À 24 fs & 4. :. CCE JE ER $ ML 4 0 3 14 x Pan es 4 ” en ? | ; " e- è ; 4 à ! "7 & k, CP ‘à s | : : \ so n ; : ft: à # « » Le ' LE " # « s + \ , LE & “ : » 2 à PM L 2 + LE 4 Ca C2 : 9 . L: * 4 = À c, | . L # y + L. a Le ; Lé > < % { D »" LA À ÿ* _ « L 3 - ‘ - £ € È LZ + ñ L 1 L' $ À L R b x L | : F « P « " - d "4 U 4 1% * L M, Y in À < + om , hu Le ) t " + . » f | x vd L » . n L " dr | u 7 ; + k: } +” à 2 EE .É M BYE Ho Le # N 7 , A \ Library of tbe Museum COMPARATIVE ZOOLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. Hounded bp private subscription, in 1861. NINPRE RE NAS SSII Ne Le Harireha Db No. S à]. (w» à F) Qi > d On « FT" en ar Sex 2, 24 A de fe =) co W EN A ETE PA te PP LR 1 UN «{ e € is) (4 DS F) A c@ [L e | 0; Ko e 9) An ets (A ECO) ÈS Up ep" RER Rene LS etes LR NES AT 4 ASTTR et LEia3 ES D'UN ME nee 3 MÉTHODIQUE $ MAMMIFÈRES D'EU SX dE A . ÆENGYCLOPÉDIQUE DE RORET, E HAUTE-FEUILLE , N° 1Obis, — # f - y 1@2Q CS + d'A GP CMQ TETE SOA] Tee Sa UN UN OF COMPARATIVE ZOÜLOGY, | AE IARSARD COLLBGE, CAMBRIDGE, MAS. HFounded bp private subscription, cp 1861. ANS NININNINX DR. L. De KONINCKS LIBRARY. vi eng «" _. À Pas me Da. 2 re cons x défruer d'arua ÉTUDES DE MICROMAMMALOGIE. ÉTUDES Re: ll MICROMAMMALOGIE. REVUE DES MUSARAIGNES, DES RATS ET DES CAMPAGNOLS, suivie D'UN INDEX MÉTHODIQUE DES MAMMIFÈRES D'EUROPE ; | par ŒÉdm. De Selvs-Longchamps , MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES. R VS Co N/ PARIS, LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, rue Haute-Feuille, n° 10 bis. SE TROUVE AUSSI A BONN , CHEZ AD. MARCUS , LIBR. 1339. — » t > LA re s = . 1% is LL 4 Tr h Cv. É DL 2 a à + À RP dr rt Ma one NE ; ARS k Per à - té Are PRE re 4 C7 N 2 te 1RÈ LT k véi ARE : 4 [Æ *. * He Ÿ } he mL NUE Je Î 14 « \ tea Ne pute 0 2004 qe 72 a UE: … : ++ LR : Le b : at HA - É | À ei La OP ir x dc PEL A DES LIT RE PRE à AUTONET ‘Hip Ron 11e ; ECM Len ee LEE SEC: ë AY Re OC” ut | nés : ns Dre à aqtitf atout 1 ALIEN PR ERA id de: #8 ‘b san \ Ji | y Le | | KE 7. , D w SA < Ro ‘3401 ta DICO ONE TETE HET 8 A # AN LI2 1% Fa er sie rt 448 age ga D a RUE AVANT-PROPOS. Mon projet avait été d’abord de borner ce travail à la description des petits Mammifères de la Belgique , dont j'avais déjà fait connaïître une partie dans une précédente brochure !, et d’y joindre le tableau des autres genres, mais les comparaisons d'espèces de ce pays avec celles du reste de l’Europe , m’avaient déjà donné occasion d'étudier la plupart d’entre elles, tandis qu’un voyage que j'ai fait en 1838, m'a permis de visiter un assez grand nombre de musées de France, d'Italie, de Suisse et d’Allemagne. Pour rendre cet examen utile à la science , je l’ai toujours dirigé sur les Mammifères indigènes qui s’y trouvaient en prenant des notes sur l'habitat et le facies des individus * Essai monographique sur les Campagnols des environs de Liége. 1856. 1 (2) conservés, et en cherchant à me procurer d’autres ren- seignemens par les professeurs ou directeurs dont plu- sieurs ont bien voulu continuer depuis leurs relations avec moi. | Je n'avais pu visiter encore l'Angleterre, l’ouest de la France, ni l'Allemagne centrale. J'ai täché d’y suppléer en y établissant quelques correspondances, qui ont levé beaucoup de doutes sur la synonymie, par la comparai- son des objets que l’on m'a envoyés. Il est malheureusement deux régions importantes sur lesquelles je n'ai encore aucun renseignement précis : la Péninsule espagnole d’une part et la Turquie d'Europe d'autre part. Pour la Russie, il a fallu me contenter de profiter des ouvrages de Pallas, lesquels, il est vrai, ont été reconnus d’une exactitude admirable. On pourrait presque dire que des travaux de ce mérite , sont toujours au niveau de la science. | J'ai peut-être eu tort d'inventer un mot nouveau pour désigner l'étude des Petits-Mammifères: Je me hâte de déclarer que je n'y attache aucune importance, etqu'ikne peut avoir rien de scientifique, en ce sens, que je mai pas le moins du monde l'idée de lui donner une acception ri- goureuse et encore moins d’en faire une branche distincte de la mammalopie. Par micromammalogie, j'entends seu- lement parler de la recherche et de l'étude des Chéirop- ières, des Insectivores et des Rongeurs; en un mot, des trois ordres qui renferment les plus petites espèces de la (3) classe, et dont aucune ne dépasse la moyenne taille, puis- que c’est ici qu’on remarque le Vespertilio peprstrellus, le Sorex etruscus et le Mus minutus, et que les repré- sentans les plus grands de ces ordres sont la Foussette, le Tenrec et le Castor, animaux qui n’atieignent pas la taille d’un chien. Les anciens naturalistes ne s’attachaient guère à con- naître que les grands Quadrupèdes, ‘c’est-à-dire les Qua- drumanes, les Carnassiers, les Pachydermes et les Rumi- nans. Les Cétacés étaient relégués parmi les Poissons, la plupart des Édentés parmi les Lézards, et les Marsupiaux , si nombreux maintenant, étaient presque tous inconnus. Des trois ordres que nous nommons Petits-Mammifères , voici les seules espèces d'Europe qui soient citées à l’épo- que des premières éditions de Buffon et de Linné, il n’y a pas un siècle : 1. La Chauve-Souris. 10. Le Loir et 2. La Taupe. 11. Le Lerot. 3. Le Desman. 12, 13, 14. Le Rat, la Souris, 4. La Musaraigne. le Mulot. 5. Le Hérisson. 15. Le Hamster, 6. Le Castor. 16. La Marmotte. 24 Le Campagnol. LL. L'Écureuil. 8. Et le Rat d’eau. 18. Le Porc-Epic. 9. Le Lemmins. 19. Le Lièvre et (20. Le Lapin. En tout vingt espèces , et nous en citerons plus de cent. On voit combien la science a fait de progrès depuis, grâce aux travaux de Pallas, de Daubenton et d’Hermann, qui, (4) les premiers , ont fait voir à la fin du siècle dernier, com- bien de petites espèces se trouvaient confondues sous les noms vagues de Chauve-Souris, de Musaraigne, de Rat et de Mulot. Ils ont ouvert un vaste champ aux observa- teurs zélés, qui purent porter leurs recherches dans les climats étrangers ou qui, par un système que je ne sau- rais assez approuver, pensent que la connaissance exacte de la faune indigène est beaucoup plus intéressante que l’amoncellement de richesses exotiques, dont le moindre inconvénient est de ne pouvoir jamais se compléter dans les collections particulières. M. Temminck eut l’heureuse idée de réunir dans un ouvrage séparé, tous les Oiseaux d'Europe, et l’ornitho- logie lui doit beaucoup, car c’est depuis cette époque qu’un grand nombre de collections exclusivement indi- sènes se sont formées, parce qu'on a vu qu'il était très- possible de réunir quatre à cinq cents espèces , tandis que les six mille oiseaux exotiques effrayaient l'imagination des plus intrépides collecteurs. De là, les nombreuses découvertes faites jusque dans les contrées de l’Europe qu'on pensait les mieux explorées , et aujourd'hui un oiseau nouveau d'Europe est beaucoup plus recherché qu’une espèce nouvelle de l'Himalaya ou de l'Océanie !. 1 Cette disposition d'esprit des amateurs est si grande que, si une tempête ap- porte sur nos côtes quelqu’espèce d'Afrique ou d'Amérique, commune et ancien- nement connue , le prix en double de suite chez les marchands , parce qu’on l’inserit au catalogue des européennes. (5) De tous côtés on s'occupe de faunes locales, mais je crois qu'il n'existe encore aucun ouvrage qui concerne toute l'Europe pour la classe des Mammifères. C'est ce qui m'a engagé à publier l'index que l’on trouvera à la fin de ce volume. Je l’avais déjà rédigé pour ma propre utilité, ayant le projet de me former une collection séparée de tous les Mammifères d'Europe. J'espère qu'il pourra ser- vir de point de départ pour de nouvelles investigations qui viendront l’auymenter ou le corriger. Comme je le disais tout à l’heure pour les oiseaux, de même l'étude et la collection des Mammifères indigènes n’effraieront plus l’imagination des amateurs , lorsque l’on verra qu'elles ne comprennent pas plus de 180 espéces, dont plus de cent de très-petite taille. Je ne parle pas des vingt espèces de Cé- tacées , puisqu’aucun musée ne les possède encore toutes. Je ferai observer que , pour cette raison, je n’ai pu éclair- cir ces espèces dont j'ai dü faire mention d’après les au- teurs. Je le répète, mon désir est de voir se répandre le goût des collections indigènes, et je serais heureux d’a- voir pu y contribuer. Quant aux trois monographies détaillées qui précèdent l'index, ce sont celles des genres les moins connus et les plus nombreux en espèces. La plupart des autres Ron- seurs peuvent être reconnus dans les ouvrages de Pallas, de Desmarest , de Fréd. Cuvier et de M. De Blainville. On pourra guider ses recherches d’après la synonymie abré- gée que je donne à l'index méthodique. Il est une qua- (6) trième famille, celle des Chauves-Souris, dont j'aurais voulu décrire en détail toutes les espèces d'Europe, mais malgré mes efforts, Je n'ai pu avoir sous les yeux toutes les’ es- pèces décrites, et cela était indispensable pour ne travail- ler qu'avec certitude. J'ai donc mieux aimé renvoyer aux ouvrages de Kuhl, sur celles d'Allemagne, et du prince de Musignano , sur celles d'Italie, les deux auteurs qui ont rendu le plus de services à la connaissance des Chéi- roptères d'Europe, et dont toutes les descriptions et fi- sures sont parfaitement exactes. J'ai maintenant à m'acquitter d’undevoir bien ‘agréable pour moi, en remerciant publiquement les savans qui ont bien voulu concourir à rendre cet ouvrage moins impar= fait par leurs précieuses communications , ou par l'envoi d'objets de comparaison. Je crois utile de joindre un court renseignement sur quelques-unes de leurs collections, ce sont : En Italie. Le prince Charles-Lucien Bonaparte de Mu- signano , auteur de l’Zconographia della Fauna italica, où se trouvent décrits et figurés un grand nombre de Vespertihio nouveaux , ainsi que d’autres Mammifères peu connus d'Italie. Son musée de Rome est très-riche en petits Mammifères d'Europe et de l’Amérique septen- trionale. Le professeur Paolo Savi, à Pise, directeur du musée de l’université, où se trouve presque toute la faune d'Ita- lie. Ses notices sur le Sorex etruscus, le Mus tectorum et (C#5) les Arvicola de Toscane , ont été publiées dans le Vuovo Giornale de’ litterati de Pise. Je lui dois des objets de comparaison. Le professeur Balsamo Crivelli, à Milan. Il m'a remis plusieurs Arvicola et Sorex de Lombardie, et continue à s'en former une collection. En Suisse. M. le professeur P.-J.:Pictet de la Rive, directeur du musée de Genève, dont les Mammifères sont en voie de progression, grâce à ses soins. Il m'a fourni plusieurs renseignemens importans. M. le docteur F. Mayor, de Genève , s'occupe dans ses loisirs de la faune de la vallée du Rhône. M. le professeur Schinz, à Zurich, m'a adressé plu- sieurs renseignemens aussi très-utiles sur les Rongeurs et les Musaraignes du Mont-St-Gothard. En France. M. J. Holandre, bibliothécaire et direc- teur du cabinet de la ville de Metz, auteur de la Faune de la Moselle. Dans cet excellent petit ouvrage, il a très- bien éclairei les Vespertiho et les autres espèces du département , et m’en a remis un bon nombre d’échantil- lons. M. P. Millet, à Angers, auteur de la Faune de Maine- et-Loire. Cet ouvrage, fait avec grand soin et publié il y a plus de dix ans (en 1828), a signalé plusieurs petites espèces tant en oiseaux qu’en Mammifères, qui n'étaient décrites nulle part à cette époque. Telles que la Motacilla flaveola (sous le nom de Flava variété) , la Sylvia icterina (8) (sous le nom de Trochilus), V Arvicola rubidus (sous ce- lui d'A. fulvus), etc. Il m’a envoyé avec le plus louable empressément tous les types de sa collection, ce qui m'a mis à même de constater leur identité. M. le docteur Bifferi, à Lyon. Il a recueilli avec soin tous les Rongeurs et les Musaraignes des bords du Rhône , et m'en a remis plusieurs. M. Paul Gervais, au muséum de Paris. Il a publié entre autres un aperçu de la Faune mammalogqique de la France. M. Baillon, à Abbeville. Son catalogue des animaux de l'arrondissement d’Abbeville, contient l'indication de plu- sieurs Mammifères intéressans. En Allemagne. La correspondance de M. Herm. Na- thusius, à Hundisburg, près Magdebourg, et celle du Révd. Léonard Jenyns, en Angleterre, m'ont été d'un grand secours, ainsi que je me plais à le témoigner. Parmi les musées que j'ai eu occasion de visiter, Je citerai comme les plus riches en petits Mammifères, tant européens qu'exotiques : 1° Le musée de Francfort-sur-Mein ; c'est le plus riche en ce genre, et on le doit aux voyages de M. Ruppel , en Afrique, et aux efforts infinis que M. le Dr Cretschmar a faits pour se procurer les espèces de Sibérie. C'est là seulement que j'ai vu la plupart des Rongeurs de Sibérie, décrits par Pallas (tels que le Cricetus songarus, VAr- vicola saxatilis, eic.); 2° Le musée de Lyon, dirigé par M. le professeur (9) Jourdan; presque tous les genres y existent et y sont pré- parés admirablement ; 3° Le musée de Paris, par M. Isid. Geoffroy-St-Hilaire , et le cabinet d'anatomie comparée par M. de Blainville ; 4° La collection de Strasbourg, augmentée en Musa- raignes exotiques , par M. Duvernoy ; 90 et 6° Le musée Musignano, à Rome, et le musée de Pise, dont j'ai déjà parlé. Au nombre des personnes qui concourent le plus en ce moment aux progrès de cette partie de la science, je dois aussi citer le docteur Bachman, de Charlestown, qui est venu en Europe, en 1838. Il a publié d'excellentes monographies des Lièvres et des Musaraignes d'Amérique. Liége, 24 mai 1839. ) . a LT Brad | igus : pusdaortét eg: COS VY'HRofERE Hs GE deu < & "RES 3 LT « : VO A à rap à \ iase Le LE 73 sp (UE FO et VU HONIT AN KL ° SUHOSESR 2 à En Fe ELinor, caen “ 4 Cu , EX 4e }: 9 7) » cd ï LAN F à ; _ » ? 1 GT à } tr ne” L4 >+ {é b "FE 27 L LEE LT à ‘ 1 + . p. è ES, k 3 * ps ” 1 c * 5 à 2 «t ds Ni € Ÿ ’ ' | « : 7 mn ul Ÿ e j al ÉTUDES DE MICROMAMMALOGIE, SUIVIES D'UN INDEX MÉTHODIQUE DES MAMMIFÈRES EUROPÉENS. REVUE DES MUSARAIGNES, DES RATS ET DES CAMPAGNOLS D'EUROPE. REVUE DES MUSARAIGNES D'EUROPE. CARACTÈRES COMMUNS AUX DIVERS GROUPES. Les deux incisives supérieures intermédiaires à crochets ayant un fort talon. Les deux inférieures longues à tranchant lisse ou dentelé , ne se courbant qu’à leur extrémité. Les deux incisives latérales supérieures beaucoup plus petites que les intermé- (12) diaires ainsi que les canines. Les vraies molaires à couronne large hérissée de petites pointes. Formule dentaire suivant M. de Blainville, d’après la ; Pi de FANS q.: situation des dents. — Incisives >, canines —, molaires 4—4 ou 5—5 ou 6—6 Es — 27 yi0lal 28,90. ou.0% lents Formule dentaire d’après la forme des dents. — Inci- . 2 . . . . sives ;, avant-molaires, fausses canises et incisives latérales MIS, molaires << , total égal 28,30 ou 32 dents. Observation. — Les incisives latérales, ou fausses canines supérieures de Desmarest , portent le nom de petites dents intermédiaires, parce qu’elles sont siluées entre la grande incisive et la première des vraies molaires à couronne hérissée de pointes. Ainsi d’après le disparate des formes, on peut dire qu'il n’y a dans la mâchoire supérieure que deux incisives, quatre vraies molaires de chaque côté, et que les trois, quatre ou cinq petites dents intermédiaires sont en partie des incisives latérales, des canines et des avant-molaires, selon leur insertion, mais qu’elles ont toutes une forme à peu près semblable, Tête allongée. Nez irés-prolongé, mobile. Oreilles externes courtes ou souvent presque nulles. Yeux très-petits. Pieds mé- diocres, plantigrades à cinq doigts faibles , entiérement divisés, munis d'ongles crochus non propres à fouir. (Les pieds posté- rieurs proportionnés avec les antérieurs ). Queue médiocre de la longueur du corps ou un peu plus courte, arrondie , un peu com- primée. S'ynonymie. — Sorex. L. et Auct. Musaraneus. Briss. Sorex crossopus et CROCIDURA. Wagler. 1831. SOREX AMPHISOREX él HYDROSOREx. Duvern. 1835. CorcirA, Myosorex, SOREx , Ampuisorex el CROs- sopus. Gray. 1837. La formule dentaire des Musaraignes est très-contro- (13) versable , quant à la détermination de chacune des dents intermédiaires, et chaque opinion a de respectables ap- puis. Les uns s’attachent à la forme des dents et les autres les nomment d’après la place de leur intersection dans los intermaxillaire : le fait est que cette famille, ainsi que les autres genres de l’ordre des Insectivores, présente beau- coup d'anomalie sous ces deux points de vue; dans cette alternative , j'ai préféré présenter sans me décider, les deux systèmes opposés, et m'en tenir à examiner scrupu- leusement le nombre total des dents dont la forme varie dans les différens groupes inférieurs f. Les Musaraignes ou Soricidées, forment une famille naturelle composée de plusieurs petits genres et sous-sen- res, qui ont beaucoup de caractères communs , non-seu- lement entre eux, mais encore avec plusieurs coupes plus distinctes, ainsi on doit en rapprocher : 1° Les Desmans (Myogalea), à pieds palmés ; 2° les Macroscélides à jambes postérieures très-longues ; 3° les Tupaja, à queue d'Écu- reuil et à pieds grimpeurs. La famille prise en masse d’après ses affinités naturelles , doit être placée entre celle des Tau- pes et des Hérissons. Il est digne de remarque que parmi les Mammifères insectivores, la nature s’est plue à re- produire le facies extérieur des principaux types des Rongeurs ; ainsi les Taupes ont les pieds et les yeux des Rais-Taupes. Les Desmans ressemblent aux Castors, les Musaraignes aux Souris et aux Campagnols ; les Macros- célides ont les pieds et le facies des Gerboises, les Tupaju des Écureuils et les Hérissons des Porcs-Épics. On pourrait ? Par un motif semblable j'aurai égard surtout au nombre roraL des vertebres sacrées et caudales réunies , la détermination de ces deux sortes des vertèbres pou- vant varier selon la manière de voir. ( 14) même pousser ces comparaisons beaucoup plus loin, en ayant égard à la patrie et aux habitudes de ces différens genres. Tous ces types sont reproduits également chez les Marsupiaux, et avec de plus grandes différences chez les Carnassiers. Les Musaraignes sont de très-petits animaux noctur- nes qui vivent d'insectes. Leur naturel est excessivement cruel : lorsqu'ils sont renfermés ensemble, les individus d’une même espèce ne tardent pas à s’entre-dévorer. La conformation faible des pieds de la plupart des espèces, les rend incapables de se creuser des garennes. Elles se bornent donc à habiter de petites excavations ou les trous abandonnés par d’autres animaux. Les Musaraignes habitent toutes les parties du globe , à l'exception de l'Océanie et probablement aussi de l'Améri- que méridionale ; les genres Sorezx et Crossopus deWagler, sont de tout l'hémisphère boréal, à l'exclusion de lAfri- que , tandis que le genre Crocidura ne se trouve pas dans le nouveau continent, ni dans les contrées froides de l’an- cien, mais s'étend au contraire dans les’ contrées méri- HS de l’Afrique et de l'Asie. x : Comme les animaux des deux premiers sous-genres ont des habitudes assez semblables , que plusieurs espèces sem- blent intermédiaires et que dans les Musaraignes comme chez les Ours, le nombre des petites dents me paraît un caractère insufhisant pour établir une séparation générique bien distincte, je crois devoir me borner à adopter le seul genre Crocidura et à réunir sous le nom de Sorez , les Sorex et les Crossopus de Wagler, qui ont beaucoup de caractères communs dans les oreilles, la coloration des dents, le pelage et la queue. Il y a long-temps que les (15 ) principes de cette division , en ce que concerne les oreilles, avaient été proposés par.M. Geoffroy-S'-Hilaire, bien qu’il ne les ait pas appliqués dans sa Monographie. Je crois inutile de parler des différens travaux anciens et modernes faits sur les Musaraignes. Cette tâche a été remplie d'une manière au - dessus de tout éloge par M. Nathusius d’abord (Archives de Weigmann, janvier 1838), puis complétée un peu plus tard par M. de Blainville (Annales francaises et étrangères d'anatomie et de phy- siologie). Je prie le lecteur d’avoir recours à ces deux ouvrages. Après de tels travaux, 1l convenait mieux de considérer comme closes les discussions sur les anciennes espèces et de donner succinctement les caractères de celles définitivement admises. Je ferai seulement observer que les principes de la classification, d’après la dentition, et qui est maintenant adoptée, sont enticrement dus à Wagler, qui gâta ce beau travail par la création d’une multitude d'espèces nominales , dont aucune n’a pu être conservée, ainsi qu'on le verra par la synonymie ; car peu de genres ont donné lieu à autant de doubles emplois. On en est arrivé au triste résultat d’avoir plus de dix-huit noms à choisir pour désigner la Musaraigne d'eau !.... M. Duver- noy a rendu aussi un important service à l'étude des Mu- saraignes , en reproduisant en France la classification de Wagler et en examinant les individus types de Hermann. Il est à regretter seulement qu'il ait cru devoir changer la nomenclature de Wagler. M. Gray a encore changé les noms et créé des espèces nominales. (16) I. GENRE MUSARAIGNE. (SOREX. Lin.) Synonymie. — Sorex. Liv. Gm. Pall. Cuv. Sorex et Crossopus. Wapgl. Awpuisorex et Hyprosorex. Duvern. Corsira, CRossopus et AMPuISOREx. Gray. MusarAIGNE D'EAU et partie des MusARAINES TERRESTRES. Geoffroy-S'-Hilaire. Caractères.—La pointe de toutes les dents plus ou moins colorée en brun ou en rougeàtre. Oreilles beaucoup plus courtes que le poil, cachées. Queue quadrilatère ou comprimée, à poils égaux (sans longs poils épars comme dans le genre Crocidura). Pelage très-serré, ana- logue à celui de la Taupe. Trente ou trente-deux dents. Nous décrivons la dentition en détail à l’article des deux sous-genres qui composent notre genre Sorex; mais on peut ajouter que dans tous les deux le talon des deux incisives intermédiaires supérieures égale le niveau de la pointe, ce qui n'existe pas chez les Crocidura, qui ont trente dents comme les S. etruscus et indicus. Nos Sorex habitent les contrées froides et tempérées des deux mondes , mais sont étrangers à toute l'Afrique ét à l'Asie méridionale ; leurs habitudes sont plus ou moins aquatiques, leur stridulation assez semblable à celle des Chauves-Souris. Nous croyons que cette coupe caractéri- sée par la coloration des dents , la brièveté des oreilles, la nature du pelage et l’uniformité des poils de la queue, est naturelle, et qu’une division générique plus grande (17) manquera de précision, puisque la dentelure des inci- sives est un caractère qui s’altère avec l’âge et qu’une pe- tite dent rudimentaire intermédiaire de plus ou de moins, ne peut indiquer une nature bien différente, puisqu'on devrait alors éloigner S. araneus de S. etruscus pour le joindre au contraire à S. fodicus, ainsi que M. de Blain- ville y a été conduit par la rigueur de ses principes. L SOUS-GENRE SOREX. Waczer. 1832. Synonymie. — Ampnisorex. Duvern. 1858. Hyprosorex. Duvern. 1854 (partim). Corsira. Gray. 1837. Les deux dents incisives inférieures à tranchant dentele ; les deux su- périeures fourchues , ayant leur talon prolongé au niveau de leur pointe. Les petites dents intermédiaires qui les suivent au nombre de cinq, très- rarement de quatre , colorées plus ou moins à leur pointe et diminuant graduellement de la première à la dernière (Duvernoy), en tout trente ou trente-deux dents. Queue de forme égale, un peu carrée chez les vieux, arrondie et un peu étranglée à la base chez les jeunes, couverte de poils courts, égaux. Les doigts presque nus, sans bordure de cils raides. / Ces espèces, les plus septentrionales du genre, fréquen- tent de préférence les bois humides et les jardins ; elles vivent de vers et de petits insectes. 2 (18 ) N° 4. SOREX TETRAGONURUS. Her. MUSARAIGNE CARRELET. Diagnose. — Taille du S. araneus. Pelage velouté , analogue à celui de la Tau- pe. Queue d’égale grosseur , presque carrée, un peu plus courte que le corps. Dos d’un brun noirâtre ou roussâtre. Une ligne rousse le long des flancs. Dessous du corps cendré plus ou moins clair. Dents colorées à leurs extrémités. Incisives inférieures dentelées. Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — SOREx TETRAGONURUS. Herm. Geoff. Hollandre. Duvern. — VULGARIS. Linn. (Faune suec.) Nath. Blainy. — ARANEUS. Linn. (Faune suec., édit. 2.) Melchior. — CUNICULARIUS. Becht. — FODIENS. Becht. Brehm. — EREMITA. Becht. — consrTRiCTUs. Geoffr. Millet (nec Hermann). — MELANODON (juvenis). — CONGINNUS (adultus). ; Wagler. - — RHINOLOPHUS ( senex ). — CORONATUS (varietas). Millet. — HERMANN (seneæ). Hollandre (nec Duvern.). Dessus du dos et de la tête d’un brun noirâtre ou roussâtre selon les individus. Dessous du corps et gorge d’un cendré blanchâtre plus ou moins clair ; cette couleur remonte très-haut sur les flancs, et au mo- ment où elle rencontre celle du dos, il y a le long du corps une nuance rousse étroite; la transition entre le cendré clair et le noirâtre est par conséquent moins forte que dans le S. leucodon , mais elle est beau- coup plus tranchée que chez l’Araneus. Queue de grosseur partout égale, un peu carrée, surtout chez les vieux , plus longue que la moitié du corps , couverte de poils égaux et très-courts qui sortent des anneaux écailleux , ou nue d’un brun foncé en dessus, blanchâtre en dessous , ter- minée le plus souvent par un petit pinceau. Museau presqu’aussi pro- longé que dans le S. pygmeus, très-velu. Pieds presque nus ou à poils très-courts , écailleux, blanchâtres , qui laissent voir la couleur de chair. (19) Les ongles non recouverts par les poils. Dents incisives très-dentelées , très-colorées en brun noiïrâtre chez les jeunes et presque décolorées et à dentelure très-usée chez les vieux. Habite presque toute l'Europe, depuis la Suède jus- qu’en Îtalie, et depuis l'Espagne jusque dans la Russie méridionale , aussi en Angleterre. Elle se trouve dans les jardins et les bois humides. On l’entend le soir courir dans les haies touffues en jetant un petit cri semblable à celui de certaines sauterelles. Ce petit animal est très- cruel ; si on le renferme avec une grosse grenouille, 1l ne tarde pas à l’attaquer et à la dévorer. Il tue aussi le S. araneus et répand une forte odeur de musc, ce qui fait que les chats le tuent mais ne le mangent pas. Je n’ai pas adopté le nom de Sorex vulgaris (Lin., Mus. Adolph.), parce que Linné lui-même y a renoncé dans les éditions postérieures , et que la dénomination de Hermann est beaucoup plus caractéristique ; 1l est d’au- tant plus juste de conserver la nomenclature de ce der- nier, qu'il est le premier qui ait reconnu l'existence de plusieurs espèces confondues sous le nom de $. araneus, ce qui était cause de la discordance des diverses descrip- tions antérieures. Le S. tetragonurus est très-variable selon l'âge et les individus dans la nuance plus ou moins noirâtre ou rous- sâtre de son pelage, dans l’intensité de la coloration et de la dentelure des dents , enfin dans la longueur, la cou- leur et la contexture de la queue. C’est ce qui a donné lieu à la création des espèces nominales de Wagler. N'ayant pas vu en nature celles qui ont été créées par M. Jenyns, sous les noms de Sorex rusticus, castaneus et labio- sus, je n'oserais me prononcer sur leur compte, et je me (20) | bornerai à reproduire dans l’appendice les descriptions de cet auteur. Voici le signalement de quelques-uns des individus les plus remarquables de ma collection : N° 1. Parties supérieures d’un brun très-roussâtre. Queue presque nue. Dents toutes blanches, à dentelure toute-à-fait détruile. (C’est un très- vieil individu ; il répond au S. Hermann , Hollandre nec Duvernoy). N°92. Parties supérieures d’un brun très-noirätre. Queue presque nue. Dents légèrement teintes de rougeàtre et dentelure peu marquée. (C'est aussi un très-vieil individu , il répond au S'. concinnus , Wagler). N° 5. Presque noir en dessus, roux vineux-foncé sur les flancs, blan- châtre en dessous. Pelage très-long, très-doux. Queue écailleuse, presque toute noirâtre. Dents rougeatres , dentelées. (C’est un adulte en hiver; 1] répond au S. macrotrichus de Mehlis M. SS.) N° 4. Brun foncé en dessus. Queue bicolore, terminée par un pinceau. Dents incisives très-colorées en rouge-noirâtre, très-dentelées. (Ce sont les individus ordinaires ou jeunes, le S. melanodon, Wagler). Nc 5. M. Nathusius, qui possède les individus du Sorex rhinolophus de Wagler, dit que ce sont de très-vieux individus chez lesquels les poils du nez se redressent de manière à former une petite crête assez remarquable. No 6. Je décrirai ici un individu très-remarquable de la Lombardie. I] est presque tout noir en dessus comme le n° 5, mais cette couleur se fond tout-à-fait avec le dessous qui est d’un cendré roussâtre, foncé comme le $. ciliatus et la gorge cendrée. Les pieds et la queue, qui est très-courle et tout écailleuse, sont aussi de cette couleur. Les dents sont très-colorées et les poils du nez se redressent en crête, ce qui in- dique un vieux. Si le S. tetragonurus n’élait pas si variable, j'aurais cru que c'était une espèce différente. Elle m’a été donnée par M. le profes- seur Balsano Crivelli, de Milan. En outre de ces diverses variations , j'en connais deux qui sont purement accidentelles : &. Var. Albine. B+ Var. Sorex coroxarus. Millet (Faune de Muine-et-Loire). Dans celle-ci, le dessus de la tête est occupé par une espèce de masque (21) . plus foncé, qui s’étend depuis le bout du museau jusqu’au sommet de la tête , et passe sous les yeux , où il est bordé par une ligne cendrée. Un seul individu a été observé près d'Angers, par M. Courtillé, puis décrit et figuré par M. Millet. On ne peut douter que ce ne soit une variété purement acci- dentelle du S. tetragonurus. Observations. — J'ai recueilli une seule fois, en 1833 , dans un champ de blé situé à Longchamps-sur-Geer (province de Liége) , une très-petite Musaraigne dont les dimensions conviennent assez bien au S. pygmeus, ainsi qu’on peut le voir au tableau comparatif des dimensions : mais sa queue paraissant d’égale grosseur partout, on doit la rapporter plutôt à un jeune individu du $. tetragonurus. Sa couleur est d'un brun clair en dessus, cendré blanchâtre en dessous ; cette couleur ne remonte pas sur les flancs. La gorge est teinte de jau- nâtre. La queue, proportionnellement plus longue que dans les Te- tragonurus adultes , est très-garnie de poils bruns en dessus, blancs en dessous, qui forment un pinceau à son extrémité. Cet individu étant desséché,, on ne peut pas établir sur lui un jugement définitif. Peut-être est-ce le S. rusticus de Jenyns, car notre Tetragonurus se rapporte très-bien au sien. (Voyez plus bas l’Appendice). Le museau de ce petit individu est en effet très-long et très-effilé. Ne 2. SOREX PYGMEUS. LaxManx. MUSARAIGNE PYGMÉE. Diagnose. — Taille de la moitié de celle‘ du S. araneus. D’un gris brun en des- sus, cendré en dessous. Queue un peu plus courte que le corps, couverte de poils égaux , étranglée à la base , épaisse ensuite et finissant en pointe. Dents colorées à leur extrémité. Incisives inférieures dentelées. i Dimensions. — (Voyez le tableau.) (2) Synonymie. — Sorex PYGMEUS. Laxm. Pall. Nath. Blainv. Duvern. — MiNUTUS. Laxm. Linn. Zimmerm. (Mutilé. ) — MINUTISSIMUS. Zimmerm. — EXILIS. GMm. — MINIMUS. Geoffr. — COECUTIENS. Laxm. — PUMICLIO. Wagl. Dessus du corps et de la tête d’un gris brun, plus ou moins glacé de fauve marron. Toutes les parties inférieures cendrées, à l’exception de la gorge et des lèvres qui sont blanchâtres et un peu lavées de roux. Queue d’un fauve assez vif, en dessus plus pâle en dessous, étranglée à la base, ensuite épaisse (jusqu’à une ligne 175), arrondie et finissant en pointe, très-garnie de poils égaux qui forment un pinceau de plus de deux lignes à son extrémité, mais laissant voir cependant les anneaux écailleux. Museau irès-prolongé et velu. Oreilles très-courtes, cachées dans le poil, mais plus apparentes cependant que dans le Tetragonurus. Pieds blanchâtres, plus hérissés de poils qui couvrent la racine des ongles. Habite la Sibérie, la Russie et l'Allemagne jusqu’à Francfort-sur-le-Mein , qui parait être sa limite occiden-" tale. Commune en Silésie. C’est après le Sorex etruscus, le plus petit des Mammifères connus. Son poids est de trente-trois à quarante grains. Le Sorex minutus de Laxmann et de Linné a été éta- bli d’après un individu de cette espèce, dont la queue avait été retranchée par accident. | N° 5. SOREX ALPINUS. Scinz. MUSARAIGNE DES ALPES. Diagnose. — Taille du S. ARANEuS, mais queue plus longue que le corps. Pe- lage gris cendré presqu’uniforme. Dents colorées à leur extrémité, les incisives inférieures dentelées. Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. —- Sorex ALPINUS. Schinz. Duvernoy. Cette espèce, qui se rapproche du Tetragonurus par la dentition , s'en (28 ) distingue au premier coup d'œil par la grande longueur de sa queue poi- lue colorée , cendrée en dessus , garnie de grands poils blancs en dessous. Le pelage est d’un gris d’ardoise assez pur en dessus , passant insensible- ment à une nuance un peu plus claire en dessous. Cette couleur cendrée n'existe dans aucune des variétés du Tetragonurus, el se rapprocherait plutôt de certains individus de l’Araneus. Pieds cendrés. Moustaches très-longues , blanchätres. Habite le Mont-St-Gothard , où elle a été découverte par M. le professeur Schinz de Zurich. Par l’ensemble de ses formes, elle fait le passage des vrais Sorex au sous-genre Crossopus de Wagler. Elle se tient le long des torrens alpestres. IL SOUS-GENRE CROSSOPUS. Waczer. 1832. Synonymie. — Hyprosorex. Duvernoy. 1858. Ampuisorex et Hvprosorex (partèm ). Duvern. 1854. Crossopus et Ampuisorex. Gray. 1857. Dents incisives inférieures à tranchant simple sans dentelures ; les inci- sives supérieures en hamecon; les deux premières petites dents suivantes . égales ; la troisième un peu plus petite; la quatrième rudimentaire. La pointe des incisives et celle des molaires colorées en rougeätre plus ou moins foncé. ( Duvernoy. ) Total des dents, trente, dont quatre intermédiaires supérieures. Oreilles velues , beaucoup plus courtes que le poil. Queue plus ou moins comprimée dans une partie de sa longueur; couverte de poils courts, écailleux , égaux. Pieds très-larges, bordés de cils raides, servant à la natation. (Des régions septentrionales des deux mondes.) 4 2 pi] F- Ce sous-wenre, composé d'espèces aquatiques, se rap- (24) proche un peu des Desmans. Leur nourriture consiste . principalement en insectes aquatiques, en têtards et en petites Grenouilles. Elles nagent et plongent avec facilité. Leur pelage, analogue à celui de la Taupe, est très-épais et imperméable. N° 4. SOREX FODIENS. PaLr. MUSARAIGNE D'EAU. Diagnose. — Taille plus forte que celle de l’Araneus. Pelage velouté. Queue de la longueur du corps ou un peu plus courte, comprimée. Dessus du corps d’un beau noir, tranchant avec le dessous qui est blanc, ou blanc lavé de cendré jau- nâtre. Dents colorées à leur extrémité. Incisives non dentelées. Dimensions.— (Voyez le tableau.) Synonymie. — Sorex FODIENS. Pall. Gm. Nath. Blainv, — DAUBENTONII. Erxleb. Geoffr. — HYDROPHILUS. Pall. (Zoogr. rossica.) — BICOLOR. Shaw. — FLUVIATILIS. À Becht. — FODIENS. — STAGNATILIS. Brehm. — ‘ RIVALIS. | À ea Siret e { Wagl. (juvenis.) — PSILURUS. ) — LEUCURUS. Shaw. (juvenis.) — PENNANTH. Gray. ' — HERMANNIH. Duvernoy (aberratio.) — CONSTRICTUS. Hermann. (juvenis.) — AQUATICUS. Herm. (d’après Daubenton.) — LEUCODON. Geoff. (nec Hermann) (juvenis.) MusaraïGne D'EAU. Daubenton. Le GREBER. Vicq d’Azyr. Les synonymes suivans se rapportent à des individus un peu plus grands. SOREX MAGROURUS. Lehmann. (25 ) SOREX CARINATUS. Hermann. — NATANS. Brehm. — NIGRIPES. Melchior. AMPHISOREX LINNEANA. Gray. D'un noir velouté en dessus, blanc ou blanchâtre en dessous. Cette dernière couleur tranche sur les flancs avec le noir du dessus, mais elle est loin d’être toujours d’un blanc pur. Chez les uns elle est teinte de roussatre, chez les autres de cendré. Les bords de la lèvre supérieure sont aussi blanchätres , ainsi qu’une très-pelite tache en arrière de l’œil. Pieds couverts de poils très-courts, cendré-foncé et bordés de cils raides, serrés, grisätres. Queue noirâtre, presque aussi longue que le corps , com- primée dans presque toute sa longueur, composée d’anneaux écailleux et bordée en dessous par une frange longitudinale de poils raides, blan- châtres, faisant l’office de rame. Museau gros, proportionnellement à celui des autres Sorex. Moustaches noires. Je viens de décrire l'espèce dans son état le plus normal. Nous passerons maintenant aux variétés que j'ai recueillies, et dont plusieurs semblent tellement intermédiaires entre le S. fodiens et le S. cihiatus, que j'aurais réuni ces deux espèces, si quelques doutes ne subsistaient encore dans l'esprit de plusieurs observateurs recommandables. Var. «. — Le ventre très-teinté de jaunâtre ; la séparation des deux couleurs moins distincte. Cette variété se rapproche sous ce rapport de la variété du S. cihatus à ventre blanchâtre ; mais les oreilles sont noires et l'œil offre la tache blanche du Fodiens. Var. .— Un bouquet de poils blancs aux oreilles comme dans le S$. cilia- tus. Tout le reste du pelage au contraire très-bicolore. La tache blanche derrière l’œil existe. Cet individu , assez jeune, provient de St-Gervais, au pied du Mont-Blanc. M. Nathusius pense que cette tache (26) blanche de l'oreille est un caractère qui se voit souvent chez les jeunes Fodiens. Var.7. Sorex macrourus. Lehmann. — S. warans. Brehm. ou S. cani- narus. Herm. Ne diffère des individus ordinaires que par une taille d’un quart plus forte. ré Les individus des bords de la Mer Baltique sont sou- vent dans ce cas; au reste, c’est à peine une variété, et l'individu décrit par M. Lehmann n'existe plus au musée de Hambourg. Cet auteur n’avait pas sous les yeux d’in- dividu du S. fodiens, lorsqu'il a établi son espèce , mais la description indique parfaitement un #8. fodiens, qui surpasse d’un quart ceux de France, et dont la queue dé- passant un peu le corps , est par conséquent plus longue en proportion. Mais rien n’est plus variable que la lon- gueur de cette partie, et c’est tout-à-fait à tort que M. Gray en fait un caractère distinctif de son À. pennan- tit d'Angleterre et de son À. lnneana de Bothnie. Var. J. Point de tache blanche derrière l'œil. Celle-ci est assez rare, car la tache blanche derrière l'œil paraît très-constante, de même que l'absence de bouquet de poils blancs aux oreilles. C’est même la per- sistance de ces deux caractères, qui existent en sens in- verse chez le S. ciliatus, qui m’a engagé à décrire cette dernière comme espèce séparée jusqu’à de nouvelles ob- servations. Jeune äge. — Jai recueilli au mois d'avril un nid de six très-jeunes individus, à peine couverts de poils ru- dimentaires. [ls étaient de la taille d’un Sorex etruscus (27) adulte ; leur dos était brun-foncé ; les côtés roussâtres et le dessous du corps blanc. Les pieds étaient épais , encore sans poils, ainsi que la queue , qui était arrondie dans toute sa longueur et assez étranglée à la base. Je rapporte avec doute ici le S..con- strictus d'Hermann, parce qu'il dit que le pelage est noi- râtre, tant en dessus qu’en dessous, ce qui semblerait indiquer un jeune S. céhatus. Habite le bord des rivières, les marais et les ruisseaux de presque toute l’Europe, à l’exception du cercle arctique et des contrées méridionales. J’ai comparé des individus du nord de lAllemagne, de la Lombardie, de la Suisse et des bords de la Loire. Ils ne diffèrent aucunement. Seulement ceux de la Bothnie et des bords de la Bal- tique sont plus grands, car les variétés de couleur dont j'aiparlé ne sont pas locales. Ce petit animal nage et plonge bien. Il se nourrit de Crevettes et autres petits in- sectes aquatiques, et s'attaque même à des Grenouilles plus grosses que lui. Cest au Sorex fodiens qu'il faut rapporter le Sorex Hermann de M. Duvernoy (mais point le Sorex Her- manni de M. Hollandre, qui est un vieux Sorex tetrago- nurus). La couleur brun-clair, sous laquelle M. Duvernoy a fait figurer cet animal, tient à ce qu'il a été conservé pendant de longues années dans l'alcool, ainsi que j'ai pu m'en convaincre au musée de Strasbourg. Les deux autres individus que M. Duvernoy a bien voulu aussi me laisser examiner, sont également des Sorex fodiens. Ge professeur a créé le S. Hermannii, parce qu’à cette épo- que il croyait que le $. fodiens avait la même dentition que le S. fetragonurus. (28 ) N° 5. SOREX CILIATUS. SOwERBy. MUSARAIGNE PORTE-RAME. Diagnose. — Taille plus forte que celle de l’Araneus. Pelage velouté. Queue un peu plus courte que le corps, comprimée. Tout le dessus du corps d’un brun noirâtre , s’affaiblissant sur le ventre en cendré très-foncé. Gorge d’un cendré clair. Dents colorées à leur extrémité. Incisives non dentelées. Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — Sorex cizrATUs. Sowerby (1806). Jenyns. — REMIFER. Geoffr. (1811). Desm. Fisch. — AMPHISIUS ? Brehm. Fisch. — cozLanis. Goeffr. (d’après Manesse.) — UNICOLOR. Shaw. (juvenis.) — FODIENS VARIETAS. Nath. Blainv. — LINEATUS. Geoffr. (varietas). Fisch. D'un brun noir en dessus; cendré brun ou brun roussätre sur le ventre. Cetle couleur se confond insensiblement avec celle du dessus. Gorge d’un cendré clair. Un bouquet de poils blancs au lobe supérieur de l'oreille. Pieds couverts de poils très-courts, cendrés, noirätres et bor- dés de cils raides, serrés, grisätres. Queue noirâtre , presque aussi longue que le corps, comprimée dans presque toute sa longueur, composée d’anneaux écailleux et offrant en dessous une frange longitudinale de poils raides cendrés, faisant l’office de rame. Museau gros, proportion- nellement à celui du S. tetragonurus. Moustaches noires. Telle est l'espèce dans ses caractères les plus marqués. On voit qu'elle a toutes les formes du Fodiens, mais qu'elle en diffère par son ventre, qui est brun , au lieu d’être blanc-tranché ; par une tache blanche à l’oreille et par l'absence de la petite tache de cette couleur en ar- rière de l'œil. J'ai déjà parlé des S. fodiens, qui se rap- prochaient du Céliatus ; je vais maintenant signaler les variétés du Céliatus, qui semblent intermédiaires entre (29) ces deux espèces, ou plutôt, ces deux variétés locales d’une même espèce typique, que Je continue à séparer , parce que plusieurs auteurs, entre autres J enyns , disent qu'il y a des différences anatomiques, que la distance entre l'œil et loreille est plus grande chez le Ciliatus, et enfin, parce qu'il est des contrées où le Cihiatus paraît ne pas exisler, comme dans le Midi, les bords du Rhône et la Suisse. Sur le continent, il a été observé, à Abbe- ville, par M. Baillon, qui l'a envoyé à M. Geoffroi- St-Hilaire ; mais il était déjà nommé auparavant S. cilia- tus par Sowerby, qui l’a découvert en Écosse. Ce nom a donc la priorité sur celui de Ramifer , et je crois devoir le lui restituer à l’exemple de M. Jenyns. Je l'ai trouvé aux environs de Liége , et j'en ai reçu un individu d’An- sers, de M. Millet. Il est plus commun que le Fodiens, aux environs de Francfort-sur-Mein. Au reste. il a toutes les habitudes de l’espèce précitée. Sa stridulation est forte et ressemble à celle de la Chauve-Souris noctule. Var. «. — Point de tache blanche à l'oreille. Var. B. — Ventre d’un cendré blanchâtre. Var. %. — Sorex LiNEaTus. Geoffr. Cette variété accidentelle , trouvée une seule fois près de Paris , se distingue par une ligne étroite blanche par- tant du front et longeant le chanfrein entre les deux yeux. C’est à tort qu'elle a été rapportée tout récemment au Tetragonurus. Le S. collaris indiqué par M. Geoffroi-St- Hilaire, d’après l'abbé Manesse, comme habitant communément l'embouchure de lEscaut , n’est que le résultat d’une er- reur de mot. Il le dit tout noir avec un collier blanc: (30 ) mais par collier, il faut entendre demi-collier, la gorge du S. cihatus, étant effectivement blanche. Le collier de la Tourterelle rieuse et vingt autres oiseaux n'est pas plus complet. Notre Crihatus semble le même que lAmphibuis de Brehm. Cette espèce serait cependant caractérisée par une queue plus courte que le tiers du corps. M. Nathu- sius conserve des doutes sur la réunion de cet Amphi- buis avec le Fodiens, tandis qu'il donne sans réserve le S. ciliatus ( Ramifer. Geoffr. ) comme un très-vieux Fo- diens. Je ferai cependant observer que j'ai vu le jeune dge du Ciiatus, et qu'il a déjà tous les caractères de couleur qui distinguent l'adulte. (31) Il. GENRE CROCIDURE (CROCIDURA. Wacuer). Synonymie. -— Sorex. L. Cuv. Duvernoy. Gray. Crocipura. Wagl. Bonap. Suxkus. Ehrenberg. MusARAIGNES TERRESTRES. Geoffr. Caractères. — Les deux incisives inférieures à tranchant simple, non dentelé , et les deux supérieures en hamecon, c’est-à-dire, ayant un talon en pointe. Les trois ou quatre petites dents qui suivent à la mâchoire supérieure, diminuent beaucoup de volume de la pre- mière à la deuxième. Toutes les dents blanches. ( Duvernoy ). En tout vinot-huit ou trente dents dont trois ou quatre intermé- diaires supérieures. Oreilles ovales, bien développées , sensiblement plus longues que le poil, presque nues. Queue plus courte que le corps, arrondie, diminuant de grosseur à partir de la base, qui est très-épaisse , parsemée de longs poils isolés , dépassant les autres qui sont très-courts. Pieds presque nus, sans cils raides. ( Des parties méri- dionales et tempérées de l'Ancien Monde. ) C'est 1c1 qu'il faut rapporter les Musaraignes propre- ment dites, ou terrestres de plusieurs auteurs. Aucune ne s'approche habituellement des eaux. On les voit au contraire dans les lieux secs et autour des maisons, où elles pénètrent souvent en poursuivant les Grillons et les Vers. Leur pelage est analogue à celui des Souris. Elles se divisent en deux groupes , d’après le nombre des petites dents. (32) I. SOUS-GENRE PACHYURA. Nosss. Trente dents dont quatre intermédiaires supérieures. Ce groupe, dont les espèces ont une petite dent de plus que les Crocidura de Wagler, ne comprend que des espèces de l'Afrique et de l'Inde, et une autre du midi de l'Europe. M. de Blainville, n’ayant égard qu’au nombre des pe- tites dents intermédiaires de la mâchoire supérieure , réunit les espèces de ce groupe avec les Musaraignes d’eau ou Crossopus; mais un tel groupe me semble tout- à-fait artificiel et forcé, car les Crossopus ont les oreilles et le pelage et presque les dents des Sorex, tandis que nos Pachyura ont toutes les formes et les habitudes des Crocidura, sauf une petite dent rudimentaire de plus, tellement, que si ce n’était pour tenir compte de la clas- sification de M. de Blainville, nous n’en aurions formé qu’une simple section dans les Crocidura. C'est dans ce groupe que se trouve la plus grande espèce de Musa- raigne connue , le S. myosurus ou grande Musaraigne musquée de l'Inde. L'espèce du midi de l'Europe , est au contraire le plus petit des Mammifères connus. N° 4. CROCIDURA ETRUSCA. Boxar. CROCIDURE ÉTRUSQUE. Diagnose. — Taille à peine la moitié de celle de S. araneus. D'un gris cendré en dessus , blanchâtre en dessous. Queue cendrée, plus courte que le corps, de longs poils isolés à l’origine de chaque vertèbre. Dents entierement blanches. (35) Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — Sorex ETRUSCUS. P. Savi. 1822. Crocipura ETRUsCA. Ch. Bonap. MusrioLo E MUSTIETTO, aux environs de Pise. Dessus du corps et de la tête d’un cendré qui a une teinte plus ou moins roussâtre, les poils étant teints de roussätre à leur extrémité. Toutes les parties inférieures de la gorge jusqu’à l'abdomen , d’un cendré clair avec une teinte un peu plus foncée sur les côtés, dont la nuance se mêle à celle du dessus du corps. Poils des moustaches nombreux et très- fins. Oreilles très-larges, dépassant notablement le pelage, conformées comme celles de l’Araneus, couvertes de très-petits poils blanchâtres. Un peu de couleur de chair se voit aux oreilles et au pieds. Ceux-ci sont recouverts de petits poils blancs. Les ongles sont de cette dernière cou- leur, Queue un peu rétrécie à son origine , légèrement tétragone, d’une grosseur presqu'uniforme jusqu’à son extrémité , où elle est subitement terminée en pointe. Son plus grand diamètre est d’une ligne. En dessus elle est d’un gris-brun , en dessous un peu blanchätre. Des poils très- courts la recouvrent et forment à l'extrémité un très-petit pinceau. Une autre sorte de poils blanchâtres très-fins, longs jusqu’à deux lignes, sont disposés en forme de verticilles à toutes les places qui correspondent à chacune des vertèbres caudales. Les yeux sont très-petits. Habite la Toscane et probablement toute l'Italie mé- ridionale. La découverte de cette espèce, le plus petit de tous les Mammifères connus, puisqu'il surpasse en petitesse le Sorez pygmeus, est due au professeur Paolo Savi de Pise, qui en a fait le sujet d’un mémoire dans le Gror- nal Pisano, en 1822, dont nous extrayons la plupart des détails donnés ici, et confirmés sur les individus de ma collection. | M. Savi dit que le poids de cet animal est d'environ 36 grains. Il répand une forte odeur de muse dont la cause réside dans les excrémens. Il se tient ordinaire- 3 (34) ment sous les racines et dans les troncs des vieux ar- bres. Sa nourriture consiste en insectes. Il ne peut vivre à une température moindre de 10 à 12 degrés (Réau- mur), ce qui explique comment cette espèce est restreinte dans son habitat aux parties méridionales de l'Italie. IH. SOUS-GENRE CROCIDURA. Wacr. (SUNKUS. Eurens). Vingt-huit dents dont trois petites intermédiaires supérieures. (Ce groupe comprend des espèces de l’Europe tempérée , d'Asie et d'Afrique.) N° 2. CROCIDURA ARANEA. Nos. CROCIDURE ARANIVORE, Diagnose. — Longueur du corps plus de 2 pouces. Queue au moins 1 pouce 3 lignes. D’un gris très-légèrement roussâtre en dessus, cendrée en dessous; les deux couleurs se fondent l’une dans l’autre. Queue cendrée, plus courte que le corps, parsemée de longs poils épars. Dents toutes blanches. Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — Sorex ARANEUSs. Schreb. Becht. Duv. Nath. Blainv. — RUSSULUS. Zimmerman. CrocipuRA MAJOR (adultus.) — RUFA (fœm. adul. var.) — POLIOGASTRA. Wagler. — FEMBRIATA (juvenis.) — MOSCHATA (Juvenis.) SOREX PACHYURUS. Kuster. — INODORUS. Savi. | - É } | | | . (35 ) SOREX GMELINI? Pallas (Zoogr. rosse.) Fisch. — GULDENSTÆDIL? Id, id. Fisch. sen SUAVEOLENS ? Id. id. Fisch. \ La muserTE. Daubenton. LA MUSARAIGNE. Buflon. Pelage d’un gris de souris en dessus, passant insensiblement au cendré blanchätre en dessous. Queue de la même couleur, à poils très-courts, mais parsemée de longs poils rares éparpillés, pieds cendré clair ainsi que les oreilles. Celles-ci, bien développées , dégagées du pelage, couvertes de poils très-courts, cendrés sur le lobe supérieur, blanchâtres sur l’infé- rieur. Les dents toutes blanches. Les doigts et le bout du museau couleur de chair. Var. a. Albine. Var. B. Tachetée irrégulièrement de blanc. ” À part ces variétés qui sont très-rares et dues à l’albi- nisme , il en est d’autres qui tiennent à de lésères modi- fications dans la taille de l’animal, dans le plus ou moins de roussätre qui se trouve mêlé au gris du dessus, où à la nuance blanchâtre du dessous. Telles sont les sui- vanies : Var. Ÿ. Crocipura masor. Wapl. Taille un peu plus forte que chez les individus ordinaires. Var. d, Sorex racuyurus. Kuster. Fondée sur un individu à queue plus courte, rapporté de Sardaigne par Kuster. Far. &. Minor. Ces individus , nés peut-être à une époque qui a arrêté leur développement , sont restés d’un tiers plus petits et (36) ont été pris pour le S. etruscus, ce qui a fait croire que celte espèce se trouvait en Silésie. Var. B. Crocinura rura. Wagler. Tout le dessus du corps à poils terminés de roux, ce qui produit une nuance assez vive de celte couleur ; le dessous gris. Var. y ÂALBIVENTRIS. Ventre blanc, mais passant insensiblement sur les côtés à la couleur du dessus. Cette variété ressemble au premier abord au S. leucodon ; mais les deux couleurs ne tranchent pas. Les jeunes, comme ceux des autres espèces, ont le mu- seau plus épais et leur queue est un peu étranglée à la base. Habite les jardins et le tour des habitations ; se trouve dans toute l’Europe tempérée et méridionale , mais n'existe pas en Angteterre n1 en Suède. Son caractère est beaucoup plus doux que celui du S. tetragonurus; elle est peu farouche et ses mouvemens sont lents. Elle est moins commune que la C. leucodon dans les environs de Baden, de Strasbourg, etc. Comme on avait écrit que l'un des caractères de cette espèce était de sentir le muse , M. Savi avait cru que ceux d'Italie qui sont inodores , devaient constituer une nou- velle espèce. Le Sorex suaveolens de Pallas. qu'il dit très-commun dans les jardins et les bois de la Crimée , se rapporterait ici par ce qu'il dit des poils de la queue et de la cou- leur du corps, mais l’épithète cauda tenuissima laisse subsister le doute. Il est aussi très-difhicile de savoir au (37) juste ce que sont les S. guldenstædi et gmelinii de cet auteur , ses descriptions n'étant pas caractéristiques. N° 5. CROCIDURA LEUCODON. WaGLer. CROCIDURE LEUCODE. Diagnose. — Taille de la C. ARANEA. Pelage d’un cendré noirâtre, plus ou moins foncé. Tout le dessous du corps et les flancs blancs, tranchant fortement avec la couleur du dessus. Queue un peu plus courte que dans l’Æraneus ; parsemée de longs poils épars. Dents toutes blanches. Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — Sorex LEUCODON. Hermann. Schreb. Duvern. Nath. Wagl. (nes Geoffr. Fisch.) Pelage noirâtre ou cendré noirätre en dessus ; blanc en dessous et sur les flancs ; les deux couleurs fortement tranchées à leur réunion. Queue un peu plus courte que dans la C. araneu, bicolore ; noirâtre en dessus, blanche en dessous, parsemée de longs poils épars blanes. Pieds blancs, bordés de gris en dehors. Museau plus allongé et plus noir que dans l’Araneus ; le reste des proportions semblables. Nota. Chez les anciens individus des collections, le noirâtre du dessus passe fré- quemment au roux , ce qui rendrait l’animal presque méconnaissable, si l’on n’était prévenu de cette circonstance. Les très-jeunes individus ont déjà le pelage des vieux, mais leur museau est épais et la queue étranglée. Dans plusieurs collections la Cr. leucodon est confon- due avec la Musaraigne d’eau (S. fodiens), à cause de . l’analogie des couleurs du pelage qui sont disposées de même, mais c'est aussi la seule. | Habite le nord-est de la France, l’ouest de l'Allemagne, observée à Metz, Strasbourg , Tubingen , beaucoup plus ( 36 ) fréquente dans ces localités que le S. araneus ; se trouve aussi à Lyon. Je ne l’ai jamais rencontrée aux environs de Liége. Je ne puis partager l'opinion de M. de Blainville, qui réunit cette espèce à l’araneus. MM. Duvernoy et Hol- landre, qui l'ont très-bien étudiée, sont aussi d'avis qu'elle est très-distincte. Ce dernier n'écrivait : « Qui- » conque aura comparé à l’état frais un S. araneus et » un $. leucodon, sera frappé de la différence totale » dans le facies de ces deux espèces. » N. B. Le Sorex leucodon de M. Geoffroy se rapporte probablement à un Jeune individu du Fodiens, car il dit que les dents sont colorées à leur pointe. APPENDICE AU GENRE MUSARAIGNE. Extrait des notices du révérend Léonard Jenyns, sur les SOREX TETRAGONURUS , RUSTICUS , CASTANEUS @£ LABIOSUS. M. Jenyns, qui a étudié avec soin les Musaraignes de l'Angleterre, a établi trois espèces nouvelles excessive- ment voisines du Tetragonurus, si ce n’en sont pas des variétés. N'ayant pas vu les individus en nature, je me bornerai à traduire les parties les plus caractéristiques des mémoires qu'il a insérés dans les Annals of natu- ral lastory, en 1838 et 1839. Je hasarderai cependant ( 40 ) une opinion sur les nouvelles espèces dans une note à la fin des descriptions. Le S. tetragonurus, dit M. Jenyns (il appelle ainsi la plus grande des deux espèces d'Angleterre), diffère du $. rusticus (ou Common shrew des auteurs anglais), non-seulement par sa taille plus grande , mais encore par les caractères du museau, des pieds et de la queue, et par moins d'intensité dans ceux des dents et de la couleur. M. Jenyns fait remarquer que les variétés signa- lées dans ces espèces, sont plutôt dues à l’âge et ont encore certaines limites, et que si tous les âges et beau- coup d'individus offrent les mêmes caractères, on peut à peu près considérer ces caractères comme particuliers - à l'espèce. Je crois rendre plus claire l'étude des différences signa- lées par M. Jenyns, en les présentant sous la forme d’un tableau comparatif parallèle : N° 1. SOREX TETRAGONURUS. Herm. N° 2. SOREX RUSTICUS. Jenyns. MUSARAIGNE CAXRELET. MUSARAIGNE RUSTIQUE. Diagnose. — Museau et pieds plus larges. Queue plus mince , plus carrée à tous les âges, revêtue de poils fortement Diagnose. — Museau et pieds plus minces. Queue épaisse, entièrement cy- lindrique , bien revêtue de poils qui sont appliqués contre elle dans le jeune âge, entièrement nue chez les vieux, atté- nuée à son extrémité. Dimensions.