d’un grand nombre d’étamines insérées sur un réceptacle globuleux saillant. Filets staminaux, un peu aplatis, subulés, aigus à leur extrémité, inégaux en longueur (les plus courts sont à la périphérie du réceptacle). Anthères subcordiformes, à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale, un peu oblique; in trorses, unie par un connectif dont le sommet présente un point glan- duleux coloré. Réceptacle chargé de poils simples et portant à sa péri- phérie des saillies glanduleuses simulant des staminodes. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à 4-6 divisions, persistant, doublé d’uu disque continu, épais, cupuliforme, pubescent. Ovaire sub- globuleux, pubescent, à trois loges uniovulées, surmonté d’un style aussitôt divisé en 5-6 branches étalées, réfléchies, subulées, papilleuses et stigmatiques à leur face interne. Ovules pendus, colorés en violet, à base chalazique rétrécie, aiguë, à sommet coiffé d’un obturateur blan- châtre. Arbuste de Madagascar, à feuilles alternes, à peine pétiolées, munies de deux stipules latérales subulées, caduques. Limbe ovale-aigu , PALISSYA, — TRAGANTHUS. 508 acuminé, glabre, coriace, à nervures pennées saillantes, réticulées,! à bords découpés de dents distantes, à peine marquées. InrLorescence. — Fleurs mâles disposées sur un rachis commun, solitaires à l’aisselle de bractées alternes, écailleuses; accompagnées de deux bractées stériles; supportées par un pédicelle court, épais, articulé. L'axe commun de l’'inflorescence situé à l’aisselle d’une feuille est en- touré à sa base de plusieurs écailles imbriquées. Cet axe peut être ramifié, tandis que celui des fleurs femelles est simple, axillaire et por- tant des fleurs beaucoup plus écartées. E. P, castaneifolia + (Coll. Richard, n. 352. — Id. coll. Pervillé, n. 387). 190. Tragia à 4-6 élam., à canal stylaire central. TRAGANTHUS KI. Fleurs monoïques. Freur MALE. —- Calice gamosépale à 4 (ou 3) divisions profondes; préfloraison valvaire. Androcée composé de 5 étamines (ou 1-6). Filets subulés, libres, insérés ensemble sur un réceptacle central peu saillant. Anthères biloculaires, globuleuses ou tétragones; loges extrorses, déhis- centes par une fente longitudinale indiquée d’avance en général par une ligne brunâtre. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à quatre divisions (K1.). Ovaire triloculaire ; loges séparées par des sillons profonds, hérissées de poils blancs allongés, uniovulées, surmontées chacune d’une division stylaire distincte, arquée, à sommet légèrement réfléchi en dehors. Chacune de ces divisions est elle-même profondément partagée en deux branches stigmatiques et papilleuses à leur face interne. Fruir capsulaire trigone, tricoque; coques portant à leur sommet les branches persistantes et birostrées du style; coques induviées, bivalves, monospermes. Graines trigones. Plantes herbacées de l'Amérique tropicale, à tiges annuelles, ramifiées, subdichotomes, pubescentes. Racine fusiforme. Feuilles alternes ou sub- opposées, à limbe ovale-aigu, à bords dentés ou entiers; penninerves, réticulées, pubescentes ou hérissées, pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales caduques. 504 s : E. UNIOVULÉES. Ixrrorescexce. — Fleurs mâles, disposées en cymes ou glomérules pauciflores, à l'aisselle de braciées écailleuses, alternes, portées sur un petit rachis axillaire commun. Fleurs femelles en cymes paucïñlores, bipares ou unipares, terminales ou axillaires vers le haut des rameaux ; presque sessiles, accompagnées de 3-4 grandes écailles imbriquées (Kl-). Oss. — Les Traganthus sont, ainsi que tous les genres voisms, remarquables par un petif canal central séparant les différentes branches du style qui se recour- bent extérieurement en crochet. M. Klotzsch décrit le calice de leur fleur femelle comme ayant quatre folioles, accompagnées de bractéss extérieures. Je pense qu'il s'agit ici d'un calice qui, comme celui de la plupart des Tragiées, possède plus d'un verticille de pièces. Je préférerais done décrire celui-c comme ayant huit et plus souvent sept divisions, savoir : trois extérieures plus longues, hispides exté- rieurement et ciliées sur les bords, et quatre (ou 3-5) intérieures, lisses, beaucoup plus petites, inégales, imbriquées dans la préfloraison. Je remarquerai alors que les trois loges ovariennes sont superposées aux trois grands sépales extérieurs. E. 4. T. sidoides KL (Coll. Schomb., n. 134). 2. T. sp. (Coll. Schomb. , n. 407). C£ : Benfh., El. S. Am., im Hook. Journ. (183), p. 45. Endl., Gen. 5752! (Sup., I, p. SS). CI., Erichs. Arch. (18a1). p- 188 et pl. 9 A. 421, Traganihus à fleur mâle 9-andre. POLYBOEA A! Aecalypha © Jacq. (PLIX, fig. 4-2.) Fleurs monoïques. Freur mare. — Calice gamosépale à trois divisions profondes, mem- braneuses, légèrement pubescentes en dehors; préfloraison valvaire. Androcée composé de 9 étamines. Filets distincts, libres, dressés , inclus, insérés au centre de la fleur sur un réceptacle nu, peu saillant. Anthères extrorses, courtes, à deux loges globuleuses, déhiscentes par une fente longitudinale qui, légèrement déprimée, coupe crucialement le sillon de séparation des deux loges. Fieur FEMELLE. — Calice gamosépale à 5 ou 6 divisions profondes , _inégales; préfloraison quinconciale ou imbriquée. Extérieurement au POLYBOEA. 505 calice, trois bractées inégales, légèrement soudées à leur base, im- briquées et formant une sorte d’involucre (fig. 2 bb’). Disque hypo- gyne petit, submembraneux, cupuliforme, à bords inégalement lobés (5-lobé, KL.); lobes courts, arrondis, obtus. Ovaire trigone, à trois loges uniovulées, superposées aux trois sépales extérieurs. Style très épais à sa base, qui est continue avec le sommet de l'ovaire; presque aussitôt divisé en trois branches distinctes qui sont elles-mêmes profondément bifides, bicornes, à divisions coniques, subulées, recourbées en dehors au som- met, persistantes, décurrentes sur le sommet de l'ovaire, à surface interne glanduleuse, stigmatique (ig. 1). Fruir capsulaire tricoque, accompagné du périanthe persistant. Coques bivalves et monospermes. Arbustes des Antilles, rameux; à rameaux arrondis, subglabres, à feuilles alternes pétiolées, munies de deux stipules latérales caduques. Limbe ovale-aigu, glabre, à nervures pennées, réticulées, saillantes, à bords dentés. INFLORESCENCE. — Fleurs mâles disposées en petites cymes alternes réunies sur un rachis axillaire commun. Chacune de ces cymes occupe l'aisselle d’une bractée écailleuse coriace. Fleurs femelles terminales, réunies en un petit nombre (3-5-7), en une petite grappe (scorpioïde ?). Ogs. — Les Polybæa sont des Traganthus dont l’androcée se compose de neuf étamines et dont la fleur femelle possède un petit disque hypogyne décrit ci-dessus. Peut-être faut-il rapporter à ce genre l’Adeha ? barbinervis Schlechl. (Linnæa, VI, p. 362), qui est indiqué comme ayant dix étamines et qui ne paraît pas devoir se rapporter au genre Adelia. E. P. Corensis KI. = Acalypha Coreensis Jacq. (herb. Mus.). Cf. : Endl., Gen. 57855 (Sup., IV, p. 88). Griseb., Caraïb., p. 22. Jacq., Stirp. select., p. 251 et pl. 161. ÆAT., in lifter. (fid. Endl.). Sw., Nov. Gen., p. 59. 506 E. UNIOVULÉES. 122, Polybæa à fleur mâle 12-andre. PHÆDRA. Æ!. » Fleurs dioïques. FLeur mare. — Calice gamosépale à 3 divisions membraneuses ; pré floraison valvaire. Androcée composé de 12 étamines insérées sur un réceptacle nu et plan. Filets dressés, distincts : anthères dressées, courtes, portant deux sillons disposés crucialement ; à deux loges opposées, diva- riquées. FLeur FEMELLE. — Calice muni de deux bractées, à 5 folioles inégales, larges, ovales, aiguës. Disque hypogyne orbiculaire, membraneux, entier, ondulé et brièvement cilié sur les bords. Ovaire triloculaire, globuleux, trigone, hérissé. Loges uniovulées. Style à trois divisions courtes, recour- bées, profondément bipartites, hérissées de poils en dehors. Arbuste de Carracas, dont toutesles parties sont villeuses-pubescentes. Feuilles alternes, oblongues, finement dentées, atténuées aux deux extrémités, stipulées. INFLORESCENCE. — Fleurs mäles rassemblées en glomérules situés à l’aisselle d’une bractée sessile et disposés à distance, en épi, sur un axe commun, flexueux, grêle. Les fleurs sont portées par des pédicelles courts, articulés au-dessus de leur base. Fleurs femelles disposées en épis courts, sur un axe commun, épais. court, densiflore. _ Cf. : Endl., Gen. 5787: (Sup., IV, p. 88). Al. , in litt., 1847 (fid. Endl.). 193. Phædra à 15 étam., à cal, 3-d mère. TYRIA, KI. » Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice rigide, hérissé extérieurement, à 3-5 divisions ; préfloraison valvaire. Androcée de 15 étamines insérées sur un récep- tacle nu et plan. Filets dressés, distincts, inclus. Anthères dressées, courtes, portant deux sillons disposés crucialement, biloculaires, à loges opposées, divariquées. TYRIA. — PASSÆA. 507 Fceur FEMELLE. — Calice à 5 sépales courts, larges, ovales, inégaux (les deux intérieurs sont plus petits). Disque hypogyne entier, mince. Ovaire triloculaire, globuleux-trigone, hérissé. Style à trois divisions sessiles, courtes, dressées, conduplicatives, crénelées-frangées sur les bords, hérissées en dehors. Arbustes de l'Amérique subtropicale, rameux. Rameaux alternes, dressés, subglabres ; ramuscules très courts, hérissés. Feuilles alternes, stipulées, coriaces, ovales-aiguës, à bords finement dentés et recourbés. INFLORESCENCE. — Fleurs mâles axillaires, agrégées, munies de brac- tées. Fleurs femelles terminales, solitaires, ou réunies par paires, munies de trois bractées. Cf. : Endl., Gen. 5787 (Sup., [V, p. 88). Æl., in Litt., 1847 (fid. Endl.). Seheel., Euph., in Linn. XXV, p. 581. 124. Polybæa à fl. 7-18 andr., à cal. double 6-mère. PASSÆA. (PL. XVIII, fig. 28-35.) Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à 3-4 divisions profondes, ovales, pubescentes (p. simples); préfloraison valvaire (fig. 30). Androcée composé de 8-16 étamines (7-18, A. S. H.). Filets insérés au centre de la fleur, subulés, dressés, libres (fig. 31). Anthères quadrigones, bi- loculaires, à déhiscence longitudinale et latérale, suivant une ligne brunâtre (fig. 31 et 32 b). FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à six divisions très profondes, disposées sur deux rangées alternes; préfloraison imbriquée. Chacune de ces divisions est ovale, concave, hérissée en dehors, denticulée, cihiée sur les bords (fig. 34, s). Ovaire subglobuleux, trigone, pubescent, à trois loges alternes avec les sépales intérieurs. Style continu avec l'ovaire, épais, court, aussitôt divisé en trois branches bifides, hispides, stigmati- fères à leur face interne, qui est canaliculée sur la ligne médiane, et réfléchies à leur sommet (fig. 34, et 35, st). Loges uniovulées ; ovules coiffés d’un obturateur étroit, denté (fig. 27, ob). 508 E. UNIOVULÉES. Fruir capsulaire iricoque, accompagné du périanthe persistant. Coques saillantes, portant un sillon dorsal, vertical, très marqué; bivalves et monospermes. Petites plantes du Brésil, à souche ligneuse rampante, de laquelle sortent des rameaux dressés, herbacés, portant de petites feuilles rares, étroites, aiguës (ayant le port d'une Joncée). Ces feuilles, alternes, héris- sées, ont un pétiole très court confondu avec la base du limbe. Celle-ci présente, à sa face inférieure, deux grosses glandes elliptiques (fig. 29, g), translucides, enfoncées de chaque côté de la nervure médiane saillante, ainsi que les bords. IxFLORESCENCES axillaires. Fleurs mäles disposées en glomérules (fig. 25, fm) accompagnés à leur base de deux bractées latérales. Ces glomérules ne sont sessiles qu’en haut des rameaux; plus bas, ils sont portées sur un long pédoneule commur. Fleurs femelles en glomérules pauciflores, ou mème solitaires. Ogs. — Ce genre est très remarquable par son port, très éloigné de celui des Euphorbiacées en général, et n’a d’analogue, parmi elles, que celui des Amperea. W se rapproche beaucoup par ses fleurs des Tyria. E. P. spartioides + (herb. A.S. H.). Cf. : 4. S. H. Mss. 0. N., 939 et 1490 ter. 195. Polybæa à fl. 20-30 andres. ALEVIA. Fleurs dioïques. Fieur Mae. — Calice gamosépale à 4 divisions profondes, portant des poils simples; préfloraison valvaire. Androcée constitué par un grand nombre d'étamines (20-30-40) ; filets dressés, subulés ; anthères bilocu- laires extrorses ; loges déhiscentes par une fente longitudinale dont les bords sont colorés en brun noirâtre. Disque glanduleux recouvrant le réceptacle de la fleur et se prolongeant en saillies mamelonnées entre les bases des filets. Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale à 5 divisions profondes, iné- gales (les deux intérieures surtout sont beaucoup plus petites) ; préflorai- son quinconciale. Disque hypogyne court, épais, formant autour de la ALEVIAs — STILLINGIA. 509 base de l'ovaire un bourrelet continu. Ovaire à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3, couvert de poils simples, dressés. Loges uniovu- lées. Style épais, très court, aussitôt divisé en trois branches bifides, réfléchies, papilleuses sur leur face interne, divisées chacune à leur sommet en deux dents obtuses, très courtes. Fruir capsulaire, tricoque, garni du périanthe persistant. Coques bivalves, monospermes. Graines à raphé assez saillant, chargé à sa partie inférieure de poils blancs, simples, dressés. Arbuste (?) du Mexique, à rameaux glabres, cylindriques, fistuleux, à feuilles alternes ou subopposées. Pétiole long, arrondi, accompagné de deux stipules latérales caduques. Limbe large, ovale-aigu, denté, penni- verve, subtriplinerve à sa base; nervures réticulées, plus saillantes à la face inférieure, qui est terne, opaque, semée de poils simples, qu'à la face supérieure, presque nue, plus foncée. INrLORESCENCE. — Fleurs mâles disposées sur un rachis axillaire Ccom- inun, très long, grêle, en cymes pluriflores, situées à l’aisselle des petites bractées alternes. Fleurs portées sur un pédicelle très grêle. Fleurs femelles formant un épi terminal, dont le rachis est beaucoup plus épais et plus court que celui des fleurs mâles; bractées alternes, à l’aisselle desquelles se trouve une seule fleur femelle, accompagnée de deux brac- téoles latérales stériles. Ons. — Cette plante constitue un genre voisin des Z'yria et des Polybæa, mais en différant principalement par ses étamines indéfinies et le disque saillant entre leurs insertions, par ses longs épis de cymes mäles et par la structure de l’inflo- rescence femelle. E. À. leptotaschia + (Croton Bonpl., mss., in coll. — Herb. Mus.). G. EUPHORPIACÉES DICLINES UNIOVULÉES APÉTALES, A CALICÉ IMBRIQUÉ, À ANDROCÉE CENTRAL, SANS DISQUE, erc. (STIL- LINGIIDÉES). 196. S. à calice complet et à androcée 2-3 mère. STILLINGIA. Bonania, À. Rich. Cnemidostachys, Mart. * Elachocroton, Muell. ce cle ele © 510 E. UNIOVULÉES. : Excæcaria, L. ; Gussonia, Spreng. s Maprounea, Aubl. 5 Sapium, Jacq. + Sarothrostachys, K1. & Sclerôcroton, Hochst. à Spirostachys, Sond. : Triadica, Lour. Fleurs monoïques ou dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à deux divisions plus ou moins profondes, dont une antérieure et une postérieure, ou à trois divisions, dont deux antérieures; préfloraison imbriquée (ou rarement àquatre divisions; préfloraison alternative). Androcée de 2 ou 3 étamines, alternes avec les divisions du calice ; filets insérés au centre de la fleur, unis dans une étendue variable, libres dans leur partie supérieure; anthères biloculaires, extrorses, à déhiscence longitudinale. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à trois divisions profondes, dont une postérieure et deux antérieures; préfloraison imbriquée. Ovaire à trois loges, alternes avec les divisions du calice, ou à deux loges uni- ovulées, surmontées d'un style épais à autant de divisions simples, réflé- chies, enroulées, stigmatiques et canaliculées sur leur face interne, qu'il y a de loges à l'ovaire. Frurr capsulaire ou demi-charnu, di- ou tricoque. Coques bivalves et monospermes. Graines à caroncule nulle ou presque nulle. Arbres. arbustes, arbrisseaux lactescentsde toutes les parties chaudes ou tempérées du globe, à feuilles alternes ou opposées, stipulées, à fleurs disposées en épis composés de cymes ou de glomérules. Sect. À. — EusriLLnGra K!. Stillingia Garden. Fleurs monoïques. Freur MALE. — Calice à 2, 3, 4 divisions. Androcée de 2-3 étamines alternes avec les divisions du calice. FLEUR FEMELLE. — Calice à 2-3 divisions. Ovaire à 2-3 loges. INFLORESCENCE, — Fleurs femelles occupant la base des inflorescences, EUSTILLINGIA. — TRIADICA. 511 pédicellées. Fleurs mâles en cymes nombreuses au-dessus, ordinai- rement triflores. Arbres ou arbustes à feuilles alternes, entières ou finement dentées, penninerves, réticulées, pétiolées. E. 1. S. sylvatica Michx (herb. Michx. — Id. ex herb. Linné, in h. Juss.). 2. S. ligustrina Michx (herb. Michx. — Id. herb. Juss. et Mus..). Cf. : Endl., Gen. 5780 et Sup. I, p. 1424. Garden, ap. L., Mant. I, n. 1279. e Gray (A.), Man. (1856), p. 391. 5 H. B. K., Nov. Gen. et Sp., VIE, p. 51. Hook., Niger fl., p. 501, — et Arn., Beech. Voy., p. 218. Juss., Gen., p. 390. Juss. (A.), Monogr., p. 49. Æ., Am. equin., I, p. 392. ÆAl., Erichs. Arch., VII, 1, p. 187. lutt., Gen. (1818), p. 226. ich. (L. C.), in Michx, FIL. Am. bor., Il, p. 213. Æich., (A.), in R.S. Cuba, XI, p. 201. Roxb., F1. Ind., IT, p. 193. Sieb. et Zucc., Abhand. Akad. d. Wiss., IV, 2, p. 145. Spach, H. Veg., Il, p. 523. Spreng., Syst. veg. IT, p. 805. Voight, Mort. Calc., p. 161. Walp., Ann. Bot., IT, p. 368. W., Sp. pl, VIIL, p. 588. Sect. B. — Triapica Lour. Croton ; L. Stillingfleetia Bo]. (PI. VIT, fig. 26-30.) Fleurs monoïques. FLEUR MALE. — Calice cupuliforme à bord denté, ou crénelé, ou à trois lobes peu distincts ( fig. 26, cal ). Androcée de 2 étamines latérales (fig. 27), à filets presque entièrement libres, exserts (fig. 26). FLEUR FEMELLE. — Ovaire triloculaire. Style épais, divisé en trois branches réfléchies, enroulées. Frurr capsulaire, lricoque; coques saillantes, bivalves. Graines per- 512 vE. TMIOVELÉES. | sistantes après la chute des valves sur là columelle ligneuse et divisée en trois branches fig. 29). Graines sans caroncule, couvertes de la primine persistante. épaissie, gorgée de matière grasse, surmontées de l’obturateur persistant, ligneux. Arbres et arbustes asiatiques, cultivés ie tous les pays chauds: à rameaux ronds et nus, à feuilles alternes, pétiolées, bistipulées; limbe entier. cordé ou arrondi: acuminé au sommet, parfois bi- oa trilobé: membraneux, glabre, lisse. IxFLORESCENCE. — Fleurs mäles, disposées sur un épi terminal com- posé. L’axe principal est chargé de bractées alternes à l’aisselle desquelles sont des cymes triflores (fig. 26, 27). Chaque bractée est munie à sa base de deux glandes stipulaires latérales. Le pédicelle de la fleur mé- diane porte deux bractéoles latérales minces, membraneuses, insymé- triques (fig. 28). ordinairement fertiles. Les fleurs femelles pédicellées, à l’aisselle d’une bractée biglanduleuse, occupent en petit nombre la base de l’inflorescence. E. 1. T. Sinensis Lour. — Croton sebiferum LL. — Stillingia sebifera À. Juss. 2. ? T. Japonica + — Stillingia Joponica Sieb. et Zuec. (berb. Leyd.;. Cf. : Benik., FL Hongk., in Hook. Journ. (1854), p. 1. Boj.. Mort. Maur., p. 254 Juss. (4.), Monosr., pl. 16. ÆlL., PI. Mey., p. 416. rs , FL Coch.. Il, p. 7 Rich. (L. C.), in Michs. : ne IE, p. 213. Sect. C. — SAPIOPsIs. Fleurs dioïques. » FLetr Male. — (alice gamosépale à quatre divisions, dont deux exté- rieures et deux intérieures. alternes avec les précédentes; préfloraison imbriquée alternative. Androcée de deux étamines superposées aux sépales intérieurs. INFLORESCENCES en épis nombreux terminaux, Consistant en un axe pendant chargé de bractées biglanduleuses, à l’aisselle desquelles sont les cymes florales. E. S. cremostachys + (herb. A. S. H.). STILLINGIA (SAPIUM). (D — © Sect. D. — Saprum. (PL. N, fig. 24-25, et pl. VI, fig. 1-11.) Fleurs monoïques. FLEUR MALE. — (alice gamosépale à 2-3 divisions. Androcée de 2-3 étamines alternes avec les divisions du calice. FLEUR FEMELLE. — Ovaire à 2-3 loges uniovulées. Ovules coiffés d’un obturateur à bords latéraux auriculés (p/. VE, fig. 8-9). Frurr à 2-3 coques, capsulaire ou demi-charnu. Endocarpe épais et dur. Graines à primine persistante sous forme d’une tunique membra- neuse, sans arille. Plan de l'embryon souvent dirigé suivant le rayon du fruit. Arbres à sue laiteux abondant. Feuilles alternes ou opposées, lisses, brillantes, entières ou finement dentées; pétioles ‘accompagnés à leur base de deux stipules caduques, et à leur sommet de deux glandes con- caves. INFLORESCENCE. — Épis composés terminaux. Fleurs mâles supérieures, en cymes. Fleurs femelles à la base, solitaires ou en petit nombre, ses- siles à l’aisselle d’une bractée biglanduleuse (pl. V, fig. 2h, 25). Les sépales eux-mêmes peuvent porter de ces glandes. E. 1. S. laurocerasum H. P. (cult. au Muséum). 2. S. lineatum Lamk (h. Juss. — Id. h. Mus. — Id. coll. Boivin). — S. lœvifolium Th. (mss. in herb.). 3. S. obtusifolium Lamk (h. Juss. —Id. coll. Boivin. — Id. herb. Dup.-Th.). h. S. bingyricum Roxb. (herb. Deless.). 5. S. solicifolium K. (herb. K.). 6. S. aucuparium Jacq. (herb. Juss.), fl. 2-andr. 7. S. Indicum W. (herb. Mus.), fl. 3-andr. 8. S. kippomane Miq. (herb. Mus.). 9. S. prunifolium KI. = (?) S. serratum KI. (herb. Berl.). 10. S. oppositifolium KI. (herb. Berl.). 11. S. baccatum Roxb. (fid. Wall. coll. Bonite, n. 506). — S. dacdece Wal. (Cat., n. 7965 B et C). Ne me paraît pas différer d’un Zxcæcaria. C£. : Benth., PL. Hartw., p. 99. — FIS. Am., in Hook. Journ. (1843), p. 45, — N. Bras., in Hook. Journ. (1854), p. 326. Boy., Hort. Maur, p. 283. LE 4 51% E. UNIOVULÉES. Endl., Gen. 5780. Gris., Caraïb., p.22. Hassk., Retzia, p. 161. H. B. K., Nov. Gen. et Sp. IL, p. 51. Jecg., Sürp. Sel. p. 249 et pl. 158. Juss. Gen., p. 390. Juss. (4.), Monosr., p. 49 et pl. 15. Æ1. Erichs. Arch, VIL 4, p. 187- — ap. Seem., p. 100. Æ., Am. equin., 1, p. 392. Lamk, Encydl., XXIL, pl. 792. Mayc., Barb., p. 369. Mig., Symb. Sur., in Linn., XXI, p. 475. Neck., Elem., Il, 1138. Rheed., H. Malab., IV, pl 51. Rich. (A.), R. S. Cuba, pL 69. Roxb., El Ind., IE, p. 691. Spreng., Syst. ves.. II, p. 805. Wight, Icon, VI, 1950. W., Sp. pl. VIE, p. 572. Sect. E. — Boxaxra À. Rich. » Fleurs monoïques. Fieur Mare. — ÇCalice gamosépale urcéolé, obscurément trilobé, ou presque enter. Androcée de 3 étamines submeluses: filets courts. unis inférieurement au centre de la fleur. Anthères biloculaires, extrorses, subdidymes, à déhiscence longitudinale. Freur FEMELLE.— Calice gamosépale à trois divisions obovales obtuses, persistantes. Ovaire sessile à trois loges. Style à trois branches simples. Feu capsulaire tricoque; coques subligneuses. Graine globuleuse glabre. £ Arbrisseau des Antilles, glabre, à feuilles petites, aliernes, à pétiole court; limbe obtus, coriace, marginé, denté. IxrLoRescexcE. — Fleurs mâles en épis axillaires: fleurs femelles soh- taires, axillaires. Os. — Cette plante ne diffère pas pour son calice et son androcée d'un Sil- lingia triandre ; seulement les divisions du périanthe soni très courtes, quant à leur portion libre. Dans l'inflorescence, les fleurs femelles sont éloignées des mâles. STILLINGIA (CNEMIDOSTACHYS). 515 Pour ces raisons, on peut admettre la plante dans une section particulière, mais non dans un genre spécial. E. B. Cubana À. Rich. Cf, : À. Rich., in R. S. Cuba, p. 201 et pl. 68. Sect. F. — CNeminosracays Mart. Microstachys À. Juss. Tragia ; L. Vahl. Tragieoides Rich. (PL. NII, fig. 1-16.) Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à trois divisions profondes, dont une postérieure et deux antérieures; préfloraison imbriquée ( fig. à, h). Androcée de 3 étamines, alternes avec les divisions du calice (fig. à, h). Filets courts, insérés au centre de la fleur, libres dans presque toute leur étendue; anthères globuleuses, biloculaires, extrorses, à déhis- cence longitudinale (fig. A). FLEUR FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle. Ovaire à trois loges, à surface lisse ou hérissée, corniculée (/ig. 6), alternes avec les divisions du calice (fig. 5). Style à trois branches, simples, réfléchies, enroulées au sommet (fig. 6), canaliculées et stigmatiques à leur face interne. Fruir capsulaire tricoque, à surface lisse ou corniculée; coques bi- valves et monospermes. Graines ovales-cylindriques, à caroncule scuti- forme, ou conique, surbaissée, échancrée au-dessus du hile (fig. 8, 9). Arbustes, arbrisseaux ou plantes herbacées des régions tropicales des deux hémisphères. Feuilles alternes, simples, entières ou dentées, glabres ou pubescentes, penninerves, réticulées. Pétiole accompagné de deux stipules latérales caduques. INFLORESCENCES axillaires et terminales, consistant en un axe à dents alternes, portant une bractée biglanduleuse, à l’aisselle de laquelle se trouvent supérieurement des glomérules ordinairement triflores de fleurs mäles, et inférieurement une, ou un petit nombre de fleurs femelles. O8s. — C’est à bon droit que ces plantes ont été séparées des Zragia, mais elles ne peuvent être distraites du genre Sti/lingia. Par quel caractère, en effet, se E | $ à” _216 — E. UNIOVULÉES. distingueront un Cnexidestachys et un Stilingia triandre, comme le S. ligustréna Michx? La mâle est L même, la fleur femelle n'offre aucune différence :l'inflo- rescence est identique Dnya de distinctions à faire que pour la taille des feuilles, le volume des glandes, la fôrme du limbe. C'est tout au plus si l'on pourrait déli- miter les deux'tÿpes, comme section dans un mème genre. La surface ovarienne pourra être utile sous ce rapport, notamment dans les trois premières espèces » citées ci-dessous. ê 4 " E. 4. M. corniculata À. Juss — Tragia cormiculeta Vabl. (mss., in herb. Juss. — Id. coll. Poiteau. — Id. coll. Perrotet, Cayenne, n. 603. — Id. herb. Rich.—1d.? coll. Hohenack.. Surin., n. 2886). — Crofon palustre * herb. Pourret. — Acalypha Sp., coll. P5pp- 2. DL icormus À. Yuss. (mss., in herb_ Juss). — 7ragia bicornis VNahl. (herb. Jass.). — Tragieoides Rich. mss. (herb. Rich. coll Deless ). 3. ML chamelea À. Joss. (mss., 50 herb. Joss) — 7ragio chomælen V. (coll. Commers., Pondich. — Id. coll. Coming, n. 2324 Id: ol Meïz, n 530-831. — Id. Cat Wall, n. 1797. — Id. herb. Perad,, n 2132). &. C. Sellrriana KI. (herb. Beri.). 5. C. hastata KI. (Gaud , her. Imp. Brés., n°. 239) 6. C_ velutina KL (herb_ Berl.). 7. C. bidentata KL (coll Weddi). 8. C. patula Mari. — (?)-C. glandulosa KL (herb. fl. Bras, n. 427). 9. C. serrulnta Mart. (berb. Berl ). 40. C- compsstris Mart. (berb. _ Bras., n. 907). 44. C. crofoncides KL (herb. Berli.). 42. C- sipulacen KL (berb. Berl.). Le C. solicifolia Mart. — M. romosissima A. S. H. (herb. prop.) appartient, pour M. Kloizsch, aux Sebosfianto. C£ : Pemik., S. Am., in Hook. Journ_ (1843), p. #5. — Hook. Journ. (1854), p. 325. Boj, Hort. Maur., p- 254- Hook., Niger 4. p. 501. Juss. (4), Monosr., p. 48 et pl. 45. ÆAl., Enichs. Arch. (1841), p. 325. Mort. et Zucc., Nov. Gen. et Sp. I, p. 66et pl 40-24. Rich. (A.), R. S. Cuba, XI, p. 202. A. S. H., PL rem. Brés., p. 209. Spreng., Syst. ves, IL, p. 834. Vohl., Ed, IL p. 55 et-pl 19. Voight.. Mort. Calc., p. 161. STILLINGIA |ELACHOCROTON. — EXCÆCAKIA). 917 Sect. G. — ELacaocroron Muell. » Fleurs monoïques. FLeur MALE triandre. Étamines à anthères cordées, rémformes , s’ouvrant par un pore apical. Plante herbacée de l'Australie tropicale, à feuilles alternes, lancéolées , serrulées, scabres, bistipulées. Cf. : Muell., Hook. Journ. (1857), p. 17. Sect. H. — Excæcaria L. (non À. Juss.). Antidesma * Hassk. (PL NIL, fig. 31-34.) Fleurs monoïques ou dioïques. FLeur maLe. — Calice gamosépale à trois divisions, dont une posté- rieure et deux antérieures; préfloraison imbriquée (fig. 32). Androcée de à étamimes (fig. 31), alternes avec les divisions du calice (fig. 32). Filets insérés ensemble au centre de la fleur, libres dans presque toute leur étendue et divergents. Anthères à deux loges, déhiscentes par une fente longitudinale, souvent presque latérale, extrorses (/ig. 31). FLEUR FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle. Ovaire à trois loges uniovulées, alternes avec les divisions du calice (fig. 33), à surface glabre, surmonté d’un style unique d’abord, puis divisé en trois branches simples, réfléchies, enroulées au sommet, canaliculées et stigmatifères à leur face intérieure. Ovules coiffés d’un obturateur conique (fig. 34). Fruir capsulaire tricoque; coques bivalves et monospermes. Graines nues, arrondies. Arbres lactescents de l’ancien continent, à feuilles simples où opposées. glabres, lisses, entières, ou crénelées sur les bords. INFLORESCENCES terminales ou axillaires, consistant en un axe chargé de bractées écailleuses biglanduleuses latéralement, à l’aisselle desquelles se trouvent des cymes, ordinairement triflores, de fleurs mâles (fig. 32). Les femelles, lorsque la plante est monoïque, solitaires ou en petites cymes, sont séparées des chatons mâles, ou situées à leur base. 518 te UNIOYULÉES. Oës. — Il n'y a pas, soit dans les livres, soit dans les herbiers, un seul Zzcæ- caria indien qui n’aitété nommé Saprum ou Wrerostachys. La raison en est simple : c'est qu'il n'y a pas un seul caractère de quelque valeur qui distingue le genre Excæcoria. On ne leitrouve mi dans lescalices. mi dans l'androcée, ni dans le gynécée, ni danse fruit, ni dans l'infloressence, ni même dans la situation des feuilles, qui sont aussi, dans les Sé/lingia, tantôt alternes et tantôt pe ji He a confusion dans la Monographie d'A. de Jussieu enire k les Gymnanthes de Sw les véritables Ærcæcaria. Ces derniers me paraissent tous nn à ‘ancien continent. ds: “: . + 7 £ E. 1. £. agallochaL.. (Waïl., mss., in coll. Bonite, n. 502. — Id. herb. Perad., D. 2169 — Id. Cat. Wall, n. 7964E. — Id. coll. Leschenault, n_ 225. — Id. coll. Mor. et Zoll.., n. 2746. — Id. coll. Furet, n. 129. — Id.? coll. Verreaux, n. 644). . E. sp. (var. du préc. ?—coll. Gaudich.. Molug..n.168.—Id. ilesMar., n 26). [M 3. E. virgata Zol. (coll. Mor. et Zoll., n. 3035. — Id? herb. Perad., n° 2523). Peu distinct du Saprum dacdece Wall. :. ÆE. oppostäfolia Jack. (coil. Metz, n. 977. — Id.? coll. Gaudich.. n. 166). 3. Æ: sp. (Cat. Wall, n. 7969). CF : Bl., Büür.. p. 631. Decsne, Herb. Tim... p. 160. Endl., Gen. 5772, et Sup... Il, p. 87. — Icon, pl. 124. — F1 Norf. p.82. Forst., Prodr., p. 69. Grif., Ve. Post., p. 485 et pl. 583. Gris2b., Caraïb., p. 21. Hossk., Retz. p. 158. Jack., Calc. Journ. nat. Hist., IV, p. 386. Juss., Gen., p. 390. Juss. (A.), Monosr., p. 52 (non pl. 16). Lamk, Encycl., XXIL, pi. 805. L., Gen., 1102. Neck... Elem., 1141. Spach, H. xeg.. IL, p. 526. Span., F1. Tim.., in Linn., XV, p. 350. Spreng., N. Entdeck, IE, p. 117. — Syst. ves.. II, p. 24. S., End. occ., p. 1149. Voight., Mort. Cale., p. 161. Wight, Bot. Mag. comp.. pl. 30. — JIcon., 1865. Willd., Sp., 8, p. 864. STILLINGIA (GUSSONIA. — SEBASTIANIA). 919 Sect. I. — Gussonia, Spreng. (PI. V, fig. 21-22. Fleurs monoïques. Freur MALE. — Calice gamosépale à trois divisions; préfloraison im briquée. Androcée de 3 étamines alternes avec les divisions du calice. Filets unis à leur base en une colonne centrale, libres supérieurement (Ag. 21). FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à trois divisions. Ovaire à trois loges alternes (fig. 22). Arbustes de l'Amérique tropicale, à feuilles alternes ; limbe glabre, lisse, foncé supérieurement, blanchâtre à la face inférieure. INFLORESCENCE. — Fleurs mâles en chatons, solitaires le plus souvent à l’aisselle de chacune des bractées alternes, biglanduleuses (fig. 21 g.). A la base, fleurs femelles en petit nombre, ordinairement solitaires à l’ais- selle de leurs bractées, mais accompagnées de petites écailles latérales stériles, formant un petit involucre (calice inférieur, Spreng.); portées par un très long pédicelle lisse, renflé de là base au sommet (fig. 22). E. G. discolor Spreng. (herb. Berl. — Id. herb. A. S. H.). Voy. p. 265, et Cf.: Endl., Gen. 57723 (Sup., Il, p. 88). Juss. (A.), Monogr., p. 52. / Æ1., Erichs. Arch., VIL 1, p. 183. Miq., Linn., XIX, p. 446. Spreng., Syst. veg., IL, p. 24. — N. Entd., Il, p.119 et pl. 2, f. 7, 8. Sect. J. — SEBAsTIANIA Spreng. (PI. V, fig. 16.) Fleurs monoïques ou dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à trois petites divisions, ordinai- rement inégales, entières ou découpées (fig. 16, cal), dont une ou deux peuvent manquer; préfloraison imbriquée. Androcée de 3 (ou de 2) étamines alternes avec les divisions du calice. FLEUR FEMELLE, — Calice à trois divisions ; ovaire à trois loges alternes. 920 E. UNIOVULÉES. Arbustes de l Amérique tropicale, à feuilles alternes, membraneuses, coriaces, dentées ou serrulées. - IxFLoREscENcEs axillaires ou terminales, en épis composés d'un axe chargé de bractées alternes biglanduleuses : à l’aisselle* de chacune des supérieures sont ordinairement trois fleurs mäles en glomérule, dont une médiane terminale, le plus souvent triandre et à trois sépales, et deux latérales construites sur le type 2, et à calice souvent incomplet. E. 1. S. brasiltensis Sprens. (herb. Beri. — Id‘coll. Claussen)- 2. S. Sellozriana KI (herb. Berl:). 3. S. javeata KL. (bid) &. S. reticulata KL (ibid ). 3. S. divaricata KI. — (?) Microstachys ramosissina À. S. K). Voy- p- 265, et C£.: 4. S A. PI. rem. Brés,, p. 242. Juss. (4-), Monosr, p. 51. Æl., Erichs. Arch., VIL 41, p. 482. Spreng., Syst. ves., TL, p. 24. — N. Enid., Il p. 118 et pl. 3. Sect. K. —— Maprounesa Aubl. Ægopricon L. F. Maprounia Ham. (PI, VIX, fig. 20-25.) Fleurs monoïques. Freur mare. — Calice gamosépale à trois divisions profondes (ra- rement 2-h); préfloraison imbriquée. Androcée composé de 2 éta- mines latérales, alternes avec le sépale postérieur et un des antérieurs (fig. 23). Filets unis mférieuremeni en une longue colonne centrale, puis séparés supérieurement et portant chacun une anthère à deux loges, déhiscentes par une fente longitudimale extrorse (fig. 22). FLeur FEMELLE. — (alice gamosépale à trois dimsions profondes: préfloraison imbriquée. Ovaire à trois loges alternes avec les divisions du calice, surmonté d'un style à trois branches simples, réfléchies, enrou- lées, stigmatiques et canaliculées à leur face interne. Feuir capsulaire à péricarpe épais, ou subcharau, tricoque. Coques brvalves et monospermes. STILLINGIA (MAPROUNEA. — SPIROSTACHYS). 521 Arbres de l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, pétiolées, bisti- pulées (/ig. 25), à limbe entier, lisse, ovale-aigu, penninerve, réticulé. INFLORESCENCE. — Fleurs mâles disposées en glomérules triflores (fig. 32), à l’aisselle de bractées épaisses portées sur un axe commun et formant par leur ensemble un petit chaton alniforme (fig. 20 em). A la base du chaton pédiculé sont quelques écailles où bractées, d’où part une fleur femelle portée sur un pédicelle plus long que le chaton mâle. Oss. — Les Maprounea ont exactement la fleur mâle des Séillingia, sinon que la portion commune des filets staminaux y est plus allongée, et, par contre, leur portion libre très courte. La fleur femelle est absolument la même dans les deux genres et ne se distingue que par la grande longueur de son pédicelle. C’est pour ces motifs que je ne puis séparer les Maprounea des Stillingia qu’à titre de section. E. 1. M. quianensis Aubl. = Ægopricon betulinum L. f. (ex herb. L., in h. Juss. — Ibid. Vahl. mss. — Id. coll. Poiteau. — Id. coll. Mélinon, n. 289. — Id. var., coll. Spruce, n. 2271. — n. 1475. — Id. var., coll. Hort- mann, n. 996). 2. M. grasiliensis À. S. H. (herb. propr., var. du préc.?). Cf. : Aubl., Guyan., IT, p. 895 et pl. 342. Benth., Hook. Journ. (1854), p. 324. R. Br., Congo, p. 25. Endl., Gen. 5769. Gœrtn., Er., IL. p. 266 et pl. 138. Ham., Prodr., p. 53. Juss., Gen. p. 391. Juss. (A.), Mon., p. 54 et pl. 17. X1., Erichs. Arch. (1841), p. 480. Lamk, Eneycl, pl. 743. Lin. f., Supp., 413. Mig., Symb. Sur., in Linn., XXI, p. 474. A. S. H., PI. us. Brés., pl. 65. Smith, Xcon. in., 42. Spach, H. veg., Il, p. 528. Sect. L. — SpirostTacays Sond. (PL. NU, fig. 19-21.) Fleurs monoïques. FLEUR MALE. — Calice gamosépale à trois divisions profondes, dont une postérieure et deux antérieures; préfloraison imbriquée (fig. 19). 522 E. UNIOVULÉES. Androcée de 5 étammes alternes avec les divisions du calice. Filets unis inférieurement en une colonne centrale, libres dans leur partie supérieure. Anthères extrorses, biloculaires, adnées, à déhiscence lon- Five remeus. — Calice gamosépale à trois divisions profondes ; pré- floraison imbriquée. Ovaire à irois loges aliernes avec les divisions du calice (fig. 19) ; surmonté d’un style épais à trois branches réfléchies, papilleuses et sismatiquesà leur face interne. Loges uniovulées. Ovales coïffés d’un obturateur à deux lobes latéraux très longs (fig. 21). Arbres de l'Afrique australe, à rameaux étalés, à femilles cadnques. aliernes, péüiolées, accompagnées de deux süpules latérales; limbe enüer, ovale, lise, coriace, penninerre. heroes en chatons axillaires, composés d’un axe chargé de brac- iées écailleuses aliernes, serrées, imbriquées, à l'aisselle desquelles sont les fleurs mäles incluses dans L'concavité de la braciée ; chacune d'elles esi accompagnée de deux braciées laïérales stériles. A la base du chaïon sont une ou deux fleurs femelles pédicellées. Oss. — Ce genre, établi par M Sonder, se rapproche extrémement des Mapron- me ; à a des fleurs mâles trandres comme le Srrllingie ligustrina et les Cnemido- sfachys. Le calice est également construit sur le type 3; mais il est accompagné de deux braciées Liérales stériles qm simulent deux sépales surajoutés. C'est à peme si l'on peut séparer ces plantes, comme section, des Cnemdostachys ei des Sallingua. E. 1. S africana Sond. (coll. Zeyher, n. 1528). 2. S. modegaseariensis + (coll Pervillé, 1841, n. 475). Ci. : Endl., Gen. 5169! (Sup., IE, p. 86). Sond., Südafr., m Linn., XXII, p. 106. Walp., Aus. bot., IL, p. 360. Seci. M. — Scxmoceorox Hochst. (PL. NI, fig. 17-18.) Fleurs monoïiques ou dioiques. Fieve mass. — (alice gamosépale, à deux ou trois dimisions; préflo- raison imbriquée. Androcée composé de 2 ou 3 étamines (quand il y a deux étamines, ce qui semble étre la règle, avec deux sépales, elles leur sont aliernes; quand il y a deux éiamines avec trois sépales, STILLINGIA (SCLEROCROTON). 523 l’un de ceux-ci, tout à fait recouvert par les autres, est au-dessous d’une des étamines). Filets courts, insérés au centre de la fleur et unis dans une étendue variable (fig. 17); anthères à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale, extrorses. Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale à trois divisions (ou à deux, Hochst.), épaissies à la base, accompagnées latéralement de glandes arrondies, capitées, déprimées au sommet (fig. 18), au nombre de 2 ou 3, et situées dans l'intervalle des sépales (disque hypogyne, Hochst.). Ovaire à trois loges alternes avec les sépales (ou à deux loges, Hochst.), à trois (ou deux) sillons répondant aux cloisons; loges uniovulées; obtu- rateur en forme d’auvent, portant à la face inférieure un prolongement aigu qui descend verticalement dans le micropyle (S. reticulatum). Style cylindrique court, épais, bientôt divisé en trois (ou deux) branches épaisses, divergentes, réfléchies, enroulées, lisses et convexes en dehors, papilleuses, stigmatiques, canaliculées en dedans (fig. 18). Fruir à mésocarpe épais, demi-charnu, subglobuleux, à 2-3 côtes saillantes, subcarénées, séparées par des sillons profonds. Endocarpe ligneux, formant des coques bivalves et monospermes. Arbrisseaux du Cap. Feuilles alternes, à pétiole court, accompagné de deux stipules glanduleuses (glande tronquée, Hochst.) ; limbe simple, entier ou denté, penninerve, glabre ou à petits poils simples très rares, à nervures réticulées, saillantes inférieurement. INFLORESCENCES terminales. Épis composés de glomérules qui ne com- prennent que des fleurs mâles, ou vers le bas de l’inflorescence ont une ou deux fleurs femelles centrales et terminales, ou les fleurs femelles séparées, solitaires, ou en petites cymes 2-3-flores. Fleurs femelles sup portées par un pédicelle plus long, plus épais, un peu renflé au sommet. Ogs.— Les Sclerocroton doivent-ils, comme l'avait pensé Hochstetter, constituer un genre particulier ou doivent-ils, comme je le crois, être seulement regardés comme une section à part des Microstachys ou des Sapium ? Voici ce que montre, à cet égard, l'examen des espèces que nous possédons, et qui sont les suivantes : E. 1. S. ellipticus Hoscht. (coll. Krauss., 1840, n. 269, herb. Deless.). 2. S. reticulatus Hochst. (coll. Krauss., n. 468, herb. Deless.). Le calice de la fleur màle ne s'ouvre pas seulement à son sommet, comme dit M. Hochstetter. Ses divisions imbriquées sont, il est vrai, soudées à leur base; mais il ne diffère pas de celui d’un Sapium ou d’un Microstachys (S. ellipticus l). Comme dans ces deux genres, les étamines sont alternes avec les sépales et extrorses; 924 E. UNIOVULÉES. elles ne s'ouvrent pas seulement par leur sommet ‘Hochst.), mais le sillon de déhiscence de leurs loges s'étend bien verticalement dans toute leur hauteur (S: ellipticus!}. On ne peut non plus donner comme caractère constant que ces loges sont écartées l’une de l’autre par un connectif épais (Hochst.), car elles peu- vent être rapprochées. et ce connectif n’être pas plus marqué que dans les Sapium. Dans la fleur femelle, la présence d’un disque hypogyne (Hochst.) semble , au premier abord , séparer nettement ces plantes de toutes les Sapiées, mais ce n'est pas à un disque hypogyne que l'on a ici véritablement afñire. Supposons qu'il y ait, comme cela est le cas le plus fréquent, trois glandes alternes avec trois sépales; ces glandes ne sont pas en dedans du calice et au pied de l'ovaire : elles sont entre les sépales, sur les côtés de leur base. Ce sont de ces glandes que j'ai souvent appelées stipulaires , et qui. par leur forme et leur position , rappellent tout à fait celles qui accompagnent les sépales, les braciées des Sapium, des Stillingia, des Cœælebcgyne, et celles qui, dans les Sclerocroton eux-mêmes, sont sur le cêté de la base des bractées florales axillantes (S. ellipticus!). Ces organes ne constituent donc pas un disque hypogyne. Nous savons aussi que les Sapin, les Anomostachys, ete, peuvent présenter des cymes dans lesquelles une fleur femelle terminale est accompagnée de plu- sieurs fleurs mäles périphériques. Cf. : Endl., Gen. 5836: (Sup., IV, p. 91)4 Boschst., Flora (1845), p. 85. Sond., Südafr., in Linn., XXII, p. 407. Sect. N. — SaroTeRosTACEYs KI. Clonostachys KI]. (PL Y, fig. 23, et pl. NIU, fig. 12-15.) Fleurs monoïques. Fieur Mae. — Calice à trois divisions: préfloraison imbriquée. Androcée de 3 étamines alternes. Fieur FEMELLE. — Calice à trois divisions. Ovaire à trois loges alternes. Arbustes de l'Amérique tropicale, à rameaux alternes, glabres, arron- dis, à feuilles alternes, oblongues, entières ou à peu près, pétiolées. bistipulées. INFLORESCENCE axillaire en épis simples ou multüiflores, rameux, fasei- culés, longs, grèles, filiformes, chargés de bractées alternes biglandu- leuses. À l’aisselle des supérieures, glomérules pauaiflores (le plus sou- vent 5) de fleurs mâles: à la base une ou quelques fleurs femelles, sessiles, solitaires en général à l'aisselle de leurs bractées. STILLINGIA (SAROTHROSTACHYS. -— ANOMOSTACHYS). 