« ; M n 1 y^ 'ttf\^^'\f'^'l\^ :^iﻫteK f^^W^ftlSfS; .z^-^. --iA/^ ôr^^'^^; "^aO^'^^'^^A^a' ^^^^^^K^rA. ^^^^m^ f^^ ;mmt i«fô.^:^^ %.^,^/?^^^'' f^(S'1-^ç^^^ . :^"^^'^^^^^,^^..^f^'^^^^^^ .: / r^ '^^^^/^f^'^r^r^y >^^^S;; *SÂp^^^^^x^..^-,,;^ ^om'^^^^^^ Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/etudessurlago05leco îlTUDES LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE, ET Ei\ PARTICCLIER SUR LA VÉGÉTATiON PLATEAU CE\TaAL DE LA FilAXGE. CLERMOIKT-FERKAND , IMPUIMEUIE DE FERDINAND THIBAUD. ÉTUDES Sun LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE ET EN PARTICULIER SUR LA VÉGÉTATION DU PLATEAU CEÏÏRAL DE LA FRAMEi Professeur d'Histoire naturelle de la ville de Clermont-Ferrandi TOME CINQUIEME. ->®^^^^o- A PARIS, CHEZ J.-B. liAILLIÈRE, LIBBAIRE DE l' ACADEMIE IMPERIALE DE MEDECINE, 19, RUE HAtTEFEUILLE. A LONDRES, chez H. BAILLIÉRE, 219, REGE^■T-STREET. A NEW-YORK, chez H. BAILLIÉRE, 290, broad-way. A MADRID. CHEZ C. BAILLY-BAILLIÉRE, calle del principe, 11. 1856. LuniAKY U^IVERSITY Vf <\\LIFORNU SANTA iJAliDARA CONTENU DU CINQUIEME VOLUME. Famille des Papavôracécs ». p. 1 Genres : Papaver, ;>. 5. — Meconopsis, p. 11. — Glaucium, j^ 13. — Cliclidonium, j). 16. Famille des Fumariacées ;a 18 Genres : Corydalis, j), 21. — Famaria,p. 25. — Fajiille des Crucifères i?. 28 Genres : Clieirantiuis, j). 33. — Nasturtium ,p. 35. — Barbarea,2^.42. — Tiirrilis,p.45. — Arabis,!?. 47. — Cardamine,/). 56. — Dentaria , p. 66. — Hesperis, p. 69. — Sisymbriura , p. 71. — Erysimum , p. 83. — Brassica,j>. 85. — Sinapis, jj. 86. — Diplotaiis, p. 92. — Eruca, p. 96. — Alyssura,^;. 97. — Liinaria, p. 104. Draba, p. 106.— Coclilearia, p. 112. —Ca- raelina, p. 113. — Tlilaspi, p. 116. — Teesdalia , p. 120. — Iberis , p. 122. — Biscutella , p. 125. — Lepidium, p. 128. — Hutcliinsia; ^. 135. — Capsella, p. 136. — iElhionema,p. 139. — Senebiera, j^. 140. — Isatis, p. 143. — Miagrum, p. 144. — Nesiia, p. 145. — Calepina , p. 147. — Bunias , p. 148. — Bapistriim , p. 149. — Raphanus , p. 150. Famille des Cîstinées p- 152 Genres : Cistus, p. 155. — Heliantliemum, p. 160- Famille des Violariées p. 171 Genre : Viola, p. 174. Famille des Résédacées P' 189 Genre : Reseda, p, 189. Famille des Droséracées j^. 195 Genres : Drosera , p. 195. — Parnassia , p. 199. Famille des Polygalées p. 202 Genre ; Polygala, 2>. 202. VJ CONTENU Famille des Silénacées p. 208 Genres : Gypsophilla , ^. 211. — Dianthus, ^. 213. — Saponaria , p. 229. — Cucubalns , j). 233. — Si- lène, p. 235. — Lychnis, p. 253. Famille des Alsinacées p. 259 Genres : lîuffonia , p. 263. — Sagina , p. 264. — Sperguia , p. 269. — Arenaria, 2^. 272. — Mœhrin- gia, ;?. 284. — Ilolosteum , }). 287. — Stellaria, f. 289. — Mœnckia, p, 297. — Cerastium , p. 298. Famille des Elalinées p. 310 Genre: Elatine, 2^. 311. Famille des Linées p. 313 Genres : Radiola , p, 314. — Linum , ;>. 316. Famille des Malvacées p. 326 Genres: Malva, p. 329. — Altliœa , p. 335. Famille des Tiliacées p. 339 Genre: Tilia , p. 339. Famille des Hypéricinées p. 344 Genre : Hypericum , p. 347. Famille des Acéracées p. 362 Genre : Acer, p. 362. Famille des Géraniacées p. 413 Genres: Géranium , jp. 376. — Erodium , p. 373. Famille des Balsaminées p. 399 Genre : Impatiens , p. 400. Famille des Oxalidées p. 402 Genre : Osalis,p. 403. Famille des Zygophyllées p. 408 Genre: ïribulus , 7). 408. Famille des Rutacées , . jj. 410 Genre: Rula,2J. 410. DU CINQUIÈME VOLUME. VIJ Famille des Coriariées p. 413 Genre : Coriaria , p. 413. Famille des Célastrinées p. 415 Genre: Evonymus, p. 415. Famille des Rliamnées p. 417 Genre : Paliurus, ;?. 418. — Rhamnus , ;). 420. Famille des Thérébenthacées p. 427 Genres : Pistacia,p. 427.— Rliiis, p. 429. Famille des Légumineuses jy. 431 Genres : Ulex, p. 437. — Genista , p. 440. — Cytisus, j). 457. — Adenocarpus, p. 461. — Lu- pinus, p. 463. — Ononis, p. 465. — Anlhyllis , p. 474. — Medicago, p. 478. — Trigonella, p. 488. Melilotus, p. 489. — Trifolium , p. 495. — Dorych- nium , p. 533. — Lotus , p. 535. — Tetragouolobus , p. 541. — Psoralea, p. 543. — Colutea, p. 544. — Astragalus , p. 546. — Scorpiurus , p. 551. — Coro- nilla , p. 553. — Ornithopus , p. 558. — Hippocrc- pis , p, 560. — Onobrychis , p. 562. — Vicia , p. 565. — Ervum , p. ,581. — Lathyriis , p. 586. — Orobus , p. 598. Le quatrième volume ôe mes Etudes sur la géographie bota- nique de l'Europe venait de paraître, quand M. Alphonse de Candolle voulut bien m'envoyer son savant et remarquable ouvrage intitulé : Géographie botanique raisonnée. Je n'ai pu par conséquent et à mon grand regret profiter plutôt des re- cherches nombreuses qu'il a consignées dans son livre. Les routes suivies par M. de Candolle et par moi sont entiè- erment différentes; mais en voyant le talent remarquable et la profonde érudition avec lesquels M. de Candolle a traité des plantes cultivées, de leur origine, et de leur aire d'expansion , je m'applaudis d'avoir laissé cet intéressant sujet en dehors du cercle de mes études. Clermont, le 1^'" novembre 1850. IL LECOQ. ÉTUDES GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE ET EN PARTICULIER SUR CELLE DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE. FAMILLE DES PAPAVERACEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Nigritie 0°à 10° Abyssinie 10 à 16 Algérie 33 a 36 Royaume deGrenade. 36 à 37 Sicile 37 à 38 Portugal 37 à 42 Royaume de Naples. . 38 à 42 Caucase 40 à 44 Tauride 43 à 46 Plateau central 44 à 47 France 42 à 51 Russie méridionale. . . 47 à 50 Allemagne 45 à 55 Carpathes 49 à 50 Angleterre 50 à 58 Longitude. 18» 0. à 5°E. 0 32 E. à 41 E. 0 5 0. a 6 E. 168 5 0. à 8 0. 186 10 E. à 13 E. 184 9 0. à 11 0. 217 11 E. à 16 E. 192 35 E. à 48 E. 183 31 E. à 34 E. 174 0 à 2 E. 235 7 0. à 6 E. 288 22 E. à 49 E. 278 2 E. à 14 E. 331 19 E. à 22 E. 213 1 0. à 7 0. : 193 484 29;i 260 339 385 245 867 945 355 2 PAPAVÉHACÉES. Latitude. Longitude. Russie moyenne 50» à 60« 17« E. à 58« E. Scandinavie entière. . 55 à 71 3 E. à 29 E. Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. Russie seplentr>« 60 à 66 19 E. à 57 E. Finlande , . 60 à 70 18 E. à 28 E. Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande 5l«à 55» 7«0. à 13°0. 1:121 Angleterre 50 à 58 1 O à 7 0. 1 : 193 Allemagne 45. à 55 2 E. à 14 E. 1 : 331 Russie moyenne . . 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 484 Sibérie de rOural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 : 745 Sibérie altaïque... 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 : 797 Sibérie du Baïkal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 : 484 Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 1 : 337 Sibérie orientale.. 50 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 709 Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 E. 0 Kamtschatka 46 à 67 148 E. à 170 E. 1 : 451 PaysdesTschukhis. » 155 E. à 175 O. 1 : 147 lies de l'Océan or"'. 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 498 Amérique russe.. . 54 à 72 170 0. à 130 E. 1 : 296 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.dcG^^rég.alp.etniv. 36oà37° 1500 à 3500 1:486 Roy. deGrenade, rég. niv . . 30 à 37 2500 à 3500 1 : 122 PROPORTIONS RELATIVES. 3 Latitude. Altitude en mètres. Pyrénées 42°à 43° 500 à 2700 1 : 486 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 : 319 Pic du Midi, de Bagnères.. » » 1 : 75 Plat, central, rég. montagn. 44 à 47 500 à 1900 1 : 499 Plateau central, sommets. . 44 à 47 1500 à 1900 0 Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 :524 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 175 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Iles du Cap-Vert 1 2° à 14° Canaries 28 à 30 Hébrides 57 à 58 Orcades 59 Shetland 60 à 61 Feroë 62 Islande 64 à 66 Mageroë 71 Spitzberg 79 à 80 IleMelville 76 Ile J. Fernandez. ... 33 à 40 S. Nouv. Zélande(nord). 35 à 42 S. Malouines 52 S. On voit que les papavéracées n'occupent pas un rang bien important dans la flore européenne ; mais la grandeur et l'éclat des fleurs de plusieurs espèces, l'abondance de leurs individus, les font remarquer et leur assignent une place dis- tinguée dans la végétation des campagnes. La majeure par- tie des plantes de cette famifle appartient à l'Asie méditer- ranéenne , d'où plusieurs ont été transportées dans diverses contrées de l'Europe avec les graines des céréales ; quelques espèces sont originaires des grandes Indes , de la Chine , du Longitude. 24° 0. à 27° 0. 269 15 0. à 20 0. 125 8 0. à 10 0. 331 5 0. à 6 0. 365 3 0. à 4 0. 309 9 0. 297 16 0. à 27 0. 413 24 E. 0 10 E. à 20 E. 77 114 0. : 67 76 0. 0 171 0. à 176 0. 0 59 0. à 65 0. 0 4 PAPAVÉRACÉES. Japon et même de la Sibérie , en sorte qu'on peut considérer ce groupe comme véritablement asiatique ; néanmoins un petit nombre d'espèces sont américaines, quelques-unes réel- lement européennes, et enfin la famille a aussi des représen- tants peu nombreux en Afrique et dans l'Océanie. Les proportions que nous indiquons dans nos tableaux montrent qu'en général les papavéracées vont en augmen- tant en nombre du pôle aux régions chaudes des zones tem- pérées, mais les chiffres qui représentent ces proportions souvent affectés , comme nous venons de le dire , par des espèces naturalisées, ou bien la famille étant représentée par une seule espèce , la proportion ne peut plus rien indi- quer de précis. Il semble pourtant d'après nos tableaux que les contrées chaudes et voisines de la mer sont celles oîi les papavéracées se montrent en plus grande quantité; telles sont : l'Algérie, la Sicile, le royaume de Naples , le Por- tugal , et le nombre s'abaisse dans les pays continentaux et situés vers le nord. Si ces plantes sont assez répandues dans le sens des lon- gitudes orientales , quand la température favorise leur déve- loppement , elles sont au contraire arrêtées dans ce sens par les pays froids , et alors , à latitude égale , elles pré- fèrent les régions occidentales. Les chiffres comparative- ment très-élevés de l'Irlande et de l'Angleterre , opposés à ceux de l'Allemagne et de la France , ne laissent aucun doute à cet égard. Les îles sont mieux partagées que les continents , et malgré quelques contradictions apparentes et non réelles de nos tableaux, les montagnes n'ont aussi qu'une très-faible proportion de papavéracées. PAPAYER. G. PAPAVEB. Lin. Distribution géographique du genre. — Les pavots cons- tituent un genre à la fois européen et asiatique dont les espèces , au nombre de 40 environ , appartiennent pour moitié à l'Europe. On les trouve répandues en abondance en France et en Allemagne. Elles vont d'un côté en Russie, de l'autre en Italie , en Espagne , en Corse , en Sardaigne et en Grèce ; elles montent sur les Alpes et sur les Pyrénées. — En Asie , oii l'on compte 1 5 espèces , il y en a 6 qui appartiennent à la région du Caucase , et que l'on pourrait à la rigueur considérer comme européennes ; le reste est disséminé en Sibérie, en Dahurie, au Kamtschatka, en Perse, en Arménie. Une espèce habite les grandes Indes , et une «lutre l'Arabie Pétrée , s'approchant ainsi du continent afri- cain. — Ce dernier n'a que 2 pavots connus, dont l'un a été trouvé dans l'Atlas, et l'autre à l'extrémité australe de l'Afrique. — L'Amérique n'a guère qu'un seul pavot dans le nord ; enfin , une espèce représente ce genre à la Nouvelle-Hollande . Notre flore manque d'un pavot de montagne, comme en ont les grandes chaînes et les régions boréales. Ainsi, dans les Alpes, le P. alpinum est une des espèces qui s'élèvent le plus haut. Dans les Pyrénées , le P. pyrenaicum arrive au sommet du pic du Midi , et au nord, à l'île Melville. On trouve le P. nudicaide en Laponie ; on retrouve encore le P. alpinum au Spitsberg. Papayer Rh^eas, Lin. — Combien de souvenirs d'enfance rappellent les brillants coquelicots qui viennent s'épanouir au milieu des moissons et des champs cultivés ! Avec quelle 6 PAPAVÉRACÉES. vivacité leurs grandes fleurs se détachent du fond vert qui en rehausse l'éclat ! Les campagnes doivent à cette plante une partie de leurs charmes. Elle est la messagère de l'été et l'annonce matinale d'un beau jour. — C'est en effet de grand matin que ses fleurs éclosent. Son calice tombe et ses quatre pétales chiffonnés s'étendent. Les deux exté- rieurs s'ouvrent d'abord et les deux autres les imitent. Ces pétales sont ordinairement d'un rouge écarlate avec la base un peu plus foncée, d'un brun violet, souvent marquée d'une belle macule noire. Les anthères sont brunes ou violettes , et les stigmates rayonnants sont composés de papilles vio- lettes et serrées. — A peine le faisceau d'étamines est-il découvert que la fécondation commence ; souvent même les anthères ont répandu leur pollen avant de recevoir directe- ment le contact de l'air; et, le soir ou la nuit suivante , les tissus délicats qui avaient protégé cet hyménée , tombent inutiles au pied de la plante, ou se laissent entraîner par le vent. — Une capsule allongée succède à l'ovaire, et des trous réguliers , placés sous le stigmate , se présentent béants quand la graine est mûre, et livrent passage aux essaims de semences qui vont peupler les champs. — Ces belles fleurs, portées sur de longs pédoncules axillaires , se succèdent pendant longtemps. Inclinées avant leur épanouissement, elles se redressent à l'appel matinal du soleil , et restent penchées si la pluie les menace, abritant leurs étamines sous une tente éphémère mais imperméable. Elles ne s'inclinent plus après la fécondation. Nature du sol. — Altitude. — Le coquelicot paraît in- différent à la nature du sol. Il végète partout , sur les grès , sur les calcaires , sur les sables des rivières. — Ce n'est pas une plante des montagnes, mais une espèce qui suit les moissons presque partout oii elles peuvent atteindre. PAPAYER. 7 De Candolle l'indique dans les Alpes à 2,000™. M. Boissier la cite à 1,800*'^ dans les montagnes de l'Andalousie. Géographie. — Cette espèce est répandue à profusion dans les moissons de toute l'Europe centrale. — Elle se trouve au sud , en Espagne et en Algérie , et même jusque dans les îles du cap Vert. — Au nord, le coquelicot existe en Angleterre , en Irlande , dans la Russie moyenne où il est rare selon Pallas, dans la Russie australe, et trouve sa li- mite en Danemarck selon Fries; — à l'Occident il végète aux Canaries et en Portugal ; — à l'Orient il devient plus abon- dant en Crimée , en Sicile , où il habite non-seulement les moissons mais encore les prairies et les collines incultes ; en Grèce, dans le royaume deNaples, dans les Carpathes et aussi dans la Sibérie de l'Oural , et même au Japon selon Thunberg. — Il est bien certain que cette espèce a été trans- portée avec les céréales, et que son aire d'expansion est en partie artificielle ; mais il est curieux de remarquer qu'elle n'est citée nulle part dans les flores américaines. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Iles du Cap- Vert 13° ^^ Ecart en latitude : Nord, Danemarck 54 j M'^ Occident, Canaries 17 O.) Ecart en longitude : Orient, Japon 135 E. i 152» Carré d'expansion <, 6252 Papayer hybridum, Lin. — Très-différente du précédent, cette espèce habite comme lui les moissons et les lieux cultivés. Egalement annuelle , elle produit des tiges plus ou moins rameuses, selon la fertilité du sol. Ses feuilles sont découpées, d'un vert sombre et velues. Ses pédoncules et ses calices sont aussi hérissés. Ses fleurs petites et d'un rouge carminé sont 8 PAPAVÉRACÉES. plus éphémères encore que celles de l'espèce précédente. Les étamines à filets violets, à anthères bleuâtres , sont bien moins nombreuses; c'est à peine si l'on en compte 50. — Elle fleurit en mai et juin, et produit une capsule oblongue et sillonnée , hérissée de poils raides. Nature du terrain. — Altitude. — Nous ne le connais- sons que sur les calcaires et les terrains argileux compactes , dans les plaines ou dans des lieux peu élevés. Géographie. — Il a sans doute été transporté avec les céréales comme les autres pavots , car on ne le rencontre guère que dans les moissons. — Il est commun dans le midi de la France , en Espagne , en Algérie ; on le trouve en Grèce , en Crimée , à Naples , en Sicile ; il se retrouve aux Canaries. — Au nord, il croîten Angleterre, en Irlande, n'a- borde pas les îles anglaises, et devient rare en Allemagne. — D'après les recherches de M. Alp. Candolle, cette espèce serait sauvage sur les bords de la mer Egée et de la Pro- pontide , à Zante et en Crimée. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries 30» ) Écart en latitude : iVorrf, Angleterre 55 ^ 25® Occident , Canaries 18 0, | Écart en longitude : Orient , Crimée 32 E. ) 50» Carré d'expansion 1250 Papayer Argemone , Lin. — Il habite aussi les champs cultivés, le bord des vignes et parfois la lisière des chemins. Ses tiges sont rameuses , ses feuilles moins découpées que celles du P. Rhœas. La plante est d'ailleurs plus petite ; ses Heurs sont d'un rouge pâle, et la capsule est velue et allon- gée; elle fleurit pendant une partie de l'été, et montre ses pre- PAPAYER. 9 mières fleurs à la fin de mai. Nous l'avons vue dans le midi de la France souvent associé au Rœmeria hybrida. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent , il vit sur tous les terrains et s'élève avec les seigles et les avoines qu'il ac- compagne souvent jusqu'aux dernières limites que ces cé- réales peuvent atteindre. M. Boissier l'a observé à la hau- teur de 1,600"" dans le royaume de Grenade. Géographie . — Très-répandu comme les précédents, et sans doute par les mêmes causes, on le connaît dans toute la France, l'Espagne et l'Algérie. — Au nord, il atteint le Da- nemarck, la Gothie, la Norvège australe, et se montre spo- radique et disséminé dans la Suède , principalement , dit VValhenberg , sur les terrains calaiires. — A l'Occident, il se trouve en Angleterre et en Irlande , sans atteindre les archi- pels anglais. — A l'Orient, il devient rare dans la Suisse septentrionale et s'y tient dans la plaine, selon Walhenberg; il existe dans les Carpathes, en Crimée oii Biebersten le cite comme spontané sur les sables du rivage. Il occupe du reste tout le pourtour de la Méditerranée, à l'exception de l'E- gypte ; pénètre dans l'Asie-Mineure , dans la Russie aus- trale et la Russie moyenne , et se trouve aussi à Naples et en Grèce. Limites d'extension de V espèce. Sud, Algérie S^^ ) Écart en latitude : Nord, Suède méridionale 56 ^ 21° Occident , Irlande 12 0.) Écart en longitude : Orient , Asie mineure 33 E.) 45° Carré d'expansion 945 Papayer DDBiUM , Lin. — Cette espèce se trouve en abondance dans les champs cultivés , dans les prairies arti- 10 PAPAVÉRACÉES. ficielles , mais on la rencontre aussi sur les pelouses , dans les lieux pierreux et incultes , oii elle paraît spontanée et non introduite par la culture. — Bien qu'au premier abord ce pavot semble intermédiaire entre le P. Rhœas et le P. Ar- gemone , il offre un si grand nombre de formes différentes, que l'on doit y voir plusieurs espèces dont le caractère gé- néral est d'avoir la capsule glabre et allongée. Ses feuilles sétigères , tantôt presque glabres et glauques , répandant un suc blanc quand on les blesse, tantôt d'un vert foncé et velues, laissant suinter un suc d'un beau jaune , indiquent deux es- pèces distinctes qui ont été décrites avec soin par M. La- motte , et dont les habitations sont aussi très-différentes. Les lleurs sont plus ou moins grandes , d'un rouge minium très- pâle et demi-transparent dans l'espèce à suc jaune , d'un beau rouge dans l'espèce à suc blanc qui est le véritable P. dubium. Nature du sol. — Presque partout sur les terrains cal- caires et argileux pour l'espèce à suc jaune, presque tou- jours sur les terrains siliceux et volcaniques pour le vrai P. dubiimi. Ahitude. — Ce dernier seulement s'élève dans les mon- tagnes jusqu'à 1,200™ environ; l'autre reste confiné dans les plaines. Géographie. — Le groupe du P. dubium, te! qu'il est admis par les botanistes , occupe une aire très-étendue. — 11 se trouve en Grèce et en Crimée , en Sicile , dans le royaume de Naples et en Espagne. — Au nord il existe en Angleterre , en Irlande , aux Hébrides, aux Orcades , aux Selitland , dans tout le Danemarck, la Gothie, la Norvège et la Suède australe , jusqu'à Upsal , oiî il est commun, — A l'occident le Portugal et même les Canaries, oii il a été sans doute transporté , comme dans les champs cultivés du MECONOPSIS. 1 1 Canada et des Etats-Unis. — A l'est il va jusqu'en Armé- nie , dans la Russie moyenne et dans la Russie australe. — Dans ces diverses habitations , il faut rapporter toutes celles du nord au véritable P. dubium^ Lin., et les autres à l'es- pèce nouvelle décrite par M. Lamotte , et qui est la plus commune en France. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Canaries SO'' ) Ecart en latitude : Nord, Suède méridionale 56 26" Occident, Canaries 18 0. | Ecart en longitude : Orient, Arménie 40 E, ' 58" Carré d'expansion 1508 G. MECOBJOPSIS. Séparés des pavots avec lesquels ils étaient autrefois con- fondus , les Meconopsis ne comptent que 7 espèces , dont 4 appartiennent à l'Amérique du nord , et spécialement à la Californie ; 2 autres se trouvent dans les forêts du Népaul , et la 7*^ dans les Pyrénées , en divers points de la France et de l'Angleterre. Un Meconopsis de l'Inde est remarquable par ses magnifiques fleurs bleues , couleur si rare dans les papavéracées. Meconopsis cambrica, Vig. — Il cherche les lieux frais, ombragés et pierreux ; ses rhizomes courent sous les pierres comme ceux des pavots de montagne dont il rap- pelle les mœurs. On le trouve en touffes d'un beau vert glauque , dont les feuilles tendres et découpées se froissent au moindre contact. Ses longs pédoncules, inclinés à leur extrémité comme ceux des coquelicots , se redressent lors- 12 PAPAVÉRACÉES. que la fleur doit s'épanouir. C'est le matin , quand le soleil montre ses premiers rayons et que les plantes sont encore imprégnées de rosée, que l'on assiste à ce beau spectacle. Les calices gonflés se déchirent, tombent au pied de la plante , et quatre beaux pétales , d'un jaune pur, sortent de leur berceau. Ils s'étendent rapidement comme les ailes des phalènes qui s'échappent de leur prison, et la fécon- dation s'opère quelques instants plus tard. La nuit suivante les pétales tombent comme le calice, et la capsule ovale et dressée mûrit promptement les semences noires et nom- breuses qu'elle renferme. La plante, souvent rameuse, pro- duit de nouvelles fleurs , et quelquefois plusieurs d'entr' elles sont encore épanouies que déjà les premières capsules dis- séminent leurs graines. — C'est au mois de juin que parais- sent ses premières fleurs sur le bord des rui-sseaux des mon- tagnes. Voici quelques dates certaines de leur épanouisse- ment : 30 mai 1828 , bois de Côme. — 8 juin 1827, bois de Côme. — 23 juin 1843, bois de Barbecot près Pontgi- baud. — 23 juin 1854, bois de Côme. — 16 juillet 1841, bois du Capucin au Mont-Dore. — 17 juillet 1839, bois du Capucin. — 21 juillet 1839, roche Sanadoire. — 21 juillet 1847, bords du lac Pavin. — Encore fleuri dans le bois du Capucin , 10 août 1848. Nature du sol. — Toujours sur le terrain détritique des forêts , sur les alluvions des ruisseaux ou sur les roches sili- ceuses éboulées. Altitude. — Nous le trouvons à la hauteur de 1,000 à 1 , 1 00". De Candolle l'indique à 1 ,800"» dans les Pyrénées, et nous l'y avons trouvé aux environs de Barrège à une hauteur au moins aussi grande. Géographie. — Son aire est peu étendue. Au sud , il reste dans les Pyréuées et les Asturies , et au nord ne dé- GLAUCIUM. 13 passe pas l'Angleterre au 55°. — Il se retrouve eu Bre- tagne et en Irlande , et n'est indiqué dans aucune autre localité. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Asturies 42° \ Ecart en latitude : iVort/, Angleterre 55 ] 13° Occident, Irlande 12 0. ^ Écart en longitude : Orient, Plateau central 1 E. j 13° ' Carré d'expansion 169 G. GLAUCIUM , Tourne/. Distribution géographique du genre. — Les Glaucium forment à côté des Chelidonium un petit genre de 7 espèces connues qui appartiennent spécialement à l'Europe et à l'Asie. Ce sont des plantes des pays chauds qui habitent la Grèce, l'Espagne, le Portugal, la Provence, ou bien l'Asie , oiî l'on en connaît seulement 3 espèces disséminées dans la Perse et l'Arabie-Pétrée. — L'Amérique a bien aussi un Glaucium, mais c'est celui qui est commun dans toute la France et qui sans doute aura été importé sur le nouveau continent. C'est un genre principalement européen. Glaucium luteum, Scop. — Cette espèce croît en abon- dance dans les régions méridionales, sur les sables des bords de la mer, sur les décombres , dans les heux qui ont été habités. C'est presqu'une plante domestique comme le Che- lidonium majus. — De belles rosettes de feuilles épaisses et glauques se montrent pendant l'hiver sur le sol. Au prin- temps , les tiges paraissent et des pédoncules axillaires se développent pendant une grande partie de l'année. Ces pé- 14 PAPAVÉRACÉES. doncules supportent des boutons penchés qui se redressent quand le calice tombe et quand la corolle montre ses quatre grands pétales jaunes qui étaient plissés sous l'enveloppe calicinale. L'ovaire grandit avec rapidité et la plante garnie de ses longues siliques biloculaires ne tarde pas à les ouvrir et à répandre des graines abondantes et réniformes. Nature du sol. — Son terrain de prédilection est le sol d'alluvion arrosé par les eaux salées, et par conséquent aussi le sol meuble des décombres et les environs des lieux habités. Hors de ces conditions , il préfère les calcaires et les basaltes. Altitude. — Nous n'avons jamais trouvé cette plante à une grande élévation. Elle reste confinée dans les plaines. Géographie. — Au sud , cette espèce paraît occuper tous les rivages de la Méditerranée et ses îles ; elle s'avance même un peu en Algérie. Elle est commune en Espa- gne, en Itahe , en Grèce et en Crimée, comme dans l'Asie mineure. — Au nord , elle se trouve en Allemagne , en Angleterre , en Irlande et non dans les petits archipels. Elle suit les bords de la mer dans le Danemarck , la Go- thie , et s'arrête dans la Norvège moyenne. — Ses stations occidentales sont les Canaries , l'Amérique du Nord , où elle a certainement été transportée , — tandis qu'à l'est elle s'arrête en Italie, en Sicile et dans l'Asie mineure. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35° | Ecart en latitude : Nord, Norvège moyenne 00 ) 25" Occident, Canaries 18 O.-j Ecart en longitude : On'en/, Sicile, Asie mineure... 35 E. ) 53" Carré d'expansion 1325 GLAUCIUM. 15 Glaucium coRNicui.ATUM , Ciirt. — C'est toujours dans les champs incultes, au milieu des vignes, que se trouve cette espèce , et quelquefois sur les pelouses arides qui les avoisinent. Tantôt sa tige est simple , tantôt -, au contraire, elle est très-rameuse et toujours garnie de feuilles décou- pées moins glauques que celles de l'espèce précédente. Ses fleurs, presque sessiles , sont grandes et d'un rouge écla- tant, ressemblant de loin à celles du Papaver Rhœas, et par leur éclat et par la belle macule noire que chaque pétale présente à sa base. — Elles sont, comme celles de toutes les papavéracées , très-éphémères, et tombent vers le milieu du jour dont le matin les voit éclore. — Il leur succède des siliques moins longues que celles du G. flavum^ garnies de quelques soies et contenant de nombreuses semences glo- buleuses et scrobiculées. — Nous avons trouvé quelquefois la variété à fleurs jaunes signalée par Stevens en Crimée. — Annuelle et certainement adventive , cette espèce disparaît pendant plusieurs années , puis se montre tout à coup. Nature du soL — Allilude. — Nous ne l'avons trouvée que sur des terrains calcaires ou sur des pépérites basaltiques imprégnés de calcaire ; mais il paraît qu'elle croît aussi dans les steppes sablonneux et exposés aux émanations de la mer ou des sources salées. — C'est une espèce des plaines qui ne s'élève jamais. Géographie. — Elle appartient surtout aux régions chau- des qui entourent la Méditerranée , à l'Algérie , à l'Asie mineure, à la Crimée, au Caucase et à la Russie australe. — Au nord, elle s'arrête vers le milieu de l'Allemagne. — A l'occident , elle vit aux Canaries , et à l'orient , en Sicile, à Naples , en Syrie. 16 PAPAVÉRACÉES. Limites d'extension de V espèce. Sud, Canaries 30° ^ Ecart en latitude : iVor(/, Allemagne moyenne. .. . 50 j 20° Occident, Canaries 18 O. I Ecart en longitude : On'm^ , Asie mineure 35 E. ' 53° Carré d'expansion 1060 G. CHELIDONIUM. Lin. 4 espèces composent jusqu'à présentée petit genre asia- tique. 1 de laDahurie , 1 du Japon, 1 autre de la Chine, et enfin la ¥ d'Europe, laquelle offre plusieurs variétés que l'on a considérées comme autant d'espèces. Chelidonium majus. Lin. — L'hiver n'est pas encore terminé , mais la neige vient de fondre , que dans les inter- stices des vieux murs , une fraîche verdure prélude à l'ap- proche des beaux jours. Ce sont les feuilles radicales de la chélidoine , dont les nervures comme les calices offrent de longs poils blancs transparents. Les bourgeons, chaudement enveloppés de jeunes feuilles velues, s'empressent de s'ouvrir. Déjà les nervures de ces feuilles sont gonflées de suc jaune , et aussitôt que le printemps arrive , les fleurs d'un beau jaune , disposées en ombelles simples, s'épanouissent et se succèdent pendant tout l'été. Comme celles des autres papa- véracées , elles sont presque éphémères. L'ovaire allongé, replié sur lui-même dans la fleur , comme les pétioles des Liriodendrmn le sont dans le bourgeon , se redresse , gran- dit avec rapidité et des siliqucs réunies en bouquets fasci- cules succèdent aux fleurs de la chélidoine. Nature du soi. -^ Tous les terrains lui conviennent, mais CUELIDONIUM. 17 comme toutes les plantes presque domestiques , elle re- cherche les émanations animales et les sols salés ou calcaires des vieux murs. Altitude. — Elle s'élève peu sur les montagnes ; elle ac- compagne cependant l'homme et ses habitations jusqu'à près de 1,000"». Géographie. — Le C. majus s'avance peu dans le midi; on le trouve cependant en Italie et en Espagne. — Il est commun dans tout le continent européen , depuis la France jusque dans la Laponie , la Finlande et la Russie septen- trionale. On le trouve abondant en Angleterre et en Irlande , mais il ne paraît ni dans les Feroë , ni dans les petits archi- pels anglais, ni en Islande. — Son habitation la plus occidentale est aux Canaries et en Portugal. — A l'est, il s'étend très-loin dans la Servie septentrionale, dans les Car- pathes, dans le royaume de Naples, en Sicile, dans toutes les Sibéries et jusque dans la Dahurie, oii il est signalé dans le Flora rossica de Ledebour. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Canaries 30° \ Ecart en latitude : Nord , Laponie 68 ] 38» Occident , Canaries 18 O. ) Ecart en longitude : Orten^ Dahurie 118 E.i 136° Carré d'expansion 5168 FUMARIACEES. FAMILLE DES FUMARIACEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie 0°à 10° 18° 0. à 5° E Abyssinie 10 à IG 32 E. à 41 E Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E Royaume de Grenade. 36 à 37 5 O. à 8 O Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E Portugal 37 à 42 9 O. à 11 O Royaume de Naples. . 38 à 42 11 E. à 16 E Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E I^lateau central 44 à 47 0 à 2 E France 42 à 5l 7 0. à 6 E Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 0 Russie moyenne 50 à 60 17 E. à 58 E Scandinavie entière.. 55 à 71 3 E. à 29 E Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E Suède 55 à 69 10 E. à 22 E Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E Russie seplentri« 60 à 66 19 E. à 57 E Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E . 0 : 0 : 833 : 240 : 186 : 214 : 304 : 308 : 254 : 499 . 313 : 288 : 318 : 276 : 266 : 270 : 387 ! 175 : 185 : 193 : 193 : 612 : 433 315 355 PROPORTIOxNS RELATIVES. 19 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande 51° à 55° Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne.. . 50 à 60 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 Sibérie du Baïcal . . 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale.. . 56 à 67 Sibérie arctique.. . 67 à 78 Kamtscbatka 46 à 67 PaysdesTscbukhis. » Iles de l'Océan or"'. 51 à 67 Amérique russe.. . 54 à 72 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Long itude. 7°0. à 130 0. 323 1 0. à 7 0. 270 2 E. à 14 E. 276 17 E. à 58 E. 387 55 E. à 74 E. 496 66 E. à 97 E. 217 93 E. à 116 E. 290 110 E. à 119 E. 202 111 E. à 163 E. 88 60 E. à 161 E. 0 0 148 E. à 170 E. : 76 155 E. à 175 0. 73 170 E. à 130 0. 166 170 0. à. 130 E. 295 Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr'%rég.alp.etniv. 36°à 37° 1500 à 3500 1 Roy. de Grenade, rég.niv. 36 à 37 2500 à 3500 0 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 0 Pic du Midi de Bagnères. . » » 0 Plat. central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1 Plateau central, sommets. 44 à 47 1500 à 1900 0 Alpes. 45 à 46 500 à 2700 1 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 0 486 0 973 0 0 499 0 1048 0 20 FUMARIACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. lies du Cap-Vert. . 12° à 14« 24° 0. à 27«0. 0: 0 Canaries 28 à 30 15 0. à 20 0. 1 : 251 Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 0. 1 : 331 Orcades 59 5 0. à 6 0.1:182 Shetland 60 à 61 3 0. à 4 0. 1 : 154 Feroë 62 9 0. 0:0 Islande 64 à 66 16 O. à 27 0. 0 : 0 Mageroë 71 24 E. 0:0 Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0 lie Melville 76 114 0. 0:0 lie J. Fernandez. . 33 à 40 S. 76 O. 0:0 Nouv. Zélande (nord). 35 à 42S. 171 O. à 176 0. 0 : 0 Malouines 52 S. 59 0. à 65 O. 0 : 0 Les fumariacées sont distribuées en Europe avec une certaine régularité ,et forment dans un grand nombre de con- trées IjSOO de la végétation. Elles se plaisent surtout au centre et au midi , et acquièrent leur prépondérance dans la grande presqu'île Scandinave et en Andalousie. Leur nombre diminue dans les pays très-chauds comme dans ceux qui sont très-froids. — Dans le sens des longitudes nous les voyons prendre une certaine extension dans une partie de l'Asie et notamment dans les régions qui s'approchent de l'Amérique où elles sont 1|75 de la ilore connue de ces contrées. — Elles fuient évidemment les hautes montagnes et ne paraissent avoir aucune tendance vers les îles. — En somme , c'est une famille européenne et asiatique très-dis- persée , et qui offre cependant quelques représentants dans l'Amérique du nord; quelques-uns même atteignent la pointe australe de l'Afrique. — Plusieurs d'entr'elles crois- CORYDALIS. 21 sent dans les lieux cultivés et se sont répandues tout autour de leur habitation privilégiée. o. CORTDALIS, De Cand. Distribution géographique du genre. — Le grand genre Corydaîis, composé de 44 espèces, est presque entièrement asiatique. La Sibérie et la Dahurie en ont 11 , les grandes Indes 7, et le Caucase 5. On en trouve 4 au Japon, 2 au Népaul, et 2 en Perse; 1 au Kamtschatka, en tout 32 espèces pour l'Asie. — L'Europe en a beaucoup moins. On en connaît 8 qui sont plutôt des plantes des régions chaudes que des pays froids. Les îles de la Méditerranée en nourrissent plu- sieurs, et les autres espèces croissent en France, en Alle- magne ou en Italie. — Il n'existe que 4 espèces américaines, toutes du nord de ce continent. — Ces plantes sont incon- nues en Afrique , en Océanie et dans tout l'hémisphère sud. CoRYDALis SOUDA, Smith. — Gracieuse habitante des forêts, elle s'éveille au premier signal du printemps. Elle n'a pas besoin , comme beaucoup d'autres plantes, de chercher avec peine les aliments qui doivent concourir à son dévelop- pement. Econome et prévoyante , elle a déposé , dès l'année précédente, toutes ses réserves dans un tubercule arrondi et très-dur, entièrement formé de matière alimentaire. C'est sur ce tubercule , enfoui profondément dans le terreau des forêts, que se trouve le véritable bourgeon de la plante, et c'est là qu'il puise toute la subsistance dont il a besoin pour feuiller et fleurir. Un long tube s'en échappe, arrive à la lumière, produit quelques feuilles glauques élégamment dé- coupées , et bientôt un épi de fleurs purpurines , entremêlé de bractées plus ou moins incisées , a déjà ses corolles épa- 22 FUMAUIACÉES. iiouies, que jjarfois la neige vient encore les couvrir. Cet épi était abrité sous les feuilles avortées qui forment le bourgeon, et la tige ployée avant son développement ne s'est redressée qu'au moment de l'ouverture des premières corolles. Ces corolles sont à deux lèvres blanches à leur base et d'un beau lilas sur leurs bords , l'éperon du pétale inférieur est lilas : deux autres petits pétales , qui croisent les deux précédents, prennent l'aspect de deux pinces portant chacune trois côtes et deux ailes latérales. Ces pétales, creux à leur sommet, sont rapprochés et renferment, en joignant leur concavité, les éta- mines et le pistil. Les premières ouvrent leurs anthères for- mées d'une membrane transparente , bien avant l'épanouis- sement de la fleur, et la fécondation s'opère dans une cham- bre parfaitement close, oiî le pollen en petites masses jaunes et agglutinées enveloppe un stigmate papillaire. — Un peu plus tard les slliques sont ouvertes , et de petites graines noires sont disséminées. Les racines des tubercules et les feuilles largement développées remplacent alors les provi- sions qu'elles ont consommées; une réserve nouvelle s'em- magasine dans le tubercule, et quand le feuillage des forets ombrage le sol et ne permet plus au soleil de l'éclairer , cette espèce ne laisse plus de trace sur la terre et s'endort jus- qu'au printemps suivant. — Ses graines ne lèvent qu'avec un seul cotylédon pédicellé , et la forme de ses feuilles se modifie successivement avec l'âge jusqu'à l'époque de la floraison . — Cette charmante espèce vit en société, réunie par petits groupes qui s'associent souvent V Anémone ranun- culotdes, VA. nemorosa, Vhopyrum thalictro'kles , le Pri- mula elatior , le Sciila bifolia, le Galanthus nivalis. — Voici quelques dates de floraison de cette espèce printanière : -— 22 mars 1842, environs de Clermont ; — l*"" avril 1839, bois de sapins de la Chartreuse, près Pontgibaud; — CORYDALIS. 23 22 avril 1838, bords de l'Allier, dans les buissons; — 6 naai 1 833, au puy de Pariou; — 12 mai 1 833, au puy de Dôme; — 19 mai 1836, au puy de Pariou. — l'^^juin 1839 , près du sommet du puy de Dôme; — fleurit à Upsal le 18 avril 1748 (Linné). Nature du sol. — Nous l'avons constamment trouvé sur le terrain siliceux ; mais , pourvu que le sol soit recouvert d'une couche de détritus , elle en accepte indistinctement les diverses compositions chimiques. Dans les Vosges elle croît sur le calcaire. Altitude. — Elle occupe une zone très-large depuis les bords de la mer en France et en Belgique , jusqu'à la hau- teur de 1 ,800", 011 elle est citée par de Candolle, dans les Pyrénées. Géographie. — Cette espèce occupe la presque totalité de l'Europe et une partie de l'Asie. — Au sud, on la trouve en Algérie, où elle profite des premiers jours du printemps , et disparaît de très-bonne heure. — Au nord , elle existe dans la Gothie, la Suède boréale, peut-être dans la Norvège, et elle va jusqu'en Laponie sur les pentes bien exposées au midi duNordland, et dans toutes les Russies. — Elle est peu occidentale et existe pourtant en Portugal, mais elle manque à toutes les îles britanniques , aux Féroë et à l'Is- lande. — A l'est, elle est commune dans toutes les montagnes de la Suisse, des Carpathcs , en Italie, en Sicile , en Crimée, dans le Caucase et une partie de l'Asie mineure , dans les diverses Sibéries et jusque dans la Dahurie orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35° ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 66 ^ 31° 24 FUMARIACÈES. Occident, Portugal 10 0. 1 Ecart en longitude . Onen^ Dahurie orientale.. . . 119 E. 1 129° Carré d'expansion 3999 CoRYDALis CLAVicuLATA, Pcrs. — Cette plante vit dans les bois sur les pentes rocailleuses et à demi-ombra- gées , où elle forme des touffes légères d'un vert gai un peu glauque et très-rameuses. Ses folioles sont entièrement ova- les , mais la supérieure avorte souvent et le pétiole alors dégénère en une vrille tortillée qui s'accroche aux corps voi- sins ou aux propres ramifications de la plante, et en forme des gazons inextricables. De petites fleurs jaunâtres , sans éclat, naissent 5 ou 6 ensemble aux aisselles des feuilles, et donnent naissance à de petites siliques oblongues et déhiscentes terminées par le style persistant. Nature du sol. — Nous ne connaissons ce Corydalîs que sur les terrains primitifs et trachytiques. Altitude. — Il vit à des hauteurs très-variables , depuis les plaines de la Normandie jusqu'à la limite des sapins dans les montagnes du Mont-Dore , vers 1,400™, oii il fleurit encore en septembre. Géographie. — Son aire d'expansion est resserrée : au midi dans la Sicile, et au nord en Danemarck. — 11 est plutôt occidental , car il existe en Angleterre , en Irlande, aux Orcades , aux Hébrides et aux Shetland , et à l'orient ne dépasse parla Sicile. Limites d'extension de V espèce. Sud , Sicile 38° ) Ecart en latitude : Nord , Danemarck 54 ^ 10° Occident , Irlande 12 O.) Ecart en lontitude : Orient, Sicile 13 E.) 25<^ Carré d'expansion 400 FUMARIA. 25 G. FUMARIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Fumana constituent un genre véritablement européen , car 10 espè- ces, sur 15 qui le composent, croissent dans les champs de la France, de l'Allemagne, de l'Italie et de l'Espagne. — Les espèces africaines , au nombre de 4, sont partagées aux deux bouts de ce continent : 2 au Cap , 1 en Egypte , l'autre dans l'Atlas. — Une fumeterre croît en Orient ; — aucune en Océanie, aucune en Amérique, si ce n'est notre espèce commune qui a été importée sur la presque totalité du globe. — Ce sont en général des plantes des régions chaudes ou tempérées de l'ancien continent. FuMARiA OFFiciNALis, Liu. — Nous réunissous sans doute plusieurs espèces sous cette dénomination, mais, sépa- rées par quelques auteurs et réunies par d'autres, il serait impossible de déterminer les limites géographiques de cha- cune de ces formes qui offrent d'ailleurs des caractères de transition très-fréquents. • — Ce sont de petites plantes prin- tanières répandues à profusion dans les champs cultivés , dans les jardins, ou dans les vignes, et dont les tiges hsses et coudées à chaque nœud , faibles et anguleuses, por- tent un feuillage léger et découpé , d'un vert glauque, et de jolis épis de fleurs roses à la base et d'un pourpre violacé au sommet. — Elle fleurit pendant toute la durée du prin- temps. Deux sépales sagittés et dentés, de forme très-élé- gante, sont appliqués contre chaque fleur. Ils sont blancs et transparents dans les jeunes boutons, rosés ensuite, puis carminés lorsqu'ils tombent, à l'époque de l'épanouisse- ment. Le pétale supérieur est d'un rose carminé, terminé par un éperon arrondi , et porte au sommet une macule 26 FDMARIACÉES. d'un violet pourpre foncé au milieu de laquelle se trouve une tache d'un beau vert. Le pétale inférieur est d'un vio- let carminé, étroit, un peu élargi au sommet, et offre encore en dessous une petite tache verdatre. Les anthères et le pol- len sont jaunes. - Quoique les organes reproducteurs em- prisonnés dans la corolle soient serrés les uns contre les autres , un très-petit nombre de fleurs donne naissance à des fruits globuleux , indéhiscents et monospermes. — Celte plante annuelle vit dispersée et souvent associée au Lamitim amplexkaule , au Tlaspi perfoliatmn , à VUolos- tcum umhcllalum , etc. Nature du sol. — AJlilude. — Accepte tous les ter- rains , préfère les calcaires et surtout la plaine à la mon- tagne. Géographie. — Toute l'Europe , à l'exception des Feroë et de l'Islande, y compris la Laponie et la Russie septen- trionale ; — l'Algérie, l'Abyssinie et les Canaries; — une partie de l'Asie depuis la mer Caspienne jusqu'au fleuve Oural; — en Amérique, Terre-Neuve, le Canada et les Etats-Unis. Il est donc très-difficile de noter son aire d'expansion , puisqu'évidemment elle est naturalisée en Amérique. Nous négligerons pour cette raison la station américaine. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Abyssinie 12° ) Ecart en latitude : Nord , Laponie G8 i 50° Occident, Canaries 18 0.| Ecart en longitude : Orient , Fleuve Oural 57 E. ) 75« Carré d'expansion 4200 FuMARiA Va[llantii, Lois. — Habitant aussi les terres FUMAIUA. 27 cultivées, cette espèce est plus grêle, plus glauque que la précédente ; ses fleurs sont plus petites , d'un lilas clair à la base, purpurines à l'extrémité; ses rameaux sont dressés, et son fruit globuleux est brièvement terminé par le style en saillie. Nature du sol. — Altitude. — Préférant les terrains calcaires aux terrains siliceux, elle monte, selon M. Boissier, de 1,600 à 1,700™ dans les montagnes de l'Andalousie. Géographie. — Au sud, le midi de l'Espagne. — Au nord , toute l'Europe centrale , le Danemarck et la Suède entière. — A l'occident, les Canaries, l'Angleterre et non ses îles. — A l'orient, l'Italie , la Sicile, le désert de la Caspienne jusqu'au fleuve Jaïk , l'Arménie et la Sibérie Altaïque , selon Ledebour. Limites d'extension de V espèce. Sud , Canaries 30° -^ Ecart en latitude : Nord, Suède septentrionale 68 ) 38° Occident , Canaries 18 0. ) Ecart en longitude . Orient, Sibérie altaïque 06 E. ) 114° Carré d'expansion 4332 FcMARiA PARViFLORA , Lam. — Presquc semblable à la précédente , vit comme elle au milieu des terrains cultivés ; mais son feuillage est encore plus glauque , ses fleurs plus petites et plus pâles , et ses fruits globuleux un peu plus mu- cronés. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère aussi les terrains calcaires et croît , selon M. Boissier, dans le midi de l'Espagne , à la hauteur de 1 ,700™. Géographie. — Elle est plus méridionale que la précé- dente ; elle habite la France méridionale , l'Espagne , l'Ai- 28 CRUCIFÈRES. gérie , l'Abyssinie , l'Egypte et l'Arabie Pétrée. — Au nord , on la cite en France aux environs de Paris et d'A- miens; Wahlenberg l'indique commune autour d'Upsal; mais il faut sans doute rapporter sa citation au F. Vail- lantii. — Son habitation la plus occidentale est aux Cana- ries , oii elle peut avoir été transportée , et en Portugal. — A l'orient, elle vit aux environs deNaples et en Perse. Son aire géographique reste douteuse à cause de la confusion i]ui a régné longtemps entre les F. parviflora et F. Vail- lanlii. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Egypte, Abyssinie 12'' ^ Ecart en latitude: Nord, Paris 48 ) 36° Occident , Canaries 18 O. | Écart en longitude : Orient, Perse 45 E. ) 63° Carré d'expansion 2268 FAMILLE DES CEUCIFERES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Lalilude. Nigritie .. 0"à 10° Abyssinie 10 à 16 Algérie 33 à 36 Royaume deGrenade» 36 à 37 Sicile 37 h 38 Portugal 37 à 42 Royaume de Naples. . 38 h 42 Caucase 40 à 44 Tauridc 43 à 46 Long ■tilde. 18° 0. à 5°E. 0 0 32 E. à 41 E. . 80 5 0. a 6 E. 23 5 0. à 8 0. 17 10 E. à 13 E. 21 9 0. à 11 0. 23 11 E. à 16 E. 19 35 E. à 48 E. 18 31 E. à 34 E. 16 PROPORTIONS RELATIVES. 29 Latitude. Plateau central 44° à 47° France , 42 à 51 Russie méridionale. . . 47 à 50 Allemagne 45 à 55 Carpathes 49 à 50 Angleterre 50 à 58 Russie moyenne .... 50 à GO Scandinavie entière. . 55 à 71 Danemarck 52 à 57 Gothie 55 à 59 Suède 55 à 69 Norvège 58 à 71 Russie septentr^^. ... 00 à 66 Finlande 60 à 70 Laponie 65 à 71 Lon. jitude. 0° à 2°E. 21 7 0. à 6 E. 19 22 E. à 49 E. 14 2 E. à 14 E. 18 19 E. à 22 E. 20 1 0. à 7 0. 22 17 E. à 58 E. 20 3 E. à 29 E. 21 7 E. à 12 E. 24 10 E. à 15 E. 20 10 E. à 22 E. : 20 2 E. à 10 E. : 23 19 E. à 57 E. : 21 18 E. à 28 E. : 18 14 E. à 40 E. : 21 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande 51° à 55° Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne . . 50 à 60 Sibérie de rOural. 44 à 67 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 Sibérie du Baïkal . . 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale. . 56 à 67 Sibérie arctique. . . 67 à 78 Kamtschatka 46 à 67 PaysdesTscbukhis. » lies de l'Océan 01°'. 51 à 67 Amérique russe... 54 à 72 Longitude. 7°0. à 13° 0. 22 1 0 à 7 0. 22 2 E. à 14 E. 18 17 E. à 58 E. 20 55 E. à 74 E. 33 66 E. à 97 E. 19 93 E. àll6 E. 19 110 E. à 119 E. . 22 111 E. à 163 E. 16 60 E. à 161 E. 11 148 E. à 170 E. 16 155 E. à 175 0. 13 170 E. à 130 0. 17 170 0. à 130 E. 18 30 CRUCIFÈRES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr^^ég.alp.etniv. 36oà37» 1500 à 3500 J : 13 Roy. deGrenade,rcg. niv. . 36 à 37 2500 à 3500 1:11 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 19 Pyrénées élevées 42 h 43 1500 à 2700 1 : 17 Pic du Midi, de Bagnères. . » » 1:12 Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1:21 Plateau central, sommets. . 44 à 47 1500 à 1900 1:17 Alpes 45 à 46 500 à 2700 1:16 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 14 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.... J2«à 14« 24" 0. à 27° 0. 1: 54 Canaries 28 à 30 15 O. à 20 O. 1 : 32 Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 O. 1 : 33 Orcades 59 5 0. à 6 O. 1 : 28 Shetland , 60 à 61 3 0. à 4 0. 1 : 28 Feroë 62 9 0. 1: 16 Islande 64 à 66 16 0. à 27 0. 1 : 19 Mageroë 71 24 E. 1: 28 Spjtzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 1 : 6 IleMelville 76 114 0. 1:7 lie J. Fernandez.. . . 33 à 40 S. 76 O. 1 : 60 Nouv.Zélande{nord). 35 à42S. 171 0. à 176 O. 1:102 Malouines 52 S. 59 O. à 65 0. 1 : 41 D'après ces tableaux on voit que l'importante famille des crucifères est assez également répandue en Europe, et qu'elle y forme en moyenne le 1[20 de la végétation. Elle diminue rapidement dans les pays chauds , et disparaît totalement de PROPORTIONS RELATIVES. 31 la région équatoriale, à moins qu'il n'y existe de hautes mon- tagnes. Aussi , malgré la latitude , leur nombre augmente en Andalousie et dans le Caucase ; il augmente aussi en Cri- mée. L'uniformité de proportion dans cette famille dans le sens des latitudes est si remarquable, que la Sicile, le plateau central de la France et la Laponie présentent le même chif- fre , li21 ; l'Egypte , les Carpathes , la Suède , la Hollande et le Wurtemberg 1|20. En somme, les pays de l'Europe oij ces plantes dominent sont le Caucase , la Crimée et sur- tout la Russie méridionale où, d'après les tableaux de Le- debour , elles atteignent lil4. Dans le sens des longitudes , même uniformité en général, mais quelques exceptions dans la partie orientale du grand continent asiatique qui contient d'autant plus de crucifères qu'on approche davantage du cercle polaire ; la Sibérie orientale , le Kamtschatka et surtout la Sibérie arctique où elles forment 1|11, prouvent que le froid et les neiges con- viennent admirablement à leur organisation. Ces observations sont confirmées par les proportions crois- santes des crucifères dans les régions montagneuses. Que l'on compare les chiffres de notre tableau, et l'on reconnaîtra que sous chaque latitude les crucifères augmentent en nom- bre dans les zones supérieures. Dans un voyage où le docteur Hooker parvint dans l'Himalaya à la hauteur de 4,500™ , sur une crête appelée Kongra-lama , il trouva la proportion des crucifères de 1:20, chiffre infiniment supérieur à celui de la plaine. Les îles nous montrent, comme les continents, l'accroisse- ment progressif de cette famille vers les régions polaires, et les irrégularités de notre tableau sont déterminées ou par le peu d'étendue des îles ou par des exceptions de migrations. Ce qui frappe surtout, c'est l'énorme augmentation qui a 32 CRUCIFÈRES. lieu nu Spilzberg et à l'ile Melville IjG et 1|7 , ce qui prouve que le froid , qui détruit les autres végétaux , a bien moins d'action sur une famille organisée pour en supporter les excès. On compte maintenant plus de 1,500 crucifères, et Ton conçoit qu'une famille aussi nombreuse ait des repré- sentants sur toute la terre. Mais en restant dans la zone tem- pérée de l'hémisphère boréal , nous reconnaissons bientôt que l'Amérique tempérée est bien moins riche que l'Europe et l'Asie ; ainsi les proportions sont : pour le Texas orien- tal 1 : 50 ; pour la nouvelle Californie 1 : 30 ; pour le centre de l'Amérique septentrionale 1 : 49 ; pour les Etats-Unis , au nord de la Virginie 1 : 50 ; pour le Labrador 1 : 32. Ainsi ces contrées situées comme la plupart de celles que nous avons citées en Europe , entre 30° et 60° de latitude , sont loin d'être aussi riches que celles qui leur correspondent. Sous la zone torride les crucifères sont presque absentes. Adanson avait déjà dit que cette famille ainsi que celle des ombeliifères n'existe pas sous cette zone du globe. M. de Humboldt a également reconnu leur absence des régions chaudes de la terre. Il en cite , il est vrai , 30 espèces, mais aucune ne s'est trouvée en plaine. Toutes proviennent de localités élevées, oii la température moyenne ne dépasse pas 14°; il donne pour la zone équinoxiale la proportion de 1 :3000. Vaucher fait une remarque très-curieuse sur la distribu- tion géographique de cette grande famille. « Celles dont la silique a conservé sa forme primitive, appartiennent surtout aux zones froides et tempérées; les autres habitent de pré- férence les contrées méridionales (1). » (i) Histoire physiol. des plantes d'Europe , 1. 1 , p. 269. CHEIRANTHES. 33 La zone torride oppose donc à cette famille une barrière qu'elle ne peut franchir ; mais au delà des régions équi- noxiales , on la voit reparaître , moins abondante il est vrai , à la Nouvelle-Hollande, au cap de Bonne-Espérance, et, dans les deux hémisphères, elle a des représentants jusque près des pôles. Les chiffres que nous avons donnés pour les Ma- louines et la Nouvelle-Zélande montrent la grande différence qui existe entre les deux extrémités de la terre. G. CHEIKAMTHUS. De Cand. Distribution géographique du genre. — Quoique peu nombreux , ce genre a des espèces disséminées dans presque toutes les parties du monde. Sur les 18 qui le composent, l'Europe en nourrit 6 ; 2 en Grèce , 2 en Espagne , 1 en France et en Allemagne , et 1 autre reléguée dans les glaces de la Laponie. — On en connaît 5 en Asie, toutes dissé- minées, 2 en Sibérie, 1 dans le nord de la Chine, 1 dans le nord de la Perse et 1 en Syrie. — L'Afrique est aussi peu- plée de 4 Clieiranlhus, dont2 àTénériffe, 1 en Egypte, et le 4® sur les côtes de l'Algérie. — L'Amérique boréale a également 2 Cheiranthus. — Enfin, Java possède aussi une espèce de ce genre qui , comme on le voit , est dispersé de l'Equateur au pôle nord. Cheiranthus Cheiri, Lin. — Toutes les plantes printa- nières nous plaisent; elles sont pour nous les signes de la parure nouvelle qui vient embellir la terre , et celle dont nous parlons a plus de charme encore que les autres, en ce qu'elle vient orner de vieilles murailles et déceler sa présence par de suaves émanations. — A demi-ligneux , le Cheiranthus y 3 34 CRUCIFÈRES. implante dans les fissure? des murs ou des rochers ses puis- santes racines ; il s'y cramponne avec force. Ses feuilles en- tières sont solidement fixées sur des rameaux dressés ; elles y sont pourtant articulées , et chaque année , comme sur la tige des palmiers , des feuilles se détachent , laissant leurs cicatrices, et d'autres, disposées en rosettes ou plutôt en spirales , à spires rapprochées , couronnent les bran- ches et laissent sortir les fleurs. Les gelées les plus fortes ne nuisent pas à sa verdure ; les fleurs abritées sous des calices épais, quelquefois colorées en violet, s'épanouissent même pendant l'hiver, et la plante a souvent, en même temps , et des couronnes de fleurs jaunes ou orangées , et des faisceaux de siliquesaflongées, remplies de graines fauves et aplaties. Nature du sol. — C'est ordinairement sur les vieilles murailles, au milieu de pierres cimentées par la chaux, que l'on rencontre ce Cheirantus ; cependant nous le con- sidérons comme indifférent, car nous l'avons trouvé crois- sant avec une égale vigueur sur des travertins résultant du dépôt d'eaux minérales, et sur des micaschistes absolument privés d'élément calcaire. Altitude. — Ce n'est nullement une espèce monta- gnarde, et nulle part nous ne l'avons vue citée à une grande élévation. Géographie. — Commune dans toute la France, elle s'é- tend au sud sur les rivages de la Grèce et vit aussi sur les ruines de ses monuments. Elle existe aux Baléares. — Au nord , elle cesse en Allemagne et n'entre pas dans la Scan- dinavie. ~ A l'occident , elle vit en Portugal : elle est seu- lement naturalisée en Angleterre. — A l'Orient , elle occupe l'Italie , la Sicile et la Grèce. NASTURTIUM, 35 Limites d'extension de Vespèce. Sud , Grèce 35° ) Ecart en latitude : AVè?, Allemagne 49 ^ 14** Occident , Portugal 10 O. ( Ecart en longitude : Orient , Grèce 20 E. i 30» Carré d'expansion 420 ■ G. NASTUaTÏUM. Distribution géographigue du g^nre. — L'Europe et l'Asie sont plus spécialement la patrie des Nasturtium , bien que ces plantes soient dispersées çà et là dans toutes les parties du monde. Elles sont très-rares cependant dans i'hémisphère austral. — On en connaît 42 «spèces, dont ■Jo habitent l'Asie; les Indes, le Népaul , la Sibérie, la Dahurie et les régions caspiennes sont les parties qui en offrent le plus ; puis vient la Chine, et on en cite 1 espèce en Perse et 1 en Arménie. — L'Europe compte environ 9 Nasturtium originaires de l'Allemagne ou de la France et 1 de la Sicile ; mais il est vrai de dire que 4 de ces espè- ces parcourent le monde entier, et que l'on ignore si ce sont des plantes vraiment cosmopolites ou des espèces transpor- tées. Leurs formes les rapprochent de celles qui sont vérita- blement européennes. — L'Amérique septentrionale est, comme la Sibérie, assez riche en Nasturtium ; on en compte 8 du Mexique , de la Pensylvanie et de la Louisiane. — L'Amérique australe en a moins ; quelques espèces au Brésil seulement et à la Plata. — En Afrique , on en trouve 2 sur ies côtes de la Barbarie , 1 au Sénégal et 1 à Madagascar. — Enfin, à Java, ce genre est aussi représenté par une espèce. — Ce sont des plantes appartenant en grande partie à l'hémisphère boréal. 36 CRUCIFÈRES. Nastcrtium officinale , R. Browu. — Les eaux pures des sources et des ruisseaux sont rarement dépourvues de végétation. Leur température, qui pendant les gelées de l'hiver reste toujours de plusieurs degrés au-dessus de 0, permet à quelques plantes de végéter sans repos et d'ou- vrir leurs corolles de très-bonne heure. Tel est le cresson de fontaine. Il vit en société nombreuse dans tous les lieux oii de petites nappes d'eau peu profondes s'étendent sur la vase ou sur le sable. Il y couche ses tiges qui deviennent de véri- tables rhizomes; il les enracine, et prenant une direction qui est souvent celle du cours de l'eau , il avance en se cram- ponnant souvent par des racines nouvelles. Ses feuilles ailées et d'un vert sombre, offrent 4 à 5 paires de folioles arron- dies qui deviennent sensiblement plus grandes à mesure qu'elles approchent de l'extrémité de la feuille. Au bout d'un certain temps , il s'arrête et Ileurit. On voit alors une infinité de petites grappes blanches à peine élevées au-dessus d'un feuillage foncé et brillant. — Peu à peu les épis s'al- longent, des sihques courtes et bosselées paraissent, et vers la fin du printemps elles s'entr'ouvrent et montrent des graines suspendues sur lesquelles la loupe fait apercevoir un réseau à mailles régulières. Elles se détachent, l'eau les entraîne , le hasard les guide , et c'est ainsi que cette espèce a conquis les deux mondes. Nature du sol. — AUilude. — Indifférente comme la plupart des espèces aquatiques. — Elle habite indistincte- ment les plaines et les montagnes. De Candolle l'indique à 1,400'" dans les Alpes et dans les Pyrénées. Vogel l'a trouvée à 500™ dans l'une des îles du cap Vert. Géographie. — Commun dans toute la France , il offre une aire d'extension considérable, agrandie sans doute par quelques transports artificiels. — Au sud , M. Boissier l'in- NASTURTIUM. 37 dique le long des ruisseaux de sa région montagneuse. 11 existe dans les ruisseaux de TAIgérie , aux îles du cap Vert, à Saint-Jacobi , dans les montagnes de l'île Saint-Vincent, en Abyssinie. On le connaît à Madère , aux Baléares, et tout autour de la Méditerranée, excepté en Egypte. — Au nord , il vient s'arrêter dans la Gothie et la Finlande aus- trale ; il pénètre en Suède et y suit les ruisseaux d'eaux lim- pides , profitant de la chaleur des sources dans la Suède méridionale seulement. Il habite les Feroë , l'Angleterre , l'Irlande et les Orcades, sans arriver dans les Hébrides ni dans les Shetland. — = A l'occident, on le trouve aux Cana- ries , en Portugal et dans une grande partie de l'Amérique , aux Etats-Unis, où peut-être il a été transporté ; à l'île Saint-Paul , sur la côte nord-ouest de l'Amérique , et vers l'embouchure du fleuve Colombie. — A l'est, toute l'Italie, la Sicile, l'Asie mineure. M. Bové l'a cueilli aux sources du réservoir de Salomon, près de Jérusalem ; il faut encore y ajouter l'Arménie , le Japon , toutes les Sibéries , et enfin nous retrouvons l'île Saint-Paul et les îles du détroit de Behring. — Il est, comme on voit, difficile d'établir son aire d'expansion , ne sachant pas au juste où nous devons prendre sa limite méridionale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, lies du c^p Vert 12° ) Ecart en latitude : Nord, Yeroé G2 ^ 50° Occident, Amérique 90 0. ) Ecart en longitude : OnVw^ iles Aléoutiennes 180 E.j 270° Carré d'expansion 13500 Nasturtium AMPDiBiUM , R. Brown. — C'est encore une crucifère aquatique , commune sur les bords des rivières 38 CRUCIFÈRES, et des étangs , le long des fossés remplis d'eau ou seulement vaseux , et qui se présente sous une multitude de formes.^ Tantôt ses feuilles sont profondément découpées , d'autres fois elles sont presque entières. Si ses feuilles se développent sous l'eau , il arrive que leurs lobes deviennent capillaires, tandis que les supérieures, émergées, sont pinnatifides ou en- tières. Les fleurs , petites et nombreuses , naissent en épis au sommet des rameaux ; leurs sépales et leurs pétales sont d'un jaune pur. — La floraison commence de bonne heure, continue pendant les chaleurs de l'été, et des siliques courtes et bosselées leur succèdent. Nature du sol. — AUilude. — Recherche les fonds vaseux des terrains calcaires , mais il croît aussi très-bien sur les sables inondés au milieu des autres plantes aqua- tiques. Les eaux saumâtres lui plaisent partout. Pallas l'in- dique en fleur le 24 avril 1774 dans les bas-fonds salés d'Aktouba en Sibérie. — C'est une plante qui s'élève peu dans les montagnes. Géographie. — Plus resserré que le précédent , il offre pourtant encore une assez grande extension. — Au sud, il s'arrête en Italie et en Sicile. — Au nord., on le trouve en Angleterre , en Irlande , sur le bord des rivières limoneuses de la Suède et de la Norvège , et dans les lieux aquatiques de la région sylvatique de toutes les Laponies suédoises. — A l'occident , il atteint le Portugal, l'Amérique du nord , les environs de Montréal , auCariada. — A l'est, la Sicile, et même le Japon, selon Thunberg. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 38° ] Ecart en latitude :- Nord , Laponie suédoise 68 ^ 3(^° NASTURTICM. 39 Occident , Canada 70 O. ) Ecart en longitude : Orient, Japon 135 E J 205« Carré d'expansion. 6150 Nastcrticm sylvestre , R. Brown. — On le rencontre dans les lieux humides, le long des fossés qui ont été inon- dés pendant l'hiver. Il y vit en petits groupes. Ses tiges, cou- dées à leur base, sont souvent couchées sur le sol et se multi- phent par des rejets ou des radicules qui sortent de l'aisselle des feuilles inférieures. Ses feuilles sont découpées", pres- que ailées, glauques, à folioles étroites et dentées. Les Heurs naissent au sommet des rameaux , oii leurs pédoncules ra- meux les disposent en une sorts de panicule. Les sépales sont jaunes et les pétales dorés. Les éîamines, également d'un beau jaune , offrent 4 glandes nertarifères situées entre leurs filets et l'ovaire. — Les siliques sont un peu recourbées , bosselées, Hnéaires, et contiennent des semences très-menues. Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférente au terrain et s'élevant peu dans les montagnes. Géographie. — On le trouve dans toute l'Europe depuis l'Espagne jusque dans la Scandinavie , oîi il s'arrête dans la Suède et la Finlande australe. En Suède, il habite surtout les sables maritimes et les lieux mouillés par les eaux saumâ- tres. — A l'occident , on le trouve en Angleterre , en Irlande et aussi dans l'Amérique du nord , sur les bords du Dela^are , où peut-être il a été transporté. — Au levant , il existe en Sicile, en Italie, en Crimée, en Russie, dans toutes les Sibéries , en Perse , en Chine , à la Nouvelle-Hol- lande , selon de Caudolle , qui cite l'herbier du muséum , et on l'indique aussi dans l'île du nord de la Nouvelle-Zélande. C'est une de ces aires d'expansion qui occupent presque toute la terre. 40 CRUCIFERES - Limites d'extension de l'espèce. Sud , Espagne 40" "^ Ecart en latitude i iVorf/, Finlande australe 62 j 22" Occident , Amérique 12 0.) Ecart en longitude : Orient , Sibérie 160 E. J 232» Carré d'expansion 5104 Nasturtium palustre, R. Brown. — C'est une plante annuelle ou bisannuelle , qui croît dans les lieux humides , dans les marais non inondés ou même desséchés, sur les bords des rivières et des étangs. Sa tige droite et rameuse s'élève du miheu de feuilles radicales longuement pétioiées et découpées. Les fleurs sont jaunes , petites, et les pétales dépassent à peine le calice. Après la floraison , les rameaux fructifères s'allongent beaucoup et portent des siliques cour- tes , obtuses , lisses et polyspermes , sur des pédoncules hori- zontaux. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent mais préférant cependant les terrains meubles et siliceux. — Plante des plaines et des rivières basses. Dans le Caucase , malgré la latitude, il ne s'élève pas au delà de 400". Géographie. — Son aire est des plus étendues ; elle oc- cupe toute l'Europe, depuis l'Espagne jusqu'à l'Islande, — toute la Scandinavie , y compris l'Altenfiord , et toutes les Russies , l'Angleterre et l'Irlande , mais ni les Féroë , ni les Archipels anglais. — A l'occident il faut citer une grande partie de l'Amérique , tout le nord-ouest , le Canada , la Caroline, la Californie, et une partie de l'est de ce conti- nent. Là , comme en Europe , ce Nasturtium occupe les ré- gions polaires et s'avance au sud jusqu'à la Nouvelle-Orléans. — A l'est il occupe presque toute l'Asie, les Sibéries, le KASTCRTIUM. 41 Kamtschatka , la Perse , l'Arménie , la Chine et même Java, selon de Candolle. — En Afrique , on ne l'indique qu'en Egypte. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Egypte 30° ) Ecart en latitude : iVorf/, Altenfiord 70 ) 40° Occident , Amérique 115 0.1 Ecart en longitude : Orient , Kamtschatka 155 E. I 270° Carré d'expansion 10800 Nous supprimons Java comme localité tout à fait excen- trique , mais nous pourrions adopter le chiffre 360 pour l'écart en longitude. Cette espèce occupe près de la moitié du globe. Nasturtium PYRENAicuM, R. Browu. — Ce joH Nas- turtium forme des touffes souvent élargies , composées de nombreux individus , dans les champs sablonneux , sur les bords des routes , sur les sables des rivières , dans les lieux où l'eau a séjourné pendant l'hiver. Il est parfois si abondant qu'il forme des bordures d'un jaune d'or le long des fossés. — Sa racine est vivace ; ses feuilles radicales, glabres, ob- longues , incisées, offrent des divisions presque triangu- laires. Celles de la tige sont plus petites et irrégulièrement découpées. Ses fleurs sont disposées en épis qui, par la dispo- sition des pédoncules produisent des grappes élégantes. Le calice est ouvert et un peu coloré ; après la floraison les pé- doncules s'allongent , les siliques se rapprochent de la tige. Elles sont un peu velues, sillonnées, petites, étroites et obli- quement contournées, et remplies de semences un peu allongées. 4^2 CRUCIFÈRES. Naliire du sol. — Recherche exclusivement les terrains meubles et sih'ceux dans nos localités. Il borde les routes sur les terrains alluviens de la plaine de Montbrison. Tous les auteurs qui ont indiqué la nature du sol, s'accordent sur sa prédilection pour le terrain siliceux , à l'exception de M. Delastre qui l'indique dans le département de la Vienne, sur les pelouses des terrains calcaires. Allilude. — Du bord de la mer à 1 ,200™ dans les Pyré- nées, selon de Candolle; jusqu'à 2,000™ dans les montagnes de l'Andalousie, selon M. Boissier. Géographie. — Ses habitations les plus méridionales sont la Grèce, le mont Olympe et le midi de l'Espagne. — Au nord, il s'arrête dans l'Allemagne occidentale, sans en- trer dans la Scandinavie, sans pénétrer en Angleterre. — Ses limites occidentales sont la Bretagne; ses limites orien- tales, le Piémont et la Transylvanie. Limites d'extension de V espèce. 5mc?, Royaume de Grenade. .. . 37° | Ecart en latitude. Nord , Allemagne 59 > 13° Occident, Bretagne 5 O. | Ecart en longitude : OneM/, Transylvanie 15 E.i 20° Carré d'expansion 260 G. BAEiBAFiEA. R. Broicn. Ce petit genre européen contient 8 espèces qui se res- semblent beaucoup et dont plusieurs ne sont considérées que comme des variétés. La France, l'Allemagne, la Corse et la Grèce sont les lieux où on les rencontre. Une seule est de la Sibérie et des monts Altaï. BARBA RE A. 43 Barbarea VLLGARis. R. Brown. — Comme un grand nombre de crucifères, il lleurit au printemps et orne les haies et les bords des champs deses épis rameux, d'un beau jaune, qui se détachent d'un feuillage luisant, lisse et d'un vert foncé , mais dont la saveur est très-désagréable. — Ses tiges , anguleuses et cannelées , portent des feuilles en lyre, très-glabres et d'un vert sombre ; les supérieures ovales plus ou moins dentées. Ses rameaux, régulièrement disposés , se terminent parune multitude de boutons formant des spirales. Bientôt l'axe qui les porte s'allonge. Deux jours avant l'épa- nouissement, le bouton, d'abord dressé, s'incline; il s'incline davantage le lendemain, le troisième jour il s'abaisse et fleurit. La fleur formée de quatre pétales paraît avoir deux lèvres, une inférieure, un peu plus large, une supérieure, un peu relevée. La corolle reste épanouie le 4'' et le 5*^ jour, puis elle se flétrit, et l'ovaire fécondé se redresse aus- sitôt , pendant que les autres boutons continuent ces mou- vements précis et réguliers. Le stigmate persiste et forme à Ja silique une pointe aiguë. Les fruits sont durs et carrés. Les semences petites, brunes , lenticulaires et pointillées. Nature du sol. — C'est principalement dans les lieux sa- blonneux que se trouve ce Barharea, dans les sols d'alluvion et de granité décomposé , et aussi quelquefois sur les bords va- seux des ruisseaux et des fossés des terrains calcaires. Il pa- raît plus affecté par l'état physique du sol que par sa nature chimique. Altitude. — Très-commun dans la plaine, il peut s'élever aussi dans les montagnes, car de Candolle le cite au mont Genèvre, à 1,800"». Géographie. — Il est possible que son aire d'extension ne soit pas parfaitement déterminée, à cause de la confusion qui a régné longtemps entre les diverses espèces de ce genre. 44 CRUCIFÈUES. — Au sud il n'atteint pas le midi de l'Espagne , et se trouve en Portugal et en Sicile. — Au nord , il avance très-loin , en Angleterre, en Irlande, dans toute la Scandi- navie , la Russie , la Finlande , dans toutes les Laponies méridionales oii il est commun, sur le bord des lacs et des fossés de la région sylvalique, jusque dans la Laponie Kéméenne. — Son habitation la plus occidentale est le Por- tugal en Europe , et en Amérique , selon Douglas , les bou- ches de la Colombie. — A l'est, son extension est considé- rable , puisqu'il occupe toute les Sibéries , le Kamtschatka et même l'île d'Unalaska. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Espagne 37° ( Ecart en latitude : Nord, Cercle polaire 66 ^ 29^^ Occident, Portugal 10 0. | Ecart en longitude : Orient , Unalaska 170 E. i 1 80° Carré d'expansion 5220 Nous avons négligé , comme douteuse, la station améri- caine. Barbarea pr^cox , R. Brown. — Semblable par le port à la précédente, cette espèce habite aussi les sables des rivières et se trouve surtout au milieu des champs oii elle ouvre de bonne heure ses Heurs , d'un beau jaune. Ses feuil- les sont ciliées à la base , d'une saveur agréable qui rappelle celle du cresson de fontaine. Après la floraison, ses siliques s'écartent et conservent aussi leur style, mais obtus et très-court. Nature du sol. — Altitude. — Terrain siliceux et sablon- neux ; s'élève presque à 2,000^" dans les Pyrénées, selon de TURRITIS. 45 Candolle , et jusqu'à 1 ,700"" dans les montagnes de l'Anda- lousie, selon M. Boissier. Géographie. — L'Europe la plus australe , l'Afrique bo- réale et les Canaries , jusqu'en Suède où elle se rencontre dans les lieux arrosés près des villages, selon Wahlenberg; — à l'Occident, elle existe aux Canaries et en Amérique , au Canada , où elle abonde le long des rivières jusqu'au 68" de latitude; — à l'est, elle se trouve dans l'Italie méridionale, en Sardaigne , près de Kasan , et dans la Podolie australe , et, selon Ledebour, dans la Sibérie orientale. — On voit que son aire d'expansion est difficile à limiter, à l'est; nous abandonnerons cette dernière indication douteuse. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Canaries 29° ) Ecart en latitude : Nord, Canada 68 ) 39« Occident , Canada 17 O. -^ Ecart en longitude : Orient , Russie 45 E. ) 215« Carré d'expansion 8385 Bârbareâ INTERMEDIA , Borcau. — Nous ne faisons que mentionner cette, espèce du centre de l'Europe, et qui a sans doute été confondue souvent avec les deux précédentes. Sa géographie est encore inconnue. G. TUKRITIS. Lin, Distribution géographique du genre. — Ce genre, réuni par plusieurs botanistes aux Arabis , et par d'autres aux Sisym- brium,i\e renfermeque 13 espèces, dont 9, del'Amériquedu nord, occupent le Canada et les parties les plus froides de ce 46 CRUCIFÈRES. continent. Une d'elles vient en Californie, et une autre, pas- sant l'Equateur, se développe sur les hautes montagnes des environs de Quito. 3 espèces seulement sont étrangères à l'A- mérique ; 1 est des Indes orientales , et 2 autres de Sibérie. Une de ces dernières parvient jusqu'en Europe , et c'est la seule que nous ayons en France. Ce sont des plantes des ré- gions froides de l'Amérique et de l'Asie , ou des hautes mon- tagnes de ces deux continents. 'rt' TuRRiTis GLABRA , Lin. — Cette espèce produit peu d'ef- fet par ses fleurs petites et verdàtres , mais on la distingue à son état de rigidité très-remarquable. Sa tige est droite , élancée ; ses feuilles serrées contre la tige et ses longues si- liques réunies en faisceaux. Ce n'est du reste que la seconde année qu'elle se montre avec ces caractères, car elle paraît d'abord sous la forme d'une jolie rosette dont les feuilles ve- lues disparaissent quand la tige s'allonge pour fructifier. Nature du sol. — Allilude. — Elle paraît indifférente à la nature chimique du sol , mais elle semble préférer les ter- rains graveleux des bois montagneux oii elle se trouve assez communément. Cependant elle s'élève peu et n'atteint pas les hautes montagnes. Géographie. — Le Portugal , la Sicile et le midi de l'Italie sont les contrées les plus australes qu'elle peut at- teindre. — Elle se développe davantage vers le nord , dans toute l'Allemagne , toute la Russie, l'Angleterre seulement, en Suède, dans les lieux arides et sablonneux ; sur le bord des champs, en Norvège et jusque dans la Laponie et la Finlande méridionales. - A l'occident , outre le Portugal et l'Angleterre , on la trouve dans une partie de l'Amérique du Nord , à la baie d'IIudson, sur la chaîne des montagnes rocheuses et dans toute la région boisée du Canada, jus- ARABIS. 47 qu'au 64**. — A l'est , elle est en Italie , en Turquie , dans le Balkan méridional , dans les Carpathes, dans l'Asie mi- neure et dans la Sibérie, jusqu'au lac Baïkal. Limites d' extension de r espèce. Sud, Sicile 38° % Ecart en latitude : Nord, Laponie 66 j 28° OocîV/m/, Montag. Rocheuses. 110 O. -^ Ecart en longitude : Orirnt, Lac Baïkal 105 E. ) 215° Carré d'expansion 6020 G ARABIS , Lin. Distribution géographique du genre. — Co.^ jolies plantes au nombre d'environ 74 espèces, constituent un genre euro- péen , ou du moins , sur ce chiffre , 43 à peu près appartien- nent à l'Europe. Il est vrai que dans ce nombre 4 vivent un peu partout, et presque indistinctement en Europe, en Asie et dans l'Amérique septentrionale. — On connaît des Arabis dans toutes les parties de l'Europe, depuis la Scanie, la Lapo- nie et les points les plus froids, jusques en Espagne, en Sicile et dans les îles de la Grèce. C'est dans les chaînes de mon- tagnes et à une grande élévation qu'elles se développent le mieux. Aussi les Alpes, les Pyrénées, les Carpathes et surtout la Suisse et la Carinthie sont les points les mieux peuplés de ces élégantes crucifères. — L'Asie en compte 15 espèces la plupart sibériennes, mais s'étendant aussi dans les Indes , la Perse , la Syrie et jusqu'au mont Sinaï. — 11 Arabis habitent l'Amérique du nord et arrivent aux parties les plus froides, tandis qu'on n'en connaît que 2 dans toute l'Amérique du sud. — Une seule a été découverte en Algérie, 1 à Java , 1 autre en Océanie. — Ce sont donc 48 CRUCIFÈRES. encore des plantes des régions froides de l'ancien et du nou- veau continent, et qui ont, comme presque tous les genres nombreux, quelques représentants dans l'hémisphère opposé. Arabis alpina. Lin. — De nombreuses Heurs blanches qui s'ouvrent dès que le printemps pénètre dans les mon- tagnes , distinguent cette espèce sociale , vivant en larges touffes dans les lieux élevés et rocailleux. Ses tiges à demi- couchées rampent sur le sol, donnent naissance à une mul- titude de drageons qui agrandissent les touffes, mais elle se dégarnit par la mort des individus qui ont fructifié. C'est une des belles décorations des rochers d'oii on la voit quel- quefois pendre en festons couverts de fleurs. Ses tiges et ses feuilles sont plus ou moins couvertes de poils blancs et lanu- gineux qui donnent à ses feuilles dentées un aspect grisâtre ; les pédoncules et les sépales sont moins velus que les feuilles. Les sépales sont quelquefois blanchâtres , mais les pétales sont d'un blanc pur ; la gorge de la corolle est verdâtre ainsi que les onglets. — Les siliques sont petites et allongées. — Ces fleurs, réunies en grandes masses, répandent une odeur suave dans laquelle on reconnaît celle du miel et celle du Cheiranthus. — V Arabis alpina est un type répandu dans toutes les montagnes, oiî peut-être il a subi quelques modifications, et où des noms différents lui ont été impo- sés ; VA. albida , VA. viscosa, etc., n'en sont peut-être que des variétés ou du moins la remplacent complètement , la première dans les montagnes du Caucase, la seconde dans celles de la Perse septentrionale. On pourrait encore lui rap- porter 1'^. Billardierii qui , dans la Syrie, habite aussi les montagnes. Nature du sol. — Elle préfère les sols siliceux et peu di- visés, les rochers escarpés. Nous l'avons trouvée sur les gra- ARABIS. 49 nits , sur les trachytes et aussi sur des murailles en pierres calcaires, dans des lieux où elle nous semblait naturalisée. Altitude. — C'est une plante des hautes montagnes, qui atteint près de 2,000™ dans les Alpes et dans les Pyrénées, et que M. Boissier a rencontrée en Andalousie, dans la région nivale, jusqu'à la grande hauteur de 3,200™ ; elle se trouve aussi en Corse à une grande élévation , mais elle peut des- cendre dans les vallées , et vit même dans les plaines quand les torrents l'y amènent. C'est une des espèces dont la zone d'altitude est la plus large , puisqu'elle est certainement de 3,000™ en Europe. Géographie . — Quelquefois confondue avec I'^. albida, son aire d'extension ne peut être absolument précisée, mais elle est très-étendue. — Au sud , elle ne se trouve que sur des points isolés , en Corse , dans le royaume de Grenade , dans les Asturies , peut-être môme à Madère et aux îles du cap Vert. C'est ici sans doute , ainsi que dans l'Atlas, VA. albida de Steven, qui croît aussi dans le Caucase et la Tau- ride. Elle paraît être une des formes de 1'^. alpina. Elle se trouve en Abyssinie , sur les rochers du mont Aladji, à la hauteur d'environ 3,000™. VA. cimeifolia , Hochstett, qui paraît être aussi une forme de VA. alpitia, se trouve également sur les montagnes élevées de l'Abyssinie. — Au nord, cette plante est plus répandue. Elle existe à peu près partout et devient très-commune dans la Suisse septen- trionale où elle descend assez bas et monte au-delà de la limite des sapins , jusqu'aux neiges éternelles. Elle existe aussi dans toute la Scandinavie et surtout dans la Suède et la Norvège boréales où elle suit les ruisseaux des hautes montagnes. En Laponie , elle recherche aussi le« heux arrosés et abrités sur le bord des ruisseaux , au pied des montagnes dans le Nordland , et s'avance dans l'Altenfiord , V 4 50 CRUCIFÈRES. jusqu'au cap Nord. Elle ne se trouve ni en Angleterre, ni dans les archipels anglais , ni en Islande , et elle est indiquée aux Feroë. — A l'occident , l'^l. alpina ou plutôt sa variété alhida se trouve aux Canaries à une grande hauteur, et en Amérique à Terre-Neuve et dans toute la région boisée du nord, désignée sous le nom de Woody , jusque vers le 68°, au Labrador et même au Groenland. — A l'orient, la plante occupe les Carpathes , l'Italie , la Sicile , toutes les Russies et toutes les Sibéries , y compris la Sibérie arctique et le Kamtschatka. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Iles du cap Vert 13° ^ Ecart en latitude : iVor^, Cap Nord 71 ) 58° Occident, Canada 100 O. ^ Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka 160 E) 260° Carré d'expansion 15080 Arabis BRASSIC.EF0RM1S , Wallr. — Plante glabre à tige droite , à racines vivaces , dont les feuilles radicales sont oblongues et pétiolées, les caulinaires embrassantes et auri- culées à la base. Ses fleurs petites et blanches naissent à l'extrémité des rameaux qui s'allongent après la floraison et portent des siliques droites et raides presque parallèles à la branche , et qui contiennent des semences oblongues et unisériées. Nature du sol. — AUitude. — Nous n'avons trouvé cette plante que sur des roches calcaires à la hauteur de 700 à 800™ seulement. Elle s'élève bien davantage dans les Alpes , dans les Pyrénées et sur le mont Ventoux , mais j)artout elle reste sur le calcaire. Géographie. — On la trouve dans une grande partie de AH A BIS. 5t ia France , depuis les Ardennes jusqu'aux Pyrénées, depuis la Bourgogne jusqu'aux montagnes calcaires qui dominent Draguignan. Elle est indiquée aussi en Espagne , dans le Palatinat , en Transylvanie et dans les Apennins , ce qui ne lui donne pas une aire très-étendue. Limites d'extension de V espèce. Sud , Espagne 40» ) Ecart en latitude : iVorcJ, Allemagne 50 i 10° Occident , Cévennes 0 ) Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 20 E J 20<* Carré d'expansion 200. Arabis auriculata, Lam. — Cette plante , comme la précédente, a fort peu d'importance sur le plateau central. Elle est annuelle et croît sur les rochers, où elle élève une tige droite , peu rameuse , garnie de quelques poils étoiles, et munie de feuilles demi-embrassantes et auriculées. Ses fleurs blanches sont disposées en épis grêles et produisent des siliques droites linéaires , effilées , terminées par le stigmate endurci. Nature du sol. — Attitude. — Elle choisit les rochers calcaires sur le plateau central ; mais M. Bojssier l'indique en Andalousie dans les lieux sablonneux de sa région alpine jusqu'à la hauteur de 2,100". De Candolle lui assigne une zone d'altitude assez large, depuis 200™ dans le Palatinat jusqu'à 1,200™ dans les Alpes du Dauphiné. Bien que cet Arabis descende quelquefois dans la plaine , il habite gé- néralement les montagnes. Géographie. — Sa situation la plus méridionale est le royaume de Grenade ; — au nord , il ne dépasse pas le centre de la France et le midi de l'Allemagne ; — à l'ouest, 52 CRUCIFÈRES. il trouve sa limite en Andalousie , tandis qu'à l'est il existe en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Transylvanie , en Li- thuanie , en Podolie et en Crimée. Limites d'extension de V espèce. 5W, Royaume de Grenade 36» ^ Ecart en latitude: A^orf/, Lithuanie 55 i 19° Occident, Royaume de Grenade . 6 O. \ Ecart en longitude : Orient , Crimée 32 E. j 38« Carré d'expansion 722 Arabis Gerardi , Bess. — Petite plante annuelle ou bisannuelle à tige dressée , à fleurs blanches , à siliques grêles et à graines ponctuées qui a les plus grands rapfforts avec VA. sagittata. Nature du sol. — Altitude. — Croît habituellement sur les terrains calcaires et ne s'élève guère dans les monta- gnes. Ledebour l'indique en Podolie à 1 ,000™. Géographie. — Essentiellement méridionale, on la trouve dans tout le midi delà France , et si elle n'est pas indiquée plus au sud , c'est que sans doute elle a été confondue avec VA. sagittata; — A l'occident , elle se trouve à Mont-de- Marsan, et à l'orient, dans les Russies moyenne et australe, dans la Podolie , la Volhynie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Provence 43" . Ecart en latitude : Nord , Podolie 50 \ 7° Occident, France 3 0.) Ecart en longitude : Orient , Podolie 27 E. J 30° Carré d'expansion 210 ARABIS. 53 Arabis HiRSUTA, Scoj). — Communc sur les rochers et les vieux murs , dans les cliamps incultes et les prés secs, cette plante bisannuelle offre des tiges presque toujours sim- ples , des feuilles d'un vert luisant, malgré un bon nombre de poils bifurques qui portent de petites glandes tubercu- leuses. Les pétales blancs sont oblongs et rapprochés dans un calice souvent blanchâtre. Les siliques sont longues, très-rapprochées de la tige, minces, glabres, luisantes et presque quadrangulaires. Les graines sont lisses finement ponctuées , entourées d'une légère membrane. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente et ne dépas- sant guère sur les montagnes la hauteur de 1 ,000°\ Géographie. — Son aire est des plus étendues ; au midi, elle se trouve aux Baléares , à Majorque , en Sicile , en Cri- mée et dans la Russie australe. — Au nord, dans toute l'Allemagne , toute la Scandinavie , sur les rochers et dans les prés de la région sylvatique. Elle entre en Laponie et s'arrête seulement dans l'Altenfiord, entre 70"^ et 70° 30'. Elle est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle existe en Portugal , sur la côte nord-ouest du Canada jusqu'au 68°, dans la région boisée ; — au levant , elle végète dans toutes les Sibéries , au Kamtschatka et jusque dans les îles de Sitcha et d'Unalascha. Limites d'extension de V espèce. Sud, Baléares 39° ) Ecart en latitude : Nord , AUenfiord 70 ^ 31» Occident, Canada 80 0.| Ecart en longitude : Orient , lies Aléoutiennes 170 E.i 250° Carré d'expansion 7936. Arabis muralis , Bert. — Vivace, mais peu répandue, 54 CRUCIFÈRES. cette espèce ofîre des feuilles radicales disposées en rosette , fortement crénelées , tandis que les caulinaires , couvertes comme les précédentes de poils rameux , sont sessiles. Les fleurs qui naissent au sommet de la tige sont relativement grandes pour un Arabis, blanches ou teintées de rose. — Les siliques sont comprimées et légèrement bosselées. Nature du sol. — Allilude. — Nous ne connaissons cette espèce que sur les rochers calcaires. Elle ne s'élève pas et reste confinée dans les plaines. Géographie. — C'est une plante de la région méditer- ranéenne de la France et de l'Italie. On ne la connaît pas au sud au delà de la Corse et des Baléares ; au nord , au delà du plateau central. Elle trouve sa limite occidentale à Mende , et sa limite orientale en Italie. Limites d'extension de Vespèce. Sud y Baléares 39° ( Écart en latitude : iVorc?, Plateau central 45 ' 6° Occident , Mende 1 0. -^ Ecart en longitude : Orient, Italie 12 E. j 13« Carré d'expansion ... 78 Arabis cebennensis, DG. — Lorsqu'il parcourt les plus sombres vallées du Cantal et des Cévennes , le bota- niste est agréablement surpris de rencontrer une espèce qui semble n'avoir pas encore quitté le Heu de sa naissance. Tantôt grêle et isolé, tantôt rameux et formant de belles touffes verdoyantes , cet Arabis se montre sur les rochers avec des feuilles radicales arrondies , et des feuilles cau- linaires ovales , tronquées à la base , un peu décurrentes sur le pétiole et légèrement pubescentes. Les fleurs naissent en petites grappes lâches et étalées. Le calice est d'un vert jau- ÂRABIS. 55 nâtre , les pétales d'un lilas Irès-tendre à onglet jaune pâle, les filets et le pistil verdâtres , tandis que le pollen et les an- thères sont d'un beau jaune. Les siliques comprimées et bosselées contiennent des graines brunes ovales qui mon- trent un rudiment d'aile à leur sommet. — Cet Arabis fleurit tard , et ses feuilles prennent en dessous des nuances d'un beau violet. — Nous l'avons trouvé avec le Streptopus amplexifolius , le Campamila lalifolia, etc. Nature du sol. — Altitude. — Toujours sur le terrain primitif ou trachytique de 1,000 à 1,500™ d'altitude. Géographie. — Son aire est restreinte à 2 ou 3 localités des Cévennes et du Cantal, et n'occupe certainement pas plus de 5 degrés carrés. Arabis Tcrrita , Lin. — C'est encore une crucifère vernale, commune dans les lieux rocailleux , sur les rochers oii ses tiges , simples et inclinées à leur base , sortent de rosettes de feuilles étalées et pubescentes. Les feuilles de la tige sont petites , entières et embrassantes. Les fleurs sont assez grandes , d'un blanc jaunâtre , à pétales oblongs et rapprochés. Le calice est velu, un peu coloré. Dès le mois de mai les fleurs sont épanouies et un mois plus tard de longues siliques courbées en arc, mais primitivement redres- sées, se sont lentement écartées et sont devenues pendantes. Elles renferment des graines comprimées et aplaties. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente, car nous la trouvons sur le granit et sur le calcaire. Elle ne dépasse pas 1,000 à 1,200°» d'élévation. Géographie. — Assez limitée , elle arrive au sud vers le milieu de l'Espagne , en Sicile et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle s'arrête en Allemagne et dans la Russie septentrionale , près de Saint-Pétersbourg ; — à l'occident. 56 CRUCIFÈRES. elle ne sort pas de France ; et, à l'orient, elle gagne la Suisse , l'Italie , la Turquie , la Transylvanie et la Crimée. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Espagne 40° ) Écart en latitude : iVoni, St-Pétersbourg., 60 \ 20° Occident , Plateau central 0 j Ecart en longitude : Orient , Crimée 33 E. ) 33° Carré d'expansion 660 O. CARDAiniNE. Litl. Distribtition géographique du genre. — Genre nom- breux en espèces , environ 75 , dispersées sur le monde entier dans les deux hémisphères. Cependant les cardami- nes constituent un genre en partie européen , en partie amé- ricain , puisque cette dernière contrée en nourrit 30 , et l'Europe seulement 23 , l'Asie 14, l'Afrique 4, etl'Océa- nie 5. — Celles d'Europe se rencontrent partout depuis la Laponie jusqu'à la Corse , l'Espagne et l'Italie, affectant de préférence les lieux frais et un peu élevés. — Celles d'Asie sont disséminées en Sibérie, à la Chine, au Japon, aux gran- des Indes , en Perse et au Caucase. — L'Amérique du Nord en a 15 qui se trouvent surtout en Colombie, à la Loui- siane, dans le nord des Etats-Unis et dans les montagnes. — Celles de l'Amérique du Sud appartiennent surtout au Chili et aux terres Magellaniques. Une d'elles habite l'île de Juan-Fernandez , et de là quelques espèces vont en Océa- nie, à la Nouvelle-Zélande, aux îles Tristan d'Acuhna, à la Nouvelle-Hollande, à Java, et 1 autre dans les îles gla- cées des mers polaires du sud. — L'Afrique ne compte qu'un petit nombre de cardamines, 1 auxAçores, 1 à l'île Bour- CARDAMINE. 57 bon et 2 au cap de Bonne-Espérance. — Voilà donc un de tes genres qui courent le monde et rencontrent partout des conditions d'existence. Il est probable que bon nombre d'es- pèces sont encore à découvrir en Amérique et en Océanie. Cardamine RESEDiFOLiA , Lin. — Cette petite plante fait partie, comme la plupart des cardamines, de ces cru- cifères vernales que la nature a destinées à orner les monta- gnes. — Elle est vivace ; sa tige, souvent oblique et faible, sort d'une petite rosette de feuilles pétiolées, simples et en- tières , et porte elle-même des feuilles qui paraissent ailées , mais dont les découpures profondes sont au nombre de 2 ou 3 seulement de chaque coté. Souvent il en existe une de plus d'un côté que de l'autre , et le dernier lobe plus déve- loppé simule une impaire. — De petites fleurs blanches naissent à l'extrémité de la tige ou des rameaux, et de très- bonne heure elles se transforment en siliques grêles , sou- vent brunes ou violettes. Elles s'ouvrent par le bas, mais leurs valves , qui ne se roulent qu'imparfaitement , sont mfTices et demi-transparentes. Nature du sol. — Nous le trouvons sur les terrains pri- mitifs et trachytiques, mais , dans d'autres contrées , cette plante croît aussi sur les calcaires. Altitude. — Elle se tient dans les hautes régions , depuis iOO" au pic St-Loup, jusqu'à 1,800" dans les Alpes, se- lon deCandolle. M. Boissier l'a recueillie dans le royaume de Grenade jusqu'à 3,000'". Géographie. — Le midi de l'Espagne marque sa Hmite sud , et la Suisse septentrionale sa limite nord. Ses confins, à l'occident et à l'orient, sont assez mal déterminés : ce peut être d'un côté le midi de l'Espagne et de l'autre la Suisse orientale. 58 CUUCIFÉRES. Limites d'extension de l'espèce. Écart en latitude 9» Sud , Boyaume de Grenade. . . . 37** Nord , Suisse septentrionale ... 46 Occident , Roy. de Grenade. ... 80.1 Ecart en longitude : Orient, Suisse orientale 8 E. j 16° Carré d'expansion 144 Cardamine impatiens, Lin. — Dès les mois de mars et d'avril , cette plante étale son léger feuillage sur le bord des ruisseaux , sur les rochers et les vieux murs humides et quelquefois dans les bois arrosés. Dès le mois de mai elle montre ses petites fleurs blanches près des touffes rameuses du Géranium Robertianuni , et le Cystopteris fragilis vient ajouter encore ses frondes découpées au feuillage aérien de tous ces végétaux. — Sa racine bisannuelle produit des tiges tantôt droites et tantôt rampantes, glabres et velues, cannelées et anguleuses. Ses feuilles sont profondément dé- coupées comme si elles étaient ailées , et ses fleurs petites et d'abord ramassées au sommet des rameaux qui s'allbn- gent , n'ont ordinairement que 2 pétales oblongs. Quelque- fois il y en a 4, mais alors ils sont plus courts et moins blancs; quelquefois même les pétales avortent complètement. Il en est de même des étamines parfois réduites aux 2 plus petites. Ses siliques sont longues, très-étroites , et à peine sont-elles mûres que les 2 valves se roulent et dispersent leurs graines avec une grande facilité. Nature du sol. — Indifférent et ne tenant qu'à la pré- sence de l'eau. Vieux murs à Royat; sur le calcaire juras- sique dans le Doubs et à Nancy ; sur le calcaire et le granit dans les Vosges ; sur les sables de la Loire , et sur le sol schisteux des Ardennes. CARDAMINE. 59 Altitude. — Depuis les plaines jusque sur les montagnes élevées, 1,200™ dans les Pyrénées selon de Candolle. Il monte encore plus haut aux pics d'Anie et d'Amoulat , selon M. Dufour. — Ledebour cite cette plante à 2,000™ , près d'Elisabethpol. Géographie. — Cette cardamine s'avance peu au midi , et ne dépasse pas les Pyrénées, le midi de l'Italie et le Caucase. — Au nord , au contraire, elle va très-loin, en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, en Norvège et en Suède , où on la rencontre aussi sur les rochers arrosés et enfin dans la Finlande australe. Elle n'est pas très-rare en Angleterre et ne se retrouve plus qu'aux Feroë. — Cette dernière locahté est sa limite occidentale , — mais à l'orient elle s'avance dans les Carpathes et les Balkans, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe, et jusque dans la Sibérie altaïque. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Italie 40° 1 Ecart en latitude : Nord , Finlande 62 j 22» Occident, Feroë 9 0.) Ecart en longitude : Omwf, Sibérie atlaïque 95 E. j 104° Carré d'expansion 2288 Cardamine sylvatica, Link. — Cette espèce recherche les lieux frais et ombragés , où elle croît en petites touffes d'un beau vert , le long des ruisseaux et dans les prairies humides. Elle semble tenir le milieu entre les C. Impa- tiens et C. Ursula. Ses fleurs petites et blanches, sans éclat, n'ont souvent que 4 étamines. Ses siliques sont grêles et portées sur un axe qui s'allonge beaucoup après la lloraison. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique indiffé- 60 CRUCIFÈRES. rente. — Elle se trouve jusque dans les hautes montagnes. Sur le plateau central, elle atteint 1,200™ au mont Dore. M. Boissier l'indique à 1,700"', dans le royaume de Grenade. Géographie. — Son aire est restreinte. Au sud , c'est le midi de l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord, c'est la Russie moyenne, l'Allemagne, l'Angleterre et les Hébrides. — Cette dernière localité est son point le plus occidental. — A l'orient, ce sont les Carpathes et le midi de l'Italie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 36» | Écart en latitude : Nord , Moscou 56 ) 20« Occident , Hébrides 9 0.) Écart en longitude : Orient, Moscou 35 E. ^ 44« Carré d'expansion 880 Cardamine HiRSUTA , Lin. — Voisine du C. syhalica , cette espèce , extrêmement commune , prend des formes très-variables, selon les lieux qu'elle habite. Son type ap- partient aux lieux secs ou peu mouillés, tels que les champs, les vignes et les jardins ; mais elle a une variété umbrosa qui recherche les lieux couverts et plus humides, et tient exactement le milieu entre le C. hirsuta et le C. sylvatica. — Ses feuilles radicales sont couchées sur le sol , velues , pro- fondément découpées , à une ou deux paires de folioles d'autant plus grandes qu'elles s'éloignent davantage de l'ori- gine de la première feuille. Les tiges sont rameuses , légè- rement velues; les fleurs petites, blanches ou rosées, n'ont ordinairement que 4 étamines , les deux petites sont avor- tées, les siliques sont grêles, brunes ou violettes, très-allon- gées. La plante est annuelle et fleurit cependant dès le mois de mai. CARDAMINE. 61 Nature du sol. — Altitude. — Complètement indillé- rente , elle arrive jusqu'à 2,000™ dans les montagnes de l'Andalousie. Géographie. — Aire immense, s'étendant sur la terre presqu'entière et devant sans doute être rétrécie par la suite, lorsqu'on aura reconnu plusieurs espèces distinctes, confon- dues sous le nom de C. hirsula. — Au sud , la plante est commune en Espagne et dans le nord de l'Afrique , oii elle habite les lieux ombragés de l'Algérie. On la cite aussi en Abyssipie, mais c'est le C.simensis, lïocshtett , ou variété glabre du C. hirsula. Jusqu'à ce jour on n'a pas trouvé la plante entre l'Algérie et l'Abyssinie. — Au nord, ce Car- damine occupe toute l'Europe, y compris l'Angleterre et ses archipels, les Feroë , l'Islande, le Danemarck, la Gothie , et s'arrête dans la Finlande australe. — A l'occident, on le trouve dans une partie de l'Amérique du nord, du Canada, aux montagnes Rocheuses , et sur les bords de l'Océan arc- tique, dans tout le pays boisé désigné sous le nom de Woody, d'après Drumond et Richardson, et sur les bords de la ri- vière de Colombie, d'après Scouler. On voit que dans l'Amé- rique septentrionale il occupe un espace plus grand que l'Europe entière. — Ses Hmites, au levant, sont presque inconnues, toute la Russie, toutes lesSibéries, le Kam- tschatka , et les îles Aléoutiennes; le Caucase, la Crimée, la Perse , les monts Niigheries dans l'Inde. — On cite en- core cette espèce à Ceyian , sous l'équateur môme, et, dans l'hémisphère austral, en Patagonie , à Buénos-Aires, au Chih , à Tristan d'Acunha , aux Malonines et aux îles Campbell et Auckland où le docteur Hooker a trouvé la plante très-abondante, depuis les bords de la mer jusqu'à la hauteur de 160"* , et il affirme l'identité de cette espèce, a\ec celle qui est si commune en Europe. — En supposa 62 CRUCIFÈRES. dans quelques-unes de ces localités elle ait été introduite par l'homme, il n'en reste pas moins démontré que le C. hirsuta occupe près de la moitié du globe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Abyssinie 12° j Écart en latitude : iVorrf, Islande 65 J 53« Occident et Orient 360 | Écart en^longitude : Carré d'expansion 19080 * Nous adoptons ici le tour du globe pour écart de longi- tude , et nous supprimons par compensation la localité de Ceylan et toutes celles de l'hémisphère sud. Cardamine pratensis. Lin. — Si vous sortez le matin pour parcourir les fraîches prairies des montagnes , une fleur charmante attire votre attention. C'est le Cardamine pra- tensis. L'astre du jour n'a pas encore paru et ses fleurs à demi-penchées ont resserré leurs pétales pour passer la nuit. Le soleil, que vous attendiez comme elle, ne paraît pas, et la pluie qui descend des nues vient humecter la terre et vous cacher l'azur du ciel. La cardamine s'incline encore. Ses pédoncules permettent à la fleur de prendre la position qui lui convient , et tournée vers la terre, l'eau glisse sur ses pé- tales lilacés. Quand le soleil renaît et perce les nues, la car- damine ouvre sa fleur et redresse ses bouquets , et ce char- mant spectacle se répète tous les soirs et tous les matins , chaque fois que l'atmosphère se couvre ou s'épure, jusqu'à ce qu'enfin l'ovaire fécondé refuse tous ces soins et survit à la corolle flétrie. Alors la silique s'allonge et reste sessile ; puis elle s'ouvre en roulant ses valves , ses graines tombent CARDAMINE. 63 et la plante qui a figuré dans le cercle brillant des produc- tions vernales disparaît des prairies et des clairières des bois. — Ses feuilles inférieures sont profondément découpées , à lobes arrondis et un peu anguleux. Ces lobes qui paraissent être de véritables folioles tombent dans le temps de l'accrois- sement de la tige , de sorte que souvent il ne reste que le lobe terminal et un autre à côté. Les feuilles caulinaires sont très- étroites. — Quelquefois, vers le milieu de l'an- tenne, de nouvelles feuilles se montrent au moyen desquelles elle se reproduit encore. De la nervure du milieu ou de la base des lobes de ces feuilles naissent de petits tubercules qui s'enracinent , et la plante mère épuisée se repose , et ne donne pas ses fleurs au printemps qui succède à cette preuve de sa fécondité. — Dans les hautes montagnes, la belle nuance lilas de ses fleurs augmente d'intensité , les fleurs elles-mêmes sont plus grandes et la plante est encore em- bellie par sa station. Là , si des prairies ont été labourées et abandonnées à elles-mêmes, après une culture momenta- née , il est impossible de rien voir de plus beau et de plus frais que ses touffes réunies à tiges courtes et à grandes fleurs. Tantôt elles s'inclinent et semblent dormir , tantôt elles se dressent et montrent d'admirables bouquets composés de plus de 50 fleurs. Quand cette plante, au lieu d'être disse- minée , est réunie en larges touffes comme dans les prairies, elle est, sans contredit, un des plus beaux ornements du prin- temps dans les montagnes, surtout si le ton lilas de sa co- rolle contraste avec le jaune pâle du Primula elalior, qui offre au même ton , sa nuance complémentaire. — Le C. pratensis fleurit de très-bonne heure : 21 avril 1833, à Royat ; — 24 avril 1839 , à Marsac ; ~ 7 mai 1835 , à Royat; — 17 mai 1838, àMahntrat; — 19 mai 1836, 64 CRUCIFÈRES. à la Baraque; 29 mai 1830, prairies des montagnes au-dessus de Clermont ; — 20 juin 1845, montagnes de la Lozère , variété naine à grandes fleurs ; — 24 juillet 1840, marais de la Dore, très-élevés, même variété. Nature du sol. — Alùiude. — Tous les terrains mouil- lés ou tourbeux. — Atteint des lieux très-élevés dans les montagnes jusqu'à 2,000'". Géographie. ~ C'est encore une espèce dont l'aire d'ex- pansion est très-considérable. — Au sud elle ne dépasse pas les Asturies , et cependant le C. obliqua, Hochstett, qui paraît être une forme africaine du C. pratensis , croît en Abyssinie à une assez grande élévation. Ce n'est, à propre- ment parler , que le C. pratensis à siliques plus allongées. Nous le considérons plutôt comme une forme parallèle que comme espèce particulière. — Au nord , le C pratensis ne s'arrête pas, il va où il trouve la terre , en Angleterre , aux Hébrides , aux Orcades , aux Shetland , aux Feroë et même en Islande, dans la Suède et la Norvège; il se rencontre partout dans les mêmes stations qu'en France et en Alle- magne ; mais il n'arrive pas dans la région alpine de ces contrées. II est tout aussi commun dans la région svlva- tique et sous-sylvatique de la Laponie, dans le Nordland et le Finmark où il ne monte pas non plus sur les montagnes élevées. Enfin il dépasse le cap Nord , se repose à l'île aux Ours et arrive sur les terres glacées du Spitzberg. — A l'occident , il végète à la baie d'Hudson , au détroit de Beh- ring, traversant toute l'Amérique arctique. — Et au levant on le trouve dans toutes les Russies , toutes les Sibéries, le Kamtschatka , et il rejoint les îles Aléoutiennes. CARDAMINE. 