— (Voyez le tableau). Plus grandes. très-divergens dans le jeune âge ct ne sont jamais entièrement appliqués ; point atténuée à son extrémité. Dimensions. — (Voyez le tableau). Plus petites : les individus les plus grands atteingnent à peine la taille ordinaire du S. tetragonurus. (1) S. TETRAGONURUS. (Suite.) Synon.—S. tetragonurus. Herm. Duv. S. vulgaris. Nathusius. $. constrictus. Geoff. Millet. Distance qui sépare les deux yeux con- tenue à peine une fois et demie entre les Yeux.et le nez, Pieds, surtout ceux de devant, larges et forts, en quelque sorte propres à fouir. Queue plus courte, plus décidément quadrangulaire à tous les âges, plus mince et légèrement atténuée à son som- met. Les poils moins longs et moins nom- breux ne s’écartant pas, mais fortement appliqués contre le troncon et formant à l'extrémité un pinceau court, mais pointu. Chez les vieux le poil devient très-rare ; la queue est presque toujours entière- ment nue sans pinceau, et les angles très- prononcés. 1e et 2e incisives latérales de la ma- choire supérieure-entièrement égales , de même pour les 5° et 4"; mais les deux premières évidemment plus larges que ces deux dernières. La 5" beaucoup plus petite et presqu’invisible , placée généra- _ lement hors de la ligne des autres , de ma- nière à ne paraître que difficilement vue d’en dehors. | Couleur du pelage moins variable et plus foncée. Le dos d’un brun un peu rougâtre très-foncé. Le dos, une ligne sur les flancs et l'abdomen forment comme trois couleurs sur la plupart des indivi- dus. Parties inférieures d’un gris jaunâ- tre foncé. Les parties supérieures et infé- rieures de la queue sont comme celles du S. RUSTICUS. (Suite.) Synon.— S. tetragonurus. Geoff? $. coronatus? Millet (var.) S. araneus. Jenyns. Distance qui sépare les deux yeux , con- tenue deux fois entre les yeux et le nez. Pieds faibles et minces en comparaison de ceux du S. fetragonurus. Queue plus longue, quoique l'animal soit plus petit, plus épaisse, entièrement cylin- drique et d’une grosseur plus uniforme, terminée d’une manière abrupte ; plus garnie de poils à tous les âges , le poil s'écartant notablement , surtout chez les jeunes , et quoiqu'il dépasse l'extrémité d’une ligne-t plus , il forme rarement un pinceau. Les 1re, 2e, 3e et 4° incisives latérales (pe- tites dents intermédiaires) diminuant plus graduellement et formant une série plus régulière ; la 5° aussi plus large, en rap- port avec les autres, plus en ligne et plus visible extérieurement. Une nuance roussâtre en dessus , jau- nâtre en dessous, envahit plus ou moins tout le corps et les pieds, ainsi que le dessus du museau; mais son extrémité et souvent la queue sont testäcées. (42) S. TETRAGONURUS. (Suite.) corps et assez notablement séparées. Quel- quefois cependant elle est toute d’un brun roussâtre uniforme. L’extrémité du mu- seau est noirâtre. Crâne plus large et beaucoup plus aplati ; profil ou chanfrein plus arqué. Préfère les cantons humides ; se trouve en Angleterre, en France, en Allema- gne , etc. Observations.— Dans un mémoire pos- térieur sur quelques Musaraignes rappor- tées de Francfort par M. Ogilby, M. Je- nyns indique deux Tetragonurus qui ne différent pas de ses individus types ; mais un 5° était moins gros pour sa longueur; sa tête moins grosse; le musceau plus atténué. La dentition est semblable; si ce n’est que la 5° petite dent latérale est un peu plus visi- ble d’en dehors, et que les quatre premières ne diminuent pas rapidement. Pieds sem- blables, mais la queue revêtue de poils for- mant un long pinceau. Dessous du corps d’un gris plus foncé, se mélant mieux avec la couleur du dos. Je trouve que ce spé- cimen se rapproche par sa tête du S. rus- ticus , et par sa queue du S. castaneus , que, dans ses premiers travaux, M. Jenyns ne regardait que comme une variété du Tetragonurus, et qui tient aussi du Rus- ticus par la couleur du corps et la forme arrondie de sa queue, qui est aussi bien - garnie de poils. S. TETRAGONURUS. (Suite.) Crâne moins large, moins aplati ; chan- frein peu arqué. Habite les lieux secs, les jardins, r'e- cherche le bord des haies. En Angle- terre , aussi en France, si c’est le Tetrago- nurus de Geoffroy, et en Belgique, si c’est l'espèce que j’ai signalée dans l’observa- tion après l’article du S. tetragonurus. Comme M. Millet ditque son S. coronatus a le museau plus long et plus effilé que son Constrictus, qui est notre Tetragonu- rus, je crois qu’on doit le rapporter au Rusticus de M. Jenyns. Il a été trouvé dans un lieu sec et sablonneux de l'An- jou. M. Jenyns décrit comme variété locale de son S. rusticus une Musaraigne trou- vée une seule fois en Irlande, et qui, par sa queue plus courte et nue, perd des caractères du Rusticus pour se rapprocher du Tetragonurus. (45 ) N° 5. SOREX CASTANEUS. Jenyns. MASARAIGNE MARRON. Diagnose.— Museau et pieds comme dansle Tetragonurus , mais le museau un peu plus atténué. Queue modérément épaisse , entièrement arrondie, bien revé- tue de poils qui forment un long pin- cean à son extrémité. Parties supérieures aussi bien que le museau, les pieds et la queue d’un beau marron vif. Parties in- férieures gris foncé. Dimensions.— (Voyez le tableau.) Crâneun peu plus large en arrière et plus élevé au milieu que dansle Tetragonurus. —Chez un individu d’âge moyen il est un peu plus long que sur un très-vieux Te- tragonurus. Établi sur trois individus trouvés en Angleterre dans les cantons marécageux. N° 2bis, SOREX HIBERNICUS. Jenyns. MUSARAIGNE D’IRLANDE, Differe du Rusticus par une taille en- core plus petite, quoique ce soit un vieil individu; par une couleur plus uniforme en dessus et en dessous, par sa queue moins large, moins longue et plus cylin- drique à son extrémité. Les petites dents sembleraient plus rapprochées ; les poils de la queue courts et très-usés ; la der- nière moitié de la queue entièrement nue et conséquemment sans pinceau. Ensuite M. Jenyns établit une nouvelle espèce sous le nom de N° 4. SOREX LABIOSUS. JEnvns. MUSARAIGNE A MUSEAU RENFLÉ. Elle est basée sur deux jeunes individus, mâle et fe- melle , rapportés de Francfort par M. Ogilby, et quil suppose devoir dépasser le Tetragonurus à l'état adulte, espèce dont il se rapproche excessivement. Elle en dif- fère principalement par son museau plus gros en avant des yeux, renflé sur les lèvres et plus obtus à son extré- muté. La tête paraît un peu plus longue. La distance en- (CE) tre les yeux et les oreilles sur le crâne, est cependant la même. Les pieds sont décidément plus larges et plus forts ; les ongles longs et bien constitués pour fouir. La queue un peu mieux revêtue de poils qui ne sont pas aussi strictement appliqués. Les couleurs sont presque semblables , mais les parties inférieures sont plus foncées. M. Jenyns soupçonne que ce pourrait être le S. cuni- cularius de Bechtein. J’ai vu , à Francfort-sur-Mein, un Sorex recueilli par M. le D' Cretschmar, qui se rapportait bien au S. labiosus de M. Jenyns. La largueur des pieds et du museau était tellement srande, que je l’eusse pris pour un jeune S. fodiens ou plutôt ciliatus, si ses inci- sives inférieures n’eussent été bien dentelées, ainsi que je le fis remarquer à M. Cretschmar. Il est difficile de . croire que l'alcool où ces individus étaient conservés, ait pu distendre le museau et les pieds de cette manière , mais n'ayant pas vu d'individus frais ni d'individus secs de cette espèce, je n’ai osé l’introduire parmi celles qui sont reconnues authentiques. : Quant au S. rusticus (Jenyns), ses caractères semblent aussi très-tranchés, et se rapportent bien à ceux du pe- tit individu que j'ai signalé dans l’observation à la suite du S. tetragonurus. L'existence séparée de ce S. rusticus pourrait cependant être rendue problématique à cause des individus nommés S. castaneus et hibernicus, et qui, sous plusieurs rapports , établissent des passages entre le Rusticus et le Tetragonurus. ci encore il faut provoquer de nouvelles observations. Pour ma part, je chercherai à - m'assurer si les caractères assignés au T'etragonurus par Ü le savant anglais, sont très-constans , et je rendrai compte de mes observations. ( 49 ) CE -R 2 54 | * ‘oympe-Sa1L NRC où oO = ES ga gl: 2IEUIPIO COTE cg f ba #$ © |'o[OUe} ounof = SE A - 2Se( pue sn] DT w RE SE | + oaœupa rs © ht dl T Re nt - gd 2e 6 2 à | ‘O[[OU} ounof BS 2 SH À s S'|* *9jeu ounof *SUOTJEAIISIO £ G « « « LS « £ at 19 € 1 “dl “anomosod| "inonoque aid ï G « « « « « LAN AL È LA Te d Œaïd ASS « « « « FL « 4 VOA ed *SATIIAUO y « « « « « y « 1 « d -d ‘To T 9P amonosod u109 ne neosnu n«œ to} + © LC « « « SIL « FIL € ‘Ia v CT Lip) — mn Em — Is 29 — ‘ANA FE 9 & il G (OR 6 & +7 G +0. 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(en) Longuers très-approximatives, d’a- pres des individus montés, FADRINTS: SCNINZ, « . + «+ ee «1e 5 5) 1 » » ONE > nt » Musaraigne des Alpes. 1 ÿ ©œ : sa LMFODIENS. Pare, on, - à + + ro » 5E] » 5% » 9: Individus de la Belgique. Musaraigne d’eau. Var, Major (macrourus) . . . .. » 3 » » » Æ | » » » 75% | (Dimensions d’après Lehman, di- ; . stance entre les yeux : 5 lignes). » Juvenis (constrictus. Herm. }, » 1110 T OS DEA » 5% | Individu jeune presque sans poils. . CILIATUS. Sowerby . . + . . , . 8 » 2 5 1 » » 9 » 51] » 5 » 9 » 81 | Individus de la Belgique. Musaraigne-porterame. GENRE CROCIDURA, .CHTAUSCA. /BONAP. Ut, DD, » 9 » 9 » 4 » 41 | Individus donnés par M. Savi. AT UT OR MS RARES 2 NL Sa San): » 7 » 5% | Individus très-aldultes de la Belgique. Individus moyens de Metz, donnés par M. Holandre. [o) | ÿ (oi 14 an | [=7] EE S (18 ) + Observations sur le tableau des Musaraignes. Pour se servir utilement de ce tableau dans la déter- mination des espèces , il faut particulièrement observer : 1° la longueur totale ; 2° celle des oreilles ; 3° celle entre l'extrémité du museau et le coin postérieur de l'œil ; 4° celle du pied postérieur. La proportion relative de la queue avec le corps n’est pas ici aussi fixe que chez les Rats et les Campagnols. Il est inutile d'ajouter qu’on ne doit faire que peu d’at- tention aux exemplaires empaillés , qui perdent plus ou moins leurs proportions relatives, et dont le museau se racornit. Il est bon aussi de faire observer que l'oreille, dans le senre Soreæ proprement dit, étant formée de plusieurs lobes mobiles, on pourrait presque lui attribuer chez la même espèce une demi-ligne , une ligne ou même deux lignes de longueur, selon la manière de l'examiner. (49) Ç IL. REVUE DES RATS D'EUROPE. GENRE RAT. (MUS. Lin.) CARACTÈRES PRINCIPAUX. 3—3 3—3 Formule dentaire.— Incis. ; — canines 0 — molaires Total 16. Incisives supérieures assez courtes, en coin; les inférieures longues, comprimées, arquées et très-aiguës à leur extrémité. Molaires simples, à couronne garnie de tubercules mousses ; l’antérieure de part et d'autre la plus haute ; toutes à peu près aussi longues que larges. | Museau assez prolongé. Oreilles oblongues ou arrondies , sou- vent nues. Point d’abajoues. Yeux saillans. Pieds antérieurs à quatre doigts onguiculés , et une verrue à ongle peu visible et surmonté, remplaçant le pouce; les postérieurs proportionnel- lement un peu plus longs, à cinq doigts, onguiculés. Queue pres- À ( 50 ) que toujours de la longueur du corps ou plus longue (rarement plus courte que le corps), arrondie, composée d’un grand nombre de petits anneaux écailleux , entre lesquels paraissent un nombre plus ou moins grands de petits poils raides, ce qui la fait pa- raître selon leur nombre et leur longueur nue ou poilue. Ces caractères, légèrement modifiés de ceux donnés par Desmarest , s'appliquent bien au genre Mus, tel qu'il a été restreint par Cuvier. Ces animaux destructeurs sont naturellement granivores ; mais beaucoup d'espèces s’ac- commodent d’une nourriture omnivore, et sont même très-carnassières , au point de se dévorer entre elles. Ceci s'applique surtout au premier groupe, composé de Rats à oreilles externes, oblongues, et dont plusieurs espèces, qui vivent en parasites dans les demeures de l’homme, sont devenues cosmopolites !. Parmi les exotiques , 1l en est qui forment un autre groupe caractérisé par des porls piquans entremêlés dans le pelage, à la manière des Echw- mys. On observe même que, dans presque toutes les au- tres espèces , le pelage du dos offre deux espèces de poils, dont les plus longs sont d’une nature raide, ce qui a rendu impossible une division plus tranchée que le sec- tionnement en groupes, qui rentrent insensiblement les uns dans les autres. Ainsi nous pourrons avoir : 1° Les Rats cchimoides, à pelage entremêlé de petits pi- quans (exotiques), des contrées intertropicales de l’Asie et de l'Afrique. 2° Les Rats omnivores, à oreilles oblongues, hautes, presque nues (plus ou moins cosmopolites ). | 1 Nous citerons les Aus decumanus, rattus et musculus, devenus presque cos- mopolites. Le Mus alexandrinus, naturalisé en Italie. (51) 3° Les Rats granivores, à oreilles arrondies, orbiculaires, velues (ils ne sont pas susceptibles d’être introduits par l’homme loin de leur habitat ordinaire. Cette division n’est pas du tout susceptible, je le ré- pète, d’une application rigoureuse ; mais je crois être dans le vrai en avançant qu'elle est assez naturelle, en voyant les choses largement, sans descendre dans les dé- tails. Les espèces européennes du genre Rat sont beaucoup moins embrouillées que celles des genres Campagnol et Musaraigne, si l’on n’en excepte la synonymie du 47. minutus, que je crois avoir éclaircie suffisamment. Quant aux autres, c'est principalement sur leur habitat et sur les caractères à donner comme diagnoses, qu'il y avait quelques observations nouvelles à comparer et à coor- donner. Voici la liste des espèces que nous admettons comme européennes : 4x GROUPE. — Rats omnivores, à oreilles oblongues, nues. 1° Mus DpEcUMaANUS. Pall. Rat surmulot. 20 —— ALEXANDRINUS. Geoff. Rat d'Alexandrie. 3° — RATTUS, L. Rat vulgaire ou noir. | 4° — muscuLus. L. Rat-Souris. | 5° — rsLANDICUS. Thienem. Rat d'Islande. 6° — syLVATICUS. L. Rat mulot. | Nota. C’est après cette espèce qu'il faudrait placer le Mus subilis (Pallas); mais | je crois qu’il ne se trouve que sur la rive asiatique du Jaïk. | 1 2m GROUPE. — Rats granivores, à oreilles arrondies, poilues. 7° Mus AGraRius. Pall. Rat agraire. Nota. Cette espèce est sur la limite des deux groupes. Elle a les formes générales du A. sylvaticus, avec les oreilles du deuxième groupe. | (52) 8° Mus MINUTUS. Pall. Rat nain. Voyez l’Appendice pour les Mus hibernicus (Thompson), dichrurus (Raff.) et frugivorus (Raflinesque). N° 4. MUS DECUMANUS. ParLas. RAT SURMULOT. Diagnose. — Taille plus forte que celle du M. rarrus. Queue plus courte que le corps. Pelage d’un brun roussätre en dessus , cendré en dessous. Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus pEcumanus. Pall. Gm. Desm. Less. Fisch. , etc. — NoRVEGICUS. Erxleb. Briss. — SYLVESTRIS. Brisson. LE SURMULOT ET LE POUuC. Buffon. Le Surmulot est la plus grande espèce de Rat d’Eu- rope. Il est indigène de l’Inde et de la Perse, et s’est in- troduit en Angleterre et en France vers 1730, importé par le commerce maritime. De là, il a fait invasion dans tous les ports de mer, et s’est propagé au point qu'il ha- bite maintenant, non-seulement toute l'Europe, mais encore l'Amérique et les autres contrées où les Européens ont des colonies. Un fait singulier, c'est qu'il paraît qu’au moment où on le transportait en Angleterre par mer, il faisait irruption par terre dans la Russie méridionale , par Astrakan , où on le vit. dit-on, en 1727. Le Surmulot est l’animal le plus nuisible de son genre. Sa force lui donne les moyens de percer des murs très- épais, et d'attaquer les Oiseaux de basse-cour, les Pi- seons , etc. Ce Rat fréquente de préférence le bord des (55 ) eaux, les égouts des villes et les canaux, d’où lui vient le faux nom de Rat d’eau, sous lequel 1l est connu en Belgique et ailleurs. On le voit souvent traverser les ri- vières à la nage, mais il plonge mal. C'est ordinairement dans des terriers peu profonds, sur leurs bords, qu'il établit son nid. Il s’introduit dans les caves et dévore toute espèce de provisions. Îl fréquente aussi les granges de fermes et en chasse le Rat noir. Mais lorsqu'il n’est pas pressé par le défaut de nourriture , il ne s'établit pas dans les greniers ni dans les étages supérieurs des maisons. Heureusement il est d’une voracité telle, qu’il se laisse prendre à tous les piéges. La diagnose le fera reconnaitre au premier coup d'œil du Rat noir ou Rat vulgaire. Ses yeux sont plus gros et sorlans. Ses oreilles proportionnellement plus courtes et plus arrondies et un peu velues. Queue plus courte que le corps, couverte de petites écailles formant un peu plus de deux cents anneaux. Museau plus court que dans le M. rattus, mais la tête plus allongée. Le chanfrein plus arqué et la mâchoire inférieure. presqu’égale à la supérieure. Tout le dessus du corps d’un brun roussâtre ou ferrugi- neux lerne, mêlé de gris; les poils étant ardoisés à la base, et les plus longs étant noirâtres. Dessous du corps cendré clair ou blanchätre. Pieds presque nus ; leur peau couleur de chair. Tout le pelage est générale- ment rigide et comme hérissé. Je possède un individu de l'Inde qui ne diffère pas de ceux d'Europe , si ce n’est que les longs poils du dos sont encore plus rigides et comme piquans. [ls sont blanchä- tres vers leur origine. La nuance du dos est aussi un peu plus ferrugineuse et moins grise. Les variétés sont beaucoup plus rares que dans le (54) M. rattus. On indique cependant les suivantes, qui toutes sont dues à l’albinisme. Var. x. — Blanche. » ge. — Blanchôtre. J » y. — Couleur de canelle. » d. — Uniformément gris de perle. » €, — Tachetée de blanc et de brun. (Les trois dernières sont citées par le prince Musi- gnano ). On distingue toujours ces variétés de celles des espèces suivantes à la longueur de la queue et à la forme de la tête et des oreilles. N° 2. MUS ALEXANDRINUS. Georr.-S'-H. RAT D’ALEXANDRIE. Diagnose.— Taille du 4. rattus. Queue plus longue que le corps de près d’un quart. Pelage d’un brun roussdtre ou ferrugineux en dessus , blanchâtre en dessous Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie, — Mus azexanpriNus. Geoffr. Desm. Licht. Fisch. Less. — TECTORUN“. Savi. Ch. Bonap. Cette espèce a été décrite pour la première fois par M. Geoffroi-Saint-Hilaire, dans le grand ouvrage sur l'Égypte , et on la croyait propre à ce pays seulement, lorsqu’en 1824, M. le professeur Paolo Savi de Pise, fit la remarque que l'animal que les Italiens prenaient pour le M. rattus, différait de ce dernier par la couleur ferru- gineuse de son pelage, qui le faisait ressembler au Sur- ( 99 ) mulot, tandis qu'il différait de ce dernier par sa queue beaucoup plus longue. Le savant professeur de Pise fut d’abord tenté de le regarder pour le #. alexandrinus de M. Geoffroi, et il eùüt bien fait de s’en tenir à sa première opinion ; mais s'étant procuré la description donnée par cet auteur et Desmarest, il crut remarquer des dissemblances entre les caractères indiqués et ceux qu'il observait sur les indi- vidus de Toscane. De là, la création de l’espèce sous le nom de 7. tectorum, dans le journal Dei letterati de Pise , en 1825. Je crois indispensable de passer en revue les caractères sur lesquels M. Savi s’appuyait pour l’éta- blissement de la nouvelle espèce. 1° Les poils les plus longs du dos qui, d’après Desma- resi, sont en fuseaux aplatis avec une rainure sur l’une de leurs faces, ce qui rappelle la forme des poils piquans des Echimys, tandis que dans le M. tectorum ces longs poils sont partout de la même grosseur. À cela je répon- drai que dans les M. alexandrinus, rapportés de l'Égypte par M. Ruppel, et que j'ai vus à Francfort , il n’y avait rien qui ressemblât aux piquans des Echèmys, et que ces ani- maux mont paru en tout semblables aux A]. tectorum que M. Savi m'a fait voir au musée de Pise. En supposant même qu’à un âge et dans des circon- stances données, le M. alexandrinus ait des poils tels que ceux dont parle Desmarest, ne pourrait-on pas croire que cet animal, transporté en Europe, a pu perdre peu à | peu l'intensité de ce caractère, d'autant plus que les Rats _ épineux n’ont encore été trouvés que dans les contrées intertropicales ? 20 La tête del’ Alevandrinus est plus courte que celle du ( 56 ) Surmulot, tandis que celle du Tectorum est plus longue. Ici je dirai que, d’après les nouvelles descriptions et d’après les individus que j'ai vus, ces rapports ne semblent pas fondés. \ 30 Le ventre cendré dans l'espèce d'Égypte et blanc dans celle de Toscane. Ce caractère n’est pas aussi absolu qu'on l’a dit, et les auteurs cités ajoutent d’ailleurs que le blanchâtre est mêlé de jaunâtre dans les deux espèces. — Enfin pour quatrième caractère, on a dit que la queue de l’Alexandrinus était divisée en 130 ou 140 an- neaux , tandis que le Tectorum en a 240 au moins. Cette dernière observation est nulle, parce que Desmarest avoue que c'est en comptant les anneaux sur la figure donnée par M. Geoffroy, qu’il les a trouvés être au nom- bre de 130 à 140. Or, on sait que, dans les exemplaires types, rapportés d'Égypte , il y en a au moins 220 : de tout ceci nous conclurons qu'il vaut mieux n’établir de nouvelles espèces qu'en ayant sous les yeux les espèces voisines, surtout lorsqu'on se fonde sur des caractères fugaces qui ont été négligés dans la plupart des ouvrages. Le prince de Musignano, qui a publié une bonne figure de ce rat, en exprime les caractères ainsi qu'il suit : « Tête un peu allongée. Le museau plutôt subtile, plat en dessus. » Mächoire inférieure beaucoup plus courte que la supérieure. Yeux » gros et proéminens. Oreilles très-srandes, larges, presqu'ovales. Les » longs poils du dos sont rigides , d’une grosseur presqu’uniforme dans » presque toute leur longueur; les poils courts sont plutôt moux. » Queue plus longue que le corps, y compris la tête ; les écailles dispo- » sées en 220 ou 240 anneaux, toutes très-visibles, avec de petits poils » rares et rigides. La couleur de toutes les parties supérieures du corps » est d’un cendré mêlé de ferrugineux, parce que les petits poils sont gris à » la base et ferrugineux à l'extrémité, tandis que les longs poils sont » noiratres. Le dessous du corps est d’un blanc tournant au jaunätre; » Les pieds sont presque nus el couleur de chair. » La Souris était le Mus des Latns, et les grandes espèces du genre ne se trouvaient pas alors importées en Îtalie. Le M. decumanus ne s’est établi en Italie que dans le siècle dernier, et il y vit partout. Le M. alexandrinus ( ou éectorum ) a été pris pour le M. rattus dont il a les habitudes. Comme lui , il se tient dans les parties supé- rieures des maisons, ce qui lui a fait donner en Toscane le nom de Rat des toits ( Topo tettajolo); comme lui, il a pour ennemi implacable le Surmulot. Il aura été importé d'Égypte par le commerce mari- time, et maintenant il habite la Toscane, les Etats Romains, et sans doute toute l'Italie méridionale. Enfin Cetti, qui l'avait pris pour une variété locale du A. rat- tus de l’Europe continentale, rapporte une observation curieuse, c’est que cet animal est absolument le seul des genres Mus et Arvicola, que l’on trouve en Sardaigne. Dans l'Italie supérieure, en Lombardie, on ne trouve que le 1. rattus. Var. « Albine, trouvée en Sardaigne, par Cetti. — B Fuligineuse. Cette variété , beaucoup plus singulière , décrite et fi- gurée par le prince de Musignano, est d’un cendré noi- râtre ou de suie si foncé, qu’on le prendrait au premier coup d'œil pour un vrai A. rattus, si tout le détail des proportions dans la tête, la queue, etc., n’indiquait qu'elle appartient au M. alexandrinus. Le ventre même est de la couleur du dos, mais un peu plus clair. L’ex- (56 ) trémité des poils du dessus du corps est légèrement plus claire que le reste, ce qui le fait paraître de près comme saupoudré d’une légère rosée, Quant aux individus ordinaires, on peut les caractéri- ser en deux mots. On croirait voir des M. rattus , ayant la couleur des Decumanus , mais distinets de ces derniers par une queue plus longue. N° 5. MUS RATTUS. L. RAT VULGAIRE OU NOIR. Diagnose. — Pelage notrdtre en dessus, sans mélange de roussdtre, passant graduellement au cendré foncé en dessous. Queue plus longue que le corps. Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus rarrus. L. Pall. Gmel. Desm. Fisch. , etc. Le RAT. Buffon. LE RAT Noir. Desm. Je crois inutile d'entrer dans de longs détails sur cette espèce d'animal si connue, et qui n’a donné lieu à au- cune confusion dans les nomenclatures scientifiques. Il reste peu de chose à ajouter à la diagnose pour complé- ter la description. Tout le dessus est d’un noirâtre luisant, plus ou moins foncé. Les poils sont en général très-longs, mais , comme dans les autres espèces, il y en a de différentes dimensions. Le dessous du corps pâlit insensiblement et passe au cendré. Les pieds sont noirâtres, peu poilus, avec les doigts par- semés de poils blanchâätres. La queue , un peu plus longue que le corps, est presque nue, composée de 250 anneaux écailleux environ. Les oreilles ovales, très-grandes, nues, le meseau aigu et la mâchoire infé- rieure plus courte que la supérieure. F ( 59 ) Var. x. Variété albine. L'albinisme se voit souvent chez les Rats. Il sont alors entièrement blancs avec les yeux rouges, la queue, les oreilles êt les pieds couleur de chair. Cette maladie, qui üent à un vice du sang, se perpétue souvent. J'ai eu chez moi à Longchamps (province de Liége), l'exemple de Rats blancs qui se sont reproduits dans les greniers d’une ferme pendant quatre ans (de 1834 à 18338), sans être détruits par les Rats noirs qui sy trouvaient en même temps. Je n'ai jamais vu d'individus intermédiaires. Les auteurs, entre autres Fischer, énumèrent les autres variété suivantes : Vur. B. Toute noire. — 7. Brune. — J. Roussaätre en dessus , d’un blanc sale en dessous. — ©, Tachetée de blanc. — x. Isabelle, signalée par M. Millet (Faune de Main-et-Loire). Si le M. hibernicus de W. Thompson ne formait pas une espèce distincte , il faudrait l’ajouter aux varié- tés accidentelles du Â7. rattus , voyez pour ce M. hiber- nicus lAppendice à la fin de ce mémoire. La variété 9 se rapporte probablement au M. alexandrinus. On ne sait pas positivement d’où le Rat est originaire ; ce qui est certain, c’est qu'il était inconnu aux anciens, et qu'il n’est parvenu en Europe que depuis le moyen | âge. Il se trouve maintenant dans toute l'Europe, s1 ce n’est dans la Toscane et l'Italie méridionale, où il est remplacé par le M. alevandrinus, qui l'en a peut-être expulsé, étant plus fort et ayant les mêmes habitudes. On ( 60 ) peut supposer que sa patrie était la Syrie, et qu'il nous est venu au temps des croisades. Le Surmulot, arrivé plus récemment chez nous, ne peut le souffrir et lui fait une guerre cruelle. Il semble avoir déjà chassé le Rat de l’Añ- gleterre et en a rendu l'espèce très-rare dans plusieurs parties du continent. Ils ont cependant des habitudes un peu différentes : le Surmulot se tient dans les canaux, les caves et le bas des maisons, tandis que le Rat noir ha- bite de préférence les greniers, les toits et les endroits secs. Ces deux animaux ont suivi l’homme partout, même dans l’Océanie, où il n'existait auparavant aucune espèce du genre Mus. Observations. —- Je me suis procuré chez un marchand naturaliste de Lyon, un animal monté que j'ai regardé avec doute comme un - que J 0 jeune individu du Rat noir ; mais sa coloration est fort singulière. Si j'avais vu de jeunes individus du #. alexandrinus , je pourrais dire J Ji ) s’il appartient à cette espèce, peut-être aussi est:il exotique , bien u’on m'ait assuré qu'il provient du midi de la France. Si c’est un q à Là | Rat noir jeune, c’est tout au moins une variété à ventre blanc. Voici son signalement : Tout le dessus du corps, de la tête et le côté extérieur des jambes d’un gris clair un peu terreux , les poils étant ardoisés à la base et d’un brun jaunâtre à leur extrémité. Dessous du corps, tour de la bouche, côté intérieur des jambes , d’un blanc pur. Les poils blancs dans toute leur longueur. Oreilles oblongues , grisâtres , garnies vers leurs extrémités de petits poils jaunâtres très-courts. Moustaches très-longues , noires et blanches. Pieds d’un gris noirâtre et blancs à leurs extrémités. Queue plus longue que le corps d’un cinquième environ , d’un cendré noirâtre , composée de 140 anneaux écailleux environ. Longueur totale 10 pouces 2 lignes; du corps 4 pouces8 lignes ; de la queue 5 pou- ces 6 lignes ; des oreilles 7 lignes ; pied postérieur 1 pouce. (61) N° 4. MUS MUSCULUS. L. RAT-SOURIS. Diagnose. — Taille moitié moindre que celle du RaTrus. Pelage d’un gris brun , presqu’uniforme en dessus , passant au cendré en dessous. Yeux assez petits , proéminens. Pieds grisâtres. Longueur des postérieurs 84 lignes. Queue de la lon- gueur du corps à peu près. Dimensions.