925 E. 1. S. multiramea KI. (herb. Berl. — Sebastiana? multiramea Mart. (h. f1. Bras., n. 538. — Id. coll. Wedd,, n. 119) = Cnemaidostachys sp. Auctt. 2. S, Luschnathiana KI. (herb. Berl.). Voy. p. 266, et, Cf. : Endl., Gen. 5772! (Sup., IT, p. 87). Kl., Erichs. Arch., VIT, 1, p. 185. — PI. Mey., p. 415. Sect. O. — ANOMOSTACHYS. Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à trois divisions profondes ; préflo- raison imbriquée. Androcée de 3 étamines alternes avec les divisions du calice (leur nombre peut s'élever, dans certaines fleurs, à 4, 5 ou 8). Filets insérés au centre de la fleur, dressés; anthères biloculaires, extrorses, à déhiscence longitudinale. FLeur FEMELLE. —- Calice à 2-3 divisions imbriquées. Ovaire à deux loges uniovulées (alternes avec les sépales quand il y en a deux). Style à deux branches dressées, puis divergentes, réfléchies, stigmatiques et papilleuses à leur face interne. Arbuste (?) de Madagascar, à feuilles alternes. Pétiole court, accom- pagné de deux stipules latérales caduques. Limbe ovale-aigu, entier ou à peine denté; dents chargées d’une petite glande orbiculaire. Face supérieure foncée, lisse ; face inférieure plus pâle et plus terne, penni- nerve, réticulée. INFLORESCENCE. — Rachis axillaire portant à sa partie supérieure des glomérules mâles multiflores. A la base se trouve une fleur femelle ter- minant une petite cyme et accompagnée latéralement de plusieurs fleurs mâles. Ops. — Cette plante pourrait être placée dans un genre distinct, auprès des Microstachys et des Sclerocroton. Les divisions calicinales de la fleur femelle ne sont pas accompagnées de glandes latérales, et leur nombre peut être réduit à deux, avec un ovaire à deux loges alternes. Les fleurs mâles peuvent présenter un nombre d’étamines plus grand que celui des sépales, mais ceci n'étant pas con- stant et l’androcée étant souvent trimère, je ne ferai de cette plante qu'une section spéciale qui indique déjà le passage des fleurs des Séillin gia aux types constam- ment pléiostémonés, tels que le Sennefeldera. E. A. Lastellii + (coll. Lastelle, 1844, herb. Mus.). 526 À E. UNIOVULÉES. 197. Stillingia à andr. ei gynéc. 2-mères. à glandes florales en couronne. FALCONERIA, Royl. Gymnobothrys, Wall. Fleurs dioiques ? Fieue mare. — (Calice gamosépale, cupuliforme, à deux divisions membraneuses, finement dentées sur les bords; préfloraison imbriquée. Androcée compos de 2 étamimes latérales, alternes avec les divi- sions du calice. Filets insérés au centre de la fleur, libres supérieure- ment; anihères biloculaires, extrorses, à déhiscence longitudinale. Five FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mäle. Ovaire à deux loges uniovulées, aliernes avec les divisions du calice, surmonté d’un style à deux branches stigmatiques à leur face interne. Feuir capsulaire (bacciforme, Royle), à deux coques monospermes, ou à une coque, par avoriement. Arbres indiens, à suc laïteux, à feuilles alternes, péüolées, bistipulées, munies de deux glandes latérales à la partie supérieure du pétiole. Limbe ovale-aigu, lisse, luisant, serrulé. Port des Sapium. IxFLORESCENCE en longs épis serrés, chargés d'un grand nombre de glomérules de fleurs mâles. Chacun de ces glomérules occupe l'aisselle d’une braciée accompagnée de deux grosses glandes latérales elliptiques. Entre les fleurs, les glandes que portent leurs bractées se développent beaucoup et rejettentles fleurs en dehors, de manière à former une sorte de bouquet circulaire à la périphérie duquel sont les fleurs, tandis que le centre est occupé par le cercle concentrique que forment les glandes. Les fleurs femelles, disposées aussi sur un rachis commun, sont moins serrées et situées à l’aisselle d'une bractée également biglanduleuse. Os. — Créé par Royle. ce genre a été longtemps considéré comme appartenant aux Antidesmées. Telle était l'opmion de Royle lui-même, celle de MM. Meisner, _. Lindiey, eic. Il ne faut que jeter les yeux sur un Folconeria, pour connaïtre av très grande affinité avec les Sapiées, démontrée par M. Tulasne. Iln'ya aucune * différence pour la fleur mäle; la femelle difitre par le défaut de développement de - sa loge oranienne, anténeure et le cercle glanduleux décrit G-dessus, en dedans des fleurs, est assez caractéristique. On pourrait peut-être cependant n'admetitre les Folconeria que comme section dans le genre Sillingio. FALCONERIA. —— OMPHALEA. 527 Je ne vois pas la moindre différence entre le Gymnobothrys de Wallich et les Falconeria. E. F, insignis Royle. — Gymnobotrys lucida Wall. (Cat. 8021 B. — Id. coll. Gaudich., Bonite). Cf. : Endl., Gen. 1892! (Sup., IV, p. 37). Griff., Ie. posth., p. 504et pl. 558. Lindl., Veg. Kingd. (ed. 2), p. 259. Meisn., PI. vasc. Gen., p. 258. Royle, Hymal., p. 354 et pl. 98, f. 2 (84 a). Tul., Ann. sc. nat., 3° sér., XV, p. 255. Wight, Icon., 1866. 198. Stillingiidées ? à 2-3 étam, unies par un connect. en chapeau. OMPHALEA L. + Adenophyllum Th. (non Pers.). 5 Hecatea Th. Duchola Adans. Omphalandria P. Br. Ronnowia Buch. (PI, VIN, fig. 1-9.) Fleurs monoïques. FLeur maLe. — Calice gamosépale à quatre ou cinq divisons profondes; préfloraison imbriquée, alternative (/ig. 5), ou quinconciale (fig. 4, 7). Androcée constitué par 2 ou à étamines. Axe central cylindrique dressé, supportant un connectif en forme de chapeau circulaire, évasé, convexe en haut, présentant à son pourtour deux ou trois étamines. À chacune de celles-ci répond une anthère à deux loges séparées par cette échancrure, occupant le bord libre du chapeau, extrorses, déhis- centes par une fente longitudinale (fig. 2, 3, 6). Le pied de la colonne androcéenne est encadré par un disque cireulaire continu en forme de cône surbaissé (fig. 2, 6). FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions persistantes; préfloraison quinconciale (plus rarement quatre). Ovaire triloculaire, trigone, se continuant en un style épais supportant une extrémité stig- matique épaisse, capitée, obtusément trilobée, stigmatique en dedans et 228 E. UNIOVULÉES. - en haut (fig. 8). Loges uniovulées; ovule coïffé d'un obturateur conique | avec un prolongement inférieur qui pénètre dans le micropyle (fig. 9). Frurr tricoque, charnu; coques déhiscentes, monospermes. Graines larges, subglobuleuses, à albumen charnu abondant ; embryon à cotylé- dons orbiculaires, subdigitinerviés, subauriculés. Arbres et arbustes sarmenteux. grimpants, des deux €ontinents. Feuilles alternes ou subopposées, subverticilées en haut des rameaux, pétolées, accompagnées de deux süpules latérales caduques. Pétiole épais, canaliculé, accompagné de deux glandes orbiculaires latérales à son point d'union avec le limbe. Limbe épais, large, arrondi, ou ovale, ou cordiforme, entier, coriace, à bords un peu réfléchis; penninerve, réticulé, à nervures saïllantes, surtout inférieurement, IxFcorescexce. — Un axe commun terminal ou axillaire porte un nombre variable de bractées alternes, étroites, allongées, souvent colo- rées, munies à leur base de deux glandes stipulaires latérales; à l’aisselle de chacune d'elles se troure une cyme où la fleur femelle est terminale, les mâles latérales: ou bien celles-ci forment seules l'inflorescence (fig. 1). Fleurs femelles sessiles ou portées par un pédicelle court et épais; fleurs mâles, par un pédicelle plus-long et plus grêle. Os. — Les Omphaliers présentent un iype tellement exceptionnel parmi les plantes qui nous occupent, que leur position y a été controversée : A. de Jussieu les rapproche de ses Hippomanées, Endlicher des Acalyphéss. Les rapports de posi- fon de leur androcée sont variables, ainsi que j'ai pu m'en assurer par l'examen d'an grand nombre de fleurs. Ainsi le plus souvent, quand il ÿ a trois éfamines, Tune d'elles est antérieure, alternant avec les sépales 1 ei 2, et ls deux autres pos- téro-latérales, en face de l'intervalle des sépales 2-5 et 2-4. St quand, ayec Lo sépales, il x a deux éfamines, elles sont tantôt alternes, & S OSÉES AUX sépales mtérieurs. Faut-il admeïtre que, des trois étamines, M me aNorte, et que ce n’est point toujours la même. Si difficile qu'il soit de = - développer ent de ces fleurs sur des échantillons secs, je crois axoïr ru que de ST chapeau porte les anfhères ne se développe qu'après elles : elles commencent par être ses- siles au fond de la fleur (roy. p. 120). Il est certain que le cône glanduleux qui accompagne la base de l’androcée est un disque; il ne paraït qu'après les étammes. Il n'est pas possible de distinguer les Æecatea, plantes de Madagascar, des Ompholes, par le nombre des pièces du périanthe, car les derniers peuvent axoir aussi souvent cinq sépales que quatre. L’androcée est le même et la position des glandes sur une autre face de là feuille ne semble constituer qu'une différence très secondaire; nous diviserons donc ainsi ce genre : at OMPHALEA (HECATEA). x 19 Sect. À. — EUOMPHALEA. Glandes pétiolaires occupant la face supérieure du limbe. Plantes américaines. E. 1. O. frondosa herb Juss. (Id. h. Mus., coll. Hooker, 1843). C’est l'espèce inédite dont parle A. de Jussieu dans sa Monographie. 2. O. diandra Aubl. — O0. cordataSw. (h. Juss. — Id. h. Mus., coll. Plée, n. 716. — Id. coll. Leprieur. — Id. (var.) herb. Lusit.). 3. O. triandra L. = 0. nucifera Sw. — 0. lœvigata (mss. in h. Deless. — Id. herb. Vaill. — Id coll. Poiteau. — Id. coll. Plée, h. Mus.). Sect. B. — HecarTra. Glandes situées à la face inférieure des feuilles. Plantes de Madagascar. E. 1. /. biglandulosa Poir. — A. oppositifolia W. (h. Dup.-Th. — Id. h. Mus. éch. type fig. par Dup.-Th. — Id. coll. Chapelier). = Adenophyllum Th. mss. 2. H. alternifolia W. (h. Dup.-Th.). Cest l'espèce que Dupetit-Thouars promet de publier ultérieurement et dont l’inflorescence est celle des espèces américaines. L’O. axillaris Sw. et 0. cauliflora SW. ont les loges dispermes et appartiennent au genre Zpistylium. = Cf. : Adans., Fam., Il, p. 357. Aubl., Guyan., p. 842 et pl. 328. Benth., N. Brés., in Hook. Journ. (1854), p. 327. Browne, Jamaïc., p. 335. Buchoz., Dissert., pl. 18. — Dec., IL, pl. 8. Endl., Gen. 5793. Juss., Gen. (1789), p. 392. Juss. (A.), Monogr., p. 34 et pl. 17. K1., Ap. Seem., p. 101. L., Gen. 1093. Mirb., H. pl, X, p. 52. Neck, Elem., 1134. Poir., Encycl., IV, p. 54. Lich. (A.), in R.S. Cuba, XI, p. 205. Spach, H. veg., If, p. 529. Spreng., Syst. veg., ILE, p. 19. 91 E. UNIOYULÉES. Qt © © Sw., Prodr., p. 95. Th., Afric., p. 13, 30 et pl. 5. — Gen. Mad., n. 87, p. 25. Velloz, El. f., X, pl. 41-15. Wall., Sp., VII, p. 569 et 513. 129. Séillingia à fleur mâle 2-3- andr. à cal. nul ou incomplet. GYMNANTHES Su. + Adenogyne KI]. Excæcaria ? À. Juss. (PI. NV, fig. 19-20.) Fleurs monoïques. Fceur mare. — Calice nul ou représenté par une et plus rarement deux très petites écailles alternes avec les étamines (très rarement trois. dont une linéaire, minime, fig. 20). Androcée de trois étamines; filets insérés au centre de la fleur, puis libres, divergents; anthères biloculaires, exirorses. FLEurR FEMELLE. — Comme dans les Gussonia, Cnemidostachys, ete. Arbres et arbustes de l'Amérique tropicale, parfois à sue laiteux, à feuilles alternes eoriaces, glabres, lisses à la face supérieure, plus ternes inférieurement; penninerves, réticulées, entièresou crénelées, à ra- meaux glabres, parfois terminés en épines. INFLORESCENCES axillaires en chatons simples ou ramifiés, dont l'axe porte des bractées alternes. A l’aisselle de celles-ci sont des cymes le plus souvent triflores, mâles. Les fleurs femelles le plus souvent solitaires à l'aisselle de leur bractée, sont sessiles ou brièvement pédicellées, à la base des inflorescences mâles. Oss. — M. Bentham est d’avis qu'on ne considère pas ce genre comme distinct des Sebastiania, Dactylostemon, ete., à cause du peu de valeur des caractères, Le calice très incomplet ou absent est la seule cause qui me le fait maintenir; mais j'irais volontiers aussi loin que le savant botaniste anglais. E. 1. G. lucida Sw. Prod. — £xrcæcaria lucida Sw. FL. et A. Juss. — Adelia sp.? P. Br. (Vahl., mss. in herb. Juss. — Id. coll. Poit. — Id. coll. Hooker). e 2. G. obtusa + (coll. Hooker. — h. Mus.). 3. G. lypoleuca Benth. (coll. Spruce, n. 2806); GYMNANTHES. — ACTINOSTEMON. Dal LG. pachystachys + — Adenogyne pachystachys KI. (herb. Berl.). 5. G. discolor + — Adenogyne discolor Ki. (herb, Berl.). — Zxcæcaria A. Juss. (mss., in h. Juss.). 6. G. serrala + — Adenogyne serrata KI. (herb. Berl.). 7. G. marginata + — Adenogyne marginata KI (herb, Berl.). Voy. p. 267 et C£ : Benth., N. Bras., in Hook. Journ. (1854), p, 324. Endl., Gen. 57721- (Sup, I, p. 88). Gris., Caraïb., p. 21. Xl, Erichs. Arch., VII, 1, p. 182 et pl. VIII c. Juss. (A.), Monogr., p. 52 et pl, 16. Rich. (A.), RS. Cuba, XI, p. 199. Sw., Prodr,, p. 6 et 7. — FI. Ind. occ., p. 1119. 130. Gymnanthes à fleurs mâles plus que 8-andres. ACTINOSTEMON Mart. + Dactylostemon KI. Gymnarrhæœa Leandro. (PIN, fig. 17-18.) Fleurs monoïques. FLEUR MALE. — Ordinairement nue, ou accompagnée d’une ou quelques écailles minimes représentant le calice (fig. 18 cal). Androcée de 3 éta- mines au moins et souvent plus (4-7); filets partant d’un point central commun, puis libres, divergents ; anthères biloculaires extrorses. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à 3 divisions petites ou nulles. Ovaire à trois loges (comme dans les Gymnanthes). Fruir capsulaire tricoque; coques bivalves et monospermes, parfois verruqueuses ou portant quelques cornes saillantes. Arbustes (?) de l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, membra- neuses, coriaces, ovales, oblongues, entières, penninerves, réticulées. INFLORESGENCES axillaires et terminales, consistant en un chaton portant des bractées alternes biglanduleuses (fig. 17, 18 b). A l’aisselle de celles-ci sont des cymes mâles 2-8 flores(et souvent davantage). Les fleurs femelles pédicellées sont solitaires, ou en petit nombre à la base de l’inflorescence: E. UN:OYULÉES Qt QP 12 Sect. À. — GyuvarruosaA Leandr. Calice femelle développé; fleurs pistillées rarement uniques à la base des inflorescences. Ovaire pédicellé. Coques portant souvent deux saillies supérieures Sect. B. — EUACTINOSTEMON. Calice femelle très petit ou nul (?). Fleurs pistillées, ordinairement solitaires ; longuement pédicellées. Coques lisses ou verruqueuses. E. 1. À. marginatus KI. (h. Berl.). 2, A. acuminatus KI. (h. Berl. — Id. Gaud. h. imp. Brés., n. 1680. 3. À. furcatus KI. (h. Berl.). h. A. grandifolius KI. (h. Berl. — Id.? coll. Gardn., n. 5175). 5. A. angustifolius KI. (h. Berl.). C£. : Benth., F1. S. Am., in Hook. Journ. (1845), p. 45. Endl., Gen. 5771 et 57725 (Sup., Il, Ge SE Gris., Caraïb., p. 20. *: Æl., Erichs. Arch., VIE, 1, p. 181 et Li 8, À. Me. mss. fid. K1., in Po Mun. 131, Stillingia à cal, rudim., à fl. diandre, à ovaire 2- locul. ADENOPELTIS Bert. Excæcaria = Kunz. Hippomane © Auctt. Stillingia © Auctt. (PL. VIE, fig. 15-19.) ele cle Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice réduit à deux petites écailles latérales, simples, entières, étroites, glanduleuses (fig. 16 s). Androcée de deux étamines superposées aux bractées calicinales. Filets exserts lors de l’anthèse, réunis d’abord en une colonne centrale articulée (fig. 17), puis se séparant en formant un Y, et portant à leur sommet chacun une anthère extrorse, à deux loges didymes, déhiscentes par une fente longitudinale. Fceur FEMELLE. — Calice réduit à deux écailles latérales, glanduleuses, profondément laciniées et divisées en plusieurs languettes étroites ADENOPELTIS. 999 (fig. 15 c). Ovaire à trois loges suillantes, anguleuses, subcarénées, dont deux latérales superposées aux sépales rudimentaires, et une antérieure, superposée à la bractée (fig. 19). Style unique d’abord, puis divisé en trois branches réfléchies, enroulées en spirale, lisses et convexes en dehors (fig. 15), papilleuses, stigmatiques et canaliculées sur leur face interne. Loges uniovulées. Ovule coiffé d’un obturateur conique. Fruir capsulare tricoque, anguleux. Coques bivalves et monospermes. Péricarpe subéreux , épais. Arbustes du Chili, dont toutes les parties sont glabres, lactescentes, ayant le port et les organes de végétation des Colliguaÿja. Feuilles alternes, obovales, obtuses, coriaces, glabres, libres, penninerves, à bords dé- coupés en dents glanduleuses, pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales caduques (fig. 15). INFLORESGENCE oppositifoliée, terminale, en apparence latérale, avant entre elle et la feuille (fig. 15) une pseudo-tige qui semble continuer l'axe. Cette inflorescence est un épi qui porte une fleur femelle à sa base, et au-dessus un grand nombre de fleurs mâles. Chaque fleur est solitaire à l’aisselle d’une bractée écailleuse. Les bractées alternes sur l'axe de l’inflorescence sont munies de deux glandes stipulaires latérales, arrondies, peltées et déprimées au centre, dans la fleur femelle (fig. 15, bm, bf). Os. — Les Adenopeltis présentent les plus grandes analogies avec les Colliguaja et n'en diffèrent que par la fleur mâle. Chez les uns, elle est diandre, chez les autres polyandre. Le calice qui disparaît entièrement chez les Colliquaja, existe encore ici, représenté par les petites écailles latérales simples dans les fleurs màles, laci- niées dans les fleurs femelles qui se développent avant l’androcée dans les jeunes fleurs (voy. p. 76). On n’a donc pas encore ici, comme on l'avait pensé, des fleurs complétement nues. E. À. colliguaja Bert. — Excæcaria marginata Kunze. — Hippomane collihuaï. — Srillingia glandulosa (mss. in coll. Dombey. — Id. coll. Gay, n. 121. — Id. Gaudich., Bonite, n. 65 et 265). —? Zxcœcaria ferrata Aït. CF. : Bert. et À. Juss., Ann. se. nat., XXV, p. 21. Lndl., Gen. 5770. Gay) RAA CRIE DST Æl., Brichs. Arch. (1841), p. 181. — Pl Mey., p. 4115. 254 E. UNIOYULÉES. 452, Adenopeliis à androcée nu. indéfini. COLLIGUAIA Molin. Excæcaria À Spreng. et auctt. (PI. NU, fig. 10-44.) Fleurs monoïques. Feu are nue. Androcée inséré sur l'axe floral, à l’aisselle d’une bractée puis soulevé avec celle-ci et paraissant définitivement porté par elle. Étamines en nombre variable (ou quatre, dont deux latérales, une antérieure et une postérieure, ou six Ou huit, dont une antérieure, une postérieure et de chaque côté deux ou trois, ou dix, douze et plus formant, lors de l'anthèse, deux séries rejetées vers chaque bord de la bractée axillante). Filets courts, anthère biloculaire, extrorse, à déhis- cence longitudinale (fig. 10, 115. Frevr FemeLLe. — Çalice à trois sépales inégaux, imbriqués, dont un postérieur, généralement tout à fait recouvert, et deux antérieurs. Ovaire à trois loges alternes avec les sépales, sessile, à base un peu gonflée; loges uniovulées : obturateur conoïde, à bords découpés (fig. 13). Style à trois branches longues, étroites, subulées, dressées d’abord, puis infléchies au sommet après l’anthèse, à face extérieure lisse, convexe; à face intérieure canaliculée, stigmatique et dentelée (/ig. 43 st). Feurr capsulaire tricoque, à loges angaleuses, saillantes, carénées (C. Dombeyana). où réduit à deux loges (C. integerrima), bivalves et morospermes. Péricarpe subéreux, épais: cavité et graines globaleuses où oveïdes. Arbustes du Chili, du Brésil, rameux, glabres, à suc laiteux, à feuilles alternes ou cpposées, simples, elliptiques, lancéolées, à sommet ordi- nairement obtus; limbe glabre, lisse, coriace, à bords découpés régaliè- rement en dents souvent glanduleuses (fig. 4h d); pétiole court, muni de deux stipules latérales. Ixkrrorescexces amentiformes. L'axe commun porte un grand nombre de bractées alterues, à l’aisselle desquelles sont les fleurs mäles. A la base du chaton est la fleur femelle, ordinairement unique. située à l'aisseïle d'une bractée à bords dentés et parfois stipulée. COLLIGUAJA. — SENNEFELDERA. 535 Os. — Ce genre a été institué par Molina pour une plante du Chili. Les quatre espèces observées dans ce pays présentent, quant au port, à la forme des feuilles, des variétés nombreuses. Certaines de ces variétés manquent complétement des glandes qui garnissent les dents des feuilles. La fleur femelle de ces plantes est tout à fait celle des Adenopeltis. Or ceux-ci se rapprochent beaucoup des Sapium. Mais les Colliquaja s’éloignent des uns et des autres par les fleurs nues et le passage à la forme amentacée plus complète. De plus, le nombre des étamines est ici indé- fini. Mais, par contre, le périanthe de la fleur femelle est ici beaucoup plus parfait que dans le genre Adenopeltis. Les fruits et les organes de la végétation tout à fait identiques font que, dans les collections, les deux genres se trouvent le plus sou- vent confondus. Au genre Co/liquaja appartiennent les espèces suivantes : E. 4. C. odorifera Mol. (coll. Bertero, 1829, n. 194, herb. Guillem. — Id. coll. Gay, n. 460. — Cult. au Mus.). 2. C. Dombeyana À. Tuss. (mss., in h. Juss.). — C. linearifolia Gay (mss., in coll. n. 120). — €. salicifolia Hook. — Hippomane colliquaya Domb. {in coll., h. Mus.). 3. C. brasiliensis KI. (herb. Berl., coll. Sellow). h. C. integeñrima Mook. (coll. Gay, n. 811). Cf. : Dec., Icon. Deless., IT, p. 52 et pl. 88. Endl., Gen. 5771. Gay (C.), FI. Chil., p. 339 et pl. 60. Hook. et Gill., Bot. miscell., p. 140. Juss. (A.). Monogr., p. 62. — Ann. sc. nat., XXV, p. 22. Æl., Erichs. Arch.f{(1841), p. 181. — PL Mey., p. 415. Molina, H. N. du Chili, p. 129. Schl., in Linn. (1856), p. 370. 133. Stillingia à inf. ramifiées, à fl. m. 4-8- andre, chlamydée. SENNEFELDERA, Mart. (PI, IX, fig. 30-31.) Fleurs monoïques. Freur MALE. — Bouton allongé, claviforme, étroit et cylindrique à la base, renflé au sommet (fig. 30). Calice à trois divisions, dont une pos- térieure et deux antérieures (ou à quatre, K1.), épaissies à leur base, qui se confond avec le réceptacle; préfloraison imbriquée. Androcée com- posé de 4-8 étamines. Filets très courts, insérés au centre de la fleur, au 536 E. UNIOYULÉES. sommet d’un axe épais, à peine soudés à leur base: anthères biloculaires. extrorses, à déhiscence longitudinale (fig. 30 et). Fieur FemeLse. — (alice gamosépale urcéolé, à trois divisions (ou uaire. Kl.), dont une postérieure et deux antérieures; préfloraison imbriquée. Divisions du calice épaissies à leur base, aiguës au sommet, s'appliquant contre l'ovaire, qu'elles égalent en longueur et enveloppent complétement (fig. 51 s). Ovaire triloculaire. Loges uniovulées, alternes avec les divisions du calice. Style aussitôt divisé en trois branches réflé- chies, enroulées, sortant du sommet du calice entre les extrémités des sépales; leur face externe est lisse et glabre, leur face interne papil- leuse, stigmatique, canaliculée longitudinalement sur la ligne médiane. Fevrr capsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes. Arbres du Brésil, à rameaux glabres, subverticillés, à feuilles alternes, pétiolées, bistipulées, serrées les unes contre les autres vers le sommet des rameaux. Limbe ovale-oblong, obtus, épais, coriace. glabre, penni- nerve, réticulé. s IxFLoREscENcE. — Un axeterminal est chargé de bractées alternes ac- compagnées de deux bractées latérales stériles. De l'aisselle des premières partent des axes secondaires. Ceux-ci portent eux-mêmes des bractées alternes, écailleuses, épaissies, biglanduleuses latéralement, vers leur base. À leur aiïsselle se trouve une fleur mâle ou femelle accompagnée de deux bractéoles latérales. stériles d'ordinaire pour lesfleurs femelles, souvent fertiles pour les mâles. Il y a un grand nombre de fleurs mäles sur chaque division secondaire de l'inflorescence et à-la partie inférieure de chacun de ces axes secondaires un petit nombre de fleurs femelles. Oss. — Ce genre se rapproche beaucoup des Sapium et des Excæcaria par sa fleur femelle ; mais il en diffère par le nombre des étamines de kB fleur mâle. A œæ titre, il se rapproche du Celebogyne. Maïs celui-ci n’a pas le réceptacle spécial des Sennefeldera et leur nflorescence, non plus que le même nombre de divisions cali- cinales et le style à branches étroites enroulées. D'ailleurs le calice des Sennefeldera est imbriqué dans la préfloraison, comme celui de toutes les plantes de ce groupe. E. S. grandifolia K1.? (coll. Wedd., n. 765. — Id. coll. Blanchet, n. 1620. — Id. herb. A. SH). Cf. : Endl., Gen. 5712 (Sup , IL p. S8). Æ1., Erichs. Arch, VII, p. 184 et pl. 8, B. Mort., Flora (1841), I, Beil., p. 29. OMALANTHUS. 937 134. Stillingia à fleur mâle comprimée, à 2 div. calic,, 4-10- andr. OMALANTHUS, 4. J'uss. Carumbium, Reinw. Duania, Noron. Homalanthus, Hassk. (PL. VU, fig. 22-31.) Fleurs monoïques. FLeur maLe. — Calice formé par deux sépales, dont un antérieur et un postérieur, épais, glanduleux à leur base qui est émarginée et auri- culée de chaque côté (fig. 24-26); préfloraison imbriquée, le sépale antérieur enveloppant complétement le postérieur (fig. 28). Androcée constitué par un cercle de 4-10 étamines, comprimé entre les deux sépales. Filets nés du centre de la fleur, sur un réceptacle saillant ; un peu connés à leur base, aplatis, subulés. Anthères adnées, biloculaires, extrorses, à déhiscence longitudinale (fig. 26). FLeur FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle ; sépales caducs. Ovaire à deux loges alternes avec les sépales, latérales (ou à trois loges) ; surmonté d’un style cylindrique qui se divise supérieurement en deux ou trois branches. Celles-ei sont épaisses, glanduleuses, stigmatiques inté- rieurement, parlagées en deux lobes adnés que séparent un sillon longi- iudinal et qui se réfléchissent en dehors, de manière à envelopper le sommet du style (/ig. 27). En haut et en bas, ces deux lobes s’écartent l’un de l’autre, en forme d’X. Loges ovariennes uniovulées. Ovules ana- tropes, à raphé intérieur, à micropyle tourné en haut et en dehors, sus- pendus vers le sommet de la loge. | Fruit apiculé, à péricarpe épais, subéreux, ou demi-charnu, à deux ou trois loges saillantes, carénées, monospermes (fig. 30). Graine à testa dur, dont la surface est réticulée, fovéolée (fig. 31 t) ; suspendue par un funicule distinct, assez long, et recouverte à sa partie supérieure par une membrane celluleuse mince, incomplète en bas, où ses bords sont découpés ,‘déchiquetés (primine? fig. 31 p). Embryon à radicule supère enveloppé d’un albumen charnu. Arbustes de Java, de la Nouvelle-Hollande, ayant le port du Sallingia sebifera, à rameaux arrondis, glabres, à feuilles alternes, pétiolées, 538 E. UNIOVULÉES. accompagnées d’une stipule caduque engaïînante, enveloppant tout le bourzeon dans le jeune âge (formée en réalité de deux stipules latérales imbriquées, (fig. 25). Limbe simple, entier, ovale-cordé, aigu au som- meÿ, pennmerve, glabre, lisse, chargé d’une fine poussière glancescente ou blanchäire; rougissant dans la vieillesse, portantune ou deux glandes au pont d'union de sa face supérieure avec le pétiole. corse terminale ou axllaire, consistant en un axe allongé chargé d'écailles alternes; ces écailles portent souvent deux glandes latérales (süpulaires?). À l’aisselle de chacune d’elles estune petite cyme (fig. 22) ordinairement triflore de fleurs mâles. Inférieurement se tron- vent les fleurs femelles qui peuvent aussi former des inflorescences à part ; elles sont où solitaires, accompagnées de deux bractées latérales siériles, on en cymes 2-3 flores ; leur pédicelle, plus long que celui des fleurs mâles, peut même être très développé. Oes. — Ad de Jussien 2 donné ce nom à um genre qu'il établit, à eause de à forme comprimée des fleurs méles. Les espèces en sont généralement dans les col- lections confondues avec le Sfillingia sebifera. Le nombre des éfammes varie ; les fleurs latérales en ont souvent moins que LB fleur termmale de chacune des pentes cymes qui forment la srappe commune. Le frmit ne diffère guère de celui des antres Euphorbiacées. Seulement il paraït indéhiscent. Le bile et le micropyle sont à quelque distance l'un de l’autre ; mais ce dernier est dirisé en haut. La toile cellu- leuse incomplète qui coiffe la graïne me paraïi être un reste de la primime. z E. 4. O0. Leschenonltianvs À. Juss. (mss., 5 à. Juss. — Id. herb. Mas, coll. Leschen. — Coll. Raoul — Coll Perrotet. — Coll Cummims., n.626. — Coll. Verreaux, 1846, n. 567. — Id. herb_ Leyde). O. giganteus Doll. (cat. Mor., n. 2524). O. populifolius Grah. (cultivé an Musémm. Ceïte espèce et la précédente ne doïvent-elles pas être réunies ?).— Corumbium populifolium Rem. . O.mmtans Guillem. (herb. Daless). —? Croton autons (berb. Forst.). — Stillingia nutans Gas. — Croton sp. Vabl et W. AN LI le] C£_ : B1., Bijür., p- 627. Enil., Gen. 5719. Grak., Bot. Mas, pl 2780. Bessk., Hort. Bos., p. 233. Juss. (A), Monosr., p. 30 et pl. 16. Noronh., À. B. V, 65. Rernvo., Sylloz. plant., IL 6. Zoll., Flora (1847), p. 662. PUS) +. OR te HIPPOMANE, 039 135. Stillingia à fruit charnu plus que 3- loculaire, HIPPOMANE L. Mancanilla Plum. Mancinella Tuss. Sapium ? Auctt. (PI. NI, fig. 12-20.) Fleurs monoïques. Fceur MALE. — Calice gamosépale à deux ou trois divisions peu pro- fondes, dont une postérieure et une ou deux antérieures ; préfloraison imbriquée, dans laquelle le sépale postérieur est d'ordinaire recouvrant (fig. 15, 16). Androcée supporté par une courte colonne centrale qui se bifurque ensuite en deux filets courts, inclus (fig. 12, 13). Anthères la- térales , de sorte qu’elles alternent avec les sépales quand il n’y en a que deux (fig. 15), extrorses, à deux loges adossées, déhiscentes par une fente longitudinale et surmontées d’un court prolongement du connectif (fig. 13). Pollen à grains trigones (fig. 1h). Freur FEMELLE. — Calice cupuliforme, gamosépale , à trois divisions dont une postérieure ordinairement recouverte (fig. 18), et deux anté- rieures; préfloraison imbriquée. Ovaire à 6-8 loges uniovulées surmonté d’un style cylindrique à portion basilaire unique, épaisse, très courte, puis divisé en 6-8 branches (autant qu’il y a de loges) aplaties, radiées, réfléchies, enroulées (fig. 17), lisses en dehors, stigmatifères en dedans. Fruit charnu à épicarpe coloré , à mésocarpe pulpeux, lactescent, à endocarpe osseux, inégal, rugueux et sinueux en dehors, divisé inté- rieurement en 6-8 loges (ou plus?). Loges indéhiscentes et conservant cependant à la face intérieure un sillon longitudinal médian, trace de la séparation en deux valves. Columelle ligneuse séparée du sommet des coques par un canal oblique qui laisse passer le funicule de la graine (voy. fig. 19 et p. 140, 197). Loges monospermes ; graines à micropyle saillant, à embryon aplati bilatéralement, à cotylédons latéraux penni- nerves, subtriplinerves à leur base, auriculés (fig. 20). Primine cellu- leuse persistante autour de la graine, sans épaississement exostomique notable. Arbres de l'Amérique équinoxiale, à sue laiteux, à feuilles alternes, 540 E. UN:OYULÉES. pétiolées. munies de deux stipules latérales membrareuses, caduques. Limbe glabre, lisse, penninerve, réticulé, portant une ou deux glandes au point d'union de sa face supérieure avec le pétiole, à bords finement dentés. IxFLoRESCENCE terminale en épi composé. A la hase de l'épi, ou isolée, plus bas que lui, se irouve une fleur femelle à l'aisselle d’une bractée. et accompagnée de deux braciées latérales stériles (fig. 18). Au-dessus. l'épi porte un grand nombre de bractées alternes à l’aisselle desquelles sont des glomérules de fleurs mâles. Os. — Les Hippomane, célèbres par leur sue vénéneux, forment un genre très voisin des Sapium, dont ils ne different que par leur fruit charau et leur ovaire multiloculaire. Par ce dernier caractère ils rattachent les Zura aux Sapiées- E. Æ_ mancinella L. — Mancinella venenssa Tuss. (herb_ Juss_ et h. Mus., «ll. Hooker — Id. coll Bonpland, n. 4590. — Id. coll. Goudot. — Id: ll. Plée. — Id. herb. Vaillant). L'Æipponane ilicifolha L., cultivé au Muséum Gars thcifolium W.), n'y fleurit point, et les échantillons de l'h. de Vaillant que possède le Muséom n'ont pas de fleurs; de sorte que l'on ne peut déterminer auquel des deux genres il appartient réellement {—? Æ. spinosa li). C£.: P. Br., Jam, p.351. Caftesb., Caw., L p. 95 et pl_ 95. Endl., Gen. 5711. Gris., Caraïb. p. 21- Jacg., Sel. Sürp., p. 250 et pl. 159. — Pict., p. 422 ei pl. 258. Juss., Gen., p. 391. Juss. (A), Monosr., p. 51 et pl. 16. Æl., Ap. Seem., p. 100. ÆAunth, Am. Equin., L p. 395. À. H. B., Nov. gen. et sp. IL, p. 524. L-, Gen- 4105£- Lomk, Eneycl., XXIL, p. 795. Maye-, Barbad., p. 365. Aig., Sürp. Sur. select, 97, pl. 26. Mirb., H. pl., X, p- &5. Neck, Elem. 1139. Pluck, Alm.. p_ 197 et pl. 196, £ 5. Plum., Nov. sen., p. 49et pl. 30. Rich. (4.), R-S. Cuba, XI, p- 200. HURA. 511 Spach, H. veg., If, p. 524. Spreng., Syst. veg., IT, p. S05. Tuss., Ant., I, pl. 5. Walp., Ann. bot, INT, p. 361. W., Sp., VU, p. 571. H. EUPHORBIACÉES DICLINES UNIOVULÉES, A OVAIRES MULTI - LOCULAIRES, A FLEURS MALES COMPOSÉES (AURIDÉES). 196. HURA L. ILippomane P. Br. (PL. NI, fig. 21-35.) Fleurs monoïques. Eceur MALE. — Calice d’une seule pièce, en forme de coupe, à bords finement et irrégulièrement découpés (/ig. 25). Androcée supporté par une colonne centrale charnue, cylindrique, ou courte et à sommet obtus (fig. 23, 25), ou conique, allongée. Au pourtour de cette colonne se trouvent 1-2-3, ou un grand nombre de cercles formés d’appendices écailleux épaissis, saillants, en forme d’auvent (fig. 26 cl). (Chaque ver- ticille de ces saillies en contient 5-8-10 et, quand il y a plusieurs de ces verticilles, leur éléments alternent généralement entre eux.) Chacun de ces corps, concave à la face inférieure, y porte une anthère à deux loges bien distinctes (ou deux anthères uniloculaires), et ces loges sont sus- pendues (fig. 23), outre qu’elles peuvent s’insérer aussi sur une étendue variable de la colonne centrale (fig. 25). Les loges s'ouvrent à leur face externe par une fente verticale médiaue. Pollen pulvérulent (fig. 27). FLeur FEMELLE. — Calice urcéolé, profond, d’une seule pièce, à bords légèrement dentés, un peu irréguliers, inséré au-dessous de la base de l'ovaire et l’entourant à peu près complétement sans lui adhérer (fig. 29, 30 cal). Ovaire supère, globuleux, à sommet conique, se continuant insensiblement avec uu gros style cylindrique allongé, articulé à sa base, qui s’évase ensuite en une large coupe infundibuliforme. Les bords charnus de celle-ci se renversent et se divisent en grandes lanières, épaisses, subulées, réfléchies, stigmatifères à leur face interne (fig. 30). Ces lanières sont en même nombre que les loges de l'ovaire (Ad. Juss.) 912 E. UNIOYULÉES. ou, plus souvent, en nombre inégal (H. crepitans!). L'ovaire est pluri- loculaire (12-20) et chaque loge contient un ovule anatrope pendu, attaché à l'angle interne, comprimé bilatéralement, coiffé d’un petit obturateur (fig. 33). Frur capsulaire ligneux, à 12-20 coques. Coques aplaties, rayonnant autour d'une columelle centrale, bivalves, monospermes. Graines aplaties. comprimées bilatéralement, marginées; bords ailés dans le jeune âge (par expansion de la primine) ; albumen réduit à deux lames presque entièrement séparées l’une de l’autre par l'embryon. Cotylédons orbicu- laires, subauriculés, penninerves (fig. 34, 35). Arbres à suc laiteux de l'Amérique équinoxiale, cultivés dans toutes les régions subtropicales du globe. Feuilles alternes, simples, pétiolées, accompagnées de deux stipules caduques. Limbe ovale-aigu, ou sub- cordiforme, penninerve, réticulé, glabre, denté, portant supérieurement deux glandes à son point d'union avec le pétiole (fig. A g). INFLORESCENCE. — Fleurs femelles ordinairement solitaires, à l’aisselle des feuilles supérieures des rameaux ou immédiatement à la base des inflorescences mâles. Pédoncule épais, élargi au sommet. Fleurs mâles réunies en chatons cylindro-coniques terminaux ou axillaires. Leur axe porte des bractées alternes imbriquées, serrées; leurs bords demeurent soudés, et elles s'ouvrent par une fente longitudinale médiane, linéaire, dont les deux lèvres s’écartent pour laisser échapper la fleur mâle plus ou moins obliquement insérée sur l'axe commun du chaton et enve- loppée dans son jeune âge par sa bractée comme d’un involuere (/ig. 22). Ogs. — Le genre Aura, réuni jusqu'ici aux Hippomanées, leur ressemble sur- tout par les organes de la végétation. Mais il en diffère tellement par ses fleurs mâles, la singulière insertion de son androcée, son pistil, ses fruits et ses graines, que je crois devoir en faire un petit groupe à part. L'espèce linnéenne (Æ. crepi- tans) a été divisée, depuis Willdenow, en trois espèces distinguées surtout par la forme de leurs feuilles et les proportions relatives de leurs différentes parties : H. crepitans, H. strepens et H. brasiliensis. Mais il est facile de voir, sur les rameaux des individus cultivés au Muséum, que ces formes des feuilles varient beaucoup sur un même pied, conséquence de la plus ou moins grande quantité de parenchyme qu'y développe tei ou tel mode de culture. Sos ce point de vue, les trois espèces sus-nommées pourraient se réduire en une seule. Il n’en est plus tout à fait de même si l’on considèreles organes essentiels de la plante, et notamment les fleurs mâles. On voit alors que le plus grand nombre des échantillons réunis dans les herbiers ont des chatons males à pédicule court et à fleurs dont les colonnes androcéennes ne supportent guère que 1-3 rangées de saillies staminifères. Ceux-là HUKA. — ANTHOSTEMA. | 543 représentent l'espèce de Linné, et l’on doit conserver pour eux le nom de /7. cre- pitans. Mais, dans d’autres, les chatons mâles sont portés par une baguette plus allongée et rigide, et par la fente longitudinale de chaque bractée, on voit sortirune très longue colonne androcéenne inclinée, qui porte un très grand nombre de petites anthères. On pourrait lui réserver le nom de Æ. polyandra +, pour éviter toute confusion avec les anciens noms spécifiques. Cf. : Benth., PI. Hartw., p. 250. — N. Bres., in Hook. Journ., VI, p. 326. Boj., Hort. Maur., p. 284. P. Br., Jam., p. 351. Endl., Gen. 5776. Griseb., Caraïb., p. 21. Juss., Gen., p 391. Juss. (A.), Monogr., p. 51. ÆT., Ap. Seem., p. 100. — Erichs. Arch., VII, 1, p. 187. Lamk., Encycl., XXI pl. 793. L., Hort. Cliff, pl. 34. — Gen. 1087. Mayc., Barbad., p. 371. Miq., Symb. Sur., in Linn., XXI, p. 474. Rich. (A.), in R.S. Cuba, XI, p. 200. Spach, H. veg., Il, p. 525 et pl. 76. Spreng., Syst. veg., III, p. 884. Trew., PI. select., pl. 34-35 (et leg.). Voigt., Hort. Cale., p. 161. 1. EUPHORBIACÉES DICLINES UNIOVULÉES MONANDRES (ANTHOSTEMIDÉES). 137. A. à anth. 2 locul., à infl. définie, ANTHOSTEMA, A. J'uss. (PL V, fig. 1-1.) Fleurs monoïques: Eceur Mae. — Calice gamosépale à 3-6 dents inégales (/g. 3). An- drocée constitué par une seule étamine. Filet dressé, central, subulé ; anthère terminale ou subterminale à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale (fig. 3 an). FLeur remecce. — Calice?gamosépale à 3-5 divisions peu profondes, <. . +: A. dr: A + me #- , x. À + + : à V 54h à E. UNIOVULÉES. inégales Ovaire à trois loges superposées aux tone du calice gi + vellessont en même nombre. Style eylindro-conique épais (a. 1. st), se confondant insensiblement par sa base avec le sommet deT ovaire, divisé ; supér ieurement en trois branches courtes, divergentes, bilobées au som- met, stigmatiques à leur face interne canaliculée. Loges uniovulées. - … Ovule coiffé d’un obturateur envoyant dans le micropyle un prolonge- L ment dilaté inférieurement (fig. 6et 7 b). Fruit capsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes. Graines lisses, caronculées. comprimées bilatéralement. Albumen charaou, abon- dant; embryon à cotylédons plans, larges, placés latéralement. | Arbres du Sénégal et de Madagascar, à sue laiteux. Rameaux glabres ; feuilles alternes, simples, entières, glabres, lisses, à nervures saillantes, penninerves; bords du limbe légèrement réfléchis vers la face inférieure. Pétiole court, accompagné de deux stipules latérales caduques. + IxFLORESCENCES axillaires ou terminales, constituées par un axe plu- sieurs fois ramifié et portant des bractées espacées, écailleuses, caduques. dont les cicatrices simulent des articulations. Les divisions extrèmes de ces axes se terminent par une fleur femelle, et, au-dessous d'elle, se trouvent des bractées latérales, ordinairement au nombre de quaire, munies latéralement d’une ou deux glandes stipulaires discoïdes (fig. 1 gl). Ces bractées se déjettent plus tard d'un côté, tandis que la fleur femelle s'incline de l’autre et devient latérale. A l’aisselle des brac- iées latérales sont des fleurs mäles disposées en cymes unipares, portées sur un pédicelle qui s'articule à son sommet et persiste après la chute de la fleur qu'il soutient, à côté de sa bractée axillante {fig. 1 ped). EE E. 1. 4. Senegalense À. Juss. (mss., in herb. Juss. — Id. herb. Mus., coll. Heudelot. — Id. herb. Deless.). 2. A. Madagascariense + (herb. Dup.-Th.). Voy p. 59, et Cf. : Endl., Gen. 5767. Juss. (A.), Monosr.. p. 58 et pl. 15. DALEMBERTIA. 545 138. Anthostema à infl. en épi, à cal. m. repr. par une seule bractée. DALEMBERTIA. (PI. N, fig. 11-15.) Fleurs monoïques. Fceur MALE monandre. Calice représenté par une seule bractée regar- dant l’axe de l’inflorescence par sa concavité (fig. 11, cal) et soulevée par l'axe même de la fleur. Celui-ci se continue avec un filet staminal dressé : dans le jeune àge, et, plus tard, coudé et infléchi (fig. 11 et 12). Anthère regardant l'axe de l'inflorescence par sa face, ovoïde, biloculaire, à déhiscence longitudinale. FLEUR FEMELLE. — Calice à trois sépales très petits, étroits, aigus, subulés (fig. 14, 15, cal), accompagnés latéralement de deux petites glandes qui se confondent, ainsi que la base des sépales, avec le pédicelle floral, renflé, épaissi à son sommet (fig. 15, p). Ovaire subglobuleux, trigone, à trois loges alternes avec les sépales, dont une antérieure et deux postérieures. Loges uniovulées; ovule coiffé d’un petit obturateur. Style cylindrique unique d’abord et dressé (fig. LA, st), puis divisé en trois branches divergentes, réfléchies, enroulées, lisses et convexes en dehors, papilleuses et stigmatiques à leur face interne. - Fruit capsulaire tricoque ; coques bivalves et monospermes. Arbuste (?) du Mexique, à rameaux glabres, arrondis, à feuilles alternes, distantes, pétiolées, munies de deux stipules latérales cadu- ques. Limbe cordiforme, acuminé au sommet, presque entier, ou inéga- lement crénelé, ou lobé ; penninerve, sub-3-5-7-nervié à la base. Face supérieure foncée, sombre, glabre; face inférieure plus pâle, terne, réticulée, à nervures tertiaires transversales. INFLORESCENCES axillaires ou subterminales, rapprochées du sommet des rameaux. Chacune d'elles est constituée par un axe mince, allongé, glabre, qui, nu pendant une certaine étendue, porte d’abord plusieurs fleurs femelles, puis un beaucoup plus grand nombre de fleurs mâles. Les femelles, situées à l’aisselle d’une bractée à sommet aigu, subulé, latéralement épaissie, glanduleuse (fig. 14, b), sont portées sur un pédi- celle claviforme, renflé, charnu au sommet (fig. 14), dressé d’abord, puis réfléchi près de sa base (fig. 15, p), de manière à rendre la fleur pen 35 916 E. UNIOYULÉES. dante. Les fleurs mâles sont disposées en cymes triflores, à l’aisselle de bractées alternes (/g. 13), biglanduleuses. Une fleur médiane monandre est accompagnée de deux fleurs latérales, plus jeunes (fig. 1M. Css. — Ce genre se rapproche des Stillingia par sa fleur femelle; mais son calice est rudimenfaire. La fleur mäle est remarquable par l'inflesion du filet staminal et la situation non terminale de l’anthère. On pourrait admettre que les étamimes sont nues et que l’écaille portée à une certaine hauteur par le filet n'est qu'une expansion latérale de cet organe; ou peut-être cette bractée représente t-elle un périanthe qui a été soulevé avec la portion inférieure du filet. Les organes de la végétalion rappellent beaucoup ceux des Omalanthus. E: 2. populifolia + (Sapium sp. mss., herb. Mus. — Coll. Andrieüx, n. 107. — Id. herb. Deless.). 