65 Limites d'extension de V espèce. Sud y Asturies 42'^ 1 Ecart en latitude : Nord , Spitzberg 80 j 38» - ., ,^ . r,an. I Ecart en longitude : Occident et Orient obO { ^..° I .it)0° Carré d'expansion 13680 Cardamine amara , Lin. — Sœur de la précédente , celle-ci recherche davantage encore les lieux frais à demi- ombragés , et cache , sous ses milliers de corolles blanches aux anthères pourprées , l'eau pure qui court en murmu- rant sous les arbres ou dans les prairies. Elle vit en so- ciété nombreuse , à demi-couchée sur le sol inondé ou seu- lement imbibé d'eau , et , de la base de ses feuilles nombreuses et dressées , sortent des radicules promptement enracinées, qui augmentent incessamment la densité de son tapis. Ses siliques longues et bosselées , souvent pourprées , ne tardent pas à mûrir ; des panneaux mobiles s'en déta- chent et les ouvrent , et des graines multipliées se dispersent au gré des eaux. — Ses fleurs, comme celles de la précé- dente , s'inchnent pendant la pluie , se penchent pendant l'obscurité, et, comme elles, se réveillent et s'épanouissent pour jouir de la lumière et de la sérénité de l'atmosphère. — Elle fleurit d'assez bonne heure : — 22 mai 1842, dans les ruisseaux de Saint-Nectaire ; ^ — 23 mai 1843, vallée de Chaudefour, au pied du Mont-Dore; — 30 mai 1830, vallée de rUsclade, au Mont-Dore; — 30 mai 1839, eaux pures de Tallende. Nature du sol. — Aquatique , mais préférant les fonds de gravier et la vase siliceuse. V 5 66 CRUCIFÈRES. Altitude. — Depuis la plaine jusqu'à 1,500™ dans les Pyrénées, selon de Candolle; à 1,700"" au Mont-Dore, Géographie» — Au sud, elle reste comme la précédente dans les Pyrénées et les Asturies ; — au nord , tout le reste de l'Europe , tout le centre, la Suède, la Norvège et la Laponie. Elle existe en Angleterre et se trouve aux Feroë, sans atteindre ni les archipels anglais ni l'Islande ; — à l'occident, elle trouve sa limite aux Feroë; — à l'orient, elle occupe les Carpathes, les bois mouillés du Balkan, toute la Russie , toute la Sibérie de l'Oural et une partie de la Sibérie altaïque. Limites d'extension de V espèce. Sud , Asturies 42® ) Écart en latitude : Nord, Laponie 68 i 26° Occident , Feroë 9 O. | Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 60 E. ) 69'' Carré d'expansion 1794 G. D£NTikKIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les élégantes espèces de ce genre sont au nombre de 15, et la moitié d'entr'elles se trouvent en Europe, dans les lieux ombragés de la France , de la Hongrie et de la Turquie d'Europe. — 3 seulement sont asiatiques , et encore deux d'entr'elles , originaires du Caucase, pourraient-elles rentrer dans les espèces européennes , ainsi que la 3*^ qui est en Sibérie. — 5 espèces de l'Amérique du nord remplacent les nôtres dans les grandes forêts du Nouveau-Monde. Dentaria. pinnata, Lin. — Cette espèce, une des plus grandes de nos crucifères, a de longs et puissants rhizomes DENTARIA. 67 enfouis dans le terreau des forêts. Actifs dès que les fortes gelées viennent à cesser, ces rhizomes , qui ont donné nais- sance à des bourgeons souterrains , laissent bientôt sortir de jeunes pousses tendres et herbacées , qui , les premières , au printemps , percent le sol spongieux qui les abritait et se développent quand le hêtre ouvre ses bourgeons. Mais souvent cette plante , contrariée dans sa végétation , ne pro- duit pas de tige fructifère; elle trace et s'allonge sous la terre, émettant çà et là une seule feuille qui entretient sa vie et montre sa présence. Elle peut ainsi , pendant plu- sieurs années , vivre , feuiller et avancer toujours ; mais si la plante est assez vigoureuse pour fleurir, son rhizome s'arrête et des branches latérales changent sa direction régulière. Sa tige sort pliée en deux comme ses feuilles , elle se redresse, et le feuillage, roulé en cornet, protège encore les fleurs. — Enfin , celles-ci , longtemps penchées , se relèvent et montrent de larges pétales blancs ou lilas, toujours de tons très-tendres , qui font de cette espèce une des plantes orne- mentales des forêts. Une floraison précoce amène une matu- rité également avancée. Les longues siliques de la dentaire s'ouvrent par deux espèces de battants qui se roulent par en haut et lancent leurs graines pendant ce mouvement d'évo- lution. — C'est dans les bois de hêtres et dans les forêts de sapins que l'on rencontre le plus ordinairement cette espèce. Son affection pour l'humus lui fait choisir la société des deux arbres qui en fournissent le plus par la décomposi- tion de leurs feuilles. Elle y vit en société avec le Scilla Li- lîo-Htjacinthm , VIlexaquifolium, V Aspenda odorata , le Daphne Mezereum, le D. Laiireola, le Luzulapilosa, etc. Nature du sol. — Toujours siliceux sur le plateau cen- tral et surtout volcanique ; mais elle croît sur le calcaire, aux environs de Nancy, de Besançon et dans tout le Jura. 68 CRUCIFÈRES. Altitude. — C'est une plante de montagne, mais qui ne dépasse jamais la région des sapins et qui se tient plus habituellement dans celle des hêtres, à environ 1,000 à 1,200°\ Géographie. — Son aire est très-resserrée; elle a sa limite sud dans les Pyrénées et l'Italie , et sa Hmite nord dans l'Allemagne méridionale ; — à l'occident , elle reste dans les Asturies , à l'est dans le royaume de Naples. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. ..... 40° | Écart en latitude : Nord , Allemagne 48 ' 8° Occident , Asturies 8 0. "i Ecart en longitude : Onew^, Royaume de Naples.. . 12 E.i 20° Carré d'expansion 160 Dentaria DiGiTATA , Lam. — Tous les Dentaria sont formés sur le même type et offrent les mêmes mœurs et le même aspect. Cette espèce se présente seulement comme remplaçant l'autre dans quelques localités. Comme elle, elle pousse avec rapidité, végète en hiver pendant les jours froids, pourvu que la terre ne soit pas gelée , et donne ses jeunes pousses et ses fleurs avant que les arbres des forêts n'aient étendu sur elle leur ombrage. — Elle diffère de la précé- dente par ses ieuilles quinées , ses folioles très-pointues au sommet. Nature du sol. — Altitude. — Comme la précédente. Géographie. — Son aire est plus restreinte encore que celle du D. pinnata. Les dentaires se substituent les unes aux autres , selon les conditions de cHmat qui leur con- viennent. — Celle-ci a sa limite sud dans les Pyrénées , sa limite nord dans la Suisse septentrionale ; — à l'occident, HESPEKIS. 69 ce sont encore les Pyrénées , et à l'orient, la Suisse septen- trionale et le Tyrol. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Pyrénées 43° | Écart en latitude : iVorc?, Suisse septentrionale.. . . 48 i 5° Occident , Pyrénées 4 O. | Écart en longitude : Orient, Tyrol 8 eJ 12° Carré d'expansion = 60 G. HESPERIS, Lin. Ce genre asiatique est représenté dans cette contrée par 14 espèces sur 22 dont il se compose. La Sibérie, la Perse, le Népaul, l'Arménie et jusqu'à l'Arabie-Pétrée, offrent des Hespeiis. — L'Europe n'en a que 6 connues, en France, en Espagne , en Hongrie , en Transylvanie et en Sicile. — 1 seule , africaine , habite l'Egypte et la Barbarie , et 1 autre est isolée dans l'Amérique du nord. Hesperis matrgxalis , Lin. — Chaque groupe de végé- taux a ses espèces ornementales qui , par leurs dimensions, leur beauté ou leur parfum , viennent embellir le séjour que l'homme partage avec elles : de ce nombre est V Hesperis malronalis. Elle cherche le bord des eaux, le voisinage des buissons , et quelquefois même elle habite les ruines et s'ap- proche des habitations et des jardins , où elle a reçu , du reste, une hospitalité méritée. Elle croît en touffes ou en petits groupes largement feuilles, et donne de bonne heure un corymbe de fleurs blanches ou lilacées dont le parfum 70 CRUCIFÈRES. s'échappe tous les soirs. Les corolles sont à peine ouvertes que déjà la fécondation est opérée ; souvent même les sépales sont tombés , mais de longues siliques se serrent contre la tige ; elles s'ouvrent et la plante répand des graines oblongues qui emploient deux années pour fleurir et fructifier. — Ce type de 17/. malronalis a ses espèces parallèles dans plusieurs contrées; 17/. heterophylla, du midi de l'Italie , 1'//. runcinala qui , dans la Hongrie , habite comme la nôtre le long des eaux et des buissons , et 1'//. Steveniana , de la Crimée méridionale , jouent exactement le même rôle dans la nature que notre //. ma- tronalis. Nature du sol. — Toujours sur le terrain siliceux et le terrain volcanique sur le plateau central , mais tenant plus spécialement à l'eau qu'au sol ; on la trouve ailleurs aussi sur les calcaires , et surtout sur les argiles. Altitude. — Elle vit dans les lieux montagneux ; mais nous ne la connaissons pas au-dessus de 1,000™. Géographie. — Au sud , cet Hesperis vit dans les Astu- ries , en Crimée, et dans le midi de l'Itahe ; — au nord , il occupe toute la France, toute l'Allemagne, la Russie, le Danemarck, la Gothie australe, et s'avance comme spora- dique dans le midi de la Suède et un peu plus loin dans la Norvège : peut-être est-il indigène aussi de l'Angleterre, oii on le considère comme introduit. — Il n'est pas occidental et cesse dans les Asturies ; — mais à l'orient il occupe la Suisse et l'Italie, les Carpathes, la Turquie , l'Arménie , toutes les Sibéries et toute la Dahurie , oii Pallas l'indiquait en pleine fleur, dans les bois , avec le Cypripedium cal- ceolus, le Polemonium cœriileum, etc., le 11 juin 1772 (t. IV, p. 346). SISYMBRIUM. 71 Limites d'extension de Vespece. Sud, Midi de l'Italie 40^^ -Écart en latitude : iVbrrf, Norvège méridionale.. . 60 ) 20" Occident , Asturies 8 0. | Écart en longitude : Orient, Dahurie 1 19 E. ) 127° Carré d'expansion * 2540 On cite aussi cet Hesperis en Amérique, sur les bords du lac Huron; mais on suppose qu'il y a été transporté par l'homme. SISTaiBBIUBS, Lin. Distribution géographique du genre. — En laissant parmi les Sisymbrium les petits genres détachés , Braya et Hugueninia , ils s'élèvent à 74 espèces connues. C'est un genre disséminé, mais qui affectionne cependant deux con- trées très-différentes ; d'un côté, la Sibérie et le bassin du lacBaïkal; de l'autre, l'Europe australe. — Aussi, dans les 28 espèces européennes , 18 sont propres à l'Espagne, à l'Italie , à la Corse ou au midi de la France. Il en reste 10 qui se partagent les régions du nord. — Le Caucase nourrit quelques Sisymbrium que l'on peut indifféremment rappor- ter à l'Europe ou à l'Asie, et , pour cette dernière contrée , il faut ajouter à ceux de Sibérie , du Caucase et des régions baïkales , quelques espèces disséminées dans la Perse , la Syrie , la Chine, les Grandes-Indes et l'Arabie-Pétrée. On en connaît en tout 26 en Asie. — L'Afrique boréale n'a qu'un petit nombre de ces plantes : 1 à Ténériffe et les autres sur les côtes de la Barbarie. On en cite 4 aux environs du Cap, — L'Amérique septentrionale n'a que 2 espèces de ce genre , mais en revanche la partie australe du nouveau continent en a 10, presque toutes du Chili. 72 CRUCIFÈRES. SiSYMBRiUM OFFICINALE, Lin. — Quelque amateur que l'on soit des beautés de la nature, il est difficile de trouver quelque chose à admirer dans l'espèce dont nous parlons. Raide , divariquée, sans grâce dans ses formes, sans fraî- cheur dans son feuillage , nous la trouvons en abondance le long des chemins et des fossés. C'est à peine si l'on aper- çoit ses petites fleurs jaunes , à peine si l'on distingue de maigres siHques strictement appliquées contre des rameaux qui s'écartent en tous sens à angles droits. Quand les siliques sont mûres , elles s'éloignent un peu de la tige avant de s'ouvrir pour répandre leurs graines. Nature du sol. — AUilude. — Indifférent. Tl atteint jusqu'à 1 ,200™ dans les Alpes et dans le Jura ; mais il reste toujours au-dessous de cette altitude sur le plateau central. Géographie. — Plante commune et répandue, abondam- ment dispersée au sud, sur tous les bords de la Méditerranée et dans toute l'Afrique boréale , excepté en Egypte , occu- pant aussi les Baléares, la Corse et la Sardaigne, allant jus- qu'à Madère et aux Canaries. — Cette grande extension , vers le sud ne s'est pas opposée à sa migration vers le nord ; elle ne s'arrête que dans la Suède et la Finlande australes , occupant le Danemarck, la Gothie et la Norvège entière , ainsi que la Russie septentrionale ; elle devient souvent une plante maritime dans ces diverses contrées ; elle existe aussi en Angleterre , en Irlande, aux Hébrides , aux Orcades ; mais ni au Sethland , ni aux Feroë, ni en Islande; — à l'ouest nous venons de l'indiquer aux Canaries ; elle est aussi en Portugal; on la trouve encore en Amérique , dans le Ca- nada et dans l'Orégon, et elle y est sans doute spontanée, car on continue de la trouver dans les régions du nord de ce continent, désignées sous le nom déterres ôarrm, et même en Groenland . — Elle s'étend aussi beaucoup à l 'orient, car on SISYMBRIUM. 73 la connaît en Italie, en Sicile, en Turquie, dans les Car- pathes , dans le Caucase , en Crimée et dans toute la Rus- sie, jusqu'au Volga, d'où elle arrive, selon M. Boissier , dans l'Asie mineure. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries 30" | Écart en latitude : Nord, Norvège 68 )^ 38« Occident , Orégon 120 O. . Écart en longitude : Orient , Russie 45 E. ] 165° Carré d'expansion 6270 SisYMBRiUM POLYCERATiUM , Lin. — Il croît sur Ics murs, sur les décombres, dans les fissures des rochers. C'est une plante annuelle et fétide qui pénètre jusque dans les rues des villages, formant de petits buissons ramifiés, et qui, par ses feuilles incisées , a presque le port d'un Chenopo- dium. Ses fleurs sont petites , jaunes , ternées à chaque ais- selle. Ses siliques sont droites, presque subulées, à valves concaves , et contiennent des graines brunes et très-pe- tites. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent à la nature physique du sol , recherchant les terrains salés ou les lieux habités, comme les chénopodées. — Ne s'élève pas dans les montagnes. Géographie. — Il s'étend assez loin au sud , dans toute la région des oHviers, jusqu'à la pointe méridionale de l'Es- pagne. Il existe en Grèce , en Italie , en Algérie. — au nord, sa limite est en Angleterre, mais il y a évidemment été in- troduit , de sorte que l'on peut considérer la partie sud du plateau central comme sa plus grande extension vers le nord. 74 CRUCIFÈRES. — à l'occident , il est en Portugal ; — à l'orient , en Sicile, en Italie et dans la Crimée méridionale. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 33° ^ Écart en latitude : iVorc?, Plateau central 44 ) 11° Occident , Portugal 10 O. i Écart en longitude : Onm^ Crimée 33 E.-^ 43° Carré d'expansion 473 SiSYMBRiuM ASPERUM, Lin. — Plante saus éclat et sans beauté , annuelle , à tiges rameuses et diffuses , souvent cou- chées sur le sol , dans les lieux qui ont été inondés ou qui sont encore humides , sur les alluvions des rivières et dans les marais desséchés. Ses feuilles sont vertes et ailées, à fo- lioles quelquefois découpées. Ses fleurs sont jaunes , très-pe- tites, et ses siliques épaisses, rondes, velues et rudes au toucher. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent , préférant cependant les lieux sablonneux , et restant d'ans les plaines , sans s'élever sur les pentes des montagnes. Géographie. — Espèce méridionale qui occupe tout le midi de la France , l'Espagne , en Estramadoure , et qui s'arrête au nord aux environs de Paris. — A l'Occident, on la trouve en Portugal, et elle paraît limitée à l'orient par les Etats sardes. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Estramadoure 40° ( Ecart en latitude : Nord, Paris 49 ^ 9° SISYMBRILM. 75 Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Onenf, Nice 5 E. ) IS'» Carré d'expansion 135 SiSYMBRioi Irio, Lin. — Il existe parmi les crucifères comme dans les chénopodées , bon nombre d'espèces sans la moindre élégance , et qui , pour la plupart, croissent sur les décombres ou autour des habitations ; il est du reste as- sez remarquable que la plus grande partie de ces plantes domestiques ne présentent presqu'aucun attrait, si ce n'est aux botanistes qui voient dans un végétal autre chose que l'éclat et le parfum de ses corolles. — Le 5. Irio remplit ces conditions. Il abonde dans les lieux incultes et autour de ceux qui sont habités. Il est bisannuel, sa tige est droite , plus ou moins rameuse, ses feuilles découpées, mais à lar- ges divisions. Ses fleurs sont petites , ses pédicelles sont verts , et tout le reste de la fleur , y compris les sépales , les anthères saillantes et même leur pollen sont d'un jaune vert. Les siliques sont droites, très-minces, et toute la plante a une odeur désagréable et une saveur qui tient le milieu entre celle du Nasturiium officinale et de VEruca sativa. — Il fleurit pendant la fin du printemps et une partie de l'été. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent au sol phy- sique, il recherche les lieux soumis aux émanations animales et les terrains salés; cependant, dans la Loire-Inférieure , oii cette plante est rare , elle ne se trouve que sur le calcaire. — S'élève environ à 1,000™ dans les montagnes. Géographie. — L'espèce est assez méridionale ; elle oc- cupe à peu près tout le bassin de la Méditerranée. M. Bois- sier la dit extrêmement commune et fleurissant toute l'an- née dans sa région chaude. Elle existe aussi en Algérie , en Arabie, en Egypte ; elle est signalée par M. Bové dans les 76 CRUCIFÈRES. terres cultivées du mont Sinaï. Elle est aux Balkans , en Mésopotamie, en Italie , en Sicile, etc. — Au nord, son aire est beaucoup plus restreinte, cependant on la trouve dans une partie de l'Allemagne seulement, en Thuringe , et si elle arrive parfois dans la Suède méridionale, c'est, comme le dit Wahlenberg, dans les ports de mer et dans quelques cultures oii ses graines ont été apportées et oiî elle ne per- siste pas. On la rencontre aussi en Angleterre et en Irlande, oii l'on émet quelque doute sur sa spontanéité. M. Alph. de Candolle rappelle le fait cité par Ray , de la grande quantité de S. Irio qui parut tout à coup sur les ruines du grand incendie de la tour de Londres, en 1667 , et l'obser- vation plus récente (1847) de M. Johnston, de son appari- tion subite sur le chemin de fer du Nord , près de Berwick, par suite du transport de terres qui avaient été prises dans un champ où ce S. Irio n'existait pas. En 1851 il avait déjà disparu. « Ces faits, ajoute M. A. de Candolle, et sa présence en Irlande , me font croire l'espèce ancienne et plus com- mune autrefois qu'à présent. Ce serait le contraire d'une introduction [Géogr. bot. , t. 2, p. 653). » — A l'occident , nous venons de l'indiquer en Islande; il existe en Portugal et aux Canaries. Cuming le cite dans les andes de Mendoza. — A l'orient, il végète en Italie , en Sicile , en Grèce, dans la Russie moyenne et australe jusqu'au Volga, dans la pro- vince de Taliisch , et en Arménie. Limites d'extension de V espèce. Sud , Egypte 30° \ Ecart en latitude : Nord , Angleterre 56 ) 26° Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude Orient , Talusch 47 E. i 65° Carré d'expansion 1690 SISYMBRIUM. 77 SisYMBRiCM SoPHiA. — C'cst encore, comme la précé- dente , une plante presque domestique , qui vit en sociétés assez nombreuses dans les lieux incultes , sur les bords des chemins , sur les décombres et les vieux murs. Elle est annuelle , sa tige est droite et ne se ramifie qu'à sa partie supérieure. Ses feuilles sont deux fois ailées, à folioles den- tées et très-étroites , blanchâtres et cendrées , comme si la plante était toujours couverte de poussière. Elle doit cet aspect à une grande quantité de poils roux qui semblent étoiles. Les fleurs sont petites et d'un jaune verdâtre, comme celles de l'espèce précédente. Ses siliques sont dressées , linéaires, glabres, terminés par un stigmate sessile et con- tiennent de petites semences unisériées. Nature du sol. — Altitude. — Comme le précédent , il recherche les lieux salés des plaines et s'élève peu. Géographie. — Si la forme du S. Irio peut être con- sidérée comme méridionale , celle du S. Sophia , qui s'en rapproche, est celle des contrées froides de la terre ; mais il est probable que dans la grande extension que l'on accorde à cette espèce vers le nord , on confond plusieurs types distincts. — Au sud , le S. Sophia s'arrête en Portugal et en Espagne. On le connaît en Grèce, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , il est très-commun, traverse toute l'Allemagne, entre dans la Scandinavie, le Danemarck, la Gothie , la Suède , la Finlande , et , dans ces localités , on le trouve non-seulement dans les heux incultes, mais sur les toits mêmes des maisons. Gunner le cite dans le Nordland, mais ordinairement il reste dans la Laponie méridionale , autour des cases ou sur les huttes des Lapons. Il est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , nous avons cité le Portugal. On assure qu'il est répandu aussi dans l'Amé- rique du nord , ce qui est douteux pour nous, car nous peu- 78 CRUCIFÈRES. sons que la plante citée dans plusieurs localités de ce con- tinent est le S. sophloides , Fischer , ou le 5. canescens , Nutt. , que Pursch avait pris pour S. Sophia ; et quant à l'espèce qui croît dans les terres stériles de l'Amérique arc- tique, et qui varie par le nombre et la largeur des lobes de ses feuilles , c'est peut-être le S. hrachycarpum à siliques raccourcies , signalé par Franklin dans ces froides ré- gions. Mais ces formes diverses ont entr'elles la plus grande analogie. — A l'orient, le 5. Sophia s'avance très-loin dans la Suisse septentrionale , en plaine , dans les Carpa- thes , dans les Balkans , au pied des montagnes. Il existe dans toutes les Russies , même dans la Russie arctique , dans le Caucase, la Crimée, dans les déserts de la Cas- pienne , le long du Volga , dans toutes les Sibéries , même dans la Sibérie arctique , oii Pallas le cite, accompagné de nombreuses espèces, sur les bords de la mer Glaciale , avec VArabis alpina , le Lepidiiim sibiricum , le Phaca alpina, le V{olabiflora,]e V. palustris, singulières associations que nous sommes loin de rencontrer sous notre climat. Enfin, il s'arrêterait dans la Dahurie. — Sir D. Hooker indique aussi sa présence au détroit de Magellan , au cap Negro. Nous négligeons cette dernière localité et nous ne ferons pas mention non plus des localités américaines. Limites d'exlemimi de V espèce. Sud , Sicile 37" ^ Ecart en latitude : Nord , mer Glaciale 66 ) 29** Occident, Portugal 10 0. 1 Ecart en longitude : Orient, Dahurie 115 E. ' 125^ Carré d'expansion 3625 SisYMRRiuM Alliaria, Scop. — Oft voit au printemps, SISYMBRIUM. 79 le long des haies et sur le bord des ruisseaux , des touffes d'un beau vert qui croissent avec une vigueur extrême et s'élèvent promptement au-dessus des autres plantes. Ce sont de petits groupes d'alliaires, dont les feuilles, à odeur d'ail, serrent leurs pétioles contre la tige et étalent leur limbe cordiforme et denté. — Ses tleurs paraissent presque sessiles au milieu du feuillage ; mais peu à peu l'axe grandit et s'allonge en épi. Les pédicelles sont d'un beau vert; les sépales , d'abord d'un vert jaune , deviennent presque blancs et tombent pendant l'épanouissement. Les pétales sont du plus beau blanc , ainsi que les filets des éta- mines ; les anthères sont d'un jaune pâle et le pollen est un peu verdâtre. Le stigmate papillaire forme une jolie tête arrondie. — Les siliques sont allongées, un peu tétragones, et renferment des semences cylindriques. Nature du sol. — AUilude. — Indifférent , un peu aquatique, s'élève peu dans les montagnes, jusqu'à 1,000 à 1,200"" seulement. Géographie. — Occupe à peu près toute l'Europe ; — au sud, le midi de l'Espagne , le midi de l'Italie , la Grèce , le mont Athos et la Sicile ; — au nord, l'Allemagne , la Russie septentrionale , le Danemarck , la Gothie , la Nor- vège et la Finlande australe ; il se retrouve aussi jusqu'au milieu de la Suède , où il commence à devenir domestique, et se réfugie dans les haies des jardins ; — à l'occcident, on le rencontre en Portugal , en Angleterre , pas en Irlande ni dans les autres îles; — à l'orient , les Carpathes , l'Italie, la Russie moyenne , la Russie australe , le Caucase , la Crimée , la Mingrélie. 80 CRUCIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 38" | Ecart en latitude : Nord,Suè(\e 63 j 25« Occident, Portugal 10 O. | Ecart en lontitude : Orient, Mingrélie 45 E. ) 55» Carré d'expansion 1375 SisvMBRiCM Thalianum, Gaud. — Petite plante insi- gnifiante par son port et par ses petites fleurs blanches , insi- gnifiante encore quand elle se présente avec ses siliques grêles et pointues, mais paraissant de bonne heure dans les lieux sablonneux, dans les champs et les bruyères, sur les vieux murs et les sables des rivières. — Elle est annuelle , mais elle lève pendant l'automne et développe sa rosette de feuilles étalées sur la terre , et qui presque toujours est rougie par le froid de l'hiver. Elle est prête à fleurir dès le premier printemps. Les fleurs sont petites et s'ouvrent à peine. D'abord serrées contre l'axe de l'épi , elles s'en écar- tent après la fécondation, et quand les siliques très-grêles arrivent à leur maturité , elles forment un angle droit avec la tige. — En fleur le 9 avril, à Thiers ; — le 15 avril 1838 , à Royat ; — le 18 avril 1840 , à Grasse et à Anti- bes ; — le 2 mai 1833 , à Boisséjoux ; — le 4 juin 1835, à Saint-Genès-Champanelle. Nature du sol. — Terrains sablonneux et légers ; abonde sur le sol volcanique , sur les scories et les pouzzolanes. Altitude. — Il peut s'élever à une grande hauteur dans les parties méridionales de son aire. M. Boissier l'a trouvé jusqu'à 2,700™ en Andalousie, et Ledebour le cite aussi à 2,400™ dans le Caucase occidental. Gcoijraphie. — II occupe à peu près toute l'Europe ; — SISYMBRIDM. 81 au sud , le midi de l'Espagne et do l'Italie , le mont Olympe : — au nord , toute l'Allemagne et la Scandinavie jusque dans la Laponie australe, dans la Russie arctique, en Angleterre , aux Orcades et en Irlande ; — à l'occident, en Portugal et en Amérique , dans la Géorgie , où sans doute il a été introduit ; — à l'orient , il se trouve dans la Russie moyenne, la Russie australe, les Carpathes, le Caucase , la Crimée et jusque dans la Sibérie altaïque. — M. Alphonse de Candolle signale cette plante comme un des exemples d'espèces disjointes , et l'indique dans les monta- gnes de l'Abyssinie. — Si nous adoptons cette localité et celle de l'Amérique du nord^ nous avons une aire d'expan- sion considérable. Limites d'extension de l'espèce. Sud y Abyssinie 15'' ^ Ecart en latitude : Nord , Laponie 66 j 51» Occident , Géorgie amer 85 O. | Ecart en longitude ; Orient, Sibérie altaïque 70 E. j 1 550 Carré d'expansion 7905 SiSYMBRiUM CoLUMNiE, Lin. — Plante des terres culti- vées , des vignes et des bords des chemins. Elle est an- nuelle, de forme très-variable, et se présente le plus souvent avec des tiges simples plus ou moins velues, des feuilles plus ou moins lobées ou dentées , de petites fleurs en épis d'un jaune sale et des siliques allongées , glabres et pubescentes. Peut-être a-t-on confondu sous ce même nom plusieurs espèces distinctes. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne l'avons trouvée que sur les calcaires et en plaine ; mais M. Boissier la cite à la hauteur de IjOGO™ dans le midi de l'Espagne. V 6 82 CRUCIFÈRES. Géographie. — Plante méridionale occupant tout le midi de l'Europe , toute la région méditerranéenne , et surtout la Crimée et le Caucase , s'avançant au nord , en Autriche , en Bohême , en Transylvanie ; — à l'occident , ne dépasse pas la France , et , à l'orient , gagne le midi de l'Italie , la Russie moyenne , la russie australe et même l'Arménie. Limites (Vcxtension de Vespèce. Sud, royaume de Grenade.... 36 | Ecart en latitude : Nord , Bohême 50 ^ W Occident , France 6 0. ( Ecart en longitude : Orient, Arménie 40 E. ) 46° Carré d'expansion 644 SiSYMCRiuM PiNNATiFiDUM , DC. — On roucontre cette petite plante dans les lieux pierreux des montagnes , dans les stations un peu humides et à demi-ombragées. Sa racine est vivace, et sa tige, presque ligneuse à sa base, se divise en branches nombreuses qui se ramifient encore et s'étendent sur la terre. — Ses feuilles sont glabres et se divisent de plus en plus à mesure que , s'éloignant de la racine , elles se rapprocJient de la partie supérieure des tiges. — De nombreuses fleurs d'un beau blanc naissent réunies au sommet des rameaux , mais bientôt leur axe s'allonge et se couvre de siliques droites , raides , amincies, contenant de petites graines brunes unisériés. — Cette jolie plante couvre quelquefois la terre de ses fleurs blanches , et vit parfois en société avec le Narcissus pseudo-Narcisstis, le Luzula gla- brata , le Physcia islandica , etc. — Elle fleurit en été : le 7 juin 1838, dans le Cantal, sous les sapins du Bois- Noir ; — le 6 juin 1846, sur les flancs du puy Mary, dans EllYSlMUM. S3 le Cantal ; — le 1*"^ juillet 1839, au pied du pic de Sancy;, vallée du Mont-Dore ; — 14 juillet 1839, près du lac de Guery, au Mont-Dore ; — 21 juillet, au creux de Palabus, près de Pessade (Mont-Dore). — Ramond l'a trouvé en fleur au sommet du pic du Midi , le l6 septembre 1793 et le 11 septembre 1810. Nature du sol. — Sur le terreau des forêts et sur le sol détritique et siliceux des montagnes. Altitude. — On ne le trouve que dans les montagnes. De Candolle cite comme sa station inférieure le mont de Lansà 1,500™, et comme station supérieure le pic du Midi à 3,000™. Sur le plateau central, la plante descend à 1 ,000™. Géographie. — Aire limitée au sud par les Pyrénées et ks Asturies , au nord par le plateau central , à l'occident par les Asturies , et au levant par le Piémont. -^ Est-ce bien la même plante qui est indiquée par Cuming à Valpa- raizo et à Buenos- Aires ? Limites d'extension de V espèce. Sud., Asturies 43" ) Écart en latitude ; Nord, Plateau central 45 j 2" Occident y Asturies 8 0. i Ecart en longitude Orient , Piémont 6 E. ) 14° Carré d'expansion 28 G, EnirsrrauM, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce grand genre appartient à la fois à l'Europe et à l'Asie. 56 espèces le composent , et la partie du monde que nous habitons en compte 31. Excepté la chaîne des Alpes qui en possède 8 ou 10, les autres espèces sont dispersées en Russie, ei» 84 CntJCTFÉRES. Allemagne , en Franco , en Grèce , en Sicile , en Hongrie et en Dalmatie. — Les asiatiques occupent surtout la Sibé- rie , la Dahurie, les monts Altaï et le Caucase, Il ne reste plus que quelques espèces en Perse , en Géorgie , au Liban, 1 en Chine et 1 autre aux Grandes-Indes. — Alger n'en a qu'une seule , — et toute l'Amérique n'en compte que 2 qui habitent le nord. Erysiiwcm orientale, R. Brown. — A peine les cé- réales commencent-elles à verdir au printemps , que l'on voit germer au milieu d'elles une l'oulc de semences parmi lesquelles les crucifères sont souvent dominantes. L'une de ces espèces grandit avec plus de rapidité que les autres, et se distingue à la fois par sa taille et ses feuilles glauques et entières qui embrassent la tige. On reconnaît V Erysimum orientale. — Ses feuilles radicales sont entières , elliptiques , et disparaissent dès que la tige s'allonge. Celle-ci est sim- ple et porte de petites fleurs jaunâtres d'abord ramassées , puis bientôt élevées par l'axe qui s'allonge. — Sa floraison commence en février et se termine en mai ; elle est rapide. Ses calices sont très-allongés , ses six étamines s'ouvrent dans le bouton , et la fleur est à peine épanouie que l'on voit l'ovaire fécondé qui s'allonge et la dépasse de beau- coup , longtemps avant que les enveloppes florales ne soient tombées. — Les siliqucs sont longues, carrées et terminées par la cloison saillante. — On est étonné de la rapidité de végétation de cette espèce ; en un mois elle germe , lève et fleurit. Aussi, quand les blés sont assez hauts pour atteindre les liges effdées de V Enjsiuum, ses graines sont répandues, et cette espèce annuelle a cessé d'exister. — Elle vit en so- ciété avec le Vcronica hederœfolia, le V. triphyllos ^ avec y Adonis œstivalis , le Gagea arvensis , etc. BRASSICA. 85 Nature du sol. — Nous ne le connaissons que sur le calcaire ou sur des alluvions imprégnées de calcaire ; aussi trouve- 1- on presque toujours cette plante dans les fro- ments. Altitude. — Ce n'est pas dans notre contrée une plante de montagne. Ledebour l'indique à la hauteur de 1,300™ dans le Taliisch. Géographie. — Son aire est difficile à déterminer, attendu qu'elle a été introduite dans un grand nombre de pays. — Au sud , on la trouve en Sicile et dans le midi de l'Italie , peut-être dans les champs de l'Algérie , et même en Abys- sinie, où ses graines ont été transportées ; mais certainement en Espagne jusqu'à Valence ; — au nord , elle s'arrête dans la Russie moyenne , en Livonie , en Lithuanie et en Volhy- nie; — à l'occident, elle reste dans la Normandie et ne passe qu'accidentellement en Angleterre; — à l'orient, elle s'étend davantage dans la Russie australe , dans le Caucase , la Crimée, la Mingrélie et le Taliisch. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Valence 39° ) Ecart en latitude : iVorc?. Lithuanie 53 î U° Occident , France 7 O. | Ecart en longitude : Orient , Taliisch 47 E. î 54" Carré d'expansion 756 G. BHASSZCA , Lin. Les Brassica que nous trouvons sur le plateau central de la France ont été réunis au genre Sinapis , à l'exception des espèces cultivées ou naturalisées dont nous n'avons pas à nous occuper. BQ CRUCIFÈRES. O. SINAFIS, Lin, Distribution géographique du genre. — » Le genre Sina- pis appartient presqu'entiôrement aux contrées chaudes de l'ancien continent. Sur 52 espèces connues , 21 sont asia- tiques et se trouvent principalement aux Grandes-Indes, à la Chine , au Japon , au Thibet, en Perse et sur les rivages de rOrient. —^ L'Europe en nourrit 15 espèces presque toutes de l'Espagne , du Portugal, de la Sicile et de l'itahe. Quelques-unes s'avancent en France et en Allemagne. — L'Afrique boréale est la patrie de 1 1 Sinapis qui affec- tionnent surtout l'Egypte , les Canaries , l'île de Madère et les côtes de la Barbarie, tandis qu'on n'en connaît que 2 espèces dans l'Afrique australe , an cap de Bonne-Espé- rance. — 2 autres habitent l'Océanie, 1 à l'île de Timor, et l'autre à la Nouvelle-Hollande. — Enfin, 1 scule'espèce du nouveau continent a été trouvée aux Antilles. SiNAPis NiGRA , Lin. — Cette espèce, souvent très- haute et rameuse , est garnie de larges feuilles pendantes d'un vert sombre, de l'aisselle desquelles naissent les pédon- cules ou plutôt les branches florifères. Les fleurs, petites et jaunes, produisent des siliques glabres et un peu anguleuses serrées contre les pédoncules , et donnent à cette plante un air de raideur qui n'a rien d'élégant. — Ses graines globu- leuses, brunes ou rougeàtres , sont finement ponctuées vues à la loupe. — Sa tige est quelquefois maculée de violet. — Elle est annuelle et croît sur les décombres, autour des ha- bitations , sur les sables des rivières. — Elle fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle est presque indif- férente, recherche cependant les terrains sablonneux, et ne s'élève pas dans les montagnes. SINAPIS, 87 Géographie. — Elle se trouve disséminée en France , en Espagne , en Sicile, dans le midi de l'Italie, et en Afrique, où on la cite en Egypte et en Abyssinie, mais seulement dans les champs cultivés. — Au nord, elle existe en Alle- magne, dans le Danemarck , la Gothie; elle devient pres- que sporadiquc en Suède et en Finlande , où elle s'arrête. Là elle se trouve aussi dans les champs , autour des maisons et dans les lieux incultes sur le bord de la mer. Elle existe en Angleterre et en Irlande. — Cette dernière localité est sa limite occidentale , car il faut considérer comme trans- portée par l'homme celle qui a été trouvée accidentellement dans les cultures de l'Amérique septentrionale. — A l'o- rient , elle se trouve dans toute la Russie moyenne et la Russie australe , et pénètre dans la Sibérie de l'Oural et dans celle du Baïkal , où Ledebour la cite avec doute. Limites d'extension de V espèce. Sud, Egypte 30° \ Ecart en latitude : iVor^, Finlande australe 62 ) S^"^ Occident, Irlande 10 O. ( Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural. . . • . 74 E. ) 84« Carré d'expansion 2688 SiNAPis ARVENSis. — Espèce des plus communes, qui en- vahit les champs cultivés et surtout les avoines , les bords des fossés , les prairies artificielles, et qui couvre les campa- gnes de ses Heurs soufrées et odorantes. Elle est an- nuelle et présente de larges feuilles d'un vert sombre, sinuées et découpées en lyre. Ses grandes fleurs naissent en épis lâches au sommet des rameaux. Les sépales verts et arron- dis qui enveloppent le bouton s'allongent et jaunissent dès 88 CRUCIFÈRES. que l'épanouissement a lieu. Ils s'écartent fortement des pé- tales. Les étamines , dont les anthères sont nubiles dès l'ins- tant même de l'épanouissement , s'approchent du pistil , le fécondent, et s'écartent ensuite de la silique qui ne tarde pas à s'allonger. — Le style est articulé sur la silique et contient lui-même un ovule qui grossit. A la maturité , les siliques sont glabres , noueuses, écartées de la tige horizon- talement. A la dissémination , les valves se détachent d'abord par la base, mais le style ne s'ouvre point, quoi- que séminifère. Nature du soL — Altitude. — Elle est indifférente ; Ledebour l'indique dans le Taliisch jusqu'à 800'", et jus- qu'à 2,000'" dans les cultures du Caucase , et de CandoUe dans le Jura jusqu'à 1,200™. Géographie. — C'est une plante très-commune et très- répandue, qui varie dans les pays chauds et y constitue peut- être une espèce désignée déjà sous le nom de S. orienta- Us , L. — Elle occupe l'Espagne et le nord du bassin de la Méditerranée , les Baléares, la Grèce , l'Archipel , le Cau- case , la Crimée. ~ Au nord , presque toute l'Europe, et elle pénètre dans les cultures de la Scandinavie, jusque dans la Laponie australe et dans toute la Finlande ; elle est aussi en Angleterre , en Irlande , aux Hébrides , aux Orca- des , au Shetland et même en Islande , sans avoir pris pos- session des Feroë. — A l'occident , on la connaît en Portu- gal , aux Canaries , où sans doute elle a été naturalisée comme dans quelques champs de l'Amérique septentrio- nale. — A l'orient, elle croît en Italie , en Sicile , où, selon Gussone , elle serait bien spontanée sur les bords sablon- neux des torrents; en Turquie , dans les Carpathes, dans la Kussie , d'où elle entre dans la Sibérie de l'Oural. SEVAPIS. S9 Limites d^ extension de V espèce. Sud y Archipel 37° ) Ecart en latitude ; Nord , Laponie australe 66 ' 29° Occident^ Canaries 16 0. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 65 E. i 81° Carré d'expansion 2349 SiNAPis ALBA, Lin. — Cette espèce n'est pas plus élé- gante que les autres Sinapis. Elle croît aussi dans les champs et sur le bord des chemins. Elle est annuelle , ra- meuse, à feuilles découpées ou laciniées, avec un grand lobe terminal, et à fleurs jaunes. Ses calices s'écartent lors de la floraison, et les siliques sont hérissées de poils rudes et blancs , et terminées par une corne allongée due au style persistant et seminifère. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche partout les terrains calcaires et reste confinée dans les plaines. Géographie — Elle s'étend au sud dans toute la Pro- vence , en Espagne , en Italie. — Au nord , elle existe en Allemagne, en Scandinavie, dans toute la Norvège ; elle est spo'^^adique en Suède. On la trouve en Angleterre, en Irlande, et seulement aux Hébrides. — A l'occident, elle est en Portugal et aux Canaries. — A l'Orient , en Russie jusqu'à Moscou , en Sicile , en Grèce , en Suisse , en Tran- sylvanie , en Crimée et en Syrie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 29° | Ecart en latitude : Nord, Norvège 68 ) 39° Occident , Canaries 18 0. ) Ecart en longitude . Orient , Syrie 32 E. ^ 50° Carré d'expansion 1950 90 CRUCIFÈRES. SiNxVPis Cheiranthus, Koch. — On a très-certaine- ment confondu plusieurs espèces sous celte dénomination. L'une habite les champs , les bords des rivières , les bruyè- res ; l'autre les lieux élevés des montagnes. Déjà cette der- nière a été séparée par de CandoUe sous le nom de Brassica montana. Ce sont des plantes bisannuelles à racines blan- châtres , à feuilles sinuées , pinnatifides , à folioles dentées, anguleuses et pointues ; elles sont chargées de poils blancs simples , aciculaires , abondants surtout dans la jeu- nesse des organes et dans la variété montana , dont les feuilles plus ou moins velues sont très-vertes , et succu- lentes. — Les Heurs sont en épis rapprochés à l'extrémité de la tige ou des rameaux , grandes , d'un beau jaune clair. Le calice est coloré , un peu velu ; le limbe des pétales est arrondi et s'étale presque horizontalement. Les anthères , serrées contre le pistil , ne répandent leur pollen qu'à l'é- poque de l'épanouissement , et les quatre plus grandes s'ouvrent à leur extrémité supérieure qui est immédia- tement appliquée sur le stigmate. — Les siliques sont grandes , cannelées , dures , portées sur un pédoncule droit et terminées par une cloison aplatie qui renferme une se- mence à sa base. Graines sphériques. Nature du sol. — Nous avons trouvé cette plante sur le sol sablonneux et siliceux , et sa variété montana sur le trachyte. M. Mougeot la cite dans les Vosges sur le grès et le calcaire. Aliitmle. — Partout à une petite élévation , môme au niveau de la mer dans les sables des Landes , et jusqu'à 2,500'" au pic du Midi dans les Pyrénées. M. Boissier la cite dans sa région alpine supérieure , au milieu des pierres dans une station analogue à celle où nous l'avons trouvée dans le Cantal , sur le sommet du Plomb , où clic croissait SINAPIS. 91 mêlée au Genista prostrata: elle s'élève dans les monta- gnes de l'Andalousie jusqu'à 3, 100"*- Les pieds descendant des vallées de la Sierra-Nevada , se redressent , dit M. Bois- sier, s'allongent et se rapprochent de la forme normale. Géographie. — Au sud , elle occupe le midi de l'Espa- gne et les campagnes de l'Algérie ; — au nord , elle s'arrête en Allemagne aux environs de Manheim, et n'atteint même cette latitude que le long du Rhin , oiî ses graines sont en- traînées. — Elle n'est pas occidentale et reste sur les sables des Landes ou aux environs de Nantes. — A l'orient, elle s'étend davantage , en Suisse et en Italie. Limites d'extension de V espèce. Sud , Algérie SS^' | Ecart en latitude : iVord, Allemagne 49 ) 14° Occident, France 5 0.) Ecart en longitude : Orient, midi de l'Italie 15 E.i 20° Carré d'expansion 280 SiNAPis INCANA, Lin. — On trouve ce Sinapis dans les lieux incultes , sur les pierres et les rochers , et sur les dé- combres. Il est annuel. Sa tige est rameuse et striée , ses feuilles pubescentes , les inférieures lyrées et terminées par un très-grand lobe obtus. Celles du haut de la tige finissent par être seulement linéaires et lancéolées. Les tleurs, d'abord resserrées au sommet des rameaux, s'éloignent par l'accrois- sement de leur axe. Le calice est ouvert glabre et coloré ; les pétales sont jaunes. La siliqueest glabre, cloisonnée, à valves concaves, et renferme des graines globuleuses et pen- dantes. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons qu'en plaine et sur terrain calcaire. 92 CRUCIFÈRES. Géographie. — Au sud , Minorque, l'Espagne , l'Italie, la Sicile et la Grèce ; — au nord , îe sud du plateau cen- tral; — à l'ouest, les Asturies ; — à l'est, la Crimée et le Caucase jusqu'aux bords de la mer Caspienne. Limites d'extension de V espèce. Sud , Grèce , Sicile S?*' \ Ecart en latitude : Nord , Plateau central 44 j 7« Occident , Asturies 7 0.) Ecart en longitude : Onmf, bords de la Caspienne. . 45 eJ 52» Carré d'expansion 364 G. DIPLOTAXIS , DC, Distribution géographique du genre. — Ce genre peu nombreux renferme 19 espèces , dont 15 sont européennnes et 4 seulement de l'Afrique boréale. Ce sont donc des plantes des régions chaudes de l'ancien continent et habitant principalement le pourtour de la Méditerranée , l'Egypte, la Mauritanie , et surtout l'Espagne , la Sicile , la Provence et l'Ttalie. DiPLOTAXis ERUCoiDES, DC. — Très-commuue dans les moissons , sur le bord des champs et des fossés , cette belle plante montre longtemps ses bouquets de grandes fleurs blanches ou légèrement rosées. Elle fleurit de bonne heure. Ses grappes s'allongent et de grandes siliques comprimées et divergentes contiennent des graines assez nombreuses, dispo- sées en deux séries irrégulières. — Ses graines germent peu de temps après qu'elles sont tombées et produisent de petites rosettes de feuilles lyrées , dont le lobe supérieur n'est guère plus grand 1 Écart en latitude : Nord , Plateau centra! 44 ) 6° Occident , Espagne 80.) Ecart en longitude : Orient , France 2 E. ( 10° Carré d'expansion 60 Alyssum macrocarpum, DC. — Cette espèce sous-fru- tescente est une des plus rares. Ou la voit en belles touffes couvertes de fleurs blanches , suspendue aux rochers cal- caires , dans les fissures desquels elle implante ses puis- santes racines. Des rameaux avortés la rendent un peu épi- neuse. — Ses tiges étalées, dressées, ligneuses, et couvertes d'un duvet blanchâtre , qui existe du reste dans la plupart des Alyssum , font bientôt reconnaître ses festons suspen- dus , souvent accompagnés des tiges desséchées de Tannée précédente. — Cet Alyssum fleurit en mai et en juin , et déjà dans ce dernier mois, on aperçoit ses grosses silicules glabres , presque globuleuses et gonflées , en cœur renversé surmontées d'un long style , et contenant ordinairement dix graines membraneuses sur leurs bords. 104 CRUCIFÈRES. Nature du sol. — Altitude. — En plaine seulement, ou sur les escarpements des basses montagnes calcaires. Géographie. — Cette plante n'est indiquée que dans les Cévennes et dans les Pyrénées orientales , ce qui limite son extension entre 42 et 44°, et ne lui donne rien en longitude. Son carré serait seulement de 2. 6. LUNARIA , Lin. Le petit genre Lunaria ne se compose que de 2 espèces, toutes deux originaires de l'Europe et toutes deux habitant la France. Une seule, jusqu'à présent, a été trouvée dans notre circonscription. Lunaria rediviva, Lin. — De puissantes racines, que l'on pourrait considérer comme des rhizomes, laissent sortir de bonne heure les tiges vigoureuses du Lunaria rediviva. Son beau feuillage s'écarte peu à peu et découvre une grappe de tleurs terminales qui, dès le mois de mai, répand son parfum près des ruisseaux. — Ses pédicelles sont rougeâ- tres , hérissés de poils blancs. Son calice et sa corolle sont d'un lilas tendre. Deux sépales sont bossus à leur base, les filets des étamines sont blancs , les anthères souvent vertes et lilas , tandis que le pistil est vert et terminé par un stigmate d'un blanc jaunâtre. — Une même grappe de fleurs peut offrir des tons différents de lilas ; car si le bouton est sur le point de s'épanouir, le lilas est plus intense et plus bleu. Lors de l'épanouissement, le lilas est vif et prend un peu de rose , puis la fleur pâlit successivement et devient presque blanche quand elle se flétrit. — Il forme de ma- gnifiques buissons dont les fleurs rappellent le lilas de nos jardins et dont la vigueur a bientôt dépassé celle de toutes LUNARIA. 105 les plantes qui les entourent. De larges silicules succèdent à ces fleurs et donnent à la plante un port et un aspect singu- liers dont le pittoresque augmente encore quand les valves tombées laissent voir de larges placentaires satinés qui por- tent des graines fauves et aplaties. — La floraison a lieu de bonne heure : le 13 mai 1830, à Royat ; — le 12 mai 1833, à Royat ; — 19 mai 1842, à Royat — 23 mai 1837, à Royat. — En fruits, le 27 juin 1841 , à Royat ; — le 29 juin 1843, au bois de Barbecot , près Pontgi- baud ; — le 18 juillet 1840 , au Lioran (Cantal). Nature du sol. — Nous n'avons trouvé celte plante que sur des terrains granitiques ou sur des trachjtes plus ou moins arrosés. M. Mohl la cite cependant comnie essentiel- lement propre aux calcaires. Elle croît à Nancy, sur le cal- caire, et dans les Vosges, sur le granit. Elle est donc indiffé- rente. Altitude. — Elle préfère les montagnes aux plaines; ce- pendant nous ne l'avons pas rencontrée au-dessus de 1,000 à 1,200™ dans les montagnes du Cantal. De Candolle lui assigne 1,600'" dans les Pyrénées. Géographie. — Elle s'avance peu au midi et ne dépasse pas le sud de l'Italie. — Au nord , elle s'étend en Allema- gne , en Suisse ; elle devient rare dans le Danemarck , la Gothie et pénètre à peine dans la Suède méridionale , cher- chant toujours les lieux ombragés et le bord des eaux. Elle occupe une partie des Russies moyenne et australe, et arrive jusqu'aux environs de Saint-Pétersbourg. — A l'oc- cident, ce Lunaria ne dépasse pas la France et reste à peu près à 2° 0. du méridien de Paris ; — mais à l'orient il s'étend, en Suisse, dans les bois ombragés, en Italie , dans les Carpathes , et jusque dans la Sibérie de l'Oural. 106 CRUCIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40*^ 1 Écart en latitude : Nord , St-Pétersbourg 60 j 20° Occident, France 2 0. 1 Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 70 E. | 72« Carré d'expansion 1440 G. D&ABA^ Lin. Distribution géographique du genre. — Nous ne pos- sédons qu'une partie des espèces de Draba, au nombre de 90, qui peuplent les différentes parties de la terre. Les ré- gions froides de l'Europe et de l'Asie renferment à peu près toutes les espèces de ce genre. — On en connaît 35 en Asie, dont la plupart sont de la Sibérie , delà Dahurie , du Baïkal et du Caucase; le reste est dispersé sur ce vaste con- tinent , en Arménie , en Perse , en Syrie et au Népaul ; mais , dans ces dernières localités , on ne trouve que çà et là une espèce égarée. — En Europe , où l'on compte 30 Draba , c'est dans le nord et sur les hautes montagnes qu'il faut les chercher, en Scandinavie , en Russie , sur les Alpes , et en petit nombre dans les pays plus chauds , comme la Grèce , l'Espagne , l'Italie et Constantinople. — La même prédilection pour les pays froids leur a fait choisir le nord du nouveau continent; le Labrador, le Groenland, et jusqu'aux îles Aléoutiennes, ce pont aux larges arches qui rattache l'Amérique à l'Asie, ont aussi leurs Draba. — Quelques espèces habitent aussi les Cordillières, dans l'Amé- rique du Sud , au Pérou , au Chili , abritées par la hau- teur, et on a rencontré une de ces plantes sur les terres Ma- gellaniques , et 1 autre à la terre de Van-Diemen. — DRABA. 107 L'Afrique, jusqu'à présent, en est totalement dépourvue ; mais il est probable que les hautes montagnes de l'inté- rieur, encore inexplorées, en nourrissent quelques-unes. Draba aizoides, Lin. — Cette charmante espèce est un des plus beaux ornements des montagnes. Elle glisse ses racines dans les fentes des rochers ; elle y couche sa tige qui, semblable à un rhizome superficiel , s'allonge sur la roche, mais reste chaudement enveloppée des anciennes feuilles desséchées. De gros bourgeons se développent aux ramifi- cations de ce rhizome , de belles rosettes s'y étalent. Les feuilles qui les composent sont longues, Hnéaires, vertes et garnies de poils. Dès que le soleil se montre au printemps, des pédoncules axiilaires et souvent un peu arqués, élè- vent des fleurs d'un beau jaune qui décorent les gazons for- més par les rosettes multipliées du Draba. Ces fleurs sont odorantes ; leur calice est coloré en jaune ; leurs pétales sont souvent tronqués ou échancrés. — Les fruits sont ovales et mûrissent en mai et juin. Les silicules mûres offrent des poils ciliés comme les feuilles. Nature du sol. — 11 préfère les sols calcaires , durs et compacts , et s'éloigne autant que possible des lieux hu- mides. Altitude. — C'est une plante des montagnes qui des- cend rarement dans les plaines. De Candolle cite Genève comme le point le plus bas où elle ait été rencontrée ; mais sa véritable station est plus élevée , quoique sur le plateau central elle se tienne à une hauteur peu supérieure à celle- ci dans les environs de Mende. Elle monte à 1,600™ dans les Alpes. Elle dépasse cette altitude dans les Pyrénées , où M. Léon Dufour l'indique au sommet du pic d'Anie. Elle a été observée en fleur par Ramond sur le sommet du pic du 108 CRUCIFÈRES. Midi , le 28 juillet 1797 et le 22 juillet 1799. Elle n'était pas totalement délleurie le 11 septembre 1810. — Dans le royaume de Naples , M. Tenore dit qu'elle croît de 2,000 à 2,300"" dans sa troisième région alpine. Wahlen- berg dit que dans la Suisse septentrionale , où elle est très- abondante , elle se trouve dans tout l'espace compris entre la limite supérieure des sapins et la ligne inférieure des neiges éternelles. Géographie. — Son point le plus méridional est la Sicile et le midi de l'Italie. — Au nord , elle entre en Allemagne et en Angleterre jusqu'au 52°. — Les Pyrénées sont sa limite occidentale. — A l'orient, elle est dans les Carpa- thes , dans l'Epire, au Parnasse, sur le mont Olympe, en Thessalie, en Capadoce , et ne va pas plus loin. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile SB** | Ecart en latitude : Nord , Angleterre 52 i 14*^ Occident, France 6 0.] Ecart en longitude : Orient, Grèce 20 E.) 26° Carré d'expansion 364 Draba mlralis , Lin. — Toutes les espèces n'ont pas le privilège de fixer immédiatement notre attention. Il en est d'humbles et de cachées qui passent inaperçues comme celle qui nous occupe. Le long des haies , au pied des murs, le long des buissons, naissent de petites rosettes étalées, formées par les feuilles radicales du Draba muralis. Au printemps il en sort, selon leur vigueur, des tiges simples ou rameuses , portant de petites feuilles ovales , sessiles et gar- nies, comme les tiges et les feuilles radicales, de poils blancs souvent lameux et étoiles. Les Heurs, petites et DRABA. 109 blanches , parfois teintées de lilas , naissent au sommet de rameaux grêles et allongés. Le calice est d'un vert jaunâtre, quelquefois carminé sur les bords et garni aussi de quelques poils blancs. Les anthères et le pollen sont jaunes. — Il succède à ces fleurs de petites silicules que leurs pédoncules allongés écartent en tous sens , et la plante qui a donné ses fleurs dans les mois d'avril et de mai , se dessèche et dis- paraît aux premiers jours de l'été. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et semble pourtant préférer les calcaires. On ne la cite nulle part à une grande élévation. Géographie. — C'est une espèce très-répandue qui, au sud, existe en Espagne et en Algérie; — au nord, elle avance très-loin jusqu'au milieu de la Suède, où elle vit sur les murs et sur les calcaires. Fries l'indique même en Laponie. Elle se trouve en Islande ; elle est aussi en Angleterre et en Irlande , sans toucher aux Feroè ni aux archipels an- glais. — A l'occident , elle existe en Portugal. — A l'orient , on la trouve en Allemagne , dans la Croatie , dans le midi de l'Italie , en Sicile. Elle occupe toute la Russie. Pallas l'indique en fleurs le 15 février 1776 dans les envi- rons de Zarizin , près du Volga. On la retrouve en Crimée, dans le Caucase et dans la Sibérie de l'Oural , jusqu'au fleuve Irtich. — Siébold dit aussi l'avoir trouvée au Japon. Limites d'extension de Vespèce. Sud Algérie 35" | Ecart en latitude : iVo-rf, Suède 68 j 33° Occident , Portugal 11 O.) Ecart en longitude : Orient, Sibérie 70 E.* 81° Carré d'expansion c 2673 110 CRUCIFÈRES. Draba verna , Lin. — Il n'appartient qu'au véritable botaniste de jouir du charmant spectacle que lui offre aux premiers dégels la floraison de cette miniature. Un bloc de rocher couvert de mousse devient pour lui un élégant par- terre sur lequel les semences de cette espèce ont germé dès l'automne. De petites rosettes, qui parfois n'ont pas plus de 1 ou 2 centimètres de diamètre , tranchent par contraste sur le vert pur de la mousse , par la nuance de carmin que le froid a donnée aux feuilles radicales du Draba. Les bou- tons étaient préparés. Dès le mois de mars, dans nos cli- mats , le Draba verna montre ses fleurs blanches , et sou- vent des flocons de neige viennent lutter de blancheur avec efles et les cacher sous leur blanc linceul. Efle resserre sa corolle et se soumet au climat ; mais le soleil vient au secours de sa protégée. La neige se change en eau glacée qui arrose la mousse verdoyante. Le Draba étale ses pétales bi- fides qui simulent encore des étoiles de neige. De leur milieu, des silicules s'allongent. Les pétales persistent encore, le mois de mai arrive , les semences sont mûres , le rôle du Draba verna est fini. Il cède la place aux puissants du règne végétal , et disparaît de la scène du monde , où il brillait seul et presque sans rival. — Il semble qu3 la nature ait voulu offrir ce môme tableau à toutes les contrées tempérées de la terre. Notre Draba, véritable Prêtée, change de forme et d'aspect , et renferme sans nul doute plusieurs espèces dont M. Alexis Jordan a soigneusement décrit les caractères; mais le Caucase a son Draba precox , la Tur- quie son D. mimUissima , les montagnes des Andes le D. muscosa , l'Amérique du Nord le D. americana , plantes qui appartiennent toutes à la section vernale des Erophila, et qui figurent comme la nôtre dans les premiers dons que Flore accorde à la terre. DRABA. 111 Nature du sol. — On conçoit qu'une plante qui n'a besoin que de quelques millimètres de terre pour se déve- lopper, puisse croître sur tous les terrains , sur les mousses décomposées comme sur le sable et sur la couche légère de débris qui recouvre les vieilles murailles. Altitude. — Il appartient à notre région des plaines et à celle des montagnes. Il est répandu partout sur les crêtes scoriacées de nos volcans jusqu'à la hauteur de 1,200"^, et pourrait sans doute s'élever encore plus haut. M. Boissier l'indique dans sa région alpine jusqu'à la hauteur de 2,200™. Géographie. — Comme toutes les espèces qui en ren- ferment plusieurs , celle-ci a une très-grande extension et se trouve commune presque partout. — Au sud , elle végète en Espagne , en ItaHe et en Sicile. — Au nord , elle occupe toute l'Europe , y compris la Scandinavie , à l'excep- tion de la Laponie. Linné dit qu'elle était en fleur à Upsal le 25 avril 1748. Elle est aussi en Angleterre , en Irlande et aux Orcades , aux Feroë et en Islande , et n'existe ni aux Hébrides ni aux Shetland. — A l'occident , elle est en Por- tugal et va jusque dans le Canada. — A l'orient , elle se trouve en Turquie , mais dans la partie septentrionale seu- lement , dans les Carpathes , dans toutes les Russies , dans le Caucase et la Sibérie de l'Oural. La plante du Canada ne serait-elle pas une espèce voisine ? Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. .. . 37° .Ecart en latitude: JVor(i, Suède 69 j 32° Occident , Islande 20 0.) Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. i 80» Carré d'expansion 2560 112 CRUCIFÈRES. O. COCHLEAHIA, Un. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, dont on connaît 24 espèces, se rencontrent dans les parties froi- des de l'ancien continent; l'Europe en nourrit 14 que l'on trouve surtout dans le voisinage de la mer du Nord ou sur les hautes montagnes. Elles s'avancent pourtant en Sicile, aux Pyrénées , en Grèce et en Portugal , et l'une des espèces propres à cette dernière contrée a été trouvée aussi sur les côtes de la Mauritanie. — L'Asie a 7 espèces de la Sibérie ou de la Dahurie , 1 de Perse, 1 des Grandes-Indes et 1 au Kamtschatka. — On en connaît une seule en Amérique, au Groenland. CocHLEARiA SAXATiLis , Lam. — De charmants bou- quets blancs jetés çà et là sur les rochers calcaires ou alignés sur leurs fissures, nous indiquent cette espèce qui ressemble de loin à de petites masses de neige. Il faut écarter les fleurs pour trouver les rosettes feuillées qui leur donnent naissance, et qui , serrées les unes contre les autres, contiennent dès le printemps le germe de cette brillante floraison. — Ses feuilles sont oblongues , d'un vert foncé ou noirâtre. — Les étamines latérales sont coudées en dehors et comme brisées à angles droits ; les silicules sont arrondies et monospermes. — Fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Nous l'avons rencontrée constante sur les calcaires. C'est aussi la station que lui assigne M. Mohl. Altitude. — Nous ne la trouvons qu'à la faible altitude de 600 à 900"\ De Candolle l'indique à 500'" à Die, et à 1,800"^ au mont Genèvre. M. Boissier la cite comme rare dans le royaume de Grenade , habitant exclusivement les calcaires et se tenant entre 2,000 et 2,300'" d'altitude. CAMELmA. 113 Géographie. — II atteint , comme on vient de le voir, la pointe australe de l'Europe. — Au nord , il existe en Alle- magne et dans la Suisse septentrionale, dans les lieux secs et pierreux , et il monte , selon Wahienberg , jus({u'à la limite des sapins. — Sa limite occidentale est en France. — A l'orient , il se trouve dans les Carpathes , en Transylvanie et en Italie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 36° (Ecart en latitude : A'orf^, Suisse septentrionale. .. . 48 ^ 12° Occident , Pyrénées 3 0.) Ecart en longitude : OnVn^, Transylvanie 23 E.^ 26° Carré d'expansion 312 G. CASfisnKA, Crantz. Peu d'espèces le composent; 4 sont des campagnes de l'Asie et 4 des champs de l'Europe; en tout, 8 espèces, dont 2 sont propres à la fois à ces deux parties du monde , et 1 caucasique encore intermédiaire. — Ce sont des plantes des moissons, qui s'accommodent de latitudes très-variables depuis la Sibérie jusqu'à l'Espagne, et dont les semences sont souvent transportées avec les céréales. On n'a encore trouvé que 3 espèces françaises , et toutes trois figurent dans notre flore. Camelina MICROCARPA , Andrz. — Il a le port et les caractères de l'espèce suivante, et n'en diffère que par ses silicules plus petites, plus étroites et marquées d'une nervure dorsale qui atteint le milieu de leur longueur. — Fleurit en juillet. Nature du so/. — Altitude. — Nous ne le connaissons V 8 114 CRUCIFÈRES. que sur les calcaires et en plaine ; mais il est indiqué dans le Caucase jusqu'à la hauteur de 1 ,000'". Géographie. — Son aire est resserrée entre la Podolie et le Caucase pour la latitude. Sa situation la plus occiden- tale est celle qu'il occupe sur le plateau central ; et il s'étend très-loin au levant , dans la Russie , à Odessa , dans' les déserts de la Caspienne, près de Bakou, dans le Taliiscli et dans les Sibéries de l'xVUaï et duBaïkal. Limites cV extension de l'espèce. Sud, Caucase 40° ) Écart en latitude : Nord, Podolie , /48 ^ ^ 8« Occident , Plateau central .... 2 O. -^ Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 100 E.) 102» Carré d'expansion 81G Cameuna sativa , Crantz; v. Pilosa , DC. — Sa tige est simple ou branchue au sommet ; ses feuilles auricnlées, amj)Iexicaules et pointues, souvent velues sur leurs nervures et sur leurs bords. Fleurs d'un jaune doré,, portées sur des rameaux eftllés, et se transformant en silicules convexes, bor- dées et muniesde 2 nervures. — La plante est annuelle, dissé- minée dans les champs cultivés, et lleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il croît dans les terres cultivées et sur les terrains siliceux , en plaine ou sur les montagnes basses. Il est indiqué dans le Caucase à 520'". Géographie. — La variété /;i7o.sa paraît être l'espèce vé- ritablement sauvage, mais elle a été confondue avec la variété lisse qui est généralement cultivée. — Elle se trouve dans la presque totalité de l'Europe. — Au sud , jusqu'au détroit de Gibraltar. — Au nord , en Allemagne, en Scan- dinavie , où elle croît aussi dans les moissons , et acciden- CAMELINA. 115 tellement jusque clans l'Altenfiord par 70°. Elle se trouve aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle vit en Portugal ; on l'a aussi rencontrée dans le Canada , mais évidemment transportée. — A l'orient, elle existe en Italie, en Sicile , dans les Carpathes , dans le Caucase , qui paraît être sa véritable patrie , dans toute la Russie, et dans la Sibérie , jusqu'au lac Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. 5m(/, Royaume de Grenade... , 36» ^ Écart en latitude: Nord, Altenfiord 70 j 34° Occident, Portugal 10 O. •) Écart en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal 110 E. î 120° Carré d'expansion 4080 Camelina dentata , Pers. — Tous les Camelina sont organisés sur le même type. Tous sont annuels , tous crois- sent dans les champs cultivés, et le C. dentata ne diffère des précédentes que par ses feuilles dentées , par ses silicules plus enllées et par ses semences plus grosses. — Elle fleurit tard, en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Dans les sols graveleux et primitifs, sans exclusion complète des calcaires , et presque toujours dans les montagnes. Géographie. — Au sud , on le trouve en Espagne ; au nord , en Lithuanie et en Podolie ; à l'occident , sur le plateau central de la France , et , à l'orient, dans le Cau- case , en Crimée et en Grèce. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Grèce 38° ( Ecart en latitude : i^Torc?, Lithuanie ôô •' I70 116 CRUCIFÈUES. Occident , Plateau central .... 1 O. ^ Kcart en longitude : Orient , Caucase.. 13 E. ( 46<> Carré d'expansion 782 G. THLikSFI , Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre con- tient 27 espèces presque toutes européennes et dispersées dans les champs ou sur les montagnes. L'Allemagne , la France, la Corse , la Sicile, l'Espagne et les Pyrénées , la Grèce etl'Italie , sont leurs lieux d'habitation , c'est-à-dire qu'elles sont disséminées partout. — 9 espèces habitent l'Asie, mais surtout la Sibérie, la Perse , l'Arménie et le Caucase. — L'Amérique n'en a que 4 , 2 du Nord et 2 du Midi , fuyant les régions les plus ciiaudes, et se rapprochant de l'extrémité des deux parties de ce continent. — 2 autres espèces européennes ont aussi passé dans l'Amérique sep- tentrionale et en Asie. Thlaspi arvense , Lin. — Un feuillage d'un vert gai et de petites Heurs blanches réunies en épi ne donneraient à cette plante répandue dans les champs aucun caractère re- marquable, mais les épis de fleurs s'allongent, et il leur succède de larges silicules vertes d'abord et d'un fauve très- pâle ensuite, qui, par leur dimension et l'échancrure qu'elles ont à leur sommet, ne peuvent manquer d'attirer l'atten- tion. Ses graines sont finement striées et très-élégantes. Les fleurs semblent dormir la nuit ; elles s'inclinent sur leurs pédoncules comme celles du Cardamine pratensis. — La plante est annuelle; elle fleurit en mai et en juin, et disparaît de bonne heure. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les teriaïua THLASPI. HT calcaires et marneux , bien qu'on le trouve un peu partout. — Il s'élève dans les montagnes , où il suit les cultures. M. Boissier l'indique à 2,000™ dans celles du midi de l'Espagne. Géographie. — Son aire d'expansion est considérable. Cependant, au midi, il ne paraît pas dépasser la pointe australe de l'Europe.' — Au nord, il occupe toute l'Europe, étant répandu dans les cultures de toute la Scandinavie, y compris la Laponie jusqu'à l'Altenfiord ; mais , dans ces régions si reculées, il n'atteint plus la zone alpine. — -j-Il est aussi en Angleterre, en Irlande et aux Orcadcê. — A l'oc- cident , il est moins répandu et trouve sa limite en Irlande; il est pourtantdans les champsdu Canada, maisprobablement transporté. -- Il est commun à l'orient , en Suisse , dans les Carpathes, dans toute l'Italie et la Sicile , en Servie, en Thrace et en Albanie, dans toutes les Russies, toutes les Sibéries et la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade. . 36° } Ecart en latitude : Nord , Altenliord 70 ) 34" Occident, Irlande 13 O. ) Ecart en lonlitude : Orient, Uahurie 118 E.) 131« Carré d'expansion 4454 Thlaspi perfgliatum , Lin. — Plante annuelle et com- mune , répandue dans les champs , dans les vignes et les prairies artificielles. Elle y paraît de très-bonne heure, sou- vent associée au Fumaria officinalis, au Senecio vulgaris, et à cette série déplantes vulgaires et vernaicsqui envahis- sent les champs quand l'hiver est fini. Ses feuilles radicales forment de jolies rosettes , d'un vert moins glauque que 118 CRUCIFÈRES. celles de la tige , qui sont embrassantes. Les fleurs , d'abord en corymbe , sont ensuite disposées en épis par l'al- longement de l'axe central. Elles sont blanches, petites, s'ouvrent au soleil et se referment tous les soirs. — Les silicules , régulièrement disposées sur leurs pédicelles , mû- rissent successivement de bas en haut, et les valves se sépa- rent et tombent sans se déformer. Nature du sol. — Ahitude. — Paraît propre seule- ment aux terrains calcaires; cependant M. Boissier le cite dans les lieux sablonneux fin arenosis regionis alpinœ) jusqu'à 2,000™ d'altitude. Géographie. — Au sud, le midi de l'Espagne, l'Algé- rie et la Perse. Au nord , il entre à peine en Scandmavie et reste sporadique en Suède. On le trouve en Angle- terre seulement, nullement dans les îles qui en dépendent. — A l'occident , il existe en Portugal. — A l'orient, on le connaît en Turquie, dans les Carpalhes, en Sicile, dans la Russie moyenne et la Russie australe , en Crimée , dans le Caucase et dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de V espèce. Sud, Algérie. 35" ) Écart en latitude : Nord, Suède australe 55 ) 20° Occident , Portugal 10 0. ] Écart en longitude : One«^ Sibérie du Baïka! 116 E.) 12G° Carré d'expansion 2520 Thlaspi viRGATUM , Greu. et Godr. — Cette plante, bisannuelle , vit au milieu des pelouses élevées des monta- gnes. — Elle se dislingue à sa tige dressée , lisse et simple, à ses feuilles entières , les inférieures en rosette , à son style THLASPI. 1 î 0 plus court que l'ovaire pendant l'anthèse , à ses silicules oblongues , cunéiformes à la base , à échancrure^profonde et très-étroite, et largement ailées. Nature du sol. — Alliluâe. — 'Nous ne le connaissons (jue sur le terrain siliceux et détritique de nosSolcans ; mais il paraît qu'il végète aussi sur le calcaire, dans le Dauphiné. - Il ne descend pas au-dessous de IjOGO"* et ne dépasse pas 1,500'°. Géographie. — Confondu certainement avec d'autres espèces , ses limites ne sont connues qu'en France , depuis les Alpes du Dauphiné jusqu'aux Pyrénées orientales , et sur le plateau central. Ce sont les indications données par MM. Grenier etGodron, mais notre plante paraît distincte du T. virgatum , et constitue probablement une espèce nouvelle propre à l'Auvergne seulement. Thlaspi alpestre. Lin. — Cette espèce est vivace et croît disséminée au milieu des pelouses des montagnes. Elle fleurit à mesure que la neige se retire, et forme de char- mants parterres où le blanc pur de ses fleurs vient rehausser l'azur du Gentiana verna, ou contraster avec les corolles violettes du Soldanella alpina. Sa tige est simple ou peu rameuse , et ses rameaux très-rapprochés à leur partie supérieure. Ses feuilles radicales sont étalées, entières, vertes ou rougies par les froids tardifs du printemps, quelquefois violettes au-dessous. La plante se multiplie par des rejets qui partent de ses rosettes. Les fleurs sont blanches, pe- tites , ramassées en tête sur un axe qui s'allonge rapide- ment ; les étamines sont saillantes. Les silicules, grandes et oblongues, forment un épi allongé et peu garni. Nature du sol. — Altitude. — Toujours sur les terrains volcaniques vers 1,000 à 1,500"' d'élévation. De Gandolle 120 CRUCIFÈRES. lui assigne aussi 1,000™ dans le Jura, jusqu'à 1,800" dans les Alpes. Géographie. — Il existe encore beaucoup de confusion dans les Thlaspi de cette section. MM. Jordan et Lamotte en ont séparé plusieurs espèces ; mais la plupart sont con- fondus dans les différentes flores. C'est donc encore l'aire d'expansion d'un groupe et non d'une espèce que nous allons donner. — Au sud, ce Thlaspi ne passe pas les Pyré- nées. — Au nord , il s'arrête dans la Gothie septentrionale et en Angleterre. — A l'occident, il reste dans les Cé- vennes , dans le Puy-de-Dôme et en Angleterre ; et , au levant, dans les Alpes et les Carpathes. — Il a été indiqué aussi dans le Canada ; mais il est sans doute accidentel , ou bien c'est une des espèces confondues avec lui. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Pyrénées 43<* ^ Ecart en latitude iVor(/, Gothie boréale 59 ) 16" Occic^cn/, Angleterre... ..... . 6 0.)Ecart en longitude: Orient, Carpathes 20 E. ^ 26<^ Carré d'expansion 416 Ce petit genre ne contient que 4 espèces , toutes eu- ropéennes et habitant i'Allemagne , la France , l'Italie , l'Espagne et le Pottngai. Une de celles qui habitent l'Espa- gne et le Portugal se trouve aussi dans l'Afrique boréale. Teesdalta NUDiCAULis , R. Browu. — Cette petite plante étale sur la terre des rosettes de feuilles d'une grande régularité ; ellcs^sont d'un vert sombre, et souvent colorées TEESDALIA. 121 en pourpre, au moins en-dessous , par les froids de l'hiver. Quelques tiges nues s'échappent de l'aisselle de ces feuilles et donnent naissance à des Heurs réunies en un corymbe om- bellilorme dont l'axe s'allonge et change l'inllorescence en un épi dont les fruits inférieurs mûrissent pendant que les der- niersboutonss'entr'ouvrent. Les sépales, verts en dehors, sont blancs en dedans. Les pétales , d'un beau blanc , sont un peu irréguliers. Les deux extérieurs sont plus grands, ils s'étalent rarement tout à fait, et leurs six étamines, à anthères oran- gées, se courbent sur le stigmate et y répandent leur pollen au moment de l'éf anouissement. Chaque pédicelle est forte- ment renflé sous la Heur et sous la silicule qui est aplatie et échancrée à son extrémité. — Elle est annuelle , com- mence à lleurirau mois d'avril et continue ainsi pendant une partie de l'été. — Elle vit en petites sociétés sur les pe- louses sèches, au milieu des bruyères, sur les sables des rivières. Nature du sol. — Allilude. — Préfère le sol sablon- neux et ne s'élève pas très-haut dans les montagnes. Géographie. — Cette espèce occupe à peu près toute la France , une partie de la Turquie , Constantinople , le Péloponèse, les collines de l'Algérie, et on la cite aussi à Madère. — Au nord , elle est en Allemagne , en Suisse, en Angleterre , dans le Danemarck , la Golhie , la Norvège australe, et aussi en Suède, oîi Walhenberg l'indique sur le sable mouvant. — Ses limites occidentales sont l'Angle- terre, le Portugal et Madère. — A l'orient, elle se trouve dans les Russies moyenne et australe , et , comme nous l'avons dit, en Turquie et en Grèce. 1^2 CRUCIFÈRES. Limites d'extension de V espèce. Sud, Madère 32° 1 Ecart en latitude : Nord , Norvège centrale 58 I 26° Occident, Madère 20 0. | Ecart en longitude * Orient , iMorée 20 E. j 40° Carré d'expansion 1040 G. IBEBIS;, Lin. Distribution géographic/ue du genre. — On connaît au- jourd'hui 32 espèces d'Ibcris qui sont, ù peu d'exception près, toutes européennes. L'Europe australe est leur vérita- ble patrie. La ï'rance , les Pyrénées, l'Espagne surtout, l'Italie , la Grèce et la Sicile , eont les lieux oii abondent les espèces de ce genre. — Une seule a été trouvée en Asie, dans les champs de la Perse et de la Géorgie; une autre dans l'Amérique septentrionale , et , enfin , une seule vit égarée à la Nouvelle-Hollande, isolée dans l'hémisphère austral. ÎBEHis AMARA , Lin. — Les champs sont quelquefois cou- verts de cette jolie espèce , qui leur donne une parure tar- dive et prolongée. Elle forme de petits buissons nivelés dont chaque rameau se termine par un corvmbe déprimé de fleurs blanches ou violettes, dont les calices même offrent aussi quelquefois cette dernière couleur. Le sépale extérieur plus développé , enveloppe ordinairement les autres pen- dant l'estivation. De nombreuses siiicules, en forme de na- celles et ne contenant chacune ({ue deux graines , remplacent les fleurs sur les corymbes dont l'axe s'allonge. Les fleurs qui bordeiit les corymbes sont les plus irrégulières , celles dont les deux pétales extérieurs acquièrent les plus grandes IBERIS. 123 dimensions, tandis que celles du milieu, serrées au milieu des autres , sont parfois presqu'aussi symétriques que celles des autres crucifères. — La floraison simultanée de tous les corymbes , et par conséquent l'apparition subite de l'en- semble des fleurs, produit un grand effet. — Cette espèce est annuelle et ne donne souvent ses fleurs qu'au commence- ment de l'automne. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons toujours trouvée en plaine, sur des terrains calcaires ou argileux. Géographie. — Très-abondante quand elle existe dans une localité ; elle est commune en France, dans une partie de l'Espagne et du Portugal , et dans toute l'Italie. — Au nord, on la trouve dans quelques parties de l'Allemagne , telles que la Tburinge , en Suisse et en Angleterre , oii elle a été probablement naturalisée. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Portugal 37" ) Ecart en latitude : iVorrf, Angleterre 53 ^ IG» Occident , Portugal 10 O. i Ecart en longitude : Orient, Royaume de Naples. . . 15 E. | 25*> Carré d'expansion 400 Iberis pinnata , Lin. — C'est encore une plante an- nuelle, répandue dans les champs, au milieu des moissons et dans les lieux incultes. — Sa tige est simple ou peu ra- meuse. Ses feuilles pinnatifides, sinuées ou dentées. Ses fleurs odorantes , blanches ou plus souvent lilacées , forment une espèce d'ombelle qui s'allonge plus tard. Les anthères sont jaunes et saillantes. — Les pédoncules se redres- sent après la fécondation , et les silicules , échancrées à 124 CRUCIFERES. leur extrémité , se resserrent en faisceau. — Elle fleurit de bonne heure, en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Nous avons toujours trouvé cette espèce sur les calcaires ; elle est indiquée pres- que partout sur le même sol ; cependant M. Boissier dit, au contraire, qu'elle croît in arenosis umbrosis regionis alpi- nœ inferioris, à 1,200™ environ d'altitude. Géographie, — Elle est méridionale , occupe l'Espagne, la Sicile et l'Italie. Elle a sa limite nord , et probablement sa limite occidentale , sur le plateau central de la France. Limites d'extension de Vespèce. 5z^(/, Royaume d<,' Grenade. .. . 37*^ .Écart en latitude: Nord , Plateau central 45 ) 8° Occident, Plateau centrai 0 ) Ecart en longitude : Orient, Sicile 12 E.i 12» Carré d'expansion ^Q Ibeuis Prgstii , Soy. -Willem. — Cet Iberis se distin- gue à ses silicules rétrécies , et munies au sommet de deux dents aiguës , non ailées à la base. — Il est aussi annuel, à fleurs lilas , et croît comme les autres , dispersé au milieu des champs. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne l'avons trouvé que sur les calcaires ou sur le terrain primitif j)lacé im- médiatement au-dessous. Géographie. — Il est à peine connu ; il occupe, dans les Cévennes et jusque sur le bord du plateau central , un petit espace que l'on peut évaluer à une surface de 4 degrés , encore est-il confondu avec des formes particulières dont M. Jordan a fait autant d'espèces, et que l'on retrouvera sans doute dans d'autres localités. BISCUTELLA. 125 G. BISCUTEI.I.A , Lin. Distribution géographique du genre. — Les Biscutella constituent un genre européen dont les espèces, aunombrede 30 , appartiennent presque toutes aux contrées chaudes et méditerranéennes; mais l'EspagiiC, ie Portugal, l'Italie, les Pyrénées , offrent à peu près toutes les espèces d'Europe au nombre de 21. Que'ques-unes pourtant habitent la France, l'Allemagne , et même la Russie. — 2 se rencon- trent en Sibérie, tandis que 2 autres croissent dans la Barbarie. — Enfin , l'Amérique australe a aussi ses Biscu- tella, genre inconnu dans le nord du Nouveau-Monde. Biscutella l^evigata. Lin. — Répandue dans les lieux stériles et rocailleux, et jusque sur les sommets des montagnes , cette plante y forme de petites touffes d'un vert gris ou blanchâtre, d'où s'élèvent des hampes allon- gées munies de corymbes de Heurs jaunes, qui rappellent l'odeur de la fleur d'oranger. Sa lloraison est très-prolongée, mais elle est moins remarquable que la présence de ses fruits, composés d'une siliculequi paraît double et aplatie par la position et l'isolement de ses deux loges Les rorymbes des silicules sont très-élégants, et presque toujours surmontés de fleurs qui se développent encore quand déjà des fruits sont mûrs. j\Jonospermes et indéhiscentes, les loges se désarti- culent et tombent sans s'ouvrir. Son feuillage varie beau- coup selon ses nombreuses variétés ; il forme en général une touffe de feuilles radicales relevées contre la tige ; ces feuilles sont ob'iongues , vertes , plus ou moins velues , sur- tout dans la variété montana , un peu ru Jes , et celles qui naissent sous les rameaux sont petites et dentées. — La 126 CRUCIFÈRES. plante est vivace et fleurit à des époques très-différentes , selon les lieux oîi elle végète. — 20 avril 1840 , à Grasse (Var); — 28 avril 1839, rochers d'Enval, près Riom; var. ambigua ; — 24 mai 1 835, rochers de Corent ; — 28 mai 1838, rochers de Neuvial , près Gannat , avec Anthémis monlaim ; — 16 mai 1839, rochers de Boisséjou\ ; — 7 juin 1835, à la Roche-Noire, avec Umbificas penduJinus ; — 20 juin 1845, rochers au-dessus de Florac; — 18 juil- let 1840, pentes du plomb du Cantal, var. monlana; — 21 juillet 1839, sur le puy de la Vache. Nature du sol. — Nous avons trouvé cette plante sur les rochers volcaniques autour de Clermont , sur le granit à Enval , sur le calcaire jurassique à Florac, et encore sur le calcaire à Grasse. Elle vit sur le calcaire en Tyrol , sur le grès dans les Vosges. Elle est indifférente. Altitude. — Elle recherche les lieux élevés et descend quelquefois jusqu'au pied des montagnes. De Candolle l'in- dique à 30™ à Liège, à 1,600'" dans les Alpes. Nous avons trouvé la variété montana à 1,880™ au Mont-Dore , à 1,850 au Cantal, et là finissaient les sommets. Wahlenberg la cite dans la Suisse septentrionale, près de la limite supérieure des sapins , d'où elle remonte jusqu'à 2,200™. Géographie. — On a sans doute confondu plusieurs es- pèces dans les biscutelles. Celle-ci avec ses variétés est sans contredit la plus commune. — Au sud elle est abondante dans les Pyrénées , elle pénètre en Espagne et se retrouve en Algérie ; — au nord on la trouve en Alsace , en Thu- ringe , où probablement elle s'arrête ; — à l'occident elle va jusqu'en Portugal ; — à l'orient dans les Carpathes , en Turquie et dans le midi de l'Italie. BISCCTELLA. 127 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude : iVorrf, Thu ri tîge 52 ) 17° Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient, Turquie 25 E. ' 35° Carré d'expansion 595 BiscuTELLA SAXATiLis , DC. — Cette espèce qui forme aussi sur les rochers des touffes élégantes portant ses bou- quets de ileurs soufrées ou ses curieuses silicuies, ressemble beaucoup à la précédente et n'en diffère guère que par ses fruits beaucoup plus grands , plus profondément échancrés et écailleux et par sa tige feuillée. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons trouvée sur les roches de calcaire jurassique et presqu'en plaine. M. Boissier la cite en Espagne jusqu'aux derniers sommets des montagnes du royaume de Grenade, c'est-à-dire à 3,000'". Mais il réunit à cette espèce le B. lœvigata dont nous venons de parler. Géographie. — La confusion des espèces rend très-dif- ficile la détermination géographique ; nous pensons que celle dont il s'agit ici est plus méridionale que l'autre, et qu'il faut lui rapporter les échantillons africains , tandis que ceux des montagnes espagnoles appartiendraient au B. lœ- vigata. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35° / Écart en latitude : Nord , Plateau central 44 * 9° Occident, Midi de l'Espagne... 8 O-lÉcarten longitude: Orient , Algérie 2 E. j 10° Carré d'expansion 90 128 CRUCIFÈRES. G. I.SFID2UÎŒ, Lin. Distribution géographique du genre. — Le genre Lepi- dium a dispersé ses 75 espèces dans toutes les parties du monde. — L'Europe et l'Asie en nourrissent chacune 1 8 es- pèces. Celles d'Europe se rencontrent partout, mais surtout dans les régions chaudes , telles que l'Espagne , l'Italie , la Corse, la Grèce. — Celles d'Asie , communes en Sibérie, s'étendent en Perse, en Syrie, en Arménie et au Caucase. — L'Afrique boréale en a 3 et l'Afrique australe 9. Ces dernières se trouvent toutes au cap de Bonne-Espérance. — L'Amérique compte aussi 18 espèces de Lepidium y 6 dans les contrées froides et tempérées des États-Unis, et 12 dans la partie méridionale de ce continent , au Pérou , au Brésil et surtout au Chili; une d'elles arrive aux terres magellaniques. — 9 autres végètent à la Nouvelle-Hol- lande , à la Nouvelle-Zélande , aux îles Sandwick et à celles de la Société. En sorte que les deux hémisphères ont chacun une part assez considérable de Lepidium. Lepidium Draba , Lin. — Il croît dans les champs, au- tour des habitations, sur le bord des chemins. Il \it en petites sociétés. Ses tiges sont rampantes à leur base ; ses feuilles sont grandes , d'un vert blanchâtre, amplexicaules. Ses lieurs forment des espèces de grappes au sommet des rameaux ; elles sont petites et blanches. — Il fleurit depuis le commencement du printemps jusqu'à la fin de l'automne, et produit des silicules monospermes comme toutes celles des Lepidium. Nature du sol. — Altitude. — Dans notre circonscrip- tion, cette plante ne vit que sur les calcaires, dans les LEPIDIUM. 129 lieux arrosés par les eaux minérales , et toujours en plaine. Dans le midi de la France , nous l'avons trouvée aussi sur le calcaire et en plaine. Géographie. — C'est une espèce presque domestique et qui évidemment a été transportée par l'homme dans un grand nombre de localités. — Elle abonde, au sud , en France, en Espagne , aux Baléares , dans tout lo pourtour de la Méditerranée, en Egypte, en Algérie (où elle a été intro- duite), en Grèce, en Italie, en Asie mineure. M. Bové l'a recueillie dans les terres cultivées du mont Sinaï. — Au nord , ce Lepidiimi s'arrête en France et dans le sud de l'Allemagne , mais on le trouve sporadique jusque dans la Gothie. — Al'ouest, ilesten Portugal et disséminé çà et là en Angleterre , où il est évidemment transporté. — A l'est, il existe en Italie, en Sicile , en Grèce , dans les Carpathes, en Turquie et dans l'Asie mineure. Il est commun dans la Russie australe et surtout dans le Caucase , la Tauride , la Mingrélie, l'Imérétie et dans tout le territoire salé qui entoure la Caspienne. De là il s'est répandu dans la Sibérie de l'Ou- ral et jusque dans l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Egypte 30° ^ Ecart en latitude : iVord, Gothie australe 55 j 25° Occident, Portugal 10 0.) Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 90 E. ) 100° Carré d'expansion 2500 Lepidium campestre, R. Brown. — On trouve abon- damment cette plante annuelle dans les champs cultivés et sur le bord des chemins. Ses feuilles disposées en rosette V 9 130 CKUCIFERES. sur le sol , oblongues et sinuées, disparaissent quand la tige s'élève au printemps ; celle-ci est droite , garnie de feuilles grises, oblongues, souvent dentées, et toujours embras- santes. Au sommet, elle se divise en rameaux réguliers qui deviennent autant d'axes florifères chargés d'une multitude de petites fleurs blanches. Celles-ci sont portées sur des pé- dicelles velus qui s'écartent à angle droit du pédoncule, et dont les dernières fleurs finissent par avorter. — Les sili- cules sont velues et le style est inclus dans la fleur. Nature du sol. — AUilude. — Nous ne connaissons cette espèce que sur les sols calcaires ou argileux , presque toujours en plaine ; cependant M. Boissier la cite dans sa région montagneuse du midi de l'Espagne à la hauteur de l,jOO'". Géographie. — Nous ne séparons pas géographique- ment de cette espèce le L. Smithii , Hook. , qui croît dans les mêmes lieux et qui a longtemps été confondu avec elle. — Au sud , le L. campestre s'étend en Espagne, et a raeme été naturalisé en Algérie, aux environs de laCalle. — Au nord, il est plus répandu et s'avance jusque dans la Suède, où il reste aussi dans les plaines, sur les terrains argileux. 11 est en Angleterre et en Irlande , mais non dans les îles. On le cite même en Islande. — Son habitation la plus occidentale serait l'Islande ou au moins l'Irlande. — A l'orient , on le rencontre, en Suisse, dans les Carpathes , dans la Thrace , dans toute l'Italie et la Sicile , dans la Russie presqu'en- tièrc , dans la Tauride et le Caucase. Limites d'exlension de V espèce. Sud , Midi de l'Espagne 37<* | Ecart en latitude : Nord , Suède australe 55 ; 18° LEPIDIUM. 131 Occident, Irlande 13 0.) Ecart en longitude : Orient , Caucase 48 E. ) 61° Carré d'expansion 1098 Lepidium hirtum , Smith. — Cette espèce a été consi- dérée comme une variété du L. campesire, mais elle en dif- fère en ce qu'elle est vivace , offrant une souche écailleuse un style saillant , des silicules oblongues , atténuées à la base et recouvertes, comme les cahces, de poils rayonnants et droits. Nature du sol. — Altitude. — Mêmes affections que celles du L. campes tre. Géographie. — H y a probablement confusion avec le précédent. — C'est une forme méridionale du type du L. campeslre. Il appartient au midi delà France, à l'Espa- gne , jusqu'à Valence , à la majeure partie de l'Italie , à l'île de Chio , à la Turquie. Il est indiqué à l'est , dans l'Autriche méridionale et en Transylvanie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Valence 39° ) Ecart en latitude Nord , Transylvanie 46 ) 7° Occident , France 0 « Écart en longitude : Orient, Transylvanie 22 E.-' 22* Carré d'expansion 154 Lepidium ruderale, Lin. — On rencontre souvent de grands espaces tout couverts de cette espèce qui est très-ra- meuse et qui produit une multitude de petites fleurs verdâtres insignifiantes. Elle fleurit pendant longtemps, et ses grappes s'allongent constamment. Les fleurs du bas sont ordinaire- 132 CUUCIFÈRES. ment complètes , mais à mesure que la vigueur de la plante diminue , celles qui naissent au-dessus perdent des éta- mines , des pétales , et enfin les supérieures avortent com- plètement. — Ses feuilles inférieures sont découpées; les supérieures, linéaires et entières, répandent toutes, quand on les froisse, une odeur désagréable. — Les silicules sont ovales-orbiculaires , échancrées au sommet et sans ailes. Les graines sont petites et d'un beau jaune. — La plante est annuelle et vit en sociétés nombreuses sur les vieux murs, sur les décombres , près des habitations rurales, dans les ter- rains salés, autour des sources minérales, où on la rencontre avec le Lepigonum marginal am , le MeUloliis parviflora j VAlriplex rosea, et surtout avec le Plantago marilima. Nature du sol. — Altitude. — Les terrains calcaires et salés de la plaine sont ceux qui lui conviennent le plus. Géographie. — Très-répandu comme un grand nombre de crucifères annuelles. — Sa limite australe paraît être le royaume de Naples et la Grèce. — Au nord , son extension est considérable ; la France, l'Allemagne, les environs des villes maritimes de la Suède, jusqu'à Stockholm , le Dane- marck, la Gothie, la Norvège et la Finlande australe. Il existe en Angleterre , sans se trouver ni en Irlande ni dans les petits archipels. — A l'occident, il végète dans la majeure partie de l'Amérique du Nord , depuis la baie d'Hudson jusqu'à l'Océan pacifique , depuis .50 jusqu'à 68° de lati- tude. Cumingle cite encore près de Mendoza , dans l'Amé- rique du Sud. — 11 s'étend aussi à l'orient , dans les Car- pathes , la Turquie , la Russie, toutes les Sibéries, et jus- que dans les steppes de Kiatra, enDahurie, où Pallas l'a trouvé sur la frontière de la Chine , sur un sol salé , avec le L. latifolium. LEPIDIIJM. 1^3 Limites d'extension de Vespèce. Sttd, Royaume de Naples. .. , 40<* | Ecart en latitude: Nord, Amérique G8 i 28** Occident, Amérique 125 0.| Ecart en longitude : Orient, Dahurie 119 eJ 244° Carré d'expansion 6832 Lepidium LATiFOLiCM, Lin. — Grande et belle espèce vivace qui croît en société dans les lieux arides et salés , autour des sources minérales , sur les décombres. Sa racine est rampante , ses tiges, rondes et solides, ne se ramifient qu'à leur partie supérieure. Ses feuilles sont larges , d'un vert obscur, entières et un peu charnues comme celles des plantes littorales. L'extrémité des rameaux se couvre d'une multitude de petites fieurs blanches, très-serrées et réunies en pelotons. Les siiicules sont orbiculaires, à peine échan- crées et non ailées ; le» graines ovoïdes et brunes. — Ce Lepidium est remplacé, en Hongrie, par le L. crassifo- lium, qui lui ressemble beaucoup. Nature du sol. — Altitude. — Terrains graveleux et salés des plaines et des montagnes. Géofjraphie. — Cette espèce ne craint pas les pays chauds ; elle s'aventure en Espagne , dans le royaume de Naples , en Portugal , aux Baléares, et même en Algérie et en Egypte. — Au nord , dans le Danemarek , dans la Gothie et dans la Suède, elle suit les rivages de la Baiîi- que. Elle existe aussi en An;iJetcrre et en Irlande. Les rivages de cette dernière localité et ceux du Portugal, sont ses limites occiclentales. — A l'orient, elle végète en Grèce, en Italie, en Russie , en Crimée, dans le Caucase, oiî elle monte jusqu'à 900™ , et dans le Taliisch , oii elle atteint 134 CRUCIFÈRES. 1,400™. Elle croît en abondance dans les lieux salés qui avoisinent la mer Caspienne , et enfin Pallas l'a recueillie en Dahurie sur les frontières de la Chine (t. 4, p. 380). Limites d^ extension de F espèce. Sud, Egypte 30° ^ Ecart en latitude : iVor(/, Stockholm 59 ) 29° Occident , Portugal 12 0.) Ecart en longitude : Onew^ Dahurie 119 E.i 131» Carré d'expansion 3799 Lepidium graminifolium , Lin. — C'est encore sur les décombres , sur les murailles ou sur le bord des chemins qu'il faut chercher ce Lepidium. 11 est bisannuel , sa racine dure et tortueuse s'enfonce entre les pierres. Ses feuilles ra- dicales sont larges , profondément découpées près de leurs pétioles ; celles des tiges sont longues et entières. Il forme des buissons rameux dont toutes les parties sont souvent empourprées. — Ses fleurs très-petites, à calice rougeâtre, portées à l'extrémité des rameaux grêles , manquent souvent de pétales et souvent aussi d'une partie de leurs étamines. La silicule est petite et peu échancrée à sa partie su- périeure. Nature du sol. — Altitude. — Terrains graveleux et salifères des décombres et du bord des chemins dans la plaine seulement. Géographie. • — Moins répandu que les précédents , il arrive , au midi, dans la Provence , ainsi que dans la Tau- ride et à Constantinople. — Au nord, il reste en France et en Allemagne. — A l'occident, il va jusqu'à Nantes, et, à l'orient, il occupe l'Italie, la Sicile, les bords du Bos- HTTCHINSIA. 135 phore , et va même jusqu'à Zarizin , sur les bords du Wolga. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 37° ) Ecart en latitude . Nord, Paris 48 î 11° Occident , Nantes 4 0.1 Ecart en longitude r Orient, \Vo\ga 45 E.i 49« Carré d'expansion 539 G. HUTCHINSIA , Rob. Browïi. Ce genre , séparé des Lepidium , ne contient qu'une seule espèce assez commune dans toute l'Europe. D'autres qui lui avaient été associées se rattachent mieux aux Capsella, qui , du reste , en sont très-voisins. HuTCHiNSiA PETR.EA, R. Brown. — Presque aussi déli- cate que le Draha verna , cette espèce paraît au printemps dans les champs et sur le bord des chemins. C'est une petite plante d'une extrême légèreté, découpée, divisée et chargée de petites fleurs blanches ou verdâtres. De petites silicules à 4 semences leur succèdent; elles prennent en mûrissant une nuance de pourpre , et la plante fugace disparaît bientôt après. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains calcaires ou au moins argileux. — Elle peut s'élever très-haut sur les montagnes et descendre aussi bas que pos- sible dans la plaine , car de Candoîle l'indique à Nantes à 0° d'altitude , et dans les Alpes, à 2,000"°. M. Boissier l'a observée dans sa région alpine , de 1,700 à 2,000™. Géographie. — Elle croît au sud , au midi de l'Espn- 136 CRUCIFÈRES. gne, où elle se tient , comme on vient de le voir, à une grande élévation. Elle se trouve en Algérie , en Morée, aux Baléares , en Sardaigne , toujours dans les montagnes. — Au nord , elle habite la France , quelques parties de l'Alle- magne , une partie de l'Angleterre , mais ni l'Irlande ni les îles. Elle se retrouve dans la Gothie boréale , dans la Fin- lande et la Suède australe , oii elle vit aussi sur le calcaire ; elle évite le Danemarck , la Norvège et la Gothie australe. — Ses limites occidentales sont le Portugal et l'Angleterre. — A l'orient , on la connaît dans la Turquie , l'Italie , la Grèce , la Sicile et la Tauride. — Il est probable que la petitesse de cette plante l'a fait échapper dans plusieurs localités aux investigations des botanistes. Limites d'extension de F espèce. Sud, Algérie 35° 'l Écart en latitude : Nord , Suède 59 ] 24« Occident , Portugal 10 0. 1 Écart en longitude : Orient , Taur'nie 34 E. j 44° Carré d'expansion 1056 G. CAPSEïiE.A , Mœnch. Ce genre réunit maintenant 2 espèces européennes dont l'une avait été placée parmi les Lepidium , et ensuite avec les IliUchinsia, et dont l'autre a été séparée des Thïaspi. Capsella bursa PASTORis, Mœuch. — La plus com- mune peut-être de toutes les plantes, végétant toujours, se ressemant sans cesse, habitant toutes les contrées, se conformant à tous les climats. — Elle forme sur la terre, dans les jardins, dans les champs, dans tous les lieux cul- CAPSELLA. 137 tivés et jusque sur le toit des chaumières, de petites rosettes de feuilles qui donnent ensuite naissance à des tiges simples ou rameuses , sans élégance , snr lesquelles de petites fleurs blanches préludent à des silicules triangulaires qui lui ont fait donner le nom vulgaire de bourse à pasteur. L'axe qui les porte s'allonge pendant la floraison , et les fruits régulièrement disposés en spirales , prennent quelquefois des nuances de violet. — Les calices ont une teinte de rouge qui , dans les jeunes boutons , se transforme quel- quefois en un carmin très-vif qui borde seulement les sé- pales. Les pétales sont blancs avec une très-légère nuance de rose en dehors. Les anthères et le pollen sont d'un jaune soufré. Nature du sol. — Altitude. — Complètement indiffé- rent. En Europe, i! suit l'homme et ses cultures jusqu'à la hauteur de 1 ,200 à 1 ,500™ ; mais le D. Hooker l'a trouvé dans l'Himalaya jusqu'à l'altitude de 4,000™. Géographie. — A peu près toute la terre. — Au sud, toute l'Afrique boréale, excepté l'Egypte, tout le bassin de la Méditerranée, l'Abyssinie, dans les champs cultivés, et reparaît encore au cap de Bonne-Espérance. — Au nord, ce Capsella ne s'arrête que là oii la terre lui manque , au cap Nord , et n'a pas été cité au Spitzberg. Il occupe l'Angle- terre, l'Irlande, l'Islande et les archipels. — A l'occident, on le rencontre dans les Canaries et dans une bonne partie de l'Amérique du Nord , à Terre-Neuve , au Canada , dans la partie orientale des montagnes Rocheuses , et de là il s'étend au nord jusqu'au cercle polaire. — A l'orient , pas de hmites, l'Asie entière, depuis les Indes jusqu'en Sibérie et en Dahurie, depuis le Japon jusqu'au Kamtschatka. — On le retrouve aussi dans l'Amérique du Sud, au Chili et au détroit de Magellan, — Il est bien difficile d'établir l'aire 138 CRUCIFÈRES. d'expansion de cette espèce ; c'est à peu près la moitié dir globe. Nous l'obtiendrons d'une manière approximative en négligeant les localités de l'hémisphère austral et en considérant la plante comme n'ayant pas de limites en longitude. Limites d'extension de V espèce. Sud , Abyssinie 12" \ Ecart en latitude : Nord , Cap nord 71 1 59« ^ ., ,^ . ,^nr. (Écart en longitude: Occident et Orient JbO { .^,,° i dbO" Carré d'expansion 21240 Capsella procumbens, Fries. — Cette petite plante annuelle croît sur les rochers , sur le bord des chemins et dans les lieux salés. Elle est faible et couchée. Elle offre un petit nombre de feuilles oblongues , éparses, entières ou iné- galement lobées. La tige se divise en rameaux grêles qui portent de petites Heurs blanches peu nombreuses , et en- suite des silicules ovales , à valves carénées et sans ailes, con- tenant des graines ovales et comprimées. Nature du sol. — Altitude. — Sol calcaire ou salé des plaines. Géographie. — On la trouve sur les bords de la mer, autour des salines des régions méridionales , en France , en Espagne et autour des villes et des villages; devient presque domestique comme sa congénère. Elle existe aussi en Corse, à l'île de Chypre , en Algérie. — Au nord , elle reste dans l'Allemagne méridionale et ne dépasse pas le bord du pla- teau central de la France. — A l'occident, elle a les mêmes limites. — A l'orient, elle s'étend dans l'Italie, la Sicile, la Tanride et la Syrie. JETHIONEMA. 139 Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35» ^ Ecart en latitude : Nord, Plateau central 45 ) 10» Occident , Plateau central 0 O. ) Ecart en longitude : Orient, Syrie 35 E. ) 35» Carré d'expansion 350 G, 2:thionema, R. Brown. Distribution géographique du genre. — Ce genre ne con- tientque 13 espèces séparées des Tlilaspi et des Lepidium. Ce sont de petites plantes asiatiques et européennes , dont le nombre des espèces s'augmentera sans doute encore par le démembrement des genres plus anciens. — La Syrie , le Liban , l'Arménie, la Perse, la Sibérie et le Caucase en ont 7 espèces. — L'Espagne, la France , la Carniole et les îles de la Grèce en ont 5. On suppose qu'il en existe 1 en Amérique. tEthionema saxatilis, R. BroiMi. — Cette petite espèce presque ligneuse habite les rochers arides sur lesquels elle vit à la manière des plantes grasses , par ses feuilles épaisses et glauques , presque charnues et susceptibles aussi de se désarticuler à leur base et d'abandonner les tiges. De petits épis de fleurs roses ou carnées terminent les rameaux. Les silicules qui prennent parfois des nuances de rouge comme le feuillage de la plante , sont dressées , grandes , convexes en-dessous, concaves en-dessus , et portent à leur partie supérieure une bordure feuilletée. — Elle fleurit en avril, et en juin elle répand ses graines. Nature du sol. — Nous ne la connaissons que sur le 140 CRUCIFÈRES. calcaire. M. Mohl donne la même indication , ainsi que M. Unger. Altitude. — Nous trouvons cette espèce seulement à la faible altitude de 800'" ; mais elle s'élève davantage dans les Alpes et dans les Pyrénées. M. Boissier, qui confirme aussi sa prédilection pour le calcaire , la cite sur les rochers de sa région alpine de 1,800 à 2,150". Géographie. — Elle offre plusieurs variétés dont les unes recherchent les contrées chaudes, tandis que d'autres peuvent s'élever dans les zones froides des montagnes. C'est cependant une plante méridionale. — Au sud , elle occupe la Grèce et le midi de l'Espagne. — Au nord , elle a sa limite dans la Transylvanie. — A l'occident, sur le plateau central. — A l'orient, elle entre en Suisse, en Itahe, en Sicile , en Grèce et môme dans l'Asie mineure. Limites d' extension de Vespèce. 5mc?, Royaume de Grenade. .. . 37° ^ Ecart en latitude: Nord, Transylvanie 47 ) 10° Occident , Piateau central 0 0. ) Kcart en longitude : Orient , Asie mineure 35 E. * 35° Carré d'expansion 350 G. GEMEBÎIÎRA , Pcrs. Distribution géographique du genre. — Ce genre ap- partient pri;!cipalement à l'hémisphère austral, car sur 9 espèces aujourd'hui connues, 7 se trouvent dans l'Amé- rique du sud ou dans l'AIVique méridionale; le Cap, Madagascar, Sainte-Hélène, ont chacun une espèce et l'Egypte une autre. — En Amérique c'est Quito, Mon- tevideo et le Chili, qui ont des représentants des Senchiera; SENEBIERA. 141 2 espèces vivent en Europe. — Une d'elles se trouve à la fois en Europe , dans les diverses parties de l'Amérique et dans la nouvelle Hollande, Senebeera Coronopcs. Poir. — Cette espèce très-sociale se réunit de manière à former des gazons d'un vert gai, très-co rts, qui tapissent le sol le long des chemins , sur le bord des fossés, dans les décombres, dans les lieux oii l'eau a séjourné pendant l'hiver, etc. Comme divers Plantago, comme le Polygonmn aviculare, elle résiste au piéti- nement et semble même s'en accommoder ; on ne peut briser ses tiges qui sont couchées, ni ses pédoncules, puisque ses fleurs sont axillaires etsessiles. Ces organes naissent par petits paquets à l'aisseile des feuilles; la corolle est verdâlre, à peine apparente, et les siliques auxquelles elles donnent naissance ne sont ni déhiscentes ni articulées, en sorte que la plante se sème sur place et doit tendre à augmenter, dans les lieux mêmes, les sociétés qu'elle y forme, et qui, quoique annuelles, se montrent dans les mêmes lieux pendant une longue suite d'années. — Vaucher pense que notre Sene- biera a été exporté en Amérique , et qu'en échange, le nouveau Monde nous a envoyé le S.pinnatifda, qui n'existe pas dans notre circonscription , mais qui est commun sur les bords de la mer et dans les décombres de la majeure partie de l'Europe. Vaucher (ait aussi sur ces plantes une remarque très-curieuse : « les Scnebiera offrent, dit-il, parmi les crucifères, l'exemple assez rare de plantes qui dé- veloppent leurs feuilles aux dépens de leurs fleurs. Les pre- mières, en effet, sont toujours grandes et nombreuses, tandis que les autres, non-seulement sont très-petites, mais perdent quelquefois par avortement quelques-uns de leurs 142 CRUCIFÈRES. organes. Si le 5. pinnatifida cessait d'avoir ses deux der- nières étamines fertiles (il y en a 4 qui avortent constam- ment) il ne se reproduirait plus , puisqu'il n'est pas vivace et ne donne pas de rejets. 