— (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus muscuzus. L. Pall., etc. Sorex. Brisson. La Souris. Buffon. La Souris représente absolument en petit le Rat noir , notamment par la forme des oreilles et la petitesse des yeux; mais le pelage est un peu moins foncé. Tout le dessus du corps est d’un gris brun plus ou moins intense, légèrement mêlé de gris jaunäâtre, ce qui est dû à ce que les poils ont un très-petit espace de cette couleur, entre la base qui est ardoisée et la pointe qui est noire. Le dessous du corps est d’un gris plus clair, glacé du jaunâtre sur les flancs et surtout vers l’anus et à l’origine de la queue. Celle-ci, à peu près de la longueur du corps, d’un gris noirâtre, unicolore , composée d’anneaux écailleux et plus ou moins garnie de petits poils très-courts. Les pieds sont constamment cendrés, ce qui distingue cette espèce du Mulot, qui les a blancs et proportionnellement beaucoup plus longs. Je crois ces détails nécessaires, parce que la Souris of- fre des variétés plus ou moins roussâtres, que l’on croirait au premier abord appartenir au Mulot (M. sylvaticus), si l’on ne faisait attention à la forme et à la couleur des pieds, des oreilles, des yeux, etc. Telle est la suivante, que j'ai recueillie aux environs de Liége. Var. a. Roussâtre. Le pelage est fortement nuancé de roux sur la nuque , à la croupe , et plus légèrement sur les flancs et le ventre. (62) Var. B. Albine. Toute blanche , yeux rouges. Queue, pieds et oreilles couleur de chair. Var. y. Tachetée. Des taches blanches irrégulières sur le corps. En parlant de la couleur du ventre, le prince de Mu- signano dut : « Elle est sujette à de grandes variations. Elle tend chez quelques in- » dividu, au brun, chez d’autres au blanc plus ou moins pur, et enfin au » jaunâtre ou au roussâtre. Cette dernière variété , qui diffère peut-être » même spécifiquement de celle à ventre brun, est la plus commune en » Italie et particulièrement à Florence, où elle s’introduit avec les sacs » de grain. » Je ne suis pas de cette opinion, que moi-même j'avais d’abord partagée. En recueillant la variété roussâtre dont j'ai parlé ci-dessus, J'avais cru aussi que les Souris que l’on trouve dans les bois et les campagnes, pouvaient être différentes de celles des maisons et se distinguer par un pelage plus roussâtre, mais J'ai pu me convaincre depuis qu'il n’en est rien, et que l’on trouve partout des indivi- dus des diverses nuances. | On multiplie facilement les variétés blanches, mais l’o- deur fétide que répand cet animal, le rend beaucoup moins agréable à élever que le charmant M. minutus. A l’état libre les variétés albines sont fort rares. 2 La Souris est omnivore , mais préfère le grain. Celles qui habitent les champs se retirent l’hiver dans les meules de blé. Cet hôte incommode de nos maisons, qui est le Mus des anciens, a suivi les Européens dans les cinq par- (65 ) ües du monde, aussi bien en Sibérie que sous les tro- piques. N° 5. MUS ISLANDICUS. THIENEM. RAT D’ISLANDE. Diagnose. — Taille du #. musculus. Pelage d’un gris brun foncé en dessus, blanchâtre en dessous. Des poils blancs ou d’un jaune pâle, et bruns mélés sur les flancs, de manière à former des sortes de taches claires. Pieds blanchâtres, plus longs que dans le #. musculus , et moins longs que dans le 7. sylvaticus. Queue bicolore, blanche en dessous. Dimensions. — Intermédiaires entre celles des deux espèces citées. Synonymie. — Mus 1isLanpicus. Thienemann. Fisch. Less. J'ai écrit la diagnose ci-dessus, après avoir vu le 47. eslandicus dans les musées de Bonn et de Francfort, les seuls à peu près de l’Europe occidentale qui le possèdent (18338). Mais je n’ai pas eu le loisir de prendre les dimen- sions détaillées de l'animal et une description complète. Pour ajouter quelques renseignemens à ceux-ci, je vais traduire la description qu’en donne Fischer (Synopsis mammalium) , d'après M. Thienemann, qui, le premier, - a fait connaitre cette espèce bien caractérisée. « Dessus du corps d’un brun cendré foncé. Les flancs mélangés par beaucoup de poils blancs et bruns. Dessous du corps blanc ou cendré blanchätre. Les oreilles plus grandes et plus larges que dans le MH. mus- culus , et en partie cachées sous les poils. Queue de la longueur du corps, à peu près nue , à écailles verticillées d’un brun cendré en dessus, blanche | en dessous. » Intermédiaire entre la Souris et le Mulot. Tête plus épaisse que dans le M. musculus ; la pointe du nez obtuse ; pelage très-épais , à poils aussi longs que dans le #. sylvaticus. Pieds antérieurs peu poilus, couverts (64) vers les doigts de petits poils blancs très-courts et peu nombreux; le pouce de ces mêmes pieds très-court, mais l’ongle distinct. Couleur du dos plus pâle chez les jeunes et les femelles. Habite l'Islande , dans les lieux secs, riches en baïes et en graines, se réfugie en hiver dans les mai- sons. » Observation. — Cette espèce n’a pas encore été transportée dans d’autres contrées ; mais on voit qu’elle a l'instinct de vivre aux dé- pens de l’homme , et dans ses demeures, comme les autres espèces de la même section. N° 6. MUS SYLVATICUS. L. RAT MULOT. Diagnose. — Taille à peu près la même que celle de la Souris ou un peu plus forte. Pelage d’un fauve jaunûâtre, plus ou moins vif en dessus. Tout le dessous du corps blanc, tranchant sans transition avec le fauve du dessus. Yeux très-grands , proéminens. Pieds blancs. Longueur des postérieurs 10 lignes. Queue de la lon- gueur du corps ou un peu plus courte. Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus syzvaricus. Lin. Pall. et Auct. — AGRORUM. Briss. LE murot. Buffon. Mus campzsrris. Holandre (nec Fr. Cuy.) À la diagnose on peut ajouter, pour distinguer le 47. sylvaticus du M. musculus : Oreilles très-pgrandes, noirätres à leur extrémité. Queue velue, noi- râtre en dessus , blanche en dessous. Museau acuminé. Nous avons donné les moyens de distinguer du M. syl- vaticus les variétés roussâtres du A. musculus. Le M. syl- vaticus offre à son tour des variétés brunes ou cendrées que l’on pourrait prendre pour des M. musculus, mais (65 ) on les reconnaïtra toujours : 1° en ce que ces variétés ont, comme les individus types, le ventre blanc, et que cette couleur tranche subitement sur les flancs avec le brun ou le cendré du dessus; 2° à la couleur des pieds et surtout à la longueur des postérieurs, enfin à la pro- portion des oreilles et des yeux. Sur la poitrine on voit une petite tache longitudinale fauve, plus ou moins marquée. Les moustaches sont très- longues ; la tête grosse , le museau pointu. Les pieds sont blancs , velus. La nuance du dessus du corps varie; elle est plus ou moins mêlée de grisätre. Les poils sont ar- doisés à la base , fauves à leur extrémité, et les plus longs sont noirs à la pointe. Var. 4. Brunûtre. Dans cette variété tout le fauve du dessus du corps est remplacé par du gris brun, analogue à celui du M. musculus. Je l'ai vue dans la collec- tion de M. Holandre, à Metz. Var. B. Cendrée, Ici la même partie du pelage est d’un cendré pur. Celle-ci est encore plus rare que la précédente. Var. 7. Albine. Toute blanche. Yeux rouges. C’est à tort que les compilateurs, abusant d’une phrase de Pallas, ont voulu en faire une variété locale se trouvant au Volga plutôt qu'ailleurs. Elle se rencontre partout , mais très-accidentellement. Var. d, Isabelle, Albine. Comme la précédente. Yeux rouges. Les dimensions de cet animal sont très-variables selon D (66) les localités qu'il habite et l'abondance de la nourriture, à ne parler même que d'individus également adultes. Les proportions de la queue sont aussi fort sujettes à varier : tantôt elle égale la longueur du corps et tantôt elle est plus courte. Le M. campestris de M. Holandre est ‘établi : sur des individus un peu plus petits, et à queue égalant à peu près la longueur du corps. Il a réservé le nom de AT. syl- vaticus pour les individus plus gros et dont la queue est un peu plus courte que le corps; mais qui, du reste, m'ont paru ne différer en rien des individus de la petite race, même après l'examen le plus minutieux. Ce M. campestris n’a rien de commun avec celui de « Fréd. Cuvier, qui est un M. minutus. M. Holandre a été induit en erreur par la fausse citation qu'on a faite du Mulot des bois de Daubenton, comme synonyme du NW. campestris. Le Mulot se trouve dans toute l'Europe et en Sibérie. Il habite les bois et aussi les champs. En hiver il se re- tire dans les meules de blé et quelquefois aussi dans les maisons et les caves. Il y détruit beaucoup de provisions et en fait de grands magasins , notamment de noisettes, de noix et de châtaignes. Ce petit animal est méchant et carnassier ; 1l exhale une odeur assez forte. Il semble être au Surmulot ce que la Souris est au Rat noir. Par la gros- seur des yeux, la grande longueur des jambes posté- rieures, etc.. 1l semble avoir quelque analogie ‘avec les Mériones et les Gerbilles. Observation. — I] ne faut pas confondre avec le Mulot une espèce. très-voisine , qui le représente dans: l'Amérique septentrionale, et (67) que la plupart des méthodistes ont présentée comme une simple va- riété. Nous voulons parler du M. noveboracensis (Rat de New-Yorck). Son pelage est d’un fauve plus vif sur les côtés de la tête et du corps. Tout le dessous du corps et les pieds sont d’un blanc beau- coup plus pur, et il n’y a aucun vestige de tache fauve sur la poi- trine. La queue est plus fortement bicolore. La tête est un peu plus grosse. La queue et les jambes plus courtes, tandis que les dimen- sions du corps sont un peu plus grandes que dans les Mulots com- muns de la Belgique. Longueur totale, 6 pouces 2 lignes ; — du corps, 8 pouces 6 lignes ; — de la queue, 2 pouces 8 lignes ; — pieds postérieurs, 9 lignes ; — tête, 1 pouce 2 lignes. N° 7. MUS AGRARIUS. Par. RAT AGRAIRE. Diagnose. — Taille du M. syzvaricus. Oreilles beaucoup plus courtes, arron- dies. Queue un peu plus longue que la moitié du corps, velue. Pelage d’un fauve jaunâtre en dessus, avec une ligne noire dorsale, étroite, de la tête à l’origine de la queue. Dessous du corps blanc, tranchant avec le dessus. Dimensions.— (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus acnarius. Pall. Erxleb. Gm. Schreb. Desm. Fisch. Less. — RUBEUS. Schwenckf. Schranck. Rat siTnic. Vicq d’Azyr. Schwenckfeldt a fait connaitre le premier cette espèce sous le nom de M. rubeus, dans son ouvrage sur les animaux de la Silésie, et ce nom aurait la priorité sur celui de Pallas , mais la nomenclature de ce dernier ayant été unanimement adoptée en cette occasion, il serait dan- gereux de vouloir la réformer. | Le M. agrarius à l'aspect du M]. sylvaticus, mais se fait remarquer par la brièveté de sa queue et de ses ( 68 ) oreilles. Ce dernier caractère m'engage à le placer dans le groupe des Rats granivores, auquel appartient le M. minutus. Voici la description qu’en donne Pallas et qui est très-exacte : « Museau plus pointu que celui du #. musculus. Moustaches moins nombreuses, noirätres. Tête plus oblongue. Oreilles ovales un peu plus pelites , velues intérieurement. Dessus du corps d’un fauve jaunâtre mêlé de brun sur la tête. Une ligne dorsale étroite, noire depuis la tête jusque près de l’origine de la queue. Dessous du corps et pieds blancs (l’origne de tous les poils ardoïsée). Les pieds très-minces. Queue à peine plus longue que la moitié du corps, mince, poilue , noirâtre en dessus , blan- châtre en dessous, composée d’environ 90 anneaux écailleux. » Desmarest ajoute qu'il y a un petit espace recouvert d’un léger duvet sur la face interne de chaque joue. L’as- pect général du pelage est celui du Mulot, à l'exception de la ligne dorsale noire. Le Rat agraire vit dans les champs cultivés, et cause de grands dégâts par son extrême multiplication. On dit qu'il répand une odeur très-forte. Il habite la Russie eu- ropéenne et l’asiatique jusqu'au Jenissei, et se trouve communément en Silésie et aux environs de Berlin. En- fin, M. Cretschmar m'en a montré des individus qu'il a recueillis aux environs de Francfort-sur-le-Mein , qui est sans doute la limite occidentale extrême de cette espèce. N° &. MUS MENUTUS. Par. RAT NAIN. Diagnose. — Taille égalant la moitié de celle du M. muscurus. Oreilles courtes, arrondies , velues. Queue de la longueur du corps ou un peu plus courte, écailleuse. Pelage d’un fauve jaunûtre en dessus, blanc en dessous. Museau assez pointu. ( 69 ) Dimensions.— (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus mnurus. Pall. Erxleb. Schreb. Gm. Desm. Less. Fisch. — PENDULINUS. Herm. — soriciNus. Herm. Schreb. Gm. Desm. Less. Fisch. — PARVULUS. Herm. Fisch. — messorius. Shaw. Desm. Less. Fisch. — caAmPEsTRis. Fr. Cuv. Desm. Fisch. (nec Holandre.) — avexarius. Wolf. (feste Ficher.) 4 Il est peu de petits Mammifères , si ce ne sont les Mu- saraignes , qui aient donné lieu à plus de doubles emplois que le Rat nain. Il est temps d’éclaircir enfin sa synony- mie , et pour cela il faut reprendre successivement sous le point de vue critique les différentes indications don- nées par les auteurs. On me pardonnera la longueur de cet article, en raison du but que j'espère atteindre, celui de clore la controverse sur cette espèce. Pallas la découvrit sur les bords du Volga, et lui im- posa le nom de M. minutus, qui est très-bien choisi, cette espèce étant la plus petite du genre. La description qu'il en donne dans l’appendice de son voyage, est excel- lente, comme toutes celles de cet auteur, et l’on ne peut concevoir comment elle n’a pas suffi pour faire recon- naitre le M. manutus par tout le monde. L'espèce fut reproduite sous ce nom par Schrebers, Desmarest et les autres compilateurs qui suivirent. Hermann fut le premier qui introduisit la confusion ici. Il semble ne pas avoir connu la description de Pallas, car il décrivit de nouveau le A]. minutus sous le nom de /W. pendulinus ; puis , frappé de la forme acuminée de la mâchoire supérieure de ce petit animal, il en fit une se- conde espèce sous le nom de 7. soricinus ; mais j'ai vu à Strasbourg l'individu étiqueté par Hermann lui-même, (70) et je puis affirmer que c’est purement et simplement la même chose que son M. pendulinus , excepté que le mu- seau mal préparé s'est trouvé rétréci et un peu prolongé. Quant à la figure donnée par Schrebers, quoique faite d’après l’individu que j'ai vu, la forme du museau est entièrement exagérée. On doit la supprimer tout-à-fait. Dans ses observations zoologiques Hermann caractérise ainsi son M. pendulinus : M. cinercoater, subtus albus ; mais il y a évidemment faute typographique, car les individus d’'Hermann sont en tout semblables au 4. minutus, dont, par extraordinaire, Schrebers donne une figure passable. Je suis bien aise d’avoir pu les avoir sous les yeux, car ce prétendu M. soricinus, repro- duit par tous les compilateurs, depuis cinquante ans, était un sujet continuel de recherches stériles pour les naturalistes de l’est de la France, et embrouillait les spécies méthodiques. Il faut entièrement le rayer des catalogues. Il en est de même du M. parvulus, qui est un jeune individu du A]. minutus qu'Hermann reproduit sous ce troisième nom. Nous arrivons à la troisième reproduction principale qu'on s’est permis de faire de l'espèce de Pallas, sous le nom de . messorius. Elle est due à Shaw, et a pro- bablement été causée par l'inexactitude des figures de Schrebers, et par l’idée que l’on avait qu'un animal, trouvé en Angleterre, devait différer spécifiquement d’une espèce découverte en Sibérie. Depuis Shaw , les compilateurs ont trouvé un carac- tère distinetif en disant que le M. Soricinus a un museau prolongé comme celui d’une Musaraigne, tandis que le D, messorius a le museau obtus, mais il leur a été im- (71) possible d'établir une différence entre ce dernier et le M. minutus. On voit qu'ici l'erreur n’est pas excusable. Il me reste à parler d’un quatrième double emploi, celui fait par Frédéric Cuvier, qui a décrit et figuré le M. minutus sous le nom de M. campestris. Sans doute que ce savant aura été induit en erreur par le manque d'objets de comparaison, attendu que ce n’est que plus tard que le muséum de Paris s’est procuré des A. mes- sortus (Shaw). Frédéric Cuvier a aussi rapporté à tort à son M. campestris, le Mulot des bois de Daubenton, que ce dernier auteur avoue avoir toutes les formes du grand Mulot et n’en différer que par une taille un peu plus petite. Nous rappellerons de nouveau ici que le M. campestris de M. Hollandre (Faune de la Moselle. 1837) n'est pas du tout synonyme de l’espèce décrite et figurée par F. Cuvier , ainsi que M. Holandre l’a cru à cause de la fausse citation de Daubenton, mais se rapporte à des individus un peu plus petits du A. sylvaticus. Je crois qu'il n’y a plus maintenant d’autres syno- nymes du A. minutus à éclaircir ; 1l me reste à en don- ner une description exacte , et à dire quelques mots de ses habitudes. Tout le dessus de son pelage est d’un beau fauve jaunâtre , plus vif sur les joues et sur la croupe, et qui s’éclaircit sur les flancs. Le des- sous de la tête, la-poitrine et le ventre sont d’un beau blanc. Le blanc tranche plus ou moins avec la couleur du dessus du corps, selon les in- dividus. La queue et les pieds sont d’un jaunâtre clair; ces derniers assez hérissés de poils intérieurement. Les moustaches sont noirûtres, terminées de blanc. Le museau, qui est hérissé de poils, est assez pointu el comprimé. Les oreilles, courtes, arrondies, velues, dépassent peu le poil, et les yeux sont peu proéminens. Les poils des parties supérieures sont d’un ordoisé foncé à leur base, comme chez les autres espèces du genre. (72) Varieté Isabelle. — Je possède une variété prise à Longchamps (prov. de Liége), qui est en entier d’un jaune Isabelle très-clair, avec une strie dorsale roussâtre fondue à gauche et à droite. Les yeux rouges et la base des poils entièrement blanche, indiquent suffisamment que ce n’est qu’un albinisme. Dans l’Europe occidentale le M. minutus se rassemble l'hiver sous les meules de blé, ainsi que Pallas l'avait ob- servé en Sibérie. Cest ce qui lui a fait donner en Angle- terre le nom de M. messorius; en été, il se tient dans les champs et entrelace dans le blé un nid suspendu dans le genre de ceux de quelques Pouillots et Mésanges. Il est recouvert, ovale et très-artistement tressé ; de là le nom de M. pendulinus. | Ce joli petit animal devient en quelques jours ( sou- vent trois jours au plus ) d’une grande familiarité , lors- qu'il est tenu en captivité. Il est d’un naturel fort doux. Rien de plus amusant que la vivacité et la souplesse de ses mouyemens : tantôt ce sont les attitudes d’un Écu- reuil , tantôt 1l se tient debout comme une Gerboise. On le nourrit avec du froment et du pain trempé dans du lait. Il ne répand aucune odeur. La couleur du pelage est d’un fauve moins vif et mêlé de grisätre chez les jeunes individus , tandis que chez les vieux elle devient souvent d’un roux jaune très- beau et uniforme, à peu près comme le pelage du Myovus muscardinus. D'autres fois les joues et la croupe sont seulement d’un roux vif. On ne saurait trop faire attention à ne pas se laisser aller à créer ici des espèces d’après la longueur de la queue, qui est on ne peut plus variable chez les individus non-seulement d'un même canion, mais d’une même nichée. Elle est com- (73) posée d'environ 130 anneaux écailleux, et égale le plus souvent chez les vieux la longueur du corps, mais il'ar- rive quelquefois qu’elle est d’un tiers plus courte. Je pos- sède toutes les dimensions intermédiaires. On doit aussi se résoudre à ne baser aucune observation sur la forme du museau, chez les individus secs des collections. Le Rat nain semble habiter toute l’Europe tempérée. Je l'ai observé communément en Belgique , Shaw en Angle- terre , Hermann en Alsace, M. P. Gervais aux environs de Paris, M. Millet sur les bords de la Loire. Il se trouve dans toute Allemagne, et Pallas l’a vu dans une grande partie de la Russie et de la Sibérie; enfin M. Savi m'a montré, conservé dans l'alcool, un petit Rat de Toscane qui semble aussi s’y rapporter. Je dois cependant faire observer que je ne l’ai pas vu dans les collections formées à Lyon et à Marseille, et qu'il ne se voit pas dans la plus grande partie de la Suisse. Observation. — Te M. minutoïdes du Cap en diffère par sa queue constamment plus longue que le corps d’un cinquième, par un pe- lage un peu plus foncé et les pieds d’un brun roussâtre. APPENDICE. Dans les Proceedings of the zoological society de Londres, pour 1637, on trouve une notice de M. W. Thompson sur un Rat d'Irlande, qu’il considère comme formant une espèce nouvelle voisine, mais distincte, du M. rattus. N'ayant pas vu en nature cet animal, je ne saurais émettre d'opinion à son égard. Cependant, si la couleur du pe- lage est constante, et surtout si la différence dans la lon- gueur des oreilles n’est pas le résultat de la préparation | de l'animal, je serais tenté de l’admettre. (75) N° 5bis. — MUS HIBERNICUS. TnompPsox. RAT IRLANDAIS. Diagnose. — Taille du Ÿ. rattus. Pelage notrdtre, sans mélange de rous- sâtre, une tache d’un blanc pur sur la poitrine. Queue notablement plus courte que le corps. « Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus HIBERNICUS. : l. soc. pere W. Thompson, Proceed. of zool. soc Cette espèce diffère du #. rattus dans les proportions de la queue, qui est plus courte que le corps, et des oreilles, qui sont aussi plus courteset mieux garnies de poils ainsi que la queue. (Il se rapprocherait un peu du M. decumanus par ces caractères.) Son pelage est plus doux que celui du M. rattus, dont il diffère en couleur par une tache à peu près triangulaire d’un blanc pur sur la poitrine. Cette tache a environ 8 lignes de longueur. Les pieds de devant sont de la même couleur. Habite le nord de l'Irlande. L'individu décrit par M. W. Thompson, et déposé au Belfast Muséum, a été pris à Rathfriland , comté de Down. Ils étaient fort com- muns dans le comté de Corck, il y a plusieurs années, mais semblent devenus rares depuis. Il est à remarquer que le véritable M. rattus paraît avoir été détruit dans les Iles Britanniques par le Surmulot. Le A7. hibernicus serait-il une sorte d'hybride de ces deux espèces? ce n’est | cependant pas probable. Pour compléter mon travail sur les Rats européens, je crois devoir signaler deux animaux de Sicile qui ap- partiennent assez probablement au genre Mus, et qui ont Si de été découverts et décrits par M. Rafinesque-Smaltz, dans son Précis de découvertes de somiologie. N'ayant pu con- sulter cet ouvrage , je ne puis que transcrire ce qu’en dit Desmarest d’après l’auteur cité. N°. MUSCULUS FRUGIVORUS. Rarin. RAT FRUGIVORE. Longueur totale 15 pouces. Pelage d’un roux brunâtre et parsemé de longs poils bruns en dessus, blanc en dessous. Oreilles nues, arrondies. Queue de la longueur du corps, brune , annelée, ciliée et cylindrique. Habite la Sicile où il vit de fruits, et niche sur les ar- bres. Il est bon à manger. D’après cette seule indication, M. Lesson en fait un Loir , avec doute, il est vrai , sous le nom de Myovus sicule. N° 2. MUSCULUS DICHRURUS. Rarin. RAT A QUEUE BICOLSGRE. Longueur totale 8 pouces. Pelage fauve , mélangé de brunätre en dessus et sur les côtés. Tête marquée d’une bande brunâtre. Ventre blanchâtre. Queue de la longueur du corps, brune en dessus, blanche en dessous, annelée, ciliée et un peu équarrie comme celle du Sorex tetragonurus. Habite aussi la Sicile, vit dans les champs et tombe en léthargie pendant l'hiver. | J'ai vu au muséum de Paris un individu du Musculus frugivorus, conservé dans l’alcool. Il est fort difficile de juger à priorr si cet animal est un vrai us, ou sil doit WU ) former un genre intermédiaire entreles Mus etles Hyovus, car il diffère en tout cas des Myoxus ou Loirs, par sa queue annelée et non pénicillée. M. de Blainville, qui se propose d'en examiner l’ostéologie , lèvera prochainement tous les doutes sur la place de cette espèce intéressante, dont la taille est double de celle du M. sylvaticus. La seconde espèce est de la taille du Mulot, et semble se rap- procher par ses mœurs et sa léthargie du M. subtilis de Sibérie, qui lui-même ressemble aussi aux Loirs par le manque de vésicule du fiel. (78) (79) Dimensions des espèces européedorxre Rar. (Mus. Linn. Cuv.) Du Pre Longueur Longueur de Long}, ;- in ire HE te Longueur PECES. du TÊTE, ect d mars RE Observations. TOTALE. ostérieur térieur. éxi : 2 coRPs. Pa lon” | postérieure. Leur, | QUEUE. M. nécumanus. Pall. ....... 5 » 8 » 2 » 1 2 » 11 » 10 1 “ ESS Largeur des oreilles : 7 lignes. Rat Surmulot, M. ALExaNpriNus. Geoff. Rat d'Alexandrie. Le a Dong Le: LS] PARETUTSS LIN. 2 | 15. 0 7e 1 10 1 1 » Rat noir. » 81 119 1: 61 8106 Largeur des oreilles : 8 lig., d'après M. W. Thompson. M. mgennicus. Thomps . . . Rat irlandais. M. muscuzus. Linn. 6 (o ] C4 CSS = = [er] [=7] 5 “3 1: 7: Dimensions d’untrès-grand individu. «le [e 2] LL [S) | CS Rat-souris. M. 1sLanpicus. Thienem . . . . .. 6 9 ëä 6 : D) » » » » 1 4 » 9 8 9 Dimensions, d’après Thieneman , Rat d'Islande. largeur des oreilles : 6 lignes. M. sxzvaricus. Linn. . MR 7 8 4 9 ; I D » m3 » 6 10! » 115 5 6 Dimensions d'un individu dé grande Rat Mulot, : 2 taille, d'après Daubenton, ou le Mus sylvatius, Holandre, 6 6 8 À LS SE 74 » 71 » 51 » 11 » 10 FR Dimensions d’un individu ordinaire des champs de la Belgique. 5 2 2 8 » » » » » » » » Ms") » 10 26 Dimensions d’un individu de la petite race, du M. campestris, ou mulot . L is. b . Holandre. DT: AGHanros, Pal, 6 5 5-8 AS AR 4 . MS #8 s 9 2 7 des hoïs. Daubenton, Holanûre Rat agraire. M. ? Ts Me A «à 4 10 2, 5 » 9 » ë » 47 SH SUM0S » 6 D Du coin postérieur de la bouche À l’ex- . 45 2 4 nm P 1 + < Rat nain. : trémité du nez : 35 lig., dimensions d’un individu ordinaire. 