139. Dalembertia à fleur chiamydée . à cvaire ailé. ALGERNONIA. (PI. TN, fig. 30-32.) Fleurs monoïques. Freur MALE. — (alice gamosépale à trois divisions (ou 4-5) tres courtes, Inégales, obtuses: préfloraison imbriquée. Androcée constitué par une seule étamine (fig. 30). Filet formant au cenire de la fleur une colonne dressée : anthère unique à deux loges latérales, déhiscentes par une fente verticale (fig. 32). Pollen pulvérulent. Connectif obtusément apiculé au-dessus des loges de l’anthère. Four FEMELLE. — Calice gamosépale cupuliforme, à bords inégale- ment découpés, persistant. Ovaire à trois loges uniovulées, conique. surbaissé (fig. 32). s'élargissant à son pourtour en une expansion mar- ginale ailée, inégalement lobée. saillante surtout au niveau des loges, et irrégulièrement réfléchie (fig. 32, ap). Style se continuant insensiblement par sa base avec le sommet conique de l'ovaire, plus haut cylindrique (st), puis divisé supérieurement en trois branches dressées, peu écartées l’une de l’autre, lisses en dehors, papilleuses et stigmatiques à leur face interne (sg). Früir subéreux, conique, déprimé, turbiné, garni du calice persis= tant, marginé, à trois loges monospermes. Plante ligneuse du Brésil, à rameaux lisses ou subéreux, simples; ALGERNONIA. —— OPHTHALMOBLAPTON. 97 profondément dichotomes. Feuilles alternes, à limbe ovale-aigu, subite- ment acuminé au sommet ; atténué, cunéiforme à la base, à dents rares, distantes, obtuses. Pétiole court, muni à sa base de deux petites stipules latérales caduques et portant deux petites glandes latérales à son point d'union avec la face supérieure du limbe. Celui-ci est glabre, lisse, à face supérieure luisante ; nervures pennées , réticulées, saillantes surtout à la face inférieure, où elles se réunissent vers le bord en une ligne brisée proéminente. INFLORESCENCE terminale, consistant en un chaton porté sur un fin pédieule, composé uniquement de fleurs mâles. Celles-ci sont groupées en glomérules pauciflores à l’aisselle de bractées alternes, serrées les unes contre les autres, décurrentes par leur base (fig. 30, bf), imbriquées, s'écartant difficilement du rachis commun par leur portion supérieure, A la base de ce chaton mâle se trouve une fleur femelle subsessile, à l’aisselle d’une bractée propre chargée de deux glandes basilaires laté- rales (fig. 32, b). Ogs.— Ce genre se rapproche beaucoup, par la fleur mâle, des Ophthalmoblapton ; mais il en diffère par l'existence d’un périanthe mâle, par la disposition des brac- tées axillantes, leur mode de déhiscence. Il en est, en outre, fort distinct par la singulière forme de l'ovaire et du fruit et par la présence de trois branches stylaires absentes dans l’'Ophthalmoblapton. Ce genre est dédié à M. Alg.-H. Weddell, aide de botanique au Muséum, dont je suis heureux de reconnaitre ici l’obligeance affectueuse et empressée, E. A. brasiliensie + (coll. Gaudich., 1833, n. 1151. — Herb. Mus. et Deless.). Âh0. Algernonia à calice m. monoph, perforé, à stylé creux indiviss OPHTHALMOBLAPTON Allem: » Fleurs monoïques. FLEUR MALE. — Périanthe simple, monophylle, urcéolé, déprimé à son sommet, perforé. Étamine unique, fixée au fond du périanthe. Filet subulé, courbé; anthère didyme, à deux loges s’ouvrant par une fente. FLEUR FEMELLE. —- Périanthe herbacé, persistant, 5-6 lohé; lobes ovales, obtus, dressés, couvrant l'ovaire entier, imbriqués. Ovaire co- nique, glabre, à trois sillons peu marqués, à trois loges uniovulées. Style épais, long, arrondi, continu avec l'ovaire, renflé à son extrémité; 5AS E. UNIOVULÉES. creux à l'intérieur, offrant au sommet uve ouverture inaugulaire, garnie de trois denis süigmatiques. Faurr capsulaire tricoque, garni du style persistant. Coques bivalves. monospermes, à déhiscence élastique. Graines non caronculées. Arbres du Brésil, à suc laïteux caustique, à rameaux rares, à feuilles alternes de forme variable, accompagnées de süpules larges. courtes, caduques. Eezorsscexce. — Pédoncule axillaire indivis, très court, portant les fleurs mâles disposées en chaton unique, ou rarement double, ou triple, el une seule fleur femelle. Rachis du chaton renñlé à son sommet, garni de bractées à sa base. Fleurs mâles sessiles, étroitement réunies, sortant des braciées du rachis par une ouvertur® transversale qui simule une bouche. Fleur femelle sessile, accompagnée de braciées scarieuses, caduques. Oss. — Ce genre se rapproche beancoup des Pachystemonr, dont il diéére surtout par le synécée. La manière dont l'androcée s'msère sur le chaïon rappelle aussi beancoup ce qui s'observe chez les Zur CE : Allem., Guanab., décembre 1849. — Ann. se. naf., D, 13, p. 119. Walp., Ann. bot, IE, p. 928. TA. Anfhodthema? à anthère « plarilocalaure ». COMMIA Zour. » Fleurs monoïques. Freus mars. — Pas de calice. Androcée formé d’une colonne centrale qui porte à son sommet une anthère multiloculaire (ou? plusieurs anthères adnées réunies, À. Juss.). Fieur remix. — Calice iriparüt, court, persistant. Ovaire talocu- laire surmonté de trois styles courts, réfléchis; stigmates épais. Frcrr capsulaire trilobé, triloculaire. Loges monospermes, incom- plètes et'ouvertes dans leur portion inférieure. Arbustes de la Cochinchire à suc résineux. Feuilles alternes, entres, glabres. " IxFLoRssoesces indéfinies. Fleurs mäles formant un chaton court, COMMIA. — TETRAPLANDRA. HI) axillaire, portant des écailles imbriquées, uniflores. Fleurs femelles por- tées sur une grappe subterminale, petites, nombreuses. Oss. — Genre créé par Loureiro, pour une plante que nous ne possédons point. Elle semble se rapprocher du Pachystemon, dont elle différerait surtout par sa fleur mâle nue et le nombre des loges de l’anthère. Cf. : Endl., Gen. 5774. Juss. (A.), Monogr., p. 53. Lour., FI. Coch. (1790), p. 605. Spach, H. veg., II, p. 527. Spreng., Syst. veg., IIT, p. 899. 142. Algernonia à anthère quadriloculaire. TETRAPLANDRA. (PL.N, fig. 8-10.) Fleurs dioïques? FLeur mare. — Calice gamosépale à 3-5 divisions inégales, courtes, obtuses, épaisses; préfloraison imbriquée (alternative quand il y en a quatre). Androcée constitué par une seulé étamine centrale, insérée sur le sommet du réceptacle. Filet dressé, en forme de colonne, articulé vers le milieu de sa hauteur (fig. 8, ar) et présentant un renflement à ce niveau. Anthère terminale à quatre loges simples (alternes avec les sépales, quand il y en a quatre), déhiscentes par une fente longitudinale verticale (fig. 8, L, et fig. 9). FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, inégales, scarieuses, enveloppant presque tout l’ovaire; préfloraison quinconciale (fig. 10, cal). Ovaire à trois loges uniovulées; globuleux, conique, se continuant à son sommet avec un style épais, cylindrique, en forme de colonne dressée (fig. 10, st), divisée à sa partie supérieure en trois grandes branches divergentes, larges, réfléchies, enroulées, lisses en dehors, stigmatifères et plumeuses à leur face interne (fig. 10). Arbre (?) du Brésil, à rameaux glabres, à feuilles alternes; pétiole long, canaliculé à sa face supérieure, muni à sa base de deux stipules latérales caduques, et à son point d'union avec le limbe, de deux petites glandes tuberculeuses. Limbe ovale-oblong, atténué à sa base, sub- spatulé, acuminé au sommet. Face supérieure glabre, lisse, foncée, à 590 E. UNIOVULÉES. nervures pennées, réticulées, plus visibles à la face inférieure, qui est plus pâle et plus terne. Bords entiers ou découpés en crénelures obtuses, mégales, distanies. IxrLoRescenxce. — Fleurs mâles, disposées en un chaton (terminal?), à bractées scarieuses, épaisses, très serrées, imbriquées; à leur aisselle se trouve une fleur accompagnée de bractées latérales stériles. Fleurs femelles solitaires, ou en petit nombre, sessiles, accompagnées de plu- sieurs écailles glanduleuses, imbriquées, à l'extrémité des rameaux. Ones. — Cette plante a le port des Sopium. Sa fleur femelle rappelle beaucoup celle des Train per là structure de son style ; la fleur mäle doit se rapprocher de celle des Commia. La plante n'est pent-être pas dioïque, mais les sexes sont séparés sur les rameaux que j'ai observés. E. T. Leondri ÿ (Sapiumn sp. Juss., in herb. Mus.— (Coll. Leandro de Sacr, 1819, n. 29 ef 73). 143. Anthostema à anth. 3- loc.. à ovaire 5-6- loc. PACHYSTEMON B1. (PI. XX, fig. 38-41.) Fleurs dioïques. Fieur waue. — Bouton daviforme (fig. 38). Calice gamosépale en forme de cornet, à trois dents (et plus rarement 4-5) égales ou inégales, arrondies, recouvertes le plus souvent en dehors de petites granulations résineuses jaunâtres ; préfloraison valvaire. Androcée supporté par une colonne centrale naissant du fond du périanthe, dressée et supportant (fig.39) une anthère qui s'ouvre à son sommet par un pore triangulaire. Celui-ci conduit dans l'intérieur de l’anthère divisée par trois cloisons (incomplètes® en trois loges superposées (2) aux divisions du calice. Au-dessous de la base de l’anthère, le filet se renfle en un disque circu- laire glanduleux (fig. 39, d). Freur rewerze. — ÇCalice urcéolé, gamophylle, à 5-8 divisions peu profondes, obtuses, inégales, irrégulières, persistantes (fig. 40, c). Ovaire globuleux, à cinq ou six côtes verticales saillantes, séparant autant de panneaux rentranis (fg. 40, 41), dont la surface extérieure est enduite de granulations résineuses jaunâtres. Aux saillies répondent les loges uniovulées, au nombre de cinq ou six. L'ovaire, un peu déprimé à son ee PACHYSTEMON, 551 sommet, supporte un style cylindrique, creux, qui, vers le milieu de sa hauteur, se divise en autant de languettes qu'il y a de loges, en forme de cornes, subulées, stigmatifères à leur face interne. Fruir charnu (?), muni du calice et du style persistants, à cinq ou six pans séparés par des bandes saillantes qui répondent à autant de loges monospermes. Graines amphitropes, subtrigones, insérées dans toute leur hauteur à l'angle interne de la loge par un raphé linéaire longi- tudinal. Arbres de Java, ayant entièrement l'aspect des Mappa(Bl.), à feuilles caduques, alternes, pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales caduques et laissant sur les rameaux des cicatrices en forme de croissant. Limbe large, souvent pelté, plus ou moins profondément trilobé, à bords dentés (les dents sont glanduleuses dans leur jeunesse); à nervures pennées, subdigitées à la base, réticulées. INFLORESCENCES axillaires. Les fleurs mâles sont portées sur un axe grêle, ramifié, chargé de bractées alternes ou subopposées, sessiles, arrondies, denticulées à leur pourtour. A l’aisselle de chacune de ces bractées est un glomérule de fleurs mâles très petites, serrées, com- primées les unes contre les autres. Les fleurs femelles sont solitaires à l’aisselle de bractées alternes, très rapprochées en épi contracté, capité, portées par un axe commun, plus épais et plus court; chacune d'elles est sessile. Ons. — Rapprochés des Mappa par leurs organes de végétation, de certaines Sapiées, surtout par leur androcée, les Pachystemon semblent bien n'avoir, en effet, qu'une anthère à trois loges, et cette anthère parait être terminale. L’ovule amphitrope est très analogue, pour son mode d'insertion, à celui des Macaranga. D'après les planches de l’ouvrage de M. Wight, que j'ai pu seules consulter, il sem- blevait que le savant botaniste rapproche les deux genres l’un de l’autre ; il figure d’ailleurs une fleur de Pachystemon qui possède deux étamines. Toutefois il reste la différence du nombre des loges ovariennes entre ces deux genres qui, comme tant d’autres, semblent des points de jonction entre deux des principaux groupes de l’ordre des Euphorbiacées. E. P. trilobus BL. = P. trilobius Wight (herb. Leyde. — Id. ? coll. Gaudich., Bonite, n. 109). Cf. : BL, Bijdr., p. 626. Endl., Gen. 5718. Hassk., Hort. Bog., p. 233. Wight, Icon., VI, 1949, fig. 5. « # 5352 E. BIOVULÉES. EUPHORBIACÉES BIOVULÉES. J. EUPHORPIACÉES BIOVULÉES DIPLOSTÉMONES (COLMEIROIDÉES). 14%. Colmeiron à disque interposé aux deux rangées d'étamines. COLMEIROA Reut. Adelia % Poir. Rhamnus ? DC. (PL XXNI, fig. 26-28.) Fleurs dioiques. Freur mare. — (alice herbacé à six sépales disposés sur deux ran- gées alternes; préfloraison imbriquée (fig. 28). Androcée composé de G étamines longuement exseries, superposées aux sépales. Anthères extrorses, bilocalaires, à déhiscence longitudinale. Filets libres, insérés sur deux séries superposées aux deux verticiles du calice. Trois sont plus extérieurs, trois plus intérieurs, et le disque glanduleux qui entoure leur base présente, à cet effet, six échancrures, dont trois sont pratiquées sur sa face extérieure ; trois, au contraire, dans sa face inté— neure. Corps central (pistl rudimentaire), divisé en trois branches réfléchies, superposées aux sépales extérieurs. Five remmse. — (ÇCalice à six sépales; préfloraison imbriquée (fig. 28), ou à cinq sépales ; préfloraison quinconciale. Disque hypogyne épais, circulaire, continu (fig. 27, d). Ovaire sphéroïdal, portant six sillons lonsitudimaux, dont trois répondent aux cloisons ; son sommei déprimé supporte un style cylindrique aussitôt divisé en trois branches bifides, égales, stigmatiféres (fig. 26, st). Loges de l'ovaire superposées aux irois sépales extérieurs. Dans chacune d'elles se trouvent deux ovules pendus, collatéraux, coiffés d’un obturateur. Feurr capsulaire tricoque. Coques bivalvres et dispermes. Grainesalbu- minées à tégument crustacé (Reut.). Arbuste de l'Europe méridionale, à rameaux roides et dressés, mul- tiples. formant de nombreux faisceaux ei terminés en épines. Feuilles aliernes ou subopposées. fasciculées, simples. entières, obovées. àsom- COLMEIROA. — CALETIA. 55 met subémarginé, à surface glabre. Pétiole court, muni de deux stipules latérales caduques, minimes, linéaires, subulées. INFLORESCENCES axillaires, en cymes fasciculées , pluriflores, réduites parfois, surtout pour les femelles, à une ou deux fleurs. OBs. — Le Colmeiroa buxifolia Reut. n’est autre que l’Adelia virgata de l'Ency- clopédie, plante cultivée depuis longtemps dans nos jardins botaniques où l’on n’en possède que des pieds femelles, et parfois sous le nom d’Adelia acidoton (?). Les véritables Adelia étant à loges monospermes, le Co/metroa devait en être écarté pour être rangé dans la section des Buxées de A. de Jussieu, mais, pas plus que les Savia et les Amanoa, le Colmeiroa n’a l’ovule des Buis. Il diffère d’ailleurs des Amanoées en ce que ses étamines sont placées sur deux rangées alternes. Sous ce rapport, il doit être ramené vers les Caletia, dont il est extrêmement voisin. Le port, les organes de la végétation, l’inflorescence, la fleur femelle, sont à peu près identiques. Mais les Colmeiroa ont un pistil rudimentaire au centre de la fleur male, et le disque glanduleux de celle-ci se trouve interposé aux deux rangées d’étamines, tandis que, dans les Caletia, il est tout à fait en dedans de l’androcée. Cf. : DC, Prodr., IT, p. 24. Endl., Gen. 5865! (Sup. II, p. 99). Juss. (A.), Monogr., p. 32. Poir., Dict., IV, p. 254, et Sup. II, p. 132. Quer., FI. Esp., V, p. 199. Bieut., Mem. Gen., X, p. 240 et pl. — Diagn. pl. Esp., p. 23. With, Hisp. in Flora (1852), p. 309. 145. Colmeiroa à disque central et non interp. aux vert. stam, CALETIA. Micranthea Auctt. (PI. XXVI, fig. 1-18.) Fleurs monoïques. FLEeur MALE. — Bouton capité à sommet déprimé, aplati (fig. 2) ; calice à six divisions profondes, dont trois extérieures plus courtes et trois intérieures, alternes avec les précédentes, plus longues, plus minces, pétaloïdes ; préfloraison imbriquée (fig. 1). Androcée composé de 6 éta- niues superposées aux sépales, savoir: trois grandes étamines super- posées aux sépales intérieurs, trois plus petites d’abord, puis égalant les autres, superposées aux sépales extérieurs (fig. 1 et 3). Filets subulés, 55! E. BIOYULÉES. insérés à la base d’un disque central: anthères arrondies, cordiformes, à deux loges, extrorses, déhiscentes par une fente longitudinale (fig. 3, 4, 5, 7). Pollen à grains sphériques, hérissés (fig. 6). Disque central (/g. 7), à trois branches superposées aux sépales extérieurs; chacune de ces divisions bilobées à son extrémité laisse passer dans son échancrure les filets des trois petites étamines. FLEUR FEMELLE. — Bouton conique, allongé (fig. 10). Calice (fig. 8) à six divisions disposées sur deux séries alternes; préfloraison imbriquée (fig. 14). Disque hypogyne annulaire, lobé, entourant la base d’un ovaire ovoide, à trois loges biovulées (fig. 9), superposées aux sépales extérieurs. Style épais à sa base, aussitôt divisé en trois branches, sim- ples, aplaties, canaliculées et stigmatifères à leur face interne, réfléchies dans l’anthèse. Ovules collatéraux, pendus. coiffés chacun d’un obtura- teur en forme de bonnet, finement frangé sur ses bords (fig. 15, 16). Fruit capsulaire tricoque, accompagné du périanthe persistant et du style qui le rend acuminé. Coques bivalves et dispermes. Arbuste de la Nouvelle-Hollande, à feuilles alternes, composées ses- siles, non stipulées (voyez p. 22%). Lobes étroits, aigus, aciculaires, entiers, épais, glabres, lisses, penninerves (fig. 18). INFLORESCENCE axillaire. Les fleurs mâles en cymes pauciflores ; les fleurs femelles solitaires ou en petit nombre, accompagnées souvent de quelques fleurs mâles latérales, périphériques; souvent les fleurs mâles réunies en cymes unisexuelles, à l’aisselle d’une feuille plus élevée que celle où se trouvent les femelles. Les cymes de fleurs mâles sont souvent unipares; les fleurs femelles sont souvent accompagnées latéralement d’un bourgeon à feuilles. OBs. — Les vrais Wicranthea, tels que les a vus Desfontaines, ont seulement trois étamines. Il est vraisemblable que trois autres devraient exister, qui nese sont pas développés (p. 555). Leur fleur ne pouvait donc pas constituer un type, et c'est pour cela que je me vois forcé d'établir ce genre Caletia, qu’on ne regardera, si l'on veut, que comme formant une section spéciale. Le type en sera le M. kexandra Hook. f., cultivé depuis très longtemps dans les serres du Muséum et dont il a déjà été plusieurs fois question dans ce travail (voy. p. 34, 117, 121, 144). E. C. micrantheoides + = Micrantheum hexandrum Hook. fil (coll. Hook., Tas- manie. — Id. coll. Verreaux, Sidn., n. 868. — Id. coll. All. Cunning., Vénus (1839), n. 76 et 418. Cf. : Aook. f., Lond. Journ. of Bot., VI. p. 283, MICRANTHEA, 559 146. Caletia à 3 Etam. fertiles et à 3 lobes du disque alt, MICRANTHEA Desf. Micrantheum Auctt. (PL XXI, fig. 19.) Fleurs monoïques. Fceur MALE. — Calice gamosépale à six divisions, dont les intérieures, alternes avec les extérieures, sont beaucoup plus longues qu’elles ; préflo- D] raison imbriquée. Androcée de 3 étamines superposées aux sépales extérieurs. Anthères extrorses, biloculaires, à déhiscence longitudinale. Filets libres, insérés au-dessous des faces d’un corps central à trois branches terminées par une saillie arrondie, glanduleuse (étamines avortées?) et alternes avec les étamines fertiles. FLeur FEMELLE, — Comme chez les Caletia. Os. — Ce genre a été établi par Desfontaines pour une plante de la Nouvelle- 8 P Hollande. On y a joint jusqu'à présent le A. hexandrum Hook. fil., que j'en Wed J : sépare sous le nom de Caletia, comme représentant un type plus complet, dont les fleurs sont diplostémonées. Mais pourquoi les véritables Micranthea n’ont-ils pourq que trois étamines ? Si l’on examine le corps central qui est dans la fleur mâle des Caletia, on voit qu’il est à trois branches, comme celui des Micranthea. Maïs tandis ? , que ses lobes sont superposés aux sépales extérieurs dans les premiers, ils leur sont alternes chez les derniers. Ils se trouvent ainsi occuper la place des trois étamines intérieures des Caletia ; à ce titre, on peut être conduit à penser que ces saillies représentent des staminodes, ce dont l'étude organogénique pourrait d’ailleurs seule nous assurer. E, M. ericoides Desf. (herb. Juss. et herb. Mus. — coll. Gaudich, — coll. Leich., 1845. Cf. : Endl., Gen. 5845. Desf., Mém. Mus., IV, p. 253 et pl, 14. Juss. (A.), Monogr., p. 24. os Lamk, Encycl., pl. 994. : Spreng., Syst. veg., IT, p. 835 296 E. BIOVULÉES. 147. Caletia à étam. monad., sans disque. PSEUDANTHUS Sieber. (PI. XXY, fig. 16-21.) Fleurs monoïques. Freur MALE. — Calice gamosépale à six divisions profondes, colorées, étroites, linéaires, à bords minces, entiers, à sommet aigu, disposées sur deux rangées alternes; préfloraison imbriquée. La base de ces sépales est intérieurement un peu épaissie, glanduleuse. Androcée de 6 étamines portées sur une colonne centrale unique. Filets monadelphes (fig. 6), tous mégaux et formant cependant deux séries, l’une de trois, plus courts, superposés aux sépales extérieurs; l’autre de trois, pluslongs, plus intérieurs, superposés aux trois autres sépales. Anthères à surface ponctuée (fig. 12). à deux loges, curvilignes, unies par un connectif ovale (fig. 17), extrorses, à déhiscence longitudinale. Les anthères, pressées l'une contre l’autre, prennent une direction plus ou moins oblique. Une des intérieures ne présente parfois qu'une loge, qui est dirigée presque horizontalement et subterminale (fig. 18). FLeur FEMELLE. — (Calice gamosépale à cinq divisions profondes; préfloraison quinconciale, ou à six divisions disposées sur deux rangées alternes: préfloraison imbriquée. Sépales inégaux (les deux ou trois extérieurs plus courts que les autres), lancéolés, portant une nervure médiane saillante en carène sur la face extérieure; bords minces, mem - braneux, finement laciniés; base dela face interne un peu épaissie, glan- duleuse. Ovaire à trois loges superposées aux sépales extérieurs, sur- monté d'un style aussitôt divisé en trois branches aplaties, aiguës au sommet, à face interne stigmatique, se réfléchissant par ses bords en dehors, et portant sur la ligne médiane un sillon longitudmal canaliculé (Ag. 20). Ovules pendus dans l'angle interne des loges, collatéraux d'abord, puis se déplaçant verticalement, de manière que l’un est situé plus hautque l’autre (fig. 21). Tous deux ont leur micropyle recouvert par un obturateur qui suit leurs déplacements, et se moule sur leur sommet. d Fruit capsulaire triloculaire, dont une oudeux loges subsistent seules, et deviennent monospermes par avortement. Graines pendues, anatropes, caronculées, albuminées:; embryon cylindrique. PSEUDANTUUS. — PIERARDIA. 997 Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande, ayant le port de certaines Éri- cacées ou Thymélées ; touffus, rameux, à feuilles alternes, subopposées ou subverticillées, de même que les rameaux qui naissent à leur aisselle, très rapprochées, imbriquées. Pétiole très court, accompagné de deux stipules adnées, à bords minces, membraneux, finement laciniés, décur- rentes par la partie inférieure sur les rameaux et terminées en pointe aiguë, irrégulière. Limbe coriace, épais, entier, ovale-aigu, à nervure médiane saillante en carène sur la face dorsale. Cette saillie et les bords sont rugueux, papilleux, glanduleux. INFLORESCENCES situées à l’extrémité des rameaux. Les feuilles supé- rieures transformées en bractées, souvent colorées, portent à leur ais- selle une fleur mâle chacune ; au milieu de celles-ei se trouvent une ou quelques fleurs femelles. Ogs. — Les Pseudanthus, outre qu'ils n’ont pas de disque à proprement parler, sont des Micranthea à étamines monadelphes et des Stachystemon à an- drocée défini. E. P. pimelwoides Sieber (coll. AL. Cunn., Vénus, 1839, n. 92 et 17. — Id. coll. Gaudich. — herb. Mus.). Cf. : Decsne, Ann. sc. nat., 2sér., XII, p. 155. Endl., Gen. 5845! (Sup. [, p. 1424, et Sup. V, p. 92). — Atakta, pl. 2, et Ann. sc. nat., 2° sér., [, p. 242. Guill., Dict. Hist. nat., XIV, p. 318. Sieb., ex Spreng., Cur. post., p. 25. — Flora (1832), p. 392 et pl. 4. 148 C.? à fleur mâle quaternaire diplost. PIERARDIA Rob. Pierandia BI. Fleurs dioiques. » FLEUR MALE. — Calice gamosépale à quatre divisions. Androcée composé de 8 étamines courtes (BI.). Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale à quatre divisions ou à cinq di- visions profondes; préfloraison quinconciale. Ovaire conique à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3. Style très court, à trois lobes subsessiles, subtrilobés; lobes inégaux, stigmatiques en dedans. Dans 558 E. BIOVULÉES. chaque loge, deux ovules pendus, collatéraux, à raphé intérieur, à mi- cropyle tourné en haut et en dehors; exostome épaissi, caronculeux, obturateur coiffant les deux ovules. Fruir demi-charnu, cortiqué (BI.), à trois (ou, par avortement, 1-2) loges ; loges dispermes où monospermes par avortement. Graines entou- rées d’un arille sapide; embryon renversé, renfermé dans un albumen charnu, visqueux (BL.). Arbres de l'Asie tropicale, à feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales caduques. Pétiole légèrement épaissi au som- met ; limbe ovale-aigu, entier (P. racemosa) ou crénelé (B1.); penni- nerve, glabre, lisse supérieurement, plus terne et finement réticulé en dessous. INFLORESCENCE en grappes. Fleurs alternes, à l'aisselle de petites bractées; pédicelles articulés. Ogs. — Le genre Prerardie a été placé Jusqu'ici, tantôt parmi les Euphorbiacées, tantôt parmi les Sapindacées. L’herbier du Muséum possède des échantillons pro- venant de la collection de Leschenault qui semblent se rapporter au 2. racemosa BI.., à moins qu'ils n’appartiennent au genre Adenorrepis. Ce qu'il y a de certain, c'est que ces fleurs femelles sont celles d’une Euphorbiacée. Quant à l'échantillon qui provient de l’herbier de Leyde, il ne porte point de fleurs mäles Ce n’est done qu'avec doute que je place ce genre parmi les Diplostémonées, ne sachant la posi- tion des sépales et des étamines, et si ces dernières sont toutes égales et forment un ou deux verticilles. E. P. racemosa BI. (herb. Leyd. — 1d.? coll. Zoll. et Mor., n. 684. — Id. coll. Leschen., n. 18). C£. : BL, Bijdr,, p. 578. Endl,, Gen. 5621: (Sup. IV, p. 79) et 5878. Griff., Icon. posth., p. 738 et pl. 585 a. Hassk., Cat. Hort. Bog., p. 244. — Retzia, p. 168. Jack, Linn. Trans., XIV, p. 119. Roxb., F1. Ind., IF, p. 254. Walp., Rep. bot., V, p. 366. Wight, Icon:, 1912-13: WILLIAMIA. 599 K. EUPHORBIACÉES BIOVULÉES PLEIOSTÉMONES. œ. Etamines réunies sur une colonne centrale (Stachystémonces). 49. S. pourvue d’un disque, à colonne androcéenne courte. WILLIAMIA. Phyllanthus ? Püpp. (PI. XXI, fig. 8-9.) Fleurs monoïques. Fceur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, dont la base, épaissie, glanduleuse, est légèrement décurrente sur le pédicelle, en forme d’éperon rudimentaire (fig. 9, p) ; préfloraison quinconciale. Disque de cinq glandes alternes avec les pétales, aplaties, concaves en dedans. Androcée constitué par 10-15 étamines, ou plus (ordinairement 5 plus extérieures, plus courtes, alternes avec les sépales, 5 plus longues, alternes avec celles-ci, ete.). Filets unis à leur base en une colonne centrale terminée par un corps conique, entier (pistil rudimentaire?). Anthères cordiformes, dressées, à connectif saillant, apiculé, à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale, extrorses (fig. 10). FLeur remerce. — Calice gamosépale à emq divisions: préfloraison quinconciale. Disque hypogyne à cinq lobes inégaux, alternes avec les divisions du calice. Ovaire à trois loges biovulées, superposées aux sépales 1, 2 et 3. Style conique très court, aussitôt divisé en trois lobes étalés, réfléchis, bifides, charnus, échancrés en dedans, auriculés, stigmatiferes à leur face interne. Fruit capsulaire tricoque, muni du calice persistant. Coques bivalves et dispermes. Arbuste de Cuba, à rameaux glabres, lisses, à feuilles alternes, pé- iolées, munies de deux stipules latérales caduques. Limbe ovale, entier, penninerve, glabre, foncé en dessus, blanc et terne à la face inférieure. INFLORESCENCE en cymes axillaires. Fleurs femelles solitaires, ou en petit nombre, au centre de la cyme dont les mâles occupent la périphérie. Le pédicelle de celles-ci est plus court et plus grêle que celui des femelles. 560 E. BIOYULÉES. Ors. — Ce genre est très voisin des PAyllanthus (sect. E uphyllanthus) par son port et son inflorescence. Püppig, qui l'y rapporte, cite Sprengel comme le con- fondant avec le Phyllanthus polygonoides Nutt., qui en est bien différent. Ce qui distingue ce genre, c'est le nombre des étamines, leur position et les particula- rités beaucoup moins importantes d'ailleurs que présente le gynécée. En admet- tant le genre Asferandra, il fallait, à plus forte raison. établir œlui-ci dont le nom rappelle celui de l'illustre directeur du jardin de Kew. Sa libéralité envers le Muséum de Paris, qui tient de lui ses plus belles Euphorbiacées de la Jamaïque. “expliquera suffisamment ce choix. E. W° pruinosa + — Phyllanthus pruinosus Pôpp. (herb. Mus., coll. PGpp.). 150. Williamia à col. androc. très allongée: sans disque. STACHYSTEMON Planch. Fleurs monoïques. FLeur Male. — (alice gamosépale à 5-6 divisions subégales, subu- lées, unisériées, colorées: préfloraison quinconciale ou imbriquée. Androcée supporté par une colonne centrale très allongée lors de l’an- thèse, portant un nombre indéfini d’anthères latéralement disposées sur des saillies glanduleuses de cette colonne centrale, dirigées obliquement ou transversalement, extrorses, à déhiscence longitudinale. Freur FEMELLE. — ÇCalice gamosépale à six divisions ovales, lancéolées. carénées, à bords scarieux. denticulés; préfloraison imbriquée ; ovaire oblong, inclus, à trois, ou. plus souvent. deux loges biovulées. Oxules collatéraux, coiffés d’un obturateur commun. Siyle divisé en autant de branches qu'il y a de loges à l'ovaire, longues, exsertes. subulées, dres- sées d'abord , puis réfléchies et enroulées à leur sommet, à surface intérieure papilleuse, stigmatique. Sous-arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande, dont ioutes les parties sont glabres et ont le port des Micranthea, des Pseudanthus. Feuilles alternes, étroites, aiguës, linéaires, à nervure médiane saillante, imbri- quées et serrées. Pétiole court, accompagné de deux stipules latérales, adnées. IxFLORESCENCE. — Fleurs axillaires, subsessiles. rassemblées xers le sommet des rameaux, dans l'angle des feuilles supérieures; les fleurs mâles entourent les femelles, beaucoup moins nombreuses et cachées au milieu d'elles. CYCLOSTEMON. 561 é . ne. . “ » 14 » B. Etamines périphériques disposées en cercles (Cyclostémonées), sl 451. Cyclostemon à ovaire biloculaire, CYCLOSTEMON 1. Sphragidia Th. (PI. XXII, fig. 22-25.) Fleurs dioïques. Fceur MALE. — Calice gamosépale, à cinq divisions profondes; pré- floraison quinconciale (fig. 24), ou à quatre divisions ; préfloraison im- briquée, alternative (fig. 25); les deux sépales les plus extérieurs sont plus épais que les autres; souvent inégaux, rugueux, pubescents, les intérieurs lisses, minces, membraneux. Androcée constitué par un nombre indéfini d’étamines (fig. 22). Filets linéaires, libres, dressés, insérés au pourtour du disque central. Anthères oblongues, biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale ; connectif étroit, allongé, souvent coloré, remplissant toute la longueur de l'intervalle des deux loges (fig. 23). Le centre de la fleur est occupé par un disque aplati ou con- cave, glanduleux, à bords circulaires relevés, sur lesquels s’insérent les étamimes. Au centre de ce disque, corps rudimentaire non constant, simple, conique, entier, ou 2-3- lobé (pistil rudimentaire? fig. 22). FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à 4-5 divisions, comme dans la fleur mâle. Disque hypogyne continu, en forme de coupe ou d’écuelle, entourant la base d’un ovaire à deux loges biovulées. Ovules collaté- _raux, pendus, coiffés d’un large obturateur. Style très court, divisé en - deux branches élargies, discoïdes, émarginées, souvent plus larges que longues, intérieurement stigmatiques. Fruir charnu (Bl.) ou subcharnu (Thw.), indéhiscent, à deux coques crustacées dispermes ou monospermes par avortement. Graines orbicu- laires, comprimées; embryon à cotylédons aplatis, foliacés, à radicule courte. Arbres de l'Inde, de Java, à rameaux arrondis, à feuilles entières ou inégalement dentées, serrulées, penninerves, glabres, lisses, ayant les deux moitiés inégales, insymétriques, l’une coupée obliquement à la base, l’autre plus sallante, auriculée (voy. p. 221). Pétiole court, accom- pagné de deux stipules petites, dressées, lancéolées, caduques (Thw.). 36 562 ___ E. BIOVULÉES. IxFLorescences axillaires, en cymes munies de bractées, généralement pauciflores, surtout pour les fleurs femelles. dont les cymes peuvent être réduites à 1-3 fleurs. Oss. — Les Cyclostemon sont très voisins des Æemicyclia, dont ils diffèrent par l'insertion, la direction des étamines, et surtout par le pistil et le nombre des loges. Il est à remarquer que le corps central qui représente le pistil dans Ja fleur . mèle peut être très peu développé et même manquer complétement. E. 4. C. cuspidatus BI. (herb. Leyd.) 2. C. mucronafus BL (herb. Leyd ). 3. C. longifolium BL. (coll. Zoll. et Mor., n. 805). &. C.? Cummingii + (coll. Cumm., n. 1695). Appartient à ce genre par ses fleurs mäles, les seules que j'aie pu étudier, et par ses feuilles insymé- triques. Il y a une plante de l'herbier de Labillardière (détroit de Bouton.) qui paraït se rapporter aussi à estte espèce. . C.serratus BI. (herb. Leyd.). . C. macrophyllus BL (herb. Leyd.). . C. Zeylanicum +. C'est le type du genre Sphragidia de M. Thwaithes (herb. Perad., n. 2424), qui ne difière en rien des Cyelostemon ; cette espèce est même très voisme du €. macrophyllus BI. Les feuilles sont plus étroites, lancéolées, moins insymétriques; les fleurs sont tout à fait identiques, sinon que le disque central est moins creux et le pistil rudimentaire bilobé au lieu d’être entier. 8. C. coriaceum + (herb. Labill., île Waigiu). =] Gi Qi Cf. : BI., Bidr., p. 597. Endl., Gen. 5831. Hassk., Hort. Bog., p. 239. Span., F1. Tim., in Linn., XV, p. 548. Tuo., Hook. Journ. (1855), p. 269 et pl. X. 452. Cyclosiemon à ovaire uniloculaire. HEMICYCLIA W'ight et Arn. Astylis Wight. Peripleæis Wall. (PI. XXNIE, fig. 1-8.) Fleurs dioïques. Freur Mare. — Calice gamosépale à quatre ou cinq divisions; préflo- raison imbriquée (deux des sépales sont tout à fait extérieurs). Androcée HEMICYCLIA. 563 constitué par un nombre indéfini d’étamines entourant un disque plan ou excavé. Filets linéaires, exserts; anthères oblongues, adnées, bilocu- laires à déhiscence longitudinale. Loges extrorses. Pistil rudimentaire nul ou très petit. FLEuR FEMELLE. — Périanthe comme dans la fleur male. Disque hypogyne annulaire entourant la base de Povare libre, oblong, souvent gibbeux d’un côté, à une seule loge biovulée. Ovules pendus, collaté- raux, coiffés d’un très gros obturateur commun qui envoie entre eux un rudiment de fausse cloison, et dans chacun de leurs micropyles un pro- longement conique (fig. 7 et 8). Style subnul, cylindrique étroit, évasé en un lobe stigmatique large, dilaté, unilatéral, échancré du côté de l'ovaire qui répond au placenta (fig. 7, st). Frurr charnu, à endocarpe osseux, monosperme par avortement. Graine pendue, dépourvue d’arille (Wight). Testa membraneux coloré. Embryon placé dans l'axe d'un albumen charnu; radicule petite, cylin- drique ; cotylédons plans, foliacés, orbiculés. Arbres ou arbustes de l'Inde. Feuilles simples alternes. Pétiole court , accompagné de deux stipules latérales caduques. Limbe épais, coriace , glabre, lisse, long, elliptique, ou presque rond, ou ovale-aigu, à sommet obtus, variant parfois beaucoup de forme sur un même rameau ; bords entiers ou à dents inégales très obtuses. INFLORESCENCES axillaires ou latérales situées sur le bois, non à l’aisselle d'une feuille. Fleurs fasciculées, les femelles ordinairement en petit nombre où mème solitaires. OBs. — MM. Wight et Arnott, qui ont créé ce genre, avaient pensé que les loges du pistil étaient au nombre de deux, contenant chacune un ovule. M. Thwaithes a reconnu qu'il n'y avait qu'une loge biovulée. Par là, les Æemicyclia, placés d’abord parmi les Crotonées, se rapprochent beaucoup des Drypetes. Maïs comme la fleur mâle est pourvue d’un nombre indéfini d’étamines, c’est surtout aux Cyclostemon et aux Sphragidia qu'il convient de les comparer. On verra alors que l’Æemicyclia se distingue surtout du Sphragidia par le nombre des loges ovariennes. Par ces deux genres, les Euphorbiacées dispermes se joignent aux Antidesmées. Ainsi M. Wight avait fait de son genre Asfylis une Antidesmée, et son As/ylis n'est évidemment qu'une espèce d’Æemicyclia. E. 1. 1. sepiaria W. et Arn. — (?) Astylis venusta W. (herb. Perad., n. 2120. Id. herb. propr. Wight, n. 940). — Periplexis Wall. (cat., n. 8022 et 8026). 2. I. Gardneri Thw. (herb. Perad., n. 2121). 56/ E. BIOYULÉES. Cf.: Endl., Gen. 5816. Royle, Him., 1, p. 326. Thuv., in Hook. Journ. (1855), p. 270. Wall., Cat., n. 8022 et 8026. Wight, Icon., pl. 1872 et 1992. — et Arn., Edinb. new Phil. Journ., XIV, p. 297. y. Étamines rayonnantes en ombelle (Gyrandrées). z 453. Daphniphyllum à ovaire biloculaire, à fruit monosperme par avortement. DAPHNIPHYLLUM 81. Goughia Wighi. Gyrandra Wall. (non Gris.) (PL. XXI, fig. 25-21.) Fleurs dioïques. FLeur Mare. — Calice gamosépale à 3-6-8 divisions très profondes, caduques ; préfloraison imbriquée (?). Androcée composé d’un nombre variable d'étamines (5-12) insérées au centre de la fleur et devenant nues de bonne heure, par la chute du calice. Filets épais, arrondis, dressés, divergents comme les rayons d’une ombelle. Anthère ovale, aplatie de dedans en dehors, épaisse, à deux loges, déhiscentes latéralement par une fente longitudinale, légèrement auriculée à la base. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à 4-8 divisions très profondes, caduques. Androcée rudimentaire (?) formé de staminodes glanduleux, charnus, subulés, en nombre variable (4-6 le plus souvent), superposés d'ordinaire aux cicatrices des sépales. Ovaire ovoïde à deux loges biovulées. Ovules pendus, à raphé intérieur, à micropyle extérieur et supérieur: prolongement nucellaire saïllant entre les lèvres de l’exostome épais. Fruir charnu ovoïde, uniloculaire et monosperme par avortement. Graine pendue, noire, à périsperme charnu. Arbustes de l'Inde, à rameaux glabres, à feuilles alternes, ovales- allongées, pétiolées. Limbe coriace, épais, lisse, penninerve, entier, obtus au sommet , atténué à la base. INFLORESCENCES axillaires en grappes pauciflores. Ogs. — Les Daphniphyllum ont d’abord été indiqués par M. Blume comme des DAPHNIPHYLLUM. —— HYÆNANCHE. 565 Rhamnées douteuses. Depuis, M. Planchon a le premier reconnu quele Gyrandra Wall. appartenait au même genre. Or, le Gyrandra est considéré comme une Anti- desmée. Il est vrai que le plus souvent son fruit est réduit à une seule loge et à une seule graine ; mais son ovaire est au début tout à fait celui d’un Æ/uggea biloculaire. Chacune des loges contient deux ovules collatéraux, descendants, construits comme ceux de toutes les Euphorbiacées. Il y a de plus à la base de cet ovaire des lan- guettes obtuses qui sont, ou des staminodes, ou les éléments d’un disque hypogyne. E. 1. D. Blumeanum + (coll. Zoll. et Mor., n. 2140). 2. D. Gaudichaudianum + (coll. Gaud., Bonite, n. 88, 275. — Id. coll. Callery). 3. D. laurinum + — Gyrandra laurina Wall. — Goughia laurina Benth. (herb. Wall, n. 80 et 9048). L. D. Roxburghi + = Flacourtia inermis Roxb. = Gouyhia Nilgherrensis Wight. (coll. Metz, n. 1453. — Id. herb. Perad., n. 491). . D. Benthami T — Goughia Himalensis Benth. (coll. Hook. et Thoms., 1855, n. 59, 60, 61). . D. Calleryanum + (coll. Call., n. 48, 77 et 84). Qt . oo C£. : Benth., F1. Hongk., in Hook. Journ. (1854), p. 8. BL., Bidr., p. 1159. Endl., Gen. 5755. Lindl., in Cat. Wall., 8020. Planch., Af. et syn., in Ann. sc. nat. (1854), p. 259. Thw., mss., in h. Perad., n. 2111. Wight, Icon., V, 1877-1878. 9. Étamines diversement disposées, sans type constant ( Hycænanchées). 154. Hyænanche à ovaire 3-4- locul. HYÆNANCHE ZLamb. Croton * Burm, ? Jatropha ? Gærtn. Toæicodendron Thunb. (PI. XXII, fig. 29-39.) 0x Fleurs dioïques. Fceur mare. — Calice d’un nombre variable de sépales égaux ou iné- gaux (de 5 à 8), un peu soudés à leur base, imbriqués de différentes facons (voy. aux Obs.). Androcée composé d’un nombre d’étamines qui varie de 8 à 25 ou 30. Filets insérés sur un réceptacle commun, courts, 366 E. BIOVULÉES. subulés (fg. 30. 31) ; anthères ovoïdes, biloculaires, extrorses. à déhis- cence longitudinale (pour leur position, voy. aux Obs.). Pollen pulvéru- lent sphérique (fig. 32). FLeur FEMELLE. — ÇCalice à 3-5-7 sépales inégaux, ou plus ; cadues ; préfloraison imbriquée variable. Ovaire tri- ou quadriloculaire. Style divisé en autant de branches qu'il y a de loges à l'ovaire, élargies, den- iées, stigmatfères à leur extrémité supérieure. Loges biovulées. Ovules pendus à l'angle interne et en haut de la loge, collatéraux, anatropes. à raphé tourné vers l'angle interne, à micropyle dirigé en dehors et en haut. Fruir capsulaire à 3 ou A coques dispermes. Endocarpe ligneux (fig. 36, e); mésocarpe subéreux (fig. 36, m). avec deux fois autant de sillons verticaux et de valves séparables qu'il y a de loges (fig. 36). Graines noires, lisses, luisantes, à caroncule étroite, allongée (fig. 37. a); embryon large, aplati d’un côté à l'autre, à cotylédons latéraux, sub- auriculés (fig. 38). Albumen charnu. coloré. Arbre du Cap, à rameaux subéreux, à feuilles opposées ou subrerti- cillées; pétiole court. épais, canaliculé. Limbe simple, entier, penni- erve, épais, Ccoriace, lisse, luisant, à nervures fines saillantes. IxFLorescences axillaires. Fleurs femelles portées surdes pédicelles plus épais, plus courts. peu nombreuses: fleurs mäles en grappes plus longues, chacune à l’aisselle d’une bractée. souvent très serrées les unes contre les autres. Os. — La symétrie du périanthe et de l'androcée, Soit pris isolément, soit considérés dans leurs rapports, est. avons-nous dit, très variable et ne penf mieux se comprendre que par la description de quelques types plus fréquemment observés que les autres, et qui sont les suivants : A. Calice à cng sépales; préfloraison imbriquée, saroiïr : deux sépales exté- rieurs latéraux; deux sépales du côté de l'axe, dont l'un est tout à fait recouxert, l'autre moïtié recouvert, moitié recouvrant; enfin ue sépale antérieur tout à fait recouvert (fig. 33). PB. Calice de six sépales imbriqués. sur deux xertidilles; les trois intérieurs plus grands que les extérieurs avec lesquels ils alternent et devenant dans l’anthèse convexes en dedans (fig. 34). C. Calice à huit sépales, dont quatre extérieurs plus il en préfloraison imbriquée alternative. et quatre intérieurs plus petits, squamiformes, alternes axec les précédents (fig. 29 et 35). A% Avec la disposition du calice mdiquée en À, aux deux sépales latéraux et à l'antérieur était superposée une étamine; une quatrième était alterne aux deux HYÆNANCHE. 