CUT | Qi Ie 7 EI) Co | Œ AL € at HAE A Le u AI LTAITA IE } NU J'% SNUE (ETAT Eu4 A ; nat AU MILEUS LADA UE ES fi MS RAR IL AN PA PT MAN ES ATOS A EI AU CAN AI TE QU He ul ns Ke \à ni is AMAR le 4 Al fe “ RAR ire > er sie ErLS Eee x EU Un Le Le AN) AARRRAARA A | AA à) AA nt ANA RATER AM AAA | AR AAA AA aa A AAA A AA A) ie EE AA | a RRFPARRE AAA AAA AAA Ÿ AAA NRA COLLECTION | OF AAA ARR PP AAA AA AA? | AAAAARE À WILLIAM SCHAUS | AAARAAAA © le. A AAA PRESENTED Lane ARR Yann AA TOTHE AAA A2 A AAR AAA AAA JAAAAA NATIONAL MUSEUM n£ AR AAA BARRE AE MCMV AAA RARE | \A AAA AA p AP R AAA AAA AAA ANA AA AAA AAA AAAARAA AAA RE AA ù —. A Nan FE eDéa res ba ah AAAAA AAA AREA RAR RARE | AA FA RARE PA AAA AAA AA { a (a) À A PF Le) | Le Les A AAAAA AN A | AAA Ar AA AANAARSA AA AA s' a aa 'a's SALSA PNA SAR ANA AA na a AAA PER REA AR A AR RES ARAAAANR A ANR TA AAA AAA AA . AAA À A\E ANA Anne CA MARNE RENAN EEE AAAA AAA FARARAPT A AAAARA? 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À aucun moment, nous n'avons consenti à aliéner notre hberté de travailler, chaque jour, aussi long- temps que possible, et nous ne consentirons Jamais à limiter notre effort, c’est-à-dire à réduire volontairement notre production, tant que nos forces nous laisseront le pouvoir d'agir laborieusement, comme nous croyons que tel est notre devoir. Ce sont des circonstances de force majeure et tout à fait indépendantes de notre volonté, ainsi que les diffi- cultés variées et surgissant de toutes parts, en ces temps troublés, postérieurs à la guerre, qui sont la cause du retard apporté à l’achèvement de ce Volume dix-septième. Toutefois, je n’ignore pas les conséquences fâcheuses dues aux longs délais survenus dans la mise au jour des Etudes de Lépidoptérologie comparée. VI PRÉFACE C'est ainsi que, par l'attente un peu trop prolongée de notre publication tardant à paraître, je regrette d’avoir été la cause -— involontaire toutefois — du sentiment d'impatience qu'ont pu éprouver les doctes Editeurs des Novitates Zoologicae. Depuis quelque temps, en effet, cette publication, si universellement appréciée, semble attendre que limpres- sion de nos travaux entomologiques soit accomplie, pour y trouver l’objet — qu’on pourrait dire : principal — de ses dissertations lépidoptérologiques. Avec l'autorité supérieure que les incomparables col- lections réunies dans le Zoological Museum de Tring confèrent tout naturellement aux Herren Doktoren de cet Etablissement sans rival, les travaux entomologiques, que nous publions dans nos Æ/udes de Lépidoptérologie comparée, reçoivent l'honneur d’une critique dont la compé- tence infaillible ne peut faire de doute pour personne. D'ailleurs, en quels termes galants, ces choses-là sont dites! On peut en juger dans les articles ci-dessous relatés (*). Le Volume XXVII des Vovitates Zoologicae (n° 1, June 1920), dans son tout premier article intitulé (*) Movitates Zoologicae. — A Journal of Zoology edited by Lord Rothschild, F.R.S., Ph. D., Dr Ernst Hartert and Dr K. Jordan; at the Zoological Museum, Tring (Herts, England). Vol. XXIV, 1917. — Supplemental Notes to Mr. Charles Oberthürs Faune des Lépidoptères de la Barbarie, with lists of the specimens contained in the Tring Museum, by Lord Rothschild, F. R. S., Ph. D. Part I, pp. 61-120. Part TI, PP. 325-373: Part III, pp. 393-400. Vol. XXVI, 1910, n° 1. — Supplementary Notes to the review of Houlbert and Oberthürs Monograph of Castniinae by Talbot and Prout. By Lord PRÉFACE VII Supplemental Notes to Mr. Charles Oberthürs Faune des Lépidoptères de la Barbarie, débute par cette obser- vation — flatteuse pour nous, puisque la nouvelle livraison de nos Æ{udes était depuis si longtemps attendue — : « The long-expected Volume of Mr. Oberthürs Æ{udes de Lépidoptérologie comparée, contamimg the Woc- luidae of Algeria, has at last appeared ». En effet, sans la publication de notre nouvelle contri- bution à la Faune lépidoptérologique barbaresque, 1l semble que la partie entomologique, dans les Vovitates Zoologicae du Volume XXVIT, aurait manqué de son ampleur ordinaire; car les premières pages, au nombre de 127, y sont consacrées à la minutieuse critique de notre ouvrage. De plus, ne fallait-1l pas que notre XVI° Volume parût pour que l’occasion fût enfin trouvée de faire connaître au Monde entomologique que le Zoological Museum de Tring était riche de 441 espèces de Voctmidae de Mau- ritanie, représentées exactement par 30.691 exemplaires? « of the 441 species represented at Tring from Maure- tania, the number of examples is 30.691 ». Comme 1l paraît que « Mr. Oberthür records 337 and Rothschild, F. R. S. (pp. 1-27). Review of a Monograph of the Castniinae, by George Talbot (pp. 28-34) and Louis B. Prout (pp. 34, 35). A Classification of the Aegeriadae of the oriental an& ethiopian regions, by Sir George F. Hampson Bart., F. Z. S., etc. (pp. 46-119, — sans aucune illus- tration). « The classification of the Aegeriadae is intended to be supplementary to M. Le Cerf’s-excellent paper in Oberthür's Æ#udes de Lépidoptérologie compa- rée, XIV, pp. 127-388 (1917) and the extremely beautiful plates illustrating it, published by M. Ch. Oberthür, in the Fascicules XII and XIV ». (Nous avons donné le bon exemple pour les exfremely beautiful plates. Pour- quoi n'est-il pas suivi?) VIII PRÉFACE 3 doubtful ones », la comparaison relatée dans le Volume XXVII des Vovitates Zoologicae comporte, par elle-même, un enseignement dont la haute portée scien- tifique doit frapper tous les esprits. Déjà la critique de notre Volume XV des Ætudes de Lépidoptérologie comparée nous avait valu d'apprendre (Vovitates Zoologicae, Vol. XXVI, p. 27) que Mr Opberthups collection contains en PR R eee RENE NE RRRR AN AREER 374 specimens of 104 forms Of Castniinae, while the Tring Museum possesses......... A de a en. 919 specimens of f17 forms ». De même, une comptabilité parfaitement tenue nous a révélé que, comparativement aux 919 specimens of 117 forms, possédés par le Musée de Tring, « the British Museum possesses inithesenerall collectons RD 260 specimens of 70 forms, and the Adams collection... 132 specimens of 28 forms, omaltosethern... SR ME me 392 specimens of 76 forms. According to Mr. Houlbert, the Paris Museum possesses RE a Eee 165 specimens of 55 forms; RS ne Dante . 176 specimens of 54 forms; MrMocers Collection AamWitley has re A EE TETE 709 specimens of 97 forms ». Les chiffres offrent la plus sobre, mais aussi la plus décisive des éloquences; la comparaison des nombres mène donc à une conclusion péremptoire, après laquelle tout commentaire serait superflu : Tring Museum ueber alles! PRÉFACE IX Cette fois, notre XVII° Volume des Ætudes de Lépidoptérologie comparée apporte encore, entre autres ouvrages, une contribution complémentaire à la connais- sance de la Faune des Lépidoptères barbaresques. C’est la Révision des Aegeriidae de Barbarie, par Ferd. Le Cerf, Préparateur au Muséum national d'Histoire natu- “ellerde Paris. La révision en question a été, elle aussi, /ong-expected. La voici al last appeared et soumise, comme tous Îles travaux entomologiques précédents, à la magistrale cri- tique qui nous a tous, si doctoralement, régentés et mori- génés Jusqu'ici. Assez indifférents d’ailleurs à lexpression de diver- gences d'opinion auxquelles nous n’attachons qu’une très médiocre importance, mais uniquement soucieux de la vérité et n’opposant aucun sentiment d'amour-propre pour la reconnaitre, lorsque l’occasion s’en présente, nous ne nous lassons pas, en dépit des multiples difficultés de l’heure actuelle, d'essayer de maintenir l’active vitalité de la production entomologique française, et principalement au sujet d’une terre africaine devenue française par un effort national militaire et colonial qui remonte à 90 ans. J'ajoute que nous continuons à publier des illustrations que, grâce au talent et au dévouement de notre colla- borateur artistique, le maître Culot et de ses filles, M”° Veuve Millo et M Laugier, nous pouvons, en conscience, comparer à toutes les autres, non sans quelque fierté. Dans ces conditions, mes chers collaborateurs et moi, nous nous plaisons à penser que nous ne laissons pas X PRÉFACE déchoir la tradition des vieux Lépidoptéristes français, les Engramelle, les Godart et les Duponchel, les Rambur, les Boisduval et les Guenée. En travaillant pour notre spé- cialité scientifique dans laquelle se sont illustrés nos devanciers, nous crovons remplir envers la Patrie fran- çaise un devoir qui satisfait notre zèle entomologique et notre patriotisme. C’est ainsi que le Volume XVIII des Ætudes de Lépido plérologie comparée est déjà commencé. Quelques planches sont achevées et le texte d’un important travail, œuvre de M. le Professeur Houlbert, est presque terminé et sera très prochainement mis aux mains des composi- teurs-typographes. La flamme entomologique brille donc toujours à notre foyer et nous n'avons pas l'intention de la laisser s'étendre. Envisageant uniquement l'intérêt de la Science qui, pour nous, prime toute autre considération, nous osons ici formuler un vœu. Puisse-t-1l être entendu! Nous avons appris dans les Vovitates Zoologicae que the total number of species, subspecies and specimens of Noctuidae and Castnidae enumerated in the Novi- lates Zoologicae and represented at Trine, est infini- ment supérieur à ce que tous les Musées publics et privés pourraient additionner de semblable. PRÉFACE > Qu'on nous excuse d'exprimer à ce sujet une rémi- niscence poétique (*) qui vient tout naturellement à notre esprit : « Il faut en convenir, l’antique Modestie Faisait bailler son monde, et nous n’y tenions plus. » Lorsque nous voyons s’étaler, dans les Vouitates Zoo- logicae, avec un tel sentiment de superbe satisfaction, la supériorité documentaire acquise et réunie au Tring Museum, nous nous sentons autorisés, dans notre admi- ration pour un si glorieux résultat, à demander le com- plément nécessaire et comme le fruit naturel d’une aussi merveilleuse richesse. Nous serait-il donc permis d’espérer que nous pourrions prochainement compter, dans les Wovitlaltes Zoologicae, un nombre de planches excellemment dessinées et coloriées, aussi impressionnant par son importance, — comparative- ment aux autres publications entomologiques, — que la quantité des espèces, sous-espèces et échantillons de papillons contenus et énumérés dans la collection immense du Musée de Tring l'emporte sur toutes les autres collec- tions de l'Univers? Personne de nous n’ignore le nombre énorme de des- criptions de Lépidoptères, appartenant aux familles les plus diverses et provenant de toutes les parties du globe terrestre, qui sont imprimées dans les 27 volumes des Novitates Zoologicae. (*) Une bonne fortune, Alfred DE MUSSET; décembre 1834. au PRÉFACE Chaque Entomologiste sait également bien que ces nombreuses diagnoses, publiées trop souvent sans lappui d'aucune figure, sont absolument illusoires et vaines, parce qu'elles restent inintelligibles. Contester qu'il est, dans la plupart des cas, tout à fait impossible d'identifier exactement une Espèce au moyen de la description seule et sans une bonne figure, serait nier la lumière du jour. Les nombreuses demandes de figuration ou de rensei- gnements que nous recevons sur les types des Espèces seulement décrites par Boisduval et Guenée par exemple, et que renferme encore notre collection, sont de plus en plus nombreuses. On en jugera par la notice : Sy quelques Sphingidae et plusieurs Lébidoptères nord- américains, imprimée au commencement du présent Volume XVII. La vérité, c’est que les descriptions écrites par les anciens Auteurs restent aussi inintelligibles que celles écrites par les contemporains. La Nomenclature entomologique, par l'accumulation des descriptions sans figure, est devenue un inextricable chaos. Les Vovitates Zoologicae ont grandement contribué à aggraver le dommage. Il est nécessaire de réagir sans perdre de temps. Qu'on me permette d'exprimer ici ce que pensent plu- sieurs Entomologistes désireux de pourvoir d’un état civil exact les papillons dont ils opèrent le classement. Les descriptions sans figure ferment la porte à la détermination vraie; elles sèment le découragement et paraissent une préjudiciable obstruction au progrès de la Science. PRÉFACE XIII Aussi avons-nous refusé de nous en laisser imposer par le respect d’une tradition, ou plutôt d'un usage, peut-être excusable jadis, lorsqu'on connaissait un nombre d'espèces relativement si petit, mais devenu intolérable aujourd’hui. D'ailleurs ne voyons-nous pas que dès le temps de Linné, Clerck avait reconnu la nécessité d'illustrer, pour les rendre intelligibles, les descriptions écrites par son illustre compatriote, le grand Naturaliste suédois. C’est dans ce but que Clerck publia à Stockholm, de 1759 à 1764, cet admirable Atlas qui a pour titre : /cones Însectorum rariorum cum nominibus eorum trivialibus locisque e C. Linnaei Syst. Nat. allegatis. Ce qui était vrai, il y a 160 ans, l’est encore bien plus en ce moment. Pour nous, UNE DESCRIPTION SANS BONNE FIGURE A L'APPUI EST NULLE ET NON AVENUE. La force des choses amène constamment des adhésions nouvelles à cette for- mule et ceux-là seuls, qui trouvent un intérêt égoiste à combattre la formule en question, y restent encore opposés. Cependant il est possible d'améliorer l’état présent des choses dans ce qu'il a de particulièrement défectueux. Tant que les Anthrenus ou toutes autres causes de des- truction auront laissé subsister, dans le Tring Museum, les specimina typica ayant servi à la description, mais non encore figurés, nous demandons que la figuration en soit publiée le plus tôt possible et dans des conditions excellentes d'exécution artistique. Quelle pourrait être la cause du %0on possumus ? La dépense qu’entrainerait nécessairement une pareille entre- prise ? XIV PRÉFACE En réalité, c’est le seul obstacle. S'il y en a d’autres, nous demandons qu'on veuille bien nous en faire part. Tout le monde sait bien qu'il a fallu rémunérer conve- nablement les fournisseurs de la documentation magni- fique, accumulée dans les galeries du Tring Museum. Dès lors, ce n’est point à ces trop pauvres Entomolo- gistes dont J'ai entendu certains orateurs prendre la défense, en vue d'excuser par l'insufhsance de leurs moyens personnels, l'invalidité des descriptions sans figure, que nous nous adressons en ce moment. Quand on établit avec des chiffres que nul ne songe à contester, la supériorité considérable du TFring Museum sur le British Museum, sur les Musées de Paris et d'Oxford, sans parler des collections privées, il semble qu'on se rend ainsi comptable de quelques devoirs envers la spécialité scientifique que l’on a pu et su élever chez soi à une telle hauteur. Les Artistes éminents ne manquent pas encore. Je pense qu'il y en a plusieurs toujours prêts à travailler. Il suffit donc simplement d’assurer la rémunération du travail artistique, pour donner enfin la valeur scientifique qui leur manque et manquera toujours, à toutes les des- criptions restées jusqu'ici non seulement inutiles et inopé- rantes, mais nuisibles au progrès de la Science qu'elles arrêtent, telle une barrière infranchissable, au lieu de contribuer à son développement. La voix unanime des Entomologistes rendrait grâces au Mécène qui, par sa noble générosité, porterait les illustrations entomologiques, dans les Vovitates Zoolo- PRÉFACE XV gicae, au même degré de supériorité par la quantité et la qualité, que la documentation matérielle lépidoptérolo- gique dans le Tring Museum. Pour peu que l’on se trouve animé de la sincère volonté d’être utile à la Science entomologique et qu’on tienne à éviter le jugement peut-être sévère de la postérité, il parait nécessaire de ne pas différer plus longtemps la mise en train de la très louable entreprise que nous appelons de tous nos vœux et de se mettre rapidement à l’œuvre. Dès -lors, bien que l'accumulation si rapide des années ait singulièrement rétréci l'horizon de notre vie terrestre, nous pourrions encore, s’il plaît à Dieu, vivre assez long- temps pour voir apparaître la figuration désirée et réclamée et y applaudir, d'accord avec tous ceux qui partagent nos regrets et dont nous exprimons ici les sentiments. Rennes, juillet 1920. CHarLes OBERTHUR. Sur quelques Sphingidae ET PLUSIEURS « LÉPIDOPTÈRES NORD-AMÉRICAINS Chaque jour apporte une preuve nouvelle de l’absolue nécessité d’une bonne figure à l’appui de la description, pour permettre aux Entomologistes de se rendre compte des caractères parti- culiers et distinctifs de l’Espèce décrite. C’est ainsi qu’au cours des dernières années, j'ai reçu de M. B. Preston Clark, le spécialiste bien connu en Sphingidae, demeurant à Boston (Mass.), plusieurs lettres me demandant de publier la figure de quelques Espèces et Variétés de Sphingidae, seulement décrites par K. Jordan et W. Rothschild, dans Nov- tates Zoologicae, IX, et dont il ne paraît pas possible de se représenter exactement les particularités différentielles d’après la description seule, Je défère volontiers à ce désir maintenant que la guerre semblant à peu près terminée et les communications entre la France et la Suisse étant devenues un peu moins précaires, 1l est moins imprudent d’envoyer des papillons, — matière fragile entre toutes, — de Rennes à Genève, où s’est fixé le Maître Jules Culot, mon très habile et très estimé collaborateur artistique. I LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE D On trouvera donc, dans le présent Volume XVII des Æ7udes de Lépidoptérologie comparée, la figure coloriée de quelques Espèces et Variétés de Sphingidae. De cette façon, les noms donnés dans VMovrtates Zoologicae, IX, cesseront d’être zomina nuda et inania et j'aurai fait ce que les Editeurs de cette publi- cation n’ont pas Jugé à propos, Jusqu'ici du moins, d'accomplir pour compléter leur ouvrage. De plus, j'ai reçu de M. le Docteur William Barnes, de Decatur (Illinois), l’un des plus zélés Lépidoptéristes contem- porains dans les Etats-Unis de l’ Amérique du Nord, une très longue liste d’Espèces de papillons américains décrites, mais non figurées, par feu le Docteur Boisduval et feu Achille Guenée, avec instante demande de figuration. IT paraît qu'il n’est pas facile d’identiñier exactement les Espèces de Lépidoptères américains, d’après les descriptions seules des vieux Entomologistes français qui ont fini leur carrière terrestre : Boisduval en 1870 et Guenée en 1880, c’est-à-dire 1] y a environ quarante années. J'avais déjà reçu à Rennes, en octobre 10913, la visite de M. Mac-Dunnough, envoyé d'Amérique par le Docteur W. Barnes, afin de comparer aux specimina typica de Boisduval, pouvant encore exister dans ma collection, un certain nombre d’Espèces restées litigieuses en Amérique, quant à leur identification. Comme M. Henry Skinner, de Philadelphie, m'avait demandé, un peu auparavant, des renseignements relativement à l’Æespé- ride de Californie : Thanaos Tristis, Boisduval, je me fis un plaisir, — d’ailleurs parfaitement désintéressé, -— de publier dans le Volume IX des Æ7zxdes de Lépidoptérologie comparée, la figure de presque toutes les Espèces de Zycaenidae, Hespe- ridae, Argynnis, Melitaea et Satyridae, décrites par Boisduval dans l’opuscule intitulé : Zépidopières de la Californie, où, en deux parties, parues, l’une en 1852 et l’autre en 1860, l’auteur essaya de faire connaître les nouvelles Espèces découvertes par le voyageur français Lorquin. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3 Je m'étonne cependant que les illustrations nombreuses des Espèces californiennes litigieuses, publiées par moi en octobre 1913, n’aient guère motivé, en Amérique, d’autres observations qu’une très brève notice par Henry Skinner, insérée en deux pages du Journal : Enfomological News, vol. XXV, n° 1, January 1914. Je pensais que, notamment, les Fesperidae donneraient lieu, de la part des Entomologistes américains, à quelques nouvelles observations. En effet, j'ai publié la figure des specimina typrca boisduvaliana, bien entendu avec les mêmes noms et le même appariement sexuel que Boisduval avait jugés à propos d’établir. Cependant il me semble bien que, notamment, parmi les Aesperta, les deux sexes prétendus de l’Espèce appelée : pratincola pour- raient bien appartenir à deux unités spécifiques distinctes? J'ai regretté aussi de ne pouvoir publier la figure de l’Æesperta ruricola probablement perdue, ou simplement dépourvue de son étiquette de détermination et dès lors mélangée avec les Espèces sans état civil qui existaient dans la collection Boisduval, lorsque j'en is l’acquisition. M. Mac-Dunnough et moi-même, nous nous occupames surtout des Rhopalocères, lors de la visite que me fit à Rennes, en 1913, cet Entomolociste très instruit et très avisé connaisseur. Maintenant le Docteur William Barnes me demande de figurer un certain nombre d’Hétérocères décrits par Boisduval dans les Lépidopières de la Californie. Je me fais un plaisir de le satisfaire dans toute la mesure où cela m'est possible, ainsi qu’on le verra plus loin. Enfin, M. William Barnes désire quelques informations sur certaines Espèces décrites et figurées dans l’Æstoire Générale et /conographie des Lépidoptères et des Chenilles de l’ Amérique septentrionale, par J.-A. Boisduval et John Leconte; sur des aquarelles dues au pinceau d’Abbot et que possédait le Docteur Boisduval; enfin, sur une foule de Moctuélites, Pyralites et 4 LÉFIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Phalénites nord-américaines décrites par A. Guenée, dans le Species Général. C’est un travail considérable qui m’est ainsi demandé. L’intérèt de notre Science entomologique primant à mes yeux toute autre considération, je n’ai pas hésité à me mettre à l’œuvre; mais 1l m'est matériellement impossible de réaliser, en une seule fois, l’ouvrage que M. W. Barnes attend de moi, d’autant plus qu’il y a des specimina typica perdus ou passés en d’autres mains, depuis plus de 70 ans qu’ils ont été décrits par Boisduval ou Guenée. Dans ces circonstances, on comprendra que, malgré toute ma bonne volonté, je sois inhabile à satisfaire entièrement M. W. Barnes. Rennes, juillet 1910. CHARLES OBERTHUR. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 5 1. — Sphingidae Les figures actuellement réclamées par M. Preston Clark sont les suivantes : Xanthopan Morgani-praedicta, \W. Rothsch. et K. Jordan (Novitates Zoologicae, IX, supplement, p. 32). Madagascar. Aleuron (Tylognatus) Ypanemae, Boisduval (Sectes Géné- 7al, Héter Nb. 205) "Brésil: Ampelophaga (Elibia) linigera, Boisduval (Species Général, Hétér., TI, p. 180). Manille. Temnora pseudopylas-latimargo, W. Roths. et K. Jord. (Novitates Zoologicae, IX, Supplement, p. 584). Grande- Comore. Macroglossum tinnunculus, Boisduval (Species Général, étér., 1, p. 344-5). Saïgon. J'ajoute à cette figuration de Sphingidae décrits par Boisduval et par Rothschild et Jordan, la suivante : Kentrochrysalis Sieversi, Alph., var. obscurior Houlberti. Décrit d’après deux exemplaires en très bon état, pris à Tâ-tsien-lou, par les chasseurs de feu le Père Déjean, Mission- naire apostolique de la mission dite : du Thibet. 6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Taille et aspect de Pinastri; mais les ailes plus larges; les supérieures, en dessus, grises, avec un point blanc cellulaire, net, assez gros, cerclé de noir et plusieurs traits noirs comme suit : l’un fulguré partant de l’apex; un autre un peu hasté et deux autres, épais, ces trois traits à peu près parallèles, longitudinaux et semblant plus ou moins rayonner au delà du point blanc central. Un autre trait en long, comme les trois précédemment décrits, traverse l’espace cellulaire en deçà et au delà du point blanc central. En outre, on distingue deux lignes en dent de scie, extracellulaires, descendant parallèlement entre elles, du bord antérieur au bord interne. Une autre ligne indécise, en arc de cercle, subterminale, formée d’atômes bruns intranervuraux, décrit une courbe entre la dernière des lignes en dents de scie et le bord terminal des ailes. On distingue une ombre brune, près de la base, le long du bord interne. Les inférieures sont d’un brun noir avec la base un peu plus claire. La frange, aux quatre ailes, est alternée de noir et de blanc à peu près comme chez Pinastri. La tête et le corps sont gris; le collier est d’un brun noir, ainsi que les ‘côtés du thorax. L’abdomen présente une raie médiane de taches noires; une tache sur chaque anneau. De chaque côté, il y a une ligne noire assez épaisse. En dessous, les supérieures sont brunes avec le bord terminal gris; quelques ombres plus foncées rappellent les lignes trans- versales du dessus. Les inférieures sont grises, avec le bord terminal d’un brun noirâtre et deux lignes transversales brunes, l’une, plus épaisse que l’autre; la plus épaisse plus rapprochée de la base, et l’autre plus fine et moins foncée, située entre la ligne épaisse et le bord terminal largement lavé de brun noirâtre, au centre de l’espace gris. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 7 Smerinthus ocellata-Ollivryi, Ch. Obthr. La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Inférieure); obtenu de la chenille, en juin 1880, par M. Ollivry, à qui J'en suis redevable. En dessus, les ailes supérieures de cette aberration ©, très remarquable, sont d’un brun rougeâtre, parsemé de parties grisâtres, avec une assez grosse tache brune, d’aspect velouté, contiguë au côté inférieur de la nervure médiane. Deux traits bruns paraissent au-dessous de cette tache brun-velouté, partant du bord interne. Les ailes inférieures sont d’un brun plus clair que les supé- rieures avec un peu de rose vers le bord antérieur. L’ocelle de paon ordinaire est inexistant. On voit à la place un cercle dénudé d’écailles, d'aspect brun vitreux, traversé par les nervures qui sont d’un brun noir. Le dessous des ailes ne diffère des exem- plaires ordinaires que par l’absence, sur les. inférieures, de la ligne brune médiane transverse. M. G. Ollivry a fait à la Chapelle-sur-Erdre de remarquables captures, notamment celle du Satyrus Fidia, dont il a bien voulu me donner deux pris tous deux au Plessix, l’un en juillet 1887 et l’autre en Juillet 1888. La race bretonne de Fdia ne diffère pas de celle qu’on trouve à Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales). La présence de Satyrus Fidia au nord de la Loire est une véritable curiosité entomo- logique. 8 LEÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE pie Lépidoptères Hétérocères décrits par Boispuvar dans les Lépidoptères de la Californie, 2"* partie, Bruxelles, 1869. Lithosia (Ilice) faustinula, Boisduval (p. 73). Je possède un seul exemplaire type ayant servi à la description. Lithosia (Illice) nexa, Boisduval (p. 74). La collection Boisduval contenait plusieurs échantillons assez semblables entre eux. Chelonia (Apantesis) Doris, Boisduval (p. 77). La collection Boisduval ne contenait que deux ©, étiquetées Doris. Je les fais figurer l’une et l’autre. Les deux échantillons sont un peu différents l’un de l’autre, mais sans doute référables à la même unité spécifique. Dans son ouvrage, Boisduval annonce qu'il ne connaît de Doris que le Get de Nerea que des Q. Je suis porté à croire que Boisduval a reconnu que les Q Nerea pouvaient être rapportées à Doris dont le Œ n'existe cependant plus. L’étiquette : «Doris B:d..v._Calif.; écrite ethépineléenpar Boisduval à l’une des ©, celle qui est la plus petite et la moins blanche, indique suffisamment à quelle opinion le D' Boisduval s'était définitivement rallé. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE () Arctia (Ammalo) Sciurus, Boisduval (p. 70). Le C'et la © que cite Boisduval existent encore. Le G' a bien le contour des ailes supérieures lavé de jaune d’ocre pâle, comme l’indique le D' Boisduval dans sa description. C’est le seul exemplaire que J'ai vu ainsi lavé de jaune jusqu'ici; mais cela n’est pas étonnant. Le lavis jaune constaté par Boisduval, dont il fait état dans sa description et qui n’est pas symétrique sur les deux ailes, paraît être le résultat de quelque accident. Le papillon n’est cependant pas atteint de cette décomposition grais- seuse qui modifie si souvent la couleur du corps et même des ailes de certains papillons. Mais je conclus que le lavis jaune n’est pas naturel. Ces observations étant écrites, je prie M. Culot de figurer le papillon que je lui envoie, tel qu’il est, avec son lavis accidentel. On aura ainsi sous les yeux l’exacte reproduction du papillon comme Boisduval l’a décrit. Arctia vagans, Boisduval {p. 70). Je pense bien que vagans est une simple variété de coloration de rufula. Boisduval le pressentait lorsqu'il a dit : « N’ayant point élevé nous-même la chenille, nous ne garantissons pas que l’espèce suivante n’en soit une autre variété ». Arctia rufula, Boisduval (p. 70 et 80). Boisduval a décrit 7#fula, comme Wemeophila, pour la première fois, à la page 32 du Bulletin des Annales de la Société entomo- logique de France, 1852. Les deux Ay7ctia rufula types que je fais figurer portent bien la ligne courbe noirâtre extracellulaire que Boisduval signale et qui manque chez vagans. Après avoir donné des détails inté- ressants sur le voyage et les récoltes de Lorquin en Californie, Boisduval présenta à la séance de la Société quelques Espèces 10 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE de Lépidoptères qu’il avait reçus de Lorquin. Il décrit sommai- rement (p. XXXIT) « la VNeweophila rufula qui a un peu le port de notre 74ssula d'Europe; les ailes supérieures sont d’un brun briqueté, avec un stigmate et une raie transverse noirâtre; les ailes inférieures sont noirâtres avec la frange d’un brun briqueté: le corps est sans taches, rougeâtre comme les premières ailes ». Phoegoptera quercus, Boisduval (p. 81). Phoegoptera salicis, Boisduval (p. 81). Bombyx pseudoneustria, Boisduval (p. 82). Hepialus hectoides, Boisduval (p. 85). Hepialus californicus, Boisduval (p. 85). Dicranura scolopendrina, Boisduval (p. 86). Clostera incarcerata, Boisduval (p. 86). Telles sont les sept dernières espèces de Lépidoptères hétéro- cères décrites dans les Zépidopitères de Californie, en 1860, et dont M. le D' William Barnes a réclamé la figuration. Les Hépiales sont en bien triste état; cependant leurs ailes se trouvent encore assez reconnaissables, me semble-t1l, pour en obtenir une utile représentation. Tous les specimina lypica transmis à M. J. Culot, pour modèle des figures, portaient et portent toujours à leur épingle une étiquette écrite par feu Boisduval; ils me paraissent être les types tout à fait authentiques qui ont servi aux descriptions. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE TE 3. — Histoire générale et Iconographie DES LÉPIDOPTÈRES ET DES CHENILLES de l’Amérique septentrionale Par M. J.-A. Boispuvar, membre de plusieurs Sociétés savantes, et M. John Leconre, de New-Yorck fsic), membre de plusieurs Académies. A Paris, chez Méquienon-Marvis, libraire-éditeur, 1829; puis à Paris, chez Crocnarp, Jibraire-éditeur, cloitre Saint-Benoïit, n° 16, et rue de Sorbonne, n° 3; enfin, à Paris, librairie encyclopédique pe Rorer, rue Hautefeuille, 1833. Tel est le titre, ou plutôt telle est la succession des titres d’un ouvrage qui présente 228 pages de texte et qui est resté inachevé. La dernière description imprimée dans le texte est celle de Satyrus Alope. Les Planches coloriées s’arrêtent au n° 78. Les Espèces de Satyridae, de Libythea et d’'Hesperidae, figurées à partir de la PI. 60, n’ont été l’objet d'aucune description, ni même d’aucune observation dans le texte du Volume. D’autre part, aucune figure n’a été publiée pour quatre Espèces de CAionobas décrites aux pages 214-223. Les 78 Planches de l’Æis/oire générale des Lépidoptères de l'Amérique Septentrionale ont été exécutées en gravure sur cuivre, tantôt d’après des aquarelles dues au pinceau de Abbot; tantôt elles ont eu pour modèle des peintures infiniment plus fines qui 12 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE sont signées E. Blanchard. Ce fut d’abord P. Duménil qui dirigea le travail du graveur jusqu’à la PI 30 dont il fut en même temps le dessinateur et l’aquarelliste initial. Ensuite et jusqu’à la fin, Borromée fut le successeur de P. Duménil. Toutes les aquarelles que le Docteur Boisduval avait reçues d’Abbot, de John Leconte et fait exécuter par E. Blanchard, se trouvent former actuellement une collection en trois volumes rehés. Le premier de ces volumes, dont le format en long mesure en général 260 sur 165 millimètres, contient 148 Planches. Abbot en a peint le plus grand nombre. Les Planches portant les n°% 13, IA US, 17, 20,23, 25, 32, 24,40, 40, 40,00, 11652, 0653, 54 lOntRÉte très bien dessinées et coloriées par Blanchard. C’est un petit nombre seulement des Planches peintes par Abbot et surtout par Blanchard, qui a été reproduit en gravure et publié dans l’A1s- loire générale des Lépidoptères de l'Amérique Septentrionale. Les deux autres volumes sont d’un format plus petit que le premier. Chaque feuillet en long mesure 138 sur 88 millimètres. Ils renferment en tout 452 planches dont, selon les indications écrites sur ces volumes, John Leconte fut l’auteur. Tous ces documents ont été mis entre les mains de Guenée à qui Boisduval les avait prêtés pour la rédaction de la partie Hétérocères (Noctuélites, Deltoïdes et Pyralites, Uranides et Phalénites) du Species Général des Lépidoptères (Paris, 1852- 1857). Ils sont venus maintenant entre mes mains. Mais avant que l’ordre actuel n’ait été établi dans tous ces dessins originaux de Abbot, John Leconte et Blanchard, par les soins de feu À. Depui- set qui les avait fait réunir en trois volumes, ainsi que Je l’expose ci-dessus, il est bien à craindre qu’une certaine quantité de ces intéressantes aquarelles n’ait été perdue. Nous devons nous contenter de la collection présentement subsistante. On y trouvera encore beaucoup de documents précieux. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 13 Lorsqu'on passe en revue les peintures faites par Abbot, on constate que beaucoup de soim a été apporté pour le coloris des ailes qui paraît généralement exactement rendu; malheureu- sement, un manque d’attention très fàacheux se remarque pour la représentation de la forme des diverses parties du corps : tête, thorax, abdomen, et pour le nombre même des paires de pattes dont la longueur est d’ailleurs presque toujours considérablement exagérée. Dans ces conditions, la gravure laisse quelquefois des doutes à ceux qui comparent les figures coloriées publiées dans l’Azs/oire générale. des Lépidopières de l'Amérique Septentrionale aux échantillons naturels, en vue d’en rechercher l’identification. Des reproches furent adressés au Docteur Boisduval, au cours de la publication de son ouvrage. Il en résulta que le dit Docteur Boisduval se crut obligé d'adresser à ses souscripteurs, dont les critiques l’avaient ému, une promesse de mieux faire à l’avenir qui fut imprimée avec le titre de : Avis de l’un des Auteurs. I] paraît utile de reproduire ici cet Avis que tous les détenteurs actuels de l’ouvrage peuvent ne pas connaître et qui explique bien des choses. Voici ce document : « Quelques-uns de nos souscripteurs se sont plaints que, st le coloris des espèces dont nous avons donné la figure était très soigné, il n’en était pas de même du dessin; que dans la plupart des individus, les corps avaient une forme vicieuse, que les pattes et les ailes étaient mal attachées, et les nervures souvent négligées. Je suis le premier à reconnaître qu'avec la perfection que l’on est en droit d’attendre à l’époque où nous sommes, ce reproche est très fondé; mais je dois dire pour ma justification que les dessins de cet ouvrage ne sont pas faits en France, qu'ils ont été exécutés dans l'Amérique du Nord par Abbot ou par mon collaborateur, M. Leconte, de New-Vorck (sic), qui se sont bien plus appliqués à rendre fidèlement le dessin et la couleur des ailes qu’à bien modeler le corps ou les pattes. Jusqu’à ce jour, 14 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE je n’avais rien osé changer aux figures originales qui sont entre mes mains; mais à l’avemir, pour éviter ce reproche, et de concert avec le nouvel éditeur qui ne néglige Jamais la perfection des ouvrages dont la publication lui est confñée, Je ferai retoucher sur la nature tous les dessins de M. Abbot et je les ferai refaire entièrement quand ils offriront quelques inexactitudes. MM. les souscripteurs peuvent donc être assurés qu’à partir de la dixième livraison, nos figures n’offriront plus ces défauts. (Sans date) D' BOISDUVAL. » IT est certain, comme Je le dis plus haut, que les pattes et les corps des papillons dont Abbot a fait la figuration en aquarelle sont traités avec plus de fantaisie que de souci de reproduire l’exacte réalité. Mais ce ne sont pas seulement les figures qui occasionnent, çà et là, des doutes quant à l'identification des Espèces de Lépi- doptères; ce sont aussi les observations écrites par Boisduval lui-même et desquelles il résulte pour l’esprit du Lecteur un trouble pénible. Qu'on étudie, par exemple, les termes de l’Observation impri- mée aux pages 07 et 08 de l’ouvrage : Histoire des Lépidoptères de l'Amérique Septentrionale, relativement aux T'hecla Favonius, Hyperier et Liparops; le résultat sera une impression confuse et un manque fàcheux de clarté. Il est maintenant difficile de rétablir l’ordre et de faire entrer la lumière dans une situation un peu chaotique et qui est vieille de près de 00 ans. Toutefois, je vais essayer de répondre aux questions de M. Barnes, au moyen des documents dont Je dispose encore, c'est-à-dire avec les aquarelles d’Abbot, les divers ouvrages et les papillons existant dans ma collection. À propos des T'kecla Psyche et H yperici, M. le Docteur William Barnes pose les questions suivantes : LÉFIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 15 Thecla Psyche Bdv. et Lec. Does this — 71. album Bdwv. et Lec.? Thecla Hyperici Bdv. et Lec. Does a type of this exist? Vide note, Lep. Am. Sept. p. 90. Pour Thecla Psyche, Boisduval et Leconte, p. 88 et 80, PONT Oo WdeEus), 21(0on%des-ds) (or dessous), 4 chenille, 5 chrysalide, je réponds comme suit : J'ai sous les yeux les aquarelles originales de Abbot. Je constate qu’elles sont fidèlement reproduites sur la PI. 27 de l'Histoire générale des Lépidoptères de l'Amérique Septen- trionale. Boisduval déclare (p. 88) qu’il n’a jamais vu cette espèce en nature et qu’il est à peu près certain qu’elle n’est qu’une variété de A1. album. | C’est une opinion; mais rien de plus. Pas davantage que Boisduval, je ne possède 7'%ecla Psyche dans ma collection; mais si j'envisage le dessous des ailes chez les Thecla Mars, Hbn., des Antilles, Wartialis, H. S., de Floride, ÆEurytulus, Hbn, des Antilles, je constate que Mars offre de grands rapports avec ces trois Espèces précitées. Dès lors, 1l ne me semble point impossible que Psyche existe réellement dans la Nature, non point comme une aberration extraordinaire et fort rare de M. album, mais bien comme une Espèce spéciale, non retrouvée Jusqu’1ci. Peut-être Abbot avait-il recu T'kecla Psyche de quelque île de la mer des Antilles très peu explorée, entomologiquement parlant? C’est aussi une simple opinion que J’exprime. Dans l’état présent des choses, c’est tout ce que Je puis répondre à M. Barnes. 16 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Pour Æyperici, la question paraît intéressante. Voici comment je la comprends : La note insérée par Boisduval à la page 90 de son ouvrage et à laquelle M. Barnes fait allusion, est ainsi conçue : « Je n’ai pas vu cette espèce en nature (Æ/yperici) et je suis très porté à croire qu’elle n’est qu’une variété de Favonius et que la chemille qu’Abbot aura trouvée sur le millepertuis, se rapporte peut-être à une espèce d’un autre genre. Ce serait, du reste, le premier des 7Z'Lecla qui, à notre connaissance, vivrait sur les plantes herbacées. » Tout de suite, il faut liquider la question de Favonius, selon Boisduval. Ce que Boisduval appelle Favonius et ce qu’il a fait représenter sous ce nom sur la PI. 30 de son ouvrage, d’après une aquarelle de Duménil, ne peut en aucune façon être spécifi- quement assimilé à Favonius figuré par Jean Abbot et Jacques- Edouard Smith sur la Tab. XIV de leur magnifique Æistoire Naturelle des Lépidoptères les plus rares de Géorgie (en français et en anglais), Londres, 1707. Le Favonius, selon Boisduval (Aist. génér. des Lépid. de l’Amér. sept, PI 30, p. 05-08), est simplement Melinus, Hübner (Zutraege sur Sammlung exot. Schmett., Augsburg, 1818) « aus Georgien in Florida; durch Herrn Dr. Andersch erlangt ». S1 on prend la peine de lire attentivement la description écrite par Boisduval, on constate que la figure ne concorde nullement avec la dite description. En effet, suivant le texte boisduvalien, « le dessous des ailes est d’un gris cendré pâle: celui des supérieures est traversé dans sa moitié postérieure par une ligne blanche tremblée — (dont il n’y a nulle trace sur la PI. 30; du moins dans le volume que Je possède et qui appartenait jadis à Boisduval), —— bordée de brun roux sur son côté interne et, près du bord, par une raie brune plus ou moins distincte, quelquefois doublée d’un peu de blanc — (pas de trace de blanc dans la figure 2 de la PI. 30) — et qui croise un peu la direction de la première en arrivant vers LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE pe le bord interne. Celui des inférieures est traversé par une raie blanche tremblée et sinuée -— (il n’y en a pas trace sur la figure 2 de la PI 30) _— se courbant pour gagner le bord abdominal et doublée intérieurement de brun roux... ». L'effet de ces raies blanches est très essentiel et il est bien regrettable que la figure 2 de la PI 30 n’en fasse nul état. D'ailleurs le papillon © fig. 3 paraît être une toute autre espèce que le © fig. 1; ce dernier semble être reférable à Melinus. Boisduval a dû éprouver quelque regret de sa détermination évidemment erronée : Favonius. La longue observation qui occupe les pages 97 et 08 en fait foi. Comme Jje le dis plus haut, la lecture de cette observation n'apporte aucune lumière; elle permet seulement de se rendre compte des hésitations éprouvées par Boisduval. Il plaide mal en faveur de la séparation spéci- fique de son Favonius et du WMelinus, Hübner. Il avoue presque que son Favontius n’est pas celui d’Abbot. Alors pourquoi avoir donné le nom préoccupé de Favonius à une autre Espèce du même genre? Cela ne peut pas se soutenir. Boisduval continue l’exposé de ses excuses en reconnaissant que son Zzparops a la plus grande ressemblance avec le Favontus de Smith-Abbot. Finalement, Boisduval croit être arrivé au résultat suivant : son Æypertci serait le même que son Favomius et la prétendue nouvelle Espèce figurée sous le nom de Ziparops devrait être considérée comme le véritable Favonius de Smith-Abbot. Comme explication de toute cette confusion que Boisduval n'aurait Jamais dû laisser subsister, notre Auteur français invoque la manière de voir de ses collaborateurs américains différente de la sienne. Je trouve toutes ces raisons peu satisfaisantes et je reviens à H yperici. Puissé-je faire mieux que mon vieux maître et ami dont je ne cesse de lire l’écriture sur les étiquettes des petits papillons qui sont indiqués « ex musaeo D'* Boisduval ». Il me semble que, par ce fait, je vis encore un peu avec lui. 2 18 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Pour À yperici, j'ai sous les yeux les figures peintes par Abbot et celles qui avaient pour mission de la reproduire exactement sur la PI. 28 de l’Aist. génér. des Lépidopt. de l'Amérig. septentr. Malheureusement la reproduction laisse beaucoup à désirer. Abbot a peint un seul papillon ÂÆyperict en dessus et en dessous, une chenille et une chrysalide. La chenille et la chrysalide sont passablement reproduites en gravure; les papillons ne sont pas conformes, sur la PI. 28, à l’aquarelle originale. Notamment aux ailes inférieures, l’aqua- relle d’Abbot montre un petit noyau blanc centralement pupillé de noir, formant liaison entre les deux taches marginales oran- gées des ailes inférieures. Ce petit noyau est très caractéristique et sur la figure 3 de la PI. 28, il est remplacé par une sorte de sourcil, sans ponctuation centrale qui ne correspond nullement à la réalité, c’est-à-dire, d’une part, à la figure donnée par Abbot et, d’autre part, au papillon lui-même. C’est dans la collection Guenée que se trouvait, avec un Favonius selon Boisduval (non selon Abbot), un A yperici tel- lement conforme à l’aquarelle de Abbot qu’on pourrait croire qu'il lui a servi de modèle. Ce papillon est bien vieux. Guenée a écrit une étiquette en caractères microscopiques, comme toujours, et indiqué comme origine : « Collection Serville » (*). Malgré son grand âge (je pense qu'il est vieux d’au moins 00 ans), ce Joli petit /yperici est parfaitement conservé, sauf qu'il a perdu l'antenne droite. I] a bien des fois changé de place, depuis son premier départ d'Amérique en Europe. Je l’expédie, à Genève, à M. Culot pour être reproduit parfaitement cette fois. Mais en reviendra-t-il sans dommages? Espérons-le. (*) Serville ou Audinet-Serville (J. G.), membre de plusieurs Sociétés savantes, etc., à Paris, rue de Buffaut, n° 21 bis; entomologiste célèbre; l’un des rédacteurs de la partie entomologique de l'Encyclopédie méthodique, auteur de plusieurs mémoires intéressants et tout récemment d’une nouvelle classification des Longicornes. (Ænusmération des Entomologistes vivants, par G. Silbermann; Paris, Lunéville et Strasbourg, 1835.) LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 19 Alors qu'est-ce que c’est que Æyperici? À mon avis, c’est une forme de Melinus, probablement celle qui a reçu plus tard le nom de Æumuli Harr., lequel Æumuli deviendrait ainsi un syno- nyme de Æ yperici. Je crois que Liparops Bdv.-Abbot est très différent de Favonius Smith-Abbot. Mais je ne connais pas Ziparops © en nature. Il n’en existe plus aucun exemplaire dans la collection Boisduval. Moi-même Je possède seulement quatre © qui sont beaucoup plus foncés en dessous que l’exemplaire reproduit par Abbot, puis par Boisduval, d’après ce dernier aquarelliste. Thecla Arsace Bdv. et Lec. Good figure needed, d’après M. William Barnes. Tant qu’à Aysace Bdv. et Leconte, dont le D' Barnes réclame une bonne figure, je possède un spécimen boisduvalien pourvu d’une étiquette qui l’authentifie. Cependant il ne cadre pas d’une manière tout à fait satisfaisante avec la figuration de la PL 32, dans l’Æist. génér. des Lépid. de l’Amérig. septentr., ni avec la description de Boisduval. Néanmoins, aux trois échantillons (un œ et deux ©) de la coll. Boisduval s'ajoutent, dans ma collection, trois Cf et une Q de la collection Guenée et l’un d’eux est pourvu de l’étiquette dont je copie le texte entier, très lisible, mais en caractères bien petits, de façon à former un pli de dimension très restreinte, fixé à l’épingle du papillon. « Th. Irus God. — Enc., p. 674. Bdv., ic. Asmér. sept. — Dbd, Abe ne 21e Pay, dm. —Dbd. p. 486, n° 103. — Dessins géorg., 17. M. Bdv. a reconnu que l’/rus et l’Aysace ne font qu’un. Et, en effet, les caractères qui résultent des dessins de J. Leconte sont 20 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE bien faibles. Cependant il y représente des chenilles très diffé- rentes; mais on sait ce que vaut la couleur. Celle du présent qui est la var. Aysace est couleur de chair avec des traits ou lignes Verts; elle sure. ; se chrysalide en juin et éclôt au mois de mars. Celle d’/rus (Obelias; dessins géorg.) est jaune avec des traits verts, vit sur les vaccinium en avril et éclôt en mai. Probablement ce sont deux générations d’une même espèce »? Toute cette notice, écrite 1l y a bien longtemps, tient sur un papier de 30 sur 80 millimètres. Ce que Guenée a ainsi écrit, pour une foule d’Espèces, constitue une œuvre considérable, Mais l'étiquette que J'ai transcrite fidèlement démontre que Guenée s’occupait attentivement des questions dont, à la prière du D’ Barnes, je reprends aujourd’hui l’étude. Les Entomologistes américains, qui connaissent la biologie des 7'hecla Irus et Ayrsace sont seuls à même de nous renseigner sur ce qu’ils croient être la vérité. Lycaena pseudargiolus Bdv. Good figure of wanted, especially underside. L’Espèce est décrite aux pages 118 et 119 et les deux sexes sont figurés sur la PI XXXVI de l’Hist. génér. des Lépid. de l’Amérig. septentr.; le G en dessus seulement (fig. 1); lo © en dessus et en dessous (fig. 2 et 3). Ces figures ne sont pas mau- vaises. Je fais cependant représenter de nouveau le O' et la Q Tous deux en dessus et en dessous. Ce sont bien les types authen- tiques qui ont servi à la description de Boisduval, que j’envoie à M. Culot. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2 4. — Noctuélites, Deltoïdes et Phalénites DE L'AMÉRIQUE DU NORD décrits par À. Guénée dans le Species général des Lépidoptères. MANOCTUÉLITES, Tome Î (Paris, 1852). Acronycta Lobeliae, Guenée (Sp. G., n° 49, p. 44). Acronvycta Telum, Guenée (Sp. G., n° 52, p. 45). Acronycta Hastulifera, Abbot (Sp. G. n° 57, p. 47). Acronycta Innotata, Guenée (Sg. G., n° 64, p. 50). Acronycta Clarescens, Guenée (S2. G., n° 73, p. 54). L’étiquette écrite par Guenée, auteur toujours extrêmement sincère, est ainsi conçue : « Je ne me rappelle pas si cet individu a servi à ma description, mais j'ai tout lieu de le croire ». 2° DELTOÏDES, Tome VIII (Paris, 1854). Hypena Baltimoralis, Guenée (Sp. G., n° 31, p. 34). Hypena Erectalis, Guenée (Sp. G., n° 40, p. 40). Herminia Morbidalis, Guenée (Sp. G., n° 60, p. 50). Herminia Pedipilalis, Guenée (S2. G., n° 62, p. 57). Herminia Cruralis, Guenée (Sp. G., n° 65, p. 58). Bleptina Caradrinalis, Guenée (Sp. G., n° 84, p. 67). Helia Phaealis, Guenée (SZ. G., n° 06, p. 77). Helia Americalis, Guenée (SZ. G., n° 100, p. 78). [e)] [e) LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3° PHALÉNITES, Tome X (II des Phalénites), Paris, 1857). Macaria Infimata, Guenée (Sg. G., n° 1041, p. 81). Vient de Cayenne. La figuration a cependant été demandée par M. W. Barnes. Macaria Contemptata, Guenée (Sp. G., n° 1054, p. 86). Est citée parmi les Desiderata de Packard, à la page 204. Tephrina Muscariata, Guenée (Sp. G., n° 1073, p. O8). Figure parmi les Desiderata de Packard, à la page 274. Tephrina Gnophosaria, Guenée (S. G., n° 1077, p. 00). Citée par Packard, au nombre de ses Desiderata, à la page 275. Tephrina Sabularia, Guenée (Sp. G., n° 1003, p. 105). L'un des Desiderata de Packard; voir page 276. Psamatodes Nicetaria, Guenée (SZ. G., n° 1006, p. 107). Vient d'Haïti. La figuration m'en a cependant été demandée par M. W. Barnes. Numeria Duaria, Guenée (Sp. G., n° 1140, p. 135). La © type ne me semble pas cadrer spécifiquement avec la figure du ubliée par Packard, sous le n° 10 de la PI. XIE, 8 I P Ù dans 4 Monograph &. | Numeria Hamaria, Guenée (Sp. G., n° 1141, p. 136). Packard place ÆHamaria comme synonyme de Duaria (voir page 502 de À Monograph &*). Duaria serait alors une Espèce extrêmement variable, ce que Guenée a forcément ignoré. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 23 Selidosema Foeminaria, Guenée (Sp. G., n° 1168, p. 149). Aspilates Sigmaria, Guenée (Sp. G., n° 1219, p. 184). Elle me paraît bien voisine de Æuftchia Ribearia, Packard (A Monograph, p. 248; PI. 0, fig. 61). Ypsipetes Pluviata, Guenée (Sp. G., n° 1505, p. 378). Coremia Defensaria, Guenée (Sy. G., n° 1502, p. 411). Il y a dans la collection Guenée une ©, non un ©, portant à son épingle l'étiquette suivante écrite par Guenée : « Corem. Defensaria Gn. Calif. ». J'ai bien étudié le texte de la description du © (p. 411); 1l ne me semble pas que cette description se rapporte au papillon que Guenée a pourtant étiqueté lui-même. Cette prétendue Defensaria serait-elle plutôt la Q de Coremia Convallaria décrite à la page 410, sous le n° 1561? C’est possible. En effet, je suis porté à penser que les deux Espèces de Coremia étant placées l’une à côté de l’autre dans le Species Général, Guenée aura pu, par erreur, écrire : Defensaria, au lieu de Convallaria sur son étiquette. Les deux © Convallaria annoncés par Guenée dans le Species Général, comme faisant partie de sa collection et le Œ Defensaria indiqué comme appartenant à la coll. Bdv. n'étaient déjà plus dans les collections ci-dessus désignées, lorsque A. S. Packard visita, en 1872, M. Achille Guenée, à Châteaudun. On peut trouver, à la page 149 de À Monograph of the Geometrid Moths or Phalaenidae of the United States, les deux Coremia convallaria et defensaria rangées parmi les Desiderata, avec Plebeculata, Guenée. Packard ne dit pas qu’il a vu les specimina lypica dans la collection Guenée. De son côté, l’échantillon placé par Guenée comme Plebeculata ne se rapporte pas à la description. J’ignore comment une pareille confusion a pu être commise, surtout étant donné le 24 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE soin méticuleux constamment apporté par Guenée au classement de sa collection; mais Je suis impuissant à fournir pour le moment sur ce sujet d’autres éclaircissements. Je fais représenter la © falsé Defensaria, Guenée, comme © probable de Convallaria. Cependant Packard décrit (p. 141) et figure (PI. 8, fig. 60) avec le nom de Ochyria Guenéeata une Phalénite qui me paraît très voisine, mais un peu différente de la fausse Defensaria (an Convallaria Q?). Packard termine sa notice par ces lignes : « M. Guenée, to whom I sent specimens (of Gyenéeata) writes me that this is neither his Coremia convallaria nor defensaria. I accordingly take pleasure in dedicating this species to the author of the best work vet published on the group ». Est-ce que le papillon qui est figuré dans cet ouvrage sous le nom de Q probable de Convallaria, ne serait pas plutôt une variété de Guenéeata ? Les Entomologistes américains apprécieront. Tenant a la vérité avant tout, Je mets sous les yeux du Lecteur les documents de ia cause sur laquelle je m’abstiens définitivement de porter moi-même aucun Jugement. IT SUITE AUX OBSERVATIONS SUR les premiers états de Zycaena Alcon Les études et expériences poursuivies en 1917 et 1918 dans le but de résoudre le problème de la vie larvaire de Zycaena Alcon ont donné un bon résultat. Grâce aux travaux si patients et aux observations si sagaces du D' T. A. Chapman, nous savons qu’il est possible d’élever la chenille d’A/con dans les nids de la Myrmica scabrinodis, depuis le moment où elle quitte défini- tivement la fleur de la Gentiane jusqu’à la chrysalidation. La Notice du D' Chapman, parue dans le Vol. XVI des Etudes de Lépidoptérologie Comparée, contient une foule de détails concernant la symbiose de la fourmi, de la chenille et de la chrysalide. Il semble probable que la chenille se nourrit, dans les fourmilières, des larves de la fourmi. Les expériences que nous avons faites en fin d’été 1017, prouvent que la chenille continue à vivre et augmente même de taille si, quand elle est arrivée au point de refuser toute nourriture végétale, on l’alimente avec les sucs s’écoulant des blessures pratiquées sur les nymphes de la Formica rufa, mais les mâchoires de la chenille ne semblent pas assez fortes pour lui permettre d’entamer elle-même les 20 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE nymphes. D'autre part, le D' Chapman a trouvé régulièrement des larves de fourmis, sucées et vidées, dans les dépotoirs des nids de la Myrmica scabrinodis contenant des chenilles d’AZcon, du moins pendant l’automne; cependant plus irrégulièrement au printemps. Sans doute les larves des fourmis sont plus tendres que leurs nymphes et les Wyrm1ca sont des fourmis plus petites que la Formica rufa. Le D' Chapman a également vu, plusieurs fois, la chenille d’A/con encerclant une larve de fourmi et, au moins à une occasion, la larve se trouvait en grande partie vidée. Cependant, jusqu'ici, à notre connaissance du moins, on n’a Jamais pu voir la chenille au moment même où elle mangeait ou suçait une larve; le dérangement occasionné aux fourmis et à la chenille par l’entrée de la lumière dans le nid d’observation, quand on cherche à voir ce qui s’y passe, rend, en effet, cette constatation très difhcile. On peut donc se demander si réellement la chenille se nourrit des larves de la fourmi, et, en admettant qu’elle le fasse, comme cela semble probable, est-ce que les larves constituent sa nourriture unique? Ne mangerait-elle pas autre chose également dans la fourmilière, ou bien les fourmis ne l’alimenteraient-elles pas ainsi qu’elles alimentent leurs propres larves (*)? Une autre question concernant la biologie de Z. Alcon est celle de l’Espèce ou des Espèces de fourmis qui lui sert ou qui lui servent d’hôte dans la libre Nature. En 1917, nous l’avons vue emportée, sur la lande, par une fourmi que nous croyons être la Z'etramorium cœspitum. En 1018, des chenilles placées sur les nids de T'eframorinm cœspitum et (*) Dans une lettre datée du 11 Juin 1919, qui nous est parvenue à Cancale, le 18 juin seulement, le Dr Chapman nous informe qu’il possède trois chenilles de Z. A/con ayant passé l'hiver 1918-1919 et qui se trouvaient pleinement déve- loppées le 11 juin. Il nous dit avoir vu, la veille, une chenille d'A/con manger une larve de fourmi, pendant qu’elle tenait cette larve pressée entre sa tête et la partie antérieure de son abdomen. Ecrivant de nouveau, le 17 juin 1919, le Dr Chapman nous fait savoir, qu'en une occasion, il a vu une fourmi en train d'alimenter une chenille. La question se trouve donc résolue. Non seulement la chenille mange les larves de la fourmi, mais, de plus, les fourmis lui apportent un aliment. [(S) NI LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE d’autres sur un nid de T'apinoma erraticum ont été saisies par les fourmis et descendues sous terre. De son côté, le D' Chapman a vu accepter les chenilles d’A/con par la Myrmica Scabrinodis, — J’Espèce qui se charge de ZL. Arion, — et c’est dans les nids de cette fourmi qu’il a pu élever avec succès et pour la première fois, la chenille d’AZcon en captivité. En automne 1918, des chenilles envoyées au D'° Chapman et dont un certain nombre a été remis à M. Donisthorpe, ont été placées dans des nids de Z'etramorium caespitum, mais elles n’ont pas tardé à périr; d’autres encore ont été reçues dans les nids d’observation de Myrmica laevimodis. Une des premières recherches à faire cette année 1919 était donc celle de l’hôte naturel de la chemille de Z. A/con. Le dimanche 8 juin, Hervé et Yves Oberthür et moi-même nous nous sommes rendus sur la lande des Grêles, près Monterfl, pour examiner les nids de T'etramorium caespitum et le nid de Tapinoma erraticum, dans lesquels nous avions vu emporter des chenilles d’A/con, au mois de septembre 1918. Le premier nid retrouvé fut celui de la Z'apinoma, mais il ne contenait plus de fourmis. Ce nid, qui se trouvait sous une grosse pierre, était au pied d’un des talus peu élevés qui coupent la lande; la terre y était très humide et a dû être inondée pendant une partie de l’hiver pluvieux de 1918-1010. Les fourmis l’avaient abandonné. Ensuite, nous avons visité le premier nid de 7'e/ramorium caespitum, dans lequel deux chenilles avaient été emportées en septembre. Ce nid, en haut d’un talus, était également recouvert par une pierre. En soulevant la pierre qui était assez fortement chauffée par le soleil, nous avons remarqué un certain nombre de larves de fourmis à la surface, mais pas de chenilles d’A/con; les fourmis se sont dépêchées d’enlever les larves et de les descendre dans les galeries souterraines. En piochant avec pré- caution et en examinant tout ce que nous ramemions à la surface, nous avons suivi les galeries et ouvert les chambres dont certaines 28 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE contenaient des larves, toujours sans résultat. Le nid n’était ni bien grand, ni très peuplé. Les petites fourmis nous grimpaient sur les mains, mordaient et cherchaient à piquer, mais ce n’est guère qu'entre les doigts et sur la peau plus tendre des poignets et des bras qu’elles réussissaient à injecter leur liquide irritant. Nous avons abandonné ce nid, convaincus que les chemilles d’AZcon n’y étaient plus. Le second nid de T'e/ramorium était moins important que le premier; nous n’y avons pas trouvé de chenille d’A/con. J'ai continué ensuite à explorer cinq ou six nids d’une petite fourmi, probablement T'e/ramorium, situés sur les talus, sous des pierres ou sur de petites bosses se trouvant ça et là dans la lande. Quelques-uns contenaient beaucoup de couvées (larves de tailles différentes), mais dans aucun je n’ai trouvé trace de la chenille d’A/con. Le 10 juin, J'ai passé l'après-midi sur la lande des Grêles; il faisait encore une Journée très chaude, sans vent. Quelques nids de Tetramorium placés au sec sur le côté ou sur le sommet des talus n’ont rien donné. L'état très serré de la végétation courte qui tapisse la lande rend très difficile la recherche des fourmi- lières qui se trouvent ailleurs que sur les talus; il en est surtout ainsi pour les Espèces comme les Myrmica dont les nids ne sont pas marqués par des excroissances sensibles. Dans une partie de la lande où J'ai toujours vu beaucoup de Gentianes, J'ai remarqué, sur un espace récemment fauché, quelques fourmis d’un brun jaunâtre, plus grandes que les T'e/ramorium. Je crois bien que ces fourmis étaient des Myrmica. La terre ayant été mise presqu’à nu par les faucheurs en quête de litière pour leurs vaches, J'ai pu suivre les agissements des fourmis; pour la plupart, celles-c1 erraient à l’aventure, sans paraître avoir de destination fixe; cependant, j'ai fini par en apercevoir deux qui portaient dans la bouche un fardeau et qui se dirigeaient dans la même direction; elles remontaient vers une partie un peu plus élevée de la lande, mais, malheureusement, cette partie n’avait pas été fauchée et les deux fourmis ont bientôt disparu sous le LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 20 feutre épais des ajoncs nains, des bruyères, etc.; elles m'ont, néanmoins, indiqué la direction de leur nid. J'ai donc coupé l'herbe de la lande sur une surface de 2 mètres de long sur 1 m. 50 de large; cependant, ce travail fini, Je n’avais pas encore trouvé le nid et, comme il se faisait tard, J'ai été obligé d’aban- donner la partie pour ce jour-là. Le 12 juin, je suis retourné pour la troisième fois, cette année, sur la lande des Grêles; cette fois, décidé d’y passer la journée. J'ai commencé les opérations du côté orienté vers le sud-est; les Gentianes y croissent assez abondamment. Un talus m’a donné plusieurs nids de T'e/ramorium situés sous des pierres et quelques nids d’une Acanthomyops (Lasius) (?) d’un Jaune brunâtre clair. De grandes quantités de larves de ces fourmis se trouvaient placées dans des cavités près de la surface, pour les faire profiter de la chaleur; d’autres portions de la couvée ont été découvertes dans les chambres inférieures. En ces fourmi- lières, pas de chenille d’A/con. Apercevant un gros bloc de pierre en grande partie enterré dans le flanc du même talus, je l’ai retiré avec quelque difficulté et j'ai ainsi mis à nu un très grand nid HÉNlan Myrm1ca. +... Une douzaine d’étages se trouvaient exposés d’un coup. Les chambres contenaient une grande quantité de larves de tailles variées. Il était très facile de voir le contenu des chambres et des galeries de communication et d’observer ce qui s’y passait; aucune de ces chambres ne contenait de chenille d’Afcon. Avant de commencer à piocher le nid, j'ai donné le temps aux fourmis d’enlever les larves entassées et de les emporter dans les galeries cachées; ensuite j'ai creusé dans le talus, démolissant le nid peu à peu et examiniant avec attention tout ce qui en sortait. La fourmilière avait été construite entre de nombreuses racines de bruyère (Calluna vulgaris) et d’ajonc nain, et il fallait les arracher avec précaution. J'ai passé une heure, au moins, à l'examen de ce nid, suivant les galeries jusqu’à une profondeur considérable et en découvrant souvent de nou- velles poches contenant de la couvée; à la fin, je suis arrivé à la terre dense et humide qui, je crois, limitait le nid au-dessous. 30 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N'ayant pas réussi avec ce nid si promettant, J'ai interrompu les recherches jusqu’à une heure de l’après-midi. J’ai repris les travaux sur la partie ouest de la lande, en examinant quelques nids de T'e/ramorium et de Tapinoma. Pendant que je déterrais des Zeframorium, quelques individus de Formica fusca sont venus se promener sur le terrain d’opération et 1l était curieux de voir les petites fourmis se Jeter avec furie sur les grosses Formica et se cramponner à leurs pattes et à leurs antennes pendant que ces dernières cherchaient à mordre et à piquer, sans paraitre obtenir grand résultat. En général, les Formica, après s'être aperçues qu’elles étaient en territoire ennemi, déguerpis- saient au plus vite. J’ai examiné, un peu plus tard, un nid de F. fusca; je n’y ai pas trouvé Alcon. Enfin, sur une petite élévation ou bosse de terrain, située au bord d’un fossé évasé, j’ai trouvé un autre nid de Myrmica. La bosse était presque nue et le sous-sol, composé de terre de bruyère, était traversé par les racines de Calluna. 11 n’y avait pas de fourmis visibles à la surface, mais la première pelletée en contenait quelques-unes. J'avais travaillé pendant cinq minutes environ, sans avoir ramené à la surface autre chose que des fourmis et celles-ci en petit nombre seulement, quand, en jetant une pelletée de plus sur le drap, J'ai aperçu aussitôt un petit objet rouge et luisant sur leauel tirait vigoureusement une M yrmica. À n'en pas douter, c'était une chenille d’A/con, d’une taille guère plus grosse que celles que j'avais élevées, jusqu’à un certain degré, en automne 1917. J'ai placé la chenille et la fourmi, qui ne la làchait pas, dans un tube en verre préalablement bourré de terre de la fourmilière jusqu’à mi-hauteur; de plus, J'ai introduit dans le tube deux larves et une seconde fourmi. J'ai continué à creuser dans la fourmilière, trouvant, plus bas, dans une terre relativement humide, des poches contenant de la couvée et des fourmis en nombre plus considérable que près de la surface. Je n’avais pas vu de la couvée avant de déterrer la chenille d’A/con qui se trouvait à environ 15 centimètres de pro- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE (83) — fondeur sous terre. Puisqu’une fourmi portait la chenille au moment où elle a été déterrée, il est possible qu’elle venait d’un point plus près de la surface, mais à ce sujet Je ne puis rien préciser. Je n’ai pas trouvé d’autre chenille en ce nid. Dans une boîte ronde, métallique avec couvercle en verre, j'ai mis de la terre retirée de la fourmilière, et sur cette terre J'ai placé quelques petites poches contenant des larves de diverses tailles; j'y ai ajouté une douzaine de fourmis. Il était alors l’heure de rentrer; j'ai donc abandonné l’exploration des fourmilières de la lande des Grêles et, le lendemain, je suis retourné à Rennes. Le soir, j'ai remarqué que les deux fourmis dans le tube étaient inquiètes ; elles ne laissaient pas de tranquillité à la chenille, mais la prenaient souvent dans leurs mandibules, par n'importe quelle partie du corps, et cherchaient à l’emporter; elles en faisaient autant pour leurs propres larves. La chenille, qui ressemble assez à une petite saucisse rose et luisante, ainsi qu’elle est représentée sous les n° 4178 à 4181 de la PL DI du Vol. XVI des Efudes de Lépidoptérologie comparée, ne fait que des mouvements très lents, relevant quelquefois les segments antérieurs du corps; elle n'offre pas de résistance aux fourmis et se laisse passivement saisir et emporter au gré de celles-ci. La chenille a environ Oo m. 007 de longueur. Le lendemain matin, 13 Juin, j'ai surveillé pendant assez longtemps les agissements de la chenille et des fourmis dans le tube. Les deux larves étaient encore intactes et une des fourmis se trouvait auprès d'elles; la chenille s'était déplacée par ses propres moyens et se tenait sur le bouchon du tube, mais une des fourmis n’a pas tardé d’aller la chercher et l’a ramenée près de la terre qui remplissait la moitié du tube. Peu de temps après, j'ai vu une fourmi monter sur le dos de la chenille et la tâter avec ses antennes; elle s’est avancée jusqu’au-dessous de la glande à miel et elle s’y est arrêtée un instant pour la lécher. De ce fait, je suis certain et je l’ai vu se reproduire depuis. Je n’ai pas vu s'élever les tubes du huitième LD) LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE [2] segment abdominal qui sont présents sur toutes les autres chenilles myrmécophiles que je connais et je ne sais pas si AZcon en possède. La chenille d’AZcon file un peu de soie, ainsi que le témoi- gnaient quelques parcelles de terre reliées ensemble et retenues à sa bouche par un fil, qui les faisaient remuer lorsqu'une fourmi cherchait à la déplacer. Le 14 juin, J'ai posé la chenille sur la terre de la boîte contenant une douzaine de fourmis et de la couvée. Les fourmis qui se trouvaient dans cette boîte depuis deux jours avaient fait un travail important, creusant des chambres et des couloirs sou- terrains et empilant des petits tas de terre à la surface; elles avaient descendu toutes les larves dans les appartements nouvel- lement construits. Je leur ai donné un peu de confiture de fraises sur un morceau de papier et elles l’ont mangée avec avidité. La chenille à été saisie presqu’immédiatement par une fourmi et emportée dans un trou. Plus tard, dans la même journée, je l’ai revue à la surface, mais les fourmis ne l’y ont pas laissée longtemps. Dans la matinée du 15, ayant mis la boîte au soleil pendant quelques minutes pour réchauffer le contenu, la chenille est venue de nouveau à la surface; j'ai remarqué, sur son corps, trois petits points noirs qui n’y étaient pas auparavant. Je croirais volontiers que ces points noirs représentent les cicatrices faites par les mandibules des fourmis. Cela ne doit pas être normal; mais les fourmis l’ont beaucoup tirée d’un côté et de l’autre, depuis que Je l’ai extraite de la fourmilière; excitées par le dérangement, elles ont, peut-être, pincé la chenille plus fortement que d’habitude, au cours de leurs efforts pour la mettre à l'abri. Une fourmi n’a pas tardé à tirer la chenille dans un trou et elles s’empressent de la redescendre chaque fois qu’elle apparaît à la surface. Il y a maintenant - 17 juin — deux Jours que la chenille n’a pas apparu à la surface; les fourmis elles-mêmes ne remontent que rarement ; elles continuent, cependant, à extraire de la terre et à l’amonceler en petits tas. Je leur ai donné trois LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 33 petits Lépidoptères morts et un peu de sucre. Elles ne paraissent pas avoir touché les papillons, mais elles mangent le sucre. 18 juin. — Ce soir, afin de me rendre compte si tout se passait bien pour la chenille dans le nid, j’ai soulevé une motte de terre et J'ai pu voir la chenille, mais pour un instant seulement; elle se trouvait, avec quelques larves, dans une cavité; une fourmi l’a saisie immédiatement et l’a emportée dans une galerie. Pour ne pas trop déranger le nid, je n’ai pas poussé l’exploration plus loin. 20 juin. Vers 8 heures du matin, la chenille d’A/con, morte, a été remontée à la surface du nid et déposée sur l’amas de terre provenant des excavations souterraines faites par les four- mis. Je suppose que la chenille a succombé aux blessures dont j'ai déjà noté les traces sur son corps. Trois larves de fourmi, affaissées et semblant avoir été sucées, se trouvent sur le « dépotoir » à côté du cadavre de la chenille. 24 juin. — Nous sommes allés, cet après-midi, sur la lande de Laillé et J'ai passé un peu plus d’une heure à examiner les fourmilières que j'ai pu y trouver. La majeure partie du temps a été consacrée à l’examen d’un important nid de Myrmica, mais je n’ai pu y découvrir la chenille d’Alcon. La Tapinoma erra- licum est abondante sur cette lande, en petites colonies près de la surface. J’ai examiné, sans résultat, plusieurs nids de cette Espèce, ainsi que deux nids d’un ZLasius. La lande de Laillé est une des meilleures localités pour Z. AZcon. 30 juin 1919. — Par un temps gris et froid, avec bonne brise du nord-ouest, j'ai revisité, aujourd’hui, la lande des Gréles. Il y a eu quelques apparitions de soleil avant 10 heures du matin et ces éclaircies ont incité quelques papillons à voler. J’ai pris une série de la belle forme de Plebeius Æ gon des landes grasses bretonnes, dans la vallée de Candu, ainsi que quelques ?. Armo- 2 ) 34 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ricana, mais, pour la plupart, ces papillons étaient posés sur les bruyères et les ajoncs nains et se montraient peu enclins à voler. Je n’ai pas encore vu Zycaena Arion, qui habite cependant cette vallée. Ce n’est que vers midi que Jj’ai atteint la lande des Grêles, dans sa partie sud-est. La lande est divisée en sections de forme irrégulière par des talus plus ou moins recouverts de bruyères et ajoncs; sa surface même est épaissement tapissée d’ajoncs nains, de bruyères (Æ7ica ciliaris, E. Tetralix et Calluna vul- garis), de Graminées, mousses et lichens, les plus hauts plants ne dépassant pas le genou. On aperçoit, çà et là et surtout dans les sillons, de petits plants de la Genliana pneumonanthe. Les bosses ne sont pas rares dans cette partie de la lande et c’est sur ces bosses et dans les talus que l’on trouve les nids de fourmis. La fourmi la plus abondante, ici, est 7'e/ramorium caespitum. En creusant dans la pente sud de ces petits monticules, on découvre immédiatement au-dessous de la surface de très grandes quantités de la couvée de cette fourmi, déposée dans les chambres et les galeries pour recevoir la chaleur; on en trouve également à une plus grande profondeur, mais moins abondamment. Les larves et les nymphes de T'e/ramorium atteignent une très grande taille par rapport aux dimensions de l’insecte parfait. J'ai examiné un grand nombre de nids de cette Espèce, tous contenant beaucoup de couvée, mais sans trouver une seule chenille d’A/coz. Cependant 1l arrive, comme nous l’avons déjà constaté, que la fourmi Z'e/ramorium caespitum introduit parfois la chenille dans sa fourmilière à la fin de l'été. Elle ne paraït pas y passer l’hiver en tout cas. La fourmi Tapinoma erralicum est beaucoup plus rare; je n’ai vu que deux nids aujourd’hui. Les Formica fusca et les Lasius sont assez communes; sur la même bosse on trouve quelquefois un nid de Formica et un autre de Teframorium et, une fois, j'ai trouvé juxtaposés un nid de Formica fusca et un de Myrmica; en donnant le premier coup de pelle, j’ai fait sortir en même temps les fourmis des deux Espèces dont les galeries ne devaient pas se rejoindre cependant. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 26 Les Fornuca semblaient cramdre la rencontre des Myrmuica; elles ont préféré se sauver dans bien des cas, en abandonnant leurs larves et nymphes. J’ai trouvé quatre nids de Myrmica seulement. Dans trois de ces nids, il n’y avait pas de chenille d’AZcon, mais le quatrième nid contenait deux chenilles. Comme dans le cas de la première chenille d’A/con trouvée, le nid contenant les deux nouvelles chenilles était placé sur une bosse à côté d’un fossé évasé dont le bord opposé était formé par un talus. La bosse était dépourvue de végétation sur un espace assez limité donnant vers le sud-ouest; tout autour croissaient des ajoncs nains et des bruyères. Aucune fourmi ne se promenait à la surface, mais dès que j’entamai le sol, des Myrmzca et une partie de leur couvée furent mises à découvert. Je découpai ensuite des mottes dans la fourmilière et les plaçai sur le drap; au troisième coup de pelle, j’aperçus une larve bien plus grosse que celles de la fourmi, mais qui, à première vue, n’avait rien qui me rappelât la chenille d’A/con telle que je la connaissais jusqu'alors; elle ressemblait à un gros asticot d’un blanc jaunâtre luisant; ce n’est qu’en l’examinant de plus près que je me rendis compte qu’elle présentait une faible teinte rose, plus marquée sur les segments thoraciques; à la loupe, Je vis les soies très courtes, la forme plus aplatie des segments à partir du septième de l’abdomen inclus, les pattes thoraciques très réduites et la forme particulière du segment prothoracique, et Je n’eus plus de doute que je me trouvais en présence d’une chemille d’Alcon déjà bien avancée. La tête restait invisible, retirée dans le segment prothoracique et les pattes membraneuses étaient si petites qu’on ne les distinguait guère. Je plaçai la chenille, avec quatre larves de Myrmica, dans un tube à moitié bourré de terre sortie de la fourmilière. En désintégrant les mottes enlevées du nid, je fis tomber sur le drap une seconde chenille, en tous points semblable à la première; elle venait d’une grosse galerie traver- sant une partie de la motte. Je plaçai des fragments du nid, une bonne quantité de couvée — larves et nymphes — et plusieurs 30 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE fourmis dans une boîte métallique ronde, à couvercle vitré, avec la seconde chenille. Les fourmis ne tardèrent pas a se mettre au travail et, dans très peu de temps, larves, nymphes et chenille d’Alcon disparurent sous terre. En rentrant, j'ai mesuré la chenille gardée en tube; elle a 13 millimètres de longueur, non étendue. 1% juillet. — Ce matin, j'ai constaté que la chenille en tube n'avait pas mangé pendant la nuit; les quatre larves de fourmi étaient intactes. Les conditions ne sont certainement pas normales pour la chenille; elle ne se trouve plus dans la fourmihière tiède; le temps est froid, la température du tube est certainement de beaucoup inférieure à celle de la fourmilière, même pendant la nuit, et les fourmis sont absentes. J’ai introduit deux fourmis dans le tube; elles ne se sont point occupées de la chenille, mais elles ont presqu’aussitôt saisi chacune une larve qu’elles ont emportée vers la terre qui occupe la moitié du tube; les ayant placées aussi bien qu’elles le pouvaient, elles sont revenues chercher les deux autres larves. Ensuite elles ont passé plusieurs fois à côté de la chenille et ont même grimpé sur elle. Elles la tâtent avec leurs antennes et semblent la reconnaître, mais lui paraissent indiffé- rentes. Cet après-midi, Je remarque que la chenille remue lentement, tournant ses segments thoraciques d’un côté à l’autre et faisant sortir sa petite tête du segment prothoracique. Elle change souvent de position, mais ses mouvements sont extrêmement lents, à l'exception du retrait de la tête dans le prothorax quand on tape sur le tube; alors la tête est rentrée brusquement. Les fourmis ne s’en occupent nullement; elles ont passé leur temps à creuser une galerie dans la terre jusqu’au fond du tube; les larves sont rangées dans des cavités que les fourmis ont aménagées. Quant à la chenille que j'ai placée dans la boîte avec les fourmis, elle reste invisible, ainsi que la couvée. Lorsque J’enlève. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 47 le couvercle, les fourmis apparaissent à la surface, les mandibules ouvertes et elles s’en vont hors de la boîte si je n’y fais pas attention. J’ai mis un peu de confiture, sur un papier, dans la boîte; je crois qu’elles en ont mangé. Rennes, 8 juin-1°* juillet 1010. Harold POWELL. Désirant connaitre la symbiose de Zycaena Euphemus, que nous supposons analogue à celle des Zycaena Alcon et Arion, et sachant, par une expérience déjà ancienne, que cette Lycaena Euphemus se trouve dans l’Ouest de la France, aux environs d’Angoulème, nous nous décidâmes, M. Harold Powell et moi, à profiter de la saison favorable de 1919 pour essayer de sur- prendre le secret de la vie larvaire de la Zycaena Euphemus. En conséquence, M. Harold Powell quitta Rennes dans les premiers jours de juillet 1919 et se rendit en Charente, où 1l trouva la Lycaena Euphemus sur les Sanguisorbes des terrains marécageux ; il obtint la ponte, les larves et se rendit compte des circonstances très intéressantes de la symbiose des fourmis et de la chenille de Zycaena Euphemus. En attendant que je publie la notice que M. Powell rédige, au jour le jour, sur les mœurs et les agissements des fourmis et des larves de Lycaena Euphemus, nous termimons, par l’impres- sion des notes ci-après, écrites par M. Powell à Mouthiers-sur- Boëme (Charente), l’histoire de la Zycaena Alcon, à laquelle s'ajoute la connaissance de son Hyménoptère-Parasite. Je pense que cet Hyménoptère pond ses œufs sur le dos des chenilles de Lycaena Alcon, alors que les chenilles sont encore dans les fleurs de Gentiane. Quand il pleut, la fleur se ferme; mais si ie soleil brille, la fleur s’ouvre, et il est alors aisé à la mouche de chercher ét de choisir ses victimes. Rennes, 28 août 1910. Ch. OBTHR. 38 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Les deux chenilles de Zycaena Alcon prises dans un nid de Myrmica scabrinodis, sur la lande des Grêles, et installées dans une boîte vitrée, avec des fourmis du même nid, de la couvée et de Ia terre, ont continué à bien se porter et ne paraissent pas avoir souffert du voyage que J'ai fait de Rennes à Angoulême et à Mouthiers (Charente). Je donne aux fourmis, de temps en temps, du miel, des mouches et moucherons, des moustiques, des petites sauterelles en mor- ceaux et même du pain. Je remarque que les fourmis ne tardent pas à enfouir ces objets sous les parcelles de terre qu’elles sortent du nid — principalement la nuit — et les traitent, ainsi, comme détritus à rejeter. Je ne les ai jamais vu sucer les insectes donnés, mais Je les ai observées plusieurs fois en train de boire le miel et de prendre des miettes de pain. Quelquefois des nymphes mortes et affaissées sont apportées au dépotoir; je ne puis affirmer, cependant, qu’elles aient été sucées par les chenilles; de très petites parcelles blanches sont déposées, parfois, en dehors du nid; ce sont, je crois, les peaux muées par les larves. Je ne soulève que rarement les mottes de terre pour observer les chenilles et la couvée, dans les chambres de l’intérieur, afin de ne les déranger que le moins possible. Quand je fais ceci, cependant, quelques fourmis sortent pour la défense du nid, très excitées, les mandibules ouvertes; les autres s'occupent à enlever les nymphes et les quelques larves qui restent et, surtout, à emporter les chenilles d’A/con, ce qu’elles arrivent à faire en les tirant, malgré la taille de ces chenilles. Je ne vois jamais remonter les chenilles à la surface mainte- nant; elles paraissent s'être habituées au nid artificiel, et elles ne s’éloignent pas de la couvée. Je n’ai pas tenu le nid au chaud; certainement les chenilles ont eu moins chaud -_— du moins pen- dant le jour — que si elles étaient restées dans le nid sur la lande. Le 13 juillet, en soulevant la motte sous laquelle les chenilles se tenaient habituellement, je ne les ai pas vues; je les ai A retrouvées dans une autre partie du nid, l’une à côté de l’autre, LÉFIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 39 dans une cavité assez ample, avec quelques nymphes. Les fourmis étaient présentes dans la chambre contenant les chenilles, comme toujours. Les deux chenilles me semblaient, ce jour, sensiblement plus grosses que la dernière fois que Je les avais examinées; elles me paraissaient plus pâles également, d’un blanc d’ivoire légè- rement rembruni. Je pense qu’elles se préparaient, alors, pour la chrysalidation. AÀ partir de cette date, je chauffais la boîte contenant le nid, en la mettant pendant une demi-heure chaque matin sur une table exposée au soleil. J'enlevais le couvercle, bien entendu, sans quoi la chaleur, sous verre, aurait été trop forte. Malgré la chaleur, les fourmis montaient rarement à la surface. Le 17 juillet, j'ai trouvé une des chenilles chrysalidée; la chrysalide occupait la place à laquelle j'avais vu sa chenille le 13 juillet; l’autre chenille, non transformée encore, était étendue à côté de la chrysalide et un peu en arrière d’elle; les fourmis étaient très agitées par suite du dérangement et Je n’ai pu observer chenille et chrysalide que pendant quelques instants; je ne voulais pas, surtout, qu’elles fassent du mal à la chrysalide, dont la peau devait être encore tendre, en la saisissant dans leurs mandibules. La couleur de la chrysalide est d’un jaune brun clair. Elle s’est formée depuis le 13 juillet. Le 18 juillet, au soir, la seconde chenille n’était pas encore transformée: elle occupait toujours la même position, à côté de la chrysalide. Le 10 juillet, à $ heures du soir, je remarque que la chenille s’est quelque peu déplacée; elle a une apparence rigide; sa peau s’est fendue sur le dorsum des segments thoraciques; les fourmis tirent sur la chenille pour essayer de l’emporter; une fourmi tente d’empoigner la chrysalide dans ses mandibules à plusieurs reprises, mais elle ne réussit pas; d’autres fourmis enlèvent leurs nymphes et les emportent de la cavité, mise à Jour pour l’observation. 40 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 20 juillet 1919. — La chrysalide en formation n’a pu se débarrasser de la peau larvaire; elle est donc perdue, mais elle ne doit pas être morte encore. Les fourmis la laissent dans la cavité avec la chrysalide; ce matin, en soulevant la motte de terre, J'ai remarqué qu’elles s’occupaient seulement de leurs nymphes et ne cherchaient pas à emporter la chrysalide formée et celle avortée. 20 juillet, un peu plus tard. —— Deux fourmis montent la garde auprès de la chrysalide vivante (j'ai enlevé celle qui a mal tourné) ; elles s'inquiètent de la chrysalide lorsque je la mets à découvert, montent sur elle et tournent autour, mais elles ne cherchent pas à l’empoigner pour l’emporter. En l’examinant pour la première fois, ce matin, j'ai fait tomber sur la chrysalide un peu de terre; plus tard, J'ai noté que les fourmis l’avaient complètement dégagée et nettoyée. Les ptérothèques de la chrysalide, qui, jusqu’à hier, étaient translucides, sont, ce matin, en grande partie, opaques; il y a, cependant, un espace vers la base, ayant la forme d’une aile réduite, dont le liquide contenu n’a pas été atteint, encore, par l’épaississement. Les ptérothèques, gaînes et tête ont, maintenant, une couleur mastic; l’abdomen est d’un brun jaunâtre clair. 9 août 1019. -— À partir de l’époque de la dernière observation notée, la couleur de la chrysalide n’avait pas beaucoup changé; l’abdomen s’était un peu foncé. Depuis bien une dizaine de jours, J'ai remarqué que les fourmis ne s’intéressaient plus du tout à la chrysalide, qui se trouvait dans une cavité prolongeant celle où la chenille s’est métamorphosée; ce sont les fourmis qui l’ont déplacée, mais la distance du premier point n’était pas grande. La chrysalide se trouvait, ainsi, au bord du nid, et les fourmis paraissaient la considérer comme matière pour le dépotoir, puis- qu’elles amoncelaient sur elle le détritus provenant du nid, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 41 chaque matin, pour examiner la chrysalide, j'étais obligé de la débarrasser des particules de terre et autres débris qui l’enseve- lissaient plus ou moins. Cependant, la chrysalide ne me semblait pas morte; l’abdomen conservait une bonne couleur Jaune brun, paraissait bien rempli et nullement rétréci; ce qui m’inquiétait le plus, c'était une transparence du thorax qui est devenue beaucoup plus évidente depuis deux ou trois jours. Les ptérothèques, de leur côté, n’ont jamais acquis une opacité complète; il leur restait un grand espace transparent, au fond duquel je voyais des filaments blanchâtres que je supposais être des corps gras. Hier, après avoir enlevé les matières que Îles fourmis avaient placées sur la chrysalide, pendant la nuit, J'ai cru bien faire de la laver à l’eau et, alors, j'ai remarqué qu’elle flottait sur l’eau; ceci me fit craindre qu’elle était réellement morte. Enfin, ce matin, O août, en examinant la boîte contenant la fourmilière, je vis un assez gros Hyménoptère se promenant sur le verre du couvercle, en faisant frétiller ses antennes; la chrysalide avait une ouverture circulaire coupant le thorax à la hauteur de l’épaule des ptérothèques, mais la pièce de la tête restait attachée par une charnière et, faute d’un examen attentif, on aurait pu croire que la chrysalide était intacte. Les fourmis se montraient très excitées par la présence de cette mouche parasite; elles étaient sorties, nombreuses, de l’intérieur du nid, avec des intentions évidemment hostiles; le nid remplis- sant presque toute la boîte, l'Hyménoptère n’avait pas beaucoup de place pour se mouvoir; il cherchait à s’en aller et se serait certainement envolé si j'avais enlevé le couvercle. Je l’ai observé pendant assez longtemps, allant et venant, attaqué par les fourmis dès qu’il descendait du verre pour se promener à la surface du nid. Les fourmis s’attrapaient à ses pattes et cherchaient à le blesser en le mordant. Craignant de le voir abîmer par les fourmis si je le laissais longtemps dans la boîte, je l’en ai enlevé pour le tuer ensuite. Voulant examiner la chrysalide vide, un peu plus tard, J'ai trouvé qu’une fourmi s’y était introduite; 1l s'agissait d’üne des 42 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Jeunes fourmis ouvrières récemment écloses dans le nid; elle s’alimentait avec les substances plus ou moins liquides qui res- taient dans la chrysalide; je ne l’ai pas dérangée. Peu de temps après, d’autres fourmis sont entrées dans la chrysalide et l’ont complètement nettoyée intérieurement; elles ont même arraché l’enveloppe de la tête, qui tenait encore par une charnière; cette pièce a disparu; je ne l’ai plus retrouvée depuis. La question qui se pose, naturellement, est celle-ci : À quelle époque et dans quelles conditions la chenille d’Alcon a-t-elle été parasitée? Vue l’athtude hostile des fourmis envers l’Hymé- noptère, 1l semble peu probable qu’elles eussent permis à un insecte de cette Espèce de pénétrer dans leur nid pour déposer un œuf dans le corps de la chenille sur laquelle elles veillent avec tant de sollhicitude. En admettant que les choses se soient passées ainsi, on peut se demander s1 la seconde chenille que contenait le nid avait été piquée également; elle est morte en se chrysalidant; donc on ne saura Jamais si cela était le cas ou non. Il me paraît plus probable que la chenille a été piquée à la fin de l’été dernier, avant de quitter la fleur de la Gentiane. Voici une description sommaire de l’Hyménoptère parasite d’Alcon Longueur totale (antennes non comprises) : 0.016; longueur des antennes : environ 0.004; longueur de l'abdomen (pétiole non compris) : 0.0046; longueur du pétiole : 0.0016; longueur du thorax : 0.0035. La tête est noire, les yeux luisants. ANTENNES : le socle, un peu renflé, des antennes est noir; les six premiers segments sont d’un brun clair; ils sont suivis de six segments blancs, teintés de brun clair sur le côté extérieur; ensuite, jusqu’à l'extrémité, soit un peu moins de la moitié de la longueur totale, l’antenne est noire. Le thorax et le pétiole sont noirs. En arrière du pronotum, sur le second segment thoracique, se trouve une assez large tache d’un blanc d’ivoire. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 4 | e2) PATTES : le coxa est noir; le fémur, le tibia, ainsi que les tarses des deux premières pattes sont d’un brun Jjaunâtre clair; chez la troisième paire de pattes, plus fortes que les autres, la moitié proximale du fémur est d’un brun jaunâtre plus foncé et la moitié distale est noire, tandis que le tibia est brun Jaunâtre avec un large anneau noir à l’extrémité distale; les tarses sont bruns. L’épine tibiale des trois pattes est bien développée et de couleur brun jaune. ABDOMEN :-les trois premiers segments qui font suite au pétiole sont d’un brun jaunâtre clair; ces segments forment plus de la moitié de la longueur totale de l’abdomen; sur le dorsum, cependant, le troisième de ces segments noircit ; ensuite, l’abdomen est noir jusqu’à l'extrémité, en dessus et en dessous; mais la surface médiane des trois derniers tergites est blanche, ce qui fait que l’extrémité du corps, vu de dessus, paraît blanc. Les ailes, qui n’atteignent pas tout à fait l’extrémité de l'abdomen, sont légèrement enfumées. Le specimen a été communiqué à M. Claude Morley, aux fins de détermination, et ce savant hyménoptériste a eu l’obligeance de nous retourner le specimen communiqué avec l'étiquette sui- vante : /chneumon confusarius © Grav. Qu'il accepte nos meilleurs remerciements ! Depuis l’éclosion de leurs nymphes, les fourmis du nid de Myrmica scabrinodis, dans lequel j’ai trouvé les deux chemilles de Z. Alcon, se sont montrées plus disposées à manger; ies jeunes fourmis, surtout, paraissent avoir besoin d’une nourriture plus copieuse que celle qui suffisait aux anciennes ouvrières; plusieurs Q Q ailées sont écloses dans mon nid ; quelques-unes sont mortes, mais 1l en reste certainement cinq ou six, les unes d’un brun assez clair, les autres noirâtres. Les fourmis se tiennent, maintenant, presque constamment à la surface du nid, même quand J'expose la boîte vitrée qui le contient à la lumière. Elles mangent très bien 44 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE toutes les mouches et autres insectes que Je leur offre et elles lèchent le miel placé sur un morceau de papier, à la surface du nid, mais elles s’empressent de le couvrir de particules de terre, agissant, ainsi, comme les Myrmica ruginodis des marais de Mouthiers dont je possède quatre nids actuellement (25 août 1910). Mouthiers-sur-Boëme (Charente), septembre 1010. Harold POWELL. Considérations SUR LA Variation de certains Lépidoptères PALAEARCTIQUES ——+08+ — [. -_ Anthocharis. Pendant la dernière et terrible guerre — la plus épouvantable qui fut Jamais, à cause de la féroce cruauté des Allemands, —- plusieurs Entomologistes des nations alliées n’ont pas cessé de s'intéresser à leurs études favorites, toutes les fois que les circonstances de la campagne les faisaient se transporter en des lieux favorables à la récolte des papillons et que leurs devoirs militaires leur laissaient quelques loisirs. Au nombre de ces Lépidoptéristes-soldats qui, tout en défen- dant la Patrie, n’oubliaient pas la Science qui leur est chère, je puis citer M. le Commandant Daniel Lucas et M. Georges Catherine, premier violon à l'Opéra. Tous les deux furent envoyés dans le même département de J’Aube et purent y réaliser des captures entomologiques méritant d’être signalées. M. Catherine, après avoir servi dans l'infanterie et pris part à des affaires où sa bravoure lui valut la croix de guerre, fut versé dans les batteries anti-aériennes établies à Dosches (Aube). C’est là qu’il termina sa carrière militaire. 46 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Entre autres observations concernant des faits d’histoire naturelle, M. Catherine ayant remarqué, dans une localité aussi septentrionale que Dosches, la présence de l’Anthocharis Cra- mert, Butler (Belia, olim Auctores), constata, à peu de jours de distance, l'émergence, comme disent les Anglais, des deux formes vernale et estivale de l’Ax/hocharis Crameri et il proposa, pour expliquer certaines particularités de la différence saisonnière des deux formes : Cramert, Butler, et Esperi, Kirby, une hypothèse assurément vraisemblable, mais surtout intéressante par sa nouveauté et son ingéniosité. On lira plus loin la notice écrite par M. Catherine relativement aux Anfhocharis Crameri-Esperi, de Dosches (Aube). Bien entendu, Je n’ai rien changé au texte que m’a confié M. Cathe- rine pour le Volume XVII des Æfudes de Lépidoptérologie comparée. J'ai donc maintenu les anciennes dénominations Belia-A usonia sous lesquelles les Entomologistes avaient jusqu'ici coutume de désigner les Ax/hocharis qu'on appelle maintenant Cyameri- Esperi, et cela, depuis que le nom linnéen Belia a été restitué à l’Anfhocharis Eupheno, Linné (selon Staudinger et Rebel), d'Algérie. J'ai exposé dans le Vol. X des Etudes de Lépidoptérologie comparée les raisons des nouvelles dénominations qui, dans la Nomenclature entomologique rectifñiée, doivent être appliquées aux Anfhocharis encore désignés comme Belia, Ausonta, Sunplonia, Eupheno dans le Catalog der Lepidopteren des palacarctischen Faunengebietes, par les Docteurs en Philosophie Otto Staudinger et H. Rebel, publié à Berlin, en 1901. Ce Catalog, ainsi que J'ai déjà été obligé de le faire remarquer à maintes occasions, ne peut malheureusement pas être envisagé comme une œuvre de bonne foi. Cependant il a l’avantage d’être le plus récent en date d’apparition. Faute d’un autre ouvrage analogue, 1l profite donc de ce qu’il n’a point encore de concurrent, de plus, 1l a eu et 1l a peut-être encore d’assez nombreux dévots. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 47 Dès lors, les noms employés, à tort ou à raison, dans le Catalog en question, pour désigner les différentes Espèces et Variétés de Lépidoptères, sont connues de tous les Entomolo- gistes et en se servant de ces noms pour désigner les papillons dont il fait mention, M. Catherine est certain d’être très exac- tement compris. Je crois néanmoins devoir résumer sommairement, IE ceique j'ai exposé, avec plus de détails, aux pages 40 et 51 du Vol. X de ces Ætudes. Le nom linnéen Belia s'applique à la © de l’Axfhocharts Eupheno, Linné. C’est sous ce nom ÆEwpheno que Linné a décrit le O' de Pelia; mais comme dans le Sys/ema Naturae, Belia se trouve décrit avant Ezpheno, le nom donné à la © prime le nom donné au ©. Le même nom ABelia ne pouvant être conservé pour désigner deux Espèces différentes d’un même Genre, le nom nouveau Crameri, Butler, a remplacé le nom ancien PBelia, Cramer, ec Linné. Le nom ÆEspert a remplacé le nom Awsonta, Hübner, et ce nom Ausonia, Hübner, a pris la place du nom ancien Simplonia, Freyer. Donc le nom Crameri s'applique désormais à la forme vernale (Belia olim); Æsperi désigne la forme estivale (Azsonia olim) et Azsonia sert à distinguer la forme des montagnes (Szrplonia olim). Cette question de nomenclature ancienne et actuelle étant ainsi exposée, c’est maintenant M. Georges Catherine qui a la parole. ChNOBTER: Rennes, septembre 1010. 48 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE NOTES sur Anthocharis Belia Cr. et Ausonia Hb. du département de l'Aube Un séjour de six mois dans un poste de défense contre avions, a Dosches (Aube), de mai à novembre 1015, m'a permis de faire quelques observations relatives aux formes saisonmières de l’Anthocharis Belia et Ausonia, que quelques auteurs ont consi- dérées -— ainsi que Szplonia — comme spécifiquement distinctes. Je dois dire que ces observations ne m’ont pas permis de résoudre la question; mais j'estime cependant qu’un pas est déjà fait et Je pense que des explorations, répétées à l’époque voulue, per- mettraient sans doute de trouver la solution du problème. C’est ce que Je me propose de tenter dans la suite, d’autantuplus volontiers que la région de Dosches est extrêmement favorisée au point de vue entomologique. Le village de Dosches est situé à 15 kilomètres de Troyes, à la lisière ouest de la forêt du Grand-Orient. Le poste de D. C. A. était placé sur le plateau (altit. 175 m.) au-dessus du village, en direction de Mesnil-Seillières. Tout ce plateau est aride; la craie y apparait sous une mince couche de terre végétale; de place en place des noyers rabougris, des buissons d’épines et de Cerasus Mañaleb marquent la limite des vignobles depuis longtemps disparus et remplacés par des friches ou de maigres cultures. Le bas pays, au contraire, entre Dosches et la forêt, avec ses terres noires et grasses, est d’une grande richesse de végétation. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 49 L’Anthocharis Belia volait fin Avril, — (les dernières © ©, 8-10 Mai), — sur les fleurs des crucifères à siliques allongées, dans les friches du flanc de la colline et surtout au plateau, dans les alentours du poste de D. C. A. J'ai recherché avec persistance, mais sans succès, la chenille, durant tout ce mois de mai. Vers le 15, les friches du plateau ont été labourées et les rares crucifères survivantes au long des sentiers avaient leurs graines müres et leurs siliques parcheminées, donc impropres à la nourriture des larves. A la fin de mai, à 200 mètres plus bas, sur le flanc assez raide de la colline en descendant vers Dosches, de vastes champs commençaient à voir sortir leurs avoines. Plus hâtives, les mou- tardes parasites étalaient leur tapis d’or clair, recouvrant la presque totalité des cultures. D’un vol rapide, une foule de papillons blancs se poursuivaient d’une fleur à l’autre et Je ne fus pas peu étonné de constater que cette espèce était Awsoma, venue par conséquent un mois au plus, après Belia. Son apparition fut courte; dès le 8 juin, il était difficile de la trouver en bon état. La différence entre les deux formes est telle que l’ont donnée tous les auteurs : taille plus grande chez Ausonia, apex plus aigu, côte sans piquetage noir, dessous des inférieures plus Jaune que vert, avec les réserves blanches plus grandes et sans reflet nacré. J'ai capturé, le 8 juin, à cet endroit, une © remarquable par la décoloration qui atteint toutes les parties normalement noires, lesquelles semblent absorbées par la teinte blanc-lavé du fond, et par le dessous des inférieures qui est franchement Jaune, sans aucune trace de verdâtre. Je propose pour cette intéressante aberration le nom de Decolorata. Il faut remarquer que c’est uniquement sur ces champs à mi-côte que volait Asonia. Aux places où volait Belia, en fin avril, je n’ai pas vu une seule Azsonia, quoique cependant une seconde moisson de crucifères était alors —— et jusque fin Juin — en pleine floraison. 50 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE En résumé, Belia volait en fin avril sur le plateau; la ponte des OO a dû se faire logiquement à la place de vol; or, les friches fréquentées par Belia © ayant été retournées à la mi-mai, alors que déjà les siliques des moutardes étaient sèches, les œufs furent perdus, si toutefois 1l y eut ponte. La ponte s’est-elle effectuée ailleurs? C’est possible, mais le résultat doit être le même, car toutes les friches des environs, — sans exception, -— qui ne furent pas labourées en mai, ont été, à cette époque, pâturées jusqu'aux racines par d’innombrables moutons. Quant aux champs d’avoine qui virent l’apparition d’Awsontia en fin mai, 1ls venaient (fin avril) d’être ensemencés et étaient par conséquent veufs de toute végétation; les moutardes ne devaient pas être sorties de terre et aucune ponte de Belia n’a pu y être effectuée, puisque les Q © d’Aw/hocharis ne déposent leurs œufs que sur les plantes possédant leurs siliques, ou au moins fleuries, ainsi que je l’ai constaté maintes fois pour Carda- mines et Simplonia. Mais en admettant par impossible que cette ponte ait eu lieu sur des plantes en état de nourrir immédiatement la larve, la question est donc celle-ci : Etant donné que le maximum d’éclo- sion de Belia O, à Dosches, se place vers le 25-30 avril et que l'apparition des Awsonia a eu lieu au passage mai-juin, est-il possible que l’évolution totale : éclosion de l’œuf, stade larvaire et nymphose, se soit effectuée dans une période maximum de quatre à cinq semaines? Par comparaison avec l’évolution des espèces voisines, Je conclus à la négative et la question me parut jugée : Belia et Ausonia étaient deux espèces distinctes et la précocité d’apparition d’Awsonia (signalée en juin et Juillet par Jourdheuille et autres) pouvait être imputable à l’été très hâtif de cette année 1015. Il est vrai que, par contre, le printemps fut très froid et 1l est possible que Belia soit venue elle-même plus tard que dans la normale, ce qui ne change rien à l'affaire; Îles deux termes d’apparition ayant seuls de l'importance. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE EN I1 ne me restait donc, pour confirmer mon opinion, qu’à suivre l’évolution de l’une des deux espèces, en élevant la chenille. C’est ce que J'ai pu faire pour la larve provenant d’Awsonta et le résultat fut... de tout remettre en question. J'ai, en effet, récolté quelques chemilles provenant incontesta- blement de Azsonia ©, à la place de vol de cette forme vers le 25 juin. Elles étaient fort rares comparativement à l’abondance du papillon et à leur 2° et 3° stades, ce qui paraît normal pour un œuf pondu au début du mois. Elles broutaient les siliques immatures de Sirapis alba en compagnie d’Anthocharis Carda- mines, Pieris Daplidice et d’un wicro jaune d’or à bandes violâtres qui ressemble tout à fait aux dites Awsonia dans leur premier âge. Adulte, la chenille de Belia est ridée, légèrement pubescente, pointillée de noir luisant. Le dessous est vert jusqu’à la bande stigmatale qui est Jaune, étroite, marquée de trois points sur chaque segment et surmontée d’un liséré blanc immaculé de même largeur. Au-dessus règne une ombre violette de la largeur des deux lignes précédentes réunies et sur laquelle se trouve le plus gros point de la ponctuation. La subdorsale est jaune verdâtre; la dorsale est violet obscur. Toutes ces lignes sont estompées sur les bords, surtout l’ombre violette médiane. Vraies et fausses pattes vertes. Tête gris vert ponctuée de noir. Cette livrée est très différente de la figure donnée par A. Spüler (Die Raupen, etc., Stuttgart, 1010, PL 6, fig. 6), sur laquelle la bande blanche latérale et l’ombre violette médiane font défaut. Elle est également très différente de Szplania que j'ai élevée à différentes reprises à Cauterets, sur les indications de mon savant collègue et ami M. Charles Oberthür. La chenille de Simplonia a le fond jaune et non verdâtre, sauf le ventre et la tête ; elle ne possède pas de ligne blanche au-dessus des stigmates, de sorte que sa robe se compose de quatre bandes jaunes alter- nant avec trois bandes d’un violet ardoisé. Les deux chrysalides diffèrent également. 52 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE En dehors de l’aspect général plus robuste, plus ramassé chez Simplonia avec le bec moins aigu, la couleur est, chez Belia, non d’un blanc d'ivoire, mais d’une teinte brunâtre un peu rosée ou ocracée. Elle n’a pas les petites striures de Szplona, est très vorace et grossit très vite. J’ai obtenu, du 1° au 7 juillet, cinq chrysalides. Trois, parmi elles, étaient parasitées par une Tachi- naire. L’éclosion des deux dernières a eu lieu en Champagne où était alors le Q. G. de la 4° Armée dont Je faisais partie, me donnant, les 13 avril et 1° mai 1916, deux QQ de la forme Belia parfaitement caractérisée. En présence de ce résultat, le sens des recherches doit donc être porté sur la question de savoir si l’éclosion des deux formes ne chevauche pas d’une année sur l’autre. J’incline vers cette hypothèse; aucune autre solution ne me paraissant donner satis- faction à la logique. Ainsi, les chrysalides provenant, en juillet, des Azsonia volant en juin donneraient, après dix mois, la Belia en avril suivant, et les larves issues de cette génération (chry- salidées en mai) donneraient à leur tour, après treize mois de nymphose, la forme Azsonia, en juin de l’année suivante. Il est reconnu que les chrysalides d’Az/hocharis restent parfois deux et trois ans avant d’éclore. Il a donc pu, à une époque lointaine, se produire une rupture dans la symétrie d’éclosion des deux formes, vernale et estivale. De là, deux souches, passant, chacune, un hiver à l’état de nymphose; ainsi, s’expliquerait qu’il ne se trouve pas actuellement d’année « creuse ». Le gra- phique ci-contre fera mieux comprendre ma pensée. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 53 Évolution alternée des générations de Ænthocharis Belia (vernale) et Ausonia (estivale) en deux souches. ire Souche 2e Souche ] Avril. Belia. Mai. — Ausonia. Fuin. à Juillet. Belia. Avril Mai Juin. Ausonia. T'illet. =. Avril. Belia. Mai. = Ausonia. 9 AMD OITE A soc — = 10 QUE Pattes amas ee O O Ces chiffres varient d’un spécimen à l’autre. 314 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE a La plus grande chenille adulte que j'ai mesurée avait les dimensions suivantes : longueur : 19,5 millimètres; largeur (au thorax) : 3,5 millimètres. Sur le dos, le tube digestif apparaît, à travers le vaisseau dorsal, coloré en rougeûtre. Chrysalide (PL DXXVIIL fig. 4370-4380). — Brun jaunâtre clair, avec les yeux, la pointe céphalique, les bords des céphalo- FIG. 61. F1G. 50. — Partie antérieure de la chrysalide de 2. megillacformis-lunetana, vue de profil à gauche. F1G. 51. — Vertacothèque et base des cératothèques vues en dessus. La pointe céphalique est grande, cordiforme, large; la saillie médiane, très proémi- nente dans sa moitié antérieure, s’affaisse brusquement après le milieu. F1G. 52. — Mucron de la chrysalide mâle, vu de face. thèques, thoracothèques, ptérothèques, podothèques et la région dorsale des gastérothèques plus foncés; mucron brun foncé à épines presque noires ainsi que celles des rangées tergales de l'abdomen et les stigmates. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 315 Vertacothèque à saillie médiane un peu déprimée en dessus, graduellement dilatée dans sa moitié postérieure et arrondie en arrière; dépressions latérales plus profondes en avant qu’en arrière, faiblement ridées, pourvues d’un poil dressé, près du bord externe, avant le milieu de leur longueur; epistomothèque en bour- relet trapézoïdal, étroit, fortement incurvé distalement; labro- thèque subpentagonal, un peu plus large que long, avec quatre soies près des angles proximaux; gnathothèques en triangle allongé et arrondi, fortement plissées ; métopothèques en triangle à branches lisses et de largeur égale. Ptérothèques atteignant le bord du quatrième segment, dépassées par les metopodothèques qui arrivent à celui du cinquième; mésopodothèques finissant juste au sommet des ptérothèques ou légèrement avant; cérato- thèques au-dessus, propadothèques encore plus haut et légère- ment écartées au sommet pour enserrer la pointe des glossothèques qui s’achèvent un peu avant leur extrémité. Mucron ovalaire, convexe, faiblement ridé, divisé sur sa moitié ventrale par un faible sillon médian et armé de huit épines, fortes, un peu inégales, terminées, chacune, par un poil très fin; ces épines sont isolées l’une de l’autre et de chaque côté les deux médianes sont à la fois les plus grosses et les plus écartées; deux très petites pointes, rapprochées de la ligne médiane, et également pourvues d’un poil se voient aussi à la face ventrale, au delà de la base du sillon médian. Longueur : 11 millimètres; largeur : 2,8 millimètres. MŒURS. — La chenille de D. megillaeformis-tunetana vit dans la racine du Sulla : Æedysarum coronarium, cultivé comme plante fourragère dans le Nord de l’Afrique. Associée à la larve d'un Coléoptère Buprestide : Sphenoptera gemellata, elle cause a cette Légumineuse, surtout aux environs de Tunis, des dégâts si importants, que l’abandon de la culture du Sulla a été envi- sagé par les colons tunisiens. Grâce aux documents qui m'ont été obligeamment adressés par M. le Directeur de l’Agriculture de la Régence de Tunis, j'ai pu étudier en détail cette A egerie. 316 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Au début, la chenille de /#nerana se comporte comme celles de ses congénères, c’est-à-dire qu’elle creuse sous l’écorce en descen- dant, jusqu’à une profondeur assez grande, avant d’entrer dans le bois. Parvenue à ce point, elle s’enfonce jusqu’au centre de la racine, descend encore un certain temps verticalement, puis elle se retourne et remonte en suivant le cylindre central de sorte que sa galerie, à son point le plus profond, se termine en cul-de-sac, comblé par les excréments tassés que la chenille abandonne derrière soi. Du fond au sommet, la mine s’élargit progressive- ment, et de plus en plus en approchant du collet, où elle atteint son maximum d’extension, et devient très irrégulière, comportant de multiples excavations ne laissant subsister qu’une couche de bois insignifiante, réduite même en certains endroits à l'écorce, et se complique de diverticules engagés dans la base des tiges. Toutes ces cavités sont bourrées de tampons fortement tassés de crottes et de copeaux, brunis ou noircis par l'oxydation quand les premières dominent dans leur composition, Jaunâtres ou faiblement brunâtres, si le bois y est presque seul. Mais quelle que soit leur importance, il reste libre une vaste chambre 1irrégu- lière dans laquelle se tient la chenille, et qui s'étend sur près des quatre cinquièmes de la longueur totale de la mine. Aux approches de la nymphose, la chenille égalise les parois de la région inférieure libre, au fond de laquelle la chambre nymphale est placée, isolée en bas par une cloison rigide et épaisse de copeaux et de soie, en haut par un mince opercule de soie très serrée et mêlée d’un peu de sciure. Au-dessus, la chenille diminue par endroits l’excès de largeur de la mine, en tissant un tube de soie et de copeaux, dont la paroi est en partie celle de la galerie, et arrivant jusqu’au collet, au delà duquel 1l se continue au dehors par un court tube d’émergence, ne dépassant guère une douzaine de millimètres. La figure n° 4381, Pi. DXXVIII, représente en couleurs, une grosse racine de Sulla fendue en longueur, montrant toute la partie terminale d’une mine avant la construction du cocon par F1G. 53. — Mine d’une chenille de 2. megillaeformis-lunetana à toute sa taille, dans une racine de Sulla, montrant très nettement ses caractéristiques parti- culières : Situation axilaire et rectiligne de la partie inférieure; dilatation d’abord graduelle, puis large épanouissement terminal, avec de nombreux diverti- cules s’engageant dans la base des tiges et détruisant presque tout l’intérieur de la racine au niveau du collet. Ces diverticules ont été vidés de leur bourrage de sciure et d’excréments tassés, sauf l’un d’eux, à la base de la tige médiane. Sur la partie gauche de la mine adhère un tube de soie et de particules ligneuses, déchiré pour laisser voir l’intérieur de la mine. Ce tube aboutissait à un court tube d’émergence, dépassant à peine l’écorce, mais inachevé et destiné sans doute à être un peu prolongé. La construction du cocon, normalement établi au fond de la partie libre de la mine, n’était pas commencée (Tunis, mars). 318 LÉPIDOPTÉROLOGIE CQMPARÉE la chenille, et dans laquelle les bourrages des cavités sont demeurés en place. La figure 53 ci-contre reproduit une mine entière, dans une racine de faible diamètre, avec les excavations supérieures débarrassées de leur bourrage, sauf une. J’ajouterai qu’à l’entour de la mine, le bois est un peu imprégné de rou- geatre. La mine de /netana est tout à fait caractéristique, au moins au terme de son développement. Elle diffère de celles de 1egillae- jormis-communts, et d’ichneumoniformis, que l’adulte rappelle beaucoup, par l'élargissement si considérable et les irrégularités de sa région terminale. Cette particularité résulte probablement des caractères physiques très dissemblables des végétaux nourris- sant ces Aegerides. Tandis que les racines de Gexista habitées par la première, ainsi que celles du Lotus et de l’Azppocrepis dans lesquelles vit la seconde, sont dures, fortement hgneuses et peu aqueuses, celles de l’Æedysarum sont en effet plus tendres, saturées de sève, par conséquent moins nourrissantes et en tout cas plus faciles à délabrer. Je n’ai pas de renseignements sur la durée de la vie larvaire et du stade nymphal de /uxelana; pour celui-ci cependant, la comparaison de l’époque à laquelle la larve tisse son cocon (mars-avril) et de celle où émerge l’adulte (fin mai-juin), semble indiquer que la nymphose ne dépasse guère un mois environ, tout comme chez les autres Dipsosphecta. AFFINITÉS. —— [Je ses congénères barbaresques, c’est de D. sirphiformis Luc. que /unelana se rapproche le plus; elle s’en distingue par les antennes non tachées de blanchâtre, en dessus, chez le mâle, la coloration rouge orange du bord dorsal et de la tache du trait discocellulaire dans les deux sexes, la trompe rudimentaire, mais présente, chez la femelle. Du type européen : #egillaeformis-communis, elle diffère dans l’ensemble, par les dessins noirs plus fins, le jaune plus clair, et les parties rouges passant à l’orange, le bord supérieur de la cellule des ailes inférieures noir en dessous. Les bandes jaunes LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 319 de l’abdomen sont aussi plus larges, surtout aux quatrième et sixième segments; enfin et surtout par l’absence de trompe chez le mâle et sa grande réduction chez la femelle. | Malgré son importance, ce dernier caractère ne doit pas, à mon avis, être considéré comme l'indice d’une indépendance spécihique de cette forme par rapport à commums; car j'a constaté que la trompe fait défaut dans la forme © #egillae- formis d’une part, et de l’autre que son développement varie un peu chez communs. F1G. 54. — @ —Distribution en Barbarie de 2. megillaeformis-tunetana n. var. Disparue dans beaucoup de Dipsosphecia, la trompe n’existe chez les autres .qu’avec un développement inférieur à celui des Genres dans lesquels elle a conservé toute son importance fonctionnelle. C’est donc un organe en voie de regression dans le groupe des Aegeries ayant t2chneumoniformis pour type systématique; son absence chez /#netana mâle ne doit être inter- prétée que comme le terme, commun à ce sexe et à la forme Q type wegillaeformis, d’une tendance à l’atrophie commune à toutes les Dipsosphecia, mais moins accusée chez la femelle tuni- 320 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE sienne et davantage encore dans les deux sexes de la forme normale européenne. CHOROLOGIE. -— Cette race ne m'est Jusqu'ici connue que des environs de Tunis. OBSERVATION. -- La forme type de zegillaeformis Hbn. est constituée par une aberration femelle, se reproduisant semblable à elle-même sous des influences qui demandent à être éclaircies. Mais à côté de cette aberration, l’espèce possède une forme nor- male, à sexes pas plus dissemblables que les autres Dipsosphecta auxquelles elle est apparentée, beaucoup plus répandue, et qu’on a confondue jusqu'ici avec D. ichneumoniformis S. V., à qui elle ressemble effectivement beaucoup. Comme elle n’a pas encore, par suite de cette confusion, de place marquée dans la classification, je la nomme : D. megillae- formis-COMMUNIS n. var, en indiquant qu’elle se distingue principalement d’ichneumoniformis S. V. (s. 7.) par les caractères suivants : d. — Bordures jaunes des segments abdominaux de largeur plus inégale, celle du quatrième étant la plus large dessus et dessous; aires vitrées des ailes supérieures bien moins déve- loppées : infracellulaire dépassant à peine le milieu de la cellule; ultracellulaire pas plus large que l’espace terminal, à 3 aréoles subégales avec, au-dessous, une quatrième très petite et parfois obsolète; antennes écaillées extérieurement de jaune jusqu'aux quatre cinquièmes de leur longueur. Q. — Vertex et thorax entièrement jaunes; inégalité des anneaux abdominaux exagérée : 2, 4 et 6 extrêmement larges, 3 et 5 très minces, diffus, et souvent absents; pinceau médian de la brosse anale entièrement Jaune, sans strie médiane noire. L’armure génitale montre aussi quelques différences de détail. Ichneumoniformis S. V. vit dans les racines de lotus cornicu- latus, Hippocrepis comosa, etc. jamais dans celles du Genista linctoria aux dépens exclusifs desquelles se développe wegtllae- formus, en Europe. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 321 Dipsosphecia barbara Bart. (PL CCCXVIL fig. 4624). Dipsosphecia barbara Bartel (Max) in Seitz : Les Macrolépidoptères du GlobenhE dit franc. | IT p-200"(ror2): Œ. — Vertex noir bronzé; front frotté, paraissant bronzé et présentant des traces assez nettes d’une liture antéoculaire blanche, dilatée inférieurement et bordant le front sur toute sa largeur; palpes probablement hérissés, mais presque dénudés et ne conservant plus que de rares poils et écailles jaunes et noirs, en avant et du côté externe des deux premiers articles; troisième aigu, Jaune mêlé de noir; trompe absente; plaque jugulaire noir bronzé, un peu tachée de jaune; poils péricéphaliques jaune pale, mêlés de noir sur la nuque; antennes (brisées et réduites à deux tronçons) noir bleu en dessus, brunâtres en dessous, à premier article entouré d’une rangée de poils jaunes. Veux brun noirûtre; ocelles rubis. Collier noir bronzé brillant. Mésothorax dénudé et ne portant plus çà et là que quelques écailles noir bronzé; ptérygodes conco- lores avec une petite plaque d’écailles jaune pâle sur la base de la côte des ailes supérieures, et quelques-unes, jaune plus foncé au bord interne où elles représentent sans doute les vestiges d’une bordure effacée; taches latéropectorales bien séparées, Jaune clair, l’antérieure assez grande, la médiane petite. Métathorax noir bleu à touffes latérales jaune pâle; surface postcoxale noire à pubescence grisâtre. Hanches médianes et postérieures conco- lores. Abdomen noir bronzé semé d’écailles jaunâtres isolées, avec les deuxième, quatrième, cinquième et sixième tergites finement bordés de jaune pâle; la bordure du sixième tergite s’élargit un peu latéralement et il existe une tache latérale jaune pâle, très réduite de chaque côté du troisième tergite, correspondant peut- être à une bordure rudimentaire, actuellement absente. Brosse anale très abîmée; le pinceau médian est détruit; ce qui reste 21 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE [(eS) Ÿ (ds) des pinceaux latéraux est noir bronzé avec deux ou trois écailles jaunes du côté gauche. Ventre uniformément noir bronzé, à l'exception du sommet du huitième stermte qui est Jaune clair. Ailes supérieures à côte, bord interne et nervures noir bronzé; taches vitrées bien développées : imfracellulaire n’atteignant pas le trait discocellulaire, ultracellulaire remarquablement grande, ovale, étendue presque jusqu’au bord externe et composée de cinq aréoles inégales; la première, très petite linéaire, les suivantes décroissant régulièrement jusqu'à la dernière, qui est séparée de la quatrième par la nervure 4 plus fortement écaillée que les autres; espace terminal à peu près réduit à la ligne submarginale, gris brunâtre, pénétrant dans la fourche formée par les nervures 7 et 8, et précédé d’une faible trace de jaune fauve peu apparente; cette teinte se retrouve à l’extrémité de la tache vitrée infracellu- laire, entre la cellule et le bord interne. Trait discocellulaire noir, élargi à sa partie supérieure, muni d’une légère saillie au bord interne et portant au milieu du bord externe une petite tache triangulaire jaune orangé. Dessous avec la côte et les nervures blanc jaunâtre, et les parties fauves ou orangées plus claires et plus nettes qu’en dessus. Franges réduites à quelques éléments noir bronzé. Ailes inférieures transparentes, avec les nervures et une fine ligne marginale festonnée, noir bronzé; trait discocellulaire large, noir, triangulaire, arrêté sur la base de la nervure 5. Dessous semblable, à côte, nervures 1 c et 5 jaune pâle. Franges très usées, mais paraissant plus claires qu’aux supérieures. Hanches antérieures très frottées, mais encore pourvues d’écailles noir bronzé, et de quelques-unes jaune pâle à la base du bord externe, ce qui laisse supposer qu’elles devaient être plus ou moins largement bordées de cette couleur; fémurs, tibias et tarses noir bronzé; apophyse tibiale Jaunätre. Fémurs médians et postérieurs noir bronzé; tibias médians noir bronzé avec des vestiges de jaune au milieu et à l’extrémité de la face externe, éperons Jaunes et tarses noir bronzé; tibias postérieurs noir bronzé LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 229 portant au milieu un anneau Jaune rétréci sur la crête supérieure, éperons Jaunes et tarses noir bronzé, plus clairs en dessous et annelés de jaunâtre au sommet des quatre premiers articles. Envergure (frange non comprise) : 17,5 millimètres. Type : 1 O, leniet-el-Haad (départ d'Alger), ex Max Korb (1904); Coll. R. Püngeler. FEMELLE, PREMIERS ÉTATS et MŒURS, inconnus. CARACTÈRES SEXUELS, non étudiés. AFFINITÉS. — /). barbara représente dans le phylum 2chneu- moniformis un rameau divergent de celui qui fournit wroceri- forms, flavida, Himmighojfenr, sirphiformis, etc. toutes espèces avec lesquelles elle a en commun l’atrophie de la trompe, mais chez qui la vestiture ne laisse aux aires vitrées, et principalement à l’ultracellulaire, qu’une surface limitée et dont les bordures Jaunes des tergites abdominaux sont inégales, alternativement étroites et larges. Par la taille, la forme des ailes et du corps et la coloration générale, c’est près d’zchneumoniformis qu’elle vient se placer naturellement; mais outre l’absence de trompe et de bordures jaunes aux sternites abdominaux, l’extrème réduction des parties claires et le développement des aires vitrées sufhisent à la distin- guer. La tache vitrée ultracellulaire notamment, absorbant presque totalement l’espace terminal et prolongée jusqu’à la ligne marginale, que précèdent à peine quelques traces de rous- sâtre, ainsi que l'intervalle comblé de noir des nervures 7 et 8 formant une pointe nettement détachée sur la surface transpa- rente, le bord interne noir et non fauve ou jaune, les pattes seu- lement annelées de jaune, constituent autant de caractères parti- culiers, dont la plupart semblent faire de barbara le premier degré d’une transition entre le type ichreumoniformis, pris comme centre du phylum, et dispar, qui en constitue l’un des termes extrêmes. 324 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE CHOROLOGIE. -—— Atlas Tellien, au nord des Hauts-Plateaux du Sersou. OBSERVATION. — J’ai rédigé la description qui précède et exécuté la figure qui l'accompagne sur le type même de Bartel, communiqué en avril 1014 par M. R. Püngeler. Incomplète par certains côtés, la description originale de Max Bartel est inexacte par d’autres; la coloration des bordures claires aux tergites abdominaux est nettement jaune clair et non F1G. 55. — @ — Distribution en Barbarie de 2. barbara Bart. blanchâtre; le bord interne des ailes supérieures est noir et non jaune « vers le bas de l’aire longitudinale »; je n’ai noté que des traces de fauve sur l’espace terminal; il ne mentionne pas la pointe recurrente si nette que celui-ci forme dans la fourche de 7 et 8; enfin et surtout, les palpes ne sont probablement pas seulement Jaunes, comme 1l le dit; leur aspect grêle, ainsi que la longueur extraordinaire qu’il attribue à leur troisième article, proviennent uniquement de la dépilation qu’ils ont subie, et d’un abaissement accidentel qui, en les écartant du front, leur a donné une position presque porrigée. L'aspect inusité que leur valent LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 325 ces circonstances, frappe en effet de prime abord et peut expli- quer l’erreur de l’auteur qui n’a dû leur consacrer qu’un examen bien superficiel, car on s’aperçoit vite, en les comparant à ceux des espèces voisines, que ces palpes n’ont rien de notablement différent dans leurs dimensions, et s’accordent avec l’envergure et le volume du corps de l’insecte qui les porte. Dipsosphecia hymenopteriformis Bell. (PI CCCXVIIT, fig. 4625-4626, O'O'; fig. 4627, O). Sesia tenthrediniformis Lucas (H.) j#ec Lasp.], Exploration scientifique de l'Algérie, Insectes, p. 367 (1849) [part.]. Sesia hymenopteriformis Bellier de la Chavignerie (A.), Annales de la Société entomologique de France, p. 681, PL 12, fig. 3 O', 4 Q (1860). /d. Boisduval (A. D.), Species Général des Lépidoptères, Crépusculaires, HAT p. 412 (r874). Dipsoshhecia hymenopteriformis (Bell.) Spüler (D' A.), Die Schmetter- linge Europas, Il, p. 317 (1910). Id. Bartel (Max), in Seitz : Les Macrolépidopières du Globe [Edit. franCAl p 200 2e PIN bi Gor2) per] IMEES NO 2 0 oude Sicile ex Coll Bellier in Coll Ch: Oberthür. d. — Vertex noir, un peu hérissé de poils Jaunâtres sur la nuque; front blanc; palpes blancs avec des poils et des écailles noires formant une bande le long de la partie inférieure de la face externe du second article; troisième blanc à pointe noire; trompe absente; plaque jugulaire blanche avec une ligne médiane, plus ou moins nette, gris bronzé; poils péricéphaliques blancs; antennes noires partiellement écaillées de roussâtre en dehors, entre la base et l’apex, et quelquefois tachées en dessus, au delà du milieu, de blanc grisâtre; dessous brunûtre, sauf à la pointe; yeux brun noirâtre, ocelles incolores. Collier noir bronzé brillant; mésothorax noir bronzé couvert d’une fine pubescence jaunâtre et pourvu d’une étroite ligne 326 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE médiane bianc jaunâtre ou Jaune pale; ptérygodes concolores, bordées, du côte interne, d’une mince ligne jaune pâle, et portant une touffe d’écailles blanches sur la base de la côte des ailes supérieures; métathorax noir bronzé, mêlé postérieurement d’écalles Jaunatres, à touffes latérales blanchâtres. En dessous, les taches latéropectorales sont diffuses, plus ou moins réunies, mêlées de Jaunâtre et de blanc, et l’antérieure est toujours la plus grande et la mieux marquée; surface postcoxale à pubescence et sommet blancs. Abdomen noir bronzé, densément revêtu d’écailles de couver- ture Jaunâtre pâle, parfois blanchâtres, sur lesquelles les bor- dures blanches des second, quatrième et sixième tergites ne se détachent pas vivement. Brosse anale allongée, trilobée, à pinceau médian blanc jaunâtre et à pinceaux latéraux brun noir, bordés extérieurement, à la base, de poils plus courts, blanchâtres. Ventre plus clair que le dessus, avec une indication de bordure claire plus ou moins apparente aux premier et quatrième sternites; sternite terminal écaillé latéralement de Jjaunâtre; une petite touffe d’écailles blanc jaunâtre marque latéralement les pleurae de tous les segments. Hanches antérieures à moitié longitudinale interne brun bronzé, éclaircie un peu par une fine pilosité blanc Jaunûtre, moitié externe et sommet blanc jaunâtre; fémurs noir bronzé revêtus d’une pubescence blanchâtre, avec le bord supérieur et la face interne blanc jaunâtre; tibias noirs à pubescence médiane et terminale blanc jaunâtre en dessus, jaune pale latéralement en dessous; apophyse tibiale jaune vif; tarses bronzés. Hanches médianes et postérieures bronzées, à bord interne et sommet fine- ment bordés de blanchâtre, parfois recouvertes, comme le reste du corps, chez les individus clairs, d’écailles de couverture jau- nâtres ou blanchâtres; fémurs médians et postérieurs bronzé noirâtre, largement écaillés de blanc dans leur moitié longitu- dinale supérieure et sur la face interne; leur bord inférieur est frangé de fins poils blancs; tibias médians et postérieurs bronzé LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 227 plus ou moins clair, recouverts d’écailles et de poils gris blan- chatre ou ocracé, ne laissant transparaître plus ou moins nettement la couleur du fond qu’au niveau des éperens en dessous et dans la moitié distale externe, et portant en dessus une petite touffe de poils jaunâtre médiane chez les dermiers et une autre terminale dans les deux paires; éperons blanc grisâtre; tarses bronzés, exté- rieurement blanchâtres en dessous et au sommet des articles. Ailes supérieures bronzé grisâtre ou brunâtre avec la base noire et l’espace terminal strié de jaune pâle entre les nervures 3 à 9; trait discocellulaire rectangulaire, plus large que haut, un peu plus foncé que la côte et portant une petite tache externe mal définie, jaune orangé, habituellement triangulaire et parfois réduite à quelques écailles; ligne marginale bronzé noirâtre,; bord interne plus ou moins éclairé de jaune orangé pâle. Taches vitrées bien développées : infracellulaire linéaire et assez courte, atteignant à peine le milieu de la cellule; intracellulaire également petite et étroite, coupée longitudinalement par une ligne médiane d’écailles bronzées; ultracellulaire ovale, à peine plus longue que le trait discocellulaire ou l’espace terminal, composée de trois aréoles subégales auxquelles s'en ajoute quelquefois une qua- trième très petite entre 3.et 4; les nervures 5 et 6 sont écaillées de jaune pâle entre le trait discocellulaire et l’espace terminal. Dessous semblable avec la côte jaune pâle et les parties claires plus développées. Ailes inférieures transparentes avec les nervures et la ligne marginale bronzé noirâtre; trait discocellulaire concolore, petit, triangulaire, arrêté sur la base de la nervure 5; discocellulaire inférieure nue. Dessous semblable avec la côte, les nervures I € et 5, le trait discocellulaire et la ligne marginale jaune pâle. Franges des deux paires gris bronzé clair, coupées de blanc à la base et le long du bord abdominal des ailes inférieures. ©. — Vertex noir bleu, nuque jaune; front blanc pur ou un peu jaunâtre; palpes blancs, teintés extérieurement de jaune pâle du milieu au sommet, avec une ligne latérale noire sur le second Ù o 328 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE et le troisième articles; trompe absente; plaque jugulaire et poils péricéphaliques blancs; antennes noir bleu; yeux noirs, ocelles incolores. Collier noir pourpré brillant ; mésothorax noir bleu ou pourpré avec une ligne médiane Jaune d’or, ptérygodes concolores bordées intérieurement de jaune d’or et portant extérieurement une touffe d’écailles blanches ou jaune pâle sur la base de la côte de l’aile antérieure; métathorax noir pourpré, quelquefois mêlé ou bordé de jaune ou de blanc, touffes latérales noires en totalité ou mêlées de jaune pâle et de blanc, et exceptionnellement toutes blanches. Taches latéropectorales jaune d’or ou blanc jaunâtre, nettes; l’antérieure haute et étroite s'engage à sa partie supérieure sous l’extrémité du collier, et la postérieure quelquefois reliée à la précédente par une traînée blanchâtre, touche la base de l’aile antérieure. Surface postcoxale noir pourpré avec quelques écailles et des poils blancs. Abdomen noir bleu ou bronzé pourpré, avec les deuxième, quatrième et sixième tergites bordés d’une ligne d’écailles blanc pur; brosse anale noir bleu ou bronzée; ventre noir bleu uniforme ; les pleurae des troisième et cinquième segments portent quelques écailles blanches qui manquent souvent. Hanches antérieures blanches ou un peu teintées de Jaunàtre avec le bord interne bronzé; fémurs bronzé roussâtre en dessus et sur les deux faces, noirs en dessous; tibias noir bleu ou pourpré extérieurement et en dessus; épiphyse tibiale et dessous Jaune d’or. Fémurs médians et postérieurs noir bronzé ou pourpré à crête supérieure un peu roussâtre et à crête inférieure frangée de poils noir bleu; tibias et éperons noir bleu ou pourpré, ainsi que les tarses des trois paires. Ailes supérieures opaques, noir bronzé ou pourpré avec une petite tache triangulaire orangée, souvent obsolète, marquant le bord externe du trait discocellulaire indistinct du fond; tache vitrée ultracellulaire seule présente, extrêmement réduite, ovale, couverte d’écailles transparentes ou enfumées, formée de trois LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 320 aréoles, minuscules chez les exemplaires tout à fait conformes au type; espace terminal concolore, rarement éclairé de Jaune terne entre les nervures. Dessous plus pâle avec la côte blanchâtre, la tache orange du trait discocellulaire plus nette, ainsi que les divisions de la tache vitrée ultracellulaire. Ailes inférieures transparentes, avec la base, les nervures et une forte bordure marginale noir bronzé ou pourpré; trait disco- cellulaire triangulaire, prolongé en pointe jusqu’à l’angle infé- rieur de la cellule. Dessous semblable. Franges des deux paires bronzées. Envergure : O, 12,5-20 millimètres; ©, 11,5-23 millimètres. MP PRO 010, Covrons de Palerme (Sicile), ex Bellier de la Chavignerie; dunes d’Hussein-Dey (Alger), ex Holl et H. Powell; dunes de Maison-Carrée (Alger), ex F. Le Cerf, Coll. Ch. Oberthür; Fort-l’'Empereur (Alger), 16-VI-02, ex E. Holl [1 ©]; dunes de Maison-Carrée (Alger), V-X-1906-1007, ex Lotus creticus et Anthyllis vulneraria [41 SO, 33 Q QT], Coll. ARMÉE AE Dipsosphecia hymenopteriformis {. algeriensis Le (Cerf HRCOCXVIT he 46029 0% 46300). Sesia hymenopteriformis f. algeriensis Le Cerf (F.), Annales de l'Association des Naturalistes de Levallois-Perret, XV-XVTI, p. 15, Horn (CIO): Dipsosphecia hymenopteriformis Bartel (Max), in Seitz : Les Macrolé- pidoptères du Globe [Edit. franç.], II, p. 390 [part.], pl. 52 1. b. SQ (1912). d.— Se distingue de la forme typique par la réduction consi- dérable de l’écaillure de couverture blanchätre ou jaunâtre pouvant aller jusqu’à la disparition complète chez les individus les mieux caractérisés, de sorte que la coloration générale paraît bien plus foncée et que les anneaux blancs de l’abdomen se détachent vivement sur le fond noir. Parties claires des palpes, de la brosse 30 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE (TS) anale, des hanches antérieures et de la brosse anale blanc pur et non Jaunâtres. Q-:-— Caractérisée par la présence aux ailes supérieures d’une tache vitrée intracellulaire plus ou moins développée, et divisée comme chez le Œ par une ligne d’écailles concolores. Envergure : ©, 12,5-21 millimètres; ©, 14-21 millimètres. Types : 37 CO, 25 © ©, dunes de Maison-Carrée (Alger), ex Lotus creticus et Anthyllis vulneraria, fin mai à octobre 1906- 1007 1001 MEMEE CErt Dipsosphecia hymenopteriformis Bell. ab. © Ducellieri FACE PACCEMIT, ho 10628)! Sesia hymenopteriformis ab. Ducellieri Le Cerf (F.), Annales de l'Asso- cation des Naturalistes de Levallois-Perret, XV-XVI, p. 15, fig. 2 (1911). Type : 1 © de Maison-Carrée (Alger), Coll. F. Le Cerf. Présente avec la femelle typique les différences suivantes : Vertex Jaune d’or comme la nuque; palpes dépourvus de noir; antennes écaillées de jaune roussâtre dans toute leur partie médiane. Taches latéropectorales grandes et confondues en une seule macule irrégulière; ligne médiane thoracique et bordure des ptérygodes plus larges; métathorax bordé postérieurement de jaune obscur; des écailles blanches espacées forment au troi- sième tergite une indication de bordure blanche peu apparente et un semis large et dense d’écailles Jaune sombre précède les ceintures blanches des second, quatrième et sixième tergites; brosse anale mêlée latéralement à la base et un peu dans sa partie médiane de poils jaunes; des petites touffes d’écailles blanches marquent les pleurae des troisième et cinquième segments. Hanches antérieures entièrement blanc pur; fémurs antérieurs et médians blanc ocracé; tibias médians et postérieurs bronzé rous- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 331 sâtre, plus clairs à la base et au milieu, avec l’extrémité et la touffe médiane des derniers, noir bleu; tarses des trois paires bronzés. Envergure : 21 millimètres. pero. dunes de Maison-Carrée (Alger), 29-VI-1006, CollAMEe Cert ARMURE GÉNITALE O. — Tegumen grand et large, à bord supérieur droit d’abord, puis courbé et descendant obliquement FIG. 50. Armure génitale mâle de Dipsosphecia hymenopteriformis Bell. F1G. 56. — Ensemble de l’armure, vue de profil à gauche, après l'enlèvement des valves et de l’aoedeagus. T. p.=partie proximale du tegumen. e. p.=explanation latérale proximale, pré- T. d.—partie distale du tegumen. cédée vers la base d’un petit a. m.=aire membraneuse divisant la face lobe : L. latérale du tegumen. U.=uncus. ec. l.=connectif latéral gauche. A.=anus. 2. m.=z0one membraneuse terminale. C.=cingula. s.=sacculus. S.=saccus. FIG. 57. — Valve droite, vue par la face interne. en s’incurvant, faces latérales excavées, divisées par une bande membraneuse assez étroite à bords très irréguliers; partie proxi- male prolongée latéralement à son bord inférieur par une longue 332 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE et large explanation en forme de sac; partie distale également explanée en arrière, mais moins largement que la précedente, et pourvue, le long du bord, d’un revêtement très dense de soies à sommet en pied de biche, se prolongeant jusqu’au sommet de l’uncus, membraneux et conique. Connectifs latéraux du tegumen courts, épais, très élargis au sommet; saccus en forme de baguette subcylindrique, rectiligne, grêle et très long; cingulae incurvées et sinuées, se continuant inférieurement par un élar- F1G. 58 — Cinq des grosses épines du bord supérieur de la valve. Les plus grandes se trouvent vers la base; les plus courtes, qui ont en outre le sommet un peu aplati et comme tronqué obliquenrent, à l'extrémité. Les soies à som- met en pied de biche, de la face interne de la valve, sont très inégales, il en est d’épaisses, à sommet arrondi et non divisé, d’autres avec un rudiment de division ; ces deux sortes se trouvent surtout à la base. La plupart sont forte- ment courbées et bien divisées, certaines même sont en forme de fourche à branches très longues. gissement graduel avec le sacculus triangulaire situé à la base du saccus. Valve rectangulo-ovalaire à sommet arrondi, membraneuse sur plus des deux tiers de sa face interne et couverte dans cette région de soies à sommet en pied de biche; le bord interne, renflé en son milieu, porte quelques poils courts sur sa moitié distale. Harpe constituée par une longue et large lame chitineuse dressée obliquement sur la partie chitinisée, où elle s'étend de la base LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 333 jusqu’auprès du bord interne, avant le mulieu duquel elle s'arrête; son bord supérieur est armé d’une rangée de très fortes épines à sommet aigu. Fulcrum à bord antérieur saillant et prolongements latéraux triangulaires à sommet arrondi; prolon- gements postérieurs en lame chitinisée mal définie, ornés de poils fins et espacés. Aocdeagus à buibe basal médiocrement volumi- neux, cylindro ovalaire, arrondi postérieurement et à orifice d’accès terminal; sa partie supérieure est membraneuse; corps de l’organe deux fois plus long que le bulbe, cylindrique, légèrement a FIG. 59 F1G. 60. F1G. 59. — Aoedeagus entier, vu de profil, à droite. Au-dessous, son extrémité plus fortement grossie et montrant la singulière plaque chitinisée épineuse de la vesica. FiG. 60. — Plaque chitinisée armée de très grosses épines, placées sur le côté droit de la vesica. courbé en S, convexe au sommet et à méat large et oblique. Vesica portant près de l’orifice une large plaque chitineuse sur laquelle s’érigent neuf énormes dents coniques et trois plus petites. Mem- brane périphallique granuleuse. Anus membraneux, étroit, comprimé, arrêté sous la base de l’uncus. e Z PRES © 4 22 ARMURE GÉNITALE ©.— Pas de plaque génitale différenciée. Canal copulateur cylindrique, subrectiligne, à peine élargi au sommet où son bord distal, légèrement festonné, se prolonge en 334 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE deux branches ascendantes paralièles, un peu écartées au sommet. Huitième urite avec la bande membraneuse de la face ventrale étroite au bord distal, et très élargie autour de l’orifice génital qui s'inscrit à sa partie inférieure; le bourrelet chitineux qui la Fic. 62. Armure génitale femelle de Dipsosphecia hymenoperiformis Bell. Fig. 61. — Ensemble de l’armure, vue extérieurement par la face ventrale. z. s.=zone spinuleuse de la membrane articulaire étendue de l’orifice d'accouplement à l’ovipositor. a. s. ov.—=apodèmes styliformes de l’ovipo- sitor, vus par transparence. «a. 8. 8.—apodèmes styliformes du huitième urite, vus par transparence. VII1=septième urite. VIII=huitième urite. 0. p.= orifice de ponte. o. a. =orifice d’accouplement. Ov =valves de l’ovipositor. C.c.=canal copulateur, vu par trans- parence. B. c.=Bursa copulatrix, vue par trans- P.t.=plaques trichophores. parence. Fi1G. 62. — Partie de l’armure interne. C, e.=Canal copulateur. B. e.=Bursa copulatrix LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 335 limite de chaque côté est saillant et sinué. Peu de poils au bord distal de l’urite. Membrane intersegmentaire du huitième au dernier urite granuleuse sur toute son étendue. Valves de l’ovi- positor longues, avec un rebord terminal saillant; elles portent des poils mégaux, nombreux le long du bord inférieur, rares sur les faces latérales et en dessus. Septième urite à pleurae réduites à une légère indication distale et un simple amincissement de la chitine; la plaque trichophore, directement insérée sur celle-ci, a la forme d’un losange obsolète antérieurement. PREMIERS ÉTATS. — (Æuf : longueur, 0,08 millimètres; largeur, 0,04 millimètre; épaisseur maxima, 0,025 nullimètre; ovale un peu allongé, tronqué au pôle micropylaire et légèrement déprimé sur ses faces larges; il est noir mat et couvert d’une réticulation hexagonale irrégulière. Pondu près du collet de la racine, dans les crevasses ou les rides de l’écorce, près des bourgeons morts ou sur le bord des parties arrachées ou sectionnées par la dent des moutons, il est très difficile à trouver dans la nature; 24 vi{r0 et provenant soit de femelles capturées au vol, soit d’exemplaires ex larva et accouplés en captivité, il éclôt au bout de cinq à huit Jours. Les œufs varient un peu en grosseur, mais surtout en nombre; les très petites femelles n’en pondant que 5 ou 6, tandis que les plus grosses en donnent jusqu’à cent cinquante et plus, ainsi que je l’ai constaté à plusieurs reprises. Chenille. — Blanc d’os ou blanc rosé dans les racines du Lotus creticus; elle est jaune citron clair dans celle de l’Axthyllis dont le bois est fortement teinté de jaune. Tête brun Jaunâtre clair; épicrânes soudés sur une très courte distance au-dessus du clypeus; pièces paraclypicales assez larges, avec un poil inséré un peu au-dessous du tiers supérieur; clypeus triangulaire, à bords faiblement sinués, pourvu de quatre poils à la partie infé- rieure; épistôme en bourrelet chitineux; labre membraneux, étroit, arrondi latéralement et à peine incurvé au centre, portant 330 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE dix soies marginales assez courtes; mandibules quadridentées; ocelles au nombre de six, un peu pigmentés de noir, égaux, dont deux rapprochés en arrière et un peu au-dessus du sommet de l’échancrure de la fosse antennaire, les autres éloignés des précédents. Chaque épicrane porte sept poils, dont les plus haut placés se trouvent un peu au-dessous du niveau du sommet de l’épistôme; les sutures et les angles inféro-antérieurs des épi- cranes, du clypeus et l’épistôme sont brunâtres; les mandibules encore plus foncées et presque noires à l’extrémité. Ecusson prothoracique, très peu distinct, à peine plus foncé que ie fond, LL V V JL | Î D) Fi1G. 64. Fi1G. 65. F1G. 63. — Tête de la chenille de 2. kymenopteriformis Bell., vue de face. F1G. 64. — Patte écailleuse gauche de la troisième paire, vue en dessous. F1G. 65. — Crochets de deux pattes membraneuses du côté gauche, montrant leur extrême asymétrie. a.=première paire. b.