4 » 2 4? » 81 » 4 » 4 » 5 > » 53 1 73 Dimensions prises sur un individu de la méme espèce, mais à queue plus courte. — NB. 11 y en a d'intermédiai- res. (Du coin postérieur de la bouche à l'extrémité du nez : 3? lignes.) M. rRuGIvoRUs | 45 Raffin. . . » » » » » 7) 1016 D’après M. Raffinesque. MERS 15 » \ © &-4 L 2 3 2 Z M. picurunus RAIN ee 8 » 4 » » » Sete : D » SES » » » » À » Idem. ( 80 ) Observations sur le tableau. Les dimensions les plus importantes pour déterminer les espèces sont : 1° La longueur totale; 2° celle du corps; 3° de la queue; #° des oreilles et enfin 5° celle des pieds posté- rieurs depuis le talon jusqu’au bout des ongles. Il est bon d'observer que ces dimensions ne peuvent être invariables ni absolues, mais sont prises sur des individus de taille ordinaire. N'ayant pu examiner le squelette des M. alevandrinus, Islandicus et Agrarvus, qui sont justement les espèces les plus intéressantes , je présenterai plus tard le tableau des vertèbres et la comparaison du crâne des diverses espèces. (81) 6 HIL. REVUE DES CAMPAGNOLS D'EUROPE. GENRE CAMPAGNOL. (A RVICOLA. Lactr.) CARACTÈRES DU GENRE. 3—53 3—5 Formule dentaire. — Incisives = — çanines = molaires Total 16. Incisives supérieures médiocres , assez larges, minces, en bi- seau. Les inférieures longues, aussi plus minces qu'épaisses , arquées et très-aiguës à leur extrémité. Molaires composées ; chaque dent comme divisée en zigzag par deux ou trois sillons latéraux, alternant de par! et d’autre, et formés par les replis de | l'émail. L’antérieure de chaque côté notablement la plus haute, et toutes plus longues que larges. Les dents sont si rapprochées et les sillons latéraux alternent si régulièrement , qu'il est difficile de s’apercevoir de la solution de continuité entre chaque dent. 6 (:62 ) Museau court, un peu obtus. Oreilles larges, un peu plus longues que le poil ou beaucoup plus courtes. Point d'abajoues. Yeux petits ou médiocres. Pieds antérieurs à quatre doigts on- guiculés , et une verrue ou un ongle très-petit remplaçant le pouce. Les postérieurs à cinq doigts onguiculés, mais le pouce très-petit. Les ongles médiocres , arqués , et comme en gouttières en dessous. ( Pas de cils ni de palmures entre les doigts. } Queue de la longueur du quart du corps , ou dépassant même un peu … la moitié, arrondie , composée de petits anneaux écailleux pres- que toujours revêtus de. poils courts. Synonymie. Mus. ( Sectio mures cunicularii) L. Pall. Gm. Schreb. ARvIcoLA. Lacép. Cuvier. Desm. Less. Bonap. Savi. Yarrel, etc. Hvrupæus. Illig. Brants. Mrcrorus. Schranck. Myvoves et Mus pars Leunus. Geoffr. Tiedem. Fred. Cuv. Fisch. Pall. (Zoogr. ross.) Les Campagnols proprement dits, ont des représen- tans en Europe, en Asie, dans l’Afrique et l'Amérique septentrionales, mais ils sont étrangers à l'Océanie, à l'Amérique méridionale et aux parties de l'Afrique et de l'Asie comprises dans” l'hémisphère austral. Les espèces américaines que J'ai vues, ne m'ont pas paru former des sections géographiques ; mais on trouve dans cette contrée plusieurs genres voisins : la plupart des espèces connues sont de l’Asie centrale et de l'Europe. Celles d'Asie sont cantonnées dans des zones séparées dans le sens de la lon- gitude, d’autres d’après la hauteur du sol. Celles d'Eu- rope sont aussi localisées d’une manière très -positive. L'Amphèbius, V Arvalis et le Rubidus, paraissent. de toute ( 88 ) l'Europe transalpine, y compris les [les Britanniques ; le Terrestris est propre aux Alpes et à la Suisse; le Monti- cola aux Pyrénées et sans doute à l'Espagne ; le Subter- raneus n’a été trouvé qu'entre la Meuse et la Seine, et les deux ou trois espèces de l'Italie, À. destructor, Savii, et une variété locale de l'Amphibius, n'habitent nulle part au nord des Alpes ; enfin le Socialis est circonscrit au désert entre le Volga et le Jaïck. Nous manquons de don- nées pour généraliser l’habitat du Fulvus et du Duode- cimcostatus, qui n’ont été encore observés le premier que dans le nord et le second que dans le midi de la France. Le choix de la nourriture des Campagnols , qui, au reste, est généralement toute végétale, est aussi très-absolu pour chaque espèce. Les uns sont granivores; d’autres recherchent les herbes aquatiques, d’autres les racines des plantes potagères. L'existence de plusieurs des es- pèces de Sibérie est en quelque sorte liée à celle de cer- taines liliacées, comme l'ail, les tulipes, les lis, qu’elles dévorent et dont elles ANTON aussi leurs magasins ; car tous les Campagnols sont remarquables par lin- stinct qui les porte plus ou moins à rassembler des pro- visions dans une case particulière de leurs garennes. Ces garennes sont parallèles au sol et plus ou moins longues selon les espèces. La queue des Campagnols n’est pas prenante comme celle des rats, et leurs ongles sont faits pour fouir et non pour grimper , aussi ne les voit-on ja- mais monter sur les arbres. La petitesse de leurs yeux et de leurs oreilles indique aussi que ce sont des animaux essentiellement souterrains ; et ces habitudes sont d’au- tant plus prononcées que ces caractères sont plus intenses. Cette règle ne souffre aucune exception. Quelques espèces ( 84 ) sont aussi sujettes à opérer de grandes migrations , mais sans s'établir pour cela dans de nouvelles régions comme les rats. Tel est l'OEconomus en Asie. Les Lemmings, qui forment un genre à peine distinct des Campagnols, ont aussi ces habitudes au plus haut degré; ils voyagent comme le Campagnol économe en ligne droite, par troupes de plusieurs centaines de mille, sans se laisser arrêter par aucun obstacle. , Nous persistons à préférer au nom d’'Æypudæus d'Il- ger celui d’Arvicola de Lacépède, qui a la priorité. Les objections élevées contre lui, comme le fait très-bien re- marquer le prince de Musignano, sont trop futiles pour prévaloir sur l’antériorité qui lui appartient. Cuvier est aussi de cet avis. Celui de Lemmus, donné par M. Geof- froy, est cité ici parce que cet auteur réunit les vrais Lem- mings aux Campagnols. Il répond au Myodes de Pallas, si ce n’est que ce dernier laisse l'Amphibius parmi les vrais Mus. Les Lemmings, habitans du cercle arctique des deux mondes, ne diffèrent , il est vrai, des Arvicola que par leur queue tellement courte qu'elle est à peine visible ! ; mais Ces animaux ayant une physionomie particulière , 1l n’y a pas d'inconvénient à maintenir la coupe générique adoptée par Cuvier , ou Gecorychus d'Illiger. La place que la famille des Campagnols (Arvicohinæ ) doit occuper dans la série des Rongeurs claviculés , est 1 M. Duvernoy classe cependant les Lemmings parmi les Rats-Taupes, en raison de leurs ongles forts et de leurs molaires qui ont des racines ; mais cette séparation ne semble pas légitime , puisque les pieds du Zemmus lagurus sont semblables à ceux des Campagnols, et que les dents de l’Ærvicola rubidus ont des racines lorsque l'animal est adulte. (85 ) indiquée par la forme de leurs molaires composées, qui les rapproche des Castors d’une part et des Lièvres d’au- tre part, qui sont inclaviculés ; mais leurs autres affinités ne permettent pas de les classer suivant une série entiè- rement linéaire ; ainsi les grandes espèces aquatiques à longue queue et à oreilles courtes, passent aux Castors par le genre Ondatra, tandis que celles à oreilles et queue courtes inclinent vers les Rats-Taupes (Aspalax), par le genre Lemming. Mais les Campagnols , aussi terrestres, à oreilles et queue plus longues, forment un embranche- ment particulier qui se rapproche des vrais Mus(Murinæ), par plusieurs genres exotiques à dents semi-composées. La longueur des oreilles m'avait engagé à former deux sections , dont la première, sous le nom de Æemiotomys, se subdivisait en aquatiques ou terrestres, d’après la lon- gueur de la queue. Aujourd’hui je crois devoir former un quatrième groupe, d’après l'observation que M. Nathu- sius m'a communiquée que l'A. rubidus (son Hypudæus hercynicus) a des dents molaires à racines dans l’âge adulte ; d'autant plus que la longueur de la queue fournit un se- cond caractère. Je ferai aussi de légers changemens dans la caractérisation des autres groupes, pour les améliorer. SECTION re. Oreilles externes plus courtes que le poil, souvent presque nulles. Yeux très-pelits. L 47 GROUPE. — Campagnols aquatiques. (Hewioroxys.) Ces espèces, les plus grandes du genre, fréquentent le bord des eaux. Leur queue est presque toujours égale à la moitié du corps (ou dépasse en tous cas le tiers). Les oreilles orbiculaires, presque nues extérieure- ment, bordées de poils à leur extrémité. Les pieds forts, larges , écailleux. Les espèces observées jusqu'ici ont 15 paires de côtes. ARVICOLA AMPHIBIUS, MonTicoLa, DESTRUCTOR , TERRESTRIS (d'Europe). ARV. RIPARIUS (de l’Amérique sept.). 2m GROUPE. — Campagnols Lemmings. (Microrus.) Ces espèces se rapprochent des Lemmings par leurs oreilles externes presque nulles. Leur queue est plus courte que le tiers du corps. Ils sont terrestres et vivent soulerrainement. Les espèces dont l’ostéologie est connue ont été reconnues avoir 14 paires de côtes. ARVICOLA FULVUS, SAvVII (d'Europe), OEconouus (d’Asie). Il y a aussi des espèces américaines. SECTION II. Oreilles externes aussi longues que le poil; bien développées. Yeux variables, souvent proéminens. 4x GROUPE. — Campagnoils proprement dits (ArvIcoLa.) Queue de la longueur du tiers ou du quart du corps. Molaires sans ra- cines (ce caractère est commun aux deux groupes de la première section). Oreilles externes aussi longues ou un peu plus longues que le poil , bien développées. Toutes ces espèces sont terrestres. Espèces à 13 paires de côtes : ARVICOLA SUBTERRANEUS , ARVALIS (d'Europe), GREGALIS, ALLARIUS (de Sibérie). Espèces à V2 paires de côtes : ARVICOLA DUODECIMCOSTATUS (d'Europe), A. socraLis (d'Europe et d’Asie). IV. B. Ces espèces à 12 paires de côtes, n’ont pas été suffisamment examinées. (87 ) 2m GROUPE. — Campagnols murins. (Myopes.) Molaires ayant des racines chez les vieux individus, mais sans racine chez les jeunes. Oreilles externes un peu plus longues que le poil, bien développées. Queue aussi longue que la moitié du corps (chez l'espèce connue). 13 paires de côtes. L'espèce connue (Arv. rubidus) d'Europe, vit dans les bois humides ; peut-être faudra-t-il lui adjoindre VA. ru- tilus de Sibérie, mais celui-ci a la queue beaucoup plus courte. Peut-être aussi l'A. saxatilis de la même contrée. Le genre Mynomes de Raflinesque forme une 3° section caractérisée par sa queue écailleuse. L'espèce Arv. pra- tensis est d'Amérique. Je dois prévenir que je m'opposerais entièrement à l’é- lévation d'aucune de ces sections au rang de genre ou de sous-genre. Toutes passent de l’une à l’autre par des nuances insensibles dans la longueur de la queue et des oreilles ; et, quant au caractère tiré de la racine des dents, il est probable qu'il existe à un degré plus ou moins fort chez d’autres espèces. Si je me suis permis d'imposer à ces groupes des noms latins pris parmi les synonymes du senré, ce n'est nullement pour qu'ils puissent être intro- duits dans la nomenclature binaire, mais pour donner aux étrangers l’idée des divers noms que j'ai employés en français. R Les espèces européennes que je décrirai sont : 1° ARVICOLA AMPHIBIUS. (Auct.) Campagnol amphibie. 2 —— MONTICOLA. (De Selys.) — montagnard. 3° _ DESTRUCTOR. (Savi.) — destructeur. 4° — TERRESTRIS. (L.) — Schermaus. ( 88 ) 3° ARvICOLA SAvu. (De Selys.) Campagnol de Savi. 6° — FULVUS. (Geoffr.) — fauve. + — SUBTERRANEUS. (De Selys.) —— souterrain. 8° —- ARVALIS (Gm.) — des champs. id — DUODECIMCOSTATUS. (De Selys.) — à 12 paires de côtes. 10° — SOCIALIS (Pallas.) — social. [4 = RUBIDUS. (Baillon.) — roussätre. N. B. Le prétendu À. rutilus d'Europe, est l’AÆrv. rubidus ; le vrai Œconomus ne se trouve pas non plus en Europe. Note essentielle. — Pour abréger les descriptions, je préviens que je ne parlerai pas de la couleur de la base et de la partie moyenne du poil, qui n’est visible qu’en l’écartant. Cette couleur, dans tous les Campagnols, comme dans presque tous les autres petits Rongeurs , est d’un gris d’ardoise foncé. N° 4. ARVICOLA AMPHIBIUS. Lacer. CAMPAGNOL AMPHIBIE. Diagnose. — Taille du rat noir. Queue noirâtre, un peu plus longue que la moitié du corps. Pelage d’un brun terreux ou ferrugineux en dessus, roussâtre sur les côtés ; cendré foncé en dessous , glacé de roux sur l’abdomen. (13 paires de côtes.) < Dimensions.— (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus ampuigius. L. Gm. Pall. Schreb. x ARVICOLA AMPHIBIUS. Lacép. Cuv. Desm. Less. De Selys. Lemmus Ampuigius. Geoffr. Tiedem. Fisch. MicrOTUS TERRESTRIS. Schrank. Lemmus aAquaricus. Fred. Cuv. Baillon. Mus aquaricus. Briss. Rar p’Eau. Buff. IN. B. Supprimez tous les autres synonymes donnés par les auteurs. Pelage d’un brun obscur, plus ou moins ferrugineux en dessus, pas- sant un peu au roussâtre sur les flancs et sur les côtés de la tête. Le dos et surtout la croupe mélangés de poils plus longs, noirâtres. Tout le dessous (89 ) du corps d’un cendré foncé, comme glacé de roux clair sur le ventre. Oreilles plus courtes que le poil , cachées, presque nues , bordées de poils à leur extrémité. Yeux très-pelits, enfoncés. Le tour intérieur du globe rouge. Museau grisâtre ; les poils de la lèvre supérieure rigides blanchä- tres. Pieds très-forts, épais, écailleux, à poils raides très-courts, cendré foncé. Queue un peu plus longue que la moitié du corps, composée de plus de cent dix anneaux écailleux, couverte de poils d’un cendré noirä- tre en dessus , plus pâles en dessous. Chez les jeunes individus, le pelage est d’un brun jau- nâtre en dessus , et le cendré du dessous n’est pas glacé de roux. Var. x. Blanche. Les yeux rouges (ulbinisme). Var. B. Noire (Arvicola ater, Mac Gillivray). Cette variété a été décrite comme espèce par M. Mac Gillivray, qui l’a observée dans les marais de l'Angleterre ; mais M. Jenyns pense que ce n’est qu’une variété, attendu qu'il a vu des individus intermédiaires entre les deux nuances. De semblables individus noirs avaient aussi été observés en Sibérie par Pallas. Synonymie. — ARvICOLA ATER. Mac Gillivray. Mus ampmisius. Var. UViger. Pall. Gm. Fisch. Var. y? d'Italie. Plus petit, plus noirätre en dessus, dessous du corps enfumé de mar- ron et non de roux. Queue entièrement unicolore, marron foncé. Lèvre ! supérieure couverte intérieurement de poils assez longs , raides, blancs. Synonymie. — AnvicozA ampmiBius. Ch. Bonap. ( Fauna italica.) | — PERTINAX. P. Savi. Musée de Pise. — AMPIMBIUS, Var, Italica, P. Savi, 1859. (90 ) Le crâne de cette variété, figuré avec l'animal dans l’iconographie de la faune italienne, ne parait différer en rien de celui de PAmphibèus. Cela joint au peu d’impor- tance des caractères donnés par le professeur Paolo Savi, nous engage à imiter sa réserve et à indiquer le Campa- gnol amphibie d'Italie comme variété locale, en attendant que des comparaisons nombreuses aient fait constater si les caractères assignés aux deux races sont assez fixes pour distinguer une espèce. Quant à moi, je dois dire que les individus que j'ai vus au musée de Pise , ne m'ont pas paru avoir une physionomie très-particulière, mais que cependant M. Savi annonce, en publiant cette variété, qu'il conserve la conviction qu’elle forme une espèce. Elle habite les Maremmes de la Toscane et d'Ostia. Se trouve aussi sur le bord des rivières aux environs de Rome. Ses mœurs sont comme celles de l’'Amphibius. Il me reste à parler de deux variétés indiquées par les anciens auteurs, mais qui n'ont pas été revues récem- ment. Var. ?. ? des marais (Mus Pazuposus L.) Indiquée comme espèce par Linné et caractérisée ainsi : Tout noir , pieds blancs, queue de la longueur du corps , poilue. Synonymie. — Mus paruposus. Lin. Manrissa. Plaut. — AMPigius. Var. Paludosus: Gm. Desm. Fisch. Le prince de Musignano a voulu expliquer la eréation de cette espèce par la croyance de Linné, que le M. am- « phibius avait les pieds palmés ; mais cela ne fait pas con- cevoir mieux la phrase spécifique que je viens de citer. (91) Cette variété ou espèce aurait été trouvée en Suède. Elle a beaucoup de rapports avec la Var. 6 d'Angleterre. Var. €. Tachetée. Jaunâtre pâle. Une grande tache irrégulière blanche sur les épaules, et souvent une ligne de la même couleur sur la poitrine. (Mus amphibius maculatus. Poll. Gm. Desm. Fisch.) Observée sur les bords de l’Obi, par Pallas ; peut-être est-ce une espèce distincte. Nota. Les variétés américaines attribuées par les auteurs à l’4#m- phibius, sont entièrement différentes. Habite presque toute l’Europe centrale et septentrio- nale. En Italie, on ne trouve que la variété locale; et dans la plus grande partie de la Suisse, précisément dans celle où l’Arv. terrestris est commun, comme à Zurich, lAmphibius n'existe pas. Il vit sur le bord des rivières et des étangs, mais fréquente plus particulière- ment les jardins et les prairies humides ; se nourrit de racines et ronge de préférence celles des arbres fruitiers ; ïl cause par là de grands préjudices, et mange également les bulbes des plantes aquatiques. On dit aussi qu'il dévore les petits poissons et les crustacés. Cet animal, qui mord cruellement lorsque l’on veut s’en saisir, creuse des ga- rennes assez profondes, dont l’une des issues est souvent au-dessous du niveau de l’eau. Tantôt il y fait ses petits et tantôt il construit son nid en herbes aquatiques au milieu des jones. Il fait deux portées par an de 6 à 8 pe- tits chacune. Pour observer cet animal à loisir , 1l faut se tenir caché près des étangs qu'il fréquente. On le (9) verra traverser l’eau soit à la nage, soit en plongeant, et : ayant l'air de courir au fond de l’eau. Plus souvent il se bornera à se promener sous les racines qui bordent la rive. Le Campagnol amphibie est à peine plus DE a que le Surmulot. N° 2. ARVICOLA MONTICOLA. De SeLys, 1858. CAMPAGNOL MONTAGNARD. Diagnose. — Taille de l'Æmphibius. Queue cendré clair, un peu plus courte que la moitié du corps. Pelage d’un gris jaunâtre, mélangé de jaunâtre pâle sur les côtés, cendré blanchâtre en dessous et sur les pieds. (13 paires de côtes?) Dimensions.— (Voyez le tableau.) Synonymie. — ArvicoLa monricoLa. De Selys , Revue zoologique, 1838. Cette espèce diffère du Schermaus ( À. terrestris) par le crâne qui se rapproche de celui de lAmphibius ; par une taille beaucoup plus forte ; par sa queue plus longue, et par la nuance plus pâle de son pelage. Elle se dis- tüingue aussi de l'Amphibius par ce dernier caractère, mais en outre par sa queue gris pâle, plus courte que le corps , et par la nature de son pelage qui est très-doux, | égal et comme laineux, sans mélange sur le dos de ces poils plus longs qui caractérisent l'Amphibius et le Des- tructor. La nuance du pelage est assez pâle pour être semblable à celle des individus ternes de l’Arvalis. Le gris blanchâtre du dessous est très-légèrement lavé de jaune pâle sur l'abdomen. Le jaunâtre est plus vif sur les côtés de la tête. La queue, hérissée de poils cendré pâle , est plus courte que le corps, et composée d’envi- ron cent anneaux écailleux. La conformation des veux. # (98) des oreilles , du museau et des pieds , est à peu près sem- blable à celle de l'Amphibrus. Habite les Pyrénées. Je l'ai décrit d’après des indivi- dus recueillis aux environs de St-Bertrand de Comminge, par les naturalistes du musée de M. Nérée Boubée. D’autres individus se trouvent sous le faux nom de Schermaus dans diverses collections. N. B. Il est difiicile de distinguer du Terrestris les jeunes indivi- dus du Monticola. On devra prendre pour guide en ce cas, la cou- leur plus pâle du pelage, et la queue, lorsqu’on ne pourra examiner les crânes , ni connaître la provenance des exemplaires. N° 5. ARVICOLA DESTRUCTOR. CAMPAGNOL DESTRUCTEUR:. Diagnose. — Taille de l’Æmphibius. Queue brune, plus longue que la moitié du corps. Pelage du dessus du corps inégal, d’un brun jaunâtre mêlé de gris. Des- sous du corps et pieds cendré blanchâtre presqu’uniforme. (153 paires de côtes.) Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — ARvVICOLA TERRESTRIS. Ch. Bonap. (Zcon. ital. PI. .) N. B. Sur cette planche, la queue est représentée un peu trop courte. - ARvicoLA musi@nant. De Selys. (Revue zoologique, janv.1839.) — DESTRUCTOR. P. Savi (Giornal de’ Letterati, n° 102, février 1839. ) , Voici à peu près la description qu'en donne M. Savi, ” et à laquelle je ne juge à propos de faire que de légers | changemens. « Pelage des parties supérieures d’un brun jaunâtre mêlé de gris assez (94) » semblable à celui du dos du Surmulot. Côtés du corps d’une couleur » un peu plus claire. Gorge et poitrine d’un cendré blanchâtre. Abdomen » d’un cendré très-légérement teint de jaunätre. Extrémité du museau et » de la lèvre supérieure de la même couleur que le dos. Lèvre inférieure » comme la gorge. Museau gonflé et obtus à son extrémité. Les oreilles » et les yeux comme ceux de l’{mphibius. » Le pelage du dos est encore plus inégal que dans l’es- pèce précitée, et mêlé de poils plus longs et noirs, ce qui lui donne aussi une couleur mélangée. Les mousta- ches , qui sont noirâtres à leur base, et blanchäâtres à leur extrémité, sont aussi plus longues que dans les espèces voisines. La queue, qui dépasse un peu la proportion de celle de l'Amphibius, est composée d’environ 135 an- neaux écailleux et couverte de poils courts, rigides, noirâ- tres en dessus, gris blanchâtre en dessous. Il y a 4 mamelles pectorales et 4 ventrales. Se distingue facilement du Terrestris et du Monticola par la longueur de la queue et la nature du pelage du dos, mais diffère moins à l'extérieur de l'Amphibius. Ses principaux traits de dissemblance doivent encore être cherchés dans le pelage du dos, qui ressemble beaucoup à celui du Surmulot ( Mus decumanus ), et dans la cou- leur cendré blanchâtre et non cendré foncé du dessous. Mais ce qui prouve inconiestablement l'authenticité de l'espèce, c’est la forme du crâne, qui est toute différente de celle de ses congénères. ( Voyez les planches et leur explication. Var. a. Noiràtre. Je possède un individu jeune, qui paraît avoir atteint les trois quarts de sa longueur , et semble se rapporter au Destructor par ses proportions (95) el par la forme du crâne, bien que le pelage soit beaucoup plus foncé. \ Presque tout le corps est d’un brun noirâtre qui laisse à peine aperce- voir un mélange de poils bruns, jaunâtres en dessus et sur les côtés. Le dessous est d’un cendré presque noir , très-légèrement mêlé de gris jau- nâtre. Les longs poils du dos et de la croupe sont tout noirs. Les pieds et la queue sont couverts de petits poils de celte couleur , ainsi que les an- neaux écailleux. L’extrémité seule de la queue offre un petit bouquet de poils cendrés. Les ongles sont blanchâtres !. Les individus adultes et jeunes dont je viens de parler viennent des environs de. Pavie et de Milan. L'espèce a été aussi trouvée aux environs de Rome, par le prince de Musignano, et en Toscane, par M. Paolo Savi. Voici quelques observations, intéressantes , traduites de la no- tice que vient de publier celui-cx. « Cet animal cause de grands dommages aux travaux hydrauliques que l’on a entrepris dans les Maremmes de Toscane, parce qu'il fait non-seulement périr les plantes que l’on cherche à propager sur les digues , mais encore parce que ses longues garennes, souvent percées de part en part, donnent passage à l’eau. Il a été observé en très-grand nombre dans la province de Piombino, en 1837 , tandis qu'on ne l’y avait pas vu jusque-là. Je crois | que la cause de cette apparition de Campagnols fut les pluies extraordinaires tombées en septembre 1836. Les fleuves débordés et les marais tout couverts d’eau pen- dant long-temps, les forcèrent à sa réfugier dans les champs cultivés et les lieux plus élevés. Se nourrissant ; d'herbes aquatiques et de bulbes de Vymphea et de ra- ? Je ne connais pas le jeune âge de l’Ærv. pertinax de M. Savi; mais il ne me semble pas probable qu’on puisse y rapporter cet individu. La forme des os nasaux est la même que dans le Destructor. (96) cines inutiles à l’homme, leur présence n’avait pas été remarquée auparavant. » Au printemps 1637, les plaines cultivées, spéciale- ment de grains et les collines adjacentes, furent envahies par une multitude innombrable. Ils exercèrent leurs pre- miers ravages sur les fèves, mais aussitôt que le blé fut à point , ils se jetèrent dessus abandonnant les fèves. Pour arriver aux épis, ils coupent quelques tiges de blé et les font tomber les unes sur les autres pour parvenir ensuite aux épis qui se couchent de la même manière par le poids combiné de l'animal et des tiges. Après la moisson , 1ls attaquèrent les maïs, mais leur plus grande rapine s’exerça sur le blé. On calcule que les quatre cinquièmes de la récolte furent détruits. Ils disparurent pendant l'hiver, mais au retour du printemps, celui de 1838 , ils recommencèrent à ravager la campagne. Depuis cette époque ! ds ne furent plus remarqués, ce qui fait 1 Cette phrase combinée avec la précédente, qui est imprimée en caractèreitalique , prouve surabondamment , que ce n’est que par une faute typographique, que le mé- moire imprimé en février 1839, se trouve daté du 5 février 1838. Ceci est assez important pour moi qui avais publié la même espèce en janvier 1839 , sous le nom d’Arv. Musignani, c'est-à-dire, un mois avant M. Savi. Je ne pouvais, par consé- quent , savoir le nom que ce savant lui imposait, mais je reconnais que lui non plus, n’a pu avoir connaissance de mon travail. On concevra facilement que je croyais cette espèce inconnue à M. Savi lui-même, puisqu’à mon passage à Pise, en mars 1838 , lorsque nous examinâmes ensemble son musée, elle n’y portait pas d’autre | étiquette que celle d’Ærv. amphibius. De plus, c’est d'apres des individus rapportés de Pavie, que j'ai décrit cette espèce, que j’ai reconnue plus tard avoir été figurée sous le nom de Terrestris, par le prince Ch. Bonaparte. Cette dernière considération m’engagea à en offrir la dédicace à cet auteur, dont les recherches laborieuses ont si bien éclairci la faune italienne. Mais comme l’4r- vicola destructor a été réellement recueilli d’abord, sinon décrit par M. Savi, pour éviter autant que possible d’embrouiller la synonymie, je crois, devoir changer le nom d’Arv. Musignani en celui de Destructor , regrettant, non la création d’une dénomination nouvelle, mais le faible souvenir que j'avais voulu donner au savant auteur de l/Zconographia. (97) | croire qu'ils seront retrournés dans leurs anciennes de- | meures redevenues sèches. Leurs garennes sont irès-con- sidérables. Elles sont terminées par un magasin où ils entassent une masse de provisions et surtout d’épis. » Le prince de Musignano rapporte des faits analogues. Il a observé qu'il est excessivement nuisible aux vignobles let aux plantes potagères ; aussi sa tête a-t-eile été mise à prix aux environs de Rome, où on le nomme Sorca pan- tanara. H habite ordinairement les marais pendant les grandes chaleurs , et se rapproche des lieux secs à l’épo- que des pluies. Des individus captifs ont constamment re- | fusé toute espèce de nourriture animale, et s’en sont tenus aux végétaux. N° 4. ARVICOLA TERRESTRIS. Saut. CAMPAGNOL SCHERMAUS. | Diagnose. — Taille d’un quart moindre que celle de lAmphibius. Queue brune À en dessus, plus pâle en dessous, un peu plus longue que le tiers du corps. Pelage | d’un brun plus ou moins jaunûâtre en dessus, jaunâtre sur les côtés, cendré glacé | de jaunâtre sur l'abdomen. (13 paires de côtes.) | Dimensions.— (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus Terrestris. L. Herm. Microtus TERRESTRIS. Schranck. Hyrupæus TERRESTRIS. Schinz. Lemmus TERRESTRIS. Fred. Cuv. Fisch. ARVICOLA TERRESTRIS. Savi 1. — ARGENTORATENSIS. Desm. Less. Mus awpuigrus. Var. Terrestris. Gm. 1 La description de M. Savi est très-exacte, mais celle du crâne me paraît faite sur un crâne d'Æmphibius, attendu qu’il dit que les crêtes de la cavité orbitale se touchent, ce qui n’arrive jamais chez le Terrestris. 