567 sépales postérieurs. Enfin, quatre autres étamines étaient alternes avec ces quatre premières ; en tout huit étamines (/ig. 33). B!. Les étamines étaient comprimées par les sépales, de façon à former trois rangées courbes se rencontrant par leur convexité vers le centre de la fleur. Cha- cune de ces rangées courbes, appliquée contre un grand sépale, comprenait sept étamines. Le réceptacle avait pris la forme d’un trépied à branches égales (fig. 3h). C'. À chacun des quatre sépales extérieurs décrits en € était superposée une paire d’étamines ; en outre, deux étamines plus intérieures étaient superposées aux sépales latéraux; en tout dix étamines. L'ovaire est indifféremment à quatre loges, comme le décrit Thunberg, ou à trois, comme le représente Lambert, dans sa Monographie. On ne sait pourquoi A. de Jussieu a placé ce genre parmi ses Crotonées. IL est vrai qu'il le considère aussi comme voisin deses Buxées. Son ovule estcelui des Euphorbiacées en général ; il n’est pas tourné comme celui du Buis; il en est de même pour la graine dont le raphé est intérieur, le micropyle extérieur. Le même auteur se demande si les fleurs mâles ne sont pas des inflorescences, des réunions de fleurs mâles. Cette supposition ne pourrait guère être autorisée que par l’existence de folioles calici- nales, d’écailles interposées entre les étamines; iln’y en a qu’autour d'elles et tout à fait en dehors. Ce n’est qu'avec doute qu'on peut admettre que la plante qui constitue ce genre est la même que le Jatropha globosa de Gærtner. Celui-ci est, en -effet, indiqué par Desrousseaux (Zncycl.)comme ayant les loges dispermes; mais la forme du fruit, telle que le donne Gærtner, et le pays dont il dit la plante originaire, ne se rapportent aucunement aux //yænanche. E. 1. globosa Lamb.— Toxicodendron capense Thg.— (?) Jatropha globosa Gærtn. — Croton sp. Burm. (herb. Deless. et herb. Mus., coll. Drège. — Id. coll. Zeyher, 1850, n. 1527). Cf. : Burm., Afric., p. 122 et pl. 45. Desr., Encycl., IV, p. 16. Geœrtn., Fruct., Il, p. 122 et pl. 109. Harv., South Afr., p. 303. Juss. (A.), Monogr., p. 40. Lamb. et Vahl., Descript. of Hyæn., 1797, et pl. Mirb., H., pl. IX, p.408. Spach, H. Veg., p. 528. 5 Thunb., Act. Holm. (1796), p. 188 et pl. 7. W., Sp., VII, p. 821. 356$ E. BIOVULÉES. L. EUPHORBIACÉES BIOVULÉES ISOSTÉMONES A PISTIL RUDIMENTAIRE MALE (W/ELANDIIDÉES). 155. Wäelandia à gynécée pentamère. WIELANDIA. (PL. XXI, fig. 6-10.) Fleurs monoïques. Frevr mare. — (alice gamosépale à cing divisions profondes, iné- gales ; préfloraison quinconciale (fg. 7, s). Corolle de cinq pétales larges, membraneux, alternes avec les sépalesei plus longs qu'eux; préfioraison imbriquée (p). Disque glanduleux continu, cupuliforme, à cmg angles sail- lanis superposés aux sépales. Androcée constitué par 5 étamines super- posées aux sépales (et). Filets réunis en uue colonne centrale cylindrique, libres dans une légère étendue de leur portion supérieure. Anthères à deux loges (fig. S), déhiscentes par une fente longitudinale, introrses, dressées dans le bouton et devenant horizontales dans l’anthèse. Corps ceniral (pisüil rudimentaire) situé au-dessus des étammes, au sommet de la colonne qui les porte, divisé en cinq branches horizontales, bifides au sommet, alternes avec les étamines (fig. 8, pr). Freur FEMELLE. — (Calice et corolle comme dans la fleur mäle; pétales caducs; calice persistant. Disque hypogyne continu, cupuliforme (fig. 9, d), cachant presque toute la hauteur'de l'ovaire. Ovaire subglo— buleux, conique, lisse (fig. 9, p), à cinq loges superposées aux pétales (fig. 10). Loges biovulées ; obturateur commun coiffant les deux ovules Style aussitôt divisé en cinq branches divergentes, un peu réfléchies, . bilobées à leur extrémité. PRES. _ Frorr capsulaire (?) à cinq loges; loges bivalves et monospermes. Arbuste des iles de l'Afrique australe, à rameaux arrondis, lisses, à feuilles alternes. Pétiole court, accompagné de deux stipules/latérales caduques. Limbe entier, membraneux, penninerve, glabre » lisse , réticulé. ° dé * InrLorescence. — Rameaux florifères à l'aisselle des feuilles; grèles. elabres, chargés de bractées alternes ou de petites feuilles'distantes. A l’aisselle de celles-ci sont les fleurs en cymes ou composées d’un petit vombre de fleurs femelles, ou d’un plus grand nombre de fleurs “* WIELANDIA. —— SAVIA. 569 ou de fleurs femelles terminales, accompagnées latéralement d’une ou quelques fleurs mâles (fig. 6). Fleurs pédicellées ; pédicelle mâle grêle, filiforme; pédicelle femelle plus long, renflé en massue dans sa partie supérieure (fig. 6, ff). Oss. — Ce genre est un de ceux qui, parmi les Euphorbiacées à loges dispermes, ont un nombre de loges ovariennes égal à celui des pétales et des sépales. C'est donc le type le plus parfait qu'on puisse citer sous ce rapport, puisqu'il y a chez lui isomérie de tous les verticilles floraux. E. 1. W. oblongifolia + (coll. Boivin, Ste-Marie, n. 18865). 2. W. elegans + (coll. Boivin, Mahé. —- Id. Bombay, n. 971). 156. Wielandia à gynécée trimère, SAVIA W. + Actephila BI. Crolon 5: SW. Fleurs dioïques ou monoïques. FLreur MALE. — Calice gamosépale à cinq (ou six) divisions profondes ; préfloraison quinconciale. Corolle de cinq pétales (ou moins) alternes avec les sépales, égaux ou inégaux entre eux. Androcée de 5 étamines superposées aux sépales; filets allongés, subulés, soudés à la base du corps central, libres dans le reste de leur étendue; anthères biloculaires, introrses, déhiscentes par une fente longitudinale. Disque interposé à landrocée et à la corolle, constitué par cinq glandes libres ou soudées inférieurement en un cercle continu, épaisses, charnues, où membra- neuses, pétaloïdes. Corps central (pistil rudimentaire) à trois branches superposées aux sépales 1, 2 et 3. Fier remezse. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; préfloraison quinconciale. Corolle de cinq pétales alternes avec les divi- sions du calice, égaux ou inégaux (ou en moins grand nombre). Disque hypogyne à cinq lobes superposés aux sépales, semblables à ceux de la fleur mâle. Ovaire à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3; sur- monté d’un style à trois branches bifides, stigmatifères à leur face interne. Loges biovulées. Ovules collatéraux, pendus, coiffés d’un obtu- rateur commun. é— 570 E. BIOYULÉES. - Ons. — Legenre Savia a été créé pour le Crofon sessiliflorum Sw. Depuis, M. Hasskarl y a rattaché les Acéephila de M. Blume, conservés ici comme section etauxquels je jomdrai deux petits groupes de plantes africames non encore décrites. Tous les Savia sont en somme des Securinega pourvus d’une corolle complète ou incomplète ; il n'y a pas d'autre caractère essentiel différent. Sect. À. — Eusavna. Savia W. (PL XXVI, fig. 20-23.) Fleurs dioïques. FLEUR Male. — (alice à cinq divisions. Corolle de 5-2 pétales (ou moins?) longs, étroits (fig. 21), inégaux. Disque annulaire glanduleux , à cinq lobes saillants superposés aux sépales (fig. 20). Androcée de 5 étamines situées en dedans du disque: anthères ovales, subglobu- leuses (fig. 22). FrEuR FEMELLE. — Calice à cinq divisions. Corolle nulle ou composée de 2-5 pétales semblables à ceux de la fleur mäle, un peu échancrés au sommet. Ovules surmontés d'un gros obturateur conique. Frürr capsulaire tricoque. induvié. Coques bivalves et dispermes. ou souvent mOnospermes par avortement. Arbrisseau des Antilles, à feuilles alternes, simples, ovales-aiguës, entières. glabres. penninerves. réticulées, accompagnées de deux petites stipules latérales caduques. ExFLoRescencE. — Fleurs mâles sessiles, disposées en glomérules axil- laires. Fleurs femelles le plus souvent solitaires. et, dans ce cas. accom- pagnées de bractées latérales stériles, portées sur des pédicelles peu développés. | E. £. sessiliflora W. — Croton sessiliflorum Sw. (Vabl. mss., in h. Juss. — Id. coll. Desportes. — Id. coll. Riedlé). Cf. : Endl., Gen. 5866. Hassk., Hort. Bog., p. 243. Juss. (A.), Monogr., p. 15 et pl. 2. AIS, Erichs. Arch. (1841), p. 201. Spreng., Syst. veg., IL, p. 903. Sw., F1. Ind. occ. et Gen. nov., p. 100. W., Sp., VILLE, p. 771. SAVIA (EUSAVIA. — ACTEPHILA. —— PETALODISCUS). 571 Sect. B. — AcrernirA BI. (PI. XXI, fig. 24.) Fleurs dioïques ou monoïques. Fceur Mae. — Calice gamosépale à cinq divisions; préfloraison quin- conciale, où à six divisions (B1.). Corolle de cinq ou six pétales, courts, arrondis, larges, un peu échancrés au sommet (fig. 24), semblables entre eux. Fruir capsulaire ou demi-charnu, tricoque ; coques bivalves et di- spermes. Arbustes de l’Inde, de Java, à feuilles alternes, bistipulées. IxFLoREsCENCE. — Fleurs axillaires, les mâles en cymes, les femelles solitaires, ou en petit nombre, portées par des pédicelles qui deviennent longs et épais dans le fruit. E actephila Hassk. (coll. Mor. et Zoll., n. 1662). IS: 2. S. Zeylanica + (herb. Perad., n. 2532). Cf.: BI., Bijdr., p. 581. Hassk., Cat. Hort. Bog., p. 243. Mor. et Zoll.,Cat., p. 15. Wight, Icon., 1910. Sect. C. — PETALODISCUS. (PI. XXII, fig. 11h) Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes, épaisses, surtout à leur base (fig. 11, s), subcarénées sur la ligne médiane, amin- cies vers lès bords; préfloraison quinconciale (fig. 12). Corolle de cinq pétales, alternes avec les divisions du calice, étroits, allongés ; préflorai- son imbriquée ou quinconciale, légèrement corrugative (fig. LA et 14, p). Disque formé de cinq lames pétaloïdes longues, étroites, alternes avec les pétales, dressées autour de l’androcée (fig. 13, 14, d). Androcée com- posé de 5 étamines superposées aux sépales et aux lames du disque. Filets unis à leur base au pourtour d’un corps central, libres supérieu- rement. Anthères courtes, arrondies, cordiformes (/ig. 13), à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale, introrses. Corps central 972 y E. BIOVULÉES. (pistil rudimentaire) surmontani la colonne centrale qui portel’androcée, divisé en trois branches superposées aux sépales 1, 2 et 3. Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions semblables à celles de la fleur mâle; préfloraison quinconciale. Corolle et disque comme dans la fleur mâle (fg. 14). Ovaires à trois loges saperposées aux sépales 1, 2 et 3, biovulées. Ovules collatéraux, coiffés d’un obturateur commun charnu. Style épais à sa base, puis divisé en trois branches bifides, étroites, aiguës, subulées (fig. 14, p). Fruir capsulaire tricoque. Épicarpe réticulé ; endocarpe scarieux, sec. Coques bivalves et dispermes. Arbustes de Madagascar, à rameaux nus, glabres, lisses, à feuilles alternes. Pétiole très court, accompagné de deux stipules latérales cadu- ques. Limbe simple, ovale-aigu, épais, coriace, lisse, penninerve, réti- culé, plus pâle et plus clair à la face supérieure, plus foncé à l’infé- rieure. Bords entiers, réfléchis et saillants vers la face inférieure. IxFLorescences terminales. Les rameaux, souvent chargés de feuilles à leur partie inférieure, s’allongent, et d'arrondis, deviennent plus ou moins polyédriques ou aplatis à la facon de ceux des Xylophylla. Les uns portent alors des fleurs mâles, les autres des fleurs femelles. Toutes sont situées à l’aisselle de bractées alternes, où elles constituent de pettes cymes. Les cymes mäles sont presque sessiles, mulüflores, et les axes qui les portent peuvent se ramifier à leur extrémité. Les cymes femelles sont pauciflores ; leurs pédicelles sont beaucoup plus longs et plus épais que ceux des fleurs males. E. 4. P. laureola + (Phyllanthus Dup.-Th. mss., in herb. propr.). 2. P. platyrachis + (Euphorba Dup.-Th. mss., ibid.). Sect, D. — Cara. Fcecr Male. — Calice gamosépale à cmq divisions membraneuses; préfloraison quinconciale. Corolle de cinq pétales arrondis; membraneux, plus grands que les sépales, alternes avec eux; préfloraison imbriquée. Disque de cimq glandes courtes et épaisses, libres ou soudées, super- posées aux sépales, extérieures aux étamines. Androcée de 5 étamimes superposées aux sépales. | Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions; préfloraison quinconciale. Corolle comme dans la fleur mäle. Disque hypogyne CHARIDIA (SAYIA). — PORANTHERA. 573 continu, à cinq saillies angulaires, aiguës, superposées aux sépales. Ovaire à trois loges biovulées; style aussitôt divisé en trois branches profondément bifurquées en languettes aiguës, puis renflées et bouton- neuses (comme chez les Andrachne) à leur extrémité stigmatique réfléchie. Arbustes (?) de Madagascar, à feuilles alternes, distiques, petites, oyales, entières, glabres, coriaces, penninerves, accompagnées de deux stipules latérales caduques. INFLORESCENCES en Cymes axillaires et terminales. E. 1. C. pulchella + (Phyllanthus Bvn, mss., in coll., n. 1886). 2. C. mimosoides + (Securinega mss., et Phyllanthus Dup.-Th. mss., in herb. propr.). 157. Savia à glandes sup. aux pétales, à anth. 4-lobul, PORANTHERA Rudg. (PI, XN, fig. 1-9.) Fleurs monoïques. Fceur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes ; préflo- raison quinconciale. Corolle de cimq pétales étroits, allongés, subulés, alternes avec les divisions du calice (fig. 1 et 2, p). Disque (?) constitué par cinq glandes ordinairement bilobées, situées à la base de la face interne des pétales (fig. 1 et 4, g). Androcée de 5 étamines super- posées aux sépales. Filets libres, courts et dressés dans le bouton, puis s’allongeant considérablement et s’infléchissant lors de l’anthèse (fig. 3), de mauière à former une anse dont la concavité regarde en bas. An- thères quadriloculaires, fixes et subextrorses dans le bouton (/g. 2), devenant introrses par suite du développement et de la courbure du filet (fig. 3). Loges s’ouvrant vers leur sommet par une fente courte, dont les bords écartés circonserivent un pore ovalaire (fig. 3, p). Au centre de la fleur, trois corps aplatis, pétaloïdes, colorés, pédiculés (fig. 5), superposés aux sépales 1, 2 et 3, et représentant (?) un pistil rudimen- taire. Freur FEMELLE. — Périanthe comme dans la fleur mäle. Disque hypo- gyne glanduleux, continu, 10-lobé. Ovaire triloculaire à sommet légère- ment déprimé (fig. 7); les loges de l'ovaire sont superposées aux sépales 57h E. BIOVULÉES. 4,2 et 3, et chacune d'elles est subdivisée par un sillon plus ou moins profond que forme sa paroi déprimée en deux chambres sommuniquant cependant largement entre elles. Chacune de ces chambres on demi- loges content un ovule pendu, coïffé d’un peüt obturateur (fig. 48). Style divisé dès l’origine en trois branches doubles, papilleuses et bou- tonnées, superposées aux loges de l'ovaire. Feur capsulaire ou subcharnu tricoque. Coques hivalves et di- spermes, entourées du périanthe persistant. Petites plantes ligneuses ou sous-ligneuses de la Nouvelle-Hollande, parfois à souche noueuse, scuterraine, à rameaux arrondis, à feuilles étroltes, aiguës, penninerves, souvent épaisses, à bords arrondis, enûers, accompagnées de deux süpules latérales caduques. berorsscence. — Les fleurs sont situées (fig. 9) à l’arsselle des feuilles, plus où moins transformées en bractées, de l'extrémité des rameaux. Il en résulte une grappe terminale qui le plus souvent prend; par linéga- lité des pédoneules, la forme déprimée du corymbe. Les fleurs femelles sont à la base ou à la périphérie de cette inflorescence, qui parfois ne renferme que des fleurs mâles. E. 4. P. linmenroides Sichr_ (F1 Nov. Holl., n. 117). —P. corymbosa Ad. Brons. (herb. Brong. — Id. coll. Mossman, 185%, n_ 142). P. Drummondii KI. (PL Press. 1843, n. 2048). P. Hugelii KL (PL Preiss., 0. 2047). — P. erscifolia Hug. (non Ruds.). . P. ericifolia Ruds.. non Hug. (Siebr. F1. N_ Holl., n. 118). . P. microphylla Ad. Br. (herb. Br.-Siebr. F1. N. Holl., à. 487. — Id. cl. Pr.,n. 2045. — Id. Dromm., 1843, n. 6175.— Id. Lesson, 1825 — | Id. Hook.. Tasm. — 1d. Eimdi., Van Diem. 1836, n. 92. — Id. Ver- reaux, 1844, n. 851 et 1846, n. 467 et 856). 6. P. ertemdes KI. (coll. Preïss., n. 2050). . P_ suffruticosa Cum. (coll. Verreaux, n. 852. — Id coll. Busseuil )- Ut Up 1 si C£ : Ad. Brongm., im Ann. sc. naf., sér. 41, XXIX, p_ 382. — Boi. Cog., p. 218 et pl. 50. Hügel, Bot. Arch., pl 8. ÆT., in Lehm. PI. Press, Il, p.230. Fudg., Linn. Trans,, X, p. 302 et pl. 22 “«# ANDRACHNE. 575 458. Poranthera monadelphe à anth. 2-locul. ANDRACHNE L. + Arachne Neck. Eraclissa Forsk. Leptopus Decsne. Limeum Forsk. Marchalanthus Nutt. Telephioides T. ojJe eje cle eje cie (PI. XXNIL, fig. 18.) Fleurs monoïques. Freur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; pré- floraison quinconciale ou à six divisions disposées sur deux rangées alternes; -préfloraison imbriquée. Corolle de cinq (ou six) pétales, plus petits que les divisions du calice et alternes avec elles, minces, transpa- rents, entiers ou finement laciniés sur les bords; préfloraison.… Disque composé de cinq ou six glandes entières ou bilobées, superposées aux pétales (fig. 18, d). Androcée constitué par 5 étamines superposées aux sépales. Filets soudés inférieurement et portés sur une colonne centrale qui s'élève au delà des étamines en un corps terminal, peu considérable, simple, obtus, entier ou trilobé, ou élargi à son sommet (pistil rudimen- taire). Portion supérieure des filets libre, supportant les anthères bilo- culaires, ovales ou quadrigones, subbasifixes, déhiscentes par des fentes longitudinales, que la position réfléchie de l’anthère peut rendre à peu près horizontales lors de l’anthèse. FLEUR FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle. Corolle à cinq ou six petits pétales alternes avec les sépales, entiers ou échancrés. Disque hypogyne de cinq ou six glandes plus développées généralement que celles de la fleur mâle, superposées aux pétales libres ou un peu soudées par leur base (/ig. 68). Ovaire à trois loges biovulées, superpo- sées aux sépales 1, 2 et 3; surmonté d’un style rapidement divisé en trois branches bipartites, dont chacune des divisions se termine par un ren- flement stigmatique boutonneux, d'aspect glanduleux. Ovules collaté- raux, coiffés d’un obturateur, 976 E. BIOVULÉES. Feur capsulaire iricoque, muni du périanthe persistant; coques bivalves et dispermes. Graines couries, subirigones, à primine persis- tante, à surface ponctuée, rugueuse : embryon légèrement courbé. Arbrisseaux, sous-arbrisseaux ou plantes herbacces. souvent à souches rampantes, d’où partent des rameaux nombreux qui courent et s'étalent à la surface du sol. Rameaux glabres, arrondis; feuilles alternes à péüiole court, accompagnées de deux süpules latérales. Limbe arrondi ou ovale, lancéolé, cordé, mucronulé ou obtus, penninervié, souvent un peu glauque, lisse supérieurement. Les poils clair-semés qu'on y rencontre sont simples. IxFLORESCENCES axillaires. en cymes souvent réduites à trois, deux, ou une fleur. La fleur terminale peut être une femelle accompagnée de deux bractées latérales stériles ou fertiles et portant à leur aisselle des fleurs mâles : une des deux bractées peut être seule fertile. Les fleurs mâles peuvent exister seules dans la cyme, et sont alors le plus souvent situées à l’aisselle de feuilles plus élevées. Les pédicelles femelles sont plus longs que ceux des fleurs mâles. - Oss. — Le genre Andrachne, créé pour de petites plantes méditerranéennes, s'en- richit ensuite d'une espèce indienne quelque peu différente des premières par le port. C’est pour ceite raison qu'on tenta d'y établir deux sections ainsi caractéri- sées dans Endlicher : A. Telephioides T. Glandes squamiformes superposées aux pétales. Plantes her- bacées ou suffrutescentes méditerranéennes et orientales. + B. Arachne Neck. (Cluytia ? L.). Point de glandes squamiformes. Arbustes de l'Inde. Cette division ne supporte point un examen attentif. En effet, les Andrachne de lIndeont tous les mêmes organesque ceux de la Méditerranée, savoir : ing sépales, cinq pétales et cinq glandes superposées aux pétales. Cela est aussi rai pour l'A. australis que pour l'A. chinensis et que pour l'A. telephioides, et pour lesfieurs femelles que pour les fleurs mäles, avec seulement des différences de dimensions relatives dans ces diverses parties; ce qui ne saurait constituer un moyen suffisant de séparation en deux groupes. Nous admettrons donc, parmi les Andrachne qui sont à notre disposition, les espèces suivantes, et toutes au même titre : E. 4. A. aspera Spreng. (coll Aucher, n. 2009 et 5294. — Id. coll. Botta, 1837-1838. — Id. coll. Bové, 1832, n. 89. — Id. coll. Schimper, 1837, n. 749. — Id. var. glandulosa Hochst , h Mus.). . À. fruticosa Decsne (et var. coll. Leschen ). . À. fruticulosa Boïss. (coll. Aucher, n. 5294. — Id. coll. Kotsch., Perse, n. 548). Us © pren 9, 410. ANDRACHNE. 577 . À. telephioides L. (coll. Heïldreich, 1845.— Id. coll. Kotsch., Perse, n. 49. — Id., 1845, n. 4. — Id. Syrie, 1841, n. 193. — Id. coll. Chesn., n. 158. — Id. coll. Balansa, 1853, Alger., n. 871 et 1854, Smyrne, n. 298.— Id. coll. Blanche, Syrie, 1854, n. 757. — Id. coll. Schim- per, Arab., 1835, n. 323. — Id., coll. Oliv. et Brug., Mésop. et C. P. — Id. coll. Karel. Casp. — Id. coll. Hohenack. Géorgie. — Id. herb. Pourrat. — Id. herb. Vaillant). A. australis Z. et Mor. (coll., n. 1399. — Id. coll. Cum., n. 1528). A. sp. (peut-être var. de préc.? — Coll. Zoll. et Mor., n. 2795). A. sinensis Bunge (coll. B., Chin. bor.). A. Decaisneana + — Leptopus cordifolius Decsne. = Phyllanthus cordifo- lius Wall. (Cat., n. 7913 A. — Id. coll. Jacquem., n. 663 et 1064. — Id. coll. Lady Bentinck. — Id. coll. Strachey et Winterb. Hym., n. 9). Tous les caractères sont ceux des Andrachne indiens. C’est même une espèce très voisine de VA. australis, et surtout del’. chinensis Bge. Espèces du nouveau monde. A. microphyllat —=Croton microphyllum Lamk et Geiïsel. (coll. Dombey, herb. Mus.). À. de Jussieu a rapproché des Phyllanthus cette plante qu'il croyait dépourvue de corolle. Ses pétales très petits existent cepen- dant dans l'intervalle des divisions calicinales et en font un véritable Andrachne. A. marchalanthusŸ —Marchalanthus polygonoides Nutt. (FL. Arkans., herb. Mus.). La fleur mâle a cinq sépales quinconciaux, cinq pétales et cinq glandes bifides alteines avec les divisions du calice. Ces mêmes parties se retrouvent dans la fleur femelle, avec un ovaire à trois loges biovu- lées. Les anthères sont tout à fait celles d’un Leptopus et au milieu d’elles se trouve un corps central (pistil rudimentaire) à trois divisions, C’est donc de tous points un Andrachne. CF. : Bunge, FI. Russ., p. 491. Boiss., PI. Or. et coll. Auch., 5294, Buxb., Cent. II, p. 20 et pl. 12. Decsne, FI. Sin., p. 18. — Voy. Jacq., IV, p. 155 et pl. 156. Endl., Gen. 5841 et 5847! (Sup. IV, p. 92). Forsk., Descr., p. 208. Geærtn., Fruct., pl. 108. Juss., Gen., p. 387. Juss. (A.), Monogr., p. 24 et 29 et pl. 6. Koch, Or., in Linn., XXI, p. 732. L., Gen. 1095. Lamk, Eneycl. I, p. 52, 214, et XXII, p. 797. M. (C. A)., Eichw. Cauc., pl. 20 Mirb, H. PI, IX, p. 367. 97 +. 578 E. BIOVULÉES. Neck, Elem.. TE, 1145-46. Ness, Gen. IL. pl. 39. Nuit. F1. Arkans. Reich, F1. Germ.. pl 103. Rich. (A), Abyss.. V. p. 254. Sibt., Græc., X, p. 45 et pl. 953. Spreng., Syst. ves.. IL p. 884. Tourn., Ins., p- 485. Wail., Cat., n. 7913 A Walp., Ann. Bot. Ill, p. 629. 2 W..Sp., VIIL p. 536. * + Zoll., Obs. in Flora (4847), p. 663. = & . sg + 159. Saria à corolle périsynique. ND à STENONIA. a % " (PI. XXIE, fig. 25.) TS SEE F . Fleurs monoïques. préfloraison valvaire. Corolle de cinq pétales plus courts que les divisions du calice et aliernes avec elles (fg. 5. p). insérés périgyniquement au pouriour d'un disque glanduleux circulaire, à cinq lebes épais superposés aux sépales (fig. 5. d). En dedans du disque, androcée constitué par cinq étamines superposées aux divisions du calice. Filets libres dans leur portion supérieure. unis inférieurement avec la base d'un corps ceniral (pisül rudimentaire). dont le sommet est divisé en trois branches (/ig- 4), dont une postérieure et deux aniérieures. Anthères longues. étroites, biloculaires, introrses, à déhiscence longitudimale (fig. 5). Frecr FEMELLE. — Calice, corolle et disque semblables à ceux de la fleur mâle. Ovaire chargé de poils simples, à trois loges (fig. 5. ov), dont deux antérieures et une postérieure. Dans chaque loge, deux ovules collatéraux, pendus, recouverts d’un obturateur horizontal commun. Style à trois divisions profondes, nues: chacune d'elles divisée en deux languettes étroites, subulées, stigmatiques au sommet de leur face interne. Arbres des îles Comores, à rameaux nus, légèrement rugueux, à feuilles simples (fig. 2). alternes. entières. ovales, portées sur un pétiole muni à sa base de deux stipules latérales caduques. Limbe penninerve, STENONIA. — AMANOA. 579 réticulé, glabre, où portant quelques poils simples, très rares sur les nervures principales. INFLORESOENCES situées sur le bois de l’année précédente, constituées par un axe très court, parfois situé à l’aisselle d’une feuille, portant des écailles alternes imbriquées, à laisselle desquelles naissent isolément les fleurs disposées en grappes pauciflores, les mâles en haut, les femelles en bas, ou les sexes séparés dans chaque imflorescence. Fleurs pédicellées; pédicelle allongé, grêle, filiforme, plus allongé dans les fleurs mâles (fig. 2). : OBs. — Ce genre se rapproche beaucoup des Amanoa ; il en diffère par l’inflo- rescence et par d’autres caractères beaucoup moins importants, tels que le port, l'ovaire chargé de poils, la forme des styles, de la corolle, du pistil rudimentaire de la fleur mâle. Mais l’insertion des pétales est ici, comme chez les Amanoa, évi= demment périgynique, ce qui rend les deux genres très voisins; on pourrait, à la rigueur, les réunir et considérer celui-ci comme une situple section des Amanoa. E. S. Boiviniana + (coll. Boiv., Mayotte, n. 3370). 460. Stenonia à infl. en cym. sess. ou en épis comp. term, AMANOA Aubl. Micropetalum Poit. (PL. XXVI, fig. 48-50, et pl. XXVII, fig. 1-4.) Fleurs monoïques ou dioïques. FLEUR MALE.—- Calice gamosépale à trois ou cinq divisions profondes , nues ; préfloraison quinconciale, devenant plus tard valvaire. Corolle de cinq pétales, petits, étroits à la base, triangulaires, insérés au pourtour du disque, périgynes, alternes avec les sépales; préfloraison...? Disque glanduleux circulaire, entier ou découpé en cinq lobes épais, superposés aux sépales. Androcée de 5 étamines superposées aux divisions du calice. Filets courts, épais à leur base, plus étroits dans leur partie supérieure, insérés au pourtour d'un corps central. Anthères biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale; loges unies par un connectif ovale, glandu- leux. Corps central (pistil rudimentaire) conique, charnu, dont le sommet est divisé en trois branches nettement séparées (A. bracteata) où courtes, obtuses et peu distinctes (4. guianensis), superposées aux sépales 1, 2 et 3 (pl. XXVIT, fig. 1). 580 E. BIOVULÉES. Freur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions, comme dans la fleur mäle. Corolle (!) de cinq pétales alternes, comme dans la fleur mäle. Disque hypogyne à cinq lobes superposés aux divisions du calice. Ovaire à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3, surmonté d'un style aussitôt divisé en trois branches subsessiles, épaisses, charnues, réfléchies, portant sur leur face interne un sillon médian peu marqué, terminé au sommet par une échancrure peu profonde. Loges biovulées ; ovules pendus, collatéraux, coiffés d’un obturateur commun charnu, épais. Fruir tricoque, à mésocarpe charnu ou demi-charnu (drupiforme Rich.) se prolongeant en trois crêtes saillantes, carénées, qui rendent le fruit trigone, subailé (pl. XXVI, fig. 50). Loges dispermes et plus sou- vent monospermes, par avortement. Graine à testa épais, bigarré. Ogs. — Les Briedelia, placés auprès des Cluytia jusqu'à ce jour, se rapprochent au contraire des Amanoa. Is n'en different en réalité que par leur ovaire biloeu- laire et leur péricarpe charnu. Si un Priedelia devient triloculaire et si son fruit est sec, c'est-à-dire s’il prend la forme pour laquelle M. Dalzell a établi le genre Anomospermum, nom employé antérieurement, il devient tout à fait semblable à un Amanoa. Aussi les Anomospermum Dalz. constitueront pour moi une section du genre Amanoa, à laquelle je donnerai le nom de Lebidiera, anagramme du mot Briedelia, auprès desquels ils pourraient être placés aussi bien que près des Ama- n0a. À la rigueur, toutes ces plantes ne devraient plus former qu'un seul genre. Sect. À. — Evawaxoa. { PL. XXNI, fig. 48-50.) Arbres ou arbustes de l Amérique tropicale, à feuilles alternes, simples, entières, glabres, lisses, coriaces, penninerves, réticulées ; pétiole court, accompagné de deux stipules latérales caduques. IxFLORESCENCES terminales, consistant en un axe simple ou ramifié, chargé de bractées alternes, à l’aisselle desquellesse trouvent des glomé- rules composés de fleurs d’un seul ou des deux sexes; dans ce dernier cas. les femelles centrales. les mäles périphériques. Les bractées axil- Jantes des glomérules pouvant être remplacées par de véritables feuilles. les inflorescences deviennent des cymes sessiles axillaires. O8s. — Les Aranoa proprement dits n’ont pas été jusqu'ici complétement déerits, quant à l’organisation de la fleur. Celle-ci n’est certainement pas apétale, mais sa AMANOA (LÉBIDIERA). 581 corolle est peu développée et tellement collée, dans les fleurs ramollies, contre le disque, que l’on conçoit qu’elle ait échappé à des observateurs peu attentifs. L'inser- tion de cette corolle est nettement périgynique. Sans son existence, il n’y aurait eu que le port et l’inflorescence qui eussent pu séparer ce genre des Securinega ; tous les autres caractères étaient les mêmes. Le genre passait pour borné à l'Amérique, lorsque M. Planchon en décrivit une espèce de l’ancien continent (A. bracteosa). Si cette espèce a les fleurs apétales, comme l'indique M. Planchon, elle n'appartient pas à ce genre. C’est un fait à vérifier, car la corolle peut être aussi peu développée que dans les espèces améri- caines, et n'avoir pas, pour cette raison, été remarquée. S'il y a des pétales, la plante appartient peut-être à la section suivante. E. 1. À. guyanensis Aubl. et var. (herb. Mus. — Herb. Lusit. — Id. coll. Spruce, n. 1973. — Id. Rhamn. incert. mss. Coll. Pôpp., n. 2855). 2. A. bracteata Rich. (herb. Rich. coll. Deless. — Id. herb. Juss. — Id. coll. Schomb., 1841, n. 7. — Id. var.? 1836, n. 36). 3 À. sp. (coll. Pôpp. Gen. incert. mss.). h. A.? brasiliensis + (Gaudich., herb. Imp. Brés., n. 959). L’A. ramiflora Püpp. et End. n'appartient pas à ce genre, non plus que l’A. pur- purascens des mêmes auteurs. Cf. : Aubl., Guyan., pl. 101. Benth., Niger f., p. 512 et pl. 47. Endl., Gen. 5862. Hook., Icon., 1911. Juss. (A.), Monogr., p. 15 et pl. 2. Æl., Erichs. Arch. (1841), p. 201. Planch., Hook. Icon., VII, pl. 797. Poit., mss., in herb. Mus. Spreng., Syst. veg. III, p. 904. Walp., Ann. bot., [, p. 632, et IIL, p. 377. Sect. B. — LEPIDIERA. Anomospermum Dalz. (non Miers). Briedelia % et Cluytia ? Auctt. (PI. XXVIT, fig. 1-4.) Arbres et arbustes de l'Inde et de l'Afrique australe, à feuilles alternes, stipulées, entières, lisses ou pubescentes, penninerves, réticulées. INFLORESCENCES en glomérules comprenant les deux sexes réunis ou séparés, situés à l’aisselle de bractées, ou plus souvent de feuilles entiè- rement développées. 582 E. BIOYULÉES. À ceïte section appartiennent, dans l'herbier du Muséum, les plantes sui- vantes : E. 4. Amanoa sp. Thw. (mss. herb. Perad., n. 2407). ? . À. sp. Thw. (ibid, n. 2166. - Asp. Thw. (ibid. 0. 2151). - Briedelia sp. Mig. (Cat. Metz, 1834, n. 1551). . Cluytia collina Roxb. (Wall. mss., coll. Gaud., n. 474). . Briedelia chartacea Wall. (Cat. n. 788). . Coll. Gaudich., Malacca, n. 77. . À. (Lebidiera) Boiviniana + (coll. Boiv., ex Pervillé, n. 2184). D ni (On Qt 7 Où | 461. Amanoa à fruit charnu, 2local. BRIEDELIA W. + Candelabria Hochst. ? Cleistanthus Hook. f. Cluytia? Auctt. = Heydia Densi. (PL XXV, fig. 25-34.) Fleurs monoïques (ou dioïques?). Freur Mare. — ÇCalice gamosépale à cinq divisions profondes, épaisses, triangulaires, pubescentes:; préfloraison valvaire. Corolle de cinq pétales libres, ovales ou spatulés, minimes, insérés sur le calice, en face de l'intervalle de ses divisions, au pourtour d’une surface réceptaculaire glanduleuse, concave (fig. 27. 30); préfloraison imbriquée (fig. 26). Disque composé de cinq lames membraneuses, rigides, pubescentes, superposées aux sépales et légèrement imbriquées dans le bouton (fg- 26 et 50, d). Androcée porté par une colonne eylmdrique centrale, dont se séparent en divergeant , à une même hauteur (fig. 25) cinq filets siami- naux superposés aux sépales et portant chacun une anthère oblongue, biloculaire, introrse, à déhiscence longitudinale. Au sommet de la colonne qui supporte l’androcée. se trouve ur corps central (pistil rudi- mentaire) à deux divisions, dont l’une est antérieure, l’autre postérieure, et dont les sommeis sont aigus, corniculés, divergents (fig. 25). Fieur FEMELLE. — ÇCalice gamosépale à cinq divisions, comme dans la fleur mäle; préfloraison valvaire. Corolle de cinq petits pétales, comme dans la fleur mâle; préfloraison imbriquée. Disque à cinq lames BRIEDELIA 983 membraneuses, superposées aux sépales (fig. 29), enveloppant le pistil jusqu'à l’origine des styles (fig. 28, d), légèrement imbriquées dans le bouton. Ovaire à deux loges, dont une postérieure et une antérieure, inséré au fond du réceptacle. Style unique à portion basilaire courte, conique, débordant latéralement par sa base épaissie (fig. 32) le sommet de l'ovaire articulé, puis divisé en deux branches superposées aux loges, bifides elles-mêmes, à sommets légérement renflés et réfléchis. Loges ovariennes biovulées. Ovules pendus, collatéraux, anatropes, à raphé tourné vers la cloison et un peu vers l’autre ovule, à micropyle tourné en haut et en dehors, regardant un peu en même temps vers la paroi latérale de la loge (fig. 53). Primine à exostome épaissi, caron- culeux. Obturateur commun aux deux ovules, souvent avec une sépa- ration en deux lobes (qui tient peut-être à une indépendance antérieure), muni parfois d’un double prolongement celluleux descendant entre les ovules (fig. 33, p). Fruir charnu, à deux loges, garni du périanthe persistant, apiculé. Loges dispermes ou monospermes, par avortement. Embryon entouré d’un albumen charnu. Arbres ou arbustes de l’ancien continent, parfois sarmenteux, grim- pants. Feuilles alternes, simples, entières ou dentées, ou irrégulièrement découpées ; pétiole court ou nul, accompagné de deux stipules latérales caduques, petites et étroites ou larges et développées (Hook. et Arn.). Limbe glabre ou pubescent, surtout inférieurement, à nervures pennées, réticulées, saillantes. INFLORESCENCES axillaires, en cymes presque sessiles ou glomérules dont les fleurs sont d’un même sexe, ou dont une où quelques femelles occupent le centre, entourées par les mâles ; chaque fleur située à l’ais- selle d’une bractée membraneuse, étroite, persistante. OBs. — En ne considérant comme appartenant aux véritables Priedelia que les plantes à fruit charnu et biloculaire, nous en réduisons considérablement les espèces, et encore quelques-unes de celles que l’on admet paraïîtront bien incer- taines, passant parfois de l’une à l’autre par les intermédiaires nombreux que nous présentent les collections. E. 1. 2. ovata et var. Decsne (mss., h. Timor., coll. Riedlé. — Id.? coll. A. Delessert, Pulo-Pinang. — Id. Gaudich., Bonite, n. 287). 2. B. montana Roxb. (Cat. Wall., n. 7879 a). 58/4 E. BIOVULÉES. 3. B. amæna Wall. (ex ips. Gaudich., Bonite, n. 97. — Id. {var.?) co Jacq., n. 3335. — Id. herb. Ind. Or. Lamb. ,sub nom: Cluyticæ spinose, - — Id. coll. Bonpland. — Id. coll. Leschenault. — Id. herb. Perad., ‘s n. 2161). h. B. retusa À. Juss. (Thw. mss., h. Perad., n. 3475). Très voisine de l’es- | pèce précédente. à Le r 5. B. Leichardi + (herb. Mus.. coll. Leich., Morton-Bay, 4845). Très voisine + de la suivante. 6. 8. stipularis BL (herb. Leyd. — Id. h. Labillard. —1Id. coll. Leschen. — ” Id. coll. Gaudich., n. 259. — Id. coll. Cumm., n. 463. —" Id. coll. Perrotet, 1819. — Id. coll. Macé, sub nom. /hamni racemosi). Passe insensiblement à l'espèce suivante. 7. B. scandens Roxb. (herb. Heyne, ex Wall, cat., n. 7868 e. — Id. herb. Himal. Strach. et Wint. — Id. Miq., cat. Metz. n. 1855. — Id. herb. Vaill., ex Petiver, n. 618. — Id. PI. Griffith, 1843. — Id. Wall, Nepaul, 1825). « , 8. B. tomentosa BI. (herb. Leyd. — Id. coll. Mor., n. 76. — Id. coll. Gau- “a, dich., Bonite, n. 23). ONE 9. B. glauca BL. (h. Leyd. — Id.? coll. Güring, n. 312). Fleurs mâles pédicellées. : 10. 2. cathartica Bertol. f. (PL Mozamb., n. 1842). A cette espèce se rapporte le Pentameria melanthesoides KI. (herb. Berlin). 11. B. patula (Cluytia patula W.). Au genre PBriedelia appartient encore le Candelabria Hochst. quilui- même se rapporte au Cleistanthus Hook. fil., ainsi que l’a reconnu M. Planchon. 12. B. polystachya + — Candelabria micrantha Hochst. — Cleistanthus poly- stachyus Hook. fil. (coll. Krauss, n. 133.— Id. coll. Boivin —Id. herb. Juss.). Cf. : Benth., Niger fl., p. 512 et pl. 36. — Hook. Journ. (1854), p. &. BI., Bijdr., p. 596. Boj., Hort. Maur., p. 281. Br. (R.), Congo, p. 25. Decsne, Herb. Tim., p. 156. Denst., Hort. Malab., IV, p. 18. Endl., Gen. 5839. Hassk., Hort. Bog., p. 240. Hochst., Nov. gen. Afr., in Flora (1841), 1, p. 369, IL, p. 657, et 1849, p. 225. Hook. et Arn., Beech. Voy., p. 211. Hook., Icon. (1848), pl. VIIL et p. 779. ETAT +. DISCOCARPUS. 585 Juss. (A.), Monogr., p. 26 et pl. 7. Planch., Af., in Ann. sc. nat. (1854), p. 264. Rozb., PI. Corom., pl. 169-73 (part.). — FI Ind., IL, p. 732. Span., FI. Tim., in Linn., XV, p 347. Voight., Hort. Calc., p. 155. W., Sp., VITE, p. 883. 162. Savia à fl. m. apétale, à and. souv. incompl. et à staminod. fem. DISCOCARPUS XK1. (PI. XXII, fig. 1.) Fleurs dioïques. FLeur mare. — Calice en forme de coupe gamosépale, à cinq divi- sions profondes, inégales ; préfloraison quinconciale. Disque de cinq glandes superposées aux sépales, accolées contre la base de leur face interne. Androcée constitué par 5 étamines (plusieurs peuvent manquer) superposées aux sépales. Filets exserts, libres dans leur portion supé- rieure, insérés inférieurement sur la base d’un corps central. Anthères biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinal. Corps central (pistil rudimentaire) à trois divisions superposées aux sépales 1, 2 et à. FLEUR FEMELLE (fig. 4). — Calice gamosépale à cinq divisions pro- fondes ; préfloraison quinconciale. Corolle de cinq pétales alternes a vec les divisions du calice ; préfloraison imbriquée. Disque hypogyne circu- laire, charnu, crénelé, à cinq lobes superposés aux sépales. Androcée rudimentaire constitué par cinq staminodes étroits, aigus, subulés, superposés aux pétales, insérés en dedans du disque glanduleux, hypogynes. Ovaire sessile, pubescent , à trois loges superposées aux sépales 1,2 et 3. Loges biovulées. Ovules suspendus, collatéraux, à raphé intérieur, à micropyle tourné en haut eten dehors; coiffés d'un obtura- teur commun, charnu. Style cylindrique, épais, court, puis divisé en trois lames élargies, pétaloïdes, crénelées et échancrées sur les bords, rétrécies à leur base, réfléchies et rejetées en dehors après l’anthèse ; à face supérieure canaliculée, stigmatique. Frurr capsulaire, globuleux, déprimé, pubescent (poils simples), à six angles obtus, à trois coques. Coques bivalves et dispermes, ou mono- spermes par avortement. 286 E. BIOVULÉES. Arbres de l'Amérique tropicale, à rameaux arrondis, parfois terminés en épines. Feuilles alternes, subsessiles, coriaces, rigides, ovales ou elliptiques, entières, pennimerves, glabres, luisantes à la face supérieure. INFLORESCENCES axillaires. Axes simples ou multiples, courts, chargés de bractées écailleuses, sèches, brunes, persistantes, imbriquées dans le jeune âge, à l’aisselle desquelles sont les fleurs solitaires et accompagnées de bractées latérales le plus souvent fertiles. Fleurs mâles supportées par un pédicelle très fin; fleurs femelles par un pédicelle court et plus épais. Oss. — Par sa fleur femelle, le Discocarpus est le type le plus parfait que nous connaissions des Saviées à ovaire triloculaire. Nous y trouvons, en effet, de plus que dans les Acfephila etles Amansa, V'androcée représenté par un vertialle de staminodes. Quant à la fleur mâle, elle est beaucoup moins complète, se montrant comparable au type parfait de la fleur des Drypetes que l'on rencontre quelque- fois. Ce qui peut être considéré comme la règle dans ce dernier genre, l'absence d'un certain nombre de pièces de l’androcée, est une exception rare chez les Disco- Car pus. E. D. essequibensis KI. (coll. Schomb., n. 35, 559, 706 et 920.— Herb. Mus. et Deless.). C£ Benth., FI. S. Am., in Hook. Journ. (1843), p. 52. Endl., Gen 5864: (Sup. IE, p. 91} ÆAl., Erichs. Arch. (1841), p. 201 et pl. 9, fig. C. 163. Discocarpus à petits pétales fem., sans andr. radim. MEINECKIA. Fleurs monoïques. FLeur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; préflo- raison quinconeiale. Disque de cinq glandes alternes avec les divisions du calice. Androcée de 5 étamines. Filets soudés en une colonne cen- trale, libres daus leur portion supérieure, Anthères biloculaires, quadri- gones, à déhiscence longitudinale, extrorses. Corps central (pistil rudi- mentaire) à trois branches superposées aux sépales 1, 2 et 3. FLEur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes: préfloraison quinconciale. Corolle de cinq très petits pétales, étroits, subulés, glanduleux, alternes avec les divisions du calice. Disque con- tinu inférieurement, à cinq lobes superposés aux divisions du calice. MEINECKIA. —— MOACURRA. 