—troisième paire. avec une indication très vague de traits obliques fréquemment absente. Pas de plaque chitineuse sous-stigmatale différenciée. Pattes écailleuses très petites, à peine Jaunûtres, à griffe brunàtre ; stigmates très petits, jaunes; écusson anal aussi pâle que celui du prothorax, glabre, avec quatre petits tubercules chitineux disposés en trapèze près de; bords. Pattes membraneuses courtes, à crochets petits, Jaune brunâtre pâle, inégaux et en nombre extrêmement variable à chaque arceau de chaque patte. Les chiffres LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 337 suivants, relevés sur une chenille bien développée, donnent une idée de cette dissymétrie excessive, et variable avec chaque individu Droite. Gauche. D DA en cc rene + - 2 6 : à 5 4 RDA EE nus add cv —— —— 4 3 8 3 3 DID AR noces —— O 2 , 2 4 ADAM ere ee === À 4 Pattes anales 012 O O Les dimensions des chenilles adultes les plus grosses sont environ les suivantes : longueur, 30 mullimètres; largeur au milieu du corps, 3,5-4 millimètres. Chrysalide. — Brun jaunâtre avec les yeux, la pointe cépha- lique, les céphalothèques, thoracothèques, bords des cératothèques, des ptérothèques et des podothèques plus foncés, ainsi que le mucron et la région dorsale des gastérothèques entre les rangées d’épines tergales; face ventrale de l’abdomen plus päle; épines dorsales et du mucron brun foncé à pointe noirâtre; stigmates brun noirâtre; ceux du huitième segment légèrement saillants. Mucron armé de deux arcs, opposés par leur concavité, de chacun quatre fortes dents, celle de l'extrémité dorsale étant la plus courte. Ptérothèques atteignant le bord du quatrième segment, et dépassées par les métapodothèques qui n’arrivent pas jusqu’à celui du cinquième; glossothèques arrêtées avant le niveau de la pointe des cératothèques. Vertacothèque à saillie médiane, non dilatée à l’extrémité et arrêtée assez loin du bord postérieur; dépressions latérales pourvues aux deux tiers environ, et près du 22 338 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE bord externe, d’un poil dressé. Epistomothèque en bourrelet s , trapézoidal, large, tronqué obliquement à ses angles inférieurs; , tee) 3 labrothèque pentagonal, aussi haut que large, avec deux poils près du bord proximal; gnathothèques en triangle arrondi, plus longues que larges, avec trois à quatre stries transversales gros- FIG. 67. FIG. 68. F1G. 66. — Partie antérieure de la chrysalide de Dipsosphecia hymenoptertformis Bell., vue de profil à gauche, Fi1G. 67. Vertacothèque et base des cératothèques vues en dessus. La pointe céphalique, cordiforme, est large; en arrière, ses côtés sont assez fortement plissés, mais le dessous est presque plat. Les dépressions latérales sont grandes, subtrapézoïdales et un peu ridées dans le fond. La saillie médiane, ridée également, est longue, très saillante, régulière et s'arrête net en arrière; en dessus, à la base elle porte un petit enfoncement punctiforme, parfois à peine indiqué ou absent. F1G. 68. — Mucron d’une chrysalide mâle, vu de face. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3 [e®) O sières. Les plus grandes dimensions que j'ai notées sont les sui- vantes : longueur, 13,5 millimètres; épaisseur, 3,5 millimètres. VARIATIONS. — Celle qui frappe tout d’abord, c’est la taiile qui passe du simple au double (11,5 à 23 millimètres chez les femelles) pour l’envergure, ce qui correspond à un écart de volume du corps si considérable que si tous les degrés n’existaient pas dans les séries que j'ai sous les yeux, on pourrait croire à l’existence d’espèces différentes, tant le faciès en est modifié et malgré que l’analyse ne décèle aucune autre différence. Les écailles de couverture qui, chez le mâle, masquent de claur, la couleur noire foncière du corps, sont plus ou moins abondantes et passent du bronzé jaunâtre au blanc grisâtre; leur disparition caractérise, pour ce sexe, la forme que j'ai distinguée sous ie nom d’algertensis en même temps que l’apparition d’une aire vitrée intracellulaire sépare les femelles de celles qui se rattachent à la forme type. Les deux formes ne sont du reste pas complètement tranchées et 1l se rencontre des termes de passage de l’une à l’autre. Dans le type, comme dans algeriensis, on peut aussi observer que le métathorax porte, ou non, des traces de bordure jaune plus ou moins apparentes et que ses touffes latérales, ordinairement noires mêlées de blanchâtre ou de jaunâtre, laissent parfois pré- dominer l’une ou l’autre couleur et paraissent alors presque com- plètement noires à sommet blanchâtre ou blanches à base noire, telles qu’elles apparaissent par exemple sur la femelle typique d’algeriensis figurée sous le n° 4630, PL CCCXVII, qui porte en outre une trace de bordure blanche au troisième tergite. Il est rare que l’espace terminal soit faiblement éclairé de jaune sombre entre les nervures; la femelle de forme typique n° 4627, PI. CCCXVII, présente précisément ce caractère dans lequel on peut voir la première indication d’une tendance à recouvrer occa- sionnellement et partiellement la livrée caractéristique noir et jaune du phyllum ichneumoniforinis duquel Æymenopteriformis s’est différencié, et auquel, malgré l’exagération de son dimor- 340 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE phisme sexuel et l’assombrissement de sa coloration, elle se relie encore nettement par l’intermédiaire de ses congénères : D. par- tlaca Led., D. Himmughoffeni Stgr. etc. La remarquable aberra- tion femelle Ducellieri n’est d’ailleurs qu’un degré plus accentué encore de ce retour atavique, puisque, chez elle, le jaune reparaît aux antennes, à la tête, aux pattes et surtout à l’abdomen, pré- cisément aux segments où 1l prédomine chez les autres Dzpso- sphecia. MŒURS. — Comme toutes les chenilles connues du genre Dispsosphecia, c’est aux dépens de plantes de la famille des Papil- lonacées que se développe celle d’Aymenoptenformis. Elle vit dans la racine de Lotus creticus L. et, exceptionnellement dans celle d’Anthyllis vulneraria L., quand celle-ci croît dans les mêmes lieux que la première. Ce qui montre que l’Axfhyllis n’est pour elle qu’une nourriture occasionnelle, c’est qu’on ne la trouve pas dans les plants éloignés des peuplements de Zofus et que sa dispersion se limite, au moins en Algérie, à la zône littorale dans laquelle le Lotus creticus est strictement confiné et ne s'étend pas à l’aire beaucoup plus vaste de l’Anthyllis. Dès sa naissance, la chenille d’Ayrenopteriformis s'enfonce sous l'écorce, entamant également les feuillets inférieurs de celle-c1 et les fibres superficielles de l’aubier, puis, après la’! seconde ou la troisième mue, entre tout à fait dans le bois et continue à descendre en grossissant alors plus rapidement. Sui- vant l’endroit où l’œuf a été pondu, le trajet sous-cortical initial varie de 12 à 15 ou 18 millimètres, et la chenille, à cette période de son existence, n’occupe qu’une loge juste égale à son diamètre et à sa longueur, c’est-à-dire sans espace libre derrière elle, son extrémité anale se trouvant au contact des excréments qu’elle accumule et qui comblent exactement la mine. Après sa pénétra- tion dans le bois, le diamètre de celle-ci augmentant, elle se ménage un espace libre qui s'accroît surtout lorsque, cessant de descendre, elle remonte vers le collet, et atteint, dans la dernière phase de sa croissance, une fois et demie ou deux fois sa longueur. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 341 Lorsqu’approche l’époque de la nymphose, la chenille augmente encore la dimension de la loge dans laquelle elle se meut, éga- Belle à évolution lente (c’est-à-dire passant deux hivers) F4 A 1] LED ER (à ST /Mue .- ‘ Tube d'Emergencc TT mi :) VPN 125 10. Le fa) Orercule du tube A ACLAE d'Emergence LA Grercule du Cocor À :L__Cocon JP /Mue-- ED Fe : ï ; PEL ' - Al 3 QUE à “| k ; | \ | + | = 1 A Mue re ie : : É 5 B2 ee F1G. 69. — Schéma du développement d’une chenille de 2. hymenopteriformis , montrant le trajet parcouru par cette chenille, entre sa sortie de l’œuf et l’éclosion de l'adulte lhisant les parois de sa mine sur une longue distance, et les copeaux détachés par ses mandibules ne sont plus absorbés, mais servent avec la soie et le sable, à édifier le tube d’émergence. 42 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE (95) L’impossibilité dans laquelle on se trouve d’observer directe- ment l’évolution des larves entièrement endophytes, et le chevau- chement des générations, ne m'ont pas permis de savoir quel est exactement le nombre des mues des chenilles d’Aegeriidae. Du reste, 1] semble que dans certaines circonstances favorables : ponte précoce et longue période de temps chaud, l’évolution d’une partie des individus d’une même génération se trouve accélérée et les dernières mues supprimées. Pour Æymenopteriformis notam- ment, dont la période d’éclosion s'étend presque sur six mois, il paraît tout à fait probable que les choses se passent ainsi, et ceci expliquerait très bien les éclosions tardives et la fréquence rela- tive des spécimens de petite taille qu’un défaut de nourriture n’est certainement pas seul à provoquer. Cela ressort aussi de cette constatation que les individus les plus grands et les plus volu- mineux sont ceux qui apparaissent les premiers en mai et au commencement de Juin. Quoi qu’il en soit, la comparaison du matériel nombreux que J'ai recueilli à toutes les époques de l’année, et plus spécialement la recherche des exuvies que la larve abandonne successivement, en les inclusant dans le bourrage excrémentiel qu’elle accumule au fur et à mesure du forage de sa galerie et dans lequel le sque- lette chitineux céphalique se retrouve toujours intact, m’a fourni, à défaut de certitude, des indications intéressantes. La vie larvaire peut se diviser en deux parties : pendant la première, la chenille affectée d’un géotropisme positif descend du collet vers le bas de la racine; dans la seconde, le géotropisme devient négatif et la chenille remonte vers la surface du sol. En général, les trois premières mues s’effectuent sous l’écorce, la quatrième en plein bois et c’est seulement après celle-ci que s’opère le changement de direction: la cinquième mue se fait peu de temps après que la chenille a commencé à remonter et c’est probablement la dernière pour les individus qui éclosent l’année qui suit la ponte; pour ceux qui hivernent deux fois, 1l y a cer- tainement une sixième mue et peut-être une septième, car J'ai trouvé parfois quatre exuvies dans la galerie ascendante. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 343 Abstraction faite des individus à développement accéléré, il semble que le dernier stade larvaire, compris entre la dernière mue et la nymphose, soit celui où la chenille grossit le plus vite et qui dure le plus longtemps. On trouve en effet, dès janvier, des che- milles à toute leur taille, habitant les grandes loges caractéristiques de la fin de leur développement et par conséquent séparées, par un intervalle de plusieurs mois, du moment où elles se transfor- meront en chrysalide. Ces chenilles doivent donc avoir achevé leur croissance vers la fin de novembre ou décembre, puisque, avant cette date, on n’en trouve aucune à ce stade. L’échelonnement des pontes, sur les six mois que dure l’appa- rition de l’adulte, a pour effet d'amener les chenilles à passer l'hiver à des âges très différents. Dans la même racine, à côté des individus à taille dont je viens de parler, j'en ai recueilli qui avaient à peine dépassé la seconde mue et se trouvaient au milieu de leur trajet descendant; d’autres étaient dans le bois et de plus avancés encore commençaient à remonter, ce qui nous amène à cette constatation que le développement de Dipsosphecia hyme- nopteriformis ne subit pas d’arrêt, ni même de ralentissement sensible pendant l'hiver, d’ailleurs très doux sur le littoral algérien. Dans les racines d’Athyllis, nourriture occasionnelle de l'espèce, on ne rencontre guère qu’un seul individu à la fois; au contraire celles de Lotus creticus, habituellement plus grosses, en renferment toujours plusieurs à des âges différents; une vieille souche de presque quatre centimètres de diamètre au collet, m'en a fourni onze, chiffre exceptionnel, mais il n’est pas rare d’en trouver six ou sept. Lorsque les chenilles sont nombreuses, 1l arrive que les mines s’entament, mais comme cela s’observe chez les Paranthrene, les Pyropteron et les autres Dipsosphecta, chaque individu rétablit l'intégrité de sa galerie par une cloison de sciure et de soie fortement agglutinées. Les chenilles vivant dans la racine d’'Anthyllis vulneraria dont le bois est coloré en jaune verdâtre, prennent cette couleur et j'ai représenté l’une d’elles sous le n° 4364, PL DXXVI. 344 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Les deux branches de la mine sont parfois très rapprochées et tout à fait parallèles, d'habitude cependant elles forment un V plus ou moins fermé et à branches plus ou moins rectilignes, la chenille suivant le fil du bois et se maintenant dans les parties saines; l’existence d’autres mines, de parties malades ou de nécroses l’oblige à dévier et à effectuer alors un trajet irrégulier. Pour se transformer, la chenille augmente encore la dimension de sa loge, en polit les parois et si le sommet de la mine n’aboutit pas à un point favorable à l’éclosion de l’adulte, soit à cause de l’enchevêtrement trop dense des rameaux ou de la présence d’un obstacle, elle revient en arrière, bouche par un tampon de sciure la partie de galerie inutile, et traversant l'écorce procède à l’édifi- cation, hors de celle-ci, du tube d’émergence que, chrysalide, elle parcourra plus tard. Ce tube peut donc être en tout ou en partie dans la racine; souvent 1l est entièrement dehors, accolé contre, ou bien parallèle, parfois aussi divergent; lorsqu'il se termine sous le lacis des rameaux, son sommet s’insinue parmi eux et arrive au voisinage des plus superficiels; quand, au contraire, 1l n’y a pas d'obstacles au-dessous de lui, 1l s'arrête juste au niveau du sol ou fait iégèrement saillie au-dessus. Sa longueur est des plus variables, atteignant, dans certains cas, six ou sept centi- mètres, quelquefois réduite à un ou deux, et il arrive même qu’elle est nulle, comme je l’ai constaté pour deux individus élevés dans l’Anthyllis vulreraria. La chrysalide, qui repose verticalement sur le mucron, éclôt au bout d'un temps assez inégal, oscillant de vingt-neuf jours minimum à quarante-deux jours maximum, avec une moyenne de trente-deux à trente-cinq jours; il est remarquable que ce soit une très petite femelle qui est restée le plus longtemps dans cet état. Peut-être y a-t-il, dans son cas particulier, une relation entre l’évo- lution larvaire accélérée avec mues réduites, dont J'ai signalé plus haut l'existence probable chez cette espèce, et la prolongation du stade nymphal. Si l’on admet, comme c’est probablement fréquent, qu’une che- nille éclose d’un œuf pondu par un des adultes paraissant en mai, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 345 passe l'hiver et donne, à son tour, l’imago vers le milieu de l’année suivante, on voit que, défalcation faite du temps nymphal, la durée de l’état larvaire, chez D. hymenopteriformis, peut varier de douze à quinze mois environ, pour les individus précoces, à deux ans pour ceux à évolution normale. Mais chez les espèces endophytes, tant de causes peuvent intervenir pour modifier les conditions individuelles de développement que ces chiffres ne doivent être considérés que comme une estimation approxima- tive, impossible à serrer de plus près actuellement. Lorsqu’arrive l’époque de l’éclosion, la chrysalide fait basculer l’opercule du cocon et celui du tube d’émergence qui, tous deux, restent fixés à la paroi de la mine par quelques-uns des fils de leur pourtour; puis, s’aidant des épines dorsales des gastéro- thèques et du mucron, s’élève en spirale jusqu’au sommet du tube; elle traverse facilement le tissu lâche qui le termine et fait saillie jusqu’au niveau du cinquième segment ahdominal et reste ainsi, maintenue par la pression légère du tissu qu’elle a percé; assez souvent cependant elle tombe à terre à la suite des contorsions qu’elle exécute pour provoquer la déhiscence des thoracothèques, sans que cet accident influe sur la bonne éclosion de l’adulte. La rupture du tégument nymphal s'opère selon le processus bien connu des « ppae semi-liberae » : la ligne dorsale thora- cique se fend d’abord; puis les céphalo- et cératothèques se détachent d’une pièce, demeurant seulement fixées au reste par la suture épistomolabiale; enfin les ptéro- et podothèques, ainsi que les étuis des palpes et de la trompe s’écartent et l’adulte émerge, le thorax en avant, suivi des antennes, des pattes et des ailes, et s’agrippant à l’exuvie, achève de dégager son abdomen. Ainsi libre, il se place verticalement, l'abdomen pendant. Au bout de quelques secondes, sous l’influence de la turgescence provoquée par l’ingestion de l’air destiné à élever la pression sanguine, on voit les antennes s’allonger et se courber latéralement jusqu’à former quelquefois un cercle complet, l'abdomen se gonfler et se distendre au point de mettre presque à découvert la membrane articulaire intersegmentaire, et les ailes s’allonger progressivement 340 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE en se courbant au sommet, en forme de cuiller à concavité infé- rieure; à aucun moment, elles ne se fripent comme chez les Papillons à ailes amples, et restent toujours superposées, les anté- rieures couvrant les postérieures jusqu’au champ anal et vertica- ment dressées, accolées ou faiblement écartées. Lorsqu’elles ont atteint toute leur longueur et pris leur extension définitive, elles demeurent encore dans cette position, un court moment, pendant lequel les antennes se détendent et prennent leur forme normale subrectiligne; les palpes jusque-là abaissés et écartés se redressent, la distension de l’abdomen se réduit, et enfin d’un seul coup, l’insecte les abaisse le long du corps où elles prennent la position en toit habituelle et achèvent d'acquérir leur consistance définitive. J'ai plusieurs fois noté le temps qui s’écoule entre la déhiscence de la chrysalide et le moment où les ailes se rabattent horizonta- lement; il varie d’un individu à l’autre suivant les commodités ou certains incidents : chute et recherche d’un nouveau support par exemple, la température et le degré de vitalité des échantillons élevés 22 vitro; toutefois, la notation détaillée suivante, relevée sur une femelle éclose en juin, peut servir de type : 6 h. 23! : émergence de la chrysalide au dehors, de 3 millimètres environ, suivie d’un arrêt. 6 h. 26/ : nouvelle poussée la dégageant jusqu’au delà du sommet des ptérothèques; nouvel arrêt. 6 h. 28/ : commencement des mouvements de flexion et de tor- sion aboutissant, après 50 secondes, à l’ouverture de la fente dorsale thoracique. Arrêt de quelques secondes. 6 h. 29/: la poussée recommence et le dos du thorax apparait, suivi des pattes antérieures et des antennes; un arrêt très bref; puis, saisissant son support, l’animal se dégage entièrement d’un seul glissement. Posé sur le sol, il demeure à plat, deux ou trois minutes, pendant lesquelles les ailes s’allongent rapidement sans se déformer. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 347 6 h. 30 : elles atteignent le bord du troisième segment; à 6 h. 31, celui du quatrième; à 6 h. 32’ 30”, celui du cinquième. À ce moment, elles commencent à se bomber au niveau des discocellulaires, et à 6 h. 34/ 30” atteignent le maximum de convexité qui dure très peu de temps; l’animal les écarte du corps et laisse voir ies infé- rieures. 6 h. 35/ : les ailes se relèvent sur le dos et s’accolent, et l’insecte dont le gonflement spasmodique de l’abdomen et la forte courbure des antennes indiquent les efforts, grimpe sur une brindille où 1l s'arrête, le corps pendant. 6 h. 38/ 30/ : les ailes s’écartent légèrement deux ou trois fois de suite, et, quelques secondes après, s’écartent dou- cement et viennent s'appliquer le long du corps. Les antennes sont encore courbées en demi-cercle, mais leur turgescence diminue petit à petit, ainsi que celle de l’abdomen. Les palpes demeurent écartés; la trompe continue ses mouvements irréguliers de tor- sion terminale et d’enroulement incomplet. 6 h. 44/ : les antennes ont leur allure normale depuis un moment, les palpes se redressent brusquement et la trompe s’enroule. L’insecte est prêt à partir; il se déplace un peu, incurve dorsalement son abdomen et s’immo- bilise, l’ovipositor et la membrane intersegmentaire ventrale saillants. Je n’ai vu que deux individus éclore plus vite et ne pas dépasser un quart d’heure entre le moment où leur chrysalide émergeait au dehors et celui où ils étaient prêts pour le vol; c’étaient des mâles; mais cette brièveté est exceptionnelle et, dans l’ensemble, les deux sexes mettent à peu près autant de temps à éclore. Pour quelques exemplaires, plus faibles ou placés dans des conditions défavorables, ou à tégument nymphal particulièrement dur, un retard de quinze à vingt minutes, voire même davantage, peut se 348 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE produire et on note alors souvent, dans ce cas, une tendance à l’avortement; c’est aux mêmes causes, évidemment, qu’il faut attribuer la mort, dans la chrysalide mênie, d'individus entière- ment formés. La chute de la chrysalide sur le sol est fréquente, au cours des efforts désordonnés qu’elle fait pour provoquer la déhiscence primordiale de la suture dorso-thoracique; mais l’éclosion n’en est pas compromise et s’accomplit normalement. Le mâle est assez vite prêt à prendre son vol, surtout si une femelle fraichement éclose se trouve à proximité; au bout d’une dizaine de minutes au soleil, une demi-heure ou une heure au plus par temps sombre et frais, on le voit faire quelques pas sur son support, puis s’envoler brusquement. Quant aux femelles, elles demeurent immobiles, là où elles ont séché leurs ailes, laissant saillir l’ovipositor et la membrane articulaire ventrale du sixième au septième segment dans laquelle s’ouvre l’orifice génital; elles ne volent pas avant l’accouplement, se bornant à regagner un support, lorsqu'on les fait choir, ou même demeurent sur le sol; rarement, elles parcourent quelques décimètres en volant lourdement, quand elles ont été trop secouées, mais se reposent bientôt. Les mâles perçoivent de très loin l’émanation odorante des femelles fraîchement nées; ils arrivent d’un vol extrêmement vif et souvent n’attendent pas que la femelle soit complètement déve- loppée pour s’accoupler. Ordinairement, il y a plusieurs mâles attirés par la même femelle et ils exécutent au-dessus de celle-ci des vols en circuits et en boucles très rapides qui peuvent se poursuivre quelque temps après que l’un d’eux a réussi à s’accou- pler; cette persistance de l’émission attirante de la femelle s'étend aux obiets avec lesquels celle-ci s’est trouvée en contact : exuvie nymphale, tige ou pierre sur laquelle elle reposait, tissu sur lequel elle a circulé, comme la gaze d’un filet par exemple, dans lequel, plus d’une heure après, j'ai vu des mâles entrer pour y chercher la femelle que j'avais capturée. Dans la lutte entre tant LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 349 de concurrents empressés, la femelle, bousculée, tombe parfois à terre; les mâles l’y suivent et l’union s'effectue sans difficulté, le mâle saisissant l’extrémité de l’abdomen de la femelle et se plaçant en ligne droite avec elle, ou en angle très ouvert si l’un des insectes est gêné par des reliefs du sol. Lorsque la femelle est sur un support, le mäle est toujours placé la tête en bas. Suivant que le temps est plus ou moins chaud, que le soleil brille ou qu'il est couvert, l’accouplement dure de une demi-heure à une heure et demie; il a toujours lieu, ainsi que l’éclosion qu’il suit sans délai, dans la matinée; en juin et juillet, J'en ai observé dès cinq heures et demie ou six heures. En somme, le compor- tement de 2). ymenopteriformis s'accorde avec celui de la plupart des Aegerides, et il est exceptionnel de rencontrer, comme l’a fait Bellier de la Chavignerie, en Sicile, pour ses types spécifiques, des individus zx copula, dans l’après-midi. Peu de temps après s’être séparée du mâle, la femelle part d’un vol bas, mais rapide et zigzaguant, à la recherche des plantes destinées à recevoir sa ponte; au-dessus du pied choisi, ses allées et venues se rétrécissent ; puis elle plonge brusquement et s’enfonce dans l’enchevêtrement des rameaux étalés sur le sable pour gagner le collet de la racine au voisinage duquel elle dépose quelques œufs; bientôt elle ressort et repart du même vol actif et agité. Quant au mâle, en dehors des moments où l’excitation géné- sique agit sur lui, on le trouve çà et là, posé sur les capitules, les ombelles desséchées, les brindilles et les tiges de graminées, ou volant lentement de l’une à l’autre. Cette espèce ne fréquente que les parties découvertes où croît une végétation herbacée maigre et peu élevée; elle s’écarte non seulement des régions boisées, mais même des broussailles un tant soit peu fournies. PARASITISME. — Je n’ai pas obtenu de parasites des chenilles de D. hymenopteriformis que j'avais en élevage; mais dans une mine de cette espèce, à la base du tube d’émergence, j'ai trouvé LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ©) UT © un cocon de Praconide long de huit millimètres environ, large de trois et demi à quatre, cylindrique à bouts arrondis, dur, blanc, annelé de part et d’autre du milieu, d’une bande noire un peu dentelée; l’adulte n’est pas éclos; la nymphe s’étant desséchée. Il est très probable qu’il s'agissait de l’insecte qui attaque assez fréquemment la larve d’un Coléoptère de la famille des Bupres- tides, le Sphenopiera gemellata, vivant en compagnie de D. kyme- noptleriformis, dans les racines du Lotus creticus et dans celles de la Scabiosa marttima. Ce Bupreste est extrêmement commun dans les dunes de Maison-Carrée et aussi dans les luzernières et les rares prairies artificielles de la Mitidja. Souvent, en cherchant des chenilles, j'ai mis sa larve à découvert et observé, dans ses galeries, le même cocon blanc et noir. Adulte, 2. kymenopteriformis devient la proie des Arachnides du Genre 7 Lerulion qui saisissent surtout les mâles lorsqu'ils sont posés sur les ombelles ou les capitules. Trois ou quatre fois, J'ai vu l’Araignée surgir brusquement de l’abri où elle se tenait immo- bile et entrainer rapidement le Papillon dont j'allais m’emparer moi-même. J'ai également assisté à la capture par des Diptères prédateurs, Asulides et Empides, de plusieurs mâles, pendant les vols lents que ceux-ci effectuent dans la Journée. Chaque fois, ce fut au moment où l’Aegerte exécutait, avant de se poser, le court vol balancé qui précède habituellement le contact avec la plante, que le Diptère, arrivant comme une flèche, saisissait sa proie entre ses pattes et, par un brusque crochet, continuait son vol ininter- rompu. J’ignore si ces parasites s’attaquent aussi aux femelles, car Je n’en ai pas vu leur donner la chasse, mais le fait qu’ils s’attaquent à D. hymenopteriformis S' est intéressant, comme on le verra plus loin. Il convient d’ailleurs de noter que les femelles poursuivent leur vol de ponte, assez tard dans l’après-midi, et qu’elles se posent de préférence sur des supports bas, quelquefois même sur les coquilles blanches d’une petite Zelix qui jonchait le sable et occasionnellement à plat sur celui-ci. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 351 MIMÉTISME. -— Morte et desséchée, D. Aymenopteriformis ne _parait offrir aucune ressemblance définie avec des Insectes d’autres Ordres, et on ne peut, à l’inverse des Aegeria apiformis CI., Cra- brontformis Lew. et de Paranthrene synagriformis par exemple, présumer le genre ou l’espèce qu’elle est susceptible d’imiter. Pourtant, vivante et en action dans son milieu, elle se montre, elle aussi, affectée d’un mimétisme très net et particulièrement frap- pant chez le mâle. Celle-ci copie au vol, avec une exactitude saisissante, le mâle d’une Mutille très abondante dans les mêmes localités : Dasylabris maura L. var. arenaria F. C’est la mème taille, la même coloration, le même vol rapide, irrégulier et bas, et jusqu’à la même façon de piquer brusquement pour fouir sous les touffes. Lorsqu'on a constaté, comme Jj’ai eu l’occasion de le faire pendant deux ans et sur des centaines d’exemplaires, cette extraordinaire ressemblance, il ne reste vraiment aucun doute quant à la réalité et à la spécihicité de ce mimétisme. Chez le mâle, par contre, le mimétisme ne semble pas s’élever au delà d’une imitation approximative; l’instabihité de sa livrée s'oppose dans une certaine mesure à l’idée d’un « mimétisme spécifique » défini, puisque celui-ci exclut de la part du mime tout écart susceptible de diminuer une ressemblance qui, pour être effective, suppose la constance. Pendant ses actions rapides du vol nuptial, 1l se confond avec les petits Hyménoptères mellifères de taille analogue, à livrée terne, bronzée ou grisàtre et à vol rapide et zigzaguant. Au repos et immobile, il ressemble plutôt à des Diptères prédateurs du groupe des ÆEwmpides ou certains Asilides, comme lui allongés, grisâtres et de même taille. Sans être étroite, cette ressemblance n’est pas illusoire; car il faut souvent à un œil exercé quelque attention pour ne pas se laisser leurrer. En tout cas, des observations que j'ai relatées plus haut, en traitant du parasitisme dont cette espèce est l’objet, se dégage la probabilité d’un rapport entre son dimorphisme sexuel et Île comportement de certains de ses parasites. Tout se passe comme 352 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ei la femelle de Ÿ. zymenopteriformis trouvait, dans sa ressem- blance avec le G de Dasylabris maura-arenaria, une protection efficace contre la poursuite des Aszides et des Empides, alors que le mâle devrait précisément à l’habitus diptériforme que lui confère son mimétisme, d’être victime des attaques de ces Pré- dateurs, qui, au moins dans les dunes de Maison-Carrée, font surtout leurs proies habituelles d’autres Diptères et même à l’occasion de leurs propres congénères, mais Jamais d’Hyménop- tères aculeates. FIG. 7o. — © —Distribution en Barbarie de 2. hymenopteriformis Bell. — L'espèce est aussi indiquée de « Tunisie », par Max Bartel, mais sans indi- cation précise de lieu. CHOROLOGIE. —— 2). hymenopteriformis ne m'est connue actuel- lement que de Sicile, où Bellier de la Chavignerie captura ses trois individus types dans un ravin des Monts Madonie, en juillet 1850, et où on ne l’a pas retrouvée depuis cette époque, et du littoral du département d'Alger. Mais son habitat doit être beau- coup plus étendu et coïncider avec celui de sa plante nourricière qui comprend, outre l’Algérie et la Sicile, le Maroc, l'Espagne, les Baléares, la Corse, la Sardaigne, l’Italie, Malte, Candie, la LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 353 Grèce, etc. Bartel la signale du reste (Zoc. cit.) de Tunisie, ce qui est tout à fait normal. AFFINITÉS. — Par sa coloration si particulière, dépourvue des anneaux jaunes à l’abdomen et du point rouge orangé ou Jaune du trait discocellulaire dans les deux sexes, c’est la plus diffé- renciée des Dipsosphecia paléarctiques et elle ne montre pas d’affinité très étroite avec aucune de ses congénères. La seule espèce à laquelle on la peut comparer est D. parthica Led. de Transcaucasie, affectée d’un dimorphisme aussi accusé, mais dont la femelle, pourvue d’une ceinture blanche complète au quatrième segment, n’a pas de bordure blanche au second tergite, tandis que le mâle, beaucoup moins évolué que celui de l’espèce méditerra- néenne, a conservé davantage le faciès des autres Dipsosphecta, avec trois anneaux blanc jaunàtre mégaux à l’abdomen, l’espace terminal jaune et une tache rouge orange sur le trait discocellu- laire aux ailes supérieures. OBSERVATION. — C’est en Algérie que D. hymenopteriformis a été trouvée pour la première fois. Vingt-deux ans avant que Bellier en fit paraître la description, le Museum de Paris en avait reçu un mâle pris par M. Bové aux environs d’Alger. On n’avait pas reconnu alors qu’il s'agissait d’une espèce nouvelle et H. Lucas non seulement ne fut pas plus clairvoyant lorsque, rédigeant, onze ans plus tard, la partie entomologique de l’Æxploration scientifique de l'Algérie, 1 l’incorpora à Sesza tenthredini- formis H. (sic!), mais encore 1l commit, au moins à son sujet, une crande inexactitude. Il écrit, en effet, à la rubrique de S. fenthre- diniformis : « .. Quelques individus seulement, aux environs d’'Hippone, en juin, en battant des buissons ». Or, il n’y a qu’un seul individu étiqueté de la main même de Lucas, dans sa col- lection particulière des Insectes d'Algérie, et c’est le O' envoyé, en 1838, par M. Bové, provenant, comme je l’ai dit, des environs d’Alger et non d’Hippone! 23 354 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Dipsosphecia dispar Stgr. (PL CCCXVI, fig. 4616 , 4617 Q) (1). Sciapteron dispar Staudinger (O.), Deuts. Ent. Z. Lep. IV, p. 243 (1800), 10 DE, Ze NI MU Ge 10 MUS0os) Dipsosphecia dispar Bartel (M.), in Seitz: Les Macrolépidoptères du Globen(Edit franc) 1 p.300 PL 62, da /(ro12) fer TYPES: 110, 2.00, environs de Biskra, Coll OStaudmser >= d.-— Vertex noir, hérissé de longs poils gris jaunâtre; front blanc mêlé de noirâtre à sa partie supérieure ; palpes très fortement hérissés, à pilosité longue, Jaunes avec une épaisse ligne longitu- dinale externe noire sur le second article; troisième article aigu, taché extérieurement de noir au sommet; trompe absente; plaque jugulaire noire, mêlée d’écailles et de poils jaunes; poils péricé- phaliques blanc jaunätre; nuque hérissée de brunâtre et de gris Jaunâtre; antennes noir bleu un peu écaillées de jaune, extérieu- rement, vers le milieu, et à premier article couvert inférieurement de poils jaunes; yeux bruns; ocelles rose rubis ou incolores. Collier noir bleu brillant; mésothorax noir bleu revêtu d’une épaisse couverture de longs poils jaunes; ptérygodes concolores, à pubescence plus dense et formant postérieurement des pointes terminales presque toutes jaunes; tache latéropectorale antérieure, seule présente, jaune d’or, mal définie; métathorax noir bleu, également recouvert de poils jaunes qui se confondent avec ceux, concolores, des touffes latérales; surface postcoxale noire à pilosité jaune. Abdomen noir bleu, avec les deux premiers tergites couverts de la même pilosité que le thorax et bordé à chacun des tergites (1) Dans un important mémoire, intitulé À C/assification of the Aegertadae of the Oriental and Aethiopian Regions (in : Vovitates Zoologicae, vol. XXVI), paru en mai 1919, pendant l'impression de ce travail, Sir George F. Hampson indique que Dipsosphecia dispar Stgr. appartient au Genre : ÆEwhagena H. Edw. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 25 suivants d’une ligne jaune d’or, égale ou à peu près, sur les segments 4 à 7, et un peu plus étroite sur le troisième; brosse anaie à pinceau médian noir, portant à la base une petite tache trian- gulaire jaune d’or, et à pinceaux latéraux concolores bordés extérieurement de poils plus courts, jaune foncé. Ventre noir avec les sternites 4 à 7 bordés de jaune d’or comme les tergites correspondants, le huitième noir dans sa moitié longitudinale supérieure et Jaune dans le reste. Ailes supérieures à base noire et bord interne jaune d’or; côte, nervures, trait discocellulaire et ligne marginale noir bronzé; espace terminal réduit à un étroit semis d’écailles jaune d’or bordant la ligne marginale; le trait discocellulaire, trapézoidal, large à la côte et se rétrécissant graduellement jusqu’à l'angle inférieur de la cellule, porte également quelques écailles jaune d’or le long du bord externe, ainsi que le bord supérieur de la cellule. Taches vitrées bien développées; l’infracellulaire, qui n’atteint pas le trait discocellulaire, et l’intracellulaire sont sau- poudrées d’écailles brun bronzé, et d’autres, noires, forment un trait récurrent plus ou moins diffus dans la cellule; ultracellulaire très large, étendue presque jusqu’à la ligne marginale et composée de quatre aréoles de longueur légèrement décroissante. Dessous avec la base, la côte, le bord interne, les nervures, la bordure mar- ginale et la majeure partie du trait discocellulaire jaune paille. Franges gris roussâtre. Ailes inférieures transparentes, à nervures fortement écrites en noir bronzé; nervures médianes 1 « et 2 plus largement écaillées que les autres; trait discocellulaire concolore, large et triangu- laire, atteignant presque l'angle inférieur de la cellule; ligne marginale assez forte, noir bronzé; champ anal couvert d’écailles jaune d’or et brun bronzé. En dessous, toutes les parties noires du dessus sont jaune paille, à l’exception du bord interne de la ligne marginale. Franges brun noir. Hanches antérieures noir bleu, revêtues d’une pubescence jaune pâle et bordées extérieurement de jaune d’or; fémurs noirs, 356 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE graduellement écaillés de Jaune dans leur tiers distal; tibias jaunes à base noire; épiphyse tibiale et tarse un peu plus clairs. Fémurs médians et postérieurs noirs avec une faible pubescence jaune, beaucoup plus dense et plus longue le long de ia crête inférieure où elle forme une frange épaisse; tibias médians et postérieurs couverts de poils jaunes, avec la moitié proximale de la crête inférieure et un anneau antéterminal mal défini et inter- rompu en dessus, noir bleu; éperons et tarses des deux paires jaunes. Q. — Vertex noir bleu mêlé de poils jaunâtres; front Jaune clair taché de noir bleu dans sa partie médiane supérieure; palpes moins hérissés que ceux du mâle, Jaune paille en dessus, avec la moitié inférieure externe des premier et second articles noir bleu; troisième article aigu, taché extérieurement de noir à la pointe; plaque jugulaire noire, un peu tachée de jaune latéralement et mêlée de poils Jaunes; poils péricéphaliques blancs; nuque gris Jjaunàtre; antennes noir bleu à premier article écaillé de jaune inférieurement; yeux noirs, ocelles rose rubis. Collier noir bleu ou pourpré brillant. Thorax, abdomen et pattes entièrement noir bleu pourpré, à l’exception de l’épiphyse des tibias antérieurs qui est Jaune clair. Ailes supérieures opaques, noir bleu à la base, sur la côte et les nervures principales, noir pourpré dans la cellule et sur le disque. Dessous semblable, mais un peu moins foncé et plus terne. Ailes inférieures uniformément opaques. noir bleu à la base, pourprées sur le disque, avec les nervures plus foncées. Dessous semblable. Franges des deux paires brun bronéé. Envergure : C, 24-25 millimètres; ©, 24-27 millimètres. 2 CO, 3 QQ, Gafsa (Tunisie), IX-X-10900, e. 1. Aséragalus gombo Coss. et D. R., ex P. Chrétien, Coll. Ch. Oberthür (1 G, 1 ©).--Mémeonmene, Coll FE Ce GR 22010) ARMURE GÉNITALE Œ. -— Tegumen long et assez large, droit en dessus, à bord distal et proximal courbés; faces latérales LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 357 excavées, divisées par une aire membraneuse haute et large, sub- triangulaire, à bord proximal très irrégulier; partie proximale plus longue que la distale, trapézoidale, à bord inférieur presque rectiligne, explané en une étroite lame n’atteignant pas l’angle SE SN IS Eh SN US " ESS N7Z ENG 72: Armure génitale mâle de Dipsosphecia dispar-dispar Stgr. F1G. 71. — Ensemble de l’armure, vue par la face latérale gauche, après ablation des valves et de l’aoedeagus. T, p.=partie proximale du tegumen. m. p.=tembrane périphallique (fourreau T. d.=partie distale du tegumen. du pénis ou aoedeagus). a. m.=aire membraneuse divisant la face F,=fulcrum. latérale du tegumen. C'.=cingula. e. L.=connectif latéral gauche. S.=—saceus. z. m.=7zone membraneuse terminale. s.—sacculus. A.=anus. e. p.=explanation latérale proximale. U.=uneus. FIG. 72. — Valve droite, vue par la face interne. 353 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE inférieur ; partie distale étroite, à bord inférieur un peu récurrent, saillant, épais, couvert d’un revêtement très serré de soies à sommet en pied de biche se prolongeant tout autour de l’uncus; celui-ci est long, membraneux, avec quelques fins poils simples FIG. 73. — Trois des grosses épines du bord supérieur de la harpe, et quelques soies à sommet en pied de biche de la face interne de la harpe et de l’unéus. Ces soies sont de dimension et de forme variables. épars à la base, et renflé avant le sommet en dessus. Anus libre, mais accolé à l’uncus dont il n’atteint pas le sommet, assez peu comprimé, chitinisé latéralement et en dessous. Connectifs laté- raux du tegumen assez courts et extrêmement larges, à bord infé- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 359 rieur prolongé jusque sur le dessus du tegumen en forte saillie; extrémité à peine courbée, très large. Saccus long, grêle, en gout- tière, à sommet arrondi portant deux courtes pointes; cingulae aussi longues que le saccus, étroites, sinuées; à leur base s’étend de chaque côté un sacculus assez long. Valve en trapèze arrondi, RTE FIG. 74. — Aoedeagus en entier, vu de profil à droite. Au-dessous, son extrémité, plus fortement grossie, montrant l’armure chitineuse de la vesica. FIG. 75. — Quelques-unes des épines armant la vesica. étroite à la base, élargie aux deux tiers de sa longueur, à bord supérieur excavé au milieu; bord externe convexe et presque vertical, terminé par une pointe mousse un peu défléchie; bord inférieur avec deux légères convexités : une près de la base, l’autre au milieu; face interne membraneuse sur près des deux 360 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE tiers de sa largeur et couverte, sur cette surface, de soies à sommet en pied de biche, plus fortes et plus longues vers la base, redressées dans la région imférieure centrale, où elles sont plus clairsemées et où l’on en voit une ou deux à sommet simple; des poils fins, peu nombreux, sont épars sur la région chitinisée et à la marge du bord inférieur, entre le milieu et le sommet. Harpe, en lame saillante, assez large, incurvée, un peu oblique, finissant au-dessus du mieu du bord interne; elle porte une rangée de très fortes épines dont deux se trouvent isolées au delà du milieu, et un ilot compact de sept ou huit vers le sommet; dans le pro- longement de la harpe et parallèlement au bord inférieur court une étroite lame chitineuse, finissant en pointe avant le sommet. Fulcrum en lame trapézoidale à bord antérieur droit, sallant légèrement en queue d’arronde; branches latérales assez courtes, étroites, à sommet arrondi; prolongements postérieurs chitinisés et portant des poils plus nombreux vers le sommet. Membrane périphallique couverte d’aspérités et de granulations. Aœdeagus à bulbe tronc conique, partiellement membraneux en dessus, largement ouvert postérieurement ; corps droit, une fois et demie plus long, grêle, légèrement renflé au tiers proximal, un peu convexe au sommet, obliquement tronqué par le méat. Vesica armée de dents courtes, aiguës, larges, inégales, disposées sans ordre ; sac intrapénien inerme. ARMURE GÉNITALE ©. — Pas de plaque génitale différenciée. Canal copulateur fortement tordu, environ huit fois plus long que large, un peu rétréci au milieu, faiblement évasé au sommet, à bord peu incurvé et non prolongé en pointes latéralement, son tiers proximal est presque membraneux et fortement ridé. Bursa copulatrix cylindrique, arrondie au sommet, membraneuse, cha- grinée, inerme, avec une indication de lamina dentata impaire, constituée par une petite plaque chitineuse irréguhère, chagrinée. Huitième urite aussi large que long, à zone membraneuse médiane inférieure large à la base et étroite au sommet; les bourrelets a — . LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 261 chitineux qui la limitent latéralement sont épais et froncés, et sa surface est couverte de spinules assez fortes; des poils inégaux s’implantent au pourtour du bord distal de l’urite; 1ls sont plus nombreux latéralement et en dessous, surtout dans l’angle où ils couvrent une aire qui se prolonge obliquement vers la base des apodèmes styliformes. Membrane articulaire du septième au huitième segments, et du huitième au dernier, couverte de granu- FIG. 76. HG 77: Armure génitale femelle de Dipsosphecia dispar-Oberthüri n. var. F1G. 76. — Ensemble de l’armure, vue extérieurement par la face ventrale VII=septième urite. z.s.=zone spinuleuse de la membrane VIII=huitième urite. intersegmentaire. < 0.p.=orifice de ponte. &. s. 0v.—apodèmes styliformes de l’ovipo- 0. ü.=orifice d’accouplement. sitor, vus par transparence. Ov.=valves de l’ovipositor. a. s. 8.—apodèmes styliformes du huitième C.e.=canal copulateur, vu par trans- urite, vus par transparence. parence. P.t.=plaques trichophores. F1G. 77. — Partie de l’armure génitale interne. C.c.=Canal copulateur. d.s.—ductus seminalis. B.c.=Bursa copulatrix. 362 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE lations et d’aspérités très fines. Ovipositor court, à valves peu largement chitinisées et portant de longs poils inégaux: d’autres plus courts revêtent le bord inférieur et le sommet. Plaques tricho- phores ovalaires, libres sur les pleurae. PREMIERS ÉTATS publiés par M. P. Chrétien in Awrales de la Société entomologique de France, p. 407 (1917). Je reprends ici, en les complétant par l’adjonction de quelques détails, les des- criptions qu’en a données mon éminent Collègue. F1G. 78. — Tête d’une très jeune chenille de 2. dispar-dispar Stgr., vue de face (Gafsa, Tunisie, 28 oct. 1908, P. Chrétien) ; exemplaire distendu au soufflage. Œuf noir de poix, ellipsoïidal, brièvement tronqué au pôle micropylaire, à réticulation petite et très irrégulière allant du tétragone à l’octogone; toute la surface finement granulée; face supérieure plane ou subdéprimée; face inférieure un peu concave. Longueur : 0,9 millimètre; largeur : 0,45 millimètre; épaisseur : 0,25 millimètre, environ. Chenille (PI DXXV, fig. 4356-4357). -— Blanche, à tête brun marron, plus clair au sommet, plus foncé vers la bouche; épi- crânes soudés sur une très courte distance au-dessus du clypeus; LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 363 pièces paraclypicales à bords sinués, très étroites au milieu, élargies à la base et au sommet; clypeus deux fois et demie plus haut que large, très fortement renflé et saillant dans ses deux tiers supérieurs, subdéprimé puis bombé au-dessous, et muni de quatre poils inférieurement; épistôme fortement chitinisé, étroit, avec deux soies à chaque extrémité; labre membraneux au bord, à peine incurvé, garni sur le bord de 10 poils raides; mandibules chagrinées à la base, presque noires, quadridentées; ocelles au nombre de six, dont quatre en trapèze allongé, dans le prolonge- F1G. 79. — La même que sur la fig. 78, vue de profil, avec le premier segment thoracique. ment et au-dessus de la fosse antennaire, et deux écartés au- dessous de celle-ci. Ecusson prothcracique trapézoïdal, jaunâtre pale, avec deux traits obliques un peu plus foncés, fins et incurvés; lame chitineuse sous-stigmatale étroite et précédée en avant, sous l’extrémité de l’écusson, d’une autre petite plaque arrondie, jaunâtre pâle comme elle; stigmates brun Jjaunûtre; pattes écailleuses courtes, un peu plus foncées à griffe brune; membraneuses à crochets brun jaunätre pâle, très petits, 1rrégu- liers et asymétriques, ainsi disposés : 304 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Droite. (rauche. II 9 LAS En Re ee : 7 9 T2 e : 9 2 MPDATE See ne ne O 11 102) AP DAITE PRE MER ES P 8 10 8 A CDATE RIRES RS et 5 (6) 8 ATA ES RC ere sne 3 2 Ces chiffres varient, en plus ou en moins, d’une ou deux unités, d’un individu à l’autre. F1G. 8o. FIG. 81. F1iG. 8o. — Tête de chenille complètement développée de 2. dispar-Dumonti n. var., vue de face (Laghouat, Algérie, C. Dumont). F1G. 81. — La même, vue de profil, montrant la protubérance clypéale. Ecusson anal jaunâtre pâle avec deux poils en dessus et six au pourtour. Longueur : 25-28 millimètres. Chez la chenille jeune, dont la tête est plus allongée et les LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 36; épicrânes plus longuement soudés, les crochets sont sensiblement moins nombreux : Droite. Gauche. 5 + I OR RE ES ra as 6 4 5 6 27. RARE SERRE EE FAR 5 5 5 5 DD TE Center ose--coccte PRE + : 4 . PR D EE ee ee RE eee TEE Gr 4 5 UGS SN EPA TERRE O O Ÿ Ù vw (2 a gnot CE 1 ô 0 U b b v La a e ”? Sr A A Ÿ w , b é. : FIG. 83. Fic. 82. — Clypeus de la même, vu de trois quarts. F1G. 83. — Crochets des pattes membraneuses de la même. Ces organes sont très petits, inégaux et asymétriques. a.=première paire, côté droit. b.—troisième paire, côté droit. c.=pattes anales (droite et gauche). 366 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Chrysalide (PI. DXXV, fig. 4358-4359). — Notablement plus allongée que celle des autres Dzps0sphecta, brun jaunâtre; un peu plus foncé sur le dos et les appendices; pointe céphalique étroite et convexe en dessous; vertacothèque à saillie médiane peu proéminente, très élargie antérieurement et postérieurement où elle ce fond graduellement jusqu’au bord postérieur; deux poils sont insérés au tiers antérieur des dépressions latérales; deux autres dans les dépressions latérales de la pointe céphalique; labro- thèque en pentagone surbaissé, plus large que long, bombé, ridé Fic. 84. — Partie antérieure de la chrysalide de 2. dispar-Dumonti, vue de profil, à gauche. F1G. 85. — Vertacothèque et base des cératothèques, vues en dessus. La pointe céphalique, prolongée en avant et à la base, est subrectangulaire et fortement bordée; en arrière, viennent converger les gros bourrelets échancrés et sinués limitant les côtés antérieurs de la vertacothèque. La saillie médiane, peu élevée, est large, grossièrement ponctuée en avant, et ridée; elle se dilate et s’affaisse postérieurement en bordure de la dépression transversale termi- nale. Dépressions latérales larges très irrégulières, profondes en avant, à fond obliquement sillonné de rides subparallèles. et ponctué transversalement avec quatre soies (deux de chaque côté); gnathothèques triangulaires, courtes, chagrinées; pièce de l'œil en lame longue et étroite, glossothèques atteignant à peine le niveau du second article des tarses médians; mésopodothèques LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 367 et cératothèques arrivant au même niveau, un peu au-dessus du sommet des ptéropthèques; celles-ci s'arrêtent très peu avant le bord du quatrième segment et les métapcdothèques au bord du . cmquième. Mucron long, à anus saillant en cône arrondi et ridé, armé de chaque côté de quatre pointes inégales; subdorsales petites, latérales larges et longues, subventrales géminées à la base et de grandeur moyenne. Stigmates brun Jaunâtre. F1G. 86. — Mucron d’une chrysalide mâle, vu un peu de trois quarts, de face. Longueur : 21 millimètres; épaisseur : 4 millimètres. VARIATION. —— Staudinger a décrit cette espèce sur un d' et deux femelles (dont une avortée), obtenus ex larva de racines d’une lécumineuse recueillies aux environs de Biskra. À cette description, parue en 1800 (/7is, IV, p. 243), il a ajouté, trois ans après, la figuration en noir des deux sexes (/ris, VI, PI 3, fig. 6 ©, 7 Q, 1893). C’est cette figuration, ajoutée aux indications du 3068 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE texte, qui m’a permis de reconnaître que, parmi les exemplaires de 2. dispar venus dans les collections en ces dernières années, se trouvaient deux formes distinctes. La première, correspondant au type, décrite ci-dessus sur des individus obtenus à Gafsa par M. P. Chrétien et caractérisée par la pilosité des palpes, l’écaillure des ailes plus étendue et par la teinte Jaune d’or des parties claires; l’autre, à écaillure et pilosité beaucoup plus réduites et à parties claires très pales, presque blanchâtres. Un peu plus septentrionale que la précédente, elle habite les Hauts-Plateaux au nord de l’Atlas saharien. Tout récemment enfin, une troisième race distincte vient d’être découverte à Laghouat, au sud de l’Atlas saharien, et à l'ouest des deux autres, par M. C. Dumont. Dipsosphecia dispar var. Oberthüri n. var. (PI CCCXVI, fig. AGTS CO, He 101010: PAICCCRNATNS ue 268210) Dipsosphecia dispar Bartel (Max), in Seitz: Les Macrolépidoptères du Globe NEdit franc} Ep 580, Pl 52 la (or) 277% Dipsosphecia dispar v. Oberthüri Le Cerf (Fd.), Etudes de Lépidopté- rologie comparée, XI (Planches), p. 12 (1916) [Diagn.|]. Types : c'O' et Q Q de Bou-Saäda (départ* d'Alger), Col- lections Ch. Oberthür et F. Le Cerf. Dans l’ensemble, se distingue du type par la taille plutôt plus grande, l'extension des aires'hyalines, la forme un peu plus large et plus arrondie des ailes, la pilosité du corps et des appendices plus courte et moins abondante, et par les différences de coloration suivantes : d. — Toupet occipital moins épais et plus court, gris blan- châtre ; front blanc pur; palpes moins longuement hérissés, blancs avec les mêmes parties noires, mais à troisième article cylindrique ou peu aigu à la pointe; poils péricéphaliques blancs; antennes LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 369 longées extérieurement, de la base jusqu’au milieu de la massue, par une ligne d’écailles jaune fauve. Pilosité du thorax et de la base de l’abdomen blanche; bor- dures des segments abdominaux en dessus et en dessous plus larges et plus égales, blanc jaunâtre ou jaune très pale, ainsi que les pinceaux latéraux de la brosse anale. Aux ailes supérieures, les parties noires : côte, nervures, etc. sont plus étroites et plus foncées; les taches vitrées plus étendues et complètement transparentes; l’infracellulaire atteint le trait discocellulaire qui est plus grand et plus net; l’ultracellulaire compte une aréole supplémentaire, entre les nervures 7 et O, et elle s’étend jusqu’à la bordure marginale, précédée seulement d’une très étroite ligne d’écailles blanc jaunâtre; bord interne de cette couleur. Aux ailes inférieures, les nervures sont moins épaisses, et le trait discocellulaire, bien plus réduit, s'arrête à la base de la nervure 5; le champ anal est transparent. Les pattes participent de l’éclaircissement général par ja réduction des parties noires, l’extension et la teinte blanc Jjau- nâtre des régions claires. ©. — Front blanc pur, écaillé dans sa partie médiane supé- rieure de gris bronzé; palpes non hérissés, à troisième article cylindrique comme chez le mâle, blancs, marqués extérieurement de noir comme dans le type. Corps, pattes et ailes à écaillure plus dense, plus lustrée et de teinte plus vive. L’abdomen est noir bleu briliant, les ailes plus pourprées, et les inférieures portent, entre les nervures 2 à 4, deux éclaircies hyalines triangulaires dont la seconde est généralement la plus nette et la plus longue. Envergure : C, 24-30,5 millimètres; ©, 27-31 millimètres. Types : 5 OO, 4 Q ©, Bou-Saàda (Département d’Alger), ex V. Faroult, e. 1. IX-1913 [As/ragalus gombo Coss. et D. R.], Coll. HR Obenthue(r eo, no) Coll F' Le Cert(a oo, s 00)r 24 370 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Bou-Saâda, IX-1011, ex G. Seurat, Coll. Museum de Paris (1 © avortée). ARMURE GÉNITALE (mâle et femelle) semblable à celle de la race type. VARIATIONS. — À part la taille, tous les mâles que j'ai vus étaient bien semblables comme coloration et dessin. Les femelles varient individuellement dans le développement des éclaircies discales des ailes inférieures; quoique ne manquant Jamais, ces FLe Cerf FIG. 87. — Hermaphrodite de 2. dispar-Oberthüri, obtenu d'élevage, à Bou- Saâda, Algérie, par V. Faroult. éclaircies sont parfois réduites et très diffuses, alors que chez la © type, la mieux caractérisée, représentée sous le n° 4682 c, elles atteignent une extension et une netteté remarquable. TÉRATOLOGIE. —— Parmi les quelques centaines d’individus élevés à Bou-Saâda par le chasseur V. Faroult, est éclos un hermaphrodite complet, c’est-à-dire dans lequel les caractères des deux sexes sont répartis symétriquement de part et d’autre de l’axe du corps. Cette pièce remarquable, qui fait aujourd’hui partie de la Collection du Tring Museum, est représentée, 1ci, d’après un dessin que j'ai exécuté sur la photographie de l’ori- ginal. : LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 371 Dipsosphecia dispar var. Dumionti n. var. (PL DXXIIT, fig. 4337, O'; 4338, Q). TYPES : 11 CO, 19 Q Q, de Laghouat, Collections C. Dumont ER APelCert: Voisine du Type par la coloration jaune d’or des parties claires, elle se rapproche davantage dans l’ensemble d’Uber- thiiri par la taille et l’extension des surfaces hyalines. d.— Toupet occipital blanc grisâtre ou jaunâtre; front blanc, taché de noir à la partie supérieure; palpes à troisième article aigu et lavé de jaunâtre, mais semblable pour le reste à Ober- thüri, ainsi que les soies céphaliques et les antennes. Pilosité du thorax et de la base de l’abdomen jaune pâle. Bandes claires des segments abdominaux jaune d’or, larges, surtout celles des quatrième, cinquième, sixième, et septième qui ne laissent qu'une mince ligne basilaire noire; pinceau médian de la brosse anale marqué à la base d’un triangle jaune d’or bien développé; pattes très peu marquées de noir et lavées de jaune clair. Ailes supérieures avec les aires hyalines aussi développées que chez Oberthirt; écaillure jaune un peu plus étendue au bord interne, le long de la ligne marginale, à l’apex, et le long du trait discocellulaire au milieu du bord externe duquel elle forme une petite tache triangulaire assez nette. Dessous plus clair à côte blanchatre. Ailes inférieures avec les nervures plus finement écrites que chez Oberthüri; 1 b, 1 cet 5 entièrement jaunes; 2, 3 et 4 forte- ment mêlées de cette couleur dans leur moitié distale; base, bord interne jusqu’au milieu, et moitié interne de la ligne marginale jaune d’or: trait discocellulaire bordé de cette couleur des deux côtés. En dessous, toutes les parties écaillées sont Jaunes, un peu plus claires qu’en dessus. 27e LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Q. —- Dépourvue comme la femelle typique d'’éclaircies transparentes sur le milieu du disque des ailes inférieures, elle a en commun avec Uberthiri la taille, l’écaillure dense, plus pour- prée et plus luisante, le front blanc pur et la pilosité moins longue des palpes, dont le troisième article est, comme chez le male, lavé de jaunûtre. Envergure : ©, 25-30 millimètres; ©, 24-30,5 millimètres. Types : 11 OO, 19 Q ©, Laghouat (Dép' d’Alger) 20-IX au 10-X, €. /. ex Astragalus gombo, Collections C. Dumont et F. Le Cerf. ARMURE GÉNITALE (Set ©), et PREMIERS ÉTATS semblables à ceux de la race typique. VARIATIONS. —- En dehors de la taille, on ne relève que des différences très minimes dans le développement du jaune chez le male. Dans quelques individus cette couleur couvre presque entièrement les derniers segments abdominaux et, aux ailes supé- rieures, s’avance Jusqu'à la nervure 0. Deux ou trois femelles rappellent d’assez près Oberthiirr par l'apparition aux ailes inférieures d’une légère éclairaie diffuse sur le disque. MŒURS. — La chenille de 2. dispar vit dans les tiges et les racines de l’As/ragalus gombo où elle a été découverte par M. P. Chrétien, à qui J'avais signalé avant son départ pour le Sud-Tunisien l'intérêt qu’il y aurait à retrouver dans cette région cette Aegerie, connue seulement jusqu'alors par les types de Biskra. La pauvreté relative de la flore saharienne et la connais- sance de la famille Botanique, indiquée déjà par Staudinger, limitait le champ des recherches. Grâce à son expérience et à son habileté bien connue, M. P. Chrétien ne tardait pas à établir toute l’histoire de D. dis par. En 1011, sur mes indications, M. G. Seurat, Professeur aux Ecoles Supérieures à Alger, retrouvait, dans les LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 373 mêmes conditions, cette espèce à Bou-Saàda; deux ans plus tard M. V. Faroult en obtenait un grand nombre dans la même localité, et en 1918, M. C. Dumont la découvrait à son tour à Laghouat. Dans les Arnales de la Société entomologique de France (p. 407, 1917), M. P. Chrétien donne les renseignements suivants sur la manière de vivre de la chenille de D. dispar : « En octobre, on la trouve toute petite dans les nouvelles pousses ; après l'hiver, dans les grosses tiges et les racines; elle est à taille en mai; 1l faut creuser à au moins 15 centimètres de la surface du sol pour couper les tiges et racines qui la logent; en juin, elle construit son tuyau d'échappement dans lequel elle se chrysalide en août. Les Papillons éclosent en septembre ». Grâce à l’obligeance de M. P. Chrétien, aux documents que j'ai reçus de Bou-Saâda, et plus récemment de M. C. Dumont, j'ai pu étudier et figurer la chenille et la chrysalide de D. dispar, en même temps qu’un fragment d’As/ragalus gombo attaqué par trois chenilles dont les tubes émergent de la plante, plus un tube d’émergence particulièrement long (PI DXXV, fig. 4360, 4361). « Ce tube, dit M. Chrétien (loc. cit.), est long parfois de 10 centimètres, vertical ou accolé à une tige, fait d’un tissu de soie blanche, à parois assez épaisses et résistantes, revêtu extérieu- rement de grains de sable et de petites parcelles ou rognures enlevées aux tiges de la plante nourricière. Sa solidité est telle qu’elle permet à ce tuyau de durer plusieurs années. Les souches de l’Asragalus gombo sont parfois garnies, comme chaussées de vieux tuyaux de S. dispar, qui n’ont d’autre utilité, ce semble, qu’à servir de matériaux pour la construction de nouveaux tuyaux. » En ouvrant les nombreux échantillens mis à ma disposition par mon ami M. C. Dumont, j'ai observé quelques particularités dans la structure du cocon et du tube d’émergence. La chambre nym- phale, placée assez profondément dans le bois. n’est pas séparée FiG. 88. — Fragment (un quart environ) d’une très grosse souche d’As/ragalus gombo, attaquée par un grand nombre de chenilles de 2. distar-Dumonti. Neuf tubes d’émergence sont demeurés en place; un dixième, à gauche, a été détruit et on ne voit plus que l’orifice de la mine dans l'écorce. A droite, un tube récent sort d’un tube ancien, que la chenille n’a utilisé que dans sa partie inférieure; cette anomalie est assez fréquente. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE M7 par un espace vide du bourrage d’excréments, sec et compact, remplissant la mine, dont l’isole seulement un tampon très dur de soie et de sciure. Elle est relativement très longue, presque J fi ZA) Le Ê- F1G. 89. — Deux tubes d’émergence ouverts pour montrer les multiples opercules supplémentaires, disposés au-dessus de celui du cocon, en nombre et à des hauteurs variables par la chenille de 2. dispar-Dumonti. Le tube a. n’en contient que 6 * un épais et cinq minces; le tube à. : 13, dont deux épais. Le nombre de'ces cloisons varie de 2 à 17. deux fois autant que la chrysalide; ses parois sont couvertes d’un revêtement épais de soie, et elle est close en haut par un opercule 370 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE rigide, formé exclusivement de soie blanche, assez faiblement fixé par son pourtour. Au-dessus de cet opercule et jusqu’au sommet du tube d’émergence, s’étagent des opercules supplé- mentaires, composés aussi exclusivement de soie mais plus minces, flexibles, certains ne constituant qu’un voile léger; parfois, entre ces faibles cloisons, s’intercalent un ou deux opercules plus denses, presque aussi rigides que celui fermant le sommet du cocon; leur écartement est des plus variables, c’est dans la partie terminale du tube qu'ils sont le plus rapprochés et vers le milieu qu’on en trouve habituellement le moins. Les figures 89 & et à représentent deux tubes ouverts contenant respectivement 6 et 13 opercules supplémentaires; le chiffre le plus bas que j'ai noté est 4; mais un tube de 11 centimètres en contenait 17. En appa- rence, 11 n’y a aucun rapport entre leur multiplicité et la longueur des tubes, et rien ne paraît déterminer leur emplacement à l’inté- rieur des tubes. Les dimensions de ceux-ci ne varient guère en diamètre, à peine 1 millimètre à 1,5 millimètre, mais beaucoup en longueur; certains ne dépassent pas l’écorce de plus de 5 à 6 centimètres, d’autres atteignent 15,5 centimètres, ce qui, avec la partie incluse dans le bois, donne à parcourir à la chrysalide, depuis le fond du cocon jusqu’à l’air libre, une distance de 18 à 20 centimètres. Le nombre des chenilles pouvant se développer en même temps, ou d’une année à l’autre, dans une même souche d’As/ragalus gombo est considérable. Comme l’a dit M. P. Chrétien, la plante paraît alors comme « chaussée » de tubes d’émergence; M. Dumont en a parfois observé plus de 40 s’élevant ensemble et donnant à l’As/ragalus un aspect dont la fig. 88 reproduit par- tiellement la singularité. À ma connaissance, l’adulte de 2. dispar, sous aucune de ses races, n’a été Jusqu'ici capturé dars la Nature, et ses mœurs demeurent complètement inconnues. AFFINITÉS. —— D. dispar ne peut être considérée comme voisine d’aucune autre espèce paléarctique, si ce n’est de 2. gruner: Stgr, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 377 d’Amasia et du nord de la Perse; mais cette espèce est pourvue, dans les deux sexes, d’un point rouge sur le trait discocellulaire et son dimorphisme sexuel est beaucoup moins marqué, quoique fort accusé. FIG. 90. — Répartition en Barbarie de Dipsosphecia (Euhagena) dispar Stgr. © =D. dispar-dispar Sigr. A =). dispar-Oberthüri n. var. db =D. dispar-Dumonti n. var. CHOROLOGIE. -— Cette Aegerie est caractéristique des régions désertiques nord-africaines. Son aire s'étend actuellement, du Sud-Tunisien jusqu’à Laghouat mais elle doit se prolonger d’une part jusqu’en Tripolitaine, de l’autre jusqu’au Maroc, en concor- dance plus ou moins complète avec la distribution de sa plante nourricière. 378 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE GENRE PYROPTERON Newm. Sesia Auct. [part.]. Pyropteron Newmann (A.), Entomologist Monthly Magazine, 1, p. 75 (1835). Chamæsphecia Spüler (A.), Die Lepidopteren Europas, 1, p. 426 (1912) HPreal: CARACTÈRES. — Vertex non pubescent; nuque hérissée de longs poils; front à écaillure grossière, proéminente; antennes épaissies légèrement en fuseau avant le sommet, faiblement crénelées et brièvement ciliées chez le ©, simples chez la O; palpes dressés, atteisnant au moins le vertex chez le ©, plus courts chez la ©, avec les deux premiers articles hérissés de longs poils dans les deux sexes, mais plus courts chez la ©; troisième article non pubescent, égal où un peu plus long que la moitié du second; trompe bien développée. Thorax et hanches antérieures —— deni-ovalaires —— finement pubescents chez le mâle, glabres chez la femelle. Tibias posté- rieurs entièrement pubescents, ainsi que le premier article des tarses chez le C'; tarses des trois paires armés en dessous d’épines à tous les articles. Brosse anale bien développée, nettement tri- lobée chez le , rectiligne chez la ©. NERVULATION. — Ailes supérieures : cellule atteignant presque les trois quarts de l’aile; discocellulaires obsolètes, obliques; 1 confusément divisée à la base, rudimentaire; 2 nais- sant un peu avant l’angle inférieur de la cellule; 3 de cet angle; 4 non arquée, plus près de 5 que de 4 dans tout son parcours; 7 et 8 tigées sur la moitié environ de leur longueur; 9 de l’angle supérieur de la cellule; 10 et 11 rapprochées et convergentes. Ailes inférieures : cellule dépassant un peu la moitié de l’aile; discocellulaires obliques: l’inférieure beaucoup moins et plus courte que la supérieure; bord abdominal faiblement convexe; LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 379 champ anal égal ou un peu plus large que le champ sous-médian ; 1 a fine, atteignant à peine le milieu du bord abdominal ; 2 nais- sant un peu avant les trois quarts de la cellule; 3 et 4 de l’angle inférieur de la cellule et brièvement tigées; 5 de l’angle des discocellulaires. ARMURE GÉNITALE 3 (1).-— Tegumen long et large, fortement arqué, à faces latérales divisées par une aire membraneuse ova- laire ou cordiforme, large; bord inférieur de la région proximale largement explané latéralement; uncus membraneux, long, digi- tiforme entièrement revêtu de soies en pied de biche. Anus libre, saillant, chitinisé, aplati; cingula à branches assez grêles, longues, subrectilignes, courbées et très élargies à l’extrémité; saccus long, en gouttière étroite, rectiligne; valves en trapèze allongé, à face interne en majeure partie membraneuse et revêtue de soies en pied de biche; harpe longue, saillante, courbée au sommet, armée d’épines aplaties à sommet divisé; aoedeagus à bulbe volumineux, ovalaire, corps grêle, cylindrique, un peu sinué; vesica armée de nombreuses dents courtes et épaisses; ductus seminalis inerme. ARMURE GÉNITALE ©. — Pas de plaque génitale différenciée. Canal copulateur long, cylindrique, tordu, membraneux dans sa région proximale, terminé par une légère dilatation ovoide, non prolongé latéralement en pointes; bursa copulatrix globuleuse, membraneuse, couverte de spinules, dépourvue de laminae den- tatae; ovipositor à valves largement chitinisées et garnies de poils inÉgaux. Chenille. —— Epaisse, à pattes écailleuses assez petites; pattes membraneuses à crochets nombreux (plus de 12 par arceau). Vivant dans des racines de plantes herbacées vivaces : Polygonées, Euphorbiacées. (1) Les caractères donnés ici sont ceux des Pyropteron sensu stricto (Type : chrysidiformis Esp. Provisoirement, je leur rattache génériquement quelques espèces ayant les mêmes caractères de nervulation, de vestiture et de fatiès, mais dont l’armure génitale a beaucoup d’analogie avec celle des Chamaesphecia typiques (groupe empiformis Esp.). 380 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Chrysalide. — Ptérothèques atteignant le bord du quatrième segment; métapodothèques, le cinquième; glossothèques prolon- gées jusqu’au sommet des métapodothèques; 2 soies sur la vertacothèque, 4 sur l’épistomothèque; pas de soies humérales ; stigmates du huitième segment occlus, saillant, mucron à 8-10 pointes. Loge nymphale constituée par la partie terminale de la mine, tapissée de soie, bouchée inférieurement, operculée en dessus, dépourvue de tube d’émergence. Adulte héliophile, ruricolee Œuf pondu au collet de la plante nourricière. CHOROLOGIE. -— Région méditerranéenne : Syrie, Perse, Tur- kestan, Caucase, Russie méridionale, Europe centrale, méridionale et occidentale, Afrique paléarctique, ? Amérique du Nord. GÉNOTVYPE. -— Pyropteron chrysidiformis Esp. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 381 TABLEAU DICHOTOMIQUE des espèces et sous-espèces barbaresques (1). MÂLES Ailes supérieures avec des aires vitrées bien développées... I AMIS ESUpÉrIEUTEs Complètement OPAQUES...:.....-2.0...- 2 ce eme ee Il I. — x. Abdomen avec les quatre derniers sternites rouge minium : LAN Sa le-cl lorsal et l’es al. Ailes supérieures avec le champ dorsal et l’espace terminalMTouses MINIUM:-.......-... P. Lahayei Obthr. b. Abdomen dépourvu de rouge minium aux derniers sternites : a. Ailes supérieures à dessins rouges absents ou très réduits : æ&. Pas de point rouge défini sur le trait discocel- lulaire; corps saupoudré uniformément de jaunâtre avec trois ceintures blanches aux 2°, 4° et 6° tergites ; tiblas postérieurs jaune grisâtre. P. doryliformis O., var. euglossæformis Luc. &. Un point rouge minium triangulaire sur le trait discecellulaire ; abdomen noir bleu avec trois ceintures blanches précédées d’étroites bandes jaunes aux 2°, 4° et 6® tergites; tibias postérieurs jaune vif. P. doryliformis O., mut. ceriæformis Luc. (1) Dans ce tableau ne figurent pas les nombreuses formes locales et indivi- duelles des deux rameaux parallèles que fournit, en Barbarie, P. doryliformis O. et pour lesquelles un tableau dichotomique spécial a été établi et incorporé à l’étude particulière de cette Aegerte. 382 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IT. — a. Corps entièrement noir en dessus; quatre derniers sternites rouge minium; pattes entièrement noires. P. Seitzi-Seitzi Püng. b. Abdomen avec les quatre derniers segments entière- ment rouges; pattes à tiblas rouges. P. Seitu-Louisæe Le Cerf. FEMELLES Ailes supérieures avec des aires vitrées bien développées... I Ailes supérieures entièrement opaques, rouges... re II I. — a. Abdomen avec les quatre derniers segments rouge minium : al. Ailes supérieures avec le champ dorsal et l’espace terminal rouge minium.............… P. Lahayei Obthr. b. Abdomen noir bleu, avec ou sans semis d’écailles rouges ou jaune safran : al. Aïles antérieures dépourvues de point rouge minium nettement défini sur le trait discocel- lulaire.... ?. doryliformis O., var. euglossæformis Luc. bl. Ailes antérieures pourvues d’un point rouge trian- gulaire net sur le trait discocellulaire. P. doryliformis O., mut. ceriæformis Luc. II. — a. Abdomen avec les quatre derniers sternites seulement rouge minium, pattes noires : a. Tous les tergites noirs; brosse anale à pinceau médian rouge miIniumM..........…... P. Seitzi-Seitzr Püng. bl. Quatrième tergite partiellement ou totalement rouge minium ; brosse anale noire en entier. P. Seitzi-suprema Obthr. b. Abdomen avec les quatre derniers segments rouge minium; tiblas rouge minium. P. Seitzi-Louise Le Cert. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 383 Pyropteron Lahayei Obthr. (PI CCCXVII, fig. 46031 ©, fig. 4632 Q). Sesia Lahayei Oberthür (Ch.), Ætudes d'Entomologie, XII, p. 28 (1888) ; Xp. 25, PL 8, fig 01/(1800), © Sesia oryssiformis Staudinger (Otto) (nec H. S.), Catalog der Lepidop- teren des Palaearctischen Faunengebietes, p. 405, n° 4626 (1901). Sesia Lahayei Obthr., Le Cerf (F.), Bulletin Société Entomologique de France, p.263 (1011) ©. Chameæsphecia Lahaye: Obthr., Bartel (M.), in Seitz : Les Macrolépidop- tères du Globe (Edit. franç.), p. 400, PI. 51, 1, L (1972). TYPE : 1 Q d’Aïn-Sefra, dans la Collection Ch. Oberthür. Œ. — Vertex noir bleu; front noir à reflet bleu ou bronzé. palpes, trompe, plaque jugulaire et poils péricéphaliques noirs : quelques poils roussâtres se mêlent sur la nuque aux poils noirs; antennes noir bleu; yeux brun noirâtre; ocelles rose rubis ou grenat. Collier noir à reflet bleu d’acier très brillant. Mésothorax noir bleu, à ptérygodes concolores, finement bordées de rouge minium au bord interne; une seule tache latéropectorale, antérieure rouge minium. Métathorax noir bleu à touffes latérales concolores, ainsi que la surface postcoxale. Abdomen noir bleu en dessus; brosse anale trilobée, subégale, noir bleu avec un très mince pinceau médian rouge minium. Ventre noir bleu de la base au troisième sternite inclusivement, les cinq suivants entièrement rouge minium à l'exception du dernier, longé par une ligne médiane noire. Ailes supérieures avec les taches vitrées bien développées et couvertes d’écailles hyalines nacrées : infracellulaire linéaire, n’atteignant pas le trait discocellulaire; ultracellulaire plus longue que haute, arrondie extérieurement, formée de cinq aréoles 384 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE dont les deux extrêmes petites. Base, côte jusqu’à la nervure 7, trait discocellulaire —- subcarré -— et ligne marginale noir bleu; espace terminal, bord interne et nervure médiane rouge minium. Quelques écailles noires marquent, au bord interne de l’espace terminal, les intervalles des nervures 4 à 7. Dessous plus pâle que le dessus, avec la côte blanchâtre. Franges noir brunâtre. Ailes inférieures transparentes à base et nervures fortement écaillées de noir, ainsi que le trait discocellulaire finissant en pointe à l’angle inférieur de la cellule; bordure marginale assez large, noir pourpré, légèrement élargie à l’apex et à l’extrémité de 1 c. Dessous semblable, plus terne. Franges gris bronzé. Hanches antérieures et fémurs noir bleu; tibias concolores avec l’épiphyse fauve, la crête inférieure rouge minium. Fémurs médians et postérieurs noir bleu ; tibias rouge minium avec la base, le sommet et la crête inférieure et les éperons noir bleu; tarses noir bleu. Q. —— Diffère du mâle par les ptérygodes rouge minium étroitement bordés de noir bleu extérieurement, les quatrième, cinquième et sixième tergites abdominaux rouge minium à base noir bleu, et les quatre derniers sternites entièrement rouge minium, mélés de blanchâtre au bord distal. Aires vitrées des ailes supérieures sensiblement réduites : infracellulaire absente ou rudimentaire; intracellulaire plus courte et plus étroite; ultra- cellulaire seulement bifide, petite, à peine plus longue que haute. Envergure : ©, 19-25 millimètres; ©, 19-26 millimètres. Types : 3 OO, 14 QQ : Aïin-Sefra (Département d'Oran), IV-1886, ex Lieutenant Lahaye (Q Type); Laghouat (Dépar- tement d'Alger), ex D' E. Martin, Coll. Ch. Oberthür. — Aïn- Sefra (Département d'Oran), V-1910, ex F. D. Morice, IV-1807, ex L. Bleuse (acq. Deyr.), IV-1901, ex M. Pic; Laghouat, ex D' E. Martin (Ch. Oberthür ded.), Coll. F. Le Cerf. — Aïn-Sefra (Département d'Oran), Coll. M. Pic. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 385 ARMURE GÉNITALE Œ. — Tegumen à courbure dorsale presque régulièrement parabolique, à faces latérales déprimées et divisée par une bande membraneuse un peu courbe; partie proximale lar- gement explanée inférieurement et prolongée jusque sous la base de l’anus; partie distale convexe inférieurement, terminée par un uncus membraneux, extrêmement court en pointe arrondie, mumi de quatre ou cinq poils terminaux simples; d’autres poils sont épars Armure génitale de Pyropteron Lahayei Obthr. F1G. 91. — Ensemble de l’armure mâle, vue de profil à gauche, après l’ablation des valves et de l’aoedeagus. T.p.=région proximale du tegumen. U.=uncus. T. d. =région distale du tegumen. e. l.=connectifs latériaux du tegumen. a. m.=aire membraneuse divisant la face e. p.=explanation latérale proximale. latérale du tegumen. S-—SAaCCUS. z. m.=7z0one membraneuse terminale. s.—sacculus. FIG. 92. — Aoedeagus vu de profil, à gauche. sur les côtés de la partie distale du tegumen, au voisinage du bord inférieur. Anus volumineux, en forme de large tube plat à contour ovalaire, membraneux à sa partie supérieure, très fortement chiti- nisé en dessous et à orifice étroit. Connectifs latéraux du tegumen 25 386 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE longs,-étroits, un peu courbes, de largeur égale, légèrement élar- gis à l’extrémité; leur bord inférieur se prolonge sur le tegumen en fortes saillies qui s’atténuent avant d’atteindre la face supé- rieure. Valves en trapèze allongé irrégulier, terminées en pointe F1G. 93. — Valve droite, vue par la face interne. F1G. 94. — Sept des grosses épines dressées sur la crête de la harpe, disposées dans l'ordre où elles se succèdent de la base à l’extrémité; les trois dernières appartiennent au groupe terminal dont les éléments sont remarquables par leur sommet tri- ou quadridenté. Types divers de soies à sommet en pied de biche réparties sur la valve, les bords latéraux de la partie distale du tegumen et de l’uncus; au revêtement qu'elles forment, se mêlaient de longs poils raides dont un est figuré ici. arrondie; face interne membraneuse sur un peu plus du tiers, parallèlement aux bords supérieur et terminal; cette zone est couverte de soies à sommet en pied de biche, fines vers l’apex, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 387 augmentant de dimensions et de densité en remontant vers la base en même temps que leur sommet s’épaissit. De la base descend obliquement, jusqu’au-dessous du milieu de la valve, une harpe étroite armée de très fortes épines dont la structure change à l’inverse des précédentes ; semblables à celles-ci au point où elles leur sont en partie mêlées, elles se redressent, augmentent de diamètre, s’alignent et les dernières ont le sommet aplati et polydenté; un épaississement chitineux, courbe, sépare les deux régions de la valve; un autre court obliquement au bord inférieur au delà du milieu; un petit nombre de poils simples et courts sont inégalement répartis à la marge du bord inférieur, sur la zone chitinisée interne, et cinq d’entre eux, plus longs, forment un petit ilot au-dessous et avant le milieu de la harpe; de même, une ou deux épines à sommet bifñide se trouvent entre la région terminale de celle-c1 et la zone membraneuse. Saccus de longueur médiocre, cylindrique, droit, à cingulae étroites et incurvées; à sa base se développe un sacculus, en lobe triangulaire. Aœædeagus à bulbe basal ovoide, convexe en dessus, chitinisé en dessous; corps de l’organe grêle, cylindrique, rectiligne. ARMURE GÉNITALE Q.— Pas de plaque génitale différenciée. Canal copulateur quatre fois aussi long que large, un peu dilaté avant son sommet qui s’évase et dont le bord, fortement chitinisé, est incurvé et froncé; distalement, 1l se termine par une courte partie irrégulièrement plissée transversalement avec une dépres- sion triangulaire allongée. Bursa copulatrix assez petite, ovoïde, membraneuse, sans laminae dentatae. Huitième urite court, à peine aussi long que large, largement interrompu en triangle en dessous, les bords de cette dépression n'étant pas chitinisés en bourrelet ; membrane intersegmentaire spinuleuse jusqu’au pli transversal de flexion. Ovipositor ovale allongé, orné sur les valves de poils longs et inégaux, disposés sans ordre, de quelques autres au sommet, sur la membrane, qui est couverte de poils très petits et fins latéralement et en dessous. 388 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PREMIERS ÉTATS inconnus. VARIATIONS. — À en juger par la petite série d'exemplaires des deux sexes que J'ai eue à ma disposition, cette rare espèce ne varie presque pas. L’usure produite par le vol palit les couleurs et la disparition des écailles rouges de l’abdomen laisse apparaître F1G. 95. — Ensemble de l’armure externe femelle de ?. Zahayei Obthr., vue par la face ventrale. 0.p.=orifice de ponte. VIII=huitième urite. Ov.—ovipositor. 0. a.=orifice d’accouplement. a. s. 0v.—apodèmes styliformes de l’ovipo- C.c.=canal copulateur, vu par trans- sitor, vus par transparence. parence. 2. Ss.—zone spinuleuse, étendue sur la a. 8. 8.=apodèmes styliformes du huitième membrane depuis l’orifice d’ac- urite. couplement jusqu’à la base de VII=septième urite. l’ovipositor. FIG. 96. — Canal copulateur, plus fortement grossi. au bord des tergites des écailles blanches qui ne se voient pas chez les individus frais. Chez quelques exemplaires, le disque porte, auprès du bord externe de l’aire vitrée ultracellulaire, de LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 389 petites taches noires ordinairement indiquées seulement par quelques écailles peu visibles, qui manquent du reste, le plus souvent chez les mâles. La taille même ne montre que des écarts d'amplitude fort inférieure à ce que l’on connaît dans tant d’autres espèces d’Aegerudae. MŒURS. -— Les seuls renseignements que Je connaisse sur F1G. 97. — Distribution en Barbarie de P. Zahayei Obthr. P. Lahayei sont ceux qui m'ont été fournis sur des exemplaires d’Aïn-Sefra, capturés pendant qu'ils butinaient sur des fleurs, dans des lieux incultes, en plein soleil. CHOROLOGIE. — [Localisée aux limites septentrionales du Sahara, en bordure des contreforts méridionaux du Grand Atlas qu’elle paraît ne franchir nulle part pour atteindre les Hauts- Plateaux; P. Lahkayei: Obthr. est, comme D. dispar Stgr., une Aegeride purement barbaresque et caractéristique des régions désertiques. 300 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE AFFINITÉS. — Avec oryssiformis H.-S., Louisae n. sp. Seitzi Püng. et /œniformis H.-S., Lahayer: Obthr. forme dans le genre Pyropteron un groupe homogène, avant, pour caractère parti- culier la coloration rouge des derniers sternites abdominaux, et dont toutes les espèces, étroitement affines, n'habitent que les grandes îles tyrrhéniennes et l'Afrique mineure, des Hauts-Pla- teaux aux confins du Sahara, suivant une distribution discon- tinue dans laquelle chacune n’occupe qu’une aire strictement limitée. C’est de P. oryssiformis H.-S. que Lahayet se rapproche le plus; les femelles se ressemblent même presque complètement et, comme chez beaucoup d’autres Aegeriidae, ne se peuvent distinguer que par des détails peu apparents. Staudinger identifiait les deux espèces et on pourrait, jusqu’à un certain point, expliquer cette erreur par leur similitude superficielle et l’insuffisance des des- criptions, jointes à l’ignorance prolongée jusqu’à une date récente, du mâle de Lakayeiï, la rareté des individus de l’une et de l’autre, longtemps connues à peu près uniquement par les types et l’état défectueux de ceux d’oryssiformis. Mais 1l semble que les dispo- sitions d'esprit particulières et bien connues de l’Auteur germa- nique aient aussi Joué un certain rôle dans ce ravalement au rang de synonyme de l’espèce décrite par M. Ch. Oberthür. Il est, en effet, assez difficile d'admettre que les caractères différentiels minimes, mais certains, signalés plus haut et détaillés plus loin, aient échappé à un spécialiste très averti en matière d’Aegerides, bien documenté et mieux placé que quiconque pour les déceler par la comparaison 2x natura des types, puisque ceux d’Herrich- Schaeffer se trouvaient dans sa propre collection et que celui de Lahayei lui fut communiqué, sur sa demande, par M. Ch. Oberthür. Au surplus, l'habitat de Zahayei au nord du Sahara, dans une région purement désertique, ne devait pas manquer d’attirer l'attention de l’observateur le moins prévenu et rendre douteuse à priori son assimilation à une espèce localisée à la Corse, la Sar- daigne et la Sicile et vivant par conséquent dans un milieu tout différent. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 391 Quoique fort incomplète, la description d’Herrich-Schaeffer, établie sur deux femelles capturées en Corse par Cantener, contient cependant certains détails utiles qui, ajoutés à ceux que l’on peut relever sur la figure dont elle s'accompagne, permettent de recon- naître qu’orysstformis © diffère au moins de Lahkayer: Q par le collier rouge et non noir bleu, les ptérygodes et la brosse anale entièrement rouges sans bordures noires, la présence d’un trait récurrent rouge dans l’aire vitrée intracellulaire et d’une ligne de même couleur, le long du bord supérieur de la cellule, les tibias noirs seulement à la base et les éperons blancs. Entre les mâles, les différences sont plus nombreuses et plus accusées; elles ne laissent aucun doute quant à la distinction spécifique de ces deux Pyropteron. Celui d’oryssiformis H.-S. a été décrit en 1876 par A. Curé in : Bolletino della Soctietà entomo- logica italiana, p. 260, et j'ai moi-même fait connaître le mâle de Lahayei in : Bulletin de la Société entomologique de France, p. 263 (1011), en indiquant, comme il suit, les caractères séparant le premier du second : « Les ailes supérieures opaques, rouge minium, sans taches hyalines; l'abdomen ayant ex dessus les quatre derniers segments rouge minium; les palpes mêlés de traces rouge roussâtre; les antennes imperceptiblement blanches à l’apex; les épines tibiales (= éperons) blanchâtres; enfin la présénce à la brosse anale de pinceaux latéraux érectiles divergents de poils roux. » Pyropteron Seitzi Püng (PI CCCXVIIT, fig. 4634, ). Sesia Seitzi Püngeler (R.), Societas Entomologica, n° 17, p. 129 (1905) [part.]. Chameæsphecia Seitzi Bartel. (Max), in Seitz : Les Macrolépidoptères du Globet[Edit. franc], p. 400 [art], PI. 51, L, L (xor2). LvPEs : CO et Q Q de Batna et Lambèse, VI-1903/1904, ex ASeEtz an Coll R° Pünpeler. 302 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE d. — Vertex noir; front noir bleu pourpré; palpes noir bleu; trompe noire; plaque jugulaire et poils péricéphaliques noir bleu; antennes noir bleu à pinceau terminal gris clair; yeux noir bru- nâtre; ocelles rubis. Collier noir verdâtre très brillant. Mésothorax noir bleu, à pubescence très fine, grisatre; ptérygodes concolores, terminées postérieurement par une petite touffe d’écailles rouge vermillon; pas de taches latéropectorales; métathorax concolore à touffes latérales grisatres; surface postcoxale noir bleu. Abdomen et brosse anale noir bleu ou verdàtre en dessus. Ventre noir bleu de la base au troisième sternite inclusivement, rouge minium du quatrième au huitième qui porte une épaisse ligne médiane noire. Ailes antérieures opaques, rouge minium plus ou moins foncé, avec la base, la côte et la ligne marginale noir bleu ou verdâtre; point discocellulaire assez gros, arrondi ou subcarré, noir, accolé à la côte. Dessous pourpré noirâtre, avec le point discocellulaire bien marqué et quelques écailles jaunâtres, le long de la côte, à la base. Franges brun grisatre. Aïles inférieures transparentes avec la base et les nervures for- tement écrites en noir, ainsi que le trait discocellulaire qui finit en pointe à l’angle inférieur de la cellule; bordure marginale assez large, noir pourpré, légèrement dilatée à l’apex et au sommet de 1 «. Dessous semblable mais plus terne. Franges gris bronzé. Hanches antérieures et pattes des trois paires en entier noir bleu. O.-— Se présente sous deux formes. La première, que Je tiens > pour la forme normale, m’est inconnue en nature et Je ne puis la caractériser que d’après des détails de la description originale Ne) {ypica. Ne diffère du mâle que par le pinceau médian de la brosse anale qui est rouge. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 303 F. Q suprema Obthr. (PI. CCCXVII, fig. 4635). Sesia suprema Oberthür (Ch.), Bulletin de la Société Entomologique de France, p. 331 (1906). Sesia Seitzi Püngeler (R.), Socictas Entomologica, n° 17, p. 129 (1905) ipart.]. Chamæsphecia Seitzi Bartel {Max), in Seitz : Les Macrolépidoptères du ClobeslEe dit. franc. |, IL, p.400 [2er Pl LE (ro). TYPE : 1 © de Lambèse, dans la Collection Ch. Oberthür. Caractérisée par le quatrième tergite rouge et la brosse anale entièrement noire comme chez le Œ. Envergure : ', 22-28 millimètres; ©, 27-28 millimètres. 1 O, 2 ©OO, Lambèse, V-1007 (TYPE); Col de Doufana, 25-VI-19r2, et Sgag, VI-1013 (Département de Constantine), ex Harold Powell, Coll. Ch. Oberthür — 3 oo, 1 Q, Lambèse, HÉéoNbIaE baiont Col EE Cerf ARMURE GÉNITALE Œ -— Tegumen long, régulièrement courbé à sa partie supérieure; faces latérales excavées, divisées par une bande membraneuse verticale assez étroite; partie proximale à bord inférieur explané en large lame rectangulaire oblique très longue, et soudée par son bord antérieur à celle du côté opposé. Partie distale à bord faiblement chitinisé, terminée par un uncus entièrement membraneux, en cône arrondi très court, portant quelques poils espacés; d’autres poils parsèment le bord inférieur et deux ou trois remontent isolément sur les faces latérales. Connectifs du tegumen assez étroits, subrectilignes, courbes ct élargis au sommet; saccus court, en gouttière tronquée au sommet, cingulae longues, incurvées, graduellement rétrécies de la base au sommet. Valves en trapèze ovalaire, allongées, à bord inférieur légèrement proéminent vers le milieu et sommet obtus arrondi. Tiers supérieur de la face interne membraneux, couvert d’un revêtement dense de soies en pied de biche, fines et droites dans la région distale, courbées au sommet et plus fortes vers la base; 304 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE la région chitinisée est bien définie distalement par un cordon chitineux courbe et par un autre plus court, suivant le bord infé- rieur; elle porte une dizaine de poils fins et courts disséminés isolément sur toute sa surface; d’autres très petits et fins s'insèrent le long du quart terminal du bord inférieur. Harpe formée d’une étroite saillie chitineuse partant du milieu du bord Armure génitale de Pyropteron Seitzi Püng. F1G. 98. — Ensemble de l’armure mâle, vue de profil à gauche, après l’ablation des valves et de l’aoedeagus. T. p.=région proximale du tegumen. A.=anus. T.d.=région distale du tegumen. c. l.=connectifs latéraux du tegumen. a. Mm.=aire membraneuse divisant la face e. p.=explanation latérale de la région latérale du tegumen. proximale. 2. m.=zone membraneuse terminale. S.=saccus. U.=uncus. s.—sacculus. F1G. 99. — Aoedeagus vu de profil, à gauche. basal et se dirigeant presque horizontalement jusqu’au milieu de la valve; elle est armée de très fortes soies à sommet en pied de biche, devenant de plus en plus grosses et à sommet polydenté vers l'extrémité de la harpe. Fulcrum en lame trapézoidale LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 305 longue; bord antérieur saillant au milieu et mal défini; expan- sions latérales antérieures triangulaires, larges, à sommet obtus; prolongements postérieurs longs et étroits, couverts, dans la moitié distale, de petits poils courts, espacés irrégulièrement. Aœdeagus à bulbe basal ovoïde, partiellement membraneux en dessus et à orifice terminal; corps cylindrique étroit, presque FIG. ror. F1G. 100. — Valve droite, vue par la face interne. F1G. ror. — Cinq des grosses épines du bord de la harpe. Elles sont plus profon- dément fourchues que chez Zahayei, et celles de l'extrémité, à sommet élargi, se terminent par 4 ou $ dents plus détachées. Deux des poils qui se trouvent mêlés, sur la valve, aux soies à sommet en pied de biche dont plusieurs types sont représentés. droit, tronqué net au sommet; vesica et sac intrapénien inermes. Membrane périphallique couverte de très fines granulations et d’aspérités plus ou moins alignées sur les plis. 396 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Anus libre, en tube plat ovalaire, chitinisé latéralement et en dessous. ARMURE GÉNITALE ©. — Pas de plaque génitale différenciée. Canal copulateur court, large, évasé presque depuis sa base, à bord distal fortement excavé et prolongé latéralement en pointes FIG. 102. FIG. 102. — Ensemble de l’armure externe femelle de ?. Seitzi Püng. f. suprema Obthr., vue par la face ventrale. 0.p.=orifice de ponte. VII=septième urite. Ov.=ovipositor. VIII=huitième urite. a. $. 0v.=apodèmes styliformes de l'ovipo- 0. a.=orifice d’accouplement. sitor, vus par transparence. C.c.=canal copulateur, vu par trans- 2.S.—=zone spinuleuse couvrant la parence. membrane articulaire de l’or1- a. s. 8.—apodèmes styliformes du huitième fice d'accouplement à la base urite, vus par transparence. de l’ovipositor. FIG. 103. — Canal copulateur, plus fortement grossi. courtes; chitine revêtue à la face interne, dans le quart terminal, d’épines fines et aiguës qui s'étendent également sur une certaine surface de la membrane articulaire environnante; bursa copu- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 307 latrix globuleuse, membraneuse, inerme. Huitième urite un peu plus court que large, à bande membraneuse médiane du dessous élargie d’arrière en avant et bordée, de chaque côté, par un bour- relet plat assez large; le bord distal porte inférieurement quelques longs poils inégaux dont le plus grand nombre est groupé vers l’angle. Membrane articulaire du huitième au dernier segment couverte de très fines granulations; ovipositor à valves longuement chitinisées, avec des poils longs et irréguliers; des poils plus fins, plus courts et serrés, couvrent la membrane, le long du bord inférieur et au sommet. Plaques trichophores en ovale courbé, soudées par leur bord inférieur au sternite. PREMIERS ÉTATS, inconnus à l’exception de l’œuf. Œuf : noir de poudre, ovale arrondi, à sommet tronqué briève- ment au pôle micropylaire ; surface découpée par une réticulation pentagonale ou hexagonale assez régulière et couverte d’une gra- nulation assez forte; face supérieure légèrement convexe; face inférieure plane ou subdéprimée. Longueur : 0,95 millimètre; largeur : 0,5 millimètre; épaisseur : 0,2 millimètre, environ. VARIATION. — Dans sa description originale, Püngeler dit que cette espèce est très variable pour le développement du rouge chilénumere, sur les 2/00 < Types : 1 G, Tanger, ex R. Oberthür, Coll. Ch. Oberthür. — MO 200 0, Lanser (Maroc), V-VI-1807, L. Bleuse, ex Coll. Morel, de Limoges, et ex Coll. Past’ Monod, Coll. F. Le Cerf. — 1 S,2 Q Q, M’Rrrt, 80 km. sud de Meknès [1.200 m. alt.], 25/31- V-1918, ex R. Benoist (1910), Coll. Muséum de Paris. Deux autres formes de femelles accompagnent la forme typique, toutes deux de tendance mélanienne : 1° F. Q Chretieni n. var. IMeE ho de Tanser dans la Coll: P:-Chrétien. Elle constitue une transition à la forme suivante et se distingue de la Q typique normale par les caractères suivants : 426 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Vertex, front et palpes noir bronzé; abdomen noir bronzé, dépourvu de semis safran, avec une faible bordure blanche au second tergite seulement; brosse anale presque complètement noire, les parties safran se trouvant réduites à quelques poils et écailles peu nombreux; pattes noir bronzé à coloration rouge safran très réduite. Envergure : 26,5 millimètres. Type : 1 ©, Tanger, V-1805, Coll. P. Chrétien. 2 F. © funebris n. var. (PL CCCXIX, fig. 4646). Pyropteron doryliformis-tingitana ?. © funebris Le Cerf (F.), Etudes de Lépidoptérologie comparée, Fasc. XI (Planches), p. 14 (1916) [diagn.]. IYPE HNoNdettanger dans Coll /EMIEENCeR Diffère de la femelle typique par les caractères suivants : Vertex, front, palpes, toupet occipital et antennes noir bronzé uniforme; poils péricéphaliques jaunâtre terne. Thorax, ptéry- godes, abdomen et brosse anale entièrement noir bronzé, à l’excep- tion de la tache latéropectorale antérieure qui reste jaune safran. Ailes supérieures et inférieures dépourvues en dessus d’écailles safran; en dessous, quelques-unes marquent la partie externe du trait discocellulaire et l’espace terminal vers l’apex aux ailes supérieures, et d’autres, la base des ailes inférieures. Pattes des trois paires noir bronzé dans toutes leurs parties, excepté le des- sous des tibias antérieurs qui est jaunâtre, ainsi que l’apophyse tibiale et les éperons, et de rares poils safran sur le dessus des tibias médians et postérieurs. Envergure : 25-26 millimètres. Type : 1 ©, Tanger (Maroc), V-1897, ex LBleuse Colle Le Cerf. — 1 ©, M’Rirt (Maroc), 80 kilom. sud de Meknès [1.200 m. alt.], 25/31-V-1018, ex R. Benoist (1910), Coll. Muséum de Paris. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 427 La femelle de M’Rirt est encore plus noire que le Type de Tanger et plutôt noir verdâtre que noir bronzé. ARMURE GÉNITALE Œ. — Tegumen long et large, fortement arqué, à faces latérales divisées par une aire membraneuse oblique, allongée, triangulaire; partie proximale à bord inférieur oblique, explané; partie proximale élargie inférieurement; uncus mem- braneux, long, digitiforme, couvert d’un revêtement de soies en pied de biche prolongé le long du bord latéral inférieur de la région distale; anus long, saillant, aplati, chitinisé inférieure- ment; connectifs latéraux subrectilignes, un peu épanouis à la base, courbés et élargis au sommet; valves en trapèze allongé, prolongées en pointe mousse, à bord inférieur subrectiligne; face interne membraneuse -— à l’exception d’une étroite surface vers le bord interne — et garnie de soies en pied de biche, plus courtes, plus épaisses et plus serrées vers la base; harpe formant une crête saillante, incurvée à son extrémité vers le bord inférieur au-dessus duquel elle s’arrête; elle porte une rangée de fortes épines, en pied de biche sur sa moitié proximale, un peu aplaties et à sommet bifide sur le reste; saccus long, droit, en gouttière étroite, à sacculus triangulaire et cingulae assez courtes, étroites, graduellement rétrécies ; membrane périphallique fortement spinu- leuse; juxta en lame large, à bords antérieur et postérieur saillants, lames latérales antérieures larges, triangulaires, incur- vées, lames postérieures longues, assez larges, ornées de poils plus serrés vers l'extrémité; aoedeagus à bulbe volumineux, ovoïde, membraneux en dessus: corps cylindrique, grêle, un peu tordu, tronqué obliquement au sommet; vesica armée de nombreuses épines courtes, courbes, à base large, inégales; sac intrapénien inerme. ARMURE GÉNITALE Q.— Pas de plaque génitale différenciée. Canal copulateur assez long, cylindrique, élargi et partiellement membraneux avec des sillons chitineux longitudinaux dans sa région proximale, légèrement renflé en ovale au sommet et 428 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE dépourvu de prolongements latéraux; bursa copulatrix globu- leuse, membraneuse, inerme; huitième urite plus long que large, à zone membraneuse ventrale très large, granuleuse, ainsi que la membrane articulaire reliant le huitième segment à l’ovipositor; des poils mégaux, plus longs et plus nombreux vers les angles inférieurs, sont implantés sur le bord distal; ovipositor à valves largement chitinisées, couvertes de poils inégaux, espacés, plus serrés, plus courts et plus fins le long du bord inférieur où ils sont mêlés d’aspérités; plaque trichophore en ovale allongé, arqué et aigu au sommet. VARIATION. —— Cette race est à la fois la plus sombre et la mieux caractérisée de la souche Zoryliformis, au moins par ses males. Dans la série que J'ai étudiée, ceux-ci ne montrent pas de différences sensibles dans la coloration; la tige commune des nervures 7 et 8 aux ailes supérieures est plus ou moins longue et leur fourche plus ou moins avancée dans la tache vitrée ultra- cellulaire, qui elle-même peut être un peu plus ou un peu moins large, mais le faciès reste remarquablement constant. Seul un individu légèrement tératologique manifeste une tendance au développement de l’écaillure blanche à l’abdomen, sous forme d’une dilatation des taches pleurales antérieures qui remontent en pointe de chaque côté du bord du second tergite, et de quelques écailles blanches mêlées à la bordure du sixième tergite. Des trois femelles que je possède, les deux que je considère comme représentant la forme normale ne varient que pour l’in- tensité des parties claires : jaune safran chez l’une, rouge safran chez l’autre; la troisième, type de la forme f”nebris, constitue l'expression la plus mélanisante actuellement connue des nom- breuses variations de Zoryliformis, et il s’en faut de bien peu qu’elle en soit le maximum possible. CHOROLOGIE. — L’habitat de /irgitana, qui s’étend de Tanger sur le littoral jusqu'aux contreforts septentrionaux du Grand Atlas, correspond exactement à celui qu’occupe en Algérie, et LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 429 sans doute dans le Maroc oriental, la forme ezglossaeformis Buc. PREMIERS ÉTATS et MŒURS inconnus; M. R. Benoist a seu- lement noté que cette Aegertze vole sur des pentes fleuries et découvertes. Pyropteron doryliformis O. var. euglossaeformis Luc. (IICCCXNIIT, fs. 4641, C'; He 4042, O). Sesia euglossæformis Lucas (H.), Æxploration scientifique de l'Algérie, Zoologie, III, p. 368, PI. 2, fig. 5 (1849). Sesia doryliformis Staudinger (Otto), Catalog der Lepidopteren des Euro- Dpæischen Faunengebiets, p. 42 (1871) [part.]. Sesia doryliformis Baker (George T.), Votes on some Lepidoptera from Algeria in : Æntomologist Monthly Magazine, XXII, p. 252-254 (1885). Chamaæsphecia doryliformis Spüler (A.), Die Schmetterlinge Europas, Ep 4270(ro12) 1 [2ere |: Id. Bartel (Max), in Seitz : Les Macrolépidoptères du Globe [Edit. franç.], IT, p. 307 (1912) [Dart.], nec : euglossæformis Bartel, 1bid., p.308, Pl 5rl CO (1072). TYPES : Deux femelles des environs de Sétif, dans la Collec- tion du Muséum de Paris. Beaucoup plus différente de /#gitana que d’andalusica et de icteropus Z., entre lesquelles elle se place à peu près par le port et la coloration; elle est toutefois plus proche d’ardalusica dont elle se distingue par les caractères suivants : d. — Aspect général plus clair, moins grisâtre, dû à la teinte Jaune plus vive des écailles de couverture e/ à leur forme plus large; front plus abondamment mêlé d’écailles jaunes à la partie supérieure; liture antéoculaire plus nette; plaque Jjugulaire entièrement recouverte d’écailles jaunes; bordures blanches des second, quatrième et sixième tergites un peu plus fortes; pinceau médian de la brosse anale et bordure des pinceaux latéraux 430 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Jaune orangé, ainsi que les côtés du dernier sternite qui est fai- blement mêlé de grisàtre dans sa partie médiane. Côte des ailes supérieures bronzé clair ou brun argileux; trait rouge safran du bord interne un peu mieux indiqué et plus vif; aire vitrée ultracellulaire plus rectangulaire, à peine arrondie extérieurement; pilosité Jaune des pattes plus claire et ne laissant subsister en grisätre que de faibles indications des taches fon- cées; tarses entièrement concolores. Q. — Front entièrement rouge safran chez les individus exactement conformes au type de Lucas, mais passant au bronzé plus ou moins mêlé de safran, de jaunatre ou de blanchätre, et lituré de ces couleurs suivant les individus; antennes écaillées en dessus de gris clair ou de jaune ocracé jusqu’au milieu de la massue; tergites abdominaux densément écaillés de rouge safran dans leur moitié distale; brosse anale entièrement rouge safran; trait discocellulaire des ailes supérieures plus écaillé de rouge safran; base des ailes inférieures rouge safran non mêlée de noir; taches foncées des pattes obsolètes, tarses un peu plus clairs que les tibias, mais de même ton et à face interne Jaunatre ou blanc ocracé; hanches antérieures bordées de rouge ou de jaune safran. Envergure : Œ, 10,5-24 millimètres; ©, 20-27,5 millimètres. Types : 2 Q Q, environs du Camp de Sétif (Département de Constantine), ex H. Lucas, Coll. Muséum de Paris — 8 QQ, Kenchela {Département de Constantine), VI-1908, et Lambèse (Département de Constantine), VI-1912, ex Harold Powell, VI- 1914, ex Sari-Amar, Coll. Ch. Oberthür. — GS, Q Q, Mascara (Département d'Oran), V/VI-1912, ex D" Cros, Coll. L. Dupont. — 6 &Œ, 1 Q, Mascara (Oran), 19/27-V et 16-VI-1912, ex L. Dupont; Maison-Carrée (Département d’Alger), VI-1906; Le Tarf (Département de Constantine), 15-VI-1904, ex Max Bartel (1013) CO AE MEMEENT LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 431 A ces localités, 1l faudrait encore ajouter Guelma (Département de Constantine), d’où Baker signale la capture, en VI-1884, par Wn. Pech, d’une Sesza doryliformis O. qui ne peut être référable qu'à la var. euglossaeformis Luc. P. doryliformis-euglossaeformis Luc. ab. © flavina n. ab. COMERCRITI, he 4344). Forme xanthique caractérisée par la teinte Jaune pâle de toutes les parties rouge safran des ailes supérieures et jaune orangé de la brosse anale. Envergure : 20,5 millimètres. Type : 1 OC, Kenchela (Département de Constantine), VI-1908,. ex H. Powell, Coll. Ch. Oberthür. P. dorylifornis-euglossaeformis Luc. var. intermedia n. var. (ÉHICCCXIX Le 4643, 0 ). Pyropteron doryliformis euglossæformis Luc. f. Q ntermedia Le Cerf (F.), Ætudes de Lépidoptérologie comparée, Fasc. XI (Planches), p. 13 (1916) [diagn. OQ]. DMPEST 10, ©, des environs d'Alger, dans la Collection F. Le Cerf. Cette variation individuelle constitue une transition bien nette vers la mutation certaeformis Lucas; les caractères qui la distinguent d’ezglossaeformis typique sont les suivants : Œ.— Front noir bleu très étroitement lituré de blanc; antennes faiblement tachées de grisâtre avant la massue; palpes à ligne externe noire plus large et mêlés de noir à la face interne; plaque jugulaire noire; dessous du thorax noir bleu avec la macule latéropectorale jaune vif ; les écailles de couverture du corps sont 432 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE également d’un Jaune plus vif et plus denses au bord postérieur des quatrième, sixième et septième tergites. Hanches antérieures noires, étroitement bordées de jaune; fémurs de toutes les pattes noir bleu à bords supérieur et inférieur jaunes; tibias antérieurs et médians noir bleu extérieurement, très faiblement mêlés de jaune vers le milieu et au sommet; parties Jaunes des tibias postérieurs fortement saupoudrées d’écailles rouge orangé clair. Les surfaces écaillées des ailes supérieures sont plus noires, les écailles rouges plus nombreuses sur le trait discocellulaire, au bord externe duquel elles forment une tache triangulaire diffuse et d’un rouge écarlate ainsi que le trait du bord interne. Franges des ailes inférieures distinctement divisées par une ligne jaunâtre dans toute leur longueur. Q. — Vertex et front noir bleu avec seulement un très petit nombre d’écailles rouge safran en avant et en arrière de la base des antennes; liture antéoculaire obsolète; palpes longés exté- rieurement par une fine ligne noire; bordure externe rouge safran des hanches antérieures très réduite; fémurs de toutes les pattes noir bleu; tibias noir bleu bronzé, avec la crête supérieure, quelques poils terminaux et, aux postérieurs, un étroit anneau médian rouge safran vif; tarses noir bronzé. Sur le corps, le semis d’écailles de couverture est très espacé et rouge safran vif; les anneaux blancs, en voie de disparition, ne sont indiqués que par quelques écailles isolées en dessus, plus nombreuses latéralement, et les pinceaux latéraux de la brosse anale sont noir bleu. La base des ailes inférieures est, en dessus, brunâtre, et les parties rouges des ailes antérieures, comme chez le mâle, d’un ton plus vif. Envergure : GC, 24 millimètres, ©, 21,5 millimètres. Types : 1 O, 1 ©, Rouiba (Département d’Alger), 8-VI-1914, et Maison-Carrée (Département d'Alger), VI-1906, Coll. F. Le Cerr. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 433 P. doryliformis-euglossaeformis Luc. f. © melanina n». f. (IACEUXSK fe: 4058); P. doryliformis-ceriwformis Luc. f. © melanina Le Cerf, Ætudes de Lépidoptérologie comparée, Fasc. XI (Planches), p. 14 (1916) [diagn.]. TYPE : 1 Q d'Algérie, dans la Coll. Ch. Oberthür. Forme individuelle nigrescente, dans laquelle les anneaux blancs de l’abdomen manquent complètement, ainsi que le semis d’écailles rouge safran sur le corps et les ailes. Cette couleur ne persiste plus qu’au pinceau médian de ia brosse anale, sur la crête supérieure des tibias postérieurs et, à l’état de traces, au bord interne des ailes supérieures. Les poils péricéphaliques, la nuque et les éperons restent jaunes; mais tout le reste de l’in- secte : antennes, front, vertex, palpes, ptérygodes, pattes anté- rieures et médianes, tarses et surfaces écaillées des ailes, est d’un noir bronzé bleuâtre uniforme. Envergure : 18,5 millimètres. Type : 1 ©, Baïou, Djebel-Aurès (Département de Constan- tine), 24-V/o-VI-1013, ex Karr, Coll. Ch. Oberthür. J'avais d’abord considéré cette petite forme comme le terme mélanien du rameau éc{eropus, homologue de la f. © funebris du type doryliformis. De prime abord, sa taille médiocre et son coloris très sombre lui donnent une certaine similitude avec ceriaeformis qui a, comme elle, les palpes, les antennes, le front et le corps noirs; mais la tache vitrée infracellulaire bien ouverte, la coloration jaune des poils péricéphaliques et surtout l’absence du point rouge sur le trait discocellulaire, si caractéristique de ceriaeformis, la rattachent à exglossaeformis. Comparée aux diverses variétés de doryliformis et de la mutation ic/eropus, melanina apparaît comme une de ces formes 28 434 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE de transition, dont la place peut toujours être discutée, à cause de l’ambiguité de leurs caractères. Mais étant donné que même chez les exemplaires les plus nigrescents de ceriaeformis, le point rouge du trait discocellulaire persiste avec sa netteté particulière, alors qu'il manque au contraire constamment — en tant que tache définie — chez euglossaeformis, et que par suite, en Bar- barie, les séries parallèles des formes du type et de la mutation se trouvent bien tranchées par ce seul détail, le rattachement que J'effectue ici me paraît Justifé. Il n’est pas sans intérêt de constater que le caractère transi- tionnel de #elanina ressort avec évidence, lorsqu'on la place auprès des formes : sybcertaeformis, d'Andalousie, et #nicolor Rag., de Sicile, issues toutes deux du rameau Zc{eropus, vers lesquelles elle converge nettement. ARMURE GÉNITALE O et ©, semblable à celle de P. doryli- formis-tingitana. PREMIERS ÉTATS inconnus, à l'exception de l’œuf. Œuf : brun Jaunâtre foncé, ovalaire, arrondi postérieurement et tronqué brièvement au pôle micropylaire; surface couverte d’une réticulation assez grande, très irrégulière, composée d’élé- ments variés allant du carré à l’octogone; face inférieure et supérieure légèrement déprimées. Longueur, 0,7 millimètre; largeur, 0,3 millimètre; épaisseur, 0,2 millimètre environ. VARIATION. — En dehors des formes caractérisées, que J'ai distinguées par des noms, ?P. doryliformis-euglossaeformis varie peu individuellement, au moins dans le mâle. De l’Oranie aux confins tunisiens on ne relève que des différences minimes, et sans rapport avec le lieu, dans l'intensité de la coloration; la taille même n'offre pas les écarts si considérables habituels à tant d’Aegeruidae. La femelle est un peu moins stable; le ton des parties safranées, normalement rougeâtre foncé, s’éclaircit un peu et tend plutôt LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 435 vers le roux Jaunâtre chez quelques spécimens; d’autres ont Îles tarses bronzés avec des traces noirâtres en dessous des tibias; rarement les antennes sont entièrement noires, et parfois leur écaillure ocracée roussâtre est remplacée par du blanc jaunûtre. FIG. 106. Armure génitale de Pyropleron doryliformis-euglossaeformis Luc. FIG. 105. — Ensemble de l’armure mâle, vue de profil à gauche, après enlèvement des valves et de l’aoedeagus. T.p.=région proximale du tegumen. A.=anus. T. d.=région distale du tegumen. c. l.=connectifs latéraux du tegumen. a. m.=aire membraneuse divisant la face e. p.=explanation latérale de la région latérale du tegumen. proximale. z.m.=70one membraneuse terminale. S.=saccus. U.=uncus. s.—sacculus. F1G. 106. — Valve droite, vue par la face interne; a.—extrémité de la harpe très grossie et vue de face pour montrer la forme de sa callosité terminale et le cordon chitineux qui la divise et la prolonge de chaque côté. 430 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE MŒURS. -— Cette race algérienne ne vole aux environs d’Alger que dans des friches herbeuses, découvertes, et assez sèches à l’époque où elle paraît. À Lambèse et à Kenchela, M. Harold Powell l’a trouvée dans les mêmes conditions, et c’est principa- FIG. 109. FIG. 107. — Quatre des grosses épines bifides dressées sur le bord de la harpe, et une des épines plus courtes, plates, lancéolées, insérées tout à fait au sommet. Trois épines à sommet en pied de biche de la face interne de la valve. FIG. 108. — Aoedeagus vu de profil à gauche avec la vesica dévaginée. Au- dessous, son sommet plus fortement grossi. FIG. 109. — Quelques-unes des dents, de grosseurs très diverses, armant la vesica ; certaines ont la base renflée. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 437 lement en fauchant sur des herbes de friches que le D’ Cros a pris euglossaeformis dans la région de Mascara. Son comportement rappelle tout à fait celui de sa congénère FIG. 110. — Ensemble de l’armure externe femelle, vue par la face ventrale. Le septième urite a été enlevé pour laisser voir la partie terminale membra- neuse, renflée et fortement plissée du canal copulateur, et la bursa copulatrix. VIII=huitième urite. 0.p.=orifice de ponte. Ov.=valves de l’ovipositor. 0. &.=orifice d’accouplement. &. S. 0%.—=apodèmes styliformes de l’ovipo- C.e.=canal copulateur. sitor, vus par transparence. «a. s. 8.=apodèmes styliformes du huitième urite, vus par transparence. 2.S.—zone spinuleuse couvrant la membrane de l’orifice d’accou- B. c.=Bursa copulatrix. plement à la base de l’ovipo- sitor. 438 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE chrysidiformis dont elle a la taille, les formes un peu lourdes, le vol lent et court lorsqu'elle n’est pas inquiétée, extrêmement vif et rapide, mais toujours bas, lorsqu'elle est menacée. On rencontre les deux sexes, posés à plat généralement, sur les larges fleurs des Composées ou sur le sol; j'en ai aussi aperçu accrochées verticalement à la base de grosses tiges desséchées de Chardons et sur des débris de branches mortes. Dans la matinée, de bonne heure, les mâles recherchent les femelles; je n’ai constaté qu’une seule fois l’accouplement de ?. var. ex glossae- formis; les deux insectes étaient à terre au pied d’une touffe de Graminées; mais J'ai vu des mâles d’esglossaeformis poursuivre des femelles de la var. ceriaeformis et l’un d’eux s’accoupler, devant moi, avec une d'elles. Comme chrysidiformis, euglossaeformms butine activement; elle affectionne particulièrement les Soucis et les CArysanthemum, moins les Carduacées et les Ombellifères. CHOROLOGIE. — D'après les localités d’où elle est connue avec précision, on peut admettre qu’esglossacformis peuple en Barbarie tout le Tell Tunisien, Algérien et probablement Marocain — au moins jusqu’au Rif —— en détachant vers le Sud, dans l’Est de son habitat, un rameau qui atteint, à l’Aurès, la limite Sud de son extension; à l'Ouest, celle-ci reste à définir. Il est remarquable que cette race se trouve isolée, géographi- quement, des formes ibériques qui lui sont si voisines morpholo- giquement par la var. Ængitana, fort différente des unes et des autres et les excluant complètement de la presqu’ile nord- marocaine. * *X *% Avec euglossaeformis et ses variations, s'achève la série des formes du rameau Woryliformis-doryliformis. Celles qui suivent se rattachent au rameau 2c/eropus; elles sont étudiées dans le même ordre que les précédentes, c’est-à-dire de l'Ouest vers l'Est, la race type de Sicile se trouvant la dernière. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 439 Pyropteron doryliformis-icteropus Z. var. Subceriaeformis n'a (Pl ECCCOXIX he 4650, 01): Pyropteron doryliformis-ceriæformis Luc. var. subceriæformis Le Cerf (F.), Ætudes de Lépidoptérologie comparée, Fasc. XI (Planches), p. 14 (1916) [diagn.]. JET ENATe) d’Andalousie, Coll. F. Le Cerf. Q. — Vertex et front noir bleu; palpes rouge minium, jau- nâtres à la face interne et au sommet; trompe noiratre; plaque jugulaire noir bleu; poils péricéphaliques et nuque Jaune d’ocre; antennes noir bleu; yeux noirs; ocelles incolores. Collier noir bleu brillant; thorax noir bleu, à ptérygodes concolores terminées par quelques écailles rouge minium; touffes latérales du métathorax mêlées de jaune d’ocre; tache latéro- pectorale antérieure jaune safran prolongée en ligne horizontale sous la base de l’aile antérieure; surface postcoxale noir bleu. Abdomen noir bleu avec une indication de bordure blanche sur les côtés du second tergite et une bordure de même couleur bien développée, précédée d’une étroite bande rouge safran au quatrième tergite; brosse anale noir bleu avec deux taches rou- geâtres à la base du pinceau médian. Ventre noir bleu. Hanches et fémurs antérieurs noir bleu; tibias jaune rougeûtre longés en dessus de noir bleu, épiphyse jaune clair. Fémurs médians et postérieurs noir bleu; tibias médians rouge minium avec la base, la crête inférieure et un large anneau antéterminal noir bleu; tibias postérieurs rouge minium à base et anneau anté- terminal noir bleu; éperons bronzés; tarses des trois paires noir bleu. Ailes antérieures noir bleu avec trois taches vitrées assez petites : infracellulaire linéaire; intracellulaire divisée en deux par un trait récurrent très fin; ultracellulaire deux fois plus haute que large, arrondie extérieurement et composée de cinq aréoles dont les trois médianes sont les plus longues et l’infé- 440 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE rieure presque punctiforme; espace terminal un peu pourpré et saupoudré de quelques écailles jaune safran; trait discocellulaire subcarré, noir uniforme; bord interne finement écaillé de rouge minium de la base jusqu’au milieu de sa longueur. En dessous, la base est Jaunâtre et des écailles jaune d’ocre parsèment le bord externe du trait discocellulaire et l’espace terminal entre les nervures. Aïles inférieures transparentes à base et bord abdominal rouge minium; nervures et ligne marginale noires; trait discocellulaire concolore, dépassant un peu la nervure 5. Dessous semblable. Franges des deux paires noir bronzé, coupées de rouge minium à la base des inférieures. Envergure : 10,5 millimètres. Type : 1 O, Andalousie, ex Coll. -Kricheldorf [acq EEE Moult] Col AP ALeICERR MÂLE, CARACTÈRES SEXUELS, PREMIERS ÉTATS et MŒURS inconnus. Peut-être le mâle figure-t-11 dans les Collections avec le nom de doryliformis sous lequel m'est arrivée la femelle que Je décris. En tout cas, il semble que dans la Péninsule ibérique, les formes de la mutation éc/eropus soient rares; car, parmi les exemplaires de l’espèce doryliformis qui me sont passés par les mains, je n’ai vu que cet unique spécimen. À cette seule forme européenne continentale succède la série nombreuse des variétés barbaresques, toutes caractérisées par la présence d’un point rouge très nettement défim sur le trait disco- cellulaire ‘des ailes supérieures. P. doryliformis-icteropus v. maghrebica n. var. (PL DXXTIT, He 43410 CMS O0) TYPES : GO du Maroc occidental, dans la Collection du Muséum de Paris. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 441 Œ. — Vertex, front et palpes noirs; trompe noirâtre; plaque jugulaire noire; poils péricéphaliques et nuque noirs, mêlés de quelques poils jaunes ; antennes noir bleu; yeux noirs, ocelles rose rubis. Collier noir bleu brillant; thorax noir bleu à ptérygodes con- colores bordées de jaune à l’extrémité du bord interne; touffes latérales du métathorax mêlées de blanc Jaunâtre; surface post- coxale noire; pas de taches latéropectorales. Abdomen noir bleu, avec le quatrième tergite bordé d’une ligne d’écailles blanches précédée d’une large bande jaune clair; quelques écailles blanches sont mêlées au fond sur les côtés du septième tergite, sans former de bordure distincte ; brosse anale noir bleu avec la moitié distale du pinceau médian et le bord externe des pinceaux laté- raux jaune clair. Ventre noir bleu à dernier sternite Jaune clair latéralement. Hanches antérieures noir bleu; fémurs concolores, parsemés de rares écailles jaune pâle sur la crête supérieure; fémurs médians et postérieurs noir bleu; tibias et tarses des trois paires Jaune clair; éperons concolores. Aïles supérieures à base, côte et nervure cubitale noir bleu; espace terminal noir pourpré un peu roussâtre; bord interne rouge minium jusqu’au trait discocellulaire qui est noir bleu, marqué au milieu du bord externe d’un point triangulaire rouge minium bien défini. Taches vitrées largement développées : infracellu- laire atteignant le trait discocellulaire; ultracellulaire un peu plus haute que large, légèrement arrondie extérieurement, formée de cinq aréoles dont l’inférieure est la plus courte; des quatre ner- vures qui la traversent, 4 et 7 sont noires, 5 et 6 rouges. Dessous un peu plus clair avec la base et la côte jaune pâle. Ailes inférieures transparentes, avec la base et les nervures 1 et 5 jaune pâle; les autres nervures et la ligne marginale noires ; trait discocellulaire noir, écaillé extérieurement de rouge minium et dépassant un peu la nervure 5. Dessous semblable avec la côte et le bord abdominal jaune pâle. Franges des deux paires gris bronzé, coupées de jaune à la base des inférieures. 442 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Q. — Diffère de la forme andalouse subceriaeformis par les caractères suivants : Palpes, poils péricéphaliques et nuque noir bleu; pas de taches latéropectorales; abdomen dépourvu de ceinture blanche, mais avec quelques écailles rouges antémarginales au quatrième tergite et à pinceau médian de la brosse anale rouge minium; tibias des trois paires de pattes dépourvus de noir bleu sauf à la base; taches vitrées des ailes supérieures bien plus grandes; l’infra- cellulaire atteignant le trait discocellulaire; intracellulaire non divisée par un trait récurrent ; ultracellulaire de moitié plus haute que large, à aréoles égales ; espace terminal faiblement bordé de rouge minium à son bord interne; trait rouge du bord interne plus large et plus long; trait discocellulaire marqué comme chez le male d’un fort point triangulaire rouge minium ; base des ailes inférieures noire rayée étroitement de rouge au milieu; bord abdominal noir bleu; nervure 5 et bord externe du trait disco- cellulaire rouge minium, plus vif en dessous qu’en dessus. Envergure : , 21 millimètres; ©, 27 millimètres. Types : 1 ©, 1 ©, Maroc occidental, M’Rirt, 80 kilomètres au sud de Meknès [alt. 1.200 mètres], 25/31-V-1018, ex KR. Benoist (1919), Coll. Muséum de Paris. P. doryliformis-ictero pus Z.var.ceriaeformis Luc. (PI.CCCXIX, fig. 4651 O, 4652 O). Sesia ceriæformis Lucas (H.), Æxploration scientifique de l'Algérie, Zoo- Logte; AT, p. 360, Pl 2, fe 6 (1810) [7er Sesia ceriæformis Oberthür (Ch.), Ætudes d'Entomologie, 1, p. 31 (1876) [part.1; 1bid., XIII, p. 26, PI. VIII, fig. 03 [ec 94] (1890) [few.]. Sesia doryliformis Staudinger (O.), Catalog der Lepidopteren des Euro- paæischen Faunengebiets, p. 42 (1871) [part.]; id. var. ceriæformis, Cataiog der Lepidopteren des Palæarctischen Faunengebietes, p. 405 (1901). Chamaæsphecia ceriæformis Spüler (A.), Die Schmetterlinge Europas, MOT p 20 PI fe Eu(ror2); LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 443 Chameæsphecia euglossæformis Bartel (Max), in Seitz : Les Macrolépi- doptères du Globe (Edit. franç.), II, p. 398, PI. 51, ligne |, 2° figure (1912) [ras nec fem.]. Chameæsphecia ceriæformis Bartel (Max), Loc. cit., p. 398, PI. 50, ligne K, riet2figures (1912) IC et Oil: Sesia miniacea Oberthür (Ch.). Etudes d'Entomologie, 1, p. 31 (1876) [note]. Sesia erythrostigma Staudinger (O.), èn Litt. [Catal. march.] ante 1901. ? S'esia chrysidiformis Walker (F.1).), List of the specimens of Lepido- terous Insects in the Collection of the British Museum, Part. XVI, p. 1138 (1856). TYPE : 1 Q d'Oran, dans la Collection du Muséum de Paris. Présente avec 7aghrebica les différences suivantes d. — Palpes jaune vif longés d’une ligne noire à la partie inférieure; poils péricéphaliques et nuque jaunes, très faiblement mélés de noir; antennes tachées de blanc jaunâtre avant le sommet; ptérygodes largement bordés de jaune vif dans toute leur largeur et avec quelques écailles jaunes sur la base de la côte de l’aile antérieure; une tache latéro-pectorale Jaune pro- longée en ligne sous la base de l’aiie antérieure; touffes latérales du métathorax jaunes; pilosité de la surface postcoxale gris blanchâtre. Abdomen avec les second, quatrième et septième tergites bordés d’une ligne d’écailles blanches précédées d’une bande jaune plus ou moins large et une tache médiane de même couleur sur les troisième, cinquième et sixième tergites formant une ligne dorsale fugace, souvent effacée; pinceau médian de la brosse anale jaune orangé; dernier sternite jaune orangé ou rougeâtre avec une très fine ligne médiane noire; pleurae des quatre derniers segments marquées d’un point blanc ou jaunâtre. Hanches antérieures recouvertes d’une pubescence jaune vif, formant au bord externe une ligne plus ou moins nette; fémurs antérieurs jaune fauve; fémurs médians et postérieurs noir bleu, à pubescence très fine et à crête supérieure de cette couleur; tibias et tarses des trois paires jaune plus ou moins vif. 444 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE La coloration des ailes est semblable, généralement un peu plus pourprée ou roussâtre, et les taches vitrées des supérieures un peu moins largement développées, notamment l’infracellulaire qui n'arrive pas Jusqu'au trait discocellulaire. Q.— Très semblable à #4g/%rebica dont elle ne diffère, sous sa forme typique, que par la réduction sensible des taches vitrées et l’absence d’infracellulaire, ainsi que de rouge à la base des inférieures et d’écailles jaunes ou rouges au quatrième tergite. Envergure : , 14-25 millimètres; ©, 11-25 millimètres Type: 1 ©, Diebel-Santa-Cruz, pres d'Oran, IL ex Ab Eu Coll. Muséum de Paris. — 1 ', « Argelia », ex Coll. Vasquez; 1 ©, Lambèse (Département de Constantine), VI-1885, ex L. Bleuse; 3 QOQ, Djebel-Aurès, près Lambèse (Département de Constantine), VI-1014 et V-1016, ex Sari-Amar; 1 ©, Sebdou (Département d'Oran), 22-V-1881, ex DACodet, Sc, 5010! Maison-Carrée (Département d’Alger), VI-VII-1006/1007, ex F. Le Cerf, Coll. Ch. Oberthür. -— 50 GO, 70 Q ©, Maison-Carrée, mi-V à fin VII-1906/1907; 1 &, Mascara (Département d'Oran), 28-VI-1008, €x L'Dupont, Coll. F Fe Cent PP Cchetolor Mascara (Département d'Oran), VI-VII, ex D" Cros, Coll. E Dupont. ARMURE GÉNITALE des deux sexes assez analogue à celle de lingitana et euglossaeformis, mais un peu plus faible dans l’ensemble, en corrélation avec la différence de taille des speci- mens étudiés et l’habitus moins massif de ceriaeformis. Chez le mâle, les soies à sommet en pied de biche sont plus grêles sur la face interne et plus courtes sur la harpe; celle-ci est un peu moins saillante, et de son sommet part une fine saillie chitineuse, parallèle au bord interne, dilatée au delà du milieu en un petit renflement globuleux de grosseur variable. On aperçoit, surtout, entre les armures femelles, une différence assez notable dans la dimension du canal copulateur. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 445 VARIATION. -— Dans l’ensemble, cerzaeformis est une race assez stable, mais qui présente néanmoins, comme ses congénères, une variabilité dont l’étude en série permet de relever tous les degrés. Armure génitale de P. dorsliformiv-ictéropus Z. v. ceriaeformis Luc. FIG. 111. — Ensemble de l’armure mâle, vue de profil à gauche, après ablation des valves et de l’aoedeagus. T. p.=région proximale du tegumen. 4.=anus. 1’. d.=région distale du tegumen. c. l.=connectifs latéraux du tegumen. a. m.=aire membraneuse divisant la face e. p.=explanation latérale de la région latérale du tegumen. proximale. Z. Mm.=z0one membraneuse terminale. S.=saceus. U.=uncus. s.=sacculus. F1G. 112. — Valve droite vue par la face interne. — a.—extrémité (très grossie) de la harpe vue de face, montrant, avec la structure de la callosité terminale, le renflement globuleux émis, par le cordon chitineux parallèle au bord interne de la valve, et qui atteint ici son maximum de développement. — 4.=autre figure du même organe représentant le minimum de développement du renfle- ment globuleux. 446 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Chez certains mâles, la tache vitrée infracellulaire atteint presque l’angle inférieur de la cellule; dans d’autres, elle ne dépasse pas le milieu du bord interne; l’ultracellulaire, généra- lement aussi large ou à peu près que le trait discocellulaire, n’a parfois que la moitié de celui-ci et exceptionnellement le double. La femelle est, à cet égard, plus variable; on trouve, chez elle, FiG. 113. — Quelques-unes des grosses épines à sommet bifide, cylindriques ou un peu aplaties, dressées sur le bord de la harpe, et deux des courtes épines plates insérées tout à fait à l’extrémité de celle-ci. Quatre soies à sommet en pied de biche de la face interne de la valve. FIG. 114. — Aoedeagus vu de profil à gauche, avec la vesica en majeure partie dévaginée. Au-dessous, son extrémité plus fortement grossie. FIG. 115. — Quelques-unes des dents inégales et dé forme un peu variable armant la vesica. Un peu moins volumineuses que chez euglossaeformis, elles sont du même type et certaines ont également la base renflée. toutes les transitions entre l’absence totale d’aire vitrée infracel- lulaire —- ce qui est la norme -— et sa présence presque aussi développée que dans le mâle; l’aire ultracellulaire, généralement petite dans ce sexe, ne paraît Jamais avoir une largeur supérieure LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 447 à celle du trait discocellulaire, et manifeste plutôt une tendance à se réduire jusqu’à n’avoir, dans quelques individus, que le quart au plus du diamètre de ce trait. Il est rare que le nombre des aréoles qui la compose soit diminué ; la dernière, qui devient assez fréquemment punctiforme, peut cependant s’oblitérer; mais je ne FIG. 116. — Ensemble de l’armure externe femelle, vue par la face ventrale. 0. p.=orifice de ponte. VIII=huitième urite. Ov.=ovipositor. 0. a.=orifice d’accouplement. &. S. 0v.=apodèmes styliformes de l’ovipo- C. c.=canal copulateur, vu par trans- sitor, vus par transparence. parence. sh Z.s.—zone spinuleuse étendue sur la &. 8. 8. =apodèmes styliformes du huitième membrane depuis l’orifice d’ac- urite, vus par transparence. couplement jusqu’à la base de VII=septième urite. l’ovipositor. possède qu’un seul individu dans lequel, par suite de la dispa- rition simultanée de celle-ci et de la première, l’ultracellulaire n’a plus que trois aréoles. 448 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE La taille ne joue aucun rôle dans l'extension variable des parties hyalines et pourtant c’est dans cette race que J'ai observé l’écart le plus important à cet égard. Parmi les quelques centaines d'individus que J'ai capturés dans la même localité, se trouve une femelle minuscule dont l’envergure — 11 millimètres — n’approche mème pas de la moitié du plus grand exemplaire du même sexe pris au même endroit — 25 millimètres — et dépasse à peine les deux cinquièmes de la femelle « type » de #7aghrebica — 27 mill- mètres. Cette différence d'envergure correspond à une différence de volume considérable et comparable, par exemple, à celle qui sépare un Paranihrene tabaniformis de taille ordinaire d’un petit individu de Zenodoxus Lineif ormis. Comme tous les intermédiaires entre les tailles extrêmes des deux sexes se trouvent représentés dans ma série, 1l n’y a pas lieu de voir, dans le cas de cette très petite femelle, l’indice d’une différenciation particulière, mais seulement une manifestation exagérée d’une particularité com- mune à tous les insectes xylophages et résultant, soit des condi- tions plus ou moins favorables de nutrition dans lesquelles la larve a évolué, soit d’une abréviation possible dans la durée de ce stade. La coloration est très homogène; en dehors de la disparition de certains dessins superficiels fugaces, tels que les taches jaunes dorsales du male, provoquée par le vol et l’usure, on constate seulement qu’elle est un peu plus ou un peu moins vive d’un individu à l’autre. Chez quelques mâles, la bordure blanche du septième tergite, et la bande jaune qui la précèdent, sont très réduites, mais ne disparaissent pas complètement, non plus que la tache jaune des antennes. La côte et l’espace terminal paraissent plus ou moins pourprés, suivant la densité du semis d’écailles rouges qui les couvrent et, dans les deux sexes, le point rouge du trait discocellulaire, ainsi que la ligne rouge du bord interne, se réduisent, mais Jamais au point de disparaître à l’inverse de la coloration rouge limitée à certaines nervures citées dans la des- cription et qui manque souvent chez la femelle. La décoloration LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 449 locale d’origine pathologique — albidine infecta — est rare dans les Aegeridae, j'en possède un exemplaire parmi mes certaeformis; c’est un mâle normalement constitué, chez lequel le tiers terminal de l’aile supérieure gauche est gris blanchâtre dans toutes ses parties écaillées. Plus importantes que ces modifications légères, communes à toutes les espèces, sont les formes individuelles se séparant du type par l’apparition de caractères particuliers et dont cerzae- formis fournit un certain nombre, ci-dessous décrites et nommées. L'une, soumise aux lois générales de variation des couleurs chez les Lépidoptères, est une aberration xanthique dans laquelle le rouge minium est remplacé par du jaune pale; elle frappe les deux sexes. Les autres, au contraire, ne portent que sur les femelles qui, tout comme chez doryliformis, manifestent un polymorphisme assez étendu, alors que les mâles restent sensi- blement constants. P. doryliformis-icteropus Z,, var. ceriaelormis Luc. ab. xanthia PÉCeRPINCCER Ms 403" Le 46054 0). S'esia ceriæformis Luc. ab. Q xanthia Le Cerf (F.), Annales de l'Asso- cialion des Naturalistes de Levallois-Perret, XVIITE, p. (1912). Pyropteron doryliformis-ceriæformis Luc. ab. xanthia Le Cerf, Etudes de Lépidoptérologie comparée, XI (Planches), p. 14 (1916). Er n QdeMleEne dans tarColl/FY£e Cert d, Q@.— Caractérisée par la substitution du jaune pâle au rouge dans les deux sexes, partout où cette couleur existe : point externe du trait discocellulaire et bord interne aux ailes supérieures; pinceau anal dans les deux sexes et tibias des trois paires de pattes chez la femelle. Envergure : ©, 15-17 millimètres; ©, 19 millimètres. Types : 2 Set 1 Q, Maison-Carrée (Département d’Alger), 17-VI-1906, 10-VI-1007, Coll. F. Le Cerf. 29 450 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE P. doryliformis-icteropus Z. var. certaeformis Luc. ab. Q tristis nan (Pl CCEXX Ge 4055) P. doryliformis-ceriæformis Luc. f. Q tristis Le Cerf, Etudes de Lépi- doptérologie comparée, XI (Planches), p. 14 (1916) [diagn.]. DYPES 2 0 otdéAlsérie dans la CCF ePe Cent Ne diffère de la femelle normale que par la brosse anale com- plètement noire. Dans le type figuré, l’aire vitrée ultracellulaire est très petite et seulement quadrihde; en outre, le rouge manque sur les nervures qui la traversent, ainsi qu'aux ailes inférieures, sur la nervure 5 et au trait discocellulaire des mêmes ailes; chez un grand individu de provenance marocaine, l’aire vitrée infracel- lulaire est largement développée. Envergure : 18-25 millimètres. Types : 2 Q ©, Maison-Carrée (Département d'Alger), 3-VII- 1906 et 10-VII-1907; 1 ©, Tanger (Maroc), ex Coll. Morel (de Pimogses) Coll AR "EE IlCert P. doryliformis-icteropus Z. var. ceriaeformis Luc. f. © fatma ni. (PC COXX 9 4050). Pyropteron doryliformis-cerieformis Luc. f. Q fatma Le Cerf (F.), Etudes de Lépidoptérologie comparée, XI (Planches), p. 14 (1916) [diagn. |. IYPELMNO, des environs d'Alser dans laCollr EC tCerR Sous ce nom, Je groupe tous les individus pourvus de bordures blanches à l’abdomen en prenant pour type ceux chez lesquels ce caractère est le plus développé et le plus net. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 451 Abdomen avec les second, quatrième et sixième tergites étroi- tement bordés de blanc et marqués, en outre, sur le milieu des quatre derniers tergites, de taches rouges diffuses. Envergure : 10,5-22,5 millimètres. Types : 2 QQ (1 © Type), Maison-Carrée (Département d'Alger), 12-VI-1006, 2-VII-r007, Coll. F: Ee Cerf. À fatma, je rattache, comme transitions vers certaeformis Q normale, des individus dépourvus de points rouges sur les derniers tergites, d’autres n’ayant pas de bordure blanche au 2° tergite et ceux, plus rares, chez lesquels le 4° tergite est seul bordé de blanc. P. doryliformis-icteropus Z. var. ceriaeformis Luc. f. © aure- siana n. f. (PI CCCXX, fig. 4657). Sesia ceriæformis Oberthür (Ch.), Ætudes d'Entomologie, I, p. 31 (1876). ? Sesia miniacea [sec. Allard] Oberthür (Ch.), 2bid., I, p. 31 (1876). Sesia ceriæformis Oberthür (Ch.), 264., XIII, p. 26 jpart.], PI. VIII, fig. 94 [Q nec CT (1800). Sesia doryliformis var. ceriwformis Staudinger (O.), Berliner Entomo- logische Zeitschrift, p. 216 (1889) [ ? part.]. Chameæsphecia euglossæformis Bartel (Max), in Seitz : Les Macrolépi- doptères du Globe [Edit. franç.], Il, p. 308 [part.], PI. 51, ligne 1 [Q nec OT (1912). Pyropteron doryliformas-ceriæformis Luc. f. © auresiana Le Cerf, Etudes de Lépidoptérologie comparée, XI [Planches], p. 14 (1916) [diagn.]. TYPES : 4 Q Q de l’Aurès, dans la Coll. Ch. Oberthür. Front plus ou moins largemént couvert à sa partie supérieure d’écailles jaune ocracé ou rougeâtre; palpes rouges ou Jaune safran, plus clairs en dessus; plaque jugulaire tachée de fauve aux angles latéraux; poils péricéphaliques et nuque jaune d’ocre; antennes maculées de blanc en dessus, avant l’extrémité; ptéry- 452 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE godes largement bordées de jaune ou de rouge orangé dans toute leur longueur; touffes latérales du métathorax rouges ou jaune d’ocre; tache latéro-pectorale antérieure présente, très petite, jaune d’ocre. Abdomen avec trois fortes bordures blanches aux second, quatrième et sixième tergites, précédées chacune d’un semis d’écailles jaune d’ocre ou rouge orangé qui forme, en outre, de petites taches médianes diffuses sur les troisième et cinquièmes tergites ; une petite tache blanche et jaune marque les pleurae du cinquième segment. Hanches antérieures bordées exté- rieurement de jaune d’ocre sur les deux tiers de leur longueur. Écaillure des ailes très étendue aux supérieures où elle réduit l’aire vitrée intracellulaire à un petit triangle arrondi, moins long, dans certains cas, que la largeur du trait discocellulaire; ailes inférieures à base rouge minium; trait discocellulaire gros, carré, descendant jusqu’à l’angle inférieur de la cellule et bordé de rouge mimium. En dessous, les supérieures ont la côte et la base Jaunes, parsemées d’écailles rouges, et le point externe du trait discocellulaire très gros; la côte des inférieures est rouge minium jusqu’au delà du milieu. Franges coupées de rouge à la base des inférieures. Envergure : 18-22,5 millimètres. Types : 4 © ©, Lambèse (Département de Constantine), 1875, ex KR. Oberthür; id, VI-1912 et VI-1913, ex Harold Powell; Djebel-Aurès, près Lambèse, VI-1914, ex Sari-Amar; 1 Q (sans localité), ex Coll. Vazquez, Coll. Ch. Oberthür. VARIATION. — Par sa coloration vive et variée, notamment la teinte rouge des palpes, des tibias et de la base des ailes imfé- rieures, auresiana est reconnaissable entre toutes les formes algé- riennes dérivées du rameau 2c{eropus. Comme ceriaeformis type, elle varie dans le développement des aires vitrées; l’ultracellu- laire, très étroite et seulement quadrifide chez le specimen figuré sous le n° 4657, possède, dans trois autres femelles, une cinquième aréole, petite, mais nette, entre les nervures 3 et 4; la femelle de LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 453 grande taille, capturée par Sari-Amar, a toutes les aires vitrées aussi largement développées que chez les mâles les plus trans- parents. L'’écaillure blanche des antennes varie en étendue, d’un indi- vidu à l’autre; au trait discocellulaire des ailes inférieures, le rouge peut presque dominer où manquer à peu près complètement. La femelle de la Collection Vazquez, dépourvue d’étiquette de localité, mais venue sans doute du même lieu que le mâle de ceriaeformis, auquel elle était appariée et que J'ai référencé plus haut, a les palpes et la bordure des hanches antérieures jaune pâle; la face externe et le dessous des tibias sont aussi plus clairs que chez le type; mais ces différences ne paraissent être que la conséquence d’un vol prolongé. PARASITISME. — M. Ch. Oberthür a fait connaître dans le premier fascicule des Efudes d’Entomologie (p. 31, 1876) que son frère avait pris l’année précédente, à Lambèse, un exemplaire de cette Sésze dans les pattes mêmes d’un Diptère qui s’en était emparé et s’envolait avec sa proie. Ce Diptère n’a pas été déter- miné ni conservé; mais il est probable qu’il s'agissait d’un Asz/ide, peut-être voisin de celui que j'ai vu capturant, à plusieurs reprises, des mâles de 2. hymenopteriformis dans les Dunes de Maison- Carrée. OBSERVATION. — Le premier exemplaire connu d’awresiana paraît être celui capturé à Lambèse, en 1875, par M. R. Oberthür, et qui se trouve mentionné et figuré dans les Æ£/udes d’Entomo- Logie (I et XIII), comme mâle problématique de Sesza certaeformis Luc. Erreur de sexe à part, cette détermination s’accordait avec les idées en cours à l’époque sur la spécificité. On n’en saurait dire autant du mélange et des confusions apportées par Max Bartel -— in « Seitz » — dans l’étude des formes barbaresques de doryliformis qu’il a ou méconnues, ou traitées en espèces distinctes, bien que je l’eusse, dès 1906 et 1907, docu- menté en ce qui les concerne, tant en individus qu’en rensei- gnements variés. 454 LÉPIDOFTÉROLOGIE COMPARÉE D'abord, il n’a pas su différencier euglossaeformis Luc. (s. r.) du type doryliformis qu'il indique d'Algérie et du Maroc où il n'existe certainement pas; ce qu’il décrit et figure comme eu glos- saeformis n’est autre qu’awresiana, au moins pour la femelle, car le mâle apparié à celle-ci est un mâle de ceriaeformis Luc. De plus, 1] fait suivre la description de cette fausse exglossaeformis de l'indication d’origine suivante : « De l’Algérie; dans l’Oran (sc) déjà à la fin de mars ». Or, si la mention générale A/gérie n’a ic aucune signification utile, la précision qui lui fait suite, visi- blement tirée du texte de Lucas concernant ceriaeformis, constitue, à ce titre, une première erreur, qui se trouve doublée d’une seconde, puisqu'elle ne peut s'appliquer à l’exemplaire qu’il décrit et figure comme exglossaeformis, celui-ci étant awresiana et ne provenant sûrement pas d’Oranie. Quant à ceriaeformis Luc., Bartel la localise à Alger, Lambessa, Biskra, ce qui est faux dans la proportion d’un tiers, ceriaeformis n’atteignant pas Biskra. Là encore, Bartel s’est borné à copier le renseignement fourni par Staudinger dans son mémoire de 1880, où l’on trouve, en effet, ceriaeformis signalée de Biskra. Mais étant donnée la largeur d’approximation avec laquelle l’Auteur-marchand prussien traitait trop souvent les provenances, des réserves s'imposent quant à l’exactitude précise de cet habitat, et il est fort possible que les individus en question aient été récoltés assez loin de la célèbre oasis, dont la situation et la végétation ne s’accordent guère avec celles des lieux d’où aure- siana nous est connue, avec autant de précision que de certitude. Enfin, à la véritable cerzaeformis femelle, Bartel attribue, avec doute, un mâle qui différerait de celui qu’il a rapporté à son euglossaeformis (= auresiana) par la teinte plus pâle des parties jaunes, l’absence de tache latéropectorale et les tarses noirâtres. Ces différences sont illusoires et se retrouvent toutes sur des exemplaires de ceriaeformis recueillis dans le Tell, soit aux environs d'Alger (Maison-Carrée) ou à Mascara (Oran), soit sur les deux mâles de ceriaeformis des environs de Lambèse de la LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 455 Collection de M. Ch. Oberthür. La première et la dernière sont des conséquences de la variation individuelle ou du vol; seule, l’absence de tache latéropectorale, si elle était normale — et constante, -— pourrait être retenue si l’expérience ne montrait avec quelle facilité ce caractère disparait au moindre frottement, lors de la capture et du piquage. En tout cas, et bien que Bartel ne précise pas s’il est d'Alger, de Lambèse ou de Biskra, on peut assurer que ce mâle ne vient pas de cette dernière localité et ne peut être celui encore inconnu d’auresiana. L’analogie permet, en effet, de présumer que celui-ci doit présenter, par rapport au mâle de ceriaeformis, des différences de même ordre que celles distinguant les femelles, c’est-à-dire une extension des parties claires, le rapprochant plus ou moins nettement d’icteropus type, de Sicile. Pyropteron doryliformis O. mutat. icteropus Zeller (PI. CCCXIX, fig. 4647-4648, C'O'; fig. 4649, O). ? Sesia euceræformis Herrich-Schaeffer (G.), Systematische der Schmet- terlinge von Europa, T. II, p. 70, fig. 28 (1846). S'esia icteropus Zeller (C.), Zsis, p. 403-404 (1847) ©. Sesia Schmidtii Zeller (C.), 1d., p. 408-410 (1847) Q. Sesia doryliformis Staudinger (O.), Stettiner Entomologische Zeitung, p. 325 (1856) [parë.]. Ibid. Staudinger (O.), Catalog der Lepidopteren Europas und der angrensenden Länder, p. 18 (1861) [part.]. — Jbid., Catalog der Lepidopteren des Europæischen Faunengebiets, p. 42 (1871) [part.]. — Jbid., Catalog der Lepidopteren des Palæarctischen Faunengebietes, p. 405 (1901) [part.]. Sesia doryliformis Boisduval (A.-D.), Species Général des Lépidopières, Hétérocères, T. I, p. 428 (1874) [part.]. Chameæsphecia: doryliformis Spüler (A.), Die Schmetterlinge Eurobas, HOT pe 42 (1012) [Part] Chameæsphecia icteropus Bartel (Max), in Seitz: Les Macrolépido- tères du Globe (Edit. franç.), II, p. 398, PL. 51, ligne 1 (1912). Types : 3 GO de Sicile, ex Coll. Zeller < Coll. Leech, au British Museum. 