7 (98) ScaErRMaus (et par erreur SCBERMAN). Buff. Mus scaezrmaus. Shaw. ARVICOLA PALUDOSUS. Desmoulins ( Ezxclusis synonymis) ‘. Pelage d’un brun jaunâtre foncé sur le dos, s’éclaircissant sur les cô- tés de la tête et les flancs, où le jaunätre devient plus intense (sans ja- mais passer au roux comme chez |’ Amphibius). Pelage du dos égal, sans. grands poils, dépassant les autres à la croupe. Dessous du corps d’un Il cendré assez clair, très-légèrement lavé de jaune pâle sur l'abdomen (mais point glacé de roux rubigineux cemme chez l’espèceprécitée). Queue ! des ;, de la longueur du corps, couverte de poils courts, bruns en des- ! sus, cendrés en dessous. Pieds aussi à poils très-courts, d’un cendré blan- ! châtre. Yeux très-pelits, noirs. Oreilles comme chez l’Amphibius, mais ! museau encore plus gros, obtus. Var. «. Blanche. Yeux rouges (albinisme). Se rencontre assez souvent dans les Alpes, aux envi- rons du lac de Thun, dans l’Oberland Bernois. | Var. LB. Noire, toute de cette couleur. Un individu de cette variété est déposé au musée de : Bâle. Il a un facies très-singulier. Habite les jardinstet les prairies situés près des eaux, en Suisse , aux environs de Strasbourg et dans les montagnes de l'Allemagne oc- cidentale. Se trouverait aussi en Suède, si c’est le vrai Mus terrestris de Linné, mais je n’ai pu comparer des individus de ce pays. On a avancé à tort qu'il préfère les lieux secs : ses habitudes se rapprochent au contraire de celles de l’Amphibius , dont il diffère constamment par la 1 Supprimez aussi la note où M. Desmoulins dit que l’apophyse sus-orbitaire du frontal , est beaucoup plus saïllante que chez l'Æmphibius, où elle est presque nulle, . vu que c’est l’inverse qui existe. (99) longueur de la queue, la nature du pelage et surtout par la forme du crâne. M. le professeur Schinz m'écrit qu'aux environs de Zurich on ne trouve pas l’Amphibius, mais que le Scher- maus y est commun , que ses habitudes sont aussi aqua- tiques que celles de son congénère et qu'il fait des magasins de noisettes et de racines de l'Apium petroselinum. Y\ va chercher ces racines dans l’eau , en plein jour. N.B. L’Aro. terrestris de Ch. Bonaparte, se rapporte à la nouvelle espèce nommée 4rv. destructor, décrite ci-dessus. Dans plusieurs collections suisses , le Schermaus est éui- queté sous le nom de Wurtzelmaus ou Mus œæconomus. N° 5. ARVICOLA FULVUS. Dssw. CAMPAGNOL FAUVE. Diagnose..— Taille de l’Ærvalis. Oreilles externes presque nulles , nues. Queue de la longueur du tiers du corps, jaunâtre. Pelage d’un fauve jaundtre clair en dessus , blanchâtre en dessous. Pieds d’un jaunâtre clair. Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — Lemmus Fruzvus. Isid. Geoffr. | ARVICOLA FULVUS. Desm. Less. De Selys. PI. I. HyPupæus FuLvus. Brants. (Æn. arv. rubidus. ARVICOLA OEconomus. Musée de Strasbourg , 1858. Nota. L’ A rvicola fulvus de M. Millet, Faune de Maine-et-Loire , se rapporte à l’Arv. rudibus, et non à notre Fulvus.La même erreur existe dans plusieurs musées d'Allemagne. Il ressemble au premier abord au Campagnol des champs, mais il en diffère par la presque nullité de ses oreilles externes et par Ja nuance de ( 100 ) son pelage, qui est d'un fauve plus jaune et aussi vif que dans le #. mi- nutus. Le dessous du corps est blanc ou blanchâtre. Sa queue , qui égale à peu près le tiers de la longueur du corps, est jaunâtre, un peu plus foncée en dessus. Les pieds el les doigts sont couverts de poils jau- nâtres, plus touffus que chez l'Arvulis. Les yeux sont très-petits. Je n’observe que six mamelles, dont deux pectorales , dans l'individu de ma collection. Habite la France , la Belgique, mais excessivement rare partout. J'en ai pris un individu avec des Arvahs, dans un jardin , à Longchamps-sur-Geer (province de Liége), en août 1831. Un autre individu plus Jeune a été observé aux environs de Louvain, par M. le professeur Van Be- neden. J'en ai vu deux au musée de Strasbourg, sous le nom allemand de Wurtzelmaus (Rat des racines) ou Ar- vicola œæconomus qui, à Bâle, est donné au Schermaus. L'espèce a été découverte d'abord en France, et signalée par M. Geoffroy-St-Hilaire, mais la description de Des- marest parait plutôt avoir été faite sur un Arvicola rubi- dus, auquel il a donné les oreilles du Fulvus. La taille qu’il lui assigne, 4 pouces pour le corps, et 3 pouces 9 lignes pour la queue, ne peut au reste convenir à aucun des deux. Je présume que cet animal est voyageur. Je ne saurais expliquer autrement son extrême rareté chez nous. R° G. ARVICOLA SAVII. DE Serys. CAMPAGNOL DE SAVI. Diagnose. — Taille de l’/rvalis. Oreilles externes un peu velues, beaucoup plus courtes que le poil. Queue un peu plus courte que le tiers du corps. PBüicolore, brunêtre en dessus , blanchâtre en dessous. Pelage d’un gris brun en dessus, cendré en dessous. Pieds d’un cendré clair. (14 paires de côtes.) | | (101) Dimensions.— (Voyez le tableau.) Synonymie. — ArvicoLa savir. De Selys. (Revue zoolog. 1838.) _— aARvVaLIS. Ch. Bonap. (Zconogr. PI. .) Il a les formes du Fulvus, mais ses oreilles sont un peu moins nulles, quoiqu'infiniment plus courtes que le poil, et le pelage est d’un gris brun terreux en dessus et cendré en dessous, ce qui lui donne à peu près l'apparence des individus clairs du Subterraneus. Ce brun iourne quel- quefois un peu au roussâtre obscur, sur la tête et le dos de quelques indi- vidus. Le museau est gros, oblus ; les yeux très-petits ; la queue un peu plus courte que le tiers du corps, poilue, brune en dessus, blanchâtre en dessous. Les pieds d’un gris blanchâtre, à ongles assez forts. Le pouce des antérieurs moins rudimentaire que chez À #rvalis et les autres espèces voisines; il a 8 mamelles toutes ventrales et inguinales. J'ai remarqué pour la première fois cette espèce dans le musée de Pise, formé par les soins du savant profes- seur Paolo Savi, qui a si bien fait connaître les petits Mammifères de Toscane, et auquel je suis heureux de pouvoir rendre un hommage public. Depuis, j’en ai vu d’autres individus à Pavie, ainsi que chez M. le profes- | seur Balsamo Crivelli de Milan, qui a eu la bonté de | m'en remettre plusieurs , ce qui m’a donné occasion de reconnaitre, en les dissiquant, que l’Arv. Savii a 14 paires de côtes, ce qui le rapproche de l'OEconomus de Sibérie ; mais ce dernier est de taille plus forte, sa queue plus courte et beaucoup plus velue, et ses oreilles nues. Le Campagnol de Savi se trouve en Toscane , en Lom- _ bardie et sans doute dans toute l'Italie. Il est sujet comme l’'Arvalis a une immense multiplication. Le prince de Mu- signano dit qu'on en tua onze mille dans une seule ferme des États Romains, en une saison. Il aime les lieux secs, se creuse deux ou trois garennes courtes, dont (102) lune sert de magasin et l’autre de nid. Sa nourriture consiste en céréales. M. Savi m'écrit que dans la cam- pagne de Pise, il montre une grande préférence pour les fèves , et qu'il en remplit son magasin. Le prince de Musignano, qui, faute d'objets de comparaison, avait décrit et figuré celle espèce sous le nom d’Arvalis, en signale deux variétés accidentelles. Far. *. — Blanche. Var. B. — Tapirée de blanc. N.B. Ce Campagnol est le seul des espèces de petite taille qu’on trouve en Italie. Il y remplace à la fois l{rvalis, le ae Ce OT et le Fulvus du reste de l’Europe. N°7. ARVICOLA SUBTERRANEUS. De Sezys. CAMPAGNOL SOUTERRAIN. Diagnose. — Taïlle un peu moins forte que celle de l’{rvalis. Oreilles un peu plus courtes , de la longueur du poil, presque nues. Yeux très-petits. Queue de la longueur ki tiers du corps, bicolore, noirâtre en dessus, blanche en dessous. Pe- lage d’un gris noirâtre en dessus, édité ou blanchâtre sur l'abdomen seulement. Pieds cendré foncé (13 paires de côtes), Dimensions. — Voyez le tableau. Synonymie. — ARVICOLA SUBTERRANEUS. De Selys, 1856. PI. III. LEmmus PRATENSIS. Baillon, 1834. Mus orconomus. Bosc. (Collection) ARVICOLA OECONOMUS ? Cuv., Regn. anim. (Exclus. synonym.) Mus aGresris ? Lin. (Faun. suec.) Oreilles médiocres, presque nues, ce qui laisse voir leur peau qui est, blanche, entourées à leur base de poils longs, qui les font paraître ca- chées , surtout quand l'animal est en vie. Yeux très-petits (une fois plus petits que dans l’AÆrvalis ). Queue un peu plus courte que le tiers du (103) corps, couverte de poils noirâtres en dessus, blancs et blanchätres en dessous. Pelage presque entièrement d’un gris noirâtre plus ou moins foncé à l'exception de la gorge, qui est cendré foncé, et du ventre , dont les poils cendrés sont terminés de blanc dans le pelage complet. (Dans cer- tains individus, les poils du dessus du corps ont leur pointe d’un brun terreux , assez clair, ce qui donne une nuance plus claire au pelage, ap- prochant des individus ternes de l’Arvalis, mais il n’ÿ a jamais comme chez ces derniers , de vestiges de jaunâtre sur les flancs.) Pieds d’un cen- dré foncé. Museau gros, obtus, 6 mamelles toutes ventrales et ingui- nales. Les très-jeunes individus sont d’un noir un peu bleuà- tre, uniforme, avec la peau des oreilles blanches. Le pelage de cette espèce est ordinairement du même gris en dessus que la souris ( Mus musculus ), tandis que l’Arvalis et d’un fauve grisätre, approchant de la nuance du Mulot. La petitesse des yeux , la couleur des pieds et de la queue et la nudité des oreilles, tels sont les moyens de distinguer , au premier examen, le Subter- raneus de son congénère. L’authenticite de cette espèce n'est plus révoquée en doute, comme avant la publication de mon premier mémoire. Je suis bien aise d’avoir pu rendre son existence incontestée , et, au fait, il n’y a pas d'espèce plus so- lide ; mais il se présente une question de nomenclature assez délicate. Bien que je l’aie découverte en 1831, je ne l'ai publiée qu'en 1836. J'ignorais alors la diagnose que M. Baillon en avait donnée dans les Mémoire de la société d’émulation d’Abbeyille, en 1634, où se trouve, parmi le catalogue des vertébrés de cet arrondissement, le signalement des ZLemmus Pratensis et Rubidus, qui sont identiques avec les Arvicola subterraneus et Rufes- cens de mon premier mémoire. La priorité appartient donc à M. Baillon; mais je ne puis cependant adopter ( 104 ) toute sa nomenclature , parce qu'il existe déjà un Arv- cola de l'Amérique septentrionale, sous le nom de ZLem- mus pratensis ( Fischer , 1630 ), et qu’ensuite le nom de Campagnol des prés, en français, a été donné depuis long- temps par plusieurs auteurs à l'OEconomus, et qu'il faut soigneusement éviter tout ce qui pourrait faire confondre ces deux espèces. La diagnose de l'OEconomus , dans le régne animal , signale le Subterraneus, puisque Cuvier a peine à le dis- tinguer de lArvalis, et ne dit pas que l'OEconomus a des oreilles externes presque nulles. Habite la Belgique, la Flandre française et les environs de Paris. Se trouverait aussi en Suède si c'était le même que le fus agrestis de Linné, que je n'ose rapporter à l'Arvalis, parce que Linné dit corpore nigro fusco, abdo- mine cinerascente. Il n’a pas encore été observé dans l'est et le midi de la France, ni dans aucune autre partie de l’Europe. Dans la province de Liége, où Je l’ai remarqué d’abord, il est commun dans les jardins à légumes, situés noa loin des rivières. Il se trouve aussi dans les prairies humides, mais jamais dans les champs. Se nourrit de racines, prin- cipalement de céleris, de carotles et d’artichauts et cause par là de grands ravages dans les jardins. Vit toujours souterrainement dans ses garennes ; aussi ne tombe-t-il que bien rarement dans les trous à découvert que l'on fait pour prendre l’Arvakis ; les jardiniers l’appellent pe- tite Rate, pour le distinguer de l'Amphibius ou grosse Ratte. Xs le prennent au moyen d’une sorte de pince à ressort, qui l’étrangle au moment qu'il se saisit de l’a- morce. Ce Campagnol n'est pas sujet à se multipher (105 ; comme celui des champs. Chaque famille vit dans un semis séparé de céleris ou d’un autre lésume. Dans ses garennes on trouve un magasin où il rassemble ses provi- sions , qui sont composées de pelits morceaux de légumes d’égale grosseur ; très-souvent ce sont aussi des fragmens de racine du grand liseron ( Convoloulus ). Cet animal, par la petitesse relative de ses oreilles et de ses yeux, forme le passage de la section des Arvicola à oreilles plus courtes que le poil à ceux qui les ont plus longues. Il est d’un naturel farouche. J'ai essayé d'en nourrir un individu en société avec de jeunes Arvabhs. Ces derniers étaient devenus en peu de jours très-familiers , mais le Campagnol souterrain, qui leur inspirait une grande terreur , se tenait blotti dans la ouate et le son, et ne s'est jamais apprivoisé. [l jetait un cri et cherchait à mordre dès qu’on le touchait. Il a constamment refusé de manger du grain, qui forme , au contraire, la nourriture favorite de l'Arvalis. Il se nourrissait de carottes. Nota. On pourrait croire que c’est au Subterraneus qu'il faut rap- porter la citation suivante de Fischer : Lemmus arvalis 8 Buffonii pi- lis multo tenuioribus et longioribus; corpore unicolore nigro vel e fusco cinereo nigrescenti ; capite villoso ; naso longe obtusiore ; auriculis vellere absconditis. (Borr., Hast. nat., tom. VII, pag. 372). Corps 4 pouces, queue 1 pouce 7 lignes. Ces dimensions sont trop fortes pour le Sub- terraneus. En tout cas, il faut supprimer entièrement cette indication de Fischer , ou la rapporter avec beaucoup de doutes à l”°4. duodecim costatus. | N° 8. ARVICOLA ARVALIS. Lacép. CAMPAGNOL DES CHAMPS. Diagnose. — Taille de la Souris. Oreilles plus longues que le poil, velues. ( 106 ) Yeux gros, proéminens. Queue un peu plus longue que le quart du corps » Uni- colore, jaunûtre. Pelage d’un fauve jaunâtre mêlé de gris en dessus , blanchâtre en dessous. Pieds d’un blanc jaunâtre. (13 paires de côtes). Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus anvazis. L. Gm. Pall. Schreb. ARVICOLA ARVALIS. Griff, De Selys. PI. II. Lemmus arvaLis. Tiedem. Fréd. Cuv. Fisch. Hypupæus arvaLis. Brants. Illig. ARVICOLA AGRESTIS. Fleming. ARVICOLA VULGARIS. Dem. Millet. Less. ARVICOLA OECONOmuS. Millet. (Un jeune individu.) LE camPpaGNoL. Buff. Nota. On cite ici le Mus terrestris d'Erxleben , mais il dit Æuriculis vellere brevioribus, ce qui doit faire supprimer entièrement cette citation peu importante à éclaircir. Oreilles assez grandes, plus longues quele poil, garnies de petits poils courts jaunâtres. Yeux proéminens, volumineux (comparés à ceux du S'ubterraneus). Queue de la longueur du quart du corps ou un peu plus longue, couverte de poils courts d’un jaunâtre sale , à peu près unicolore. Pieds revétus de petils poils courts et rigides, d’un blanc jaunatre. Pelage des parties supérieures d’un fauve jaunâtre plus ou moins mêlé de gris-brunätre , surtout chez les femelles. Une ligne d’un jaune plus pur sur les flancs. Dessous du corps d’un blanc sale. 8 mamelles dont 4 pectorales. Chez de très-jeunes individus , longs à peine de 2 pou- ces 4 lignes (l'adulte atteint jusqu'à 4 pouces 10 lignes), les oreilles étaient fort peu développées, terminées par une bor- dure formée de petits poils très-noirs, et les pieds avaient une épaisseur énorme, comparée à celle des adultes. Le pelage était très-court, jaune en dessus, blanchâtre en dessous. Il faut bien se garder de rapporter au Ful- vus ces très-jeunes individus, comme j'eusse été tenté de le faire si je n’avais suivi les différens âges. Les jeunes, avant d’avoir atteint leur croissance , ont ( 107 ) fréquemment le ventre cendré au lieu de l'avoir blan- châtre. La description donnée par M. Millet de son Ar- vicola œconomus, est faite d’après celle de Desmarest, mais ce savant ayant eu la bonté de m'envoyer quelques- uns de ses OEconomus , je me suis assuré que ce sont des individus d’âge moyen de l'Arvalis. Var. a. Blanche. Yeux rouges (albinisme). Vur. 8. Blanc jaunûtre (albinisme). Far. . Tapirée de blanc. Var. d. D'un noir profond. M. le professeur Schinz m'a signalé cette variété re- marquable, dont un individu, pris aux environs de Zu- rich , est déposé au musée de cette ville. Il affirme qu'il appartient à l'Arvalis. Au musée de Metz, j'ai vu aussi une variété noträtre, mais qui m'a paru en partie causée par la perte de l’extrémité des poils , qui laisse voir la couleur ardoisée foncée de la base. Le Campagnol des champs se trouve dans toute la France ; la Belgique, l'Angleterre, et, à ce qu'il paraît, dans toute l’Europe, à l'exception de la Péninsule ita- lienne ; il s'étend jusqu’à l’ouest de l'Obi, en Sibérie. J'ai vu des individus d’Archangel qui ne paraissent pas dif- férer des nôtres. Seulement le pelage était d’un brun jaunâtre un peu plus foncé en dessus , et d’un blanc pur mêlé de cendré en dessous. On m'en a adressé un sem- blable de Hambourg, sous le faux nom d’OEconomus. M. Schinz en a observé à plus de 6000 pieds d’élévation, près de l’hospice du St-Gothard ; ils ne différaient pas non plus. Il s’est assuré que cette espèce y forme aussi des magasins composés de racines de saule des Alpes. (108 ) Mais les plaines cultivées sont la véritable habitation du Campagnol des champs. Il y devient un fléau par son extrême multiplication. On me permettra de reproduire et de modifier quelques observations à ce sujet, insérées déjà dans mon. Essai monographique : « Ces animaux, avant l'époque de la moisson, coupent la tige des céréales pour en faire tomber l’épi. Cette nourriture venant en- . suite à leur manquer, ils dévorent les racines des jeunes trèfles, pour se rejeter ensuite sur les champs de carottes ; enfin, aux approches de l'hiver, après avoir attaqué les se- mailles de froment , ils viennent se réfugier en grand nombre dans les meules de blé. J'ai vu au contraire les Campagnols devenir presque rares en certaines années, sans que l’on puisse se rendre compte de la cause de cette destruction , ni de celle qui les ramène en si grand nombre, une ou deux fois tous les dix ans. Je suis tenté de croire qu'iis opèrent de grandes migrations pendant certaines années. C'est sans doute dans une de ces circonstances que je les ai vus, en 1632, envahir en si grand nombre un jardin potager entouré d’eau et de murailles, qu'il en tombait plus de soixante par jour dans un petit tonneau disposé à cet effet le long des murs. Lorsqu'ils sont poussés par la faim, ils se dévorent les uns les autres. On dit que les pluies continuelles les font périr. Les oiseaux de proie en dé- truisent une grande quantité, surtout les chouettes et les buses. J'ai disséqué des buses qui en avaient avalé jusqu'à quinze. Le héron s'en nourrit également. On voit que ces oiseaux, qui ne nuisent que rarement aux basses-cours , et prennent difficilement le gibier, doivent être respectés par les agriculteurs qui confondent à tort, ( 109 ) dans une même réprobation toutes les espèces d'oiseaux de proie. Plusieurs moyens ont été essayés pour se débarrasser des Campagnols. On a tenté de les empoisonner au moyen de carottes préparées avec de l’arsenic, que l’on place dans les garennes; mais cette méthode offre des dangers réels pour les autres animaux. On a aussi essayé de les enfumer , et cette opération est bien préférable pourvu que l'atmosphère en facilite la réussite. Une excellente pratique, qui est usitée par les cultivateurs de la Hesbaye (province de Liége ), consiste à creuser dans les champs, au moyen d'une tarrière en fer, un grand nombre de petits trous ronds d’un diamètre de 4 à 5 pouces. Les Campagnols y tombent, et on vient les tuer deux fois par jour, avant qu'ils n'aient eu le temps de sortir en creusant des garennes latérales. Par ce moyen, je me suis procuré plusieurs autres petits Mammifères, notamment des Mus minutus et des Musaraignes. N° 9. ARVICOLA SOCIALIS. Des. ” CAMPAGNOL SOCIAL. Diagnose. — Taille de l’Ærvalis. Queue un peu plus courte que Le quart du corps. 12 paires de côtes *,5 vertèbres lombaires. Pelage très-doux, d’un cendré pâle en dessus. Blanc en dessous et sur les pieds. Oreilles larges , presque nues. Queue blanchâtre. | Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus socraLrs. Pall. Gm. Schreb. ARVICOLA socrazis. Desm. Less. Griff. HyrupæÆus socrazis. Brants. Lemmus socrazis. Fréd. Cuv. Fisch. LE camPAGNoN. Vicq d’Azyr. Mus GreGamius ? Lin. (Syst. Édit. 12°.) * Vicq d’Azyr lui donne 13 paires de côtes. (110 ) N'ayant pu examiner cette espèce par moi-même, je suis contraint d'en rapporter la description de Pallas «et de Vicq d’Azyr. Oreilles assez grandes, aussi longues que le poil, presque nues. Queue un peu plus courte que le quart du corps, blanchâtre, très-poilue. Pieds blancs. Pelage des parties supérieures très-doux, égal, long de cinq lignes et plus, d’un gris pâle s’affaiblissant insensiblement sur les flancs ; d’un blanc pur en dessous. Le tour du museau d’un fauve léger en dessus. Moustaches blanches. Le museau obtus. La tête un peu plus petite que chez l’Arvalis. Habite les déserts entre le Volga et le Jaïk; préfère les lieux les plus herbus; se nourrit de racines de di- verses plantes, particulièrement de tulipes, dont il forme des magasins. N° 410. ARVICOLA DUODECIM-COSTATUS. DE Sezys. CAMPAGNOL A Â12 PAIRES DE CÔTES. Diagnose. — Taille de l’Ærvalis. Queue un peu plus longue que le tiers du corps. 12 paires de côtes; G vertèbres lombaires. Pelage?.... Dimensions.— (Voyez le tableau. ) Synonymie. — ARVICOLA DUODECIM-COSTATUS. De Selys. (Rev. zool. janv. 1839.) Mus ocoxomus. Olivier. (Collection du museum.) L'ostéologie seule de cette espèce est connue jusqu'ici. Je n'en possède qu'un squelette qui était regardé à Genève comme étant le même que l'Arvalis. Un autre squelette, absolument semblable, fait partie de la col- lection du muséum à Paris, et avait été envoyé des environs de Montpellier, par Olivier, sous le nom d’'OEco- nomus . (111) Conséquemment l'espèce habite le midi de la France et les frontières de la Suisse. C’est en effet de ce Campagnol que Cuvier (Regne animal) parle à l’article de l'Économe lorsqu'il dit : «On croit aussi l'avoir trouvé dans le midi de la France et en Suisse, dans les champs de pommes de terre, mais le achete de ces Campagnols, n'ayant que 12 paires de côtés, on ne peut le rapporter à l'Éco- nome, qui en a 14 paires. » La même observation est faite par Ant. Desmoulins ( Dict. d'hist. nat.) I est sin- gulier que l'extérieur de cette espèce ne soit pas connu. Il n'en existe aucune peau dans les musée de Lyon, de Marseille et de Genève. IL faut croire que cette espèce est fort rare, ou qu'elle habite des localités très-restrein- tes. En tous cas ce n’est pas un Arvalis auquel on aurait arraché une côte, puisqu'il n'a que 6 vertèbres lom- baires comme l’Arvalis, et qu'il en aurait une de plus en ce cas. Ce n'est pas non plus le Socralis qui n’a que 9 lombaires. Il reste un dernier doute à éclaircir : serait- ce par hasard le squelette du Fulvus, qui jusqu'ici n’a pas été décrit ? Mais alors, comment aurait-il pu être pris pour l'Économe? C'est aux savans des environs de Montpellier à éclaircir cette question. Ce n'est qu'avec _ doute et par analogie avec les Socialis, que je place cette espèce parmi les Campagnols à oreilles externes médio- cres, bien développées. Si c'était par hasard l’Arvalis, var. B. Buffon, de Fischer , il différerait extérieurement de l’'Arvalis par un pelage plus doux et plus long, noir , unicolore ou noi- râtre mêlé de brun cendré, la tête velue, le museau beaucoup plus obtus, et les oreilles cachées sous les poils. (122 ) N° 41. ARVICOLA RUBIDUS. De Sezrys. CAMPAGNOL ROUSSÂTRE. Diagnose.— Taille de l’Ærvalis. Oreilles plus longues que le poil, velues. Yeux gros, proéminens. Queue un peu plus longue que la moitié du corps; bicolore ; noirâtre en dessus, blanchâtre en dessous. Pelage d’un roux rubigineux en des- sus, cendré sur les côtés, blanchâtre en dessous. Picds blanchâtres. (13 paires de côtes.) Dimensions.— (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus ruTiLus. Var. £. minor caudé longiore. Gm. Fisch. — GLAREOLUS. Schrebers (selon Nathusius.) ARVICOLA FULVUS. Millet, Faune de Maine-et-Loire , 1828. — RIPARIA. Yarrell, 1852. — RUFESCENS. De Selys, 1836. PI. IV. Holandre , 1837. Lemmus rugipus. Baillon , 1834. Hypupæus HErcyNICus. Mehlis (suite de Schrebers, 1835?) Oreilles assez grandes, un peu ovales, plus longues que le poil, garnies de petits poils roussätres , une touffe de poils blancs très-fins et cachée derrière l'oreille. Yeux proéminens, mais moins que chez l’Arvalis. Queue un peu plus longue que la moitié du corps, couverte de poils courts, noirâtres en dessus, d’un blanc jaunâtre en dessous. Ces poils ca- chent les anneaux écailleux qui sont au nombre de plus de 90. Pieds d’un blanc sale , un peu plus longs que ceux de l’Arvalis, ainsi que les doigts. Pelage des parties supérieures d’un roux ferrugineux, plus ou moins vif selon la saison, les poils étant terminés de noirâtre. Cette couleur rousse se fond sur les côtés du corps et de la têle en un cendré brun, qui lui-même disparaît pour faire place au blanchâtre du dessous. Chez les individus en pelage parfait, ce blanchâtre est glacé de roux clair sur tout le ventre. Chez les jeunes, il n’y a souvent que le dessus de la tête et le milieu du dos qui soient d’un roux bien pro- noncé. Le reste du dessus du corps est fortement mêlé de cendré foncé. La synonymie de cette espèce a été assez embrouillée - (113) par les divers auteurs qui n’ont pas reconnu dans ce Cam- pagnol, la variété à longue queue du A7. rutilus signalée par Pallas et Gmelin, aux environs de Symbirsk et en Alle- magne. On devait se borner à ériger cette variété en es- pèce, en ayant soin'd'y joindre la synonymie. M. Millet, dans la Faune de Maine-et-Loire, décrivit très-exactement l'espèce sous le nom d’Arvicola fulvus, en 1828, après avoir consulté M. Desmarest sur cette détermination; en 1832, M. Yarrell la signala, en Angleterre, sous celui d’'Arvicola riparia, et y ajouta des détails très-intéres- sans sur son anatomie. Îl annonça aussi qu'il différait de l'Arvalis en ce qu'il a # vertèbres de plus à la queue, faisant en tout 2# vertèbres sacrées et coccygiennes ; mais les individus que j'ai disséqués n’en ont que 23 d’apparentes ; la 2e est rudimentaire. Je ferai observer , quant au nom de fiparèus, qu'il a déjà été employé par Ord , pour désigner un Campagnol aquatique de l'Amé- rique septentrionale, celui nommé depuis par Harlan, Arvicola palustris. En 1836, j'ai décrit et figuré cette espèce comme nou- velle, sous la dénomination d’Arvicola rufescens, parce que les savans que j'avais consultés à Paris n'avaient pas connaissance des traveaux de MM. Yarrell et Baillon. Ce dernier l’appela Lemmus rubidus, dans son catalogue des animaux des environs d’Abbeville. T ressemble un peu trop, peut-être , au Autilus, employé pour désigner l’es- pèce voisine d’Asie; mais je crois devoir néanmoins l’a- | dopter pour ne pas faire prévaloir, pour cette raison, le nom de Rufescens, que je n'ai proposé que postérieure- ment. M. Holandre, qui recueillit cette espèce à Metz, adopta en 1836 ma nomenclature. 8 (114) Cet article était expliqué ainsi, lorsque j'ai reçu de M. Hermann Nathusius, une peau de l'Hypudæœus hercy- nicus ( Mehlis), espèce figurée récemment dans les suites de Schrebers. J'ai de suite reconnu qu'elle est iden- tique avec mon Campagnol roussâtre. M. Nathusius croit qu'elle est aussi la même que le Mus glareolus, trouvé en Danemarck, par O.