587 Ovaire globuleux à trois loges biovulées. Style à trois branches aussitôt divisées en six lanières étroites, subulées, réfléchies, boutonneuses et stigmatiques au sommet. Arbuste (?) de l’Yémen, à rameaux glabres, à feuilles alternes, pétio- lées, bistipulées, ovales, entières, penninerves. INFLORESCENCE en cymes axillaires. Fleur femelle longuement pédi- cellée. Os. — Cette plante est un /lugqea, maïs avec une corolle, si peu développée qu'elle soit, dans la fleur femelle, tandis qu'il n’y en a point dans la fleur mâle. Sous ce rapport, elle se rapproche des Discocarpus, dont elle n’a point l’androcée rudimentaire. En même temps elle est très voisine des Andrachne ; mais ceux-ci ont les lobes du disque superposés aux pétales d’ailleurs beaucoup plus développés et.existant aussi dans les fleurs mâles. E. M. phyllanthoides + (Phyllanthus mss., in coll. Botta, h. Mus.). 164. Savia à fl. fem. quatern., à ovaire 2-locul. MOACURRA Rob. Celastrus © Wall. WW ahlenbergia, Wall. Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes ; préflo- raison quinconciale. Corolle de cinq pétales alternes avec les divisions du calice, épais, colorés ; préfloraison imbriquée. Androcée de 5 éta- mines superposées aux divisions du calice ; filets libres; anthères bilocu- laires, introrses, à déhiscence longitudinale. Corps central (pistil rudi- mentaire) surbaissé, obtus, villeux. Disque de cinq glandes pédiculées entourant le corps central, alternes avec les étamimes. FLeur remezce. — Calice gamosépale à quatre divisions profondes, inégales ; préfloraison imbriquée alternative. Disque hypogyne glandu- leux, circulaire, continu. Ovaire globuleux à deux loges superposées aux deux sépales extérieurs, surmonté d’un style à deux divisions étroites d’abord, puis élargies en éventail, réfléchies sur le sommet de l’ovaire, épaisses, charnues, crénelées sur les bords. Loges ovariennes à parois épaisses, charnues. Ovules au nombre de deux dans chaque loge, pen- 585 E. BIOVULÉES. dus, collatéraux, anatropes, à raphé intérieur, à micropyle tourné en haut et en dehors; exostome épaissi, caronculeux. Obiturateur commun, charnu, volumineux, coifiant les deux ovules. Arbre de l'Inde, à feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales caduques. Limbe ovale-aigu, acuminé, entier, slabre, lisse, coriace, penninerve, réticulé. Ixecorescence.—Fleurs mâles disposées en cymes placées à l'aisselle des feuilles ou groupées sur de petits rameaux. Fleurs femelles en cymes pauciflores ou mème solitaires à l'aisselle des feuilles. Fleurs mâles presque sessiles; fleurs femelles supportées par un long pédicelle. Ozs.—Le Celosirus? acuminaia Wall. estune Euphorhacée voisme du genre emi- cyclia par sa fleur femelle, dont elle à tout à fait le gynécée. Quant à la fleur mäle, elle est entièrement celle d’un Acephile. Roxbursh mdique que cette plante pent produire des fleurs hermaphrodites, ce que nous rencontrons ésalement dans un grand nombre d'Euphorbiacées. E. M. gelonioides Roxb. — Celasirus? acuminata Wall. (Cat., n. 4342). C£. : Endl., Gen. 5157 & Sup., IV, p- 86- Roxb., F1 Ind., Il, p. 69. Royle, KimaL, FE, p-326- Walp., Rep., L p- 549. 165. Savia à fleurs des ? sexes apétales. SECURINEGA J. (non Lindl.) (PL XXVI, fig. 32-38.) Fleurs dioïques. Freur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; préflo- raison quinconciale. Disque de cmq glandes libres ou unies inférieure- ment, alternes avec les divisions du calice. Androcée de 5 étamines superposées aux sépales (fig. 52, 35). Filets réunis à leur base avec celle du corps central, libres dans le reste de leur étendue, subulés: anthères biloculaires, inirorses, à déhiscence longitudinale. Corps cen- tral (pistil rudimentaire) à trois branches divergentes, bilobées à leur sommet, superposées aux sépales 4, 2 et 3. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; préfloraison quinconciale; réfléchies après l'anthèse sur le pédicelle SECURINEGA . 589 (fig. 3h) et persistant à la base du fruit. Disque glanduleux hypogyne, continu à sa base, divisé sur les bords en cinq lobes alternes avec les divisions du calice. Ovaire à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et3, glabres et lisses en dehors, surmontées d’un style court à trois branches bilobées, réfléchies dans l’anthèse, stigmatiques en dedans. Loges bi- ovulées. Ovules collatéraux (fig. 36), pendus en haut de l'angle interne des loges, à raphé intérieur, à micropyle tourné en haut et en dehors; coiffés par un gros obturateur commun conique (ig. 35, 36). Fruit capsulaire tricoque. Coques bivalves et dispermes. Graines lisses et foncées. Arbres et arbustes de Bourbon, à bois très dur, à rameaux glabres, arrondis, à feuilles alternes, supportées par un pétiole court accom- pagné de deux stipules latérales caduques. Limbe entier, ovale-aigu, penninerve, réticulé, lisse, glabre, épais, coriace, à bords légèrement réfléchis. INFLORESCENCES axillaires en cymes. Fleurs mâles nombreuses, serrées les unes contre les autres, presque sessiles. Fleurs femelles moins nom- breuses, supportées par des pédicelles beaucoup plus longs. OBs. — Les Securineqa ne diffèrent des Fluggea que par leurs anthères introses. E. $. mitida, W. — non Lindl. — S. durissima, Gmel. (h. Juss. et h. Mus., coll. Commers. — Id. var. (?) feuilles plus larges et pédicelles femelles plus longs., h. Juss. et h. Mus.). Le S. nitida Lindl. est le type du genre Lifhoxylon, Le S. Abyssinica Rich., dont les étamines peuvent être moins nom- breuses que cinq et dont les anthères sont extrorses, n’appartient pas non plus à ce genre. Cf. : Boy., Hort. Maur., p. 277. Comm., mss., in h. Juss. Endl., Gen. 5864. Gmel., Syst. Nat., Il, p. 1008. Juss., Gen., p. 388. Juss. (A.), Monogr., p. 14 et pl. 2. Mirb., H. PI., IX, p. 371. Rich. {(A.), Abyss., V, p. 256. Voight., Hort. Cale , p. 152. Walp., Ann. Bot., INT, p. 378. ’ 590 E. BIOYULÉES. + 166. Securinega? à androc. rudim. fem. L.…. LITHOXYLON End! - Securinega Lindl. (non W.) » Fleurs mouoïques. Freur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions planes. Androcée de 5 étamines; filets égalant en longueur les divisions du calice et insé- rés sous un rudiment d'ovaire glandulifére, indivis, au centre d’un disque glanduleux orbiculaire. Anthères extrorses, subgloboso-didymes, s’ouvrant transversalement. … FLeur FEMELLE. — Ovaire placé sur un disque glanduleux orbiculaire portant souvent en dehors des rudiments d’étamines; triloculaire, à loges biovulées. Style court, continu avec l'ovaire : trois stigmatesétalés, bifides au sommet. - Arbre d'Otahiti, à feuilles alternes, munies d’un pétiole court, oblon- gues, lancéolées, coriaces, glabres, luisantes au-dessus, accompagnées de deux petites stipules subarrondies. Pédoncules axillaires, uniflores, penchés, sans bractées, solitaires ou en petit nombre; les fleurs mâles mêlées avec les femelles. O8s. — Je rapporte textuellement la description de ce genre, d’après Endlicher, qui l’a créé pour le S. nitida décrit par M. Lindiey, lequel n’est pas celui de Will- denow, ce qu'Adrien de Jussieu avait fait remarquer. Il paraitrait, d’après le dessin qu'en donne M. Lindley; qu'il peut exister un androcée plus ou moins incomplet dans la fleur femelle. Cf. : Endl., Gen. 5863. Juss. (A.), Monogr., p. 14, obs. Lindl., Coll., pl. 9. 167. Securinega à anth. exlrors., à ovaire 2-3-loc. FLUGGEA, WF. ? Geblera, Fisch. et Mev. Phyllanthus + Auctt. (PL. XXNI, fig. 39-47.) Fleurs dioïques (ou monoïques ?) FLEUR MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes ; pré- FLUGGEA. 591 floraison quinconciale. Disque glanduleux composé de cinq glandes entières ou bilobées, libres ou soudées, alternes avec les divisions du calice (fig. 41, 42). Androcée composé de 5 élamines superposées aux sépales. Filets libres dans presque toute leur étendue, à peine unis à leur base avec celle du corps central, exserts lors de l’anthèse. Anthères bilo- culaires, extrorses, déhiscentes par une fentelongitudinale. Corps central (pistil rudimentaire), unique d’abord, puisdivisé en deux branchés, dont une antérieure et une postérieure, ou en trois branches superposées aux sépales 4, 2 et 3 (fig. A0 et 45, pr). Branches courtes, épaisses, simples, bilobées à leur extrémité réfléchie en dehors lors de l’anthèse (fig. 3). FLEUR FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle. Disque hypogyne circulaire ou cupuliforme, simple, entier ou découpé sur les bords en cinq lohes alternes avec les divisions du calice. Ovaire globuleux à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3, ou à deux loges, dont une anté- rieure et l’autre postérieure. Style court, aussitôt divisé en deux ou trois branches aplaties, bifides, réfléchies au sommet ; stigmatiques à leur face interne. Loges biovulées ; ovules amphitropes, pendus, collatéraux, à raphé intérieur, à micropyle tourné en haut et en dedans (fig. 45); coiffés d’un obturateur commun. Frurr capsulaire ou charnu, à deux ou trois loges dispermes ou mono- spermes par avortement. Loges indéhiscentes ou bivalves. Graines à cavité ombilicale souvent prononcée. , Arbustes, arbrisseaux , sous-arbrisseaux , à rameaux nombreux, glabres, parfois terminés en épines. Feuilles alternes, simples, entières, ovales, à sommet aigu, obtus ou légèrement échancré, penninerves, réti- culées, glabres; pétiole court, accompagné de deux stipules latérales caduques. INFLORESCENCES axillaires en. cymes. Cymes femelles généralement pauciflores. Fleurs mâles souvent très petites, portées par des pédicelles grêles ; fleurs femelles plus grandes, à pédicelle plus long. Os. — Les Æluggea ont tout à fait la fleur femelle des Phyllanthus, si ce n’est que le nombre des loges peut être réduit à deux. Quant à la fleur mäle, elle est celle des Menarda, à laquelle on ajouterait un pistil rudimentaire à deux ou trois branches. Je pense donc qu'il faut réunir aux #luggea tous les Phyllanthus qui ont cinq étamines avec ce corps central. Les Geblera n’ont pas un seul caractère qui les puisse distinguer des Æluggea à fruit sec triloculaire. Les fleurs des deux sexes, périanthe, disque, androcée et 592 E. BIOYULÉES. gynécée, sont les mêmes ; les organes de végétation ne diffèrent en aucun point, l'inflorescence est identique. Mais la nature du fruit n’est pas toujours la même : A. de Jussieu avait déjà distingué les Æluggea à fruit sec, triloculaire, de ceux qui ont un fruit à mésocarpe charnu, et à deux loges. Le Phyllanthus leucopyrus du Jardin de Calcutta que l’on cultive au Muséum constitue un autre type : les fruits en sont triloculaires et charnus ; la fleur mâle a cinq étamines et un pistil rudi- mentaire ; elle est donc entièrement celle d’un F/uggea. D'autres plantes peuvent accidentellement perdre une portion de leurs organes floraux ou se distinguent par quelques caractères de peu d'importance. De là la nécessité d'établir dans ce genre plusieurs sections. Sect. À. — EGFLLGGEA. Fruit charnu, à 2-3 loges; cinq glandes bilobées ou entières, alternes avec les étamines. E 14. F, leucopyrus W. (ex ips., in herb. Juss. — Id. h. Muss. coll. Commers., Coromand., n. 188. —Id. herb. Perad., n. 2154). Cultivé au Muséum. Fruit biloculaire. 2, F. Wallichiana + — Phyllanthus leucopyrus Wall., non W. h. Cale.). Cultivé au Muséum. Fruit triloculaire. Sect. B. — GEBLERA. Fruit sec à deux ou trois loges: cinq glandes libres alternes avec les étamines. E. 1. F. xerocarpa A. Juss. (mss., in h. Mus. — Id.? coll. Leschen., n.156. — * Id. var.?, n. 102). 4. F. microcarpa BI. (coll. Mor., n. 218.— Id.? Bradleia dioica Vabl. mss., : in b. Juss.). . F. elliptica+ — Phyllanthus elliptieus K. (coll. Bonpl., n. 3849). La fleur mâle a cinq sépales, cinq étamines à anthères extrorses, Super- posées aux sépales, cinq glandes alternes et un pistil rudimentaire à trois branches. 6. F. suffruticosa + — Geblera suffruticosa Fisch. et Mey. (h. Acad. Saint- Pétersb.). — Phyllanthus racemosus W.— Xylophylla ramiflora Aït. — Pharnaceum Pall. . F. plyllanthoides + (Phyllanthus sp. h. Himal. Strach. et Wint.). Espèce voisine de la précédente, mais dont les feuilles ne sont pas entières. 8. F. sinensis + (coll. Callery, 4844, n. 182). ot — FLUGGEA (GELFUGA). 095 9. F. virosa + — Phyllanthus virosus Wall. (cat., n. 7928). Cinq sépales, cinq glandes alternes, cinq étamines à anthères extrorses. Pistil rudi- mentaire à trois branches. A cette espèce appartient sans doute le n. 899 de Ja coll. Cumming, dont les fleurs mâles sont celles d’un Fluggea! 10. F. major + (coll. Bouton., Maurice, in herb. Mus.). Fruit à deux loges. 11. Æ. ovalis + (coll. Riedlé, herb. Mus.), cinq sépales, cinq glandes alternes, cinq étaminés à anthères extrorses ; pistil rudimentaire à deux branches. 12. Le F. leucophyllat (Phyllanthus leucophyllusStrach. et Wint, herb. Himal.) appartient à ce genre par ses fleurs mâles. Sect. C. -— GELFUGA. Disque de la fleur mâle continu, cupuliforme, inégalement denté. Anthères globuleuses, subtétragones, à deux loges extrorses, sublatérales. Pistil rudimentaire trilobé. Disque de la fleur femelle cupuliforme, continu. Ovaire à trois loges. Arbuste de Madagascar, à feuillespétiolées, bistipulées, ovales-aiguës, entières, atténuées aux deux extrémités. INFLORESCENCES axillaires. Cymes mâles pauciflores; fleurs femelles en cymes 2-3 flores, ou solitaires. Pédicelles très fins; celui des fleurs femelles très long. E. 13. F, trichogynis + (herb. Dup.-Thouars). Sect. D. F. Abyssinica + = Securinega Abyssinica Rich. = PAyllanthus polyga- mus Hochst. Cette plante ayant cinq sépales, cinq glandes alternes et cinq étamines superposées aux sépales, à anthères biloculaires ex- trorses, avec un corps central à deux branches, appartient au genre Fluggea, dont elle a aussi la fleur femelle ; mais elle y doit consti- tuer une section particulière, parce que les filets de ses étamines ne sont pas toujours égaux, et qu'une ou deux de ces étamines peuvent ne pas se développer (h. Mus., coll. Schimper. — Id. coll. Dillon). Sect. E. F? eglandulosa + Calice réduit ordinairement à quatre divisions imbri- quées ; ovaire à deux loges biovulées ; ovules collatéraux amphitropes. Disque hypogyne nul ou à peine marqué (herb. Mus. Madagasc.). Les organes de la végétation sont ceux des Ælugyea, mais les fleurs mâles manquent. 38 59: - E. BIOYULÉES. .. CE : Aë%,, FL Dahur. % B1., Bijdr., p. 580. Endl., Gen. 5860 et 5865. Fisch. et Mey., Hort. Petr. Ind. Sem. (1838), p. Juss. (4.), Monogr., p.16 et pL 2 Pall., Win, UN, p. M6 etplE, 2. Wighe, leon. 1875. Wätld., Sp., VIE, p. 757. 168. Fluggea à feuilles comp., avec ou sans disque. BISCHOFTA B1. Andrachne © Roxb. ; Microelus Wight et Arn. + Siylodiscus Benn. (PL. XXNI, fig. 25-32.) Fleurs dioïques. Freur mae.— Calice gamosépale à cinq divisions arrondies, concaves ; préfloraison quinconciale (fig. 26). Androcée de 5 étamines superposées aux divisions du calice (fig. 25). cachées dans leurs concawité (fig. 27). Filets insérés sur la base d'un corps central . hbres dans le reste de leur étendue. Anthères biloculaires, extrorses, à déhiscence longitudinale (fig. 28). Corps central (pisül rudimentaire) en forme de colonne dressée, courte et épaisse (fig. 27 pr). Disque de cinq glandes alternes avec les étamines. ou nul. Fieur FEMELLE. — ÇCalice gamosépale à cinq divisions profo "des; préfloraison quinconciale. Ovaire à trois loges biovalées, sarmonité ‘un style à trois branches allongées, lméaires, entières, ligné recouraées, stigmatifères à leur face interne. Style articulé à sa base, üvent çaduc (fig. 30). Disque hypogyne quinquelobé ou nul. Fruir sec ou charnu, à trois coques dispermes ou monospermes par avortement. Arbres indiens à feuilles alternes, pétiolées, bistipulées, composées. 3-7 foliolées. Folioles elliptiques, acuminées, penninerves, à words dentés ou serrulés, glabres ou pubescentes, ei chargées de points glan- duleux pellucides. Le pétiolule de la foliole terminale est souvent plus long que ceux des folioles latérales presque sessiles. à # " 1, - sr. . ‘ + A s + 7 2 L Cd BISCHOFIA. — UAPACA. 595 INFLORESCENCES axillaires en cymes paniculées; les fleurs mâles très nombreuses et très petites. Ogs. Qua...-es fleurs de ce genre possèdent un disque, il n’y a plus d’autre caractère distinctif essentiel, entre lui et les Æ/uggea, que les feuilles composées rares chez les Euphorbiacées et qui avaient fait sans doute placer les Zischofia auprès des Xanthoxylées. E. 1. 2. Rœperiana, Decsne. — Andrachne trifoliata, Roxb. — Stylodiscus Benn. =— Microelus Ræperianus, W. et Arn. (herb. Wight, pr. n. 941. — Id. coll. Griff. Boot., n. 2522). 2. B. oblongifolia, Decsne (coll. Jacquem., n. 346). 3. B. Toui. Decsne (coll. Callery-Man., 1840). 1? B. Cumnungiana, Decsne (coll. Cumm., n. 1174 et 1185). 5. B. Javanica, BI. (herb. Leyd.). Cf. : BI, Bidr., p. 1163. Br. et Benn., Horsf., pl. Jav., p. 133 et pl: 29. Decsne, voy. Jacquem., IV, p. 152 et pl. 154. Endl., Gen. 5984! et 5858! (Sup., I, p. 1425 et Sup., IV, 7872). Meisn., Gen. 64 et 77. Roxb., El. Ind., IL. p. 728. Wight, \con., 1880. — et Arn., Edinb. new. ph. Journ., XIV, p. 298. 169. Bischofia à fleurs mâles en boules invol., à fleurs fem, de Fluggea, UAPACA. il Gymnocarpus Dup.-Th. (non Forsk.). Fleurs dioïques. Fisur MALE. — Calice gamosépale à 4-5 divisions profondes; préflo- raiscn quinconciale. Androcée de 4-5 étamines superposées aux divisions du alice. Filets libres, insérés à la base d’un corps central. Anthères biloéuiaires, introrses, à déhiscence longitudinale. Corps central (pistil rudimentaire) simple, entier, élargi au sommet, glanduleux à la base. Fieur remezre. — Calice polyphylle, à divisions membraneuses, colorées, insérées à différentes hauteurs sur l'axe floral; préfloraison imbriquée. Disque hypogyne cupuliforme, continu, persistant. Ovaire iriloculaire, trigone, surmonté d’un style persistant réfléchi, à trois branches étalées, réfléchies, multifides, persistantes. Loges biovulées, 596 E. BIOVULÉES. Ovules pendus, collatéraux, à raphé intérieur, à micropyle tourné en haut et en dehors: coïffés d’un obturateur conique. Fruir charnu ou subéreux, à trois coques épaisses, cornées, indéhis- centes (?), contenant une ou deux graines pendues. Albumen charnu abondant; embryon à cotylédons larges et plats, tournés l’un en dedans, l’autre en dehors; penninerves, quintuplinerves à la base, ovales, sub auriculés. Radicule supère, arrondie, courte. Arbres de Madagascar, à rameaux noueux et anguleux, à feuilles al- ternes, rapprochées vers le sommet des rameaux, pétiolées. Limbe entier, épais, coriace, atténué à la base, obtus au sommet, glabre, à nervures pennées, réticulées, saillantes. Bourgeons enduits d’une matière rési- neuse exsudée. IxFLORESCENCE. — Fleurs mâles, réunies en un chaton tres court. formant une boule serrée: le tout est porté par un long pédoncule, portant au-dessous des fleurs quatre ou un plus grand nombre de lames concaves, pétaloïdes, imbriquées, formant un involucre général au chaton. Fleurs femelles solitaires, portées par un pédoncule cylindrique allongé et épais, dressé, axillaire ou supra-axillaire. Oss. Dupetit-Thouars avait reconnu l’une des espèces de ce genre comme devant former un groupe particulier ; il l'avait appelé Gymnocarpus, nom qui a été depuis appliqué à une Illécébrée et que j'ai remplacé par un autre tiré de sa désigna- tion indigène. Si l’on ne considère que les fleurs, ce genre est très-voisin des Ælug- gea, dont il a les fruits charnus et la fleur màle, sauf son disque qui est ici rudi- mentaire. Mais l'inflorescence spéciale des fleurs mâles, les divisions du style et surtout la nature du fruit l'en séparent très nettement. E. 4. U, Thouarsü + (Gymnocarpus Th. mss., in herb. propr. — Id. Argy- thamnia Bernier mss., coll., n. 252 et 253.— Id. coll. Chapelier. — Nom vulg. Voa-paca, Voué-pulmona). Involucre mâle porté par un pé- doncule extra-axillaire. — Fruit ovoïde, charnu ; style à trois tranches peu divisées. 2. U. ferruginea + (coll. Boivin, Sainte-Marie. — Nom vulsg. Ouapac). Feuilles rougeàtres à nervures beaucoup plus saïllantes que dans l'es- pèce précédente. Fruit demi-charnu, pyramidal, trigone, porté par un long pédoncule axillaire ou extra-axillaire. RICHERIA (PODOCALYX) 597 170. RICHERIA ah. 5 ? Podocalyx KI. » Fleurs dioïques. FLeur Mare. — Calice gamosépale 4-5 partit. Pétales 4-5. Androcée de 4-5 étamines à filets exserts, à anthères oblongues, dressées, insérées sous un rudiment conique simple de pistil. Cinq glandes alternes avec les étamines. FLEUR FEMELLE. — Périanthe comme dans la fleur mâle. Ovaire à trois loges, surmonté d’un style à trois branches stigmatiques révolutées, canaliculées. Disque hypogyne circulaire. Fruir subéreux à six sillons; subcartilagineux intérieurement, à trois loges bivalves ou monospermes. Arbreélevé des Antilles (ayantle port d’un Mammea), àfeuillesalternes, subcoriaces, glabres. INFLORESCENCES en épis axillaires chargés de bractées. Oss. Maintenant qu’il est démontré que les Amanoa ont des pétales, tout me porte à croire que le Æicheria leur est tout à fait congénère. M. Bentham rapporte, au contraire, le /?icheria au Popocarvx de M. Klotzsch, dont les caractères sont les suivants : Fleurs dioïques FLEUR MALE. Calice gamosépale à quatre divisions peu profondes. Androcée de quatre étamines superposées aux divisions du calice. Filets insérés à la base d’un corps central (pistil rudimentaire), court, obtus, entier. Anthères globuleuses, bilo- culaires, extrorses !, à déhiscence longitudinale. Disque de cinq glandes peu mar- quées, alternes avec les étamines. FLEUR FEMELLE. Calice à cinq divisions. Disque hypogyne circulaire? Ovaire à trois loges biovulées. Fruir capsulaire tricoque. Coques bivalves et monospermes par avortement. Graines tachetées, lisses, polies. Albumen abondant ; embryon vert, aplati, à larges cotylédons. E. P. loranthoides, KI. (coll. Schomb., n. 978. — Herb. Deless. — Id? Richeria (Podocalyx) loranthoides, Benth. (coll. Spruce, n. 2143). Cf. : Endl., Gen. 5878! (Sup., Il, p. 91). Juss. (A.), Monogr., p. 16. Æl., Erichs. Arch. (1841), p. 201. Vañl., Ecl., I, p. 32 et pl. 4. 998 E. BIOVULÉES. 174. Podocalyx à anthères introrses. GUARANIA Wedd. Amanoa © Püpp. et Endl. Fleurs dioïques. Freur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions: préfloraison quinconciale. Disque de cimgq glandes peu développées, alternes avec les divisions du calice. Androcée de 5 étamines superposées aux sépales. Filets insérés à la base d'un corps central, libres supérieurement, courts, un peu dilatés au sommet. Anthères biloculaires, imtrorses, à déhiscence longitudinale. Corps central (pistil rudimentaire) court, épais, obtus. » Freur FEMELLE. — (alice à cinq divisions. Ovaire triloculaire, en- touré d’un disque hypogyne glanduleux. Stigmates 3 épais, bilobés, sessiles. Loges biovulées (Pæpp. et Endl.). Fruir capsulaire tricoque. Coques bivalves et dispermes ou mono- spermes par avortement. Arbres de l'Amérique équinoxiale, à feuilles alternes, glabres, coriaces, penninerves, réticulées, entières ou obtusément crénelées. IvrLorEsceNcE. — Pour les fleurs mäles, grappes ou épis, simples ou multiples, axillaires ou situés sur le bois et sortant d’un bourgeon écail- leux. L’axe principal est chargé de petites cymes ou glomérules alternes, nombreux. Fleurs femelles en grappes ? Ogs. — Les Amanoa purpurascens et ramiflora Pœæpp. ne sont pas de xéritables Amañoa, puisque nous savons maintenant que ceux-ci ont une corolle. Ils se rap- prochent beaucoup plus du Podocalyz. Maïs leurs fleurs quinaires ont les anthères introrses et se séparent, pour cette raison, des Podocalyx, au mème titre que les Securinega des Fluggea. E. 1. G. purpurascens Wedd. + (mss., in h. Mus. — Coll. Spruce, n. 2680). — Amanoa purpurascens Pæpp. (coll., n. 2805). 2. G. ramiflora Wedd. + — Amanoa? ramiflora Pœpp. (coll., n. GE 3. G. laurifolia + (herb. East BL. G. Gardneriana + (coll. Gardner, n. 3493). Cf. : Pæpp. et Endl., Nov. gen. et sp., IL, pl. 225. HYMENOCARDIA. 599 172, Bischofia à ov. 2-locul., à fruit ailé. HYMENOCARDIA all. (PI. XXVIL, fig. 24-25.) Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions (deux, selon Endl.), égales, peu profondes, finement pubescentes sur les bords; préfloraison quinconciale peu marquée, subvalvaire. Androcée de 5 étamines super- posées aux sépales. Filets insérés à la base d’un corps central, libres dans le reste de leur étendue; anthères introrses, à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale. Corps central (pistil rudimentaire) cylin- drique, dressé, entier. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale persistant, à cinq divisions égales ; préfloraison.…. Ovaire à deux loges, dont la suture dorsale se développe en une aile membraneuse. Style aussitôt divisé en deux branches caduques, superposées aux loges, dressées, divergentes, séta- cées ou papilleuses et plumeuses. Loges biovulées. Ovules collatéraux , pendus à l’angle interne de la loge, à raphé tourné vers cet angle interne, à micropyle épaissi, dirigé en haut et en dehors (fig. 25 ov), coiffé d’un obturateur. Frurr sec à deux loges dispermes. Péricarpe coriace, réticulé, muni de deux prolongements membraneux, ailés. Graines collatérales, pen- dues, anatropes, à membranes minces, à albumen charnu, peu abondant, à embryon large, aplati bilatéralement. Radicule supère, longue, cylindrique; cotylédons minces, membraneux, digitinerviés à la base (Ag. 26 g). Arbres de l'Inde, du Sénégal, à feuilles alternes, pétiolées, accom- pagnées de deux stipules latérales étroites, aiguës, subulées, caduques. Limbe oblong, entier, penninerve, à préfoliation mvolutée, glabre à l’âge adulte, pubescent d’abord. INFLORESCENCE.—Fleurs mâles, disposées en chatons serrés, axillaires, pédiculés, ou sessiles. Fleurs femelles en cymes, pédicellées, axillaires ; ou solitaires. Oss. — Les Æymenocardia sont, pour M. Lindley, des Scépacées, pour d’autres, des Antidesmées. Leur place n’est pas, en effet, très éloignée de celle des Scepa D 600 E. BIOVULÉES. Mais comme ceux-ci n'ont pas de pistil rudimentaire dans la fleur mâle et seule- ment deux étamines, les Æymenocardia se trouvent être bien plus voisins des Sfila- ginella. De part et d’autre, en efet, nous avons : 4° dans la fleur mâle, autant d'étamines que de sépales, et au milieu d'elles un pistil rudimentaire; 2° dans la fleur femelle, deux loges, et dans chacune de celles-ci deux ovules collatéraux à raphé intérieur, à micropyle extérieur et supérieur. La seule différence est donc celle-ci : à une certaine époque, le péricarpe des Âymenocardia présente un déve- loppement en forme d’aile de sa suture dorsale et le fruit devient unesamare (p.39). E. 1. A. punctata Wall. (cat., n. 3549. — Herb. Deless.). . À. ocida Tul. (coll. Heudelot, n. 779. — Herb. Mus)). 3. H. lyrata Tul. (coll. Heudelot, n. 581. — Herb. Mus.). C£ : Bn., Scep., in Bull. Soc. bot. (1857), p. 994. Endl., Gen. 1899. Lindl., Nat. Syst. (1836), p. 171. — Veg. Kingd. (1847), p. 283. Meisn., Gen., p. 258. Tul., Antid., in Ann. sc. nat. (1851), p. 256. Wail., Cat, n. 3549. Ko 473. Securinega à type quaternaire. ADENOCREPIS 81. Fleurs dioïques. Fieur Mae. — Calice gamosépale à quatre divisions profondes dont deux extérieures et deux intérieures ; préfloraison imbriquée alternative. Androcée de 4 étamines superposées aux sépales, ou à 6 étamines (BL.) dont 4 sont superposées par paires aux sépales intérieurs. Filets courts, terminés par un connectif plus large, dressé ; anthères imirorses, à deux loges didymes, séparées l’une de l’autre et rejetées vers les côtés de la face interne du connectif, s'ouvrani par une fente longitudmale. Disque de quatre glandes alternes avec les étamines et les sépales. Les glandes et les éiamines s’insérent au pourtour d’un corps central obtus (pistil rudimentaire). Fieur FEMELLE. — Calice gamosépale à quatre divisions imbriquées. Ovaire subglobuleux à deux loges superposées aux sépales extérieurs, surmonté d'un stigmate obtus, papilleux. Loges biovulées ; ovules pendus, collatéraux. Arbres à feuilles alternes ou subopposées:; pétiole un peu renflé ADENOCREPIS. — ANTIDESMA. 601 à son sommet et accompagné de deux petites stipules latérales ca- duques. Limbe ovale-oblong, finement denté, glabre, lisse, penninerve, réticulé. INFLORESCENCES axillaires ou latérales, à une certaine distance des feuilles. Axe commun allongé, portant un grand nombre de petites cymes alternes, le plus souvent triflores; fleurs portées sur un court pédicelle. Ors. — Les Adenocrepis sont des Pierardia isostémones, si l’on considère le type tétrandre ; mais déjà deux étamines tiennent la place d’une dans l'A. Java- nica, ce qui semble être le résultat d’un dédoublement latéral. Il ÿ a entre les deux genres une très grande analogie des organes de la végétation. E. 1. À. Javanica BI. (h. Leyd.). 2. À. tetrandra + (coll. Cumming, n. 982). À ce genre appartiennent encore : 3. Coll. Zoll. et Mor., n. 3048 (fleur 6-andre). 4. Coll. Zoll. et Mor., n. 1517 (fleur 4-andre). Cf. : B1., Bijdr., p. 579. Endl., Gen. 5873. Hassk., Hort. Bog., p. 244. 174. Adenocrepis ou Thecacoris à ovaire uniloc. ANTIDESMA Burm. Bestram Adans. Bunius ? Rumph. ©? Nevropora Comm. ? Stilago L. Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à 3-6 divisions plus ou moins pro- fondes; préfloraison imbriquée. Disque glanduleux continu inférieure- ment, divisé supérieurement en autant de lobes qu’il y a de sépales ; lobes alternes avec les divisions du calice. Androcée de 2-6 étamines, généralement en nombre égal à celui des divisions calicinales, auxquelles elles sont superposées. Filets insérés sur le réceptacle, plus ou moins unis à leur base avec le disque glanduleux, dressés dans la préfloraison. 602 E. BIOYULÉES. Anthères biloculaires, extrorses, à déhiscence longitudinale. Loges dis- tinctes, réunies au sommet par un connectif épais, obtus, écartées par leur base, dressées lors de l'anthèse. Corps central (pistil rudimentaire) court, épais, obtus ou aigu au sommet. | j Freur FEMELLE. — Calice gamosépale à 3-6 divisions plus ou moins unies entre elles, inégales ou égales; préfloraison imbriquée (ou quin- conciale — 4. Tulasneanum!). Disque hypogyne continu, entier ou irrégulièrement denté. Ovaire uniloculaire par avortement, pubescent (p. simples). Deux ovules pendus, collatéraux, coiffés d’un obturateur commun. Style cylindrique court, s'étalant en trois branches simples, entières ou bifides, constituant une sorte d'étoile radiée, à 3-6 rayons horizontaux, stigmatifères intérieurement. Fruir charnu ou sec, régulier ou irrégulier, aplati, gibbeux, à sommet obtus, garni du style persistant. Graine le plus souvent unique, par avor- tement, à enveloppes minces, membraneuses. Albumen abondant, charnu, oléagineux. Embryon central large, aplati. Arbres ou arbustes des régions intra- et extratropicales de l’ancien continent, à feuilles alternes, simples, entières, pété munies de deux stipules latérales caduques. INFLORESCENCES terminales ou axillaires, en épis ou en grappes com- posés de cymes ou glomérules. Ors. — Je crois avoir démontré que les Antidesma ayant, à une certaine époque de leur existence, un ovaire triloculaire, sont exactement à ce moment des Theca- coris et qu'ils ne difièrent de & ceux-ci que par l'avortement consécutif de deux de ces loges. ; Sect. A. Fleurs construites sur le type 2-4 et anisostémones OBs. — Sert d'intermédiaire aux autres An#idesma et aux Cometia. E. À. diandrum Roxb. (cat. Wall., n. 7285 B). Calice à 4 (rarement 5) divisions ; préfloraison alternative, imbriquée. Deux étamines superposées aux sépales extérieurs. Sect. B. Fleurs 3 ou 5-6 meéres. 7 E. À. Tulasneanum + (coll. Remy. — Herb. Mus.), plus les espèces des herbiers de Paris décrites par M. Tulasne. ANTIDESMA. — STILAGINELLA. 603 Voy. p. 39, 88, 115, 145 et Cf. : Adans, Fam. pl. I, p. 353. Benth., F1. Hong., in Hook. Journ. (1854), p. 73. B1., Bidr., p. 1122-26. Bn., Antid. in Bull. Soc. bot. (1857), p. 987. Boj., Hort. Maur., p. 289. Br.(2.), Congo, p. 50. Burm., Thes. Zeyl., p. 22, 112 et pl. 10. ÆEndl., Gen. 1892 et Sup. IT, p. 4, Sup., IV, p. 37. Geærtn., Fr., I, p. 188 et pl. 39. Hassk., Retzia, p. 158. Hook., Icon., V, p. 481. — Nig. fl, p. 515. Jack, Cale. journ., IV, p. 229. — Compan., I, p. 257. Lamk, Encycl., XXII, 812 et I, 206-207. L., Gen. 1110 (ed. 6) et 1106-1216 (ed. 7). — FI. Zeyl., 403. — Mant. I, p. 16. Lour., F1. Coch., Il (ed. 1), p. 617. Mor. et Zoll., Verz., p. 14 et 73. Pers., Enchirid., If, p. 617. Retz, Obs., V, p. 30. Roxb., F1. Ind., p. 315, 354, 757 et 770. — PI. Corom., pl. 166-167. Rumph., EL. Amb., IL. p. 204-205 et pl. 131 A. Sieb. et Zucc., Abh. Ak. Wissensch., IV, 3, p. 212. Span., El. Tim., in Linn., XV, p. 350. Spreng., Syst. veg., [, p. 826. — N. Entdeck., Il, p. 116. Tul., Antid., in Ann. sc. nat. (1851), p. 182. Walp., Ann. bot., [, p. 637. W., Sp., VILLE, p. 762. Zoll., Ind. Arch., p. 107. 475, Antidesma à ovaire 2-locul,, à anth. introrses. STILAGINELLA, Tul. Fleurs dioïques. Freur MALE. — Calice en forme de coupe, gamosépale à 4-6 divi- sions plus ou moins profondes ; préfloraison.…. Disque épais, circulaire, cupuliforme, continu, entier sur les bords, ou découpé en 4-6 lobes iné- 604 E. BIOVULÉES. gaux, alternes avec les sépales. Androcée composé d’autant d’étamines qu'il ya de divisions au calice, superposées à ces divisions. Filets insérés en dedans du disque, à la base d’un corps central, libres dans presque toute leur étendue ou soudés inférieurement avec le disque glanduleux. Anthères à deux loges, déhiscentes par une fente longitudinale, introrses dans le bouton ; puis dressées sur le connectif lors de l’anthèse et deve- nant extrorses. Corps central (pistil rudimentaire) libre, court. obtus. Freur FEMELLE. — Calice gamosépale à quatre ou cinq divisions im— briquées, souvent cupuliforme. Disque hypogyne élevé, continu, entier ou inégalement denté ou crénelé. Ovaire sessile à parois ordinairement couvertes de poils peltés. Deux loges biovulées. Ovules pendus, collaté- raux, anatropes, à raphé tourné vers la cloison, à mieropyle dirigé en haut et en dehors. Obturateur commun coïffant les deux ovules. Slyle aussitôt divisé en 4-6 branches courtes, recourbées, stigmatifères à leur face supérieure. Fruit à péricarpe subcharnu, biloculaire, ou plus souvent unilocu- laire, la cloison qui sépare les deux loges étant appliquée contre les parois. Un seul des quatre ovules se développe à l’état de graine et les autres demeurent rudimentaires au sommet des loges. Graine à embryon plan, rectiligne, à cotylédons minces. Arbres et arbustes de l'Amérique tropicale. Feuilles alternes, simples, entières, pétiolées, munies de deux stipules latérales caduques. Feuilles, sépales et autres organes de la plante chargés de poils peltés ou étoilés (et simultanément de poils simples, Tul.). IxFLoREsCENCEs terminales ou axillaires, en axes simples ou ramifiés, chargés de bractées alterues, à l’aisselle desquelles les fleurs sont dispo- sées en cymes ou en glomérules pauciflores, ou solitaires. O8s. — Les Sflaginella servent d’intermédiaire aux Anfidesma qui ne conser- vent qu'une loge ovarienne à l’état adulte et aux Zhecacoris qui en gardent trois. Tous les autres caractères sont d’ailleurs identiques. E. Celles décrites par M. Tulasne, dans sa Monographie. C£ : Benth., PI. Hartw., p. 71. PBn., Antid., m Bull. Soc. bot. (1857), p. 990. Tul., Antid., in Ann. Sc. nat. (1851), p. 182. THECACORIS 605 476. Antidesma à ovaire triloculaire, THECACORIS 4. J'uss. Acalypha ? Vahl. Fleurs dioïques. Fceur MALe. — Calice gamosépale à 4, 5 ou 6 divisions profondes ; préfloraison imbriquée (quand il y a quatre sépales, dont deux latéraux plus extérieurs, des deux intérieurs l’un est en avant, l’autre en arrière. — Avec cinq sépales, ce qui est le plus fréquent, la préfloraison est imbriquée et presque toujours quinconciale). Androcée composé d'autant d’étamines qu’il y a de sépales, auxquels elles sont superposées. Filets dressés, se renflant supérieurement en un connectif étendu trans- versalement, aux deux extrémités duquel pendent les loges qui se redressent lors de l’anthèse. Anthères biloculaires , loges séparées, déhiscentes par une fente longitudinale, introrses dans le bouton, deve- venant extrorses quand elles se dressent lors de l’anthèse. Disque de cinq glandes alternes avec les sépales et les étamines , entourant le pied d’un corps central conique (pistil rudimentaire), à base supérieure, concave, formant une petite cupule à bords inégalement crénelés, puis réfléchis. FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à 4-5 divisions profondes, imbriquées. Disque hypogyne formant autour de la base de l'ovaire une collerette continue et offrant parfois des prolongements en forme de lanières étroites surmontant les bords qui sont d’ailleurs finement cré- nelés. Ovaire à trois loges superposées aux sépales 1, 2 et 3 (ou à deux loges, avec quatre sépales, superposées aux deux extérieurs). Ovaire globuleux surmonté d’un style à 3 (ou 2) branches épaissies à leur base, puis se rélrécissant et se terminant par un sommet bifide, légèrement réfléchi. Loges ovariennes biovulées. Ovules pendus, collatéraux, à raphé intérieur, à micropyle tourné en haut et en dehors. Plante ligneuse de Madagascar, à rameaux arrondis, à feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de deux petites stipules latérales, persistantes ? Limbe entier, ovale, arrondi au sommet, atténué à la base, glabre, lisse, penuninerve. INFLORESCENCES axillaires ou terminales, consistant en un axe chargé 606 E. BIOVULÉES. de bractées alternes, uniflores. Pédicelles courts chez les fleurs mâles, plus longs chez les femelles. < OBs.— A. de Jussieu 2 créé ce genre, qu'il a amsinommé à cause de l’écartement des loges de l’anthère. La forme de celle-ci est en effet toute spéciale, rappelant celle des Mercuriales et plus encore celle des Antidesmées: On sait que, pour ces der- nières, cette forme est comme caractéristique; or elle se rencontre ici dans une plante qui, pour tous, est une Euphorbiacée. Les Thecacoris ne diffèrent des Savia que par l’absence de la corolle et des Securinega par des caractères très secondaires. Ce sont, d’ailleurs, comme nous l'avons dit, des Anfidesma conservant toujours leurs troïs loges ovariennes. L'espèce connue n’est regardée qu'avec doute par À. de Jussieu comme dioïque. Les échantillons que nous possédons ne portent jamais qu’une seule espèce de fleurs. La présence d’un long filet aplati contmuant le disque et situé en face de l'intervalle de deux sépales, que j'ai rencontré deux fois, montre bien comment une production de l'axe peut offrir un aspect pétaloïde et comment certains organes purement axiles prennent l'apparence d’une corolle. E. T. Madagascariensis À. Juss. (mss., in herb. Juss. et herb. Mus.). ni: à pha glabrata Vahl. C£. : Endl., Gen. 5871. 4 Juss. (A), Monogr., p. 12 et pl. 1. Vahl, Mss., in herb. Juss. 477. Antidesma à ovaire 4-2 loc., à androc. souv. incompl. DRYPETES F'ahl. Codonium ? Valh. Liparene Poit. Myginda + Sw. Schæfferia ? Sw. (PI. XXIV, fig. 34-40.) Fleurs dioïques. FLEUR MALE. — Calice gamosépale à 4-5 ou 6 divisions égales où inégales ; préfloraison imbriquée. Androcée-type constitué par autant d’étamines qu'il y a de divisions au calice et superposées à ces divisions; mais le plus souvent un nombre variable de ces étamines manque, il n’y en a que 4, 3 ou 2. Filets libres, dressés, exserts (fig. 3h), inégaux en longueur. Anthères introrses, biloculaires, déhiscentes par une fente longitudinale sublatérale. Pollen à grains globuleux. Disque central sépa- rant les uns des autres les filets staminaux qui s’msèrent à sa base et DRYPETES. 607 sont inférieurement logés (fig. 35, 36) dans autant de sillons verticaux, dont ce disque est creusé ; lobes du disque saillants dans l'intervalle des étamines. FLeurR FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle. Disque hypogyne formant un bourrelet circulaire continu (fig. 37, 38). Ovaire à une ou deux loges, s’effilant à son sommet en un style central s'il y a deux loges (/ig. 38), latéral s’il n’y en a qu'une (fig. 37) ce qui est le cas le plus fréquent. Stigmate capité, émarginé, double s’il y a deux loges et présentant supérieurement la forme d’un 8; simple s'il n'y a qu'une loge, avec une dépression centrale qui se prolonge jusqu'au bord ainsi échancré du côté où sont insérés les ovules. Loges ovarienhes biovulées. Ovules collatéraux, pendus sur la cloison (fig. 38) ou sur la paroi (fig. 39), suivant qu'il y a deux ou une loge; micropyle extérieur et supérieur ; raphé tourné vers la cloison. Au-dessus des ovules, obturateur commun, débordant largement autour des ovules (fig. 38-40). Fruir à péricarpe demi-charnu, à deux ou une loge ; loges dispermes ou monospermes par avortement. Arbres ou arbustes américains, à feuilles alternes, pétiolées, accom- pagnées de deux petites stipules latérales caduques. Limbe ovale-aigu, entier, glabre, lisse, épais, penninerve, réticulé. INFLORESCENCES axillaires en cymes contractées, multiflores. Ons. — Ces plantes sont remarquables par l'inégalité de nombre que présentent ordinairement les verticilles floraux. Le calice, par exemple, a rarement quatre divi- sions, souvent cinq et plus rarement six ; mais on rencontre des intermédiaires, quatre sépales, par exemple, dont l’un est bifide, ou cinq, dont l’un se trouve éga- lement plus ou moins profondément divisé. Le nombre des étamines varie de trois à six en général; Vahl en aurait même rencontré huit. Ce que j'ai nommé plus haut fleur-type offre autant d’étamines que de divisions calicinales; dans ce cas, chaque étamine est superposée à un sépale et les filets sont égaux en longueur. Il n’est pas normal que les étamines répondent à l'intervalle des sépales, comme le note A. de Jussieu ; c’est souvent une apparence due à la déformation du disque central. On trouve à peu près aussi souvent deux loges qu'une dans l'ovaire; on peut, dans ce dernier cas, rencontrer un vestige de la loge non développée. Les avules et leur obturateur sont tout à fait semblables à ceux des Securinega, dont ce genre ne diffère que par les irrégularités qui viennent d’être signalées. Il n’a aucun caractère commun avec les Buis. Par sa fleur femelle, il se rapproche extré- mement des Æemicyclia. Ceux-ci sont simplement des Drypetes polyandres. D'autre part, un Drypetes à gynécée uniloculaire n’est plus qu'un Anéfidesma, À. 608 E. UNIOVULÉES. + E. 4. D. gleuca Vahl (mss. in b. Juss., 1796. — Id. h. Guillem ). 2. D. crocea — Codonium arborescens Vabl. — Myginda sp. Vahl. — Schæffe- ria laterifiora Sw.— Liparene crocea Poit. (mss., in I. Guillem. —Id. coll. Riedié, in h. Juss 3. D. alba — Liparene alba Poit. (mss., in b. Guillem. — Id. coll. Riedlé, in h. Juss.). C£ : Allem., Dissert., 1844. Endl., Gen. 5874. Griseb., Caraïb., p. 24. Juss. (4.), Monosr., p. 12. Poit., Mém. Mus., I. p. 152 & + 8-10. be Su... F1. Ind. occ.. L, p. 329 e Feñi, Ed., UI, 49. M. EUPHORBIACÉES BIOVULÉES ISOSTÉMONES SANS PISTIL RUDIMENTAIRE (PAYLLANTHIDÉES). 