456 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Il me paraît nécessaire d’établir ici d’ic/eropus Z., type de la mutation à laquelle se rattachent les races et formes individuelles précédentes, une description détaillée d’après des exemplaires siciliens, de manière à en donner une idée plus précise que celle qu'on retire des textes que lui ont consacrés les Auteurs, et de faciliter les comparaisons tant avec ses propres variétés qu’avec la souche doryliformis O. d. —- Vertex noir bleu, mêlé en avant de rares poils jaunûtres, souvent absents; front noir bleu; palpes jaunes longés inférieu- rement de noir; trompe noir brunâtre; plaque jugulaire noir bleu avec quelques écailles jaunes aux angles latéraux; poils péricé- phaliques et nuque Jaunes; antennes noir bleu finement longées de Jaunâtre extérieurement depuis la base jusqu’au milieu de la massue et tachées en dessus, avant le sommet, de quelques écailles parfois absentes; yeux noir brunâtre; ocelles incolores ou Jaune clair. Collier noir bleu brillant. Thorax noir bleu ou verdûtre, recouvert d’une fine pubescence jJaunâtre; ptérygodes concolores, étroitement bordées de jaune, terminées par une touffe de poils de cette couleur et portant une tache axillaire blanc jaunatre plus ou moins nette; touffes latérales du métathorax noires mêlées de blanc jaunâtre; taches latéropectorales unies en une large macule allongée; surface postcoxale noir bleu ou pourpré. Abdomen noir verdâtre, saupoudré de jaune, avec le quatrième tergite bordé d’une ligne blanche généralement précédée, sur une largeur variable, d'un semis très dense d’écailles jaunes, qui se retrouvent en saupoudrage plus ou moins dense sur les autres tergites; le second et le sixième, et parfois le septième portent également des traces de bordures blanches, plus nettes latéra- lement qu’en dessus. Brosse anale, à pinceau médian, bord externe et dessous des pinceaux latéraux jaune orangé. Ventre noir bleu faiblement sablé de jaune, avec les côtés du dernier sternite Jaune orangé. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 457 Hanches antérieures noir bleu, à pubescence jaunâtre, formant au bord externe une ligne plus ou moins apparente; fémurs jaunes, à crête inférieure noir bleu; tibias Jaunes avec l’épiphyse concolore et la crête supérieure noirâtre. Fémurs médians et posté- rieurs noir bleu, revêtus d’une pubescence jaune prolongée en frange le long de la crête inférieure; tibias médians jaune d’or, plus clairs à la face interne, avec la base et un large anneau antéterminal noir bleu; tibias postérieurs semblables, mais avec l’anneau antéterminal moins net et interrompu en dessus; éperons jaune pâle. Tarses des trois paires Jaunâtre clair à dessus grisâtre. Ailes supérieures à taches vitrées bien développées : infracel- lulaire n’atteignant pas le trait discocellulaire; ultracellulaire plus haute que large, un peu arrondie extérieurement, composée de cinq aréoles dont la dernière est la plus courte; base noir bleu; côte, nervures et espace terminal noir bronzé, plus ou moins par- semés d’écailles jaune safran, donnant à l’espace terminal, où elles sont les plus nombreuses, un aspect roussàtre; bord interne écaillé de rouge minium jusqu’au trait discocellulaire qui est subcarré, noir, parsemé extérieurement d’écailles rouge minium isolées et en nombre variable. En dessous, la côte est Jaune pâle et l’écaillure jaune plus abondante et plus claire. Ailes inférieures transparentes, à nervures noires plus ou moins mêlées de jaune; ligne marginale noir pourpré; trait discocellu- laire concolore, dépassant un peu la nervure 5; base et bord abdominal jaunes. Dessous avec la côte, les nervures, le trait discocellulaires entièrement jaunes, et la ligne marginale plus ou moins mêlée de cette couleur. Franges des deux paires gris bronzé, coupées de jaune au bord interne des inférieures. ©. Vertex noir bleu fortement mêlé de jaune safran; front bronzé clair recouvert à la partie supérieure d’écailles jaune safran ou rouge fauve; palpes rouge fauve plus ou moins vif, avec le dessus et le troisième article plus clairs; trompe noirâtre ; plaque jugulaire noir bleu, écaillée de jaune latéralement; poils 458 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE péricéphaliques et nuque jaune ou rouge fauve; antennes noir bleu ; yeux noirs; ocelles rose rubis. Collier noir bleu brillant. Thorax noir bleu, à ptérygodes bordées de rouge fauve; toufles latérales du métathorax mêlées de noir et de rouge fauve. Tache latéropectorale antérieure seule présente, petite, rouge fauve; surface postcoxale noir bleu. Abdomen noir bleu ou verdaâtre avec les deuxième, quatrième et sixième tergites bordés d’une ligne blanche précédée d’une bande d’écailles rouge fauve; une petite tache de même couleur sur le milieu du troisième et une autre plus étendue sur le cinquième. Brosse anale à pinceau médian rouge fauve et pinceaux latéraux noirs. Ventre uniformément noir verdâtre avec les pleurae du cinquième segment tachées de blanc. Hanches antérieures noir bleu ou verdâtre, très étroitement bordées extérieurement de rouge fauve; fémurs noir bleu, longés, en dehors et en dessus, de jaune ocracé; tibias jaune ocracé. Fémurs médians et postérieurs noir bleu; tibias médians rouge fauve avec la base et un large anneau antéterminal noir bleu; tibias postérieurs également rouge fauve à base noire, mais avec l’anneau antéterminal moins large, atténué à la face interne et interrompu en dessus. Eperons jaune pâle; tarses des trois paires bronzé bleuâtre à dessous jaunâtre. Ailes supérieures à taches vitrées moins larges que chez le mâle : infracellulaire étroite; ultracellulaire deux fois plus haute que large, arrondie extérieurement, composée de cinq aréoles dont la dernière est très petite; intracellulaire divisée par un trait recur- rent rouge fauve plus ou moins net. Base, côte et nervure radiale noir bleu; espace terminal noir bronzé fortement mêlé d’écailles rouge fauve; trait discocellulaire large, subrectangulaire noir bleu ou bronzé, semé extérieurement d’écailles rouge fauve ne formant pas de tache distincte. Bord interne rouge fauve jusqu’au dessous du trait discocellulaire. Dessous à côte et nervures prin- cipales jaune pâle; écailles rouges du trait discocellulaire plus vives; espace terminal un peu éclairci. Franges gris bronzé. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 459 Ailes inférieures transparentes à base et bord abdominal rouge fauve; nervures et bordure marginale noir bronzé; trait discocel- lulaire concolore, dépassant un peu la nervure 5. Dessous sem- blable avec l’origine de la côte rouge fauve. Franges gris bronzé de l’apex à l’angle anal et rouge fauve de celui-ci à la base avec, en outre, une petite ligne basilaire de cette couleur entre 1 2 etc. Envergure : ©, 15,5-25 millimètres; ©, 20-24 millimètres. Types : 1 ©, Sicile [ex Lenglent], ex Coll. Boisduval; 3 S' 2 OO, Sicile [« V-VI, Parc de la Favorite, près Palerme »], ex Coll. Bellier, Coll. Ch. Oberthür. — 1 ®', 1 Q, Sicile, ex Bellier Coll] Fallou, Coll. Muséum de Pas 3 6, Palerme Psicile), ex Max Bartel; Paradis, 10-V, ex Füge, Coll. F. Le Cerf. J'ai aussi examiné un certain nombre d’individus de localités siciliennes variées : 3 OO « Types » d’icteropus Zeller, 4 ©OQ « Types » de Schmidtii Zeller, Anapo, près Syracuse, V-VI-1847, ex Coll. Zeller Coll. Leech, Coll. British Museum. -— Paradis, 1%-V, ex Füge; Lupo, VI, ex Krüger, Coll. E. Ragusa. — 4 go, 60 Q, Ficuzza [800 m. alt], 15-VI/10o-VII, ex Geo Krüger, Coll. CAP Lurati Les envergures extrêmes relevées sur ces exemplaires commu- niqués correspondent exactement pour les femelles à celles indi- quées par Zeller : 15,5 à 25 millimètres. P. doryliformis-icteropus Z. f. © unicolor Ragusa (PI DXXIIL, fig. 4345). Sesia doryliformis O. ab. unicolor Ragusa (Enrico), VNaturalista Siciliano, XVII, p. 114 (1906). Chamaæsphecia doryliformis O. ab. unicolor Spüler (A.), Die Schmetter- linge Europas, p. 326 (1912). Chameæsphecia icteropus Z. ab. Q unicolor Bartel (Max), in Seitz : Les È« Macrolépidoptères du Globe (Edit. franç.), IT, p. 308 (1912). TYPE : 1 Q de Sicile, dans la Coll. Ragusa. 460 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Forme mélanisante différant de la femelle normale par la disparition des bordures blanches aux tergites abdominaux, dont le quatrième seul en conserve une trace légère, sous forme d’écailles isolées ; l’absence de rouge aux ptérygodes, sur l’abdo- men, à la brosse anale, sur le trait discocellulaire et au bord interne des ailes supérieures, à la base et au bord abdominal des ailes inférieures, sa réduction très marquée aux pattes. En outre, l’aire vitrée infracellulaire fait défaut; l’intracellulaire est divisée par un trait récurrent noir et l’ultracellulaire, extrêmement réduite, n’est composée que des trois aréoles médianes, subpuncti- formes. Envergure : 13 millimètres. Type: 110, Eupo, VL'ex Kruger Colle Rasuse ARMURE GÉNITALE. — Semblable à celle de ceriaeformis, avec laquelle elle ne présente chez le mâle que deux différences de détail insignifiantes : le filet chitineux qui prolonge le sommet de la harpe est plus mince et dépourvu de renflement, comme chez euglossaeformis, tingitana, etc.; les épines ou dents de la vesica sont un peu plus minces et à base un peu moins large. Il n’y a pas de différence sensible dans l’armure femelle. VARIATION. — Je n’ai pas observé, dans la série d'exemplaires qui m'est passée sous les yeux, des écarts de taille aussi considé- rables que ceux notés à propos de ceriaeformis et qui sont, du reste, exceptionnels; mais ce qu’il est important de signaler, c’est l'extrême instabilité de cette race, dans laquelle les mâles, surtout, sont si variables que l’on peut dire en fait qu’il n’y en a pas deux de pareils. Les individus les plus conformes à la description originale ont les antennes jaunes extérieurement et tachées de blanchâtre en dessus, et l’abdomen abondamment saupoudré de jaune sans bandes denses distinctes ; le quatrième anneau seulement avec une fine bordure blanche ; mais on trouve toutes les transitions entre les LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 461 mâles ainsi décorés et ceux chez lesquels le semis d’écailles jaunes fait défaut; de même les antennes peuvent être dépourvues de tache blanchâtre en dessus et d’écaillure jaune extérieurement ; FIG. 117. (Res. € —= VANIE == QU FIG °rre. Armure génitale de P. doryliformis-icteropus 7. F1G. 117. — Ensemble de l’armure mâle, vue de profil à gauche, après enlèvement des valves et de l’aoedeagus. T. p.=région proximale du tegumen. A.=anus. T.d.=région distale du tégumen. ce. l.=connectifs latéraux du tegumen. a. m.=aire membraneuse divisant la face e. p.—explanation latérale de la région latérale du tegumen. proximale. z. m.—=zone membraneuse terminale. S.=saccus. U.=uncus. s.=sacculus. F1G. 118. — Valve droite vue par la face interne. — a.—extrémité, très grossie, de la harpe, montrant la structure de la callosité terminale et le cordon chiti- neux qui en part de chaque côté. Le cordon distal a son bord supérieur irrégulier, et au-dessus se trouve une saillie sur laquelle est insérée une soie à sommet en pied de biche. Cette petite saillie constitue apparemment l'origine du renflement globuleux qui s’est développé et relié au cordon chitineux chez ceriaeformis. 2 462 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE des ceintures Jaunes, plus ou moins nettes, apparaissent aux second et sixième tergites ; l’espace terminal, plus ou moins foncé, passe du gris 1aunâtre obscur au bronzé rougeàtre et, enfin, comme l’avait déjà observé Zeller dans sa description originale, le trait discoceliulaire des ailes antérieures peut manquer totalement d’écailles rouge safran au bord externe ou en posséder un semis plus ou moins dense et apparent, qui ne forme cependant jamais une tache définie comme chez certaefor”nis. F1G. 119. — Sept des épines à sommet bifide implantées sur la harpe, et trois des épines courtes, plates, légèrement échancrées, insérées tout à fait à l'extrémité. — Trois soies à sommet en pied de biche, de la face interne de la valve, et deux sommités de celles-ci vues en dessus. F1G. 120. — Aoedeagus, vu de profil à gauche. Au-dessous, son extrémité plus fortement grossie et laissant voir par transparence les dents armant la vesica, complètement rentrée. F1G. 121. — Différents types de dents armant la vesica. Chez la femelle, il paraît y avoir une corrélation entre la taille et la variation, Les grands individus m’ont toujours montré trois anneaux blancs et le maximum de développement de la colo- ration rouge et des aires vitrées. En même temps que la taille LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 463 diminue, le deuxième tergite perd sa bordure blanche et le semis rouge safran du corps diminue de densité et d’extension; les petites femelles n’ont plus que deux bordures blanches, aux qua- trième et sixième tergites, encore celle-c1 est-elle parfois absente; l’aire vitrée ultracellaire subit une regression parallèle ainsi que l’infracellulaire, de sorte que tous les degrés peuvent s'établir par rang de taille, entre les femelles les plus grandes, riches en couleur et en dessins, et l’ab.#2color, terme mélanique actuel de la race sicilienne, qui combine, avec le minimum de taille, celui de la réduction des aires vitrées et de la coloration rouge. PREMIERS ÉTATS. -_ La chenille de cette espèce est connue; elle vit dans la racine du Xumex lunatus, où elle a été découverte par G. Krüger, mais elle n’a pas été décrite, ni figurée, non plus que la chrysalide. Œuf. — Exactement semblable à celui de ceriaeformis. MŒURS. — [Les premiers renseignements sur les mœurs d’zc/e- ropus ont été donnés par Zeller lui-même qui mdique avoir pris ses trois mâles « dans une fosse sèche, sur une touffe rampante de Calamintha nepeta; ... 1ls étaient vifs comme la plupart des Sésies »; quant aux femelles, qu’il considérait comme espèce distincte et décrivit sous le nom de Sckmidiu, 1l les captura « une à une volant sur des fleurs, dans la matinée, le 19-V, et encore une, le 6-VI, sur Calamintha nepeta ». Zeller ajoute, à propos de la femelle : « Lorsque je la pris pour chrysidiformis, je m'étonnai de ce qu’elle était si rapide et diff- cile à prendre, tandis que Sesza chrysidiformis doit être très indolente ». Ceci ne paraît pas être très exact. Bellier de la Chavignerie, qui la nommait doryliformis, a cap- turé 2c{eropus « en grand nombre dans le Parc Royal de la Favorite... Cette Sésie vole en plein jour, en rasant la terre, pendant les fortes chaleurs, dans les endroits les plus arides ». On n’a rien ajouté à ces renseignements, que des observations d’Auteurs subséquents ont généralement confirmées. 464 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Si surprenante qu’elle paraisse de prime abord, et bien qu’elle ne résulte pas d’une expérimentation que l’impossibilité d'élever les Aegeridae ab ovo ne permet pas de réaliser, la certitude de l’unité spécihique de toutes les formes précédentes résulte d’un ensemble de faits dont la concordance me parait suffisamment démonstrative. Il est certain que si l’on se borne à placer côte à côte les mâles, grands et lourds de Pellier: ou ceux, si noirs, de Ængitana et le male relativement grêle et plus coloré de ceriaeformis, l'identité spéañque de ces races n’est rien moins qu'évidente; mais dès qu'entre toutes les races on aligne un certain nombre d’exem- plaires, 1l devient facile d'établir, entre les termes extrêmes cités plus haut, une chaîne absolument continue de passages qui pour- raient se disposer ainsi : lin gitana, 1 seul anneau à l’abdomen. doryliformis type, 2 anneaux à l’abdomen. andalusica, 3 Le 1e Bellieri, SE Le euglossaeformis, : _ Le _- -intermedta, 3 Le 2 2cteropus type, 3 ss 2 —- -certaef CT, 3 = ss _ -maghrebica, 1 anneau blanc à l’abdomen. Ce qui frappe dans cette série, dès que l’on considère les choses d’un peu près, c’est d’abord l’importance moindre du groupe formé par les trois dernières formes et le rôle de pivot que joue, entre ce groupe et l’autre, 2c/eropus. Confinée en Sicile, c’est-à-dire dans un habitat insulaire très réduit, où elle ne fournit aucune race locale différenciée, cette forme apparaît comme la moins évoluée et la plus proche de la souche d’où sont dérivées toutes les autres dont elle résume tous les caractères. C’est là un indice dont la valeur est indiscutable. Quoique toujours recon- naissable, elle est si instable que, comme je l’ai dit précédemment, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 465 il n’y a pas en fait deux individus identiques. Les plus grands et les plus saupoudrés de jaune se rapprochent beaucoup des exemplaires ibériques, d'autres sont intermédiaires entre ezglos- saeformis-intermedia et ceriaeformus; enfin certains tout petits mâles ne se différencient de ceux de même taille de certaeformus que par l'absence de point rouge nettement défini en trait discocellulaire des ailes supérieures et la localisation en avant de la ceinture blanche du quatrième tergite abdominal des écailles jaunes. Les femelles sont au moins aussi hétéromorphes, et leur ressemblance avec celles des autres races suit les variations de la taille, en général : les plus grandes étant à la fois les plus char- cées d’écailles rouge safran sur le corps et les plus semblables à celles du rameau doryliformis; les plus petites au contraire, presque dépourvues de ces écailles rouges et parfois même totalement (ab. ##2c0l07 Rag.) ne se distinguent, comme les mâles, de celles de ceriaerormis que par l’absence du point rouge du trait discocellulaire et les palpes rouges; toutefois ce dernier caractère n’a rien d’absolu puisque auwresiana a aussi les pälpes rouges. L'évolution active manifestée chez ic{eropus par l’instabilité dont il vient d’être question, mais qui n’a pu se traduire par la formation de races siciliennes différenciées à cause de l’exiguité de l’habitat, s’est au contraire trouvée facilitée dans les habitats continentaux plus vastes et de faciès plus divers. Les tendances à la segrégation ont alors abouti à la différenciation des deux rameaux si distincts dans leur aspect dont nous constatons auJour- d’hui l'existence; mais la séparation, là encore, n’est pas achevée. Les formes individuelles, dans l’une comme dans l’autre, sont nombreuses et réagissent de manière analogue aux influences régissant la variabilité de la coloration, principale- ment le mélanisme et le xanthisme : f. chimena d'andalusica — Î. funebris de tingitana -— f. melanina d'euglossaeformis — À. tristis de certaeformis -— Î. unicolor d’icteropus — f. jlavina d’euglossaeformis —— {. xanthia de ceriaeformis. D] 466 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE De plus, en s’éloignant du centre probable de dispersion à l'Est (Sicile) vers l’Ouest (Maroc et Espagne), les races des deux rameaux divergent de plus en plus, sans cesser de cohabiter. La forme la plus proche de la souche 2c/ero pus est auresiana, que j'ai traitée comme variété de ceriaeformis, mais qui pourrait bien être une race particulière, la plus ancienne de celles de Barbarie où elle se trouve localisée dans l’Aurès, c’est-à-dire dans une région FIG. 122. — Ecailles de couverture jaunes du dessus des tergites abdominaux, des mâles de diverses races de P. doryliformis O. ct —- ceriteformis. P. doryliformis-andalusica. c. ee — icteropus. tingitan«. 2 — euglossaeformis. WI = Q= où existent d’autres elictes fauniques apparentés à des formes siciliennes. Un autre caractère morphologique montre la même déclinaison de l'Est à l'Ouest; ce sont des écailles de couverture formant sur les tergites abdominaux le semis jaune ou blanchàtre des formes du groupe doryliformis et les bandes ou semis du groupe 2c{eropus. Leur gradation résumée dans la figure 122 sur cinq types différents est très régulière. Ce sont les écailles LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 467 d’icleropus qu sont les plus larges, leur sommet est tridenté; celles de certaefarms sont un peu plus étroites; celles d’exglos- saeformis davantage encore et on commence à voir s’y mêler des éléments seulement bifides. Il n’y a plus que des écailles biñdes chez les autres races et leur largeur se réduit de plus en plus jusqu’à devenir presque piliforme chez andalusica. Très semblables dans la forme et les dimensions générales, les armures gémtales n’offrent pas non plus de caractères différen- tiels décisifs. Le trop petit nombre de dissections que j'ai pu faire ne m'a pas permis d’établir ici des séries de passages comme pour les caractères externes; néanmoins, J'ai constaté qu’à cet égard zc/eropus s’intercale comme précédemment entre les formes extrêmes : certaeformis d'une part, exglossaeformis de l’autre. En attendant une confirmation que seules des compa- raisons basées sur des documents plus nombreux pourront apporter, Je pense qu’une transition graduelle doit exister dans les caractères anatonuques de toutes les races comme elle existe dans les caractères morphologiques superficiels. Par les détails et les figures que j'en ai donnés, on peut du reste constater que les armures génitales des trois types sont très peu différentes. La taille des organes varie avec celle des individus et on sait que des écarts de grandeur même très importants n’empêchent nullement l’accouplement. Dans l’ornementation des diverses pièces, on observe quelques légères différences pour la dimension des épines de la harpe et le plus ou moins de profondeur dans l’échancrure de leur sommet, l’extension du revêtement de soies à sommet en pied de biche de la face interne de la valve et l’inégalité de sa limite inférieure, la dimension des dents (corruti) armant la vesica; mais l’impor- tance du rôle de ces formations dans la copulation est certaine- ment accessoire et d'ailleurs tout à fait inconnue, sauf pour les derniers qui paraissent avoir un rôle mécanique de rétention. Il entre aussi une part d’approximation dans la comparaison de ces caractères, à cause du manque inévitable de similitude 468 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE absolue dans le montage des différentes pièces en préparations microscopiques. Enfin le nombre et la répartition des soies à sommet en pied de biche sur la face interne de la valve varie, au moins chez certaeformis où je l’ai constaté, d’un individu à l’autre et même d’une valve à l’autre d’un même exemplaire. Seule, certaeformis parait posséder en propre un caractère particulier, consistant dans le petit renflement globuleux érigé sur le cordon chitineux qui part de la callosité terminale de la harpe. Cependant ce caractère est, comme les autres, instable, au moins ntm F1G. 123. — Distribution de Pyropteron doryliformis O., de ses races et de leurs variétés individuelles. (Les apostrophes placées auprès des signes de réparti- tion indiquent l’existence, en ces points, de formes individuelles.) P. doryliformis type. andalusica. Bellieri. tingitana. euglossaeformis. icteropus type. — — ceriaeformis. — — maghrebica. — — subceriaeformis. DOTE ER IE I OA INIIn) ANNOBS860 UUUNUUUNN dans son développement et les deux figures que j'en ai données établissent clairement que l’amplitude de sa variation est orande. En tout cas ce n’est pas un caractère sufñisant pour justifier une séparation spécifique, car on ne peut considérer qu’il LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 469 dérive d’un petit tubercule isolé, il est vrai, du cordon chitineux, mais net cependant qui existe chez 2c/eropus. Une preuve de l’insignifiance pratique, si on peut dire, de ces différences de détail, réside dans la possibilité d’accouplement qu’elle laisse aux formes les plus extrêmes et qui les présentent au plus haut degré. J'ai vu en effet des GO ceriaeformis poursuivre une femelle euglossacformis et j'ai pris un O' euglossaeformis accouplé à une © ceriaeform1s. Bien que ce ne soit pas un critérium certain d’unité spécifique, la panmixie qui existe entre les deux rameaux de ce groupe hété- rogène n’en constitue pas moins une mamifestation évidente d’affinité héréditaire. En résumé, l’identité spécifique des formes appartenant aux deux rameaux : doryliformis-icteropus (pour les désigner par leurs formes les plus anciennement décrites) résulte des faits suivants : I. -_ Concentration et homogénéité de l’aire géographique. IT. -— Hétéromorphisme de la souche insulaire demeurée la plus orientale et la plus primitive du groupe et réunis- sant encore les caractères communs des autres races continentales. III. —— Existence de tous les termes de passage entre les formes extrêmes. IV. — Similitude des femelles de la forme type zc/eropus avec celles des races des deux rameaux. V. -_- Parallélisme dans l'habitat, et la variation, des formes extrêmes des deux rameaux. VI. — Similitude dans la forme et la structure de l’armure génitale et existence de degrés dans les différences de détail séparant les races. VII -— Absence d’amixie entre les formes extrêmes. 470 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Il serait bien intéressant de rechercher comment et sous quelles influences a pu se produire, en Barbarie et dans l’Ibérie méri- dionale, la séparation en deux rameaux, aussi nettement diffé- renciés, par le faciès, de la souche dont la forme la plus ancienne s’est conservée en Sicile sous le type 2c/eropus. Il semble bien difficile de faire intervenir 1ic1 les seules 22fluences du milieu, puisque ce milieu est encore aujourd’hui le même pour les deux rameaux qui s’y suivent parallèlement. Sans pouvoir baser cette hypothèse sur des faits précis je suis porté à croire que la varia- tion brusque, ou mutation, est intervenue et intervient encore actuellement. GENRE CHAMAESPHECIA Spüler. Sesia Auct. [part.]. Chamaæsphecia Spüler (A.), Die Schmetterlinge Europas, Il, p. 426 (1912). CARACTÈRES. — Vertex non pubescent; nuque hérissée de longs poils; front à écaillure appliquée, non proéminente ; antennes lécèrement fusiformes, non crénelées ni dentées, finement et briè- vement ciliées chez le mâle; simples et à peine épaissies chez la femelle; palpes non dressés, obliques, assez longs, à premier et second articles un peu hérissés de longs poils chez le mâle, ras chez la femelle; troisième article non pubescent, aussi long ou plus long que la moitié du second ; trompe bien développée. Thorax et hanches antérieures (rectangulo-ovalaires) finement pubescents chez le mâle, glabres chez la femelle; tibias entièrement pubescents chez le mâle, seulement annelés de poils à l'extrémité (et au milieu aux pattes postérieures) chez la femelle; tarses glabres armés en dessous d’épines à tous les articles. Brosse anale bien développée, ovalaire, trilobée chez le mâle, rectiligne chez la femelle. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 471 NERVULATION. -— Ailes supérieures : Cellule dépassant un peu les deux tiers de l’aile; discocellulaires obsolètes, peu obliques; 1 non divisée à la base, rudimentaire; 2 naissant très près de l’angle inférieur de la cellule; 3 de cet angle; 4 peu arquée, plus éloignée de 3 à la base qu’au sommet; 7 et 8 tigées sur la moitié environ de leur longueur; 0 de l’angle supérieur de la cellule; 10 et 11 rapprochées et confondues au sommet. Aüiles inférieures : Cellule dépassant le milieu de l’aile; disco- cellulaires obliques, la supérieure un peu plus longue que l’infé- rieure; bord abdominal subrectiligne, champ anal égal ou un peu plus large que le champ sous-médian; 1 a obsolète; 2 naissant aux quatre cinquièmes de la cellule; 3 et 4 de l’angle inférieur et brièvement tigées; 5 de l’angle des discocellulaires. ARMURE GÉNITALE 9 (1). — Tegumen long et large, fortement arqué, à faces externes divisées par une aire membraneuse ovalaire oblique; uncus extrêmement court, rudimentaire, membraneux, en pointe mousse portant seulement quelques poils simples; anus volumineux, très saillant, chitinisé, aplati; cingula à branches longues, plus larges, incurvées et élargies au sommet; saccus assez court, étroit. Valves en trapèze allongé, ornées de soies en pied de biche, mêlées de poils simples; harpe peu proéminente recti- ligne, armée de soies à sommet bifide; Aœdeagus à bulbe subcy- lindrique, large, à corps assez gros et sinué; vesica armée de grosses dents chitineuses; ductus ejaculatorius inerme. ARMURE GÉNITALE ©. — Pas de plaque génitale différenciée. Canal copulateur gros, cylindrique, long, tordu, non prolongé en pointes latérales au sommet; bursa copulatrix globuleuse, mem- braneuse; ovipositor à valves largement chitinisées et garmies de poils inégaux. (1) Ce sont les caractères des Chamaesphecia typiques du groupe epiformis qui sont donnés ici, mais toute une série d'espèces s’en écartent assez sensiblement et font passage aux Syranthedon du groupe vesfiformis L. 472 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Chenille allongée, à pattes écailleuses assez petites; pattes membraneuses à crochets assez nombreux (6 à 10 par arceau), mais faisant souvent défaut à l’arceau antérieur de la quatrième paire. Vit dans les racines de plantes herbacées vivaces, principalement des Euxphorbes. Chrysalide assez fortement atténuée postérieurement; ptéro- thèques dépassant le cinquième segment; métapodothèques, le sixième; glossothèques prolongées jusqu’au sommet des métapo- dothèques; deux poils sur le vertacothèque; deux autres sur l’épistomothèque; pas de soies humérales; stigmates du huitième segment occlus, saillants; mucron long, à sommet saïllant, armé de 8-10 pointes inégales. Loge nymphale constituée par la partie terminale de la mine simplement revêtue de soie sur les parois, operculée en dessus, dépourvue de tube d’émergence. Adulte héliophile, ruricole ou rupicole, rarement sylvicole. Œuf pondu au collet de la plante nourricière. CHOROLOGIE. — Eurasie, Afrique mineure, Amérique du Nord. GÉNOTYPE : C. empifermis Esp., d'Europe. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 473 TABLEAU DICHOTOMIQUE des formes barbaresques Borps mou largement annelé denfauner 2. se. I Corps notinement:annelé de blanc. nc ces IT I. — Abdomen inégalement saupoudré de jaune; tergites 4 et 7 chez le mâle, 2, 4 et 6 chez la femelle presque entièrement jaunes; quatre derniers sternites bor- dés de jaune; ailes noir bronzé avec l’espace ter- minal plus ou moins largement écaillé de jaune. C. Pechi Stgr. II. — a. Corps et pattes recouverts ou mêlés d'écailles de couverture brun cannelle ; 4° tergite seul bordé de blanc dans les deux sexes; front bronzé, étroite- ment lituré de blanc chez le G', entièrement blanc ChEZHIAMO ES roc see C. osmiæformis H.S. b. Pas d’écailles de couverture brun cannelle : al. Front noir bronzé, avec une liture blanche devant les yeux : æ,. Aire vitrée ultracellulaire à cinq aréoles égales, grande et carrée chez le O', plus petite et un peu arrondie chez la Q. Abdomen avec une seule ceinture blanche au 4° tergite chez le C'; avec deux chez la COMPRENÉPMIeTRItES) C. leucomelæna Z. b!. Front noir ou bronzé sans liture blanche devant les yeux : a. Une tache médiane jaune sur le front ; 3 cein- tures jaunes à l'abdomen aux 2°, 4° et OPATE TRES A ere C Powell (On sp. b?. Pas de tache médiane jaune sur le front : æ&. Une seule ceinture blanche à l’abdomen (4° tergite) ; aire vitrée ultracellulaire grande, arrondie, à 5 aréoles; palpes UN PEUNRÉTISSÉS....... C. anthrax (S) n. sp. 474. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE b5. Deux ceintures blanches à l'abdomen dans les deux sexes ; aire vitrée ultracellu- laire petite à trois aréoles au plus : at. Coloration générale noir bronzé plus ou moins clair; front bronzé; aire vitrée ultracellulaire à trois aréoles subégales bien distinctes, ovalaire chez le G arrondie chez la temelle eee rune C. ærifrons Z. bt. Coloration générale noir bleu ou noir pourpré, front noir bleu; aire vitrée ultracellulaire excessivement petite, punctiforme à deux aréoles, auxquelles s'ajoute parfois l’indi- cation d’une troisième, très diffuse. C. micra (Q) n. sp. c3, Trois ceintures blanches à l’abdomen (2°, 4° et 6° tergites) ; aire vitrée ultracel- lulaire grande, à cinq aréoles sub- ÉPAleS EN C. maurusia (Q) Püng. Chamaesphecia Pechi Stegr. (PL CCCXX, fig. 4659 o'; fig. 4660 O). S'esia Pechi Staudinger (Otto), Berliner Entomologische Zeitschrift, p. 30 (1887). Chameæsphecia Pechi Bartel (Max), in Seitz : Les Macrolépidoptères du Globe Edit {ranc 1 Il, p 402 LT Le utro 2) TYPES : une vingtaine d’exemplaires des deux sexes, de Sebdou, dans la Coll. O. Staudinger. d. -— Vertex noir, mêlé de jaune; front noir bleu, parfois semé de quelques écailles jaunes isolées, avec une liture antéoculaire étroite, blanc jaunâtre; palpes jaunes, à second article longé extérieurement d’une ligne de poils noirs et troisième partielle- ment écaillé de cette couleur en dessous; trompe bien développée, brunâtre; plaque jugulaire noire, mêlée latéralement de jaune; poils péricéphaliques et nuque jaune d’or; antennes noir bleu LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 475 portant une touffe de poils jaunes à la base du premier article, du côté interne, et une ligne externe d’écailles jaunes atteignant presque la pointe; yeux brun noir; ocelles incolores ou rose rubis pâle. Collier noir bleu brillant. Mésothorax noir bleu, revêtu chez les individus intacts d’une fine pubescence jaunâtre; ptérygodes concolores, bordées du côté interne d’une mince ligne d’écailles jaunes s’élargissant postérieurement ; taches latéropectorales assez petites; l’antérieure arrondie et Jaune d’or; la postérieure moins régulière et plus pâle. Mésothorax noir bleu, avec deux taches latérales jaunes et presque complètement recouvert par les touffes latérales, entièrement jaunes ; surface postcoxale noir bleu. Abdomen noir bleu, avec les quatrième et septième tergites bordés de jaune sur presque toute leur largeur et un semis plus ou moins dense de même couleur formant des bordures mal définies sur les second, cinquième et sixième, rarement sur le troi- sième; brosse anale ovale, trilobée, noir bleu à pinceau médian jaune d’or. Ventre noir à premier sternite Jaune dans sa moitié distale, quatrième, cinquième, sixième et septième bordés de cette couleur qui couvre en entier le dernier et forme en outre une courte ligne latérale sur les pleurae des deux premiers segments. Ailes supérieures brun bronzé à base noire; taches vitrées de développement moyen, plus ou moins recouvertes d’écailles hya- lines Jaunâtres : infracellulaire très étroite, n’atteignant pas le trait discocellulaire, arrondie, composée de cinq aréoles dont la première et la dernière très petites, généralement peu nettes et parfois absentes; trait discocellulaire subcarré, brun noirûtre, légèrement excavé du côté externe; espace terminal brun bronzé, plus ou moins densément écaillé de jaune entre les nervures; bor- dure marginale brun noirâtre. Dessous semblable, à côte, nervures et espace terminal presque entier, jaunes. Franges gris bronzé, plus claires à l’extrémité. Aüïles inférieures transparentes à base noire; trait discocellu- aire rectangulaire, noir, prolongé en pointe jusqu’à l’angle 476 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE inférieur de la cellule; bordure marginale, étroite, et nervures brun noirâtre; bord abdominal écaillé de jaune dans sa partie médiane. En dessous la côte, les nervures et la limite interne de la bordure marginale sont jaunes ainsi que les bords du trait discocellulaire. Franges comme aux supérieures, mais coupées de jaune pâle au milieu du bord abdominal. Hanches antérieures noir bleu, couvertes de la même pubescence fine, jaunâtre, que le thorax et étroitement bordées extérieurement de cette couleur ; fémurs noir bleu, à crête supérieure jaune et plus ou moins revêtus de fins poils Jaunâtres; tibias mêlés de jaunàâtre et de noir en dessus, avec l’épiphyse tibiale et le dessus jaunes; tarses Jaunes. Fémurs médians et postérieurs noir bleu, à crête supérieure Jaune et pubescence Jaunâtre; tibias médians et posté- rieurs Jaune d’or avec la base et un large anneau antéterminal, interrompu en dessous, noir bleu; éperons et tarses Jaunes. Q. — Diffère du mâle par les caractères suivants : Palpes non hérissés, plus pâles et portant seulement des traces de noir, front entièrement jaune ou blanchatre, antennes souvent dépourvues de ligne jaune externe. Métathorax écaillé de jaune sur toute sa surface, ainsi que les second, quatrième et sixième tergites abdominaux; sternites 4, 5 et 6 largement écaillés de jaune, septième noir. Aüïles supérieures dépourvues de tache vitrée infracellulaire; ultracellulaire plus courte et réduite à ses trois éléments médians. Hanches antérieures entièrement jaune pâle; toutes les pattes plus fortement pubescentes et avec l’anneau noir bleu des tibias médians et postérieurs plus large et non interrompu en dessus. Envergure : G, 19-22,5 millimètres; ©, 20-24 millimètres. 1 Q « Co-Type », Algérie, ex Staudinger (1887); 5 OO, 3 ©QOQ, Lambèse (Département de Constantine), VI-1885, ex L. Bleuse; 2d., V-1912, VI-1912, 1913-1914, ex Harold Powell et Sari Amar, Coll. Ch. Oberthür. — 3 SO, 3 Q ©, Sebdou (Dépar- tement d'Oran), ex ©. Staudinger et À. Bang-Haas, Max Bartel et ex Coll. Morel (de Limoges), Coll. F. Le Cerf. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 477 ARMURE GÉNITALE ©. — Tlesumen très peu convexe en dessus, long, à faces latérales concaves divisées par une aire membraneuse large, ovale; partie proximale à explanation inférieure latérale très longue et oblique, complètement soudée antérieurement à celle du bord opposé; partie distale beaucoup plus étroite que la précédente qu’elle continue directement, de longueur presque égale, ovalaire, terminée par un uncus membraneux extrêmement petit et arrondi portant quelques poils courts, simples; cinq ou six poils aussi courts, mais un peu plus forts, s’espacent au bord 1 Armure génitale mâle de Chamaesphecia Pechi Stgr. F1G. 124. — Ensemble de l’armure, vue de profil à gauche, après enlèvement des valves et de l’aoedeagus. T.p.=partie proximale du tegumen. A.=anus T. d.=partie distale du tegumen. e.p.=explanation latérale de la partie a.m.=aire membraneuse divisant la face distale du tegumen. latérale du tegumen. c. l.=connectifs latéraux du tegumen, z Mm.=zone membraneuse terminale. C.=cingula U.=uncus, rudimentaire et portant seu- S.=saccus lement quelques poils simples. s.—sacculus. inférieur de la partie distale du tegumen. Anus volumineux, obli- quement saillant sous le tegumen, aussi long que la partie distale de celui-ci qu’il dépasse de la moitié de sa longueur et égale en largeur ; il est fortement chitinisé, en ovale allongé, rétréci à la base et au sommet. Connectifs latéraux du tegumen longs, étroits, 478 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE presque droits, élargis et courbés au sommet. Saccus assez court, triangulaire, étroit, à cingulae longues, graduellement décrois- santes et finissant en pointe. Valves en trapèze irrégulier, arrondi au sommet; à la face interne, une large zone membraneuse court parallèlement aux bords supérieur et terminal; elle est couverte de soies à sommet en pied de biche, plus fortes et plus serrées vers la base qu’à l’extrémité où elles sont mêlées de quelques FIG. 125. FIG. 126. F1G. 125. — Valve droite, vue par la face interne. F1G. 126. — Quatre des fortes épines de la harpe; celles de l’extrémité ont seulement le sommet bifide, vers la base elles tendent à prendre l’allure des soies à sommet en pied de biche, auxquelles elles se mêlent presque insensi- blement. — Quatre des soies à sommet en pied de biche de la face interne de la valve et sommet de deux d’entre elles, vus en dessus. FIG. 127. — Aoedeagus, vu de profil à gauche. -— En dessous, son extrémité plus fortement grossie. poils simples, courts et fins, remontant un peu le long du bord inférieur ; le reste de la face interne est chitinisé et glabre; de la base descend obliquement vers le milieu, qu’elle n’atteint pas, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 470 un épaississement chitineux peu proéminent, rectiligne, portant de très fortes soies à sommet en pied de biche; les plus éloignées de la base se redressant graduellement et devenant droites à sommet simplement bifide. Fulcrum en lame large, faiblement convexe au milieu du bord antérieur qui est prolongé latéralement en larges pointes triangulaires; bord postérieur concave prolongé en arrière par des lames chitineuses longues et décroissantes couvertes de poils espacés. Aoedeagus à base subcylindrique large, arrondie postérieurement et membraneuse en dessus; corps de l’organe formant un angle très ouvert avec la base, gros, cylindrique, légèrement sinué, à méat membraneux très large et très long. Vesica armée seulement de deux énormes dents chitineuses ; l’anté- F1G. 128. — Les deux fortes dents chitineuses armant la paroi interne du sac intrapénien. rieure falciforme, à sommet simple et aigu, la postérieure plus courte et plus large, à sommet quadridenté; entre ces dents se trouvent deux minces épines droites. Vas deferens inerme. Membrane périphallique spinuleuse. ARMURE GÉNITALE @.— Pas de plaque génitale différenciée. Canal copulateur gros, cylindrique, tordu, cinq fois plus long que large, très largement évasé dans son quart distal; bord non pro- longé en pointes latéralement; il est membraneux à la base, en avant de laquelle existe une dilatation ampulaire chitinisée gros- sièrement, plissée transversalement et festonnée. Huitième urite moitié moins long que large, interrompu sur la face ventrale par une bande membraneuse de largeur médiocre, élargie en haut et en 480 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE bas et limitée de chaque côté par des bourrelets membraneux; des poils inégaux parsèment, en dessous, le bord postérieur et la région distale de cet urite; leur disposition est très irrégulière et asymétrique. Membrane articulaire du huitième au dernier seg- ment spinuleuse jusqu’au ph de flexion et sur la partie médiane Armure génitale femelle de Cx. Pechi Ster. F1G. 129. — Ensemble de l’armure, vue par la face ventrale. 0.p.=orifice de ponte. 0. &.=orifice d’accouplement. Ov.=valves de l’ovipositor. C.c.=canal copulateur, vu par trans- a. s. 0v.=apodèmes styliformes de l'ovipo- parence. sitor, vus par transparence. a. s. 8.=apodèmes styliformes du hui- 2. s.=zone spinuleuse de la membrane tième urite. articulaire du huitième au VII.=septième urite. dernier segment. p. t.=plaques trichophores. VIII.=huitième urite. FIG. ‘130. — Partie de l’armure interne. Canal copulateur avec la région mem- braneuse fortement plissée qui lui fait suite, et base de la ôwrsa copulatrix. distale de la bande membraneuse du huitième. Ovipositor à valves largement chitinisées avec un léger rebord saillant faisant le tour du sommet et du bord inférieur; il porte des poils nombreux, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 481 quelques-uns très longs et d’autres très petits au sommet et à la face inférieure. Sternite du septième segment large, court, à bords latéraux dilatés au milieu et réuni au tergite postérieurement par une bande chitineuse interrompant les pleurae; la plaque tricho- phore adhère par son bord proximal à cette bande chitineuse. PREMIERS ÉTATS. —— [Inconnus à l’exception de l’œuf : Œuf brun jaunâtre clair, ovalaire, à pôle micropylien arrondi et étroi- tement tronqué; faces supérieure et inférieure légèrement dépri- mées. Sa surface est couverte d’une réticulation assez large formée” de polygones variés et asymétriques (pentagones, hexagones, heptagones et octogones) d’allure générale rectangulaire et dis- posés en rangées longitudinales assez régulières. Longueur : 0,75 millimètre; largeur : 0,35 millimètre; épais- seur : O,15 millimètre. VARIATIONS. -— C. Pechi varie un peu pour le développement des parties claires et l’intensité de la coloration foncière qui passe du bronzé grisatre au bronzé noirtre. La ligne longitudinale externe jaune des antennes, généralement bien développée, se réduit au point de manquer complètement dans certains exemplaires. Comme Staudinger le signale dans sa description originale, les mâles chez lesquels les cinq aréoles de l’aire vitrée ultracellulaire sont toutes bien marquées, sont peu fréquents; le plus souvent, l’aréole comprise entre les nervures 3 et 4 est oblitérée ou à peine indiquée par des écailles jaunes, et plus rarement celle de l’intervalle 7-0. Sur la femelle de Lambèse figurée dans les Etudes d’Entomo- logie, XII, p. 28, PI. VII fig. 52 (1888), la tache vitrée infracel- lulaire, dont l’absence constitue l’un des caractères dimorphiques de ce sexe, existe exceptionnellement sous forme d’un léger trait hyalin; cet individu est encore remarquable par la coloration entièrement jaune du cinquième tergite abdominal; par contre, une autre femelle de la même localité, appartenant aussi à M. Ch. Oberthür et présentant tous les caractères normaux de 31 482 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE l’espèce en dessus, est en dessous dépourvue de bordures jaunes aux cinquième et sixième sternites; on la trouvera figurée ici sous le 4660 Pl CECCXX Les mâles montrent dans la coloration des variations de même nature, mais moins étendues; celles que j’ai constatées portent seulement sur le développement plus ou moins marqué de l’écail- lure jaune du second tergite et surtout du semis de même couleur aux troisième, cinquième et sixième tergites qui ne fait que très rarement défaut. Dans un mâle de la Coll. Ch. Oberthür, capturé à Lambèse en VI-1014 par Sari-Amar, ce semis est relativement abondant et donne à l’insecte un aspect particulièrement clair. Le caractère le plus variable paraît être, aux ailes supérieures, l’écaillure jaune de l’espace terminal qui peut couvrir presque uniformément cette région, à l'exception des bords, depuis la nervure 3 Jusqu'à la nervure 9, ce qui n’est pas rare, ou, au contraire, n’être plus repésentée que par un petit nombre d’éléments peu apparents, relégués contre la bordure marginale entre les nervures, comme c’est le cas pour une femelle de Sebdou de ma Collection. En général, la couleur jaune forme simplement entre les nervures de petits triangles mal définis, un peu plus grands que chez C. Loewr Stgr. Enfin, chez certaines femelles, l’anneau noir bleu des tibias médians et postérieur est très large et cet accroissement du noir coincide avec une extension parallèle de la même couleur à la base. Quoiqu’assez apparentes dans certains cas, ces différences sont purement individuelles et ne modihent pas, d’une façon assez notable ni constante, le système de coloration pour se prêter à l'établissement de formes nommées. CHOROLOGIE. —— Cette espèce, purement barbaresque, paraît localisée à la zone des Hauts-Plateaux, entre les deux Atlas, qu’elle ne déborde, à ma connaissance, n1 au nord ni au sud. Elle est aussi commune à Lambèse qu'à Sebdou, et rien ne distingue les individus de l’ouest de ceux de l’est. À l’exception de la LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 483 femelle co-type reçue de Staudinger, l’année même de la publi- cation par celui-ci de S. Pechi, tous les exemplaires de la Collec- tion de M. Charles Oberthür viennent des environs immédiats de Lambèse et ceux que J'ai acquis personnellement de Sebdou; ce sont les seules localités précises connues actuellement, mais 1l est peu probable que l’espèce manque dans le Département d’Alger où des recherches bien dirigées la feront certainement découvrir, au moins sur les Hauts-Plateaux, et la feront rencontrer aussi plus à l’ouest jusqu’au Maroc et à l’est en Tunisie. F1G. 131. — © = Distribution en Barbarie de Chamaesphecia Pechi Ster. AFFINITÉS. — Avec CA. Loewr: Stgr., Ch. proximata Stgr, Ch. doryceraeformis Ted. — auxquelles on pourrait peut-être ajouter CA. regula Stger. toutes trois d'Asie Mineure — C4. Pechi Stgr. forme un petit groupe ayant à peu près la même taille, la même coupe d'ailes et de corps et le même système de coloration. De Loew, elle diffère extérieurement par le fond moins noir, plus bronzé; la base des ailes inférieures noire; la teinte Jaune d'œuf et non jaune soufre des parties claires; les palpes longés de noir chez le mâle; la réduction des taches latéropectorales; les 484 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE taches jaunes internervurales normalement plus grandes et moins nettes; l’interruption, en dessous de l’anneau noir bleu, des tibias médians et postérieurs chez le mâle; les tarses entièrement jaunes, ainsi que le pinceau médian de la brosse anale. La forme plus élancée, le pinceau anal étroit et la coloration jaune ocracé pâle ou bronzé clair de Zoryceraeforrmis et de regula suffit à distinguer de prime abord ces deux formes asiatiques de l’espèce algérienne. Quant à C. proximata, c’est assurément la plus proche parente de Pechi; si la forme typique est dépourvue de jaune sur le disque des ailes supérieures, la variété fallax Stgr., dans laquelle cette couleur est au contraire largement développée, doit se rapprocher par là de Pechi chez qui du reste, comme nous l’avons vu, on ren- contre, avec tous les termes de passage, des individus dépourvus de jaune à l'exemple de proximata lypique. Je ne connais malheureusement de celle-ci aucun exemplaire en nature, mais, d’après les descriptions et la figure donnée par Bartel, dans Seitz (p.402 Pl 521" pb); semble quelles différences entre Pes/ziet proximata se réduisent à peu près à la coloration brunâtre avec pointe noire des antennes, et à la teinte jaune citron des parties claires du corps chez cette dernière. MŒURS inconnues. Chamaesphecia osmiaeformis H.-S. (PI CCCXX, fig. 4601, Or HS 4002 0) Sesia osmiæformis Herrich-Schaeffer (G. A. W.), Systematische Bear- beitung der Schmetterlinge von Europa, T. VII, p. 48, tab. q, D 52 (1862), 1O Chamaæsphecia osmiæformis Spüler (A.), Die Schmetterlinge Europas, ŒIL, 0p' 3x6'et 4006, PIl70, tie 4211012) 07 Ibid., Bartel (Max), in Seitz: Les Macrolépidoptères du Globe [Edit. franc. |, 0 116 El 2 da 02) RCE Sesia stelidiformis Zeïller (C.) [nec Freyer], Zsis, p. 406 (1847). LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 485 Sesia tenthrediniformis Lucas (H.) [nec Laspeyres], Exploration scien- hfique de l'Algérie, Entomologie, p. 367 (1848) [part.]. Sesia Zelleri Lederer (Julius), Verhandlungen der zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien, p. 69, 87 (1852). Sesia floricola Oberthür (Ch.), £tudes d'Entomologie, VI, p. 67, PI. XI, Heu (L88r) OT: Tbid., Staudinger (Otto), Catalog der Lepidopteren des Palæarctischen Faunengebietes, p. 405, n° 4617 (1901). Chamaæsphecia floricola Bartel (Max), in Seitz : Les Macrolépidoptères ZulGloberlEdit franç.|, Il, p 406, Pl Er, th (ro). S'esia agnes Oberthür (Ch.), Eëudes d'Entomologie, XIII, p. 26, PI. VIII, fig. 92 (1890), Q. Ibid., Staudinger (Otto), Catalog der Lepidopteren des Palæarctischen Faunengebietes, p. 405, n° 4624 (1901). Chamæsphecia agnes Bartel. (Max), in Seitz : Les Macrolépidoptères du Globe dit iranc-| D 407 PL Gr, L'1(ror2): ME Oonde Sicile in Coll Hernch-Schaettes AColl O. Staudinger. Œ. — Vertex noir mêlé de brun cannelle; nuque hérissée de poils gris Jaunâtre; front gris bronzé avec une liture antéoculaire blanche ou blanc roussâtre mal limitée; palpes fortement hérissés, blanc jaunâtre, longés à la partie inférieure externe du second article par une ligne d’écailles et de poils noirs; troisième article mêlé de noir extérieurement; trompe noirâtre, plaque jugulaire blanchâtre; poils péricéphaliques jaune pale; antennes noires, recouvertes en dessus d’écailles brun cannelle, jaune d’or extérieu- rement ; dessous roux fauve; article basilaire jaune inférieurement ; pinceau terminal noir; yeux brun noirâtre, ocelles incolores, très brillants. Collier noir luisant mêlé de brun cannelle. Thorax noir bronzé recouvert d’une pilosité gris jaunâtre et d’écailles de couverture brun cannelle; ptérygodes concolores, étroitement bordés de jaune au bord interne et portant sur la base de la côte de l’aile antérieure une petite touffe d’écailles jaune clair; touffes latérales du méta- thorax mêlées de jaunâtre et de brun cannelle. Le mésothorax 486 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE présente, en dessous, deux petites taches latéropectorales jaune pale dont la postérieure est diffuse et composée seulement d’un petit nombre d’écailles; surface postcoxale noir bronzé. Abdomen noir bronzé, revêtu d’écailles de couverture brun cannelle et de courts poils gris Jaunâtre; quatrième tergite bordé d’une étroite ligne d’écailles blanches, dilatée en coins latéra- lement et formant sur la ligne médiane une tache triangulaire parfois teintée de jaunâtre. Chez les individus frais, il existe des traces plus ou moins nettes de ligne dorsale jaunâtre sur les cinquième et sixième tergites. Brosse anale trilobée, à pinceaux latéraux formés de poils égaux, et pinceau médian terminé en pointe dépassant légèrement les précédents; elle est noir bronzé, mêlée de brun cannelle, un peu éclairée de grisâtre à la base, dans sa partie médiane, et bordée latéralement de jaunâtre jusqu’au milieu environ. Ventre brun Jaunâtre mêlé de brun cannelle, avec l'extrémité du septième sternite largement bordé de jaunâtre de chaque côté. Des écailles blanc jaunâtre forment sur les pleurae des deux premiers segments une courte ligne mal définie. Hanches antérieures noir bronzé plus ou moins densément recouvertes d’une fine pubescence gris jaunâtre et largement écaillées de jaune sale dans leur moitié longitudinale externe; fémurs noir bronzé, couverts d’une fine pubescence jaunâtre et longés sur la crête supérieure par une ligne jaune; tibias concolores fortement mêlés de jaunâtre avec l’épiphyse tibiale et la crête inférieure Jaune pâle; tarses jaune roussâtre. Fémurs médians et postérieurs noir bronzé, à pubescence gris jaunâtre plus longue et plus dense inférieurement et à crête supérieure jaune; tibias médians noir bronzé, hérissés de poils gris jaunâtre et brun cannelle et mêlés en dessous d’écailles jaunâtres; éperons noirs en avant, blanc ocracé postérieurement; tarses bronzé roussâtre, longés en dessous et annelés à l’extrémité des articles de blanc ocracé. Tibias postérieurs noir, recouverts d’écailles brun cannelle, largement annelés de blanc au milieu; éperons et tarses comme aux pattes médianes, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 487 Ailes supérieures noir bronzé mêlé de brun cannelle avec les trois taches vitrées présentes et couvertes d’écailles transparentes jaunâtres plus ou moins fugaces : infracellulaire petite, linéaire ; intracellulaire environ deux fois plus longue que large; ultracel- lulaire plus haute que longue, un peu arrondie extérieurement, composée de cinq aréoles dont l’inférieure est la plus courte; espace terminal marqué entre les nervures de trois ou quatre petites taches triangulaires jaunes précédant la ligne marginale noir brun; quelques écailles jaunes indiquant, chez les individus très frais, le parcours des nervures 2 et 3. Dessous semblable, avec la côte, les bords de la cellule et le bord interne jaune pâle, et les taches internervurales plus grandes, plus claires et plus nettes qu’en dessus. Ailes inférieures transparentes à base noire; nervures fortement écrites en noir; bordure marginale assez large, noir pourpré mêlée de brun cannelle; trait discocellulaire large, oblique, finissant en pointe à l’angle inférieur de la cellule. Dessous avec la côte, les nervures I &, 1c et 5 écaillées de jaune pâle, la base et le trait discocellulaire presque entièrement brun cannelle. Franges des deux paires brun roussâtre, étroitement coupées de blanchâtre à l'extrémité de la côte des supérieures et plus largement à la base des inférieures où elles sont un peu mêlées de brun cannelle. O.— En outre d’une forme plus robuste, diffère du mâle par l'absence de pubescence gris jaunâtre sur le corps, l’épaisseur et la teinte plus vive des écailles de couverture brun cannelle. Les antennes sont presque entièrement rousses ou roux ocracé; le front porte davantage d’écailles jaunâtres et la liture antéoculaire est large et nette. Palpes blanc crème, non hérissés, avec une ligne externe brun roussâtre sur le second article; le troisième, de cette couleur, mêlée vers la pointe de quelques écailles brunes. Hanches antérieures entièrement blanc crème, ainsi que les taches latéropectorales. Mésothorax portant en dessus une fine ligne longitudinale jaune qui se continue, plus large et maculaire 488 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE sur les tergites abdominaux; brosse anale épaisse, égale, brun noiratre mêlée de brun cannelle, cette couleur dominant nettement chez les individus très frais; anneau blanc roussâtre des tibias postérieurs fortement teinté de brun cannelle à chaque extrémité; tache vitrée infracellulaire des aïles supérieures absente ou indi- quée à peine par quelques écailles jaune roussâtre; franges des ailes supérieures et inférieures dépourvues de blanc. Envergure : , 14-19 millimètres; ©, 15-22 millimètres. 2 Q Q, Environs d’Alger, ex M. Bové (1838); M’Rüirt, 80 kilo- mètres au sud de Meknès (Maroc central), 13-22-VI-1918, ex R. Benoist (1919), Coll. Museum de Paris. — 1 G, 4 Q ©, Sebdou (Département d'Oran), 15-VI-1880 et 5-VI-1881, ex D’ Codet; Lambèse (Département de Constantine), VI-1912, ex H. Powell, et V-1916, ex Sari-Amar, Coll. Ch. Oberthür. — 4 GS, 5 QQ, Maison-Carrée (Département d’Alger), 17-VI au 13-VII- 1006/1007; Sebdou (Département d'Oran), VI, ex Max Bartel; Aïn-Sefra (Département d'Oran), VI-1806, L. Bleuse, ex Coll. Morel, de Limoges, Coll. F. Le Cerf. ARMURE GÉNITALE ©. — Tegumen légèrement arqué à la partie supérieure, à faces latérales interrompues par une bande membraneuse dilatée au sommet ; expansions latérales de la partie proximale en parallélogramme très oblique et prolongées jusqu’au tube anal; elles sont séparées en dessous par une lame chitineuse impaire à bord inférieur sinué; partie distale fortement déprimée latéralement, à bord terminal abrupt et légèrement rentrant, montrant à la jonction du bord inférieur une légère trace d’expan- sion horizontale; uncus entièrement membraneux, avec une courte pointe portant un petit nombre de poils simples. Anus en tube plat étroit, saillant sous la partie distale du tegumen et fortement chitinisé. Connectits latéraux du tegumen longs et fortement dilatés au sommet. Saccus long, étroit, presque droit, à sommet étroit; cingulae longues, incurvées en arrière, décroissant régu- lièrement de largeur de la base à l’extrémité. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 489 Valves rectangulo-ovalaires, prolongées en pointe obtuse à l'extrémité du bord inférieur, moitié longitudinale supérieure de la face interne membraneuse revêtue en totalité de soies à sommet bifide en pied de biche, plus nombreux et plus gros vers la base Armure génitale mâle de Camaesphecia osmiaeformis H.-S. FIG. 132. — Ensemble de l’armure, vue de profil à gauche, après enlèvement des valves et de l’aoedeagus. T. p.=région proximale du tegumen. e.p.=explanation latérale de la région 1’. d.=région distale du tegumen. proximale du tegumen. a. Mm.=aire membraneuse divisant la face e. d.=explanation rudimentaire de la ré- latérale du tegumen. gion distale. 2. M.=z0ne membraneuse terminale pour- €. l.=connectifs latéraux du tegumen. vue de rares poils simples. C.=cingula. U.=uncus. S.=saceus. A.=anus. s.=sacculus. F1G. 133. — Valve droite, vue par la face interne. qu’au bord terminal; moitié longitudinale inférieure chitinisée et glabre, à l’exception d’une saillie oblique proximale, portant de très fortes soies à sommet bifide ou multifide, droites; quatre de 490 . LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ces soies forment dans le prolongement des précédentes un petit ilot isolé près du bord inférieur, un peu avant son milieu. Fulcrum constitué par une pièce médiane en losange irrégulier, à pointe médiane postérieure courte, reliée par une incurvation profonde aux branches latérales; celles-ci sont prolongées en avant par deux longues lames chitinisées parsemées de poils courts; membrane périphallique couverte d’aspérités très fines. Aœdeagus à base dilatée en un bulbe ovoide volumineux; corps subcylindrique un peu élargi et courbé à la base; méat très long et oblique; vesica avec deux ou trois courtes épines en arrière desquelles existe un manchon assez court de pointes membra- FIG. 134. F1G. 134. — A gauche, trois des épines de la harpe; la plus grosse, à sommet longuement bifide, se trouvait près de la base; la seconde vers le milieu et la troisième, à sommet quadrifide, à l'extrémité. Au milieu, trois des épines à sommet tri- ou quadrifide de l’ilôt isolé au-dessus du milieu du bord interne. — À droite, quelques types des soies à sommet en pied de biche de la face interne de la valve. FIG. 135. — Aoedeagus, vu de profil à gauche. — Au-dessous, son extrémité plus fortement grossie. neuses partant de saillies transversales donnant à l’ensemble l’aspect d’une herse. ARMURE GÉNITALE ©. — Pas de plaque génitale différenciée. Canal copulateur légèrement incurvé transversalement en tube légèrement élargi à la base et fortement dans sa moitié distale, ces deux parties séparées par un pli transversal; bord terminal spinuleux, prolongé en pointe de chaque côté; bursa copulatrix LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 491 globuleuse, assez petite, mince et dépourvue d’aspérités et de laminae dentatae. Huitième urite étroit, largement interrompu à la face infé- rieure où les bords forment des bourrelets peu saillants; des poils peu nombreux sont insérés sur le bord terminal et sur la partie membraneuse qui lui fait suite; cette membrane intersegmentaire __ Ov AI CN ZT FIG. 136. Armure génitale femelle de CA. osmiaeformis H.-S. FIG. 136. — Ensemble de l’armure, vue par la face ventrale. 0. p.=orifice de ponte. 0. a.=orifice d’accouplement. Ov.=valves de l’ovipositor. a. 8. 8.—=apodèmes styliformes du hui- a. S. 0v.—=apodèmes styliformes de l'ovipo- tième urite, vus par transpa- sitor, vus par transparence. rence. 2. m.=7z0one spinuleuse de la membrane C.c.—canal copulateur, vu par trans- articulaire, étendue de l'orifice parence. d’accouplement à l’ovipositor. VII.=septième urite. VIII.=huitième urite. p. t.=plaques trichophores. Fi1G. 137. — Canal copulateur, vu par la face ventrale, et montrant le pli trans- versal qui le divise au milieu de sa longueur. est entièrement couverte d’aspérités jusqu’entre les valves de l’ovipositor qui portent des poils inégaux, peu serrés. VARIATIONS. — C4. osnuaeformis est très peu variable. En aucun point de son habitat, elle ne donne naissance à des races 402 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE locales et ses variations individuelles sont insignifiantes, même dans la taille qui ne varie que d’un tiers au plus, écart très infé- rieur à celui qu’on observe chez beaucoup d’autres Aegertes. Suivant que le revêtement d’écailles roux cannelle est plus ou moins intact et plus ou moins vif, les individus tant mâles que femelles paraissent sombres ou clairs, sans qu’il y ait correspon- dance dans le développement des lignes ou dessins blancs. L’aire vitrée ultracellulaire est souvent étroite, plus haute que large, tantôt aussi large que haute dans un sexe comme dans l’autre; parfois, chez les femelles de petite taille, elle ne compte que quatre aréoles, la cinquième étant obsolète. Parallèlement à la coloration foncière, les antennes passent du noir au brun foncé chez les mâles et du brun cannelle au jaune d’ocre dans les femelles. La bordure blanche du quatrième tergite et son point blanc médian, ainsi que les taches latérales du second marquent une tendance à se réduire chez quelques individus ; elles manquent en partie sur ceux qui ont volé; il en est de même de la ligne dorsale claire des femelles, qui n’existe que bien rarement entière, et des écailles blanches superficielles du front qui disparaissent presque complètement chez les femelles avant butiné. J'ajouterai encore que, dans les mâles frais éclos, le pinceau médian de la brosse anale dépasse, en formant une courte pointe, les deux pinceaux latéraux et qu’une femelle particulièrement obscure, de Lambèse, porte sur les trois derniers sternites une légère indication de ligne médiane roussatre. Les individus décrits par M. Ch. Oberthür sous les noms de Sesia floricola et Sesia Agnes sont un mâle et une femelle de grande taille dont la différence d’aspect, très marquée, est due à ce que le premier est passablement usé par le vol, tandis que la seconde, d’une grande fraîcheur et tout à fait intacte, a conservé un coloris très vif. PREMIERS ÉTATS. —— Inconnus à l’exception de l’æwf. Celui-ci est brunâtre terne, plus foncé au pôle micropylaire et couvert LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 493 d’une réticulation hexagonale assez régulière et fortement mar- quée; une rangée de petits poils courbés entoure la zone micro- pylaire et s’insère sur les côtes de la réticulation de cette partie de l’œuf. Longueur : 0,75 millimètre; largeur : 0,3 millimètre; épaisseur : O,1 millimètre. CHOROLOGIE. — La distribution géographique de cette espèce est demeurée jusqu'ici des plus incertaines, exception faite pour la Sicile, d’où elle fut décrite, et l’Italie méridionale. O. Staudinger, en 1856 (1), ne lui attribuait comme habitat certain que la Sicile, et en 1871 (2) aucun autre lieu ne s’ajoutait au précédent. Plus récemment le D' A. Spüler (3), utilisant les travaux des auteurs italiens sur la Faune de leur pays, y ajoute l'Italie méridionale et centrale, puis la Corse, d’où Kollmor- gen (4) rapporta un exemplaire capturé aux environs de Boni- facio par le Commandant Ch. Ferton. Malgré qu’il émette l’hypothèse qu’elles appartiennent à la même espèce, Max Bartel (5) se donne beaucoup de mal pour différencier, par des caractères 1llusoires et uniquement dus à l’état de conservation ou à l’intensité de la coloration générale, Agnes et floricola. Non seulement 1l les traite en espèces distinctes, mais 1l place la première entre empriformis et astatiformis, la seconde beaucoup plus loin après Lamburi et avant doleriformis, et aucune des deux au voisinage d’oswiaeformis avec qui elles sont pourtant identiques. Cette erreur s'explique d’autant moins que Bartel vendait, sous les noms de fortcola et d’Agnes, des exemplaires algériens ne montrant, avec les osmzaeformis de Sicile également cédés par lui, qu’une différence de prix, parfaitement sensible, 1l est vrai. (1) Beytrage zur bekannten Sesien-Arten Europas, etc., in Stettiner Entomo- logische Zeitung, p. 287 (1856). (2) Catalog. der Lepidotteren des Europæischen Faunengebiets, p. 42 (1871). (3) Die Schmetterlinge Europas, T. II (suppt), p. 496 (1912). (4) Zris, XII, p. 324 (1900). (5) Les Macrolépidoptères du Globe (Seitz) [Edit. franç.], II, p. 406 (1912). 404 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Naturellement, l'Algérie ne figure pas parmi les localités qu’il attribue, dans « Seitz », à osmtaeformis; 1l se borne à reproduire les renseignements de Spüler, introduisant seulement un peut-être justifié pour la Dalmatie, mais omettant par contre la Corse, on ne sait trop pourquoi. En fait, l’Italie et la Corse ne représentent que des prolonge- ments de l’aire de cette espèce, où elle atteint les limites septen- trionale et orientale de son extension ; mais son véritable habitat, c’est la Barbarie dont elle constitue l’une des formes les plus FIG. 138. — © = Distribution en Barbarie de Chamaesphecia osmiaeformis H.-S. caractéristiques, et qu’elle peuple sans interruption et sans modi- fiuation du Tell aux chaînes sahariennes du Grand Atlas, et Jus- qu’au Maroc atlantique. C’est du reste en Algérie qu’elle fut capturée la première fois tout comme Aymenopteriformis et même aerifrons,; une femelle mutilée, mais bien reconnaissable encore, figure dans les collec- tions du Museum de Paris, parmi les individus déterminés /ex- thrediniformis Esp. (!) par Lucas (1) qui l’avait signalée comme (1) Exploration scientifique de l'Algérie, Entomologie, p. 367 (1849). LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 495 prise par lui-même aux environs d’Hippone, tandis que la paillette d’entrée dont elle est pourvue établit qu’elle a été envoyée, des environs d’Alger au Museum, par M. Bové en 1838! AFFINITÉS. — [La seule espèce paléarctique avec laquelle osmiaeformis H. S. présente une affinité certaine est C. s/elidi- forms Frr., répandue depuis la Sibérie méridionale orientale, la Transcaucasie, l’Anatolie et l’Europe centrale méridionale jusqu’au littoral atlantique français, mais qui manque en Ibérie et dans les Iles Thyrréniennes. Elie porte aussi dans les deux sexes un seul anneau blanc dilaté au milieu du quatrième tergite, mais diffère d’oswtaeformis par l’absence de teinte roux cannelle, le front noir bronzé uniforme, les palpes noirs longés de jaune, en dessus, chez le mâle, jaune ocracé plus ou moins mêlés de noir chez la femelle, les antennes noires tachées de blanc en dessus, avant le sommet, le dernier sternite jaune chez le mâle, la brosse anale bordée latéralement à la base de jaune (G°) ou de blanc (Q ), le trait discocellulaire des ailes supérieures et inférieures moins large, les aires vitrées notablement plus grandes, la ligne mar- ginale des inférieures plus étroite et les franges moins longues. MŒURS. — Rare et localisée, cette espèce paraît affectionner les lieux incultes et ensoleillés, à végétation maigre et broussail- leuse; c’est dans de tels habitats que Zeller l’a trouvée en Sicile et les endroits où M. H. Powell l’a capturée, aux environs de Lambèse, présentent le même caractère, À Maison-Carrée, elle ne fréquentait, sur le Plateau de Belfort, qu’une petite friche accidentée, exposée au midi, abritée des vents par un bois d’Eucalyptus et des haies d’Opuntia Ficus-indica, parsemée de touffes de lentisques, aux environs desquels se déve- loppait une flore herbacée assez peu dense, mais riche et variée : Orchidées, Liliacées, Euphorbes, Rumex, Composées, Ombelli- fères, Légumineuses, Graminées, etc., etc. L'endroit où le com- mandant Ch. Ferton a capturé, à Bonifacio, l’exemplaire de cette Aegerie qu’il a donné à Kollmorgen et que celui-ci a signalé dans 496 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE l’Zris, a la plus grande analogie avec la localité que je viens de décrire et où J'ai pris tous mes individus en 1906 et 1007. À l'exception d’un seul, empêtré dans une toile d’Araignée, mais encore vivant, les mâles que J'ai vus butinaient au soleil, dans la matinée, sur les fleurs de Composées et d’'Ombellifères : Rhapunticum acaule, Chrysanthemum luteum, Galactites tomen- tosa, etc. Leur petite taille et la faible longueur de leur trompe ne leur permettant pas d’atteindre le fond de certaines corolles un peu profondes, ces insectes s’y engagent plus ou moins et les plus petits individus disparaissent parfois entièrement. Une femelle était posée sur un capitule desséché d’A/ractilis gummifera; une autre, fraîche éclose, grimpait dans les hautes herbes, sous un Pistacia lentiscus; une troisième, enfin, s’est envolée au moment où je la mettais en flacon; elle venait, elle aussi, d’éclore et marchait lentement à l’ombre, sur une vieille souche de Lentisque. En butinant et au vol, le mâle étale complètement en éventail sa brosse anale, sur le milieu de laquelle se détache nettement le pinceau médian dont l’extrémité fait légèrement saillie; celle de la femelle, à son maximum d’épanouissement, forme une touffe un peu divergente fortement déprimée en coin dans son milieu. L'apparition de C. osmiaeformis est de courte durée et ne dépasse guère quinze jours à trois semaines. Son vol est extrêé- mement rapide, mais, posée, ses allures sont lentes et lourdes et sa marche hésitante. Le plus souvent, elle demeure immobile, à plat sur son support et, lorsqu’elle est effrayée, part brusquement sans qu'aucun mouvement ait précédé son élan. Des deux femelles que j'avais mises en tubes pour obtenir des pontes, une seule a déposé quelques œufs le long du verre, et aucun de ceux-ci n’est éclos. Je m’abstiendrai de toute hypothèse sur la nourriture des chenilles de cette espèce et noterai seulement que ses plus proches congénères vivent aux dépens des racines d’Euphorbiacées. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 497 MIMÉTISME. — Vivante et au soleil, C. osmuaeformis paraît d’une teinte rougeàtre beaucoup plus vive que morte et desséchée. Les fins et longs poils du thorax, les petites crêtes latérales que forment sur les pleurae les écailles marginales des segments, ajoutés à l’uniformité de la coloration et à la brièveté des formes, donnent à cette Aegerie un faciès épais, trapu, caractéristique et qui rappelle assez bien celui des Hyménoptères mellifères dont Herrich-Schaeffer lui a donné le nom. Sans être frappante et sans constituer un mimétisme réellement défini, la ressemblance est assez approchée, surtout chez les indi- vidus au vol ou butinant enfoncés dans les corolles, pour être notée. Chamaesphecia leucomelaena Z. (PI. CCCXXI, fie. 4660 HE 407010 PIC CCXX II ES, He 4682710); Sesia leucomelæna Zeller (C.), sis, p. 12 (1847). Sesia therevæformis Lederer (J.), Verhandlungen der Zoologisch-Bota- nischen Gesellschafft in Wien, p. 83 (1852). ?2Chameæesphecia leucomelæna Bartel (Max), in Seitz : Les Macroléhidop- reset love (Edit tiranc.); M p 4er, Plecr LAN or): Chamaæsphecia leucomelæna Z., À. Spüler, Die Schmetterlinge Europas, Mbps, Ple7o ie 4 (1012). Mon nr otdAnatohe ex Coll Zeller, m Coll Eeech|, Coll: du British Museum. Œ. — Vertex noir un peu mêlé de jaune; front blanc pur; palpes blancs avec une ligne longitudinale externe noire sur les second et troisième articles; trompe noir brunàtre; plaque Jugu- laire et poils péricéphaliques blancs; nuque Jaune; antennes noires à reflet bronzé ou pourpré; yeux noir brunâtre; ocelles jaune pâle. Collier noir bleu brillant. Mésothorax noir bronzé avec une fine ligne médiane blanche; ptérygodes concolores étroitement écaillés 32 498 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE de jaune au bord interne; taches latéropectoraies réunies en une macule allongée, jaune pale. Métathorax noir bronzé avec une petite tache médiane et les touffes latérales blanches; surface postcoxale noire à pubescence longue, blanche. Abdomen noir bronzé ou pourpré, longé par une fine ligne médiane blanche interrompue au bord de chaque segment; qua- trième tergite bordé de blanc; brosse anale longue et étroite, noir bronzé, avec quelques poils blancs de chaque côté à la base. Ventre noir bronzé, un peu plus clair qu’en dessus et parsemé plus ou moins densément d’écailles blanc jaunâtre; dernier sternite largement écaillé de blanc de chaque côté. Les pleurae de chaque segment portent en outre quelques écailles blanches groupées près de l’articulation et formant de chaque côté une ligne ponctuée peu apparente. Ailes supérieures noir bronzé ou pourpré, avec les taches vitrées très développées. : infracellulaire atteignant le trait discocellu- laire; ultracellulaire carrée, à bords rectilignes, formée de cinq aréoles égales; espace terminal faiblement éclairé de blanchâtre entre les nervures 4 à 7; trait discocellulaire portant une légère saillie au mieu du bord interne et quelques écailles blanchatres au bord externe; bordure marginale noire. Dessous avec la côte, les nervures et le bord interne blanc sale et des taches triangu- laires bien définies de même couleur sur l’espace terminal entre les nervures 4 à 8. Franges gris bronzé. Ailes inférieures transparentes, avec des poils blancs à la base et les nervures finement écrites en noir, à l’exception de la ner- vure 1 c quiest blanche dans les quatre cinquièmes de sa longueur ; bordure marginale étroite, noir bronzé; trait discocellulaire conco- lore, très fin, finissant en pointe à la nervure 6. Dessous semblable à nervures parsemées d’écailles blanchâtres. Franges gris bronzé à sommet blanchâtre de l’apex à 1 6, et blanc pur le long du bord abdominal. Hanches antérieures blanc pur; fémurs noir bronzé, ainsi que les tibias en dessus, dessous et apophyse tibiale blanc jaunûtre; LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 499 tarses bronzés. Fémurs médians et postérieurs noir bronzé pourpré, frangés inférieurement de fins poils blancs; tibias médians noir pourpré avec une large tache blanche arrêtée avant l’extrémité, sur la partie supérieure de la face externe; éperons blancs; tarses bronzés à premier article écaillé de blanc en dessous; tibias pos- térieurs noir bronzé; tarses bronzés, indistinctement annelés de clair à l’extrémité de chaque article et avec le premier écaillé de blanc en dessous. Q.— Diffère du mâle par les taches vitrées plus petites, l’infra- cellulaire très étroite et parfois réduite à un trait mince, ultracel- lulaire arrondie extérieurement, pas plus large que l’espace ter- minal avec les aréoles extrêmes et surtout l’inférieure petites; l’écaillure noire recouvre la fourche des nervures 7 et 8. Abdomen avec une seconde bordure blanche au sixième tergite; brosse anale noire portant seulement quelques poils jaunes extérieure- ment à la base des pinceaux latéraux. | 2 SO, Sebdou (Département d'Oran), 6 et 24-VI-1880, ex D’ Codet; 3 SO, 2 Q Q, Lambèse (Département de Constantine), \'I-1014, ex Sari-Amar, Coil. Ch. Oberthür. — 2 So, Maison- Carrée (Département d'Alger), VI-1906; 1 &, 1Q, Rouïiba Glser) VIS rc; Tebessa (Département de Constantine), AVI 1006 ex Commandant C: Ferton; 1 ©, « Algéne »,.ex Coll Austaut Coll F/1Ee Cerf. ARMURE GÉNITALE O. — Tegumen à bord supérieur convexe à faces latérales concaves divisées par une aire membraneuse ova- laire très large et oblique; partie proximale large à bord inférieur largement explané en lame allongée jusqu’au bord inférieur de la partie distale; celle-ci apparaît comme une demi-couronne à bord inférieur brièvement dilaté et couvert de longues soies à sommet en pied de biche qui se continuent sur l’uncus, digiti- forme, membraneux à pointe mousse; connectifs latéraux du tegumen longs, étroits, un peu courbés en S, très élargis à leur sommet. Anus libre, en tube long, plat, membraneux à la partie 500 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE supérieure et chitinisé inférieurement. Valves en trapèze allongé terminées en pointe obtuse; bord inférieur un peu convexe avant le milieu et légèrement incurvé au delà; face interne membraneuse sur plus de sa moitié longitudinale supérieure jusqu’à la pointe; toute cette région couverte de soies à sommet en pied de biche, très serrées, plus grosses et devenant complètement droites vers la base; ce revêtement envahit la partie distale de la région chiti- nisée dont le centre porte quatre ou cinq poils simples, espacés FIG. 130. Armure génitale mâle de Chamaesphecia leucomelaena Z. FIG. 139. — Ensemble de l’armure, vue de profil à gauche, après ablation des valves et de l’aoedeagus. T. p.=région proximale du tegumen. e. p.=explanation latérale de la région proximale du tegumen. l'. d.=région distale du tegumen. L i connectifs latéraux du tegumen. ü. M.=aire membraneuse divisant la face C — latérale du tegumen. S.=saccus. z. m.=z0one membraneuse terminale. s.=sacculus. U.-uncus. C.=cingula. A.=anus. FIG. 140. — Valve droite, vue par la face interne. irrégulièrement. Harpe en léger épaississement oblique, arrêtée au dessus du milieu du bord inférieur, un peu plus saillante vers le sommet qui se dilate en un lobe redressé verticalement ; elle porte de très fortes épines, à sommet bifide et disposées sur plu- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 501 sieurs rangs à la base qui deviennent graduellement aiguës, puis aplaties et alignées sur un rang avant la courbure antéterminale qui est inerme; elles se retrouvent plus courtes, plus plates et disposées en éventail sur le pourtour du lobe terminal. Saccus en F1G. 141. — En haut, différents types d’épines distribuées sur le bord de la harpe, placées dans l’ordre où elles se succèdent, de la base (à gauche) à l'extrémité du lobe terminal (à droite). — Au-dessous, quelques-unes des soies à sommet en pied de biche revêtant la face interne de la valve et de l’uncus. F1G. 142. — Aoedeagus, vu de profil à gauche. — En dessous, son extrémité plus fortement grossie, avec la vesica dévaginée et montrant son armure de dents chitineuses. FIG. 143. — Différents types de dents chitineuses armant la vesica de CX. leucomelaena Z. gouttière hémicylindrique très long, tronqué droit au sommet; cingulae courtes, étroites, incurvées, à sommet arrondi. Fulcrum 502 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE en lame trapézoïdale large, à bord antérieur largement saillant et diffus; branches latérales antérieures larges, triangulaires à som- met peu aigu; lames postérieures longues, étroites avec des poils très courts implantés sur des tubercules chitineux et dont quelques- uns se prolongent sur la membrane périphallique; celle-ci est très finement granuleuse. Aœdeagus à bulbe basal, droit inférieu- rement, convexe et partiellement membraneux en dessus; corps cylindrique, long et très grêle, un peu élargi à la base et au sommet; méat long et oblique; vesica pourvue de pointes spini- formes transparentes et de nombreuses dents chitinisées très fortes, un peu hamuliformes, disposées à peu près en six rangées longitudinales. ARMURE GÉNITALE ©. — Pas de plaque génitale différenciée. Canal copulateur long et cylindrique, un peu rétréci au milieu, avec un renflement ovale, déprimé obliquement en dessous, suivi d’une petite aire amincie, presque membraneuse, précédant l’éva- sement terminal; celui-ci est étroit et forme un vestibule ovalaire dû à la profonde incurvation du bord distal dont les côtés se continuent perpendiculairement en deux fortes lames un peu convergentes au sommet; à la base du canal copulateur et le continuant directement après l’abouchage du ductus seminalis se trouve un tube membraneux un peu plus large, assez court, forte- ment plissé en zig-zag. Bursa copulatrix globuleuse, membraneuse, inerme, dépourvue de laminae dentatae. Huitième urite aussi long que large, à bande membraneuse de la face ventrale étroite, limitée latéralement par deux bourrelets très fins à la partie proximale; son bord distal porte de chaque côté, en dessous, sept à huit poils marginaux assez longs et un petit nombre d’autres plus petits sont épars en avant des précédents Membranes articulaires du septième au huitième et du huitième au dernier segment entière- ment couvertes de fines granulations et de spinules. Ovipositor à valves irrégulièrement chitinisées, parsemées de poils inégaux. Plaques trichophores, libres sur les pleurae, en ovale allongé, courbe, à sommet étroit. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 503 PREMIERS ÉTATS inconnus à l’exception de l’œuf. Œuf : noir de poix, ellipsoïdal, à pôle micropylaire brièvement tronqué; face supérieure plane ou subconvexe, face inférieure un FIG. 145. Armure génitale femelle de CX. Zeucomelaena Z. FIG. 144. — Ensemble de l’armure, vue par la face ventrale. 0.p.=orifice de ponte. 0. «.=orifice d'accouplement. Ov.=valves de l’ovipositor. C.c.=canal copulateur, vu par trans- «. S. 0v.=apodèmes styliformes de l’ovipo- parence. sitor, vus par transparence. &. ss. S.—=apodèmes styliformes du hui- 2. s.=zone spinuleuse étendue sur la tième urite, vus par transpa- membrane articulaire. du sep- rence. tième urite à l’ovipositor. VII.-=septième urite. VIII.=huitième urite. FiG. 145. — Canal copulateur, vu par la face ventrale. ; ne . ne peu concave; surface couverte d’une réticulation hexagonale irré- oulière. Longueur : 0,7 millimètre; largeur : © millimètre ; 5 5 / ) 5 > épaisseur : 0,2 millimètre environ. 504 | LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE MŒURS. -— Les deux seuls individus de cette espèce que j’ai capturés à Maison-Carrée étaient posés au soleil sur des brin- dilles sèches, dans une clairière à végétation herbacée assez maigre, au milieu d’un petit bois d’Eucalyptus. D'après un auteur allemand, la chenille de cette espèce vivrait dans la racine d’une Euphorbe (Æ. cyparissias); quoique ces plantes fussent nom- breuses et variées dans la localité précitée, elles ne m’ont fourni aucune espèce d’Aegertidae. AFFINITÉS. — De toutes les petites CAamaesphecia noires à anneaux blancs, si difficiles à distinguer les unes des autres, c’est de C. afhnis Ster, et C. mysiniformis Rbr, que cette espèce se rapproche le plus. Des deux, elle se distingue par sa forme plus élancée, le développement du blanc au front, aux hanches anté- rieures et surtout par son aire vitrée ultracellulaire toujours quin- tifide, plus large que l’espace terminal, dont les aréoles, subégales chez le mâle, donnent à cette tache un aspect quadrangulaire caractéristique, et par l’existence d’un seul anneau blanc à l’abdo- men dans le même sexe. CHOROLOGIE. — N'est connue en Barbarie que du Tell algérien et du versant septentrional de l’Aurès, aux confins des Hauts- Plateaux du Département de Constantine, mais y est probable- ment plus largement répandue. Sa distribution embrasse, d’après Max Bartel, outre l’Algérie, « l’Argovie, la Carinthie, la Hongrie, la Dalmatie, l’Italie cen- trale, la Sicile, l’ Andalousie, la Grèce, la Roumélie, la Turquie et le nord de l’Asie mineure ». Il est probable que cette distri- bution devra être réduite, car Bartel attribue deux bordures blanches à l’abdomen aux « segments 4 et 6 », ce qui est inexact quant à lezcomelaena vera. La cause de cette erreur est due à Zeller lui-même qui, après avoir décrit son espèce sur deux exem- plaires, capturés par Mann en Asie mineure, dans l’/s25, I, 1847, revient sur cette détermination, séparant de leucomelaena comme variété la femelle qu’il avait précédemment rattachée spécifique- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 505 ment au mâle type, et rapportant à /eucomelaenx des individus pris par lui-même en Sicile, aux environs de Syracuse, bien qu’ils fussent pourvus d’une seconde bordure blanche au sixième tergite, alors que le type original d’Anatolie n’en avait qu’une au qua- trième. Les motifs qu’invoque Zeller pour corriger sa description première ne sont pas valables et son type original, que J'ai vu à Londres, au British Museum, ne laisse aucun doute à cet égard. Les individus à deux anneaux blancs constituent une forme distincte et constante dont j'ai pris une petite série en Corse et que FIG. 146. — © — Distribution en Barbarie de Chamaesphecia leucomelaena À. je possède aussi de la France méridionale (Anduze, Gard), d’où on n’a Jamais signalé lezcomelaena. La fixation actuelle à deux anneaux blancs comme caractère de leucomelaena est d’autant plus surprenante que Lederer a décrit, en 1852, une Sesza fherevae- formis ayant, entre autres particularités, celle de n’avoir que le quatrième tergcite bordé de blanc, qu’on a, dès l’origine, syno- nymiée avec Juste raison et qui devrait être revalidée, si réelle- ment leucomelaena en possédait deux. Quant à celle qui présente ce caractère et à laquelle 1l y a lieu de faire une place dans la 50Û LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Systématique, Je la nomme : Chamaesphecia cyrnea n. sp. (an leucomelaena Z. var.?), en lui assignant les caractères différentiels suivants par comparaison avec l'espèce de Zeller : d.— Front un peu plus largement bronzé; milieu de la plaque Jugulaire et bord interne des hanches antérieures plus ou moins légèrement teintés de grisâtre; quatrième et sixième tergites abdo- minaux bordés de blanc; trait discocellulaire des ailes supérieures plus large; tache vitrée infracellulaire plus courte, ultracellulaire pas plus large que l’espace terminal et arrondie extérieurement. Q. — Semblable à celle de leucomelaena, mais à tache vitrée ultracellulaire plus petite, souvent trifide, et antennes tachées de blanc plus ou moins distinctement avant l’extrémité. Envergure : ©, 13-17 millimètres; ©, 14-18,5 millimètres. Types : 15 SO, 5 Q ©, Rogliano, Coggia, Solenzara, Pont-du- Travo, Biguglia, Erbalunga, Ghisonnaccia (Corse), VI-VIT- 1013, Coll. F. Ee Cerf. VARIATIONS. — En outre de la taille, C. leucomelaena varie un peu dans les détails de la coloration. Les individus d’Asie mineure ont souvent le semis d’écailles claires internervural de l’espace terminal très réduit et une légère indication de tache médiane blanc jaunâtre au bord externe du trait discocellulaire, alors que chez les exemplaires barbaresques toujours les traits internervuraux sont bien nets et dominent parfois le noir. La ligne dorsale maculaire est remarquablement nette et d’un blanc pur chez un CG de Lambèse et un de ceux que j’ai pris à Maison-Carrée. Un mâle de Sicile, reçu de la firme O. Staudinger et A. Bang- Haas, a l’aire vitrée ultracellulaire plus courte que les individus algériens et pas plus large que l’espace terminal. La forme cyrxea, d'aspect plus lourd et plus sombre que le type, est dépourvue de traits clairs sur l’espace terminal en dessus et la ligne dorsale de l’abdomen, plus fine et continue, est net- tement jaunatre. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 507 NOTE. — Le © figuré sous le n° 4660 de la PI. CCCXXIT vient de Lambèse et non de Maison-Carrée, comme il a été indiqué par erreur dans l’explication des Planches p. 12, fasc. XI. Lors de l’envoi à M. Culot des specimens à figurer, Je l’ai substitué au mien parce qu'avec une taille plus grande, il présentait, avec plus de netteté, les caractères spécifiques de l’espèce de Zeller. Chamaesphecia Powelli n. sp. (PI CCCXXI, fig. 4664). Chameæsphecia Powelli Le Cerf (Fd), Etudes de Lépidoptérologie com- parée, XI [Planches], p. 15, fig. cit. (1916). Q.-— Vertex noir bleu, nuque jaune d’œuf; front noir bronzé avec une plaque médiane d’écailles jaunes à la partie supérieure; palpes blancs teintés de Jaune à l’extrémité de la face externe du second article dont la crête supérieure se termine par quelques écailles noires; troisième article longé extérieurement par une ligne noire; trompe noire; plaque jugulaire légèrement tachée de gris au milieu; poils péricéphaliques jaune d’œuf; antennes noir bleu, à premier article jaune en dessous; yeux brun noir; ocelles incolores. Collier noir bleu brillant. Mésothorax noir bronzé, avec une fine ligne médiane et le bord interne des ptérygodes jaunes; une seule tache latéropectorale, antérieure, petite, arrondie, jaune d’œuf. Métathorax noir bronzé, à touffes latérales concolores et portant au milieu une plaque d’écailles jaune d’œuf faisant suite à une plus petite de même couleur couvrant le sommet du mésoscutellum et précédant une autre semblable, coupant le milieu du premier tergite abdominal; l’ensemble de ces trois taches formant une macule divisée par les sutures. Surface postcoxale mêlée d’écailles et de poils blancs. Abdomen noir bronzé avec les deuxième, quatrième et sixième tergites bordés de blanc; la bordure du quatrième tergite est 508 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE largement dilatée sur les pleurae. Des écailles jaune clair forment sur le milieu du dos une ligne interrompue au bord des tergites. Brosse anale concolore, assez longue, parsemée au milieu de rares poils Jaunes, dans le prolongement de la ligne dorsale, et bordée latéralement, à la base, d’étroits pinceaux blancs. Pleurae du premier segment blanches. Ventre noir bronzé avec le premier sternite largement écaillé de blanc au milieu, et l’extrémité du dernier de même couleur. Aïles supérieures noir bronzé pourpré, portant deux taches vitrées : intracellulaire courte, à peine deux fois aussi longue que large ; ultracellulaire petite, arrondie, composée de quatre aréoles dont les deux extrêmes sont un peu plus courtes que les médianes; quelques écailles jaunes forment entre les nervures, sur l’espace terminal, trois petites taches dont la seule bien visible est celle qui se trouve entre les nervures 6 et 7. Dessous semblable, avec la côte, les nervures principales et le bord interne jaune pâle et l’espace terminal strié de même couleur entre les nervures 3 à 8. Franges bronzé luisant. Aïles inférieures transparentes, avec la base, les nervures et la bordure marginale noir bronzé pourpré; trait discocellulaire con- colore et prolongé en pointe jusqu’à l’angle inférieur de la cellule. Dessous semblable à côte et nervure 5 écaillées de jaune. Franges bronzé luisant, coupées de blanc à la base du bord interne. Hanches antérieures noir bronzé, bordées de blanc dans leur moitié longitudinale externe; fémurs, tibias en dessus et tarses noir bronzé; dessous des tibias et apophyses tibiales jaune d’œuf, Hanches et fémurs médians et postérieurs noir bronzé; tibias médians noir bronzé avec quelques poils jaunes au sommet en dessus ; tibias postérieurs noir bronzé, écaillés de blanc sur toute leur moitié proximale externe et terminés en dessus par quelques poils jaunes; aux deux paires, éperons blanchâtres et tarses noir bronzé à face interne grisûtre. Envergure : 15,5 millimètres. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 509 Type : 1 ©, Lambèse (Département de Constantine), VI-1072, ex Harold Powell, Coll. Ch. Oberthür. MALE et PREMIERS ÉTATS inconnus. CARACTÈRES SEXUELS non étudiés. AFFINITÉS. — Etroitement apparentée à C4. 2cra n. sp. et Ch. aerifrons Z. d’une part, à Ch. maurusia (Püng.) Bart. de l’autre, elle se distingue de celle-ci par les caractères que J’ai indiqués ailleurs. FIG. 147. — ©@ = Distribution en Barbarie de Camaesphecia Powelli n. Sp. Outre la taille, elle se différencie de #2cra par le front taché de jaune, la présence de trois anneaux blancs à l’abdomen, la tache jaune posthoracique et la ligne médiane abdominale, la coloration blanche du premier et du dernier sternite, l’absence de taches latéropectorales et la division en quatre aréoles de l’aire vitrée ultraceliulaire. La tache frontale suffit à la séparer à priori d’aerifrons var. sardoa Stgr., à laquelle elle ressemble beaucoup et qui a, comme elle, trois anneaux blancs à l’abdomen, mais dont les sternites 510 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE sont uniformément noir bronzé, la tache vitrée ultracellulaire plus grande et seulement trifide et la ligne marginale des ailes infé- rieures bien plus étroite. La forme de C4. Powell: est aussi plus épaisse dans l’ensemble et les ailes plus larges que chez aertfrons. CHOROLOGIE. — Sans doute limitée au versant septentrional du Massif de l’Aurès, dans le Département de Constantine. MŒURS. — Capturée en même temps que C. #2cra et quelques autres espèces, dans une clairière herbue d’un vallonnement boisé sur la route de Sgag. Chamaesphecia aerifrons Z. (PI CCCXXI, fe. 4665, O'; fig. 4666, © }). Sesia ærifrons Zeller (C.), Zsis, p. 415 (1847). Chamaæsphecia ærifrons, Spüler (D A.), Die Schmetterlinge Europas, Bd Il, p'S10 Tai 70 fig 38 (1072): ? Sesia meriæformis Rambur (D° P.), 'aune des Lépidoptères de l'Anda- lousie, p. ? (18309) [part.]. Ibid., Boisduval (D' A. D.), Species général des Lépidoptères, Hétéro- cères, l, p.423 01874) [parc Ibid, Ghiliani (V.), Ælenco delle Specie di Lepidotteri riconosciute esistenti negli Stati sardi, p. 20 (1852). Sesia muscæformis Bellier (J. B. E.), Annales de la Société entomolo- gique de l‘rance, p. 679 (1860) [part.]. TvPes : Cotet OO de Syracuse [ex Coll Zellée| Coll du British Museum. g. — Vertex noir bleu; front uniformément bronzé; palpes blancs, teintés de jaunâtre vers l’extrémité, avec une ligne longi- tudinale noire sur le dessus et l’extrémité externe du second article et sur le troisième; trompe noirâtre; plaque jugulaire bronzée au milieu, blanche latéralement; poils péricéphaliques et nuque jaune d’œuf; antennes noir bronzé un peu pourpré; yeux brun noir; ocelles opalins ou rose rubis pâle. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 511 Collier noir bleu brillant ; mésothorax noir bronzé avec une fine ligne médiane —— très fugace — et le bord interne des ptérygodes Jaune d’œuf ; taches latéropectorales réunies en une seule macule Jaune d’œuf, allongée; métathorax concolore, marqué au milieu d’une petite tache jaune et à touffes latérales bronzées, fortement mêlées de blanchâtre; surface postcoxale noire, revêtue de fins poils blancs dans sa partie proximale et écaillée de blanc pur dans sa moitié inférieure. Abdomen noir bronzé, avec les quatrième et sixième tergites, bordés de blanc; brosse anale étroite, allongée, noir bronzé, bordée latéralement par d’étroits pinceaux blanc jaunâtre. Ventre noir bronzé un peu plus clair qu’en dessus, parsemé de rares écailles blanches souvent absentes; dernier sternite un peu blanchâtre à la base et largement de chaque côté à l’extrémité. Ailes supérieures noir bronzé avec les taches vitrées moyen- nement développées : infracellulaire étroite et longue, n’atteignant pas le trait discocellulaire; ultracellulaire petite, ovale ou arron- die, composée de trois aréoles subégales ; trait discocellulaire plus foncé que le fond, large, portant, sur le milieu de son bord externe, quelques écailles blanc jaunâtre à peine visibles; espace terminal parsemé, entre les nervures, d’écailles blanc jaunàtre formant de petites taches triangulaires confuses; bordure marginale noir bronzé. En dessous, la côte, les nervures principales et le bord interne sont blanc jaunâtre et un semis plus dense qu’en dessus d’écailles de cette couleur couvre l’espace terminal au-dessous de la nervure 8. Franges bronzé grisâtre. Ailes inférieures transparentes, avec une étroite bordure mar- ginale et les nervures noir bronzé, à l’exception de la nervure 5 qui est jaune pâle; trait discocellulaire petit, étroit, plus ou moins distinctement prolongé jusqu’à l’angle inférieur de la cellule. Dessous semblable avec la côte, la bordure marginale et les nervures blanc jaunâtre. Franges gris bronzé, plus pâles à l’extré- mité et coupées de blanc à la base du bord abdominal. Hanches antérieures blanches à bord interne bronzé; fémurs LT2 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE bronzés extérieurement, blancs sur la face interne; tibias bronzés en dessus, blanchâtres en dessous et à la face interne. Fémurs médians et postérieurs bronzés en dehors, blanchâtres du côté interne; tibias médians noir bronzé en dehors, avec la moitié basale et les éperons blanc pur, et la face interne blanc grisatre; tibias postérieurs blancs de part et d’autre, jusqu’au delà de la première paire d’éperons, noir bronzé dans leur partie distale, avec des poils blancs à l’extrémité; la crête inférieure est longée par une ligne noir bronzé, atténuée à la base et interrompue au milieu ; éperons blancs; tarses des trois paires bronzés extérieurement, blanchâtres en dessous et sur la face interne. Q.— Diffère du mâle par l’absence de blanc au dernier sternite abdominal et à la brosse anale, la disparition, aux ailes supé- rieures, de la tache vitrée infracellulaire, la réduction de l’intra- et de l’extracellulaire, ainsi que des parties blanches aux tibias de toutes les pattes, l’extension, aux hanches antérieures, du noir bronzé qui occupe plus de place que le blanc. Envergure : , 11,5-20 millimètres; ©, 11-19 millimètres. 1 ©, Sebdou (Département d'Oran), 8-VI-1880, ex D' Codet, Coll. Ch. Oberthür. — 2 SO, 1 ©, Hammam-bou-Hadjar (Dépar- tement d'Oran), 24-IV-1910, ex F. D. Morice; 1 Q, El-Biar, près Allser, 8-Ver8097, ex EF Holl Coll Fe lCer NOTE. -— Aucun de ces exemplaires algériens n’étant en assez bon état pour être figuré, j'ai remis à M. J. Culot, en vue de la figuration, un couple capturé aux lisières de la Forêt de Car- nelle (S.-et-O.) par moi-même et ne différant que par la taille, un peu plus grande du ©, des individus barbaresques. ARMURE GÉNITALE Œ. — Tegumen régulièrement courbé à la partie supérieure; faces latérales excavées, divisées par une aire membraneuse très vaste, arrondie ou ovalaire; partie proximale incurvée au-dessus de la base des connectifs latéraux de l’uncus, à bord inférieur dilaté en une longue explanation, assez étroite et LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 512 reliée à la partie distale qui se présente comme un demi-anneau chitineux, pourvu, au bord latéral inférieur, de rares soies à som- met en pied de biche, se continuant avec un peu plus de densité jusqu’au sommet de l’uncus. Celui-ci, entièrement membraneux, F1G. 148. Armure génitale mâle de CAamaesphecia aerifrons Z. F1G. 148. — Ensemble de l’armure, vue de profil à gauche, après enlèvement des valves et de l’aoedeagus. T. p.=région proximale du tegumen. e.p.=explanation latérale de la région T. d.=région distale du tegumen. proximale du tegumen. a. m.=aire membraneuse divisant la face c. l.=connectifs latéraux du tegumen. latérale du tegumen. S.=sacceus. z. Mm.=zone membraneuse terminale. s.—sacculus. U.=uncus. C'.=cingula. A.=anus. F1G. 149. — Valve droite, vue par la face interne. FIG. 150. — Deux des grosses épines de l’ilôt isolé au-dessus et vers le milieu du bord interne. — Deux épines, à sommet en pied de biche, de la harpe et extrémité de deux autres, vues en dessus. — Cinq soies (ou épines) à sommet en pied de biche de types divers, formant le revêtement de la face interne. 33 514 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE est digitiforme, à base élargie, et incurvé vers le haut. Anus libre, en forme de tube plat, rétréci au sommet, un peu courbé en S et chitinisé inférieurement. Branches postérieures du tegumen (cingula) longues, assez étroites, subrectilignes fortement courbées et dilatées à l'extrémité; saccus long, en gouttière assez large, légèrement élargi au milieu et arrondi au sommet: cingulae assez longues, sacculi petits, étroits. Valves longues, ovalaires, à bord inférieur presque rectiligne et prolongé en une courte pointe au sommet; la moitié longitudinale supérieure de la face interne est PTE: FIG. 151. — Aoedeagus, vu de profil à gauche. — Au-dessous, son extrémité plus fortement grossie. F1G. 152. — Les deux fortes dents chitineuses armant la paroi interne de la vesica. La forme et la dimension de ces organes varient un peu d’un spécimen à l’autre. On en trouve dont le sommet est arrondi ou en pointe mousse, sans denticulation. La petite a parfois la forme d’un croissant assez ouvert. membraneuse, couverte de soies en pied de biche, serrées, surtout vers la base où elles sont plus longues et à sommet non courbé; région chitinisée définie dans la partie distale par un cordon chitineux. Harpe formée d’un épaississement chitineux oblique, arrêté avant le milieu et assez loin du bord inférieur, croissant de largeur et augmentant de saillie, de la base au sommet, armée LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 515 de grosses et longues épines à sommet bihde, près de la base, et devenant graduellement simples et pointues à l’extrémité; près et vers le milieu du bord inférieur, cinq ou six de ces soies forment un ilot dressé sur un léger renfiement de la chitine. Fulcrum en plaque pentagonale à bord antérieur saillant mal défini; bord postérieur concave; branches latérales largement triangulaires, à sommet incurvé; branches postérieures en lames longues, gra- duellement décroissantes, pourvues de poils courts implantés sur des tubercules arrondis, plus nombreux vers le sommet et dont quelques-uns se continuent sur la membrane périphallique. Aœdeagus à bulbe basal piriforme, allongé, étroitement chitinisé inférieurement et au voisinage de l’orifice d’accès du vas deferens qui est terminal; corps cylindrique, droit, très grêle, un peu plissé obliquement autour du méat qui tronque brièvement le sommet. Sac intrapénien à vesica inerme et fortement plissée, en arrière de laquelle se trouve une armure remarquable, composée ainsi, en remontant du méat vers le bulbe : une saillie chitineuse latérale, simple ou géminée, en lame ovale ou vaguement triangulaire, assez loin de laquelle se dresse, vers le milieu du tube, une énorme dent médiane longue, étroite, légèrement courbée en S; derrière elle commence un vaste pli dont les parois portent de nombreuses spinules aiguës, transparentes. ARMURE GÉNITALE ©. — Pas de plaque génitale différenciée. Canal copulateur assez gros et long, cinq fois et demie à six fois plus long que large, régulièrement évasé à partir du milieu; bord distal festonné, légèrement prolongé latéralement et incurvé. La chitine de cet organe est parsemée irrégulièrement de petites lacunes membraneuses et sa face interne est revêtue, dans sa région terminale, d’aspérités scaliformes terminées chacune par une, rarement deux, épines très fines. Bursa copulatrix globuleuse, membraneuse inerme, dépourvue de laminae dentatae. Huitième urite à peu près aussi long que large ; bande membraneuse médiane inférieure élargie en avant et limitée latéralement par un bour- 510 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE relet membraneux dépassant la surface chitinisée de l’urite dont le bord distal porte, latéralement et en dessous, six à sept longs poils espacés. Membrane articulaire, du huitième au dernier segment, couverte de granulations très fines à sommet pointu. Ovipositor à valves largement chitinisées, terminé par un cordon marginal chitineux et portant des poils inégaux dont les plus Armure génitale femelle de CA. aerifrons Z. F1G. 153. — Ensemble de l’armure, vue par la face ventrale. 0.p.=orifice de ponte. 0. a.=orifice d’accouplement. Ov.=valves de l’ovipositor. C.c.=canal copulateur, vu par trans- a. s. 0v.—=apodèmes styliformes de l’ovipo- parence. sitor, vus par transparence. a. s. 8.—apodèmes styliformes du hui- z.s.—=zone spinuleuse de la membrane tième urite, vus par transpa- articulaire, étendue de l’orifice rence. d'accouplement à l’ovipositor. VII.=septième urite. VIII.=huitième urite. FIG. 154. — Canal copulateur, vu par la face ventrale, et montrant son bord terminal festonné et plissé en triangles presque réguliers. courts et les plus serrés se trouvent vers le bord inférieur et au sommet. Plaques trichophores en croissant large, arrondies aux extrémités, libres sur les pleurae du septième segment. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 517 PREMIERS ÉTATS. — Œuf noir de poix régulièrement ellip- soidal, brièvement tronqué au pôle micropylaire, à face supérieure plane ou subconvexe, face inférieure légèrement déprimée. Surface couverte d’une réticulation formée surtout d’hexagones plus ou moins réguliers. Longueur : 0,6 millimètre; largeur : 0,4 milli- mètre; épaisseur : 0,17 millimètre environ. Chenille blanc livide teintée de rose saumoné pâle sur les premiers segments de l'abdomen au voisinage du vaisseau dorsal où cette couleur est plus ou moins bien marquée. Tête brun jaunâtre clair, un peu moins foncé autour du clypeus; épicranes longuement soudés FIG. 156. FIG. 155. — Tête de la chenille de CA. aerifrons Z., vue de face. F1G. 156. — La même, vue de profil, à gauche. au-dessus de celui-ci qui est petit, triangulaire, deux fois plus long que large, et porte quatre poils assez longs près des bords à sa partie inférieure; pièces paraclypicales assez larges; épistôme membraneux,; labre assez long, en trapèze arrondi, non excavé au bord, portant une dizaine de soies marginales assez longues, irréculièrement disposées sur un rang. Mandibules quadri- dentées, brunes, avec les angles et le sommet presque noirs. Ocelles transparents, au nombre de six; quatre dont deux gros et deux petits en ligne un peu arquée dans le prolongement de l’échancrure antennaire, un au-dessous des précédents et le dernier sous la base de l’antenne. Ecusson prothoracique faiblement indiqué en jau- 518 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE nâtre avec deux traits postérieurs convergents un peu plus foncés; écusson anal encore plus pâle; stigmates brun jaunâtre clair. Pattes écailleuses de cette couleur, à griffe concolore; membra- neuses à crochets brun Jjaunâtre, longs, presque égaux et peu dissymétriques d’une patte à l’autre : y AAA 57 2 anal FIG. 158. FIG. 157. — Patte écailleuse droite de la première paire de la chenille de C#. acrifrons Z., vue en dessous. F1G. 158. — Crochets des pattes membraneuses de la même. A.=deuxième paire, côté gauche. — B.=anales, côté droit. Droite Gauche | 0 1 D ALES M es RULES te 6 6 a F 6 6 2 Dale Me en ee ee re O 7 7 6 3 DATE RL ect ee cet ETES pre ; O ANMDAITÉ:.5 HR ET Re : 3 ANA less dense MS (6 6 Ces chiffres varient très peu d’un spécimen à l’autre. Dimensions maxima observées : longueur, 15 millimètres; lar- geur au mieu du corps, 2 millimètres. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 519 NOTE. — L'’individu figuré dans le présent Volume, sous les n° 4382 et 4383, PI. DXX VIII, s’est trouvé un peu distendu lors de sa fixation à l’eau chaude; ce n’est pas sur lui qu’ont été relevées les dimensions données 1c1. CHRYSALIDE. — Brun jaunâtre, éclairci sur la face ventrale des gastérothèques et plus foncé sur les thoracothèques; les étuis des Fi1G. 159. — Partie antérieure de la chrysalide de C4. aerifrons Z., vue de profil à gauche. FiG. 160. — Vertacothèque et base des cérathothèques de la même, vues en dessus. Fig. 161. — Mucron de la chrysalide mâle de CA. aerifrons Z., vu de face. Les tubercules génitaux sont volumineux et surmontés de rides parallèles. appendices, le mucron les yeux, la pointe céphalique, ainsi qu'entre les rangées d’épines tergales dont la pointe est presque noire. Vertacothèque pentagonale à dépressions larges et profondes; 520 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE saillie médiane étroite fortement proéminente en son milieu et s’effaçant rapidement avant d’atteindre le bord postérieur; labro- thèque en pentagone irrégulier, aussi long que large avec deux poils courts près de la base; gnathothèques courts, chagrinés transversalement; pièce de l’œ1l en bande étroite; ptérothèques atteignant presque le bord du sixième segment et les métapodo- thèques, celui du septième; glossothèques prolongées jusqu’au niveau du cinquième article tarsal entre les matapodothèques; stigmates bruns, ceux du huitième segment un peu saillants; mucron long à anus saillant en cône arrondi, armé de chaque côté de quatre fortes pointes inégales terminées chacune par une courte soie, les deux plus rapprochées de la face ventrale, géminées et pourvues d’une petite dent accessoire portant également une courte sole. Longueur : 0,5 millimètres; épaisseur : 2 millimètres environ. VARIATION. — Quoique grande, la différence de taille séparant les plus petits individus des plus grands que j'ai observés, ne dépasse pas ce qu’on a l’habitude de constater dans bien d’autres espèces de la Famille. La coloration et le dessin sont très stables, à peine peut-on signaler la tendance à montrer une ou deux aréoles supplémen- taires à l’aire vitrée ultracellulaire chez quelques mâles où cette tache prend alors un peu l’aspect arrondi, et non ovalaire, de C. muscaeformis View. À cause de son extrême fugacité, la ligne médiane dorsale de l’abdomen manque chez la plupart des indi- vidus et la petite tache jaune médiane du métathorax de laquelle elle part fait aussi fréquemment défaut. Un mâle de Corse, appartenant à la var. sardoa Stor., a la tache vitrée infracellu- laire oblitérée par l’écaillure noire, et c’est le seul exemple de cette variation individuelle que je connaisse. AFFINITÉS. —— Par son front entièrement bronzé, cette espèce ne peut être comparée qu'avec C. #aicra, à propos de laquelle j'ai donné les caractères permettant de distinguer ces deux formes. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 521 Le mauvais état des deux petits mâles de Hammam-bou-Hadjar que J'ai rapportés à C. aerifrons, m’'oblige à faire quelques réserves sur cette attribution, je ne pense pourtant pas m'être trompé; mais comme le G' encore inconnu de C. #41cra doit être, ainsi que sa femelle, très voisin de celui de l’espèce de Zeller, 1] me paraît nécessaire d’attendre une documentation plus nom- breuse et en bon état, pour affirmer avec certitude l’existence d’aertfrons en Oranie, bien que sa présence indubitable aux envi- rons d’Alger la rende très probable. MŒURS. — Je n’ai pas su découvrir l’œuf d’aerifrons dans la Nature; mais j’ai trouvé la chenille qui vit dans les racines d’Origanum vulgare. Comme c’est l’habitude chez les Chamaes- phecta, la femelle doit pondre à la base des tiges, car on trouve les chenilles jeunes enfoncées vers le collet, dans des mines com- mençant près du niveau du sol. Jeune, la chenille ronge le bois vivant de la racine; puis, plus tard, ne s’attaque plus qu’au bois mort qu’elle entame sur tout son diamètre, ne laissant subsister qu'une mince pellicule sous-corticale et parfois seulement l’écorce. Il n’y a aucune imprégnation colorante au pourtour des parties qu’elle ronge et le bourrage d’excréments, avec lequel elle remplit la mine derrière elle, est composé de grains non colorés en rougeûtre, de même teinte que le bois de la racine, parfaitement secs et non agglutinés les uns aux autres. Elle vit deux ans et le trajet qu’elle parcourt est considérable; contrairement à beau- coup d’Aegerudae, elle change assez souvent de racine, et ce passage de l’une à l’autre lui est facilité par l’enchevêtrement de celles-ci, dans les vieilles touffes d’origan. En mars et avril, les chenilles adultes ont remonté vers le collet, au-dessous duquel elles ménagent un espace libre à parois lisses, égal à environ deux fois leur largeur, obturé au niveau du sol par quelques copeaux de bois et débris d’écorce agglomérés avec de la soie et à la partie inférieure duquel elles s’enferment pour se nym- phoser dans une loge relativement courte, tapissée de soie sur les 522 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE parois, obturée au fond par un fort et dur tampon de crottes et de copeaux, fermé en haut par un opercule rigide composé de sciure fine et de soie. D’une dizaine de chenilles recueillies en plusieurs années, je n’ai eu que trois chrysalides et un seul adulte dont l’éclosion s’est produite environ un mois après la transformation de la chenille; je manque d’éléments pour fixer plus exactement la durée de ce stade. F1G. 162. — @ = Distribution en Barbarie de CAamaesphecia aerifrons Z. À l’état adulte, C. aerifrons affectionne surtout les pentes en friches, rocailleuses et ensoleillées où abonde sa plante nourri- cière; on la rencontre aussi au bord des talus et des clairières en bordure des bois. Les deux sexes butinent sur des fleurs variées, principalement les Composées basses, comme le Pissenlit, les Achillées, l’Æypertcum et surtout les 7 Alaspi et le Serpolet. On trouve souvent des individus posés, au repos, sur des tiges sèches, des ombelles défleuries, ou même sur des pierres, ou sur le sol. Son faciès et sa coloration la rendent difficile à voir, aussi bien au repos qu’au vol, et la rapidité de celui-c1 permet à beaucoup LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 523 d'individus de s'échapper. J’ai souvent observé des mâles qui, au repos, tordaient en tous sens leur abdomen, épanouissant ou fermant la brosse anale pendant plusieurs minutes, sans arrêt et sans faire aucun autre mouvement; de temps à autre, 1ls le cour- baient fortement par en dessous, en demi-cercle, appuyant l’ex- trémité contre le support, l’espace d'une seconde, puis reprenant leurs mouvements de torsion. Je n’ai observé ni l’accouplement, n1 la ponte, bien que J’aie capturé plusieurs douzaines d’individus de cette espèce, tant en France qu’en Corse où la var. sardoa a exactement les mêmes mœurs et fréquente des localités compa- rables dans lesquelles croît aussi l’origan. Ankienvirons de Paris, c'est en juin et Juilletrque vole le Papillon, et c’est aussi son époque d’apparition en Sicile [/oc. orig.|, dans le Midi de la France, en Corse et près d'Alger. CHOROLOGIE. — [L’aire de C. aerifrons embrasse, outre l’Europe centrale occidentale et méridionale : ? Dalmatie, Hon- grie, Sardaigne, Corse, Sicile, France, Espagne, l’Algérie, la Tunisie et la Syrie. Chamaesphecia micra n. sp. (PI CCCXXI, fig. 4663). Chamaæsphecia micra Le Cerf (Fd), Ætudes de Lépidoptérologie com- parée, XI [Planches], p. 15, fig. cit. (1916). Q. — Vertex noir; nuque jaune d’œuf; front noir bronzé; palpes blancs avec la moitié distale du second article en dessous et le troisième en entier, noirs; trompe noiratre; plaque jugulaire noir bronzé; poils péricéphaliques jaune d’œuf; antennes noir bleu à premier article Jaune en dessous; yeux bruns, ocelles incolores. Collier noir bleu brillant; mésothorax noir bronzé, à ptéry- godes concolores finement écaillées de jaune au bord interne; tache latéropectorale antérieure seule présente, très petite, arron- 524 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE die, jaune; métathorax noir bronzé avec une tache médiane Jaune, minuscule et formée d’un très petit nombre d’écailles: touffes latérales concolores; surface postcoxale blanche. Hanches médianes et postérieures concolores. Abdomen noir bronzé avec les quatrième et sixième tergites bordés de blanc et une petite tache de même couleur sur les pleurae du premier segment; brosse anale noir bronzé, portant de chaque côté à la base quelques poils blancs; ventre entièrement noir bronzé. Ailes supérieures noir bronzé pourpré, portant deux taches vitrées minuscules : ultracellulaire punctiforme composée de deux aréoles égales. Dessous semblable avec la base et l’espace terminal, entre les nervures, saupoudrés de jaune clair. Franges bronzées. Ailes inférieures transparentes à nervures et ligne marginale noir bronzé pourpré; trait discocellulaire concolore, prolongé en pointe jusqu’à l'angle inférieur de la cellule. Dessous semblable avec la côte écaillée de jaune jusqu’au milieu. Franges bronzées, coupées de blanc à la base du bord abdominal. Hanches antérieures blanches, à bord interne noir bronzé; fémurs, tibias et tarses noir bronzé; dessous des tibias et épi- physes tibiales jaune pâle. Fémurs médians et postérieurs noir bronzé; tibias, éperons et tarses médians noir bronzé; tibias postérieurs noir bronzé avec la moitié proximale de la face externe blanche; éperons concolores à face postérieure blanchâtre, tarses noir bronzé. Envergure : 11-11,5 millimètres. Types : 2 Q Q, Lambèse (Département de Constantine), VI- 1912, ex Harold Powell; 1 ©, même provenance, V-1916, ex Sari-Amar, Coll. Ch. Oberthür. MÂLE et PREMIERS ÉTATS, inconnus. CARACTÈRES SEXUELS, non étudiés. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 525 VARIATIONS. — M. Charles Oberthür a reçu récemment une femelle de cette espèce, capturée en V-1016, à Lambèse, par le chasseur indigène Sari-Amar, qui diffère des deux types ci-dessus par une taille plus grande : 14,5 millimètres, et le développement un peu supérieur de l’aire vitrée ultracellulaire qui compte une troisième aréole, très petite, entre les nervures 3 et 4. AFFINITÉS. — Extrêmement voisine de C. aerifrons Z., dont elle n’est peut-être qu’une race locale, mais sa teinte bronzée est FIG. 163. — @ = Distribution en Barbarie de Camaesphecia micra n. sp. plus obscure, et elle s’en distingue en outre par l’absence de semis d’écailles claires entre les nervures sur l’espace terminal, les taches vitrées excessivement petites, les palpes avec le noir plus développé au sommet, l’absence de tache latéropectorale jaune médiane, l’aire blanche de la face externe des tibias posté- rieurs plus courte, la ligne marginale noire des ailes inférieures un peu plus large. Il est possible que ce soit à cette espèce qu’appartiennent deux très petits mâles provenant d'Hammam-bou-Hadjar, dans le Département d'Oran, et assez maltraités, que J'ai rattachés provi- 526 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE soirement à C4. aertfrons, après étude de l’armure génitale de l’un d’eux. CHOROLOGIE. — Versant septentrional de l’Aurès. MŒURS. — Vole en compagnie de C#. Powell: et d’autres Aegerides dans les clairières d’un vallon boisé, vers Sgag, aux environs de Lambèse. Chamaesphecia maurusia Püng (PI CCCXXII, fig. 4668). Chameæsphecia maurusia Püngeler (R.), in (Max Bartel) Seitz : Les Macrolépidoptères du Globe | Edit. franç.|, Il, p. 412, PI. 50, 1, m (1912). Q.— Vertex noir bleu, nuque Jaune d’œuf ; front noir bronzé; palpes assez grèles, porrigés, blanc pur avec le dessus du second article noir et le troisième en entier de cette couleur; trompe noire; plaque jugulaire et poils péricéphaliques noirs; antennes longues, assez épaisses, noir bleu à premier article blanc en dessous; yeux bruns, ocelles incolores. Collier noir bleu brillant. Mésothorax et ptérygodes noir bleu; taches latéropectorales petites, jaune d'œuf; métathorax noir bleu, avec une petite tache médiane blanc pur; touffes latérales noires à base blanche; surface postcoxale noir bleu. Hanches médianes et postérieures concolores. Abdomen noir bleu avec les second, quatrième et sixième ter- gites bordés de blanc pur et une petite ligne médiane de même couleur, faisant suite à celle du métathorax, sur le premier tergite; brosse anale et ventre noir bleu; pleurae du premier segment blanches. Ailes supérieures noir bleu à reflet pourpré, portant deux taches vitrées assez petites : intracellulaire courte, en triangle arrondi; ultracellulaire arrondie extérieurement, plus haute que large, composée de cinq aréoles, dont la première et la dernière LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 527 punctiformes. Dessous semblable, mais plus clair, avec les bords supérieur et inférieur de la cellule jaunâtres. Franges noir bronzé. Ailes inférieures transparentes avec la base, les nervures et une assez large ligne marginale noir pourpré; trait discocellulaire concolore, épais et d’une largeur presque égale jusqu’à l’angle inférieur de la cellule. Dessous semblable. Franges noir bronzé coupées de blanc à la base du bord interne. Hanches antérieures noires, largement écaillées de blanc pur dans leur moitié longitudinale externe; fémurs, tibias et tarses noir bleu; apophyse tibiale et quelques poils en avant de celle-ci jaune pâle. Fémurs médians et postérieurs noir bleu; tibias des mêmes paires concolores, tachés longitudinalement de blanc pur dans la partie supérieure de leur moitié proximale; éperons et tarses noir bleu. Envergure : 18,3 millimètres. Type : 1 Q, Teniet-el-Haad (Département d'Alger), ex Max Korb, Coll. R. Püngeler. MÂLE, PREMIERS ÉTATS et MŒURS : inconnus. AFFINITÉS. —— Par sa coloration foncière noire et non bronzée, la longueur et l'épaisseur relative de ses antennes, la tache ultra- cellulaire à cinq aréoles, la base des ailes inférieures assez lar- gement noire et la forme du trait discocellulaire aux mêmes ailes, le ventre et les tarses umicolores, ainsi que la réduction du blanc aux pattes, C4. maurusia Püng. paraît devoir se placer au voisi- nage de CA. anthrax dont le mâle seul est décrit 1c1. Avec une taille un peu supérieure, elle a aussi la même allure générale que C4. Powelli, possédant, comme elle, trois anneaux blancs à l’abdomen, une tache médiane post-thoracique et seule- ment deux aires vitrées, petites et arrondies, aux ailes supérieures. Mais il est facile de la distinguer par le front, les poils péricé- phaliques, la plaque jugulaire, les ptérygodes, la brosse anale, la surface postcoxale et le ventre entièrement noirs, les deux premiers articles des palpes blanc pur, ainsi que la tache médiane 528 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE post-thoracique, les petites taches latéropectorales jaunes, l’ab- sence de ligne dorsale claire, la division en cinq aréoles de l’aire vitrée ultracellulaire et l’espace terminal dépourvu en dessous d’écailles jaunes entre les nervures, la base des ailes inférieures noire et leur trait discocellulaire plus large et presque rectan- gulaire jusqu’à l’angle inférieur de la cellule. CHOROLOGIE. — Le type unique provient de la chaîne méri- dionale de l’Atlas Tellien, en bordure des Hauts-Plateaux du Sersou. F1G. 164. — @ — Distribution en Barbarie de Camaesphecia maurusia Bart. Chamaesphecia anthrax n. sp. (PI CCCXXI, fig. 4667). Chamæsphecia anthrax Le Cerf (Fd), Etudes de Lépidoptérologie com- parée, XI, p. 15, fig. cit. (1916). d. — Vertex et nuque noirs; front bronzé; palpes plus longs que chez les espèces congénères, hérissés, noirs, avec des écailles et des poils blancs formant une tache externe à la base du premier article, une autre, petite, sur la base du second article et en avant LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 529 de celui-ci, une ligne longitudinale élargie au sommet; trompe noire; plaque jJugulaire noire légèrement mêlée de blanc latéra- lement; poils péricéphaliques blanc jJaunâtre; antennes longues et assez épaisses, entièrement noires; yeux noir brun; ocelles incolores. Collier noir bronzé; thorax et ptérygodes noirs; touffes laté- rales du métathorax concolores, assez fortement mélangées de poils blancs; pas de taches latéropectorales; surface postcoxale noire à pubescence grisâtre. Hanches médianes et postérieures concolores. Abdomen noir avec quelques écailles blanches peu visibles au bord du sécond tergite de chaque côté et le quatrième tergite nettement bordé de blanc; brosse anale longue et étroite, bordée latéralement de fins pinceaux blancs; ventre noir bronzé, à dernier sternite un peu écaillé de blanc de chaque côté à l’extrémité. Ailes antérieures longues et larges, noir un peu pourpré au sommet, avec trois taches vitrées bien développées : infracellulaire courte, linéaire, n’atteignant pas le milieu du bord interne; la nervure cubitale qui la sépare de l’intracellulaire est tres large- ment écaillée de noir; ultracellulaire arrondie, aussi haute que longue, composée de cinq aréoles dont les deux extrêmes sont les plus courtes; trait discocellulaire large, subcarré; espace ter- minal large, couvrant la fourche des nervures 7 et 8. Dessous plus clair, bronzé, avec la côte blanchâtre et quelques écailles Jaune pâle entre les nervures sur l’espace terminal. Franges gris bronzé. Ailes inférieures transparentes à base noir pourpré, nervures et bordure marginale noires; trait discocellulaire concolore des- cendant en conservant une largeur presque égale jusqu’à l’angle inférieur de la cellule. Dessous semblable. Franges gris bronzé de l’apex à l’angle anal, blanches au bord abdominal. Hanches antérieures noires avec une petite tache terminale externe blanche; fémurs, tibias en dessus et tarses noirs; dessous des tibias et apophyse tibiale blancs. Pattes médianes détruites. 34 530 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Fémurs, tibias et tarses postérieurs noirs; quelques écailles blanches, ne formant pas de tache définie, marquent la moitié proximale de la face externe des tibias dont les éperons, conco- lores, sont blanchâtres postérieurement. Envergure : 19 millimètres. Type : 1 ©, Sebdou (Département d'Oran), 23-V-1880, ex D' Codet, Coll. Ch. Oberthür. — 1 €, Mascara (Département d'Oran), ex DACros, Coll EDüpont FEMELLE, ARMURE GÉNITALE, PREMIERS ÉTATS et MŒURS : inconnus. AFFINITÉS. — Voisine à première vue des CLamaesphecia du groupe : Aerifrons L., afhnis Stgr., leucomelaena Z., etc., cette espèce en est pourtant bien distincte par tout un ensemble de caractères particuhers, qui lui assignent une place à part, et notamment ses palpes longs et hérissés, la longueur et l'épaisseur des antennes, la forme plus large et arrondie des ailes, sa colo- ration nettement noire et non bronzée, l'absence de bordure claire aux ptérygodes et de taches latéropectorales, les pattes presque unicolores, etc. La connaissance de la femelle et l’étude de l’armure génitale, en révélant ses affinités exactes, permettront de la situer plus exactement et probablement d’en faire le type d’un groupe spé- cial. Peut-être C4. maurusia (Püng.) Bart. dont la femelle type est seule connue, serait-elle à rapprocher d’anthrax. En tous cas, celle-ci est certainement l’une des formes algériennes les plus intéressantes, car les particularités qui l’éloignent de ses congé- nères nord-africaines et européennes lui donnent un certain rap- port avec une autre forme critique : C4. fenusaeforms H.-S, d'Asie mineure, que Je considère comme intermédiaire à certains égards entre les Dipsosphecia Spül. et une partie des Chamaes- phecia Spül. Il n'existe actuellement, à ma connaissance, que deux exem- plaires de CA. anthrax dans les collections : le type décrit 1c1, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 531 appartenant à M. Ch. Oberthür, et un autre mâle capturé à Mas- cara, que M. L. Dupont m’a obligeamment communiqué autrefois. CHOROLOGIE. -—— Habite, en Oranie, les contreforts méridionaux de basse altitude de l’Atlas Tellien. OBSERVATION. — Avec un très grand nombre d’autres Lépi- doptères, cette Aegérie avait été communiquée par M. Charles Oberthür au D' Otto Staudinger pour la rédaction du Catalog de 1901 ; mais l’auteur allemand, qui ne la possédait pas, n’avait a F1G. 165. — © — Distribution en Barbarie de Chamaesphecia anthrax n. sp. cru devoir faire part d'aucun renseignement à son sujet, bien qu’il se fût très certainement aperçu qu'elle était nouvelle. GENRE SYNANTHEDON Hbn. Synanthedon Hübner (Jacob), Verzeichniss bekannter Schmettlinge, p: 4120 (1816). Sesia Auct. [part.]. GÉNOTYPE : S. vespiformis L. 532 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE CARACTÈRES. — Vertex à pubescence courte et couchée; nuque dépourvue de poils dressés; front à écaillure lisse, non proémi- nente; antennes faiblement crénelées et finement cliées chez le male, simples chez la femelle; palpes ascendants, atteignant le vertex, à pilosité assez courte, rase, Jamais hérissée; troisième article atteignant à peine le tiers de la longueur du second, oblique, dépourvu de poils. Trompe bien développée. Thorax non pubescent. Hanches antérieures ovalaires, retrécies au sommet; tibias et premier article des tarses des trois paires à pubescence courte, non hérissée; tarses armés en dessous d’épines à tous les articles. Brosse anale forte et assez longue, ovalaire et trilobée chez le male, rectiligne chez la femelle. NERVULATION. —— Ailes supérieures : cellule atteignant les trois cimquièmes de l’aile; 1 faiblement fourchue à la base et obsolète avant d’atteindre l’angle dorsal; discocellulaires verti- cales, obsolètes, sinueuses, à peine obliques; 2 très près de l’angle inférieur de la cellule; 3 parallèle et très rapprochée de 2; 4 deux fois plus près de 5 que de 3; 7 et 8 tigées sur la moitié environ de leur longueur; 9 de l’angle supérieur; 10 et 11 parallèles, très rapprochées, non convergentes au sommet, écartées à la base. Ailes inférieures : 1 & bien développée, dépassant le milieu du bord abdominal; 2 naissant aux trois ‘quarts de la cellule; 3 et 4 brièvement tigées, de l’angle inférieur; 5 de l’angle des discocel- lulaires, plus près de 6 que de 5 à la base et de 4 que de 6 au milieu; discocellulaires légèrement obliques : la supérieure un peu plus courte que l’inférieure et arquée en sens inverse. Cellule atteignant ou dépassant légèrement le milieu de l’aile. Champ anal très convexe, presque deux fois plus large que l’espace sous- médian. ARMURE GÉNITALE . — Tegumen long et large, divisé par une aire membraneuse latérale ovalaire, terminé par un uncus membraneux long et mince, recouvert de fortes soies à sommet en pied de biche. Anus non saillant, complètement soudé au tegumen. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 533 Connectifs latéraux du tegumen longs, grêles, élargis fortement au sommet. Saccus droit, de longueur et de grosseur médiocres. Valves allongées, ovalaires, terminées en pointe mousse et presque complètement revêtues de soies à sommet en pied de biche. Harpe en lame chitineuse oblique, armée de soies spiniformes à sommet bihde ou simple. Aœdeagus à bulbe volumineux et corps cylin- drique, long et très grêle; vesica armée de tubercules spiniformes; sac intrapénien inerme. ARMURE GÉNITALE ©. —- Dépourvue — généralement — de plaque génitale différenciée; canal copulateur long, grêle, évasé au sommet ; bursa copulatrix membraneuse, ovoide, sans laminae dentatae. Chenille à pattes écailleuses assez fortes; pattes membra- neuses à crochets nombreux, plus de 10 par arceau; vivant dans le tronc ou les rameaux des végétaux ligneux (arbres et arbustes), où elle creuse une mine très irrégulière. Chrysalide à sommet des ptérothèques atteignant le bord du quatrième segment; celui des métapodothèques arrêté avant le bord du cinquième; mucron à 8 pointes; glossothèques prolongées jusqu’au niveau du sommet des cératothèques. Deux soies sur les vertacothèques, deux sur le labrothèque; pas de soies humérales; stigmates du septième segment abdominal un peu saillants, obturés. Loge nymphale constituée par un cocon de particules de bois plus ou moins adhérent aux parois de la mine ou dans l'écorce qu'il ne dépasse pas au dehors. Adulte, ordinairement héliophile, très rarement nocturne. Œuf, pondu dans les fissures des écorces. CHOROLOGIE : umiversellement distribué. GÉNOTYPE : Syranthedon vespiformis L., d'Europe. Ce genre n’est représenté en Barbarie que par deux espèces autochtones, mais dont une se divise en une série de formes locales ou individuelles. 534 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE TABLEAU DICHOTOMIQUE des formes barbaresques du Genre Synanthedon (Hbn) MÂLES Ptérygodes bordées de jaune; brosse anale jaune et noire... I Ptérygodes dépourvues de bordure jaune, brosse anale noire... II I. —— a. Ptérygodes bordées longitudinalement de jaune aux bords externe et interne, et transversalement à la base ; 2°, 4°, 6° et 7° tergites, 1% et quatre derniers sternites entièrement jJaunes................. S. Theryin. sp. II. — a. Espace terminal beaucoup plus étroit que l’aire vitrée ultracellulaire et concave au bord interne : al. Tergites 4 et 7 bordés de jaune : æ. Hanches antérieures entièrement noires. S. Codeti-Codeti Obthr. b?. Hanches antérieures bordées de jaune. S. Codeti-atavus n. var. b!. Tergites 2, 4 et 7 bordés de jaune : æ&. Espace terminal noir pourpré foncé, ligne marginale indistincte; écaillure jaune du métathorax étroite ; bordure jaune du 2° ter- gite assez large; dernier sternite dépourvu DEMANDER EP eee S. Codeti-Kabylaria n. var. b?. Espace terminal gris roussâtre pâle; ligne marginale noir bronzé; métathorax entiè- rement jaune; bordure jaune du 2° tergite très fine; des poils jaunes au sommet du derniers sternite S. Codeti-maroccana n. var. b. Espace terminal aussi large que l’aire vitrée ultracel- lulaire et rectiligne au bord interne. S. Codeti-inversa n. var. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 535 FEMELLES MiényBodesibordées deffaune Re dr ccecr I Piéreodes non bordées de Jaune... oersees.ccens IT I. — a. Ptérygodes bordées longitudinalement de jaune au ; bord interne et transversalement à la base; 3 bor- dures jaunes presque égales à l'abdomen. | S. Codeti-Almohades n. var. II. — a. Tergites 4 et 6 bordés de jaune : al. Espace terminal plus large ou de même largeur que l'aire vitrée ultracellulaire et rectiligne au bord interne : a&. Hanches antérieures entièrement noires. S. Codeti-Codeti Obthr. b?. Hanches antérieures bordées de jaune. S. Codeti-atavus n. var. bl. Espace terminal plus étroit que l’aire vitrée ultra- cellulaire et concave au bord interne ; hanches antérieures dépourvues de jaune. S. Codeti-inversa n. var. b. Tergites 2, 4 et 6 bordés de jaune : a. Bordure du 2° tergite très fine; métathorax entiè- rement jaune; espace terminal gris roussâtre, AM NDEtIE 2... S. Codeti-maroccanan. var. b!. Bordure du 2° tergite assez large et nette; méta- thorax seulement bordé de jaune ; espace ter- minal fortement écaillé, noir, poudré de fauve ; taille assez grande. S. Codeti-Kabylaria n. var. 530 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Synanthedon Codeti Obthr. (PI CCCXXI, fig. 4672, d'; PACCEXRIE EME NO Sesia Codeti Oberthür (C.), Etudes d'Entomologie, VI, p. 67, PI. XI, fig. 5 (1883) [fem.]|. Sesia Puigi Oberthür (C.), op. cit., p. 67, PI. XI, fig. 6 (1883) [was]! Synanthedon vespiformis var. Codeti Bartel (Max), in Seitz : Les Macro- lépidoptères du Globe [Edit. franc.], Il, p. 385 (1912) [part.]. Synanthedon Codeti Le Cerf (F.), Etudes de Lépidoptérologie comparée, Fasc. XT Planches, p_ 15-165 Pl ect. (ou). TYPES : OO et © Q de Sebdou, dans la Coll. Ch. Oberthür . — Vertex et nuque noir bleu; front concolore lituré de blanc devant les yeux; palpes jaunes avec le premier article noir extérieurement et une fine ligne de même couleur, dilatée au sommet, sur le second article; troisième à pointe noire; trompe noir brunâtre; plaque jugulaire noir bleu; poils péricéphaliques blancs; antennes noir bleu ou pourpré en dessus, plus claires en dessous; yeux noir brun; ocelles jaunes. Collier noir bleu brillant. Mésothorax noir bleu, à ptérygodes concolores; métathorax entièrement jaune en dessous, avec les touffes latérales blanches. Taches latéropectorales réunies en une seule macule jaune très large; surface postcoxale blanche dans sa moitié distale et recouverte entièrement d’une fine pubescence blanche. Abdomen noir bleu, avec les quatrième et septième tergites jaunes à base noire; sixième exceptionnellement bordé d’une très fine ligne jaune plus ou moins distincte; brosse anale noir bleu très légèrement mêlée de jaune latéralement, au sommet des pinceaux latéraux. Ventre noir bleu largement ceinturé de jaune aux quatrième et septième sternites et taché de même couleur au milieu du bord des cinquième et sixième; pleurae des deux premiers seoments Jaunes. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 537 Hanches antérieures noir bleu, sans bordure jaune; fémurs concolores; tibias Jaunes à base étroitement noire et légèrement mêlés d’écailles noires au sommet en dessus. Fémurs médians et postérieurs noir bleu extérieurement, blanchâtres du côté interne; tibias Jaunes avec la base, un large anneau antéterminal et la crête inférieure noir bleu; celle-ci coupée, aux postérieurs, de jaune après la première paire d’éperons; tarses des trois paires Jaunes avec les quatre derniers articles bronzés ou noir bleu pourpré extérieurement; éperons jaunes. Ailes supérieures transparentes à base et nervures noires; côte et bord interne noir bronzé, plus ou moins recouvert d’écailles fauve doré; espace terminal concave étroit, laissant à découvert la fourche des nervures 7 et 8, et diminuant régulièrement de largeur de l’apex à l’angle interne, d’un gris roussâtre recouvert d’écailles fauve doré entre les nervures; ligne marginale noir bronzé. Trait discocellulaire étroit, noir, avec une tache médiane rouge vermillon au bord externe. Dessous plus pâle que le dessus, avec la côte jaune clair et le trait discocellulaire presque en entier rouge vermillon. Aüïles inférieures transparentes, avec les nervures et une très fine ligne marginale noir pourpré; trait discocellulaire concolore, linéaire, ne dépassant pas l’origine de la nervure 5. En dessous, la côte, le trait discocellulaire et la base des nervures principales sont jaune pâle. Franges des deux paires gris bronzé, coupées de blanc à la base des inférieures. Q. — Outre une forme plus massive, diffère du mâle par les palpes plus grêles, moins marqués de noir extérieurement; brosse anale à pinceau médian jaune à base noiré, pinceaux latéraux noirs; quatrième segment entièrement jaune sur les deux faces, cinquième et sixième sternites seulement bordés de cette couleur. Ecaillure des ailes plus développée et plus foncée, trait disco- cellulaire et ligne marginale un peu plus larges; espace terminal des supérieures noir pourpré, plus légèrement saupoudré de fauve 538 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE doré et beaucoup plus large, rectiligne du côté interne, ce qui donne à l’aire vitrée ultracéllulaire une forme quadrangulaire et une largeur un peu inférieure ou au plus égale à celle de l’espace terminal qui couvre la fourche des nervures 7 et 8. Envergure : ©, 13-17 millimètres; ©, 14-18 millimètres. 4 CO, 4 Q0Q (2 SO, 2 ©Q Types), Sebdou (Département d'Oran), V/VI-1880 ex D' Codet (1880-1882), Coll. Ch. Ober- thür. — 3 GC, Sebdou (Oran), ex D' Codet < Coll. Austaut, Coll. P'Leert. ARMURE GÉNITALE Œ. — Tegumen très convexe, aussi long que haut, paraissant circulaire vu de profil; faces latérales excavées, divisées en deux parties égales par une large et longue aire membraneuse ovale; partie proximale à bord inférieur pro- longé en une longue explanation convexe; partie distale à face inférieure récurvée et bord explané horizontalement, fortement incurvé à sa Jonction avec celui de la partie proximale; le dessous et les côtés de la face inférieure sont couverts de longues soies en pied de biche faiblement courbées, se prolongeant très serrées sur l’uncus qui affecte la forme d’une pointe membraneuse grêle plus longue que le tegumen et recourbée en haut à l’extrémité. Anus complètement soudé au tegumen où son orifice s’ouvre sous la base de l’uncus. Connectifs latéraux du tegumen aussi longs que celui-ci, assez grêles, rectilignes, courbés et très élargis au sommet. Saccus en gouttière à sommet arrondi, droit, de longueur médiocre, prolongé en avant par deux sacculus aigus à la base des cingulae qui sont étroites à sommet aigu. Valves en trapèze ova- laire très allongées, un peu rétrécies à la base, à bord distal oblique terminé en pointe mousse; bord inférieur subrectiligne; face interne presqu’entièrement membraneuse, couverte d’un revêtement de soies à sommet en pied de biche n’épargnant que les régions distale et proximale du bord interne et une petite aire arrondie antémédiane. Ces soies courtes, épaisses et droites à la base, s’allongent et s’amincissent de plus en plus vers le sommet LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 530 de la valve. Harpe en lame épaisse dressée obliquement de la région basale au bord inférieur qu’elle atteint presque au tiers de sa longueur; elle porte de très fortes soies spiniformes à sommet bifide vers la base, simple vers l'extrémité et dont FIG. 167. Armure génitale mâle de Synranthedon Codeti Obthr. FIG. 166. — Ensemble de l’armure, vue de profil à gauche, après enlèvement des valves et de l’aoedeagus. T. p.=région proximale du tegumen. e. p.=explanation latérale de la partie T. d.=région distale du tegumen. proximale du tegumen. a. M.=aire membraneuse divisant la face c. l.=connectifs latéraux du tegumen. latérale du tegumen. C.=cingula. 2.m.=20ne membraneuse terminale. S.=sacceus. U.=uncus. s.—sacculus. A.=anus, FIG. 167. — Valve droite, vue par la face interne. quelques-unes s’insèrent dans son prolongement sur le bord interne. Fulcrum irrégulièrement cordiforme, large, à contours irréguliers ; branches antérieures en lames à peine élargies, assez 540 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE longues, arrondies et fortement chitinisées au sommet; prolon- gements postérieurs longs, étroits à la base et couverts de fins poils espacés. Membrane périphallique spinuleuse. Aœdeagus a bulbe volumineux, conique, membraneux partiellement et convexe en dessus, très largement ouvert postérieurement ; corps en tube cylindrique grêle, graduellement élargi vers le bulbe et légèrement au sommet que tronque net le méat; vesica couverte FIG. 160. F1G. 168. — Cinq des grosses épines plates, à sommet bifide armant le bord supérieur de la harpe. — Trois types de soies à sommet en pied de biche de la face interne de la valve. — Trois autres prélevées sur l’uncus et le bord de la partie distale du tegumen. F1G. 169. — En haut : aoedeagus vu de profil, à gauche. — Au milieu, son extrémité plus fortement grossiee — En bas, quelques-unes des aspérités spinuleuses qui revêtent la paroi interne de la vesica. de tubercules chitineux à pointe obtuse, un peu espacés et vaguement alignés en rangées longitudinales; sac intra-pénien plissé, inerme. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 541 ARMURE GÉNITALE ©, non étudiée. VARIATIONS. — - Comme pour beaucoup d’espèces barbaresques, l’équilibre spécifique est compromis chez S. Codett par les influences locales diverses auxquelles elle est soumise et qui pro- voquent la formation de formes individuelles et de races locales assez nombreuses. Parmi les premières, les moins importantes portent sur la taille, qui, du reste, ne varie guère et demeure toujours petite, et sur certains détails du dessin. Ue des mâles « types Puigi » présente une indication de bordure jaune supplémentaire formée par une très fine ligne d’écailles au sixième tergite. Dans ce sexe, la largeur de l’espace terminal des ailes supérieures reste sensi- blement constante; dans la femelle, au contraire, son diamètre, qui, chez la femelle « type Codefi », est double de celui de la tache vitrée ultracellulaire, se réduit de moitié dans un individu où l’aire vitrée en question atteint un développement excep- tionnel. Une petite femelle est pourvue, à la base des ptérygodes, de quelques écailles jaunes isolées, disposées transversalement. À côté de ces variations individuelles, sans signification parti- culière, 1l en est deux que J'ai cru devoir distinguer, chacune par un nom, à cause de l'intérêt qu’elles présentent au point de vue philogénique; la première constitue, par la présence d’un carac- tère normalement absent chez Codeti-Codefi, une manifestation atavique permettant de rattacher spécifiquement, à l'espèce décrite par Ch. Oberthür, des formes normalement pourvues de ce caractère et vers lesquelles elle fait transition. L’autre, au contraire, se distingue par des caractères particuliers qui semblent en faire l’amorce d’un rameau divergent dans le phyllum vespiformis. Enfin, des races locales apparaissent en divers points de l’aire habitée par Codefi qui s'étend jusqu’en Andalousie où vole une forme inédite que l’on trouvera traitée ici avec ses congénères barbaresques. 542 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE S. Codeti Obthr. ab. atavus n. ab. Ne diffère de la forme typique, avec laquelle elle a été capturée, que par les hanches antérieures largement bordées de jaune sur toute leur hauteur dans les deux sexes. Envergure : ©, 15 millimètres; ©, 13,5 millimètres. Types : 1 O, 1 Q, Sebdou (Département d'Oran), V et 20-VI- 1880, ex DAaCodet, Coll. Ch. Oberthuüur. S. Codet: Obthr. var. inversa n. var. (PI. CCCXXII, fig. 4674 : O'; 4675 : Q). D’aspect sensiblement moins élancé et plus densément écaillée que Codefi type, cette race présente au surplus cette particularité que, chez elle, le dimorphisme sexuel dans le dessin des ailes supérieures est juste l’inverse de celui des autres formes de l’espèce. Ses caractères distinctifs sont les suivants : d.— Ligne noire externe des palpes large et continue jusqu’au sommet du troisième article; hanches antérieures bordées de Jaune; quatrième, cinquième, sixième et septième sternites jaunes à base étroitement noire; surfaces écaillées des ailes noir pourpré foncé, faiblement parsemées à la côte et sur l’espace terminal de fauve doré; tache vitrée ultracellulaire quadrangulaire, à divi- sions égales, de même largeur que l’espace terminal; celui-ci recti- ligne au bord interne. Q.— Diffère du mâle par les hanches antérieures dépourvues de bordure jaune; une forte tache noire arrondie couvrant la moitié distale externe du second article des palpes et le troisième; quatrième et cinquième sternites entièrement jaunes, sixième indis- tinctement bordé d’écailles de même couleur, isolées vers le milieu du bord; trait discocellulaire des ailes supérieures plus étroit LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 543 d’un tiers environ; tache vitrée ultracellulaire arrondie extérieu- rement — les trois aréoles médianes étant les plus longues — et plus large que l’espace terminal dont le bord interne est concave. Envergure : Cet Q, 15 millimètres. Types : 1 CG, Bône (Département de Constantine), ex D' Val- lantin; 1 ©, Lambèse (Département de Constantine), VI-1972, ex Harold Powell, Coll. Ch. Oberthür. S. Codeti Obthr. var. maroccana n. var. Caractérisée de prime abord par la présence, dans les deux sexes, d’une fine bordure jaune au second tergite. Cette race se distingue encore de Codefi par les différences suivantes : d. -— Ligne noire de la face externe des deux derniers articles des palpes large et égale; pleurae des deux premiers segments dépourvues de jaune; dernier sternite terminé par quelques poils jaunes; espace terminal des ailes supérieures très étroit, décou- vrant largement la fourche des nervures 7 et 8, et parsemé d’écailles jaune pâle lui donnant un aspect grisâtre et non fauve doré. Q.