-F. Müller, qui aurait la priorité sur tous, mais la description de cet auteur est si incomplète et la figure de Schrebers si détestable, que si l'on adop- tait le nom de Glareolus, cela ne manquerait pas de causer de nouveaux doubles emplois. Cette planche , qui ne laisse pas voir vestige des oreilles , est d’une couleur terreuse uniforme. Quant au mot Æercynicus, il n’a pas été heureusement choisi , et ne peut s'appliquer à une es- pèce d'Angleterre et de France. Il est d’ailleurs plus ré- cent. M. Nathusius a bien voulu me signaler une obser- vation très-remarquable , c’est que dans cette espèce les molaires ont, à l’âge adulte, des racines comme chez les véritables Mus, tandis que les jeunes ont des molaires sans racines comme les autres espèces. On voit qu'on avait eu tort de donner ce caractère comme propre à séparer les Lemmings des Campagnols. Par la longueur de la queue et des oreilles, le Awbidus se rapproche aussi de certains Mus, el notamment de l’Agrarius !. Les individus de Russie, et ceux que M. Millet m'a en- voyés de la France centrale, ne diffèrent pas. L'espèce habite conséquemment presque toute l’Europe centrale. Elle est bornée à l’est, par l’Oural, à l’ouest, par la Loire ; au nord , on l’a observée en Angleterre et en Danemarck ; 1 C’est peut-être ici qu’il faudrait placer le Zemmus niloticus de M. Geoffroi. (115) au midi, M. le docteur Bifferi la recueillie à Lyon, et M. Nathusius dit qu’elle vit dans l’Allemagne méridio- nale ; mais je ne l’ai vue dans aucune collection de Suisse n1 d'Italie. Le Campagnol roussäâtre habite les bois humides et fréquente le voisinage des petits ruisseaux, sur le bord desquels 1l creuse souvent ses garennes. M. Yarrell dit qu'il se construit un lit en laine. En Belgique, l'espèce est rare, et se trouve non-seulement dans les bois humides , mais encore sur les collines qui entourent la ville de Liége. APPENDICE AU GENRE ARVICOLA. N° 4. ARVICOLA OECONOMUS. Des. CAMPAGNOL ÉCONOME. Diagnose. — Taille plus forte que celle de l{rvalis. Oreilles externes nues, beaucoup plus courtes que le poil. Queue égalant à peine le quart du corps; très-bi- colore et poilue ; noire en dessus , blanche en dessous. Pelage gris foncé en dessus, un peu jaunâtre sur les côtés, blanchâtre en dessous. Pieds gris. (14 paires de côtes.) Dimensions.— (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus orconomus. Pall. Gm. HyPupæus oEconomus. Brants. Licht. ARVICOLA OEcONOmUS. Desm. Less. Griff. Lemmus orconomus. Tiedem. Fisch. La FEGOULE. Vicq d’Azyr. CAMPAGNOL DES PRÉS. Cuvy. J'ai pris la diagnose ci-dessus sur un individu déposé | Ù ( 117 ) au musée de Francfort-sur-le- Mein, le seul que j'ai vu dans tous les musées que j'ai visités. Pour compléter la diagnose je dirai d’après les auteurs : Tête proportionnellement plus petite et plus courte que dans Aro. arvalis. Le museau un peu plus prolongé , brun à son extrémité, revêtu d’une petite crête de poils hérissés. Les yeux très-petits. Pelage brunâtre, résultant du mélange des poils gris foncés et noirâtres ; les jaunes étant plus nombreux sur les flancs que sur le dos. Queue composée d’anneaux écailleux , entre lesquels s'élèvent des poils nombreux très-longs, sur- tout à la face inférieure, bruns, noirâtres en dessus , blancs en dessous. La femelle est un tiers plus grande que le mâle. Habite les vallées profondes et humides de la Sibérie, depuis l’Irtisch jusqu’en Daourie , d’une part, et jusqu’au Kamschatka , d'autre part. Je renverrai aux ouvrages de Pallas, quant aux détails sur les mœurs de ce petit ani- mal, qui amasse de grandes provisions et voyage en ligne droite par grandes troupes. | Si je mentionne ici l'À. æconomus, ce n’est pas que je l’'admette comme espèce européenne, mais c’est juste- ment pour rectifier l'opinion répandue à cet égard, et | pour donner une diagnose exacte, ex visu, du vrai Cam- pagnol économe , afin qu’on ne le confonde plus avec les espèces plus ou moins voisines d'Europe , notamment avec lArv. Savi. On va voir par l'analyse suivante de ce qu’on croit savoir sur l’'OEconomus d'Europe, combien l’his- toire de ces petits animaux est encore pleine de confu- sion. 1. Le premier auteur qui ait soupçonné l'habitat du Mus œconomus en Europe, est Gmelin, qui, dans une _note, se demande si l’on ne doit pàs y rapporter le Mus (118) glareolus , trouvé dans l'ile d'OEland, par O.-F. Müller, et horriblement figuré ou plutôt défiguré dans les plan- ches de Schrebers. Or, ce Mus glareolus est une espèce très - différente à lonque queue, synonyme du Rubidus de M. Baillon. 2. Bosc crut ensuite le reconnaitre dans un individu recueilli à Montmorency, près de Paris; mais celui-ci est simplement notre Subterraneus. 3. La description du pelage de l'Économe dans le Règne animal de Cuvier, se rapporte aussi au Suwbterraneus, mais les synonymes et la note anatomique signalent l'O£- conomus d'Asie. 4. Cuvier annonce qu’on a cru trouver l'Économe en Suisse et dans le midi de la France, dans les champs de pommes de terre ; mais celui-ci, qui n’a que 12 paires de côtes, est fort différent de l'espèce d’Asie, qui en a 14. C’est notre Arv. duodecim-costatus. 9. Cest d’après ces indications que Fischer (Synops. mammalium ) ajoute a l'habitat : Rarissimus in Europa. 6. L’OEconomus (Millet, Faune de Maine-et-Loire) est établi sur de jeunes individus de lArvalis, mais la description est copiée de Desmarest et signale l'espèce d'Asie. 7. L’OEconomus que j'ai reçu d’un marchand de Ham- bourg, comme des bords de la Baltique, est aussi un simple Arvales. 8. Ceux qui sont étiquetés OEconomus (W urtzelmaus), dans plusieurs collections de la Suisse. sont des À. ter- restres. 9. Les deux individus que j'ai vus sous les mêmes noms au musée de Strasbourg en 1838 , étaient l'A. fulous. (119) Conséquemmment VA. æconomus ne se trouve pasen Eu- rope. N° 2. ARVICOLA RUTILUS. Desu. CAMPAGNOL ROUX. On a aussi indiqué comme européen le C. roux, qui n'habite que la Sibérie , au delà de l’Obi et jusqu’au Kam- schatka , mais on a voulu parler du C. roussätre (A. rubr- dus) qu’on avait pris à tort pour une de ses variétés. On distinguera toujours le vrai Rutilus à sa queue beaucoup plus courte. Voici au surplus la diagnose propre à le discer- ner d'avec l’Arvalis rubidus. Diagnose. — Taille de l’Ærvalis. Oreilles plus longues que le poil, presque nues , bordées de poils à leur extrémité. Yeux proéminens. Queue de la longueur du tiers du corps, très-poilue , bicolore , noirâtre en dessus , blanche en dessous. Pelage doux, d’un roux jaune en dessus, cendré sur les côtés, blanchâtre en dessous. Pieds blancs très-velus. (13 paires de côtes.) Soies des moustaches blanches. Dimensions. — (Voyez le tableau.) Synonymie. — Mus ruriLus. Pall. Gm. ARVICOLA RUTILUS. Desm. Less. HyPupæus RuTILUS. Brants. Lemmus ruTILUS. Fisch. LE roux. Vicq d’Azyr. 1e TABLEAU COMPARATIF Des caractères tirés du crâne chez les différentes espèces de Campagnols. ARVICOLA AMPHIBIUS. (Adulte, pl.1, fig. 1; pl. 2, fig. 1bis.)|(4dulte, pl. 1, fig. 3; pl. 2, fig. 3 bis.) (Adulte, pl.1, fig. 4; pl.2, 9. 4 bis.) | (Adulte, pl. L. fig. 6; pl. 2; fig. 6 bis.) Crâne médiocrement large. Os nasaux étroits, droits, Lignes sourcilières se rapprochant assez pour se toucher à la suture sagittale, mais sans former de crête saillante (espace entre les orbites médiocre); apophyse sur- orbitaire du frontal prononcée. Arcades zygommatiques peu fortes, un peu échancrées en avant, for- mant un angle obtus en arrière. Orbites étroits. des: Les deux branches de la mâchoire inférieure assez écartées, se cour- bant peu en dedans avant leur articulation. (PL. 2, fig. 1 bis.) Ligne du crâne vu de profil, pen- ché même à partir des os na- D 0 A COR | ARVICOLA MONTICOLA. Crâne plus grand et plus large que celui de l'Amphibius. Os nasaux plus étroits que chez l’Amphibius, droits. Lignes sourcilières se rapprochant assez pour se toucher à la suture sagittale, et y formant une petite crête saillanteainsique les autres sutures supérieures du crâne. ( Espace entre les orbites plus étroit que chez les trois autres espèces). Apophyse sur-orbitaire du frontal très-prononcée. Arcades zygommatiques très-fortes en avant et en arrière , très-é- chancrées en avant, formant un angle oblus en arrière, très-dif- férentes en avant de celles de l’Amphibius. Orbites plus lar- | Les deux branches de la mâchoire inférieure à peu près comme chez l'Amphibius, mais plus fortes. (PL. 2, fig. 3 bis.) Profil du crâne un peu plus in- cliné. Observations sur le 1 tableau. — Les quatre espèces pré- sentent des différences dans la forme des angles prismatiques de la dre molaire inférieure, mais ces différences ne pouvant être observées qu'avec une minutie extrême, je préfère me borner à l'énumération des caractères distinctifs visibles aux yeux de tous ; seulement dans le Monticola la partie antérieure de chaque molaire est plus étroite, de sorte que les trois dents sont mieux ARVICOLA DESTRUCTOR. Crâne plus allongé et plus étroit que chez les trois autres. Os nasaux fort élargis à leur ex- trémité, courbés. Lignes sourcilières ne se rappro- chant jamais assez pour se tou- cher à la suture sagittale, mais restant loujours très-légèrement écartées chez les adultes.Chezles individus un peu plus jeunes (comme celui figuré n° 5 d’après le prince de Musignano), elles sont aussi écartées que dans le Terrestris. (Espace entre les or- biles comme chez l’Amphibius); apophyse sur-orbitaire du fron- tal peu prononcée. Arcades zygommatiques fortes, pres- que-sans échancrure en avant, formant un angle droit en ar- rière , différant entièrement sous ce rapport de celles des trois autres espèces. Oxrbitos aumsai es deux branches de Ia mächo inférieure très-peu écarlées , et formant avant leur articulation un angle rentrant très-fort. (Pl. 2, fig. 4 bis). Profil du crâne beaucoup plus in- cliné en bas , à partir des os na- saux. ARVICOLA TERRESTRIS. Cräne un peu plus court que celui de l'Amphibius. Os nasaux droits, plus larges que chez l'Amphibius. Lignes sourcilières ne se rappro- chant jamais assez pour se tou- cher à la suture sagittale, mais restant toujours notablement écartées même chez les adultes. (Espace entre les orbites moins étroit que chez le Monticola ; plus étroit que chez l’Amphi- bius.) Apophyse sur-orbitaire du frontal presque nulle. , Arcades zygommatiques comme chez l'Amphibius , mais les or- bites peut-être un peu plus lar- ges. ‘inférieure au moins aussi écar- tées que chez l'Amphibius. (@l. 2, fig. 6 bis). : Profil du crâne comme chez l Am- phibius. figurer le jeune âge de l'Amphibiusetl'âge moyen du Destructor. Fig. 2. Amphibius , jeune (le même individu dont toutes les dimensions sont données au tableau général). — Les os nasaux sont aussi larges que chez le Destructor. Les lignes sourcilières peu visibles, aussi écartées que chez le den Orbites très-étroits. Mâchoire inférieure aussi écartée que chez distinctes que chez l'Amphibius et le Terrestris. (Poe pour le Destructor une description détaillée de la premiere molaire dans l'iconographie du prince de Musignano). Le Monticola est encore remarquable par la force et la largeur des incisives supérieures. Les jeunes individus sont remarquables par ce tête plus courte, plus bombée ; par la largeur des os nasaux ; e par l’écartement deg lignes sourcilières même chez les We qui les ont réunies en crête occipitale à l'état adulte. J'ai fait l'adulte. Le crâne plus bombé. Fig. 5. Destructor, âge moyen. Les lignes soureilières plus écartées que chez l'adulte. Cette figure est copiée ape celle donnée par le prince de Musignano. Chez ti individu plus jeune , le crâne est analogue à celui de l'Amphibius jeune, mais les orbites sont aussi larges, et la mâchoire inférieure est aussi étroite que chez l'adulte, ce qui montre bien la diffé- rence des deux espèces. ( OGI ) (qe ) 4, CE NT pe: ï a w: « | NL 7 te er Lu A RSS DE 0 | AE À < L mà LL ri LI os | | LS Le : A2 S E. su | CA | | | E | | | L 44 | ! \ : ù * 2 D » | 2me TABLEAU COMPARATIF ARV, SAVII. - 1 ARV, SUBTERRAN : NEUS (PL 3, fig. 1 bis j ARV. ARVALIS ) (PL. 3, fig. 2 bis.) A , ARY. DUODECIM-COSTATUS \E2.9,/19, 3 is.) ë ARVICOLA (PI, 3, fig. 4; RUBIDUS, is.) (P1. 3, fig. 5 bis.) EU: à V4 Crâne comme le Subterra- 724$, Mais un peu plus large. Crâne un peu plus lon que chez Der * Créé court, large. Crâne voi . Voisin de celui 46 Celui de | Cy4 Arvalis, mais un peu Fe plus allongé que Plus allongé, °îez les autres. Os nasau ; * un peu plus larges P OS nasaux pl re 8es que chez l’4r Plus étroits valis. que chez les quatre au- 9 Nasaux assez étroits ; le) tres, als Moins que chez le S nasaux nn peu plu E Subterranus. larges que chez 4e S | Os nasaux plus élaro: Space entre les orbites Espa lis. big chez les autres 61S que comme chez le Su ce entre les orbi ‘ hier 4 rbites raneus. très-large, MUR entre les orbites Es us étroi ac - Lei oit que chez les as orbitesun Espace y Orbites étroi : * , $ large que che : entre les orbit He o1tS, maïs assez | Orbites étroit l'Arvalis, Ê ; Los large que chez u D >s en arrière 3 a S Surtout : ubterr, pau nr arrière, les arcades ee Orbites larges, même “a De lerraneus, État qe Fri s gommaliques étant me arrière, Jes arcades zy= rbites larges, les arcades | Or}; S arquées, S°Mmatiques étant asse 2YS0mmatiques comme Tbites moyens , allon arquées. z chez l'Arvalis. DRE étroits en déridre. es arcades z Ex à YS0mmati- ques étant peu : arquees, elles, je prierai les naturalistes de ne jamais établir de nouve espèces en se basant sur une forme de crâne différente de celles que j’ai fait représenter. Cette partie varie selon l’âge, et parmi les différentes espèces, il y en a dont je n’ai pu suivre les diverses époques ; on doit donc se horner à considérer cet organe chez la plupart des espèces comme un moyen d'appuyer les différences extérieures. Il n’en est pas de même pour les côtes et le nombre Observations. — On pourrait encore trouver d’autres petites différences, surtout en se servant d’une loupe, mais je crois que lorsqu'on peut se dispenser d’y avoir recours, cela vaut mieux. Je ferai remarquer cependant que les incisives supérieures sont peut-être un peu plus courtes et plus en coin chez le Rubidus, ce qui indique un rapprochement de plus avec les Rats. N. B. Malgré tout le soin possible il est difficile d’obtenir des figures aussi petites entièrement parfaites, mais le fussent- | des vertèbres, ainsi qu’on l’a vu plus haut. ( GI ) A. AMPHIBIUS A. Id. Id. Id. FULVUS. ESPÈCES. CE OCR RME TES DUMENESN ele lotte à Var. ITALICA, « « . . INR Mr RL e! + nie tabs ... DAT . A. OECONOMUS . , . + A. SAVIT, . A TS PEUR SCA EE . . À. SUBTERRANEUS . . A. A. A. ARVALIS RUTILUS RUBIDUS un PEN PEER Lie) LE (124) Longueur TOTALE. p- 1 9 4 6 7 8 6 JR) 9 9 FM) 7 8 4 1 5 7 4 35 4 4 4 10 4 31 4 43 4 111 D 1 (195 ) Dimensi sions des : espécel; CamPAGNOL- (Arvicola. ) Longueur| Longueur du Corps, L » 4 1 5 6 6 5 6 » 5 » 4 114 5 » A6 5 5 3 4 8 81 5 5 8 11 6, 74 8 2 de la QUEUE. p- 1 3 4 2 6 3 » 2 9 5 09 2 » 2 81 171 Eu | » 10 4% 1A1 » 101 1 Gi 1 4 1 11 TÊTE, par L 1 61 1 51 1 5 1 5 EC) 15 9 » » » 11 105 ICE) » 112 1e 161 1 Ie 18 > D muse col posté es ; eur del'( LES + PSI Longueur AVANT- PIED JAMBE d du ñe re PLED POSTÉ- BRAS. antérieur. |portérieure RIEUR- Su Sur un individu sec , et aussi | Observations. individus adultes de Belgique , dia- 1 loble de l'œil : 151:; mètre du g les yeux : 53- espace entre D'après Ch. Bonaparte et Savi. r trois individus séchés. Pied pos- térieur : 11 lignes chez un. d’a- près Bonaparte et Savi. Diamètre du globe de l'œil, environ 12 ligne. Sur un individu sec. D'après Pallas. Diamètre du globe de l'œil, envi- |} ron 5 de ligne. Diamètre du globe de l'œil : 5 de |. Diamètre du globe de l'œil : 1% l D'après Pallas. Sur un squelette. D'après Pallas. 1 Diamètre du globe de l'œil : (l ( 126 ) (127) Tableau de la cograle des CamraGNos. RE D << VERTÈBRES DORSALES, jBRES COCCYGIENNES OU TOTAL TOTAL ESPÈCES. Vertèbres | Yen GAUDALES. d , de toute Ia 4e ss mrée cslomevetéble| Observations. côtes. res Extérieures| Total. Res les 7 vertèbres Teumes: cervicales. ROME SENTE 19 93 26 52 Cuvier compte une sacrée et une caudale de plus. PRE » » » » Probablement 50 à 51 en tout, à en juger par la queue plus SR AO courte que chez l'Æmphibius et : 25 26 dE plus longue que chez le Terres- M ÉVALUE Ù tris. 16 20 23 A9 CORTE N ANNE ef © \ ÿ 15 15 42 D’après Pallas et Vicq d’Azyr. Éd ee "1 14 18 21 47 chan. LL "5 f » » » » Le nombre doit être très-voi- sin de celui de l4 Savii d'après Da Cote RU ’ 15 19 99 28 les proportions extérieures. ce cle à 4 15 17 20 46 PL ls 1 2 » » 14 17 43 D'après Pallas. 4 0 DFE * » ) 15 18 44 D'après Pallas. PRO PE ass ue * " 14 17 41 D'après Pallas. SRE et ne À 15 17 20 45 a ; x 16 19 45 D’après Pallas. she co: 6 16 29 24 50 La dernière vertébre caudale est rudimentaire. (128) Observation sur le tableau des dimensions. Je dois avertir que parmi les Campagnols, les dimen- sions les plus propres à faciliter la détermination des es- pèces sont : 1° la longueur totale; 2° celle de la queue dans sa proportion avec le corps ; 3° celle des oreilles. Il ne faut pas perdre de vue que ces mesures ne peu- vent être ni invariables , ni absolues, attendu la variation des individus, et qu'il ne faut pas attacher une grande importance aux petites anomalies que le tableau peut pré- senter dans la longueur de l’avant-bras, du pied anté- rieur, de la jambe postérieure et même de la tête. Note sur le tableau de la colonne vertébrale. Ici la précision est beaucoup plus grande que dans les mesures du tableau précédent. Le nombre des vertèbres (hors les cas de monstruosité qui sont très-rares) est suf- fisant pour s'assurer de l'identité de l’espèce. Sous le nom de vertèbres dorsales, se trouvent les côtes dont j'ai fait usage pour les diagnoses. Le nombre de celles de la queue . est aussi très-important , mais comme il est très-difhicile , malgré ce qu’on en peut dire , de préciser la ligne de dé- (129 ) marcation, entre les caudales ou coccygiennes et les ver- tèbres sacrées, le seul moyen d'obtenir un chiffre capable d’être vérifié par tout le monde, est de réunir ensemble | ces deux sortes de vertèbres : c’est ce que j'ai fait à l’une des colonnes. En un mot, les indications qui ne parlent | que du nombre des vertèbres caudales, sans citer aussi | celles du sacrum, me semblent de nulle valeur pour la | vertèbre de la queue peut paraître nulle à beaucoup de | personnes, tant elle est petite. Bien que je n'aie entrepris la description que des espèces européennes , j'ai cru utile, pour la comparaison, d’indi- | quer aussi, d'après Pallas, le nombre de vertèbres de qua- |tre espèces voisines de Sibérie. Je soupçonne que cet auteur n’a pas compté la petite vertèbre rudimentaire qui | termine la queue. EXPLICATION DES PLANCHES. Planche I. — Crdnes vus verticalement. Fig. 1. Arvicola amphibius, adulte, d’après un individu de Belgique. — 9 — — jeune, id. id. — 6. — monticola, adulte, d’après un individu des Pyrénées. — 4 — destruclor, adulte, d’après un individu de Lombardie. — D — — plus jeune , copié dans la Fauna italica du prince de Musignano. — 6. — terrestris, adulte, d’après un individu de la Suisse. Planche IE. — Crânes vus de profil, et mâchoires inférieures vues verticalement. Fig. 1bis. Crâne et mâchoire inférieure de l’Æmphibius, adulte. — 2. Crâne de lAmphibius jeune. — G3bis. Crâne et mâchoire inférieure du Monticola, adulte. — Abis. Crâne et mâchoire inférieure du Destructor , adulte. — Gbis. Crâne et mâchoire inférieure du Terrestris, adulte. Nota. — On a donné à ces figures les mêmes numéros que dans la première planche, dont elles représentent les mêmes objets, vus différemment. | (132) Planche THE. — Crânes vus verticalement et de profil. Fig. 1bis. Arvicola Savit, de Lombardie. — bis. — subterraneus, de Belgique. — Gbis. — arvalis, de bass. Abis. — duodecim-costatus, des environs de RENE Ds — bbis. — rubidus, de Belgique. Nota.— Dans les planches de l'ouvrage du prince Ch. Bonaparte de Musignano, la mäâ- choire inférieure de l’Arvicola destructor (sous le nom de Terrestris) et ses branches sont beaucoup trop rétrécies, tellement qu'elles ne peuvent s'appliquer sur l’autre partie du crâne. Par une fatalité singulière, la mâchoire que j'ai fait figurer d’après nature présente aussi de l'exagération sous ce rapport, parce que les deux branches s'étant sépagges, elles n’ont pas été replacées dans leur véritable position. 2 CATALOGUE MÉTHODIQUE MAMMIFÈRES D'EUROPE. J'ai expliqué dans l’avant-propos le but que je m'étais proposé en publiant un catalogue de Mammifères d'Europe. Il me reste à rendre compte des principes qui m'ont dirigé dans sa rédaction. J'ai compris dans cet index toutes les espèces qu’on trouve à Pétat sauvage dans les différentes parties de l’Europe, mais, pour le com- pléter, J'ai donné en appendice la liste de celles qui ont été importées par l’homme des contrées exotiques, et réduites à l’état de domes- ticité. J’ai admis pour limite orientale à la zoologie européenne la chaîne des Monts Ourals, puis le cours du Jaïck jusqu’à la Mer Caspienne ; et pour limite méridionale de ce côté, la ligne du Caucase. Mais j'ai écarté les animaux qui paraissent ne se trouver que sur la pente asiatique de ces montagnes, comme le ZLagomys pusillus pour l'Oural, et la Capra caucasica pour le Caucase, de même que les espèces de la rive orientale du Jaïck, comme le Mus subtilis. Ainsi que je l’ai déjà dit, je n’ai pu parler des Phoques et des Cé- tacés que d’après les auteurs, mais je me suis servi, pour épurer la synonymie de ces genres, de la critique donnée par Cuvier à ce sujet. Sans cela il eût fallu admettre une multitude d’espèces pure- ment nominales. Il existe aussi, cà et là, dans les autres ordres, des espèces qui n’ont pas été revues nouvellement, et d’autres que je n'ai pas eues sousles yeux. J’ai joint aux premières l’épithète de dou- teuse , ainsi qu'à quelques autres que jai vues, mais dont l'existence (134) n'est pas définitivement prouvée. De cette manière on sera sur ses gardes, soit pour les étudier de nouveau, soit pour ne les admettre qu'avec la même réserve que moi. Pour ne pas augmenter la difficulté de l'étude, je n’ai admis que fort peu des nombreux genres proposés nouvellement, attendu que plusieurs d’entre eux n’ont aucune limite fixe, et passent insensible- ment des uns aux autres, et que la plupart sont basés sur des carac- tères insignifians , qui n’ont pas d'influence sur le genre de vie. On trouvera cependant l’énumération des nouvelles coupes, mais seule- ment comme simples sections. Pour la méthode, j'ai cru que , dans unsimple catalogue , et surtout dans un catalogue borné à une sorte de faune locale, elle n’était que d’un intérêt secondaire , qu’elle ne demandait que de l’ordre et de la clarté , sans avoir à subir la rigueur d’une critique sérieuse et phy- siologique. J'ai suivi pour la nomenclure des ordres et des familles la classification du prince de Musignano. Seulement, à l’exemple de M. Duvernoy, J'ai rapproché les Phoques des Lamantins et des Céta- cés , bien que ces animaux aient la dentition des Carnassiers, auxquels ils se lient par les Loutres. Par cette raison, j'ai placé les Pachydermes après les Ruminans, comme ayant une certaine analogie avec les Mammifères aquatiques par les Hippopotames et les Dinotherium. Je me suis aussi permis quelques légers changemens de détail. Il y a lieu d’être embarrassé si l’on doit choisir entre les méthodes de Cuvier, Isid. Geoffroi-Saint-Hilaire , Duvernoy, de Blainville et Ch. Bonaparte. Toutes sont excellentes et aussi perfectionnées qu’il est possible. Cela suffit, selon moi, pour que toutes soient bonnes, car aucune ne peut faire que la création soit autre qu’elle n’est, et aucune ne peut ménager à la fois les différens rapports des êtres qui ne forment pas une série continue, mais au contraire un réseau , un rayonnement universel. Aussi les personnes qui ont étudié la classi- fication des Mammifères, savent qu’il est impossible de ménager à la fois les diverses mais évidentes analogies des Phoques, des Marsu- piaux , des Édentés et des Rongeurs !. 1 Si l’on n'avait égard qu’au facies extérieur et au genre de locomotion, qui est en rapport avec les habitudes et souvent même la nourriture, on obtiendrait une répartition des Mammifères qui renverserait tous les principes de classification rai- (135) sonnée , bien qu’elle ait Pair naturelle au premier abord. Ainsi on aurait des Mam- mifères : | 1. VOLTIGEURS. (Politantia.) — Les membres antérieurs plus où moins réunis avec les postérieurs par une membrane ou extension membraneuse de la peau des flancs. Les pieds postérieurs à ongles très-acérés. Ces animaux voltigent ou sau- tent d’arbres en arbres. a. Chéiroptères : Pespertilio, Pteropus, etc. b. Quadrumanes: Galeopithecus. c. Marsupiaux: Petaurista. d. Rongeurs : Pteromys. 2. SAUTEURS. (Saltatoria.) — Les membres postérieurs démesurément plus longs que les antérieurs. Les yeux gros. Animaux qui s’avancent en sautant sur leurs pieds postérieurs. a. Quadrumanes : Tarsius. b. Insectivores : Macroscelides. c. Rongeurs : Dipus, Helamys. d. Marsupiaux. Macropus, etc. 5. ÉPINEUX. (Spinosa.) Le corps couvert de piquans ou d’écailles , au lieu de poils. Animaux fouisseurs qui, presque tous, se roulent en boule, à l'approche du danger. a. Insectivores: Erinaceus, Centetes. b. Rongeurs : Hystriæ, Sphigqurus, ete. c. Monotrèmes: Æchidna, d. Edentés : Manis, Dasypus. 4. FOUISSEURS. (Fossoria.) — Les ongles très-forts, surtout ceux de devant. Les jambes trés-courtes. Les yeux très-petits ou cachés. Queue très-courte. Vivent sous terre. a. Insectivores: Talpa, Condylura, Scalops, Chrysochloris. b. Rongeurs : Spalax, Bathyergus, etc. c. Marsupiaux : Phascolomys. d. Édentés : Orycteropus. 5. AQUATIQUES. (_{quatica.) — Les doigts des pieds largement palmés. Le pelage imperméable. La queue écailleuse. Animaux qui nagent et plongent avec facilité. a. Marsupiaux : Chironectes. b. Insectivores : Myogalea. ( 136) c. Rongeurs : Castor, Hydromys, Ondatra, ete. d. Carnassiers: Zutra, etc. e. Pinnipèdes : Phoca, etc. f. Monotrèmes : Ornithorhynchus. Ils conduisent aux Siréniens (Manatus), et aux Cétacés (Delphinus , Balæna , etc.) 6. GRIMPEURS. (Scansoria.) — Les doigts et le pouce souvent opposables, et toujours propres à grimper. Queue longue, prenante, ou garnie de longs poils disti- ques. Animaux grimpeurs, vivant sur les arbres. a. Quadrumanes : Cercopithecus, etc. b. Carnassiers : Cercoleptes. c. Insectivores: Tupaïa. d. Rongeurs: Chiromys, Sciurus, Myoxus, etc. e. Marsupiaux: Phalangista. f. Édentés : Bradypus, Cholepus. 7. MURINS. (Murina.) — Membres égaux. Queue fine, assez longue, composée d’anneaux écailleux. Petits animaux très-agiles. a. Marsupiaux: Didelphis. b. Insectivores: Sorex, Crocidura, Gymnura. c. Rongeurs : Mus, Arvicola, etc. Plusieurs autres types existent encore, mais ils sont moins souvent reproduits dans les divers ordres des Mammiféres, et d’ailleurs, mon but n’est pas d'établir une classification qui n’est qu’artificielle et rompt les analogies les plus légitimes ; mais de faire voir que, dans presque tous les ordres, les organes de la locomotion, le pelage, les yeux , les oreilles, la queue, se modifient pour les mêmes causes finales et de manière à donner une apparence de grande affinité à des animaux de familles très-éloignées. EUROPÆORUM MAMMALIUM INDEX METHODICUS. SECTIO. I. MAMMALIA TERRESTRIA. (. EL — Ungquiculata. Oro Ï. — PRIMATES. L. Is. Grorr. Cu. Bonar. (Bimana et Quadrumana. Cuv.) Secrio I. — BIMANA. Cuv. FAMILIA HOMINIDÆ. GENUS HOMO. Linn., ETC. 1. Capillisflavescentibus. . Europ. sept. 2. Europœus. IAE ; x . P or en nigrescentibus . Europ. meri, 1. Saprens. L. Var. 4lbus. , non @. Scythicus. +... . . . . . . Europ. orint. D ndienes PLU UN LE LL « Errames (in: gari). Var. Flavus.. «. Hyperboreus . . . . . .. . Lapponia. (138) SECTI0 II. — QUADRUMANA. Cuv. FAMILIA SIMIDÆ. GENUS SIMIA. Prin. L. SYETANER ET CL. 0 4 TS CO SON Calpes (Gibral- 2. 4 Inuus.L. tar.) Africa. Pithecus. Schreb. - Oro II. — CHIROPTERA. lruc. Biumens. Is. Grorr. Bowar. \ FAMILIA VESPERTILIONIDÆ. Tribus I. — RHINOLOPHINA. GENUS RHINOLOPHUS. Grorrr. 3, $ Fernum EqQuINUM. L. . . . . . . . . Europa (arctic. et orienta- Unihastatus. Geoffr. libus exclusis). Hippocrepis. Herm. Bonap. . . . . . . Gallia. Anglia. Germania. à Hipposideros. Becht. À} Bihastatus. Geoffr. Minutus. Montagu. : 3. Czivosus. Cretschm. . . . . . . . . Dalmatia. Africa. Ægyptus. GENUS NYCTERIS. GEOFFR. Hisppus. LL... , . , 0, JL... AÏFICA OSCROEE Daubentonii. Desm. (an Europ. ?) Tribus IL, — VESPERTILIONINA. GENUS DYSOPES. Ici. (MOLOSSUS. Grorr. DINOPS. Saw). e Cesronr. Savi. . . . ...e.x . . Itala merid Pise J. Ruppelii. Tem. Ægyptus. GENUS VESPERTILIO. L. * PLECOTUS. Geoffr. G { Aurirus. L. né MAUR TEE ENTRE | Communis. Geoffr. 20. 