■ :'% ':/:. vfp^mfpr^ •v^'>^^^ ïîiîT'^wi: 0m^Ci. "^m^. ,oA'>r'^nr\nAn^' ^^^^?;;?^^^'^^^^^^^^^^ /K'^^^. M^^/V^' '^",'>'^/:^^' »/>/^A«0-J." «' ;;,/^/^/lA/^/^^%/^V>^^n^A. . -^^pr^^^/^^ri^^ Kr\f^,r^f^^' ...^S^^:f'^'':I^'^i r\r- >^^^ 'fif^^^^ ^^^^^â/^^n^ ■*--"s?^ ..'%^?«Wî«??sS' muK ^^'"'^^§ *o,w^)^A^*.^_ ^i Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa Iittp://www.archive.org/details/etudessurlago07leco ÉTUDES LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE, BT EN PARTICCLIKK SUR LA VÉGÉTATION PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE. CLEniMONT.FEUnAKD , IMPDIMEUIB DE FERDINAND TIIIBAUD. ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'ErROPE ET EN PARTICULIER SUR LA VÉGÉTATION DU PLATEAU CEÏÏRAL DE LA FBAIE; lÏEIVRI liECOQ, Professenr d'IIi«(aire naturelle de la ville de Clermont-Ferrand. TOME SEPTIEME. ■*®?f®^®*- A PARIS, CHEZ J.-B. RAILLIÈRE, LIBRAIRS DE L'ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE, 19, RUE BADTEFEDILLE. A LOKDRES, chez H. BAILLIÈRE, 219, rege\t-street. A NEW-YORK, cuez H. BAILLIÈRE, 290, broad-way. A MADRID. CHEZ C. BAILLY-BAILLIÉRE, calle del principe, 11. 1857. SANTA BARBARA ÇK 3.2 1 LLf CONTENU DU SEPTIÈME VOLUME. Famille des Synanthérées p. 1 Corymbiféres. — Genres : Eupatorium,/). 7. — Adenostyles, p. 10. — Tussilage , p. ii. — Petasites , p, 14. — Ly- nosiris , p. 18. — Aster, p. 19. — Galatella , p. 22. — Bellis , p. 23. — Erigeron, p. 26. — Solidago , p. 30. — Micropus, p. ^3. — Pallenis , p. 34. — Phagnalon, p. 35. — Inula, p. 36. — Jasonia , p. 45. — Pulicaria, p. 46, — Bidens,/>. 49. — • Filago, p. 52. — Gnaplia- lium , p. 57. — Helichrysum , p. 67. — Artemisia , p. 70. — Tanacetum , p. 76. — Achillea , p. 78. — An- thémis, p. 85. — Matricaria, p. 92. — Chrysanthemum, p. 93. — Doroniciim, p. 103. — Arnica, p. 106. — Ligularia, p. 108. — Senecio, p. 110. Cijnarocéphales. — Genres : Calendula, p. 127. — Echi- nops , p. 129. — Cirsium , p. 131. — Silybum , p. 144. — Carduus, p. 146. — Onopordum , p. 152. — Lappa, p. 154. — Carlina, p. 158. — Stœhelina, p. 164. — Serratula , p. 165. — Leuzea , p. 168. — Carduncellus, p. 169. — Kenlrophyllum , p. 170. — Centaurea , p. 171. — Microlonchus , p. 188. — Crupina , p. 189. — Xeranthemum , p. 190. Ckicoracées. — Genres : Scolymus, p. 193. — Lapsana, p. 194. — Arnoseris, p. 195. — Rhagadiolus, p. 197. — Catananche, p. 198. — Cichorium, p. 199. — Tol- pis, p. 201. — Thrincia ,p. 203. — Leontodon,/). 204. — Picris , p. 209. — Helminthia , p. 212. — Urosper- m\im, p. 213. — Tragopogon, p. 216. — Scorzonera, p. 221. — Podosperraum, p. 225. — Ilypochœris , p. 227. — Taraxacuro , p. 232. -- Chondrilia, p. 238. Prenanthes, p. 240. — Phœnixopus, 242. — Lactuca, p. 244. — Sonchus , p. 350. — Mulgediura , p. 254. — Picridium , p. 257. — Pterotheca, p. 258. — Barkau- sia , p. 259. — Cropis , p. 263. — Hicracium , p. 270. — Andryala , p. 285. VJ CONTENU Famille des Ambrosiacées p. 287 Genre : Xanthium , p. 288. Famille des Lobéliacées p. 291 Genre : Lobelia, ;?. 292. Famille des Campanulacées p. 294 Genres : Jasione , p. 297. — Phyteiima , p. 300. — Campanula , p. 306. — Specularia , p. 323. — Wah- lenbergia, p. 325. Famille des Ericacées p. 327 Genres : Vaccinium , p. 331. — Arbutus , p. 340. — Andromeda,/). 344. — Erica,;). 347. — Pyrola, p. 356. — Monotropa , p. 364. Famille des Aquifoliacées p. 367 Genre : Ilex,;j. 367. Famille des Oléacées p. 371 Genres : Phyllirea , p. 371. — Ligustrum , p. 374. — Fraxinus, p. 375. Famille des Jasminées p. 379 Genre : Jasminum , p. 379. Famille des Apocynées p. 381 Genres : Cyiianchum, p. 381. — Vinca, p. 384. Famille des Genlianées p. 387 Genres : Menyanthes . p. 390. — Limnanlheraum , p. 393. — Chlora, p. 394. — Swertia, p. 396. — Gentiana , p. 398. — Cicendia , p. 408. — Erillirsea , p. 410. Famille des Polémoniacées p. 413 Genre : Polemoniuin, p. 413. Famille des Convolvulacées p. 415 Genres : Convolvulus ,. p. 416, •— Cuscuta, p. 424. DU SEPTIÈME VOLUME. vij Famille des Boraginées p. 428 Genres : Heliotropium, p. 432. — Asperugo , p. 434. — Echinospcrmum , p. 435. — Gynoglossum, p. 437. — Anchusa , p. 441. — Lycopsis , p. 442. — Symphi- tum , p. 444. — Onosma, |). 446. — Echium, p. 4-i8. — Pulmonaria, p. 451. — Lithospermum , j». 454. — Myosotis , p, 450. Famille des Solanées p. 469 Genres: Solanum, p. 469. — Physalis, p. 474. — Atropa, p. 476, — Hyosciamus , p. 478. Famille des Personnées p. 482 Genres : Ramondia, p. 486. — Verbascum , p. 487. — Scrophidaria , p. 499. — Gratiola, p. 503. — Digi- talis, p. 505. — Antirrhinum , p. 509. — Linaria, p, 513. — Anarrhinum, p. 524. — Erinus,p. 525. — Veronica, p. 527. — Lindernia, p. 551. — Limo- sc\\a,p. 552, — Orobanche, 7>. 554. — Latlirœa.p. 570. , — Melampyrum, p. 574. — Pedicularis, /). 581. — Kbinanthus, p. 590. — Bartsia, p. 594. — Euphra- sia,23. 595. ÉTUDES GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE ET EN PARTICULIER SUR CELLE DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE. SUITE DES CALICIFLORES. FAMILLE DES SYNANTHEREES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Nigritie 0°à 10» Abyssinie 10 à 16 Algérie 33 à 36 Royaume de Grenade. 36 à 37 Sicile 37 à 38 Portugal 37 à 4'i Royaume de Naples. . 38 à 42 Caucase 40 à 44 Tauride 43 à 46 Plateau central 44 à 47 vil Longitude. 18«0. à S^E. 23 32 E. à 41 E. 5 0. à 6 E. 9 9 5 0. à 8 0. 8 10 E. à 13 E. 9 9 0. à 11 0. 8 11 E. à 16 E. 8 35 E. à 48 E. . 7 31 E. à 34 E. : 8 0 à 2 E. 1 : 9 2 SYNANTHÉRÉES. Latitude. Longitude. France 4'2oà 51» 7° 0. à 6° E. 1 Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 O. 1 Russie moyenne 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Scandinavie entière. . 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 Russie septentrie.... 00 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. l Europe entière 1 / 7 10 8 11 8 11 11 12 12 10 10 13 12 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande 51° à 55° 7"0. à 13"0. 1 Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 0. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 Sibérie du Raical.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 1 Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 E. 1 Kamtschatka 46 à 67 148 E. à 170 E. 1 PaysdesTschukbis. » » 155 E. à 175 O. 1 lies de l'Océan or". 51 à 67 170 E. à 130 0. 1 Amérique russe... 54 à 72 170 O. à 130 E. 1 11 11 10 8 8 7 8 9 8 13 9 9 12 10 PROPORTIONS RELATIVES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr^rég.alp.etniv. 36oà37« 1500 à 3500 1 Roy.deGrenade,rcg.niv.. 36 à 37 2500 à 3500 1 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 Pic du Midi de Bagnères... » » 1 Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1 Plateau central, sommets.. 44 à 47 1500 à 1900 1 Alpes .' . . . 45 à 46 500 à 2700 1 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 7 7 9 10 6 10 7 8 8 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Iles du Cap- Vert 12oà 14° Canaries 28 à 30 Hébrides 57 à 58 Orcades 59 Shetland 60 à 61 Feroi; 62 Islande 64 à 66 Mageroë . 71 Spitzberg 79 à 80 lleMelvilie 76 lie J. Fernandez 33 à 40 S. Nouv. Zélande (nord) . 35 à 42 S. Malouines, 52 S. La riche et magnifique famille des Synanthérées, considé- rée dans son ensemble , relativement au règne végétal tout entier, en constitue à peu près le dixième. Ses espèces sont Longit ude. 24° 0. à 27° 0. 9 15 0. à 20 0. 7 8 0. à 10 0. 11 5 0. à 6 0. 11 3 0. à 4 0. 10 9 0. 14 16 0. à 27 0. 19 24 E. 11 10 E. à 20 E. 26 114 0. :13 76 0. : 5 171 0. à 176 0. 12 59 0. à 65 0. » 1 : 4 4 SYNANTHÉIŒES. répandues partout , mais elles abondent surtout dans les ré- gions tempérées de l'hémisphère boréal et dans l'Amérique tropicale. Elle sont moins répandues dans l'Afrique et l'Asie équatoriales , et elles deviennent de plus en plus rares à mesure que l'on approche des pôles. — Plusieurs Synanthé- rées des pays chauds sont arborescentes, et il est même assez remarquable de rencontrer dans les îles de la mer du Sud, souvent très-éloignées du continent, les espèces frutes- centes de cette grande famille, qui sont rares partout ailleurs. — En Europe , nous voyons ces plantes atteindre leur maxi- mum, 1/7 de la végétation phanérogamiqiie , en France, dans le Caucase et dans la Russie méridionale , c'est-à-dire entre 40 et 50*^ de latitude. Au sud de cette zone elles for- ment 1/8, comme dans le royaume de Naples , le Portugal, le royaume de Grenade; au nord, à quelques exceptions près, elles ne font plus que 1/10 ou 1/12 et môme 1/13 en Finlande. — Dans le sens des longitudes, les Synanthérées augmen- tent en nombre depuis l'Irlande jusqu'à la Sibérie de l'Altaï oii elles font 1/7 , puis elles diminuent de nouveau vers les confins de l'Asie et le nord de l'Amérique. Le Nouveau- Monde est cependant plus riche que l'ancien sur plusieurs de ses parties , et notamment entre 30 et 40 degrés. La richesse de cette zone dépasse celle de la zone 40 à 50° en Europe. C'est ainsi que le centre de l'Amérique septentrio- nale (de 35 à 42°) offre, comme la France, la proportion 1/7, la Géorgie et laCarohne du sud (de 31 à 35") 1/6 , la Nou- velle-Californie (de 36 à 38°) 1/5, proportion énorme dans le tapis végétal. — En Afrique, en dehors des tropiques, la proportion des Synanthérées est assez considérable , ainsi en Egypte elles forment 1/7, et à l'autre extrémité, au cap de Bonne-Espérance (de 28 à 34" S), 1/6. — Dans les montagnes, cette famille semble plutôt augmenter en nombre PROÎ'OIITIONS UELATIVES. » que de diminuer, comme on peut le voir en comparant les chiffres de notre troisième tableau , soit entr'eux , soit avec ceux de contrées situées en plaine, au pied des montagnes. Cette proportion devient même 1/6 pour le pic du Midi. Dans les montagnes du canton de Glaris , entre 1,800 et 2,300™, ces plantes font 1/6, et sur les sommets plus éle- vés, entre 2,300™ et 3,000 , 1/5 ; mais c'est surtout dans l'Amérique tropicale que les montagnes ont une grande in- fluence sur le nombre des Synanthérées. Le Mexique, entre 17° et 21°, donne la proportion de 1/5, la région de Quito, de 0 à 5° S, 1/4,5, et le Chili central et septentrional, de 35 à 24° S, 1/4,7. Ces dernières localités, toutes très- élevées, sont les points de la terre oii dominent le plus les Synanthérées. — Les îles offrent de très-grandes différences dans la proportion des espèces de cette famille ; notre dernier tableau semble y montrer un accroissement sensible, surtout dans celles qui sont voisines de la partie sud de l'Amérique méridionale, à Juan Fernandez où elles font 1/5 , aux Ma- louines oii elles font 1/4 ; tandis que dans les îles de l'Océa- nie nous trouvons peu de Synanthérées, 1/16 aux Sand- wich, 1/22 à Norfolk, 1/22 à Timor, 1/33 à Java, 1/54 aux îles de la Société. En faisant la part des inexactitudes que doivent présenter les flores de ces contrées incomplètement explorées, on ne peut cependant s'empêcher de reconnaître une diminution très-sensible des composées. Ces plantes sont très-rares aux îles australes" de Campbell et de lord Auckland ; mais c'est peut-être dans ces lieux que se trou- vent les plus belles espèces. Le Pleurophyllum sjieciosum y Hook. , est très-remarquable par ses admirables corymbes de fleurs violettes et radiées, avec ses anthères orangées et ses larges feuilles velues et veinées ; le P. crinilum a des fleurs encore plus belles; le Celmisia l'ernicosa, Hook., 6 SYNANTHERÉES. des mêmes régions , est encore une plante admirable , à larges fleurs , à disques violets et à rayons presque blancs. Il faut encore citer, narrai les belles Synanthérées des terres australes, le Senecio candicans, DC, le S. falMandica ^ Hook, , et le C/iabrœa suaveolens, DC. Cette grande famille, ou plutôt cette classe du règne vé- gétal a été divisée à plusieurs reprises par les botanistes , en sous-(amilIes ou en tribus, et, pour l'Europe, trois groupes seulement suffisent à la classification naturelle de ces nom- breuses espèces. Les Corymbifères suivent à peu près l'ordre de dispersion que nous avons signalé pour l'ensemble. Leur maximum est entre 40 et 50*^ , de 1/15 à 1/21. Il diminue au sud et au nord. — Dans les montagnes , la proportion des Corym- bifères augmente régulièrement avec la hauteur ; aussi dans les Alpes élevées elles forment seules 1/10, sur le pic du Midi 1/17. Les Cynarocéphales vont en décroissant d'une manière très-régulière du midi au nord de l'Europe , à tel point que la proportion 1/30 en Sicile et dans le royaume de Naples , devient 1/73 dans la Scandinavie et 1/142 en Laponie. Cette proportion décroît d'une manière plus ra- pide encore sur les montagnes , et arrive souvent à 0 si les sommets sont élevés. — Elle reste à peu près la même dans les îles que sur les continents. Les Chicoracées conservent à peu près les mêmes chiffres relatifs dans toute la série des climats européens , 1/28 dans le midi de l'Espagne, 1/28 en Laponie, 1/24 sur le pla- teau central de la France. Elles conservent leur proportion dans les chaînes de montagnes , où leur nombre est plutôt supérieur qu'inférieur à celui des plaines , et diminuent, au contraire , dans les zones très-élevées. Le plateau central de EUPATORIUM. i la France, qui donne 1^26 pour sa région montagneuse, et 1/14 pour ses sommets, semble faire exception, et cela tient sans doute h ce que les points élevés correspondent seu- lement à la zone moyenne des Alpes et des Pyrénées. — La proportion entre les îles et les continents reste aussi sen- siblement la même. Nous ne reproduirons pas ici d'une manière générale les faits physiologiques si intéressants que présente cette im- mense famille. Ils ont été étudiés avec un soin tout parti- culier par de nombreux botanistes et surtout par Cassini. Nous rapporterons à chaque espèce les observations qui nous paraissent offrir le plus d'intérêt. Nous rappellerons seule- ment quelques caractères communs. Ainsi, presque toujours, au moins dans les Chicoracées et dans quelques Radiées, lesca- lathides s'ouvrent le matin etse ferment le soir pour continuer de s'ouvrir et de se fermer alternativement , jusqu'à ce que la fécondation soit opérée. C'est toujours la fleur centrale ou supérieure qui s'épanouit la première, mais dans chaque capitule ce sont les fleurons extérieurs qui s'ouvrent les pre- miers. La fécondation s'opère au moyen du style garni de poils collecteurs qui ouvrent en sortant le faisceau des an- thères et se charge de pollen. Plus tard, les branches des stigmates s'écartent, la fécondation s'opère et l'involucre se referme pour s'écarter à l'époque de la maturité de mille manières différentes, et pour nous offrir le spectacle varié de la dissémination des semences, presque toutes munies d'ai- grettes légères. PREMIÈRE DIVISION. - CORYMBIFÈRES. G. EUPATOiiiuni, Lin. Distribution géographique du genre. — Les eupatoi- g CORYMBIFÈRES. res constituent un grand genre composé de plus de 315 es- pèces, presque toutes américaines. — 168 font partie de la végétation de l'Amérique du nord , et sur ce nombre près de 60 sont du Mexique, 22 sont de la Nouvelle-Gre- nade , 30 sont des diverses Antilles et le reste des Etats- Unis. — 127 espèces habitent l'Amérique du sud , pres- que toutes (plus de 100) au Brésil et au Pérou, les au- tres sont du Chili ou de la Guyane. — On ne connaît dans toute l'Asie que 18 Eupatortum ; 8 sont des Indes orien- tales, 4 du Népaul, 3 de la Chine, 1 de la Cochinchine, 1 du Japon et 1 de Syrie. — Une seule espèce appartient à l'Afrique. — Une seule à l'Europe. EuPATORiUM CANNÀBiNCM, Lin. — Grande et belle plante qui habite le bord des eaux, les sables et les alluvions des rivières, les bois humides, et qui attend le solstice d'été pour montrer ses nombreux corymbes purpurins. Elle vit avec le Lysimachîa vidgaris, le Lythnim Salicaria, VAl- nus glutinosa , le Scirpus sylvaticus , le Spirœa Ulmaria , et cette foule de grandes espèces dont les fleurs, diversement colorées , indiquent de loin le cours sinueux des rivières et des ruisseaux. — Ses racines traçantes et vigoureuses, pro- duisant des tiges rouges et élevées, sont garnies de feuilles nombreuses, opposées, et divisées chacune en 3 segments lancéolés et velus. Elles sont simples dans quelques variétés. Ses corymbes arrivent presque tous à la même hauteur. Presque tous fleurissent en môme temps , et l'on voit alors la plante presque cachée sous ses fleurs, où de nombreux insectes et de charmants lépidoptères viennent se reposer et souvent s'endormir. Ordinairement c'est une nuance de lilas qui colore ces fleurs qui sont odorantes , mais on voit aussi des variétés à fleurs blanches. — Chacun de ces nom- ECPATORIUM. 9 breux capitules ne renferme que 5 fleurons qui s'épanouis- sent successivement et prolongent ainsi la durée de cette floraison. Les styles sont allongés et saillants au-dessus des fleurs; ils sont garnis de poils collecteurs qui recueillent le pollen, et l'abandonnent ensuite sur un bourrelet glanduleux qui constitue le stigmate. — Quand les 5 graines du capitule sont mûres, elles se détachent du réceptacle , mais elles res- tent attachées entr'elles par leurs petites aigrettes et tom- bent ou s'envolent en même temps. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Allitude. — h' Eupatorium est in- différent et accepte tous les terrains pourvu qu'ils soient hu- mides. Il croît avec vigueur sur les sols salés ou arrosés par des eaux minérales ; sur les calcaires de Saint-Philippe en Toscane, autour du bassin des eaux minérales de Vignone, dans le Siennois. — Il s'élève peu dans les montagnes et reste en plaine ou à une faible élévation. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , en Corse, dans les Pyrénées , en Espagne. — Au nord , dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvège , la Suède et la Finlande australes , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il reste en Portugal. — A l'orient, il existe en Suisse, dans toute l'Italie, en Sicile, dans la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie, le Caucase, en Tauride, en Géorgie , en Perse , dans les Car- pathes, enThrace, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, ainsi que dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. 5urf, Royaume de Grenade. .. . 36° ^ Ecart en latitude: Nord , Norvège 60 i 24® 10 COIIYMBIFÈIIES. Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 65 E.\ 75» Carré d'expansion 1800 G. ADENOSTlf E.ES , CoSS. Très-petit genre formé seulement de 4 espèces euro- péennes, séparées du genre Cacalia. Ce sont des plantes des régions montagneuses. Adenostyles albifrons, Rchb. — Cette espèce fait partie de celîe puissante végétation des montagnes que la neige recouvre et fortifie, et qui paraît tout à coup avec une incroyable vigueur. On voit ses jeunes pousses percer la terre sur les pentes des ravins au fond desquels coule un ruis- seau. On voit plus tard ses larges feuilles cotonneuses, por- tées sur de vigoureux pétioles , tapisser les flancs des pré- cipices , et recevoir cette poussière d'eau que les cascades répandent , et qui entretient l'admirable fraîcheur de toutes les plantes qui s'y trouvent plongées. Un peu plus tard une tige rougeàtre , vigoureuse et striée , s'élève en entraînant quelques feuilles et se termine par de nombreux fasci- cules de fleurs carminées. Chaque involucre ne contient que 4 fleurons , et les 5 anthères , garnies à leur base d'un petit appendice, répandent un pollen orangé, recueilli par des stigmates glanduleux en dehors. Une aigrette blanche se développe au-dessus des semences; celles-ci se séparent et se disséminent. — Elle fleurit au milieu de l'été: — 17 juil- let 1840, à Pra-de-Bouc (Cantal); — 19 juillet 1840, puy Mary (Cantal); — ■ 21 juillet 1839, Creux-de-Palabus , près du mont Dore ; — 22 juillet 1828 , au puy de Dôme ; — 24 juillet 1840, pentes du pic de Sancy (mont Dore); TCSSILAGO. 1 1 — 26 juillet 1846, au Gerbier de Joncs (Ardèche) ; — 6 août 1840, sommet de Pierre-sur-Haute (Forez). Nature du sol. — Altitude. — Cette plante croît sur les terrains primitifs, volcaniques, siliceux et détritiques , pourvu qu'ils soient frais et arrosés. Elle évite la plaine et se tient sur les montagnes. De Candolle la cite à 200™ au Montamiata en Italie, et à 1,600"' dans les Alpes. Nous la trouvons à la même hauteur en Auvergne. Nous l'avons rencontrée au mont Cenis, le 2 aoiit 1845, à 2,500™. Géographie. — Son aire est assez restreinte ; au sud, elle croît dans les Pyrénées, en Corse, dans le midi de l'Italie, en Sicile. — Au nord , on la trouve au puy de Dôme , dans les Vosges, dans la Suisse, dans la Forêt-Noire. — A l'oc- cident , elle habite les Asturies alpines. — A l'orient, nous l'avons citée en Itahe; elle végète encore en Croatie, en Hongrie et en Transylvanie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38" ) Ecart en latitude : Nord , Duché ôe Bade 49 j 11" Occident , Asturies 10 O. | Écart en longitude : Onen^ Transylvanie 20 E. i 30" Carré d'expansion 330 G. TCSSII.AGO, Lin. Ce genre est formé de 6 espèces toutes brésiliennes , à l'exception d'une seule qui semble égarée loin de sa patrie, et qui nous montre les formes des espèces américaines. TcssiLAGo Farfara., Lin. — Les espèces les plus com- 12 CORYMBIFÈUES. munes sont très-souvent celles qui nous offrent le plus d'in- térêt ; et tel est le tussilage que nous rencontrons partout, étalant sur la terre ses feuilles anguleuses , recouvertes de duvet à leur surface inférieure, et se multipliant à l'infini par la division incessante de ses vigoureux rhizomes. Il abonde dans les champs, sur le bord des chemins, sur les terres éboulées des ravins. Ses fleurs tardives , qui partent de l'ais- selle des feuilles, ne paraissent qu'au printemps suivant, et leurs boutons, trop retardés pour fleurir en automne, pas- sent l'hiver sous la terre, et sont tout prêts à s'épanouir dès que le soleil a fondu la neige et que la gelée a cessé de sévir. Alors on voit sortir de terre des hampes écailleuses et rou- geûtres qui se terminent par une seule fleur d'un beau jaune. Les rayons extérieurs, nombreux et très-étroits, sont tous femelles, disposés sur plusieurs rangs et garnis de styles bifides , à branches cylindriques ; ceux du centre , plus nombreux encore , sont tous mâles. — Dès que la florai- son est opérée, les bractées de l'involucre se resserrent, les aigrettes grandissent et présentent l'aspect d'un pinceau de soies blanches qui sort de l'involucre. La hampe se recourbe et dirige ce pinceau vers la terre. Il reste dans cette position jusqu'à ce que les graines soient entièrement mûres. Alors la hampe se redresse, les écailles de l'involucre s'ouvrent encore, les aigrettes s'étalent, la plante a parcouru toutes les phases de sa vie , et de nouvelles feuilles vont préluder à une autre floraison. — Des poils sont dispersés sur la to- talité de l'involucre, sur la hampe et sur ses écailles. Ces poils sont blancs et transparents à la base , et se terminent insensiblement en une petite massue noire. L'odeur des fleurs est presque nulle , cependant si on les froisse , elles répan- dent une odeur qui appartient à presque toute la famille des Synanlhérées, le parfum des Bellis et un peu celui des TLSSILAGO. 13 Inula. — Tl fleurit en mars et en avril. Linné indique sa floraison à Upsal, le 22 avril 1748. Nature du sol. — Allilude. — Il recherche les terrains argileux etcompactes, les calcaires marneux et les grès quand ils se décomposent et contiennent un ciment argileux . Sa prin- cipale station, en Auvergne, est sur les argiles sableuses. Il croît à Nancy sur le lias, sur le terrain argileux en Tyrol , sur les sols glaiseux de Pienza en Siennois , sur le calcaire des bains de Saint-Philippe en Toscane; il végète aussi sur les sables, car de Candolle l'indique à 0 sur les dunes de la Hollande, et à 2,400™ dans les Alpes. En Auvergne, il se trouve peu au delà de 700 à 800™, sans doute à cause de l'absence des terrains argileux ou calcaires. Ledebour le cite à 600™ dans le Caucase. Wahlenberg dit qu'en Suisse il habite les champs argileux et humides de la plaine et des montagnes , et qu'il monte un peu au-dessus de la limite du hêtre. Géographie. — Le tussilage est répandu sur un grand espace. Au sud, il existe dans les Pyrénées, en Espagne, en Portugal, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, il se trouve dans toute l'Europe, dans toute la Scan- dinavie y compris la Laponie, où il croît sur les pentes escar- pées des montagnes , dans les lieux humectés par les eaux , et le long des ruisseaux où il vit en société. Il est également en Angleterre, en Irlande, aux Orcades, aux Shetland, aux Feroë et en Islande. — Cette dernière habitation est sa li- mite occidentale. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie, en Dalmatie,en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Carpathes, en Turquie, dans toutes les Russies, en Tau- ride, dans le Caucase, en Géorgie, autour de la Caspienne et dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. 14 tORYMBlFÈRES. Limites d'exlension de l'espèce. Sud, Sicilo 37° | Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 ) 33« Occident, Irlande 15 O. j Ecart en longitude: OrieïU, Sibérie du Baïkal 116 E. j 131° Carré d'expansion 4323 G. PETASITES, Gœi'tn. On n'en connaît que 5 espèces , toutes originaires de l'Europe médiane ou des contrées montagneuses. Petasites vuLGARis , Desf. — Il est des plantes qui nous étonnent par leur force et leur vigueur. Celle-ci est de ce nombre. Des rhizomes d'une extrême puissance sont ensevelis sous la terre limoneuse des bords des rivières et des ruisseaux. Ils y tracent et s'y ramifient à l'infini, for- mant une puissante réserve invisible à nos yeux. Des bour- geons très-durs et volumineux, fixés sur ces rhizomes, sont préparés dès l'automne et passent tout l'hiver ensevelis. Au premier printemps ils sortent de terre , la percent avec fa- cilité, soulèvent les pierres si le ruisseau en a déposé sur le terrain qu'ils occupent, et se montrent enfin enveloppés d'écaillés nerveuses rouges ou violacées. De petites feuilles, avortées ou non encore développées, sont emprisonnées dans ces écailles avec la hampe florifère qui sort par le sommet des bourgeons. Elle grandit très-vite et se couvre de petits capitules disposés en un long épi. Ces fleurs sont blanches et plus souvent lilas, roses ou teintées de violet , l'involucre est brun ou violacé. — Cette espèce est dioïque. Les ham- PETASITES. 15 pes des fleurs mâles sont bien plus nombreuses que les au- tres, et leurs capitules sont entourés de fleurons en lan- guettes, femelles et stériles. Les hampes femelles, plus rares et plus longues , ont des capitules qui portent à leur centre quelques fleurs hermaphrodites, mais stériles cette fois par l'avortement des étamines. — Dès que la fécondation est opérée, les feuillesdes Pelasiles se montrent partout sur de vi- goureux pétioles ; leur limbe , soutenu par de fortes nervures , atteint de très-grandes dimensions et semble grandir jusqu'au milieu de l'été. Les (leurs mâles disparaissent tandis que les hampes de fleurs femelles s'allongent et se garnissent de jolis panaches blancs , qui sont des semences munies d'aigrettes soyeuses et légères. — Cette espèce essentiellement gour- mande occupe le sol à elle seule, et admet rarement d'autres plantes dans sa société. — Elle fleurit de très-bonne heure, en mars et en avril. Linné la cite en fleur à Upsal, le 2 mai 1748. Nature du sol . — Altitude. — Il est indifférent et croît sur tous les terrains pourvu qu'ils soient humides ou arrosés. Il atteint en Auvergne 800 à 1,000'" d'altitude. Ledebour le cite dans le Breschtau entre 400 à 1,000™, et jusqu'à 2,000™ dans les montagnes du Kaischaur. Wahlenberg le mentionne en Suisse, dans la plaine seulement. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en Al- gérie. — Au nord , dans la majeure partie de l'Europe cen- trale, en Danemarck, dans la Gothie, la Norvège, la Suède et la Finlande australes, en Angleterre, en Irlande et avec doute dans les archipels anglais. — A l'occident , il ne dépasse pas l'Irlande. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie , en Sicile, en Dulmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, dans les Carpathes, en Servie, en Grèce, au mont Athos, dans le Caucase, en Géorgie, sur 16 CORYxMBlFÈRES. les bords de la Caspienne , dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35^^ j Écart en latitude : iVorrf, Finlande 61 ) 26» Occident , Irlande 12 0.| Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. j 72» Carré d'expansion 1872 Petasites albus, Gaîftn. — Il vit en sociétés nombreuses sur les pentes des ravins, sur le bord des torrents où il est souvent associé au Luzida glabrata, au Blechnum spicant^ au Doronicum austriaciim, au Mulgedium alpinum, etc. Ses rhizomes s'étalent près de la surface du sol et prennent de belles teintes de rouge ou de violet; dès l'automne il a préparé ses bourgeons , et dès le premier printemps il est prêt à les développer. Ces bourgeons sont enveloppés de larges écailles dont les extérieures sont brunes, tandis que les intérieures , d'un vert pâle et jaunâtre, représentent les pétioles élargis de feuilles avortées ; les écailles sont lanu- gineuses sur les bords, et de longs poils blancs, confusément feutrés, mettent le bourgeon à l'abri du froid de l'hiver. Toutes les parties qui le composent répandent une odeur analogue à celle de l'artichaut cru mêlé de l'odeur des An- thémis ou des chrysanthèmes. — Dès le mois de mai, le thyrse des capitules se développe avant que les feuilles ne soient étalées. Ces capitules sont d'un beau blanc, au nombre de 30 à 40 sur le pédoncule commun, fistuleux, strié, et garni d 'écailles ou de bractées dans toute sa longueur. L'involucre , vert ou violet, contient 20 à 25 Heurs, dont 1 à 3 femelles à l'ETASlTES. 17 l'extérieur , les autres hermaphrodites ; la corolle est pres- que nulle et formée d'un petit tube court et étroit d'où sort un long style blanc terminé par un stigmate bifide. On trouve des pieds entièrement mâles, d'autres entièrement fe- melles par avortement. Pendant que ces dernières allongent leurs thyrses chargés de blanches et soyeuses aigrettes, les feuilles, d'un vert admirable, s'étalent et tapissent les pentes rapides des précipices. Ces feuilles sont larges, anguleuses, d'un tissu mou, et souvent cotonneuses en-dessous. Nature du sol. — AUitude. — Nous avons toujours ren- contré ce Petasiles sur les terrains siliceux , primitifs , vol- caniques ou détritiques , et toujours dans les montagnes entre 1,200 et 1,600™. De Candolle l'indique entre 800 et 1,000™ en Bourgogne , jusqu'à 1 ,800'" dans les Alpes. Wahlenberg le cite en Suisse, dans les lieux inondés par les torrents , sur les pentes des montagnes, jusque dans la région alpine. Géographie. — Au sud , on le trouve dans les Pyrénées, en Espagne et en Algérie. — Au nord , il existe dans une partie de l'Allemagne centrale, en Bohême, et va jusqu'en Danemarck et dans la Gothie australe. — A l'occident , il ne dépasse pas le plateau central de la France. — A l'orient, il est commun dans les Alpes, dans les Vosges et dans le Jura, dans les Carpathes ; on le retrouve dans le royaume de Naples , en Hongrie, en Transylvanie , dans le Caucase, dans la Géorgie , dans les Russies moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie .'Jo® ) Écart en latitude : Nord, Gothie 56 ^ 21» vu ^ 18 COUYMBIFÈRES. Occident , France 0 | Ecart en longitude: Orient, Sibérie allaïque 97 E.) 97*^ Carré d'expansion 2037 G. X.INOSTRIS, DC. 9 espèces de ce genre sont disséminées sur la terre ; 4 sont asiatiques , de la Sibérie , de l'Arabie heureuse et de la Syrie. — 2 sont du centre de l'Europe. — 2 autres ap- partiennent à l'Egypte. — Le genre est représenté en Amé- rique par une seule espèce qui habite le Mexique. LiNosYRis VLLGARTS, Cass. — Cette plante ne fleurit que très-tard, en août ou en septembre, et vit en petites sociétés sur les pelouses sèches, sur les pentes des coteaux, oiî sou- vent elle accompagne VÂster ÂmeUus. Sa racine est dure et ligneuse ; ses feuilles sont linéaires et alternes , et ses tiges , souvent simples, supportent plusieurs capitules d'un beau jaune et sans rayons. Elles durent longtemps et sont rem- placées par des akènes oblongs et aplatis, munis d'aigrettes d'un beau blanc et à poils frisés. Lesinvolucrcs s'étalent pour la dissémination. Nature du sol. — Altitude. — Nous avons toujours trouvé cette plante sur les terrains calcaires et rocailleux ; nous l'avons vue sur calcaire compacte à Charlemont dans les Ardennes; elle est citée partout sur cette roche. Elle habite la plaine et les coteaux. Ledebour l'indique de 100 à 800"» dans le Breschtau. Géographie. — On la rencontre, au sud , dans le midi de la France , en Espagne et dans le royaume de Naples. — Au nord , elle se trouve dans quelques parties de l'Alle- magne, en Thuringe , dans quelques îles de la Baltique, et ASTER. 19 en Angleterre jusqu'au 54°. Là est sa station la plus oc- cidentale. — A l'orient , elle existe en Italie , en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Servie , en Thrace, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Royaume de Naplcs 40" i Ecart en latitude : Nord, Iles de la Baltique 55 ( 15° Occident, Angleterre 6 0. | Ecart en longitude: Orient, Russie moyenne 58 E. j 64" Carré d'expansion 960 G. ASTER; Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît près de 200 espèces d'Aster, dont 150 environ font partie de la riche végétation de l'Amérique du nord. Ces belles plantes couvrent l'ensemble de ce grand continent, depuis le Mexique, où l'on en trouve quelques-unes, jusque dans les Etats-Unis oii elles foisonnent, dans le Canada et même jusqu'aux régions tout à fait arctiques de cette partie du monde. — L'Amérique du sud n'en a que 10 à 12 espèces : du Brésil , du Pérou et du Chili. — Le contingent asiatique n'est pas considérable , il se compose d'une vingtaine d'es- pèces qui appartiennent principalement à la Sibérie et à la Dahurie, et de quelques-unes qui se trouvent aux Indes orien- tales , au Japon , en Arabie , en Géorgie et dans le Caucase. — L'Europe n'a que 6 Aster, du centre ou des montagnes. — L'Océanie nous en offre 1 de la Nouvelle-Hollande , 20 CORYMBIFÈIIES. 1 de la Nouvelle-Zélande. — Et l'Afrique 1 seul, du cap de Bonne-Espérance. Aster alpinus, Lin. — Nous ne rencontrons cette plante que sur les pelouses et sur les pentes rocailleuses des causses de la Lozère. Sa souche est garnie de racines simples et épaisses. Ses feuilles radicales , élargies au sommet , laissent sortir une tige simple et feuillée , un peu inclinée et termi- née par une grande fleur à rayons bleus ; l'involucre est velu, formé de bractées assez larges. Les feuilles sont également velues. — L'aigrette est blanche et un peu rude. — Il fleurit en juin et en juillet , et vit disséminé. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains calcaires et rocailleux , de 400 à 500'" d'altitude. De CandoUe lui donne pour minimum d'élévation 1,000™ dans la foret de Combes, et pour maximum 2,000™ dans les Alpes. M. Léon Dufour l'indique dans les Pyrénées, sur les pics d'Anie et d'Amoulat; Wahlenberg le cite dans les Alpes jusqu'à 2,400™ ; M. Parrot l'a vu sur l'Ararat à 4,000™ , et Ledebour donne son altitude, dans le Caucase, entre 1,400 et 2,800™. Géographie. — Au sud , on le trouve dans les Pyrénées, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , dans les Carpathes , dans la Russie moyenne et dans la Sibérie orientale, jusqu'au 59°. — A l'occident, il ne dépasse guère l'Espagne et les Pyrénées. — A l'orient, on le rencontre en Suisse, en Italie, en Croatie , en Hongrie , en Transyl- vanie, en Turquie , dans les Carpathes, dans le Caucase, la Géorgie , l'Arménie , dans les Russies moyenne et aus- trale, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal, dans la Dahurie et dans la Sibérie orientale. — Est-ce ASTER. 21 bien la même espèce qui est citée sur les plus élevées des montagnes Rocheuses jusqu'au 54°? Limites d'extension de Vespèce. 5mc/, Royaume de Naples 40° 1 Ecart en latitude : Nord, Sibérie orientale 59 j 19° Occident, Pyrénées 3 0. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale 103 EJ 166° Carré d'expansion 3154 Aster Amellus , Lin. — Quand les autres fleurs se sont flétries et que les campagnes offrent le spectacle admirable des fruits qui leur ont succédé , on voit paraître sur les co- teaux les petits groupes de V Aster Amellus , seul représen- tant d'une section qui ne montre toute sa beauté que dans les plaines de l'Amérique septentrionale. Ses tiges sont velues , droites et rameuses. Ses feuilles sont sessiles et lan- céolées. Des pédoncules écailleux se terminent par un petit corymbe de fleurs élégantes, au disque d'or et aux rayons bleus, dont les involucres sont formés de bractées obtuses, ouvertes et velues. — Il fleurit en septembre et en octobre, presque toujours accompagné du Lynosiris vulgaris , et ses semences , qui mûrissent rapidement , sont couronnées d'une petite aigrette roussâtre et frisée. Nature du sol, — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et rocailleux des plaines et des coteaux. Ledebour l'indique cependant, dans le Caucase, entre 400 et 1 jOOO"*. Géographie. — Il est difficile de bien définir son aire d'expansion , car il a été très-probablement confondu avec d'autres espèces. Au sud , il atteint les Pyrénées orientales et quelques parties de la Grèce. — Au nord , on le trouve 22 CORYMBIFÈRES. dans les Carpathes, dans la Lithuanie. — A l'occident, il a sa limite sur le plateau central de la France. — A l'orient, il habite la Suisse, Tltalie, la Dalmatie, la Croatie, la Hon- grie , la Transylvanie , la ïauride, le Caucase , la Géorgie, les Russies moyenne et australe , et la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Grèce ZS" < Écart en latitude : iVorrf, Lithuanie 55 ' 17** Occident , France 0 | Écart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 72 E. j 72° Carré d'expansion 1224 O. GAI.ATEI.I.A ^ Cass. Distribution géographique du genre. — Les Galatella connus sont au nombre de 18, assez régulièrement partagés entre l'Europe, l'Asie et l'Amérique septentrionale. Cette dernière contrée en a 7 espèces. — L'Asie en a 6 , toutes de la Sibérie et de la Dahurie. — L'Europe en a 5 , origi- naires du midi ou du centre de cette partie du monde. Galatella RiGiDA , Cass. — Plante vivace, dissémi- née par petites touffes sur les rochers et dans les lieux pier- reux. Sa tige est droite , raide et rameuse ; ses feuilles sont allongées et offrent à leur surface inférieures nervures sail- lantes. Ses pédoncules supportent des calathides composées de bractées inégales, dont les inférieures sont souvent pur- purines à leur extrémité. Les fleurs extérieures sont lilas, et les akènes velus couronnés d'aigrettes blanchâtres. — Il fleurit en juillet et en août. BELLIS. 23 Nature du sol. — Altitude . — Nous ne le connais- sons que sur les terrains calcaires et rocailleux. Géographie. — Confondu avec V Aster acris , sa géogra- phie est presque impossible à établir. Il a du reste une aire très-restreinte , des Pyrénées orientales aux causses de la Lozère, offrant à peine 2 degrés de surface. G. BELLIS, Lin. Les élégantes espèces de ce genre sont au nombre de 9, dont 4 sont européennes , et presque toutes de l'Europe australe. — 3 appartiennent au Brésil; — là l'Amérique septentrionale ; — la dernière est asiatique et se trouve en Arabie. Bellis perennis , Lin. — Fraîche et gracieuse margue- rite, messagère des premiers beaux jours , éveillez-vous, le printemps vous appelle ; écartez les rayons de pourpre et d'argent qui forment votre diadème , et soyez la première à nous sourire sur le gazon des prairies ; vous qui contemplez l'azur du ciel , quand les nuages de l'hiver cèdent à l'im- pulsion du zéphyr , rappelez-nous les jeux de l'enfance , les joies de l'aurore de la vie, et, fidèle à nos espérances, n'oubliez jamais de commencer la guirlande fleurie que les saisons déroulent dans le cours de l'année. — La pâque- rette, en effet, se montre et se multiplie sur la moindre parcelle de pelouse. Si les allées des bois laissent pénétrer quelques rayons de soleil, et si leurs bords sont couverts de gazons , le Bellis perennis se glisse au milieu des grami- nées, et des milliers de fleurs, radieuses pendant tout le jour , rapprochent le soir leurs rayons blancs teints de pour- pre, pour abriter les fleurons multipliés de leur disque. — La 24 COIIYMBIFÈIIES. pâquerette forme sur le sol humide des gazons d'un vert sombre. Ils y sont retenus par des racines fibreuses et blan- ches; ils s'y multiphent par des rejets nombreux. De l'ais- selle de ses feuilles partent les pédoncules allongés qui sou- tiennent les capitules. D'abord enfermés dans un involucre d'un beau vert , garni de poils blancs, transparents et arti- culés , les rayons montrent au sommet un point carminé qui s'agrandit bientôt. Alors paraît la couronne blanche qui en- toure le disque orangé. Tous les soirs ces rayons protecteurs se referment et le pédoncule s'incline ; tous les matins , si le soleil brille , ils s'ouvrent, et la Heur rayonnante regarde timidement le soleil dont elle essaie de suivre le cours , au moyen du mouvement de son pédoncule qui se redresse avec lenteur. Pendant ce temps, les fleurons jaunes, insé- rés sur le réceptacle , fleurissent par séries. Les graines mû- rissent dans l'ordre de l'épanouissement des fleurs. Elles sont dépourvues d'aigrettes et se disséminent à mesure que le réceptacle s'allonge. Souvent, en effet, la couronne est tombée , ses graines ont mûri ; les fleurons du centre ont produit depuis longtemps des semences qui se sont déta- chées , et cependant le réceptacle s'est allongé , il porte des séries de fleurons qui s'ouvrent encore , et la même cala- thide porte à la fois les signes de la jeunesse et les appa- rences de la décrépitude. — Cette charmante espèce s'as- socie à toutes les fleurs des prairies. Nous l'avons trouvée sur les bords de la Méditerranée , mélangée au Bellis an- nua , et ces deux plantes couvraient littéralement le rivage de leurs blanches calathides. Nature du sol. — Altitude. — Indilférente , la pâque- rette se montre partout, sur tous les terrains, pourvu qu'ils soient frais et humides , et à toutes les hauteurs. De Can- dolle la cite jusqu'à 2,000'" dans les Alpes; Ramond l'in- liELLIS. 25 dique sur le sommet supérieur du pic du Midi , où il l'a trou- vée en Heur le 14 septembre 1792, le 16 septembre 1793, et le 26 août 1795. M. lîoissier ne l'a pas rencontrée au- dessus de 600'" dans le midi de l'Espagne. Elle est loin d'atteindre le sommet des hautes montagnes de l'Auvergne, et Wahlenberg dit qu'en Suisse elle est commune dans les prés , ainsi que dans les montagnes inférieures et surtout autour des chalets. Géographie. — Le Bellis est beaucoup plus rare dans le midi que dans le nord, non qu'il craigne la chaleur, mais parce qu'il aime l'humidité. On le rencontre cependant jusque dans le midi de l'Espagne et de l'Italie , et jusqu'en Sicile. — Au nord , il se trouve dans toute l'Europe cen- trale, en Danemarck, dans la Gothie et dans la Suède aus- trale ; il se tient dans les lieux arrosés et surtout dans le voisinage des habitations. On le trouve en Angleterre, en Irlande , sur les archipels anglais, aux Feroë et en Islande. Il atteint ses Hmites septentrionale et occidentale dans cette dernière contrée, à la faveur des eaux minérales qui échauffent le sol sur lequel il se réfugie. — A l'orient, il est en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Tauride , dans les Carpathes , dans la Russie moyenne, jusqu'à Saint-Pétersbourg , et dans la Podolie. Limites d'extension de Vespéce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 37'' "^ Écart en latitude : iVorrf, Islande 65 j 28° Occident , Islande 2i O. ] Ecart en longitude : Orient , Tauride 34 E. ) 58° Carré d'expansion 1624 26 . CORVMBIFERES. G. ERIGEROM, Lin. Distribution géographique du genre. — Parmi les 100 espèces groupées sous ce nom, 40 habitent l'Amérique du nord et principalement les Etats-Unis et le Mexique , quel- ques-unes cependant vivent aux Antilles. — L'Amérique du sud en a 22, du Brésil et surtout du Chili, d'où plusieurs s'étendent au sud jusqu'à l'île Juan-Fernandez et au détroit de 31agellan. — On en connaît 22 espèces asiatiques, dont la moitié des grandes Indes, les autres de la Sibérie, de la Dahurie, duKamtschatka, de la Chine, de la Cochinchine et du Japon. — Les espèces d'Europe sont réduites à 6, du midi ou du centre de cette contrée. — L'Océanie a aussi 6 Erigeron, dont 3 aux îles Sandwich, 1 à laterredeDiémen, 1 à la Nouvelle-Hollande et 1 à Java. — Enfin l'Afrique en a 4 dispersés au cap de Bonne-Espérance , en Egypte, à l'île de Ténériffe et au Maroc. Erigeron acris , Lin. — Il est commun sur le bord des chemins, dans les lieux secs, sur les vieux murs et les ro- chers. Il y forme de petites touffes rameuses à tiges rou- geûtres ; ses feuilles inférieures sont élargies , spatulées , celles de la tige sont courtes, froncées, ondulées ou roulées au dehors, velues et d'un gris cendré. Vers le milieu de l'été, les rameaux offrent de petits capitules à rayons violets et li- néaires. — Ces capitules ont, selon Vauchcr, trois formes de stigmates : 1°. ceux des lleurons hermaphrodites, étalés, élargis, papillaires sur leurs deux bords, principalement au sommet, et chargés à leur sortie d'une grande quantité de pollen jaunâtre; 2°. ceux des fleurons femelles, très-allon- EUIGERO. 27 gés, amincis, papillaires sur les bords et de tous côtés près du sommet ; 3°. ceux du rayon semblables aux précédents mais plus courts, moins développés et souvent inégaux. Au moment où l'anthèse a lieu pour les fleurons hermaphrodi- tes , on voit les stigmates des (leurs femelles et radiées les entourer, comme une couronne blanchâtre , pour en recevoir le pollen. Bientôt les aigrettes qui ne se montraient pas en- core s'allongent et enveloppent de leurs poils nombreux les stigmates fécondés. — Les fleurs hermaphrodites sont tou- jours moins élevées que celles de la circonférence , et ont aussi leurs aigrettes plus courtes que les autres. — Cette es- pèce qui produit peu d'effet en fleur, devient plus apparente quand elle est munie de ses belles aigrettes grises ou d'un fauve très-vif, qui s'étalent en boules régulières et couvrent quelquefois la plante entière. Nature du sol. — AUitude. — Il est indifférent et se trouve en plaine, comme à de grandes hauteurs. M. Bois- sier le cite entre 600 et 1,600™ dans le midi de l'Espa- gne, et Ledebour l'indique de 400 à 800™ dans le Bresch- tau. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,000™ en- viron . Géographie. — Il habite le midi de la France, le midi de l'Espagne et de l'Italie, et se trouve répandu presque par- tout.— Au nord, on le rencontre dans toute l'Europe, dans les lieux sablonneux de la Scandinavie, excepté dans les mon- tagnes où il ne s'élève pas , en Laponie, dans les endroits stériles et en plaine, jusqu'au Cap-Nord. Il est encore en An- gleterre et en Irlande, mais non dans les archipels. — A l'occident, on le trouve en Portugal. — A l'orient, il habite la Suisse, toute l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, les Carpathes, l'Epire, le mont Athos, la Tauride, le Caucase, la Géorgie et l'Arménie ; il existe dan? 28 C0RÏ31B1FÈRES. toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, duBaïkal, dans la Dalmrie, le Karatschatka et jusque sur les rivages de l'Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . 36° | Ecart en latitude : Nord , Cap-Nord 71 ( 35" Occident , Portugal 11 O. | Ecart en longitude : Orient, Amérique russe 180 E. ) 191° Carré d'expansion 6685 Erigeron alpixus , Lin. — Il habite les pelouses élevées et les rochers des montagnes, où il vit presque solitaire et dis- séminé au milieu de la riche végétation de ces régions. Il offre un grand nombre de variétés et se présente le plus or- dinairement avec une tige simple provenant d'une souche brune et ligneuse ; les feuilles inférieures sont oblongues , entières , obtuses et rétrécies en pétioles. Les supérieures sont pointues et sessiles, parsemées comme la tige de poils assez nombreux. La tige se termine par 1 ou 2 fleurs assez grandes. L'involucre est velu, formé de bractées linéaires, pointues, un peu ouvertes maisrapprochées les unesdes autres. Les fleurons delà circonférence, bleus oulilas, dépassent cet involucre et sont souvent bifides à leur sommet quoique tou- jours étroits. La graine est un peu velue et surmontée d'une aigrette roussàtre. — Il fleurit tard, en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous croyons cet Eri- (jeron indiiférent à la nature du sol, mais préférant pourtant les terrains siliceux et détritiques. Nous ne le connaissons en Auvergne que sur les rochers trachvtiques , qui sont du reste les seuls qui atteignent une élévation suffisante pour lui. Il ERIGERON. 29 y vit entre 1,600 et 1,850'"; Dubois rindique à 50™ dans la forôt d'Orléans, ce qui est douteux. Dans les Pyrénées il at- teint les sommets les plus élevés, à 3,000™ sur le Vigne- mal, d'après La Baumelle cité par Ramond. Ce dernier l'a trouvé aussi sur le sommet supérieur du pic du Midi, le 7 octobre 1809, et entre les deux sommets, les 11 et 22 sep- tembre 1810. Des individus, très-petits et uniflores dans ces localités élevées, étaient plus développés sur les pentes. M. deTchiatcheff l'a rencontré sur les rochers volcaniques du mont Argée, en Asie mineure, à peu près à 2,000'" d'élé- vation. De Candolle le cite à 3,000'" dans les Alpes, et Wahlenberg dit qu'il s'y élève jusqu'à la limite des neiges perpétuelles. Tenore le place, pour le midi de l'Italie, dans sa 2" région alpine, de 1,800 à 2,000'". M. Boissier l'a recueilli sur les rochers calcaires, entre 2,300 et 2,800"^, et il trouvait plus bas à 1,450*" , une autre variété de celte plante. Ledebour l'indique aussi dans le Caucase a la hau- teur de 2,400 à 3,000"% et sur l'Ararat de 3,200 à4,000'". C'est donc une espèce essentiellement montagnarde, qui ce- pendant devient littorale et maritime sur les rochers du Nortland en Laponie. Géographie. — On considère les diverses formes de cette plante comme des variétés locales et non comme des espèces. Elles ont une aire des plus vastes. — Au sud , cet Erigeron s'étend en France , dans les Pyrénées et en Espagne, jus- qu'à sa pointe australe. — Au nord , il occupe le sommet des montagnes , les Carpathcs , la Scandinavie où il descend des hauteurs; il stationne à Hammerfcst, et atteint même le Spitzberg. On le connaît en Angleterre, en Islande et non dans les points intermédiaires. — A l'occident, il gagne le Groenland , et il vit en Amérique sur les sommets élevés des montagnes Rocheuses. — A l'orient , il végète encore 30 C0RY5IB1FÈRES. sur toutes les montagnes qu'il rencontre , ainsi que dans les plaines quand elles sont suffisamment rapprochées des pôles. C'est ainsi qu'il habite le pays des Samoyèdes , le Caucase, les bords de la mer Glaciale, la Sibérie arctique et l'Altaï. — Sir D. Hooker a rencontré aussi cette espèce à l'extré- mité de l'hémisphère austral , au détroit de Magellan , au port Grégory , au cap Négro , au port Famine , à la baie du Bon-Succès, et il assure que ces échantillons sont identiques à ceux d'Europe et d'Amérique. Limites d'extension de V espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . 36* ) Ecart en latitude : Nord , Spitzberg 80 ) 44*^ Occident , Montagnes Roch**^ . 1 25 0. 1 Ecart en longitude : Orient, Sibérie arctique 160 E. i 285'' Carré d'expansion 12540 G. SOI.IDAGO, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Soîidago , comme les Erigeron y sont au nombre de 100. — Leur patrie est presque exclusivement l'Amérique du nord qui en a plus de 90 espèces. — Elles occupent tout son territoire, depuis les Antilles et le Mexique jusqu'aux régions froides du Canada. La partie centrale des Etats-Unis est la contrée qui en réunit le plus grand nombre. — L'Amérique du sud en a 5, dont 3 du Brésil et 2 du Chili. — On en connaît 1 en Chine. — Une seule en Europe. SoLinAGO viRGA AUREA , Lin. — A peine les bois sont-ils coupés que ce Soîidago, le seul égaré des solitudes de l'Amérique septentrionale, s'y montre en abondance. Il se SOLIDAGO. 31 mélange à VAira flexuosa, au Gaîeopsis Telrahit, à VEpi- lobium anguslifoîiiim, et reste au milieu des jeunes taillis, jusqu'à ce que l'ombre le détruise ou l'oblige à disparaître et à se caclier pendant longtemps. On le rencontre aussi dans les prairies sèches des montagnes et sur la lisière des bois, où il semble attendre l'occasion d'y pénétrer et de les envahir. — C'est une belle et grande espèce , à tige glabre, simple et rameuse. Ses feuilles sont oblongues, obtuses, et ses rameaux sont garnis de grappes de fleurs dressées et disposées elles-mêmes eu un long épi. Ces fleurs sont d'un beau jaune, à rayons peu nombreux; elles ne s'épanouissent qu'en juil- let et en août , quelquefois en septembre. Après la floraison les involucres se dessèchent, ils s'étalent et laissent à nu les graines munies d'aigrettes grises qui restent longtemps fixées dans les involucres, et qui, parfois aussi, comme cela ar- rive très-fréquemment dans les composées, se détachent et voyagent seules dans les airs , sans s'inquiéter de la mission qu'elles ont à rempHr. Nature du sol. — AUilude. — Quoique paraissant in- différente, la verge d'or préfère les terrains siliceux, primi- tifs et volcaniques. — C'est une des espèces les plus flexibles en altitude. M. de Tchiatcheff l'a rencontrée sur les divers plateaux du mont Argé en Asie mineure, et, sur le cône volcanique de la montagne, sur un talus complètement nu, sillonné de bandes de neige et recouvert de cendres et de rapillis mouvants. Elle atteignait jusqu'à 3,841™ , c'est-à- dire , le sommet de la montagne , elle y est accompagnée des Scrophularia olympicdy Boiss. ; Pyrelhrum Kotschii , Boiss. ; Ahine recuria , Podosperinum inlermedium , et de quelques Saxifraga et Erigeron. — Wahlenberg dit qu'elle croît dans les bois des plus hautes montagnes de la Suisse, et qu'elle se transforme en la variété S. pumila. Elle se 32 CORYMBIFÈRES. trouve aussi en Auvergne sur les plus hauts sommets. Elle croît sur le versant sud du mont Ventoux jusqu'à 1,560° , dans les hautes montagnes de l'Andalousie entre 2,000 et 3,300™, où elle devient la variété alpestris; dans le Caucase elle arrive à 2,000™, et à 1,000™ seulement dans le Talïisch. Géographie. — Comme toutes les plantes dont le type flexible peut varier sous l'influence de climats différents , ce SoUdago a une aire d'expansion considérable. — Au sud , il croît au sommet des montagnes du midi de l'Espagne, et en Afrique sur le Djebel-Cheliah dans l'Aurès, où M. Cos- son l'a recueilli. — Au nord , il est dans toute l'Europe , dans toute la Scandinavie, dans les heux secs ou peu hu- mides des régions sylvatiques et même subalpines. Il croît souvent associé aux pins et aux bouleaux. Il atteint Ham- merfest. Il est en Angleterre , en Irlande et dans les trois archipels anglais qu'il ne dépasse pas. — A l'occident , il vit en Portugal , dans le Labrador , dans les contrées boi- sées du nord de l'Amérique , du 54 au 64° de latitude , dans le Saskatchawant , dans les montagnes Blanches. C'est toujours la variété camhrica que l'on rencontre en Angle- terre et sur plusieurs points de l'Europe. — A l'orient, il habite la Suisse , l'Italie , la Dalmatie , la Croatie , la Hon- grie , la Transylvanie , les Carpathes , la Turquie , la Tau- ride , toute la Géorgie , toutes les Russies , toutes les Sibé- ries, la Dahurie , le pays des Tschukhis, le Kamtschatka , les îles Aléoutiennes, et, dans l'Amérique arctique, la baie de Kotzebue. Limites (Vextemion de Vespêce. .S//f/, Royaume de Grenade ^l'* 1 Ecart en latitude : Nord , Altcnfiord 70 ) aS'' MICROPUS. 33 I long 3G0« Occident et Orient 360 ° Carré d'expansion 11880 G. iniCKOFUS, Lin. On ne connaît que 6 Micropus, dont 3 originaires de l'Eu- rope australe, de l'Espagne et du midi de la France, et dont 1 arrive jusque dans l'Europe médiane. — Les 3 autres sont américains : du Mexique, de la Californie et du Chili. MiCROPUS ERECTUS , Lin. — Les pelouses sèches des col- lines nous offrent souvent cette espèce annuelle qui s'élève peu, et se fait remarquer, comme ksFilagOy par les poils to- menteux et lanugineux qui recouvrent toute sa partie supé- rieure. Ses tiges, dichotomes au sommet, sont garnies de feuilles alternes, et présentent à leur partie supérieure de petites calathides cachées dans la laine qui les accompagne ; chacune d'elles est formée d'un involucre de 4 à 7 petites bractées, à l'aisselle de chacune desquelles se trouve une fleur femelle, tandis que le centre est occupé par 3 à 5 fleurs mâles d'une extrême petitesse. Les akènes entière- ment nus, sans aigrettes ni dentelures, sont glabres, fixés aux bractées de l'involucre et tombent avec elles. — On rencontre cette espèce avec le Trifolium slrialum, Vlle- lianthemum salicifolium, etc. Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — AUilude. — Ce Micropus habite les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espagne, en Algérie, sur les collines incultes près de Mascara. — Au nord, il se trouve près de Paris, à Metz et en Belgique. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient, il végète 34 CORYMBIFÈRES. en Italie, en Lombardie, en Dalmatie, en Hongrie, en Tur- quie, dans la Mœsie supérieure, en Tauride, dans le Cau- case, en Géorgie et en Perse. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie SS'' ) Ecart en latitude : AVt?, Belgique 50 ^ 15° Occident , Espagne 8 0. "i Ecart en longitude : Orient, Perse 49 E. ) 57» Carré d'expansion 855 G. PALLENIS , CaSS. Une seule espèce, de l'Europe australe et de l'Afrique bo- réale, constitue ce genre séparé du Buphtalmum, Pallenis spiNOSA , Cass. — Un grand nombre de com- posées se sont réfugiées sur le bord des chemins , sur la li- sière des champs, depuis que l'homme s'est emparé, pour ses cultures, des terres primitivement incultes où ces espèces croissaient en abondance. Tel est le Pallenis qui attend l'été pour fleurir. 11 est annuel , et chacune de ses feuil- les florales se termine par une épine. Ses calathides jaunes sont munies de deux sortes de fleurons ; des languettes étroites et tridentées, et des tubes ailés et à 5 dents. A l'é- poque de la dissémination, les paillettes épineuses s'écar- tent et les akènes , presque nus , se répandent. Ceux des fleurs en languettes sont aplatis, arrondis et garnis de pe- tites ailes, ceux des fleurons du disque sont velus et presque triangulaires. Ils sont tous couronnés par de petites dents ciliées placées d'un seul côté sur les akènes extérieurs et disposées en couronnes complètes sur ceux du centre* 1 PHAGNALON. 35 Nature du sol. — AUitude. — Il croît sur les ter- rains calcaires et marneux de la plaine , c'est à jjeine s'il s'élève sur les montagnes. Ledebour l'indique à 500™ dans le Taliisch. Géographie. — Il est méridional et s'étend au sud dans le midi de la France, en Espagne, aux Baléares, dans les champs de l'Algérie, dans les cultures arrosées des oasis et aux Canaries. — Au nord, il ne dépasse pas le plateau cen- tral et les rivages de l'ïstrie. - — A l'occident, il est en Por- tugal et aux Canaries. — A l'orient, on le trouve en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Grèce, en Turquie, dans le Cau- case, en Tauride et en Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Canaries. 30<^ \ Ecart en latitude : Nord , Istrie 45 j 15» Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. ^ 65" Carré d'expansion 975 G. FHAGNALOSJ , CasS. 8 espèces le composent ; la moitié appartient à l'Europe méditerranéenne et à l'île de Crète; — 3 sont africaines: de l'Abyssinie, de Madère et des Canaries. — La dernière ha- bite l'Arabie pélrée. Phagnalon soRDiDrM, DC. — On le voit former de pe- tites touffes grisâtres sur les rochers et les vieux murs. Ses tiges, dures et ligneuses à la base, émettent de nombreux ra- meaux cylindriques et tomenteux. Ses feuilles sont étroites, cotonneuses en-dessous, et les calathides, d'un jaune sale, 36 COUYMBIFÉRES. sont solitaires sur de longs pédoncules. Les fleurons du cen- tre sont tubulés et hermaphrodites, ceux de la circonférence linéaires, femelles, et le plus souvent avortés. A la matura- tion l'involucre s'étale et laisse disséminer de petits akènes velus et striés, munis d'aigrettes grises à poils simples. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les murs et les rochers calcaires sans être complètement exclu des ter- rains siliceux. Il s'élève peu dans les montagnes, et M. Bois- sier l'indique de 0 à 800"^. Il s'élève aussi un peu sur les montagnes de l'Atlas. Géographie. — Au sud , cette espèce habite la France , l'Espagne, les Baléares et les montagnes de l'Atlas. — Au nord, elle trouve sa limite dans la Lozère. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A l'orient, dans le royaume de Naples, en Corse et en Sardaigne. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35° \ Écart en latitude : Nord , Lozère 44 j 9° Occident, Espagne 8 0.| Ecart en longitude : Orient, Royaume de Naples, ... 16 E. i 24" Carré d'expansion 216 G. izffULA, Lin. Distribution géographique du genre. — On compte en- viron 60 /nu/a dont la moitié appartient à l'Europe; ils ha- bitent surtout la partie australe et orientale de ce conti- nent : l'Italie, la Grèce, le Piémont, la France, l'Allema- gne et la Russie australe. — L'Asie en a 24, dont un tiers IMLA. 37 des grandes Indes, un tiers du Caucase, de la Perse et de la Palestine, et l'autre tiers dispersé au Népaul, à la Chine et au Japon. — 4 espèces représentent ce genre aux Antilles et dans l'Amérique septentrionale. — L'Afrique en a 2, au cap de Bonne-Espérance, et aux Canaries. Inula Helenicm , Lin. — Grande et vigoureuse espèce à racine noire , profonde et aromatique , à larges feuilles dentées , et qui ne montre qu'à la fin de l'été ses calatliides presque toujours solitaires et rayonnées. Ses tiges sont rai- des , dures et peu rameuses ; ses feuilles , un peu tomen- teuses, sont amplexicaules. Les bractées extérieures de l'involucre, élargies et foliacées, en recouvrent d'autres, obtuses et spatulées. Les fleurons , d'un beau jaune , sont de deux sortes : les uns offrent de longues et étroites lan- guettes, d'abord fermées en tube, qui s'ouvrent dans leur longueur et laissent sortir les deux branches du stigmate; les autres tubuleux , hermaphrodites et à 5 dents. Ces calathides sont trés-odorantes et vernies par une sorte d'enduit résineux. — L'involucre s'ouvre à la maturation et laisse tomber des akènes tétragones , munis d'aigrettes à barbes capillaires. — On trouve cette plante dans les prés fertiles , dans les haies , au milieu des buissons , oii elle est accompagnée d'espèces nombreuses et variées qui recher- chent comme elle les mêmes stations. Nous l'avons vue abondante autour de Bourges , associée à VÀllhœa offici- nalis. Nature du sol. — Allilude. — Cette espèce recherche les terrains calcaires , marneux ou argileux , mais toujours frais et humides. Elle reste dans la plaine, et atteint pour- tant 400 à 1,600™ dans le Caucase , selon Ledebour. Géographie. — Au sud , on la rencontre dans le midi 38 CORYMBIFÈRES. de la France , en Italie, en Espagne et en Sicile. — Au nord , elle est disséminée dans une partie de l'Europe cen- trale, en Danemarck, en Gothie, et même en Suède , oii elle devient sporadique ou presque domestique. Elle est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , elle reste en Irlande. — A l'orient , elle est en Suisse , en Corse, en Dalmatie, en Transylvanie, dans le Bannat, dans les Carpathes, en Turquie, dans la Mœsie supérieure, en Macédoine et en Thessalie , dans le Caucase, en Géor- gie, dans les Russies moyenne et australe , et dans les Si- béries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 37° ) Écart en latitude : Nord , Suède 56 ^ lO» Occit^enf, Irlande 12 O. ) Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Altaï 97 E.i 109» Carre d'expansion 2071 Inula salicina, Lin. — Il habite les taillis, les brous- sailles et les coteaux arides. Ses racines sont vivaces ; ses ti- ges sont dures , fermes , glabres et rougeâtres ; ses feuilles , demi-embrassantes , sont rudes , glabres, recourbées vers le haut, d'un vert luisant et noirâtre. Les fleurs sont termi- nales, peu nombreuses, portées sur des pédoncules rou- geâtres , cannelés et dilatés. Les bractées de l'involucre sont recourbées en dehors à leur extrémité et disposées sur deux rangs. — Il fleurit en juillet et en aoiit. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve presque partout sur le calcaire, oii il est indiqué dans toutes les flores. En Auvergne , on le rencontre souvent sur le ter- INDLA. 39 rain siliceux , sur les alluvions. Il reste ordinairement dans les plaines. Géographie. — Au sud , il habite le midi de la France , le Portugal et une partie de l'Espagne. — Au nord , il se trouve dans une partie de l'Europe centrale , et s'avance en Danemarck , en Gothie , dans la Suède et la Norvège aus- trale , jusqu'aux îles d'Aland, dans la Baltique. — A l'oc- cident , nous avons cité le Portugal. — A l'orient , il est en Suisse , en Tyrol, dans toute l'Italie , la Dalmatie , la Croa- tie , la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce , dans les Car- pathes , dans les Russies moyenne et australe , dans la Géorgie , tout autour de la Caspienne, dans les Sibèries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal, et dans la Dahurie. Limites (V extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 38<* ) Ecart en latitude : Nord, lie ù'AUnd 60 t 22» Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Dahurie 119 E. ( 129» Carré d'expansion 2838 ÏNCLA SQUARROSA , Lin. — Cette plante vivace croît sur les coteaux secs , au milieu des pierres et des brous- sailles. Sa tige est cylindrique et striée ; ses feuilles sont éparses, ovales, d'une consistance ferme et coriace , rudes par la présence de petits poils courts et peu nombreux. Les calathides sont terminales , peu nombreuses. Leur invo- lucre est formé de bractées lancéolées , dont les extérieures sont rédéchics au sommet. — Elle fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Cet Inula habite les terrains calcaires et rocailleux de la plaine ou des mon- 40 CORYMBIFÈRES. tagnes. Nous le trouvons dans la Lozère, de 400 à 600°*. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 300 et 1,000™, et dans le Talusch entre 1,600 et 1,800™. Géographie. — Au sud , on le rencontre dans le midi de la France et de l'Italie , en Corse. — Au nord , il ar- rive sur le bord du plateau central , et atteint aussi Dijon et la Suisse méridionale. — Il a sa limite occidentale en Por- tugal. — A l'orient, il habite l'Italie, la Sicile, la Dal- matie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Russie australe , le Caucase , la Tauride et la Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 37" ^ Ecart en latitude iVorfZ, France 47 ) * 10° Occident , Portugal 10 0.\ Ecart en longitude Orient , Russie méridionale. ... 49 E. ) 59^ Carré d'expansion 590 Inula Conyza , DC. — Il est commun dans les lieux in- cultes et pierreux, le long des chemins, sur le bord des champs. Sa racine est bisannuelle; sa tige est droite, rougeâtre et rameuse au sommet. Ses feuilles sont larges , velues , sessilcs , dentées et souvent blanchâtres et pubescentes en- dessous. Ses calathides sont disposées en un corymbe ter- minal. Leurs involucres sont cylindriques , composés de bractées visqueuses, souvent rougeâtres, Hnéaires et poin- tues , recourbées au sommet. Les fleurons femelles sont très- déliés et à 3 dents; ceux du centre , jaunes comme ceux de la circonférence , sont très-courts. Toute la plante ré- pand , quand on la froisse , une odeur bitumineuse ana- logue à celle du Psoralea. — Il fleurit en juillet et en août. INULA. 4f Nature du sol. — AlUlude. — Il habite les terrains calcaires, compactes et marneux, les pépérites et les laves des volcans, et reste le plus souvent dans les plaines. Géographie. — Au sud, il existe dans le midi de la France , en Portugal, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , dans presque toute l'Europe centrale, dans le Danemarck , et en Angleterre jusqu'au 55°. — A l'oc- cident, nous avons cité le Portugal. — A l'orient, il est en Suisse , en Italie , en Dalmatie , en Croatie , en Hon- grie , en Transylvanie , en Turquie , dans le Caucase et la Géorgie, dans les Carpathes, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 37° \ Ecart en latitude : iVorc?, Angleterre 55 \ 18» Occident, Portugal 10 0. ? Ecart en longitude : Onen^, Russie méridionale. .. . 49 E.j 59° Carré d'expansion 1062 Inula bifrons , Lin. — On trouve assez communément cette plante annuelle sur le bord des vignes , le long des chemins , où elle vit en petites sociétés avec le Sambiicus Ehidus et quelques Carduacées. Ses tiges sont droites , fermes, cannelées, rameuses et feuillées. Ses feuilles radi- cales sont oblongues, étalées sur le sol et d'un vert jaunâ- tre. Les caulinaires sont embrassantes et présentent souvent de l'inégalité dans les deux lobes qui entourent la tige. Les fleurs sont jaunes et disposées en corymbe terminal. Les fleurons , en languette , sont très-courts , creusés en cuiller et tridentés. L'involucre est visqueux. — Fleurit en juillet, en août et môme en septembre. 42 CORYMBIFÈRES. Nature du sol. — Altitude. — ■ Terrains calcaires et marneux des plaines. Géographie. — Aire restreinte au midi de la France et à une partie de l'Italie, à la Hongrie et à la Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Italie 41** ) Ecart en latitude : Nord , France 46 j 5" Occident , France 0 % Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 2l E. j 21o Carré d'expansion. 105 Inula BRITANNICA , Lin. — Il est vivace et habite les prés salés, les bords des fossés et des marais, oiî il vit en société très-nombreuse, ayec Plaiitago maritima, Lepigo- num marginatum , de nombreuses Chénopodées , etc. — Ses racines sont fibreuses et traçantes, ses tiges droites, fermes et velues , quelquefois entièrement simples et uni- flores , plus souvent divisées en 2 ou 3 rameaux à leur par- tie supérieure, et rougeâtres ou violacées à leur base. Les feuilles sont velues, un peu pointues et amplexicaules. Les calathides sont grandes, d'un beau jaune, entourées d'un involucre velu. Les demi-fleurons sont très-étroits et très- nombreux , comme dans tous les Inula. — Il fleurit en juil- let et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains calcaires et marneux , et surtout ceux qui sont arrosés par des eaux minérales, et s'élève peu dans les montagnes. Géographie. — Cet Inula se trouve dans le midi de la France, sur plusieurs points du littoral. — Au nord, il est dispersé dans quelques parties de l'Europe centrale, et arrive INULA. 43 en Danemarck et dans la Gothie australe , sans paraître en Angleterre malgré son nom. Il atteint Saint-Pétesbourg. — A l'occident , on le trouve à Nantes, sur les sables de la Loire. — A l'orient , il existe en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, dans les Carpathes, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans les Rus- sies moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal, dans la Sibérie orientale et dans la Da- hurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud y Caucase 40® 1 Ecart en latitude : Nord , Sibérie orientale 61 j 21° Occident , France 6 0. 1 Ecart en longitude : On'en; , Sibérie orientale 163 E. ) 169® Carré d'expansion 3549 I>LLA MONTANA , Lin. — Il cst vivacc et croît en touffes élégantes sur les rochers et sur les coteaux pierreux. Sa racine est ligneuse, et sa tige, un peu inclinée à sa base, an- guleuse et velue, est presque nue dans le haut, tandis qu'elle offre plus bas, des feuilles oblongues, velues, entières et rétrécies en pétiole. La calathide est droite et solitaire, grande et d'un beau jaune. Son involucre est velu et formé de bractées oblongues et linéaires, dont les extérieures sont les plus courtes. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît sur tous les terrains rocheux et rocailleux. Nous le trouvons entre 300 et 1 ,000™. De Candolle l'indique à 200'" à Agen et à 1,600'" dans le Jura. M. Boissier le cite entre 1,300 et 2,000™ dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud , il se trouve en France , en Es- 44 CORYMBIFÊRES. pagne et en Algérie, sur le Djebel-Tougour, et dans lespâtu- rages élevés du Djebel-Gheliah, dans l'Aurès. — Au nord , il existe dans le Jura , dans la Suisse et l'Allemagne méri- dionale. — A l'occident , il ne dépasse pas l'Espagne. — A l'orient, il habite toute l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Tauride et la Turquie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie. 34° ) Ecart en latitude : iVorrf, Allemagne 48 j 14" Occident , Espagne 7 0. "i Ecart en longitude : Orient , Tauride 35 E. 1 42° Carré d'expansion 588 Inula graveolens , Desf. — Cette plante est annuelle et vit dispersée dans les champs , sur les sables des rivières et le long des chemins. Elle est peu remarquable, sans éclat, visqueuse, et répand une odeur désagréable. Ses tiges sont velues, rameuses dans toute leur étendue. Ses feuilles sont entières , un peu froncées, velues, oblongues , sessiles, d'un vert sale ou roussâtre. Les calathides sont petites et nom- breuses, disposées en corymbes irréguliers, sur des pédon- cules rameux et axillaires. L'involucre est écailleux , cou- vert de glandes visqueuses, et contient 5 à 6 fleurs d'un jaune sale. — Elle fleurit en juillet, août et septembre. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains siliceux et sablonneux de la plaine. Géographie. — On la trouve , au sud , dans le raidi de la France , en Corse , dans quelques parties de l'Espagne , aux Baléares et dans les champs de l'Algérie. — Au nord , eUe atteint le centre de la France, Paris, Dijon. —• A l'oc- JASONIA. 45 cident , elle reste en Espagne. — A l'orient , on la rencontre en Istrie , en Italie , en Sicile , dans les montagnes de la Servie méridionale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 3i<' ^ Écart en latitude : Nord , France 47 ) 13<* Occident , Espagne 5 O. | Écart en longitude : Orient, Servie 19 E. ) 24° Carré d'expansion 312 G. JASONIA, Cass. Petit genre formé de 6 espèces, dont 3 de la France et de la région méditerranéenne de l'Europe ; — 2 africaines, des Canaries ; — 1 américaine , de la Caroline. Jasonia tuberosa, DC. — Cette plante se trouve dans les lieux incultes , sur les bords des chemins et des champs, où sa racine tubéreuse produit une tige rameuse , chargée de calathides nombreuses. Les fleurons , de couleur jaune , sont ligules et femelles à la circonférence , tubulcux et her- maphrodites au centre. Les akènes sont velus et munis d'ai- grettes plumeuses. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains calcaires et marneux, et reste ordinairement en plaine dans le sud de la France, mais dans le midi de l'Espagne, M. Boissier la cite entre 1,450 et 2,000™. Géographie. — Au sud , la France , les Pyrénées , le midi de l'Espagne. — Au nord, l'Ardèche. — A l'occi- dent, le Portugal. — A l'orient, la France seulement. 46 CORYMBIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Grenade 37" ( Ecart en latitude . Nord, France 44 i 7** Occident , Portugal 10 0. ] Ecart en longitude *. Orient , France 4 E. j 14" Carré d'expansion 98 G. FULICARZA, Gœrtn. Distribution géographique du genre. — Les Pulicaria , au nombre de 23 ou 24 , sont partagés presque également entre l'Europe, l'Asie et l'Afrique. — Ce dernier continent en offre 9 à 10 espèces : de l'Abyssinie, du Sénégal, de l'Egypte ou des autres parties de l'Afrique boréale; 2 espè- ces seulement appartiennent à l'Afrique australe. — L'Eu- rope en a 7 espèces : du Portugal, de la Sicile, de l'Europe australe ou médiane. — On en connaît 7 asiatiques : des Indes orientales, de l'Arabie et du Caucase. — L'Amérique n'offre aucune espèce de ce genre. Pulicaria vulgaris , Gœrtn. — Petite plante annuelle, commune le long des fossés inondés, sur le bord des chemins, sur les sables humides des rivières. Sa tige est droite et ra- meuse, ses feuilles sont courtes, froncées ou ondulées, ve- lues, d'un vert sombre. Ses capitules sont nombreux et pres- que globuleux. Les demi-fleurons, très-courts et très-déliés, sont à peine visibles. Lors de la maturité des graines l'in- volucre ne change pas de forme , mais les akènes , petits et velus, s'en échappent successivement. — Elle fleurit en juil- let et en août. Nature du soU — Altitude. — Elle est indifférente et PCLICARIA. 4? accepte tous les terrains , pourvu qu'ils soient humides ou qu'ils aient été inondés pendant l'hiver. Elle préfère la plaine aux montagnes et s'élève peu. Géographie. — Au sud, on la trouve dans le midi de la France, en Espagne, en Portugal , aux Canaries où elle a aussi sa limite occidentale. — Au nord, elle habite tout le centre de l'Europe, le Danemarcji, la Gothie australe, et l'Angleterre jusqu'au 53°, la Livonie jusqu'au 57°. — A l'orient, elle existe en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans l'Epire et dans la Thrace, dans le Caucase, la Géorgie, les déserts de la Cas- pienne et des Kirghiz, en Tauride, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites (V extension de Vespèce. Sud, Canaries 29° ) Ecart en latitude : Nord, Livonie 57 ^ 28° Occident , Canaries 18 0. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 97 E.) 115° Carré d'expansion 3220 PcLiCARiA DYSENTERicA, Gœrtn. — Nous nommons une espèce tardive, très-commune et très-apparente, qui se montre à la fm de l'été le long des fossés où l'eau a séjourné. Elle y forme de larges touffes, aux feuilles blanches et cotonneu- ses, dont les fleurs jaunes, régulièrement radiées, contras- tent avec les épis lilas du Mentha sijlvestris, et se mêlent au Lythrum Salicaria, au Lysimachia vulgaris, et à cette foule de plantes des lieux humides qui réservent pour l'automne tout l'éclat de leurs Heurs. — Ses feuilles sont sessiles, on- dulées sur leurs bords, et ses calathides disposées en corymbe j 48 CORYMBIFÈRES. les fleurons extérieurs sont linéaires, nombreux et rappro- chés. Tous les autres sont hermaphrodites et à 5 dents. A l'époque de la dissémination , l'involucre offre ses bractées laineuses et recourbées ; les graines sont munies d'une double aigrette, dont l'extérieure forme un godet d'un beau blanc. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante paraît avoir une préférence pour les terrains calcaires , mais elle accepte aussi les sables et les terrains siliceux, pourvu qu'ils soient frais , humides, ou qu'ils aient été inondés une partie de l'année. Elle aime aussi beaucoup les sols argileux. — Elle croît en plaine et s'élève peu. M. Boissier l'indique à 650™ dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Elle est commune, au sud, dans le midi de la France, en Espagne, et se retrouve en Algérie. — Au nord, elle existe dans presque toute l'Europe centrale, jusque dans le Danemarck austral, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle vit en Portugal. — A l'orient, elle est en Suisse surtout près des lieux habités, en Italie, dans le royaume de Naples, en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie sur les bords de la mer Caspienne, en Turquie sur les rives du Bosphore , en Bussie sur les bords de la Neva , à Saint-Pétersbourg , et dans les Bussies moyenne et australe, jusqu'au fleuve Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 34° | Ecart en latitude : 7Vorc« , Saint-Pétersbourg 60 ) 26« Occident , Portugal 10 0. ] Ecart en longitude : Orient , Bussie moyenne 58 E. * 68^* Carré d'expansion 1 768 BIDENS. 49 G. BIDENS, Lin. Dislrihution géographique du genre. — Les Bidens , à peine représentés en Europe , forment cependant un genre nombreux, d'environ 80 espèces,pres(]ue toutes américaines. — 40 appartiennent à l'Amérique du nord et surtout au Mexique où 30 sont réunies ; les autres sont des Antilles ou des contrées chaudes du Nouveau-Monde. — 20 font partie de la végétation de l'Amérique du sud et sont presque toutes groupées au Pérou et au Brésil. — 7 à 8 espèces asiatiques appartiennent d'abord aux Indes orientales, puis auNépauI, à la Chine et à la Sibérie. — L'Océanie en a 5 : à Java, aux nouvelles Hébrides, àTaïti ou aux Sandwich. — 3 seule- ment sont européennes. — 2 africaines habitent, l'une les Canaries, l'autre le cap de Bonne-Espérance. Bidens cernua , Lin. — De nombreuses sociétés de cette espèce annuelle habitent le bord des eaux et les fossés humi- des. Leurs liges s'élèvent peu; leur feuillage est sombre, à dé- coupures profondes, et les fleurs, jaunes et sans éclat, sont inclinées sur la tige. Si cette espèce vit dans de bonnes con- ditions d'humidité, sa tige est rameuse et porte plusieurs ca- pitules dont les rayons se développent. Si, par suite du retrait des eaux, la plante croît dans des lieux plus secs, elle reste petite et rabougrie ; elle n'a qu'une seule Ueur et tous ses rayons sont avortés. Tous les intermédiaires existent entre ces deux états. — On remarque à la base du capitule une réunion debractéesirrégulières;vicnnentcnsuite les écailles de Tinvolucre, et d'autres écailles, insérées au milieu des fleu- rons , protègent chacun d'eux de leur tissu membraneux et ne s'écartent qu'à mesure qu'ils s'épanouissent. — Après la floraison, des poils raides ou des arêtes qui, auparavar>t, vil * 50 CORYMBIFÈRES. étaient couchés sur les ovaires , s'allongent et s'écartent tout garnis de cils barbelés en arrière comme les flèches des sauvages. Bientôt les akènes se détachent et sont emportés par les hommes et les animaux auxquels ils s'accrochent avec la plus grande facilité. — Ce Bidens fleurit très-tard, en août et septembre, et vit en société de divers Polygonum, de VÂlisma Planlago et d'une foule de plantes aquatiques. Nature du sol. — AUilude. — Il est indifférent et croît sur tous les terrains , pourvu qu'ils soient humides. Il a ce- pendant une prédilection pour les sols siliceux et pour les alluvions. Il Iiabite le plus ordinairement les plaines, mais il peut atteindre 600 à 900"^ dans les montagnes. Géographie^ — Au sud , on le trouve en France , dans une partie de l'Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il végète dans une grande partie de l'Europe cen- trale, en Angleterre, en Irlande, et il a une variété maxima qui se trouve en Danemarck, en Gothie, en Suède et en Finlande, disséminée partout. — A l'occident, on le rencontre en Amérique, dans tout le Canada, au lac Huron , au Saskatchawant, à l'île d'Orléans dans le Saint- Laurent. — A Toricnt, il habile la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie , la Turquie , les Russies septentrionale , moyenne et australe, les Carpathes, le Caucase, la Géor- gie , les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naplos 40° ) Écart en latitude : Nord , Finlande 68 ) 28° Occident , Canada 97 O. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 96 E. j 193° Carré d'expansion 5404 BIDENS. 51 BiDENS TRiPARTiTA , Lin. — Il habite, comme le pré- cédent , les bords des ruisseaux et des rivières , les fossés et les lieux humides, oii il est très-commun. Il est annuel et vit aussi en groupes très-nombreux, formant quelquefois à lai seul des espèces de gazons. — Il ressemble au B. cer- nua, mais ses calathides sont droites et n'ont pas , à beau- coup près, un aussi grand nombre de fleurons. — Ses se- mences offrent les mômes caractères , elles s'accrochent aussi facilement , et la plante est également tardive. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et in- différent à la nature du sol et préfère la plaine aux mon- tagnes. Géographie. — On le trouve , au sud , dans le midi de la France , en Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, il est plus répandu et habite toute l'Europe centrale , l'Angleterre et l'Irlande. Sa variété minima in- tegrifolia croît dans toute la Scandinavie , jusque dans la Laponie australe. — A l'occident, il existe en Portuf^al. — A l'orient, on le rencontre en Suisse, en dehors des montagnes, en Italie, en Dalmatie , en Croatie., en Hon- grie , en Transylvanie , en Servie , en Thrace , dans les Carpathes, dans le Caucase, en Tauride, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural de l'Altaï et du Baïkal , et il a aussi une variété en Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 38° ) Écart en latitude ; Nord , Laponie 66 J 28" Occident , Portugal 10 0. 1 Ecart en longitude : Ormif, Dahurie 119 E.i 129° Carré d'expansion 3612 52 CORYMBIFÈRES. BiDENSBiPiNNATA, Lin. — Il est annuel et viten sociétés nombreuses sur les sables humides et dans les lieux cultivés. Sa tige est droite, rougcûtre , simple ou rameuse. Ses feuilles sont profondément découpées, à folioles elles-mêmes incisées. Ses fleurs sont terminales , d'un jaune sale. Leur involucre est double, l'extérieur formé de bractées vertes , étroites , et souvent découpées jusqu'à la base , l'intérieur formé de bractées nombreuses , transparentes , jaunâtres et presque semblables aux écailles ou paillettes qui recouvrent le disque. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et sablonneux, sans être exclu des autres. Il est moins aquatique que les précédents et reste dans les plaines. Géographie. — Ce Bidens est considéré comme origi- naire de l'Amérique septentrionale et comme naturahsé sur plusieurs points de la terre; il est donc presque impossible d'établir son aire d'expansion. — Au sud, on le trouve dans les montagnes de la Nigntie , au Sénégal , aux îles du Cap- Vert, en Barbarie. — Au nord et à l'est, il arrive jusque sur le plateau central de la France , et dans le Tyrol. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Abyssinie 10» -s Écart en latitude : Nord,lL)'To\ 47 ] 37° Occident, Amérique septent'®. 100 0-1 Ecart en longitude: Orient, Abyssinie 40 E. j 140» Carré d'expansion 5180 G. FIXiAGO, Lin. On n'en connaît (jue 7 espèces dont G européennes, du centre ou du midi de l'Europe, et 1 des Indes orientales. FILAGO. 53 FiLAGO GERMANiCA, Lin. — On trouve communément ce Filago dans les champs cultivés, sur les sables des bords des rivières , et même sur les vieilles murailles. Ses tiges et ses feuilles sont d'un gris blanchâtre, dû à la grande quantité de poils dont elles sont entourées. Sa tige est droite et divisée en rameaux qui s'ouvrent à angles droits. Ses feuilles sont oblongues. Ses calathides offrent cinq faces et se réunis- sent en capitules sphériques à l'aisselle des feuilles. Les lleu- rons du centre sont hermaphrodites et quadrifides, ceux de la circonférence, femelles et beaucoup plus nombreux , sont accompagnés de 5 rangs d'écaillés qui persistent pendant la maturation et qui protègent de petits akènes cylindriques, munis d'une petite aigrette quand ils proviennent des ileurs du centre, dépourvus d'aigrettes s'ils appartiennent aux Heurs de la circonférence. ISalure du sol. — Allilude. — Il est indifférent et croît sur tous les terrains, dans les plaines et sur les montagnes. Nous le trouvons e^icore à 1,000™. M. Boissier le cite de 0 à 2,400'" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — 11 est très-répandu. — Au sud, il est en France, en Espagne, en Afrique, aux Canaries, à Madère, en Egypte et même dans les lieux montagneux de i'Abyssi- nie oii il fleurit en octobre. — Au nord, il s'étend aussi très- loin et arrive en Danemarck et dans la Golhie australe, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il se trouve en Portugal. — A l'orient, en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, en Grèce, en Tunjuie, en Tauride, dans le Caucase, en Géor- gie, en Perse, dans presque toute l'Asie mineure, sur les bords de la Caspienne, dans les Carpathes, dans les Russies moyenne claustrale, dans la Sibérie du Baïkai. 54 CORYAIBIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie 10" ] Ecart en latitude : Nord , Angleterre 58 i 48» Occident , Canaries 18 O. i Ecart en longitude : Onewf , Sibérie du Baïkal 116 E.j 134® Carré d'expansion 6432 FiLAGO ARVENSis, Lin. — Il est dispersé dans les champs, parmi les bruyères ou sur' les alluvions des rivières. Il est annuel. Sa tige est simple, un peu ramifiée à sa partie su- périeure. Ses feuilles sont étroites et cotonneuses ; ses fleurs sont disposées en calatliidcs terminales et néanmoins un peu unilatérales. On y remarque deux sortes de fleurs femel- les , les unes libres, les autres engagées dans les écailles de l'involucre ou dans les paillettes du réceptacle. Il résulte de cet arrangement que les akènes des fleurs femelles extérieu- res sont entièrement nus et engagés dans les écailles ou dans les paillettes avec lesquelles ils se disséminent , tandis que les autres, munis d'une aigrette capillaire, tombent à l'épo- que 011 les bractées de l'involucre s'écartent. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains si- liceux et sablonneux des plaines et des montagnes. Il peut s'é- lever très-haut. M. Boissier l'indique entre 1,600 et 2,600™ dans le sud de l'Espagne, et Ledebour le cite de 500 à 2,400™ sur les monts Kaischaud et Kasbeck dans le Cau- case, et entre 1,200 et 2,000'" dans le Taliisch. Géographie. — Au sud, il se trouve en France, enEs- pagne, à Madère, aux Canaries. • — Au nord , dans toute l'Allemagne, le Danemarck et la Gothie, ainsi que dans la FILAGO. 55 Finlande australe. — A l'occident , il est en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, on le trouve en Suisse, en Ita- lie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Carpathes, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibé- ries de l'Oural et de l'Altaï. LimUes d'extension de V espèce. Sud, Canaries 28" | Ecart en latitude : iVort/, Fin lande 61 i 3:3" Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 97 E.) 115" Carré d'expansion 3795 FiLAGO MiKiMA , Fries. — 11 croît aussi dans les champs et sur les coteaux arides, parmi les bruyères. Il est annuel ; sa tige est rameuse dès la base et se subdivise ordinairement en 2 à sa partie supérieure ; ses feuilles sont étroites, linéai- res et serrées contre la tige. Les fleurs sont axillaires , réunies 3 à 4 ensemble en une espèce de pyramide. Elles offrent les mêmes particularités que celles de l'espèce précé- dente. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux et sablonneux des plaines et des montagnes peu éle- vées. II atteint facilement 1,000™ en Auvergne, et abonde à cette altitude sur les sols écobués,raêIéau Rumex Acetosellay à VHypericum humifusum , etc. Géographie. — Au sud, il atteint l'Espagne et le Portu- gal. — Au nord , il se trouve dans presque toute l'Europe centrale, en Danemarck, en Gotliie, dans la Norvège aus- trale, en Finlande, en Angleterre et en Irlande. — A i'o- 56 CORYMBIFÈRES. rient, on le rencontre en Transylvanie , sur quelques points de la Russie moyenne et de la Russie australe , dans les Si- béries de l' Allai et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Portugal 40" ) Ecart en latitude : iVorf?, Finlande 61 ^ 21« Occident, Portugal 10 O.) Ecart en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal 116 E J 126» Carré d'expansion 2646 FiLAGO GALLîCA, Lin. — Il est annuel et vit dans les champs en petites sociétés ou plus souvent disséminé. Sa tige est droite , grêle et rameuse , un peu cotonneuse à sa base. Ses feuilles sont allongées, linéaires, très-pointues et blanchâtres. Ses capitules, entourés de bractées aiguës, sont placés aux points de bifurcation des rameaux, et présentent aussi les mêmes caractères que ceux du F. arvensis. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux , graveleux ou sablonneux de la plaine et des mon- tagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, il se trouve en France, en Es- pagne, en Algérie, à Madère et aux Canaries. — Au nord, il est moins répandu et végète çà et là dans quelques par- tics de l'Allemagne, dans le grand-duché de Bade, en Westphalie, en Bohême. Il est aussi en Angleterre où peut- être il a été transporté. — A l'occident, il habite le Portu- gal. — A l'orient , on le cite en Suisse, dans le midi de l'Italie et en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie. GNAPlIALll'M. 57 Limites d'extension de V espèce. Sud, Canaries 30° | Ecart en latitude : Nord, Angleterre. 54 ^ 24" Occident, Canaries 18 0. ) Ecart en lonsitude : Orient, Transylvanie 22 EJ 40'' Carré d'expansion 960 G. GSrAFHAI.XUI!I , Un. Distribution géographique du genre. — Les 120 espèces qui le composent sont disséminées dans toutes les parties du monde, mais la moitié au moins fait partie de la végétation américaine. — 40 espèces sont de l'Amérique du sud , et la plupart du Pérou, du Brésil , du Chili et de Montevideo. — 26 appartiennent à l'Amérique septentrionale, et parti- culièrement au Mexique , à la Jamaïque et à Saint-Domin- gue ; ces plantes, qui résistent parfaitement à la chaleur, s'avancent très-peu vers le nord. — Aussi, après l'Amé- rique équinoxiale, c'est l'Afrique qui a le plus grand nombre de Gnaphalium ; on y en connaît 24 , c'est-à-dire : 14 du cap de Bonne-Espérance , 4 de Madagascar , 3 de l'Egypte, 1 du Sénégal, 1 d'Abyssinie et 1 de l'île Bourbon. — Les 6r«aj)/ta/tî/^^ Iles de Behring 180 E. ) 190" Carré d'expansion 6080 G. ACHIIiLEA, Lin% Distribution géographique du genre. — Les Achillea constituent un genre nombreux d'environ 65 à 70 espèces, appartenant presque exclusivement à l'Asie et à l'Europe. — 40 espèces font partie de la végétation de cette der- nière contrée et s'y trouvent dispersées en Italie, en Grèce^ en Tauride, en Turquie, en Hongrie, etc., en plus grande quantité dans l'Europe australe que dans le centre et dans le nord. Plusieurs Achillea habitent les montagnes, de sorte que les Alpes et les Pyrénées en ont un certain nombre d'espèces spéciales. — On en connaît , en Asie 26 à 28 dont la majorité vit autour du bassin de la Méditerranée dans l'orient, le Caucase, la Syrie, la Perse, l'Asie mineure et les autres en Sibérie, aux Indes orientales et môme au Kamtschatka. — Une seule est connue dans l'Amérique sep- tentrionale. — Une seule, africaine, habite l'Egypte. Achillea Ptarmica , Lin. — L'élégance de cette es- pèce la fait remarquer au milieu des OEnanthe fisiulosa, ACIIILLEA. 7Ô des Lylhrum Salicaria et des plantes des prairies humides dont elle occupe le sol. Ses racines s'y étendent, s'y rami- fient et s'y divisent en rejets nombreux, et il en résulte de petites touffes d'un vert sombre qui sont bientôt égayées par des corymbes d'un beau blanc , formés de calathides moins nombreuses que celles des autres achillées, mais plus larges et entourées d'une couronne régulière aux ligules dilatées, trifi- des et réfléchies. Les bractées, très-serrées dans le bouton , sont lanugineuses, et les demi-fleurons, très-larges et d'un blanc argenté , sont presque toujours teintés de rose à leur base, surtout à l'époque de l'épanouissement. Les fleurs, dans la jeune calathide, sont couverts de poils laineux comme les bractées de l'involucre. Les stigmates, serrés l'un contre l'autre, forment une petite colonne qui traverse le tube an- thérifère, en entraîne le pollen qu'elle pousse au-dehors, puis ils s'ouvrent pour l'imprégnation. Les fleurs femelles de la circonférence sont aussi fécondées par les fleurons du centre, et les graines, recouvertes d'une enveloppe noire^ un peu aplaties, se détachent d'un réceptacle plat ou légère- ment bombé. — Cette plante fleurit tard, au mois de juillet et d'aoïjt. Elle offre, dans les montagnes, une charmante variété à fleurs roses ou lilas, plus tardive encore que le type et dont nous avons indiqué les associations. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce est indiffé- rente et croît sur tous les sols pourvu qu'ils soient humides* Elle habite les plaines et les montagnes, en Auvergne jus- qu'à 1,200"™, dans les Pyrénées orientales jusqu'à 1,400'", selon de Candolle. Géographie. — ^ Au sud, elle existe dans les Pyrénées et en Espagne. — Au nord, elle est dispersée dans toute l'Eu- rope centrale, dans toute la Scandinavie, à l'exception de la Laponie, dans toute la Finlande, en Angleterre, en Irlande, 80 COUYMBIFÈKIiS. dans les archipels et aux Feroë. — A l'occident, on la trouve dans le nord du Canada. — A l'orient, elle habile la Suisse, la Lombardie, la Croatie, la Hongrie, la Transyl- vanie, la Tauride, les Russies septentrionale , moyenne et australe, ainsi que la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de V espèce. Sud , Espagne 40° "| Ecart en latitude : iVorrf, Finlande 69 ) '29« Occident , Canada 75 0. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 56 E.) 131« Carré d'expansion 3799 AcHiLLEA Ageratum , Lin. — Il est vivace et forme de petites touffes sur le bord des chemins , dans les prés secs et sur les coteaux. — Sa tige est ferme, droite et glabre. Ses feuilles sont nombreuses, oblongues, obtuses, dentées et un peu visqueuses quand elles sont jeunes. Souvent elles offrent à leur aisselle un paquet de feuilles plus petites. Les fleurs sont jaunes, petites, réunies en un corymbe serré, allongé et odorant. Les calathides sont ovales, dures, roussûtres et écailleuses. — Il fleurit en juillet et en aoûK Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains calcaires, compactes ou marneux de la plaine ou des mon- tagnes peu élevées. De Candolle l'indique depuis 0 à Mont- pellier jusqu'à 1,000™ dans les Pyrénées orientales. GéograjyJiie. — Au sud , on le rencontre en France , en Corse, dans les Pyrénées, dans le raidi de l'Espagne et aux Baléares. — An nord, il s'arrête sur le bord du plateau cen- tral. — A l'occident, il est en Portugal et à Madère. — A l'orient, en Italie, en Sicile, en Grèce, en Dalmatie. ACUILLEA. 81 Limites d'extension de l'espèce. Sud , Madère 33° ^ Écart en latitude : Nord, France 44 ) 11'' Occident, Madère 19 O. ) Écart en longitude : Onen^ Grèce 21 E.\ 40o Carré d'expansion 440 AcuiLLEA TOMENTOSA , Lin. — Il habite, comme la plupart des >4c/it7/m, les lieux secs et rocailleux. Ses racines sont vivaces et ligneuses. Elles produisent des tiges droites, simples ou à peine divisées à leur extrémité supérieure. Ses feuilles sont finement et profondément incisées comme celles de la mille-feuille, et toute la plante est blanchâtre et coton- neuse. Les fleurs, d'un jaune vif, forment unjoh corymbe terminal. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et rocailleux, et croît ordinairement dans les plaines. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , aux Pyrénées et en Espagne. — Au nord, en Suisse, dans le Tyrol, et en Angleterre jusqu'au 58°. — A l'occident, il reste en Espagne et en Angleterre. — A l'orient , il existe en Italie , en Turquie dans les Balkans , dans la Macédoine, dans les Russies moyenne et australe, dans le Caucase, dans les déserts de la Caspienne, dans la Géorgie et dans les Si- béries de l'Oural et de FAltaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Espagne 40° ^ Écart en latitude : Nord , Angleterre 58 ) 18° VII fi 82 CORTMBIFÈRES. Occident , Angleterre 7 0. "i Écart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 96 E. ) 103° Carré d'expansion 1854 AcHiLLEA NOBiLis, Lio. — On le rencontre disséminé sur les pelouses et sur les coteaux pierreux . Il ressemble beau- coup hiVÀ. Millefolium, mais il prend ordinairement moins de développement; ses feuilles, finement découpées, sont tomenteuses, très-odorantes, et ses fleurs, semblables à celles de VA. MillefoUum y conservent leurs fleurons flétris fixés aux akènes qui ne les entraînent qu'à l'époque de la dissé- mination. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains calcaires et marneux , et végète depuis la plaine jusqu'à 1,200'" , altitude citée par de Candolle dans les Alpes du Dauphiné. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 400 et 1,000™. Géographie. — Au sud, cet Achillea croît en France, aux Pvrénées et en Espagne. — Au nord , il occupe la Suisse, les bords du Rhin et une grande partie de l'Allema- gne, la Lithuanie. — A l'occident, il reste en Espagne et sur le plateau central de la France. — A l'orient, il est en Suisse, en Italie, enDalraalie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase, en Tauride, ei> Géorgie, dans les déserts de la Caspienne et des Baskirs, dans les Ilussies moyenne et australe, dans les Sibérie s de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de V espèce. Sud, Espagne 40° Nord , Lithuanie 57 Écart en latitude : 17° ACHILLEA. 83 Occident , Espagne 6 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 96 E- ^ 102» Carré d'expansion 1734 AchilleaMillefolic3i, Lin. — Elle est, parmi les plan- tes communes, une de celles qui attirent le plus l'attention par les jolies feuilles mille fois découpées que l'on voit mêlées à l'herbe des prairies , aux feuilles plissées de VAIchemiUa vulgaris , aux fleurs des renoncules , des Trifolium et du Loiu$ corniculatus.'On la rencontre aussi sur les pelouses , sur le bord des chemins, le long des haies et des buissons. — C'est au milieu de l'été que l'on voit monter ses tiges, garnies de feuilles découpées comme celles qui partent de la racine, et ces liges se terminent par d'élégants corymbes de petits capitules. Les bractées des involucres sont de grandeur inégale, irrégulièrement imbriquées, un peu sca- rieuses à leur extrémité. Chaque calalhide offre 4 à 5 rayons blancs ou rosés, d'abord roulés sur eux-mêmes quand ils sortent de l'involucre , ensuite larges , étalés et munis de deux stries ; leurs stigmates sonten languettes. Les fleurs du centre forment de petits entonnoirs à 5 dents, de même couleur que les rayons, avec un faisceau d'étamines orangées, au milieu duquel le style enlève un paquet de pollen de la même couleur que les anthères. Il y a seulement 2 à 5 fleurons du centre. Le corymbe élargi et formé par la multi- tude des calathides serrées les unes contre les autres, ne laisse voir que les anthères saillantes et les stigmates qui les traversent. Les fleurons en languettes, offrent, comme ceux du centre, les nuances les plus belles et les plus tendres. Tan- tôt c'est le blanc pur ou légèrement jaunâtre , plus souvent ce sont les teintes pures du carné ou du lilas, du rose ou du violet, et quelquefois même, surtout dans le voisinage des 84 CORYMBIFÈRES. eaux minérales, ce sont des fleurs entièrement carminées. Les fleurons femelles se réfléchissent peu de temps après leur épanouissement, laissant leurs stigmates en saillie , et plus tard le réceptacle s'allonge , conservant encore les fleurs flétries, entourées d'écaillés demi-transparentes, et de petits akènes oblongs, ailés et aplatis, se disséminent en abon- dance. — Cette espèce commence à fleurir en juin et continue de donner successivement des fleurs pendant une grande partie de l'année. Nature du sol. — Allilude. — Elle croît sur tous les terrains indistinctement, sur ceux qui sont secs et sur ceux qui sont humides. Elle habite la plaine ou les montagnes. Nous la trouvons jusqu'à 1,500^ d'altitude. M. Massot, cité par M. Alph. de Candolie, l'indique jusqu'à 2,315™ au Canigou, et M. Sendtner jusqu'à 1,531™ dans les Alpes bavaroises. Ledebour indique dans le Caucase, pour ses diverses variétés, des altitudes de 800 à 1,600™ et de 800 à 1,200™, et enfin celle de 2,600™. Géographie. — Au sud, la mille-feuille croît en France, aux Pyrénées, en Espagne, dans le royaume de Naples. — Au nord, elle abonde dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie, dans la Laponie oii elle existe dans toutes les prairies, dans les prés, sur les pelouses, sur les rivaf^es jusqu'au Cap-Nord, et surtout autour des huttes et des cultures des Lapons. Elle est aussi commune en Angleterre, en Irlande , dans les 3 archipels et aux Feroë. Elle existe aussi en Islande oii elle n'est pas rare et oii elle se plaît par- ticulièrement dans les lieux où il y a beaucoup de sources chaudes et où efle atteint une grande vigueur et surtout une couleur de pourpre plus éclatante (Voy. en Islande, t. 4, p. 114\ fait analogue à celui que nous observons sur le plateau central, autour de nos sources minérales. — A l'oc- ANTHEMIS. 85 cident , on la rencontre en Portugal et dans une très-grande partie de l'Amcrique du nord, au Groenland, dans toutes les possessions anglaises, dulaclluron aux Océans arctique, atlantique et pacifique. — A l'orient, elle croît en Suisse dans les prés et sur les montagnes partout, en Dalmalie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Carpathes, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, tout autour de la Caspienne, dans toutes les Russies, dans toutes les Sibéries, en Dahuric et dans les îles Aléoutiennes. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Espagne 39" ) Ecart en latitude : Nord , Cap-Nord 71 ) 32° Occident et Orient 360 ^^^^ 3G0O Carré d'expansion 1 1520 G. ANTHEMIS, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre est principalement européen, car, sur 52 espèces connues, il y en a 35 qui habitent cette partie du monde. C'est sur- tout dans l'Europe australe qu'elles sont réunies. L'Espa- gne, l'ftalie, la Sicile, la Tauride et la Provence en ont ensemble 2i espèces. Les autres se trouvent en Hongrie, en Autriche, en France, en Angleterre, en Grèce et en Portugal. — 12 espèces ont été rencontrées en Asie, et toutes dans l'Asie mineure , en Orient , dans le Caucase , en Géorgie , dans le Liban ou à l'île de Chypre ; une seule en Sibérie. — 4 Anthémis africains se trouvent : 3 en Egypte, 1 dans l'Atlas. — Un seul est égaré dans l'Amérique méri- dionale. 86 CORYMBIFÈRES. Anthémis altissima , Lin. — On rencontre cette plante dans les lieux stériles et sur les sables des rivières , oii elle estquelquefois entraînée. Elle est annuelle; sa tige est élevée, rameuse et glabre. Ses feuilles sont fortement découpées, à divisions inférieures , rétléchies et pointues. Les fleurs nais- sent en corymbe à l'extrémité de la plante. Leur involucre est consistant, lisse , blanchâtre , un peu membraneux. Les paillettesduréceptaclesontdureset même un peu piquantes. Elle fleurit pendant une grande partie de l'étéetdu printemps. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons toujours trouvée sur les terrains siliceux et sablonneux des plaines. Géographie. — C'est une plante méridionale qui, au sud , végète dans le midi de la France, en Corse, en Es- pagne, dans le midi de l'Italie, en Grèce. — Au nord, elle s'arrête sur le bord du plateau central et en Istrie. — A l'o- rient, elle atteint la Tauride , le Caucase, la Géorgie jus- que sur les bords de la Caspienne. Limites d'extension de Vespece. 5Md, Royaume de Naples 40° ) Ecart en latitude : Nord , Istrie 45 i 5° Occident, Espagne 5 0. ^ Ecart en longitude: Orient , Géorgie 47 E. j 52» Carré d'expansion 260 Anthémis pereguina , Willd. — H habite les champs , les vignes , les sables des rivières , où il vit dispersé et quel- quefois réuni en petits groupes. Il ressemble à l'espèce pré- cédente. Ses feuilles sont aussi découpées, munies de petites dents réfléchies. Ses fleurs, en corymbe, sont portées sur des pédoncules assez longs et striés. Ses akènes sont bruns, ANTHEMIS. 87 striés et couronnés d'une petite bordure. — Il fleurit en mai, juin et juillet. Nature du soi. — Allilude. — Terrains siliceux et sa- blonneux de la plaine. Géographie. — On le trouve dans le midi de la France , en Corse, en Italie, en Sicile et en Syrie, où M. Bové l'in- dique sur le mont Sinaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sinaï 29** ^ Écart en latitude : Nord, Plateau central 44 j 15° Occident , France 0 ] Ecart en longitude : Orient, Sinaï 31 E. i 31« Carré d'expansion 465 Anthebiis arvensis. Lin. — Cette espèce est la plus commune du genre. Elle abonde le long des chemins, dans les lieux incultes , sur les sables des rivières. Elle est an- nuelle et vit en société ; elle fleurit pendant longtemps, de- puis la fin de juin jus(|u'ii l'automne. On voit ses tiges ra- meuses et ses feuilles finement découpées , former de légers gazons d'un beau vert , et ses calalhidcs sont disposées elles-mêmes en corymbes lâches au sommet des rameaux. Ses disques d'un jaune pur, et ses fleurons blancs, assez larges, la font aisément remarquer au milieu des autres plantes des champs. Comme dans tous les Anthémis, les paillettes intérieures de l'involucre sont membraneuses ; les fleurons blancs se relèvent le soir, s'étalent le matin , et sou- vent même se réfléchissent dans le jour, mettant ainsi àdé- *couvert leurs stigmates , aptes, dès l'épanouissement, à re- cevoir le pollen des fleurs du centre. — A la maturation , le réceptacle s'allonge comme dans les 2?c//j6, et il s'en déta- 88 CORYMBIFERES. che une foule de petits akènes munis d'un appendice mem- braneux, et tenant encore à leurs fleurons desséchés. Pendant ce temps , le pédoncule s'allonge et se consolide. Nature du sol. — Altitude. — Cet Anthémis est indif- férent et croît partout , sur tous les terrains , dans la plaine et sur les montagnes. M. Boissier le cite de 0 à 2,000™ dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en Corse , aux Baléares , en Espagne, en Egypte. — Au nord, dans toute l'Europe centrale , dans le Danemarck , la Go- thie, la Suède, la Norvège, la Finlande et l'Angleterre. — A l'occident, il habite le Portugal. — A l'orient, la Suisse , l'Italie , les îles de la Grèce , le Caucase , la Tau- ride et l'Asie mineure , les Russies septentrionale, moyenne claustrale. Limites d'extension de V espèce. Sud , Êsfypte 30° ) Ecart en latitude : iVor(i, Finlande 68 ] 38° Occident, Portugal 10 O. ^ Ecart en longitude : Onenf , Russie centrale 49 E.j 59° Carré d'expansion 2242 Anthémis Cotcla, Lin. — Cette plante est extrêmement commune dans les champs, le long des chemins, dans les rues des villages et dans tous les lieux habités. Elle ressemble aux autres Anthémis , et vit aussi en société. Elle est an- nuelle et fleurit pendant tout l'été. — Sa calathide est en- tourée de petites bractées glabres et obtuses , et les rayons blancs qui la couronnent sont stériles. Ces rayons, qui ré- pandent comme toute la plante une odeur forte et désagréa- ble , se relèvent et s'abaissent alternativement comme ceux ANTHEMIS. 89 de la plupart des Anthémis, mais ils sont presque toujours réfléchis. — Les akènes, petits et nombreux, sont angu- leux, surmontés d'un petit disque aréole et recouvert de poils glanduleux et résineux. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente , ac- cepte tous les terrains, et vit surtout dans le voisinage des habitations, sur les sols salifères arrosés par des eaux fertili- santes. Elle s'élève peu dans les montagnes et ne dépasse pas 1,000"* en Auvergne. Géographie. — C'est une espèce que les cultures ont sans doute répandue sur un vaste espace, car on la rencon- tre partout; au sud , en France, en Espagne , aux Açores, à Madère , aux Canaries , en Barbarie , et jusque dans les champs de l'Abyssinie. — Au nord, elle est aussi commune et occupe toute l'Europe jusqu'à la Finlande boréale. Elle est aussi en Angleterre et en Irlande, mais partout dans les lieux cultivés, dans les rues des villages et autour des lieux habités. — A l'occident, nous avons cité les Canaries et Madère , nous y ajoutons le Portugal et les Etats-Unis , 011 cette plante est abondante , mais sans doute introduite. — A l'orient, elle s'étend en Suisse, en Italie, en Sicile, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, en Perse, dans toute l'Asie mineure ; dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Oural. — On cite encore cette plante au Brésil , aux Philippines , etc. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Ahyss'iniG 10» | Ecart en latitude: Nord, Finlande C8 j 58° Occident , Canaries 18 0.] Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. ' 78° Carré d'expansion 4524 90 CORYMBIFÈRES. Anthémis nobilis, Lin. — Il est vivace et croît dissé- miné le long des chemins, dans les champs , sur le bord des fossés. Sa racine est ligneuse ; ses tiges sont faibles, rameu- ses et un peu couchées. Ses feuilles sont finement décou- pées, à lobes linéaires, courts, aigus, d'un vert gai. Ses calathides sont solitaires et terminales. Le disque est jaune et les rayons sont blancs. Les graines sont nues et lisses. Toute la plante, et surtout la fleur, est très-odorante, exha- lant un parfum aromatique mêlé à l'odeur propre des Sy- nanthérées. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Cet Anthémis végète sur les terrains siliceux et graveleux des plaines et des basses montagnes. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa- gne , aux Açores. — Au nord , il est disséminé dans une grande partie de l'Europe occidentale , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il est en Portugal et aux Açores. — A l'orient , il arrive dans le royaume de Naples , en Dalmalie , en Transylvanie , et atteint peut-être la Podolie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Açores 30" ^ Ecart en latitude : Nord , Angleterre 5G j 20° Occident, Açores 35 O. | Ecart en longitude : Orient , Podolie 25 E. ] 60» Carré d'expansion 1560 Anthémis montana. Lin. — Cette espèce, vivace, à souche dure et ligneuse , forme des touffes étalées sur la terre , et vit en groupes nombreux sur les rochers , sur les coteaux pierreux , dans les champs arides. Elle est souvent ANTHEMIS. 91 associée m Genista pilosa , au Genisla purgans , à V Ané- mone montana , ou Saxifraga granulata , etc. Ses tiges sont couchées à la base , rougeatres , et ses feuilles, à dé- coupures fines et presque cylindriques , sont parsemées de poils blancs ; les tiges se redressent au sommet et présen- tent , sur de longs pédoncules , de belles calatliides très- grandes, à rayons étalés d'un blanc pur. Les bractées de l'involucre sont scarieuses sur leurs bords , et parsemées de poils blancs et laineux. La calathide reste très-longtemps épanouie à cause des nombreux fleurons du centre qui s'ou- vrent successivement par couronnes concentriques. Les stig- mates s'écartent peu de temps après leur sortie du tube staminifère, et les fleurons du centre, avant leur épanouisse- ment, offrent chacun , à leur sommet, cinq saillies qui indi- quent les étamines. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — AlUlude. — Elle croît sur les ter- rains siliceux et rocheux , et notamment sur les gneiss et les raicascliisles. On la trouve quelquefois en plaine , mais plus souvent elle habite les montagnes. D'Urville la cite ausom- metde l'île de Cos, à 800'". M. Léon Dufour l'a rencon- trée sur les pics d'Anie et d'Am.oulat dans les Pyrénées. Nous ne la connaissons nulle part , en Auvergne , au-dessus de 800 à 900™. Géographie. — Nulle part cette espèce n'est plus abon- dante que sur le plateau central de la France, car, dans le canton de Jumeaux elle est tellement commune sur les gneiss et les micaschistes, que l'on a peine à la détruire dans les champs que l'on met en culture. — Au sud , elle est assez commune dans les Pyrénées, en Espagne, et se retrouve en Italie et en Sicile. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A l'orient , on la rencontre en Grèce , en Turquie et en Tauride , en Gallicie, en Hongrie , en Transylvanie. 92 CORYMBIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 37** ^ Ecart en latitude : Nord , France 46 ) 9° Occident , Espagne 6 0. V Ecart en longitude : Orient , Tauride 34 E. i 40-^ Carré d'expansion 360 G. SXATRICABIA, Lin, Distribution géographique du genre. — 15 espèces sont dispersées sur les différentes parties de la terre ; 6 africaines sont originaires du cap de Bonne-Espérance, excepté une qui est de Ténériffe. — 3 européennes appartiennent à la Tauride et à l'Europe centrale. — 3 asiatiques sont de l'o- rient, du Caucase et des Indes orientales. — 3 américaines sont du Mexique , de la Californie et des Etats-Unis. Matricaria Chamomilla, Lin. — On le rencontre dans les buissons , sur le bord des chemins, sur les sables des ri- vières, autour des habitations. Ses tiges sont droites , can- nelées et rameuses. Ses feuilles sont sessiles, à lobes nom- breux et plusieurs fois découpés, d'un vert jaunâtre. Ses fleurs , à rayons blancs , portent leurs calalhides en corymbe et se montrent vers le milieu de l'été. — Les bractées de l'involucre , courtes , vertes et à peine scarieuses au som- met , ne recouvrent pas le bouton avant l'épanouissement. Celui-ci s'épanouit successivement et lentement à l'air et à la lumière. Les rayons se relèvent le matin et s'abaissent le soir, jusqu'à ce que la fécondation soit opérée , puis ils ne se redressent plus; le réceptacle se soulève au centre et répand MATKICARIA. 93 de nombreux akènes, munis d'une petite aigrette enforme de couronne. — Fleurit en mai, juin et juillet. Nature du sol. — AUilmlc. — On trouve cette plante sur tous les terrains, mais principalement sur ceux Sud, Canaries 30° ) Écart en latitude : Nord, La])on\e 68 ) 38° Occident , Amérique 95 0. | Écart en longitude : Orient , Dahmie 119 E.) 2U« Carré d'expansion 8132 Senecio viscosus , Lin. — Il est annuel et commun le long des chemins, dans les taillis et les lieux incultes , sur les toits de paille des chaumières au milieu des mousses , dans les coupes des forêts. Toute la plante est visqueuse et répand une odeur désagréable. Sa tige est droite, velue , rameuse. Ses feuilles sont larges , velues , visqueuses et laciniées. Les rameaux s'écartent presque à angles droits de la tige, et sont terminés par de petites calathides à rayons jaunes , courts et roulés en-dessous. — Il fleurit pendant la majeure partie de l'année. Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains siliceux et sablonneux des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il est indiqué dans les Pyrénées, en Italie , en Sicile , en Espagne et à Madère. — Au nord , on le rencontre dans une partie de l'Allemagne , en Dane- marck , en Gothie, dans la Norvège australe et dans la Suède boréale. — A l'occident, il est en Angleterre et en Irlande. — A l'orient, il habite la Suisse, l'Italie boréale, le Péloponèse , les Carpathes , et une partie de la Russie moyenne. vu * 114 COllYMBlFÈRES. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Madère 33® ) Écart en latitude : Nord, Suède 67 ) 34« Occident, Madère 19 0. l Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 26 E. I 45** Carré d'expansion 1530 Senecio sylvaticcs, Lin. — Il est annuel , et vit sou- vent en petits groupes disséminés dans les clairières des forêts , dans les taillis , et surtout dans les endroits où l'on a fait du charbon , et dont il s'empare dès la 2^ ou la 3^ an- née. Sa tige est droite et rameuse à sa partie supérieure. Ses feuilles radicales sont simples , les autres laciniées et comme rongées et froncées sur leurs bords relevés , d'un beau vert, et presque glabres. Les calathides sont disposées en corymbe au sommet des rameaux. Les involucres sont cy- lindriques , glabres , formés de bractées linéaires. Les rayons sont jaunes , courts et roulés en dedans. Après la floraison , les akènes se couronnent d'aigrettes blanches et légères qui se dispersent avec une grande facilité. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nattire du sol. — Altitude. — On le rencontre sur les terrains siliceux et sablonneux des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il habite la France, les Pyré- nées, les Asturies, le Portugal. — Au nord , on le trouve dans presque toute l'Europe centrale , en Danemarck , en Golhie , dans la Norvège australe, dans la Suède boréale, en Finlande, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il trouve sa limite dans cette dernière localité. ■; — A l'orient , il est en Suisse, en Autriche, dans l'Italie boréale, en SENECIO. 115 Turquie , dans les Carpathes , dans lu Russie moyenne et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Portugal 40" / Écart en latitude : iVorr/, Finlande , 68 ^ 28° Occident , Irlande 12 0.] Écart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 68 E. j 80° Carré d'expansion 2240 Senecio lividus, Lin. — H est encore annuel et croît dans les champs, sur le bord des chemins, et très-disséminé. Sa tige est droite , rameuse et pubcscente. Ses feuilles sont amplexicaules , oblongues , sinuées et un peu dentées. Les calathides sont réunies en corymbes irréguliers , offrant des pédicelles écailleux et pubescents. L'involucre , cylindrique et glabre, rappelle celui du S. sylvaticus, mais ses bractées n'offrent pas de taches noires au sommet comme celles des au- tres séneçons. Lesileuronsdela circonférence sont petits, jau- nes et roulés. Les akènes sont bruns et striés de blanc par des poils courts et couchés. H fleurit pendant tout le printemps. Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains sili- ceux et sablonneux des plaines. Géographie. — Son aire est restreinte au raidi de la France , à la Corse , à la Sardaigne , à l'Italie, à la Sicile , à l'Espagne , au Portugal , à la Grèce et à la Turquie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Espagne 38° i Écart en latitude : Nord , France/. M \ B® 116 CORYMBIFÈRES. Occident, Portugal 10 O. I Écart en longitude : Orient, Grèce 21 E.\ 31° Carré d'expansion 186 Senecio GALLicus, Vill. — Oïl le rencontre disséminé le long deschemins, sur les sables des rivières, parmi les buissons. Sa tige est droite , mince et rameuse. Ses feuilles sont ten- dres, glabres, laciniées, et quelquefois veloutées ou tomen- teuses en-dessous. Les calathides , disposées en corymbe lâche , sont d'un jaune d'or. Les involucres sont caliculés , et leurs bractées terminées par une petite pointe noire. Après la fécondation l'involucre se resserre , et les aigrettes réu- nies offrent un pinceau blanc au-dessus de ses écailles. En- suite ce même involucre s'étale et se renverse pour faciliter la dissémination d'akènes allongés et striés. — Il est annuel et fleurit pendant toute la durée du printemps. Nature du soi. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux et sablonneux de la plaine , quelquefois sur le cal- caire , comme au mont Ventoux , oii il atteint seulement 580'". Géographie. — On ne le connaît que dans le midi de la France, en Corse, en Espagne, en Portugal , en Calabre et en Sicile. Limites d'extension de Vespèce, 5iui.A , Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît maintenant 22 espèces de ce genre , dont près de la moitié sont européennes. Ces dernières, au nombre de 10, sont de lu Sicile, de l'Espagne et de la région méditerranéenne. — 7 appartiennent à l'Afrique, et sont dispersées en Egypte, à Madère, en Numidic , en Barbarie, et 2 seulement au cap de Bonne-Espérancô. — 3 autres habitent la Perse et la Palestine. — 2, américaines, sont de Vcra-Crux. 128 CYNAROCÉPHALES. Calendula arvensis, Lin. — Cette espèce est du petit nombre de celles dont la végétation ne s'arrête jamais pen- dant toute la longueur de l'hiver. Les gelées la suspendent pendant leur durée, mais elle recommence le jour du dégel , et , quoique annuelle , on la trouve en abondance dans les champs et dans les vignes, oii elle montre ses fleurs orangées dès que la neige a quitté la terre. Elle rampe sur le sol ; ses tiges sont rameuses, ses feuilles sont oblongues, tendres et d'un vert pâle. Ses fleurs ont des rayons femelles disposés sur 2 ou 3 rangs , et des fleurons mâles au centre. Tous les soirs les fleurons extérieurs se referment, puis ils s'ouvrent le matin, et, aussitôt que la fécondation est opérée, les ovaires extérieurs grandissent avec rapidité, se soudent même avec les bractées de l'involucre, et produisent ainsi des se- mences en tout semblables à celles du second rang , mais très-différentes par leur péricarpe qui devient presque ailé. Nalure du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et argileux , et reste dans les plaines. Géographie. — Au sud , il est commun et se trouve en France, en Espagne, en Algérie, aux Canaries. — Au nord, on le rencontre dans presque toute la France , en Belgique et en Allemagne, mais toujours inégalement disséminé et évitant de grands espaces sans que l'on en connaisse la cause. Il s'arrête en Lithuanie. — A l'occident, il habite le Portugal et les Canaries. — A l'orient , la Suisse , l'Italie la Sicile , la Croatie , la Dalmatie , la Transylvanie, la Grèce, la Turquie , la Tauride, les Russies moyenne et australe, et la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30° ^ Ecart en latitude: Xord , Lithuanie 55 ) 25° ECIIINOPS. 129 Occident , Canaries 18 O. ) Kcarten longitude • Orient , Dahurie 1 19 E. ^ 137» Carré d'expansion 3425 G. ECHINTOPS, Lin. Distribution géographique du genre. — Il existe envi- ron 24 espèces d'Echinops. 14 appartiennent à l'Asie où ils sont très-disséminés : en Perse , dans le Caucase , en Palestine , aux Indes orientales , en Sibérie , en Dahurie et en Mongolie. — 9 espèces font partie de la végétation européenne , et sont à peu près toutes australes: de l'Es- pagne , de la Grèce , de la région méditerranéenne , de la France, du Bannat et de la Hongrie. EcHiNOPS SPH^ROCEPHALUS , Lin. — Grande espèce vi- vace, qui croît en buissons volumineux le long des chemins et sur le bord des champs où elle produit beaucoup d'effet. Sa tige est droite et rameuse ; ses feuilles sont larges , si- nuées , pinnatifides , velues et blanches en dessous , vertes et glabres en dessus. Les fleurs groupées forment au som- met de la tige et des rameaux 4 ou 5 capitules parfaitement arrondis , dont la fleur supérieure s'épanouit la première , et dont la floraison continue par couronnes concentriques du sommet à la base , où les fleurons, au lieu d'être tournés vers le ciel , sont dirigés vers la terre. Le capitule supérieur s'épanouit le premier, et successivement fleurissent ceux des branches latérales qui continuent de donner naissance à de nouvelles calathides , alors que les supérieures produisent déjà des graines. Ces fleurs sont blanchâtres ou blcmUres, et les graines qui leur succèdent sont pentagones comme l'involucre qui les renferme , et couronnées par une petite aigrette. — Elle fleurit en juillet et en août. vil 9 130 CYNAROCÉPHALES. Nature du sol. — Altitude. — Cet Echinops préfère les terrains calcaires et compactes , et se trouve dans la Lozère vers 800™ d'altitude. Ledebour l'indique dans le Caucase de 0 à 1,600m. Géographie. — Il est assez méridional , et se trouve, au sud, dans le midi de la France , en Espagne et en Algérie. — Au nord , on le rencontre disséminé dans toute l'Europe centrale, jusqu'en Danemarck et en Gothie, oii il est seule- ment sporadique. — A l'occident , il est en Portugal. — A l'orient, on le connaît en Italie, en Sicile , en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans le Taliisch , sur les bords de la Caspienne, dans les Russies moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35° ) Écart en latitude : iVorrf , Gothie. 56 i 21« Occident, Portugal 10 O. 'j Écart en longitude : Orient , Sibérie de l'Altaï 97 E. j 107« Carré d'expansion 2247 Echinops Ritro , Lin. — Il croît aussi sur le bord des champs et souvent même au milieu des moissons. Il est plus petit que le précédent, ses feuilles sont plus étroites, plus découpées, plus épineuses, et le contraste entre le blanc de la surface inférieure et le vert foncé de la partie supérieure est beaucoup plus prononcé. Ses fleurs sont disposées en capitules d'un bleu d'azur, et donnent une grande élégance à cette espèce qui llciirit en judlet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cet Echinops croît sur I CIKSIUM. 131 les calcaires compactes ou rocailleux de la plaine ou des montagnes basses. Il se trouve à 650™ sur le versant nord du mont Ventoux. Géographie. — Au sud, il habite la France, les Pyrénées et l'Espagne. — Au nord, il est encore en France, jusqu'à Mende et à Lyon, en Istrie, et il atteint la Volhynie. — A l'occident, il reste en France et en Espagne. — A l'o- rient, on le connaît en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, à Samos, le long du canal de Xercès, en Bulgarie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les steppes de la mer Caspienne, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Pallas cite cette plante dans cette dernière contrée, accompagnée des : Phlomis herha venti, Dracoce- phalum thymiflorum, Salvia nemorosa, Sisijmbrium altis- simum, Lavalera thuringiaca, Thalictrum flavnm, Dipsa- cus laciniatus , etc. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Grenade 36° > Ecart en latitude : iVor(/, Volhynie 51 j 15© Occident , Espagne 8 0. i Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Altaï 97 E. j 105» Carré d'expansion 1575 o. ciasiUM, Adans. Distribution géographique du genre. — Les formes re- marquables des Cirsium sont abondamment répandues sur la terre, car on en connaît environ 140 espèces. — 71 sont européennes et dispersées partout, surtout en Italie, en France, en Espagne, en Allemagne , en Grèce et en Tau- 132 CYNAROCÉPHALES. ride. D'autres sont indiquées aux Alpes et aux Pyrénées, quelques-unes sont disséminées en Saxe , en Hongrie , en Bavière, en Autriche, en Bohême et dans toute l'Europe centrale. — 48 sont propres à l'Asie ; on les rencontre prin- cipalement sur le Caucase, en Perse, en Arménie, en Géor- gie , dans le Liban et dans toute l'Asie mineure. Un autre centre se trouve en Sibérie et en Dahurie ; une espèce arrive au Kamtschatka . Un dernier groupe est réuni aux Indes orien- tales et au Népaul, et l'on en cite aussi 1 espèce à la Chine , I au Japon et 1 autre en Tartarie. — L'Amérique septen- trionale offre 18 Cirsium, dont les plus méridionaux sont du Mexique et de la Louisiane, les autres de la Californie, des Etats-Unis et du Canada. — 3 seulement sont con- nus en Afrique : en Barbarie , à Madère et en Numidie. — Aucun Cirsium n'est propre à l'hémisphère austral. Cirsium lanceolatdm, Scop. — Il est extrêmement commun dans les lieux incultes, sur le bord des champs et des chemins, sur les décombres, dans les rues des villages. II se mêle aux orties , aux autres Carduacées , aux Ché- nopodées, etc. Il est bisannuel; ses tiges sont rameuses; ses feuilles oblongues , profondément découpées en lanières étroites, lancéolées, terminées chacune par une forte épine, sont décurrentes sur la tige. Elles sont d'un vert foncé en dessus, blanchâtres et cotonneuses en dessous. De grosses calathidcs terminent les rameaux; leur involucre est ovoïde, composé de bractées un peu piquantes, dont les extérieures sont plus larges et plus ouvertes. Les lleurons sont nom- breux, d'un rouge violacé, quelquefois blancs ou carnés. Les akènes sont munis, comme ceux de tous les Cirsium^ d'une aigrette plumeusc et caduque. — Il fleurit pendant tout l'été et pendant tout l'automne. CIKSIUM. 133 Nature du sol. — AUilude. — 11 est indifférent et pré- fère la plaine aux montagnes. On le voit cependant , en Au- vergne et en Suisse, suivre l'homme ou plutôt ses chùlets jusque dans les régions alpines. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Corse, en Espagne, dans le midi de l'Italie et dans les champs de l'Abyssinie oùil fleurit , selon Schimper, au mois d'avril. C'est le C. abijssiniciim, Schultz, qui ne paraît être qu'une forme du C. lanceolatum. — Au nord, il est commun dans toute l'Europe, occupant toujours les mêmes stations et existant dans la Scandinavie, à l'exception de la Laponie, en Fin- lande, en Angleterre, dans les archipels anglais et aux Feroë. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Transyl- vanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géor- gie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Écart en latitude : Ecart en longitude : 106° Sud, Ahyssinie 12» Nord , Finlande 68 Occident , Portugal 10 0 Orient, Sibérie altaïque 96 E. Carré d'expansion 5936 CiRSiUM FEROX , DC — On le trouve, mais nirement, sur le plateau central , oii il croît dans les lieux incultes et sur le bord des chemins. Il est bisannuel et couvert d'épi- nes acérées sur toutes ses parties. Il a le port et presque le feuillage du précédent, mais on trouve ordinairement sous les capitules quelques feuilles florales réunies. Les involu- 134- CYNAROCÉPHALES. cres sont généralement glabres , et les Heurs plus souvent blanches que purpurines. — Il fleurit en juillet et en août. ISature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — On le trouve dans le midi de la France, dans les Pyrénées, probablement en Espagne, en Italie, en Autriche et en Grèce oii il défend les abords du Parnasse. Limites d' extension de V espèce. Sud , Parnasse 39° | Ecart en latitude : Nord , France 44 j 5" Occident, France 0 \ Ecart en longitude : One«;, Parnasse 2l E.) 21° Carré d'expansion .^ 105 CiRsiuM ERiopHORUM, Scop. — Ce Cirsium est des plus remarquables par son abondance, par son port, par sa taille et ses caractères. 11 est bisannuel et se trouve partout le long des chemins, sur les sables des rivières, sur les coteaux incultes. Sa racine est grosse et charnue; sa tige droite, épaisse et rameuse. Ses feuilles sont grandes, larges et tou- tes profondément découpées en lanières étroites , terminées chacune par une forte épine; ces lanières naissent 2 à 2, et tandis que l'une s'élève, l'autre s'abaisse , de telle sorte qu'elles semblent disposées sur 4 rangs le long de leur pé- tiole. Ces feuilles sont d'un vert foncé en dessus et un peu cotonneuses en dessous. Les radicales sont étalées sur le sol. Les calathides sont très-volumineuses , arrondies , en- tourées d'un involucre à bractées ouvertes, lancéolées, pi- quantes et enlacées de filets cotonneux qui imitent une toile d'araipnéc. Les fils de cet éléeiant réseau \icnnent se ratta- f.IRSIUM. 135 cher à un lenllemeiit tubercule qui existe sous l'épiiie qui termine chaque bractée de l'involucrc. Les fleurons sont d'un beau rouge violet et contrastent avec le pollen blanc qui reste longtemps attaché aux anthères. Lors de la dissémination, les akènes paraissent munis de leurs aigrettes, mais celles- ci s'envolent sans enlever le fardeau qu'elles semblaient char- gées de transporter dans les airs. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indiqué partout sur le terrain calcaire ; nous le trouvons toujours en Auver- gne sur le terrain sihceux et principalement sur les sols vol- caniques de toute nature. Il préfère la plaine aux montagnes, mais il atteint néanmoins , sur le plateau central comme dans les Pyrénées, 1,000 à 1,200'" d'altitude. Géographie. — On le rencontre, au sud, dans les Pyré- nées, en Espagne, dans le midi de l'Italie, en Sicile. — Au nord, il existe dans une partie de l'Europe centrale jusqu'en Lithuanie , en Angleterre et en Irlande. — A l'orient , il habite la Suisse, l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hon- grie, la Transylvanie, les Balkans, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de V espèce. Sud , Sicile 37° ) Écart en latitude : iVorf/, Angleterre 55 ) l8° Occident , Irlande 12 0.) Ecart en longitude : Orient, Russie australe 50 E.i 02° Carré d'expansion 1116 CmsiUM PALUSTRE , Scop. — Grande espèce bisannuelle, commune dans les prés marécageux, dans les clairières hu- 136 CYNAROCÉPHALES. mides des forêts, et que l'on reconnaît immédiatement à ses tiges partout épineuses, à ses rameaux souvent allongés et courbés, à sa taille qui domine toutes les plantes voisines. Il est souvent disséminé dans les prairies au milieu des Trol- lius eiiropœus, Menianthes (rifoliata, Pedicularis palustris^ Eriophorum polystachium^ etc. Ses tiges sont droites, d'un vert foncé, couvertes d'épines qui naissent sur les ailes des feuilles décurrentes. Ces organes rendent sa tige presque foliacée, et le segment du limbe qui s'en détache est oblong, découpé, à lobes épineux. — Les calathides, d'un pourpre foncé, sontsessiles et réunies en masses au sommet des ra- meaux. Les involucres sont allongés, formés de bractées presque toutes rapprochées et à peine piquantes. — Il fleurit pendant tout Tété. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur tous les ter- rains pourvu qu'ils soient tourbeux, détritiques et humides ; il s'élève facilement de 1,000 à 1,200'" dans les prés mouil- lés des montagnes. Géographie. — Au sud, on le trouve dans les Pyrénées, en Espagne, en Portugal, dans le midi de l'Italie, en Grèce, au mont Athos. — Au nord , il est commun dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie, jusque dans les prés marécageux de la Laponie uméenne, dans toute la Finlande, en Angleterre, en Irlande, dans tous les archipels, y compris les Feroe. — A l'orient, il habite le Caucase, tou- tes les Russies et les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. . . . 39*^ ) Ecart en latitude : iVorrf, Fin lande 69 ^ 30» citisiiM. 137 Occident, Irlande 12 0.) Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baikal 116 EJ 128« Carré d'expansion 3840 CiRSiUM Erisithales, Scop. — Cette grande espèce vi- vace croît dans les bois taillis et sur les pentes herbeuses des montagnes. Elle habite les mômes lieux que : Doronium austriacum, Aquilegia vulgaris, Angelica syhesiris, Oro- biis niger, Lilium Martagon, Melîllis Melissophyllunif etc. Sa racine est oblique et fibreuse; sa tige est cannelée, creuse à l'intérieur, garnie , à sa base surtout , de feuilles ovales , dentées , ciliées et pétiolées , tandis que celles qui sont situées plus haut sont découpées et hérissées , toutes d'un vert foncé. La tige, nue au sommet, est terminée par un petit nombre de calathides inclinées, dont l'involucre ovale, formé de bractées glutineuses, non piquantes et rapprochées, con- tient des lleurons quelquefois purpurins , mais généra- lement d'un jaune pûle ochroleuque. — Elle fleurit en juin , juillet et août, et donne souvent naissance à des hybrides avec le C. palustre. Nature du soi. — Altitude. — Elle recherche en Au- vergne les terrains siliceux et détritiques des montagnes. On la trouve depuis 600™ jusqu'à IjôOO"*, De Candolle lui assigne 1,000™ à Meyrueis (Lozère) , et 1,600™ dans le Jura. Géographie. — On la trouve en France, en Suisse, dans le raidi de l'Italie et en Sicile. — En Lithuanie, en Volhy- nieet en Podolic, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Sicile 38° | Écart en latitude : iVorrf, Lithuanie 55 1 17" 138 CY.NAROCÉPHALES. Occident , France 0 i Ecart en longitude : Orient, Podolie 28 E. ' 28» Carré d'expansion 476 CmsiUM RivuLARE, Link. — Ce Cirsium est abon- damment répandu dans quelques prairies des montagnes. On le reconnaît de loin à sa taille élevée, et il produit beau- coup d'effet par le nombre de ses individus. Il est presque toujours associé au Veratrum album, à VHeracleum Le- coqii , Gr. et G., au Trollius europœus, à VEquisetum sylvalicum, etc. 11 est vivace, à tige ferme, droite et can- nelée; ses feuilles sont ovales, profondément dentées, d'un vert sombre en dessus, quelquefois cotonneuses en dessous. Sa tige est nne au sommet et terminée par 3 à 4 calathides presque sessiles et rapprochées, dont la supérieure est tou- jours plus grosse que les autres. Les bractées de son invo- lucre ne sont pas recourbées, et les fleurons sont d'un pour- pre violacé et foncé. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains siliceux et détritiques , dans les lieux humides des montagnes entre 1,000 et 1,300'°. De CandoUe l'in- dique dans les Alpes de Tende jusqu'à 1,800™. Géographie. — On le trouve , au sud et à l'ouest, dans le centre de la France , dans les Pyrénées , dans le midi de l'Italie. — Au nord et à l'est, en Bohême, en Prusse, en Li- thuanie, en Volhynie, en Podolie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie et en Grèce. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Grèce 38" \ Ecart en latitude Nord , Lithuanie 55 j 17» CIUSILM. 139 Occident, France 0 | Écart en longitude : Orient , Podolie 27 E. j 27« Carré d'expansion 459 CmsiUM ANGLICCM, Lam. — Il habite les prairies, au noilieu d'une foule d'espèces différentes, telles que Lotus uli- ginosus , Centaurea Jacea , Eriophorum angustifolium , TroUius europœus, Pedicularis palustris, etc. Ses racines vivaces sont formées de fibres simples et cylindriques ; la tige est droite, simple, feuillée à la base. Les feuilles sont embras- santes , un peu rétrécies en pétiole , oblongues , sinuées , bordées de cils épineux, et garnies en dessous et même en dessus de flocons laineux analogues aux toiles d'araignées. Les tiges et surtout les pédoncules sont aussi garnis de poils blancs et floconneux sous la Heur. — Les bractées extérieures sont vertes, entourées de poils laineux dans leur jeunesse. Les bractées intérieures sont purpurines au sommet , et prennent la couleur des fleurs. Les calathides sont solitaires, rarement géminées , portées sur de longs pédoncules nus , ou munis de loin en loin de quelques petites feuilles. L'in- volucre est formé de bractées linéaires imbriquées, pointues, mais non épineuses. Ces calathides sont presque toujours dioïques, quelquelois monoïques. Quand les étamines sont fertiles, le tube anthérifcre est violet, et le style, sans stig- mates , qui le traverse , en fait sortir un pollen jaunâtre et adhérent, et quand , au contraire , le style se bifurque au sommet en 2 petits stigmates, le tube anthérifère est vide , jaunâtre et demi-transparent. La môme calathide contient quelquefois les deux sortes de fleurs , les mâles au centre, les femelles à la circonférence. Presque toujours les grou- pes que forment cette plante dans les prés sont unisexuels , 1 iO C YN A ROCÉPH A LES . et les femelles sont infiniment plus fréquentes sur le plateau central. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et graveleux , les lieux humides des plaines et des montagnes basses. Nous ne le trouvons pas au-dessus de 700 à SOO»". Géographie. — Il habite presque toute la France des Pyrénées aux Vosges , l'Angleterre , une partie de l'Alle- magne et le midi de l'Italie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40° ] Écart en latitude . iVorrf, Angleterre 55 ; 15° Occident , Angleterre 6 0.) Écart en longitude : Onew^, Royaume de Naples. . . 16 E. j 22° Carré d'expansion 330 CiRSiCM BCLBOSUM , DG. — Il croît dans les prairies, le long des ruisseaux et des fossés, dans les lieux humides, où il est assez souvent associé au Serratula tinctoria. Sa racine vivace est une espèce de souche épaisse , un peu oblique , qui donne naissance à des fibres renflées à leur origine. La tige est droite , garnie à sa base de feuilles em- brassantes , profondément découpées , à lobes écartés , lan- céolés et divisés eux-mêmes en plusieurs lanières divergen- tes. Ces feuilles sont garnies de cils épineux et souvent co- tonneux et blanchâtres, au moins à leur surface inférieure. La tige, nue vers le haut ou quelquefois bifurquée, porte 1 ou 2 calathides à fleurons purpurins et serrés, et dont les invo- lucres sont formés de bractées pointues et appliquées contre les fleurons. — Il fleurit en juillet et en août. CIKSIDM. 141 Nature du sol. — Altitude. — II croît sur les terrains calcaires et marneux , sur les sols argileux et mouillés , et presque toujours en plaine. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, en Espagne, en Portugal. — Au nord, en Allemagne, en Thuringe , en Bohême , au Hartz , en Angleterre jus- qu'au 52". — A l'orient , il croît en Piémont , en Suisse , entre à peine en Italie et atteint cependant la Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Portugal :W \ Ecart en latitude : Noî-d , Angleterre 52 j 13® Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Omn^, Transylvanie 21 E. ) 31° Carré d'expansion 403 CiRsiuM ACACLE , Ail. — Très-commun sur les pelouses des plateaux élevés , sur les basaltes , et môme au milieu des scories sur les crêtes des volcans. Il y fleurit jusqu'au mois d'octobre. Le plus ordinairement il est d'un pourpre violacé, mais il offre aussi des variétés blanches et d'autres carnées qui produisent un très-bel effet. Il est presque toujours réuni par petits groupes de 10 à 12 individus. Sa racine est superficielle et tubéreuse ; ses feuilles sont vertes , sinuées , découpées et étalées sur le sol en une rosette épineuse. Ses calathides , toujours peu nombreuses , sont tantôt sessiles, tantôt pédonculées. L'involucre est lisse et oblong, formé de bractées linéaires , aplaties , sans épines. Lors de la dissé- mination l'involucre s'étale, et ses graines sont si nombreu- ses que le vent emporte des milliers d'aigrettes presque tou- jours dépourvues de leurs semences , et les disperse dans l'atmosphère où elles restent longtemps suspendues. 142 CYNAKOCÉPHALES. Nature du sol. — Altitude. — Ce Cirsium croît sur tous les terrains. Il est indiqué presque partout sur calcaire , et M. Planchon le cite croissant en Belgique, à Nieuport, sur les dunes sableuses, où, dit-il , l'élément calcaire est remplacé par des débris de coquilles. Nous le trouvons plus souvent en Auvergne sur les terrains siliceux , sur les scories , sur les pouzzolanes, sur tous les sols volcaniques. Il croît en plaine ou sur les montagnes jusqu'à 1,400™ environ. Wahlen- berg l'indique en Suisse dans les lieux montagneux, jusques au-dessus de la limite des sapins. De Candolle le cite de 0°* à Nantes et à Montpellier, à 1,500™ dans les Alpes. M. Boissier l'a trouvé croissanten petites sociétés, comme en Auvergne, entre 2,000 et 2,800™dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Il s'avance, au sud , jusque dans le royaume de Grenade. — Au nord , on le trouve dans toute l'Europe australe, dans le Danemarck et la Gothie, et en Asie dans la région boisée du pays des Samoyèdes. — A l'occident, il est en Angleterre. — A l'Orient , on le con- naît en Suisse , en Italie , en Dalmatie', en Croatie , en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie, en Perse, dans es Russies moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Ou- ral, de l'Altaï, du Baïkal et dans la Dahurie. Limites d^extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade. . . 36° ^ Écart en latitude : iVorrf, Pays des Samoyèdes... . 65 j 29** Occident , Portugal 10 0. j Écart en longitude r Orient , Dahurie 1 19 E. i 129» Carré d'expansion 3741 CiKSioi ARVENSE, Scop. — Le plus commun et le plus CIRSIUM. 143 tenace de tous les Cirsium , occupant les champs incultes ou cultivés , pénétrant dans les moissons comme dans les rues des villages , dans les haies des jardins, sur la lisière des bois , enfin dans toutes les stations où il trouve l'air et la lumière sans une trop grande humidité. Ses tiges sont simples , anguleuses ; ses feuilles scssiles , dentées , sinuées , épineuses , sont souvent couvertes en dessous de ViJredo siiaveolens. Ses calathides, un peu cylindriques, réu- nies au sommet des rameaux ou de la tige, offrent de nom- breux fleurons lilas ou blancs. Sur certains pieds les fleurons sont plus grands et les stigmates sont avortés , sur d'autres la corolle est plus courte et les anthères sont stériles , en sorte que la plante est réellement dioïque. Les calathides mâles se dessèchent , les femelles écartent leurs bractées et abandonnent aux vents d'automne une multitude d'aigrettes d'un roux sale , qui voltigent longtemps séparées de leurs akènes dont la plupart sont stériles, les racines traçantes et profondes de cette espèce constituant son principal moyen de reproduction. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — AlUlude. — ïl est indifférent à la nature du sol et à son altitude. Il atteint 1,000 à 1 ,200"'. Ledebour cite une variété incanum qui monte dans le Cau- case de 200 à 800°», et dans le Taliisch de 1 ,000 à 1 ,300™. Géographie. — Au sud , il s'avance en Espagne , dans le midi de l'Italie , en Sicile. — Au nord , il envahit toute l'Europe, y compris la Scandinavie jusque dans la Laponie australe. Il habite aussi l'Angleterre, l'Irlande, les archi- pels anglais, l'Islande et non les Feroë. — A l'orient, il existe en Portugal, en Amérique, à Terre-Neuve , dans tout le Canada, et il est ausssi naturalisé aux Etats-Unis. — A l'orient, il occupe l'Italie, la Turquie, la Tauride, le Caucase , la Géorgie , les Russies septentrionale , moyenne 144 CYNAROCÉPHALES. claustrale, les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal, et la Dahurie. Limites d'extension de V espèce. Sud , Sicile 37» | Ecart en latitude : iVorrf, Laponie 66 i 29« Occident , Canada 68 O. | Ecart en longitude : Omw^ Dahurie 119 E.i 187" Carré d'expansion 5423 G. siL-rBura^ Âdams. Ce genre , séparé des Carduus, ne contient qu'une seule espèce. SiLYBUM Marianum , Gœrtn. — H y a des plantes que l'on ne peut rencontrer une seule fois sans être frappé de leur aspect et de leur beauté. Tel est le chardon marie , commun sur le bord des chemins où il vit quelquefois isolé , mais plus souvent en sociétés si nombreuses , qu'il forme à lui seul d'é- pais fourrés. Il commence dès l'automne à montrer une rosette de larges feuilles étalées , découpées , ondulées et épineuses sur les bords. Au printemps suivant , cette rosette acquiert de grandes dimensions, et des plaques d'épiderme, détachées du parenchyme, y produisent de magnifiques taches blanches qui marbrent le feuillage dans toute son étendue. C'est un réseau qui en suit exactement les nervures. Les feuilles supé- rieures, amplexicaules et à lobes embrassants , très-resser- rés, sont munies comme les autres d'épines dirigées en tous sens et très-défensives. Les ralathides sont d'abord entièrement enveloppées dans ces feuilles et dans des brac- tées. Leur pédoncule s'allonge et s'en dégage un peu avant SYLIBUM. 145 la floraison. Les bractées les plus extérieures de l'involucre sont arrondies et ciliées sur leurs bords, les autres se réflé- chissent vers leur moitié en une pointe acérée , et il sort du milieu de leur faisceau de jolis fleurons lilas à anthères violettes. Ces fleurons, égaux, hermaphrodites, d'un rouge violet , ont les filets de leurs étamines soudés. — La flo- raison commence dès le mois de juin et se prolonge long- temps , mais à la fin de juillet on voit des involucres qui s'étalent et laissent tomber de jolis akènes glabres, bril- lants, un peu aplatis, et terminés par un petit anneau qui lui-même , porte une aigrette en couronne, trop courte pour transporter son lourd fardeau, et qui effectivement l'aban- donne et s'en sépare. Nature du sol. — Altitude. — 11 préfère les terrains calcaires et marneux de la plaine, les sables des bords de la mer, et s'élève peu dans les montagnes. Cependant M. Bois- sier le cite de 0 à 1 ,600™ dans le royaume de Grenade. Géographie. — Il est très-commun dans le midi de la France, plus encore en Corse, aux Baléares, en Espagne, en Barbarie, à Madère, aux Canaries et en Portugal. — Au nord , il est disséminé sur plusieurs points de l'Allemagne et de la Russie moyenne, oii il est probablement naturalisé comme en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, nous l'avons cité en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, il existe en Italie, en Sicile , en Transylvanie , en Turquie , dans le Caucase , en Géorgie , sur les bords de la Caspienne , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Canaries 30» ) Ecart en latitude : Nord, Russie moyenne 56 ^ 26" vil JO 1 46 C YNAROCEPHALES . Occident, Canaries» 18 O. ) Ecart en longitude : On>n/, Russie moyenne 54 E.j 72» Carré d'expansion 1872 G. CABDUUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Malgré la sépa- ration des Cirsium et des Carduus, ce dernier genre contient encore 60 espèces, dont 43 appartiennent à l'Europe. Bien que ces plantes soient distribuées assez irrégulièrement sur le continent européen , elles sont surtout originaires de l'Eu- rope australe, de l'Italie, de la Sicile, de la Sardaigne, de la Tauride, et de l'Europe moyenne, de la France, de l'Alle- magne , de la Hongrie , des Pyrénées , des Alpes et de la Russie. — 12 espèces sont asiatiques, presque toutes du Caucase , de la Géorgie , de la Syrie , quelques-unes de la Sibérie, du Népaul , des Indes orientales et de la Mongo- lie. — On connaît 3 Carduus en AIrique , 2 en Barbarie, 1 en Egypte. — Dans le Nouveau-Monde , on en cite une espèce en Pensylvanie et une autre à la baie d'Hudson. Carduus tenuiflorus , Lin. — Il est bisannuel et se trouve en sociétés nombreuses sur les décombres , au pied des murs, le long des cbcmins. Sa tige est droite, élevée, rameuse, cannelée et cotonneuse, remarquable par de lon- gues ailes dentées et épineuses qui sont le prolongement de feuilles oblongucs, sinuécs , anguleuses et blancliAtres, mu- nies aussi de nombreuses épines. Les calathides sont réunies 3 ou 4 ensemble au somm.et des rameaux. Les involucres sont oblongs, assez petits et formés de bractées droites et souvent rougeâtres au sommet. Les lleurons sont roses, car- nés ou blancs, et les pédoncules sont souvent très-rolonneux. CARDUUS. 147 Lors de la maturité les iiivolucres s'entr 'ouvrent, et des akènes peu nombreux s'échappent avec leurs aigrettes. En- suite les involucres se referment et ne tardent pas à se détacher par la rupture de leurs pédoncules. — Nous réu- nissons à cette espèce le C. pycnoccphalm , Jacq., qui a été considéré par plusieurs auteurs comme une variété du C. tenuijlorus , et qui n'en diffère que par les pédoncules de ses calathides qui sont nus et non bordés d'appendices foliacés et épineux. — Il lleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Allilude. — Il est indifférent et re- cherche surtout les lieux habités , les décombres et les sables salés. Il croît en plaine et sur les montagnes. Ledebour l'indique dans le Talûsch à 1,300™. Géographie. — Â.u sud , on le rencontre en France, en Espagne , aux Baléares , en Algérie , à Madère , aux Ca- naries. — Au nord , il habite quelques parties de l'Alle- magne , le Danemarck austral , l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident, il est en Irlande et aux Canaries. — A l'orient, on le connaît en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , en Perse , dans l'Asie mineure , sur les bords de la mer Caspienne. — Sa variété ou espèce pycnocephalus occupe les localités méridionales ; le C. tenutfolius se trouve sur les points les plus septentrionaux de cette aire. Limites d'extension de V espèce. Sud, Canaries 30** ) Ecart en latitude : iVon/, Angleterre.'. 57 j 27" Occident , Canaries 18 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. I 65" Carré d'expansion 1755 148 CYNAROCÉPIIALES. Carducs Personata , Jacq. — Vivace et habitant les prairies élevées et humides des montagnes, ce chardon offre des tiges droites , vigoureuses et ramifiées. Ses feuilles infé- rieures sont pétiolées, un peu épineuses sur les bords et pro- fondément découpées en lobes élargis ; les supérieures sont ovales, pointues, décurrentes sur la tige; toutes sont vertes en dessus, blanchâtres en dessous, et bordées de cils épineux. Les calathides, d'un rouge violet, sont réunies plusieurs ensemble au sommet des rameaux et portées sur des pédon- cules blanchâtres. Les bractées de l'involucre sont linéaires, pointues et un peu réfléchies au sommet , au point de rendre les capitules accrochants. Ces capitules tombent souvent avant de s'ouvrir et contiennent des akènes oblongs, com- primés et munis d'une aigrette assez développée. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les ter- rains siliceux et détritiques des montagnes. Nous le trouvons de 1 ,000 à 1,200™. De Candolle l'indique à Z+OO'" à Gre- noble et à Gap, à 1,400™ dans les Alpes. Géographie. — Au sud , il ne paraît pas aller , en France , au delà des montagnes du Cantal , mais il atteint le midi de l'Itahe. — Au nord , on le rencontre en Suisse , 011 il est rare ; dans les Vosges , dans la Forét-Noire et en Bohème. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40** \ Écart en latitude : Nord, Bohème 50 ) 10° Occident, France 0 ) Ecart en longitude : Orient , Royame de Naples .... IG E.^ 16** Carré d'expansion IGO CARDUUS. 149 Carduus CRISPUS , Lin. — H est bisannuel , et vit dissé- miné dans les champs et sur les bords des chemins, quel- quefois dans les taillis et parmi les buissons. Sa tige est droite, vigoureuse, rameuse dès sa partie moyenne, garnie d'ailes épineuses qui proviennent de feuilles décurrentes et découpées. Les calathides sont souvent réunies 5 ensemble, portées sur des pédoncules ailés et épineux d'un côté , nus et cotonneux du côté opposé. Ces calathides sont petites et formées de bractées peu acérées , ouvertes , terminées en pointes molles, renfermant des fleurons d'un rouge violacé. Les akènes sont petits , lisses et sans stries. — II lleurit en. juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — 11 est indifférent , et stationne à peu près sur tous les terrains, sans s'élever beau- coup dans les montagnes. Géographie. — Il est rare dans le midi de la France , mais il atteint l'Aragon et le royaume de Naples à la faveur des montagnes. — Il est assez commun dans le nord , dans toute l'Allemagne, dans toute la Scandinavie, en Suède oii il préfère les champs d'orge ; en Laponie oii sa tige , dit Wahlenberg, atteint souvent la hauteur d'un homme, offrant partout des ailes crépues et pi(juantes, montrant des feuilles larges et planes, presqu'indivises, molles et succulentes, gar- nies de spinules marginales, sétacées et à peine piquantes. — A l'occident, il est très-rare déjà dans l'ouest de la France. — A l'orient, il devient commun , se trouve en Suisse dans les lieux slercorès, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, dans toutes les Uussies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal, et dans la Dahurie. 150 CYNAROCÉPHALES. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40° ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 69 \ 29» Occident , France 0 | Ecart en longitude : Orient, Dahurie 119 E. j 119« Carré d'expansion 3451 Carduus vivARiENsis, Jofdan. — Nous avions cru re- connaître dans cette espèce le C. nigrescens , Vill., mais M. Jordan l'en a séparée avec raison. C'est une espèce bi- sannuelle qui croît, comme beaucoup de Carduacées, le long des chemins, dans les lieux incultes. Il offre une tige droite et pubescente, ailée etrameuse ; des feuilles d'un vert foncé, découpées , à segments ovales étalés et ciliés sur les bords , des calathides un peu penchées et solitaires sur des pédon- cules nus, tomenteux au sommet. L'involucre est déprimé à sa base, composé de bractées purpurines, étroites, terminées par une pointe non acérée et toutes arquées au dehors à leur sommet. Les fleurons sont d'un rouge vif comme ceux du C. nutans ; les akènes sont jaunâtres , luisants , striés et chagrinés très-légèrement à leur surface. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux et rocailleux de la plaine et des montagnes peu élevées. Géographie. — On ne connaît encore cette espèce que dans le midi de la France , des Pyrénées au plateau cen- tral, occupant un espace de 4 degrés environ, mais il est probable qu'elle existe aussi dans d'autres contrées où elle aura été confondue avec le C. nigrescem, Vill., dont l'aire d'expansion est aussi Irès-resserréc. CAKDLLS. 151 Carduus nutans, Lin. — C'est peut-ôtre le plus ré- pandu de tous les chardons. On le voit envahir les champs incultes , border les chemins , entourer les habitations et montrer partout ses formidables épines. Ses feuilles profon- dément découpées, un peu cendrées, ont, comme celles de la plupart des Carduacées, leurs nervures saillantes et acérées; elles sont décurrentes sur la tige, et celle-ci est munie d'ai- les festonnées également j)i(juantescjui descendent sur elle en séries rapprochées. Les calathides, peu nombreuses, sont pla- cées au sommet des rameaux ; elles sont penchées, d'un rouge violet foncé ou pâle, et quelquefois carnées ou entièrement blanches. Elles paraissent au milieu de l'été comme celles des autres Carduacées. Les bractées supérieures se réfléchis- sent et forment une calathide aplatie , au centre de laquelle les bractées intérieures redressées accompagnent les tleurons. Ceux-ci sont tous égaux et hermaphrodites. A mesure que les graines mûrissent, le centre de la calathide s'allonge au-dessus des bractées réfléchies , et finit [)ar former une sorte de cône ou de cylindre d'oii tombent les akènes garnis d'une aigrette velue mais non plumeuse, qui n'adhère pas à la graine et qui s'en sépare ù la maturité. Ces larges cala- thides inclinées nous montrent pendant la nuit, quand la lune les éclaire, un spectacle animé comme celui du jour. Des lépidoptères nocturnes y remplacent les vanesses et les coliades , qui viennent avec tant de |)laisir butiner sur ces corbeilles lleuries. Le P/ialœna chrysilis et de jolies noc- tuelles y sont encore endormies (juand le soleil du matin les avertit de chercher une retraite plus sombre pour y passer le jour. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et ha- bile les terrains calcaires, siliceux, voIcani(|ues, graveleux, marneux ou sablonneux. Il atteint d'assez grandes hauteurs, 152 CYNAROCÉPHALES. 1,100 à 1,200™ en Auvergne, 1,300 à 1,600™ dans le midi de l'Espagne, 1 ,000 à 2,000™ dans le Caucase. Géographie. — Il est très-répandu au sud, en France, en « Espagne, en Barbarie. — Au nord, il habite toute l'Eu- I rope centrale, les îles de la Baltique, et vit encore sporadique fl en Suède et en Norvège, il est en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, on le connaît en Portugal. — A l'orient, il végète en Suisse , presque domestique , toujours voisin des habitations, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hon- grie, en Transylvanie, en Croatie, en Tauride, dans le Cau- case, en Turquie, en Grèce, dans les Russies moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Barbarie 35» | Écart en latitude : iVorrf, Norvège 59 j 24» Occident, Portugal 10 O.'i Écart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 97 E. ) 107» Carré d'expansion 2568 G. ONOPOBDUM, LtU. Distribution géographique du genre. — On ne connaît que 13 espèces de ce genre en grande partie européen. 8 sont distribuées en Grèce, en Corse, en Espagne, en Pro- vence, en Italie, c'est-à-dire qu'elles sont à peu près toutes de l'Europe australe. — 4 sont asiatiques et disséminées en Arabie, en Perse , en Syrie et dans le Caucase. — Une seule est de l'Africjue boréale. Onopordum AcANTHiLM, Lin. — Cette grande espèce bi- sannuelle est extrêmement commune dans tous les lieux in- ONOPOKDUM. 153 cultes et notamment sur les décombres, le long des chemins et des rues des villages. Elle est pour ainsi dire domesti- que, et profite desl ieux fertiles pour y étaler sa large rosace de feuilles à nervures épineuses et à surface tomenteuse. Des tiges très-hautes et souvent rameuses sortent du centre de cette rosace. Ces feuilles sont largement décurrentes sur la tige et la rendent fortement ailée, et ces ailes comme les feuilles sont ordinairement cotonneuses. Les capitules, d'un rouge violet, commencent à paraître en jp'llet et fleurissent ensuite pendant longtemps. L'involucre est formé de brac- tées imbriquées, terminées par un petit appendice épineux. Les fleurons paraissent tous hermaphrodites. Après la florai- son , l'mvolucre grossit et se renfle à sa base par suite du développement de graines nombreuses et assez grosses , et plus tard il écarte ses bractées. Alors sortent les akènes in- sérés dans les alvéoles du réceptacle. Ils sont tétragones, un peu aplatis et ridés en travers. L'aigrette plumeuse porte à sa base une petite couronne cornée, par latjuelle elle se sé- pare de l'akène et l'abandonne à l'époque de la dissémina- tion. Les involucres, débarrassés des graines, se resserrent et persistent longtemps. La société de VOnopordum consiste en Carduacées , en Sysimbrium Sophia et dans toutes les plantes des décombres et des lieux habités. Nature du sol. — Altitude. — 11 est presque indifférent, mais il préfère cependant les terrains calcaires et marneux, les terres fortes et argileuses. Il s'élève facilement à 1,000" en Auvergne. M. Boissier l'indique entre 1 ,600 et 1 ,900'" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Il est très-commun dans le centre et dans le midi de la France, et jusque dans le midi de l'Es- pagne. — Au nord, il habite une grande partie de l'Europe centrale , le Danemarck , la Gothie , la Norvège boréale , la 154 CYNAROGÉPHALES. Suède australe et l'Angleterre. - A l'occident, il se trouve en Portugal , et naturalisé en Amérique sur quelques points des Etats-Unis. — A l'orient, il est rare en Suisse, mais se retrouve assez abondant en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Tauride. Il vé- gète aussi dans le Caucase, en Géorgie, en Turquie, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie allaïque. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 37° /Ecart en latitude : Nord , Norvège 66 ^ 29» Occident, Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie aitaïque 97 E. j 107° Carré d'expansion 3103 G. I.APFA, Tourne f. 4 espèces seulement composent ce petit genre. 3 sont européennes, la 4'' est originaire de la Perse. Lappa major, Gaertn. — Plante à racines puissantes qui s'enfoncent profondément dans le sol gras et fertile des champs, des bords des ruisseaux et des fossés. Elle se sème en automne , et dès le printemps suivant cette espèce, bisan- nuelle comme les deux autres, développe de belles et larges feuilles ondulées sur les bords et portées sur des pétioles rou- ges et velus à leur base. Au milieu de l'été , de nombreu- ses calathidcs se montrent au sommet des rameaux; elles sont globuleuses, et leurs bractées, resserrées à la base, se termi- nent au sommet en arêtes crochues. Les Heurs sont d'un rouge violet foncé relevé par des faisceaux anlhérifères d'un beau blaiK . Dès que la fécondation est opérée, les bractées LAPPA . 1 55 de l'involucre se recourbent davantage, et elles deviennent tellement accrochantes que des capitules tout entiers sont emportés par les hommes et par les animaux. La plupart, en effet , articulés sur leurs pédoncules , se détachent avec la plus grande facilité. D'autres se réunissent en pelotons agglo- mérés que le vent fait rouler sur le sol , et quelques-uns per- sistant sur la tige , s'ouvrent d'eux-mêmes et répandent des akènes oblongs , glabres, aplatis, ridés transversalement, et dont les aigrettes sont ordinairement détachées. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — AUilude. — Cette plante choisit les terrains calcaires, marneux et argileux , mais elle se trouve aussi sur les sols siliceux pourvu qu'ils soient humides , sur les sables des rivières et dans des lieux arrosés par des eaux minérales. Elle peut s'élever de 700 à 800™ en Auvergne. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne de 0 à 1,600'". Géographie. — Au sud, on la rencontre dans le midi de la France , en Espagne , jusque dans le royaume de Grenadeet en Algérie. — Au nord, elle habite l'Europe cen- trale, le Danemarck, la Gothie australe, la Finlande, et elle est sporadique en Suède et en Norvège. On la rencontre aussi enAngleterre. — A l'occident, elle végète en Portugal. — A l'orient , en Suisse , en Italie, en Dalmatie , en Hon- grie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans le Taliisch, dans toutes les Uussies et dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35" / Ecart en latitude : Nord , Finlande 65 30" 156 CYPiAROCÉPHALES. Occident, Portugal 10 O. j Ecart en longitude: Orient , Sibérie altaïque 97 E. j 107® Carré d'expansion 3210 Lappaminor, DC. — Cette bardane, qui a les plus grands rapports avec la précédente et qui en est même encore considé- rée comme une variété par quelques auteurs, vit en groupes le long des chemins , près des lieux habités , sur les berges des fossés, sur les décombres, dans les terrains salés. Elle diffère de la précédente en ce qu'elle est plus petite dans toutes ses parties et surtout dans ses calathides. Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains calcaires et surtout sahfères, et monte facilement à 1,000™. Géographie. — Cette espèce est moins méridionale que la précédente ; elle ne dépasse guère le centre de l'Espagne, mais elle atteint le midi de l'Itahe et la Sicile. — Au nord, on la rencontre dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, dans la Suède et la Norvège australes, en Fin- lande, en Angleterre, en Irlande et dans les archipels an- glais. — A l'occident, elle vit en Portugal, et on la cite aussi au Canada, sur les bords du lac Huron oii nous la suppo- sons naturalisée. — A l'orient, elle habite la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Tau- ride, le Caucase, la Géorgie, l'Arménie, le Taliisch et les Russies septentrionale, moyenne et australe. Limites d'extension de V espèce. Sud , Sicile 38" ) Ecart en latitude : Nord , Finlande «1 23« LAPPA. 157 Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : OnVn^, Russie moyenne 51 E.j Gl° Carré d'expansion 1403 Lappa tomentosa , Lam. — Cette espèce n'est peut- ^tre qu'une simple variété du Lappa minor. Elle croît dans les mêmes lieux, et souvent aussi dans les taillis, sur les sa- bles des rivières où elle produit un grand effet par ses lar- ges feuilles et par ses nombreuses ralathides entourées de filaments blancs et mêlés qui simulent le travail des arai- gnées. Quelquefois elle paraît intermédiaire entre les 2 pré- cédentes, offrant les feuilles de la première et les fleurs de la seconde. — Elle fleurit aussi en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Comme la précédente. Géographie. — On la trouve, au sud, en France, et pro- bablement en Espagne. — Au nord , elle est disséminée dans tout le centre de l'Europe, en Danemarck, en Gothie, en Suède, en Norvège, en Angleterre et aux Hébrides ; elle est sporadique en Finlande. — A l'occident, elle a sa limite aux Hébrides. — A l'orient, on la trouve dans le midi de l'Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transyl- vanie, en ïauride, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal, dans la Sibérie orientale et en Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples. . . . 40° 1 Ecart en latitude : Nord , Finlande 63 j '23« Occident , Hébrides 10 O.i Ecart en longitude : OnVn;, Sibérie orientale 1()3 E. ) 173** Carré d'expansion 3979 158 CYNAROCÉPHALES. G. CABLINA, Lin. Dislrihution géographique du genre, — Les espèces de ce genre, au nombre de 18, sont en grande partie euro- péennes, car 1 1 sont groupées en Espagne, en Sicile, en Italie et en France. — 6 sont africaines et habitent l'Atlas, la Numidie , Madère et Ténériffe. 1 seule croît au cap de Bonne-Espérance. — 1 seule habite le Caucase et pourrait encore être considérée comme européenne. Carlina aciiantifolia , Ali. — Il est impossible de rencontrer cette espèce, sur les pentes sèches et rocailleuses des coteaux où elle croît habituellement, sans être frappé de sa beauté et de sa singuhèrc organisation. Elle est vivace ou bisannuelle, mais elle reste souvent très-longtemps sans fleurir, et meurt après sa floraison en laissant toutefois des pousses latérales qui lui survivent. Ses profondes et puissan- tes racines, recouvertes d'une écorcc roussâtre souvent inter- rompue par des gerçures longitudinales irrégulières, lui per- mettent d'affronter les lieux les plus stériles et de vivre pa- tiemment plusieurs années, en attendant une occasion pour se développerct fleurir. Un printemps humide la lui procure. Alors on voit étalée sur le sol une rosette large et régulière de feuilles épineuses et ondulées semblables à celles de l'a- canthe ; blanchâtres en dessous, elles sont en dessus d'un beau vert, et dès le mois de juin on voit au centre de cette rosette un bouton pointu entouré d'écaillés épineuses, qui se développe lentement et qui ne fleurit qu'à la fin de juillet. C'est lacalathidc unique qui contient les fleurons. Les brac- tées grandissent et montrent, parla disposition de leurs épi- nes pectinées, vertes ou violacées, que ce sont des feuilles avortées, sans parenchyme, et réduites à l'arrangement symé- I CAULINA. 159 trique de leurs nervures et de leurs épines. Ces bractées de- viennent de moins en moins épineuses à mesure qu'elles se rapprochent du centre de lalleur, et enfin, les dernières sont de belles languettes dorées qui s'étalent régulièrement au- tour des (leurons et leur formentune couronne. Celle-ci n'é- tale ses rayons qu'en face de ceux du soleil. La nuit elle les ferme, le jour elle ne les ouvre pas si le ciel est sombre et couvert ; c'est une fleur essentiellement météorique. — Tous les fleurons sont hermaphrodites et disposés sur un large ré- ceptacle avec la plus grande symétrie. Ils s'épanouissent de l'extérieur à l'intérieur. Le pollen est abondant et touche quelquefois directement lesstigmales, ou bien il s'attache aux poils saillants des aigrettes et du réceptacle, où les stigmates le recueillent en se courbant. — Une fois la fécondation terminée, les fleurs restent ouvertes, les écailles cessent d'ôtre impressionnées par l'humidité, et les akènes, munis d'ai- grettes plumeuses, se détachent ets'envolent. Mais ici comme dans plusieurs autres Synanthérées les aigrettes, en prenant leur essor dans les airs, oublient souvent la semence qu'elles avaient mission de conduire, et flottent au hasard dans l'océan aérien à une époque où l'oiseau lui-même n'a plus à re- cueillir le duvet qui tapisse son nid. — Après l'hiver le ré- ceptacle se sépare souvent en deux, et l'on voit rouler sur les pelouses des montagnes des disques blancs et velus que le vent transporte, comme il pousse dans les champs les pani- cules rompues de VAgrostis spica venu. — Cette plante se trouve ordinairement en individus isolés , mais peu éloignés les uns des autres. — Elle vit en société avec les espèces des terrains secs, telles que ; Thymus Serpyllum^ Fesluca ovi- na, Uelianlhemumapenninum. Nous l'avons rencontrée mê- lée au Carlina Cynara et formant avec lui de nombreux et très-curieux hybrides. 160 CYNAROCÉPHALES. Nature du sol. — Altitude. — Ce Carlina vit sur tous les terrains rocailleux , quelle que soit leur nature. Nous le trouvons jusqu'à 800 et 900"^ d'altitude. Il croît sur le versant sud du mont Ventoux à 916™. De Candolle le cite à 400™ à Mende et à 1,600™ dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, dans les Pyrénées orientales, en Espagne, dans le midi de l'Italie. — Au nord, il s'avance en France jusque dans le centre, autour de Clermont, en Istrie, dans le Siennois et en Po- dolie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Royaume de Naples 40» ^ Ecart en latitude : Nord , Podolie 48 O. j 8° Occident , France 0 | Ecart en longitude : Orient , Podolie 26 E. j 26« Carré d'expansion 208 Carlina Cynara , Pourr. — On peut lui appliquer ce que nous venons de dire du précédent. Ce Carlina croît aussi dans les lieux secs, mais cependant moins stériles que ceux qui conviennent au C. acantkifolia. Il est plus social et se rencontre plus abondamment quand une fojs il a choisi une localité. Il forme également de jolies rosettes de feuilles vertes moins velues ou à peine velues, et dont le vert est rehaussé par des nervures purpurines ou violettes. Les épines de sesinvolucres sont brunes ou violacées ; ses mœurs sont celles de l'espèce précédente. • — Il fleurit en août et en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains siliceux et détritiques entre 800 et 1,000™ d'altitude. CARLIN A. 161 Géographie. — Il a été confondu par la plupart des bo- tanistes avec le C. acanlhifolia dont il est très-différent, et nous ne pouvons reconnaître son aire d'expansion qui est d'ailleurs très-resserrée. Carlina corymbosa , Lin. — Il croît dans les lieux secs, sur le bord des chemins et dans les mêmes stations que le C. vulgaris auquel il est entièrement parallèle. Il en dif- fère par ses calathides plus nombreuses et plus petites, par leur ensemble plus serré, et formant une espèce de corymbe. Ses rayons sont jaunes, et l'involucre contient moins de fleu- rons. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et rocailleux de la plaine. Cependant il s'élève dans le raidi de l'Espagne de 0 à 1,600"'. Géographie. — Il est méridional et se trouve en Pro- vence, en Espagne, aux Baléares, en Barbarie et dans toute la région méditerranéenne , excepté en Egypte. — Au nord, il s'arrête sur le bord du plateau central et en Istrie. — A l'occident, il reste en Espagne, peut-être en Portugal. — A l'orient, il végète en Italie jusqu'au royaume de Naples, en Dalmatie, en Croatie, en Turquie, et en Grèce sur le mont Athos. Limites d'extension de Vespèce, Nord , Algérie 33° ) Ecart en latitude : Sud, France 44 ) 11» Occident , Espagne 9 0. | Ecart en longitude : On>n^ Grèce 21 E.j 30" Carré d'expansion 330 Carlina vulgaris , Lin. — Peu de plantes sont plus vu 11 162 CYNAROCÉPHALES. communes; annuelle ou tout au plus bisannuelle, et tardive comme tous les Carlina , elle paraît pendant l'été sur les pelouses sèches, dans les champs incultes, sur le bord des chemins où elle abonde. Ses tiges sont dressées, rougeàtres, velues et divisées au sommet en 3 ou 4 rameaux; ses feuil- les sont très-épineuses, blanchâtres et légèrement sinuées, et son involucre, formé de bractées élégamment acérées, offre aussi à l'intérieur de petites écailles d'un jaune pale qui s'ou- vrent au soleil et qui se referment le soir pour protéger des fleurons hermaphrodites et violacés. Les calathides sont réunies en un corymbe assez lâche. Les bractées s'écartent pendant la maturation pour que les graines puissent mûrir et se disséminer, puis elles se referment jusqu'à ce que la plante soit détruite. — Cette espèce est assez sociale; on la voit former des groupes étendus, qui admettent avec eux de nombreuses Carduacées et les Ombellifères tardives de la saison , telles que le Daucus Carotta , le Torylis infesta , le Turgenia latifolia , etc. JSature du sol. — Altitude. — Ce Carlina est indiffé- rent et monte depuis la plaine jusqu'à 1,200°^ de hauteur. De Candolle l'indique aussi de 0 en Hollande à 1,200'" dans les Pyrénées. Ledebour le cite entre 400 et 800'" dans le Breschtau. Géographie. — C'est une j)lante commune , répandue partout et atteignant, au sud , les Pyrénées, l'Espagne, le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord, elle habite toute l'Europe centrale, la Finlande, l'Angleterre et l'Irlande, et une partie de la Suède. — A l'occident, elle a sa limite en Irlande. — A l'orient , elle vit en Suisse, où Wahlenbcrg dit qu'elle s'élève presqu'au-dessus de la limite des sapins, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transyl- vanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géor- CARLIN A. 163 gie, dans le Taliisch , dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 38» ) Ecart en latitude : Nord , Finlande 64 j 26» Occident , Espagne 9 0. ) Ecart en longitude: Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. i 125» Carré d'expansion 3250 Carlina nebrodensis , Guss. — C'est encore la forme, le port et une partie des caractères du C. vidgaris. C'est son parallèle pour les régions montagneuses. Ses feuilles sont plus longues, moins épineuses ; ses calathides sont moins nombreuses. Ses mœurs sont identiques. — Il Ueu- rit en juillet et en août sur les pentes herbeuses des mon- tagnes, où nous l'avons trouvé en société du Gnaphalium norvegiciim , du Buplevrum longifoîium, du Pedicularis foliosa, etc. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains siliceux et détritiques, sur les trachytes, à la hauteur de 1,500 à 1,700'" où il est toujours rare et disséminé. Géographie. — Au sud, il habite la Sicile. — Au nord, les Vosges, leTyrol. — A l'orient, les Alpes, les Sibérics de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 38° ) Ecart en latitude : Nord , Sibérie 50 ^ 12» 164 C YNAROCÉPHA LES . Occident , France 0 i Ecart en longitude ; Onm^ Sibérie altaïque 92 E. j 92» Carré d'expansion 1104 G. ST2:HEI.INAi Lin. Les 6 espèces connues sont toutes de l'Europe australe, de la Grèce, de l'Espagne et de l'île de Crète, à l'exception d'une seule qui est du Liban. St^helïna dubia, Lin. — Cette espèce est du petit nombre des Synanthérées ligneuses indigènes. Elle forme des buissons serrés et rameux sur les terrains rocailleux. Elle fleurit tard, comme un grand nombre d'espèces de cette fa- mille. Ses feuilles blanchâtres la font remarquer, et ses ra- meaux se terminent par de petites calathides cylindriques dont l'involucre, formé de plusieurs rangs de bractées imbri- quées , est teint de rose à sa partie supérieure. Ses fleurons, petits, roses et peu apparents, sont tous hermaphrodites. Dès que la fécondation est opérée, l'involucre se resserre, les ai- grettes soyeuses des Jikènes grandissent et forment un joli pinceau blanc qui déborde l'extrémité rose de l'involucre. A la maturité, cet involucre ouvre un peu ses bractées, mais l'aigrette n'étale complètement les soies blanches et argen- tées dont elle est formée (ju'après être dégagée des bractées et des écailles du réceptacle et au moment de prendre son essor dans les airs. Nature du sol. — Altitude. — Elle habite les terrains siliceux ou calcaires et graveleux. Elle reste dans les plaines ou s'élève peu, à 510'" sur le versant sud du mont Ven- toux, à 1,000*" dans le midi de l'Espagne. SERRATULA. 165 Géographie. — C'est une plante méridionale, qui croît en Provence , en Espagne , dans les bois des environs de Lambèse en Algérie, et qui s'arrête, au nord, sur les limites du plateau central de la France. — A l'occident , on la trouve en Portugal, et à l'orient en Italie, en Dalmatie et en Grèce. Limites d'extension de V espèce. Sud , Algérie 35" \ Ecart en latitude : Nord , France 44 1 9" Occident , Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient , Grèce 22 E. ) 32° Carré d'expansion 288 O. SERRATULA^ Lin. Distribution géographique du genre. — Les Serratula constituent un genre assez nombreux d'environ 33 espèces , dont la moitié sont asiatiques; c'est dans le Caucase et dans la Sibérie que ces plantes sont principalement groupées. Les autres sont disséminées en Perse , en Chine , aux Indes orientales et au Népaul. — Il espèces sont européennes et se trouvent en Espagne, en France, en Hongrie, en Tau- ride et en Russie. — 5 appartiennent à l'Amérique du nord, aux Etats-Unis et au Canada. — Une seule est africaine et habite la Barbarie, Serratula tinctoria, Lin. — Plante extrêmement com- mune , et dans laquelle on confond certainement plusieurs espèces , telles que le S. coronata , DC. Elle se trouve dans les prairies humides , sur les pelouses des montagnes , dans 166 CYNAROCÉPHALES. les bois, au milieu des bruyères. Ses tiges sont dures, fermes et rougeâtres ; ses feuilles , tantôt entières , tantôt lobées ou pinnatifides et d'un vert noirâtre , offrent toujours cette dernière forme à la partie supérieure de la tige. Ses cala- thides sont réunies plusieurs ensemble, 4 à 5, en un corymbe au sommet des rameaux , et laissent épanouir assez tard , en juillet et en août, des fleurs roses, blanches ou carnées. — La plante est dioïque. Les fleurs femelles donnent nais- sance à des akènes glabres, aplatis, couronnés d'aigrettes rousses, à poils inégaux. — Elle fleurit en juillet et en août. Nous avons souvent trouvé la variété à feuilles entières avec le Cirsium luherosum, VAllhœa offîcinaUs, et la variété laciniée des montagnes ( S. coronata) avec le Cenlaurea nigra , le Calluna vuîgaris , ete. Nature du sol. — Altitude. — La plante des plaines habite les terrains calcaires et marneux ; celle des mon- tagnes les sols siliceux et détritiques , et toujours à une cer- taine élévation, atteignant en Auvergne 1,600™, comme dans les Pyrénées. Géographie. — Nous ne pouvons séparer 2 espèces ou variétés qui ont été confondues par la plupart des auteurs. Au sud, elles atteignent les Pyrénées, l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord , elles croissent dans une grande partie de l'Europe, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvège , la Suède et la Finlande australes , et en Angle- terre. — A l'occident, on les trouve en Portugal. — A l'orient, eUcs habitent les Alpes , l'Italie, la Dalmatic , la Turquie , les Russies septentrionale , moyenne et australe , et la Sibérie de l'Oural. — Le S. coronata. Lin. , qui croît dans les Sibéries de l'Altaï, du Baïkal, orientale, et dans la Dahuric , est une espèce différenlc du S. coronata, DC. SERRATULA. 167 Limites d'extension de Vespèce. Sud , Royaume de Naples 40° ^ Ecart en latitude : Nord, Finlande 62 ] 22« Occident , Portugal 10 0. | Écart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 58 E J OS» Carré d'expansion 1496 Serratula ncdicaulis , DC. — Bien plus rare que la précédente, cette espèce vit dispersée dans les lieux pierreux, sur les causses, au milieu des bois. Elle est vivace, et ses rhizomes traçants sont munis à leur sommet, comme ceux du S. tinctoria, des fibres desséchées des anciennes feuilles qui sont devenues épineuses. Les feuilles caulinaires sont den- tées, et la tige, nue au sommet , se termine par un seul capi- tule à fleur d'un rouge violacé. — Elle fleurit en juillet. Nature du sol. — Altitude, — Elle paraît spéciale aux terrains calcaires et rocailleux. Nous la trouvons de 500 à 600™ d'altitude seulement, mais M. Boissier la cite dans le midi de l'Espagne jusqu'à 2,200"^. Géographie. — C'est une plante méridionale qui se trouve, au sud, en France , dans les Pyrénées et en Espagne. — Au nord, elle vient sur la limite du plateau central , au mont Salève près de Genève. — A l'occident , elle reste en Es- pagne. — A l'orient, elle parvient jusqu'au royaume de Naples. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume do Grenade. . . . 3G<> ^ Écart en latitude : Nord , Suisse 45 j 9° Occident , Espagne 8 0. ) Écart en longitude : Orient, Royaume de Naples... . 16 E. ' 2li^ Carré d'expansion 216 168 CYNAROCÉPHALES. G. I.EUZEA , DC. Il ne renferme que 7 espèces, dont 4 asiatiques, de la Sibérie, de la Perse et de l'Orient, 2 de l'Europe aus- trale , et 1 de la Nouvelle-Hollande. Leczea conifera, DC. — Cette curieuse espèce vit dans les lieux secs , sur les pelouses et les pentes rocailleuses des coteaux de notre région méridionale. Elle est vivace; sa racine est épaisse et robuste , plus longue que la tige ; elle émet des feuilles radicales lancéolées , tandis que les cau- linaires sont profondément découpées. Toute la plante , qui s'élève peu , est couverte de poils blancs et cotonneux. La tige n'offre ordinairement qu'une seule calathide volu- mineuse qui a la forme d'un cône composé d'écaillés fauves et scarieuses, imbriquées et sans épines. Il en sort un bouquet de fleurons purpurins, égaux, hermaphrodites, aux- quels succèdent des akènes tuberculeux , munis de longues aigrettes plumeuses. Ces akènes s'échappent d'un récep- tacle velu et d'un beau blanc. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Le Leuzea recherche les terrains calcaires , compactes ou marneux , et croît le plus souvent en plaine. Cependant il végète sur le versant sud du mont Ventoux à 420'". De Candolle l'indique de 0 à Montpellier à 1,000™ dans le Roussillon, et M. Boissier lui assigne une zone de 350 à 1,900™ dans le midi de l'Es- pagne. Géographie. — Au sud , il se trouve en Provence , en Corse, en Espagne , aux Baléares et dans l'Afrique boréale. — Au nord, il vient s'arrêter au pied méridional du plateau central de la France, à Lyon. — A l'occident, il reste en CARDUNCELLUS. 169 Espagne. — A l'orient, on le rencontre en Corse, en Si- cile , en Sardaigne. Limites d^ extension de l'espèce. Sud y Afrique boréale 33° ) Ecart en latitude : Nord , France 44 ^ iV Occident, Espagne 8 0.) Ecart en longitude : Orient , Sicile 12 E. j 20« Carré d'expansion 220 G. CARDUNCELLUS , DC. Petit genre formé de 6 espèces , dont 5 européennes , de l'Espagne, de la France ou de l'Europe australe, et 1 de la Barbarie. CARDUNCELLUS MiTissiMus , DC. — Cette espèce assez rare se fait remarquer, le long des chemins et dans les lieux pierreux^ par ses feuilles découpées et ses calathides solitaires et d'un beau bleu. Les bractées extérieures de son invo- lucre sont foliacées et épineuses, tandis que les intérieures sont obtuses et scarieuses au sommet. Les lleurons, égaux et hermaphrodites , produisent des akènes tétragones glabres , garnis d'aigrettes allongées. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — On trouve le Cardun- cellus sur les terrains calcaires et rocailleux des plaines et des coteaux. Géographie. — C'est une plante méridionale qui végète, au sud , en Provence et dans les Pyrénées , en Espagne, et qui s'avance au nord jusqu'aux environs de Paris. 170 CYNAROCÉPIIALES. Limiles d^ extension de V espèce. Sud , Espagne 40° a Ecart en latitude : Nord , France 48 j 8» Occident, France 5 O. j Ecart en longitude : Orient, France 6 E. | 11» Carré d'expansion 88 G. KENTaoFHVLi.nM , Neck. On connaît 9 espèces de ce genre, presque toutes du bas- sin de la Méditerranée. 6 habitent l'Europe : la Grèce, l'Es- pagne, la Crète, la Tauride. — 2 sont égyptiennes. — Une autre végète dans le Caucase. Kentrophyllum lanatum, DC. — Soumise comme toutes les plantes annuelles à Tinfluence des saisons , cette espèce se montre plus tôt ou plus tard, et plus ou moins com- mune, selon que les pluies du printemps ou la sécheresse de cette saison ont favorisé ou arrêté son développement. Elle croît le long des chemins et sur le bord des champs avec bon nombre d'autres Carduacécs, avec VEringium campestre, le Daucus Carotta , le Salvia œthiopis, etc. Sa tige est droite, ramifiée à sa partie supérieure ; ses feuilles , découpées , sont sessiles, épineuses, et ses rameaux sont terminés par des calathides solitaires à fleurons jaunes. Les bractées de l'involucre produisent de longs poils arachnoïdes qui, partant du bord de ces bractées, s'étendent sur tout le capitule. Lors de la dissémination, ces bractées lanugineuses s'écartent, et l'on voit sortir des poils qui couvrent le réceptacle. Les akènes, tétragones , sont munis de petites aigrettes qui se dé- tachent très-facilement. — Elle llcurit en juillet et en août- CENTAURE A. 171 Nature du sol. — Allilude. — Cette plante aime les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud, on la trouve en France, en Espagne, aux Baléares, en Barbarie, à Madère, aux Cana- ries, et dans les champs de l'Abyssinie, oiî elle fleurit en dé- cembre.— Au nord, elle est bien moins répandue et vé- gète à Nantes, en Normandie, en Suisse, en Carniole. — A l'occident, elle se trouve en Espagne et en Portugal. — A l'orient, elle existe en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, en Asie mineure, dans le Caucase, en Géorgie, dans le Taliisch et autour de la mer Caspienne. Limites d^extension de Vespèce, Sud , Abyssinie 10° j Écart en latitude : Nord , France 48 i 38» Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. i 65« Carré d'expansion 2470 G. CENTAUREA , Litl. Distribution géographique du genre. — Ses espèces sont très-nombreuses ; on en connaît maintenant environ 250. — 160 appartiennent à l'Europe et presque toutes à l'Eu- rope australe et moyenne. Les contrées où l'on en trouve le plus grand nombre sont : l'Espagne, le Portugal, l'Italie toute entière, la Sicile, la Tauride, la France méridionale et surtout la Grèce et l'île de Crète. D'autres espèces sont ré- pandues dans le centre môme de l'Europe, en Podolic, en Autriche, en Hongrie, en Turquie, dans le Bannat, la Carniole, et un petit nombre seulement ru Piémont, dans 172 CYNAllOCÉPHALES. les Alpes suisses et dans les Pyrénées. — L'Asie possède au moins 60 espèces, mais comme ce genre est essentielle- ment européen, ces espèces se trouvent dans les parties les plus voisines de l'Europe, et presque toutes sont du Caucase, de l'Asie mineure ou de l'Orient, de l'Arménie, de la Perse, de la Palestine ou de l'Arabie ; quelques-unes habitent la Sibérie et une espèce isolée est citée aux Indes orientales. — L'Afrique possède 20 Centaureay tous de la partie boréale ou tropicale du continent. L'Egypte et la Barbarie en ont plus de la moitié ; 2 habitent la Numidie ; 2 le Sé- négal ; 2 autres encore les îles Canaries. — L'Amérique n'a qu'un petit nombre de Centaurea, 3 de la partie sud, du Pérou et du Chili. — 3 du nord , c'est-à-dire du Mexi- que et des Etats-Unis. Centaurea amaba , Lin. — On le rencontre sur le bord des chemins, dans les lieux incultes, sur les coteaux pierreux. Il est vivace; sa tige est un peu couchée à la base; ses feuil- les inférieures sont entières ou un peu dentées. Ses calathi- des sont ordinairement solitaires et purpurines , à bractées blanchâtres, scarieuses et presque entières sur les bords, à couronne élargie comme celle du C. Jacea. Ses graines sont presque entièrement dépourvues d'aigrettes. — Il lleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Allilude. — Il recherche les terrains calcaires et marneux des plaines et des coteaux. Mais, dans le midi de l'Espagne, M. Boissier a rencontré cette plante entre 1,600 et 1,900'^. Géographie. — Au sud, ce Centaurea végète en France et en Espagne. — Au nord, il est encore en France, mais plus rare, en Suisse, en Tyrol. — A l'occident, il croît en Porlugal. — A l'orient, en Italie, en Sicile, en Dalmalie, CENTAUUEA . 1 73 en Croatie, en Transylvanie, et dans quelques parties de la Russie méridionale. Limites d'extension de V espèce. Sud, Royaume de Grenade. , . . ;37° \ Ecart en latitude ; iVon/, Russie australe 50 j Di** Occident , Portugal 10 O. i Ecart en longitude : Orient, Russie australe 32 E. f 42° Carré d'expansion 546 Centa€REA Jacea , Lin. — La charmante parure des prairies qui nous impressionne si vivement pendant toute la série des beaux jours, doit presque tout son effet à quelques fleurs élégantes et communes qui s'y répètent à l'infini. De ce nombre est le C. Jacea. Ses couronnes purpurines se mê- lent aux diadèmes argentés des Chrysanthèmes, aux longs épis bleus du Salvia pratensis, aux capitules roses des Tri- folimny et ce gracieux tapis, au milieu duquel les graminées viennent mélanger leurs panicules légères , s'étend pres- que indéfiniment jusque sur la lisière des bois et reparaît encore dans leurs clairières. Cette centaurée se multiplie à l'infini, variant ses formes suivant les stations , selon l'hu- midité du sol. Sa racine est profonde, noire et vivace. Sa tige, droite ou couchée, simple ou rameuse, est souvent blan- châtre et co.onneuse. Ses feuilles inférieures sont découpées, les supérieures entières, plus ou moins larges, plus ou moins ondulées. Les calathides sont grandes et offrent souvent les nuances de rouge et de rose violacé, non-seulement dans les fleurons du centre, mais dans ceux de la jolie couronne stérile qui les accompagne. Ces derniers, qui semblent destinés à protéger les autres , se rapprochent le soir et forment une 174 CYNAUOCÉPHALES. tente à jour que le soleil vient tous les matins découvrir. Les bractées de Tinvolucre sont brunes ou grises, membraneu- ses, scarieuses, desséchées, ciliées, découpées ou dente- lées sur les bords. A l'époque de la maturation l'involucre resserré semble se creuser, et présente au sommet un petit entonnoir par où sortent, un à un, les akènes dépourvus d'aigrettes et munis seulement d'une couronne de cils peu apparents. — Elle fleurit en juin, juillet et août. Nature du soi. — Altitude. — Indifférente , croissant dans la plaine et sur les montagnes , elle atteint en Auver- gne 1 ,000 à 1 ,200™ d'altitude. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 300 et 500™. Wahlenberg dit qu'elle ar- rive en Suisse jusque dans les prés subalpins. Géographie. — Cette plante est rare dans le midi. Elle atteint cependant les Pyrénées, le midi de l'Italie, l'Espa- gne, le mont Athos, la Grèce et l'Algérie. — Au nord, elle est très-répandue dans toute l'Europe centrale, dans la Scandinavie, à l'exception de la Laponie , en Finlande , en Irlande. — C'est dans cette dernière contrée qu'elle trouve sa limite occidentale ; elle est bien citée en Amérique, mais elle y est certainement naturalisée. — A l'orient, elle ha- bite l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Tran- sylvanie, la Tauride, le Caucase, les Russies septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural et peut-être celle du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 34® | Écart en latitude : Nord , Finlande 68 1 34« Occident , Irlande 12 -i Écart en longitude : Omn^ Sihérie de rOural 72 E.j 84« Carré d'expansion 2856 CENTAUREA. 