11 disparaîtrait ainsi pour toujours , comme ont peut-être déjà disparu un assez grand nombre déplantes (1). » Nature du sol. — AllUude. — Recherche le sol cal- caire des plaines ou la vase argileuse endurcie. Géographie. — C'est encore une de ces plantes qui oc- cupent un grand espace sur la terre. On la trouve partout. — Au sud , dans tout le midi de l'Europe et en Algérie. — Au nord , en Angleterre et en Irlande ; Wahlenberg l'indique sur les rivages de la Suède méridionale, et aux environs des villes et des villages de cette même contrée. — A l'occident, nous citerons le Portugal, les Canaries et l'Amérique septentrionale , où elle a été évidemment introduite. — A l'orient, elle habite l'Italie, la Sicile, la Russie moyenne , la Russie australe, une partie de l'Asie mineure et les montagnes du Taliisch. — Enfin, on cite ce même S. Coronopm à la iVouveile-Zélande , et quoique ces plantes appartiennent surtout à l'hémisphère austral, nous devons supposer qu'elle y a été transportée. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35» ) Ecart en latitude : iVorrf , Suède méridionale 58 ^ 23° Occident , Canaries 20 0. ) Ecart en longitude : Orient , Asie mineure 35 E.) 55'* Carré d'expansion 1265 (i) Vaucher, Hisl. physiol. des piaules d'Europe , 1. 1 , p. 243. ISATIS. 143 G. ISATIS , Lin. Distribution géographique du genre. — Les Isatis ap- partiennent exclusivement à l'Asie et à l'Europe. On en compte environ 25 espèces également partagées entre ces deux parties du monde. La Russie, le Caucase, la Tau- ride , la France, l'Italie, sont les parties de l'Europe habi- tées par les Isatis. — En Asie, ils se trouvent dans la Sibérie, dans le Liban, la Perse et l'Arabie. Les lieux où on les trouve en plus grande quantité , sont les plaines situées à la base des deux versants du Caucase. Isatis tinctoria , Lin. — Cette espèce se distingue de loin à ses feuilles glauques et larges. Les inférieures sont pétiolées , les caulinaires embrassent la tige par deux oreil- lettes latérales. La lige se divise à sa partie supérieure en une multitude de rameaux. — Ses fleurs, d'un jaune doré et très-nombreuses , naissent en grappes dressées et rameu- ses, dont les axes florifères s'allongent à mesure que ces fleurs s'épanouissent. Les étamines , d'un beau jaune, comme la corolle , se déjettent dès qu'elles ont répandu leur pollen sur un stigmate sessile. A mesure que la fécon- dation a lieu , les pédoncules s'inclinent et dirigent vers la terre une silicule élargie au sommet, rétrécie à la base, qui de verte devient jaunâtre, brune et presque entièrement noire. Chacune de ces silicules indéhiscentes ne contient qu'une graine. L'aspect de VIsatis est tout à fait changé quand il est en fruit. Le vent agite avec bruit ses silicules qui se désarticulent et tombent. — Fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il croît principalement 144 CRUCIFÈRES. dans les champs calcaires , dans les lieux un peu salés , dans le voisinage des habitations , et paraît du reste assez indif- férent à la nature physique du sol. Nous l'avons trouvé aussi sur le basalte compacte et sur le porphyre. Il n'habite que la plaine. On le trouve à 650"" sur le côté nord du mont Ventoux. Géographie. — Son aire est difficile à déterminer et en partie artificielle comme celle de toutes les plantes culti- vées. — Au sud , on le trouve en Espagne, en Grèce, à Madère; il abonde en Corse. — Au nord , en France, en Allemagne, en Gothie , dans la Suède boréale, oii il est presque maritime , et sporadique en Laponie. Il paraît avoir été introduit en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient , en Italie, en Sicile, en Grèce , dans la Russie australe , la ïauride et Tlbérie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Madère 32° ) Ecart en latitude . Nord, Suède boréale 69 j 37« Occident , Madère 20 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Ibérie 45 eJ 65° Carré d'expansion 2405 G. ZSfiT'AGnUM , Lin. En séparant de ce genre les Cochlearia , Camelina , Calepina , Rapistrum, etc., il reste composé d'une seule espèce. Myagrcm PERFOLiATUM, Lin. — Cette espèce insigni- fiante dans le tapis végétal se trouve çà et là dispersée dans les moissons. Elle est bisannuelle. Sa tige est droite , rami- NESLIA. 145 fiée, ses rameaux très-ouverts. Ses feuilles sont lisses et d'un vert un peu cendré, ses fleurs petites, jaunâtres et sans éclat. Les silicules ont la forme d'un cœur renverséà 3 loges, mais les deux supérieures latérales sont vides, tandis que l'inférieure, qui répond à l'axe ou à la cloison, se trouve remplie par une seule graine. — Fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Champs calcaires des plaines ; croît aussi sur les alluvions. Géographie. — Son aire a aussi été étendue'par la cul- ture. — Au sud, on le trouve dans le midi de l'Italie et en Espagne. — Au nord , on le rencontre en Allemagne , en France jusqu'à Orléans, en Russie jusqu'à Moscou. — Il a sa limite occidentale en France , — et arrive à l'orient, en Italie , en Turquie , sur les rivages du Bosphore , dans la Tauride , le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume deNaples 38» ) Écart en latitude : Nord, Moscou 56 i 18« Occident , France 0 "| Ecart en longitude : Orient , Géorgie 45 E. ( 45<^ Carré d'expansion 810 G. NESLIA, Desr. Très-petit genre démembré des Myagrum de Linné et contenant la seule espèce suivante. Nesliapaniculata, DC. — Plante annuelle, disséminée dans les moissons , et offrant des tiges droites et rameuses , surtout à leur partie supérieure. Ses feuilles sont velues, alternes, sagittées, amplexicaulcs. Les fleurs petites naissent en épis au sommet des rameaux étalés, en une espèce de V 10 146 CKUCIFÉRES. panicule. — Les calices verts sont parsemés de poils blancs peu nombreux. Les étamines, presque égales, commencent à répandre leur pollen dès que l'épanouissement a lieu , et quelquefois môme, dès la veille, dans le bouton. Aussitôt après la fécondation, les pédoncules, d'abord redressés, s'éloignent de l'axe central et font avec lui un angle droit. — La cloison des silicules est souvent avortée, et alors il n'y a qu'une loge et une graine. Quand les cloisons n'avortent pas, il y a deux graines. La silicule est indéhiscente. — Fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons cette plante que sur terrain calcaire ; nous ne la trouvons indiquée nulle part sur un autre sol. — Elle reste dans la plaine. Elle est pourtant citée par Ledebour dans le Taliisch, à 1,400'". Géographie. — Son aire est étendue , à cause de la faci- lité avec laquelle elle se disperse dans les moissons. — Au sud, on latrouve en France, en Espagne et dans les champs de l'Algérie. — Au nord, en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvège et la Suède australe , oii elle reste dans les provinces littorale^. Elle entre en Russie jus- qu'à Saint-Pétersbourg. — Sa limite occidentale est en France. — A l'orient, elle existe en ItaHe , en Sicile, en Turquie, dans la Russie australe , la Tauride, le Caucase , la Géorgie et toute la Sibérie, jusqu'au Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35» ) Écart en latitude : iVorf/, Saint-Pétersbourg ... . 60 ) 25*' Occident , France 6 0.) Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 110 E.^ 116« Carré d'expansion 2900 CALEPINA. 147 G. CAIilBFiBrA , A dans. Deux espèces seulement forment ce petit genre démem- bré des Crambe et des Myagrum. Il ne contient que 2 es- pèces : l'une européenne, l'autre de l'Afrique boréale. Calepina Corvini, Desv. — Cette plante, insignifiante par le rôle qu'elle est appelée à jouer dans l'aspect des campagnes, offre au botaniste un assez grand intérêt. Elle montre d'abord une rosette de feuilles glabres et pinnatifides articulées, qui se détachent de bonne heure, dès qu'une tige rameuse , garnie de feuilles sessiles, continue la végéta- tion. Les fleurs sont très-petites , blanches et disposées en grappes lâches qui s'allongent encore pendant la maturation. Les fruits sont des silicules ovales, ridées, à une loge à une seule graine , qui tombent sans s'ouvrir. Elles sont dures et solides. Cette espèce est bisannuelle et croît dans les champs parmi les moissons. Elle fleurit de bonne heure : — 17 avril 1840, à Draguignan ; — 20 avril 1845 , à Vil- lars ; — 20 avril 1840, au Vigan ; — 28 mai 1838, près Gannat ; — 30 mai 1839, à la Baraque. Nature du sol. — Altitude. — Végète de préférence sur les terrains siliceux et volcaniques, et quelquefois sur les ter- rains salés de la plaine. Géographie. — C'est une espèce assez méridionale, qu devient plus commune en France à mesure qu'on approche du Midi , mais dont l'aire d'expansion est artificielle comme celle d'un grand nombre de crucifères annuelles dont les graines ont été transportées. — On la trouve au sud dans le midi de l'ïtahe, en Espagne, en Sicile. — Au nord, elle s'ar- rête en France et en Allemagne. — A l'occident, elle existe en Portugal ; — mais à l'orient , elle devient plus abon- 148 CRUCIFÈRES. dante , surtout dans les steppes qui entourent la mer Cas- pienne, dans la Tauride et la Crimée, qui sont probable- ment sa patrie originaire, d'où elle s'est répandue dans une partie de l'Europe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, royaume de Naples 38® | Ecart en latitude : Nord , France 48 ) 10° Occident , Portugal 10O.\ Ecart en longitude : Orient , Géorgie 45 E. ) 55» Carré d'expansion ... » 550 G. BUI^IAS, Lin. On ne connaît que 5 espèces de Bunias , qui sont toutes des plantes] européennes ou asiatiques. Le Portugal , l'is- trie , l'Europe australe , en ont chacun une ; 2 autres se trouvent en Sibérie ; mais toutes se tiennent à une grande distance des pôles. Bunias Erucago , Lin. — Cette plante annuelle donne d'abord naissance , comme beaucoup d'autres crucifères , à une rosette de feuilles étalées du milieu de laquelle s'élève une tige rameuse. Ses lleurs jaunes sont disposées en grappes irrégulières au sommet des rameaux. Elles s'inclinent le soir, rapprochent leurs pétales et s'endorment , pour se re- dresser et s'ouvrir le matin , à la lumière du jour. Les sili- cules offrent quatre rangées d'aspérités et ne renferment que deux graines. Elles sont indéhiscentes. — Elle fleurit dans le mois de mai et continue à donner des fleurs pendant une partie de l'été. Elle habite le bord des chemins, les champs, les sables des rivières. Nature du sol. — Altitude. — 11 paraît indifférent et rapistrcm. 149^ se trouve tantôt sur le calcaire, tantôt sur les terrains sili- ceux , et souvent sur les sols volcaniques , sans dépasser l'altitude de 800 à 900™. Géographie. — Espèce errante , disséminée sur quelques points de l'Europe et de l'Afrique. — Au sud , elle est en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord et à l'ouest, elle va jusqu'à Nantes et en Portugal. — A l'est, elle s'étend en Italie , en Sicile , en Grèce et en Russie jusque vers les bouches du Wolga, près delà mer Caspienne. Limites cVexlension de Vespèce. Sud, Algérie 35'^ | Écart en latitude : Nord , France 47 j 12° Occident , Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient, Wolga 45 E. j 55° Carré d'expansion 660 G. RAPISTHUIKl , AU. Ce genre ne contient aussi qu'un petit nombre d'espèces toutes européennes ou asiatiques. La partie méridionale et orientale de l'Europe en offre 4, et 3 autres vivent dans les champs de la Syrie ou de l'Asie mineure. Rapistrum rugosum. Ail. — Plante sans beauté, sans importance dans le tapis végétal. Annuelle et fugace, elle paraît dans les champs , autour des habitations , sur le bord des chemins. Sa tige est simple ou rameuse , à branches effi- lées, garnies de petitesfieurs jaunes espacées, auxquelles suc- cèdent des fruits très-singuhers. Ce sont des siliculesqui se divisent en deux parties superposées. Une inférieure, cylin- drique, qui s'ouvre en deux valves et donne une seule graine , et une supérieure , renllée , marquée de 8 sil- 150 CRUCIFÈRES. Ions, monosperme comme l'inférieure, mais tombant sans s'ouvrir. Nature du sol. — AUilude. — Indifférent ; préférant peut-être les terrains siliceux et sablonneux des plaines. Géographie. — Son aire est étendue , surtout dans les contrées cbaudes. — Il se trouve au sud dans la majeure partie de l'Esp.-îgne et en Algérie. — Au nord , il s'arrête dans le midi du plateau central de la France, et remonte cependant jusqu'à Lyon. 11 se trouve aussi dans l'Allemagne méridionale. — A l'occident, il vit aux Canaries. — A l'orient , on le trouve en Italie , en Sicile , en Corse , en Grèce., en Turquie, dans la Tauride , le Caucase et la Géorgie, et il remonte au nord jusqu'à Astrakan. Il entre aussi dans la province de Taliisch. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries SO'' 1 Écart en latitude : Nord , Astrakan 47 j 17° Occident , Canaries 20 O. | Écart en longitude : Orient , Taliisch 47 E. ( 67» Carré d'expansion 1139 G. HAFHASJUS, Lin. Il existe 10 espèces de Raphanus qui sont des plantes des régions chaudes et méditerranéennes. La Sicile, l'Italie, l'Angleterre et la France , en ont entr'elles 6 espèces ; les 4 autres sont asiatiques et appartiennent à la Perse , aux environs d'Alep , à la Chine et à Java. Raphanus Rapiianistrum , Lin. — Les champs de cé- réales et surtout les avoines sont quelquefois complètement envahis par celte plante qui , à elle seule , colore des caro- RAPHANES. 151 pagnes étendues. Elle est annuelle et donne naissance à quelques feuilles radicales , lyrées , garnies d'aspérités , et d'un vert plus ou moins terne. Elle offre deux variétés prin- cipales qui se distinguent à la couleur de leurs Heurs ; l'une a les pétales lilas ; dans l'autre ils sont d'un jaune de soufre très-pâle. Ces pétales sont toujours agréablement veinés de brun. Le plus ordinairement les deux variétés croissent mélangées ; mais il arrive aussi qu'elles sont cantonnées , et que sur des espaces très-étendus on ne rencontre cependant qu'une seule d'entre elles. Ces pétales blanchissent après la fécondation et persistent assez longtemps autour d'une sili- cule uniloculaire , articulée , indéhiscente, à côtes saillantes, et dans laquelle la graine est enfermée au milieu d'une masse spongieuse. Nature du sol. — Altitude. — Très-indifférent et suivant les moissons partout oîi elles peuvent croître. De Candolle l'indique à 1,200™ dans les moissons du Jura. Nous l'avons vu plusieurs fois en Auvergne à la même élévation. Géographie. — Son aire est très-étendue , à cause de la facilité avec laquelle ses graines sont transportées avec les céréales. 11 occupe toute l'Europe et y atteint le midi de l'Espagne , sans dépasser le détroit qui sépare ce continent de l'Afrique. S'il a été trouvé en Algérie, c'est très-acci- dentellement, comme aux Etats-Unis. — Au nord, ce Ra- phanus arrive dans la Scandinavie et la Finlande , oii il vit aussi dans les seigles et les orges ; il s'arrête dans la Laponie australe. Il est en Angleterre, en Irlande, dans les trois archipels anglais , niais il n'arrive pas aux Feroë. — A l'occident, on le connaît en Portugal et aux Canaries, oii il a élé certainement transporté. — A l'orient, il s'étend dans les Carpathes , la Turquie , les provinces australes de l'Autriche , la Grèce , l'ïtahe , la Sicile. 152 CISTINÉES. Limites â/extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Espagne.. ..... 37" ^ Ecart en latitude Nord , Laponie australe 66 ) 29** Occident , Canaries. 20 0. i Ecart en longitude Orient , St-Pétersbourg 28 E. j 48« Carré d'expansion 1392 FAMILLE DES CISTINEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie O^à 10« 18» O. à 5° E. 0 Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 0 Algérie 33 a 36 5 0. à 6 E. 1 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O. à 8 O. 1 Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1 Portugal 37 à 42 9 O. à 11 O. 1 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 ïauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1 Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1 France 42 à 51 7 0. à 6 E. 1 Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 0. 1 liussie moyenne. . . 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 0 0 41 49 75 50 102 472 249 134 118 1113 368 532 339 967 3»E. à 29° E. 525 7 E. à 12 E. 1300 10 E. à 15 E. 453 10 E. à 22 E. 1157 2 E. à 10 E. 1224 10 E. à 57 E. 0 0 18 E. à 28 E. 1 945 14 E. à 40 E. 0 0 PROPORTIONS RELATIVES. 153 Latitude. Longitude. Scandinavie entière. 55" à 71" Danemarck 52 à 57 Gothie 55 à 59 Suède 55 à 69 Norvège 58 à 71 Russie soplentr'^. . . 60 à 6G Finlande 60 à 70 Laponie 65 à 71 Tableau des 'proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande 5l°à 55" Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne . 50 à 60 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 Sibérie altaïque. . 44 à 67 Sibérie du Baikal. 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale. 56 à 67 Sibérie arctique.. 67 à 78 Kamtschatka .... 46 à 67 PaysdesTschukhis. » llesdel'Océanor^'. 51 à 67 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr''%rég.alp.etniv. 36°à 37" 1500 à 3500 1: 69 Roy.deGrenade,rég. niv. 36 à 37 2500 à 3500 0: 0 Longitude. 7"0. à 13" 0. 1 971 1 0 à 7 0. 1 339 2 E. à 14 E. 1 368 17 E. à 58 E. 1 . 967 55 E. à 74 E. 0 0 66 E. à 97 E. 1 2392 93 E. àll6 E. 0 0 110 E. à 119 E. 0 0 111 E. à 163 E. 0 0 60 E. à 161 E. 0 0 148 E. à 170 E. 0 0 155 E. à 175 0. 0 : 0 170 E. à 130 0. 0 0 170 0. à 130 E. 0 0 Altitude en mètres. 500 à 2700 1 : 243 1500 à 2700 1 : 319 » 0: 0 500 à 1900 1 : 499 1500 à 1900 0 : 0 500 à 2700 1 : 349 1500 à 2700 1 : 350 154 CISTINÉES. Latitude. Pyrénées 42° à 43** Pyrénées élevées 42 à 43 Pic (la rjidi de Bagnères. . » Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 Plateau central, sommets. 44 à 47 Alpes 45 à 46 Alpes élevées 45 à 46 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Iles du Cap- Vert 1 2° à 14° Canaries 28 à 30 Hébrides 57 à 58 Orcades 59 Shetland , 60 à 01 Feroë 62 Islande 64 à 66 Mageroë 71 Spitzberg 79 à 80 Ile Melville 76 Ile .1. Fernandez 33 à 40 S. Nouv. Zélande (nord) . 35 à 42 S. Malouines 52 S. Les cistinées constituent un groupe dont la majeure partiedes espèces appartient à l'Europe australe et à l'iVfrique boréale ; leur nombre augmente à mesure que l'on s'appro- che de ces contrées. L'Espagne et l'Algérie sont les deux pays où l'on en trouve le plus grand nombre. Le Portugal est aussi très-riche en cistinées. On voit , au contraire, leur proportion s'affaiblir on Italie , en Sicile , diminuer beau- coup dans la Caucase et la Tauride, ainsi que vers le nord, et Longitude. 24° 0. à 27«0. 1 269 15 0. à 20 0. 1 143 8 0. à 10 0. 0 0 5 0. à 6 0. 0 0 3 0. à 4 0. 0 0 9 0. 0 0 16 0. à 27 0. 0 0 24 E. 0 0 10 E. à 20 E. 0 0 114 0. 0 0 76 0. 0 0 171 0. à 176 0. 0 0 59 0. à 65 0. 0 0 cisTUs. 155 s'effacer complètement au nord-est. Toutes les parties de la Sibérie en sont dépourvues. Leur extension est inverse de celle des renonculacées. — Nous avons vu leur nombre diminuer dans le sens de la longitude, du Portugal au Cau- case, qui, malgré sa situation assez méridionale, n'a qu'un petit nombre de cistinées ; mais ici l'écart de longitude se combine avec l'altitude, qui est une autre cause de diminu- tion. Les Cistinées s'affaiblissent dans les montagnes et dis- paraissent dans leurs zones supérieures. — C'est à peine s cette éclatante famille est représentée hors de l'Europe et de l'Afrique. L'Amérique du nord ne possède que les deux petits genres du Hudsonia et du Lechea , déjà connus de Linné, et qui ne renferment qu'un petit nombre d'espèces. G. CISTUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Cistus ne forment pas un genre très-nombreux ; on n'en connaît pas plus de 30 espèces, — Presque tous sont européens et se rencontrent surtout en Espagne, en France, en Portugal ou dans l'Afrique boréale. 11 en existe quelques-uns disséminés sur les côtes de la Syrie, en Tauride , dans les îles de la Grèce. Un autre vit aux Canaries; mais en général ils s'é- loignent peu à l'est et à l'ouest , et se trouvent presque tous dans l'Europe australe. — Les Cistes paraissent sujets à s'hybrider entre eux comme les Verbascum, les digi- tales, etc. On le conçoit sans peine quand on voit leur mé- lange dans les maquis de la Corse, sur les coteaux du Midi. Bentham assure qu'il existe, près de Narbonne, des hybrides nombreux dont plusieurs doivent être considérés comme des espèces permanentes. Vaucher, qui rappelle cette assertion de Bentham , revient à ce sujet à l'opinion de Linné , qui 156 CISTINÉES. croit que le nombre des espèces a été en augmentant sur la terre. « Puisque nous voyons, dit le savant auteur de l'his- toire physiologique des plantes d'Europe , les cistes se mul- tiplier pour ainsi dire sous nos yeux, dans le grand labora- toire de la nature , nous pouvons en conclure qu'ils se sont également multipliés à des époques antérieures, et, par une analogie plus générale , que le nombre des espèces , ou pour mieux dire , des variétés voisines entre deux véritables espèces, bien loin d'être permanent dans la nature, tend, au contraire , chaque jour à s'accroître. » — Les cistes forment donc une admirable ceinture autour de la Mé- diterranée , et de charmants bosquets sur les îles qui s'y trouvent disséminées. Leurs fleurs assez grandes, nombreuses et agréablement nuancées de blanc, de rose et de pourpre, décorent les collines arides que ces plantes choisissent de préférence. Nous avons vu dans quelques îles voisines de la France et de l'Italie ces arbustes former des groupes variés sous les vastes portiques du Smilax , et au milieu de grands Feruîa au feuillage découpé. Le soleil du matin faisait éclore leurs fleurs par milliers, et la brise du soir, chargée de leurs pétales empourprés, les déposait molle- ment sur les vagues , où ils formaient encore de nouveaux contrastes avec l'azur des Ilots. CiSTLS SALViFOLius, Lin. — Les cistes vivent en société nombreuse; ils constituent de véritables taillis dont l'odeur balsamique se répand dans l'atmosphère, et annonce de loin, au voyageur qui traverse la Méditerranée , qu'il approche d'un rivage , et que de charmants arbustes vont s'offrir à ses yeux. Le Cistus salvifoUus forme aussi des buissons moins élevés que les autres. Leur aspect blanchâtre ou gris est dû à la villosité qui couvre ses feuilles. La plante est très- CISTDS. 157 rameuse, et chaque rameau se termine par un bouton qui, d'abord protégé par de jeunes feuilles , s'en dégage et montre une large fleur blanche que le soleil du matin fait éclore. De nombreuses étamines , excitées d'ailleurs par les visites incessantes des insectes éveillés comme la fleur des cistes par la vive clarté du jour, répandent sur les stigmates des nuages de pollen , et les pétales tombent au pied de la plante, si le vent ne les entraîne au loin. C'est ainsi que les cistes brillent un instant sur nos coteaux et recommencent pendant plusieurs semaines à nous offrir le tableau passager de leur splendeur. Les sépales se resserrent ensuite sur une capsule qui mûrit rapidement, et qui , divisée en cinq loges, s'ouvre à sa maturité et répand une très-grande quantité de semences. Quand les capsules sont desséchées , les pédon- cules se brisent, et c'est de l'aisselle des feuilles supérieures que partent les branches nouvelles qui continuent à allonger les pousses de l'année précédente et préparent la riche flo- raison du printemps suivant. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur tous les terrains^ pourvu qu'ils soient secs et arides. — Il pré- fère les plaines aux montagnes ; cependant , dans les pays chauds, il s'élève. Tenore le cite dans le midi de l'Italie, dans la région des bois , de 300 à 800™, et M. Boissier l'indique, dans le royaume de Grenade, jusqu'à 1,150™. Géographie. — C'est peut-être le ciste dont l'aire d'ex- pansion est la plus vaste. Il occupe toute l'Europe australe, l'Algérie et le royaume de Tunis. — C'est certainement l'espèce qui s'avance le plus vers le nord , car on le trouve en Bretagne, à l'île de Noirmoutier. Loin de la mer, il arrive encore jusqu'à Figeac , où M. Puel le cite à 300™ de hau- teur, sur le versant méridional de la même colline oii se trouvent Lilium Martagon et Eryihronium dens canis. — 158 CISTINÉES. A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient , dans toutes les îles de la Méditerranée, dans l'Italie, la Sicile, la Turquie, la Grèce, et jusque dans l'Imérétie. Limites d'extension de V espèce. Sud Algérie 33° | Ecart en latitude : iVorr/, Noirmoutier 47 j 14° Occident , Portugal 10 0. n Écart en longitude : Orient, Imérétie 40 E. j 50^ Carré d'expansion 700 CiSTUs PouzoLZïi, Del. — Il forme, dans les lieux arides, de petits buissons rameux garnis de feuilles rugueu- ses et ondulées sur les bords ; celles qui avoisinent les lleurs sont planes et sans apparence d'ondulation. Les fleurs, petites et blanches, naissent au sommet des rameaux en grappes qui se dirigent vers la lumière, et dont une fleur s'é- panouit le matin pour disparaître quelques heures après. Sa capsule, velue au sommet, est à 5 loges qui renferment cha- cune des graines noires à trois côtes. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons trouvé sur le sol primitif et siliceux, et toujours sur des coteaux peu élevés. Géographie. — Son aire est encore peu connue ; mais nous la croyons peu étendue. Il serait confiné dans un cer- cle qui toucherait Alais , Montpellier, Narbonne et l'Algé- rie. Il aurait donc un écart de 10*^ en latitude, et de 3 au plus en longitude, ou un carré de 30®. CiSTiis ALBiDUS, Lin. — Il habite les lieux arides et pierreux, où il vit en groupes nombreux, quelquefois réunis à d'autres cistes, à des genêts ou à d'autres espèces arbo- ciSTus. 159 rescentes. C'est un des plus élégants du genre. On le re- connaît à ses feuilles larges , presque rondes, et couvertes d'un duvet serré qui les rend entièrement blanches. Ses fleurs sont roses , éphémères comme celles de tous les cistes, et munies d'un joli faisceau d'étamines dorées. La capsule est à 5 angles arrondis et contient de petites graines ru- gueuses. Nature du sol. — Altitude. — Il paraît indifférent; on le trouve prèsd'Anduze sur les calcaires; en Corse et dans beau- coup d'autres localités, sur le sol primitif. — Les cistes ne sont pas des plantes de montagnes ; celui-ci peut cependant atteindre une certaine altitude. M. Boissier l'a trouvé depuis les bords de la mer jusqu'à la hauteur de 1 ,150™ dans les montagnes du royaume de Grenade. Géographie. — C'est un des cistes les plus communs; il occupe au sud tous les bords de la Méditerranée , la France, l'Espagne , les Baléares, la Corse. C'est lui qui, mélangé à d'autres cistes , au romarin , au Calycotome spinosa , et à quelques autres arbrisseaux, constitue les maquis odorants de la Corse, où il ouvre dès le mois de mars ses magnifiques fleurs roses. Il existe aussi en Algérie. —- Au nord, il arrive sur la lisière méridionale du plateau central. — A l'ouest, en Portugal. — A l'est, il est en Grèce , en Italie et en Sicile. Limites d'extension de V espèce. Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude : Nord , Plateau central 44 ) 9*^ Occident , Portugal 10 0. ) Ecart en longitude : Omn^ Grèce 20 E.i 30° Carré d'expansion 270 CiSTCS LACRiFOLics , Lin. — Cette belle espèce croît 160 CISTINÉES. encore sur les coteaux arides et y constitue à elle seule de véritables taillis. Elle forme des buissons rameux dont les branches noires ou brunes sont munies de belles feuilles lui- santes et laurinées d'un blanc soyeux à leur surface infé- rieure. A l'extrémité des rameaux florifères, se trouve une belle rosette de feuilles et des bractées opposées embras- santes, qui font l'office de spathes et entourent les fleurs. Celles-ci se présentent en magnifiques corymbes et ouvrent le matin de grands pétales blancs marqués de jaune à leur base. — La capsule est globuleuse , à 5 loges , très-velue , et ren- ferme des graines anguleuses et tuberculées sur les angles. Nature du sol. — Altitude. — 11 est indifférent et végète à la fois sur les calcaires et sur les terrains primitifs. — C'est peut-être le ciste qui monte le plus haut. Il atteint Mont-Louis dans les Pyrénées, et M. Boissier l'indique dans les lieux sylvatiques de sa région montagneuse et alpine , depuis 1,150™ jusqu'à 2,000"°. Géographie. — Il habite le midi de la France, les Pyré- nées et l'Espagne , et vient s'éteindre au nord sur les col- lines de l'Aveyron. A l'ouest , il atteint le Portugal. — A l'est, il croît en Sicile, en Grèce, sur l'Olympe bithynique. Limites d'extension de r espèce. Sud , Espagne 38» ) Écart en latitude : Nord , Plateau central 44 ) 6<> Occident, Portugal 10 0. j Ecart en longitude : Orient , Grèce 20 E. ( 30» Carré d'expansion 180 G. HELIAlSTHEIlEUia, Toumef. Distribution géographique du genre. — Le nombre des HELIANTHEMUM. 161 hélianthèmes est aujourd'hui d'environ 70, dont les deux tiers se trouvent en Europe ; mais ce sont encore, comme les cistes, des plantes des pays chauds, qui végètent en Espagne surtout, en Portugal , dans le midi de la France et tout au- tour du bassin de la Méditerranée , très-peu dans les monta- gnes. — Ceux d'Asie, au nombre de 4 ou 5 seulement, ne s'éloignent pas beaucoup des rivages et se trouvent surtout en Palestine et en Arabie. — Ces plantes reparaissent en plus grande quantité sur les rivages de l'Afrique boréale, oiî on en compte 8 à 10 espèces. 2 autres vivent aux Canaries et 1 en Egypte. — L'Amérique septentrionale a aussi quel- ques espèces; on en connaît 7 à 8 dans les Etats-Unis et jusqu'au Canada. — Dans les contrées plus chaudes, comme le Brésil et le Mexique, on a trouvé aussi 4 à 5 espèces de ce genre , mais dans les montagnes. — Enfin , il existe un Helianthemum au cap de Bonne-Espérance. Helianthemlm umbellatlm, Mill. — Ce petit arbuste croît disséminé dans les lieux secs et pierreux, il y forme des touffes rameuses, dont les branches effilées sont garnies de feuilles linéaires , rapprochées , ciliées à leur base et mar- quées d'un sillon à leur surface inférieure. Les fleurs sont disposées en ombelles irrégulières; elles sont blanches, éphé- mères, et donnent naissance à des capsules toaienteuses, à trois valves, contenant des graines tuberculeuî^es. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux , les sables et les grès, et s'élève peu sur les monta- gnes, où il atteint pourtant 500 à 600™. Géographie. — Il arrive au sud dans le royaume de Gre- nade ; au nord, on le connaît à Fontainebleau; c'est une espèce occidentale que l'on rencontre à Nantes, en Portugal, et qui à l'est ne paraît pas dépasser les Pyrénées orientales. V 11 162 CISTINÉES. Limites d'extension de l'espèce. 5Mrf, Royaume (le Grenade. .. . dl'^ | Ecart en latitude: Nord, Paris kS ) 11© Occident , Portugal 10 0. | Ecart en longitude : On'en/ , Pyrénées orientales. .. . 6 EJ 16° Carré d'expansion 176 Helianthemum alyssoïdes , Vent. — Il vit , comme la plupart des hélianthèmes, dans les lieux secs et pierreux. Sa tige ligneuse se divise en rameaux nombreux , couchés ou inclinés , garnis de feuilles oblongues , vertes en-dessus et garnies en-dessous, comme les rameaux, de poils blanchâ- tres souvent étoiles. Les rameaux fertiles sont terminés par de grandes fleurs jaunes réunies 4 à 5 ensemble sur un pé- doncule commun , et produisent des capsules cotonneuses à 3 valves remplies de graines chagrinées. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons trouvé sur des micaschistes et toujours en plaine , ou à une faible altitude. Géographie. — Il existe en Provence et en Espagne. — Au nord , il s'arrête dans la Lozère; — à l'occident , on le trouve à Bayonne; mais à l'orient il reste aussi sur le pla- teau central ; c'est une espèce occidentale. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Espagne 38° | Ecart en latitude : Nord , Plateau central 44 i 6° Occirfenî, Espagne 6 0.) Ecart en longitude: Orient , Plateau central 1 E. -^ 7« Carré d'expansion 42 70 HELIANTHEMCM. 163 Helianthemum GUTTATUM,Mi!l. — Jolie espèce annuelle d'une extrême délicatesse, à tiges et à rameaux allongés, portant des fleurs en épis unilatéraux, qui se déroulent aux extrémités des tiges. C'est de bonne heure qu'elle montre ses fleurs jaunes et tachées que l'aurore fait ouvrir et que le soleil dévore en quelques heures : alors les pédoncules s'al- longent, puis s'abaissent, et les capsules à trois loges ré- pandent en abondance de petites graines , pendant que des fleurs nouvelles s'ouvrent encore. Au mois de juillet, cet hélianthème a disparu des pelouses sèches et des coteaux pier- reux oii il vit en groupes assez nombreux. — Nous l'avons vu associé à VH. vidgare, à VHypochœris macidata , au Callima vidgaris. Il formait pourtant de petits groupes séparés. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connais- sons que sur le terrain siliceux , primitif ou sablonneux, sur les alluvions. M. Boissier l'indique principalement sur les sables maritimes de sa région chaude, dans le midi de l'Es- pagne. Géographie. — Il s'avance dans tout le midi de l'Europe et croît aussi en Algérie. — Au nord , il va moins loin et s'arrête dans le nord de la France et en Prusse , vers Wit- temberg. — A l'occident, il est en Portugal et aux Cana- ries. — A l'orient, on le trouve en Italie, en Sicile, en Turquie, en Grèce et jusque dans l'Asie mineure. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries 30« / Ecart en latitude : Nord , Wittemberg 51 ^ 21° Occident , Canaries 18 0. | Ecart en longitude : Orient , Asie mineure 30 E. ) 48° Carré d'expansion 1008 164 CISTINÉES. Helianthemum Fcmana, Mill. — C'est principalement sur les rochers , dans leurs fissures et dans les interstices des pierres que cette espèce implante ses puissantes racines. Ses tiges ligneuses et couchées sont garnies de petites feuilles pointues et de nombreux bourgeons qui naissent sur les tiges inférieures , et tendent continuellement à se développer et à appHquer la plante sur le sol. Ses (leurs éphémères, comme toutes celles de cette famille, sont d'un jaune pur, et n'of- frent qu'un petit nombre d'étamines. Les feuilles sont peu caduques. Les valves de la capsule s'ouvrent au sommet et réfléchissent leurs extrémités vers la terre. Quand les pluies d'automne arrivent de bonne heure , ceste espèce donne souvent une seconde floraison. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les calcaires compactes et toujours à une très-faible altitude. Géographie. — Son aire d'expansion est assez difficile à déterminer à cause de la confusion qui a eu lieu entre cette espèce et 17/. procumbens, Dun. VIL Fumana est une plante toute méridionale qui occupe la région des oliviers dans une partie des bords de la Méditerranée , qui s'a- vance en Espagne et en Algérie , dans les montagnes de l'Atlas. — Au nord, elle s'arrête sur la limite méridionale du plateau central. — A l'ouest , on la trouve en Portugal. — Et à l'est elle occupe l'Italie , la Sicile , la Grèce , et s'étend jusqu'en Géorgie. Limites d'extension de Vespèce, 5m(Z, Algérie 33» | Écart en latitude : Nord , Plateau central 44 ) 11<* Occident , Portugal 8 O. | Écart en longitude : Orient , Géorgie 43 E. i 51° Carré d'expansion ... • 561 HELIANTHEMUM. 165 Helianthemum procumbens , Dun. — Il ressemble à VH. Fumana. Ses rameaux sont dressés, ses feuilles alternes, mucronées, ciliées sur les bords et roulées en dedans. Les pédoncules sont solitaires et unillores , en petit nombre sur chaque rameau, souvent plus courts que les feuilles, et le dernier n'est jamais terminal. Les Heurs sont d'un beau jaune comme celles de VH. Fumana. — Il fleurit en mai , juin et juillet, et habite, comme le précédent, les rochers et les lieux rocailleux. Nous l'avons trouvé en fleur: 29 mai 1832 à Chanturgues ; — 3 juin 1841 au puy Long, en mélange avec VH. apenninum ; — 14 juillet 1836 au puy Long ; — 19 juillet 1846 sur les coteaux d'Aubenas. Nature du sol. — Altitude. — Il vit comme le précé- dent sur les calcaires et se trouve aussi sur les basaltes. — De Candolle l'indique à 1,400™ dans le Jura , et M. Bois- sier, dans sa région alpine, de 1,700 à 2,000™. Géographie. — On le trouve quelquefois mêlé au précé- dent dans ses stations méridionales, et il arrive jusqu'à la pointe australe de l'Espagne. — Au nord , il abandonne le //. Fumana pour se porter plus avant. On le trouve alors dans le centre de la France , dans le Jura , en Alsace , en Tyrol , en Thuringe , et jusque sur les rochers calcaires de l'île de Gotland. — A l'occident, il existe probablement en Portugal. — A l'orient, il est aux Baléares, en Italie, en Sicile , dans la Tauride, dans le Caucase et dans la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. 5ud, Royaume de Grenade 37" ^ Écart en latitude: Nord , Gotland 56 j IQ'^ Occident , Portugal 8 O. ^ Écart en longitude : Orient , Géorgie 45 E. ) 53'' Carré d'expansion 1007 166 CISTINÉES. Helianthemum itaucum, Pers. — Cette espèce se présente sous des formes assez variées , et n'est même con- sidérée par plusieurs botanistes que comme une des variétés de VU. Rhodax. — li croît en petites touffes dont la base est ligneuse sur les rochers compactes. Il est très-rameux ; ses feuilles sont opposées, plus ou moins étroites, roulées sur leurs bords et velues. Les fleurs sont jaunes, en grappes lâches au sommet des rameaux. Ses pédicelles et ses calices sont velus et ses graines sont lisses, — Il fleurit en juin et juillet , et produit un bel effet par le nombre de ses fleurs et l'extension de ses gazons. Nature du sol. — Altitude. — Il vit sur les calcaires compactes, et s'élève dans les montagnes aune assez grande hauteur. Géographie. — On ne peut fixer ses limites qu'en le réunissant aux formes qui en sont voisines et qui constituent alors le groupe de VH. Rhodax. L'espèce prise dans ce sens a une grande extension. — Au sud , jusqu'en Algérie. — Au nord , elle ne sort pas du plateau central où elle entre à peine. — A l'ouest, elle est en Portugal. — Et à l'est, en Italie , en Sicile, en Grèce et dans la Tauride, ainsi que dans le Caucase. Limites d'extension de Vespcce. Sud , Algérie 33° ) Ecart en latitude : Nord , Plateau central 45 j 12° Occident , Portugal 8 0.^ Ecart en longitude : Orient , Caucase 45 E. • 53° Carré d'expansion 636 Helianthemum salicifolium , Pers. — Cette plante est si petite et si fugace , qu'il faut la chercher avec soin pour HELIANTHEMUM. 167 la découvrir sur les pelouses où elle est d'ailleurs très-com- mune. Elle est annuelle et ne paraît qu'un instant, souvent accompagnée de VAsli^agalus hamosus , du Trigonella monspeliaca, du Convolvulus cantabrica, etc. Ses petites feuilles sont plus ou moins larges , plus ou moins velues. Sa fleur solitaire , jaune et sans tache , portée sur un long pédoncule, ne s'ouvre que pendant une heure ou deux, le matin, quand le soleil se montre. La capsule est uniloculaire; le pédoncule l'abaisse vers le sol avant la dissémination. Dans cette espèce comme dans les autres , les trois sépales intérieures se rapprochent aussitôt de l'ovaire et ne l'aban- donnent ou ne s'en écartent qu'à l'époque de la maturité , tandis que les deux sépales extérieures restent dans leur po- sition primitive. — Fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains calcaires ou au moins argileux, et reste en plaine dans les contrées tempérées ; mais , dans les pays chauds, il s'élève, et M. Boissier ne le cite que dans sa région montagneuse, à la hauteur de IjeCO"". Géographie. — Il avance au sud jusque sur les collines incultes de l'Algérie. — Au nord, on le trouve en France, jusque dans la Vienne et à Niort. — A l'occident , il est en Portugal , — et à l'orient, en Istrie , en Italie, en Sicile, en Grèce , dans la Tauride , le Caucase et l'Asie mineure, jusque dans le Talùsch. Limites d'extension de V espèce. Sud, Algérie 33° ) Écart en latitude : iVorc?, départem* de la Vienne. - 47 ) H° Occident , Portugal 8 0.) Écart en longitude . Orient, Talùsch 47 E. ^ 55° Carré d'expansion 770 168 CISTINÉES. Helianthemcm vulgare , Gœrtn. — Très-commun par- tout , cet hélianthème a de longues tiges rampantes qui s'é- tendent et se glissent au milieu des graminées et des autres plantes qui constituent les pelouses. Ses feuilles sont ellip- tiques, hérissées de poils rudes et droits. Il a de grandes fleurs jaunes qui restent assez longtemps épanouies, redres- sées par leurs pédoncules , qui d'abord étaient penchés avant l'épanouissement, et qui aussitôt après la fécondation se recourbent et cachent une capsule uniloculaire , mais à trois valves. Les pétales sont très-minces et d'un tissu très- délicat, comme dans tous les hélianthèmes. Nature du sol. — Selon MM. Planchon, Unger, Bogen- hard, Sendtner , c'est une plante des terrains calcaires ; M. Planchon dit même que s'il croît dans les dunes de Nieuport en Belgique , c'est qu'il existe dans le sable un élé- ment calcaire formé par les débris de coquilles. M. Bron- gniart l'indique en Sologne , oiî le calcaire manque aussi bien que sur les sables du bois de Boulogne. Pour nous , c'est une espèce indifférente. Altitude. — Nous le trouvons souvent dans la plaine , et il s'élève dans nos montagnes jusqu'à 1,200 et 1,500™. Il y prend quelquefois des caractères qui le rapprochent de VIL grandiflorum. De Candolle l'indique jusqu'à 2,000™ dans les Alpes et les Pyrénées, et i\ en atteint 1,000 dans le Caucase. Géographie. — Espèce commune et abondante répandue en France , en Espagne, et jusqu'en Algérie. — Au nord, elle occupe l'Allemagne, la Suisse septentrionale, jusqu'à la limite supérieure des sapins, et arrive dans la partie orientale et méridionale de la Suède , ainsi qu'en Danemarck, en Go- thie , dans toute la Norvège et dans la Finlande australe. Elle vit aussi en Angleterre et en Irlande. Elle atteint le 58<* HELIANTHEMUM. 169 de latitude sur la rive de la Narowa, qui appartient à l'Es- thonie, mais ne passe pas cette rivière, selon M. Ruprecht, et ne se trouve pas en Ingrie , restant ainsi limitée en Russie par le 58° de latitude. — A l'ouest , le Portugal et l'Ir- lande sont ses limites. — A l'est, elle est dans les Garpathes, dans l'Italie, la Sicile, la Russie , la Tauride , le Caucase et la Géorgie. 'O' Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35*^ ) Ecart en latitude : Nord , Norvège 52 ) 17° Occident, Portugal 10 0. 1 Ecart en longitude : Orient, Géorgie 45 E. ) 55° Carré d'expansion 935 Heltanthemum apenninum, DC. — Il est répandu en nombreux buissons sur les pelouses, dans les lieux secs, arides et pierreux. Ses tiges ligneuses et rougeâtres rampent sur le sol et émettent de nombreux rameaux garnis de feuilles étroites plus ou moins linéaires , plus ou moins roulées sur leurs bords et souvent couvertes d'une poussière grisâtre et écailleuse. Les boutons qui terminent les rameaux sont penchés vers la terre par la forte courbure de l'extré- mité de ce même rameau ; mais la fleur qui doit s'épanouir le matin s'y prépare la veille et se trouve toujours au som- met de la courbure. Son pédoncule se redresse et elle s'é- panouit en faisant face au soleil. Elle écarte ses trois sépales striés , et ses pétales blancs et un peu chiffonnés se mon- trent pendant quelques heures pour tomber comme ceux des lins. De nombreuses étaraines dorées ont ouvert dès la veille leurs anthères dans le bouton et entourent un stigmate en tête et papillaire. A peine ses pétales sont-ils tombés , 170 CISTINÉES. que la fleur s'incline ; son pédoncule se tord , et l'ovaire abaissé , enveloppé de son calice , s'applique sur le rameau, et chaque jour le même phénomène se renouvelle jusqu'à ce que la floraison de tout l'épi soit accomplie. — Les fleurs s'épanouissent pendant longtemps, depuis le mois de mai jusque dans le courant de juillet. — Il vit souvent en société avec le Coronilla minima , le Silène Otites , le 3Ie- dicago minima, le Melica ciliala, le Reseda luteola, le Li- num austriacum , le Trifolium slriatum , VAsiragalus monspeliensis , etc. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons cette espèce que sur les calcaires , les basaltes et les tufs basaltiques. — Klle s'élève peu, et M. Boissier la cite au plus à 1 ,000™ dans les montagnes du midi de l'Espagne. Géographie. — En réunissant les différentes formes qui ont été groupées par M. Spach sous le nom de H. varia- bile , nous agrandissons l'aire d'expansion de cette espèce, et il nous serait très-difficile d'isoler les types qui sont pro- pres à telle ou telle contrée. Nous aurons donc encore l'Al- gérie pour limite méridionale , — les Ardennes et l'An- gleterre pour limites septentrionales. — A l'occident, nous aurons le Portugal , — et à l'orient, l'Italie et la Sicile. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35o j Ecart en latitude : iVorof, Angleterre 52 ^ 17» Occident , Portugal 10 O. > Ecart en longitude : On>n^ Sicile 12 E. j 22'' Carré d'expansion 374 VIOLARIÉES. 171 FAMILLE DES VIOLARIEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Nigritie 0°à 10» Abyssinie 10 à 16 Algérie 33 à 36 Royaume de Grenade. 36 à 37 Sicile 37 à 38 Portugal 37 à 4'i Royaume de Naples. . 38 à 42 Caucase 40 à 44 Tauride 43 à 46 Plateau central 44 à 47 France 42 à 5l Russie méridionale... 47 à 50 Allemagne 45 à 55 Garpathes 49 à 50 Angleterre 50 à 58 Russie moyenne. . . . 50 à 60 Scandinavie entière. . 55 à 71 Danemarck 52 à 57 Gothie 55 à 59 Suède 55 à 69 Norvège 58 à 71 Russie septentr'^. ... 60 à 66 Finlande 60 à 70 Laponie 65 à 71 Longitude. 18° 0. à 5»E. 0: 0 32 E. à 41 E. 833 5 0. à 6 E. 186 5 0. à 8 0. 208 10 E. à 13 E. 322 9 0. à 11 0. 190 11 E. à 16 E. 220 35 E. à 48 E. 255 31 E. à 34 E. 249 0 à 2 E. 209 7 0. à 6 E. 134 22 E. à 49 E. 186 2 E. à 14 E. 118 19 E. à 22 E. : 118 1 0. à 7 0. : 135 17 E. à 58 E. : 113 3 E. à 29 E. : 97 7 E. à 12 E. : 118 10 E. à 15 E. : 96 10 E. à 22 E. : 82 2 E. à 10 E. : 95 19 E. à 57 E. : 124 18 E. à 28 E. : 63 14 E. à 40 E. : 101 172 VIOLARIÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande 51" à 55" Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne.. . 50 à 60 Sibérie (le l'Oural. 44 à 67 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 Sibérie du Baïcal. . 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale... 56 à 67 Sibérie arctique. . . 67 à 78 Kamtscbatka 46 à 67 Pays des Tschukhis. » Iles de l'Océan or''. 51 à 67 Amérique russe.. . 54 à 72 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deG^^rég.alp.etniv. 36"à37" 1500 à 3500 1: 81 Roy.deGrenade,rég.niv.. 36 à 37 2500 à 3500 1: 61 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 108 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 : 63 Pic du Midi, de Bagnères.. » » 0: 0 Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1: 83 Plateau central, sommets.. 44 à 47 1500 à 1900 1: 51 Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 80 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 70 Longitude. 7"0. à 13°0. 138 1 0. à 7 0. 135 2 E. à 14 E. 118 17 E. à 58 E. 113 55 E. à 74 E. 165 66 E. à 97 E. 108 93 E. à 116 E. : 69 110 E. à 119 E. 77 111 E. à 163 E. : 88 60 E. à 161 E. : 157 148 E. à 170 E. : 90 155 E. à 175 0. : 0 170 E. à 130 0. : 249 170 0. à 130 E. : 296 24° 0. à 27° 0. 0: 0 15 0. à 20 0. 201 8 0. à 10 0. . 82 5 0. à 6 0. 182 3 0. à 4 0. : 154 9 0. 92 16 0. à 27 0. 137 24 E. 98 10 E. à 20 E. : 77 114 0. 0 : 0 76 0. 0 : 0 171 0. à 176 0. 1 : 616 59 0. à 65 0. 0 0 PROPORTIONS RELATIVES. 173 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap- Vert. . 12» à 14° Canaries 28 à 30 Hébrides .57 à 58 Orcades 59 Shetland 60 à 61 Feroë 62 Islande 64 à 66 Mageroâ 71 Spitzberg 79 à 80 lleMelville 76 Ile J. Fernandez. . 33 à 40 S Nouv. Zélande (nord). 35 à 42 S, Malouines 52 S. Le groupe des violariées , longtemps réuni à celui des cistinées, avec lequel ses rapports ne sont pas très-nombreux, offre un mode de dispersion presqu'inverse. A mesure que l'on approche du pôle , les cistinées diminuent, et les viola- riées augmentent. Elles atteignent leur maximum dans la Scandinavie et dans la Russie. Elles s'éteignent sous la zone torride ou ne s'y maintiennent que sur de hautes montagnes. — Dans les sens des longitudes nous voyons leur proportion augmenter régulièrement de l'ouest à l'est, et atteindre, comme les renonculacées , son maximum dans la Sibérie du Baikal et dans la Dahurie. Elles se maintiennent en assez forte proportion au Kamtschatka et dans la Sibérie orientale. — Les violariées ont aussi bon nombre de représentants en Amérique , même sous l'équateur et dans l'Amérique du Sud, et quelques-unes de leurs espèces habitent l'Asie et rOcéanie. — Comme on pouvait le prévoir en remarquant 174 VIULARIEES. leur augmentation vers le nord, leur proportion devient aussi plus considérable à mesure que l'on s'élève sur les mon- tagnes. Notre tableau indique cet accroissement d'une ma- nière très-régulière. — Enfin, les îles ne nous offrent rien de particulier dans la distribution géographique des violariées. G. VIOI.A , Lin. Distribution géographique du genre. — La forme sin- gulière et remarquable des Viola se trouve représentée sur la terre par un grand nombre d'espèces dont on connaît aujour- d'hui environ 190. L'Europe en offre 45 dispersées dans toutes ses parties , mais surtout dans la zone comprise entre le 45'' et le 55^ parallèles. — L'Asie en offre à peu près le même nombre, et de plus une partie des violettes européen- nes se retrouvent aussi dans la Sibérie. On en connaît 1 es- pèce en Dahurie , l au Japon , 3 à la Chine , 1 au Kamts- chatka , 1 autre dans les îles aléoutiennes. 7 à 8 espèces existent dans les montagnes du Népaul , et 10 autres au moins dans les Indes orientales. - On connaît encore quel- ques violettes à Java et aux Philippines. On en a décrit 6 à la Nouvelle-Hollande et 2 aux îles Sandwich. — L'Amé- rique contient à elle seule autant de Viola que le reste du monde; et là, comme dans l'ancien continent, elles sont surtout communes dans la zone tempérée froide. Le Canada, la Pensylvanie , la Caroline en renferment la majeure par- tie. ~ On en trouve aussi quelques-unes en CaHfornie, en Colombie. — Les montagnes voisines de l'équateur offrent, comme les nôtres , le charmant spectacle de la floraison des Viola. On en trouve 6 à 8 espèces dans celles du Mexique, autant sur les cimes élevées du Pérou , 8 à 10 dans le Brésil , 5 dans le Chili , et , enfin , lorsqu'on arrive à la VIOLA. 175 pointe australe du Nouveau-Monde, on rencontre encore 5 espèces de violettes aux environs du détroit de Magellan. — L'Afrique est bien moins riche, et les 10 ou 12 espèces connues jusqu'à ce jour, existent principalement dans ses îles, aux Canaries surtout, à Madère, et, enfin, 2 d'entr'elles sont au cap de Bonne-Espérance. Viola palustris. Lin. — Cette petite plante vit dissé- minée dans les marais tourbeux , où elle enfonce ses racines rampantes munies çà et là de rejets souterrains. Presque toujours soumise à de brusques variations de température , cette racine ou plutôt ce rhizome reste enseveli dans la tourbe et laisse sortir un petit nombre de feuilles réniformes et pé- tiolées. En mai et en juin , quand la neige est fondue , pa- raissent ses premières fleurs. Elle sont petites, d'un bleu clair ou presque blanches, avec les deux pétales intermé- diaires et latéraux un peu velus. Le pétale impaire est mar- qué de 6 à 7 stries ramifiées. Une fois la fécondation accom- plie , le pédoncule se courbe et rapproche la capsule de la terre où elle doit répandre ses graines caronculées. — Elle vit souvent en société avec VEriophorum vagînatum , le Salix lappomim , etc. Voici quelques dates défloraison de cette espèce : 23 mai 1842 , marais de la Dore ; — 29 mai 1830, Croix-Morand ; — 6 juin 1846, marais du Falgoux et clairières des bois de sapins du Cantal ; — 10 juillet 1 840, marais de la Dore; — 15 juillet 1837, marais de Pra-de- Bouc (Cantal); — 4 septembre 1841 , marais de la Dore; — 18 avril 1773 , Pallas trouva cette violette en fleur aux environ de Sarapoul (t. 5 , p. 48). — On voit que cette floraison est pour ainsi dire perpétuelle pendant l'été. Cela tient à ce que cette violette, comme les F. odorata, V. hirta, V. canina, V. syhestris , a deux sortes de fleurs, les pre- 176 VIOLARIÉES. mières pétalées et souvent infécondes , les autres apétales , généralement plus tardives et fertiles. Nature du sol. — Allilude. — Elle recherche les lieux tourbeux et marécageux , surtout les marais qui reposent sur des terrains siliceux. — Elle croît dans les plaines du nord de l'Europe, mais en deçà du 45°, elle occupe les montagnes. Nous la trouvons à 1,700™ , sur le plateau cen- tral. De Candolle la cite à 2,000™ à Néouvielle , dans les Pyrénées, et M. Boissier depuis 2,500™ jusqu'à 3,100™ dans les montagnes de l'Andalousie. Aux Loffoden elle at- teint encore , selon Lessing , de 0 à 620™. Géographie. — Elle nous offre l'intéressant spectacle d'une espèce qui traverse l'Europe entière. — En effet , au sud , elle ne s'arrête que sur les sommets montagneux du royaume de Grenade. — Au nord , elle est en France , en Allemagne , en Suède, en Norvège, en Danemarck, en Fin- lande. Elle occupe les lieux aqueux des régions sylvatiques et subalpines de la Laponie, jusqu'au Finmark maritime , et toujours disséminée. On la trouve aux îles Loffoden , selon Lessing , et au cap Nord , par 71° 10', selon M. Martins. D'après Wahienberg, la plante septentrionale a souvent les feuilles en cœur et reste néanmoins très-distincte du V. ca- nina; mais en Sibérie elle change d'aspect à tel point, que Gmélin a réuni cette espèce au F. canina. On la trouve aussi en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides , aux Feroë, en Islande ; mais elle n'a pas abordé aux Orcades ni aux Shetland. — A l'occident , elle existe, comme nous venons de le dire, en Islande, et elle est citée aussi dans le Groenland jusqu'au 61*^ degré. — A l'orient, elle végète en Suisse, au Saint-Gothard , dans les Carpalhes, en Italie, jusque dans le royaume de Naples, en Russie, dans toutes lesSibéries, y compris la Sibérie arctique, et jusqu'au Kamtschatka. VIOLA. 177 Limites d'extension de V espèce. Sud, Royaume de Grenade.. . 36'* | Ecart en latitude : iVor(/ , Cap Nord 71 ) 35° Occident , Groenland 50 O. ^ Ecart en lontitude : Orient, Kamtschatka 170 E. J 220° Carré d'expansion 7700 Viola epipsila , Led. — Cette violette ressemble à la précédente ; elle est sans tiges , à feuilles glabres , sub- réniformes , à sépales obtus , à stipules pointues , frangées et glanduleuses. — Elle habite aussi les marais spongieux des bois et des lieux élevés. Elle ouvre en mai ses fleurs d'un bleu clair. Nature du sol. — Altitude, — Elle recherche les sols tourbeux et siliceux, et reste dans les plaines, ou à une faible élévation sur les montagnes. Géographie. — Cette plants avance peu vers le sud. Ses stations les plus méridionales seraient les environs de Lai- back, indiquée par Koch, et celle de la Creuse citée par Pail- loux. — Au nord , elle s'étend dans le Danemarck , la Go- thie boréale , la Norvège , la Suède , la Finlande et la Lapo- nie oii elle devient plus commune , et arrive à Hamraerfest. — A l'occident , elle ne dépasse pas la Creuse. — Et à l'orient , elle s'étendrait de la Russie du nord à la Sibérie arctique et à celle du Baïkal, Limites d'extension de V espèce. Sud, Creuse 46° ( Écart en latitude : Nord , Hammerfest 70 ) 24° Occident , Creuse 0 ) Écart en longitude : Orient , Sibérie arctique 160 E. j 16 Carré d'expansion 3840 V 12 178 VIOLARIÉES. Viola hirta, Lin. — Cette espèce se trouve, comme plusieurs autres Viola , dans les lieux humides et ombragés, dans les fentes des rochers , le long des haies , sur la lisière des bois. Elle n'a pas de tiges rampantes , et ne trace pas comme le F. odorata. Ses feuilles, qui se développent surtout après la floraison, sont cordiformes, velues au-dessous , ac- compagnées de stipules pointues. Ses fleurs , portées sur de longs pédoncules, sont d'un bleu plus ou moins foncé , quel- quefois roses, violettes ou presque blanches. La base des pétales est souvent blanche , et quelquefois des lignes d'un bleu foncé qui paraît noir, s'étendent sur le pétale inférieur. Les deux pétales latéraux sont barbus à leur base comme ceux des pensées. Après la floraison , les pédoncules se recourbent et enterrent la capsule comme dans le V. odorata. — Elle fleurit de bonne heure , en avril. — Linné la cite en fleur à Upsal le 5 mai 1748. Nature du sol. —Altitude. — Elle est indifférente, mais, dans les contrées chaudes, elle se réfugie dans les montagnes. M. Boissier l'indique entre 1,600 et 2,000™ dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud, l'Andalousie. — Au nord, l'Al- lemagne, le Danemarck, la Gothie, la Finlande, les rochers et les buissons de la Suède australe et orientale. Elle existe aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , l'Irlande et le Portugal. — A l'orient, les Carpathes, la Suisse, l'Ita- lie , la Sicile , la Grèce , le mont Athos , toute la Russie , la Tauride , le Caucase et la Sibérie , jusqu'au lac Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Royaume de Grenade. . . 37*' ) Écart en latitude : iVorrf, Suède 60 i 23<' VIOLA. 179 Occident, Portugal 10 O. ^ Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 100 E.J 110« Carré d'expansion 2530 Viola odorata, Lin. — La violette, comme toutes les fleurs printanières et parfumées , a le pouvoir d'exciter en nous de vives émotions. Il semble qu'elle se cache sous son feuillage ou du moins qu'elle incline sa fleur pour la sous- traire à nos yeux ; mais les feuilles ne sont pas encore assez développées pour cacher les fleurs ; aussi la réputation de modestie consacrée depuis si longtemps dans l'étude des mœurs de cette charmante espèce est-elle tout à fait usur- pée. Elle est modeste quand elle ne peut faire autrement. — Elle habite les haies, les buissons, les lisières des bois et l'herbe des prairies. Partout elle étale ses grands rejets ram- pants et n'a pas de tiges aériennes. Les rejets ou stolons pa- raissent articulés, et du même côté , à chacune des articu- lations et au-dessous, naissent à la fois des bourgeons et des radicelles. Le bourgeon est en avant, les radicelles en arrière, et aussitôt que le bourgeon se retourne pour vivre dans l'atmosphère, les racines , prenant une direction opposée , s'enfoncent dans la terre. — Les pédoncules, articulés à leur point de jonction à leur bractée , retiennent longtemps le bouton apphqué et complètement infléchi , mais dès que le violet paraît à l'extrémité du bouton , le pédoncule se tord lentement et finit par retourner la fleur. Celle-ci varie par sa couleur depuis le violet bleu des plus intenses jusqu'à l'albinisme. Les pétales sont veinés, et les nervures, d'un ton plus foncé , forment un admirable réseau sur le pétale inférieur. La gorge de la corolle est blanche. La base des pétales latéraux porte une petite touffe de poils blancs. Les anthères d'un jaune pâle sont terminées par une languette 180 VIOLARIÉES. orangée. — Cette espèce, comme toutes celles de sa section, a deux sortes de fleurs, celles que nous venons de décrire, belles, colorées, et qui paraissent au commencement du prin- temps , et d'autres sans pétales , n'ayant pas toujours leurs 5 étamincs , véritablement tnodestes , sans parfum , sans éclat, et dont la fécondation s'opère sous les feuilles large- ment développées de la plante. Ces dernières fleurs sont les seules qui se changent en capsules, dont les valves sont élas- tiques. Le pédoncule déjà incliné se penche davantage, et, enfin , il ramèue le fruit à la surface du sol , dans lequel il enfonce les capsules , n'achevant que dans la terre leur com- plète maturité, et c'est là qu'elles disséminent leurs graines d'une belle couleur tendre et carnée. Nature du sol. — Altitude. — La violette est indiffé- rente à la nature du sol, elle croît partout pourvu qu'il soit frais, et s'élève , selon de Candolle, à 1 ,600°* dans les Alpes. Géographie. — Pour celle-ci comme pour les autres violettes, il est difficile de déterminer exactement l'aire d'ex- pansion , car l'étude des espèces est loin d'être assez avan- cée pour qu'on puisse distinguer nettement le véritable F. odorata de celles qui en sont voisines. — Au sud , on trouve la violette en Espagne, jusque dans l'Andalousie , à Alger, d'après Desfontaines, qui dit que les deux variétés blanche et bleue croissent ensemble dans les lieux plantés de pal- miers et fleurissent en hiver. On l'indique aussi aux Cana- ries et à Madère. Il est douteux que ces plantes appartien- nent à la même espèce. — Au nord , elle se trouve dans toute l'Europe centrale, dans leDanemarck, laGothie aus- trale et pénètre à peine en Suède. Elle est en Angleterre et en îrîandc. — A l'occident, on l'indique en Portugal et aux Canaries. — A l'orient , elle est commune dans les haies de la Suisse septentrionale, dans le Tyrol, où M. Unger VIOLA. Î81 lui assigne le 16 avril pour sa floraison moyenne ; dans les Carpathes , en Italie , en Sicile , en Grèce , au mont Athos et sur le Parnasse , en Russie , dans la Tauride , le Caucase et jusque dans la Sibérie altaïque. Limites d'extension de V espèce. Sud, Canaries 28*^ ; Ecart en latitude : A^orrf, Suède septentrionale.. . . 55 ; 27 ** Occident, Madère 19 O-i Écart en longitude: Orient, Sibérie altaïque 96 E. j 115° Carré d'expansion 3105 Viola sylvatica, Pries. — Si cette espèce n'a pas les fleurs parfumées de la violette odorante , elle a du moins l'avantage d'une tige dressée et rameuse , de belles feuilles en cœur, d'autant plus pointues au sommet qu'elles approchent davantage du haut de la tige et des fleurs nombreuses qui, paraissant en même temps que ses feuilles, en font des touffes charmantes , disséminées sur le sol des forêts. C'est là, en effet, comme son nom l'indique, que cette violette croît de préférence; mais on la trouve aussi sur le bord des ruisseaux, dans les haies et dans les prairies ombra- gées. — Ses stipules, très-apparentes, sont frangées et ci- liées, et la couleur de ses fleurs, ordinairement très-grandes, varie du violet pâle au blanc presque pur ou teinté de bleu. — Elle fleurit , comme le V. odoraia , dès le mois d'avril , et répand ses graines dans l'air sans enterrer ses capsules. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains siliceux et détritiques , et se plaît surtout sur le terreau des forêts de hêtres. Elle vit quelquefois en plaine, mais elle pré- fère les montagnes de 800 à 1,200™. M. Boissier l'indique aussi vers 1,200 à 1 ,300°> d'altitude. 182 VIOLA RIÉES. Géographie. — Il peut y avoir un peu de confusion dan» la détermination des contrées qu'elle habite, parce qu'elle a été confondue avec le V. canina , Lin. , dont elle est très- différente. — Au sud , elle se trouve jusque dans le midi de l'Espagne et aux Canaries. — Au nord, elle est commune en Allemagne, dans toute l'Europe centrale, et elle arrive en Norvège jusqu'à Drontheim. Elle existe en Angleterre jusqu'au 56'', — Sa limite la plus occidentale se trouve dans les Canaries. — A l'orient, elle est en Suisse, en Italie, en Sicile, en Grèce , dans la Russie moyenne , dans la province du Caucase , dans toute la Sibérie et même au Kamtschatka. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30° ) Écart en latitude iVorrf, Drontheim 64 ^ 34° Occident , Canaries 18 0.] Ecart en longitude : Orient , Kamtschatka 160 E. 1 178° Carré d'expansion 6052 Viola canina , Lin. — Cette espèce diffère de la précé- dente en ce que ses tiges velues, rondes d'un côté et apla- ties de !'autre|, naissent d'un rhizome souterrain et non de l'aisselle des feuilles d'une tige aérienne ; ses feuilles sont en cœur , légèrement crénelées , accompagnées de stipules aiguës et frangées. Les fleurs sont portées sur de longs pédon- cules , elles sont d'un violet bleu assez pâle, à pétales entiers ; la capsule est tronquée et présente des nervures assez sail- lantes. « Les capsules des violettes munies de tiges, telles que F. Riviniana, V. sylvestris, etc., mûrissent en plein air, et un peu avant la complète maturation , elles étalent leurs trois valves, et exposent au soleil les graines qui les recou- vrent ; ensuite les valves se contractent et leurs bords se VIOLA. 183 rapprochent tout à coup avec tant de force et de prompti- tude , que les graines sont souvent lancées à deux ou trois pieds de distance ; enfin les valves se séparent et tombent débarrassées de leurs graines (1). » Mœurs singulières, si différentes dans des espèces du même genre , dont les unes sont organisées pour mûrir leurs fruits sous terre , à l'abri du soleil et de la lumière , tandis que d'autres exposent leurs capsules à toute l'intensité des rayons solaires , s'ouvrent même avant la maturité de leurs semences , et attendent que , sous cette influence si vivifiante , elles aient atteint leur perfection pour les projeter au loin. — Le V. canina forme de petites touffes ou des gazons dans les bruyères , dans les bois taillis, les pâturages secs et découverts. Il a pourtant aussi quelques variétés ( V. lucorumj pour les lieux ombragés, et d'autres (V. sahulkola) pour les rochers et les lieux arides. Il se fait remarquer par le nombre et l'apparence de ses fleurs inodores que leurs longs pédon- cules élèvent au-dessus des feuilles. — Il (leurit de bonne heure, comme la plupart des violettes, depuis le mois d'avril jusque dans le mois de juin. Linné l'indique en fleur à Upsal le 27 avril 1748. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les sols sablonneux et détritiques , la terre de bruyères et tous les terrains meubles. — Il vit ordinairement sur les coteaux et dans les plaines, mais il peut s'élever sur les plateaux ; il atteint, selon de Candolle , 1,600™ dans les Alpes et dans les Pyrénées. Géographie. — Son aire est immense, mais on a certai- nement confondu sous la même dénomination des espèces distinctes , et nous pensons que le temps n'est pas éloigné (1) De Gingins. Monographie des violeltes. 184 VIOLARIÉES. OÙ l'on supprimera de la nomenclature botanique le nom de V. Canina , comme on a retranché les Scliorls et les Traps de la minéralogie et le Medicago pohjmorpha Lin. de la série des Medicago, C'est donc encore la géographie d'un groupe que nous donnons. — Au sud , elle est en Espagne et aux Canaries , au nord dans tout le centre de l'Europe , dans les pâturages secs de la Suède et jusque dans les bois de la Laponie méridionale ; elle suit en Norvège les bords de la mer , aux îles Loffoden , à Mageroë , à Hammerfest , et.ne s'arrête qu'au 71*^ parallèle. Elle existe en Angleterre, dans les archipels anglais, en Irlande , aux Feroè" et en Is- lande.— A l'occident, elle est en Islande, en Portugal, aux Canaries. Elle passe en Amérique, au Groenland et au Ca- nada. — A l'orient, elle végète dans toute l'Europe orien- tale, dans toutes les Russies, la Tauride, le Caucase, dans toutes les Sibéries et la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30*^ ) Ecart en latitude : iVorc?, Mageroë 71 ^ 41° Occident , Canada 8-> O. ) Écart en longitude : Onm«, Dahurie 119 E.j 204° Carré d'expansion 8364 Viola eïflora, Lin. — Les neiges sont à peine fondues daï»5 les régions élevées que l'on reconnaît dans les fentes des rochers humides ou ombragés, à l'entrée des grottes, lesjoîies feuilles réniformes et élégamment festonnées de cette espèce, formant de petites touffes d'un beau vert. Les feuil- les dans chaque plante sont au nombre de 3 ou 4. Les sti- pules sont minces, oblongues, très-entières. De longs pé- doncules biflores portent des fleurs jaunes, agréablement VIOLA. 185 veinées de brun, et munies d'un stigmate admirablement pelté; la capsule est obtuse ; la plante fleurit en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous n'avons trouvé ce Viola que sur le trachyte , mais il paraît indifférent à la nature du sol. — Il se trouve toujours dans les montagnes et môme dans les contrées septentrionales, il a une grande tendance à s'élever. De Candolle le cite à 1,000™ dans le Jura et à 2,400™ dans les Alpes et les Pyrénées. Nous l'a- vons recueilli en Auvergne à 1,600™. Il croît dans le Cau- case de 2,600 à 3,200"; aux îles Loffoden de 160" à 620, selon Lessing. Wahlenberg le cite dans la Suisse sep- tentrionale jusqu'aux neiges éternelles, d'où il descend ra- rement jusqu'à la limite supérieure des bêtres. Il le cite aussi dans les montagnes de la Laponie. Ramond indique cette plante à la brèche de Rolland, à plus de 3,000™ d'é- lévation , associée à ÏApargia pyrenaïca, au Saxifraga ai- zoon,an Thymus Serpyllum et au Taraxacum officinale. Géographie. — Bien que cette espèce soit septentrio- nale , elle atteint mêmç des contrées assez méridionales , en se retirant , comme on vient de le voir , sur les hautes montagnes. C'est ainsi qu'elle arrive sur les Pyrénées et sur le Caucase. — Au nord elle n'a pas de limite ; elle croît dans toutes les chaînes de niontagnes, dans toutes les Alpes Scandinaves, sur leurs pentes ombragées, dans le Nordiand et le Finmark, le long des rivières qui descendent des mon- tagnes et qui viennent se rendre dans la région sylvatique de la Laponie suédoise. C'est, dit Wahlenberg, la plus commune de toutes les plantes. Ses feuilles, dans ces hautes latitudes, sont munies de poils soyeux. Elle se trouve dans l'Altenfîord, à Mageroë et même au cap Nord. — Elle n'est pas occidentale et trouve sa limite dans les Pyrénées. — A l'orient, elle existe dans les montagnes des Carpathes, de 186 VIOLARIÉES. la Sicile , du Caucase , de la Russie arctique , dans toutes les Sibéries et surtout dans les parties voisines du cercle po- laire ou situées au delà, et jusque dans le Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées 42° I Ecart en latitude : Nord , Cap Nord 71 I 29° Occident , Py fénées 6 0.) Ecart en longitude • Orient, Kamtschatka 170 E. î 176» Carré d'expansion 5104 Viola tricolor, Lin. — Nous sommes forcé de réunir sous ce nom des plantes très-différentes qui ont été confon- dues par la plupart des botanistes, et dont M. Jordan a déjà séparé des espèces très-bien caractérisées. Ce sont des plantes annuelles ou vivaces , à tiges simples ou rameuses , à feuilles allongées , ovales ou lancéolées , crénelées , à sti- pules de formes aussi variables que les feuilles. Les fleurs offrent tout autant de variations que les autres organes ; elles sont grandes ou petites, jaunes , blanches ou maculées de jaune et de bleu. Il est vraiment inconcevable que l'on n'ait pas songé plus tôt à séparer des plantes aussi distinctes. — Les graines, assez nombreuses, sont ovoïdes et suspen- dues par leur petit bouta un funicule très-court, emboîté à la base d'un caroncule. — Ces plantes fleurissent pendant tout l'été , et sont disséminées dans les moissons , dans les champs incultes, sur les pelouses et le long des haies. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains et toutes les hauteurs lui conviennent. M. Boissier l'indique jus- qu'à 2,000"^ dans le midi de l'Espagne ; elle suit les cultures usqu'au point où elles s'arrêtent. Géographie. — Comme la plupart des groupes d'espèces VIOLA. 187 celui-ci prend une grande extension. On en trouve des for- mes diverses depuis la pointe australe de l'Europe jusqu'à l'extrémité de la Laponie. Elle est en Angleterre , en Ir- lande, en Islande et dans les archipels du nord. — A l'occi- dent, on la rencontre en Portugal, aux Canaries , en Islande et en Amérique , sur les bords du lac Huron , dans le Ca- nada. — A l'orient, elle a été trouvée dans les Carpathes, la Turquie, l'Italie, la Grèce, la Sicile, la Tauride, le Caucase et dans la Sibérie de l'Oural, et celle de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud y Canaries 30° l Ecart en latitude . Nord , Laponie 70 î 40" Occident, Canaries 18 0. 1 Ecart en longitude : Omn^ Sibérie de l'Altaï 97 E.i 115° Carré d'expansion 4600 Viola sudetica, Willd. — Cette jolie pensée est abon- damment répandue sur toutes les pelouses des montagnes du plateau central de la France; elle y forme, au milieu de la multitude de végétaux qui les habitent , de charmantes touffes couvertes de fleurs bleues , violettes , blanches ou jaunes , et présente souvent ces différentes nuances mé- langées dans la même corolle. Elle vit en nombreuses so- ciétés au point de colorer souvent des pelouses étendues. Elle s'associe encore le Luzula campestris , le Saxifraga granulata y var. penduUflora y le Rumex Acetosella, le Cerastium arvense, VAnthyUis Vulneraria , VAjuga rep- tans , etc. — Les feuilles et les tiges sont garnies de cils blancs peu apparents. Le pétale inférieur a ordinairement une tache orangée striée de noir. Les deux latéraux por- tent à leur base une petite touffe de poils glanduleux et 188 VIOLARIÉES. transparents. Les anthères ont au sommet un petit appen- dice orangé et s'ouvrent avant les fleurs. Elles forment en- suite une petite membrane qui entoure le sommet de l'o- vaire , et du milieu de laquelle on voit sortir un stigmate globuleux et creusé au sommet. — La plante commence à fleurir en avril , et continue pendant les mois de juin et de juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cons- tamment cette plante sur les terrains volcaniques, siliceux ou détritiques, et toujours sur les pelouses des montagnes, entre 900™ et 1,500™ d'altitude. Dans les Vosges, elle ha- bite aussi les hauteurs et le terrain primitif. Géographie. — Il existe encore de la confusion pour cette espèce qui comprend d'assez nombreuses variétés et à laquelle nous réunissons les F. Lutea Smith , V. gran- di flora Vill. F. hispida Lap. Sous l'une ou l'autre de ces formes , la plante arrive au sud jusque dans les Pyrénées ; — au nord, elle occupe une bonne partie de l'Europe cen- trale et entre dans la Scandinavie ou elle reste en Suède. Elle se trouve en Angleterre et en Irlande. — Elle est peu occidentale, et, à l'orient, elle est en Suisse et parvient jus- qu'au midi de l'Italie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Pyrénées 42<^ ^ Ecart en latitude : Nord , Suède 58 J 16° Occident , Irlande 11 O. | Ecart en longitude : Orient, Royaume de Naples. ... 16 E. ) 27° Carré d'expansion 432 RÉSÉDACÉES. 189 FAMILLE DES RESEDACEES. Nous ne donnons pas le tableau des proportions des ré- sédacées ; ces plantes sont en trop petit nombre relativement à l'ensemble de la végétation . Elles ne contiennent qu'un petit nombre de genres. La plus grande partie des espèces occupe le pourtour de la Méditerranée et surtout les rivages africains et les Canaries. Quelques-unes sont disséminées dans les régions extratropicales; en Asie, dans la partie boréale des Grandes-Indes ; en Afrique, au cap de Bonne- Espérance; et en Amérique, dans la Californie. Les flores européennes ne mentionnent que très-peu d'espèces. G. HESSDA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les résédas, dont on connaît plus de 40 espèces , constituent un genre essentiellement méditerranéen. La plupart appartiennent à l'Afrique boréale , à l'Espagne et au midi de la France et de l'Italie. Quelques espèces sont disséminées en Grèce, en Portugal, et sur les 15 espèces africaines, il y en a 5 qui appartiennent à l'Egypte, 3 à l'Abyssinie, 2 aux Canaries, et les autres à l'Algérie, au Maroc ou à Tunis. On trouve à peine une ou 2 espèces orientales et propres à l'Asie. Aucune n'est américaine. Reseda Phyteuma, Lin. — Cette plante annuelle se trouve en abondance dans les champs, parmi les moissons, dans les vignes et le long des chemins. Elle paraît de très- 190 RÈSÉDACÉES. bonne heure et se mélange dans le midi au Fumaria spicata, — Ses tiges sont simples ou rameuses, ses feuilles radicales entières , les supérieures divisées en trois lobes. Les fleurs naissent en beaux épis au sommet des rameaux , et avant l'épanouissement on voit déjà les étamines que les envelop- pes florales ne peuvent recouvrir. Le calice est à 5 longues divisions écartées, les pétales , au nombre de 5 ou de 7, sont étroits et blanchâtres , et les deux supérieurs sont garnis de petits appendices frangés. Ils sont inodores comme dans la plupart des résédas. — Le fruit est une capsule ouverte par en haut et qui se renverse à sa maturité pour répandre ses semences. Nature du sol. — Altitude. — Il vit sur les sols cal- caires et marneux et atteint de très-grandes hauteurs. M. Boissier l'a trouvé en Espagne depuis le niveau de la mer jusqu'à la hauteur de 2,000" dans sa région alpine. Géographie. — C'est une espèce originaire du bassin de la Méditerranée ; elle en occupe tous les rivages et toutes les îles. Elle s'étend même jusque dans les Açores, mais ne se trouve pas en Egypte, — Au nord, ce réséda trouve sa limite en Normandie ou aux environs de Paris. — A l'oc- cident, il habite le Portugal et les Açores. — A l'orient, l'ItaHe, la Sicile, la Turquie, la Grèce, l'Allemagne méri- dionale, la Russie australe, la Kachetie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude i Nord, Paris 48 ) 13° Occident , Açores 30 0. ^ Ecart en longitude : Orient, Kachetie 45 E.) 75° Carré d'expansion 975 RESEDA. 191 Reseda Jacquini, Rchb. — Cette espèce vivace habite le bord des chemins et les vieilles murailles. Elle forme des touffes assez fortes à tiges anguleuses, striées, couchées dans le bas et à rameaux redressés et garnis de feuilles plus ou moins découpées. Les épis de fleurs sont assez longs ; ils s'ouvrent dès le mois d'avril et montrent les deux pétales supérieurs dentés , un peu laciniés sur le dos, et de nom- breuses étamines dont les inférieures sont réfléchies. — La capsule est terminée au sommet par 2 ou 3 dents triangu- laires et saillantes. Elle contient de grosses graines chagri- nées. Nature du sol. — Altitude. — Géographie. — On ne connaît cette plante que dans un petit nombre de localités ; mais peut-être aussi a-t-elle été confondue avec le R. Phyteu- ma. Elle croît en plaine, sur les vieux murs et les rochers, et paraît indifférente à la nature du sol. — Au sud , on la trouve en Thrace, en Grèce , et au nord , en Bessarabie et enPodolie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Grèce 38° ^ Ecart en latitude : iVort/, Podolie 49 ] 11° Occident , France 0 ) Ecart en longitude : Orient, Bessarabie 26 E. 1 26° Carré d'expansion 286 Reseda lctea. Lin. — Ce réséda est bisannuel. Ses tiges anguleuses , couchées à la base , à rameaux redressés , sont garnies de feuilles ondulées et plus ou moins dentées , selon leur position sur la tige. — Les fleurs sont en épis. Le calice est étalé, la corolle verdâtre, et ses deux pétales supé- rieurs sont concaves, échancrés et ciliés. La capsule est trian- 192 RÉSÉDACÉES. gulaire, tronquée au sommet, peu ouverte et fortement bor- dée. Elle contient des graines assez grosses , noires et lui- santes. Souvent, pendant la maturité, ces capsules rougissent et donnent ainsi une certaine élégance à la plante. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche partout les sols calcaires; près de Nantes il croît sur les rochers calcaires des bords de la mer ; dans les Vosges sur le calcaire. Nous le trouvons fréquent sur les basaltes et surtout sur les pé- pérites basaltiques et toujours dans la plaine. M, Boissier l'a rencontré dans le midi de l'Espagne jusqu'à 1,000™. Géographie. — Son aire est étendue pour un réséda. On le trouve dans toute la région méditerranéenne, y compris les îles, mais excepté l'Egypte, dans l'Espagne et en Algé- rie. — Au nord on le rencontre dans toute l'Europe centrale, la Gothie , la Norvège , la Suède ; mais dans ces contrées il devient sporadique; il existe aussi en Angleterre et en Irlande mais non dans les îles. — Sa limite occidentale est le Portu- gal. — A l'orient, il est commun en Suisse, en Turquie, en Italie, en Grèce et en Sicile. On le trouve aussi dans les Carpathes, la Russie moyenne, la Russie australe, la Tau- ride, le Caucase et leTaliisch, où il s'élève jusqu'à 1,300™. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Algérie 35° ) Écart en latitude : Nord , Norvège. . . .' 58 ( 23° Occident, Portugal 10 O. , Ecart en longitude : Orient , Taliisch 47 E. j 57» Carré d'expaiision 1311 Reseda luteoï.a. Lin. — Ce Reseda bisannuel est com- mun sur le bord des chemins et dans les lieux incultes qu'il partage souvent avec les carduacées. Toutes ses parties sont RESEDA . 1 93 imprégnées d'une nuance de jaune qui le fait remarquer. C'est une plante raide et sans élégance , dont la tige donne naissance à de nombreux rameaux qui s'élèvent perpendicu- lairement et se terminent par des épis garnis d'une multi- tude de petites fleurs jaunâtres. Le pétale inférieur est souvent avorté , et à mesure que la floraison se prolonge au sommet des longs épis , les premières fleurs épanouies se transforment en capsules redressées, à trois pointes, alternant avec de petits tubercules charnus. Ces derniers se gonflent par l'humidité , puis se dessèchent et laissent sortir des graines très-fines par de petites ouvertures situées à la base de cette capsule , qui reste fermée au sommet jusqu'à l'épo- que de la dissémination. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche surtout les décombres et le voisinage des lieux habités. A cela près il est indifférent et vit indistinctement sur les roches cal- caires, basaltiques ou siliceuses. Nous l'avons trouvé sur le porphyre avec le Gypsophila muralis et le Lepigomim rubrum. Dans les Vosges , on le voit sur le grès. — Il s'élève peu. Sa plus grande altitude est indiquée par M. Boissier, dans le midi de l'Espagne, à 1 ,600™, et dans la même région on le trouve aussi sur les bords de la mer. Géographie. — Il occupe toute la région de la Méditer- ranée et ses îles. On le trouve en Espagne , en Algérie, en Egypte , aux Canaries. — Au nord , dans tout le centre de l'Europe , jusque dans le Danemarck et la Gothie oii il s'ar- rête. Il est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occi- dent, le Portugal et les Canaries. — A l'orient , la Suisse, l'Italie, la Grèce, les Carpathes, la Turquie , la Russie, le Caucase, la Crimée, l'Ibérie et la Mingrélie. 194 RÉSÉDACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 28° 1 Ecart en latitude : Nord , Angleterre 58 j 30» Occident , Canaries 18 0. | Ecart en longitude : Orient , Géorgie 45 E. j 63" Carré d'expansion 1890 Reseda sesamoïdes , Lin. — On le rencontre sur la terre nue, au milieu des pierreset des rocailles éboulées. Il forme de larges rosettes composées de nombreux rameaux divergents. Les feuilles radicales sont aussi en rosette, et celles qui gar- nissent les tiges sont lancéolées linéaires. — Les fleurs sont blanches en épis serrés. Les pétales sont oblongs , les éta- mines au nombre de 7 à 9 seulement. — Le fruit est formé de 4 à 6 carpelles uniloculaires plissés dans le milieu, et ouverts intérieurement , comme ceux des hellébores. Ils s'ouvrent par le sommet pour mettre à découvert une seule graine. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur le terrain trachytique et toujours à une grande élé- vation de 1,500 à 1,800™. Il atteint la môme altitude dans les Pyrénées. Géographie. — Presque toutes les localités indiquées pour cette espèce appartiennent à VAstrocarpus Clusii qui est une plante occidentale. — Celle-ci n'a encore été bien positivement signalée que dans les Pyrénées, la Corse , la Sardaigne et l'Auvergne. Elle occupe donc une ligne d'environ 3 degrés en latitude, sur 5 à 6 en longitude, ce qui lui donne au maximum un carré de 18°. DROSERACÉES. 195 FAMILLE DES DROSERACEES. Nous ne donnons pas non plus les proportions des drosé- racées qui sont très-peu représentées en Europe , car les flores n'en ont que 1 à 6 espèces. Ce sont des plantes plus abondantes dans l'hémisphère austral que dans nos contrées. La Nouvelle-Hollande et le cap de Bonne-Espérance sont leurs centres principaux. On en trouve aussi dans l'Amé- rique tropicale, dans l'Amérique boréale et quelques-unes seulement en Europe. Elles sont presque exclues des régions arctiques. O. DBOSERA , Lin. Dislribution géographique du genre. — La nature a ré- pandu sur presque toute la terre les formes si curieuses des Drosera. Ils sont cependant réunis sur certains points oii ils abondent , et les 50 espèces qui composent ce genre sont groupées plusieurs ensemble dans des contrées déterminées. — Le centre principal de ces espèces est à la Nouvelle- Hollande et à Van-Diemen; 15 espèces y ont choisi leur séjour. — L'Amérique méridionale en nourrit au moins 10 qui appartiennent au Brésil , et dont une qui s'aventure jus- qu'au détroit de Magellan. L'Amérique septentrionale n'en a que 5 espèces. — On en connaît 9 aux environs du Cap, et une à Madagascar. C'est tout le contingent de l'Afrique. — L'Asie offre quelques Drosera, 5 ou 6 seulement aux grandes Indes et en Chine. — L'Europe est la partie du monde la plus mal partagée, on n'y compte que 4 espèces. C'est donc J96 DROSÉRACÉES. un genre qui appartient, en grande partie, à l'hémisphère austral. Drosera rotdndifolia, Lin. — Il n'est aucun botaniste qui , rencontrant pour la première fois , cette singulière et délicate création du règne végétal , n'ait été frappé de son aspect insolite et des curieux caractères qu'elle présente. Sur des touffes de Sphagmim , semblables à des coussins de velours vert , s'étalent d'élégantes rosettes de feuilles rou- geâtres couvertes de poils rouges terminés eux-mêmes par des glandes transparentes et colorées. Ces feuilles assez ^épaisses sont d'abord pliées transversalement sur leur (ace supérieure , et les poils glanduleux qui les recouvrent sécrè- tent un liquide glutineux qui se répand sur les Sphagnum en filets argentés. Une hampe sort de cette rosette. Elle est roulée en spirale comme la fronde d'une fougère , mais elle s'allonge et l'on voit paraître de petites fleurs blanches étoi- lées qui ne s'ouvrent qu'au soleil , se referment ensuite pour toujours , et qui se redressent dès qu'elles ont été fé- condées. La capsule contient des graines d'une extrême fi- nesse, enveloppées dans une petite membrane réticulée. — Elle fleurit tard en juillet et août, et continue quelquefois sa floraison jusque dans le mois de septembre. — Elle vit en société avec de nombreuses espèces qui recherchent , comme elle , les lieux tourbeux . On la trouve avec le Wah- lenbergia hederacea , le Narlheckim ossifraga , VAnagal- lis teneîla , le Pedicularis syhalica , etc. — Cette espèce représente dans nos contrées les curieux Dîonea de l'Amé- rique du nord. Elle a comme eux la réputation de saisir les insectes qui viennent se poser sur son feuillage. « Voici, dit M. Trecul , à quoi il faut attribuer ce phénomène. Les feuil'es du Drosera, pendant leur développement, sont inflé- DROSERA. 197 chies sur elles-mêmes ; les bords du limbe sont relevés vers la face supérieure et les poils sont recourbés de la même manière, infléchis vers le centre. A mesure que la feuille grandit , les limbes s'étalent et les poils se redressent suc- cessivement de la circonférence au centre. Si, avant le redres- sement des poils, quelque insecte vient pomper le suc visqueux qui exsude de leurs glandes, il se glisse sous la voûte formée par leur inflexion, et s'embarrasse delà mucosité qui le tient emprisonné. Plus tard , les poils incurvés se redressent, les uns après les autres , pendant l'accroissement de la feuille ; les glandes mêmes se dessèchent , mais le malencontreux insecte a succombé déjà avant le redressement complet de ces poils (1). » Nature du sol. — AllUude. — Les terrains tourbeux et mouillés conviennent au Drosera , dont les faibles racines n'atteignent jamais le sous-sol, et s'enfoncent dans le ter- reau formé par la décomposition des Sphagnum. ïl semble pourtant préférer les fonds siliceux aux terrains calcaires. — On le trouve à de très-grandes hauteurs , et jusqu'à 1,600 à 1,800™ , bien qu'il végète également dans la plaine. Géographie. — Son aire est très-étendue , surtout au nord ; cependant au sud on le trouve dans les Pyrénées et dans les Asturies, en Portugal, au Liban et en Syrie. — Au nord , dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scan- dinavie , dans les marais de la région sylvatique de la La- ponie, où il devient rare dans le nord , bien qu'il prolonge son extension jusqu'au 70*^ 30'. Il est en Angleterre , en Irlande , dans les archipels et en Islande, sans être cité aux Feroë. — A l'occident , il est en Portugal et en Islande , à Terre-Neuve , aux Etats-Unis , dans tout le Canada , jus- {i) Biilleiin de la sociélé, lolanique de France . t. 2 , p 358. 198 DROSÉRACÉES. ques au cercle polaire. — A l'est , il existe en Suisse , dans les Carpathes , en Turquie , dans toutes les Russies , les Si- béries, jusqu'aux îles de Sitcha et d'Unalaska dans les Aléou- tiennes. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Syrie 35" \ Écart en latitude : Nord , Laponie 70 j 35° Occident , Canada 90 0. ] Ecart en longitude : Onm^ Aléoutiennes 170 E.J 260" Carré d'expansion c 9100 Drosera INTERMEDIA, Hayne. — Cette espèce ressemble tout à fait à la précédente. C'est absolument le même type. Elle en diffère par ses feuilles oblongues, redressées et non appliquées sur le sol, et par sa tige courbée à sa~base, redressée ensuite et dépassant à peine la hauteur des feuilles. — Elle vit, comme la première , dans les marais , principalement sur la vase, et n'ouvre aussi ses fleurs blan- ches qu'en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Même terrain que la précédente, c'est-à-dire presque indifférente. Elle ne s'élève pas si haut dans les montagnes. Géographie. — Ce Drosera est plus occidental et plus méridional que le D. rotundifolia. Il se trouve au sud, jusqu'à Porto en Portugal. — Au nord , il existe en Allemagne, en Danemarck, en Gothie , en Norvège , en Suède , dans la Finlande australe. Il se trouve mêlé au D. rotundifolia dans la Laponie méridionale, oii il estcommun, et devient plus rare dans la Laponie septentrionale où il ne s'arrête cependant qu'au 70". Il végète aussi en Angleterre , en Irlande et dans PARNASSIA. 199 les archipels anglais, mais non aux Feroë. — A l'occident , il est en Portugal et dans tout le Canada. — A l'orient , dans la Russie moyenne et la Russie australe. — On cite encore cette espèce à la Nouvelle-Zélande. Limites cV extension de l'espèce. Sud, Portugal 41° ] Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 i 29» Occident, Canada 90 0.) Ecart en longitude : Orient, Russie 35 E.i 125« Carré d'expansion 3625 O. FABNASSIA, Lin. Distribution géographique du genre. — 11 existe 13 à 14 espèces de Parnassia qui constituent un genre entière- ment exotique. Ces espèces sont très-également divisées en deux contrées ; une moitié est asiatique et habite les mon- tagnes des grandes Indes ; l'autre moitié fait partie de la végétation de l'Amérique du nord . Quelques espèces de cette contrée s'avancent jusqu'au delà du cercle polaire et se trou- vent aussi en Sibérie. L'une d'elles, en s'étendant vers les régions glacées de l'Asie , est arrivée jusqu'en Europe , et s'est avancée du nord au sud jusque sur notre territoire. Parnassia palustris, Lin. — Quand le printemps et l'été ont montré toutes les richesses que Flore leur accorde , l'automne nous offre encore le Parnassia palustris. Les prairies des montagnes, le bord des cascades et des torrents sont décorés de ses fleurs blanches et régulières. Sa racine est presque bulbeuse , et elle émet des bourgeons qui repro- duisent la plante. Ses feuilles, roulées sur les côtés, se dé- 200 DROSÉRACÉES. veioppent très-tard, et immédiatement la hampe s'élève pour porter l'appareil compliqué de sa fleur. Celle-ci montre long- temps l'étoffe Manche et veinée de sa corolle, ses bouquets de cils glanduleux , toujours en nombre impair , et ses 5 éta- mines dont les fdets s'allongent presque à vue d'œil et amènent successivement chaque anthère au-dessus de l'o- vaire. Ce n'est qu'après l'émission du pollen que les stig- mates étalent les languettes papillaires qui les constituent. La maturation s'opère rapidement , la plante n'a pas de temps à perdre , la saison est avancée , et la capsule , se fendant en quatre, laisse voir ses graines encore envelop- pées dans une membrane réticulée comme celles des Drosera, — « La déhiscence de la capsule s'opère ici , dit Vau- cher (1) , comme dans quelques campanulées , et en parti- culier dans le Wahlenhergia , au moyen des placentas, dont les extrémités supérieures non séminifères sont fortement cornées , et se recourbent élastiquement en se fendant par le milieu. » — Bien que le Parnassia ne se montre en abon- dance qu'à l'automne , nous l'avons vu fleurir quelquefois dès le milieu du mois de juin ; mais ce sont des fleurs excep- tionnelles. La plante ne brille de tout son éclat qu'en au- tomne , quand elle ouvre sa corolle blanche à globules do- rés, près des grandes fleurs bleues du Gentiana Pneumo- nanlhe , au milieu des Succisa pralensis et des gazons fleuris de YEuphrasia offîcinalis. Nature du sol. — Altitude. — Le Parnassia croît le plus ordinairement sur les sols siliceux, mais il se contente aussi de terrains calcaires, et végète toujours, pourvu que le sol soit tourbeux et fortement mouillé. — 11 s'élève faci- lement dans les montagnes et préfère même les stations . (1) Tome 1 , page 525. PARNASSIA. 201 montagneuses jusqu'à la hauteur de 1,500 à l.OOO™. Ledebour le cite dans le Caucase à la hauteur de 2,800"" et M. Boissier jusqu'à 3,000™ dans les montagnes de l'Anda- lousie. C'est une^des plantes, dit M. Robert, qui, en Islande, consent à végéter sur le sol siliceux déposé par les eaux mi- nérales , avec les Sedum , les Planiago , les Stachys , les Euphrasia, etc. Géographie. — C'est à une grande hauteur, dans les montagnes du midi de l'Espagne, qu'il trouve sa limite méri- dionale en Europe ; mais il pénètre en Afrique et se trouve dans les marais de la Calle, en Algérie. — Au nord, il s'é- tend dans le centre de l'Europe; il est extrêmement commun dans tous les prés humides de la Suède et de la Norvège, oii il n'atteint pas les sommets des montagnes. Il se trouve aussi dans les prairies humides de toute la Laponie jusqu'au cap Nord, très-répandu partout et évitant toujours les hautes montagnes. Quand il s'élève sur leurs pentes, dit Walhen- berg, il devient plus petit de moitié ; ses feuilles radicales sont presque ovales et non cordées, les caulinaires sont oblongues, et dans cet état il ressemble beaucoup au P. ca- roliniana , que Michaux a découvert en Amérique. L'An- gleterre, l'Irlande et les archipels nourrissent aussi le Par- nassia. Il n'est pas auxFeroë, mais existe en Islande. — A l'occident, outre l'Islande, on connaît le Parnassia à Terre- Neuve, au Labrador, dans tout le Canada et jusqu'au cercle polaire. S'il n'y a pas eu confusion avec d'autres espèces, il habiterait aussi les montagnes Rocheuses, entre 52 et 56, la baie de Kotzebue et la baie d'Eschscholtz. — A l'orient, on le rencontre dans les montagnes de la Suisse , depuis leur base jusqu'à la limite des neiges éternelles, dans les Carpa- thes , dans les montagnes de la Calabre , en Turquie , en Grèce , sur l'Olympie bithynique , dans toutes les Russies , 202 l'OLYGALÉES. toutes les Sibéries , sur les sommets du Caucase , dans la Dahurie et toute l'Amérique russe. La plante n'a donc pas de limites en longitude. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude : iVorc^, Cap Nord 71 i, 36« ^ . , , X ri • ^ orn i ^cart en longitude : Occident et Orient 360 { ^„^ ° I 360« Carré d'expansion 12960 FAMILLE DES POLYGALEES. Ces plantes constituent une famille assez nombreuse qui appartient principalement à l'hémisphère austral, à l'Améri- que du sud, au cap de Bonne-Espérance et à la Nouvelle- Hollande. D'autres espèces sont asiatiques; mais les ilores européennes ne contenant au plus que 15 à 20 espèces, toutes du même genre, nous considérons cette famille comme essentiellement exotique et nous avons cru inutile de placer ici ses proportions établies sur un trop petit nombre d'es- pèces. G. FOIiTCALA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Polygala forment un genre très-important, dont les espèces, au nombre de 230 à 240, habitent toutes les parties du monde à l'ex- ception de rOcéanie. Ils sont distribués par groupes dans quelques régions privilégiées. — L'Afrique est le continent POLYGALA . 203 qui en nourrit le plus grand nombre ; près de 60 d'entr'elles végètent au cap de Bonne-Espérance et dans ses environs. Quelques-unes vivent en Guinée, d'autres en Abyssinie, au Sénégal , à Madagascar, II y a aussi des espèces africaines en Egypte, en Algérie, dans l'Atlas et on en connaît 2 aux Canaries , mais ce sont des espèces disséminées si on les compare à leur agglomération vers le cap. En somme , l'Afrique en a au moins 75 espèces. — En A-sie le centre des Polygala est aux Tndes-Orientales ; là ou dans le Népaul il en existe près de 30 espèces. Autour de ce centre une dizaine sont distribuées en Chine , au Japon, en Sibérie , en l'Arabie Pétrée , à Java et aux Philippines. L'Asie en compte environ 40 espèces. — L'Amérique nourrit aussi un grand nombre de Polygala. La partie australe du Nouveau-Monde en présente à peu près 60, dont la moitié appartient au Brésil , les autres à la Nouvelle-Espagne , au Chili, au Pérou, à la Guyanne. — 36 espèces sont disper- sées dans l'Amérique du nord et quelques-unes sont propres à des contrées très-froides ; — enfin, environ 20 Polygala sont européens, et se trouvent répartis dans presque toutes les contrées du continent, depuis l'Espagne et la Crimée jusqu'aux Alpes, aux Apennins, à l'Italie et à l'Allemagne. — En somme , les Polygala ont trois centres principaux , le Cap, le Brésil et les Indes-Orientales. Polygala vdlgaris, Lin. — Les pelouses, les coteaux, la hsière des bois et les pâturages des montagnes nous montrent fréquemment les touffes étalées ou à demi-couchées daPolygala vulgaris, dont les charmants épis de fleurs, d'un bleu pur , offrent souvent des variétés roses et blanches. Une souche presque ligneuse produit constamment déjeunes pousses qui s'allongent et s'étalent, se garnissent de feuilles 204 POLYGALÉES. lancéolées , étroites , pointues et alternes , et se terminent par des épis serrés qui se développent et produisent long- temps des fleurs, A mesure que chacune d'elles s'épanouit, le pédicelle qui la soutient se retourne et deux ou trois petites bractées qui lui étaient adhérentes, se désarticulent et tombent. Le calice coloré ouvre alors ses ailes et laisse à découvert une corolle élégamment irrégulière dont le tube frangé écarte ses pinceaux pour faciliter la fécondation et découvrir les stigmates. Mais le soir les franges se réunis- sent , les ailes du calice se resserrent et les protègent , et la fleur s'endort pour se réveiller au grand jour. Après deux ou trois alternatives de veille et de repos , sa destinée est accomplie et d'autres fleurs lui succèdent. Le calice aban- donne la livrée colorée qu'il avait revêtue pour assister à cette hyménée, il redevient vert comme avant la fécondation, et, changeant de robe, il couvre en partie le jeune fruit dont il protège la maturation. Le Polygala n'a plus le môme aspect ; tous les fruits suspendus se recouvrent, lescapsules tombent, s'entr'ouvrent , et les graines caronculées se disséminent. — Le Polygala commence à fleurir au mois de mai et con- tinue sa floraison jusque dans le mois de juillet : 23 mai 1833, à Chanat. — 31 mai 1840, au bois de Bussière. — 8 juin 1838, au bois de Côme. — 9 juin 1852, dans les prairies granitiques de St-Germain-l'Herm, avec Viola sudetica, Meum Alhamanlicum, Narcissus poeticus, etc. — 9 juin 1839, derrière le puy de Chopine. — 10 juin 1840, près Vic-le-Comte. — 29 juin 1840, sur le puy de Montoncelle. — 29 juin 1828 , au petit puy de Dôme. — 17 juillet 1840, sur le plomb de Cantal. — 21 juillet 1 840, sommet de Pierre-sur-Haute. Nature du sol. — Altitude. — 11 préfère les terrains siliceux, il est commun sur les trachytes, sur les basaltes et POLYGALA. 205 surlespépérites, sur tous les terrains sablonneux, mais on le trouve aussi, quoique plus rarement, sur le calcaire. Il existe sur le calcaire de Pienza, dans le Siennois et sur le sommet volcanique du Montamiata. Il croît trèsr-haut dans les mon- tagnes et préfère généralement leurs pentes herbeuses à la plaine, de Candolle l'indique à 1,800™ au mont Genèvre. Nous l'avons trouvé au-dessus de 2,000™ au mont Cenis. M. Boissier le cite de 1,600 à 3,000™ dans le midi de l'Espagne. Il est indiqué dans le Caucase depuis 500 jusqu'à 2,400™. Géographie. — Comme la plupart des espèces qui offrent plusieurs variétés, celle-ci prend une grande extension. — Au sud, elle existe en Espagne, en Afrique, près de la Calle, en Algérie. — Au nord, dans tout le centre de l'Europe, dans le Danemarck, la Gothie, la Norvège, dans les prés secs de toute la Suède et de la Finlande. Elle est aussi en An- gleterre , en Irlande , aux Orcades et aux Hébrides. On la cite aux Feroë, mais non en Islande. — A l'ouest, elle vit en Portugal. — A l'est, dans toute la Suisse, l'Italie, la Sicile , les Carpathes , la Turquie , la Grèce , les Russies moyenne et australe, le Caucase, la Tauride, la Géorgie et la Sibérie de l'Oural. Limites d' extension de V espèce. Sud, Algérie 36" | Ecart en latitude : Nord, Suède 69 i 33° Occident , Portugal 10 O. | Écart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural .... 74 E. | 84° Carré d'expansion 2772 PoLYGALA COMOSA , Schk. — Tous les Polygala herbacés se ressemblent et celui-ci croît, comme le précédent, sur les 206 1»0LYGALÉES. pelouses et les coteaux , où il forme aussi de jolis gazons. Ses branches garnies de feuilles elliptiques et lancéolées, se dressent et se terminent par des grappes serrées de fleurs blanches , roses ou d'un bleu pâle. Sa capsule est en cœur renversé , arrondie à sa base. Il fleurit de bonne heure, au mois de mai. Nature du sol. — Altitude. — - 11 préfère le calcaire , s'élève à peu près à 1,000™ sur les montagnes et pourrait sans doute dépasser cette altitude. Géographie. — Il se trouve dans la majeure partie de la France et entre même en Espagne , en Aragon ; mais il est peu méridional. — Au nord, on le trouve en Allemagne, en Danemark, en Gothie et il pénètre dans la Suède et la Finlande australe , à la condition de trouver des lieux ro- cailleux exposés au midi. — A l'occident, il s'étend peu et reste en France ; — mais à l'orient, il est en Italie, dans le Caucase, dans la Tauride, en Russie, dans les Sibéries de rOural, de l'Altaï et du Baïckal et arrive même jusqu'au Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40» ; Ecart en latitude : iVorrf, Finlande 60 » 20" Occident , France 0 | Ecart en longitude : Onew^ Kamtschatka 170 E.i 170" Carré d'expansion 3400 PoLYGALA DEPRESSA , Wcndcr. — Il croît sur les pelou- ses, au milieu des bruyères, dans les bois taillis et y forme, comme le P. vulgaris, auquel il ressemble, de petits gazons à tiges filiformes et couchées, à feuilles inférieures opposées POLYGALA. 207 dans les rameaux stériles. Ses fleurs sont petites et bleuâ- tres. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent , nous le trouvons sur les terrains volcaniques, entre 1,000 et 1,200™. 11 s'élève plus haut en Suisse, jusqu'au delà de la limite supérieure des sapins, de 1,500 à 1,600™. Géographie. — Ce Polygaîa a été considéré par divers auteurs comme une variété du P. vulgaris. Il est donc très-difficile de connaître son aire d'expansion. — Au sud, il atteint les Pyrénées et les Asturies. — Au nord, il existe en Allemagne , en Danemarck , en Gothie , en Norvège et jusque dans la Laponie australe. — A l'occident, il s'étend peu , et à l'orient, il entre à peine en Finlande. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Pyrénées 43** ] Ecart en latitude : Nord , Laponie australe 65 } 22'^ Occident , Normandie 2 0.) Ecart en longitude : Onm^ Laponie 30 E.i 32° Carré d'expansion 704 PoLYGALA CALCAREA , Schultz. — Plante moins gazon- nante que les autres espèces et étalant, sur les rochers et sur la lisière des bois , de petites tiges filiformes et couchées, garnies de feuilles assez grandes, obovées et obtuses. Les fleurs ordinairement bleues sont en petites grappes lâches et terminales. Il fleurit en mai. Nature du sol. — Altitude. — Il croît seulement sur les calcaires et s'élève jusqu'à 1,800™ dans les Pyrénées. Géographie. — Il est extrêmement difficile de détermi- ner l'aire d'expansion des Polygaîa. Leurs espèces ont été 208 SILÉNACÉES. confondues, leur synonymie laisse beaucoup à désirer, et il n'est pas douteux que l'espèce dont il s'agit n'ait été indi- quée ailleurs sous le nom de P. amara, ou sous toute autre dénomination. — Au sud, on la rencontre dans le nord de l'Italie, en Lombardie, en Croatie et en France jusqu'aux Pyrénées. — Au nord, elle existe en Hongrie, en Autriche, en Transylvanie et en Angleterre. Limiles d'extension de Vespèce, Sud, Pyrénées 43° | Ecart en latitude • iVorrf, Angleterre 51 3 g® Occident , Angleterre 5 0.| Ecart en longitude . Orient, Transylvanie 22 E.) 27" Carré d'expansion 216 FAMILLE DES SILENACEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie 0«à 10» 18» O. à 5° E. Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. Algérie 33 à 36 5 0. à 6 E. Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O. à 8 O. Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. Portugal 37 à 42 9 O. à 11 0. Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 10 E. Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 0 0 333 51 : 45 56 41 43 39 46 PROPORTIONS RELATIVES. 209 Latitude. Plateau central .... 44'* à 47» France 42 à 51 Russie méridionale. . 47 à 50 Allemagne 45 à 55 Carpathes 49 à 50 Angleterre 50 à 58 Russie moyenne ... 