NS. SS SS À RSS SS à NS NES Ra NS NS NS NS RSS à S N S IN S Nù SSSSSSS SS NS NS NSSSSS Ÿ SS SN RSS Ÿ S NS à NE S RSS SS S KE NS SES NN SS ADS S SSSR CI 4 ! +4) ‘ FE VA WU ( FC < | de Li NA KT NACRE NT RAA { SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE SUR LA VÉGÉTATION DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE: PAR Herr LECO®,. Professeur d'Histoire naturelle de la ville de Clermont-Ferrand, TOME SEPTIÈME. —0 0e — A PARIS, CHEZ J.=-B. BAILLIERES, LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE MMPÉRIALE DE MÉDECINE, 19, RUE IMAUTEFEUILLE. J A LONDRES, cnez H. BAILLIÈRE, 219, REGENT-STREET. A NEW-YORK, cnez II. BAILLIÈRE, 290, pRoAD-way. A MADRID, cuez C, BAILLY-PAILLIÈRE, CALLE DEL PRINCIPE, Î1. - FE — 1857. ÉTUDES É: Æ ASE s., LS ë # # ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE, SUR LA VÉGÉTATION PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE. CLERMONT-FERRAND , IMPRIMERIE DE FERDINAND THIBAUD. ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE ET EN PARTICULIER SUR LA VÉGÉTATION DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE; PAR Hevnr LECOC@. Professeur d'Histoire naturelle de la ville de Clermont-Ferrand. TOME SEPTIÈME. LIBRARY NEW YORK BOTANICAL, —20H+ FR KR © 0 — GARDEN A PARIS, CHEZ J.-B. BAILLIÈRE, LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE, 19, RUE HAUTEFEUILLE, A LONDRES, cnez H. BAILLIÈRE, 219, REGENT-STREET. A NEW-YORK, cuez H. BAILLIÈRE, 290, sROAD-way. A MADRID, cuez C. BAILLY-BAILLIÈRE, CALLE DEL PRINCIPE, 11, 1857. “” 44 dé e RER LE “et ns do ya Lud Dre 0, | | NL TE RE truth, TS k . ‘4 | ñ è à \ % de LS si MU af n We, x 4 à ; + L * ul L4 1e : 1 à LL xe | | RATER Rés same ITA CPC so RE LL APN SO em" M a MAMA on EL JAMATOS. 14 de ST get 4 PEL APPLE de ARC. fe ru jse SAR Ua Ne EM Re 4 ram ana ht: fisc > ps Fa d ie à Le £4 kD | 43 RE Pr A A'TUTAR [ENT LES TEE A fKçA 4 #4. din LA ” pires eva de ANETAR Hé » AMMÉ A Maine MT TS v Re À MINT OU RES 48 etes Mens à HAE San 2 faiipètt À ape M < 7 ; ne l has « PO i UT 1m Le LE . \ ‘ vb 4 LAS. CRE . ALT 1 Li ) , 2e 4 ( ns w, JAN 2- 1909 CONTENU DU SEPTIÈME VOLUME. QE —— FAMILLE des Synanthérées. ....................... part Corymbifères. — Genres : Eupatorium, p.7. —Adenostyles, p. 10. — Tussilago, p. 11. — Petasites, p. 14. — Ly- nosiris, p. 18. — Aster, p. 19. — Galatella , p. 22. — Bellis , p. 23. — Erigeron, p. 26. — Solidago, p. 30. — Micropus, p. 33. — Pallenis, p. 34. — Phagnalon, p. 35. — Inula, p. 36. — Jasonia, p.45. — Pulicaria, p. 46. — Bidens, p. 49. — Filago, p. 52. — Gnapha- lium, p. 57. — Helichrysum, »p. 67. — Artemisia, p.70. — Tanacetum , p.76. — Achillea, p. 78. — An- themis, p. 85. — Matricaria, p. 92. —Chrysanthemum, p.93. — Doronieum, p. 103. — Arnica, p. 106. — Ligularia, p. 108. — Senecio, p. 110. Cynarocéphales. — Genres : Calendula, p. 127. — Echi- nops , p. 129. — Cirsium , p. 131. — Silybum, p. 144. — Carduus, p. 146. — Onopordum , p. 152. — Lappa, p.154. — Carlina, p. 158. — Stæhelina, p. 164. — Serratula, p. 165. — Leuzea, p. 168. — Carduncellus, p. 169. — Kentrophyllum, p. 170. — Centaurea, p. 171. — Microlonchus, p. 188. — Crupina , p. 189. — Xeranthemum, p. 190. Chicoracées. — Genres : Scolymus, p. 193. — Lapsana, p. 19%. — Arnoseris, p. 495. — Rhagadiolus, p. 197. — Catananche, p. 198. — Cichorium, p. 199. — Tol- pis, p. 201. —Thrincia , p. 203. — Leontodon, p. 204. — Picris, p. 209. — Helminthia , p. 212. — Urosper- mum , p. 213. — Tragopogon, p. 216. — Scorzonera , p. 221. — Podospermum, p. 225. — Hypochæris, p- 227. — Taraxacum , p. 232. — Chondrilla, p. 238. Prenanthes, p. 240. — Phæuixopus, 242. — Lactuca, p. 24%. — Sonchus, p. 350. — Mulgedium , p. 254. — Picridium , p. 257. — Pterotheca, p. 258. — Barkau- sia, p. 259. — Crepis, p. 263. — Hieracium, p. 270. — Andryala, p. 285. Y] CONTENU FamiLLe des Ambrosiacées. . ................,,... p. 287 Genre : Xanthium, p. 288. Famere des Lobéliacées.… ....!..:.....,.2.. x p. 291 Genre : Lobelia, p. 292. FamiLe des Campanulacées...................... p. 294 Genres : Jasione, p. 297. — Phyteuma, p. 300. — Campanula , p. 306. — Specularia, p. 323. — Wah- lenbergia, p. 325. RARILLE des BFICAGÉES à de pee EDR LET EEE. p. 321 Genres : Vaccinium, p. 331. — Arbutus , p. 340. — Andromeda, p. 344.— Erica , p. 347. — Pyrola, p. 356. — Monotropa, p. 364. Faire des Aquifoliacées. ...................... p. 367 Genre : Ilex, p. 367. Fame des Dlbacéégee sc urdnttt ee RER sai p. 311 Genres : Phyllirea, p. 371.— Ligustrum, p.374. — Fraxinus, p. 375. PAMILLE dés Jasmanbes las el eu ce. p. 319 Genre : Jasminum, p. 379. FALL dés ADOCYRÉDS ALL MMM EN Re e cure on pr. 381 Genres : Cynanchum, p. 381. — Vinca, p. 384. RamLLe des Gentianéesivenmtihn -edaneneth: p. 387 Genres : Menyanthes, p. 390. — Limnanthemum, p. 393. — Chlora, p. 394. — Swertia, p. 396. — Gentiana, p. 398. — Cicendia, p. 408. — Erithræa, p. 410. FAMILLE des Polémoniacées .:.....42:...4.4...0t pv. 13 Genre : Polemonium, p. 413. 7 Fi , r FAMILLE des. Convolvulacées. .. ....,...........u. p. M5 Genres : Convolvulus, p. 416. — Cuscuta, p. 424. DU SEPTIÈME VOLUME. vi] Fammbr des Boraginéest "eee ue ee ». 428 Genres : Héliotropium, p. 432. — Asperugo, p. 434. — Echinospermum , p. 435. — Cynoglossum, p. 437. — Anchusa, p. 441. — Lycopsis, p. 442. — Symphi- tum, p. 444. — Onosma, p. 446. — Echium, p. 448. — Pulmonaria, p. 451. — Lithospermum, p. 454. — Myosotis , p. 459. FAMILER dés S0lanEes CR. RSC da. p. 469 Genres : Solanum, p. 469. — Physalis, p. 474. — Atropa, p. 476. — Hyosciamus , p. 478. HAMMELE des PersOmmEen 0... ne Se p. 482 Genres : Ramondia, p. 486. — Verbascum , p. 487. — Scrophularia , p. 499. — Gratiola, p. 503. — Digi- talis, p. 505. — Antirrhinum, p. 509. — Linaria, p. 913. — Anarrhinum, p. 52%. — Erinus, p. 595. — Veronica , p. 527. — Lindernia , p. 551. — Limo- sella, p. 552, — Orobanche, p. 554. —- Lathræa, p. 570. — Melampyrum, p. 574. — Pedicularis, p. 581. — Rhinanthus , p. 590. — Bartsia, p. 594. — Euphra- sia, p. 295, gi hr ‘a. “1 Le EN Levin à 2 qe o 2 " dus où PANNE Aus LAN #. | per À D NUE sh re u k ï l er 07 . é 2 1e et Tin % ji | Liu | dr: 5 ñ à a pU TE à Me Le sx 1. {1 Fu ani L . ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE ET EN PARTICULIER SUR CELLE DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE. SUITE DES CALICIFLORES. —2»n502—— FAMILLE DES SYNANTHÉRÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie. .......ee. 00à 109 1800. à SE. 1 : 93 Abyssinie ......... 10.4 16 "92 FE. à ALE. vL: 9 Algérie. ........e. 95 à 30 ‘9 O.à 6E 1:99 Royaume de Grenade. 36 à 37 5 O.à 8 0. 1: 8 T0 | ASE ER SJitatae nu lD Era 130E: 7 1:29 Portugal: :22-257..; Dub 421009" 0: à TL OT 1 8 Royaume de Naples.. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 8 nca to 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 F1 Tauride. .... ne RNA AO AT IE. SRE NA 8 Plateau central..... 44 à 47 0 a 24E201 9 VII 1 2 a SYNANTHÉRÉES. Latitude. Longitude. France ..... ones. AAA A0 700 AUDE, Russie méridionale... 47 à 59 992 E. à 49 E. Allemagne......... 45 à 55 2 E. à 14 E. Carpathes........ 49 à 50 19 E. à 2 E. Angleterre. ...... 50 à 58 1 O.àù 7 O. Russie moyenne..... 50 à 60 17 E.à58 E. Scandinavieentière.. 55 à 71 3 E. à 29 E, Danemark, 200 004 512, 7 :F'AA9 UE. Gnthigs 2E88nun es 0ûà 59: 1404E: à 15% E. SUBHE Le Lt AR 55:14:69: 106E:h19970E. Norvége... ss... 0.0 Séarlr.s 2LEaALO'iE: Russie septentrie.... 60 à 66 19 E.à57 E. Finlande issue 60 à 70 18 E. à 928 E. Laponie... 65 à 71 14 E. à 40 E. EUROPE ENTIERE" 1 Une cet eee ni be Tableau des proportions relatives des espèces dans le frlande..... Angleterre . ..... Allemagne ...... Russie moyenne... Sibérie de l’Oural. Sibérie altaïque. . . Sibérie du Baïcal. Dahurie.i.:.. Sibérie orientale... Sibérie arctique... Kamtschatka.. ... Paysdes Tschukhis. Iles de l'Océan or*. Amérique russe... des longitudes. Latitude. . o10à 50 50 à 58 15 à 55 50 à 60 L4 à 67 44 à 67 49 à 67 50 à 55 56 à 67 67 à 78 6 à 67 » » Dis 4007 54 à 72 Longitude. 700. à 13°0. NO! à or O0: DAET AU LEE A7 E;.4 092€; 99:E, à: 74°E: 66 E. à_ 97 E. 93 E. à 116 E. 110 E. à 119 E. 111 E. à 163 E. 60 E. à 161 E. 148 E. à 170 E. 165 E. à 175 0. 170 E. à 130 O. 470 O. à 130 -E. ed ed ed ed ed md Mb med por deb md jeb ed jeè jo ed ed ed jee bob je el je) je jh ed eh jh job sens — © N © «© & OÙ «© D «I Œ 00 Lab jh PROPORTIONS RELATIVES. 5 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des alhiudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy. deGr*,rég.alp.etniv.:360à 37° 1500 à 3500 1: 7 Roy. deGrenade, rég. niv.. 36 à 37 2500 à 3500 1: 7 Pyrénées. . ie... ee 42 à 43 500 à 2700 1: 9 Pyrénées élevées. ....... 42 à 43 1500 à 2700 1 : 10 Pic du Midi de Bagnères.… » LG Plat. central, rég. montagn. 4% à 47 500 à 1900 1 : 10 Plateau central, sommets... 4% à 47 1500 à 1900 1: 7 AIDES actes a rate 45 à 46 500 à 2700 1::8 Alpes élevées... ..... + 45 à 46 1500 à 2700 1: 8 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.... 120à 14° 2400. à 2700. 1: 9 Éénaniest. L'usine 28 à 30 15 O. à 20 O. 1: 7 Hébridese. 2e. 97 à 58 8 O. à 10 O. 1:11 Oreades 2. Ssteiaie s'a 59 5 O.a 6 O0. 1:11 Shetland? 4 60 à 61 3 O.àa 4 O0. 1:10 HEOBE Le se 62 9 ©. 1:14 lande tés. 64 à 66 16:0/à 27,07 4:19 Mageroë.: 2 DATES 24 E. Li Spitzherg ..... -.. 79 à 80 10 E. à 20 E. 1:26 Ile Melville........ 76 114 O. 1:15 Ile J. Fernandez... 33 à 40S. 76 O. 1: 5 Nouv. Zélande (nord). 35 à 42$. 171 O. à 176 O. 1:12 Malouines. ....... 528. 59 O.à 65 O. 1: 4 La riche et magnifique famille des Synanthérées, considé- rée dans son ensemble , relativement au règne végétal tout entier, en constitue à peu près le dixième. Ses espèces sont 4. SYNANTHÉRÉES. répandues partout, mais elles abondent surtout dans les ré- gions tempérées de l'hémisphère boréal et dans l’Amérique tropicale. Elle sont moins répandues dans l'Afrique et l’Asie équatoriales , et elles deviennent de plus en plus rares à mesure que l’on approche des pôles. — Plusieurs Synanthé- rées des pays chauds sont arborescentes, et 1l est même assez remarquable de rencontrer dans les îles de la mer du Sud, souvent très-éloignées du continent, les espèces frutes- centes de cette grande famille, qui sontrares partout ailleurs. — En Europe , nous voyons ces plantes atteindre leur maxi- mum, 177 de ia végétation phanérogamique , en France, dans le Caucase et dans la Russie méridionale , c’est-à-dire entre 40 et 50° de latitude. Au sud de cette zone elles for- ment 178, comme dansle royaume de Naples, le Portugal, le royaume de Grenade; au nord, à quelques exceptions près, elles ne font plus que 1710 ou 1712 et même 1713 en Finlande. — Dans le sens des longitudes, les Synanthérées augmen- tent en nombre depuis l'Irlande jusqu’à la Sibérie de l’Altaï où elles font 177, puis elles diminuent de nouveau vers les confins de l’Asie et le nord de l'Amérique. Le Nouveau- Monde est cependant plus riche que l’ancien sur plusieurs de ses parties, et notamment entre 30 et 40 degrés. La richesse de cette zone dépasse celle de la zone 40 à 50° en Europe. C’est ainsi que le centre de l'Amérique septentrio- nale (de 35 à 42°) offre, comme la France, la proportion 177, la Géorgie et la Caroline du sud (de 31 à 35°) 176, la Nou- velle-Californie (de 36 à 38°) 175, proportion énorme dans le tapis végétal: — En Afrique, en dehors des tropiques, la proportion des Synanthérées est assez considérable , ainsi en Egypte elles forment 177, et à l’autre extrémité, au cap de Bonne-Espérance (de 28 à 34°S), 176. — Dans les montagnes, cette famille semble plutôt augmenter en nombre PROPORTIONS RELATIVES. 5 que de diminuer, comme on peut le voir en comparant les chiffres de notre troisième tableau , soit entr’eux , soit avec ceux de contrées situées en plaine, au pied des montagnes. Cette proportion devient même 176 pour le pic du Midi. Dans les montagnes du canton de Glaris , entre 1,800 et 2,300", ces plantes font 176, et sur les sommets plus éle- vés, entre 2,300" et 3,000 , 175 ; mais c’est surtout dans l'Amérique tropicale que les montagnes ont une grande in- fluence sur le nombre des Synanthérées. Le Mexique, entre 17° et 21°, donne la proportion de 175, la région de Quito, de 0 à 5°S, 174,5, et le Chili central et septentrional , de 35 à 24° S, 174,7. Ces dernières localités, toutes très- élevées, sont les points de la terre où dominent le plus les Synanthérées. —Les îles offrent de très-grandes différences dans la proportion des espèces de cette famille; notre dernier tableau sembie y montrer un accroissement sensible, surtout dans celles qui sont voisines de la partie sud de l'Amérique méridionale, à Juan Fernandez où elles font 175 , aux Ma- louines où elles font 174 ; tandis que dans les îles de l'Océa- nie nous trouvons peu de Synanthérées, 1716 aux Sand- wich, 1722 à Norfolk, 1722 à Timor, 1733 à Java, 1754 aux îles de la Société. En faisant la part des inexactitudes que doivent présenter les flores de ces contrées incomplétement explorées, on ne peut cependant s'empêcher de reconnaitre une diminution très-sensible des composées. Ces plantes sont très-rares aux îles australes’ de Campbell et de lord Auckland ; mais c’est peut-être dans ces lieux que se trou- vent les plus belles espèces. Le Pleurophyllum speciosum , Hook. , est très-remarquable par ses admirables corymbes de fleurs violettes et radiées, avec ses anthères orangées et ses larges feuilles velues et veinées ; le P. crinitum a des fleurs encore plus belles ; le Celmisia vernicosa, Hook., 6 ù SYNANTHERÉES. des mêmes régions, est encore une plante admirable, à larges fleurs , à disques violets et à rayons presque blancs. Il faut encore citer, parmi les belles Synänthérées des terres australes, le Senecio candicans, DC., le S. falklandica, Hook. , et le Chabrœæa suaveolens, DC. Cette grande famille, ou plutôt cette classe du règne vé- gétal a été divisée à plusieurs reprises par les botanistes, en sous-familles ou en tribus, et, pour l'Europe, trois groupes seulement suffisent à la classification naturelle de ces nom- breuses espèces. Les Corymbifères suivent à peu près l’ordre de dispersion que nous avons signalé pour l’ensemble. Leur maximum est entre 40 et 50°, de 1715 à 1721. Il diminue au sud et au nord. — Dans les montagnes , la proportion des Corym- bifères augmente régulièrement avec la hauteur ; aussi dans les Alpes élevées elles forment seules 1710, sur le pic du Midi 1717. Les Cynarocéphales vont en décroissant d’une manière très-régulière du midi au nord de l’Europe, à tel point que la proportion 1730 en Sicile et dans le royaume de Naples, devient 1773 dans la Scandinavie et 17142 en Laponie. Cette proportion décroît d’une manière plus ra- pide encore sur les montagnes, et arrive souvent à 0 si les sommets sont élevés. — Elle reste à peu près la même dans les îles que sur les continents. Les Chicoracées conservent à peu près les mêmes chiffres relatifs dans toute la série des climats européens , 1728 dans le midi de l'Espagne, 1728 en Laponie, 1724 sur le pla- teau central de la France. Elles conservent leur proportion dans les chaînes de montagnes , où leur nombre est plutôt supérieur qu'inférieur à celui des plaines , et diminuent, au contraire , dans les zones très-élevées. Le plateau central de EUPATORIUM. wi la France, qui donne 1726 pour sa région montagneuse, et 471% pour ses sommets, semble faire exception, et cela tient sans doute à ce que les points élevés correspondent seu- lement à la zone moyenne des Alpes et des Pyrénées. — La proportion entre les îles et les continents reste aussi sen- siblement la même. Nous ne reproduirons pas ici d’une manière générale Îles faits physiologiques si intéressants que présente cette im- mense famille. Ils ont été étudiés avec un soin tout parti- culier par de nombreux botanistes et surtout par Cassini. Nous rapporterons à chaque espèce les observations qui nous paraissent offrir le plus d'intérêt. Nous rappellerons seule- ment quelques caractères communs. Ainsi, presque toujours, au moins dans les Chicoracées et dans quelques Radiées, les ca- Jathides s'ouvrent le matin etse ferment le soir pour continuer de s'ouvrir et de se fermer alternativement , jusqu’à ce que la fécondation soit opérée. C’est toujours la fleur centrale ou supérieure qui s’épanouit la première, mais dans chaque capitule ce sont les fleurons extérieurs qui s'ouvrent les pre- miers. La fécondation s'opère au moyen du style garni de poils collecteurs qui ouvrent en sortant le faisceau des an- thères et se charge de pollen. Plus tard, les branches des stigmates s’écartent, la fécondation s’opère et l'involucre se referme pour s’écarter à l’époque de la maturité de mille manières différentes, et pour nous offrir le spectacle varié de la dissémination des semences, presque toutes munies d’ai- grettes légères. PREMIÈRE DIVISION. — CORYMBIFÈRES. G. EUPATORIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Les eupatoi- 8 CORYMBIFÈRES. res constituent un grand genre composé de plus de 315 es- pèces, presque toutes américaines. — 168 font partie de la végétation de l'Amérique du nord , et sur ce nombre près de 60 sont du Mexique, 22 sont de la Nouvelle-Gre- nade , 30 sont des diverses Antilles et le reste des Etats- Unis. — 127 espèces habitent l'Amérique du sud , pres- que toutes (plus de 100) au Brésil et au Pérou, les au- tres sont du Chili ou de la Guyane. — On ne connaît dans toute l'Asie que 18 Eupatorium ; 8 sont des Indes orien- tales, 4 du Népaul, 3 de la Chine, 1 de la Cochinchine, 1 du Japon et 1 de Syrie. — Une seule espèce appartient à l'Afrique. — Une seule à l’Europe. EUPATORIUM CANNABINUM, Lin. — Grande et belle plante qui habite le bord des eaux, les sables et les alluvions. des rivières, les bois humides, et qui attend le solstice d’été pour montrer ses nombreux corymbes purpurins. Elle vit avec le Lysimacha vulgaris, le Lythrum Salicaria, V Al- nus glutinosa, le Scirpus sylvaticus, le Spiræa Ulmaria, et cette foule de grandes espèces dont les fleurs, diversement colorées , indiquent de loin le cours sinueux des rivières et des ruisseaux. — Ses racines traçantes et vigoureuses, pro- duisant des tiges rouges et élevées, sont garnies de feuilles nombreuses, opposées, et divisées chacune en 3 segments Jancéolés et velus. Elles sont simples dans quelques variétés. Ses corymbes arrivent presque tous à la même hauteur. Presque tous fleurissent en même temps, et l’on voit alors la plante presque cachée sous ses fleurs, où de nombreux insectes et de charmants lépidoptères viennent se reposer et souvent s’endormir. Ordinairement c’est une nuance de lilas qui colore ces fleurs qui sont odorantes, mais on voit aussi des variétés à fleurs blanches. — Chacun de ces nom- EUPATORIUM. 9 breux capitules ne renferme que 5 fleurons qui s’épanouis- sent successivement et prolongent ainsi la durée de cette floraison. Les styles sont allongés et saillants au-dessus des fleurs ; ils sont garnis de poils collecteurs qui recueillent le pollen, et l’abandonnent ensuite sur un bourrelet glanduleux qui constitue le stigmate. — Quand les 5 graines du capitule sont müres, elles se détachent du réceptacle, mais elles res- tent attachées entr’elles par leurs petites aigrettes et tom- bent ou s’envolent en même temps. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Atlitude. — L’Eupatorium est in- différent et accepte tous les terrains pourvu qu'ils soient hu- mides. Il croît avec vigueur sur les sols salés ou arrosés par des eaux minérales ; sur les calcaires de Saint-Philippe en Toscane , autour du bassin des eaux minérales de Vignone, dans le Siennois. — Il s’élève peu dans les montagnes et reste en plaine ou à une faible élévation. Géographie. — Au sud, on le rencontre eu France , en Corse, dans les Pyrénées , en Espagne. — Au nord, dans toute l’Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvége , la Suède et la Finlande australes , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il reste en Portugal. — A lorient , il existe en Suisse, dans toute l'Italie, en Sicile, dans la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, le Caucase, en Tauride, en Géorgie, en Perse, dans les Car- pathes, en Thrace, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, ainsi que dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 36° )Ecart en latitude : NonsMbregen 5.103... 00 0.7) 249 10 CORYMBIFÈRES. Occident;YPortugal... 2.14. 40 O.} Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l’Oural..... 65 E.\ 75° Carré d'expaosions.s 4 4e 800 G. ADENOSTYLES, (ass. Très-petit genre formé seulement de 4 espèces euro- péennes, séparées du genre Cacalia. Ce sont des plantes des régions montagneuses. [e) O ADENOSTYLES ALBIFRONS, Rchb. — Cette espèce fait partie de cette puissante végétation des montagnes que la neige recouvre et fortifie, et qui paraît tout à coup avec une incroyable vigueur. On voit ses jeunes pousses percer la terre sur les pentes des ravins au fond desquels coule un ruis- seau. On voit plus tard ses larges feuilles cotonneuses, por- tées sur de vigoureux pétioles , tapisser les flancs des pré- cipices, et recevoir cette poussière d’eau que les cascades répandent , et qui entretient l'admirable fraîcheur de toutes les plantes qui s’y trouvent plongées. Un peu plus tard: une tige rougeâtre, vigoureuse et striée, s'élève en entraînant. quelques feuilles et se termine par de nombreux fasci- cules de fleurs carminées. Chaque involucre ne contient que 4 fleurons, et les 5 anthères, garnies à leur base d’un petit appendice, répandent un pollen orangé, recueilli par des stigmates glanduleux en dehors. Une aigrette blanche se développe au-dessus des semences; celles-ci se séparent et se disséminent. — Elle fleurit au milieu de l'été: — 17 juil- let 1840, à Pra-de-Bouc (Cantal); — 19 juillet 1840, puy Mary (Cantal); — 21 juillet 1839, Creux-de-Palabus, près du mont Dore ; — 22 juillet 1828 , au puy de Dôme; — 24 juillet 1840, pentes du pic de Sancy (mont Dore) ; TUSSILAGO. 11 — 26 juillet 1846, au Gerbier de Joncs (Ardèche); — 6 août 1840 , sommet de Pierre-sur-Haute (Forez). Nature du sol. — Altitude. — Cette plante croit sur les terrains primitifs, volcaniques , siliceux et détritiques, pourvu qu'ils soient frais et arrosés. Elle évite la plaine et se tient sur les montagnes. De Candolle la cite à 200 au Montamiata en Italie, et à 1,600" dans les Alpes. Nous la trouvons à la même hauteur en Auvergne. Nous l'avons rencontrée au mont Cenis, le 2 août 1845, à 2,500". Géographie. — Son aire est assez restreinte ; au sud, elle croît dans les Pyrénées, en Corse, dans le midi de l'Italie, en Sicile. — Au nord , on la trouve au puy de Dôme, dans les Vosges, dans la Suisse, dans la Forêt-Noire. — A l’oc- cident , elle habite les Asturies alpines. — A l’orient, nous l'avons citée en Italie; elle végète encore en Croatie, en Hongrie et en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. dl Sicile suis see) 280 Écart en latitude : Nord, Duché de Bade,..... .. A9 11° Occident, Asturies. ..... t0:0: | Écart en longitude : Orient, Transylvanie. ...... HA POMEX 300 Carré: d'expansion... .le.ste)s + 330 G. TUSSILAGO, Lin. Ce genre est formé de 6 espèces toutes brésiliennes , à l'exception d’une seule qui semble égarée loin de sa patrie, et qui nous montre les formes des espèces américaines. TussiLaGo FArFARA, Lin. — Les espèces les plus com- 42 CORYMBIFÈRES. munes sont très-souvent celles qui nous offrent le plus d’in- térêt ; et tel est le tussilage que nous rencontrons partout, étalant sur la terre ses feuilles anguleuses, recouvertes de duvet à leur surface inférieure , et se multipliant à l'infini par la division incessante de ses vigoureux rhizomes. Ilabonde dans les champs, sur le bord des chemins, sur les terres éboulées des ravins. Ses fleurs tardives , qui partent de l’ais- selle des feuilles, ne paraissent qu’au printemps suivant , et leurs boutons, trop retardés pour fleurir en automne, pas- sent l'hiver sous la terre, et sont tout prêts à s’épanouir dès que le soleil a fondu la neige et que la gelée a cessé de sévir. Alors on voit sortir de terre des hampes écailleuses et rou- geâtres qui se terminent par une seule fleur d’un beau jaune. Les rayons extérieurs, nombreux et très-étroits, sont tous femelles, disposés sur plusieurs rangs et garnis de styles bifides, à branches cylindriques ; ceux du centre, plus nombreux encore, sont tous mâles. — Dès que la florai- son est opérée, les bractées de l’involucre se resserrent, les aigrettes grandissent et présentent l’aspect d’un pinceau de soies blanches qui sort de l’involucre. La hampe se recourbe et dirige ce pinceau vers la terre. Il reste dans cette position jusqu’à ce que les graines soient entièrement müres. Alors la hampe se redresse, les écailles de l’involucre s'ouvrent encore , les aigrettes s’étalent, la plante a parcouru toutes les phases de sa vie, et de nouvelles feuilles vont préluder à une autre floraison. — Des poils sont dispersés sur la to- talité de l’involucre, sur la hampe et sur ses écailles. Ces poils sont blancs et transparents à la base , et se terminent insensiblement en une petite massue noire. L'odeur des fleurs est presque nulle, cependant si on les froisse, elles répan- dent une odeur qui appartient à presque toute la famille des Synanthérées, le parfum des Bellis et un peu celui des TUSSILAGO. 13 Inula. — M fleurit en mars et en avril. Linné indique sa floraison à Upsal, le 22 avril 1748. Nature du sol. — Altitude. — NW recherche les terrains argileux etcompactes, les calcaires marneux et les grès quand ils se décomposent et contiennent un ciment argileux. Sa prin- cipale station, en Auvergne, est sur les argiles sableuses. II croit à Nancy sur le lias, sur le terrain argileux en Tyrol, sur les sols glaiseux de Pienza en Siennois , sur le calcaire des bains de Saint-Philippe en Toscane; il végète aussi sur les sables, car de Cardolle l'indique à 0 sur les dunes de la Hollande, et à 2,400" dans les Alpes. En Auvergne, il se trouve peu au delà de 700 à 800", sans doute à cause de l'absence des terrains argileux ou calcaires. Ledebour le cite à 600" dans le Caucase. Wabhlenberg dit qu’en Suisse il habite les champs argileux et humides de la plaine et des montagnes, et qu'il monte un peu au-dessus de la limite du hêtre. | Géographie. — Le tussilage est répandu sur un grand espace. Au sud, il existe dans les Pyrénées, en Espagne, en Portugal, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, il se trouve dans toute l’Europe, dans toute la Scan- dinavie y compris la Laponie, où 1l croit sur les pentes escar- pées des montagnes, dans les lieux humectés par les eaux, et le long des ruisseaux où il vit en société. Il est également en Angleterre, en Irlande, aux Orcades, aux Shetland, aux Feroë et en Islande. — Cette dernière habitation est sa li- mite occidentale. — A lorient, il existe en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Carpathes, en Turquie, dans toutes les Russies, en Tau- ride, dans le Caucase, en Géorgie, autour de la Caspienne et dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal. 14 CORYMBIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. di Sielnss. ee Leone 00124 Eat.en:Jlétittide): Dr. Laponie en «on si 120) sl 330 Occident, Irlande........... 15 O.}Ecart en longitude: Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 E.! 131° Carré d’expansion............. 4323 G. PETASITES, Gœrtn. On n'en connaît que 5 espèces, toutes originaires de l'Europe médiane ou des contrées montagneuses. PErasires vuLGaris, Desf. — Il est des plantes qui nous étonnent par leur force et leur vigueur. Celle-ci est de ce nombre. Des rhizomes d’une extrême puissance sont ensevelis sous la terre limoneuse des bords des rivières et des ruisseaux. Ils y tracent et s’y ramifient à l'infini, for- mant une puissante réserve invisible à nos yeux. Des bour- geons très-durs et volumineux, fixés sur ces rhizomes, sont préparés dès l’automne et passent tout l’hiver ensevelis. Au premier printemps ils sortent de terre, la percent avec fa- cilité, soulèvent les pierres sile ruisseau en a déposé sur le terrain qu'ils occupent, et se montrent enfin enveloppés d’écailles nerveuses rouges ou violacées. De petites feuilles, avortées ou non encore développées, sont emprisonnées dans ces écailles avec la hampe florifère qui sort par le sommet des bourgeons. Elle grandit très-vite et se couvre de petits capitules disposés en un long épi. Ces fleurs sont blanches et plus souvent lilas, roses ou teintées de violet , l’involucre est brun ou violacé. — Cette espèce est dioique. Les ham- PETASITES. 15 pes des fleurs mâles sont bien plus nombreuses que les au- tres, et leurs capitules sont entourés de fleurons en lan- guettes, femelles et stériles. Les hampes femelles, plus rares et plus longues , ont des capitules qui portent à leur centre quelques fleurs hermaphrodites, mais stériles cette fois par l'avortement des étamines. — Dès que la fécondation est opérée, les feuillesdes Petasites se montrent partout sur de vi- goureux pélioles ; leur limbe , soutenu par de fortes nervures , atteint de très-grandes dimensions et semble grandir jusqu’au milieu de l'été. Les fleurs mâles disparaissent tandis que les hampes de fleurs femelles s’allongent et se garnissent de jolis panaches blancs, qui sont des semences munies d’aigrettes soyeuses et légères. — Cette espèce essentiellement gour- mande occupe le sol à elle seule, et admet rarement d’autres plantes dans sa société. — Elle fleurit de très-bonne heure, en mars et en avril. Linné la cite en fleur à Upsal, le 2 mai 1748. | Nature du sol. — Altitude. —N est indifférent et croît sur tous les terrains pourvu qu'ils soient humides ou arrosés. Il atteint en Auvergne 800 à 1,000" d'altitude. Ledebour le cite dans le Breschtau entre 400 à 1,000", et jusqu’à 2,000" dans les montagnes du Kaischaur. Wahlenberg le mentionne en Suisse, dans la plaine seulement. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en Al- gérie. — Au nord, dans la majeure partie de l'Europe cen- trale, en Danemarck, dans la Gothie, la Norvège, la Suède et la Finlande australes, en Angleterre, en Irlande et avec doute dans les archipels anglais. — A l'occident, 1l ne dépasse pas l'Irlande. -— A l’orient, il existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, dans les Carpathes, en Servie, en Grèce, au mont Athos, dans le Caucase, en Géorgie, sur 16 CORYMBIFÈRES. les bords de la Caspienne, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie........... ses. 39° | Écart en latitude : Nord, Finlande. 361 5... ii: ER 26° Occident , Irlande........... 12 O.}Écart enlongitude: Orient, Sibérie de l’Oural.... 60 E | 729 ‘ Carré d’expansion:. ........ °.. 