175 Centaurea MGRA , Lin. — II hobitc les prairies, les pacages, la lisière des bois et les broussailles. Il est vivace; sa tige est droite, anguleuse , simple et presque glabre. Ses feuilles sont sessiles , lancéolées , entières , (|uelquefois si- nuées et même dentées dans le bas de la plante. Les cala- thides sont solitaires au sommet de la tige. L'involucre est globuleux, d'un brun noir , formé de bractées terminées par une membrane arrondie et scarieuse , profondément divisée des deux côtés en cils minces et réguliers. La calathide n'a pas de couronne, et tantôt les fleurons sont tous herma- phrodites , tantôt tous unisexués, en sorte que la plante est souvent dioïque. A l'époque de la maturation , l'involucre s'évase et reste étalé. Les akènes, jaunâtres et luisants, en sortent en se séparant d'une petite aigrette incapable de les soutenir dans les airs. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du soi, — Aliilude. — Sans fuir absolument les calcaires , ce Centaurea préfère les terrains siliceux et gra- veleux des plaines et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne entre 900 et 1,400"^. Géographie. — Au sud , on le rencontre dans les Pyré- nées , en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , dans une grande partie du centre de l'Europe et rarement en Scandinavie , et seulement dans la Norvège australe. II habite aussi l'Angleterre, l'Irlande et les 3 archipels. — II y trouve sa hmite occidentale. — A l'orient, il végète en Suisse , en Italie , en Sardaigne , en Hongrie , en Tran- sylvanie , dans les llussies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. ^wrf, Royaume de Naples 40" \ Ecart en latitude: Nord , Shetland 01 ) 21« 176 CYNAROCÉPHALES. Occident, Irlande 16 O. | Ecart en longitude : Orient , Russie australe 48 E. j 64" Carré d'expansion 1344 Centaurea pectinata, Lin. — Cette espèce croît sur les rochers, dans les lieux pierreux et sur les sables humides des rivières. Elle vit isolée, dispersée ou en petites touffes. Ses tiges sont obliques ou couchées , simples ou rameuses. Ses feuilles sont courtes, sessiles, lancéolées, blanchâtres et cotonneuses. Les calathides, rouges ou violacées, offrent un involucre formé de bractées écailleuses , verdâtres à leur base, brunes ou noirâtres dans leur moitié supérieure qui est divisée en laciniures très-fines et écartées. Ces divisions forment un élégant grillage qui se redresse quand il pleut et quand la nuit arrive, et qui s'écarte quand le soleil brille ou seulement quand la lumière renaît. Les fleurons sont tous hermaphrodites. — Elle fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Cette centaurée est indif- férente, et recherche les sols rocheux et sablonneux. Elle peut s'élever dans les montagnes , et atteint , en Auvergne , de 700 à 1400™. Géographie. — Au sud , on la trouve en Provence, en Italie, en Sicile et en Espagne. — Au nord, elle s'arrête en France , sur les montagnes de Thiers , en Russie , dans la Volhynie. — A l'orient, elle arrive dans la Russie australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38« | Écart en latitude : iVord, Volhynie 51 ) 13« Occident , Espagne 6 0. | Ecart en longitude : Orient, Russie australe 32 E. j 38*> Carré d'expansion 494 ^ CENTAUllEA. 177 Centaurea monta-na , Lin. — Les prairies, les pentes herbeuses des montagnes et les bois taillis, nous olfrent souvent cette magnifique espèce que l'on distingue de loin à ses diadèmes d'azur, et qui, mêlée à toutes les plantes des hautes régions , concourt puissamment à l'embellissement des lieux qu'elle affectionne. Elle contraste avec le Doro- nicum austriaciim aux rayons orangés , avec le Lilium Mar- tagon, et végète au milieu des tapis du Melampyrum cris- laliiMy du Vaccinium. Myrlillus y etc. Elle est vivace ; sa tige est droite, simple, garnie des appendices de feuilles décurrentes, blanches et cotonneuses, et terminée par une seule calathide grande et régulièrement couronnée de fleu- rons stériles et très-développés. L'involucre est formé de bractées vertes à la base , noires ou brunes au sommet qui est plus ou moins découpé et frangé. Les akènes de la cir- conférence sont dépourvus d'aigrettes , ceux du centre en offrent une très-peu développée. — Elle fleurit en juillet et en aoiît, et souvent aussi elle fleurit de nouveau en sep- tembre dans les hautes prairies des montagnes. Nature du sol. — Altitude. — Ce Centaurea recherche les terrains siliceux et détritiques des montagnes, les granits, les trachytes, les scories des volcans. On le trouve en Au- vergne de 800 à 1,600"". De Candolie l'indique à 50™ à Liège , à 2,000™ dans les Alpes ; Wahlenberg , au con- traire, dit que, dans la Suisse septentrionale ,il végète sur les pentes chaudes des montagnes, et atteint à peine la limite des sapins. M. Hoissier le cite entre 1,600 et 1,900™ dans le royaume de Grenade, et rappelle que c'est la variété lin- gulata , Boiss. , qui habite aussi toutes les montagnes du midi de l'Europe et de l'Asie mineure. Ledebour le dit com- mun dans toute la chaîne du Caucase, entre 1 ,800 et 2,800m, vil 12 178 CVNAROtÉPHALES. Nous l'avons rencontré dans les prairies du Mont-Cenis, entre 1,700 et 2,000™. Géographie. — Au sud , on le trouve dans les Pyrénées, en Espagne , en Italie , en Grèce , au mont Hymète et sur l'Olympe bithynique. — Au nord, on le rencontre dans une grande partie de l'Allemagne, au Hartz, en Bohême, au Wurtemberg , en Russie, dans la Volhynie. — A l'occi- dent, il paraît avoir sa limite en Espagne. — A l'orient , il est en Suisse , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, dans le Caucase, en Tauride, en Géorgie, en Arménie au mont Ararat , dans une grande partie de l'Asie mineure et dans quelques parties de la Russie moyenne et australe , en Volhynie et en Podolie. Limites d'extension de Vespèce. 5Md, Royaume de Grenade 37» | Ecart en latitude Nord , Volhynie 51 ! 14-° Occident , Espagne 8 0. | Ecart en longitude Omn«, Arménie 40 E. j 54° Carré d'expansion 756 0 Centaurea Cyanus, Lin. — Parler du bleuet c'est nous transporter au sein des campagnes à l'époque de la plus brillante végétation , c'est rappeler à la fois sa cou- ronne azurée et les pétales écarlates des coquelicots et les ileurs violettes du Prismatocarpus spéculum , et toutes les plantes qui envahissent les champs où l'homme cultive les céréales. Le bleuet est annuel ; sa tige est droite et ra- meuse; ses feuilles sont longues , étroites , blanchâtres, un peu velues , et munies , les inférieures surtout , de 1 ou CENTAUREA. 179 2dents saillantes. Les pédoncules, nus et allongés, supportent des calathides solitaires dont la couronne stérile , couleur d'outremer, passe quelquefois au violet , au rose ou à l'albi- nisme. Les bractées de l'involucre sont vertes, frangées de noir. Le tube anthérifère, d'un violet noir, est traversé par le style qui offre en dessous du sommet un bourrelet d'un rose violacé. Ce tube ne s'ouvre pas , mais le pollen reste adhérent au bourrelet velu que nous venons d'indiquer. Lors de la maturité , les involucres s'ouvrent et montrent des akènes de deux sortes. Les extérieurs avortés et dépourvus d'aigrette, les intérieurs ovoïdes, comprimés, légèrement pubescents, et couronnés par une aigrette rousse. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît sur tous les terrains , depuis la plaine jusque dans les mon- tagnes, partout où les moissons peuvent encore mûrir. De Candolle l'indique à 2,000°* dans les Alpes. Géographie. — Il est impossible, comme nous l'avons déjà dit, d'établir l'aire d'expansion réelle des espèces qui , comme celle-ci , ont été transportées partout avec les céréales. M. Alph. de Candolle pense que le bleuet est originaire de la Sicile , seule localité oii il soit indiqué sur les pentes herbeuses des montagnes, et que de là il a été transporté presque partout au nord de cette île. — En effet , il devient commun en France et dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie, à l'excep- tion de la Laponic, en Finlande , en Angleterre, en Ir- lande, aux Orcades et peut-être aux Shetland et en Portu- gal. — A l'occident sa limite est en Irlande. — A l'orient, on le rencontre en Suisse , en Italie , en Turquie, en Grèce où il est rare , et où d'Urville l'a vu à l'île de Cos, à la hauteur de 800'" , en Tauride , dans le Caucase , dans les 180 CYNAROCÉPHALES. Russies septentrionale , moyenne et australe , et dans lu Sibérie de l'Oural. Limites d* extension de l'espèce. Sud , Sicile 37« t Ecart en latitude : iVorrf, Finlande 68 i 31« Occident , Irlande 10 0. «Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 65 E. i 75« Carré d'expansion. ... - 2325 Centaurea Scartosa , Lin. — On le rencontre dans les champs , dans les vignes , sur les bords des chemins , sur les coteaux secs et pierreux. C'est une plante vivace , à racines profondes et vigoureuses. Ses feuilles varient beaucoup ; elles sont tantôt glabres, tantôt velues, souvent entières ou lyrées, quelquefois assez profondément découpées ; la tige est divi- sée , a sa partie supérieure , en quelques rameaux terminés par de grandes et belles calathides ornées de larges cou- ronnes de lleurons stériles d'un rouge violacé. Ces fleurons se recourbent le soir et s'étalent le matin , laissant à décou- vert les fleurons du centre qui, pendant la préfloraison, sont tous recourbés vers le milieu de la ileur. Les bractées de l'involucrc sont ciliées et noirûtres. Lors de la maturité les involucres s'étalent , et les aigrettes se détachent des akènes qui tombent isolés. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférefite , ayant peut-être une prédilection pour les terrains calcaires et croissant dans les plaines , sur les coteaux et jusqu'à 1,000"" environ sur les montagnes de l'Auvergne. Wah- lenberg l'indique , en Suisse , jusqu'à la limite du sapin. Géographie. — Au sud , on rencontre cette centaurée CENT A IRE A. 181 dans le midi de la France , en Espagne et en Italie. — Au nord , dans pres<|ue toute l'Europe centrale , en Danemarck , en Gothie , dans la Norvège et la Suède australes , en Angle- terre et en Irlande. — A l'occident , elle ne va pas au delà de l'Irlande. — Mais à l'orient, elle s'étend en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40° | Écart en latitude : iVorrf, Finlande 62 ) 22» Occident , Irlande 12 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 97 E, | 100° Carré d'expansion 2398 Centaurea COLLINA , Lin. — Il habite les champs, le bord des chemins et les coteaux pierreux. Il est vivace; sa tige est droite, anguleuse, simple ou rameuse ; ses feuilles radicales sont pétiolées, entières ou sinuécs; celles de la tige sessiles, plus ou moins découpées. Les calathides sont grandes et solitaires au sommet de la tige ou des rameaux. L'invo- lucre est globuleux , composé de bractées étroites , imbri- quées, munies d'un appendice brun et cilié, et terminé par une épine étalée et très-piquante. Les fleurons sont jaunes et égaux. Les akènes sont noirs, surmontés d'une aigrette fauve ou noire. — Il fleurit en juin , en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — On ne connaît cette espèce que dans le 1 82 CYNAR0CÉ1»HALES . midi de la France , en Corse, en Espagne, en Portugal , en Turquie , en Grèce et à l'île de Crète. Limites d'extension de Vespèce. Sud , lie de Crète 35° ^ Ecart en latitude : Nord, Plateau central 44 ) 9" Occident, Portugal 10 0.| Ecart en longitude : Orient , Ile de Crète 33 E. i 23» Carré d'expansion 307 Centcrea maculosa , Lam. — Cette espèce est extrê- mement commune sur tout le plateau central de la France, sur les coteaux , sur les pelouses sèches , sur les sables des rivières où elle est souvent associée à VEchium vulgare , à VArtemisia vulgaris , etc. Elle est bisannuelle et vit en sociétés assez nombreuses. Sa tige est droite , anguleuse et très-rameuse dans sa partie supérieure. Ses feuilles radicales sont disposées en rosettes , découpées en lobes étalés , linéaires ; les caulinaires sont moins découpées et présentent aussi des lobes linéaires, un peu roulés sur les bords. Toute la plante est grise et couverte d'un duvet cotonneux Les calathides sont nombreuses , quoique solitaires au sommet de rameaux très-écartés de la tige , et leur ensemble forme une grande panicule. L'involucre est formé d'écaillés imbri- quées, terminées par un appendice d'un brun noir, un peu écarté, triangulaire et cilié, qui rend cet involucre maculé. Les lleurons sont roses , lilas , carnés ou blancs. Les akènes sont gris et oblongs. — Elle lleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Complètement indiffé- rente , on la trouve partout mais seulement en plaine. Géographie. — Son aire a peu d'étendue. On la cite au CENT A LUE A. i83 midi jusqu'au Vigan dans le Gard , où les ruisseaux et les rivières du centre l'entraînent , dans le Daupliiné , en Alsace sur les bords du Rhin , en Autriche et en Transylvanie. Sa géographie est peu connue, parce qu'elle a été confondue souvent avec le C. paniculala. Elle paraît appartenir plus spécialement au centre de la France. Limites d'extension de Vespèce. iW, Département du Gard. .. . 42" | Ecart en latitude: Nord, Alsace 49 | 7» Occident , France 2 O. | Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 22 E. i 24° Carré d'expansion 1 68 Centacrea paniculata, Lin. — Bisannuelle comme la précédente, cette plante croît le long des chemins, sur les rochers et les vieux murs, sur les sables des rivières. Ses tiges sont dures, simples à la base, fortement rameuses au sommet et simulent un buisson touffu. Ses feuilles sont pinnalifides , à lobes linéaires, et couvertes d'un coton fin, gris ou jaunâtre. Ses calathides sont nombreuses, ovales, allongées , et ses lleurons d'un rouge violacé. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains calcaires et marneux , et croît aussi sur les sables. On la cite sur le versant nord du mont Ventoux à 550'". Elle reste dans les plaines et sur les coteaux. Géographie. — Elle est assez répandue dans le midi de la France , en Espagne , en Portugal ; on la cite aussi dans le Valais. M. Doué rindi((ue en Grèce, à Athènes. Il est bien difficile d'établir les limites de celte espèce. Linné a évidcm- 184 CYNAUOCÉPllALES. ment réuni sous cette dénomination plusieurs plantes dis- tinctes , et il est probable que l'aire de ces espèces est très- limitée. Limites d'extension de Vespece. Sud , Grèce 36® j Écart en latitude : iVorc^, Plateau central. 44 ^ 8" Occident , Portugal 10 O. | Écart en longitude : Onew^ Grèce 21 E. î 31« Carré d'expansion 248 Centaurea soLSTiTiALis , Lin. — Il est bisannuel et vit disséminé le long des chemins, dans les champs, quelquefois au milieu des prairies artificielles. Sa racine est simple et peu profonde , sa tige droite ou inclinée. Ses feuilles infé- rieures sont sinuées ou lyrces , les supérieures entières et décurrentes, descendant sur la tige en ailes onduleuses, or- dinairement au nombre de 5, et toutes recouvertes d'un du- vet grisâtre etcotonneux. Lescalathides, situées à l'extrémité des rameaux , sont d'un beau jaune; l'involucre est formé de bractées terminées par un appendice corné et piquant, qui porte au sommet des épines rameuses et jaunes. Après la floraison, cet involucre s'ouvre de bonne heure et laisse à découvert le réceptacle garni de poils épais, du milieu des- quels s'échappent des akènes à ombilic latéral, surmontés d'une aigrette molle et flexible. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — il occupe les terrains cal- caires et marneux de la plaine. On le cite sur le mont Ven- toux à 460" au sud , et h 600™ au nord. Géographie. — Au sud , il est extrêmement commun dans le midi de lu France; on le retrouve en Espagne, en CENTAUREA. 185 Portugal, dans le midi de l'ilaiie, et en Algérie. — Au nord, il est beaucoup plus rare et souvent transporté avec les se- mences des plantes cultivées, surtout avec la luzerne, dont le midi envoie dans le nord de très-grandes quantités. On le trouve à Trieste sur le littoral, dans laPodolie australe, en Belgique, en Angleterre. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, il habite l'Italie, la Dalmatie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Turquie, la Tauride, le Cau- case , la Géorgie , le Taliisch , les bords de la Caspienne et la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35** 1 Ecart en latitude : iVor(/, Angleterre 53 ) 18« Occident, Portugal 10 O.'i Ecart en longitude: Orient, Sibérie de l'Oural 62 E. j 72« Carré d'expansion 1 296 Centaurea Calcitrapa, Lin. — C'est une des plantes les plus communes, qui abonde sur le bord des chemins, dans les champs incultes, autour des lieux habités, et qui partage le sol avec le Carduus nutans, le Cirsium lanccolatum, VE- ringiumcampestre, avec une multitude de Chénopodées, etc. Elle est bisannuelle, et dès l'automne on voit étalées sur la terre de petites rosettes très-régulières de feuilles molles , douces et profondément découpées. Ces rosettes restent vertes pendant l'hiver. Au printemps on voit sortir du milieu de la rosette un faisceau étoile d'épines jaunûtres et cana- liculées , qui donne à cette plante un aspect singulier et qui précède l'apparition des tiges. Ce sont les épines des invo- 18G CVNAUOCÉl'HALES. lucres qui bientôt après sont soulevées par l'accroissement de la tige centrale. Les feuilles sont vertes avec une ner- vure blanche très-mâr«]uée ; ensuite la tige se bifurque et se ramitie dans tous les sens, et l'on trouve à chaque bifurca- tion une calathide scssile, en sorte que la plante finit par former un buisson divariqué, couvert de fleurs roses ou car- nées , quelquefois entièrement blanches. Les bractées de l'involucre sont peu nombreuses, mais terminées chacune par une forte épine étalée, d'un blanc jaunâtre, qui rend l'a- bord de cette plante très-difficile. — Elle fleurit pendant tout l'été ; ensuite, dit Vaucher, ses rameaux se dessèchent et sont plus tard entraînés par les vents, comme ceux de V Eringium campeslre et des plantes des déserts; cependant leur in\olucre ne se détache ni ne s'ouvre à cette époque; mais plus tard ses écailles intérieures s'écartent, et l'on voit enfin sortir de leurs intervalles quelques akènes aplatis, à ombilic basilaire, et dépourvus de toute aigrette ; d'autres s'échappent ensuite par le côté , lorsque l'involucre se dé- truit en automne et dans le cœur de l'hiver. Nature du sol. — Allilude. — Espèce indifférente, se trouvant partout mais principalement dans les lieux secs et soumis aux émanations animales, croissant en plaine ou sur les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, on la rencontre en France, en Espagne, aux Baléares, en Algérie, en Egypte, à Ma- dère et aux Canaries. — Au nord, elle est moins commune, mais elle se trouve cependant dans une partie de l'Allema- gne, en Angleterre jusqu'au 53® et dans la Russie moyenne jusqu'à Warsovie. — A l'occident, elle est en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, elle habite l'Italie, la Dalma- tie, la Hongrie, la Transylvanie, la Tur(|uie, la Tauride. Il CENTAUKEA. 187 Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 28° "i Ecart en latitude : A^ort/, Warsovie 52 ] 24» Occident , Madère 19 O. Ecart en longitude : Orient , Tauride 34 E. | 53« Carré d'expansion .... 1272 Centaurea aspera , Lin. — Il est vivace et croît sur le bord des chemins, dans les champs et sur les sables des ri- vières. Ses tiges sont longues et rameuses, souvent couchées. Ses feuilles sont lancéolées, dentées ou sinuées, velues ; sqs calathides sont nombreuses. Les bractées de l'involucre sont terminées par 5 à 7 épines dont l'impaire est constamment plus longue ; les fleurons sont rouges et se montrent en juin, en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et meubles ou les sables arrosés par des eaux cal- carifères, et il reste en plaine. Géographie. — Au sud, on le rencontre dans le midi de la France, en Espagne, aux Baléares, en Algérie. — Au nord, il ne dépasse pas Lyon et le plateau central. — A l'oc- cident, il est en Portugal et à l'orient il atteint la Grèce. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Barbarie 35** \ Ecart on latitude : Nord , France 44 ) 9» Occident , Portugal 10 O. n Ecart en longitude : Orient , Grèce 19 E. j 29« Carré d'expansion 261 188 CYNAROCÉPHALES. G. BIICROI.ONCHUS , CaSS. On en connaît seulement 3 espèces, 1 de l'Europe aus- trale, 1 des Indes orientales, la 3*^ de la Perse. MiCROLONCHCs sALMANTicus , DC. — Cette belle et grande espèce vivace, croît sur les pelouses et sur le bord des chemins, oii elle montre ses feuilles lyrées, ses tiges rameuses et ses capitules roses ou carnés. Son involucre glo- buleux est formé de bractées serrées et terminées par une petite pointe. La calathide est entourée d'un rang de petits fleurons neutres etquadrifides. Les fleurons du centre, fer- tiles, donnent naissance à des akènes aplatis , couronnes d'une double aigrette, dont l'intérieure, formée de paillettes soudées, entoure à moitié la base des fleurons. — EUe fleu- rit en juillet. Nature du sol, — Altitude. — Cette centaurée croît sur les calcaires et reste ordinairement dans la plaine. Elle s'élève cependant de 0 à 1 ,600'" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Elle est méridionale et se trouve dans le midi de la France, en Corse, en Espagne, en Algérie. — Au nord, elle ne dépasse pas Alais et Anduze. — A l'occi- dent, elle vit en Portugal. — A l'orient, elle habite l'Italie et la Sicile. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie HS*» \ Écart en latitude : Nord , France 44 ) 9" Occident , Portugal 10 O. ^ Ecart en longitude : OnVn^, Royaume de Naples.. . . 1(> E. j 26** Carré d'expansion 234 cuupina. 189 G. CRUPIB7A , Pers. Il n'est formé que d'une seule espèce de l'Europe et de l'Afrique boréale, et qui a été démembrée des Centaurea. Cuupina vulgaris, Pers. — Les pelouses sèches, les champs en friche , nourrissent cette espèce grôle et élancée , qui vit disséminée et n'est pas très-apparente. Ses feuilles sont profondément découpées, et ses rameaux, allongés, se terminent ordinairement par trois calathides dont l'involucre, en forme de cône allongé, est constitué par des bractées en- tières et lancéolées. Chaque calathide ne contient qu'un pe- tit nombre de fleurons d'un rouge violacé, dont les extérieurs, neutres , entourent ordinairement deux fleurons mAles et deux ou trois hermaphrodites. Ces derniers donnent de pe- tits akènes admirablement couronnés par des aigrettes à trois rangs. L'extérieur est formé d'écaillés très-courtes, le moyen de cils noirs et raides qui en s'étalant à la maturité font sortir la graine de l'involucre, et enfin l'intérieur com- posé de 10 écailles courtes et ovales. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et cherche les terrains graveleux et pierreux. Nous la trou- vons en plaine , mais Ledebour l'indique dans le Taliisch entre 800 et 1,300"'. Géographie. — Au sud , on la trouve en France, en Espagne, aux Baléares, à l'île de Crète, en Barbarie. — Au nord, elle existe dans le département de la Vienne et des Deux-Sèvres, dans la Podolie australe. — A l'occident, elle végète en Portugal. — A l'orient, en Italie, en Sicile, en Hongrie, à l'île de Crète, dans la Thrace occidentale, en 190 CYNAROCÉPHALES. Grèce à Melos , en Tauride, dans le Caucase], en Géorgie, en Perse et dans une grande partie de l'Asie mineure. Limites (Vexlension de Vespèce, Sud^ Algérie 35** Ecart en latitude : Nord , Podolie 48 13« Occident , Portugal 10 O. ) Écart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. | 57" Carré d'expansion 741 G. XEBANTHEMUM , Lin. Des 5 espèces connues, 3 sont de l'Europe australe, 1 est de la Chine, et la 5^ de la Perse. f Xeranthemum iNAPERTDM , WiHd. — Le privilège de l'immortalité n'est que relatif dans les êtres vivants, et si cette , espèce, comme ses congénères, a mérité le nom à' Immortelle ^ | c'est un titre dont elle ne jouit que pendant quelques mois. Annuelle et peu apparente, elle se développe dans les champs secs et rocailleux , le long des chemins , et montre des tiges simples ou rameuses, dont les feuilles, blanchâtres et peu nombreuses , roulées sur leurs deux bords , s'étalent en- suite et restent à distance de calathides coniques qui termi- nent les rameaux. Ces calathides sont formées de bractées scarieuses demi-transparentes, blanches ou roussûtres à l'exté- rieur, roses en-dedans, et semblables à celles des Gnaphalium et des Jlelichrysum: elles ne se dessèchent ni ne tombent, de là le nom d' Immortelle , donné sinon à la plante , au moins à la fleur. Ces capitules ne sont formés que d'un petit nom- bre de fleurons dont les extérieurs sont bilabiés et stériles , et les intérieurs hermaphrodites. La calathide , toujours res- XERANTHEMITM. 101 serrée, s'ouvre ou s'entr'ouvre à peine aux heures les plus chaudes du jour, et la fécondation s'opère pendant ce court épanouissement. — Selon Vaucher, la partie inférieure des fleurons, qui persiste sans se flétrir, s'épaissit après la fécon- dation et finit par former, au sommet de l'akène, un cône vert et obtus qui tombe un peu avant la dissémination, tan- dis que la partie supérieure du môme fleuron, unie au style non caduc, se resserre en un filet cylindrique et blanchâtre qui reste adhérent à l'akène. En examinant de près le cône vert, on le trouve divisé intérieurement en cinq loges. — Le fruit est surmonté de paillettes. Nature du sol. — AUitude. — Il choisit les terrains calcaires et marneux de la plaine et des coteaux. Ledebour le cite dans le Talusch entre 200 et 1,800"*. Géographie. — Au sud , il existe dans le midi de la France , en Espagne et en Algérie. — Au nord , il arrive jusque sur les terrains arides du département de la Vienne, et en Suisse dans le Valais. — A l'occident , il est en Por- tugal. — A l'orient, il habite le Piémont, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie , la Hongrie , la Grèce , la Tauride , la Servie , le Caucase et le Taliisch. Limites d'extension de r espèce. Sud, Algérie 34'* ) Ecart en latitude : Nord , France 4G ) 12" Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude: Orient , Caucase 48 F. i 58* Carré d'expansion 696 Xerantiiemum CYLiNDRACEUM , Smith. — On le ren- contre , comme le précédent , dans les champs incultes , 1 92 C\TVAROCÉPHALES. sur le bord des chemins , sur la lisière des vignes. 11 est an- nuel , et ce que nous venons de dire du X. inapertum , peut lui être applique. Il en diffère très peu. Ses tiges sont grêles, rameuses au sommet , à rameaux étalés ; ses feuilles sont blanchâtres et tomenteuses , entières , aiguës. Les cala- thides , presque fermées aussi , sont solitaires à l'extrémité de rameaux grêles et privés de feuilles. L'involucre est oblong, presque cylindrique, et ses bractées sont tomen- teuses sur le dos. Les akènes sont plus comprimés que ceux de l'espèce précédente ; l'aigrette est moins dilatée et moins haute. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Allilude. — Terrains calcaires et marneux des plaines et des coteaux. Ledebour l'indique dans le Taliisch entre 400 et GOO»". Géographie. — Cette espèce est moins méridionale et moins maritime que l'autre. — Au sud , on la rencontre dans le midi de la France et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle s'avance en France jusqu'aux environs d'Orléans, en Suisse , dans le Valais. — A l'occident , elle reste en France , dans l'Anjou. — A l'orient , elle habite le Pié- mont, l'Italie, la Grèce, l'Olympe bithynique , la Tauride, le Caucase et la Russie australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Naples 40® \ Ecart en latitude : Nord , France 47 ) 7*» Occident , France 3 O. | Ecart en longitude : Omn/, Russie méridionale. .. . 49 E. | 52" Carré d'expansion 304 SCOLYMUS. 193 TROISIÈME DIVISION. — CHICORACÉES. G. SCOLTMUS, Lin. 4- espèces seulement sont connues; 3 de l'Europe australe, 1 de la Numidie. ScoLYMUs nisPANiccs, Lin. — Cette espèce vigoureuse et bisannuelle croît dans les lieux incultes et pierreux , sur les bords des chemins et dans les vignes. Ses feuilles épineuses rappellent plutôt celles des Carduacées que celles des Chicoracées, auxquelles il appartient. Les calathides, qui ne s'épanouissent qu'en juillet , sont d'un jaune orangé, composées de demi-fleurons velus à leur base et terminés par de belles languettes provenant de la scissure du tube. Elles sont enveloppées de bractées serrées, un peu épineuses au sommet et scarieuses sur les bords. Les akènes sont gar- nis de 2 paillettes, et sont enveloppés dans les poils du ré- ceptacle dont ils ne sortent qu'à leur maturité. Nature du sol. — Altitude. — Ce Scolymus croît sur les terrains calcaires et rocailleux des plaines. Géographie. — Il est méridional et se trouve dans le midi de la France , en Espagne , aux Baléares , en Barbarie, aux Canaries. — Au nord , il s'avance en France jusqu'à l'embouchure de la Loire , se retrouve à Trieste et dans le sud du Tyrol. — A l'occident, il est en Portugal et aux Ca- naries. — A l'orient, il habite l'Italie, la Sicile, la Sar- daigne, la Dalmalie, la Tauride et l'Epire. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30'» ) Écart en latitude ; ^or0G0N. 219 celle des autres Tragopogon, donne naissance à des tiges noueuses, et de chaque nœud part une feuille engainante, étroite comme celles des graminées, allongée, recourbée et terminée en pointe tortillée. Cette tige est simple ou peu rameuse. Elle supporte une calathide allongée dont les brac- tées, vertes et serrées les unes contre les autres, sont souvent au nombre de 8. Le matin, après le lever du soleil, et quand la rosée commence à s'évaporer dans les airs, les bractées s'écartent horizontalement, et la calathide, inclinée au levant, étale ses fleurons dont les couronnes concentri- ques et de plus en plus petites se montrent successivement pendant sept jours. A midi la fécondation est opérée, l'in- volucre est exactement fermé, et quand tous les fleurons sont fécondés, il ne s'ouvre plus. Alors les graines miirissent, et quand le temps de leur dissémination est arrivé, ces bractées si serrées s'écartent encore , et l'on voit paraître de beaux akènes allongés portés sur de petits pédicelles, et surmontés de larges aigrettes stipitées , étalées en parasol , se tou- chant par les bords et nous montrant cette organisation ad- mirable que Dieu a mise dans toutes ses œuvres. Insensible jusque-là aux influences atmosphériques, laissant à l'heure voulue sa fleur ouverte malgré la pluie du matin et du prin- temps, ce Tragopogon devient, au contraire, d'une grande sensibilité quand il a mûri ses graines. Les aigrettes ne s'é- talent que sous l'influence du soleil, replient leurs poils ar- ticulés par l'action de l'humidité, et finissent enfin dans un beau jour par enlever les akènes de leur réceptacle alvéolé et par chercher fortune dans les airs. Nature du sol. — Altitude. — ïl est indifférent et croît sur tous les terrains , préférant ceux qui sont frais et hu- mides. Il habite également la plaine et les montagnes, et atteint facilement 1,000 à 1,200'" sur le plateau central 220 ClllCOllACÉES. de la France. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 1,000 et 2,800»°, et à 2,000" dans le Talusch. Géographie. — Au sud, on le rencontre en France, dans les Pyrénées, en Espagne, en Thrace et en Macédoine. — Au nord , il est répandu dans presque toute l'Europe , en Danemarck, en Gothie, en Norvège, dans la Suède australe, et jusqu'au milieu de la Finlande. On le trouve aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il est indiqué en Portugal. — A l'orient, il habite la Suisse, toute l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie , la Grèce , la Tauride , le Caucase , la Géorgie , le Taliisch, les Russies moyenne et australe , et la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Grèce 37** ) Ecart en latitude : Nord , Norvège 66 ^ 29« Occident , Portugal 10 O. ] Ecart en longitude • Orient , Sibérie de l'Oural 65 E. i 75» Carré d'expansion 2175 Tragopogon majok , Jacq. — On peut appliquer à cette espèce tout ce que nous venons de dire de la précédente ; elle n'en diffère que par ses pédoncules fortement renflés et creux sous les llcurs. — Elle croît le long des chemins, sur les berges des champs, sur les sables des rivières, et montre , dès le mois de juin , ses fleurs d'un jaune pûle. La plante offre sur ses feuilles, et surtout à leur base, des flocons de poils blancs, détachés et mobiles comme ceux de certains Verbascum. Le pédoncule se renfle en dessous de l'involucre, et produit une espèce de chambre close remplie d'air, au sommet de laquelle on trouve, à l'époque de la floraison, des \ SCORZONEUA. 221 flocons de poils blancs, semblables à ceux des feuilles, et qui s'y trouvent complètement enfermés. Nature du sol. — Altitude. — Ce Tragopogon préfère les terrains calcaires et marneux , mais il croît aussi avec vigueur sur les sables des rivières. 11 reste dans la plaine et sur les coteaux. Géographie. — Au sud , on le connaît dans le midi de la France , en Espagne, en Grèce. — Au nord , il existe en Allemagne, en Belgique, en Voihynie , à Moscou. — A l'occident, il est moins commun et trouve sa limite en Es- pagne. — A l'orient, il habite la Suisse, l'Autriche, la Hon- grie, la Transylvanie, la Croatie, la Macédoine, le Pélo- ponèse , la Tauride, le Caucase, le Taliisch, le désert du Sinai, la PodoHe. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Mont Sinaï 32» ^ Ecart en latitude : Nord , Moscou 56 j 24» Occident , Espagne 6 0. | Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. ) 53» Carré d'expansion 1272 G. SCOBZOMERA, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre con- tient environ 65 espèces, et 38 d'entr'elles sont européen- nes. Presque toutes sont de l'Europe australe. 12 habitent la Grèce, 15 sont originaires de la Tauride, de l'Espagne, de la Sicile et de l'Italie ; les autres se trouvent en Autriche , en Turquie, et aussi en Russie. — 24 espèces sont asiatiques, et la moitié d'entr'elles végètent sur le Caucase , en Perse , en Orient et en Arménie ; les 12 autres sont de la Sibérie, de 222 CHICORACÉES. la Chine , de la Mongolie , de la Dahurie, du Népaul et des Indes orientales. — 3 seulement sont africaines, du nord et de l'est de ce continent. ScoRzoNERA HUMiLis , Lin. — C'est une des plantes les plus communes des prairies marécageuses. Elle y habite en petites touffes distinctes et nombreuses avec le Valeriana dioica , le Pedicularis paluslris , le Menyanthes trifoliaia, VOrchis lalifolia, etc. Sa racine, grosse, profonde et vivace, laisse échapper de bonne heure des feuilles entières et ner- vées, et des hampes écailleuses. Sa calathide est météorique ; son involucre imbriqué s'ouvre le matin et se ferme le soir. Ses fleurons jaunes sont souvent remplacés , avant l'épanouis- sement, par une poussière d'un pourpre violet-foncé , qui est due aux sporules d'une plante parasite , de VUredo recepta- culoriim, qui attaque fréquemment cette espèce. Ses racines, ses feuilles, et surtout ses hampes, contiennent, comme tous les Scorzonera , un suc laiteux et abondant qui tache for- tement les mains , et qui devient brun comme le caoutchouc quand il reste exposé à l'air. — Aussitôt que la fécondation est terminée , l'involucre , qui s'ouvrait le matin et qui le soir se refermait, ne s'ouvre plus; mais peu à peu les graines aigrettées s'allongent , on voit sortir au sommet le pinceau formé par les aigrettes réunies , et enfin les bractées s'écar- tent un peu , et les graines se disséminent. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce préfère les terrains siliceux , détritiques et tourbeux , et se trouve plus rarement sur le calcaire. Elle exige un sol mouillé ou au moins humide. Elle s'élève facilement à 1,000"" dans les montagnes. Géographie. — Au sud , ce Scorzonera se trouve dans SCOUZONERA . 223 les Asturies et en Portugal. — Au nord, dans une grande partie de l'Europe, en France, en Belgique, en Ailenriagne, en Danemarck , en Gotliie , dans la Suède et la Norvège australes , et il est sporadique en Finlande. — A l'occident, nous avons cité le Portugal. — A l'orient, il existe sur les montagnes basses de la Suisse , en Italie , en Hongrie , en Croatie, dans le Caucase et la Tauride, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Oural. Pallas le cite encore sur la montagne d'Adou-Cholo en Dahurie, en société du Viola digitata, de VAlyssum montanum, du Vicia biennis , du Spirœa thalictroides , etc. Il est douteux que ce soit réellement le S. humilis. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Portugal 40" ^ Ecart en latitude : Nord , Norvège 60 j 20» Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Omnf, Sibérie de rOural 74 E.-^ 84" Carré d'expansion 1680 ScoRZONERA GLASTiFOLiA , WiHd. — Il est bisannuel et croît disséminé parmi les broussailles, dans les lieux secs et rocailleux. Sa racine est grosse, garnie d'écaillés à son col- let. Ses feuilles sont linéaires, et sa tige droite et ferme, un peu divisée à sa partie supérieure, porte un nombre très-variable de calathides solitaires sur chaque rameau. L'involucre est glabre, un peu cotonneux à la base. Les fleurons sont très-délicats comme dans l'espèce suivante et sont souvent froissés par le vent. Les akènes extérieurs sont tuberculeux et striés. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous n'avons trouvé 224 CHrCORACÉES. cette plante que sur le terrain primitif à environ 600™ d'al- titude. Géographie. — Tl est presqu'impossible de distinguer dans les flores les S. hispamca, Lin.; S.Jatifolia, Koch.; S.glaslifolia,V^\\\à. et S. graminifolia, Roth. Nous avons dû les réunir au point de vue géographique. C'est donc l'aire d'expansion du S. hispanica que nous allons indiquer. — Au sud, on le rencontre en France et jusque dans le midi de l'Espagne. — Au nord, il existe en France, en Allemagne, dans la Russie moyenne. — A l'occident, il est en Portu- gal. — A l'orient, on le cite en Suisse, en Italie, en Au- triche, en Hongrie, en Transylvanie, en Croatie, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Espagne 36" | Ecart en latitude : Nord, Russie moyenne 52 ) 16® Occident , Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 95 E. j 105» Carré d'expansion 1680 ScoRZONERA PURPUREA , Lin. — Cette belle et remar- quable espèce croît sur les pelouses et dans les prairies oiî on la reconnaît immédiatement à sa tige assez élevée, un peu rameuse , et terminée seulement par quelques calathides carminées qui offrent les mômes habitudes que celles des autres scorzonères. Elle est vivace. Ses akènes sont glabres, ses aigrettes plumeuses, accompagnées de 5 paillettes exté- rieures. — Elle paraît originaire de l'Allemagne, ou peut- être de la Sibérie, et se trouve représentée dans diverses con- trées par des espèces parallèles , à fleurs également purpu- f PODOSPERMUM. 225 rines, telles que : le S. deliciosay en Sicile ; le 5. tuberosa^ en Sibérie; le S. pusilla, en Asie mineure. Les corolles de cette dernière avortent presque toujours. — Le S. pur- furea fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains calcaires et rocailleux , à la faible altitude de 600 à 700"^. Géographie. — Au sud, on le cite en Algérie près de la Galle. — Au nord, on le rencontre en Allemagne près Ber- lin et Stettin, en Thuringe, en Bohême. — A l'occident, sa limite est en France. — A l'orient, il s'étend très-loin, en Italie, en Hongrie, en Autriche , en Transylvanie , en Croatie, à l'île de Crète , dans la Servie méridionale, dans le Caucase et autour de la Caspienne , dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Al- taï et du Baïkal. Pallas cite plusieurs fois cette espèce en Sibérie, dans de petits bois de chênes clairsemés, avec VOno- sma simplex , VOrobus angustifolius , le Salvia pratensisy V Anémone sylvestris y etc. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35<* \ Ecart en latitude . Nord, Prusse 5i ) 19° Occident , France 0 ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. ) lie» Carré d'expansion 2204 G. PODOSPERMUM^ DC, Distribution géographique du genre, — 11 espèces le composent; 9 habitent l'Europe centrale. — 2 sont asiati- ques, du Caucase et de l'Arabie. \ii 15 226 CHICORACÉES. PoDOSPERMCM LACiNiATCM , DC. — C'cst encore Une espèce des bords des chemins, bisannuelle, à tiges droites et rameuses, à feuilles découpées et à calatlndes d'un jaune pâle. L'involucre est cylindrique et imbriqué, composé de bractées terminées par un petit bouton cotonneux. Il s'ou- vre sous l'influence du soleil, se referme à l'ombre et reste clos pendant la maturation. Mais alors ses bractées s'écar- tent, et l'on voit les akènes admirablement posés sur de pe- tits supports qui les élèvent, surmontés d'aigrettes plumeuses et formant une jolie tête arrondie que le vent ne tarde pas à détruire. — Il fleurit en juin et en juillet avec les espèces communes le long des chemins. Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur les terrains calcaires et marneux, en plaine et dans les monta- gnes. Il monte dans le Dauphiné jusqu'à Briançon. On le trouveà230™àCharlemont dansles Ardennes. M. Boissier le cite jusqu'à près de 2,000™ dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud, il végète en Provence, en Es- pagne, en Grèce; il est commun en Barbarie. — Au nord, on le trouve en France, en Belgique, dans le Wurtemberg, en Thuringe, en Bohême et jusque dans le Holstein. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient, on le connaît en Suisse, en Italie, en Autriche, en Hongrie, en Transyl- vanie, en Croatie, en Turquie, dans la Russie australe et dans la Sibérie altaïque. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35" ) Écart en latitude : Nord , Holstein 54 Occident , Espagne fi O. Orient , Sibérie altaïque 07 E 19» Ecart en longitude ■ 103« Carré d'expansion 1957 iiYPOCH^Ris. 227 PoDOSPERMUM CALCiTRAPiFOLiuM , DC. — On le trouve sur la lisière des champs et sur le bord des vignes , dans les lieux incultes et pierreux. Il est bisannuel et présente les mômes mœurs que l'espèce précédente , dont il diffère sur- tout par ses feuilles profondément découpées et par sa tige centrale dressée, mais plus courte que les tiges latérales qui sont d'abord couchées puis redressées à leur extrémité. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude, ■ — Il préfère aussi les ter- rains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne et l'Algérie. — Au nord, on le trouve en Suisse, en Belgi-* que, en Volhynie. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, il existe en Italie, en Sicile, en Turquie, en Grèce sur le mont Olympe, et en Tauride. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie. ...» 35® \ Écart en latitude : iYorf/, Volhynie 51 j 16« Occident, Portugal 10 0. ) Ecart en longitude : Omn^ Tauride 32 E.i 42» Carré d'expansion »... C72 G. HTPOCH2:ais, Lin. Distribution géographique du genre. — On ne connaît que 10 espèces de ce genre ; elles sont partagées entre l'Afri- que et l'Europe ; cette dernière contrée en a 7, de la Sicile^ de l'Italie et du centre. — L'Afrique en a 3, 2 du nord et 1 du cap de Bonne-Espérance. Hypocii^ris glarra . Lin. — Cette plante annuelle vit 228 CHICORACÉES. disséminée et quelquefois réunie en petits groupes sur les coteaux et dans les prés, ainsi que sur le bord des chemins. Sa racine est simple, annuelle, et donne naissance à une ro- sette de feuilles obîongues, sinuées, glabres en dessus et velues sur leur face inférieure. Les calathides sont portées sur de longs pédoncules. Les bractées de l'involucre sont membraneuses, et les demi-fleurons, d'un beau jaune, sont météoriques et très-sensibles à l'état du ciel. Les akènes du bord sont munis d'aigrettes stipitées et ceux du centre d'ai- grettes sessiles. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux , sablonneux ou graveleux , et croît à la fois dans les plaines et sur les montagnes. Il n'atteint cependant une certaine altitude que dans les pays très-chauds, car M. Bois- sier le cite à 1,000™ dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Il habite, au sud , la France , l'Espagne entière , Madère et les Açores. — Au nord , l'Europe cen- trale , le Danemarck , la Norvège australe , l'Angleterre. — A l'occident , les îles africaines et le Portugal. — A l'orient , la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Hongrie , la Tran- sylvanie , la Thrace , l'Asie mineure , les Russies moyenne et méridionale. Limites d'extension de V espèce. Sud, Madère 32° "i Ecart en latitude : Nord , Angleterre 58 ) 26" Occident , Açores 30 O. ) Ecart en longitude : OnW, Russie moyenne 55 E.-' 85° Carré d'expansion 2210 IlYPOCHyERis RADiCATA , Lin. — Lcs prairics et les pe- louses nous montrent celte espèce en abondance. Elle a de HYPOCILÏIIIS. 229 longues et profondes racines, des feuilles velues et de lon- gues tiges lisses et sans feuilles , quelquefois rameuses , à rameaux redressés , et qui se terminent par une seule cala- thide d'un beau jaune. Le pédoncule est creux et un peu élargi sous la calathide. Les bractées sont imbriquées , molles , munies sur leur dos d'une crête de petites dents noires ou d'un vert foncé. Cet involucre s'ouvre le malin et se ferme le soir très-régulièrement , jusqu'à ce que l'épa- nouissement des demi-tleurons se soit entièrement accom- pli. Ces demi-îleurons, d'un beau jaune , sont souvent tein- tés de rouge en dessous. — Le réceptacle est garni de pail- lettes si développées que les fleurons, avant la floraison , y sont entièrement cachés. Après l'épanouissement, les brac- tées de l'involucre se réfléchissent sur le pédoncule creux et renflé , les aigrettes s'étalent au-dessus des paillettes du ré- ceptacle, et les akènes, ridés transversalement, se détachent. — Cette espèce fleurit tard , et se montre souvent dans les prairies qui ont été fauchées, associée au SiiccisapratensiSf au Cenlaurea Jacea , etc. Nalure du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui con- viennent , mais il semble avoir une prédilection pour les alluvions sablonneuses et salifères. — il s'élève depuis la plaine, à 0, jusqu'à 1,600™, selon De Candolle, qui le cite à Mont-Louis. Nous le trouvons , en Auvergne , en plaine , et jusqu'à 1,300'" dans les montagnes. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, dans les Pyrénées, en Espagne, dans la Navarre et l'Aragon , e en Algérie. — Au nord , il s'avance assez loin dans le centre de l'Europe , en Danemarck , en Golhie et dans la Norvège australe, surtout dans les prés des régions littorales où il est commun. 11 n'est pas rare en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides et aux Orcades, et végète aussi en Finlande, — 230 CIIICORACÉES. A l'occident, il est cité aux Asturies, en Portugal. — A l'orient, en Suisse, dans toute l'Italie, en Hongrie, en Croatie , en Transylvanie , dans le Péloponèse , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35° y. Écart en latitude : Nord , Finlande 62 j 27« Occident, Portugal 10 O."! Ecart en longitude : Orient , Russie moyenne 55 E. | 65*^ Carré d'expansion 1755 Hypoch.ïris maculata , Lin. — Cette belle plante vit disséminée sur les pelouses des montagnes. Elle est vivace et ses feuilles, toutes radicales, étalées en rosette, sont oblongues , entières ou dentées , tachées et marbrées do pourpre violacé, et garnies, comme les tiges et les involucres, de poils blancs et transparents. Ces poils deviennent très- nombreux et très-serrés sur l'involucre. Les bractées sont ciliées et scarieuses à leur extrémité, et, dans la jeunesse de la calathide, elles la ferment entièrement en s'appliquant les unes contre les autres. Mais bientôt quelques-unes d'entre elles s'écartent, puis se réfléchissent, et, enfin, on aper- çoit le jaune pur et soufré des fleurons. Les extérieurs sont recouibés vers le centre de la lleur, et en môme temps roulés sur eux-mêmes ; mais déjà à cette époque les 2 stigmates, allongés et filiformes, sont couverts de pollen. Les fleurons du centre se développent successivement. Tous sont entourés d'aigrettes dont les poils sont saillants, et tous aussi sont garnis en dehors de petits poils corollins. — Le pédoncule est creux jusque sous le réceptacle , et la cavité contient,. HYPOCU^KIS. 231 comme dans le Tragopogon major, de petits flocons de duvet blanc. — Dès qu'on déchire la plante, et surtout le réceptacle, il en sort immédiatement des gouttelettes de suc blanc , laiteux , qui devient noir en quelques instants , au contact de l'air. — Les semences sont très-longues , amin- cies à leur partie supérieure et terminées par une aigrette à poils plumeux. Nature du sol. — Allilude. — Cet Ilypochœris préfère les terrains siliceux et détritiques , et croît parlaitement sur les sols volcaniques. Il recherche les montagnes ; nous le rencontrons en Auvergne , depuis 1 ,000 jusqu'à 1 ,600™ et au delà. Wahlenberg l'indique en Suisse jusqu'à 2,200". Ledebour le cite dans le Caucase entre 1,400 et 1,800™. D'un autre côté , M. Delort l'a mentionné dans le midi de la France , sur une colline qui s'élève à peine à 300™. Géographie. — Cette espèce, assez répandue, se trouve, au sud , en France et dans une grande partie de l'Espagne, ainsi que dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , elle est dispersée dans toute l'Europe, en y comprenant la Scandinavie , la Finlande et la Laponie australe. Elle existe en Angleterre mais non dans les archipels. — A l'occident, elle reste en Espagne et en Angleterre. — A l'orient , on la rencontre en Suisse , en Italie , en Hongrie , en Turquie , dans le Caucase , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Caïkal et dans la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 37" ) Ecart en latitude : Nord , Laponie C6 ) 29° Occident , Angleterre 7 O. | Ecart en longitude : Orient , Dahurie 119 E.) 126° Carré d'expansion 3654 1 232 CHiCORACÉES. G. TABAXACUM , Halîer. Distribution géographique du genre. — On connaît pluf^ de 30 espèces de ce genre presqu'entièrement asiatique el européen. — 16 habitent l'Asie et y sont très-dissérai- nées : dans le Caucase où l'on en compte 4 ; dans la Sibérie altaïque oii il en existe 3 ; puis aux Indes orientales , au Népaul, en Chine, dans la Dahurie , au Kamtschatka. — Les 12 espèces européennes sont aussi très-éparpillées : en Grèce, en Italie, en France, en Allemagne et même en Suède. — 3 TamxacMm sont américains , 1 du Mexique, et 2 des Etats-Unis. — Aucune espèce n'habite l'Afrique ni rOcéanie. Taraxaccm dens-leoxis , Desf. — Aucune espèce n'est plus commune ; toutes les stations lui conviennent , les bords des chemins , la lisière des champs cultivés , les jardins et les prairies , les prés artificiels, les sables des rivières, et jus- qu'aux toits des maisons ; on voit partout le pissenlit , mais il fait l'ombre des bois et recherche les lieux exposés au soleil. Vivace et toujours disposé à (Icurir, il attend sous la neige que l'hiver lui accorde quelques jours de grâce et l'en re- mercie en parodiant , par sa fleur radiée , l'astre dont les premiers rayons lui ont permis d'éclore. Il couvre quelque- fois des prairies tout entières, des champs de luzerne, et lutte de précocité et de coloris avec les fleurs des renoncules do- rées. — Ses racines, vivaces et profondes, recherchent ce- pendant les terrains gras et fertiles. Ses feuilles , pendant l'hiver, se développent sous la terre, choisissant les lieux 011 les taupes ont amoncelé les matériaux de leurs galeries souterraines. Plus tard elles percent le sol, acquièrent avec TARAXACL.VI. 233 rapidité la couleur verte dont le manque de lumière les avait privées , et étalent sur la terre des rosaces découpées , lac- tescentes, à pétioles creux et souvent colorés en rouge. — C'est de l'aisselle Je ces feuilles que sortent successivement des pédoncules allongés, presque toujours rougeâtres, fistuleux et portant chacun une seule calathide d'un jaune vif et orangé. Ce pédoncule se dresse verticalement , son involucre offre 2 rangées de bractées, une extérieure étalée, une intérieure serrée. Tous les matins, si le ciel est découvert, cet involucre s'ouvre et laisse épanouir une couronne de demi-fleurons ; tous les soirs il se ferme de bonne heure pour s'ouvrir en- core , et ainsi de suite tant que la sérénité du ciel le permet et tant qu'il reste des couronnes de demi-Ileurons à épanouir. Comme ces demi-lleurons sont très-nombreux , il est rare que l'involucre attende le développement des derniers qui sont au centre et qui d'ailleurs sont presque toujours stériles ; il se ferme peu à peu, serrant ces fleurons stériles, et les forçant de se détacher et de sortir en une masse qui est ainsi chassée par le développement des aigrettes. Enfin , la maturité arrive de très-bonne heure , en avril pour les premières Heurs, et alors les bractées se rabattent sur les pédoncules, le récep- tacle se renverse , et l'on voit , par le beau temps , d'admi- rables sphères d'akènes aigrettes. Ceux de l'extérieur sont plus allongés , ceux de l'intérieur sont souvent stériles , mais de larges aigrettes stipitécs s'appuient les unes sur les autres et soulèvent doucement les semences , qui se déta- chent en laissant leurs empreintes sur le réceptacle, et qui at- tendent que le calme ait cédé à la brise, pour commencer cette charmante navigation aérienne , que nous avons si souvent favorisée dans notre enlance de notre souflle destruc- teur. C'était, pour l'essaim voyageur, le vent de la tempête, mais bientôt, dispersées dans l'océan aérien, les aigrettes en- 234 CHICORACÉES. traînaient lentement leurs nacelles, et couraient au gré du vent , fonder bien loin de nous des colonies nouvelles. C'est, en effet , un curieux spectacle que tous ces globes plumeux que le soleil du matin fait éclore , que la pluie ou l'humidité resserrent, qui se remontrent encore, puis disparaissent pour toujours. — Ces scènes si intéressantes , qui nous sont of- fertes par les plantes les plus communes , se renouvellent pendant la majeure partie de l'année pour celle qui nous oc- cupe. A mesure que, de l'aisselle des feuilles extérieures, une hampe se développe et laisse épanouir sa ileur , cette hampe s'incline, se couche sur le sol , relève un peu sa calathide , puis une autre lui succède. Il en est ainsi pendant longtemps ; enfin , chacune de ces hampes inclinées se redresse à son tour pour étaler sa sphère de graines. Celles-ci sont angu- leuses , roussâtres, cannelées, dentées et comme tronquées à leurs sommets. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et ac- cepte tous les terrains. 11 croît aussi à toutes les hauteurs , depuis 0 jusqu'à 1,800™ dans les Alpes , selon de Candolle. Il est domestique , et suit l'homme et ses troupeaux dans les lieux les plus élevés. On le trouve partout , dans la Suisse septentrionale , dit Vahlenberg , depuis la plaine jus- qu'aux neiges éternelles, oii il conserve ses caractères. Il y habite surtout les lieux calcaires et fumés , et ceux où les troupeaux ont parqué. Nous l'avons trouvé au sommet du puy de Dôme à 1,460™ , au sommet du pic de Sancy , au mont Dore, à 1 ,880™, et sur la cime du monte Rotondo, en Corse, à 2,600"'. Ramond cite aussi cette espèce à la brè- che de Roland , dans les Pyrénées , à plus de 3,000™ d'al- titude. Elle y était accompagnée du Violabijlora, du.Thy- mns Serpyllum , du Filago Leonlopodium , du Saxifraga Aizoon. Aux îles Lolfoden , il atteint encore 610™, selon TARAXACLM. 235 Lessitig. Ledebour l'indique à 1,600'" dans le Bresclitau, et à 1,800™ dans le TaliJsch. Géographie. — Son aire d'expansion est très-vaste, mais nous devons admettre ici plusieurs espèces et des variétés très-distinctes. — Au sud , il s'étend dans le midi de la France , en Espagne , en Algérie , à Madère et aux Cana- ries, qui paraissent être ses stations les plus méridionales . — Au nord , il occupe toute l'Europe , y compris la Lapo- nie , oii il vit autour des habitations et dans les prairies de la région sylvatique , subalpine et inféralpine de toute cette contrée , à Mageroë , sur les toits des maisons d'Hammer- fest et jusqu'au Cap-Nord. Il est répandu en Angleterre , en Irlande , dans tous les archipels anglais et danois , et il est commun dans les dunes de l'Islande. — A l'occident , on le rencontre en Portugal , aux Canaries , au Groenland , dans toutes les possessions britanniques américaines , et sur les deux versants des montagnes Rocheuses , et peut-être au Mexique. — A l'orient, il s'étend en Italie , en Turquie, en Grèce, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie , dans toutes les Russies, toutes les Sibéries, la Dahurie, le Kamts- chatka, les îles Aléoutiennes et dans l'Amérique russe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30° \ Écart en latitude : Nord, Cap Nord 71 j 41« ^ ., . ^ . onn (Écart en longitude: Occident et Orient ibO j îrno Carre d'expansion c 147C0 Taraxacum l^vigatum, DC. — Il existe probable- ment dans le genre qui nous occupe de nombreuses espèces, 236 cnicouACÊEs. aujourd'hui confondues , et qu'une étude plus attentive fera séparer. Celle-ci est évidemment distincte , plus petite , à feuilles plus découpées , offrant souvent des akènes rouges , mais présentant du reste les mêmes mœurs que la précé- dente. — Elle croît principalement sur les pelouses sèches et fleurit en avril et en mai. Nature du soL — Altitude. — Elle semble préférer les terrains siliceux et volcaniques , mais elle croît aussi sur les calcaires. — Bien qu'on la rencontre assez fréquemment en plaine , c'est presque une plante de montagne. De Can- dolle la cite depuis 0 à Montpellier jusqu'à 2,000'" à Com- bredazes. Ramond l'a trouvée au sommet supérieur et sur la crête entre les deux sommets du pic du Midi , le 26 août 1795,1e 7 octobre 1809 et le 11 septembre 1810. Il la cite comme ressemblant au pissenlit commun , et ajoute que, dans l'île Melville, elle est représentée par le Leontodon palustre qui n'en diffère guère. M. Boissier l'indique dans les prés des régions alpine et nivale du royaume de Grenade , entre 2,000 et 2,300'". Nous l'avons rencontrée en Auver- gne sur les bords de l'Allier, à 300'" , et sur le sommet du puy de Dôme à 1,460"^. Géographie. — Il a souvent été considéré comme une variété du précédent ; il est peut-être un peu moins ré- pandu. Au sud, il existe en France et en Espagne, dans les prés de la Colchide , selon d'Urville. — Au nord, il se trouve dans le centre de l'Europe , et arrive probablement en Scandinavie , en Angleterre et en Irlande. — A l'occi- dent , il doit exister en Portugal , et , à l'orient , dans la Grèce et l'Italie. — Il est de plus cité dans l'hémisphère sud , sur les côtes de la Patagonic , aux Malouines et à la Terre-de-Feu. TARAXACUM. * 237 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . '61^ ) Écart en latitude : Nord , Angleterre? 55 j 18" Occident, Portugal? 10 O. j Ecart en longitude : Orient , Grèce 22 E. [ 32» Carré d'expansion . , 576 ? Taraxacum palustre, DC. — Cette espèce est plus distincte encore que la précédente. Elle est également vi- vace, fleurit aussi de bonne heure et se trouve en abondance dans les terres grasses, dans les marais salés, pouvant res- ter longtemps submergée et choisissant les terrains sur les- quels les eaux minérales ont séjourné. Ses feuilles sont à peine dentées, les bractées extérieures de son involucre sont peu nombreuses et moins réfléchies que dans les espèces pré- cédentes. Ses feuilles, absolument radicales, s'étalent en ro- settes sur la terre, et la hampe qui s'élève du milieu d'elles est absolument nue. Lorsque plusieurs fleurs se dévelop- pent sur un pied de pissenlit , la hampe centrale reste droite et perpendiculaire, surtout dans le T. palustre , tandis que les autres, latérales, se courbent à la base comme pour lui faire place et ne se relèvent qu'à une petite distance. Quand les fruits sont mûrs, l'involucre ne se resserre plus par la pluie, mais les aigrettes restent appliquées en pinceau et ne s'étalent qu'au soleil. Le pissenlit, lui-même, reste fermé quand il pleut. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains calcaires et marneux et surtout les sols salifères. Il croît en plaine , même sur le bord de la mer , et peut aussi s'élever très-haut, puisque de Candolle l'indique à 1,300'" au mont de Lans. 238 CHICORACÉES. Géographie. — Son aire est aussi très-étendue, mais au sud, il reste confiné en France et en Crimée. -^ Au nord, il s'avance tant qu'il trouve un sol pour l'accueillir , dans tout le centre de l'Europe, en Scandinavie, en Laponie, au Spitzberget à l'île Melville ; en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides, aux Shetland, aux Feroë et probablement en Is- lande. — A l'occident , il végète en Amérique , dans toutes les possessions anglaises , de la baie d'Hudson à l'océan Pacifique. — A l'orient, il est mentionné dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï, et au Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, France 43<> \ Ecart en latitude : Nord , Spitzberg 80 i 37« Occident , Amérique 120 0. 1 Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka 170 E. j 290« Carré d'expansion 10730 G. CHOBÏDBXI.I.A , Lin. Distribution géographique du genre. — Les Chondrilla forment un petit genre de 12 espèces, très-également par- tagées entre l'Europe et l'Asie. — Les 6 européennes ha- bitent la Grèce, la Tauride, les Pyrénées, la France et l'Al- lemagne. — Les 6 asiatiques appartiennent: 3 à la Sibérie de l'Altaï, 1 au Népaul, i au Liban, 1 au Caucase. CnoNDRiLLA JUNCEA , Lin. — Cette espèce, commune et bisannuelle, est une plante tardive dont la tige verte, cylin- drique et rameuse, hérissée de poils rudes et purpurins, se il CIIONDRILLA, 239 divise en faisceaux à sa base et forme des touffes d'un beau vert, sur le bord des vignes, dans les champs incultes, sur les sables alluviens des rivières, etc. Ses feuilles radi- cales, un peu découpées, forment une rosette sur la terre ; celles de la tige sont linéaires, simples, oblongues et munies de deux oreillettes à leur base. Les calathides sont peu nombreuses, éparses vers le sommet des rameaux. L'invo- lucre est formé de deux rangées de bractées qui renferment 10 à 12 demi-fleurons jaunes qui s'ouvrent en juillet ou en août. La floraison de chaque calathide ne dure qu'un jour; après cela l'involucre se resserre comme cela a lieu dans presque toutes les Chicoracées. Lorsque les akènes sont mûrs, les mêmes bractées qui s'étaient resserrées s'éta- lent et se réfléchissent, et l'on voit alors de petits akènes cylindriques, munis à leur sommet de 5 petites écailles rap- prochées et d'une aigrette fine et soyeuse aussi blanche qu'un flocon de neige. Nature du sol. — Àllilude. — Cette plante est pres- que indifférente à la nature du sol, cependant on la rencon- tre principalement, et très-vigoureuse, sur les calcaires, sur les sables d'alluvions et surtout sur les sables maritimes et salifères où elle joue parfois un grand rôle , comme aux environs de Nantes. Elle aime la plaine et les coteaux, et monte jusqu'à 1,000™ dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud , elle existe en France , en Es- pagne. — Au nord , dans le centre de l'Europe , en Alle- magne, en Bavière, en Belgique. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l'orient, elle est citée en Italie , en Si- cile, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, aumont Athos, dans le Caucase et le Taliisch , dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Oural, 240 cnicouACÉES. Limites d'extension de C espèce. Sud, Royaume de Grenade. .. . 37° ) Ecart en latitude : Nord , Volhynie 52 ( 15» Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 70 E. j 80° Carré d'expansion 1200 Chondrilla latifolia , Bieberst. — Cette espèce a été considérée par plusieurs auteurs et par Koch lui-même , comme une simple variété de la précédente. Elle est plus robuste ; ses feuilles caulinaires , moyennes et supérieures , sont elliptiques, lancéolées. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les sols calcaires, et croît en plaine. Géographie. — Au sud , on la trouve en France , en Tauride et dans le Caucase. — Au nord , elle existe en Al- lemagne, sur les bords du Rhin et en Suisse. — A l'occi- dent , elle reste en France , et , à l'orient , elle végète en Podolie et dans le Caucase. Limites d'extension de Vespèce. Sud , France 42® ) Écart en latitude : iVor(/, Allemagne 50 i 8° Occident, France 0 | Écart en longitude : Orient , Caucase 44 E. ^ 44° Carré d'expansion 352 G. PaENANTHES , Lin. Distribution géographique du genre. — Les Prenan- ihcs forment un genre composé de 27 à 28 espèces, dis- PRENAISTHES. 241 persées dans toutes les parties du monde. — Leur centre principal est l'Amérique septentrionale , oii Ton en connaît 9 espèces. — L'Amérique du sud n'en a que 4 , du Brésil et du Pérou. — 8 espèces sont asiatiques , sur lesquelles 6 sont originaires des Grandes-Indes et 2 du Japon. — L'Europe a 3 Prenanthes, 1 du centre et 2 du midi. — L'Afrique en a 2 aux îles Canaries. — 1 autre est con- finée à Java. Prenanthes purpurea , Lin. — Si l'ombre et la fraî- cheur des bois éloignent quelques espèces de leurs solitudes, il en est d'autres, au contraire, qui viennent les embellir et chercher, sous l'abri de leur feuillage, la protection néces- saire à leur existence. Le Prenanthes purpurea est une de ces espèces qui, semblables aux anciennes divinités des fo- rêts, ne quittent jamais les ombrages. Elle y vit en société avec le Senecio Cacaliaster , VAsperula odorala , le Sonchus Plumieri , etc. Sa racine est vivace et donne au printemps une pousse vigoureuse qui s'allonge lentement , et produit une tige mince et élevée, garnie de feuilles oblongues, gla- bres, glauques en dessous , sessiles et souvent amplexicau- les. Les capitules, très-petits et penchés sur de longs pédon- cules, forment une sorte de panicule au sommet de la tige ou des rameaux axillaires. L'involucre est cylindrique, formé d'un très-petit nombre de folioles. Les demi-fleurons , au nombre de 3 à 5, et toujours roulés avant l'épanouissement, sont d'un rouge violacé. Ils se déroulent ensemble , puis l'involucre se referme pour s'ouvrir encore à l'époque de la maturité. On voit alors les akènes amincis à leur base , tronqués au sommet et couronnés d'une aigrette sessile qui étale ses poils d'un blanc pur. — Il fleurit tard , en juillet et en août. VII *6 242 CHICORACÉES. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne rencontrons ce Prenanthes que sur les terrains siliceux , volcaniques et détritiques, mais il croît aussi sur d'autres sols, car MM. Gre- nier et Godron le citent dans toute la chaîne du Jura, dans la région des sapins , puis sur le grès vosgien et le granit dans toute la chaîne des Vosges. — C'est une plante des montagnes qui, cependant, peut descendre à 200™ d'alti- tude d'après de Candolle, et jusque dans la plaine, dans la Suisse septentrionale selon Wahlenberg. Nous la trou- vons en Auvergne entre 600 et 1,500™, sous les hêtres ou sous les sapins , à 1 ,200™ sur les montagnes de la Lozère. De Candolle la cite dans les Alpes à 1,400™. Géographie. — Au sud , la Corse, la Sicile, le midi de l'Italie. — Au nord , les Ardennes et la Lithuanie. — A l'occident, la France. — A l'orient , l'Italie , la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, les Russies moyenne et australe. Limites d^extension de Vespèce, Sud , Sicile 37° ) Écart en latitude : Nord , Lithuanie 55 ) 18» Occident, France 3 0. | Ecart en longitude : Orient , Russie moyenne 48 E. j 51** Carré d'expansion 918 G. FHjœurixopns , Cass, Il n'est composé que de 3 espèces; une du centre et une du midi de l'Europe , et une asiatique , de la Syrie. Ph/ENIxopus ramosissimus , Cass. — Cette curieuse es- pèce, annuelle ou bisannuelle, est assez commune dans les lieux incultes, sur les coteaux pierreux exposés au soleil , et PH^Nixopus. 243 sur les vieilles murailles. Elle forme d'abord une jolie rosette de feuilles sinuées et profondément découpées , souvent co- lorées en pourpre ou en brun. Il en sort une tige très-ra- meuse , à rameaux divariqués et presque épineux au som- met quand ils vieillissent. Elle porte de très-petites feuilles lactescentes à la moindre blessure et dont la base décurrente est entièrement soudée aux rameaux. Toute la plante est en- tièrement glabre. Les calathides, distantes les unes des autres, forment des espèces d'épis. L'involucre est cylindrique et renferme 5 demi-fleurons, larges et d'un beau jaune, qui s'épanouissent en même temps. ï! leur succède 5 akènes cylindriques, amincis en bec au sommet, et garnis d'aigrettes blanches. — Il fleurit tard , en juillet , août et septembre. Nature du sol. — Altitude. — On rencontre cette es- père sur les terrains calcaires , sur les basaltes et les scories, parfois sur les granits ou sur les alluvions. Elle recherche les lieux chauds et bien exposés ; néanmoins efle s'élève, car nous l'avons rencontrée à 1 ,000" en Auvergne , sur des basal- tes. De Candollc la cite à i ,400" au mont de Lans; elle croît à 1,035" sur le versant sud du mont Ventoux , et à 1,300" dans le Taliisch. Géographie. — Au sud, elle s'avance dans le midi de l'Es- pagne et en Grèce. — Au nord , on la rencontre en Suisse et en Allemagne. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l'orient , elle végète , en Italie , en Sicile , en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, en Macédoine et en Thrace. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 37° ) Ecart en latitude : Nord , Suisse 48 0. 11° 244 CHICORACÉES. Occident , Portugal JO O. ^ Ecart en longitude : Orient , Grèce 22 E. j 32« Carré d'expansion 352 G. LACTUOA^ Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre, com- posé de 56 à 60 espèces, est très-dissénriiné sur la terre, mais surtout en Asie , en Europe et dans l'Amérique septentrio- nale. — 20 espèces habitent l'Asie, et principalement le Népaul, les Indes orientales et la Sibérie altaïque ; les autres sont distribuées en Perse, en Arménie, en Arabie, à l'île de Chypre et au Caucase. — 18 espèces sont européennes, de la Tauride, de l'Italie, de la Grèce, de l'Espagne, des Pyré- nées , de la Hongrie, de la France et de l'Allemagne. — 12 végètent dans l'Amérique septentrionale, presque toutes aux Etats-Unis. — L'Afrique en a 5 seulement , 2 du Cap , les 3 autres de l'Abyssinie , de l'île Mascareigne et de la Guinée. Lactcca virosa, Lin. — Commune dans les lieux in- cultes , sur le bord des chemins et des fossés , sur les sables d'alluvions , cette espèce bisannuelle élève assez haut sa tige munie de feuilles horizontales , épineuses sur la nervure du milieu et remplies de suc laiteux. Ses petites fleurs, d'un jaune pâle, sont des calalhides pauciflores, disposées en une espèce de corymbe allongé. Leur involucre est oblong, composé de petites écailles imbriquées qui s'écartent à la maturité pour laisser écliiqiper des akènes aplatis, surmon- tés d'aigrettes blanches, molles et soyeuses. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains LACÏUCA. 245 calcaires et reste dans les plaines. On la rencontre aussi sur les terrains volcaniques , sur les décombres et dans les lieux salés. Géographie. — Au sud , on rencontre cette laitue dans le midi de la France, en Espagne, aux Baléares et en Egypte. — Au nord , elle est en Belgique , en Angleterre et en Li- thuanie. — A l'occident, en Portugal. — A l'orient, elle habite l'Italie , la Sicile , la Hongrie , la Transylvanie , la Thrace , la Macédoine et la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Egypte 30° T| 1 Ecart en latitude : Nord , Angleterre 57 j 27° Occident, Portugal 10 O.j Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 60 E. j 70» Carré d'expansion 1890 Lactuca Scariola , Lin. — Appartenant au même type que l'espèce précédente , bisannuelle comme elle , cette espèce croît aussi dans les lieux incultes et pierreux. Elle se présente avec des feuilles épineuses , amplexicaules , dé- coupées et verticales ; elle a les mêmes mœurs que la pré- cédente. Elle offre une grande variété qui atteint 2 mètres de hauteur et plus, quand le sol lui convient, dont les feuilles sont très-larges , d'un vert très-foncé, les fleurons teintés de rouge en dessous, et la plante entière abondamment pourvue de suc laiteux. C'est le L. altissima , Bieb. — Ces plantes lleurissent depuis le mois de juillet jusqu'au mois de septembre. Nature du sol. — Altitude. — Ce Lactuca recherche les terrains calcaires ou salilères de la plaine et des mon- 246 CHICORACÉES. tagnes. M. Boissier l'indique entre 600 et 1,600™ dans le midi de l'Espagne, et Ledebour à 1,000'" dansleBreschtau. Géographie. — Au sud , on le trouve dans le midi de la France, en Espagne , aux Canaries , à Madère, en Egypte et en Arabie. — Au nord , il est disséminé dans l'Europe centrale, jusque dans le Danemarck , la Gothie et l'Angle- terre. ~ A l'occident, nous ajouterons le Portugal aux sta- tions citées. — A l'orient, il végète en Italie , en Sicile , en Hongrie, en Transylvanie, en Thrace, en Macédoine, dans la Russie moyenne, dans le Caucase, dans la Russie australe, dans le Taliisch et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Egypte 30° ) Ecart en latitude : Nord, Gothie 56 i 26° Occident , Canaries 18 0. | Ecart en longitude : OnW, Sibérie altaïque 90 E.j 108° Carré d'expansion 2808 Lactuca saligna , Lin. — Cette laitue, bisannuelle comme la plupart des autres, se trouve aussi sur le bord des champs, près des décombres et dans les lieux qui ont été arrosés par des eaux minérales. Ses tiges sont grêles et peu rameuses; ses feuilles redressées, à nervures blanches, et am- plexicaules, rappellent un peu celles de plusieurs Aralia exotiques; elles sont glauques en dessous et d'un vert sale en dessus. Les (leurs, d'un jaune pâle, sont presque disposées en épis, enfermées dans des involucres un peu renflés à la base et terminés par 6 bractées plus longues. Les semen- ces, au nombre de 6 à 12 dans chaque involucre, sont apla- ties. On trouve sur la plante des poils raides , implantés LACTUCA. 247 sur une petite saillie glanduleuse. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cette laitue recherche les terrains calcaires, marneux et salifères de la plaine. Ce n'est que dans les pays très-chauds qu'elle s'élève dans les montagnes. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne de 0 à 1,600". Géographie. — Au sud, elle végète jusqu'à la pointe australe de l'Espagne et en Algérie. — Au nord, elle croît en Allemagne, en Belgique, en Angleterre, en Lithuanie. — A l'occident, en Portugal. — A l'orient, elle habite l'Italie et la Sicile, la Hongrie, la Transylvanie, la Croatie, la Thrace, la Macédoine, le mont Athos et le Bosphore, la Tauride , le Caucase , la Podolie , le Taliisch et le mont Liban. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 34° | Ecart en latitude : iVorrf, Lithuanie 55 j 21« Occident, Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Taliisch 47 E. j 57« Carré d'expansion 1 197 Lactuca murâlis, Fresen. — Cette plante n'appartient pas exclusivement aux murailles, comme l'indique son nom. Elle croît aussi dans les lentes des rochers, mais surtout dans les bois ombragés, oii elle ne se montre qu'assez tard, étant toujours annuelle. Les tiges, simples ou rameuses, sont mu- nies de belles feuilles lyrées avec un grand lobe terminal, anguleux ; leur pétiole est ailé et amplexicaule, et leur cou- leur varie du vert au rouge vif et au brun foncé. Les petites calathides forment une élégante panicule d'un jaune très- 248 CHICORACÉES. pâle. L'involucre est cylindrique, formé de 5 bractées, et il ne renferme que 5 demi-lleurons dont la fécondation s'opère ordinairement le jour même de l'épanouissement. Alors l'involucre se resserre pendant la maturation, puis il s'ou- vre , et 5 akènes aplatis , munis d'aigrettes légères , blan- ches et soyeuses, entreprennent au gré du vent leur voyage de dissémination. — Elle fleurit en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et re- cherche cependant les sols détritiques , riches en humus. Elle s'élève peu dans les montagnes. Elle croît en Auver- gne de 500 à 1,200™; Wahlenberg l'indique aussi dans les Alpes jusque dans la région subalpine, et Ledebour la cite à 600™ dans le Talusch. Géographie. — Au sud, elle végète en France, en Es- pagne, en Grèce. — Au nord, dans tout le centre de l'Eu- rope, même en Scandinavie à l'exception de la Laponie, en Finlande, en Angleterre et en Irlande où elle trouve sa li- mite occidentale. — A l'orient, elle vit en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Transylvanie, en Croatie, enThrace, en Ma- cédoine, dans le Caucase, la Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. m Sud , Grèce 37» 1 Ecart en latitude : Nord, Finlande 66 j 29« Occident, Irlande 12 0. 1 Ecart en longitude: Orient, Russie moyenne 56 E. | 68® Carré d'expansion 1972 Lactuca perennis, Lin.— Bien différente des autres es- pèces, celle-ci est vivace et montre de bonne heure une ro- LACTCCA. 249 sette de feuilles découpées, glabres et d'un vert glauque, qui décore les fentes des rochers ou les bords des champs. Sa lige, simple ou rameuse, est terminée par un petit corymbe de calathides lilacées à demi-fleurons assez larges, et d'une déHcatesse extrême; aussi leur apparition est-elle éphémère. L'involucre se réfléchit à l'époque de la maturité des graines, et celles-ci, finement striées dans leur longueur, sont empor- tées par leurs aigrettes pédicellées. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indiquée par- tout sur terrains calcaires , mais elle est très-indifférente. On la rencontre dans la Lozère sur les calcaires ou sur les micaschistes indistinctement ; en Auvergne dans les fissures des rochers granitiques ; dans le Siennois sur les roches volcaniques du Montamiata , et dans le Dauphiné le long des torrents et dans les pâturages escarpés. EUe n'atteint jamais une grande altitude. Géographie. — Au sud , cette laitue s'arrête en Espagne, dans l'Aragon et en Italie , dansle royaume de Naples. — Au nord , elle occupe une partie de l'Europe centrale , et atteint sa limite en Livonie et en Pologne. — A l'occident , elle reste en France aux environs de Bordeaux. — A l'orient , on la trouve en Italie , en Hongrie , en Transyl- vanie , en Croatie et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Naples 38° ) Ecart en latitude : iVor(Z, Pologne 55 j 17*^ Occident , France 5 O.) Ecart en longitude ; Onen<, Russie moyenne 30 E. j 35<' Carré d'expansion 595 ;o 250 CHICORACÉES. G. SONCHUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Sonchus sont distribués partout sur la terre, et leurs espèces, au nombre de plus de 50, ont des centres particuliers de grou- pement. — 20 d'entr'elles sont africaines, et, sur ce nom- bre , 10 sont réunies aux Canaries et à Madère, 5 sont originaires du Cap, et les 5 autres sont de l'Afrique boréale, de l'île Maurice et du centre de ce continent ; — 14 Sonchus habitent l'Europe , mais surtout l'Europe australe , l'Espa- gne, l'Italie , le midi de la France ; mais plusieurs d'entr'eux se trouvent aussi en Belgique , en Angleterre et en Podolie. — L'Asie en a 13 espèces, dont le groupe principal, formé de 5, se trouve aux Indes orientales ; 3 sont de la Sibérie altaïque , 3 du Caucase et 2 de la Chine ; — l'Amérique septentrionale a 2 Sonchus ; — l'Amérique du sud n'en a qu'un au Brésil. — Java en a 2, les seuls connus dans toute rOcéanie. Sonchus oleraceus. Lin. — Nos jardins et nos champs nous offrent bien fréquemment cette espèce annuelle et lac- tescente à tiges fistuleuses , à feuilles glauques ; quoique annuelle , elle se montre de très-bonne heure dans nos cultures , s'y multiplie quelquefois à l'infini, et prolonge son existence en automne jusqu'aux premières gelées. — Ses Heurs , d'un jaune pale , sont protégées par un involucre im- briqué, et, ù l'inverse de la plupart desChicoracées, restent ouvertes pendant tout le temps que dure la fécondation. Celle-ci se prolonge aussi , à cause de la multitude de fleu- rons étroits et admirablement disposés dont chaque cala- thide est formée. A mesure qu'une couronne de (leurons SONCHUS. 251 s'est épanouie , les corolles se détachent , mais les semences fécondées attendent, pour développer leurs aigrettes, que les dernières se soient montrées. Enfin les bractées de l'invo- lucre s'étalent, et l'on aperçoit des akènes aplatis, finement striés longitudinalement, et munis d'aigrettes à poils mous et d'un beau blanc. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent, et suit l'homme à d'énormes distances , et à de grandes hauteurs. Géographie. — Il occupe presque toute la terre ; l'Eu- rope entière, depuis la pointe australe de l'Espagne jusqu'à l'Altenfiord , à l'exception des Hébrides, des Feroë et de rislande. — Au sud , il s'étend en Algérie , aux Canaries , en Abyssinie et aux îles du cap Vert, à Saint- Vincent , à Saint-Antoine et à Saint-Jacobi. — A l'occident , il croît en Amérique, dans le Canada, à Terre-Neuve, sur les bords de la Colombie , à la côte nord-ouest. — A l'orient, il occupe toutes les Russies , le Caucase , la Tauride , les Si- béries de l'Oural , de l'Altaï , la Sibérie orientale et la Dahurie. — On le cite aussi dans plusieurs localités de l'hémisphère sud , en Patagonie , au Chili , à la Nouvelle- Zélande, etc. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Abyssinie 10° j Ecart en latitude : Nord, Altenfiord 70 ( 60° Occident , Amérique 125 O. | Ecart en longitude : OnVw^ Sibérie orientale IGOE. ( 285» Carré d'expansion 17100 SoNCHus ASPER, Vill. — Cette espèce , quelquefois con- fondue avec la précédente , est annuelle comme elle , et croît aussi dans les lieux cultivés , sur le bord des chemins. 252 cnicoRACÉES. et dans les bois taillis, oii paraît être sa véritable station. Elle varie beaucoup. Sa tige est tendre et fistuleuse , lac- tescente comme celle de tous les Sonclins. Les feuilles, sont embrassantes , très- ondulées , chiffonnées et épi- neuses. Les calathides sont disposées en une espèce d'om- belle, et les pédicelles, cotonneux dans leur jeunesse, de- viennent glabres en vieillissant. Ses mœurs sont les mêmes que celles de l'espèce précédente, — Elle fleurit depuis le mois de juin jusqu'au mois d'octobre. Nature du sol. — Altitude. — Ce Sonchus est indiffé- rent et n'atteint jamais de grandes altitudes. Géographie. — 11 est aussi très-répandu ; au sud, on le trouve en France , en Espagne , aux Baléares , dans le midi de l'Italie , en Sicile , en Algérie et aux Canaries. — Au nord , il occupe aussi , mais disséminé , toute l'Europe centrale, toute la Scandinavie, la Laponie exceptée , la Fin- lande , l'Angleterre , les Hébrides et les Shetland. — A l'occident , il est en Portugal, aux Canaries, et sur quel- ques points de l'Amérique , à Terre-Neuve , aux Etats- Unis. — A Torient, il habite toute l'Europe orientale , le Caucase , la Tauride , la Géorgie , les Russies moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal et la Dahurie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Canaries 30° ) Ecart en latitude : Nord , Finlande G8 ^ 38° Occident , Terre-Neuve 57 O. ) Ecart en longitude : Orient , Dahurie 118 E. / 175» Carré d'expansion 6650 SoNCHLS ARVENsis , Lin. — Il est commun dans les SONCHLS. 253 champs humides , clans les marais , sur le bord des fossés. Sa racine est vivace et rampante ; sa tige est ferme , simple à la base, munie de quelques rameaux à son extrémité. Les feuilles sont pinnatifides et dirigées vers le haut de la plante; elles sont glabres, avec des cils sur les bords de leurs di- visions. Les pédoncules et les involucres sont couverts de poils rougeâtres ou bruns, terminés par une glande globu- leuse et très-apparente. Les calathides sont disposées en une espèce d'ombelle, et les demi-fleurons sont protégés, avant l'épanouissement, par une matière jaune et résineuse qui enduit leur sommet. Après l'épanouissement de ces belles et grandes calathides, le centre du réceptacle se sou- lève à l'époque de la maturité , et contribue ainsi à la dis- sémination des akènes. — Il fleurit depuis le mois de mai jusqu'au mois d'août. Nature du sol. — Altitude. — Il croît partout, mais il préfère les terrains calcaires , compactes et argileux ou les sables salifères. DeCandolle l'indique à 0"" sur les dunes de la Hollande , et à 1 ,600™ dans les Alpes. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , en Espagne et dans le midi de l'Itahe. — Au nord , dans l'Eu- rope centrale et septentrionale, mais c'est la variété mari- lima qui pénètre jusqu'en Laponie ; il est aussi en Angle- terre, en Irlande, aux Orcadesetaux Shetland, ainsi qu'en Finlande. — A l'occident, nous venons de citer ses limites, à moins que l'on ne considère comme spontanés les individus trouvés à Terre-Neuve. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , dans le Caucase et la Géorgie , dans les Russies moyenne et aus- trale , et dans la Sibérie de l'Oural. 254 CHICORACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples ^S° /Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 j 32» Occident , Irlande 12 O. -j Écart en longitude : Omn/, Sibérie de rOural 56 E.j 68» Carré d'expansion 2176 G. MUiiGEDiuni , Cass. Distribution géographique du genre. — Ce genre est asiatique, car, sur 23 espèces connues, 15 habitent cette partie du monde. Le groupe principal est aux Indes orien- tales ; il y en a 5 ; 2 sont au Népaul, 4 dans la Sibérie, 1 à Unalaska , et 3 , se rapprochant de l'Europe , sont in- digènes des montagnes du Caucase. — 5 espèces se trouvent dans l'Amérique septentrionale. — 3 seulement sont euro- péennes.' MuLGEDiUM ALPiNUM , Lessing. — Celui qui a parcouru , pendant les mois de juillet et d'août , les belles forêts des montagnes ; celui qui s'est égaré le long des torrents à demi-ombragés par les arbres verts , ou qui s'est arrêté sur le bord des cascades, a certainement été frappé de la beauté de cette espèce. Ses puissantes racines, ses tiges creuses, tendres et rougcAtres , son large et vigoureux feuillage , ses calathides d'un beau bleu, réunies en épi, au sommet d'une tige élancée, tout frappe dans cette magnifique espèce. Elle vit encore en sociétés nombreuses, elle élève ses épis bleus près des corymbes pourprés de V Adenostyles albiprons, elle se mêle aux touffes brillantes du Doronicum austriacum , aux blanches ombelles de V Imperatoria Ostruthium , ou MULGEDIUM. 255 s'égare sous les sapins avec le Senecio Cacaliaster et le l'ac- ciniiim MyrlUlus. — Son involucre est imbriqué, accom- pagné d'un petit calicule ; ses demi-lleurons, d'une délica- tesse extrême, se montrent un instant et se flétrissent dès que la fécondation est opérée. Alors l'involucre se referme, et ne s'ouvre plus qu'à l'époque oii les graines mûries sont étalées par l'extension de la membrane qui couvre le récep- tacle , et de petits akènes amincis sont entraînés par leur blanche aigrette. — Il fleurit en juillet et en août ; — 24 juillet 1834, cascade du Serpent au Mont Dore; — 24 juiflet 1840, pentes du pic de Sancy; — 26 juillet 1 828, cascade du Serpent ; — 6 août 1840 , la Richarde , chaîne du Forez; — 22 août 1843 , ravins du Lioran (Cantal). Nature du sol. — AUitude. — C'est une plante des mon- tagnes , peut-être indifférente à la nature du sol , mais que nous n'avons trouvée que sur les terrains siliceux et volca- niques plus ou moins mouillés. De Candolle l'indique à 1,600'" en Auvergne comme minimum, et à 2,000"' au mont Cenis. Nous l'avons trouvée à 1,100™ dans les mon- tagnes du Forez. Lessingla cite de 30 à 160™ auxLoffoden. Wahlenberg la mentionne dans les lieux humides de la Suisse septentrionale , près de la limite des sapins, et quel- quefois parmi les groupes de VAlniis viridis. Géographie. — Espèce du nord qui , au sud , trouve sa limite dans les Pyrénées et dans les montagnes de la Calabre. — Au nord , elle se trouve en Allemagne , en Norvège, en Suède , en Finlande , en Laponie , au pied des montagnes ombragées. Elle y est commune partout, ainsi que dans les vallées inférieures de tout le Nordland. En Laponie on ne la trouve jamais en dehors delà région alpine. Ses fleurs sont quelquefois en grappes, selon Wahlenberg. On la con- naît aussi en Ecosse. — Sa limite occidentale se trouve dans 256 CHICORACÉES. cette dernière contrée. — A l'orient , on la rencontre en Suisse, en Italie , en Hongrie, en Transylvanie , en Croatie, dans le Caucase et la Géorgie , dans les Russies arctique , septentrionale et moyenne , ainsi que dans l'Oural. Pallas l'a rencontrée dans ces montagnes avec Cacaîia hastata, Pedi- cularis resupinala, P. tuherosa, Teucrium sibiricum^ etc. Limites d'extension de l'espèce. 5î/d, Royaume de Naples 40** ) Ecart en latitude: Nord , Laponie 68 ^ 28» Occident , Ecosse 7 0. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 57 E. J 64« Carré d'expansion 1792 Melgedium Plumieri, DC. — Espèce des plus vigou- reuses , qui habite les bois ou les prairies à demi-ombragées des montagnes. Elle recherche, comme la précédente, les bords des cascades, des torrents, les heux humides; elle est vivace, donnant naissance à de larges feuilles lobées, sinueu- ses, lactescentes, et à de hautes tiges fistuleuses qui se di- visent en rameaux nombreux. Les fleurs plus grandes, plus délicates encore que celles de l'espèce précédente, ne se mon- trent aussi que très-tard, en juillet et en août. Les calathi- des forment une espèce de panicule ou d'ombelle irrégulière, dont la fécondation et la maturation s'opèrent comme dans le M. alpimwi. — Ce Mulyedium vit plus disséminé que le précédent; on le rencontre avec le Doronicum austria- cum, le Convallaria verficillata, le Ranunculus platani- foliusy le Luzula maxima et une foule d'autres plantes des montagnes. Nature du sol. — Altitude. — 11 recherche les terrains PICRIDIUM. 257 siliceux et détritiques, mais il vit aussi sur le calcaire. Il croît en Auvergne depuis 1,000™ jusqu'à 1,800™. Il at- teint à peu près la même altitude dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, il ne passe pas les Pyrénées et les Asturies. — Au nord, il s'arrête dans la Suisse occiden- tale. — A l'occident, il est limité par les Asturies, et à l'orient par la Croatie. Limites d^ extension de V espèce. Sud , Asturies 43° i Ecart en latitude : Nord , Vosges 49 1 6» Occident , Asturies 9 O. ^ Ecart en longitude : Orient, Croatie 15 E. i 24° Carré d'expansion 144 G. PICRIDIUM, Desf. 9 espèces de ce genre sont partagées entre l'Europe, l'Asie et l'Afrique. La majeure partie, 4 espèces, appartien- nent à ce dernier continent, c'est-à-dire 3 à l'Afrique bo- réale et 1 à l'île de Ténériffe. — 3 sont asiatiques, du Cau- case, de l'Arabie et de l'orient. — 2 seulement habitent l'Europe , et se trouvent en Espagne et dans le midi de la France. PiCRiDiUM vuLGARE , Dcsf. — Espèce annuelle, peu ré- pandue, et habitant aussi les bords des chemins comme un grand nombre de Chicoracées. Elle montre, dès le mois d'avril, ses fleurs jaunes entourées d'un involucre imbriqué et formé de bractées membraneuses sur les bords. Ces fleurs s'ouvrent tous les matins et se ferment tous les soirs. Quand la floraison est terminée , l'involucre se resserre tout-à-fait, vil 17 258 CHLCORACÉES. se renfle à la base jusqu'à l'époque où la maturité arrive, et où il s'ouvre pour montrer de beaux akènes quadrangulaires, dont les angles sont munis de tubercules, et les sommets tron- qués et garnis d'aigrettes blanches et velues. Nature du sol. — Altitude. — 11 recherche les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — On le rencontre, au sud, dans le midi de la France, en Corse, aux Baléares, dans les champs de l'Algérie et dans toute la région méditerranéenne , excepté en Egypte. — Au nord , il a sa limite sur le bord du pla- teau central de la France et en Dalmatie. — A l'occident, on le rencontre en Portugal. — A l'orient, il habite la Ma- cédoine méridionale. Limites d'extension de r espèce. 5mc?, Barbarie 35° n Ecart en latitude: Nord , Plateau central 44 ] 9° Occident , Portugal 11 0.1 Ecart en longitude : Onen^ Grèce 22 E. i 33° Carré d'expansion 297 G. FTEROTHECA, Cass. Très-petit genre où l'on compte seulement 3 espèces; 2 européennes, de la Dalmatie et de l'Europe australe; 1 asia- tique, de l'Arabie. Pterotiïeca NEMACSENSis , Cass. — Il est annuel, mais il étale de très-bonne heure, sur le sol, une rosette de feuil- les roncinécs d'où sort une hampe multiflore et velue. Dès le mois d'avril on aperçoit ses fleurs d'un beau jaune dans tous les lieux incultes, sur les pelouses et sur les bords des BARKHAUSIA . 259 chemins où cette plante forme des sociétés quelquefois très- nombreuses. La caiathide est parfois solitaire, plus souvent il y en a plusieurs de réunies. L'involucre est campanule et muni d'un calicule. Les semences sont miires de bonne heure, et dissemblables ; les akènes extérieurs sont oblongs, tubercules, dépourvus d'aigrettes, ou du moins, s'ils en ont, les bractées de l'involucre les font disparaître en se soudant avec eux , à tel point qu'à l'époque de la dissémination la bractée et l'akène tombent ensemble ; les semences du centre sont cylindriques, amincies, munies d'une aigrette molle et très-velue. Nature du sol. — Allitude. — Il croît sur les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Cette plante a une aire limitée à la France méridionale, à la Corse et à la Tauride. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Corse 40° | Écart en latitude : iVor(/, Plateau central 44 ^ 4° Occident, France .... 0 ] Ecart en longitude : Onen^ Tauride 32 E.i 32« Carré d'expansion 128 G. BARKHAUSIA, Mœnch. Distribution géographique du genre. — Les Barhhausia sont au nombre de 44 environ, et 28 sont européens. Ce sont des plantes méridionales, qui sont groupées en Italie, en Sicile, dans la France australe, en Corse, en Sardaigne, à l'île de Crète, et dont quelques espèces atteignent la Suisse, l'Allemagne et la Belgique. — On en connaît 8 en Asie, et elles y sonttrès-dispersées: en Chine, aux Indes orientales, en Si- 260 CHICORACÉES. bérie , en Géorgie et en Syrie. — 8 espèces habitent l'A- frique , et sur ce nombre 5 sont réunies à Madère , 2 en Barbarie et la dernière croît en Egypte. — L'Amérique, très-pauvre du reste en Chicoracées, n'offre pas une seule espèce de ce genre. Barkhausia ALBroA , Cassin. — Plante vivace, à racine épaisse, à tige courte et à feuilles inférieures roncinées, à feuilles supérieures amplexicaules. Son involucre est imbri- qué , ses fleurs sont jaunes, et les akènes du disque et des rayons sont tous prolongés en bec et munis d'une aigrette blanche. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce i/arA/mwsm appar- tient surtout aux terrains calcaires et marneux, et préfère les montagnes. De CandoUe l'indique à 2,000™ au pic du Midi, et M. Boissier entre 700 et 2,400° dans le midi de l'Espagne. Géographie. — C'est une plante méridionale qui habite le midi de la France, l'Espagne et le Piémont. Limites d'extension de Vespèce. i)U(i, Royaume de Grenade. .. . 37" | Écart en latitude: Nord, Plateau central 45 ' 8° Occident , Espagne 7 0.^ Ecart en longitude : Orient , Viémont 5 E. ) 12» Carré d'expansion 96 Barkhausia FiETiDA , DC. — Plante annuelle et com- mune qui habite les lieux incultes, les bords des champs et des chemins, les sables d'alluvions, les prairies artificiel- les, etc. Elle commence à fleurir en juin et continue de montrer, pendant une partie de l'année, ses fleurs jaunes sou- «AUKUAUSIA. 261 vent teintées de rouge en dessous et qui , plus tard , sont rem- placées par de blancs pinceaux d'aigrettes. — Ses feuilles roncinées s'étalent sur la terre en rosette , de laquelle sort une tige rameuse qui se termine par un corymbe de calathi- des penchées avant leur épanouissement. Toute la plante a une odeur désagréable; mais l'involucre froissé répand le parfum des amandes amères. «Lorsque les akènes, dont l'en- veloppe est cartilagineuse, sont arrivés à la maturité , dit Vaucher, ils se recourbent en dehors avec leur pédicelle fili- forme et flexible qui s'incline sans se rompre, et ceux d'en- tr'eux qui sont placés à la circonférence , s'engagent dans les sillons creux des écailles charnues et endurcies de l'in- volucre, qu'ils poussent en dehors jusqu'à ce qu'elles soient entièrement étalées. On peut remarquer d'un côté que tous ces akènes extérieurs sont dépourvus d'aigrettes, et de l'autre qu'il n'y a aucune écaille de l'involucre qui ne porte dans son sillon un akène pédicelle ; les rayons des aigrettes du disque se développent à mesure qu'ils ont l'espace libre, c'est-à-dire, de la circonférence au centre ; leur stipe, fine- ment allongé, se contourne au sommet, sans doute pour dé- gager l'akène de son réceptacle ponctué; les involucres finissent par se déjeter fortement avec leurs aigrettes. (Vaucher, t. 3, p. 279). » Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains calcaires et marneux, et reste ordinairement dans les plaines. Cependant Wahlenberg l'indique comrtie pouvant atteindre la limite supérieure des hêtres dans la Suisse septentrionale, et M. Boissier le cite entre 300 et 600'" dans le royaume de Grenade. Géographie. — Au sud, on le rencontre en France, en Espagne, en Algérie et aux Canaries. — Au nord, il existe en France, en Belgique et en Angleterre. — A l'occident, 262 CHICORACÉES. en Portugal. — A l'orient, en Suisse, en Italie, en Hon- grie, en Croatie, en Grèce et en Crimée. Limites (Vextension de Vespèce. Sud, Canaries 30° | Ecart en latitude : Nord , Angleterre 53 j 23« Occident , Canaries 18 O. ) Ecart en longitude : Orient , Crimée 31 E. î 49° Carré d'expansion 1127 Barkhatisia taraxacifolta , DC. — Bisannuelle et très-commune dans les prés et sur le bord des chemins , cette plante se retrouve aussi sur les bords des rivières oii elle élève ses tiges du milieu d'une rosette de feuilles radi- cales, pétiolées et roncinées. — Elle fleurit de bonne heure, en mai et en juin, et présente un corymbe de calathides d'un beau jaune. Son involucre est formé de bractées larges , ovales et scarieuses sur les bords ; ces bractées s'étalent lors de la maturité et laissent voir des akènes égaux , prolongés en un petit bec aminci et muni d'aigrettes molles , d'une blancheur éclatante. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante habite tous les terrains et préfère néanmoins ceux qui sont calcaires. Elle croît aussi en abondance sur les alluvions. Elle n'atteint les montagnes que dans les pays chauds. M. Boissier l'indi- que de 0 à 650'" dans le royaume de Grenade. Géographie. — Elle végète, au sud, en France, en Espagne, aux Baléares et en Algérie. — Au nord, on la trouve en Allemagne, en Belgique, en Angleterre. — A l'occident, en Portugal. — A l'orient, en Suisse, en Italie, en Sicile, en Autriche et en Grèce. CREPJS. â63 Limites d'exlcnsion de Vespèce. Sud , Algérie 35" | Écart en latitude : Nord, Angleterre 53 ] 18" Occident , Portugal 10 O. ) Écart en longitude : Orient , Grèce 22 eJ 32« Carré d'expansion 576 G. CBEPis, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre est nombreux et renferme plus de 70 espèces. Il est en grande partie européen , car on en trouve 50 espèces disséminées dans les régions chaudes, d'abord en Italie, en Grèce, en Sicile, à l'île de Crète et dans la France australe, et en- suite en Allemagne , en Hongrie , en Croatie , en Tauride , ainsi que dans les Alpes et dans les Pyrénées. — 14 Crépis asiatiques appartiennent à la Sibérie, à la Dahurie , à l'Asie mineure , à l'Arménie et à l'Orient. — 8 espèces sont afri- caines, de l'Egypte, de l'Abyssinie , de Madère , des Açores, de la Barbarie, et une seule de l'île Maurice. — L'Amé- rique du nord en possède seulement 2 espèces , dont l'une atteint les régions arctiques. Crépis biennis. Lin. — Grande et belle espèce bisan- nuelle, que l'on trouve communément dans les prairies, dans les clairières des bois et sur le bord des champs. Elle épanouit, dès le mois de mai, son corymbe de calathides porté sur des tiges ou des rameaux rougeiHres et cannelés. Ses feuilles, d'un vert sombre, sont rudes, roncinées , pinna- tifides, semi-amplcxicaules , selon la position qu'elles oc- cupent sur la plante. Les bractées de l'involucre s'épais- 264 CHICOUACÉES. sissent aussi pendant la maturation, et se courbent en forme de côtes élastiques, au-dessus desquelles les aigrettes font saillie sous la forme de pinceaux blancs. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente et croissant plutôt dans la plaine que sur les montagnes. Géographie. — Son écart, au sud, ne dépasse pas le midi de l'Italie et la Thrace. — Au nord , on la trouve dans l'Europe centrale , en Danemarck , en Gothie , dans la Suède australe, peut-être en Finlande, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle est indiquée en Amé- rique , dans les prairies des montagnes Kocheuses , au lac Huron. Est-ce bien l'espèce européenne? — A l'orient, elle habite la Suisse, l'Italie, l'Autriche, la Hongrie, la Transylvanie, la Croatie, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 38^* [Écart en latitude : Nord , Finlande 61 j 23° Occident , Amérique 1 20 O. | Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 52 E.) 172» Carré d'expansion 3956 Crépis virens, Vill. — C'est l'espèce la plus commune du genre; elle est annuelle et se trouve partout dans les lieux incultes , sur les vieux murs , le long des chemins oii elle fleurit depuis le mois de juin jusqu'au mois de sep- tembre. Ses fleurs sont de grandeur moyenne et d'un beau jaune , quelquefois relevées d'un peu de rouge en dessous des demi-fleurons extérieurs. Ses feuilles sont ordinairement d'un beau vert , glabres ainsi que les tiges. Les calathides, comme celles des autres Crépis , s'ouvrent le matin et se CREPIS. 265 ferment le soir. — Les bractées de l'involucre s'épaississent pendant la maturation ; un peu plus tard, ces bractées s'éta- lent et se réiléchissent , le réceptacle se renverse, et les ai- grettes, d'un beau blanc, s'ouvrent et forment une tête ar- rondie. Ses akènes sont cylindriques, légèrement sillonnés; les aigrettes ne dépassent pas l'involucre « qui s'ouvre , dit Vaucher , pour se débarrasser des semences aigrettées du disque, mais qui se referme ensuite, et dont les écailles se rompent plus tard à la base, et se dispersent enfin , empor- tant , chacune avec elle , un akène engagé dans leur surface intérieure canaliculée ; il ne reste plus alors que le réceptacle aplati avec son rebord blanc, oii l'on remarque les cicatrices des écailles tombées. » Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférente que l'on rencontre pourtant plus abondamment sur les terrains sablonneux que sur les sols calcaires. Elle préfère la plaine et monte cependant jusqu'à 1,200™ dans le royaume de Grenade. Géographie. — Au sud, ce Crépis vit en France , en Espagne et aux Canaries. — Au nord , il est assez commun dans toute l'Europe centrale et s'avance jusqu'au milieu du Danemarck , en Angleterre , aux Hébrides et aux Orcades. — A l'occident, il végète en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, on le rencontre en Suisse, en Italie, en Sicile, en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Grèce , dans le Caucase , en Podolie et sur les bords de la mer Caspienne. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30° ) Ecart en latitude : Nord , Angleterre 60 i 30o 266 cmcoRAcÉEs. Occident , Canaries 18 0. j Ecart en longitude : On>n^, Bords fie la Caspienne.. 47 E. | 65** Carré d'expansion 1950 Crépis pulchra, Lin. — Cette espèce, dont de Can- dolle a fait un Prenanthes , est disséminée sur le bord des fossés et sur les coteaux , sur la lisière des champs cultivés. Elle est recouverte sur toutes ses parties de glandes qui sécrètent une liqueur visqueuse et tachante , d 'une odeur dé- sagréable. Elle est annuelle et donne des feuilles radicales, roncinées, d'où s'élève une tige plus ou moins rameuse, gar- nie de feuilles entières ou presque entières, et qui porte un corymbe de petites calathides jaunes. — Elle fleurit en juin et en juillet. Soninvolucre, cylindrique, est longuement pédi- cellé. Les demi-fleurons sont peu nombreux. Lors de la maturité les bractées s'étalent en étoiles , et les akènes ex- térieurs s'engagent dans les bractées de l'involucre oii ils perdent leur aigrette blanche et sessile. Nature du sot. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et marneux et vit partout en plaine, à l'exception des pays très-chauds. M. Boissier l'indique entre 1,500 et 2,000"" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en Elspagne. — Au nord, dans quelques parties du centre de l'Europe où il vit disséminé , pénétrant en Belgique , dans l'Allemagne occidentale et peut-être en Ecosse. — A l'oc- cident, il trouve sa limite en Espagne. — A l'orient, il existe en Suisse , en Italie , en Sicile , en Grèce , en Hon- grie , en Croatie , en Transylvanie , en Tauride , dans le Caucase, sur les bords de la Caspienne , à l'île de Chypre et dans l'Asie mineure. CREPIS. 267 Limites d'extension de V espèce. Sud, lie de Chypre 35*^ f Ecart en latitude : Nord , Belgique 50 ^ 15*> Occident, Espagne 8 0. 1 Ecart en longitude : On'ew/, Bords de la Caspienne.. 47 E. j 55'' Carré d'expansion 825 Crépis paludosa, Mœncli. — Il croît dans les prairies humides , dans les bois un peu marécageux , le long des ruisseaux peu rapides. Sa racine est fibreuse et très-divisée ; sa tige est striée et souvent marquée à sa base de petits points bruns qui donnent parfois naissance à des poils blancs et rares. Ses feuilles radicales sont oblongues, pétiolées, glabres, tendres et d'un vert foncé ; celle de la tige am- plexicaules et plus petites. Les fleurs, assez grandes, forment un épi ou une panicule lâche au sommet de la tige. L'in- volucre est d'un vert très-foncé , serré contre les fleurons , caliculé et garni de petits poils à tête ronde, et ses bractées sont recourbées au sommet de telle sorte qu'elles ferment hermétiquement la calathide , qui paraît même creuse au sommet. Lors de l'épanouissement les demi-fleurons exté- rieurs sortent les premiers, offrant 5 stries et 5 dents distinc- tes à leur extrémité ; les autres se développent successive- ment et sont garantis dans leur jeunesse par de petites pa- pilles vertes dans le bouton , mais orangées comme les fleurs à l'époque de l'épanouissement, et formant 5 petits paquets distinctsau sommet des demi-fleurons. — Il fleurit, selon l'al- titude, pendant une partie de l'été. Nature du sol. — Altitude. — I! préfère les terrains siliceux et détritiques ainsi (jue tous les sols volcaniques suf- fisamment imbibés d'eau. Il croît à 0 dans les Landes, et 268 CHICORACÉES. atteint 2,000™ au mont Cenis , ainsi que dans les Alpes et les Pyrénées. On le trouve encore à 1 ,600"* en Auvergne. Lessing l'indique à 360™ aux îles Loffoden. Géographie. — Au sud, on le rencontre dans les Pyré- nées et dans l'Espagne boréale. — Au nord , il existe dans toute l'Europe centrale , dans la Scandinavie et jusque dans les vallées subalpines de la Laponie, dans les lieux tourbeux et ombragés , aux îles Loffoden , en Angleterre et en Ir- lande. — A l'occident, il croît en Irlande et dans les As- turies. — A l'orient , il végète en Suisse le long des ruis- seaux , au pied et sur le flanc des montagnes jusqu'à la li- mite supérieure des hêtres , en Italie , en Sicile , en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans toutes les Russies et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de r espèce. Sud , Espagne 40*' ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 ^ 30» Occident, Irlande 12 0. ) Ecart en longitude: Orient , Sibérie de l'Oural 65 E. j 77« Carré d'expansion 2310 Crépis succis^folia, Tausch. — Cette plante est dis- séminée sur les pelouses des montagnes élevées. Sa racine est courte , perpendiculaire et fibreuse. Sa tige est simple, droite et glabre. Ses feuilles radicales sont ovales , oblon- gues , obtuses, rétrécies en un long pétiole. Les caulinaires sessiles , pointues et demi-embrassantes. Les calathides , au nombre de 3 à 4, formentune grappe hkhed'un beau jaune. L'involucre est d'un vert foncé, hérissé de poils courts et noirs. L'aigrette est soyeuse et d'un blanc de neige. — Elle fleurit en juillet et en août. CREPIS. 269 Nature du sol. — Altitude. — M. Unger cite cette plante sur le calcaire du Tyrol. Elle se trouve dans les mômes conditions dans le Jura , dans des conditions contraires dans les Vosges. Elle vit en Auvergne sur les terrains volcaniques. Elle reste partout dans les montagnes; de Candolle lui as- signe comme minimum 1,400™ dans le Jura et comme maximum 1,800"" au Lautaret. Géographie. — Au sud , ce Crépis habite les Pyrénées. — Au nord, une partie du centre de l'Europe dans les mon- tagnes , l'Angleterre et l'Ecosse. — A l'occident, il a sa limite en France. — A l'orient , on le trouve en Suisse , en Piémont , en Autriche, en Hongrie, en Croatie , en Tran- sylvanie , en Tauride , dans les Russies moyenne et aus- trale , et jusque dans les monts Ourals. Limites d'extension de V espèce. Sud , Pyrénées 43° ) Écart en latitude : Nord , Ecosse 57 ) 14'* Occident , Pyrénées 5 O. | Ecart en longitude : Orient , Monts Ourals 57 E. ) 62" Carré d'expansion 868 Crépis grandiflora , Tausch. — Les prairies supérieu- res des montagnes sont souvent décorées par cette Chicoracée qui s'élève au-dessus des graminées , et remplace, dans ces hautes régions , les Crépis biennis et Barckhausia iaraxa- cifolia des zones inférieures. Sa tige est rameuse , épaisse , très-lactescente. Ses feuilles radicales sont oblongues , ré- trécies à leur base et bordées de dentelures sinueuses. Les supérieures sont entières, et toutes sont couvertes de poils courts, jaunâtres et visqueux. Les calathides, au nombre de 270 CHICORACÉES. 3 à 6 , sont très-grandes. L'involucre est noirâtre , velu ou pubescent, à bractées écartées. Les aigrettes, d'une blan- cheur éblouissante, sont réunies en magnifiques pinceaux qui sortent des involucres serrés après la floraison et qui ne s'é- cartent plus qu'à l'époque de la dissémination. — Elle fleu- rit en juillet et en août. Nature du sol. — AUilude. — Espèce des monta- gnes , que nous trouvons en Auvergne jusqu'à 1,800". De Candolle l'indique depuis 1,000 jusqu'à 2,000™ dans les Alpes. M. Unger la cite comme propre aux terrains de schistes argileux dans le Tyrol. Elle croît en Auvergne sur les sols siliceux, détritique et volcanique. Géographie. — Sa limite méridionale est sur les Pyré- nées. — Sa Hmite nord , en Suisse et en Allemagne. — A l'occident, elle ne dépasse pas le plateau central. — A l'orient, on la trouve en Suisse , en Piémont, en Hongrie, en Croatie et dans le Caucase. Limites d'extension de V espèce. Sud, Pyrénées 43° | Ecart en latitude : Nord , Suisse 47 ) 4" Occident , France 1 O. |Ecarl en longitude : Orient, Caucase 39 E. i 40° Carré d'expansion 160 G. HiERACiura, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce grand genre, formé d'environ 200 espèces d'aprèij les botanistes les plus réservés, appartient en grande partie à l'Europe. 150 Uie- racium y sont dispersés et habitent principalement le centre H1EUAC1L3Ï. 271 de cette contrée : l'Allemagne dans toute son étendue , la France, !a Suisse , toute la chaîne des Alpes, les Pyrénées; on en trouve aussi un certain nombre en Espagne , en Grèce, en Italie , en Sicile, en Corse et en Sardaigne, Dans le nord de l'Europe on trouve encore quelques Ilieracium en Rus- sie , en Scandinavie, et à l'orient, enCarinthie, en Styrie , en Hongrie, en Tauride , en Turquie , en Gallicie, etc. — Après l'Europe, le centre le plus important où se groupent les Ilieracium est l'Amérique du nord ; on en connaît 25 des Etats-Unis , du Canada , du Labrador , de l'Amé- rique arctique ; quelques-uns pourtant sont de la Califor- nie et d'autres du Mexique. —4 seulement ont été indiqués dans l'Amérique du sud , au Chili et à Monte-Video. — L'Asie possède bien moins d'espèces que l'Europe; on yen connaît seulement 12, dont la moitié se trouve en Sibérie, et les autres disséminées aux Indes orientales , au Népaul , au Caucase, en Arménie et à l'île d'Unalaska. — Enfin, on a indiqué 3 liieracium en Afrique , 1 au Cap , 1 à l'île Mau- rice, 1 à Madagascar, et c'est un fait de géographie bota- nique assez curieux de voir un genre aussi nombreux en Eu- rope, se montrer en si petit nombre sur le sol de l'Afrique et se présenter seulement dans sa partie australe. HiERACiuM PiLOSELLA, Lin. — Ce Hieracium est un des ornements les plus fréquents des pelouses sèches , des bords des chemins et des sables des rivières. On le rencontre dans les petites clairières que laissent les bruyères , sur la lisière des bois et quelquefois môme dans les fissures des rochers. Il est souvent accompagné du Thymus Serptjllum , du Scleranthns perennis , du Fesluca ovina , et d'une foule d'autres espèces des lieux secs. Sa racine est vivace et pro- duit des rejets rampants très-velus. Ses feuilles sont ova- !272 CHICORACÉES. Hes ou lancéolées, garnies en dessus de longs poils blancs , transparents et épars, et en dessous d'un duvet blanc et laineux. Le pédoncule et surtout les bractées de l'involucre sont garnis de poils coniques d'un beau noir à leur base, et au sommet desquels on voit un poil blanc allongé, ou plus souvent une petite glande en tête arrondie et transpa- rente. Les fleurons sont laciniés sur leur bord extérieur , teints de rouge en dessous. Après la floraison , le pédoncule s'allonge et rougit , le réceptacle grossit, et les bractées se resserrent pour enfermer une touffe de graines noires et sil- lonnées, surmontées d'aigrettes grises dont les sommités forment un petit pinceau au-dessus de l'involucre. Un peu plus tard , cet involucre s'étale et même se réfléchit, les ai- grettes s'étendent et les graines s'envolent. — Il fleurit de- puis le mois de mai jusqu'au mois d'octobre. Nature du sol. — Altitude. — La piloselle est in- différente et croît sur tous les terrains et presque à toutes les hauteurs. De Candolle l'indique depuis 0 dans les dunes de la Hollande, jusqu'à 3,000™ dans les Alpes. M. Boissier la cite dans les prés secs , principalement calcaires, de sa ré- gion alpine, depuis 1,800™ jusqu'à 2,600™. Ledebour la mentionne dans le Taliisch à 1,800™. Géographie. — Elle habite l'Algérie et l'Europe entière, à l'exception des Shetland et du Cap-Nord, dont elle appro- che cependant jusqu'à Rolfsoë par 70° 67'. — A l'orient, outre les localités européennes, nous devons citer le Caucase, la Géorgie , l'Arménie, le Taliisch , les Sibéries de l'Oural et du Baïkal. Limites d'extension de V espèce. Sud , Algérie 35® ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 j 35° IllEUACIUM. 273 Occident , Islande 22 O. i Ecarter» longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 110 K.j 132» Carré d'expansion 4620 HiERACiuM AuRicuLA, Lin. — il habite les prés secs, les lieux incultes , les bruyères , les sables des rivières, etc. Il est vivace et muni de rejets rampants. Ses feuilles sont glau- ques , lancéolées , ciliées à leur base. La hampe est droite, divisée au sommet en 2 ou 3 rameaux, dont les latéraux por- tent chacun une seule lleur, tandis que l'intermédiaire en porte 2 ou 3. Les involucres sont hispides et glanduleux ; les lleurs , d'un jaune pâle, se montrent depuis le mois de mai jusqu'au mois d'octobre. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vé- gète partout, principalement sur les terrains sablonneux de la plaine. Géographie. — Au sud , il atteint les Pyrénées, le nord de l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord, il est commun sur tout le continent, jusque dans les prés et les lieux her- beux de la Laponie méridionale. Il n'existe ni en Angleterre ni dans les archipels anglais. Il est indiqué en Islande. — Cette contrée est évidemment sa station la plus occidentale. — A l'orient, il végète en Suisse , en Italie, en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Turquie , en Grèce , en Tauride, dans le Caucase, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Oural. Limites, d'extension de Vespèce. Sud, Espagne 40" \ Ecart en latitude . iVorrf, Laponie 67 j 27" VII 18 274 CHICOKACÉES. Occident, Islande 15 0. 1 Ecart en longitude: Orient, Sibérie de l'Oural 68 E J 83° Carré d'expansion 2241 HiERACiUM AURANTiAcmi, Lin. — On rencontre celte remarquable espèce sur les pentes herbeuses des hautes montagnes, où ses jolies fleurs la font aisément distinguer. Elle est associée au Buphvnim longifoUum , au Gnapha- liitm norvegicum , au Cenlaurea moniana, au Crépis gran- di flora, au Thesium alpinum, et à toute la magnifique série des plantes alpestres qui composent les prairies élevées. Elle ne croît jamais en groupes mais par pieds isolés et dispersés. — Elle est vivace; ses feuilles sont ovales, lancéolées, lar- ges et velues. La hampe est élevée et porte un corymbe de calathides lâchement agglomérées et d'un orangé brun très-vif. Des poils coniques sont alignés par séries sur les bractées de l'involucre. Les uns se terminent par un long appendice filiforme, les autres par une petite glande noirâtre comme dans la piloselle. Les fleurons extérieurs ont leur limbe dcnticuléau sommet. Les akènes, non mûrs, sont d'un bel orangé , puis ils deviennent noirs , striés et munis d'ai- grettes simples. — Il fleurit en juiHet et eu août. Nalure du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons cette plante en Auvergne que sur les terrains volcaniques et détritiques; dans les Vosges elle vit sur le granit; dans le Jura, sur le calcaire. De Candolle la cite à 1,500™ dans les Vosges et à 2,000"^ au mont Ccnis, où nous l'avons trou- vée même un peu plus haut. Elle habite en Auvergne entre 1,500 et 1,700"'. Géographie. — Très-peu méridional , ce Jlieracium se trouve , au sud , dans les montagnes de l'Auvergne , dans HIERACIIM. 275 celles de la Calabre , et dans les Pyrénées. — Au nord , il est dans les Vosges, dans la Gothie et dans la Norvège mé- ridionale. Il est cité aussi en Islande où il rencontre sa li- mite occidentale. — A l'orient, il végète en Suisse, en Piémont, en Italie, en Autriche , dans la Russie moyenne et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40° | Ecart en latitude : Nord , Islande 64 i 24° Occident , Islande 16 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 60 E. j 76° Carré d'expansion 1824 HiERACiCM SAXATiLE, Vill. — Il croît sur les rochers exposés au soleil, oii il forme de petites touffes. Sa racine est grosse, rampante et tronquée. Ses feuilles sont larges , co- tonneuses , cendrées , presque rondes , très-entières et cou- chées sur les rochers. Sa tige est mince , peu élevée et ter- minée par 2 ou 3 grandes calathides. Chacune de ces cala- thides est accompagnée d'une bractée linéaire et de 1 ou 2 bractéoles près de l'involucre qui est ordinairement glabre. Les semences sont noirâtres. — Il fleurit en juin et juillet. Nature du sol . — Altitude. — Espèce appartenant es- sentiellement aux sols calcaires, et croissant en plaine et dans les montagnes, depuis 300™ à Grenoble jusqu'à 2,000'° au pic d'Eredlitz , dans les Pyrénées , d'après de Candolle. Se tient dans la Lozère entre 300 et 600'". M. Roissier l'in- dique dans les fissures des rochers calcaires du royaume de Grenade, entre 1,800 et 2,000"'. Géographie. — Cette espèce n'est connue qu'en Algé- rie , en Suisse , en Piémont , dans la Lozère , dans le Dau- 276 cuiœRAcÉEs. phiné , dans les Pyrénées , en Espagne et dans le midi de l'Italie. Limites d'extension de r espèce. Sud , Algérie 35<> \ Écart en latitude : Nord , Suisse , . 46 ] 11» Occident , Espagne 6 | Ecart en longitude : On>«^, Royaume de Naples... . 15 E. 1 21» Carré d'expansion 231 HiERACiUM MouGEOTii, Froël. — On le trouve sur les pentes herbeuses des montagnes ou dans les fissures des ro- chers. Il est vivace , ses tiges sont lisses, flexueuses et presque simples. Ses feuilles sont entières, ou dentées à leur base seulement , glabres ou velues sur les bords et sur la nervure médiane , un peu glauques et sessiles sur la tige. Les radica- les sont oblongues , lancéolées , pétiolées et velues sur leur pétioles. 1 à 3 calathides terminent la tige. Leur involucre est ovoïde , à bractées noirâtres , velues , glanduleuses. Les fleurons sont ciliés. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux , volcaniques et détritiques , toujours dans les mon- tagnes, depuis 1,200'" dans l'Oisans , jusqu'à 2,000'" au montCenis, selon de Candolic. Nous le trouvons en Au- vergne depuis 1,400 jusqu'à 1,800'". Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espagne et en Corse. — Au nord , en Suisse et en Ecosse. -— A l'occident , il reste en Espagne. — A l'orient, il ne va pas au delà de la Corse. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Espagne 42° ( Ecart en latitude : Nord, Ecosse 55 ^ 13° HIEIIACIUM. 277 Occident , Espagne 0 O. V Ecart en longitude : Orient , Corse G E. ' 12° Carré d'expansion. 156 HiERACiuM vuLGATUM, Koch. — C'cst uoe des plantes les plus communes, qui croît partout, dans les bois , au mi- lieu des broussailles , sur les rochers ombragés, et dont les nombreuses variétés ont exercé la sagacité des botanistes, à tel point que quelques-uns d'entr'eux ont cru y voir une centaine d'espèces bien caractérisées. Ce sont des plantes vivaces, à feuilles radicales ovales , oblongues , garnies de dents an- guleuses, de formes très-variées. Ces feuilles sont portées par des pétioles rougeàtres et velus ; souvent le limbe lui-même est pourpré ou d'un beau violet en dessous , ma- culé de brun, et diversement marbré en dessus. La tige est ferme , cylindrique , assez haute , velue à sa base et garnie de 3 ou 4 feuilles écartées les unes des autres. Les calathi- dcs terminales et d'un beau jaune , sont disposées en co- rymbes irréguliers sur des pédoncules rameux et couverts, comme les involucres, de poils dressés , noirâtres et glandu- leux. — Il fleurit en juin et en juillet. Naiiire du sol. — Allitude. — Indifférent , il croît par- tout et préfère les régions montagneuses à la plaine et aux sites très-élevés. Gèofjraphie. — Il habite l'Europe presque entière, mais au sud il n'entre pas en Espagne et trouve su limite mé- ridionale dans le midi de l'Italie. — Au nord , il ne s'arrête qu'en Laponie, oii il végète dans les lieux humides de toute la région sylvatique, jusqu'à Mageroë , dans l'Altenfiord et à Ilammerlest. Il est aussi en Angleterre, en Irlande et seulement aux Hébrides. — A l'occident , il croît en Por- tiigal. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie, en 278 CIIICORACÉES. Turquie , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Altaï et du Baïkal , dans la Dahurie et dans les îles du détroit de Behring. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples .... 40° ) Ecart en latitude : Nord , Mageroë 71 -' 31» Occident, Portugal 10 0. | Ecart en longitude : Orient, Détroit de Behring. . . 180 E. j 190« Carré d'expansion 5890 HiERACiCM MURORUM , Lin. — Espècc polymorphe dans laquelle les botanistes nomenclateurs assurent qu'il existe un grand nombre de types très-distincts qu'il nous serait impos- sible de séparer géographiquement. Ce sont des plantes très-communes , croissant partout , sur les murs et sur les rochers , sur les décombres et les ruines , dans les bois taillis et les lieux secs. Les racines sont vivaces , obhques , souvent tronquées. Les feuilles sont minces , tantôt entières , tantôt dentées à la base , ovales , assez larges , vertes ou violettes et purpurines en dessous , souvent maculées en dessus. Tiges presque nues , avec une ou deux feuilles plus petites; pédoncules tomentcux et glanduleux , terminés par des calathidcs moyennes, à involucres chargés, comme les tiges, de poils rameux. — Il lleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante très-indif- férente se contente de tous les terrains , et vit aussi en plaine et dans la montagne. C'est un groupe d'espèces que l'on trouve jusqu'à la hauteur de 2,000'" dans le Taliisch , et jusqu'à 620™ aux îles Loffoden. Géographie. — Ses nombreuses espèces ou variétés se trouvent partout , dans toute l'Europe excepté en Grèce. — HIERACICM. 279 Il atteint au nord Hammerfest, Mageroë elles Loffoden , et se trouve en Laponie , jusque sur les pentes de la région alpine. — A l'occident, il est en Islande et au Groenland. — A l'orient, il croît dans le Caucase , dans la Tauride , dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l'Oural , du Baïkal et de l'Altaï. Limites d^ extension de V espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . 36'^ 1 Ecart en latitude : Nord, Laponie 71 ) 35° Occident, Groenland 32 0.'< Ecart en longitude: Orient, Sibérie du Baïkal 115 E. i 147° Carré d'expansion 5145 HiERACiUM AMPLExicACLE , Lin. — Il croît sur les ro- chers en petits groupes d'un vert roussûtre. Sa racine vi- vace émet des tiges rameuses , rondes et velues , garnies de feuilles amplexicauleset cordiformes , couvertes , comme le reste de la plante , de poils visqueux et gluants , ré- pandant une odeur qui n'a rien de désagréable. Les cala- thidcs sont disposées en corymbe hVbe. L'involucre est formé de bractées allongées dont les inférieures sont écar- tées. Le réceptacle est hérissé, et les bractées se réfléchissent après la floraison. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous rencontrons ce llieracinm sur les granits, les calcaires et les basaltes, et sur les collines basses , toujours au-dessous de GOO'". De Can- dolle lui assigne pour minimum d'altitude 1,000'" à Oueri- guet, et 1,G00'" dans les Alpes et dans les Pyrénées. M. Boissier l'inditjue dans les fentes des rochers du royaume de Grenade, entre 1 ,600 et 2,400'". 280 CHICORACÉES. Géographie. — Au sud , il existe dans les Pyrénées , dans le midi de l'Espagne , en Sardaigne. — Au nord , il croît en Suisse , en Allemagne , en Bavière. — A l'occident, il vit en Portugal. — A l'orient, on le trouve en Italie, en Tyrol , en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Midi de l'Espagne 38« ) Ecart en latitude : iVord, Allemagne 49 j 11» Occident , Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient, Transylvanie 22 E. ' 32» Carré d'expansion 352 HiERACiuM PRENANTHoiDES , Vill. — Bien quc la plante d'Auvergne semble différer du H. prenanthoides , A\\ , et se rapporter au H. spicatum du même auteur , la diffi- culté de séparer géographiquement 2 espèces que l'on consi- dère du reste comme identiques, nous a déterminé à la re- garder comme une des formes du //. prenanthoides. Ce Ilieracium croît au milieu des pâturages , sur les pentes élevées des montagnes ; il est vivacc , sa tige est dressée , llexueuse , pubescente et presque toujours simple , ou ra- meuse seulement au sommet. Les feuilles sont pétiolées h la base de la plante , sessiles au sommet , oblongues , lan- céolées , entières ou dentelées , ciliées , réticulées et am- plexicaules. Les calatliidcs forment un corymbe plus ou moins fourni. L'involucre est oblong ; ses bractées extérieures sont écartées , les intérieures resserrées , et toutes souvent munies de poils noirs. Les corolles ont des dents ciliées. Les akènes sont gris ou roux, selon les variétés. — Il fleurit en iuillet et on août. HIERACIUM. 281 Nature du sol. — AUilude. — Il croît sur les terrains siliceux, détritiques ou volcaniques. Nous le trouvons, en Auvergne , entre 1 ,500 et 1 ,800™. De Candolle lui assigne 800'" dans le Jura , 1 ,600'" dons les Alpes. Géographie. — Au sud , il atteint sa limite dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il oc- cupe à peu près toute l'Europe, toute la Scnndinavie , y compris la Laponie , l'Altenfiord et Mageroë , l'An- gleterre, l'Ecosse, l'Irlande, les Shetland et l'Islande. — C'est dans ce dernier pays (|u'il a sa limite occidentale. — A l'orient , il existe en Suisse , en Italie , en Autriche , en Hongrie , en Transylvanie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40<* ) Ecart en latitude : IVord, Mageroë 71 j 31° Occident , Islande 15 O. 1 Écart en longitude : Orient , Transylvanie 22 E. i \Yl^ Carré d'expansion 1147 lîiERACiUM OCHROLEUCUM , Schlcich. — Il cst vivacc, et croît sur les murs et sur les rochers. Sa tige est raide, dres- sée, non fistuleuse, rameuse au sommet, et garnie partout de feuilles nombreuses, oblongues, dentées, rétrécies en pétiole, les supérieures embrassantes à la base, et toutes munies de poils glanduleux. Les calathides sont disposées en corymbe étalé, sur des pédicelles épais, glanduleux et visqueux. L'involucre est formé d'un petit nombre d'écailles obtuses. Les ligules sont ciliées. — Il Ileurit en août et en septembre. Nature du soi. — Altitude. — Il croît sur les calcaires, 282 CHICORACÉES. preSijQ'en plaine dans la Lozère, et à une élévation de 1 ,500 à 1,800"* dans les Alpes du Dauphiné. Géographie. — Son aire d'expansion paraît réduite du plateau central aux Alpes, aux Pyrénées et au Caucase. Limites d'extension de V espèce. Sud , Pyrénées 43" ( Ecart en latitude : Nord , Suisse 45 ) 2° Occident, Lozère 0 | Ecart en longitude ; Orient, Caucase 45 E. ) 45° Carré d'expansion 90 HiERACiCM BOREALE , Fries. — Cette plante vivace offre de nombreuses variétés , dispersées dans les bois, les taillis, les bruyères, les terrains incultes et les pentes herbeuses des montagnes. Sa tige est droite, plus ou moins rameuse, quel- quefois très-élevée. Ses feuilles sont épaisses, embrassantes, ovales, oblongues, pointues, un peu dentées, et plus ou moins velues ; elles vont en diminuant de grandeur depuis le bas jusqu'au haut de la tige, et simulent souvent une sorte de pyramide. Les calathides sont disposées en un corymbe allongé. — Elle lleurit en août et en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains siliceux etgraveleux, sur les sols volcaniques, et s'élève facilement de 1,000 à 1,500'». Géographie. — Quoiqu'il y ait souvent confusion entre cette espèce et le véritable 11. sabaudum , on peut cepen- dant déterminer ses limites. — Au sud, il croît en France et dans le raidi de l'Italie. — Au nord , dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie , y compris la Laponie, jusqu'à Hammcrfest; on le trouve en Angleterre et en HIER AGI UM. 283 Ecosse. ' — A l'occident, il a sa limite en Angleterre. — A l'orient , il existe en Suisse , en Italie, en Hongrie, en Tran- sylvanie , en Thrace , dans le Caucase , en Pologne , dans le Taliisch, la Russie méridionale , la Sibérie de l'Oural et la Sibérie orientale. Limites d'extension de Vespèce. Écart on latitude ;30o Sud, Royaume de Naples 40^ Nord, Hammerfest 70 Occident, Angleterre 7 0. | Ecart en longitude : Onm^, Sibérie orientale 150 E. | 157° Carré d'expansion 4710 HiERACiTJM RiGiDUM , Hartm . — On le rencontre sur les vieux murs, sur les rochers et dans les taillis rocailleux. Sa racine vivace donne naissance à des tiges droites et raides , un peu fistuleuses, dont les feuilles inférieures sont lancéo- lées , linéaires et pétiolées, les autres plus ou moins dentées et étalées. Les calathides sont nombreuses et disposées en un corymbe serré. Les involucres sont formés de folioles ai- guës et tomenteuses. — Il lleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît en plaine ou sur la pente des montagnes , sur les terrains siliceux et grave- leux. Géographie. — Au sud , il ne dépasse guère le plateau central de la France, et atteint peut-être les Pyrénées. — Au nord, il est disséminé dans l'Europe centrale, en Da- nemarck, en Suède, en Gothie , en Norvège et en Finlande; il est aussi en Angleterre. — Il trouve dans cette dernière contrée sa limite occidentale. — A l'orient, il végète en Suisse , en Bavière et en Transvlvanie. 28 i r.HICORACÉES. Limites cV extension de V espèce. Sud , France 45® ) Ecart en latitude : Nord, Finlande 60 ) 15» Occident, Angleterre 6 0.) Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 22 E.i 28" Carré d'expansion 420 HiERACiuM iMBELLATUM, Lin. — On tfouve cette plante dans les bois taillis, parmi les broussailles , dans les bruyères et les lieux incultes. Sa racine est vivace; sa tige simple, droite et dure. Ses feuilles sont éparses, linéaires, lancéolées, pointues, garnies sur les bords de quelques dents écartées. Les feuilles radicales disparaissent de bonne heure. Les cala- thides sont disposées en une espèce d'ombelle. Les invo- lucres sont glabres. Linné fait observer qu'en Suède elle ne donne guère qu'une ou 2 ilcurs, et que les autres ne se dé- veloppent pas; qu'en Laponie la fleur centrale avorte, et que les latérales, qui varient de 5 à 10, s'épanouissent simul- tanément en forme d'ombelle; chez nous, la fleur termi- nale paraît la première, les autres suivent sans avortement, et de plus la lige porte des rameaux nombreux et monocé- phales. — Elle fleurit en juillet et en aoîit. Nature du sol. — Altitude. — Ce Hieracium préfère les terrains siliceux et volcaniques. Il croît en plaine , mais il est plus commun encore dans les montagnes, pourvu (|u'clles ne soient [)as trop élevées. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 400 et 800'" , et dans quel(|ues parties de la môme chaîne jusqu'à la hauteur de 1,800™. Géographie. — C'est une plante commune, très-répandue sur la terre ets'arrôtant, au sud , en Espagne et dans le midi AiNDRYALA. 285 de l'Italie. Elle occupe toute l'Europe à l'exception de la Sicile , et ne s'arrête en Laponie , où elle occupe les lieux secs et sylvatiques, que vers le 70° dans l'Altenfiord. — A l'Occident, non-seulement l'espèce est en Portugal , en Angleterre et en Irlande , mais encore dans l'Amérique du nord , du lac Huron au fort Franklin , sur les bords de la rivière de Makensie, au 66°. — A l'orient , elle habite le Caucase , la Géorgie , toutes les Russies , les Sibéries de l'Oural, du Baïkal et de l'Altaï, la Dahurie et le Kamts- chatka. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Espagne ' Carré d'expansion 3348 Campanula latifolia , Lin. — On trouve cette grande campanule dans les lieux ombragés, dans les bois de sapins, au milieu des broussailles. Elle y vit souvent accompagnée du Sonchus alpinus , du Doronicum austriacum , du Ri- bes petrœa, etc. Elle est vivace , ses tiges sont hautes, dures et rougeûtres. Ses feuilles sont grandes , pointues et dentées. Les lleurs, d'un bleu violacé, sont aussi très-grandes, solitaires à l'aisselle des feuilles et un peu dirigées vers la terre. Le calice est purpurin ou violacé , marqué d'une bande plus pèle et rose au milieu de chaque sépale. Ses 314 CAMPANULACÉES. divisions, comme le contour des dentelures des feuilles, sont garnies de cils glanduleux et noirâtres. Chacun des pétales de la fleur est marqué de 3 nervures et garni de quelques poils blancs sur les bords. Les filets des étamines sont vio- lacés, élargis à leur base et garnis de poils violets, glandu- leux. Anthères et pollen jaunes. L'ovaire est surmonté d'un disque blanc. Le style est très-velu, blanchâtre et garni de poils collecteurs nombreux et blancs. La corolle répand une odeur légère et suave. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette plante sur les terrains siliceux , volcaniques et détritiques oii elle n'est pas commune. Elle préfère probablement les cal- caires puisqu'elle est commune dans le Jura. Elle se rencon- tre en Auvergne entre 1,000 et 1 ,200™. De Candolle l'in- dique à 800™ dans le Jura et les Alpes. Nous l'avons trou- vée à 1,200" dans les Pyrénées. Ledebour la cite dans le Breschtau entre 400 et 700™. Géographie. — Au sud, cette plante existe dans les Py- rénées et dans le raidi de l'Italie. — Au nord , dans toute l'Europe, y compris la Scandinavie jusque dans les bois om- breux des pentes des Alpes du Nordland en Laponie. Elle est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, l'Irlande est sa hmite. — A l'orient , elle s'avance en Suisse, en Italie, en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans le Caucase , le Taliisch , la Géorgie , l'Arménie , dans les Si- béries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Royaume de Naples 40° ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 ^ 30° CAMPANULA. 315 Occident , Irlande 8 O. ^ Kcart en longitude : Orient^ Sibérie altaïque 96 E. j 104** Carré d'expansion 31 20 Campanula Erinus , Lin. — Petite plante annuelle, ranneuse et velue , qui croît sur les vieux murs, sur les ro- chers, dans les lieux secs et pierreux, et qui offre plutôt le port d'une véronique que celui d'une campanule. Ses feuilles sont petites , ovales , sessiles , munies de quelques dentelures écartées et souvent opposées dans le haut de la plante. Les fleurs sont solitaires aux aisselles des feuilles, ou réunies en épis peu garnis à l'extrémité des rameaux. Elles sont sessiles ou presque sessiles , d'un bleu pâle , un peu irrégulières. Le style est terminé par un stigmate simple. Après la floraison , les lobes des calices se développent , la capsule grossit et s'ouvre au sommet pour répandre ses grai- nes. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente et habi- tant la plaine. Géographie. — Elle est méridionale et se trouve en France, en Corse, en Espagne, en Algérie, aux Açores, à Madère et aux Canaries. — Au nord , on la trouve dans la France australe , jusqu'à Angers. — A l'occident , elle est en Portugal et aux Açores. — A l'orient , on la cite dans l'Italie, la Sicile, la Turquie et l'Asie mineure. Limites d^extension de Vespèce. 5m(^, Canaries 30° % Ecart en latitude: Nord , France 47 j 1 7«* Occident , Açores 30 0. ] Ecart en longitude : Orient, Asie mineure 32 eJ 62<* Carré d'expansion 1054 316 C AMPAMLACÉES . Campanula patula. Lin. — Cette espèce habite les bois, les haies et les buissons, tous les lieux frais , ainsi que les fourrés des bords des rivières. Elle est annuelle; ses tiges sont anguleuses , ramifiées , couvertes de poils dirigés en bas. Les feuilles inférieures sont étalées, ovales, lancéolées , dentées ou sinuées ; celles de la tige sont lan- céolées , linéaires , entières ou à peine dentées. Les fleurs, portées surdelongs pédoncules, forment une panicule lâche, d'un violet pâle, dont les longues divisions des calices attei- gnent presque l'extrémité du bouton. La corolle, d'un vio- let lilas, est veinée, et ses divisions sont réfléchies en dehors. Les stigmates sont distincts , séparés longtemps d'avance dans le bouton, et garnis de jolies séries de poils collecteurs. La corolle, entièrement glabre, se flétrit , dès que la plante est cueillie , plus vite encore que dans les autres campa- nules , mais les boutons s'épanouissent quand la plante cou- pée est conservée dans l'eau. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle paraît préférer les terrains siliceux et sablonneux , mais elle vit aussi sur le calcaire , dans la plaine et sur les montagnes , jusqu'à 1,600"" au col de Balme , où elle est indiquée par de Candolle. Géographie. — Au sud , elle atteint les Pyrénées, le midi de l'Espagne et de l'Italie. — Au nord , elle est dis- séminée dans toute l'Europe à l'exception de la Laponie. — A l'occident , on la trouve en Angleterre seulement et peut-être dans le midi de l'Irlande. — A l'orient, elle vé- gète en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Transylvanie, en Croatie , en Grèce , dans le Caucase, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe, dans le nord de la Sibérie de l'Oural. CAMPANILA. 317 Limites d'extension de l'espèce. 5mcî, Espagne 37** "i Ecart nn latitude: JVorrf, Finlande 66 ( 29° Occident, Irlande 12 0. i Ecart en longitude : On>n^ Sibérie de l'Oural 60 EJ 72» Carré d'expansion 2088 Campanula PERSiciFOLiA , Lin. — C'est une des plus jolies plantes des bois taillis et des broussailles, et quoique souvent associée à de nombreuses et élégantes espèces , on In distingue de loin à sa tige élancée et à ses grandes fleurs bleues régulièrement campanulées. Elle est vivace ; sa tige est droite , simple , lisse et peu (euillée. Ses feuilles sont longues , étroites , glabres et garnies de dentelures légères et glanduleuses. Les (leurs sont grandes et pédonculées , bleues , blanches ou teintées de rose. Elles sont plus ou moins nombreuses et unilatérales. Les boutons offrent des prismes anguleux très-réguliers. Les anthères ne sont pas réunies en fourreau, et les poils collecteurs sont irrégulière- ment disposés sur les styles. — Cette campanule vit ordi- nairement isolée et fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous la trouvons sur les terrains siliceux , graveleux et volcaniques , mais elle croît aussi sur les calcaires plus ou moins compactes. Elle préfère la plaine ou les coteaux peu élevés aux hautes montagnes. Géographie. — On la trouve, au sud, dans les Pyrénées, dans l'Aragon et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle vit disséminée dans une grande partie de l'Europe, en France, en Belgique, en Allemagne, dans toute la 318 CAMPANL'LACÉES. Scandinavie et la Finlande , à l'exception de la Laponie. — A l'occident , elle reste en Espagne. — A l'orient , ou la rencontre en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , en Thrace , en Macédoine, dans le Cau- case, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, du Baïkal et de l'Altaï. Limites (Tcxtension de Vespèce. Sud, Grèce 38° ^ Écart en latitude : iVord, Finlande 66 j 28° Occident , Espagne 5 0.) Écart en longitude : Om«^ Sibérie du Baïkal 116 eJ 121« Carré d'expansion 3388 Campancla RAPUNCCLrs, Lin. — Cette espèce bisan- nuelle croît le long des chemins et des haies, dans les lieux incultes. Sa tige est rude et anguleuse, rameuse et peu garnie. Ses feuilles radicales sont molles , un peu velues , ovales-oblongues et rétrécies en pétiole. Les supérieures sont lancéolées , linéaires , pointues et sessiles. Les fleurs, assez petites, sont disposées en épis lâches au sommet delà tige et des rameaux. Les divisions du calice sont grêles et subulées. La corolle, d'un bleu lilacé, est allongée. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur tous les terrains et préfère la plaine aux montagnes; cependant M. Boissier Tindique jusqu'à 1,800"" dans le midi de l'Es- pagne, et Ledebour entre 800 et 1,000'" dans le Taliisch. Géographie. — Au sud, elle végète en France, en Corse et en Espagne. — Au nord, elle croît en France, en Belgique , et atteint même l'Angleterre. Elle est aussi en CAMPANULA. 319 Danemarck et en Gothie, mais sporadique. — A l'occident, on la trouve en Portugal. — A l'orient nous pouvons citer la Suisse, l'Italie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Thrace , la Macédoine , le Caucase , la Tauride, les bords de la Caspienne , le Taliisch , les Russies moyenne et aus- trale et la Sibérie de l'Oural où elle entre à peine. Limites cV extension de V espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 37° ] Ecart en latitude : iVor(i, Ile d'Osilie 58 i 21« Occident, Portugal 10 0.| Ecart en longitude: Omn^ Sibérie de l'Oural 59 E.) 69" Carré d'expansion 1449 Campanula Cervicaria , Lin. — On trouve cette espèce vivace dans les clairières et sur le bord des bois, dans les lieux secs et arides. Sa tige est droite, couverte de poils rudes et blanchâtres que l'on retrouve aussi sur les feuilles. Ces dernières sont étroites , grisâtres , émoussées à leur sommet. Les fleurs sont bleues, petites, terminales et réu- nies en tête au sommet de la tige ou des rameaux. Leur corolle est velue , surtout aux angles rentrants que laissent ses divisions. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains siliceux et graveleux, les alluvions et les lieux rocailleux. Elle croît ordinairement en plaine , mais elle peut s'élever , car de Candolle la cite à 1,100*" dans les Alpes et dans le Jura. Géographie. — Au sud , elle existe en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle est très-disséminée, en France, en Allemagne, dans la Gothie, la Finlande, 320 CAMPANCLACÉES. la Norvège et la Suède australes. — A l'occident, elle reste en France. — A l'orient, elle habite la Suisse, l'Italie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, les Russies septen- trionale , moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40*' ) Ecart en latitude : Nord , Finlande 65 ^ 25° Occident , France 4 0.) Ecart en longitude : Onew^, Russie moyenne 58 E.^ 62<' Carré d'expansion 1550 Campanula glomerata , Lin. — Parmi les magnifiques espèces du genre qui nous occupe , on distingue le C. glo- merata qui se fait remarquer par ses nombreuses variétés , par le bleu intense de ses fleurs et par le grand nombre de ses individus, dispersés sur les pelouses des montagnes et souvent mêlés au Gentiana lutea^ à VAstrantia major, au Chrysanthemum Leucanthemum , au Briza média , au Be- tonica officinalis, etc. , ou bien dominant de sa hauteur les pelouses où abonde VEuphrasia officinalis, le Linum ca- tliarticum, le Gymnadenia conopsea , etc. — C'est une plante vivace, à tiges rudes, rougeâtres , souvent angu- leuses et presque toujours simples. Ses feuilles radicales sont élargies et portées sur de longs pétioles , celles de la tige sont étroites et demi-embrassantes. Les fleurs sont sessiles au sommet de la tige, ou forment d'élégantes corbeilles aux aisselles des feuilles supérieures qui sont presque opposées. Ces fleurs sont très-grandes dans quelques variétés. Le soir elles resserrent les divisions du limbe de la corolle, et les écartent le matin. Les fleurs de chaque capitule s'épa- CAMPANULA. 321 nouissent en même temps. La capsule, redressée , s'ouvre à la base des loges pour répandre ses graines. — La floraison a lieu pendant tout l'été. Nature du sol. — -Allilude. — Espèce presque indiffé- rente qui préfère cependant, sur le plateau central, les terrains siliceux, graveleux et volcaniques. Elle croît en plaine et s'élève aussi très-haut, à 1 ,460™ sur le sommet du puv de Dôme, à 1,800"' au port de Venasque dans les Pyrénées, à 2,000'" dans le Taliisch. Géographie. — Au sud, cette campanule croît en France, en Aragon et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle est commune dans presque tout le centre de l'Europe , en Bel- gique, en Allemagne, en Danemarck, en Gothie , en Suède, principalement sur le littoral, dans toute la Finlande et en Angleterre oii elle trouve sa limite occidentale. — A l'orient, elle croît en Suisse , en Italie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie, en Dalmatie, dans les Balkans, au mont Alhos , dans les Russies septentrionale , moyenne et méri- dionale, dans le Caucase, la Géorgie, le Taliisch, dans toutes les Sibéries et dans la Dahurie. t Limites d'extension de Vespèce, 5m^, Royaume de Naples... .. . 40" j Écart en latitude: Nord , Finlande (30 j 20° Occident , Angleterre GO.) Écart en longitude : Orient ^ Sibérie orientale IClî E. j IGO» Carré d'expansion 4394 Campanula speciosa, Pourr. — Cette campanule habite les coteaux secs et pierreux oîi elle vit très-disséminée , et où elle forme d'élégantes pyramides. Elle est vivacc , peut- VII 21 322 CAMPANCLACÉES. être bisannuelle. Sa racine produit une rosette de feuilles longues, linéaires , un peu crénelées. De leur centre s'élève une tige rameuse , à rameaux redressés et garnis de feuilles nombreuses , hérissées de poils raides comme ceux de la tige et des calices. Les fleurs sont grandes, d'un bleu pâle ou violacé, bien campanulées, portées sur des pédoncules sim- ples et unilbres, garnis, dans le milieu de leur longueur, de 2 feuilles linéaires. Elles ont 3 stigmates et une capsule à 3 loges. — Elle lleurit en juin. Nature du sol. — Allilude. — Nous ne la connais- sons que sur les terrains calcaires, à la faible altitude de 700 à 800'». Géographie. — On ne connaît cette plante que dans les Pyrénées , dans les Corbières , dans la Lozère, et près de Montpellier , ce qui lui donne un carré de 2 à 3 degrés seu- lement. Campanula Médium, Lin. — Espèce bisannuelle qui croît dans les lieux incultes et sur le bord des rivières. Sa tige est haute et feuillée, rude , velue et rameuse. Ses feuilles sont ovales , lancéolées, sessiles, velues et d'un vert sombre. Ses fleurs sont très-grandes , renflées , pédonculécs , d'un bleu tantôt pâle, tantôt très-intense et violacé. La moitié inférieure du calice est fortement plissée , et munie d'appen- dices qui se réfléchissent pour couvrir le fruit ; la corolle est velue ; les stigmates sont au nombre de 5 , et la capsule, renversée, est à 5 loges ouvertes par des trous valvaires. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Allilude. — Nous la connaissons sur les terrains primitifs et les alluvions , toujours en plaine. Géographie. — Son aire n'est pas très-étendue ; elle ha- bite le midi de la France, le Piémont, la Lombardie, la SPECULA RI A. 323 Toscane, la Transylvanie , Constantinopie, l'Olympe bithy- nique, le Caucase, la Tauride et l'Ukraine. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Grèce 38° | Ecart en latitude : iVor^/, France 40 ) S^ Occident , France 0 l Ecart en longitude : Orient , Caucase 46 E. ) \Q° Carré d'expansion 368 G. SPECUZ.ARIA, Lhcrit . Petit genre séparé avec raison des campanules , et com- posé de 8 espèces, dont 5 européennes, 2 asiatiques et une seule de l'Amérique septentrionale. Specdlaria Spéculum, Alph. DC. — Les plantes des moissons constituent , sans contredit, un des plus beaux décors des campagnes , soit par leur abondance , soit par leur association entr'elles ou leur mélange avec les céréales qui leur forment un fond de verdure. Ce joli Specidaria ne le cède à aucun autre par son élégance et par sa profusion. Nous le rencontrons partout. Il forme de petites touffes ver- doyantes sur lesquelles paraissent une multitude de fleurs dont la corolle, divisée jusqu'à la base, offre 5 angles avant de s'épanouir. Le matin, ses parties étroitement rappro- chées s'écartent , les plis s'étendent , on voit tous les mou- vements de cette riche étoffe violette , qui bientôt ne forme plus qu'un disque étalé et arrondi , qui offre au soleil sa surface tout entière. Le soir, les plis se forment encore, et la Heur, exactement fermée, abrite ses 5 étamines dont le pollen, 324 CAMPANULACÉES. comme dans les autres campanules , a déjà été enlevé par les poils collecteurs du style. Alors les stigmates se roulent en dehors , et peu de temps après, les fleurs sont remplacées par des capsules allongées, prismatiques, à 3 loges et à 3 trous ouverts près du sommet, et qui renferment un grand nom- bre de petites semences aplaties et très-brillantes. — 11 fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — AUilude. — Il est indifférent et croît partout sur les calcaires , les sables , les alluvions. Mais il reste ordinairement dans les plaines et ne paraît pas s'éle- ver au delà de 1,000 à 1,200™. Géographie. — Transporté partout avec les céréales , il croît , au sud , en France et dans le midi de l'Italie ainsi que dans l'Afrique boréale , oii il a sans doute été naturalisé. — Au nord , il habite la Belgique , la Bavière et la Li- thuanie. — A l'occident, il se trouve dans l'ouest de la France. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie, en Sicile , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Grèce à l'île de Cos, où il est commun selon d'Urville , en Tur- quie et dans le Caucase. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie SS'» ) Écart en latitude : iYorf/, Lithuanie 54 ^ îO» Occident, France 3 0.) Ecart en longitude : Orient , Caucase 46 eJ 49» Carré d'expansion 931 Specularia HYBRiDA, Alph. DC. — On le rencontre dans les champs , sur les coteaux , sur le bord des vignes , oîi, annuel comme le précédent, il est moins répandu et WAIILEXBERGIA. 325 très-irrégulièrement disséminé. Sa tige est mince , simple ou rameuse; ses feuilles sont étroites , quelquefois ondulées, et les ileurs très-petites, peu apparentes, ne s'ouvrent que quelques heures dans la journée , sous l'influence directe du soleil. Quelquefois même la fleur ne s'ouvre pas du tout, mais la fécondation n'en a pas moins lieu , et il lui succède des capsules allongées, munies d'une bractée latémle. — Il fleurit en mai et en juin et disparaît bientôt après. Nature du sol. — AUilude. — Il croît sur les terrains calcaires et marneux de la plaine, sur les pépérites volcani- ques calcarifères. Géographie. — Il s'étend, au sud, dans le midi de la France, en Corse , dans le midi de l'Espagne et aux Cana- ries. — Au nord, on le trouve en Allemagne, en Angle- terre, en Belgique. — A l'occident, en Portugal. — A l'orient, en Suisse, en Italie, en Sicile, en Turquie, en Grèce, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie et en Tauride, d'où M. Alph. de Candolle pense qu'il a pu être transporté dans le reste de l'Europe , car il croît sur les ro- chers et non dans les champs. Il est aussi indiqué en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30" "^ Ecart en latitude : Nord , Angleterre 55 j 25" Occident, Canaries 18 O.) Ecart en longitude : Orient, Géorgie 44 E.-' 62" Carré d'expansion 1550 G. -WAHX,SBIB£RGIA , Schrad. Distribution géographique du genre. — Ces plantes sont les campanules de l'hémisphère austral. Leur nombre 326 CAMPAMJLACÉES. s'élève à plus de 100 , et l'Afrique seule en a 76. On en compte 63 soit au cap de Bonne-Espérance , soit dans ses environs. Les autres espèces africaines sont dispersées dans les îles : à Madagascar, à Sainte-Hélène, à Bourbon, à l'île de France , à Madère , puis on en trouve 1 en Egypte et 1 au Sénégal. - — L'Asie en possède 8, des Indes orientales , du Népaul et du Japon. — On en connaît 7 en Europe; elles habitent l'Italie, la Dalmatie, la France, le Bannatetla Croatie. — 6 font partie de la flore de l'Amérique du sud et vivent au Brésil, au Chili et à l'île Juan-Fernandez. — L'Océanie n'est pas dépourvue de Wahlenbergia , car on en mentionne 5 à la Nouvelle-Hollande et 1 à Java. Wahlenbergia hederacea, Rchb. — Miniature des plus gracieuses et des plus délicates , qui habite les lieux hu- mides , le bord des petits ruisseaux d'eau vive, ou qui étend ses tiges filiformes et rampantes sur les coussins des Sphag- num. A peine aperçoit-on ses petites feuilles qui rappel- lent la forme de celles du lierre, et bientôt on distingue une foule de clochettes bleues dont les pédoncules se redres- sent pour fleurir et pour présenter au soleil l'azur de leurs corolles. Souvent cette plante appuie ses tiges sur d'autres végétaux et s'élève à une certaine hauteur. Tantôt elle croît seule et forme de charmants gazons ; plus souvent elle ma- rie ses fleurs aux corolles carnées de VAnagalis tenella, ou se mélange aux feuilles rutilantes du Drosera roiundifoîia. En Bretagne , elle accompagne le Siblhorpia europœa. — EHe fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous la trouvons tou- jours sur les terrains primitifs très-humides et en plaine, ou dans les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, cette espèce s'arrête en Espa- ÉRICACÉES. 327 gne et en Portugal. — Au nord , elle existe dans les Ar- dennes belges , en Allemagne , en Bavière , dans le Dane- marck austral , en Angleterre et en Irlande. — A l'occi- dent, elle croît en Portugal. — A l'orient, elle est en France et en Dalmatie. Limites d^extension de l'espèce. Sud, Espagne 40° | Ecart en latitude : Nord , Angleterre 56 i 16» Occident , Portugal 10 0. ^ Ecart en longitude : Orient , Dalmatie 14 E. j 24" Carré d'expansion t, 384 FAMILLE DES ERICACEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Nigritie O^à 10» Abyssinie 10 à 16 Algérie 33 à 36 Royaume de Grenade. 36 à 37 Sicile 37 à 38 Portugal 37 à 42 lloyaume de Naples. . 38 à 42 Caucase 40 à 44 Tauride 43 à 46 Plateau central. .. .. 44 à 47 Longitude. 18°0. à 5«E. 0 0 32 E. à 41 E. : 556 5 0. h 6 E. 420 5 0. à 8 0. 186 10 E. à 13 E. 321 9 0. à 1 1 0. 117 11 E. à 16 E. 308 35 E. à 48 E. 276 31 E. à 34 E. 409 0 à 2 E. 104 328 ÉKIC.4CÉES. Latitude. Longitude. France 42«à 5l« 7° O. à 6° E. 1 Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 O. 1 Russie moyenne. 50 à 60 17 E. h 58 E. 1 Scandinavie entière. . 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 Russie septentrie.... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie 65 à 71 14 E, à 40 E. 1 Europe entière 1 130 222 114 89 68 97 70 68 79 58 53 43 •47 37 187 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande 51° à 55« 70 0. à 13«0. 75 Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 0. 68 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 114 Russie moyenne.. . 50 à 60 17 E. à 58 E. 97 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 93 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 66 E. à 97 E. 126 Sibérie du Baical. . 49 à 67 93 E. à 116 E. 69 Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 67 Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 26 Sibérie arctique.. . 67 à 78 60 E. à 161 E. 52 Kamtschatka 46 il 67 148 E. à 170 E. . 28 Pays des Tschukhis. )) » 155 E. à 175 0. 21 Iles de l'Océan or''. 51 à 67 170 E. à 130 0. 17 Amérique russe.. . 54 à 72 170 0. à 130 E. 25 PROPORTIONS RELATIVES. 329 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr"'%rég.alp.etniv. :î6oà 37« 1500 à 3500 1 : 243 Roy.deGrenade,rég.niv.. 36 à 37 2500 à 3500 1 : 61 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 51 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 : 106 Pic du Midi de Bagnèrcs... » » 0 : 0 Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1: 35 Plateau central, sommets.. 44 à 47 1500 à 1900 0 : 0 Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 61 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1:116 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Yert 1 2» à 14« 24° O. à 27° 0. 0 Canaries 28 à 30 15 0. à 20 O. 1 Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 0. 1 Orcades 59 5 O. à 6 O. 1 Shetland 60 à 61 3 O. à 4 0. 1 Feroë 62 9 0. 1 Islande 64 à 66 16 O. à 27 O. 1 Mageroë 71 24 E. 1 Spitzbcrg 79 à 80 10 E. à 20 E. 1 IleMelville 76 114 O. 1 Ile J. Fcrnandez.. . . 33 à 40 S. 76 0. 1 Nouv.Zélande(nord). 35 à 42 S. 171 0. à 176 0. 1 0 251 55 52 34 33 26 17 77 67 0 205 Malouines 52 S. 59 O. à 65 0. 1: 62 Nous réunissons, sous le nom d'Ericacées, des plantes dis- tribuées en diverses familles sous les noms de Yacciniées , Ericinées, Pyrolacées et Monolropées. Bien que ces végé- 330 ÉRICACÉES. taux offrent des caractères suffisants pour légitimer ces sé- parations , leurs ports , leurs habitudes et même leur géo- graphie nous engagent à les réunir. Les véritables Erica- cées sont disséminées sur différentes parties du globe , mais abondent surtout au cap de Bonne-Espérance et se retrou- vent aussi dans l'Europe australe. — Les Vacciniées, dont quelques-unes appartiennent à l'ancien continent, pullulent principalement dans l'Amérique septentrionale. — Les Pyrolacées sont européennes , asiatiques ou américaines. — Les Monotropées sont presque toutes de l'Amérique du nord. Le groupe entier des Éricacées a peu d'espèces à la Nou- velle-Hollande où il est représenté par la famille des Epa- cridées. — En Europe , nous voyons ces plantes augmenter régulièrement, et rapidement en allant vers le nord, à tel point que formant en Sicile , à Naples , dans le Caucase environ 1/300 ou 1/400 de la végétation, elles en font 1/37 en Laponie. — Elles ont aussi une tendance à se déve- lopper dans le sens des longitudes, surtout en se rappro- chant des pays froids et des méridiens oii le climat atteint toute sa rigueur. — Un fait remarquable , c'est que ces plantes qui aiment les pays froids , se trouvent , comme on devait s'y attendre, en plus grande proportion sur les mon- tagnes, mais à la condition qu'elles ne soient pas trop éle- vées, car alors leur nombre diminue, et si le royaume de Grenade fait exception à cette règle , c'est que, placé sous une latitude plus basse , sa zone supérieure correspond à la zone moyenne des autres montagnes. — Les îles, excepté celles de l'hémisphère austral , et celles qui sont situées trop près du pôle, offrent généralement une proportion d'Eri- cacées plus grande que celle des continents qui leur corres- pondent; nous trouvons même le rapport très-grand de VACCINIUM. 331 1/17 pour Mageroë et pour les îles américaines de l'Océan oriental. G. VACCINIUM^ Lin. Distribution géographique du genre. — Ce grand genre, composé de 90 espèces environ, est formé de petits arbris- seaux presque tous américains ; ils habitent les bois om- bragés et montueux et quelquefois les marais tourbeux qu'ils couvrent de leurs fleurs blanches, roses ou carminées. — 75 espèces sont, en effet , américaines, et, sur ce nombre , près de 60 végètent dans l'Amérique du nord , depuis les montagnes du Mexique jusque sur les terres arctiques, mais principalement dans les Etats-Unis et le Canada. — Les Andes de l'Amérique du sud sont aussi peuplées de iMc- cinium; on en connaît 18 espèces au Brésil et au Pérou. — L'Asie toute entière ne fournit que 12 espèces à ce genre , et plusieurs d'entr'eiles semblent arriver encore de l'Amérique par les îles Aléoutiennes et le Kamtscliatka. Les autres sont du Japon , des Grandes-Indes et de la Sibérie. Une seule est du Caucase. — En Afrique, les Vaccinium sont confinés seulement dans les îles; on en connaît 4 à Madagascar, 2 aux Açores, 1 à Madère, 7 en tout. — 3 espèces vivent en Océanie , aux îles Sandwich et des Amis, toujours dans les îles. — Enfin , en comptant VOxicoccos , l'Europe n'a que 4 Vaccinium, dont 3 se retrouvent en Amé- rique et sont peut-être originaires du Nouveau-Monde. Vaccinium Myrtillus, Lin. — Nous ne connaissons aucune espèce plus sociale que celle-ci. Elle forme d'im- menses tapis d'un beau vert sur les pentes humides des montagnes, mais sa véritable station est dans les forêts de sapins, sous l'ombrage desquels elle a fixé son séjour. 332 ÉRICACÉES. Elle dispute le sol des forêts au Melampyrum pratense qui l'accompagne presque toujours, aux Hypnum et quelque- fois aux Lycopodium. C'est peut-être la plante qui contri- bue à donner le plus de fraîcheur à ces magnifiques forêts , où la verdure fait tous les frais du paysage et où l'on s'égare avec tant de plaisir pendant les chaleurs de l'été. — Les racines traçantes du myrtille courent dans le terreau des bois, s'insinuent entre les pierres et produisent une multi- tude de rameaux anguleux où la place des anciennes feuilles est encore marquée par une petite saillie. Quand le prin- temps arrive dans les montagnes, toutes ces petites branches se couvrent d'un jeune feuillage d'un vert tendre et demi- transparent, et en même temps des pédoncules, courts et courbés, montrent des Heurs roses, en grelots, d'une ex- trême élégance, et qui renferment un charmant appareil de fructification. Avant même que ces grelots ne soient ouverts la fécondation s'est opérée. Les anthères, formées de 2 loges renflées , s'ouvrent au sommet par 2 tubes, et de petits ap- pendices épineux, couchés sur ces mêmes anthères , s'écar- tent pour mettre à découvert un réseau léger qui forme le fond de la fleur. Un stigmate, aplati et visqueux, reçoit les jets successifs du pollen qui s'échappe par les tubes des anthères. — La corolle se détache, et dès le mois de juin on voit de petits fruits verts qui grossissent rapidement en se gonflant de suc violet , et qui se transforment en baies succulentes , recouvertes de poussière glauque , et offrant encore à leur sommet la trace de la corolle qui s'en est détachée. — Le myrtille est souvent associé au F. idigino- sum, au Calluna vuîgaris et au PolenlUla Tormentilla. — Il fleurit en avril , en mai ou en juin , selon les altitudes , et mûrit ses fruits en juillet , août et septembre. Nature du sol. — AUitude. — Il recherche les terrains I VACCixioi. 333 siliceux et détritiques , cependant de Candolle l'indique dans le Jura et M. Grenier dans le Doubs. — Il croît en plaine et dans les montagnes. 11 commence à s'élever sous le 48'* degréde latitude et montedepluscn pluscn allant vers le sud. En Auvergne, il atteint 1,400™. De Candolle l'indique à 4-0" à Angers, où ses graines sont apportées par la Loire, et à 1,600™ dans le Jura. M. Watson le cite dans les monts Grarapians, en Ecosse, à 1^300™, et Wahlenberg à 2,200™ dans les Alpes. Tenore ne le mentionne qu'entre 800 et 1 ,200™ dans le midi de l'Italie. En Laponie , il s'élève en- core sur les pentes des montagnes jusqu'à 400 et 660™. Mais à cette dernière hauteur, ses fruits ne mûrissent plus. Les- sing l'indique à 600™ aux Loffoden. 11 est mentionné par M. Martins jusqu'à 700™ au sommet de la montagne de Mallingsfall , à Vindoë, une des Feroë. Enfin Ledebour dit que dans diverses provinces du Caucase , il atteint jusqu'à 2,400 et 2,800™. Celte grande puissance expaosive en altitude n'avait pas échappé à M. de Humboldt , car il dit ; « Le Vaccinium Myrlillus et\e Callunavulgaris ([ui , sous la zone tempérée et notamment dans les Alpes , atteignent la limite des neiges éternelles , ne dépassent pas , dans les montagnes de la Laponie, des hauteurs de 400 à 660"". (Ilumboldt, de Distrib., p. 135). Géographie. — Une plante aussi commune et aussi so- ciale doit nécessairement occuper une aire très-étendue. C'est en effet ce qui a lieu. Au sud , on la trouve dans les Pyrénées, dans le midi de l'Italie, e{ même en Afrique, dans les montagnes de l'Atlas, près Blidah. — Au nord, elle existe dans toute l'Europe, dans les lieux sylvatiques et humides, presque toujours associée aux hêtres ou aux sapins; en Prusse, autour de Berlin , le mvrtillc est commun et 334 ËKICACKES. réuni au V. Viiis-idœa. Il abonde dans ia Scandinavie, dans la Laponie, jusqu'au Cap-Nord. Autour de Kantokeino, en Laponie , il est associé au T. Vitîs-idœa , au V. uligino- sum, hVArbulus alpinus etàl'^. uva-ursi. « En Islande, d'après M. Robert , il s'associe aussi au Callima vulgaris et à VArbuius uva-ursi y et il tapisse les rochers partout où les bouleaux ne peuvent se développer. Cependant il arrive souvent que le Belula nana ou fruticosay le Vaccinium Myrlillus et VErica vulgaris s'associent de telle manière , que ces arbustes forment un véritable tapis au milieu des roches basaltiques qui garnissent les côtes , ce qui facilite , au lieu de l'arrêter , la progression des chevaux. Quelque- fois un Salix remplace un de ces arbustes, surtout dans les landes si communes en Islande , et si souvent inondées par les pluies. » (E. Robert, Voy. en Islande, pag. 344.) — On le rencontre aussi en Angleterre , en Irlande et dans tous les archipels anglais ou danois. Dans toutes les contrées du nord , le V. Myrlillus acquiert par le froid un feuillage d'un rouge vif qui le rend très-élégant en automne. Ce rouge contraste avec les tapis des Cenomice gris ou jaunâtres qui couvrent le sol et pénètrent môme jusqu'au milieu des tiges de cet arbuste. — A l'occident, nous avons indiqué l'Islande , nous pouvons y ajouter le Portugal ; et quoique cité en Amé- rique, nous croyons que ce Vaccitiium est le seul qui n'existe pas sur ce continent, où une espèce voisine aura été confon- due avec lui. — A l'orient , il s'étend comme vers le nord , aune distance considérable, non-seulement en Europe, dans toutes les Russics, mais toutes les Sibéries, allant dans le pays des Samoyèdes, à une latitude plus élevée que le Cap- Nord , passant en Dahuric , au Kamtschatka , et végétant aussi sur plusieurs des îles Aléoutiennes, VACCIMUM. 335 Limites d'extension de V espèce. Sud , Atlas 35° | Ecart en latitude : Nord, Terre des Samoïèdes. ... 72 | 37° Occident , Islande 12 O. ) Ecart en longitude : Orient, Aléoutiennes 180 E. j 192° Carré d'expansion 7104 Vaccinioi ULiGiNOSUM , Lin. — Il habite les marais élevés des montagnes oii il forme des touffes basses et élar- gies, qui vivent associées au Salix lapf.onum, au Calluna vulgaris , aux Eriophorum , etc. Ses tiges sont dures , très- rameuses ; ses rameaux cylindriques et ses feuilles rondes , entières, offrent un joli réseau de nervures anastomosées. — De petits bourgeons à fleurs naissent au sommet des tiges^ et l'on voit en juin ces touffes de Vaccinium se couvrir de petites fleurs blanches et inclinées, qui présentent comme les autres espèces un appareil compliqué pour leur fécondation. — Les baies sont d'un noir bleuâtre , comme celles du myr- tille, recouvertes aussi de poussière glauque, mais leur chair est blanche, et elles ne sont pas gorgées de suc violet. — Il fleurit en mai et en juin , et mûrit ses fruits en août et en septembre. Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre prin- cipalement sur les terrains siliceux , détritiques et mouillés , mais il croît aussi , quoique plus rarement , sur le calcaire, pourvu qu'il soit recouvert de tourbe. C'est la plante des terrains tourbeux. M. Nicklès la cite comme caractéristique de ces terrains autour du Grimscl , et y croissant en société des Sphagnum capHlifolium , Scirpus cœspitosus , Erio- phorum polijstachium , Carex stellulala , Anlhoxanthum 336 ÉKICACÉES. odoralum , Callima vulgaris , Tussilago alpina et Viola pahistris. — Il croît depuis la plaine jusqu'aux hautes mon- tagnes. De Candolle l'indique à 200™ dans les Ardennes, à l.OOO'" dans le Jura et les Pyrénées. Ramond rapporte, dans son voyage au pic du Midi , que ce Vaccinîum végète près d'un vieux genévrier à 2,760™ d'élévation. Wahlen- berg le mentionne sur les pentes marécageuses alpines et subalpines de la Suisse septentrionale , jusqu'à la limite des neiges. Aux Loffoden , selon Lessing, il monte encore à 6 1 0™. En Laponie, oîi le sol est constamment humide, il re- cherche les terrains secs, selon Wahlenberg, et s'avance jus- qu'au Cap-Nord , mais peu abondant. II monte plus hau. que le V. Myrtillus, mais ses fleurs deviennent très-petites, et se décolorent à une certaine élévation et sont presque toutes stériles, ce qui a lieu dans les mêmes conditions pour les V. Myrtillus, V. Vitis-idœaet V. Oxicoccos. — M. Bois- sier cite aussi ce Vaccinium dans les prés humides de sa région nivale, entre 2,600 et 3,100™. — Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,500 ou 1,600™, et il couvre littérale- ment quelques montagnes du Mont-Dore. Géographie. — Il occupe l'Europe entière, depuis la pointe australe de l'Espagne, jusqu'au Cap-Nord, et se trouve en Angleterre, en Islande , aux Shetland et aux Feroë, mais ni aux Hébrides , ni aux Orcades. Dans les contrées les plus septentrionales , il s'enfonce dans les tapis de mousse et de lichen, y lait tracer ses tiges pour s'abriter du froid, et laisse seulement sortir l'extrémité de ses rameaux. — A l'occi- dent , il croU au Groenland et dans diverses parties de l'A- mérique du nord. A Terre-Neuve , selon de la Pilaye , il vit associé au V. pensylvanicum ; il végète à la baie d'Hudson et dans les îles les plus arctiques du Nouveau-Monde , ainsi qu'au Labrador et sur la côte nord-ouest. Dans les plaines. VACCINIUM. 337 cette espèce ne paraît pas exister au sud du Saskatchawan , et dans les Etats-Unis, on ne l'a encore trouvée que sur le sommet des montagnes blanches dans le New-Hampshire. — A l'orient, elle croît dans toutes les Russies et dans toutes les Sibéries, atteignant presque l'extrémité de la terre des Samoyèdes, la Dahurie, le Kamtschatka , les îles Aléou- tiennes et l'Amérique arctique. Limiles d'extension de V espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 36" \ Ecart en latitude : Nord y Terre des Samoyèdes. ... 72 j 36° Occident et Orient 360 \^'''' en longitude : '^ 360" Carré d'expansion ........... 12960 Vacctntum Vitis iDiEA, Lin. ■ — C'est encore dans les bois ou sur les pentes buissonneuses des rnontagnes que l'on rencontre cette jolie espèce. Ses tiges faibles sont souvent cachées dans les bruyères ; elles sont à demi-rampantes et montrent, sur le bois de l'année précédente, de petits bour- geons qui donnent naissance à des feuilles entières , roulées en dessous sur leurs bords, lisses, luisantes et ponctuées. — Les fleurs , couleur de chair , forment une grappe terminale que recouvrent de petites bractées colorées. — Le fruit est une baie creuse au sommet, marquée de i trous, et d'un rouge très-vif. — Fleurit en juin. Nature du sol. — Allilude. — Il croît sur les terrains siliceux et détritiques, sans être exclu complètement des sols calcaires, puisqu'il est cité dans le Jura. 11 habite la plaine aux environs de Berlin, et arrive , sans s'élever , jusque dans la forêt de Haguenau, où M. Billot le cite à 142"". De vu 22 338 ÉRICACÉES. Candolle l'indique à Suze à 1,600°^ , et à 1,800™ en Dau- phiné. Nous le trouvons en Auvergne entre 1 ,200 et 1,800™. M. Parlatore le cite dans les Alpes de Chamouni à 2,151™. Wahlenberg dit qu'il habile les forêts de sapins de la Suisse septentrionale, et qu'il s'j élève quelquefois au-dessus de la limite de ces arbres. Ledebour, en le mentionnant sur diffé- rents points du Caucase , lui assigne 2,400 à 2,800™, tan- dis que Lessing dit qu'il reste à 0 aux Loffoden , où les V. MyrlUlus et F. idiginomm s'élèvent plus haut. Géographie. — Il a une grande puissance expansive , allant, du sud au nord , depuis les montagnes du centre de l'Espagne jusqu'à Mageroë. Il existe aussi en Angleterre , en Irlande , aux Hébrides , aux Feroë et en Islande. — A l'occident, on le rencontre au Groenland , à Terre-Neuve, au Labrador, à la baie d'Hudson , au lac de l'Ours, à la côte nord-ouest. — A l'orient, en Suisse , en Italie , en Turquie, dans le Caucase , dans toutes les Russies, toutes les Sibéries, la Dahurie , le Kamtschatka, les îles Aléou- tiennes et l'Amérique arctique. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne 40" ) Ecart en latitude : iVorrf, Mageroë 71 ^ 31" Occident et Orient 360 | ^'''^ «" longitude : ) 3G0» Carré d'expansion ► . 11160 Vaccinicm Oxicoccos , Lin. — Les plantes les plus vo- lumineuses et les plus éclatantes ne sont pas les seules qui aient le pouvoir d'exciter notre admiration ; notre enthou- siasme pour les merveilles que le créateur a répandues sur la VACCIMUM. 339 terre , est souvent excité parles plus humbles productions. Nous n'avons jamais pu contempler sans émotion ce Vacci- nium rampant qui établit sa domination sur les masses ver- doyantes des Spliagmim , qui étale ses tiges filiformes et rampantes sur ces coussins d'un velours éternel, et qui nous montre le rouge pur de ses fleurs sur le vert admirable des moelleux tapis qu'il a choisis pour demeure. On voit, en effet, ses petites feuilles glauques et roulées en dessous , dis- posées sur deux rangs réguliers dans toute la longueur des tiges. D'autres rameaux plus petits et redressés portent les fleurs terminales. Leurs 4 pétales soudés se roulent en dehors, et les anthères , terminées par un tube , versent à plusieurs reprises leur pollen sur un stigmate tronqué. — Des baies globuleuses et d'un beau rouge succèdent à ces fleurs déli- cates, leur poids les entraîne, elles se posent sur les 5/?/ia^- num , et il semble que la mousse elle-même ait produit ces fruits éclatants. — Souvent il est accompagné de VAn- dromcda poUfolia , du Scheuehczera pahistris , du Narlhe- cîum Ossifraga, du Drosera rotimdifoUa , du Carex li- wiosa, du Salix rcpem, etc. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Terrains mouillés et tourbeux, sols détritiques, quelle que soit leur nature chimi- que , préférant pourtant les sols siliceux. De Candolle le cite à 40™ près Paris, à 1 ,600™ dans les Vosges et sur l'Au- brac. Wahlenberg dit qu'il occupe seulement les marais de la plaine, en Suisse , et cependant Lessing l'indique aux Loffoden jusqu'à 600™. En Suède et en Laponie , il habite les marais couverts de Sphagnum, excepté ceux des hautes montagnes oii il se montre rarement. Géographie. — Au sud , il s'arrête dans les montagnes de l'Espagne et de la Calabre. — Au nord , il est répandu dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie, la 340 ÉRICACÉES. Laponie , jusqu'au 70° 40'. Il existe en Angleterre, en Irlande et en Islande , mais il n'est dans aucun des archipels. — A l'occident , on le rencontre à Terre-Neuve , au La- brador , au Canada , sur les bords marécageux du lac Huron, sur les montagnes rocheuses et jusque sur les rivages de la Mer arctique. — A l'orient, il végète en Suisse , en Italie , en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , en Turquie , dans toutes les Russies , toutes les Sibéries , la Dahurie , le Kamstchatka , les îles Aléou- tiennes et dans l'Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Espagne 40° ( Ecart en latitude : Nord, Laponie 71 i 31° Occident et Orient 360 { „„,.*' j 360» Carré d'expansion 1 1160 G. ABBUTUSi Lin. Distribution géographique du genre. — En réunissant ^nx Arbutus les Arctostaphylos , qui en ont été séparés , le genre est composé d'environ 40 espèces , dont 30 sont américaines. Le Mexique , la Californie , les Etats-Unis et le Canada sont les régions qu'affectionnent ces élégantes espèces. — 3 seulement sont connues dans l'Amérique du sud , au Chili et à Juan-Fernandez. — L'Europe en a 7, presque toutes méridionales , et dont quelques-unes lui sont , communes avec l'Amérique. — On n'en connaît qu'une en Asie , et 2 espèces africaines, habitent , l'une les Canaries, et l'autre l'île de Madère. ARBUTUS. 341 Arbutus Unedo , Lin. — Si nos contrées n'ont pas, comme les régions tropicales , des forêts oii les arbres offrent à la fois des fleurs et des fruits au milieu d'un brillant feuillage, la nature n'a pas voulu que nous fussions totale- ment privés du spectacle de cette admirable fécondité. V Ar- butus Unedo réunit à lui seul toutes les beautés de la végé- tation et toute la puissance de la reproduction. Tantôt il forme de simples buissons , tantôt il s'élève et constitue des arbres qui se réunissent aussi en forêts , et qui se mêlent au Quercus llex , aux Phyllirœa, ou qui contrastent , par leur éclatant feuillage, avec les fleurs carnées de VErica ar- borea. — U Arbutus Unedo est rameux; ses branches sont garnies de feuilles dentées , épaisses et luisantes , d'un vert sombre, qui y restent fixées pendant deux années. D'autres petites branches sont terminées par des grappes de fleurs inclinées , dont les corolles , en grelot et demi-trans- parentes, sont d'un blanc jaunâtre ou verdâtre , selon l'é- poque de leur épanouissement. Ces fleurs , qui paraissent en automne , restent longtemps épanouies et se succèdent lentement. Elles renferment une belle glande nectarifère , autour de laquelle sont régulièrement disposées 10 petites fossettes. Les étamines , à filets courts , renflés et velus à la base , portent des anthères articulées au sommet de ce filet ; mais, à mesure que l'épanouissement a lieu, les filets s'al- longent, et les anthères, tournant sur leurs supports, viennent placer leurs pores devant le stigmate glutineux. — Après la fécondation , le calice se resserre , et l'ovaire se trans- forme en une petite baie verte et rugueuse , qui commence à grossir. Peu à peu le volume du fruit augmente , le vert jaunit , puis il s'orange , et , enfin , le fruit mûr et d'un rouge vif ressemble à une énorme fraise. Il n'atteint sa ma- turité qu'une année après sa fécondation, et c'est alors que 342 ÉRICACÉES. cet Arbutus montre à la fois des fruits rouges et d'autres orangés, des fruits encore verts et des grappes de fleurs. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et rocheux , et croît aussi sur les sables maritimes. Il s'élève un peu dans le midi de l'Espagne , oii il atteint 650™, d'après M. Boissier. Il végète aussi dans les monta- gnes de l'Atlas. Géographie. — Cet arbre, tout occidental , s'avance, au sud , jusque dans le midi de l'Espagne et dans l'Atlas. M. Cosson le cite aussi , aux environs de Philippeville , as- socié au Myrtus communis , au Calycolome spinosa , aux Phyllirœa latifolia et P. média , au Ruhus fruticosus , var. discolor, au Genista numidica , etc. — Au nord , il suit encore le rivage et arrive sur les côtes de Bretagne , et , sans aborder en Angleterre, en Irlande, où il trouve sa station la plus occidentale. — Il habite aussi le Portugal. — A l'orient , il existe en Corse , en Italie , en Sicile , en Grèce , en Turquie , en Syrie et en Palestine. Limites d'extension de l'espèce. Écart en latitude 19« Sud, Palestine 33" Nord , Irlande 52 Occident, Irlande 12 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Palestine 33 E. | 45® Carré d'expansion 855 ArbctusUva-ursi, Lin. — Très-répandue sur les pentes des montagnes élevées , cette élégante espèce les tapisse de ses tiges couchées , dont les unes , stériles , sont gar- nies de petites feuilles entières , luisantes , dures et persis- tantes, tandis que d'autres, plus courtes, sont terminées par I ARBUTUS. 343 de petits bouquets de fleurs pencliées, à corolles couleur de chair. Ces jolies corolles renferment aussi une glande nec- tarifère d'un brun noir, et 10 fossettes pour en recueillir l'humeur miellée. L'entrée de la corolle est fermée par un réseau de poils glanduleux et par les petites épines deséta- mines. Les anthères s'ouvrent au sommet par 2 pores. — Le fruit mijr est plus éclatant encore que les fleurs; c'est une baie d'un rouge vif, renfermant, dans une pulpe fa- rineuse , 5 semences osseuses , et qui reste l'hiver cachée sous la neige pour briller encore un instant avant de se dé- tacher, quand le printemps arrive. — Il fleurit en avril et en mai. Acerbi le cite en fleur en Laponie , près d'Uleaborg, le 25 juin 1795 et le 17 juin 1797. Nature du sol. — Allitude. — Il semble inhérent aux calcaires et croît en abondance dans le Jura , le Dauphiné , mais jamais sur le terrain primitif, selon M. Lamotte. Nous ^e trouvons en Auvergne sur les trachytes au mont Dore , sur les phonolites au Mezenc. M. l'abbé Fournier a fait re- marquer , en août 1 844 , à la Société géologique , que sur le mont du Chat, en Savoie, cet Arbuliis est très-abondant sur la Dolomie, et ne se rencontre, dans cette localité, sur aucun autre terrain, de telle sorte que cette plante marque, pour ainsi dire, les limites des terrains magnesifères. (Cuil. de la Soc. géol., nouv. série, t. 1 , p. 779.) — Il recherche les montagnes. De Candolle l'indique à 300" dans le Palati- nat, et à 1 ,600™ dans le Jura et dans les Alpes , oii Wah- lenberg dit qu'il est très-rare, et près de la limite supérieure des sapins. M. Boissier l'a trouvé dans le royaumede Grenade, dans les lieux argilo-calcaires de sa région subalpine , entre 1,650 et 2,150"'. M. Martins l'indique surle versant sud du montVentouxà l,560"^ Nous le trouvons jusqu'à 1,400™ au Mezenc. Tenore le mentionne dans le rovaume de Na- 344- ÉRICACÉES. pies entre 1,800 et 2,000°*, tandis qu'en Laponie Wah- lenberg dit qu'il est abondant dans les lieux sylvatiques , mais rare dans les hautes montagnes. Géographie. — On le rencontre , au sud , jusqu'à la pointe australe de l'Espagne. — Au nord , il occupe toute l'Europe centrale , toute la Scandinavie , l'Angleterre , l'Ir- lande , les Orcades , les Shetland , et l'Islande oii il végète au milieu des bouleaux. — A l'occident , il croît en Amé- rique, dans tout le Canada jusqu'au fort Franklin , et à la rivière de Makensie, sur la côte nord-ouest. — A l'orient, il est en Suisse , en Italie , en Autriche , en Hongrie , en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie ^ dans toutes les Russies , toutes les Sibéries, dans le pays des Tschutskhis, au détroit de Behring, dans les Aléoulierines et dans l'Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Grenade. . . 37** ) Écart eri latitude : Nord , Laponie 70 j 33'» Occident et Orient 360 ] Écart en longitude : i 360" Carré d'expansion 11880 Distribution géographique du genre. — Les Andromeda, dont on connaît 75 espèces, constituent encore un genre américain , car 60 habitent le Nouveau-Monde. 40 appar- tiennent à l'Amérique du Nord, aux Etats-Unis, au Ca- nada , et surtout aux terres arctiques, car ce sont desplantes des pays froids, dont quclques-unescepcndantûtteignent l'A- ANDllOMEDA. 345 mérique équinoxiale et vivent dans ses montagnes . — 20 espè- ces végètent dans l'Amérique du sud, presque toutes du Brésil et du Pérou , et une d'entre elles croît aussi au détroit de Magellan. — 5 sont africaines, 2 de Madagascar et 3 des îles Mascareigne. — Enfin, on cite en Europe ^Atidromeda, mais 3 d'entre eux vivent aussi dans l'Amérique du nord , et le 4^ habite également le nord de l'Asie > en sorte que ces plantes sont presque toutes étrangères à ITurope. Ce sont de charmants arbustes aux feuilles nombreuses, aux fleurs en grelot , qui habitent principalement les marais et les ter- rains tourbeux, et les décorent de leurs johes corolles. Quel- ques-uns même se présentent sous la forme d'arbrisseaux ou de petits arbres. Ils remplacent les bruyères sur les plages stériles de l'Amérique du nord. Andromeda polifolia , Lin. — Cette plante fait l'or- nement des marais tourbeux des montagnes , oii elle repré- sente seule les Ericacées du nord de notre hémisphère. Sa racine , ou plutôt ses véritables tiges , rampent sur la vase ou sous les Sphagmim , et émettent çà et là de petits ra- meaux dressés , garnis de feuilles allongées , roulées en des- sous sur leurs bords et glauques en dessus. Les jeunes bour- geons , qui se développent ordinairement au mois de mai, donnent des (leurs avant de laisser sortir leurs feuilles, et l'on voit alors de jolies grappes roses, inclinées, dont les co- rolles penchées ont le style saillant , tandis que leurs 5 divi- sions se réfléchissent. Comme dans les Arbutus , il existe dans la lleur une glande à 10 lobes, et des anthères qui se retournent pour laisser sortir par leurs pores un pollen qui s'attache aussitôt sur un stigmate visqueux. — Le fruit est une capsule globuleuse qui s'ouvre en 5 valves. ■ — Cette plante élégante vit au milieu des Sphagnum et des Ceno- 346 ÉlllCACÉES. myce , avec les Eriophorum , les Drosera et toutes les espè- ces des marais tourbeux. — Elle fleurit en mai et en juin, Aature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains siliceux ou volcaniques, mais elle croît partout , pourvu que le sol soit tourbeux. Elle croît sur l'île flottante du lac de l'Esclauze , sur un sol uniquement formé par l'enlacement des racines des Carex , àes Eriophorum, des Salix et des Betula. — Elle habite la plaine ou les montagnes , selon la latitude. De Candolle la cite à 100™ dans la Campine , et à 1 ,200"° dans le Jura. Nous la trouvons en Auvergne entre 1 , 1 00 et 1 ,300™. Lessing dit qu'aux îles Loffoden elle croît encore à 320™. Géographie. — Au sud , cet arbuste a sa limite dans les Pyrénées. — Au nord , il croît en Belgique , en Allemagne, en Bavière et dans toute la Scandinavie. On le trouve , dit Wahlenberg, dans tous les marais de la région sylvatique, jusque dans la zone subalpine , mais il devient plus rare dans les marais véritablement alpins. Le savant auteur de la flore de Laponie, cite cette espèce avec admiration. « Dans au- cun pays , dit-il, elle n'est plus élégante ; le dessous de ses feuilles, ses bractées et ses pédoncules se teignent de rose comme ses corolles. Ses fleurs sont disposées en élégantes ombelles , et l'on se plaît à contempler le rose pur de ses co- rolles et de ses pédoncules sous le nuage vaporeux de glau- que bleuâtre , oii elles semblent se cacher. » On la trouve aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle est inconnue en Islande , mais elle se trouve au Groenland , à Terre-Neuve , au Labrador , et du lac Iluron à la Mer arcti- que. — A l'orient, elle existe en Suisse, dans les marais froids et profonds de la plaine , en Autriche , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , dans toutes les Russies , dans toutes les Sibéries , dans le pays des Tschutskhis, à la baie de ERICA. 347 St-Laurent , à l'île Sitcha , au détroit de Behring, et dans l'Amérique russe, à la baie de Kotzebue. Limites d* extension de V espèce. Sud , Pyrénées 43" ) Écart en latitude : iVorrf, Cap-Nord 71 ) 28° Occident , Canada 85 0. ^ Ecart en longitude : Orient, Amérique russe 192 E.j 277° Carré d'expansion 7756 o. EBICA, Lin. Distribution géographique du genre, — Ce genre, l'un des plus considérables du règne végétal , auquel nous réu- nissons le Calluna vulgaris , est composé de 500 espèces dont 18 européennes, toutes les autres africaines. Sur ce nombre immense , on connaît seulement 1 espèce aux Açores , 1 en Abyssinie , 1 dans l'Afrique boréale , toutes les autres sont du cap de Bonne-Espérance ou des environs , et ces plantes multipliées à l'infini , couvertes de milliers de fleurs , associées aux genres presqu'aussi nombreux des Pe- largonium , des Diosma, des Polygala, des Gladiolus, des Antholiza, forment le fond de la végétation de ces contrées et y remplacent les Epacris de l'Océanie. Si l'on se rappelle que les bruyères sont des plantes sociales qui, déjà en Europe oiîleur nombre estsi restreint, influencent si fortemcntia phy- sionomie des campagnes , on se fora une idée du rôle ira- portant dû à leur profusion sur la pointe australe de l'Afrique. Erica vulgaris , Lin. — Si le Vaccinium MyrtUlus est la plante sociale des forêts de sapins et des pentes ombragées 348 ÉRiCÀcÉEs. des montagnes, VErica vidgaris est encore plus répaudii sur les plateaux aérés , dans les landes et jusque dans les marais tourbeux où il accompagne le Piniis sylvesiris et le Betula pubescens. Quoique cette plante appartienne réelle- ment à la station des pelouses des montagnes , on la voit aussi devenir habitante des rochers, et alors elle peut s'y pré- senter d'une manière très-pittoresque, en dessinant de loin et marquant de lisérés violets, les fissures parallèles et sou- vent répétées des roches plutoniques , particulièrement des granits , des gneiss et des micaschistes. C'est ainsi que nous vîmes cette bruyère sur les rochers qui s'élèvent dans les bois de sapins de Chabrol, dans le canton de Latour, sur la limite des départements du Puy-de-Dôme et du Cantal. Elle partage dans cette localité ce rôle de décoration sauvage avec le Genista purgans. — C'est une des plantes les plus envahissantes du règne végétal. Elle contribue à l'aspect du paysage autant que les arbres ; depuis la fin de l'été jusqu'au milieu de l'automne , elle colore les campagnes de la nuance purpurine de ses lleurs. Souvent même elle fait tout l'orne- ment de certains sites sauvages , où les arbres font défaut. C'est ainsi que se présente la bruyère commune dans les Hébrides. « J'ai vu souvent aussi, dit M. Necker de Saussure, dans une belle soirée , le soleil couchant colorer des plus ri- ches teintes de violet et de pourpre ces sommités couvertes de bruyères. Rien de plus magnifique, alors, que le con- traste des couleurs brillantes des monts , avec le gris noir des falaises basaltiques et le vert foncé de l'Océan continuelle- ment agité. » (Voy. en Ecosse, tom 2, p. 267.) — Ces jolies fleurs sont disposées en épis et en grappes au sommet des rameaux ; le tissu presqu'immortel de leur corolle leur donne une longue durée, et de petites feuilles disposées sur quatre rangs, d'un vert sombre, ajoutent encore à l'éclat de ERICA. 349 cette espèce. Ces feuilles ne tombent qu'à l'époque où les autres paraissent, et prennent pendant l'hiver des nuances de brun , de rouge ou d'orangé qu'elles conservent parfois très- longtemps. Un petit involucre, formé de 4 bractées dont 2 ci- liées à la base, entoure chaque (leur, dont la partie colo- rée la plus apparente est le véritable calice, espèce de co- rolle extérieure qui en abrite une autre de la même couleur. Chacune de ces enveloppes est divisée en 4 parties ; le nom- bre des étamines est de 8; l'ovaire est quadriloculaire , et la glande nectarifère est aussi divisée en 8 parties. Les fleurs sont penchées et souvent unilatérales. La fécondation s'o- père avant qu'elles ne soient redressées , et plus tard les enveloppes desséchées de la fleur protègent de petites capsu- les à cloisons adhérentes au réceptacle et opposées , conte- nant des graines d'une grande ténuité. — C'est par ces graines que la bruyère se multiplie ; ses racines ne sont pas traçantes comme celles des myrtilles, et sa grande sociabilité ne peut avoir la même cause. Nature du sol. — Altitude. — La bruyère croît sur tous les terrains , mais elle préfère évidemment les sols meubles et siliceux , les terrains granitiques ou gnéissiques en dé- composition, les sables des rivières, les tourbes des marais, les pouzzolanes des volcans dont elle tapisse les cratères en Auvergne, et les coulées de lave sur lesquelles elle dispute la place au Sarothamnus vuîgarts, au Sambucus racemosa. Nous ne trouvons jamais la bruyère sur le calcaire. Nous l'a- vons recueillie le 7 août 1852, en fleurs, sur des quartz blancs absolument purs, à coté du Rizocarpon geographicum et du Cornicularia aculeata. Nous l'avons également rencontrée jdans les fissures des phonolitcs compactes, sur les trachytes fit les basaltes. Sur plusieurs plateaux du Mont-Dorc , elle indique plutôt le basalte par sa présence, car le trachytc, 350 ÉRICACÉES. s'altérant et se décomposant plus promptement , les gra- minées, les TrifoUum, la végétation nourrissante destinée aux bestiaux s'y montrent plus facilement et s'opposent à la végétation des bruyères. Ce n'est donc ici ni l'état chimique, ni la structure physique du sol qui viennent s'opposer à son extension; au contraire, la bruyère préfère les sols meubles et siliceux aux sols compactes et basaltiques , mais en bataille, sur un terrain qui favorise ses adversaires, elle se résigne et se retranche sur un sol oii elle peut difflci- lement être attaquée. — Toutes les altitudes conviennent à cette espèce. De Candolle la cite à 0 à Montpellier et en Bretagne, et à 3,000" au mont Calm. Nous la trou- vons en Auvergne de 500 à 1,800™. Nous l'avons trouvée au Simplon à plus de 2,000™, encore fleurie le 4 septem- bre 1844, et pourlant M. Boissier ne l'indique pas au- dessus de 350™ dans le midi de l'Espagne. Wahlenberg la cite dans la Suisse septentrionale , abondante partout jus- qu'auprès des neiges éternelles dont elle n'atteint pas ce- pendant les limites. Géographie. — Au sud , cette bruyère s'étend jusque dans le midi de l'Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle s'arrête dans l'Altenfiord h Hammerfest. Elle est commune en France, en Belgique, en Allemagne et dans toute la Scandinavie. Elle occupe les lieux stériles et sylvatiqucs de toute la Suède, à l'exception des plus élevés, et elle y fuit les sols calcaires. En Laponie , elle est com- mune aussi dans les lieux sablonneux de toutes les régions sylvalique, sous-sylvatique et sous-alpine, et dans la zone véritablement alpine elle ne se montre qu'à l'abri des rochers bien exposés des montagnes les plus méridionales. Acerbi la cite en fleur près d'Uléaborg, le 16 septembre 1795 et le 10 septembre 1797. Elle couvre aussi les landes ERICA. 351 de l'Angleterre, de l'Irlande, des archipels et des Feroë. On la trouve en Islande môlée à VE. Tetralix. — A l'occi- dent, elle végète en Portugal, à Terre-Neuve , et atteint même le Groenland. — A l'orient on la connaît en Suisse , en Italie, en Sicile , en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Dalmatie, en Turquie, dans toute la chaîne cotière de la mer Noire , dans toutes les Russies; elle devient rare au delà des monts Ourals et disparaît en Sibérie. Limites cV extension de Vespèce. 5wc?, Royaume de Grenade. .. , 38<* | Ecart en latitude: iVorJ, Laponie 70 0. j 32° Occident , Terre-Neuve 58 O. | Ecart en longitude : On■en^ Sibérie de l'Oural 60 E.j 118° Carré d'expansion 3776 Erica Tetralix, Lin. — L'une des plus élégantes bruyères de nos contrées, oii elle partage le sol des plaines élevées avec le Calluna vulgaris et V Erica cinerea. Elle forme aussi de petits buissons d'un blanc grisâtre, associée au B/iynchospora alba , à VEriophorum polystachion , etc. Sa tige est rameuse , et ses rameaux , grêles et rougeûtres , sont opposés ou ternes. Ses feuilles sont quaternées , petites, grisâtres , étalées et garnies de cils sur leurs bords. Les fleurs , lilas et purpurines , carminées surtout au sommet , assez grandes et ovoïdes, forment de petites couronnes au sommet des rameaux. Les calices sont hérissés de poils blancs. Lesétamines sont incluses comme le style et le stig- mate- — Elle lleurit en juin , en juillet et en août. Nature du soi. — Altitude. — Espèce des terrains pri- mitifs , siliceux et détritiques , qui croît en plaine , dans 352 ÉRICACÉES. l'ouest de la France , vers 500 à 600™ en Auvergne , et jusqu'à 2,400™ au port d'Oo , selon de Candolle. Géographie. — C'est une plante de l'ouest, qui suit les côtes de l'Océan jusque dans les Asturies, le Portugal, etqui s'avance dans une bonne partie de l'Espagne. — Au nord, elle existe en Belgique, en Allemagne, en Bavière, enDa- nemarck , en Gothie et dans la Norwége australe. Elle vit aussi en Angleterre , en Irlande , dans les archipels an- glais, et même en Islande , sans avoir touché les Feroë. — ? A l'orient, on la trouve en France, où elle est rare, en Transylvanie , et dans la Russie moyenne , en Livonie et en Curonie, Limites d'extension de Vespèce, Sud , Espagne 40'^ "i Ecart en latitude ; Nord , Islande 65 ; 25^ Occident , Islande 20 O. j Ecart en longitude : Orient y Livonie 24 E. j 50° Carré d'expansion 1250 Ertca ciNEREA , Lin. — Cette charmante espèce, sociale comme la plupart des bruyères , forme des touffes et des ga- zons d'une extrême élégance, qui cachent les plaines élevées ou les rochers , qui habitent la lisière ou les clairières des forets , et qui parfois se mélangent au Callunavuîgaris , à VErica Tetralix , au Lycopodium clavatum , au Senecio artemisiœfolius y etc. Ses tiges cylindriques ses petites feuilles persistantes, surtout ses grappes de fleurs carminées, la font remarquer et distinguer sans peine de ses congénères. — Elle commence à fleurir à la fin de juin , mais sa belle floraison est dans le mois d'août , et elle se prolonge pendant le mois de septembre. Comme dans toutes les bruyères , les ERICA. 