29, LA | (139 ) BrRevimanus. Jenyns. Cornurus. Faber ** BARBASTELLUS. Bonap. BanpasTeLLus. Schreb. Communis. Gray. *** vVESPERTILIO. Bonap. Beicusrenn. Leisler NarTereri. Kuhl. :. Murinus. L. . Myotis. Beichst. Var? Submurinus. Brehm. DausEntonu. Leisl. Enxar@inaTus. Geoffr. Cappacinir. Bonap. Kuuzrr. Natterer. Nizsonu. Nathusius. DAsycNEME. Boié. Mysracinus. Leisl. . Var. Humeralis. Baillon **%** MINIOPTERUS. Bonap. Ursinxu. Bonap. Anglia. Sicilia. (Rariss). Dania. (Rariss). Europa. Gallia. Germ. An- glia. Italia. German. Gallia sept. Angl. German. occid. Gallia sept. Anglia. Europa. Gallia. Italia. An- glia. Germania. Germania. Gallia boreal. German. oc- cident. Sicilia. Gallia. German. Italia. Sicilia. Istria. Germania. Suecia. Dania. Germ. boreal. Gallia. Germ. Dania. Angl. Gallia boreal. Belgium. Italia merid. (in montibus Apennin.) *%* pIPISTRELLUS. Bonap. Nocruza. Schreb. et Auct. Serotinus. Geoff. Lasiopterus. Schreb. Proterus. Kuhl. Altivolans. White. Ferrugineus ? Brehm. . .,. Serorinus. Schreb. et Auct Noctula. Geoffr. Leiscerr. Kuhl.. Dasycarpos. Leisk. Scureïgersri. Natterer. Gallia. Anglia. Ger. Italia sept., etc. Germ. boreal. Gall. Ital. Germ.., etc. Germania. Hungaria. (14) PirisTReLLus. Schreb. . . . . . . . . Europa centr. Gallia. Ger- Pygmeus. Leach. (juvents.) mania. Anglia. 25. Var. Vigra (an distincta species ?) — Rufescens. | — Brachyotos. Baill. (collo super. nigro). Abbavilla (semel). 26... Wisristariqus-:Bonap. : . ::, "0.11. 4 VIN 1 27. : Discozon. Natter. . . . . . 4. . . . Austria «Helvétii Done Suecia. J 28, SANIL. BOND: : Le MN RS, 0 COR COPAOOREUCIPPE. BOap. . nn TL. EUR BD PAECYTROE. “DORA. > AU el RE SN 61. :, ARISTIPRE. BOND, LL PER en +. L'n ONCE #8 ATALAPHA. Rafinesq. 52. SicüLa. Raffin. (Spec. dubia). . . . . . Sicilia. Incertæ sedis. 33. Lynnornicus:/Fein, ._:, .:.. 1.2, .. 0. "HAN, 84. Srenorus. Brehm.!,. . . . . . . . .- Germania: 35. OKENT. Bréhmiisit. 2", 4... + DOODerRR. 56. Wien, Brehm. (Spec. dubia) . \. . . . Germania. 37. Scuinzu. Brehm. (Spec. valdè dubia). . . Germania. 58. Cozzaris. Meisner. Schinz. (Spec. valdè dubia). Mons albus. N.B. Nova Chiroptera nondüm descripta detexit in Sardinia celeb. prof. Genè , an. 1838. Onpo III. — BESTIÆ. Lin. (Syst. nat. 10.) Fison. Bonar. ( Feræ insectivoræ. Cuv.) FAMILIA I. — TALPIDÆ. GENUS TALPA. Eunoræs L.: . . . . . + . .'. , Europa wmpernm) enr: Var. Alba. ef tentr. Italia superior. 1. — Maculata. — Flavescens. — Grisea. 2. Cut Savi-.. 0 0, 0, CASIREPS Græcia. Galloprovincia, CA «I Re. à tm (141) FAMILIA II. — SORICIDÆ. GENUS MYOGALEA. Fiscnr. (MYGALE. Cuv.) * MYGALE. Geoffr. Moscuara. Fish. . . . . . . ... . Inter Volgam et Tanaïm Castor moschatus. L. flum. Lapponia orient. ? Moscovita. Desm. Sibiria. * GALEMYS. Wagl. (Mugalina. Geoffr.) PERENAICA. GOT. . :. :.. J.. 1. .: « Montes Pyrenæi. GENUS SOREX. L. Nobis. x SorEx. Wagl. (4“mphisorex. Duvern.) Terraconorus. Herm. Duv. Europa. Gallia. Anglia, Sue- Vulgaris. Lin. Nath. cia. German. lial. Araneus. Lin. Constrictus. Geoffr. Melanodon concinnus et rhinolophus. Wagl. ÆHermanii. Holandre. Var. Alba. — Castaneus. Jenyns. (Æn distinct. spec.?) Anglia. Lasiosus. Jenyns. (Spec. dubia). . . . . German. occid. Francof. Cunicularius ? Beichst. | Rusricus. Jenyns. (Spec. dubia.) . . . . Anglia. Belgium? Tetragonorus ? Geoffr. à Var.? Hibernicus. Jenyns. . . . . .'. Hibernia (semel.) Pyemeus. Laxmann. . . . . . . . . Russia centralis. Germania. Minutus. L. Borussia Sibiria. Minutissimus. Zimmerm. Minimus. Geoff. Exilis. Gm. Cæœcutiens. Laxm. Pumilio. Wagl. Alpinus: Schinz: . . . . . . . . . Alpes. Mons Adula. (S'-Go- mi thard. ) (14 ) * crossopus. Wagl. (Æydrosorex. Duvern.) . | Foprens. Pall. . . . . . . . . . . Europa (arctica et callida Daubentonii. Erxleb. exclus.) Gallia. Anglia Hydrophilus. Pall. Germania. Russia. Bicolor. Shaw. Fluviatilis. Beichst. Stagnalis et rivalis. Brehm. Musculus et Psilurus. Wagl. Constrictus. Herm. Hermannii. Duver. ji Pennantii. Gray. Mason. 0 . .) . . . …. . . GRR Macrourus. Lehmann. Var, ) Carinatus. Herm. Linneana. Gray. Natans. Brehm. Wigripes. Melchior. Var. Zeucotis. Cizrarus. Sowerby. (Spec. dubia.) . . . Galliaseptentr. Anglia. Ger- Remifer. Geoffr. mania occid. Amphibius ? Brehm. Collaris. Geoffr. . Unicolor. Shaw. Fodiens. Var. Nath. Blainv. Var. Albiventris. — Absque maculé auris. — Lineatus. Geoffr. . . . ‘© . . . Lutetia (semel). GENUS CROCIDURA. Wa. * PACHYURA. Nob. Ernusca. Bonap. . . . . . . . . . Italia merid. Etruria. Ager Sorex etruscus. Savi. romanus , ete. ** cROCIDURA. Wagl. (Sorex. Duv.) É ana 9675 TT PÉFEIUTRNEERS Europa centralis et merid. | Sorex araneus. Schreb. Gallia. Germania. Italia. (143) Russulus. Zimm. Pachyurus. Kuster. 15. | Poliogastra , major , fimbriata et moschata. Wagl. Inodorus. Savi. Var. Rufa. Wagl. —— AUD. 14. Lévconon. Herm. . :. …. . . . 2 . . German. occid. Gallia bo- realis. Lotharingia. FAMILIA II. — £ZRINACEIDÆ. GENUS ERINACEUS. L. 15 Man ER Re ES Mr. NH EMÔpe | Caninus et suillus. Geoff. 16. Avaros Pall Te MECS PR Musa /merid. ad flum. Vol- ù gam et Ural. Orno IV.— FERÆ. L. Cuv., etc. FAMILIA I. — URSIDÆ. Tribus I. — Ursina. GENUS URSUS. L. AROTOS RTE 70 1.10 5 ue daméntibusetsylis Euro- Var. Albus. pæ. Alpes. Russia. Suecia. Var.? Pyrenaicus. Fr. Cuv. . . . . . Montes Pyrenæi. Hispania. —.. Norvegicus. Fr. Cuv. . . . . ..Norvegia. 20 Ne. Cu Fische.s RON 2, 5 1 In Europa boreali ? ** THALARCTOS. Gray. 5 Manmumus EL. ”., . . . . . . . . + Islandia. Spitzberg, Lappo- Polaris. Shaw. nia (rarior). Tribus II. — MELINA. GENUS MELES. ARR met 0.0 0. ... Europ. 4. Ursus meles. L. Vulgaris. Desm. (144) GENUS GULO. Srorr. ARTICUS. Desm. . . . . . . . . . . Europa artica. Lapponia. Urs. qulo. Auct. Norvegia. - FAMILIA II. — FELIDÆ. Tribus EI — VIVERRINA. GENUS VIVERRA. L. GENETTA. L, . _: : .\. . - - . . . Hispna Ge. V'ulgaris. Less. Tribus II. — Canrna. GENUS CANIS. L. * CANIS. Auct. OP LS PE RE } Var. MWiger. tinctus). — Canus. — Fulvus. Lycaon. Schreb. | .". . . . : ." Monts Lupus. Var. Niger. Herm. Avreus. LL. ::: . . .. . . .. : : Grece. ** VULPES. Auct. Consac. L. . . - (0) ÆOCMSALLNE, : InteeVoleamet.…….…—.— | pium. Vuxrss. L. .... . . . : ... . . Eos Var. Albus. — Crucigera. Briss. . . . . . . . Europ. boreal. Var. ? Ælopez. L. 2. SLR OO RS MELANOGASTER. Bonap. . . . . . . . Italia. merid. Etruria. ( Lacopus. L.., . . . . . . . . . . Europa'arctica”Lapponia Var. Fuscus. — Cœrulescens. (145 ) o Tribus III. — FELINA. GENUS FELIS. L. * LYNX. Phanits.. OKen 2 LOTS NT Enpop. calida. Turcia. SE cilia. Sardinia. Lusitan. Dans CPP EE Er UT +. TEnrobr) centtall Helvetia Germania. Pyrenæi. CRAN TER EU AA Le LPO Rüssia sept: Sibiria. Catus cervarius. Briss. Borgazis. Thunb. Tem. . . . . . . Suecia. Lapponia. ** CATUS. Gares RM UE SL 4 Jen Euraps central .ef, austral. Gallia. Germania. Tribus IV. — MusTELINA. GENUS MUSTELA. L. * MARTES. Cuy. MR ENS CNT a URSS OU" a ayivis. Europe. De DR MT ES EU TT Europé: APRES 2 1. .. .: Europa arctica. Éapponia. Var. Alba. — Flavicans. ** PUTORIUS. Cuv. PRE AO AT AL MN Lt … Furop:fempérata et merd. Var. Alba. — Flavicans. Var. ? Pison. (Mustela Vison falsa). . . . ‘Gallia occident. maritim. CPU A A UN aficæ an Europ.? Hispa- Var. Fusca. nia merid. { Sanmwarica. Pall. .. . . . . . . . . Pelonia merid., inter Vol- | Præcincta. Rzacz. gam et Tanaïm. 10 19 (SI 1° (146) LurTagera. L. . 4 . ...<. ... . .ÆEurop CR Vison. Shaw. Suecia. German. orient. Minor. Erxleb. Var. Alba. Enauneas LU 7, NH EN LC CONS et temperat. (a Lapponia ad ae: ) Bogcamera. Cefti. 2. . 0.00 ONE SR Ictis. Arist. porgians Les. 2 RU OR CUS Gale. Pall. Nivazis. L. (Spec. dubia). . . . . . . Europaartica. Suecia. Rus- Vulgaris. Var. Auct. sia. Sibiria. l Gale. Var. Hyemalis. Pall. GENUS LUTRA. ErxL. Vuzéanis. Erxl. . . . . . . . . . . In aquis dulcibus Europæ. Mustela lutra. L. Oro V.— GLIRES. L. Cuv. Borar. Secti6 ]. — CLAVICULATI. FAMILIA I. — CASTORIDÆ. Tribus Z. — CasroriIna. GENUS CASTOR. L. Fier. L.. 4.0. 05 00 SU ON ticæ. Flum. Dwina. Elb. Rhodanum. Tribus EI. — ARVICOLINA. GENUS ARVICOLA. Lacép. * &eWIOTOMYS. Nob. Destrructon. Savi . . . 2 18006. 28 SN Musignani. De Selys. feresris: Bonay. ( 147 ! Ampmmius. L. Aquaticus. Fr. Cuv. Var. Albus. — Aîter. Mac Gillivray AS > SERRE Savi. | Pertinax. Savi. . Var.? Paludosus. L. Moxnricora. De Selys TERRESTRIS. L, Argentoratensis. Desm. Paludosus. Desmoulins. Var. Albus. — lViger. — Maculatus. Fuzvus. Geoffr. De Selys Savir. De Selys . Arvalis. Bonap. Var. Albus. — Albomaculatus. X** SuBTERRANEUS. De Selys. . Pratensis. Baillon. Œconomus. Bosc. Agrestis? L. ARvVALIS. Gm. Agrestis. Fleming. Vulgaris. Desm. Œconomus. Millet. Var. Albus. — Maculatus. | \ SocraLis. Pall. Gregarius ? L. Duonecrmcosrarus. De Sels . MICROTUS. ARVICOLA. Europa (Italia et Alpih. exclus.) Anglia. Italia. Suecia ? Montes Pyrenæi. Helvetia. Germania occid. Suecia ?? Belgium. Gallia orientalis (rarior.) Italia. Belgium. Gallia boreal. Europa (Italia exclusa.) Desertum inter Volgam ct Jaickum. Gallia meridion. Helvetia ? Monspessulum. 12. 15. 17. 4 18. 19. nt a ( 148 ) Fer MYODES. Rusus. Bail. . . . . . . . . . . Europa (au arme, Glareolus. Schreb. exclusis). Gallia. Anglia. | Fulvus. Millet. Dania. Germania. Russia. Riparia. Yarrel. Æ Hercynicus. Mehlis. Schrebers. Rufescens. De Selys. GENUS LEMMUS. Frép. Cuv. * HYPUDÆUS. Illig. Laeurus. Pall. . . . . . . . . . . Russia orien. Lappon. ros- sica. Ad fluv. Jaïck. ** GEORYCHUS. Illig. Tonquarus. Pall. .. . . . . . . . . Circa Mare Album Norvecicus. Desm. Briss.. . . . . . . In mont. Norv. Lapponiæ. Mus lemmus. L. Micraromius. Licht. . . . . . . . . Lapponia rossica. Obensis. Brants. FAMILIA I. — MURIDÆ. Tribus I.—SpALACINA. GENUS SPALAX. PALL. Murinus. Pall. Zoogr. ross. . . . . . . Russia temperata. Ad Fluv. Talpinus. Gm. (nec Pall.). Ural, etc. Var. Ater. TxpaLus. Pal . . . . . . . . . . Polonia. Hungaria.Græcia. Russia merid. Tribus IL — Dipopixa. GENUS DIPUS. Gy. ÿ Sacitra. Pall. . . . . . . . . . . Russia mer. Ad Volgam fl (149 ) DU 0 adoans Palo se 0. "ù . . ont «1 Russia mér. Inter , Tanaïm et Jaïickum. fl. Acanrion. Pal 4... 4.1... ..:. . . Russia merid. Ad Volgam 21.4 Minutus. Blainv. et Jaïckum infer. Pygmeus. Licht. GENUS GERBILLUS. Des. 27. bongrest'L: Schreb … .,. . . . … Inter Volganr et Ural. Tribus ILE. — ARCTOMYDINA. GENUS ARCTOMYS. Gu. 9% DR Or Tr." Chlpes Helvéti®} Hispat:, ” ‘ { Alpina. Blumenb. Ital. et Germ. merid. 94 Ponant". , . .. Montes Polon. et Bussiæ. © À Mus arctomys. Pall. GENUS SPERMOPHILUS. Fr. Cuv. 9$ RER EE MN ERP OP TES, + Bohemis: Austria. Polon. "À Concolor. Tem. Hungaria. Russia merid. 96 Unpuzarus. Tem. . . . . . . . . . Russia meridion. Casan. "| Citellus. Var. Auct. Gurrarus. Tem.. : …. . . . . .-. . Russia merid. Ad Tanaïm 7” { Citellus. Var. Auct. et Volgam. Tribus IV. — ScIURINA. GENUS TAMIA. EILLi16«. MMA HE 0 Te... OU. Eurôpi âretica, oricntals. 28 Sciurus striatus. L. Russia ad flum. Dunam. GENUS SCIURUS. L. PAR 2 000, JL yon. Ina Europæ tempe- Var. Albus. ratæ. Gallia. Germania. D 29. — Albicaudus. — Cinereo-ater. — Griseus (Hyeme). . . . . . . . Lapponia. Sibiria. 50. 37. Vozaxs. L. Sibiricus. Desm. Gui. GENUS MYOXUS. Scaresz. L. AVELLANARIUS. L. ! Muscardinus. Schreb . DEcuxaxus. Pall. Norvegicus. Erxl. Sylvestris. Briss. Var. | Albus. Albidus. (150 ) ALvinus. F. Cuv. (Spec. dubia) . Vulgaris. Var. Niger. Auct. ‘ GENUS PTEROMYS. Ccy. Dryas. Schreb. (Spec. dubia) . NitELa. L. \ C2 Tribus V. — Murina. GENUS MUS. L. : # MUSCULUS. Raffin. Fruervorus. Raffin . Myoxus siculæ. Less. Dicarurus. Raffin Cinnamomeus. Griseus. Maculalus. / ALEXANDRINUS. Geoffr. . Tectorum. Savi. Fuliginosus. Bonap. C | Var. Abus. Alpes Helvetiæ. Montes Py- {| renæi. | Lithuania. Livonia. Lappo- nia. Russia arctica. - Europ. meridion. et tem- perata. Gallia. Italia. Ad Volgam ‘et in Georgia. Europ. temperata. Gallia. Germania. Italia, etc. Europa. Sicilia. Sicilia. Europa et orb. fere totus. Italia mediterranea. Romæ. Sardinia. Ægyptus. (151) ARR M Dunn L .L .241. 4° Etropa. (Exclu. Italia me- Var. Albus. rid.) ({n Anglia extinctus.) 40. — Aer. — Maculatus. — Jsabellinus. 41. Hisernicus. Thompson. (Spec. dubia). . . Hibernia. Moscuaues D 0.00 0 7 ..r,) Europa.et orbis: ferè totus. pa Var. Rufescens. i — Albus. — Maculatus. de Llssannicus.. Thienen 2: 71206002," 1 7 Islandia. Ponte D RL AS Furopa: Var. Albus. A4. — Jsabellinus. — Cinereus. — Minor. à Hensnius Pal, 0200 00, 7 à: German. :boreak Polonia. 45. Rubeus. Schwenc. Russia. Manvros.! Pal. 2... 2... , : , Gallia. Britännia. Germa- Soricinus. nia. Russia. Pendulinus. Herm. Parvulus. Messorius. Shaw. Campestris. Fr. Cuv. : Avenarius. Wolf. Var. Albo-flavescens. GENUS CRICETUS. Cuv. Frumentarius. Schwenckf. : . . . . . Europa temperata oriental. à Vulgaris. Desm. Germania. Russia. Ve VMar> Moiger: Schreb. . |. . : . . In montibus Uralensibus. | Germania (rarior). 8 ACGEDULAZ Pal LU. NN EU PEER? ,: Russia merid. inter. Jaïc- | ® { Migratorius. Erxleb. kum et Volgam. | M REA IES PAMRAS A Len, Tauri, Sibirid. NP Paaus PAR NS 0 0 0, In atstrhorbiNVolgæ: Li 51. L; (152 ) Secri0 II. — INCLAVICULATI FAMILIA HYSTRICIDÆ. GENUS HYSTRIX. e. mr + + + + + - . - . Hispania. Sicilia. Neapolis. Var. Alba. Tauria. FAMILIA LEPORIDÆ. GENUS ELEPUS. Vanuamuuis. Pal. : . . . . . . . . Evrop bo Hysripus. Pall . . . . . . . .. . In desertis Russ. merid. Hiserxicus. Thompson. . . . . . . . Hibernia. (-Tompus. L . . . . . . . . . . . ÆEurop.(2rctasetpetn Var. Albus. bus exclus.) { Cumicuzus. L. . . . . . . . . . . Europ.temperata ct ol Var. Albus. — Niger, etc. Ç HE. Ungulata . Oro VI. — PECORA. L. FAMILIA BOVIDÆ. Tribus I — Bovinxs. GENUS BOS. L. (Unus. 2.2 20 6 0 0 Ce { Bonasus. Plin. Caucas. l Bison. Hamilt. Smith. (153 ) RUN OR En 0 nu 4 … . Olim in sylvis Europæ nune F extinctus. 7 À) Var. Sylvestris (ater.) Urus. Hamilt. Smith. Id. — Scoticus (albus.) Id. Id. Olim. in Scotia, nunc fere extinctus. Habitat Chil- lingham park (comitatus Northumberland) et in al- tris villis britannicis. GENUS CAPRA. L. * ovis. L. 3. Musimon. Pall. Corsica. Sardinia. Archipe- lag. Hispan. merid. ** cAPRA. L. AUD IRRs EU. D A. ENS MMM AIT .14.- Alpes Helvetiæ. Montes Car- patici, etc. 5. Pyxrenaïca. Schinz. Zn litteris . . . . . Montes Pyrenæi. OR RS COR 0 CL CNT 1. Caucas. in Alpibus. ?? (an Europ. ?) N. B. An Europ.? Capra caucasica , in summ. Caucasi. Tribus EL. — ANTILOPINA. GENUS ANTILOPE. Pazr. * RUPICAPRA. Blainv. 7. ROPICARME LA DESLE ©. + .. … . Alpes. Europ. Helvetia. Py- renæl , etc. PE ANTILOPE. Blainv. 8. RL D UNE OT 2, 0 Russia: merid: inter flum: Tanaïm.. et Borysthenum. FAMILIA CERVIDÆ. GENUS CER VUS. L. ADO TR EE AN Sn, +: 4 Europa arctica, Lappon: € . - . 9. { Var. Corsicanus” . . . . . . . . . Corsica. 0 MPDEOPIUS : 2 20 0 0 Je, ,., ;° Getmanid: (154) 10. Taninpuss Lio. 2 4 8 LU SELS islandia.… Dana. EF es nt SOLE LE NOR Italia. Ger... 11. € Var. Abus. Var.? Mauricus.F.Cuv.(A4n distincta spec.?) Dania. Norvegia. 12. Carnrozus. L. . . . . . . . . . . Europ. (arcticis exclus.) 15. Pxcançeus. Pall. . . . . . . . . . Russia merid. orient., inter Volgam et Jaïck. fluv. Asia occident. LA Oro VII — BELLUÆ. L. FAMILIA SUID Æ. GENUS SUS. L. 1. Scrorra. L. Var. Aper. . . . . . . . Europ. temper. et austral. (in Britannia extinctus). SECTIO. II. MAMMALIA AQUATICA. Onno 8. — PINNIPEDIA. Illiy. Bonap. (Feræ amphibiæe. Cuv.) FAMILIA I. — PHAOCIDÆ. GENUS PHOCA. L. Vrrouna. L . . . . . . . . + . .- Addtiora Ou 1. Var. Alba. Galliæ. Germaniæ , etc. Var: ?.Uanina; "à 2. AN ORE, TRE CS 2... ANNELLATE: Nuls. 4e: 2% CN PE OS ERE Hispipa. Schreb, 4. | ©: + : 24 Mae | Scopulicola ? Thienem. . . . . . . . Islandiæ littora. d Ocranica. Lepech . . . . , . . . . Ocean. arctic. Groenlandia. a Groenlandica ? Müll. Mare album. UT Don El Cum 2 ee 20. , Galliæ boreal. littora. 6. Leporina. Lepech . . . . . . . . . Ocean. sept. Mare Balii- cum. Galliæ borealis lit- tora. 2. (Baucetal! Tlhienem +. . - . : Ad oras Islandit. HN Rate, Fabre UN LOST, : Oftean--glaciak GENUS PELAGIUS. FRrEép. Cuv. 9... Monacaus. Herm. . . .… . . .:.-. . Mare'Adriaticum et mare Nigrum. Archipelag. FAMILIA II — TRICHECHIDÆ. GENUS TRICHECHUS. LE. Dee D MR Ocean. Glacialis, ad oras Is- landiæ , Novæ-Zemblæ , Lapponiæ. Onno 9. — CETE. L. FAMILIA I. — DELPHINIDÆ. Tribus E. — DELPHININA. GENUS DELPHINUS. 1. D PER RS RP RC EN 5 3%, .,. Maria Europæ. 2. Tunsio. Fabr. . : . . . . . . . . Mare Mediterr. Ocean. sept. ** DELPHINORHYNCHUS. Blainv. 3. BREDANENSIS. Cuv. Fisch . . . . . . . Ad oras Batavix. XX* OXYPTERUS. Rain. nu Moxerrorr. Raff. (Spec. dubia) . . . . . Ad orasSiciliæ. (156 ) GENUS PHOCÆNA. Cuv. x Communis. Less . . . . . . . . . . In maribus septentrion. et Delph. phocæna. L. in fluminibus adjacent. OnGA RSS EULER |: ee 2 Ce CORRE Gladiator. Lacép. | Anres. Rissp . . . . . . . . ? .-, Mare Med Griseus. Cuv. ? GLogicers. Cuy. . 2 RO RON SOT SOeRARORS Deductor. Scoresby. GENUS DELPHINAPTERUS. Lacér. * Leucis. Gi. PR LORIE Vue CNP NACRE 3 Albicans. Fabr. L GENUS HETERODON. BLainv. * HYPEROODON. Lacép. HypERo0ODON. Lacép. |. . . . . |. . .- Ocean. sept. PBalæna rostrata. Chemnitz. Edentulus. Schreb. 10 Bidertatus. Desm. L Hunteri. Desm. Diodon. Gerard. Sowerbensis et Chemnitzianum. Blainy. | Dalei. Fisch. ** EPIODON. Raff. F j Ersapons: Des ra 4.5.0. Le 00% Ad oras. Siciliæ. | Urganantus. Raf. Tribus EL. — MonoDONTINA. GENUS MONODON. L. MonocEnos. Li 77: 0." °. 0 2 OCR Microcephalus et andersonianus. Lacép. 15. 16. Fe: “I 18. 19° ( 157 ) FAMILIAII — BALÆNIDÆ. Tribus I. — PHYSETERINA. GENUS PHYSETER. L. * CATODON. Lacép. MacrocEpgaLus. L . . . . . . . . . (Ocean. septentr. Mare Me- Tumypo. Bonnaterre. diterr. et Adriaticum. Catodon. Lin. ** PHYSETER. Lacép. ‘ ROM UNS RE RP RE Oran. séptentr. Mare Me- | Orthodon. Lacép. diterr. Micrors. L. (Spec. dubia) . . . . . . Ocean. Glacialis. Tribus EI. — BALÆNINA. GENUS BALZÆNA. L. Musvicerns. 2000201 0 0 "Ocean. Glacialis. Glacialis. Bonnat. GENUS BAL/ÆNOPTERA. Lacép. PRE Re CL EU 1 1 Oceans/Glagialis et Sept. Ad J'ubartes. Lacép. oras Hispaniæ borealis et Bataviæ. {| Pysazus. L. (Spec. dubia). . . . . . Ocean. Sept. et oræ His- | Gibbar. Lacép. pan. Mustage Ds ee, ch, 07.1. «. . .. Mare Mediterraneum. PRECEDENTI CATALOGO APPENDIX. L \ MAMMALIA DOMESTICA. y, (Ganis Famisamis. L. . . . . .,. . . Hospitatur ubique. Animal G. “I |(Patria ignota.) FELIS DOMESTICA. Briss. MusTELA FURO. L. CAVIA coBAyA. L. Bos Taurus. L. Bos guBALUS. L. . CAPRA ARIES. L. CAPRA HIRCUS. L. CERVUS TARANDUS. L. CAMELUS BACTRIANUS. L. hybridum ? Ubique in domibus, hy- bridus ex F. Cato, L. et _ F. Maniculata. Rüpp. In domibus. Patria : Africa. In domibus. Patria : Brasi- lia. Ubique (terris arcticis ex- clusis. ) Patria : Europa. Paludes romani, neapoli- tani, græci. Patr. Asia. Ubique. Animal hybridum ex C. musimone et C. amone ? Ubique, præcipue in monto- sis. Hybridus ex C. æga- gro , Ibice, etc. In Lapponiæ montibus. Pa- tria : Lapponia. In campis Tauriæ. Patria : Asia centralis. (159 ) 11. Camerus promepanius. L. Var. P’ulgaris . . In campis sabulosis et ma- ritimis Etruriæ. Patria : Arabia. 12." Equus caBazzus.L. . . . .. . . . . . UÜbique. Patria: deserta Asiæ occid.) HOT Eouus asmus, LU 0 QC. 4e APE" … Ubique (terris glacralibus exclusis). Patria : Asia. RECAPITUELATIO. One He PREMAPESSS 2e ONCE à à; 2 mad CIMROPTERA IE Pau: 4.1 88 Ne DRE NE Mt te ca im 16 spi ie d'or HN PRESSE? SUR OERESe 0. , OMO to :056 OR EE RP PS et se RTE RE Re TOR UN , M ni 1 INPACT 18 Re LD NS EEE OR CT AE PS 1 183 Species exoticæ mansuefactæ . ,. . . . 8 196 FIN. ADDITIONS ET CORRECTIONS. Pag. 21 et 46. — MUSARAIGNE DES ALPES. Ayant reçu de M. Schinz deux individus de son Sorex alpinus, je puis maintenant donner plus exactement les dimensions de cette es- pèce. Je trouve sur l’exemplaire qui est conservé entier dans l'alcool : Longueur totale :: . - . . 21 t6p 2 Corps. : 4 à RL SEE Queue +, nets MIRE TES RE Te ss LUS ENS RAS 8 ADO SOUS Oreilles 576. 2 RSS ENTRE CE RE âivant-bras &.. 44%,54 04 0 RER 7 PIFO-aménipnr ‘7:07 Sie 4 de 1 Jambe postérieure; #15.) Nu RS Pieds postérieur ENS "MOIS RNNS 2 Du museau au coin postérieur de l'œil. » 51 Les ongles sont assez grands, blancs , courbés, surtout aux pieds de devant. Les yeux encore plus petits que dans les autres espèces. Les bords de la lèvre supérieure blanes ou blanchâtres. La queue, qui est arrondie, est subitement atténuée à l'extrémité qui est garnie d’un long pinceau. Les pieds sont couverts de poils courts, blanchâtres. Le museau est large et court. La queue est plus fortement bicolore que chez aucune autre espèce. (Voyez pour le reste la description pag. 21.) ( 161 ) Page 124. CAMPAGNOL SHERMAUS. Additions aux dimensions données au tableau. Sur cinq nouveaux exemplaires conservés dans l'alcool , j'ai trouvé que la longueur totale du plus grand individu , qui est un mâle , est de 8 pouces, le corps ayant 5 pouces 7 lignes et la queue 2 pouces 5 lignes. La longueur des autres individus est un peu moindre; l’un d’eux , qui est une femelle, a 7 pouces 7 lignes ( corps 5 pouces 2 lignes ; queue 2 pouces 5 lignes). D’après la comparaison de tous ces Scher- maus , on doit être certain que les dimensions proportionnelles que je donne ici sont celles de la plupart des exemplaires adultes. Page 124. CAMPAGNOL AMPHIBIE. Un individu mâle , mesuré par Daubenton , avait jusqu’à 11 pou- ces 6 lignes (le corps 7 pouces et la queue 4 pouces 6 lignes , la tête avait 1 pouce 6 lignes). D’autres auteurs ont indiqué des exemplaires de 10 à 11 pouces ; mais les dimensions ordinaires ne dépassent pas celles que j'ai données au tableau. Dans plusieurs endroits au lieu de Bechtein , lisez : Bechstein. Le Sorex araneus des auteurs, cité comme terme de comparaison dans les diagnoses du genre Musaraigne , est notre Crocidura aranea. Page 5, pepistrellus, lisez : pipistrellus. — 17, fodicus, lisez : fodiens. — 30, Ramifer et Amphibuis, lisez : Remifer et Amphibius. — 40, cAXRELET, lisez : CARRELET. 11 ABRÉVIATIONS. Re Nota. Je n’ai cité avec détail que les ouvrages où se trouvent le plus de documens sur les BECusT. BLAINv. BLUMENS. BRANTS. Bonarp. BRISS. Burr. Cuv. Fr. Cuvy. Des». ERxL. FABr. Fiscu. 15. GEOFFR. GEOFF. petits Mammifères. ———— Bechstein. De Blainville.— Ses différens ouvrages, et notamment son Mémoire sur l’ancienneté des Mammifères insectivores à la surface de la terre, dans les {nnales françaises et étrangères d’anatomie et de phy- siologie. PBlumenbach. Brants. — Het geslacht der Muizen , door Linnæus, opgesteld vol- gens de tegenwoordige toestand der wetenschap in familien, ge- slachten, en soorten, verdeeld door A. Brants. Berl., 1827. Charles-Lucien Bonaparte, prince de Musignano. — Zconographia della Fauna italica. Rome, 1833 à 1859, 25 livraisons in-4°. Brisson. Buffon. — Édition de Sonnini. Georges Cuvier. — Règne animal, 2° édition , in-8°. — Aussi ses autres ouvrages, surtout les Recherches sur les ossemens fossiles. Frédéric Cuvier. — Histoire naturelle des Mammifères, avec figu- res, publiée conjointement avec M. Geoffroy-S'-Hilaire, et aussi son ouvrage sur les dents des Mammiferes. Desmarest. — Mammalogie, faisant partie de l'Encyclopédie mé- thodique. Paris, 1822, in-4°. Erxleben. — Systema regni animalis. Otho Fabricius. — Fauna groenlandica. J.-B. Fischer. — Synopsis mammalium. Stuttgardt, 1830, in-8°. Je cite principalement leur travaux Isidore Geoffroy-S'-Hilaire.\ sur les Musaraignes dans les Ænnales Geoffroy-S'-Hilaire, père. ) du muséum de Paris et dans le Dic- tionnaire classique d’hist. nat. | Savi. SCHRESB. Ten. . Vica D’Azvr. Zi. ( 163 ) J.-F. Gmelin. — 15° édition du Systema naturæ de Linné. Iltiger. — Prodromus, 1811. Lacépède. — Histoire naturelle des Cétacés, 1804. Laxmann. Lesson. — Manuel de mammalogie. Paris. Roret, 1827, in-18. Linné. — Fauna suecica; Systema naturæ, 12° édition, etc. Pallas. — Novæ species quadrupedum e Glirium ordine, 1786. Erlang. (Ouvrage épuisé. ) Pallas. — Zoographia rossica , 1811. — Id. Reisen, etc. Rüppel. — Son voyage dans le nord de l'Afrique, etc. Francfort, 1827 , sqq. Hermann Nathusius.—Partie historique concernant les Musaraignes dans le journal allemand du prof. Wiegmann, intitulé : Ærchiv. für Naturgeschichte , w 1, janvier 1838. Paolo Savi. — Divers mémoires dans le Giornal de’ letterati, pu- bliés à Pise, de 1895 à 1839. Schrebers. — Die Saugthiere, etc. Temminck. — Monographies de mammalogie , etc. Paris , in-4°. — Système anatomique des animaux, faisant partie de l'Encyclo- pédie méthod., 1792, in-4. Zimmermann. TABLE DES MATIÈRES. Avanr-paopos 4 0 2 0 UNS US CS COS î SL, REVUE DES MUSARAIGNES D'EUROPE, . + 42. ec: 0 CU PNR RS 1e Genre. — Musaraigne FC ET ROMANE RER 1°r Sous-venre. —'Sorex "MM OREPNESNE No 1. Musaraigne carrelet., . 7,77: "POUSSE — 9, ee pygmée. . + 4. :). PRO CCC — 9. — dés Alpes... .": "4 ON 2° Sous-genre. — Crossopus . :; -"auee cote NS N° 4. Musaraigne d’eau. . :... ... + ES 18; En porte-rame + .| . « XV SIN 9e Genre. — Crocidure:. nel ee CON ENNR 1er Sous-genre. — Pachyura … . 4: + OMR No 1. Crocidure étrusque . 2:50 008, 5 OC OCR 2° Sous-genre. —- Crocidura: . +". ©. 0e SIMS NN No 2. Croéidure äaranivore: * : : 4 5e 4 8 NS SON — 3. — leucode 2:66 0 a SNS Appendice au G. Musaraigne .. à … . + ., . ON Musaraignes. — 1. Carrelet. — 2. Rustique. — 2bi:. D'Irlande. — 3. Marron. — 4. À museau renflé. . . . . 40, 41, 42, 45 et 44 Dimensions des Sorex de l’appendice. . . . . ,, 1,45 Tableau des dimensions des Musaraignes d'Europe . . . . . 46-47 $ IL. nevus DEs nars D'EUROPE .. . . :+ CU Genre Rat... Lu os. Lie die 0 nie 00 TMS NS 1. Rat sÿrmulot . ‘5 7 2 URSS — 9. —— d'Alexandrie, "02,720 000, COOP — ==" nôtre DIN NP PT te PA TU I NE LR A e — 5. — d'Islande: "2 SA RS ( 165) 60. = melot. No 7. Rat agraire US. = Dan: : Appendice au G. Rat : Aa re Rat irlandais. — Frugivore. — À queue bicolore Tableau des dimensions des Rats d'Europe. ( III. REVUE DES CAMPAGNOLS D'EUROPE . . . . Genre Campagnol Division du G. Campagnol en 4 sections. N° 1. Campagnol amphibie . —: 1/2 = montagnard. — 5. — destructeur — 4. Schermaus. — ÿ — Fauve . — 6 — de Savi. — À. _— souterrain . — 8 — des champs. — 9. tac social : — 10. — à 12 paires de côtes . — 11. = roussâtre Appendice au G. Arvicola . Campagnols économe et roux. : Caractère du crâne des diverses espèces. Tableau des dimensions des Campagnols Tableau de Ja colonne vertébrale des Campagnols. Explication des planches : . Catalogue méthodique des Mammifères drone : Europæorum Mammalium index methodicus. Appendix à l'index. — Mammalia domestica. Recapitulalio . Additions et corrections Abréviations . 68 {Te TA 75, 76 18, 79 81 . Ibid. . 85, 86, 87, 88 . Ibid. 92 935 97 99 100 102 105 109 110 112 116 116 et 119 120, 121, 192 et 195 124 er 125 126 et 127 151 155 157 158 159 160 165 M7 Arvicola Amplhubius. #44 Arvicola Destructor /4alt. LZ. ad. id. Juvertis. on id. 1d. id. Monticoia Adour. AEA 1. Terrestris. 4% Arvicola Ammplubins 44. 2% Arvicola Destructor 2444. | AIautr ; ATAUC. : À id. id. Juvenrrs. 6 as 1. Terrestris . Alruelte. Je 18. Monticola ./#/44. % ; 4 ; = Vo Arvicoia Duodecinmcosta us . AUX. Pa Subterraneus. ne id. Rubidus Arvalis. ESsal MONOGRAPHIQUE SUR LES CAMPAGNOLS DES ENVIRONS DE Liéce. Brochure in-8° avec quatre planches coloriées , représentant les . Arvicola fulvus, arvalis, subterraneus et rufescens, de grandeur naturelle (1836). 3 francs. CATALOGUE DES LÉPIDOPTÈRES OU PAPILLONS DE LA BELGIQUE. Précédé du tableau des Zibellulines de ce pays. Brochure in-8°. (La 1" partie contenant les Zibellulines , les Lépidoptères diurnes, les Crépusculaires et le commencement des Nocturnes a paru. 1837). 1 fr. 50 c. Du même auteur, pour paraître en 1840 : FAUNE BELGE. 1'° partie : catalogue méthodique et raisonnée des ani- maux vertébrés de la Belgique. Cet ouvrage, qui est terminé , n’a pas été imprimé cette année afin de pou- voir en compléter davantage plusieurs parties. BRUXELLES, IMPRIMERIE DE M. HAYEZ. I IN + ‘y + Le à | P Li + » ue \ a É * 9. jt … Le LA ï r? h * 1 un. . iù a Cor * r . n H . . % le \ Fr \ h “ Xe " \ %, \ ; + rh x ge & * Le 2 L * 17 à ? F2] L . 1% Li #, ‘ a Le LE L ; st PR , 4 7 LS À : ; ) € n . % { d 1 + ”, # j + - ; " 1