1872 PETASITES ALBUS, Gærtn. — Il vit en sociétés nombreuses sur les pentes des ravins, sur le bord des torrents où il est souvent associé au Luzula glabrata, au Blechnum spicant, au Doronicum austriacum, au Mulgedium alpinum, etc. Ses rhizomes s’étalent près de la surface du sol et prennent de belles teintes de rouge ou de violet; dès l’automne il a préparé ses bourgeons, et dès le premier printemps il est prêt à les développer. Ces bourgeons sont enveloppés de larges écailles dont les extérieures sont brunes, tandis que les intérieures , d’un vert pâle et jaunâtre, représentent les pétioles élargis de feuilles avortées ; les écailles sont lanu- gineuses sur les bords, et de longs poils blancs, confusément feutrés, mettent le bourgeon à l'abri du froid de l'hiver. Toutes les parties qui le composent répandent une odeur analogue à celle de l’artichaut cru mêlé de l'odeur des An- themis ou des chrysanthèmes. — Dès le mois de mai, le thyrse des capitules se développe avant que les feuilles ne soient étalées. Ces capitules sont d’un beau blanc, au nombre de 30 à #0 sur le pédoncule commun, fistuleux, strié, et garni d’écailles ou de bractées dans toute sa longueur. L'involucre, vert ou violet, contient 20 à 25 fleurs, dont 1 à 3 femelles à PETASITES. 17 l'extérieur , les autres hermaphrodites ; la corolle est pres- que nulle et formée d’un petit tube court et étroit d’où sort un long style blanc terminé par un stigmate bifide. On trouve des pieds entièrement mâles, d’autres entièrement fe- melles par avortement. Pendant que ces dernières allongent leurs thyrses chargés de blanches et soyeuses aigrettes, les feuilles, d’un vert admirable, s’étalent et tapissent les pentes rapides des précipices. Ces feuilles sont larges, anguleuses, d’un tissu mou, et souvent cotonneuses en-dessous. Nature du sol. — Altitude. — Nous avons toujours ren- contré ce Pelasites sur les terrains siliceux , primitifs, vol- caniques ou détritiques, et toujours dans les montagnes entre 1,200 et 1,600". De Candolle l'indique entre 800 et 1,000" en Bourgogne, jusqu’à 1,800" dans les Alpes. Wabhlenberg le cite en Suisse, dans les lieux inondés par les torrents, sur les pentes des montagnes, jusque dans la région alpine. Géographie. — Au sud , on le trouve dans les Pyrénées, en Espagne et en Algérie. — Au nord, il existe dans une partie de l’Allemagne centrale, en Bohème, et va jusqu’en Danemarck et dans la Gothie australe. — A l'occident, ilne dépasse pas le plateau central de la France, — A l’orient, il est commun dans les Alpes, dans les Vosges et dans le Jura, dans les Carpathes ; on le retrouve dans le royaume de Naples, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, dans la Géorgie , dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie de l’Altaï. Limites d'extension de l’espéce. \ DA RAIRÉRE ee cer. Jo EE en latitude : NordAGDiMiESe 2, MTS 0 56 21° VII = 18 CORYMBIFÈRES. Occident, France... ......... O0 )Ecart en longitude: Orient, Sibérie altaique....... 97 E.) 2 WE Carré d’expansion.......s..see 2037 G. LINOSYRIS, DC, 9 espèces de ce genre sont disséminées sur la terre ; 4 sont asiatiques , de la Sibérie , de l'Arabie heureuse et de la Syrie. — 2 sont du centre de l’Europe. — 2 autres ap- partiennent à l'Egypte. — Le genre est représenté en Amé- rique par une seule espèce qui habite le Mexique. Linosyris vULGARIS, Cass. — Cette plante ne fleurit que très-tard, en août ou en septembre, et vit en petites sociétés sur les pelouses sèches, sur les pentes des coteaux, où sou- vent elle accompagne l’Aster Amellus. Sa racine est dure et ligneuse ; ses feuilles sont linéaires et alternes, et ses tiges, souvent simples, supportent plusieurs capitules d’un beau jaune et sans rayons. Elles durent longtemps et sont rem- placées par des akènes oblongs et aplatis, munis d’aigrettes d’un beau blanc et à poils frisés. Les involucres s’étalent pour la dissémination. Nature du sol. — Altitude. — Nous avons toujours trouvé cette plante sur les terrains calcaires et rocailleux ; nous l’avons vue sur calcaire compacte à Charlemont dans les Ardennes; elle est citée partout sur cette roche. Elle habite la plaine et les coteaux. Ledebour l'indique de 100 à 800" dans le Breschtau. Géographie. — On la rencontre, au sud, dans le midi de la France , en Espagne et dans le royaume de Naples. — Au nord , elle se trouve dans quelques parties de l’Alle- magne, en Thuringe , dans quelques îles de la Baltique, et ASTER. 19 en Angleterre jusqu’au 54°. Là est sa station la plus oc- cidentale. — A lorient , elle existe en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Servie, en Thrace, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples..... %0° )Écart en latitude : Nord, [les de la Baltique. .... 55 15° Occident, Angleterre. ...... 6 O.|Écart en longitude : Orient, Russie moyenne...... 58 E. 64° . Carré d’expansion.............. 960 G. ASTER, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît près de 200 espèces d’Aster, dont 150 environ font partie de la riche végétation de l'Amérique du nord. Ces belles plantes couvrent l’ensemble de ce grand continent, depuis le Mexique , où l’on en trouve quelques-unes, jusque dans les Etats-Unis où elles foisonnent, dans le Canada et même jusqu'aux régions tout à fait arctiques de cette partie du monde. — L'Amérique du sud n’en a que 10 à 12 espèces : du Brésil, du Pérou et du Chili. — Le contingent asiatique n’est pas considérable , il se compose d’une vingtaine d’es- pèces qui appartiennent principalement à la Sibérie et à Ja Dahurie, et de quelques-unes qui se trouvent aux Indes orien- tales, au Japon, en Arabie, en Géorgie et dans le Caucase. — L'Europe n’a que 6 Aster, du centre ou des montagnes. — L'Océanie nous en offre 1 de la Nouvelle-Hollande, 20 CORYMBIFÈRES. { de la Nouvelle-Zélande. — Et l'Afrique 1 seul, du cap de Bonne-Espérance. AsTER ALPINUS, Lin. — Nous ne rencontrons cette plante que sur les pelouses et sur les pentes rocailleuses des causses de la Lozère. Sa souche est garnie de racines simples et épaisses. Ses feuilles radicales , élargies au sommet , laissent sortir une tige simple et feuillée, un peu inclinée et termi- née par une grande fleur à rayons bleus ; l’involucre est velu, formé de bractées assez larges. Les feuilles sont également velues.— L’aigrette est blanche et un peu rude. — Il fleurit en juin et en juillet, et vit disséminé. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains calcaires et rocailleux , de 400 à 500" d’altitude. De Candolle lui donne pour minimum d’élévation 1,000" dans la forêt de Combes, et pour maximum 2,000" dans les Alpes. M. Léon Dufour l'indique dans les Pyrénées, sur les pics d’Anie et d’Amoulat; Wahlenberg le cite dans les Alpes jusqu'à 2,400"; M. Parrot l’a vu sur l’Ararat à 4,000" , et Ledebour donne son altitude, dans le Caucase, entre 1,400 et 2,800". Géographie. — Au sud , on le trouve dans les Pyrénées, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, dans les Carpathes , dans la Russie moyenne et dans la Sibérie orientale, jusqu’au 59°, — A l'occident, il ne dépasse guère l'Espagne et les Pyrénées. — A l’orient, on le rencontre en Suisse, en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transyl- vanie, en Turquie, dans les Carpathes, dans le Caucase, la Géorgie , l'Arménie, dans les Russies moyenne et aus- trale, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal, dans la Dahurie et dans la Sibérie orientale. — Est-ce ASTER. 21 bien la même espèce qui est citée sur les plus élevées des montagnes Rocheuses jusqu’au 54° ? Limites d'extension de l’espèce. Sud, Royaume de Naples... 40 |Écart en latitude : Nord, Sibérie orientale...... 59 | 190 Occident) Pyrénées. %.2400143 pat en longitude : Orient, Sibérie orientale..... 163 E. 166° Carré d’expansion.. .......... 3154 ASTER AMELLUS , Lin. — Quand les autres fleurs se sont flétries et que les campagnes offrent le spectacle admirable des fruits qui leur ont succédé , on voit paraître sur les co- teaux les petits groupes de l’Aster Amellus , seul représen- tant d’une section qui ne montre toute sa beauté que dans les plaines de l’Amérique septentrionale. Ses tiges sont velues, droites et rameuses. Ses feuilles sont sessiles et lan- céolées. Des pédoncules écailleux se terminent par un petit corymbe de fleurs élégantes, au disque d’or et aux rayons bleus, dont les involucres sont formés de bractées obtuses, ouvertes et velues. — Il fleurit en septembre et en octobre, presque toujours accompagné du Zynosiris vulgaris, et ses semences, qui mürissent rapidement , sont couronnées d’une petite aigrette roussâtre et frisée. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains calcaires et rocailleux des plaines et des coteaux. Ledebour l'indique cependant, dans le Caucase, entre 400 et 1,000". Géographie. — I est difficile de bien définir son aire d'expansion, car il a été très-probablement confondu avec d’autres espèces. Au sud , il atteint les Pyrénées orientales et quelques parties de la Grèce. — Au nord , on le trouve 22 CORYMBIFÈRES. dans les Carpathes, dans la Lithuanie. — A l'occident, 1l a sa limite sur le plateau central de la France. — A lorient, il habite la Suisse, l’Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hon- grie, la Transylvanie , la Tauride, le Caucase , la Géorgie, les Russies moyenne et australe , et la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sun GTÉTEL DS SU EAU DR en latitude : Nord, Lithuanie. . 22025: 50 à Occident, France... .......e. 0 | Écart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural..... 72 E. \ 729 Carré d’expansion... ... etats . 122% G. GALATELLA , Cass. Distribution géographique du genre. — Les Galatella connus sont au nombre de 18, assez régulièrement partagés entre l’Europe, l’Asie et l'Amérique septentrionale. Cette dernière contrée en a 7 espèces. — L’Asie en à 6, toutes de la Sibérie et de la Dahurie. — L'Europe en a 5, origi- paires du midi ou du centre de cette partie du monde. GALATELLA RIGIDA, Cass. — Plante vivace, dissémi- née par petites touffes sur les rochers et dans les lieux pier- reux. Sa tige est droite , raide et rameuse ; ses feuilles sont allongées et offrent à leur surface inférieure 3 nervures sail- lantes. Ses pédoncules supportent des calathides composées de bractées inégales, dont les inférieures sont souvent pur- purines à leur extrémité. Les fleurs extérieures sont lilas, et les akènes velus couronnés d’aigrettes blanchâtres. — Il fleurit en juillet et en août. BELLIS. 23 Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connais- sons que sur les terrains calcaires et rocailleux. Géographie. — Confondu avec l’Aster acris, sa géogra- phie est presque impossible à établir. Il a du reste une aire très-restreinte , des Pyrénées orientales aux causses de la Lozère, offrant à peine 2 degrés de surface. : G. BELLIS, Lin. Les élégantes espèces de ce genre sont au nombre de 9, dont % sont européennes, et presque toutes de l’Europe australe. — 3 appartiennent au Brésil; — 1 à l'Amérique septentrionale ; — la dernière est asiatique et se trouve en Arabie. BELLIS PERENNIS , Lin. — Fraïîche et gracieuse margue- rite , messagère des premiers beaux jours , éveillez-vous, le printemps vous appelle; écartez les rayons de pourpre et d'argent qui forment votre diadème , et soyez la première à nous sourire sur le gazon des prairies; vous qui contemplez l’azur du ciel, quand les nuages de l’hiver cèdent à l’im- pulsion du zéphyr , rappelez-nous les jeux de l'enfance , les joies de l’aurore de la vie, et, fidèle à nos espérances, n'oubliez jamais de commencer la guirlande fleurie que les saisons déroulent dans le cours de l’année. — La pâque- rette, en effet, se montre et se multiplie sur la moindre parcelle de pelouse. Si les allées des bois laissent pénétrer quelques rayons de soleil, et si leurs bords sont couverts de gazons, le Bellis perennis se glisse au milieu des grami- nées, et des milliers de fleurs, radieuses pendant tout le jour , rapprochent le soir leurs rayons blancs teints de pour- pre, pour abriter les fleurons multipliés de leur disque. — La 24 CORYMBIFÈRES. pâquerette forme sur le sol humide des gazons d’un vert sombre. Ils y sont retenus par des racines fibreuses et blan- ches ; ils s’y multiplient par des rejets nombreux. De l’ais- selle de ses feuilles partent les pédoncules allongés qui sou- tiennent les capitules. D'abord enfermés dans un involucre d’un beau vert, garni de poils blancs, transparents et arti- culés , les rayons montrent au sommet un point carminé qui s'agrandit bientôt. Alors paraît la couronne blanche qui en- toure le disque orangé. Tous les soirs ces rayons protecteurs se referment et le pédoncule s'incline ; tous les matins, si le soleil brille , ils s’ouvrent , et la fleur rayonnante regarde timidement le soleil dont elle essaie de suivre le cours , au moyen du mouvement de son pédoncule qui se redresse avec lenteur. Pendant ce temps, les fleurons jaunes, insé- rés sur le réceptacle , fleurissent par séries. Les graines mü- rissent dans l’ordre de l'épanouissement des fleurs. Elles sont dépourvues d’aigrettes et se disséminent à mesure que le réceptacle s’allonge. Souvent, en eflet , la couronne est tombée, ses graines ont müri; les fleurons du centre ont produit depuis longtemps des semences qui se sont déta- chées , et cependant le réceptacle s’est allongé , il porte des séries de fleurons qui s'ouvrent encore, et la même cala- thide porte à la fois les signes de la jeunesse et les appa- rences de la décrépitude. — Cette charmante espèce s’as- socie à toutes les fleurs des prairies. Nous l’avons trouvée sur les bords de la Méditerranée, mélangée au Bellis an- nua , et ces deux plantes couvraient littéralement le rivage de leurs blanches calathides. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente , la pâque- rette se montre partout, sur tous les terrains, pourvu qu'ils soient frais et humides , et à toutes les hauteurs. De Can- dolle la cite jusqu'à 2,000" dans les Alpes ; Ramond l'in- BELLIS. 25 dique sur le sommet supérieur du pic du Midi, où il l’a trou- vée en fleur le 14 septembre 1792, le 16 septembre 1793, et le 26 août 1795. M. Boissier ne l’a pas rencontrée au- dessus de 600" dans le midi de l'Espagne. Elle est loin d’atteindre le sommet des hautes montagnes de l’Auvergne, et Wahlenberg dit qu’en Suisse elle est commune dans les prés, ainsi que dans les montagnes inférieures et surtout autour des chalets. Geographie. — Le Bellis est beaucoup plus rare dans le midi que dans le nord, non qu’il craigne la chaleur, mais parce qu’il aime l'humidité. On le rencontre cependant jusque dans le midi de l'Espagne et de l'Italie, et jusqu’en Sicile. — Au nord , il se trouve dans toute l'Europe cen- trale, en Danemarck, dans la Gothie et dans la Suède aus- trale ; il se tient dans les lieux arrosés et surtout dans le voisinage des habitations. On le trouve en Angleterre, en Irlande , sur les archipels anglais , aux Feroë et en Islande. Il atteint ses limites septentrionale et occidentale dans cette dernière contrée, à la faveur des eaux minérales qui échauffent le sol sur lequel ilse réfugie. — A l’orient, il est en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, dans les Carpathes, dans la Russie moyenne, Jusqu'à Saint-Pétersbourg, et dans la Podolie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 370 Es en latitude : Nord, Islande... ... de s.ccce 09 | 28° Occident, Islande. .......... 2} Le en lougitude : Omenr'Taurides.. 222 0 op Et 98° Carré d’expansion ............. 1624 26 CORYMBIFERES. G. ERIGERON, Lin. Distribution géographique du genre. — Parmi les 100 espèces groupées sous ce nom, #0 habitent l'Amérique du nord et principalement les Etats-Unis et le Mexique, quel- ques-unes cependant vivent aux Antilles. — L'Amérique du sud en a 22, du Brésil et surtout du Chili, d’où plusieurs s'étendent au sud jusqu’à l’île Juan-Fernandez et au détroit de Magellan. — On en connaît 22 espèces asiatiques, dont la moitié des grandes Indes, les autres de Ja Sibérie, de Ja Dahurie, du Kamtschatka, de la Chine, de la Cochinchine et du Japon. — Les espèces d'Europe sont réduites à 6, du midi ou du centre de cette contrée. — L'Océanie a aussi 6 Erigeron, dont 3 aux îles Sandwich, 1 à la terrede Diémen, 1 à la Nouvelle-Hollande et 1 à Java. — Enfin l'Afrique en a 4 dispersés au cap de Bonne-Espérance, en Egypte, à l'ile de Ténériffe et au Maroc. ERiGERON ACRIS, Lin. — Il est commun sur le bord des chemins, dans les lieux secs, sur les vieux murs et les ro- chers. Il y forme de petites touffes rameuses à tiges rou- geâtres ; ses feuilles inférieures sont élargies, spatulées, celles de la tige sont courtes, froncées, ondulées ou roulées au dehors, velues et d’un gris cendré. Vers le milieu de l'été, les rameaux offrent de petits capitules à rayons violets et li- néaires. — Ces capitules ont, selon Vaucher, trois formes de stigmates : 1°. ceux des fleurons hermaphrodites, étalés, élargis, papillaires sur leurs deux bords, principalement au sommet, et chargés à leur sortie d’une grande quantité de pollen jaunâtre ; 2°. ceux des fleurons femelles, très-allon- ERIGERON- 27 gés, amincis, papillaires sur les bords et de tous côtés près du sommet ; 3°. ceux du rayon semblables aux précédents mais plus courts, moins développés et souvent inégaux. Au moment où l’anthèse a lieu pour les fleurons hermaphrodi- tes, on voit les stigmates des fleurs femelles et radiées les entourer, comme une couronne blanchâtre , pour en recevoir le pollen. Bientôt les aigrettes qui ne se montraient pas en- core s’allongent et enveloppent de leurs poils nombreux les stigmates fécondés. — Les fleurs hermaphrodites sont tou- jours moins élevées que celles de la circonférence , et ont aussi leurs aigrettes plus courtes que les autres. — Cette es- pèce qui produit peu d’effet en fleur, devient plus apparente quand elle est munie de ses belles aigrettes grises ou d’un fauve très-vif, qui s’étalent en boules régulières et couvrent quelquefois la plante entière. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et se trouve en plaine, comme à de grandes hauteurs. M. Bois- sier le cite entre 600 et 1,600" dans le midi de l'Espa- gne, et Ledebour l'indique de 400 à 800" dans le Bresch- tau. Nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,000 en- viron. Géographie. — W habite le midi de la France, le midi de l'Espagne et de l'Italie, et se trouve répandu presque par- tout. — Au nord, on le rencontre dans toute l’Europe, dans les lieux sablonneux de la Scandinavie, excepté dans les mon- tagnes où 1l ne s'élève pas, en Laponie, dans les endroits stériles et en plaine, jusqu’au Cap-Nord. Il est encore en An- gleterre et en Irlande, mais non dans les archipels. — A l'occident, on le tpuve en Portugal. — A lorient, il habite Ja Suisse, toute l’Htalie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, les Carpathes, l’Epire, le mont Athos, la Tauride, le Caucase, la Géorgie et l'Arménie ; il existe dans 28 CORYMBIFÈRES. toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal, dans la Dahurie, le Kamtschatka et jusque sur les rivages de l'Amérique russe. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Royaume de Grenade... 36° | Écart en latitude : Nord Cape Nord ur 20. Rmiitone) 390 Occident, Portugal......... 11 O.)Ecart en longitude: Orient, Amérique russe...... 180 E. 4919 Carré d’expansion............. 6685 ERIGERON ALPINUS , Lin. — Il habite les pelouses élevées et lesrochers des montagnes, où il vit presque solitaire et dis- séminé au milieu de la riche végétation de ces régions. Il offre un grand nombre de variétés et se présente le plus or- dinairement avec une tige simple provenant d’une souche brune et ligneuse ; les feuilles inférieures sont oblongues, entières , obtuses et rétrécies en pétioles. Les supérieures sont pointues et sessiles, parsemées comme la tige de poils assez nombreux. La tige se termine par 1 ou 2 fleurs assez grandes. L’involucre est velu, formé de bractées linéaires, pointues, un peu ouvertes maisrapprochées les unesdes autres. Les fleurons de la circonférence, bleus ou lilas, dépassent cet involucre et sont souvent bifides à leur sommet quoique tou- jours étroits. La graine est un peu velue et surmontée d’une aigrette roussâtre. — Il fieurit tard, en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous croyons cet Eri- geron indifférent à la nature du sol, mais préférant pourtant les terrains siliceux et détritiques. Nous ne le connaissons en Auvergne que sur les rochers trachytiques . qui sont du reste les seuls qui atteignent une élévation suffisante pour lui. Il ERIGERON. 29 y vitentre 1,600 et 1,850n; Dubois l'indique à 50% dans la forêt d'Orléans, ce qui est douteux. Dans les Pyrénées il at- teint les sommets les plus élevés, à 3,000" sur le Vigne- mal, d’après La Baumelle cité par Ramond. Ce dernier l’a trouvé aussi sur le sommet supérieur du pic du Midi, le 7 octobre 1809, et entre les deux sommets, les 11 et 22 sep- tembre 1810. Des individus, très-petits et uniflores dans ces localités élevées, étaient plus développés sur les pentes. M. de Tchiatcheff l’a rencontré sur les rochers volcaniques du mont Argée, en Asie mineure, à peu près à 2,000" d’élé- vation. De Candolle le cite à 3,000 dans les Alpes, et Wahlenberg dit qu'il s’y élève jusqu’à la limite des neiges perpétuelles. Tenore le place, pour le midi de l'Italie, dans sa 2° région alpine, de 1,800 à 2,000%. M. Boissier l’a recueilli sur les rochers calcaires, entre 2,300 et 2,800", et il trouvait plus bas à 1,450", une autre variété de cette plante. Ledebour l'indique aussi dans le Caucase à la hau- teur de 2,400 à 3,000", et sur l’Ararat de 3,200 à 4,000. C’est donc une espèce essentiellement montagnarde, qui ce- pendant devient littorale et maritime sur les rochers du Nortland en Laponie. Géographie. — On considère les diverses formes de cette plante comme des variétés locales et non comme des espèces. Elles ont une aire des plus vastes. — Au sud , cet Erigeron s’étend en France, dans les Pyrénées et en Espagne, jus- qu’à sa pointe australe. — Au nord , il occupe le sommet des montagnes , les Carpathes , la Scandinavie où il descend des hauteurs ; il stationne à Hammerfest, et atteint même le Spitzherg. On le connaît en Angleterre, en Islande et non dans les points intermédiaires. — A l'occident , il gagne le Groënland , et il vit en Amérique sur les sommets élevés des montagnes Rocheuses. — A lorient , il végète encore 30 CORYMBIFÈRES. sur toutes les montagnes qu'il rencontre , ainsi que dans les plaines quand elles sont suffisamment rapprochées des pôles. C’est ainsi qu'il habite le pays des Samoyèdes , le Caucase, les bords de la mer Glaciale, la Sibérie arctique et l’Altaï. — Sir D. Hooker a rencontré aussi cette espèce à l’extré- mité de l'hémisphère austral, au détroit de Magellan, au port Grégory, au cap Négro, au port Famine, à la baie du Bon-Succès, et il assure que ces échantillons sont identiques à ceux d'Europe et d'Amérique. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade... 36° |Écart en latitude : NOTd SDIMDErE.. 2-20 80 j G 4° Occident, Montagnes Rochs®s.. 125 O. | Écart en longitude : Orient, Sibérie arctique. ... 160 E.) 9850 Carré d’expansion. ..…......... 12510 G. SOLIDAGO, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Solidago, comme les Ærigeron, sont au nombre de 100. — Leur patrie est presque exclusivement l'Amérique du nord qui en a plus de 90 espèces. — Elles occupent tout son territoire, depuis les Antilles et le Mexique jusqu'aux régions froides du Canada. La partie centrale des Etats-Unis est la contrée qui en réunit le’plus grand nombre. — L'Amérique du sud en a 5, dont 3 du Brésil et 2 du Chili. — On en connaît 2 en Chine. — Une seule en Europe. SOLIDAGG VIRGA AUREA , Lin. — A peine les bois sont-ils coupés que ce Solidago, le seul égaré des solitudes de l'Amérique septentrionale, s’y montre en abondance. Il se SOLIDAGO. 31 mélange à l’Atra flexuosa, au Galeopsis Tetrahit, à V'Epi- lobium angustifolium, et reste au milieu des jeunes taillis, jusqu’à ce que l'ombre le détruise ou l’oblige à disparaître et à se cacher pendant longtemps. On le rencontre aussi dans les prairies sèches des montagnes et sur la lisière des bois, où il semble attendre l’occasion d’y pénétrer et de les envahir. — C’est une belle et grande espèce, à tige glabre, simple etrameuse. Ses feuilles sont oblongues, obtuses, et ses rameaux sont garnis de grappes de fleurs dressées et disposées elles-mêmes en un long épi. Ces fleurs sont d’un beau jaune, à rayons peu nombreux; elles ne s’épanouissent qu’en juil- let et en août , quelquefois en septembre. Après la floraison les involucres se dessèchent , ils s’étalent et laissent à nu les graines munies d’aigrettes grises qui restent longtemps fixées dans les involucres, et qui, parfois‘aussi, comme cela ar- rive très-fréquemment dans les composées , se détachent et voyagent seules dans les airs , sans s’inquiéter de la mission qu’elles ont à remplir. Nature du sol. — Altitude. — Quoique paraissant in- différente, la verge d’or préfère les terrains siliceux, primi- tifs et volcaniques. — C’est une des espèces les plus flexibles en altitude. M. de Tchiatcheff l’a rencontrée sur les divers plateaux du mont Argé en Asie mineure, et, sur le cône volcanique de la montagne, sur un talus complétement nu, sillonné de bandes de neige et recouvert de cendres et de rapillis mouvants. Elle atteignait jusqu’à 3,841", c’est-à- dire , le sommet de la montagne , elle y est accompagnée des Scrophularia olympica, Boiss. ; Pyrethrum Kotschii , Boiss. ; Alsine recurva , Podospermum intermedium , et de quelques Saxifraga et Erigeron. — Wahleuberg dit qu’elle croit dans les bois des plus hautes montagnes de la Suisse, et qu’elle se transforme en la variété S. pumila. Elle se 32 CORYMBIFÈRES. trouve aussi en Auvergne sur les plus hauts sommets. Elle croît sur le versant sud du mont Ventoux jusqu'à 1,560", dans les hautes montagnes de l’Andalousie entre 2,000 et 3,300", où elle devient la variété alpestris; dans le Caucase elle arrive à 2,000", et à 1,000" seulement dans le Talüsch. Géographie. — Comme toutes les plantes dont le type flexible peut varier sous l’influence de climats différents, ce Solidago à une aire d'expansion considérable. — Au sud, il croît au sommet des montagnes du midi de l'Espagne, et en Afrique sur le Djebel-Cheliah dans l'Aurès, où M. Cos- son l’a recueilli. — Au nord , il est dans toute l’Europe, dans toute la Scandinavie, dans les lieux secs ou peu hu- mides des régions sylvatiques et même subalpines. Il croît souvent associé aux pins et aux bouleaux. Il atteint Ham- merfest. Il est en Angleterre , en Irlande et dans les trois archipels anglais qu'il ne dépasse pas. — A l'occident , il vit en Portugal, dans le Labrador, dans les contrées boi- sées du nord de l'Amérique, du 54 au 64° de latitude, dans le Saskatchawant , dans les montagnes Blanches. C'est toujours la variété cambrica que l’on rencontre en Angle- terre et sur plusieurs points de l'Europe. — A lorient, 1l habite la Suisse , l'Italie, la Dalmatie, la Croatie , la Hon- grie, la Transylvanie, les Carpathes, la Turquie, la Tau- ride , toute la Géorgie , toutes les Russies , toutes les Sibé- ries, la Dahurie, le pays des Tschukhis, le Kamtschatka , les îles Aléoutiennes, et, dans l'Amérique arctique, la baie de Kotzebue. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. ... 37° }Ecart en latitude : Nord *Ahenfard;2: 455% 4. Faut 330 La MICROPUS. 33 Ecart en longitude : 3600 Carré d’expansion. ....... +... 11880 Occident et Orient... .... se : 300 G. MICROPUS, Lin. On ne connaît que 6 Micropus, dont 3 originaires de l’Eu- rope australe, de l'Espagne et du midi de la France, et dont 4 arrive jusque dans l’Europe médiane. — Les 3 autres sont américains : du Mexique, de la Californie et du Chili. Micropus ERECTUS , Lin. — Les pelouses sèches des col- lines nous offrent souvent cette espèce annuelle qui s’élève peu, etse fait remarquer, comme les Filago, par les poils to- menteux et lanugineux qui recouvrent toute sa partie supé- rieure. Ses tiges, dichotomes au sommet, sont garnies de feuilles alternes, et présentent à leur partie supérieure de petites calathides cachées dans la laine qui les accompagne ; chacune d'elles est formée d’un involuere de 4 à 7 petites bractées, à l’aisselle de chacune desquelles se trouve une fleur femelle, tandis que le centre est occupé par 3 à 5 fleurs mâles d’une extrême petitesse. Les akènes entière- ment nus, sans aigrettes ni dentelures, sont glabres, fixés aux bractées de l’involucre et tombent avec elles. — On rencontre cette espèce avec le Zrifolium striatum, l’'He- lianthemum salicifolium, etc. Elle fleurit en juin et en Juillet. Nature du sol. — Alhitude. — Ce Micropus habite les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espagne, en Algérie, sur les collines incultes près de Mascara. — Au nord, il se trouve près de Paris, à Metz et en Belgique. — À l'occident , il reste en Espagne. — A l'orient, il végète vil 3 34 CORYMBIFÈRES. en Italie, en Lombardie, en Dalmatie, en Hongrie, en Tur- quie, dans la Mœsie supérieure, en Tauride, dans le Cau- case, en Géorgie et en Perse. Limites d'extension de l'espèce. Siub, Agées 00e. Jesse 1300 1 en latitude : Nord, Belgique...........+ 50 150 Occident, Espagne........... 8 O.)Écart en longitude: Oent, LPBESe s 8 eo he ce 40 “ 57° Carré d’expansion............. 855 G. PALLENIS, Cuss. Une seule espèce, de l'Europe australe et de l’Afrique bo- réale, constitue ce genre séparé du Buphtalmum. PALLENIS spiNosA , Cass. — Un grand nombre de com- posées se sont réfugiées sur le bord des chemins , sur la li- sière des champs , depuis que l’homme s’est emparé, pour ses cultures, des terres primitivement incultes où ces espèces croissaient en abondance. Tel est le Pallenis qui attend l'été pour fleurir. El est annuel, et chacune de ses feuil- les florales se termine par une épine. Ses calathides jaunes sont munies de deux sortes de fleurons; des languettes étroites et tridentées, et des tubes ailés et à 5 dents. A l’é- poque de la dissémination, les paillettes épineuses s'écar- tent et les akènes, presque nus, se répandent. Ceux des fleurs en languettes sont aplatis, arrondis et garnis de pe- tites ailes, ceux des fleurons du disque sont velus et presque triangulaires. Ils sont tous couronnés par de petites dents ciliées placées d’un seul côté sur les akènes extérieurs et disposées en couronnes complètes sur ceux du centre. PHAGNALON. 35 Nature du sol. — Altitude. — A1 croit sur les ter- rains calcaires et marneux de la plaine, c’est à peine s’il s’élève sur les montagnes. Ledebour l'indique à 500" dans le Talüsch. Géographie. — I est méridional et s’étend au sud dans le midi de la France, en Espagne, aux Baléares, dans les champs de l'Algérie, dans les cultures arrosées des oasis et aux Canaries. — Au nord, il ne dépasse pas le plateau cen- tral et les rivages de l’Istrie. — A l’occident, ilest en Por- tugal et aux Canaries. — A lorient, on le trouve en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Grèce, en Turquie, dans le Cau- case, en Tauride et en Géorgie, Limites d'extension de l’espèce. SU IOANATIES. de en 0 se 30° er en latitude : Doÿd'Alstriéss ss ee A 15° Occident, Canaries. ......... 