353 corolles, de consistance sèche et d'aspect satiné, se conser- vent longtemps sans se llétrir. — La fécondation a lieu dès le commencement de l'épanouissement. Les anthères , di- rigées sur un stigmate glutineux et quadrifide , y versent le pollen par un trou ovale, allongé, placé près de leur sommet. Le fruit est une capsule à 4 loges. Nature du sol. — Altitude. — Cette bruyère habite les terrains primitifs, rocheux, sablonneux ou graveleux. Elle tient essentiellement à la silice , et se trouve partout , sur les roches primitives et sur les sables. C'est le micaschiste qu'elle préfère. Elle reste en plaine ou sur les plateaux peu élevés, deO à 800"». Géographie. — Au sud , elle végète dans les Pyrénées , en Espagne et en Sicile. — Au nord, elle est en Belgique, sur les bords du Rhin , en Bavière , et jusque dans la Norvège australe , en Angleterre , en Irlande , dans les 3 archipels anglais et aux Feroë, mais elle n'existe pas en Islande. — A l'occident, elle croît en Portugal et en Irlande, — A l'orient , elle est beaucoup plus rare, et se trouve indi- quée seulement en Sicile et en Transylvanie. Limites d'extension de V espèce. Sud , Sicile 38** ) Ecart en latitude : iVorr/, Feroë 62 j 24« Occident , Irlande 11 0. j Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 21 E. j 32° Carré d'expansion 768 Erica aurorea , Lin. — Celte bruyère prend , dans certaines contrées, les proportions d'un arbre, dont le tronc, recouvert d'une écorce brune et rougeâtre , s'élève et pro- duit des branches nombreuses et étagées qui lui donnent vu 23 354 ÉRICACÉES. l'aspect d'une élégante pyramide. Ses feuilles , très-petites, à limbe linéaire et épaissi , sont aussi articulées et cadu- ques. Les fleurs, blanches, roses ou carnées , sont telle- ment multipliées, que si l'on traverse, la nuit, une forêt de ces bruyères arborescentes , on croit voir , à la clarté de la lune , des arbres couverts de neige. C'est un magnifique spectacle que nous offrent les régions méridionales, oiî cette belle bruyère s'associe au Calluna vulgaris , à VErica ci- nerea, au Qiiercus Ilex , aux différentes espèces de Cistus, et se multiplie tellement qu'elle forme la masse principale des forêts. Ses boutons à fleur sont préparés dès l'automne. Elle les ouvre souvent en hiver , ou si le froid vient arrêter la végétation , elle réserve au premier printemps l'appari- tion de ses fraîches corolles. — Les fleurs sont unilatérales, à filets roses , à anthères violettes , dont la nuance paraît à travers le tissu transparent de la corolle. Ces anthères , à 2 loges , s'ouvrent au sommet par un pore , et sont termi- nées , à leur base , par deux petits appendices jaunâtres et velus. Le stigmate , rose lors de la fécondation , brunit à la défloraison. Ces fleurs répandent une légère odeur. Nature du sol. — Altitude. — Comme les précédentes, cette espèce aime les terrains siliceux et graveleux ou rocail- leux , et croît en plaine ou dans les montagnes. De Can- dolle l'indique à 0 à Montpellier, et à 700" dans les Pyré- nées. M. Boissier la cite dans la région chaude supérieure du royaume de Grenade, entre 350 et 700™, mais elle monte en Abyssinie jusqu'à 3,000 et 4,000™. Géographie. — Plante méridionale qui s'étend, au sud , en France , en Espagne , en Algérie, à la base de l'Atlas. M. Cosson la cite aux environs de Philippeville , oii elle forme d'épaisses broussailles avec les Pistacia Lentisciis, Cistus monspessulanus , C. salvifolius, Myrtiis commwns , ERIC A. 355 Calycotomespinosa,LavandîdaSlœchas,Ph{llyra'alatifoUa, Daphne Gnidium. Elle croît aussi dans les îles de la Médi- terranée, à Madère, aux Açores, aux Canaries et en Abys- sinie. La forme décrite dans cette dernière contrée , par Fresenius , sous le nom de Erica acrophya , n'en est qu'une variété. Antoine Petit l'a trouvée dans la province d'Onodge- rate à 3,000™ d'élévation. Elle fleurissait en juin. Quartin Dillon l'a vue autour d'Ambactcha en fleur au mois d'oc- tobre , et enfin M. Sclumper la signale fleurie au mois de décembre sur le mont Selki, à la grande hauteur de 4,000™. (Richard, Floraabyssinica,t. 2, p. 12.) « Celle qui croît aux îles Canaries est la même que celle de l'Italie et de quelques autres contrées de l'Europe australe, mais cette espèce arbo- rescente acquiert, dans ce climat, des proportions tellement gigantesques, que le botaniste, transporté tout ù coupàTé- nériffe , au milieu de la foret d'Agua-Garcia , est tenté de douter de l'identité de l'espèce à la vue de ces beaux arbres de 40 à 50 pieds d'élévation qui, par leur réunion , forment un massif de verdure du plus singulier coup d'oeil (Berthe- lot, t. 3, p. 167). - Au nord, V Erica arhorea s'arrête en Dalmatie , en Italie , dans la vallée de Tellier et sur le sommet des Cévennes. — A l'occident , nous avons cité les Canaries, Madère et les Açores; elle est aussi en Portugal. — A l'orient, elle croît en Italie, en Sicile et en Grèce. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie 10» I Ecart en latitude : Nord , Cévennes 44 ( 34° Occident , Açores 30 O. | Ecart en longitude : Orient , Grèce 21 E. ) 51» Carré d'expansion 1734 Erica scoparia , Lin. — Ses racines, sans être tra- 356 ERICACÉES. çantes, sont rameuses et parfois très-volumineuses. Ses tiges buissonneuses s'élèvent quelquefois très-haut. Elles sont dégarnies de feuilles dans le bas et très-feuillées à leur par- tie supérieure. Ces feuilles sont très-petites, articulées, très- caduques , et les rameaux se terminent par des grappes ou des épis unilatéraux de fleurs très-petites, très-nombreuses, verdâtres et sans éclat. — Cet Erica vit en sociétés très- nombreuses , souvent associé au Daphne Gnidium , aux PhiUyrœa, au Cistus salvifolius, au Lavandiila Stœchas, etc. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Il croît aussi sur les ter- rains primitifs, siliceux et rocailleux ou sablonneux, et dans la plaine ou sur les basses montagnes. M. Boissier le cite en Espagne, depuis 0 jusqu'à 850"". Géographie. — C'est encore une plante méridionale et occidentale qui végète en France, en Espagne, en Algérie, aux Açores , à Madère et aux Canaries. — Au nord , elle se trouve encore au delà de la foret d'Orléans et à Fon- tainebleau. — A l'occident , nous ajouterons le Portugal aux localités citées. — A l'orient , elle végète en Corse , en Sardaigne , en Italie , en Sicile et en Dalmatie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries 30» ) Ecart en latitude : Nord , Fontainebleau 48 . ) 180 Occident , Açores 30 0.) Ecart en longitude : Orient, Sicile 12 E. ( 42« Carré d'expansion 756 G. PYBOIiA, Lin. Distribution géographique du genre. — En réunissant PYROLA. 357 auxpyroles le genre Moneses j Salisb., leur nombre s'élève à 19. Les vraies pyroles, au nombre de 14, sont toutes de l'Amérique du nord; mais 5 d'entr'elles s'étendent jusqu'à l'Europe par les régions du nord, et arrivent jusque dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Les Moneses , au nombre de 5 , sont répartis : 2 aux Indes orientales , 2 au cap de Bonne-Espérance et 1 qui est commun à l'Europe et à l'Amérique du nord. Pyrola minor , Lin. — C'est à l'ombre et à la fraîcheur des forêts qu'il faut demander les pyroles et surtout cette espèce qui n'abandonne jamais l'ombre protectrice dont elle a besoin. On voit ses feuilles lisses et luisantes , arrondies, disposées en rosettes, tandis que ses racines, munies de filets blanchâtres, s'étendent sous la terre ou sous les mousses, et vont un peu plus loin créer des rosettes nouvelles. Aussi on trouve presque toujours 2 ou 3 pyroles ensemble , mais ces petits groupes sont disséminés et la plupart des pyroles ne sont pas des espèces sociales. Du milieu de cette fraîche ro- sace s'élève une tige rougeâtre et anguleuse qui porte un épi de petites fleurs en grelot, roses ou blanches et plus souvent carnées , inclinées sur leurs pédoncules, entièrement globuleuses et roses quand elles sont en bouton. Les an- thères, orangées, s'ouvrent en arrière par 2 pores avant que la corolle ne soit ouverte, et le stigmate, inclus ou saillant, se présente sous la forme d'une jolie étoile verte. Les fruits qui persistent une année sur les tiges desséchées de l'été précédent sont bruns et à 5 valves, qui se séparent à peine et laissent voir dans leur écartement de petits fdaments blancs qui semblent les retenir dans leur écart , et laissent cependant des ouvertures bien suffisantes pour la finesse 358 ÉRICACÉES. des graines. Celles-ci sont enfermées très-à l'aise dans un arille réticulé. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons constam- ment cette espèce sur les terrains primitifs , volcaniques et détritiques , rarement en plaine, et arrivant dans les monta- gnes jusqu'à la limite supérieure du sapin. De CandoUe la cite à 40"" à Paris et à 2, 000"" dans les Pyrénées. Géographie. — Une plante qui, en altitude, occupe une zone de 2,000™, doit avoir une assez grande puissance de diffusion , et c'est en effet ce qui arrive. — Au sud, on la rencontre dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle croît en Franco , en Belgique dans le duché de Luxembourg , en Allemagne , dans toute la Scandinavie, toujours dans les bois ombragés. Elle atteint l'Altenfiord et Hammerfest. Elle se trouve aussi en Angleterre, aux Feroë et en Islande , mais non dans les archipels anglais. — A l'occident , elle existe au Groenland , dans le Canada , dans les bois des montagnes Rocheuses, dans les Landes depuis le 64° jusqu'à la Mer arctique et dans ses îles , dans le La- brador. — A l'orient, elle végète en Suisse, en Autriche , en Hongrie, enDalmatie, en Croatie, en Transylvanie, en Italie , dans le Caucase , la Tauride , dans toutes les Russies, toutes les Sibéries , dans la Dahurie et le Kamstchatka , h l'île d'Unalaska. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40° ) Écart en latitude r iYor(/, Terre des Samoyèdes.. . 72 j 32° Occident , Montagnes Roch^^s. . 120 O. ) Ecart en longitude : Onen^, Unalaska 101 E.^ 311° Carré d'expansion 9952 PYROLA. 359 Pyrola ROTUNDiFOLiA , Lin. — Cette espèce abandonne quelquefois les forêts pour vivre sur les pelouses ou parmi les buissons ; elle recherche moins l'ombre que la précé- dente. Ses feuilles, d'un beau vert, très-rondes et très-lisses, sont réticulées en dessous. Ses fleurs, assez grandes , sont blanches et odorantes. Sa corolle est irrégulière, et le style, courbé, se dirige du côté des anthères qui s'ouvrent comme dans les autres pyroles par 2 pores. Ses styles, très-courts dans le bouton, s'allongent ensuite à mesure que les fleurs se développent ; ils s'éloignent des étamines et se fanent. Les feuilles grandissent alors beaucoup, et la plante change d'aspect. — Elle fleurit en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette py- role sur les terrains siliceux, graveleux, volcaniques et dé- tritiques. Elle croît sur le calcaire dans le Jura , dans les Vosges et dans le Tyrol septentrional. Nous la trouvons entre 1,000 et 1,200™. De Candolle la cite de 0 dans les dunes de la Hollande, jusqu'à 1 ,200'" dans le Jura. Lessing rindique de 0 à 360™ dans les îles Loffoden. Géographie. — Au sud , elle est indiquée dans les Pyré- nées, dans une partie deTEspagne et dans le midi de l'Ita- lie. — Au nord, elle habite la France, la Belgique, la Hollande, l'Allemagne et toute la Scandinavie, y compris la Laponie où elle végète dans les lieux herbeux et ombragés comme en France. Elle est aussi en Angleterre, et en considérant le P. média, S\v. comme synonyme, en Ir- lande, aux Shetland et aux Feroë, ainsi qu'en Islande. — A l'occident , elle existe dans le Canada , du lac Iluron jus- qu'au lac de l'Ours et à la baie d'Hudson , aux montagnes Rocheuses et à la côte nord-ouest, à la baie de Kotzebue , au Labrador et aux îles arctiques du Nouveau-Monde. — A l'orient, son extension est aussi considérable. Elle est rare 360 ÉRÏCACÉES. dans la Suisse septentrionale où elle habite les prés monta- gneux ; elle se retrouve en Autriche , en Hongrie , en Italie , en Croatie , en Transylvanie , en Turquie , dans toutes les Russies, toutes les Sibéries, le pays des Tschutskhis, la Dahurie , le Kamtschatka , les Aléoutiennes et l'Amérique russe. Limites d'extension de Vespèce. 5mcî, Espagne. 39" 1 Ecart en latitude: iVord, Terre des Samoyèdes.. . 70 j 31* Occident et Orien, 360 | E^"» *« longitude : Carré d'expansion 1116 Pyrola chlorantha , Swartz. — C'est encore dans les bois , au pied des pins et dans les intervalles qu'ils laissent entr'eux, que l'on trouve cette pyrole. Ses feuilles rondes, et ses fleurs d'un blanc verdâtre disposées en épis, lui donnent beaucoup de ressemblance avec les deux précédentes, entre lesquelles elle paraît intermédiaire ; elle est plus rare et en- core plus disséminée. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — ■ Nous ne connaissons cette plante que sur les scories et sur le terrain basaltique. Elle croît ailleurs sur le terrain primitif ou sur les alluvions sa- bleuses comme à Berlin, où elle est accompagnée du Linnœa borealis. — Elle reste en plaine ou dans les basses monta- gnes et croît au milieu des pins dont elle atteint l'altitude sans la dépasser. Géographie. — Au sud , elle ne sort pas de France, et reste dans les Alpes et sur nos montagnes. — Au nord, elle est disséminée en Prusse, en Bohême, en Autriche , en Danemarck , en Gothie , dans la Finlande australe et en l'YROLA. 361 Suède , où elle croît dans les bois de sapins très-fourrés et ombreux , comme le Monoiropa Hypopithys. — A l'occi- dent, elle vit en Amérique, au lac Winipeg, au Saskat- chawan et aux montagnes Rocheuses , jusqu'au lac de l'Ours, à Terre-Neuve et au Labrador. — A l'orient, elle végète en Suisse , en Tyrol , en Lombard ie , dans les Rus- sies septentrionale et moyenne. Limites d'extension de Vespèce. Sud, France 44° ) Ecart en latitude : ^^orrf, Finlande 62 j 18« Occident , Amérique 123 O. ^ Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 54 E. j 177" Carré d'expansion 3186 Pyrola secunda, Lin. — Cette plante habite les bois, et surtout les forêts de sapins dans les lieux un peu humi- des. Elle ne vit pas isolée comme les autres pyroles , mais réunie en gazons et en touffes d'un vert foncé. Ses feuilles sont pointues , ses fleurs verdûtres , unilatérales et disposées en épi. Elle est essentiellement némorale , vivant côte à côte avec V Impatiens noli-tangere, le Circœa alpina , le Polystichwn tanacetifolium , DC. Nous l'avons rencontrée mêlée au P. minor, à côté du Pinguicula vulgaris et du Saxifraga granulata , \ar. pendidiflora» — Elle lleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons trouvée sur les terrains volcaniques et détritiques , mais elle végète très- probablement sur tous les sols recouverts d'une couche dé- tritique. Elle habite les montagnes entre 1,200 et 1 ,400"^ en Auvergne , à 1,000*" dans le Jura , à 1 ,800"^ dans les 362 ÉRICACÉES. Alpes vaudoises, selon de Candolle. Elle a existé , mais ne se trouve plus, sur le mont Ventoux , d'après Requien. Wahlenberg l'indique , en Suisse, dans toutes les forêts de sapins , même subalpines , et Tenore dans le midi de l'I- talie , dans les vallées des bois , entre 800 et 1 ,200™. Géographie. — Espèce aussi très-répandue, croissant, au sud, dans les Pyrénées , le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord, elle vit en France, en Allemagne , dans toute la Scan- dinavie, même en Laponie , toujours dans les bois d'arbres verts, et elle arrive jusqu'à Hammerfest. Elle est aussi en Angleterre et en Islande , mais non dans les archipels. — A l'occident, elle existe en Amérique, au Groenland , dans tout le Canada, à Terre-Neuve et au Labrabor, aux monta- gnes Rocheuses , aux rivages de l'océan Pacifique , sur les bords de la rivière Colombie, et à la grande Côte. — A l'o- rient , elle habite la Suisse , l'Italie, la Sicile , l'Autriche , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce sur l'Olympe bithynique, le Caucase , la Tauride , toutes les Russies et toutes les Sibéries (à l'exception des régions les plus arctiques) , la Dahurie, l'île de Sitcha et l'Amérique russe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38° | Ecart en latitude : Nord y Laponie 70 j 32° ^ ., , tn . orA ( Ecart en longitude : Occident et Orient 360 { ^^^^ i 360» Carré d'expansion 11520 Pyrola UNiFLORA , Lin. — C'est une de ces plantes dont l'organisation singulière rappelle des formes étrangères, une de celles qu'un botaniste est heureux de rencontrer dans ses PYROLA. 363 voyages. Solitaire au milieu des bois, elle offre, comme ses congénères , des feuilles rondes et fortement réticulées en dessous. Sa hampe et sa fleur sont uniques. Le pédoncule part du centre d'une espèce d'involucre formé de 3 bractées demi-transparentes , au-dessus desquelles une autre bractée embrasse le pédoncule. Ce dernier porte une fleur solitaire, blanche et doucement inclinée. Les filets subulés, recourbés en dessous à la base, se redressent plus haut et portent des anthères à 2 loges divergentes, qui se retournent et dirigent leur pollen sur un stigmate glutineux , aplati et penta- gone , porté sur un style droit. — Les bords de la capsule sont dépourvus des poils laineux qui existent dans celles des autres espèces , mais les semences sont aussi enfermées dans de petits tubes réticulés qui constituent un véritable arille. — Elle fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Cette pyroîe croît sur les terrains siliceux, volcaniques et primitifs, et peut atteindre jusqu'à 2,000™ dans le Val-de-Bin, oii la cite de Candolle, tandis qu'elle habite les bords de la mer en Belgique. Géographie. — Son aire est étendue comme celle de toutes les pyroles. — Au sud , elle habite les Pyrénées et le midi de l'Italie. — Au nord , on la trouve en France , en Belgique , en Allemagne , dans tous les bois ombragés de la Scandinavie , en Angleterre , en Ecosse , aux Hébri- des et en Islande. — A l'occident , elle existe du lac lïuron à travers le Canada jusqu'au 64°, et de Terre-Neuve et du Labrador jusqu'aux contrées boisées des montagnes Rocheu- ses, sur la côte nord-ouest dans les forets ombreuses. — A l'orient, elle végète en Suisse oii elle est assez rare , en Autriche, en Hongrie, en Croatie , en Transylvanie , dans les Russies arctique, septentrionale et moyenne, dans tou- 364 ÉRICACÉES. tes les Sibéries, jusque dans la partie arctique du pays des Samoyèdes. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Pyrénées 42° 1 Ecart en latitude : iVorrf, Pays des Samoyèdes. . . 71 | 29** Occident, Amérique 130 O. | Ecart en longitude: On'en^, Sibérie orientale 163 E. | 293® Carré d'expansion 8497 G. KONOTHOPA, Lin. Les Monotropa constituent un genre presqu'entièrement américain, où l'on compte seulement 8 espèces. — 5 ou 6 appartiennent à l'Amérique du nord, et l'on n'est pas encore bien certain que l'espèce européenne ne se trouve pas aussi en Amérique. — Les 2 autres sont du Népaul et des Indes orientales. Monotropa Hypopitys, Lin. — Plante singulière et parasite , d'un beau jaune ou d'un jaune verdâtre, qui ha- bite les forêts les plus sombres , et qui paraît s'attacher à la racine de plusieurs arbres. Elle est assez répandue dans les forêts de hêtres oii on la trouve disséminée, mais c'est seulement sous les sapins qu'elle acquiert tout son dévelop- pement. Là , elle naît en groupes très-nombreux , très- rapprochés, et devient une espèce importante dans l'aspect et la décoration de ces forêts. La base de cette plante con- siste en un empâtement écailleux, entouré de filets blan- châtres d'oii s'échappent des tiges simples, écailleuses, tel- lement recourbées qu'elles paraissent pliées en 2 pendant la MONOTROPA. 365 lloraison. — Les fleurs, serrées les unes contre les autres, restent constamment penchées et s'ouvrent toutes à la fois. Elles sont entourées d'écaillés frangées, demi-transparentes et formées de grosses cellules. Les pétales , d'un jaune très- pâle , sont ciliés et velus surtout à l'intérieur. Le stigmate , d'un beau jaune , a la forme d'une petite coupe et ressemble à une pezize. Il est entouré , comme celui de la pervenche , d'une jolie couronne de poils collecteurs qui recueillent le pollen blanc des anthères orangées. Celles-ci s'ouvrent avant l'épanouissement et sont portées sur des filets blancs et ve- lus. — Après la fécondation , la tige se redresse et les cap- sules sont droites. La supérieure a 5 loges, les autres n'en ont que 4. Les graines, très-petites , paraissent dépourvues d'embryon ; elles sont enveloppées d'une membrane fine- ment réticulée. — Le M. lanuginosa, de l'Amérique du nord, est parallèle à cette espèce qui fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Allilude. — Cette plante est pa- rasite et préfère évidemment les pins et les sapins , mais elle n'est pas exclusive et croît aussi sur le hêtre, le chêne, le noisetier, le genévrier et le bouleau. — On la trouve en plaine et dans les montagnes peu élevées jusqu'à 1,000™ et toujours au milieu des feuilles décomposées en un terrain meuble qu'elle peut soulever. Géographie. — Au sud , on la trouve en France , aux environs de Toulon, dans le midi de l'Italie et en Portugal. — Au nord , elle est disséminée en France , en Belgique , en Allemagne, dans la majeure partie de la Scandinavie, dans la Finlande australe , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , nous avons cité le Portugal et l'Irlande , on indique aussi cette espèce sur les racines du bouleau , dans les bois du Canada. Selon M. Ilooker , il serait encore dou- teux que cette espèce habitât l'Amérique , malgré la double 366 ÉRICACÉES. assertion de Pursch et de Nuttal, et le docteur Torrey pense que l'on a pris pour M. Hypopitys , le M. îanuginosa , Eliot , que nous avons cité comme parallèle. — A l'orient , on le rencontre en Suisse , en Autriche , en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie , en Italie, en Tauride, dans le Caucase, dans les Russies septentrionale^ moyenne et aus- trale, dans les Sibéries de l'Altaï, du Baïkal et orientale, et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Naples 40° ) Écart en latitude : iVorrf , Finlande 63 ) 230 Occident , Irlande 12 O. | Écart en longitude : Orient y Sibérie orientale 163 E. j 175° Carré d'expansion 4025 I AQUIFOLIACÉES. 367 COROLLIFLORES. FAMILLE DES AQUIFOLIACEES. Cette petite famille est formée d'espèces arborescentes des régions chaudes et tempérées de l'hémisphère boréal , sans être exclue des mêmes zones dans l'hémisphère austral, mais elle y est moins répandue. C'est une famille asiatique et américaine, dont les flores d'Europe ne contiennent que deux espèces. G. iLEx, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît environ 60 espèces d'//^a; , presque tous originaires de l'A- mérique et de l'Asie. — Ces arbres, au nombre de 22 en Asie , y ont deux centres principaux de groupement , les In- des orientales et le Japon , les autres habitent la Chine. — L'Amérique du nord en a 15 à 16 espèces : de la Floride, de la Caroline , de la Jamaïque ou de la Guiane , car les houx atteignent aussi la zone torridc. — Ils avancent en- suite dans l'Amérique du sud où l'on en cite 12 du Pérou , du Brésil et du Paraguay. — 4 espèces africaines sont disséminées aux Canaries, à Madère, à Madagascar et à l'île Maurice. — 2 Ilex croissent à Java. — 2 seulement vivent en Europe et l'un d'entr'eux reste confiné aux Baléares. I 368 AQLIFOLIACEES. Ilex Aquifolum , Lin. — Le houx est intervenu plu- sieurs fois dans nos tableaux de la végétation , et, en effet, nous n'avons pas de plante plus remarquable et qui pro- duise une impression plus vive que cet arbre aux feuilles épineuses et au feuillage brillant , qui rappelle la verdure éternelle des lauriers. Tantôt à demi-rampant ou buisson- neux , on trouve le houx dans les bois , gêné par leur om- brage , et cherchant à vaincre par sa persévérance les espèces némorales qui luttent à ses côtés. Il forme ainsi sous la futaie de petits taillis serrés, que ses épines et le rapprochement de ses individus rendent très-difficiles à traverser ; il est rare alors qu'il fructifie; il attend. Mais si cet arbre acquiert sa liberté , s'il a pour lui l'air des montagnes et un sol conve- nable pour sa puissante racine , il s'élève perpendiculaire- meut , émettant des branches nombreuses , irrégulièrement verticillées, qui naissent près de terre, qui s'étendent large- ment et se succèdent avec régularité jusqu'à la cime de l'arbre, qui prend alors le port d'une belle pyramide. Son écorce lisse, ses branches d'un beau vert, produisent de nombreux bourgeons écailleux, dont l'un, toujours terminal, allonge indéfiniment sa branche et contribue à la régularité de l'arbre. De jeunes leuilles rougeûtres, demi-transpa- rentes, pliées en deux et se recouvrant successivement, appa- raissent au milieu de l'ancien feuillage. Le plus ordinaire- ment elles deviennent épineuses en vieillissant, mais souvent aussi leurs contours sont arrondis , les nervures ne font plus saillie, ])arfois même les rameaux s'inclinent, le houx de- vient pleureur et inoffensif. Ses belles feuilles persistent pen- dant 2 et quelquefois 3 ans. Les fleurs petites, blanches avec une teinte de rose, ne naissent que sur le vieux bois, et jamais sur les jeunes rameaux ; elles sont latérales , axil- laires et toujours dioiques. Elles sont disposées en petites iLEx. 369 masses un peu globuleuses , et le nombre des fleurs est infi- ment plus considérable que celui des fruits. C'est au mois de mai que paraissent ces fleurs , et souvent dans les mon- tagnes la floraison se prolonge en juin. Nous retrouvons ici une preuve de plus de la liaison et de la nécessité de tous les êtres dans la nature. Le pollen du houx n'est pas pulvé- rulent, il reste sous forme d'une pAte blanche longtemps fixée aux anthères qui s'ouvrent en dehors; l'air, ce mes- sager rapide des amours, ne peut s'en charger, et les in- sectes, attirés par une glande nectarifère et par l'odeur de miel qui s'en exhale, remplissent à leur insçu le rôle d'inter- médiaires. Il est vrai que bon nombre de fleurs restent stériles, et de petites baies , d'abord vertes comme les feuilles , sphé- riques et à 4 graines osseuses, succèdent à celles qui ont été imprégnées. Dès l'automne ces fruits sont orangés, puis ils deviennent écarlates et brillent au milieu des neiges de l'hiver comme des parcelles de feu. — On remarque dans la distribution du houx ce qui a lieu dans un grand nombre d'espèces dioïques ; des cantons tout entiers et assez éten- dus ne présentent que des mâles, d'autres éloignés n'offrent, pour ainsi dire , que des pieds femelles , dont les fleurs, dans tous les cas, sont bien moins nombreuses que sur les pieds mules. Nature du sol. — Altitude. — Le houx préfère les ter- rains primitifs, sihceux et compactes, le granit, le por- phyre et les roches volcaniques. Nous l'avons vu souvent m^lé au buis sur le porphyre. Il existe aussi sur le calcaire, car nous l'avons trouvé en abondance sur des travertins, et il croît très-bien sur le mont Ventoux et dans le Jura. — Il vit en plaine et dans les montagnes ; de Candolle l'in- dique à 0 en Bretagne, et à 1,000°' dans les Alpes et le Jura. Il croît sur le plateau central jusqu'à 1,000 et 1,200'"; VII 24 370 AQUIFOLIACÉES. il atteint î ,000™ sur le mont Ventoux où il est rare. II existe à peu près à la même élévation dans le midi de l'Espagne , selon M. Boissier. Ledebour le cite à Lenkoran et dans le Taliisch, entre 600 et 1,000™. Il s'élève assez haut en Afrique , car, à la limite de la zone moyenne du Djurdjura, M. Cosson cite des individus d'un mètre de diamètre. Dans la Suisse septentrionale, Wahlenberg dit qu'il croît en plaine et jusqu'à la limite du hêtre, c'est-à-dire jusqu'à l,300ra. Ilestcitéà l,600°'danslesPyrénées espagnoles par M. Will- komm , et jusqu'à 1,800™ sur l'Etna, par M. Philippi. Géographie. — Au sud , on rencontre le houx en France, en Espagne , en Sicile, en Grèce, et en Algérie où il forme, près du territoire de Bou-Aoum , des bois de 3 à 4 hectares (Cosson). — Au nord , il existe en Belgique , dans quelques parties de la Prusse , en Westphalie , dans le Hanovre , en Danemarcketdans la Norvège australe. M. A. de Candolle, en comparant l'extension du houx vers le nord sous les mé- ridiens de Paris, de Vienne et de Constatinople, a remarqué que c'est à peu près sous le méridien de Paris qu'il s'a- vance le plus au nord, ce qui du reste a lieu pour un grand nombre de plantes. On trouve encore le houx en Angleterre, en Irlande et aux Hébrides. — A l'occident, il est cité aux Canaries où Webb ne l'a pas vu , et il croît en Portugal. — A l'orient , il existe en Suisse , en Itahe , en Sicile , en Au- triche , en Dalmatie , en Croatie , en Transylvanie , en Tur- quie, en Thessalie , euThrace, dans la Macédoine, dans le Caucase et en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35" ) Ecart en latitud»* : Nord , Norvège 62 ^ 27" PHILLYRiEA. 371 Occident , Portugal 12 O. "i Ecart en longitude : Orient , Géorgie 46 E. 1 58° Carré d'expansion 1566 FAMILLE DES OLEACEES. Groupe de plantes ligneuses qui appartient à la zone tenapérée subtropicale de l'ancien monde, très-rare sous la zone tropicale, surtout dans l'Amérique équinoxiale, mais représenté par le genre Fraxinns dans le nord de l'Amé- rique. — L'Europe n'est pas très-riche en Oléacées; les flores les mieux partagées, celles du royaume de Naples et de la Sicile, en ont 11 à 13 espèces, et ce nombre s'affaiblit très- vite en allant vers le nord. Les Oléacées disparaissent à l'est , ainsi que dans les montagnes. Leur proportion , relative- ment aux plantes de toute l'Europe , est seulement 1 : 541 . G. phill7R2:a, Lin. Distribution géographique du genre. — 'Les Phillyrœa sont de jolis arbrisseaux qui habitent seulement les contrées chaudes de l'Europe. Leurs espèces, au nombre de 17, se ressemblent, et contribuent à la végétation buissonneuse des bords de la Méditerranée, de l'Italie, de la Provence, de l'Espagne. — Une seule est exotique et originaire de la Chine. — Il est probable que plusieurs de ces plantes ne sont que des variétés. PiiiLLYU^A LATiFOLiA, Lin. — On le rencontre sur les coteaux arides avec le Quercus Flex , \e Daphne Gnidium , 372 OLÉACÉES. le Pistacta Terebinthus, souvent mêlé à d'autres espèces de PhiUyrœa. C'est un grand arbrisseau rameux, à feuilles persistantes, ovales, plus ou moins allongées, dentées en scie, glabres , luisantes et portées sur des rameaux cendrés. Ses fleurs sont petites , verdâtres et réunies en faisceaux presque sessiles aux aisselles des feuilles. Le fruit est une baie à une loge et à une seule graine. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît sur le sol rocailleux des plaines. Géographie. — Il végète, au sud, en France, en Espagne, aux Baléares , en Algérie. — Au nord , il trouve sa limite dans le Tyrol. — A l'occident, il existe en Portugal. — A l'orient, il croît en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Thrace, dans l'Archipel , à l'île de Crète , dans toute la région médi- terranéenne, excepté en Egypte, et jusque dans le désert de Saint-Jean-Baptiste , près de Jérusalem , où il est cité par M. Bové. Limites d'extension de l'espèce. 5Md!, Jérusalem 32<> \ Ecart en latitude: Nord , Tyrol 46 ) 14« Occident , Portugal 12 0. | Ecart en longitude : Orient, Géorgie 46 E. j 58° Carré d'expansion 812 Phillyr^a angustifolia , Lin. — Les régions méridio- nales de la France ont souvent des bosquets qui conservent en hiver un feuillage gris et monotone, et qui ne prend jamais au printemps la fraîcheur que montrent les arbres à feuilles caduques. Les Phyllirœa font tous partie de ces réunions où le Quercus Ilex et le Juniperus O.xieedrm dominent or- dinairement. Le P. angustifolia , qui a les plus grands rap- PHlLLYRiKA. 373 ports avec les deux autres , est un arbrisseau à écorce grise qui se détache facilement des vieilles branches. Ses feuilles sont entières, et ses fleurs , petites et jaunâtres , naissent à l'aisselle des anciennes feuilles , ou même au sommet des rameaux , formant de petits bouquets. Les pétales restent presque toujours chiffonnés , et les deux étamines répandent latéralement leur pollen sur deux stigmates papillaires. La baie ne contient qu'une seule graine. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Comme le précédent. Géographie. — Au sud , la France, l'Espagne, l'Afrique boréale et toute la région méditerranéenne, excepté l'Egypte. — Au nord , il s'arrête en Piémont, et sur le versant sud du plateau central. — A l'occident, en Portugal. — A l'orient, il est en Italie, en Sicile , en Turquie, et dans le Caucase. Limites d^ extension de V espèce. Sud , Algérie 33" \ Écart en latitude : Nord, Piémont 45 j 12« Occident , Portugal 10 O. i Ecart en longitude : Orient , Caucase 46 E. ; 56° Carré d'expansion 672 Phillyr^ea MEDIA , Lin. — Cet arbrisseau croît dans les mêmes lieux que les précédents, et n'est, selon plusieurs auteurs, qu'une variété du P. lalifolia. Il conserve cepen- dant toujours des caractères différents. Ses feuilles sont ovales , lancéolées , oblongues , denticulées ou très-entières, et son fruit est apiculé. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Comme le précédent, il préfère , selon Tenoro , les terres basses et marécageuses, et 374 OLÉACÉES. il cite , sur le mont Gargano , des individus de cette espère de 15 pieds de haut et d'un pied et demi de diamètre. Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espagne, en Algérie et en Palestine. — Au nord , on le trouve dans quelques parties de l'Allemagne, dans le Tyrol , la Dalmatie et ristrie. — A l'occident, en Portugal. — A l'orient , en Italie, en Sicile, en Grèce, à l'île de Crète, en Croatie, en Turquie, dans le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Jérusalem 32*^ | Ecart en latitude : Nord , Allemagne 48 j 16« Occident, Portugal 12 0.) Ecart en longitude: Orient , Géorgie 46 E. j 58° Carré d'expansion 928 O. LIGUSTaUBS, Lin. Les Zi^fMSfrwm constituent un petit genre asiatique, com- posé de 8 espèces , dont 7 habitent : la Chine , le Japon , le Népaul et les Indes orientales. — Une seule est européenne. LiGUSTUUM VULGAUE, Lin. — La famille des Oléacées n'offre , dans notre circonscription , que cette seule espèce dont les fleurs soient colorées. Elle croît dans les haies et dans les buissons , sur la lisière des bois. C'est un arbrisseau rameux, à écorce grise et lisse, à feuilles entières et luisantes, qui persistent ordinairement pendant l'hiver, en prenant des nuances de pourpre ou de violet. Au printemps , de petits bourgeons, munis d'écaillés opposées, se montrent le long des rameaux. Le bourgeon terminal, plus volumineux, ren- ferme en môme temps la grappe florale dont les fleurs s'épa- I FUAXINLS. 375 nouisseiit presque toutes à la fois dans le courant du mois de juillet. Le Ligustrum est alors un arbrisseau d'une grande élégance , dont les grappes de (leurs blanches tranchent sur le feuillage, et qui lleurit lorsque les rosiers ont déjà perdu leurs lleurs , lorsque les Rubiis commencent à montrer les leurs. A ces fleurs succèdent des baies noires et rondes , dont la chair violette renferme ordinairement 2 graines , et qui rappellent pendant l'hiver la fécondité de la nature dans les beaux jours de l'été. Nature du sol. — Altitude. — Le troène est indifférent, il croit sur tous les terrains et surtout dans la plaine, ne s'éle- vant guère au-dessus de la limite du noyer. Géographie. — Au sud, il habite la France, l'Espagne et les collines de l'Algérie. — Au nord , il croît dans tout le centre de l'Europe, en Danemarck , en Gothie, dans la Nor- vège australe , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il est en Portugal. — A l'orient, on le rencontre en Suisse, dans toute l'Italie, en Sicile, en Autriche, en Hongrie, en Transylvanie , en Turquie , en Grèce , dans les Russies moyenne et australe, dans la Tauride et le Caucase, ea Géorgie autour de Lenkoran. 'D' Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35" | Ecart en latitude : Nord , Norvège 02 j 27" Occident , Portugal 10 0. \ Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E.j 57® Carré d'expansion 1539 G. FBAXINUS, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît 376 OLÉACÉES. environ 60 espèces de frênes, presque tous américains , car plus de 40 croissent dans l'Amérique septentrionale , depuis le Mexique jusqu'au Canada, et constituent, comme en Eu- rope, de grands arbres au léger feuillage. — 10 espèces sont originaires de l'Asie, et affectionnent surtout les Indes orientales, leNépaul, la Chine, ainsi que l'Asie mineure. — L'Europe en compte également 10, de la Crimée, delà Sicile , de la Corse ou de la partie centrale du continent. C'est donc un genre américain. Fraxikus excelsior. Lin. — Un assez grand nombre de genres américains , ont , comme dans cet exemple, une ou plusieurs espèces égarées sur le sol européen. Le frêne qui a ainsi abandonné ses congénères, est un des plus beaux ar- bres de nos climats , un de ceux dont le léger feuillage, pres- que toujours agité par le vent, contraste avec les feuilles sim- ples et monotones des arbres de nos forêts ; c'est un de ceux qui donnent le plus de mouvement au paysage; un de ceux qui lui apportent de brillants décors, quand il conserve sa liberté et que ses rameaux peuvent s'étendre dans toute leur ampleur. — Son écorce est verte et lisse, mais dans les vieux troncs elle se fendille et se couvre de mousses et de lichens comme celle des chênes. — Pendant l'hiver on re- connaît les frênes à leurs branches opposées , à leurs bour- geons noirs et aux faisceaux flottants des semences desséchées de l'année précédente. — Les bourgeons sont réunis par 3 au sommet des branches, et le long de ces mêmes branches ils sont opposés. Les écailles, très-noires et rugueuses, sont garnies, à l'intérieur, d'une couche lanugineuse d'un brun verdâtre, qui abrite complètement les fleurs nombreuses et les feuilles délicates qu'elles renferment. — Ces divers orga- nes sont, en effet, très-sensibles au froid. Aussi les feuilles FRAXINUS. 377 ne sortent que très-tard de leurs bourgeons, mais les fleurs sont plus pressées. Dès le mois de mars les bourgeons flori- fères , plus gros que les autres , prennent du développe- ment ; dès le commencement d'avril dans la plaine, et à la fin du même mois, dans la montagne, le frêne se couvre de fleurs polygames et répand des nuages de pollen. Cet arbre fleurit très-jeune et ses fleurs sont extrêmement nom- breuses. Elles naissent sur de petites branches dilatées en dessous du bourgeon qui renferme les faisceaux de feuilles. Ces fleurs , en grappes généralement opposées , sortent de bourgeons à écailles noires et rugueuses, toujours la- téraux. Leurs grappes se divisent et se subdivisent; de pe- tites bractées velues paraissent à la base des subdivisions qui sont presque toujours opposées, et enfin chaque ramification porte une fleur composée d'un pistil et de deux étamines sans enveloppes florales. Dans les grappes uniquement mâles , les étamines sont souvent réunies en faisceaux rameux , comme celles des Ricinus , mais le plus ordinairement on y retrouve l'arrangement binaire. Ces masses d'étamines d'un beau violet produisent un bel effet au milieu des écailles noires qui les protègent, et elles répandent un pollen qui a exacte- ment la couleur du soufre. — Le bourgeon terminal, qui n'est jamais florifère , s'ouvre aussi pendant la floraison. On en voit sortir de nouvelles écailles d'un vert brun et garnies sur leurs bords et surtout à leur partie supérieure de poils laineux , roussûtres et mous. Les jeunes feuilles , pliées sur leurs nervures, sont serrées les unes contre les autres, et quelquefois même un peu courbées en dedans à leur partie supérieure. Les pistils sont bruns ou violacés. Les organes reproducteurs, portés sur des pédicelles rameux , restent li- brement exposés à toutes les chances d'une fécondation que les brises du printemps se chargent d'effectuer. C'est un 378 OLÉACÉES. charmant spectacle de voir, dans les montagnes où cet arbre abonde , cette floraison hâtive qui s'expose à toutes les chances de la saison, et qui souvent vient à éclore quand la terre est encore recouverte d'une couche de neige. Plus tard , les feuilles se hasardent , puis elles se développent , deviennent d'un beau vert et s'associent aux bouquets des semences pendantes (|ue montrent bientôt les individus fe- melles ou hermaphrodites. Nalure du sol. — Altitude. — On trouve le frêne sur tous les terrains , pourvu qu'ils aient un peu de fraîcheur. Il croît sur le calcaire au mont Ventoux , sur le basalte à la Guyole dans l'Aveyron , où il est magnifique ; sur le gneiss à Blot-l'Eglise , sur le sol volcanique du Siennois. — 11 végète en plaine , mais il préfère les vallées des montagnes. Nous le trouvons jusqu'à 1,000"* d'altitude. Tenore dit qu'il se mêle aux arbres des montagnes de sa première région entre 300 et 800™. Wahlenberg le cite dans les bois mon- tagneux de la Suisse septentrionale , au delà de la limite su- périeure du cerisier, à 1,100™. M. Sendtner l'a trouvé dans les Alpes bavaroises à l,247™.EnSuisse ,MM. Schiagintweit frères admettent 1,330°» pour maximum. Ledebour indi- que dans le Brcschtau 400 à 1,000™, et dans le Taliisch jusqu'à 1,200™. Géographie. — Au sud , le frêne existe dans le midi de l'Espagne et de l'Italie , et c'est à la variété australis ou peut-être angustifolius qu'il faut rapporter ceux de ces stations méridionales. La variété australis croit en Afrique, où M. Cosson rindi([uedans la zone inférieure du Djurdjura. — Au nord , le Irène est répandu en France , en Belgique, en Allemagne. Il est sporadique en Danemarck, se trouve en Gothie, en Norvège, dans la Suède, et dans la Finlande australe. II existe aussi en Angleterre et en Irlande. — A JASMINUM. 379 l'occident, il croît en Portugal. — A l'orient, il habite la Suisse , l'Italie , la Sicile , l'Autriche , la Bavière , la Hon- grie, la Croatie, la Transylvanie , la Dalmatie , la Turquie sur la chaîne cotière de la mer Noire , les Russies septen- trionale, moyenne et méridionale, le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35** ) Ecart en latftude : Nord , Norvège 63 ] 28° Occident , Portugal 10 0.^ Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. I 57« Carré d'expansion 1596 FAMILLE DES JASMINEES. Petite famille indigène de la zone torride et de la zone subtropicale de l'Ancien-Monde , dominant surtout en Asie, très-rare en Amérique et presque nulle en Europe , car les flores les plus riches n'en ont que 2 espèces. G. JASMiNUia, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre, com- posé de 86 espèces , est en grande partie exotique et réunit d'élégants arbrisseaux qui contribuent surtout à l'embellis- sement des campagnes de l'Asie. En effet , 55 croissent sur ce grand continent , et les Indes orientales seules en pos- sèdent 45. Les autres habitent le Népaul, la Chine, la Co- 380 JASMINÉES. fhirichine et Ceylan. — L'Océanie est assez riche en jasmins; le grand centre des Indes se prolonge à Java, à Timor, à la Nouvelle -Hollande et à l'île des Amis. On connaît déjà 15 espèces de l'Océanie. — Un autre centre, formé de 1 1 es- pèces, habite l'Afrique, c'est-à-dire le Cap principalement, puis l'Abyssinie , Madère et la Guinée. — 2 espèces se trouvent en Amérique, au Brésil et au Pérou. — 2 autres végètent en Europe , et encore une d'elles , commune à cette contrée et à l'Afrique boréale, est probablement plus spéciale à la Barbarie qu'au reste du bassin de la Méditerranée. Jasminum fruticans, Lin. — Il se trouve dans les lieux secs et pierreux, où on le distingue à ses buissons épais, for- més de tiges vertes, rameuses, anguleuses et Uexibles. Ses feuilles sont alternes, petites, à 3 lobes à la base des ra- meaux , simples à leur extrémité , comme dans le Sarotham- mis vulgaris. Les fleurs, d'un jaune pur, à 4 ou 5 divisions, naissent à l'extrémité des branches et ne sont pas odorantes comme celles de plusieurs jasmins étrangers. Les baies sont d'un rouge très-foncé et presque noir. — 11 fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains cal- caires et marneux de la plaine et des coteaux. M. Boissier le cite dans le midi de l'Espagne, entre 600 et 1,300™. Ledebour l'indique dans le Taliisch entre 600 et 1,000'". Géographie. — Au sud, ce jasmin habite le midi de la France, l'Espagne, et l'Algérie d'où peut-être il est parti pour s'étendre dans le midi de l'Europe. — Au nord, il s'arrête en France , aux environs de Lyon et sur le plateau central. — A l'occident , il croît en Portugal. — A l'orient, il existe en Piémont , en Lombardie, en Thrace, en Grimée, dans le Caucase , en Géorgie , dans le Taliisch. i m CYNANCHUM. 381 Limites d'extension de Vespèce, Sud^ Algérie 34'' ) Ecart en latitude : Nord , France 45 ) 11° Occident y VoTiugdi\ 10 O. | Ecart en longitude: Orient , Talusch 48 E. j 58° Carré d'expansion 638 FAMILLE DES APOCYNEES. Nous réunissons, sous cette dénomination, deux familles distinctes, les Apocynées et les Asclépiadées. Ces groupes très- importants dans le règne végétal, remarquables par la structure singulière de leurs fleurs , par leur éclat et par le grand nombre d'espèces ligneuses et volubles qui s'y trouvent classées, sont presqu'entièrement exotiques et habitent sur- tout la zone tropicale des deux continents. — L'Europe n'a qu'un très-petit nombre d'Apocynées restreintes à ses con- trées chaudes, et leur chiffre, dans les flores qui en pos- sèdent le plus, est de 8 à 9. — En Europe, le rapport de ces deux familles réunies à l'ensemble ne dépasse pas 1 : 442. G. CTNANCHUM , R. Browïl. Distribution géographique du genre. — 100 espèces le composent, et la moitié environ appartient à l'Amérique, et presqu'entièrement à la partie australe ou tropicale de ce con- tinent. 25 espèces habitent le Brésil , 7 à 8 le Chili et le Pé- rou. Les autres sont à la Nouvelle-Grenade, aux Antilles, à la 382 APOCYNÉES. Guyane, aux Florides, et quelques-unes seulement s'avancent au sud jusqu'à Buénos-Ayres , et au nord dans la Caroline. — 25 Cynanchum croissent en Asie et y sont distribués en 3 centres principaux , les Indes orientales , Ceylan et la Chine. Quelques-ans seulement sont disséminés en Arabie, en Asie mineure et à la Cochinchine. — L'Afrique en pos- sède au moins 16, dont moitié du Cap ou de la partie aus- trale , les autres de l'Egypte , du Sénégal ou de la Barbarie. — L'Europe en a 10, tous des pays chauds, du bassin de la Méditerranée. — Enfin , on en connaît 3 espèces à la Nouvelle-Hollande , et 2 à Java. Cynanchcm Vincetoxiccm , R. Brown. — Il croît en petits groupes dans les lieux secs et pierreux, au milieu des buissons. Ses >igoureuses racines, composées de grosses fibres blanchâtres, donnent naissance à des tiges droites qui ont une tendance à la volubilité, et qui parfois même devien- nent tout à fait volubles et grimpantes comme celles d'un grand nombre d'Asclépiadées exotiques. Ses feuilles sont ovales , cordiformes à leur base , et donnent à leurs aisselles supérieures de petits bouquets de fleurs très-réguHères d'un blanc verdâtre. Leur structure est compliquée comme celle de toutes les fleurs des Asclépiadées. Indépendamment du calice et de la corolle , on y trouve une couronne à 5 lobes, portée par les 5 filets réunis, et des anthères uniloculaires, suspendues deux à deux à un petit renflement cartilagineux. Le pollen est jaunâtre, presque solide, et les deux styles sont réunis par un seul stigmate. A cette fleur singulière succèdent des follicules lisses et des semences chevelues. — Il fleurit en juin et en juillet. A l'automne , ses feuilles pren- nent une nuance de jaune si pure que de loin on les pren- drait pour des fleurs. I CYNANCHLM. 383 Nature du sol. — AUtiude. — Il paraît indifférent à la nature chimique du sol, et recherche seulement les terrains rocailleux et pierreux. Cependant on le trouve plus souvent sur les calcaires et sur les basaltes que sur toute autre ro- che. A Saint-Philippe, en Toscane, il croît sur le calcaire déposé par les eaux ; à Saint-Yvoine , près Tssoire , sur le porphyre ; à Ardes , sur les basaltes ; dans les Pyrénées , sur le calcaire ; à Nantes , sur les sables maritimes seulement, où il joue un grand rôle , selon M. Lloyd. — Nous le trou- vons en Auvergne jusqu'à 800"\ Tenore le cite en Italie entre 100 à 300"'. Wahlenberg dit qu'en Suisse il ne dé- passe pas la limite du hêtre, et de Candolle l'indique à 0 à Montpellier et à 1,500™ à Font-de-Combes. Ledebour le mentionne dans le Caucase entre 400 et 1,000™. Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espa- gne et en Barbarie. — Au nord , il est disséminé dans tout le centre de l'Europe , en Danemarck , en Gothie, dans la Suède, la Norvège, et la Finlande australe. — A l'occident, il habite le Portugal. — A l'orient , on le trouve en Suisse , en Italie , en Autriche , en Hongrie , en Croatie , en Tran- sylvanie , en Turquie , en Grèce , dans le Caucase et la Géor- gie, dans les Russies septentrionale, moyenne et méridio- nale, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d^extension de Vespèce. Sud, Barbarie 35° | Ecart en latitude: Nord, Finlande 01 j '26« Occident , Portugal 12 0. Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 90 E. 108" Carré d'expansion 2808 384 APOCYNÉES. Cynanchum nigrum , R. Brown. — Cette plante diffère de la précédente par sa corolle d'un brun foncé, presque noire et velue. Elle offre les mêmes singularités d'organisa- tion, et croît aussi dans les lieux incultes et pierreux. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains calcaires et pierreux de la plaine, et atteint aussi les monta- gnes , surtout dans les pays chauds. De Candolle l'indique à 0 à Montpellier et à 1,200™ à Font-de-Combes. M. Boissier la cite dans le midi de l'Espagne entre 1,100 et 1,300™. Géographie. — C'est une plante méridionale qui croît en France , en Espagne , en Italie , aux Baléares et en Portugal. — Au nord, elle se trouve dans la Russie moyenne, sur les bords du Wolga , dans le Simbirsk, et à l'orient, dans le Caucase , la Tauride , la Géorgie et le Taliisch. Limites d'extension de V espèce. Sud , Royaume de Grenade. . . . 38° ) Ecart en latitude : Nord, Simbirsk 54 ^ 16° Occident , Portugal 15 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Talusch 47 E. i 62° Carré d'expansion 992 G. VIDJCA, Lin. Genre presqu'cntièrement européen dont on connaît 8 espèces. 6 d'entr'clles sont dispersées en Grèce , en Hon- grie, en Portugal, on dans la majeure partie de l'Europe : les 2 autres sont des Indes orientales, ou de l'Asie tropicale. ViNCA MiNou , Lin. — La Pervenche, comme toutes les I viNCA. 385 Heurs printanières a le pouvoir de nous impressionner. Elé- gante messagère des premiers beaux jours, elle n'abandonne pas en hiver la brillante livrée de la végétation , elle court sur le sol , enlace ses tiges rampantes et reproductrices , se mêle au lierre couché qui cherche un appui, et forme ainsi de vastes tapis d'un vert pur , sur lesquels s'ouvrent des fleurs d'azur. — Il est, en effet , peu d'espèces aussi sociales que la pervenche ; ses tiges stériles , articulées, munies de feuilles entières , brillantes et opposées , s'enracinent de tous côtés , tandis que d'autres tiges , plus courtes , un peu dressées, laissent sortir de leurs aisselles supérieures deux ou trois grandes fleurs à tube allongé, dont les corolles, à limbe tronqué , sont réellement pentagones et renferment complètement les étamines et le pistil. Le fruit est formé de deux follicules contenant des graines nues, mais la tendance de nos deux pervenches à se reproduire par rejets , fait gé- néralement avorter leurs graines. — Elle fleurit en avril et en mai, quelquefois en mars. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente, elle recher- che l'ombre, et tous les terrains lui conviennent. Elle croît en plaine et dans les montagnes peu élevées. Géographie. — La pervenche n'orne pas seulement le chemin de Chambéryaux Charmettes, où elle excitait l'en- thousiasme de Rousseau , elle s'étend , au sud , dans le midi de la France , en Espagne , aux Baléares. — Au nord, elle est plus commune et se trouve en Belgique, en Allemagne et jusque dans le Danemarck austral. — A l'occident , on la trouve en Angleterre et en Irlande. — A l'orient , elle habite la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Hongrie , la Dalmatie , la Croatie , la Transylvanie , la Turquie , la Grèce , le Caucase , la Géorgie et une partie de la Russie moyenne. vil 25 38() APOCYNÉES. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 37" ) Ecart en latitude : iVorrf, Danemarck 53 •' 16" Occident , Irlande 12 0. /Ecart en longitude Orient, Géorgie 47 E. i 59" Carré d'expansion . . . . , 944 ViNCA MAJOR, Lin. — On rencontre cette plante dans les haies et les buissons , où ses larges feuilles et ses belles fleurs la font bientôt distinguer. Elles ressemble au V. mi- nor y mais elle en diffère, non -seulement par la taille, mais par ses tiges moins couchées et même ascendantes , par ses feuilles plus larges, cordiformes et un peu ciliées sur leurs bords. Ses grandes fleurs sont portées sur des pédoncules assez courts et redressés. — Elle fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude, — Elle préfère les sols cal- caires et marneux et s'élève très-peu dans les montagnes. Géographie. — Elle est plus méridionale que la précé- dente. On la trouve, au sud , en France , en Espagne , en Algérie. — Au nord , elle arrive sur le plateau central de la France ou du moins sur ses bords, dans le département de la Vienne et jusqu'à Quimper , et en Russie dans la Podo- lie. — A l'occident, elle végète en Portugal. — A l'orient, elle existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Transylvanie, à l'île de Rhodes , dans la Podolie , dans le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35" ) Ecart en latitude : Nord, Podolie 48 ) 13" GENTIANÉES. 387 Occident, Portugal 10 0- ) Ecart en longitudo : Orient , Géorgie 47 E. j 57» Carré d'expansion 741 FAMILLE DES GEIXTIAIVEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Nigritie O^à 10» Abyssinie • . 10 à 16 Algérie 33 a 36 Roy. de Grenade. . . 36 à 37 Sicile 37 à 38 Portugal 37 à 42 Royaume de Naples. 38 à 42 Caucase 40 à 44 Tauride 43 à 46 Plateau central .... 44 à 47 France 42 à 51 Russie méridionale. . 47 à 50 Allemagne 45 à 55 Carpathes 49 à 50 Angleterre 50 à 58 Russie moyenne ... 50 à 60 Scandinavie entière. 55 à 71 Danemarck 52 à 57 Gothie 55 à 59 Suède 55 à 69 Norvège 58 à 71 Lor gitude- 18» 0. à 5»E. 0 : 0 32 E. à 41 E. 208 5 0. à 6 E. 420 5 0. à 8 0. 144 10 E. à 13 E. 286 9 0. à 11 0. 138 11 E. à 16 E. 118 35 E. à 48 E. 127 31 E. à 34 E. 299 0 à 2 E. 134 7 0. à 6 E. 118 22 E. à 49 E. 222 2 E. à 14 E. 81 19 E. à 22 E. 76 1 0. à 7 0. 113 17 E. à 58 E. 193 3 E. à 29 E. 117 7 E. à 12 E. 144 10 E. à 15 E. 123 10 E. à 22 E. 165 2 E à 10 E. : 136 388 GENTIANÉES. Latitude. Longitude. Russie seplentr'". . . 60°à 66° 19° E. à 57» E. 1 : 108 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1:157 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 : 118 Europe entière 1 : 147 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande 51° à 55« 700. à 13«0. 108 Angleterre 50 à 58 1 0 à 7 0. 113 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 81 Russie moyenne . 50 à 60 17 E. à 58 E. 193 Sibérie de rOural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 115 Sibérie altaïque. . 44 à 67 66 E. à 97 E. 72 Sibérie du Baïkal . 49 à 67 93 E. àl16 E. 61 Dahurie 50 à 55 110 E. àll9 E. 48 Sibérie orientale. 56 à 67 111 E. àl63 E. 41 Sibérie arctique. . 67 à 78 60 E. à 161 E. : 77 Kamtschatka .... 46 à 67 148 E. à 170 E. 56 Pays des Tschukhis. )) 155 E. à 175 0. : 37 Ilesdel'Océanor"'. 51 à 67 170 E. à 130 0. : 49 Amérique russe.. 54 à 72 170 0. à 130 E. : 49 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr^^ég.alp.etniv. 36«à 37« 1500 à 3500 1: 81 Roy.deGrenade,rég.niv. 36 h 37 2500 à 3500 1 : 24 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 54 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 : 39 Pic du Midi de Bagnères. . 0 0 1 : 37 Plat. central, rég.montagn. 4i à 47 500 à 1000 1 : 62 PROPORTIONS RELATIVES. 389 Latitude. Altitude en mètres. Plateau central, sommets. Wk 47° 1500 à 1900 1 : 34 Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 47 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 31 Tableau des proportions relatives des espèces daiis les îles. Latitude. Longitude. Iles (lu Cap- Vert. . 12» à 14» 24<»0. à 27«0. Canaries 28 à 30 15 0. à 20 O. Hébrides 57 à 58 8 O. à 10 0. Orcades 59 5 0. à 6 0. Shetland 60 à 61 3 0. à 4 0. Feroë 62 9 O. Islande 64 à 66 16 O. à 27 O. Mageroë 71 24 E. Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. Ile Melville 76 114 O. Ile J. Fernandez. . 33 à 40 S. 76 O. Nouv.Zélande(nord). 35 à 42S. 171 O. à 176 O. Malouines 52 S. 59 O. à 65 0. LesGentianées constituent une belle et éclatante famille répandue sur toute la surface de la terre , mais dont les es- pèces sont surtout abondantes dans les régions montagneuses de l'hémisphère boréal , dans la zone subtropicale de l'hé- misphère austral, et sur les hautes montagnes de l'Amérique équinoxiale. Les flores d'Europe les plus riches en possèdent 30 à 40 espèces. Leur proportion varie de 1/76 à 1/81 dans les Carpathes et en Allemagne , de 1/286 en Sicile, et 1/299 en Tauride. La proportion des Gentianéesva en augmentant , en allant du sud au nord , mais cette règle gé- nérale présente un grand nombre d'exceptions dues à la pré- sence des montagnes. Les Carpathes, l'Allemagne, corn- 0: 0 250 ; 83 182 62 149 51 64 0: 0 0: 0 0; : 0 1: 202 1 : 125 390 GEISTIANÉES. prenant toute la Suisse, nous en montrent des exemples. Le Caucase , le royaume deNaples , le royaume de Grenade ont aussi, à cause de leurs montagnes, une proportion de Gen- tianées beaucoup plus forte que ne le comporterait leur la- titude. — Notre second tableau montre que ces plantes aug- mentent en nombre dans le sens des longitudes , car nous voyons les rapports s'élever dans la Sibérie orientale , dans la Dahurie, dans le Kamtschatka , dans l'Amérique russe, dans le pays des Tschutskhis au point d'atteindre 1/41, 1/49 et 1/37. — En comparant, comme nous l'avons fait dans notre 3^ tableau, les zones des régions élevées, nous recon- naissons immédiatement la tendance des Gentianées pour les montagnes. Nous n'avons aucune exception. — Quant aux îles, la distribution des plantes de cette famille ne nous offre rien de régulier, à cause du très-petit nombre d'espèces qui ont servi à établir les points de comparaison. G. MENYANTHES , Lin. II est formé d'une seule espèce. Menyanthes trifolïata , Lin. — Toutes les œuvres du Créateur ont un caractère de beauté et de perfection , mais il en est peu qui montrent autant de fraîcheur que la gracieuse espèce dont nous allons nous occuper. — Elle habite les marais , les prairies tourbeuses et arrosées des montagnes, ou bien elle devient tout-à-fait aquatique et vit dans les lacs et les étangs. — Ses tiges souterraines croissent dans la vase, s'y ramifient et sont formées d'anneaux contigus et spongieux, 011 l'on voit la trace des anciennes feuilles qui se sont déta- chées. Ces tiges sont terminées par un bourgeon qui se dé- veloppe pendant la durée du printemps et de l'été. Les longs pétioles de ces feuilles embrassent et engaînent la MENYANTHES. 391 tige, et portent à leur sommet 3 folioles dont la dernière , dans la préfoliation , renferme les 2 autres. Ces folioles vei- nées sont couvertes de points transparents. — Pendant que les premières feuilles se développent, et quelquefois avant leur apparition, on voit paraître, à l'aisselle des anneaux de la tige , des pédoncules d'un beau rouge qui s'allongent ra- pidement , et bientôt on y distingue un thyrse de boutons roses, à calice violacé. Enfin la corolle s'ouvre dès le mois de mai, et vient ajouter à la couronne printanière de la déesse des fleurs un des plus beaux ornements de la saison. Chaque fleur est un vase élégant et carné , garni de poils corollins d'une délicatesse extrême, dans lequel les étamines sont situées tantôt au-dessus , tantôt au-dessous du pistil, tandis que celui-ci repose sur un anneau jaunâtre et cilié. — Le fruit est une capsule uniloculaire , bivalve , qui porte ses placentas dans le milieu des valves. Les graines sont d'un jaune brillant , aplaties et en partie avortées. Le Menyan- thes vit dans les prairies avec VOrchis latifoUa , le Callha palustris, le Scorzonera humilis , le Valeriana dioica , etc. Dans les eaux , on le rencontre avec les Potamogeton , le Polygonum amphibiuni , le Scirpus fluilans , etc. — Il fleurit en mai et en juin. — 10 avril 1830, à Rochefort; — 6 mai 1830, àChanat; — 24 mai 1839, à Lnschamps ; — 25 mai 1848, dans les montagnes de Bryon ; — 1 juin 1844, Saint-Amant-Roche-Savine ; — 2 juin 1836, à Laschamps; — 11 juin 1835, prairies de Chanat ; — 26 juin 1836, lac d'Aydat ; — 28 juin 1840 , Grun de Chi- nor; — 4 aoijt 1839, à la Croix-Morand ; — 29 juillet 1795 et 25 juillet 1797, près Uléaborg en Laponie (Acerbi). Nature du sol. — Altitude. — Il est presqu 'indiffé- rent pourvu qu'il rencontre de l'eau ou de la vase; il pré- 392 GENTUNÉES. fère cependant les fonds siliceux et détritiques. — Il croît dans la plaine et dans les montagnes. Wahlenbergle cite en Suisse dans les marais froids, jusque et un peu au delà de la limite du hêtre. De Candolle l'indique à 1,500™ au col Ferrât et au port de Paillère. Lessing l'a vu encore à 325™ aux îles Loffoden. 11 atteint facilement 1,200™ en Auver- gne , et ne se trouve pas au-dessous de 600™. Géographie. — Au sud , le ményanthe ne va pas très- loin , et , relégué dans les montagnes , il reste dans les Py- rénées, la Grèce et le midi de l'Italie. — Au nord, il est très-répandu , dans toute l'Allemagne, dans toute la Scan- dinavie , oii il habite aussi les marais tourbeux. Il est abon- dant en Laponie, dans les marais humides de la région sylva- tique et même de la région subalpine, et il suit les rivages de la Norvège jusqu'au Cap-Nord. Il se trouve en Angleterre, en Irlande, dans les archipels, aux Feroë et en Islande. Dans cette île marécageuse il sert de guide aux voyageurs, c'est-à-dire que ses rhizomes entrelacés solidifient le sol mouvant, à tel point que l'on peut hardiment passer à che- val dans les lieux qui en sont garnis. — A l'occident , il croît au Groenland , au Canada , à Terre-Neuve , au Labra- dor , au lac Winipeg, dans le Saskatchawan, aux montagnes Rocheuses et à la côte nord-ouest de l'Amérique. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie, en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce , dans toutes les Russies, dans toutes les Sibéries, la Dahurie et les îles Aléoutiennes. Limites d'extension de l'espèce. Sud ,T,rcce 38° ) Krart en latitude : AVW, Sibérie al laïque 60 ) 32» LIMNANTHEMUM. 393 ^ ., ^ . r,nr. ) Ecart en loneilude : Occident et Onent 360 ( .-__° -' odU° Carré d'expansion 1 1520 G. riMNANTHEMUM;, Lin. Distribution géographique du genre. — 17 espèces, toutes étrangères à l'exception d'une seule, composent ce genre de plantes aquatiques , aussi élégantes qu'originales. Elles sont très-dispersées sur la terre, mais l'Asie est leur centre principal ; on y en trouve 8, dont 5 des grandes Indes, les autres de Ceylan , de la Chine , de la Cochinchine et du Japon. — 2 espèces, africaines, croissent au Cap. — 2 au- tres habitent la Nouvelle-Hollande. — 2 le Brésil et l'Amé- rique équinoxiale. — Une seule est connue dans l'Amé- rique septentrionale. — Une seule en Europe, encore existe- t-elle probablement aussi en Asie et en Amérique. LiMNANTHEMUM NYMPHOÏDES , Lin. — C'est encoFc une espèce des plus élégantes qui, par son feuillage llottant , se rapproche des (ormes des Ntjmphœa , et, par ses Heurs, du Menyanthes que nous venons de décrire. De longs rhizomes tracent dans la vase des lacs et des étangs, et des leuilles ar- rondies , roulées sur leurs bords dans leur jeunesse comme celles des nénuphars , flottent aussi comme elles à la sur- face des eaux. — Des pédoncules axillaires portent des ombelles dont les lleurs jaunes et ciliées viennent s'épa- nouir dans l'air, parmi les autres espèces aquatiques. Ces fleurs sont au nombre de 7 à 8 sur chaque ombelle, et por- tées chacune sur un pédicelle dont la longueur est propor- tionnée à la profondeur des eaux ; le stigmate est frangé et accompagné de 5 lames qui partent de la base de l'ovaire. 394 GEiNTlANÉES. Ces lames se ramifient, dit Vaucher , en une multitude de franges pleines d'élégance et continuellement humectées par l'humeur miellée des glandes ou des lames nectarifères. Après la fécondation , la corolle se flétrit et se roule irrégu- lièrement en dedans, et les globules poHiniques sont alors en contact avec le stigmate. — Le fruit est une capsule uni- loculaire , bivalve , mais qui reste plongée dans l'eau et qui ne s'ouvre pas. Ses graines membraneuses ne se dissémi- nent que très-tard , par la destruction de la capsule. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Plante aquatique et indifférente qui reste dans la plaine. Géographie. — Au sud, on la rencontre en France, en Espagne et dans l'Asie mineure. — Au nord , elle existe en Allemagne , dans le Danemarck austral et en Angle- terre. — A l'occident , elle croît en Portugal. — A l'orient , elle manque en Suisse et existe en Italie, en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce , dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Al- taï et du Baïkal , et dans la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Asie mineure 33"* 1 Ecart en latitude : iVorc?, Russie moyenne 54 ) 21^ Occident, Portugal 10 O."! Ecart en longitude : Orient, Dahurie 118 E. j 128« Carré d'expansion 2688 G. CHLORA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Chlora sont CHLORA. 395 peu nombreux, on en connaît 10 seulement, dont 8 sont européens et appartiennent surtout aux régions australes et méditerranéennes. — Les 2 autres espèces sont américaines ; l'une de l'Amérique septentrionale , l'autre de Buénos- Ayres. Chlora. PERFOLiATA, Lin. — Cette plante annuelle est disséminée sur les coteaux humides oii elle vit solitaire, et où elle montre ses tiges élancées, munies de feuilles glauques et connées, auxquelles la torsion de la tige donne une super- position irrégulière. Au sommet, ces tiges sont dichotomes, et les fleurs qui naissent au point de divergence des rameaux, sont d'un jaune d'or, et finissent par former une panicule irrégulière. — Les divisions du calice sont roulées oblique- ment, et les corolles, météoriques, se ferment au crépuscule. Les anthères s'approchent du pistil pour répandre un pollen orangé sur 2 stigmates épais et papillaires. — Le fruit est une capsule uniloculaire, dont les placentas sont adossés aux bords des valves roulées en dedans. — Les deux dernières feuilles entourent la fleur qui se trouve ainsi encapuchonnée pendant qu'elle est en bouton , et les parties supérieures de la plante sécrètent sous les nœuds , comme le Lychnis Vis- caria, une sorte de glu qui retient les insectes qui viennent y toucher. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Allilude. — Cette plante recherche les terrains calcaires, marneux et argileux. Elle croît môme sur les calcaires purs, tels que les travertins de Saint-Philippe en Toscane , et sur les sables maritimes, comme à Nantes. Elle aime la plaine et les coteaux. Géographie. — Ce Chlora habite , au sud , la France, l'Espagne, les Baléares et l'Algérie. — Au nord, on le trouve sur les bords du Rhin , en Belgique , en Angleterre et en 396 GENTIANÉES. Irlande où il atteint sa limite occidentale. • — A l'orient , il existe en Suisse, en Italie, en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie et dans l'Asie mineure. Limites d'extension de Vespêce. Sud , Algérie 35*^ ) Ecart en latitude : Nord , Angleterre 55 i 20» Occident, Irlande 11 0. ) Ecart en longitude; Orient, Asie mineure 32 E. j 43° Carré d'expansion 860 G. SXirERTlA, Lin. Distribution géographique du genre. — Le genre Swerlia contient seulement 18 espèces, dont la majeure partie appar- tient à l'Asie ; on en trouve en effet 11 dans cette partie du monde, presque tous des grandes Indes et des montagnes de l'Himalaya. 1 espèce habite l'Arabie-Heureuse , 1 la la Sibérie et 1 le Kamtschatka. — On en connaît 2 dans l'Amérique équatoriale , — là Java, — 1 en Abyssinie — et 3 en Europe ; encore une de ces 3 espèces lui est commune avec l'Asie. SwERTiA PERENNis , Lin. — Les marais des montagnes, arrosés par les eaux froides des neiges qui fondent et qui s'écoulent, admettent dans leurs parterres des espèces qui refusent souvent les soins empressés que nous leur offrons dans nos jardins. Le Swertia perennis est une de ces es- pèces. Il attend le fort de l'été pour nous montrer ses fleurs bleues étalées près des buissons de Salix lappnnum , près des aigrettes flottantes des Eriophorum , ri côté des capsules SWERTIA. 397 presque mûres du Menyanthes trifoliala , et au milieu des touffes gazonnantes du Scirpiis cœspitosus. — Ses propres groupes sont nombreux. Ses racines, vivaces et traçantes, pré- parent longtemps d'avance les jeunes pousses qui doivent, l'année suivante, augmenter leur société. — Toute la plante est d'un vert sombre. Ses feuilles, très-entières, sont roulées en cornet et enveloppées dans leur jeunesse par une gaine sèche et membraneuse qui les préserve de l'humidité cons- tante des marais. La tige, quadrangulaire, porte aussi quel- ques paires de feuilles , et c'est à leur aisselle que naissent les fleurs disposées en petits bouquets , et dont la corolle , tordue avant l'épanouissement, est d'un violet bleu qui est loin d'avoir la pureté de nuance que présentent les autres Gentianées. — La fécondation a lieu en même temps que l'épanouissement. Le pollen est d'un gris verdâtre , le stig- mate a 2 lobes papillaires, et les anthères se retournent quand la fécondation est opérée. — « La capsule, dit Vau- cher , ouvre ses deux valves pour répandre ses graines légè- rement bordées et disposées sur 4 rangs , non pas selon les sutures des valves , mais sur leurs parois tapissées d'une membrane verte assez épaisse et facilement séparable. » — Il fleurit en juillet, août et septembre. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les marais tourbeux et mouillés, à fonds siliceux et détritiques. Il n'est pas exclu du calcaire, car, dans la Côte-d'Or , il végète sur cette roche. — Nous l'avons trouvé à 600™ près de la Guyole, dans l'Aveyron. De Candolle l'indique à 800m en Auvergne, où nous ne l'avons pas rencontré au-dessous de 1,300, età 2,000°^ au mont Cenis. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 2,000 et 2,200™. Wahlenberg dit que , dans la Suisse septentrionale , il ne dépasse pas 1 ,900™. Géographie. — Au sud , le Swertia croît dans les Pyré- 398 GENTIANÉES. nées, dans le Caucase et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il vit, dispersé et assez rare, en Suisse , dans les Vosges et jusque dans le Holstein. — A l'occident, il reste en France , et la plante citée sur la côte nord-ouest de l'Amé- rique est probablement une autre espèce. — A l'orient, nous avons indiqué la Suisse et l'Italie , nous devons y ajou- ter le Piémont , la Hongrie , la Transylvanie , les Russies moyenne et australe, ainsi que la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40® ) Ecart en latitude : Nord, Holstein 53 j 13° Occident , Fra nce. 0 ) Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. j 47° Carré d'expansion 611 G. GENTIAB7A, Lin. Le nombre des gentianes aujourd'hui connues dé- passe 150. Ce sont toutes des plantes des montagnes, aux grandes fleurs , aux couleurs éclatantes qui , la plupart , craignent la chaleur et s'élèvent jusqu'aux neiges éternelles. — Elles sont répandues dans toutes les parties du monde , mais l'Asie en possède un plus grand nombre que les autres contrées. La Sibérie , les montagnes de l'Oural et de l'Altaï, celles du Népaul et de l'Himalaya sont les parties de ce grand continent plus spécialement adoptées par les gentianes. Quelques-unes d'entr'elles vivent au Japon, à la Chine et même à Ceylan. Quelques autres habitent le Kamtschatka et les îles Aléoutiennes. Le Caucase est un autre centre , oîi l'on en connaît 8 à 10 , dont plusieurs sont communes à l'Asie et à l'Europe. — Ce dernier continent est aussi très- GENTIAKA. 399 riche en gentianes; on en connaît 38 très-dispersées , mais dont la majeure partie habite les Alpes dans toute leur éten- due, la Hongrie, la Carinthie , les Carpathes et même la Scandinavie et l'Islande. Un autre groupe vit dans les Py- rénées et sur les montagnes de l'Espagne, oii ces plantes de- viennent rares. — Le nouveau continent possède au moins autant d'espèces que l'ancien , mais ces plantes y sont moins communes ; 35 sont citées au Pérou , au Brésil , au Chili , sur les points élevés des Andes et quelques-unes arrivent même en Patagonie. — 23 ont été recueillies dans l'Améri- que du nord , depuis les montagnes du Mexique , jusqu'aux terres arctiques et au détroit de Behring. — L'Océanie a aussi ses gentianes ; on en mentionne 6 espèces : à la terre de Diémen , à la Nouvelle-Zélande et à Java. — L'Afrique a sans doute quelques espèces de ce beau genre dans ses hautes montagnes de l'intérieur, mais elles sont inconnues, excepté 2 espèces dont une est originaire du cap de Bonne- Espérance, l'autre des Açores. Gentiana lutea , Lin. — Quel est le botaniste habitant des plaines qui , arrivant pour la première fois sur les prai- ries élevées des montagnes , n'ait été frappé d'admira- tion à la vue de cette belle gentiane ? Ses tiges élevées ou ses feuilles soudées donnent naissance à des corbeilles de verdure; ses lleurs dorées , symétriquement disposées dans les coupes qui les soutiennent , et cette profusion d'indivi- dus qui s'étendent à perte de vue au-dessus des graminées et des humbles plantes des prairies , laissent une impression que le temps ne peut effacer. — De puissantes racines tra- cent sous le gazon, et donnent, h leur extrémité antérieure, un bourgeon que des écailles entourent et protègent contre les froids de l'hiver. Dès que les neiges sont fondues, on 400 GlsNTIANÉES. voit sortir de ces bourgeons de larges feuilles jaunâtres, plis- sées en éventails, qui s'étendent et verdissent à la fois; puis la tige s'élève , ses entre-nœuds s'écartent , et ses cor- beilles de fleurs s'épanouissent successivement et pendant longtemps ; la tige est souvent terminée par une fleur uni- que qui s'épanouit la première. La floraison a lieu de haut en bas, et, dans chaque corbeille ou verticille, c'est la fleur du milieu qui s'ouvre la première. Le calice est irrégulier et ressemble à une spathe. Les anthères se retournent et répan- dent leur pollen en dehors , avant que les stigmates ne soient aptes à le recevoir , en sorte que la fécondation est indi- recte et qu'il est rare qu'une fleur soit fécondée par son propre pollen. Quoique ces fleurs soient disposées en fasci- cules étages , et que la plante vive en famille , cependant la fécondation n'a pas toujours lieu. — Le fruit est une capsule uniloculaire , contenant des graines aplaties, dispo- sées sur quatre rangs sur les parois de la capsule. — Elle fleurit en juin , juillet et août, selon l'altitude. Elle offre , quoique rarement, une belle variété à fleurs d'un rouge fauve, qui rappellent la nuance de X Hemerocallis fuha. Nature du sol. — Altitude. — La gentiane croît en Auvergne sur les granits , les micaschistes , sur tous les ter- rains volcaniques et détritiques. Elle habite non-seulement les pelouses, mais la Hsière des bois et leurs clairières. On la trouve ailleurs sur le calcaire, et notamment dans le Jura où elle occupe une zone élevée de 900 à 1,000"\ C'est aussi l'altitude qu'elle préfère en Auvergne. De Candolle cite cette plante à 100™ à Limbourg, et comme maximum à 1,600™ dans les Alpes et dans les Pyrénées. Elle atteint en Auvergne la même hauteur , et commence à 500". M. Martins l'a vue près de Tonnerre à 400™ dans les clai- rières d'un bois de chône. Elle croît au sommet de la roche GENTIANA. 401 tuillère, sur phonolite. — Tenore l'indique dans les vallées , au milieu des bois, dans le royaume de Naples, entre 800 et 1,200". Géographie. — Au sud , cette gentiane atteint les Pyré- nées , l'Espagne australe , et le midi de l'Italie. — Au nord , elle entre en Suisse , en Allemagne , dans les Vos- ges, et arrive peut-être jusqu'aux Ardennes belges. — A l'occident, elle croît en Portugal, elle est citée au Groen- land , mais il est très-douteux qu'elle y existe. — A l'orient, elle est en Suisse , en Italie, en Corse, en Sardaigne , en Hongrie, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples 40** | Ecart en latitude : A^or(i, Suisse 50 ) 10« Occident , Portugal 10 O. I Ecart en longitude : Orient, Transylvanie 21 E. ' 31° Carré d'expansion 310 Gentiana cruciata , Lin. — Moins montagnarde que l'espèce précédente , celle-ci habite plutôt la plaine que les régions élevées. Elle choisit les prés secs, les pâturages sté- riles, et étend sous le sol de puissantes racines dont la coupe transversale montre des fibres souvent disposées en 4 fais- ceaux. — Ses tiges, un peu couchées, sont munies de feuilles opposées, engaînées et d'un vert sombre. A l'aisselle de ces feuilles naissent des Heurs sessiles et verticillées , dont la corolle , d'un beau bleu , se referme tous les soirs. La fécondation paraît s'opérer comme dans l'espèce précé- dente; c'est aussi la fleur du milieu de chaque bouquet ou de chaque verticille qui s'ouvre la première. — Elle fleurit tard, en juillet et en août. VII -«8 402 GENTIANÉES. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et se trouve sur tous les terrains, sur granit, sur calcaire sili- ceux, sur basalte, sur scories. Elle est indiquée sur les allu- vions, dans la basse Normandie, sur le calcaire dans les Vosges et dans le Jura. De Candolle lui assigne pour alti- tude 300™ à Sassenage, 1,600™ dans le Jura. C'est une plante , dit Walilenberg , qui , dans la Suisse septentrionale, s'élève rarement au-dessus de la limite du noyer pour at- teindre la région des hêtres. Elle s'élève davantage dans le Caucase, car Ledebour l'indique de 400 à 1,400™ dans le Breschtau et jusqu'à 1,600™ dans le Taliisch. Géographie. — Au sud , elle croît en France, en Es- pagne en Catalogne et à Valence , dans le midi de l'Italie, — Au nord , on la trouve en Suisse , en Allemagne en Bel- gique près de Luxembourg, et en Russie jusqu'à Saint-Péters- bourg. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A l'orient, elle végète en Italie, euDalmatie, en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie , dans la Mœsie supérieure , dans les Russies moyenne et australe , en Tauride et dans les provinces du Caucase , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sudj Espagne 40° | Ecart en latitude : Nord , Russie 60 i 20<> Occident , Espagne 6 0. i Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 96 E. j 102'* Carré d'expansion 2040 Gentiana Pneumonantiie , Lin. — Si le printemps se présente chaque année orné des plus fraîches productions , la nature a cependant réservé pour l'automne quelques-unes GENTIANA. 403 de ces Heurs charmantes dont le Créateur a décoré la terre. Dans les prairies humides oii VAchillea Ptarmica élève ses blancs corymbes , dans les prés tourbeux où le Parnassia paluslris ouvre ses corolles régulières, on voit aussi les fleurs bleues d'une gentiane, dont l'éclat semble augmenter à me- sure qu'elle s'élève , et qui nous offre , dans les marais de nos montagnes, son plus beau développement. — Ses tiges sont couchées, ses feuilles d'un vert sombre ; mais sa corolle, semblable à celle d'une campanule, ouvre tous les matins son limbe d'un bleu foncé, et le ferme à la fraîcheur des nuits d'automne. Les anthères sont réunies en un cylindre et s'ouvrent à l'extérieur avant la nubilité des stigmates. — Elle fleurit en juillet et en aoiît. Nature du sol. — Altitude, — Cette gentiane recherche les terrains siliceux , détritiques et tourbeux, et se développe admirablement sur les sols volcaniques. Dans la basse Nor- mandie , elle croît sur le calcaire, ainsi que dans le Doubs. — On la trouve en plaine en Bretagne ; de Candolle l'in- dique à 800™ dans les Pyrénées , et nous trouvons en Au- vergne sa variété à larges feuilles , depuis 700 jusqu'à 1 ,700"" , tandis que Wahlenberg dit que dans la Suisse sep- tentrionale elle dépasse à peine la limite du noyer. M. Bois- sier, au contraire, lui assigne une zone entre 2,100'" et 3,000m , faisant observer que c'est aussi une variété qui paraît très-distincte du type , mais qui y passe par des inter- médiaires. Géographie. — Son aire très-étendue atteint, au sud, les Pyrénées , le midi de l'Espagne et de l'Italie. — Au nord , on la trouve en Allemagne et dans toute l'Europe centrale, en Danemarck , dans la Golhie et la Norvège australes , en Finlande et en Angleterre. — A l'occident, elle existe en Portugal. — A l'orient , elle végète en Suisse , en Italie , en 404 GENTIANÉES. Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans la Bulgarie, dans le Caucase et toute la Géorgie , dans les Russies sep- tentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal et dans le Kamtschatka. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade .... 38° I Écart en latitude : Nord , Finlande 62 j 2i'> Occident , Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient , Kamtschatka 165 E.) 175» Carré d'expansion 4200 Gentiana verna, Lin. — Si nos climats ne peuvent nous offrir le magnifique spectacle du ciel coloré des régions tropicales, Dieu a placé dans la corolle de quelques fleurs des montagnes ce brillant azur du firmament, sous lequel se développe la végétation des tropiques. Le bleu le plus pur existe dans le Gentiana verna , dont la fleur, sensible aux moindres impressions, s'ouvre le matin et se ferme le soir, et n'ose confier non plus les beautés de sa parure, ni au vent de la tempête, ni aux pluies fécondes que l'orage verse sur les tapis émailléset verdoyants. — Cette jolie plante forme de petits gazons qui s'étendent par des rejets, et qui fleuris- sent de bonne heure dans les mômes lieux que V Androsace carnea, VAnemone alpina, VEmpetrum nigntmy etc. Ses feuilles sont longues et obtuses. — Le calice est anguleux, l'ovaire est situé sur une glande à 5 divisions, et un ma- gnifique stigmate discoïde et frangé ferme l'entrée de la corolle et dépasse la hauteur des anthères. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce préfère les terrains siliceux, volcaniques et détritiques, mais elle n'est GENTIANA. 405 pas exclue des calcaires. — Elle habite constamment les montagnes de 1,000 à IjSOO"* en Auvergne, de 600 à 3,000™ dans les Pyrénées, selon de Candolle ; de 1,800 à 2,000'" dans le royaume deNaples, d'après Tenore ; de 2,600 à 3,000™ dans le royaume de Grenade, selon M. Boissier. Wahlenberg la cite dans les lieux arrosés de la Suisse septentrionale , depuis la limite supérieure du noyer jusqu'aux neiges éternelles , occupant une zone très-large. Ramond la cite au pic du Midi sur la crête qui sépare les deux sommets. Il l'a trouvée en fleur le 14 septembre 1792 et le 11 septembre 1810. Elle fleurit à cette époque à ces hauteurs , ainsi qu'au pic d'Eredlitz oii il l'a ren- contrée avec sa variété blanche, et, dès le mois d'avril, dans les vallées inférieures. Ramond l'a vue en abondance, au mois d'août, près de Bagnères et dans le bassin du Lavédan. 11 fait observer qu'un changement de climat aussi considérable n'en apporte presqu'aucun aux formes et aux dimensions de cette petite plante. Géographie. — Cette gentiane se trouve sur toutes les hautes montagnes. Au sud , dans les Pyrénées , dans le midi de l'Espagne et de l'Italie. — Au nord , en Allemagne , en Angleterre, en Irlande où elle trouve sa Hmite occidentale. — A l'orient, elle habite la Suisse, l'Italie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Turquie, l'Olympe bithy- nique , le Caucase , l'Asie mineure , dans la Russie arctique jusque dans la terre des Samoyèdes et dans les Sibéries de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'cxlension de Vespèce. Sud, Royaume de Grenade. . . 38" ) Ecart en latitude : iVo/rf, Terre des Samoyèdes.. . 12 \ 34" 4-06 GENTIANÉES. Occident , Irlande 11 O.^ Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 115 E.) 1260 Carré d'expansion 4284 Gentiana CAMPESTius , Lin, — Quand la plupart des plantes ont perdu l'éclat de leurs fleurs , et répandent les graines dont elles avaient donné le gage aux belles journées du printemps et de l'été , celle-ci vient animer les pelouses sèches des montagnes de ses buissons fleuris. Quoique an- nuelle , elle vit en société , et ses tiges très-rameuses, cou- vertes de feuilles rougeâtres ou d'un vert sombre , se char- gent de jolies fleurs violettes dont une frange élégante ferme l'entrée. Elles ne s'ouvrent que sous l'influence du soleil , et alors les anthères , dont l'ouverture est tournée en dehors, se retournent du côté du pistil pour répandre leur pollen d'un jaune verdâtre , et plus tard , seulement , le stigmate écarte ses 2 lames minces et papiUaires. La capsule s'allonge, puis elle s'ouvre pour répandre une multitude de petites graines rondes et demi-transparentes. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce est indif- férente à la nature du sol ; elle croît sur le granit ou sur le calcaire , et se développe admirablement sur les terrains vol- caniques et détritiques des montagnes. — Elle croît cepen- dant en plaine en Normandie, en Flandre^ dans le Hainaut, et atteint jusqu'à 2,500™ dans les Alpes et dans les Pyré- nées. M. Parlatorc la cite dans les pâturages des environs de Chamounix , au-dessus des sapins, à 2,100™. Wahlenberg l'indique aussi en Suisse, dans les lieux secs de la plaine et des montagnes, arrivant jusqu'à la limite des neiges. Elle est, dit-il, partout abondante, et fleurit pendant l'automne. Dans ces hautes stations sa tige se raccourcit , sa fleur devient plus grande , et elle semble former une espèce distincte. GENTIANA. 407 Géographie. — C'est un type alpino-boréal qui , au sud, s'avance jusque dans la Catalogne et sur les Apennins. — Au nord , elle dépasse le cercle polaire , occupant par con- séquent toute l'Europe centrale, y compris la Scandinavie entière jusqu'à la Laponie australe. Elle est aussi en An- gleterre, en Irlande, dans tous les archipels anglais, aux Feroë, en Islande. — A l'occident , cette dernière contrée est sa limite. — A l'orient , elle existe en Suisse , en Italie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , dans les Russies septentrionale et moyenne , et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Espagne 41° | Ecart en latitude : iYort/, Finlande 63 j 22« Occident, Islande 22 0.") Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. j 82» Carré d'expansion 1804 Gentiana ciliata , Lin. — C'est encore une plante au- tomnale que l'on trouve disséminée sur les pelouses. Elle vit solitaire ou en sociétés peu nombreuses , inclinant ses fleurs du côté de la lumière , et ouvrant au soleil une belle corolle azurée , à 4 lobes élégants , ciliés sur les bords. Les divisions du calice sont réunies par une membrane plis- sée, et l'émission du pollen, dans cette espèce comme dans les autres gentianes, a lieu avant que les stigmates ne soient aptes à l'imprégnation. — Elle fleurit en août et en sep- tembre. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains calcaires. M. Mougeot la cite dans les Vosges sur les cal- caires et sur les grès. — Elle préfère la plaine et les coteaux ; nous la trouvons dans la Lozère de 600 à SOO'". Wahlen- 408 GENTIANÉES. berg l'indique en Suisse, dans les lieux secs des plaines et des montagnes jusqu'à la limite du hêtre. M. de Humboldt la mentionne entre 1,200 et 1,600™ dans les Pyrénées, et de Candolle à 200™ à Lyon , à 1,800™ comme maximum dans les Pyrénées. Ledebour l'indique dans le Breschtau entre 800 et 1,700™ et à 1,300™ dans le Talûsch. Géographie. — Au sud , elle existe dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle est en Suisse , en Belgique près de Luxembourg , et dans la Podolie. — A l'occident , elle reste en France , dans les Pyrénées et sur le plateau central. — A l'orient, elle croît en Italie, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Turquie , en Tran- sylvanie, dans le Caucase, le Breschtau, le Taliisch et toute la Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Pallas indique aussi cette plante en Sibérie , oîi elle était en lleur le 22 août 1772 , avec Gentiana punctataf une va- riété du G. cruciata et le Senecio crucœfoUus» Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40° ) Écart en latitude : Nord, Belgique 51 i IP Occident , France 0 \ Écart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 56 E. f 56" Carré d'expansion 616 G. CICEBJDIA, Adam. Ce petit genre est composé de 8 espèces très-dissémi- nées , dont 3 appartiennent à l'Europe, 2 à l'Amérique septentrionale, 1 à l'Amérique du sud, 1 aux Indes orien- tales , 1 à Ceylan. CICENDIA. i09 CiCENDiA FiLiFORMis , Delarbre. — Petite et délicate espèce d'une extrême fugacité, qui se développe dans les lieux sablonneux et humides , et surtout dans ceux où l'eau a séjourné pendant l'hiver. Sa tige fdiforme est souvent uniilore , et sa petite fleur jaunâtre, à tube globuleux et à 4- divisions , est très-sensible à toutes les influences de l'at- mosphère. Le fruit est une capsule à 2 loges, qui s'ouvre en 2 valves et répand des graines nombreuses , d'une peti- tesse extrême et attachées aux sutures. — Elle fleurit en juin , juillet et août. Nature du soi. — Altitude. — Elle recherche les lieux sablonneux, siliceux et humides, et reste constamment dans la plaine. Géographie. — Au sud , on rencontre cette espèce en France, en Espagne. ■ — Au nord , elle est en Allemagne, en Belgique et jusque dans le Danemarck austral, en An- gleterre et en Irlande. — A l'occident, elle croît en Por- tugal. — A l'orient , elle végète en Corse , en Sardaigne , en Italie , en Sicile , en Transylvanie et en Grèce. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Espagne 39° | Ecart en latitude Nord , Danemarck 53 i 14** Occident , Portugal 11 0. | Ecart en longitude Orient, Grèce 22 E. ) 33« Carré d'expansion 462 CiCENDiA FUSILLA, GHscb. — Espècc annuelle des plus grêles et des plus délicates, qui croît aussi sur les sa- bles humides oii on l'aperçoit difficilemcfil. Sa tige se di- vise dès la base en rameaux grêles, plusieurs fois bifurqué». 410 GLNTIANÉES. Ses feuilles sont rares , linéaires ; ses fleurs petites , d'un blanc jaunâtre , situées aux bifurcations ou au sommet des rameaux. Le calice est à 4 divisions profondes, étroites, un peu étalées. La corolle , eu forme d'entonnoir , reste presque toujours fermée ; les anthères sont ovales et non tordues en spirale après la fécondation. — Elle fleurit en juillet , août et septembre. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et sa- blonneux des plaines, sur lesquels l'eau a séjourné pendant l'hiver. Géographie. — Son aire est extrêmement restreinte. Elle occupe surtout la France occidentale et centrale, et s'étend aussi , au nord , jusqu'en Belgique dans la Campine. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Provence 43° ^ Ecart en latitude : Nord, Belgique 51 j 8« Occident, France 5 "i Ecart en longitude : Orient, France 0 i 5° Carré d'expansion 40 G. ERYTHajœA, Rich. Distribution géographique du genre. — 32 espèces de ce genre sont distribuées dans toutes les parties du monde , mais l'Europe en a la moitié. — Ce sont, pour l'Europe, des plantes plutôt australes que boréales, habitant surtout le Portugal, les Pyrénées, les côtes de la Provence, l'île de Crète, et s'aventurant cependant jusque dans la Hongrie et môme dans l'Angleterre. — On connaît en Afrique 5 Ery- ihrœa : 2 aux Açores , 1 en Abyssinic, et 2 en Barbarie. ERÏTHKiEA. 411 — 5 se trouvent aussi en Asie : 2 aux grandes Indes, les autres à la Cochinchine , dans l'Altaï et sur le Caucase. — L'Amérique septentrionale en a 3 ; l'Amérique aus- trale 2, — et l'on en cite une espèce à la Nouvelle- Hollande. Erythrjea Centaurium , Pers. — Lorsque les fleurs qui s'épanouissent sur la lisière des bois et dans les jeunes taillis ont été frappées par le soleil de l'été, et ont perdu leur fraîcheur , on voit paraître dans les mêmes lieux cette jolie gentiane aux tiges quadrangulaires , aux feuilles oppo- sées , aux corymbes purpurins. La nuance rouge de ses co- rolles , varie du carmin au rose, et du rose à l'albinisme. Le soleil les fait éclore, l'ombre et la nuit en rapprochent les divisions. Les étamines tordent leurs filets plusieurs fois , les anthères sont saillantes et versent leur pollen sur de beaux stigmates orangés qui se déjettent après lu fécondation. — La capsule est formée de 2 valves qui s'écartent à la dissé- mination , qui se déroulent et répandent les petites graines qui étaient insérées sur leurs bords. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante croît par- tout , sur tous les sols, mais elle a une préférence marquée pour les calcaires et les basaltes. Elle est citée sur le calcaire dePienza en Siennois,surles travertins de Saint-Philippe en Toscane. — Elle habite les plaines et les coteaux , mais elle peut s'élever. Tenore la cite entre 100 et 300" dans le royaume de Naples , mais Ledebour dit que dans le Taliisch elle en atteint 800. Géographie. — Au sud , on la rencontre en Espagne , en Algérie , aux Açores , aux Canaries. — Au nord , dans le centre de l'Europe, en Danemarck , en Gothie , dans les 412 GExNTIANÉES. lieux humides ; dans la Finlande australe , en Angleterre , en Irlande, aux Hébrides, et aux Shetland. — A l'occident, elle croît aussi en Portugal. — A l'orient, on la trouve en Italie, en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , en Grèce , dans le Caucase , la Géorgie, dans le Taliisch, dans les Russies septentrio- nale , moyenne et australe. Limites d'extension de V espèce. Sud, Canaries 29° | Ecart en latitude : iVord, Finlande 62 ] 33« Occident, Açores 30 0. | Ecart en longitude : Orient , Russie moyenne 58 E.) 88^* Carré d'expansion 2904 Erytr^a pclchella , Fries. — Cette petite plante re- cherche les bords des fossés , les lieux qui ont été inondés pendant l'hiver , les environs des sources minérales. Elle est très-remarquable par les nombreuses divisions dichotomiques de sa tige , du milieu desquelles naissent des fleurs rouges ou roses , à divisions calicinales aussi longues que le tube. Les étamines se tordent à peine pendant la fécondation , mais les corolles sont tout aussi météoriques que celles de VE, Centaurium. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cet Erythrœa est indif- férent à la nature physique du sol, en recherchant pourtant les lieux sablonneux , mais il est surtout sensible à la présence de matières salines comme les Chénopodées. Il reste dans les plaines ou sur les coteaux. Géographie. — Au sud , il est commun en France et en Espagne ; il croît aussi aux Baléares, en Algérie , en Abys- POLEMONIACÉES . 413 sinie, et aux îles du cap Vert î\ Saint-Jacobi — Au nord , on le trouve dans presque toute l'Europe , sur les rivages du Danemarck, de la Gothie , de la Suède, de la Norvège et de la Finlande , en Angleterre et en Irlande. — A l'occi- dent, il végète en Portugal, à Tènériffe. — A l'orient, on le rencontre en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, dans le Caucase, dans l'Asie mineure , dans les Russies septentrio- nale , moyenne et australe , dans les Sibèries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Abyssinie 10° ) Ecart en latitude : Nord , Finlande 66 ' 56<» Occident, Canaries 21 O. | Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 96 E. j 117» Carré d'expansion 6552 FAMILLE DES POLEMONIACEES. Cette famille , qui n'est pas très-étendue , appartient en grande partie au Nouveau-Monde. Ses espèces habitent , en dehors des tropiques, les régions occidentales des Amériques boréale et australe. — L'Europe en est presque dépourvue et n'en possède que 2 qui vivent dans ses parties froides ou tempérées. G. FOLERIONXUM, Lin. Distribution géographique du genre. — On en connaît 15 espèces, presque toutes asiatiques ou américaines. — La 414 PALEMOMACÉES. partie nord de l'Amérique en a 7 , dont 1 au Mexique , 1 en Californie , et les autres s'approchent plus ou moins des régions arctiques. — C'est aussi dans le nord de l'Asie, en Sibérie et en Dahurie, que 6 espèces sont réunies. — Enfin l'Europe a 2 polémoines dont l'une lui est commune avec l'Amérique et l'autre avec l'Asie boréale. PoLEMONiUM CiCRULEiM , Lin. — On rencontre cette espèce au milieu des buissons et sur le bord des ruisseaux. Elle y forme de petites touffes d'un vert gai. Ses tiges sont sillonnées , ses feuilles presqu'ailées , et ses fleurs ter- minales , légèrement penchées , rappellent la couleur des Campanules. Les filets de leurs étamines sont élargis à leurs bases et velus; leurs anthères d'un beau jaune contrastent avec le bleu de la fleur. Le stigmate , qui sort de la corolle avant l'épanouisement , ne se développe que plus tard , et enfin la capsule que protège le calice s'ouvre au sommet en 3 valves et répand des semences anguleuses. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains calcaires , et se trouve aussi en Auvergne sur la lave des volcans. — Elle habite la plaine et les montagnes : à 800"^ en Auvergne, à 1,200™ dans le Jura, de 300 à 520™ aux Loffoden, selon Lessing; à 500™ au Kamtschatka, d'après la flore de Ledebour. Géographie . — Son aire d'expansion est des plus vastes, cependant , au sud , elle ne va pas au delà des Pyrénées, du centre de l'Espagne et du midi de l'Italie. — Au nord, elle existe partout en Europe; dans toute la Scandinavie, dans les lieux humides et sur les bords des ruisseaux en Laponie , dans les prés mouillés et sur les bords des rivières oîi elle est plus belle que dansles jardins , selon les expressions de Wah- CONVOLVULACÉES. 