50 à 60 Scandinavie entière. 55 à 71 Danemarck 52 à 57 Golhie 55 à 59 Suède 55 à 69 Norvège 58 à 71 Russie seplentr^®. . . 60 à 06 Finlande 60 à 70 Laponie 65 à 71 Longitude. 0» à 2«E. 54 7 0. à 6 E. 45 22 E. à 49 E. 36 2 E. à 14 E. 51 19 E. à 22 E. 5 1 0. à 7 0. 71 17 E. k 58 E. : 49 3 E. à 29 E. . 60 7 E. à 12 E. : 65 10 E. à 15 E. : 56 10 E. à 22 E. : 58 2 E. à 10 E. : 72 19 E. à 57 E. : 72 18 E. à 28 E. : 52 14 E. à 40 E. : 59 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. I -ongitude. Irlande 51» à 55» 7»0. à 13» 0. 121 Angleterre 50 à 58 1 0 à 7 0. 71 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 51 Russie moyenne . 50 à 60 17 E. à 58 E. 49 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 41 Sibérie altaïque. . 44 à 67 66 E. à 97 E. 48 Sibérie du Baïkal . 49 à 67 93 E. à 116 E. 66 Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 59 Sibérie orientale. 50 à 67 111 E. à 163 E. 64 Sibérie arctique. . 67 à 78 60 E. à 161 E. 39 Kamtschatka . . . . 46 à 67 148 E. à 170 E. 225 Pays des Tscbukhii 5. » 155 E. à 175 0. 123 llesdeTOcéanor"'. 51 à 67 170 E. à 130 0. 258 Amérique russe.. 54 à 72 170 0. à 130 E. : 99 V 14 210 SILÉNACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr*%rég.alp.etniv. 36»à 37<» 1500 à 3500 1: 60 Roy. de Grenade, rég.niv. 36 à 37 2500 à 3500 1 : 40 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 75 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 : 63 Pic du Midi de Bagnères. . » » 1 : 37 Plat. central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1: 55 Plateau central, sommets. 44 à 47 1500 à 1900 1 : 51 Alpes. 45 à 46 500 à 2700 1 : 44 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 44 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Iles du Cap-Yert 12oà 14« Canaries 28 à 30 Hébrides 57 à 58 Orcades 59 Shetland 60 à 61 Feroë 62 Islande 64 à 66 Mageroë 71 Spitzberg 79 à 80 IleMelville 76 Ile J. Fernandez. ... 33 à 40 S. Nouv. Zélande (nord) . 35 à 42 S. Malouines 52 S. Cette famille qui forme en moyenne , en Europe , à peu près 1|50 de la végétation, ne suit pas dans sa dispersion une marche très-régulière. Elle s'évanouit vers les tropiques, et Longitude. 24«0. à 27° 0. 269 15 0. à 20 0. 63 8 0. à 10 0. 83 5 0. à 6 0. 73 3 0. à 4 0. 77 9 0. 99 16 0. à 27 0. 82 24 E. 48 10 E. à 20 E. 39 114 0. . 67 76 0. 0 0 171 0. àl76 0. 0 0 59 0. à 65 0. 0 0 GYPSOPHILLA. 21 1 atteint son maximum, environ li40, dans le midi de l'Italie* dans le Caucase , la Tauride, et surtout dans la Russie méri- dionale, oiî elle fait le li36. Les silénacées sont encore abon- dantes en Portugal , en Espagne et en France. — Elles diminuent ensuite en Allemagne , dans les Carpathes et sur- tout en Angleterre. Le chiffre du plateau central est inférieur à celui qui représente la France. Dans la Scandinavie , les silénacées font I16O, et si l'on décompose cette grande presqu'île en régions naturelles , on voit que le côté suédois qui regarde la Baltique, est plus riche que le versant norvé- gien , où la proportion devient 1 [72 , tandis qu'elle reste 1|52 en Finlande et 1|59 en Laponie. — Dans le sens des longitudes, les silénacées acquièrent leur maximum dans la Russie moyenne et surtout dans la Sibérie de l'Oural , puis elles vont en diminuant , mais d'une manière irrégulière , jusque dans l'Amérique Russe. — Dans les montagnes, elles conservent à peu près la même proportion que dans la plaine; Il y a même plutôt tendance à augmenter leurs proportions en altitude qu'à les diminuer. — Quant aux îles , les siléna- cées y sont moins nombreuses que sur les continents , car on ne peut rien conclure de leurs proportions relatives à Ma- geroë , au Spitzberg , etc. , leur nombre y étant presque ré* duit à l'unité. G. GITPSO^BII.A , Lin. Distribution géographique du genre. — Les Gypsophita constituent un genre européen et asiatique. Leurs espèces, au nombre de 40 environ , recherchent surtout les parties chaudes de l'Europe ; l'Italie , la Crimée , le Caucase , la Grèce , la Sicile , l'Espagne et la Hongrie en ont entr'elles près de 20 espèces , et un petit nombre seulement se trouve c-n France et en Allemagne. — Les 10 autres espèces se 212 SILÉNACÉES. rencontrent en Syrie , en Palestine et surtout en Sibérie. — On n'en connaît qu'une seule africaine ; sa patrie est l'Egypte. Gypsophila muralis, Lin. — Plante annuelle qui forme de petits gazons sur le bord des chemins , le long des fos- sés, sur les sables d'alluvion humides. Sa tige est quelque- fois simple , avec 2 ou 3 lleurs seulement, quand la plante, après sa germination, se trouve saisie par les sécheresses; mais le plus ordinairement elle se ramifie et se multiplie même à l'infini par ses rameaux. Ses feuilles sont étroites , ses fleurs petites , roses , veinées de rouge , et les pétales sont échancrés à leur extrémité. Le calice est un peu anguleux , et la capsule ovoïde renferme un grand nombre de petites graines réniformes et chagrinées. — Cette espèce fleurit en juin et juillet, et prolonge pendant longtemps sa floraison. Ses fleurs sont presque toujours fermées , elles ne s'ouvrent que sous l'inlluence du soleil et restent closes pendant toute la nuit. Nature du sol. — Altitude» — Elle préfère les terrains siliceux et sablonneux , les lieux qui ont été inondés et qui sont desséchés. Elle s'élève assez haut quand elle rencontre ces conditions sur les montagnes. Géographie. — Cette espèce est peu méridionale, cepen- dant elle se trouve dans le midi de la France , dans le nord de l'Espagne , en Italie et en Sicile. — Au nord , elle existe dans tout le centre de l'Europe , et s'avance dans le Dane- marck et la Gothie , sans entrer en Norvège , et si elle pé- nètre en Suède, elle se tient uniquement autour des villages et des lieux habités. — Sa limite occidentale est en France. — A l'orient elle existe , comme nous l'avons dit, en Italie et en Sicile , dans les Carpathes , en Russie , jusqu'à Saint- DIANTHUS. 213 Pétersbourg, dans laTauride, le Caucase, la Thrace occi- dentale , l'Arménie , dans les déserts de la Caspienne , dans la Sibérie où Pallas l'indique en fleur le 13 mai 1770, à la forge de Jourjousemskoï, axecVÀndrosace septentrionalis, leDraba cana, le Pedicidaris tuberosa, etc. On la trouve aussi dans la Sibérie de l'Altaï et dans celle du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38« ] Ecart en latitude : iVorrf, St-Pétersbourg 60 ) 22« Occident , France 7 0.) Ecart en longitude . Orient, Sibérie du Baïcal 110 eJ 123° Carré d'expansion 2706 G. DIANTHUS , Lin. Distribution géographique du genre. — Ce beau genre est en grande partie européen, puisque, sur 130 espèces en- viron , il y en a 100 qui habitent ce continent , et ce sont surtout les côtes et les îles de la Méditerranée , la Tauride et le Caucase qui en nourrissent la majeure partie. On en compte 15 espèces propres à la Grèce et à ses îles , 10 au Caucase , 8 à la Tauride ; la Russie, la France, l'Autriche, l'Italie, les diverses provinces de la Turquie ont aussi, comme les Alpes et les Pyrénées, quelques espèces qui leur sont par- ticulières. — 24 Dianthus sont propres à l'Asie , et sur ce nombre 12 appartiennent à la Sibérie ou à l'Asie mi- neure. On en trouve à la Chine , au Japon , en Palestine , en Arabie, en Arménie, mais aucun dans les grandes Indes. — Les œillets sont aussi très-rares dans l'Afrique boréale ; 214^ SILÉNACÉES. c'est à peine si Ton en compte 2 ou 3 espèces de la BarlrarÎÉî ou de l'Abyssinie; mais ils reparaissent au Cap oii on en st trouvé 7 à 8 espèces. — On cite seulement 1 ou 2 œillets dans toute l'Amérique septentrionale, aucun dans le sud du Nouveau-Monde , aucun dans l'Océanie. DiANTHUs PROLTFER , Lin. — Espècc presque insigni- fiante de ce beau genre. Ses tiges simples ou rameuses , à peine feuillées , se terminent par quelques fleurs entourées de bractées, larges et obtuses. Elles étalent chacune à leur *^our leurs cinq pétales rosés , et les capsules fasciculées ne tardent pas à répandre des graines très-abondantes. Le D. vehitinus de l'Italie est une espèce tout à fait parallèle à notre D. prolifer, — L'espèce est annuelle , elle croît le long des chemins , dans les lieux arides, et ne montre qu'en juin ses premières fleurs. Nature du sol. — Altitude. — Ce Diantîms préfère les terrains meubles et sablonneux , mais il paraît indifférent à la nature chimique du sol. Ouïe cite sur le calcaire , dans le Doubs et dans les Vosges. M. Boissier l'indique dans les lieux sablonneux de sa région montagneuse , de 600™ à 1 ,600™ , et Ledebour, dans le Talusch, jusqu'à 1,600™. Géographie. — Au sud, la France méridionale, la Corse, l'Espagne tout entière , les lieux arides de la Barbarie , Ma- dère et les Canaries. — Au nord , le centre de l'Europe, jusque dans le Danemarck et dans la Gothie australe, l'An- gleterre jusqu'au 53°. — A l'occident , les Asturies , le Portugal, les Canaries, Madère. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Sicile, l'Epire , la Grèce et ses îles, la chaîne du Taurus , la Russie moyenne , les provinces du Caucase,^ 1« Taliisch et les bords de la Caspienne, DIANTHCS. 215 Limites d'extension de V espèce. Sud , Canaries 30° ) Ecart en latitude . Nord, Gothie 55 î 25« Occident , Madère 19 0. j Ecart en longitude : Orient , Talûsch 47 E. j 66« Carré d'expansion 1650 DiANTHUs Armeria, Lin. — Celte espèce offre encore une rigidité remarquable. Ses rameaux se terminent par de petits fascicules de fleurs entourées de bractées. Une seule fleur s'ouvre à la fois dans chacun de ses fascicules, et montre des pétales carminés, élégamment parsemés de points blancs. Ces pétales sont elliptiques ou lancéolés , terminés par une pointe obtuse et portant 3 ou 4 dentelures latérales. Ils sortent d'un calice velu. — La plante est bisannuelle, elle recherche les coteaux stériles, les lieux pierreux, les clairières des taillis ou les pâturages des montagnes. Elle commence à fleurir en juin et continue pendant plusieurs mois. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cet œillet sur les terrains siliceux , granitiques et volcaniques , mais il croît aussi sur le calcaire en différents points de la France. Il s'élève peu dans les montagnes. Ledebour l'indique dans le Taliisch à 650™. Nous le trouvons sur le plateau central jusqu'à 1,000™. Géographie. — Ses stations les plus méridionales sont l'Italie, la Sicile, la Corse, l'Espagne et la Grèce. — Au nord on le rencontre dans toute l'Europe centrale, dans le Danemarck , la Gothie orientale où il est rare , et jusqu'en Suède oii il n'est plus que sporadique. Il est en Angleterre seulement. — A l'occident, on le trouve dans les Asturies, et l'on ne peut considérer comme spontanés, les échantillons 216 SILÉNACÉES. recueillis en Amérique, sur un seul point de la Nouvelle-An- gleterre. — A l'orient, il se rencontre en Suisse, assez rare et disséminé sur la lisière des bois, dans lesCarpathes, la Russie moyenne, la Russie australe, la Tauride, le Caucase, la Géor- gie, l'Arménie et le Taliisch ; mais il n'entre pas dans les Sibéries, et, comme la plupart des végétaux, c'est à peu près sous le méridien de Paris qu'il atteint ses limites nord. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38» "jEcart en latitude : Nord , Suède 5G i 18« Occident, Asturies... 10 0.") Ecart en longitude : Orient , Talusch 47 E. ) 57° Carré d'expansion 1026 DiANTHus CARTHUsiANORUM , Lin. — Cette espèce vivacese présente sous des aspects très-différents, et souvent réduite par la sécheresse à une seule tige , et môme à une seule fleur; mais le plus ordinairement elle forme des touffes ou de petits gazons qui embellissent les lieux les plus secs et les plus arides. On la rencontre principalement sur les pe- louses élevées , où elle vit en société avec le Cytisiis sagil- talis , le Belonica officinalis , le Jasione perennis , le Scle- rantlms perennis, les Sedum, et toute cette série de plantes florifères qui étalent, pendant les chaleurs de l'été, le luxe de leurs brillantes corolles. — Ses racines brunes sont longues et ligneuses, ses feuilles minces, rubanées, à 3 nervures. Ses fleurs naissent plusieurs ensemble à l'extrémité des tiges, et se groupent dans des calices ferrugineux. Chacune d'elles offre à sa base des bractées qui se terminent par une pointe allongée, de la longueur du calice. Les pétales sont d'un beau rouge carminé , et les étamines sortent en même temps DIANTHUS. 217 que les stigmates , en sorte que la fécondation est prompte et assurée. — En fleur : 26 mai 1833, à Saint-Mart; — 28 juin 1838, sur les bords de l'Allier; - 1^^ juillet 1838, coteaux deTournoëlle, variété uniflore ; — 5 juillet 1835, coteaux de Saint-Amand, près Vichy ; — 10 juillet 1836, basalte de la Roche-Noire ; — 14 juillet 1836 , bois de Royat ; — 12 août 1 846 , pelouses de la roche Yendeix ; — 2 septembre 1851, pelouses de Randanne. Nature du sol. — Altitude. — Cet œillet semble pré- férer les roches siliceuses et les terrains un peu désagrégés ; cependant il croît à Nantes , dans le Doubs et dans les Vosges, sur les terrains calcaires. Sur le plateau central , il acquiert son plus beau développement sur les scories et les pouzzolanes qui présentent un soi naturellement drainé, qu'il recherche avec empressement. — Il s'élève facilement à 1,000 et 1,500™ sur les flancs des montagnes, pourvu qu'il y trouve des lieux secs. Au delà de cette élévation les brouillards le chassent; cependant Wahlenberg l'indique dans la Suisse septentrionale jusqu'à la hauteur de 1,900'". Géographie. — Il trouve ses limites méridionales dans le nord de l'Espagne, dans le midi de l'Italie et en Dalmatie. — Au nord, il existe dans l'Europe centrale , jusque dans le Danemarck austral , et n'habite ni l'Angleterre ni la Bre- tagne. — A l'occident , il est douteux qu'il végète en Por- tugal, — et à l'orient , il se trouve dans les Carpathes, en Turquie , en Italie , dans la Russie moyenne et dans la Russie australe, jusqu'à l'embouchure de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 42» ) Ecart en latitude : Nord, Danemarck 55 ^ 16° 218 SILÉNACÉES. Occident , France 2 0. | Ecart en longitude : Orient, Oural 49 ,E. j SI» Carré d'expansion 663 DiANTHUs ATRo-RUBENs, Ail. — Cette plante , qui ha- bite aussi les lieux secs des montagnes , ressemble à la pré- cédente , et n'en diffère que par ses tiges plus grêles , ses fleurs plus petites, plus fasciculées, et ses pétales d'un rouge plus foncé, plus finement dentés, et ses styles capillaires. — Elle est également vivace et ne fleurit qu'en juillet et août, quelquefois même en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Terrains secs et sablon- neux des plaines et des montagnes. Géographie. — Son aire d'expansion est peu étendue ; au sud, elle est limitée par le midi de l'Italie et par le centre de l'Espagne; — au nord, par la Podolie. — Elle n'a- vance pas à l'ouest au delà du plateau central , et à l'est, on la rencontre dans les Alpes du Dauphiné , dans la zone sub- alpine de la Turquie , en Hongrie , en Croatie, en Transyl- vanie , en Crimée , autour de Sébastopol , et dans les steppes de la mer Caspienne. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 40'> l Écart en latitude : Nord, Podolie 48 j 8« Occident, Plateau central 0 1 Ecart en longitude : Orient , Caspienne 46 E. j 46° Carré d'expansion 368 DiANTHUS SYLVATicus , Hoppe. — Cette espèce que nous avons indiquée dans notre catalogue sous le nom de DIANTHCS. 219 D. Seguieri , que Koch et de Candolle lui avaient effec- tivement réunie , se présente en abondance sur le plateau central ; elle habite les bois peu fourrés , les taillis , les prés secs , les pâturages des montagnes , oii ses individus sont nombreux, mais toujours disséminés. Elle fleurit tard , en juillet et en août , et produit alors un grand effet sur les pelouses , où ses grandes fleurs carminées contrastent avec les calathides dorées des tardifs Hieracmm ou des Apargia , avec les charmantes corolles bleues du Campamda Unifolia. -^ Ses tiges sont lisses et feuillées , à feuilles engainantes. — Ses fleurs sont fasciculées et en petit nombre; ses bractées sont ovales , non ciliées , terminées en pointe courte. Ses grandes corolles , parfaitement planes et profondément dé- coupées, sont ornées d'une couronne de pourpre, et garnies de poils colorés en carmin brillant. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains primitifs et volcaniques , oii il croît abondamment depuis 600™ jusqu'à 1,600™. Géographie. — Il nous est impossible de séparer sa géo- graphie de celle du véritable D. Seguieri. Si notre plante en est réellement distincte , elle serait limitée à l'Auvergne et aux Cévennes. Elle aurait donc une aire très-restreinte, de 8 à 9 degrés carrés seulement ; mais si nous la réunis- sons au D. Seguieri de Koch et de Candolle , ses limites s'étendront beaucoup. — Au sud, ce sont les Pyrénées et le Caucase. — Au nord, la Russie arctique et la terre des Samoyèdes. — A l'occident, les Pyrénées. — A l'orient, cet œillet s'étend à une grande distance, dans la Russie moyenne, les déserts de la Caspienne, dans toutes les Sibé- ries , y compris la Sibérie orientale et la Sibérie arctique, jusqu'à l'embouchure de l'Obi dans la mer glaciale, et dans la Dahuric. 220 SILÉNACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Caucase 42» | Ecart en latitude : Nord , Fleuve Obi 66 ) 24« Occident , France . , 0 1 Ecart en longitude : Orient , Dahurie 119 E. i 119« Carré d'expansion 2856 Ce Diardhus , souvent mélangé au D. Monspessulanus , produit de charmants hybrides qui viennent chaque année orner les pelouses des montagnes. DiANTHCs DELTOÏDES, Lin. — On rencontre sur les co- teaux et sur le bord des chemins , ainsi qu'au milieu des pelouses des montagnes , les touffes gazonnantes de ce joli Dianthus. Ses tiges rameuses , couchées à la base , se bi- furquent et se mêlent sous forme de gazons qui propagent et étendent la plante par l'enracinement de leurs nœuds. — Ses feuilles radicales sont obtuses et oblongues. De longs pédoncules élèvent les tleurs au-dessus du feuillage. Elles sont d'un rouge vif, à pétales dentés , parsemés de poils et comme incisés sur les bords, et traversés d'une ligne angu- leuse et carminée plus foncée que le reste. Le matin , les fleurs sont fermées , et l'on n'aperçoit alors que l'extérieur plus pâle de leurs pétales; mais elles s'ouvrent le jour et se re- ferment encore. Nature du sol. — Altitude. — Ce Dianthus abonde sur les terrains primitifs et volcaniques. Il est cité sur la syénite dans les Vosges , sur le basalte dans l'Eiffel comme en Auvergne. — Il peut s'élever très-haut sur les monta- gnes. DeCandoUele cite à 1,600'" dans les Pyrénées. Géographie. — Ses limites méridionales sont dans le DUNTHUS. 221 nord de l'Espagne , en Italie et en Sicile. — Au nord, il ne dépasse pas en France les environs de Paris ; mais il est indiqué en Allemagne, où il est rare , dans la Russie sep- tentrionale. Fries le cite aussi en Danemarck, en Gothie, en Norvège, en Finlande partout, et Wahlenberg dit qu'il croît dans les prés secs de presque toute la Suède. Seule- ment celte plante du nord est glauque et pourrait peut-être bien être une espèce différente. — A l'occident, on le ren- contre en Angleterre. — A l'orient, dans les Carpathes, la Suisse, l'Italie, la Sicile , la Russie moyenne et la Russie australe , mais pas au delà de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 38° |Écart en latitude : Nord, Suède 66 j 28° Occident , Angleterre 6 0. | Écart en longitude : Orient, Russie 57 E. j 63« Carré d'expansion 1764 DiANTHUS HiRTUS, Vill. — Vivace et presque ligneux à sa base , il enfonce ses racines dans les fissures des rochers ou entre les pierres des collines arides. Ses tiges, minces et rameuses, sont couvertes d'une espèce de duvet rude au tou- cher. Ses feuilles sont ciliées sur les bords , ses fleurs pédon- culées sont réunies en petits fascicules, avec bractées lancéo- lées, et terminées par une arête. Sa corolle est petite, d'un rouge vif et uniforme , munie de quelques poils , à pétales distincts et dentés. — Il fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les roches calcaires , basaltiques et surtout granitiques , et peut attein- dre 1,500™ d'altitude. Géographie. — On ne connaît cette plante que dans le 222 SILÉNACÉES. midi de la France , d'oii elle s'avance au nord jusque sur la lisière du plateau central , qu'elle ne dépasse pas à l'ouest, tandis qu'à l'est elle atteindrait Colmar. C'est donc une aire géographique très-restreinte et que l'on peut évaluer au plus à 12°. DiANTHUs caryophyllus , Lin. — Cette belle espèce qui, dans le midi et l'ouest de la France, vit quelquefois absolument sauvage sur les rochers des montagnes , ne se trouve ici que sur les murailles et les ruines. Sa racine vivace et ligneuse s'enfonce entre les pierres et produit des touffes gazonnantes à feuilles dures, très-étroites et d'un vert glau- que. Ses tiges, peu nombreuses, se ramifient et se terminent par de grandes fleurs à pétales glabres , et offrant de belles variétés de couleur , depuis le carmin violet jusqu'à l'albi- nisme. Ces pétales , avant l'épanouissement, sont roulés sur eux-mêmes de droite à gauche , et les fleurs sont accompa- gnées de 4 bractées courbées. Cette plante , qui fleurit au milieu de l'été , vit ordinairement disséminée. Nature du sol. — Altitude. — Il est difficile de déter- miner la préférence d'une plante qui habite les murailles. Elle paraît indifférente comme la plupart des Dianlhus , et reste toujours dans la plaine. Géographie. — Cet œillet est une plante de l'ouest qui s'avance au midi , dans le Portugal , et même à Alger, oii elle paraît spontanée , car elle croît sur les collines in- cultes de la Barbarie. — Au nord, elle végète leong des côtes de la France, jusqu'en Normandie ; — et à l'occident, elle entre en Angleterre, oii probablement elle n'est pas spon- tanée. — A l'est, Tenore la cite dans le midi de l'Italie ; elle est aussi au Tyrol , en Hongrie , en Dalmatie , en Grèce et en Transylvanie. DIANTHtS. 223 Limites d'extension de V espèce. Sud , Algérie 35® ) Ecart en latitude : Nord y Normandie 48 ^ IS» Occident , Portugal 10 O. l Ecart en longitude : Omn^ Grèce 22 EJ 32« Carré d'expansion 416 DiANTHCS viRGiNErs, Lin. — Presque tous les œillets fuient les terrains humides et se réfugient sur les rochers oii leurs racines sont à l'abri de l'humidité, et oii leur feuillage glauque les préserve aussi de l'eau des pluies et des brouil- lards. Celui-ci habite aussi les lieux rocailleux. Ses racines ligneuses, noires, noueuses, y produisent de larges gazons glauques d'où s'élèvent des tiges grêles et anguleuses qui portent des fleurs solitaires , accompagnées de bractées cali- cinales , coriaces et arrondies. — Les pétales roses sont oblongs, dentés au sommet, glabres à leur base. Le fruit est une capsule allongée contenant de grandes graines ovales et chagrinées. Il fleurit tard, comme la plupart des Dianthus. Nature du sol. — Altitude. — Il croît ordinairement sur les rochers calcaires et rarement sur les micaschistes et s'élève peu sur les montagnes. Géographie. — Cette plante occupe, du sud au nord, une h'gne qui va du midi de la Corse et de la Sardaigne à la lisière du plateau central. — La plus grande largeur de cette ligne est de Mende ou de Perpignan au Dauphiné. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sardaigne 42*' ] Ecart en latitude : Nord , Plateau central 45 ' 3° 224 SILÉNACÉES. Occident , Lozère 1 O. j Ecart en longitude : Orient, Corse 7 E. j S*» Carré d'expansion 24 DiANTHus CiESius, Smith. — Plante charmante, dont les tiges longues et rameuses se réunissent en larges gazons d'un vert glauque, qui s'étendent sur les pentes rocailleuses des montagnes , décorent leurs précipices ou se suspendent à leurs rochers. De nombreux pédoncules s'élèvent de ces gazons, et l'on voit sortir, de calices colorés , une multitude de fleurs roses, d'une odeur exquise, qui , toutes situées au même niveau , cachent parfois leurs touffes feuillées sous le nombre et la beauté de leurs corolles. Toutes les nuances de rose, depuis le hlas et même depuis l'albinisme jusqu'au carmin, apparaissent dans les différents groupes de la même locahté. Les calices, comme ceux de tous les Dianthus , ne s'ouvrent qu'au sommet. Il semble qu'ils ont peur de livrer à l'atmosphère les organes délicats qu'ils ont mission de pro- téger. Mais aussitôt que la corolle a pu assister dans toute sa parure à l'hyménée que le ciel pur des montagnes vient éclairer, le calice se referme et protège l'ovaire qui grossit avec rapidité. Il mûrit , il s'ouvre en quatre valves , et il répand ses graines. — C'est à la fin de juillet et dans le mois d'août que cette espèce vient parfumer l'air des mon- tagnes. Elle s'associe au Saxifraga Âizoon, au S. hypnoï- des , au Cerastium alpinum , et se présente sans contredit comme une des plus gracieuses créations des lieux élevés. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les trachyles , mais il vit aussi sur les granits et même sur les calcaires, en dehors de l'Auvergne. — Il est essentiellement montagnard, il se tient entre 1,500 et 1,800™, et, quand il descend au-dessous, c'est accidentel- DIANTHrS. 225 îement, et au moyen des graines que les pluies et les éboule- ments amènent de localités plus élevées. Géocjraphie. — Cet œillet ne s'avance pas au midi , il reste sur le sommet des Alpes du Dauphiné. — Au nord , on le cite dans les Ardennes , en Angleterre , en Bohême , en Thuringe , sur les bords du Rhin , et c'est aussi dans ces contrées qu'il trouve ses limites orientale et occidentale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Dauphiné 45° \ Écart en latitude : A^or^/, Angleterre 52 j 7° Occident, Angleterre 5 O. ") Ecart en longitude : Orient , Bohème 12 eJ 17" Carré d'expansion. . . 119 DiANTHCS MONSPESSULANis , Lin. — Lorsque déjà l'été a flétri la majeure partie des espèces printanières , on voit dans les taillis , dans les clairières des bois et sur les pe- louses buissonneuses des montagnes, les groupes parfumés de cette brillante espèce. Sa racine est vivace , ses tiges sont faibles et un peu glauques , ou d'un vert jaunâtre comme son feuillage. Ses bractées cahcinales, dont la forme varie, sont ordinairement très-longues. Ses pétales frangés sont velus à la base comme ceux de la plupart des Dianthus. Les étamines et les pistils acquièrent en môme temps leur nubi- lité , à l'opposé de ce qui a lieu dans la plupart des espèces de ce genre. Les pétales se dessèchent sans tomber après la fécondation, et l'on remarque la même chose dans tous les œillets ; dans tous également les graines sont concaves d'un côté et convexes de l'autre , et les capsules hygrométriques Y 15 226 SILÉNACÉES. se ferment pendant la pluie et s'ouvrent sous l'influence d© la sécheresse. Nature du sol. — Altiiude. — 11 semble préférer les sols volcaniques , et nulle part ailleurs il ne se développe avec tant de vigueur. On le trouve encore sur les terrains primitifs, et il consent aussi à vivre quelquefois sur les calcaires. — Ses stations sont le plus souvent de 1 ,000 à 1 ,200™ d'alti- tude ; mais nous l'avons vu à 600'" à Royat et à 1,500™ au Mont-Dore. De Candolle le cite à 300™ dans les Astu- ries, et à 1,600™ dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud , il ne dépasse pas les Pyrénées et les Asturies. — Au nord , il s'arrête dans le Jura , dans le Tyrol et le sud de l'Allemagne. — Dans le sens des lon- gitudes , il va des Asturies aux provinces du Caucase , se montrant en Turquie, dans le royaume de Naples, dans les vallées, au milieu des bois, à l'altitude de 800 à 1,200'"; mais sautant un grand nombre de points intermédiaires. Néanmoins il existe en Autriche, en Croatie et en Tran- sylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Italie 40" \ Écart en latitude Nord , Allemagne 47 ] 7" Occident, Asturies 8 O. \ Écart en longitude : Orient , Caucase 48 K. ) 56» Carré d'expansion 392 DiANTHUS suPERBUS, Lin. — Si la nature a de nom- breuses espèces qui viennent nous signaler le réveil du prin- temps, elle en conserve quelques-unes pour les derniers tableaux de l'automne. C'est à cette époque , sur le bord ou dans les clairières des forêts , que le D. superbus élève ses DIANTHUS. 227 tiges rameuses et ses fleurs paniculées. Ses pétales légers et lilacés , divisés en élégantes lanières, oscillent encore sous l'impulsion des vents de l'équinoxe qui emporte ses suaves émanations. Ces pétales sont d'un beau lilas , rnarqués (à la loupe)d'une infinité de petits points violets, et, à l'entrée d\i tube, d'une tache d'un jaune pâle, uq peu verdâtre, sur la- quelle s'élèvent des poils raides d'un beau violet pourpre.— r Cette espèce appartient à la belle série des silénées nocturnes. Elle s'ouvre le soir et reste souvent ouverte pendant toute la durée du jour, ^a'ls si le soleil, affaibli à cette époque de l'année , reprend pour quelques instants sa chaleur et son éclat , cet œillet rapproche ses pétales , en chiffonne les franges et cherche à punir les rayons qui le frappent en leur refusant son parfum. Les anthères irrégulières en grandeur paraissent en deux fois. Les plus grandes sortent les pre- mières, et ce n'est qu'après la dissémination de leur pollen que les stigmates se développent et acquièrent leur nubilité qui coïncide alors avec l'apparition des 5 dernières étamines, phénomènes analogues à celui de beaucoup de plantes mq- noïques etdioïques, dans lesquelles des fleurs mâles se mon- trent à une époque où elles sont inutiles, et antérieurement à l'anthèse des fleurs femelles. — Dans I4 paniçule dicho- tome du D. superbus , la division centrale avorte constam- ment , absorbée par les deux pousses latérales , et ce phé- nomène, semblable à celui qui nous est offert par l'avorte- ment constant du bourgeon central du lilas au profit des deux bourgeons latéraux , appartient à tout le genre Dian- thus , tandis que dans les Silène , où les ramifications res- semblent à celles des œillets , le bourgeon central se déve- loppe comme les trois bourgeons du Fraxinus. — Bisarmuel ou V'ivace , nous avons dit qu'il fleurissait très-tard ; le 20 octobre 1853, il était entièrement épanoui dans le bois 228 SILÉNACÉES. de la Comté. Les pieds portaient à la fois des graines mûres; et des ileurs nouvellement écioses. Nature du sol. — ÂUilude. — Il paraît indifférent ; nous l'avons trouvé en Heur, sur le basalte, à Espalion, le 28 juillet 1847 ; à Randan , le 10 septembre 1851 , sur les cailloux roulés ; à Vic-le-Comte , sur les pépérites basal- tiques. Il préfère les calcaires aux roches primitives. — On le trouve le plus ordinairement à une petite élévation. Ce- pendant il atteint les montagnes , car Ramond le cite assez haut dans les Pyrénées, et M. L. Dufour l'a rencontré dans la même chaîne aux pics d'Anie et d'Amoulat. Wah- lenberg l'indique aussi dans la Suisse septentrionale, dans les lieux rocheux et herbeux, jusque dans la région des. sapins. Géographie. — Il est assez commun en France, surtout au sud et à l'est. Il se trouve , dit Ramond , à l'entrée des vallées de Campan et de Gavarnie. Il les parcourt tout en- tières sans s'engager dans aucune des vallées obliques qui y débouchent (1). Il ne paraît pas qu'au sud, il dépasse l'A- ratron. — Au nord , il va très-loin, dans toute l'Europe centrale , dans la Scandinavie. Il existe en Danemarck , en Gothie , en Finlande , en Suède et non en Norvège. Il vient dans tous les lieux abrités du vent du nord , jusque sur les rivages sablonneux de l'Océan septentrional. Il suit ces mêmes rivages dans le Finmark et se retrouve abondant en Laponie, près de la rivière Rirttinenjoki , et sur roche cal- caire. Le sel sur les rivages remplace le calcaire. Il atteint aussi l'Altenfiofd au 70''. — On ne le trouve pas à l'ouest, mais à l'est il est en Suisse , dans les Carpathes, en Turquie, dans toutes les Russies, dans le Caucase, dans toutes les Si-» (1) Annale3 du Muséum, l. 4 , p. 402. sAroNAïuA. 229 béries, même la Sibérie arctique, jusqu'à la mer Glaciale, et en Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Espagne 40" | Ecart en latitude : Nord , Altenfiord 70 j 30<> Occident , France 0 i Ecart en longitude : Orient , Dahurie 119 E. | 119° Carré d'expansion 3570 G. SAFCIfÂRSA , Lin. Distribution géographique du genre. — C'est principa- lement en Europe que se trouvent les saponaires. Sur 20 es- pèces, 1 5 lui appartiennent et sont très-disséminéesdans toute sa région moyenne, en s'approcliant plutôt du midi que du nord. L'Espagne, la Sicile, la Calabre , la Tauride, le Cau- case, la Grèce et la Dalmatie ont chacun une ou deux es- ipèces. Un très-petit nombre est propre aux Alpes et aux Pyrénées. — L'Asie en a 5 espèces dont 3 sont de l'Asie mi- neure, 1 des Indes orientales et 1 de l'Altaï. — On ne connaît pas de saponaires en Afrique ni dans le Nouveau- Monde. Saponaria Vaccaria , Lin. — Commune dans les mois- sons, au milieu des chaumes déjà élancés des céréales, on distingue facilement cette espèce à son feuillage glauque et entier , aux articulations très-apparentes de sa tige et aux cimes divariquées, mais étagées, qui soutiennent ses fleurs d'un rose vif. Posés comme de petites étoiles sur un calice renflé, ses pétales denticulés s'ouvrent le matin, s'étalent 230 SII.ÉNACÉES. rarement tout à fait, et se referment quand la nuit arrive. Ce calice vert et anguleux, qui laisse échapper la corolle par une étroite ouverture^ se gonlle et s'accroît après la fécondation. La capsule se remplit et modifie sa forme, puis, à l'époque de la maturité , cette dernière s'ouvre en 4 valves , et ré- pand des graines noires et chagrinées très-abiondantes. — ^ Le S. perfoliata des Irtdes orientales ^ représente tout à fait notre espèce , et vit dans des conditions analogues. — Le S. Vaccaria fleurit en juin et juillet , et vit dissé- miné, souvent accompagné de VIberis amara , de VAn- chusa italicà, de Y Adonis 'flàmmea et des autres plantes des moissons. Nature du sol. — Altiiuae. — Il recherche les terrains calcaires et argileux, et reste ordinairement dans les plaines. Malgré la température élevée dû midi de l'Espagne, M. Bois- sier ne l'a pas trouvé au-dessus de 650™. Ledebour le cite dans sa flore, dans le Taliisch', à 1,350^. Géographie. — Au sud , on le trouve presqu'en plaine dans le midi de l'Espagne, et il Se rèhcoritre aussi en Algérie. — Au nord , il existe en Aflemagne et en Russie , oiî il est indiqué en Lithuanie, en Voihynie, etc.; mais il ne paraît ni dans la Scandinavie, ni en Angleterre. Il reste môme à une certaine distance des côtes de la mer, en France , biert qu'il soit cité accidentellement en Normandie. — A l'occi- dent , il est en Portugal , aux Canaries , et indiqué aussi comme adventif dan? l'Amérique du nord. — A l'orient, il est en Italie, en Sicile , en Grèce , en Turquie , dans les Bal- kans, dans la Bulgarie , dans la Russie moyenne et dans là Russie australe, dans la Tauride, le Caucase, dans les champs du ïnont Sinaï, en Arménie et jusque dans la Sibérie &l^ tàïque. SAPONARIA. 231 Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30« ^ Ecart en latitude : Nord, Russie 54 1 24** Occident , Canaries . 16 0.) Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 97 E. ) 113° Carré d'expansion. 2712 Saponaria oFFiaNALis, Lin. — Cette plante vit presque toujours en société nombreuse sur les bords des chemins , sur la lisière des champs et principalement sur les sables des rivières, où ses racines traçantes s'étendent sans obstacle. Elle constitue alors de véritables prairies couvertes de magni- fiques fleurs roses disposées en bouquets fascicules. La fécon- dation est toujours assurée, et les capsules mûries s'ouvrent en 4 valves, répandant une énorme quantité de petites graines chagrinées. — Elle fleurit tard, en juillet et août, et fait partie des nombreuses réunions qui vivent alors dans les mêmes stations. VAgrimonia Eupatoria , le Tanacelum vidgare, le Senecio Jacohœa, VJnula dyssenterica lui sont fréquemment associés. Nature du soi. — Altitude. — La saponaire s'accom- mode de tous les terrains ; ses racines sont ^ssez puissantes pour s'étendre même dans l'argile , mais les sols meubles et siliceux, arrosés par des eaux calcaires, sont ceux sur lesquels elle acquiert son plus grand développement. — Elle s'élève peu et préfère les plaines. En Italie même, Tenore la place dans une zone de 0 à 100™. Elle reste en plaine dans le midi de l'Espagne , et cependant De Candolle l'indique à 1 ,200™ dans les Alpes et le Jura; et tandis que Wahlenberg /•onfirme sa prédilection pour la plaine dans la Suisse septeu- 232 SILÉNACÉES. trionale , Ledebour l'indique dans le Caucase occidental, de GOO à 1,000'" d'altitude. Géographie. — La saponaire paraît atteindre sa limité méridionale dans le midi de l'Espagiie. — Au nord , elle s'étend davantage dans toute l'Europe centrale , en Dane- marck , en Gothie , eh Norvège et en Suède, où elle n'est plus que sporadique. Elle est aussi en Angleterre et en Ir- lande , oiî peut-être elle a été naturalisée comme sur quel- ques points des Etats-Unis d'Amérique. — A l'occident, elle existe en PortugaL — À l'orient , en Suisse, en Italie, en Turquie, en Grèce, dans les Russies moyenne et australe, dans la Crimée et le Caucase , la Mingrélie , la Kachetie et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'exiension de Vespèce. Sud, Boyaume de Grenade. . .. 37° )Ecart en latitude: iVon/, Suède 55 ^ 18» Occident , Portugal « 10 0.-\ Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural . 74 E. ) 84** Carré d'expansion. . . » . . ». » . . . 1512 Saponaria ocymoides , Lin. — Aussi commune que jolie, cette petite plante, à tige rampante et rameuse, se réunit en larges gazons dont le feuillage disparaît sous le nombre de ses fleurs roses étoilées, à calice coloré. C'est ainsi qu'elle couvre les pentes rocailleuses des coteaux , qu'elle se suspend aux rochers ou qu'elle s'étale sur les sables d'alluvion. Partout ses rhizomes se ramifient, donnent nais- sance à des bourgeons nouveaux et contribuent à l'exten- sion de cette espèce. — Ses tiges sont rougeâtres et velues comme les feuilles et les calices , et ses poils sont glanduleux et visqueux. Les anthères sont violettes dans le bouton» -^ CICUBALUS. 233 Apres la floraison , les calices se dessèchent et lés capsules s'ouvrent aussi en 4 valves à leur partie supérieure. — Le S. alsinoïdes de la Sardaigne lui est exactement parallèle. — Le S. ocymoïdes est vivace et fleurit dès le mois de mai pour continuer pendant longtemps. - — Nous l'avons souvent trouvé associé au Genista purgans, à VÀnthemis montana, au Genista pilosa. Des rochers entiers sont parfois cachés sous les tiges gazonnantes de ce genêt couvert de fleurs orangées, et sous les tapis pourprés du S. oeymoïdes. Naturedu sol. — Allilude. — Nous l'avons trouvé crois- sant avec vigueur sur les rochers de gneiss et de granit, sur le basalte , sur le calcaire jurassique , sur les alluvions volca- niques et sur les sables des rivièrtis. — Celte saponaire re- cherche les coteaux bien exposés ; mais dans les pays très- chauds , elle se réfugie dans les montagnes, et se trouve en Espagne et dans l'Atlas , jusqu'à la hauteur de 1,800"'. Géographie. — Au sud , l'Espagne et l'Algérie , la Corse et la Sardaigne.'— Au nord , elle ne passe pas le Tyrol. ■ — A l'occident , elle reste en France, à Agen , et à l'orient , elle s'arrête en Italie et en Sicile. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Atlas 33» ) Ecart en latitude : Nord , Tyrol 47 i 14** Occident, France 2 O.i Ecart en longitude : Onm^ Sicile 12 E.J 14» Carré d'expansion 19G G, cncuBAîins i Lin. Il ne comprend que 2 espèces, toutes deux européennes, 'dont l'une est confinée en Transylvanie et dans quelques 234 SILÉNACÉES. contrées voisines, «t l'autre^ plus abondante, répandue dans les diverses parties de l'Europe. tlucuBALUS BACCiFERUS , Lin. — On le reconnaît au pre- mier abord à ses longues tiges rondes et enlaçantes , à arti- culations renflées qui croissent avec rapidité et s'appuient sur les haies et les buissons. Ramifiée et dichotome , cette plante s'allonge jusqu'à ce qu'elle parvienne au-dessous de son support. Là, elle s'étale encore davantage , devient en- core plus rameuse , et des fleurs verdâtres , sans éclat, nais- sent à chaque dichotomie. Elles sont inclinées vers le soi ; leur calice est renflé , leurs pétales étalés et munis de pe- tites oreillettes à la base du limbe. Plus tard , la capsule se montre et grossit rapidement, pour se transformer en une fausse baie noire qui déchire le calice et reste longtemps fixée à la plante. -^^ Elle est vivacê et fleurit en juillet et aoijt. Nature du sol. — Altitude. ■— Il est indifférent et re- cherche seulement les lieux Irais et un peu om.bragés. Il ^este toujours dans les plaines. Géographie. — Au sud , il arrive à la pointe australe de l'Europe. — Au nord , en Normandie , où il est rare, dans toute l'Europe australe, surtout à l'est, et jusqu'à Saint-Pé- tersbourg. — Le Portugal est sa limite la plus occidentale. — A l'orient, il existe en Italie , dans les Carpathes, en Russie , dans le Caucase , à Astrakan , dans la Géorgie , et jusque dans la Sibérie de l'Oural , d'où il s'avance assez loin ^ers le nord . Limites d'extension de V espèce. 5uf/, Royaume de Grenade.... 36° ) Écart en latitucie . Noid, Russie... (30 ^ 24° SIIEiNÉ. ^l'Sô Ûccident , Portugal 10 O. ^ Écart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 74 E. i 84" €arré d'expansion. . . 2016 ». SILENE , Un. Distribution géographique du genre. — Les Silène for- ment un genre naturel et très-nombreux qui sô trouve dispersé dans toutes les parties du monde, à l'exception de l'Océa- nie , et qui est, du reste, bien moins répandu dans l'bémis- f»hère austral que dans le boréal. — On connaît près de 300 Silène, et plus de la moitié , 170 environ , se trouvent en Europe. — Les pays froids, comme l'Angleterre, le nord de la France, l'Allemagne et la Scandinavie, n'ont qu'un petit nombre de leurs espèces; mais l'Espagne, le Portugal, la Sicile, la Grèce , l'Italie , la France australe , la Corse, le Caucase et tous les bords de la Méditerranée, abondent en charmantes espèces de ce genre. La Crimée, la Hongrie , la Turquie, la Transylvanie , forment encore un centre oii ces plantes sont répandues. — Elles ont , au reste, une ten- dance vers l'orient, car parmi les 60 espèces qui existent en Asie , presque toutes sont disséminées sur le littoral de l'Asie mineure , à Chypre , en Syrie , en Arménie , ou bien dans la Sibérie. Cette vaste contrée en a près de 20 espèces qui lui sont propres. Le reste des Silène asiatiques esttrès- disséminé en Chine, en Tartarie , en Perse , aux Indes orieni- tales et dans les montagnes du Népaul. — On en connaît en Afrique 40 espèces dont, 18 restent dans l'Afrique boréale, en Algérie , dans le 3Iaroc; 6 habitent l'Egypte, 1 les Canaries, et 15 sont réunies à la pointe australe de ce •continent. — L'Amérique entière n'a pas plus de 30 es- pèces, dont les deux tiers appartiennent à l'Amérique sep- ^tentrionale et sont dispersées dans le Mexique , la Virginie, •l'M) SILÉNACÉES. la Floride , la Caroline et la Californie. — Le Brésil , le Chili et le Pérou , n'ont pas plus de 8 espèces de ce beau genre. En résumé , il a trois centres principaux et très- éloignés : Le bassin de la Méditerranée , la Sibérie et le cap de Bonne-Espérance. SILE^E iNFLATA, Smith. — On rencontre piartout, dans les champs et sur le bord des chemins , dans les prés et au milieu des prairies artificielles, ce curieux Silène si remar- •luablc par son abondance et son organisation. Ses formes varient, mais le plus ordinairement il se présente en touffes, d'oii s'échappent des tiges florifères garnies de feuilles glau- ques et sessiles. Les fleurs naissent ou solitaires ou plus souvent réunies au sommet des rameaux , et se distinguent à leurs calices vésiculeux renflés et couverts d'un admirable réseau de veines anastomosées. Il est ombiliqué au point d'insertion du pédoncule. Toujours penché , il s'ouvre au sommet par une étroite ouverture entourée de 5 larges dents triangulaires. C'est par cet orifice que sortent 5 pétales blancs et bifides qui ne sont jamais roulés. Le fruit est une capsule presque globuleuse , arrondie au sommet et conte- nant un grand nombre de graines grises , tuberculées , cou- caves d'un côté et convexes de l'autre. -^ Cette espèce fleurit pendant plusieurs mois, de mai en juillet, et se mêle à toutes les espèces des champs et des prairies. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent , il vit sur les terrains primitifs ou volcaniques , sur les calcaires et les argiles , sur les sables maritimes, oiiil devient uniilore, et où son feuillage est plus glauque et plus charnu. — il s'élève sur les pentes des montagnes et atteint jusqu'à 2,000™ dans les Pyrénées et les Alpes. M. Boissier ne l'indique cepen- ' dant. dans le royaume de GrenadC;, que dans sa région chaude. SILENE. ' 23T Il atteint, dans les montagnes du Taliisch, jusqu'à 1,600*", et se trouve dans le Caucase, depuis 800"' jusqu'à 2,000"". M. Massot, cité par M. Alph. deCandolle, lui donne pour limite supérieure 1,937™ au Canigou , et 31. Sendtner 2,095™ dans les Alpes bavaroises. Géographie. — Il habite l'Europe entière. — Au sud il la dépasse pour atteindre l'Algérie , Madère et les Cana- ries. — Au nord , il s'avance en Scandinavie , dans les prés, secs et les lieux pierreux , sans arriver sur le sommet des montagnes. On le retrouve en Laponie dans les champs dea colons de toutes les régions sylvatique et sous-sylvatique , et il abonde encore sur les rivages du Nortland et du Fin- mark, et ne s'arrête que dans l'Altenfiord, à 70° 30'. Il est dans toute l'Angleterre, l'Iflande , les archipels , les Feroë et l'Islande. — Sa limite occidentale est aux Canaries et dans le Canada. — A l'orient, il est partout, dans toutes les Russies, toutes les Sibéries, jusque dans la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 28° ^ Ecart en latitude : Nord, Altenfiord 70 j 42° Occident, Canada 75 O. ^ Ecart en longitude : Orietit , Dahurie 119 E.) 194° Carré d'expansion 8148 SiLENE CONICA, Lin. — Espèce fugace et sans appa- rence, que l'on voit naître çà et là, dans les champs sablon- neux , sur le bord des rivières , dans les terrains d'alluvion, et toujours en nombreuses sociétés. Elle s'élève peu , se ra- mifie à peine , et se fait remarquer par ses calices coniques à 30 stries, et par ses petites fleurs roses qui s'épanouissent le soir. Sa capsule est renflée et s'ouvre au sommet en 6 valves. 238 SILÉNACÉES. Ses fruits forment presque toujours par leur réunion un épi allongé et unilatéral. Nature du sol. — Allilude. — Il croît dans les terrains meubles et siliceux , sur les sables où il devient quelquefois très-abondant, comme sur les sables maritimes des environs de Nantes. — :- Il reste le plus ordinairement en plaine , mais dans les pays chauds il monte sur les montagnes. M. Durieu l'indique dans les lieux herbeux et rocailleux de l'Algérie, à COO"" sur les pentes inférieures de Mansouroh, et à 1 , 1 00"^' sur le plateau de Sétif. Ledebour le mentionne à IjSOO"!* dans le Taliisch. Géographie. — Au sud, il atteint l'Algérie, — Au nord il se trouve en Allemagne, en Russie et en Angleterre, oiî il va jusqu'au 57». — 11 trouve en France sa Hmite occi- dentale. — ■ A l'orient on le connaît en Italie , en Sicile , en Russie , dans le Caucase , dans la Tauride , dans le Taurus, autour de la Caspienne et dans la Sibérie de l'Oural, Limites d'extension de V espèce , Sud, Algérie. 35» ^ Ecart en latitude i Nord , Angleterre 57 ] 22» Occident , France 6 0.) Écart en longitude t Orient , Sibérie de l'Oural .... 74 F. j 80» Carré d'expansion 1760 Silène galliça. Lin. -r- Disséminée sur les alluvions des rivières ou dans les champs sablonneux, cette espèce s'y présente avec assez d'élégance, offrant ses tiges peu diva- riquées, et terminées chacune par un épi presque unilatéral de fleurs blanches ou roses. Leur cahce à 10 stries, esjt cylin- drique. Il abrite les stigmates , au-dessus desquels les éta- raines sont placées. La capsule fend le calice pour sortir. SILENE. 239 Nature du sol. — Altitude, — Il est répandu sur les terrains meubles et sablonneux , mais il ne fuit pas absolu- ment les calcaires. Il reste partout confiné dans les plaines. Géographie. — Sonaireest très-étendue vers le sud, puis- qu'il occupe toute la partie australe de l'Europe , la Barba- rie , Madère et les Canaries. — Au nord , on le trouve en Allemagne , en Russie , jusque dans la Volhynie. — Sa limite occidentale est aussi aux Canaries. — Et à l'orient, il s'avance en Italie , en Sicile , en Grèce , dans la Russie méridionale et dans le Caucase. — Cuming l'indique aussi dans l'hémisphère austral, à Buenos- Aires, à la Conception, à Valparaiso, et même à l'île de Juan-Fernandez. Limites d'extension de V espèce. Sud, Canaries 28" I Ecart en latitude : Nord, Volhynie 51 ( « 23° Occident, Canaries 18 0. ) Ecart en longitude: Orient , Caucase 45 E. i 63° Carré d'expansion. 1449 Silène ciliata , Pourr. — Cette espèce très-rare forme de petites touffes sur les pentes rocailleuses des montagnes. Sa racine vivace donne naissance à des feuilles gazonnantes, linéaires, lancéolées et rétrécies en pétioles. Les tiges qui sortent des rosettes des feuilles radicales, sont peufeuilléeset ne portent jamais qu'un petit nombre de fleurs, 2 , 3 ou 4. — Les pédicelles sont velus et munis chacun de 2 petites bractées vertes et velues. Le pédicelle se termine par un petit disque velu , d'oii part un calice tubuleux , ventru , muni de 10 stries vertes, brunes ou violettes, selon les individus. 5 de ces stries sont plus longues que les autres ; toutes sont garnies de petites épines et de petits poils di- 240 Sll.ÉNACÉES. rigés par en haut. Le calice , entre les stries, est d'un vert jaune , comme argenté , brillant à la loupe , et couvert de pointes luisantes non saillantes. — Les pétales , inodores le jour et parfumés la nuit , sont d'un beau blanc, quelquefois un peu violacé ou bleuâtre à l'intérieur, recourbés et roulés en dedans pendant l'épanouissement, et souvent lors de la défloraison. A l'extérieur ils sont veinés de violet ou de bleuâ- tre , et montrent une petite lame bifide et violacée , soudée à chaque pétale à l'entrée du tube. Les filets sont jaunâtres, les anthères verdâtres et le pollen violacé. — La capsule est ovale, obtuse, et contient des graines noires finement chagri- nées. — II fleurit tard , en juillet et août , et prolonge long- temps sa floraison. Nature du sol. — Allilude. — Il vit sur le trachyte et sur le basalte dans le Cantal , sur les calcaires et les schistes àEsquierry, dans les Pyrénées. — Il n'habite que les heux élevés, depuis 1,600'" jusqu'à 1,800™ au Cantal, et jusqu'à 3,000™ au pic du Midi, dans les Pyrénées. Géographie. — Son aire est très-restreinte. On le ren- poutre sur le Cantal , au centre de la France, dans les Pyré- nées, en Espagne , dans l'Aragon , en Grèce, dans l'Ar- chipel et dans l'île de Crète. Limites d'extension de V espèce. Sud , Ile de Crète 35° ) Ecart en latitude : Nord , France 45 > 10° Occident , Espagne 6 0.) Ecart en longitude : Orient , Ile de Crète 23 E. -^ 29« Carré d'expansion 290 Silène Armerlv, Lin. — C'est dans les lieux secs, rocailleux et exposés à toute l'ardeur du soleil , que l'on SILENE. 241 trouve ce joli Silène. Ses tiges dichotomes sont munies , au- dessous de chaque paire de feuilles, d'un anneau brun et très-visqueux ; ses feuilles sont larges et glauques, régulière- ment opposées ; ses fleurs sont réunies en faisceaux ordinai- rement d'un rouge vif, mais offrant aussi toutes les nuances, depuis le carmin foncé jusqu'à l'albinisme. — Le calice est d'un brun rouge, strié et tubercule. Les pétales, entiers, sont munis à leur gorge (\o deux petits appendices rouges qui for- ment une élégante couronne à l'entrée du tube. Les anthères sont d'un bleu pâle. Comme dans beaucoup d'antres espèces, le développement des étamines précède celui des organe femelles de la même fleur, et une polygamie nécessaire s'établit entre les fleurs voisines qui mettent en commun leurs amours. — Cette plante est annuelle; elle fleurit en juin et juillet , et produit un grand effet par ses fleurs nom- breuses et vivement colorées. Elle est souvent associée au Jasione monlana, au Soîidago virga-aurea, à VAnarrhinum bellidifolium, etc. Nature du sol. — Altitude. — Ce Silène vit sur les ter- rains siliceux et principalement sur les micaschistes et les gneiss. On le trouve aussi sur les scories, les basaltes et sur tops les terrains volcaniques. Il fuit les calcaires ; cependant il est cité par M. Planchon comme une des espèces du cal- caire métamorphique ancien du Gard et de l'Hérault ; mais il faut remarquer que ce calcaire contient de la silice, car le S. Armeria y est associé au Sarothamnus vulgaris, au Digitalis purpurea , à VOrnithopus perpusillus , au Teu- crium Scorodonia ^ etc. — Nous n'avons jamais trouvé ce Silène que dans la plaine ou sur les coteaux; Tenore l'in- dique dans le royaume de Naples comme occupant la région des bois, de 300"^ à 800™. Géographie. — Son aire n'est pas très-étendue. — Au V 16 242 SILENACÉES. sud, on le trouve en Corse, dans le royaume de Naples, en Espagne , en Aragon. — Au nord , il s'étend davan- tage dans l'Europe centrale , en Danemarck, en Golhie, en Norvège, et il devient sporadique en Suède. — A l'occi- dent , il fait partie de la flore du Portugal. — En orient, il est en Italie, en Sicile, en Turquie , dans la Bulgarie orien- tale , au mont Athos , dans lalUissie moyenne et la Russie australe. — On indique aussi ceSilene dans l'Amérique du nord , où il est rare et nullement spontané. - Limites d'extension de Vespèce, Sud, Corse 42" •. Ecart en latitude : iVorf/, Suède 56 j 14" Occident , Portugal 10 0. (Ecart en longitude : Orient , Podolie 25 E. ( 35« Carré d'expansion 490 Silène inaperta, Lin. — Il est annuel et croît dans les champs et dans les lieux stériles. Toute la plante est d'un vert gai , rameuse , à rameaux dressés , à feuilles li- néaires terminées par une pointe aiguë. Les boutons naissent en grappes ou plutôt en corymbes, dont les pédoncules infé- rieurs s'allongent comme pour niveler leurs fleurs. Celles-ci sont blanches , munies d'un cahce court et oblong, duquel sortent à peine des pétales bifides et dépourvus d'appen- dices ; il n'a souvent que 5 étamines. — Le fruit est une capsule ovale, obtuse , contenant de petites graines planes et striées en travers. — Il fleurit au milieu de l'été et pro- duitpeu d'effet, même dans les lieux où il est abondant. Nature du sol. — Altitude. — Terrains secs, siliceux et graveleux de la plaine , excepté dans les pays très-chauds, où il monte jusqu'à 800™. SILENE. 243 Géographie. — Au sud, en Corse , en Lombardie , dans le midi de l'Espagne et aux Canaries. — Au nord , sur la lisière méridionale du plateau central. — A l'occident, en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, en Italie et en Grèce. Limites cVexlension de V espèce. Sud, Canaries 30*^ ) Ecart en latitude : iVorrf, Plateau central 45 ^ 15° Occident^ Canaries 18 O.) Écart en longitude : Orient, Grèce 22 E.i 40» Carré d'expansion 600 Silène Saxifraga, Lin. — Il est vivace et forme sur les rochers et dans les lieux secs et pierreux, des touffes dont les tiges simples sont souvent réunies en faisceaux et par- tent de souches rampantes ou couchées. Ses feuilles sont très-étroites et ses tiges sont visqueuses. — Ses fleurs sont d'un rouge pâle , quelquefois blanches. Leurs pétales roulés en dedans et bifides au sommet , sortent d'un calice allongé etrougeâtre, un peu cannelé et visqueux; 5 des étamines sont presque toujours avortées. Le fruit est une capsule ovoïde contenant de petites graines noires réniformes. Nature du sol. — Altitude. — On trouve partout cette espèce sur les rochers calcaires , et si nous-méme l'avons recueilHe sur les micaschistes des bords de la Mimente, près Florac , cela tient sans doute à la présence des plateaux calcaires qui dominent la vallée. — De Candolle l'indique à ôC" à Vaucluse , et à 2,500'° au mont Daillon. M. Bois- sier la cite depuis 1,300"" jusqu'à 2,100™ sur les calcaires du royaume de Grenade. Géographie. — Se trouve au sud jusque dans le midi de 2V4 SILÉNACÉES. l'Espagne; au nord, sur les confins du plateau central; à l'occident, en Espagne ; à l'orient , en Italie , dans les car-^ rières d'albAtre du Siennois , dans le royaume de Naples, en Hongrie et dans quelques parties de l'Allemagne raé-r ridionaîe. Limites d'extension de V espèce. Sud, Midi de l'Espagne Sl'^ ) Ecart en latitude ■ Nord , Hongrie 48 ^ 11° Occident , Espagne 7 0.) Ecart en lontitude ; Orient, Hongrie 20 E. ) 27° Carré d'expansion , . 297 Silène rupestuis , Lin. — Cette charmante espèce forme dans les fentes des rochers de petits groupes d'une dé-^ licatesse extrême. Ses feuilles glauques ,] ses tiges ténues ses légers pédoncules qui portent des fleurs blanches d'une admirable régularité , en font un des ornements les plus gra^- cieux de cette nature sauvage que nous allons admirer dans les montagnes , loin du séjour des hommes et du théâtre de leur ambition. - Ses tiges se ramifient en se bifurquant, et se sous-divisent successivement en deux. Ses feuilles sont ovales , entières et sessiles. Ses fleurs restent constamment ouvertes pendant toute leur durée. Les 5 premières éta- mines répandent leur pollen avant la nubilité des stigmates qui sont ordinairement fécondés par les 5 autres, dont l'an- thèse retardée correspond à leur complet développement. La capsule est nue , ovale, à 6 dents, et se partage jusqu'à moitié par des cloisons qui y forment 3 loges. Le dos des semences porte un léger sillon. — 11 est vivace et fleurit dans les mois de juillet et d'août. Nature du sol. — Altitude. —- 1! se plaît principale-^ SlLt.NE. 24S nient dans les vallées granitiques et volcaniques , et s'élève très-haut dans les montagnes. On ne le trouve pas dans la plaine; il habite les Vosges-, le Jura, les Cévennes, les Pyrénées, les Alpes, depuis 1,000" jusqu'à 2,000", selon de Candolle. Au Mont-Dore , on le trouve aussi entre ces deux extrêmes. M. Parlatore l'a rencontré au sommet du Crammont, à 2,763™ ; Ramond l'a vu sur le Vignemal à 3,000", et M. Boissier, dans le midi de l'Espagne, depuis 2,300" jusqu'à 3,150". Aux îles Loffoden , il habite, selon Lessing, de 0 à 160", et Wahlenberg l'indique dans la Suisse septentrionale, depuis les vallées les plus pro- fondes jusque sur les rochers qui dépassent la limite des neiges éternelles. Géographie. — Une plante qui s'élève aussi haut ne peut gagner les régions méridionales qu'à la faveur du climat des montagnes. Aussi c'est dans ces conditions que ce Silène se trouve dans le midi de l'Espagne, en Corse et dans l'Atlas. — Au nord , il existe dans toute l'Europe centrale, dans la Scandinavie entière où Wahlenberg l'indique aussi sur les roches primitives , et ne devient rare que dans le fond delà Laponieoùil Cherche les rochers exposés au midi et ne monte plus sur les pentes des montagnes. Il est cité en Islande, et îl est remarquable qu'il ne soit indiqué ni en An- gleterre ni dans les archipels , ni aux Feroë, ce qui pourrait faire douter de sa présence dans cette localité. — Ce serait dans tous les cas sa station la plus occidentale. — A l'orient, on le connaît en Hongrie , en Transylvanie , en Italie , en Grèce, en Russie et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d' extension de l'espèce. Sud , Algérie 35'' ) Ecart en latitude -: Nord , l.a| onie 70 ) 35*» Zlh SILENACEES. Occident , Islande. ...... o .. . 10 O. ) Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 74 E J 84» Carré d'expansion 2940 Silène pratensis , Godr. — Très-commune dans les champs et sur le bord des chemins , cette plante bisannuelle y forme des touffes élargies qui se mêlent à cette multitude de végétaux qui recherchent comme elle les lieux cultivés. — Les tiges sont fortes , rougeâtres , très-renflées aux arti- culations , et les feuilles sont molles et couvertes de poils mous. Les calices sont violacés, striés et garnis de poils glan- duleux et odorants. — Les pétales , d'un blanc pur et striés sont régulièrement disposés en rosace , au centre de laquelle des écailles blanches et frangées bordent un tube ouvert où l'on aperçoit quelques anthères jaunes et vacillantes sur de longs filets. Ces pétales sont tordus pendant l'estivation , et les étamines, toutes de grandeur inégale, s'allongent lors de l'épanouissement , mais restent potiir la pilupàrt enfermées dans le tube. — Les Ileurs femelles perdent leur corolle de bonne heure , et ce n'est même souvent qu'après la chute de leurs pétales que les organes femelles sont aptes à la fé- condation. La capsule grossit avec rapidité. Quant aux (leurs mâles , articulées comme celles du ValUsneria , elles ne déroulent que le soir leurs pétales blancs et odorants, restent ouvertes pendant toute la nuit et tombent à la fin du jour, ou au plus tard dans celui qui lui succède. —Pendant la ma- turation, le calice âe dessèche et se transfornie en une mem- brane amincie qui enveloppe la capsule. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent à toute espèce de terrain, on le trouve sur les calcaires de la Limagne , comme sur les granits de la Bretagne , sur le sommet vol- canique du Montaraiata comme sur les Pouzzolanes de l'Au- SILIÎ.NE. 247 vergne et les schistes des Ardennes. — Il s'élève très-sou- vent dans les montagnes, et de CandoUe lui assigne une zone large de 1 ,000"^ à partir de 0 partout, jusqu'à 1 ,000" dans les Alpes et le Jura. M. Boissier le cite en Espagne , dans la région alpine, de 1,000 à 2,500". Ledebour l'indique dans le Caucase, entre 400 et 800™, et dans leTaliisch à 1,300". Géographie. — Au sud, ce Silène atteint le raidi de l'Es- pagne et les campagnes de l'Algérie. — Au nord, toute l'Europe centrale , le Danemarck , la Gothie , la Suède et la Norvège, ainsi que la Finlande australe, et n'arrive pas jusqu'en Laponie; on le trouve en Angleterre , en Irlande et peut-être aux Feroë , si toutefois celui qui est indiqué n'est pas le S. diurna. — 11 existe, à l'occident, en Portugal. — A l'orient, il s'étend très-loin dans la Suisse, l'Italie, la Sicile, les Carpathes, la Turquie, sur les rivages du Bosphore, la Grèce, toute la Russie, la Tauride, le Caucase et les alen- tours de la mer Caspienne, toutes les Sibéries et la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 36» | Ecart en latitude : iVord, Suède 65 ) 29« Occident , Portugal 10 O.) Ecart en longitude : Orient, Dahurie 118 E. ) 128« Carré d'expansion 3712 Silène diuilna, Godr. — Cette jolie plante, longtemps confondue avec la précédente dont elle est très-distincte , est un des plus beaux ornements des forêts et des ruisseaux. Elle vit en touffes épaisses au milieu des taillis ; elle borde les filets d'eau qui s'échappent des sources , et montre par- tout ses (leurs étoilées d'un rouge vif, occupant tous les lieux 24S SILÉNACÉES. à demi-ombragés avec le Myosotis, le Galeobdolon lutetim ", et celte jolie série de plantes némorales qui viennent comme elle s'abriter de la chaleur du jour. — Sa racine est vivace , ses liges velues et colorées, et ses feuilles supé- rieures prennent souvent aussi ces nuances de rouge qui ont de la tendance à se montrer dans toute la plante , mais qui , contrariées par la présence du vent, n'acquièrent toute leur vivacité que dans ses brillantes corolles. —Ce Silène joue un grand rôle dar^s l'aspect pittoresque des forêts ; il se réunit en nombreuses phalanges , il s'étend partout, fleurit longtemps, et contribue à la majestueuse beauté du spectacle de la nature, jusque éhm les sombres forêts de la Suède et de la Laponie. — Nous l'avons trouvé en fleur : le 13 mai 1830 , dans To bois de Royat, avec des variétés blanches , roses et carnées; — le 20 mai 1828 , dans le bois de Côme, variété à fleurs très-rouges ; — 29 mai 1 830, bois de sapins du Mont-Dore ; 2 juin 1 836 , bois de noyât ; — 18 juin 1835 , bois de Côme; — là juillet 1843 , bois du Mont- Dore, — 15 juillet 1845, bois de hêtre de Dienne dans le Cantal. Nature du sol. — Altitude. •— Cette espèce est proba- blement indifférente ; cependant elle semble préférer les ter- rains primitifs et volcaniques , pourvu qu'ils soient un peu humides. — Elle s'élève assez haut sur les montagnes. Nous la trouvons jusqu'à 1,200™. Lessiitg la cite aux îles Loffoden, de 0 à 620™. Wahlenberg l'indique en Suisse dans lieux herbeuk des forêts , jusqu'au-dessus dès sapins , ce qui porterait la limite à 1,500 ou 1,600™. Géogj'aphie. — Au siid , elle vit en Portugal et dans les montagnes du midi de l'Italie. — Au nord , elle n'a pas de limites. On la trouve dans tout le centre de l'Europe , dans toute la Scandinavie . on I.nponio , toujours dans les lieux abrités , au pied des Alpes du Nurdifiiid et duriiimark, dans l'Altenfiord , à Mageroë , à Hammerfest et jusqu'au cap Nord. Elle est commune aussi en Angleterre, dans les archipels, aux Feroë , mais elle n'est pas en Islande. — ■ A l'occident, elle est en Portugal; — à l'orient, dan* toute la Russie, et jusque dans la Sibérie altàïque. 'Limites d'extension de Tespècè'. Sud, Royaume de Naples 40"' ) Ecart en latitude : Nord, Cap Nord 71 ) 31« Occident , Portugal 10 0. ) Ecart en longitude • 0/-ù'«/, Sibérie altaïque 97 E. ) 107" Carré d'expansion 3317 SiLiiNE NUTAKS, Lin. — Très-répandu sur les pelouses des montagnes et souvent même au milieu des prairies , ce Silène offre en abondance ses gazons serrés et ses touffes de fleurs. Ses feuilles velues et pétiolécs deviennent sessiles à mesure qu'elles naissent plus haut sur les tiges. Celles-ci bont visqueuses aux articulations, et présentent , dans leur partie supérieure, des lleurs nombreuses, gracieusement penchées d'un seul côté, d'un blanc grisâtre et quelquefois bleuâtre ou violacé. Leur calice cylindrique s'ouvre le soir pour laisser sortir les pétales bifides, 'qui pendant plusieurs jours de suite se roulent sur eux-mêmes dans la journée, et attendent la nuit pour s'étaler entièrement et exhaler de suaves émanations. Si le ciel est couvert , la corolle reste épanouie pendant le jour. Les étamines s'ouvrent 5 ensem- ble comme dans beaucoup de caryophyllées , et dans cette espèce les 5 premières et peut-être même les 5 dernières répandent leur pollen avant l'apparition des organes fe- 250 SILÈNACÈES. rnelles. En supposant que la fécondation s'opère monoïque- ment ou dioïquement , elle n'en a pas moins lieu , et les pédoncules inclinés se redressent aussitôt ; en sorte que les capsules se réunissent en faisceaux dressés au lieu de rester penchées comme les fleurs. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui con- tiennent ; il recherche surtout les lieux un peu ombragés; mais il vit indistinctement sur les granits et les calcaires , et sur les sols entièrement volcaniques, où il semble acquérir un plus grand développement. -— 11 s'élève très-haut , à 1,500 ou 1,600'" sur des montagnes de phonolile au Mont- Dorc. De Candolle l'indique à 1,000'" dans les Pyrénées. Wahlenberg le cite dans la Suisse septentrionale au-dessus de la limite des sapins. Géographie. — Il est assez rare au sud , sur les bords de la Méditerranée ; cependant il est indiqué sur les colhnes de l'Algérie, ainsi qu'aux Canaries. — Au nord, c'est une plante commune en Allemagne et dans la Scandinavie , où elle entre même en Laponie, recherchant dans cette région septentrionale la plaine et même le bord de la mer. Il ne dépasse pas , de l'autre côté de la Baltique , la Finlande aus- trale. On le trouve en Angleterre, mais dans aucune des îles voisines , ni en Irlande , ni au Feroë , ni en Islande. — =- A l'occident, il vit en Portugal et aux Canaries. — A l'o- rient, en Suisse, en Italie, dans les Carpathes , en Tur- quie , dans toutes les Russies , dans le Caucase et la Crimée, et dans toutes les Sibéries et môme laDahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud y Canaries 28** ) Ecart en latitude : Nord , Laponie C8 i \0^ SILENE. 25 ï Occident, Canaries 18 0.^ Ecart en longitude : Orient , Dahurie 119 E. ] 1 37° Carré d'expansion 5180 SiLEKE iTALiCA, DC. — Les licux secs et arides sont ordinairement la station des Silène, et c'est encore dans ces mêmes lieux que celte espèce vivace implante ses racines ligneuses, dont le collet se ramifie et donne naissance à de larges gazons. Ceux-ci sont formés de tiges stériles et feuil- lées , et de tiges fructifères qui s'élèvent. Les feuilles qui forriient les rosettes inférieures sont velues , élargies au. "sommet et rétrécies à la base en un pétiole cilié ; les supé- rieures sont lancéolées, puis linéaires. Les fleurs sont dres- sées en panicule lâche et pyramidale ; leur calice est forte- ment cylindrique, et leurs pétales blancs ne sont odorants que le soir. La capsule est ovale , pointue , remplie de graines réniformes et tuberculées. Nature du sol. — Altilude. — Il préfère les terrains secs et calcaires, sans être complètement exclu de ceux qui sont siliceux. — Nous ne le connaissons que dans la plaine ou sur des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, le midi de la France, la Corse, l'Espagne, l'Italie, la Sicile, la Grèce, l'île de Cos , la Colchide et le Caucase , qui sont aussi seslimites orientales. — Il fuit le nord et l'occident , ne dépasse pas Lyon an nord, ni le plateau central au couchant. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38° . Écart en latitude : Nord , France 45 j 7° Occident, Plateau central 0 ^ Écart en longitude : Orient , Caucase 48 E. ) 48° Carré d'expansion 336 '2Ô-1 silënacéIes. SiLENK ôïitES , Pers. — Des feuilles radicales notii"- hreuses forment une jolie rosette qui donne naissance à !â tige élancée de ce Silène. Au sommet, on remarque la di- chotomie naturelle à toutes les plantes de ce genre ; mais les dichotomies très-courtes font paraître les fleurs en épis-. Celles-ci sont petites , verdâtres et dioïques. Le calice des fleurs femelles se fend pendant la maturation et laisse sortir une capsule qui s'ouvre en 6 valves. — Ce Silène vivace est commun dans les lieux secs , sur les pelouses , sur les coteaux pierreux. Il montre en mai et en juin ses fleurs in- signifiantes, et vit souvent au milieu de Y lleliantliemum apenninum, du Linum austriacum, dii Coronilla minima^ du Trinia vulgaris, etc. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent, -mais il .parait plus commun sur le calcaire et sur les pépérites ou tufs des basaltes. Il végète sur le calcaire dans les Vosges, le Doubs et la Meurthé , à la Pienza , dans le Siennois. Il choisit autour d'Agen les terres sablonneuses des landes ou des bruyères. Il joue un grand rôle sur tes sables maritimes de la Loire inférieure. — Il s'élève peu dans les montagnes. Il est cité dans la flofc dé Ledebour entre 600 et SOO"* dans le Caucase , et jusqu'à 1,400"" dans le Taliisch. Géographie. — On le trouve en Espagne et en Italie, où il atteint sa limite méridionale dans le royaume de Na- ples. — Au nord, il arrive dans le Danemarck austral et s'y arrête comme dans la Russie moyenne. Il pénètre en Angleterre seulement et jusqu'au 53*^. — A l'occident, il a sa limite en France , et, à l'orient, il s'étend dans toute la lîussie , dans le Caucase, la Tauride et la Macédoine , dans •{oute l'Italie , et dans la Sibérie de l'Oural, 1.YCHN1S= ' 253 Limites d'extension de l'espèce. Swrf, Macédoine 37° ) Écart en latitude: Nord , Danemarck. 54 i 17° Occident y France 4 0. i Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 74 E. j 78» Carré d'expansion 132G G. X.TCHBJES , LUI. Distribution géographique du genre. — Les Lychni s ont (deux centres principaux, l'Europe et l'Asie. — Ceux d'Eu- rope, au nombre de 20 sur 36 espècescomprises dans le genre, sont très-disséminés et habitent plutôt le sud et la partie moyenne que le nord de ce continent. Aussi ils sont distri- bués en France, en Espagne, en Italie, en Sicile, en Corse, en Crimée, en Hongrie, en Portugal et en Crète. Quel- ques-uns cependant sont propres à la Scandinavie. — Les Lychnis asiatiques sont presque tous des Indes orientales et de la Sibérie; quelques-uns seulement sont originaires de la Chine , du Japon et de la Dahurie. — L'Afrique n'en a pas. — Un seul a été signalé au Labrador et un autre sur les terres magellaniques; en sorte que l'Amérique n'aurait que 2 de ces plantes séparées par un immense intervalle. Lychnis Viscaria , Lin. — Il est commun dans les bois des montagnes et sur les pelouses qui les avoisinent. Il se montre d'abord sous forme de rosettes d'un vert sombre, dont les feuilles sont à demi-dressées. Des tiges articulées et rougeâtres sortent de ces rosettes , et sécrètent à toutes leurs articulations une liqueur gluante qui retient les insectes et les corps étrangers. Nous y avons trouvé souvent de petits 254 SILÉNACÈES. lépidoptères attachés par les ailes. Des verticilles incomplets et étages de jolies fleurs roses terminent ces tiges , et leurs calices colorés en brun et striés se fendent pour livrer passage à une capsule renflée. — Cette jolie plante est souvent associée au Pimj)i7ieUa magna , au Campanula persicifo- lia , au Melitlis melissophyUum, etc. Elle fleurit en mai et juin , et présente de jolies variétés à fleurs roses ou blan- ches; — 24 mai 1830, sur les bords de l'Allier — 29 mai 1830, dans le bois de Royat ; — 2 juin 1836, sur la coulée de lave du puy de la Vache ; — -23 juin 1839, base du puy de Dôme. Nature du sol. — Altitude. — Les terrains siliceux et volcaniques paraissent lui convenir plus que les autres ; nous l'avons même trouvé sur le granit et le porphyre. Il croît à Nancy sur le calcaire jurassique et parfois aussi sur les sables des rivières. — Nous ne le connaissons pas au-dessus de 1,500 à 1,600™ d'altitude. Géographie. — Au sud, le midi de l'Italie. — Au nord, l'Allemagne, le Danemarck, la Gothie, la Norvège, la Fin- lande et la Suède, où il recherche les lieux sablonneux et môme les sables des rivages. Il vit aussi en Angleterre. — Sa limite occidentale est en Ecosse. — ■ A l'orient, il est dans les Balkans, dans les Carpathes, da^ns le midi de l'Italie, les Russies septentrionale, moyenne et australe, le Caucase et la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Royaume de Naples 40° ) Écart en latitude : Nord , Norvège 65 ^ 25^ Occident, Ecosse 6 O. "i Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 74 E. ) SO» Carré d'expansion 2000 LYCHNIS. 2oo Lychnis FLOs-cccuLi , Lin. — Les beaux tapis de ver- dure qui dès le printemps couvrent les campagnes et qui embellissent les clairières des bois et les marais des montagnes offrent bientôt, au milieu du vert tendre de leur feuillage, de charmantes harmonies dues à l'épanouissement des milliers de corolles qui viennent les animer. Le bleu des Ajuga et des Myosotis, le jaune doré des Callha et des Ilanuncu- his , le lilas tendre du Cardamine pratensis , tout contribue à rehausser encore les pétales roses et frangés du L. fias- cticuli. Les individus, serrés les uns contre les autres, ouvrent en môme temps leurs légères corolles , et la brise du prin- temps , qui fait osciller les panaches flottants des Eriopho- rum, agite également les franges carminées de leurs pétales. ■■ — Sa racine est vivace ; ses feuilles sont vertes et glabres , les inférieures en rosette , et les caulinaires lancéolées ou linéaires. — Ses tiges et ses rameaux quadrangulaires sont couverts de poils fauves , rudes au toucher, qui deviennent plus abondants encore sur les pédoncules, et qui , en se col- lant sur ces organes , y dessinent des espèces d'aréoles. Le calice offre 10 belles stries violettes et saillantes, qui devien- nent vertes et plus saillantes encore quand il accompagne la capsule. Les dents supérieures du calice sont alternative- ment bordées d'une membrane verdâtre demi - transpa- rente. Les pétales , d'un beau rose et quelquefois tout blancs, sont divisés en 4 lanières étroites, dont les 2 du milieu sont plus longues. La gorge est munie, entre le limbe et l'onglet de chaque pétale, de deux petites écailles rosées et déchiquetées. Ces pétales, blancs dans le bouton, se fon^ cent d'autant plus que l'époque de l'épanouissement est plus approchée. Les anthères sont lilas , le pollen est gris de lin et se répand sur des styles jaunâtres. — Le fruit est 256 SILÉNACÉES. mie capsule sessiie et presque globuleuse , contenant des graines hérissées de petits tubercules. Nature du sol. — Allilude. — Tous les terrains lui con- viennent , pourvu qu'ils soient mouillés. — Il vit dans la plaine, sur le bord des eaux et dans les prairies ; nous l'avons vu près de la Dore , dans les prés de Puy-Guillaume , môle au Silène diurna , et couvrant tous deux les prairies de leurs belles fleurs rouges. 11 abonde dans les montagnes et s'élève jusqu'à 1,400 ou 1,500™. Wahlenberg lui assigne la même altitude dans la Suisse septentrionale, dans les prés humides, juFqu'au delà de la limite des sapins. Géographie. — Ses stations les pips méridionales sont le midi de l'Italie , le Portugal, la Corse , la Sardaigne et la Grèce. — Au nord, il habite toute la France centrale et la Scandinavie, même la Laponie australe. Il est commun ep Angleterre , en Irlande , dans les archipels , aux Feroë et en Islande. — A l'occident, il est en Portugal, dans les As- turies, et on l'indique même en Amérique. — A l'orient, on le trouve en Italie , en Turquie , dans le Caucase, dans toutes les Russies et dans les ^ibéries, jusqu'au Baïkal, où il devient extrêmement rare. Limites d'extension de V espèce. Sud y Grèce 37" / Écart en latitude : Nord, Laponie 66 ^ 29° Occident , Portugal 10 O. l Écart en longitude : Orient , Lac Baïkal 110 E. j 120° Carré d'expansion 3480 Lychn'is GiTHAGQ, Lan?. — Cette plante, annuelle ou bisannuelle , abonde dans les moissons , oii elle se mêle aux LYCHNIS. 257 bluets, aux coquelicots, aux Prismatocarpiim Spéculum, et à toutes ces espèces champêtres qui rompent si agréablement pour l'œil, la monotonie du vert des céréales. — Ses feuilles sont linéaires, aiguës ; les aisselles supérieures donnent nais- sance à des jets opposés; l'un continue la tige , l'autre est un pédoncule qui se termine par une grande et belle fleur. Le calice est vert, à 10 angles, tout couvert de longs poils d'un blanc verdâtre dirigés par en haut, et terminé par 5 longues lanières vertes aussi, mais peu velues. 5 grands pétales d'un violet laque, dont le ton s'affaiblit à partir du bord jusqu'à l'onglet, à tel point que l'intérieur est pres- que blanc par contraste. Cet intérieur est marqué pour cha- que pétale, à partir de la naissance du limbe, de 3à 5 lignes un peu rameuses. Ces lignes sont très-curieuses en ce qu'elles sont presque toujours formées de points allongés et séparés , d'un noir verdâtre très-foncé , qui cessent de se montrer aux deux tiers du limbe. Quelquefois ces points se soudent et forment des lignes continues, qui paraissent pres- que noires par contraste. Ces pétales sont mates, mais un peu avant la naissance de l'onglet, ils sont luisants et plus colorés, formant ainsi un cercle plus intense et nettement tranché sur le reste du limbe, quoique le ton en soit peu diffé- rent. Au reste, la couleur des fleurs varie entre tous les tons de violet, de rose et de blanc. L'extérieur des pétales est toujours plus pâle, uniforme et satiné. Les anthères sont d'un lilas pâle, ponctuées à la loupe, et le pollen est d'un gris jaunâtre. Les styles sont munis dès leur base, de poils collecteurs blancs ou verdâtres , quelquefois rougeâtres au sommet, et garnis, dès l'épanouissement, de nombreux grains de pollen. Les étamines sont placées sur 2 rangs de hauteur, et les styles qui s'allongent assez vite, enlèvent le pollen des anthères supérieures, tandis que les 5 autres an- V 17 258 SILÉNACÉES. thères restent en réserve. La (leur répand une odeur douce, analogue à celle des Mirabilis Jalapa. — Le calice persiste ; il reste entier et coriace, mais la capsule s'allonge et s'ouvre en 6 valves au sommet, pour répandre des graines nombreu- ses, noires à l'extérieur et très-blanches au dedans. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains ; il suit les cultures dans les montagnes jusqu'à une assez grande élévation , vers 1,000™. Ledebour le cite dans le Taliisch à 1,250™. Géographie. — Introduite avec les céréales dans un grand nombre de contrées , cette espèce doit avoir réalisé aujour- d'hui sa plus grande extension. Son origine est tout aussi inconnue que celle des céréales au milieu desquelles on la trouve constamment. — Elle existe dans l'Europe entière, et s'étend aussi dans les champs de l'Algérie. — Au nord, elle va bien loin dans toutes les contrées de l'Europe, en Scandinavie, oiîelle se trouve comme sur le plateau central, dans les champs de seigle , jusqu'au Nordland et dans la Finlande australe. Elle est en Angleterre, en Irlande, aux Orcades , mais n'a pas encore pénétré aux Hébrides , aux Shetland ni aux Feroë. — A l'occident , elle existe en Por- tugal, aux Canaries et en Amérique, dans les campagnes du Canada, autour de Québec. — A l'orient, elle a une im- mense étendue ; toute l'Italie et la Sicile, les Carpathes et la Turquie, toute la Russie, laTauride, le Caucase, l'Arménie et la majeure partie de l'Asie mineure ; toutes les Sibéries où elle remonte très-haut vers le nord, et se trouve encore en Dahurie, Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 36° | Ecart en latitude ; iVor^, Nordland 68 ] 32« « ALSINACÉES. 259 Occident , Canada 75 0. | Ecart en longitude : Orient, Dahurie 119 E.j 194° Carré d'expansion 6208 FAMILLE DES ALSINACEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie 0«à 10» 18«0. à 5°E. Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. Algérie 33 à 36 5 0. à 6 E. Royaume de Grenade. 36 à 37 5 0. à 8 0. Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. Portugal 37 à 42 9 0. à 11 O. Royaume de Naples. . 38 à 42 11 E. à 16 E. Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. France 42 à 5l 7 O. à 6 E. Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 0. Russie moyenne... . . 50 à 60 17 E. à 58 E. Scandinavie entière. . 55 à 71 3 E. à 29 E. Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 937 185 105 58 62 60 68 50 68 52 . 51 63 46 41 37 : 74 . 36 : 43 : 41 41 : 33 260 ALSINACÉES. Latitude. Longitude. Russie septentr»«.... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 Europe entière (1) 1 :J9 33 26 56 Tableau des 'proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande 51°à 55« 7«0. à 13°0. 1 : 37 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 O. 1:37 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 : 46 Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 74 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 : 59 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 : 59 (1) Nous donnons ici pour la première fois la proportion de la famille pour l'Europe entière. Nous avions pensé dès le commencement de noire travail à exprimer ce chiffre, Irès-significalif pour une flore aussi étendue que celle de l'Europe entière. La difficulté de dresser un catalogue complet des espèces européennes nous a fait renoncer à ce projet. Aujourd'hui nous sommes en possession du Silloge florœ Europeœ de M. C.-F. Nyman , ou- vrage de la plus grande importance pour la géographie botanique, et qui a nécessité de nombreuses et patientes recherches. Nous remercions sincè- rement M. Nyman de celte utile publication. Nous y trouvons la liste que nous avions renoncé d'établir, et nous y puisons les proportions relatives des familles des plantes , el pour remédier autant que possible à l'omission de celle éviiluation dans les familles déjà publiées , nous donnons ici la valeur relative de chaque groupe comparé au total de la végétation phanérogamique de l'Europe , c'est-à-dire , au nombre 9738, indiqué par M. Nyman : Renonculacées d : 35 Cistinées d : 4G7 Berbéridées d :d39d Violariées d : d77 Nymphéacées d : 885 Résédacées ... 1 : 487 Papavéracées d : 389 Droséracées d :1G25 Fumariacces d : 270 Polygalées d : 423 Crucifères i : d7 Silénacées d : 50 Lonî ;itude. 93 E. h 116 E. 1 : 41 110 E. à 119 E. 1 : 42 111 E. à 163 E. 1 : 39 60 E. à 161 E. 1 : 22 148 E. à 170 E. 1 : 32 155 E. à 175 0. 0 ; : 13 170 E. à 130 0. 1 ; : 33 170 0. à 130 E. 1 ; : 29 PROPORTIONS RELATIVES. 261 Latitude. Sibérie du Baïcal . . 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale... 56 à 67 Sibérie arctique. . . 67 à 78 Kamtschatka 46 à 67 Pays des Tschukliis. » Iles de l'Océan or^. 51 à 67 Amérique russe. . . 54 à 72 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Roy. deGr''', rég. alp. et niv. 36« à 37« Roy. deGrenade, rég. niv . . 36 à 37 Pyrénées 42 à 43 Pyrénées élevées 42 à 43 Pic du Midi , de Bagnères. . » Plat, central, rég. montagn. 44 à 47 Plateau central , sommets. . 44 à 47 Alpes ^ 45 à 46 Alpes élevées , ^ 45 à 46 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert. . 12^ix 14" 24°0. à 27«0. 1:67 Canaries 28 à 30 15 0. à 20 0.1:83 Hébrides 57 à 58 8 O. à 10 0. 1 : 27 Orcades 59 5 O. à 6 0. 1 : 24 Shetland 60 à 61 3 O. à 4 0.1:19 Feroë 62 9 0. 1 : 17 Islande 64 à 66 16 O. à 27 0. 1 : 22 Mageroë 71 24 E. 1 : 16 Altitude en mètres. 1500 à 3500 :54 2500 à 3500 :24 500 à 2700 :44 1500 à 2700 :31 » :18 500 à 1900 :49 1500 à 1900 51 500 à 2700 ;35 1500 à 2700 31 262 ALSINACÉES. Latitude. Longitude. Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 1 : 8 lie Melville, 76 114 0. 1 : 17 lie J. Fernandez. . 33 à 40 S. 76 O. 0:0 Nouv.Zélande(oorf). 35 à 42S. 171 O. à 176 0. 0 : 0 Malouines 52 S. 59 0. à 65 0. 1 : 18 A part quelques exceptions relatives à la Russie moyenne et à la Russie méridionale , oiî les alsinacées sont peu nom- breuses, nous voyons cette famille augmenter presque régu- lièrement de l'équateur aux pôles. Elle existe à peine sous l'équateur; si elle se montre en Abyssinie et en Algérie, c'est à la faveur des montagnes, et encore dans l'Afrique boréale elle ne forme pas 1(100 de la végétation. A la pointe australe de l'Europe, en Sicile, en Italie, dans le Caucase et dans la Tauride , ce sont encore les montagnes qui per- mettent à ces contrées de présenter la proportion de 1|50 à 1|60 , comme en France et sur le plateau central, qui re- présentent la moyenne générale des alsinacées européennes, comme ils occupent aussi une distance égale entre le pôle et l'équateur. Au nord de la France, les alsinacées augmentent; en Angleterre et en Scandinavie, elles sont 1[36 , et enfin en Laponie, elles sont li26 de la flore phanérogamique. On voit que ces plantes offrent en Europe une marche à peu près inverse de celle qui est suivie par les silenacces, auxquelles cette famille était réunie sous le titre général de caryophyl- lées. La compensation est même si exacte , que dans la Scandinavie les alsinacées dominent sur le versant norvégien, où les silenacées sont au contraire en minorité relative. Dans le sens des longitudes, elles offrent des irrégularités géographiques. Leur proportion est forte en Irlande et en Angleterre; elle diminue en Allemagne, dans la Russie moyenne ; reste encore inférieure dans les Sibéries de l'Ou- BUFFOMA. 263 rai et de l'Altaï ; puis augmente tout à coup et de beaucoup dans la Sibérie du Baïkal , dans la Dahurie , la Sibérie orientale, et surtout dans la Sibérie arctique, oii la latitude se combine avec la longitude pour obtenir une forte pro- portion. Enfin, dans l'Amérique russe, les nombres devien- nent presque les mêmes qu'en Laponie , i\29. Les montagnes agissent comme les hautes latitudes. A mesure qu'on s'élève, les alsinacées augmentent, et la diffé- rence est d'autant plus sensible, comme l'indique le tableau, que ces montagnes sont plus rapprochées vers le sud. Le plateau central , dont les montagnes sont limitées et peu élevées, fait seul exception. L'inspection du tableau qui contient les proportions rela- tives aux îles, nous montre , dans ces plantes , une grande tendance à la diffusion , puisque les proportions sont toutes plus grandes que celles des continents situés sous les mêmes latitudes. Cette forte proportion de I1I6 à li27est très- remarquable depuis les archipels anglais jusqu'à Mageroë. Elle devient de 1{18 au Spitzberg, et l'on voit clairement l'influence de la latitude s'ajouter, selon la situation de ces îles , à la facilité de dispersion des alsinacées. G. BUFFONIA , Lin. On ne connaît encore que 5 espèces de Buffonia, toutes de notre hémisphère. 2 habitent l'Europe , 2 autres la Perse, et la 5'' l'Arabie-Pétrée. Ce sont toutes de petites plantes peu apparentes et fort peu importantes dans l'aspect des campagnes. Buffonia macrosperma , Gay. — Insignifiante et peu répandue , cette espèce rappelle le port du Jmicus bufo- 264 ALSINACÉES. nius. Ses tiges rameuses , ses rameaux dressés et fascicules se terminent par de petites fleurs blanches à 4 étamines. Le calice persiste et cache en partie une capsule aplatie qui s'ouvre en 2 pièces et répand 2 graines aplaties qui étaient renfermées dans la même loge. Les graines sont grosses, fortement striées, tuberculeuses. — Cette espèce annuelle fleurit tard , en juillet et août , et se trouve disséminée dans les champs et les Heux arides. Nature du sol. — Altitude. — Nous la trouvons en plaine sur les terrains calcaires. Géographie. — Plusieurs espèces de Buffonia ont été confondues , et il est difficile de déterminer leur aire d'ex- pansion. Celle-ci paraît propre au centre de la France, et ne pénètre pas dans la région des oliviers, oii elle est rem- placée par le B» tenuifolia ; en sorte que nous ne lui con- naissons qu'une aire très-restreinte de 4 à 5** de surface. Celle qui est indiquée par M. Boissier, dans sa région chaude, est le B. tenuifolia, Lam. ; et nous ne savons à quelle espèce il faudrait rapporter celle qui croît en Ir- lande. G. SAGUTA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Sagina constituent un tout petit genre formé d'environ 8 espèces. Presque toutes appartiennent à l'Europe et se trouvent en France, en Allemagne ou en Corse. — Une seule espèce vit dans l'Afrique boréale, et une seule en Amérique, au Chili. Ce sont de petites plantes d'un beau vert et souvent gazon- nantes , qui ont une certaine importance dans la décoration des rochers et des lieux humides. Sagina procubibens , Lin. — On remarque le long des SAGINA. 265 chemins et sur le bord des fossés , au pied des murs ou des rochers, ainsi que dans les forêts, des gazons d'un vert clair et finement découpés , qui sont dus à cette petite plante. Ses tiges rampantes et mêlées se ramifient beaucoup et laissent échapper de leur aisselle de petites fleurs longue- ment pédonculées. Les pétales blancs et au nombre de 4, n'existent pas toujours , et le calice , qui s'ouvre à peine, abrite dans le bouton les 4 étamines et les 4 stigmates qui reçoivent leur pollen. Un peu plus tard , le calice s'étale et la capsule miirie s'ouvrant aussi en 4 valves , simule une floraison tardive sous ces fausses apparences. Nature du sol. — Altitude, — Cette plante recherche les terrains sablonneux et humides, sans être exclue des autres d'une manière absolue , si elle y trouve de l'humi- dité. — Elle peut s'élever très-haut; nous la trouvons à 1,000 et 1,200" dans les bois de sapins. De Candolle la cite à 1,600"* à Mont-Louis; M. Boissier, dans les lieux sablonneux et humides de sa région alpine , de 1,600 à 2,300™. Wahlenberg dit que dans la Suisse septentrionale elle se tient dans les jardins et les lieux habités de la plaine ; mais qu'elle monte aussi dans les montagnes et y vit autour des chalets. C'est une plante qui a de la tendance à la do- mesticité. Géographie. — Elle a une aire très-vaste. — Au sud, le midi de l'Espagne , l'Afrique boréale et les Canaries. — Au nord , tout le centre de l'Europe et toute la Scandi- navie. Elle est très-commune en Suède , partout , excepté dans les montagnes. Elle arrive en Laponie jusqu'auprès du cap Nord ; mais cherchant encore les bords des chemins , les lieux habités et occupant toute la région sylvatique et même subalpine du Nordland et du Finmark, à Hammerfest, dans l'Altenfiord, à Mageroë , jusqu'à 71°. Elle est commune en 266 ALSINACÉES. Angleterre, en Irlande, dans tous les archipels, aux Feroë , et elle arrive môme en Islande. — A l'occident, elle est en Portugal , aux Canaries, à Terre-Neuve , vers la côte nord- ouest de l'Amérique , dans les terrains tourbeux des plaines où coule la rivière de Colombie. Là elle diffère un peu des échantillons européens par ses fleurs qui ont plus souvent 5 parties que 4. — A l'orient, elle existe en Suisse, en Italie, en Grèce > à l'île Melita , dans les Carpathes , en Turquie, dans toutes les ïlussies , dans le Caucase et dans les Sibé- ries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. — Cumming l'in- dique à Buénos-Aires , à Chiloé. Elle a été trouvée aussi aux Malouines. Reste à savoir si la plante de l'hémisphère austral est bien réellement la même que celle de l'hémis- phère opposé. Limites d'extension de l'espèce. Sud y Canaries 29° ) Ecart en latitude : Nord, Altenfiord 71 j 42« Occident , Amérique 75 0. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. j 191« Carré d'expansion 8022 Sagina apetala. Lin. — Cette plante ressemble à la pré- cédente, et forme comme elle de jolis gazons verdoyants dans les champs sablonneux. Ses tiges sont droites, très-rami- fîées , un peu velues. Ses feuilles petites , lancéolées , embras- sent les tiges par leur base. Ses pédoncules sont axillaires, longs et déliés , simples et velus. Ses pétales manquent très-souvent. Ses graines sont petites, brunes et raboteuses. Nature du sol. — Altitude. — Préfère les terrains de sables et d'alluvions, mais croît aussi sur les calcaires , sur les marnes et sur les basaltes, sans jamais s'élever beaucoup dans les montagnes. SAGINA. 267 Géographie. — Moins répandue que le S. prociimhenSy cette espèce arrive cependant au sud en Algérie et dans les Canaries. — Au nord , on la trouve dans le Danemarck , disséminée, et dans les champs de la Suède, oij elle devient maritime. Elle est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle est aux Canaries et dans les plaines du Ca- nada , où peut-être elle a été transportée. — A l'orient, elle se trouve en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , en Italie, en Sicile, en Russie et dans le Caucase. Limites d'extension de V espèce. Sud y Canaries 29" | Ecart en latitude : Nord, Suède 56 ) 270 Occident, Canada 70 0.] Écart en longitude : Orient, Caucase 48 E. J 118» Carré d'expansion 3186 Sagina saxatilis , Wimm. — Cette plante forme aussi de petits gazons d'un beau vert , dont les tiges minces et rampantes paraissent exactement appliquées sur le sol. Ses feuilles nombreuses et aciculaires naissent surtout aux arti- culations supérieures, et ses Heurs, assez grandes et d'un beau blanc , terminent les rameaux. Cette espèce est quel- quefois dioïque. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche surtout les terrains frais et sablonneux où ses racines vivaces peuvent s'étendre et se développer. — Elle aime les montagnes et s'élève très-haut dans les Alpes et dans les Pyrénées , à 1,400™ à Barèges, selon de Candolle , à 1,500™ au Mont-Dore, et de 2,700 à 3,100™ dans les sables humides des montagnes du royaume de Grenade, selon M. Boissier. Dans la Suisse septentrionale , elle se tient aussi à une 268 ALSINACÉES. assez grande élévation dans les lieux mouillés et dénudés» depuis la limite supérieure des hêtres jusque vers le milieu de la région alpine. Géographie. — C'est une plante septentrionale et même arctique qui , à la faveur des montagnes , arrive jusque dans la Calabre , dans la Corse, la Sardaigne , la Sicile, et dans le midi de l'Espagne. — Au nord, elle n'a pas de limites et s'arrête seulement avec la terre. Aussi on la trouve en Allemagne , dans toute la Scandinavie , excepté en Da- nemarck et en Gothie , contrées qu'elle semble sauter pour se retrouver dans la Suède boréale , dans les lieux tourbeux des montagnes et dans la Laponie. On la rencontre à Ham- merfest, dans l'île de Mageroë, au cap Nord, et de là encore elle a passé en Spitzberg. Elle est en Angle- terre, en Irlande , aux Feroè" et en Islande , mais dans aucun des archipels anglais, à l'exception peut-être des Shetland. — A l'occident , on la trouve en Portugal , en Amérique, dans le nord-ouest , depuis le Canada jusqu'à la Louisiane. — A l'orient, elle est en Italie, dans les Carpathes, en Sicile, dans la Russie et dans le Caucase ; puis elle remonte au nord pour atteindre la Sibérie arctique , celle du Baïkal , les îles Aléoutiennes , telles que Sitcha et Unalaska ; puis elle passe dans l'Amérique russe , où on la retrouve encore jus- qu'à la baie d'Eschscholtz. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Louisiane 30° \ Ecart en latitude r Nord , S|)itzberg 80 ) 50» Occident , Louisiane 95 \ Ecart en longitude : Onew^, Baie d'Eschscholtz 105 E.i 260» Carré d'expansion ... « 1 3000 SPERGULA. 269 Sagina SUBULATA , Wimm. — L'aspect de cette petite plante vivace est à peu près le même que celui du S. saxa- tilts. Elle habite aussi les terrains sablonneux , et se dis- tingue à ses feuilles pointues et pubescentes , à ses longs pédoncules dressés et glanduleux au sommet , à ses larges sépales , à ses pétales ovales et courts , et à ses capsules à 5 valves plus longues que les sépales. Nature du sol. — Altitude. — Préfère les terrains sablonneux des plaines. Géographie. — Cette plante ne s'avance pas au sud au delà des Asturies, de l'Italie méridionale et de la Grèce; — mais au nord , on la trouve en Allemagne , en Dane- marck, en Golhie, dans la Norvège australe, en Angleterre, aux Hébrides, aux Shetland, en Islande, et non aux Feroë ni aux Orrades. — A l'occident , elle ne se trouve pas au delà de l'Islande. — A l'orient , elle croît en Corse , en Sar- daigne , en Autriche, en Tyrol, et s'arrête en Italie et en Sicile. — Drummont cite aussi cette plante dans les mon- tagnes rocheuses d'Amérique , jusqu'au 56® de latitude. Il est douteux que ce soit la même espèce. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 38° ) Ecart en latitude : Nord , Islande 65 i 27" Occident , Islande 20 0. ) Ecart en longitude : Orient , Sicile 13 eJ 39« Carré d'expansion 1053 G. SFERGUIiA , Liu. Distribution géographique du genre. — Son centre est en Europe ; car sur 24 Spergula connus, il y en a la moitié 270 ALSINACÉES. qui se trouvent en Allemagne, en France , en Espagne , en Portugal et en Corse. Ce sont, comme on le voit, des plantes plutôt méridionales que septentrionales. — Tous les autres Spergula sont disséminés , 2 en Sibérie , 1 aux Grandes-Indes , 1 au Japon , en tout , 5 en Asie» — Un seul en Afrique, isolé à la pointe australe du continent. — L'Amérique en a 6 : 2 dans sa partie septentrionale, au Mexique, et 4 appartenant au Brésil ou aux provinces voisines. Ici, comme en Europe, ces espèces recherchent aussi les pays chauds. Spergula arvensis. Lin. — Rapide dans sa crois- sance , cette espèce annuelle étale de bonne heure , sur le sol sablonneux des champs et des pacages , ses tiges incH- nées aux rameaux nombreux , aux feuilles étroites et cana- liculées , et qui paraissent même verticillées à cause des rameaux réguliers qui naissent à leur aisselle. Ces tiges, très-dichotomes au sommet , portent des panicules de fleurs blanches penchées d'abord par leurs pédoncules , mais aussi redressées par eux dès que le soleil fait appel à leurs blan- ches corolles. Les pédicelles et les calices sont garnis de poils courts et glanduleux comme ceux de Vllolosteum umhella- tum. L'ovaire est surmonté de 5 stigmates plumeux qui sortent déjà couverts de pollen lors de l'épanouissement, quoique les étamines ne soient pas toujours au complet. Immédiatement après la floraison , le pédicelle articulé se réfléchit et penche la capsule sur la tige ou vers la terre. Cette capsule uniloculaire et à 6 valves , s'ouvre pour ré- pandre des graines noires et nombreuses. Nature du sol. — Altitude. — C'est une espèce des terrains sablonneux et qui prend un très-grand développe- ment sur les pouzzolanes volcaniques, quand la pluie vient SPERGULA. 271 les arroser. Nous la trouvons jusqu'à 1,000™. Elle ne s'élève guère davantage dans les montagnes. Géographie. — C'est encore une des plantes dont l'aire d'expansion est la plus vaste ; elle s'étend au sud , outre le midi de l'Europe , en Algérie , à Madère et aux Canaries. On cite même la plante sur un point de l'île de Ceylan , où elle a sans doute été transportée. — Elle occupe tout le nord de l'Europe , y compris la Laponie , jusque dans l'Al- tenfiord. On la trouve en Angleterre, en Irlande, dans les archipels , aux Feroë, et jusqu'en Islande. — A l'occident, elle est en Portugal, aux Canaries, et dans l'Amérique sep- tentrionale, de rOrégon au Canada et en Géorgie, notam- ment autour de Québec et au fort Vancouvert. — A l'orient , elle est en Suisse , en Italie , en Sicile, dans les Carpathes, en Turquie, dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l'Oural et l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 29" | Ecart en latitude : Nord, Altenfiord 70 j 41« Occident , Amérique 75 0. ) Écart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 95 E. ^ 170» Carré d'expansion 6970 Spergcla pentandra , Lin. — Annuelle comme la pré- cédente , elle vit aussi dans les champs. Elle a le port et l'aspect du S. arvensis, et n'en diffère que par le nombre de ses étamines et par ses semences noires et aplaties , par- tagées dans le milieu par une petite aile membraneuse et blanchâtre . — Elle ouvre ses fleurs blanches en mai et en juin . Nature du sol. — Altitude. — Champs sablonneux et siliceux de la plaine. 272 ALSINACÊES. Géographie. — Son aire est restreinte ; au sud , on la trouve en Sardaigne, en Espagne, en Grèce et en Italie. — Au nord , elle atteint le Danemarck, la Gothie, la Norvège, la Suède et la Finlande australe. — Elle trouve en France sa limite occidentale. — A l'orient , on la rencontre dans toutes les Russies, en Turquie et en Grèce. Limites d'extension de Ves'pèce. Sud, Midi de l'Espagne 38« ) Écart en latitude : Nord, Norvège 60 j 22« Occident, France 6 O. j Ecart en longitude: Orient, Grèce 20 E. ( 26» Carré d'expansion 572 G. AHESTARIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Nous réunis- sons ici les genres démembrés des Arenaria , tels que les Alsine et les Lepigonum , et nous trouvons environ 200 es- pèces répandues dans le monde entier. Cependant les formes si gracieuses et si légères des Arenaria , ces jolis gazons , couverts de leurs fleurs blanches et régulières , se rencontrent principalement en Europe , qui nourrit à peu près 100 espèces. Ces plantes aiment assez les pays chauds, et c'est le bassin de la Méditerranée qui en offre le plus grand nombre. L'Espagne, l'Italie, la Sicile, la Grèce, les îles de Corse, de Crète et les Baléares, sont les pays qui en sont le plus abondamment pourvus. Une autre série cherche les montagnes et abonde dans le Caucase , les Alpes , le Piémont, les Pyrénées et les Carpathes. Les Arenaria sem- blent aussi avoir un centre en Allemagne , d'oii elles s'éten- dent à l'est dans la Hongrie, la Croatie , la Dalmatic , la ARENARIA. 273 Tauride, la Carniole et le Tyrol. L'Europe septentrionale en a très-peu ; l'Angleterre et la Scandinavie ne sont la patrie que d'un très-petit nombre de ces espèces. — On compte en Asie 50 Arenaria , dont la majeure partie se trouve dans les Sibéries altaïque , orientale et du Baïkal. Quel- ques-uns aussi sont en Dahurie , et 2 sont particuliers au Kamtschatka. 6 à 7 espèces ont les Grandes-Indes et le Né- paul pour patrie. D'autres restent dans l'Asie mineure, en Arménie, en Perse , au Liban, dans l'île de Chypre, et 3 espèces sont réfugiées dans l'Arabie-Pétrée. — Après l'Asie, vient l'Amérique , qui possède .environ 36 à 40 es- pèces , qui presque toutes appartiennent aux régions sep- tentrionales de ce continent. Le Mexique , le Canada , les Etats-Unis , en ont le plus grand nombre ; mais , sur ce continent, ces plantes vont très-loin vers le nord; on en connaît une espèce du Groenland , une autre du Labrador, 2 sous le climat glacé de l'île Melville. — L'Amérique du sud a le centre de ses Arenaria au Chili et au Pérou. — L'Afrique n'en a que 9, dont 6 en Barbarie et en Egypte, 2 au Cap, et 1 à Madère. — Enfin, la Nouvelle-Hollande a une seule espèce de ce genre qui , comme on le voit , est peu représenté dans l'hémisphère austral. Arenaria rubra. Lin. — Ses tiges traînantes et ra- meuses sont munies de petits faisceaux de feuilles épaisses et cyhndriques qui partent de chacune de ses articulations , et sont accompagnées de petites stipules blanches et trans- parentes. Les pédoncules sortent des aisselles supérieures et portent de petites fleurs d'un rose lilas qui contraste avec la belle couleur jaune des anthères. Le calice est garni de petits poils glanduleux et visqueux, auxquels se fixent des grains de sable ou de la terre. Ces fleurs sont très-sensibles V 18 274 ALSINACÉES. à l'influence de la lumière. Elles s'ouvrent le matin , se fer- ment le soir et dans le jour même, aussitôt que la plante est cueillie. Les étamines, au nombre de 10, sont insérées sur deux rangs. Le plus extérieur, à filets un peu plus étroits, s'ouvre le premier ; le plus intérieur, à filets plus renflés , s'ouvre le dernier. Après la floraison , le calice se resserre et enveloppe une capsule arrondie qui s'ouvre en 3 valves. — La plante est vivace et fleurit pendant tout l'été dans les champs, sur le bord des chemins, et dans les lieux qui ont été inondés pendant l'hiver. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains meubles, sablonneux et siliceux. Elle aime aussi les lieux salés , arrosés par des eaux minérales , et même les rivages de la mer. ■ — Elle monte très-haut sur les monta- gnes , et existe sur les pelouses les plus élevées des Alpes et des Pyrénées. Géographie. — Très-répandue sur la terre, cette plante arrive au sud , en Algérie , en Egypte , en Abyssinie , dans les lieux humides où efle fleurit en novembre, aux Açores et aux Canaries. — Au nord , elle occupe toute l'Europe cen- trale , le Danemarck , la Gothie , la Finlande australe , la Norvège entière, et la Suède où elle se trouve le long des chemins , puis elle gagne le littoral et passe insensiblement , dit Wahlenberg à VA. média. Elle est en Angleterre et en Irlande, peut-être aux Orcades , mais ni aux Shetland, ni aux Hébrides, ni aux Feroë. — On la trouve à l'occident, en Portugal et aux Canaries, ainsi qu'en Amérique , au Ca- nada et aux Etats-Unis, à Terre-Neuve, et sur la côte nord- ouest. La plante américaine varie par la pubescence de ses feuilles, ainsi que par la présence ou l'absence de leur pointe. La station maritime n'ajoute pas de bordure aux graines. — A l'orient, cet Arenaria se trouve en Suisse , en îtalie , en ARENARIA. 275 Sicile, dans les Carpathes, en Turquie, dans le Caucase, en Russie, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal et jusque dans l'île Aléoutienne de Sitcha. — Cette espèce est aussi indiquée par Cumming à Valparaiso et à Juan- Fernandez , mais c'est probablement de la suivante dont il veut parler. Limites d^ extension de l'espèce. Sud, Abyssinie 15° "| Ecart en latitude : iVorc?, Norvège 65 ) 50° Occident , Canada 76 O, ") Ecart en longitude : Onm^ lies Aléoutiennes 180 E. j 256» Carré d'expansion 12800 Arenaria MEDIA , Lin. — Cette plante a été considérée par un grand nombre de botanistes comme une variété de la précédente. Elle en diffère cependant beaucoup. Elle se présente en longs gazons à tiges traînantes, dans les champs, sur le bord des eaux et dans tous les lieux arrosés par des sources minérales ou des eaux salées. Elle est un peu velue, visqueuse sur toutes ses parties ; ses tiges sont noueuses et garnies sur les nœuds de stipules scarieuses. Ses feuilles sont linéaires , ses pétales entiers d'un blanc rosé et sensibles à la lumière comme ceux de l'espèce précédente. La capsule est à moitié recouverte par le calice , assez grande et remplie de graines aplaties , entourées sur leur grand diamètre d'une aile membraneuse. Nature du sol. — Altitude. — Terrains salés, peu im- porte leur constitution physique, mais comme la plante est annuelle , elle préfère cependant ceux qui sont meubles et sablonneux. Elle croît toujours autour des sources miné- 276 ALSINACÉES. raies ou sur les rivages de la mer , et s'élève pep dans les montagnes. Géographie. — Au sud, cet Arenaria avance dans le midi de l'Espagne , en Algérie, aux Canaries. — Au nord, en Allemagne, en Danemarck , en Gothie , en Norvège , en Finlande et en Suède, en Laponie, jusque sur les rivages du Nordland méridional , en Angleterre , en Irlande , aux Or- cades et aux Shetland. — A l'occident , l'espèce se trouve en Portugal et aux Canaries, et jusqu'à Terre-Neuve en Amé- rique. — A l'orient, e'Ie est en Suisse , en Italie , en Sicile, dans les Carpathes , en Turquie , dans les Russies , dans les lieux salés , près de l'embouchure du Volga , près de la Cas- pienne , dans le Caucase , dans la Sibérie de l'Oural , dans celles de l'Altaï et du Baïkal. — Cumming la cite aussi à Val- paraisoet à Juan-Fernandez, etîlooker, au Cap-des-Trois- Monts , aux îles Falkland, et à la baie de San-Salvador. Limites d'extension de Vespèce. 5wf/, Canaries 29" ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 67 ^ 38° Occident, Terre-Neuve. ..... 60 O. i Ecart en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal 116 E. | 176° Carré d'expansion 6688 Arenaria verna, Lin. — Cette petite plante tapisse les pentes humides des montagnes , se môle à la pelouse ou forme des touffes minces sur les rochers. Ses tiges sont ra- meuses et couchées, garnies de feuilles glabres et aciculaires réunies en petits faisceaux. Elles se redressent ensuite et portent alors des feuilles simples réunies 2 à 2. Les fleurs, au nombre de 2 ou 3 , sont très-rapprochées à l'extrémité ARENARTA. 277 des rameaux et portées sur des pédoncules velus et inégaux. Ces fleurs blanches sont légèrement météoriques. Les styles ne s'étalent que tard. Les capsules sont cylindriques , allon- gées en tube et s'ouvrent en 3 valves. Nature du sol. — Altitude. — Elle cherche les terrains siliceux et détritiques. Elle est citée dans la flore de Lede- bour comme préférant les terrains calcaires. Nous la trouvons constamment sur les trachytes , et toujours à une grande élévation de 1,000"" à 1,880™. De Candolle l'indique à 1,600™ dans les Alpes. Elle a été trouvée par Ramond , entre les deux sommets du pic du Midi à environ 3,000™ , sur le tranchant de la crête , où elle fleurissait le 15 sep- tembre 1805. Elle fleurit très-tard aussi sur nos montagnes. Géographie. — Cet Arenaria appartient plutôt aux ré- gions du nord qu'à celles du midi , et il renferme très-pro- bablement plusieurs espèces distinctes , car il varie selon les locaHtés qu'il habite. — Son habitation la plus méridionale est dans les montagnes de la Corse , de l'Espagne , de la Calabre et de la Sicile. — Au nord , il s'étend très-loin en tirant à l'est, il est en Angleterre et en Irlande , et n'atteint ses stations les plus septentrionales que dans la Russie et la Sibérie arctiques, dans le pays des Samoïèdes, et dans toute l'Asie, au delà du cercle polaire. — A l'occident, on le trouve au Canada , sur les bords de la rivière Colombia ; mais cette plante diffère aussi de la nôtre. — A l'orient, il est en Italie, dans les Carpathes, dans le Caucase, dans la Russie , dans toutes les Sibéries , la Dahurie , le Kamts- chatka , les Aléoutiennes et l'Amérique russe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38» ) Ecart en latitude : Nord , Sibérie arctique 75 ^ 37" 278 ALSINACÉES. Occident , Canada 70 O. ) Ecart en longitude : Orient, Amérique russe 180 E. i 250° Carré d'expansion 9250 Arenaria mucronata, DC. — Cette espèce forme de jolies touffes gazonnantes sur les rochers. Ses racines sont vivaces , ses tiges sont rameuses et ses feuilles petites et raides. Ses fleurs blanches naissent en petits faisceaux au sommet des rameaux ; elles s'épanouissent en juin et s'ou- vrent régulièrement sous l'influence d'un ciel pur, et se fer- ment le soir ou si le temps est couvert. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons toujours trouvée sur les calcaires compactes et à une très-faible éléva- tion. Elle monte davantage dans les Alpes et les Pyrénées. Géographie. — Cet Arenaria paraît confiné dans les Alpes , la Provence, les Pyrénées et la Lombardie. On le trouve au nord, jusque dans la Suisse septentrionale et dans le Tyrol , et à l'occident, sur le plateau central. Limites d'extension de V espèce. Sud, Pyrénées 42° \ Ecart en latitude : Nord, Suisse septentrionale ., . 48 j 6° Occident , Plateau central 0 | Ecart en longitude . Orient, Tyro\ 10 E.j 10° Carré d'expansion 60 Arenaria fascicclata, Jacq. — Tl croît sur les rochers, où il forme de petites touffes. Ses tiges sont dures, raides et simples. Ses feuilles sont opposées et alternativement fasci- culées sur l'intervalle des nœuds. Les rameaux naissent aux aisselles des feuilles supérieures et toujours solitaires. Ils portent des fleurs blanches rapprochées et imitant une om- ARENARIA. 279 belle. Ses fleurs, qui s'épanouissent tard, en juillet et août, sont régulièrement météoriques. La capsule est triangulaire, plus courte que le calice , et répand en hiver de très-petites semences. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce préfère les sols calcaires et compactes. Nous ne l'avons rencontrée qu'à de faibles altitudes , ce qui tient sans doute à ce que nos calcaires ne s'élèvent pas , car de Candolle lui assigne, comme minimum , 300"* à Grenoble , et pour maximum, 1,600™ au val d'Eynes, dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud , les Pyrénées , le Piémont, la Dalmatie et l'île de Crète. — Au nord , la Suisse , l'Autri- che et l'Ecosse. — A l'occident, cette dernière contrée. — A l'orient, la Bourgogne, le Jura, la Hongrie, la Tran- sylvanie et le nord de l'Albanie. Limites d^extension de Vespèce. Sud, lie de Crète 35° ) Ecart en latitude : iVor(/ , Ecosse 54 ^ 19° Occident , Ecosse 6 O. | Ecart en longitude : Orient , île de Crète 23 E. 1 29« Carré d'expansion 551 Arenaria tenuifolia. Lin. — Cette plante, d'une déli- catesse extrême, forme de petites touffes ou de petites forêts en miniature sur la terre ou sur les gazons de mousse qui recouvrent les rochers. Ce sont de petits buissons rameux et annuels , à tiges fiHformes et articulées , à feuilles capillaires disposées sur des rameaux qui vont toujours en augmentant de grandeur, en sorte que la plante offre l'aspect d'un éven- tail ouvert. Ses pédoncules partent plusieurs ensemble du même point, à l'aisselle des feuilles , et portent de petites 280 ALSINAtlÉES. fleurs blanches , météoriques comme celles des espèces voi- sines , et qui , le soir ou par les temps couverts , rappro- chent leurs pétales et ferment complètement leurs corolles. Nature du sol. — Altitude. — Toujours sur les ter- rains calcaires et dans la plaine. Elle est indiquée par M. Boissier dans les lieux sablonneux, mais maritimes, de- puis sa région chaude jusqu'à sa région alpine , et par con- séquent jusqu'à 2,000"". Sa variété viscidula , DC, préfère les sols granitiques. Géographie. — Au sud , cet Arenaria s'arrête dans le midi de l'Espagne. — Au nord, il existe en Allemagne, en Angleterre , en Danemarck, en Gothie , et jusqu'à Moscou, en Russie. — A l'occident, sa hmite est l'Angleterre et le Portugal. — A l'orient, il est dans la Suisse septentrio- nale , dans l'Italie et la Sicile , en Turquie , en Russie, dans le Caucase et la Crimée, et jusque dans la Sibérie altaïque. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Espagne 37" \ Ecart en latitude : Nord, Moscou 56 j 19« Occident , Portugal 8 0. i Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 90 E. j 104° Carré d'expansion 1976 Arenaria AGGREGATA , Lin. — Cette plante vivace croît en petites touffes sur les rochers et dans les lieux stériles. Ses tiges sont dressées, ses feuilles distantes, linéaires, lancéolées et très-pointues. Les fleurs couronnent les ra- meaux en petits glomérules. Elles sont blanches , et les foholesde leur calice sont très-pointues. Ces fleurs se mon- trent eu juin et juillet. ARENARIA. 281 Nature du sol. — AUilude. — Elle recherche les terrains calcaires et s'élève assez haut dans les Alpes et les Pyrénées. M. Martins la cite à 1,600" sur le versant nord du mont Ventoux. Géographie. — Il est probable que cette plante a été confondue avec 1'^. telraquelra, et que son aire d'expansion n'est pas entièrement connue. Elle s'étend, en latitude, des Pyrénées à la limite méridionale du plateau central , 3 de- grés au plus, et en longitude, des Pyrénées aux Alpes du Piémont , environ 7*^ de longitude , ce qui donne un carré de 21°. Arenaria hispida, Lin. — Cette espèce croît encore sur les rochers; elle est vivace et presque ligneuse, ou du moins sa souche dure et contournée , produit un grand nombre de tiges diffuses et dichotomes , garnies de feuilles subulées et velues , qui donnent à ses gazons un aspect cen- dré. Les fleurs petites et blanches forment une espèce de panicule au sommet des rameaux. Il leur succède des cap- sules ventrues qui s'ouvrent au sommet en 6 valves. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains siliceux ou calcaires, et reste toujours à une très-faible élévation. Géographie. — Son aire est très-petite, comme celle de plusieurs Arenaria. On ne connaît cette espèce que dans les Cévennes, dans le Gard , dans l'Hérault et dans la Lozère. On ne peut lui accorder une aire de plus de 4 à 5°. Arenaria serpyllifolia , Lin. — Annuelle ou bisan- nuelle , cette plante est extrêmement commune dans les champs, sur le bord des chemins, sur les vieux murs. Ses tiges filiformes sont rameuses et dichotomes. Ses feuilles op- 282 ALSINACÉES. posées sont un peu velues, petites, lancéolées. Sa fleur est météorique et se ferme avec une grande régularité. Les cap- sules mûres sont influencées par le temps ; la sécheresse en écarte les valves qui se rapprochent par l'action de l'humi- dité ; mais comme ces capsules mijrissent très-vite , il arrive souvent qu'elles se désarticulent et tombent tout entières pendant que la plante est encore dans toute sa vigueur. Ses graines sont rudes , réniformes et d'un brun noir. — Elle fleurit pendant une grande partie de l'année. Nature du sol. — AUilude, — Elle préfère les terrains graveleux, mais paraît indifférente à leur composition chi- mique. — On la trouve à d'assez grandes hauteurs dans les lieux cultivés. M. Boissier dit qu'elle suit les cultures dans le midi de l'Espagne , jusqu'à la hauteur de 2,000™. Lede- bour l'indique aussi dans le Caucase , depuis 800 jusqu'à 1,800™. Géographie. — C'est un des Arenaria dont l'aire est la plus vaste. — Elle se trouve, au sud , dans le midi de l'Espagne et dans les champs de l'Algérie. — Au nord , elle existe dans tout le centre de l'Europe, en Danemarck, en Gothie , en Norvège , dans toute la Suède, et jusque dans la Laponie méridionale. Elle est aussi dans la Finlande aus- trale. Elle se trouve en Angleterre , aux Hébrides, aux Or- cades, en Irlande et en Islande; mais elle saute les Shetland et les Feroë. — A l'occident, elle est , comme nous venons de le voir, en Islande et en Irlande ; elle est aussi en Por- tugal, aux Canaries et en Amérique , oii elle a été certaine- ment transportée par l'homme. — A l'orient, elle végète en Suisse, en Italie, en Sicile, à Majorque, dans les Carpathes, en Turquie, dans le Caucase, la ïauride, le Taurus , et presque toute l'Asie mineure ; dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï.^ ARENARIA. 283 Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35° | Écart en latitude : Nord , Laponie 66 ) ^ 31° Occident , Islande 20 O. | Écart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 96 E. j 116« Carré d'expansion 3596 Arenaria ligericina , Lee. et Lam. — Cette jolie espèce forme des touffes rameuses et étendues sur les rochers. Elle ressemble à VA. ciliata ainsi qu'à 1'^. hispida; mais elle diffère de ces plantes par ses tiges herbacées dès la base, couvertes de poils étalés, glanduleux , par ses feuilles poin- tues et pubescentes, ciliées à une seule nervure. Ses graines sont d'un brun noir, luisantes, striées, tuberculeuses. — Dans les mois de juin et juillet, cette plante se couv?e de jolies fleurs blanches étoilées , et croît souvent en société avec le Daphne alpina. JSature du sol. — Altitude. — Géographie. — Nous ne connaissons cette espèce que sur les rochers calcaires de la Lozère à une faible altitude, et sur un point qui n'atteint pas un degré carré. Arenaria montana , Lin. — Cette espèce vivace forme sur le sol des touffes étalées et diffuses composées de rameaux stériles constamment couchés et de tiges fertiles redressées. Ses feuilles sont molles et lancéolées, garnies de cils raides sur les bords et sur la nervure unique qui en traverse le limbe. Les fleurs sont blanches et grandes, portées sur de longs pédoncules qui se réfléchissent et s'abaissent après la floraison. La capsule ne dépasse pas les sépales et con- tient de grosses graines fortement chagrinées. Cette plante 284 ALSINACÉES. (Icurit de très-bonne heure , dès le mois d'avril , et décore les coteaux de ses grandes fleurs. Nature du sol. — Altitude. — On la trouve principale- ment su les roches siliceuses, et elle peut atteindre une grande altitude. De Candolle la cite sur les bords de la mer, à Noirmoutier, et à 1,300™ à Barèges , tandis que dans le midi de l'Espagne, elle reste dans la région chaude et ne s'élève pas d'après M. Boissier. Géographie. — C'est une espèce occidentale qui avance au sud jusque dans le midi de l'Espagne , et qui s'arrête au nord vers le milieu de la France , en suivant les côtes mari- times. — A l'occident , elle -est en Portugal , et à l'orient elle trouve sa hmite dans le royaume de Naples. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Espagne 37** "^ Ecart en latitude : Nord , France 48 j 11« Occident , Portugal 110.) Ecart en longitude : OnVwï, Royaume de Naples. .. . 12 E.) 23° Carré d'expansion 253 6. MŒHRIigGZA, Lin. Cinq espèces seulement le composent , toutes euro- péennes ; 3 d'entr'elles habitent l'Allemagne et la France, 1 autre vit sur les Pyrénées , et la 5*^ est de l'île de Crète. MoEHRiNGiA TRïNERViA, Clairv. — Ce n'est pas certai- nement par l'éclat de ses fleurs que cette espèce se fait remar- quer, mais par l'extrême délicatesse de toutes ses parties. Elle est annuefle et forme dans les bois , sous l'ombrage des hêtres et des sapins , sur le terreau produit par la dé- MOEHRINGIA. 285 composition de leurs feuilles , le long des haies et des ruis- seaux , de légers buissons que leurs tiges débiles ne peuvent pas toujours supporter. On la voit au milieu des Géranium Roherlianum, du Circœa aJpina, de V Impatiens noli tan- gere , ou bien profitant de l'humus que contient le tronc d'un vieux saule , elle vit suspendue avec le groseiller épi- neux ou la douce-amère. — Ses feuilles sont velues , à 3 nervures distinctes , mais plus apparentes au printemps que dans les autres saisons de l'année. Ses petites fleurs blanches se transforment successivement en capsules plus courtes que le calice, et qui répandent pendant tout l'été des graines noires, lisses et brillantes. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente à la nature des roches sousjacentes, pourvu qu'elle trouve une petite couche de terreau pour implanter ses racines. Elle recherche les lieux montagneux et se trouve en Auvergne , jusqu'à 1,500°"; dans le midi de l'Espagne, jusqu'à 2,000", selon M. Boissier. Géographie. — Au sud , elle va jusqu'à la pointe aus- trale de l'Espagne; elle n'est pas indiquée en Algérie, mais aux Canaries. — Au nord, on la trouve dans toute l'Europe centrale et dans toute la Scandinavie , jusqu'à la Laponie et la Finlande australes , oii elle reste toujours dans les lieux ombragés. Elle existe en Angleterre et en Irlande, et n'atteint aucun des archipels de l'Angleterre et du Dane- marck. — A l'occident , elle est en Portugal et aux Cana- ries, ainsi qu'au Groenland, sans être indiquée en Islande. — A l'orient, en Suisse , en Italie , en Sicile , toujours sur les montagnes , dans le Caucase , la Tauride et la Géorgie ; dans toutes les Russies , excepté la Russie arctique, et jusque dans la Sibérie altaïque. 286 ALSINACÉES. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 29° ] Ecart en latitude : Nord , Laponie 66 ] 37® Occident , Groenland 35 O. | Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 97 E. ) 132° Carré d'expansion 4884 MoEiiRiNGiA MUscosA , Lin. — De longues tiges ram- pantes se glissent au milieu des pierres et des rochers , sur les pentes rocailleuses des montagnes , et produisent des feuilles petites , très-étroites , tendres et délicates , des pé- doncules redressés qui ouvrent à la lumière leurs Heurs blan- ches à 4 pétales et à 8 étamines. Ces fleurs se succèdent pen- dant longtemps. Des capsules quadrivalves, comme celles des Sagina , s'étalent aussi complètement avec le calice , et répandent les graines qu'une seule loge enfermait. — La plante est vivace; elle fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle semble préférer les terrains calcaires et les lieux un peu montagneux. Elle atteint 2,000™ dans les Alpes, selon de Candolle. Wahlen- berg dit que dans la Suisse septentrionale elle occupe les pentes ombragées à la base des montagnes, d'où elle s'étend jusque sur les murs des villages , et remonte ensuite jusque dans la région des sapins. Géographie. — Au sud et à l'orient les Pyrénées, le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord , le midi de l'Alle- magne et les Carpathes, la Hongrie, la Transylvanie. - Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile. 38° | Écart en latitude : A'orrf, Carpathes 49 i 11° IIOLOSTELM. 287 Occident y Yranœ 0 > Ecart en longitude : Orient , Carpathes "20 E. } 20° Carré d'expansion 220 G. HOLOSTEUM, Lin. On ne connaît encore que 5 espèces de ce petit genre , et elles sont dispersées dans 4 parties du monde. Une seule est européenne , les autres se trouvent isolées en Egypte , au Malabar, autour de la Caspienne et à la Jamaïque ; ce sont toutes des plantes annuelles , et cette distribution par espèces isolées et aussi éloignées, est extrêmement rare dans le règne végétal. HoLOSTEUM UMBELLATUM, Lin. — C'cst souveut dans des espèces fugaces et à peine apparentes que la nature ma- nifeste toute la puissance de son auteur. Les botanistes seuls ont remarqué la plante qui nous occupe, et cependant elle est commune partout dans nos champs, dans les vignes, dans les jardins, oii elle fait sa société habituelle du Draba verna, du Senecio vulgarisy du Capseîla bursa pastoris, et du Lamium purpiireiim. Mais elle est au moins aussi pré- coce que toutes ces espèces. On voit pendant l'hiver ses petites rosettes étalant sur la terre des feuilles ciliées sur les bords et vertes ou rougies par le froid, et toujours glauques; une tige articulée et penchée s'en échappe ; une petite om- belle déterminée par une articulation la couronne. Ce sont ses fleurs qui, encore indécises pendant les premiers jours du printemps, sont couchées sur la tige par de longs pédicelles articulés. Mais le soleil , par un de ses rayons , a marqué l'heure de l'hyménée. L'aînée se lève , abandonnant ses sœurs ; elle ouvre à la lumière son cahce tapissé de 5 pé- tales blancs ou lavés de rose. A l'appel des époux, il est 288 ALSINACÉES. rare que tous les 5 répondent. 2 , quelquefois 3 , sont absents. Un nuage passe ou le ciel se voile de neige, le calice se resserre, et la lleur, guidée par son pédoncule, re- prend sa position première. Le lendemain, si le soleil appelle encore , c'est la sœur qui répond, qui brille un ins- tant et qui s'éloigne , puis la troisième et ainsi de suite, jusqu'à ce que toutes les fleurs se soient successivement épanouies. Les capsules , qui ont repris la place qu'occu- paient les boutons , grandissent et s'allongent avec rapidité, leurs parois s'amincissent, et quand leur maturité est achevée, le pédoncule mobile les redresse dans l'ordre même qu'il avait attribué à leurs fleurs ; chacune d'elles s'ouvre par 5 dents , et les premiers souflles du printemps en disséminent les graines. Quand le mois de mai arrive avec sa couronne parfumée , notre fleur passagère n'existe plus que de souvenir. Cette plante offre 2 variétés. L'une, dont les pédoncules rougeâtres sont garnis d'une grande quantité de petits poils glanduleux , à tête arrondie , qui sont d'autant plus nombreux qu'on approche davantage du point où naissent les pédicelles ; l'autre , qui peut-être est une espèce distincte, est glabre, plus petite et plus verte. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît partout , sur tous les terrains, excepté dans les montagnes. Géographie. — On la trouve au sud , en Espagne, au- tour de Madrid, en Syrie , près d'Alep, et en Afrique , aux environs de Constantine. — Au nord, elle végète dans la majeure partie de l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie , et disséminée et sporadique dans la Suède méri- dionale. Elle est en Angleterre jusqu'au 53° seulement. A l'occident , elle existe en Portugal. — A l'orient , elle est en Suisse, en Italie , en Sicile , en Grèce , en Turquie , sur les bords du Bosphore , dans toute la Russie moyenne et STELLARIA. 289 australe , dans le Caucase , la Tauride et la Géorgie , et jusque sur les bords de la mer Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 36» i Ecart en latitude : Nord , Suède 55 | I90 Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient , Géorgie 45 E. | 55<> Carré d'expansion 1045 G. STELLARIA, Lin. Distribution géographique du genre. — C'est en Asie que Ton trouve le plus grand nombre de Stellaria. Sur 80 espèces, il en existe 31 dans cette partie du monde , et les diverses régions de la Sibérie en nourrissent au moins 15. D'autres se trouvent dans laDahurie et dans le Kamtschatka ; 3 ou 4 sont dispersées sur les îles Aléoutiennes et au détroit de Behring. — Un petit groupe de 7 à 8 espèces végète aux Indes orientales et dans les montagnes du Népaul , et l'on en cite une au Japon et une autre à Java. — Les Stellaria européens sont au nombre de 25 environ , et appartiennent plutôt aux régions froides ou montagneuses qu'aux parties chaudes qui avoisinent la Méditerranée. Il y en a peu en Sicile, en Italie , en Espagne ; mais il y en a davantage en Laponie, en Suède , en Russie , en Carinthie , et dans les montagnes des Alpes, des Pyrénées et du Caucase. — L'Amérique est riche en ce genre ; la partie nord , le Groenland , le Canada , les Etats-Unis , en ont plus de 15 espèces. Quelques-unes s'avancent sous la zone torride à la faveur des montagnes, et vivent au Mexique, au Pérou, à Saint-Domingue , à la Nouvelle-Grenade , et 2 espèces V 19 290 ALSINACÉES. viennent au sud jusque sur les terres du Magellan. — Enfin, une seule espèce est connue en Afrique, à l'île Bourbon. Stellaria nemorum , Lin. — Une racine traçante , munie de petites écailles, reste l'hiver ensevelie dans le terreau des forêts. Au printemps, de jeunes tiges s'en échap- pent, frêles et délicates comme les feuilles qu'elles portent et comme les fleurs qu'elles élèvent. — Ses feuilles , toujours opposées, sont molles, à nervures pellucides, à bords ciliés ou velus. Elles sont appliquées face à face avant leur évolu- tion. Les fleurs sont blanches, d'une grande régularité , à pétales profondément bifides. Les sépales sont ouverts et scarieux sur les bords. Après la floraison, les pédoncules allongés s'inclinent, et des capsules oblongues dépassent le calice. — Cette charmante espèce , qui fleurit en juillet à l'ombre des forêts, forme de petits groupes auxquels vien- nent s'associer VAllium ursinum, V Impatiens noli tangere, le Géranium Rohertianum , et toutes les plantes délicates qui cherchent l'ombre et le riche terreau des bois. — Le S. cuspidata des forêts des Andes est entièrement parallèle à cette espèce , si même elle n'en est pas tout simplement une forme américaine. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent à la nature chimique des terrains et recherchant partout le sol détri- tique. Dans le centre de l'Europe , il se trouve seulement dans les montagnes, jusqu'à la limite supérieure des sapins, à 1,500™. Géographie. — L'espècen'estpasméridionale^etsi elle par- vient dans le midi de l'Italie, c'est seulement sur les montagnes delaCalabre. — Au nord, elle s'étend dans tout le centre de l'Europe, mais dispersée. Elle se trouve dans toute la Scan- dinavie, dans les lieux Irais et ombragés, comme en France, STELLARIA. 291 et même dans la Laponie et dans la Finlande , où elle habite la base des montagnes et le bord des eaux. Telle est aussi sa station en Angleterre , oii elle est peu répandue. Enfin , elle arrive dans l'Altenfiord et à Mageroë. — Ce n'est pas une plante occidentale , car elle paraît manquer à une partie de l'ouest de l'Europe. — Elle n'est pas non plus très-répandue à l'orient ; elle est rare dans les Alpes suisses; elle existe en Corse, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie , en Transylvanie , en Turquie , dans les Carpathes , dans les Russies moyenne et australe, en Livonie, en Lithua- nie, en Wolhynie, en Podolie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Boyaume de Naples 40° \ Ecart en latitude : iVorrf, Mageroë 71 ) 31" Occident , Angleterre 4 0.) Ecart en longitude : Orient , Russie 35 E. ^ 39° Carré d'expansion 1209 Stellaria MEDIA, WiH. — Annuel et se développant avec une rapidité remarquable, le mouron vit partout en abondance et présente des formes extrêmement variées. Ses tiges couchées sur le sol ou appuyées sur d'autres végé- taux , sont tendres et délicates , munies de deux lignes de poils blancs , dont la direction change à chacune de ses articulations. Des feuilles ovales, molles et succulentes, ten- dres comme la tige elle-même, se développent indéfiniment, et si la plante croît le long des ruisseaux , dans des lieux om- bragés et sauvages, elle offre alors de larges feuilles qui semblent en faire une espèce tout à fait distincte. Les pé- doncules sont courts et axillaires ; comme dans VHolosteum, 292 ALSINACÉES. ils se redressent pour fleurir. Les fleurs petites et blanches s'ouvrent le matin sous l'influence du soleil. On y voit briller des anthères roses ou violettes qui s'ouvrent promptement et répandent un pollen jaune. Dès que la fécondation a eu lieu, le calice se resserre , les pédoncules se raidissent, s'al- longent et s'inclinent fortement vers la terre , puis ils se redressent avec la même rigidité pour ouvrir les capsules qu'ils portent et disséminer leurs graines roussâtres et ru- gueuses. — Cette espèce habite principalement les heux cultivés et suit l'homme partout. Elle fleurit en hiver comme en été, et abandonne constamment des graines qui mûris- sent avec une grande rapidité. Nature du sol. — Altitude. — Croît sur tous les terrains et ne monte guère sur les montagnes que pour y suivre l'homme. Il atteint jusqu'à 1,800™ dans le Caucase. Géographie. — Aucune espèce n'est plus répandue. Au sud , elle est aux Açores , à Madère , aux Canaries , en Algérie , et se trouve même à Ceylan , oii elle a été natu- ralisée. — Elle occupe l'Europe entière sans exception , y compris la Laponie, les Feroë, l'Islande, d'où elle passe au Groenland. Elle est commune partout, autour des huttes des Lapons , et arrive même jusqu'au cap Nord. — A l'oc- cident, les Canaries, le Portugal, une partie de l'Amé- rique, telle que Terre-Neuve et le Canada. — A l'orient, on la trouve partout aussi , dans tout le nord de l'Asie , depuis l'Oural jusqu'au Kamtschatka , et même aux îles Aléoutiennes. Jacquemont l'a rencontrée au pied de l'Hima- laya. — Enfin, le mouron habite aussi l'hémisphère austral, aux Malouines, à la Nouvelle-Zélande et au cap de Bonne- Espérance. Il n'est pas douteux qu'il n'ait suivi l'homme dans ces diverses locaHtés comme à Ceylan. STELLARIA. 293 Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 28° ) Ecart en latitude : iVorrf , Cap Nord 71 ^ 43o Occident , Lac Huron 85 O. ) Ecart en longitude : Onen^, Iles Aléoutien nés. .. . 180 E. ' 265® Carré d'expansion 11395 Stellaria Holostea, Lin. — On voit de très-bonne heure cette espèce commune former des touffes d'un vert gai le long des chemins et des fossés , dans les haies et les buissons, dans les jeunes taillis et sur le bord des bois. Ses tiges rameuses se mêlent ou s'enlacent, et, souvent débiles et sans support , elles s'inclinent et se courbent jusque sur le sol. Ces tiges sont anguleuses, dichotomes au sommet, et garnies de feuilles opposées , un peu rudes, munies de poils sur les bords. De longs pédoncules, partant des dichotomies supérieures, nous montrent chacun une fleur blanche régu- lièrement étoilée. Les sépales sont bordés d'un petit liseré blanc argenté, demi-transparent, et d'un vert très-vif en dedans. Les pétales sont en cœur, d'un beau blanc , à on- glets verts, à stries également blanches , creusées d'un côté et en relief de l'autre. Les filets sont blancs , les anthères d'un jaune d'or et légèrement tuberculées , sont posées sur des filets inégaux , dont 5 plus grands que les autres. Le fruit est une capsule globuleuse, à une seule loge , et qui s'ouvre en 3 ou 6 valves. — La floraison , qui commence en avril, dure longtemps , et l'on voit de petits buissons d'holostées qui donnent encore des fleurs quand déjà des cap- sules ont mûri. Pendant cette dernière période, la tige produit à sa base des rejets rampants et stériles , destinés sans doute à multipHer la plante et à nourrir ses racines. 294 ALSINÀCÉES. Nature du sol. — Altitude. — La nature chimique du sol ne paraît pas avoir une grande influence sur cette espèce ; cependant elle préfère les terrains siliceux, graveleux ou vol- caniques. Elle s'élève facilement et atteint jusqu'à 1,500 à 1,600™ d'altitude. Ledebour la cite à 1,200™ dans le Talùsch. Géographie. — Au sud, on la trouve dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, en Suède, oii elle cher- che les lieux secs et forme des touffes au milieu des buis- sons , dans la Norvège australe , et sporadique dans la Finlande. Elle n'est pas rare en Angleterre et en Irlande, et ne pénètre qu'aux Orcades. — A l'occident, nous pou- vons citer sa présence dans le Portugal et dans les Asturies. — En orient , dans la Suisse , l'ItaHe , la Turquie, les Car- pathes , le Caucase, la Russie , et toutes les Sibéries. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40** ^ Écart en latitude : iVofc^, Suède 56 ] 16« Occident , Portugal 10 0. ) Ecart en longitude : Om/i^ Sibérie du Baïkal 100 E.^ 110° Carré d'expansion 1760 Stellaria graminea , Lin. — Ses tiges d'une faiblesse extrême, ses feuilles étroites et ses longs pédoncules, font de cette espèce une des plantes les plus délicates qui existent. Elle s'allonge avec une grande rapidité , s'appuie sur les haies et les buissons , ou se couche en partie sur la terre, si toute protection vient à lui manquer. De petites fleurs, aussi délicates que les autres parties de la plante , étalent au soleil leurs pétales blancs et bifides , et restent ouvertes STELLARIA. 295 pendant plusieurs jours. Les sépales sont striés et très-poin- tus ; chaque sépale a 3 stries et les bords demi-transparents. Déjà les étamines , d'un rouge pourpre , ont répandu leur pollen quand les stigmates deviennent aptes à l'imprégna- tion , et c'est sans doute monoïquement que la fécondation s'opère dans cette espèce. Elle peut, du reste, comme le S. Hoîostea , se reproduire par des rejets qui s'échappent, en rampant, du bas de ses tiges. — Elle est vivace et fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette plante sur les terrains siliceux et volcaniques. Nous l'avons vue très-abondante sur des pelouses élevées de 1,200 à 1,500™. Ledebour l'indique dans le Caucase, depuis 800 jusqu'à 2,200™. Géographie. — C'est une espèce peu méridionale, qui est cependant indiquée en Espagne , en Aragon , en Italie , à tort peut-être à l'île de Madère. Elle peut y avoir été transportée du Portugal , où elle existe. — Elle est bien plus commune au nord , dans tout le centre de l'Europe , dans la Scandinavie, en Suède , en Norvège, oii elle habite comme ici les lieux herbeux , au-dessus desquels ses lon- gues tiges élèvent ses fleurs , en Laponie , oîi elle cherche les lieux secs des régions sylvatique et sous-sylvatique. Elle est aussi en Angleterre, en Irlande, aux Orcades, aux Shet- land , aux Feroë , et elle manque aux Hébrides. — Ses stations occidentales sont le Portugal et Madère, et les côtes du Groenland. — Elle est très-commune à l'orient , en Suisse, dans les Carpathes, en Turquie, dans le Caucase, la Tauride, dans toutes les Russies , dans toutes les Sibé- ries , jusque dans la Dahurie. — On cite encore ce Stella- ria dans la Nouvelle-Hollande, autour de Sydney, oîi sans doute il a été naturahsé. 296 ALSINACÉES. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Madère 33» ] Écart en latitude : Nord , Mageroë 71 j 38» Occident , Groenland 35 O. ) Ecart en longitude : Orient , Dahurie 115 E. ) 150** Carré d'expansion 5700 Stellaria ULiGiNosA, Murr. — Quand les sables et les graviers sont arrosés par des eaux pures et peu profondes, on y voit souvent des gazons étendus de cette espèce. Elle est très-sociale, et ses tiges, quadrangulaires et couchées, portent des feuilles délicates et d'un vert tendre , dont les plus jeunes sont ciliées à la base. De petites fleurs sans éclat, à pétales blancs et bifides, naissent à l'aisselle de ces feuilles , sur des pédicelles filiformes qui se courbent après la floraison et soutiennent de petites capsules qui s'ouvrent en six valves. Ce Stellaria quitte parfois les eaux pour vivre sur les terrains tourbeux et humectés , sur le terreau formé par la chute et la décomposition des feuilles dans les bois de sapins. Dans les eaux , il est souvent associé au Ve- ronica lieccabunga, au Monti fontana et au Glyceria flui- tans. Il est annuel et fleurit cependant dès le mois de mai, et prolonge longtemps sa floraison. — La plante varie beaucoup ; tantôt ses feuilles sont Unéaires, sa tige dressée et ses fleurs presque en panicule terminale ; tantôt toute la plante est rampante, avec des feuilles ovales, oblongues , et des fleurs alternativement axillaires. Nature du sol. — Altitude. — Elle aime les terrains aquatiques et siliceux , et se trouve même dans les forêts, dans les lieux où l'on a fabriqué du charbon. D'un autre côté , elle recherche aussi les lieux tourbeux. Elle peut MOENCHIA. 297 s'élever très-haut dans les petits ruisseaux qui descendent des montagnes, et on la rencontre à 1 ,200™ en Auvergne , à 2,000™ dans les Alpes, à 1,600™ dans le Caucase et dans les Pyrénées. M. Boissier l'indique dans les petits ruis- seaux de sa région montagneuse et alpine, depuis 1,300™ jusqu'à 2,300™. Géographie. — Elle existe au sud, en Espagne, en Portugal et à Madère. — Au nord , dans toute l'Europe, dans toute la Scandinavie , dans les eaux pures de la Suède moyenne , dans la Norvège , la Finlande australe , et même en La- ponie, dans les lieux tourbeux des régions sylvatique et sous- sylvatique. Elle croît en Angleterre, en Irlande , dans les archipels et aux Feroë, mais ne se trouve pas en Islande. — A l'occident, cette espèce est limitée par l'Océan Atlan- tique, et trouve sa dernière station à Madère. — A l'orient, elle n'a pas de limites ; on la trouve en Suisse , dans les Carpathes, l'Italie, la Turquie, le Caucase , toutes les Rus- sies , toutes les Sibéries, la Dahurie , les Aléoutiennes , et jusque dans l'Amérique du nord, dans les prairies des mon- tagnes rocheuses. Limites d'extension de V espèce. Sud, Madère 33*' ^ Écart en latitude : iVor(/, Laponie 69 ] 36° Occident, Madère 19 O. "^ Écart en longitude : Onenf, Montagnes Rocheuses. 235 E. j , 254** Carré d'expansion 9144 G. MOBZffCHIA, Ehrh. On ne connaît que 3 espèces de ce genre , une occupant 298 ALSÏNACÉES. / presque toute l'Europe , une écossaise , et une autre de l'Afrique boréale. MoENCHiA ERECTA, Baumg. — Cette espèce annuelle reste inaperçue dans le tapis végétal. Ses tiges filiformes, droites, mais jamais élevées, ne l'indiqueraient pas si, dans le mois de juin , elles ne se terminaient par des fleurs blanches assez grandes et quaternaires comme celles des Sagina. On la retrouve plus facilement sur les pelouses à gazon court , qui sont sa station de prédilection , quand elle montre ses cap- sules allongées, demi-transparentes, et indiquant, par les 8 dents qui la terminent , son affinité avec les Cerastium. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains siliceux et ne paraît pas dépasser 1,000 à 1,200™ sur les pentes des montagnes. Géographie. — Au sud, on la trouve en Corse , en Sar- daigne, en Espagne, en Portugal, dans le midi de l'Italie et en Sicile. C'est aussi dans ces contrées qu'elle trouve sa limite orientale. — Au nord , elle existe en Allemagne, en Bohême , en Transylvanie et en Angleterre , jusqu'au 55". — A l'occident , elle reste en Portugal et en Angleterre. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38" ^ Ecart en latitude : iVor(/, Angleterre 55 J 17» Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orten^, Royaume de Naples.... 15 E.) 25" Carré d'expansion 425 O. CEKASTIDBI, Lin. Distribution géographique du genre. ~ On connaît à peu CERASTIUM. 299 près 130 espèces de Cerastium. Sur ce nombre, 100 espèces appartiennent à l'Asie et à l'Europe , et cette dernière con- trée seule en possède plus de 80. C'est donc un genre euro- péen. La partie de l'Europe qui en a le plus grand nombre est la région méditerranéenne. L'Espagne, l'Italie, la Sicile , la Grèce, la Corse, ont plus de la moitié des Ce- rastium européens. Viennent ensuite les régions monta- gneuses qui en offrent aussi de grandes séries. Les Alpes, les Pyrénées, le Caucase en possèdent plus de 20 espèces. Le reste est très-disséminé en Allemagne , en France , en Belgique, en Hongrie, en Styrie, en Ecosse et en Turquie. Le nord de l'Europe n'a pas de Cerastium particuliers comme il a des Stellaria. — L'Asie compte 20 espèces de ce genre ; 16 appartiennent à la Sibérie , à la Dahurie et au Kamtschatka; 2 aux Indes orientales; 1 à la Perse, et 1 à l'Arménie. — 30 espèces habitent le Nouveau-Monde et y restent aussi dans les zones tempérées; on en connaît au Mexique, au Canada, en Pensylvanie , et c'est même dans ces régions que l'on en trouve le plus grand nombre. — Dans l'Amérique méridionale, on a trouvé lia 12 es- pèces seulement. Elles sont presque toutes dans les monta- gnes du Pérou , du Brésil et du Chili. Une seule arrive sur les terres magellaniques. — L'Afrique n'a pas de Ceras- tium qui lui soient particuliers. Cerastium aquaticum , Lin. — Cette espèce, dont la croissance est très-rapide , vit au milieu des haies et des buissons, pourvu que le sol soit frais et humide. Sa véri- table station est sur le bord des eaux , dans les fourrés qui naissent sur les alluvions sablonneuses déposées par les rivières. Ses longues tiges , un peu anguleuses , s'élèvent au milieu des autre* végétaux ; elles sont munies de fortes 300 ALSmACÉES. articulations, très- fragiles, souvent colorées en violet, et toujours entourées de longs poils blancs transparents. Ses feuilles glabres , d'un vert foncé , ressemblent à celles du Siellaria nemorum , mais elles sont sessiles. Ses fleurs, soli- taires et blanches, naissent peu nombreuses à l'aisselle des feuilles supérieures. Les pétales impassibles restent étalés pendant deux ou trois jours, et plus tard la capsule s'ouvre en 5 valves. — La plante est vivace et fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui conviennent , pourvu qu'ils soient humides ; mais il préfère les lieux sablonneux. — Il atteint jusqu'à 1,000™ en Au- vergne. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne et l'Al- gérie. — Au nord, toute l'Europe centrale, le Danemarck, laGothie, la Norvège, la Finlande et la Suède australe; l'Angleterre seulement. - — A l'occident, le Portugal. — A l'orient, la Suisse, dans les fossés de la plaine et de la montagne, la Turquie, les Russies septentrionale, moyenne et australe, le Caucase, la Crimée, la Géorgie, lesSibériesde l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35<* | Ecart en latitude : Nord, Suède 56 3 21» Occident, Portugal 10 0.\ Ecart en longitude : Orient, Sibérie Altaïque 90 E.) 106* Carré d'expansion 2226 Cerastium glomeratum, Thuill. — Cette plante an- nuelle est commune sur les pelouses et sur le bord des chemins, sous les arbres espacés, dans les champs. Elle CERASTIUM. 301 produit des tiges rameuses et parfois en partie couchées, garnies de feuilles ovales ou plus ou moins arrondies , d'un vert jaunâtre , ou grises par les poils courts et nombreux dont elles sont couvertes. Les fleurs sont réunies en glomé- rules serrés au sommet des rameaux ; mais bientôt elles s'étendent en panicule , dont les pédicelles, comme le reste de la plante, sont garnis de poils visqueux. Les fleurs, petites et blanches, ont 5 ou 10 étamines. La capsule, demi-trans- parente^ a les dents droites et étalées. Nature du sol. — AUilude. — Indifférent, il s'élève dans les montagnes, à 1,000™ en Auvergne, plus haut dans les Alpes, où il atteint les lieux les plus élevés où parquent les troupeaux , et se trouve de 0 à 1,300*" dans le royaume de Grenade , selon M. Boissier. Géographie. — Il est bien difficile d'établir l'aire géo- graphique de certains Ceraslium. Il y a eu certainement con- fusion entre plusieurs espèces, et surtout entre celle-ci, qui est le C. viscosum , Lin. et le C. vidgatum, Lin. Peut-être même faudrait-il réunir ces deux espèces pour ne pas com- mettre d'erreur géographique. — Il occupe toute l'Europe, depuis la pointe australe jusque dans les prés et les forêts herbeuses de toute la Laponie suédoise. — Au sud , on le trouve en Algérie, aux Canaries et en Abyssinie. — Au nord , outre la partie septentrionale de l'Europe , dans l'Angleterre, l'Irlande, les archipels et les Feroë , non en Islande. ~A l'occident, en Portugal, aux Canaries, dans l'Amérique du nord , au Canada, aux environs du lac Hu- ron. — A l'orient on rencontre encore ce Ceraslium en Russie, en Grèce , dans la Tauride , le Caucase, la Géor- gie , et peut-être même dans la Sibérie ; mais Ledebour regarde comme douteuses les localités indiquées dans cette partie de l'Asie. — On retrouve encore ce même Ceras- 302 ALSINACÉES. tium dans l'Amérique équinoxiale , au Pérou et dans l'hé- misphère austral, au Chili , au cap de Bonne-Espérance et à la Nouvelle-Zélande. — En négligeant, comme à l'ordi- naire , les localités de l'hémisphère austral , il lui reste en- core une aire très-étendue. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie 12» ^ Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 ) 58» Occident , Canaries 16 O. "j Ecart en longitude : Orient , Bords de la Caspienne. . 50 E. ) 66» Carré d'expansion 3828 Cerastium brachypetalum , Desp. — Il est annuel et vit isolé ou plus souvent réuni par petits groupes sur le bord des sentiers des bois, sur les pelouses et dans les prairies. Ses tiges sont rameuses et redressées , garnies de poils vis- queux qui leur donnent, comme aux feuilles, un aspect gri- sâtre. Les fleurs sont disposées en panicule lâche sur des pédicelles allongés , courbés au sommet. Les pétales sont blancs et courts , et les fdets sont ciliés par de longs poils dressés. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent et pouvant s'éle- ver très-haut dans les montagnes. M. Durieu l'indique en Afrique à 2,000™ , sur la zone supérieure du Djurdjura. Géographie. — Au sud , il est en Algérie. — Au nord, dans l'Europe centrale et la Russie australe. — A l'occident on le trouve à Nantes , mais non en Angleterre. — A l'est, «n le connaît dan^ les Carpathes , en Italie , en Sicile , en Grèce , à l'île de Chio , en Crimée , à Odessa , dans le Cau- case, la Géorgie et la Sibérie. CERASTIUM. 303 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude : iVorrf, Podolie 50 i 15» Occident , France 5 0. ^ Écart en longitude : Orient , Sibérie de TOural 70 E. J 75° Carré d'expansion 1125 Cerastium semidecandrum, Lin. — Cette petite espèce, annuelle comme la précédente , vit réunie en petits groupes sur les pelouses des coteaux, les bords sablonneux des rivières. Ses tiges sont grêles , ses feuilles ovales , et toute la plante est visqueuse et d'un vert pâle. Ses fleurs, petites et blanches, sont portées sur des pédicelles assez longs qui se déjettent après la fécondation , mais qui se redressent pendant la ma- turation. La plante n'a que 5 étamines à filets glabres ; elle fleurit en avril et mai , et répand en juin et juillet des graines fauves et tuberculeuses. Nature du soL — Altitude. — Il préfère les terrains sablonneux, et les plaines ou les coteaux peu élevés. Géographie. — Au sud, on le trouve en Espagne et dans les champs sablonneux de la Barbarie. — Au nord, dans toute l'Europe centrale , dans le Danemarck , la Gothie , la Norvège et la Finlande, mais il n'entre pas en Laponie , et s'arrête en Suède, aux environs d'Upsal. On le trouve en Angleterre et en Irlande, aux Shetland et aux Feroë, tandis qu'il manque aux Hébrides , aux Orcades et à l'Islande. — A l'occident, il reste en Irlande. — A l'orient, on le ren- contre dans l'Italie, jusque dans le royaume de Naples, en Suisse, en Autriche, en Turquie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Russie, en Crimée, dans le Caucase , à Baku et à Lenkoran près de la Caspienne. 304 ALSINACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Barbarie 35° ^ Ecart en latitude : Nord , Norvège 6G ) SI*' Occident, Angleterre 6 O. | Écart en longitude : Orient , Caspienne 47 E. j 53" Carré d'expansion 1643 Cerastium glutinosum , Pries. — Cette espèce ressem- ble à la précédente , et a été confondue avec elle par plu- sieurs auteurs. Elle est encore annuelle ; sa taille varie beaucoup, et elle forme aussi de petits groupes sur les pe- louses et dans les lieux sablonneux. La tige centrale est dressée, les latérales sont géniculées. Ses pédicelles sont courbés en arc au sommet , et ses capsules forment à leur maturité un angle obtus avec les pédicelles. — Elle fleurit en avril et mai. Nature du sol. — Altitude. — Lieux sablonneux et sili- ceux de la plaine et des basses montagnes. Géographie. — On la trouve dans toute la France , jusque dans le Midi, en Espagne, dans l'Aragon, en Grèce, et dans toute l'Europe centrale, jusque dans le Danemarck, la Gothie, la Norvège australe et l'Angleterre. Elle s'étend ensuite à l'est en Turquie , autour de Constantinople , dans le Caucase et jusque dans la Géorgie. — Jacquemont l'in- dique aux Grandes-Indes. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Grèce 38° | Écart en latitude : Nord, Norvège 60 ^ 22« Occident, Angleterre 6 O. | Écart en longitude : Orient, Géorgie 40 E. j 46» Carré d'expansion 1012 CERASTIUM. 305 Cerasticm triviale , Link. — Il appartient à la sec- tion des Ceraslium annuels ou peut-être bisannuels. Il est abondamment répandu dans les champs , les prairies , les prés artificiels, les bois taillis , et, quoique assez fugace , on en trouve des individus fleuris depuis le mois de mai jusqu'au mois d'octobre. Il varie à l'infini ; ses tiges sont ordinaire- ment assez longues et couchées , ses feuilles vertes, obtuses et velues , et ses fleurs terminales petites et blanches. Ces fleurs sont météoriques comme celles d'un grand nombre d'alsinacées. Elles ne s'ouvrent qu'au soleil, et c'est alors que la fécondation s'opère au moyen des mouvements que les éta- mines exécutent en s'approchant une à une des pistils. Les pédoncules paraissent articulés; ils abaissent les fleurs fé- condées ; mais, à l'époque de la maturité , ils redressent les capsules comme cela a lieu dans Vllolosteum umbellatum^ et celles-ci s'ouvrent au sommet, en 10 dents, pour répandre leurs graines. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains et toutes les hauteurs , depuis les bords de la mer jusqu'aux sommets des Alpes et des Pyrénées. Géographie. — Son aire d'expansion est des plus vastes. — Au sud, il s'arrête, pour notre hémisphère, en Algérie. — Au nord, pas de limites; il croît dans toute l'Europe, dans les champs et les pacages de toute la Scandinavie, à Hammerfest , au cap Nord , et il arrive au Spitzberg. Il existeen Angleterre, en Irlande, aux archipels anglais, aux Feroë et en Islande. — A l'occident, il est en Portugal , aux Canaries , en Amérique , au Canada , au saut du Nia- gara , en Pensylvanie , à Terre-Neuve, aux environs de New-York. — A l'orient, on le rencontre dans la Suisse, les Carpathes, l'Itahe, la Sicile, la Grèce, le Caucase, la Tauride, toutes les Russies, toutes les Sibéries, la Dahurie, V 2a 306 ALSINACÉES. le Kamtschatka , les îles Aléoutiennes et l'Amérique russe, — Ce Cerastium est assez répandu dans l'hémisphère aus- tral, à Buénos-Aires et à Mendoza , selon Cumming et aux Malouines. Limites (Textension de l'espèce. Sud , Algérie 34° ^ Ecart en latitude : Nord , Spitzberg 80 ] 46« Occident, Canada 75 0. | Ecart en longitude : Orient , Amer, russe. . . E. et 0. 210 ) 285° Carré d'expansion 13110 Cerastium alpinusi , Lin. — Il croît en touffes dressées ou rampantes sur les pelouses des montagnes , au milieu des mousses et des graminées, et change de forme et d'aspect selon la localité et les saisons. Ses racines vivaces produi- sent des tiges simples ou rameuses , tantôt droites , tantôt étalées et gazonnantes. Ses feuilles sont allongées et obtuses, d'un vert blanchâtre et quelquefois môme entièrement blan- ches et couvertes de houppes laineuses qui lui ont fait donner le nom de C. kmatum. Des rejets rampants par- tent du bas de la tige , s'étalent et produisent des tiges stériles qui augmentent la densité des gazons. — Les fleurs qui sont blanches naissent en petits faisceaux de 3 ou 4 au sommet des rameaux. Ses pétales sont dressés pendant l'épanouissement, ses capsules sont allongées et obtuses. — Quand les premiers froids surviennent, les feuilles de ce Ce- rastium rougissent, et souvent elles acquièrent des nuances si vives , que de loin on les prendrait pour des fleurs. — Cette plante fleurit en juin, juillet et août. Elle est souvent accompagnée du Saxifraga exarata , du S. bryoides , du CERASTIUM. 307 S. pendiiUflora , du Lycopodium Selago , de VEmpelrum nigrum, etc. Elle vit souvent au milieu des Sphagnum. Nature du sol. — Nous l'avons constamment trouvé sur les terrains siliceux, volcaniques et détritiques. Altitude. — Cette plante est essentiellement monta- gnarde. Nous ne l'avons rencontrée que sur des points très-élevés : sur les pentes du puy Mary, jusqu'au sommet, à 1 ,700™ ; au sommet du plomb du Cantal, à 1 ,850", avec le Peltidea crocata. C'est le C. lanatum , Lam. Il est là parfaitement caractérisé, mais à mesure que l'on descend les pentes du plomb, il devient moins laineux et finit par se transformer en C. alpinum. On remarque les mêmes faits au sommet du pic de Sancy, à 1,889™. C'est encore le C. lanatum qui , plus bas , redevient C. alpinum. Partout cette espèce recherche les montagnes. De Candolle lui donne dans les Alpes 1,600™ pour limite inférieure, et 2,400™ pour limite supérieure. Wahlenberg la cite dans les montagnes élevées de la Suisse septentrionale , dans les lieux où la neige fond entièrement. C'est une de ces plantes auxquelles il arrive de passer plusieurs années ensevelies sous la neige et de se réveiller pour fleurir dans les années exceptionnelles. C'est encore à cette espèce qu'il faut rap- porter le C. squalidum , Ramond. Cet auteur l'indique au sommet supérieur du pic du Midi, à 3,000™ le 16 septem- bre 1793, le 26 août 1795, et le 7 octobre 1809. Ramond regarde sa plante comme très-distincte du C. lanatum. Elle paraît être la même que celle du plomb. Ramond cite aussi le C. alpinum très-près de la cime du mont Perdu avec Vyiretia alpina à fleurs roses. Aux îles Loffoden , il atteint encore 600™, selon Lessing, et aux Feroë, il arrive à 700™. M. Boissier l'a trouvé dans sa région nivale, de 2,800™ à 3,400™ dans le royaume de Grenade. On l'a ren- 308 ALSINACÉES. contré sur les plus hautes montagnes du Groenland. En Laponie, il vit aussi sur les sommets et dans les vallées her- beuses des Alpes Scandinaves, ainsi que sur les rochers ma- ritimes du Nordland et du Finmark , où il est commun. Il varie, dit Wahlenberg , suivant la latitude, par la villosité de ses feuilles et par le nombre de ses fleurs. Quand ses feuilles sont larges, elles sont velues ; tandis que si elles sont étroites, elles sont glabres et la tige seule est velue. Géographie. — Les hautes montagnes de l'Anda- lousie lui permettent d'atteindre au sud le midi de l'Espa- gne. • — Au nord, il existe dans l'Europe entière, y compris toute la Laponie , les Loffoden, Mageroë, Bodoe , l'Alten- fiord , le cap Nord , et même le Spitzberg. Il se trouve en Angleterre , en Irlande , aux Orcades , aux Feroë , en Islande, et il manque aux Hébrides et aux Shetland. — A l'occident, il est connu au Groenland, dans les montagnes Rocheuses, àl'îleMelville et dans toute l'Amérique arctique. — A l'orient, il est répandu dans la Suisse, les Carpathes , le Caucase, toutes les Russies, toutes les Sibéries, la Dahu- rie, le Kamtschatka, les îles Aléoutiennes , l'Amérique russe et les vastes terrains stériles du nord de ce continent. Limites cV extension de V espèce. Sud , Midi de l'Espagne 37° j Ecart en latitude : Nord , Spitzberg 80 i 43» ^ ,, , - . „„„ I Ecart en longitude: Occident et Orient obO { „„, I 3bO° Carré d'expansion 15480 Cerastidm arvense, Lin. — Ses racines vivaces don- nent naissance à des tiges d'abord rampantes qui se relèvent ensuite et se soutiennent sans appui. Ses feuilles sont oppo- CERASTICM. 309 sées et accompagnées d'autres plus étroites qui naissent par petits paquets aux aisselles des premières. Ces tiges , régu- lièrement dichotomes au sommet, montrent de grandes fleurs blanches tout à fait insensibles à l'alternatiTe du jour et des ténèbres. Elles s'épanouissent le matin et restent ouvertes jusqu'à ce que la fécondation se soit opérée, ce qui a lieu, comme dans les espèces de l'autre section, par le rapproche- ment successif des étamines qui viennent répandre leur pollen sur les 5 stigmates de la fleur. L'ovaire ne tarde pas à s'allonger et se change en une capsule terminée par un tube que les graines sont obligées de traverser pour sortir. — Pourquoi dans certaines espèces de végétaux les fruits s'inclinent-ils vers la terre à leur maturité comme pour semer leurs graines , tandis que d'autres se redressent à la même époque comme pour empêcher leurs semences de s'échapper? — Les jolis gazons du Cerastium arvense, cou- verts de fleurs blanches très-apparentes, réjouissent le bota- niste dès ses premières sorties du printemps. Le Ranun- culus acris lui associe ses fleurs jaunes un peu plus tard , VAjuga reptans y mêle sa pyramide d'azur, tandis que le Bellis perennis lutte d'éclat et de précocité avec sa rivale. Nature du sol. — Altitude. — Il vit sur tous les ter- rains et atteint aussi de grandes élévations. De Candolle le cite depuis 0 jusqu'à 1,200'" dans les Alpes. Wahlenberg dit qu'il croît dans la Suisse septentrionale jusqu'à la limite supé- rieure des sapins. Nous l'avons vu jusqu'à 1,460'", c'est-à- dire jusqu'au sommet du puy de Dôme, et plus haut encore au Mont-Dore et au Cantal ; mais il change d'aspect et devient le C. strictum, Lam. Ledebour cite dans le Caucase une variété qui atteint 2,800'". Géographie. — C'est encore une espèce largement ré- pandue sur la terre. — Au midi , on la trouve dans les Ba* 310 ÉLATINÉES. léares , en Grèce , au mont Athos , et elle ne paraît pas s'avancer plus loin. — Au nord, elle s'arrête dans la Nor- vège australe et paraît à peine en Suède. Elle existe en An- gleterre, en Irlande et aux Orcades. — A l'occident, on la trouve aux Canaries, dans le Canada , la Colombie , sur les montagnes Rocheuses. — A l'orient, ses diverses variétés se montrent en Italie , en Grèce , dans les Carpathes , dans toutes les Kussies, toutes les Sibéries, excepté la Sibérie arctique, la Dahurie, le Kamtschatka. — Enfin, ce Ceras- liîim est encore indiqué aux Grandes-Indes, au Chili, à Valparaiso, à la Conception, à Mendoza, selon Cumming, et selon S. Dalton Hooker, il existe dans toute la partie mé- ridionale de la terre de Fuego , aux îles Falkland très-abon- dant , au détroit de Magellan , au port Famine , à lîle Ermite, et au cap Horn sur les rochers des bords de la mer. — Il'paraît indigène dans toutes ces localités. Nous suppri- mons cependant, comme nous l'avons fait jusqu'ici, les habi- tations de l'hémisphère austral. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Grèce 36<* | Écart en latitude : Nord , Norvège 59 ( 23« Occident, Montagnes Rochs^^. 125 O. ) Écart en longitude : Orient , Kamtschatka 170 E. ^ 295» Carré d'expansion 6785 FAMILLE DES ELATINEES. Petit groupe de plantes aquatiques et herbacées qui n'in- fluent en rien sur l'aspect du paysage , et qui sont dispersées E LATINE. 311 dans presque toutes les régions tempérées du globe. On ne connaît guère que 3 genres dans cette famille : les Bergia de l'Asie et de l'Afrique tropicales et subtropicales, le Me- rimea du Brésil , et les Elatine qui appartiennent à toute la zone tempérée et subtropicale de l' Ancien-Monde. Ce der- nier genre est presque européen, car 5 à 6 espèces habitent le centre de notre continent, sur lequel les élatinées sont à l'ensemble des végétaux comme 1 : 1217. Ces plantes atteignent peu les îles et s'élèvent peu sur les montagnes. G. EZiATINE, Lin. Huit espèces le composent , 7 appartiennent à; l'Europe centrale, à la France, à l'Allemagne, à la Lilhuanie. Une dernière se trouve aux Indes orientales. Elatine hydropiper , Lin., E. hexandra, DC, et E. MAJOR, Braun. — Nous réunissons ici ces trois plantes qui ont été souvent confondues par les botanistes et qui d'ailleurs se ressemblent beaucoup. Nous conservons VE. hydropiper. Lin. — Ses tiges rameuses , articulées , traî- nantes à la surface de la vase dont l'eau s'est écoulée , émettent continuellement des racines et des bourgeons , et étendent la plante par agamie. En effet, elles forment de verts gazons qui s'élargissent indéfiniment. Ses feuilles nombreuses et succulentes , émettent à leurs aisselles de petites Heurs rouges soumises aux mouvements de leurs pédoncules , qui les redressent à l'époque de leur épanouis- sement et ramènent les capsules vers le sol. Les premiers froids détruisent cette plante, mais ses graines nombreuses et striées la reproduisent au printemps. Nature du sol. — Altitude. — Terrains vaseux, plutôt siliceux que calcaires, et toujours dans les plaines. 312 ELATINÉES. Géographie. — Au sud , cette espèce ne s'avance pas au delà des Pyrénées, et reste même à leur pied. — Au nord, on la trouve en Allemagne, en Angleterre, jusqu'au 54**, et dans la Gothie, tandis que la forme ou espèce E. major, Braun, arrive en Angleterre jusqu'au 58", et occupe toute la Scandinavie, les lieux inondés de la Suède, les bords du Lulea et du Tornéa en Laponie, et s'avance très-loin dans cette dernière contrée. — L'Angleterre est à l'occident la limite de ces plantes ; mais à l'orient elles se trouvent, au moins VE. major ou E. hydropiper, Lin., dans la Russie septentrionale et moyenne, et dans une partie de la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , France 43" \ Écart en latitude : Nord, Laponie 68 ] 25" Occident , Angleterre 6 0.] Écart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 45 E.i 51" Carré d'expansion 1275 Elatine alsinastrcm , Lin. — Ses racines enfouies dans la vase des mares et des étangs , produisent au prin- temps des tiges rameuses qui se hâtent d'amener leurs feuilles à la surface de l'eau. Ces organes, capillaires et dé- jetés sur la tige tant qu'ils sont plongés dans le liquide , changent de forme quand ils se développent dans l'air, et composent des verticilles étages à l'aisselle desquels naissent de petites fleurs blanches et peu apparentes. Ses capsules sont rondes, un peu aplaties, à plusieurs loges et à plu- sieurs graines. — « Cette plante, dit Vaucher, fleurit au- dessus de l'eau et s'allonge continuellement par le haut, tandis qu'elle se détruit par la base. Les racines qui sortent ELATINE. 313 constamment des nœuds inférieurs la rabaissent successive- ment en même temps qu'elles l'amarrent. » Nature du sol. — Altilude. — Il cherche les lieux hu- mides et inondés, la vase plutôt siliceuse que calcaire, la plaine plutôt que la montagne. Géographie. — Au sud , sa limite est dans les Pyrénées. — Au nord , dans le Danemarck , la Gothie, la Finlande et la Russie septentrionale. — Il n'est pas occidental. On le trouve à Nantes; — et à l'orient, il est en Suisse, en Piémont, enLombardie, en Autriche, en Hongrie, en Transylvanie , dans plusieurs parties de la Turquie , et ne dépasse pas la Russie moyenne. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Pyrénées 43° ) Ecart en latitude : AVrf, Russie septentrionale. .. . 65 ' 22° Occident , France 4 O. ( Ecart en longitude : Omnf, Russie moyenne 40 E.' 44° Carré d'expansion 968 FAMILLE DES LINEES. Autrefois réunies aux cariophyllées , les linées en ont été séparées à cause de la structure particuhère de leurs fruits, et elles forment, en effet, un type spécial dans le monde végétal. Ces plantes sont peu nombreuses si on les compare, dans chaque flore , à l'ensemble du règne végétal ; elles forment à peine IjlSO dans les contrées les plus favorisées, comme le plateau central de la France et la Tauride. 314 LINÉES. Elles sont loin d'augmenter en nombre dans le sens des latitudes, elles diminuent sur les montagnes et ne s'éten- dent pas dans les îles. Ce sont des plantes du bassin de la Méditerranée, dont la proportion, relativement à l'ensemble de la végétation européenne, est de 1 : 231. G. RADZOïiA^ GmeL Il ne renferme qu'une seule espèce. Radiola MiLLEGRANA , Smitîi. — S'il existe des plantes qui frappent tous les regards et commandent l'admiration par leur grandeur et par leur majesté , il en est d'autres qui nous échappent par leur petitesse. Mais si , par la pensée, nous pouvions grandir ces espèces et leur donner les propor- tions des arbres de noe forêts, nous resterions confondus devant les beautés ou la singularité de leurs formes. Telle serait l'espèce dont nous parlons. Faible et fugace , elle naît pendant l'été sur le sable humecté, pourvu que de grandes espèces, suffisamment distantes, lui accordent un peu d'es- pace et leur abri. Elle admet dans sa société intime le Jun- cus ericetorum , le Paromjcliia verlicillata , et se montre au milieu d'eux en petits buissons rameux et régulièrement divariqués. Elle a à peine 4 ou 5 centimètres de hauteur et ses branches bifurquées sont par centaines. De petites fleurs blanches naissent solitaires dans les dichotomies. Une petite capsule sillonnée leur succède , 8 graines se répandent , et la plante continue à se ramifier et à fleurir jusqu'à ce qu'elle soit épuisée ou que le soleil l'ait brûlée. Rarement cette dernière circonstance a lieu , car nous avons vu le Radiola profiter de l'ombre des Pten's et des Sarothamnus , et for- mer de véritables taillis sous leur protection. UADIOLA. 315 Nature du sol. — Altitude. On trouve cette petite plante dans les lieux sablonneux et surtout dans ceux qui ont été inondés pendant l'hiver, et dans les fossés ou les mares desséchées à fond sablonneux. Elle croît également sur les sables volcaniques et sur les grès en décomposition , bien plus rarement sur le calcaire , à moins qu'il ne soit recou- vert par un peu d'alluvion. — Elle reste ordinairement en plaine, cependant elle peut s'élever. Nous l'avons trouvée abondante entre 1,000 et IjSOO"» en Auvergne. M. Bois- sier l'indique dans les lieux sablonneux et sylvatiques de sa région chaude à 200™ dans les forêts de chênes, et sur les rochers humides de sa région alpine à 2,100'°, et en société a\ech Juncus capitatus, J. Tetiageiaet VAlsine segetalis. Géographie. — Nous trouvons son aire d'expansion indi- quée avec beaucoup de soin dans l'ouvrage de M. A. De Can- dolle. — Au sud, on la rencontre dans le midi de l'Espagne, à Madère. Elle est indiquée au Maroc. — ku nord , on la trouve disséminée dans une partie de l'Europe centrale, et elle s'avance en Suède et en Norvège jusqu'au 63° ; elle existe en Angleterre , en Irlande et aux Orcades , sans arri- ver aux Hébrides ni aux Shetland. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l'orient , en Grèce , au mont Olympe, en Sicile et non dans le royaume de Naples, dans la Russie moyenne et la Russie australe , selon Ledebour. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Madère 33° j Ecart en latitude : Nord , Norvège 63 ' 30° Occident , Portugal 10 0. ^^ Ecart en longitude . Orient, Russie 48 E. ) 58° Carré d'expansion 1740 316 LUNÉES. G. iiiMuni , Li)u Distribution géographique du genre. — Le nombre des lins s'élève à 90. La moitié appartient à l'Europe et surtout à l'Europe australe et méditerranéenne, à la France, à l'Espagne , à l'Italie, à la Sicile, à la Grèce et aux îles de la Méditerranée. Quelques espèces sont particulières à la Hongrie, à la Croatie, au Bannat et au Caucase. Très-peu sont montagnardes. — L'Afrique a 15 lins dont la moitié environ habite sa pointe australe et les autres l'Algérie , l'A- byssinie , Tunis ou les Canaries. — On en connaît 11 es- pèces en Asie , 4 aux grandes Indes , autant dans la Sibérie altaïque , les autres au Népaul , en Dahurie et en Syrie. — L'Amérique septentrionale a 4 espèces de lins au Mexique, et 5 autres disséminés dans les Etats-Unis. — 8 espèces seulement sont connues dans l'Amérique australe, et presque toutes sont originaires du Brésil , du Pérou et du Chili. — Enfin le genre est représenté en Océanie par une espèce à la Nouvelle-Hollande et une autre à la Nouvelle-Zélande. — Le genre est évidemment européen , mais aussi très-dis- séminé sur toute la terre. LiNUM CATHARTicuM, Lin. — Cette espèce, la plus déli- cate du genre, se montre en petits groupes sur les pelouses,, dans les pâturages un peu secs , au milieu des bruyères. — C'est à peine si l'on distingue ses tiges dichotomes et fili- formes , ses petites feuilles opposées et ses longs pédoncules inclinés. Ces derniers se redressent pour laisser épanouir de petites Heurs blanches d'une grande régularité, fleurs éphé- mères comme toutes celles de ce genre, et auxquelles succè- dent de petites capsules sphériques qui s'ouvrent en étoile LINCM. 317 et laissent tomber des graines lisses et aplaties. Les anthères s'approchent tour à tour des stigmates , et aussitôt que les graines sont dispersées, la plante, qui est annuelle et fugace, disparaît complètement , après avoir prolongé longtemps sa floraison. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente et atteignant souvent 1,000 à 1,200™ dans les montagnes. Géographie. — Au sud , on trouve cette espèce en Es- pagne , en Portugal et dans le midi de l'Italie. — Au nord, dans toute l'Europe centrale, en Angleterre, en Irlande, aux Orcades , aux Hébrides , aux Shetland , aux Feroë , aux Loffoden et en Islande, et dans les prés de toute la Suède continentale. — A l'occident, nous venons de citer son écart. — A l'orient , elle existe en Suisse et en Itahe , dans les Carpathes , en Turquie, dans toutes les Russies ainsi que dans le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de Tltalie 40° i Ecart en latitude : Nord , Loffoden 68 ) 28° Occident , Islande 25 O. ) Ecart en longitude : Orient , Caucase 48 E. i 73° Carré d'expansion 2044 LiNUM GALLiccM, Lin. — Il croît dans les champs et sur les coteaux arides où il montre des tiges annuelles , peu rameuses, surtout à la base, et garnies de feuilles lancéolées et rudes sur les bords. Le haut de la tige se divise en une cime irrégulière oii s'épanouissent des fleurs d'un jaune pâle, éphémères comme celles de tous les lins et remarquables à leurs sépales ciliés et glanduleux , à leurs étamines dont les 318 LINÉES. filets sont élargis et soudés à leur base, et à leur stigmate en tète. Ses ileurs se montrent en juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains siliceux et rocailleux , et ne s'élève pas dans les montagnes. Géographie. — C'est une espèce méridionale , mais très- disséminée. On la trouve en Corse, aux Baléares, en Algé- rie , en Abyssinie. — Au nord , elle s'arrête en France aux environs de Nantes. — A l'occident, on la rencontre en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, en Italie, en Sicile, en Grèce , dans le Caucase et la Géorgie , et jusque sur les bords de la Caspienne. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Abyssinie 12» -^ Écart en latitude : Nord , France 47 j 35° Occident , Canaries 18 0.| Écart en longitude : Orient , Caspienne 45 E. ) 63® Carré d'expansion 2205 LiNUM STRICTUM , Lin. — C'est encore dans les lieux secs et pierreux que naît cette plante au port rigide, à la tige droite et peu rameuse , aux feuilles pointues et à petites fleurs jaunes sans éclat, réunies par leurs courts pédon- cules en panicule serrée. Sa capsule est grosse , plus courte que le calice. La plante est annuelle et fleurit en mai , juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce lin se plaît surtout dans les lieux calcaires et marneux , et ne s'élève sur les montagnes que dans les contrées très-chaudes , oii il ne dé- passe pas 700 à 800°^. Géographie. — Il est aussi très-méridional , puisqu'on le LINCM. 3Î9 trouve sur les collines incultes de l'Algérie et dans les champs de l'Abyssinie. — Au nord , il ne dépasse pas la France, oii le plateau central et le département de la Vienne forment sa limite. — A l'occident, on le connaît en Por- tugal et aux Canaries. — A l'orient, en Corse, aux Ba- léares, en Italie , en Sicile et en Grèce. Limites d^ extension de V espèce. Sud, Abyssinie 12° ) Ecart en latitude : iVor^^, France 46 ^ Si*' OccîV/^n^, Canaries 18 O. -^ Ecart en longitude : Orient, Grèce 20 E.j 38« Carré d'expansion 1292 LiNEM MARiTiMCM , Lin. — Ce lin vivace croît en abon- dance dans les lieux maritimes ou salés , et offre des tiges vertes et cylindriques assez longues , à rameaux effdés. Ses premières feuilles sont opposées et obtuses , les autres lon- gues et pointues, à 3 nervures. Ses sépales sont ciliés et glan- duleux, ses fleurs jaunes disposées en une espèce de corymbe. Il fleurit tard , en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les calcaires et s'élève jusqu'à 1,000™ dans le midi de l'Espagne, selon M. Boissier. Géographie. — C'est une plante très-méridionale que l'on trouve au sud dans le midi de l'Espagne, où elle croît, comme en France, au milieu des joncs, en Corse , et jusque sur les rivages de l'Algérie. — Au nord , la plante s'arrête à la limite sud du plateau central ; mais Ledebour la cite en Russie, dans le Simbirsk, ce qui la reculerait considérable- ment au nord. — A l'occident, elle est en Portugal; • — et à l'orient, en Italie, en Sicile , en Grèce, et jusque dans le Simbirsk. 320 LINÉES. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 36° | Ecart en latitude : iVor^, Si m birsk 54 i 18° Occident , Portugal 1 0 O. ] Ecart en longitude ; Orient , Simbirsk 45 eJ 55° Carré d'expansion 990 LiNUM FLAVUM, Lin. — Il est vivace , presque ligneux à la base, et forme des touffes magnifiques sur les rochers , à côté de VAnlhyllis montana, de V AplujUanthes monspeîien- sis, etc. Ses tiges sont rameuses , striées , anguleuses , gar- nies de feuilles spatulées , oblongues ou lancéolées , et bordées d'une lame transparente. Les fleurs naissent en corymbe, portées sur des pédoncules très-courts au sommet des rameaux. Elles offrent un calice à longs sépales verts, une grande corolle tordue sur elle-même pendant l'estiva- tion , d'un beau jaune de soufre ou d'un jaune pur passant même à l'orangé , surtout dans le bouton , et reprenant , comme le Meconopsis cambrica, ce jaune orangé par la des- sication. Ces pétales sont marqués de veines rameuses un peu plus foncées ; les étamines , le pollen et les styles sont aussi d'un beau jaune. — Il fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur le calcaire et dans la plaine, ne dépassant pas 700 à 800^". Géographie. — Cette belle espèce est méridionale. Elle occupe toute la région des oliviers. — Cependant elle avance aussi vers le nord , sur la limite du plateau central, en Allemagne, dans les Carpathes et la Russie moyenne, la Volhynie, le Simbirsk et les bords du Volga. — Elle n'est pas occidentale et ne dépasse pas la France. — A l'orient, elle s'étend beaucoup plus loin, dans la Bulgarie, le midi de LINUM. 321 l'Italie, la Russie méridionale, le Caucase et la Géorgie. Pallas l'a trouvée abondamment en Russie, en se rapprochant de Moscou , tout près de Choper. Elle croissait sur des ter- rains salés près du Salsola^ comme elle végète ici sur les ter- rains jurassiques. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 38» | Écart en latitude : Nord, Simbirsk 54 j 16« Occident , France 0 > Ecart en longitude : Orient , Simbirsk 45 E. j 45"^ Carré d'expansion 720 LiNUM SALSOLOiDES, Lam. — Plante vivace à souche li- gneuse, qui forme des touffes très-élégantes dans les lieux secs et rocailleux. Ses tiges sont rameuses et couvertes d'une écorce grise. Ses feuilles sont nombreuses , linéaires et pointues , et ses fleurs roses , nervées de carmin violacé, s'élèvent sur leur pédoncule au-dessus des rameaux. Sa cap- sule est globuleuse, de la même longueur que le calice. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires de la plaine. Géographie. — Son aire est très-restreinte. Ce lin pénè- tre en Espagne et s'arrête au nord à Nantes et dans l'Anjou. Là est aussi sa limite occidentale ; et à l'orient il ne paraît pas dépasser le Dauphiné. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne 40° ) Écart en latitude : iVord!, France 47 j 7° Occident , France 3 0. 1 Écart en longitude : Orient , France 5 E. j 8** Carré d'expansion 56 V 21 322 LINÉES. LiNUM TENUiFOJ.iUM , IJn. — Abondant sur les coteaux pierreux, au milieu des pelouses courtes et serrées , il forme de petites touffes distinctes dont les tiges s'écartent et s'in- clinent en laissant presque toujours le milieu vide. Ses feuilles sont rudes, sétacées, nombreuses; les sépales sont terminés par une grande arête. Les fleurs grandes et rosées ont beaucoup d'éclat. Comme celles des autres lins, elles s'ouvrent de bonne heure, et dès le milieu du jour on trouve au pied de la plante les pétales inutiles qui ont assisté à la fécondation du matin. Nature du sol. — Altitude. — II préfère les calcaires et les pépérites basaltiques. De Candolle le cite à 1,000™ dans le Jura , et Ledebour, de 600 à 800"^ dans le Cau- case. En Auvergne , il ne dépasse pas et atteint à peine cette dernière altitude. Géographie. — Au sud , on le trouve en Corse, dans le midi de l'italic, en Espagne et dans le Caucase. — Au nord, dans le centre de l'Europe et dans la Russie australe, dans la Podolie. — A l'occident, l'espèce est limitée en Espagne. — A l'orient il s'avance en Italie, en Russie, dans le Caucase, et jusque sur les bords de la mer Cas- pienne. Limites d' extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie /jO*^ ) Écart en latitude : iVorf/, Podolie 48 j 8" Occident, Espagne 7 O. j Ecart en longitude : Orient , Caspienne 45 E. ) 52" Carré d'expansion 416 LiNUM NARBONENSE, Lin. — Il forme, sur les coteaux secs et pierreux , de petites touffes élégantes et peu élevées. LINUM. 323 Sa souche ligneuse produit plusieurs tiges dressées , garnies de feuilles lancéolées ou linéaires, très-glabres. Les pédon- cules, opposés aux feuilles et non axillaires , portent de grandes fleurs bleues dont les sépales sont bordées d'une petite membrane. Les anthères allongées se rapprochent des stigmates filiformes et les entourent de près au moment de la fécondation. — Il fleurit en mai. Nature du sol. — AUilude. — Il recherche les cal- caires et croît habituellement dans la plaine ; mais dans les pays très-chauds il s'élève assez haut, car M. Boissier le cite en Espagne, de 500 à 2,000'". Géographie. — Il occupe le midi de la France, la Corse, l'Algérie. — Au nord et à l'occident , il n'avance pas au delà du plateau central. - A l'orient, on le trouve dans la Mœsie supérieure, dans la Bulgarie occidentale , la Thrace septentrionale , et dans le nord de l'Italie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 30" ) Ecart en latitude : iVorrf, Italie 45 ^ 9° Occident , France 0 ) Ecart en longitude : Orient , Turquie 20 E. î 20« Carré d'expansion. 180 LiNUM ANGUSTIF0LIU3I, Huds. — II croît sur les coteaux et dans les prairies. Ses racines vivaces émettent plusieurs tiges grêles et dressées, munies de feuilles lisses , lancéolées, linéaires, à une seule nervure, et elles se divisent au sommet en une espèce de panicule assez lâche. Les fleurs qui se montrent en avril et en mai , sont bleues , de grandeur moyenne, et présentent des stigmates en massue. Nature du sol. — Altitude. — Il croît de préférence 324 I.INÉES. sur les terrains siliceux et sablonneux , et reste dans les plaines. Géographie. — Espèce occidentale qui atteint au midi le sud de l'Espagne et l'Algérie , et au nord , l'Angleterre et l'Irlande, jusqu'au 55*^. Elle appartient, d'après de Can- dolle , à la région tout occidentale de VEoica ciliaris , et arrive à l'ouest jusqu'aux Canaries. — A l'est, on la trouve en Italie, en Grèce et en Sicile. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30" ) Ecart en latitude : Nord , Angleterre 55 i 25" Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude : Orient , Grèce 20 E. ^ 38° Carré d'expansion 950 LiNLM AusTiiiACUM, Lin. — Des tiges assez nombreuses et fortement inclinées, quelquefois couchées sur la terre et toujours très-leuillées, distinguent cette espèce qui habite les pelouses et qui souvent passe inaperçue , cachée par les graminées qui l'entourent ou par les autres plantes qui la dépassent en hauteur. Le matin , quand le soleil se lève , elle apparaît brillante et nous présente ses fleurs aux pétales d'azur. Elle oppose cette brillante parure aux fleurs dorées du Coronilla minima , aux grappes purpurines de VAstra- galus monspessidanus ; mais le soleil qui vient d'éveiller ces dernières plantes et de faire éclore les fleurs du lin , ne lui permet plus, dans le milieu du jour, cette brillante toilette que lui-môme avait excitée le matin. Les pétales se désar- ticulent et tombent , et la scène matinale de cet hyménée recommence tous les jours du mois de juin. Chaque matin des fleurs nouvelles s'épanouissent , les boutons inclinés se LINUM. 325 redressent ; dès ravant-veille on voit paraître le bleu des pétales; la veille ils s'entr'ouvrent un peu, et l'on voit dis- tinctement l'estivation roulée de ces charmantes corolles. Le troisième jour , elles s'étalent entièrement. Les pétales sont larges , d'un bleu de ciel , veinés d'outremer à leur base, avec l'onglet jaune. Cinq étamines à filets bleus, à anthères sagittées s'élèvent au-dessus des stigmates et se couvrent d'un pollen blanchâtre et à crains volumineux ; ces anthères s'ouvrent dans le bouton la veille de l'épanouissement. Tan- tôt elles s'élèvent au-dessus des 5 styles, tantôt et plus sou- vent ce sont les styles, munis de stigmates en tête, qui domi- nent. Ces derniers sont presque toujours imprégnés dès la veille de l'épanouissement. Cette fécondation anticipée dans les lins et dans d'autres espèces , ne serait-elle pas une des causes de la fugacité de la corolle? — Chaque jour aussi les pédoncules qui ont porté des fleurs tondent à s'incliner, ils finissent par se coucher unilatéralement sur les tiges, et celles- ci même se penchent davantage et se couchent sur la terre. — A l'époque de la floraison , les calices s'écartent et s'éta- lent un instant, mais bientôt les sépales se resserrent sur l'ovaire, et, dans cette espèce comme dans les autres, accom- pagnent la capsule jusqu'à l'époque de sa maturité. Nature du sol. — Altitude. — Ce lin préfère les cal- caires et les pépérites basaltiques. On le trouve cependant dans les Vosges sur les grès. — De Candolle lui assigne une zone d'altitude de 1,000™, depuis cette élévation dans le Jura , jusqu'à 2,000™ dans les Alpes. Géographie. — Au sud , on le trouve en Italie et en Sicile. — Au nord, il existe près de Nancy , en Russie , dans la Podohe , l'Ukraine. — A l'occident, il ne dépasse pas le plateau central; — mais à l'orient il existe, comme nous l'avons dit , en Italie, en Sicile, en Autriche, en Bo- 326 MALVACÉES. hême , en lïorigrie , en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase , la Tauride et la Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile SS*' ) Ecart en latitude : iVort^, Russie 50 ^ 12° Occident, France 0 i bcarten longitude : Orient , Géorgie 45 E. j 45° Carré d'expansion 540 FAMILLE DES MALVACLES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie 0°à 10° 18°0. à 5° E. Ahyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E. Royaume de Grenade. 36 à 37 5 O. à 8 O. Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. Portugal 37 à 42 9 0. à 11 0. Royaume de Naples.. 38 à 42 11 E. à 16 E. Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. France 42 à 5l 7 0. à 6 E. Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 0. Russie moyenne ... . 50 à 60 17 E. à 58 E. 44 44 105 132 80 108 118 137 187 269 : 175 : 185 : 276 : 353 : 339 : 215 PROPORTIONS RELATIVES. 327 Latitude. Longitude. Scandinavie entière. . 55° à 71° 3° E. à 29° E. 1 : 219 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 : 186 Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 : 226 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 : 289 Norvège... 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 : 408 Russie septenlr>^ . . . 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 : 867 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 : 945 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 0: 0 Europe entière 1 : 1-^7 Tableau des projmrlions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande 51° à 55° 7°0. à 13°0. 1 : 194 Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 0. 1 : 339 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 : 276 Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 215 Sibérie de rOural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 : 298 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 : 478 Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 : 726 Dahurie .50 à 55 110 E. à 119 E, 0 : 0 Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 709 Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 E. 0 : 0 Kamtschatka 46 à 67 148 E. à 170 E. 0 : 0 PaysdesTscLukhis. » 155 E. à 175 O. 0,: 0 Iles de l'Océan or='. 51 à 67 170 E. à 130 0. 0 : 0 Amérique russe. . . 54 à 72 170 0. à 130 E, 0 : 0 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Al titude en mètres. Roy.deGr%rég.alp.etniv. 36°à37° 1500 à 3500 1:243 Roy.deGrenade,rég.niv.. 36 à37 2500 à 3500 0 : 0 328 MALVACÉES. Latitude. Altitude en mètres. Pyrénées 42°à43« 500 à 2700 0: 0 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 0 : 0 Pic du Midi, de Bagnères.. » » 0: 0 Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 0: 0 Plateau central, sommets.. 44 à 47 1500 à 1900 0: 0 Alpes 45 à 46 500 à 2700 0: 0 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 0 : 0 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert. . 12"à 14° 24°0. à 27«0. 1: 26 Canaries 28 à 30 15 O. à 20 O. 1 : 112 Hébrides 57 à 58 8 O. à 10 O. 0 : 0 Orcades 59 5 O. à 6 0. 0 : 0 Shetland 60 à 61 3 O. à 4 O. 0 : 0 Feroë 62 9 0. 0:0 Islande 64 à 60 16 0. à 27 0. 0 : 0 Mageroë 71 24 E. 0:0 Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0 lie Melville 76 114 0. 0:0 lie J. Fernandez. . 33 à 40S. 76 O. 0:0 Nouv.Zélande(nord). 35 à 42 S. 171 O. à 176 O. 1 : 616 Malouines 52S. 59 O. à 65 O. 0 : 0 La famille des malvacées offre un décroissement très- considérable à mesure que l'on approche des régions polaires, et elle finit par disparaître complètement des pays froids. Depuis longtemps M. de Humboldt avait fait cette remarque, et avait donné les proportions de 1[50 pour la zone torride , lj200 pour la zone tempérée , et 0 pour la zone glaciale. — Dans le sens des longitudes , on voit aussi cette famille diminuer rapidement à l'est, et disparaître tout à fait quand la latitude et la longitude se réunissent. — Ces plantes ne MALVA. 329 s'élèvent pas dans les montagnes et n'habitent les îles que dans les pays chauds. — En somme , les malvacées, qui composent une nombreuse et brillante famille , une des plus ornementales du règne végétal , sont en grande partie étran- gères à l'Europe. Elles ont 4 centres principaux d'occupa- tion : 1°. l'Amérique méridionale en y comprenant le Mexi- que et les Antilles; 2°. les Indes orientales et les îles qui dépendent de cette partie de l'Asie ; 3°. le Cap , les côtes de l'Afrique et l'île Bourbon ; 4°. le bassin de la Méditer- ranée prolongé jusqu'à l'Egypte et la Syrie. C'est le plus pauvre de ces quatre centres d'occupation et le seul qui nous fournisse quelques espèces. Les contrées les plus riches en malvacées, offrent de 1[25 à 1[16 de ces plantes. G. MALVA, Lin, Distribution géographique du genre. — Les mauves ont plusieurs centres principaux de création, en Amérique, en Europe et en Afrique. Ce sont, parmi les malvacées, presque toutes originaires des pays chauds , celles qui s'avancent le plus vers le nord .On compte plus de 1 20 espèces de ce genre et plus de 40 appartiennent à l'Amérique équatoriale.Le Pérou, le Chili , le Brésil , le Mexique et la Jamaïque sont les con- trées où elles ont élu leur domicile. Quelques-unes seulement croissent au-delà du tropique, à Buénos-Aires ou bien aux Etats-Unis. L'Amérique entière en a 50 espèces con- nues. — Beaucoup de mauves se trouvent en Afrique ; on en compte 20 au cap de Bonne-Espérance, 3 en Egypte, 3 dans la Barbarie, et 3 ou 4 autres très-différentes forment un petit groupe isolé à l'île Bourbon. — Quoique l'Europe ne soit pas le pays des malvacées, on en cite cependant 30 espèces dans les flores , et elles restent confinées en 330 MALVACÉES. Sicile , en Italie , en Espagne , en Grèce, en Turquie, à l'île de Crète ; quelques-unes seulement entrent en France et en Allemagne. — Enfin, l'Asie a aussi quelques mauves; 5 à Java ou à Timor, 3 aux grandes Indes, 2 en Chine et 1 dans l'Asie mineure. Les trois centres sont donc l'Amé- rique équatoriale , plutôt méridionale que septentrionale , le Cap et l'Italie , la Sicile et l'Espagne ou l'Europe centrale. En résumé , c'est un genre plus répandu dans l'hémisphère aubtral que dans l'hémisphère boréal. Malva Alcea, Lin. — Lorsque dans les mois de juillet et d'août , la végétation est arrivée à son plus haut degré de splendeur , les mauves viennent ajouter l'éclat de leurs Heurs à la parure des campagnes. Celle-ci habite le long des chemins et des fossés, sur la lisière des bois et dans les jeunes taillis. Ses tiges sont dressées, ses feuilles radicales en cœur et arrondies , et les autres plus ou moins profon- dément palmées, molles, tomenteuses, couvertes de poils fascicules. De grandes Heurs d'un violet lilas naissent réu- nies au sommet de ces tiges , et leur fécondation dure plu- sieurs jours , puis elles se flétrissent, d'autres les remplacent, et les ovaires fécondés, disposés en couronne autour d'un disque , mûrissent et se disséminent un mois après la flo- raison. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante préfère les terrains calcaires et la plaine. On la trouve cependan sur les sables des rivières, et de Candolle l'indique jusqu'à 1,200™ dans le Jura. Géographie. — Nous comprenons dans son aire le M. fastigiata, Cav. , et le M. bismalva^ Bernh. , qui peut- être sont des espèces distinctes, mais jusqu'à présent con- fondues avec le 1/. Alcea. — Au sud, cette mauve atteint MALVA. 33 i l'Espagne, en Aragon, Madère et les Canaries. — Au nord, elle est disséminée dans l'Europe centrale , en Au- triche , en Bavière , en Hongrie , et s'arrête en Suède , où Wahlenberg la cite dans les lieux pierreux, dans les champs et dans les haies, sur les calcaires des provinces orientales et méridionales. — Elle est commune en Portugal. — A l'est , on la trouve en Italie, en Croatie , en Transylvanie , en Russie, et jusque dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30" ) Ecart en latitude : Nord , Suéde 58 ^ 28» Occident, Canaries 18 O. | Ecart en longitude ; Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. i 78" Carré d'expansion 2184 Malva MOSCiiATA, Lin. — Nous avons peu d'espèces aussi brillantes que les mauves. Celle-ci est répandue sur la lisière des bois, le long des haies, sur les pelouses et les coteaux. Elle y forme de. belles touffes garnies de feuilles odorantes, de grandes fleurs régulières d'un rose lilacé, qui paraissent tard, il est vrai, mais qui se succèdent et restent constamment ouvertes. Un beau faisceau d'étamines soudées en occupe le centre et répand successivement son pollen. C'est à peine si les stigmates sont nubiles quand s'ouvrent les dernières anthères. Les fruits sont tomenteux. Nature du sol. — Altitude. — On trouve cette mauve sur tous les terrains, bien qu'elle semble préférer ceux qui sont graveleux et siliceux. Elle s'élève peu; elle habite ce- pendant encore de 1,000 à 1,200"^ d'altitude. Géographie. — Au sud, elle est indiquée en Aragon, dans le midi de l'Italie par Tenore , et en Sicile par Gussone. 332 MALVACÉES. — Au nord, elle existe en Angleterre et en Irlande, en Allemagne, dans le Danemarck, la Gothie australe, et, selon Walilenberg, en Suède, dans les lieux cultivés et près des rivages. — Sa station la plus occidentale est l'Angleterre; — à l'orient, nous pouvons ajouter à la Sicile et à l'Italie, la Hongrie, la Lithuanie et une partie de la Turquie jusqu'au Monténégro. 'D" Limites d'extension de V espèce. Sud, Sicile 38" ) Ecart en latitude : Nord, Suède 58 î 20° Occident , Angleterre 6 0.) Ecart en longitude : Orient , Turquie 16 E. 1 22° Carré d'expansion 440 Malva sylvestris. Lin. — Plante très-commune et pres- que domestique, vivace ou plutôt bisannuelle, qui fait partie de la végétation des lieux incultes , des haies et des buissons, qui croît le long des chemins avec les carduacées, VEringinmcampestre, le Marubium album, etc. Elle offre d'assez nombreuses variétés. Ses tiges sont droites ou ra- meuses, ses feuilles grandes, d'un vert sombre, arrondies, à 5 ou 7 lobes obtus, même dentés. Les fleurs naissent en pe- tits faisceaux à leur aisselle, portées sur des pédoncules assez longs, mais qui ne leur permettent pas de faire sailHe au- dessusdu feuillage. La corolle est d'un rouge violet, marquée de stries d'une nuance plus foncée, et présente un magnifl- que faisceau d'étamines dont les anthères répandent leur pollen avant le développement complet des stigmates. Après la floraison, les carpelles s'accroissent et se rident, puis ils jaunissent et tombent. Nature du sol. — Altitude. — Cette mauve estindiffé- MALVA. 333 rente à la nature physique du sol, mais elle paraît recher- cher les terrains salilères et ceux qui sont exposés aux éma- nations animales. — Elle préfère la plaine, mais elle peut cependant s'élever, puisque deCandolle l'indique à 1,200™ dans les Alpes, et M. Boissier jusqu'à 650™ en Espagne. Géographie. — Au sud, l'Espagne, l'Algérie. — Au nord, l'Allemagne, le Danemarck, la Gothie, la Norvège australe et le midi de la Suède, ainsi que l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident, elle est en Portugal. — A. l'orient, en Suisse, en Italie, en Sicile, dans les Carpathes, en Tur- quie, en Grèce, dans la Russie moyenne et la Russie australe, dans la Crimée, le Caucase, la Géorgie, les déserts de la Caspienne et dans toutes les Sibéries, excepté la Sibérie arc- tique. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35° ) Ecart en latitude : Nord, Suède 56 j 21« Occident, Portugal 10 0.| Ecart en longitude: Orient, Sibérie Orientale 160 E. j 170» Carré d'expansion 3570 Malva ROTUNDiFOLiA , Lin. — Cette plante vivace pousse avec vigueur en automne, et cache la terre sous le feuillage de ses jeunes pousses. Les feuilles dans cette es- pèce , comme dans les autres , sont toujours plissées sur leurs nervures principales. Les pédoncules sont articulés, et naissent plusieurs ensemble à la même aisselle ; on les voit successivement grandir pour soulever leurs fleurs , et se re- courber ensuite ( pendant que le suivant s'élève j pour rap- procher leurs fruits du sol. Avant l'épanouissement, les stigmates sont tordus et réfléchis sur le faisceau d'étamines. 334 xMALVACÉES. dont les anthères, déjà ouvertes, lui abandonnent des crains nombreux de pollen. Le calice, à sépales velus, se resserre au-dessus du IViiit qui mûrit; le pollen est blanc, globuleux, très-volumineux. Ses fruits, comme ceux des autres mauves, sont formés de carpelles cunéiformes serrés les uns contre les autres , et forment un disque aplati , protégé par le ca- lice, mais dont les graines sont rarement toutes fertiles. Cette mauve, la plus commune de toutes, est une plante essentiellement domestique qui pénètre dans les jardins et dans les cours , qui habite les rues des villages et suit l'homme partout où il porte ses pas. Elle vit en société avec les différentes espèces domestiques, et se multiplie quel- quefois tellement qu'elle les chasse des lieux qu'elles habi- tent pour s'y substituer. Nature du sol. — Altitude. — Les terrains sahfères et surtout les décombres et les lieux exposés aux émanations animales lui conviennent, quelle que soit la nature du sol. Elle suit l'homme dans les montagnes , et atteint jusqu'à 2,000™ dans le midi de l'Espagne. Géographie. — On trouve cette mauve au sud , dans le midi de l'Espagne, dans les champs de l'Algérie, à Madère, aux Baléares , aux Canaries. — Au nord , dans toute l'Eu- rope centrale, jusque dans le midi de la Suède, en Angle- terre et en Irlande, mais non dans les îles. — A l'occident, elle existe en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, en Suisse, en Italie, en Sicile, dans les Carpathes, en Turquie, dans le Caucase , la Crimée , la Géorgie et sur les rivages orientaux de la Caspienne. M. Bové l'a recueillie autour du couvent du Sinaï ; elle est en Grèce et dans une partie de l'Asie mineure; elle se rencontre aussi dans les Russies moyenne et australe , ainsi que dans la Sibérie de l'Oural. — Enfin , elle est indiquée dans les champs , aux environs althjEA. 335 de Montréal dans le Canada ; et Baiier la rite aussi à l'île de Norfolk par 29° latitude sud , entre la Nouvelle-Hol- lande, la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande. Limites d^ extension de r espèce. Sud, Canaries 28» ] Ecart en latitude : Nord , Suède australe 56 3 28° Occident, Canaries 16 0."^ Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 70 E.j 86° Carré d'expansion 2408 G. aIiTH2:a, Cavan. Distribution géographique du genre. — Il existe 30 es- pèces à'Althœa. 12 sont européennes, presque toutes du bassin de la Méditerranée, ou au moins de l'Europe aus- trale, et principalement de l'Espagne, de l'Italie, de la Grèce , de la Sicile et de l'île de Crète. — 12 sont asiati- ques , originaires des grandes Indes , de Java, de l'Asie mineure. 1 seule espèce est chinoise, 1 autre est originaire de l'Arabie, et 3 autres ont été rencontrées en Sibérie. — L'Afrique n'a que ^Althœa, au Cap, en Egypte et à l'île Bourbon. Ces plantes manquent complètement à l'Amé- rique entière et à l'Océanie. Althjea OFFiciNALis, Lin. — Cette plante habite les marais et le bord des eaux , et de ses racines blanches et fibreuses à l'intérieur s'élèvent de grandes tiges garnies de feuilles molles et tomenteuses. Ces feuilles sont douces au toucher. Les inférieures sont divisées en 5 ou 7 lobes ; les supérieures sont presque carrées. Ses fleurs , blanches ou roses , très-régulières , naissent à l'aisselle des feuilles, et la 336 MALVACÉES. lîoraison se prolonge longtemps. Elles sont sans doute fé- condées dioiquement, car les étamines répandent leur pollen longtemps avant l'épanouissement des stigmates. — Elle fleurit tard , au milieu de l'été, et forme de petits buissons, d'un vert jaunâtre, à côté du Symphilum Consolida, de y Eupaiorhnn cannabinum , de VInula Heîenium. Elle se rencontre quelquefois en groupes serrés. C'était autrefois dans la Limagne une plante très-sociale, abondamment ré- pandue dans les marais, d'oîi elle a été enlevée par la cul- ture. Elle vit encore en société dans la France centrale , aux environs de Bourges, et particulièrement sur le littoral du Finistère, où elle forme de petits taillis nains sur l'îlot de Kerourse , vis-à-vis le Conquet. Nature du sol. — Altitude. — La guimauve préfère les terrains calcaires , argileux ou salifères , plus ou moins hu- mides , et ne s'élève jamais dans les montagnes. Géographie. — Elle s'avance au sud , au midi de l'Es- pagne et jusque dans les marais de l'Algérie. — Au nord , elle existe dans le centre de l'Europe, dans tout le Dane- raarck, et cesse dans la Golhie, oii on la rencontre encore çà et là sporadique. On la trouve aussi en Angleterre et en Irlande jusqu'au 56°. — Elle est très-occidentale, bien plus commune dans l'ouest de la France que dans l'est, oii on la trouve seulement dans les marais de Vie et de Dieuze oii elle est attirée par le sel. Elle est aussi en Portugal. — Malgré sa tendance à l'ouest , elle va très-loin au levant , en Turquie , en Italie , en Sicile , en Grèce , dans les Russies moyenne et australe, dans la Tauride, les provinces du Cau- case, la Géorgie et dans toutes les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. — On cite aussi la guimauve aux Etats-Unis et même dans l'Océanie, aux environs de Sydney , ou il faut supposer cette plante transportée. ALTHiEA. 337 Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude : Nord, Angleterre 56 ) 21° Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 97 E. ) 107° Carré d'expansion 2247 AltH/EA cannabina, Lin . — Il recherche les coteaux pier- reux et le bord des chemins oiî il forme de grosses touffes élancées. Ses tiges sont dures , un peu velues et garnies de feuilles d'un vert sombre, profondément lobées, à 5 ou 3 folioles oblongues , pointues et dentées. Ses fleurs ne se montrent qu'en été. Elles sont roses et portées par des pé- doncules allongés. Elles restent épanouies quelques jours et resserrent leur corolle après la fécondation, puis de nouvelles fleurs paraissent et la floraison se prolonge jusqu'en automne. Les graines mûres restent fixées à l'axe du fruit par un fil hygrométrique qui les retient longtemps et finit par les aban- donner. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et mar- neux. — Toujours en plainedans nos contrées, mais M. Bois- sier le cite dans les lieux fertiles de sa région montagneuse , de 600 à 1,000"\ Géographie. — Au sud , le midi de la France et l'Es- pagne jusqu'à la pointe australe. — Au nord, l'Allemagne et la Podolie. — A l'occident, Bordeaux et une partie de la France. — A l'orient, il s'étend en Italie, en Sicile , en Grèce , en Turquie, en Bulgarie , en Crimée et dans le Caucase. 22 ?38 MALVACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 37° ) Ecart en latitude : iVorrf , Podolie 48 ) 11» Occident , France 4 0.) Ecart en longitude : Orient , Caucase 48 E. 1 52"^ Carré d'expansion 572 Alth^ea HiiisuTA, Lin. — Cette plante annuelle est commune sur les pelouses, sur les coteaux aérés où elle offre d'abord un bouquet de feuilles cordiformes et velues. Bien- tôt des tiges nombreuses et divergentes s'étalent sur la terre. Elles sont raides, hérissées de poils blancs et fragiles, et gar- nies de feuilles lobées très-différentes des premières et por- tant aussi de longs poils transparents. Les pédoncules et les calices sont hispides comme la tige. Le calice extérieur a 8 sépales verts , ciliés et velus en dehors , Hsses en dedans ; le second calice a 5 sépales verts très-pointus, et bordés de petits tubercules d'un brun rouge et de poils blancs trans- parents comme ceux des tiges. La corolle est d'un rose car- miné pâle, striée d'une teinte plus pâle. Les filets sont roses, ainsi que les anthères, le style et les stigmates. Dès le matin, les corolles s'épanouissent , et déjà les stigmates sont nubiles et attendent la maturité des étamines, phénomènes inverses de celui que présente VA. officinalis. Le soir elles se ferment pour s'étaler encore avec la plus grande régularité. Nature du sol. — Altitude. — Recherche les terrains calcaires et marneux, et reste ordinairement dans les plaines. Cependant Ledebour cite cette plante dans le Taliisch jus- qu'à 1,000'". Géographie, — Au sud, le midi de l'Espagne et l'AIgé- TILIACÉES. 339 rie. — Au nord, l'Autriche méridionale, le grand-duché de Bade. — A l'occident, elle reste aussi en France. — Mais à l'orient on la trouve en Italie, en Sicile, en Croatie , en Transylvanie , en Grèce, en Turquie , en Crimée , dans le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de r espèce. Sud, Algérie 35" ) Ecart en latitude : No?-d, AWemagne 49 ) 14" Occident , France 2 0. | Ecart en longitude : Orient, Caucase 48 E. j 50° Carré d'expansion 700 FAMILLE DES TILIACEES. Ces plantes qui forment un groupe assez nombreux, sont presque exclues du continent européen , car les flores les plus riches n'en contiennent que 4 ou 5 espèces appartenant au seul genre Tilia. Ce sont en général des plantes des pays chauds, originaires de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique. Elles forment 1(58 de la flore de Nigritie, lj64 de celle de l'Abyssinie. Elles manquent à l'Algérie, au royaume de Gre- nade, à la Sicile, au Portugal, et ne forment plus que 1|700 des flores européennes les plus riches en tiliacées, et seule- ment lil947 en moyenne. G. TILIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre est de 340 TILIACÉES. toute la famille celui qui s'avance le plus vers les hautes latitudes. Il comprend 13 espèces, dont 8 appartiennent à l'Amérique du nord et 5 à l'Europe. Ces dernières occupent seulement la partie centrale d'e ce continent, sans atteindre ni les régions du nord ni les parties australes. Elles se trou- vent en France, en Allemagne, en Hongrie, dansleBannat, le Caucase et la Tauride. TiLiA PAKViFOLiA, Ehrli. — Le tilleul habite nos forêts oii il se distingue, dans sa jeunesse, à son écorce lisse et brune garnie de nombreuses lenticelles blanchâtres ; plus tard son tronc rameux se divise en branches étendues, et ses jeunes rameaux prennent en hiver des nuances très-vives de rouge carminé. Ses bourgeons alternes, enveloppés d'écaillés bru- nes, sont des premiers qui se gonflent au printemps et qui essayent de s'ouvrir. Celui qui termine la branche, et qui n'est terminal que par l'avortement du rameau , est le premier qui écarte ses écailles et laisse voir déjeunes feuilles plissées et chaudement abritées. Au mois d'avril, ces feuilles s'éten- dent, munies à leur base de deux petites bractées roses qui bientôt les abandonnent et tombent sur le sol. L'arbre pré- sente alors un feuillage demi-transparent d'une extrême fraîcheur, et de belles feuilles molles et dentelées s'étendent et se multiplient avec rapidité. Plusieurs bourgeons ne don- nent que des feuilles , mais d'autres, plus volumineux, con- tiennent les germes de quatre ou cinq pédoncules qui s'échap- pent de leur aisselle, à côté du bourgeon destiné aux pousses de l'année suivante. Ces pédoncules, bordés d'une large bractée jaunâtre, deviennent libres vers le milieu de cet or- gane, et, se divisant en une petite ombelle, donnent naissance à des fleurs jaunes et odorantes. Le tilleul en fleur présente un aspect des plus agréables , son port majestueux et la TILIA. 