18 9: Ecart en longitude : Orient, Géorgie... :::. 47 E: 65° Carré d'expansion. .......,...: 975 G. PHAGNALON, (ass. 8 espèces le composent ; la moitié appartient à l’Europe méditerranéenne et à l’île de Crète ; —3 sont africaines: de l’Abyssinie, de Madère et des Canaries. — La dernière ha- bite l’Arabie pétrée. PHAGNALON sORDIDUM , DC. — On le voit former de pe- tites toufles grisâtres sur les rochers et les vieux murs. Ses tiges, dures et ligneuses à la base, émettent de nombreux ra- meaux cylindriques et tomenteux. Ses feuilles sont étroites, cotonneuses en-dessous, et les calathides, d’un jaune sale, 36 CORYMBIFÈRES. sont solitaires sur de longs pédoncules. Les fleurons du cen- tre sont tubulés et hermaphrodites, ceux de la circonférence linéaires, femelles, et le plus souvent avortés. A la matura- tion l’involucre s’étale et laisse disséminer de petits akènes velus etstriés, munis d’aigrettes grises à poils simples. —I fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — I croît sur les murs et les rochers calcaires sans être complétement exclu des ter- rains siliceux. Il s’élève peu dans les montagnes, et M. Bois- sier l'indique de 0 à 800%. Il s'élève aussi un peu sur les montagnes de l’Atlas. Géographie. —- Au sud , cette espèce habite la France, l'Espagne, les Baléares et les montagnes de l’Atlas. — Au nord, elle trouve sa limite dans la Lozère. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A l’orient, dans le royaume de Naples, en Corse et en Sardaigne. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie............... 35° Écart en latitude : Nord; Lorère. ui dede } 90 Occident, Espagne. .....:... 8 O. De en longitude : Orient, Royaume de Naples... 16 E. 24° Carré d'expansion ............. 216 G. INULA, Lin. Distribution géographique du genre. — On compte en- viron 60 Jnula dont la moitié appartient à l'Europe; 1ls ha- bitent surtout la partie australe et orientale de ce conti- nent : l'Italie, la Grèce, le Piémont, la France, l’Allema- gne et la Russie australe. — L’Asie en a 24, dont un tiers INULA. 371 des grandes Indes, un tiers du Caucase, de la Perse et de la Palestine, et l’autre tiers dispersé au Népaul, à la Chine et au Japon. — # espèces représentent ce genre aux Antilles et dans l’Amérique septentrionale. — L'Afrique en a 2, au cap de Bonne-Espérance, et aux Canaries. InvLa HELENIUM , Lin. — Grande et vigoureuse espèce à racine noire, profonde et aromatique, à larges feuilles dentées, et qui ne montre qu’à la fin de l’été ses calathides presque toujours solitaires et rayonnées. Ses tiges sont rai- des, dures et peu rameuses ; ses feuilles, un peu tomen- teuses, sont amplexicaules. Les bractées extérieures de l’involucre, élargies et foliacées, en recouvrent d’autres, obtuses et spatulées. Les fleurons, d’un beau jaune, sont de deux sortes : les uns offrent de longues et étroites lan- guettes, d’abord fermées en tube, qui s'ouvrent dans leur longueur et laissent sortir les deux branches du stigmate; les autres tubuleux, hermaphrodites et à 5 dents. Ces calathides sont très-odorantes et vernies par une sorte d’enduit résineux. — L'involucre s'ouvre à la maturation et laisse tomber des akènes tétragones, munis d’aigrettes à barbes capillaires. — On trouve cette plante dans les prés fertiles , dans les haies, au milieu des buissons , où elle est accompagnée d'espèces nombreuses et variées qui recher- chent comme elle les mêmes stations. Nous l’avons vue abondante autour de Bourges, associée à l’Althæa offici- nalis. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce recherche les terrains calcaires, marneux ou argileux , mais toujours frais et humides. Elle reste dans la plaine, et atteint pour- tant 400 à 1,600" dans le Caucase , selon Ledebour. Géographie. — Au sud, on la rencontre dans le midi 38 CORYMBIFÈRES. de la France , en Italie, en Espagne et en Sicile. — Au nord , elle est disséminée dans une partie de l’Europe cen- trale, en Danemarck, en Gothie, et même en Suède, où elle devient sporadique ou presque domestique. Elle est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle reste en Irlande. — A l’orient, elle est en Suisse, en Corse, en Dalmatie, en Transylvanie, dans le Bannat, dans les Carpathes, en Turquie, dans la Mœsie supérieure, en Macédoine et en Thessalie , dans le Caucase, en Géor- gie, dans les Russies moyenne et australe , et dans les Si- béries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Siale 3 meet see es en latitude : Nords:SuëdeLauss set os 166 190 Occident, Irlande. .......... 12 sn ue en longitude : Orient, Sibérie de l’Altaï. .... 97 E,. 1090 Carré d’expansion............. 2071 InuLA sALICINA , Lin. — Il habite les taillis, les brous- sailles et les coteaux arides. Ses racines sont vivaces ; ses ti- ges sont dures , fermes , glabres et rougeâtres ; ses feuilles, demi-embrassantes , sont rudes, glabres, recourbées vers le haut, d’un vert luisant et noirâtre. Les fleurs sont termi- nales, peu nombreuses, portées sur des pédoncules rou- geâtres, cannelés et dilatés. Les bractées de l’involucre sont recourbées en dehors à leur extrémité et disposées sur deux rangs. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve presque partout sur le calcaire, où il est indiqué dans toutes les flores. En Auvergne, on le rencontre souvent sur le ter- INULA. 39 rain siliceux , sur les alluvions. Il reste ordinairement dans les plaines. Géographie. — Au sud , il habite le midi de la France, le Portugal et une partie de l'Espagne. — Au nord , il se trouve dans une partie de l’Europe centrale, et s’avance en Danemarck, en Gothie, dans la Suède et la Norvége aus- trale, jusqu'aux îles d’Aland , dans la Baltique. — A l’oc- aident , nous avons cité le Portugal. — A l’orient , il est en Suisse , en Tyrol, dans toute l'Italie, la Dalmatie , la Croa- tie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce , dans les Car- pathes, dans les Russies moyenne et australe, dans la Géorgie , tout autour de la Caspienne, dans les Sibéries de l’'Oural , de l’Altaï, du Baïkal, et dans la Daburie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Naples..... 38° en en latitude : Nord, Ile d’Aland.......... 60 290 Occident, Portugal......... 10 O.)Ecarten longitude: Ortent) Dahurie..s4. 2. 419 E: 1290 Carré d’expansion............ 2838 INULA squarrosa, Lin. — Cette plante vivace croit sur les coteaux secs, au milieu des pierres et des brous- sailles. Sa tige est cylindrique et striée ; ses feuilles sont éparses, ovales, d’une consistance ferme et coriace , rudes par la présence de petits poils courts et peu nombreux. Les calathides sont terminales, peu nombreuses. Leur invo- lucre est formé de bractées lancéolées, dont les extérieures sont réfléchies au sommet. — Elle fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Cet Inula habite les terrains calcaires et rocailleux de la plaine ou des mon- 40 CORYMBIFÈRES. tagnes. Nous le trouvons dans la Lozère, de 400 à 600%. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 300 et 1,000", et dans le Talüsch entre 1,600 et 1,800. Géographie. — Au sud, on le rencontre dans le midi de la France et de l'Italie, en Corse. — Au nord, il ar- rive sur le bord du plateau central , et atteint aussi Dijon et la Suisse méridionale. — Il à sa limite occidentale en Por- tugal. — A l’orient , il habite l'Italie, la Sicile , la Dal- matie , la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie, la Russie australe , le Caucase, la Tauride et la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sie serbe sc... 9319 yEcart en latitude : Nord, France... 1 17 100 Occident, Portugal. ......... 10 O.) Ecart en longitude : Orient, Russie méridionale... 49 E) 990 Carré d'expansion... ......seoee 290 Inu£A Convza , DC. — IL est commun dans les lieux in- cultes et pierreux, le long des chemins, sur le bord des champs. Sa racine est bisannuelle; sa tige est droite, rougeâtre et rameuse au sommet. Ses feuilles sont larges , velues, sessiles , dentées et souvent blanchâtres et pubescentes en- dessous. Ses calathides sont disposées en un corymbe ter- minal. Leurs involucres sont cylindriques, composés de bractées visqueuses, souvent rougeâtres, linéaires et poin- tues , recourbées au sommet. Les fleurons femelles sont très- déliés et à 3 dents; ceux du centre, jaunes comme ceux de la circonférence, sont très-courts. Toute la plante ré- pand, quand on la froisse , une odeur bitumineuse ana- logue à celle du Psoralea. — Y fleurit en juillet et en août, INULA. 41 Nature du sol. — Altitude. — IX] habite les terrains calcaires, compactes et marneux, les pépérites et les laves des volcans, et reste le plus souvent dans les plaines. Géographie. — Au sud, il existe dans le midi de la France , en Portugal, dans le midi de l’Italie et en Sicile. — Au nord, dans presque toute l’Europe centrale, dans le Danemarck, et en Angleterre jusqu’au 55°. — A l’oc- cident , nous avons cité le Portugal. — A l’orient, il est en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hon- grie, en Transylvanie , en Turquie, dans le Caucase et la Géorgie, dans les Carpathes, dans les Russies moyenne et australe. | Limites d'extension de l’espèce. D RICE Dm as deco ce 10 Le en latitude : Nord, Angleterre..........+ 59 18° Occident, Portugal. ...... ... 10 ©. ;Ecarten longitude : Orient, Russie méridionale. . .. 49 E. | 590 Carré d’expansion......... ... 1062 INULA BIFRONS , Lin, — On trouve assez communément cette plante annuelle sur le bord des vignes, le long des chemins , où elle vit en petites sociétés avec le Sambucus Ebulus et quelques Carduacées. Ses tiges sont droites, fermes, cannelées , rameuses et feuwillées. Ses feuilles radi- cales sont oblongues , étalées sur le sol et d’un vert jaunà- tre. Les caulinaires sont embrassantes et présentent souvent de l'inégalité dans les deux lobes qui entourent la tige. Les fleurs sont jaunes et disposées en corymbe terminal. Les fleurons, en languette, sont très-courts, creusés en cuiller et tridentés. L’involucre est visqueux. — Fleurit en juillet, en août et même en septembre. 42 CORYMBIFÈRES. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et marneux des plaines. Géographie. — Aire restreinte au midi de la France et à une partie de l'Italie, à la Hongrie et à la Transylvanie. Limites d'extension de l’espèce. Sud , Aalie..: sis cs 20000" 10/1) Feart enlatitudé: Nord; Erante see 6 | 51 Occident, Frances. 02 0 Écart en longitude : Orient, Transylvanie. ....... 21 E.) 21° Carré/d'expansion. 25.40... 1105 INULA BRITANNICA, Lin. — Il est vivace et habite les prés salés, les bords des fossés et des marais, où il vit en société très-nombreuse, avec Plantago maritima, Lepigo- num marginalum , de nombreuses Chénopodées, etc. — Ses racines sont fibreuses et traçantes, ses tiges droites, fermes et velues, quelquefois entièrement simples et uni- flores , plus souvent divisées en 2 ou 3 rameaux à leur par- tie supérieure, et rougeâtres ou violacées à leur base. Les feuilles sont velues, un peu pointues et amplexicaules. Les calathides sont grandes, d’un beau jaune , entourées d’un involucre velu. Les demi-fleurons sont très-étroits et très- nombreux , comme dans tous les Znula. — Il fleurit en juil- let et en août. Nature du sol. — Altitude. — IX habite les terrains calcaires et marneux , et surtout ceux qui sont arrosés par des eaux minérales, et s’élève peu dans les montagnes. Géographie. — Cet Inula se trouve dans le midi de la France, sur plusieurs points du littoral. — Au nord, il est dispersé dans quelques parties de l’Europe centrale, et arrive INULA . 43 en Danemarck et dans la Gothie australe, sans paraître en Angleterre malgré son nom. Il atteint Saint-Pétesbourg. — À l'occident, on le trouve à Nantes, sur les sables de la Loire. — A lorient , il existe en Dalmatie, en Croate, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, dans les Carpathes, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Rus- sies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal, dans la Sibérie orientale et dans la Da- hurie. Limites d'extension de l'espèce. Si ucase se 0.8 00 55 409 Écart en latitude : Nord, Sibérie orientale...... 61 | 21° Occident, France. ......... 6 O.|Écart en longitude: Orient , Sibérie orientale..... 163 E. | 169° Carré d’expansion............. 3949 INULA MONTANA , Lin. — Il est vivace et croît en touffes élégantes sur les rochers et sur les coteaux pierreux. Sa racine est ligneuse, et sa tige, un peu inclinée à sa base, an- guleuse et velue, est presque nue dans le haut, tandis qu’elle offre plus bas, des feuilles oblongues, velues, entières et rétrécies en pétiole. La calathide est droite et solitaire, grande et d’un beau jaune. Son involucre est velu et formé de bractées oblongues et linéaires, dont les extérieures sont les plus courtes. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent et croît sur tous les terrains rocheux et rocailleux. Nous le trouvons entre 300 et 1,000". De Candolle l'indique à 200% à Agen et à 1,600" dans le Jura. M. Boissier le cite entre 1,300 et 2,000" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud, il se trouve en France, en Es- 44 CORYMBIFÈRES. pagneet en Algérie, sur le Djebel-Tougour, et dans les pâtu- rages élevés du Djebel-Cheliah, dans l’Aurès. — Au nord, il existe dans le Jura , dans la Suisse et l'Allemagne méri- dionale. — A l'occident , il ne dépasse pas l'Espagne. — A lorient , il habite toute l'Italie , la Sicile, la Dalmatie, la Tauride et la Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. cer ENS la en latitude : Nord, Allemagne. ......:... 48 14° Occident, Espagne... ..:...., 7 Fa ee en longitude : Orient ,:Taurides 22. 0. 20: 420 Carré.d'expansion.k. :...2.7.,.20 988 INULA GRAVEGLENS , Desf. — Cette plante est annuelle et vit dispersée dans les champs, sur les sables des rivières et le long des chemins. Elle est peu remarquable, sans éclat, visqueuse, et répand une odeur désagréable. Ses tiges sont velues , rameuses dans toute leur étendue. Ses feuilles sont entières, un peu froncées, velues, oblongues , sessiles, d’un vert sale ou roussâtre. Les calathides sont petites et nom- breuses, disposées en corymbes irréguliers, sur des pédon- cules rameux et axillaires. L’involucre est écailleux , cou- vert de glandes visqueuses, et contient 5 à 6 fleurs d’un jaune sale. — Elle fleurit en juillet , août et septembre. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains siliceux et sablonneux de la plaine. Géographie. — On la trouve, au sud , dans le midi de la France, en Corse, dans quelques parties de l'Espagne, aux Baléares et dans les champs de l’Algérie. — Au nord, elle atteint le centre de la France, Paris, Dijon. — À l'oc- JASONIA. 45 aident , elle reste en Espagne. — A l'orient, on la rencontre en Istrie, en Italie, en Sicile, dans les montagnes de la Servie méridionale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie............... 34° Écart en latitude : Nord, France....... ne ee OL 130 Occident, Espagne... ........ 5 O.)Écart en longitude: MONT SEFNIP..e coco ce 19 Fr 24° Carré d'expansion. -...-...:.. 312 G. JASONIA, Cass. Petit genre formé de 6 espèces, dont 3 de la France et de la région méditerranéenne de l’Europe ; — 2 africaines, des Canaries ; — 1 américaine , de la Caroline. JasonrA TUuBEROSA , DC. — Cette plante se trouve dans les lieux incultes, sur les bords des chemins et des champs, où sa racine tubéreuse produit une tige rameuse , chargée de calathides nombreuses. Les fleurons, de couleur jaune, sont ligulés et femelles à la circonférence , tubuleux et her- maphrodites au centre. Les akènes sont velus et munis d’ai- grettes plumeuses. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains calcaires et marneux, et reste ordinairement en plaine dans le sud de la France, mais dans le midi de l'Espagne, M. Boissier la cite entre 1,450 et 2,000". Géograple. — Au sud, la France, les Pyrénées, le midi de l'Espagne. — Au nord, l'Ardèche. — A locci- dent, le Portugal. — A l’orient, la France seulement. 46 CORYMBIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Grenade.... 37° | Ecart en latitude . Nord, France... sr... 4/6 70 Occident, Portugal.......... 10 O.)Ecarten longitude: Orient, FEARCE. esse. À | 14° Carré d'expansion. ........,.... 98 G. PULICARIA, Gœrin. Distribution géographique du genre. — Les Pulicaria, au nombre de 23 ou 24, sont partagés presque également entre l'Europe, l’Asie et l'Afrique. — Ce dernier continent en offre 9 à 10 espèces : de l’Abyssinie, du Sénégal, de l'Egypte ou des autres parties de l’Afrique boréale; 2 espè- ces seulement appartiennent à l’Afrique australe. — L’Eu- rope en a 7 espèces : du Portugal, de la Sicile, de l'Europe australe ou médiane. — On en connaît 7 asiatiques : des Indes orientales, de l’Arabie et du Caucase. — L'Amérique n’offre aucune espèce de ce genre. PuLICARIA VULGARIS, Gærtn. — Petite plante annuelle, commune le long des fossés inondés, sur le bord des chemins, sur les sables humides des rivières. Sa tige est droite et ra- meuse, ses feuilles sont courtes, froncées ou ondulées, ve- lues, d’un vert sombre. Ses capitules sont nombreux et pres- que globuleux. Les demi-fleurons , très-courts et très-déliés, sont à peine visibles. Lors de la maturité des graines l’in- volucre ne change pas de forme , mais les akènes , petits et velus, s’en échappent successivement. — Elle fleurit en juil- let et en août. Nature du sol, — Altitude, — Elle est indifférente et PULICARIA 41 accepte tous les terrains , pourvu qu'ils soient humides ou qu'ils aient été inondés pendant l’hiver. Elle préfère la plaine aux montagnes et s'élève peu. Géographie. — Au sud, on la trouve dans le midi de la France, en Espagne, en Portugal, aux Canaries où elle a aussi sa limite occidentale. — Au nord, elle habite tout le centre de l’Europe, le Danemarck, la Gothie australe, et l'Angleterre jusqu’au 53°, la Livonie jusqu’au 57°. — A lorient, elle existe en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans l'Epire et dans la Thrace, dans le Caucase, la Géorgie, les déserts de la Cas- pienne et des Kirghiz, en Tauride, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l’espèce. Pulp Canaries. D. 52002 9 eue en latitude : Nord Enomen ral Nr 6997 280 Occident, Canaries. ......... 18 x Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l’Altaï..... 97 E. 115° Carré d'expansion. ........... 3220 PurICARIA DYSENTERICA , Gærtn. — Nous nommons une espèce tardive, très-communeettrès-apparente, quise montre à la fin de l’été le long des fossés où l’eau a séjourné. Elle y forme de larges touffes, aux feuilles blanches et cotonneu- ses, dont les fleurs jaunes, régulièrement radiées, contras- tent avec les épis lilas du Mentha sylvestris, et se mêlent au Lythrum Salicaria, au Lysimachia vulgaris, et à cette foule de plantes des lieux humides qui réservent pour l'automne tout l’éclat de leurs fleurs. — Ses feuilles sont sessiles, on- dulées sur leurs bords, etses calathides disposées en corymbe; 4S CORYMBIFÈRES. les fleurons extérieurs sont linéaires, nombreux et rappro- chés. Tous les autres sont hermaphrodites et à 5 dents. A l’époque de la dissémination , l’involucre offre ses bractées laineuses et recourbées ; les graines sont munies d’une double aigrette, dont l’extérieure forme un godet d’un beau blanc. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol.— Altitude. — Cette plante parait avoir une préférence pour les terrains calcaires, mais elle accepte aussi les sables et les terrains siliceux, pourvu qu'ils soient frais, humides, ou qu'ils aient été inondés une partie de l’année. Elle aime aussi beaucoup les sols argileux. — Elle croît en plaine et s'élève peu. M. Boissier l'indique à 650" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Elle est commune, au sud, dans le midi de la France, en Espagne, et se retrouve en Algérie. — Au nord, elle existe dans presque toute l’Europe centrale, jusque dans le Danemarck austral, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle vit en Portugal. — A lorient, elle est en Suisse surtout près des lieux habités, en Italie, dans le royaume de Naples, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie sur les bords de la mer Caspienne, en Turquie sur les rives du Bosphore , en Russie sur les bords de la Neva , à Saint-Pétersbourg , et dans les Russies moyenne et australe, jusqu’au fleuve Oural. Limites d'extension de l’espèce. Sd, AIPÉTIE.. eme e 34° )Ecart en latitude : Nord, Saint-Pétersbourg..… ... 60 26° Occident, Portugal. .-....... 10 Re en longitude : Orient, Russie moyenne...... 58 E. 68° Carré d’expansion........... .. 1768 BIDENS. 49 G. BIDENS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Bidens , à peine représentés en Europe, forment cependant un genre nombreux, d'environ 80 espèces, presque toutes américaines. — 40 appartiennent à l'Amérique du nord et surtout au Mexique où 30 sont réunies ; les autres sont des Antilles ou des contrées chaudes du Nouveau-Monde.— 20 font partie de la végétation de l’Amérique du sud et sont presque toutes groupées au Pérou et au Brésil. — 7 à 8 espèces asiatiques appartiennent d’abord aux Indes orientales, puis au Népaul, à la Chine et à la Sibérie. — L'Océamie en a 5 : à Java, aux nouvelles Hébrides, à Taïti ou aux Sandwich. — 3 seule- ment sont européennes. — 2 africaines habitent, l’une les Canaries, l’autre le cap de Bonne-Espérance. Bipens CERNUA , Lin. — De nombreuses sociétés de cette espèce annuelle habitent le bord des eaux et les fossés humi- des. Leurs tiges s'élèvent peu; leur feuillage est sombre, à dé- coupures profondes, et les fleurs, jaunes et sans éclat, sont inclinées sur la tige. Si cette espèce vit dans de bonnes con- ditions d'humidité, sa tige est rameuse et porte plusieurs ca- pitules dont les rayons se développent. Si, par suite du retrait des eaux, la plante croît dans des lieux plus secs, elle reste petite et rabougrie ; elle n’a qu’une seule fleur et tous ses rayons sont avortés. Tous les intermédiaires existent entre ces deux états. — On remarque à la base du capitule une réunion de bractéesirrégulières; viennentensuite les écailles de l’involucre, et d’autres écailles, insérées au milieu des fleu- rons, protégent chacun d’eux de leur tissa membraneux et ne s’écartent qu'à mesure qu'ils s’épanouissent. — Après la floraison, des poils raides ou des arêtes qui, auparavant, VII 4 50 CORYMBIFÈRES. étaient couchés sur les ovaires, s’allongent et s’écartent tout garnis de cils barbelés en arrière comme les flèches des sauvages. Bientôt les akènes se détachent et sont emportés par les hommes et les animaux auxquels ils s’accrochent avec la plus grande facilité. — Ce Bidens fleurit très-tard, en août et septembre, et vit en société de divers Polygonum, de l’Alisma Plantago et d’une foule de plantes aquatiques. Nature du sol. — Altitude. — Xl est indifférent et croît sur tous les terrains, pourvu qu'ils soient humides. Il a ce- pendant une prédilection pour les sols siliceux et pour les alluvions. I habite le plus ordinairement les plaines, mais il peut atteindre 600 à 900% dans les montagnes. Géographie. — Au sud , on le trouve en France, dans une partie de l'Espagne et dans le midi de l'Italie. — Aa nord , il végète dans une grande partie de l'Europe cen- trale, en Angleterre, en Irlande, et il a une variété maæima qui se trouve en Danemarck, en Gothie, en Suède et en Finlande, disséminée partout. — A l'occident, on le rencontre en Amérique, dans tout le Canada, au lac Huron , au Saskatchawant , à l’île d'Orléans dans le Saint- Laurent. — A l'orient , il habite la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, les Russies septentrionale , moyenne et australe, les Carpathes, le Caucase, la Géor- gie, les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. ..... 400 rhes en latitude : Nord , Finlande............. 68 280 Occident, Canada. ......... . 97 O.) Écarten longitude: Orient, Sibérie de l’Altaï..... 96 “ 1930 Carré d'expansion. ...... si OS BIDENS. o1 BipENs TRIPARTITA , Lin. — Il habite, comme le pré- cédent , les bords des ruisseaux et des rivières , les fossés et les lieux humides, où 1l est très-commun. Il est annuel et vit aussi en groupes très-nombreux, formant quelquefois à lui seul des espèces de gazons. — Il ressemble au B. cer- nua , mais ses calathides sont droites et n’ont pas, à beau- coup près, un aussi grand nombre de fleurons. — Ses se- mences offrent les mêmes caractères, elles s’accrochent aussi facilement , et la plante est également tardive. Nature du sol. — Altitude. — 11 est aquatique et in- différent à la nature du sol et préfère la plaine aux mon- tagnes. Géographie. — On le trouve , au sud, dans le midi de la France, en Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, il est plus répandu et habite toute l'Europe centrale , l'Angleterre et l'Irlande. Sa variété minima in- tegrifolia croît dans toute la Scandinavie, jusque dans Ja Laponie australe. — A l'occident, il existe en Portugal. — À lorient, on le rencontre en Suisse, en dehors des montagnes, en Jtalie, en Dalmatie, en Croatie, en Hon- grie, en Transylvanie, en Servie, en Thrace, dans les Carpathes, dans le Caucase, en Tauride, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de J’Altai et du Baïkal, et 1l a aussi une variété en Dahurie. Limites d'extension de l'espèce, 2,07 AVE | (OST E € pe 38° us en latitude : Nord, Laponie....... GG 280 Occident , Portugal......... 10 O. ie en longitude : Orient, Dahurie....... sS844 19 dE: 1290 Carré d’expansion............ 3612 92 CORYMBIFÈRES. BiDEns BIPINNATA, Lin. — Il est annuel et viten sociétés nombreuses sur les sables humides et dans les lieux cultivés. Sa tige est droite, rougeâtre, simple ou rameuse. Ses feuilles sont profondément découpées, à folioles elles-mêmes incisées. Ses fleurs sont terminales, d’un jaune sale. Leur involucre est double , l’extérieur formé de bractées vertes, étroites , et souvent découpées jusqu’à la base, l'intérieur formé de bractées nombreuses, transparentes , jaunâtres et presque semblables aux écailles ou paillettes qui recouvrent le disque. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — recherche les terrains siliceux et sablonneux, sans être exclu des autres. Il est moins aquatique que les précédents et reste dans les plaines. Géographie. — Ce Bidens est considéré comme origi- naire de l'Amérique septentrionale et comme naturalisé sur plusieurs points de la terre; il est donc presque impossible d'établir son aire d’expansion. — Au sud, on le trouve dans les montagnes de la Nigritie, au Sénégal , aux îles du Cap- Vert, en Barbarie. — Au nord et à l’est, il arrive jusque sur le plateau central de la France, et dans le Tyrol. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Abyssinie............ 10° Écart en latitude : Nord, Tyrol.............. 47 370 Occident, Amérique septent®. 100 ©. Écart en longitude : Orient, Abyssinie.......... A0 “à 1400 Carré d’expansion............. 5180 G. FILAGO, Lin. On n’en connaît que 7 espèces dont 6 européennes, du centre ou du midi de l’Europe, et 1 des Indes orientales. FILAGO. 93 FizaGo GERMANICA, Lin. — On trouve communément ce Filago dans les champs cultivés, sur les sables des bords des rivières , et même sur les vieilles murailles. Ses tiges et ses feuilies sont d’un gris blanchâtre, dù à la grande quantité de poils dont elles sont entourées. Sa tige est droite et divisée en rameaux qui s'ouvrent à angles droits. Ses feuilles sont oblongues. Ses calathides offrent cinq faces et se réunis- sent en capitules sphériques à l’aisselle des feuilles. Les fleu- rons du centre sont hermaphrodites et quadrifides, ceux de la circonférence, femelles et beaucoup plus nombreux, sont accompagnés de 5 rangs d’écailles qui persistent pendant la maturation et qui protégent de petits akènes cylindriques, munis d’une petite aigrette quand ils proviennent des fleurs du centre, dépourvus d’aigrettes s'ils appartiennent aux fleurs de la circonférence. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît sur tous les terrains, dans les plaines et sur les montagnes. Nous le trouvons encore à 1,000, M. Boissier le cite de 0 à 2,400" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Il est très-répandu. — Au sud, il est en France, en Espagne, en Afrique, aux Canaries, à Madère, en Egypte et même dans les lieux montagneux de l’Abyssi- nie où 1l fleurit en octobre. — Au nord, il s’étend aussi très- loin et arrive en Danemarck et dans la Gothie australe, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il se trouve en Portugal. — A lorient, en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géor- gie, en Perse, dans presque toute l’Asie mineure, sur les bords de la Caspienne, dans les Carpathes, dans les Russies. moyenne et australe, dans la Sibérie du Baïkal. D4 CORYMBIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. AUS ADVSSINIE.. a tOn dre en latitude : Nord, Angleterre. .... AE: DIRE 48° Occident , Canaries. ..... ... 18 O.) Écarten longitude: Orient , Sibérie du Baïkal.... 116 E | 13/° Carréd'expanSion "2... 6432 FiL4Go ARVENSIS, Lin. — Il est dispersé dans les champs, parmi les bruyères ou sur les alluvions des rivières. Il est annuel. Sa tige est simple, un peu ramifiée à sa partie su- périeure. Ses feuilles sont étroites et cotonneuses ; ses fleurs sont disposées en calathides terminales et néanmoins un peu unilatérales. On y remarque deux sortes de fleurs femel- les, les unes libres, les autres engagées dans les écailles de Pinvolucre ou dans les paillettes du réceptacle. I résulte de cet arrangement que les akènes des fleurs femelles extérieu- res sont entièrement nus et engagés dans les écailles ou dans les paillettes avec lesquelles ils se disséminent, tandis que les autres, munis d’une aigrette capillaire, tombent à l’épo- que où les bractées de l’involucre s’écartent. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — W habite les terrains si- jiceux et sablonneux des plaines et des montagnes. Il peut s'é- lever très-haut. M. Boissier l'indique entre 1,600 et 2,600" dans le sud de l'Espagne, et Ledebour le cite de 500 à 2,400" sur les monts Kaïischaud et Kasbeck dans le Cau- case, et entre 1,200 et 2,000 dans le Talüsch. Géographie. — Au sud, il se trouve en France, enEs- pagne, à Madère, aux Canaries. — Au nord , dans toute l'Allemagne, le Danemarck et la Gothie, ainsi que dans la FILAGO. 