415 lenberg. Acerbi la cite en fleurs à Uléaborg le 27 juillet 1795 et le 13 juillet 1797. Elle s'arrête en Laponie à Rolfsoë par 70" 67', et ne va pas jusqu'au Cap-Nord, mais elle arrive plus au nord dans le pays des Samoyèdes ; elle est aussi en Angleterre, en Irlande et non dans les îles. — A l'occi- dent, la polémoine vit en Amérique depuis le Canada jus- qu'à la base des montagnes Rocheuses et sur les côtes de l'Océan arctique , depuis le 66° jusqu'aux rivages du nord. Peu de plantes, dit Hooker, sont plus variables , et peu, surtout, ont une aire d'extension aussi grande dans les ré- gions froides et tempérées de l'hémisphère boréal , de Ka- moun et de Kulghur , dans le nord de l'Inde, au Spitzberg et aux rivages glacés de l'Europe , de l'Asie et de l'Amé- rique. — A l'orient, elle est indiquée en Italie, en Hon- grie, en Croatie , et Transylvanie, en Galicie, dans le Cau- case, dans toutes les Russies , toutes les Sibéries, la Dahu- rie, le Kamtschatka , les îles Aléoutiennes et l'Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Italie 41® ) Écart en latitude : iVord, Sibérie arctique 78 j 37° Occident et Orient 360 ^'^'^ "" '^"8*^"^' • l 360« Carré d'expansion 13320 FAMILLE DES CONVOLVULACEES. Cette belle et nombreuse famille a son plus grand déve- loppement sous la zone tropicale des deux continents et sur- A 1 6 CONVOLVULACÉES. tout dans l'Amérique équinoxiale. Ses espèces deviennent plus rares dans les zones tempérées, et elles disparaissent des pays froids. L'Europe a un certain nombre de Convolvula- cées, et la flore du royaume de Naples , la plus riche en ce genre , en possède même 20 espèces. Leur nombre s'affaiblit en approchant du pôle, et la Laponien'en a plus. — Ces plantes diminuent en allant vers l'est. — Elles dis- paraissent complètement des montagnes, et sont peu nom- breuses dans les îles. La proportion pour l'Europe entière est 1 : 198. G. CONVOLVUX.US, Lin. Distribution géographique du genre. — Les liserons, dis- persés dans toutes les parties du monde au nombre d'envi- ron 250 espèces , se font remarquer partout par leurs tiges souvent volubles, par la rapidité de leur croissance et par la beauté de leurs fleurs. Ce sont des plantes des pays chauds, qui brillent de tout leur éclat sous les tropiques , qui con- sentent à vivre sous les zones tempérées , mais qui s'éloi- gnent des régions froides de la terre. — Le Nouveau-Monde est leur principale patrie ; 75 espèces y sont distribuées au Brésil et au Pérou principalement , puis au Chili et môme à Buénos-Ayres. — 45 espèces habitent l'équateur, les Antilles, le Mexique, la Nouvelle-Grenade, et quelques- unes parviennent jusque dans la partie sud des Etats-Unis. — Après l'Amérique , les Convolvulus sont aussi très-fré- quents en Asie ; on y en compte 50 espèces dont la moitié des grandes Indes. Les autres sont très-disséminées : en Sibérie, en Dahurie , en Chine , en Cochinchine, au Japon , puis en Perse, en Syrie, en Arabie et dans l'Asie mineure. Ces plantes avancent plus vers le nord en Asie qu'en Amérique. — L'Afrique a près de 40 liserons, dont 8 au cap de Bonne- 'cONVOLVUi.tS. 417 Espérance et 8 dans l'Afrique boréale et occidentale. On en connaît 6 en Egypte, 4 en Abyssinie. Tous les autres sont dans les îles et surtout aux Canaries, ensuite au cap Vert, aux îles Mascareigne et à Madère. — Les Convolvu- lus européens sont moins nombreux. C'est à peine si l'on en connaît 30 espèces , encore plusieurs d'entr'elles nous sont- elles communes avec l'Asie et avec l'Afrique boréale. Elles habitent surtout l'Europe australe : la Provence, l'Espagne, l'Italie, la Grèce, la Tauride, la Corse et les rivages de la mer. Enfin, l'Océanie a reçu aussi son contingent de ces charmantes espèces; 14 sont distribuées à la Nouvelle- Hollande , à la terre de Diémen , à Timor , à Java et aux Philippines. CoNVOLVCLUs SEPiuM, Lin. — La légèreté, l'élégance, la puissance de la végétation , appartiennent à cette espèce que l'on rencontre partout , mais qui choisit de préférence les arbrisseaux des haies , autour desquels elle montre ses longues tiges volubles de gauche à droite , ou bien les sa- bles des rivières au milieu des saules et des peupliers sur lesquels, à la fin de l'été, elle étale ses grandes et magni- fiques Ileurs blanches. Elle vit dans ces diverses localités avec de nombreux arbrisseaux, et souvent elle admet dans sa société le Vicia Cracca , le Lalhyrus pralensis , ou con- tribue , avec le houblon et quelques autres espèces envahis- santes, à rendre impénétrables les massifs de verdure qui or- nent le bord des eaux. — Ses feuilles sagittées se mêlent au feuillage des arbres sur lesquels elle s'enroule. 2 bractées opposées accompagnent chaque Heur solitaire, supportée par un pédoncule tétragone. Le bouton tordu , comme dans tous les liserons, de droite à gauche, dans un sens opposé à celui de la volubilité de la tige , se déroule le matin et vil '^' 418 CONVOLVULACÉES. montre tout le jour sa profonde corolle. 5 anthères suppor- tées par des filets velus s'ouvrent en dehors , sans toucher 2 beaux stigmates papillaires qui, probablement, ne sont imprégnés que le soir , quand la corolle se llétrit , et re- plie en dedans son hmbe devenu inutile. — Le fruit est une capsule à 2 loges qui reste longtemps fermée, et qui s'ouvre ensuite d'une manière irréguhère. — La curieuse végétation de cette plante a été étudiée a>ec soin par M. Germain et par M. Lagrèze-Fossat. La tige de ce liseron est souterraine ; vers le milieu du printemps , dit M. La- grèze-Fossat, les bourgeons qu'elle a produits l'année pré- cédente , prennent de l'accroissement et se développent en rameaux aériens. Ces rameaux sont de deux sortes; les uns s'enroulent sur les végétaux voisins et se couvrent , en été , de fleurs et de fruits , les autres restent couchés sur le sol et ne portent que des feuilles ; on les dirait frappés de sté- rilité. Cependant il n'en est point ainsi : lorsqu'après les premières pluies du mois de septembre, on observe un de ces rameaux , on remarque que son extrémité supérieure s'est courbée vers la terre et y a pénétré à une profondeur de 1 à 3 centimètres. Bientôt le bourgeon qui le termine semble se dédoubler, et 2 nouveaux rameaux se déve- loppent presque parallèlement. Ces rameaux souterrains sont plus épais que celui qu'ils terminent; ils sont d'une couleur blanchâtre et d'une consistance charnue , leurs ar- ticulations sont très-marquées; elles portent de très-petites feuilles blanchâtres et charnues, de la même forme que les feuilles aériennes, et, à l'aisscIle de chacune d'elles, se voit un bourgeon plus ou moins bien formé , mais parfai- tement distinct. (Bulletin de la Soc. bot. de France, t. 2, p. 146). — Dès les premières gelées de l'automne , dit M. Germain, la portion aérienne de la tige se détruit, le CONVOI.VILUS. 419 tubercule constitué par son sommet enfoui dans le sol, et qui est devenu ( par le fait de cette destruction ) plante indépendante, reste stationnaire, pendant la durée de l'hiver, dans le sol où il s'est ménagé un abri à la manière des animaux hivernants. — Dès le printemps suivant , de l'aisselle de chaque feuille squamiforme , part un bourgeon qui devient une nouvelle tige aérienne , susceptible de se comporter ultérieurement comme la tige mère (Bulletin delà Soc. bot. de France, t. 2, p. 148). — Le Convol- vulus daJairicuSy à Heur rose , est identique à une jolie va- riété à fleur également rose, qui remplace le type dans les Pyrénées. Nature du sol. — Allilude. — ïl est indifférent et ac- cepte tous les terrains, en plaine et dans les basses monta- j;nes. Il n'atteint, pour ainsi dire , nulle part la limite su- périeure du hêtre. Géographie. — Son aire est immense et très-irrégulière : au sud , on le rencontre en Provence , dans le midi de l'Italie, en Sicile , dans le midi de l'Espagne , en Algérie et aux Açores. — Au nord, il existe dans la majeure partie de l'Europe centrale, dans le Danemarck , la Gothie, la Norvège et la Suède où il devient httoral. Il existe aussi dans la Finlande australe , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il se trouve en Portugal, aux Açores, dans l'Amérique septentrionale , au Canada , au Saskatchawan , aux montagnes Rocheuses et dans les îles de la rivière de Colombie, à Terre-Neuve, en Californie, dans la Caro- line, etc. — A l'orient, il croît en Suisse, en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Tran- sylvanie , en Turquie , en Grèce , dans le Caucase , en Géor- gie, en Tauride, sur les bords de la mer Caspienne, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans le». 420 CONVOLVULACÉES. Sibériesde l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal, et dans la Da- hurie. — Il faut ajouter à ces nombreuses localités , la Nouvelle-Hollande , la Nouvelle-Zélande et Java. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35* (Ecart en latitude : Nord, Finlande 60 i 25*^ Occident , Amérique 125 0. ) Ecart en longitude : Orient , Uahurie 118 E. î 243« Carré d'expansion 6075 CoNVOLVULUS ARVENSis, Lin. — Trop faible pour s'éle- ver sans appui , il se glisse dans les haies , dans les chan- vres ou au milieu des céréales , y entortille ses tiges sou- ples et grimpantes, et paie en guirlandes de fleurs les servi- ces de ses bienfaiteurs. Nous voyons ses tiges , alimentées par des racines puissantes , blanches et contournées , en- vahir nos champs et nos jardins, croître en abondance dans les fossés des routes, s'avancer d'un côté en rampant jus- que dans la poussière , ei de l'autre s'attacher en festons aux céréales et montrer leurs fleurs sous leurs épis. — Quand elle est jeune , cette espèce ne cherche pas d'appui , mais aus- sitôt que ses tiges débiles ne peuvent plusse soutenir, elles rampent et deviennent rameuses si elles ne trouvent pas de supports, ou bien efles s'élancent et s'enroulent de gauche à droite, si, comme cela arrive le plus souvent, elles rencontrent un chaume pour les soutenir. — Un peu avant l'épanouis- sement, les corolles se tordent de droite à gauche, et enfin elles s'ouvrent en une jolie cloche odorante , blanche , rose ou carnée , souvent régulièrement nuancée de blanc et de rose , et contrastant avec la calathide bleue de ,1a chicorée COiWOLVULUS. 421 sauvage et les épis jaunissants des céréales. — Les fleurs de toutes ces tiges naissent assez rapprochées et forment d'ad- mirables guirlandes. Les pédoncules sont fléchis de diver- ses manières , et toujours assez longs pour amener la fleur à la lumière du jour. Les 5 étamines sont inégales de hau- teur; l'une d'elles est presque toujours plus petite. Les filets sont velus à la base ; les anthères violettes, ou plutôt lilas, s'ouvrent en dehors et conservent longtemps un pollen gri- sâtre et à gros grains. L'ovaire est entouré d'un disque orangé. Le calice est soudé à la corolle. La fécondation s'opère comme dans l'espèce précédente, et le fruit est aussi une capsule bilooulaire , ne contenant qu'un petit nombre de graines. Nature du sol. — Altitude. — Il croît partout , mais il n'est pas indifférent, et préfère les terrains calcaires et mar- neux. On le trouve cependant sur les sables. II reste dans la plaine et sur les montagnes basses , mais il peut aussi s'élever, et de Candolle , qui le cite à 0 en Hollande et à Montpellier, l'indique aussi à 1,600™ dans les Alpes de la Provence. Ledebour le mentionne jusqu'à 1,000™ dans le Caucase. Géographie. — Ses limites sont très-difficiles à établir , car il a été évidemment transporté par l'homme sur plusieurs points. — Au sud, il habite le midi de l'Espagne et de l'Italie , la Sicile , la Corse, l'Algérie , les Baléares, Madère, les Açores , les Canaries , l'Egypte et l'Abyssinie. — Au nord , il est dans toute l'Europe, à l'exception delà Lapo- nie, de l'Islande, des Hébrides, des Shetland et des Feroë. — A l'occident, indépendamment du Portugal et des Ca- naries , il est encore aux Etats-Unis où très-certainement il n'est pas indigène. — A l'orient, il habite l'Europe entière, excepté la Russie arctique , le Caucase, la Géorgie , les Si- 422 CONVOLVULACÉES. béries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkai, ainsi que la Da- hurie. — Enfin , on a rencontré ce liseron dans la Chine septentrionale et à la Nouvelle-Hollande. Limites d'exlemion de Vespèce. Sud , Abjssinie 12" i Ecart en latitude : Nord , Finlande 60 » 48° Occident , Açores 30 O. | Écart en longitude : Onewf, Dahurie 118 E. ) 148» Carre d'expansion 7104 CoNvoLvuLUS CANTABRiCA , Lin. — Ce joU liseron croît sur les pelouses , dans les lieux secs , souvent accompagné de VJIedysarum saœatile, de V Ilelianthemum procumberis , du Coronilla minima ^ du Tragopogon crocifolium, du 7. majus y etc. Il n'est pas voluble ; ses tiges sont droites, inclinées ou couchées , garnies de feuilles blanches , molles et velues. Les fleurs naissent au sommet des divisions de la tige ; elles sontgrandes , d'un beau rose et odorantes comme celles du C. arvensis. Les calices sont velus et soyeux. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du soi. — Altitude. — Il préfère les terrains cal- caires et rocailleux des plaines et des coteaux. Lcdcbour le cite dans le Taliisch entre 80 et 1,000™. Géographie. — Au sud , le midi de la France et de l'Italie , le centre de l'Espagne et les collines arides de l'Al- gérie , jusque dans les montagnes de l'Aurès. — Au nord, la France , l'Yonne , la Côte-d'Or, le Tyrol. — A l'occi- dent, l'Espagne. — A l'orient, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie , la (irèce , la Turquie , la Tau- ride , le Caucase , la Géorgie et le Taliisch. CONVOLVULUS. 423 Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35° | Ecart en latitude : Nord, France 46 i - 11» Occident, Espagne 4 0.") Ecart en longitude : Orient , Talusch 47 eJ SI'» Carré d'expansion 561 CoNVOLVULCs LiNEATUs , Lin. — Il croît dans les lieux secs , sur les pelouses , le long des chemins et sur le bord des vignes. Sa racine est longue et rampante comme celle de tous les liserons vivaces. Ses tiges sont droites ou couchées ; ses feuilles longues, soyeuses, munies de nervures latérales pa- rallèles ; ses fleurs, blanches ou roses, sont réunies au sommet des tiges et des rameaux. — 11 fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — 11 recherche les terrains secs, calcaires, marneux ou argileux. Il croît en plaine et peut s'élever à une certaine hauteur dans les contrées méri- dionales. M. Boissier l'indique de 500 à 1,000™ dans le royaume de Grenade ; Ledebour le cite à 800™ dans le Caucase. Géographie. — Au sud, il existe dans le midi de la France, de l'Itahe et de TEspagne, en Syrie, en Algérie, sur les sables des bords de la mer, dans le Sahara et dans les montagnes de l'Aurès, et en Egypte. — Au nord , il a sa limite sur le plateau central de la France et dans la Russie moyenne. — A l'occident , il reste en Espagne. — A l'orient, on le trouve en Italie, en Sicile, aux Baléa- res , dans les llussies moyenne et australe , dans le Caucase , la Tauride, la Géorgie , la Syrie, les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. 424 CONVOLVULACÉES. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Egypte 30*' 1 Écart en longitude : iVorc? , Russie moyenne 49 ' 19" Occident, Espagne 6 O. j Ecart en latitude : Orient, Sibérie altaïque 96 E. ) 102" Carré d'expansion 1938 o. CUSCUTA , Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît 35 à 40 espèces de ce genre. Ce sont toutes des plantes para- sites qui envahissent de nombreux végétaux et finissent par les détruire. La majeure partie des cuscutes appartiennent à l'Asie ; on y en cite 13 , dont 7 sont des Indes orientales , 3 de la Chine , 2 de la Sibérie et 1 du Népaul. — Après l'Asie c'est l'Amérique méridionale qui en offre le plus grand nombre : 8 espèces habitent le Pérou , le Brésil et le Chili. — 6 espèces sont communes au Mexique ou au reste de l'Amérique du nord. — L'Europe en a égale- ment 6 , mais dans ces derniers temps une étude plus appro- fondie a fait découvrir des caractères dislinctifs parmi des formes que l'on considérait comme des variétés, et l'on cite maintenant 16 espèces disséminées dans les diverses par- ties de l'Italie , de la Sicile, de la France, de l'Allemagne et de la Dalmatie. — On connaît 1 cuscute au cap de Bonne- Espérance, — 1 autre à la Nouvelle-Hollande. CuscuTA EUROPiEA, Lin. — Parasite et volublc , elle s'attache surtout à l'ortie et au houblon. Ses graines, dépour- vues de cotylédon , ont un embryon filiforme déjà roulé en cuscuTA. 425 s|)irale autour du périsperme. II se développe promplement et cherche immédiatement une plante qui puisse lui sauver la vie. A son défaut, l'embryon périt dès qu'il a consommé la provision de nourriture accumulée pour plusieurs jours dans le périsperme. Mais si la nourrice est trouvée, l'em- bryon s'y fixe , s'y applique, et tout aussitôt , aux points où le contact est le plus complet , il se développe des su- çoirs qui absorbent la sève de l'espèce protectrice qui de- vient ainsi la victime de son hospitalité involontaire. Quand la cuscute a assuré son existence , elle s'occupe de multiplier ses individus. Alors elle se ramifie , et au moyen de lonf;s filets oscillants, elle atteint les plantes voisines , s'y amarre par plusieurs tours , y développe ses suçoirs, et forme ainsi un réseau plus ou moins étendu , où chaque individu jouit d'une existence à la fois commune et indépendante. Alors elle lleurit. A l'aisselle des bractées, roses ou blanches, nais- sent de petits bouquets de fleurs sessiles ou presque sessilcs, blanches ou carnées. La corolle ne tarde pas à se flétrir , mais elle persiste et couronne une petite capsule qui s'ouvre horizontalement et montre deux loges contenant chacune deux semences. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Parasite sur l'ortie , le chanvre et le houblon , et s'élevant avec eux dans les mon- tagnes. Nous l'avons trouvée , en Auvergne , sur le Pohj- gonum Convolvulus. Géograj)hie. — Au sud , on rencontre cette espèce en France , en Espagne , et jusque dans l'Algérie. — Au nord, elle existe dans presque toute l'Europe centrale, dans la Scandinavie (excepté en Laponie) , en Angleterre et en Irlande, croissant toujours sur les Urticées. — A l'occident , elle est en Portugal. — A l'orient , on la trouve en Suisse , en Italie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en I i26 CO>VOLVDLACÉES. Dalniatie , en Turquie, en Grèce, dans le Caucase, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et dans la Sibérie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35" ) Ecart en latitude : Nord, Finlande 66 i 31« Occident , Portugal 12 O. "j Ecart en longitude : Orient , Sibérie 58 E. ( 70* Carré d'expansion 2170 CuscLTA EPiTHYMUM, Lin. — Très-communc sur des plantes très-différentes, cette espèce présente exactement le même mode de développement que la précédente. Ses ti- ges , roses ou carminées , sont beaucoup plus rameuses , plus fines , plus envahissantes. C'est une plante destructrice , qui tue complètement ses victimes et qui en agrandit le cer- cle tous les jours par ses envahissements qui ont toujours lieu en dehors du point qui a été le premier attaqué. — Peut-être y a-t-il des espèces distinctes dans ces divers habitats, car nous l'avons rencontrée sur Thymus Ser- pyllum, sur Calluna vulgaris, sur Ilelianthemwn vul- gare, etc. — Elle diffère de la précédente par sa taille, par ses fleurs plus petites, entièrement sessiles, à 4 divisions. Ses étamines 'offrent à leur base un appendice arrondi , réniforme et crénelé sur les bords. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Parasite et croissant , selon de Candollc, depuis 0 à Montpellier jusqu'à 1 ,500'" dans les Pyrénées. Géographie. — On rencontre cette cuscute en France , en Espagne , en Algérie , aux Canaries. — Au nord , elle CLSCLTA. 427 est trop commune dans la majeure partie de l'Europe et s'arrête dans le Danemarck austral , et en Angleterre au 55". — A l'occident, elle croît en Portugal et aux Cana- ries.— A l'orient, elle végète en Suisse, en Italie, en Dal- matie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Tur- quie, en Grèce oii d'Urville la cite principalement sur Ana- (jyris fœlida , au Sinaï où Bové l'indique sur Arlemisia monosperma, Del., dans le Caucase, en Asie mineure et en Arabie. Limiles (Vexlension de Vespèce. Sud, Canaries 29" 1 Ecart en latitude : Nord , Angleterre 55 j 2G° Occident, Canaries 18 0.| Écart en longitude : On>w^ Arabie 38 E.) 56» Carré d'expansion 1456 CuscuTA EPiLiNUM , Weihe. — Cette plante vit parasite sur les lins. Sa tige est rameuse , ses fleurs , réunies en glo- mérules, sont munies d'une bractée écailleuse; elles sont blanches, à 4 ou 5 sépales charnus, carénés sur le dos. La capsule est semi-biloculaire par suite de la présence d'une cloison qui atteint au moins la moitié de sa hauteur. Elle est recouverte au sommet par la corolle marcescente. — Elle fleurit en juillet et en aoijt. Nature du sol. — Allilude. — Parasite sur le lin, elle le suit dans les montagnes. Géographie. — Les graines de celte espèce sont évidem- ment transportées avec celles du lin ; aussi son aire d'expan- sion doit-elle être artificielle. — Au sud, elle reste en France sur le plateau central. — Au nord, elle s'étend dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie , en Norvège, V28 BORAGINÉES. en Suède , en Finlande , et en Angleterre jusqu'au 58**. — A l'occident , elle trouve sa limite dans cette dernière con- trée, bien qu'elle soit déjà naturalisée en Amérique ou plu- tôt cultivée avec le lin. — A l'orient, elle est répandue en Lombardie , en Autriche , en Croatie , eu Transylvanie , en Hongrie et en Russie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , France 45" ) Écart eu latitude : AVrf, Finlande 66 j 21« Occident , Angleterre 8 0. -^ Écart en longitude : On'ew^, Russie moyenne 58 E. ) 66* Carré d'expansion 1386 FAMILLE DES BORAGINEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Nigritie Ooà 10» Abyssinie 10 à 16 Algérie 33 à 36 Roy. de Grenade. . . 36 à 37 Sicile 37 à 38 Portugal 37 à 42 Royaume de Naples. 38 à 42 Caucase 40 à 44 Tauridc /|3 h 46 Plateau central .... 44 à 47 Longitude. 18«0. à 5°E. 312 32 E. à 41 E. 69 5 0. à 6 E. 56 5 0. à 8 0. 49 10 E. à 13 E. 53 9 0. à 11 0. 63 11 E. à 16 E. Sï 35 E. à 48 E. 34 31 E. h 34 E. • 35 0 à 2 E. . 70 PROPORTIONS RELATIVES. 429 Latitude. Longitude. France 42" à 51° 7"0. à G" H. 1 : 57 Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 : 30 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 : G7 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 : 62 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 O. 1 : 64 Russie moyenne ... 50 à 60 17 Ë. à 58 E. 1 : 49 Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 : 80 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 : 68 Gotbie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 : 75 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1:68 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 : 64 Russie septentr'e... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 : 48 Finlande 60 à 70 18 E. a 28 E. 1 : 52 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 : 65 Europe entière 1 : 48 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande 51" à 55° Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne.. . 50 à 60 Sibérie de rOural. 44 à 67 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 Sibérie du Raïcal. . 49 à 67 Daburie 50 à 55 Sibérie orientale... 56 à 67 Sibérie arctique.. . 67 à 78 Kamtscbalka 46 à 67 PaysdesTscbukbis. » w lies de l'Océan or". 51 à 67 Amérique russe.. . 54 à 72 Longitude. 7"0. à 13"0. : 81 1 0. à 7 0. : 64 2 E. à 14 E. . 67 17 E. à 58 E. : 49 55 E. à 74 E. : 35 66 E. à 97 E. 35 93 E. à 116 E. 60 110 E. à 119 E. 56 111 E. à 163 E. H 60 E. à 161 E. 78 148 E. à 170 E. 45 155 E. à 175 0. 37 170 E. à 130 0. 49 170 0 à 130 E. 74 430 UORAGÏNEES. Tableau des proporùons relatives des espèces dans le seus des alliludes. Latitude. Roy. deGr'^% rég. alp. et niv, 36° à 37" Roy. deGrenade, rég. niv . . 36 à 37 Pyrénées 42 à 43 Pyrénées élevées 42 à 43 Pic du Midi de Bagnères... » Plat, central, rég. montagn. 44 à 47 Plateau central , sommets. . 44 à 47 Alpes 45 à 46 Alpes élevées 45 à 46 Altitude en mètres. 1500 à 3500 1 54 2500 à 3500 1 122 500 à 2700 1 194 1500 à 2700 0 : 0 » 1 75 500 à 1900 1 : 250 1.500 à 1900 0 : 0 500 à 2700 1 .174 1500 à 2700 1 350 Tableau des proportions relatives des espèces dans les iles. Latitude. Iles du Cap-Vert 12° à 14" Canaries 28 à 30 Hébrides 57 à 58 Orcades 59 Shetland 60 à 01 Feroë 62 Islande 64 à 66 Mageroë • 71 Spitzberg 79 à 80 lie Melville 76 lie J. Fernandoz 33 à 40 S. Nouv. Zélande (nord) . 35 à 42 S. Malouines 52 S. Longit udc. 24° 0. à 27° 0. 49 15 0. à 20 0. 50 8 0. à 10 0. 47 5 0. à 6 0. 91 3 0. à 4 0. 44 9 0. 74 16 0. à 27 0. 137 24 E. 97 10 E. à 20 E. 0 0 114 0. 0 : 0 76 0. 0 : 0 171 0. à 176 0. 1 :202 59 0. à 65 0. 0 : 0 Les Boraginées constituent une famille nombreuse et très-importante, dont une grande partie , formée des tribus desTournclortiécs et des îlélioliopées, ne végète (]ue dans PUOPORTIONS RELATIVES. 431 la zone tropicale, et sont très-rares en dehors ; tandis qu'au contraire les Anchusées et les Cynoglossées se trouvent en plus grande quantité et presqu'exclusivement en dehors des régions tropicales. L'Asie centrale et le bassin de la Médi- terranée sont les pays oij ces plantes sont le plus abondantes. — Les flores d'Europe ne sont pas très-riches en Boragi- nées , cependant ces plantes entrent pour une portion assez notable dans le tapis végétal. — Elles sont assez régulière- ment distribuées dans le sens des latitudes , et, quoiqu'elles soient moins nombreuses vers le nord que vers le sud , la différence de proportion n'est pas très-grande, puisque dans l'Algérie elles font 1/56, et en Laponie 1/65. Les Bora- ginées font en Europe à peu près 1/50 de la végétation. — On les voit augmenter rapidement vers l'orient , car, dans notre premier tableau , les Russies diverses, même la Russie septentrionale , la Tauride et le Caucase, possèdent une assez grande proportion de ces espèces, de 1/34 à 1/49, et si nous poursuivons nos comparaisons dans le sens des longitudes , nous retrouvons des proportions très-fortes aussi dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï, 1/35, comme en Tauride. 11 y a sans contredit irrégularité due au petit nombre de plantes indiquées dans les flores des autres contrées qui sont peu connues. — A un petit nombre d'exceptions près, les Bo- raginées fuient les montagnes. Notre troisième tableau le démontre clairement , non-seulement quand on compare entr'elles les zones d'altitude, mais encore si on établit un parallèle entre l'ensemble des régions montagneuses et les plaines qui s'étendent à leurs pieds , entre le nombre relatif des Boraginées de la France, par exemple, 1/57, et le nombre des Alpes 1/174, celui des Pyrénées 1/194, celui du pla- teau central , région montagneuse , 1/250, et ainsi de suite. — Les îles ne paraissent avoir aucune influence particulière 432 BORAGINÉES. sur leur dispersion. Les nombres qu'elles offrent sont d'ail- leurs trop petits pour laisser apercevoir quelques rapports dignes d'intérêts. G. HELIOTROFIUin , Lin. Distribution géographique du genre. — Ces jolies Bo- raginées sont au nombre de 110 environ, disséminées sur toute la terre. — Leur centre principal est l'Amérique du sud où l'on en connaît 36, du Pérou, du Brésil, du Chili , de Buénos-Ayres. — L'Amérique du nord n'en a que 9 ou 10 qui restent confinées au Mexique ou aux Antilles, sans sortir de la zone équinoxiale. — On connaît en Asie 24 He- Uotropium, dont la majeure partie habite les grandes Indes, l'Arabie et le Caucase. Quelques-uns sont disséminés en Perse, en Palestine, en Chine et à Ceylan. — L'Afrique en a 20, presque tous de l'Egypte et de l'Abyssinie; on en trouve cependant quelques espèces au Cap , dans le Maroc , dans le Sennaar et à Ténériffe. — 14 espèces ont été indi- quées à la Nouvelle-Hollande, et très-probablement ce nom- bre est inférieur à la réalité. — L'Europe n'en a pas plus de 6 ou 7 appartenant à sa région australe, à la Grèce, à la Sicile , à l'Italie , ou à la Russie australe. Heliotropium europ^um. Lin. — Lorsque les moissons ont été enlevées , et que les champs peuvent recevoir direc- tement l'inlluence des rayons solaires, plusieurs espèces s'y développent en abondance, et couvrent , en automne, les campagnes d'une végétation nouvelle. Dans ce nombre est VII. europœvm , qui vit avec VAphanes arvcnsis , le Ga- leopsis Ladanum , V Euphorhia exigua , etc. On le trouve aussi pendant l'été sur le bord des chemins et des fossés. — IIEMOTUOPIUM. 433 On le reconnaît facilement à ses liges peu élevées, à ses feuilles grises , arrondies et ridées comme celles de l'héliotrope du Pérou , à ses 2 épis géminés , insérés un peu au-dessus de l'aisselle des feuilles supérieures , et roulés en crosses comme dans In plupart des Boraginées. Dans ces 2 épis, la floraison suit absolument le même ordre ; elle commence par en bas, puis l'épi se déroule, et les fleurs, unilatérales, sont disposées de telle manière que celle qui s'épanouit chaque matin se trouve à la partie supérieure du pédoncule , à mesure qu'il se déroule. Ses fleurs sont d'un tissu très- clair , inodore'; les étamines sont enfermées dans la corolle. L'ovaire est unique et se transforme en un drupe sec qui, à sa maturité, se partage en 4 nucules. ~ Il fleurit de juillet en septembre et octobre. Nature du sol. — Alliiude. — Il croît sur les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud , il s'étend très-loin , en France , en Espagne , aux Baléares , en Algérie , en Egypte , à Ma- dère , aux Açores , aux Canaries. — Au nord , il arrive en Belgique , dans le Luxembourg et le Hainaut, dans quelques parties de l'Allemagne. — A l'occident, nous devons ajou- ter le Portugal aux localités citées. — A l'orient, il existe en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, dans le Caucase , la Tauride , la Russie méridionale , la Géorgie, les bords de la Caspienne et de la mer Noire, dans le Talùsch et dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limilcs d'extension de l'espèce. Sud , Kgypto 29» ) Ecart en latitude : Nord , Belgique 50 ^ 21» VII 28 4-34 BORAGINÉES. Occident, Açores 30 O. i Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 95 E.j 125» Carré d'expansion 26'25 6. ASPEHUGO, Lin. Ce genre est formé d'une seule espèce. AsPERUGO PROCUMBEiss , Lin. — Comme plusieurs au- tres Boraginées, cette plante cherche les \ieux murs, les décombres , les lieux incultes mais voisins des habitations , les dépôts de fumiers et les bords des fossés où l'on fait rouir le chanvre. Elle est annuelle , mais , dans les stations fertiles , elle se développe avec une extrême rapidité. Elle forme des gazons rampants à tiges couchées, à feuilles presque opposées , garnies de poils rudes, et à petites fleurs bleues axillaires, dont le tube, fermé par des écailles, renferme les 5 étamines et un ovaire aplati. La fécondation s'opère le jour même de l'épanouissement , et aussitôt la corolle se flétrit et le calice prend d'énormes proportions. De petits lobes extérieurs, qui semblaient inutiles et supplémentaires, grandissent tout-à-coup , et ce calice offre alors 15 divisions inégales, formant deux lèvres superposées dont la première a 7 dents, et dont l'autre, plus courte, en a 8. Les semen- ces, lisses et rapprochées par paires , sont aussi aplaties et attachées latéralement à un axe vertical. - - Elle commence à fleurir en mai tît continue jusqu'au commencement du mois d'août. Nature du sol. — Altitude. — Comme toutes les plan- tes domestiques celle-ci préfère les terrains calcaires , marneux et salilèrcs. — Elle croît ordinairement en plaine, mais elle peut s'élever, carde Caiidolle la cite à 1,600"' ECHINOSPERMUM. 435 au mont Maiinier, et M. Boissier entre 1,300 et 2,000™ dans le midi do l'Espagne. Géographie. — Au sud, elle atteint, comme nous venons de le voir, le midi de l'Espagne , l'Italie, la Sicile, et elle ha- bite aussi l'Algérie . — Au nord , elle existe dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie. Elle y est dis- persée çà et là , toujours près des fumiers ou dans les lieux salés. En Laponie, elle reste aussi autour des habitations; elle paraît avoir été naturalisée en Angleterre, oiî elle trouve- rait sa station la plus occidentale. — A l'orient , elle s'étend beaucoup plus , en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie , en Hongrie , en Grèce , en Turquie , en Tau- ride , dans le Caucase , en Géorgie , au mont Sinaï où Bové la cite avec le Galium tricorne, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35» | Ecart en latitude : Nord , Altenfiord 70 j 35® Occident, Espagne 60 O. j Ecart en longitude: Omn^ Sibérie de l'Altaï 96 E.) 156« Carré d'expansion 5510 G. ECHUarOSFERRIUaX , Swartz. Distribution géographique du genre. — Ces plantes , au nombre de 28 actuellement connues , sont très-dissémi- nées, mais le grand centre se trouve en Asie. — On en connaît 8 de la Sibérie altaïque , 5 du Caucase , 1 de l'Asie mineure et ï de Ceylan , en tout 15 espèces. — L'Eu- rope vient ensuite, et nourrit seulement 4 ou 5 Echinosper- 436 BORAGINÉES. mum du centre ou de l'est. — 4 vivent dans l'Amérique septentrionale; — 1 au Chili; — l'Afrique en a 3 , en Egypte , à l'île Bourbon et à Mascareigne; — enfin, on en connaît 1 à Java. EcHiNosPERMCM Lappula , Lehm. — On rencontre cette plante dans les champs cultivés , sur le bord des chemins et aussi sur les décombres qui attirent tant de Boraginées et qui les rendent presque domestiques. C'est une espèce an- nuelle , à petites feuilles rudes et à petites fleurs bleues à cœur jaune, rappelant tout à fait celles des Myosotis, parmi lesquels les anciens botanistes l'avaient placée. Ces petites fleurs, qui se montrent au milieu de l'été, sont météoriques; elles s'ouvrent le matin et se ferment le soir. 5 petits tuber- cules ferment le tube de la corolle, et emprisoiment 5 anthè- res au-dessous desquelles on voit le stigmate papillaire. Le calice persiste après la floraison. Il accompagne 4 fruits à double série de poils accrochants , et qui peuvent , comme ceux de la bardanne, des Galium, etc., s'accrocher aux ani- maux et se faire transportera de grandes distances. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les ter- rains calcaires et marneux de la plaine et des montagnes. De CandoUe l'indique à 1,600"* au col de Varse, au mont Genèvre. Géographie. — Au sud , elle atteint l'Aragon et le midi de l'Italie. — Au nord, elle est répandue dans presque tout le centre de l'Europe , et elle arrive en Scandinavie , dans le Danemarck , la Norvège , la Suède , la Finlande. Elle devient presque domestique et passe pour avoir été intro- duite en Angleterre. — A l'occident, elle n'est pas rare en Amérique, depuis le lac Huron jusqu'à la côte nord-ouest, CYNOGLOSSLM. 437 dans rOrégo» et dans presque tous les Etats septentrionaux de l'Union. — A l'orient, elle végète en Suisse, eo Italie, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal, et dans la Dahurie. — Paiias a rencontré cette plante en Sibérie , sur les bords de rirtich , en société des : Stipa pennala , Alijssum monta- num, Spirœa crenala, Hesperis sibirica, Verbascum phœni' ceiim , Phlomis ttiberosca , etc. Limites (V extension de V espèce. Sud, Royaume de Naples 40" ^ Ecart en latitude : iVorrf, Finlande 66 j 26« Occident, Amérique 120 0. ) Ecart en longitude : Orient , Dahurie 112 E. ^ 232° Carré d'expansion 6032 G. CT'NOGI.OSSUra , Liil. Distribution géographique du genre. — Les cynoglosses connues sont au nombre de 58 à 60. — 24 sont asiati- ques, et sur ce nombre 1 0 sont des Grandes-Indes. Un au- tre groupe existe en Sibérie, en Chine et au Japon; un autre encore dans le Caucase, l'Arménie, l'Arabie, la Perse et la Syrie. — Après l'Asie vient l'Europe, oii 17 à 18 espèces se sont donné rendez-vous. Ce sont toutes des plantes du midi, dispersées en Provence, en Italie, en Si- cile , en Grèce , en Espagne et s'avançant peu vers le nord. — L'Amérique n'est pas riche en Cynoglossum : on en rite 0 dans la partie méridionale, au Chili et au Pérou. — 438 BOllAGINÉES, 5 dans la partie septentrionale , au Mexique ou aux Etats- Unis. — L'Afrique en a 3, dont 1 à l'îie Bourbon, 1 au Cap et le 3*^ dans le nord de ce continent. — 3 espèces vi- vent à la Nouvelle-Hollande. Cynoglossum officinale, Lin. — Il croît le long des chemins et autour des habitations. Il est bisannuel , mais souvent ses feuilles paraissent plusieurs années de suite et se développent pendant que la racine se fortifie ; puis la tige se montre après un laps de temps plus ou moins long, et la plante périt. Ses feuilles forment d'abord une rosette étalée sur la terre; elles sont larges, ovales, velues, d'un vert blanchâtre et d'une odeur très-désagréable. Les tiges se divisent en nombreux rameaux roulés en spirale , cou- verts, ainsi que les pédoncules et les calices, de poils blancs et abondants. La corolle, petite et d'un rouge lie de vin, offre dans son intérieur 5 appendices veloutés et tubercu- leux qui en ferment la gorge et cachent les étamines. A ces fleurs succèdent des fruits singuliers ; les 4 nucules, qui sont hérissés de poils raides et crochus, se détachent par leur base et restent appliqués par leurs sommets, figurant une pyra- mide à 4 faces. Plus tard , ces nucules se détachent com- plètement et restent suspendus jusqu'à ce que la lame qui les retenait soit tout-à-fait séparée du réceptacle, et souvent ce n'est qu'au printemps suivant que cette séparation s'o- père.— Il fleurit en mai, juin et juillet. Nature du sol. — AUilude. — La cynoglosse recher- che les terrains calcaires , argileux, gras et profonds, mais elle aime surtout les matières saHnes et croît partout oii le sol est salifère, même sur les sables, sur les décombres et autour des habitations. Elle préfère la plaine , mais elle s'é- lève en suivant l'homme. De Candolle l'indique à 1,400™ CYNOGLOSSUM. 439 à Villars-d'Allos ; Ledebour la cite de 300 à 1,400™ dans le Breschtau. (jéofjraphie. — Au sud , elle croît en France , en Espa- gne , dans le midi de l'Italie et en Algérie. — Au nord , elle se trouve dans l'Europe centrale, dans la Gothie , la Norvège , la Suède, et la Finlande australe, toujours le long des chemins ou j)rès des villages. Elle est aussi en Angleterre et en Irlande. — Elle vit, à l'occident, en Portugal, et dans une grande partie du Canada et de l'Amérique du nord. — A l'orient , elle croît en Suisse , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , en Grèce , dans la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les Russies septentrio- nale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. Limites d^ extension de Vesi.èce. Sud , Algérie 35° ) à.cort en latitude : Nord, Norvège 6G ' 31« Occident y Canada 110 0. | Ecart en longitude: Orient , Sibérie du Baïkal 112 E. ) 222« Carré d'expansion 6882 Cynoglossum pictum , Ait. ~ Cette espèce habite aussi le bord des chemins et des vignes, oii elle se présente comme plante annuelle ou bisannuelle. Ses feuilles sont lancéolées, et les supérieures un peu échancréesau cœur, à la base. Ses corolles sont petites, très-ouvertes, d'un bleu clair , rayées de blanc et de brun rouge. Elle ressemble du reste à la pré- cédente. — Elle Ueurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les ter- rains calcaires et marneux de la plaine et des coteaux. Géographie. — Elle est assez méridionale et se trouve , 440 BOllAGlNÉES. au sud, en France , en Italie , en Sicile , en Espagne, aux Baléares, en Algérie, à Tanger, à Madère et aux Canaries. — Au nord , elle s'avance en France dans l'ouest jusqu'en Bretagne. — A l'occident, elle est en Portugal et aux Ca- naries. — A l'orient, elle se rencontre, en Dalraatie, en Croatie , en Turquie , en Grèce , à l'île de Crète , dans la Russie australe, dans la Tauride, dans le Caucase et la Géorgie. 'O' Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30° ) Ecart en latitude : iVorf/, France 48 ^ 18° Occident , Canaries 18 O. -j Ecart en longitude : Orient, Géorgie 47 E. ) 65° Carré d'expansion 1 170 Cynoglossum cueirifgliijM , Lin. — Espèce annuelle ou bisannuelle , qui croît encore le long des chemins et dans les lieux incultes. Sa tige est anguleuse , rameuse et cou- verte de duvet blanc. Ses feuilles sont allongées , étroites , spatulées , argentées et soyeuses. Les corolles sont roages ou blanches , quelquefois marbrées de ces 2 couleurs. — Elle fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains calcaires et rocailleux des plaines; mais, dans les con- trées très-chaudes, elle s'élève sur les montagnes, et M. Cosson la cite depuis la plaine de Lambèzc jusque sur le sommet du Djebel-Cheliah en Algérie. Géographie. — Au sud, la Provence, l'Espagne, les Baléares, l'Italie, la Sicile et l'Algérie. — Au nord, le plateau central. — A l'occident, le Portugal. — A l'orient, i'Ualie. ANCIHÎSA. ^^i LimUes iV extension de V espèce. Sud, Algérie 35° ^ Ecart en latitude : Nord , France 44 ) 9" Occident , Portugal Il 0. ) Ecart en longitude : Orient, Italie 15 eJ 20° Carré d'expansion 234 G. AXaCHCSA, Lin. Distribution géographique du genre. — LesAnchusa,a\i nombre de 48 à 50 , forment un genre principalement euro- péen, puisquela moitié appartientà l'Europe. Ce sont, comme presque toutes lesBoraginées, des plantes des pays chauds, qui vivent en Provence, en Italie, en Espagne, en Grèce, en Corse, à l'île de Crète, et dont quelques-unes seulement habitent le Bannat , la Transylvanie, la Tauride et la Podolie. — Plusieurs de nos espèces sotit communes à l'Afrique, et cette partie du monde en possède 11 qui lui sont spéciales. Elles se trouvent surtout en Egypte , en Abyssinie , au Cap et en Barbarie. — 8 Ancimsaont été cités en Asie : en Sibérie, en Arménie, en Syrie, au Caucase et à Ceylan. — Un autre, très-éloigné de ceux que nous venons de citer, existe au Brésil et au Pérou où l'on en connaît déjà 7 espèces. Anciiusa iTALiCA , Retz. — Lorsque les céréales offrent encore le vert tendre de leur jeune ûge, et avant que les épis ne soient sortis de leurs feuilles enroulées , on voit çà et là dispersées dans les champs, les touffes élégantesde cette Bo- raginée aux lleursd'azur qui, parfois, sontentourcesdes Heurs rouges et éclatantes des ^c/o>?<'.s. Ces touffes sont rameuses, h feuilles rugueuses , à pédoncules insérés un peu au-dessus des 442 BORAGINÉES. feuilles supérieures. Ses Heurs ne durent qu'un jour. La co- rolle est fermée par de belles écailles. Les parois des anthè- res sont cornées , et ces organes sont toujours cachés par des appendices. Après la fécondation, le calice se resserre et abrite 4 iiucules libres , creusés à leur base et entourés d'un rebord plissé et strié. — 11 fleurit en mai , juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Cet Ànchusa croît sur les terrains calcaires, argileux et marneux, et reste presque toujours en plaine. Cependant Ledebour l'indique dans le Taliisch jusqu'à la hauteur de 1,300™. Géographie. — Au sud , on trouve cette plante dans le midi delà France, aux Baléares, en Espagne, en Algérie, aux Canaries. — Au nord , elle arrive dans le centre de la France , à Nantes sur les sables de la Loire, dans l'Allema- gne méridionale. — A l'occident, elle croît aux Canaries. — A l'orient, on la rencontre, en Suisse, en Italie, en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Turquie , en Grèce, en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans le Taliisch , dans la Russie australe et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30" ) Ecart en latitude : Nord , Franco 47 ) 17® Occident, Canaries 18 0. | Ecart en longitude : Orienl, Sibérie de l'Oural 56 E. j 74° Carré d'expansion l!258 G. LYCOPSIS, Lin. Dislrihudon géographique du genre. — Ses espèces LYcopsis. 443 ne sont pas nombreuses ; on en connaît 1 8 , dont 8 sont propres à l'Asie , ou plutôt intermédiaires entre l'Asie et l'Europe , car 5 sont du Caucase et les 3 autres de la Pa- lestine , de la Géorgie ou des bords de la Caspienne ; — l'Europe en a 5 , toutes de sa partie australe , de la Grèce , de l'île de Crète , et une seule parmi elles s'avance un peu vers le nord ; — 4 sont africaines et dispersées dans le Maroc, en Egypte, à Ténériffe et au cap de Bonne-Espérance. — Une seule, américaine, habite la Virginie. Lycopsis AUVENsis , Lin. — Les bords des chemins et les décombres sont quelquefois couverts de cette plante ra- meuse et traînante , rude au toucher et garnie de petites fleurs d'un bleu céleste ; quoique annuelle , elle commence à fleurir en juin etcontinue, en se ramifiant toujours, pendant une partie de l'année. Le tube de la corolle est coudé , et renferme en cet endroit renflé le pistil et de grosses anthères. Le tube est fermé par des écailles velues. Le fruit consiste, comme celui des Anchusa, en 4 nucules creusés à leur base. Nature du sol. — Altilude. — Quoique cette espèce croisse partout , elle préfère les terrains sablonneux et sili- ceux , les vieux murs. Elle est presque domestique. On la trouve plutôt en plaine que dans les montagnes. Ledcbour la cite pourtant dans le Taliisch à 1,300'". Géographie. — Au sud, la Provence, l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord , l'Europe centrale, la Scandinavie presque partout dans les champscties jardins, exceptéen La- ponie, oii cependant elle est citée comme commune par Linné et non par Walhenberg. Elle croît aussi en Angleterre, dans les archipels et en Irlande. — A l'occident, elle est indiquée en Portugal et se trouve disséminée en Améri(juc où elle a été transportée. — A l'orient, on la rencontre en Suisse, en 444 BORAGINÉES. Italie , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transyl- vanie , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géor- gie , dans le Talûsch et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples.. . . . 40° ) Ecart en latitude ; Noi'd , Norvège G3 ) 23" Occident , Hébrides 9 0."^ Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 58 E. * 67" Carré d'expansion 1541 G. SYZaPHITUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Les consoudes, au nombre de 20 espèces, constituent un genre presque en- tièrement européen, car 12 au moins liabitent la Grèce, la Turquie, la Hongrie, la Podolie ou l'Europe australe et centrale. — 8 espèces sont réparties dans le Caucase, l'Asie mineure et la Sibérie. Sv.MFHiTLM OFFICINAL!:. Lin. — Cette espèce fait par- tie de la fraîche végétation du bord des eaux. C'est le long des fossés, dans les terrains gras et fertiles, qu'elle enfonce ses puissantes racines à écorce noire , et qu'elle étale son large feuillage. Lesspiralesde lleurs, d'abord cachéesdans les feuil- les et souvent géminées , en sortent dès le mois de mai et se déroulent lentement en laissant épanouir de profondes corolles tubulées , jaunAtrcs ou teintées de violet, a petits lobes réilécbis. 5 écailles allongées, garnies de petites glan- des brillantes et transparentes, ferment en partie l'entrée de ces corolles : 5 anthères cornées sont abritées par ces écailles ; SYMPIUTUM. 445 lorsque la férondalion s'est opérée, le calice se ferme, les nucules s'enfoncent dans le réceptacle, puis enfin, à la ma- turité, ces nucules tombent entourés chacun d'un rebord enflé , plissé et strié. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — AUilude. — Elle recherche les ter- tains gras, humides , calcaires ou argileux, et paraît presque indifférente à la nature chimique du sol. — Elle croît en plaincetdans les montagnes peuélevées. Wahlenberglacite jusqu'à la limite desiiôtres dans la Suisse septentrionale. Géographie. — Quoique ce Symphiium soit rare dans le midi de la France oii il est remplacé par le S. titberosum , on le trouve cependant quelquefois en Espagne, dans le midi de l'Italie, en Sicile. — Au nord , il existe dans la ma- jeure partie de l'Europe centrale , dans le Danemarck , la Gothie, la Norvège, et la Finlande australe oii il se rappro- che des fossés et des habitations. On le connaît en Angle- terre et en Irlande. — A l'occident, il se trouve en Portu- gal.— A l'orient, il végète en Suisse, en Dalmalie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase et la Géorgie, dans lesRussies septentrionale, moyenne et australe, et dans la Sibérie de rOural. Limiles d'extension de Vespèce. Sud , Sicile. 38° \ Ecart en latitude : Nord , Finlande 02 ) 24» Occident , Portugal 10 O. ^ Kcart en longitude : Orietit, Sibérie de l'Oural 59 E. ) GO» Carré d'expansion 1 656 Sympiutum TLBEUosiM , Lin. — Cette espèce croît aussi le long des ruisseaux et des fossés , dans les prés humides. I 446 BORAGINÉES. Elle estvivace , sa racine est tubéreuse, renflée au collet et blanche en dehors. Sa tige est courte ; ses feuilles sont ovales, non décurrentes, les supérieures quelquefois opposées. Ses fleurs sont jaunes. — Elle fleurit en avril et en mai. Nature du soL — Altitude. — Inàïiiérente y elle re- cherche les lieux humides des plaines et àes coteaux. Géographie. — Au sud, la Provence, une partie de l'Es- pagne, les Baléares, le midi de l'Italie. — Au nord, quelques parties de l'Allemagne, de la Belgique et de la France, l'An- gleterre jusqu'au 58°. — A l'occident, l'Angleterre. — A l'orient, la Suisse méridionale , l'Italie, la Dalmatie, la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie, la Turquie, la Grèce, la Russie moyenne et la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Baléares 40» | Écart en latitude : Nord , Angleterre 58 i 18° Occident, Angleterre 6 O. "i Ecart en longitude : Onen/, Dahurie 112 E.l 118° Carré d'expansion 2124 G. ONOSMA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Onosma, au nombre de 34, ont 15 espèces européennes. Ce sont toutes des plantes un peu australes , dispersées dans la Tau- ride , l'Espagne, l'Italie , la Hongrie, La Croatie et la Rus- sie australe. — Un nombre égal habite l'A-sie, et se trouve surtout dans les Indes orientales et le Népaul , dans la Sibé- rie, dans le Caucase et l'Asie mineure. — 2 espèces se ren- contrent en Afrique, une dans la Barbarie, l'autre en Egypte. ONOSMA . 447 — Enfin une seule américaine a été mentionnée au Mexique. Onosma echioides, Lin. — II habite les coteaux secs et pierreux , au milieu des broussailles ; ses racines sont ligneuses , pivotantes et imprégnées d'un suc rouge comme du vermillon , qui réside dans une écorco feuilletée. Ses feuilles, d'un vert jaunâtre, sont garnies, comme les tiges et les pédoncules, de poils tuberculeux. La fleur ressemble un peu à celle des Symphilum ; elle est en entonnoir, marquée de 5 stries saillantes, et terminée par 5 lobes un peu réflé- chis. Sa nuance est un jaune pâle assez fréquent dans les Boraginées qui n'ont pas la couleur bleue. Les 5 anthères, appliquées le long d'un connectif qui fait saillie au-dessus d'elles , forme un cône percé à travers lequel passe le style. La fleur, penchée pendant la fécondation, perd ensuite sa corolle ; le calice se redresse et se referme pendant la matu- ration. Plus tard il s'ouvre, et les semences, au nombre de 4, quand il n'y a pas d'avortement, se dispersent faci- lement. — Il fleurit en mai , juin et juillet. Nature du sol. — AUiludc. — Il recherche les terrains calcaires et marneux. Il croît dans la Lozère, sur les sables et les micaschistes , mais seulement quand ils sont dominés par des calcaires. — On le trouve en plaine et dans les mon- tagnes , à 0 à Savone et à 1 ,200'" à Suze et au pied du Cra- mont, d'après de Candolle. M. Koissier le cite sur les cal- caires de sa région alpine, entre 1,C00 et 2,000'", et Lc- debour l'indique dans le Taliisch entre 600 et 1,300". Géographie. — Au sud , cette espèce habite le midi de la France , l'Espagne et l'Algérie. — Au nord , clic croît en Autriche et dans le Dauphiné. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A l'orient , elle vit en Hongrie , en Croatie, 448 UORAGINÉES. en Transylvanie , en Turquie , en Grèce , en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, en Arménie, dans la Russie moyenne jusque dans le Simbirsk, à Orembourg; dans la Russie aus- trale et jusque dans le midi de la Sibérie de l'Oural. — Pal- las indique cette plante en Russie sur le bord de la Samara, ou du moins sur les hauteurs voisines où elle est extrême- ment commune. 11 cite avec elle : Dianlhus prolifer , Cle- matis rccla, Euphorbia segetatis, Phlomis luherosa , P. herba venti , Dracocephalum sibiricum , Nepeta violacea , Astragalus pilosKS , Inula hirla , etc. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35<* | Ecart en latitude : Nord, Russie moyenne 54 i 19® Occident , Espagne 6 O. | Ecart en longitude : On'm/ , Russie moyenne 58 E.i 64" Carré d'expansion 1216 G. ECHium, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre orne- mental contient 70 espèces qui toutes, à l'exception d'une seule , font partie de la végétation de l'ancien continent. — L'Afrique est leur patrie principale ; 35 espèces y ont leur domicile ; 13 aux Canaries et à Madère, très-resserrées sur un petit espace ; 14 en Egypte ou dans l'Afrique boréale et 7 au ca[) de Bonne-Espérance. — 24 Echium décorent l'Europe australe, se développant principalement sur les bords de la Méditerranée, en Espagne, en Grèce, à l'île de Crète , en Italie, en Sicile, en Portugal , en Hongrie, en Autriche et en Dalmatie. — Les espèces asiali<|ues , moins ECHIUM. 449 nombreuses, n'atteignent jusqu'à présent que le chiffre 10. Elles sont réparties : au Caucase , en Perse , en Syrie et en Arménie , aux Grandes-Indes , dans le Népaul , en Sibérie et en Dahuric. — Un seul Echium se trouve dans l'Amé- rique septentrionale. EcHiiJM vuLGARE, Lin. -—Espèce des plus élégantes et des plus remarquables, qui recherche les lieux secs et pierreux , les ruines , les vieux murs et les décombres , qui vit également loinde l'habitation des hommes , dansleschamps , sur les scories et les pouzzolanes des volcans. Quoique bi- sannuelle , sa racine est profonde , cylindrique et fendillée à l'extérieur près du collet, comme pour montrer que cette racine représente la tige ligneuse des espèces arborescentes. Une jolie rosette de feuilles allongées s'étale sur le sol , garnie de poils glanduleux s'élevant souvent d'une base violacée , et de cette rosette sort une tige simple ou ra- meuse qui se termine par une élégante pyramide de fleurs bleues , roses , blanches ou carnées dans quelques va- riétés. L'ensemble de cette floraison est magnifique , et ces plantes croissent parfois si rapprochées que des champs en- tiers paraissent colorés en bleu. D'autres fois ses belles gyran- doles s'élèvent au-dessus des tapis dorés du Sedum acre et brillent assez longtemps pour contraster plus tard avec les cymes fleuries du Sedum album. Souvent nous avons rencontré VEchium vidgare en société avec le Centaurea maculosa. Ses beaux épis sont composés d'une foule de pe- tits rameaux , munis de bractées, et sur lesquels les fleurs sont disposées sur deux rangs unilatéraux. La corolle est irrégulière et le lobe inférieur, plus petit que les autres, est cependant celui qui les recouvre. Les 5 anthères, tantôt si- tuées au-dessus du stigmate , tantôt au-dessous, s'appro- Vll 2!) 450 UOttAGlNÉES. chent de la lèvre supérieure pour répandre leur pollen, dont une partie reste engagée dans les poils de la corolle. Le lendemain de l'épanouissement , la fleur se ferme , le calice persiste et répand plus tard des nucules coniques, à surface ridée et tuberculée, et dont un bon nombre avorte le plus souvent. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vé- gète partout sur les terrains siliceux et calcaires. — Il at- teint 1,000 à 1,200" en Auvergne. Wahlenberg l'indique en Suisse jusqu'à la limite du hêtre. Géographie. — Au sud, cet Echium croît en France, en Espagne et en Barbarie. — Au nord , il existe dans tout le centre de l'Europe, dans la Scandinavie, dans la Fin- lande australe , mais non en Laponie ; on le trouve aussi en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides et en Islande. - — A l'occident , il végète en Portugal et en Islande ; il est si bien naturalisé dans quelques Etats du nord de l'Amérique, qu'il donne aux champs , comme il le fait en Europe , une magni- fique teinte bleue. — A l'orient, c'est encore une plante commune, qui habite la Suisse, l'Italie , la Sicile, la Dal- matie , la Hongrie , la Croatie , la Transylvanie , la Turquie, la Grèce, la Tauride , le Caucase, la Géorgie, les Russie; septentrionale , moyenne et australe , et qui entre à peine dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. 5urf, Algérie 35® | Ecart on latitude: iVorrf, Islande 65 ( 30» Occident, Islande 18 O. lEcarten longitude: Onen/, Sibérie de rOural 50 E-i 74" Carré d'expansion 2220 I PLOIONARIA. 451 EcHiCM PYRENAICUM, Lin. — Il est bisannuel et croît aussi dans les lieux pierreux , sur les sables des rivières et sur les rochers. Sa lige est fortement hérissée, ses feuilles sont longues , étroites , entières ; les caulinaires émettent à leur aisselle un pédoncule roulé en crosse , chargé de fleurs accompagnées de bractées; ces fleurs sont bleues, violettes ou blanches, selon les variétés. La corolle est grande, velue a l'extérieur, avec des étamines saillantes à filets gla- bres. Le style est velu. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent , il préfère cependant les décombres et les terrains saUfères de la plaine. Géographie. — La France, l'Espagne, les Baléares, le raidi de l'Italie et l'Algérie. — Au nord , la France jusqu'à Rouen. — A l'occident, le Portugal. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, !a Turquie, la Grèce , les Russies moyenne et méridionale. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35** ) Écart en latitude : iVorrf, France 49 i 14° Occident , Portugal 10 O. ^ Ecart en longitude : Omwi, Russie moyenne 54 E.) 64° Carré d'expansion 896 G. PULMOBrASIA , Lin. Distribution géographique du genre. — Les pulmo- naires forment un petit genre composé de 14 espèces, ^qui oc- cupe 3 parties du monde. — L'Europe en possède 6, plutôt dans sa partie orientale que dans le sud et l'ouest. — 5 es- pèces existent dans l'Amérique du nord, dans le Canada ou 452 liORAGlNÉES. dans la partie arctique du continent. — 3 aussi ont été trou- vées en Sibérie. PcLMONARiA AJVGLSTiFOLiA , Lin. — Quand la nature sommeille encore, et que le printemps ne se révèle dans nos climats que par le bourdonnement des abeilles sur les fleurs parfumées du Salix caprœa, on voit avec plaisir, au milieu des broussailles et sur le bord des haies , une petite plante aux feuilles molles et velues, qui montre dans le même bou- quet des corolles carminées et d'autres d'un bleu d'azur. C'est la pulmonaire qui s'éveille et qui vient joindre le tri- but de ses fleurs aux corymbes soufrés du Primula elatior , aux épis printaniers du Corydaîis bulbosa. Les fleurs, réu- nies en une cyme recourbée comme celles de presque tou- tes les Boraginées , éclosent successivement , passent plus ou moins promptementdu rouge au bleu, et renferment, dans une corolle velue à son entrée, des étamines dont l'insertion varie comme il arrive presque toujours dans les corolles pro- fondes. Tantôt les anthères sont au-dessus des stigmates, tantôt elles sont au-dessous. Les semences sont 4 nucules libres et planes à la base. — Pendant la maturation, les feuilles radicales de la pulmonaire se développent et mon- trent de belles panachures blanches et vertes. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante indifférente croît sur tous les terrains , mais plus particulièrement sur le sol détritique des plaines ou des montagnes. Elle atteint 1,100™ en Auvergne. Géographie. — Au sud, on la rencontre dans les Pyré- nées. — Au nord , en Allemagne , en Belgique, en Dane- marck , en Gothie où elle est sporadique, dans la Finlande australe et en Angleterre. — A l'occident, elle végète en Portugal. — A l'orient , elle est en Piémont , en Lom- PULMON'ARIA. 453 bardie , en Hongrie, enDalmatie, en Croatie, en Tran- sylvanie , dans le Caucase et la Géorgie , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Portugal 41" ) Ecart en latitude : Nord , Finlande 62 i 21° Occident , Portugal 10 O. ^ Écart en longitude : Orient , Russie moyenne 55 E. | 65° Carré d'expansion ,. 1365 PuLMONARiA AZUREA , Bess. — On rencontre cette es- pèce sur les pelouses des montagnes , où ses racines presque tubéreuses la réunissent parfois en petits groupes. Souvent aussi elle vit isolée. Ses feuilles radicales lancéolées et rétré- cies en pétiole, forment un faisceau stérile au bas de la plante. La tige fertile qui sort sur le côté porte des lleurs d'un beau bleu d'azur, dont le tube est entièrement glabre à l'intérieur. Après la fécondation , le calice se renlle et prend de l'ac- croissement , à moins que la fécondation n'ait pas eu lieu. Il n'y a le plus ordinairement que 2 graines fertiles. — Elle lleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons cette pulmonaire que sur les terrains détritiques et siliceux des montagnes. Géographie. — Au sud , elle ne paraît pas dépasser le plateau central de la France et le Caucase septentrional. — Au nord , on la trouve en Allemagne , dans le Tyrol et dans la Podolie. — A l'occident, elle reste en France. — A l'o- rient, elle existe en Lombardie , en Dalmatie , en Hongrie, en Transylvanie , dans les Russies moyenne et australe. 4-54 UORAGINÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, France 45° | Écart en latitude : Nord, Livonie 58 ) J 3« Occident , France 0 1 Ecart en longitude: Orient , Russie moyenne 38 E. ) 38° Carré d'expansion 494 G. I.ITHOSF£ElI«IUDS ;, Lin. Distribution géographique du genre. — Ces plantes sont presque également distribuées entre l'Europe , l'Asie , l'Afrique et l'Amérique. Sur 60 espèces , l'Europe en a 15, presque toutes du midi , de la Provence , de l'Espagne , de l'Italie , de la Grèce ou de la Crimée. Quelques-unes s'avan- cent un peu vers le nord ; — 13 Lithospermum se trouvent en Asie, très-dispersés, en Sibérie, au Kamtschatka, en Dahurie , aux îles Aléoutiennes, ou bien dans le Caucase et l'Asie mineure. — L'Amérique du nord en a 13 , depuis Cuba jusqu'au Canada ; — 6 habitent , dans l'Amérique du sud, le Pérou et le Chili. — L'Afrique a aussi ses Li- thospermum, au nombre de 12 : 7 en Egypte, 3 au cap de Bonne-Espérance , 1 en Abyssinie , 1 en Barbarie; — un seul est cité à Java. LïTiiosPERMUM FRUTicosuM , Lin. — - Petit arbrisseau qui habite les terrains secs et rocailleux, au milieu des brous- sailles. Sa tige est rameuse , garnie à l'extrémité des rameaux de feuilles petites, linéaires , roulées en dessous sur les bords et couvertes en dessus de poils raides. Les corolles sont d'un violet pourpré , deux fois plus longues (juc le calice. — Il ilcurit en avril et on mai. LITHOSPERMUM. 455 Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et rocailleux des plaines et des coteaux. M. Boissier le cite jusqu'à la hauteur de 1,000'" dans le midi de l'Es- pagne. Géographie. — Au sud , il occupe le midi de la France, l'Espagne et l'Algérie. — Au nord, il s'arrête à Anduze , sur le bord méridional du plateau central. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient, il ne va pas au delà de Marseille. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude : Nord , France 4^ ) 9° Occident , Espagne 7 0.) Ecart en longitude : Orient, Marseille ^ E.\ 11» Carré d'expansion 99 LiTHOSPERMUM PURPUREO-c^RULEUM , Lin. — La plu- part des plantes némorales ont un charme particulier , et presque toutes les familles envoient dans les forêts quel- ques-unes de leurs espèces destinées à les embellir. Celle-ci y contribue largement par le tapis de son feuillage et par le brillant coloris de ses fleurs qui, roses d'abord comme celles des pulmonaires nouvellement écloses, deviennent d'un violet vif et enfin d'un bleu pur. 5 petites lignes longi- tudinales , semées de glandes d'un jaune d'or, ajoutent en- core à l'élégance de ces corolles qui bientôt se flétrissent et tombent. Le calice se détruit, une partie des graines avorte, et celles qui persistent ressemblent tout à fait aux perles du L. officinale. C'est au printemps que cette espèce fleurit dans nos bosquets; elle y vit en société, et s'étend rapide- ment par In produflion des rejets qui parlent de sa racine. 456 DOllAGlMÉES. Elle est souvent accompagnée du Ranuncidus aiiricotnus, du Vinca minor, du Sanicula europœa, deVAÎlium tirsinum, du Tamus vulgaris , etc. Nous l'avons vue à Nice en société du Vinca major qui , dans cette contrée , remplace le F. minor. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les calcaires sans être exclue des terrains siliceux et surtout des terrains volcaniques où elle acquiert un beau développement. Elle croît en plaine et s'élève peu , cependant Ledebour l'in- dique à 1,600™ dans le Caucase oriental. Géographie. — On rencontre cette plante , au sud , dans les Pyrénées , en Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, elle existe dans une partie de la France et de l'Allemagne , dans les Ardennes belges, et en Angle- terre jusqu'au 52°. — A l'occident, elle a sa limite dans cette dernière contrée. — A l'orient, on la connaît en Suisse, en Italie , en Dalmatie, en Croatie, en Servie , en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud y Sicile 38° ) Ecart en latitude : Nord , Angleterre 52 | ti» Occident , Angleterre 6 0.) Ecart en longitude : Orient , Géorgie 48 E. j 54° Carré d'expansion 756 LiTHOSPERMUM OFFICINALE, Lin. — On le rencontre le long des chemins , près des murs ou sur les décombres, où il forme des touffes assez élevées d'un beau vert, dont les tiges droites et raides se divisent au sommet en un grand LITHOSPERMUM. i57 nombre de rameaux. Tous les soirs l'extrémité de ces ra- meaux s'incline , et si le ciel reste couvert ou pluvieux pen- dant plusieurs jours, ils ne se redressent pas , comme ils le font tous les matins quand le soleil vient les frapper. — De petites fleurs jaunâtres sont disposées 2 à 2 et accompa- gnées de bractées sur ces divisions de la tige , et forment ainsi de doubles séries recourbées en crosse, comme dans la plupart des Boraginées. La corolle est renflée à sa base. Le calice , persistant d'abord , se détruit peu à peu et finit par disparaître ; on voit alors à nu 1 ou 2 graines allongées, brillantes, très-dures et ressemblant à de petites perles. On y remarque souvent une petite ligne qui indique sans doute la jonction des deux valves intimement soudées , et l'on voit de plus, à leur base, un trou par lequel pénètrent les vais- seaux qui étaient destinés à nourrir la graine. Ces vaisseaux s'endurcissent, et des graines luisantes restent fixées aux tiges desséchées pendant toute la durée de l'hiver, et ne tombent qu'au printemps. — Il fleurit en mai, juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce Lithospermum est indiqué partout sur terrain calcaire et rocailleux. Nous l'avons trouvé plusieurs fois sur terrain siliceux. Il croît sur les sols volcaniques. Il reste ordinairement en plaine et ne s'élève que dans les pays chauds. M. Boissier le cite à 1 ,500™ dans le midi de l'Espagne , et Ledebour à 1 ,000"* en Arménie. Géographie. — Au sud , il existe en Espagne et aux Ba- léares. — Au nord , dans presque toute l'Europe , en Da- nemarck, en Gothie , dans la Norvège, la Suède , la Fin- lande australe , en Ingrie par 59 à 60, selon M. Ruprecht , mais à fruits d'un gris bleuâtre avec une tache d'un brun jaunâtre sur leur côté ventral. Il est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, nous avons cité l'Espagne et 458 BORAGl^ÈES. l'Irlande; on l'indique aussi enAmérique,ausautduNiagara, où il aura été naturalisé. — A l'orient , il habite la Suisse , l'Italie , la Croatie, la Dalmatie, la Hongrie, la Transyl- vanie , la Turquie , la Tauride , le Caucase , la Géorgie , l'Arménie , les Russies septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural , du Baïkal et orientale, ainsi que la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. . . . 38° i Ecart en latitude : AVrf, Finlande 63 j 25« Occident , Irlande 12 O.) Ecart en longitud»' : Orient, Sibérie orientale.'. .. . 160 E.-' 172" Carré d'expansion 4300 LiTHosPERanJM ARVENSE , Lin. — Bien différente des au- tres espèces du genre , celle-ci croît au milieu des moissons , dans les prairies artificielles, avec les Adonis, VErysimum perfolialiim et les véroniques printanières. Elle est annuelle et cependant lleurit de bonne heure. Elle est peu rameuse, et ses (leurs, situées à l'aisselle des bractées, paraissent successi- vement. La corolle, d'un blanc bleuâtre ou violacé, semble in- décise sur la nuance qu'elle veut définitivement acquérir. Le temps, si rapide pour les fleurs, met bientôt un terme à cette indécision. Le calice persiste et ses lobes s'allongent, et plus tard ils s'étalent pour faciliter la dispersion de quatre nu- cules qui sont loin d'avoir le brillant que l'on remarque dans les autres espèces et qui sont attachés sur une base élargie. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et se trouve partout, sur tous les terrains, dans les plaines etles montagnes. De Candolle la cite à 1,400"';» Allos. Lcde- MYOSOTIS. 459 bour h IjOGO"" dans le Talûscli. En Auvergne elle suit les cultures jusqu'à i ,200"^. Géographie. — Ce Lilhospermum vit en Franco, on Es- pagne, aux Baléares, en Algérie, et dans toute la région mé- diterranéenne excepté en Egypte. — Au nord, il existe dans toute l'Europe , dans toute la Scandinavie , excepté la Laponie oii il arrive accidentellement dans les champs des colons de la Laponie méridionale. 11 reste dans la Scandi- navie parmi les seigles oii il est commun, et se présente avec des fleurs d'un blanc pâle. On le connaît en Angleterre, en Irlande et aux Hébrides. — A l'occident , il est aussi en Portugal et naturalisé dans l'Amérique du nord. — A l'o- rient, il existe en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, dans les prairies de la Tauride d'où il s'est peut-être répandu dansles champs cultivés, dans le Caucase, la Géor- gie , le Taliisch , dans les Russies septentrionale moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35° ) Ecart en latitude : iVord, Finlande 66 i .31« Occident , Hébrides 10 O. ^ Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 72 E. j 82° Carré d'expansion 2542 G. M-x-osoTis, Lin. Distribution géograpliigue du genre. — Ce genre con- tient environ 60 espèces dispersées sur toute la terre, excepté en Afrique. — L'Europe on a 20 disséminées un peu par- tout, dans le rentre, dans le nord et sur les monlogncs ; quel- 460 BORAGINÉES. ques-unes seulement habitent la Corse, l'Espagne et l'Italie. — Le même nombre se trouve en Asie , et les Myosotis asiatiques se trouvent principalement en Sibérie et aux gran- des Indes ; le Népaul et le Caucase en ont aussi quelques- uns ; 3 espèces vivent dans la Dahurie. — En Amérique , on cite 9 Myosotis dans la partie nord du continent, depuis le Mexique jusqu'à l'Amérique arctique. — 6 seulement sont connus dans l'Amérique du sud, au Pérou et au Chili. — L'Océanie en a 3, dont 2 à la Nouvelle-Zélande , 1 à la Nouvelle-Hollande. — Enfin un seul Myosotis est cité en Afrique , aux Canaries. Myosotis sylvatica. Lin. — Nous ignorons si sous la zone resplendissante oii le soleil développe toute la puis- sance de la végétation, où les jours sont sans fraîcheur et les fleurs sans repos , et où Dieu a semé l'éclat des pierreries étincelantes sur la gorge du coHbri et sur l'aile du papillon , nons ignorons s'il existe une création parallèle à nos J/f/osofi5. Nymphe et Dryade à la fois , elle se plaît sur le bord des eaux qui répètent son image, s'étend sur les pentes herbeuses des montagnes pour lutter d'azur avec le ciel, et pénètre dans les clairières des forêts, ou elle joint sa beauté aux parfums des bourgeons qui éclosent , à la douce mélodie de l'oiseau chanteur qui revient de l'exil. C'est en effet dans les lieux montagneux que cette espèce montre ses plus larges corolles, où le bleu de la turquoise, entourant un disque d'or, succède à une nuance de rose ou de lilas qui annonce l'épanouisse- ment de ses boutons. Le tube est orné de petites écailles gla- bres, et le pédoncule , roulé en crosse, se déroule à mesure que la floraison s'opère. Le calice persistant est à 5 divisions irrégulières, velues et couvertes à leur partie inférieure de poils crochus. Les semences, au nombre de i le plusordinai- MYOSOTIS. 461 rement , sont convexes en avant , un peu carénées en ar- rière, et attachées prèsdeleurbaseàun support ponctiforme. Nature du sol. — Âllilude. — Tous les terrains lui con- viennent pourvu qu'ils soient humides, elle préfère cependant les sols détriques, mais peu importe leur composition chimi- que. — Nous réunissons ici au M. syhalica, le M. alpeslris, Lin., et le 31. monlana , Bieb., ainsi que le M. pyrenaica , Pourr. Ce sont des variétés montagnardes , qui descendent dans les plaines du nord, mais qui plus habituellement restent dans les lieux élevés. Nous les trouvons en Auvergne sur tous les sommets, jusque sur la pointe du pic de Sancy , à 1 ,884"'. De Candollecite cette plante à 3,400"" au col Saint-Rémi. M. Boissier l'indique dans les lieux humides de sa région alpine, entre 1,600 et 2,600"^. Ledebour la mentionne dans le Caucase, entre 800 et 2,800'". Ramond a recueilli cette charmante cspèceau sommet supérieur et entre les deux som- mets du pic duMidi, le 26 août 1795,1e 11 et le 22 septem- bre 1810. C'étaient, dit-il, de petits individ/is de 2 pouces de hauteur, à racines épaisses, à feuilles inférieures plus ou moins pétiolées, très-velues, à ileur grande, d'un bleu admi- rable. Il cite cette plante comme étant commune dans les Pyrénées , et comme existant aussi sur le puy de Dôme et au pic de Sancy. C'est sans doute encore au même type qu'il faut rapporter \e Myosotis trouvé par M. Tchiatcheff, entre 2,463 et 3,000™, sur le cône volcanique du mont Argé. Géographie. — Ce n'est que sur les montagnes un peu élevées que ce Myosotis s'avance vers le sud. Il existe dans les Pyrénées, en Espagne, en Corse, dans le midi de l'Italie; il est indiqué aux Canaries , et M. Schiraper l'a rencontré en Abyssinie , près de Demerki , en fleur au mois d'août. — Au nord , il est bien plus commun , et se trouve dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie jus(ju'au 462 BORAGINÉES. cap Nord , où s'avance la variété alpestris ; il est aussi en Angleterre , mais non dans les archipels. — A l'occident , ce Myosotis est cité par Hooker comme étant commun dans les montagnes Rocheuses et sur les bords de la mer Arctique. C'est la variété montana. La plante américaine correspond exactement à celle d'Europe, et varie aussi à lleurs bleues et à fleurs blanches. — A l'orient, il est répandu en Suisse, en Italie , en Hongrie , en Dalmatie, en Croatie , en Transyl- vanie , dans les montagnes de la Turquie et de la Grèce , dans le Caucase , la Géorgie et presque toute l'Asie mi- neure, dans toutes les Russies, dans toutes les Sibéries, jus- que dans le pays des Samoyèdes et dans la Sibérie arctique, dans la Dahurie , dans le pays des Tschutskhis , au détroit de Saint-Laurent, dans quelques îles de l'Océan oriental, et dans l'Amérique arctique à la baie de Kotzebue. — On a cité aussi cette plante au cap de Bonne-Espérance , et elle â pour parallèle, aux îles Campbell et Lord Aukland, dans les régions les plus australes, le M. cajntata, Hook. fils, dont les magnifiques fieurs bleues sont plus grandes que celles de tous nos Myosotis. Limites d'extension de V espèce. Sud, Abyssinie 12" ) Ecart en latitude : AV(i, Pays des Samoyèdes. . . 72 ^ 60" Occident , Canaries 1 8 O. I Écart en longitude t On'en^ Montagnes Rocheuses. 235E.&0. ( 253° Carré d'expansion 1 5180 Myosotis palustuis, Withc. — Si l'espèce précédente orne les bosquets et les clairières des bois, celle-ci décore les prairies de la plaine , se mêle à l'herbe verte du printemps , MYOSOTIS. 463 s'étend en fraîches bordures le long des ruisseaux d'eau pure ; elle égaie les bords des lacs et des étangs. Bisannuelle et peut-être vivace, elle fleurit dès la fin d'avril, et continue de montrer ses jolies fleurs jusqu'au milieu du mois de juin. Sa tige est anguleuse, un peu rampante ou couchée à la base ; ses feuilles caulinaires sont oblongues , lancéolées , un peu pointues ; le calice est à 5 dents plus petites que la corolle , un peu velues, et s'étalant pour laisser mûrir les graines. Nature du sol. — Altitude. — Ce Myosotis est indif- férent et recherche les terrains humides. Il s'élève moins que le précédent dans les montagnes, mais il atteint facile- ment, dans nos climats, des altitudes de 1 ,000 à 1 ,700™. Géographie. — Au sud, on cite cette espèce en France, en Espagne et en Algérie , à Madère. — Au nord , elle oc- cupe toute l'Europe centrale , toute la Scandinavie y com- pris la Laponie , où Acerbi la cite en fleur près Uléaborg , le 20 juillet 1795 et le 17 juillet 1797. Elle y croît dans les prés herbeux comme en France ; elle est aussi en An- gleterre , en Irlande et aux Hébrides. — A l'occident , elle vit en Portugal. — A l'orient , elle est répandue en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie , en Grèce, dans le Caucase, l'Asie mineure , toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal et orientale , et dans la Da- huric. Limites d'extension de V espèce. Sud , Madère 33» | Ecart en latitude : iVor(i , Laponie 70 i 37» Occident, Madère 19 O. | Ecart en longitude : Orient , Sibérie orientale 163 E. j 182" Carré d'expansion. , . . . 6734 464 BOKAGINÉKS. Myosotis cjîspitosa, Schuitz. — Joli comme tous les Myosotis, celui-ci se distingue des autres à ses épis rameux et feuilles, à ses pédoncules réllécliis. II vit en société dans les bois marécageux , dans les fossés qui ont été inondés, dans les prairies submergées pendant l'hiver. Son feuillage est un peu jaunâtre et ses fleurs d'un bleu moins vif quecelles des précédents. — Il fleurit en mai et en juin. Aalure du sol. — Allitude. — Il préfère les terrains calcaires , marneux et aquatiques. Nous le trouvons toujours en plaine. Ledebour l'indique entre 400 et 800" dans le Breschtau. Géographie. — Au sud , on rencontre cette plante en France , dans les Asturies et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle existe dans presque toute l'Europe centrale , dans la Scandinavie , dans la Laponie , la Finlande, l'An- gleterre, les Hébrides et les Shetland. — A l'occident, elle est citée à Terre-Neuve et au Canada. — A l'orient, elle habite la Suisse , l'Italie , la Hongrie , la Croatie , la Tran- sylvanie , toutes les Russies , le Caucase , la Géorgie , les Sibéries de l'Altaï et du Baïkal et la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 40° ) Ecart en latitude : iVord , Laponie 68 j 28° Occident , Canada 75 0. i Ecart en longitude : Orient , Dahurie 1 60 E. f 235° Carré d'expansion 0580 Myosotis INTERMEDIA , Link. — On le rencontre dans les champs, au milieu des vignes , dans les lieux incultes. Il est annuel ; sa tige est dressée , plus ou moins rameuse ; MYOSOTIS. 465 ses feuilles radicales ovales , élargies au sommet , rctrécies en pétioles; celles de la tige,oblongues, lancéolées, et toutes plus ou moins velues. Les fleurs naissent en grappes lAches et non feuillées. Elles sont bleues ; le calice est fermé lors de la maturité des graines , et muni , sur le tube, de poils courbés en crochet au sommet. — Il fleurit en mai et juin. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce indifférente croît sur tous les terrains et préfère la plaine aux montagnes. Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne, l'Al- gérie et les Canaries. - Au nord , toute l'Europe centrale, la Scandinavie , y compris une partie de la Laponie , l'An- gleterre , l'Irlande, les Shetland et l'Islande. — A l'oc- cident, le Portugal. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Dalmatie , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce , la Turquie , le Caucase , la Géorgie , toutes les Russies, les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkai. — On cite encore cette j)lante comme introduite en Amé- rique et au cap de Bonne-Espérance. Limites d^extension de l'espèce. Sud , Canaries 30" \ Ecart en latitude : Nord , Laponie 06 ) 36" Occident, Canaries 18 ^ Ecart en longitude : Onen/, Sibérie du Baïkai. .. . 116 E.) 134" Carré d'expansion 4824 Myosotis uispida , Schlchtd. — Plante annuelle et commune sur les pelouses des coteaux , dans les champs sablonneux. Sa tige est droite , simple et divisée en longs rameaux; ses feuilles sont oblongues, alternes , couvertes de poils droits, étalés et non recourbés au sommet. Les fleurs naissent en grappes non feuillées, serrées d'abord , lAches vu 30 466 BORAGINÈES. ensuite par l'allongement du pédoncule. Les pédicelles s e- talent horizontalement et sont rouverts de poils appliqués. Le calice est ouvert à la maturité. La corolle a le limbe concave , à tube toujours plus court que le calice ; elle est petite et bleue. — Fleurit pendant tout le printemps. Nature du sol. — Altitude. — On trouve ce Myosotis partout , mais principalement sur les terrains siliceux , en plaine ou dans les montagnes , car M. Boissier le cite dans les régions alpine et nivale du royaume de Grenade entre 1,150 et 3,000™. Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne, l'Algé- rie. — Au nord, le centre de l'Europe, la Finlande et l'É- cosse. — A l'occident, l'Espagne. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Sicile, les champs de l'Abyssinie où il lleurit en septembre, la Croatie , la Hongrie, la Transylvanie, l'île de Crète , la Turquie , le Caucase , l'Asie mineure et les Russies septentrionale , moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Abyssinie 12» | Écart en latitude ; Nord, Finlande 62 ) 50« Occident, Espagne 6 O. | Ecart en longitude : Onen^ Géorgie 47 E.j 53« Carré d'expansion 2650 iMyosotis versicolor, Pers. — Ce Myosotis habite les pelouses, les bords des chemins, les champs en friche, les vieux murs. Il est annuel ; sa tige est le plus souvent ra- meuse; ses feuilles linéaires, lancéolées, alternes, à l'excep- tion de celles qui sont placées sous la bifurcation principale et qui sont presque opposées. Ces feuilles sont couvertes de MYOSOTIS. 4-67 poils droits, étalés et i»on recourbés. Ses fleurs naissent en grappes lâches, non feuillées, à pedicelles très-courts, à poils appliqués d'abord, étalés après la floraison. La corolle est d'un beau jaune lors de l'épanouissement, puis elle devient d'un bleu pAle et enfin d'un bleu foncé ou violacé. — Il fleu- rit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les ter- rains siliceux et sablonneux des plaines et des coteaux. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,000™. Géographie. — On le rencontre en France, en Espagne, dans le midi de l'Italie et aux Canaries. — Au nord, il est disséminé dans l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvège australe, en Finlande, en Angleterre, en Irlande , aux Orcadeset aux Shetland. — A l'Occident, il reste en Angleterre et aux Canaries. A l'Orient , il végète en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie , en Turquie, en Livonie , dans le Caucase et l'Asie mineure. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30° Nord , Finlande 61 Occident, Canaries 18 O. Orient, Asie mineure 38 E. Carré d'expansion 1736 Écart en latitude 31« Ecart en longitude 56« Myosotis stiucta, Link. — Cette espèce est commune dans les champs en friche , dans les bruyères , sur les sables des rivières , sur les pelouses. Elle est annuelle et forme de petites touffes à tiges rameuses dès la base. Ses feuilles sont très-velues, les caulinaires obtuses et munies à leur base de 468 BORKAGINÉES. poils à pointes recourbées , tandis que les feuilles radicales sontoblongues et disposées en rosettes. Les fleurs, axillaires, naissent ordinairement dès le bas de la tige, en grappes rai- desetnues. Lespédicelles, toujours dressés, sont plus courts que le calice et couverts de poils étalés. Calice fermé à la maturité. Corolle très-petite, bleue, à limbe concave, à tube plus court que le calice. — Elle fleurit pendant toute la durée du printemps. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains siliceux et sablonneux des plaines et des montagnes. M. Boissier l'indique jusqu'à 2,100™ dans la région alpine du royaume de Grenade. Géographie. — Au sud , elle existe en France , en Es- pagne , en Algérie , dans les montagnes de l'Aurès et jus- qu'à Madère. — Au nord , elle est répandue dans le centre de l'Europe et dans toute la Scandinavie , y compris la La- ponie jusqu'à Hammerfest ; elle croît en Angleterre et dans les trois archipels anglais. — A l'occident, nous avons cité Madère. — A l'orient , elle croît en Suisse, en Lombardie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase , en Géorgie, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d^extension de Vespèce. Sud, Madère 33° ) Écart en latitude : Nord, Laponie 70 i 37° Occident, Madère 19 0.| Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 97 E. i 116» Carré d'expansion. \'20'2 SOLANÉES. 46î> FAMILLE DES SOLANEES. Les Solanées sont un des groupes les plus importants du règne végétal , mais les dores européennes en offrent seu- lement quelques exemples. C'est sous les tropiques, et no- tamment dans l'Amérique équinoxiale, que ces plantes se montrent dans tout le luxe de leur végétation. Les zones tempérées n'en sont pas privées, mais leur proportion va tou- jours en diminuant à mesure que l'on approche des pôles, et elles disparaissent des contrées froides. Aussi l'Europe , dont la flore la plus riche , celle de la Sicile , contient seu- lement 15 Solanées, n'en a pas une seule en Laponie. — Ces plantes diminuent aussi en allant vers l'orient, surtout dans les latitudes élevées , et s'effacent tout à fait dans le nord de l'Asie et de l'Amérique. — Elles sont exclues des montagnes un peu hautes , et ne se présentent dans les îles qu'autant que celles-ci sont situées sous des climats chauds et voisins des tropiques. — Leur proportion pour l'Europe entière est 1 : 203. G. so2.AnzuMi Lin. Dislribulioii fjéographique du genre. — [1 existe peu de genres aussi nombreux que celui-ci. On connaît déjà 500 Solanum, et non-seulement il en reste encore à décou- vrir , mais il est probable que , dans ce dédale d'espèces , plusieurs ont été confondues. — L'Amérique est la patrie principale de ces plantes , car 230 habitent la partie sud de 4-70 SOLANÉES. ce continent, et 130 se trouvent dans la partie nord. Les premières sont surtout extrêmement nombreuses au Brésil et au Pérou. On peut même affirmer que 200 espèces s'y rencontrent, et impriment, dans certaines localités , leurs propres caractères à la végétation. 30 environ occupent le Chili et la partie australe du continent. — Dans l'Amérique du nord , les SoJanum abondent au Mexique, aux Antilles, à Cayenne , se tenant presque toujours dans la zone équa- toriale; quelques-uns cependant vivent en Californie et aux Etats-Unis. — Après l'Amérique, c'est l'Asie qui offre le plus grand nombre de ces plantes ; on y en connaît environ 60 , dont la moitié se mêle à la riche végétation des Indes orientales, tandis que les 30 autres sont très-dispersées : en Chine, en Cochinchine , aux Moluques, dans le Népaul , en Arabie , en Perse et dans le Caucase. — L'Afrique possède environ 50 Solarium, presque tous de ses régions tropicales: de l'Abyssinie, du Congo, d'Ethiopie, de Madagascar. On en connaît 7 au cap de Bonne-Espérance , 3 en Egypte , 4 à Mascareigne, 1 à Madère, 2 aux Canaries. — On cite dans l'Océanie 34 espèces, à peu près toutes de la Nouvelle- Hollande et de Java , et quoique l'on n'en indique qu'une eule à Norfolk, une seule à Timor, et une seule aux Sand- wich , il est bien probable que ce nombre augmentera. — Enfin l'Europe a tout au plus 15 Solanum dans sa partie australe , en Espagne , en Portugal , en Italie et en France. SoLANCM NiGRU.M, Lin. — Ce Solamim croît partout ;, sur le bord des chemins , le long des fossés , sur les décom- bres et autour des habitations. Il est annuel , à tige glabre, verte et rameuse, souvent munie de tubercule». Ses feuilles sont molles , entières , élargies et un peu anguleuses à la base. Les fleurs naissent du côte opposé à la feuille ou dans. SOLANUM. 471 l'intervalle de 2 feuilles voisines, et sont disposées en petits corymbes suspendus. La corolle est blanche, et les baies ar- rondies qui lui succèdent rougissent avant de noircir. — Il fleurit à la fin de l'été et en automne. Nature du sol. — Altitude. — 11 végète sur tous les terrains, et recherche surtout les sols salifères. Il suit l'homme jusque 1,000 à 1,200", puis il l'abandonne. Le- debour le cite dans le Taliisch de 0 à 1,300'". Géographie. — Introduite avec les cultures dans un€ foule de localités, comme toutes les espèces domestiques, cette plante possède maintenant une aire d'expansion considérable, mais en partie artificielle. — Au sud , on la rencontre en Espagne , dans les champs de l'Algérie, en Abyssinie , dans les mêmes conditions qu'en Europe , dans les îles du cap Vert , au milieu des cultures de coton de Saint-Antoine , de Saint-Jacobi et de Boa-Vista. — Au nord , elle existe dans l'Europe entière , à l'exception de la Laponie , de l'Is- lande , des Feroë et des archipels anglais où elle n'a pas pénétré. — A l'occident , elle est en Portugal , aux Cana- ries , à l'île de Madère , en Amérique, au Canada, à la baie d'Hudson et jusqu'à la côte nord-ouest. — A l'orient, nous avons mentionné l'Europe entière, et nous y ajoutons le Caucase, la Géorgie , le Taliisch et les Sibéries de l'Oural, du Baïkal et de l'Altaï. — On la cite encore à la Nouvelle- Zélande. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Abyssinie 10^ \ Ecart en latiludr : iVorrf, Fin lande 62 ) 52» Occident, Amérique 115 0. (Écart en longitude t Orient , Sibérie d u Baïka 1 1 16 E. ' 23 1 « Carré d'expansion 12012 472 SOLANÉES. SoLANUM MiNiATUM, Bemh. — Il croît aussi dans les lieux incultes , sur les décombres et sur le bord des routes. II est annuel et n'est peut-être qu'une variété du précédent, auquel il ressemble beaucoup. Sa tige est plus courte, moins rameuse. Ses feuilles sont un peu moins découpées , et ses fruits , en mûrissant , deviennent orangés ou rouge de mi- nium. — Il fleurit, comme le S. nigrum, en automne. Nature du sol. — Altitude. — Terrains salifères de la plaine. Géographie. — Au sud , il s'avance assez loin , dans le midi de l'Espagne , en Algérie et aux Canaries. — Au nord, il est disséminé dans l'Europe centrale et entre dans la Scan- dinavie oii il reste dans la Suède méridionale, autour des villages et des villes. — A l'occident, nous avons cité les Canaries. — A l'orient , il croît en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transyl- vanie, en Grèce , en Lithuanie , en Voihynie et en Podolie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries 29° ) Écart en latitude : iVorrf, Suède 57 ) 28« Occident , Canaries 18 O. ) Ecart en longitude : Orient, Podolie 26 E. -' 44° Carré d'expansion 1232 SoLANUM viLLOSUM, Lam. — Il diffère des précédents par sa tige velue , par ses feuilles anguleuses et bordées de grandes dentelures irrégulières. Ses baies sont jaunes ou rougeâtres à leur maturité. — llfleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains salifères el graveleux de la plaine. SOLANUM. 473 Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne, les Cana- ries , l'Algérie, les lieuv cultivés de l'Abjssinie. — Au nord , la France, la Belgique, l'Allemagne, le Danemarck et la Gothie, où il est seulement sporadiijue. ~ A l'occident, le Portugal et les Canaries. — A l'orient, la Suisse , l'Au- triche , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Tur- «juie, la Grèce, la Tauride, la Lilhuanie, les environs de Moscou. Limites'^'d' extension de l'espèce. Sud , Abyssinie 12" | Kcart en latitude : Nord , Moscou 5G i 44" Occident , Canaries 18 O. | Ecart en longitude ■ Orient , Russie 35 E. j 53" Carré d'expansion 2332 SoLANUM Dllcamara, Lin. — Cette espèce est du petit nombre des plantes ligneuses , débiles et sarmenteuses, si rares en Europe et si répandues dans les contrées chaudes de la terre. Elle croît dans les Heux humides, sur le bord des ruisseaux , dans les haies , sur les sables des rivières où elle contribue à former ces fourrés que l'on peut à peine traverser; ou bien, ses graines portées par les oiseaux sur la tête d'un vieux saule y montrent bientôt la puissance de leur végétation en le couronnant de guirlandes suspendues, où des fleurs violettes préludent aux baies éclatantes qui contrasteront en automne avec le vert du feuillage. — Ses tiges sont longues , d'un gris jaunâtre ; les feuilles sont ova- les , pointues , glabres , entières ou peu découpées , parfois lobées à leur base. Les fleurs sont en petites grappes om- belliformes vers le sommet de la tige ; elles sont d'un beau violet avec des nectaires verdâtrcs formés de pores situés^ 474 SOLANÉES. à la base de l'ovaire. Les baies sont lisses, ovales, écarlates, et sont un des plus beaux ornements de l'automne. — Elle fleurit en juin , juillet et août. Nature du soi. — AUiludc. — La douce- amère est in- différente , recherchant seulement les terrains humides. Elle végète en plaine ou dans les montagnes. Tenore la cite seulement de 0 à 100™ dans le midi de l'Italie. M. Boissier l'indique entre 650 et 1,300"' dans le midi de l'Espagne. Wahlenberg l'a rencontrée dans h «Suisse septentrionale jusqu'à la limite supérieure des hêtres. Géographie. — Au sud , elle végète en France , en Es- pagne , en Algérie. — Au nord , on la trouve presque par- tout, mais elle s'arrête dans la Suède australe où déjà elle est domestique. — A l'occident, elle habite le Portugal , l'Angleterre et l'Irlande. — A l'orient, elle existe en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Turquie , en Grèce , en Tau- ride et dans le Caucase, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35® ) Écart en latitude : Nord, Finlande 64 i 29« Occident, Portugal 11 0. ) Ecart en longitude: Omn^, Russie moyenne 56 E. ) 67" Carré d'expansion ♦ . 1943 G. PHTSALIS , Lin. Distribution géographique du genre. — Les espèces de ce genre , au nombre de 32 environ, sont presque toutes PHYSALIS. 475 américaines. — 12 habitent la partie nord du Nouveau- Monde : le Mexique , les Antilles , les bords de l'Oreno- que, et quelques-unes arrivent jusque dans la Virginie et dans la Caroline. — 9 Physalis font partie de la végétation du Brésil etdu Pérou. — En Asie on en connaît 7, dont 6 aux Grandes-Indes et 1 en Arabie. — L'Europe n'en a que 3 espèces, et l'on en cite une seule à Java. Physalis Alkekengi , Lin. - C'est à peine si dans sa jeunesse on distingue cette plante au milieu des graminées , des Lappa , du Rumex sciUaliis et autres espèces qui croissent comme elle sur la lisière des champs et sur le bord des vignes. Elle n'a, en effet, rien de remarquable. Ses tiges sont peu élevées, ses feuilles sont un peu anguleuses et géminées, et ses pédoncules, insérés au delà de l'aisselle et recourbés vers la terre, supportent une Heur d'un blanc jau- nâtre, à corolle élargie. Cette corolle est plissée avant de s'épanouir, puis elle met à découvert 5 étamines à anthères oblongues qui s'ouvrent longitudinalement et répandent un pollen blanchâtre. — A peine la fécondation est-elle termi- née que la corolle se détache, et le calice, peu apparent, grandit avec rapidité et devient vésiculeux. La nuance verte de son tissu jaunit, prend une teinte orangée, puis le rouge augmente d'intensité et devient enfin d'une vivacité extrême, intermédiaire entre le vermillon et le carmin. L'alkekenge se distingue alors de loin et devient une plante véritablement ornementale , car souvent cette belle cou- leur rouge s'étend aux pédoncules et même aux tiges. Il ne reste au sommet du calice que l'ouverture par laquelle la corolle était primitivement insérée, et dans le fond se trouve une baie molle et globuleuse qui a subi , comme le calice , toutes ces transitions du vert en rouge vif, et qui contient ,^ 476 SOLANÉES. comme celle des Solanum , une multitude de petites semen- ces aplaties. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et marneux, et s'élève peu dans les montagnes. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa- gne , dans le midi de l'Italie , en Sicile et jusque dans l'île de Jacobi au cap Vert. — A.u nord , on le rencontre dans le nord de la France, sur le rocher calcaire de Charlemont; en Belgique, en Allemagne, et il parvient en Danemarck où il est seulement sporadique. — A l'occident, il végèteen Portugal. — A l'orient , il croît en Suisse, en Autriche , en Dalmatie, en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce sur le Parnasse, en Turquie , le long du Bosphore, et, selon d'UrvilIe , dans les forets de la Bulgarie d'où il est peut-être originaire. On le cite même en Lithuanie , dans presque toute la Russie méridionale , en Tauride , dans le Caucase, dans toute la Géorgie , à Lenkoran, dans le Taliisch , dans la Sibérie de l'Oural , ainsi qu'à la Chine , à la Cochin- chine et au Japon. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Cap- Vert 13° | Ecart en latitude : Nord , Lithuanie 53 O. j 40» Occident , lies du Cap- Vert. . . 25 0. ^ Ecart en longitude : Orient, iapon 136 E.j ICI» Carré d'expansion 6440 G. A1ROVA, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît seu- lement i3 Atropa , tous américains , à l'exception d'un seul AïKOPA. 