— Ligne noire des palpes à peine indiquée; écaillure jaune des pleurae des deux premiers segments très développée et couvrant partiellement les extrémités latérales des tergites 1 et 2; quatrième, cinquième et sixième sternites entièrement Jaunes; tache vitrée ultracellulaire des ailes supérieures s'étendant au delà de la fourche des nervures 7 et 8, légèrement arrondie exté- rieurement et plus large que l’espace terminal. Envergure : G', 14 millimètres; ©, 15 millimètres. Types : 1 ©, 1 ©, Agla, massif du Cap Spartel (Maroc sep- tentrional), ex J. Blanchet (1902), Coll. Museum de Paris. 544 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE S. Codeti Obthr. var. Almohades n. var. TYPE : 1: Q d’Andalousie dans la Coll. Ch. Oberthür. Q. — Possède comme la précédente trois ceintures Jaunes à l'abdomen, mais s’en distingue par l’écaillure jaune de la base des ptérygodes très large et prolongée jusqu’au milieu du bord interne; métathorax entièrement jaune; quatrième tergite Jaune à base noire; bordure du second tergite presque aussi large que celle du sixième. Ailes supérieures semblables à celles de Codeti type, c’est-à-dire avec l’espace terminal un peu plus large que l’aire vitrée ultracellulaire, rectiligne à son bord interne et couvrant la fourche des nervures 7 et 8. Envergure : 20 millimètres. Type : 1 ©, Cordoba (Andalousie), Coll. Ch. Oberthür. A cette race ibérique se rapporte sans doute un male de la coll. Rambur qui, comme la femelle type d’A/mohades, présente avec Maroccana beaucoup d’affinité et des différences corres- pondantes : Ligne noire des palpes mince et dilatée au sommet du second article comme chez Codefi typique; ligne basale jaune des ptéry- godes plus nette; métathorax noir, seulement taché de jaune au milieu; bordure jaune du second tergite plus forte; pleurae des deux premiers segments jaunes; pas de poils jaunes au sommet du septième sternite; espace terminal des ailes supérieures fauve doré clair comme chez Codeti et un peu plus large. Envergure : 15,5 millimètres. 1 O, Granada (Andalousie), ex Coll. P. Rambur < Call. P. Mabille, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 548 Synanthedon Codeti Obthr. var. Kabvylaria n var. (PL CECKXI, Me, 1070, Cie 4077 0) Synanthedon Codeti Bartel (Max), in Seitz : Les Macrolépidoptères dû GrobertEdit franc: LE p-e86 Pere RE ir, Ze (1012). Synanthedon Codeti Obthr. subsp. Xabylaria n. var. Le Cerf (Fd.), Etudes de Lépidoptérologie comparée, Fasc. XI (Planches), p. 16 (1916). Hess rende Kabylie Coll FEe Cerf: 2 0 01de Vakou- ren, Coll. Ch. Oberthür. Pourvue, comme #aroccana, de trois anneaux jaunes à l’abdo- men et d’une bordure de même couleur aux hanches antérieures dans les deux sexes, mais de plus grande taille que tous les autres, cette race orientale de Codefr se distingue, en outre, par les carac- tères suivants : d. — Ecaillure jaune du métathorax étroite; touffes latérales fortement mêlées de noir; bordure du second tergite plus nette, celle du sixième tergite réduite à un très petit nombre d’écailles isolées; pas de poils jaunes au sommet du dernier sternite; pleurae des deux premiers segments Jaunes; espace terminal des ailes supérieures noir pourpré foncé très faiblement parsemé de fauve doré; pas de ligne jaune transversale à la base des ptérygodes. ©. — Comme chez le C : palpes longées extérieurement d’une forte ligne noire; le jaune est aussi plus réduit au métathorax. Bordure du sixième tergite aussi étroite que celle du second; celle du quatrième retréci au milieu. Sternites 4 et 5 seulement bordés de jaune sur la moitié de leur largeur; bordure du sixième linéaire comme en dessus. Espace terminal rectiligne ou sub- concave, de largeur inférieure ou presque égale à celle de l’aire vitrée ultracellulaire. Envergure : G, 18 millimètres; Q, 21-22 millimètres. 546 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Types : 1 CG, Kabylie, ex H. Rolle, 1 ©, Saint-Charles (Dépar- tement de Constantine), ex À. Théry, Coll. F. Le Cerf. — 2 GC); Yakouren, Kabylie (Département de Constantine), VI/VIT-1007, ex J. Dayrem et D' Martin, Coll. Ch. Oberthür. M'est aussi connue de Philippeville (Département de Constan- HrIG-T7r FIG. 170. — Armure génitale femelle de Synanthedon Codeti Obthr. var. Xaby- laria n. var., vue d’ensemble par la face ventrale. 0.p.=orifice de ponte. 0. a.=orifice d'accouplement. Ov.=valves de l’ovipositor. C.c.=canal copulateur, vu par trans- a. S. 0v.—=apodèmes styliformes de l'ovipo- parence. sitor, vus par transparence. «. s. 8.—apodèmes styliformes du hui- z. s.=zone spinuleuse de la membrane tième urite, vus par transpa- intersegmentaire. rence. VIITI.=huitième urite. V1I.=septième urite. FIG. 171. — Parties principales de l’armure génitale interne de S. Codeti-Kaby- laria. À gauche, canal copulateur, vu par la face ventrale. — A droite, bursa copulatrix. tine), ex A. Théry, in Coll. J. de Joanmis, et c’est à KXabylaria que doit se rapporter très certainement la © de Philippeville signalée et grossièrement figurée par Bartel dans le « Seitz ». LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 547 ARMURE GÉNITALE ©, non étudiée. ARMURE GÉNITALE Q. — Pas de plaque génitale différenciée. Canal copulateur droit, environ neuf fois plus long que large, cylindrique, légèrement élargi de la base vers le sommet où :1l se retrécit un peu et montre à la face interne des plis chitineux longitudinaux; bord non prolongé en pointes latérales; Bursa copulatrice membraneuse, piriforme. Huitième urite un peu plus long que large, à bande membraneuse médiane inférieure étroite, limitée par deux bourrelets latéraux minces; elle est entièrement couverte d’aspérités spinuleuses plus grandes et moins serrées au pourtour de l’orifñice génital. Des poils assez longs, inégaux, sont implantés sur la membrane marginale de la face interne et quelques-uns seulement sur la chitine, près de l’angle, et latéra- lement. Membrane articulaire du septième au huitième segment, et du huitième au dernier finement granuleuse; ovipositor long et étroit, à valves fortement chitinisées et couvertes de poils inégaux, les plus courts et les plus nombreux se trouvant au sommet et le long du bord inférieur. Plaques trichophores, en croissant large arrondi à la base, et libres sur les pleurae. CHOROLOGIE. -— Limitée actuellement à la région montagneuse littorale de la partie orientale du Département d’Alger, et occi- dentale du Département de Constantine, mais probablement prolongée jusqu’en Tunisie. PREMIERS ÉTATS. —- Inconnus ; cependant les deux exemplaires « Types » de la var. #aroccana obtenus « ex larva », étaient accompagnés d’une note manuscrite de M. Blanchet ainsi conçue : « Vit à l’état de chenille dans de grosses galles ligneuses d’un chêne ». Ce renseignement permet de supposer que Codeti vit de la même manière que son congénère vespiformis d'Europe et d’Asie mineure. À ce propos, il y a lieu de rapporter ici une indi- cation fournie par Max Bartel (in Seitz, p. 385, 1912) et d’après laquelle la chenille de S. vespiformis aurait été trouvée « près de 548 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Malaga, aussi dans les Tamariniers (7 amarindus) ». Bartel ne spécifie pas si cette observation s’apphique à la forme « type » ou à une variété de l’espèce linnéenne, au nombre desquelles, du reste, 1l range Code. Il est douteux cependant qu’il s’agisse de vespiformis-vespiformis que je n'ai Jamais vue en nature de l’Andalousie où elle ne descend probablement pas; au surplus, des réserves s’imposent quant à l’exactitude de la détermination du végétal indiqué. La chenille de S. vespiformis vit, en effet, normalement dans F1G. 172. — Distribution des diverses races de Syranthedon Codeti Obthr. =S$S. Codeti-inversa n. var. =S. Codeti-kabylaria n. var. =S$S. Codeti-Almohades n. var. ’=S. Codeti-Codeti Obthr. et forme indi- À viduelle atavus. % @ =S. Codeti-müuroccana n. var. (el le bois malade des chênes; elle n’a été trouvée qu’exceptionnel- lement dans le chàâtaignier, le hêtre ou le noyer; mais tous ces arbres sont des Amentacées, tandis que les T'amarindus sont des Papilionacées appartenant à un groupe végétal très différent des précédents et qui n’a jusqu'ici fourni parmi ses parasites d’autres Aegeradae que les Dipsosphecta, qui lui sont exclusivement inféodées. Ne s’agirait-1l pas plutôt des T'amarix si communs sur les rives méditerranéennes, assez voisins botaniquement des Amentacées et LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 549 qui, en Algérie, nourrissent une espèce de Syranthedon apparentée à vespiformis et à Codeti? MŒURS. — Malgré l’absence d’observations précises, diverses raisons permettent de penser que les mœurs de Codetti ne diffèrent pas de celles de sa congénère européenne vespiformis. Comme celle-ci, c’est une Aegerie propre aux régions boisées; M. H. Powell a pris la forme 22versa « dans une petite clairière sur la route de Baïou »; le massif du Cap Spartel, au Maroc, d’où viennent les types de zaroccana est couvert de forêts, ainsi que la Kabylie et les Babors. AFFINITÉS. — Dans la faune paléarctique, deux espèces seulement sont voisines de S. Codeti : S. Théryi Le Cerf, d’Algé- rie, dont la coloration et le dessin des ailes sont identiques, mais que l’extrèême développement du jaune sur le corps et aux pattes distingue de prime abord, et S. vespiformis L., qui peuple toute l’Eurasie occidentale. C’est de celle-ci que Codet: est le plus affine; superficiellement, elle paraît n’en être qu’une réduction; mais la comparaison de leurs caractères montre avec évidence que, pour être sans doute dérivées de la même souche, ces Aegeries constituent maintenant deux unités spécifiques distinctes. Comparativement à vespiformis et sous toutes ses formes, S. Codeti est plus petit, plus grêle, à antennes plus longues et plus minces, surtout à la base, à parties claires autrement déve- loppées. Les poils péricéphaliques blancs et non jaunes, le méta- thorax entièrement de cette couleur, la largeur considérable des bordures jaunes aux quatrième et septième (@'), sixième (Q) tergites et l’étroitesse de celle du second chez les races qui en sont pourvues, le dimorphisme sexuel plus accusé dans le déve- loppement des aires vitrées aux ailes supérieures et l’instabilité du jaune aux hanches antérieures sont des caractéristiques externes permettant de distinguer facilement ces deux espèces. Elles correspondent à des différences profondes ; l’armure génitale de S. vespiformis est proportionnellement plus large, à harpe plus 550 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE saillante, mais les épines qui arment celle-ci sont moins nom- breuses et leur ligne est interrompue avant le sommet; l’aœdeagus a le bulbe plus épais et le corps moins grêle; enfin la vesica est armée de dents bien moins nombreuses, mais beaucoup plus grosses, plus irrégulières et à pointe plus longue. OBSERVATION. —— De toutes les formes de Codeti, inversa est la plus singulière; quoique les deux types aient été capturés l’un dans le Tell et l’autre aux confins des Hauts-Plateaux, et malgré certaines divergences dans les caractères des deux sexes, la simi- litude de faciès et la concordance des caractères principaux ne permettent pas de les séparer. L’exemple de l’ab. a/avus montre, en effet, que l’absence ou la présence de bordure jaune aux hanches antérieures n’a pas de valeur absolue dans Codeti, chez qui, du reste, les hanches anté- rieures, complètement noires dans les deux sexes, constituent une particularité exceptionnelle pour la série des formes spécifiques et propre seulement à la race nymotypique. Quant à Kabylaria que je n’ai rattachée à Codefi qu’à cause de l’existence des formes #aroccana et atavus, c’est la plus diffé- renciée et la plus éloignée du type; à beaucoup d’égards, elle se rapproche de la var. Fadjina de vespiformis qui constitue le terme méridional de l’espèce linnéenne. CHOROLOGIE. — L’aire de dispersion de S. Codeti se limite exclusivement à la Barbarie, à travers laquelle elle est largement répandue, et au sud de la Péninsule ibérique où elle paraît rare et d’où elle est signalée ici pour la première fois. Sur cette étendue les diverses races se distribuent assez bien par secteurs et chacune excluant les autres de son habitat, de telle sorte qu’en allant de l’Ouest à l’Est, elles se présentent successivement dans l’ordre suivant : A/mohades (Andalousie); m#aroccana (presqu’ile tingitane); Codeti type et ab. afavus (Département d’Oran); Kabylaria (Département de Constantine); toutes littorales ou sublittorales, et enfin, comme forme divergente, versa qui atteint à Lambèse la limite méridionale de l’espèce. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 551 Synanthedon Théryi n. sp. (PI. CCCXXIT, fig. 4678). Synanthedon Theryi Le Cerf (Fd.), Etudes de Lépidoptérologie com- parée, XI [Planches], p. 16, fig. cit. (1916). Œ. — Vertex noir bleu; front noir bleu lituré de blanc pur devant les yeux; palpes jaunes avec un petit nombre d’écailles noires à l’extrémité du second article, sur la face externe; trompe brunâtre; plaque jugulaire jaune un peu tachée de noirâtre au milieu; poils péricéphaliques et nuque jaunes; antennes noir bleu en dessus, jaune roux en dehors et en dessous depuis la base jusqu'aux trois quarts de leur longueur, avec l’article basilaire jaune en dessous; yeux noir brun; ocelles rose rubis. Collier noir bleu brillant. Mésothorax noir bleu, ptérygodes concolores, largement écaillées de jaune transversalement à la base et dans la moitié antérieure du bord interne et terminées postérieurement par un pinceau de poils de même couleur; taches latéropectorales fondues en une large macule jaune couvrant presque complètement les côtés du thorax; métathorax entiè- rement écaillé de jaune en dessus; touffes latérales blanchâtres à base noire; surface postcoxale blanc pur; hanches médianes et postérieures Jaunes. Abdomen noir bleu avec les quatrième et septième tergites en totalité jaunes; deuxième et sixième largement bordés de cette couleur ; brosse anale longue, nettement trilobée, à pinceau médian jaune et pinceaux latéraux noirs bordés extérieurement à la base d’une touffe de poils jaunes. Pleurae de tous les segments, sauf le troisième, jaunes. Ventre jaune à l'exception de la moitié proximale du quatrième sternite et de la base du huitième qui sont noir bleu. Aüïles supérieures un peu plus longues et plus étroites que chez les autres espèces du groupe; base noire; côte, bord interne et nervures principales noir verdâtre fortement mêlé d’écailles fauves; trait discocellulaire étroit, rouge orangé, avec de faibles LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE (Sat Un [ES] traces de noir au bord interne; à sa partie supérieure externe la couleur rouge orangé se prolonge en pointe entre les nervures 9 et 11; tache vitrée ultracellulaire ovale, à cinq divisions dont les trois médianes sont les plus longues. Espace terminal étroit, laissant à découvert la fourche des nervures 7 et 8, gris roussâtre a reflet doré, traversé par les nervures écrites en noir et terminé par une étroite ligne marginale noir bronzé. Dessous plus pâle que le dessus avec la côte jaune clair. Franges gris bronzé. Ailes inférieures transparentes à nervures et ligne marginale noir bronzé; trait discocellulaire très fin, concolore. Dessous sem- blable avec la côte et le trait discocellulaire jaune clair. Franges gris bronzé. Hanches antérieures jaunes à bord interne noir bronzé jusqu'aux trois quarts de leur longueur; fémur noir bleu extérieurement, jaune inférieurement et sur sa face interne; tibias jaunes, étroi- tement annelés de noir à la base; tarses jaunes. Fémurs médians et postérieurs noir bleu extérieurement, blanc jaunâtre sur la face interne et jaunes le long de la crête inférieure; tibias médians et postérieurs jaunes avec la base et un large anneau postmédian noir bleu; éperons noirs antérieurement, jaunes posté- rieurement ; tarses Jaunes avec la face externe des quatre derniers articles noir bronzé. Envergure : 17,5 millimètres. Type : 1 ©, énvirons de Boufarik (Alger), VIl-1907, Coll. BENQ FEMELLE et PREMIERS ÉTATS inconnus. MŒURS. — Nous avons pris cette espèce, mon ami M. A. Théry et moi, en battant des Z'amarix formant un bosquet isolé dans des prairies et des cultures, au bord d’un Oued, à quelques kilo- mètres à l’ouest de Boufarik, dans la plaine de la Mitidja. Aucun autre arbre ou arbuste ne se trouvant à proximité de cet endroit, dans un rayon de plus d’un kilomètre, et l’insecte très frais et probablement nouvellement éclos, je considère comme certain que c'est aux dépens des 7'amarix que sa chenille s’était développée. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 553 AFFINITÉS. -— Apparentée à S. vespiformis L. et à S. Codet: Obthr., mais avec le jaune beaucoup plus développé. Elle a, de la première, les poils péricéphaliques jaunes et la large bordure jaune également du second tergite; de la seconde, l’aspect élancé, le métathorax entièrement Jaune, la même coloration et le même dessin des ailes, et possède, comme les variétés 71aroccana et almohades de celle-ci, un trait jaune transversal à la base des ptérygodes, mais elle se distingue aisément de vespiformis et de Codeti, sous toutes leurs formes, par : les palpes dépourvus pres- FiG. 173. — Distribution en Barbarie de Syranthedon T'héryi n. sp. qu’entièrement de noir, la plaque jugulaire jaune à centre noir, les antennes jaunes en dessous du premier article et extérieurement jusqu’au delà du milieu, la tache latéropectorale beaucoup plus grande, les sixième et septième tergites entièrement jaunes ainsi que les quatre derniers sternites, les quatre premiers sternites bordés de jaune, la brosse anale plus longue, finissant en pointe, nettement trilobée à pinceau médian jaune, l’extrême réduction du noir au bord interne des hanches antérieures et les hanches médianes et postérieures Jaunes. CHOROLOGIE. -— Connue seulement de la Mitidja centrale par le type unique décrit 1c1. 554 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Sous-Famille : TINTHIINAE GENRE ZENODOXUS Gr. et Rob. Zenodoxus Grote et Robinson, 7'ransactions of American Entomological Society, Vol. II, p. 184 (1868). = Sphinx Auct. [part.]. = Sesia Auct. [part.]. — Paranthrene Hübner (Jacob), Verzeichniss bekannter Schmettlinge, p. 128 (1816) [part.]. =Sesia Meigen (Johann-Wilhelm), Systematische Beschreiburg der Europæischen Schmetterlinge, 11, p. 103 (1830) [part.]. = Paranthrena Herrich - Schaeffer (Gottlieb- Wilhelm), Systematische Bearbeilung der Schmetterlinge von Europa, T. II, p. 58 (1846). — Paranihrene Zeller (P. C.), Zs1s, p. 418 (1847). = Microsphecir Bartel (Max), in Seitz: Les Macrolépidoptères du Globe (Edit. franç.), II, p. 414 (1912). CARACTÈRES. —— Tête petite, transversale, à front plat; palpes obliques, ne dépassant pas le vertex, médiocrement hérissés, à troisième article égal à la moitié environ du second; trompe bien développée; antennes fines, sétacées, finement ciliées chez le mâle, dépourvues de pinceau de poils terminal. Corselet globuleux, très épais; abdomen cylindroconique, terminé par une brosse anale courte, composée de poils égaux dans les deux sexes. Hanches antérieures très larges, ovales. Pattes de longueur moyenne, épaisses, non pubescentes; tibias antérieurs et médians terminés par une couronne de longues écailles piliformes diver- gentes ; postérieurs munis en outre d’une couronne médiane sem- blable; éperons très longs, lisses; tarses un peu plus longs que les tibias, dépourvus d’épines en dessous, à premier article annelé au sommet d’écailles piliformes. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 555 NERVULATION. -— Ailes supérieures longues et très étroites, à cellule prolongée en triangle au sommet, au niveau de la ner- vure 6 et atteignant les trois quarts de la longueur de l’aile; nervure 1 obsolète, discocellulaire également, 8 absente, 2 naissant un peu avant l’angle inférieur de la cellule, 3 à égale distance de2retide 4. Ailes inférieures ovales, étroites, champ anal étroit, rectangu- laire, bord abdominal parallèle à la nervure 1 c; cellule atteignant les trois cinquièmes de l’aile; discocellulaire supérieure courte et oblique, inférieure plus longue et verticale, 1 atteignant presque l’angle anal; 1 a absente; 3 naissant plus près de 2 que de 4, loin avant l’angle inférieur de la cellule; 4, de cet angle; 5, de l’angle des discocellulaires et infléchie à la base; 6, de l’angle supérieur de la cellule. ARMURE GÉNITALE. — G' : tegumen large, uncus articulé à la base, subcylindrique long et un peu courbé à pointe légèrement crochue; anus en tube large, aplati transversalement; valves larges, ovales, ne dépassant pas l’uncus, faiblement concaves; saccus court, triangulaire; aoedeagus long et volumineux, cylin- drique, un peu courbé à la base, avec l’orifice proximal et le méat très larges; sac intrapénien divisé en deux régions inégales, une proximale ovalaire, pourvue intérieurement de longues épines, et une terminale plus petite, conique, armée de cornuti très petits. L’uncus et les valves portent des poils simples. Q : Pas de plaque génitale différenciée, canal copulateur court, environ cinq fois plus long que large, dilaté légèrement au-dessous du sommet et à la base, où il devient membraneux; bursa copulatrix volumineuse, ovo-globulaire, lisse, dépourvue de laminae dentatae; huitième urite largement membraneux sur la faæ ventrale, pourvu, au bord postérieur, de longs poils espacés et de quelques autres plus fins et très peu nombreux sur les côtés; ovipositor déprimé dorso-ventralement, à valves peu largement chitinisées, portant des poils très inégaux parmi lesquels quelques- 556 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE uns très longs, les plus courts et les plus nombreux en dessous et vers le sommet. Dans les deux sexes, plaques trichophores, petites, ovalaires, isolées sur les pleurae. Œuf allongé, à sommet tronqué obliquement, pondu sur les épis des Graminées. Insecte parfait volant au soleil dans les lieux herbus. DISTRIBUTION. -_- Amérique septentrionale, Europe méridio- nale, Asie mineure, Barbarie, région éthiopienne (1). GÉNOTYPE. — Zenodoxus maculipennis Gr. et Rob., Texas. Zenodoxus tineiformis Esp. (PI CCCXXII, fig. 4670, 4680, Gi 14081, 4082 O1 OÛ)! Sphinx tineiformis Esper (Eugen-Johann-Christoph), Die Schmetterlinge in Abbildung nach der Natur mit Beschreibungen, Theïl Il, Nachtvôgel, Tab. XXXVIII, fig. 4 (1779) [icon.]. — Fortsetzung der curopäischen Schmetterlinge, Zweïter Abschnitt zu dem Gesch- lecht der Abendschmetterlinge, p. 9 (18...?) [descr.]. Sphinx tineæformis Hübner (Jacob), Sammlung ausserlesener Vügel und Schmetterlinge, p. 8, tab. 29 (1793). Sesia aselliformis Rossi (F.), Mantissa insectorum exhibens species nuper in Etruria, II, p. 16 (1704). Sphinx tineiformis Hübner (Jacob), Sammlung europäischer Schmetter- linge, Zweiter Horde (Schwärmer, p. X, fig. 46 (1796). Sphinx brosiformis Hübner (Jacob), 1bid., fig. 116 (1706). Paranthrene tineiformis Hübner (Jacob), Verseichniss bekannter Schmett- linge, p. 128 (1816). Paranthrene brosiformis Hübrer (Jacob), 4bid., p. 128 (1816). Paranthrene tineiformis Herrich-Schaeffer, Systematische Bearbeitung der Schmetterlinge von Europa, T. Il, p. 58 (1846) [part.]. Microsphecia tineiformis Bartel, in Seitz : Les Macrolépidoptères du Globe (Edit. franç.), p. 414 (1912). (x) Le Dr Arnold Pagenstecher a décrit de l'archipel Bismarck, in Zoologica, XXXIX, p. 21, PI. IV, f. 26 (1900), un Paranthrene ruficollaris dont la collo- cation dans le même genre que Zineiformis demande confirmation. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Hz TYPE : 1 Q de Florence, dans la collection Gerning, à Franc- fort. d. — Vertex bronzé; front un peu plus clair plus ou moins nettement lituré de blanchâtre; palpes bronzés mêlés de rous- sâtre; trompe rousse; plaque jugulaire bronzé clair; poils péri- céphaliques blanchâtres passant graduellement au bronzé sur la nuque; antennes bronzées; yeux noirs; ocelles rose rubis. Collier bronzé roussâtre; thorax concolore, ainsi que les ptéry- godes qui portent sur la base de la côte des ailes antérieures une petite plaque d’écailles plus claires; pas de taches latéropecto- rales distinctes. Des écailles blanc roussàtre bordent postérieu- rement le métathorax, dont les courtes touffes latérales sont concolores ; surface postcoxale bronzée à sommet blanc roussâtre. Abdomen bronzé, avec le premier tergite en entier et l’extré- mité latérale des autres tergites blanc roussâtre; brosse anale mêlée de bronzé et de roussâtre. Ventre bronzé avec le bord des sternites plus clair. Ailes supérieures opaques, bronzées, à base plus foncée et ligne marginale indistincte; un semis plus ou moins dense d’écailles jaunâtres ou roussâtres couvre en partie la cellule et l’espace terminal. Dessous plus foncé, avec la base, la côte et les espaces internervuraux de l’espace terminal plus clairs. Franges gris bronzé. Aüles inférieures transparentes à nervures écaillées de bronzé, à l'exception de la discocellulaire inférieure qui est nue; un large semis d’écailles bronzées couvre en majeure partie le disque et le champ anal en totalité; ce semis est fondu et atténué du côté interne, notamment entre les nervures 1 « et 2, mais s’étend en pointe jusqu’à la cellule entre 2 et 3. Dessous semblable avec la base et l’origine de la côte roussâtre clair, l’apex, la bordure marginale et le champ anal jaunâtres. Franges gris bronzé, éclaircies à la base et le long du bord abdominal. Hanches antérieures bronzées, revêtues d’écailles de couverture plus claires formant confusément, au bord externe, d’étroites 558 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE marges Jaunâtres;, fémurs concolores; tibias un peu plus clair avec l’épiphyse jaunâtre; tarses concolores. Fémurs médians et postérieurs bronzés à couverture claire plus ou moins dense; tibias médians et postérieurs bronzés, vaguement éclaircis dans leur milieu et à touffes d’écailles piliformes plus ou moins mêlées de roux ou de fauve; éperons jaunâtres. Tarses médians et posté- rieurs bronzé clair, avec la touffe terminale du premier article mélangée, comme celles des tibias, de roux ou de fauve. Q. — Semblable. Envergure : C, 10,5-18 millimètres; ©, 11-10,5 millimètres. 1 ©, Kouba, environs d'Alger, V, ex H. Lucas: 2 GO Bône (Département de Constantine), ex E. Olivier [Coll. J. Fallou, CollMusEumide Pare Cein @ Lambèse (Département de Constantine), VI-1012 et 1914, ex H. Powell et Sari-Amar; 1 ©, Géryville (Département d'Oran), VIlL-1910, ex H. Powell, Coll. Ch. Oberthür. — 59 SO, 22 Q ©, Maison-Carrée (Dépar- tement d’Alger), 22-V au 3-VIII 1906-1907; Rouïba et le Corso (Département d’Alger), V-VI; Aflou (Département d'Oran), ex Coll. H. Deckert; Mechra-bel-Ksiri, plaine du Sebou {Maroc occi- dental) 8/15 Coll FPE Cert ARMURE GÉNITALE O et ©. — Décrite dans les caractères génériques, Je ne détaillerai pas à nouveau sa structure et ajou- terai seulement que, chez le mâle, de longues écailles sont implantées sur la partie distale des prolongements latéraux du dorsum. Les poils de la face interne des valves sont un peu plus courts et plus nombreux dans la région proximale inférieure et ceux de l’uncus inclinés du sommet vers la base. Membrane périphallique complètement tapissée d’épines; vesica pourvue de deux bandes de granulations, au delà desquelles commence un revêtement très dense de longues épines membraneuses couvrant complètement la paro: du ductus ejaculatorius jusqu’à l’onifice basal de l’organe. Talon de l’aoedeagus volumineux, légèrement incurvé, arrondi postérieurement. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 559 Chez la femelle, le bord libre et membraneux du canal copula- teur est garni de spinules et sa partie chitinisée est divisée longi- tudinalement par une bande membraneuse qui le parcourt sur toute sa longueur et s'évase vers le point d’accès du ductus ejaculatorius. FIG. 174. Armure génitale mâle de Zenodoxus tineiformis Esp. FIG. 174. — En haut : ensemble de l’armure, vue de profil à gauche, après enlèvement des valves et de l’aoedeagus. T.=tegumen, très large et portant à sa U.=uncus. partie inférieure de longues écailles, A.=anus. dont les points d'implantation ont C.=cingula. seuls été indiqués ici. S.=saccus. Au-dessus : valve droite, vue par la face interne. Il n’y a pas trace de harpe; la partie chitineuse est limitée au voisinage de la base et le revêtement ne comporte que des poils simples, fins et courts, mêlés, sur le pourtour, de poils également simples, mais très longs. F1G. 175. — En haut : aoedeagus vu de profil à gauche. En dessous, ensemble du sac intrapénien avec son revêtement proximal de fines et longues spinules, et la région distale garnie de granulations. PREMIERS ÉTATS. —— Rien n’était connu sur les premiers états de cette espèce, lorsque j'ai obtenu, pour la première fois, en 1907, des œufs dont une partie m’a fourni des jeunes chenilles. Œuf. -- Noir brunâtre, faiblement luisant, sans réticulation 560 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE à sa surface, légèrement déprimé dessus et dessous, avec le pôle micropylaire tronqué obliquement. Longueur : 0,7 millimètre; largeur : 0,3 millimètre; épaisseur : O,1 millimètre environ. 0 …. OÙ ..Æ.A OV. Dore CAPES ©: &. =... CNE PP mere V7. F1G. 176. — Armure génitale femelle de Zerodoxus tineiformis Esp., vue d’en- semble par la face ventrale. 0.p.=orifice de ponte. «. 8. 8.=apodèmes styliformes du hui- Ov.=valves de l’ovipositor. tième urite, vus par transpa- a. S. 0v.=apodèmes styliformes de l’ovipo- rence. sitor, vus par transparence. 0. a.=orifice d'accouplement, très rap- 2. s.=zone spinuleuse de la membrane proché du bord distal du sep- intersegmentaire. tième urite : VII. VIII.=huitième urite. F1G. 177. — Partie de l’armure génitale interne de la même, vue par la face ventrale, et montrant la bande membraneuse : 4. ». interrompant sur toute sa longueur la partie chitinisée du canal copulateur jusqu’à l’abouchement du auctus seminalis : d.s. Chenille. — À sa sortie de l’œuf la chenille, presque trans- parente, mesure environ 1,3 millimètre de longueur; elle est ET" LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 5ô1 cylindrique, mince, avec les segments (horaciques non renflés; tête de même diamètre que le corps et d’un brun très pale; man- dibules brun foncé, un peu proéminentes, peu courbes, quadri- dentées; ocelles au nombre de six, noir brunâtre, de grosseur égale, dont quatre en ligne parallèle au bord labial des épicrânes, les deux autres à angle droit avec les précédents; épicrànes soudés sur une courte longueur au-dessus du clypeus; celui-ci à bords presque droits, deux fois et demie plus long que large à la base; labre fortement échancré; pas de pièces paraclypicales différenciées ; la tête porte des poils inégaux, dont les deux plus longs s’insèrent un peu au-dessus et en arrière de la ligne des ocelles. Ecussons prothoracique et anal non différenciés. Pattes écailleuses, longues, égales, transparentes, armées d’une griffe à peine arquée. Je n’ai pu distinguer avec assez de netteté les pattes membraneuses et les stigmates pour pouvoir en parler. Les poils du corps sont très longs, surtout sur les derniers seg- ments; ils sont transparents, comme le corps, à travers lequel on distingue le tube digestif. À partir de ce stade, l’histoire de /2ne7form1s reste à découvrir. , VARIATIONS. — Les dimensions extrêmes que nous avons données au sujet de la taille montrent que cette espèce suit pour ce caractère la règle générale commune aux Aegeriüdae. Moins frappantes en apparence à cause de son uniformité, les variations de la coloration sont assez grandes et passent du brun noir uni au bronzé clair presque jaunâtre, également uniforme. Les écailles claires du corps et des pattes, habituellement jaunâtre sale, deviennent presque blanches chez certains individus et se mêlent parfois de rouge brique au collier, aux hanches anté- rieures et aux couronnes d’écailles spiniformes des tibias et des tarses, comme c’est le cas pour la femelle figurée sous le n° 4681. Le front peut être dépourvu d’écailles blanchätres latéralement, de même que deviennent obsolètes les taches claires des côtés des tergites abdominaux, surtout chez les femelles. 36 502 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE À ma connaissance, aucune de ces variations ne paraît prédo- miner en un point quelconque du vaste habitat de /xerfornus, et je les ai toutes trouvées mélangées sur une aire très étroite dans la même localité. Les individus les plus intéressants, au moins au point de vue systématique, sont ceux chez lesquels l’écaiilure Jaune de couver- ture se développe en semis plus ou moins dense sur les ailes supérieures, couvrant le disque et parfois la ceilule. Ce sont eux que J'ai homologués à la variété brostformis de Hübner, figurée seulement et non décrite, dont la provenance est ignorée et le type inconnu, et qui demeure d'autant plus énigmatique que l'individu représenté avec un corps noiratre était probablement tourné au gras. J'ajouterai une fois de plus que, là comme ailleurs, la taille ne Joue aucun rôle dans les variations de la coloration. AFFINITÉS. — Z. tineiformis n’a qu’un proche parent, que l’on avait du reste à tort identifié à la var. orosiformis de Hübner, et que j'ai nommé Z. dorsalis, d'Europe méridionale-orientale et d'Asie mineure. Cette espèce se distingue du génotype par la présence aux ailes supérieures d’une tache discale jaune trifide et d’une bande médio-dorsale de même couleur sur l’abdomen. MŒURS. — jes premiers renseignements sur les mœurs de Z. tineiformis consistent en trois mots latins accompagnant la diagnose du S. aselliformis de Rossi — qui n’est qu’un synonyme de Zineiformis — : « in syluestribus Julii ». Zeller a taxé d’inexac- titude ce renseignement; je pense plutôt qu’il se rapporte à une capture accidentelle, mais tout à fait possible; car j'ai pris moi-même un exemplaire de /neiformis à l'entrée d’un petit bois. Normalement Z. /ineiformis vole dans les friches décou- vertes et herbeuses. Il affectionne les terrains en pente fortement insolés, où il butine de temps en temps sur les ombelles ou les Composées, s’enfonçant parfois dans les calices au point que l'extrémité de son corps et de ses ailes dépassent seuls la corolle. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 563 C’est surtout par les temps calmes et chauds, et de préférence dans la matinée, qu’on le voit voler de plante à plante; on en voit peu quand 1l y a du vent, et les rares individus qui circulent volent alors très bas entre les herbes et sont difhciles à découvrir. Ses stations préférées sont les capitules secs et les feuilles découpées des Composées, ainsi que les épis des Graminées, sur lesquels 1l se pose après un court vol balancé rappelant celui des Hyménoptères et de certains Diptères. Avant de s’arrêter, 1l fait quelques pas saccadés, s'oriente souvent dans une direction opposée à celle qu’il avait en arrivant, puis s’immobilise sans que l’héliotropisme paraisse déterminer sa direction qui est tout à fait quelconque: deux individus posés sur la même feuille pouvant se trouver tête-bèche; il semble plutôt que ce sont les reliefs ou la texture même du support qui règlent la position et la direction dans laquelle l’insecte s'arrête. Les perceptions seraient alors reçues par l’abdomen qui, quelle que soit l’inclhinaison du plan de position, est toujours en contact avec le support, se défléchis- sant parfois en arc pour que ce contact soit réalisé. Cette flexion . est toujours sagittale et, contrairement à tant d’autres Aegertes, cette espèce n’exécute pas avec son corps ces torsions latérales et périboliques qui sont presque de règle chez les C’hamaesphecta du groupe d’aerifrons Z. ou les Dipsosphecta du groupe Zchneu- moniformis F. par exemple. Dans le repos, les ailes prennent, au lieu de s’allonger le long du corps comme il est habituel dans la Famille, une position écartée et oblique par rapport au plan de symétrie, rappelant assez bien celle de certains Ptérophores, tels que les À gdistis; les ailes inférieures se replient complètement sous les supérieures que dépassent seulement au bord dorsal leurs franges du bord abdominal. Il ne paraît pas que les mâles apportent dans la recherche des femelles l’empressement caractéristique si souvent observé chez les Aegerides; en tout cas et malgré une abondance remarquable, jamais je n’ai trouvé cette espèce 27 copula, ni même Je n’ai vu 504 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE voler ses mâles en petits groupes à des points susceptibles de recéler une femelle. L'activité plutôt plus grande du vol, aux premières heures chaudes de la matinée, laisse penser que c’est probablement à ce moment que s'effectue l’accouplement; mais il reste à le constater de visu. En captivité, les femelles pondent facilement dans les tubes de verre où on les conserve vivantes. Evaginant longuement ses deux derniers segments, la femelle tàte agilement de son ovipo- sitor les surfaces environnantes, s’efforçant de le faire pénétrer dans les trous et les fissures du bouchon, ou entre celui-c1 et le verre, insinuant, le plus loin qu’elle peut, les œufs qu’elle dépose un à un, quand son internement dans un tube vertical dont elle ne peut atteindre le bouchon se prolonge, elle finit par les déposer a même le verre, sans ordre, disséminés ou en tas irréguliers. J'ai vu, le 27 juillet 1007, une femelle pondre sur une Graminée (? Lolium ? Agropyrum); posée sur l’épi, elle remontait de la base vers le sommet, s’arrêtant quelques secondes aux épillets de droite ou de gauche à la base desquels son oviducte se glissait. Capturée et rapportée au Laboratoire avec l’épi qu’elle parcourait, J'ai trouvé sur celui-ci trois œufs, fixés sur la tige près de la base d’épillets; cinq jours après, deux étaient éclos et les jeunes che- nilles avaient pénétré dans le parenchyme médullaire par un trou foré à deux millimètres environ du sommet de chaque œuf dans lequel elles avaient découpé, au pôle micropylaire, un orifice occupant tout le diamètre. Des pontes déposées dans les tubes de verre, deux seulement, sur une vingtaine, avaient donné naissance à des chenilles, avant que cette observation m’ait appris ce qu'était la nourriture de linerformis. Aucune des plantes, dont j'avais introduit des frag- ments pour essayer de les nourrir au moins momentanément, ne fut touchée, et des Borraginées, parmi lesquelles deux espèces d’'Echium, étaient du nombre. Bien des auteurs ont reproduit la supposition d’A. de Villiers qui pensait que cette Aegerie vivait dans la tige de la vipérine, renseignement à coup sûr erroné et LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 565 qui a cependant constitué tout ce que l’on savait, ou croyait savoir, sur le développement de cette espèce. Pourtant, dès 1847, C. Zeller avait observé en Sicile, qu’aux environs de Syracuse, Z. Æne1formis affectionnait particulièrement les Graminées, et 1l rapporte avoir pris la majeure partie de ses quarante exemplaires posés vers le soir sur Zagurus ovatus. Gistel (De mysterien der Naturgeschichte) a reproduit ce ren- seignement deux fois : à Aegzlops ovatus d’abord, puis à Zagurus ovatus qui n’est qu'un synonyme du précédent. FIG. 178. — @ — Distribution en Barbarie de Zenodoxus tineiformis Esp. MIMÉTISME. — Cette espèce n’est pas affectée d’un mimétisme défini; au vol elle se confond assez bien avec des Diptères, mais sans qu'il y ait de ressemblance particulièrement frappante et plutôt par la taille et la manière de voler que par la forme et la coloration. En revanche, lorsqu'elle est posée et immobile sur des inflorescences, des bractées ou des feuilles desséchées, ainsi que sur les épis de certaines Graminées avec lesquelles son homo- chromie est parfois complète, elle devient difficile à discerner et imite avec assez d’exactitude, grâce à la position de ses ailes et de son corps, un petit éclat ou un fragment de son support. 566 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PARASITISME. — Z. #ineiformis était victime à Maison-Carrée de prédateurs au nombre desquels figurent plusieurs espèces d’Ayachnides du groupe des 7'héridion et de Diptères de la famille des Aszides que j'ai vus, à diverses reprises, capturer des individus butinant ou posés sur des supports variés. CHOROLOGIE. — Etendue à travers toute la Barbarie, du bord de la Méditerranée aux confins méridionaux des Hauts-Plateaux et Jusqu’aux rives de l’Océan Atlantique, au Maroc. En Europe, elle comprend l’Espagne, le Portugal, la France méridionale-orientale, l’Italie, la Dalmatie, la Hongrie, la Grèce, la Turquie, la Péninsule Balkanique, la Transcaucasie, et aussi, d’après M. Bartel (Loc. cit.), la Mésopotamie, le Taurus et l’Asie centrale. Commune en Sicile, Z. #2neiformis paraît manquer en Sardaigne et en Corse. En 1914, j'ai décrit et figuré au Bulletin de la Société ento- mologique de France, p. 272, lg. 1, sous le nom de Zenodoxus dorsalis n. sp., une T'inthiinae d'Asie mineure classée jusqu'alors dans les Collections et vendue par les marchands avec la déter- mination de : Paranthrene tineiformis Esp. var. brosiformis Hbn. J'affirmais qu’elle constituait une espèce propre, nullement assi- milable au « Sphinx brosiformis » de Hübner, et que celui-ci devait prendre rang de simple synonyme à la suite de ##e1formus Esp. Venant à l’ercontre d’une opinion unanimement admise et portant sur des formes en apparence bien connues, cette mamière de voir appelle une justification que l'analyse critique de leur histoire va nous fournir. Décrite et figurée originairement par J. C. Esper in : « Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur », I, p. 9, PI. XXXVIIL, fig. 24 (1770), le Sphinx #ineiformis le fut à nou- veau, deux fois de suite, par J. Hübner, d’abord en 1703 dans LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 567 Sammlung ausserlesener Vügel und Schmetterlinge, p. 8, Taf. 20, fig. 20, puis dans son grand ouvrage : Sammlung Euro päischer Schmetterlinge, Zweyte Horde, Die Schwärmer, p. 22, Taf. 7, fig. 46 (1706 ?). Malgré leur brièveté et leur insignifiance, une première série de différences peut être notée entre ces descriptions; chaque Auteur utilisant ou délaissant certains caractères, et traduisant à sa façon les nuances du coloris. Hübner, par exemple, nomme brun roux ce qu’'Esper décrit fauve, et donne sur les pattes des détails qui sont absents dans la description de son prédécesseur, alors qu’il est muet sur le corps dont la coloration est détaillée — à peu près — chez Esper. La figure de celui-ci représente un individu à corps épais, noir, bordé et terminé de jaune, avec l’indication de quatre anneaux linéaires blanchâtres à l’abdomen; ailes supérieures assez larges, fortement arrondies et bombées à la côte avant l’apex, brun noi- râtre de la base jusqu’au milieu de la cellule environ où cette teinte se fond dans le jaune fauve terne qui couvre le-reste; frange indiquée par une étroite ligne brun noirâtre; sur le disque, trois fines lignes brunes représentent les nervures; tête et pattes jaunâtres; envergure, 16 millimètres ; longueur du corps, 10 milli- mètres. Les deux figures de Fiübner sont copiées l’une sur l’autre mais, comme celles du Sphinx rhingiaeformis du même auteur, diffèrent par quelques menus détails, celle qu’on voit dans Sammlung étant la plus soignée. On y relève les caractères principaux suivants : Corps élancé brun jaunâtre, plus clair sur l’abdomen, dont les côtés et la brosse anale sont jaunes, et qui porte trois bordures transversales noires entières et deux incomplètes; ailes supé- rieures noir brunâtre de la base au sommet de la cellule où cette couleur s’enfonce en pointe dans la teinte jaune fauve couvrant le reste de l’aire et que traversent quatre ou cinq nervures noires; leur forme est allongée, étroite, à côte droite et apex brièvement 508 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE arrondi; envergure, 17 millimètres; longueur du corps, 9 milli- mètres. S’ajoutant à celles des descriptions, et portant à la fois sur les dimensions, la forme et le coloris de Lépidoptères dont les espèces sont souvent très difficiles à distinguer par suite de leur extrême ressemblance, ces divergences laisseraient supposer qu’Esper et Hübner ont utilisé au moins des matériaux différents. Or, le témoignage d’Ochsenheimer (Die Naturgeschichte der Europaeischen Lepidopteren, t. \, p. 134, 1808) nous apprend que ces trois descriptions et les trois figures qui les accompagnent ont été faites sur le même individu, Type de l’espèce : 1 Q de Florence, de la Collection Gerning, à Francfort. On ne peut trouver d’exemple plus probant de la nécessité qui s’impose, non seulement d’analyser, mais encore d’interpréter judicieusement les textes et les illustrations des vieux auteurs, surtout lorsque la documentation originale se limite à une figure, comme c’est le cas pour beaucoup d’espèces de Hübner, et préci- sément pour brostformis. Aucun texte, dans l’Auteur allemand, ne se rapporte à la figure 116 de Sammlung Europacischer Schmetterlinge qui le représente. Son origine demeurant inconnue, les Auteurs ont identifié cette Aegerie, chacun à sa manière, y voyant tantôt une espèce distincte de /2xeiformis, tantôt une simple variété plus ou moins valable. Les caractères montrés par la figure typique sont les suivants : Corps noir verdâtre avec deux petits traits blancs longitudi- naux et paralièles à la base de l’abdomen; ailes supérieures étroitement noires à la base, brunâtres jusqu’au delà du milieu, puis du même jaune fauve que neiformus, de l’apex jusqu’au milieu du bord dorsal; cette partie claire est traversée par quatre nervures très fines à droite et trois à gauche. Envergure, 12,5 milli- mètres; longueur du corps, 5,5 millimètres. Ochsenheimer, qui a eu en mains la plupart des Types de ses devanciers, et notamment d’Esper et de FHübner, n’a pas connu LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 569 celui de brosiformis, il a décrit, sous ce nom, deux exemplaires de Hongrie que lui avait envoyés Dahl, et chez lesquels le disque des ailes supérieures est bien écaillé de jaune, mais dont le corps n'est pas noir verdâtre avec deux traits blancs à la base et ne diffère de celui de #xeiformis que par une coloration plus claire et le premier tergite Jaunâtre sur toute sa largeur (IV, Suppl, P. 173). Dans la partie traitée par Godart de l'Æas/otre naturelle des Lépidopières de France, les deux formes sont passées sous silence, ce qui indique qu'aucune n’avait encore été signalée dans notre pays à cette époque. Duponchel, continuateur de l'ouvrage, décrit (Supplément, II, p. 150) et reproduit, PI. 0, fig. 6, brosi- formis d’après une femelle, capturée aux environs de Rome, qu’il traite en espèce distincte de Znetformis dont il donne une des- cription, sans figure, p. 150. Le même Auteur, dans le Catalogue méthodique des Lépidop- tères d'Europe (1844), qui termine l’ouvrage, mentionne en tête des espèces du genre Sesia : Brosiformis H. O. D. — Languedoc et Espagne: puis comme espèce douteuse (ax v. praec. ?): * À selliformis Rossi. — Italie: et enfin : Tineiformis O. H. B. — Portugal. En somme, trois espèces distinctes, dont une douteuse, avec, pour la dernière citée (en fait, la première décrite), une biblio- graphie inexacte et incomplète, où le nom d’Esper ne figure même pas. En outre, les indications de patries, précises en appa- rence, mais ne concordant pas avec ses textes antérieurs, paraissent surtout constituer à ses yeux les meilleurs motifs de distinction de ces Aegertes plutôt que leurs caractères morphologiques. Herrich-Schaeffer, en 1846 (Sÿstematische Bearbettung der Schmetterlinge von Europa, T. I, p. 58), tient brosiformis pour une variété insignifiante de /2netformis, 570 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Un an plus tard, C. Zeller, pour la première fois, capturait en nombre /7e1formis, lors de son voyage en Sicile, et la variabilité qu’il fut à même de constater sur la quarantaine d'individus pris aux environs de Syracuse lui suggéra un certain nombre de remarques intéressantes. Il dégage les caractères génériques propres au genre Paranthrene si insufhsamment défini par Hübner, en le restreignant comme Herrich-Schaeffer à /27e1formis et aux espèces affines, ce qui, malgré une application erronée, constituait un sérieux progrès. L’analyse du texte de Rossi l’amène aussi à cette conclusion que l’aselliformis de cet auteur doit être réuni à Ænerformis mit grüsser Sicherheit; enfin, après avoir critiqué l'identification faite par Ochsenheimer sur des individus hongrois, du brosiformis de Hübner, il écrit que « celui-ci ne paraît être qu’un petit exemplaire très voisin de S. tineiformis, sinon identique avec lui ». C’est à J. Lederer qu’est due la première application bien catégorique du nom de brosiformis aux individus d’Asie mineure. Dans les Verkandlungen des Zoolosisch-Botanischen Vereins in Wien, p. 81 (1852), 1l caractérise ainsi brièvement et comme espèce distincte broszformis Hbn., d’après des individus reçus d’Haberhauer : « Les ailes supérieures colorées en jaune derrière la nervure transversale, et le premier anneau de l’abdomen jaunâtre ». Dans son PBeytrage de 1856, in : Szettiner Entomologische Zeitung, O. Staudinger fixe, pour jusqu'à nos jours, le sort de brosiformis. Il adopte, en ce qui le concerne, la définition de Lederer et la confirme, en tenant pour typiques les échantillons capturés à Brousse par Mann, mais ne voit dans la forme de Hübner qu’une variété de #ne:formis à laquelle la relient des individus de transition, et 1l place parmi ceux-ci les individus de Dahl, décrits par son compatriote Ochserheimer. On ne reviendra plus désormais sur la décision de l’Auteur saxon, et ce n’est que pour mémoire qu'il faut encore mentionner deux Auteurs dans les travaux desquels les formes qui nous inté- 16 ti LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 571 ressent se trouvent mentionnées : F. Walker, Zzs/ of 1he Lepi- dopterous Insects in the British Museum, VIII, p. 15 (1856), non content de faire de brosiformis une espèce distincte, Ja sépare encore de ##etformis par rhingiaeformis et lui assigne comme provenance le sud de la France et l’Espagne; mais comme elle n’existait pas à l’époque, dans la collection du Musée britannique, 1l s’agit évidemment de renseignements compilés sans discernement. Boisduval laisse bros2formis près de Zinet- formis et ne commet pas l’énormité de placer entre elles rhingiaeformis; cependant il les distingue spécifiquement et fixe, comme origine à la première, les mêmes localités que Walker, ajoutant que c’est Rambur qui l’a découverte en Espagne. Toutes ces opinions contradictoires ont peu d'intérêt; la plu- part n’étant manifestement fondées que sur une étude insuffisante et des plus superficielles, tant de la Bibliographie que des échan- tillons mêmes; quelques-unes, 1l est vrai, fournissent des rensei- gnements accessoires sur l’origine des types et des documents utilisés; mais, en somme, les deux meilleures, celles de Zeller et de Staudinger, résultant seules d’un effort sérieux, aboutissent à des conclusions inconciliables, et on ne peut guère en faire état plus que des autres. C’est pourquoi le report aux sources originales s’imposait, et nous pouvons maintenant conclure en peu de mots, par l’exposition des raisons pour lesquelles nous ne voyons en brosiformis qu’une forme tout au plus individuelle et non tran- chée de Zinetformis. Pour celle-ci, aucune ambiguité n’existe présentement, et le nom d’Esper est correctement appliqué; seulement, peu d’Auteurs ayant été à même d'étudier cette espèce sur de grandes séries d'exemplaires, on a mal apprécié sa variabilité, assez étendue, comme je l’ai dit plus haut, et c’est là, je pense, la cause des erreurs qui se sont produites et multipiiées à propos de bzost- formis. Qu’Hübner en ait été le premier victime, c’est infiniment pro- bable, puisqu'il n’a eu à sa disposition que le Type unique de M) LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE lineiforms, d’une part, et, de l’autre, celui, sans doute unique aussi, de son brosiformis; la distinction spécifique qu’il a cru devoir faire entre eux résulterait alors de l’impression causée par les différences apparentes de la coloration, de la taille et aussi de leur état de conservation. Nous savons par Ochsenheimer que le type de la collection Gerning était frotté; à en juger par la figure publiée dans le Sawmlunps, celui de brosiformis devait être en meilleur état; mais la coloration noir verdâtre de son corps et de la base des ailes supérieures, — différence considérable et qui le distingue dès l’abord de Zretformis, — montre qu’il était tourné au gras et les deux petits traits blancs de la base de l’ab- domen ne doivent sans doute être considérés que comme des îlots d’écailles claires ayant échappé à l’envahissement oléagineux. Si l’on n’admet pas cette hypothèse, il faut alors faire de brosiformis une espèce distincte de toutes celles actuellement connues, et dont le corps et la base des ailes seraient zormalement noir verdätre, mais son existence serait à prouver, car une telle espèce manque dans toutes les collections. Si on l’accepte, il suffit de rendre par la pensée au corps de brosiformis une coloration bronzée ou roussâtre, plus ou moins éclairée de jaunâtre ou de blanchâtre, et suivant la proportion et la disposition de cet éclaircissement, on a, à peu près, /2#e1/orms ou dorsalis. Mais puisque la teinte du corps ne peut nous être révélée avec certitude, nous ne pouvons nous guider que sur celle des ailes. Pour que ce soit à la seconde espèce que nous ayons affaire, 1l faudrait que, sur le fond bronzé des ailes, se détache, sur le disque, la tache jaune claire, nette, rendue trifide — jamais quadrifide —— par les deux nervures noires qui la traversent, et qui constitue l’une de ses caractéristiques. Or, ce n’est pas le cas, et sur la figure Type le jaune est fondu et traversé par trois ou quatre nervures. Connaissant la manière d’interpréter les caractères du dessin des Papillons de Hübner, on peut affirmer que, s’il avait eu un insecte pourvu d’une tache bien définie, comme celle de dorsalis, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 573 il aurait reproduit cette tache en accusant peut-être davantage la netteté de ses contours et n'aurait pas mis trois ou quatre nervures là où 1l n’y en a que deux. S’il a fait à son brosiformis une tache fondue, c’est qu’il s'agissait évidemment de exdre un semis plus ou moins diffus, plus étendu et plus apparent peut-être que celui du Æxeiformis qu'il avait précédemment figuré, mais de même nature, et la comparaison de ses deux figures antérieures et de celle d’Esper ne laisse guère de doute à cet égard. À mon avis donc, et jusqu’à preuve du contraire, la figure nymotypique de brosiformus Hbn. ne représente pas autre chose qu'un exemplaire male, de petite taille, fortement saupoudré de Jaune, et à corps graisseux, de Z. ineiformis Esp. TABLE ALPHABÉTIQUE des Genres, des Espèces et des Variétés ENDRODUSION RE Re ren donnees reed enerece on Dee mec cour DDARDES SC NRES ne cmanecene Dar cas suce ce esetees cernes esse ceceeces ATOS CAMES DROGUE) Rene dede sens de ses pr eee e ere enereeue algeriensis Le Cerf (D. hymenobteriformis Bell. f.).........1..........…. HOT ES Toovar Se COLELMOPITENVAE.). 2.28 sie den Menceccse AHDALUSICA D Nat (EN Or ONMISION VAT)... ere ce cecneeenee SHÉDEAL ED SD (CAMES DLEQUT) ee. eos as summouass este ceceecercc eee LATE NAT (IS OUT ELNODENIR É)Mossnnocrrese see eme ARIANE AT AD UFOGCTLIOPIMISS LE. VAT:).50..dr sen coco eee entree auresiana n. Var. (?. doryliformis-ceriaeformis Luc. var.)..........….… Barbe MOD EE) RE PEUR Nar UC don Gras ON Pen nr iree den eee eeane eee GALAE|OTMIS UC CP OLOTPILIOTMIS ICLETOPUS Z. NAT). 3... stereo CÉANTAE SP AE CES DORE 2 memes oeuseusnen conte denenseecerucosece D, Tableau dichotomique des formes barbaresques..… Chimena n. var. (P. doryliformis-andalusica f. Q)........................ Gen Var (PT OTYUT OMS IMEULANANT JO)... dre rrmnmeene e Code RObURE (SPAANTLELON) en. acue ee acoueerenc eee aeonorrenaesesesennaeees COMMUNISTE NAT (me illaeormiS Mb VAE.) 1225. ces odeee suce CHANCES D CNT ES DEC) nn aa se een eee runs auoes DIÉPSOS PE OA S DU. ne:-rnnece seen morphine eme coase onmeseebacssescupiseuecese ID Tableau dichotomique des formes barbaresques...……. SPORE CA) RE ini e dans done see svennecctenents OO OCT D DEN) Mrs cnee rat snabees 401, Id. (Tableau dichotomique des formes de Pyropteron)..… 576 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PAGES Ducellieri Le Cerf (D. hymenopteriformis Bell. ab. Q)..........…...…. 330 Dumontin. var. (0°, diS par SOL EVAR) RER Re SpA euelossaerormis Luc. (P-dorylormiONNar) En Re 429 Faima n. var. (P. doryliformis-ceriaeformis f. Q)..................... 450 Havida Obthr:. (50 Dh ECG) RER ER eee 286 flavina n. ab. (P. dorylhiformis-euglossaeformis ab. )................…… 431 funebrisn. var, (Po Joryhiormis Uinettanat AO) PEN re 426 hymenopteritormis Bell (0225082 e ca) CRETE CRE 325 icteropus 2 (P doryliormiO souche) RER CE 455 intermedic n var. (PP Tabaniiormis Rott. Var)... eee 260 intermedia n. var. (P. doryliformis-euglossaeformis var.)......….....…… 431 IRUCTSAN. Nas SC COLELMNOBERTS VA) Se 542 Kabyiara nat (S:1Codetr\ObIhr var) le re En 545 ÉahayenObthr. (PVr0DCETONR) EE PER ne TEE 383 leucomelaenatZ" (Chamaesphecid) SRE RER 497 Eouisaee Certi(PssS era Püne ut) 398 maghrebica n. var. (P. doryliformis-ceriaeformis var.)...…............….. 440 MaTOcCcanain. Var (S-NCOLELMIObENTE VAT). ee eee 543 maurusia Püunoe (CHAMAESPRECIA) RER LE 526 melanina n. var. (?. doryliformis-euglossaeformis £. Q})............... 433 micra ®b. Sp: (CREMAESDRE CA) Re eee en 523 Oberthiti ns var (DIS bar SE RN AR) RE 368 osmiaeformis HS (CHamacsPhec1a) eee ee 484 PARANTHRENE. HD. onnansecercentennte ces eee CRUE 215 1D,, Tableau dichotomique des formes barbaresques...…. :W210 PechirSter OCR ama es Dh ea) SR ERP RES 474 Powell np (Came eS Dh ECIL) TR RE NE RE PRE 507 PYROPTERON INEWIMN: ie terne tee ne eee LE 378 ID Tableau dichotomique des formes barbaresques.......…. EC rhinstaelormis Hb. (PP tabaniormis ROC VAE.) EE 229 Seitzis PURE, CP YrOPLET ON) es a me ce ee LU 301 Sirphiformis, Luc DS0S DELA). Ne RER 22 -PRE 298 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 577 PAGES subceriaeformis n. var. (P. doryliformis-icteropus var.)...............……. 439 ME maObtr AP SEEN PUR EE MEMON) EE rer an seen conosenpecocaes de 393 synagriformis Rbr. (P. tabaniformis Rott. var.)...…................ 219, 2220 SNAIN EE DONS HD: 02 mn ee mice eec onto meme e nues seuneteses tone 531 ID; Tableau dichotomique des formes barbaresques....…. 534 hein SD (OS VAGATNCLON)". dunes. cannes desesaresemasanueansusancee st 551 HAÉOEMIS NE SD. M(ZENOTOMUS) TR. -ne sue senc des crermeses conso messecsus 556 PRET ANNE AE Ur LOTO TMIS ONAT, Me aererane corses cocon 421 PASSER VAT (Le OM PLIOTMRIS COPIES ONMUS Es Qscrsnieeessers cesse 450 AAA NE Vars Mmestllae] 0rmAis Mb. VAT)... e0- reprenne 305 unicolormiRarp. (P doryiijormisicteropus Z. FE One ere 459 xanthia Le Cerf (P. doryliformis-ceriaeformis ab.)...…....................… 449 PENOBONUS DL NEL RS. recense sseseureenatesoss cer enee secret aber 554 37 des Ætudes de Lépidoptérologie comparée. PRÉFACE TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE VOLUME XVII I. Sur quelques Sphingidae et plusieurs Lépidoptères nord- AN ÉTICAIS ee ne anne return uses ee OS TO IT NES RE RER RS CE 2. — Lépidoptères Hétérocères décrits par Boisduval dans : ROMPes NE Cpidopterestde La Californ 1e 3. — 2° Histoire générale et Iconographie des Lépi- doptères et des chenilles de l'Amérique SPORT EN RE EE 4. — Par Guenée, dans : ShDecies Général des Lépi- II. Suite doptères (Noctuélites, Deltoïdes et Phalé- MES) code ne ne RUE PCR Ce EEE aux Observations sur les premiers états de Zycaena A LCORR ER ERE A RRR ELN Eure LA de IIT. Considérations sur la variation de certains Lépidoptères EE © UT . palaearctiques : A OO CUS RE RE D A CO RIT CINE RER DV Ca MAR OllAt QU EL AE RON... dec Un OUR TONI OS AE D En Se IE AO PAGES V-XV 1-4 5er 8-10 11-19 58-61 580 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE . Observations faites dans les Bouches-du-Rhône sur les Anthocharis Bellezina, Boisduval, et Crameri, Butler. 7, Notice sur la collection des Lépidoptères formée par M.-André-Avinoft;..#..# rem PE RAR RER D YCACRO I EU PR EMASE TETE ER CR ee . Faune barbaresque des Lépidoptères (suite) : Famille des AOSOTTATONSESARE) M eme ce ee ere L'’explication des Planches se trouve imprimée dans le Volume consacré à la figuration. ERRATA ET CORRIGENDA P. 180, ligne 27, au lieu de : ..° — Dipososphecia, lire …. — Dipsosphecia. P. 191, L. 5, au lieu de : ... — Chamoesphecia, lire : .… — Cha- maesphecia. PECO Nr au lieu de ""cnmpula à branches larges, lire: . connectifs latéraux larges. P. 260, 1. 27, et p. 270, 1. 31, au lieu de : D. kymenopteriformis- algirica Le Cerf, lire : D. hymenopteriformis-algeriensis Le Gért P. 274, fig. 20, l’indication : e. 2. (à droite de Z. m.) est fautive et doit être remplacée par : e. d. Pl r6 au lieu de : .. n'avait pas construitule tube d’émergence, lire : .…. n’avait construit qu’un tube d’émergence. P. 285, 1. 6, au lieu de : … Aflantus vespas Retz, lire … Allantus vespa Retz. P. 201, 1. 10, au lieu de : .… en dessous, lire : ... en dessus. P. 205, 1. 8, au lieu de : .…. au-dessous des ailes inférieures, lire : .… en dessous des ailes inférieures. P. 308, fig. 42-43, au lieu de : .. Armure génitale mâle de Dipsosphecia megillaeformis-tunctana, lire : .. megillaeformis- lunelana. P. 312, lignes 3 et 4, au lieu de : ..… 7,1 millimètres, .. 3,5 mil- limètres, … 1,5 millimètre …, lire : ... 0,71 millimètre, ... 0,35 mil- limètre, ..… 0,15 millimètre. 582 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE P. 315, L 2, au lieu de : ... dilatée dans sa moitié postérieure et arrondie en arrière, lire : ... proéminente dans sa moitié anté- rieure et atténuée en arrière. P. 315, 1. 9, au lieu de : ... métopothèques, lire : .. métopo- thèque. P. 315, L. 11, au lieu de : ... metopodothèques, lire : ... méta- podothèques. P. 315, L. 14, au lieu de : ..…. propadothèques, lire : .… propo- dothèques. P. 334, fig. 61-62, lire : ... Armure génitale femelle de Dipsos- phecta-hymenopteriformis Bell, au lieu de : .… Dipsosphecia hymenoperiformis Bell. ; P. 338. explication de la fig. 67, au lieu de : ... mais le dessous, lire : .. mais le dessus, P. 351, L. O, au lieu de : ... le mâle d’une Mutille, lire : .. la femelle d’une Mutille P. 352, L. 2, au lieu de : ... avec le © de Dasylabris maura- arenaria, lire : ..… avec la Q de Dasylabnis-maura-arenaria. P. 350, fig. 74, au lieu de :".Aœdeapgus en entier, ire … Acœdeagus entier. P. 386, fig. 04 (explication, l. 7), autlieuvde "se "melaient de longs poils, lire : ... se mêlent de longs poils. P455 01 31 au heu de mp 42704012) Mie ce DEA (1910). P450, 181, autheu dep. 208 1012) Mr PDC (1910). P. 465, 1. 6, au lieu de : .… défini en trait, lire : ... défini au trait. P. 468, fig. 123 (explication), supprimer la deuxième et la quatrième colonnes de tirets au-dessous des mots : type. P.470, 41 14-15) auvheu des = p 420 (4012) Hire "peu (1910). LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 58 P'471, L 18, au lieu de : .. cingula à branches, lire : .. connec- tifs latéraux du tegumen à branches. P. 477, ho. 124, une déformation accidentelle du cliché forme au bord inférieur de l’anus une indentation inexacte, ce bord est droit. 77 7rexplicauon des lettres 1e) au lieu de :... partie distale du tegumen, lire : . partie proximale du tegumen. EPA 0 au deurder:s..: (ro12), ire (roro) P. 407, 1. 21, dem. P. 510, IL. 14, dem. ESS 0, au lieurde :1.. Coll. P. Le Cerf, hre :v:.! Coll. F. Le Cerf. tr 126) au heu de 7" phyllum, lire ”phylum. P. 545, L. 23, au lieu de : ... palpes longées, lire : palpes longés. P. 550, fig. 174 (explication), au lieu de : .. Au-dessus, lire : .. Au-dessous. FASCICULE XIV 240,11 28, au heu de. » ... Melirtia tristis Roths. lire : Melritia funebris Roths. F si IMPRIMERIES OBERTHUR, RENNES = & = à _ CHarzes OBERTHÜR | Fascicule XVII — PLANCHES | De =". RENNES Di n | AIR D IMPRIMERIE OBERTHÜR ‘Novembre 1920 , SARL LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE : | | EL ren An | D Fr ll ® d = : : 3 | : a _ f ñ * nl | ; A | LA ‘2e 4 | t s L É RONDES DE BEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE CHARLES OBER TAUIER, Fascicule XVII — PLANCHES tÜ jy PS ETES H \ Sy st” RENNES = ATIONL M IMPRIMERIE OBERTHÜR Novembre 1920 re EXPPLIEAMPION DES EPANCHES COOLORMÉEES N°5 4184. 4185. 4180. 4187. N°° 4188. 4180. PLANCHE DIT. Aleuron Ypanemae, Bdv. Brésil. Macroglossum tinnunculus, Bdv. Saigon. Temnora pseudopylas-latimargo, W. Roths. et K. Jord. Grande-Comore. Xanthopan Morgani-praedicta, W. Roths. et K. Jord. Madagascar. PLANCHE" DITIT: Elibia Linigera, Bdv. Manille. Kentrochrysalis Sieversi-Houlberti, Obthr. Tsekou. Ô LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N° 4100. Smerinthus ocellata-Ollivryi, Obthr. Chapelle-sur-Erdre (Loire-Inférieure). 4101. Lithosia faustinula, Bdv. Californie 4102. Lithosia nexa, Bdv. Californie. Chelonia Doris, Bdv. I 2 de \ Californie. 048) 1 7 4) Texte, p.48: PANECERRE DIV N° 4105. Arctia (Ammalo) Sciurus ©, Bdv. Mexte p0; 4106. Arctia Sciurus ©, Bdv. 4197. Arctia vagans ©, Bdv. . Texte pb 0; 4198. Arctia rufula &, Bdv. Hexte tp: 0: 4199. Arctia rufula ©, Bdv. Hexte, p:0: 4200. Phaegoptera Salicis, Bdv. 4201. Phaegoptera Quercus, Bdv. 4202. Bombyx pseudoneustria &, Bdv. 4203. Bombyx pseudoneustria ©, Bdv. 4204. Hepialus hectoides, Bdv. 4205. Hepialus californicus, Bdv. 4206. Dicranura scolopendrina, Bdv. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 7 PLANCHE /DVE N° 4207. Clostera incarcerata, Bdv. Hexte poules 420102 4207 D 0 Tous les Lépidoptères-hétérocères figurés depuis le n° 4101 au n° 4207 de cet ouvrage ont été décrits dans les Zépidoptères de la Californie par le D' Boisduval. Les échantillons représentés ici sont les specimina typica qui ont appartenu au D' Boisduval et qui, jusqu’ici, n’avaient pas été figurés. N° 4208. Thecla Hyperici, Bdv. et Lec. Amérique septentrionale; ex collection Serville, puis ex coll. Guenée. Texte, p. 15-10. Thecla Arsace, Bdv. et Leconte. 20 es ; nue Amérique boréale. 210 4 Hexte p 1920. Lycaena Pseudargiolus et ©, Bdv. ZAR Me , 4 Amérique septentrionale. 4212 Hexte p: 20: 4213. Acronycta lobeliäe, Guenée. 4214. Acronycta telum, Guenée. 4215. Acronycta hastulifera, Abbot. 4216. Acronycta Innotata, Guenée. 4217. Acronycta clarescens, Guenée. Tous les cinq de l’ Amérique boréale, voir Texte, DAT 4218. Hypena Baltimoralis, Guenée. 8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PEANCHE2DVIE N° 4210 4220 Hypena erectalis, Guenée. 4221. Herminia morbidalis, Guenée. 4222. Herminia pedipilalis, Guenée. 4223. Herminia Cruralis, Guenée. 4224. Bleptina caradrinalis, Guenée. 4225. Helia Phaealis, Guenée. 42260. Helia americalis, Guenée. Tous ces Deltoïdes proviennent de l’Amérique du Nord et les individus représentés sont les specimina {ypica qui ont servi à la description publiée par Guenée, dans le Tome VIII du Species Général. Le Texte qui se réfère à la figuration est imprimé à la page 21. N° 4227. Macaria infimata, Guenée. Cayenne. 4228. Macaria contemptata, Guenée. Amérique boréale. 4220.Tephrina muscariata, Guenée. Californie. 4230. Tephrina Gnophosaria, Guenée. Amérique boréale. 4231. Tephrina sabularia, Guenée. Amérique boréale. 4232 ) Psamatodes Nicetaria © et ©, Guenée. 4233 \ Haïti. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE (e] PEANCHE” ENIrE N° 4234. Numeria Duaria ©, Guenée. Amérique boréale. 4235. Numeria Hamaria, Guenée. Amérique boréale. 4230. Selidosema foeminaria, Guenée. Californie. 4237 ) Ypsipetes pluviata © et ©, Guenée. 4238 Amérique boréale. 4230. Aspilates sigmaria, Guenée. Amérique boréale. 4240. Coremia Deïensaria, Guenée. Californie. Texte, p. 22-24. 4241 4242 4243 4244 4245 4246 LAN Setina ramosa, Godart. Mexteup 01 62! Een 4241001242) 4242 viennent de: Riel (Valais): jai capturé les deux premiers en juillet 1892; le troisième fut recueilli par Achille Guenée. Le n° 4244 a été pris à la Grave (Hautes-Alpes), par moi- même, en juillet 1006. Le n° 4245 m'a été envoyé de Digne (Victor Cotte, 1904). Le n° 4246 (ex coll. Bellier) porte une étiquette : Piémont. Ce) LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Enfin le n° 4247 m’a été offert par M. Catherine qui l’a capturé à L’Argentière (Haute-Savoie), en août 1007. Les n° 4241, 4242, 4243 appartiennent à la variété pallens, Millière; le n° 4247 est la variété Catherine, Obthr. N° 4248. Zygaena transalpina-grisescens, Obthr. L’Argentière (Haute-Savoie). Dexte p02: PEANCELS DNIDE N° 4240 | Anthocharis Belia, Cramer, et Ausonia, Huebner 4250 (ancien style) (*), du département de l’Aube, 4251 obtenus par M. Catherine aux environs de Dosches, 4252 pendant la guerre, en 1915. 4255 Texte D. 48-58: Éen%4210 aÉtépns le 2ima OI: Le n° 4250 porte à l'étiquette : Juin 1915, ainsi que les n° 4251 ett4252; Le n° 4255 est l’ab. decolorata, à juin 1915. N° 4253 ) Anthocharis Euphenoides-Lasthenioides Œ et ©, 4254 Obthr. Le O' 4253 faisait partie de la coll. Boisduval, la © 4254 a été prise à Saint-Véran, près Digne. Hexte ps . (*) La forme Belia, Cramer, est maintenant désignée sous le nom de Crameri, Butler, et la forme Ausonia, Huebner, doit échanger son nom, jadis généralement adopté, contre le nom nouveau Esperi, Kirby (Texte, p. 46-47). LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE II N° 4256. Anthocharis Cardamines-Lasthenia ©, Millière. Sedan (Ardennes). Anthocharis Euphenoides-Lecithosa &, ©, Turati. Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales) et Alpes- Maritimes. 4258 4259. Anthocharis Cardamines-sassafrana ©, Obthr. Chantilly (Oise). 4260. Anthocharis Euphenoides-quadripunctata ©, Obthr. Pont-du-Gard (Gard). Testep 54e: PENCHE DE N° 4261 L À £ _ Anthocharis Euphenoides ©, S, d, Q, ©, Stgr. Se Variétés diverses. 17 Texte : Volume III, p. 135 à 141, et Volume XVII, ue t 56 4265 p. 55 et 50. Le n° 4261, var. obscurata G, vient des Alpes-Maritimes, le n° 4262, var. kyalina d, a été trouvé à Digne; le n° 4263, var. Vernetensis d, a été capturé à Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orien- tales). Les 2 QG, n° 4264 et 4265, très différentes l’une de l’autre, proviennent des Alpes-Maritimes. N° 4266. Anthocharis Cardamines-nigrocellularis ©, Obthr. Ex coll Reyoald de Eyon: 4267. Anthocharis Cardamines-flavescens Obthr. Alpes-Maritimes. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N°" 4268 ) Anthocharis Cardamines-thibetana , S, Obthr. 4269 \ Région de Tà-tsien-lou. INTSS 4270 4271 Calicharis Evanthe ©, S, Bdv. \ Fénérive (Madagascar). Le n° 4270 est la var. Lecithosoides, Obthr. N°42 4279 4280 4281 4282 Hexte poct PEANCHE DX Femelles présentant partiellement la teinte du male. | Lycaena Bellargus, Rott. \ Lycaena Aegon, Hübner. | Femelles présentant, d’un seul et même côté des ailes, la teinte bleue du mâle. Het pb Lé0r Les n°% 4272 à 4277 inclus (Bellargus Q) viennent de Dom- pierre-sur-Mer (Charente-Inférieure); le n° 4278 a été trouvé à \ Auzay (Vendée). En ce qui concerne Aegon, le n° 4282 a été capturé à Pléchâtel (Ille-et-Vilaine), le 6 juillet 1918; les n° 4270, 4280, 4281, 4283 et 4284 ont été récoltés dans les landes qui avoisinent Monterfl (Ille-et-Vilaine), en juillet 1916 et 1917. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 13 Les hermaphrodites partiels tels que Worpho Amathonte, de Nouvelle-Grenade, et Papilio Cynorta, de Cameroun (Afrique occidentale), dont la photographie est publiée dans le présent ouvrage, semblent, comme les Gonepteryx Cleopatra de l’Europe méridionale dont j'ai publié l’image dans la XX° livraison des Etudes d'Entomologie, appartenir à une même disposition d’après laquelle l’un des sexes, — plus spécialement le sexe féminin, dans les espèces sexuellement dimorphiques, — revê- tirait, plus ou moins partiellement, la parure de l’autre sexe. PEANCHEDXE N°5 4286. Chenille de Catocala Nymphagoga, Esper. 4287. Chenille de Catocala Conversa, Esper. 4288. Chenille de Hybernia bajularia, Esper-Guenée, etc. Thalpochares purpurina, Hbn., chenilles et chrysa- lide, grossies ( x 2). 4201 Hyères, 30 mai 1910. 4202 M Anthocharis Bellezina, Bdv, chenille adulte et chry- ne salides vues de côté et de dos. 4205 4206 La chrysalide conserve la couleur rouge vineux pendant une vingtaine de jours (fig. 4203 et 4204), pour prendre ensuite la couleur ivoire des n* 4205 et 4206. Le papillon éclôt fréquemment au bout de deux ans, comme Anthocharis Cramert et autres Espèces du même Genre. 