29 Finlande australe. — A l'occident, il est en Portugal et aux Canaries. — A l’orient, on le trouve en Suisse, en Ita- lie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Carpathes, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibé- ries de l’Oural et de F’Altaï. Limites d'extension de l’espèce. DU NUINATIES. Se... 0e .... 282 })Ecart en latitude : Nord, Finlande....... ITEM 61 330 Occident , Canaries. ......... 18 F4 Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque ...... JE: 115° Carré d’expansion.........:.. . 3799 Fizaco minima , Fries. — Il croît aussi dans les champs et sur les coteaux arides, parmi les bruyères. Il est annuel ; sa tige est rameuse dès la base et se subdivise ordinairement en 2 à sa partie supérieure ; ses feuilles sont étroites, linéai- res et serrées contre la tige. Les fleurs sont axillaires, réunies 3 à # ensemble en une espèce de pyramide. Elles offrent les mêmes particularités que celles de l'espèce précé- dente. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — A croit sur les terrains siliceux et sablonneux des plaines et des montagnes peu éle- vées. Il atteint facilement 1,000" en Auvergne, et abonde à cette altitude sur les sols écobués,mêlé au Rumex Acetosella, à l’Hypericum humifusum , etc. Géographie. — Au sud, il atteint l'Espagne et le Portu- gal. — Au nord , il se trouve dans presque toute l’Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvége aus- trale, en Finlande, en Angleterre et en Irlande. — A l’o- 56 CORYMBIFÈRES. rient, on le rencontre en Transylvanie, sur quelques points de la Russie moyenne et de la Russie australe , dans les Si- béries de l’Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Portugalasste... se. 40° He en latitude : Nord, Finlande....... SR, | 21° Occident, Portugal. .:... ie À x to longitude : Orient , Sibérie du Baïkal.... 116 E. 126° Carré d'expansion... #..4.14...2046 Ficaco GaLLica, Lin. — Il est annuel et vit dans les champs en petites sociétés ou plus souvent disséminé. Sa tige est droite , grêle et rameuse, un peu cotonneuse à sa base. Ses feuilles sont allongées, linéaires, très-pointues et blanchâtres. Ses capitules, entourés de bractées aiguës, sont placés aux points de bifurcation des rameaux, et présentent aussi les mêmes caractères que ceux du F. arvensis. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — X\ croît sur les terrains siliceux, graveleux ou sablonneux de la plaine et des mon- tagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, il se trouve en France, en Es- pagne, en Algérie, à Madère et aux Canaries. — Au nord, il est moins répandu et végète çà et là dans quelques par- ties de l'Allemagne, dans le grand-duché de Bade, en Westphalie, en Bohême. Il est aussi en Angleterre où peut- être il a été transporté. — A l'occident, il habite le Portu- gal. — A l’orient, on le cite en Suisse, dans le midi de l'Italie et en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie. GNAPHALIUM. 97 Limites d'extension de l'espèce. MID ARANIES.. 4e see cie se JU RU en latitude : Nord, Angleterre... ...... 04 2/0 Occident , Canaries. . ........ 18 O. si en longitude : Orient, Transylvanie. .... ONDES 400 Carré d'expansion. ........... 960 G. GNAPHALIUM , Lin. Distribution géographique du genre. — Les 120 espèces qui le composent sont disséminées dans toutes les parties du monde, mais la moitié au moins fait partie de la végétation américaine. —— #0 espèces sont de l’Amérique du sud, et la plupart du Pérou, du Brésil, du Chili et de Montevideo. — 26 appartiennent à l'Amérique septentrionale, et parti- culièrement au Mexique , à la Jamaïque et à Saint-Domin- gue; ces plantes, qui résistent parfaitement à la chaleur, s’avancent très-peu vers le nord. — Aussi, après l’Amé- rique équinoxiale, c’est l’Afrique qui a le plus grand nombre de Gnaphalium ; on y en connaît 24, c’est-à-dire : 14 du cap de Bonne-Espérance , 4 de Madagascar, 3 de l'Egypte, 1 du Sénégal, 1 d’Abyssinie et 1 de l’île Bourbon. — Les Gnaphalium asiatiques sont au nombre de 10, dont 7 des Indes orientales, 2 de l'Arabie et 1 du Japon. — On en connaît 1 # espèces en Océanie; elles sont distribuées d’abord à la Nouvelle-Holiande et à la Nouvelle-Zélande, puis aux îles Sandwich, à la terre de Diémen , à la Nouvelle-Calé- donie et à Java. — Quant à l’Europe, elle n’en nourrit que 8 à 10 , très-disséminées sur toute sa surface, et appar- tenant plutôt aux montagnes et aux contrées froides qu'aux plaines et aux régions chaudes. 58 CORYMBIFÈRES. GNAPHALIUM SYLVATICUM, Lin. — Il est vivace et se trouve fréquemment dans les bois taillis, sur les pelouses buissonneuses, au milieu des bruyères. Sa racine est fibreuse et chevelue ; sa tige est simple, herbacée, feuillée, coton- neuse , d’abord un peu inclinée à la base, ensuite droite et relevée. Ses feuilles sont oblongues, linéaires ; les capitules, sessiles, naissent à leur aisselle et forment un long épi brun ou jaunâtre. Les involucres sont formés de bractées sca- rieuses , serrées, obtuses. Les fleurons femelles sont plus grêles et plus nombreux que les fleurons hermaphrodites, ce qui est l'inverse de ce qui a lieu dans la plupart des Synan- thérées. Après la fécondation les involucres se resserrent pour s’entr'ouvrir plus tard, à l’époque de la maturation. Alors, d’après les observations de Vaucher, cet involucre qui, jusqu'alors , avait conservé sa première forme , devient météorique ; il se resserre ou s’écarte selon les alternatives d'humidité et de sécheresse , et lorsque la dissémination est près de s’opérer, et que la température le permet, le récep- tacle se renverse sur ses bords, entraînant avec lui les écailles; les aigrettes s’écartent et se dispersent avec les akènes encore chargés de leur corolle desséchée. Le même individu présente des capitules non encore développés et d’autres qui ont déjà répandu leurs akènes, L’involucre, une fois étalé, ne se referme plus. — 1lfleurit longtemps, pendant tout l'été, et quelquefois pendant une partie de l’automne. Nature du sol. — Altitude. — I] recherche les terrains siliceux et détritiques , et atteint d’assez grandes élévations. Nous le trouvons en Auvergne à 1,400%. De Candolle l’in- dique à © partout, et à 1,400" à Esquierry, dans les Py- rénées. Ledebour le cite sur plusieurs points du Caucase, entre 2,400 et 3,000%; Lessing dit qu'aux Loffoden il monte encore à 365". GNAPHALIUM. 59 Géographie. — 11 n’est pas très-méridional , et végète au sud , dans les Pyrénées, en Espagne, dans le royaume de Naples et en Sicile. — Au nord, il est commun dans toute l’Europe, dans toute la Scandinavie, en Laponie jus- qu’au Cap-Nord ; il habite aussi l'Angleterre, l'Irlande et les Orcades. — A l'occident , il est en Amérique, au Ca- nada, au Groënland. — A l'orient, il est commun en Suisse, dans les Carpathes, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, dans toutes les Russies , dans toutes les Sibéries , et on le retrouve dans l'Amérique russe. Limites d'extension de l’espéce. Sicile TM SR UeIS8 Le en latitude : Nord, Cap-Nord....... SATA 330 Occident , Canada... ....... 120; is en longitude : Orient, Amérique russe... .. 180 E. 2520 Carré d’expansion. ......... ... 8316 GNAPHALIUM NORVEGICUM, Gunn. — Ce Gnaphalium , longtemps confondu avec le précédent , habite les pelouses et les pentes herbeuses des montagnes, où il vit disséminé. Il fait partie de cette belle et vigoureuse végétation où l'on remarque le ÆHieracium aurantiacum, le Buplevrum lon- gifolium, le Crepis grandiflora, le Centaurea montana, etc., mélés à une foule d’autres espèces qui s'étendent en vastes tapis magnifiquement émaillés. Il ressemble au G. sylvati- cum , mais 1l en diffère par ses feuilles caulinaires plus es- pacées, à 3 nervures, et par le coton argenté qui en recouvre la face inférieure, tandis que la supérieure est d’un brun sombre, par l’épi plus raccourci de ses calathides et par les 60 CORYMBIFÈRES. bractées des involucres toujours brunes au sommet. Les akènes sont aussi plus gros. — I] fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — X croît sur les terrains siliceux et détritiques. Nous ne le trouvons en Auvergne que sur les pics trachytiques très-élevés, au mont Dore, au Can- tal, au Mezenc, entre 1,400 et 1,800". Ledebour l'indique dans le Caucase , entre 600 et 1,706®. Cette belle plante vit aussi dans les Pyrénées, où elle atteint les plus hauts sommets. Ramond l’a recueillie sur la partie la plus élevée du pic du Midi , où elle se présente en très-petits individus, mais très-bien caractérisés. Plus bas , ajoute Ramond , elle est plus développée, et conforme aux échantillons qu'il a reçus d'Islande. Géographie. — Au sud, il reste dans les Pyrénées. — Au nord, il atteint l’extrémité de l’Europe. — A l'occident, on le trouve en Islande. — A l’orient , il habite la Lombar- die , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie , le Caucase, la Russie septentrionale , la Sibérie de l’Altaï et la Sibérie arctique. Limites d'extension de l'espèce. Sud ; Pyrénées... ....... Bee ne vs en latitude : Nord;1Gap-Nord. scene TA 280 Occident, Islande.......... 24 Le mis en longitude : Orient, Sibérie arctique...... 161 E. 185° Carré d'expansion. .......++.° 5180 GNAPHALIUM suPINUM , Lin. — On observe cette petite espèce dans les lieux humides des hautes montagnes. Elle est vivace et présente des tiges couchées et cotonneuses, munies de feuilles linéaires et sessiles sur la tige, mais réunies en petites rosettes à la base. Elles sont également GNAPHALIUM. 61 garnies d’un duvet blanc. Les fleurs sont disposées en petites calathides axillaires et sessiles, brunes ou verdâtres. Les bractées, vertes à leur base, sont scarieuses au sommet et noirâtres ou brunâtres sur les bords. Les fleurs femelles, plus grandes que les autres et plus nombreuses, ont de petites corolles tubulées , et produisent des akènes ovoïdes et un peu aplatis. — I fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — A croît sur le terrain siliceux et détritique des hautes montagnes, de 1,600 à 1,800 en Auvergne, de 1,600 à 2,800" dans les Alpes et dans les Pyrénées, selon de Candolle. Ramond a remar- qué cette petite plante sur le sommet supérieur du pie du Midi, le 26 août 1795, et sur le sommet inférieur, le 30 août 1809. Ledebour l’indique à 2,300" dans le Ta- lüsch, et Lessing le cite de 0 à 620" dans les îles Loffoden. Géographie. — Au sud, on rencontre ce Gnaphalium dans les Pyrénées, en Espagne, dans le midi de l'Italie et en Algérie. — Au nord, il végète dans le centre et surtout dans le nord de l’Europe, dans toute la Scandinavie , même en Laponie, dans les lieux uligineux , presqu'inondés, sur- tout dans la région subalpine des Laponies septentrionales. Ïl atteint les îles Loffoden, Mageroë et l’Altenfiord. Il habite aussi l'Angleterre , les Orcades, les Feroë et l'Islande. — A l'occident , il arrive au Labrador, tout à fait semblable à celui d'Europe. —- A l’orient, il existe en Suisse dans les hautes Alpes, dans les Carpathies, en Italie ,en Corse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, dans les Russies arctique, septentrionale et moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie... .. Es © D 50 rt en latitude : Nord;"Mageroë.. :.... 00 71 36° 62 CORYMBIFÈRES. Occident, Labrador.......... 58 ns en longitude : Orienk. éaucase.. miéess . Ào E. 103° Carré d’expansion............ 3708 GNAPHALIUM ULIGINOSUM , Lin. — Il est commun dans tous les lieux humides , sur le bord des fossés, sur les sa- bles des rivières. Il affectionne d’une manière toute particu- lière les lieux qui ont été inondés, et c’est une des pre- miéres plantes annuelles qui se montre avec divers Polygo- num sur la vase des étangs et des fossés dont l’eau s’est écoulée. 11 forme de petites touffes diffuses , très-rameuses, couvertes de longs poils laineux. Ses feuilles sont oblongues, linéaires, nombreuses et disséminées sur toute la plante, depuis le collet de la racine jusqu'aux fleurs. Les calathides sont réunies aux sommets des rameaux. Elles offrent des fleurs mâles et hermaphrodites peu nombreuses au centre, et des fleurs femelles plus nombreuses à la circonférence. — Il fleurit en juillet et en. août. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent et végète sur tous les sols humides. Il reste ordinairement dans les plaines et s’élève peu dans les montagnes. Géographie. — Au sud, on le trouve en France , dans le midi de l'Italie, en Sicile , et il est remplacé en Abyssinie par le G. Unionis, qui lui est exactement parallèle, sil n’est pas identique. — Au nord, il est abondamment ré- pandu dans presque toute l'Europe , dans toute la Scandi- navie et en Laponie jusqu’au Cap-Nord. Il existe en An- gleterre, en Irlande, aux Orcades, aux Shetland et en Islande. — A l'occident, on le rencontre en Portugal, au Canada, dans le Saskatchawant, et dans les îles de la ri- vière Colombie. — A l’orient, il habite la Suisse, l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, les GNAPHALIUM. 63 Carpathes, mais non le Caucase, la Tauride, toutes les Russies et toutes les Sibéries. Limites d'extension de l'espèce. MideSicile.nli..satosse.:1:,878 ) Écart en latitude : NondyiCap-Nordie.musaslat7 : 10) | 34° Occident, Amérique........ 125 O.]Écart en longitude: Orient , Sibérie orientale. .... 163 E. 2889 Carré d’expansion,............. 9792 GNAPHALIUM LUTEO-ALBUM , Lin. — Plante annuelle, dispersée sur les terrains humides , sur les sables des ri- vières, sur les vieux murs et même sur les rochers. Sa tige est droite ou couchée, simple ou peu rameuse. Ses feuilles sont molles, demi-embrassantes, un peu obtuses et couver- tes, comme les tiges, de poils laineux blancs ou Jaunâtres. Les capitules forment un corymbe serré. Les involucres sont luisants, d’un jaune pâle, et demi-transparents. Les fleurs du centre sont hermaphrodites, celles de la circonfé- rence femelles et plus nombreuses. — Il fleurit en Juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Y croît sur les terrains sablonneux et humides et quelquefois sur les calcaires. Il re- cherche aussi les terrains salés, les sables maritimes, et joue un grand rôle sur les rivages, près de Nantes, selon M. Lloyd. Il reste presque toujours en plaine. Géographie. — Les botanistes ne sont pas d’accord sur les caractères de cette espèce , et quelques-uns pensent que l'on confond sous cette dénomination plusieurs types dis- tincts. Dans tous les cas, l'aire d’expansion de l’espèce, même resserrée dans des limites plus étroites , serait encore 64 CORYMBIFÈRES. très-étendue. Au sud, l'espèce (ou le groupe ) se trouve en France, en Corse, en Espagne , en Algérie, à Madère, aux Canaries, sur les pentes ombragées de l’île Saint-Ni- colas , et dans les cultures de coton de l’île Saint-Antoine , au Cap-Vert, et dans les champs humides autour d’Adona, en Abyssinie, où elle fleurit en septembre. Elle est aussi au Sénégal. — Au nord, ce Gnaphalium est encore dispersé dans une grande partie de l’Europe , jusque dans le Dane- marck et la Gothie australe. — A l'occident , on le trouve en Portugal, en Amérique, dans le nord de la Californie, sur la côte nord-ouest. — A l’orient, on le rencontre en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, dans toute l'Asie mineure, en Turquie, dans la Russie moyenne , aux Grandes-Indes et en Chine. — On admet encore la pré- sence de cette espèce dans une foule de localités de l’hé- misphère austral, au Brésil, au cap de Bonne-Espérance , à l’île Norfolk, à la Nouvelle-Hollande, à la Nouvelle-Zé- lande, et jusque dans les îles reculées de la mer du Sud. Limites d'extension de l'espèce. Sr A bye. Je Le 109 }Ecart en latitude : Nord, Gothie...... AU 56 | 46° Occident, Amérique. ..... «+ 125 O.} Ecart en longitude : Orient, Chine....... MEL 110 E. 2359 Carré d’expansion............ 10810 GNAPHALIUM DIOICUM , Lin. — On remarque, sur les pelouses des montagnes , dans les petites clairières que lais- sent les genêts et les bruyères , cette charmante espèce qui vit en petits groupes dans lesquels les sexes sont séparés. GNAPHALIUM. 65 Cette plante s'étend au moyen de rejets qui partent de la base de sa tige, et elle étale sur le sol des rosettes de feuilles brunes , recouvertes de coton blanc. Aussi, ces petits grou- pes sont exclusifs; ils n’admettent pas d’autres espèces dans leurs rangs , seulement on voit autour d’eux le Calluna vul- garis, le Vaccinium Myrtillus, le Genista pilosa , V'Ane- mone montana , et toutes les plantes qui naissent ensemble dans ces localités. — On remarque, avec un vif intérêt, cette plante presque immortelle dont les calathides, réu- nies en corymbes ou en bouquets, sont tantôt d’un beau rose ou d’un carmin très-vif, tantôt blancs ou carnés. Les uns, formés de fleurs mâles, sont plus arrondis; d'autres, composés de fleurs femelles, sont tous allongés. Dès la fin de mai ces fleurs s’épanouissent, protégées déjà depuis longtemps par de légères aigrettes frisées qui paraissent de bonne heure. Les fleurs femelles étalent de longs stigmates cylindriques qui se réunissent en faisceaux au-dessus de la calathide, et le vent transporte le pollen des mâles, que les stigmates avortés entrainent en sortant hors du fourreau staminifère. Souvent, pendant la nuit, des noctuelles par- courent en butinant les fleurs de cette élégante Synanthérée, et, messagères désintéressées d’innocentes amours , dispu- tent au zéphyr, dont elles empruntent les ailes, le rôle que la nature lui a assigné pendant le calme des nuits. — Lors de la maturation des graines , les involucres des fleurs fe- melles s'étendent, tandis que ceux des fleurs mâles, n'ayant plus de fonctions à remphr, restent clos, et conservent long- temps leurs bractées semi-transparentes et colorées. Les semences se détachent, munies d’aigrettes filiformes, tan- dis que des poils en massue remplacent, dans les fleurs mâles, le faisceau qui couronne les graines des fleurs fe- melles. — Cette forme si remarquable du Gnaphalium VI : 66 CORYMBIFÈRES. dioicum est représentée dans des lieux divers et très-éloi- gnés. — On connait, comme parallèle à cette espèce, le G. alpinum , des plus hautes montagnes, le G. planta- gineum , de l'Amérique du nord , le G. carpathicum , des Alpes de l'est, et le G. monocephalum, de l’île d'Una- laska. — Il fleurit plus tôt que les autres Gnaphalium , en mai et en Juin. Nature du sol. — Altitude. — I aime les terrains si- liceux, sablonneux et détritiques des montagnes. Il croît avec vigueur sur les scories et les pouzzolanes des volcans , sur les plateaux trachytiques. Il fuit les plaines; nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,500" d'altitude ; de Candolle l’in- dique à 0 dans les dunes de la Hollande jusqu’à 1,600" dans les Alpes et dans le Jura ; 1l croît sur le mont Ventvux à 1,425" sur le versant nord, et de 1,400 à 1,500" sur le versant sud. M. Boissier le cite à 2,800" dans les monta- ones de l’Andalousie; Wahienberg ditque, dans la Suisse, il occupe toutes les collines stériles de la plaine et des mon- tagnes jusqu'aux neiges éternelles. Tenore le considère comme une des espèces qui montent le plus haut dans le royaume de Naples, et l’a observé jusqu'à 2,300. Enfin, aux Loffoden, Lessing l’a trouvé depuis les bords de la mer jusqu’à 420”. Géographie.— Ce Gnaphalium, très-facile à reconnaître, s'étend sur une grande partie du globe. — Au sud , il ne dépasse pas le midi de l'Espagne , le royaume de Naples et la Sicile. — Au nord, il est disséminé partout, dans la majeure partie de l'Europe, dans la Scandinavie où il at- teint aussi les montagnes les plus élevées, dans la Laponie, en plaine comme sur les pentes des vallées, jusqu'au Cap- Nord. On le trouve aussi en Angleterre, en Irlande et dans les 3 archipels anglais, sans qu'il atteigne niles Feroë, ni l’Is- HELICHRYSUM. 67 lande. — A l'occident, il habite plusieurs points de l’Amé- rique : les régions boisées du nord du Canada, Terre-Neuve, le Labrador, les montagnes Rocheuses. — A l’orient, il s’é- tend aussi à une grande distance, en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tau- ride, dans le Caucase, en Géorgie, en Perse et dans toute l'Asie mineure, dans les Carpathes, la Turquie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal, dans la Sibérie orientale, le Kamtschatka, la Dahu- rie, les îles Aléoutiennes et jusque dans l’Amérique russe. On peut donc le considérer comme faisant le tour du monde. ï Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade... 37° )Ecart en latitude : Nord, Cap-Nord............ 71 D) 34° Occident et Orienr.…........ 360 D ES Carré d’expansion.......+.+.. 12240 G. HELICHRYSUM, Pers. Distribution géographique du genre. — Ce genre, si nombreux en espèces (plus de 220) est très-inégalement distribué et comme réuni en masses compactes sur quel- ques parties de la terre. — Il est complétement étranger à l'Amérique. — L'Afrique est sa patrie principale, 160 es- pèces y sont groupées. La pointe australe seule, le cap de Bonne-Espérance et les contrées qui l’avoisinent offrent le magnifique spectacle de plus de 130 Helichrysum aux fleurs immortelles. Madagascar en réunit un autre groupe de 16 espèces : # sont à l’île Maurice, 2 à Madère et 1 au Séné- gal. — Après l'Afrique vient l'Océanie où l’on en connaît 68 CORYMBIFÈRES. 34, à peu près tous de la Nouvelle-Hollande, quelques-uns de la terre de Diémen et 2 de la Nouvelle-Zélande. — L’Eu- rope a un certain nombre de ces plantes, environ 15 espè- ces : de la Grèce, de l'Espagne, du Portugal, des Baléares, et en général des régions méditerranéennes. — L’Asie en a en- viron le même nombre ; leur foyer principal est en Perse , en Arménie, en Syrie, et les autres types asiatiques sont disper- sés aux Indes orientales, à la Cochinchine, dans la Sibérie, et l’une d'elles habite Ceylan. Hecicarysum Sroecaas, Lin. — Petit arbrisseau à tige rameuse qui forme des touffes souvent très-nombreuses dans les lieux secs et arides, sur les rochers et les coteaux pier- reux. Ses feuilles sont étroites, linéaires, nombreuses et rou- lées en dehors, blanchâtres en-dessous et fixées seulement aux rameaux. Ceux-ci se terminent par un corymbe de 10 à 12 calathides. Les involucres sont composés d’écailles jau- nes et persistantes, scarieuses au sommet, et privées de tout mouvement pendant la floraison. Tous les fleurons sont her- maphrodites. — Il fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Alhtude. — I est presque indiffé- rent à la nature chimique du terrain et recherche les sols graveleux et sablonneux. On le trouve sur les grès, sur les calcaires et sur les alluvions. Il ne s’élève pas sur les mon- tagnes. Géographie. — C’est une espèce méridionale que l’on trouve dans le midi de la France, en Espagne, aux Baléares et sur les collines incultes de l'Algérie. — Au nord, il est peu répandu et remonte seulement jusqu’à Nantes, où il vit sur les sables maritimes. — A l’occident, il habite le Por- tugal. — A l’orient, on le rencontre en ftalie, en Albanie, en Grèce, en Dalmatie et en Croatie. HELICHRYSUM. 69 Limites d'extension de l'espèce. Ge dloéries. si ot se D ie en latitude : Nord, France. .... .+ soute JEU 120 Occident, Portugal... .... ... 10 O.) Ecarten longitude : PPienié, DFGRR. ee oc ea sa SU de 30° Carré d’expansion............. 360 HeLicarysuM ANGUSTIFOLIUM , DC. — Ce petit arbuste ressemble au précédent, et croît comme lui en touffes grises ou blanchâtres sur les coteaux arides et dans les lieux pier- reux. Ses tiges sont très-rameuses , surtout à la base; ses feuilles, qui ressemblent à celles de VA. Siæchas , sont laineuses, odorantes si on les froisse; les calathides sont petites, nombreuses, pédonculées et réunies en un corymbe éloigné des feuilles. Les bractées de l’involucre sont d’un jaune pâle, et l’ensemble des involucres d’un beau jaune citron. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — 11 végète sur les terrains siliceux et rocailleux des plaines et des coteaux. M. Boissier le cite à 800" dans le royaume de Grenade. | Géographie. — Il habite le midi de la France, la Corse, l'Espagne , le midi de l'Italie et la Sicile, lIstrie et l’Ar- ménie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 36° ) Ecart en latitude : DPT, II. -sc sos comtes 1 ) ge Occident, France... ........ "0 Ecart en longitude : Orient, Arménie. . . 5.00% e..0407 E, 40° Carré d’expansion............, 360 70 CORYMBIFÈRES. G. ABTEMISIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Artemisia aujourd’hui connus sont au nombre de 210 à 220. — Leur grand centre est en Asie, où se trouvent la moitié de leurs espèces, c’est-à-dire, 110. Sur ce nombre, une moitié habite la Sibérie et toutes les parties froides de ce vaste continent. 6 espèces sont originaires de la Dahurie , 7 à 8 sont du Kamtschatka et tendent vers l'Amérique arctique. Un autre centre de 25 à 30 espèces se trouve aux Indes orientales, dans les montagnes de l'Himalaya et du Népaul; un autre groupe a le Caucase pour centre, et s’étend en Arménie, en Géorgie , en Perse. La Chine en a aussi 6 es- pèces. — Après l’Asie, c’est en Europe que l’on rencontre le plus grand nombre d’Artemisia. On en connaît environ 60 dont la majeure partie se trouve dans la Russie aus- trale, dans la Tauride et dans les parties les plus voisines de l’Asie. D’autres, en grand nombre, végètent en Es- pagne, en Italie, en Sicile, en Autriche; et, enfin, un certain nombre d'espèces ont adopté, pour leur patrie, les hautes montagnes de la Suisse et du Piémont, des Carpathes et même de Ja Scandinavie. — 30 espèces habitent l’Amé- rique du nord, et surtout l’Amerique arctique , le Groën- land , l'Amérique russe, le Canada , et quelques-unes seu- lement s’avancent dans les Etats-Unis, en Californie et même sur les montagnes du Mexique. — C’est à peine si, dans l'Amérique du sud, on en cite { ou 2 au Brésil. — L'Afrique n’est pas la patrie des Artemisia ; 3 sont indiqués aux Cana- ries, 3 en Egypte, 1 en Barbarie, { en Numidie, 1 au cap de Bonne-Espérance, en tout 9 espèces africaines. — ARTEMISIA. à | L'Océanie en a #, des îles Sandwich, de la Nouvelle-Zé- lande ou des Moluques. ARTEMISIA ABSiNTHIUM, Lin. — Cette plante vigoureuse est répandue partout, le long des chemins, sur les sables des rivières , dans tous les lieux pierreux, mais principalement sur les décombres et près des lieux habités. Elle forme souvent de grosses touffes à souches ligneuses et à tiges garnies de rameaux redressés ou peu ouverts. Ses feuilles sont profon- dément découpées et d’un gris blanchâtre comme les tiges. Elles sont très-odorantes, quand on les froisse. Les calathides sont jaunes, penchées et disposées en longs épis unilatéraux. L’involucre est sphérique et lanugineux. Le réceptacle est velu ; les fleurs extérieures sont femelles , et celles de l’in- térieur hermaphrodites. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — L’absinthe croît sur tous les terrains , sur les roches volcaniques, granitiques ou calcaires, comme autour des sources minérales et sur les sables des rivières. Nous la trouvons jusqu’à 1,200 dans les montagnes de l'Auvergne. M. Boissier l’indique entre 1,150 et 2,300" dans celles du midi de l'Espagne, et Le- debour à 1,700" dans celles du Caucase. Géographie. — Au sud, on la trouve en France, en Espagne, en Corse, en Algérie. — Au nord, dans une grande partie de l’Europe centrale, dans le Danemarck, la Gothie, la Norvége, la Suède et la Finlande ; mais partout ele est sporadique et à peu près domestique, ne quittant guère les environs des villages. Elle est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle existe en Portugal. — A lorient, elle vit en Suisse, en Italie, en Sicile, dans les Carpathes, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Tran- sylvanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en 72 CORYMBIFÈRES. Géorgie, en Arménie et dans presque toute l’Asie mneure, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal , en Dahurie, aux îles Aléoutiennes et dans l'Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie..... Lis senéast 8959 Ecart en latitude : Nond, Finlande: ai. ot 00 250 Occident, Portugal. ........ 10 O.)Ecart en longitude: Orient, Aléoutiennes........ 180 E,. 1900 Carré d’expansion............ 4750 ARTEMISIA CAMPHORATA, Vill. — Il est vivace et croît aussi en touffes sur les coteaux pierréux. Sa tige est dure, ligneuse et rampante; ses rameaux sont dressés ou du moins se relèvent pour fleurir. Ses feuilles sont pétiolées, profondément divisées en segments étroits et presque cylin- driques. Elles sont portées sur un pétiole assez long , sou- vent muni de 2 stipules linéaires. Les calathides, peu ou- vertes, enfermées dans un involucre anguleux, offrent des fleurs femelles à la circonférence et des fleurons hermaphro- dites au centre. — Il fleurit en septembre et en octobre. Nature du sol. — Altitude. — H recherche les terrains calcaires et rocailleux de la plaine, et ne s’élève dans les montagnes que dans les pays chauds. M. Boissier l’indique entre 1,600 et 2,000 dans le royaume de Grenade. Géographie. — Au sud, la France, Je midi de l'Espa- gne. — Au nord , la Lorraine, l'Alsace , Charlemont (Ar- dennes), la Carinthie. — A l'occident, le centre de l’Es- pagne. — A l’orient , le Tyrol, l'Italie, la Sicile, la Hon- grie, la Transylvanie. | ARTEMISIA . 15 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. ... 36° same en latitude : MieFrance set 0650 14° Occident, Espagne... ........1 6: 0. Mars en longitude : Orient, Transylvanie......... 20 E. 26° Carré d’expansion. ............e 304 ARTEMISIA CAMPESTRIS, Lin.— Cette espèce est commune dans les lieux secs et pierreux, sur les pentes des coteaux arides où elle est fréquemment associée au Genista purgans, à l’Anthemis montana, au Sarothamnus vulgaris, au Saxi- fraga granulata , etc. Dès le commencement d'avril, on voit paraître ses jeunes feuilles soyeuses et argentées à côté des tiges desséchées de l’année précédente. Ces nouvelles pousses sont glabres, souvent inclinées; les feuilles sont pro- fondément divisées en segments linéaires. Les calathides sont très-petites, entourées par un involucre rougeâtre et allongé. Au moment où la fécondation va s’opérer, dit Vau- cher, les stigmates des fleurs femelles, souvent rougeûtres , s’allongent et étalent leurs deux lobes papillaires sur les bords, principalement du côté intérieur ; un peu après on observe les anthères des fleurs mâles, étalées au sommet du tube, et la dissémination a lieu au commencement de no- vembre, époque où l’involucre se relâche et s’entr’ouvre, et où les akènes, encore couronnés de leur corolle desséchée, se détachent du réceptacle; bientôt après linvolucre se referme, ensuite il se détruit irrégulièrement. Chaque ca- pitule ne contient qu’un très-petit nombre de semences. — La floraison a lieu en juillet et en août. Nature du sol.