477 (]ui habite l'Europe. — 9 espèces sont groupées au Pérou et au Brésil. — 2 seulement se trouvent dans l'Amérique sep- tentrionale, à la Jamaïque et à la Nouvelle-Grenade. Atropa Belladona , Lin. — Il semble que cette espèce vénéneuse cherche à se cacher dans les bois sombres et four- rés. C'est là seulement qu'on la trouve, abritée par les hêtres ou les sapins. Sa végétation est des plus vigoureuses, son accroissement des plus rapides. Ses racines traçantes dans le terreau des forêts sont de véritables rhizomes qui se multiplient à l'infini. Leur extrémité produit de gros turions qui se développent en tiges dures et très-élevées , rameuses au sommet. Les feuilles sont grandes, molles, d'un vert sombre, et réunies 2 à 2 de grandeur inégale. Les fleurs, un peu penchées, naissent solitaires sur des pédoncules exlra- axillaires. Leur corolle est d'un violet livide, en entonnoir prolond , et elle renferme 5 étamines à filets courbés , dont les anthères biloculaires répandent leur pollen sur un stig- mate bifide et glanduleux. — Pendant la maturation , le calice se réfléchit, le pédoncule se redresse et porte une baie noire et succulente, volumineuse, séparée en deux loges par une cloison qui s'oblitère, et remplie de petites graines. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — AUitude. — Cette plante habite les terrains siliceux et détritiques , préfère le terrain formé par la décomposition des feuilles des sapins à celui des au- tres arbres ; elle consent même , dans ces conditions, à vivre sur un sous-sol calcaire, comme dans le Jura et à Neuchâtel. — Efle aime les montagnes ; nous la trouvons en Auvergne entre 800 et 1,000"'. Tenore l'indique en Italie, dans les vallées, au milieu des bois, entre 800 et 1,200'". De Can- dolle la cite à 400"" dans le Morvant , et à IjCOO"" dans 1 478 SOLANÉES. les Alpes et les Pyrénées. VVahlenberg dit aussi qu'en Suisse elle atteint la limite supérieure des arbres verts. Géographie. — La belladone se trouve , au sud , en France, en Espagne, dans le midi de l'Italie, en Sicile. — Au nord , elle existe en Belgique, en Allemagne , dans le Danemarck austral , en Angleterre et en Irlande , où elle rencontre sa limite occidentale. — A l'orient , on la connaît en Suisse, en Autriche, en Hongrie , en Dalmatie, en Croatie , en Transylvanie , en Turquie , en Bosnie , au mont Athos, en Macédoine, dans la Tauride et la Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 37° j Ecart en latitude : Nord , Angleterre 55 j 18« Occident, Irlande 12 O. I Ecart en longitude : Omn^ Géorgie 47 E. ( 59» , Carré d'expansion <. 1062 G. HYOSCIAMUS , Lin. Distribution géographique du genre. — 11 appartient totalement à l'ancien continent ; les 17 espèces connues sont partagées entre l'Asie, l'Europe et l'Afrique. — 7 sont asiatiques : du Caucase , de la Perse , de la Syrie , de l'Arménie et de la Sibérie ; — 4 sont européennes , toutes, excepté une seule, de l'Europe australe; — 4 sont africaines : 3 de l'Egypte et 1 des Canaries. IIyosciamus NIGER , Lin. — Beaucoup de Solanées sont, comme la plupart des Boraginées, des plantes domestiques, mais aucune ne s'attache plus particulièrement que la jus- quiame à l'habitation des hommes. On se demande où est HYOSCIAMLS. V70 sa patrie primitive , car nous ne la trouvons qu'au bord des chemins fréquentés , dans les rues des villages , dans les cimetières et sur les décombres. — Là, elle étale d'abord une rosette de feuilles molles, garnies de longs poils glan- duleux qui sécrètent une liqueur visqueuse et fétide. Plus tard , il sort de cette rosette une tige vigoureuse , garnie de feuilles molles et tombantes, et qui se divise en rameaux florifères. Ceux-ci sont roulés en crosse , et accompagnés de bractées comme dans lesBoraginées. L'épanouissement com- mence par en bas, et les premières fleurs paraissent enfoncées au milieu de bractées lanugineuses. Peu à peu les épis se dé- roulent, et les fleurs sont alors complètement dégagées et pro- longent très-longtemps leur épanouissement successif. — La corolle est d'un jaune pâle , admirablement veinée de violet. Ce sont les filets vasculaires qui offrent cette couleur, et comme ils se réunissent près de son point d'insertion sur le réceptacle, le tube est entièrement violet ou livide. Les 5 éla- mineSjUn peu irrégulières comme la corolle, ont leurs filets vio- lets àla base , et leurs anthères rerapliesd'un pollen blanchâtre et farineux qui se répand sur un double stigmate. — Dès que la fécondation est opérée, les fleurs se déjetlent alternative- ment à droite et à gauche , en sorte que chaque rameau , à mesure qu'il se déroule, devient un axe muni d'un double rang de capsules qui sont cependant placées du même côté. Le calice a persisté , il a pris de l'accroissement et de la force, ses parois se sont durcies, ses 5 dents se sont acérées, et ces dernières couronnent une capsule dont le tube du calice consolide l'enveloppe. Quand les graines sont mûres, cette jolie capsule s'ouvre transversalement, au moyen d'un opercule qui lui était soudé. Elle met à découvert l'arrange- ment de ses graines régulièrement superposées , et atta- chées à une cloison blanche munie elle-même dans son milieu 480 SOLANÉES. de 2 placentas. Les graines sont petites , criblées de cavités qui les font paraître ponctuées. Celles qui occupaient le haut de la capsule, et qui étaient devenues libres à la maturité, par la rupture de leurs cordons ombilicaux , se répandent dès que l'op^cule se détache. Les autres tombent dans le fond de la capsule oii elles séjournent comme dans d'élégants paniers jusqu'à ce que le vent brise les tiges et les dissémine sur le sol. — La jusquiame fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente à la nature physique du sol , pourvu qu'elle y trouve des matières salines. — Elle s'élève peu sur les pentes des vallées. Cepen- dant Tenore l'indique au milieu des bois, entre 800 et 1 ,200"". Ledebour la cite dans le Caucase à 800 et à 1,400™. Géographie. — L'aire de cette espèce est très-vaste , comme celle de toutes les plantes domestiques. — Au sud, on peut citer l'Espagne , la Corse , la Sardaigne , les Baléa- res , l'Algérie et toute la région méditerranéenne , excepté l'Egypte. — Au nord, toute l'Europe , excepté la Laponie. — A l'occident, l'Angleterre, l'Irlande et le Portugal. — A l'orient, toute l'Europe y compris la Finlande , les Russies movenne et australe , le Caucase , la Géorgie , les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal, la Sibérie orientale et la Uahu- rie. — Elle estaussi indiquée aux grandes Indes et aux États- Unis, où probablement elle a été transportée par l'homme. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35« \ Ecart en latitude Nord , Finlande 67 j 32» Occident, Irlande 12 O.^ Ecart en longitude Orieni, Sibérie orientale 160 E. ) 172» Carré d'expansion 5504 HYOSCIAMUS. 481 Hyosciamus albus , Lin. — Il est moins domestique que le précédent, il croît sur les rochers comme sur les vieux murs , sur le bord des rivières comme sur le bord des chemins. Il offre à peu près les mêmes caractères, mais ses fleurs sont moins veinées, plus irrégulières, et les 3 étamines supérieures s'insèrent au bas de la corolle sur une petite saillie, et so.it séparées par des fossettes nectarifères. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous n'avons trouvé cette plante que sur le sol rocheux et siliceux ; elle est sans doute indifférente comme la précédente. Elle reste en plaine. Géographie. — Au sud , son aire est étendue en France, en Espagne, aux Baléares, en Barbarie, à Madère et aux Canaries. — Au nord, elle est plus restreinte, elle s'arrête dans le Tyrol. — A l'occident , elle vit en Portugal , à Ma- dère et aux Canaries. — A l'orient, elle croît en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie et dans la Tauride. Limites d'extension de V espèce. Sud, Canaries 30° | Ecart en latitude : iVon/, Tyrol 48 j 18«> Occident, Madère 19 0.| Ecart en longitude : Orient , Tauride 33 E.) 52» Carré d'expansion 936 VII 31 482 PERSONNEES. FAMILLE DES PERSONNEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie O^à 10° 18° O. à 5» E. 1 Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1 Algérie 33 d 36 5 O. à 6 E. 1 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O. à 8 O. 1 Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1 Portugal 37 à 42 9 0. à 11 O. 1 Royaume de Naples. 38 ^.42 11 E. à 16 E. 1 Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1 Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1 France 42 à 51 7 0. à 6 E. 1 Russie méridionale. . 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 O. 1 Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 Gothic 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 Norvège 58 à 71 2 E à 10 E. 1 Russie seplentr"^. . . 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie (55 à 71 14 E. à 40 E. 1 Europe entière 1 93 30 27 32 31 27 28 22 23 20 20 27 18 24 23 25 27 25 26 24 27 25 28 34 20 PROPORTIONS RELATIVES. 483 Tableau des proporliom relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande 51» à 55« Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne . 50 à GO Sibérie de rOural. 44 à 67 Sibérie altaïque. . 44 à 67 Sibérie du Baïkal. 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale. 56 à 67 Sibérie arctique. . 67 à 78 Kamtschatka. ... 46 à 67 Pays des Tschukhis. » llesderOcéanor»'. 51 à 67 Amérique russe.. 54 à 72 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr'%rég.alp.etniv. 36«à 37° 1500 à .3500 1: 17 Roy.deGrenade,rég.niv. 36 à 37 2500 à 3500 1: 11 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 24 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1:18 Pic du Midi de Bagnères. . 0 0 1 : 18 Plat. central, rég.montagn. 44 à 47 .500 à 1900 1: 22 Plateau central, sommets. 44 à 47 1500 à 1900 1 : 14 Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 24 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 13 Longitude. 7«0. à 13° 0. 25 1 0 à 7 0. 23 2 E. à 14 E. 18 17 E. à 58 E. : 25 55 E. h 74 E. 23 66 E. à 97 E. 24 93 E. àl16 E. 28 110 E. à 119 E. 27 111 E. à 163 E. 27 60 E. à 161 E. 11 148 E. à 170 E. 21 155 E. à 175 0. 29 170 E. à 130 0. 20 170 0. à 130 E. 29 481 PERSONNÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans lesîlea. Latitude. Longitude. Iles du Gap- Vert. . 12"à 14"* 24«0. à 27«0. 1:35 Canaries 28 à 30 15 0. à 20 0. 1 : 36 Hébrides 57 à 58 8 O. à 10 O. 1 : 23 Orcades 59 5 O. à 6 0. 1 : 21 Shetland 60 à 61 3 O. à 4 O. 1 : 28 Feroë 62 9 0. 1 : 27 Islande 64 à 66 16 O. à 27 O. 1 : 32 Magcroë 71 24 E. 1 : 32 Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 1 : 77 lie Mel ville 76 114 O. 1 : 67 lie J. Fernandez . . 33 à 40 S. 76 0. 0: 0 Nouv. Zélande (nord). 35 à 42 S. 171 O. à 176 O. 1: 32 Malouines 52 S. 59 O. à 65 O. 1 : 31 Nous réunissons , sous une même dénomination , presque toutes les plantes auxquelles on appliquait autrefois le nom de Personnées , c'est-à-dire que nous ne formons qu'un seul groupe des familles : Verbascées, Antirrhinées, Orobanchées et Rhinanthacées , que nous allons d'abord considérer dans leur ensemble ; nous rechercherons ensuite les caractères géographiques propres à chacune de ces subdivisions. Notre premier tableau nous montre que les Personnées sont des plantes des régions tempérées, puisque c'est en France et en Allemagne qu'elles offrent leur maximum, 1/18 et 1/20, proj)orlion qui est à peu près celle de l'Europe entière, 1/20. Au sud et au nord, elles diminuent d'une manière assez régulière quand les montagnes ne viennent pas apporter un élément perturbateur dans les séries ascen- dantes ou descendantes. Ainsi la Nigritie offre 1/93 et la PKOPOUTIONS RELATIVES. 485 Lajjonie 1/34. — En allant de l'ouest à l'est, les chiffres se maintiennent sensiblement les mômes; il n'y a d'ex- ception que pour la Sibérie arctique qui offre 1/11, pro- portion la plus considérable , et qui ne se retrouve que sur quelques points élevés et circonscrits de la chaîne des Andes et d'autres régions montagneuses. — Nous voyons, en effet, dans les montagnes, lesPersonnées devenir de plus en plus nombreuses à mesure que l'on s'élève. On ne peut douter de leur prédilection pour les stations élevées en con- sultant notre troisième tableau qui n'offre pas une seule exception. — Le tableau relatif à la distribution dans les îles ne nous apprend rien. Les proportions sont à peu près les mêmes f^uc sur les continents voisins. Si maintenant nous décomposons le groupe des Person- nées , nous aurons à faire les observations suivantes : Les Verbascécs ou Scrophidarinées préfèrent les régions tempérées de l'Europe et de l'Asie , et parfois aussi celles de l'Amérique septentrionale. Elles recherchent peu les montagnes , et fuient les grands froids comme les fortes chaleurs. Les Anlirrhinces , bien plus nombreuses , sont répandues partout, dans toutes les contrées de la terre, surtout dans les zones tempérées et sur les montagnes. Les llliinanthacées habitent ()lus particulièrement les montagnes et les régions du nord. Ce sont les seules Per- sonnées <]ui osent s'avancer jusque dans les régions boréales. Les Orobanchées , toutes parasites , occupent principale- ment les parties chaudes de la zone tempérée boréale , le bassin de la Méditerranée ; on en trouve quelques-unes au cap de Bonne-Espérance et dans l'Asie tropicale; elles pa- raissent manquer complètement à la Nouvelle-Hollande, ainsi que dans l'Amérique australe et tropicale. 486 PERSONNÉES. G. BAMOIffDIA, Lam. Formé d'une seule espèce séparée du G. Verbascum. Ramonbia PYRENAiCA, Lam. — Quand les eaux bleues des gaves écument sur les roches amoncelées, et répandent dans les airs des torrents de poussière humide , des mousses ve- loutées viennent tapisser les rochers , et laissent par leur destruction un peu de terre humide dans leurs interstices. C'est là que Dieu a placé le Ramondia pour orner les lieux les plus sauvages, et montrer à l'homme qui y pénètre , un des plus beaux objets de la création. — Son rhizome vivace produit chaque année, à son extrémité, une rosette de feuilles d'un vert sombre, sinuées sur les bords, et garnies en dessous de long? poils fauves ou bruns qui débordent sur le bord des feuilles et entre leurs crénelures. Du centre de cette rosette, appliquée sur les rochers, s'élèvent 1 ou 2 pédon- cules qui supportent chacun un petit nombre de fleurs pen- chées, à corolles arrondies , un peu irrégulières et d'un beau violet. 5 touffes de poils jaunes sont placées à la base de 5 étamines dont les 3 supérieures sont plus grandes que les 2 autres. Les anthères sont perforées au sommet comme celles des Solanum. L'ovaire se change bientôt en une cap- sule allongée, à 2 valves roulées en dedans par leurs bords, et chargées sur toute leur surface de semences oblongues et finement hérissées. — II fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — AllUude. — Cette espèce , dit Ramond, se trouve dans toutes les grandes vallées des Pyré- nées, 011 elle se montre indifférente à tous les sols, à tou- tes les expositions et les mrmcs sols et les mêmes exposi- tions ne l'atlireiit dans aucune des vallées collatérales (An- VERBASCUM. 487 iiales du Muséum, t. 4, p. 402). — De Candolle indique ses limites à 900'" entre Luz etGèdres,oij nous l'avons re- cueillie, et 1 ,900*" à Oulède. En Auvergne, elle a été trouvée sur le granit et à près de 1 ,300"". Géographie. — Elle est indiquée dans les Pyrénées fran- çaises et espagnoles et sur un seul point de la chaîne du Forez, c'est-à-dire sur un écart de 3 degrés en latitude, et en longitude offrant à peine un carré de 9 degrés. 6. VERBASCUM , Lin. Distribution géographique du genre. — - 11 existe, sans compter les hybrides, environ 100 Verbascum. — 75 sont européens , la plupart des bords de la Méditerranée et de l'Europe australe et moyenne : de l'Italie, de la Sicile , du Portugal, de l'Espagne, de la France, de l'Allemagne , de l'Autriche , de la Sardaigne , de la Grèce , de la Crimée. Quelques autres vivent en Grèce , à l'île de Crète , en Tur- quie , en Bohème , dans le Bannat et en Dalmatie. — 22 espèces sont très-disséminées en Asie , mais pourtant assez rapprochées de la Méditerranée : en Syrie , en Pa- lestine, à Rhodes, en Arménie et dans toute l'Asie mi- neure. Quelques-unes vivent dans les montagnes du Cau- case ; une seule est indiquée aux Indes orientales. — L'A- frique n'a que 2 Verbascum , l'un à Madère , l'autre dans l'Atlas. — Un seul est indi(jué dans l'Amérique du nord , en Caroline. — Ce sont, en général, de grandes plantes très-llorifères, et qui produisent un grand effet par la vigueur de leurs nombreux individus. Verbascum Tiiapsus, Lin. — Cette belle plante est commune partout^ dans les champs secs et sans cultures , 488 PERSONNÉES. sur les coteaux pierreux , sur le bord des chemins , dans les sables d'alluvions des cours d'eau, et souvent elle couronne les ruines, la vieille église et le donjon abandonné. Elle est bisannuelle et étale, dès la première année, une large rosette de belles feuilles molles et laineuses, à poils roux et entre- croisés , qui simulent un feutre d'un gris blanchâtre qui fait distinguer immédiatement ce Verbascum de ceux de sa série. Ces poils, vus à la loupe, sont transparents, rameux et sou- vent même verticillés. Ils grandissent en même temps que les feuilles. Au printemps suivant, une tige d'une vigueur extrême , presque toujours simple et droite , sort du centre de cette rosette, portant aussi des feuilles blanches et dé- currentes, et cette tige se prolonge en un long épi muni d'é- cailles ou de bractées. Les fleurs offrent des calices blancs et des corolles d'un jaune d'or. Ces corolles sont larges , épaisses, odorantes, et font un des plus beaux ornements des campagnes vers le milieu et la fin de l'été. La plante vit quelquefois en société, et l'on aperçoit de loin ses groupes fleuris qui dominent toutes les espèces des environs. Les fleurs s'ouvrent le matin , la fécondation a lieu presqu'aus- sitôt; elles essaient de résister au soleil brûlant de la sai- son et elles tombent dans la soirée. Mais le matin plusieurs autres fleurs sont écloses au-dessus de la place occupée la veille par les premières , et pendant longtemps la floraison continue jusqu'à ce qu'elle atteigne les derniers boutons de l'épi. Dans cette section, qui comprend aussi le V. Phlo- moides , si l'on ouvre , dit Vaucher , une fleur avant l'épa- nouissement, on trouve ses 5 étamines équidistantes et terminées par des anthères biloculaires en 1er à cheval ; bientôt les loges des deux inférieures se soudent bout à bout, de manière à représenter l'apparence d'une anthère uniloculaire , dont l'ouverture est tournée sur un stigmate n VERBASCUM. 489 aplati et latéralement papillaire. Les 3 étamines supérieures se rapprochent , et leurs anthères , qui ne changent pas , se recouvrent entre leurs lobes de poils glanduleux. — Les capsules mîirissent successivement de la base au sommet, et le nombre de graines fines et roussâtres qui s'échappe d'un seul pied est presque incalculable. Nature du sol. — AUilude. — 11 est indifférent à la nature chimique du sol , et recherche surtout les terrains un peu graveleux. — Il croît en plaine , sur les coteaux et sur les montagnes , mais il n'atteint jamais de grandes altitudes. M. Boissier le cite en Espagne, dans sa région chaude et montagneuse, et Ledebour l'indique dans le Caucase à 900'". Géographie. — Il est probable que cette plante a été in- troduite dans un grand nombre de localités , et ses stations ordinaires indiquent une espèce presque domestique. Cepen- dant on la rencontre souvent dans les clairières des forêts 011, selon toute apparence, elle est à l'état sauvage. — Elle habite toute l'Europe, à l'exception de la Laponie, des archipels anglais et danois et de l'Islande. — A l'occident , elle est très-répandue dans l'Amérique du nord, au Ca- nada, au lac Huron et dans le Saskatchawan. Peut-être y est-elle introduite , car on ne cite qu'un seul Verbascum ori- ginaire de l'Amérique du nord; cependant Torrey fait re- marquer qu'elle paraît tout à coup avec abondance sur les défrichements, surtout quand ils ont été précédés par l'in- cendie , et cela dans des lieux oii l'on ne rencontre aucune trace de cette plante à de très-grandes distances. — A l'o- rient , outre les localités européennes , on la trouve dans le Caucase , dans toutes les Russies , en Géorgie , dans les Si- béries de l'Oural et de l'Altaï, dans le désert des Kirghiz. Tîenlham dit qu'elle existe en Asie dans toute la chaîne de l'Himalaya. 490 PERSONNÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Espagne 36'^ 1 Ecart en latitude ', Nord, Finlande 59 j 29« Occident , Canada 82 O. ( Ecart en longitude : Orient , Himalaya 76 E. ( 158® Carré d'expansion 4582 Verbasccm THAPSiFOiiME, Sclirad. — 11 croît dans les lieux secs et arides, dans les clairières des bois, sur les sables des rivières où souvent il est mêlé à l'espèce précé- dente. 11 lui ressemble par sa taille et ses feuilles décurren- tes , mais il en diffère par sa tige souvent rameuse , par ses feuilles moins blanches et plus étroites , par ses fleurs très- grandes, sa capsule ovoïde et le coton jaunâtre et épais qui existe sur toutes ses parties. — 11 fleurit tard, comme la plu- part des Vcrbascum , en juillet et en aoiit. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains secs et graveleux des plaines, sans fuir absolument les calcaires. Géographie. — Au sud, il croît en France, en Lombardie et en Crimée. — Au nord, il existe en Belgique, en Allema- gne,en Bavière, en Danemarck , en Gothie et en Angleterre. — Il trouve dans cette dernière localité, sa limite occidentale. — A l'orient, il végète en Suisse, en Autriche, en Dalmatie , en Croatie , en Transylvanie , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, France 43° | Ecart en latitude : iVorrf, Angleterre 50 i 7" Occident, Angleterre GO.) Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 52 E.) 58" Carré d'expansion 406 VEllBASCUM. 491 Verbasciim PHLOMOiDES, Lin. — Cette espèce habite en- core les mêmes stations que les précédentes. Elle est également bisannuelle, à tiges élancées, mais garnies de feuilles non décurrentes. Les inférieures seulement se rétrécissent en un pétiole ailé. Les (leurs sont réunies en un petit faisceau le long d'un épi très-allongé et interrompu ù sa base. La co- rolle est très-grande et d'un beau jaune. Les deux étamines inférieures ont les filets glabres , tandis que les 3 supérieures les ont couverts de poils blancs et laineux. La capsule est ovoïde. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vé- gète en plaine. Géographie. — Au sud , la France , le Portugal , la Grèce et le midi de l'Italie. — Au nord , la France , la Belgique , l'Allemagne , la Bavière , le Danemarck et la Gothie. — A l'occident , le Portugal. — A l'orient , la Suisse, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transyl- vanie, la Thrace orientale, la Tauride , le Caucase, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Grèce SS** ) Ecart en latitude : ISord , Moscou 56 j 18« Occident, Portugal 12 0. | Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 44 E. j 56° Carré d'expansion 1008 Verbascum sindatum, Lin. — On le rencontre, comme la plupartdes Verbascum, sur le bord des chemins et dans les champs incultes. Il forme sur le sol une rosette de feuilles sinueuses, épaisses et pinnatifides , du milieu de laquelle sort une tige basse et rameuse, garnie de feuilles amplexi- 492 PERSONISÉES. caules etsemi-décurrentes. Ses fleurs, d'un beau jaune et réu- nies en faisceau , forment une espèce de panicule terminale , La corolle est régulière , et les 5 étamines sont aussi sem- blables et velues. Les anthères ont la forme d'un fer à che- val, et le stigmate est un peu incliné. Le fruit est une cap- sule bivalve au sommet et renfermant un grand nombre de graines. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains calcaires et rocailleux ou sablonneux , les heux imprégnés de matières salines. — Il reste habituellement en plaine, mais il peut s'élever , puisque M. Léon Du four le cite au- dessus d'Orthez dans les Pyrénées , et Ledebour dans le Talùsch entre 600 et 1,300"". Géographie. — Il est méridional et s'étend, au sud , en Espagne , en Corse , aux Baléares , dans les champs de l'Al- gérie et aux Canaries. — Au nord , on le rencontre en France , sur les sables maritimes de Nantes et de l'île d'Oléron. — A l'occident , il végète en Portugal et aux Canaries. — A l'orient. Il existe en Italie, en Sicile, en Dal- matie , en Transylvanie , en Grèce, en Turquie, dans le Caucase, dans les champs arides de la Palestine et de l'Asie mineure, en Géorgie, jusque sur les bords de la Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 130" 1 Ecart en latitude : Nordj Nantes 48 j 18" Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude : Orient, Caucase 48 E. | 06° Carré d'expansion 1188 Verbascum floccosum , Waldst. et Rit. — Celle espèce, dont la station est la même que celle des autres, estcepen- VEKBASCUM. 493 dant plus répandue sur les sables d'alluvions déposés parles rivières que partout ailleurs. Elle est très-remarquable par ses feuilles sessiles, disposées en spirale avec la plus grande symétrie , couvertes d'un duvet très-fin formé de poils blancs et rameux. Ces poils se détachent avec une grande facilité. Ils s'enlacent comme des étoiles de neige et se groupent en llocons détachés sur les feuilles. Sa tige est rameuse, à ra- meaux effilés , garnis de petits paquets de fleurs d'un beau jaune, immergés dans un duvet cotonneux. Chaque paquet de fleurs est distant et séparé des autres. Le calice est aussi tomenteux ; la corolle est petite et jaune , offrant 5 étamines dont les filets sont tous munis de poils blancs. La capsule est ovoïde , comprimée sur les côtés et déprimée au sommet. — II fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — II est indifférent et reste dans la plaine. Géographie. — Au sud, on le trouve on France, en Espa- gne, en Italie et en Sicile. — Au nord, en France, en Allema- gne, sur les bords du Rhin, en Belgique, en Angleterre et en Ecosse. — A l'occident, il a sa limite en Angleterre. — A l'orient, on le cite en Suisse , en Autriche , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie et en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 36° | Écart en latitude : iVorrf, Angleterre 53 ^ 17° Occident, Angleterre GO.] Ecart en longitude : Orient , Turquie 22 E. J 28° Carré d'expansion 47G Verbascum Lyciinitis , Lin. — C'est une des espèces les plus répandues, occupant toujours la station ordinaire des 494 PERSONNÉES. Verbasciim, les champs incultes, les sables des rivières et le bord des chemins. Elle forme de johs buissons à feuilles sessiles, cotonneuses sur leur face inférieure, à tiges pani- culées , et à tleurs nombreuses réunies en faisceaux. Ses filets sont velus, ses anthères sagittées et uniloculaires comme celles de tous les Verbascum; le style est légèrement incliné sur les 2 étamines inférieures, qui sont un peu plus longues et plus difformes que les autres. Le stigmate est courbé à angle droit, et enfoncé dans les poils glutineux des étamines. Le V. Lych- nitis offre de magnifiques buissons à fleurs jaunes , et parfois à fleurs blanches, rappelant l'odeur du réséda , buissons dont les fleurs, toujours fraîches, s'ouvrent le matin et tombent la nuit ou même dans le milieu du jour. Si un vent violent s'é- lève , si la plante reçoit sur sa tige un choc violent , aussitôt les fleurs se désarticulent et viennent joncher le sol. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les sols gra- veleux et sablonneux de la plaine ou des montagnes peu éle- vées , et paraît indifférent à leur nature chimique. Géographie. — Au sud , la France , la Corse , l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord , la France, la Belgique, l'Allemagne , le Danemarck austral , la Gothie et la Suède où il est seulement sporadique, et l'Angleterre. — A l'oc- cident , l'Angleterre et les États-Unis d'Amérique oii il est certainement naturalisé. — A l'orient, la Suisse , l'Au- triche, la Dalmalic , la Croatie, la Hongrie, la Transyl- vanie , les Russies moyenne et australe , le Caucase et la Géorgie, Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naplcs 40" ) Ecart en latitude : Nord , Angleterre 57 ) 17» VERBASCUM. 495 Occident , Angleterre G O. » Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. ] 53° Carré d'expansion 901 Verbascum nigrum , Lin. — Ce Verbascum est peut- être le plus facile à distinguer. Ses feuilles , légèrement crénelées, d'un vert noirâtre, à nervures purpurines , le font immédiatement remarquer. Sa tige est d'un rouge violet, peu rameuse et terminée par un ou plusieurs épis, dont les jolies fleurs sessiles , un peu irrégulières , caduques comme celles des autres espèces , ont les filets des étamines garnis de poils purpurins. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et se trouve également en plaine et dans les montagnes. Nous l'avons trouvé à 1,000™ sur le terrain primitif, accompagné du framboisier, du Sambiœus Ebulus , de VArlemisia vul- garis et de VUrlica dioica. Géographie. — Au sud , il végète en France et en Es- pagne. — Au nord , on le rencontre dans l'Europe entière à l'exception de la Laponie, en Angleterre et en Ecosse. — A l'occident, il ne dépasse pas cette dernière localité. — A l'orient, on le connaît en Suisse, en Italie, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie , dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans le Cau- case et la Géorgie, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Espagne 38° ^ Ecart en latitude : Nord, Finlande 66 ) 28« Occident , Angleterre 7 O. j Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 95 E. ) 102° Carré d'expansion 2856 496 PERSONNÉES. Verbascum Chaixii , Vill. — Il habite les lieux secs et pierreux de notre région méridionale. Ses feuilles sont co- tonneuses , sa tige anguleuse , et ses étamines disposées en 2 séries égales , 2 supérieures et 2 inférieures plus allon- gées que les autres, et un peu déjetées comme les styles qu'elles accompagnent. La cinquième étamine est avortée plus ou moins complètement, et les fdets sont garnis de poils purpurins. — Il fleurit en juin , juillet et aoiit. Nature du sol. — AUitude. — Il préfère les terrains siliceux et sablonneux de la plaine et des montagnes. Le- debour le cite entre 800 et 1,000"" sur divers points du Caucase , et jusqu'à 1,300™ dans le Taliisch. Géographie. — On le trouve , au sud , dans la France méridionale et dans le centre de l'Italie. — Au nord , il existe en Alsace et dans la Volhynie. — A l'occident, il reste en France, sur le plateau central. — A l'orient, on le rencontre en Suisse , en Autriche , en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de V espèce. Sud , France M\'* \ Ecart en latitude : iVorrf, Volhynie 52 ] 9» Occident , France 0 ■\ Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 95 E. j 95» Carre d'expansion 855 Verbascum mayale, DC. — Il végète dans les lieux secs et arides. Sa tige est droite, simple et garnie d'un duvet caduc. Ses feuilles sont obloiigucs , lancéolées, pointues, un peu dentées , blanchAtres en dessous, munies de duvet VEEIBASCCM. 497 caduc comme celui de la tige. Les (leurs sont grandes, et disposées 2 à 2 ou 3 à 3 sur un épi terminal , accompagné de bractées qui dépassent les fleurs. 3 des étamines sont garnies de poils jaunâtres , les 2 autres, plus longues, sont glabres. La capsule est grosse, ovale et pointue. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et ro- cailleux de la plaine. Géographie. — Son aire est très-restreinte. On le con- naît seulement en France, en Corse, en Piémont et en Sicile. Limites d'extension de V espèce. Sud , Sicile 37" \ Écart en latitude : Nord , France 44 j 7" Occident, France 0 iÉcart en longitude: Orient , Sicile 12 E. î 12« Carré d'expansion 84 Verbascum Blattaria, Lin. — Il habite les bords des chemins, des sentiers et des fossés, les sables des rivières, et semble rechercher un peu plus l'humidité que les autres Verbascum. Ses fleurs, solitaires et assez longuement pédi- cellées, se rapprochent cependant en un épi lâche dont la floraison s'opère lentement de la base au sommet. Ces fleurs sont d'un beau jaune, à 5 étamines, dont 2 sont supérieures plus courtes, 2 inférieures plus longues, et une 5® avortée entre les deux supérieures. — Il fleurit pendant tout l'été. Nature du sol, — Altitude. — Il est indifférent à la nature chimique du sol, mais il préfère les terrains marneux compactes et argileux. — Nous le trouvons dans les mon- tagnes de l'Auvergne jusqu'à 1,000'", et Lcdebour l'in- dique à la même altitude dans le Taliisch. vil 32 498 PERSONNÉES. Géographie. — Au sud , cette espèce vit dans le midi de !a France et de l'Italie, mais pénètre à peine en Es- pagne, quoiqu'elle soit indiquée par M. Cosson en Algérie, dans les pâturages inférieurs du Djebel-Tougour. — Au nord , elle est assez commune en Allemagne, en Ba>ière, en Belgique, et vit aussi en Angleterre où elle trouve sa limite occidentale; elle est pourtant indiquée comme très-répandue au Canada, près du lac Iluron où elle doit avoir été intro- duite. — A l'orient, elle habite la Suisse, l'Italie, la Corse, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Dalmatie, la Turquie, la Grèce, les Russies moyenne et australe, le Caucase , la Géorgie et la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie. 35*' ) Ecart en latitude : Nord, Angleterre 55 ^ 20» Occident , Angleterre 7 O. ^ Ecart en longitude : OrîVn^ , Sibérie altaïque 95 E.j 102» Carré d'expansion 2040 Verbascu3I BLATTARioiDES , Lam. — Il recherche les lieux humides , sur le bord des champs et des fossés. Il ressemble au précédent , mais il en diffère en ce qu'il est parsemé de poils peu apparents , en ce que ses fleurs sont plus grandes et naissent presque toujours 2 à 2. Ses feuilles florales sont entières ou légèrement dentées , les feuilles radicales sont sinuées. — Il lleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains siliceux et sablonneux des plaines. Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espa- gne, en Italie et en Sicile. — Au nord, en France, en SCROPHULARU. 499 Belgique, en Bavière et en Angleterre. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient , nous avons cité Naples et la Sicile. Limites (V extension de l'espèce. Sud , Sicile 37" ) Ecart en latitude : Nord , Angleterre 54 j 17° Occîden/, Portugal 11 0.| Ecart en longitude: Orient, Royaume de Naples. . . 15 E. j 26<* Carré d'expansion 442 Nous omettons avec intention de nombreux hybrides dont l'aire d'expansion est nécessairement subordonnée à celle des deux types qui leur ont donné naissance. G. SCROFHULARIA , Lin. Distribution géographique du genre. — Il est composé d'environ 75 espèces, et plus de la moitié sont européennes. — L'Europe australe est leur patrie ; 38 espèces y ont choisi leur domicile : en Grèce, en Portugal, en Corse, en Espagne, en Sardaigne, en Italie, en Crimée. C'est à peine si , sur ces 38 , 2 ou 3 sont originaires de la Car- niole , de la Croatie ou de la Hongrie. — On cite en Asie , 18 Scrophularia : de la Géorgie, du Caucase, de l'Asie mineure, de la Sibérie, de la Dahurie et de la Chine. 2 atteignent les Indes orientales. — L'Afrique en a 8 es- pèces : 1 de l'Egypte , 1 de la Barbarie et les 6 autres des Canaries ou de Madère. — On en connaît 7 dans l'Améri- que septentrionale, et sur ce nombre, 2 seulement sont tropicales, les autres de la Californie, des Etats-Unis et du Canada. — Enfin , 4 espèces du Brésil complètent le tableau géographique de ce genre. 500 PERSONNÉES. ScROPHCLARiA NODOSA , Lin. — Commune dans les lieux humides , sur les sables des rivières , dans les bois ombra- gés, la Scrophulaire enfonce dans le sol des tubercules allongés, munis d'autres tubercules plus petits, d'oii sortent les bourgeons. Aussi chaque racine produit ordinairement plusieurs tiges carrées, munies de feuilles opposées, d'un vert sombre, et qui répandent, lorsqu'on les froisse, une odeur désagréable. Les fleurs naissent au sommet de ces tiges en une panicule irrégulière, et leur corolle, d'un vert livide, quelquefois nuancée de brun rouge, n'a rien d'at- trayant. Cette corolle est un peu globuleuse, irrégulière- ment bilabiée, et renferme 4 étamines , plus une 5** avor- tée , souvent couvertes, comme les akènes et les pédicelles , de poils glanduleux. La floraison , qui a lieu depuis le mois de juin jusqu'au mois de septembre , présente des phéno- mènes curieux. Les anthères offrent 2 loges quand elles sont jeunes , mais plus tard , les 2 loges se soudent en une seule, les filets se tortillent, et les étamines répandent leur pollen l'une après l'autre. — Le fruit est une capsule arrondie à la base , pointue au sommet , à 2 valves entières , séparées par une double cloison. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente , pourvu que le sol soit humide. Elle préfère les montagnes peu élevées à la plaine. Nous la trouvons en Auvergne jus- qu'à l,000'^ Géographie. — Au sud , elle croît en France , dans les montagnes de l'Espagne et de l'Italie. — Au nord, elle existe dans tout le centre de l'Europe , dans toute la Scan- dinavie où elle vit aussi dans les lieux humides et ombragés, jusque dans la Laponie australe. Elle est aussi en Angle- terre , en Irlande, aux Orcades et aux Hébrides. — A l'oc- cident , elle n'est pas mentionnée en Portugal , mais en SCUOPHULAIUA. 501 Amérique , depuis la Californie jusqu'aux Etats-Unis et au Canada. — A l'orient, elle végète en Suisse, en Italie, en Dalmatie , en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce , dans le Caucase et le Talûsch , en Géorgie , dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne 36® | Ecart en latitude : Nord , Laponie 66 ) 30» Occident. Californie 115 O. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 95 E. j 210® Carré d'expansion 6300 ScROPHULARiA AQUATiCA, Lin. — Nous réunissons comme espèces identiques les S. aquatica, Lin. , et S. Balbisii, Florn. C'est une plante vivace et vigoureuse qui abonde le long des ruisseaux, oîi elle vit fréquemment en société avec V IJelosciadium nodiflorum , VIris j)S€ndo-Acorus , le Sola- num Dulcamara , etc. Sa racine est fibreuse, sa tige droite, quadrangulaire et ailée. Ses feuilles sont opposées, pétiolécs, cordilormes et crénelées. Ses lleurs sont panachées de vert et de brun , et disposées en une grappe interrom- pue et terminale. — Elle lleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Plante aquatique et très- indifférente, recherchant les lieux humides des plaines et des montagnes. Ledebour l'indique dans le Caucase à 800™ et dans le Talusch entre 600 et 1,000'". Géofjraphie. — Au sud, celte scrophulaire s'étend en France, en Espagne , en Italie , en Sicile et en Algérie. — Au nord, elle est répandue dans toute l'Europe centrale, 502 PEUSOISNÉES. en Danemarck, en Gothie , en iVngleterre et en Irlande. — A l'occident , elle croît aussi en Portugal. — A l'orient , elle est indiquée en Suisse , en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, en Turquie , en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie et dans le Taliisch , dans les Russie» moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de V espèce. Sud^ Algérie 35° ) Ecart en latitude : Nord , Gothie 58 ) 23° Occident, Irlande 12 O.) Ecart en longitude: Orient , Sibérie altaïque 95 E. j 107° Carré d^expansion 2461 ScROPHULARiA CANiNA , Lin. — Cette espèce vivace se trouve en abondance sur les sables des rivières , sur les coteaux calcaires et dans les vallées des montagnes. Elle forme de petites touffes rameuses , à tiges quadrangulaires , à feuilles inférieures allongées, incisées , à feuilles supérieu- res ailées, à divisions découpées. Les fleurs sont terminales, d'un brun noirâtre ou livide , et disposées en panicule nue. Le pistil et 2 des étamines font saillie'hors de la corolle. — Elle fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains meubles, sablonneux, arrosés par des eaux calcarilères, mais elle croît aussi sur le calcaire pur au mont Ventoux , aux bains de Saint-Philippe en Toscane , au mont Labro en Siennois. Elle se développe très-bien sur les terrains volca- niques. — Elle habile les plaines et les montagnes , depuis 0 à Dax jusqu'à 1,600'" dans les Alpes et le Jura, selon de CandoUe. GUATIOLA. 503 Géographie. — Elle est assez méridionale et croît, au sud , en France , en Corse , en Espagne , en Sicile et en Barbarie jusque dans l'Aurès. — Au nord , elle occupe presque toute la France, excepté la Lorraine , le nord et les Vosges, puisse retrouve en Belgique et sur les bords du Rhin , mais très-rare. A l'occident, elle vit en Portugal. — A l'orient, en Suisse, en Autriche, en Italie, aux Ba- léares , en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie, en Transyl- vanie, en Turquie, en Grèce, à l'île de Crète, à l'île de Chypre , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , et dans une partie de l'Asie mineure. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie ♦ . . . . 34® ) Ecart en latitude : Nord , Belgique 49 j 15" Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude: Orient , Géorgie 47 E. ' 57" Carré d'expansion 855 G. GBATIOLA. Lin. Distribution géographique du genre. — 11 contient 33 espèces , dont un tiers de l'Asie , un tiers de l'Amérique du nord , et le dernier tiers partagé entre l'Europe , l'Océanie et l'Amérique du sud. — En Asie les 1 1 Graliola ont leur centre principal aux Indes orientales et quelques-uns s'é- tendent au Malabar, à la côte deCoromandel et à la Cochin- chine. — L'Amérique du nord, qui en a le même nombre, n'en offre |)rcsque pas de la zone tropicale ; ils sont à peu près tous des États-Unis. — Les 2 espèces qui habitent l'Amérique du sud sont , l'une du Pérou, l'autre de Buenos- 504 PERSONNÉES. Aires. — L'Océanieen a 6 : 3 de la Nouvelle-Hollande , 2 de Java , 1 des Moluques. — 3 Gratiola croissent en Eu- rope, en Espagne, en Portugal et dans le centre du con- tinent. Gratiola officinalis , Lin. — Si les digitales recher- chent les lieux secs et pierreux , il n'en est pas de même des gratiolesqui , au contraire, se plaisent dans les marais très- humides , et offrent dans leur structure de l'analogie avec les plantes aquatiques. Le Gratiola officinalis présente un rhizome presque horizontal qui rampe dans la vase et qui est entouré d'un tissu spongieux à travers lequel passent les radicules qui sortent de l'intérieur ligneux pour pénétrer dans le sol : déjà ces rhizomes sont articulés , et il en est de même des tiges qui en sortent et qui portent à chaque arti- culation 2 feuilles opposées et sessiïes , marquées de petits points sur leurs 2 surfaces et bordées de quelques dents glan- duleuses. Les fleurs naissent solitaires aux aisselles des feuilles supérieures; leur corolle est d'un blanc rosé. Il n'y a que 2 étamines fertiles dont les fîlets sont velus au sommet et dont les anthères répandent leur pollen avant l'écartement des 2 lèvres du stigmate. — La capsule grossit assez prompte- ment , puis elle s'ouvre en 2 valves, et répand de petites grai- nes allongées et ponctuées. — Elle fleurit en juillet et en août, et vit souvent en société avec le Lylhrum hyssopifo- lium , V Ulriculariavulgaris. Nature du sol. — Altitude. — C'est une espèce indif- férente qui accepte tous les terrains pourvu qu'ils soient très- humides , et qui reste dans les plaines ou dans les marais peu élevés. Géographie. — On la rencontre en France jusque dans les Pyrénées ; elle existe dans le nord de l'Espagne ei en DIGITALIS. 505 Sardaigne. — Au nord , on la trouve en France, en Belgi- que, en Allemagne, et dans le Danemarck austral. Elle est aussi en Livonie. — A l'occident, elle vit en Portugal. — A l'orient, on la connaît en Suisse , en Italie, en Dalmatie.en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, enThrace, dans la Bulgarie orientale , en Macédoine , dans la majeure partie de la Russie moyenne , dans la Russie australe et dans les Si- béries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Grèce 38° "i Ecart en latitude : Nord , St-Pétersbourg 60 i 22° Occident, Portugal 10 0.| Ecart en longitude : OnVn/, Sibérie altaïque 96 E.) 106° Carré d'expansion 2332 G. DIGITALIS. Lin. Distribution géographique du genre. — Les Digitalis remplacent en Europe les Gloxinia et les Acliimenes des régions chaudes de la terre. On en connaît 32 espèces dont 23 sont européennes. Elles sont dispersées dans l'Europe centrale , sur les côtes et les îles de la Méditerranée , en Grèce , en Italie , en Espagne ; quelques-unes sont origi- naires de la France, de l'Allemagne, de la Croatie. — l'Asie n'a que 5 Digitalis connus, et disséminés aux Indes orientales , en Sibérie , en Cocliinchine, dans le Caucase et en Asie mineure. — 2 espèces africaines vivent , l'une aux Canaries, l'autre à Madère. — Et enfin on en cite 2 amé- ricaines indigènes au Brésil. Digitalis purpurea , Lin. — Cette plante est le plus 506 PEUSONNÉES. bel ornement des coteaux secs et pierreux , des taillis et des broussailles, où on la trouve en abondance, quelquefois seule et couvrant la terre . d'autres fois associant ses épis carmi- nés aux corymbes orangés du Senecio arihemisiœfolius , aux buissons verdoyants du Saroihamnus vulgaris et aux frondes étalées du Plerisaquilina. Elle attend, pour fleurir, le milieu de l'été , mais en hiver on aperçoit déjà les larges rosettes de ses feuilles velues, à nervures saillantes et réticu- lées. Les jeunes boutons forment un épi imbriqué , entouré de bractées dressées comme eux , mais à mesure que la Ilo- raison doit avoir lieu, les bractées s'écartent , les pédoncules des boutons s'allongent , ils deviennent pendants et unila- téraux. Alors s'ouvre cette magnifique corolle dont l'entrée est ornée de longs poils blancs et articulées. Les anthères, dont les loges ovales et pointues sont réunies par leur base, sont couleur de soufre, pointillées de violet et appliquées sur la lèvre supérieure. — Après la floraison , le pédoncule redresse sa capsule qui réj)and bientôt un grand nombre de petites graines anguleuses et ridées. — Voici quelques dates précises de floraison : — 3 juin 1844, près Olliergues ; — 25 juin 1840, au pied du puy de Dôme; — 28 juin 1840, près de Thiers ; — 9 juillet 1835 , bois du petit puy de Dôme; — 17 juillet 1840, à Albepierre (Cantal); — 28 juillet 1836 , bois de Laschamps ; — 6 août 1840 , à Pontaumur. Nature du sol. — AUitude. — La digitale fuit les ter- rains calcaires, et vit en nombreuses sociétés sur tous les ter- rains siliceux et volcaniques. Elle est moins fréquente sur les basaltes. H y a cependant des exceptions à cette règle ; car M. Watson l'indique sur calcaire en Angleterre, et M. Graves la cite également sur le calcaire en Picardie et sur la craie dans le département de l'Oise (de Candolle, Géogra- DIGITALIS. 507 phie, t. 1 , p. 426). M. Planchon indique aussi la digitale dans le Gard et dans l'Hérault, sur calcaire métamorphique, mais ce calcaire , comme il le fait observer, renferme de la silice. — Elle croît en plaine et dans les montagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à 1,500™. De Candolle la cite à 1,600™ au mont Calm et sur la Lozère. M. Boissier l'a trouvée dans le midi de l'Espagne, entre 1,600 et 3,000™. Géographie. — Son expansion en Europe est presque déterminée par la présence des terrains siliceux. — Au sud, elle existe en France , en Espagne. — Au nord , elle croît en France, en Allemagne, en Danemarck , en Gothie, dans la Norvège boréale, en Angleterre , en Irlande, aux Hébrides et aux Orcades. — A Toccident, il faut ajouter le Portugal à ces dernières localités. — A l'orient, elle vé- gète en Suisse , en Lombardie , en Corse , en Sardaigne , en Transylvanie , en Turquie , en Lithuanie et en Tauride. Limites d'extension de Vespèce. Sudy Royaume de Grenade. . . . 36" ) Ecart en latitude : Nord, Norvège.. 68 j 32° Occident , Irlande 12 0. V Ecart en longitude : Orient , Tauride 34 E. ' 46" Carré d'expansion 1472 DiGiTAUs GRANDiFLORA , Lam. — On rencontre cette espèce , comme la précédente , sur les coteaux incultes et pierreux, le long des chemins et sur le bord des champs; elle est vivace. Sa tige est droite, un peu velue, garnie de fleuilles lancéolées, embrassantes, glabres en dessus, un peu velues en dessous et sur leurs bords. Les (leurs sont dispo- sées en épi court. Elles sont grandes, à corolle ventrue, 508 PERSONNÉES. velue en dedans, élargie à son ouverture et d'un jaune assez terne , veiné ou maculé de pourpre brun à l'intérieur. — Elle Heurit en juillet et en août. Nature du soL — Altitude. — Elle croît avec vigueur sur les terrains volcaniques , surtout sur les basaltes , et se trouve aussi sur les granits, les gneiss et les eurites, quelquefois même sur les calcaires. — On la rencontre en plaine ou sur les coteaux, mais elle semble préférer les montagnes, et monte, selon Wahlenberg , jusqu'à la limite du hêtre, et dans les forêts subalpines qu'elle égaie de ses belles fleurs. Géographie . — Au sud , elle végète dans les Pyrénées, en Italie, dans le Caucase, en Géorgie et en Turquie. — Au nord , elle est en France, en Belgique et en Allemagne. — A l'occident, elle reste en France. — A l'orient , elle existe en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans la Russie australe et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de V espèce. Sud, Macédoine , . 38" ) Ecart m latitude : iVorrf, Belgique 50 ^ 12« Occident, France. 0 ) Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. j 60" Carré d'expansion 720 DiGiTALis LUTEA , Lin. — Il croît dans les lieux incultes, sur les coteaux pierreux , au milieu des buissons et des taillis, sur le bord des chemins. Il est bisannuel. Sa tige est droite ; ses feuilles sont étroites , consistantes , très- glabres ; ses fleurs sont disposées en épi unilatéral, ordinai- rement très - garni ; elles sont petites, d'un jaune pâle, sans tache dans leur intérieur, et s'ouvrent en 5 divisions AiVTlRItlIINUM. 509 pointues. Les pédicelles sont glabres. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Allilude. — On le trouve partout , il est indifférent et végète en plaine et dans les montagnes jusqu'à la limite du liétre , selon Wahlenberg; jusqu'à 1,400'" dans le Jura , selon de Candolle. Géographie. — Au sud , il se trouve en France , en Es- pagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il croit en France , en Belgique, en Allemagne, dans leTyrol. — A l'occident, il reste en Espagne. — • A l'orient, il habite la Suisse , l'Autriche . la Transylvanie , la Galicie , la Turquie et la Grèce. Limites d'extension de V espèce. Sud , Grèce 39** ) Ecart en latitude : iVorrf , Belgique 50 ^ 11" Occident , Espagne 5 0. | Ecart en longitude : Orietit , Grèce 22 E. j 27« Carré d'expansion 297 G. ANTIRRHINUra , Lin. Distribution géographique du genre. — 22 espèces seu- ement sont connues jusqu'à ce jour. — 13 sont européennes et toutes de l'Europe australe : de la Grèce, de la Corse, de la Sicile, de la Provence, de l'Italie, ou du Portugal. — 5 asiatiques habitent la Chine, la Cochinchine, les In- des orientales et la Perse. — 3 espèces sont américaines, de la Jamaïque, de la Californie et de Monte-Video. — Une seule, africaine, se trouve au cap de Bonne-Espérance. Antirrhinum Orunticm, Lin. — Il habite les champs cultivés ou incultes , les décombres et le bord des chemins. 510 PEKSONNÉES. Il est peu apparent , grêle , annuel et plus ou moins rameux. Ses feuilles sont oblongues , linéaires. Ses fleurs sont axil- laires et rouges , éloignées les unes des autres et alternati- vement placées aux aisselles des feuilles. Elles offrent un grand calice étalé qui ne se resserre jamais, et une corolle dont l'intérieur est orné de 2 belles rangées de poils co- rollins et glanduleux , qui naissent sur la lèvre inférieure , près de son ouverture. — L'ovaire se déforme en grandis- sant, il se courbe au sommet, en sorte que la loge supé- rieure de la capsule devient plus étroite que l'autre. 11 s'ou- vre d'un côté en une valve, et en deux du côté opposé. -— Il fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — II préfère les terrains siliceux et sablonneux de la plaine. Géographie. — Son aire est étendue et en partie artifi- cielle comme celle de plusieurs plantes des champs. — Au sud, il végète en France, en Espagne, en Algérie, aux Canaries , aux Açores et jusque dans les champs du royaume de Tigré en Abyssinie. — Au nord , il est disséminé dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, dans les champs sablonneux voisins des rivages, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il vit aux Canaries et aux Açores. — A l'orient, on le trouve en Suisse, en Italie, aux Baléares, en Autriche, en Hongrie, en Transylvanie, en Croatie, en Dalmalie , en Turquie, en Grèce, en Tau- ride, dans les Uussics moyenne et méridionale et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespëce. Sud, Abyssinie 10° ) Ecart en latitude : Nord , Gotbie 58 i 48« ANTIIlUIIiNUM. 511 Occident , Açoros 30 0, ) Ecart on longitude ; Orient, Sibérie de l'Oural 59 E. | 89° Carré d'expansion 4272 Antirriiinum majus, Lin. — Cette plante est une des plus éclatantes de cette vaste famille. Elle croît sur les rochers et sur les vieux murs, où sa souche ligneuse pro- duit des tiges et des rameaux garnis de feuilles ovales, obtuses, velues, d'un vert sombre, et de magnifiques épis de fleurs grandes et carminées dont la gorge est fermée par un palais orangé. C'est dans l'intérieur de cette chambre, élégamment décorée, garnie de poils colorés, que les 4 éta- mines répandent leur pollen sur les 2 lobes courts et iné- gaux du stigmate. La capsule s'ouvre au sommet par trois pores et répand des graines rugueuses et assez fines que le vent soulève et dépose sur les rochers. — Il fleurit pen- dant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les lieux secs et calcaires , mais il croît de préférence sur les vieux murs et reste dans la plaine. Géographie. — Lne partie de ses stations sont artifi- cielles, et on le voit souvent, échappé des jardins, se mul- tiplier pendant longtemps dans les mêmes localités. — C'est une plante méridionale que l'on trouve en France, en Espagne , en Algérie. — Au nord , on la rencontre en France , en Belgique , en Tyrol , en Bohême , en Livo- nie et en Lithuanie , dans le Dancmarck austral et la Go- thie boréale , en Irlande et en Angleterre. Elle est très- probablement naturalisée dans ces dernières contrées du nord; cependant on la cite à Douvres sur les falaises de craie oii elle se propage depuis longtemps. — A l'occident, 512 PERSONNÉES. elle vit aussi en Portugal. — A l'orient, elle croît en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Transylva- nie , en Turquie , dans le Péloponèse , aux îles Cyclades , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de V espèce. Sud , Algérie 35° 1 Écart en latitude : Nord , Gothie 59 ) 24« Occident, Portugal.. 12 O.^i Ecart en longitude: Onmï, Russie moyenne 52 E. i 64" Carré d'expansion 1536 Antirriunum AsARiNA , Lin. — Cette curieuse espèce croît en touffes rameuses suspendues aux rochers. Son rhi- zome dur et ligneux s'insinue dans les fentes les plus minces et s'y fixe avec la plus grande solidité. Il émet des rameaux nombreux , durs et ligneux, velus à la base, auxquels restent fixés les pétioles non articulés des années précédentes. Les fleurs naissent solitaires aux aisselles de larges feuilles oppo- sées, échancrées en cœur à leur base , et crénelées sur leurs bords. Ces Heurs sont d'un jaune pâle ou veiné de rouge , avec un pistil d'un rouge carminé. Après la lloraisonle pé- doncule se recourbe et rapproche la capsule du rameau. — Il lleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — 11 croît sur les rochers siliceux des plaines ou des vallées peu élevées. Géographie. — Il n'est connu qu'en France, depuis les Pyrénées jusque dans la Lozère, sur un écart de 2 degrés et sur une bande assez étroite des Pyrénées orientales à Montauban, sur une largeur qui atteint à peine 2 degrés, ce qui lui donne, nu maximum, une aire de 4 degrés. LINARIA. 513 G. LINARIA, JliSS. Distribution géographique du genre. — 11 renferme plus de 150 espèces et il est, en grande partie, européen, puisque l'on compte maintenant 100 Linaria dans les flores de cette partie du monde. Ce sont des plantes australes dont il existe plus de 60 espèces , en Espagne, en Italie et en Portugal. Les autres sont dispersées en Provence , en Grèce , en Corse , en Dalmatie , en Istrie , à l'île de Crète, et un petit nombre vit dans les Alpes ou dans le centre de l'Europe. — L'Afrique en possède au moins 32; comme elles sont essentiellement méditerranéennes, c'est dans la partie boréale de ce continent que les Linaria sont grou- pés; la Barbarie, le Maroc et l'Egypte en réunissent plus de 20. 3 vivent en Abyssinie , 1 à Ténériffe et 5 font partie de la végétation du cap de Bonne-Espérance. — L'Asie en a une vingtaine, et sur ce nombre, plus de la moitié encore végètent dans l'Asie mineure et dans le Caucase , les autres dans les diverses parties de la Sibérie. — L'Amérique n'est pas riche en Linaria, on n'en connaît que 3, dont 1 à Quito et 2 dans l'Amérique du nord. Linaria Cymbalaria , Mill. — Cette jolie plante couvre de sa verdure les vieux murs et les rochers. Ses tiges sont débiles et rampantes , et suspendent en festons ou en guir- landes des feuilles luisantes et arrondies, à nervures palmées. Les fleurs sont axillaires , portées sur de longs pédoncules ; la corolle est d'un violet pâle , munie d'un éperon court et obtus. Ces fleurs se succèdent pendant la majeure partie de l'année , et lorsque la corolle est flétrie , le pédoncule s'al- longe beaucoup et semble chercher une fissure où il puisse vil 33 5i4 PERSONNÉES. porter la capsule et opérer la dissémination. Cette capsule est arrondie , elle s'ouvre par les côtés en 5 ou 6 panneaux , et répand des graines à test ridé. Nature du sol. — Altitude. — Plante des terrains ro- cheux et des plaines, indifférente à la nature chimique du sol. Géographie. — C'est encore une plante dont l'aire est entièrement artificielle et qui existe dans le Bourbonnais sans avoir pénétré en Auvergne. — Au sud , elle croît en France, en Espagne, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , on la trouve en France , en Belgique , en Ba- vière , en Tyrol , sporadique en Danemarck et en Angleterre où elle a sa'^limite occidentale. — A l'orient, elle est en Suisse, en Italie, en Autriche, en Dalmatie, en Transyl- vanie, en Grèce, sur les rochers maritimes d'Astypalée où elle prend des feuilles charnues comme beaucoup d'espèces maritimes. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Grèce 36° ) Ecart en latitude : Nord , Danemarck 53 ^ 17» Occident, Angleterre 7 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Grèce 22 E. ! 29'> Carré d'expansion 493 LiNARiA SPURiA, Mill. — Espècc annuelle répandue dans les champs , dans les lieux incultes , où ses tiges faibles , rameuses et couchées , rampent sur le sol. Ses feuilles sont pétiolées, ovales, molles et velues, d'un vert pâle; les in- érieures sont opposées, les supérieures alternes. Les fleurs sont axillaires , nombreuses quoique solitaires à chaque ais- selle , et portées sur de longs pédoncules filiformes. La corolle est jaune et violacée sur sa lèvre supérieure. — LINARIA. 515 Elle fleurit pendant tout l'été et une partie de l'automne. Nature du sol. — Altitude, — Elle croît sur les terrains calcaires et marneux des plaines. Géographie. — Au sud, on la mentionne en France, en Espagne, aux Baléares , en Algérie et aux Canaries. — Au nord , elle existe en France , en Belgique, en Allemagne, en Lithuanie et en Angleterre. — A l'occident, elle vit en Portugal. — A l'orient, elle est en Suisse, en Italie, en Sicile , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Dal- matie , en Grèce , en Tauride et dans le Caucase. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries ^O*» | Ecart en latitude : Nord , Lithuanie 55 ) 25** Occident , Canaries 18 "i Ecart en longitude : Orient , Caucase 46 E. ' 64" Carre d'expansion 1600 LiNARiA Elatine , Mill. — Ce Linaria est annuel et croît aussi dans les champs et dans les lieux incultes. Ses tiges sont faibles et rampantes; ses feuilles sont pointues, dentées et pétiolées. Seslleurs, axillaires et distantes, offrent une corolle jaunûtre , terminée par un éperon pointu. La capsule ovale ou sphérique , s'ouvre au sommet par 2 val- vules , et porte de chaque côté un grand opercule. Les graines sont tronquées , arrondies et tuberculées. — Il fleurit en juin , juillet et aoiît. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce est indif- férente et recherche surtout les terrains plus ou moins sa- blonneux. Elle reste dans les plaines. Ledebour la cite seu- lement à 600>" dans le Taliisch. 516 PERSONNÉES. Géographie. — Très-répandue comme les plantes an- nuelles, on la connaît, au sud, en France, en Espagne, en Algérie, aux Canaries, dans les lieux arides et sablon- neux du royaume de Tigré en Abyssinie. — Au nord , elle s'étend en France , en Belgique , en Allemagne , en Dane- marck, dans la Gothie australe, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , nous ajouterons le Portugal. — A l'orient, elle existe en Suisse, en Autriche, en Italie , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , en Grèce , en Tauride , dans le Caucase et la Géorgie, en Pa- lestine, depuis Gaza jusqu'à Jérusalem , et jusque sur les bords de la mer Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Abyssinie 12® ) Ecart en latitude : Nord, Danemarck 56 ) 44" Occident, Canaries 18 0."| Ecart en longitude : Orient, Mer Caspienne 48 E. i 66° Carré d'expansion ... 2904 LiNARTA ORIGAMFOLIA , DC. — Il est vivace et croît dans les fissures des rochers et sur les vieux murs. Sa tige est très-dure, presque ligneuse et ramifiée à sa base. Ses feuilles sont petites, d'un vert noirâtre, charnues, ovales ou oblon- gues, alternes ou opposées et velues. Les fleurs, qui naissent aux aisselles supérieures, sont petites et violacées. Les 2 loges de la capsule sont très-inégales. La supérieure , qui est la plus grande, s'ouvre par une valvule ovale, et, plus tard , la plus petite répand ses graines par une fente. — 11 fleurit au printemps et en été. Nature du sol. — Altitude. — On rencontre cette es- LIN ARIA. 517 pèce sur les sols calcaires et rocheux, depuis 0, à Montpellier, jusqu'à 1,000"' à Esquièry, d'après de Candolle. Elle vit dans la Lozère entre 600 et 800™. M. Boissier la cite, en Espagne, entre 1 ,200 et 2,000™, et il indique en môme temps sa variété glareosa, entre 2,900 et 3,200™. Géographie. — Elle est méridionale et se trouve en France , en Espagne et en Portugal. Limites d'extension de V espèce. Sud, Espagne SG» | Écart en latitude : Nord , Lozère 44 ^ 8° Occident , Portugal 11 O. ^ Ecart en longitude : On en^ France 0 j 11» Carré d'expansion 88 LiNARiA MiNOR, Dcsf. — Petite plante annuelle, très- répandue dans les champs cultivés ou incultes, au milieu des bruyères. Sa tige, simple ou rameuse, est garnie de feuilles lancéolées, obtuses, dont les inférieures sont oppo- sées et toutes munies , comme la tige , de poils courts et un peu visqueux. Les Heurs , petites et lilacées , naissent aux aisselles des (euilles supérieures. L'éperon est plus court que la corolle. La capsule est divisée en 2 lobes à sa partie supé- rieure , et les semences, oblongues, ovoïdes et tronquées, en sortent par 2 trous dont on connaît d'avance la position à 2 rendements circonscrits. — Elle lleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît dans tous les terrains meubles, quelle que soit leur composition chimique, et ne s'élève sur les montagnes que dans les contrées méri- dionales. M. Boissier l'indique en Espagne à l.OOO™. Géographie. — Son aire d'expansion , très-étendue, est 518 l'ERSONNÉES. probablement ailificielle. On la rencontre , au sud , en France , en Espagne , en Algérie. — Au nord , on la con- naît en France, en Belgique, en Allemagne , en Danemarck, en Gothie, en Norvège , en Suède et en Finlande, en An- gleterre et en Irlande. — A l'occident , elle vit en Portugal. ^ — A l'orient , on la rencontre en Suisse , en Italie , en Corse , en Hongrie , en Croatie , en Dalmatie , en Transyl- vanie, en Grèce, en| Tauride , dans le Caucase, en Géor- gie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35° ) Ecart en latitude : iVorrf, Finlande 63 I 28« Occident , Portugal 11 O. \ Ecart en longitude : Orient , Géorgie 48 E. J 59° Carré d'expansion 1652 LiNARTA Pelisseriana , Mill. — Ce Linana vit dissé- miné dans les champs oii il est ordinairement peu abondant. Il est annuel; sa tige est droite, glabre et souvent simple. Ses feuilles sont étroites , linéaires , alternes et quelquefois à demi-verticillées à la base de la tige. Les (leurs sont petites, peu nombreuses, réunies en un épi court. Elles sontd'un bleu violet, striées de blanc au palais. L'éperon est droit et dépasse un peu la longueur de la corolle. Les semences sont discoïdes et munies de cils rayonnants. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains siliceux et graveleux de la plaine. Géographie. — On le rencontre , au sud , dans le midi de la France , en Espagne , dans le midi de l'Italie , en Sicile et en Grèce à l'île de Mélos. — Au nord , on le trouve à LINARIA. 519 Nantes et dans l'ouest de la France. — A l'occident, il végète en Dalmatie, en Turquie et dans le Caucase. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 36° I Ecart en latitude ; Nord, France 47 ^ 11° Occident , France 4 0. ) Écart en longitude : Orient y Caucase 46 E J 50° Carré d'expansion 550 LiNARiA ABVENSis , Dcsf. — Plante grêle , délicate , qui vit disséminée dans les champs , sur le bord des chemins. Sa tige est annuelle, tendre et rameuse; ses feuilles sont linéaires , les inférieures verticillées , les supérieures éparses. Les fleurs , petites et bleues , entremêlées de bractées réflé- chies , forment au sommet de la tige un épi serré. Le calice est velu , la corolle le dépasse à peine. La capsule est très- obtuse , arrondie , marquée de 5 lignes noirâtres , disposées en étoile. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les sols siliceux et graveleux de la plaine et des coteaux. Géographie. — Au sud , on la rencontre en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord , on la cite en France , en Belgique, et Ledebour ne la mentionne qu'avec doute en Livonie et en Lithuanie. — A l'occident, elle reste en Es- pagne. — A l'orient , elle végète en Autriche , en Lom- bardie, en Dalmatie, en Hongrie et dans le Péloponèse. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35° ( Ecart en latitude : iVorrf, Belgique 50 ) 15° 520 PERSONNÉES. Occident, Espagne 6 0.) Ecart en longitude Orient, Grèce 20 E. ' 26« Carré d'expansion 390 LiNARiA supiNA, Dcsf. — Espèce annuelle, disséminée dans les champs et dans les lieux incultes , comme la plupart des Linaria. Ses tiges sont nombreuses et diffuses , d'un vert glauque. Ses feuilles sont linéaires, presque filiformes, charnues, également glauques, verticillées par 4 dans le bas de la plante , et éparses vers le sommet des tiges. Les fleurs , d'un jaune pâle , et munies d'un éperon courbé et pointu, forment un épi lâche et terminal au sommet des rameaux. Elles sont odorantes. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — AllUude. — Elle croît sur les ter- rains calcaires et rocailleux des plaines et des montagnes. M. Lloyd l'indique très-abondante sur les sables maritimes de Nantes. De Candolle la cite à 0 à Nîmes et à 1 ,200™ au Ventoux. M. Boissicr l'indique en Espagne entre 2,200'n et 3,200™, ainsi que dans sa région chaude. C'est, dit-il, une plante très-polymorphe, mais il doute que ses observations se rapportent au véritable L. supina , Desf. ' Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne et l'Al- gérie. — Au nord, la France et la Belgique. — A l'occi- dent, le Portugal. — A l'orient, le Piémont et la Lombardie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35" ) Ecart en latitude : Nord , Belgique 49 j 14° Occident , Portugal 12 0.1 Ecart en longitude : Orient , Lombardie 5 E. ) 17" Carré d'expansion 238 LINARIA. 521 LiNARiA STRiATA , DC. — Plante des plus répandues sur le plateau central , et vivant sur les pelouses , dans les prai- ries , sur le bord des chemins , sur les sables des rivières , dans les bois taillis , et se multipliant à l'infini. Ses tiges sont droites, simples ou rameuses; ses feuilles glauques sont pres- que toujours tournées du même côté. Ses fleurs en épi , élé- gantes comme toutes celles des Linaria , sont d'un blanc lilacé , veinées de violet. La lèvre supérieure offre des veines très-tranchées, d'un ton très-foncé, tandis que la lèvre inférieure, bosselée dans le milieu, laisse voir un réseau déhcat, et ferme sa gorge par une bordure de poils collecteurs jaunes et lilas. Le stigmate est placé exactement entre les 2 paires d'anthères didymes, d'un beau jaune, et portées sur des filets lilas. — Ses Heurs odorantes , se montrent pendant toute la belle saison. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains siliceux , sablonneux , détritiques et volcaniques , sans être exclue des calcaires. — Elle vit également dans les plaines et sur les montagnes. Nous la trouvons depuis les bords de l'Allier à 200"» jusqu'à 1 ,600™ au mont Dore. De Candolle l'indique à 0 à Montpellier et à 1 ,600™ à Mont-Louis et sur la Lozère. Géographie. — Au sud , ce Linaria croît en France et en Espagne, mais seulement en Aragon. — Au nord , il est dans une grande partie de la France et de la Belgique , sur quelques points de l'Allemagne, dans la Suède et la Norvège méridionales , en Angleterre et en Irlande où il trouve sa limite occidentale. — A l'orient, il végète en Suisse, en Piémont, en Lorabardie, en Dalmatie, en Li- thuanie, dans le Caucase et leTaliisch. 522 PERSONNÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne 41° ] Ecart en latitude . Nord , Norvège 58 i 17« Occident, Irlande 10 0. ) Ecart en longitude : Orient , Caucase 40 E. ) 56" Carré d'expansion 952 LiNARiA CHALEPENSis , Mill. — On le rencontre dans les lieux secs et incultes oii il vit disséminé. Sa tige est annuelle, simple ou peu rameuse et seulement au sommet. Ses feuil- les sont longues , étroites , linéaires , pointues et sessiles , presque glauques, verticillées dans le bas de la tige. Les fleurs sont blanches ou lilacées , portées sur de courts pédoncules, et réunies en un épi terminal. L'éperon est grêle et très- long, le calice offre des sépales linéaires plus longs que la corolle. — Il fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur le terrain calcaire et marneux , en plaine ou à la faible altitude de 500 à 600™. Géographie. — Au sud , il habite la Provence , l'Italie et la Sicile. — Au nord et à l'occident, la Lozère. — A l'orient, la Dalmatie, le Péloponèse et l'île de Zante. Limites d'extension de Vcspèce. Sud , Sicile 36" | Ecart en latitude : Nord , Lozère 44 ) 8« Occident, France 0 | Ecart en longitude : Orient, Grèce 21 E. j 21" Carré d'expansion 168 LINARIA. 523 LiNARïA vuLGARis, Mill. — Jolie plante que l'on ren- contre partout, sur le bord des chemins, sur les pelouses, dans les lieux incultes où elle vit presque toujours en société, et de plus, associée au Tanacetum vulgare , au Cirsium arvense , au Cichorium ïntybus, aux Carduacées et aux Chénopodées. Elle est vivace ; sa tige est droite et simple. Ses feuilles sont très-nombreuses, éparses, étroites, linéaires et pointues , d'un vert glauque. Les fleurs assez grandes , forment un bel épi serré au sommet de la tige ; elles sont d'un jaune pâle avec le palais safrané. — Elle commence à fleurir en juin et en juillet , mais on trouve ensuite des in- dividus fleuris pendant tout l'été et tout l'automne. Nature du sol. — Âltilude. — Elle préfère les sols secs et graveleux, mais elle est indifférente à leur nature chimi- que. Elle s'élève facilement sur les montagnes à 1,000 ou 1,200™. Géographie. — Au sud , on la trouve en France , en Italie et en Grèce. — Au nord , elle est plus commune et existe en France , en Belgique , en Allemagne , dans toute la Scandinavie , jusque dans la Laponie australe , en Finlande, en Angleterre et en Irlande oiî elle a son habitation la plus occidentale. — A l'orient, elle vit en Suisse, en Autriche, en Italie , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie , en Tran- sylvanie , en Turquie , en Grèce , en Tauride, dans le Cau- case , dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans toutes les Sibéries à l'exception delà Sibérie arctique,, et en Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Grèce 36° ) Écart en latitude : iVon/ , Laponie C6 ( 30» 524 PERSONNÉES. Occident , Irlande 1 0 O. \ Ecart en longitude : Orient , Sibérie orientale 160 E. j 170» Carré d'expansion 5100 G. AMARaHIBrUBI, Desf. On a décrit 8 espèces de ce genre : 5 habitent l'Europe australe et surtout l'Espagne et le Portugal. — 2 sont indi- gènes à l'Afrique boréale, — La 8*" se trouve dans l'Arabie pétrée. Anarrhinum BELLiDiFOLiuM, Desf. — On distingue faci- lement cette jolie espèce, dont les feuilles dentées forment, dès le printemps , des rosettes sur le sol des champs sablonneux, aux milieu des bruyères ou même sur les rochers. — Un peu plus tard , une tige élancée , souvent violacée , sort de ces rosettes ; elle se divise en branches redressées qui s'al- longent rapidement, et, enfin, les longs rameaux deviennent de beaux épis , qui cachent leurs boutons dans de petites bractées violettes ou purpurines. A mesure que les boutons paraissent , ils s'épanouissent en une corolle d'un bleu violet en dehors et d'un lilas pûlc en dedans, en sorte que l'épi est panaché de bleu et de blanc. Les Heurs sont extrêmement nombreuses; un seul pied, un peu rameux, en offre plusieurs milliers , et déjà les capsules inférieures ont répandu leurs graines , que les boutons supérieurs sont encore cachés dans les bractées. — Les Heurs s'inclinent à mesure qu'elles s'épa- nouissent. Les anthères sont presque noires avant l'anthèse, et finement tuberculées et pointillées. Elles s'ouvrent lente- ment et répandent un pollen blanchâtre un peu visqueux. La capsule est biloculaire , quand une de ses loges n'avorte pas. Chaque loge s'ouvre au sommet par une seule valvule, EKINUS. r)25 et répand de nombreuses semences aplaties et à bords cré- nelés. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Allilude. — Elle recherche les sols si- liceux , graveleux et sablonneux. M. Planchon la cite, il est vrai, dans le Gard et l'Hérault , sur des calcaires oolitiques , mais avec nodules siliceux disséminés. L'Anarrhiuum y vit associé aux Cistus laurifoUus, et C. suivi foliiis , au Spar- tium junceum, au Veronica officinalis, etc. — Il préfère la plaine aux montagnes, cependant M. Boissier le cite dans le midi de l'Espagne jusqu'à 1,000™ d'altitude. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Corse, en Espagne. — Au nord , il s'avance un peu dans l'ouest de la France, en Suisse et sur les bords de la Moselle. — A l'occident , il habite le Portugal , et à l'orient le Piémont et la Lombardie. Limites d'extension de Vespèce. Sud» Midi de l'Espagne M° (Ecart en latitude : Nord, France 48 ( 12» Occident , Portugal 10 0. ) Ecart en longitude : Omw< , Lombardie 5 E. i 15° Carré d'expansion 180 G. ERINUS, Lin. On ne connaît que 8 espèces de ce genre , dont la distri- bution est très-singulière : 7 sont du cap de Bonne-Espé- rance ou de l'Afrique australe , et la 8'' est européenne. Erincs alpinus. Lin. — Le botaniste, qui parcourt les 526 PERSONNÉES. montagnes, s'arrête souvent pour admirer une petite plante gazonnante, aux nombreux rameaux et aux fleurs violettes ou purpurines, qui décore les rochers, les lieux herbeux de ces locaHtés, et les couvre de fleurs pendant la befle saison. C'est VErinus alpinus qui remplace, dans ces localités, les brillantes verveines de nos parterres. Sa racine traçante donne continuellement de nouveaux jets , et c'est de leur centre que sortent les tiges florales qui se succèdent si long- temps. Les feuilles , oblongues , s'élargissent au sommet et se divisent en dentelures. Les fleurs sont disposées en un corymbe irréguHer. La fécondation s'opère dans l'intérieur du tube fermé par des poils corollins, au moyen de 4 éta- mines placées sur 2 rangs, et qui répandent un pollen com- posé de grains brillants sur un stigmate bifide et papiilaire. Le fruit est une capsule à 2 loges , qui s'ouvre à sa maturité en 2 valves qui sont chacune profondément divisées. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Plante des terrains cal- caires et des sols rocheux, qui préfère les montagnes, et qui cependant descend jusqu'à 400™ à Albi , et 600"^ à Mende. Elle monte à 2,000™ dans les Pyrénées, et en atteints, 000 dans les montagnes du royaume de Grenade. Dans les Alpes, Wahlenberg l'indique sur les montagnes peu éle- vées, ajoutant qu'elle monte quelquefois jusqu'à la limite supérieure des sapins. Géographie. — Au sud , VErinus croît dans le midi de l'Espagne et en Algérie, sur le Djebel-Tougour (Cos- son). — Au nord , il arrive dans le Jura et en Suisse. — A l'occident, il ne dépasse pas les Asturies. — A l'o- rient , il est cité en Piémont , en Sardaigne et dans le royaume de Naples. VEKONICA. 527 Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35® \ Ecart en latitude : A^orrf, Suisse 47 i 12» Occident, Asturies 8 O. \ Ecart en longitude : Omn^ Italie 15 E.) 23» Carré d'expansion 276 G. VERONICA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les véroniques constituent un grand genre dont on connaît maintenant près de 170 espèces. — 80 ont l'Europe pour patrie, et l'on peut dire qu'elles sont disséminées dans toute son étendue , préférant pourtant la partie australe et méditerranéenne , mais vivant aussi , au moins quelques-unes d'entr'elles, très- loin dans le nord et sur les montagnes. — Après l'Europe c'est en Asie que l'on en compte le plus d'espèces , 50 à 60. Elles ont un grand centre dans les Sibéries et s'étendent d'un côté aux montagnes du Népaul et de l'Himalaya , puis anx Indes orientales et au Japon , tandis que de l'autre côté elles s'avancent en Daliurie , au Kamtschatka et jusqu'aux îles Aléoutiennes. Un autre centre existe dans le Caucase, la Perse, la Syrie, la Géorgie et toute l'Asie mineure. — L'Océanie offre 20 espèces de ce genre : 10 à la Nouvelle- Hollande, 8 à la Nouvelle-Zélande, 1 à la Terre-de-Diémen et 1 à Java. — Il y a peu de véroniques en Amérique; on en compte 8 dans le nord : aux Etats-Unis, au Canada , au Groenland , et 1 au Mexique. — 5 seulement >égètent dans la partie sud de ce continent: 2 au Pérou, 2 au Brésil et 1 aux îles Malouïnes. — Une seule véronique est indi(juée en Afrique où elle habite les montagnes de l'Atlas. 528 PERSONNÉES. Veronica scutellata , Lin. — On rencontre cette vé- ronique dans les lieux humides, autour des étangs, dans les prairies tourbeuses, dans les marais. Elle est souvent accompagnée du Gratioîa officinaUs , du Gentiana Pneu- monanthe , du Drosera rolundifolia^ du Parnassia palus- tris, etc. Elle est vivace; sa tige est longue, traînante et rameuse. Ses feuilles sont opposées, linéaires, étroites, et quelquefois un peu denticulées. Les fleurs sont disposées en petites grappes axillaires, très-lâches, et suspendues par des pédoncules filiformes. La corolle est rose ou d'un lilas très- pâle , quelquefois blanche. Le fruit est une capsule plus fortement échancrée et rappelant la silicule des biscutel- les. Ces fruits sont pendants et rougeâtres. — Elle fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce croît sur tous les sols pourvu qu'ils soient humides , mais elle préfère cependant ceux qui sont siliceux , détritiques et tourbeux. — Elle préfère aussi la plaine aux montagnes. Géographie. — Son aire est très- vaste, car, au sud, elle croît en France en Espagne et en Algérie. — Au nord , elle occupe toute l'Europe , toute la Scandinavie , y compris la Laponie dans les lieux tourbeux et inondés de la plaine; c'est alors la variété j}i7osa. Elle existe aussi en Angleterre, en Irlande, aux Orcades et en Islande. — A l'occident, elle est en Portugal et dans la majeure partie de l'Amérique du nord, depuis la côte nord-ouest jusqu'aux Etats-Unis, et au Canada ; mais, selon Link , elle a toujours les feuilles plus longues en Amérique qu'en Europe. — A l'orient , on la rencontre en Suisse, en Italie , en Sicile, en Hongrie , en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, dans la ïhrace septentrionale , dans toutes les Uussies et dans toutes les Sibéries, à l'exception de la Sibérie arctique. VERONICA. 529 Limites (Vextemion de Ve&pèce. Sud, Algérie 35** i Ecart en latitude : Nord, Laponie 66 ; 31** Occident et Orient 360 ( .,^^ ° j 360O Carré d'expansion. 11160 Veronica Anagallis, Lin. — Cette plante habite les fossés , les bords des rivières , les eaux stagnantes et infec- tes, les mares des fumiers, et dans quelques-unes de ces sta- tions elle est souvent associée à V Ilelosciadium nodiflorum , h V Iris pseudo-Acorus y au Scrophuîaria aquatica, etc. Elle vit elle-même en sociétés nombreuses, car elle est vivace, et ses racines traçant dans la vase , la multiplient à l'infini. Elle conserve en hiver une partie de sa verdure ; alors ses feuilles sont arrondies, d'un vert jaunâtre et flottent sur les eaux. Au printemps elle émet une tige droite et fis- tuleuse , verte ou rougeâtre , qui se dresse hors de l'eau , garnie de feuilles opposées, lancéolées, un peu dentées en scie , demi-embrassantes à la base , et très-glabres. De l'ais- selle des feuilles supérieures sortent de petites grappes dres- sées , opposées, dépassant les feuilles, et qui portent des fleurs hlas, blanches ou bleuâtres , petites et peu apparentes. Les capsules sont ovales et sans échancrure. — Elle fleurit pendant tout l'été. — Bory de Saint-Vincent cite comme remarquables les pieds de Veronica Anagallis qu'il vit en Morée près de Modon et qui atteignaient plus de 2 pieds de hauteur. (Expéd. Scientif. en Morée, t. 1 , p. 195.) Nous en avons souvent rencontré aux environs de Clermont qui dépassaient un mètre. Ml 34 530 PERSONNÉES. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente et aquati- que , croissant en plaine et dans les montagnes. M. Boissier la cite en Espagne entre 1,200 et 1,600"^. Géographie. — Son aire estextrêmement vaste. —Au sud, nous pouvons la citer, en Espagne , dans les ruisseaux de l'Algérie, dans les eaux stagnantes de l'Abyssinie, en Egypte, aux Canaries, à Madère, aux Açores. — Au nord, dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, en Norvège , dans toute la Suède, en Angleterre, en Irlande , aux Hébrides , aux Orcades , aux Shetland , aux Feroë, en Islande. — A l'occident, nous devons ajou- ter aux localités citées , le Portugal et l'Amérique du nord depuis les montagnes Rocheuses jusqu'au Canada et aux Etats-Unis. — A l'orient, on la rencontre encore dans toute l'Europe, dans toutes les Russies, en Asie, dans les lieux humides de l'Arabie , près du mont Sinaï, en Pales- tine près de Jéricho , dans le Caucase , dans toutes les Sibé- ries à l'exception de la Sibérie arctique , dans la Dahurie , au Kamtschatka , à l'île de Sitcha , aux Indes orientales, sur les bords sablonneux du Gange , à la Chine , au Japon, et, dans l'hémisphère austral, au cap de Bonue-Espérance. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Abyssinie 10° ) Ecart en latitude : Nord, Suède 68 ( 58« Occident et Orient 360 1 '^'^'^ ^"^ longitude : ^ 360' Carré d'expansion 20880 Veromca Beccablnga , Lin, — Cette espèce, extrême- ment commune, habite les eaux courantes, les bords des VERONICA. 531 sources et des ruisseaux d'eaux vives , au-dessus desquelles elle élève ses rameaux feuilles et ses fleurs en grappes d'un bleu céleste. On la voit, dès le printemps, associée aux fleurs blanches du Nasturtiiim officinale, embellir les cours d'eau, et annoncer aux charmantes bergeronnettes le retour des insectes aquatiques et la saison de leurs amours. — Ses ra- cines tracent dans la vase ou sous les graviers, et bientôt des racines nouvelles sortent de la base des feuilles submergées et permettent aux tiges qui les portent de se détacher de la plante mère et d'aller plus loin propager leur espèce. — Dans les eaux pures des sources qui conservent pendant l'hiver une température de 10 à 12 degrés, cette plante reste verdoyante et souvent même continue de végéter avec VHe- losciadium angustifolium , les callitriches et les renoncules aquatiques. Nature du sol. — Altitude. — Le Beccabunga est indif- férent et recherche les eaux pures et courantes. — Il s'élève assez haut dans les montagnes, à 1,000'" en Auvergne. M. Boissier le cite en Espagne de 0 à 1,400™. Nous l'avons rencontré au montCenis à près de 2,000"'. 11 a été trouvé en Abyssinie par M. Schimper à la hauteur de 4,000 à 4,500"* sur les sommités du Sumiène. Il y forme une variété assez distincte , plus petite de taille et à feuilles allongées. Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espagne, dans les ruisseaux de l'Algérie et sur les montagnes de l'Abys- sinie , aux Canaries, à Madère. — Au nord , il est commun dans toute l'Europe centrale, et il s'avance en Scandinavie , en Suède où il végète môme en hiver autour des sources , et où il acquiert , dit Wahlenberg , des feuilles succulentes et un peu charnues. Il est aussi en Danemarck, en (iothie , en Norvège , dans toute la Finlande, en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides , aux Orcades, aux Shetland , aux Feroë et en 532 PERSONNÉES. Islande. — A roceideiit , nous ajouterons le Portugal aux localités citées, peut-être rAmérique, mais, selon M. Alph. de Candolle , l'espèce citée dans le Nouveau-Monde est le V. americana , Gray. — A l'orient, on le trouve en Suisse, en Italie, en Sicile , en Hongrie , en Croatie , en Transylva- nie , en Turquie , dans le Caucase , la Géorgie , le Taliisch , l'Asie mineure , le Caboul et l'Himalaya , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal , et dans les îles du dé- troit de Behring. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Abyssinie 12° i Écart en longitude : Nord , Finlande 66 î 54« Occident, Madère 19 O. ) Écart en latitude : Orient , lies Aléoutiennes 180 E. ) 199» Carré d'expansion 10746 Veronica Cham^dris, Lin. — Quand le souffle attiédi du printemps a fondu les neiges de l'hiver, quand les oiseaux chanteurs reviennent de leur lointain exil , et reprennent possession de leurs bosquets , ils trouvent, sur la lisière de leur séjour, cette charmante espèce dont les fleurs printa- nières luttent d'azur avec le ciel d'été. Elle croît en touffes nombreuses, à tiges rougeâtres garnies de deux rangées de poils blancs , et de l'aisselle de ses feuilles festonnées sortent les pédoncules rameux qui supportent ses fleurs. — Dans le bouton , la division supérieure de la corolle enveloppe les étamines et le pistil ; elle est elle-môme protégée par la di- vision inférieure et plus étroite , à laquelle les 2 divisions la- térales sont superposées. Si la pluie survient, cesjolis groupes VERONICA. 533 s'inclinent et attendent le retour du beau temps; et dans cette espèce comme dans la plupart des autres, la corolle tombe de bonne heure et ne persiste pas plus d'un jour. Nature du sol. — Allilude. — Cette véronique est indif- férente et se trouve sur tous les sols un peu frais , habitant la plaine , les coteaux et les montagnes où elle s'élève , en Suisse , au-dessus de la limite supérieure du sapin. Ledebour la cite dans le Caucase depuis 100™ jusqu'à 2,800™. Géographie. — On la rencontre , au sud , en France , dans les Pyrénées, dans une partie de l'Espagne, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , elle végète dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie , jusque dans la Laponie australe, oii elle recherche, dit Wahlenberg, les prairies fertiles et abritées du vent. — Elle est aussi en Finlande, en Angleterre, en Irlande, aux Orcades et aux Shetland. — A l'occident, elle vit en Portugal. — A l'orient, elle existe en Suisse, en Italie, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Tur- quie, dans le Caucase , en Tauride, dans toutes les Russies, en Géorgie, en Arménie, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38° ) Écart en latitude : Nord , Finlande 68 | 30° Occident , Portugal 12 O. ) Écart en longitude : Onew^ Sibérie du Baïkal 116 E.i 128» Carré d'expansion 3840 Veuonica MONTANA , Liii. — Cette plante croît dans les bois ombragés , sous les hêtres ou les sapins, et fréqucm- 534 PERSONNÉES. ment associée au Listera cordata , au Pyrola secunda , au P. minor , au Lycopodium Selago , au SteUaria nemo- ru7n, etc. Elle est vivace; ses tiges sont longues, velues, traî- nantes; ses feuilles, opposées, ovales, obtuses, pétiolées et dentées, velues comme la tige, d'un vert sombre en dessus et souvent violettes en dessous. Les fleurs sont petites , d'un bleu pâle , réunies en petites grappes axillaires. La capsule est aplatie , élargie , échancrée et semblable à la silicule des bisculelles. — Elle fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains détritiques des forêts montagneuses. Nous la rencontrons en Auvergne jusqu'à 1,200™. Nous Tavons trouvée dans les Ardennesà 285™. De Candolle l'indique à 0 à Abbeville, et à 1,400™ à la grande Chartreuse. Géographie. — Au sud , elle croît dans les Pyrénées , en Corse , en Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, elle végète en France, en Belgique, en Allemagne, en Danemarck et dans la Gothie australe, dans les lieux hu- mides des épaisses forêts de hêtres ; on la cite aussi en An- gleterre et en Irlande. — A l'occident , elle est en Portugal. — A l'orient, on la trouve en Suisse, en Itahe, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 38° i Ecart en latitude : Nord , Gothie 50 î 18« Occident , Portugal 11 O. ) Écart en longitude : On>n^ Sibérie de l'Oural 65 E j 76« Carré d'expansion 1368 Yeronica OFFiciNALis, Lin. — Vivace et très-abon- VERONICA. 535 dante , cette espèce croît dans les clairières des bois , sur les pelouses , et sur le bord des champs où elle forme souvent seule des tapis étendus. On la rencontre aussi associée au Pinus sylveslris^ au Melampyrumfralense , au Vaccinium Myrlillus. Dans les clairières des forêts de sapins on voit le sol couvert de Veronica officinalis et de Galium saxalile , offrant ainsi des gazons formés par un mélange de tiges en- lacées et couverts de ileurs bleues et blanches. — Ses tiges sont couchées , dures et velues; elles se développent cons- tamment à leur partie antérieure , s'enracinant à mesure qu'elles avancent, et en même temps elles se détruisent à l'extrémité opposée. Les feuilles sont opposées , ovales, ob- tuses , dentées et réticulées. Les Ileurs sont disposées en 2 épis allongés et axillaires qui paraissent terminaux , parce que les feuilles supérieures ne sont pas encore déve- loppées. Ces fleurs sont petites , d'un bleu pâle, fortement veinées de violet. Les anthères sont lilas, le pollen est jaune. La capsule est aplatie. — Toutes les parties de la plante sont chargées de poils blancs laineux ; il en existe même sur les capsules. — Elle fleurit pendant tout l'été. Nature du. sol. — Allilude. — Elle est indifférente. Elle semble pourtant préférer les terrains siliceux , mais on la trouve sur le calcaire des bains de Saint-Philippe en Toscane, sur le mont Ventoux. Nous la trouvons en Au- vergne jusqu'à 1,400"^. DeCandolle la cite à 0 en Hollande, à 1,600™ dans les Alpes et dans les Pyrénées ; Wahlen- berg dit qu'elle croît en Suisse jusqu'à la limite supérieure des sapins, et Ledebour indique 1 ,000'° dans le Taliisch. Géographie. — Cette plante croît , au sud , en France, dans le nord de l'Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , elle habite la France , la Jkigique , 536 PERSONNÉES. l'Allemagne , toute la Scandinavie jusqu'au 70°, 30', l'An- gleterre , l'Irlande, les archipels anglais et les Feroë. — A l'occident, elle est aussi en Portugal. — A l'orient , on la connaît, en Suisse , en Dalmatie , en Hongrie , en Croa- tie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Al- taï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 38° | Ecart en latitude : Nord, Hammerfest 70 ) 32° Occident , Irlande 12 i Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 112 E. | 124° Carré d'expansion 3968 Veronica prostrata , Lin. — Cette espèce, assez rare sur le plateau central , vit sur les coteaux pierreux , dans les lieux secs et arides. Elle est vivace ; ses tiges sont cou- chées , rameuses et non radicantes. Ses feuilles sont linéai- res, les unes entières , les autres légèrement dentelées. Les fleurs, bleues ou lilas , naissent en épis munis de bractées glabres. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférente, mais préférant pourtant les terrains calcaires de la plaine. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord, l'Allemagne, la Bavière, la Belgique. — A l'occident, l'Espagne. — A l'orient, la Suisse , la Hongrie , la Croatie , la Transylvanie , la Tur- quie , les Russies moyenne cl méridionale. VERONICA. 537 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40" | Ecart en latitude : iVorr/, Belgique 49 ) 9» Occident , Espagne 5 O. \ Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 57 E. ) 62" Carré d'expansion 558 Veronica Teucrium, Lin. — Cette véronique croît dans les lieux secs et pierreux , parmi les broussailles et sur le bord des chemins. Elle est vivace ; sa tige est dure , cou- chée et presque ligneuse à sa base , souvent ramifiée et di- visée en branches dressées, garnies de feuilles opposées, ovales, pointues, dentées et d'un vert assez foncé. Les fleurs, grandes et d'un beau bleu, forment de magnifiques épis. Les calices sont pubescents et la corolle est marquée de veines purpurines. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente, se trouve sur tous les sols et reste dans la plaine et sur les coteaux. Géographie. — Au sud , elle vit en France , en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle existe en France, en Belgique, en Allemagne, en Bavière. — A l'occident, elle est citée en Portugal. — A l'orient, sa limite est incer- taine , elle végète en Suisse, en Dalmatie, en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans les Russies moyenne et méridionale, et, selon Lessing, jusque dans l'Oural et dans l'Altaï. JÂmitcs d'extension de V espèce. Sud, Midi de l'Italie 40° ^ Ecart en latitude : Nord , Belgique 49 j 9" 538 ' PERSONNÉES. Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude . Orient , Altaï 88 E. 1 98" Carré d'expansion 882 Veromca SPICATA , Lin. — Espèce élégante qui recher- che les pelouses et les lieux secs , les coteaux pierreux et la lisière des bois. Elle est vivace ; sa tige , dure , un peu couchée à la base, se redresse ensuite, et porte des feuilles étroites, pointues, dentées, qui vont en se rétrécissant en- core à mesure qu'elles se rapprochent des fleurs. Celles-ci , d'un beau bleu , sont réunies en grand nombre sur un axe très-allongé et elles forment des épis dont la base porte déjà des capsules quand la partie supérieure offre encore des boutons. Pendant cette longue Uoraison , la fécondation est indirecte. La corolle est presque bilabiée , mais elle pré- sente un tube allongé. Les étamines, au lieu de se rappro- cher du stigmate , se déjettent fortement et répandent leur pollen sur les stigmates des fleurs inférieures qui s'inclinent pour le recevoir. — Elle fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur tous les sols, en plaine et sur les montagnes. En Auvergne, elle at- teint SOO'". M. Grenier la cite jusqu'au sommet du Lau- taret. Ledebour l'indique dans le Caucase et dans le Bresch- tau jusqu'à 1,000'". Géographie. — Au sud , elle habite la France , les Pyré- nées , l'Espagne moyenne et le midi de l'Italie. — Au nord, elle croît dans toute l'Europe centrale et dans toute la Scan- dinavie jusqu'aux frontières de laLaponie, dans la Finlande australe et en Angleterre. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A l'orient, elle est indiquée en Suisse, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, dans les Russie^ VERONICA. 539 septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Midi de Tltalie 40° j Écart en latitude : iYorrf , Finlande 61 î 21» Occident, Espagne 5 0. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.. . . 112 E. ( 117« Carré d'expansion 2457 Veronica ALPiNA , Lin. — On la rencontre dans les lieux humides des montagnes, parmi les pierres ou sur les pelouses. Elle est vivace ; sa tige est simple , droite, un peu velue. Ses feuilles sont opposées, ovales, sessiles, pubescentes, entières, ou un peu dentées. Les fleurs sont réunies au sommet de la plante en glomérules presque sessiles. Les calices sont velus , et les corolles, d'un bleu intense , offrent des stries ou des veines blanches à l'intérieur. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains siliceux , détritiques et humides des montagnes. Dans le nord même de l'Europe , elle recherche les lieux élevés. Ainsi à Vinderoë, l'une des Feroë , elle se tient encore à 415"" , et ne se trouve pas au-dessous. Aux Loffoden, par 70°, elle vit de 200 à 620™, selon Lessing. En Auvergne , on ne la rencontre pas au-dessous de 1,600"\ II en est de même dans les Pyrénées , selon de Gandolle, qui lui assigne comme maximum 3,000™ dans ces mêmes montagnes et dans les Alpes. C'est une de ces espèces montagnardes que les gla- ciers surprennent dans leurs oscillations , et qui restent quelquefois de longues années dans une profonde léthargie. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne, mais rare 540 PERSONNÉES. dans les lieux humides de sa région nivale , à près de 3,000"" d'altitude. Géographie. — Nous venons de citer cette plante , au sud , dans les Pyrénées et dans le midi de l'Espagne ; nous devons y ajouter la Corse et le midi de l'Italie. — Au nord, elle existe dans toutes les montagnes suffisamment élevées, en Suède , en Norvège , en Laponie. Dans cette dernière contrée , elle semble modifier sa forme et ses caractères. « Elle se trouve, dit Wahlenberg, dans les lieux les plus fer- tiles, dans les prairies grasses, et est très-commune sur les pen- tes des montagnes méridionales de la Suède, et aussi dans la Laponie luléenne. Elle est beaucoup plus rare sur le versant norvégien. Elle est rare aussi en Ecosse. — La jeune plante forme des gazons tellement mous , selon Wahlenberg , qu'on la prendrait , au premier abord , pour du mouron ; elle est couverte de cils blancs et translucides. Elle devient moins velue en grandissant. Ses Heurs sont réunies en petites tètes globuleuses, mais la lige s'allonge quand les fruits mûrissent, et ceux-ci forment un épi. Le calice est couvert de longs poils articulés ; la corolle , bleue d'abord , devient violette à la lin de l'épanouissement. La capsu'e ne s'ouvre que par deux ouvertures. Les pédoncules et le sommet des tiges sont or- dinairement d'un bleu pâle ou violacé , dont l'intensité aug- mente par la dessication , tandis que le reste de la plante noircit. Les poils de toute la surface sont divergents ou ren- versés. » Elle vit aussi en Angleterre , aux Feroë et en Is- lande. — A l'occident, elle existe en Amérique, au Groen- land , dans le nord de la Colombie , dans les prairies élevées des montagnes Rocheuses et au Labrador. — A l'orient, elle occupe la Suisse , la Dalmatic , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie . la Russie cl la Sibérie arctiques , et lesAléou- ticnnes. VEKONICA. 