34 i multitude de ses fleurs en font un arbre d'ornement. Son parfum , emporté par la brise du soir, se répand à de grandes distances. Le miel délicat que distillent ses fleurs attire nuit et jour de nombreuses tribus d'insectes, que l'on entend bourdonner dans ses branches. Un tilleul est alors un monde habité par des peuples bien différents qui, tous préoccupés du soin de leur existence , transportent en même temps le pollen de ses étamines sur des stigmates étalés. Aussi la plupart des fleurs sont fécondes; mais le premier embryon fécondé se développe rapidement, fait avorter les autres , détruit les loges primitives de la capsule, et le fruit devient une boite ligneuse, qui ne s'ouvre que rarement et en partie et qui ne renferme qu'une ou deux graines. — Le tilleul acquiert d'énormes dimensions et vit pendant de longues années. Nous pouvons citer sur le plateau central : le tilleul du Mayet, près Vollore- Ville. Il est d'une vigueur ex- traordinaire et porte un énorme faisceau de branches: celui de Briffons ; celui de St-Sauve ; le tilleul double de Voda- ble, un jeune tilleul remplit la cavité du plus vieux ; le beau tilleul de Montgondoles, canton de Manzat ; celui de Blot, canton de Menât; le tilleul de St-Avit et les beaux arbres de la place de St-Gervais. Nature du sol. — Altitude. — Il croît avec vigueur sur les terrains siliceux et volcaniques , mais on le trouve aussi sur le calcaire ; il est donc presque indifférent. — De Can- dolle l'indique jusqu'à 1,000"° dans les Pyrénées et sur les bords de la mer en Toscane. Géographie. — Au midi , le tilleul ne dépasse pas les Pyrénées ni les montagnes de la Calabre. — Au nord , ii s'étend très-loin , dans toute l'Europe centrale, en Dane- marck, en Gothie , en Norvège, jusqu'à Drontheim , en Suède , dans les bois et autour des prairies , jusqu'au 60*^ 312 TIUACÉES. environ. On le trouve planté jusqu'à Hernœsand à 62° 38'. 11 existe aussi en Finlande , en Angleterre et en Irlande. — Là est aussi sa limite occidentale. — Il est commun, en se dirigeant à l'orient, en Suisse, en Italie, dans lesCarpathes, en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase et la Géorgie , dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Naples 40° ) Ecart en latitude : Nord , Suède 60 i 20« Occident, Irlande 10 0.] Écart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 97 E. ' 107° Carré d'expansion 2140 TiHA GRANDiFOLiA , Ehrli. — Ce bel arbre, dont le port a peut-être encore plus de majesté que le précédent, ne semble pas spontané dans nos forêts , mais on le rencontre disséminé , et formant des dômes immenses de verdure par l'étendue de ses branches étagées et par la beauté de son feuillage. Ses feuilles sont plus larges, ses pétioles plus courts. Ses étamines sont quelquefois polyadelphes, et ses stigmates toujours redressés. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent , et at- teint, selon de Candolle , jusqu'à 1 ,000™ dans les Pyrénées. Nous l'avons trouvé souvent à cette même élévation. — Un immense tilleul croît sur le basalte des Buges , au pied de la petite ville de Latour. Il offre un tronc énorme et une cime très-étendue. Il présente en outre un phénomène par- ticulier. Il sort de son tronc déjeunes branches, comme il s'échappe des fleurs des vieux Theobroma et des vieux Gus- lavia. Dans la pluparf des arbres , ces bourgeons qui sor- TILIA. 343 tent du vieux bois ne se développent pas , ou bien ils pé- rissent la seconde ou la troisième année ; ici , au contraire, on en voit de tous les âges, et plusieurs d'entr'eux sont des arbres distincts qui ont déjà plus de 20 ans d'exis- tence , et dont l'écorce lisse et l'élévation perpendiculaire indique une origine différente de celle des autres branches. On dirait des arbres distincts implantés sur les vieilles bran- ches de ce tilleul , comme s'ils croissaient sur la terre. Ces arbres ont encore ceci de particulier, c'est que, jusqu'à l'âge de 25 ou 30 ans, ils ne fleurissent pas, exactement comme les jeunes tilleuls de graine, tandis que les individus nés par agamie, de boutons attachés aux branches de l'année , ou fleurissent tous les ans, ou du moins présentent assez ré- gulièrement le phénomène de la génération alternante. Géographie. — Au sud , ce tilleul s'avance plus que le précédent. 11 croît dans les vallées des Pyrénées , notam- ment dans celle du Gave de Gavarnie; il végète en Espagne, en Aragon , et il se trouve aussi dans les montagnes de la Calabre. — Au nord , il habite tout le centre de l'Europe, le Danemarck et la Gothie oii il s'arrête, et devient spora- dique. Il supporte le froid moins bien que le précédent. — A l'occident , on le cite en Irlande , ou peut-être il a été naturalisé. — A l'orient, il est en Suisse, où il ne dépasse guère les limites du noyer en altitude , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Itahe, dans le Caucase et la Géorgie, dans la Russie moyenne et dans la Russie australe, et dans les monts Ourals. Limites d'extension de l'espèce. 5«rf, Royaume de Naples 40° .Ecart on latitude: .Vorrf, Gothie 56 1 lO" 344 HYPÉHICINÉES. Occident , Irlande 10 0. | Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 50 E. ( 60° Carré d'expansion 960 FAMILLE DES HYPERICINEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie O^à 10» 18» O. à 5» E. Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E. Roy. de Grenade... 36 à 37 5 0. à 8 0. Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. Portugal 37 à 42 9 O. à 11 O. Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. Plateau central .... 44 à 47 0 à 2 E. France 42 à 51 7 O. à 6 E. Russie méridionale. . 47 à 50 22 E. à 49 E. Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 0. Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. Danomarck 52 à 57 7 E. à 12 E. Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 234 238 238 186 286 190 205 220 249 159 201 318 . 301 266 : 135 : 215 : 251 : 186 189 289 245 1 433 1 315 1 356 1 187 PROPORTIONS RELATIVES. 345 Latitude. Longitude. Russie seplentr^e. . . 60° à 66° 19° E. à 57« E. Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. Europe entière. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande 51° à 55° Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne . 50 à 60 Sibérie de rOural. 44 à 67 Sibérie altaïque. . 44 à 67 Sibérie du Baïkal . 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale. 56 h 67 Sibérie arctique. . 67 à 78 Kamtschatka .... 46 à 67 PaysdesTschukhis. » llesderOcéanor^'. 51 à 67 Amérique russe.. 54 à 72 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr'*%rég.alp.etniv. 36°à 37° 1500 à 3500 1: 243 Roy.deGrenade,rég.niv. 36 à 37 2500 à 3500 0: 0 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 139 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 : 319 Pic du Midi de Ragnèies. . 0 0 0:0 Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1: 166 I ROPORTIONS RELATIVES. .^75 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap- Vert 12° à 14° 24° 0. à 27° O. 0: 0 Canaries 28 à 30 15 0. à 20 0. 1 : 100 Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 O. 1 : 165 Orcades 59 5 0. à 6 0.1:121 Shetland 60 à 61 3 O. à 4 O. 1 : 309 Feroé 62 9 O. 1:198 Islande 64 à 66 16 O. à 27 0.1:206 Mageroë 71 24 E. 1.194 Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0 lleMelville 76 114 O. 0: 0 Ile J. Fernandez. ... 33 à 40 S. 76 O. 0:0 Nouv. Zélande (nord) . 35 à 42 S. 171 O. à 176 O. 1:154 Malouines 52 S. 59 0. à 65 0. 0: 0 L'étude du premier tableau nous montre que les géra- niacées diminuent en nombre dans les régions polaires , mais cette diminution n'est réellement très- sensible que dans la Laponie. Partout ailleurs , en Europe , leur pro- portion, suivant la latitude, est assez irrégulière; car les pays les plus riches sont le royaume de Grenade, le Caucase, le royaume de Naples , puis à peu près au même niveau la Gothie, le Danemarck, la Suède, la Norvège et l'Angleterre. Dans toutes ces contrées , les géraniacées forment plus de IjlOO de la végétation, tandis que dans les autres ils font moins de 1[100, et seulement 1|143 pour l'Europe entière, le tableau ijui indique les proportions, selon l'ordre des longi- tudes, semble accuser une diminution à l'est, puisque l'Ir- lande a 1|74, la proportion la plus forte , et qu'en allant à l'est, cette proportion diminue jusqu'à i|159 dans l'Altaï , pour augmenter ensuite et diminuer de nouveau. Mais dans 376 GÉRANIACÉES, ces variations de proportion le nombre absolu des gérania- cées reste sensiblement le même. — Quant à Tinfluence de l'altitude sur les proportions, elle est évidente. Cette famille est d'autant moins nombreuse que l'on s'élève davan- tage. — Enfin , nous ne pouvons tirer aucune conclusion des chiffres qui nous représentent la dispersion dans les îles. — Cette famille a la majeure partie de ses représentants en Europe et en Afrique. Ce sont, en général, des plantes ornementales et vivant en sociétés plus ou moins nom- breuses, et qui contribuent puissamment à embellir les scènes de la nature. G. GSnANIUM , Lin. Distribution géographique du genre. — Le genre élé- gant des Géranium est très-inégalement répandu sur la terre. La moitié de ses 90 espèces appartiennent à l'Europe, et sont disséminées en France, en Italie, en Allemagne, en Grèce et en Turquie , quelques-unes dans les Pyrénées , les Alpes, le Caucase et la Tauride. — L'Asie a 20 espèces qui lui sont propres, et quelques-unes qui lui sont communes avec l'Europe. C'est surtout dans la Sibérie , dans l'Altaï et dans la Dahurie que ces espèces ont choisi leur séjour. Une d'elles arrive même au Kamtschatka , tandis que d'au- tres se sont réfugiées dans les montagnes du Népaul et quel- ques-unes même dans les Indes orientales et en Arabie. — La majeure partie des espèces africaines sont au cap de Bonne-Espérance avec les nombreux Pelargonium inconrms à nos climats, et parmi les 13 Géranium du continent afri- cain , les Canaries , la Numidie et l'Abyssinie en nourris- sent chacune une espèce. — 16 géranium habitent l'Amé- rique ; 7 dans la partie septentrionale , au Mexique, à la Ca- roline, aux Etats-Unis, et 9 dans la partie australe, et se GERANIUM. 37T trouvent surtout au Pérou et au Chili. Une d'elles atteint les terres de Magellan. — Enfin, la Nouvelle-Hollande a 2 géra- nium, et 2 autres sont propres à la Nouvelle-Zélande. Géranium ph^um. Lin. — C'est le long des ruisseaux , dans les prés très-humides , et presque toujours à l'ombre du feuillage des arbres que cette espèce se présente en groupes nombreux et élégants. Ses racines sont grosses, fibreuses et rougeâtres , ses tiges sont noueuses et les- nœuds presque toujours colorés en rouge. Ses feuilles sont molles, velues, ridées, d'un vert sombre, et divisées en 7 lobes obtus. Ses pédoncules biflores, opposés aux feuilles, s'écartent presqu'à angle droit. La corolle, exactement ar- rondie et d'un rouge brun, se réfléchit bientôt en dehors. — Les calices sont velus. Les étamines sont déjetées en dehors sur la corolle , et leurs anthères jaunes ou viola- cées viennent plus tard se serrer contre le pistil qui reste insensible à cette étreinte. Ce dernier forme au centre de la fleur une petite colonne dont les 5 branches ne s'écar- tent que plus tard et presque toujours après que les anthères ont répandu leur pollen. Alors le fruit s'accroît au milieu du calice, et les filets rouges et persistants, serrés contre sa base, l'accompagnent pendant une partie du temps con- sacré à la maturation. Les pédoncules, d'abord inclinés, se redressent pour laisser épanouir leurs fleurs , ensuite l'un d'eux reste presque droit, tandis que le second se coude et s'abaisse en s'écartant du premier. Le fruit se compose, comme dans tous les Géranium, de 5 capsules adhérentes à la base du pistil , uniloculaires, monospermes , s'ouvrant de bas en haut, et restant adhérentes par le sommet de leur ap- pendice. — Il fleurit longtemps à partir de mai , et s'as- socie à toutes les plantes des prairies humides , au Caltha 378 GÉRANIACÉES. palustris, aux Myosotis, aux renoncules, au Lychnis flos- cuculi , et contribue pour une large part à l'ornement des prairies. — Voici la date précise de floraisons : 5 mai 1833, à Montferrand; — 12 mai 1827, à Durtol; — 13 mai 1 830 , à Royat ; — 20 mai j 838 , à Blanzat ; — 22 mai 1842 , près d'Issoire; — 26 mai 1837, aux Buges, près Clermont; — 4 juin 1840 , à Royat. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent pourvu que que le terrain soit humide et ombragé. — On le trouve en Auvergne depuis 500™ jusqu'à 1,200™. De Candolle l'in- dique à 1,400™ dans les Pyrénées. Géographie. — C'est un type boréal qui , k la faveur des montagnes , arrive dans les Pyrénées, dans le nord de l'Es- pagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il se trouve dans l'Allemagne, le Danemarck, la Gothie et tout au plus dans le midi de la Suède. M. Martins l'indique aux Shetland, bien qu'il n'existe ni en Islande, ni aux Feroë, et qu'on le considère comme naturahsé en Angleterre. — Sa station la plus occidentale serait dans ces îles à 4 O. — Au levant , on le rencontre en Suisse, en Autriche, en Hongrie, en Italie, en Croatie, en Transylvanie, dans les Carpathes, dans le Balkan d'Etropol , dans la Russie moyenne , en Voihynie et dans la Russie australe , en Podolie. Limites d'extension de V espèce. Sud , Royaume de Naples 40° ) Ecart en latitude ; Nord , Shetland 60 ^ 200 Occident , Shetland 4 0.) Ecart en lontitude : Orient, Podolie 26 E.i 30« Carré d'expansion 600 Géranium nodosum, Lin. --^ On le trouve dans les bois GERANIUM . 379 aii s à demi ombragés, dans les buissons , au milieu des houx et sur le bord des routes qui traversent les forêts, et surtout dans les bois de hêtres et de sapins. Il y croît disséminé, sou- vent mêlé à VOrobus niger, au Pyrola minor , au Dianthiis superbus. Sa tige est grêle, un peu renflée en articulations, souvent colorée en rouge. Les feuilles sont pétiolées, divisées en 5 lobes, fortement nervées en dessus et en dessous. Les pédoncules sont biflores et commencent par un renflement bulbeux à leur point d'attache. Les sépales se terminent par une pointe aiguë ; les pétales ont des veines violettes d'une grande beauté. Les anthères brillantes et d'un jaune pâle, sont marquées sur chaque loge d'un double sillon violet. — Les stigmates, d'un beau rouge, ne s'épanouissent qu'après l'anthère. — Cette plante fleurit lentement et pendant une grande partie de l'année. — Voici quelques dates de florai- son. — 27 avril 1846 , déjà fleuri sur le bord d'une source calcarifère près du Vigan ; — 7 juin 1840 , dans les bois de Vic-le-Comte ; — 1 5 juin 1 845 , dans les bois près Mende; — 25 juillet 1841 , dans le cratère de Pariou ; — 27 juil- let 1843, à Fayit-le-Froid( Haute-Loire); — 29 juillet 1843, bois de sapins de la Chaise-Dieu; — 30 juillet 1855, bois de sapins de Saint-Amant-Roche-Savine ; ■ — 11 août 1838, bois de la Comté. Nature du sol. — Altitude. — Ce Géranium est com- plètement indifférent à la nature du sol. Il recherche les ter- rains détritiques des forêts, et vit admirablement sur les sols volcaniques, comme sur les granits et les calcaires. — Il aime les lieux montagneux, et se trouve dans nos mon- tagnes de 1,000 à 1,300". De Candolle le cite aussi à 1 ,200" dans les Alpes maritimes. Géographie. — Au sud , on le trouve dans les Pyrénées, en Corse, dans le Caucase, et dans la Géorgie où il atteint 380 GÉKAINIACÉES. aussi ses limites orientales. — Au nord , il s'avance en Al- lemagne jusqu'à Laiback, en France jusque sur le plateau central , où il trouve aussi sa limite occidentale. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Géorgie 40<* "i Ecart en latitude : Nord , Laiback 46 ) 6« Occident , France 0 n Écart en longitude : Orient , Géorgie 46 E. ) 46® Carré d'expansion 276 Géranium sylvaticusi, Lin. — C'est dans les prairies un peu humides des montagnes que cette belle espèce ac- quiert tout son éclat , mais elle descend aussi dans la plaine, entraînée par les ruisseaux, et, profitant de l'ombre et de la fraîcheur des prairies oii ses graines ont été déposées, elle s'y multiplie à l'infini et les couvre de ses fleurs. C'est ainsi qu'on voit ce Géranium vivre dans les montagnes en société du Knautia sylvatica, de VEuphorbia hyberna, du Cen- taurea montana , et dans les plaines, du Ranunculus acrisy du Narcissuspoeticus, de VHeracleum spkondylium, etc. — De belles feuilles palmées sortent d'un rizhôme tronqué , et de leur milieu part une tige un peu rameuse dont les rameaux se terminent par un corymbe général de grandes fleurs pur- purines, aux pétales échancrés. En deux jours et en deux fois les 10 étamines ont rempli leurs fonctions, alors les pétales tombent, et ce n'est souvent qu'après leur chute que les stigmates acquièrent leur nubiHté , phénomène qui appar- tient aussi au G. sanguineum et à presque toutes les es- pèces du genre. — Dès le mois de mai , ce beau géranium montre ses fleurs et continue de fleurir pendant longtemj)s : GERANIUM. 381 13 mai 1 836 , à Royat ; — 19 mai 1833 , bois à la base du puy de Dôme; — 30 mai 1828, bois de Côme; — 5 juin 1836, à Theix; — 18 juin 1835, bois de Côme; — 20 juin 1833 , pentes du puy de Dôme; — 26 juillet 1828, bois de Côme; — 27 juillet 1827, sommet du puy de Dôme ; — 28 juillet 1840 , sommet du puy Mari (Cantal). Nature du sol. ■ — Altitude. — Il préfère les terrains siliceux et détritiques, ainsi que les sols meubles et allu- viens. — Il s'élève très-baut dans les montagnes , bien qu'il puisse vivre également dans les plaines. Nous le trou- vons jusqu'à 1,600 et 1,700™ dans les montagnes de l'Auvergne , et il s'élève aussi très-baut dans les Alpes et dans les Pyrénées. Il monte encore à 360™ dans les Loffoden, selon Lessing. En Laponie il s'élève également, et habite, dit Wahlenberg , les près boisés et les forêts, près des ruis- seaux , dans les régions sylvatique , sous-sylvatique et subal- pine de toute la Laponie, et au pied des Alpes du Nortland et du Finmarck , et se trouve même disséminé parmi les saules alpins des montagnes inférieures. Géographie. — Ce Géranium est peut-être celui dont l'aire d'expansion a le plus d'étendue. — Au sud , il végète jusque dans les montagnes de l'Atlas, près de Tlem- cen, en Afrique. Au nord, il occupe toute l'Europe centrale, toute la Scandinavie , y compris la Laponie , les Loffoden , Mageroë et le cap Nord. Il est commun en Angleterre, en Irlande, aux Orcades et aux Feroë, mais ne se trouve pas aux Hébrides ni aux Shetland. II abonde en Islande oii il forme de charmants tapis sur les gradins des rochers, qui en sont couverts. — C'est dans cette dernière localité qu'il trouve sa limite occidentale. — A l'orient, ce géranium se ren- contre en Suisse , en Italie , dans les Carpathes , en Turquie, 382 GÉRANÏACÉES. sur les bords du Bosphore, dans le Caucase , la Géorgie, le Talûsch. Il est dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural et du Baïkal, et dans la Sibérie orientale. Limites d^ extension de V espèce. Sud , Algérie 35® | Ecart en latitude : iVorrf, Cap Nord 71 i 36« Occident, Islande 25 0. ) Ecart en longitude : Onen^ Sibérie orientale 163 ) 188» Carré d'expansion 6768 Géranium PRATENSE , Lin. — Cette espèce appartient au même type que la précédente , plusieurs fois même elle a été confondue avec elle ; mais son aspect est entièrement différent. Si elle s'en rapproche par ses tiges noueuses et par ses feuilles palmées et découpées , elle en diffère essen- tiellement par ses fleurs moins nombreuses et plus grandes, par ses belles corolles largement arrondies et d'un bleu pur, par les filets de ses étamines, à base élargie et ciliée, et par ses anthères elliptiques. C'est une plante magnifique qui croît au milieu des prairies fertiles avec les Bromus^ les Holcus, les Avena , les Scabiosa et les Heracleum. Elle fleurit dans les mois de mai et de juin , et commence dans le mois de juillet à répandre ses graines. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve quelquefois sur les sols granitiques , mais il préfère les terrains calcaires et marneux, et ne s'élève pas très-haut dans les montagnes. Géographie. — Cette espèce s'avance moins loin vers le sud que le G. sylvaticum. Elle ne dépasse pas les Pyrénées, l'Aragon , le Caucase et la Sicile. — Au nord , on la trouve dans la majeure partie de l'Europe centrale , dans presque toute la Scandinavie , dans le Danemarck , la Gothie , mais GERANIUM. .'Î83 sporadique, la Suède tempérée, la Norvège, la Finlande bo- réale et la Laponie, jusqu'à Hammerfest. Elle est indiquée aussi en Angleterre et aux Feroë , ainsi qu'en Irlande, et elle n'aborde pas aux archipels anglais. — Sa station occidentale est donc en Islande. — A l'orient, on la trouve dans les Carpathes , en Turquie , sur le Bosphore , en Sicile , dans le Caucase, dans toutes les Russies et toutes les Sibéries, à l'exception de la Sibérie arctique, ainsi que dans la Dahurie et leKamtschatka. Limites d'extension de V espèce. Sud, Sicile 38° ^ Ecart en latitude : Nord , Hammerfest 70 ] 32» Occident, Irlande 10 0.| Ecart en longitude : Orient , Kamtschatka 1 70 E. ) 180« Carré d'expansion 5760 Géranium sanguineum. Lin. — Si nous n'avons pas en Europe ces nombreux Pelargonium de la pointe australe de l'Afrique, il nous reste cependant, pour les représenter, quelques espèces à fleurs éclatantes qui décorent aussi nos pelouses et nos rochers. De ce nombre est le G. sangui- neum. Ses rhizomes rouges , épais et traçants , se déve- loppent sur les pentes stériles des coteaux ou sur les flancs verdoyants des montagnes. Ils forment par leurs ramifica- tions un réseau souterrain d'où s'échappent des tiges et des feuilles nombreuses. Ces tiges et les pétioles des feuilles sont d'un beau rouge, parsemés de longs poils blancs, et il n'est pas rare même, en été, de voircette couleur teindre les feuilles découpées et régulièrement lobées, de manière à leur faire simuler de véritables fleurs. Au reste , cette rubéfaction arrive constamment en automne. Les fleurs, presque toujours solitaires, larges et régulièrement ouvertes, indiquent une 3Si GERANIACÉES. section de ce genre dont toutes les autres espèces sont sibé- rienne sou antarctiques, et que représente seule ici, celle qui nous occupe. Ces fleurs sont rouges et se succèdent pendant longtemps. Les ètamines , au nombre de 10, se partagent en deux groupes pour remplir leurs fonctions, et celles qui sont destinées à occuper le second rang, sont encore impuis- santes à féconder des stigmates enroulés les uns sur les autres, comme s'ils voulaient se soustraire au pollen de leurs propres anthères. C'est encore monoïquement et peut-être dioïquement que cette plante sociale est fécondée. Les fruits rouges, comme toute la plante à l'époque de leur maturité, se roulent en spirale et se détachent en abondance. Nature du sol. — Altitude» — On le trouve sur tous les terrains , sur les calcaires marneux et compactes , sur les basaltes , sur les trachytes poreux et sur le sol primitif et alluvien. — Il habite ordinairement la plaine , mais il s'élève sur les pentes du puy de Dôme , jusqu'à 1 ,300". Ledebour le cite dans le Caucase , depuis 100™ jusqu'à 1 ,000". Géographie. — Au sud , il se trouve dans le midi de la France, sur les sables maritimes des environs de Bayonne , en Aragon, dans les Castilles , dans le Portugal, en Italie et en Sicile. — Au nord , dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie , à l'exception de la Laponie , dans la Finlande australe, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, nous avons cité le Portugal et l'Irlande. — A l'orient, il s'étend assez loin ; en Suisse , oii il est rare , dans ritahe, la Sicile, dans les Carpathes et toute la Turquie, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe, dans la Tauride , le Caucase , la Géorgie et l'Arménie. Pallas le cite aux environs de Moscou , le 17 juin 1774 , en société du Gypsophila muralis , du Géranium palustre , du Blilum virgalum, de VHesperis trisiis. GEKANIDM. 385 Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38" ) Ecart en latitude : Nord , Norvège C8 j 30« Occident, Portugal 10 0. ) Ecart en longitude : Orient , Caspienne 47 E. * 57* Carré d'expansion 1710 Géranium pyrenaicum, Lin. — On le rencontre dans les prés et sur les bords des chemins oii il est très-commun . Il se mêle à l'herbe des prairies, aux plantes des buissons. Sa racine forme une nodosité à la surface du sol; elle est tendre et rougeâtre. Ses tiges sont rondes , noueuses , ren- flées h chaque nœud ; ses feuilles sont molles , rondes et velues , d'un vert clair, découpées en 7 lobes ; celles de la tige sont moins divisées ; les pédoncules portent 2 fleurs, et naissent de l'aisselle d'une petite feuille à trois lobes qui est elle-même opposée à une feuille plus grande. Les fleurs sont accompagnées de stipules étroites et d'un beau rouge, bordées de poils blancs. Les sépales sont verts, un {)eu velus, à nervures vertes. La corolle, de grandeur moyenne, est d'un beau violet peu foncé. Chaque pétale a 3 à 5 nervures un peu rameuses, et près de l'onglet deux petites touffes de poils blancs. Les anthères sont d'un chamois pâle dans le bouton, etmarquéesde 2 lignes noires très-fines et très-rap- prochées , indiquant la suture destinée à l'ouverture des loges. Ces anthères deviennent d'un lilas clair lors de l'épa- nouissement. Les carpelles sont velus et d'un vert jaunâtre. — Ce géranium fleurit depuis le mois de mai jusqu'en automne. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains calcaires et marneux. — Il s'élève jusqu'à 1,200'" sur les 386 GÉRANIACÉES. montagnes de l'Auvergne, jusqu'à 2,000"^ dans celles du midi de l'Espagne, à 1 ,600™ dans le Caucase, et à la même altitude dans le Taliisch, d'après Ledebour. Géographie. — Au sud, il arrive jusqu'à la pointe méri- dionale de l'Europe. — Au nord, il existe dans l'Europe cen- trale , le Danemarck , la Gothie , et il s'arrête en Suède oii il devient sporadique. Il est aussi en Angleterre et en Ir- lande, peut-être naturalisé; mais il manque dans les archipels. — A l'occident , il existe dans les Asturies. — A l'orient , il est commun en Suisse , près de la limite supérieure des hêtres , en Turquie , en Italie , en Sicile ; on le trouve en Hongrie, dans la Russie moyenne, dans la Crimée et le Caucase , en Géorgie , en Arménie , à Elisabethpol près de la Caspienne et dans le Taliisch. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 31^ | Ecart en latitude : A'orrf, Suède 56 ) 19« Occident , Asturies 10 0.| Ecart en longitude . Orient, Elisabeth[)ol 45 E. i SS* Carré d'expansion 1045 Géranium rusiLLUM , Lin. — Cette petite espèce grêle et délicate habite les lieux secs, le pied des murs, le bord des routes, les décombres et les rochers. Elle est presque domes- tique, annuelle ou bisannuelle; ses graines lèvent en automne et forment bientôt de petites rosettes qui résistent à l'hiver. Elles sont composées de leuilles velues , petites, divisées en segments. Les tiges qui paraissent après l'hiver , au milieu de la rosette, sont étalées sur le sol , garnies de feuilles plus petites encore et alternant avec les pédoncules, en sorte que l'inflorescence est sous la forme d'un épi clair-semé, droit et GERANIUM. 387 régulier. Les pétales sont un peu bifides. 5 étamines seule- ment sont fertiles , et les capsules sont anguleuses, rudes et velues sur le dos. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent, presque do- mestique , cherche les lieux graveleux et habités, mais ne suit pas l'homme à une grande élévation. 11 préfère la plaine. Géographie. — Au sud , ce Géranium s'étend assez loin, en Espagne et dans les champs de l'Algérie. — Au nord, il occupe toute l'Europe continentale, la Scandinavie; il entre en Laponie et existe aussi en Angleterre et en Irlande, mais non aux archipels. — A l'occident, il est en Angle- terre , probablement en Portugal , et a été trouvé aussi aux Etats-Unis oij l'homme sans doute a transporté ses graines. — A l'orient , on le trouve en Suisse , en Italie , en Sicile, dans les Carpathes, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans la ïauride, le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35» ) Ecart en latitude : iVon/, Laponie 65 i 30** Occident , Angleterre 7 O. ) Ecart en longitude : Orient, Géorgie 45 E. j 52^ Carré d'expansion 1560 Géranium dissectum, Lin. — On trouve cette espèce annuelle au pied des murs , dans les champs et sur le bord des chemins , et surtout dans les prairies. Elle ne forme pas de rosettes automnales , comme les G. molle et G. rotundifolium ; elle paraît plus tard, car ses graines ne poussent qu'au printemps ; mais elle forme des touffes d'un beau vert au feuillage découpé, sur lesquelles on voit paraître de petites fleurs d'un rouge vif, et portées sur de courts 388 GÉRANIACÉES. pédoncules. Leurs 10 étamines s'ouvrent en deux fois. Ses pétales sont échancrés. Nature du sol. — Altitude. — C'est encore une espèce indifférente qui suit l'homme et ses cultures, mais qui l'aban- donne quand il s'élève sur les montagnes. Géographie. — Comme la plupart des espèces domes- tiques, son aire est étendue. — Au sud, l'Espagne, les Baléares , les champs de l'Algérie , de l'Egypte et du Maroc, Madère et les Canaries. — Au nord, toute l'Europe moyenne, le Danemarck, laGothie, la Norvège et la Suède méridio- nales, l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident, le Por- tugal, Madère et les Canaries. — A l'orient, la Suisse , l'Ita- lie , la Sicile , la Grèce , le Caucase et les bords de la Cas- pienne, les Carpathes, la Turquie, toutes les Russies et toutes les Sibéries. Limites d'extension de V espèce. Sud , Egypte 30« ) Ecart en latitude : Nord, Norvège 59 i 29° Occident, Canaries 18 0. ^ Ecart en longitude : Orient, Sibérie Orientale 160 E. j 178« Carré d'expansion 5162 Géranium coLUMcmuM, Lin. — 11 se multiplie à l'infini dans les champs; il est annuel et paraît assez tard , mais on le reconnaît à ses feuilles profondément découpées et à ses longs pédoncules billores ; c'est le même type que le G. dis- sectum. Tantôt ses pédoncules naissent à l'aisselle des feuil- les , tantôt dans les bifurcations de la tige. Les fleurs sont assez grandes , les sépales sont ovales et terminés par une longue pointe filiforme et hérissée. Les filets des étamines sont ciliés. Après la fécondation , les pédoncules s'inclinent. GERANIUM. 389 puis se réfléchissent à la maturité , munis de capsules caré- nées et non ridées. — On commence à trouver cette espèce en fleur dès le mois de mai , et elle fleurit encore dans les mois de juillet et d'août. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent. Il sembla cependant préférer les calcaires et les sols volcaniques. Il s'élève peu dans les montagnes , à 700 et 800™ seulement. Ledebour le cite pourtant dans le Taliisch , à la hauteur de 1,000°». Géographie. — Aire très-vaste, très-étendue. — Au sud , en Espagne , en Algérie. — Au nord , l'Europe cen- trale , le Danemarck , la Gothie , la Norvège et la Suède australes, dans les champs et les prés, parmi les buissons, en Angleterre et en Irlande. — A l'ouest, en Portugal. — A Test, en Suisse , en Italie, en Sicile, dans les Carpathes, en Turquie, dans la Tauride, le Caucase, la Géorgie, le Taliisch, les bords de la Caspienne, les Russies moyenne et australe , toutes les Sibéries et la Dahurie. Pallas cite cette dernière contrée. « La forêt qui borde l'ïngoda, dit-il, le 11 juin 1772, était émaillée de fleurs. Je vis en floraison les plantes suivantes, qui étaient les plus communes ; Poten- tilla fruticosa. Cornus alba, Trolliiis asiaticus; deux es- pèces de Cypripedium, calceolus et guttatum , les Hesperis sibirica et H. matronalis , Stellera Cliamœjasmey Pole^ monium cœruleum , Géranium sibiricum et G. columbi- num (1). » Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35" ) Ecart en latitude : Nord , Norvège 59 ) 24* (i) Pallas, Voyage, t. 4, p. 346. 390 GÉRANIACÉES. Occident , Portugal 10 0, ) Ecart en longitude : Orient , Daburie J f9 E. ) 129« Carré d'expansion 3096 Géranium rotundifolium, Lin. — C'est encore le même type que le G. molle. Il croît dans les mêmes lieux et se présente de même; mais il a presque toujours ses 10 éta- mines fertiles. — Ces espèces ont préparé dès l'automne leurs tiges et leurs fleurs, aussi font-elles partie de cette végé- tation vernale qui n'attend qu'un signal pour paraître. — Ses feuilles sont grandes, vertes, velues, divisées en segments subdivisés, avec une tacbe rougeôtre à la naissance de cliaque division. Ses tiges sont molles , velues, faibles et en partie couchées ; ses fleurs , à pétales presque tronqués , rouges au sommet et blancs à la base, se succèdent long- temps. Un mécanisme des plus curieux concourt à la dissé- mination de leurs graines ; aussitôt après la lloraison , l'axe central , contre lequel les capsules sont fixées , s'allonge en une sorte de bec ; à la maturité , les styles , grandis et fixés dans les sillons de cet axe , s'en séparent avec élasticité ; ils se roulent sur eux-mêmes, emportant la capsule détachée en même temps du réceptacle : mais celle-ci s'est ouverte, les graines ont été disséminées , et c'est le péricarpe vide qui reste attaché pour quelque temps encore et renversé au sommet de cet axe. Ce mode de dissémination appartient à presque tous les Géranium. Nature du sol. — Allilude. — Indifférent , domestique comme les précédents et habitant des plaines. Géographie, — Tous les géranium de cette section étant annuels, ont une aire étendue. Celui-ci s'étend au sud , en Espagne, dans les Baléares et dans les champs de l'Algérie et des Canaries. — Au nord , il s'avance plus que GERANIUM. 391 le précédent , et se trouve dans toute la Scandinavie , la Laponie exceptée. On le trouve aussi dans presque toute la Finlande, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il existe en Portugal et aux Canaries. Auguste de St-Hilaire cite, dans l'État oriental de l'Uruguay, une variété americana qui est peut-être une espèce distincte , mais bien voisine du véritable G. rolundifolium. — A l'orient, cette plante est connue en Suisse , en Italie , en Sicile , en Grèce , en Tur- quie , dans la Tauride, le Caucase, la Géorgie, l'Arménie et les bords de la mer Caspienne. On la trouve aussi dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , et dans la Sibérie du Baïkal et la Sibérie orientale. Limites d'extension de V espèce. Sud , Canaries 30*^ ) Ecart en latitude : AVf^, Suède 68 ^ 38« Occident , Canaries 18 0/^ Ecart en longitude : Orient, Sibérie-Orientale.... 160 E.) 178° Carré d'expansion 6864 Géranium molle, Lin. — Commun sur le bord des chemins et des fossés , le long des haies , cette espèce an- nuelle ou bisannuelle se montre dès l'automne en rosettes élégantes, dont les pétioles au moins sont d'un rouge vif, si le froid n'a pas encore coloré le limbe de ses feuilles arron- dies, molles et lobées. La tige s'élève au printemps du centre de la rosette ; elle se dégage des bractées, et des pédoncules biflores portent de petites Heurs d'un rouge carminé ou lilas. Les stigmates , bientôt développés , reçoivent le pollen de 5 anthères , car les 5 autres sont généralement réduites à leurs filets. La fécondation promptement opérée , les pé- tales , qui ne s'étaient ouverts que le matin , tombent dans 392 GÉRANIACÉES. la journée. Ses capsules sont couvertes de lignes blan- châtres , saillantes et ondulées sur un fond brun. Nature du sol. — Allilude. — Domestique et indiffé- rent comme les précédents , mais il s'élève davantage en suivant les habitations et le bord des chemins, et atteint jus- qu'à 1,200'" d'altitude. Géographie. — Au sud, on le trouve en Andalousie , en Barbarie , aux Canaries. — Au nord , dans le centre de l'Europe, en Danemarck , en Gothie , en Norvège et en Suède, où il s'arrête surle littoral des provinces méridionales» On le rencontre en Angleterre , en Irlande, et, le seul de sa section , il a abordé dans les 3 archipels. — A l'occident, il est en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, en Suisse, en Italie, en Sicile , en Grèce, dans le Caucase, la Tauride et sur les bords de la Caspienne , à Bakou et à Lenkoran ,, ainsi que dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de respèce. Sud, Canaries 30 ) Ecart en latitude : Nord , Norvège 59 j 29« Occident , Canaries 18 O. ) Ecart en longitude:; Orient , Lenkoran 47 E. ) 65** Carré d'expansion 1855 Geramum LUcmrM , Lin. — Il habite les vieux murs et les rochers, oii ses tiges allongées, traînantes ou suspendues,, se couvrent de feuilles arrondies , un peu épaisses, d'un verfe foncé et luisant à la surface, parsemées de poils raides , courts et peu apparents. Les fleurs sont petites, mais remarqua- bles par leurs calices pyramidaux , repliées transversale- ment. Ses capsules suspendues et non roulées sont indéhis- centes comme celles du G. Robertianum, Il est aanuel „ et GERAMCM. 393 commence à fleurir dès la fin du printemps. C'est une de ces plantes pittoresques , dont les larges touffes suspen- dues dans les airs et flottantes au gré des vents, vien- nent animer les ruines et embellir les rochers de leur beau feuillage. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les calcaires et s'élève quelquefois très-haut dans les montagnes, bien qu'il reste plus ordinairement dans les plaines. M. Boissier le cite de 1,200 à 2,000™ dans la région alpine du midi de l'Espagne, et Ledebour l'indique de 800 à 1,200™ dans le Taliisch, près de Lenkoran. Nous l'avons vu en abon- dance sur la coulée de lave du puy de Chalard , en Au- vergne. Géographie. — Au sud , la Corse , l'Espagne et les mon- tagnes de l'Atlas. — Au nord , l'Allemagne, leDanemarck, où il est seulement sporadique; la Gothie, la Norvège bo- réale et la Suède australe, où il vit, selon Wahlenberg , suspendu aux rochers calcaires. On le trouve aussi en An- gleterre et en Irlande. — A l'occident, en Portugal. — A l'orient, en Italie , en Grèce , en Sicile , dans le Caucase, la Tauride , la Géorgie , Elisabethpol , le Taliisch , Len- koran et le bord oriental de la mer Caspienne , la Russie moyenne et la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude : iVorc?, Norvège 70 i SS*» Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 70 E. ) 80» Carré d'expansion 2800 Gehanicm Robertiancm , Lin. — Il existe dans la na- 394 GÉRANIACÉES. tnre de gracieuses créations qui nous suivent partout. Nous les accueillons comme de vieilles connaissances, et souvent leur nom reste ignoré pour nous. Il n'est personne, en effet, qui n'ait remarqué sur les vieux murs, le long des chemins, dans les haies , sur la lisière des bois , ou dans le voisinage des sources limpides, les feuilles légères et découpées de ce géranium , et ses fleurs striées de rose. Ses feuilles pa- raissent souvent en automne ; elles s'étalent en rosettes ou se dressent en faisceaux, et la nuance rouge de leur pétiole y fait remarquer le contraste de longs poils blancs qui y sont parsemés. Les tiges qui s'allongent au printemps, les pétioles des feuilles, les pédoncules et les calices des fleurs , tout est rougeâtre ou d'un brun rouge. Le limbe des feuilles est souvent d'un beau vert profondément découpé en lobes tri- fîdes, et ce feuillage répand une odeur forte et pénétrante. Les fleurs s'élèvent à peine au-dessus des feuilles , et elles viennent de bonne heure et pendant longtemps embellir encore ce charmant Géranium. Ses 10 étamines entourent les stigmates, et, dès que la fécondation est opérée, les sépales se resserrent et le fruit mûrit , le calice s'ouvre de nouveau à cette époque , et laisse entièrement à découvert des carpelles ridés qui se désarticulent et restent suspendus sur des filets blanchâtres et non roulés comme ceux des autres espèces. — Un jour suffît à la fleur diurne de cette espèce pour éclore et se flétrir. — Peu de plantes montrent une aussi grande tendance à rougir. Le rouge atteint jus- qu'aux nervures des feuilles , et le limbe lui-même , dans quelques variétés que nous avons souvent rencontrées, reste d'un rouge vif pendant la vie entière de la plante. Dès que les premiers froids se font sentir , ou dès que la vie aban- donne les variétés vertes pendant l'été , le rouge le plus pur s'empare de leurs tissus, et l'on croit voir de loin des fleurs- GERANIUM. 395 éclatantes étalées sur la terre. Toute la plante a une odeur forte qui n'est pas désagréable. Nature du sol. — Altitude. — 11 croît partout , sur tous les terrains , surtout s'ils sont humides et ombragés. — Il s'élève, dans le midi de l'Espagne, jusqu'à 1 ,000'" , et jus- qu'à 1,200™ dans les montagnes de l'Auvergne. Ledebour le cite seulement à 600™ dans le Caucase. M. de Candolle rapporte, dans sa Géographie botanique, ses limites d'alti- tude, d'après M. Massot , pour le Canigou , 800™, et d'après M. Sandtner, pour les Alpes bavaroises, 1,328™. Géographie. — On le trouve au sud , dans le midi de l'Espagne, en Algérie , aux Canaries. — Au nord , tout le centre de l'Europe et la Scandinavie, et même jusque dans la Laponie australe. On retrouve en Suède la variété pur- pureum qui est commune aussi dans le midi de l'Europe, et qni peut être due à l'influence des localités maritimes. Il reste dans la Finlande australe et dans la Russie septentrio- nale , sur les deux rives de la Narovva , en Ingrie et en Es- thonie par 58° selon M. Ruprecht. On le trouve aussi en Angleterre , en Irlande et aux Orcades , mais non dans les autres îles. Ses stations les plus occidentales sont le Portugal et les Canaries. — A l'orient, il s'étend dans toute l'Eu- rope orientale , Suisse, Turquie, Carpathes, Italie, Sicile, Russies septentrionale, moyenne et australe. Il existe dans le Caucase , la Tauride , la Géorgie , l'Arménie et sur les rivages orientaux de la Caspienne , ainsi que dans les Sibé- ries de l'Oural et de l'Altaï, Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries 30° ) Écart en latitude : Nordf Laponie 6C ; 36*^ 396 GÉRANIACÉES. Occident , Canaries 18 O-l Ecart en longitude: Orient, Sibérie de l'Altaï 97 E. j 115» Carré d'expansion 4140 G. ERODIUM. LHer. Distribution géographique du genre. — Si les Géranium peuvent atteindre des contrées assez froides , il n'en est pas de même des Erodium ; ceux-ci , au nombre de plus de 60 espèces , se trouvent presque tous dans les pays chauds, autour du bassin de la Méditerranée en Europe et en Afri- que. On en compte en Europe 30 espèces, italiennes, sici- liennes , espagnoles , provençales ou grecques. Quelques- unes sont propres aux îles de Corse et de Sardaigne , et aux Baléares , quelques autres au Caucase et à la Tauride. — L'Afrique compte 17 Erodium y 2 au Cap seulement, et tous les autres dans la Barbarie , l'Atlas , l'Egypte et le royaume de Tunis. — L'Asie n'a que 7 à 8 espèces éparses dans la Dahurie, la Sibérie, l'Arménie et l'Arabie. — C'est à peine si ce genre fait son apparition en Amérique. On ne connaît qu'un Erodium dans le Mexique , et 2 dans les montagnes de Quito. C'est un genre essentiellement médi- terranéen. Erodium cicctaricm , L'Her. — Les graines que cette espèce répand de bonne heure ne tardent pas à germer. Elles profitent des pluies de l'automne pour accroître leur feuilles radicales , et pendant l'hiver on aperçoit sur la terre de jolies rosettes régulièrement disposées , formées de feuilles pinnatifides , souvent aussi rouges que le feuillage du cerisier. Des stipules également colorées abritent, comme dans les Géranium molle et G. rolundifolium , les tiges ou les pédoncules qui n'attendent qu'un rayon de soleil pour ERODICM. 397 sortir de ce faisceau, pour s'étendre sur la terre ou se redres- ser et fleurir. Répandue partout avec profusion le long des murailles et des haies , sur les coteaux pierreux , dans les champs et le long des chemins , cette espèce polymorphe , dans laquelle peut-être plusieurs autres sont confondues , se présente tantôt acaule et tout à fait vernale, tantôt à tiges rameuses et allongées, si le sol peut lui fournir une nourri- ture suffisante. Elle s'épanouit le matin , offrant 5 pétales, dont 2 un peu plus grands , roses et parfois tachés de car- min, macules qui rappellent celles des Pelargonium du Cap. 5 étamines séparées comme dans le Géranium molle par 5 filets stériles, répandent aussitôt leur pollen. Les stigmates fécondés se rapprochent , les pétales tombent , et la plante remet au lendemain une floraison nouvelle. Pendant ce temps , les pédoncules , toujours réunis en petites ombelles, se livrent à des évolutions variées. Fixés à la tige par de petits renflements qui simulent des articulations, d'abord serrés et rapprochés les uns contre les autres , chacun s'é- carte pour fleurir à son tour ; ils s'allongent et se placent horizontalement, formant ainsi une petite couronne inclinée. Le fruit mûrit rapidement , et lorsqu'il est sur le point d'être disséminé , les carpeHes , auxquels les graines sont soudées, se détachent par la base , les filets qui les retenaient le long de l'axe central , se séparent et forment des spirales enrou- lées sur elles-mêmes de droite à gauche. L'axe lui-même se contourne aussi. Ces fruits mûrs restent ainsi suspendus assez longtemps , étalant d'élégantes aigrettes , puis ils se détachent et tombent sur le sol. Là, les arêtes exécutent encore des mouvements de torsion subordonnés à l'humi- dité de l'air atmosphérique, et qui tendent à maintenir ces graines à la surface de la terre ou à les y faire pénétrer. Une fois les graines tombées les pédoncules se redressent entièrement. 398 GÉRAMACÉES. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent , suit l'homme et ses habitations. Préfère les terrains graveleux et salifères. — Il s'élève dans les montagnes, et atteint même, dans le midi de l'Espagne , la région alpine de M. Boissier, au-dessus de 2,000°^. Géographie. — Cette espèce ou plutôt ce groupe d'es- pèces est très-répandu. — Au sud on le trouve en Espagne, aux Baléares , dans toute la région méditerranéenne (excepté en Egypte), en Algérie, dans les champs près la Galle et ailleurs , aux Canaries , en Abyssinie. — Au nord il est connu dans toute l'Europe centrale, dans le Danemarck, la Gothie, la Norvège et la Suède, mais n'existe pas en La- ponie. Il occupe la Finlande australe seulement , l'Angle- terre, l'Irlande et les Hébrides, mais non les autres îles. — A l'occident il est en Portugal et aux Canaries; on le cite aussi en Amérique, près du grand saut de la rivière de Co- lombie , dans les vallées des montagnes Rocheuses , et au Chili. — A l'orient en Suisse, en Italie, en Sicile, en Turquie, en Grèce, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans la Tauride, la Géorgie, sur les bords de la Caspienne, à Lenkoran et dans toute la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie 12<^ \ Ecart en latitude : iVorf/, Suède 68 j 56« Occïf/enf, Montagnes Roch*®*. 110 0. -v Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 74 E. j 184« Carré d'expansion 10304 Erodium ciconium, Willd. — Cette espèce, également annuelle, habite comme la précédente le bord des chemins, le pied des vieux murs , les rues des villages , les vignes et BALSAMINÉES. 399 les sainfoins. Elle ressemble beaucoup à l'^. cicutarium^ mais elle est bien plus grande. Le pétiole moyen de ses feuilles est muni de folioles latérales contiguës qui le rendent ailé. Ses fleurs sont aussi plus grandes. Le fruit est très- allongé et terminé en pointe aiguë. Ses valves sont couvertes de longs poils blancs étalés et de petits poils glanduleux. Nature du sol. — Altitude. — Recherche les lieux ha- bités et cultivés, les terrains salifères, graveleux ou marneux, et ne s'élève pas dans les montagnes. Géographie. — C'est une espèce méridionale que l'on rencontre en Espagne, en Algérie, aux Canaries, et qui, au nord s'arrête en Auvergne, tandis qu'à l'orient elle se trouve en Italie, en Sicile, en Grèce, dans le Caucase, en Géorgie et jusque sur le bord occidental de la mer Caspienne. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries SO'' 'i Ecart en latitude : Nord , Plateau central 45 i 15'* Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude : Orient , Mer Caspienne 47 E. ) 65" Carré d'expansion 975 FAMILLE DES BALSAMINEES. Petite famille formée d'un seul genre qui a été subdi- visé et qui n'appartient guère à l'Europe, où une seule de ses espèces existe dans un grand nombre de localités. Encore cette espèce est-elle asiatique. C'est en effet dans l'Asie tempérée que vivent presque toutes les balsaminées. Quel- 400 BALSAMINÉES. ques-unes habitent l'Afrique australe , et un très-petit nombre se trouve dans l'Amérique boréale. G. IMPATIENS, Li7l. Distribution géographique du genre. — En réunissant les Impatiens et les Balsamina, on a un genre composé de plus de 80 espèces et presqu'entièrement asiatique. Les grandes Indes en ont près de 60 espèces : 7 existent dans les montagnes du Népaul, 3 à Java et plusieurs en Chine, en MongoHe, en Cochinchine et en Sibérie. Notre espèce d'Eu- rope appartient à cette dernière contrée. — L'Afrique n'a presque pas d'Impatiens : 2 au Cap , 1 en Abyssinie , une autre à Madagascar. — Enfin 2 espèces sont propres à l'A- mérique septentrionale. — Ce genre est donc groupé aux grandes Indes , d'oij quelques espèces s'éloignent en éclai- reurssans pénétrer dans l'hémisphère sud. Impatiens noli tangere. Lin. — Dès que la chaleur vient animer les bords ombragés des ruisseaux ou la terre humide des forêts, on voit sortir du sol de jeunes plantes délicates qui croissent avec une grande rapidité. Ce sont de petites forêts d'Impatiens , souvent serrés les uns contre les autres, plus rarement en groupes isolés. Bientôt leurs tiges s'allongent, se ramifient et montrent des articulations trans- parentes, d'où naissent des feuilles glauques d'un tissu dé- licat, qui s'abaissent et s'inclinent pendant les grandes cha- leurs et qui reprennent leur port habituel dès que la tempé- rature s'affaiblit. Cette plante remarquable atteint quelquefois d'assez grandes dimensions ; nous en avons trouvé des touffes qui avaient plusieurs mètres de largeur et plus d'un mètre de hauteur. Elle plaît par sa fraîcheur et par son originalité. On y reconnaît un type étranger à nos climats, une de ces IMPATIENS. 401 espèces égarées loin du berceau de leurs congénères. De jolies fleurs jaunes, gracieusement suspendues sur des pédon- cules rameux, paraissent aux aisselles des feuilles; leur pétale supérieur, élargi pendant l'épanouissement, chiffonné pen- dant l'estivation, protège des organes sexuels constamment . appliqués l'un sur l'autre. Il arrive même dans cette espèce un phénomène de fécondation très-curieux. Il est dû à l'apparition de petites fleurs latérales qui ne s'ouvrent jamais, et qui cependant sont toujours fertiles. Il n'est pas jusqu'au fruit de cette espèce qui n'ajoute encore à ces scènes si inté- ressantes que la nature offre partout au naturaliste. Alors même que ces fruits encore verts, sous la forme de petites cap- sules allongées, leurs 5 valves se détachent par en bas, se contournent vivement sur elles-mêmes et projettent leurs graines, copiant en quelque sorte le mode de dissémination des balsamines , dont les valves se détachent par le haut au lieu de se séparer par la partie inférieure. Cette plante fleurit en juillet: l' juillet 1827, sous de grands hêtres au lac de Servière, avec Doronîcum aiistriacum ; — 14 juillet 1836, à Royat; — 20 juillet 1855 , à Latour, avec Meconopsis cambrica; — 20juillet 1848, dans les bois du Capucin , au Mont-Dore ; — 26 juillet 1828, à la grande cascade du Mont-Dore; — 29 juillet 1844, en énormes buissons sur les bords de la Sioule, près Pontgibaud; — 10 août 1848, bois de sapins près Rigolet, au Mont-Dore. Nature du soL — Altitude. — Presque indifférente , pourvu qu'elle trouve de l'eau et de l'ombre , cette plante préfère cependant les terrains siliceux , sablonneux et détri- tiques. — Elle croît de préférence au-dessus des plaines , et atteint en Auvergne 1,200 à 1,300"\ De Candolle lui assigne aussi 1,200™ dans les Pyrénées et les Apennins; y 26 402 OXALIDÉES. Ledebour la cite de 400 à IjOOO"* dans le Breschtau, par- lie du Caucase. Géographie. — Cette espèce ne devient méridionale qu'à la faveur des montagnes , et c'est ainsi qu'elle arrive dans les Pyrénées, dans les Apennins , dans la Calabre et dans le Caucase. — Au nord , elle s'étend davantage. Elle est dis- séminée dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scan- dinavie et jusque dans la Laponie australe , où elle occupe la base des montagnes , dans les lieux ombragés et arrosés comme en France. On la trouve aussi en Angleterre , mais non en Irlande ni dans les archipels. — Ce n'est pas une plante occidentale; elle existe cependant en Portugal. — A l'orient elle s'étend bien loin , en Suisse , en Italie , dans les Carpathes , dans toutes les Russies , excepté dans la ■Russie arctique, dans le Caucase et sur les bords de la Cas- pienne. On la trouve aussi dans les Sibéries de l'Oural , de TAltaï , du Baïkal, et même dans la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40'' ] Écart en latitude : JVorrf, Laponie 66 ' 26® Occident, Portugal 10 0.| Écart en longitude: One»/, Dahurie 118 E.) 128« Carré d'expansion 3328 FAMILLE DES OXALIDEES. Composée d'un petit nombre de genres , cette famille a bien peu de représentants en Europe. Les flores les plus OXALIS. 403 îiches n'en ont que 3 espèces , et ce que nous allons dire du genre suffit pour donner une idée de leur distribution. G. OXALIS I Lin. Distribution géographique du genre. — Les Oxalis , au nombre de plus de 300 , appartiennent en grande partie à l'hémisphère austral. -^ Le Cap seul en a 150 espèces, et une seule vit à l'île Bourbon. — Après le Cap, c'est l'Amérique du sud qui en offre le plus grand nombre, en- viron 130, du Brésil , du Chili, du Pérou, des possessions espagnoles. 1 espèce est du Paraguay et 2 sont de Magel- lan. — On n'en compte guère que 20 de l'Amérique du nord , et presque toutes sont des régions qui avoisinent î'équateur et surtout du Mexique. Quelques espèces isolées s'avancent au nord dans les Etats-Unis, comme quelques-unes arrivent au sud sur les terres magellaniques. — On ne con- naît, en Asie, que 10 Oxalis; 3 à Java, 3 aux Indes orientales , 2 à Ceylan et 2 à la Chine. — 3 seulement pénè- trent en Europe, et appartiennent probablement à d'autres continents. — Enfin, l'hémisphère austral a encore 2 es- pèces à la Nouvelle-Hollande , 1 à la Nouvelle-Zélande et 1 aux Malouines. — Ce sont des plantes généralement très- délicates. Celles de l'Amérique méridionale vivent sur les pentes élevées des montagnes ou sur le bord des eaux. Celles du Cap recherchent les lieux secs et les sables des bords de la mer. h' Oxalis natans est la seule qui croisse dans les eaux. Oxalis acetosella , Lin. — Cette délicate espèce abonde dans tous les lieux humides et ombragés, le long des ruisseaux , dans les haies et surtout dans les bois où souvent elle entoure le tronc des arbres , et s'élève même au milieu 4^04 OXALIDÉES. des mousses qui en cachent le pied. Elle vit en nombreuses sociétés , et forme des tapis étendus. Ses racines traçantes et charnues sont des rhizomes rougeâtres et tuberculeux , d'où s'échappent les véritables racines et de petits rejets renflés, qui s'étendent facilement dans le terreau des forêts, et assurent la sociabilité de cet Oxalis. Ses feuilles d'un vert gai à trois jolies folioles, et portées sur de longs pédoncules purpurins s'endorment profondément tous les soirs et ne se réveillent pas très-matin. Des articulations très-apparentes, au sommet du pétiole commun, permettent cet état successif de veille et de repos. Dans l'estivation ces feuilles sont plis- sées sur leur nervure moyenne, et les foholes rapprochées sont roulées en spirales sur leurs pétioles. Des pédoncules articulés et partant des rhizomes donnent naissance à de petites fleurs d'un blanc lilas , déhcatement veinées. Ces fleurs , incHnées d'abord sur leurs pédoncules, se redressent avant de fleurir, et leurs pétales, tordus régulièrement comme ceux de tous les Oxalis, se déroulent quand le soleil vient les frapper. Les étamines , au nombre de 10 , répandent leur pollen en deux fois comme celles de la plupart des caryo- phyllées. Le fruit est encore un modèle de perfection, et nous offre un admirable mécanisme. Ses valves ne s'ouvrent pas, mais les sutures de ces valves se séparent et laissent des fentes suffisamment larges pour que les semences aplaties et striées puissent être lancées au dehors, au moyen d'un arille élastique dont elles sont entourées , arille qui s'ouvre lui-même comme les capsules des Impatiens , et qui remplit le même but. — Cette plante forme dans les bois des tapis de verdure parfois très-étendus. Nous l'avons vue mélangée à VAdoxa Moschatellina , à Vlsopynim thaï ic froides , à VArum maculatum , à VAsperula odorata, etc. — Elle fleurit de bonne heure. Voici les dates de quelques floraisons: OXALIS. 405 21 avril 1833, à Royat, avec Primula elatior; — 28 avril 1833, bois de Chanat, avec Scilla Lilio-Hyacinlhus ; — 7 mai 1825 , à Koyat; — 8 mai 1836, à Villars; — 19 mai 1828, bois de sapins du Mont-Dore ; — 19 mai 1836 , cratère de Pariou ; — 2 juin 1836, bois de Las- champs; — 22 juin 1845, à Florac (Lozère). — Fleurit le 10 mai 1748, à Upsal (Linné). Nature du sol. — Altitude. — Cet Oxalis est indiqué sur tous les terrains; calcaire dans le Jura, volcanique dans leMontamiata, sur le granit à Cherbourg, sur le calcaire à Givet, au Ventoux, dans le Doubs, sur les scories et les basaltes en Auvergne , dans le terreau des vieux saules. Il préfère cependant les terrains siliceux et volcaniques et sur- tout le sol détritique des forêts. — Il recherche les lieux montagneux et abrités, et ne croît en plaine que dans les contrées du nord. On le trouve en Suisse jusqu'à la limite supérieure des sapins. De Candolle l'indique à 1,400™ dans le Jura. Il croît au moins à la même altitude en Auver- gne. Lessing l'indique aux Loffoden au niveau de la mer, et Ledebour à 1,200°^ dans le Caucase. Géographie. — Cet Oxalis ne s'étend au sud qu'à la faveur des montagnes, et c'est ainsi qu'il parvient en Espa- gne, en Calabre et dans l'Atlas. — Au nord il rencontre son climat de prédilection et se répand dans toute l'Europe cen- trale et dans toute la Scandinavie. Il y recherche comme ici les forets d'arbres verts et se mêle aux tapis de mousse qui en cachent le sol. Il s'avance dans la Laponie, toujours dans les lieux boisés jusqu'à l'extrémité du Nortland et aux Loffoden. Il existe en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides, aux Orcades et aux Feroë, mais non aux Shetland ni en Islande. — A l'occident il dépasse cependant l'Islande, puisqu'on l'indique au Groenland. On le cite aussi au 406 OXALIDÉES. Canada, au lac Huron et sur la côte nord-ouest de l'Amén- que, où il est commun dans les bois. — A l'orient il est en Suisse, en Italie, en Sicile, dans les Carpathes, en Turquie, dans le Caucase , dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35<* | Ecart en latitude : Nord, Loffoden 70 ) 35« Occident y Canada 85 O. ) Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 eJ 201° Carré d'expansion 7035 OxALis STRiCTA, Lin. - — Cette plante bisannuelle est disséminée dans les jardins et les lieux cultivés ; mais elle se trouve aussi dans les champs incultes et même dans les bois et sur le bord des ruisseaux. On la considère comme originaire de l'Amérique septentrionale où elle est en effet très-com- mune. Mais M. Jordan regarde l'espèce d'Europe comme différente de celle de Linné et la désigne sous le nom d'O. europœa. Le type européen et le type américain ne seraient- ils pas deux formes différentes d'une même espèce ? Nous ne mentionnerons pas autrement cet Oxalis que nous considé- rons, jusqu'à plus amples renseignements, comme étranger à la llore européenne. OxALis CORNICULATA , Lin. Sa tige délicate produit , à l'aisselle des feuilles, de longs pédoncules déjetés, qui portent de petites tleurs jaunes. Contrairement à V Oxalis Acetosella,. celui-ci s'endort le jour , abaisse ses pétioles et rapproche ses folioles qui s'écartent la nuit et sont doucement relevées OXALIS. 407 par les mêmes organes qui les avaient abaissés. Les pédicelles qui soutiennent les capsules éprouvent pendant la matura- tion une contraction successive qui les rapproche, phénomène inverse de ceux que montre VO. stricia, dont les pédon- cules s'étalent quand les capsules mûrissent. — La plante est annuelle et montre ses ileurs jaunes au pied des murs, sur le bord des chemins et sur la lisière des champs, depuis le mois de juin jusqu'au mois de septembre. Nature du sol. — Altitude. — Indilférente, croît partout excepté dans les montagnes. Géographie. — Il est difficile pour cette plante de séparer les lieux oîi elle croît spontanément de ceux oii l'homme l'a introduite. — Au sud on la trouve sur toute la côte méri- dionale de l'Espagne, aux Canaries, à Madère, sur les ro- chers du mont Verede, à l'île de St-Vincent (Vogel), et dans l'île de St-Jacobi, au cap Vert, autour d'Adona, en Abys- sinie où elle fieurit au mois d'octobre. — Au nord elle est disséminée dans l'Europe centrale, dans la Scandinavie, et arrive, sporadique il est vrai , jusqu'en Laponie, Elle est en Angleterre, mais évidemment naturalisée. — A l'occident elle est aux Canaries, à Madère, en Portugal, au Canada, au lac îluron, autour de Montréal et de Québec. — A l'orient elle est connue en Turquie, en Italie, en Sicile, en Grèce, dans le Caucase, la Géorgie et tout autour de la mer Caspienne. Ledebour l'indique aussi dans la Sibérie de l'Oural. Jacquemont rapporte que cet Oxa//s ou une espèce très-voisine, forme des gazons tout entiers : ur les alluvions du Gange et de ses affluents. Enfin Auguste de St-Hilaire l'a trouvée dans les- provinces de Tlio et Minas-Gcraes, au Brésil. En supposant que la plante de Jacquemont ne soit pas la même, et en retranchant les localités brésiliennes , nous avons les limites suivantes : 408 ZYGOPHYLLÉES. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Ile du Cap Vert 12° I Ecart en latitude : Nord , Laponie 66 \ 54° Occident , Canada 85 0. ) Ecart en longitude Onen^ Sibérie de l'Oural 74 E. j 159° Carré d'expansion 8586 FAMILLE DES ZYGOPHYLLÉES. Ce petit groupe, intermédiaire entre celui des Oxalidées et celui des Rutacées, ne contient qu'un petit nombre de genres qui appartiennent surtout à l'Afrique et à l'Asie; c'est à peine silesflores d'Europepossèdent3à4espèces de cette famille. Le plateau central et la France entière n'ont même qu'une seule espèce. G. TRIBULUS , Lin. Ce genre est peu nombreux. Sur 10 espèces, 5 et peut- être 6 sont africaines : de l'Egypte , du Sénégal et de la Guinée ; 2 sont asiatiques , de Ceylan et du Thibet; 1 ha- bite la Nouvelle-Hollande , une autre les Moluques , et quant à l'espèce que nous regardons comme européenne , et qui arrive en effet en Europe , elle existe aussi en Asie et en Afrique. Tribulus terrestris , Lin. — Les lieux sablonneux, et ceux surtout qui sont humectés par des eaux douces ou sali- fères , nourrissent cette espèce qui s'étale d'une manière TRIBULUS. 409 diffuse sur le sol. Des stipules et des feuilles ailées sans impaire,qui dorment comme celle des limosa, indiquent déjà un rapprochement des légumineuses. Mais de petites fleurs jaunes axillaires , à 5 pétales réguliers et à 10 étamines , et un fruit composé de 5 carpelles, éloignent le Tribulus de ce groupe de végétaux. La fleur, essentiellement météorique, ne s'ouvre que pendant les heures les plus éclairées de la journée, et le fruit, fortement épineux, n'offre que des loges monospermes. Nature du sol. — Altitude. — Préfère les terrains sa- blonneux et humides des plaines , et surtout les lieux arro- sés d'eau salée. Géographie. — Le Tribulus occupe à peu près toute la zone torride africaine , et continue jusqu'au cap de Bonne- Espérance. On le connaît en Barbarie , en Egypte , aux Ca- naries , au Sénégal et en Guinée , en Abyssinie , aux îles du cap Vert, dans la Nigritie. Au nord , il arrive en France jusqu'à l'île de Noirmoutier , et dans la Russie australe , en Podolie. — A l'ouest, il est en Portugal, aux Canaries et au Sénégal. — A l'est, on le trouve en Italie et en Sicile, dans toute la région qui entoure la mer Caspienne , en Arménie et dans la majeure partie de l'Asie mineure , et dans les Sibéries de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Nigritie 0 ^ Écart en latitude : Nord, Podolie 48 ] 48« Occident, Canaries 20 O. ") Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal .. . 116 E. i 13Q^ Carré d'expansion 6528 41 Q RUTACÉES. FAMILLE DES RUTACEES. LesRutacées, comme les Zygophyllées, formentune famille dont les genres appartiennent principalement aux régions tempérées de l'hémisphère boréal et surtout à l'Afrique , à l'Asie et à l'Amérique. — Les flores d'Europe les plus riches n'en renferment pas plus de 5 à 6 espèces, et ce sont toutes des plantes qui s'éloignent des pays froids et des montagnes. G. RUTA , Lin. Distribution géographique du genre. — Les rhues ne forment qu'un petit genre de 25 espèces presque toutes ori- ginaires du bassin de la Méditerranée. L'Europe en a la moitié : en Italie , en Sicile , en Espagne dans les îles de la Méditerranée,, en Grèce et au Caucase. Plusieurs espèces sont communes à l'Europe, à l'Afrique et à l'Asie. — Cette dernière partie du globe en a 9 espèces, dont 3 en Perse, et les 6 autres disséminées une à une dans le Népaul, la Syrie,^ la Sibérie, La Dahurie et la Géorgie. — 4 seulement sont africaines, de l'Egypte, de la Barbarie ou des Canaries. — Aucune de ces plantes ne vit en Amérique , aucune n'appar- tient à l'hémisphère austral. RuTA GRAVEOLENs, Lin. — Cette espèce méridionale, comme toutes les rhues, se trouve dans les Heux secs, incultes et pierreux ,. où il est facile de la reconnaître à ses tiges presque ligneuses , à ses feuilles glauques et découpées , et à ses (leurs d'un jaune verdâtre , disposées en corymbe au RUTA. 41 t sommet des rameaux. Son odeur est des plus désagréables. La fleur du centre s'ouvre la première, et seule, dans chacun des corymbes dichotomiques, elle offre 5 pétales et 10 éta- mines. Les nombres, dans les autres, sont quaternaires. Dès que la floraison commence , les étamines , alternant avec les pétales, viennent successivement répandre leur pollen sur les stigmates; pendant que ces mouvements s'exécutent, les autres étamines , opposées aux pétales , engagées dans leur concavité , tendent leurs filets en arc et font des efforts pour s'échapper. Les pétales semblent se prêter à cette manœuvre ; ils s'inclinent lentement. Enfin , les éta- mines se détendent comme un ressort qui n'est plus com- primé, et elles s'empressent, comme les précédentes, de s'approcher du pistil. Ce dernier, à peine nubile, n'a pu être imprégné par le contact des premières étamines, ce sont les secondes qui le fécondent. Une capsule épaisse, à 4 ou 5 loges, s'ouvre au-dessous du sommet à l'angle inté- rieur, et sous l'influence solaire ; et si les fleurs sont insen- sibles aux variations de l'atmosphère et à l'action de la lu- mière , les capsules se referment exactement pendant les pluies , pour s'ouvrir encore quand la sécheresse revient , et pour répandre de petites graines à surfaces rugueuses et inégales. Nature du sol. — Altitude. — Lieux calcaires et rocail^ leux des plaines. Géographie. — Au sud, l'Espagne, Madère et l'Algérie. — Au nord , on la trouve dans le Tyrol , et dans la Sibérie de l'Oural, à Ekaterinbourg, localité douteuse, qui serait aussi sa limite orientale. — A l'ouest , cette espèce est en Portugal. — A l'est, en Turquie et dans le royaume de Naples, en Grèce, dans la Chersonèse ainsi que dans la Tauride. 412 RCTACÉES. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Madère 33o ) Ecart en latitude : Nord , Ekaterinbourg 53 i 20** Occident , Madère 19 0.) Ecart en longitude '• Orient , Ekaterinbourg 60 E. ' 79** Carré d'expansion 1580 Rtjta angustifolia , Pers. — Cette plante , à souche ligneuse et très-persistante, habite les lieux secs et pierreux et les coteaux arides. Ses tiges sont dressées un peu flexueu- ses, dures et garnies de feuilles très-découpées , d'un vert glauque à divisions très-inégales. Les fleurs, qui naissent en corymbe, sont accompagnées de petites bractées lancéolées; les sépales sont ovales-obtus, et les pétales concaves, élégam- ment frangés. La capsule portée sur des pédicelles glanduleux a ses lobes pointus et connivents. La plante ouvre ses fleurs jaunes dès le mois de mai. Nature du sol. — Altitude. — Lieux calcaires et ro- caiHeux des plaines. Géographie. — Espèce méridionale, répandue dans le midi de la France, aux Baléares, en Corse, en Espagne et en Barbarie. — Au nord elle s'arrête sur la limite du pla- teau central. — Elle a sa limite occidentale en Espagne. — A l'orient elle est en Italie, en Sicile et en Grèce. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35** | Ecart en latitude : Nord , Plateau central 44 i 9" Occident, Espagne 7 0.| Ecart en longitude : Oncn^ Grèce 22 E.) 29' Carré d'expansion 261 io CORIARIA. 413 FAMILLE DES CORÏARIEES Elle ne contient qu'un seul genre, et l'Europe n'en pos- sède qu'une seule espèce. G. COBIAKTA, Lin. On ne connaît encore que 8 espèces de Coriaria. C'est un genre américain. 4 espèces sont du Pérou, 1 du Mexi- que, 1 des Indes orientales, 1 de la Nouvelle-Zélande. L'espèce européenne est commune à cette partie du monde et à l'Afrique. Coriaria myrtifolia, Lin. — Cette espèce, qui cons- titue des buissons sur les terrains secs et pierreux des régions méridionales, nous montre une de ces formes isolées, égarées sous notre climat. Ses jeunes rameaux sont tétragones , munis de feuilles opposées d'un beau vert. On y dislingue des rameaux stériles, dont la croissance s'arrête au bout d'un certain temps, et des rameaux fertiles, à l'aisselle desquels naissent de petites fleurs verdâtres. Cet arbrisseau est dioï- que. Les étamines sont saillantes. Les pétales des fleurs femelles grandissent et s'épaississent après la fécondation et concourent avec le calice à protéger des fruits qui passent l'hiver avant de mûrir. Ces fruits noircissent alors, pendant que les enveloppes persistantes qui les protègent se rubéfient, et la plante présente une harmonie de couleurs assez rare , la présence simultanée du vert, du rouge et du noir. 414 CORIARIÉES. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les localités calcaires et rocailleuses des plaines. Géographie, — Il est méridional , occupant le midi de la France , l'Espagne , l'Algérie , l'Italie , la Grèce et le Portugal. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35° ") Ecart en latitude : iVorc?, Plateau central 44 ' 9° Occident , Portugal 10 0. ") Ecart en longitude : Orient, Grèce 22 eJ 32° Carré d'expansion 288 ■WQIï» EVONYMIIS. 415 DICOTYLÉDONES CALICIFLORES. FAMILLE DES CÉLASTRINÉES. Cette petite famille appartient surtout à la végétation du cap de Bonne-Espérance, de l'Amérique équinoxiale et des grandes Indes, ainsi que des îles asiatiques. Quelques espèces seulement arrivent en Europe, où les contrées les plus favo- risées, ou les plus voisines de l'Asie, n'en ont pas plus de 6 ou 7 espèces. Deux seulement font partie de la flore fran- çaise, une seule de la flore du plateau central, et les Celas- trinêes disparaissent complètement du nord de l'Europe. Elles sont à l'ensemble de la végétation européenne dans la proportion de 1 : 1,623. G. EVONTMUS, Lin. Disiribiition géographique du genre. — Ce genre est essentiellement asiatique, car sur 37 espèces 27 appartien- nent à l'Asie. Les Indes orientales seules en ont 17, le Népaul en a 3, Java en compte 4 ; les autres sont à la Chine et au Japon. Les 10 autres espèces sont partagées en deux groupes égaux dont un habite l'Amérique septentrionale, et présente des pétales pourprés, et l'autre l'Europe centrale et le Caucase, et dont les fleurs sont blanchâtres. EvoNYMUS EUROP^EUS, Lin. — Le fusain est un arbris- 416 CÉLASTRINÉES. seau répandu dans les haies et les buissons, oii on le dis- tingue à ses rameaux verts, anguleux, et dont les angles, ordi- nairement au nombre de 4, paraissent être la trace des pétioles des 4 feuilles supérieures qui se prolongeraient sur la branche. L'accroissement de cet arbrisseau est rapide mais il a peu de durée. On voit de bonne heure les écailles des bourgeons , formée des feuilles avortées , s'ouvrir et donner naissance à 4 à 6 feuilles inégalement opposées dont les deux bords se déroulent. A peine cette fraîche verdure s'est-elle montrée que l'on aperçoit au sommet de la bran- che le bourgeon terminal qui arrête le développement du rameau, et qui attend l'année suivante pour s'ouvrir. C'est à l'aisselle des feuilles supérieures que naissent de petites fleurs blanches et vertes, sans éclat, articulées sur des pédoncules ramifiés et accompagnées de petites bractées qui tombent immédiatement. Souvent la fleur supérieure est à 5 parties comme dans les rhues, tandis que les autres n'en ont que 4. Les étamines s'ouvrent au sommet par une fente horizon- tale, et les fleurs, quis'épanouissentenmai, sont continuelle- ment visitées par des légions d'insectes qui recueillent le miel sécrété par le disque vert et charnu qui entoure l'ovaire. Dès que la fécondation est opérée , le fruit quadrangulaire grossit, et nous offre, pendant l'automne, une des plus belles scènes de la saison. Ces fruits sont d'un rouge vif et pur; leurs pédoncules se sont allongés , ils y sont suspendus, et quand la pluie vient humecter leurs valves si richement colorées, elles s'écartent et nous montrent les arilles oran- gées de leurs semences. Si le soleil d'automne succède à la pluie ou au brouillard, les valves se resserrent pour s'ouvrir encore et perdre enfin aux approches de l'hiver les graines qui tombent sur le sol encore enveloppées de leurs brillants téguments. RHÂMNÉES. 417 Nature du sol. — Altitude. — II est indifférent et s'élève facilement à 1 ,000™ dans les montagnes de l'Auvergne. Le- debour le cite de 300 à 1,200™ dans le Breschtau, partie du Caucase. Géographie. — Au sud il s'avance dans le royaume de Naples et en Sicile. — Au nord on le trouve en Allemagne , en Danemarck , dans la Suède méridionale, où il s'arrête, en Angleterre et en Irlande, et dans les îles d'Aland où il trouve sa limite septentrionale. — A l'occident il est en Ir- lande. — A l'orient on le trouve en Suisse, dans les plaines et dans les vallées profondes, dans les Carpathes, en Tur- quie , dans le royaume de Naples où Tenore lui assigne seu- lement une zone d'altitude de 0 à 100™, en Sicile, dans le Caucase , en Géorgie , en Tauride, à Elisabethpol et dans le Taliisch. Il est aussi dans la Russie moyenne et dans la Rus- sie centrale. Il passe les monts Ourals, pour entrer en Sibérie, et s'arrête sur les bords de la rivière Tobol. Limites d'extension de l'espèce. Sudy Sicile 3S° | Ecart en latitude ; iVord, îles d'Aland 60 i 22° Occident , Irlande 10 0. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie de TOural 60 E. ) SO" Carré d'expansion 1760 FAMILLE DES RHAMNEES. Ce groupe assez nombreux sur la terre , et très-voisin des Célastrinées , est peu représenté en Europe , où les contrées V 27 4-18 RHAMNÉES. qui en possèdent le plus d'espèces, comme la France , l'Al- lemagne , le Caucase et le midi de l'Italie , en ont seulement 8 à 10, c'est-à-dire 1|300 ou liiOO de leur végétation. C'est en Asie , aux grandes Indes , en Chine, etc. , et aussi dans les îles asiatiques et en Afrique que cette famille a le plus de représentants. L'Amérique en a aussi un certain nombre, et plusieurs espèces font partie de la végétation de rOcéanie. Le plateau central de la France en a 6 espèces, proportion relativement assez forte pour sa population végé- tale. — La proportion pour l'Europe entière est 1 : 442. G. PALiuaus , Admis. Ce petit genre ne contient que 3 espèces, une delà Chine , une du Népaulet la troisième de l'Europe méridionale. Paliurus aculeatus , Lam. — On rencontre sur les co- teaux pierreux , dans les haies et les buissons de notre région méridionale , cet arbrisseau rameux et épineux , mais dont les branches , les feuilles et les épines sont alternativement disposées avec la plus grande régularité. Une de ces épines est plus courte que l'autre et courbée en crochet. Il donne pres- que avec la môme régularité des rameaux stériles et d'autres fertiles qui leur succèdent. Ses feuilles sont plissées sur leurs trois nervures et fléchies en dedans ; les épines , dans leur jeunesse , sont toutes deux droites et couchées sur les feuil- les. Des aisselles supérieures sortent de petits bouquets de fleurs jaunes et melhfères, dont 1 et rarement 2 sont fécon- dées. Il est vrai que dans ces fleurs les pistils ne sont déve- loppés que longtemps après les anthères, et que plusieurs ne sont sans doute pas fécondées directement; mais elles doi- vent l'être parcelles qui les suivent dans l'ordre d'épanouis- PALIURUS. 419 sèment aux aisselles supérieures. L'avortement presque constant de la majeure partie de ces fleurs peut tenir aussi à la déviation des sucs nourriciers, qui se portent tout à coup sur a première fleur fécondée, et développent son péricarpe et ses accessoires. Alors paraissent des fruits singuliers , sous forme de disques aplatis, entourés d'une large membrane , qui, verts d'abord et fauves à leur maturité , changent com- plètement l'aspect du Paliurus et le rendent très-pittores- que. Bien que ces fruits aient toujours trois loges et soient disposés pour contenir trois semences , souvent il n'y en a qu'une seule ovale et lisse. Nature du sol. — Ahitude. — îl préfère les terrains cal- caires et rocailleux et s'élève peu sur les montagnes. Le- debour dit aussi qu'il atteint à peine 600™ d'altitude. Géographie. — C'est une espèce méridionale que l'on rencontre en Espagne, en Barbarie, au pied de l'Atlas et sur les collines de l'Algérie, où elle fait partie de la végétation épineuse si redoutable dans ces contrées. — Au nord le Pa- liurus existe sur le versant méridional du plateau central de la France et ne va pas plus loin. — C'est là qu'il trouve aussi sa limite occidentale. — A l'orient il s'étend en Italie, en Grèce, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, et jusque sur les bords de la raer Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35" ) Ecart en latitude : Nord , Plateau central, . ... 1 .. 45 ) 10" Occident , France 0 -s Ecart en longitude : Orient, Bords de la Caspienne. 47 E.j 47" Carré d'expansion 4~0 420 RHAMNÉES. G. RHAMMUSf Lin. Distribution géographique du genre. — Ces arbrisseaux, au nombre d'environ 80, sont disséminés sur toute la terre, et l'Europe est la partie du monde qui en renferme le plus grand nombre; on en compte 20 qui appartiennent surtout à l'Europe australe, à la Provence, à l'Espagne, au Portugal, à hi Grèro, à la Sardaigne et même à l'Allemagne, au B"nnat et à la France. — On connaît à peu près le même nombre de Rhammis en Asie , presque également dis- tribués aux Indes orientales, au Népaul, à la Chine , à Java, en Sibérie et en Dahurie. Un plus petit nombre à Suri- nam et à Malacca. — Le même chiffre encore appartient à l'Amérique du nord , soit à la Californie et au Mexique, soit aux États-Unis. — L'Amérique méridionale a des Rhamnus au Brésil , au Pérou et à la nouvelle Espagne. — Enfin on a rencontré une espèce aux îles de la Société et une autre à la Nouvelle-Zélande. Rhamnus catharticus , Lin. — On le rencontre dans les haies et dans les bois où on le reconnaît à l'écorce noire de ses branches et à ses feuilles d'un beau vert, ovales ou ar- rondies et fortement nervécs. Les fleurs, disposées en petits bouquets et quelquefois même solitaires , naissent sur le jeune bois, aux aisselles inférieures et môme entre les écailles au bas des bourgeons , ce qui sert à confirmer, dit Vaucher , que celles-ci sont bien des feuilles avortées. Le même savant ajoute qu'il a remarqué que les feuilles des individus femelles sont .iiolics et velues , tandis que celles des individus mâîes sont lisses et brillantes. Ce Rhamnus est en effet dioïque mais on y observe aussi des fleurs hermaphrodites. Les fruits sont des baies d'un beau vert qui se colorent en automne et RHAMNCS. 42 f deviennent entièrement noires. — Il fleurit en mai et en juin et contribue surtout aux scènes de l'automne par le nombre et la couleur de ses baies , qui contrastent avec les fruits des Evonymus , des Rosa , et surtout avec ceux du Cratœyiis Oxyacantha , auxquels il est plus souvent associé. Nature du sol. — Altitude. — Il croît partout , il est in- différent , se trouve dans les plaines et dans les montagnes, en Auvergne jusqu'à 1,200™. Walhenberg dit que dans la Suisse septentrionale il atteint à peine la limite du hêtre, Ledebour l'indique de 300 à 1,000"» dans leTaliJsch. Géographie. — Au sud , la Sicile paraît être l'extrême, limite de cette espèce. — Au nord, elle s'étend davantage en Allemagne, dans la Russie septentrionale , en Finlande, en Suède , sur les collines les mieux exposées dans la partie orientale et méridionale de cette contrée, en Angleterre et en Irlande; il n'aborde pas dans les îles. On le trouve en Esthonie, sur les bords de la Narowa, où sa limite est, selon M. Ruprecht au 58°. — A l'occident, ce Rhamnus est en Ir- lande et en Amérique , dans plusieurs parties des Etats-Unis 011 il semble spontané, mais où l'on croit cependant qu'il a été naturalisé. — A l'orient, il est assez répandu en Suisse, dans les Carpathes , en Italie, en Sicile , en Hongrie, en Croatie , en Transylvanie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe. Pallas le cite près d'Oussolié, formant de petits taillis ayecV Acer ruthenus, le Cratœgus Oxyacantha, le Mespilus Cotoneasler. On le trouve aussi dans le Caucase, dans la Tau- ride, en Géorgie, surlesbordsde la Caspienne, à Elisabeîhpol, dans le Talùsch , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. ^ Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38<* ) Ec^rt en latitude : JVorrf, Russie 58 ^ 20° -422 RIIAMNÉES. Occident, Irlande 10 0.| Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 90 E.) 100° Carré d'expansion 2000 RnAMNUS iNFECTORius, Lin. — C'est encore au milieu des pierres et dans les lieux secs de notre région méridio- nale que vit ce Rhammis en buissons rabougris et épineux. Ses fleurs sont encore unisexuées , car l'espèce est dioïque , et les fleurs femelles produisent de petits fruits à 4 loges monospermes. Son écorce est noirâtre , ses feuilles sont ovales , un peu velues en-dessous sur leurs nervures. — Il fleurit de bonne heure, en avril et mai, mais il est rare et produit peu d'effet. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les rochers calcaires , et toujours à une faible alti- tude ; mais M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne, dans sa région alpine de 1,600 à 3,400™, Géographie. — Au sud, il atteint, comme on voit, le midi de l'Espagne. — Au nord, il arrive à peine sur le plateau central. — A l'occident, il reste en deçà du mé- ridien de Paris. — Et à l'orient , il se trouve en Hongrie , en Croatie, en Istrie , en Epire, en Dalmatie, en Grèce, dans le royaume de Naples, et dans une partie de la Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade .... 30" ) Ecart en latitude : iVort/, France 45 ^ 9** Occident , France 0 ^ Ecart en longitude : Orient , Géorgie 40 E. ) 46" Carré d'expansion 414 Rhamnus ALPiNus, Liu. — Il forme de larges buissons sans épines, d'un beau vert, qui ornent les rochers et se sus- IIUAMNUS. 423 pendent quelquefois sur le bord des précipices. Ses larges feuilles , moins alternes que celles des autres Rhamnus , sont roulées sur leurs bords dans la préfoliation , et accom- pagnées dans le bourgeon de stipules qui se détachent et tombent dès que ces feuilles paraissent. Ses fleurs sont dioï- ques et axillaires, réunies en petits faisceaux. Les mâles ont 4 étamines. Les pétales sont oblongs et verdatres. Ses fruits, verts d'abord , sont noirs quand ils sont mûrs, et con- tiennent des graines jaunes et luisantes. — 11 fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains calcaire et rocheux , et c'est à leur faveur qu'il descend par- fois un peu dans les plaines. On le trouve dans la Lozère à 60011. Requien le cite à l'altitude de 1,550™ au mont Ven- toux , et de Candolle lui assigne dans le Jura, où il est com- mun, une zone qui s'étend de 900 à 1,100™; dans les Alpes et les Pyrénées, il atteint une hauteur de 1,500™. Géographie. — Son aire est très-restreinte. — Au sud, il atteint les Pyrénées , l'Espagne , la Sardaigne , la Corse et le royaume de Naples. — Au nord , la Suisse, le Tyrol. — A l'occident il ne passe pas la Lozère , mais, au levant , on le trouve en Dalmatie, en Galicie, en Transylvanie, en Italie , en Turquie , en Grèce , sur le Parnasse. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples. ..... 37° ) Ecart en latitude : AV(/, Tyrol 47 i 10° Occident , France 0 î Ecart en longitude : Orient , Grèce 20 E. ) 20° Carré d'expansion 200 Rhamms Frangula , Lin. — Los haies, les bois et les 424 RHAMNÉES. buissons sont les stations préférées par ce Rhamnus , qui recherche aussi les terrains frais, les bords des ruisseaux. Ses rameaux allongés , son écorce brune ou noire , souvent pointillée d'une infinité de petites taches blanches, et la fragi- lité de son bois , sont autant de caractères particuliers qui em- pêchent de le confondre avec les autres espèces. Ses leuilles sont ovales et régulières , d'un beau vert et nervées de telle manière qu'une nervure extérieure les borde et s'oppose aux dentelures. Ces feuilles sont aussi régulièrement plissées dans leurs bourgeons , sur leur nervure médiane , recourbées les unes sur les autres et recouvertes d'un duvet roussâtre. De petites fleurs, hermaphrodites pour la plupart , naissent aux aisselles des feuilles , à mesure que celles-ci poussent. Elles sont articulées sur de courts pédoncules, et se succèdent pen- dant toute la durée du développement des feuilles. Il est vrai que les organes foliacées sont loin d'être persistants dans cette espèce. Les feuilles se détachent de bonne heure. Les fleurs ont leur réceptacle couvert d'une glande nectarifère jaune ou orangée. Elles sont vertes, peu apparentes, et se suc- cèdent sans interruption pendant près de trois mois. Les pétales sont blancs, les anthères, noires, sont enfermées iso- lément dans de petits cornets blancs qui rappellent un peu les enveloppes que les étamines offrent souvent dans les orchidées et dans les asclépiadées. Elles en sortent à moitié pour s'ouvrir. L'anthère s'incline sur le pistil tout entouré d'humeLM miellée et le saupoudre de son pollen blanchâtre. Des baies d'abord triloculaires, et plus tard n'offrant plus qu'une seule lofi;e , succèdent aux premières fleurs et rou- gissent avant de mûrir ; mais la .égétation de cette espèce est tellement active que l'on voit souvent sur la même branche, des fruits noirs et mûrs à la base, des baies rouges au-dessus, d'autres qui sont encore vertes, et enfin des BHAMNUS. 425 fleurs tardives auxquelles la saison trop avancée ne permet- tra pas de fructifier. ISature du sol. — Altitude. — Ce Rhamnus est indiffé- rent et croît partout oii il trouve une humidité suffisante. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,000 à 1,200™. De Candolle dit qu'il croît à O'" en Toscane , et à 1,200°» dans le Jura et les Pyrénées. Géographie. ■ — Ses stations les plus méridionales sont l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord , on le trouve dans toute l'Europe centrale, en Norvège et en Suède, dans les forêts humides, et même, selon Walhenberg et Laestadius, le long des ruisseaux de la région s}lvatique des Laponies mé- ridionales oîi il est rare. Il existe aussi en Finlande , en An- gleterre et en Irlande jusqu'au 58°. — A l'Occident il est en Portugal. — A l'Orient, en Suisse, en Italie, dans les Carpathes , en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie , en Tran- sylvanie , dans la Thrace, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans tout le Caucase , la Tauride , la Géorgie , le Taliisch et les bords de la Caspienne , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de V espèce. Sud, Royaume de Naples 40*» ] Ecart en latitude : Nord , Laponie 65 ) 25<> Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 85 E.) 95" Carré d'expansion 2375 Rhamnus Alaternus, Lin. — Ce petit arbre se fait re- marquer par sa tige rameuse , et surtout par ses feuilles alter- nes et persistantes, d'un vert sombre, et que l'on voit de loin, pendant l'hiver, se détacher des rochers et des coteaux pierreux oii il choisit sa demeure. Sa végétation est presque 426 RIIAMNÉES. continue; il a toujours des feuilles nouvelles roulées dans le bourgeon , accompagnées de deux petites stipules et res- tant au moins un an sur les rameaux. C'est à l'aisselle de ces vieilles feuilles que naissent au printemps les Heurs de l'alaterne. Elles sont disposées en petites grappes , et dioïques. Leurs pédoncules sont très-courts dans les femel- les et plus allongés dans les mâles. Les étamines sont sail- lantes et les pétales man(juent, disposition qui semble par- faitement adaptée à une espèce dont les sexes sont séparés ; mais, d'un autre côté, le pollen adhérant aux anthères rend sans doute inutile une telle disposition. On voit pourtant un certain nombre de fleurs fécondées dont le calice se resserre, et l'ovaire se transforme en une baie d'abord rougeàtre , noire à sa maturité et renfermant 3 graines. — Il fleurit de bonne heure , en avril et en mai. Nature du sol. — Allilude. — Il recherche partout les terrains calcaires et rocheux, et ne s'élève nulle part dans les montagnes. Géographie. — Au sud il atteint l'Algérie et le pied des montagnes de l'Atlas; il est aussi connu dans le midi de l'Espagne. — Au nord , il s'avance en France le long du ri- vage de rOcéan ; il forme à l'île de Noirmoutier une petite forêt avec le Quercus Ihœ. — A l'occident on le trouve en Portugal. — A l'orient il végète en Italie et en Sicile, en Dalmatie, en Turquie et en Grèce. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35** | Écart en latitude : Nord , Noirmoutier 47 ) 12» Occident, Portugal.. 10 0.) Ecart en longitude: Orient, Grèce 21 E. î 31« Carré d'expansion 372 PISTACHIA. 427 FA3IILLE DES TEREBINTHACEES. Encore une famille assez nombreuse qui est à peine repré- sentée en Europe ; c'est aussi en Asie , et dans les îles qui la séparent de la nouvelle Hollande, que dominent les téré- binlhacées. L'Afrique et ses îles en nourrissent aussi de nom- breuses espèces, et certains genres de ce groupe peu naturel fontpartiedes productions du nouveau monde, où des espèces d'un \olume considérable ont une grande importance dans les forêts de la zone torride. Les pays de l'Europe les plus favorisés dans la dispersion de ce groupe n'en ont pas plus de 5 espèces , qui disparaissent complètement vers le nord ou dès qu'on s'élève dans les montagnes. La proportion moyenne pour l'Europe entière est 1 : 1082. G. PISTACHIA;, Lin. On en connaît 12 espèces dont 5 originaires de l'Europe australe ou de l'Afrique boréale. — 3 appartiennent à l'Asie et sont disséminées en Chine, en Cochinchineet en Syrie. — 3 sont originaires des régions chaudes de l'Amérique du nord. — ^Et une espèce se trouve en Numidie. PiSTACHiA Terebinthus. Lin. — Les haies, les taillis, tous les lieux pierreux exposés au soleil, offrent fréquem- ment des buissons arborescents de ce Pistachia. Ses feuilles alternes sont ailées, épaisses, luisantes, mais elles tombent tous les ans et rougissent très-souvent en automne. Des 428 TÉRÉBINTHACÉES. fleurs nombreuses et unisexuées naissent en abondance aux aisselles des anciennes feuilles et se montrent de bonne heure , avant que de petites écailles opposées deux à deux, ne se soient écartées pour livrer passage à ces premiers or- ganes. Les fleurs mâles , serrées les unes contre les autres, offrent une multitude d'anthères jaunes et tétragones. Les fe- melles portées sur des pieds différents, sont réunies en grappes lâches , souvent purpurines , et le fruit qui leur doit son ori- gine est un drupe sec et monosperme. Il n'y a du reste , malgré l'extrême abondance du pollen et la multiplicité des individus mâles, qu'un petit nombre de fleurs femelles qui nouent sur chaque grappe. — Quand ce Pistachia peut croître en pleine liberté , il forme un petit arbre à cime ar- rondie, mais le plus souvent il constitue des taillis avec les PhyUirea, avec le Quercus llex , VErica arborea, et à la suite des journées chaudes il laisse exhaler une odeur rési- neuse et pénétrante que le vent emporte très-loin , et qui annonce , sur mer , au voyageur, qu'il approche des terres que baigne la Méditerranée. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et rocailleux , mais vit aussi sur les terrains siliceux, — Il s'élève peu dans les montagnes , il atteint cependant dans le midi de l'Espagne la hauteur de près de 500™ que lui assigne M. Boissier. Géographie. — Au sud , le midi de l'Espagne, l'Afrique boréale, les Canaries et l'Egypte. — Ses limites nord sont le plateau central de la France, Trieste et le Tyrol. — A l'occident , il est en Portugal et aux Canaries. — A l'orient , il existe en Italie , en Sicile , dans la Turquie méridionale , enEpire, en Grèce, dans les montagnes de la Palestine, et dans une grande partie de l'Asie mineure. RHUS. 429 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 28<> ) Ecart en latitude : Nord, Tyrol 46 j 18« Occident . Canaries 20 0. i Ecart en longitude : Orient , Palestine 35 E. j 55° Carré d'expansion 990 G. RHUS , Lin. Distribution géographique du genre. — Les Rhus sont la plupart de grands arbres qui occupent une place impor- tante sur la terre , mais qui sont à peine représentés en Eu- rope. Leur séjour est l'Afrique et surtout l'Afrique australe, car sur 120 espèces connues , 60 sont originaires du Cap ou de la pointe australe de ce continent ; quelques-uns sont dis- séminés dans l'Afrique boréale , en Barbarie , en Abyssinie et à Ténériffe. — Le second centre, moins important, est l'Asie , oîi babitentSO espèces groupées presque toutes dans les Indes orientales et dans le Népaul, et quelques-unes en Chine, au Japon, en Arabie, à Java et à Ceylan. — Un autre groupe de 20 espèces se trouve dans l'Amérique du nord , tout en restant plus voisin de l'équateur que du pôle. — Environ 8 à 10 espèces habitent le Brésil et la nouvelle Grenade. — Une seule a été trouvée dans la nouvelle Calé- donie. — Enfin 2 ou 3 seulement représentent ce grand genre dans l'Europe australe. Rhcs CoTiNus , Lin. — Comme la plupart des RhamnuSf cette espèce recherche aussi les terrains secs et rocailleux. C 'est un petit arbre qui se présente le plus souvent en buissons branchus dont chaque ramification se termine par un bouton florifère , entouré d'autres bourgeons plus petits qui lui sont 430 TÉRÉBINTHACÉES. subordonnés, qui se développent pour la plupart et s'occupent de la nutrition de l'ensemble, pendant que l'individu terminal n'est chargé que de la reproduction. Mais ici se présente un phénomène curieux ; il semble que ce bourgeon florifère, en- touré de tant de prévoyance , reçoit une trop grande quan- tité de nourriture. On ne trouve dans la panicule qu'il pro- duit que quelques lleurs hermaphrodites et un grand nombre de fleurs mâles, stériles ou avortées, dont les pédoncules plumeux s'allongent et se ramifient en élégants panaches. L'automne vient bientôt les rougir et les détacher du feuil- lage , et rien n'est plus léger ni plus pittoresque à la fois que ces houppes plumeuses qui terminent les rameaux. Les fleurs sont verdàtres , peu apparentes. Leur fruit reste longtemps fixé à sa panicule ; c'est un drupe osseux ou corné qui ne contient jamais qu'une ou un très-petit nombre de graines. — Les fleurs se montrent en mai et les grappes plumeuses n'acquièrent toute leur beauté qu'en automne. Nature du sol. — Altitude. — Nous le connaissons sur les rochers calcaires. Géographie. — Au sud, on le trouve en Espagne, dans le midi de l'Italie. — Au nord, sur la lisière du plateau central de la France et dans le Tyrol. — A l'occident, il reste en Espagne. — Et , à l'orient, il existe en Itahe, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie , en Croatie, en Tran- sylvanie, en Grèce et dans le Caucase. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 38° 1 Ecart en latitude : iVord, Tyrol 46 j 8° Occident , Espagne 6 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Caucase 48 E. | 54° Carré d'expansion 432 PROPORTIONS RELATIVES. 431 FAMILLE DES LEGOIIiVEUSES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie O^à 10° 18»0. à 5« E. 1 Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1 Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E. 1 Royaume deGrenade. 36 à 37 5 O. à 8 0. 1 Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1 Portugal 37 à 42 9 O. à 11 O. 1 Royaume de Naples.. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1 Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1 France 42 à 5l 7 0. à 6 E. 1 Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Garpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 0. 1 Russie moyenne 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Scandinavie entière. . 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 Norvège... 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 Russie septentrie.... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 Europe entière 1 9 9 8 9 9 10 10 11 11 14 12 14 14 17 19 19 22 21 21 26 25 33 24 37 11,4 4^ LÉGUMINErSES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande 51«à 55« 7«0. à 13oO. 1 : 26 Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 0. 1:19 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 : 14 Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 19 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 : 20 Sibérie altaïque... 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 : 13 Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 : 15 Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 1 : 15 Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 21 Sibérie arctique. . . 67 à 78 60 E. à 161 E. 1 : 78 Kamtscbatka 46 à 67 148 E. à 170 E. 1 : 64 Pays des Tschukhis. » 155 E. à 175 O. 1 : 37 Iles de l'Océan or=". 51 à 67 170 E. à 130 0. 1 : 62 Amérique russe... 54 à 72 170 0. à 130 E. 1 : 42 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr\rég.alp.etniv. 36<>à37« 1500 à 3500 1 : 14 Roy.deGrenade,rég.niv.. 36 à 37 2500 h 3500 1 : 40 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 17 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 : 21 Pic du Midi, de Bagnères.. » » 1 : 18 Plat, central, rég.monlagn. 44 à 47 500 à 1900 1:18 Plateau central, sommets.. 44 à 47 1500 à 1900 1 : 26 Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 19 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 25 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap- Vert. . 12«à 14*» 24° 0. à 27oO. 1 : 7 PROPORTIONS RELATIVES. 433 Latitude. Longitude. Canaries 28 à SO» 15oO. à 20°O. lî 9 Hébrides 57 à 58 8 O. à 10 0. 1 : 41 Orcades 59 5 0. à 6 O. 1 : 26 Shetland .... 60 à 61 3 O. à 4 O. 1 : 38 Feroë >.. 62 9 0. 1 : 74 Islande 64 à 66 16 O. à 27 0. 1 : 46 Mageroë 71 24 E. 1 : 64 Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0 lie Melville...... 76 114 O. 1 : 33 lie J. Fernandez . . 33 à 40 S. 76 0. 0:0 Nouv. Zélande (nord). 35 à 42 S. 171 O. à 176 0. 1 : 88 Malouines 52 S. 59 0. à 65 0. 1:125 La famille des légumineuses, une des plus importantes du règne végétal, est disséminée sur toute la terre, mais l'ins- pection du premier tableau démontre que ces plantes s'é- loignent des pays froids et abondent au contraire dans les régions chaudes. En effet, à l'extrémité méridionale de l'Eu- rope, elles font li9 de la végétation et ne font plus que IjST à l'autre extrémité, tandis que la moyenne pour l'Eu- rope entière est plus de 1|12 ; cette moyenne n'est même pas atteinte au 45°. M. de Humboldt, dans ses apprécia- tions, donne 1(12 à la zone torride , 1[18 aux zones tem- pérées, 1[35 aux zones glaciales. Ce sont là des rapports généraux pour le monde entier. Ils ont pu subir depuis lors quelques modifications. — Nous voyons dans notre premier tableau le nombre des légumineuses diminuer d'une manière à peu près régulière depuis l'Algérie jusqu'à laLaponie. Les petites irrégularités qui se présentent tiennent à Taltitudje moyenne de quelques contrées et à leur situation maritime ou continentale. Si, profitant des nouvelles recherches faites par M. Alph. de V 28 434 LÉGUMINEUSES. Candolleà la fin de sa Géographie botanique, nous cherchons sur les divers continents la distribution des légumineuses, nous remarquons bientôt que l'Afrique tropicale est le pays où ces plantes ont acquis leur plus grand développement. Déjà nous avons 1[9 en Nigritie et en Abyssinie, 1|8 en Algérie, nous trouvons 1 [7 en Nubie et au Cordofan, et nous voyons même au Congo cette famille faire 1[Q de la végéta- tion. Il est difficile de se faire une idée dans nos climats, de la prépondérance des légumineuses sous la zone torride. Ces plantes , pour la plupart , n'appartiennent plus à la tribu des Papilionacées , si nombreuse sous les zones tempérées. Ce sont surtout des cassiées et des mimosées, qui sont pour ainsi dire des familles différentes, dont les Heurs ne ressemblent pas à celles des Papilionacées, et dont le feuillage léger et vaporeux, impressionnable au dernier point à l'action de la lumière, est une des causes prépondérantes de la variété que présente la végétation de ces contrées. Notre tableau de distribution selon les longitudes nous apprend peu de choses, parce que les lieux comparés sont situés trop au nord pour cette famille , et nous n'y trouvons rien de régulier. Cependant on peut démêler dans ces pro- portions une tendance à la diminution vers l'est. En effet, si nous comparons les parties tempérées de l'Asia et de l'Amé- rique du nord, avec les pays situés enEurope sous les mômes latitudes, nous trouvons d'assez grandes diflérences. Ainsi les Etats-Unis, au nord de la Virginie, entre 39 et 46°, lat. N., n'ont offert à Beck que 1|28, le centre de l'Amé- rique septentrionale, de 35 à 42° N. , seulement i |1 6, tandis que de 35 à 42", en Europe, nous avons 1 [9 ou 1 1 1 0, et en moyenne 1|12 pour l'Europe entière , proportion presque aussi forte que la moyenne de la zone torride donnée par PROPORTIONS RELATIVES. 435 M. de Mumboldt. La même pauvreté relative se montre en Asie ; l'Inde anglaise de 1 à 35° N. , n'a que 1 [1 2, l'Arabie- Pétrée et le mont Sinaï de 28 à 29" N., Ijlô seulement. La portion de la Chine, située entre 40 et 45° N . , a 1 [ 1 1 , et le Japon, entre 30 et 42" N., 1|25. — En faisant la part des inexactitudes et des chiffres qui devront subir des corrections, on arrive à cette conclusion que les légumineuses entrent pour une plus grande proportion dans la végétation , à lati- tude égale, en Europe et en Afrique, qu'en Asie et en Amé- rique. Ce fait pourrait à la rigueur s'expliquer par la con- vexité des isothermes sous le méridien de Paris et méridiens voisins, et par le climat marin de l'Europe comparé au climat continental de l'Asie et de l'Amérique du nord. Nous allons voir, en comparant l'Afrique, l'Asie et l'Amérique tropicales, si cette cause seule est suffisante pour expliquer ces change- ments de proportions. — Nous trouvons dans l'Afrique tro- picale 1|9, 1|8, 1)7 et jusqu'à 1[6, proportion énorme: en Amérique nous avons 1|6 à l'île St-Thomas (lat. 18 N.), IjT sur la côte occidentale du Mexique à Guyaquil (lat. 21 à 32°N.), 1\1 encoredans la Guyane anglaise (lat. 3 à 7°N.), 1[8 sur les bords de l'Orénoque et du Rio-Negro (lat. 2 à 8 N.), et puis nous n'avons plus que 1)16 à la Nouvelle- Grenade (lat. Oàll" N.), et IjlSà Quito (lat. 0 à 5" S.), sans doute à cause des montagnes. — En Asie nous trouvons 1|7 dans le district de Banda (lat. 25° N.) , IjS à Timor (lat. 8 à 10° S.), tandis que nous n'avons que 1|20 aux îles Sandwich (lat. 19 à 22° N.), et à la Nouvelle-Guinée (lat. 0 à 9» S.). Nous avons encore Ij? dans la partie austro- occidentale de la Nouvelle-Hollande (lat. 30 à 35» S.), quoique nous sojons sorti des tropiques. Ainsi la diminution marquée des légumineuses dans la zone nord tempérée de l'Amérique et de l'Asie ne se soutient pas sous les tropicuies. 