— Altitude, — Cette plante est indiffé-, 74 CORYMBIÈRES. rente et croît partout : sur calcaires, sur granits, sur basal- tes, sur pépérites volcaniques, sur les alluvions des rivières et de la mer, etc. Elle peut s’élever dans lesmontagnes, bien qu’elle préfère les plaines et les coteaux ; cependant M. Bois- sier l'indique dans le midi de l'Espagne entre 1,600 et 2,000". De Candolle la cite depuis O0 à Montpellier et dans l'ouest de la France jusqu’à 1,500" dans les Alpes. Géographie. — Au sud, on la rencontre en France, dans le midi de l'Espagne et en Algérie, où M. Cosson la cite depuis la région plane du Sahara, jusque sur les montagnes de l’Aurès. — Au nord, dans une grande partie du centre de l’Europe, dans tout le Danemarck et toute la Gothie, dans la Norvége australe et dans la Suède boréale, ainsi que dans la Finlande et l'Angleterre. — A l'occident, elle croît en Portugal et elle est indiquée aussi dans le nord de l’A- mérique, dans les contrées boisées du nord du Canada. — A l’orient, elle existe dans la Suisse méridionale, en Italie, en Sicile, en Croatie, en Dalmatie, en Hongrie, en Tran- sylvanie, en Turquie, dans le Caucase, dans les Russies sep- tentrionale , moyenne et australe, et dans les provinces qui bordent le Volga, au sud ; dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal, et dans la Sibérie orientale. Limites d'extension de l'espèce. DU AIRETIG. sen mau s=c ae 34° |Écart en latitude : VOTES TE MIIANU ES se ee ee ee ee ete OU | de Occident, Canada... ....... de 5 CP en longitude : Orient , Sibérie orientale. .... 163 E. 2380 Carré d’expansion............ 7616 ARTEMISIA VULGARIS, Lin. — C’est une des plantes les plus communes, qui partage les bords des routes et des fos- ARTEMISIA . 15 sés avec les Carduacées , les décombres et les alentours des lieux habités avec les orties et les Chenopodium, les sables des rivières avec les Polygonées, les Epilobium, le Scrophu- laria canina, ete. Elle est vivace; ses tiges sont droites et vigoureuses, cylindriques, cannelées et rougeâtres. Ses feuil- les sont planes, alternes, profondément incisées, d’un vert foncé au-dessus, blanches et tomenteuses en-dessous ; les calathides sont rougeâtres, disposées en épis latéraux qui naissent aux aisselles des feuilles supérieures, et forment, en se réunissant, de grandes grappes plus ou moins paniculées. Le réceptacle est nu et supporte 12 à 16 fleurons, dont les extérieurs sont femelles et ceux du centre hermaphrodites. — Elle fleurit en juillet, août et septembre. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui conviennent, et quoique commune dans les planes elle at- teint aussi les montagnes. Ledebour l'indique dans le Cau- case jusqu’à 1,700", etdansle Kamstschatka à 660%. En Au- vergne elle ne dépasse pas 1,000", Géographie. — Son aire d’expansion est considérable. — Au sud, on la trouve en France, en Espagne et jusqu'en Algérie. — Au nord, elle est partout, en Europe, en Asie, et en Amérique jusqu'au cercle polaire, qu’elle dépasse même sur quelques points. Elle est en Angleterre, en Ir- lande et dans les 3 archipels anglais. — A l'occident, on la rencontre en Portugal, dans l'Amérique du nord, dans tout le Canada, jusqu’au cercle polaire, à l’ouest des montagnes Rocheuses. — A l’orient, l’armoise existe en Suisse, dans les Carpathes, dans toute l'Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, dans toutes les Russies, toutes les Sibéries, dans la Dahurie, le Kamts- chatka, le pays des Tschuckis , les iles Aléoutiennes et dans 76 CORYMBIFÈRES. l'Amérique russe. — On connaît encore cette plante dans l’Inde et au cap de Bonne-Espérance. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie... che 206 va Las en latitude : Nord, Laponie...... RE a, A 35° Occident et Orient. ........ 360 Pur :s M LE 360° Carré d’expansion............ 12600 G. TANACETUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, au nombre de #5 environ, sont principalement africaines et asiatiques. Parmi les 20 espèces d'Afrique 18 sont de la pointe australe de ce continent et surtout des environs du cap; 2 seulement sont égyptiennes. — On en connaît 15 espèces en Asie, presque toutes du centre : des grandes In- des, de la Mongolie et de la Sibérie, 2 ou 3 seulement du Népaul, de la Perse et du Liban. — L'Europe n'en a que 7 : de l'Espagne, de la Corse, de l’île de Crète ou de la France australe et de la Russie. — 3 sont américaines et habitent le nord du Nouveau-Monde. TANACETUM VULGARE , Lin. — Comme un grand nom- bre de Synanthérées, c’est à la fin de l'été et même pen- dant l’automne que l’on remarque ce Tanacetum. Il croît sur le bord des chemins , dans les lieux secs, autour des habitations. — Ses racines, vivaces et très-puissantes, s’é- tendent sous le sol, et leurs ramifications produisent des bourgeons composés d’abord de gaînes emboîtées, qui se Lu À TANACETUM. 17 fendent sur le côté et produisent des feuilles engainées. Les premières sont entières , les autres découpées , et celles de la tige profondément incisées et chargées de glandes rési- neuses qui leur donnent, comme à toutes ces plantes, une odeur très-forte et très-aromatique. Les calathides sont dis- posées en un corymbe orangé, dont la surface est entière- ment plane. Les fleurons , petits et serrés les uns contre les autres, ne sont presque Jamais recouverts par l'involucre. On les voit se développer successivement et jaunir. Il leur succède de petits akènes sessiles et anguleux. — Il fleurit en août et en septembre. Nature du sol. — Altitude. —Il est indifférent et pré- fère la plaine aux montagnes. Nous le trouvons en Auver- gue jusqu'à 1,000". Ledebour l’indique sur le Caucase en- tre 80 et 1,600. Géographie. — Au sud, la Tanaisie n’est pas très-répan- due ; elle est disséminée dans le midi de la France, en Es- pagne, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, elle est beaucoup plus commune; elle recherche les lieux voisinsdes habitations. Nous l'avons suivie surles berges des chemins de fer où elle abonde depuis Paris jusque sur les bords de la Baltique. On la retrouve dans toute la Scan- dinavie et même en Laponie, où, toujours domestique, elle accompagne les huttes des Lapons. On la rencontre aussi en Angleterre, en Irlande, dans les archipels et aux Feroë, mais non en Islande. — A l'occident , elle vit en Espagne. — À l’orient, elle habite la Suisse, les Carpathes, la Dal- matie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie. Nous l’avons trouvée très-abondante entre Trieste et Laybach, dans de longues vallées remplies d’alluvion et indiquant le fond d’an- ciens lacs. Elle y était accompagnée du Cirsium oleraceum, du Panicum crus galh, du Polygonum Persicaria, du Ly- 78 CORYMBIFÈRES. thrum Salicaria, etc. Elle végète aussi dans le Caucase, en Tauride, dans toutes les Russies, dans toutes les Sibé- ries à l’exception de la Sibérie arctique, ét dans les îles du détroit de Behring. Limites d'extension de l'espèce. nl, SiCHe.. de see c cs La EL en lititude : Nord, Laponie............. 70 390 Occident, Irlande... ........ 10 Vi ee: longitude : Orient, Iles de Behring...... 180 E. 190° Carré d'expansion. ........... 6080 G. ACHILLEA , Lin. Distribution géographique du genre. — Les Achillea constituent un genre nombreux d’environ 65 à 70 espèces, appartenant presque exclusivement à l’Asie et à l’Europe. — 40 espèces font partie de la végétation de cette der- nière contrée et s’y trouvent dispersées en Italie, en Grèce, en Tauride, en Turquie, en Hongrie, etc., en plus grande quantité dans l’Europe australe que dans le centre et dans le nord. Plusieurs Achillea habitent les montagnes, de sorte que les Alpes et les Pyrénées en ont un certain nombre d'espèces spéciales. — On en connaît, en Asie 26 à 28, dont la majorité vit autour du bassin de la Méditerranée, dans lorient, le Caucase, la Syrie, la Perse, l'Asie mineure, et les autres en Sibérie, aux Indes orientales et même au Kamtschatka. — Une seule est connue dans l’Amérique sep- tentrionale. — Une seule, africaine, habite l'Egypte. AcmiLLeA Prarmica, Lin. — L'élégance de cette es- pèce la fait remarquer au milieu des OEnanthe fistulosa, ACHILLEA. ? 79 des Lythrum Salicaria et des plantes des prairies humides dont elle occupe le sol. Ses racines s’y étendent, s’y rami- fient et s’y divisent en rejets nombreux, et il en résulte de petites touffes d’un vert sombre qui sont bientôt égayées par des corymbes d’un beau blanc , formés de calathides moins nombreuses que celles des autres achillées, mais plus larges et entourées d’une couronne régulière aux ligules dilatées, trifi- des et réfléchies. Les bractées, très-serrées dans le bouton , sont lanugineuses, et les demi-fleurons, très-larges et d’un blanc argenté , sont presque toujours teintés de rose à leur base, surtout à l’époque de l'épanouissement. Les fleurs, dans la jeune calathide, sont couverts de poils laineux comme les bractées de l’involucre. Les stigmates, serrés l’un contre l’autre, forment une petite colonne qui traverse le tube an- thérifère, en entraîne le pollen qu’elle pousse au-dehors, puis ils s'ouvrent pour l'imprégnation. Les fleurs femelles de la circonférence sont aussi fécondées par les fleurons du centre, et les graines, recouvertes d’une enveloppe noire, un peu aplaties, se détachent d’un réceptacle plat ou légère- ment bombé.— Cette plante fleurit tard, au mois de juillet et d'août. Elle offre, dans les montagnes, une charmante variété à fleurs roses ou lilas, plus tardive encore que le type et dont nous avons indiqué les associations. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce est indiffé- rente et croît sur tous les sols pourvu qu'ils soient humides. Elle habite les plaines et les montagnes, en Auvergne jus- qu’à 1,200", dans les Pyrénées orientales jusqu’à 1,400", selon de Candolle. Géographie. — Au sud, elle existe dans les Pyrénées et en Espagne. — Au nord, elle est dispersée dans toute l’Eu- rope centrale, dans toute la Scandinavie, à l'exception de la Laponie, dans toute la Finlande, en Angleterre, en Irlande, S0 CORYMBIFÈRES. dans les archipels et aux Feroë. — A l'occident, on la trouve dans le nord du Canada. — A l’orient, elle habite la Suisse, la Lombardie, la Croatie, la Hongrie, la Transyl- vanie, la Tauride, les Russies septentrionale, moyenne et australe, ainsi que la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Espagne. ....... pat je en latitude : Nord, Finlande.........+... 09 290 Occident, Canada. .........e 75 ei te en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 06 E. 1310 Carré d’expansion. ........... 3799 ACHILLEA ÂGERATUM , Lin. — Il est vivace et forme de petites toufles sur le bord des chemins, dans les prés secs et sur les coteaux. — Satige est ferme, droite et glabre. Ses feuilles sont nombreuses, oblongues, obtuses, dentées et un peu visqueuses quand elles sont jeunes. Souvent elles offrent à leur aisselle un paquet de feuilles plus petites. Les fleurs sont jaunes, petites, réunies en un corymbe serré, allongé et odorant. Les calathides sont ovales, dures, roussâtres et écailleuses. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — X\ croît sur les terrains calcaires, compactes ou marneux de la plaine ou des mon- tagnes peu élevées. De Candolle l'indique depuis 0 à Mont- pellier jusqu’à 1,000" dans les Pyrénées orientales. Géographie. — Au sud, on le rencontre en France, en Corse, dans les Pyrénées, dans le rnidi de l'Espagne et aux Baléares. — An nord, il s'arrête sur le bord du plateau cen- tral. — A l'occident, il est en Portugal et à Madère. — A lorient, en Italie, en Sicile, en Grèce, en Dalmatie. ACHILLEA. 81 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Madère. ...... ee nn 330 . Écart en latitude : Nord Frahcen NL: . 44 1h is Occident, Madère. ..... 3320490: | Écart en longitude : Orient Gnécesreslors sien mise 0114) 40° Carré d’expansion............ . 440 ACHILLEA TOMENTOSA, Lin. — Il habite, comme la plupart des Achillea, les lieux secs et rocailleux. Ses racines sont vivaces et ligneuses. Elles produisent des tiges droites, simples ou à peine divisées à leur extrémité supérieure. Ses feuilles sont finement et profondément incisées comme celles de la mille-feuille, et toute la plante est blanchâtre et coton- neuse. Les fleurs, d’un jaune vif, forment un joli corymbe terminal. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Alhitude. — I] recherche les terrains calcaires et rocailleux, et croît ordinairement dans les plaines. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, aux Pyrénées et en Espagne. — Au nord, en Suisse, dans le Tyrol, et en Angleterre jusqu’au 58°. — A l'occident, il reste en Espagne et en Angleterre. — A l’orient , il existe en Italie, en Turquie dans les Balkans , dans la Macédoine, dans les Russies moyenne et australe, dans le Caucase, dans les déserts de la Caspienne, dans la Géorgie et dans les Si- béries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne... ............ 40° Écart en latitude : Nord, Angleterre..... rte 0 18° VII 6 82 CORYMBIFÈRES. Occident , Angleterre........ 7 0. er en longitude : Orient, Sibérie de l’Altaï...... 96 E.). 103° Carré d'expansion... ......... 1854 : ACHiILLEA NoBiLis, Lin. — On le rencontre disséminé sur les pelouses etsur les coteaux pierreux. Ilressemble beau- coup à l'A. Millefolium, mais il prend ordinairement moins de développement; ses feuilles, finement découpées, sont tomenteuses, très-odorantes, et ses fleurs, semblables à celles de l'A. Millefolium, conservent leurs fleurons flétris fixés aux akènes qui ne les entrainent qu'à l’époque de la dissé- mination. — Il fleurit en juillet et en août. | Nature du sol. — Altitude. — X] préfère les terrains calcaires et marneux, et végète depuis la plaine jusqu’à 1,200" , altitude citée par de Candolle dans les Alpes du Dauphiné. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 400 et 1,000". Géographie. — Au sud, cet Achillea croit en France, aux Pyrénées et en Espagne. — Au nord, il occupe la Suisse, les bords du Rhin et une grande partie de l’Allema- gne, la Lithuanie. — A l'occident, il reste en Espagne et sur le plateau central de la France. — A l'orient, il est en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase, en Tauride, en Géorgie, dans les déserts de la Caspienne et des Baskirs, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l’Altarï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne.............. . 40° }Écart en latitude : Nord, Lithuanie............ 57 179 ACHILLEA, 83 Occident, Espagne. ......... 6 O.)Ecart en longitude: Orient, Sibérie de l’Altaï..... 96 E. 1020 Carré d’expansion............. 1734 Acmizrea Mirrerorium, Lin. — Elle est, parmi les plan- tes communes, une de celles qui attirent le plus l'attention par les jolies feuilles mille fois découpées que l’on voit mêlées à l'herbe des prairies, aux feuilles plissées de l’A/chemilla vulgaris, aux fleurs des renoncules , des Trifolium et du Lotus corniculatus. On la rencontre aussi sur les pelouses , sur le bord des chemins, le long des haies et des buissons. — C'est au milieu de l'été que l'on voit monter ses tiges, garnies de feuilles découpées comme celles qui partent de la racine, et ces tiges se terminent par d’élégants corymbes de petits capitules. Les bractées des involucres sont de grandeur inégale , irrégulièrement imbriquées , un peu sca- rieuses à leur extrémité. Chaque calathide offre 4 à 5 rayons blancs ou rosés, d’abord roulés sur eux-mêmes quand ils sortent de l’involucre , ensuite larges , étalés et munis de deux stries ; leurs stigmates sonten languettes. Les fleurs du centre forment de petits entonnoirs à 5 dents, de même couleur que les rayons, avec un faisceau d’étamines orangées, au milieu duquel le style enlève un paquet de pollen de la même couleur que les anthères. Il y a seulement 2 à 5 fleurons du centre. Le corymbe élargi et formé par la multi- tude des calathides serrées les unes contre les autres, ne laisse voir que les anthères saillantes et les stigmates qui les traversent. Les fleurons en languettes , offrent, comme ceux du centre, les nuances les plus belles et les plus tendres. Tan- tôt c’est le blanc pur ou légèrement jaunâtre, plus souvent ce sont les teintes pures du carné ou du lilas, du rose ou du violet, et quelquefois même , surtout dans le voisinage des 84 CORYMBIFÈRES. eaux minérales, ce sont des fleurs entièrement carminées. Les fleurons femelles se réfléchissent peu de temps après leur épanouissement, laissant leurs stigmates en saillie , et plus tard le réceptacle s’allonge, conservant encore les fleurs fléfries, entourées d’écailles demi-transparentes, et de petits akènes oblongs, ailés et aplatis, se disséminent en abon- dance. — Cette espèce commence à fleurir en juin et continue de donner successivement des fleurs pendant une grande partie de l’année. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur tous les terrains indistinctement, sur ceux qui sont secs et sur ceux qui sont humides. Elle habite la plaine ou les montagnes. Nous la trouvons jusqu'à 1,500" d'altitude. M. Massot, cité par M. Alph. de Candolle, l'indique jusqu’à 2,315" au Canigou, et M. Sendtner jusqu’à 1,531" dans les Alpes bavaroises. Ledebour indique dans le Caucase, pour ses diverses variétés, des altitudes de 800 à 1,600" et de 800 à 1,200, et enfin celle de 2,600". Géographie. — Au sud, la mille-feuille croît en France, aux Pyrénées, en Espagne, dans le royaume de Naples. — Au nord , elle abonde dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie, dans la Laponie où elle existe dans toutes les prairies, dans les prés, sur les pelouses, sur les rivages jusqu’au Cap-Nord, et surtout autour des huttes et des cultures des Lapons. Elle est aussi commune en Angleterre, en frlande, dans les 3 archipels et aux Feroë. Elle existe aussi en Islande où elle n’est pas rare et où elle se plait par- ticulièrement dans les lieux où il y a beaucoup de sources chaudes et où elle atteint une grande vigueur et surtout une couleur de pourpre plus éclatante (Voy. en Islande, t. #, p. 114), fait analogue à celui que nous observons sur le plateau central, autour de nos sources minérales. — A l’oc- ANTHEMIS. 8 cident , on la rencontre en Portugal et dans une très-grande partie de l’Amérique du nord, au Groënland, dans toutes les possessions anglaises, du lac Huron aux Océans arctique, atlantique et pacifique. — A l’orient, elle croit en Suisse dans les prés et sur les montagnes partout, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Carpathes, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, tout autour de la Caspienne, dans toutes les Russies, dans toutes les Sibéries, en Dahurie et dans les îles Aléoutiennes. Limites d'extension de l'espèce. One ÉÉD30 be. sus LOU Has en latitude : Nord, Cap-Nord.......... “Al 320 Occident et Orient... ....... 360 Lean We Run 3600 Carré d'expansion. ........... 11520 G. ANTHEMIS, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre est principalement européen, car, sur 52 espèces connues, il yen a 35 qui habitent cette partie du monde. C’est sur- tout dans l’Europe australe qu’elles sont réunies. L’Espa- gne, l'Italie, la Sicile, la Tauride et la Provence en ont ensemble 2% espèces. Les autres se trouvent en Hongrie, en Autriche, en France, en Angleterre, en Grèce et en Portugal. — 12 espèces ont été rencontrées en Asie, ct toutes dans l'Asie mineure , en Orient, dans le Caucase , en Géorgie, dans le Liban ou à l'ile de Chypre ; une seule en Sibérie, — % Anthemis africains se trouvent : 3 en Egypte, 1 dans l’Atlas. — Un seul est égaré dans l'Amérique méri- dionale. 86 CORYMBIFÈRES. ANTHEMIS ALTISSIMA , Lin. — On rencontre cette plante dans les lieux stériles et sur les sables des rivières, où elle est quelquelois entraïnée. Elle est annuelle; sa tige estélevée, rameuse et glabre. Ses feuilles sont fortement découpées, à divisions inférieures , réfléchies et pointues. Les fleurs nais- sent en corymbe à l’extrémité de la plante. Leur involucre est consistant, lisse, blanchâtre , un peu membraneux. Les paillettes du réceptacle sont dureset même un peu piquantes. Elle fleurit pendant une grande partie de l’été et du printemps. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons toujours trouvée sur les terrains siliceux et sablonneux des plaines. Géographie. — C’est une plante méridionale qui, au sud , végète dans le midi de la France, en Corse, en Es- pagne, dans le midi de l'Italie, en Grèce. — Au nord, elle s’arrête sur le bord du plateau central et en Istrie. — A l'o- rient , elle atteint la Tauride , le Caucase, la Géorgie jus- que sur les bords de la Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 00 Ha en latitude : Nord ne Se ctuee 2 re y 45 5o Occident, Espagne........... 5 O.)Ecarten longitude: Oftent, GÉOISIE se... 200. UT ch 529 Carré d’expansion............. 260 ANTHEMIS PEREGRINA , Willd. — Il habite les champs, les vignes, les sables des rivières , où il vit dispersé et quel- quefois réuni en petits groupes. Il ressemble à l'espèce pré- cédente. Ses feuilles sont aussi découpées, munies de petites dents réfléchies. Ses fleurs, en corymbe , sont portées sur des pédoncules assez longs et striés. Ses akènes sont bruns, ANTHEMIS. S7 striés et couronnés d’une petite bordure. — I! fleurit en mai, juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et sa- blonneux de la plaine. Géographie. — On le trouve dans le midi de la France , en Corse, en Italie, en Sicile et en Syrie, où M. Bové l’in- dique sur le mont Sinaï. Limites d'extension de l'espèce. DE lien ces stone 299 | Écart en latitude : Nord, Plateau central........ L4 15° Occident, France. 2229032000 nee en longitude : Orenti Site Sr PNSQUNE. Gi 10 Carré d’expansion............. 465 ANTHEMIS ARVENSIS, Lin. — Cette espèce est la plus commune du genre. Elle abonde le long des chemins, dans les lieux incultes , sur les sables des rivières. Elle est an- nuelle et vit en société ; elle fleurit pendant longtemps, de- puis la fin de juin jusqu’à l’automne. On voit ses tiges ra- meuses et ses feuilles finement découpées, former de légers gazons d’un beau vert, et ses calathides sont disposées elles-mêmes en corymbes lâches au sommet des rameaux. Ses disques d’un jaune pur, et ses fleurons blancs, assez larges, la font aisément remarquer au milieu des autres plantes des champs. Comme dans tous les Anthemis, les paillettes intérieures de l’involucre sont membraneuses ; les fleurons blancs se relèvent le soir, s’étalent le matin, et sou- vent même se réfléchissent dans le jour , mettant ainsi à dé- couvert leurs stigmates, aptes, dès l’épanouissement, à re- cevoir le pollen des fleurs du centre. — A la maturation, le réceptacle s’allonge comme dans les Bells , et il s’en déta- 88 CORYMBIFÈRES. che une foule de petits akènes munis d’un appendice mem- braneux, et tenant encore à leurs fleurons desséchés. Pendant ce temps , le pédoncule s’allonge et se consolide. Nature du sol. — Altitude. — Cet Anthemis est indif- férent et croit partout , sur tous les terrains , dans la plaine et sur les montagnes. M. Boissier le cite de 0 à 2,000 dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en Corse, aux Baléares, en Espagne, en Egypte. — Au nord, dans toute l’Europe centrale, dans le Danemarck, la Go- thie, la Suède, la Norvége, la Finlande et l'Angleterre. — À l'occident, 1l habite le Portugal. — A l’orient, la Suisse, l'Italie, les îles de la Grèce, le Caucase, la Tau- ride et l’Asie mineure , les Russies septentrionale, moyenne et australe. Limates d'extension de l'espèce. SORT pe Rs eue EU us en latitude : Nord;'Finlande SINGES 38° Occident, Portugal. ......... 10 O.)Ecarten longitude : Orient, Russie centrale....... 49 Es 590 Carré» d’expansion.s4. 4 «oser 0 2942 AnTemis CoTuLA, Lin. — Cette plante est extrêmement commune dans les champs, le long des chemins, dans les rues des villages et dans tous les lieux habités. Elle ressemble aux autres Anthemis, et vit aussi en société. Elle est an- nuelle et fleurit pendant tout l'été. — Sa calathide est en- tourée de petites bractées glabres et obtuses, et les rayons blancs qui la couronnent sont stériles. Ces rayons, qui ré- pandent comme toute la plante une odeur forte et désagréa- ble , se relèvent et s’abaissent alternativement comme ceux ANTHEMIS. 89 de la plupart des Anthemis, mais ils sont presque toujours réfléchis. — Les akènes, petits et nombreux, sont angu- leux , surmontés d’un petit disque aréolé et recouvert de poils glanduleux et résineux. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente , ac- cepte tous les terrains, et vit surtout dans le voisinage des habitations, sur les sols salifères arrosés par des eaux fertili- santes. Elle s'élève peu dans les montagnes et ne dépasse pas 1,000" en Auvergne. Géographie. — C'est une espèce que les cultures ont sans doute répandue sur un vaste espace, car on la rencon- tre partout; au sud, en France, en Espagne , aux Açores, à Madère, aux Canaries, en Barbarie, et jusque dans les champs de l’Abyssinie. — Au nord, elle est aussi commune et occupe toute l'Europe jusqu’à la Finlande boréale. Elle est aussi en Angleterre et en Irlande, mais partout dans les lieux cultivés, dans les rues des villages et autour des lieux habités. — A l'occident, nous avons citéles Canaries et Madère, nous y ajoutons le Portugal et les Etats-Unis, où celte plante est abondante, mais sans doute introduite. — À lorient, elle s’étend en Suisse, en Italie, en Sicile, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, en Perse, dans toute l’Asie mineure ; dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Oural. — On cite encore cette plante au Brésil, aux Philippines, etc. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Abyssinie.............. 10° )Ecart en latitude : Mon Finlande. e."-250 02.008 | 98° Occident, Canaries. . ..2...,: 18 0. Ecart en longitude: Orient , Sibérie de l’'Oural.. .. 60 E. 78° Carré d’expansion............. 452% 90 CORYMBIFÈRES. ANTBEMIS Nogilis, Lin. — Il est vivace et croît dissé- miné le long des chemins, dans les champs , sur le bord des fossés. Sa racine est ligneuse ; ses tiges sont faibles, rameu- ses et un peu couchées. Ses feuilles sont finement décou- pées, à lobes linéaires, courts, aigus, d’un vert gai. Ses calathides sont solitaires et terminales. Le disque est jaune et les rayons sont blancs. Les graines sont nues et lisses. Toute la plante, et surtout la fleur, est très-odorante, exha- lant un parfum aromatique mêlé à l’odeur propre des Sy- nanthérées. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Cet Anthemis végète sur les terrains siliceux et graveleux des plaines et des basses montagnes. Géographie. — Au sud , il existe en France, en Espa- gne, aux Açores. — Au nord, il est disséminé dans une grande partie de l’Europe occidentale , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, ilest en Portugal et aux Açores. — À lorient, il arrive dans le royaume de Naples, en Dalmatie, en Transylvanie , et atteint peut-être la Podolie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Açores.. ............. 30° \Écart en latitude : Nord, Augleterre........... 56 260 Occident, Açores............. 35 O.)Écarten longitude: Urrent. Rodoie. 2,410... 25 4: 60° Carré d’expansion.............. 1560 ANTHEMIS MONTANA, Lin. — Cette espèce, vivace, à souche dure et ligneuse, forme des touffes étalées sur la terre, et vit en groupes nombreux sur les rochers, sur les coteaux pierreux , dans les champs arides. Elle est souvent ANTHEMIS. 91 associée au Genista pilosa, au Genista purgans , à l’Ane- mone montana, au Saxifraga granulata, etc. Ses tiges sont couchées à la base , rougeñtres, et ses feuilles, à dé- coupures fines et presque cylindriques, sont parsemées de poils blancs ; les tiges se redressent au sommet et présen- tent, sur de longs pédoncules, de belles calathides très- grandes, à rayons étalés d’un blanc pur. Les bractées de l'involucre sont scarieuses sur leurs bords , et parsemées de poils blancs et laineux. La calathide reste très-longtemps épanouie à cause des nombreux fleurons du centre qui s’ou- vrent successivement par couronnes concentriques. Les stig- mates s’écartent peu de temps après leur sortie du tube staminifère, et les fleurons du centre, avant leur épanouisse- ment, offrent chacun , à leur sommet, cinq saillies qui indi- quent les étamines. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle croit sur les ter- rains siliceux et rocheux , et notamment sur les gnetss et les micaschistes. On la trouve quelquefois en plaine, mais plus souvent elle habite les montagnes. D'Urville la cite au som- met de l’île de Cos, à 800. M. Léon Dufour l’a rencon- trée sur les pics d’Anie et d’Amoulat dans les Pyrénées. Nous ne la connaissons nulle part , en Auvergne, au-dessus de 800 à 9007". Géographie. — Nulle part cette espèce n’est plus abon- dante que sur le plateau central de la France, car, dans le canton de Jumeaux elle est tellement commune sur les gneiss et les micaschistes , que l’on a peine à la détruire dans les champs que l’on met en culture. — Au sud , elle est assez commune dans les Pyrénées, en Espagne, et se retrouve en Italie et en Sicile. — A l’occident, elle reste en Espagne. — A l’orient, on la rencontre en Grèce, en Turquie et en Tauride , en Gallicie, en Hongrie , en Transylvanie. 92 CORYMBIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. Sud. Sicile... ..ssast970:4 5 Etértsentlatitudes Nord, France... cneri6 :\ CNT ER Occident, Espagne.......... 6 O.7Ecart en longitude: tient, Tauride:.:--....... 97 E.) 40° Carré d’expansion............. 360 G. MATRICARIA, Lin. Distribution géographique du genre. — 15 espèces sont dispersées sur les différentes parties de la terre ; 6 africaines sont originaires du cap de Bonne-Espérance, excepté une qui est de Ténériffe. — 3 européennes appartiennent à la Tauride et à l’Europe centrale. — 3 asiatiques sont de l’o- rient , du Caucase et des Indes orientales. — 3 américaines sont du Mexique , de la Californie et des Etats-Unis. MarricaRIA CuamomicLa , Lin. — Onle rencontre dans les buissons , sur le bord des chemins, sur les sables des ri- vières, autour des habitations. Ses tiges sont droites, can- nelées et rameuses. Ses feuilles sont sessiles, à lobes nom- breux et plusieurs fois découpés, d’un vert jaunâtre. Ses fleurs , à rayons blancs , portent leurs calathides en corymbe et se montrent vers le milieu de l'été. — Les bractées de l'involucre, courtes, vertes et à peine scarieuses au som- met, ne recouvrent pas le bouton avant l'épanouissement. Celui-ci s’épanouit successivement et lentement à l’air et à la lumière. Les rayons se relèvent le matin et s’abaissent le soir, jusqu’à ce que la fécondation soit opérée , puis ils ne se redressent plus; le réceptacle se soulève au centre et répand MATRICARIA. 