178. P. à fleur mâle quinaire. MENARDA Commers. Phyllanihus ? Auctt. Fleurs monoïques. Fieur mare. — Calice gamosépale à cinq dimisions profondes: préflo- raison quinconciale. Disque de cing glandes alternes axec les divisions du calice. Androcée de 5 étamines superposées aux sépales. Filets libres - M dans presque ioute leur étendue, à peine soudés à leur origine. au centre de la fleur. Anthères adnées. exirorses, biloculaires, à déhiscence : longitudinale. : FLEUR FEMELLE. — (alice gamosépale à cinq divisions profondes, - préfloraison quinconciale. Disque hypogyne continu, à cinq lobes obius, - a À Inégaux, alternes avec les sépales. Ovaire globuleux à trois loges biovwu- lées superposées aux sépales 1, 2 et 3. Style unique très court, rapide- ment divisé en trois branches doubles, en forme d’Y. Ovules collatéraux, pendus, amphitropes. 2 Fruir capsulaire iricoque; coques bises et dispermes. Graines de Phylianthus. Arbustes de Madagascar. à feuilles opposées ou subopposées, ou ” A MENARDA. — LEPTONEMA. 609 alternes, sessiles, entières, glabres, penninerves, ovales-aiguës, aeumi- nées, bistipulées. INFLORESCENCES axillaires en cymes, au centre desquelles se trouve u ne fleur femelle terminale, longuement pédicellée. Les mâles, plus pe- tites et portées sur des pédicelles plus grêles et plus courts, sont latérales. Souvent les cymes sont réduites à une seule fleur. OBs. — Phyllanthus à cinq étamines à peu près libres. Ce nombre d’ailleurs peut se rencontrer accidentellement chez les £Zmblica, comme nous le verrons plus loin. E. 1. M. cryptophila Comm. (herb. Mus. et herb. Juss.). 2. M. pulchella + — Phyllanthus multiflorus Enceycl. (fid. Vent., in herb, prop. — Id. herb. Pourret). 3. M. nummularifolia + (Phyllanthus sp. herb. Juss., coll. Commers.). Cf. : Zndl., Gen. 5846. Juss. (A.), Monogr., p. 23 et pl. 6. Le Chorizandra pinnata Wight (Icon., 1994) paraît se rapporter à ce genre, sinon que sa fleur mâle est construite sur le type 6. Quant à son caractère prin- cipal, consistant, d’après M. Wight, en ce que ses étamines sont presque entière- ment libres jusqu’à la base, il appartient à tous les Menarda. 479. Menarda à ovaire plus que 3-locul. LEPTONEMA 4. J'uss. Acalypha ? Poir. Croton ? Lamk. Fleurs dioïques. FLEUR MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; pré- floraison quinconciale. Androcée de 5 étamines superposées aux sépales. Filets libres, exserts, capillaires, insérés au centre de la fleur. Antheres à deux loges déhiscentes par une fente longitudinale, distinctes, hibres dans toute leur étendue, sauf au sommet uni par un connectif glandu- leux, globuleux; pendues, réfléchies sur le filet et extrorses dans la préflo- raison, puis se redressant, s’écartant l'une de l’autre et devenant introrses lors de l’anthèse. FLEur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions, préfloraison quinconciale. Ovaire globuleux à cinq loges superposées aux sépales 39 LM 610 E. BIOVULÉES. (ou moins). Loges dispermes. Ovules pendus collatéraux, amphitropes, coiffés d’un obturateur commun. Style à autant de divisions bipartites qu'il y a de loges à l'ovaire. j Fruit capsulaire globuleux, déprimé au se à cinq coques (ou moins), bivalxes et dispermes. Arbuste rameux de Madagascar, etc., dont toutes le parties sont couvertes de petits poils blancs simples. Feuilles alternes, pétiolées. accompagnéees de deux petites stipules latérales. Limbe arrondi, cor- diforme, entier, penninerve. IxFLoRESCENCES axillaires; les fleurs femelles solitaires, les mâles portées par un petit axe qui supporte une ombelle ou une grappe très contractée ; chaque fleur mâle s’y trouve à l’aisselle d’une petite bractée ; son pédicelle est plus court que celui de la fleur femelle. Ogs. — Genre créé en 1824 par A. de Jussieu; c'est un Wenarda sans disque et à plus de trois loges ovariennes ; la forme de ses anthères est tout à fait celleque l'on attribuait aux Antidesmées et, par conséquent, celle que nous avons observée chez les Thecacoris. Ceux-ci sont donc des Leptonema à pistil rudimentaire dans la fleur mâle et à ovaire triloculaire. M. Müller a trouvé une espèce de ce genre à la Nouvelle-Hollande. E. Z. venosum A. Jüss. (mss., in herb. Juss. — Id. h Mus., coll. Commers. — Croton venosus Lamk., Encycl. — Acalypha venosa Poir.). CF. : Enal., Gen. 5852. Juss.(4.), Mém. Mus. (1824), p. 331. — Monosr. 19 et pl. 4. Muell., Hook. Journ. {1857), p. 47. Poir., Encycl., VI, p. 203. Spreng., Syst. ves., IL, p. 904. 180. Menarda à androc. isost., à anth. sess., à disque continu. ” ASTERANDRA Kl. Phyllanthus ? K. (PI. XXNIL, fig. 5-6.) Fleurs monoïques. FLeur Maie. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; préflo- raison quincongiale, ou à six divisions disposées sur deux séries alternes; ASTERANDRA. 611 préfloraison imbriquée. Disque charnu, élevé, inégalement découpé sur ses bords et formant un rempart circulaire autour de l’androcée (fig. 6). Celui-ci a pour support une colonne centrale qui va en s’élargissant de bas en haut, jusqu'au moment où elle porte les anthères, et se termine au-dessus d’elles en un sommet tronqué, arrondi, obtus (fig. 5). Anthères en même nombre que les divisions du calice, attachées latéralement à cette colonne centrale, devenant presque horizontales dans l’anthèse, extrorses, hiloculaires, à déhiscence longitudinale, superposées aux sépales et rayonnant du centre où est leur sommet à la circonférence. FLeur FEMELLE. -— Calice comme dans la fleur mâle. Disque hypogyne circulaire continu, s’élevant autour de la base de l'ovaire. Celui-ci a trois loges biovulées, superposées aux trois sépales intérieurs. Le sommet de l'ovaire globuleux va en s’atténuant en un style court, divisé ensuite en trois branches larges, étalées (pétaloïdes K1.), entières ou bifides, crénelées sur les bords. en Frur à mésocarpe demi-charnu, tricoque; coques bivalves et dispermes. Arbres de l’Amérique équinoxiale, à rameaux alternes, prismatiques, à feuilles larges, alternes, oblongues, acuminées, à nervures réticulées saillantes; accompagnées de deux stipules latérales caduques. INFLORESCENCES axillaires, en grappes courtes, solitaires, multiflores. Fleurs pédicellées, accompagnées de bractées; les deux sexes réunis dans une même inflorescence. Os. — Ce genre a été établi par M. Klotzsch pour le Phyllanthus cornifolius de Kunth. La fleur mâle est parfaitement caractérisée par son androcée. Celui-ci a plus de trois étamines, mais de plus ces étamines forment un seul verticille. Le port est également très différent de celui des PAyllanthus en général. La forme du disque rappelle celui des Ceramanthus qui, n’ayant que trois étamines, se trouvent être ainsi intermédiaires aux Asterandra et aux véritables Phyllanthus. E. A. cornifolia KI. — Phyllanthus cornifolius K. (herb. K.). Cf. : Endl., Gen. 5848! (Sup., IL, p. 91). H. B. K., Nov. gen. et sp., Il, p. 88. ÆXI., Erichs. Arch , VIT, 1, p. 200. Æ., Amér. équin., I, p. 423. 612 E. BIOVULÉES. 181. Menarda à périanthe double ? PHXLLANTHOPSIS Scheele. » Fleurs dioïques. Freur Mare. — Calice à dix divisions verdàtres, disposées sur deux rangées; cinq extérieures plus longues, ovales-oblongues, ciliées au sommet: cinq intérieures plus courtes, pétaloïdes, obovales-oblongues. Androcée de 5 étamines. Filets réunisen une colonne centrale, entourée à sa base d’un disque glanduleux quinquelobé. Anthères biloculares, adnées, extrorses. FLEUR FEMELLE. Arbuste à feuilles simples, alternes. à pétiole court; limbe ovale ou obovale, subarrondi, glabre ou à poils rares sur la face inférieure, tron— qué à la base: arrondi ou mucronulé au sommet. Stipules ovales-lancéo- lées, ciliées. égalant le pétiole. INFLORESCENCE. — Fleurs mâles axillaires, par paires, plus rarement solitaires. Pédoncules filiformes. glabres, allongés, égaux aux feuilles. Oss. — M. A. Scheele a établi pour cette plante une section dans le genre PAyl- lanthus ; il n’en a pu observer la fleur femelle. Mais l’androcée étant construit sur le type quinaire rapproche beaucoup plus cette plante des Wenarda. D'ailleurs son périanthe est double, ce qui offre beaucoup d’analogie avec celui des Andrachne, si l'on admet surtout que le verticille mtérieur représente une corolle. E. P. Ræmerianus Scheel. Cf. : A. Scheel., Beit. zur Euph., in Linn., XXV, p. 580. 482. Menarda et Lepionema à étamines inégales. KIRGANELIA J. Ardinghelia Comm. : Anisonema À. Juss. Phyllanthus © Poir.-Willd. (PI. XXII, ffg. 18-21, et pl. XXIN, fig. 25-91.) Fleurs monoïques. Fieur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; pré- floraison quinconciale. Disque de cinq glandes libres. alternes axec les PHYLLANTHOPSIS. — KIRGANELIA (ANISONEMA). 613 sépales (pl. XXIV, fig. 26). Androcée composé de 5 étamines superpo- sées aux sépales. Filets unis à leur base en une colonne centrale, puis s’en détachant à différentes hauteurs (v. p. 102) pour devenir libres, et inégaux en longueur (fig. 25). Anthères biloculaires, extrorses, à déhis- cence longitudinale. FLeur FEMELLE. — Calice à cinq (ou six) divisions ; préfloraison quin- conciale, ou imbriquée. Disque hypogyne de cinq (ou six) glandes alternes avec les sépales. Ovaire globuleux, à côtes saillantes répondant aux loges, séparées par des sillons répondant aux cloisons. Loges biovu- lées variant en nombre de 3 à 12. Style divisé en autant de branches bitides qu’il y a de loges. Ovules suspendus, collatéraux, puis pouvant se superposer par suite de développements inégaux (comme chez les Glo- chidion). x Fruir capsulaire ou charnu, muni du calice persistant, ayant de 3 à 12 loges. Loges dispermes ou monospermes par avortement. Graines collatérales (pl. XXIIE, fig. 19) ou superposées, parfois séparées l’une de l’autre par une fausse cloison émanée du placenta (fig. 18, 19, 20); amphitropes (fig. 21), parfois à deux cavités inégales, dont l’une péri- spermique et embryonnaire, l’autre dérivant de l’ombilie (fig. 21 h). Arbustes de l’ancien continent, à feuilles alternes, souvent distiques, arraugées sur les rameaux comme les folioles d’une feuille pennée, simples, entières, ayant les deux moitiés égales ou insymétriques, accom- pagnées de deux stipules latérales caduques. INFLORESCENCES axillaires en cymes, où les sexes sont séparés, ou réu- uis; dans ce dernier cas, les fleurs femelles centrales, les mâles péri- phériques. OBs. — Les Anisonema, tels que les considérait A. de Jussieu, ont cinq étamines inégales et plus de trois loges à l'ovaire. Les Atrganelia qui ont aussi cinq étamines inégales, ont seulement trois loges. Mais il y a des Anisonema à pistil triloculaire qu’on ne peut séparer des autres espèces du genre dont elles ont tous les caractères essentiels et qui ne diffèrent des Ærganelia que par le péricarpe, ici plus ou moins sec, là charnu. Il convient donc de réunir les deux genres en un seul qui contiendra trois sections : Sect. À. — ANISONEMA. Ovaire 4-12-loculaire; péricarpe sec. E. 1. À. reticulatum A. Juss. (mss., in h. Juss.). = Phyllanthus reticulatus 61% E. BIOVULÉES. Encycl. (coll. Commers. — Id.? herb. Perad., n. 2142. — Id. coll. Sonnerat. — Id. coll. Macé, Coromandel. — Id. h. Hymal. Strach. et Wint., 1843, n.3). 2. À. multifiora + — Phyllanthus muliifiorus Wall. (cat., n. 7921 B. — Id.? herb. Perad.. n. 2947). 3. À. infermedium Decsne (mss. in h. Mus.). L. A. dubia BL. (Decsne mss.. herb. Timor). - 5. À. colandulosa Decsne (mss., in herb. Mus., coll. Leschenault). Disque nul ou à peu près. 6. À. Wightiana + — Phyllanthus Wightianus Wall. (cat., n. 7919 A). 7. A. Sinensis + (coll. Gaudich., Bonite, n. 95 et 207. — Id. coll. Callery, n. 151 et 152. — Id. coll. Furet., n. 119). S. À. puberula + — Phyllanthus puberulus Mig. (coll. Metz, n. 728). A ce genre appartiennent encore : Coll. Furet, n. 118 et herb. Perad., n. 327. Sect. B. — ANISONEMOPSIS. Ovaire 3-loculaire ; péricarpe sec. E. À. trilocularis + (coll. Boivin, Nos-Bé, n. 2191, et Mayotte, n. 3387-3388). Sect. C. — EuKkIRGANELA. Ovaire 3-loculaire. Péricarpe charnu. E. 1. Æ. phyllanthoïdes A. Juss. (mss. in h Juss.). — Phyllanthus Kirganelia Auctt. — Ardinghelia sp. (coll. Commers.). — Phyllanthus fasciculata (Poir., fd herb. Lamk..). 2. K. Timorensis Decsne (h. Mus., coll. Riedlé). Cette espèce est-elle distincte de la précédente? CT. : BL. Bijdr.. p. 588. Boy, Hort. Maur., p. 279. Decsne, Herb. Tim... p. 154-155. Endl., Gen. 5849 et 5853. Hassk., Hort. Bot., p. 241. Juss., Gen., p. 381. Juss. (4.), Monog., p. 19 et 21 et pl 4. Poir.. Encycl., V, p. 298 et 304. Span., EL Tim., in Linn., XV, p. 347. Wäight, Icon., 1899. PLEIOSTEMON. 615 185. Menarda à fleur mâle sans disque, 4-10-andre. PLEIOSTEMON, Sond. Phyllanthus ? Thunb. Fleurs monoïques. FLEur MALE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes ; préflo - raison quinconciale (ou à 4-6 divisions; préfloraison imbriquée). An- drocée composé de 10-8-6-4 étamimes. (Le nombre normal de 6 étamines avec six divisions du calice auxquelles elles sont superposées se ren- contre assez fréquemment). Filets libres, entre la base desquels se trouve un disque glanduleux central qui s’épanche latéralement en dehors de l'insertion des étamines. Anthères globuleuses à deux loges adnées, déhiscentes par une fente longitudinale, extrorses. Freur remeLre. — Calice gamosépale à cinq ou six divisions pro- fondes ; préfloraison quinconciale ou imbriquée. Disque hypogyne glan- duleux, circulaire, continu. Ovaire globuleux à trois loges superposées aux trois sépales extérieurs, surmonté d’un style aussitôt divisé en trois branches aplaties, charnues, bifides à leur sommet, émarginées, réflé- chies lors de l’anthèse. Loges ovariennes biovulées; ovules collatéraux, coiffés d’un obturateur. Fruir capsulaire tricoque ; coques bivalves et dispermes. Arbustes du Cap, à rameaux noueux, verruqueux, à feuilles alternes. Pétiole court, accompagné de deux bractées latérales caduques. Limbe ovale, obtus, souvent un peu échancré au sommet, lisse, glabre, à ner- vures pennées, finement réticulées. INFLORESCENCES axillaires en cymes, à la périphérie desquelles se trou- vent plusieurs fleurs mâles, et au centre une ou un petit nombre de fleurs femelles. Ces dernières peuvent former des cymes séparées et même être solitaires. Os. — M. Sonder a séparé cette plante du genre Phyllanthus, à cause de son androcée. Ce qui la caractérise surtout, outre l’inconstance du nombre d’étamines qu’elle présente, c’est l’existence d’un disque central. Quand la fleur n’a que 4 ou 5 étamines, elle se rapproche beaucoup de celle du Fluggea Abyssinica pour lequel nous avons établi une section spéciale; mais celle-ci a un pistil rudimentaire à branches bien distinctes, et son disque est tout entier situé entre l’androcée et le " A 616 > E. BIOVULÉES. périanthe. D'autre part, le Phyllanthus orbicularis K. peut avoir de 4 à 10 éta- mines extrorses ; mais celles-ci sont monadelphes et également entourées par le disque; toutes ces plantes sont d’ailleurs très voisines les uns des autres; elles représentent, en quelque sorte, des déviations du type Phyllanthus. E. P. verrucosumSond.— Phyllanthus verrucosus Thg. (coll. Zeyher. — Id. coll. Drège. — h. Deless. et h. Mus.). Cf. : Endl., Gen. 5847°. Sond., Südafr., in Linn., XXIIL, p. 135. Thunb., FI. Cap. IE, p. 500. Wild., Sp., VILLE, p. 576. 484. Pleiostemon à calice mâle 5-9 part., à 6-8 étamines. ORBICULARIA. Phyllanthus =: K. # Fleurs monoïques. | FLeur Mare. — Calice gamosépale à 5-9 divisions pétaloïdes ; préflo- raison imbriquée. (Quand il y a six sépales, ils sont disposés sur deux rangées; quand il y en a neuf sur trois. On peut en trouver sept ou huit; le nombre six est de beaucoup le plus fréquent.) Androcée de 6 étamines (parfois 5, 7, 8); trois plus courtes, plusextérieures dans le bouton, sont superposées aux sépales extérieurs ; les trois autres alternes, plus intérieures. Filets réunis en une colonne centrale, entourée à sa base d’un petit disque glanduleux polygonal; libres dans leur portion supérieure. Anthères biloculaires, extrorses, déhiscentes par une fente longitudinale. Fceur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes; préfloraison quinconciale, ou à six divisions; préfloraison imbriquée. Disque hypogyne continu, cupuliforme, peu développé. Ovaire globuleux à trois loges superposées aux trois sépales extérieurs; loges biovulées. Style à trois divisions dressées d’abord, puis enroulées, réfléchies, épais- sies et bilobées au sommet; stigmatiques à leur face interne. i Feuir capsulaire tricoque, accompagné du calice persistant, réfléchi. Coques bivalves et dispermes. Graines brunes, lisses (Kunth). Arbuste de l'Amérique équinoxiale, à feuilles alternes; pétiole presque nul, muni de deux stipules latérales caduques. Limbe petit, orbiculaire, ORBICULARIA. — CICCA. 617 épais, coriace, entier, glabre, un peu échancré à la base, penninerve, finement réticulé. IxrLorescENcE. — Les fleurs sont situées sur les jeunes rameaux laté- raux, à l’aisselle de feuilles ou de bractées alternes; solitaires et accom- pagnées de deux bractées latérales stériles, où en cymes pauciflores. Elles sont pédicellées, les femelles placées tantôt au-dessus, tantôt au- dessous des mâles. Os. — Il me semble aussi nécessaire d'établir un genre distinct pour le PAyl- lanthus orbicularis de Kunth que pour son P. cornifolius. Ce genre se rapproche beaucoup des Williamia; mais la position des étamines n’est pas la même dans les deux plantes par rapport aux pièces du périanthe, et celui-ci, dansle Williamia, n’a jamais que cinq ou six sépales. E. O. phyllanthoides + — Phyllanthus orbicularis K. (herb. Kunth). Cf. : 4. B. Æ., Nov. gen. et sp., IL, p. 88 et pl. 106. 485. Menarda à fleur mâle quaternaire. CICCA L. ? Averrhoa L. Cheramela Rumph. Phyllanthus % Jacq. © Prosorus Dalz. ? Trycarium Lour. (PI. XXIV, fig. 28-33.) Fleurs monoïques ou dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à quatre divisions; préfloraison imbriquée (le sépale postérieur souvent tout à fait extérieur). Disque de quatre glandes alternes avec les sépales, libres ou unies, confluentes et encadrant le pied des étamines (fig. 29-30). Androcée de 4 étamines superposées aux sépales; filets dressés, libres au moins dans leur portion supérieure; anthères biloculaires, extrorses, à déhiscence longitudinale | (fig. 29, 30, 31). Fceur FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle. Disque hypogyne de quatre glandes alternes avec les sépales, libres ou unies inférieurement. Ovaire à 2, 3, 4 ou 5 loges biovulées, surmonté d’un style à autant de 618 E. BIOVULÉES. divisions bifides qu’il y a de loges dans l'ovaire. Loges biovulées. Ovules collatéraux, pendus dans l’angle interne. Frurr à péricarpe plus ou moins charnu, à 2, 3, 4 ou 5 coques bivalves et dispermes, muni du périanthe persistant. Arbres ou arbustes à feuilles alternes, accompagnées de deux stipules caduques; parfois distiques; limbe simple, entier, glabre, penninerve. IxFLoRESGENCES placées d'ordinaire sur les rameaux, à l’aisselle d’une feuille tombée ou remplacée par une écaille. Axe floral sortant souvent lui-même d’un bourgeon à bractées squamiformes nombreuses. Fleurs disposées en cymes hipares, toujours pédicellées. Sect. À. — Eucicca:- Axes floraux portés sur le bois des rameaux, composés de cymes à fleurs pédicellées. Loges ovariennes au nombre de quatre, superposées aux quatre sépales. Fruir souvent charnu. Plantes des deux continents. E. 1. C. disticha L. — Phyllanthus longifolius Yacq. — Cheramela Rumph. (h. Juss., coll. Commers. — Id.h. Vaillant, ex Mus. Petiver). — ? Averrhoa acida L. 2. C. Brasiliensis + (herb. Mus., Cnemidostachys sp. Guillem., mss. — Id. coll. Claussen, Minas, n. 743). 3. C. Sinica H. P. 4. C. Pavoniana + (herb. Deless., coll. Pavon, n. 27-28). FI. dioïque; disque hypogyne presque nul dans la fleur femelle. Sect. B. — Pseuno-Cicca. Ovaire à cinq loges biovulées. Plantes américaines. E. C. Antillana A. Juss. (mss:, in h. Juss.). — Margaritaria adelioides Rich). — Id: h: Mus., coll. Riedlé). Sect. C. — Crccoïnes Dup.-Th. Fleurs dioïques. Fceue FEMELLE à quatre sépales. Disque hypogyne continu. Ovaire à deux (ou trois) loges, surmonté d’un style à deux (ou trois) divisions. CICCA (EUCICCA. — PSEUDO-CICCA. — CICCOÏDES. — PROSORUS). 619 Frurr capsulaire le plus souvent dicoque. Coques bivalves et dispermes ou monospermes par avortement. Plantes de Madagascar. E. C. anomala + — Ciccoides Dup.-Th. (mss., in herb. propr.). Sect. D. — Prosorus Dalz. Fleurs dioïques. Calice à quatre divisions souvent inégales, les deux extérieures plus courtes; préfloraison imbriquée. Androcée de 4 étamines subbisériées entourées d’un disque charnu. Anthères extrorses. Ovaire à 3 loges bi- ovulées, entouré d’un disque hypogyne charnu. Fruir capsulaire tricoque. Coques bivalves et dispermes. Graines comprimées l’une contre l’autre, colorées généralement en un bleu métallique. Arbres de l'Inde, à feuilles alternes, entières, bistipulées. Fleurs pédicellées, situées sur les jeunes rameaux. E. 1. P. cyanosperma Thw. —? P.indica Dalz. —? Croton cyanospermum Gærtn? (herb. Perad., n. 2601). 2. P. Geœrtneriana Thw. (herb. Perad.). La plante de l’herb. de Peradenia, n. 3099, que M. Thwaithes indique avec doute comme étant un Prosorus, appartient certainement à ce genre. Le genre Zricarium Lour. paraît se rapporter à cette section. Cf. : Benth., Voy. Sulph., p. 166. B1., Bijdr., p. 589. Boj., Hort. Maur., p. 278. Dalz., Hook. Journ. (1852), p. 34. Endl., Gen. 5851. Griseb., Caraïb., p. 24. Hassk., Hort. Bog., p. 241. Jacq., Hort. Schæœn., pl. 294. Juss., Gen., p. 386. Juss. (4.), Monogr., p. 20 et pl. 4. L., Mant., 1, 1275. Lamk, Enc., Il, p. 1, pl. 757. Lour., FI. Cochinch., p. 289 et 556. Mayc., EL. Barbad., p. 349. Miqg., Symb. Surin., in Linn., XXI, p. 479. Mirb., H. PI., IX, p. 347. Meck., Elem., II, 1136. 620 E. BIOVULÉES. Rheed, H. Malab., II, pl. 47-48. Rozxb., FL Ind., II, p. 672. Rumph., Amb., VII, pl. 33, f. 2. Spach, H. Vég., IT, p. 94. Th, Hook. Journ. (1854), p. 298 et pl. 40, £. c. — Ibid. (1856), p. 271. Voight, Hort. Cale., p. 153. Walp., Ann. bot., I, p. 631 et III, p. 376. 186. Cicca sans disque, à ovaire 3-loc. ZXGOSPERMUM Thu. (PL XXVII, fig. 11.) Fleurs dioïques (?) FLeur MALE. — Calice gamosépale à quatre divisions profondes, dont deux plusextérieures et deux intérieures alternes ; préfloraison imbriquée, alternative. Androcée de 4 étamines superposées aux divisions du calice. Filets libres, courts, insérés au centre de la fleur, dressés; anthères allongées, à deux loges étroites, déhiscentes par une fente longitudinale, extrorses. Point de disque. FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à quatre divisions persistantes ; préfloraison.… Point de disque (?). Ovaire à trois loges lisses, saillantes, surmonté d'un style à trois divisions bifides, réfléchies, étalées, persis- tantes. Loges biovulées; ovules amphitropes collatéraux. Feuir capsulaire tricoque. Coques bivalves et dispermes. Graines amphitropes, comprimés, prismatiques, à raphé linéaire, vertical, saïl- lant, logé dans l'angle interne de la loge (fig. 41). Arbuste (?) de Ceylan, à rameaux arrondis, glabres, à feuilles alternes. Pétiole court, accompagné de deux stipules latérales caduques ; limbe ovale-aigu, entier, glabre, lisse, penninerve. IxFLoREsCENCE en cymes axillaires, pauciflores pour les femelles, qui peuvent être même solitaires. Fleurs pédicellées; pédicelles femelles beaucoup plus épais et plus longs que ceux des fleurs mâles, Ors. — Les Zygospermum sont très voisins des Prosorus et, par conséquent, des Cicca. Maïs, outre la forme remarquable de leur raphé, ils n’ont pas de glandes alternes avee les étamines, ce qui les distingue suftisamment. E. Z. Zeylanicum Thw. (mss., in herb. Perad.). ZYGOSPERMUM. — PHYLLANTHUS, 621 487. Menarda à androcée triandre. PHYLLANTHUS. ? Cathetus Lour. + Ceramanthus Hassk. Conami Aubl. Emblhica Gæritn. Euphyllanthus Sw. Macræa Wight. Niruri Adans. Nymphantus Lour. Xylophylla L. 0 cis ei eo; sis Fleurs monoïques ou dioïques. FLeur MALE. — (alice gamosépale à cinq divisions profondes; préflo- raison quinconciale ou à six divisions disposées sur deux rangées alternes ; préfloraison imbriquée (pl. XXIF, fig. 21 et p. 93). Androcée de 8 éta- mines superposées aux trois divisions intérieures du calice — ou, quand il y en a cinq, aux sépales 1, 2 et 3. Filets insérés au centre de la fleur, ou complétement libres, ou soudés dans une étendue variable en une colonne centrale cylindrique. Anthères biloculaires, extrorses, à déhis- cence longitudinale, rarement étroites, allongées dans le sens vertical ; plus souvent basifixes, inclinées sur le filet, réfléchies de manière à devenir presque horizontales ; les deux loges adnées semblent alors s’ou- vrir par une fente transversale (pl. XXII, fig. 19, 20). Au delà des anthères, la colonne centrale se prolonge parfois en un sommet conique, obtus (pl. XXIV, fig. 15 a). A la base de l’androcée, disque de cinq ou six glandes libres ou soudées inférieurement, alternes avec les divisions du calice. FLEUR FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle. Disque hypogyne de cinq ou six glandes libres, ou plus souvent, soudées et formant une cupule à 5-6 lobes glanduleux, ou membraneux, alternes avec les sépales (pl. XXI, fig. 25). Ovaire triloculaire, à loges situées comme les 3 étamines le sont dans la fleur mâle, surmontées d’un style cylin- drique court, divisé ensuite en trois branches ou dressées, étroites, ou larges, réfléchies, épaisses, inégales, dont l'extrémité est ou bifide vd _ 622 __ Æ. BIOYULÉES. (pl. XXII, fig. 2h). ou élargie et découpée en petites dents réfléchies (pl. XXIV, fig. 17. 15). ou se bifurquant successivement jusqu’à cinq ou six fois (Emblica) ; une portion de la face interne de ces languettes est finement papilleus, stigmatique. Loges ovariennes, biovulées; ovules perdus, collatéraux. à primine celluleuse et parfois colorée, amphitropes, à micropyle tourné en haut et en dehors. Ovules coiffés d’obturateurs indépendants ou soudés. Fecir capsulaire, ou subéreux, ou plus ou moins charnu, à irois coques bivalxes et dispermes. Graines amphitropes, sans caroncule pro- prement dite, mais à primine celluleuse, épaissie, colorée souvent en rouge. se détachant plus tard et laissant à nu un testa crustacé, de cou- leur foncée. La distance qui sépare leur hile du micropyle est très variable {pl. XXIE, fig. 32-33). L'embryon entouré d’un albumen charnu blanc ou coloré, présente une extrémité cotylédonaire plus ou moins arquée et recourbée (pl. XXIE, fig. 33). Arbres, arbustes, arbrisseaux, ou plantes herbacées, croissant abon- dammeni dans les régions tropicales ou subtropicales des deux hémi- sphères, à rameaux arrondis ou anguleux chargés de feuilles alternes, bistipulées, pétiolées ou sessiles, lisses, glabres, ou finement pubes- centes, penninerves, réticulées, souvent distiques et serrées les unes contre les autres. de manière que les rameaux simulent des feuilles composées, pennées. sourent insymétriques, à deux moiüés inégales (pl. XXIV, fig. 2h), ou à rameaux aplatis, fasciés, foluformes, dilatés, à bords découpés en saillies dentées (coussinets), sur lesquelles s’insèrent trois petites écailles, dont une médiane est le imbe de la feuille, les deux latérales les stipules (pl. XXIL fig. 15. 16, 17); bourgeons axillaires souvent au nombre de deux, superposés. IxFLoRescEncEs axillaires en cymes ou glomérules. Quaniles deux sexes y sont réunis, les fleurs terminales sont pistillées, leslatérales staminées ; ces dernières portées par des pédicelles plus courts et plus grêles. Oes. — Les Phyllonthus oni trois étamines sans corps central, cœæ qui seulement les différencie des Æluggea. Les Menarda en sont très voisins, @r ils ont ang étamimes avec un périanthe ei un disque de PAyllanthus. Entre ces deux genres, ceriaines anomalies établissent quelqueïois une fusion complète, telle est celle des Emblica à fleurs pentandres que l’on rencontre quelquefois; il y a, dans € cas, une étamine au-dessus de chaque sépale (pl. XXI, fig. 22). Les Xylophylla ont absolument les mêmes fleurs que les Phyllanthus. Uy a longtemps que Swartz a réuni les deux genres. 7 PHYLLANTHUS (XYLOPHYLLA). 623 Les Emblica, ayant un disque comme les Phyllanthus dans les fleurs des deux sexes, ne diffèrent que par le nombre des divisions de leur style et par leur péri- carpe charnu.. On ne peut donc, je pense, en faire un genre à part. Dans les vrais Phyllanthus, le style est plus ou moins divisé, le fruit est plus ou moins charnu. Les Ceramanthus en sont également inséparables. Les Macrœu ont tout à fait dans leurs fleurs la symétrie de celle des Phyllanthus. Les étamines sont libres; mais elles le sont dans un très grand nombre de PAyllanthus, notamment dans la plupart des espèces australiennes. Je ne considère donc tous cesgenres que comme des sections. fy joins les plantes que j'appellerai Oxalistiylis, à cause de la forme particulière de leur gynécée. Ce sont des PAyllanthus remarquables par leur colonne androcéenne apiculée. Je ne sais si le sommet conique qui dépasse leurs anthères représente un pistil rudimen- taire. S'il en était ainsi, cette section rapprocherait d'autant plus les Phyllanthus des Æluggea. Je diviserai donc ce genre en six sections : Sect. À. — XyLoPHYLLA L.-J.-Gœærtn.-Sw. Genesiphylla Lhérit. (PI. XXII, fig. 15-36.) Fleurs monoïques. Fruir capsulaire. Rameaux foliiformes. Feuilles réduites à des écailles portant à leur aisselle les inflorescences. E. 1. X. latifolia SW. = Genesiphylla asplenifolia Herit.— Phyllanthus speciosus . Jacq. (H. P.). . À. angustifolia SW. (H. P.). À. falcata Sw. (H. P.). À. arbuscula Sw. (H. P.). X. longifolia Sw. —? P. falcatus Gmel. (H. P.). . ramiflora Aït. est un Æluggea (Geblera). F5 © DR NMEN MN Cf. : Bot. Mag., pl. 1021 et 2652. Bot. Req., pl. 373. Brdl, Gen. 5847 a. Gaœrtn., Er., IL, p. 123 et pl. 616. Jacq., Ic. rar., pl. 616. Juss., Gen., p. 387. Juss. (A.), Monogr., p. 23 et pl. 5 f. 17. Lhérit., Sert. Angl., 29, pl. 39. L°,\Gen-1299; Mirb., H. PI, IX, p. 357. 3 Pere + F ’ . 62% L Va BIOVULÉES. | Rumpk., Amb.. VIE, p- 19 & pL2. JE Spark, H-Wés., IL p_ 97. se à Es Sov., Proûr., p. 28 et abs. 113. f x 4 Voigk£, Hort. Cale, p. 155. Re . ce Wydl., Infl., in Flora (1851), p. 438. 2. -: L “ É . et w: Sci. B. — Ecrxriruwrees Su, —Endls 1 As # (PL XXIN, fig- 1-17.) d Fleurs monoïques (ou dioiques?). s: Ér Feuill DEL bistipulées. Rameaux imitant souvent des feuilles Ce sscEncEs définies, axllaires. Feurr capsulaire sec, ou subéreunx , ou demi-charnu. Je prépare en « moment une liste générale des espèces de ce genre, ei notam- ment dell section Æaphyllonthus dont il But exdiure les espèces suivantes : Le P. Gocerformis L. appartient au genre Agymers. Le P- cerame Pur. =: = Melanthesa. Le P_ chermila Wall - - -------. Cicoo. Le P. eormifolims K. - . - - . - - - _ . - As Le P. fogijolous Mig. - - - - - - - . - -. Glochidron. Le P. folentus Gmel. . . _ - . - . - . . - Xylophylla. Le P. griseus Wall. Fluggee. Le P. Kirgamelie D. - - - - - - - - - _ Xvrganelre. Le P. Imcidas Por. . 5: : 7 1 EN Melamihkesa. Le P. longifolius 1. Heyn. . - - - . .- Eriocoecus. Le P. longifolrus Jaog - - - - - - - - -- Cicen. Le P. maliiflorus Por. . - - - - - - -- Menorda Le P. movilare Mig. + - - - - - - + - - Melanthese. Le P_ obscure h Roxb. - _- - = - . - - -. Glochidion. Le P. orbreularis K. _ _._ _- . . . .. Orinculerun. Le P. polygames Hochst. . - - - - -- - Flugyec. Le P. puberulus Mig. - - - - - . - - - - - AMÉSONENNE . Le P. pulcker Wall - - - - - - - - - .. Erioroccus. Le P. reeulatus Por. - - _ 2 - - - - .. Amisomeme. Le Préase Wall.-5e2:5 1120 due Goes Flugygen. Le P. rhammoides Reiz. - . - - . . - - - Melonthese. Le P. Reperioms Wall. . . - - . - - - -- Macræo. Le P. Simsiume Wall. . . - . . - _ _ . .. Melonthese. Le P. speciomms Jacq. - - . . - ... - - Xylophyll. ! Das PHYLLANTHUS (EUPHYLLANTHUS). 625 Le tPES/nC aa EE CPR re Sauropus. De erandre Rob: 1.0 Eriococcus. Le PA inclorus Wal RE Melanthesa. MER PM ERIS SU TUSS ce à Vi -fede e 14. : Le P. turbinatus Sims. . . . . . . . . …. Id. Le PSRErEUCOSUS TN EEE Pleiostemon. Der rurnosus Na EN NE luogea: Le P. vis-Idæa Kœn. . : . . . . . . .. Melanthesa. Le P. Wightianus Nall. . . . . . . : | Anisonemu. Cf. : Adans., Fam., IL, p. 356. Aubl., Guyan., Il, p. 927 et pl. 354. Beck., Bot. of N. and midd. Amer., p. 310. Benth., PI. Hartw., p. 90 et 250. — Voy. Sulph., p. 165. — FI.S. Amer., in Hook. Journ. (1843), p. 51. B1., Bijdr., p. 593. Boj., Hort. Maur., p. 279. Br. (R)., S.-Helen., p. 317. Casar., Dec., X, p. 88. Decand., Mém. Soc. Genèv., V, pl. 4. Don, FI. Nepal., p. 63. Endl., Gen. 5547 b. Forsk., Eg. Arab., p. 159 Forst., Prodr., p. 65. — Char. Gen, pl. 75. Geœertn., Er., IL, p. 125 et pl. 108. Gmel., Syst. nat., I, p. 203. Gray (A.), Man. (1856), p. 392. Griff., Icon. posth., p. 457, 47h et pl. 584. ETÀ Hassk., Hort. Bog., p. 241. Hook., Nig. fl, p. 175 et 510. — et Arn., Beech. Voy., p. 69 et 210. Jacq., Hort. Schænbr., II, pl. 193. Juss., Gen. (1789), p. 386. Juss. (A.), Monogr., p. 23 et pl. 5. Al., PI. Mey., p. 420. — ap. Seem., p. 105. ÆAunth, Am. équin., [, p. 418. Lamk, Encycl., XXIL, pl. 855. Lehm. (Ed.), PI. Preiss., 1, p. 179. L., Gen. 1050. — Hort. Cliff, p. 440. 40 Fr 626 E. BIOVULÉES. L. fil., Supp., p. M5. Lour., F1. Coch. (1790), p. 343 et 607. Mayc., Barbad., p. 370. Michz, El. Am. bor., I, p. 209. Mig., Symb. Sur., in Linn., XXI, p. 47S. Mirb., H. PL, IX, p. 348. 2 Muell., PL Austr., in Hook. Journ. (1856), p. 210 et 352. 1 — NN. Holl. austr., in Linn., XXV, p. 4M. Neck., Elem.. IL 11437. Nutt., Gen. (1818), p. 227. Poir., Encycel., V, p. 296 et seq. Pritz., Iconogr., p. 859. Retz., Observ., V, p. 29. Rich. (A.), Abyss., V, p. 254 — R.S. Cuba, XI, p. 215. Scheel. (A.), Flora (1853), p. 461. — Linn. (1847), p. 257. : — Line.(1852), p. 585. 4 Sond., Südrafr., in Linn., XXL, p. 132. ; Spackh, H. Vég., Il, p. 95. Span., F1. Tim., in Linn., XV, p. 318$. Spreng., Syst. ves., I. p. 19, 20, 24 et 1. Sir, FI. Ind. occ., IL, p. 1101. Thumb., El. Cap., p. 499. Vañl, Symb., Il, p. 95. Voight., Mort. Calc. p.153. Walp., Ann. bot. I, p. 360, et II, p. 574. Walth., Carol., p. 228. Wight, Icon., 1894-1895. W.., Sp., VI p. 575. Sect. C. — Eveuica Gerin. Embelica Bo]. + Dichelactina Hance. (PL. XXIV ; fig. 20-2h-) Fleurs monoïques. Fceur MALE. — Calice à six divisions imbriquées. Disque composé de six glandes alternes avec les sépales, souvent très petites (£. officinalis, fig. A). Androcée consistant en une colonne cylindrique centrale qui PHYLLANTHUS (EMBLICA). 627 supporte trois anthères superposées aux trois divisions extérieures du calice, extrorses, apiculées, s’ouvrant longitudinalement (fig. 26). Fceur FEMELLE. — Style ordinairement plus long et plus divisé que chez les Xylophylla et les Euphyllanthus, ramifié. Disque hypogyne continu, très développé, cupuliforme, entourant l'ovaire (fig. 23, g). Frurr à péricarpe assez épais et charnu, tricoque. Coques bivalves et dispermes. Arbres et arbustes de l'Inde, etc., à feuilles petites, étroites, bisti- pulées, alternes et distiques, très rapprochées et simulant sur les ra- meaux les pinnules d’une feuille composée, caduques, portant à leur aisselle des fleurs en cyme d’un seul ou des deux sexes. Ogs. — Il faut rattacher aux Æmblica le genre Dichelactina Hance, qui n'en diffère ni par le type floral, ni l'inflorescence, ni le fruit, ni les organes de la végétation. On aurait tort de les distinguer par la présence ou l’absence de disque dans la fleur mâle, car les Æmblica ont des glandes, et dans l’£. officinalis, par exemple, quoiqu'elles soient assez petites pour avoir échappé à d’habiles observa. teurs, il est possible de constater leur présence (fig. 20). E. 1. P. emblica L. — Emblicu officinalis Gærtn. 2. P. nodicaulis. — Dichelactina nodicaulis Hanc. Cf. : Benth., Hook. Journ. (1854), p. 8. BI, Bijdr., p. 590. Boj., Hort. Maur., p. 279. Endl., Gen. 5850. Goœrtn., Kr., Il, p. 122 et pl. 108. Hance, PI. Chin. austr., I, p. 2. Juss. (A.), Monogr., p. 20 et pl. 5. Lodd., Cabin., pl. 548. Lour., FI. Coch. (1790), p. 552. Mirb., H. PI., IX, p. 352. Poir., Encycl., V, p. 301. Rheed., Malab., I, p. 69 et pl. 28. Boxb., FI. Ind., IT, p. 671. Rumpk., Amb., VI, I, pl. 1. Spach, H. vég., Il, p. 95. Spreng., Syst. veg., IT, p. 20, Walp., Ann. bot, ILE, p. 375. Wendl., Beob., pl. 4. Wight, Icon., 1896. W., Sp., VIT, p. 587. Tr Re 628 E. BIOVULÉES. Sert. D. — Nacre Wighi (non Lindl.). Fleurs monoïques. Five mare. — Calice gamosépale à six divisions imbriquées. Disque de ax glandes alternes avec les sépales. Androcée de 3 étamines super- posées aux trois sépales extérieurs. Fileïs entièrement libres, souvent renflés à leur parüe supérieure (M. Gardneriana!). Anthères extrorses, à déhiscence longitudinale. ] Fe reueuse. — Calice à 3-6 divisions imbriquées. Disque hypogyne circulaire, continu, cupuliforme. Ovaire à trois loges biovulées. N + Ixmonrsonæ en eymes axillaires. Fleur femelle centrale ou solitaire x x myrtifolia Night (herb. Perad..) 2 2. M Gordnerioma Thw. (berb. Peraÿ.). LA 7 CE : Wright, lcon., V, 1901-1902. . ni. Le dy à À # , +" 4 ‘ , EE 4 Seci. E. — Oxasrrus. P * A tt : * (PI. XXIV, fig. 15-19.) 4 Fleurs monoïques (ou diviques?). | Five mare. — Calice gamosépale à six divisions disposées sur deux _ AR | rangées aliernes; préfloraison imbriquée. Disque de six glandes globe a S leuses, libres, alternes avec les sépales. Androcée supporté par une + =. colonne centrale cylindrique à la base, puis terminée en cône. Avant sa terminaison, ceïte colonne s’élargit en connectif triangulaire, et la moitié de chacun des côtés de ce triangle est occupée par une lose * _ d’anthère (fig. 16). Chaque anthère est donc formée de deux loges [ ” oroïdes, séparées à leur base, convergentes par leur sommet vers 3 les angles du connecüf triangulaire’ Elle est superposée à un des sé- ; d extérieurs, et la déhiscence, en réalité longitudinale et latérale, : * , parait transversale par suite de la direction horizontale que prennent s à les anïhères. At-dessus d'elles, la colonne commune s'élève et finit en _ Fieve semeux. — Calice gamosépale à 5-6 dimsiozs; préfloraison ET à» imbriquée. Disque glanduleux bypogyne, en forme de cupule poly- Le à + vu | à PHYLLANTHUS (MACRÆA. — OXALISTYLIS. — CERAMANTHUS). 629 sonale (fig. 17). Ovaire polyédrique, à côtes verticales saillantes, répon- dant aux trois loges et superposées aux sépales 1, 2 et 3; s’effilant au sommet pour se continuer en un style dressé, cylindrique. Celui-ci se divise en trois longues branches, également dressées (fig. 17), qui s’apla- tissent et s'éloignent vers leur extrémité en un éventail, dont le bord libre, réfléchi en dehors, est finement denté et lacinié (/ig. 18). Loges ovariennes biovulées; ovules collatéraux, recouverts d’un obturateur transversal commun (fig. 19). Plantes ligneuses américaines, ayant le port des Asterandra, à feuilles alternes, bistipulées. Pétiole court; limbe ovale-aigu, acuminé, obtus à la base, penninerve, réticulé. INFLORESCENCES axillaires en cymes. Fleurs mâles en touffes serrées, à pédicelles grêles: fleurs mâles en cymes pauciflores; pédicelle long et roide. Ogs. — Cette plante, n’ayant que trois étamines, ne peut être confondue avec le Phyllanthus cornifolius K., dont elle a d’ailleurs le port et la fleur femelle, non plus qu'avec le P. floribundus K., qui a jusqu'à dix étamines. Il convient done d'établir pour elle une section spéciale qui sert de transition entre les vrais Phyl- lanthus triandres et les Asferandra. E. O. Kunthiana + (coll. Kunth, herb. Mus. — Id. herb. Houllet). Cf. : A. B. K., Nov. gen. etsp., Il, p. 86 et pl. 107-108. Sect, F. -—- CErAMANTHUS Hassk. (PI. XXV, fig. 22-24.) Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à six divisions profondes, disposées sur deux rangées alternes ; préfloraison imbriquée. Disque glanduleux urcéolé, indivis, à bords finement dentés (fig. 22, d), enveloppant presque complétement l'androcée. Celui-ci est porté sur une colonne centrale cylindrique, élargie à sa base et terminée en pointe mousse au sommet, qui porte latéralement trois anthères adnées, extrorses, à deux loges, dont la déhiscence est longitudinale (fig. 28), et qui sont super- posées aux trois divisions extérieures du périanthe. FLeur FEMELLE. — Calice et disque comme dans la fleur mâle (fig. 24). Ovaire pyriforme à trois loges superposées aux sépales extérieurs. Style cylindrique se continuant insensiblement avec le sommet rétréei de l'ovaire et surmonté de trois divisions stigmatiques, larges, charnues, ." 630 E. BIOYULÉES. subbilobées à leur extrémité, réfléchies. C’est la seule portion du gynécée qui dépasse l'ouverture supérieure de l'enceinte formée par le disque hypogyne. Loges biovulées. Ovules collatéraux, coiffés d’un obturateur. Facir capsulaire tricoque garni du calice persistant. Coques bivalves et dispermes. Arbustesde Java, dont toutes les parties sont glabres et lisses. Rameaux grêles et élégants, cylindriques inférieurement, anguleux au sommet (Hassk.). Feuilles alternes, distiques, simples, entières, ovales-oblongues, acuminées, penninerves, réticulées à la face inférieure, qui est terne, tandis que la supérieure est lisse, foncée ; pétiole très court, accompagné de deux stipules latérales petites, laciniées, caduques. IxFLorescencss axillairesen cymes. Fleurs supportées par un très court pédicelle ; femelles terminales et centrales, mâles à la périphérie. Ors. — À part le port et la forme du pistil, caractères de pen de valeur, le Ceramanthus ne diffère des Phyllanthus que par le disque hypogyne qui enve- loppe l'ovaire, comme chez les Emblica; comme ceux-ci, il ne peut done consti- tuer qu’une section dans le genre Phyllanthus. E. C_ gracilis Hassk. (coll. Mor. et Zoll., n. 1143). æ Cf: Endl., Gen. 584h: (Supp., IV, p. 92}. Hassk., Hort. Bog., p. 240. 483. Phyllanthus à glandes du disque sup. aux sépales. AGYNENA L. Agynaia Hassk. (PI: XXIV, fig. 10-44.) Fleurs monoïques. Freur mare. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes ; préflo- raison quinconciale ; ou à six divisions formant deux rangées alternes ; préfloraison imbriquée. Disque à cinq ou six lobes allongés, aplatis, par- fois pétaloïdes (fig. 10, g), superposés aux sépales. Androcée : colonne centrale élargie à. son sommet en un chapiteau trigone portant trois anthères à deux loges tres distinctes, s’ouvrant par une fente lonaitu- dinale. Ces anthères, superposées aux trois sépales extérieurs, sont extrorses dans le bouton. et, lors de l’anthèse, regardent tout à fait AGYNEIA. 