436 LÉGUMINEUSES. En hauteur il est évidentque ces plantes doivent décroître, comme elles le font en latitude. Notre 3^ tableau nous en offre la preuve évidente. Cependant nous trouvons une ex- ception, peu importante il est vrai, dans les chiffres de Heer, rf»ppoi4és par M. Al. de Candolle pour les montagnes de Glaris ; la zone la moins élevée aurait 1[27 et la plus élevée lj25, mais on sait tjuc les nombres peu considérables d'es- pèces peuvent altérer tout à coup les rapports, et ce n'est ici qu'un cas partictilier. Nous avons au contraire une contlr- mation dafis la proportion de 1|15 trouvée sous l'équateur même pour la région de Quito, et de 1|25 pour les environs du village de Salinas, situé entre 4,000 et 4,500"* sur les pantes du Chimborazo, Les îles ont une influence inverse sur la distribution des légumineuses, selon qu'elles sont situées à des distances plus ou moins grandes de Téquateur. Sous la zor\â torride et près d'elle, une humidité constante favorise l'apparition de ces plantes; dans les pays froids la môme cause s'oppose à leur conservation. C'est ainsi que l'on trouve les proportions de: lj6 à l'île St-Tlîomas, 1[7 aux îles du cap Vert, 1[9 aux Canaries, aux Baléares, en Sardaigne, à Madère, lj8 à Timor, tandis que nous n'avons plus que 1[88 à la Nouvelle- Zélande, ljl25 aux Maîouines, 0 au Spilzberg et à Juan- Fernandez, et , dans les archipels anglais, des nombres plus faibles que ceux du continent dont ils dépendent. ïl y a certainement des dilférences de dispersion entre les deux hémisphères de la terre , mais elles sont difficiles à apprécier. L'inlluence de la zone torride est évidemment la même de l'un et de l'autre côté de l'équateur, et au delà, vers l.e sud, il ne reste plus que des terres bien moins étendues que celles qui leur correspondent dans les zones tempérées du nord. Nous avons cité une partie de la Nouvelle-îlollande ULEX. 43^ (lat. 30 à 3^° S.) offrant 1|7, le cap de Bonne-Espé'rancc dans toute son étendue (!at. 28 h Sï^ S.) n'a que lil3, porportion inférieure à celle des latitudes correspondantes dans l'hémisphère boréal. Nous som-Ties loin de connaître les causes de ces prédilec- tions, de tel ou tel groupe pour telle ou telle contrée. Il existe des lois encore inconnues de balancement géogra- phique qui ressortiront plus tard de cette étude quel'on com- mence aujourd'hui , et qui nous expliqueront sans doute une partie des anomalies que nous remarquons si fréquemment. Les légumineuses sont un des éléments les plus puissants du pittoresque du paysage. Leurs fleurs nombreuses et souvent revêtues des plus vives couleurs, leurs tiges herbacées, ligneuses ou enlaçantes, leurs feuilles qui dorment et se ré- veillent tour à tour , et jusqu'à leurs semences qui présentent quelquefois les nuances les plus éclatantes , tout contribue à leur donner une grande importance. D'un autre côté , il y a parmi elles un grand nombre de plantes sociales qui se mul- tiplient à l'infini, et qui, à l'époque de leurs fleurs, com- posent à elles seules le tapis végétal. Les coteaux secs et élevés , les pelouses des montagnes , l'émail des prairies , doivent aux légumineuses une partie de leur beauté , mais elles s'éloignent des eaux etlaissentà d'autres familles le soin de les peupler et de les embellir, G. vit'E^f Lm. On ne connaissait que très-peu d'espèces à%lex, 6 ou 7, toutes européennes , et appartenant plutôt à l'Espagne , au midi et à l'ouest de la France , qu'à toute autre contrée. C'est un genre occidental qui a même une de ses espèces» reléguée en Irlande ; mais Yv'ebb a décrit un grand nombre A-3^ LÉGUMINEUSES. à'Ulex nouveaux , tous européens, ce qui porte le chiffre des espèces à 22 ou 23. Ulex europ^us. Lin. — Ce qui frappe d'abord dans cet arbrisseau, c'est son ensemble d'épines et de rigidité. Il forme des buissons très-rameux, toujours verts. Ses branches produisent à toutes les aisselles des épines acérées , elles- mêmes ramifiées, et qui sont autant de jeunes rameaux avortés. Au sommet de chaque division delà tige , se trouve un bourgeon composé de feuilles serrées dont le dévelop- pement est continu. Les jeunes feuilles montrent à leur aisselle une ou deux fleurs qui se trouvent ainsi très-rap- prochées , et forment de beaux épis d'un jaune d'or ou même orangé. Ces fleurs sont abritées pendant l'hiver dans un calice épais , d'un brun fauve, velu et cotonneux à l'ex- térieur, comme les écailles des bourgeons des arbres. II s'ouvre en deux lèvres dès les premiers jours du printemps , puis il tombe. Un fruit ovale, court, velu et renflé , ne contenant qu'un pelit nombre de graines, remplace ces fleurs printa- nières. Ce fruit éclate lorsqu'il a atteint sa maturité. C'est dans les lieux secs et pierreux, sur les sables, dans les landes et sur le bord des chemins que l'on rencontre l'ajonc. Il produit beaucoup d'effet par ses fleurs nombreuses, serrées, simultanément épanouies, et parfois même, en automne, sa floraison recommence et se prolonge en hiver. Il vit en so- ciétés quelquefois très-nombreuses. Nature du sol. — AU'Uude. — C'est une plante des terrains siliceux , d'une extrême abondance dans les landes et sur les terrains volcaniques. — Il s'élève peu; nous l'avons trouvé cependant à 1,100™ d'élévation sur du ba- salte. Géographie. — Il existe au sud , en Espagne, à Madère , tLEX. 43 î) «ùx Canaries. — Au nord, on le connaît en France, en Bel- gique , en Allemagne ; il suit les rivages jusqu'en Danemarck et en Gothie ; il abonde en Angleterre , en Irlande. Il cons- titue, dit Necker de Saussure, des massifs hérissés d'épines et fort élevés dans l'île de Brodick , et ses fleurs jaunes ont une odeur agréable. — C'est une plante très-occidentale, qui est commune aussi en Portugal. — A l'orient, on le trouve disséminé en Italie et jusque dans le Caucase. — Il est na- turalisé à Sainte-Hélène , oii il prospère aussi bien que dans son pays natal. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries , . . 30° ) Ecart en latitude : Nord , Ecosse 59 j 29° Occident , Canaries 18 0. 1 Ecart en longitude: Orient, Caucase 40 E. ' 58° Carré d'expansion 1691 Ulex nanus. Forst. — Quoique ressemblant beaucoup à l'autre par tous ses caractères , cet Ulex a les rameaux plus longs, parfois isolés et couchés par terre , et ses fleurs, plus nombreuses et plus serrées , forment de véritables guir- landes. Sa tige se ramifie dès sa base. — Au commencement de juillet, il végète avec vigueur et donne de jeunes pousses qui doivent fleurir en automne , et prolonger l'épanouis- sement de leurs fleurs jusqu'au milieu de l'hiver. — C'est une des espèces les plus importantes de la partie orientale du plateau central de la France. Elle vit en sociétés extrê- mement nombreuses , souvent associée au Calluna vul- garis , au Genista angîica, hVErica cinerea, et même au Genisla pilosa. Elle couvre de très-grands espaces dans les lieux arides et montagneux. On la trouve aussi réunie à VAn- 440 LÉGUMINEUSES. driala integrifolia , au Juniperus communis , au Lycopa- dium clavatum , etc. Nature du sol. — Altitude. ^— Il préfère les terrains primitifs et siliceux , les sables et les alluvions. Nous l'avons trouvé très- vigoureux sur des argiles sableuses. Il croît indis- tinctement dai s les plaines et dans les montagnes jusqu'à la hauteur de 1,200™. Géographie. — Son aire est très-restreinte. Au sud , il existe en France et va jusqu'à Bayonne et en Portugal. — Au nord , on le trouve en Belgique , en Angleterre , en Ir- lande. A l'est, il ne va guère au-delà de Lyon. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Portugal 40* ] Ecart en latitude : Nord , Angleterre 55 •' 15" Occident , Irlande 12 0. | Ecart en longitude : Orient , France 3 E. ) 15» Carré d'expansion 225 G. GENISTA , Lin. Distribution géographique du genre. — Nous réunis- sons ici les Sarothamnus et les Genista , ainsi qu'une par- tie des Spartium. Nous prenons le genre tel qu'il est adopté par Steudel. Il est composé d'environ 110 espèces, dont 70 sont européennes et près de 30 sont africaines. C'est-à-dire que la véritable patrie des Genista est tout autour de la Me- diterrannée et dans ses îles , en Espagne et en Portugal. Le grand centre est formé par les deux rivages de l'Espagne et de l'Afrique boréale. Un autre centre se trouve dans le Por- tugal et les îles Canaries. A ces contrées il faut ajouter en Europe l'Italie et surtout la Sicile , la Dalmatie et la Tau- SPARTllJM. 44 i ride. Les autres pays d'Europe éloignés de la Méditerra- née et de l'Espagne, n'ont pour oinsi dire aucune espèce particulière , mais les Genistas'y étendent assez loin et ces- sent tout-à-fait dans les pays froids. La France, l'Allema- gne, l'Angleterre en ont quelques-uns et ils s'arrêtent dans la Scandinavie. — Nous avons cité les pays riches de l'A- frique ; hors de ces localités on connaît un très-petit nom- bre d'espèces dispersées : 1 en Egypte, 1 au Cap , 1 à Ma- dère. — En Asie il y a quelques genêts : en orient, en Sy- rie , toujours le long du bassin de la Méditerranée , et ensuite 1 espèce aux Indes orientales , 1 en Cochinchine , 1 aux grandes Indes. — Ce genre est encore moins répandu en Amérique. Il n'y a qu'un Genista cité dans l'Amérique du nord ; il est isolé au Maryland , et puis un groupe de 5 espèces se trouve au Chili, complètement séparé de toutes les espèces du genre. Sparticm JUNCECM , Lin. — Grand arbrisseau rameux dont lesbranches vertes, flexibles et remplies de moelle ou d'un tissu très-lâche, se rassemblent en faisceau. Les feuilles, peu apparentes, sont réduites à une seule foliole obtuse, et de bel- les fleurs jaunes répandant, le soir surtout, le parfum de la fleur d'oranger, naissent en épis lâches au sommet de bran- clics effilées. Le calice protecteur ne s'ouvre que d'un côté pour laisser échapper la corolle. Des gousses allongées très- aplaties, d'abord vertes , noires ensuite , restent closes pen- dant longtemps et s'ouvrent avec bruit pour répandre leurs graines et rouler leurs valves sur elles-mêmes. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux bien qu'il croisse aussi sur les calcaires , mais sou- vent alors les calcaires contiennent des nodules de silice. Nous l'avons trouvé aussi sur des calcaires compactes et sans 442 LÉGUMINEUSES. silice. Il préfère les plaines et s'élève dans le raidi de l'Espa- gne jusqu'à 1,100"^, selon M. Boissier. Géographie. — Au sud il est commun sur les collines arides et incultes de l'Algérie. On le trouve aux Açores, aux Ca- naries.— Au nord il arrive près de Lyon , et sur les bords de l'Adriatique à Triesle. — A l'occident il est en Portugal et aux Canaries. — A l'orient on le trouve dans le royaume de Naples, oii il est commun parmi les buissons qui couvrent le bas des montagnes, et où il forme, selon Tenore, un arbris- seau qui peut atteindre 3 mètres de hauteur. Il existe aussi en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , eu Turquie , en Grèce et en Arménie. Limites d^extension de Vespèce. Sud, Canaries 30" \ Ecart en latitude : Nord, France 46 1 16° Occident , Canaries 18 O. ) Ecart en longitude : Orient , Arménie 39 E. ) 57** Carré d'expansion 912 Sarothamnus vuLGARis , Wimm. — Nous ne connais- sons aucune espèce dont le port et la multiplicité influent da- vantage sur l'aspect des campagnes dans le centre de l'Eu- rope. Ses tiges ligneuses, rougeâtres, quand elles sont âgées, vertes et striées quand elles sont jeunes ; ses longs rameaux d'un vert pur, serréset fascicules, se redressant toujours vers le ciel, ses grandes fleurs jaunes, solitaires et pendantes, mais si nombreuses qu'elles teignent les champs et les co- teaux , en font certainement une des parures les plus écla- tantes des paysages de nos climats. — Sa tige, extrêmement rameuse et verte, est fortement sillonnée. Ses feuilles très- petites et à trois folioles s'articulent sur un pétiole élargi, SAROTHAMNUS. 443 soudé à la tige, et forment sur elle deux petites ailes qui produisent des stries. Toutes les feuilles inférieures des ra- meaux sont ordinairement ternées , mais celles du sommet, qui naissent en juillet après la floraison , sont simples, lan- céolées, c'est-à-dire formées par la foliole du milieu seule- ment et articulée sur le pétiole élargi. Toutes ces feuilles sont velues. — Les fleurs naissent solitaires et penchées, dans toute la longueur des rameaux. Leur grand étendard est quelquefois marqué en dedans et à sa base de stries d'un rouge vif; les ailes sont écartées et la carène s'étale à son tour. Elle est plus pâle que les autres pétales , son onglet est presque blanc. Les filets sont d'un jaune verdâtre; les anthères et le pollen d'une belle nuance orangée. Ces anthè- res répandent leur pollen quand la fleur est encore en très- petits boutons , avant que le stigmate placé sur un ovaire soyeux ait acquis sa nubilité. Ses 10 étamines sont réunies en un seul faisceau , et le style allongé est roulé en spirale. Plus tard, ce genestnous montre déjeunes gousses soyeuses, d'abord d'un beau vert, puis une tache noire paraît à leur surface presque toujours auprès des sutures. La tache gran- dit , elle envahit le fruit , et peu de temps après , quand le soleil en dessèche les fibres, il éclate avec bruit et projette ses graines. — Le philosophe qui assiste à ce spectacle reste confondu devant tant de magnificence, mais il est encore pénétré d'une admiration plus profonde quand, rattachant ses études au plan général de la nature, il voit de jeunes ge- nêts naître partout de cette fécondité, protéger par l'ombre à demi- éclairée de leurs branches en faisceaux la renais- sance et la vie des arbres de nos forêts etdisparaîtreensuitedes lieux même où ils dominaient, quand ces arbres prenant leur essor les banniront par leur ombrage. Mais alors la graine immortelle du genêt reste ensevelie dans le sol, et si plus tard 444 LÉGUMINEUSES. une cause quelconque détruit la l'orôt , le Saroihammis saura faire appel à sa postérité et on le verra reprendre tout son empire. — Cett€ magnifique espèce fleurit longtemps et successivement depuis les plaines jusque sur les monta- gnes élevées. Voici les dates de quelqnes floraisons et l'in- dication de quelques-unes de ses associations-: 26 avril 1846, au-dessus du Vigan sous les cluUaigniers ; — 28 avril 1827, premières fleurs à Royat; — 28 avril 1839, premières (leurs près deUiom; — 2 mai 1846, en pleine Heur à Saint-Jean- du-Gard ; — 23 mai 1839 , en pleine Heur à Chamalières près Clermont; — 24 mai 1852, magnifique et couvert de fleurs dans le canton de Saint-Dicr sur les granits et les por- phyres, avec Biixus .sempervirem; — 25 mai, en pleine fleur sur tous les coteaux, avec Saxifraga granuîala; — 12 juin 1853 , il était en pleine fleur dans les bois de Lezoux et n'était pas accompagné comme à l'ordinaire du Saxifraga ^mrt? | Ecart en latitude : Nord , Ecosse 59 ) 29° Occident , Canaries 18 0.) Écart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 45 eJ 63o Carré d'expansion. 1827 Genista pilosa , Lin. — C'est peut-être l'espèce la plus commune de ce beau genre. Sa racine dure et ligneuse émet des tiges nombreuses qui s'étalent sur la terre, ornant les pelouses, les rochers, formant de larges gazons sur les blocs de granit. Ses feuilles entières, simples, soyeuses et comme argentées , persistent pendant l'hiver , et dès le printemps , quand les nouvelles paraissent , des milliers d« fleurs les accompagnent , et le jaune pur de leur corolle est rehaussé par la brillante villosité du feuillage. Cette floraison dure très-longtemps , et quand la fécondation est opérée, la carène affaissée reste suspendue à la fleur comme un oiseau fatigué qui laisse pendre ses ailes. — Sa gousse velue , noircie à l'époque de sa maturité , répand ensuite 3 à 7 graines rondes et légèrement comprimées. — Cette plante est des plus ornementales; elle varie dans sa forme et dans son port. Le 29 mai 1855 , nous l'avons trouvée en abondance sur les rochers de Saint-Yvoine. Tantôt couchée et isolée sur les porphyres , elle les cachait entièrement sous ses fleurs ; tantôt elle se redressait; ses branches étaient étagées , et ses pyramides de ileurs s'élevaient au milieu du feuillage si frais et si pur des buissons de chêne et d'aubépine. — Nous avons vu , le 30 mai 1855 , aux environs de Jumeaux , uir GENISTA. 447 dôme de gneiss offrant quelques pieds peu élevés de Genista pilosa, les plus beaux que nous eussions jamais vus. Ils étaient étalés par terre en larges toulfes parfiiitement arron- dies, de près d'un mètre de diamètre, et tellement fleuris, que l'on ne voyait absolument que des fleurs. Au milieu d'eux croissaient aussi de larges buissons de G. purgans, chargés de fleurs odorantes et orangées, dont quelques-unes tendaient à l'albinisme par des nuances d'un jaune très-pâle. XJAnlhemis montana existait en touffes vigoureuses au milieu de ces genêts , le Senecio artemisiœfoUus y élevait ses tiges, de grands Calluna formaient des groupes, et les intervalles étaient remplis par le Celraria islandica , le Cenonice syhatica et le Trichosiomum lanuginosum. — Le 10 aoiit 1854, nous trouvions encore ce même G. pilosa extrêmement commun dans les bruyères de Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme) , oii il fleurissait pour la seconde fois. Il reste d'ailleurs en fleur presque toute l'année; ses secondes fleurs sont moins nombreuses que les premières , et celui qui croît en mélange avec la bruyère sur les terrains grani- tiques , a un port différent de celui qui vit sur les basaltes de Chanturgues ou sur les blocs de granit des environs de Cler- mont. — Ce Genista pilosa croît en société avec : Calluna vulgaris, Erica cinerea, quelquefois même et plus rarement Erica tetralix, et presque toujours P/eri5 aquilina. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et rocheux , il enfonce ses racines ligneuses dans les moindres fentes des rochers , et n'est pas exclu des calcaires même compactes. On le trouve aussi sur les porphyres , les basaltes, les scories et les sables d'afluvions. — Il croît en plaine et a de grandes hauteurs, atteignant en Auvergne le sommet du Puy Mari, dans le Cantal, à 1 ,660™ , le sommet de Montoncelle à 1 ,292™, le Palais du roi , dans la Marge- 148 LÉGUMINEUSES. ride à 1,200™, le sommet du puy de Dôme à 1,460"*, les pics d'Anie etd'Amoulat dans les Pyrénées. De Candolle lui assigne 1,200"^ dans les Alpes. Géographie, — Au sud , il se trouve en France , dans les Pyrénées, une partie de l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord , dans l'Europe centrale , en Danemarck , dans la Gothie australe et en Angleterre, où il ne dépasse pas le 53°. Il paraît moins occidental que les autres Genisia , et trouve ses limites en France ou en Espagne. — A l'orient, il est dans les Balkans, dans les Carpathes, en Italie, dans la Tauride, dans les Russies moyenne et australe, et jusque dans le désert des Kirghiz vers le 56** E. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40" ) Ecart en latitude : Nord, GothÏG 57 i 17« Occident , France 7 0. ) Ecart en longitude : Om«^, Désert des Kirghiz. .. . 56 E.) 63° Carré d'expansion 1071 Genista prostrata, Lam. — Il appartient au même type que le précédent. Ses tiges sont couchées et diffuses; ses feuilles pétiolées , à une seule foliole oblongue , et les inférieures réunies en petits faisceaux. Les fleurs sont jaunes, axillaires, portées sur des pédoncules assez allongés, et dis- posées en longues grappes feuillées. La gousse noircit aussi en mûrissant. Elle ei-t comprimée, un peu courbée, et con- tient des graines noires et comprimées. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons cette es|)ècc que sur basalte , au sommet du plomb du Can- tal, à 1, 858™; mais elle a été trouvée sur le terrain primitif de la Haute-Loire. Le type habite les calcaires du Jura, GENISTA. 449 dans une zone comprise, selon de Candolle, entre 1,000 et 1,300°». Géographie. — Au sud, les Pyrénées et le midi de l'Ita- lie. — Au nord, la Champagne , le Jura et la Belgique. — A l'occident , les Pyrénées. — A l'orient , la Suisse occi- dentale et le royaume de Naples. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40® | Ecart en latitude : iVorrf,France(Champagne). . .. 49 ) 9° Occident , Pyrénées 45 O. | Ecart en longitude : Orient, Royaume de Naples. .. 15 E. ; 60» Carré d'expansion 540 Genista TiNCTORiA, Lin. — Petit arbrisseau très-ré- pandu sur les pelouses sèches, sur les pentes rocailleuses des coteaux, oii ses racines traçantes peuvent pénétrer. Il forme de jolies touffes dont les tiges lisses, cylindriques et incli- nées, sont garnies de feuilles simples, épaisses et d'un vert foncé , et se terminent par des épis de fleurs jaunes. Les ailes et les carènes s'abaissent, tandis que les organes de la fécondation se redressent et viennent s'appliquer contre l'étendard. Mais alors déjà la fécondation s'est opérée dans la carène longtemps avant que la fleur ne s'ouvre. Dès que l'étendard se développe , les autres pétales s'agitent tout à coup, et un nuage de pollen se répand dans l'air. — Les 10 étamines sont alternativement grandes et petites. Le fruit est presque droit et noircit comme ceux des autres Ge- nista. Dans cette espèce comme dans les autres , la carène est ouverte , souvent suspendue , les ailes étalées , et les organes de la reproduction seraient entièrement découverts, si l'étendard lui-même ne les protégeait. V 29 450 LÉGUMINEUSES. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains primitifs et siliceux, sur les sols graveleux, mais on le trouve aussi sur les basaltes et sur les scories des volcans. — Il préfère les plaines et les coteaux ; il peut cependant s'éle- ver sur les montagnes. On le rencontre dans la Haute-Loire à 1,000"^. De Candollelui assigne 1,200™ au Mont-Dore, mais cette appréciation s'applique à l'espèce suivante. Géographie. — Au sud , il existe en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il est dans toute l'Allema- gne, le Danemarck, la Gothie australe , et il pénètre même en Suède. On le trouve aussi en Angleterre et en Irlande. — Il n'est pas occidental et reste en Irlande , bien qu'il soit indiqué sur quelques points de l'Amérique oii il est certai- nement naturalisé , puisque l'Amérique septentrionale n'a pas un seul Genista. — A l'orient , il végète dans la Suisse, l'Autriche, la Hongrie, la Dalmatie, la Croatie, la Tran- sylvanie , les Carpathes , l'Italie , la Turquie , la Russie , et se trouve limité par l'Oural , selon Lessing. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 40° J Ecart en latitude : Nord , Suède 58 i 18° Occident, Irlande 11 O. i Ecart en longitude : Orient , Oural 44 E. j 55» Carré d'expansion 990 Genista Delarbrei, Lee. et Lam. — Il ressemble au précédent et appartient au même type. Il est plus social, et couvre de grands espaces sur les pelouses élevées dont il est un des plus beaux ornements. C'est un arbrisseau à tiges rameuses, étalées à la base, redressées au sommet et gar- nies de belles feuilles ovales et luisantes , d'un vert foncé. GENISTA. 451 Ses fleurs sont plus grandes et plus belles que celles du G. tinctoria , ses fruits sont plus larges et plus fortement com- primés , ses graines sont d'une couleur plus foncée. — Il fleurit en juillet , souvent accompagné du Juntpenis nana , du Jasione perennis, du Rosa rubrifolia , de V Arnica mon- tana, etc. Nature du sol. — AUitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains volcaniques du mont Dore et du Cantal , et sur le terrain primitif des Pyrénées , jamais au-dessous de 1,000"», et quelquefois jusqu'à 1,400'". Géographie. — Le mont Dore, le Cantal et les Pyrénées, espace occupant une longueur de 3 degrés en latitude et un seul en longitude. Genista pcrgans, Lin. — Arbrisseau très-remarquable qui souvent forme seul le tapis végétal dans le centre de la France. Il acquiert de très-grandes dimensions ; alors ses grosses branches tortueuses couvrent le sol et embarrassent la marche qu'ils rendent presque impossible sur des pentes très- inchnées. Tous ses jeunes rameaux sont nivelés, et arrivent à la même hauteur, ce qui donne à ce genêt un aspect des plus étranges. Ses jeunes pousses sont d'un vert soyeux, et ses feuifles toutes sessiles et à 3 folioles , à l'exception de celles qui avoisinent les fleurs. Celles-ci sont sohtaires et pé- dicellées aux nœuds supérieurs des rameaux, où elles forment une grappe. Le calice est pubescent , l'étendard entier ou légèrement échancré, les ailes sont ovales etobtuses. La fécon- dation s'opère avant l'épanouissement. La gousse est velue , noire quand elle est mûre ; elle renferme des graines apla- ties et verdâtres, qu'efle lance avec explosion. — Il fleurit, selon l'altitude , depuis le commencement de mai jusqu'au milieu de juiflet. Ses buissons disparaissent sous la multi- 452 LÉGUMINEUSES. tude de ses fleurs. Les montagnes qui en sont couvertes pa- raissent de loin comme dorées sous les rayons du soleil. Tan- tôt il croît sur les pelouses mêmes, plus souvent il recherche les rochers et les sols pierreux ; il végète avec une vigueur remarquable sur les pentes abruptes des escarpements ; et quand ceux-ci sont formés d'assises parallèles comme cer- tains phonolites, comme des granits, des gneiss ou des por- phyres , on voit au printemps ces lignes indiquées par les liserés dorés de ses innombrables fleurs , et plus tard par les lignes vertes et persistantes de ses faisceaux verts et dressés. Ainsi se présente le Genista purgans sur les phonolites de la roche Tuillière , près du Mont-Dore, et sur les gneiss situés près de Chabrol , canton de Latour , sur la limite des départements du Cantal et du Puy-de-Dôme. Il est associé, dans cette dernière localité, au Calluna vulgaris. — Ail- leurs , comme dans le canton de Jumeaux , il est réuni au Sarothamnus vulgaris et surtout à V Anthémis moniana , qui acquiert ici un beau développement , et dont le feuiflage glauque et les grandes calathides blanches, toutes épanouies en même temps, contrastent avec le jaune vif des Genista. Le G. purgans offre parfois une variété à fleurs très-pâles et presque blanches. Ces individus qui tendent à l'albinisme, produisent un très-bel effet au milieu des autres. — Ce genêt forme au Mont-Dore , au-dessus de la cascade du Serpent , un magnifique taiflis en société du Rosa aîpina, du Sorbus Aucuparia , du Rosa rubrifolia, près de la cascade , oiî se pressent et se confondent :5oncAws alpinus, Ranunculus aco- nitifolius, Aquilegia vulgaris , Luzula maxima , etc. Nature du sol. — Altitude. — Il croît avec vigueur sur les granits, les micaschistes, les trachytes, les phonolites. Il abonde sur les plateaux basaltiques près de Fereroles , canton de Tauves ; sur le granit entre Saint-Flour et Mende ; GENISTA. 453 sur les phonolites de la montagne du Mezenc. M. Planchon l'indique dans le Gard et l'Hérault sur les granits de tex- ture variée et souvent délités. — Espèce essentiellement montagnarde , de Candolle l'indique à 50™ à Orléans, oîi il est évidemment descendu accidentellement des montagnes de l'Auvergne et a été transporté par l'Allier et la Loire. Sa zone la plus habituelle est entre 1,000 et 1,500™. Mais il peut monter plus haut. On le trouve sur le Mezenc à 1,774™ sur la Lozère à 1,679™ sur le sommet du puy Mary à 1,660™ au sommet de Pierre-Haute, dans le Forez, à 1,646™ sur les pics granitiques élevés qui dominent le Vigan , sur le gerbier de joncs dans l'Ardèche , sur toutes les hautes montagnes des Cévennes. M. Planchon dit que, dans le Gard et l'Hérault, il se trouve dans les limites et au-dessus des limites des châ- taigniers, entre 900 et 1,300™ environ. De Candolle le cite à 1,800™ dans les Pyrénées orientales. Géographie. — On connaît peu d'espèces dont l'aire d'ex- pansion soit si restreinte et dont les individus soient si nom- breux et aient une si grande importance dans le tapis végé- tal. Il ne dépasse pas les Pyrénées et l'Espagne au sud, et c'est accidentellement qu'il atteint Orléans vers le nord . — A l'occident, il paraît Hmité par la Creuse. A l'Orient, il ne va pas au delà des Pyrénées orientales et de l'Ardèche. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Espagne 40® ) Écart en latitude : iVord, Orléans 47 -* 7» Occident , Espagne 4 0.) Ecart en longitude : Orient , Ardèche 2 E.i 6° Carré d'expansion 42 Genista ScoRPics , Dec. — Lorsque l'on arrive dans la 454 LÉGUMINEUSES. région des oliviers , les collines incultes et pierreuses sont défendues par cet arbrisseau que ses épines rendent inabor- dable. Sa tige est droite et très-rameuse ; ses rameaux an- guleux, épineux au sommet et encore munis d'épines laté- ralesetdivariquées, forment unbuisson inextricable. Les feuil- les, accompagnées de petites stipules aussi épineuses, sont peu nombreuses et à une seule foliole. Les fleurs grandes et nombreuses naissent par petits groupes au sommet des ra- meaux, et souvent dépendantes des épines supérieures. Elles sont d'un beau jaune et répandent une odeur de fromage. Le calice est pubescent , a 2 lèvres. Les anthères sont al- ternativement ovales et oblongues. Les gousses sont velues, aplaties et un peu courbées. — Il fleurit pendant longtemps, depuis le mois d'avril jusqu'au mois de juin , et comme il vit aussi en société, il contribue , comme tous les genêts, à orner les campagnes. Nature du sol. — Altitude. — On ne le trouve que sur les calcaires des plaines et des coteaux peu élevés. Géographie. — Au sud, le midi de la France , l'Espagne la Corse et les collines incultes de l'Algérie. Au nord, le pla- teau central de la France, Anduze et Montélimart. — A l'occident , il ne passe pas Auch et Toulouse, et à l'orient , on le trouve en Corse et en Grèce. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35° ^ Écart en latitude : Nord , Plateau central 45 ) 10» Occident , France 2 O. | Écart en longitude : Orient , Grèce 21 E. ) 23*> Carré d'expansion 230 Genista anglica , Lin. — 11 est très-commun dans le» GENISTA. 455 champs et sur les pelouses humides. Ses racines traçantes montrent des tiges assez nombreuses et ramifiées, garnies de longues épinestrès-fines et trys-acérées, presque toujours sim- ples ou peu rameuses. Les rameaux qui doivent porter les fleurs se redressent. Ils sont garnis de feuilles simples et les fleurs paraissent en petites grappes terminales et peu four- nies.— Le calice est glabre, à lèvres inégales; la gousse est courte , solitaire , brune et un peu renflée. — Cette espèce fleurit longtemps, depuis le mois de mai jusqu'au mois de juillet. Elle viten société comme la plupart des genêts. On la trouve souvent associée au Calluna vulgaris, à l'Erica cine- rea, à VUlex nanus , au Juniperus commimis. Nature du soi. — Altitude. — On le rencontre sur les terrains primitifs et volcaniques , sur les sables d'alluvions , sur les terrains argileux et peu perméables à l'eau, et quel- quefois aussi sur les calcaires. — Il croît en plaine et s'élève avec une grande facilité. Nous l'avons vu très-abondant en Auvergne jusqu'à 1,200™. Géographie. — Au sud , il trouve sa limite dans le royaume de Naples. — Au nord, il végète en France, en Westphalie, au Hanovre , dans le Mecklenbourg , dans le Danemarck austral où il s'arrête. Il se trouve en Angleterre jusqu'au 58*^. — C'est dans cette île qu'il a sa Hmite occidentale. — A l'orient , il existe dans le raidi de l'Italie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Royaume de Naples 40° ") Ecart en latitude ; Nord , Angleterre 58 ) 18° Occident, Angleterre 6 0.) Ecart en lontitude : Orient, Royaume de Naples. . . 15 E. ^ 21" Carré d'expansion 378 456 ËGUMINEUSES. Genista hispanica, Lin. — Ce genêt croît aussi sur le* coteaux incultes, sur le bord des champs , dans les taillis. Ses racines sont traçantes comme celles du G. anglica. Ses tiges sont basses, velues et couchées, ses rameaux nombreux. Ceux qui portent des fleurs sont sans épines, les autres ont des épines d'abord simples et un peu striées, qui deviennent ensuite rameuses. Les feuilles, qui existent seulement sur les jeunes rameaux, sont ovales, velues, obtuses. Les fleurs nais- sent au sommet des rameaux sous la forme d'une ombelle ; elles sont jaunes, àcaHce velu, à 2 lèvres et à 5 divisions. La gousse est courte , comprimée , velue , et contient ordinaire- ment 4 graines. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains calcaires et rocailleux, sans s'élever sur les montagnes. Géographie. — Au sud, le midi de la France, l'Espagne et l'Algérie. — Au nord et à l'occident, les Cévennes et le Portugal. — A l'orient, le royaume de Naples. Limites d'extension de V espèce. Sud , Algérie SS» > Ecart en latitude : iVorrf, Cévennes 45 | 10<» Occident , Portugal 10 O. ^ Ecart en longitude : Orient, Royaume de Naples. . . 15 E.) 25® Carré d'expansion 250 Genista germanica, Lin. — On le trouve dans les bois et sur les rochers, dans les lieux incultes. Ses racines sont traçantes , ses tiges dressées et rameuses, garnies d'épines souvent ramifiées. Ses jeunes rameaux sont d'un beau vert, velus et striés. Ses feuilles sont grandes et luisantes, simples, lancéolées et munies de longs cils. Les fleurs sont réunies en petites grappes terminales. L'étendard est pubescent, plu» cYTisus. 457 court que la carène, les ailes courtes et renflées , la carène droite et velue. — Le fruit est comprimé, noir àsa maturité, et renferme 2 à 3 graines brunes et luisantes. — Il fleurit en juin et vit plus dispersé que les autres Genista. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et graveleux et les terrains d'alluvions ; il est pour- tant indiqué à Dieuze sur le Keuper. Nous ne l'avons vu que dans les plaines, à une faible altitude , et jamais au Mont- Dore ni dans les Cévennes, où de Candolle l'indique à 1,500°». Géographie. — Ce genêt est moins méridional que le précédent. On le trouve pourtant en Espagne et en Portu- gal. — Au nord , il existe en Allemagne , dans le Dane- marck boréal, dans la Gothie australe. — A l'occident, en Portugal. — A l'orient, il est rare en Suisse, plus abondant dans les Carpathes, en Turquie, et se trouve aussi en Dal- matie, en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Transylva- nie, en Grèce, en Russie, dans la Lithuanie, la Volhynie et la Podolie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Portugal 40<> ^ Ecart en latitude : Nord, Gothie 57 ] 17« Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient , Podolie 28 E. i 38» Carré d'expansion 646 G. CTTisns, Lin. Distribution géographique du genre. — En séparant les cytises des genêts et des Spartium, il reste encore 70 espè- ces qui, pour la plupart, sont européennes, et qui recherchent, comme les Genista, un peu moins cependant, les pays chaud» 458 LÉGUMINEUSES. et les régions voisines de la mer. Sur 50 espèces européen- nes les trois quarts se trouvent en Espagne, en Portugal, en Italie, en Dalmatie ou dans le midi de la France. Les autres sont disséminées dans le Caucase, les Carpathes, la Hongrie, l'Allemagne, la Bohême, la Carniole oii la Russie australe. — L'Afrique boréale en a 5 espèces indépendamment de celles qui lui sont communes avec l'Espagne, et un petit groupe de 4 espèces spéciales aux îles Canaries. Une dernière atteint l'île de Zinzibar, en tout 10. — En Asie, quelques cytises sont dispersés dans l'Arabie, la Perse et l'Asie mineure ; en tout 6 espèces. — De même que nous avons vu un groupe de Genista réunis au Chili, nous y avons une série de Cytisus: 6 espèces confinées au Brésil. Il n'existe aucune trace du genre ni dans l'Amérique du nord, ni dans le reste de l'Amé- rique du sud, ni à la Nouvelle-Hollande , oii abondent ce- pendant les légumineuses. Cytisus sessilifolius , Lin. — Il habite les tailhs et les coteaux pierreux , où il figure au milieu des buissons ou dans les fissures des rochers. C'est un petit arbrisseau à tige droite et glabre, à feuilles lisses, rondes et sessiles. Il offre la végétation des genêts et cache ses boutons sous son pétiole allongé et persistant. Ses fleurs , accompagnées de bractées, sont jaunes, en petites grappes terminales et rele- vées; lecahce estglabre, à 2 lèvres inégales. La gousse est glabre , comprimée , bosselée et étalée horizontalement. — Lorsque le pédoncule avorte, ditVaucher, l'articulation de la feuille est placée au sommetdu pétiole qui s'élargiten écaille persistante, et protège les boutons de l'année suivante. Il ne perd pas en automne les extrémités de ses tiges, et ses fleurs , renfermées dans des boutons , paraissent de bonne heure. CYTISES. 459 Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et rocailleux de la plaine. Géographie. — Son aire a peu d'extension. Au sud, il reste dans la région des oliviers , en France , et s'avance en Espagne jusqu'en Aragon. Au nord , il s'arrête au Tyrol et sur le bord du plateau central de la France ; il trouve , dans cette dernière localité , sa limite occidentale , et à l'orient , il végète au Tyrol , dans la Suisse méridionale , en Au- triche , en Italie , en Dalmatie , en Grèce et en Volhynie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Espagne 40° ) Ecart en latitude : Nord , Volhynie 52 ) 12» Occident, Espagne 5 O. \ Ecart en longitude : Orient, Volhynie 25 E. J 30o Carré d'expansion 360 Cytisus SAGiTTALis, Roch. — Le mois de mai finit à peine que déjà les pelouses et les coteaux se parent des fleurs multipliées de cette espèce. Elle est abondamment répandue partout , et si c'est une plante des plus communes , c'est assurément une des plus jolies. On la voit former des ga- zons qui ont souvent un mètre de diamètre , et dont toutes les tiges florifères, parfaitement nivelées , forment un tapis de fleurs d'un jaune vif ou orangé. Ces tapis sont courts , serrés , et doivent leur origine à des tiges souterraines , ar- ticulées, qui, chaque printemps, émettent des branches nou- velles, et constituent dans le sol un véritable réseau gemmi- fère. Les rameaux aériens qui se montrent en abondance , sont couverts de feuilles décurrentes qui rendent les tiges ailées, mais dont le limbe reste libre et articulé. La nais- 460 LÉGUMINEUSES. sance de chaque feuille donne à la tige une articulation nou- velle; elle paraît ailée, aplatie, d'un beau vert, et parfois même elle porte trois ailes, quand elle doit donner des fleurs. Une petite bractée velue existe sous chacune de ces fleurs. Les pédicelles et les calices sont d'un jaune fauve-orangé , couverts de poils blancs un peu laineux. Les anthères sont orangées ainsi que le pollen. La gousse est velue, brune à sa maturité , comprimée , bosselée , et contient de petites graines verdâtres et luisantes. — Cette plante se multiplie en abondance sous les Pinus sylvestris, et dans les clairières que laissent les buissons , tels que les rosiers , noisetiers et bouleaux. Elle est souvent associée à VOrchis conopsea, au Platanthera bifolia , à V Anémone montana , au Dian- ihus Carthusianorum , etc. Nature du sol. — Altitude. — Ce cytise croît sur les terrains siliceux , granitiques , volcaniques et détritiques. Il abonde sur les scories et les pouzzolanes des volcans , sur les plateaux de basalte. — Il préfère les montagnes aux plai- nes , et s'élève même assez haut, car de Candolle le signale à 1,200™ dans le Jura, et nous l'avons trouvé plus haut, à 1,300 dans les montagnes d'Auvergne. M. Planchon l'in- dique dans les prairies à fond granitique du Gard et de l'Hérault , entre 1,150 et 1,300™ , et au sommet de l'Ai- goual , dans les Cévennes à 1 ,568™. M. Boissier l'a rencon- tré dans le midi de l'Espagne , sur les calcaires , de sa région alpine, à l'altitude de 2,000™. Géographie. — Au sud , ce cytise atteint le royaume de Grenade et s'y maintient, comme dans le royaume de Naples, à la faveur des montagnes élevées. — Au nord , on le trouve en France et dans la Suisse septentrionale. Il entre à peine en Allemagne. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient , il habite l'Italie , l'Autriche , la Hongrie , la ADENOCARPDS. 461 Dalraatie, la Croatie , la Transylvanie et la Macédoine. C'est encore une de ces espèces à aire restreinte , mais qui acquiè- rent une grande importance par le nombre de leurs individus, la multitude et l'éclat de leurs fleurs. Limites d'extension de Vespèce. Sud y Midi de l'Espagne 37° | Écart en latitude : iVorc?, Suisse septentrionale... . 48 ) 11° Occident , Espagne 8 O.^ Écart en longitude . Omn^ Grèce 20 E.) 28° Carré d'expansion 308 G. ADEMOCARPUS, DC. Ce genre ne contient que 10 espèces , dont 8 européen- nes : de l'Espagne, de l'Italie , de la Sicile et de la France australe, et 2 des îles Canaries. C'est donc un genre pres- qu'entièrement européen , et dont les espèces ont une aire d'expansion très-restreinte. Adenocarpcs parvifolius , DC . — Petit arbrisseau à tige rameuse , à rameaux étalés , qui forme de petits buis- sons dans les lieux secs et pierreux. Ses feuilles sont à 3 fo- lioles oblongues , d'un vert foncé, et souvent pubescentes comme les jeunes rameaux. Les fleurs sont en grappes ter- minales , lâches et allongées, d'un jaune assez pur. Les éta- raines sont monadelphes. Le fruit est bosselé, tuberculeux, et renferme des graines brunes un peu échancrées à l'om- bilic. Il fleurit en juin, et comme il vit en touffes dispersées, il produit peu d'effet. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur les terrains siliceux, graveleux ou sablonneux de la plaine. 462 LÉGUMINEUSES. Géographie, — C'est une plante à la fois méridionale et occidentale, qui vit en France dans les Pyrénées occiden- tales et dans les Landes , d'oii elle s'avance sur les bords du plateau central , dans le Limousin et jusqu'à Auxonne dans la Côte-d'Or. On la rencontre aussi dans les Asturies , et probablement en Italie , à Rome et à Naples , si toutefois l'espèce italienne est bien identique. Limites d^extension de Vespèce. Sud , Royaume de Naples 40° | Ecart en latitude : Nord , Auxonne 47 ) 7° Occident , Asturies 8 O. ) Ecart en longitude : Orient, Royaume de Naples. . . 12 E. j 20'' Carré d'expansion 140 Andenocarpus cebennensis , Delil. — Cette espèce, qui a un peu le port d'un genêt, croît aussi en touffes buisson- neuses sur les coteaux arides, sous les châtaigniers et sur le borddes chemins. Elle ressemble à la précédente, mais elle en diffère par ses feuilles d'un vert plus pâle , par ses folioles plus petites et par ses fleurs resserrées en grappes plus courtes, par son calice velu mais non tuberculeux. Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — La silice paraît néces- saire à son développement , car on la trouve sur des terrains variés, mais tous siliceux , sur les granits , les schistes tal- queux, les calcaires siliceux. — Elle se tient entre 200 et 1,000™, s'élevant un peu au-dessus de la région des châ- taigniers. Géographie. — Elle forme une bande étroite qui , en France, n'atteint pas les Pyrénées et qui s'arrête au nord dans la Lozère et l'Ardèche. Elle s'étend ensuite à l'est LCPINUS. 463 où elle est indiquée en Sicile par Gussone, et se trouve aussi sans doute en Italie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 38° |Écart en latitude : Nord , Lozère 45 i 1^ Occident , Lozère 0 | Ecart en longitude : Onew/, Sicile ,., 12 E.i 12° Carré d'expansion 84 G. I.UPIBÏUS , Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît 100 espèces de lupins , et sur ce nombre 85 appartiennent au Nouveau-Monde. Le Mexique , la Californie et le Pérou sont les contrées oiî dominent ces plantes qui se trouvent encore en abondance dans la partie la plus septentrionale de l'Amérique , surtout en suivant la côte occidentale. Quel- ques espèces s'avancent même assez loin vers le nord. La partie sud de ce continent en a beaucoup moins , bien qu'on en compte 7 au Chili , et que l'une d'elles arrive jusqu'à Buenos-Ayres. — L'Asie offre à peine 3 espèces de lu- pins , une aux Indes orientales , une à la Cochinchine , une aux Aléoutiennes, à l'île de Sitcha. — L'Afrique en possède le même nombre que l'Asie: une au Cap , une en Egypte et une autre en Barbarie. — Enfin, l'Europe australe, c'est- à-dire la France méridionale , l'Espagne , le Portugal , l'Italie et la Sicile , ont ensemble 10 espèces , dont quel- ques-unes vivent aussi sur les côtes africaines de la Médi- terranée. LupiNUS ANGUSTiFOLics , Lin. — Plante annuelle, dis- séminée dans les champs et sur les sables des rivières oîi 464 LÉGUMINEUSES. elle ouvre aux mois de mai et de juin ses fleurs bleues, dis- posées en verticilles élégamment superposés. Ses tiges sont droites, quelquefois rameuses et munies de ces feuilles digi- tées qui appartiennent aux lupins. Elles portent 5 à 15 fo- lioles qui, dans le bourgeon, sont pliées parle milieu et rap- prochées l'une de l'autre sans s'embrasser. Aux approches de la nuit, elles se replient sous la même forme, et s'endor- ment en s'inclinant encore sur le pétiole commun qui lui- même s'abaisse au moyen d'une articulation dont il est pourvu. Les pédoncules sont latéraux ou opposés aux feuilles. L'épanouissement commence par le bas du verticille , et 5 à 6 fleurs s'ouvrent à la fois. Comme plusieurs autres légu- mineuses , le lupin offre deux sortes d'anthères ; les pre- mières qui s'ouvrent sont sagittées, celles qui leur succè- dent et se développent ordinairement le même jour, quoique un peu plus tard , sont arrondies et ovales. A la dissémi- nation les panneaux de la gousse s'ouvrent en se roulant. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et sem- ble préférer les terrains siliceux , meubles et sablonneux. Il reste dans les plaines. Géographie. — Cette espèce méridionale se trouve dans le midi de la France, en Espagne, en Algérie, en Egypte et dans toute la région méditerranéenne. — Au nord , elle arrive dans le Gard, peut-être dans la Lozère et s'y arrête. — A l'occident, elle fait partie de la végétation du Portugal. — A l'orient, elle est en Italie, en Sicile, en Corse , en Sar- daigne , et en Grèce , à Melos et à la nouvelle Kamini , oiî elle a été trouvée par Durville. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Egypte 30» |Écart en latitude : A^ord, France 45 ^ 15<» ONONis. 465 Occident , Portugal 12 0.) Ecart en longitude . Orient , Egypte 30 E. ( 42« Carré d'expansion G30 G. ONONIS , Lin. Distribution géographique du genre. — H y a mainte- nant près de 120 espèces d'0«om's connues; l'Europe et l'Afrique semblent se les partager. C'est encore ici le bassin de la Méditerranée qui en réclame la plus grande partie. L'Espagne en a une vingtaine, le Portugal quelques-unes, et les autres sont en Provence , en Italie , en Sicile , en Sardaigne , à l'île de Crète ou en Grèce. A peine si 2 ou 3 espèces se montrent en Hongrie , en Carniole , ou en Carinthie. — L'Afrique a plus de 4-0 espèces , dont la moitié au Cap , un bon nombre sur les bords de la Médi- terranée, et quelques-unes seulement en Egypte, dans le Maroc ou à l'île de Ténériffe. — L'Asie en a 10, mais elles sont encore des bords de la Méditerranée , excepté une espèce de la Perse et une des grandes Indes. — Enfin , ce genre , inconnu dans toute l'Océanie , l'est aussi dans l'Amé- rique ou à peu près , car on cite une seule espèce aux États- Unis et une autre à la Vera-Cruz. Onoms SPINOSA , Lin, — Cette plante végète sur les bords des fossés, le long des chemins, sur les sables des rivières , et quelquefois aussi dans les champs. Ses racines sont longues, noires et profondes , mais ses tiges se dressent et présentent de jolies pyramides feuillées et garnies de fleurs roses. Elle est sans épines dans sa jeunesse, mais elle ac- quiert bientôt des piquants qui sont d'autant plus forts que la plante est plus ancienne. Ses feuilles sont ternées, à fo- lioles oblongues. Ses fleurs, en épis dans la jeune plante, « 30 466 LÉGUMINECSES. deviennent axillaires, ou latérales quand elle est plus âgée. La gousse est ovale , comprimée et un peu velue. — Cet Ononis commence à fleurir dans le mois de juin, et continue pendant tout l'été et une partie de l'automne. — Nous l'avons trouvé souvent associé à VInula dyssenterica, au 5e- necio Erucastriim, au Salvia Sclarea, etc. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains calcaires et graveleux , et peut s'élever dans les montagnes. Nous ne le trouvons qu'en plaine en Auvergne; Wahlenberg dit aussi que dans la Suisse septentrionale , il ne paraît pas dépasser la limite supérieure du noyer. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne , depuis 1,000 jusqu'à 1,650™, et Ledebour le cite, dans le Taliisch, de 400" à 800". Géographie. — On trouve cette espèce au sud, dans le midi de l'Espagne. M. Bové l'a rencontrée en Palestine , dans la vallée de Josaphat. — Au nord , elle est dans une grande partie de l'Europe centrale, et elle s'avance en Suède dans les champs des provinces méridionales et. littorales ; elle est en Angleterre jusqu'au 56". — A l'occident, elle ha- bite le Portugal. — A l'orient, la Turquie, l'Italie, la Sicile, le Caucase, le Taliisch et les environs d'Elisabethpol, près de la Caspienne , ainsi que les Russies septentrionale, moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Palestine 32'* ^ Ecart en latitude : Nord , Suède 57 \ 25^ Occident , Portugal 12 0.) Ecart en longitude : Orient , Elisabethpol 47 E. ) 59» Carré d'expansion 1475 Ononis repens, Lin. — De longues et puissantes racines, ONONis. 467 ou plutôt des rhizomes profondément traçants dans des terres fortes et argileuses, lui ont fait donner le nom d'arrête-bœuf^ comme pouvant résister au passage de la charrue. Ses tiges aériennes sont nombreuses et à demi-couchées , garnies d'épines acérées et de feuilles à trois folioles. Celles-ci sont d'autant plus nombreuses que les épines le sont moins, et ces dernières se montrent surtout sur les branches secon- daires et à leur extrémité. L'étendard grand , d'un beau rose et strié, se rejette en arrière. La fécondation a lieu dans la carène avant l'épanouisement de l'étendard . La florai- son continue très-longtemps dans ces plantes comme parmi celles dont les fleurs sont axillaires. Déjà des fruits sont mûrs que des fleurs nouvelles naissent encore aux aisselles supérieures. Le fruit cartilagineux s'entr'ouvre et laisse tom- ber de petites graines ponctuées. — Les feuilles sont ordi- nairement couvertes de poils glanduleux qui sécrètent une liqueur visqueuse. Les folioles sont phssées en deux avant leur développement. Le soir, les feuilles, sensibles à la lu- mière, se redressent contre la tige et s'étalent doucement, le matin, dans toutes les espèces A'Ononis; mais à l'inverse de ce qui a lieu dans V Hedysarum gyrans , dont les deux fo- lioles latérales sont constamment agitées , c'est principale- ment la foliole supérieure qui , dans ces espèces, s'endort et se réveille avec le plus de facilité. — Pendant la floraison , les ailes exécutent aussi divers mouvements ; elles s'écartent pendant la fécondation. Elles se rapprochent ensuite , mais l'étendard toujours très-grand se ferme le soir pour abriter l'ensemble des organes de la reproduction. — Ses légumes sont monospermes. Nature du sol. — Altitude. — Cet Ononis est indiffé- rent , il croît dans les champs calcaires et argileux. Il est abondamment répandu sur les sables calcaires et maritimes 468 LÉGUMINEUSES. du littoral de l'Océan. — Il reste ordinairement dans les plaines, mais de Candolle l'indique encore à 1,200™ dans les Alpes. Géographie. — Son aire est bien moins étendue que celle du précédent. Il s'avance peu au sud et s'arrête dans les sables maritimes du nord de l'Espagne. — Au nord, il est plus répandu, dans toute l'Europe centrale, en Da- nemarck, en Gothie , en Finlande, ainsi que dans la Norvège et la Suède australes. Il est aussi en Angleterre et en Irlande jusqu'au 59**. — C'est en Irlande qu'il trouve sa limite occidentale. — A l'orient, on le trouve en Pié- mont, en Dalmatie , en Hongrie, en Turquie, en Podolie et dans le Cherson. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Espagne 41® ) Ecart en latitude : A^orrf, Finlande 65 ) 24« Occident , Irlande 10 O ) Ecart en longitude : Orient , Cherson 30 E. i 40« Carré d'expansion 960 OxNONis CoLU3iN^, Ail. — Petite plante vivace , à tiges dressées et rameuses , qui croît sur les pelouses et les co- teaux arides , disséminée ou réunie en petits groupes peu apparents. Toute la plante est velue, un peu visqueuse. Ses feuilles ont les folioles arrondies, des stipules roussâtres. Les fleurs, petites et axillaires , ont un calice court et des pétales météoriques qui ne se touchent pas quand ils sont ouverts. Cette plante commence à fleurir dans le mois de mai. Il lui arrive de prolonger sa floraison jusqu'en automne , et alors ses pétales deviennent si petits qu'ils restent cachés sous l'ovaire, de sorte que la fleur paraît apétale. Il arrive alors, OiNOMs. 469 pour ces fleurs tardives, développées dans l'air, ce qui a lieu toujours pour les (leurs souterraines du Vicia amphi- carpa. Les fruits se forment et mûrissent comme ceux qui succèdent aux Heurs normales. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce recherche les calcaires et les pépérites volcaniques qui en contiennent. Elle fuit les lieux humides. — Elle reste dans la plaine, excepté dans les pays chauds, car M. Boissier Ta trouvée, dans le royaume de Grenade, depuis 1,100 jusqu'à 2,000'". Ledebour l'indique aussi dans le Taliisch à 1 ,250™. Géographie. — Au sud , le midi de l'Espagne. — Au nord , Paris et peut-être la Belgique. — A l'occident , l'Es- pagne et le Portugal. — A l'orient, l'Italie , la Sicile, la Grèce , la Tauride, le Caucase , la Russie australe , le Ta- liisch et Elisabethpol, jusque sur les bords de la Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Midi de l'Espagne 38° i Ecart en latitude : Nord , Paris 48 ) 10« Occident, Portugal 10 0. ) Ecart en longitude: Orient , Elisabeth pol 47 E. j 57° Carré d'expansion 570 Ononis minutissima, Lin. — Il cherche , comme le pré- cédent les lieux secs et pierreux, les fentes des rochers. Il est vivace , et ses racines émettent plusieurs tiges simples, garnies de feuilles à trois folioles, sessiles , glabres et d'un vert noirâtre , portées sur un pétiole commun très-court, et accompagnées de 2 stipules allongées. Les fleurs naissent à l'aisselle des feuilles simples, placées à la partie supé- rieure des tiges. Contrairement à l'espèce précédente, ce sont ici les premières fleurs qui sont privées de corolles » 470 LÉGUMINEUSES. mais fertiles malgré cela. Les fleurs automnales sont éparses, en épi lâche. Les arêtes des sépales dépassent leurs pétales jaunes, et même les gousses, qui sont ovales, noirâtres, glabres et posées au milieu du calice ouvert qui les accom- pagne. — Il fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Mêmes mœurs que le précédent ; il recherche aussi les terrains calcaires , rocheux ou rocailleux , et s'élève sur les montagnes , dans les pays très-chauds seulement. M. Boissier l'indiquedans le royaume de Grenade de 600 à 1,100'". Géographie. — Au sud , le midi de l'Espagne, la Corse et les Baléares. — Au nord, le plateau central de la France, — A l'occident, le midi de l'Espagne. ~ A l'orient, l'Italie, la Sicile, la Ligurie, la Sardaigne et la Corse. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade 37" ) Ecart en latitude : Nord, France 45 i 8» Occident , Royaume de Grenade . 7 0. ^ Ecart en longitude : Orient, Sicile 12 E.) 19« Carré d'expansion 152 Ononis striata , Gouan. — Plante vivace qui croît en- core dans les Heux secs et rocaifleux. Ses tiges ligneuses cou- chées à la base produisent des rejets souterrains et se re- dressent au sommet. Elles sont garnies de feuilles à 3 fo- lioles, petites, glanduleuses, assez fortement nervées. Les fleurs sont jaunes, en petites grappes terminales et feuillées. La gousse est ovale , noire à la maturité, et de même lon- gueur que le calice. Ses fleurs se montrent en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons ONONIS. 4-71 cette espèce que sur les sols calcaires , secs , compactes ou rocailleux , dans les plaines. Géographie. — Cet Ononis se trouve dans le midi de la France et en Portugal. Il s'avance au nord jusque dans le Poitou et dans le Cher , à Bourges , et on le cite à l'est jusqu'à Gap, dans les Alpes , peut-être en Grèce. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Portugal 4.1« ) Écart en latitude : Nord , France .... 47 ( 6« Occident , Portugal 10 0. ) Écart en longitude : Orient, Gap 4 E. ^ 14* Carré d'expansion 84 Ononis rotdndifolia, Lin. — Il forme de jolies touffes d'un beau vert sur les rochers et dans les lieux arides. Ses racines sont vivaces comme le bas de ses tiges. Ses feuilles ont 3 larges foHoles arrondies, dentées, velues, et sont ac- compagnées de stipules odorantes. Les fleurs, élégantes, naissent au sommet des rameaux sur des pédoncules multi- flores. Elles sont grandes, d'un beau rose, à étendard strié. La gousse est enilée et sessile, beaucoup plus longue que les sépales. — Il fleurit en mai et juin. Nature du sol. — Altitude. — Sol calcaire et marneux des montagnes plutôt que des plaines. Cette espèce monte à plus de 1,500™ dans les Alpes et dans les Pyrénées. Géographie. — Elle appartient à la France méridionale, aux Pyrénées, aux Alpes et à l'Aragon. Elle est aussi indi- quée en Sicile et se trouve probablement en Italie. Limites d'extension de l'espèce. 38« I Ecart Nord, Alpes 46 ) 8° Sud , Sicile 38« | Ecart en latitude 472 LÉGUMINEUSES. Occident, Pyrénées 6 0.] Ecart en longitude : Orient , Sicile 12 E. > 18" Carré d'expansion 144 Ononis Natrix , Lin. — Cette plante vivace est assez répandue sur les sables des rivières et sur le bord des champs, oii elle forme des touffes assez volumineuses , ornées de grandes (leurs jaunes. Sa racine est grosse et ridée. Ses tiges sont souvent droites; ses feuilles ont 2 ou 3 folioles oblon- gucs et velues , couvertes comme la tige de poils glutineux. Les fleurs sont grandes, solitaires, portées sur un pédoncule coudé aux deux tiers de sa longueur, d'où sort un filet en forme d'arête. L'étendard est souvent strié de rouge. La gousse est oblongue et velue. Après la floraison , les pé- doncules s'abaissent et se rédéchissent , et les fruits sont quelquefois si nombreux qu'ils recouvrent, en se superposant, toute la partie supérieure des tiges. Nature du sol. — AUitude. — Cet Ononîs préfère les calcaires , mais il vient également sur les sables ; il s'élève peu dans les montagnes. M. Boissier l'indique comme très- commun dans sa région montagneuse , depuis 0 jusqu'à 800™ , et de Candolle le cite à 1,500™ dans les Alpes. Géographie. — Au sud, la France méridionale, la Corse, le midi de l'Espagne , l'Algérie , les Canaries. — Au nord, les Vosges, une partie de la France. — A l'occident, les Canaries. — A l'orient, on le trouve en Italie, aux Ba- léares, en Corse, en Grèce, dans l'Asie mineure et dans toute la région méditerranéenne. 'O* Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30» ) Ecart en latitude : Nord , France 48 i 18» oNONis. 473 Occident , Canaries 18 0. ] Ecart en longitude : Orient, Asie-Mineure 30 E. ( 4S'' Carré d'expansion 864 Ononis fruticosa, Lin. — Cette jolie plante se pré- sente sous la forme d'un petit arbrisseau noueux et très- rameux , dont les feuilles à 3 folioles sont glabres, dentées, fasciculées et sessiles. Elles sont accompagnées de stipules engainantes, dentées au sommet du fourreau qu'elles for- ment , et qui enveloppait et protégeait les bourgeons. De belles fleurs roses et striées sont réunies 2 ou 3 ensemble au sommet des pédoncules; ces fleurs, par leur rappro- chement , forment une grappe terminale. Le fruit est long, velu , glanduleux et terminé par une pointe. — Elle fleurit en mai et prolonge longtemps sa floraison. Nature du sol. — Altitude. — 11 préfère les calcaires , les lieux secs et rocailleux. Il se trouve rarement dans la plaine , et c'est sans doute accidentellement qu'il existe dans la Lozère à 400 ou à 500™ d'altitude. Cependant de Candolle l'indique à Gap à 600'° , et dans les Alpes à 1,800-°. Géographie. — Comme la plupart des Ononis , son aire est restreinte. Il habite les Alpes du Dauphiné et de la Pro- vence, et s'étend au sud en Espagne jusqu'à Valence. A l'ouest , il arrive à Anduze. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Valence 40° ) Ecart en latitude : iVord, Plateau central 44 j 4° Occident, Valence 3 0. ) Ecart en longitude: Orient , Alpes 5 E. ( 8° Carré d'expansion 32 474 LÉGDMINEUSES. G. ANTHYLIiIS , Lin. Distribution géographique du genre. — Ce joli genre , composé de 33 à 35 espèces, est aussi très-européen, et comme un grand nombre de genres de cette intéressante famille , c'est en Espagne , en Grèce , en Italie et en Sicile qu'il a élu son principal domicile. On connaît en Europe 25 espèces qui, à l'exception de 2 seulement, sont médi- terranéennes. — L'Asie en a 5 ou 6 des bords de la Médi- terranée, de la Syrie, de la Palestine, puis une de la Cochin- chine, et une de la Sibérie. — L'Afrique en a 3, une en Barbarie, une à Ténériffe, et une troisième isolée au cap de Bonne-Espérance. — Rien en Amérique. Anthyllis Vclneraria , Lin. — Encore une de ces espèces qui renferment toute une série de formes distinctes, mais tellement répandue, dans des stations et des contrées si différentes, qu'il faut peut-être attribuer au climat et aux causes extérieures la multiplicité de ses apparences. C'est une plante couchée, à tiges plus ou moins allongées, garnies de feuilles ailées dont le nombre des folioles est extrêmement variable, de 5 à 13, mais dont la dernière, impaire, est tou- jours beaucoup plus grande. Les feuilles radicales sont entières. Deux têtes de fleurs rapprochées, mais serrées comme celles des trèfles , terminent chaque rameau , au milieu de bractées découpées. Le plus ordinairement ces fleurs, redressées vers la lumière, sont jaunes, mais souvent aussi elles offrent des nuances de rouge, de carmin, surtout quand la plante occupe des régions très-élevées. Elles offrent toujours cette couleur sur les pentes du mont Cenis , dans les hautes vallées des Pyrénées, sur plusieurs causses de la Lozère. Les pétales, serrés par le calice, sont persistants, et il ANTHYLLIS. 475 semble, pair ce moyen , que la floraison dure très-longtemps. Le légume indéhiscent tombe avec le calice comme dans les Trifolium; mais ce calice est toujours renflé et forme une espèce de sac dans lequel le légume très-court est logé. — Cette plante fleurit depuis le mois de mai jusqu'à l'automne, selon l'altitude oii elle est placée. Elle s'associe à une foule de végétaux et elle produit toujours beaucoup d'effet par ses fleurs persistantes, jaunes, orangées ou purpurines, et quel- quefois par son abondance. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît un peu par- tout, mais préfère très-positivement les calcaires. Plante de la plaine et des montagnes , on la trouve cependant plus souvent dans les lieux élevés. Elle monte sur le sommet infé- rieur du pic du Midi , à 3,000™, où elle a été observée par Ramond le 7 octobre 1809; la forme de cette localité élevée est celle à fleur d'un rouge vif, à courtes bractées. Un peu au-dessous du sommet, cet Anthyllis vient se mêler avec VA. mollissima, Ramond, considéré encore comme variété par de Candolle. Celui-ci a des fleurs d'un blanc jaunâtre. Les deux espèces ou variétés se rencontrent sans se con- fondre , et vivent ensemble sans se rapprocher par aucun in- termédiaire. Wahlenberg dit aussi que dans la Suisse septentrionale , elle arrive jusqu'aux neiges éternelles, à 2,300™. M. Boissier la cite dans les lieux secs, montagneux et sablonneux de sa région chaude supérieure et de sa région montagneuse, de 350 à 1,300™. Il y a remarqué deux variétés, l'une à fleur blanche, l'autre à fleur rouge, cette dernière beaucoup plus commune. Ledebour dit que cette plante abonde dans les lieux herbeux de tout le Caucase et du Breschtau, à la hauteur de 600 à 2,800™, c'est-à-dire jusqu'aux neiges, et dans le Taliisch de 1,600 à 2,000™. Géographie. — Son aire d'expansion est très-considéra- 476 LÉGUMINEUSES. hle en latitude. — Au sud, elle est dans le midi de la France, dans la Corse ; la variété rouge se montre dans les Baléares, l'Italie, l'île de Caprée, l'île de Crète, Gènes, en Algérie, dans l'Atlas et en Abyssinie. — Au nord, on rencontre cet AnthijlUs dans tout le centre de l'Europe et dans toute la Scandinavie, dans les prés secs de la Suède et de la Norvège, à Bodoë , aux Loffoden , dans l'Altenfiord oii il trouve sa limite par 70° 30'. Wahlenberg dit qu'il croît sur les rochers calcaires de la Laponie Kéméenne et dans les lieux sablonneux et bien exposés de la Laponie Uméenne. II ajoute que ses fleurs y sont jaunes, les capitules souvent gé- minés et entièrement sessiles. Les folioles des feuilles radi- cales sont très-inégales et souvent elles manquent tout à-fait, de telle sorte que la foliole terminale est seule. On connaît aussi cet Anthyllis en Angleterre , en Irlande , aux Hé- brides, aux Orcades, aux Shetland. Il est cité aussi en Islande , mais non aux Feroë. — A l'occident il est en Portugal et en Islande. — A l'orient il est aussi très- répandu en Suisse , en Italie , dans les Carpathes, en Tur- quie, dans le Caucase, la Tauride, la Géorgie et la majeure partie de l'Asie mineure et des bords de la Caspienne. Il existe aussi dans toutes les Russies. En résumé , il paraît offrir toujours des fleurs rouges dans les contrées les plus méridionales et dans les lieux très-élevés, et ordinairement des fleurs jaunes dans les régions du nord. Limites d'extension de Vespèce, Sud , Abyssinie 12° ) Écart en latitude i iVorc^, Laponie. 70 i 58» Occident , Islande 20 O. ] Écart en longitude : Orient , Asie mineure 47 E. ) 67" Carré d'expansion .... 3886 ANTHYLLIS. 477 ÀNTHYLLTS MONTANA, Lin. — On voit les touffes élé- gantes de cette espèce suspendues aux rochers. Ses rhizomes articulés restent la plupart du temps appliqués sur le sol ou s'élèvent parfois beaucoup au-dessus des fissures dans lesquelles ils sont implantés. Ses feuilles ailées, glauques et molles, forment de charmants gazons arrondis , du milieu desquels naissent les bouquets de ses fleurs purpurines. Un grand nombre s'épanouissent en même temps. L'étendard est marqué de deux taches, et deux petits crochets fixent ses ailes à la carène. Les pétales sont du] reste presque égaux, comme dans tous les Anthyllis. Le fruit presque sessile , comme les fleurs, est allongé et conserve le style qui lui forme une petite pointe. Ses fleurs, comme celles des autres espèces de ce genre, sont plus sensibles que les feuilles à l'action de la lumière et se tournent constamment du côté le plus éclairé. Ses gousses courtes ne s'ouvrent que d'un seul côté. — Cette jolie plante fleurit dans les mois de juin et juillet. Nature du sol. — Allitmle. — Elle croît sur les ro- chers calcaires et compactes delà plaine et de la montagne. C'est une des espèces que M. de Mohl indique avec raison comme propres aux sols calcaires. — De Candolle lui assigne 400™ comme minimum à Mende, et 2,000™ pour maximum dans les Alpes et dans les Pyrénées, Elle croît sur le mont Venteux à 1,200, à 1,650 ou à 1,800™ selon l'exposition. Géograjihie. — Au sud , elle va dans les Pyrénées , en Espagne et dans le royaume de Naples. — Au nord, on la trouve dans le Tyrol, la Suisse et le Jura, où elle suit les calcaires et où elle est très-rare , et seulement sur quelques points escarpés. — A l'occident, elle reste dans les Pyrénées centrales, età l'orient elle atteint, comme nous l'avons dit, le royaume de Naples et la Grèce, l'Hœrauset le mont Athos. 478 LÉGUMINEUSES. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Grèce 38° |Ecart en latitude : Nord, Jura 48 1 10° Occident , Pyrénées 3 O.-v Ecart en longitude : Orient, Grèce 20 E.) 23» Carré d'expansion. 230 G. MEDXCAGO , Lin. Distribution géographique du genre. — II reste sans doute encore des espèces de Medicago à découvrir ; mais , tel qu'il est, ce genre presque européen en renferme déjà 90, dont 70 appartiennent à l'Europe. Ce sont des plantes du bassin de la Méditerranée , abondantes surtout en Espagne, en Provence , en Italie , en Sicile , en Grèce et en Crimée. Un très-petit nombre se trouve dans la Bohême , la Suisse, les Pyrénées, la Carinthie et le Piémont. — Leur tendance pour la Méditerranée se retrouve en Afrique; car sur 12 es- pèces propres à ce continent , 5 sont égyptiennes, 4 habitent le Maroc et l'Algérie , et les 3 autres sont en Lybie , en Numidie et à Ténériffe. — On n'en cite que 2 en Amé- rique , une au Mexique, l'autre à la Guyane. Ce sont toutes des plantes des pays chauds. — Aucune ne vit dans les ma- rais , sur le bord des eaux , ou sur les sommités des mon- tagnes. Leur véritable habitation est l'Europe australe et l'Italie ; c'est dans cette dernière contrée que l'on rencontre partout , au bord des chemins, sur les pelouses et les col- lines découvertes, un très -grand nombre de ces plantes croissant rapprochées pêle-mêle , que Vaucher pense pou- voir se féconder entr'elles et produire des variétés nouvelles. Medicago falcata , Lin. — Cette plante est commune MEDICAGO. 479 le long des chemins et des fossés , sur les sables des rivières, et dans tous les lieux secs oiî l'eau a séjourné pendant l'hiver. Ses racines, comme celles de toutes les luzernesvi- vaces, sont très-puissantes. Elles tracent ou elles s'enfoncent selon les obstacles qu'elles éprouvent, et souvent on les voit pénétrer à de grandes profondeurs dans les fissures des ro- chers. Elle est constamment étalée sur le sol, et y forme des gazons ou des touffes feutrées. Elle végète sans cesse , et fleurit encore quand déjà elle a des fruits mûrs. On voit, dès le printemps, les jeunes pousses sortir du collet de la racine près des tiges desséchées de l'année précédente. Les grappes de fleurs sont axillaires , jaunes, ou livides , ou changeantes, et ses fruits sont seulement arqués et non contournés , comme dans la plupart des espèces. On a attribué à des hybrides , entre cette espèce et le M. saliva y les nombreuses variétés à fleurs diversement colorées que nous offre cette plante. L'hybridation est d'autant plus facile dans les Me- dicago, que les organes sexuels ne restent pas enfermés dans la carène ; au contraire , ils en sortent de bonne heure et se redressent pour s'appliquer ensemble contre l'étendard. Dès que la fécondation est opérée , le pistil grandit et se contourne , et les fruits restent presque droits sur leur pé- doncule. Nature du sol. — Altitude. — Cette luzerne aime les calcaires et végète même sur les rochers presque dénudés , mais elle cherche en même temps un sol meuble et divisé , en sorte qu'elle acquiert son plus beau développement sur les sables des rivières, quand ceux-ci sont imprégnés de calcaire ou de substances saHnes. — Elle préfère la plaine aux montagnes qu'elle peut cependant atteindre , car Lede- bour l'indique, sur un des promontoires du Caucase , à l'al- titude de 1,200°». 480 LÉGUMINEUSES. Géographie. — Il y a peut-être plusieurs espèces con- fondues sous une seule dénomination, peut-être aussi des hybrides entre cette espèce et le M. saliva, qui est probable- ment originaire du Caucase ou des provinces voisines , mais qui n'atteint jamais nos contrées à l'état spontané. — Au sud, le M. falcata se trouve dans le nord de l'Espagne, dans le midi de l'Italie, en Sicile et en Géorgie. — Au nord, dans la majeure partie de l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie , en Suède , sur le bord des champs dans les pro- vinces orientales, en Finlande australe. Il est sporadique en Norvège. 11 se trouve en Angleterre oii il est natu- ralisé.— A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, il végète dans les Carpathes , en Turquie , en Italie , en Sicile, dans la Tauride , la Géorgie, les Russies moyenne et australe, dans les steppes humides derrière l'Oural, autour de la Caspienne , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal , dans la Sibérie orientale et dans la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 38» ) Ecart en latitude : iVon/, Finlande 61 ^ 23° Occident, Portugal 10 O. i Ecart en longitude : On>n^ Sibérie orientale 160 E. î 180" Carré d'expansion 4140 Medicago LuPULiNA , Lin. — Espèce commune bisan- nuelle, à tiges rampantes et ramifiées, qui forment de jolies touffes couvertes de capitules de (leurs jaunes. Ses feuilles offrent 3 folioles arrondies, garnies de poils courts et très- fins. Les étendards sont très-grands. Les fruits qui à leur maturité sont noirs, indéhiscents et contournés, sont à peine MEUJCAGO. 481 eourbés quand la corolle se détache. Ils se courbent de plus en plus à mesure qu'ils mûrissent; leur nombre est toujours moins considérable que celui des fleurs, — Ces fruits, dans leur tendance à la torsion, se dirigent tantôt de gauche à droite, tantôt de droite à gauche, tandis que dans la plu- part des Medicago la torsion a lieu de gauche à droite. Cette plante fleurit longtemps et croît partout, le long des che- mins , sur les pelouses et les sables des rivières, dans les champs et dans les prairies artificielles ; elle est souvent sociale , et se mêle aux espèces les plus communes. Nature du sol. — Altitude. — Cette luzerne est indif- férente à la nature chimique ou physique du sol. — Elle suit les cultures et s'élève jusqu'à 1,000 ou 1,200'^^ dans les montagnes de l'xiuvergne , jusqu'à 1,600™ dans le midi de l'Espagne selon M. Boissier, jusqu'à IjOOO"^ sur les pentes du Caucase. Géographie. — Au sud, elle est dans le midi de l'Es- pagne, en Corse, aux Baléares, à Madère, en Algérie. — Au nord, partout, même dans le Danemarck, la Gothie, la Finlande australe , la Suède et toute la Norvège. Elle est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, on la trouve à Madère et en Portugal. — A l'orient, elle végète en Suisse, en Italie, en Sicile, dans les Carpathes, en Tur- quie, dans toutes les Russies excepté la Russie arctique, dans toutes les provinces du Caucase, la Tauride, la Géorgie, les déserts de la Caspienne, Lenkoran, l'Arménie. Elle est aussi dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Madère : 33'> ) Écart en latitude : Nord , Norvégi> 65 ) 32» V 31 482 LÉGUMINEUSES. Occident , Madère 19 0.) Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 Y.J 135« Carré d'expansion 4310 Medicago ORBicuLARis , Ail. — Plante annuelle qui croît sur le bord des chemins et sur la lisière des champs, sur les pelouses et les coteaux arides exposés à toute l'ardeur du soleil. Ses tiges sont couchées, anguleuses, ses folioles petites, triangulaires et un peu velues. Ses stipules sont dentées et chaque dent terminée par un poil. Ses feuilles inférieures sont simples. Les fleurs sont petites , jaunes , réunies 2 à 3 sur de courts pédoncules. La plante a très-peu d'apparence et s'aperçoit difficilement au milieu des autres végétaux. Ses fruits la font facilement reconnaître; ce sont des gousses aplaties , assez larges , offrant plusieurs tours de spire à droite et montrant un joli réseau de nervures. Elles sont fauves à leur maturité et renferment des graines tuber- culeuses et échancrées à leur ombilic. Nature du sol. ■ — Altitude. — Terrains calcaires de la plaine. Géographie. — Au sud, le midi de la France, l'Espa- gne, lai Corse, les Baléares, Madère, les Canaries, toute la Barbarie, l'Egypte et l'Abyssinie. — Au nord, la plante arrive dans le centre de la France. — A l'occident. Madère, les Canaries et le Portugal. — A l'orient, l'Italie, la Sicile, la Grèce, la Turquie, le Caucase, la Tauride, la Géorgie et jusqu'aux bords de la Caspienne, àLenkoran et à Bakou. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Abyssinie • 12'^ ) Ecart en latitude : Aord, France. 46 ' 34° MEDICAGO. 483 Occident, Canaries 18 0.| Ecart en longitude : Orient , Bakou 48 EJ 66° Carré d'expansion 22.^4 Medicago Gerardi, W. etK. — Petite plante annuelle et couchée, dont la (leur jaune passe souvent inaperçue sur les pelouses et les tertres rocailleux exposés au soleil, où ses tiges rameuses et débiles s'étendent de tous côtés, A peine le pistil est-il fécondé, qu'il se contourne comme cela a lieu dans tous les Medicago de cette section. C'est ordinaire- ment de gauche à droite que les spires se dirigent, et la pointe de la spire se tourne par en bas , par suite de la pe- santeur du fruit et de la faiblesse des pédoncules. — Le légume reste fixé à la racine de la plante qu'il a produite pendant toute la durée de sa végétation. Nature du sol. — Altitude, — Terrains calcaires et marneux de la plaine, sables des rivières. Géographie. — Au sud, le midi de la France et l'Espa- gne, la Corse et l'Algérie (indiquée par le docteur Borne). — Au nord, la France jusqu'à Paris, et le midi de l'Allema- gne. — A l'ouest, Nantes. — A l'est, l'Italie, la Sicile, la Grèce, la Tauride, le Caucase, la Géorgie et les bords de la Caspienne jusqu'à Bakou. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35« \ Ecart en latitude : iVori, France 48 ^ 13" Occident^ France 4 0. ^ Ecart en longitude: Orient , Bakou 48 E. j 52o Carré d'expansion 676 Medicago macllata , Willd. — Annuelle ou bisan- 484 LÉGUMINEUSES. nuelle, cette plante habite le bord des chemins et surtout les prairies fraîches, oii elle se montre au printemps mêlée au Bellis perennis, au Primula officinalia, à VAjuga reptans et même au Caltha palustrîs et au Cardamine pratensis. Elle se distingue à ses tiges, courtes à cette époque, mais qui plus tard deviennent longues et traînantes ; à ses feuilles à 3 folioles larges, en cœur renversé, dentées dans leur moitié supérieure et presque toujours marquées de taches brunes ou noirâtres qui disparaissent après la fécondation. Ses sti- pules sont dentées et d'un beau vert. Les fleurs naissent or- dinairement 4à 4, portées sur de courts pédoncules munis de quelques poils blancs. L'étendard est très-grand et d'un bel orangé. Les ailes sont orangées au sommet, verdâtres à la base, et les anthères, verdâtres, s'ouvrent avant l'épanouis- sement de la fleur. Un seul fruit succède à ces 4 fleurs, c'est une gousse presque globuleuse formant 4 à 5 spires dirigées de gauche à droite, et munie de petites épines. Les graines sont réniformes. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui con- viennent, pourvu qu'ils soient frais et humides; c'est de toutes les luzernes la plus aquatique. Elle ne s'élève pas sur les montagnes. Géographie. — Au sud , le midi de la France , l'Espagne même méridionale, la Corse, la Barbarie. — Au nord , l'Eu- rope centrale , l'Allemagne occidentale et l'Angleterre jus- qu'au 55^. — A l'occident, le Portugal. — A l'orient , la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Turquie, la Grèce, le mont Alhos , la Tauride , le Caucase , la Géorgie , Lenkoran et Bakou. — Cette plante est aussi indiquée aux Etats-Unis et même dans l'Océanie , aux environs de Sidney , mais elle n'est pas spontanée dans ces localités. MEDICAGO. 485 Limites d' extension de Vespèce. Sud, Algérie. 35" ') Ecart en latitude : Nord , Angleterre 55 ) 20'^ Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude ; Orient, Bakou 48 E.) 58« Carré d'expansion 1160 Médicago MiNiMxV , Lam. — Les pelouses aérées, les sables des rivières, nous montrent souvent cette petite espèce qui probablement en renferme plusieurs. Ses tiges, parfois petites et dressées , se présentent, en d'autres circonstances, couchées, longues et un peu rameuses. Ses feuilles, à trois folioles distinctes et articulées comme toutes celles des Medi- cago, sont très-sensibles à la lumière; étalées dans le jour, elles se relèvent le soir. La nuit , la foliole impaire se redresse verticalement, et les deux autres semblent s'appuyer sur elle et dormir sous sa protection. De petites fleurs, ordinairement réunies 4 à 4, sortent de l'aisselle des feuilles, portées sur des pédoncules déliés; leur calice est velu. Les fruits sont hérissés de petites épines crochues, et monospermes. Us tombent sans s'ouvrir. Ce n'est qu'après leur séparation de la plante et leur séjour sur la terre, qu'ils s'ouvrent sur le côté sans abandonner la graine, mais celle-ci émet sa radicule , puis ses cotylédons , et enfin la plante entière se développe , fleurit et mûrit ses graines sans que le péricarpe ait abandonné la racine. Ce phé- nomène appartient à plusieurs espèces de cette section qui est la plus nombreuse. Dans leur jeunesse , ces plantes offrent d'abord une feuille simple, formée seulement de la foliole supé- rieure, la seconde feuille est complète. — Indépendamment de la graine adhérente, on trouve aussi , attachés auxfibriles des racines , de petits corps spongieux assez répandus sur les 486 LÉGUMINEUSES. racines des Medicago , et même de plusieurs autres légumî- neuses, et dont l'usage est inconnu, si ce ne sont pas des cham- pignons parasites ou des piqûres de larves vivant dans le sol. Nature du sol. — AliUude. — Indifférente, mais pré- férant pourtant les sols sablonneux et salifères , les décom- bres, les alluvions des rivières, les landes maritimes, les pépérites basaltiques. Elle s'élève peu ; cependant Ledebour l'indique dans le Caucase de 600 à 1 ,000™. Géographie. — Au sud , l'Espagne , l'Algérie, l'Egypte, les Canaries. — Au nord, l'Europe centrale, le Danemarck, la Gothie australe , l'Angleterre jusqu'au 53°. — A l'occi- dent, le Portugal et les Canaries. — A l'orient, la Suisse, l'Italie , les Baléares , la Grèce , les Russies moyenne et australe , la Tauride, le Caucase , la Géorgie, Lenkoran et Bakou , ainsi que l'île Sara dans la Caspienne. Limites d'extension de V espèce. Sud, Canaries 28° "i Ecart en latitude : ^ord , Gothie 56 ) 28° Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude: Oricn! , Bakou 48 E. ' 66° Carré d'expansion 1848 Mkdicago APicuLATA , Willd. — C'est encore une plante annuelle qui croît dans les champs et se recormaît à ses tiges couchées, à ses folioles ovales à peine denticulées au sommet , à ses stipules ciliées et dentées. Ses pédoncules portent de 3 à 7 petites (leurs jaunes , et ses fruits offrent 3 spires munies sur leurs bords de petites épines diver- gentes. Elle fleurit en mai et juin , et produit peu d'effet. Nature du sol. — Altitude. — Recherche aussi les cal- MEDICAGO. 487 caires et préfère les terrains meubles à ceux qui sont com- pactes. Elle reste dans la plaine. Géographie. — Cette espèce , transportée dans les cul- tures avec les graines des céréales , ne peut avoir une aire^ d'expansion bien certaine. On la trouve au sud, en Espagne, en Corse , en Algérie. — Au nord , elle est disséminée dans toute la France , dans la Hesse , la Thuringe et une partie de l'Allemagne, en Belgique, en Angleterre, en Irlande. — A l'occident, elle reste en Espagne et en Irlande. — A l'orient, elle se trouve en Italie, en Sicile, en Croatie et en Dalmatie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Alç,érie 35'^ \ Écart en latitude : Nord , La Hesse 50 j 15» Occident , Irlande 10 0. ") Écart en longitude :. Orient , Dalmatie 15 E. i 25° Carré d'expansion c 375 Medicago denticulata, Willd. — Annuelle, et habi- tant les champs cultivés , le bord des chemins. Ses tiges sont couchées , ses folioles en cœur renversé et finement denti- culées , ses stipules ciliées et dentées. Ses fleurs petites et jaunes donnent naissance à des gousses planes des deux côtés, contournées 2 fois sur elles-mêmes, et garnies sur leurs bords de pointes divergentes , recourbées au sommet. Les graines sont oblongues et un peu réniformes. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente , tous les terrains, mais en plaine. Géographie. — Son aire est probablement artificielle comme celle de la plupart des plantes des champs. — Au sud, on la trouve en Corse, en Espagne, en Barbarie, aux 488 LÉGUMINECSES. Canaries et même dans les moissons de l'Abyssinie, oùellea sans doute été transportée avec les céréales. — Au nord, elle existe dans une partie de l'Europe centrale, en France, en Allemagne, en Thuringe, en Angleterre jusqu'au ôS**, — A l'occident, elle est en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, elle se rencontre en Italie, en Sicile, en Grèce, en Tuuride, dans le Caucase, la Géorgie, à Lenkoran et à Bakou. Cette espèce est citée aussi dans la flore de la Nou- velle-Zélande. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries ;30« ) Ecart en latitude ; Nord , Ansjleterre 53 i 23» Occident, Canaries 18 O. i Ecart en longitude r Orient, Bakou 48 E. j 66" Carré d'expansion 1518 G. TKIGOiaCIeijSEs» l'Europe el surtout à l'Europe australe et méditerranéenne. Plusieurs d'entr'eux vivent en Hongrie , en Pologne , en Russie et dans le Caucase sans jamais s'avancer très-loin vers le nord. — On en connaît 3 en Afrique , tous trois dans l'Afrique boréale. — Il y en a 4 en Asie , 2 aux Indes orientales, 1 dans la Chine boréale et 1 en Dahurie. — Deux espèces habitent l'Amérique et se trouvent au Chili. Melilôtus leucantha , Koch. — Cette grande espèce est commune dans les lieux frais, sur le bord des rivières, dans les sables et les alluvions qu'elles déposent. Elle y croît en société nombreuse, et ses tiges rougeâtres sillonnées, très- rameuses, s'élèvent au point de former de petits taillis. Ses feuilles sont douées de mouvement comme celles des luzernes et des autres mélilots.Leslleurs, petites et blanches, naissent en grande quantité le long d'un pédoncule commun auquel elles sont fixées parde légers pédicelles, insérésde tous côtés, mais susceptibles de mouvements de torsion qui amènent toutes les fleurs du côté le plus éclairé et les disposent en grappes allongées, unilatérales, dont le sommet est parfois un peu incliné avant la floraison. La carène s'ouvre aussi dans les mélilots comme dans les luzernes. De petites gousses noires et bosselées succèdent aux fleurs blanches et contras- tent avec le glauque du feuillage. Elles tombent sans s'ou- vrir. La graine est lisse, et la feuille primordiale qui en sort n'a qu'une foliole solitaire dont la largeur dépasse la hau- teur. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur les sables humides des rivières et de la mer ; M. Mougeot le cite dans les Vosges sur le calcaire, et nous l'avons aussi trouvé quelquefois sur le calcaire marneux, mais toujours dans la plaine. En Sicile cependant il vit dans les monta- MELILOTCS. 491 gnes, ainsi que dans le Taliisch où Ledebour l'indique à 1,250"". Géographie. — Au sud, ce méiilot croît sur les points les plus méridionaux de l'Europe sans en sortir, en Espagne, en Grèce, en Sicile. — Au nord, il existe dans presque tout le centre de l'Europe, dans tout le Danemarck,dans la Go- thie australe, et il est même dispersé et sporadique en Suède et en Norvège. On le trouve aussi dans la Russie septen- trionale, en Finlande. — A l'occident, cette espèce reste en Espagne et en Angleterre. — A l'orient, elle est en Italie, en Grèce, en Sicile, en Crimée, dans tout le Caucase, l'Ar- ménie et le Taliisch, ainsi que dans les Russies moyenne et australe, et dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baikal. — Elle est aussi naturalisée sur quelques points des Etats-Unis. Limites d'extension de Vespcce. 5mc?, Royaume de Grenade. . . 36*^ ^ Écart en latitude: Nord, Finlande 64 j 28» Occident , Espagne 8 0.) Ecart en longitude ; Orient , Sibérie du Baïkal 116 E. ) 124° Carré d'expansion 3472 Melilotcs MACRORHizA , Pers. — Il croît dans les mê- mes lieux que \qM, leucantha, mais rarement ils se mêlent. Il en a le port , les mœurs, les caractères , et semble n'en différer que par ses tiges |)lus rouges et plus striées , et ses fleurs jaunes , aussi sensibles à la lumière que celles du M. leucantha. — C'est en juillet et en août que fleurit cette espèce ainsi que la précédente , et elle constitue comme elle de véritables taillis dans les lieux humides. Elle a une assez grande importance dans la décoration des cam- 492 LÉGLMI>ELSES. pagnes par le nombre de ses individus et par la multitude de ses lîeurs. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains calcaires et sur les sables des rivières, et paraît plus sensible à la présence de l'eau qu'à la nature chimique du sol. Nous ne le connaissons qu'esi plaine. Géographie. — Au sud, il croît en France, en Espa- gne , en Portugal et dans le midi de l'Italie. — Au nord, en Allemagne , dans le Danemarck austral, dans la Gothie, la Norvège et la Suède , mais il paraît sporadique dans ces dernières contrées et se trouve seulement disséminé dans quelques prés humides voisins de la mer. — A l'occident, il est en Portugal ; il est cité aussi en Amérique, aux environs de Québec et de Montréal , où on ne le considère pas comme spontané. — A l'orient , il est en Italie , et Ledebour le cite seulement dans la Sibérie altaïque sans autre désignation. Il semblerait , d'après cela, que cette plante occupe des aires partielles très-éloignées les unes des autres. Limites d'extension de V espèce. Sud , Royaume de Naples 40<^ 1 Ecart en latitude : Nord , Norvège 59 j 19<> Occident , VoTt\igai\ 11 O.) Ecart en longitude: Orient, Sibérie altaïque 90 E.) 101« Carré d'expansion 1919 Melilotus OFFiciNALis , Dcsr. — Cette espèce est très- commune dans les champs cultivés, et surtout dans les trètles et les prairies artificielles un peu dégarnies. Elle a les mœurs des autres mélilots, mais son aspect est très-différent. Ses tiges sont couchées et très-rameuses; ses fleurs jaunes, nom- MELILOTUS. 493 breuses, assez grandes, sont aussi tournées vers \ë soleil et par conséquent dressées , tandis que ses légumes s'inclinent après la floraison ets'ouvrent naturellement au sommet. Lors- que les fleurs sont encore entièrement enfermées dans le calice, dans les jeunes épis, elles sont toutes dressées : mais aussitôt que le jaune de l'étendard se voit hors du calice, le bouton s'incline , se penche et se réfléchit ensuite entière- ment à l'époque de la floraison. — Il fleurit dès le mois de juin et prolonge sa floraison pendant la majeure partie de l'été. îl produit beaucoup d'effet dans les champs par le grand nombre de ses fleurs jaunes, et s'associe à toutes les espèces des moissons. Toute la plante à demi-fanée répand comme les autres mélilots, une odeur très-agréable. Nature du sol. — Allitude. — Ce méliiot est indiffé- rent ; il se contente des terrains secs et graveleux , des dé- combres, et prospère quelle que soit la nature chimique du sol. — Il s'éièvedans les montagnes de l'Auvergne jusqu à 1,000 ou 1,200™. Ledebour cite aussi une variété ou espèce à fleurs blanches jusqu'à 1 ,000™ dans le Caucase. Géographie. — Cette plante, souvent transportée avec les semences des céréales et des plantes fourragères, ne peut avoir une aire d'extension bien précise et bien naturelle. Elle croît partout : Au sud , en Espagne , dans les champs de l'Algérie. — Au nord , dans toute l'Europe centrale , en Danemarck, en Gothic, dans la Norvège médiane, en Suède, dans la Finlande australe , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , elle est en Portugal. — A l'orient , on la trouve en Italie , en Turquie , dans les Carpathes , en Grèce, dans le Caucase et tout autour de la mer Caspienne , dans toutes les Russies, dans les steppes humides derrière l'Ou- ral et dans la majeure partie desSibéries de l'Oural et de l'Altaï. 494 LÉGL'MINEOSES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35" ] Ecart en latitude : Nord , Norvège , ... 60 ^ 25° Occident , Portugal 10 0.^ Écart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 90 E. ] 100° Carré d'expansion 2500 Melilotus PARViFLORA , Desf. — Petite plante annuelle, à tiges grêles , anguleuses et dressées, et formant de petites touffes rameuses, garnies de feuilles à 3 folioles en cœur renversé et dentées dans la partie supérieure des tiges. Les fleurs jaunes et très-petites sont disposées en épis allongés. La gousse est glabre , globuleuse , sessilc et monosperme. — Elle fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires de la plaine. Dans le midi de l'Espagne, M. Boissier le cite à 1,100". Géographie. — Ce mélilot est très-méridional ; il atteint le midi de l'Espagne, les Canaries, la Barbarie et même les champs de l'Abyssinie. — Au nord, il ne dépasse pas la France, et arrive jusque sur les côtes de la Bretagne. — A l'occident, nous avons cité les Canaries, — et à l'orient, l'Italie , Trieste , la Sicile et l'Egypte. — On indique aussi cette plante aux Indes orientales et au cap de Bonne-Es- pérance. Limites d'extension de V espèce. Sud , Abyssinie 12° 1 Écart en latitude : Nord , France 48 .36° Occident , Canaries 18 O. ) Ecart en longitude: Orient , Egypte 30 E. | 48° Carré d'expansion. 1728 TRlFOLirM. 495 G. TRIFOX.IUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Les trèfles occupent une place très-importante dans la flore européenne et dans le tapis végétal. Le nombre des espèces connues est à peu près de 220 , et plus de la moitié habitent notre con- tinent. Ce sont encore des plantes méridionales très-abon- dantes sur tout le littoral européen de la Méditerranée, en France, en Espagne, en Italie, en Sicile surtout, en Grèce, dans les îles de la Méditerranée. On les trouve aussi en Autriche, en Istrie, en Bohême, en Turquie, dansleBannat, dans la Tauride. Quelques espèces sont montagnardes et s'élèvent assez haut sur les pentes des Alpes, des Pyrénées et du Caucase. — Après l'Europe, c'est l'Amérique du nord qui est le centre le plus important du genre. On y connaît déjà 50 espèces, dont le plus grand nombre est dans la Ca- lifornie et dans les Etats-Unis et dont quelques-unes vont même assez loin vers le nord. — L'Amérique du sud en a probablement un grand nombre, mais on en connaît seule- ment 15 presque toutes du Brésil et du Chili. Une seule arrive au sud jusqu'au détroit de Magellan. — L'Afrique est la patrie de 30 Trifolium séparés en deux groupes ; l'un, et c'est le plus nombreux (plus de 20 espèces), végète dans l'Afrique boréale et dans la partie équatoriale de ce continent, en Egypte, en Barbarie, en Numidie et sur- tout eï\^ Abyssinie ; le reste est au Cap et dans l'Afrique aus- trale. — L'Asie a moins de Trifolium que les autres parties du monde ; 20 seulement sont connus sur cette immense étendue. 14 espèces sont distribuées dans l'Asie mineure, la Géorgie, l'Arménie, jusqu'aux frontières de la Perse ; 4 font partie de la flore de la Sibérie et 2 autres végètent à la 496 LÉGUMINEUSES. Chine et àlaCochinchine. — L'Océanie, si riche en légumi- neuses, n'a pas un seul TrifoUum. — Ils abondent princi- palement en Italie, en Espagne, dans la France méridionale et sur les deux côtes de la Méditerranée ; plusieurs s'avan- cent même jusque dans l'Europe centrale ; mais ils devien- nent toujours plus rares, à mesure que l'on arrive à des lati- tudes plus élevées ; et le plus reculé est le T. pohjmorphum du détroit de Magellan. Trifolium pratense. Lin. — Les prairies, les pelouses, les champs cultivés, les bords des chemins et les vallées des montagnes nous montrent partout ce Trifolium qui orne tous les lieux oiîil se trouve de ses capitules purpurins , qui s'associe à toutes les espèces des prés humides, à celles des pelouses élevées et des pentes des montagnes. Il est bisan- nuel ou vivace. Ses liges varient beaucoup par le nombre, la longueur et la direction ; il offre une foule de variétés et peut-être d'espèces distinctes. Ses feuilles , toujours à 3 folioles, molles et arrondies, naissent sur de longs pétioles quand elles partent de la racine et sont sessiles dans le haut delà tige. Elles sont glabres ou velues selon les variétés, et très-sensibles à l'action de la lumière; elles écartent leurs folioles quand le soleil se lève, les rapprochent avant qu'il ne se couche, et perdent avec l'âge cette sensibilité qui ce- pendant les laissaient indépendantes de la température et des météores atmosphériques. De jolies stipules accompa- gnent ces feuilles. Elles sont d'un vert pâle ou rose, forte- ment striées de carmin ou de violet. Les fleurs réunies en 1 et plus souvent en 2 capitules géminés , se montrent au sommet des tiges. Les divisions inférieures du calice sont si allongées, qu'avant la floraison elles forment comme un grillage autour de la tête florale. Peu à peu les corolles s'é- TRIFOLIUM. 49? panouissent. Les fleurs opposées de la double tête s'ouvrent en face les unes des autres , et ne se dirigent vers la lumière que sur les bords de ces capitules. La floraison commence par le bas des capitules et continue jusqu'au sommet. Chaque fleur reste ainsi épanouie plusieurs jours, en sorte que la décoration produite par la floraison de ce trèfle persiste pen- dant longtemps. La couleur de ses fleurs varie du rose au pourpre foncé, et du blanc pur au carné. La gousse est petite et s'ouvre par un opercule. Nature du soi. — AUitude. — Il recherche les terrains frais, siliceux et volcaniques, sans être exclu des sols cal- caires : les sols détritiques lui conviennent très-bien. Il monte très-haut dans les montagnes , à 1,500™ dans l'Auvergne , à 2, 500"^ dans les Alpes et les Pyrénées , selon de Candolle ; à 3,000'" dans le royaume de Gre- nade, selon M. Boissier ; à 1,000"^ dans le Breschtau , selon Ledebour. Géographie. — Répandu partout. — Au sud en Espa- gne, en Barbarie. — Au nord, ce trèfle occupe toute l'Eu- rope centrale, le Danemarck, la Gothie, la Norvège, la Suède, la Finlande, et arrive même dans la Laponie australe, dans le Nortiand méridional et jusque sur la terre des Sa- moyèdes. On le trouve aussi en Angleterre, en Irlande, sur les archipels anglais, non à Feroë, mais en Islande, dans les prairies. — A l'occident, il est en Islande et en Portugal, et, quoique indiqué sur un grand nombre de points de l'A- mérique septentrionale, on doit le considérer comme natu- ralisé. — A l'orient , il s'étend en Suisse, en Italie, en Sicile, en Grèce, dans le Caucase, la Tauride, la Géorgie, l'Arménie, le Talùsch et les bords de la Caspienne. I! existe aussi dans les Carpalhes, la Turquie, toutes les Russies, et dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïlcal. V 32 498 LÉGUMINEUSES. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35" | Ecart en latitude : AWf/, Pays des Samoyèdes. . . 70 j 35*^ Occident , Portugal 11 0. | Ecart en longitude : Om«^, Sibérie du Baïkal 116 E. j 127° Carré d'expansion 4145 Trifoliu3I MEDIUM, Lin. — Ce joli Trifolium, qui a de grands rapports avec le précédent, habile les taillis et les pelouses buissonneuses, où il vit en sociétés assez nombreu- ses. Ses racines sont traçantes, ses tiges sont flexueuses, c'est-à-dire coudées à chaque nœud oii s'insèrent les feuilles. Celles-ci ont 3 folioles ovales, d'un vert clair, très-sensibles aussi à la lumière, et à leur base , deux stipules allongées en forme de fer delance et entièrement distinctes de la tige. Ses fleurs forment un capitule solitaire, d'abord caché entre de larges bractées sessiles. Le calice est jaunâtre , cannelé, glabre et terminé par 5 divisions velues et allongées. La corolle est d'un beau rouge carminé; l'étendard oblong et pointu. Le fruit, bivalve, contient une graine lisse et ovoïde. — Ce trèfle, quoique vivace, fleurit tard, en juillet et août, et produit beaucoup d'effet par ses capitules pourprés. Il vit en société avec \e 3Ielampyrum cristatum, M.prdlense, Calluna vulgaris, Briza média, Campanuîa persicifoUa, etc. Nature du soL — Altitude. — Il est indifférent , et atteint en Auvergne 1,100 à 1,200"" d'altitude. De Can- dolle l'indique à la même hauteur dans les Cévennes. Géographie. — Au sud, il atteint les Pyrénées, une partie de l'Espag^ne et le royaume de Naples. — Au nord, il se trouve dans une grande partie de l'Europe centrale et dans toute la Scandinavie, s'arrêtant dans la Laponie australe. TRÏFOLIIIM. 499 Il est aussi dans la Finlande australe , en Angleterre , en Irlande et dans les archipels anglais. — Sa station la plus occidentale est en Irlande. — A l'orient, il croît en Suisse, en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie, dans les Carpa- thes, en Italie , dans le Caucase et la Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural et du Baïkal et dans le Kamtschatka austral. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume deNaples 40" ^ Ecart en latitude : Nord , Laponie 68 ) 28° Occident, Irlande 12 0. J Ecart en longitude : Orient , Kamtschatka 160 E. J 172» Carré d'expansion 4816 Trifolium alpestre, Lin. — Cette plante semble tenir le milieu entre le T. pratense , dont il a les fleurs , et le T. rubens, dont il offre le feuillage. Il est vivace, et croît dans les taillis et sur les pelouses. Sa tige est droite, simple et velue; ses feuilles ont un pétiole membraneux qui entoure la tige et forme en môme temps 2 stipules. Ses folioles sont oblon- gues, velues, très-entières, à nervures fines et saillantes et d'un vert assez terne. Les fleurs, d'un rose purpurin, forment un ou deux capitules arrondis au sommet de la tige, et rap- prochés des 2 feuilles supérieures. Le calice est velu. — II fleurit tard, en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les calcaires. On le trouve aussi sur les sols volcaniques. M. Planchon l'indique dans le Gard et l'Hérault, comme spécial aux ter- rains siliceux de la zone du hêtre; il le cite aussi parmi les plantes du sommet de l'Aigoual, à 1,568™, sur granit. De Candofle lui assigne une zone de 1,000 à 1 ,600"" dans les 500 LÉGUMINEUSES. Alpes. Nous ne l'avons pas trouvé en Auvergne au-dessus de 1,000™. Géographie» — Au sud, les Pyrénées, l'Aragon et le royaumede Naples. — Au nord, le centre de l'Europe, le Danemarck austral, et la Gothie, où il est seulement sporadi- que. — A l'occident, les Pyrénées. — A l'orient, les prés montagneux de la Suisse, de l'Italie, de la Croatie, delà Hon- grie, de la Transylvanie, les Carpathes, la Turquie, toute la chaîne côtière delà mer Noire, la Thrace, le Caucase, la Tauride, toute la Géorgie, les bords de la Caspienne, l'Ar- ménie, sur le mont Ararat, la Russie moyenne, laRussie australe, la Sibérie, où Pallas cite cette plante à fleurs rouge» ou blanches dans la chaîne même de l'Oural , en société avec le T. Lupinaster , le Bartsia sibirica; elle s'arrête à l'Yrtich. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Royaume de Naples 40» -v Ecart en latitude : JVor(/, Gothie 55 ] 15« Occident , Yrance 4 O. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 63 E.-' 67« Carré d'expansion 1005 Trifolium rubens , Lin. — Grande et belle espèce dont les racines vivaces émettent de hautes tiges garnies de feuilles lisses et consistantes, entourées de larges stipules, et qui se terminent par de longs épis de fleurs d'un rouge foncé. Ses fleurs qui s'épanouissent successivement pendant longtemps, semblent sortir de faisceaux de poils blancs et divergeants qui appartiennent au calice. La corolle est d'un beau rouge purpurin. Les 2 ailes sont plus pâles que l'étendard, et la carène est plus foncée. Les filets sont roses et les anthères TRIFOLIUM. 501 jaunes. Ses fleurs, presque inodores, ofTrentdes variétés très- foncées , d'autres carnées , et quelques-unes entièrement blanches. — 11 fleurit tard, en juin et juillet, et se reconnaît Ecart en latitude : Nord , Angleterre 50 j 15" Occident, Angleterre GO.] Ecart en longitude : Oriejit , Grèce 20 eJ 26« Carré d'expansion 390 Trifolium angustifolium, Lin. — Il appartient à la section des trèfles annuels et fugaces qui ne restent pas longtemps sur le sol. Il croît dans les lieux secs, le long des chemins et dans les champs. Ses tiges sont droites, nom- breuses, velues et soyeuses. Ses folioles étroites, linéaires, sont aussi blanches et soyeuses comme les tiges ; le pétiole TllIFOLlUM. 507 est dilaté et membraneux. Les fleurs forment an épi oblong, velu ; la corolle est purpurine et presque cachée par les divi- sions du calice, à l'exception de l'étendard qui est relevé et saillant. La gousse est bivalve, la graine ovoïde et lisse. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains si- liceux et graveleux de la plaine. Ledebour l'indique cepen- dant dans le Taliisch à 1 ,300'". Géographie. — Ce trèfle s'étend au sud dans toute l'Es- pagne et la Barbarie, à Madère et aux Canaries. — Au nord il s'avance en France, dans l'ouest, dans les prairies sèches de la Vienne et jusqu'à Quimper. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, en Italie, en Sicile, en Grèce, dans la Thrace 'orientale, dans l'Archipel, dans la Tauride, le Caucase, la Géorgie et jusque sur le bord oriental de la Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30" ) Ecart en latitude : Nord , Bretagne 48 ) 18" Occident, Canaries 18 0. | Ecart en longitude : Orient, Caspienne 52 E. i 70" Carré d'expansion. . . » 1260 Trifglium niRTOi. Al!. — Il est annuel et croît sur les coteaux et sur le bord des chemins, où il fleurit en mai et en juin. Ses tiges sont tantôt dressées et tantôt étalées, selon le plus ou le moins d'humidité du sol. Les folioles sont un peu tronquées et un peu dentées au sommet. La feuille supé- rieure est sessile. Les fleurs forment des capitules globuleux et solitaires, entourés de stipules élargies. Le calice est garni de poils couchés , la corolle est rose, et la gousse, à deux valves , contient aussi une grosse graine ovoïde. 508 LÉGUMINEUSES. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et gra- veleux de la plaine. Géographie. — Espèce répandue dans le midi de la France, l'Espagne , la Barbarie et dans tout le bassin de la Méditerranée, en Italie , en Romélie, dans le Caucase, la Tauride, la Géorgie et l'Asie mineure. Limites d'extension de fespèce. Sud, Algérie 35* ] Ecart en latitude : iVorc?, Ardèche 45 i 10'' Occident, Ardèche 2 0. j Ecart en longitude : OnVn^, Asie mineure 35 E. | 37'' Carré d'expansion 370 TRiFouuM ARVENSE. Lin. — Cette espèce annuelle est certainement une des plus élégantes de ce beau genre. Elle croît en abondance dans les moissons et sur les sables des ri- vières , oii paraît être sa véritable station. Ses tiges, droites ou couchées, sont toujours très-fines et très-rameuses , gar- nies de petites folioles très-impressionnables à la lumière , et qui deviennent quelquefois d'un si beau rouge , qu'on les prendrait pour des lleurs. Celles-ci, cependant, sont plus remarquables encore. Elles sont en petits épis d'un rose pâle ou couleur de chair, allongés, et garnis d'une multitude de poils blancs ou gris, qui partent principalement des lon- gues laciniures du calice. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et sablonneux , les lieux soumis aux émanations ma- ritimes. Il croît avec vigueur sur les sables volcaniques. D'Urville le cite dans les cendres du volcan de la nouvelle Kai- meni. Il suit les culluresjusqu'à 1,000™ d'élévation. Lede- TRIFOLIUM. 509 bour l'indique dans le Caucase de 300 à 1,000", et dans le Taliisch de 1 à l.SOO'^. Géographie. — Aire très-étendue comme celle de tou- tes les plantes des cultures. — Au sud, toute l'Europe aus- trale, la Barbarie , Madère et les Canaries, les collines et les lieux montagneux de l'Abyssinie. — Au nord, toute l'Eu- rope centrale, le Danemarck , la Gothie, toute la Norvège, les champs et le littoral de la Suède , la Finlande australe , l'Angleterre , l'Irlande et aussi l'Islande , sans que la plante aborde dans aucun des archipels intermédiaires. — A l'occident, ce trèfle est aussi en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, on le trouve dans toute la Suisse cultivée, dans toute l'Italie et la Sicile, dans tout le bassin de la Médi- terranée , dans les Carpathes , la Turquie , la Grèce , la Tauride, le Caucase, la Géorgie, l'île de Chypre, toutes les Russies et la Sibérie de l'Oural. — Il est indiqué aussi au Canada , mais il doit y avoir été transporté avec les plan- tes cultivées. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 12*' ) Écart en latitude : iVorrf, Finlande 65 3 53« Occident , Canaries 18 0. | Écart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 60 E.i 78° Carré d'expansion 4134. Trifolium BoccoNii. Savi. — Cette espèce, qui croît dans les lieux secs et pierreux , se rapproche des T. striatum et T. scahrum que nous étudierons bientôt. C'est une plante annuelle et pubescente, à tiges simples ou rameuses, droi- tes ou couchées , garnies de feuilles à folioles oblongues , à stipules veinées et pointues. Les fleurs, plus ou moins roses, 510 LÉGl MINEUSES. sont réunies en capitules cylindriques, ordinairement soli- taires et souvent géminés quand ils terminent les rameaux. Le calice est membraneux, velu à l'extérieur et à la gorge , et sa dent inférieure se prolonge. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et rocail- leux de la plaine. Géographie. — Son aire est assez restreinte. Il s'avance, au sud, en Espagne et en Sicile. — Au nord, il arrive jusque dans la Bretagne en suivant les rivages, et pénètre môme en Angleterre. — A l'occident, il vit aussi en Portu- gal.— A l'orient, on le connaît en Corse , en Sardaigne , en Dalmatie , en Grèce , à l'île de Mélos , en Turquie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Grèce 30° | Ecart en latitude : iVort^, Angleterre 50 i 14° Occident, Portugal 11 O.) Ecarten longitude : Orient, Grèce 22 E.i 33° Carré d'expansion 462 Trtfolium striatcm , Lin. — Celte plante est annuelle et se présente avec un port Lien différent, suivant les lieux où elle végète. Dans les prés elle est glabre, très-grande et dressée; dans les lieux secs et sur la pelouse des montagnes, elle est couchée, rameuse et presque rampante; sur les sables des rivières, exposés au soleil, elle est droite et velue. Ses folioles sont en cœur renversé , et dentelées au sommet; les fleurs, d'un rose pâle, sont réunies en capi- tules ovales, oblongs ou arrondis, plus épais à la base, solitaires, ou géminés s'ils sont situés au sommet delatige ou des principaux rameaux. Son calice, renflé à la base, se erme après la fécondation, s'aplatit au sommet, et, à l'é- TRIFOLICM. 511 poque de la maturité, il écarte les pointes de ses sépales, et l'on voit alors une petite gousse à deux graines dont le sommet s'entr'ouvre. — Cette plante passe ordinairement inaperçue , mêlée à de nombreuses espèces des pelouses ou des prairies. Nous l'avons trouvée, le 31 mai 1855, associée à d'autres TrifoUum , tels que T. scabrum , T. repens, T. j^rocumbens, T. subterraueum, fleurissant tous en même temps, et formant, par leur réunion, des gazons d'une grande élégance. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et ac- ceple tous les terrains. — Il s'élève peu dans les monta- gnes. M. Boissier le cite à 800'" dans le midi de l'Espagne ; M. Borne, à 500™ en Barbarie. Il monte à 1,000™ en Auvergne. Géographie. — Au sud, l'Espagne, l'Algérie, Madère, la Corse , les Canaries. — Au nord , l'Allemagne , le Dane- raarck , la Golhie et l'Angleterre. — A l'occident, le Por- tugal et les Canaries. — A l'orient , la Suisse, l'Italie , la Sicile, la Grèce, le Caucase, la Géorgie et Lenkoran. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30" ^ Ecart en latitude : iVorrf, Gothie 59 j 29^ Occident , Canaries 18 0. | Écart en longitude : Orient , Lenkoran 40 E. ) C4<* Carré d'expansion 1856 Trtfolium SCABRU3I, Lin. — Les TrifoUum ^ comme plusieurs autres genres , ont leurs espèces brillantes et d'au- tres sans éclat, qui semblent se cacher au milieu des pelouses et sur les coteaux secs et aérés. Le T. scabrum est de ce nom- bre. On voit ses tiges annuelles couchées sur la terre, dures, 512 LÉGUMINEUSES. velues, coudées à chaque nœud et formant des gazons. Ses feuilles sont petites et velues; ses fleurs naissent en capir tules allongés, raides , durs et sessiles, situés aux nœuds de la plante; elles sont serrées et accompagnées d'une large bractée. On voit à peine les corolles blanches ou rosées dont l'étendard s'ouvre à l'époque de la fécondation et se referme pour ne plus s'étaler. Le calice persistant se roidit et accompagne un petit fruit aplati et monosperme. Il est annuel comme le précédent et se trouve quelquefois avec lui , en société de V Helianthemiim salicifoUum , du Linum aiistriacum , etc. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui conviennent ; il se développe davantage sur ceux qui sont sablonneux. Il s'élève peu dans les montagnes et seulement dans les pays chauds. Géographie. — Au sud, l'Espagne, la Corse, les colli- nes incultes de l'Algérie , les Canaries. — Au nord , l'Alle- magne méridionale , la France , la Belgique , l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident, le Portugal et les Canaries. — A l'orient, la Hongrie, la Dalmatie, la Transylvanie, l'Italie , la Sicile, la Grèce, l'île de Mélos, la Turquie, les rivages du Bosphore , la Tauride , le Caucase , la Géorgie et les bords de la Caspienne , à Lenkoran et à Bakou. . Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30^ "| Ecart en latitude : Nord , Angleterre , . 57 J 21° Occident , Canaries 18 ) Ecart en longitude : Onen^ Bakou 48 E.i 66» Carré d'expansion 1782 Trifolium subterraneum , Lin . — Une plante dont les TRIFOLICM. 513 tiges rampent sur la terre , dont les fleurs s'épanouissent à peine, va nous offrir un des plus curieux spectacles de la vé- gétation et nous montrer un de ces mille moyens ingénieux dont la nature dispose à son gré pour nous faire voir la toute -puissance du Créateur. Des pédoncules , ordinaire- ment chargés de 4 à 5 petites fleurs blanches, sortent de l'aisselle des feuilles , se dressent et présentent leur corolle au grand jour jusqu'à ce que la fécondation soit opérée. Alors le pédoncule s'allonge et s'incline vers la terre. Lk, sembla ble à un être doué d'instinct, ce pédoncule laisse sortir de son axe des filets qui cherchent la terre. Si elle est cachée par des pierres ou par tout autre obstacle , ils s'allongent encore , ils se détournent et finissent par la joindre et par y pénétrer ; le fruit qui mûrit est ainsi attiré et fixé sur le sol par ces ancres. Mais ces filets se recourbent et entourent comme un grillage le capitule emprisonné , se bifurquent et se divisent , de manière à enfermer les fruits qui achèvent sous terre leur maturation, et oîi leurs graines ne tardent pas à germer. Ces graines sont solitaires et conservent leur ca- lice. — C'est une plante annuelle et qui fleurit en mai et juin. Voici quelques dates de floraison : — 26 avril 1846, au-dessus du Vigan , sur la route de Valleraugues. — 7 mai 1843, à St-Yvoine, sur le bord de l'Allier.— 26 mai 1844, à Mirefleurs et au Puy de St-Romain. — 26 mai 1846 , entre Billom et Montmorin. — 23 juillet 1846 , bords de la Loire près du Puy. — 24 juin 1850, rocher basaltique de St-Flour. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les lieux sablonneux et siliceux , et surtout les sables d'alluvion. Nous ne l'avons pas trouvé au-dessus de 800". Géographie. — Au sud, il est en Espagne, en Barba- rie, aux Canaries, en Egypte. — Au nord, il s'étend moins, V 33 51 i LÉfiUMINEtJSES. il croît en France, en Istrie et atteint l'Angleterre. — A l'occident, il se trouve en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, en Italie, en Sicile , en Grèce, en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie jusqu'à Lenkoran et Bakou. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Egypte 30« j Ecart en latitude . Nord , Angleterre 54 j 24" Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude : Orient, Bakou 48 E. ) 66» Carré d'expansion 1584 Trifolium FJiAGiFERUM, Lin. — Les graines de cette espèce , enfoncées dans la vase ou la terre humide , ense- velies dans le sable, sur le bord des fossés inondés pendant l'hiver, se développent au printemps; ses racines tracent avec rapidité , ses tiges s'étalent ou plutôt se collent sur la terre , et une foule de petites feuilles produisent , par leur nombre, des pelouses égales, unies , d'un beau vert, sur lesquelles se détachent de petites Heurs roses peu apparentes. Mais à peine la fécondation est-elle opérée , que le calice , qui était à peine apparent et très-régulier, laisse grandir sa lèvre supérieure ; celle-ci se développe et se recouche au point d'envelopper complètement la gousse , sous la forme d'une voûte rose et surbaissée. L'ensemble de ces calices vésicu- leux ressemble un peu à une Iraise posée sur le sol. Toute- fois il reste à la base de celte voûte une ouverture qui ré- sulte do ce que les autres sépales du calice ne se sont pas agrandis, et c'est par là que les graines s'échappent. — II fleurit en juin, juillet et août, et montre, pendant l'été et l'automne, ses capitules de fruits roses étalés sur son vert feuillage. TRIFOLIIM. 515 Nature du sol. — Altitude. — Il est presque indifférent, pourvu que les terrains soient humides. Il préfère cependant les sols marneux et argileux. — Il reste en plaine , et se montre rarement au-dessus de 900™. Géographie. — Ce trèlle est moins méridional que le précédent; il s'arrête, au sud, dans le midi de l'Espagne. — Au nord , par compensation , il s'étend beaucoup plus loin. On le connaît dans toute l'Europe centrale, dans le Danemarck et toute la Gothie , dans la Norvège , la Suède et la Finlande australes. Wahlenberg dit qu'il croît en Suède dans les prés et les champs argileux de temps en temps inon- dés, toujours en plaine et voisins des rivages. Il habite aussi l'Angleterre et l'Irlande , puis il saute en Islande sans tou- cher aucun des archipels de la mer du nord. — A l'occi- dent, il se trouve aussi en Portugal. — A l'orient, il est en Suisse, en Italie, en Sicile, en Grèce, dans l'Archipel, au mont Athos , dans la Tauride , le Caucase , la Géorgie , près de Lenkoran et de Bakou, dans l'Asie mineure ; on le trouve aussi dans les Russies moyenne et australe , dans le désert des Kirghiz , au-dessus de la Caspienne. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Royaume de Grenade. . . . 36° | Ecart en latitude : Nord , Islande C5 i 29" Occident, Islande 26 0. ) Ecart en longitude : Orient^ Désert des Kirghiz. ... 55 E.i 81® Carré d'expansion 2349 Trifolium resupinatum, Lin. — Cette jolie espèce an- nuelle forme de petites touffes d'un beau vert qui se cou- vrent de fleurs roses. Ses tiges sont fistuleuses , striées et 516 LÉGUMINEUSES. rameuses ; ses folioles sont un peu tronquées ou élargies au sommet, et bordées de petites dents pointues. Les capitules sont globuleux ; les fleurs extérieures se renversent par la torsion de leurs pédicelles , la carène tournée en dedans. Après cette floraison , la lèvre supérieure des calices grandit et se voûte pour entourer le fruit ; mais, comme dans le T. fragiferum, la lèvre inférieure reste ouverte au-dessous , et les graines peuvent sortir par cette ouverture. — Il fleurit en mai et juin , et vit en société sur les sables des rivières , dans les prairies humides et sur les bords des fossés. Nature du sol. — AUilude. — Il habite les terrains cal- caires, et se trouve aussi en abondance sur les sols siliceux et sablonneux , surtout s'ils sont arrosés par des eaux salées ou sonmis à des influences maritimes. C'est dans ces condi- tions qu'il couvre, à Nantes, de vastes étendues sur les sables des bords de la Loire et sur les rivages de la mer. — Il ne s'élève pas dans les montagnes. Géographie. — Au sud, on le trouve dans l'Espagne, la Corse, l'Algérie, l'Egypte, les Canaries. — Au nord, il trouve sa limite en France , aux environs du Havre, qu'il atteint en suivant les bords de la mer. — A l'occident, il existe en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, il est en Italie, en Sicile, en Grèce, à Constantinople, dans le Caucase , laTauride, la Géorgie, et sur toute la lisière occi- dentale de la mer Caspienne ; Pallas cite aussi cette plante sur le bord des ruisseaux qui se jettent dans la partie sud du Voka. Il la trouvait le 4 août 1773. 'O*^ Limites d'extension de l'espèce. Sud , Egypte 30" ) Écart en latitude Nord, Fiance 49 ^ 19» TRIFOLIUM. 517 Occident, Canaries 18 O.^j Écart en longitude : Orient, Caspienne 48 E. | 66*^ Carré d'expansion 1254 Trifolicm alpincm, Lin. — Quand l'été a fondu la neige des montagnes et que les pelouses élevées qu'elle couvrait se montrent dans tout le luxe de leur végétation , ce trèfle est une des espèces qui nous apparaissent avec éclat. Ses lon- gues tiges sucrées tracent avec vigueur au milieu des racines enchevêtrées des autres végétaux. Elles se ramifient et s'al- longent par un bourgeon terminal qui émet des feuilles nom- breuses, à folioles allongées et impressionnables à la lumière. Pendant que ces organes se développent , des boutons naissent de l'aisselle des feuilles de l'année précédente ; ils s'ouvrent et il en sort un pédoncule allongé , qui élève une élégante couronne de fleurs purpurines ou rosées , qui se redressent pour s'ouvrir et qui s'inclinent après la flo- raison. Ces fleurs, très-grandes et peu serrées, produisent beaucoup d'effet sur les pelouses ou croissent , avec ce trèfle, le Planlago alpîna , le Lycopodium Seîago, ï Ané- mone alpina , dont les fruits sont souvent déjà mûrs quand le trèfle laisse épanouir ses fleurs. Le fi;uit, saillant hors du calice , est une gousse à deux graines. Nature du sol. — AllUude. — Il recherche les terrains siliceux et détritiques, et les hautes montagnes. 11 se trouve, en Auvergne, entre 1,500 et 1,880™, c'est-à-dire, pres- que sur les plus hauts sommets du Mont-Dore , du Cantal et du Forez. De Candolle le cite jusqu'à 3, 000" dans les Alpes et les Pyrénées. M. Parlatore l'indique dans les Alpes de Chamouni à 2,251"'. Il croît au moins aussi haut dans les Alpes du JMont-Rose. Wahlenberg dit qu'il monte dans les montagnes de la Suisse jusqu'aux neiges éternelles. 518 LÉGUMINEUSES. Nous l'avons trouvé abondant au Mont-Cenis, entre 1,800 et 2,000"°; il était à fleurs roses, lilas, quelquefois blan- ches , et jamais foncées comme sur les montagnes de l'Au- vergne. . Géographie. — Son aire est peu développée. Il habite les montagnes des Alpes , des Pyrénées et de l'Aragon , du Tyrol , de l'Auvergne et des Cévennes , de Tltahe, de la Dalmatie et de la Transylvanie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Aragon 40° 1 Ecart en latitude : Nord , Suisse 48 j 8» Occident , Espagne 4 0. 1 Ecart en longitude : Omn;, Transylvanie 20 EJ 24« Carré d'expansion 192 Trifoltum montanum, Lin. — Ce trèfle est vivace et croît en petites touffes , dans les prés secs et aérés. Sa tige est simple, ou divisée en 2 ou 3 branches qui naissent seule- ment de sa partie supérieure , et qui ne sont, à proprement dire, que des pédoncules communs. Les folioles sont lancéo- lées , allongées et nerveuses , dures , velues en dessous , et d'un vert pâle. Les capitules sont ovales, d'un blanc jau- nAtre et dépourvus de grandes bractées , mais chaque fleur, à 4 pétales distincts, est accompagnée d'une petite bractée. Le légume est monosperme et se sème avec sa graine. Il fleurit en juin et juillet. Nature du soL — Allilude. — Il recherche les terrains secs et siliceux et les sols détritiques ; mais il croît aussi sur le calcaire compact. Nous l'avons vu sur cette roche à Charlemont , dans les Ardennes. M. Mougeot l'y indique dans les Vosges. — On le trouve en plaine et dans les TRIFOLIUM. 519 lïîontagnes. De Candolle l'indique à 40™ à Paris et à 1 ,600"* dans les Pyrénées; Ledebour le cite de 1,400 à 1,800™ dans le Caucase. Géographie. — Au sud , il se trouve dans les Pyrénées et en Espagne. — Au nord , dans toute l'Europe centrale et jusque dans le Danemarck , la Finlande australe , la Suède orientale , oii Wahlenberg l'indique dans les prés élevés et pierreux. — A l'occident, ce trèlle reste en Espagne. — A l'orient , il existe en Suisse , dans les prés secs des montagnes; en Italie, en Dalraatie, en Croatie , en Hon- grie , en Transylvanie , à l'île de Crète , dans les Carpafhes , dans la Tauride et le Caucase , dans toutes les Russics et dans la Sibérie de l'Oural. Pallas y cite ce Trifolium sur des collines garnies de petits bois entremêlés de chênes et de bouleaux , où il était encore associé au Galega dahurica , au Trifolium hedisaroides , et au Scorzonera furpurea. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Espagne 40*^ ] Ecart en latitude : Nord , Finlande 62 ) 22» Occident, Espagne » 4 O. ^ Ecart en longitude : On'm?, Sibérie de l'Oural 60 E. I 64° Carré d'expansion 1408 Trifolium glomeratum, Lin. — Plante annuelle, qui forme de petites touffes , dans les champs en friche et sur les coteaux pierreux. Ses folioles sont larges, nervées et bordées de petites dentelures pointues ; les stipules sont ovales et aiguës. Les feuilles supérieures sont opposées et toute la plante est d'un vert gai, que relèvent encore de petits capitules denses et globuleux de fleurs roses. La gousse 520 LÉGUMINEUSES. contient 2 graines lenticulaires et échancrées. Il fleurit en mai et juin. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux et graveleux , et reste dans les plaines. Géographie. — Il s'avance assez loin vers le sud, dans le midi de l'Espagne , en Corse , en Barbarie, à Madère, aux Canaries. — Au nord , il se trouve en France jusqu'à Quimper, et en Angleterre jusqu'au 53°. — A l'occident, il est en Fortugal et aux Canaries. — A l'orient , en Suisse , en Italie , en Dalmatie et en Sicile. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries , « 30<> ) Ecart en latitude : Nord , Angleterre. . . o , 53 i 23o Occident , Canaries 18 0.| Ecart en longitude' Orient , Rcycijme de Naples ... 16 E. j 34** Carré d'expansion. , . , ^ 782 Trîfouum i?AEV2FL0!iUM^ Ehrh. — Cette espèce, qui croît aussi dans les champs, se rapproche du J". glomeratum^ et présente une tige dressée et rameuse, annuelle comme sa racine. Ses feuilles sont aussi bordées de dents pointues, les capitules sont globuleux et serrés, formés de petites fleurs roses et sessiles, dont les deux sépales extérieurs du calice dépassent la corolle. La gousse est sessile et contient 2 graines ovoïdes. Nature du sol. — Altitude. — Terrain alluvien, siliceux de la plaine. Géographie, — Plante peu connue et peut être confondue avec d'autres espèces. Elle est indiquée au sud , dans le cen- tre des Pyrénées. — Au nord, en Allemagne, en Bohême. ■ — A l'occident , elle ne dépasse pas le plateau central. TRIFOLIUM. 521 <"" A l'orient, elle croît en Autriche, en Hongrie et en Dal- matie. Limites d'extension de Vespéce. Sud, Pyrénées 42" ) Ecart en latitude : iVori, Bohême 50 i 8» Occident , France 0 1 Ecart en longitude : Orient , Hongrie 23 E. i 23« Carré d'expansion 184 Trifolium repens. Lin. — Il est des plantes qui savent se présenter, sinon se maintenir dans toutes les stations. Elles peuvent former à elles seules des pelouses étendues ou des gazons circonscrits. Elles admettent sans difficulté de nombreuses espèces au milieu d'elles, et, confiantes dans la' puissance de leurs racines et dans la force d'absorption de leur feuillage, elles vivent partout, et si, par une cause im- prévue, elles sont forcées de quitter le sol qu'elles occupaient, elles y laissent des germes impérissables qui restent ense- velis pendant plusieurs siècles et paraissent aussitôt que des conditions de bien-être font appel à leur vitalité. Tel est le T. repens. Si le matin nous traversons les pelouses où il croît en abondance, nous le trouvons profondément endormi et les folioles de ses feuilles complètement appliquées les unes contre les autres. Le soleil l'éveille, ses corolles s'entr'ouvrent et commencent à exhaler une odeur douce que l'on retrouve plus ou moins dans la plupart des trèfles. Ses têtes de fleurs sont blanches ou roses. Un certain nombre de fleurs s'épa- nouissent au soleil, se fécondent au même instant, et leurs pédoncules, en s'allongeant , se réfléchissent sur le support commun. Le lendemain c'est le tour d'un second verticille qui bientôt est rabattu sur le premier, et ainsi de suite jusqu'à 522 LÉGUMINEUSES. la fin de la floraison. Les j3édicelles deviennent de plus en plus longs et les dernières fleurs fécondées recouvrent suc- cessivement les premières qui sont flétries mais persistantes. Le capitule semble donc toujours partagé en deux couronnes dont l'une, inférieure et penchée, l'autre droite et supérieure, phénomène qui se manileste également dans les T. eleganSy T. monlanum , T. hybridum , T. pallescens , etc. — La gousse, abritée par la corolle, s'allonge, se dessèche et s'ouvre pour répandre 2 à4 graines. 11 fleurit pendant pres- que toute l'année. Nature du sol. — AllUude. — Tous les terrains, toutes les hauteurs lui conviennent. M. Boissier l'indique dans les prés de sa région montagneuse à 1,150™ très-rare. Lede- bourle cite dans le Caucase entre 300 et 800"™. Wahlen- bergl'indique en Suisse jusque dans les Alpes les plus hautes, mais il dit aussi qu'en Suède il n'arrive pas sur les monta- gnes élevées. Géographie. — C'est une plante extrêmement commune, qui est indiquée dans toute l'Europe, et qui en sort au sud pour atteindre les Açores , Madère et la Barbarie. — Au nord, il est plus commun encore dans l'Europe entière. Il se trouve dans toute la Scandinavie dans les prés et les pâtu- rages, dans les lieux herbeux de la région sylva tique de toutes les Laponies suédoises , dans la Laponie luléenne jusqu'à Ouidjock et dans la Laponie uméenne, dans tout le Nortland et le Finmark. Il se trouve aux Loffoden où , se- lon Lessing, il ne quitte pas le niveau de la mer, à Mageroë, et dans l'Allenfiord jusqu'au 71". Il occupe aussi l'Angle- terre, l'Ecosse, l'Irlande , tous les archipels, y compris les Feroë ainsi que l'Islande, oii il croît dans les prairies sèches. — L'Amérique occidentale est aussi envahie par ce trèfle, et on le rencontre communément dans les prés, au Canada, TRIFOLIUM. 523 sur les bords du lac Huron et jusqu'au 54°. Il est abondant dans les prairies herbeuses des montagnes rocheuses et des montagnes bleues dans l'ouest du continent, et, selon Purch, il apparaîtrait en abondance sur les terrains nouvellement défrichés. — A l'orient, sa puissance expansive est tout aussi grande. Il occupe la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Grèce, la Tauride , l'île de Chypre , le Caucase , la Géorgie , les bords de la Caspienne. Il se rencontre dans les Carpathes, en Turquie , dans toutes les Russies , y compris la Russie arctique et la terre des Samoyèdes, ainsi que les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. — Enfin on connaît ce trèfle au cap de Bonne-Espérance et aux Malouines. Limites d'extension de V espèce. Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude : Nord, Altenfiord 71 ) 36« , Occù/en^ Montagnes rocheuses. 125 0.] Ecart en longitude: Omn^ Sibérie du Baïkal. .. 116 E.i 241° Carré d'expansion 8676 Trifoltoi pallescens, Schreb. — Cette espèce forme de jolies touffes verdoyantes dans les vallées des montagnes, sur les alluvions des ruisseaux et sur les pierres éboulées. Sa racine est très-longue et pénètre profondément dans les interstices des rochers. Elle est vivace et produit des tiges rameuses à demi-couchées, qui s'étalent en gazons et redres- sent leurs extrémités. Ses feuilles, très-impressionnables à la lumière, sont d'un vert pâle, à foholes finement denticulées. Les fleurs roses sont réunies en capitulesglobuleux et nom- breux. Elles sont pédicellées et se réfléchissent après la fé- condation comme celles du T. repens. La gousse reste en- tourée de la corolle raarcescente et contient 2 graines lenti- 524 LÉGUMINEUSES. culaires et échancrées. Ce trèfle fleurit en juillet et août au milieu d'une foule de végétaux qui occupent avec lui les bords des ruisseaux des montagnes , tels sont les T. hadmm , T. pratense , Luzula glabrata , Dianthiis cœsius , Saxifraga granulala , var. penduliflora , Biscutella ïœvigat.a , Poa alpina, etc. Nature du sol. — AUilude. — Terrains siliceux, trachy- tiques et rocailleux des hautes montagnes. Géographie. — Au sud, il a été trouvé par M. Boissier dans le midi de l'Espagne jusqu'à la hauteur de 3,000'". — Au nord, il s'arrête dans les montagnes de l'Auvergne et des Alpes. — A l'ouest, en Espagne, et à l'est, dans les Alpes et dans le Tyrol. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade .... 37° | Ecart eu latitude : AVfZ, Alpes 49 j r2« Occident , Uoyaume de Grenade . 8 O. "^ Ecart en longitude : Orient, Tyrol 10 E. ) 10» Carré d'expansion 120 Trifolium NIGRESCENS, Sav. — On rencontre ce trèfle en petites touffes dans les prairies et sur le bord des chemins. Ses folioles sont entières à la base et dentées au sommet. Ses fleurs blanches sont réunies en capitules arrondis, élevés au-dessus des feuilles par leurs pédoncules. Les pédicelles sont déjetés après la floraison. Le calice est glabre, à gorge nue, et n'atteint que la moitié de la longueur de la corolle. La gousse est un peu crénelée à sa base. Il fleurit en avril et mai quoiqu'il soit annuel. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et sa- blonneux de la plaine. TRIFOLILM. 525 Géographie. — On le trouve en France dans la région des oliviers, d'oii il s'étend en Corse, aux Baléares , en Italie, en Sicile et à Jaffa où il est indiqué par Bové. Limites d'extension de V espèce. Sud , Jaffa 32<* ^ Ecart en latitude : iVorf/, Anduze 44 ) 12° Occident , France 0 | Ecart en longitude : Onc»^ Jaffa 53 E. ) 33* Carré d'expansion 396 Trifolium hybridum, Lin. — Cette belle espèce croît dans les champs oii elle vit en société, et se trouve aussi ac- compagnée du Gaîeopsis ochroîeuca, du Vicia onobrychoi- deSy etc. Elle contribue beaucoup à la décoration des cam- pagnes par ses tiges élevées, droites, molles et fistuleuses, par ses feuilles à 3 folioles, dont les 2 inférieures obovées, très-sensibles à la lumière, obtuses, dentées, veinées de nervures fines et nombreuses, et par ses jolis capitules portés sur de longs pédoncules. Ses fleurs sont blanches , mais aussitôt la fécondation effectuée, elles se déjettent sans se flétrir et deviennent d'un beau rose, en sorte que le capitule est blanc, entouré à sa base d'une couronne rose et distincte, qui augmente chaque jour d'un verticille fécondé. Il est Yivace et fleurit en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur des terrains siliceux et graveleux et sur le basalte, entre les altitudes de 600 à 1,200™. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 600 et 800'", et jusqu'à 1,600™ dans la partie orientale de cette chaîne de montagnes. Géographie. — Divers auteurs ont confondu cette espèce avec le T, nigrescens, Savi, et le T. eleganSf Savi, en sorte 526 LÉGUMINEUSES. que sa géographie peut en souffrir quelques atteintes ; ce- pendant on lui connaît une aire d'expansion assez vaste. — ■ Au sud, il est indiqué en Algérie. — Au nord, dans toute l'Europe centrale, dans le Danemarck, la Gothie, la Nor- vège, la Suède orientale et dans la Finlande australe. — A l'occident , il est cité en Portugal. — A l'orient , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Carpathes, l'Italie méridionale, la Turquie, la Grèce, la Tauride, le Caucase et dans toutes les Ilussies. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35" ] Ecart en latitude : iVor Elle atteint les montagnes et s'y élève, selon de Candolle, de 40™ à Paris jusqu'à 1,200"^ dans le Jura. Wahlenberg dit qu'elle croît çà et là dans les vallées inférieures de la Suisse septentrionale , mais qu'elle monte quelquefois jusqu'à la limite des sapins. Géographie. — Au sud , la Provence , l'Espagne et la Barbarie , dans l'Atlas , près de Tlemcen. — Au nord , en France jusqu'à Paris , dans les Vosges , le Jura , dans le nord de la Suisse et lesCarpathes. — A l'occident, en Es- pagne. — A l'orient, en Suisse, en Italie, dans le royaume de Naples et en Sicile. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Barbarie So"' \ Ecart en latitude : ^ISord , Garpalhes 30 j lô*^ 556 LÉGUMINEUSES. Occident , Espagne 9 0. ^ Écart en longitude : Omn^, Royaume de Naples. . . 15 E.j 24*^ Carré d'expansion 300 CoRONiLLA scoRPioÏDEs, Koch. — Annuelle et fugace, cette espèce ne paraît pas longtemps sur la scène du monde. Elle croît dans les champs ou sur le bord des chemins. Ses cotylédons s'élèvent à peine sur le sol, et la première feuille, simple et rélrécie en pétiole, est accompagnée de 2 petites stipules soudées à la base : dans les feuilles ordinaires qui sont glauques et très-glabres, la dernière est très-grande et toutes sont roulées en cornet avant leur entier développe- ment. Les fleurs, petites et jaunes, forment une couronne au sommet de longs pédoncules axillaires. Ses gousses sont rapprochées et un peu arquées. Elle fleurit en mai et juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur le cal- caire et sur le basalte, dans les terrains marneux, et toujours en plaine ou à une petite élévation. Géographie. — Espèce méridionale qui occupe tout le pourtour de la région méditerranéenne excepté l'Egypte. Ainsi on la trouve, au sud, en Provence , en Espagne , aux Baléares, en Algérie. — Au nord, elle s'avance dans le centre de la France, à Montluçon. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l'orient, elle s'étend en Italie, en Sicile, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase, à l'île de Chypre,, en Géorgie et dans l'Asie mineure. 'O' Limites d'extension de Vespèce. Sud, Chypre 35° ) Ecart en latitude : Nord, France 40 i 11» Occident, Portugal 10 O.) Ecart en longitude : Orient, Géorgie 40 E.^ 56° Carré d'expansion 616 CORONILLA. 557 CoRONiLLA VARIA, Lin. — Elle est vivace et traçante, et présente, au milieu des buissons et sur le bord des chemins, ses élégantes couronnes lilacées. Ses tiges, faibles et débiles, anguleuses et rampantes, cherchent un appui sur les plantes voisines. Elles n'exigent pas, mais elles aiment qu'on les soutienne. Ses feuilles sont glabres, d'un vert un peu cendré, composées d'un grand nombre de folioles. Les (leurs sont portées sur de longs pédoncules nus et axillaires , tronqués au sommet, et offrant une couronne de 15 à 20 fleurs d'abord penchées, qui se redressent toutes à la fois pour ouvrir leurs fraîches et gracieuses corolles. Les gousses qui leur succèdent sont nombreuses , pendantes , et recourbées sur leur extrémité supérieure. Cette plante fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — AUitude. — Cette coronille recher- che les terrains calcaires, argileux et marneux. — Elle s'élève peu dans les montagnes. Ledebour l'indique dans le promontoire du Caucase de 300 à 1 ,000™, élévation qu'elle atteint aussi facilement en Auvergne. Géographie. — Au sud, on la trouve dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, elle est en France, en Allemagne, en Lithuanie, en Volhynie, à Moscou. — A l'occident, elle reste en France. — A l'orient, elle est dans les Carpathes, l'Italie, la Sicile, la Turquie, la Grèce, au mont Athos, laTauride, le Caucase, le Taliisch , et sur le rivage oriental de la Caspienne, dans la Russie moyenne et la Russie australe, ainsi que dans l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 38" ) Ecart en latitude : Nord , Moscou 60 ^ 22« 558 LÉGUMINEUSES. Occident , France 6 0.) Ecart en longitude ; Orient , Oura 55 E. i 01° Carré d'expansion 1342 G. OnEJITHOPUS , Lin. On ne connaît encore que 4 Omithopus ; 3 sont euro- péens, le quatrième habite l'Abyssinie. Ce sont 4 espèces qui se succèdent en latitude depuis l'Abyssinie jusque sur les bords de la Baltique. Ornithopusperpusillus. Lin. — C'est dans les champs, sur les pelouses sèches et dans les lieux sablonneux , que l'on trouve les petites touffes étalées et verdoyantes de cette légumineuse. Elle germe avec des cotylédons foliacés. Ses feuilles primordiales sont alternes et ailées, mais, à mesure que les tiges, ramifiées dès la base, allongent leurs rameaux sur la terre , elles portent des feuilles chargées de folioles plus nombreuses, dont le nombre atteint même 9 paires. Ces folioles, molles et velues, restent insensibles à la lumière. De longs pédoncules axillaires portent une demi-couronne de petites fleurs rosées munies d'un involucre ailé. A ces fleurs succèdent aussi de petites ombelles unilatérales de gousses un peu velues, allongées, courbées et comprimées, qui se partagent, à leur maturité, en articles monospermes et indéhiscents. — Elle fleurit en mai et juin et se trouve presque toujours associée à V Anthoxanthum Puelii, à Vlhjo- seris minima , au Scier anthus annuus , etc. Nature, du sol. — Altitude. — Croît toujours sur les ter- rains siliceux , primitifs ou alluviens , graveleux ou sa- blonneux , sur les pouzzolanes volcaniques. M.Planchon l'indique bien dans le Gard et dans l'Hérault sur des calcai- ORNITHOPUS. 559 res, mais sur des calcaires métamorphiques anciens qui con- tiennent de la silice. — 11 monte à 1 ,000 ou 1 ,200™ dans les montagnes. Géographie — Au sud, la France, l'Espagne , l'Algé- rie.— Au nord, presque toute l'Europe centrale, le Da- nemarck, la Gothie australe, l'Angleterre et l'Irlande jus- qu'au 58^^. — A l'occident , il a sa limite en Irlande. — A l'orient, il croît en Italie, en Transylvanie, en Gaiicie, dans la Russie moyenne et s'arrête au Volga. Limites d^extension de Vespèce. Sud, Algérie 36'' •\ Ecart en latitude : Nord, Moskou. 60 j 24« Occident , Irhnde 12 0. ] Ecart en longitude : Orient , Volga 44 E.-' 56» Carré d'expansion 1344 Ornithopus compressus. Lin.- — Plus méridional que le précédent , il le remplace dans les mêmes stations et pré- sente le même aspect. Il traîne comme lui sur la terre, mais ses feuilles ont quelquefois jusqu'à 15 paires de folioles. Ses fleurs sont jaunes et peu apparentes , à étendard beaucoup plus long que les ailes; ses gousses sont longues et pendan- tes, arquées au sommet, et se divisent en articles ovales et tronqués. Annuelle comme la précédente, cette petite espèce fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Il paraît indifférent à la nature chimique du sol, et recherche les terrains sablonneux de la plaine et des collines. Géographie. — Au sud, l'Espagne , la Corse , les Baléa- 560 LÉGUMINEUSES. res , l'Algérie , Madère , les Canaries. — Au nord , la France jusqu'au Mans et à Alençon, d'après MM. Grenier et Go- dron. — A l'occident , le Portugal, les Canaries. — A l'o- rient , les îles de la Méditerranée , l'Italie , la Sicile, la Grèce et toute l'Asie mineure. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries , . . 30" ) Ecart en latitude : Nord , France 48 i 18° Occident, Canaries 18 0. l Ecart en longitude : Orient, Asie mineure 41 E. ) 59** Carré d'expansion 1062 G. BXPFOCBEFIS , Lin. Distribution géographique du genre. — Une douzaine d'espèces composent ce genre qui appartient presque en en- tier au bassin delà Méditerranée. 9 espèces sont européen- nes: de l'Espagne, de l'Italie, de la Provence, oudesîles mé- diterranéennes; — 3 sont de l'Afrique boréale, de la Bar- barie, ou du Maroc. HiPPOCREPis coMOSA, Lin. — Cette plante fait partie de ces légumineuses florilères qui sont si abondantes sur les colli- nes et dans les prés secs et montueux , où leurs fleurs prin- tanières se montrent dès que le soleil vient échauffer la terre. Elle est couchée sur le sol , où elle rampe et où ses tiges sont fixées par de nombreuses racines qui s'échappent, et des stipules et des rameaux qui naissent aux aisselles supérieu- res. Elle forme ainsi de très-larges gazons qui ne sont nulle- ment glauques, comme ceux du Coronilla minima , dont nTPPOCREPis. 561 cette plante rappelle un peu l'aspect. Les feuilles assez épaisses, sont insensibles à la lumière, mais il n'en est pas de même des lleurs. Celles-ci, qui naissent en petits verticilles au sommet du pédoncule, s'inclinent sur leurs pédicelles, pendant la nuit et se redressent tous les matins. La fécon- dation s'opère à l'intérieur d'une carène protégée elle- même par une seconde enveloppe incomplète et par un étendard percé de deux trous , et souvent strié d'orangé ; elle a lieu plusieurs jours avant l'épanouissement. Le fruit, d'abord droit , s'émarge peu à peu pendant la maturation de manière à offrir des articles échancrés. Chacun d'eux peut s'ouvrir et abandonner une graine recourbée. — Les fleurs ont une odeur de fromage assez prononcée. Nature du sol. — Altitude. — Recherche les terrains calcaires et marneux , et croît aussi en abondance sur les ba- saltes et les pépérites basaltiques. M. de Brebisson la cite en Normandie sur les terrains primitifs et élevés; M. Savi, sur le terrain volcanique dePitigliano, enSiennois; De Can- dolle, sur le calcaire, dans le Jura, de 0 à 1 ,400™; M. Boissier, sur les rochers arides, dans le royaume de Grenade, depuis 300 jusqu'à 2,000™. Wahlenberg dit que , dans la Suisse septentrionale , elle monte à 2,150™ , et Tenore la place, dans le midi de l'Italie, dans la région des collines, entre 100 et 300™. Géographie. — Au sud, elle croît en Provence, en Es- pagne, en Algérie et jusque dans les sables du désert au midi de l'Atlas. — Au nord, on la trouve dans presque toute la France, dans quelques parties de l'Allemagne, dans le Tyrol septentrional , et en Angleterre jusqu'au 55". — Là est aussi sa station la plus occidentale. — A l'orient, elle existe en Suisse, dans le midi de l'Italie, en Grèce, au mont Athos. V c« ^62 LÉGUMINEUSES. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 33° | Ecart en latitude : Nord , Angleterre 55 j 22» Occident, Angleterre 6 0. | Ecart en longitude : Orient, Mont Athos 20 E. j 26» Carré d'expansion 572 HiPPOCREPis UNisiLiQUOSA, Lin. — Cette espèce annuelle vit dispersée sur les coteaux secs et pierreux , où elle est très-rare et produit peu d'effet. Ses tiges sont simples, ordi- nairement couchées, munies de feuilles à 5 à 7 paires de folioles glabres. Ses fleurs jaunes sont solitaires et parfois géminées à l'aisselle des feuilles où elles sont à peu près sessiles. La gousse est comprimée et creusée , sur son bord interne, de profondes échancrures formant un cercle com- plet. Les graines sont jaunâtres et fortement recourbées. Elle fleurit en juin. Nature du sol, — Altitude. — Lieux calcaires et mar- neux de la plaine. Géographie. — Au sud, la Provence, la Corse, les Ba- léares , l'Espagne, la Barbarie et jusque dans les sables du désert, ainsi qu'aux Canaries. — Au nord, on la trouve en Istrie et sur le plateau central. — A l'ouest, en Portugal, aux Canaries. — A l'est, en Italie, en Sicile, en Grèce, à l'île de Chypre, dans le Caucase et jusque sur le bord oriental de la mer Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30" ") Écart en latitude : Nord , Plateau central 46 ^ 16° ONORBRYCHIS. 563 Occident , Canaries 18 O. | Écart en longitude : Omn?, Mer Caspienne 52 E.) 70» Carré d'expansion . 1 120 G. ONOBRTCHIS, AU, ' Distribution géographique du genre. — On compte plus de 40 espèces de ce genre, et 25 au moins sont européen- nesetappartiennent, comme tant d'autres légumineuses, au bassin de la Méditerranée et à ses îles, à l'Italie, à la Sicile, à l'Espagne, à l'île de Crète, à la Provence, quelques-unes à la Hongrie, à la Podolie et aux Carpathes. Sur ces 25 es- pèces 6 font partie de la végétation du Caucase et de la Crimée. — 9 espèces sont asiatiques et se rattachent au groupe du Caucase et de laTauride, en restant sur le littoral de la mer Noire, dans l'Asie mineure , en Arménie; une seule est de la Sibérie du Baïkal, une seule de la Dahurie. — L'Afrique a 7 espèces à'Onobrychis: de l'Egypte, de l'Abyssinie, de la Numidie et de la Barbarie. — On n'en connaît qu'une espèce dans toute l'Amérique ; elle est au Brésil. Onobrychis sativa, Lam. — Des fleurs roses, striées de carmin, se détachant d'un léger feuillage, couvrant des champs entiers ou se mêlant à l'herbe des prairies, tel est le spectacle que nous offre cette charmante espèce , qui nous indique par sa floraison l'époque la plus active de la végé- tation. Ses racines persistantes préparent, même en hiver, les jolis faisceaux de feuilles qui se développent au printemps. Les pédoncules naissent extérieurement sur le côté des feuilles et non à leur aisselle. Ils portent un épi de fleurs qui se penchent sur leur pédoncule pendant la nuit, qui s'in- clinent aussi si la pluie les surprend, et qui, redressées dès 564- LÉGUMINEUSES. que le soleil se montre, accomplissent leur fécondation dans l'intérieur de la carène. Le fruit, articulé, hérissé et in- déhiscent, ne contient qu'une seule graine. Nature du sol. — AUilude. — Préfère les terrains cal- caires et marneux, et peut croître en plaine comme à de gran- des hauteurs. L'espèce est très-abondante et à fleurs très- rouges au mont Cenis, où elle est bien spontanée. Wahlen- berg l'indique dans le nord de la Suisse jusqu'à 1,800'", où elle fait l'ornement des prairies alpines. C'est au reste une espèce montagnarde , aussi commune dans les Pyrénées que dans les Alpes, que Ledebour cite dans le Caucase de 300 à 1 ,000"% et dans le Taliisch de 1 ,400 à 1 ,600'". Géographie, — Cette plante est tellement cultivée qu'il est peut-être difficile de déterminer exactement son aire d'expansion. — Elle s'avance au sud jusque dans la Sicile, mais ne paraît atteindre ni le midi de l'Espagne , ni l'Al- gérie , où elle est remplacée par de magnifiques espèces , qui croissent comme elle sur les calcaires. — Au nord , elle se trouve en France , en Allemagne , dans les Carpathes , en Angleterre et en Irlande jusqu'au 55°, — A l'occident , elle est aussi en Portugal.- — A l'orient, elle existe en Croatie, en Dalmatie , en Hongrie, en Transylvanie , en Turquie , en Italie , en Sicile , en Tauride , dans le Caucase , dans la Géorgie , dans le Taliisch , sur les rivages orientaux de la Caspienne et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d^ extension de V espèce. Sud , Sicile 38« ) Ecart en latitude : Nord , Angleterre 55 ^ 17° Occident, Portugal 1 1 O. î Ecarten longitude Orinit , Oural 55 E. i C6» Carré d'expansion 1122 VICIA. 565 Onobrychis supina. DC. — Cette plante , vivace comme la précédente , lui ressemble beaucoup et recherche les Jieux très-secs et pierreux , où elle enfonce une racine grosse et vigoureuse. Ses tiges sont nombreuses , longues et cou- chées sur le sol. Elles sont velues, et donnent naissance à des feuilles composées de 8 à 10 paires de folioles. Les (leurs naissent 3 à 5 ensemble sur des pédoncules axillaires. Le calice est un peu velu, l'étendard relevé, rayé de rouge et de blanc. La gousse est velue et dentée. Elle fleurit en juin et juillet, et se trouve souvent associée au Linum angusti- folium , au Coronilla minima , à l' Ilelianthemum pidveru- lenlum , au Trifolium scabrum , etc. JSalure du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et mar- neux. — De Candollela cite depuis 0 dans le Languedoc jusqu'à 1,200'" àFonds-de-Combes. Géographie. — Cette espèce n'est guère indiquée qu'en France , où on la connaît depuis Toulon jusqu'à Laon , en sautant Paris selon M. de la Font, et depuis le Languedoc et la Lozère jusqu'aux Alpes du Dauphiné , c'est-à-dire de 43 à 4-9 en latitude et de 20 à 40 en longitude, ou sur un carré de 36 degrés. G. VICIA , Lin. Distribution géographique du genre. — Le grand genre Vicia est composé de près de 150 espèces dont la moitié est européenne. Ce sont encore les bords de la Méditerra- née qui nous offrent presque toutes ces plantes. L'Italie, la Sicile, l'Espagne, la Provence, la Corse, la Sardaigne et la Grèce en sont richement peuplées. Quelques-unes sont dispersées en Hongrie , en Bohème , en Allemagne et même en Suisse ; puis vient un second centre au Caucase et en Tauride . — Ce second centre touche aux espèces asiatiques au 566 LÉGUMINEUSES. nombre d'environ 25 , dont quelques-unes occupent aussi le pourtour de la Méditerranée et de la mer Noire ; d'au- tres existent en Sibérie , aux grandes Indes , en Chine et dans la Dahurie. — L'Amérique septentrionale offre envi- ron 20 espèces de Ficm répandues au Mexique, dans la Louisiane , le Connecticut, la Californie, la Pensylvanie, la Caroline et le Canada. — Le même nombre se retrouve dans l'Amérique méridionale. Leur foyer est au Chili , puis à Monte-Video et à Buénos-Ayres. — On n'en connaît que 9 espèces en Afrique, dont 7 en Barbarie et dans le Maroc, et 2 à Madère.' — Les îles Sandwich ont aussi un Vicia, Vicia Orobus. Lin. — Cette belle espèce abonde sur les pelouses un peu humides des montagnes , oii elle se mêle à VÀrnica monlana, au Jasione perennis, au TrolUus euro- pœiis et à toute cette belle série de plantes ornementales si répandues vers le milieu de l'été sur toutes les pentes que la neige protège en hiver. Sa racine rameuse donne des tiges nombreuses, couchées et velues, garnies de nombreuses fo- lioles ovales, lancéolées, obtuses et veinées , terminées par une vrille avortée. Les Heurs, unilatérales, sont réunies en grap- pes axillaires souvent penchées. Elles paraissent blanches ou teintes de lilas. L'étendard est agréablement veiné de violet; les ailes ont aussi quelques stries , et le sommet de la carène est lilacé.. Le style est velu. Les gousses sont glabres, vertes d'abord , jaunes quand elles sont mûres, et contiennent des graines ovoïdes comprimées et brunes. Nature du sol. — Alliiude. — Nous ne connaissons cette espèce que sur les terrains siliceux , volcaniques et détriti- ques, et toujours aune grande élévation , de 1,000 à 1,700™. De Candolle l'indique aussi à 1,000"' en Auver- gne et à 1 ,600"' à Gavarnie, dans les Pyrénées. VICIA. 567 Géographie. — Au sud , elle s'arrête dans les Pyrénées. — Au nord , elle est très-rare en Allemagne et se retrouve dans le Danemarck et la Norvège australe. Elle est aussi in- diquée en Angleterre , ou plutôt en Ecosse jusqu'au 58°. C'est sa station la plus occidentale , tandis que c'est en Transylvanie qu'elle atteint sa limite orientale. Limites d'extension de V espèce. Sud, Pyrénées 43° ) Ecart en latitude : iVorf/, Angleterre 58 ^ 15° Occident , Angleterre 6 0. | Ecart en longitude : On'en^, Transylvanie 20 E.) 26° Carré d'expansion 390 Vicia Cracca. Lin. — CeVicia vivace est commun le long des haies et dans les buissons où il montre ses belles grappes de fleurs d'un bleu lilacé, au milieu du feuillage des arbres, et souvent près des corolles blanches du Convohulus se- pium. Il fleurit longtemps et commence dès le mois de juin à épanouir ses fleurs. Ses tiges sont faibles, anguleuses, co- lorées , souvent coudées et géniculées à chaque nœud. Ses folioles velues sont nombreuses , oblongues , au nombre de 12 à 15 paires. Ses tiges s'allongent avec une grande rapi- dité dès qu'elles commencent à s'élever au-dessus de leurs cotylédons hypogés comme tous ceux des Vicia ; elles s'at- tachent par leur vrilles aux corps voisins , et bientôt de longs pédoncules, striés et axillaires, laissent sortir des buissons de beaux épis unilatéraux de fleurs bleues ou violettes. Ces épis s'échappent à angle droit et cherchent visiblement à rece- voir autant de lumière que possible; ils sont allongés, recourbés au sommet du côté de la tige , et àérculent à 568 LÉGUMINEUSES. mesure que l'épanouissement a lieu. Alors les fleurs fécon- dées s'abaissent, et enfin l'épi devient droit et garni de peti- tes gousses qui ne renferment chacune qu'un petit nombre de graines. — Bien que le Vicia Cracca soit une plante grimpante , il arrive souvent qu'il ne trouve pas à s'at- tacher; il rampe alors sur les pelouses, redressant ses ex- trémités , et se développe beaucoup moins que lorsqu'il croît au milieu des buissons qu'il s'empresse de dépasser , et au- dessus desquels il épanouit toujours ses fleurs. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante est indiffé- rente à la nature du sol pourvu qu'il soit humide ; elle pré- fère cependant les sols calcaires, comme la majorité des lé- gumineuses;— Elle s'élève aussi très-facilement dans les montagnes : à 1,000™ dans l'Auvergne, de 300 à 1,600™ dans le Caucase, selon Ledebour; à 1,500™ dans le midi de l'Espagne, selon M. Boissier ; de 30 à 160™ aux îles Loffo- den, selon Lessing. Walhenberg la cite aussi dans les prés subalpins de la Suisse, et, en Laponie, dans les lieux élevés du Nordiand. Géographie. — L'aire d'expansion de cette plante est considérable, et s'il n'existe réellement qu'une seule espèce dans les formes différentes qui sont indiquées sous cette dé- nomination , elle est visiblement modifiée par le climat. — Au sud, on trouve ce Vicia en France, en Espagne, en Bar- barie dans les haies. M. Boissier pense que le V. poly^ phylla, Desf., n'est qu'une forme australedu V. Cracca, et l'indique dans les lieux ombragés de la région monta- gneuse.— Au nord , cette plante va bien loin , dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie, y compris les Loffoden , le Nordiand, le Finmark, et sur les bords des rivières de la Laponie. Elle atteint même le cap Nord. On la trouve aussi dans toutes les îles et tous les archipels bri- lî^ciA. 569 tanniques, aux Feroë, en Islande et môme au Groenland, au cap Farewel. — C'est là évidemment son écart le plus oc- cidental; elle existe aussi en Portugal. — A l'orient, elle ne s'arrête plus. Elle est commune en Suisse, en Italie, enSi- cile, en Turquie, en Grèce, dans la Tauride, le Caucase, la Géorgie, tout autour de la mer Caspienne, dans toutes les Russies , dans toutes les Sibéries, en Dahurie et au Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35° | Ecart en latitude : iVorJ , Cap Nord 71 j 36" Occident , Groenland 40 O. j Ecart en longitude : Orient , Kamtschatka 170 E. j 210» Carré d'expansion 7560 Vicia tenuifolia , Roth. — Nul doute que cette espèce n'ait été et ne soit encore fréquemment confondue avec la précédente. Elle est pour le moins aussi commune, et n'en diffère que par ses fleurs plus grandes dont le limbe de l'é- tendard est le double plus grand que l'onglet. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante préfère les calcaires et reste dans les plaines ou sur les montagnes peu élevées. Géogra^jJiie. — Au sud , elle croît en France et en Espa- gne. — Au nord, elle va jusqu'en Suède oii elle est citée par Walhenberg commune partout, même en Laponie, excepté sur les sommets élevés. Fries ne l'indique que dans le Da- nemarck et la Gothie boréale. — A l'occident, elle est en France et en Belgique. — A l'orient, elle existe en Dalma- tie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , dans les Carpathcs , dans la Tauride , le Caucase , la Géorgie , l'Ar- 570 LÉGUMINEUSES. ménie , la Russie moyenne , la Russie australe , toutes les Sibéries et la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. 5mc?, Arménie 40" | Ecart en latitude: Nord , Laponie 65 i 25" Occident , France 10. ) Ecart en longitude : Omn^, Dahurie 119 E.i 120" Carré d'expansion ...» 3000 Vicia ONOBRYCHOÏDES, Lin. — Cette belle plante, pro- bablement bisannuelle , a des tiges basses , anguleuses et ramifiées. Elle rampe sur le sol. Ses folioles sont étroites et d'un vert obscur, ses stipules dentées. Ses pédoncules sont fermes et axillaires , et se terminent par de belles''grappes de fleurs bleues, dont les extrémités, portant les boutons, sont roulées en dedans du côté de la tige, comme dans le V. Cracca. Ses fleurs sont très-belles et munies d'un large étendard, qui s'ouvre tous les matins et se referme tous les soirs, phénomène qui appartient à la plupart des espèces du genre. Cet étendard desséché , accompagne la gousse pen- dant qu'elle mûrit. — On trouve cette plante, dès le mois de juin, sur les pelouses des montagnes, dans les champs, le long des chemins, où elle produit beaucoup d'effet par ses larges touffes gazonnantcs et ses beaux épis bleus qui se re- dressent. Nous l'avons trouvée associée au Trifolium hybri- dîinif au Galeopsis ochroleuca, au Centaurea Scabiosa, etc. Nature du sol. -^ Altitude. — Elle est indifférente et croît sur les causses calcaires de la Lozère, comme sur les micaschistes de la Haute-Loire, comme sur les basaltes et les pouzzolanes du puy de Dôme. — Elle recherche les lieux élevés. Nous la trouvons de 800 à 1,200'". De Candolle VICIA. 571 l'indique depuis 100"* à Gênes, jusqu'à 1,600™ dans la vallée d'Eynes, aux Pyrénées. M. Boissier la cite dans le royaume de Grenade, dans les lieux cultivés et buissonneux de sa région montagneuse, de 1,300 à 1,600'". M. Durieu dit qu'elle se rencontre en Afrique jusque dans la zone supé- rieure du Djurdjura, qui atteint 2,000"*. Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne, et l'Atlas, en Barbarie. — Au nord, elle ne dépasse guère le plateau central et se retrouve en Suisse, dans le Valais, en Carniole, en Hongrie, en Istrie. — A l'occident, l'Espagne est sa limite. — Mais à l'orient, elle se trouve en Suisse, en Italie , en Turquie et en Grèce. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35° '\ Ecart en latitude : iVorc?, Hongrie 47 ] 12° Occident , Espagne 6 ] Ecart en longitude : Orient , Grèce 20 E. ) 26» Carré d'expansion 312 Vicia serratifolia, Jacq. — Ses longues tiges quadran- gulaires sont couchées sur le sol et munies de feuilles ailées, à larges folioles dentées, à dents très-aiguës. Les stipules, tachées de noir , offrent ces mêmes dentelures encore plus ai- guës, et des vrilles trifides, inutilement tortillées, remplacent la foliole impaire. — Les fleurs, d'un violet pourpré, veinées de violet plus foncé, naissent 4 à 4 à l'aisselle des feuilles. Elles sont toutes fertiles , mais la première qui s'épanouit fait presque toujours avorter les autres , et un seul fruit se développe. Il est large, aplati, muni sur ses deux sutures de petits poils aiguillonnés, transparents et recourbés, qui se terminent parfois par un poil blanc. Les jeunes graines sont 572 LÉGUMINEUSES. enveloppées, à leur base, par une petite arille qui n'est que l'élargissement du cordon ombilical, et l'intérieurde la jeune gousse contient, entre chaque graine, de petits faisceaux de poils verdâtres^ formés de grosse^ cellules. — La plante fleurit en juin et pousse avec une grande énergie. Elle forme quelquefois de larges touffes sur le bord des champs et des fossés. Nature du sol. — A llilude. — Cette plante recherche les terrains calcaires et marneux de la plaine. Cependant Lede- bour indique cette espèce dans le Taliisch à 1,000™. Gêofjrayhie. — Son aire d'expansion est difficile à sépa- rer de celle du Vicia narhonensis, dont celle-ci n'est pour- tant pas une variété. Elle en paraît toujours très-distincte. — Au sud , le V. serratifolia est indiqué en Grèce par Sibthorp, et le V. narbonnensis dans le royaume de Grenade par M. Boissier. Le V. serratifolia est mentionné en Sicile, par Gussone, ainsi que le V. narbonensis. Ce dernier est indiqué en Portugal. — Koch regarde ces plantes comme deux variétés, et les cite autour de Trieste. Boue dit que le V. serratifolia croit dans la Bulgarie orientale; Ledebour le cite en Tauride, dans le Caucase, dans le Taliisch et sur les bords de la Caspienne, ainsi qu'en Arménie. Desfontaines indique la forme uarbonensis dans les moissons de l'Algé- rie. En réunissant les deux espèces ou variétés, nous avons les limites suivantes: Limites d'extension de V espèce. Sud, Algérie 35*^ | Écart en latitude : Nord , France 46 ) 11" Occident, Portugal 10 0.| Écart en longitude : Orient , Élisabethj)ol 40 E. ^ 56» Carré d'expansion 616 VICIA. 573 Vicia sepium, Lin. — On peut considérer cette plante comme faisant partie du fond de la végétation dans la plus grande partie de l'Europe. Elle est vivace et on la voit dès les premiers beaux jours se réveiller dans les prairies, dans les haies, sur le bord des ruisseaux, en môme temps que le Galium cruciaium, le Sisymhrium AUiaria, VAjuga rep- tatîs, \e Raniincuhisbulbosiis, et cette pléiade d'espèces ver- nales qui, les premières, ouvrent leurs corolles aux insectes qui prennent aussi leur essor aprèsleur long engourdissement. Ses tiges s'appuient ou se soutiennent, quoique faibles. Ses stipules sont dentées. Ses folioles ovales, au nombre de 6 à 7 paires, vont en décroissant jusqu'au sommet de la feuille, qui se termine par une vrille rameuse. Les (leurs blanches, roses ou lilacées, forment une petite grappe brièvement pé- donculée. Les gousses sont droites, un peu velues, oblongues et noires à leur maturité. Aalure du soL — Altitude. — Cette espèce indifférente croît partout|oii le sol est un peu humide, dans la plaine et dans les montagnes. Géographie. — Elle est répandue dans toute l'Europe. — Au sud, jusque dans.lemidi de l'Espagne, ainsi qu'en Asie, à l'île de Chypre etdans une grande partie de l'Asie mineure. — Au nord , elle ^occupe tout le continent , y compris la Scandinavie et la Laponie, toute la Russie arctique, et même, en Asie, la terre des Samoyèdes. Elle est aussi en Angle- terre, en Irlande, aux Hébrides et aux Orcades, mais ni aux Shetland, ni aux Feroë, ni en Islande. — A l'occident, ellereste en Irlande.— A l'orient, elle est dans la Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Carpathcs, la Turquie, l'Italie, la Sicile, la Grèce, l'île de Chypre, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les bords de la 574 LÉGUMINEUSES. Caspienne, toutes les Russies et les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Ile de Cbypre 35" 'j Ecart en latitude : iVorf/, Terres des Samoyèdes.. . 72 j 37» Occident , lr\anàp. 11 0. 1 Ecart en longitude : Omn^ Sibérie du Baïkal 116 E.i 127« Carré d'expansion 4699 Vicia pannonica, DC. Var. , purpiirascens , Koch. — Cette élégante espèce est annuelle et vit dispersée dans les moissons , où elle est parfois très-commune, et se mélange aux bleuets et aux coquelicots. — Ses tiges faibles se soutiennent quelquefois d'elles-mêmes, mais le plus sou- vent elles s'accrocbent aux cbaumes des graminées par la vrille simple ou rameuse qui termine ses feuilles supérieu- res. Les fleurs , d'un rose carminé , sont réunies plusieurs ensemble sur de courts pédoncules , et forment de petites grappes suspendues. Leur étendard est velu. Les gousses sont pendantes , jaunâtres à leur maturité , velues, et ren- ferment de grosses semences arrondies et marbrées. Elle fleurit en juin et quelquefois en mai. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons rencon- trée sur toute espèce de terrain et toujours en plaine. Géographie. — Son aire n'est pas très-vaste. Elle croît, au sud, en Corse et dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle arrive dans les cultures jusqu'aux environs de Paris. — A l'occident, elle reste en France. — A l'orient, elle croît en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylva- VICIA. 575 nie , en Grèce , en Turquie , en Tauride, dans le Caucase et en Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40« (Ecart en latitude : iVorrf, France 48 ^ 8« Occident , France 0 ^ Ecart en longitude : Orient , Géorgie 48 E. ) 48« Carré d'expansion 384 Vicia hybrida , Lin. — Espèce annuelle et fugace qui vit dispersée dans les moissons et dans les champs incultes. Ses tiges sont faibles , peu rameuses; ses feuilles, terminées par des vrilles, sont composées de folioles oblongues, ovales , un peu tronquées, variant du reste dans leurs formes. Les fleurs, d'un jauned'ocre, à étendard velu, naissent solitaires et presque sessiles à l'aisselle des feuilles. Les gousses sont penchées , oblongues et velues. Elle fleurit en mai. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne la connaissons que sur les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud, l'Espagne et l'Algérie. — Au nord, la Vienne, la Bretagne, la Belgique et la Suisse. — A l'occident, la France. — A l'orient, l'Italie, la Sicile, la Grèce, la Tauride , le Caucase, la Géorgie jus- qu'à Lenkoran. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Algérie 35» ) Écart en latitude : Nord , Belgique 49 î ^ 14"^ Occident , France 5 0.) Écart en longitude : Orient , Géorgie. 46 E.-' 51° Carré d'expansion 714 576 LÉGUMINETISES. Vicia lutea , Lin. — Espèce annuelle commune dans les prés secs , dans les moissons , sur les pelouses et sur les sa- bles des rivières, où elle vit dispersée ou réunie en petites touffes. Ses tiges sont faibles, ses folioles étroites et lan- céolées, ses stipules un peu dentées. Les fleurs naissent soli- taires ou géminées sur un pédoncule très-court, qui ne sort pas de l'aisselle même de la feuille , mais de son bord exté- rieur. La fleur est grande, d'un jaune pâle; son étendard est velu extérieurement , et présente un réseau de nervures bru- nes ou violettes. Les gousses sont velues et pendantes. Elle fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — AJlilude. — Cette plante recherche les sols secs et siliceux. Elle reste ordinairement en plaine, mais elle peut s'élever , car M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne de 0 à 1,650™. Géographie. — Au sud , on la trouve en Provence, en Espagne, en Algérie , aux Canaries. — Au nord , elle existe à Nantes , à Strasbourg , à Francfort , en Suisse et en An- gleterre jusqu'au 57°. — A l'occident , on la trouve en Por- tugal et aux Canaries. — A l'orient, elle est citée en Suisse, en Italie, en Corse, en Sardaigne, en Dalmatie, en Hon- grie , en Croatie , dans les Carpathes près du Bosphore , en Grèce , dans la Tauridc , le Caucase , la Géorgie , près de Lenkoran. Limiles d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30° \ Écart en latitude : Nord , Angleterre 57 j 27° Occident , Canaries 18 0."| Ecart en longitude . Orient, Lenkoran 46 E. ) 64" Carré d'expansion 1728 Vicia sativa. Lin. — -Quoique fréquemment cultivée VICIA. 377 dans les campagnes, cette espèce est commune aussi dans les haies et sur le bord des chemins ; elle offre un si grand nombre de variétés que l'on peut la considérer comme indi- gène. Peut-être aussi existe-t-il dans cette espèce linnéenne , comme dans beaucoup d'autres , des formes très-distinctes qui en seront séparées quand elles auront été plus soigneu- sement étudiées. Ce sont toutes des plantes annuelles, à fo- lioles nombreuses et à vrilles au lieu d'impaires. Une petite glande noirâtre se trouve à la face inférieure des stipules, dans les jours chauds, chacurtede ces glandes présente une petite goutte de nectar, presque invisible à l'œil nu. M, Dar- win a vu les abeilles et quelques autres insectes sucer ces gouttes de sucs mielleux. — Ses fleurs, presque sessiles, naissent géminées , l'une au bord de l'aisselle des feuilles et l'autre au delà de l'aisselle , entre la tige et la stipule. Ces jolies fleurs nuancées de rose , de carné et de carmin , dont chacune de ces nuances colore ou l'étendard ou les ailes, sont abritées , quand elles sont en bouton , par les feuilles gra- cieusement recourbées qui forment au-dessus d'elle un dôme, où chaque foliole est encore roulée sur elle-même. Quand ces feuilles s'étendent et que l'épanouissement s'opère , une semblable disposition reste encore au sommet de la tige, et se continue ainsi pendant longtemps. Il est rare que les deux légumes, droits et pointus, ne mûrissent pastous deux. Ils noircissent , s'ouvrent instantanément , roulent leurs valves à droite et à gauche , et projettent au loin de jolies graines rondes, verdâtres ou jaunâtres, agréablement variées de lignes et de points noirs. — Ces graines, dont les cotylé- dons sont hypogés, germent très-facilement, et montrent une simple écaille pour feuille primordiale. Une première feuille lui succède avec une paire de folioles ; une autre est munie de deux paires, et ce nombre augmente à mesure que la plante V ^ 37 578 LÉGLMllNECSES. grandit; enfin, quand sa tige débile ne peut plus la soutenir, les vrilles prennent naissance à l'extrémité des pétioles communs. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante croît par- tout, dans tous les terrains et presque toujours dans la plaine. Elle est cependant citée dans le Caucase jusqu'à 1,000™. Géographie. — L'étendue de son aire est incertaine et très-étendue pour deux raisons. La première , c'est qu'il existe probablement plusieurs espèces dans les formes si dif- férentes du V. saliva. La seconde , c'est que cette plante est non-seulement cultivée dans un grand nombre de con- trées, mais que ses graines y sont encore transportées avec celles des céréales et des autres plantes cultivées dans ces conditions. — Elle existe , au sud , en Espagne , en Corse, aux Baléares, en Barbarie, et jusque dans les champs et les moissons de l'Abyssinie. — Au nord , elle est dans toute l'Europe centrale , dans le Danemarck , la Gothie boréale , en Norvège , en Suède , dans les champs cultivés , jusque dans le Nordiand et dans la Finlande australe. Elle est aussi en Angleterre , en Irlande , aux Hébrides , et quelquefois , mais sporadique , aux Orcades et aux Shetland. — A l'occi- dent , on trouve cette plante en Portugal , aux Canaries et même au Canada, autour du fort Vancouvert, oii probable- ment elle a été introduite. — A l'orient, elle est citée en Suisse , en Itahe , en Sicile , en Grèce , en Crimée , dans le Caucase , dans le Taliisch , en Arménie , en Géorgie , et jusqu'à Lenkoran ; dans les Carpathes, la Turquie , les Rus- sies septentrionale, moyenne et méridionale. Limites d'extension de l'espèce. 5urf, Abyssinie 12° ) Ecart en latitude ; iVorrf, Norvège...... 70 , ) 58» VICIA. 579 Occident, Canaries 18 O. | Ecart en longitude : Onen^, Lenkoran 46 E. ) 64° Carré d'expansion 3712 Vicia angustifolia , Roth. — Cette plante habite les champs, les prés secs et les sables des rivières. Elle rappelle tout à fait le V. saliva; elle est annuelle et débile comme elle, mais ses folioles sont beaucoup plus étroites. Ses fleurs sont axillaires, presque sessiles, souvent géminées, purpu- rines. L'étendard est glabre, et les gousses sont noires à leur maturité. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains siliceux et sablonneux , et croît aussi sur les calcaires. — Elle atteint jusqu'à 1,000™ d'altitude. Géographie. — Au sud , la France , une partie de l'Es- pagne, l'Italie et la Sicile. — Au nord , l'Allemagne , le Danemarck , la Gothie australe , la Norvège , la Suède (mais à l'état sporadique) et l'Angleterre. — A l'occident, l'Angleterre. — A l'orient , la Suisse , l'Italie, la Dalmatie, la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce , la Russie moyenne , la Russie australe , la Tauride , le Cau- case et la Géorgie jusqu'à Lenkoran. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38" \ Ecart en latitude : Nord , Norvège 58 ) 20<> Occident, Angleterre 7 0.| Écart en longitude : Orient , Lenkoran 46 E. ) 53° Carré d'expansion 1060 Vicia PEREGRiiVA, Lin. — Cette plante annuelle habite les champs et les lieux secs. Ses tiges sont faibles , garnies 580 LÉGUMINEUSES. de feuilles à 4 à 7 paires de folioles linéaires et obtuses. Ses fleurs sont solitaires et d'un violet sombre. Les légumes soat pendants , larges, aplatis , marqués transversalement en dehors de taches purpurines; ils contiennent 4 à 7 semences , et s'ouvrent avec bruit si on les touche à leur maturité , ou sous la simple action du soleil. — Elle fleurit en mai et juin. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et marneux de la plaine. Cependant cette espèce est citée dans leTalûsch, eutre 1,250 et 1,600™. Géographie. — Au sud , le midi de la France , et l'Es- pagne méridionale. — Au nord, elle s'arrête dans les champs delà Vienne, autour de Poitiers. — A l'occident, elle trouve sa limite en Espagne. — A l'orient, elle se trouve en Italie , en Sicile , dans la Tauride , le Caucase , l'Armé- nie et la Géorgie , jusqu'à la mer Caspienne. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 37° | Ecart en latitude : iVorules sagittées et non tachées. Les fleurs sont solitai- res , légèrement pédonculées. L'étendard est d'un rouge violet , arrondi , les ailes sont bleues , la carène est blanche. ERVUM. 581 Les fruits sont longs, noirs, presque cylindriques, et con- tiennent 5 à 8 graines petites, noirâtres et un peu anguleu- ses. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous n'avons rencontré cette plante que sur des terrains siliceux et plus ou moins sa- blonneux, toujours en plaine. Géographie. — Au sud , elle se trouve en Corse, en Espa- gne, en Italie, en Sicile, en Grèce. — Au nord, danspres- que toute l'Europe centrale , dans le Danemarck et la Go- thie , dans la Norvège et dans la Suède australes. Elle de- vient presque domestique dans cette dernière contrée. Wah- lenberg l'indique autour des villes et sur les rivages. Elle est aussi en Angleterre et en Irlande jusqu'au 58°. C'est là aussi que se trouve sa station la plus occidentale. — A l'o- rient, outre les localités citées, elle existe encore dans la Russie moyenne , dans la Russie australe , en Tauride , dans le Caucase, dans le Taliisch et sur les bords de la Cas- pienne jusqu'à Bakou. Limites d'extension de V espèce. Sud, Sicile 37* ) Ecart en latitude : iVorrf, Angleterre 58 ^ 21» Occident , Irlande 11 O. | Ecart en longitude : Orient , Bakou 47 E. 1 58* Carré d'expansion 1218 6. EBvnM, Lin. Distribution géographique du genre. — L'Europe con- tient la moitié des Ervum , dont le nombre connu est de 40. Us sont très-disséminés : en Corse, en Sardaigne , en Sicile , €n Italie , en Espagne , en Portugal , en France , en Aile- 582 LÉGUMINEUSES. magne, en Dalmatie, en Tauride et en Volhynie. — L'A- sie n'en a que 3 espèces seulement : delaCochinchine et des Indes orientales. — L'Afrique n'en a qu'une seule , en Nu- midie. — L'Amérique du nord en a 2 dans la Caroline. — Et 5 espèces sont groupées au Brésil. Ervum hirsutum, Lin. — Semblables aux Vicia, les ^rtîwm sont munis de cotylédons hypogés, et la plante sort de terre avec une feuille avortée. Un peu plus tard, comme dans les Vicia, des feuilles paraissent avec quelques folioles, et enfin, plus tard encore, se montrent des vrilles. Sa tige, faible et mince par en bas , reste grêle pendant toute sa durée. Les stipules sont petites , les feuilles sont roulées sur les bords. Les fleurs, petites, bleuâtres, sont portées sur de grêles pédoncules axiilaires, et leur étendard accomplit, sous l'in- fluence du jour et de la nuit, ces mouvements si communs dans les fleurs des légumineuses. Les feuilles paraissent aussi sen- sibles à la clarté. Ses légumes sont velus et réticulés , et ne contiennent que deux graines. Il fleurit en mai, juin et juil- let. 11 est annuel. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît sur tous les sols , dans la plaine ou dans les montagnes. Nous l'avons trouvé en Auvergne à 1,000™. Ledebour l'in- dique dans le Taliisch, près de Lenkoran, à 1,600™. Géographie. — C'est une plante très-répandue qui se trouve, dans le midi, en Corse, en Espagne, en Barbarie et jusque dans l'Abyssinie où elle fleurit au mois d'août. — Au nord, elle s'étend indéfiniment, en Europe, dans toute la Scandinavie et jusque dans les cultures de la Laponie et de la Russie arctique. Elle se trouve aussi en Angleterre, en Irlande et aux Orcades. — A l'occident , elle est en Portugal, à Madère, aux Canaries, et se rencontre aussi, çà ERVUM. 583 et là, dans l'Amérique du nord. — A l'orient, elle végète en Suisse, en Italie, en Sicile, en Tauride, dans le Caucase et en Géorgie, jusque sur les bords de la Caspienne, dans les Carpathes, en Turquie, le long du Bosphore, dans toutes les Russies et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de V espèce. Sud , Abyssinie 12" 1 Écart en latitude : Nord , Laponie 68 j 56» Occident , Canaries 18 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 70 E- ) 88« Carré d'expansion 4928 Ervcm tetraspermdm. Lin. — Annuel comme le pré- cédent, il croît aussi dans les champs, sur les sables des ri- vières et sur le bord des ruisseaux. Ses tiges sont faibles et anguleuses. Ses folioles, au nombre de 3 à 5 paires, sont étroites, pointues, et ses stipules sont demi-sagittées. Les fleurs sont axillaires et solitaires. L'étendard est lilas, strié de bleu, les ailes et la carène sont blanches, cette dernière ornée d'une macule violette ; les gousses sont glabres et à 4 graines. — Fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Préfère les terrains sili- ceux et graveleux de la plaine. Géographie. — Au sud , on trouve cette espèce en France, en Espagne, en Barbarie et aux Canaries. — Au nord, dans presque toute l'Europe, dans toute la Scandina- vie, jusqu'aux Hmites méridionales de la Laponie , dans la Finlande australe, ainsi qu'en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, on la trouve à Madère , aux Canaries et dans les prairies du Haut-Canada. — A l'orient, en Suisse , en 584 LÉGUMINEUSES. Italie, en Sicile, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie^ en Grèce, en Tauride, dans le Caucase et en Géorgie, dans les Carpathes, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'exiemion de Vespèce, 5Mrf, Canaries 30" -\ Ecart en latitude: Nord, Finlande 63 ) 33» Occident, Canada 68 0. "| Ecart en longitude i Orient , Sibérie de l'Altaï 80 E. j 148« Carré d'expansion 4884 Ervum gracile, DC. — Il croît aussi dans les champs. Ses tiges sont grêles ; ses feuilles supérieures sont formées de 3 à 4 paires de folioles linéaires, pointues, et accompa- gnées de stipules semi-sagittées. Les pédoncules, axillaires et plus longs que les feuilles, portent 1 à 4 petites fleurs lila- cées, auxquelles succèdent des gousses linéaires, glabres et à 6 graines. — Il est annuel et fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Indilférent , il croît partout dans les plaines. Géographie. — Son aire n'est pas étendue. — Au sud et à l'est, il se trouve aux Baléares, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Grèce et en Tauride. — Au nord, il croît en France, dans le département de l'Allier, en Alle- magne, dans la Thuringe, en Belgique et en Angleterre. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile.' 38" ) Écart en latitude^ : Nord, Thuringe 50 ) 12» ERVUM. 585 Occident, France 0 \ Écart en longitude : Orient, Tauride 52 E. ) 52* Carré d'expansion 624 Ervum monanthos, Lin. — II est annuel et croît en pe- tites sociétés au milieu des moissons, sur les sables des riviè- res et sur les coteaux montagneux. Ses tiges sont faibles et munies de feuilles composées de 5 à 7 paires de folioles oblongues , et terminées par des vrilles rameuses qui s'enrou- lent autour des chaumes des céréales ou des branches des buissons. Les stipules sont dissemblables, l'une est entière, l'autre est frangée ou profondément découpée en 5 ou 6 lobes aigus. Les pédoncules, uniflores, sortent du bord des aisselles comme dans plusieurs Vicia. La corolle est lilas, le style pubescent. La gousse est bosselée, glabre, fauve à sa maturité et contient 3 à 4 graines un peu comprimées, fauves ou marbrées. — Fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et sa- blonneux de la plaine et des montagnes, jusqu'à 1,200™ d'altitude. Géographie. — Au sud, le midi de la France, l'Espagne, les champs delà Barbarie et des Canaries. — Au nord, la France, l'Allemagne et la lisière de la Lithuanie. — A l'oc- cident, le Portugal et les Canaries. — A l'orient, la Suisse, l'Italie et la Sicile, la Dalmatie, la Hongrie, la Transylvanie et la Grèce. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30° \ Ecart en latitude : Nord , Lithuanie 52 j 22° Occident , Canaries 18 0.| Ecart en longitude : Orient, Grèce 20 E.) 38» Carré d'expansion 836 586 LÉGUMINEUSES. Ervum Ervilia, Lin. — Annuel et disséminé dans les champs et sur les sables des rivières. Ses tiges sont droites, garnies de feuilles à folioles nombreuses, sans vrilles, à stipules lancéolées et semblables. Fleurs petites, blanches ou lilacées, sortant 2 à 2 de l'aisselle des feuilles ; gousses arti- culées ou plates , bosselées , jaunâtres , renfermant 3 à 4 et rarement 5 graines triangulaires. — Fleurit en mai , juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siHceux et gra- veleux de la plaine. Géographie. — Au sud, la France, le midi de l'Espagne et les Canaries. — Au nord , la France et le midi de l'Alle- magne. — A l'occident, le Portugal, les Canaries. — A l'orient, la Thessalie , l'Italie, la Sicile, la Grèce, le Cau- case et la Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30° ^ Ecart en latitude : Nord , France 46 j 16° Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude : Orient, Géorgie 46 E. j 64° Carré d'expansion 1024 G. LATHTRUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Lathyrus forment un grand genre composé de 90 espèces , dont près de la moitié européennes. Ce sont toujours des plantes qui recherchent les contrées les plus chaudes, et qui se rencontrent surtout en Provence, en Espagne , en Italie , en Sicile , en Grèce et en Tauride. Quelques-unes sont spéciales à la Hongrie , à l'Allemagne, à la Turquie. ■ — Le second centre LATHYULS. 587 des Lathyrus se retrouve dans les motitagnes de l'Amérique du sud; on en compte 25 espèces , dont 16 sont du Brésil et du Chili , 7 de Monte-Video ou des environs , et une espèce du détroit de Magellan. — L'Amérique du nord n'a que 7 espèces , du Mexique, de la Californie ou des Etats- Unis. — On connaît en Asie 11 ou 12 Lathyrus distribués en Asie mineure , en Syrie , en Géorgie , en Sibérie , aux Indes orientales, au Japon et au Kamtschatka. — L'Afrique en a 5 : 3 en Barbarie , 1 à l'île Maurice et 1 aux Canaries. Lathyrcs aphaca , Lin. — Cette curieuse espèce est disséminée dans les champs cultivés , au milieu des mois- sons , des prairies artificielles , et quelquefois dans les vignes et dans les buissons, sur les coteaux pierreux. Elle accom- pagne toutes les plantes des champs. Elle est annuelle et se fait remarquer à ses tiges débiles et allongées, et à ses larges stipules d'un vert glauque. Les feuilles manquent , et sont remplacées par le développement insolite de ces stipules qui, dans la préfoliation , sont placées en recouvrement sur deux rangs opposés. La vrille, qui est la seule partie de la feuille qui soit restée, naît à l'aisselle des stipules, mais cet organe était inutile près des stipules inférieures , lorsque la tige elle- même avait encore la force de se soutenir ; c'est plus tard seulement, et dans la partie supérieure, que les vrilles se dé- veloppent, tandis que dans sa jeunesse la tige produit parfois quelques feuilles à sa base. Les (leurs sont jaunes et solitaires. Leur fécondation a lieu un peu avant l'épanouissement. La gousse est courte et jaunâtre. — Elle fleurit en mai , juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Son aire est étendue comme celle de 588 LÉGUMINEUSES. toutes les plantes qui sont transportées avec les semences destinées aux grandes cultures. — Au sud, elle est en Espagne , en Corse , aux Baléares, en Barbarie , en Egypte, aux Canaries. — Au nord , dans presque toute l'Allemagne, le Danemarck austral et l'Angleterre, jusqu'au 53**. — A l'occident , elle se trouve en Portugal , à Madère, aux Cana- ries. — A l'orient , en Suisse , en Italie , en Sicile , dans la Russie australe , dans le Caucase, la Tauride, la Géorgie, les Carpathes, la Bulgarie orientale et tout autour de la mer Caspienne. Limites d'extension de V espèce. Sud , Egypte , 30» [Écart en latitude : Nord , Danemarck 54 ) 24® Occident , Canaries 18 0. i Ecart en longitude r Omw/, Caspienne 52 E. ) TO"* Carré d'expansion 1680 Lathyrus Nissolia. Lin. — Ce Lathyrus habite le bord des champs , les coteaux pierreux et les moissons. Il est an- nuel et offre des tiges vertes et peu rameuses qui s'élèvent à une faible hauteur ; elles sont garnies de feuilles simples , longues et nerveuses, que l'on considère comme des pétioles dilatés , sans limbes , sans vrilles , et accompagnées de très- petites stipules subulées. La fleur, portée sur un long pédon- cule , est toujours solitaire et d'un beau rose de carmin. La gousse est longue et cylindrique. — Cette plante fleurit en juin et juillet, et vit presque toujours isolée et très-dispersée. Nature du sol. — Altitude. — Elle paraît indifférente. Nous l'avons recueillie sur calcaire , sur granit, sur basalte et sur des sables d'alluvion , et toujours dans la plaine ou à la faible altitude de 500 à 600>". LATHYBUS. 589 Géographie. — Au sud , elle est en France , en Italie et en Sicile. — Au nord , en France , dans une partie de l'Al- lemagne et en Angleterre. — A l'orient , elle existe en Dal- matie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie ; elle s'avance dans le Balkan , en Tauride, dans le Caucase, dans la Russie australe et en Géorgie , jusqu'à Lenkoran. Limites d'extension de l'espèce. 5uc?, Sicile 38° \ Ecart en latitude: iVorc?, Angleterre 54 0.) 16" Occident, Angleterre 6 0.) Ecart en longitude : Orient y Lenkoran 46 E. ^ 52^ Carré d'expansion 832 Lathyrus sph^ricus , Retz. — Plante annuelle, à tiges anguleuses et dressées, que l'on rencontre disséminée dans les champs , sur le bord des vignes , dans les lieux incultes. Ses feuilles n'ont qu'une seule paire de folioles allongées , portées sur un pétiole ailé qui , dans les feuilles supérieures , se termine en une vrille. Les fleurs sont pourprées, et soli- taires sur des pédoncules articulés. La gousse est un peu comprimée, bosselée, glabre, fauve quand elle est mue, mais offrant des nervures saillantes. Les graines sont globu- leuses et marbrées. — Fleurit en mai et juin. Nature du sol. — Altitude. — Se plaît dans les terrains calcaires , mais accepte aussi les terrains siliceux et sablon- neux de la plaine. Géographie. — Au sud, la Provence, la Corse, l'Es- pagne , l'Algérie et l'Abyssinie. — Au nord , la France jus- qu'à Nantes, et le Tyrol. — A l'occident, la France. — A l'orient, la Corse, la Sardaigne, l'Italie, la Sicile, la Grèce, la Tauride, le Caucase, le Taliisch et Lenkoran. 590 LÉGUMINEUSES. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Abyssinie 12» | Ecart en latitude : Nord , France ^ 47 ] 35° Occident , France 5 0.) Ecart en longitude : Orient , Caspienne 47 E. i 52° Carré d'expansion 1820 Lathyrus Cicera, Lin. — Annuelle, à tiges un peu grimpantes , ailées au sommet et munies de feuilles à une seule paire de folioles ordinairement étroites et pointues. Fleurs bleuâtres et solitaires sur des pédoncules assez courts ; gousse comprimée , glabre et canaliculée, fauve à sa matu- rité et contenant des graines anguleuses. — Fleurit en mai, juin et juillet, dispersée çà et là dans les champs, les mois- sons et les lieux incultes. Nature du sol. — Altitude. — Préfère les sols calcaires de la plaine. Géographie. — Au sud , la Provence , les Baléares , l'Espagne, l'Algérie. — Au nord, elle s'avance, transportée sans doute par la culture , en France jusqu'à Besançon , à Orléans, en Suisse et dans une partie de l'Allemagne. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l'orient, elle croît en Italie , en Sicile , en Grèce , en Tauride , dans le Caucase , en Arménie et en Géorgie, autour de Bakou sur les bords de la Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35° ) Ecart en latitude : iVorrf, Orléans 48 ^ 13° Occident, Portugal 10 O.^i Ecart en longitude Orient , Bakou. 47 E. j 57° Carré d'expansion 741 LATHYRUS. 591 Lathyrus SETiFOLius, Lin. — Cette plante est annuelle, et croît, comme la plupart des Lathyrus , disséminée dans les champs , sur le bord des chemins. Ses tiges sont presque droites, minces, carrées, avec deux angles saillants et presque membraneux. Ses folioles , au nombre de deux , sont très- étroites; ses stipules sont linéaires et demi-sagittées , et le pétiole se termine en vrille simple, très-courte et recourbée. La fleur est rose, petite, solitaire. La gousse, courte et renflée, contient 2 ou 3 graines. De Candolle fait remarquer que cette espèce enfonce quelquefois ses pédoncules en terre, quand ils sont placés à la base de la tige, et y mûrit une partie de ses fruits , comme le Vicia amphicarpa. — Elle fleurit en avril, mai et juin. Nature du sol. — Altitude. — • Terrains calcaires et meubles de la plaine. Géographie. — Au sud , la Provence , la Corse , l'Es- pagne, la Sicile. — Au nord , le plateau central, Trieste. — A l'occident, le Portugal. — A l'orient, l'Italie, la Sicile , la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie et la Grèce. Limites d'extension de V espèce. Sud , Sicile 38° ] Ecart en latitude : Nord, France 45 ^ 7° Occident, Portugal 10 Ci Ecart en longitude : Orient, Grèce 22 E.) 32» Carré d'expansion 224 Lathyrbs ANGCLATUs , Lin. — Il est annuel et croît aussi dans les champs et les moissons. Sa tige est ailée par l'application de pétioles dilatés et légèrement velus. Ses folioles sont irrégulièrement avortées et accompagnées de stipules presque aussi longues que le pétiole ; celui-ci est 592 LÉGUMINEUSES. terminé par un filet simple qui se désarticule très-facilement. Le pédoncule est uniflore, articulé au sommet; la fleur est rose ou pourprée ; la gousse est linéaire , comprimée , un peu bosselée , et contient de petites graines brunes et tuber- culeuses. — Il fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux , sables des rivières ; reste dans les plaines ou à une faible élévation. Géographie. — Au sud, la Provence , la Corse, la Sar- daigne, le midi de l'Espagne et les Canaries. — Au nord , en France, jusqu'à Paris et en Bretagne. — A l'occident , le Portugal et les Canaries. — A l'orient , l'Italie , la Sicile, la Dalmatie, la Croatie, la Grèce et l'Arménie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Canaries SO** ) Ecart en latitude : Nord , Paris 48 ) 18« Occident , Canaries 18 0. ) Ecart en longitude: Orient , Arménie 40 E. ( 58" Carré d'expansion 1044 Lathyrus hirsutus , Lin. — Cette plante est annuelle ou bisannuelle , et croît aussi dispersée dans les champs et les moissons. Ses tiges sont ailées, faibles et grimpantes. Les stipules sont roulées dans cette seule espèce. Les pédon- cules sont multiflores , les fleurs rouges , les gousses très- velues. — Fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Préfère les terrains sili- ceux sans être exclue des sols calcaires , et reste dans les plaines ou sur les coteaux. Géograhie. — Au sud , la Provence , l'Espagne et les moissons de l'Algérie. — Au nord , la France , une partie de l'Allemagne et l'Angleterre. — A l'occident, le Por- LATIIYRUS. 593 tugal. — A l'orient, la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Dal- matie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, le mont Athos , le Caucase , la Tauride , la Géorgie , Elisabethpol et Lenkoran; la Pologne, la Russie moyenne et la Russie australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Barbarie 35** | Ecart en latitude : Nord , Angleterre 52 j 17° Occident , Portugal 10 O. i Ecart en longitude : Orient , Lenkoran 46 E. j 56" Carre d'expansion 952 Lathyrus tuberosus , Lin. — Cette jolie plante vivace est commune dans les champs, sur le bord des chemins, dans les buissons où elle se mêle aux Convolvulas ^ au Vi- cia Cracca , ou bien elle s'appuie sur les chaumes à côté des bleuets et des coqueHcots. Elle produit toujours un grand effet par ses grappes de fleurs odorantes, d'un rose vif, et dont l'épanouissement se succède pendant longtemps. — Ses racines , noires en dehors, blanches en dedans , sont tubé- reuses et attachées à l'extrémité des tiges souterraines. Elles sont allongées. Les tiges sont rameuses, diffuses ; ses feuilles n'ont qu'une seule paire de folioles oblongues , et sont terminées par une vrille rameuse. Les fleurs forment une jolie grappe que le pédoncule élève au-dessus des feuilles. La gousse est glabre , presque cylindrique , fauve à sa ma- turité, et renferme des graines brunes , arrondies ou angu- leuses. — Fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce Lathyrus croît sur les terrains calcaires et marneux , et aussi sur les terrains salés , et presque toujours en plaine. V 38 594 LÉGUMINEUSES. Géographie. — Au sud, on trouve cette espèce en France, en Espagne et dans les champs de l'Algérie. — Au nord , elle existe dans une grande partie de l'Europe , en Alle- magne , en Danemarck , dans la Gothie australe , et spora- dique en Suède. A l'occident, elle reste en Espagne et en Portugal. — A l'orient , elle habite les Carpathes , l'Italie , la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les steppes pierreuses de la mer Caspienne. Elle est aussi dans les Russies moyenne et australe , dans la Sibérie de l'Oural où Pallas la cueillait en fleur, près de Tchernoretkoï , le i juin 1771 , et dans la Sibérie altaïque. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35® ) Écart en latitude : Nord, Gothie 56 ) 21« Occident , Portugal 10 0.] Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 90 E. j 100« Carré d'expansion 2100 Latuyrus PRATENSis, Liu. — Cette légumineuse est des plus répandues et se trouve dans les prés humides , dans les haies , les buissons , le long des fossés oii elle s'associe à toutes les plantes des prairies et du bord des eaux. Elle pro- duit beaucoup d'effet par son abondance et par la multitude de ses fleurs jaunes qui se succèdent pendant longtemps. Ses racines sont vivaces, ses tiges débiles et rameuses; ses feuilles sont composées de deux foholes lancéolées, un peu velues. Ses stipules sont grandes et sagittées ; ses vrilles simples ; les fleurs naissent en petites grappes axillaires et unilaté- rales. Elles sont d'un jaune d'or. Le fourreau staminifère est ouvert à sa base et raonadelphe au sommet. Les gousses LATHYRTJS. 595 sont glabres et comprimées , noires à leur maturité , et contiennent des graines globuleuses et marbrées. Nature du sol. — Altitude. — Ce Laflujrus est indif- férent et croît dans tous les terrains. — Il végète indistinc- tement dans les plaines ou sur les montagnes. Nous le trou- vons en Auvergne jusqu'à 1,500™. M. Boissier le cite dans le royaume de Grenade, entre 1,300™ et 1,600™. Lede- bour l'indique dans le Caucase à 800™. Il monte aussi très- haut dans les Alpes. Aux Loffoden il monte encore à 1 25™, selon Lessing. Géograjjhie. — Au sud , on trouve cette plante en Pro- vence , en Espagne , en Algérie et dans le royaume de Choa en Abyssinie. — Au nord, elle occupe toute l'Europe, y compris la Scandinavie , la Laponie , les Loffoden ; elle est en Angleterre , en Irlande, dans les trois archipels, aux Feroë et en Islande. — A l'occident, on la trouve jusque dans le Groenland, oii elle atteint môme le GO*" parallèle — A l'orient, elle végète en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce, dans la Tauride, le Caucase, la Géorgie, le Taliisch, les bords de la Caspienne, dans les Carpathes , la Turquie, toutes les Russies , dans toutes les Sibéries et la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Abyssinie 12° ^ Écart en latitude : Nord, Loffoden 70 j ^ 58° Occident, Groenland 50 O. [Écart en longitude; Onen^ Dahurie 119 E.i IGO» Carré d'expansion 9802 Lathyrus SYLVESTRis, Lin. — Cette espèce est vivace, et se trouve dans les clairières des bois , dans les haies et 596 LÉGUMINEUSES. les buissons, sur les coteaux secs et rocailleux. Ses tiges sont longues , rameuses , débiles , fortement ailées et angu- leuses. Les feuilles sont composées de deux folioles, allon- gées , munies de 3 nervures, roulées sur un de leurs bords, portées sur des pétioles largement ailés , et terminées par des vrilles rameuses au moyen desquelles la plante s'accroche aux buissons et les couvre quelquefois entièrement par sa puissante végétation. Ses pédoncules sont longs et terminés par 8 à 10 fleurs d'un rose violacé ou livide. L'étendard est arrondi, un peu échancré ; les ailes sont bleuâtres, et la carène, pointue, souvent nuancée deblancetde verdâtre. La gousse est longue , comprimée et marquée en dehors de 3 côtes saillantes et denliculées. Les graines sont marbrées et légèrement tuberculeuses. Fleurit en juin et juiflet. Nature du sol. — Altitude. — Ce Laihyrus croît sur tous les terrains siliceux, calcaires, volcaniques. Il s'élève en Auvergne à 1,000 à 1,200™. M. Boissier le cite dans le midi de l'Espagne, dans sa région montagneuse, jusqu'à 1,500™. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne , les haies de l'Algérie. — Au nord , presque toute l'Europe, le Danemarck et la Suède, jusque dans les régions froides des montagnes ; se trouve aussi en Angleterre. — A l'occi- dent, ne dépasse pas cette dernière contrée. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, les Carpathes, la Turquie, la Grèce , la Russie moyenne et la Russie australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie , 35» ) Écart en latitude : Nord , Suède G6 ) M" LATÏÏYRCS. 597 Occident, Angleterre 6 0. 1 Écart en longitude : OnVn^, Russie moyenne 46 E. j 52'* Carré d'expansion 1C12 Lathyrus LATiFOLius , Lin. — Cette belle plante croît aussi dans les buissons, le long des haies, et principalement sur les coteaux rocailleux bien exposés au soleil. Sa racine vivace est profonde et fusiforme ; sa tige rameuse est garnie d'ailes moins grandes que celles du L, sylvesiris. Les feuilles sont composées de deux folioles élargies , épaisses , demi- cartilagineuses , roulées en cornet sur leurs deux bords. Le pétiole se termine par une vrille rameuse, à divisions oppo- sées et renflées à la base, qui d'abord sont réunies en fais- ceaux, puis qui s'écartent , s'accrochent si elles trouvent un corps à leur portée , et qui , dans le cas contraire , se pelo- tonnent et se dessèchent. Les fleurs sont très-belles, très- grandes , d'un beau rose vif de carmin , et portées sur de longs pédoncules. L'étendard est très-large et redressé , avec quelques nervures peu apparentes. Les ailes sont d'un rouge carminé plus foncé que l'étendard, violacées à leur base et sur leur bord supérieur. La carène est très-pâle. — La gousse est comprimée, veinée, fauve à sa maturité. Elle éclate et dissémine des graines brunes et fortement tuberculeuses. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante recherche les terrains calcaires et marneux, et se développe aussi très- bien sur les sols volcaniques , notamment sur les basaltes. Elle reste en plaine ; Ledebour l'indique seulement à SOO'" dansle Caucase. Géographie, — Au sud , La Provence, la Corse, l'Es- pagne , l'Algérie. — Au nord , la Suisse , une partie de l'Allemagne, la France jusqu'à Vannes, l'Angleterre oij il est peut-être naturalisé, et à Pétersbourg, — A l'occident , 598 LÉGUMINEUSES. le Portugal. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Grèce, la Tauride, le Caucase , la Géorgie et l'Arménie; 'es Carpathes , la Turquie , la Russie moyenne et la Russie austale. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35» ) Écart en latitude : Nord, St-Pétersbourg 60 ) 25» Occident , Portugal 10 0. ") Écart en longitude : Orient , Géorgie 48 E.i 58» Carré d'expansion 1450 G. OROBUS , Lin. Distribution géographique du genre. — Le genre Oro- bus renferme 53 espèces, dont 32 européennes. Ces espèces sont très-dispersées : en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Provence, en Grèce, en Hongrie, en Transylvanie; les Pyrénées en ont un groupe de 4 espèces , le Caucase un groupe de 5. — L'Asie en nourrit 12 dont 7 sibériennes, 1 de la Géorgie , 2 de l'Asie mineure , 1 des Indes orien- tales, 1 de la Dahurie. — On en compte 2 au Cap, c'est tout le contingent africain. — 6 appartiennent à l'Amérique septentrionale, à la Jamaïque, à la Vera-Crux, et aux bords du Missouri. — Un Orobus est originaire de la Nou- velle-Calédonie. Orobus vernus. Lin. — Jolie plante qui croît dans les bois où elle forme des touffes très-printanières et d'un vert tendre. Sa souche, peu profonde, montre à la fois les cicatrices de ses anciennes feuilles et les bourgeons qni s'ouvrent de bonne heure et produisent en même temps de jeunes feuilles demi-transparentes et des fleurs purpurines. Sa tige "oROBUS. 599 est anguleuse , tordue et coudée à chaque nouvelle insertion des feuilles. Celles-ci sont grandes, à folioles ovales et poin- tues. Les fleurs naissent en petites grappes aux aisselles des feuilles supérieures. L'étendard est rouge, au moins dans la partie supérieure ; les ailes sont d'un bleu violacé ; la carène est verdâtre ou livide. Toutes ces couleurs sont changeantes et passent lentement au bleu pâle à l'époque de la défloraison. Les gousses sont assez longues, réticulées, brunes quand elles sont mures, et contiennent des graines jaunâtres et marbrées. Il fleurit en avril et en mai. Linné le cite en fleur à Upsal, le 17 mai 1748. Nature du sol. — Allilude. — Cette plante est indiquée exclusivement sur terrain calcaire. Elle croît cependant aussi sur le terrain volcanique de Soana, dans le Siennois. — Nous l'avons trouvée assez haut dans les forets de sapins au-dessus de Neufchâtel , en Suisse. Wahlenberg l'indique dans la Suisse septentrionale , jusqu'à la limite supérieure des hêtres, et toujours dans les bois. Géographie. — Au sud, le midi de l'Italie, l'Espagne, la Grèce , le mont Athos. — Au nord , toute l'Europe , y compris la Scandinavie, la Finlande et môme la Laponie. — A l'occident, la France centrale. — A l'orient, l'Italie, les Carpathes , la Servie , la Tauride le Caucase , la Géor- gie , toutes les Russies et les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et de l'orient. Limites d'extension de fespèce. Sud, Ro:r.ume de Naples .... 40° | Écart en latitude : iVVrf, Laponie 69 ) 29« Occident , France 0 | Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale 160 E. ) 160** Carré d'expansion 4640 600 LÉGUMINEUSES. OuoBiTS TUBEROSUS , Lin. — Le terreau qui s'accumule dans les forêts par la chute annuelle des feuilles , recèle et conserve pendant l'hiver les germes nombreux que le prin- temps doit faire édore. Parmi les tubercules qui sont ainsi préservés des rigueurs de la saison, se trouvent ceux de VOrohus iiiberosus. lis constituent une série de renflements qui sont autant de dépôts de nourriture destinée aux bour- geons qu'ils supportent et qui se développent de bonne heure. Des feuilles glauques formées par un petit nombre de folioles, sans vrille, mais terminées par une petite languette; des tiges susceptibles de se contourner, et des folioles peu sensibles à l'action de la lumière, sont des ca- ractères que cette espèce partage avec la plupart des Orobus. Les folioles ont leurs nervures à peu près parallèles et recour- bées sur les bords, mais cachées par le glauque dont ces fo- lioles sont abondamment pourvus. Les pédicelles articulés réunissent les fleurs en une petite grappe peu garnie , dont les couleurs purpurines et changeantes se modifient pendant l'acte de la fécondation. Les gousses sont allongées , un peu aplaties , noires à la maturité , penchées , et laissent tom- ber leurs semences anguleuses en roulant leurs valves. Les cotylédons sont hypogés comme dans les Lalhyrus. Cette plante fleurit souvent deux lois, au printemps et à l'automne, et l'on en trouve en fleur pendant toute l'année. JSalure du sol. — AUitude, — Elle préfère les terrains siliceux, mais non d'une manière aussi exclusive que l'in- dique Thurmann. Nous l'avons trouvée abondante sur les terrains volcaniques de l'Auvergne, sur les schistes de la forêt des Ardennes. Elle est indiquée , sur grès et calcaire, dans les Vosges , par M. Mougeot, et sur les terrains volca- niques de Pitigliano, dans le Siennois. Elle atteint 1,000 à 1,200»' d'altitude. OROBCS. 601 Géographie. — Au sud , cet Orobus se trouve dans le midi de l'Italie et en Espagne. — Au nord, dans presque toute l'Europe , en Danemarck , en Gothie , en Norvège , en Suède oii Wahlenberg l'indique dans les près et les pâturages sylvatiques, en Finlande. Il est aussi en Angleterre, en Irlande, aux Orcades et aux Shetland. — A l'occident, il se trouve en Portugal. — A l'orient, nous l'avons cité en Italie; il est rare en Suisse, se rencontre en Turquie près du Bosphore, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe. H n'est pas indiqué en Sibérie, et cependant Pallas dit l'avoir trouvé en Dahurie, croissant, comme sous notre climat, au milieu des bois de bouleaux. Limites d'extension de Vespèce, Sud , Royaume de Naples 40° ^ Écart en latitude : Nord, Finlande 68 j 28° Occident , Portugal 10 0. ] Ecart en longitude : Onen^ Dahurie 112 £.-> 122« Carré d'expansion 3416 Orobus albus , Lin. f. — Vivace comme les autres Orobus, il croît sur les pentes sèches des coteaux , au milieu des buissons , avec le Daphne Cneorum , le Ranunculus gramineus, VjElhionema saxatile , etc. Ses racines sont renflées, filiformes et profondes. Ses tiges droites, garnies de feuilles redressées , à folioles longues, lancéolées, et au nombre de deux paires seulement, sur un pétiole assez court. Les fleurs, peu nombreuses, sont en petites grappes, axillaires, blanches, souvent un peu variées de jaune et de bleu chan- geant. La gousse est redressée et un peu aplatie , glabre , veinée et luisante. Elle renferme des graines brunes et an- guleuses. — Fleurit en mai et en juin. 602 LÉGUMINETTSES. Nature du sol. — Altitude. — Cet Orobus recherche les calcaires compactes et les sols rocailleux de la plaine et de? collines basses. Il est pourtant indiqué à Nantes sur terrain siliceux. Géographie. — Au sud , les Pyrénées, le midi de l'Italie, — Au nord , la France jusqu'à Bourges , Alençon et Poi- tiers, la Volhynie, le Simbirsk, dans la Russie moyenne. — A l'occident, il reste en France, à Nantes. — A l'orient, il s'avance en Italie, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase , en Arménie , en Tauride, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe, et dans les Sibérie^ de l'Oural et de l'Altaï, jusque sur les bords de l'Obi. Limites d'extension de Vespèce.' Sud, Royaume de Naples 40'' | Écart en latitude : Nordy Volhynie 52 ] 12» Occident y France 5 O.] Ecart en longitude: Onew^, Sibérie altaïque 80 E.) SS^ Carré d'expansion 1020 Orobus niger. Lin. — Il recherche, comme ses con- génères, l'ombre des forêts. On voit au printemps ses tiges vertes qui s'allongent et qui plus tard se ramifient. Ses fo- lioles nombreuses, roulées sur leurs bords , semblent collées sur le pétiole commun , et de petites grappes de fleurs , sou- vent unilatérales, naissent à l'aisselle des feuilles. Les gousses dressées sur leur pédoncule, deviennent noires comme la plante entière quand elle se dessèche. Cette espèce est souvent associée au Lilimn Martagon , au Cirsium erisi- ihales, au Campanula persicifolia , au Melittis melisso- phyllum, etc. — Voici quelques dates de floraison : 12 mai 1833 , bois de ViUars et base du puy de Dôme. — 7 juin OROBTJS. 603 1835, Hois de Durtol. — 20 juin 1840, bois de Tour- noëi , près Volvic. — 22 juin 1835 , bord de la Mimente, près de Florac. — 26 juin 1836, bois de Saint-Saturnin. — 29 juin 1840, sommet de Montoncelle, près Thiers. Nature du sol. — AUitude. — On trouve cette espèce sur tous les terrains et principalement sur les sols siliceux, sur calcaire dans les Vosges, sur tous les terrains détritiques et volcaniques de l'Auvergne , sur le sol volcanique de Piti- gliano , en Siennois , sur le porphyre à Montoncelle , près Thiers. — Elle atteint, en Auvergne, 1,500™ d'altitude. Géographie. — Au sud , on la trouve dans le midi de l'Italie et en Sicile , dans les Pyrénées aux pics d'Anie et d'Amoulat, et en Espagne. — Au nord, danspresque toute l'Europe centrale, dans tout le Danemarck et la Gothie, ainsi que dans la Norvège , la Suède et la Finlande aus- trales; elle se trouve aussi en Angleterre jusqu'au 57°. — A l'occident, elle reste dans les Pyrénées et le Portugal. — A l'orient , elle existe en Suisse , en Italie , en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, dans les Carpathes, la Servie , le Balkan, près du Bosphore , dans la Russie moyenne et la Russie aus- trale. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile. 38® ) Ecart en latitude : Nord , Suède 62 j 24° Occident , Portugal 10 O. i Ecart en longitude : Orient , Russie moyenne 49 E. j 59° Carré d'expansion 141 6 FIN DU TOME CINQUIÈME. Clermont , Impr. F* Thibaud. r THE LIBRARY UNIVERSITY OF CALIFORNIA Santa Barbara THIS BOOK IS DUE ON THE LAST DATE STAMPED BELOW. 50m-5,'64(E5474s8)9482 ^^ii,^^^^'^" P^^^^^cr^h^??^ mmm ^_^ 000 905 113 '^f\fsf\r\ 'rf^f^^^^,^'^^. ;^!^^ff^^^^im^^^ ^A«- '"^«^. ^W^?«î^^» '^^f^AA^ /^^^^AÂn- ^A^'^'>n^r>, ^^^^^^R^^^fe^^a^^^^ f«i:?J^^^^fW^-^,^^^ mfm - A^. _ * ««A«»^a«I«^^'^AS«I ' ' ^L' ^rv.'^^*'^,