5 ^1-1 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Espagne 36° ) Ecart on latitude : iVorrf, Cap Nord 71 \ 35« Occident , Montagnes Rochs«8. . 120 O. | Ecart en longitude : Orient, Aléoutiennes 180 E. j 300« Carré d'expansion 10500 Veronica SERPiLLiFOLiA , Lin. — Espèce vivace et très- répandue que l'on rencontre dans les champs sablonneux , parmi les bruyères, dans les clairières des boiS;, sur les sables des rivières, sur le bord des ruisseaux, et qui s'associe à toutes les plantes de ces diverses localités. Ses liges sont cou- chées et rampantes à leur base, rameuses au sommet, gar- nies de feuilles ovales, obtuses , glabres , quelquefois rondes et très-rapprochées dans quelques variétés , celles du bas op- posées , les supérieures alternes. Les Heurs forment un épi assez dense au sommet de la tige. Elles offrent toutes les nuances intermédiaires entre le bleu et le blanc, et sont sou- vent veinées de ces deux couleurs. Sa capsule est didyme , élargie, surtout dans les variétés qui croissent dans les mon- tagnes et dans le nord de l'Europe. — Elle ileurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains siliceux, graveleux et sablonneux, sans être exclue des autres. Elle croît aussi dans les plaines et sur les montagnes, jusqu'à 1,600™ au mont Dore , et, selon de Candolle, à la même altitude dans les Pyrénées , au val d'Eynes. En Suisse, elle dépasse la limite supérieure des sapins. Géographie. — De toutes les espèces du plateau central de la France, c'est peut-être celle dont l'aire a le plus d'éten- 542 PERSONNÉES. due. — Au sud , elle croît en France , en Espagne, en Algé- rie , à Madère et en Amérique , dans les montagnes de la Ja- maïque et aux environs de Quito. — Au nord , elle occupe tout l'espace situé entre le plateau central et le cap Nord. Elle est aussi en Angleterre, en Irlande, dans les archipels anglais, aux Feroë et en Islande. — A l'occident, nous pou- vons la citer en Portugal , à Madère et dans une grande par- tie de l'Amérique , au moins dans les montagnes, aux Etats- Unis, dans les possessions anglaises , dans les montagnes Rocheuses. — A l'orient, elle existe dans toute l'Europe, en Itahe , en Sicile , en Dalmatie , en Hongrie, en Croatie , en Transylvanie, en Turquie , en Tauride, dans le Caucase, dans l'Himalaya , dans toutes les Russies, toutes les Sibé- ries, le Kamtschatka et les îles Aléoutiennes. — Dans l'hé- misphère sud , cette véronique est citée au cap de Bonne- Espérance , sur plusieurs points du continent américain et jusqu'aux Malouines où elle est abondante autour des points colonisés, et où sans doute elle a été introduite. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Quito (Equateur) 0*^ ) Écart en latitude : iVorrf, Gap Nord 71 \ 71» Occident et Orient 360 [ ,^nr. -' 300° Carré d'expansion 25560 Veronica acinifolia. Lin. — Petite plante annuelle que l'on trouve dans les champs , sur les rochers et sur le bord des chemins. Sa tige est droite , rameuse , un peu pu- besccnte. Ses feuilles sont petites, sessiles , ovales, oblon- gueset obtuses, à peine crénelées sur les bords et souvent VERONICA. 543 d'un beau rose en dessous. Elles vont en diminuant de gran- deur à mesure qu'elles approchent du sommet de la tige , et finissent par se transformer en bractées à l'aisselle desquelles naissent les fleurs, qui sont de grandeur moyenne et bleuâ- tres. La capsule , comprimée , est profondément divisée en 2 lobes arrondis. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — AUilude. — Nous ne la connaissons que sur les terrains siliceux et graveleux de la plaine ou des basses montagnes , mais elle croît aussi sur le calcaire , dans les Vosges , dans le Doubs, etc. Géographie. — Au sud , la France et le midi de l'Ita- lie. ~ Au nord , la France et la Belgique. — A l'occident, - la France. — A l'orient, la Suisse , la Dalmatie, la Hon- grie , la Croatie , la Transylvanie, la Turquie. Limites d'extension de Vespece. Sud, Italie 40" ^ Écart en latitude : Nord , Belgique 49 ) 9« Occident , France 0 0. 1 Ecart en longitude ■ Orient, Transylvanie 22 E. ( 22° Carré d'expansion 198 Veronica arvensts , Lin. — Petite plante annuelle que l'on trouve disséminée dans les champs, dans les prairies , sur les pelouses. Quand elle croît dans l'herbe des prés hu- mides, sa tige s'allonge et reste grêle et faible. Si elle croît sur les pelouses sèches , sa tige est courte et plus ferme et constitue une variété naine, simple ou rameuse. Ses feuilles sont sessiles , ovales, dentées, opposées; elles se rétrécis- sent au sommet de la tige , deviennent alternes et se trans- forment en bractées , à l'aisselle desquelles naissent de pe- 544 personnées. tites fleurs d'un bleu pâle et presque sessiles. Le style est court; la capsule, à 2 loges, renferme des graines aplaties. — Elle fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférente , appartenant à la plaine et aux montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , elle se trouve en France, en Espagne, dans les champs de l'Algérie, aux Canaries, à Madère. — Au nord , elle est disséminée dans tout le cen- tre de l'Europe , dans toute la Scandinavie , excepté la La- ponie, en Finlande, en Angleterre, en Irlande, et dans les archipels anglais , sans atteindre les Feroë. — A l'occident , nous ajouterons le Portugal aux localités citées. — A l'o- rient , elle est en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie, en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , et dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Canaries 30" ) Ecart en latitude : Nord, Finlande 66 j 36° Occident , Madère 19 0. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 96 E. ) 115» Carré d'expansion 4140 Veronica VEiiNA , Lin. — Petite espèce annuelle que l'on trouve dans les champs en friche , sur les pelouses , parmi les bruyères. Sa tige est droite , simple ou peu ra- meuse. Ses feuilles sont ovales, oblongucs et quelquefois pin- natifides au bas de la tige , puis elles se rétrécissent et de- viennent linéaires au sommet. Les fleurs sont axillaires, so- VEROMCA. 545 litaires, presque sessiles, et naissent dès le bas de la tige pour continuer pendant longtemps. Sa corolle est bleue. La capsule, en forme de cœur renversé, est pubescente sur les bords. — Elle fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains sablonneux et siliceux de la plaine et des montagnes. De Candolle la cite à 30'" à Angers et à 2,000™ au col Ferret. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne de- puis 1,000 jusqu'à 2,600m. Géographie. — Au sud , on la trouve en France et dans le midi de l'Espagne. — Au nord, elle est dans tout le centre de l'Europe, en Scandinavie, excepté en Laponie , en Finlande et en Angleterre. — A l'occident, elle reste en Espagne et en Angleterre. — A l'orient, elle croît en Suisse , en Italie , en Corse , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie , en Tauride, dans le Caucase , en Arménie , dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Espagne .36° \ Ecart en latitude : Nord , Finlande 66 j 30° Occident, Espagne 7 0. 1 Ecart en longitude : On>n« , Sibérie altaïque 95 E.' 102» Carré d'expansion 3060 Veronïca TRiPHYLLOs , Lin. — C'est encore une de ces espèces annuelles répandues dans les champs cultivés, parmi les céréales quand elles sont encore jeunes, et quelquefois sur les vieux murs et les coteaux incultes. Sa tige est simple ou rameuse, verte ou violacée. Ses teuilles sont charnues. vu 35 546 PERSONNÉES. épaisses , souvent rouges ou violettes en dessous , distantes , presque toutes alternes et sessiles ; les inférieures cordi- formes et dentées , les supérieures découpées en 3 ou 5 lo- bes étroits et obtus. Les ileurs sont solitaires, axillaires et portées sur des pédoncules assez longs. Elles sont petites et d'un beau bleu intense. Le calice , déjà très-grand lors de la floraison, grandit encore pendant que le fruit mûrit et accompagne une capsule allongée, un peu velue, renfer- mant de petites semences concaves. — Elle fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Elle est presque indiffé- rente , cependant elle recherche les calcaires et les sols vol- caniques de la plaine et des coteaux. Géographie. — Au sud , elle habite la France , l'Espa- gne, le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord , on la trouve dans toute l'Europe centrale, jusque dans le Danemarck et dans la Gothie où elle reste près des chemins et des habita- tions , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , elle est en Irlande et en Portugal. — A l'orient , elle vit en Suisse, en Corse, en Sardaigne , en Hongrie , en Croatie , en Tran- sylvanie , en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d^ extension de V espèce. Sud, Sicile 3S^ | Ecart en latitude : iVorrf, Gothie 56 i 18» Occident, Irlande 12 O.^ Ecart en longitude: Orient , Sibérie de l'Oural 68 E. j 80*^ Carré d'expansion I4i0 Veronica pr/ecox. Ail. — Annuelle comme les espèces VERONFCA. 547 précédentes , celfe-ci habite les coteaux , les lieux incultes et quelquefois les champs cultivés. Sa tige est simple ou ra- meuse , velue et souvent rougeAtre comme le reste de la plante. Les feuilles inférieures sont pétiolées, opposées, cordiformes et munies de dents larges et obtuses ; les su- périeures sont sessiles , oblongues , entières ou incisées seu- lement à la base. Elles se transforment graduellement en bractées à l'aisselle desquelles naissent de petites fleurs bleues, solitaires, qui donnent naissance à des capsules ven- trues , un peu échancrées au sommet. Les semences sont arrondies et creusées en bassin. — Elle fleurit en avril et en mai , et prolonge quelquefois sa floraison en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains calcaires et marneux des plaines et des montagnes. M. Boissierlacitcjusqu'à 2,000'" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud , elle végète en France, en Es- pagne et en Algérie. — Au nord , elle existe en France , en Belgique, en Allemagne, en Bavière et en Lithuanie. — A l'occident, elle croît en Portugal. — A l'orient, elle vit en Suisse , en Italie , en Corse , en Sardaigne , en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35® 1 Ecart en latitude : iVorc^, Lithua nie 52 J 17» Occident , Portugal 11 O. ) Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. | .58° Carré d'expansion 986 Vekonica agrestis , Lin. — Annuelle et répandue dans 548 PERSON.NÉES. les champs , dans les vignes, sur les ^ieux murs. Ses tiges sont longues, un peu velues, rameuses et confusément éta- lées sur le sol. Ses feuilles sont ovales, un peu en cœur, tantôt alternes , tantôt opposées , et portées sur de courts pétioles. Les fleurs, petites et bleues, sont solitaires et situées à l'aisselle de feuilles florales semblables aux autres feuilles. Les pédoncules se réfléchissent après la floraison et ramè- nent sur le sol une capsule dont chaque loge contient 5 à 6 graines ridées d'un côté et concaves de l'autre. — Elle fleurit en avril et en mai , et prolonge souvent sa floraison pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et croît sur tous les terrains en plaine et sur les coteaux. Géographie. — Au sud , elle habite la France , l'Espa- gne , l'Algérie, Madère et les Canaries. — Au nord , elle existe dans presque toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie, à l'exception de laLaponie, en Finlande, en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides et aux Orcades. — A l'occident , nous devons ajouter le Portugal aux localités citées. — A l'orient, elle existe en Suisse, en Italie, aux Baléares, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, en Hongrie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans le Taliisch, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Canaries 30° | Ecart en latitude : Nord , Finlande 66 ) 36« Occident, Madère 19 0. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 90 E. ) 109° Carré d'expansion 392i VEKONICA. 549 Veronica POLiTA, Fries. — Cette plante ressemble à la précédente , avec laquelle elle a été longtemps confondue ; elle croît aussi dans les champs, dans les lieux incultes et sur les vieux murs. S(* tiges sont rameuses , étalées et dif- fuses. Ses feuilles, roulées en dehors lors de la préfoliation , sont ovales, en cœur et presque réniformes, dentées ou in- cisées, et rassemblées au sommet des rameaux. Elles sont souvent rougeâtres et chargées de quelques poils glandu- leux quand elles sont jeunes , mais lisses et d'un vert sombre dans leur entier développement. Les pédicelles sont courts , axillaires, et soutiennent des (leurs d'un beau bleu veiné qui ne s'ouvrent que sous l'influence directe du soleil comme celle des autres véroniques de cette section. Les anthères sont d'un bleu pâle; le pollen est blanc. Après la féconda- tion, les pédicelles se recourbent et ramènent la capsule vers la terre. — Elle fleurit pendant tout le printemps et tout l'été. Nature du sol. — AUilude. — Indifférente à la nature du sol, elle préfère la plaine et les coteaux. Géographie. — Celle espèce est assez méridionale ; on la trouve en France , et dans le midi de l'Italie. Elle croît sans doute plus au sud , oii elle aura été confondue avec le V. agrestis. — Au nord , elle habite la France , la Belgique , l'Allemagne , le Danemarck , la Gothie australe, et la Suède jusqu'à Upsal , ainsi que l'Angleterre oij elle trouve sa limite occidentale. — A l'orient, on la rencontre en Suisse , en Autriche , en Dalmalie , en Hongrie , en Croatie et en Tran- sylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, xMidi de l'Italie 40" / Ecart en latitude : Nord , Suède 60 ) -iO» 550 PERSOKISÉES. Occident , Angleterre 7 O. ( Ecart en longitude : Orient, Transylvanie 22 E. ' 29" Carré d'expansion 580 Veronica hederifolia , Lin. — Cette espèce annuelle lève de très-bonne heure , et montre 2 larges cotylédons ovales , arrondis , offrant quelquefois un peu de tendance à être crénelés. Ils sont longuement pétioles et déjetés de côté jusque sur le sol. Une tige rampante sort de leur milieu , et en même temps 2 bourgeons latéraux par- tent de l'aisselle même du cotylédon, s'appliquent aussi sur la terre, et forment avec la tige principale 2 angles très-obtus. Bien peu de plantes offrent assez d'empressement à se rami- fier pour produire ainsi des bourgeons à l'aisselle de leurs cotylédons. — Ses jeunes feuilles, très-rapprocliées au som- met des rameaux, sont liserées de rouge, et ce rouge, comme dans le Lamium ampleœicaule , disparaît quand la feuille se développe, quoique sa surface inférieure reste souvent colorée. Les feuilles et les tiges sont garnies de longs poils blancs quelquefois articulés. Les fleurs, axillaires, sont portées sur des pédoncules droits et très-courts. Leur calice a 4 sépales bordés régulièrement de beaux cils blancs. Ils ne s'écartent qu'un instant pour laisser épanouir au soleil une corolle assez pâle. 2 anthères, d'un bleu d'outre-mer, sont amenées sur le pistil par la courbure de leurs filets ; la corolle tombe, le calice se resserre, et le pédoncule , qui s'allonge avec rapidité depuis la floraison , se fléchit et ramène la cap- sule vers la terre, pendant que le haut de la tige continue de s'allonger et de donner des fleurs. — On voit fleurir cette véronique dès le mois de mars , et souvent elle a des graines mîires dès les premiers jours de mai. Nature du sol. — Altitude . — Très-indifférente, elle LINDERNIA. 551 croît partout, jusque vers 1 ,000'" d'altitude, préférant ce- pendant la plaine aux montagnes. Géographie. — Au sud , on la rencontre , en France , en Espagne, en Algérie. — Au nord, elle habile toute l'Europe centrale , le Danemarck, la Gothie, la Norvège et la Suède australes , où cependant elle se rapproche des vil- lages et des habitations, l'Angleterre, l'Irlande, les Orcades et les Shetland. — A l'occident, elle croît en Portugal et paraît naturalisée sur quelques points de l'Amérique du nord . — A l'orient , on la connaît en Suisse , en Itahe , en Sicile , en Dalmaiie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Turquie, en Tauride, dans le Caucase et dans les Russies septentrionale , moyenne et australe. Limites d'extension de Vesyèce. Sud , Algérie 35*> / Ecart en latitude : iVo»v/, Suède 56 i 41» Occident, Irlande 12 O. ) Ecart en longitude: Orient , Russie moyenne 54 E. ) 66» Carré d'expansion 1386 G. I.INDEBMIA, Lin. Très-petit genre formé seulement de 2 espèces , dont l'une de l'Europe moyenne , et l'autre du Népaul. LiNDERNiA PYXiDAïUA, Lin. — Cette espèce croît dans les champs humides , sur le bord des rivières et des étangs , dans les marais et les lieux qui ont été inondés, où elle pro- duit peu d'effet. Ses racines, animelles, sont fibreuses et menues; elles donnent naissance à plusieurs tiges glabres, 552 PERSONNÉES. droites ou couchées , garnies de feuilles sessiles , opposées , glabres, entières. Les fleurs sont petites , axillaires , pédon- culées , d'un blanc rosé. Le calice est persistant, à 5 divi- sions profondes ; la corolle courte , presque à 2 lèvres ; l'in- férieure divisée en 3 lobes ; la supérieure , très-courte , échancrée; les étamines didymes. La capsule est biloculaire, polysperme , à 2 valves. — Elle fleurit dans le courant de l'été , en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et croît partout , pourvu que le sol soit humide. Elle s'élève peu dans les montagnes. Géographie. — Son aire est assez irrégulière. On la trouve, au sud , en France jusqu'à la Dordogne, en Lom- bardie et dans le Caucase méridional. — Au nord , elle vé- gète à Bâle , en Silésie et sur quelques points de l'Alle- magne, et en France , en Alsace et en Lorraine. — A l'oc- cident, elle reste dans les landes de Dax. — A l'orient, on la connaît en Suisse, en Piémont, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , dans le Caucase , en Ibérie et à Astracan. Limites d' extension de l'espèce. Sud , Caucase 42» x Écart en latitude : Nord, Silésie 51 j 9° Occident, Dax 3 O. ^ Ecart en longitude : Onen^ , Caucase 46 E.) 49° Carré d'expansion 441 G. UOSOSELLA , Lin. On ne connaît que 3 espèces de ce genre : la première habite l'Europe et l'Amérique septentrionale; la seconde est de l'Arabie , et la troisième de la Nouvelle-Hollande. JJMOSKLLA. 553 LiMOSELLA AQUATiCA , Lin. — Si la famille des Persori- nées renferme de brillantes espèces, comme les digitales , elle en contient aussi de si humbles et de si peu apparentes que souvent elles passent inaperçues. Telle est la plante qui nous occupe en ce moment. Annuelle et confinée sur les sables humides des bords des rivières, elle y forme de petits gazons formés de rosettes qui naissent successivement de la première , et qui y tiennent par des rejets rampants. Les feuilles, entières, sont ponctuées et glanduleuses, oblongues, nerveuses et spatulées , et l'on voit sortir de leurs aisselles supérieures de longs pédoncules qui portent de petites Heurs blanches ou rosées. Les étamines sont rapprochées 2 à 2, et le style, recourbé , porte un stigmate globuleux. Une fois la fécondation achevée , la capsule se développe , s'incline vers la terre et s'ouvre en deux valves. — Elle fleurit pen- dant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les ter- rains sihceux et sablonneux , dans les lieux fangeux de la plaine et quelquefois dans les basses montagnes. Géographie. — Au sud , cette plante végète en France, en Espagne, en Algérie et en Abyssinie, sur le bord des ruisseaux , dans les lieux qui ont été inondés. — Au nord, elle occupe toute l'Europe centrale , toute la Scandinavie oiî elle croît non-seulement sur les bords des rivières, mais sur le littoral de l'Océan et de la J3altique. Elle n'est pas rare sur les bords des grandes rivières inférieures de la Laponie méridionale, et elle atteint le Finmark et Hammerfest. Mais dans ces dernières localités, « elle est très-petite et acaule , dit Wahlenberg ; ses feuilles sont filiformes , rarement un peu dilatées au sommet. Ses pédoncules sont binaires , quel- quefois ternaires ; ils partent de la racine et sont plus longs que dans le type. » On la rencontre encore en Angleterre, 554 PERSOXNÉES. en Irlande, aux Feroe et en Islande. — A l'occident, nous venons de citer plusieurs de ses stations ; nous devons y ajouter une partie de l'Amérique septentrionale , si toutefois la plante du Nouveau-Monde , décrite sous le nom de L. te- nuifolia, Nutt. , est bien la même espèce , ce dont on ne peut guère douter , d'après les observations de Wahlenberg rapportées ci-dessus. Il faut donc admettre la présence de notre espèce dans l'Amérique du nord, à la factorerie d 'Yorck, à la baie d'Hudson , dans les montagnes de la Colombie. — A l'orient elle vit en Suisse , en Lombardie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , dans toutes les Russies et dans toutes les Sibéries. — Malgré cette grande extension, on la rencontre encore dans l'hémisphère sud , au Chili et sur plusieurs points de l'Amérique méridionale , aux Malouincs, à la Nouvelle-Hollande , à la Nouvelle-Zélande , à la terre de Kerguelen , où elle est associée au Monti fontana et au Callitriche verna . Limites d'extension de l'espèce. Sud , Abyssinie 10» | Ecart en latitude : Nord , Uammerfest 70 ) 60" OcciWen/, Amérique septentr^®. 180 O. i Ecart en longitude: Om«/ , Sibérie orientale ICO E. j 340° Carré d'expansion 20400 G. OROBANCH£ , Lin. Distribution géograjjhirjue du genre. — Ce genre cu- rieux et complètement parasite contient un grand nombre d'espèces, maison est loin de connaître toutes celles qu'il renferme. On peut évaluer le nombre actuel à 130, dont 100 OKOiiANCHE. 555 au moins appartiennent à l'Europe. Leur habitation est sans doute déterminée par la plante sur laquelle elles vivent, mais on peut cependant affirmer qu'elles ont une prédilec- tion marquée pour les pajs chauds et tempérés. Elles sont dispersées en Italie, en Sicile, en Corse, en Provence, en Grèce et sont assez répandues aussi dans l'Europe centrale , en France , en Belgique , en Allemagne , en Autriche , en Silésie , en Saxe et dans le Palatinat. — On connaît déjà 13 orobanches en Asie; 5 habitent la Sibérie et surtout l'Altaï, 2 sont des Indes orientales, 1 de la Chine; 4 ont été rencontrées sur le Caucase et 1 en Arabie. — 7 espèces croissent en Afrique : 4 en Egypte , 2 en Barbarie et 1 au cap de Bonne-Espérance. — Les orobanches sont à peine représentées en Amérique ; 2 seulement vivent dans l'Amé- rique du nord. — Ce sont toutes des herbes annuelles ou vivaces qui fuient les terrains humides et le bord des eaux, et qui n'atteignent pas à de grandes altitudes. OuGBANCHE CRUENTA , Berth. — Nous trouvons cette espèce dans les bois de pins et dans les lieux arides. Elle pa- raît vivace. Sa tige est simple, cannelée, rousse, forte- ment amincie vers le haut, couverte, surtout dans cette der- nière partie, entre les lleurs , sur les bractées et les sépales, de poils nombreux et étalés surmontés d'une glande dorée. Cette tige est un peu épaisse à la base et recouverte d'écail- lés triangulaires-ovales , obtuses ou un peu pointues. Les fleurs sont disposées en épi d'abord serré , ensuite ordinai- rement plus lâche , sur un axe un peu flexueux , au nombre de 15 à 20 et même de 30 à 40. Elles se distinguent par leur ton vif d'or et de pourpre. La corolle est couverte à l'extérieur de poils courts surmontés d'une glande dorée; elle est rousse, ayant à la base, et souvent aussi sur le bord , 556 PERSONNÉES. quelques slries d'un beau jaune soufré; intérieurement elle est d'un rouge de sang ou d'un pourpre noirâtre. Les filets, nus intérieurement depuis la base jusqu'au milieu , sont couverts de poils secs assez longs. L'ovaire est d'un jaune blanchâtre, le style, un peu courbé sur le devant , est violet et glanduleux. Les pelotons du stigmate sont veloutés, d'un jaune de cire , et rétrécis au milieu au point d'être quel- quefois interrompus. Sa fissure transversale est fermée. Le fruit est court , ovoïde, d'un brun noirâtre ou entièrement noir. — Elle fleurit en juin et en juillet , et répand une odeur de giroflée très-prononcée (1). Nature du sol. — Altitude. — On la rencontre sur plusieurs plantes de la famille des légumineuses. Nous l'a- vons recueillie sur le Coronilla minima. Vaucher la cite sur le Dorychnium suffnUicosum. Schullz et Vaucher l'ont trouvée surplusieurs espèces de Genista. Koch l'indique sur les racines du Lotus coi'niculatus , de V Jlippocrepis comosa, du Lotus siliquosus , et il ajoute qu'elle atteint la région subalpine. Géographie. — Il est bien difficile d'établir l'aire d'ex- pansion des espèces parasites et surtout celle des orobanches, dont les espèces nombreuses ont été souvent confondues. On doit donc considérer ce que nous allons en dire comme une ébauche approchant plus ou moins de la vérité. — L'O. cruenta se trouve , au sud , en France , en Espagne , jus- que dans le royaume de Grenade , où M. Boissier la cite avec doute sur les Cistus. — Au nord, elle croît en France , en Allemagne , en Bavière et en Suisse. — A l'occident. (1) Celte description cl les suivantes sont emprunlées à la Monographie de Koch, dans la Flore d'Allemagne , dont un extrait Iradiiit a élé inséré dans les Annales des sciences naturelles, t. 4, p. 560, et t. K, p, 34, 82 et 147. OROBANCHE. 557 elle est citée en Portugal. — A Torient , elle végète en Ita- lie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, à l'île de Zante , en Turquie , en Macédoine , dans les pro- vinces du Caucase , en Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile. ... 38** ) Ecart on latitude : Nord , Bavière 49 j 11" Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Géorgie 44 E. j 54® Carré d'expansion 594 Orobanche rapdm , Thuill . — Cette plante est commune dans les champs incultes, sur la( lisière des bois, sur les sables des rivières. Elle est vivace; sa tige est robuste , éle- vée, cannelée, d'un jaune clair. Elle porte de 20 à 100 fleurs. Ces tiges sont ordinairement réunies en petits grou- pes de 2 à 6 et recouvertes de nombreuses écailles ovales. Elles se renflent à la base en un tubercule arrondi , égale- ment couvert d'écaillés élargies. Les bractées ont la base ovale, mais s'amincissent en une pointe longue qui ordinai- rement dépasse de beaucoup la fleur. Les sépales sont sépa- rés et traversés par quelques nervures très-fortes. La co- rolle est ventrue, à bords fortement ondulés et couverts de poils secs très-courts. La partie inférieure de la corolle est d'un brun jaune-clair, le reste d'un brun rouge-clair, quelquefois incarnat. Le dos et les bords de la corolle ont quelquefois une teinte de violet sale. Les filets sont blancs, cannelés, lisses et décurrents à leur base , revêtus plus haut de poils glanduleux. L'ovaire et le style sont blanchâtres, mais ce dernier est d'un violet pAle au sommet. Le stigmate 558 PERSONNÉES. est profondément émarginé, les pelottessont d'un jaune de citron , à bord clair et de couleur amaranthe pâle. — Elle fleurit en juin et juillet. — Nous avons trouvé plusieurs fois une variété entièrement jaune , de la couleur du Monotropa Hypopithys et qui paraissait étiolée. M. Lloyd a remarqué aussi cette variété dans les environs de Nantes. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons cette espèce que sur le Sarothamnus vulgaris et sur le Genista purgans. Elle s'élève assez haut pour suivre ces deux plantes et arrive avec elles à 1 ,000 et 1 ,200™ en Auvergne. Géographie. — Au sud on la rencontre en France , en Corse, en Espagne et en Algérie. — Au nord, elle est en France , en Belgique, en Allemagne , en Bohême , en Li- thuanie et en Irlande , oii elle a sa limite occidentale. — A l'orient, elle végète en Suisse, en ItaHe, en Autriche, en Sardaigne , dans le Cherson. Limites d'extension de V espèce. Sud , Algérie 35° \ Ecart en latitude : iVorrf, Lithuanio 55 j 20» Occident , Irlande 11 O. ] Ecart en longitude : Orient , Cherson 31 E. i 42° Carré d'expansion 840 Orobanche procera, Koch. — Nous avons rencontré cette espèce dans les lieux incultes et sur le bord des che- mins. Elle paraît vivace. Sa tige est élevée , munie d'écaillés assez courtes et ressemble pour le port à l'espèce précédente , mais les bractées sont moins longues. Les sépales sont lar- ges, ovales, terminés en alêne. La corolle est courte, à dentelures inégales. Elle est d'un jaune fauve veiné de vie- OIIOBANCHE. Ô59 let, et manque de poils au sillon de la lèvre inférieure. Les filets portent à leur base et aux bords décurrents sur la co- rolle des poils nombreux et fins. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — AUitude. — Nous avons recueilli cette plante sur le Carduus nulans. Elle est indiquée aussi sur le Cirsium arvense et en plaine. Géographie. — Son aire est peu connue. Elle n'est encore indiquée qu'en Allemagne, en France et en Autriche. Limites d'extension de V espèce. Sud, Lozère 44° \ Ecart en latitude : iVor(/, Allemagne 50 j 6" Occident , France 0 \ Ecart en longitude : Orient , Autriche 16 E. j 10» Carré d'expansion 90 Orobanche epithymum, DC. — On trouve cette oro- banche sur les pelouses, dans les lieux secs, au milieu des bruyères, sur la lisière des bois. Elle est vivace et présente de grandes différences dans sa taille. Quelquefois elle est uni- flore , d'autres fois elle offre un grand nombre de fleurs. Sa tige est toujours peu élevée, d'un jaune sale, fauve, rou- gcàtre ou purpurin, peu renflée à sa base, un peu cour- bée et tortueuse mais recouverte d'écaillés ovales , rappro- chées , parsemées , comme la tige , de poils visqueux et ferrugineux. Les bractées sont ovales, lancéolées. Les sépa- les sont obliquement ovales, étroits et longuement acumi- nés en alêne, courbés en arrière. La corolle , très-odorante , varie dans ses couleurs du jaune pAle veiné, au rose et au 560 PERSONNÉES. \iolet. La lèvre supérieure est étalée , non réfléchie et bilo- bée ; les lobes de la lèvre inférieure sont ovales , arrondis , obtus , celui du milieu de longueur double. Les filets sont d'un blanc jaunâtre, sillonnés et portant quelques poils. Les anthères sont lilas avant l'épanouissement et deviennent en- suite d'un brun noir. L'ovaire est blanc jaunâtre avec un disque plus foncé. Le style est glanduleux , violacé vers le haut. Le stigmate est d'un pourpre foncé, de forme très- variable, avec pelottes très-fines, veloutées , non rétrécies au milieu. — Elle fleurit en juin et juillet. — Cette plante est très-variable par sa taille, sa couleur. On la trouve entière- ment jaune et comme étiolée, quelquefois entièrement bleue. Nature du sol. — Altitude. — Comme son nom l'indi- que , elle est parasite sur le thym et sur le serpolet. Elle s'attache à l'extrémité de leurs fibres radicales , au moyen de petits stolons charnus. Elle croît aussi sur VOriganum vulgare , sur le Thymus angustifolius , Schr., peut-être sur quelques autres Labiées. MM. Grenier et Godron l'indiquent sur le Satureia montana. Koch dit qu'en Allemagne on la trouve particulièrement dans les champs calcaires et dans les sables de la plaine du Rhin , qui , sans doute , renferment des fragments de chaux. Nous la trouvons en Auvergne dans des lieux entièrement siliceux et sur les terrains volcaniques, mais ne dépassant pas 800 à 1 ,000™. Géographie. — Au sud , elle habite la France , le midi del'ltalie et la Sicile. — Au nord, l'Allemagne, la Belgique, la Gothie , les îles de la Baltique et l'Angleterre où elle trouve sa limite occidentale. — A l'orient, elle est en Suisse, en Tyrol, en Autriche , en Dalmatie, en Croatie, en Hon- grie , en Transvivanie , en Turquie , en Grèce , dans le Cau- case , on Voihynie. OROBANCHE. 561 Limites d'extension de V espèce. Sud, Sicile 38" ] Ecart en latitude : Nord, Iles de la Baltique 57 ) 19» Occident , Angleterre 6 O. | Ecart en longitude : Orient , Caucase 46 E. ) 52» Carré d'expansion 988 Orobanche Galii , Duby. — Cette espèce vit sur les coteaux et dans les lieux incultes. Elle est vivace. Sa tige est grosse à la base, assez élevée, jaunâtre ou rougeâtre , et garnie de poils fins et transparents , surmontés de petites glandes jaunes qui existent aussi sur les autres parties de la plante. Les écailles sont lancéolées, souvent teintes de pourpre ou de violet, et brunissant facilement. L'épi ne commence que très-haut sur la tige , et présente un grand nombre de fleurs rapprochées. Les bractées ressemblent aux écailles de la tige. Les sépales sont ovales, larges, d'une consistance faible. La corolle est tubuleuse à la base, s'élar- gissant insensiblement , et prenant par devant une courbure considérable , mais insensible ; la lèvre supérieure , voûtée en casque , se dirige en avant en ligne droite , ne s'élargit et ne se réfléchit jamais. Cette corolle est d'un lilas pâle ou rose , ou blanc jaunâtre à teinte rose sur les lèvres , ou bru- nâtre ou violette. Les tilets sont fortement poilus, depuis la base jusqu'au delà de leur milieu. Les anthères sont brunes; l'ovaire est blanchâtre ou rougeâtre; le style est blanc ; le stigmate est muni de pelottes veloutées, d'un brun pourpre, peu rétrécics au milieu. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette plante VII 3^ 562 PEIlSOiNNÉES. sur VAsperula galioides. Elle est indiquée par divers au- teurs sur: Galium verum^ G. Mollugo ^ G. erectum , G. elatum, Achillea MillefoUum, Ligmtrumvulgare. EWe reste en plaine et sur les coteaux. Géographie. — Au sud , elle croît en France , en Italie, en Sicile et en Grèce. — Au nord , elle existe en France, en Belgique , en Allemagne , en Russie et en Angleterre. — A l'orient, elle est citée en Suisse, en Bavière , en Au- triche , en Hongrie , en Dalmatie , en Croatie , en Tran- sylvanie, en Turquie, en Grèce , en Tauride, dans le Cau- case, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et duBaïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Grèce 37° \ Ecart en latitude : iVorrf, Moscou 56 j 19" Occident, Angleterre 7 0.) Ecart en longitude : Omn^ Sibérie du Baïkal 112 EJ II90 Carré d'expansion 2261 Orobanche amethystea, Thuill. — Il habite les co- teaux et les bords des chemins. Il est vivace; sa tige est droite, haute, cannelée^ portant à sa base des écailles trian- gulaires , qui , plus haut, deviennent étroites et lancéolées. Elle est d'un pourpre violacé, plus pâle vers l'épi, couverte dans le haut, ainsi que sur les sépales et les bractées, de poils assez longs, surmontés d'une glande incolore ou d'un blanc jaunâtre. Les bractées, terminées par une pointe étroite et allongée, dépassent beaucoup les fleurs. Ces dernières sont d'un blanc sale traversé de veines pourpres. Elles sont très- nombreuses, disposées en épi non serré, mais très-long, OROCxVNCHE. 563 surmonté de bractées étroites. Les sépales sont oblongs , amincis et nervés ; la corolle est un peu poilue extérieure- ment , tubuleuse , courbée au-dessus de la base et vers le devant en une géniculation subite. La lèvre supérieure est voûtée en casque. Les filets portent à la moitié inférieure quelques poils blancs ; vers le haut , ces poils tirent sur le lilas. Les anthères sont d'un roux clair. L'ovaire est nu, jaune , plus foncé vers le bas ; le style est d'un violet clair , et porte des poils glanduleux , blancs , très-rares ; le stig- mate est couleur de giroflée , ou d'un brun amaranthe sale ; les lobes sont semi-globuleux , les pelottes veloutées. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve en Auver- gne sur VEringium campestre: il est cité par MM. Grenier et Godron sur l'^". maritimum^ et par Requien sur le Chry- santhemum Myconis. Il reste en plaine. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Corse, en Sicile^ en Espagne à Cadix. — • Au nord, on le connaît en France , en Belgique , en Allemagne et en Angleterre. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient, il végète en Suisse et en Tyrol. Ltmite.% d'extension de l'espèce. Sud, Espagne 36° \ Ecart en latitude : iVor(i, Angleterre 52 J 16» Occident , Espagne 8 O. \ Ecart en longitude : Orient, Sicile 12 E. j 20» Carré d'expansion 320 Orobanche MiNOR , Sutt. — Il croît, comme la plupart des orobanches , dans les lieux arides , dans les prés secs et sur le bord des chemins. On le considère comme annuel. Il 564 PERSONNÉES. s'élève peu ; sa tige est un peu enflée à la base , garnie d'écaillés larges, mais rétrécies dans le haut de la plante. Les bractées , assez larges et à base ovale , s'amincissent en une pointe lancéolée. La corolle est tubuleuse , légèrement courbée , de manière cependant que son ouverture est tour- née vers l'horizon ; le dos se fléchit en une courbe douce ; le tube n'est pas géniculé à l'insertion des étamines. Les 2 lèvres sont arrondies et garnies de dentelures obtuses ; la supérieure est échancrée ; les lanières de l'inférieure sont arrondies et presque semblables. Les étamines sont insérées assez haut , mais cependant considérablement plus bas que dans 0. amelhystea. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il vit sur le Trifolium pratense, et, selon MM. Grenier et Godron, sur le T. repens; une de ses variétés (qui est peut-être une espèce , 0. flaves- cens) , sur le Daiiciis Carota et sur VOrlaya maritima. M. Boissier le cite dans ses régions chaude et montagneuse du royaume de Grenade, sur un Daucus , sur VHypochœris plalilepis , sur VOnonis spinosa , sur le Galactites lomen- tosa , jusqu'à 1 ,600™. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , en Espagne et en Algérie. — Au nord , il croît en France, en Belgique, en Allemagne, en Danemarck , en Gothie , en Angleterre et en Irlande, où il a sa hmite occidentale. — A l'orient , il vit en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalma- tie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, dans le Cau- case et dans la Russie australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 36® ) Ecart en latitude : Nord , Gothie 56 i 20* OROBANCHE. 565 Occident, Irlande 12 0. \ Ecart en longitude : Orient , Caucase 47 E, ] 59* Carré d'expansion 1180 Orobanche Heder^ , Vauch. — Cette espèce croît dans les lieux secs , au pied des murs et des rochers. Elle paraît annuelle. Sa tige est enflée , écailleuse à la base. Ses écail- les sont noirâtres, lancéolées et peu nombreuses, surtout vers le sommet de la tige. Ses fleurs sont espacées , d'un blanc jaunâtre ; les 2 sépales sont rarement divisés. La lèvre supérieure de la corolle est à peu près entière, l'infé- rieure a 3 lobes très-profonds et cordilormes; les étamines naissent de la base de la corolle ; les 4 anthères sont petites, d'un brun clair avec une dent blanchâtre; toutes sont dé- jetées sur le côté. L'ovaire est blanchâtre et divisé par une rainure prolongée jusqu'au stigmate, qui est échancré et d'un jaune clair. La corolle est aussi d'un jaune clair. Toute la plante est légèrement velue et parsemée de poils glutineux. (Vaucher). — Efle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle n'est connue que sur le lierre et en plaine. Géographie. — Au sud , elle est mentionnée en France et en Espagne. — Au nord, elle existe en Belgique, en Angleterre et en Irlande. — A l'orient , en Piémont et en Sardaigne. Limites d* extension de V espèce. Sud, Espagne 39° | Ecart en latitude : iVorrf , Angleterre 54 ) 15° Occident, Irlande 10 0. ) Ecart en longitude : Orient, Sardaigne 7 E. j 17° Carré d'expansion 255 566 PERSONNÉES. Orobanche CiERULESCENS , Steph. — On le rencontre dans les lieux secs et arides. Il est annuel, à tige peu élevée, rougeâtre, couverte d'écaillés assez nombreuses, ovales et terminées en une pointe mince et non allongée. Les bractées sont ovales et pointues. Les fleurs sont petites et les sépa- les bifides ou entiers ; la corolle, blanchâtre , à teinte bleuâ- tre et à lèvre bleu d'améthyste , est tubuleuse et très-cour- bée, à tube ventru et considérablement rétréci. Au-dessous de la gorge , les lèvres sont dentelées. Les filets ont la base un peu poilue; ailleurs , ils sont nus ainsi que le style. Le stigmate est quelquefois trifide. Presque toute la plante est couverte de poils blancs , laineux et arachnoïdes. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle n'est connue que sur VArtemisia campestris. Géographie. — Au sud , elle a sa limite dans le Cau- case et en Arménie. — Au nord , quoique rare , on la ren- contre en Prusse, en Podohe, en Autriche, et dans la Sibé- rie de l'Oural oii elle atteint sa limite orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Arménie 40° J Ecart en latitude : Nord, Prusse 54 î 14° Occident , France 0 \ Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 61 E. ) 61» Carré d'expansion 854 Orobanche c^rulea , Viil. — Il végète sur le bord des chemins; il est vivace et présente une tige d'un jaune pâle ou d'un gris clair, munie d'angles obtus, plus ou moins colorés en gris bleuâtre ou en bleu. Cette tige est couverte de poils glanduleux et courts , plus abondants vers le haut , OROUANCHE. 567 sur les bractées et sur les fleurs. Ces dernières forment un épi un peu lâche et assez long ; elles sont portées par des pé- doncules très-courts. Le calice, composé d'une seule pièce, est coriace. La corolle est lilas, à nervures violettes , à base blanche ou jaunâtre , tubuleuse intérieurement et un peu rétrécie au delà de l'ovaire. La face interne de la lèvre inférieure trilobée , porte deux gibbosités proéminentes qui s'appliquent à la lèvre supérieure, en sorte que l'ouverture de la corolle et presque fermée. Les filets sont presque nus ; les anthères sont jaunâtres , arrondies. L'ovaire est ovoïde , marqué de 4 sillons; le style est blanc, couvert de poils glan- duleux ; le stigmate est blanchâtre ou jaunâtre, bifide, à deux nodosités. — Il fleurit en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous avons trouvé cette espèce sur le Phenixopus ramosissimus: elle est indiquée par- tout sur VAchillea Millefolium et sur V Àrtemisia vulgarts. Géographie. — Au sud, on la rencontre en France, en Espagne, aux Baléares, en Italie, en Grèce. — Au nord, elle est en France , en Belgique , en Allemagne , en An- gleterre. — A l'occident, elle reste en Angleterre. — A l'orient , elle croît en Suisse , en Croatie , en Grèce , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Grèce 37» ) Écart en latitude : Nord , Angleterre 53 ) 16» Occident , Angleterre 7 0. ^ Écart en longitude : Omnf, Russie moyenne 52 E. j 59® Carré d'expansion 944 OiioBANCHE ARENARiA, Rorkh. — Cette belle espèce vé- 568 l'EUSONNÉES. gète dans les lieux incultes , sur les pelouses sèches et sur le bord des chemins ; elle paraît vivace. Sa tige porte un grand nombre d'écaillés rétrécies. Elle est unicolore , d'un jaune blanc d'abord, ensuite bleue ou violacée. Le calice, monosé- pale, est terminé par 5 lanières allongées et velues. La co- rolle est d'un beau bleu clair passant lentement au violet. Elle est bien labiée et offre à l'intérieur 2 plis blancs ; les la- nières des lèvres sont arrondies , obtuses, portant souvent à leur milieu une courte pointe, et roulées sur les bords. Les lobes des 2 lèvres sont d'un beau bleu intérieurement, et tra- versées de veines plus foncées. Les filets sont glabres , mais la surface des anthères est couverte de poils lanugineux. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne l'avons trouvée que sur VArtemisia campestris , sur laquelle elle est aussi indiquée en Allemagne et en plaine. M. Boissier la cite dans la région montagneusedu royaume de Grenade, et sur le Manda Cotula. Géographie. — Au sud , elle croît dans le midi de la France et en Espagne. — Au nord , elle est indiquée en France, en Belgique, en Allemagne, en Bohême. — A l'occident, elle existe en Espagne. — A l'orient, on la cite en Suisse , dans le Tyrol , en Autriche , en Hongrie , en Galicie , en Dalmatie , en Transylvanie , en Tauride et en Podolie. Limites d^extension de Vespèce. Sud, Espagne 37" | Écart en latitude : Nord, Bohème 50 j 13« Occident , Espagne 8 0.^ Ecart en longitude : Orient , Tauride 31 E. j 39« Carré d'expansion 507 OUOBANCHE. 569 Orobanche ramosa , Lin. — Cette orobanche est très- commune dans les champs , dans les terres cultivées , sur le bord des chemins ; elle est annuelle , « ses graines, sans co- tylédons comme celles des plantes de cette famille , ger- ment tout à lait indépendantes de l'espèce nourricière. L'extrémité radiculaire s'allonge jusqu'à la rencontre d'une racine de chanvre. Jusqu'à ce moment , le germe vivait de sa vie propre, indépendante. Au moment où la racine se trouve en contact avec une espèce nourricière, commence son second âge. L'extrémité radiculaire désorganise alors par sa pression et perce le parenchyme cortical de la racine nour- ricière et s'implante dans le faisceau vasculaire. Aussitôt le point d'adhésion grossit et commence à émettre des racines adventives qui, latentes d'abord , pour ainsi dire , et à l'état de renflements obtus , rayonnent bientôt dans toutes les directions » (Robert Caspary, flora. 1854, n° 37 — 38). Alors les tiges se développent. Elles sont jaunâtres ou blan- châtres , selon les variétés , et veloutées par un duvet très- fin ; elles sont plus grêles que celles des autres orobanches et souvent rameuses. Les fleurs , jaunes ou bleues selon les variétés , sont très-petites et réunies en épi accompagné de bractées ovales, acuminées , mais moins longues que le calice. Les bractées latérales sont linéaires , lancéolées. Le calice est monosépale , membraneux , non coriace , court et campanule. La corolle est tubuleuse , un peu rétrécie au- dessus de la base, à deux lèvres, dont l'inférieure est trilobée, à lobes ovales, obtus, peu denticulés. Les anthères sont blanches , arrondies , nues, ou portant des poils peu nom- breux sur la suture. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Àltilude. — Elle s'attache le plus or- dinairement aux racines du chanvre et du tabac dans les champs oii l'on cultive ces 2 espèces étrangères. C'est donc 570 PERSONiNÉES. là pour elle une station artificielle comme celled u guy dans nos vergers. Mais à l'état sauvage, nous la trouvons sur le houblon et sur les urticées, sur le Melilolus allissimay et M. Boissier la cite en Espagne sur le Rumex Acetosa et sur d'autres plantes. Elle est évidemment cosmopolite. Géographie. — Au sud , elle croît en France , en Espa- gne, en Algérie. — Au nord , elle existe en Allemagne» en Belgique, en Bavière , en Angleterre , en Volhynie. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l'orient, on la trouve en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Grèce, à l'île de Crète , en Crimée, en Podolie, dans le Caucase, en Géorgie, dans leTaliisch. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35° ) Ecart en latitude • iVorrf, Volhynie 51 j 16« Occident , Portugal 10 O. (Écart en longitude • Orient, Géorgie 47 E. i 57" Carré d'expansion. 912 o. x.ATHa2:A , Lin. Genre parasite des plus singuliers, dont on ne connaît que 3 espèces : 2 de l'Europe centrale et 1 de l'orient. Lathr^ea clandestina , Lin. — Le botaniste qui , dès l'arrivée du printemps, suit le bord des ruisseaux bordés de saules et de peupliers, est surpris d'apercevoir, au milieu des gazons naissants des graminées , de magnifiques fleurs d'un beau violet dont il cherche en vain le feuillage. Ce sont les seules parties apparentes des touffes du Lathrcea LATHRJEA. 571 qui puisent leur nourriture sur les racines des arbres qui bordent les ruisseaux. C'est une des belles scènes de cette saison de voir les longues lleurs veloutées de ce Lalhrœa , sous les peapliers qui ouvrent leurs bourgeons parfumés , et sous les saules dont les étamines saillantes attirent les in- sectes nouvellement éclos. La plante, avant la floraison, est entièrement souterraine. Les feuilles sont remplacées par des écailles robustes , adhérentes à des tiges rameuses qui s'avancent sous terre en pénétrant sous un sol constam- ment humecté. On trouve des masses énormes de ces rameaux qui s'étendent dans toutes les directions. Aux ex- trémités antérieures , naissent les boutons à fleurs qui sont prêts longtemps d'avance , et alors , comme dans les plantes aquatiques qui doivent porter leurs fleurs au-dessus des eaux, les rameaux fructifères du Lalhrœa commencent à se rele- ver, ils atteignent la surface du sol, et , depuis le mois de mars jusqu'à la fin de mai , de belles fleurs se succèdent. La corolle est ordinairement d'un violet pur; on trouve pourtant des variétés roses , et nous avons rencontré aussi des fleurs d'un jaune pâle sur une plante étiolée à la manière des orobanches. — Ses anthères , à 2 loges , sont formées de 2 sacs solides qui se vident complètement à l'époque de l'épa- nouissement. — La capsule, épaisse, s'ouvre en 2 valves dont l'élasticité est telle qu'elles lancent au loin de jolies graines roses et arrondies qui contribuent puissamment au déve- loppement de cette belle espèce. — Elle fleurit en mars, avril et mai. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente comme la plupart des parasites , et reste sur les racines des saules et des peupliers sans s'élever dans les montagnes. Géographie. — Cette plante n'est pas très-méridionale; on la trouve cependant sur le plateau central , ou plutôt au 572 PERSONNÉES. nord et à l'ouest de ce plateau , dans l'Espagne boréale et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle s'arrête en Bel- gique. — A l'occident, elle est commune en France, sur- tout en Bretagne où elle forme au printemps de charmantes associations sur le bord des eaux avec le Jutigermannia to- menlella et le Ilookeria lucens , — A l'orient, nous avons cité Naples. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40'^ ) Ecart en latitude : Nord, Belgique 49 j 9» Occident, France 5 O. I Ecart en longitude : Orient , Naples 14 E. ( 19» Carré d'expansion 171 LATHRiEA SQUAMARiA, Lin. — Cette espèce curieuse et vivace est dispersée dans des stations variées, et croît pres- qu'indistinctement dans les lieux secs et humides, pourvu qu'ils soient un peu ombragés et qu'elle y rencontre des hêtres ou des noyers sur les racines desquels elle vit en pa- rasite. Sa station sur un arbre exotique doit nous faire supposer que ce Lathrœa peut vivre aussi sur d'autres es- pèces arborescentes. Vaucher, qui a soigneusement étudié cette plante , décrit les phases diverses de sa végétation : « Sa base présente un grand empâtement blanchâtre , d'oii sortent plusieurs souches recouvertes d'écaillés charnues , arrondies , opposées 2 à 2 , et souvent terminées par de vé- ritables tiges; de ces écailles, qui sont autant de feuilles avortées, naissent de véritables racines très-ramifiées , et qui pénètrent, par leurs extrémités tuberculées, à travers l'écorce et jusque dans l'aubier où elles s'implantent , et donnent ensuite chaque année des pousses qui sortent des mêmes LATHRyEA. 573 points (le l'écorce , et portent souvent à leurs aisselles supé- rieures des bourgeons d'où naissent des rameaux divisés; toute cette végétation s'accomplit dans l'espace de quelques semaines ; ensuite les écailles et les tiges se détruisent ou se noircissent, et, à la fin du printemps, le Lalhrœa a disparu du pied des arbres oiî il ne reparaîtra que l'année suivante. — Ses grappes florales, ordinairement roses ou teintées de lilas , sortent tout épanouies , et leurs fleurs re- pliées , pendantes et placées d'abord sur 4 rangs , se tour- nent du même côté sans avoir reçu l'action de la lumière; leur fécondation s'opère tandis qu'elles sont encore emmail- lottées ; lestigmate , fortement bilobé et admirablement pa- pillaire, sort alors de derrière les anthères appliquées par paires , velues sur les points de contact , s'ouvrant parune fente longitudinale, et répandant leur pollen blanchâtre sur le fond de la fleur et sur les deux taches rougeAtres de la lèvre inférieure; enfin la corolle se déploie, le stigmate s'in- cHne en avant et vient s'engager dans les poils des anthères, où il se trouve ainsi couvert de la poussière fécondante et imprégné de l'humeur miellée qui arrive jusqu'au sommet de la Heur. » (Vaucher, Hist. phys. des plantes d'Europe, t. 3, p. 552). — Le fruit est une capsule uniloculaire et polysperme. Nature du sol. — Altitude. — Ce Lathrœa est indif- férent et habite la plaine et les montagnes jusqu'à 1,000'", en Auvergne. Il est parasite sur un grand nombre d'arbres. MM. Grenier et Godron disent qu'il devient si abondant sur quelques coteaux plantés de vignes qu'il nuit à leur culture. Wahlenberg l'indique en Suède , dans les lieux les plus ombragés et sur calcaire. Géographie. — Son aire est bien plus étendue que celle du précédent. — Au sud , il végète en France, en Ftalie , 574 PERSONNÉES. en Sicile. — Au nord , il croît en Belgique , en Allemagne , en Bavière , dans tout le Danemarck et toute la Gothie , dans la Norvège, la Suède et la Finlande australes, en An- gleterre et en Irlande. — A l'occident , il ne dépasse pas cette dernière contrée. — A l'orient , il habite la Suisse , l'Italie, la Turquie , la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les Russies septentrionale , moyenne et australe , et la Si- bérie de l'Oural. Limites d*extension de l'espèce. Sud , Sicile 37° ) Ecart en latitude : Nord, Finlande 61 i 24° Occident , Irlande 12 0. ) Ecart en longitude : OnVnf, Sibérie de l'Oural 61 E.] 73» Carré d'expansion 1752 o. MZiJiMPTauM , Lin. Distribution géographique du genre. — • 9 espèces le composent et 8 sont européennes , de l'Europe australe , des Carpathes, et de la Transylvanie, — La 9^ représente ce genre dans l'Amérique du nord. Melampyrum cristatum , Lin. — Pendant que les plan- tes vivaces des forêts et des bois taillis se développent et se couvrent de fleurs , les Melampyrum » tous annuels , ger- ment abrités par leur feuillage, et c'est plus tard seulement qu'ils viennent émailler leur séjour par leurs fleurs ou leurs bractées colorées. Le M. cristatum offre comme les autres des tiges quadrangulaires et rameuses, garnies de feuilles oblongues, entières, linéaires et rudes. Les rameaux sont afELAMFYRUH. 575 terminés par des fleurs. Celles-ci, petites, jaunes ou blanches, rarement tachées de rouge, sontsessiles à l'aisselle de belles bractées ciliées, disposées sur 4 rangs, opposées et for- mant ainsi un épi quadrangulaire panaché de vert, de jaune et de rouge. Quelquefois même le feuillage de la plante est rouge comme ses bractées, et cette élégante espèce se réunit en touffes serrées ou gazonnantes qui doivent leur origine au rapprochement des semences et nullement à des rejets traçants qui n'existent pas. — Les bractées sohdes de cette espèce lui tiennent pour ainsi dire lieu de cahce, car ce der- nier est presque avorté ou toujours très-aminci. Les lèvres de la corolle restent fermées ou s'entr'ouvrent à peine, et c'est alors qu'a lieu la fécondation qui ne dure qu'un jour. La capsule mûrit sous la protection des feuilles florales, mais alors ces mêmes bractées , si régulièrement pliées sur leurs nervures médianes, s'écartent et laissent la capsule li- bre. Elle s'ouvre au sommet, s'étale en godet et ne tarde pas à répandre ses graines. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur tous les terrains , mais en Auvergne seulement sur les sols siliceux , graveleux ou volcaniques de la plaine et des mon- tagnes. Nous le trouvons jusqu'à 1,200™. Géographie. — Au sud , il habite la France , le nord de l'Espagne, et la Turquie. — Au nord , on le rencontre dans toute l'Europe centrale, dans tout le Danemarck, la Gothie et la Norvège, dans la Suède et la Finlande australes, et en Angleterre où il atteint sa limite occidentale. — A l'o- rient, il croît en Suisse, en Piémont, en Lombardie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, dans les Russies septentrionale, moyenne et aus- trale, dans lesSibéries de l'Oural et de l'Altaï. 576 PERSONNÉES. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Espagne 40° j Ecart en latitude Nord , Norvège 66 Occident , Angleterre 6 0. Orient , Sibérie altaïque 92 £. Carré d'expansion 2548 26° 1 Ion 98° Écart en longitude Melampyrum arvense, Lin. — Annuel et souvent très-répandu dans les moissons et les prairies artificielles , ce Melampyrum se présente ayec des tiges simples ou ra- meuses, à rameaux redressés. Ses feuilles, entières à la base de la plante , offrent des découpures quand elles approchent des fleurs , puis se changent en bractées vertes et laciniées, et enfin en bractées colorées en carmin violacé , à laciniures brillantes et garnies de fins tubercules, en sorte que la tige ou la branche est terminée par un élégant faisceau. A l'ais- selle de chacune de ces bractées naît une fleur dont les dents du calice dégénèrent en 5 longues arêtes barbelées, et dont la corolle, déprimée sous la lèvre inférieure qui s'élargit, se resserre dans sa lèvre supérieure bordée de poils courts et purpurins. Cette corolle rouge à sommet jaune , a la gorge blanche quand la floraison est opérée. Les anthères vertes et rouges , soudées par de petits poils blancs, s'ou- vrent avant la disjonction des 2 lèvres et répandent un pol- len blanchâtre ; elles sont entièrement enfermées avec le stigmate dans la lèvre supérieure. Les fleurs, primitivement logées dans une espèce de rainure , s'entr'ouvrent lors de la fécondation. Le fruit est une capsule oblongue , un peu apla- tie, qui ressemble à un grain de blé, à loges dispermcs ou monospermes. — Il fleurit en juin et en juillet. MELAMPYRUM. ' 577 Nature du sol. — AUilude. — On rencontre c^Melam- pyrum dans tous les terrains et à des altitudes variées, mais il préfère les sols calcaires. Ledebour le cite dans le Caucase à 1,000" et dans le Talusch de i,400 à 1,800™. Géographie. — Son aire est en partie artificielle, car, croissant dans les moissons , il a été transporté avec les se- mences des céréales. — Au sud , on le connaît en France, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il vit disséminé dans l'Europe centrale, en Danemarck, en Go- thie , en Suède dans les champs qui avoisiiient le littoral , dans la Finlande australe , et en Angleterre oii il rencontre sa limite occidentale. — A l'orient , il croît en Suisse , en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Servie , en Thrace , en Tauride, dans le Caucase, en Géor- gie , en Arménie , sur les bords de la Caspienne , dans les Russies septentrionale, moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Royaume de Naples 40® j Écart en latitude ; Nord, Finlande 62 i 22» Occident , Angleterre 7 0. ) Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 58 E. ' 65° Carré d'expansion - . 1430 Melampyrum nemorosum. Lin. — Rien plus rare que les précédentes , cette espèce est aussi bien plus belle. C'est elle qui, dans les régions du nord , « égaie tellement l'obscu- rité des forêts, disait le grand Linné, qu'on prendrait ces lieux pour les palais de l'aurore ou de la déesse des fleurs. » Ce sont encore les bractées qui rendent cette espèce si or- nementale , car ses fleurs sont peu apparentes , mais le VII 3^ 578 PERSONNÉES. bouquet des feuilles florales qui termine la tige , offre les couleurs irisées des anneaux colorés et rappelle le bleu vil et le violet si pur de l'arc-en-ciel. Elle est annuelle, sa tige est élevée , garnie de feuilles distantes , larges et dentées à leur base. Elles sont un peu velues , vont en diminuant vers le sommet et finissent par une pointe allongée. Les fleurs sont jaunes et la corolle s'entr'ouvre sans jamais s'é- panouir complètement. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — On la trouve sur tous les terrains, mais sur le plateau central sur calcaire et sur basalte seulement. Elle s'élève dans les Alpes à 1,000™. Géographie. — Au sud , elle habite la France, les Pyré- nées et le midi de l'Italie. — Au nord , elle est très-dissémi- née, dans les Ardennes belges, en Allemagne, en Danemarck, en Gothie , en Suède , en Finlande. — A l'occident , elle ne dépasse pas le plateau central. — A l'orient, elle végète en Suisse, en Hongrie , en Dalmatie , en Croatie , en Transyl- vanie, en Turquie , dans le Caucase, la Géorgie, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , et dans la Si- bérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40» ) Ecart en latitude : A^orrf, Finlande 66 ^ 26« Occident , France 0 ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 60 E.) 60» Carré d'expansion 1560 Melampyrum prate>se , Lin. — Les taillis , les prairies qui sont situées sur la lisière des bois , les bords des rou- tes dans les forêts, sont les stations qu'affectionne cette MELAMPYRUM. 579 espèce , une des plantes les plus communes de ces localités. Elle vit réunie en grand nombre, s'associant à rOro6?<.s luberosus , au Nardus stricta , au Galium saxatile, et à tou- tes les plantes des forêts. Nulle peut-être n'abonde davan- tage dans les forêts de sapins, oii souvent elle cache le sol avec le Vaccinium Myrlillus. — Ses liges sont minces et quadrangulaires. Ses feuilles opposées, d'un vert jaunâ- tre, deviennent noires en séchant et émettent à leur aisselle supérieure 2 (leurs géminées , d'un jaune pâle , tournées du môme côté, et qui s'entr'ouvrent au moment de leur féconda- tion. Ces Heurs sont toujours dirigées du côté de la lumière, et il en est de môme des feuilles de la plante , mais les brac- tées se déjettent du côté opposé et donnent ainsi naissance à de doubles épis , ou plutôt à des axes munis du côté éclairé de fleurs étagées , et de l'autre de bractées superposées mais unilatérales comme les fleurs. Cette tendance vers la lu- mière est si marquée dans cette espèce, que souvent les tiges sont tordues au sommet pour amener les fleurs vers le jour. — Elle fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — AUiiude. — Quoique cette espèce se rencontre partout et sur tous les terrains , elle préfère ce- pendant les sols siliceux, graveleux et volcaniques. Elle croît en plaine et dans les|montagnes jusqu'à 1,200 et 1,500"' en Auvergne. En Suisse , Wahlenberg dit qu'elle s'élève à peine au delà de la limite du hêtre. Géographie . — C'est une espèce du nord qui arrive pour- tant dans les Pyrénées , en Espagne, en Portugal , et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle est extrêmement com- mune dans toute l'Europe centrale, et occupe aussi toute la Scandinavie. Elle habite, dans ces froides régions, les prés voisins des bois, et une variété alpina pénètre en Laponie, occupant toute la région sylvatique, choisissant les bords des 580 PERSONNÉES. rivières et les lieux humides, et arrivant ainsi aux Loffoden, oii elle monte encore à 160"° , à Hammerfest, dans l'Alten- fiord, à Mageroë. On rencontre aussi le type en Angleterre, en Irlande , aux Hébrides et aux Orcades. — A Toccident, elle reste en Irlande et en Portugal. — A l'orient , la plante végète en Suisse , en Italie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Turquie, dans le Caucase , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Midi de l'Italie 40» j Écart en latitude : Nord , Mageroë 71 ^ 31» Occident , Irlande 12 | Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 91 E. ) 1 03» Carré d'expansion 3193 Melampyrum sylvaticcm , Lin. — C'est encore une espèce némorale, à tiges grêles et rameuses, à feuilles étroites et à petites fleurs jaunes et géminées. C'est presque une miniature du M. pratense. Il recherche, comme lui, l'ombre des taillis pour se développer, et se tourne constamment vers le jour pour épanouir ses fleurs. On voit ces plantes réunies en groupes nombreux offrir toutes la même direction dans leurs fleurs, et indiquer dans la forêt le point par lequel la lumière peut pénétrer. Sa corolle, d'un beau jaune, s'ouvre tout à fait quand la fécondation doit avoir lieu. Alors ses étamines ont les anthères soudées et les filets renflés vers le milieu ; le style remonte au-dessus des étamines , et vient placer son stigmate a l'ouverture velue des anthères. — — Il fleurit en juillet et ei» août. Nature du sol. — Altitude. —■ Il recherche les terrains I l'EDlCULAUlS. 581 siliceux et détritiques , et vit exclusivement dans les mon- tagnes, descendant rarement au-dessous de 1,200'", et atteignant souvent 1,400 à 1,500". Géographie. — Au sud , on le trouve en France, dans les Pyrénées , dans une partie de l'Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il habite une partie de l'Allemagne , laThuringe, la Forêt-Noire , le Danemarck, laGothie, la Suède, la Norvège et même la Laponie au bas des monta- gnes, et il remonte rarement jusqu'au milieu des saules alpins. On le connaît aux Loffoden , où il monte jusqu'à 160™ selon Lessing, et jusque dans l'Altenfiord. 11 est cité aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il est indiqué en Amérique, au lac Huron , et depuis le Ca- nada jusqu'aux plaines du Saskatchawan ; mais comme le type américain n'est pas absolument identique à celui d'Eu- rope , il est probable qu'il constitue une espèce distincte. — A l'orient , on le trouve en Suisse , en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, dans le Caucase , dans les Rus- sies arctique , septentrionale et moyenne , dans les Sibéries de l'Oural et du Baïkal. Limites (Vexlension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 40» / Ecart en latitude : Nord , Altenfiord 70 j 30» Occident , Irlande 12 O. | Ecart en longitude : Orient , Sibérie du Baikal 108 E.^ 120° Carré d'expansion 3600 G. PEDICULABIS, Lin. ùislribution géographique du genre. — Les pédiculaires. 582 PERSONNÉES. dont le nombre dépasse une centaine , font l'ornement des prairies des hautes montagnes et des contrées boréales de notre hémisphère. — Leur centre principal est l'Asie. On y en connaît près de 60 espèces, dont la moitié habite la Sibé- rie , et surtout la Sibérie altaïque ; quelques-unes s'avancent dans la Sibérie orientale , dans la Dahurie , dans le Kamts- chatka, et Ton en cite 3 espèces dans les îles Aléoutiennes. Un autre centre se trouve aux Tndes orientales; 15 espèces y végètent , et 5 autres se trouvent dans le Népaul ou dans l'Himalaya. Le Caucase est moins riche, et n'a jusqu'à présent que 4 à 5 espèces qui lui soient particulières. — L'Europe compte environ 30 pédiculaires, presque toutes dans la longue chaîne des Alpes, dans les Pyrénées et dans la Scandinavie. Un petit nombre seulement vit en Espagne, en Italie et en Portugal. — L'Amérique a aussi ses pédicu- laires , au nombre de 15 ; mais, à part 2 espèces du Brésil et 2 autres des montagnes du Mexique , ces plantes n'habitent que le nord de ce continent , depuis les Etats-Unis et le Canada jusqu'à la partie la plus boréale de ces terres, au Groenland et même à l'île Melville. — L'Afrique et l'Océa- nie n'ont aucune plante de ce genre. Pedicularis SYLVATiCA , Lin. — Cette plante est com- mune dans les prairies humides et tourbeuses, dans les clairières des bois , et, dès le mois d'avril , on voit ses jolies pyramides roses s'élever au-dessus des courtes graminées, sur les racines desquelles elle vit en parasite. Elle se mêle à la mousse, aux llypnum des terrains humides, au Ge- nista anglica, au Cardamine pratensis , mais ses nombreux individus sont ordinairement serrés les uns contre les autres, et forment des groupes distincts dans les prairies. — Elle est vivace ou bisannuelle ; sa lige, quehjucfois couchée, donne. PEmcuLAuis. 583 dès sa base, des rameaux très-ouverts; ses feuilles, souvent rougeâtres comme sa tige, sont découpées , à divisions pres- qu'ovales et bordées de dents aiguës. Les fleurs, sessiles, sont réunies au sommet des tiges et des rameaux , et sem- blent toujours disposées sur 4 rangs réguliers. Le calice, déjà renflé avant l'épanouissement, est strié à stries saillantes et anastomosées , formant un réseau et se terminant par des divisions découpées qui rappellent les feuilles de la plante. L'intérieur de ces divisions est entièrement garni de poils glanduleux. La corolle est d'un beau rose de laque, avec une tache blanche à la gorge de la division intérieure. Cette fleur ne se colore qu'au moment de s'ouvrir. Les anthères ont leurs loges pointues. Les filets sont velus. Le calice devient vésiculeux après la floraison. Nature du sol. — Altitude. — Elle est aquatique ; elle recherche les sols tourbeux et détritiques , et préfère les ter- rains siliceux à ceux qui sont calcaires. — Elle habite la plaine et les montagnes, atteignant en Auvergne 1,200 à 1,300"". Wahlenberg dit que dans la Suisse, oîi Haller la considère comme une plante rare , elle croît dans les forêts humides jusqu'à la limite supérieure du sapin. Géographip. — Au sud , elle existe en France, en Es- pagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , elle se trouve en France , en Belgique, en Allemagne, dans toute la Scandinavie , excepté en Laponie , dans la Finlande australe , en Angleterre , en Irlande, dans les archipels an- glais , non aux Feroë, mais en Islande. — A l'occident, elle est aussi en Portugal. — A l'orient, nous avons cité la Suisse , l'Italie , nous ajouterons la Hongrie , la Croatie , la Transylvanie et la Russie moyenne. 584 PERSONNÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 37« ) Écart en latitude : Nord, Islande 65 ^ 28» Occident, Islande 22 0. | Écart en longitude : Orient , Volhynie 25 E. j 47 «^ Carré d'expansion 1316 Pedicularis PALUSTRis, Lin. — Les prairies maréca- geuses et les bords des lacs sont quelquefois couverts de cette espèce qui paraît vivre en partie en parasite sur les Ilolcus, sur des Festuca et des Lolium. Sa tige est ordi- nairement très-rameuse , tendre et fistuleuse , et ses feuilles, finement incisées , d'un vert noirâtre en dessus , sont appli- quées les unes sur les autres et roulées sur leurs bords avant leur développement» Les fleurs, d'un rouge violacé, offrent aussi comme les autres pédiculaires un mode curieux de préfloraison. La lèvre supérieure est recouverte par l'infé- rieure qui est elle-même cachée sous son lobe moyen. Le calice, un peu vésiculeux, est veiné, réticulé et persistant, et les étamines, d'abord libres, se réunissent 2 à 2 en rappro- chant leurs anthères. Pendant la fécondation le style se re- courbe et le stigmate s'arrête au sommet étroit de la lèvre supérieure , en sorte qu'il ne peut être fécondé que par les anthères placées au-dessous. — Le fruit est une capsule com- primée , pointue , qui s'ouvre à demi pour répandre des semences anguleuses et entourées d'une membrane spon- gieuse. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Allilude. — Elle croît sur tous les terrains , mais elle préfère les sols tourbeux et détritiques bien imbibés d'eau, et elle aime les montagnes; nous la PEDICDLARIS. 585 trouvons en Auvergne jusqu'à 1,200'". De Candolle l'indi- que à 0 à Arles et h Abbevillle, et à 3,000"° à Néouvielle dans les Pyrénées. Dans la Suisse septentrionale elle s'élève beaucoup moins , car Wahlenberg dit qu'elle monte à peine au-dessus de la limite supérieure du hêtre. Géographie. — Au sud, on rencontre cette pédiculairedans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle est dans tout le centre de l'Europe , dans toute la Scandi- navie , même en Laponie oii elle n'est pas commune , mais oii elle habite les régions sylvatique et sous-sylvatique , le Nordland, le Finmark et les Loffoden. Elle est aussi en Angleterre , en Irlande , dans les archipels anglais , aux Feroë, et en Islande où elle trouve sa limite occidentale. — A l'orient, elle vit en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans les Russies arctique, sep- tentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Ou- ral, de l'Altaï, du Baïkal et orientale, dans le pays des Tschutskhis et dans l'Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40» 1 Ecart en latitude : Nord, Loffoden 68 j 28« Occident, Islande 22 O. Ecart en longitude : Onen^ Amérique russe.. 180 + 20 E.j 222» Carré d'expansion 6216 Pedicularis comosa, Lin. — Cette plante est assez commune sur les pelouses des montagnes où, comme la sui- vante , elle est toujours disséminée. Sa racine vivace est latérale , blanchâtre et tubéreuse , formée de plusieurs tu- bercules dont le plus volumineux produit une rosette de 586 PERSONNÉES. feuilles découpées ; puis , la tige . ordinairement simple , reste nue sur une assez grande étendue ; elle offre ensuite quelques feuilles plus petites et des verticilles irréguliers et très-serrés de lleurs jaunâtres. Ces fleurs offrent un phéno- mène curieux que l'on remarque plus ou moins sur toutes les espèces de ce genre. C'est la torsion de leur lèvre supé- rieure et quelquefois môme de l'inférieure, qui se dirige cons- tamment à gauche. Après la floraison l'axe s'allonge , et les capsules sont disposées en épi raccourci accompagné de brac- tées. — Elle fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce croît sur tous les terrains , préférant pourtant le sol détritique des montagnes; elle ne descend pas dans la plaine en France. Nous la trouvons depuis 1,200°^ jusqu'à 1,880™, c'est-à- dire sur nos plus hauts sommets, mais près de Florac, dans la Lozère , elle descend à 800™. De Candolle la cite à 1,200°^ dans les Apennins, et à 1,800™ dans la vallée d'Eynes aux Pyrénées. M. Boissier la donne comme très- rare dans le midi de l'Espagne , dans les prés de sa région alpine supérieure , à 2,600'". Elle est toujours à fleurs jau- nes en Espagne comme en Auvergne , tandis que dans les Pyrénées c'est la variété à fleurs rouges. Ledebour l'indi- que dans le Caucase entre 2,800 et 3,000'", et dans le Ta- lusch entre 1,600 et 1,800'". Géographie. — Au sud , nous venons de l'indiquer et en Espagne et dans les Pyrénées ; elle croît aussi dans le midi de ITtalie. — Au nord, elle se trouve en Russie et en Sibérie. — A l'occident, elle ne dépasse pas le midi de l'Espagne. — A l'orient , elle est très-répandue , en Tyrol . en Italie, en Dalmatie , en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase , le Taliisch et la Géorgie, dans les Ftussics moyenne et australe , dans les Sibérics de l'Ou- PEDICULARIS. 587 rai , de l'Altaï , du Baikal , orientale, et dans la Dahurie. Pallas cite cette plante en fleur avant le 20 avril sur les bords de la Samara. Limites d'extension de Vespèce. 5m<^, Royaume de Grenade. .. . 37° ] Ecart en latitude: Nord, Livonie 58 ) 21» Occident , Espagne 7 O. j Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale 163 E. | 170» Carré d'expansion 3570 Pedtcularis foliosa , Lin. — C'est une des espèces les plus grandes du genre. Sa racine, blanche et tubéreuse, s'at- tache sans doute aux graminées au milieu desquelles elle habite. Elle ne produit qu'une seule tige presque nue qui sort d'une rosette de feuilles radicales, et qui porte elle- même quelques feuilles à sa base. Cette tige est terminée par un bel épi de fleurs jaunâtres , séparées par des bractées foliacées et régulièrement disposées. Le style est persistant et non caduc comme dans les P. verlicillala et P. palustris. On le voit au sommet des capsules lors même qu'elles ont atteint leur maturité. Le calice est pubescent sur les bords, à 5 dents; la lèvre supérieure de la corolle est très-obtuse, et l'épi tout entier semble avoir éprouvé un mouvement de torsion à gauche , comme cela a lieu dans la plupart des pé- diculaires. — Voici quelques dates précises de floraison : 8 juin 1 827 , au puy de Cômc ; — 1 6 juin 1 833 , puy de Côme ; — 26 juin 1828 , sommet du puy de Dôme ; — 12 juillet 1841 , vallée d'Enfer au mont Dore ; - 17 juil- let 1840, sommet du plomb du Cantol. — Pallas l'a vue 588 PERSONNÉES. prête à fleurir le 5 mai 1773 sur de hautes collines près du village de Pronkina (T. 5, p. 89) ; mais il est probable qu'il veut parler du P. comosa. Nature du sol. — Allitude. — Ce Pedicularis paraît indifférent à la nature chimique du sol. Nous le trouvons sur les terrains siliceux, volcaniques , granitiques et détritiques. Dans le Tyrol et dans le Jura , il croît sur le calcaire. — Il reste dans les montagnes, en Auvergne, entre 1,000 et 1,800™. De Candolle l'indique à 1,400°^ dans les Alpes du Dauphiné et à 2,100™ à la Tournette. Wahlenberg lui assigne la limite supérieure du sapin ; Tenore le place , en Italie, dans sa région pratifère , entre 1,200 et 1,600™. M. Boue le mentionne en Turquie dans sa région subalpine. Géographie. — Au sud , il végète dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il croît en Suisse, dans les Vosges et dans le Jura. — A l'occident, il reste en France. — A l'orient, il habite la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie et la Tur(|uie. Limites d\xtension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40° ) Ecart en latitude : Nord, Suisse 48 ) 8» Occident , France 0 | Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 22 E. I 22° Carré d'expansion 176 Pedicularts verticillata , Lin. — On lerencontre , comme la plupart des pédiculaires, sur les pelouses élevées des montagnes où il forme des touffes élégantes au milieu des graminées. Il est vivace ; sa racine est simple ou peu divisée. Sa tige est rameuse. Son feuillage est finement dé- PEDICULARIS. 589 coupé, et ses lleurs, d'un rouge violacé, sont presque régu- lièrement verticillées et sont accompagnées d'élégantes brac- tées. Dans sa fécondation , dit Vaucher , les anthères que l'on voit par transparence en forme de disque aplati, restent dans l'intérieur de la lèvre en casque , et elles y fécondent, dans son passage, le stigmate qui paraît ensuite au sommet échancré de la môme lèvre. Le calice, blanc ou rayé de blanc, se renfle après la floraison. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — 11 préfère les terrains siliceux et détritiques et reste dans les montagnes. Nous le trouvons dans le Cantal à 1,600"™. De CandoUe l'indique à 1,400™ au mont de Lanset à 2,400"> à Néouvielle. 11 s'é- lève , dit Wahlenberg , jusqu'à 2,400™ dans la Suisse sep- tentrionale. On le trouve aussi sur les montagnes élevées de la Turquie. M. Boissier le cite entre 2,400 et 2,600™ dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud , cette pédiculaire atteint les Py- rénées et le midi de l'Espagne. — Au nord , elle saute un espace immense, des Alpes et du plateau central de la France dans la Laponie boréale. — Elle a sa limite occi- dentale en Espagne. — A l'orient , elle croît en Italie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie , dans le pays des Samoyèdes, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Al- taï , du Baïkal et orientale , en Dahurie , dans le pays des Tschutskhis, au Kamtschatka , aux îles Aléoutiennes et dans l'Amérique russe , occupant ainsi une zone plus ou moins large autour du pôle arctique. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Espagne 36" ) Kcart en latitude : A'orrf, Terre des Samoyèdes. . . 72 j 36® 590 PERSONNÉES. Occident , Espagne 7 0. | Ecart en longitude : Orient , Amérique russe. . 180 + 25 E. j 212° Carré d'expansion 7632 G. RHINANTHUS, Lin. Distribution géographique du genre. — On n'en connaît que 7 espèces. 5 d'entr'elles habitent l'Europe centrale , la Suède et la Calabre. — 2 Rhinanihus asiatiques sont , l'un du Népaul , l'autre du Caucase. Rhinanthijs major, Ehrh. — Véritable fléau des prai- ries et des céréales , cette belle espèce se trouve dans tous les lieux que l'homme essaie de soumettre à la culture. Ori- ginaire des pelouses sèches , à herbe courte , à gazon fin , elle envahit les champs dès que les céréales y paraissent, elle se mélange aux prairies artificielles et présente aussi ses épis unilatéraux de fleurs jaunes dans les prairies humides oij le Pedicularis palustris se développe avec lui , également pa- rasite sur les Holcus , sur VAnthoxanthum odoratum ou sur des Festuca. — Elle envahit quelquefois des champs de seigle tout entiers. — Ses tiges quadrangulaires sont par- semées de poils blancs. Les nervures des feuilles en sont également couvertes en dessous. De nombreuses bractées, jaunes à leur base et plus vertes au sommet , dentées et plissées sur leur nervure médiane, terminent la tige et les rameaux , et l'on voit à leur aisselle des caUces jaunâtres , aplatis et réticulés , couverts de longs poils blancs, et qui se gonflent après la lloraison. La corolle , d'un jaune d'or, est souvent velue à sa lèvre supérieure, qui est terminée par deux petits a|)pendices latéraux d'un beau bleu. Les anthères, qui s'ouvrent dans le bouton, sont garnies de cils blancs d'une délicatesse extrême. Elles sont réunies 2 à 2 par des poils. UHINANTHUS. 591 — Après la chute de la corolle , le calice se referme , il se gonfle, devient vésiculeux, et plus tard il se dessèche et s'a- mincit, laissant presque nue une capsule plate qui s'ouvre en deux valves et répand un petit nombre de graines larges et membraneuses. — Il fleurit au printemps et en été. Nature du sol. — AllUude. — Il croît sur tous les sols et préfère cependant ceux qui sont siliceux et graveleux. Il habite la plaine et les montagnes. Nous le trouvons en Au- vergne jusqu'à 1,500™. De Candolle l'indique à 0 en Hol- lande et à 1,800™ dans les Alpes. Wahlenberg ne le cite cependant que dans les Alpes inférieures , tandis que dans le Caucase il s'élève jusqu'à 2,000™. Géographie. — Transporté avec les graines destinées aux cultures , ce Rhinanthus offre une aire très-étendue. — Au sud , il croît en France , en Espagne et dans les prés humides de l'Algérie. — Au nord, il occupe toute l'Europe, toute la Scandinavie. Il s'avance en Laponie dans les prés secs de la région sylvatique , autour d'Uléaborg, oii Acerbi le cite en fleur le 9 août 1795 et le 16 août 1797; dans le Nordiand et le Fimmark, jusqu'au cap Nord et aux Lof- foden. Il est aussi en Angleterre, en Irlande , aux Hébrides, aux Orcades, aux Shetland, aux Feroë et en Islande. — A l'occident , il croît au Portugal , en Amérique , à Terre- Neuve et dans tout le Canada, jusqu'aux bords du lac de l'Esclave et au fort Franklin, dans les prairies des monta- gnes Rocheuses , an fort Vancouvert sur la Colombie , au Groenland, et dans presque toute l'Amérique arctique, — A l'orient, il habile la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Turquie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les Uussies arctique, septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et orientale, la Dahurie et l'île d'Unalascka. 592 PERSONNÉES. Limites d'extension de Vespèce. Nord, Cap-Nord 71 Occident et Orient 360 Sud , Algérie 36" j Ecart en latitude : j 350 ( Ecart en longitude : ( 360« Carré d'expansion 12600 Rhinanthus minor , Ehrh. — Il végète dans les prairies sèches, sur les pelouses, dans les champs, surtout parmi les seigles. Il est annuel et ressemble beaucoup au précé- dent; mais ses tiges sont moins carrées et souvent rou- geâtres. Ses feuilles sont plus étroites, d'un vert sombre, et il est plus petit et plus grêle dans toutes ses parties. Le ca- lice est plus allongé. Les petits appendices de la lèvre supé- rieure ne sont pas bleus comme dans l'espèce précédente , avec laquelle on le trouve souvent mélangé, et dont il est toujours très-distinct. — Il fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Il croît partout et pré- fère les terrains siliceux , graveleux et volcaniques. On le trouve en plaine et plus abondant dans les montagnes, où il atteint facilement 1,500 à l.eOO'". Géographie. — Il est assez difficile d'établir son aire d'expansion, car il a été souvent confondu avec le R. major. — On le trouve, au sud, en France , dans une partie de l'Espagne et en Portugal. — Au nord , il existe dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie, dans l'Alten- fjord et à Mageroë ainsi qu'en Angleterre. — A l'occident, il se rencontre dans le Groenland. — A l'orient, il est en Suisse, en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylva- nie, et probablement dans toutes les Russies. KHINANTIIUS. 593 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Portugal 40» ) Écart en latitude ; Nord, Mageroè 71 i 31© Occident, Groenland 75 O. ^ Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 58 E. i 133» Carré d'expansion 4123 Ehinanthus alectorolophus , Poil. — Il croît dans les mêmes lieux que les précédents, et ressemble beaucoup au R. major. Il est plus volumineux ; ses feuilles sont d'un vert plus clair , ses fleurs et ses bractées plus pâles , ses calices plus enflés et lanugineux. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et graveleux des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il croît en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il végète en France , en Bel- gique et en Allemagne. — A l'occident , il reste en Es- pagne. — A l'orient , on le trouve en Suisse , en Dalmatie, en Hongrie , en Transylvanie, et très-probablement dans le Caucase et dans les Russies moyenne et australe. Ledebour le considère, ainsi que le précédent, comme étant à peine une variété du R. crista-galli , Lin. , et il ne distingue pas leur habitat de celui de cette espèce. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Espagne 40» ) Écart en latitude : Nord , Belgique 50 ^ 10" Occident, Espagne 6 0.^ Ecart en longitude : Orient , Russie moyenne 58 E. j 64« Carré d'expansion 640 vu "îs 594 l'EUSOXNÉES. G. BARTSIA, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît seu- lement 10 à 12 Bartsia qui, presque tous, sont européens, des Alpes , des Pyrénées ou de l'Europe australe. — 2 sont originaires du Cap. — Un seul habite l'Amérique septen- trionale. Bartsia alpina , Lin. — On trouve cette espèce dissé- minée sur les pelouses des hautes montagnes. Elle se dis- tingue à ses tiges quadrangulaires et souvent colorées, à ses feuilles sombres, roulées sur leurs bords avant leur déve- loppement et bordées de dents profondes et glanduleuses, à ses bractées violettes et à ses fleurs d'un bleu sale et violacé, disposées en épis interrompus. — Les anthères, ve- lues à l'extérieur, sont placées au-dessous d'un stigmate papillaire , presque caché par les poils de ces anthères. Le fruit est une capsule ovale qui s'ouvre de haut en bas, et répand des graines noirâtres et striées. — Le Bartsia py- renaïca lui est parallèle. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce Bartsia se trouve sur tous les terrains, quoique préférant ceux qui sont sili- ceux et détritiques. — Il reste dans les hautes montagnes, descendant seulement en Auvergne jusqu'à 1 ,200 et 1 ,300"", et dans le nord, aux Loffoden, vivant depuis 0 jusqu'à 360™. De Candolle lui assigne, comme minimum, 1,500™ dans les Alpes et le Jura , et 2,000'" dans les Alpes et les Pyré- nées. C'est une plante, dit Wahlenberg, qui ne descend pas au delà de la limite inférieure des hêtres , mais qui at- teint quelquefois la limite des neiges éternelles. Géographie. — Au sud, il habite les Pyrénées et le midi EUPHRASIA. 595 de l'Italie. — Au nord , il se rencontre disséminé dans tout le centre de l'Europe, mais il devient commun dans la Scan- dinavie. On le trouve dans toutes les montagnes , dans les lieux humides , et en plaine sur le bord des eaux , sur les pentes des vallées, jusqu'au Cap-Nord. Il est en Angleterre, et se retrouve aux Feroë et en Islande. — A l'occident, il existe au Groenland et au Labrador. — A l'orient , il est en Suisse, en Piémont, vn Lombnrdie, en Hongrie, en Croatie , en Transylvanie , dans les Russies arctique et sep- tentrionale, jusqu'à la terre des Samoyèdes. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40° ) Ecart en latitude : AVrf, Pays des Samoyèdes. .. . 72 * 3'2" Occident , Groenland 75 O. | Ecart en longitude : OriVwf, Russie septentrionale... 57 E. | 132° Carré d'expansion 4224 G. EUFHBASIA, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît en- viron 40 espèces d'euphraises. Leur patrie principale est l'Europe , oii près de la moitié de ces espèces ont élu domi- cile. L'Espagne, le Portugal, la Corse, la Sicile, l'Italie et la Provence sont les contrées qu'elles préfèrent. Quel- ques-unes atteignent l'Allemagne et les Alpes. — Après l'Europe, on en cite 9 espèces dans l'Océanie , à la Nouvelle- Hollande , à la terre de Diémen et à la Nouvelle-Zélande. ■ — L'Afrique en a 4, dont 2 de sa partie boréale, 1 de la Guinée et 1 de Madère. — 4 espèces seulement sont indi- quées en Amérique , 3 au Pérou et 1 à la Nouvelle-Gre- nade. — 5 sont mentionnées en Asie, aux Indes orien- 596 PERSONNÉES. taies , à la côte de Coromandel , au Népaul , en Sibérie et au Karatschatka. EuPHRASiA oFFiciNALis , Lin. — Le joli nom d'euphraise s'applique à une plante qui le mérite sous tous les rapports, et qui croît en abondance sur les pelouses , dans les lieux secs ou humides , sur les coteaux et sur les pentes des mon- tagnes. Les graminées semblent s'abaisser pour lui permettre de montrer ses fleurs blanches et nombreuses, striées de noir et maculées de jaune et de violet. Sa racine est annuelle et parasite ; c'est aux graminées qu'elle demande sa nourriture, et c'est ainsi qu'elle les affaiblit et les empêche de croître assez pour lui ôter le libre accès de l'air qu'elle recherche partout. — L'euphraise n'apparaît qu'en été , souvent mé- langée au Thymus SerpyUum , au Nardus stricta , et à di- vers Festuca. Sa fleur contient 4 étamines qui paraissent égales avant son épanouissement , et un style qui est enroulé autour de l'ovaire. Lors de la floraison , les anthères se sé- parent en deux groupes inégaux , et viennent former une petite voiite sous la lèvre supérieure. — Quand la féconda- tion est opérée , la corolle se détache, le calice se resserre , et ce calice reste appliqué sur une capsule aplatie , qui se fend depuis le sommet jusqu'à la base , et abandonne des graines comprimées et peu nombreuses. Ces graines sont entourées d'une enveloppe spongieusç et striée. — Elle fleu- rit depuis le mois de juin jusqu'au mois d'octobre, et pré- sente une foule de variétés dues non-seulement aux nuances diverses de la fleur, mais encore à ses feuilles plus ou moins nombreuses , de largeur diverse et plus ou moins découpées. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui conviennent. Elle habite les sols secs et siliceux avec les Çenomyce, les lieux tourbeux avec le Succisa prafcmis, etc. EUPHRASIA. 507 Elle végète indistinctement dans la plaine et dans les mon- tagnes , atteignant en Auvergne jusqu'à 1 ,500™ d'alti- tude. Tenore la cite en Italie , dans les vallées , au milieu des bois , entre 800 et 1,200"* , et Wahlenberg l'a ren- contrée en Suisse jusqu'à la limite des neiges éternelles. Nous l'avons vue au Simplon à 2,000™ , couvrant toutes les pe- louses et variant à l'infini. Ledebour la dit commune dans toute la région alpine du Caucase , jusqu'à 2,800™. Géographie. — Une espèce aussi variable s'étend, comme on doit le penser, sur un espace considérable. — On la con- naît, au sud, en France, en Espagne, dans le midi de l'Italie, en Sicile, aux Açores. — Au nord, elle existe dans toute l'Europe , en Laponie , dans les prés élevés et herbeux de toute la région sylvatique, très-commune partout, jusqu'au Cap-Nord, et aussi en Angleterre, en Irlande, dans les 3 archipels, aux Feroë et en Islande. — A l'occident , elle végète au Groenland , à Terre-Neuve, au Canada , dans les prairies des montagnes Rocheuses etduNew-Hampshire, au Labrador. — A l'orient, nous pouvons encore citer toute l'Europe , le Caucase , l'Asie mineure , toutes les Russies , toutes les Sibéries, à l'exception de la Sibérie arctique, la Dahurieet l'île d'Unalaskha. Elle croît aussi dans l'Himalaya. M. Alph. de Candolle l'ait observer que cette plante forme une ceinture autour du pôle arctique , mais qu'elle s'avance moins au midi dans l'Amérique que dans l'Ancien-Monde. Limites (Vexlemion de Vespèce. Sud , Sicile 37° \ Ecart en latitude : Nord , Cap-Nord 71 ] 3i» Occident et Orient 360 ! ^^'^'^ '" '^"8'^"^^ - ( 300» Carré d'expansion IiJ240 598 PERSONNÉES. EuTHRASiA MiNiMA , Schleich. — Cette petite plante vit sur les pelouses élevées, au milieu des bruyères[et des grami- nées. Elle est annuelle, et ses caractères la rapprochent beau- coup de VE. officinalis, dont elle est considérée par divers auteurs comme une simple variété. Elle est cependant tou- jours plus petite; sa fleur est ordinairement jaune, moins grande , et sa lèvre supérieure est proportionnellement plus courte. Ses feuilles supérieures ont souvent leurs dentelures pointues. — Elle fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains siliceux et détritiques et reste dans les montagnes. De Can- dolle l'indique à 1,200" en Auvergne et à 2,200"" dans les Alpes. Wahlenberg la cite comme atteignant ainsi que la précédente les neiges éternelles. M. Boissier l'a trouvée jus- qu'à SjOOO'" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud , elle habite les Pyrénées , le midi de l'Espagne et de l'Italie. — Au nord , elle vit dis- séminée en Allemagne et en Suisse. — A l'orient, elle est en Italie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie et dans le Caucase. Limites d'extension de V espèce. Sud, Midi de l'Espagne 36» j Écart en latitude : Nord, Suisse 49 j 13« Occident , Espagne 8 0.^ Écart en longitude : Oriew^ Caucase 46 E. j 54" Carré d'expansion 702 EuPHRASiA ODONTITES, Lin. — On rencontre cette es- pèce annuelle dans les champs cultivés , dans les moissons , parmi les bruyères. C'est une plante grêle , à tige souvent rameuse, à feuilles opposées, longues et velues, à rameaux EUPIIBASIA . 599 terminés par des épis inclinés et unilatéraux de fleurs pourprées, séparées par des bractées. Les feuilles sont or- dinairement déjetées du côté opposé aux llcurs et à la lu- mière. — Les anthères ont les lobes superposés et épineux. Le pollen, jaunâtre, se répand par jets sur un stigmate sphé- rique que le style, en se courbant, amène à sa proximité. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle vit sur tous les terrains et reste ordinairement dans les plaines et sur les montagnes basses. Ledebour l'indique pourtant à 800™ dans le Caucase et à 1,500™ dans le Taliisch. Géographie. — Au sud , on la rencontre en France , en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle croît en France , en Belgique , en Allemagne et en Scandinavie , à l'exception de la Laponie, en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides et aux Orcades. — A l'occident , elle reste en Irlande. — A l'orient, elle est citée en Suisse , en Piémont, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, le Taliisch et la Géorgie, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal et orientale , et dans la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 40» ) Ecart en latitude : Nord, Finlande 64 i 24» Occident , Irlande 12 ) Écart en longitude : Orient , Sibérie orientale 163 E. j 175» Carré d'expansion 4200 EuPHRASiA SEROTINA, Lam. — Il habite les champs cul- 600 PERSONNÉES. tivés et le bord des chemins , et se rencontre surtout après les moissons avec le Galeopsù Ladanum , VHeliotropium europœum, et cette foule de plantes tardives qui végètent lentement au milieu des blés et couvrent les champs de leurs fleurs quand les céréales ont été enlevées. Il ressemble à l'espèce précédente avec laquelle il a été confondu. Il n'en diffère que par le port , par sa floraison plus tardive et par ses fruits plus petits. — Il fleurit pendant tout l'automne. Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférente qui préfère la plaine aux montagnes. Ledebour l'indique dans le Caucase jusqu'à 800"^ et dans le Taliisch jusqu'à 1 ,500™. Géographie. — Au sud , cet Euphrasia habite la France, l'Espagne , l'Italie et la Sicile. — Au nord , on le trouve en Belgique, en Allemagne, en Suisse. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie, en Dalmatie , dans le Bannat, en Transylvanie, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Espagne 36° | Ecart en latitude : Nord , Belgique 49 ) 13» Occident, Espagne. 6 0. ) Ecart en longitude: Orient , Bussie moyenne 58 E. j 64" Carré d'expansion 832 Euphrasia lutea , Lin. — On rencontre cette euphraise dans les lieux incultes, sur les coteaux et dans les champs. Elle est annuelle et très-tardive. Sa tige est droite, pubes- cente et rameuse. Ses feuilles sont opposées, lancéolées, dentées si elles sont insérées dans le bas de la tige , linéaires EUPHRASU. 601 et le plus souvent entières dans le haut où elles servent de bractées. Les fleurs sont nombreuses, d'un beau jaune, et forment des épis unilatéraux. La corolle est à peine labiée , les étamines font saillie en dessus de la corolle ; leurs an- thères s'ouvrent au sommet par deux pores sur un stigmate incliné. — Elle fleurit en juillet , août , septembre et octobre. Nature du sol. — Altitude. — C'est encore une espèce indifférente, croissant aussi bien sur le calcaire pur que sur la silice, sur les sols compactes comme sur ceux qui sont graveleux ou sablonneux. — Elle préfère la plaine aux montagnes et atteint à peine 500™ dans le Caucase. Géographie. — Au sud, on la trouve, en France, en Espagne , dans les champs de l'Algérie. — Au nord , elle existe en France jusqu'aux environs de Laon , mais non à Paris, sur quelques points de l'Allemagne méridionale et médiane. — A l'occident, elle croît en Portugal. — A l'o- rient , elle végète en Autriche , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase, en Tauridc , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35'' ) Ecart en latitude : Nord , Russie 55 j 20» Occident , Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient , Caucase 47 E. j 57'* Carré d'expansion 1140 FIN DU TOME SEPTIÈME. (Uermont , iiniir. de Ferdinand Ihiband, SAÉÉiUll V-7 THE LIBRARY UNIVERSITY OF CALIFORNIA Santa Barbara THIS BOOK IS DUE ON THE LAST DATE STAMPED BELOW. 50m-5,'64(E547488)9482 :]ju]ii \'^'\^t\^^. Vr'^A.r'^''^^%^'^^!;?^??f'^Aft ■'^'^riri^v P^*' iSSite . aQ:: , " '^^'>Af^AA^f\ft ^;^;^^<^r a A ^A a. Arif*. 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