631 en bas et occupent la face inférieure du chapiteau ci-dessus indiqué (Ag. 11). FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à 5-6 divisions, disposées comme dans la fleur mâle. Ovaire à trois loges biovulées ; ovoïde dans le jeune âge et se continuant à son sommet par le style; mais plus tard (voy. p. 158) ce sommet se déprime en une fossetteou godet hémisphérique dont la concavité regarde en haut, et le style se trouve alors implanté au fond (fig. 12). Il se divise en trois branches divergentes, enroulées, bifides à leur sommet, superposées aux loges de l'ovaire. Ovules collaté- raux, amphitropes, pendus, à micropyle supérieur et extérieur, à pri- mine lâche, celluleuse, prolongée en un exostome tubuleux. Fruit capsulaire ou subcharnu, tricoque. Coques bivalves etdispermes. Graines étroites, allongées, amphitropes, courbées suivant leur longueur (fig. 1h), à hile long et concave (fig. 14 et 15, h). Arbustes ou plantes herbacées indiennes et africaines, molles, à sue aqueux abondant. Feuilles alternes ou subopposées par suite du grand rapprochement des tours de spire qu'elles forment. Limbe presque sessile, arrondi ou ovale, obtus ou échaneré au sommet; deux stipules latérales caduques, étroites, souvent blanches. INFLORESCENCE. — Cymes axillaires ; une ou deux fleurs femelles cen- trales, terminales, portées par des pédicelles plus gros et plus longs que ceux des fleurs mâles, qui sont latérales, très petites; les femelles sont aussi parfois solitaires à l’aisselle d’une feuille, avec deux bractées laté- rales stériles. Ons. — Les véritables Agyneia, qui sont des PAyllanthus à disque pétaloïde, dont les lobes se superposent aux sépales, appartiennent à l’ancien continent. Leur graine amphitrope a été étudiée page 186. E. 1. À. #mpubes Vent. (mss., in herb. prop., coll. Deless. — Id. herb. Juss, ex hort. Par., 1757). 2. A. bacciformis. — À. phyllanthoides Spreng. — Phyllanthus bacciformis L. (Vahlmss., 1799, in herb. Juss. — Id. herb. Mus., coll, Lesche- nault. — Id. herb. Leyde. — Id. coil. Gaudich., Bonite. — Id. herb. Perad., n. 2130. — Id. coll. Reynaud. — Id. coll. Commers. — Id. herb. Vaillant. — Id. coll. Boivin). L'A. obliqua W. et l'A. multilocularis W. appartiennent, d’après A. de Jussieu, au genre (rlochidion. L’A. tetrandra Wall. (Cat. , n. 7951) est le Cluytia semper florens Roxb., qui appar- tient au genre Si/væa. L + 7 652 E. BIOVULÉES. C£ : BL., Büjr., p- 5%. Boj., Hort. Maur., p. 280. Emil., Gen. 5853. Hessk., Hort. Bos., p. 240. — PL Jv. rar., p. 262. — PI Jav., im Flora (1842), Bail, IE, p. 40. Juss., Gen. (1789), p. 387. Jus (4), Monosr., p 24 et pl. 6. Ææmig, Aon., L p. 7. Lamk, Encyel., I, p. 54 et pl 797, ñs 2 L., Gen., 1830, — Mant., p. 296. Borb., F1. Ind., HN, p. 661. Sprezg., Syst. ves., IL, p 419. Vent., Mém. Soc. h. n. Par. (1799), 5. — Jard. Cas, U, pl. 25. Voigkt., Hort. Cale., p. 152. Wrokt, Veon., V, 1893. Wilid., Spee., p. 568-582. — Act eur. nat. Berl., IV, p_ 206: . 189. Phyllanthus sans disque. MELANTHESA, B1. ? Breynia, Forst. (non Plum.). Phyllanthus % A. Juss. et Aucit. Fleurs monoïques. Freur mars. — Calice gamosépale en forme de cloche ou de cornet, dont l'ouverture est formée par six dents conniventes, courtes, arron- dies, dont trois plus extérieures et trois plus intérieures, alternes avecles précédentes ; préfloraison imbriquée. Androcéesupporté par une colonne centrale incluse, naissant du fond du cornet et terminée par un sommet tricuspide poriant laiéralement trois anthères adnées, superposées anx divisions extérieures du périanthe, extrorses, bilocalaires, à déhiscence lonsiindinale. Fieue reueise. — Calice gamosépale urcéolé, ou turbmé, à six dimi- sions persistantes, dont trois extérieures ei trois plus intérieuresalternes; préfloraison imbriquée. Ovaire globaleux ou pyriforme, à trois loges superposées aux sépales extérieurs. Style court se continuant avec le MELANTHESA. 633 sommet de l'ovaire et portant trois divisions stigmatiferes intérieure- ment, simples ou bilobées. Loges biovulées. Ovules pendus, collatéraux, coiffés d’un obturateur. Fruir demi-charnu, surtout supérieurement, où le péricarpe épaissi fait que la cavité des loges est rejetée vers la base, irès petite relative- ment au volume du fruit. Calice persistant plus ou moins soudé avec la base du fruit. Trois loges dispermes. Graines souvent creusées d’une cavité ombilicale (voy. page 186). Arbustes de l'Inde, de Java, etc., ayant le port des Phyllanthus, à feuilles alternes, simples, entières, penninerves, bistipulées, noireis- sant en général par la dessiccation. INFLORESCENCES en eymes axillaires (comme dans les Phyllanthus). Os. — Les Melanthesa n'ont de disque ni dans les fleurs mâles, ni dans les fleurs femelles ; par là ils sont complétement distincts des Phyllanthus, maisils se rappro- chent extrêmement, d’abord des Sauropus, puis des Glochidion. Cependant ils n’ont pas, comme les Sauropus, les glandes formées par la portion centrale des sépales. Des Glochidion, nous les distinguerions par le nombre des loges, si nous ne savions maintenant qu'il y a des G/ochidion triloculaires. Il ne reste plus alors, pour sépa- rer les deux genres, que la forme du périanthe, caractère de fort peu de valeur, il faut l'avouer, ainsi que le port et la coloration des feuilles desséchées ; là on peut dire que les deux types se confondent par les caractères essentiels. L’herbier du Muséum possède un échantillon indiqué comme le Z. disticha Forst. par Forster lui-même. C’est le Phyllanthus cernua des auteurs. L’échantillon placé sur la même feuille, et qui porte des fleurs mâles, est un Anisonema. Si le nom se rapporte au pre- mier rameau, il ne faudra considérer le genre Welanthesa que comme synonyme de Breynia. I] est difficile de trancher la question d’après les caractères que donne Forster, car il semble avoir eu affaire par hasard à des fleurs hermaphrodites, à moins que la plante qu’il a analysée ne fût même pas une Euphorbiacée. A ce genre se rapportent, dans l’herbier du Muséum de Paris et dans l’herbier Delessert, les plantes suivantes : E. M. rhamnoides Wight. (h. Perad., n. 2141). M. rhamnoïdes BI., non Wight (h. Leyd. — Id. coll. Mor., n. 177). M. virgata BI. (h. Leyd.). M. rubra BI. (h. Leyd.—non cat. Mor. 1094 et 1345, esp. du g. Anisonema). M. chinensis BI. (h. Leyd.). M. racemosa BI. (h. Leyd.). M. cernua Decsne (coll. Guichen., Timor. — Id. herb. Labill.). Breynia disticha (herb. Forst., partim). Phyllanthus lucidus Poir. (P. turbinatus Sims.). Phyllanthus tinctorius Vahl (mss., in h. Juss.). 634 E. BIOYULÉES. Phyllanthus tristis Juss. (h. Juss. — Id. coll. Leschen., n. 150). Ph. naviluri (coll. Metz, n. 1556). Ph. Simsiana Wall. Ph. vitis-idæa Kün. (coll. Metz, n. 681). . Coll. Verreaux, Austr., n.85 et 662. Coll. Gôring (1851), n. 256. Coll. Cumming, n. 540 et 1103. Coll. Leschenault, n. 169. C1. Gaudichaud (Bonite), n. 24, 263, 449, 162, 214 —37, 261, 89, 21 —265 et 262. C£. : Benth., Hook. Journ. (1854), p. 7. BI., Bijdr., p. 590. Endl., Gen. 5848. Forst., Char., pL 73. Gmel., Syst. nat., I, p. 204. Hassk., Hort. Bog., p. 241. Hook et Arn., Beech. Voy., p. 95 et 270. Juss. (A.), Monosr., p. 22 et pl. 5, fig. 16 B. Æl., PI. Mey., p. 420. Poir., Encycel., V, p. 298. Span., FI. Tim., in Linn., XV, p. 347. Wight, Icon. V, pl. 1897-98. 190. Melanthesa à sép. réfl. en cour. glandul. SAUROPUS B1. (PI. Il, fig. 19-22.) Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à six divisions disposées sur deux rangées alternes, soudées le plus souvent dans presque toute leur étendue et constituant un périanthe en forme de plateau étalé, circulaire, à peu près entier (S. rhamnoïdes, fig. 19) ou légèrement échanceré (S. albicans, fig. 21). Sépales membraneux, coriaces, s'épaississant et devenant glan- duleux vers leur base, de manière à former un disque en forme de rem- part, confondu avec la base de l’androcée et encadrant les anthères. Androcée constitué par une colonne centrale s’élargissant en un connectif triangulaire qui porte inférieurement, vers ses sommets, trois anthères superposées aux sépales extérieurs, horizontales, extrorses, à deux loges adnées, s’ouvrant longitudinalement (fig. 20). SAUROPUS. 635 FLeur FEMELLE. —- Calice gamosépale à six divisions disposées sur deux rangées alternes, formant un périanthe plan-orbiculé, analogue à celui de la fleur mâle, mais dont les divisions sont ordinairement plus dis- tinctes (S. rhamnoides). Leur épaississement basilaire forme également autour du gynécée un rempart glanduleux. Ovaire triloculaire, à loges biovulées, superposées aux sépales extérieurs; surmonté d’un style cylindrique dressé très court, puis divisé en trois branches réfléchies, horizontales, recouvrant le sommet de l'ovaire, puis se divisant en deux portions qui se courbent à leur extrémité, suivant le plan horizontal (fig. 22). Fruir capsulaire (ou charnu, BL), à endocarpe tricoque ; coques bivalves et dispermes ou monospermes par avortement. Graines irrégu- lières, déformées, à primine devenant charnue. Arbustes de l'Inde, ayant le port des Phyllanthus, à rameaux grêles, glabres, quelquefois grimpants. Feuilles alternes, souvent distiques, simples, entières, penninerves, glabres, accompagnées de deux stipules latérales caduques. INFLORESCENCES en cymes ou glomérules axillaires, pauciflores, réduites parfois à une fleur, surtout pour les femelles. Ogs.— Les Sauropus forment un genre très voisin des Melanthesa pour la symé- trie florale; mais avec l’androcée des Melanthesa, ils présentent la forme singulière du périanthe qui participe avec la base de l’androcée à la formation d’un disque glanduleux caractéristique encadrant les organes sexuels. E. 1. S. Gardneriana Wight (h. Perad., n. 2146). 2. $. albicans BI. (h. Leyd. — Id. coll. Commers. — Id. coll. Zoll. et Mor., n. 1593). 3. S. retroversa Wight (h. Perad., n. 3134). Espèce qui doit peut-être se confondre avec la précédente. L. S. ceratogynum Wight (h. Perad., n. 2855 ?). 5. S. rhamnoides BL. (herb. Leyd. — Id.? Cat. Mor., n. 680). A ce genre appartiennent, en outre, le n. 2135 de l’h. Perad. et le n. 2407 de la coll. Cumming ; le n. 2866 de la coll. Zoll. et Mor. et le Phyllanthus stricta Wall. (cat., n. 7933). Cf. : BL, Bijdr., p. 595. Endl., Gen. 5842. Hassk., Hort. Bog., p. 240. — PL Jav. rar., p. 268. — Retzia, p.162. Wight, Ycon., VI, 1951 et 1952. 636 E. BIOVULÉES. F Æ Melanthesa à 3-6 étamines, à ovaire plurilocukaire. GLOCHIDION Forsé. ? Agyneia Ÿ Roxb. Bradleia Banks. (ex Gærin.) + Gynoon A. Juss. CPL XXIV, fig. 4-9 ; pl. XXNIX, fig. 12-15.) Fleurs monoïques (ou dioïques?). FieuR Mare. — Calice gamosépale à cinq divisions, préfloraison quinconciale; ou à six divisions, préfloraison imbriquée. Androcée sup- porté par une colonne centrale conique ou cylindrique et constitué, ou par trois anthères oblongues, extrorses. sessiles sur la colonne centrale, à deux loges étroites, verticales, déhiscentes par une fente longitudinale. rapprochées ou parfaitement distinctes et simulant six anthères uniloeu- laires, ou, très rarement, par 4-6 anthères biloculaires. Au-dessus des anthères se prolonge leur connectif étroit, aigu, apiculaire, parfois glan- duleux et de couleur foncée (pl. XXIV, fig. 1. et pl. XXNIL, fig. 45, ap). Fceur FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mäle. Ovaire globuleux, à sommet légèrement déprimé, ayant autant de côtes saillantes et de sillons verticaux interposés qu'il y a de loges à l'ovaire. Le nombre de ces loges varie de 3 à 6-8-10 (ou plus?), et quand il y en a autant que de sépales, elles leur sont superposées (pl. XXIV, fig. 3). Style unique d’abord, court, épais, parfois plus gros que l'ovaire, puis divisé en au- tant de lobes épais. obtus, qu’il y a de loges. Ces lobes sont ou très courts, peu distincts, ou étroits au sommet, aigus, divergents, cératiformes, ou presque entièrement réunis pour former un gros chapiteau qui sur- monte l'ovaire beaucoup plus petit que lui et le simule par les sillons peu profonds qu'il offre à sa surface (pl. XXNIL, fig. 13, 14, 15). Loges ovariennes biovulées. Ovules pendus, collatéraux d’abord, à mierepyle extérieur et supérieur, puis comprimés l’un par l’autre et déplacés de manière qu'ils deviennent plus ou moins superposés; leur micropyle esl bouché par un petit obturateur celluleux. Feuir capsulaire ou demi-charnu, à 3-6-$ loges (ou plus) saillantes; loges bivalves, dispermes. Graines rarement collatérales, plus souvent GLOCHIDION. 637 superposées, inégales, Insymétriques, comprimées, à double cavité, dont l’une, plus intérieure et plus grande, se trouve vide, dont l’autre entoure la première (pl. XXIV, fig. h, 5, 6, 7) et renferme dans un albumen laminaire contourné un embryon foliacé, également plié sur lui-même (fig. 8 et 9). Arbustes et arbrisseaux de l'Inde, de la Chine, de l'Océanie, à feuilles alternes, accompagnées de deux stipules latérales caduques. Pétiole court ou nul; feuilles peuninerves réticulées, épaisses et coriaces ou pubescentes, molles, entières ou finement dentées. INFLORESCENCES axillaires, en cymes ou glomérules, dont une ou quel- ques fleurs femelles occupent le centre, entourées par les mäles, beau- coup plus nombreuses. Ailleurs chaque inflorescence ne contient qu’une seule espèce de fleurs. Os. — Les Glochidion diffèrent des PAyllanthus parce qu'ils n’ont de disque, ni dans la fleur mâle, ni dans la fleur femelle, et généralement par le nombre des loges ; toutefois ce caractère n’est pas absolu, puisqu'il y a des Glochidion à ovaire triloculaire. Le genre Gynoon établi par A. de Jussieu ne peut êtremaintenu, parce que la forme singulière du style, qui rappelle, parmi les Euphorbiacées dispermes, celui des Accia, et son volume considérable, se modifient peu à peu, d'espèce en espèce, de manière à conduire par toutes les transitions possibles au petit style mamelonné de quelques Glochidion et aux lobes stigmatifères allongés et courbés en forme de corne de certains autres. Les organes de la végétation sont d’ailleurs identiques. À ce genre se rapportent les plantes suivantes, dans l’herbier du Muséum et dans la collection de M. Delessert. E. 1. Bridelia acumunata. Wall. (cat., n. 7885). Le pistil a ordinairement quatre loges, et les styles allongés, distincts, la forme de cornet. 2. Phyllanthus fagifolius Miq. (coll. Metz, n. 1465). = 3. Gl. taitense + (coll. Lépine, Taïti, n. 209). h. Gl. manoum + (ibid., n. 210). 5. Gl. majus + (ibid., n. 209). 6. Gl. sp. (coll. Griffith, ex h. Decsne). Fleurs femelles longuement pédicellées et à ovaires triloculaires ; cavités ovariennes n’occupant que la portion basilaire de l'organe. 7. Gl. sp. (coll. Cumming, n. 509), monoïque. Ovaire à 4-5 loges ; styles distincts, cornus. 8. Phyllanthus frondosus Wall. (cat , n. 7932 B). 9. Gl. littorale BL. (h. Leyd. — Id. coll. Leschen. — Id. coll. Mor., n. 3434). 10. Gl. obliquum Decsne (mss., in h. Mus.). Fleurs mâles 5-6-andres. ». S. e E. BIOVULÉES. 14. GL. rubrum BL (h. Leyde). Ovaire 3-locukaire. Style à 3 branches distinctes. 12. 6L sp. (coll. Cumm., n. 1591) Voisin du précédent, dont il diffère cependant. Ovaire à 3 loges; se rapproche de la forme Gynoon. 13. GL. sp. (col. Cumming., n. 1610). Ovaire pluriloculaire. Branches du style formant une grosse colonne dressée, allongée. 1%. GL. superbum + (coll. Ad. Delessert, Polo-Pinang). Ovaire à 3 loges: monoique ; larges feuilles réficulées, fomenteuses. 15. Bradlein pianate, Rosb. (Wall. cat. n. 7866 B). Ovaire multiloculaire. 16. Bridelio ovate, Wall. (cat., n. 7852). 17. Bradleio hirsuta, Rosb. (cat. Wall., n. 7861 B). Les divisions internes du calice sont auriculées; l'ovaire multiloculaire; lesloges n’occupent que là base de l'ovaire. — (Id. coll. Gaudich., n. 50%). 48. GL. conoronum, Wäg. (coll. Metz, n. 743 ei 791). Ovaire plariloculaire ; style rostré ; froit apiculé. 19. GL. sp. (Wall. coll. Népal, n. 30). Fleurs 3-andres. 20-35. GL xp. (herb. Perad., n. 68, 258, 2529, 3133 et 3156). 26. GL sp. (coll. Gandich., n. 88). Fleur mâle 3-5-andre ; ovaire à 3 loges. 27. GL. lucidum, BL. (h. Leyd. — Id. coll. Mor.. n. 117 et 2353). Ovaireplur:- oculaire. 28. Gl. sp. (coll. Fortune, 1856, n. 129). 29. Gl. arhorescens BL. (h. Leyde). Ovraire muläloculaire. 30. GL mocrocarpum BL (ibid. ). Ovaire multiloculaire. 31. G1L. obovatum., Sieb. et Zucc. (b. Lexd. — Id. coll. Fortun., n. 45). 32. G1. molle, BL (b. Levd. — Id. col. Mor., n. 1543 À — Id. ci. Calérs, 2. 164. — Id., coll Furet, n. 120. — Id. coll. Hombron, Astrokabe). . 33. GL. obscurum, BL (h. Leyde. — Id. coll. Mor., 2. 2469. — IL. cl. Leschen., n. 273). Ovaire moltiloculaire. 34. GL mnvluccunum, Lol. (coll., m. 2158). 35. Gl. gloucum., 81. (h. Levd. — Id, coll. Leschen., n. 422. — IG. coll. Mor., 2. 2751). 35-36. G1. sp. (coll. Gandich., m. 161 et 297, — m. 211). 37. G. sp. (coll. Montigny, 1855, n. 44i). 38. Gl.sp. (coll. Gandich., Mariann., n. 139). 39. Gl. ramifiorum. Forsi. (b. Forst., n. 191). KO. GL. zeylanicum, A. Juss. (Mss., in coll. Leschen.). 41. Gl. sp. (coll. Verreaux, 1844, m. 870, 7). 42-43. G1. sp. (coll. Mor., n. 2269 et n. 2882). B4. Phyllonthus sp. Nig. (coll. Metz, n. 136). Cette espèce et les plantes sui- vantes se rapprochent davantage de la forme Gynoon. 35. Bricdelio heterunthera Wal. (cet, n. 7813). Ovaire à 3 loges. L6. Braëdein lanceolario Wall. (cat. n. 7855 K). Ovaire à 3 loges. N7: Brisdelio zeylanica? (ss; im h. Labillard). Ovaire à 3 loges, | | | | | | | | | GLOCHIDION. — GLOCHIDIONOPSIS. 639 h8. GL. sp. (herb. Labill.). Ovaire à 7-8 loges. 49,50. GL. sp. (h. Perad., n. 342 et 2561). 51. Gl. sp. (coll. Leschen., n. 160). 52. Gl. sp. (coll. Verreaux, n. 591). C£. : Benth., Hook. Journ. (1854), p. 6. B1., Bijdr., p. 583. Boj., Hort. Maur., p. 278. Cav., Icon., pl. 371. Decsne, Merb. Tim., p. 153. Endl., Gen. 5855-5856. Forst., Prodr., p. 68. — Char. Gen., pl. 57. Gœærtn., Fr., Il, p. 127 et pl. 109. Hassk., PL. Jav., in Flora (1842), Beil. IT, p. 40. Hook., Niger fl, p.510. — et Arn., Beech. Voy., p. 210 et pl. 69. Juss. (A.), Monogr., p. 17, 18, et pl. 5. AT., PI Meyer, p. 120. Labill., N.-Caled., p. 75 et pl. 76-78. Lamk, Encyel., XXII, pl. 772. Roxb., F1. Ind., III, p. 695. Span., EL. Tim., in Linn., XV, p. 346. Spreng., Syst. veg., IT, p. 49. Voight., Hort. Calc., p. 152. Walp., Ann. bot., II, p. 631. Wight, Icon., V, pl. 1906-1909. — et Arn., Edinb. Phil. Journ., XIV, p. 299. Wilid., Sp. VUE, p. 568. Zoll., Obs. in Flora (1847), p. 663. 192, Glochidion à calice femelle 2-3-part., à ovaire 2-3-locul, GLOCHIDIONOPSIS 81. Glochidion % Zoll. (PI. XXVIÏ, fig. 16-17.) Fleurs monoïques: Fceur mare. — Calice gamosépale à six divisions profondes, disposées sur deux rangées alternes; préfloraison imbriquée. Androcée de 3 éta- re 610 E. BIOYULÉES. A ÊL D mipes superposées aux divisions extérieures du alice. Colonne centrale supportant les anthères cylindrique, un peu élargie à sa base, qui devient légèrement glanduleuse. Les anthères, extrorses, à deux loges adnées, verticales, bien distinctes. s'ouvrent par une fente longitudinale. Au- dessus d'elles se trouve uu prolongement apiculaire des connectifs, glanduleux, conique, de couleur foncée. : FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale à trois divisions profondes, finement pubescentes en dehors. longues, étroites, dont deux antérieures et une postérieure; préfloraison imbriquée; ou à deux divisions, dont l'une, antérieure, est complétement enveloppée par la postérieure dans la préfloraison. Ovaire globuleux, pubescent, à irois loges superposées chacune à un sépale, quaud il x en a trois, et quand il n’y en a que deux, l'une superposée au postérieur, les deux autres à l’antérieur (fig. 16). Stvle divisé en trois branches allongées, étroites, dressées d'abord, puis s'étalant en dehors, à sommet légèrement réfléchi. à face intérieure papilleuse et stigmatique. Loges biovulées. Ovules non collatéraux, mais plus ou moins superposés. Feuirr capsulaire tricoque, pubescent, muni du calice persistant. Coques dispermes. Graines attachées non au sommet de la loge, mais vers le milieu de son côté interne, comprimées, déformées. anguleuses, échancrées (fig. 17). Elles sont recouvertes de leur primine celluleuse, persistante, et se gonflant en une caroncule peu développée qui répond non au sommet de la graine. mais. vu sa déformation, à un point variable de sa hauteur. | Arbuste de Java, à feuilles alternes, distiques, ovales-oblongues, à face inférieure pubescente, soyeuse, à nervures pennées, réticulées. … IxrLorescexces axillaires, en cymes: les fleurs femelles centrales, presque sessiles: les mâles périphériques. portées par des pédicelles plus longs et plus grêles. Ogs. — Ce genre est très voisin des Glschidion, et mème on a voulu l'y fondre complétement. Il s'en distingue cependant par le périanthe de la fleur femelle, réduit à trois et souvent même à deux sépales, tandis que les vrais Glochidion en ont au moins cinq et généralement six. E. G. sericea, BI. (herb. Leyde). Cf. : BL., Bijdr.. p. 588. ÆEndl., Gen. 5554. Zoll., Obs. in Flora (1847), p. 663. 2 4 2% PUTRANJIVA. 641 193. Melanthesa à étamines souvent diadelph., à fruit charnu £- sp. PUTRANJIVA all. Nageia % Roxb. Pongolam Rheed. Fleurs dioïques. Freur MALE. — Calice gamosépale à 3-5 divisions étroites, aigués, inégales ; préfloraison.… Androcée composé de 3 (plus rarement) 2 éta- mines. Filets grêles, dressés, exserts, unis à leur base en une colonne centrale, dont un des trois peut être complétement libre et indépen- dant. Anthères globuleuses, biloculaires, extrorses, déhiscentes par une fente longitudinale. FLeur remezce. — Calice gamosépale à 5-6 divisions inégales, entières ou incisées au sommet; préflorason.. Ovaire ovoïde-oblong, à trois loges biovulées. Ovules collatéraux, pendus dans l'angle interne de la loge. Style aussitôt divisé en trois branches dressées, divergentes vers leur sommet, grêles d'abord, puis élargies et dilatées en un lobe stigma- tique pétaloïde, subpelté, entier ou découpé sur les bords. Fruir charnu, à endocarpe osseux, très dur, le plus souvent réduit, par avortement, à une loge monosperme. Graine pendue, anatrope ; albumen charnu abondant ; embryon à cotylédons ovales, larges, aplatis, subauriculés, triplinerves à la base. Radicule supère cylindrique. Arbres de l'Inde, à bois dur, blanchâtre, à feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales petites, pubescentes, caduques. Limbe oblong, lancéolé, glabre à l’âge adulte, à bords finement dentés. . IxrcorescencEs. — Fleurs mâles disposées en glomérules sur un axe commun court, axillaire. Fleurs femelles en cymes axillaires, le plus souvent réduites à une fleur longuement pédicellée. Ons. — M. Lindleyest le premier qui ait réuni les Putranjiva aux Euphorbiacées; il les a placés dans sa tribu des Buxées, à côté des Sarcococca. Ils n’ont, il est vrai, aucun rapport avec ce dernier genre, mais ils se rapprochent beaucoup des Phyl- lanthus dont ils ont à peu près l’androcée et l'ovaire dans le jeune âge. La forme de leurs styles rappelle beaucoup celui des Oxalistylis. Les principales différences à noter sont : 1° l’absence complète de disque; 2° une des étamines souvent indé- 13 # ne + hd pendanie du faisceau commun ; 5° l'avortement constant de deux loges et.de cinq graines dans Île fruit. 622 E. BIONULEES. E. P. Rorburghü, Wall (mss., in herb. Mus. PI. donn. à Gaudich., n. 761) — (e Wall) Nageia putranjipa Roxb. — (Id. herb. Himal., Strach. and Winierb., 1843. — Id. coll. Jacquemont. — Id. œll. Metz, n. 867. — id. cat. Wall, n. 6814, herb. Deless.). e C£ : Bn. Antid.. in Bull. Soc. Bot. (1857), p. 994. Endl., Gen. 1894. — Icon. IL p. 19. Lindl., Nat. syst (1836), p. 150. — Veg. Kingd. (1847), p. 282. Rheed.. Mort. Mal., VIL pl. 59. Rozb., FL Ind., IL p. 766. Royl., Himal., p. 347 et pl. 100. Tul., Antidesm., in Ann. sc. nat. (1851), p. 252. Wall. Cai., n.6814. — Tent. f. Nep., p.16. Wighi, Icon. 1876. Zoll., End. Arch., p. 108. 19%. Cicca à eur femelle d'Antidesma. _. COMETIA Dup.-Th. Fleurs dioïques. Fieur mare. — Calice gamosépale à quatre divisions profondes (ou moins) ; préfloraison imbriquée alternative, ou subvalvaire. Androcée composé d'autant d'étamines qu'il y a de divisions au calice, superposées à celles-ci. Filets courts, insérés au centre de la fleur. Anthères bilocu- laires, inirorses. à déhiscence longitudirale. Five FEMRuE. — ÇCalice gamosépale à cinq (?) divisions ; caduc. Disque hypogyne ansulaire. Ovaire uniloculaire surmonté d'un style élargi, charnu. orbieulaire. Loge biovulée. Ovules pendus, collatéraux;, anatropes, à micropyle tourné en haut et en dehors, à raphé regardant le placenta: surmontés d’un obiurateur celluleux épais. Feuir à mésocarpe charnu épais, à endecarpe ligneux, uniloculaire, contenant une seule graine pendue et rarement deux, à albumen charnu, épais, à embryon plan, large; coiylédons étalés, ovales; radi- cule cylindrique supère. Re," COMETIA. — APOROSA. 63 Grand arbrisseau de Madagascar, à rameaux glabres, à feuilles alternes; pétiole court; limbe ovale, entier, épais, coriace, glabre, lisse, penni- nerve, réticulé. IxrLorescence. — Fleurs mâles formant de petits chatons nombreux, multiples, sessiles à l’aisselle des feuilles. Chacun d’eux est formé d'écailles imbriquées très serrées. À Vaisselle de chacune d'elles est un petit glomérule triflore, réduit souvent à une fleur solitaire. Fleurs femelles pédicellées, en grappes (?) axillaires ou terminales, pauciflores. Os. — Quoique les fleurs femelles de cette plante aient un âge très avancé dans l'herbier du Muséum, on voit cependant qu'elles se rapprochent beaucoup de celles des Antidesma et des Æemicyclia. Les fleurs males seules différent par l'absence du disque et leur mode particulier d'inflorescence. E. C. Thouarsii + (herb. Dup.-Th. — Id. coll. Boiv., n. 2251. — 1d. coll. Rich. n. 668). e, 405. Comelia 2- andre, à gynécée 2- locul. APOROSA B1. Scepu Lindi. ? Lepidostachys Wall. (PL XXNII, fig. 23.) Fleurs dioïques. FLEUR MALE. — Calice gamosépale à quatre divisionsmembra- neuses (ou 3-5) égales deux à deux, dont une antérieure et une poslérieureet deux latérales ; préfloraison imbriquéealternative. Androcée composé de 2 étamines (ou 3-5) superposées à deux des sépales. Filets hbres, courts, inclus, insérés au centre de la fleur. Anthères bilocu- laires, introrses, globuleuses, à déhiscence longitudinale (fig. 23). FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à quatre divisions; préfloraison alternative, ou à 5-6 divisions; préiloraison imbriquée (Eudl.). Sépales entiers ou lobés. Ovaire à deux loges biovulées, superposées aux divisions extérieures du périanthe ; loges à paroi interne parfois chargée d’un faisceau de poils divergents , surmontées d’un style à deux divisions simples, entières, émarginées, ou crénelées, ou bifides, stigmatiques à 6h E. BIOVULÉES. leur face interne. Ovules collatéraux, pendus. à raphé interne, à micro- prle externe et supérieur, coiffés d'un obturateur celluleux. Feuir capsulaire ou demi-charnu. glabre ou chargé de poils, à deux loges biovulées, réduit souvent par avortement à une loge di- ou mono- sperme. Graines à primine celluleuse ou demi-charnue. Albumen charnu, embryon coloré: cotylédons aplatis, penninerves, subauriculés. Arbres de l'Inde, de la Chine. de Java, etc., à feuilles alternessimples, épaisses, coriaces, glabres ou pubescentes. accompagnées de deux stipules latérales caduques. parfois engaïnantes. IxrLorescences ordinairement axillaires: fleurs mäles disposées en chaions constitués par un axe chargé d’écailles alternes, coriaces, à l’aisselle desquelles se trouvent des glomérules de fleurs. Fleurs femelles situées à l’aisselle d’une écaille et formant une grappe courte et serrée. Os. — Ile ne puis séparer génériquement les Lepidostachys des Scepe. Si la caractéristique des premiers, telle que la donne Endlicher, était exacte, ils seraient simplement des Scepa qui, au lieu de deux étamines, en auraient mg. Tout d'ai- leurs, dans la fleur femelle, l'inflorescence, eic., serait identique. Or voici ce que m'a appris l'examen des Lepidostachys que possède l'herbier du Muséum Le L. Rozburghi de Wallich 2 dans la fleur mâle 3-4 ou 5 (et plus souvent 4) divisions calicinales. L'androcée est le plus souvent de deux étamines, ei ce n'est pas d’une manière constante qu'on en trouve un nombre plus élevé. Cela n'arrive même jamais sur certains échantillons, comme œux de la collection 1. Hooker et Thomson, par exemple. Les filets partent du centre dela fleur ; les anthères, teintes en violet ou en vert, sont à deux loges, introrses et déhiscentes par une fente lon- gitudinale. L’ovaire a deux loges; chacune renferme deux ovules collatéraux, anatropes, suspendus, avec le raphé en dedans, le micropyle en haut et en dehors ; tous deux sont coiffés d’un obturateur commun. Dans le fruit, un seul de ces quatre ovales se développe ordinairement, et, déjetant la cloison, oblitère une des deux loges de l'ovaire et remplit entièrement l’autre. De mème le Z. parvifiora Planch. a le calice de la fleur mâle le plus souvent à quatre divisions; la préfloraison en est d'ordinaire imbriquée, alternative. Deux éiamines partent du centre de la fleur, superposées à deux des sépales ; les anthères sont également introrses, biloculaires, à déhiscence longitudmale. Si donc les plantes qui viennent d’être analysées sont des Zepidostachys, ce genre ne saurait être maintenu et doit se confondre avec les Scepa. Je crois d’ailleurs avoir démontré que les Scepa avaient absolument la fleur femelle d'un Fluggea à ovaire biloculaire, avant les avortements tardifs qu'on y cbserve, et que la fleur mèle était celle d'un Æemicicea, d'un Palenga, ou encore d'un Putranjiva diandre. APOROSA. —— HEMICICCA. CAS E. 1. À. Lyndleyana — Scepa Lyndleyana Wight (coll. Metz, n. 352. — Id. coll. Hook. et Thoms., n. 171, 172 et 677). 2. A. affinis + (herb. Perad., n. 2153). 3. À. Thwaithesi + (herb. Perad., n. 30). 4. À. Tulasneana + —Scepa nücrostachys Tul. (herb. Lindl. — Id. coll. Wall. n. 591). 5. À. aurita — Scepa aurita Tul. (coll. Cum., n. 860). 6. A. sinensis— Scepa chinensis Benth. (coll. Furet, n. 21, 22. — Id. col' Calléry, n. 258). 7. A. Cumingiana + (coll. Cum., n. 3724). 8. À. villosa — Lepidostachys ? villosa Wall. (cat., n. 7298 A). = Scepa vil- losa Lindl. 9. À. Roxburghii — Lepidostachys Roxburghii Wall. (cat., n. 6816. — id. coll. Hook. et Thoms., n. 166, 167, 168) — Alnus integrifolia Roxk. 10. À. Planchoniana f — Lepidostachys parviflora Planch. (coll. Hook, et Thoms., n. 1095 A). 41. A. frutescens B1? (coll. Zoll. et Mor., n. 654). Cf. : B1., Bijdr., p. 514. Bn., Scep., in Bull. Soc. Bot. (1857), p. 993. Benth., FI. Hongk., in Hook. Journ. (1854), p. 72. Endl., Gen. 1877, 1897 et 1898. Griff., Icon. posth., [, p.202 et pl. 64, et IT, p. 107 et pl. 565. Hook., Nig. fl, p. 515. Lindl., Nat. Syst. (1836), p.171. — Jntrod. (édit. I, p. 441). — Vegs. Kingd. (1847), p. 283 et pl. Meisn., Gen., p. 258. Planch., Aff, et Syn., in Ann. se. nat. Roxb., F1. ind., IE, p. 580. Tul., Antid., in Ann. sc. nat. (1851), p. 253. Wall., Cat., n. 6816, 7298-99. Wiyht, Xcon., Il, 361. 496. Cicca à androcée diandre, HEMICICCA. Fleurs monoïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à quatre divisions (parfois cinq); préfloraison imbriquée alternative. Disque de quatre ou cinq glandes alternes avec les divisions du périanthe. Androcée de 2 étamines super- LL FR - fs » < 616 E. BIOVULÉES. posées aux sépales extérieurs. Filets libres, insérés au centre de la fleur, : épaissis vers leur base, claviformes, subulés. Anthères ovales, bilocu- laires, à déhiscence longitudinale sublatérale, extrorses. Freur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions; préfloraison quinconciale. Disque hypogyre composé de cinq glandes aliernes avec les sépales: Ovaire à à trois loges biovulées.. Style divisé en trois branches simples; r é , enroulées, subulées, lisses en dehors, papilleuses et stigma ledans. A > Japon, ayant le port des Cicca. Rameaux arrondis portant de distance en distance des bourgeons écailleux, imbriqués, du cenire desquels sortent les jeunes rameaux chargés de feuilles et de fleurs. Feuilles alternes, petites, ovales, lisses, entières, à pétiole court, accom- pagné de deux stipules latérales larges, écailleuses, brunâtres. IxesorEscENcEs axillaires en cymes composées de fleurs ou entière- ment mâles, ou accompagnées de 1-3 fleurs femelles; toutes sont portées pamdes pédicelles grèles. OBs. — Cette plante a été donnée à l'herbier du Muséum par M. Blume, sous le h nom de Phyllanthus. Les fleurs mâles n’ont que deux étamines avec 4-5 sépales, comme les Epistylium, mais les étamines ne sont pas monadelphes: elles sont libres comme chez les Palenga, qui se distinguent par leur calice à deux folioles, et ” qui d'ailleurs n'ont pas de disque, suivant la description et la figure données par M Tin E. Z. Japonica + (herb. Leyd.]. 197. Phyllanthus à cal. m. 4-mère, à andr, 2-andre. EPISTYLIUM S2. + Ériococcus Hassk. Omphalea + Sw. Phyllanthus + Roxb. —Wall. ? Reïdia Wight. Fleurs monoïques ou dioïques. Freur mare. —Calice gamosépale à quatre divisions inégales, entières ou finement dentées sur les bords, dont deux extérieæres plus petites et deux intérieures alternes avec les précédentes; préfloraison imbriquée alternative. Disque de quatre glandes alternes avec les sépales. Androcée à EPISTYLIUM. 617 de 2 étamines superposées aux sépales extérieurs. Une colonne cen- trale épaisse, charnue, dressée, supporte à son sommet deux anthères latérales, horizontales, extrorses, à deux loges divariquées adnées, déhiscentes par une fente longitudiuale (eomme chez les Scepasma). FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale à cinq divisions profondes (plus rarement 4 ou 6); préfloraison quinconciale. Disque de cinq glandes alternes avec les sépales, libres ou plus ou moins soudées par la base. Ovaire à trois loges biovulées, globuleux, charnu, surmonté d’un style à trois branches bifides; branches courtes, épaisses, aplaties, ou plus longues, plus étroites, dressées. Ovules collatéraux , amphitropes, coiffés d’un obturateur celluleux. Fruir capsulaire tricoque. Coques bivalves, dispermes ou monospermes par avortement. Arbres et arbustes de deux hémisphères, à rameaux arrondis, glabres, à feuilles alternes, sessiles ou brièvement pétiolées, accompagnées de deux stipules latérales caduques. Limbe simple, entier, ovale aigu, glabre, lisse, penninerve, réticulé, ayant les deux moitiés parfois in- symétriques. INFLORESCENCES axillaires en cymes, comprenant un nombre variable de fleurs, les femelles centrales ou isolées, les mâles périphériques. Ces dernières ont les pédicelles beaucoup plus grêles et plus courts que les femelles, qui peuvent même les présenter extrèmement allongés dans les espèces asiatiques. OBs. — Ce genre a été créé par Swartz pour deux plantes de la Jamaïque qui se rapprochent beaucoup des Scepasma. Elles n’en diffèrent que par le nombre des loges ovariennes, et à ce compte ces derniers pourraient bien ne former qu'une section du genre Epistylium. Les Eriococcus ne présentent dans leurs fleurs aucun carac- tère distinctif appréciable ; la longueur des pédicelles est seulement moins consi- dérable chez les Æpistylium. Je réunirai donc les deux genres en un seul où l’on pourra établir deux sections. Sect. À. — Eurrisryzium (Omphalea & Sw.). Pédicelles floraux courts; lobes du style épais et larges. Plantes américaines. à E. £, axillare. Sw. (mss., in herb. Vent.). Do. 2 "6418 E. BIOVULÉES. Sect. B. — Errocoocus Hassé. , € È Reidia Thw. * Phyllanthus : Roxb.-Wall. Pédicelles floraux souvent très longs, surtout pour les fleurs femelles ; ” diisions dustyle plus étroites ei plus longues. Plantes de l’ancien monde. E. L Æ_ gracilis Hassk (coll. Mor. et Zoll., n. 1553 et B). ÆE. cordifolius + — Reïdia sp. Thw.(mss.. in herb. Perad., n. 2145). Æ. Roxburghi + — Phyllonthus tetrandrus Roxb. (ex Wall, mss., m coll. Gandich., n. 476. — Id. cat. Wall., n_. 7972 et 7036). h. E. glaucescens + — Eriocorcus glaucescens ZoM. (coll. Mor. et Zoll, n. 2701. — Id. coll. Perrotet, 1840, n. 102) E. phyllanthoides + — Reidia sp. Thw. (mss. im herb. Perad., n_ 71) — Phyllonthus longifolius herb. Heyne (ex Wall. cat., n. 7905). Espèce très voisme de la précédente. 6. Æ. pulcher + — Phyllanthus pulcher, Wall. (eat., n. 7809). E. seylanieus + — Reidia sp. Thw. (mss., in h. Perad., n. 432). CF. : Endl., Gen. 5858 ei 5858 (sup. IN, p. 93). Juss. (4.), Monosr., p. 17 etpl. 3. Hossk., Mori. Boz., p. 242. Rozb., El. Ind., UE, p. 674. Son, EL. Ind. occ., p. 1095 et pL 22 Wight, Vcon., V, pl. 1908-1914. W.. Sp, VII, p. 570. 198. Epistylium à ovaäre ploriloculaire. SCEPASMA B1. (PI. XXY, fig. 10-15.) Fleurs monoïiques. Figure mare. — Calice gamosépale à quatre divisions égales ou imé- gales (fig. 10;; préfloraison imbriquée alternative (fig. 13). Disque de quatre glandes libres, alternes avec les sépales. Androcée de 2 éta- mines superposées aux deux sépales extérieurs. Colonne centrale étroite à la base, renflée ei charnue supérieurement, portant latéralement à son sommet deux anthères sessiles, à deux loges couchées presque hori- ER SCEPASMA. —- PALENGA. 619 zontalement, adnées, divariquées, unies à leur sommet par un connectif étroit, s’écartant par l’autre extrémité de toute la largeur du support commun, déhiscentes par une fente longitudinale que la direction des anthères rend presque transversale (fig. 10, 12). FLeur FEMELLE. — Calice gamosépale persistant, à cinq divisions profondes; préfloraison quinconciale. Disque glanduleux hypogyne, à cinq lobes alternes avec les sépales (fig. 1h, 15). Ovaire globuleux à cinq côtes saillantes, à cinq sillons verticaux, à cinq loges superposées aux sépales (ou plus, 6-7-8). Loges biovulées. Style divisé en autant de lan- guettes qu'il y a de loges, courtes, à sommet légèrement réfléchi, émar- giné, bilobé. Fruir capsulaire, muni du calice persistant, à 5-8 loges bivalves et dispermes, plus souvent monospermes par avortement. Arbustes rameux de Java. Les jeunes rameaux subquadrigones partent en grand nombre des tiges à peu près à une même hauteur. Ils sont chargés de feuilles alternes, distiques, et simulent une feuille composée pennée. Chaque feuille est simple, entière, presque sessile, accompagnée de deux petites stipules latérales caduques. Limbe lisse, coriace, penni- nerve, à deux moitiés très dissemblables, donnant à l’ensemble une forme trapézoïde (fig. 16). INFLORESCENCES axillaires en glomérules pauciflores, réduits à une ou deux fleurs pour les femelles. Oss. — Les Scepasma ont un port tout à fait spécial qui se rapproche de celui des Reidia. Vs ne diffèrent guère des Æpistylium que par le nombre des loges de l'ovaire. Comme d’ailleurs les caractères essentiels sont identiques, on pourrait peut-être réunir comme section les Scepasma aux Epistylium. E. S. buxifolia BI. (herb. Leyd. — Id. coll. Leschen., n. 538. — Id. h. Labil- lard. — Id? coll. Güring., 14851, n. 252.) | Cf. B1., Bijdr., p. 552. 199. Hemicicca à calice 2-mère, à oveire biloculaire. PALENGA Thu. » Fleurs dioïques. Freur mare. — Calice à deux sépales concaves, opposés, dont l’un recouvre l’autre par ses deux bords. Androcée composé de 2 étamines % 650 | E. BIOYULÉES. superposées aux sépales. Filets linéaires, dressés, libres, insérés au centre du réceptacle. Anthères extrorses, oblongues, biloculaires. à déhiscence longitudinale. Fceur FEMELLE: — (alice à quatre sépales imbriqués, dont deux ex- térieurs et deux intérieurs (l'un des quatre peut avorter). Ovaire oblong, à deux loges superposées aux sépales extérieurs (P. seylanica Thw..\. Style nul, stigmate à deux lobes sessiles, discoïdes, superposés aux loges de l'ovaire. Loges biovulées. Ovules pendus. collatéraux, surmontés d’un obturateur commun. Frur oblong. subcharnu, à endocarpe crustacé, monosperme par avoriement. Graine oblongue, à testa membraneux. à hile latéral éga- lant à peu près en longueur celle de la graine. Embrvyon placé dans l'axe d'un albumen charnu. Cotylédons oblongs. portant sept nervures par- tant d'un point commun. Radicule cylindrique, supère. Grand arbre de Cevlan, à rameaux arrondis, à feuilles lisses, laneéo- lées. acuminées, obliques. penninerviées, garnies à la face inférieure de points glanduleux épars: pétiole muni de deux stipules de petite taille. Ixrcorescences axillaires. en cymes fasciculées. Les femelles sont or- dinairement ternées. une terminale ei deux latérales. E. P. =eylanica Thw. (h. Perad., n. 3349). Cf. Thuo., Hook. Journ. (1856), p. 270 et pl. VIL, c. N. ETPHORBIACÉES BIOVULÉES POLYGAMES A LOGES CLOISONNÉES (CALLITRICHIDÉES). 200. Palenga à élamines alternes arec les sépales. CALLITRICHE L. (PI. XXI, fig. 28-33.) Fleurs monoïques ou polygames. FLeur mare. — Calice de deux sépales latéraux; préfloraison imbri- quée (fig. 25). Androcée de 2 étamines insérées sur un réceplacle con- vexe, alternes avec les sépales , ou réduit à une seule étamine. Filets libres, dressés, exserts dans l’anthèse : anthères réniformes, déhiscentes par une fente semi-circulaire, latérale. CALLITRICHE. 651 FLeur FEMELLE. — Calice comme dans la fleur mâle. Ovaire libre, su- père, à deux loges superposées aux sépales, divisées chacune en deux demi-loges par une fausse cloison ; slyle aussitôt divisé en deux bran- ches simples, étroites, superposées aux loges (fig. 29). Loges ovariennes biovulées. Ovules collatéraux, pendus, anatropes. à raphé intérieur, à micropyle dirigé en haut et en dehors, à exostome épaissi, caronculeux (fig. 33), coiffé d’une petite saillie celluleuse émanée du placenta. FLEUR HERMAPHRODITE. — Deux sépales latéraux ; deux étamines al- ternes aux sépales (ou une seule); deux loges ovariennes superposées aux sépales. Fruir capsulaire dicoque. Coques bivalves, divisées elles-mêmes en deux demi-coques par dédoublement de la fausse cloison. Demi-coques monospermes. Graines pendues, anatropes, surmontées d’une caroncule exostomique charnue.-Albumen charnu; embryon à radicule supère. Herbes aquatiques annuelles ou vivaces, à tiges grêles, à feuilles op- posées, simples, entières, polymorphes. INFLORESCENCES axillaires; fleurs solitaires, Ons. — Les Callitriche ont absolument les ovules et les graines des Euphorbia- cées ; ils n’ont que deux loges ovariennes dans le jeune àge, et deux ovules dans chacune de celles-ci. Ce n’est que consécutivement qu’une fausse cloison s’interpose dans chaque loge aux deux ovules collatéraux. J'ai développé ces faits dans le Bulletin de la Société botanique de France (juin 1857). Cf. : D.C., Prodr., IL, p. 70. Dill., Gen., p. 119 et pl. 6. Endl., Gen., 1830. ÆAutz., Reich., Ic. crit., 1179-1220. Gœærtn., Fruct., 1, p. 330 et pl. 68. Germ. et Coss., F1, p. 491. L., Gen. 13. MNees, Gen. VIT, pl. 44. Rich., in Dict. Orb., I, p. 59. Schkurh., pl. I. Wight, Icon., VI, 1947. 652 EUPHORBIACÉES INCERTÆ SEDIS. EUPHORBIACÉES INCERTÆ SEDIS. A.—E. UNIOVULÉES. 201. ENCHIDIUM Jack. L'Æ. verticillatum (Arbor spicularum Rumph) a été placé auprès des Cluytia, parmi les Phyllanthées. Telle est du moins la situation que lui fait Endlicher. Mais la figure qu’en donne Rumphius, et en même temps la description de Jack, me semblent faire de cette plante quelque chose de très voisin des Trigonostemon. Elle appartiendrait done aux Euphor- biacées uniovulées. Si l’on s’en rapportait à ee que Jack dit de Pandrocée, qu'il a dix étamines, ce serait un genre distinct des Trigonostemon, des Silvæa, des Telogyne. Mais si, d'autre part, les dix étamines ne sont que des loges d’anthères, l'Enchidium se rapproche extrèmement du dernier de ces genres. Cf. Jack, Hook. Comp., Il, p. 257. Rumph., Amb., I, p. 167 et pl. 160. 202. FAREINHETIA À. et Zoll. Le F. collina serait, d'après M. Zollinger, une Euphorbiacée uniovulée intermédiaireaux Roftlera et aux Codiæum. Cf. À. et Zoll., m Linn., XXVII, p. 598. 