93 de nombreux akènes, munis d’une petite aigrette en forme de couronne. — Fleurit en mai, juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — On trouve cette plante sur tous les terrains, mais principalement sur ceux qui sont siliceux, graveleux et salifères. Elle abonde dans les prés salés et dans les moissons des lieux maritimes, près Nantes (Lloyd). Elle s'élève peu dans les montagnes. Géographie. — La matricaire se trouve, au sud, en France, en Espagne, dans le midi de l'Italie, en Sicile, aux Canaries. — Au nord , sans être commune nulle part, elle est disséminée partout, et arrive dans la Scandinavie, en Danemarck, en Gothie, en Norvége, en Finlande et dans la Suède australe, où elle croît dans les moissons de seigle. — A l'occident, elle habite le Portugal et quelques parties de l'Amérique, où elle a sans doute été naturalisée, comme à la Louisiane et au Mexique. — A l’orient, elle végète en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Syrie, en Géorgie, dans les Russies septen- trionale, moyenne et australe, dans la Sibérie de l’Oural. Elle est encore indiquée aux Indes orientales. Limites d'extension de l'espèce. “ad. Canaries... 00 BÉGRR en latitude : Nard, Finlande... 00. "08 38° Occident, Canaries... ..... 18 0. Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 60 E. 78° Carré d’expansion..........°. 2964 G. CHRYSANTHEMUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Nous réurissons 94 CORYMBIFÈRES. sous cette dénomination les Leucanthemum et les Pyre- thrum , dont les espèces ont été souvent transposées par les divers auteurs , et, pris ainsi dans ce sens général, les Chry- santhemum comptent environ 110 à 120 espèces. — La part la plus considérable revient à l'Europe qui en a 50, dont la moitié de ses régions australes , de l'Espagne , de l'Italie, de la Grèce , de la Corse ou de la Provence. L’autre moilié, moins méridionale , se trouve soit sur les chaînes des Alpes et des Pyrénées, soit dans le centre même, en Hongrie, en Croatie, en Tauride , en Allemagne, en France, en Suisse ou même en Russie. — L’Asie en a 40 espèces, dont près des deux tiers dans le Caucase, en Géorgie, en Arménie, en Syrie et en Perse. L’autre tiers a son centre dans la Sibérie, et plusieurs de ces espèces sont disséminées aux grandes Indes, en Chine et au Japon. — On en connaît 18 en Afrique : 6 aux Canaries, 1 à Madère, # au cap de Bonne- Espérance , 5 dans l'Afrique boréale, { en Lybie, 1 à l’île de France. — # habitent l'Amérique septentrionale, le Mexique , les Etats-Unis et même l'Amérique arctique. — 2 autres sont du Brésil. CHRYSANTHEMOM LEUCANTHEMUM , Lin. — Quand le printemps finit et que l'été commence, on voit paraître dans les champs et dans les prairies cette Jolie marguerite aux larges disques argentés. Elle est parfois si abondante qu’elle semble couvrir la terre de flocons neigeux. Elle se mêle à l'herbe des prairies, aux groupes pourprés du Rumiex Ace- Losa, aux panicules marbrées et vacillantes du Briza media, aux couronnes purpurines du Centaurea Jacea , etc. — Sa racine est oblique et tronquée; sa tige est droite, plus ou moins velue ; ses feuilles sont oblongues et spatulées. Les bractées de l’involucre sont d’un beau vert, imbriquées et CHRYSANTHEMUM. 95 bordées chacune d’un liséré noir et scarieux. Les fleurons de la circonférence sont roulés sur eux-mêmes dans leur jeu- nesse. Il s’étalent complétement et forment un élégant dia- dème qui persiste pendant la floraison de la multitude des fleurons qui occupent le centre. Ceux-ci s’épanouissent par séries successives, depuis leurs bords jusqu’au milieu, mais leurs pistils ne sortent du tube staminifère qu'après l’ouver- ture des anthères, et, quoique chaque fleuron offre les organes des deux sexes, la fécondation est évidemment indirecte. — Après la fécondation, les rayons blancs s’inchinent, puis 1ls se réfléchissent et finissent par tomber sans laisser de traces durables de leur apparition. Les fleurons du centre sont au contraire fertiles, et donnent naissance à de petits akènes noirs ou violets, élégamment surmontés d’une petite coupe dorée, et marqués de dix stries longitudinales. — El fleurit en mai, juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent à la nature du terrain et à l’altitude , et atteint de 0 à 1,800" dans les montagnes de l'Auvergne, de O0 à 2,000" dans les Alpes, selon de Candolle. Wahlenberg dit aussi que, dans les Alpes, 1l monte au delà de la limite des sapins. Géographie. — I à été répandu par les cultures dans un grand nombre de localités, et il s’avance, au sud , en Es- pagne et dans le midi de l'Italie. — Il est beaucoup plus commun dans les contrées septentrionales ; il est répandu dans toute l’Europe centrale , dans toute la Scandinavie , où il devient velu, et dans les prés de la région sylvatique de la Laponie. Il existe en Angleterre, en Irlande, aux Or- cades et aux Shetland. — A l'occident, on le rencontre en Portugal, au Canada, aux Etats-Unis, mais nous devons le considérer comine ayant été introduit dans ces dernières localités. — A lorient, il habite la Suisse, l’Italie, la Dal- 96 CORYMBIFERES. matie , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, le Caucase, la Géorgie, toutes les Russies , les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 40° Si en latitude : Nord, Laponie‘ ...:-.... ss 10 309 Occident, Portugal .......... 10 O.. Écarten longitude: Orient, Sibérie altaïque....... 96 E.| 106° Carré d’expansion............+ 3180 CHRYSANTHEMUM MONTANUM, Lin. — Cette plante res- semble à la précédente, dont elle n’est peut-être qu'une variété. Elle croît sur les rochers et sur les coteaux, dans les lieux secs et pierreux , sur les vieux murs. Elle est plus petite que le C. Leucanthemum. Ses fleurons en languette se déjettent sans tomber, et les akènes restent nus sur le réceptacle. Ceux de la circonférence sont pourvus d’une cou- ronne complète et entière. — Il fleurit en Juin et en Juillet. Nature du sol. — Altitude. — K est indifférent à la nature chimique du terrain , et croît sur le sol rocheux à di- verses altitudes. Ramond a vu ce chrysanthème entre les deux sommets et sur les rochers à l’est du pic du Midi, le 11 septembre 1810. Il avoue qu'il lui est très-difficile d’y voir autre chose qu’une forme du C. Leucanthemum. Géographie. — On le trouve dans les Pyrénées , en Es- pagne et dans les Alpes méridionales. Il est probable qu'il existe aussi ailleurs, mais géographiquement nous devons le considérer comme une forme du C. Leucanthemum , et nous ne pouvons pas lui assigner d’aire d'expansion précise. Il en est de même du C. pallens, Gay., qui n’est sans doute aussi qu’une autre forme de la même espèce. CHRYSANTHEMUM. 97 CHRYSANTHEMUM GRAMINIFOLIUM, Lin.— On lerencontre sur les coteaux secs, sur les pelouses, au milieu des buis- sons, dans les bois taillis et quelquefois sur les rochers. Sa tige est simple, glabre ; ses feuilles sont épaisses, étroites, linéaires et pointues. La calathide est dressée et solitaire. Les bractées de l’involucre sont glabres, verdâtres, et noirâ- tres sur les bords. Les fleurons en languette sontblancs, obtus ethorizontalement disposés. — Ilfleuriten juin et en juillet. Nature du sol. — Alhitude. — Géographie. — NH croît sur les terrains calcaires et rocailleux de la plaine , et n’est connu encore que dans le midi de la France, en Espagne, dans une partie de l'Italie, en Dalmatie et en Grèce. Limites d'extension de l’espèce. Nord, Plateau central........ 4% 4° Occident, Espagne... ........ 6 O. qui en Jongitude: Orient Grèce... ses. 22 E. 28° Carré d’expansion...........:. 112 Sud, Espagne. ..:........:. 40° Her en latitude : CHRYSANTHEMUM CEBENNENSE, DC. — II forme de petites touffes d’un beau vert dans les fissures des rochers où il est toujours assez rare et disséminé. Il est vivace ; sa tige est simple , glabre et un peu farineuse à sa partie supérieure. Les feuilles sont pétiolées, divisées en 5 lobes étroits et pinnatifides, à lanières un peu alternes. La calathide est grande, ordinairement solitaire. Les bractées de l’involucre sont allongées , partagées par une ligne verte et terminées par une membrane sèche, brune et obtuse. Les graines de la circonférence sont couronnées, celles du centre sont nues. — Il fleurit en juin et en Juillet. vIL 1 98 CORYMBIFÈRES. Nature du sol. — Altitude. — X1 croît sur les terrains siliceux et rocheux, sur le phonolite au Gerbier-de-Joncs , sur le basalte à Thueys , sur le micaschiste près Florac, sur le granit à St-Jean-du-Gard ; il s'élève peu dans les montagnes. Géographie. — Xl occupe une aire très-restreinte des Pyrénées orientales, aux limites du plateau central, c’est-à- dire qu’il offre un écart de 2 degrés au plus en latitude et en longitude , ou environ 4° de surface. CHRYSANTHEMUM CORYMBOSUM, Lin. — Cette belle espèce se trouve dans les bois taillis et dans les buissons. Elle est vivace, et ses tiges élevées, garnies de feuilles découpées et pinnatifides, presque semblables à celles de la tanaisie, sont terminées par un joli corymbe de fleurs blanches, moins grandes mais plus nombreuses que celles de la plupart des chrysanthèmes. Elles sont entièrement blanches avec le dis- que jaunâtre, et se montrent en Juin et en juillet. Vaucher a observé dans cette plante deux sortes de stigmates : ceux du rayon qui sont blancs, amincis, papillaires en-dessus et non renflés au sommet, et ceux du centre qui sont jaunes, papil- laires en-dessous et élargis au sommet. Selon le même ob- servateur, lesrayons, après la fécondation, se dessèchent sans tomber ; les involucres, de leur côté, ne se renversent pas, mais s’évasent, et les akènes, cannelés, recourbés, surmontés d’une belle manchette crénelée , et recouverts de glandes résineuses non adhérentes, tombent assez irrégulièrement. — Il fleurit en juin , en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — X habite les terrains cal- caires et marneux de la plaine ou des montagnes peu élevées. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 80 et 800%. Géographie, — Au sud, il existe dans les Pyrénées, en CHRYSANTHÉMUM. 99 Espagne, dans le midi de l'Italie. — Au nord, il atteint l'Alsace, presque toute l’Allemagne, Moscou. — A l’occi- dent, il croît en Portugal. — A l’orient, on le rencontre en Suisse en dehors des montagnes, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Ibérie, dans les Russies moyenne et australe et dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne... ......vose.e 400 Eire en latitude : Nord, Moscou....... sc 00 16° Occident, Portugal. .....,... 10 O., Ecart en longitude: Orient , Sibérie altaïque. ..... 96 E. | 106° Carré d’expansion. . ... PATES 1696 / CHRYSANTHEMUM INODORUM, Lin. — Plante commune dans les champs, sur les sables des rivières, au milieu des bruyères et des moissons. Elle se mêle aux bleuets, aux co- quelicots, à toutes les espèces agrestes, et montre ses gran- des fleurs blanches et radiées depuis le mois de juin jusqu’au mois de septembre. Sa tige est droite, haute et robuste, souvent rougeâtre. Ses feuilles sont distantes, découpées, incisées, à segments capillaires et longs, lisses et d’un vert foncé. Ses fleurs sont d'autant plus grandes que la plante ha- bite des pays plus froids ou des zones plus élevées. — Ses rayons s’abaissent le soir, se relèvent pendant la chaleur du jour et restent enfin tout-à-fait réfléchis quand les fleu- rons du centre, quis’épanouissent par couronnes concentri- ques, ont fini d’être fécondés. Nature du sol. — Altitude. — I préfère les terrains siliceux, graveleux et sablonneux, et surtout ceux qui sont 100 CORYMBIFÈRES. salifères ou voisins des habitations ; c’est une plante domes- tique qui croît indistinctement en plaine ou sur les monta- gnes. Géographie. — On le rencontre, au sud, dans le midi de la France, en Espagne, en Italie, en Sicile. — Au nord, on le trouve dans toute l’Europe, dans toute la Scandinavie, en Laponie, dans les lieux cultivés, calcaires, dit Wahlenberg, presque littoraux dans tout le Nordland maritime et dans le Finmark. C’est presque toujours, dans le nord , une espèce qui suit l’homme , et que l’on retrouve jusque sur les toits des maisons d'Hammerfest, par le 70° de latitude. Il habite aussi l'Angleterre, l'Irlande et tous les archipels, à l’excep- tion des Orcades, les Feroë et l'Islande. — A l'occident, il est en Portugal, en Islande et au Groënland. — A l’o- rient, il habite la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie , la Tauride, le Cau- case, la Géorgie, l'Arménie, presque toute l'Asie mineure, les bords de la mer Caspienne, toutes les Russies, toutes les Sibéries, les îles Aléoutiennes et l’Amérique arctique. Limites d'extension de l'espèce. SL I SITE... 5-2 es ressens 10 y Ecart en latitude : Nord, Laponie....,.....:.,.. LL LUS | 330 ; A Ecart en longitude : Occident et Orient.......... 360 2600 Carré d’expansion...... ...... 11880 CHRYSANTHEMUM PARTHENIUM , Pers. — Espèce an- nuelle et presque domestique, dispersée çà et là sur les vieux murs et sur les rochers, sur les décombres ou sur les bords des chemins. Ses feuilles sont découpées, à lobes élargis et CHRYSANTHEMUM. 101 obtus. Les fleurons de la circonférence, qui se relèvent le jour et qui s’abaissent pendant la nuit, finissent par conserver cette dernière position et restent adhérents pendant toute la maturation des akènes, — Elle fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et se trouve sur tous les terrains, surtout sur ceux qui sont gra- veleux, en plaine et sur les montagnes peu élevées, recher- chant partout le voisinage des habitations. Géographie. — Au sud , elle se trouve en France eten Espagne jusqu’à sa pointe australe. — Au nord, elle est com- mune partout et végète en Scandinavie où elle est disséminée et même sporadique, sans atteindre la Laponie. Elle est dans les mêmes conditions en Angleterre et en Irlande. — A l’oc- cident, elle habite le Portugal et commence à se naturaliser aux Etats-Unis. — A lorient, elle existe en Suisse, en Italie, jusque dans le royaume de Naples, dans le Caucase et en Géorgie. On la retrouve en Turquie, en Grèce, sur l’Olympe bithynique , en Tauride, dans la Russie moyenne et en Podolie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 379 | Ecart en latitude : Nord, Norvése.:.. 8. 00e Jet 156 24° Occident, Portugal.......... 10 O.)Ecart en longitude : Orient; Géorgie... 2... NATEES 97° Carré d'expansiqn. , 44244 00.141497 CHRYSANTHEMUM SEGETUM , Lin. — Cette espèce, très- rare sur le plateau central , ne se trouve que sporadique dans les moissons. Son feuillage glauque, plus ou moins découpé, et ses larges fleurs jaunes, la font reconnaître immédiatement. Les bractées de son involucre sont roussâtres, membra- 102 CORYMBIFÈRES. neuses et luisantes. Elle est sujette, comme la plupart des chrysanthèmes et des Anthemis, aux mouvements pério- diques et diurnes des rayons. Ses akènes sont nus. — Elle fleurit en mai et en juin. | Nature du sol. — Altitude. — Ce chrysanthème croît sur tous les terrains, mais 1l reste constamment dans les plaines. Géographie. — I est très-remarquable que cette espèce soit pour ainsi dire exclue du plateau central de la France, tandis qu’elle abonde dans une foule de localités. On la rencontre dans le midi de la France , dans le midi de l’Es- pagne, en Algérie. Nous l'avons vue en Corse si abondante, qu’elle colore en jaune d’or des champs tout entiers, asso- ciée au C. coronarium, au C. MHyconis , au Papaver setige- rum, au Vicia atropurpurea, etc. — Au nord, elle vit dissé- minée dans toute l’Europe centrale, dans tout le Danemarck, et sporadique en Gothie, en Suède et en Norvége; elle atteint la Finlande boréale. Elle habite aussi l'Angleterre, l'Irlande et les trois archipels. — A l'occident, on la connaît en Por- tugal. Ses fleurs jaunes , dit M. E. Robert, sont aussi com- munes en Bretagne que celles du C. Leucanthemum , si elles ne les effacent pas. — A l’orient , elle est citée dans l'Italie, dans la Sicile, en Dalmatie, en Croatie, én Hongrie, en Transylvanie , dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Bud, AÏREBR Res. 40: JOU | Écart en latitude : Nord, Finlande............. 68 | 330 Occident, Portugal....... .. 10 O.}Écart en longitude: Orient, Russie moyenne...... 50 E.| 60° Carré d'expansion ............ 1980 DORONICUM. 103 G. DORONICUM, Lin. Distribution géographique du genre. — A1 est composé de 21 espèces partagées entre l’Europe et l'Asie. — 11 ap- partiennent à cette dernière partie du monde ; leur centre est aux Indes orientales, où l’on en trouve 7, ensuite dans le Caucase où l’on en connaît 3, et la 1 1° esten Arabie. — Les 6 espèces européennes sont dispersées en Italie, en Hongrie, en Allemagne, en France et dans les Alpes. Doronicum ParpALIANCHES, Lin. — Jolie plante des bois ombragés, des bords des ruisseaux, des lieux frais et humides , où elle s'associe au Sanicula europæa , au Silene diurna , à l'Orobus niger, au Paris quadrifolia, etc. Ses racines sont des rhizomes rampants et tuberculés. Ses tiges sont droites, nombreuses, presque simples, garnies de feuilles cordiformes dentées, molles, velues et d’un vert tendre. Celles du bas sont pétiolées ; les supérieures sont embrassantes. La tige est terminée par 2 ou 3 calathides grandes et d’un jaune pâle. L’involucre est formé de 20 à 30 bractées allongées. Une belle glande nectarifère entoure l'ovaire. Les akènes de la circonférence sont striés et sont à peine couronnés de quelques soies. Ceux du centre sont plus ronds, un peu velus et munis d’une aigrette setiforme. — Fleurit en mai, en juin et en juillet: 13 mai 1830, à Royat ; — 20 mai 1838, à Blanzat ; — 2 juin 1836 , bois de Royat ; — 9 juin 1837, à Durtol; — 23 juin 1826, bois au pied du puy de Dôme ; —7 juillet 1827, bord du lac de Servières ; — 13 juillet 4849, au pied du Puy de Dôme; — 16 juillet 1840, vallée de Massiac (Cantal). Nature du sol. — Altitude. — X] recherche les terrains siliceux et détritiques, les lieux frais et humides des plaines et 104 CORYMBIFÈRES. des montagnes. Nous le trouvons jusqu’à 1,200 ou 1,500®. Ledebour le cite dans le Caucase occidental à 2,200" ; M. Boué l'indique comme habitant la zone subalpine de la Turquie. Géographie. — Wse trouve, au sud , dans les Pyrénées, en Espagne et dans les montagnes de l’Algérie, au sommet de l'Atlas, près de Bélida. — Au nord, il est assez répandu dans l’Europe centrale, mais n’arrive pas dans la Scandi- navie; Fries le cite seulement sporadique en Danemarck. — A l'occident, on le connait en Portugal. — A l’orient, il habite la Suisse , l'Italie méridionale, la Croatie , la Hon- grie, la Transylvanie, la Turquie, la Grèce, le Parnasse et l’Olympe bithynique, le Caucase occidental. Ledebour ne l'indique pas ailleurs sur son vaste territoire. Serait-ce à une autre espèce qu'il faudrait rapporter le Doronicum que cite Pallas sur les frontières de la Mongolie? « On voit, dit-il, sur tous les rochers garnis de mousses , les plantes les plus rares des montagnes de la Sibérie, savoir : le Campanula grandiflora , le Saxifraga punctata, le S. crassifohia, le S. nivalis, le Dracocephalum grandiflorum, le Pedicularis tristis, le P. laponica, le P. verticillata, le P. spicata, le Doronicum Pardalianches, V'Hieracium alpinum, et autres semblables (Pallas, t. 4, p. 647). » Limites d'extension de l'espèce. DUT AIGÉEIE..- se à e on 0 7 on ee URI Écart en latitude : Nord, Danemarck........... 52 D) 170 Occident, Portugal.......... 10 O. Ecart en longitude : Orient, Caucase... à MA STE SU CEE D . 46° Carré d’expansion. ........ 018 DoronICUM AUSTRIACUM , Jacq. — Cet élégant Dorom- DORONICUM. 105 cum vit en groupes dans les bois , dans les taillis, sur les pentes herbeuses des montagnes, et contribue puissamment, par son beau feuillage et ses grandes fleurs dorées , à l’em- bellissement des lieux qu’il occupe. Il est associé à toute la fraîche végétation des bords des eaux et des clairières des bois, au Mulgedium alpinum, au Prenanthes purpurea, à l’Adenostyles albifrons, au Ranunculus aconitifolius, à l’Aquilegia vulgaris, etc. Il est vivace ; ses feuilles radi- cales sont pétiolées, cordiformes; celles de la tige sont sessi- les et lancéolées , embrassantes par deux oreillettes ar- rondies ; toutes sont molles et pubescentes. Les calathides, grandes et d’un jaune orangé, sont en nombre variable au sommet de la tige et des rameaux axillaires; les bractées de l’involucre sont droites, étroites, serrées et couvertes de petits poils verts et glanduleux. Elles ne recouvrent pas en- tièrement le bouton, mais les ligules , recourbées vers le centre de la calathide et roulées sur elles-mêmes, cachent le disque. Elles se déroulent et se déjettent même un peu pen- dant la floraison. Elles sont d’un beau jaune pur et striées. — Il fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Alntude. — I] croît en Auvergne sur tous les terrains siliceux et détritiques, sur le granit, le gneiss, le trachyte, le basalte, les ailuvions volcaniques et principalement sur le terreau des forêts. Il aime l'humidité. Il reste confiné dans les montagnes entre 1,000 et 1,600". De Candolle l'indique à 1,000% à Mont-Louis dans les Pyrénées et à 1,800 au mont Dore où il reste un peu au- dessous de cette altitude. Géographie. — Au sud , il existe dans les Pyrénées et dans les Asturies, où il est assez commun quoique moins ré- pandu que sur le plateau central de la France. — Au nord, on le trouve en Tyrol, en Bohème et dans les Carpathes. 106 CORYMBIFÈRES. — À lorient, il végète en Autriche, en Croatie, en Hon- grie, en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées. ............. 43° |Écart en latitude : Nord, Bohême............+ 51 | 8° Occident, Asturres: té save 00: Écart en longitude : Orient, Carpathes. 1... 21 5 30° Carré d'expansion. .......... 240 G. ARNICA, Lin. Distribution géographique du genre. — X] existe peu d'espèces de ce genre, et malgré la beauté et la grandeur de leurs fleurs elles appartiennent en général à la partie boréale de notre hémisphère. — Sur 12, 6 sont asiatiques, c’est-à- dire 4 des îles Aléoutiennes, { de la Sibérie, 1 du Japon. — 4 sont de l'Amérique du nord et surtout de la partie arc- tique du continent , du Groënland ou du nord des Etats- Unis. — Une seule espèce est originaire de l’Europe. — Une autre de la Nouvelle-Zélande. ARNICA MONTANA, Lin. — Lorsque l’on rencontre dans les montagnes des prairies où l'herbe est courte, des pelou- ses élevées, des clairières au milieu des bois et des bruyères, on y trouve fréquemment cette magnifique Synanthérée ; elle vit en petites sociétés rapprochées, et se trouve entou- rée de toutes les espèces montagnardes, Sa racine est noi- râtre et superficielle. — Ses feuilles larges et entières, glan- duleuses sur leurs bords, forment une rosette étalée sur la terre , et de leur centre s’élève la tige, munie encore de deux ARNICA. 107 paires de feuilles opposées , et terminée par une ou trois grandes fleurs. — Le pédoncule est couvert de poils sou- vent purpurins sous la fleur. L’involucre est également velu. Les languettes, souvent au nombre de 14, sont larges et fortement sillonnées, du plus beau jaune etréfléchies après quelques jours d’épanouissement. Ces fleurons en languettes ne s'épanouissent pas en même temps. La fleur , d’abord penchée, laisse épanouir en premier lieu les languettes les plus élevées, et au bout de quelques jours la couronne est complète. Les fleurons du centre sont disposés très-régu- lièrement au milieu des poils déjà saillants de l’aigrette. Ils s'épanouissent par zones, en suivant pour chaque cou- ronne l’ordre d’épanouissement des fleurons en languette. Alors leurs 5 divisions d’un jaune d’or se réfléchissent. Les stigmates serrés l’un contre l’autre, mais déjà sortis par le sommet des 5 anthères, enlèvent le pollen du tube anthéri- fère, qui, d’abord d’un beau jaune, devient brun après l’an- thèse. Ce tube est très-souvent fendu par le stigmate dont les deux branches se réfléchissent et setortillent. Les rayons sont défleuris quand les derniers fleurons du centre s’épa- nouissent. Dans le bouton, des poils glanduleux recouvrent l'involucre , et il y en a aussi beaucoup de dispersés sur les fleurons du centre avant qu'ils ne s’épanouissent. Les akènes sont cylindriques , amincis aux deux extrémités et munis d’aigrettes à poils raides et roussâtres. — L’Arnica fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — I se trouve sur les ter- rains siliceux , trachytiques et détritiques. Il n’habite que les montagnes, à moins qu'il ne soit accidentellement en- traîné dans les plaines, où de Candolle indique à 0 à Or- Jéans , et à 1,600" dans les Alpes et les Pyrénées. Nous le trouvons en Auvergne de 1,000 à 1,850". Dans le nord 108 CORYMBIFÈRES de l’Europe, il vit en plaine, et déjà il est indiqué en France dans la forêt d'Haguenau. En Suisse, Wahlenberg indique l'Arnica depuis la limite supérieure des cerisiers jusqu’à la limite supérieure des sapins. Géographie. — Au sud , il est commun dans les Pyré- nées, et se retrouve sur quelques points de l'Espagne et du Portugal. — Au nord, il existe en Allemagne, en Dane- marck , en Gothie , dans la Norvége australe ct dans la Suède boréale, dans les clairières des forêts. Linné le cite aussi sur les pelouses subalpines de la Laponie méridionale , où il ne paraît pas avoir été retrouvé. — A l'occident , il est en Por- tugal, ou au moins dans les Asturies. — A l’orient, il habite la Suisse , l'Italie boréale, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, et se retrouve dans la Sibérie orien- tale. — Cette plante est encore indiquée dans une grande partie de l'Amérique du Nord, au Groënland, aux îles Aléoutiennes et à l’île Melville, mais ce sont des espèces voisines et distinctes qui habitent ces froides régions, espèces qui, probablement , auront été confondues avec la nôtre. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Portugal............. 19 )Ecart en latitude : Nord} Suèdesssoetes 420066 4 250 Occident, Portugal... ....... 10 O. } Ecart en longitude: Orient, Sibérie orientale. .... 160 E.) 1800 Carré d’expansion............ . 4500 G. LIGULARIA, Cassin, Distribution géographique du genre. — Les Ligularia constituent un genre asiatique, n’ayant, sur {8 espèces, qu'une seule plante qui parvient en Europe. — Parmi les 17 types de l’Asie, 5 habitent les Grandes-Indes , 2 crois- LIGULARIA. 109 sent dans le Népaul, 5 sont sibériennes , et les autres sont de la Mongolie , du Japon , du Caucase et de la Perse. LIGULARIA SIBIRICA, Cass. — On remarque, dans les terrains tourbeux des montagnes, des touffes disséminées de ce Ligularia, qui forment de petits monticules au-dessus du sol. Ses grandes feuilles , en cœur et dentées, ne se mon- trent qu’assez tard ; et plus tard encore, aux mois de juillet on d'août, paraissent les tiges qui se terminent par un bel épi de fleurs jaunes. Les fleurons sont marqués de 10 ner- vures, et restent longtemps épanouis. Les graines sont cylin- driques et munies de petites aigrettes. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons ce Ligularia que sur les terrains volcaniques du plateau cen- tral, dans les lieux mouillés, tourbeux , sur le sol détritique. Il croît aussi sur le terrain primitif et sur le calcaire dans la Côte-d'Or. Il est toujours à une assez grande élévation, à 1,000" environ, et jamais dans la Limagne à 300", comme l'indique de Candolle d’après Delarbre. Il se trouve à 1,400" dans l’Aubrac. Ledebour le cite à 2,000 dans le Breschtau. Géographie. — Il trouve sa limite méridionale dans les Pyrénées-Orientales , et sa limite septentrionale dans le nord de la Laponie. — A l'occident, il ne passe pas le plateau central. — À l’orient , il habite la Finlande , l’île d’Osilie, la Livonie, la Volhynie et le Caucase , la Bohême , la Hon- grie, la Transylvanie, les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal, la Sibérie orientale, et la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud', Pyrénées orientales... .…. 4,30 A en latitude : Nord, Laponie............. 69 26° 110 CORYMBIFÈRES. Occident; France... 2 1M0 Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale. .... 163 E.) 1630 Carré d’expansion............ 1238 G. SENECIO, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre con- sidérable contient plus de 630 espèces disséminées dans tou- tes les parties du monde, mais évidemment groupées en nombre dans des contrées plus ou moins circonscrites. — L'Afrique est la patrie principale des Senecio , elle en nour- rit 250 espèces. La presque totalité appartient à l’Afrique australe, au cap de Bonne-Espérance et aux contrées voi- sines, pays si remarquable par le grand nombre d’espèces qui se trouvent comprises dans un petit nombre de genres. 196 espèces végètent à la pointe australe de ce continent; un groupe de 16 espèces appartient à Madagascar , 5 à l’île Maurice, 4 à l’île Bourbon ; 2 Senecio sont originaires de la Sénégambie, 3 de l’Abyssinie ; 10 sont réunis aux Canaries, à Madère et aux Açores, et enfin 12 se trouvent dans l'Afrique boréale : En Egypte , en Barbarie, dans le Maroc ou à Tunis. — Vient ensuite, dans l’ordre d’abondance des espèces, l'Amérique méridionale où l’on en connaît 108 ou 110, qui presque toutes sont de la zone torride ; car plus de 60 habitent le Pérou et le Brésil; 40 sont dispersées sur différents points du Chili, et 3 espèces, s'égarant vers le sud, arrivent successivement , l’une dans la Patagonie, l’autre au détroit de Magellan, la 3° à laterrede Feu. —80 Senecio sont le partage de l'Amérique du nord ; leur grande majorité est au Mexique, à la Nouvelle-Grenade et aux Antilles ; environ 12 espèces seulement croissent aux Etats-Unis, dans la Cali- fornie, au Canada ; quelques-unes atteignent le Labrador, le SENECIO. 