14 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Chrysalides de Polyommatus Gordius, Sulzer, gros- Ses ce) Hyères, 4 mai 1910. La mise sur pierre a été faite d’après les aquarelles de Harold Powell, fig. 4286 à 4201, 4297 et 4208, et de Gédéon Foulquier, fig. 4202 à 4206. PEANCERE D Les Planches DXIT, DXIIL, DXIV, DXV DXVI/sont consa- crées dans le présent ouvrage à la représentation d’Espèces ou de Formes appartenant au Genre Calinaga Moore Disposant d’un matériel relativement important en ce qui concerne les Calinaga, puisqu'une quantité d’environ 1.500 exem- plaires se trouve présentement réunie dans ma collection, je m'autorise de cette documentation pour essayer de publier, dans le prochain Volume des Æzudes de Lépidoptérologie comparée, une monographie de la tribu des Calinaginae, dont feu Moore a proposé, dans la classification, la collocation entre les Pseuder- golinae (Pseudergolis Wedah, Kollar) et les Libytheinae (Lepi- doptera Indica, V, p. 43-40). Je ne crois pas que ce soit là pour les Calinaga une situation définitive, parce qu’elle ne semble pas satisfaisante, dans la Nomenclature lépidoptérologique actuelle. J’ai donc l’intention de faire paraître les considérations que m'a suggérées l’étude à laquelle je me suis depuis longtemps livré, relativement aux Calinaga, au fur et à mesure que les Missionnaires Catholiques de la Mission, dite du Thibet, me faisaient parvenir le résultat des chasses poursuivies pour moi, pendant près de quarante années, par leurs sative collectors. En attendant que l'impression du texte, consécutive à sa mise au point, soit réalisée, J’ai jugé à propos de faire paraître par LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IS anticipation une partie au moins des Planches coloriées qui sont destinées à illustrer mon travail et à rendre intelligibles les des- criptions des diverses Espèces et Formes de Calinaga. Déjà, sous le n° 3505 de la PI. CDIX, dans le Volume XII des Etudes de Lépidoptérologie comparée, j'ai publié la figure de Calinaga formosanus, Obthr, préalablement décrit à la page 330 du Bulletin de la Société entomologique de France, année 1008, d’après deux échantillons de Central-Formose. Qu'il me soit permis de faire remarquer à ce sujet qu'il y a une ressemblance assez notable, pour l’aspect des ailes supérieures surtout, entre Calinaga formosanus et Pieris Moltrechti, égale- ment de Formose, figurée sous le n° 3506 de la PI CDIX. Voici donc l’explication des Planches DXII à DXVI, consa- crées à la figuration de plusieurs Espèces de Calinaga. N° 4200. Calinaga Nicevillei , Obthr. Kokang-State, Upper Burmah. J'ai reçu de feu mon ami Lionel de Nicéville, avec le nom de Sudassana, V'exemplaire C' représenté sous le n° 4200. Mais je ne crois pas que la dénomination spécifique, communiquée par de Nicéville, soit exacte. En effet, si l’on compare la figure n° 4209 de cet ouvrage aux deux figures de la Q (dessus et dessous des ailes), initialement publiées par James Cosmo Melvill, dans 7ransactions of the entomological Society of London, 1893 (PI. VII), on constate un ensemble de différences telles que, malgré la divergence des sexes figurés ici et dans les Z'7ansactions, 11 paraît impossible de les réunir spécihiquement. Du reste, la différence sexuelle, chez les Calinaga, parait sim- plement caractérisée, pour les ailes, par une forme généralement plus arrondie et surtout plus élargie chez les © ; mais les dispo- PA 16 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE sitions des taches et du coloris des ailes restent tout à fait ana- logues dans les deux sexes, du moins d’après ce que J'ai pu connaître Jusqu'à ce Jour. Au surplus, Moore (Lepid. Indica, PI. 301, fig. 2 et 2 a) prétend avoir figuré le c de Sudassana; or, ce prétendu O' est semblable à la Q représentée par J. C. Melvill. Dès lors, je ne crois pas que Calinaga Sudassana, selon de Nicéville, puisse être assimilé spé- cihquement au réel Szdassana dont nous avons deux figures Of et Q, paraissant très bien dessinées et coloriées. J'ai donc dédié à la mémoire d’un excellent Entomologiste et fort aimable correspondant le Calinaga que je crois devoir distinguer de Szdassana. N° 4300. Calinaga funebris G, Obthr. Pe-Ven-Tsing (Yunnan). Décrit à la page 174, dans Bulletin de la Société entomolo- gique de France, 1910. Calinaga funebris est une Espèce à part et non point une forme mélanisante de ZAatso. En effet, on remarquera chez Zharso (fig. 4301) et chez Dubernardi (fig. 4302) un trait noirâtre, bifurqué et surmontant, aux ailes inférieures, le troisième rameau nervural indépendant (troisième en comptant à partir du bord anal). Cette disposition particulière ne se remarque point chez f”wne- bris. J'ai reçu 2 G'et 1 Q; la Q est seulement plus grande que les T. N° 4301. Calinaga Lhatso ©, Obthr. Tsekou. Les deux sexes ne diffèrent que pour les caractères abdominaux. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 17 PEANCEHESD ARE N° 4302. Calinaga Dubernardi G, Obthr. ‘Tsekou. Dédié à la mémoire du Père Dubernard qui périt assassiné par les sicaires que soudoyaient les Lamas. Se rapproche de Zhatso par la teinte brun jaunâtre à l’angle anal des inférieures, en dessus, et par le trait bifurqué qui couvre, aux ailes inférieures, la troisième nervure indépendante (troisième en comptant à partir du bord anal). N° 4302 et 4304. Calinaga Brahma G, G, Butler. Tsekou. Me paraît référable à l’Espèce figurée avec le nom de Brakma, sous les n° 1 et 1 a de la PI. 301, dans Lepidoptera Indica. Le Calinaga Brahma est représenté dans ma collection par un grand nombre de GO en parfait état de conservation; mais Je ne possède qu’une seule Q. Moore a figuré les deux sexes, mais en dessus seulement. PENXNCHE,DXTV. N° 4305 et 4306. Calinaga Buphonas Cet Q, Obthr. Le d 4305 provient de la région Lou-tse-Kiang. La Q 4306 m'a été envoyée de Pe-Ven-Tsing (Yunnan). L’Espèce, très caractérisée par le disque de ses ailes, large- ment clair et paraissant légèrement verdâtre, est abondamment répandue dans les environs de Tsekou et de Bahand (Vunnan). Elle paraît assez délicate; les parties noirâtres, sur le dessus des ailes, sont souvent frottées et défraîchies. 18 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N° 4307. Calinaga Saka ©, Moore. Fou-lin (Thibet). C’est la forme que Leech a figurée avec le nom de Dawidis, sous le n° 1 de la PI XX, dans Burlerflies from China, Japan and Corea. Moore a distingué la forme en question par le nom de Saka (Lepid. Indica, p. 49). PEANCHE DXV.: N° 4308. Calinaga Saka ©, Moore. Provient des récoltes faites en 1910 par les chas- seurs indigènes de Tà-tsien-lou. N° 4309 et 4310. Calinaga Cercyon Get O, de Nicéville. C’est une Espèce qui parait presque exclusivement thibétaine. Le G' figuré sous le n° 4309 vient de Moenia (Thibet) ; 1l faisait partie des récoltes faites au printemps de 1893 La Q représentée sous le n° 4310 était comprise dans les chasses faites en mai et Juin 1802, par les chasseurs thibétains, à Oua-se, Yu-tong, Kitchange-Kou. Tous les exemplaires que je possède, sauf un, sont ainsi éti- quetés : Moenia ou Oua-se. Feu de Nicéville, à qui j'avais envoyé l’Espèce, l’a décrite et figurée dans /ourn. asiatic Soc. Bengal, 1897, Vol. LXVI, fig. 0, P'HHOretrs Te Depuis 1803, je n’ai plus reçu Calinaga Cercyon. PERNCER CDI N° 4311 et 4312. Calinaga Davidis G et ©, Obthr. Le (4311) vient de Siao-lou; la © (4312) a été recueillie au Kouy-Tchéou. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 19 N° 4313. Calinaga Davidis-nubilosa ©, Obthr. Tâ-tsien-lou. Les formes Davidis et Saka sont les plus communes. On les trouve dans la région dont Tâ-tsien-lou est comme le centre. PEANCEAE EXVTE N° 4314 et 4315. Papilio Nausithous SG et ©, Obthr. Région de Siao-lou et de Tà-tsien-lou. Voir dans Bulletin de la Société entomologique de France, 1918, p. 175-178, la description et les considérations sur les varia- tions géographiques du Papilio Rhetenor, Westwood (Q /cartus, Westw.). N° 4316. Actinote Chea, Druce. Nouvelle-Grenade. L’Espèce a été figurée dans l’ouvrage de Seitz, mais en dessus seulement. Je complète la figuration d’une des plus jolies Ac#- note, et pour faire suite à la monographie du Genre que j'ai publiée dans le Volume XIV des Æzudes de Lépidoptérologie comparée. PRANCEHIRBSD VIT N° 4317. Epicopeia leucomelaena, Obthr. Pe-Ven-Tsing (Yunnan). Voir, pour description et renseignements divers, Bulletin de la Société entomologique de France, 1910, p. 175. N° 4318. Epicopeija simulans-mipallida, Obtbhr. Su-Tchuen; Frontière orientale du Thibet. 20 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N°4310. Epicopeja simulans-pallescens, Obthr. Chine; Siao-Ouisi; reçu en janvier 1914, de M. le Père Emile Monbeig. 4320. Parnassius Apollo-confluens €, Obthr. Montagnes du département du Doubs; reçu de M. René Frnitsch, de Besançon. Une aberration tout à fait analogue a été déjà figurée sous le n° 1 de la PI. XIV, dans un travail de L. V. Aigner-Abañ, inti- tulé : Schmetterlings-Aberrationen aus der Sammlung des Un- ganischen National-Museums, et publié dans Aznales Musaei nalionalis hungarici, 1006. L’aberration en question est décrite à la page 486 desdites Annales. Cet exemple prouve une fois de plus l’existence de la Loi qui régit la formation des aberrations chez les Lépidoptères et qui en suscite l’apparition dans toutes les Espèces d’un même Genre et même dans toutes les régions qu’elles habitent. D’après mon opinion, d’un côté, partout où vit le Parnassius Apollo, on peut rencontrer la même aberration confluens; et, d’autre part, la même confluence peut atteindre les diverses autres Espèces du Genre Parnassius. PLANCHE DRE Le Genre Heliconïia. Il a déjà été beaucoup écrit sur le genre ÆZeliconia. Cependant il s’en faut que le dernier mot ait été dit à l’égard de ces jolis papillons aux antennes si fines et si longues, aux couleurs vives et aux ailes allongées, très répandus dans toute l’Amérique tro- picale en multiples Espèces ou Formes dont certaines paraissent fertiles en extraordinaires variétés. D LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 21 J'ai publié, en 1902, le XXI° fascicule des Etudes d’Entomo- logie, avec une figuration copieuse, en vue de la démonstration du curieux parallélisme de la variation qu’on observe dans toutes les parties de l’ Amérique du Sud où elles cohabitent, chez les deux Æreliconia T'helxiope et Vesta. Plus récemment, dans le Volume XII des ÆEzudes de Lépi- doptérologie comparée, j ai représenté sur les PL CDIIT, CDIV, CDV, CDVI, une sorte de petit supplément au XXTI° fascicule des Etudes d’'Entomologie et j'a signalé une particularité sur laquelle je reviendrai bientôt. Cette fois encore, je crois devoir publier la figuration d’un certain nombre d’Æelzconia, pour la plupart déjà connues, mais au sujet desquelles il m’a paru intéressant d’appeler l’attention. On me permettra en ce moment de regretter que les Entomo- logistes français aient trop longtemps semblé se désintéresser de l’étude des ÆZeliconta. Depuis l’époque de Latreille, de Godart, de Guérin et de Boisduval, je n’ai rien vu paraître en France, — à part mon travail précité, — sur les Æeliconia. I] est pourtant arrivé en France des documents importants, notamment ceux que fournis- saient, assez abondamment autrefois, les frères Bar, de la Guyane, et qui furent très répandus, 1l y a un demi-siècle, dans plusieurs collections françaises sans doute non encore disparues. Ces documents anciens se trouvent présenter un intérêt qui me paraît particulièrement important. Ce fut vers cette époque, c’est-à-dire de 1866 à 1884, date de la mort de mon ami Constant Bar, que je pus moi-même former, dans ma collection, les séries de variation des Æeliconia Thel- xiope et Vesta, au moyen desquelles je publiai en 1902 le XXI° fascicule des Etudes d’Entomologie. Après le décès des frères Bar, les récoltes de papillons, dans la Guyane française, cessèrent d’être abondantes et régulières. Ce fut seulement en ces dernières années que des collections nou- 22 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE velles et considérables de Lépidopières : Morpho, À grias, Heli- conta, Castnia, ont été envoyées à Paris, provenant de la région dite : du Maroni. La main-d'œuvre captive — je veux parler des condamnés relégués à la Guyane — fut l’artisan de ces collec- tions. De Paris, les papillons guyanais ont été rapidement dis- persés. Nous avons appris que des séries très nombreuses d’Æeli- conta sont allées en Angleterre, où il est facile de les étudier au point de vue spécial que Je signale; d’autre part, des pièces fort remarquables sont restées en France. Non seulement les observa- tions qu’on réaliserait sur ces documents permettraient de com- pléter celles que J'ai ébauchées en 1002; mais elles aideraient à apprécier Si, oui ou non, des mutations se sont produites tout récemment dans la coloration des Heliconia, ce qui pourrait résulter d’une comparaison entre les papillons récoltés jadis et ceux dernièrement capturés. La question de la coloration des Æeliconia ne se trouve pas limitée à la faune de la Guyane. Les chasses faites en Colombie révèlent que, là aussi, la décou- verte, semblant très récente, d’Æeliconia colorées autrement que jadis, pourrait prendre place comme étant l’un des éléments du problème. Des envois importants de papillons sont arrivés autrefois en France, venant de Colombie, du Venezuela, du Pérou, de l’'Equa- teur. Tous ces documents anciens, pourvu qu’ils soient porteurs d'indications suffisamment précises de localité et de date de capture, présentent maintenant un réel intérêt comparatif. D'ailleurs l’activité entomologique ne s’arrête point. Des chas- seurs habiles et expérimentés explorent, au moment où J'écris ces lignes, les rives des Amazones, le Pérou, la Nouvelle-Grenade. Les Entomologistes français, dans une certaine mesure, parti- cipent aux récoltes de ces Naturalistes. Leur concours éclairé serait bien utile, ainsi que celui des explorateurs, pour aider à la recherche de la vérité. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 22 Voici donc ce que j'ai observé; mais Je n’ai à ma disposition que les éléments composant ma collection, ce qui est évidemment insuffisant pour conclure. Aussi je fais appel aux propriétaires des nombreux documents anciens et nouveaux, conservés dans les collections françaises et anglaises, relativement aux Æeliconma, en vue de connaître leur obligeant avis. Jusqu’à ces derniers temps, les formes d’ÆZeliconia Thelxtope et Doris, qui sont venues entre mes mains, avaient /a base des ailes colorée en brun orangé, non en rouge vif et pur, comme les exemplaires les plus récemment acquis du Maroni et de Colombie. Jamais je n’avais encore vu les formes de 7 Xelxtope avec une coloration rouge vif, comme celles dont j'ai donné la figure sous les n° 3475, 3476, 3477 de la PI. CDIII, dans le Volume XII des Etudes de Lépidoptérologie comparée; jamais non plus je n’avais vu la forme dives de l’Heliconia Doris, de Colombie, figurée sous le n° 4321 de la PI. XIX dans le présent ouvrage. Naturellement, je fus frappé par l’éclat inusité de la colora- tion rouge chez T'elxiope, lorsque je la vis, il y a 5 ans, pour la première fois. Aussi ai-je accompagné la figuration publiée sur la PI. CDIII du Volume XII des Æfudes de Lépidoptérologie comparée (Rennes, 1916) par la notice suivante que je demande la permission de reproduire ici : « Ce qui fait, suivant moi, l’in- térêt de la figuration que je publie des Æelzcona Thelxiope, sous les n°“ 3475, 3476, 3477, c’est la couleur vive et pure des taches rouges sur le dessus des ailes. Jusqu’à présent, on ne connaissait de la Guyane française que des formes où la coloration rouge était plus ou moins brune ou orangée; ainsi peut-on le voir et s’en rendre compte en regardant la couleur brun orange de la base des ailes du n° 3478 ». Je prends donc la liberté de poser les questions suivantes, pour la solution desquelles mes confrères en Lépidoptérologie vou- dront bien m’excuser si j'insiste pour obtenir de leur bienveil- lance la réponse que leur dictera l’examen attentif de leurs collections. 24 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 1° Etant donné que c’est seulement en ces dernières années que j'ai vu les eliconia Thelxiope, capturées au Maroni, pourvues d’une couleur rouge carminé très vif et très pur, alors que, jusque-là, je n’avais vu les mêmes 7',elxiope de la Guyane qu'avec la coloration fidèlement reproduite sur les Planches du XXI° fascicule des Æ?udes d’Entomologie, c’est-à-dire d’une teinte orangée violacée, ou rouge toujours un peu impure et comme salie d’un mélange brunâtre, en tout cas, moins vive et moins foncée, je demande s’il existe dans les collections entomo- logiques des échantillons anciens, de même provenance, avec cette coloration rouge vif qui s’est révélée pour moi, dominante, dans les récents apports auxquels J'ai été à même de participer ? Les figures 3475, 3476, 3477 de la PI CDIIL, dans le Volume XII des Æ7udes de Lépidoptérologie comparée repré- sentent exactement la couleur rouge que je crois nouvelle, tandis que la figure 3478 de la même PI. CDIIT représente, à la base des ailes, la couleur orangé brun ancienne. 2° À-t-on reçu autrefois de Colombie des Heliconia Doris- dives, c’est-à-dire avec la base des ailes inférieures colorée en rouge ponceau vif, tel que le spécimen figuré sous le n° 4321 dans le présent ouvrage ? M. le Frère Apollinaire-Marie et M. Gaston Lelarge, deux Naturalistes français, excellents observateurs, résidant à Bogota, ne manqueront pas de s’intéresser à la question que je pose actuel- lement et d'avance, connaissant leur parfaite obligeance, je les remercie des renseignements qu’ils voudront bien nous donner. M. le Frère Apollinaire-Marie a constitué à Bogota une collec- tion de Lépidoptères que j'ai tout lieu de croire très riche en nouveautés que nous ne soupçonnons pas en Europe, et très docu- mentée sur les formes de papillons colombiens. On trouvera d’ailleurs, un peu plus loin, dans la notice consa- crée à Doris-dives, des considérations suscitées par les communi- cations dont Je suis redevable à M. le Frère Apollinaire-Marie. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE D Ur Telle est donc la question posée, comme elle me préoccupe, relativement à Aeliconia T'helxiope, de la Guyane, et à Zeliconia Doris, de Colombie. Ayant vu récemment apparaître, dans les envois que Je recevais, des échantillons présentant une coloration que je n’avais encore jamais remarquée, malgré le nombre très grand des spécimens de ces deux Espèces qui m'ont passé sous les yeux depuis plus d’un demi-siècle, je n’ai pas cru devoir laisser ignorer mon étonne- ment, d’autant plus que certaines Æeliconia paraissent rester immuables; telle est Zzndigs, de Colombie, dont je publie la figure bien conforme au type ancien (1865), d’après un exem- plaire très récemment capturé, sous le n° 4333, dans le présent ouvrage. Une considération, toutefois, ne doit pas être négligée dans la question de savoir s’il y a réellement une mutation de couleur, ou une brusque apparition d’une coloration nouvelle jusqu’ic inexistante; c’est de connaître si, autrefois, des récoltes entomo- logiques ont été réalisées en Guyane et en Colombie, dans les lieux mêmes où les Z'kelxiope rouge vif et les Doris-dives se rencontrent aujourd’hui. Par de multiples exemples, nous savons que les variétés locales peuvent exister très accentuées, dans des contrées très voisines les unes des autres, sans que, malgré le voisinage, telle variété ou forme géographique quitte son canton, parfois étroitement limité, et se répande aux environs. En fait, nous ignorons encore les causes d’après lesquelles se produit, dans telle contrée, telle variété. Jugeons-en par les races géographiques de Chrysophanus dispar, éteint en Angleterre, retrouvé récemment en Hollande (Province de Friesland), pareil à la forme anglaise, mais si différent pour la taille, l’éclat et la vivacité des couleurs en Angleterre et Hollande, en Picardie (Saint-Quentin) où la forme était si grande, dans l’Aube où la forme est minuscule, dans la Gironde, etc. Chaque forme de CArysophanus dispar, différente selon les lieux, reste pareille à elle-même, sans modification sen- 26 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE sible, dans chaque localité où elle peut vivre et je ne pense pas qu’on puisse, même accidentellement, trouver un dispar pareil à ceux de Hollande, dans le département de l’Aube, ni vice-versa. De même, pourquoi la Callimorpha Hera, Linné (guadripunc- aria, Poda) produit-elle en Bretagne et Basse-Normandie la variété lutescens plus fréquemment que partout ailleurs? Nous n’en savons absolument rien. La question de parité de localité se pose donc, comme une considération essentielle, pour la solution du problème posé. À propos de chaque Æeliconia figurée, je présente une notice où l’on trouvera peut-être quelques redites, en ce qui concerne les considérations que Je viens de soumettre ci-dessus à l’apprécia- tion des Entomologistes. Mais j'ai essayé de donner, pour chaque article, une indication complète, du moins dans le sens que Je comprends. Ainsi que Je l’expose plus loin, notamment à propos de Æeli- conta Zuleika, MM. Stichel et Riffarth ont émis çà et là, dans leurs observations sur les ÆZeliconia, des propositions de synthèse scientifique, semblant quelquefois un peu hardies; il me semble dès lors que la comparaison des Genitalia offrirait un utile enseignement. Je ne crois pas que les Genitalia des Æeliconia aient été étudiés comparativement Jusqu'ici. C’est un travail auquel pour- raient avantageusement s’adonner les Entomologistes-Anato- mistes, experts dans l’art de dessiner les Genitalia ou d’en donner la reproduction photographique. Voici donc de nombreux desiderata formulés à propos d’un seul Genre de Lépidoptères. En attendant que l’enquête dont j'ai essayé de préciser les termes reçoive, tout au moins, un commencement d’exécution, — ce pour quoi le concours de plusieurs est indispensable, — LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 27 j'apporte, sans plus tarder désormais, à la connaissance de cer- taines variétés et formes d’Æeliconia, envisagées à un point de vue un peu spécial, la contribution suivante : N° 4321. Heliconia Doris-dives, Obthr. Colombie, région de Bogota. Cette admirable variété nouvelle de la très variable et si com- mune Doris est caractérisée par la couleur rouge ponceau vif du disque des ailes inférieures en dessus. Cette couleur rouge, que je n’avais pas encore été à même de remarquer chez Doris, ainsi que Je l’expose plus haut, est entourée de bleu brillant dans les pointes qu’elle avance sur le fond noir des ailes. Le savant Naturaliste Frère Apollinaire-Marie, des Frères de la Doctrine chrétienne, Professeur de Zoologie à l'Ecole de Médecine de Bogota, m’a fait connaître que tous les exemplaires de l’Æeliconia Doris, provenant du côté oriental de la Cordillère de Bogota, c’est-à-dire de Villavicencio et Medina, présentent sur la face inférieure des ailes postérieures un rayonnement intra- nervural rouge. Les échantillons qui sont capturés du côté occi- dental de la Cordillère, tel le spécimen figuré sous le n° 4321, manquent de ce rayonnement. Nous voyons dans Cramer (Pa- pillons exotiques des trois parties du Monde, PI. LXV, fie. À, B), représentée, avec le nom de Qwirina, la forme à ailes inférieures rayonnées de bleu en dessus, fortement rayonnée de traits rouges intranervuraux en dessous. Ce rayonnement rouge intranervural du dessous des ailes est ordinaire chez les Heliconia Quirina de la Guyane et du bord du fleuve des Amazones (Teffé). Le rayonnement rouge en question affecte même la forme Metharmina, Stgr, dont les ailes inférieures sont entièrement noires en dessus et qui provient aussi de Teffé. Il en est de même pour la forme Ayafkusia, Cramer (CXVII F), de la Guyane. 28 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Dans chaque région de l’ Amérique tropicale, on rencontre une forme spéciale de Doris qui est comme caractéristique de la région même. Ainsi la forme dives ne m'est connue que d’une région de la Colombie et tous les exemplaires que je possède de cette forme et des formes /7anstens et obscura provenant des mines de Muzo, de Santa Rosa (Etat de Cauca), de Cananche (Etat de Cundi- namarca), de Cauca-Juntas, de Manizales, de Buenaventura à Bogota (Voyage de Thieme, en 1878), de Merida (Venezuela), sont privés du rayonnement rouge sur les ailes postérieures en dessous. La forme Ærato, Clerck (PL 40), est rayonnée de rouge (Guyane-Amazones), comme le comporte la figure donnée par l’illustrateur des descriptions linnéennes. La forme Querina, de la Paz (Bolivie) et de Chanchamayo (Pérou), est rayonnée de rouge en dessous; mais les Quérina de Angamarca (Iquateur) ne sont nullement rayonnées. Les formes 21415, de Cauca; Quirina et Eratonius, de Hon- duras; /ecta — (var. de Quirina, ayant l’aile supérieure entiè- rement noire) — de Cauca et de Buenaventura vers Bogota, manquent du rayonnement rouge; mais les rayons blancs inter- médiaires sont souvent allongés et plus accentués. Quant à la forme Vzrzdis, de Panama, elle semble faire la transition entre les formes à rayonnement rouge et sans rayonne- ment rouge. Il y aurait beaucoup à dire relativement à la différenciation spécifique de certaines formes de l’Æeliconia communément appelée Doris. En ce moment, les Entomologistes paraissent d’accord pour réunir dans une même unité spécifique les deux formes principales : Quirina, à ailes inférieures rayonnées de bleu, en dessus, et Deé/ila, à ailes inférieures rayonnées de brun rouge. La disposition du rayonnement n’est cependant pas la même chez Quirina et Delila. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 20 Je sais que Constant Bar a élevé les chenilles à la Guyane; il m'a envoyé des Quirina et des Delila qu’il avait obtenues d’éclosion; mais il ne m’a pas dit si les deux formes étaient sorties de la même éducation de chenilles. Toutefois, je considère le fait comme probable et nous nous trouverions alors en présence d’un dimorphisme réel, mais extra- ordinaire dans la même Espèce. Sous quelles influences obtient-on Qzzrina ou Delila préféra- blement ? Je l’ignore. Sans doute, il y a des chasseurs qui ont vu et qui ont appris. On s’instruit à tout âge et je réclame instamment communication des lumières de ceux qui liront ces lignes et qui sont plus savants et mieux renseignés que moi. N° 4322. Heliconia subcydnides, Stger. Colombie. À été décrite, sans figure, par Staudinger, dans /ris, Dresden, Vol. IX, 1896, p. 200; mais a été reproduite en noir, par procédé phototypographique, dans Das Tierreëch, Helicontidae, par Stichel et Riffarth, p. 103, fig. 18; cependant n’a jamais été représentée en couleurs jusqu’ici. Chez l’exemplaire figuré sous le n° 4322, on compte une tache blanche de plus dans la bande marginale maculaire des infé- rieures que chez le spécimen photographié pour Stichel et Riffarth. 4323. Heliconia primularis, Butler. Equateur; Balzapamba (Prov. Bolivar); ex M. de Mathan, fin 1803. L’exemplaire figuré sous le n° 4323 présente une variété inté- ressante par la transformation, en deux petites taches, de la tache normale cellulaire jaune primevère des ailes supérieures. Je possède plusieurs exemplaires analogues. L’Espèce paraît extré- 30 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE mement abondante à Balzapamba. La modification de la tache jaune cellulaire paraît se faire conformément à une Loi qui atteint les diverses Espèces d’Æelicoma. N° 4324. Heliconia Ceres, Obthr. Nouvelle-Grenade, Cauca, Juntas; ex M. de Ma- than (fin 1897 et 1% trimestre 1808). Voisine de ÆEleusinus, Stgr., figurée sous le n° 4325 dans le présent ouvrage. Eleusine étant un surnom de Cérès pris des mystères d’EÉleusis, j'ai choisi la dénomination Ceres pour la nouvelle Æeliconia qui est peut-être une forme de Æleusinus. Ceres diffère d’'Eleusinus par la teinte jaune très pâle des taches des ailes supérieures; les mêmes taches chez Æleusinus sont blanches; mais la distinction spécifique réside surtout dans la bordure des ailes inférieures. Tandis que chez Æleusinus, les ailes sont simplement bordées d’une frange blanche fine, courte, mais paraissant très nette, on voit, le long du bord terminal des mêmes ailes inférieures, chez Ceres, une assez large bordure blanche, traversée par les nervures noires jusqu’à la rencontre du bord terminal. De plus, au centre de chaque espace nervural, une tache noire, fine, en pointe aiguë, sort du fond noir bleu des ailes et s’avance jusqu’à mi-longueur de la bordure blanche, de façon à former une disposition régulière de traits noirs alternant, l’un assez court entre deux longs. PENNCHE/ De N° 4325. Heliconia Eleusinus, Ster. Nouvelle-Grenade, Cauca, Juntas; ex M. de Ma- than. Figurée pour faciliter l’immédiate comparaison avec Ceres. Déjà, la représentation de Æleusinus a été donnée par Ster. sur la PI. 31, dans Æxotische Schmetterlinge; puis par Seitz, sur la hene de tale LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 31 Je ne comprends pas pourquoi Seitz dit (Edition en langue française) : « la forme Æleusinus, Stgr., de la Colombie occid. est en dessus noire, au lieu de bleu d’acier », puisque le fond des ailes de Æleusinus présente un reflet bleu d’acier très accentué et qui est du reste reproduit sur la PI. 77 par Seitz lui-même. Ce reflet bleu d’acier paraît cependant un peu plus intense chez Ceres que chez Eleusinus. AFS co) Heliconia Wallacei-parvimaculata, Riffarth. 4328 | Santarem (Amazones), ex de Mathan, 1878. L’ÆHeliconia Clytra, Cramer, présente quelques formes dont l’une, dénommée Wallacer, Reak, est caractérisée par l’allonge- ment de la tache jaune soufre ou blanche des ailes supérieures ; laquelle tache se développe en long dans toute la traversée des ailes, depuis le très proche voisinage du bord terminal et un peu au-dessus de l’angle interne, jusque près du bord costal. Cette forme Wallacei donne à Santarem des aberrations remar- quables par la dislocation, en une sorte d’émiettement, de la longue tache jaune ou blanche en question. Les trois exemplaires figurés sous les n°” 4326, 4327, 4328 de la PI DXX, montrent des exemples de cette transformation de la tache transversale normale en quelques points épars sur le disque des ailes. La Forme où des taches d’un blanc pur remplacent les taches jaune soufre est soumise à la même réduction. La variation parvimaculata n’a encore jamais été figurée. Feu Constant Bar m’a envoyé jadis un échantillon curieux de Clytia, Cramer, chez lequel la tache des ailes supérieures, de forme plus arrondie que chez Wallacei, est moitié blanche et moitié jaune, le jaune se trouvant dans la partie supérieure de la tache. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE D D PEANCERMBERE N° 4320. Heliconia Tolima, Fassl. Colombie, Cañon del Tolima, 1.700 mètres altit.; reçu de Fassl. Tolima a été figurée, en dessus seulement, dans l’ouvrage de Seitz (PL 76, ligne e), à côté de Cassandra, Felder (Novara, PI XLVIT; dessus, fig. 3; dessous, fig. 4). Dans l’édition en langue française, Seitz écrit, à propos de Cassandra, que : « Cas- sandra est dorsalement très peu différente de T'olima parce que les taches apicale et anale de la bande jaune de l’aile posté- rieure ne deviennent pas subitement plus courtes comme celles du milieu de l’aile ». Je crois cependant que Z'olima est une simple forme de Cas- sandra; chez Tolima, toutes les taches des ailes, en dessus, sont jaune soufre, tandis que chez Cassandra, les mêmes taches sont blanches aux ailes supérieures et jaunes seulement aux infé- rieures, Si J'en juge d’après la figure publiée dans Wovara; car je ne possède pas l’Espèce en nature et je ne crois pas que Seitz l’ait vue plus que moi; il semble avoir copié la figure publiée par Eeldér. En dessous, chez Tolima, les taches le long du bord marginal des quatre ailes sont blanches, comme chez Cassandra; seules les taches du milieu des ailes supérieures, blanches chez Cassandra, sont Jaunes chez Tolima. Mais nous savons, par de nombreux exemples, que, chez les Æeéliconia, notamment de Colombie, la même Espèce présente des formes à taches jaunes et à taches blanches. Il reste la différence relative de hauteur des taches extracellu- laires, aux ailes inférieures, caractère invoqué par Seitz pour justifier la séparation spéciñique ou subspécifique de Tolima. Il ne me semble pas que ce motif soit de grande importance. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 33 Les /Zeliconia Hecuba, Hewitson, de Colombie; Crispus, Stgr., de Colombie; CAoarina, Hewitson, de Sarayacü, font partie du même groupe que Cassandra-Tolzma. Les différences spécifiques sont surtout indiquées par le dessous des ailes. Il semble que ces Æeliconta sont assez rares; car ma collection contient seulement 3 Aecuba, 6 Crispus, 3 Choarina et 2 T'olima. Elles imitent certaines 7 z/.orea. N° 4330. Heliconia longarena, Hewitson. Equateur; La Chima; ex de Mathan, 1° trimestre 1803. Elle n’est point figurée dans l’ouvrage de Seitz qui ne l’a probablement pas vue en nature. Hewitson (/l{lustrations of new species of exotic butterflies, Vol. V, 1872-1876) a publié, sous le n° 20 de la PI Æeliconia, VIII, la représentation d’un exemplaire de Nouvelle-Grenade qui diffère des deux spécimens de l’Equateur reçus jadis de M. de Mathan, notamment parce que la bande maculaire Jaune soufre extracellulaire est seulement indiquée, dans l’exemplaire hewitso- nien, par trois petites taches séparées, reste disjoint de la bande entière et complète qui se remarque chez les deux papillons de l’Equateur. C’est un exemple, à ajouter à tant d’autres, de la Loi de variation qui régit les Æeliconia pour la transformation de la bande maculaire extracellulaire, aux ailes supérieures. Je n’ai jamais vu un seul exemplaire de l’Æeliconia Gynaesta, dont la patrie est demeurée inconnue et que Hewitson a figurée sous le n° 28 de la même Planche où est représentée /ozgarena. Aussi lorsque Seitz (p. 376 de l’Edition en langue française : Les Macrolépidoptères du Globe) dit : « Il existe tout au plus un Æeliconius qui soit rare », je crois sincèrement qu’il exagère. 34 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N° 4331 ) Heliconia Zuleika, Hewitson. 4332 San-Pedro-Sula (Honduras). Dans Das Tierreich, Helicontidae, les auteurs Stichel et Riffarth considèrent Zzlezka et Fornarina, Hewitson, comme comptant parmi les nombreuses sous-espèces ou formes d’Axde- rida, Hewitson. Or, si l’on examine la figure de Azderida (Hewitson, l{lus- trations of new species of exotic Butterfiies, Vol. I, Heliconta 1, fig. 2) et la figure de Zzletka et de Fornarina (Hewitson, même Volume I, Zelicoma III, fig. 10 et 9) et si l’on essaye, avec ces trois figures seulement, d'apprécier la proposition de Stichel et Riffarth qui prétendent que Anderida, Zuleska et Fornarina sont des formes d’une même unité spécifique, on éprouvera, au premier abord, une surprise que j'ai moi-même ressentie. Mais la situation change quand on compare une assez nom- breuse série de Azderida, Melicerta, Zuleika, Xanthica, Fornarina (Je ne parle que des formes qui ont été figurées) et quand on analyse les caractères qui les distinguent. Il y a notamment chez Azderida un point noir assez épais, dans l’espace intranervural, au-dessous de la nervure cellulaire médiane; chez Fornarina, 1l y a même deux points noirs super- posés, chacun entre les deux rameaux nervuraux. L’exemplaire de Zzleika figuré sous le n° 4332 présente ces deux points noirs caractéristiques très accentués. C’est le seul spécimen que je possède offrant ce caractère. Le n° 4331 représente la forme obscure de Zxleika chez laquelle l’envahissement de la couleur noire couvre les taches jaunes des ailes supérieures, de manière à les rendre complètement indis- tinctes. Beaucoup de noms ont été donnés aux variations plus ou moins mélaniennes, ou autres, de chaque Forme. Malheureusement la figuration n’en a pas été donnée. Dès lors il est difficile de s’en rendre exactement compte. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 35 Comme c’est surtout par le dessous des ailes qu’apparaissent les caractères spécifiques des Espèces du groupe Axderida, il serait désirable de figurer en dessus et en dessous, toute la série des Formes référables à Awderida. Alors, on pourrait apprécier, en parfaite connaissance de cause, la valeur de la proposition formulée par Stichel et Riffarth. Toutefois, je me sens, pour ma part, assez incliné à la considérer comme répondant à une réalité, si surprenante qu’elle m’ait d’abord semblé. PEANCHELDIÈXTTE N° 4333. Heliconia Lindigii, Felder. Nouvelle-Grenade; région de Bogota. L’exemplaire que je fais figurer sous le n° 4333 a été capturé très récemment ; il est bien conforme à la figure initiale donnée par Felder (Wovara, PI XLVII, fig. 1 et 2), portant la date 1865. Depuis 55 ans donc, l’Espèce n’a pas subi la moindre modifca- tion et on retrouve maintenant des exemplaires rigoureusement conformes à ceux d’autrefois. Les papillons anciennement récoltés et les vieilles figures qui représentent la faune lépidoptérologique des temps passés, offrent, à mon avis, ainsi que Je l’ai exposé plus haut, un puissant intérêt. En effet, chaque année qui s'écoule voit se succéder une ou même souvent plusieurs générations de papillons. Dès lors, si l’on considère que, depuis Roesel von Rosenhof, par exemple, plus de 170 générations successives de Parnassius Apollo ont apparu en Bavière, au cours de chaque fin de printemps, sans que la race locale actuelle ait changé, comparativement à celle qui a été repré- sentée par ce vieil Iconographe, on peut en tirer un enseignement relatif à l’immutabilité des Espèces. 170 générations successives de papillons, c’est déjà une longue filiation; mais le Parnassius À pollo n’a qu’une génération par an. Si alors on envisage Cry- 36 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE sophanus Phlaeas, qui a deux ou trois générations annuelles et que Roesel von Rosenhof a également représenté, cela donne 340 ou même 510 générations successives pour cette Espèce de Lépidop- tères qui reste toujours actuellement semblable à ce qu’elle fut jadis. II me semble que de pareilles constatations ne doivent pas être négligées. Dans cet ordre d'idées, il importe de pourvoir d’indications très précises, de date et de lieu de capture, tous les papillons que l’on conserve en collection; 1ls vieilliront rapidement et, dans quelques siècles, ces issus d’un âge dès longtemps disparu ren- dront un témoignage. Ceux qui nous succéderont dans la vie en tireront un parti scientifique dont il nous est permis de prévoir la valeur. Combien nous regrettons maintenant de n’avoir pas à notre disposition plus d'échantillons entomologiques d’une antiquité authentique et très reculée! Nous avons bien quelques livres, notamment ceux de Roesel von Rosenhof, qui, par la perfection du dessin, de la gravure et du coloriage, peuvent passer pour la meilleure Iconographie parmi les plus anciennes que nous ont laissées nos Pères. Les œuvres de Roesel datent du milieu du XVI SÈècle, De même, l’Iconographie de Clerck, publiée au commencement de la seconde moitié du XVIII° siècle (Stockholm, 1759), pré- sente, pour les papillons exotiques, un immense intérêt. J'ai déjà fait remarquer que le Papilio Deiphobus des Mo- luques est resté exactement le même qu’au temps où Linné l’a décrit et où Clerck en a reproduit l’image en couleurs. On m’excusera d’appeler l’attention des Naturalistes sur une question dont l'importance me semble devoir être amplement appréciée de tous. Précédemment, j'ai posé une question inverse, c’est-à-dire en prévision d’une mutation possible de coloration ou d’une apparition de coloration nouvelle à propos des Æel- conia T'helxiope et Doris. Veritatem quid quaerimus ultrà ? LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 27 N° 4334. Heliconia Cethosia-completa, Obthr. Nouvelle-Grenade. Région de Bogota. Je suis redevable de cette belle Zeliconia à M. le Frère Apolli- naire-Marie, de Bogota. Je l’identiñe spécifiquement, comme forme completa, à V'Heli- conia Cethosia dont la figure a été publiée par Seitz, dans la ligne a de la PI. 77. Voilà ce que dit Seitz, à propos de l’Æeliconia Cethosia, dans l’édition française de l’ouvrage Les Macrolépidoptères du Globe, p. 389 : « Je nomme Cezhosia form. nov. (77 a) une forme colom- bienne qui m’a été envoyée par Fassl et chez laquelle le jaune est limité à une petite bandelette derrière la cellule; la tache est noyée dans toute la cellule noire et le rouge de la base est très réduit, bien que la couleur en soit très vive. Sur la face ventrale, tous les rayons rouges manquent et le papillon est uniformément brun noir avec une faible bande discale blanchâtre ». L’abdomen est annelé de jaune soufre comme chez Melete, Felder. Je possède seulement deux exemplaires semblables entre eux. I1 semble que Ce/hosia est une Espèce assez voisine de Ves/a par la disposition de ses râteaux aux ailes inférieures. Elle doit donc offrir pour l’ampleur de sa tache jaune prime- vère aux ailes supérieures, et d’ailleurs pour tous autres détails, des variations analogues à celles offertes par Ves/a, une même Loi devant régir la variation chez les deux Espèces voisines. N'oublions pas que pour différencier nettement et incontesta- blement Vesta et Thelxiope, il y a notamment la forme et la disposition du râteau aux ailes inférieures. Les deux Espèces distinctes : T'Aelriope et Vesta, présentent une variation parallèle, — mais différente dans chaque région, sans cesser pour cela d’être parallèle, — 1° à la Guyane et au Para; 2° aux Amazones; 3° en Bolivie. 38 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Cethosia, comme je l’ai fait remarquer plus haut, présente la même disposition que Ves/a. Il en est de même pour Melete, qui est aussi du groupe de Vesfa. Mais 1l en est tout autrement pour l’Æeliconia Melior qui présente, pour ses ràteaux, une disposition analogue à celle de Thelxiope. Pourtant Seitz qui n’a pas tenu compte, comme il convient, de la valeur du caractère indiqué par la disposition des rateaux des ailes inférieures, a amalgamé, à tort évidemment, comme si elles faisaient partie d’une même unité spécifique, Cethosia, Melete, Melior, c'est-à-dire deux Espèces d’Æeliconia ayant les râteaux disposés comme chez Vesfa et une Espèce ayant les râteaux disposés comme chez 7'Lelxiope. Errare lumanum est. N° 4335. Heliconia Bartletti-reducta ©, Obthr. Pérou; Moyobamba; ex de Mathan. Je fais figurer une © dont la tache jaune soufre des ailes supérieures se trouve très rétrécie. J’ai donné à cette forme le nom de 7educta. Druce, qui a décrit initialement Bariletti, a figuré le G' sous le n° 2 de la PI. XVIII, dans Proceedings of the Zoological Society, 1876. N° 4336. Argynnis Pandora-Lilicina ©, Obthr. Forêt -. d'Olonne -(VMendée), 31. mal TOOL NEX Lhomme. Dextewpases7 Rennes, septembre 1020. CHARLES OBERTHUR. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 39 EXPLICATION pes PLANCHES DXXII À DXXVII PLANCHE DÈXITT Nes Re dispar Ster. var. Dumonti n. var, C HSE Q ; Algérie, Laghouat, e. Z. IX-X-1010, Aséragalus gombo. 4339. Dipsosphecia uroceriformis Tr. var. atlantica n. var, Q ; Maroc, Itger (Moyen-Atlas), / Dipsosphecia sirphiformis Luc, d et Q; Algérie, 4340\ Marabout de Tamkiyet (crêtes du Djurdjura) 4341 [1.800 mèt. alt. environ], e. /. VII-1016, Acanthyllis armata. re megillaeformis Hbn, var. tunetana 2 ee à 434 nVar, CNÉLIOrMUNISIE, EnvVIr. detlunis, € ZONE, 4345 | Hedysarum coronarium. 4344. Pyropteron doryliformis-euglossaeformis Luc, ab. flavina n. ab., O, Algérie, Kenchela, VI-1008. 4345. Pyropteron doryliformis-icteropus Z, 1! © uni- color Rag, Q Type, Sicile, Lupo VI, ex Geo Krüger (Coll. Ragusa). à) HR doryliformis-icteropus Z., var. maghre- 434 bica n. var, d'et © ; Maroc, M’Rirt (80 kilom. S. de 4347 ” P | Meknès) [1.200 mèt. alt. environ], 25/31-V-1918. 40 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Nue Synanthedon Codeti Obthr., var. maroccana n. var, de d'et Q ; Maroc, Agla (Massif du Cap Spartel), e. L. ne) Galles ligneuses d’un Quercus. 4350. Synanthedon Codeti Obthr., var. almohades n. var, Q ; Espagne, Cordoba. PLANCHE DXXIV. Paranthrene tabaniformis Rott., var. synagriformis Rbr. N°% 4351. Chenille jeune, vue de profil. 4352. Chenille à toute sa taille, vue de dos. 4353. La même, vue par la face ventrale. 4354. Jeune tronc de Populus virginiana imfesté par un grand nombre de chenilles. Sur le fragment repré- senté on distingue quatre mines dont une contient encore une chenille prête à se nymphoser; une autre avec une chrysalide. La mine médiane, vide, montre de face la chambre circulaire sous-operculaire et son bourrelet périphérique. Au-dessus de son sommet, apparaît la partie terminale de la quatrième galerie, qui aboutit sur la face postérieure du fragment de tronc. 4355. Mine ouverte, ayant gardé l’exuvie nymphale engagée dans l’orifice de sortie. Elle’ est creusée dans un rameau pendant de Populus nvea. Tous ces spécimens viennent de Maison-Carrée (Algérie). LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 41 PLANCHE DXXV. Dipsosphecia dispar Stgr. N®%43506. Chenille à toute sa taille, vue de dos. 4357. La même, vue de profil. 4358. Chrysalide, vue de face. 4359. La même, vue de profil. 4360. Tige d’Aséragalus gombo avec plusieurs tubes d’émer- gence. 4361. Un tube d’émergence séparé, laissant voir à sa partie inférieure le revêtement interne de soie blanche qui le garnit sur toute sa longueur et descend jusqu’au fond de la chambre nymphale. Tous ces échantillons proviennent de Gafsa, excepté le n° 4360 qui vient de Bou-Saada (Département d’Alger) et se rapporte à la var. Oberéhiri. PLANCHE DXXVI. Dipsosphecia hymenopteriformis Bellier. N° 4362. Chenille à tout son développement, vue de dos. 4363. La même, vue par la face ventrale. Cette chenille, de coloration blanc d’os un peu rosé, représente la forme normale vivant dans la raciñe du Lotus creticus. 4364. Chenille, vue de profil, à teinte jaune un peu verdâtre, provenant d’une racine d’Axthyllrs vulnerarta. 42 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE N° 4365. Chrysalide, vue de face. 4366. La même, de profil. 4307. Grosse souche de Zotus creticus avec plusieurs mines de D. kymenopteriformis. On voit deux chenilles, dont une très jeune, une chrysalide dans sa loge nymphale qui se continue au dehors par un court tube d’émergence; une autre mine, vide, contient un cocon de parasite (? Braco- nide). Au centre, la racine présente une vaste nécrose due à une ou plusieurs mines anciennes de D. kyme- nopleriformis où du Bupreste qui vit souvent en sa compagnie : Sphenopiera gemellata F. | 4308. Petite souche de Lotus creticus contenant une chenille âgée qui en a rongé presque tout l’intérieur et a fabriqué de forts tampons de sciure pour obturer des endroits où l’écorce avait cédé. 4369. Racime d’Axthyllis vulneraria avec une mine ouverte. Le tube d’émergence est intact et retient l’exuvie nymphale. Tous ces échantillons proviennent de Maison-Carrée (Algérie). PIEXNCÉE DEMI Dipsosphecia sirphiformis Luc. N°4370. Chenille âgée, vue de dos. 4371. La même, vue par la face ventrale. Kabylie, crêtes du Djurdjura, vers la cote 1.800, au Marabout de Tamkivyet, dans les tiges d’Acanthyllis armata. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 43 Dipsosphecia uroceriformis-armoricana Obthr. N°4372. Chenille âgée, vue de dos. 4373. La même, vue par la face ventrale. 4374. Chrysalide, vue de face. 4375. La même, vue de profil. 4376. Mine dans une souche d’U/er. La chenille était dans son trajet de remontée vers le collet, qu’elle était près d’atteindre. Ces échantillons ont été recueillis dans la Lande de Roveny, à Monterfl (Ille-et-Vilaine). Dipsosphecia sirphiformis Luc. var. tunetana n. var. N°4377. Chenille âgée, vue de dos. 4378. La même, vue par la face ventrale. PEANCHE DXXVIIT Dipsosphecia sirphiformis Luc. var. tunetana n. var. N°4370. Chrysalide, vue de face. 4380. La même, vue de profil. 4381. souche de Sulla (Æedysarum coronarium) fendue en deux, pour montrer les dégâts produits par la che- nille de 2. var. {unetana et l’extrème irrégularité de sa mine. Spécimens recueillis aux environs de Tunis, dans des prairies artihcielles. 44 N°°4382. 4383. 4387. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Chamaesphecia aerifrons Z. Chenille âgée, vue de dos. La même, vue par la face ventrale. Cet échantillon, tué à l’eau chaude, est un peu distendu. Chrysalide, vue de face. . La même, vue de profil. Grosse racine d’Origanum vulgare, avec mine et cocon de parasite (? Braconide). Mine dans une petite racine d’O. vulgare. Echantillons recueillis en mai, aux lisièrés de la Forêt de Carnelle (Seine-et-Oise). N°" 4388. 4389. Zenodoxus tineiformis Esp. Chenille à sa sortie de l’œuf (très grossie), vue laté- ralement. Tête et premiers segments de la même, vus de dos. Maison-Carrée (Algérie), en juin. Paris, août 1020. Ferd. LE CERF. N° 4300 4391 4302. 4393. . Chenille au début du premier stade; x 10. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 45 PEANCHBDRKES Etat larvaire de Lycaena Euphemus. Chenille au début du quatrième stade, à l’époque où elle abandonne la fleur; x 10. Chenille vers la fin du troisième stade; x 10. Chenmille vers la fin du second stade; x 10. . Tête florale de Sanguisorba oficinalis, avec une partie des fleurs enlevées pour montrer la dépouille du troisième stade de la chenille de Zycaena Euphemus. Les fleurs dont l’ovaire et la base ont été mangés forment une bande foncée; x 3. Reproduit sur pierre par J. Culot, d’après les aquarelles faites à Mouthiers (Charente) par Harold Powell. N° 4306. Chenille de l’Anthocharis Crameri, Butler; grandeur naturelle. 4307 ) Chrysalides de l’Anthocharis Crameri, Butler, vue 4308 \ de côté et vue de dos. Ces chrysalides prennent, quelque temps après, une teinte plus foncée; grandeur naturelle. D'après les aquarelles de Gédéon Foulquier. Au sujet de la chrysahde de l’Ax/kocharis Crameri dont MGeorses. Catherine fait mention. à la” page 52 \de ce Volume XVII, Texte, des Etudes de Tépidoptérolo sie comparée, 46 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE il y a lieu de rétablir, comme suit, le texte tronqué de la phrase suivante, lignes 4 et 5 : Au lieu de : « Elle (la chrysalide de l’Axfhocharis Crameri) n’a pas les petites striures de Szrplonta, est très vorace et grossit très vite. » Pere delire CequisSnite « Elle (la chrysalide d’Anfhocharis Crameri) n’a pas les petites striures de Szplonia, mais une fine poncluation rappe- lant celle de La larve. Le fourreau des ailes est brun, entièrement envahi par les lignes blanches marquant les futures nervures; cependant au lieu d'aboutir à une rangée de points uniques notrs, les nervures Sont marquées d’autres points espacés sur leur lon- LUeur. La chenille, tout comme celle de Simplonia, est très vorace et grossit très vite. » Ce qui est imprimé en italique représente la partie de texte dont la composition fut omise par erreur à la page 52. EXPLICATION DES MESLNCHES MP AOTOGRAPEIQUES Les Planches À et B (Chenilles de Sa/urnia pyri et de Laelia Coenosa) sont obtenues d’après les photographies prises en Cha- rente par M. Harold Powell, ainsi que les Planches 1 à 13 repré- sentant des paysages de l’Angoumois, se rapportant aux obser- vations relatives à la biologie de ZLycaena Euphemus, Huebner. Les Planches À, B, C, D, E, F, entièrement produites dans notre Imprimerie, à Rennes, comme les précédentes, mais au moyen d’un procédé différent, représentent des papillons dont il nous à paru utile de publier immédiatement l’image. Nous comptons du reste utiliser désormais la reproduction des Lépi- doptères par photographie, beaucoup plus que nous ne l’avons essayé jusqu'ici. Il y a en effet de nombreux cas où la photo- graphie paraît suffisante pour rendre intelligibles les descriptions entomologiques. BEANCETE A Papilio Cynorta , partiellement hermaphrodite et ©. Cameroun, ex Conradt. Le spécimen partiellement atteint d’hermaphroditisme, pré- sente un côté entièrement O' et l’autre côté en partie d' et en partie ©, avec prédominance sensible du sexe GO sur les ailes inférieures. 48 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE PIEANCETEME: Morpho Amathonte hermaphrodite, Deyrolle. Nouvelle-Grenade, Région de Bogota. Le sexe © domine sensiblement sur l’ensemble des ailes; un tiers seulement de la surface totale des ailes est couvert d’écailles du sexe G. L’abdomen est celui d’une Q. RÉEANCEENC Satyrus Alcyone-Maroccana S et ©, Obthr. Forêt d’Azrou (Moyen-Atlas), juillet 1920 ; ex Harold Powell. Le G' figuré en tête de la Planche C a été pris au Dijebe Hebbri, 2.000 mètres altitude, 16 juillet 1920. Le C' diffère des autres races par la teinte beaucoup plus enfumée des ailes supérieures, notamment vers l’apex, en dessus. La © présente le dessous des ailes plus densément sablé de marbrures noires, comme du reste le Œ, mais celui-ci dans une proportion un peu moins grande. PENNCERR D: Argvnnis Lyauteyi ©, , Obthr. Forêt d’Azrou (Moyen-Atlas), juillet 1920; ex Harold Powell. Le ground-colour, sur les deux faces, est, chez la nouvelle Espèce Zyauteyi, — qui se trouve figurée, en dessus et en dessous, en tête de la PI. D, — de nuance fauve beaucoup plus claire que chez À glaja et Auresiana. Cette dernière Espèce : Azresiana, que LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 49 M. Powell a aussi rencontrée dans le Moyen-Atlas, est repré- sentée, pour comparaison immédiate avec Lyauteyi, en la même PI. D, sur les deux faces, au-dessous de Lyauteyi. Les taches noires, chez Lyauteyi, sont beaucoup plus épaisses que dans Aglaja et Auresiana, ce qui, joint à la couleur fauve clair du fond des ailes, donne à Zyauteyr un aspect tout à fait spécial. En dessous, l'Argynnis Lyauteyi a les taches argentées à peu près disposées comme dans Aglaja, mais ces taches sont de dimension réduite. Le fond des ailes inférieures est d’ailleurs bien plus large- ment couvert d’écailles d’un beau vert métallique, sans mélange de fauve n1 d’orangé. Les habitudes de l’Argynnis Lyauteyi ressemblent plus à celles de Daphne qu’à celles d’A glaja. J'ai dédié cette nouvelle et belle Azgynmis, — la première Espèce nouvelle de Lépidoptère marocain que je décris d’après la découverte qu’en a faite M. Harold Powell, — à M. le Général Lyautey, membre de l’Académie française, Résident général au Maroc, en faible témoignage du très sympathique et respectueux souvenir que nous conservons, tous, à Rennes, du Chef militaire éminent, de } Administrateur si compétent et si laborieux, qui fut le Commandant de notre X° Corps d’Armée. Nul, mieux que le Général Lyautey, ne se concilie plus aisé- ment et plus naturellement la confiance et le respect. Il ne sera point oublié parmi nous. PLANCHAERE Epinephele Nivellei Get Q, Obthr. Le o' a été pris à Djebel-Hebbri, volcan à pentes boisées d’environ 2.000 mètres d’altitude. La Q a été capturée à Taghzeft (Moyen-Atlas), 2.207 mètres d’altitude, 16 juillet 1920, par Harold Powell. 50 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Epinephele Lycaon-mauritanica Œ et ©, Obthr. Forêt d’Azrou (Moyen-Atlas) ; juillet 1920; ex Harold Powell. Satyrus Maroccana Q, Meade-Waldo. Aghbalou-Larbi (Moyen-Atlas), 1° juillet 1920; ex Harold Powell. PEANCERENE Epinephele Nivellei S et ©, Obthr. Reproduction en dessous des mêmes exemplaires qui sont figurés en dessus, sur la Planche E. Epinephele Lycaon-mauritanica Set ©, Obthr. Représentation en dessous de la même forme qui se trouve photographiée en dessus, sur la Planche E. Satyrus Maroccana , Meade-Waldo. Taghzeft, 2.207 mètres d’altitude (Moyen-Atlas), 1% juillet 1020; ex Harold Powell. Le Satyrus Maroccana est bien conforme à celui qui est repré- senté sous les n° 3 et 4 de la PI XIX et décrit à la page 376, comme Mniszechi, var. Maroccana, dans Transactions of the entomological Society of London, 1905, par E. G. B. Meade- Waldo. Je l’avais reçu de M. Vaucher, de Genève, 1l y a quelques années, avec la détermination A/lantica. Je n'ai pas trouvé où le Satyrus en question avait été décrit sous ce nom d’Alanfica ? Quant à Æpinephele Lycaon, les exemplaires pris dans le Moyen-Atlas n’appartiennent pas à la var. Maroccana, Blachier, LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 51 mais bien plutôt à la race #auritanica, Obthr. Cependant ils diffèrent un peu des échantillons algériens. L’Espèce la plus intéressante représentée en dessus sur la PL E, et en dessous sur la PL F, est l’Epinephele Nivellez, nou- veauté remarquable découverte par Harold Powell et dédiée à M. le Capitaine Nivelle, Chef du Poste d’Azrou, qui a facilité, avec une obligeance parfaite, l'exploration de M. Powell, ainsi d’ailleurs qu'ont bien voulu le faire MM. les Officiers de notre glorieuse armée, toujours aussi braves et habiles guerriers qu’amis éclairés des Sciences dont le progrès importe à l'honneur de la Patrie. Le G d’E pinephele Nivellei est, en dessus, d’un gris brun avec un reflet légèrement bronzé; sur le disque des ailes supérieures, on voit une éclaircie d’un fauve orangé sur laquelle se détachent deux points noirs; celui d’en-haut étant plus gros et celui d’en- bas très petit. L’épi androconial n’est pas très épais; mais il paraît très net sur le fond des ailes. En dessous, le fond des ailes supérieures est jaune fauve un peu orangé, avec la côte et le bord terminal gris. Les deux points noirs du dessus apparaissent, en dessous, plus nets et plus vifs; le gros point supérieur est pupillé de blanc. Il y a une petite ligne submarginale, brune, un peu tremblée et formée de traits inter- rompus. Les ailes inférieures sont gris clair, légèrement dentelées, tra- versées par deux lignes très ondulées, formées de petits traits bruns interrompus, l’une subbasilaire, l’autre extracellulaire. Le fond des ailes inférieures est parsemé d’atomes bruns et reste cependant d’aspect très clair. La Q est un peu plus grande que le G'; le disque des ailes supérieures est largement teinté de jaune. Les deux points noirs sont vifs; le supérieur est pupillé de blanc; ils sont situés au milieu d’une partie jaune non obscurcie par le semis d’écailles brunes qui recouvrent partiellement l’éclaircie jaune, en deçà d’une ligne brune verticale, qui forme'une petite pointe s’avançant 52 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE entre les deux ocelles noirs. Le bord marginal, brun assez foncé, se distingue de la frange qui est d’un blond beaucoup plus clair. Les ailes inférieures, d’un brun clair un peu chatoyant, sont traversées par trois lignes ondulées d’un brun plus foncé que le fond. Le dessous des ailes est un peu plus clair que chez le . La côte, l’apex des supérieures et la surface entière des inférieures sont d’un gris très clair, presque blanchâtre, saupoudré de fines stries brun pale. Sur les ailes supérieures, on distingue, entre la cellule et les ocelles noirs, une ligne d’un brun rougeâtre descendant de la côte, et qui est comme la reproduction de la ligne qu’on remarque en dessus. Il y a aussi une autre ligne plus accentuée submar- ginale. Le fond tout entier jaune d’or des ailes supérieures n’est obscurci, en dessous, par aucun semis de stries brunes. Les ailes inférieures sont traversées par deux lignes très ondulées formées de taches intranervurales, extérieurement pointues sur la ligne extracellulaire. Les antennes, les pattes et le corps sont d’un gris blanchâtre. L’Æpinephele Nivelles: appartient au groupe des Espèces asia- tiques VNaubidensis, Ersch.; Hilaris, Stor., Haberhauert, Stgr.; Kirghasa, Alph.; Sifanica, Gr. Gr.; Armadaea, Lederer; Cadusia, Lederer;, Cadusina, Stgr., etc.; mais elle ne peut être identifiée à aucune de celles que je viens d’énumérer. C’est une Espèce très distincte. Il est curieux de constater la présence au Maroc de deux Espèces de Saïyridae montrant toutes leurs aïfinités asiatiques l’Espèce que Meade-Waldo a décrite et figurée comme Missechi- maroccana et Nivelle:. M. Harold Powell, dont tous les Entomologistes connaissent les beaux travaux et les patientes et consciencieuses observations, a voulu entreprendre l’exploration du Maroc, au point de vue principal de la faune lépidoptérologique. LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 53 Arrivé, à la fin de juin 1920, à Casablanca, M. Powell s’est rendu à Meknès et, de là, dans le Moyen-Atlas, à Azrou, d’où il a rayonné, selon la mesure du possible, au travers du massif montagneux. J'ai reçu jusqu’ici un seul envoi contenant les chasses faites en juillet. Sans plus attendre, j'ai tenu à faire connaître quelques-unes des Espèces et Formes nouvelles ou intéressantes découvertes par M. Powell. Mon intention est bien de publier, avec planches en couleurs, un prodrome de la faune des papillons du Maroc, lorsque M. Powell, l’année prochaine, rentrera en France. Ce sera un supplément aux travaux sur la faune barbaresque des papillons qui ont déjà paru dans les Etudes de Lépidoftérologie comparée, et un hommage rendu, dans notre spécialité entomologique, aux militaires français dont les vaillants efforts ont permis à nos savants, à nos commerçants, à nos industriels et à nos agricul- teurs de pénétrer dans une terre africaine si longtemps et si Jalou- sement fermée aux Européens. J'estime plus que jamais que c’est un devoir pour les scienti- fistes français de profiter des facilités d’accès dont nous sommes redevables à nos Armées et de ne pas laisser à des Entomologistes étrangers le soin de dresser l’inventaire des multiples Espèces d’Insectes qui vivent sur le sol marocain. Tant que Dieu m'en laissera les moyens, je satisferai à cette tâche, pour laquelle je remercie bien cordialement tous les concours si obligeants et si éclairés dont, M. Powell et moi, nous avons déjà si amplement profité, me trouvant heureux de trouver ici une occasion d’exprimer notre reconnaissance. Rennes, 15 septembre 1920. CHARLES OBERTHUR. ee SUPPLÉMENT À L EXPLICATION DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES Le second envoi de M. Harold Powell, contenant une partie des récoltes effectuées par mon excellent collaborateur dans le Moyen-Atlas marocain, en août 1020, est arrivé à Rennes, il y a à peine trois semaines. J'ai immédiatement. fait procéder à la préparation des papillons et J'ai reconnu, dans la collection d'août, plusieurs Espèces nouvelles. Comme le coloriage des dernières Planches du Volume XVII tarde à finir et que de nouveaux délais s'imposent à ma volonté pour la publication des illustrations qui doivent accompagner ce Volume XVII des Etudes de Lépidoptérologie comparée, j'uti- lise le temps en éditant le présent supplément au volume XVII en question, avant même qu'il n’ait été livré au Public. J'ai recouru au procédé de reproduction photographique des papillons pour éclairer, sans plus attendre, les descriptions qui vont suivre. Je me borne, pour le moment, aux Rhopalocères. J'attends, pour les Hétérocères, —— parmi lesquels J'ai reconnu aussi des nouveautés, — le concours de M. J. Culot qui procé- dera, avec son talent habituel, à la figuration en couleur des Noctuelles et Géomètres du Maroc, jusqu'ici restées inédites. PPANCEHE Ce Lycaena Vogelii, Obthr. Dédiée à M. le Commandant Vogeli, Inspecteur des Eaux et Forêts de la subdivision de Meknès. 50 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Découverte au col de Taghzeft, le 16 août 1920. Je crois inté- ressant de reproduire ici les renseignements dont Je suis redevable à M. Harold Powell, comme suit : « Le 16 août, J'ai fait une excursion au delà du Taghzeft, point culminant de la route qui traverse le Moyen-Atlas. La végétation change beaucoup dès qu'on commence la descente vers la Moulouya. On arrive bientôt dans l'alfa, plante inconnue du côté nord du Col. En ce moment, 1l y vole une belle forme du Sa/yrus Abdelkader, grande, se rappro- chant de Welvai. Je n'ai pu en prendre qu'une dizaine d’'exem- plaires pendant le temps qu'il m'a été possible de rester au milieu de l’alfa et, dans ce nombre, 1l n'y en a guère que 3 ou 4 échantillons en bon état. Le versant sud de Taghzeft semble être une région excellente pour les Sa/yrus. J'y ai observé sept espèces différentes, le 16 août 1920 : Actaea, Abdelkader, Brisers- Major, Prieuri (paraissant un peu différent de la forme oranaise), Fidia, Sylvicola, Atlantis (*). C'est en juin que ce Safyrus a sa pleine éclosion. On y trouve en outre Æpinephele Nivelle et Lycaon-mauritanica. J'ai pris, au sommet du Col, une © de la belle Zycaena Dorylas (H ylas) avec une bordure orangée extrêmement large (A#lantica, Elwes) et à la suite, deux autres © de la même Zycaena, très fraîches, au nord du Col, dans deux endroits différents; chez ces deux ©, la bordure orangée, quoique large, n’a pas l'extension si remarquable de celle du premier spécimen. Mais la plus intéressante capture que j'ai faite est une très Jolie Lycaena qui n'est totalement inconnue. En repassant le Col du Taghzeft, le 16 août, pour rentrer au camp, nous nous sommes arrêtés une demi-heure au sommet. C'est alors que J'ai vu voler une /ycaena que Jai prise au premier abord pour une Q d'A bencerragus, Espèce que j'avais déjà prise à Aghbalou-Larbi. Cependant une fois le petit papillon dans le filet, je me suis rendu compte de la réalité. J'ai alors continué mes recherches (*) C’est le Mnizechü-Maroccana, Meade-Waldo, décrit, mais non figuré, par Austaut, dans l’Æntom. Zeitschrift, Guben, Vol. XIX. pfrafes LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 7 et J'ai réussi à capturer une quinzaine d'exemplaires, dont quelques- uns très frais. Mais il a fallu quitter la place et partir, les postes de sécurité cessant de garder la route à partir de 16 h. 30. Voici la description de cette Zycaena qui me semble tout à fait nouvelle : Dans les deux sexes, le dessus des ailes est d’un gris brun assez clair chez les Q, chatoyant, soyeux; les taches discales sont noires, très grosses, surtout aux supérieures, cerclées finement de blanc; la frange est blanche, entrecoupée de brun; on distingue une rangée de taches noires antémarginales en forme de croissant, surmontées d’une ligne orangée qui est, elle-même, surmontée d’une autre ligne de croissants noirs et finalement accompagnée, depuis le bord costal, d’une série intranervurale de petites taches d’un blanc bleuâtre, en forme de tête de flèche, dont la pointe se trouve dirigée vers la base des ailes. Le dessous des ailes est gris de lin clair un peu argentin; les taches noires, aux supérieures, sont très grandes, très vives, cer- clées très finement de blanc pur; on voit une série complète de petites taches orangées, antémarginales, intérieurement et exté- rieurement soulignées de traits ou chevrons noirs; la ligne inté- rieure de ces croissants noirs est, aux quatre ailes, accompagnée de taches blanches sagittées, dirigeant leur pointe de flèche vers la base des ailes. Les antennes sont assez longues, à massue sensiblement déve- loppée. Le corps, brun en dessus, est blanchätre en dessous. Peut-être doit-on rapprocher la nouvelle Lycaena de das, Rambur, d'Andalousie ? Hier, 19 août, Je suis retourné au Col de Taghzeft, pour essayer d'augmenter le nombre des échantillons de la Zycaena en ques- tion et pour observer ses mœurs. Elle habite un terrain très restreint depuis le sommet du Col jusqu’à une centaine de mètres plus bas, du côté nord seulement. L’altitude est entre 2.200 et 2.300 mètres et la neige doit y séjourner longtemps, l'hiver. 58 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE La plante nourricière de la Zycaena nouvelle est un petit Geranium à feuilles finement découpées et à fleurs blanches, rosées vers le centre. Cette plante paraît être aussi localisée que le papillon. Elle croît entre les pierres calcaires dont la pente nord du Col se trouve recouverte. Lorsque le soleil brille, la Zycaena voltige vivement au ras du sol, se posant parfois sur les pierres pour se chauffer, ou sur les minuscules fleurs blanches d’une petite plante qui est une des rares espèces végétales fleurissant actuellement au Col de Taghzeft. | C'est en observant une © que J'ai découvert la plante nourrt- cière; Je l'ai vue en effet déposer un œuf sur une feuille déjà fanée et jaunie du Geranium. La Lycaena a des mouvements très vifs et paraît méfante, ce qui la rend peu facile à capturer. Le seul moyen de la prendre a été de la couvrir brusquement du filet; mais on a le regret de la manquer trop souvent. On ne peut pas la saisir au vol, en fauchant, car elle reste presque toujours trop près du sol rocailleux et couvert de petits buissons d'Ærinacea. Nous en avons cependant recueilli un peu plus d’une vingtaine d'exemplaires, dans la matinée. En dernier lieu, j'ai voulu prendre une Q@ pour essayer de la faire pondre en captivité; mais avant que J’aie pu en trouver une pas trop fraîche, pour cette expérience, le ciel s’est couvert et la pluie s'est mise à tomber. À partir de ce moment, plus moyen de. voir un seul papillon. J'ai rapporté quelques pieds du Gera- ninm que je mettrai en pot à Azrou. Toutefois, je n’ai pas réussi à obtenir une seule plante avec sa racine absolument intacte ; cette racine est énorme par rapport à la dimension de la touffe; elle est pivotante et descend profondément entre les pierres et les rochers ». LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 59 PLANCHENEE Argynnis Lyauteyi, Obthr. Je fais photographier de nouveau 1 d'et 2 ©, dont une très fraiche, de cette belle Espèce nouvelle, si ramarquable par la couleur claire du fond fauve des ailes. Les trois échantillons ont été pris par Harold Powell, dans la vallée d’Ain-Toumili, Moyen-Atlas marocain, en août 1920. EBANCHE LT Syrichthus Numida, Obthr. Forêt d’Azrou, août 1020; ex Harold Powell. Bien semblable à la forme d’abord recueillie aux environs de Lambèse, en juin 1884 et 1885, puis retrouvée par Harold Powell, dans le Djebel-Aurès (Prov. Constantine), en septembre 1912 et en Juin 1013. L’Espèce, très distincte d'Alveus, a deux éclosions, par an, en Mauritanie, comme A7woricanus, en Bretagne et dans beaucoup d’autres contrées de l’Europe où elle a été reconnue. En dessous, les taches des ailes inférieures sont toujours d'un Jaune d’ocre assez clair et le fond des ailes supérieures est pâle, plus largement blanchâtre que brun ou noir. Je fais représenter, par la photographie, une série d'exemplaires marocains, indépendamment des figures coloriées que j'ai déjà publiées, d’après des exemplaires algériens, dans les Æ/udes de Lépidoptérologie comparée (Vol. IV et X). Rennes, 25 octobre 1020. CHARLES OBERTHUÜR. 4187 Lepidoptérologie comparée ED -J Culol, fithosculp:s.& pinx AIS DENT AA Lepidoptérologie comparée PIDIIT ï PE eur PL f É \ j ï l ; | CN LAN Cm AT AS CP OT 0 NOÉ ED NA RENE TNT VERRA OO) Cire EN nn « ns L : °° LE LR CANTON NTM TERRE » ul PO ITR NE ADI EN (ht R 14 PT ME 29 LEVÉE 10 MATE PAUL CAL TR | OL ‘q ‘0101 JU 0V Ce ‘atUa0([-INS-SI914}N0O TN ‘nV9])09 9] Ins SJDUIWE I) 19 TI9TTADU9T) op Suossing ‘2?sn0yJ ‘7 V0 Sipiga120f fi] DudD\7 ‘wniqu) miplius ‘Duvir] UNISPYT “SINQPIÏO V1290p0]7) psnyraip ‘S (svlaq) vapayq ‘S ‘stosug SnifivS ‘o7DÉ FT SD170 7) çn510799 °F ‘UOpli0) SapVUSY :AUI[OA NE9709 9[ INS *39[[0LUT € JU9ANOS JIVSIUI UO,] NC 39JI,I 2P Sa1qIU Sa] J9 98104 9P nv2}0) 97 rm Vue de Mouthiers (quartier de l'Eglise et de la Gare) prise du coteau de Forge. Mouthiers-sur-Boëme, ‘6101 3n0ÿ ?z ‘atwua06[-InS-S1914}n0 [N HONTE) ‘222917 ‘D ‘VIINN v/P207P7) Juoreuuop mb o9fjoiu ef e sosseqo sa] JUOANOS JUIIBSIU] 98 anb o9][U] SUCP 359,9 "39IIU,I 9P SSiqI Sop je 99101 9P Nv3}09 NP SNA 31}Ne auf ‘6161 3noÿ 0€ ‘SJIDA-SOU9UD S9P JUISSIOID 998 U9 NP9J09 9[ INS snuoydnz vuæalz sprl JeJOA no 9j[09 59 fopjjUA ] 8p puo} ne ‘ooyoney oeil ET "OILSNOBUY Said SAIIU[D-XNET S9P 39JIEA Ÿ EPP mme HS (l F » i ï | #' , . L | à } n ! L D 1 x Cu Î VE de 4 = (} ” DE ” : DNA he —— Es SE = EE mm one chers LUN Es | | C1] ; a | ! ; “ ! 5 L r " ‘6161 3no0oÿ 0€ 919 MISNDY ‘7 £s10quapr220-sipidots0ddryy vuosiz ‘vumorn Sopriônp ‘vsnyjaiy ‘S ‘stosug SnidgnS fvuvdoa) Xdaagdouor) + Corer ‘(sn$n) vounsrz smaqgonl “SoNSAOY] ‘Y ‘SUS2109 © ‘AA S Jo sn5407eg ‘VO “PyrasudS © ‘1eA BS!' 19 ucplio7 SIpD110 F : JUOTOA no "29][LA La op pPuo} OT 139 nvoye[d np XnoaUo0i pI0oq OT 91]U9 Soouu0z85 SHJU9 4 *SOIIBIO-XNEX S2P 29/[EA D np 2 ol LE 0 * 0 t { ñ à. 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L'arbre est un aune. Le canal est bordé de roseaux et de Carex; la végétation est composée largement de Carex, d'Eupatoires et de buissons de Bourdaine. Le fauchage de cette partie de la prairie se fait actuellement. 1 Septembre 1910. ‘s1ofou sop jo sinoqueurdoz op dueyo un ‘uejd-uvae sueq *AUI904-INS-SIOIUJNONI 2P S2SN9BBI9IEUT SAIHIVI J9 S2191qIN0} S9P SJQU9SU9,p NA ME # “A ACT TTL | ns ti pa C4 1 RAT ‘6161 siquedas 9 "SOTIBOIRO SOSICIU A ‘oIquados 9 o[ ‘souvHuor) So] IS JUAIBpUOE #02/p vuSIÂT 9P SOPIA SN So ‘oyquvuounaud vuvyuir) EI Ho sopponbsor suep sorti ‘ALH20Œ EI 9P 29IIUA 8JNUH ‘CF ot LT si fn ; MAC TR ER OT ET AL OT CRU ha ON 1 ou in } un " PART TR PET Jui eu a Gi l Un. Dr ‘à L'ADETE ve] He : 14 ui Ce 4 CR L . Lea l nl … L L ' ne ‘ . } L 1 1 au ee L k | "Ra — 4 1 4 ] d _ [IL f NÉ 1 * LI] à AD L TE IS ' Un M 0 Su ri 4 4 î Au | + if, ne , | 1, à | | D à ol 0 | ( : | n A AS (Nr =. PRE. 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Epinephele Lycaon-mauritanica S et Q, Obthr. Forêt d’Azrou (Moyen-Atlas), juillet 1920. Satyrus Maroccana Q, Meade-Waldo. Aghbalou-Larbi (Moyen-Atlas), 1° juillet 1920. U NA de , PLANCHE F Epinephele Nüirellei S et O + , Obthr. Dessous des ailes ; les mêmes qui sont figurés, en dessus, sur la PL E. Epinephele Lycaon-mauritanica S et Q, Obthr. Dessous des aïles; Forêt d’Azrou (Moyen-Atlas). Satyrus Maroccana S, Meade-Waldo. Aghbalou-Larbi (Moyen-Atlas), 1% juillet 1920, PLANCHE G Lycaena Vogelii S et Q, Obthr. En dessus et en dessous. Col du Taghzeft (Moyen-Atlas), août 1920. PARA n à Le A LU 1e PLANCHE H Argynnis Lyauteyi S, Q, Q, Obthr. Vallée d'Aïn-Toumili (Moyen-Atlas) PLANCHE I » * ww 4 ë sh @\ nn “ » ? Syrichthus Numida, Obthr. Moyen-Atlas). Forêt d’Azrou ( 1 : | PA 1 ? { TP NT MONTE êl nil | Ken a VA AA FA AAAAA PA) À mn CCANRRR AAA &: AAAAAR FRREE AA US DAANAAAARA s\a|:- x \ C HIS, ACT € C Le QI _« C CT mn _sS bee. 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