203. HIERONYMA Allen. » Fleurs dioïques. Feur remecce. — Seule connue. Elle a un calice à quatre divisions, un disque hypogyne, un ovaire à deux loges et un style à deux branches. Le fruit, très petit, charnu, contient une seule graine. Oss. — Ce genre paraît, d’une part, voisin des A/chornea. D'un autre côté, sa description se rapporte assez à ce que nous connaissons des Stilaginella. Cf. : Allem., Diss. de Hieron. (1848). Walp., Ann. bot., IT, p. 927. EUPHORBIACÉES INCERTÆ SEDIS. 653 204. LASIOSTYLES Prest. » Fleurs dioïques. FLeur FEMëLLE. — Seule connue. Calice persistant, à emq divisions. Ovaire à trois loges uniovulées. Style cylindrique, épais, dressé. Stig- mates 6, allongés, linéaires, obtus, fasciculés, persistants, stigmatiques, tomenteux en dedans. Fruit capsulaire globuleux, déprimé, tricoque. Coques monospermes. Graines triquètres, sans arille. Plante ligneuse de Sainte-Marthe, à rameaux glabres, anguleux. Feuilles opposées et éparses, pétiolées, oblongues, lancéolées, acuminées, fine- ment dentées de loin en loin; dents obtuses, glabres sur les deux faces, coriaces, penninerves, à nervures réticulées. IxFLoREsCENCE. — Fleurs femelles portées sur un pédoncule axillaire, s’épaississant à son sommet et présentant cinq saillies angulaires aiguës. Os. — D’après la description, cette plante semble se rapprocher des Redia ? Cf.: Endl., Gen. 5795! (Sup. IV, p. 89). Presl., Abh. der Prag. Ges. der Wiss., LE, 579. Walp., Ann. bot. IT, p. 625. 205. CALYPTERIOPETALUM Hassk. E. C. brasilianum Hassk. Cf. À. et Zoll., Linn. (1856), p. 299. 206. COELODEPAS Hassk E. C. bantamense Hassk. Cf. À. et Zoll., Linn. (1856), p. 299. B.—E. BIOVULÉES. 207. ADENOCHETUS Fenzl. Fleurs dioïques. FLeur MALE. — Calice gamosépale à six divisions, savoir trois exté- rieures et trois intérieures alternes avec les précédentes; préfloraison im- briquée. Androcée constitué par 6 étamines, savoir : trois plus exté- 654 EUPHORBIACÉES INCERTÆ SEDIS. rieures superposées aux sépales extérieurs, trois plus intérieures, plus petites, alternes avec les précédentes. Filets insérés sur le réceptacle saillant, glanduleux, libres dans presque toute leur étendue, se renflant de la base au sommet où ils se confondent avec le connectif très épais. Anthères biloculaires , introrses, dressées d'abord, puis inclinées, de manière que leur ligne de déhiscence, qui est en réalité longitudi- nale, paraisse transversale. Chaque étamine est accompagnée à sa base d’une glande pétaloïde concave soudée en bas avec son filet et l’entou- rant extérieurement. FLEUR FEMELLE... ? Arbuste de l'Éthiopie, à rameaux munces, glabres, à feuilles alternes, petites, pétiolées; limbe ovale, entier, cunéiforme à la base, penninerve, glabre, membraneux. INFLORESCENCES en Cymes axillaires pauciflores. Oss. — Ce genre a été créé pour une plante de la collection Kotschy (A. phyllan- thoides Fenz]., in Kotsch., F1. Æthiop., 1837-38, n. 456 — herb. Deless. — Phyl- lanthus Decsne mss). Elle a le port des Phyllanthus, mais son androcée en diffère complétement, ainsi que l'espèce de double disque (?) qui accompagneles étamines. Je ne sais si les fleurs femelles sont connues; la plante ressemble assez, comme port, à une Phyllanthée. Cf. Fenzl., Flora (1844), I, p. 312. 208. ASPIDANDRA Hassk. E. À. fragrans Hassk. Cf. R. et Zoll., Lin. (1856), p. 299. 209. CHRYSOSTEMON K!. Fleurs dioiques. FLeur male. — Seule connue. Calice à quaire sépales foliacés, membra- neux, concaves, dentés sur les bords: préfloraison imbriquée (les deux latéraux sont extérieurs ; l’antérieur et le postérieur sont plus en dedans), souvent aussi il n'y a que trois sépales imbriqués (C. virgatum!). An- drocée de 8 étamines insérées au centre de la fleur: quatre plus ex- térieures et plus courtes répondent à l'intervalle des sépales. Filets courts et cylindriques qui se bifurquent au sommet, en Y à branches très EUPHORBIACÉES INCERTÆ SEDIS. 655 ” courtes. Chacune d'elles supporte une loge de l’anthère, extrorse, didyme, subglobuleuse, à déhiscence longitudinale. Très petit arbrisseau de la Nouvelle-Hollande, ayant une souche ligneuse cylindrique d’où sortent un très grand nombre de rameaux dressés, grêles, tétragones. Feuilles opposées, petites, ovales-oblongues, coriaces, entières, couvertes de poils très petits, peu serrés ; munies d’un pétiole très court et de deux stipules latérales, subulées, étroites, aiguës, arquées. Fleurs solitaires axillaires, abondantes vers l'extrémité des rameaux. Ogs. — Cette plante a l’aspect d’un PhAyllanthus calycinus. Quoique sa fleur femelle soit inconnue, il est probable qu’elle a des loges biovulées, et que la plante ne s’écarte pas beaucoup des Caletia, comme lesquels elle a l’androcée diplo- stémoné. E. C. virgatus KI. (coll. Preiss., 1843, n. 1230). Cf. : AT., Plant. Preiss., IT, p. 232. Eñndl., Gen. 58591 (Sup. LV, p. 93). 210. DODECASTEMON Aassk. E, D. Teismanni Hassk. Cf. À. et Zoll., Linn. (1856), p. 299. 211. GLOCHISANDRA Wight. Cf. Wight, Icon., V, 1905. 219. LEIOCARPUS Bt. Fleurs dioïques. FLEUR MALE... ? » FLEUR FEMELLE. — Calice gamosépale, petit, à 4-5, et plus rarement 6 dents (BL.). Ovaire à trois loges biovulées. Style persistant, à trois di= visions courtes et subcoalisées, enfoncé dans une fossette déprimée qui occupe le sommet de l’ovaire. Fur capsulaire, fovéolé au sommet, cortiqué, à trois coques charta- cées, dispermes où monospermes par avortement. Arbres et arbustes de Java, à feuilles alternes, simples, à nervures saillantes, à pétiole renflé, articulé? vers son extrémité. Limbe entier, penninerve. INFLORESCENCE en épis axillares, serrés. 656 EUPHORBIACÉES INCERTÆ SEDIS. o OBs. — L'organisation du pistil des Leiccarpus semble les rapprocher des Agyneia. M. Blume n'a pas décrit les fleurs males ;@ependant un des échantillons qu'il a donnés à l'herbier du Muséum porte le nom de L. fruticosus. Les fleurs en sont mâles; leur périanthe à quaire sépales et leur androcée deux Lee à anthères introrses. Ces fleurs sont donc celles d’un Scepa. Mais appartiennent-elles réellement à une espèce du genre Leiscarpus ? “s E. 4? L. fruticosus BI. (herb. Leyd.). bd 2. L. arboreus BI. (herb. Leyd.). = Cf. : BI. Biüdr., p. 581. d ÆEndl., Gen, 5844. & Hassk., Hort. Bog., p. 240. 913. MARGARITARIA L. f. , L'échantillon de Margoritaria que possède l’herbier des Jussieu estun Cicea. Cf. Juss. (4)., Monogr., p. 59. "+ 214? MEBOREA Aubl. Rhopium Schreb. Tephranthus Neck. » Fleurs monoïques. Freur MALE. — Calice à six divisions lancéolées, portant à la base de leur face interne une fossette marginée. Androcée de 3 étamines soudées avec un rudiment central d'ovaire en une eolonne épaisse à sa base, et séparable en trois lobes à son sommet. Les trois anthères sont adnées sous les lobes de la corolle, biloculaires, à loges divariquées, transversales, s'ouvrant par une fente longitudinale. + | Freur FEMELLE — Calice à six divisions comme à la Îeur mâle. Ovaire à trois loges biovulées. Style simple (?), sigmates?.. Feurr capsulaire trilobé, tricoque; loges bivalves et dispermes. Arbustes de la Guyane, à feuilles alternes, subsessiles, ovales-aigués, entières, glabres, munies de deux petites stipules. ” IxFLorescence. — Fleurs axillaires et terminales en corymbes dispo— sés en grappes; les fleurs mâles en haut, les femelles en bas de la même grappe: Cf. : Aubl., Guian., IL, 825 et pl. 323. Endl., Gen. 5879. Neck, Elem., p. 950. Schreb., Gen. 1382. Lamk, Encycl., pl. 731. Lo F LUPHORBIACÉES INCERTÆ SEDIS. Co / 9215? NAGEIA Gœrtn. » Fleurs amentacées. Calice à 2-4 divisions, corolle 0. Androcée de lh étamines. Deux styles. Fruit charnu uniloculaire. Graine pourvue d’un albumen. E. N. Japonica Gærtn. — Nagi Kæmpf. — Cf. : Endl., Gen. 1895. Gertn., 1, 191, pl. 39, fig. 8. Kæmpf., Amœn., p. 713, Ic. 874. L., Syst. veg., 884. Thunb., KI. Jap., 76. Tul., Antid., in Ann. sc. nat. (1851), p. 252. Zoll., Ind. Arch., p. 108. Myrica sp. Thg. 916. NONOPETALUM Hassk. E. N.myrianthum Hassk. Cf. À. et Zoll., Linn. (1856), p. 299. 217. OLDFIELDIA Æook. et Benth. » Frurr seul connu. Capsule globuleuse subtri-quadrigone, triloculaire ; loculicide, trivalve. Valves subligneuses portant la cloison au mulieu de leur face interne, entière, laissant voir par leur écartement la columelle centrale qui porte les graines. Deux graines collatérales dans chaque loge (ou une par avortement), pendantes du sommet de l’axe, obovées-comprimées, attachées par un hile latéral placé près du sommet, sans caroncule. Testa coriace et lisse ; périsperme cartilagineux; cotylédons plans, foliacés, subearrés, à peine plus courts que le périsperme, radieule supère très courte et dressée. CF. Benth. et Hook., Kew Gard. Mise., If, p. 184 et pl. 6. 218. PETALOSTIGMA Mill. » Fleurs dioïques. Freur MALE. — Calice à 4-6 divisions mbriquées; les extéricures h 2 658 EUPHORBIACÉES INCERTÆ SEDIS. ovales, les imtérieures plus longues, suborbiculées. Filets staminauxnom- breux, réunis en une colonne cylmdro-conique. villoso-tomenteuse. Anthères biloculaires, oblongues, insérées par leur base émarginée; loges adnées dans toute leur longueur; connectif légèrement excurrent ; déhiscence longitudinale. Fieur FEMELLE. — (alice de six sépales, connivents en tube, imbri= qués, les extérieurs lancéolés, les intérieurs ovales acuminés, plus longs. Style irifide. Stigmates pétaloïdes, obcordés, cunéiformes , érodés, crispés. Drupe subglobuleuse, à huit, rarement six côtes, lisse d’ailleurs, à quaire, rarement trois loges. Péricarpe charnu, puis se séparant en quatre, rarement trois coques loculicides, puis sepücides, à valves osseuses. Graines au nombre de deux ou solitaires, par avortement, dans chaque loge, pendues, caronculées. Arbuste ou arbuscule de l Australie tropicale, non lactescent, à feuilles alternes, subcoriaces, ovales ou suborbiculées, très entières, soyeuses, puis tomenteuses en dessous. INFLORESCENCEs axillaires ; fleurs mäles en ombelles; fleurs femelles solitaires. E. P. quadriloculare Muell. CE. Wäll., Hook. Journ. (1857), p. 16. 219. PIMELEDENDRON Hassk. E. P. amborniewm Hassk. CE. À. et Zoll., Linn. (1856), p. 299. 220. TETRACTINOSTIGMA assé. E. ZT. muicracalyx Hassk. ï C£. À. et Zall., Linn. (1856), p. 299. C.— NOMBRE D'OVULES INCERTAIN. 221, ANTHOLOBUS E. B. CE Lindl., Veg, Kingd. (edit. 2), p. 282. 3929, BACCAUREA Lour. CE. Lowr., FI: Coch:, p- 812; | | | | E, M, EUPHORBIACÉES INCERTÆ SEDIS. 993, CERATOGYNUM #'ight. Cf. Wight, Icon. 1900. 224. CLADODES Lour. CE. Lour., FI. Coch., p. 708. 225. DESFONTAINEA F1. f. Cf. FU. L., UX, pl. 446. 226. ECHINUS Lour.. Cf, Lour., FL. Coch., p. 777. 227, HEXADICA Lour. CE. Lour., FL Coch., p. 687. 228. HOMONOIA Lour. Cf. Louwr., FI. Coch., p. 712. 229. LASCADIUM Raf. Cf. Zaf., FL Lud., p. 414. 230. LUMANAJA Blanc. Cf. Blanc, EL. Phil, p. 821. 931. MAINEA F4. fl. Cf. A1. fl, NH, pl. 8. 232, MINUTIOLA F'enzl. tomentosa Fenzl. Cf. Fenzl., Klora (1844), 1, p. 312. 233. PELTANDRA W'ighe. CE Wighé, Icon. 1891-92. 23h. RHVTIS Lour, Uf. Lour., FI. Coch.; p. 811. 255. WARSCEWICZIA. Cf. Wendl., Hamb. Garten und Blum. (1857), p. 532. 659 G60 GENRES ÉTRANGERS GENRES QUI ONT ÉTÉ RAPPORTES AUX EUPHORBIACEES ET QUI NE LEUR APPARTIENNENT PAS. Ilicinées (Benth.). — Wonimiées (Decsne). AEXTOXICUM À. et Par. - Ægotoxicum R. et Pax. (PL. XXNIL, fig. 26-33.) Fleurs dioïques. : Freur mare. —- luvolucre globuleux (calice?) à surface extérieure chargée de poils glanduleux peliés, s’ouvrant irrégulièrement de la base au sommet, ou dans une autre direction et caduc. Périanthe double ‘corolle ?) composé : 1° de cinq appendices arrondis, concaves, parfois irrégulièrement laciniés ou fendus sur les bords (calice des aut_); préflo- raison imbriquée, souvent quinconciale (leur nombre peut être moins élevé que 5); 2° de cinq auires appendices {ou moins) alternes avec les précédents. et plus longs qu'eux (corolle des aut.), à limbe subspatulé, irrégulièrement festonné ou découpé; préfloraison relative imbriquée. Préfloraison absolue : chacun de ces appendices, muni à sa face interne d’une nervure médiane longitudinale, souvent saillante, subcarénée, se courbe et s'infléchit, de manière que son sommet vient s'engager en dedans et en bas, dans la cavité que laissent entre elles les étamines au centre de la fleur. Androcée composé de cinq étamines alternes avec les folioles intérieures du périanthe. Filets larges, aplatis de dehors en dedans, courbés sur eux-mêmes, infléchis dans la préfloraison (fig. 28). Anthères biloculaires, adnées, introrses, à déhiscence longitudinale fig. 28, 29). Disque de cinq glandes indépendantes, faisant sarllie dans l'intervalle des filets staminaux alternes (/ig. 26, d), sous forme de gros croissants charnus ( fig. 27, d). Ces glandes entourent un corps central fig. 27, pr) circulaire, terminé par un cône surbaissé (fig. 30) obtus { pistil rudimentaire ? ). FLEUR FEMELLE. — Périanthe comme dans la fleur mâle (à folioles sou- vent moins nombreuses). Androcée rudimentaire représenté par cinq staminodes (fig. 31, ef) à filet large, aplati, à anthère portée latéralement sur le somumet, à une ou deux loges nnparfales, séparées par une AUX EUPIHORBIACÉES. 661 échancrure terminale. Disque de cinq grosses glandes indépendantes, simples ou bilobées, alternes avec les staminodes et saillantes entre leurs filets (fig. 31, d). Ovare uniloculaire, ovoïde, à surface chargée de poils squameux, peltés (fg.8l,ov), surmonté d’un style latéral, infléchi dans le bouton et couché sur le sommet de l'ovaire (st), puis dressé, surmonté d’un stigmate papilleux bilobé, obtus. Une seule loge ovarienne biovulée, à placenta longitudinal saillant (fig. 32, sa), portant à sa partie supérieure deux ovules suspendus, collatéraux, anatropes, à micropyle supére, tourné contre le placenta, à raphé regardant l'autre paroi {fg. 32). Chaque ovule est coiffé d’un obturateur celluleux (ob). Fruit globuleux ou ovoïde, à péricarpe charnu, imdéhiscent, uniloeu- laire, di- ou le plus souvent monosperme par avortement. Graines sus- pendues, anatropes. Embryon à radicule supère, subulée, à cotylédons oblongs- légèrement auriculés à la base, souvent plissés ou réfléchis lége- rement au sommet. Albumen charnu abondant. Arbres du Chili, ete., à feuilles non stipulées, alternes, ovales ou oblongues, lancéolées, entières, glabres, surtout à la face supérieure; recouvertes inférieurement de poils peltés, squameux, chargés au centre d’un point glanduleux, coloré, saillant (/ig. 33) ; ces poils rendent cette face terne, mate, ponctuce. INFLORESCENCES en panicules axillaires nombreuses, multiflores. Ogs. — Placé jusqu'à ce jour parmi les Euphorbiacées douteuses, ce genre ne doit point y être rapporté, puisqu'il a les ovules tournés en sens contraire. M. Decaisne le rapproche des Monimiées; M. Bentham des Villaresia et des Bur- sinopetalum, c’est-à-dire des Ilicinées. Comme il a deux ovules danschaque loge, je suis porté à en faire un petit groupe intermédiaire aux véritables Ilicinées et aux ÆEvonymus. I se pourrait bien que ce qu’on appelle l'involucre dans ces plantes représentât le calice et que le calice, des auteurs füt de la même nature que la corolle; on trouve, en effet, des dégradations insensibles de forme, de coloration, de con- sistance, dans ce qu’on appelle ici sépales et pétales, et le nombre total des uns et des autres peut n’être que de 7-9. E. À. punctatumn Ruiz et Pav. C£ : Benth., Hook. Journ. (1854), p. 372. Decsne, Bull. Soc. Bot. (mai 1858). Endl., Gen. 5881. Hook., Icon. [, pl. 12. BR. et Pav., Prodr., p 131 ct fig. 29. 662 . GENRES ÉTRANGERS Phyfocrénées, ADELANTHUS Endl. Cavunilla Thg. Moldenhauera Spr. Tragia = Hochst. FLEUR MALE. — Voyez la caractéristique d'Endlicher. FLeur FEMELLE. — Calice à / (et plus rarement 3) divisions profondes, hérissées ; préfloraison valvaire. Quatre langueltes alternes avec les divisions du calice, étroites aiguës, libres (androcée rudimentaire ?). Ovaire hérissé, uniloculaire, surmonté d’un style aplati, radié, à divi- sions rayonnantes nombreuses, horizontales ou obliques, divergentes, stigmatiques intérieurement. Deux ovules collatéraux, suspendus, ana- iropes, à raphé tourné vers la paroi de la loge, à micropyle supérieur et tourné vers le placenta. Fruit uniloculaire disperme, et plus souvent monosperme par avor- tement. Graine portant vers le hile et le funicale des appendices frangés, laciniées, aigus (arille?). Os. — D'après les caractères ci-dessus, ajoutés aux descriptions des auteurs, on voit que l'Adelanfhus n'est point une Antidesmée et ne peut être une Euphor- biacée. Ses ovules sont dirigés, en effet, comme ceux des Pyrenacantha avec lesquels l'Adelanthus n'offre point de différence essentielle. E. À scandens Endl. (herb, Mus.). CE. : Bn, Antid., in Bull. Soc. Bot. (1857), p. 991. Endl., Gen. 6839, et Sup. Il, p. 31. Hock., Niger fl., p. 515. Sond., Sudafr., in Linn., XXII, p. 107. Tul., Antid., in Ann. sc. nat. (1854), p. 251. PYRENACANTHA H00k. Le P, volubilis Hook. a sa fleur màle construite comme celle des Adelanthus : quatre sépales valvaires, quatre étamines alternes à anthères introrses, entourant un petit corps central (pistil rudimentaire). L’ovule suspendu a son micropyle AUX EUPHORBIACÉES. L 663 supérieur regardant le placenta et son raphé du côté opposé. Ce ne peut donc être ni une Antidesmée, ni une Euphorbiacée. Cf. : Endl., Gen. 1893. Hook., Bot. Misc., Il, p. 107, et Sup., pl. 9, 40. — Niger fl, p. 515. Tul., Antid., in Ann, se. nat, (1851), p. 251, Garryacées. SIMMONDSIA uit. Rangé par M. Lindley parmi les Euphorbiacées. Cf. Nutt,, Hook. Journ, (1844), p. 400 et pl. 16. Malvoïdées. LACHNOSTYLIS Turez. Cluytia ? The. M. Turezaninow a créé le genre Lachnostylis, en 1848, pour des plantes du Uap qui ont le port de la plupart des Cluytia, et dont une espèce (Z. capensis Turez. — Cluytia hirta Nahl), recueillie par Ecklon et Zeyher, a été distribuée sous le nom d’Æuclea sp.? (34-71, 12). On a depuis rapproché cette plante des Cluytia, et, par suite, on l’a placée parmi les Euphorbiacées. Mais elle offre avec les vrais C/uytia des différences importantes que la description des caractères génériques va montrer. Dans le Z. capensis, il y a un calice gamosépale à cinq divisions profondes, pubescentes, et dont la préfloraison est quinconciale. La corolle est formée par cinq pétales alternes avec les sépales, glabres, ovales, plus courts que les divisions du calice et à préfloraison imbriquée. En dedans de la corolle se trouve un disque glanduleux annulaire dont les bords sont villeux ; c’est à la périphérie de la base de ce disque que sont insérés les pétales. Du centre du même disque s'élève l’an- drocée constitué par cinq étamines superposées aux sépales. Les filets sont soudés à leur partie inférieure en une colonne centrale, puis deviennent libres plus haut, pour porter cinq anthères ovoïdes, introrses, biloculaires, à déhiscence longitudi- nale. Entre les anthères la colonne androcéenne supporte un pistil rudimentaire surmonté de trois branches styliques simples, très velues. La fleur femelle, avec le périanthe et le disque de la fleur mâle, aurait un ovaire à trois loges hérissées, intérieurement pubescentes, biovalées, surmontées d’un style à trois divisions courtes, velues, ét bifides à leur sommet. Arbustes du Cap, bas, rameux, à feuilles alternes, stipulées, Pétiole court. Limbe oblong ou obovale, cunéiforme, penninerve, à nervures réticulées, entier, glabre. LL IxFLORESCENCES axillaires. Pédoncules axillaires, solitaires ou agrégés, couris, uniflores, pubescents. La descripäon de la fleur femelle ne suffit pas pour placer le L. capensis parmi les Euphorbiacées. Et d’abord les caractères de l'ovaire ne sont-ils pas décrits d'après certaines fleurs mâles, où il est plus développé que d'ordinaire, ce qui fait que M. Turezaninow (Flora, 1848, p. 300) regarde la fleur comme pouvant être hermaphrodite? Dans ces ovaires, d’ailleurs développés en apparence, je n’ai pas trouxé d'orules ; de sorte que si l’on n’admet la présence de ces ovules que parles ressemblances nombreuses qu'ofirent les Lachnostylis avec les Euphorbiacées à loges dispermes, on ne doit rien tirer de concluant d’un semblable rapprochement. Encore faudrait-il savoir comment sont placés ces ovules, s'ils sont dressés on pendus, et quelle est la position relativement aux parois ovariennesde leur raphé et deleur micropyle. La plante que nous examimons ne peut se ranger auprès des Cluytio, parce que dans ce dernier genre les étamines sont superposées aux pétales, ce qui n'arrive pas pour le L. capensis ; la structure des poils, qui dans ce groupe de végétaux a quelque importance, comme nous l’avons souvent observé, n’est pas la même chez les Cluytia., où ils sont simples, que chez les Lachnsstylis, où ils sont étoilés. L'existence de deux ovules dans chaque loge rapproche davantage les Lachno- stylis des Briedelia. qui eux aussi ont, comme nous le savons, les étamines super- posées aux sépales. Mais les Briédeliées n'ont pas non plus de poils étoilés. En somme il nous est impossible, d'après ce que nous axons pu voir, de déter- miner les véritables affinités des Zachnostylis. Peut-être est-ce, comme l'avait pensé d'abord M. Turezaninow , auprès des Hermanniées qu'ils doivent être placés. La connaissance de l'ovule seule peut éclaircir tous les doutes: mais si le Z. copeusis estune Euphorbiacée, ce n'est pas auprès des Cluytia, mais bien auprèsdes Pre qu'il devra trouver sa place. à Une autre espèce de Lachnostylis (L. minor Sond.), qui serait, dit-on, le Cluytia acuminata de Thunberg, ne peut servir à élucider la question; car, d’après l'étude que j'ai pu faire de cette plante, dans l'herbier du Muséom et sur un échantillon qui peut-être vient de Thunberg lui-même, j'ai été ramené à l'opinion quele Cluytia acuminnte Thg est un véritable Cluytia, ne pouvant en aucune façon être distrait de ce genre et totalement différent, notamment par la position de ses étamimes, du L. capensis Turcz. C£. : Turez., Bull. Soc. Mosc., XIX, p. 503. — Decas sec. gen.., in Flora (1848), p. 300. — in Linn. XXII (1850), p. 131. Voñl, Symb.. Il, p. 101. Walp., Ann. I, p. 109, et II, p. 374. 664 GENRES ÉTRANGERS mr E 4 | AUX EUPHORBIACÉES. 665 Stylocérées +. STYLOCERAS 1. J'uss. Trophis 5 W. (PI. XX, fig. 25-37.) Fleurs monoïques ou dioïques. FcEur MALE. — Point de périanthe. Androcée d’un nombre variable (6-20) d’étamines, formant un faisceau rayonnant (fig. 25) à l’aisselle d’une bractée écailleuse (/Âg. 26). Filets cylindriques très courts; anthères allongées, coniques, fusiformes, basifixes (fig. 27), biloculaires, introrses (regardant par leur face le centre du faisceau), déhiscentes par une fente longitudinale, à connectif épais, confondu dans toute sa longueur avec le dos des loges (fig. 28). Pollen globuleux, à surface chagrinée (fig. 29). FLEUR FEMELLE supportée par un pédoncule épais qui porte des écailles alternes ou subopposées (fig. 80), imbriquées (/ig. 31) ; les supé- rieures forment autour du pistil une sorte de calice, les inférieures sont beaucoup plus bas que lui et moins développées (fig. 30). Les supérieures peuvent même ne pas arriver jusqu'à la base du gynécée, qui est alors tout à fait nu. Ovare globuleux, surmonté de 2-3 styles épais et très longs, à insertion périphérique, centrifuges (fig. 30-32), à extrémité libre, recourbée en dehors, à surface extérieure convexe et lisse, à surface intérieure stigmatifère, parcourue dans toute sa longueur par un sillon médian dont les bords sont réfléchis. Tous ces sillons se joignent au sommet de l'ovaire, où ils forment une sorte de dépression centrale. Loges ovariennes à peine indiquées au dehors par des sillons longitudi- naux, en nombre double de celui des styles, de sorte qu’il y a /-6 loges. Chacure d'elles renferme un ovule suspendu, anatrope, à hile épais et charnu, attaché à la voûte de la loge, à micropyle intérieur et supérieur, à raphé extérieur, à prolongement nucellaire allongé (fig. 35). Fruir subéreux ou demi-charnu, sans coques ligneuses, indéhiscent (?), à A-6 loges monospermes (/ig. 34). Graines pendues (fig. 33), à testa épais, à ombilie large, renflé, à albumen charnu abondant (fig. 36). 666 GENRES ÉTRANGERS Arbres de l'Amérique méridionale, à feuilles alternes, glabres, très lisses, épaisses, coriaces, penninerves, réliculées, très entières. INFLORESCENCES axillaires. Fleurs femelles isolées ou portées sur l’extré- mité d’un axe renflé à son sommet et portant latéralement des fleurs mâles, ou fleurs mâles constituant à elles seules des épis simples ou géminés, sur l’axe desquels les bractées courtes, qui portent à leur aisselle les faisceaux d’étamines, sont alternes, imbriquées, surtout à la base de l’inflorescence, où elles sont souvent stériles. Ops.— A. de Jussieu a placé parmi les Euphorbiacées ce genre qui lui avait été communiqué par Kunth. Mais il s'en distingue par un caractère très essentiel : c’est que les ovules, quoique suspendus, ont le micropyle intérieur et le raphé extérieur. Sous ce rapport, les Stylocérées se rapprochent donc du Buis, dont elles ont d’ailleurs les styles périphériques et les organes de la végétation. Une chose les en sépare cependant, c’est le nombre des loges ovariennes uniovulées, double de celui des styles. Ceci tient, je crois, à l'existence d’une fausse cloison. Une petite ligne de séparation légèrement indiquée entre l'extrémité de celle-ci et l'angle in- terne des loges (fig. 31 et 34) me porte à croire qu'il s’agit ici d’un ovaire de Buis à 2-3 loges biovulées, et que chaque loge est ensuite partagée en deux demi-loges. A ce compte, les Stylocérées seraient aux Buxacées ce que les Lins sont aux Gé- raines et les Callitriche aux Palenga. Par sa fleur màle nue et à étamines en nombre variable, le Séyloceras représenterait en même temps un type dégradé des Buis. E. 1. S. laurifolium K. (herb. Mus.). . S. Xunthianum À. Juss. (herb. Mus.). . S. Dombeyanum + (herb. Mus. coll. Dombey). CONTES Le S. ? macrostachyus Pôpp. (coll., n. 2555), ayant un calice 3-partit et deux étamines à filets plissés dans le bouton, se rapproche beaucoup des Stillingia. Fleur femelle inconnue. Cf. : ÆEndl., Gen., 5773. H. B. Æ., Nov. Gen. et Sp., VIE, p. 132 et pl. 637-638. Juss. (A.), Monogr., p. 53 et pl. 17. Æ., Am. equin., III, p. 206. ÆA1., Erichs. Arch. (18/41), p. 187. Spreng., Syst. Veg., IIT, p. 906. CF. : Cf. : AUX EUPHORBIACÉES. ’ Buxacées +. BUXUS 7, Cf. Bn, Bux., in Bull. Soc, Bot. (1856), et Mon. sp. PACHYSANDRA Z, C. Rich. (in Michæ). TRICERA S%. Crantzia SW. SARCOCOCCA Lindl. Rhamnées ? NOEGELIA Mor., Cf. Flora (1852), p. 113. Bixacées ? MONOSPORA Hochst. Clos., Monogr. Flac., in Ann. se. nat., 4° sér., IV, p. 362. Endl., Gen. 5789! et 5091? (Sup. IV, p. 48). — Flora (1848), p. 50. Hochst., Flora (1841), 660, Beil. IIT (1845), 89. Walp., Rep. Bot., V, p. 57. Flacourtianées. HISINGERA Helen. Clos, Monogr. Flac, in Ann. se. nat, A° sér., IV, p. 362, Endl., Gen. 5815 et 5080 (Sup. IT, p. 75). Hellen., Act. Holm. (1792), p. 32 et pl. 2. Sieb. et Zuce., FI. Jap., I, 167, pl.88, 100 f. 3. Walp., Rep., V, p. 57. W., Sp. pl., IV, 835. 667 668 GENRES ÉTRANGERS MICRODESMIS ook. f. Cf. : Aook. f. Icon., VIII, 758. Planch., ibid., p. 513 et pl. 26. DOVYALIS £. M. C£ Clos, Monogr. Flac., in Ann. sc. nat., 4° sér., IV, p. Sapindacées. HEDYCARPUS Jack. CF. : Endl., Gen. 5877 et 5621 (Sup. IV, p. 79). Hassk., Retz., p. 164. Jack, Linn. Trans , XIV, p. 118. Lindl., Veg. Kingd. (edit. 2), p. 385. Walp., Rep. Bot., V, p. 367. Diosmées. LUNASIA Planc. tabelaisia Planch. - CF Planck., Hook. Journ. (1845), p. 520. Olacinées (Planch.) LOPADOCALYX K1. Olaz ? L. (fid. Planch.). Cf. Æ1., PL. Preiss., I, p. 178, et II, p. 230. Fam. incert. PERIPTERYGIUM Æassk. Cardiopteris? Wall. Sioja Hamilt. Le Peripterygium n'est pas une Euphorbiacée, quoique sa fleur mäle soit à peu près construite comme celle d'une Saviée isostémone, parce que l’ovule suspendu AUX EUPHORBIACÉES. 669 qui se trouve dans la loge unique de son ovaire ailé est anatrope en sens inverse de celui des Euphorbiacées, le raphé étant situé du côté opposé au placenta ! CF: £ndl., Gen. 58885 (Sup. IV, p. 9h). Hassk., Hort. Bog., p. 234. Lindl., Intr., p. 82. Æoyle, Himal., p. 136. Wall., Cat., n. 8033. PLAGIOPTERON Griff. Regardé comme une Euphorbiacée par Eudlicher (Gen. 88887), ne parait pas s’y rapporter, à cause de ses ovules dressés. EREMANTHUS Wall. Ce genre est cité par Royle comme appartenant aux Euphorbiacées. Sur les échantillons de l’herbier de Wallich que j'ai pu examiner, il n’y avait point de fleurs; mais j'ai tout lieu de croire que ce genre ne doit pas faire partie de ce groupe, parce que ses feuilles étant insymétriques, ce n’est pas du côté du rameau qu'est tournée la moitié de ces feuilles qui est auriculée et élargie inférieure- ment. C£. : Aoyle, Himal., I, p. 326. Wall., Cat., n. 7505 et 8011. 2 ent 0 laps Tai; dl cols Haies mr r Von 79 14 ‘are cts rtegfé Re ii DANSE QAITRMEERT dt veriar À fl tee mr er re 3 Bcér 0 rontonfl wÉpanciiiaenten oil oi int sien : rt 3 dirord &x 547 MG AUTRES $ Ë : na srl Les tige Her i é 'H re: 27 F Mrédts 2 FO, BIBLIOGRAPHIE. Ad., Fam. Ne ASC EAUS Man. - 7... ANS. H., Morph. . . . . A. S. H., PI. rem... ASH REIÈQUS: Aubl., Guyane ee. IBECLE DORA . 4 Ben. et Br., ap. Horsf. . Benth., Coll. Spr. . ou N. Bras. Benth., PI. Hartw.. . . . Benth., S. Am Benth., Voy. Sulph.. . . BentotiMOZ 1. . . . PB. à à à Bl., Mus. Lugd. Bat. . . 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De la séparation des sexes. . . 44 De l'hermaphroditisme des Eu- DROLE OS SCO. MAC Organogénie florale du Pedilan- RUSSE RE M ce 56 Organogénie florale du Dule- RE © oo ao so cv 58 Étude des Anthostema . . . . . 59 INHOLESCENCO EEE 63 FLEUR. IPÉRENNE & 8 RM 0 0 ne 76 Du nombre absolu ou relatif de SES)PANNES 2 0 |. 0. 81 CAMES RE 84 COTON E RP PRU RE IE AN EUMENLS SR BTÉAOTAISONF EEE 91 SYMÉLTIE NOTA NN 100 Du nombre des parties de l’an- drocée et de leur symétrie. . 404 ANENÉROS De eee sai BOIEn ENS ES “20 16 006 RDS den one Rent 117 Organogénie de l'androcée. De l'androcée rudimentaire {sta- minodes) et de son organo- DÉC EL TM Ce De l'insertion et du réceptacle. Organogénie du gynécée. . . . Développement du style et du SUEMALE ER Organogénie comparée du gy- NÉCÉC RE Du type du gynécée et de sa sy- MÉTHIER Ne Ce Développement de l’ovule. . . . ODEUTA TUE EEE BÉTICArPE SR PE NE Mésocarpe . : NCAA 0 © © 5 0 9 0 o 0 € Fausses cloisons. . . . . . .. Développement de la graine. . . Albumen Direction des graines... . . . Déhiscence InAUVIES te CE RE 119 TABLE DES MATIÈRES. s B. Organes de la végétation. Germination. . . . . Sucs propres. . . . Coloration. — Phosphorescence. Irisation, — Odeur 204 | DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. AFFINITÉS NATURELLES.. . .- CLASSIFICATION. . Morcellement du genre Croton. Sapiées ou Hippomanées. . . . Étude des Prosopidoclinées. . . DESCRIPTION DES GENRES. Euphorbiacées uniovulées.… - - Euphorbiacées biovalées. - - - Euphorbiacées incerlæ sedis. . Genres qui n'appartiennent pas aux Euphorhiacées et qui leur ont été attribués. - - _ . - TABLE DES GENRES ET SOUS-GENRES. Abrasin Xæmpf., 318. Acalypha L., 440. Acalyphes Hassk., 440. Acanthocaulon Xl., 453. Accia 4.8. H., 497. Acidoton Sw., 401. Actephila BL, 571. Actinostemon Æl., 531. Adelanthus Endl., 662. Adelia L., 417. Adenoceras À. et Zoll., 130. Adenochætus Fensl., 653. Adenochlæna Bvn., 472. Adenocline Turcz., 456. Adenocrepis Bl., 600. Adenogyne K1., 530. Adenogynum R. et Z., 474. Adenopellis Bert, 532. Adenophyllum Dup.-Th., 527. Adenorhopium Pohl, 294. Adisca Bl., 421. Adriania Gaud., 405. . Ægopricon L. f., 520. Ægotoxicum R. et Pav., 660. Æxtoxicum R. et Pav., 660. Agirta, 463. Agrostistachys Dalz., 310. Agynaia Hassk., 630. Agyneia L., 630. Alchornea Soland., 445. Alectoroctonum ScAl., 284. Aleuriles Forst., 345. Alevia, 508. Al ernonia, 546. Altora Adans. 328. Amanoa Aubl., 579. Ambinux Comm , 345. Amperea À. Juss., 454. Anabæna À. Juss., 483. da Marcg., 316. Ande 316 Andiscus fl. fl., 316. Andrachne L., 574, Andrichnia, 362. Angelandra Endl., 378. Angostvles Benth., 498. Anisonema À. Juss., 613. Anisonemopsis, 644. Anisophyllum Harw., 281. Anomospermum Dalz., 580. Anomostachys, 525. Antholobus R. Br., 658. Anthostema À. Juss., 543. Antidesma Burm., 601. Aparisthmium £Endl., 467. Aphora Nutt., 320. Aporosa Bl., 643. Arachne Neck., 576. Arbor spicularum Rumph., 652. Ardinghelia Comm., 612. Argothamnia Spreng., 337. Argythamnia P. Br., 337. Aroton Neck., 349. Aspidandra Hassk., 654. Asterandra Æl., 610. Astræa KI, 349. Astræopsis, 362. Astrococcus Benth., 476. Astrogyne Benth., 371. Astylis Wight, 562. Ateramnus P. Br., 337. Athymalus Neck., 281. Axenfeldia, 419. Aypi Bauh., 305. Baccaurea Lour., 658. Baliosperma Hassk., 394. Baliospermum BL., 394. Baloghia Endl., 344. Barhamia A{., 367. Bennettia R, Br., 311. Bernardia Houst., 417. Berlya Planch., 347. Bestram Adans., 601. Beyeria Miq., 402. Bia Æl., 501. Bischoffia BI., 594. Bisiphonia, 326. Bivonea Raf., 302. Blachia, 385. Bonania À. Rich., 514. Botryanthe Xl., 497. Boutonia Boj., 400. Brachystachys Æ1., 373. Bradleia Banks., 636. Breynia Forst., 632. Briedelia W., 582. Bromfieldia Meck., 313. Brunswia Neck., 349. Bunius Rumph., 601. Buxus T., 666. Cahuchum Rich., 324. Caletia, 553. Callitriche L., 650. Calpigyne BI., 469. Calypteriopetalum Hassk., 653. Calyptrostigma Æl., 402. Camagnoc Aubl., 305. Camirium Rumph., 345. Candelabria Hochst., 584. Canski Rhed., 408. Caperonia 4. S. H., 299. Carda Noronh., 345. Carumbium Reinw., 537. Cascarilla Adans , 349. Castiglionia R. et Pav., 313. Cathetus Lour., 621. Caturus L., 440. Cauda felis Rumph., 440, Cavanilla A1. fl, 299. 652 -Cavanilla Thg., 662. Centroslylis, 469. Cephalocroton Hochst., 474. Ceramanthus Hassk., 629. Ceratozyaum Wight, 659. Ceratophorus Sond., 392. Chætocarpus Thuw., 323. Charidia, 572. Cheiïlosa 21, 420. Cheramela Rumph., 617. Chiropetalam 4. Juss., 336. Chloradenia, 471. Chlorocaulon Kl.. 479. Chrysostemon K1., 654. Cicca L., 617. | Ciccoïides Dup.-Th., 618. Cinozasum Neck., 349. Cladodes Lour., 659. Cladogynos Zipp., 468. Claoxylon 4. Juss., 491. Cleidion_B1.. 404. Cleistanthus Hook. fil,, 584. Cleodora Æ 1. , 369. Clistranthus Poit., 433. Clonostachys Æl., 324. Clutia Ait., 328. ï Cluytia IF., 328. Cnemidostachys Mart., 515. Cnesmone B1., 458. Cnesmosa B1., 458. Cnidosculus Pol, 302. Codiæum Rumph.. 384. Codonium Fañl, 606. Codonocalys AL; 369. Cælebogyne Smith., 416. Cœlodepas Hassk., 653. Cæloüiscus, 293. Colliguaja Mol., 534. Colmeiroa Reut., 552. Cometia Dup.-Th.,642. Commia Lour., 548. Conami Aubl., 621. Conceveïba Aubl., 414, Conceveïibum Rich, 407. Crantzia Suo., 667. Cratochwilia Neck., 328. Cremophyllum £cheidroir., 487. Cremosiachys Tul., 311. . TABLE DES GENRES Crepidaria Haw., 257. Crolon L., 349. Crotonanthus Æ1., 370. Crotonopsis Rich., 380. Crozophora Neck., 321. Cienomeria Harv., 494. Cupameni 4d , 440. Curcas 4d., 313. Cyclostemon B1., 564. Cyclostigma Æl., 349. _|Dactylanthes Haiv., 281. Dactylostemon Æ1., 534. Dalechampia Plum.. 483. Dalembertia. 545. Daphnipbyllum 81., 565. Desfoniainea FI. fl, 659. Dichelactina Hanc., 626. Diplosiylis Sond.. 456. Discocarpus Al., 583. Ditaxis Fahi, 292. Dodecastemon -Hassk., 633. Dovyalis £. M., 667. Dryandra Thunb., 318. - Drvpeies Val, 606. Diana Noron., 537. Duchola Ad., 527. Dysopsis, 435. Echinosphæra Sieb., 343. Echinus Lour., 659. Elachocroton Muell., 517. Elæecocca Comm. , 318. Elæococcus Spreng.. 318. Elateriosperma Hassk., 397. Elateriospermum B1., 397. Embelica Boj., 626. Emblica Gærin., 626. Enchidium Jack., 652. Engelmannia K1., 378. Episirlium Sio., 646. Eraclissa Forsk., 5175. | Eremanthus Wall., 669. Eremocarpus Benth., 381. Eriococcus Hassk., 648$. Erythranie, 490. |Ervibhrocarpus BI., 395. {Ervihrochilus Reinso., 491. s ET SOUS-GENRES. à. |Ersthrococca Benth., 437. Esula Harwv., 281. Evactinostemon, 331. Euamanoa, 380- |Encaperonia, 300: Eucicca, 618. Eucroton, 354. | Euepistylium, 647. Evfluggea, 492. Eukirganelia, 614. Eumappa À. et Zoll., 429. Euomphalea, 529. |Euphorbia L., 281. Euphorbium Jsn., 284. Euphyllanthus Suw., 624. Eurotilera, 422. Eusavia, 570. Eusüillingia A1., 510. Eniropia AL, 357. Escæcaria L., 517. Falconeria Roy., 526. Fareinheilia R. et Z., 652. Fluggea W., 590. Fragariopsis 4. S. 4., 497. Friesia Spreng., 380. Furcaria Ben., 356. Galarhæus Haw., 281. Galearia Zoll. et Mor., 344. Galurus Spreng., 440. Garcia Rorh., 392. Geiseleria Al.. 359. Gelfuga, 593. Gelonium Roxb., 395. Genesiphylla Æérit., 623. Givotia Griff., 389. Glochidion Forst., 636. Glochidionopsis 81., 639. Glochisandra Wight, 655. Godiæum Boj, 384. Goughia Might, 564. |Guarania Wedd., 598. Gussonia Spreng., 519. Gymnanthes Thw., 530. |Gymncbolhrys Wall., 526: ÿ Geblera Fisch. et Mey.. 592. IGymnarrhæa Leandr.. 532. : dti dd ds. dut dd à 2", ht TABLE DES GENRES ET SOUS-GENRES. Gymnocarpus Dup.-Th., 595.|Leptemon Rafin., 380. Gymnocrolon, 356. Gynamblosis Torr., 378. Gynoon 4. Juss., 636. Gyranda Wall., 564. Hæmalospermum Lindl., 292. Hecatea Dup.-Th., 529. Hedraiostylus Hassk., 483. Hedycarpus Jack., 668. Hemicicca, 645. Hemicyclia W. et 4rn., 562. Hendecandra Eschsch., 374. Hermesia A., 445. Heterochlamys Tures., 374. Hevea Aubl., 324. Hexadica Lour., 659. Heydia Denst., 582. Hieronyma Allem., 652. Hippomane L., 539. Hisingera Hellen., 667. Homalanthus Hassk., 537. Homonoya Lour., 659. Hura L., 541. Hyænanche Lamb., 565. Hymenocardia Wall., 599. Janipha Æ., 305. Jatropha L,, 294. Johannesia Vellozs., 316. Julocroton Mart., 374. Jussievia Houst,, 302. Keraselma Neck,, 284. Kirganelia J., 612. Klotzschiphylum, 382. Lachnostylis Turcz., 663. Lascadium Raf., 659. Lasiogyne Æl., 349. Lasiostyles Presl., 653. Lassia, 464. Lautembergia, 454. Lebidiera, 580. Leiocarpus Bl., 655. Lepidococca Turczs., 299. Lepidocroton Presl., 299. Lepidostachys Wall., 643. Lepidoturus Boj., 448. Leptobothrys, 478. Leptonema A. Juss., 609. Leptopus Decsne, 577. Leptorachis Æl., 495. Leucandra Æl., 477. Limeum Forsk., 575. Linostachys Æl., 440. Linozostis Endl., 490. Liparene Poit., 606. Lithoxylon Endl., 590. Lopadocalyx Æl., 668. Loureira Cuv., 313. Lumanaja Blanc., 659. Lunasia Blanc., 668. Luntia Neck., 349. Mabea Aubl., 419. Macaranga Dup.-Th., 431. Macræa Wight, 628. Mainea F1. fl., 659. Mallotus Lour., 424. Mancanilla Plum., 539. Mancinella Tuss., 539. Mandijba Marc., 305. Mandiocca Link., 305. Manihot Plum., 305. Mappa 4. J., 429. Maprounea Aubl., 520. Maprounia Ham., 520. Marchalanthus Nutt., 577. Margaritaria L. f., 656. Meborea Aubl., 656. Medea A1., 349, Medusea Haw., 281, Meineckia, 584. Melanolepis R. et Zoll., 398. Melanthesa Z21., 632. Menarda Comm., 608. Mercurialis L., 488. Micrandra Benth., 333. Micranthea Desf., 555. Micrantheum Auctt., 555. Micranthis, 355. Micrococca Benth , 436. Microdesmis Hook. f., 667. Microelus W. et Arn., 594. Micropetalum Poët., 79. 685 Microstachys À. Juss., 545. Minutiola Fenzl., 659. Mirabellia Bert, 435. Mischodon Thw,, 335. Moacurra Roxb., 587. Moldenhauera Spreng , 662. Molina C. Gay., 435. Monospora Hochst., 667. Monotaxis Ad. Brongn., 307. Mozinna Ort., 313 Nœgelia Mor., 667. Nageia Gærln., 687. Nevropora Comm., 604. Niruri Ad., 623. Nonopetalum Hassk., 657. Nymphanthus Lour., 623. Ocalia Æl., 366. Odonteilema Turcz , 500. Oldfeldia Hook. et Benth., 657. Omalanthus 4. Juss., 537. Ompbhalandria P: Br., 521. Omphalea L., 527. Ophthalmobläpton Allem., 547. Orbicularia, 646. Orfilea, 452. Ostodes B1., 391. Oxalistylis, 628. Pachysandra Rich., 667. Pachystemon B1., 550. Palanostigma Mart., 358, Palenga Tho., 649. Palissya, 502. Panhopia Noronh., 434. Passæa Æl., 507, Pedilanthes Benth., 287. Pedilanthus Meck., 287. Pellandra Wight, 659. Pera Mut., 433. Peridium Schott, 433. Periplexis Wall., 562. Peripterygium Hassk., 668. Perula W., 433. Petalodiseus, 571. Petalostigma Muell,, 657. Phædra Æl., 506, . . LA M < : 3 ; . , : | . + ; 684 . “TABLE DES GENRES ET SOUS-GENRES. À, Æ, Pharnaceum Pall., 592. Philyra Kl., 297. Phyllanthopsis Scheel., 612. Phyllanthus L., 621. Phyllaurea Lour., 385. Pieranda B1., 557. Pierardia Roxb., 551. Pilinophytom ÆL., 371. Pimeledendron Hassk.. 658. Plagianthera R. et Zoll., 433. Plagiopteron Griff., 669. Platygyne Merc., 453. Pleiostemon Sond., 615. Plukeneta Plum., 483. Podocalyx Æl., 597. Podostachys Al., 365. Pogonophora Miers., 332. Poinsettia Grah., 251. Polyboea Æl., 504. Pongolam Rhezd., 651. Poranthera Rudg., 573. Præloria, 470. Prosorus Dalz., 649. Pseudanthus Sieb., 556. Psendo-Cicca, 618. Pseudo-rotilera R. et Zoll., 427. Psilostachys Turcz, 407. Pterococcus Hassk.. 483. Patranjiwa Wail., 644. Pycnocoma Benth., 410. Pyrenacantha Hook., 662. Redia Cas., 407. Reidia Thio., 648. Rhopiam Schreb., 656. Rhyts Lour., 659. Richeria Vañl., 597. Ricinocarpos Boerh., 349. Ricinocarpus Desf., 343. Ricinoïdes T., 342. Ricinus L., 289, Rœæperia Spreng., 343. Ronnowia Buch., 527. Rotilera Roxb.. #21. Ryparia B1., 339. Ryparosa BL, 339. , Ssjor Rumph.. 483. Sajorium Endl., 580. Sapiopsis, 512. Sapium Jacg., 513. Sarcocliniom Wight, 309. Sarcococca Lindl., 667. Sarothrostachys Æl., 525. Sauropus BL, 633. Savia IF., 569. Scepa Lindl., 643. Scepasma B1., 648. Schinza Dennst., 299. Schismatopera Æl., 341. Schorigeram Ad., 459. Sclerocroton Hochst., 520- Sebaskiania Spreng., 519. Securinesa J., 588. Seidelia, 465. |Sennefeldera Wart., 533. |Serophyton Berth., 320. Silvæa Hook. et Arn., 34. Simmondsia Nuit., 663. Sioja Hamilt., 668. Siphonanthous Schreb., 324. Siphonia Rich, 324. Spathiostemon B1. 292. |Speranskia, 388. phærostylis, 4166. phragidia Thin, 561. pirostachys Sond., 520. Spisia Leandr., 433. nn nn En ETCE in 1) Siachystemon Pianch., 560. Stenonia. 578. Stilago L., 604. Stlaginella Tul., 605. Süllinsfleetia Boj., 514. Suüllingia Garden. 510. |Stipellaria Benth., 449. Sivlanthus RÀ. et Zoll., 425. Styloceras 4. Juss., 665. Stylodiscus Benn., 594. Sumbarvia. 390. Suregada Roxb.. 395. |Symphrllia, 473. (Srnespisma Endl., 387. FiN. * _{Telephioïides T., 576. Telogyne, 327. : Telopea Solard., 345. Tephranthus Neck, 656. Tetractinosligma Hassk., 658. Tetraplandra, 549. Tetrorchidium P5pp., 459. Thecacoris 4. Juss., 605. Tigliom Æl., 361. Timandra Æ1., 368. Tithymaloides T., 281. Tithymalus T., 281. Tournesolia Scop.. 321. Toxicodendron Thumb., 565. Trachycarion. KI., 405. Traganthus Æl., 503. Tragia Plum., 459. Tragieoides Rich., 515. Treisia Zaso., 281. Trelotra, 425. Trewia W., £08. Triadica Lour., 514. Tricera Sio., 667. Tridesmis Lour., 359. Trigonosiemon B1., 310. Trigostemon BL, 340. Trismesista Endl., 489. Tritaxis, 342. Trycarium Lour:, 617. Tyria Æl., 506. Uapaca, 595. Usteria Dennst., 440. Vernicia Lour., 318. Wahlenbergia Wali., 581. Warscewiczia Wendi., 659. Weiria, 409. Wielandia, 568$. Williamia, 559. Xvlophylla L., 623. Zuckertia. 495. (Zygospermom Te., 620. LIBRAI In Via di Po, Num.° 36 si # 3 5185 00081 8227 CEANEN MU AH + … ‘ les t L ï {! 0Oe) L RU ns | Ro f =- Rester CESSE Dares 2e] ï Tee: ee eee + Ni] (FN WU — Cchese LS TE etes et LESS ARRETE rose SE FETE EE S OC Ce Ces er Ex ee - ( HU tt 4 (4 ESS =: ES SES rs 4 + SRE — Tete: CSESX ESS ete te OO