111 Groënland et l'Amérique arctique. L'une d’elles se présente à l’île Melville, en parallèle avec celle qui végète à l’autre extrémité de ce continent, sur la terre de Feu. — L’Asie a 84 espèces de ce beau genre , et, là comme ailleurs, elles sont groupées. Le centre principal est aux grandes Indes où l'on en trouve au moins 25. Un second centre est dans le : Népaul où l’on en compte 15 à 16 ; un 3° dans la Sibérie et dans la Dahurie où 13 espèces se développent ; un 4° comprend la Chine et le Japon , 8 espèces ; un 5° le Cau- case , la Perse, l'Arménie, l'Arabie, en tout 18 espèces. | ‘île de Ceylan en a 2. — Après l'Asie vient l’Europe où les botanistes ont déterminé près de 80 Senecio. Ils sont plus répandus dans le sud que dans le centre, plus dans le centre que dans le nord : l'Espagne , la Grèce, l'Italie, la Sicile , l’île de Crète, l’Autriche et la France sont les pays où ces plantes se présentent en plus grand nombre. Plusieurs sont originaires des Alpes de la Suisse et du Piémont ainsi quedes Pyrénées. — Enfin l'Océanie a aussi ses espèces parti- culières au nombre de 40 à 45. On en a rencontré 30 à la Nouvelle-Hollande, # à Java, 2 à la terre de Diémen, 2 aux îles Sandwich, et les autres sont dispersées à la Nou- velle-Zélande ou sur les autres îles de cette partie du monde. SENECIO VULGARIS, Lin. — Le seneçon est, avec le Capsella bursa pastoniset le Stellaria media, une des plan- tes annuelles les plus communes et que l’on rencontre abso- lument partout. Il établit pourtant sa demeure de prédilec- tion dans nos jardins, dans les vignes, dans tous les lieux cultivés, sur les décombres et les vieux murs. Il s’y montre en tout temps, en toute saison, résistant aux cha- leurs de 30 degrés et supportant des froids de 20° sous 0, acceptant ainsi un écart de température de 50°. Ses feuilles 112 CORYMBIFÈRES. vertes, découpées , épaisses et même un peu charnues, sont organisées pour vivre dans un milieu dont les variations peuvent atteindre de si grandes différences. A la base des pédicelles qui soutiennent les calathides , et surtout à l’em- branchement des rameaux , on trouve des poils blancs cloi- sonnés qui semblent mélangés et qui forment de petits paquets. L'involucre est composé de bractées soudées, vertes, mais jaunissant sensiblement à la base et au sommet qui est terminé par un point scarieux d’un brun noir. L'involucre extérieur est vert, et chaque écaille est encore terminée par une pointe noire, brune et scarieuse. Les fleurs sont d’un jaune verdâtre, entourées de poils blancs qui bientôt se dé- veloppent en aigrettes. Alors les bractées de l’involucre se déjettent et le réceptacle se roule sur les bords , à mesure que le vent en emporte les semences. Nature du sol. — Altitude. — 1 croît partout, sur tous les terrains, et de préférence sur les sols salifères, salpétrés, sur les décombres, les toits des maisons, etc. Il s’élève faci- lement à 1,000 ou 1,200, mais en général il préfère la plaine aux montagnes. Géographie. — Il est répandu sur une grande partie de la terre sans entrer dans la zone tropicale. — Au sud , il se rencontre en Espagne , en Algérie, aux Canaries, à Ma- dère. — Au nord , il est dans toute l’Europe centrale et dans toute la Scandinavie, même dans la Laponie où Linné l'indique dans les forêts, très-rare. Il habite aussi les îles britanniques , l'Islande et tous les archipels. — A l’occi- dent, il se trouve en Portugal, aux Canaries, à Terre-Neuve, au Labrador, à la baie d'Hudson. — A l'orient, il s'étend dans toute l'Italie, la Sicile ; la Tauride , les Carpathes , la Turquie, les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal et la SENECIO. 113 Dahurie. — Il est cité aussi aux Malouines où il est sans doute naturalisé, Limites d'extension de l'espèce. Bud; Cannes... 2:50. 00... 300 sas en latitude : Nord, Laponie. .......... 68 38° Occident, Amérique........ 95 PE en lougitude : Orient, Dahurie.......... . 119 E. 21/4° Carré d'expansion ............ 8132 SENECIO viscosus , Lin. — Il est annuel et commun le long des chemins, dans les taillis et les lieux incultes , sur les toits de paille des chaumières au milieu des mousses, dans les coupes des forêts. Toute la plante est visqueuse et répand une odeur désagréable. Sa tige est droite, velue , rameuse. Ses feuilles sont larges, velues , visqueuses et laciniées. Les rameaux s’écartent presque à angles droits de la tige, et sont terminés par de petites calathides à rayons jaunes, courts et roulés en-dessous. — Il fleurit pendant la majeure partie de l’année. Nature du sol. — Altitude. — X habite les terrains siliceux et sablonneux des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il est indiqué dans les Pyrénées, en Italie, en Siale , en Espagne et à Madère. — Au nord, on le rencontre dans une partie de l’Allemagne , en Dane- marck, en Gothie, dans la Norvége australe et dans la Suède boréale. — A l'occident, il est en Angleterre et en Irlande. — A l’orient, il habite la Suisse , l’Italie boréale, le Péloponèse, les Carpathes , et une partie de la Russie moyenne. vil 8 114 CORYMBIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. DR MAdRle. eo en D dc Lee | Écart en latitude : Nord, Suède. .... one bed 34° Occident, Madère . ..... ..... 19 O.] Écarten longitude : Orient, Russie moyenne...... 26 E. 45° Carré d’expansion........ tes din SENECIO SYLVATICUS , Lin. — Il est annuel , et vit sou- vent en petits groupes disséminés dans les clairières des forêts, dans les taillis, et surtout dans les endroits où l’on a fait du charbon, et dont il s'empare dès la 2° ou la 3° an- née. Sa tige est droite et rameuse à sa partie supérieure. Ses feuilles radicales sont simples, les autres lacimiées et comme rongées et froncées sur leurs bords relevés, d’un beau vert, et presque glabres. Les calathides sont disposées en corymbe au sommet des rameaux. Les involucres sont cy- lindriques , glabres , formés de bractées linéaires. Les rayons sont jaunes, courts et roulés en dedans. Après la floraison , les akènes se couronnent d’aigrettes blanches et légères qui se dispersent avec une grande facilité. — Il fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur les terrains siliceux et sablonneux des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il habite la France, les Pyré- nées, les Asturies, le Portugal. — Au nord, on le trouve dans presque toute l’Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvége australe, dans la Suède boréale, en Finlande, en Angleterre et en Irlande. — A l’occident , il trouve sa limite dans cette dernière localité. — A l’orient, il est en Suisse, en Autriche, dans l'Italie boréale, en SENECIO. 115 Turquie, dans les Carpathes , dans la Russie moyenne et dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Da, Porueal.: 3.2 ... 40° !Écart en latitude : Nord , Finlande...... Data le ie 68 280 Occident, Ixlande........1.. 12 O.) Écart en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 68 E.[ 80° Carré d’expansion............. 2210 SENECIO LIVIDUS, Lin. — Il est encore annuel et croît dans les champs, sur le bord des chemins, et très-disséminé. Sa tige est droite, rameuse et pubescente. Ses feuilles sont amplexicaules, oblongues , sinuées et un peu dentées. Les calathides sont réunies en corymbes irréguliers , offrant des pédicelles écailleux et pubescents. L’involucre , cylindrique et glabre , rappelle celui du S. sylvaticus, mais ses bractées n’offrent pas de taches noires au sommet comme celles des au- tres seneçons. Les fleurons de la circonférence sont petits, jau- nes et roulés. Les akènes sont bruns et striés de blanc par des poils courts et couchés. Il fleurit pendant tout le printemps. Nature du sol. — Altitude. — K habite les terrains sili- ceux et sablonneux des plaines. Géographie. — Son aire est restreinte au midi de la France , à la Corse, à la Sardaigne , à l’Italie, à la Siaile, à l'Espagne , au Portugal , à la Grèce et à la Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. ..... eee . 38 }Écart en latitude : Nord 'Erances. +... Voe se ET , 60 116 CORYMBIFÈRES. Occident, Portugal.......... 10 O. Écart en longitude : Orient, Grèce... so. 214E; 31° Carré d’expansion. . .........# +. 186 SENECIO GALLICUS, Vill. — On le rencontre disséminé le Jong deschemins, sur les sables desrivières, parmi les buissons. Sa tige est droite, mince et rameuse. Ses feuilles sont ten- dres, glabres, laciniées, et quelquefois veloutées ou tomen- teuses en-dessous. Les calathides, disposées en corymbe lâche , sont d’un jaune d’or. Les involucres sont calculés, et leurs bractées terminées par une petite pointe noire. Après la fécondation l'involucre se resserre, et les aigrettes réu- nies offrent un pinceau blanc au-dessus de ses écailles. En- suite ce même involucre s’étale et se renverse pour faciliter la dissémination d’akènes allongés et striés. — Il est annuel et fleurit pendant toute la durée du printemps. Nature du sol. — Altitude. — A croît sur les terrains siliceux et sablonneux de la plaine, quelquefois sur le cal- caire, comme au mont Ventoux, où il atteint seulement 580", | Geographie. — On ne le connaît que dans le midi de la France, en Corse, en Espagne, en Portugal , en Calabre et en Sicile. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Royaume de Grenade. ... 37° | Écart en latitude : Nord, Frances. 4... 44 04 7e Occident , Portugal. .... ..... 10 O. Écart en longitude : Orient, Sicile. . so... 12 E. 220 Carré d’expansion........... 5154 SENECIO ARTEMISIÆFOLIUS, Pers. — Ce seneçon est le SENECIO. 117 plus commun de tous sur le plateau central de la France. 1] est vivace, et végète en sociétés nombreuses sur les terrains les plus secs et les plus arides , et s’associe presque toujours au Pieris aquilina, au Digitalis purpurea et à Erica cinerea. On le rencontre aussi sur les pentes herbeuses des montagnes, et partout il produit un grand effet par son abondance, par son joli feuillage , et surtout par ses corymbes de calathides orangées. Nous l’avons vu dans les Pyrénées, tout aussi com- mun qu’en Auvergne, et contrastantsur de vastes pelouses, par ses calathides dorées, avec lIris Xyphium, qui étalait ses grands périgones d’an bleu tendre. Sa tige est simple , un peu rameuse, rougeâtre, au moins à sa base. Les feuilles radicales sont longues et profondément découpées en lanières grèles, linéaires et écartées. Les feuilles supérieures sont munies de découpures elles-mêmes laciniées. Les calathides sont petites, et munies seulement de quelques fleurs en lan-- guettes très-développées. Lors de la maturité les bractées. de l’involucre se roulent en dedans pour envelopper les akènes de la circonférence, et l’involucre semble alors cannelé. — Il fleurit assez tard : 29 juin 1840, sommet de Montoncelle ; — 9 juillet 1835 , bois du petit puy de Dôme; — 20 juil- let 1840 , environs de Salers (Cantal ) ; — 22 juillet 1843, environs d’Arlanc ; — 23 juillet 1840 , sommet de la roche Tuillère ; — 27 juillet 1827 , cône volcanique de Pariou. Nature du sol. — Alutude. — 11 croît sur les terrains siliceux, sur les granits et les micaschistes, surtout s’ils sont en décomposition, sur les scories volcaniques, sur tous les ter- rains graveleux , sablonneux ou détritiques. Nous l’avons vu à Fix, dans la Haute-Loire, très-commun sur le gneiss, et complétement exclu du basalte dont il marquait exactement le contour par son absence. — Il croît en plaine au Vigan, à Saint-Jean-du-Gard , sur les bords de l’Allier et de la Lorre,, 118 CORYMBIFÈRES. mais ce sont des stations artificielles dues aux rivières et aux torrents qui entraînent ses graines. Il croît ordinairement entre 600 et 1,200", et peut même en atteindre 1,500 en Auvergne. De Candolle l'indique à 1,600® à Montlouis , dans les Pyrénées. Géographie. — Son aire a fort peu d’étendue, comme celle de plusieurs autres seneçons. Il est seulement indiqué dans les Pyrénées, en Espagne, en Belgique , dans les Car- pathes, et dans le nord-ouest de la Turquie. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Æspagne..... ..:.2.. ... 40° |Écart en latitude : Nord, Carpathes..........., 50 | 100 Occident, Espagne. ......... 8 Ohtart en longitude : Orient, Carpathes........... 19 E, 270 Carré d'expansion: 6... 970 SENECIO ERUCÆFOLIUS , Lin. — Il forme de larges buis- sons le long des chemins et des fossés, sur le bord des champs, dans les lieux humides ou marécageux , où sou- vent 1l s'associe à l’Althæa officinalis, au Vicia serratifoha, au Solanum Dulcamara, etc. Ses racines sont grosses et traçantes ; ses tiges cotonneuses, droites et dures, se rami- fient à leur partie supérieure, et sont munies de feuilles nombreuses, incisées, découpées, cotonneuses sur leurs deux surfaces. Les calathides sont nombreuses, d’un beau jaune, et entourées d’involucres cotonneux comme les feuilles. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains calcaires et marneux, et croît aussi sur les sables alluviens s'ils sont arrosés par des eaux calcarifères. Ce n’est que dans SENECIO. 119 les pays très-chauds qu’il s'élève sur les montagnes. En Au- vergne il ne croît qu’en plaine. M. Boissier le cite à 650% dans le midi de l'Espagne, et Ledebour de 0 à 1,000" dans le Caucase. Géographie. — Au sud , il est assez commun en France et en Espagne. — Au nord, il se trouve çà et là dans le centre de l’Europe, en Danemarck, dans la Gothie australe et en Angleterre. — À l'occident, il a sa limite en Espagne. — À lorient , il s’étend en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie , dans les Russies moyenne et aus- trale, dans les Sibéries de l’Altai , du Baïkal et Orientale, ainsi que dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade... 36° }Ecart en latitude : Nord, Danemarck.......... 57 21° Occident, Espagne.......... 8 O.) Ecart en longitude: Orient , Sibérie orientale... .. 163 E. 1710 Carré d’expansion........... .. 3991 SENECIO JACOBÆA , Lin. — C’est encore un seneçon des plus communs, répandu le long des chemins et des fossés, dans les prés, sur la lisière des bois, occupant les prés secs et rocailleux comme les bords des ruisseaux et les sables des rivières, et produisant partout beaucoup d’effet par le nombre de ses fleurs et le jaune pur de ses calathides, II est bisannuel ; sa racine, traçante et tronquée, émet une ou plusieurs tiges droites, cannelées , munies de quelques poils, et souvent rougeâtres à leur base ; ces tiges se divisent vers leur milieu en quelques rameaux eux-mêmes subdivisés et 120 CORYMBIFÈRES. généralement nivelés au sommet , en sorte que les calathides forment un vaste corymbe. Les feuilles sont découpées, ly- rées, à lobes plus ou moins profonds, ou pinnatifides. Il offre sous ce rapport un grand nombre de variétés. L’involucre est glabre, un peu renflé à sa partie inférieure, — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et s’élève en Auvergne jusqu’à 1,000" dans les montagnes. Géographie. — Au sud , il habite le midi de la France, l'Espagne, Minorque , le midi de l'Italie. — Au nord , il est commun dans le centre de l’Europe, et, plus au nord, il perd ses rayons pour entrer en Danemarck, en Gothie, dans la Norvége et la Suède australe. Il croît en Angleterre, en Irlande et dans les trois archipels anglais. — A l'occident, on le rencontre au Portugal. — A l’orient, il végète en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Transyl- vanie , en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans les Carpathes, en Turquie, dans les Russies moyenne et aus- trale, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade... si ) Ecart en | Nord, Angleterre. ......:.. Occident, Erlande.. . ...... vi 0. at vo Orient, Dahurie........... 119 E. 1319 Carré d’expansion...... SE TA 5 5 SENECIO ERRATICUS, Bert. — Il croît isolément sur le bord des eaux, sur les sables des rivières, dans les lieux inon- dés pendant l'hiver. Sa racine bisannuelle donne naissance à une tige droite et rameuse. Ses feuilles radicales sont pé- SENECIO. 121 tiolées , lyrées à lobe terminal élargi; les caulinaires semi-amplexicaules à lobes dentés. Les calathides forment un corymbe lâche au sommet de la plante. Les rayons d’un beau jaune sont étalés. Les akènes du disque sont glabres ou pubérulents , les autres sont munis d’une aigrette courte et caduque. —- Il fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — I croît sur les terrains siliceux, sablonneux et surtout humides de la plaine et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en . Corse, dans le midi de l'Espagne, en Algérie. — Au nord, dans l’Europe centrale et jusque dans la Gothie boréale. — A l’orient, on l'indique dans le midi de l’Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, sur les bords de la mer Noire et dans le Caucase. Limiles d'extension de l’espèce. DM MMRETIE. ne cesse cues O0 ne en latitude : Nord, Gothie............... 59 2/0 Occident, Espagne........... 8 Fil en longitude : Orient , Caucase... ....:.3:.. A8 E. 56° Carré d’expansion.............. 1344 SENECIO LEUCOPHYLLUS , DC. — Il forme de larges touf- fes sur les flancs du Mezenc, sur les rochers qui font saillie, sur ses pentes rocailleuses, au milieu de l’Arbutus uva ursi, et du Vaccinium uliginosum. Il est vivace, à tiges souvent trainantes et rameuses , à feuilles pinnatifides à lobes ova- les, oblongs, très-écartés dans le bas et à demi-soudés dans la partie supérieure qui se termine par une expansion plus large et peu découpée. Toute la plante est couverte d’un 122 CORYMBIFÈRES. duvet blanc, cotonneux, trés-épais, et qui contraste avec ses calathides grandes et orangées. Les demi-fleurons sont peu nombreux. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Géographie. — Nous ne le connaissons que sur le terrain phonolitique et rocheux du Mezenc, entre 1,400 et 1,500®. Il croît aussi dans les Pyrénées, au Canigou et dans l'Ardèche, sur une étendue de # degrés carrés environ. SENECIO CACALIASTER, Lin. — Cette espèce est com- mune sur les pelouses herbeuses des montagnes, sur la li- sière des bois, dans les clairières des forêts de sapin où elle croît avec les framboisiers, avec l’Arnica montana, le Ru- mex arifolius, le Doronicum austriacum , etc. Elle devient presque domestique et se multiplie dans les lieux abandon- nés où les pâtres ont construit leurs cabanes, dans les creux où elle peut s’abriter du vent des montagnes. Elle est vi- vace ; ses tiges sont droites, vigoureuses, un peu rameuses au sommet, souvent rouges ou violacées à la base. Ses feuilles sont grandes, veinées de nervures saillantes ; elles sont pointues et dentées ; les supérieures sessiles, demi- embrassantes, se prolongent sur la tige en appendices qui rendent cet organe anguleux et presqu’ailé. Les calathides sont nombreuses et réunies en corymbe serré, d’un jaune pâle ou verdâtre et sans rayons. Les akènes sont glabres, striés et blanchâtres. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains siliceux et détritiques, sur les trachytes et les basaltes, et tou- jours à une assez grande élévation entre 900 et 1,700". Géographie. — On ne connaît cette espèce que dans les Pyrénées, sur le plateau central de la France, en Autri- che, en Italie, en Dalmatie, et en Croatie. SENECI0. 193 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. .... 700 ie en latitude : Nord, France......... Wstaeét AG 6° Occident , France............ 0 jén en longitude : Orient, Royaume de Naples.... 15 E. 15° Carré d’expansion........... ‘4e 190 SENECI0 Fucusn, Gmel. — Ce beau seneçon forme quel- quefois des touffes vigoureuses , ou bien il vit dispersé dans les clairières des bois, principalement au milieu des sapins où il s’associe au Cirsium Erysitales, àV Aconitum Napellus, au Sonchus Plumieri , et à plusieurs autres espèces némo- rales. Sa racine est vivace; sa tige simple, vigoureuse , très- garnie de feuilles d’un vert foncé, grandes, lancéolées, den- tées et quelquefois tomenteuses. Les fleurs, d’un beau jaune, forment un vaste corymbe où chaque calathide offre un in- volucelle composé de 3 à 5 bractées linéaires et écartées, et un involucre de bractées resserrées et soudées. Les fleurs sont peu nombreuses dans chaque calathide ; on en compte 9 à 11 hermaphrodites au centre, et ordinairement 3 rayons femelles à l’extérieur. Presque toutes ces calathides, d’un beau jaune, s’épanouissent à la fois. Plus tard l'involucre se fend, et les akènes, munis de leurs aigrettes, sortent par le côté pour se disséminer. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — 1] préfère les terrains siliceux, graveleux, sablonneux ou détritiques. Nous le trou- vons jusqu’à 1,500 ou 1,600", De Candolle l'indique à 50" à Liége et à 1,200 dans le Jura. Ledebour le cite à 800" dans le Breschtau. Nous l'avons trouvé très-commun dans les bois du nord de la France et de la Belgique, vers 60 à 124 CORYMBIFÈRES. 100% d'altitude. Wahlenberg l’a rencontré dans les lieux boisés et fertiles de la Suisse septentrionale, jusqu’à la limite supérieure du hêtre. Géographie. — Nous réunissons ici le S. Fuchsii, Gmel., et le S. saracenicus, Lin. , que plusieurs auteurs ont con- fondus, ce qui aggrandit l’aire d’expansion du véritable S. Fu- chsii. Ce dernier habite les Pyrénées, le midi de l'Italie. — Au nord , on le trouve dans une partie du centre de l’Europe, jusqu'aux Carpathes , tandis que le S. saracenicus atteint le Danemarck et la Gothie , l'Angleterre et l'Irlande. — A lorient, ils habitent l'Italie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie , le Caucase , les Russies moyenne et australe, les Sibéries de l’Oural , de l’Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples..... 40° )Ecart en latitude : INOFUS AMOTERIIE.. etes O0 16° Occident, Irlande.......... 10 O.)Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 £: 126° Carré d’expansion............. 2016 SENECIO Doronicum , Lin. — Ce seneçon est vivace et croit sur les pentes herbeuses des hautes montagnes, mêlé au Trifolium alpinum, au Biscutella lævigata , au Festuca spadicea , etc. I est toujours solitaire, mais les individus sont peu distants les uns des autres. Sa racine vivace, grosse, traçante et fibreuse, produit une seule tige terminée par 1, 2 et rarement 3 calathides. Ses feuilles sont épaisses, les inférieures presque rondes , festonnées ou légèrement den- tées, vertes en dessus et cotonneuses en dessous. Celles de la tige plus allongées, les supérieures plus petites. La cala- SENECIO. 125 thide est grande , orangée , entourée d’un involucre écail- leux et velu , et d’un calicule à bractées écartées. Lors de Ja dissémination l’involucre étale ses bractées dessoudées , et les graines aigrettées se dispersent. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I végète sur les terrains siliceux et détritiques, en Auvergne, sur les gneiss, les tra- chytes et toujours à une assez grande élévation. De Can- dolle l'indique à 1,200nm à Esquierry dans les Pyrénées, et à 1,800" dans les Alpes. Il atteint 1,850" au Mont-Dore. Wahlenberg lui assigne, dans la Suisse septentrionale, une zone très-étroite dans les Alpes neigeuses, et seulement vers 2,200n. Géographie. — On le rencontre, au sud , dans les Pyré- nées et dans le midi de l'Espagne. — Au nord, il existe dans le Tyrol , en Carinthie. — A l'occident, en Portugal. — À l’orident, en Suisse, en Bosnie, en Piémont, en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Grenade. ... 370 Lu en latitude : Nonk Tyrol. sh. ee se . A7 10° Occident, Portugal.......... 10 O.) Ecarten longitude : Orient, Transylvanie... ....., 21 | 31° Carré d’expansion.....,......°. 310 SENECIO LANATUS, Scop. — Il habite les rochers et les pentes herbeuses des causses de la Lozère. Il est vivace et ressemble beaucoup au précédent dont il a été considéré souvent comme une variété. Il en diffère par la forme ovale ou ovale-spatulée de ses feuilles, par leur consistance molle, 126 CORYMBIFÈRES. herbacée et non coriace. Ces feuilles sont glabres en dessus, tomenteuses en dessous, lisses et dépourvues des petits poils raides qui rendent celles du S. Doronicum rudes au toucher. Son involucre est plus ou moins laineux , quelquefois glabre. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — I] préfère les terrains calcaires et rocheux, et s'élève peu dans les montagnes. M. Boissier l'indique entre 1,000 et 1,300" dans le royaume de Grenade. Géographie. — On le rencontre dans le midi de la France, dans le midi de l'Espagne et de l'Italie. — Au nord, dans l'Étrurie , la Carniole et le plateau central de la France. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royoume de Grenade. ... 360 RARE en latitude : OP, CAMOIE ser .ce A0 1077, Occident, Espagne. . ..… see JU on en longitude : Orient, Royaume de Naples... 15 E. 23° Carré d'expansions. es 0e 230 SENECIO SPATULÆFOLIUS , DC. — On le rencontre dissé- miné sur les pentes herbeuses des montagnes , dans les bois taillis, parmi les Euissons. Il est vivace; sa racine est fibreuse, sa tige droite, simple, cannelée et garnie de flocons blancs et cotonneux. Ses feuilles radicales sont pétiolées, ovales, crénelées , élargies au sommet ; les supérieures sont sessiles, lancéolées, allongées , entières, tomenteuses en dessous et quelquefois même en dessus. Les calathides, d’un beau jaune, au nombre de 6 à 8, forment une élégante ombelle au sommet de la tige, et sont portées par des pédoncules cotonneux comme les involucres qui les entourent. — II fleurit en mai et en juin. CALENDUELA .. 127 Nature du sol. — Altitude. — KW végète sur les terrains siliceux et détritiques , sur les scories des volcans. Il s’élève facilement à 1,000 ou 1,200" dans les montagnes. Géographie. — Cette espèce a été souvent confondue avec le Cineraria campestris, et sa géographie ne peut être parfaitement exacte. On la trouve, au sud, dans le midi de la France, dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, dans une grande partie de l'Allemagne, en Thuringe, en Angleterre jusqu’au 54°. — A l’orient, elle croît en Suisse, en Italie , en Croatie , en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Naples...... 40° }Ecart en latitade : Nord, Angleterre... 14. PT NN 14° Occident, Angleterre... ...... 6 O.}Ecarten longitude : Orient” Cautase.…. ......... 44, E. 900 Carré d’expansion............. ‘700 SECONDE DIVISION. — CYNAROCÉPHALES. ._G. CALENDULA, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît maintenant 22 espèces de ce genre, dont près de la moitié sont européennes. Ces dernières, au nombre de 10, sont de la Sicile, de l'Espagne et de la région méditerranéenne. — 7 appartiennent à l'Afrique, et sont dispersées en Egypte, à Madère, en Numidie , en Barbarie, et 2 seulement au cap de Bonne-Espérance. — 3 autres habitent la Perse et la Palestine. — 2, américaines, sont de Vera-Crux. 128 CYNAROCÉPHALES. CALENDULA ARVENSIS, Lin. — Cette espèce est du petit nombre de celles dont la végétation ne s’arrête jamais pen- dant toute la longueur de l'hiver. Les gelées la suspendent pendant leur durée, mais elle recommence le jour du dégel, et, quoique annuelle, on la trouve en abondance dans les champs et dans les vignes, où elle montre ses fleurs orangées dès que la neige a quitté la terre. Elle rampe sur le sol; ses tiges sont rameuses , ses feuilles sont oblongues, tendres et d’un vert pâle. Ses fleurs ont des rayons femelles disposés sur 2 ou 3 rangs, et des fleurons mâles au centre. Tous les soirs les fleurons extérieurs se referment, puis ils s'ouvrent le matin, et, aussitôt que la fécondation est opérée, les ovaires extérieurs grandissent avec rapidité, se soudent même avec les bractées de l’involucre, et produisent ainsi des se- mences en tout semblables à celles du second rang, mais très-différentes par leur péricarpe qui devient presque ailé. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains calcaires et argileux , et reste dans les plaines. Géographie. — Au sud , il est commun et se trouve en France, en Espagne, en Algérie, aux Canaries. — Au nord, on le rencontre dans presque toute la France, en Belgique et en Allemagne, mais toujours inégalement disséminé et évitant de grands espaces sans que l’on en connaisse la cause. Il s’arrête en Lithuanie. — A l'occident , il habite le Portugal et les Canaries. — A lorient , la Suisse , l'Italie la Sicile , la Croatie, la Dalmatie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie , la Tauride, les Russies moyenne et australe, et la Dahurie. Limites d'extension de l’espèce. Sud... Canaries se siiste ss: + 308 Ecart en latitude : Nord, Lithuanie. .......... 59 25° ECHINOPS. 129 Occident , Canaries. ...,.... 18 … Ecart en longitude : Orient, Daburie......... 4 19E 1379 Carré d’expansion...... PE Se D G. ECHINOPS , Lin. Distribution géographique du genre. — Xl existe envi- ron 2% espèces d’Echinops. 14 appartiennent à l’Asie où ils sont très-disséminés : en Perse, dans le Caucase, en Palestine, aux Indes orientales, en Sibérie, en Dahurie et en Mongolie. — 9 espèces font partie de la végétation européenne , et sont à peu près toutes australes : de l’Es- pagne , de la Grèce, de la région méditerranéenne, de la France, du Bannat et de la Hongrie. Ecmnops sPHæÆRCGCEPHALUS, Lin. — Grande espèce vi- vace, qui croît en buissons volumineux le long des chemins et sur le bord des champs où elle produit beaucoup d’effet. Sa tige est droite et rameuse ; ses feuilles sont larges, si- nuées, pinnatifides, velues et blanches en dessous, vertes et glabres en dessus. Les fleurs groupées forment au som- met de la tige et des rameaux # ou 5 capitules parfaitement arrondis, dont la fleur supérieure s’épanouit la première, et dont la floraison continue par couronnes concentriques du sommet à la base , où les fleurons, au lieu d’être tournés vers le ciel, sont dirigés vers la terre. Le capitule supérieur s’épanouit le premier, et successivement fleurissent ceux des branches latérales qui continuent de donner naissance à de nouvelles calathides, alors que les supérieures produisent déjà des graines. Ces fleurs sont blanchâtres ou bleuâtres, et les graines qui leur succèdent sont pentagones comme l’involucre qui les renferme , et couronnées par une petite aigrette. — Elle fleurit en juillet et en août. vi 9 130 CYNAROCÉPHALES. Nature du sol. — Altitude. — Cet Echinops préfère les terrains calcaires et compactes , et se trouve dans la Lozère vers 800" d'altitude. Ledebour l'indique dans le Caucase de 0 à 1,600m. Géographie. — Il est assez méridional , et se trouve, au sud , dans le midi de la France, en Espagne et en Algérie. — Au nord, on le rencontre disséminé dans toute l’Europe centrale, jusqu’en Danemarck et en Gothie, où il est seule- ment sporadique. — A l'occident , ilest en Portugal. — A l’orient, on le connaît en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie, dans le Talüsch, sur les bords de la Caspienne, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud;,"Agérie. 2... 390 her en latitude : Nord’, 'Gotiiesnt vas 'é156 Pi L Occident, Portugal. ....... .. 40 O.)\Écarten longitude : Orient , Sibérie de l’Altaï..... 97 p.| 1079 Carré d’expansion............. 2247 Ecmwors Rirro, Lin. — Il croît aussi sur le bord des champs et souvent même au milieu des moissons. Il est plus petit que le précédent, ses feuilles sont plus étroites, plus découpées, plus épineuses, et le contraste entre le blanc de ja surface inférieure et le vert foncé de la partie supérieure est beaucoup plus prononcé. Ses fleurs sont disposées en capitules d’un bleu d'azur, et donnent une grande élégance à cette espèce qui fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cet Echinops croît sur CIRSIUM. 131 les calcaires compactes ou rocailleux de la plaine ou des montagnes basses. Il se trouve à 650" sur le versant nord du mont Ventoux. Géographie. — Au sud, il habite la France, les Pyrénées et l'Espagne. — Au nord, il est encore en France, jusqu’à Mende et à Lyon, en Istrie, et 1l atteint la Volhynie. — A l'occident, il reste en France et en Espagne. — A l’o- rient, on le connaît en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, à Samos, le long du canal de Xercès, en Bulgarie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les steppes de la mer Caspienne, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altai. Pallas cite cette plante dans cette dernière contrée, accompagnée des : Phlomis herba venti, Dracoce- phalum thymaflorum, Salvia nemorosa, Sisymbrium altis- simum, Lavatera thuriigiaca, Thalictrum flavum, Dipsa- cus laciniatus , etc. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Grenade.... 36° Ecart en latitude : Nord, Volhynie............ RG | 150 Occident, Espagne... ... -.... 8 O.)Ecarten longitude: Orient, Sibérie de l’Altaï. .... 97 E | 105° Carré d'expansion se 2.222 2, 1575 G. CIRSIUM, Adans. Distribution géographique du genre. — Les formes re- marquables des Cirsium sont abondamment répandues sur la terre, car on en connaît environ 140 espèces. — 71 sont européennes et dispersées partout, surtout en Italie, en France, en Espagne, en Allemagne , en Grèce et en Tau- 132 CYNAROCÉPHALES. ide. D'autres sont indiquées aux Alpes et aux Pyrénées, quelques-unes sont disséminées en Saxe , en Hongrie, en Bavière, en Autriche, en Bohême et dans toute l’Europe centrale. — 48 sont propres à l’Asie ; on les rencontre prin- cipalement sur le Caucase, en Perse, en Arménie, en Géor- gie, dans le Liban et dans toute l'Asie mineure. Un autre centre se trouve en Sibérie et en Dahurie ; une espèce arrive au Kamtschatka. Un dernier groupe est réuni aux Indes orien- tales et au Népaul, et l’on en cite aussi 1 espèce à la Che, 1 au Japon et 1 autre en Tartarie. — L'Amérique septen- trionale offre 48 Cirsium, dont les plus méridionaux sont du Mexique et de la Louisiane, les autres de la Californie, des Etats-Unis et du Canada. — 3 seulement sont con- nus en Afrique : en Barbarie, à Madère et en Numidie. — Aucun Cirsium n’est propre à l'hémisphère austral. CirsiUM LANCEOLATUM, Scop. — Il est extrêmement commun dans les lieux incultes, sur le bord des champs et des chemins, sur les décombres, dans les rues des villages. Il se méle aux orties, aux autres Carduacées , aux Ché- nopodées, etc. Il est bisannuel; ses tiges sont rameuses ; ses feuilles oblongues, profondément découpées en lanières étroites, lancéolées, terminées chacune par une forte épine, sont décurrentes sur la tige. Elles sont d’un vert foncé en dessus, blanchâtres et cotonneuses en dessous. De grosses calathides terminent les rameaux; leur involucre est ovoïde, composé de bractées un peu piquantes, dont les extérieures sont plus larges et plus ouvertes. Les fleurons sont nom- breux, d’un rouge violacé, quelquefois blancs ou carnés. Les akènes sont munis, comme ceux de tous les Cirsium, d’une aigrette plumeuse et caduque. — Il fleurit pendant tout l’été et pendant tout l'automne. CIRSIUM. 133 Altitude. — M est indifférent et pré- fère la plaine aux montagnes. On le voit cependant, en Au- vergne et en Suisse, suivre l’homme ou plutôt ses châlets jusque dans les régions alpines. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Corse, en Espagne, dans le midi de l’Italie et dans les champs de l’Abyssinie oùil fleurit, selon Schimper, au mois d'avril. C’est le C. abyssinicum, Schultz, qui ne paraît être qu’une forme du C. lanceolatum. — Au nord, ilest commun dans toute l’Europe, occupant toujours les mêmes stations et existant dans la Scandinavie, à l’exception de la Laponie, en Fin- lande, en Angleterre, dans les archipels anglais et aux Feroë. — A l'occident, il est en Portugal. — A l’orient, il existe en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Transyl- vanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géor- gie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Nature du sol. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie... ...,....... 120 }Écart en latitude : Nord, Finlande.....,.:..... 68 56° Occident, Portugal. ......... 10 O. | Écart en longitude : Orient, Sibérie altaique....... 96 E.| 106° Carré d’expansion........ .... 0936 vw Crrsium FERoXx, DC. — On le trouve, mais rarement, sur le plateau central, où il croît dans les lieux incultes et sur le bord des chemins. Il est bisannuel et couvert d’épi- nes acérées sur toutes ses parties. Il a le port et presque le feuillage du précédent, mais on trouve ordinairement sous les capitules quelques feuilles florales réunies. Les involu- 13% CYNARGCÉPHALES. cres sont généralement glabres, et les fleurs plus souvent blanches que purpurines. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I croît sur les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — On le trouve dans le midi de la France, dans les Pyrénées, probablement en Espagne, en Italie, en Autriche et en Grèce où il défend les abords du Parnasse. Limites d'extension de l'espèce. Sud; Parnasse... 2. ......6e 090 Écart en latitude : Nora 7 Frances se TETE | 5° Occident, France... ......... 0 Écart en longitude : Orient, Parnasse............ 21 a) 21° Carré d’expansion............. 105 Cirsium ERIoPHoRUM , Scop. — Ce Cérsium est des plus remarquables par son abondance, par son port, par sa taille et ses caractères. Il est bisannuel et se trouve partout le long des chemins, sur les sables des rivières, sur les coteaux incultes. Sa racine est grosse et charnue; sa tige droite, épaisse et rameuse. Ses feuilles sont grandes, larges et tou- tes profondément découpées en lanières étroites , terminées chacune par une forte épine; ces lanières naissent 2 à 2, et tandis que l’une s'élève, l’autre s’abaisse, de telle sorte qu’elles semblent disposées sur # rangs le long de leur pé- tiole. Ces feuilles sont d’un vert foncé en dessus et un peu cotonneuses en dessous. Les radicales sont étalées sur le sol. Les calathides sont très-volumineuses , arrondies, en- tourées d’un involucre à bractées ouvertes, lancéolées , pi- quantes et enlacées de filets cotonneux qui imitent une toile d’araignée. Les fils de cet élégant réseau viennent se ratta- CIRSIUM. 135 cher à un renflement tuberculé qui existe sous l’épine qui termine chaque bractée de l’involucre. Les fleurons sont d’un beau rouge violet et contrastent avec le pollen blanc qui reste longtemps attaché aux anthères. Lors de la dissémination, les akènes paraissent munis de leurs aigrettes, mais celles- ci s’envolent sans enlever le fardeau qu’elles semblaient char- gées de transporter dans les airs. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indiqué partout sur le terrain calcaire ; nous le trouvons toujours en Auver- gne sur le terrain siliceux et principalement sur les sols vol- caniques de toute nature. Il préfère la plaineaux montagnes, mais 1l atteint néanmoins, sur le plateau central comme dans les Pyrénées, 1,000 à 1,200" d'altitude. Géographie. — On le rencontre, au sud, dans les Pyré- nées, en Espagne, dans le midi de l'Italie, en Sicile. — Au nord, il existe dans une partie de l’Europe centrale jusqu’en Lithuanie , en Angleterre et en Irlande. — A l’orient , il habite la Suisse, l’Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hon- grie, la Transylvanie, les Balkans, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. AIDE IN EME it en latitude : Nord, Angleterre........... 55 18° Occident, Irlande........... 12 . Ecart en longitude : Orient, Russie australe. ...... 50 E 620 Carré:d’expansion.....0,..{0 . 1116 CiRsIUM PALUSTRE , Scop. — Grande espèce bisannuelle, commune dans les prés marécageux, dans les clairières hu- 136 CYNAROCÉPHALES. mides des forêts, et que l’on reconnaît immédiatement à ses tiges partout épineuses, à ses rameaux souvent allongés et courbés, à sa taille qui domine toutes les plantes voisines. Il est souvent disséminé dans les prairies au milieu des Trol- lus europœus, Menianthes trifoliata, Pedicularis palustris, Eriophorum polystachium, etc. Ses tiges sont droites, d’un vert foncé, couvertes d’épines qui naissent sur les ailes des feuilles décurrentes. Ces organes rendent sa tige presque foliacée, et le segment du limbe qui s’en détache est oblong, découpé, à lobes épineux. — Les calathides, d’un pourpre foncé, sont sessiles et réunies en masses au sommet des ra- meaux. Les involucres sont allongés, formés de bractées presque toutes rapprochées et à peine piquantes. — Il fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — V croît sur tous les ter- rains pourvu qu'ils soient tourbeux, détritiques et humides ; il s’élève facilement de 1,000 à 1,200" dans les prés mouil- lés des montagnes. Géographie. — Au sud, on le trouve dans les Pyrénées, en Espagne, en Portugal, dans le midi de l'Italie, en Grèce, au mont Athos. — Au nord, il est commun dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie, jusque dans les prés marécageux de la Laponie uméenne, dans toute la Finlande, en Angleterre, en Irlande, dans tous les archipels, y compris les Feroë. — A l’orient, il habite le Caucase, tou- tes les Russies et les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. ... 39 rs en latitude : NON; PARU RE ce re 69 300 CIRSIUM. 137 Occident, Irlande.......... * 420: Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 E. 1280 Carré d’expansion......... ... 3840 Cirsrum ErisiTHALes, Scop. — Cette grande espèce vi- vace croît dans les bois taillis et sur les pentes herbeuses des montagnes. Elle habite les mêmes lieux que : Doronium austriacum, Aquilegia vulgaris, Angelica sylvestris, Oro- bus niger, Lilium Martagon, Melittis Melissophyllum, etc. Sa racine est oblique et fibreuse; sa tige est cannelée, creuse à l’intérieur , garnie , à sa base surtout , de feuilles ovales , dentées, ciliées et pétiolées, tandis que celles qui sont situées plus haut sont découpées et hérissées, toutes d'un vert foncé. La tige, nue au sommet, est terminée par un petit nombre de calathides inclinées, dont l’involucre ovale, formé de bractées glutineuses, non piquantes et rapprochées, con- tient des fleurons quelquefois purpurins, mais généra- lement d’un jaune pâle ochroleuque. — Elle fleurit en juin, juillet et août, et donne souvent naissance à des hybrides avec le C. palustre. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche en Au- vergne les terrains siliceux et détritiques des montagnes. On la trouve depuis 600" jusqu’à 1,500", De Candolle lui assigne 1,000" à Meyrueis (Lozère) , et 1,600" dans le Jura. Géographie. — On la trouve en France, en Suisse, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — En Lithuanie, en Volhy- nieet en Podolie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie. Limites d'extension de l’espèce. VOOR. SOA 380 ) Écart en latitude : Nord, EMamanie.. /.., 2. 55 170 138 CYNARGCÉPHALES. Oceuient; Frante: x... :1....0 Su en longitude : Ortent;"Pololie., . 2 4: 0 "28e; 28° Carré d’expansion. .........:.. 476 CiRsIUM RIVULARE, Link. — Ce Cirsium est abon- damment répandu dans quelques prairies des montagnes. On le reconnait de loin à sa taille élevée, et il produit beau- coup d'effet par le nombre de ses individus. Il est presque toujours associé au Veratrum album, à l'Heracleum Le- coq, Gr. et G., au Trollius europœus, à l'Equisetum sylvaticum, etc. Il est vivace, à tige ferme, droite et can- nelée; ses feuilles sont ovales, profondément dentées, d’un vert sombre en dessus, quelquefois cotonneuses en dessous. Sa tige est nue au sommet et terminée par 3 à 4 calathides presque sessiles et rapprochées, dont la supérieure est tou- jours plus grosse que les autres. Les bractées de son invo- lucre ne sont pas recourbées, et les fleurons sont d’un pour- pre violacé et foncé. — I] fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains siliceux et détritiques, dans les lieux humides des montagnes entre 1,000 et 1,300. De Candolle l’in- dique dans les Alpes de Tende jusqu’à 1,800". Géographie. — On le trouve , au sud et à l’ouest, dans le centre de la France , dans les Pyrénées, dans le midi de l'Italie. — Au nord et à l’est, en Bohême, en Prusse, en Li- thuanie, en Volhynie, en Podolie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie et en Grèce. Limites d'extension de l'espèce. SUUGICAECEN AIRES. PE. . STODD | Ecart en latitude : Nord AIRE 0eme 100% VI 179 CIRSIUM. 139 Oceidents Brancesr.:. 7 06, 01410 ae en longitude : Orient, Podolie. ...:: -..... 27 E. 270 Carré d'expansion. ............ 459 CirsIUM ANGLICUM, Lam. — {l habite les prairies, au milieu d’une foule d'espèces différentes, telles que Lotus ulh- ginosus, Centaurea Jacea, Eriophorum angustifolium , Troilius europœus, Pedicularis palustris, etc. Ses racines vivaces sont formées de fibres simples et cylindriques ; la tige est droite, simple, feuillée à la base. Les feuilles sont embras- santes, un peu rétrécies en pétiole, oblongues , sinuées , bordées de cils épineux, et garnies en dessous et même en dessus de flocons laineux analogues aux toiles d'araignées. Les tiges et surtout les pédoncules sont aussi garnis de poils blancs et floconneux sous la fleur.— Les bractées extérieures sont vertes, entourées de poils laineux dans leur jeunesse. Les bractées intérieures sont purpurines au sommet, et prennent la couleur des fleurs. Les calathides sont solitaires, rarement géminées , portées sur de longs pédoncules nus , ou munis de loin en loin de quelques petites feuilles. L’in- volucre est formé de bractées linéaires imbriquées, pointues, mais non épineuses. Ces calathides sont presque toujours dioiques, quelquelois monoïques. Quand les étamines sont fertiles, le tube anthérifère est violet, et le style, sans stig- mates, qui le traverse, en fait sortir un pollen jaunâtre et adhérent, et quand, au contraire, le style se bifurque au sommet en 2 petits stigmates, le tube anthérifère est vide , Jjaunâtre et demi-transparent. La même calathide contient quelquefois les deux sortes de fleurs , les mâles au centre, les femelles à la circonférence. Presque toujours les grou- pes que forment cette plante dans les prés sont unisexuels , 140 CYNAROCÉPHALES. et les femelles sont infiniment plus fréquentes sur le plateau central. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — 11 recherche les terrains siliceux et graveleux, les lieux humides des plaines et des montagnes basses. Nous ne le trouvons pas au-dessus de 700 à 800”. Géographie. — I habite presque toute la France des Pyrénées aux Vosges, l'Angleterre, une partie de l’Alle- magne et le midi de l'Italie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. ..... 40° RE en latitude . Nord, Angleterre. ........ 55 15° Occident, Angleterre... ...... 6 O.)Écarten longitude: Orient, Royaume de Naples. .. 16 E./ 220 Carré d’expansion. ............. 330 Cirsiom Buzsosum, DC. — Il croît dans les prairies, le long des ruisseaux et des fossés , dans les lieux humides, où il est assez souvent associé au Serratula tinctoria. Sa racine vivace est une espèce de souche épaisse, un peu oblique, qui donne naissance à des fibres renflées à leur origine. La tige est droite, garnie à sa base de feuilles em- brassantes, profondément découpées , à lobes écartés , lan- céolés et divisés eux-mêmes en plusieurs lanières divergen- tes. Ces feuilles sont garnies de cils épineux et souvent co- tonneux et blanchâtres, au moins à leur surface inférieure. La tige, nue vers le haut ou quelquefois bifurquée, porte { ou 2 calathides à fleurons purpurins et serrés, et dont les invo- lucres sont formés de bractées pointues et appliquées contre les fleurons. — I fleurit en juillet et en août. CIRSIUM. 141 Nature du sol. — Altitude. — KW croît sur les terrains calcaires et marneux, sur les sols argileux et mouillés, et presque toujours en plaine. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, en Espagne, en Portugal. — Au nord, en Allemagne, en Thuringe , en Bohême , au Hartz , en Angleterre jus- qu'au 52°. — À lorient , il croît en Piémont , en Suisse, entre à peine en Italie et atteint cependant la Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Portngal:......,. "390% Ecart en latitude : Nor&, Angleterre. ........., 02 | 13° Occident, Portugal. ......... 10 O.)Ecarien longitude : Orient, Transylvanie. ....... 21 El >: E Carré d’expansion. ...... us ve US CirsiuM ACAULE, AI. — Très-commun sur les pelouses des plateaux élevés, sur les basaltes, et même au milieu des scories sur les crêtes des volcans. Il y fleurit jusqu’au mois d'octobre. Le plus ordinairement 1l est d’un pourpre violacé, mais 1l offre aussi des variétés blanches et d'autres carnées qui produisent un très-bel effet. Il est presque toujours réuni par petits groupes de 10 à 12 individus. Sa racine est superficielle et tubéreuse ; ses feuilles sont vertes, sinuées , découpées et étalées sur le sol en une rosette épineuse. Ses Calathides, toujours peu nombreuses, sont tantôt sessiles, tantôt pédonculées. L’involucre est lisseet oblong , formé de bractées linéaires, aplaties, sans épines. Lors de la dissé- mination l’involucre s'étale, et ses graines sont si nombreu- ses que le vent emporte des milliers d’aigrettes presque tou- jours dépourvues de leurs semences , et les disperse dans l'atmosphère où elles restent longtemps suspendues. 142 CYNAROCÉPHALES. Nature dusol. — Altitude. — Ce Cirsium croît sur tous les terrains. Il est indiqué presque partout sur calcaire , et M. Planchon le cite croissant en Belgique, à Nieuport, sur les dunes sableuses, où, dit-il, l'élément calcaire est remplacé par des débris de coquilles. Nous le trouvons plus souvent en Auvergne sur les terrains siliceux , sur les scories, sur les pouzzolanes , sur tous les sols volcaniques. IT croît en plaine ou sur les montagnes jusqu’à 1,400" environ. Wahlen- berg l'indique en Suisse dans les lieux montagneux, Jusques au-dessus de la limite des sapins. De Candolle le cite de 0" à Nantes et à Montpellier, à 1,500" dans les Alpes. M. Boissier l’a trouvé croissanten petites sociétés, comme en Auvergne, entre 2,000 et 2,800" dansle midi de l'Espagne. - Géographie. — Il s'avance, au sud, jusque dans le royaume de Grenade. — Au nord , on le trouve dans toute l'Europe australe, dans le Danemarck et la Gothie, et en Asie dans la région boisée du pays des Samoyèdes. — A l'occident, il est en Angleterre. — A l'Orient , on le con- naît en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie, en Perse, dans es Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Ou- ral, de l’Altaï, du Baïkal et dans la Dahurte. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade... 36° Écart en latitude : Nord, Pays des Samoyèdes.... 65 299 Occident , Portugal. ..... .. 10 O.!|Ecart en longitude: Orient, Dahurie....... ... 119 E. 1290 Carré d’expansion,............. 3741 Cinsrüm ARVENSE, Scop. — Le plus commun et le plus CIRSIUM. 143 tenace de tous les Cirsium , occupant les champs incultes ou cultivés, pénétrant dans les moissons comme dans les rues des villages , dans les haies des jardins, sur la lisière des bois, enfin dans toutes les stations où 1l trouve l’air et la lumière sans une trop grande humidiié. Ses tiges sont simples, anguleuses ; ses feuilles sessiles , dentées, sinuées , épineuses , sont souvent couvertes en dessous de l’Uredo suaveolens. Ses calathides, un peu cylindriques, réu- nies au sommet des rameaux ou de la tige, offrent de nom- breux fleurons lilas ou blancs. Sur certains pieds les fleurons sont plus grands et les stigmates sont avortés , sur d’autres la corolle est plus courte et les anthères sont stériles , en sorte que la plante est réellement dioïque. Les calathides mâles se dessèchent , les femelles écartent leurs bractées et abandonnent aux vents d’automne une multitude d’aigrettes d’un roux sale, qui voltigent longtemps séparées de leurs akènes dont la plupart sont stériles, les racines traçantes et profondes de cette espèce constituant son principal moyen de reproduction. — El fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Y est indifférent à la nature du sol et à son altitude. Il atteint 1,000 à 1,200". Ledebour cite une variété incanum qui monte dans le Cau- case de 200 à 800, et dans le Talüsch de 1,000 à 1,300m. Géographie. — Au sud , il s’avance en Espagne, dans le midi de l'Italie , en Sicile. — Au nord , il envahit toute l’Europe, y compris la Scandinavie jusque dans la Laponie australe. Il habite aussi l’Angleterre , l'Irlande, les archi- pels anglais, l'Islande et non les Feroë. — A l’orient, il existe en Portugal, en Amérique, à Terre-Neuve, dans tout le Canada, et il est ausssi naturalisé aux Etats-Unis. — A lorient, il occupe l'Italie, la Turquie, la Tauride, le Caucase , la Géorgie , les Russies septentrionale , moyenne 144 CYNAROCÉPHALES. et australe , les Sihéries de l’Oural , de l’Altai, du Baïkal, et la Dahurie. Limites d'extension de l’espèce. Sad, Sicle:: 40.21.2097 rer en latitude : Nord, Laponie............ 66 290 Occident, Canada.......... 68 “. Ecart en longitude : Orient, Dahurie........... 119 E. 1870 Carré d’expansion............. 5423 G. SILYBUM , Adams. Ce genre, séparé des Carduus, ne contient qu’une seule espèce. SizyBuM MARIANUM , Gærtn. — Il y a des plantes que l’on ne peut rencontrer une seule fois sans être frappé de leur aspect et de leur beauté. Tel est le chardèn marie , commun sur le bord des chemins où il vit quelquefois isolé, mais plus souvent en sociétés si nombreuses , qu'il forme à lui seu! d’é- pais fourrés. Il commence dèsl’automne à montrer une rosette de larges feuilles étalées, découpées , ondulées et épineuses sur les bords. Au printemps suivant , cette rosette acquiert de grandes dimensions, et des plaques d’épiderme, détachées du parenchyme, v produisent de magnifiques taches blanches qui marbrent le feuillage dans toute son étendue. C’est un réseau qui en suit exactement les nervures. Les feuilles supé- rieures, amplexicaules et à lobes embrassants , très-resser- rés, sont munies comme les autres d’épines dirigées en tous sens et très-défensives. Les calathides sont d’abord entièrement enveloppées dans ces feuilles et dans des brac- tées. Leur pédoncule s’allonge et s’en dégage un peu avant SYLIBUM. 145 la floraison. Les bractées les plus extérieures de l’involucre sont arrondies et ciliées sur leurs bords , les autres se réflé- chissent vers leur moitié en une pointe acérée, et il sort du milieu de leur faisceau de jolis fleurons lilas à anthères violettes. Ces fleurons, égaux, hermaphrodites , d’un rouge violet, ont les filets de leurs étamines soudés. — La flo- raison commence dès le mois de juin et se prolonge long- temps, mais à la fin de juillet on voit des involucres qui s’étalent et laissent tomber de jolis akènes glabres, bril- lants, un peu aplatis, ct terminés par un petit anneau qui lui-même , porte une aigrette en couronne, trop courte pour transporter son lourd fardeau , et qui effectivement l’aban- donne et s’en sépare. Nature du sol. — Altitude. -— 11 préfère les terrains calcaires et marneux de la plaine , les sables des bords de la mer, et s'élève peu dans les montagnes. Cependant M. Bois- sier le cite de 0 à 1,600" dans le royaume de Grenade. Géographie. — I] est très-commun dans le midi de la France, plus encore en Corse, aux Baléares, en Espagne, en Barbarie, à Madère, aux Canaries et en Portugal. — Au nord, ilest disséminé sur plusieurs points de l’Allemagne et de la Russie moyenne, où il est probablement naturalisé comme en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, nous l’avons cité en Portugal et aux Canaries. — A l’orient, il existe en Italie, en Sicile, en Transylvanie, en Turquie , dans le Caucase, en Géorgie , sur les bords de la Caspienne , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. ............. 30° )Écart en latitude : Nord, Russie moyenne. ...... 56 260 VII 10 146 CYNAROCÉPHALES. Occident, Canaries. ......... 18 O.) Écarten longitude : Orient, Russie moyenne...... 54 E.) 720 Carré.d’expansion. ............ 1872 G. CABDUUS. Lin. Distribution géographique du genre. — Malgré la sépa- ration des Crrsium et des Carduus, ce dernier genre contient encore 60 espèces, dont #3 appartiennent à l'Europe. Bien que ces plantes soient distribuées assez irrégulièrement sur le continent européen, elles sont surtout originaires de l’Eu- rope australe , de l'Italie, de la Sicile, de la Sardaigne, de la Tauride, et de l’Europe moyenne, de la France, de l’Alle- magne, de la Hongrie, des Pyrénées, des Alpes et de la Russie. — 12 espèces sont asiatiques, presque toutes du Caucase , de la Géorgie, de la Syrie, quelques-unes de la Sibérie, du Népaul, des Indes orientales et de la Mongo- lie. — On connaît 3 Carduus en Afrique, 2 en Barbarie, 4 en Egypte. — Dans le Nouveau-Monde, on en cite une espèce en Pensylvanie et une autre à la baie d'Hudson. CarDUUS TENUIFLORUS, Lin. — Il est bisannuel et se trouve en sociétés nombreuses sur les décombres, au pied des murs, le long des chemins. Sa tige est droite, élevée, rameuse, cannelée et cotonneuse, remarquable par de lon- gues ailes dentées et épineuses qui sont le prolongement de feuilles oblongues, sinuées , anguleuses et blanchâtres, mu- nies aussi de nombreuses épines. Les calathides sont réunies 3 ou 4 ensemble au sommet des rameaux. Les imvolucres sont oblongs, assez petits et formés de bractées droites et souvent rougeâtres au sommet. Les fleurons sont roses, car- nés ou blancs, et les pédoncules sont souvent très-cotonneux. CARDUUS. 147 Lors de la maturité les involucres s’entr'ouvrent, et des akènes peu nombreux s’échappent avec leurs aigrettes. En- suite les involucres se referment et ne tardent pas à se ‘détacher par la rupture de leurs pédoncules. — Nous réu- nissons à cette espèce le C. pycnocephalus, Jacq., qui a été considéré par plusieurs auteurs comme une variété du C. tenuiflorus, et qui n’en diffère que par les pédoncules de ses calathides qui sont nus et non bordés d’appendices foliacés et épineux. — {l fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — WI est indifférent et re- cherche surtout les lieux habités, les décombres et les sables salés. Il croît eu plaine et sur les montagnes. Ledebour l'indique dans le Talüsch à 1,300". Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, en Espagne, aux Baléares, en Algérie, à Madère, aux Ca- naries. — Au nord, il habite quelques parties de l’Alle- magne, le Danemarck austral, l'Angleterre et l’Irlande. — À l'occident, il est en Irlande et aux Canaries. — A lorient, on le connaît en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , en Perse, dans l’Asie mineure, sur les bords de la mer Caspienne. — Sa variété ou espèce pycnocephalus occupe les localités méridionales ; le C. tenwfolius se trouve sur les points les plus septentrionaux de cette aire. Limites d'extension de l'espèce. SubaGanaries.s 40 0 300 }Ecart en latitude : Nord Augleterre. 1... 44... 97 270 Occident, Canaries. ......... 15:0: DEC en longitude : Orient, Géorgie... .....:5... AE. 65° Carré d’expansion........... .. 1755 148 CYNAROCÉPHALES. Carpuus PERSONATA, Jacq. — Vivace et habitant les prairies élevées et humides des montagnes, ce chardon offre des tiges droites , vigoureuses et ramifiées. Ses feuilles infé- rieures sont pétiolées, un peu épineuses sur les bords et pro- fondément découpées en lobes élargis ; les supérieures sont ovales , pointues, décurrentes sur la tige; toutes sont vertes en dessus, blanchâtres en dessous, et bordées de cils épineux. Les calathides, d’un rouge violet, sont réunies plusieurs ensemble au sommet des rameaux et portées sur des pédon- cules blanchâtres. Les bractées de l’involucre sont linéaires, pointues et un peu réfléchies au sommet , au point de rendre les capitules accrochants. Ces capitules tombent souvent avant de s’ouvrir et contiennent des akènes oblongs, com- primés et munis d’une aigrette assez développée. — Ilfleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I] recherche les ter- rains siliceux et détritiques des montagnes. Nous le trouvons de 1,000 à 1,200". De Candolle l'indique à 400" à Gre- noble et à Gap, à 1,400" dans les Alpes. Géographie. — Au sud, il ne paraît pas aller, en France , au delà des montagnes du Cantal, mais il atteint le midi de l'Italie. — Au nord, on le rencontre en Suisse, où il est rare; dans les Vosges, dans la Forêt-Noire et en Bohême. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples... ... 40° )Écart en latitude : Nord Bollme: 25". nt ce 50 | 10° Occident, France............ 0} Ecarten longitude : Orient , Royame de Naples .... 16 E./ 160 Carré d’expansion............ 160 CARDUUS. 149 Carpuus crispus , Lin. — Il est bisannuel , et vit dissé- ininé dans les champs et sur les bords des chemins, quel- quefois dans les taillis et parmi les buissons. Sa tige est droite, vigoureuse , rameuse dès sa partie moyenne, garnie d’ailes épineuses qui proviennent de feuilles décurrentes et découpées. Les calathides sont souvent réunies 5 ensemble, portées sur des pédoncules ailés et épineux d’un côté , nus et cotonneux du côté opposé. Ces calathides sont petites et formées de bractées peu acérées, ouvertes, terminées en pointes molles, renfermant des fleurons d’un rouge violacé. Les akènes sont petits, lisses et sans stries. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent , et stationne à peu près sur tous les terrains, sans s'élever beau- coup dans les montagnes. Géographie. — 1 est rare dans le midi de la France, mais il atteint l’Aragon et le royaume de Naples à la faveur des montagnes. — Il est assez commun dans le nord , dans toute l'Allemagne , dans toute la Scandinavie, en Suède où il préfère les champs d'orge ; en Laponie où sa tige, dit Wablenberg, atteint souvent la hauteur d’un homme, offrant partout des ailes crépues et piquantes, montrant des feuilles larges et planes, presqu’indivises, molles et sueculentes, gar- nies de spinules marginales, sétacées et à peine piquantes. — À l'occident, il est très-rare déjà dans l’ouest de la France. — À lorient, il devient commun, se trouve en Suisse dans les lieux stercorés, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de PAltai et du Baïkal, et dans la Dahurie. 150 CYNAROCÉPHALES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. .... 40° }Ecart en latitude : DT, Capo: ecc-cc O7 Li 290 UeCtUent , FTANCB, see. 0 Ecart en longitude : rent, Daihoness : LOT ONTIONE] 1190 Carré d'expansion. 00000" 8451 CARDUUS VIVARIENSIS, Jordan. — Nous avions cru re- Connaître dans cette espèce le C. nigrescens, Vill., mais M. Jordan l’en a séparée avec raison. C’est une espèce bi- sannuelle qui croît, comme beaucoup de Carduacées, le long des chemins, dans les lieux incultes. Il offre une tige droite et pubescente, ailée etrameuse ; des feuilles d’un vert foncé, découpées , à segments ovales étalés et ciliés sur les bords, des calathides un peu penchées et solitaires sur des pédon- cules nus, tomenteux au sommet. L'involucre est déprimé à sa base, composé de bractées purpurines, étroites, terminées par une pointe non acérée et toutes arquées au dehors à leur sommet. Les fleurons sont d’un rouge vif comme ceux du C. nutans ; les akènes sont jaunâtres, Inisants, striés et chagrinés très-légèrement à leur surface. — 11 fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — croît sur les terrains siliceux et rocailleux de la plaine et des montagnes peu élevées. Géographie. — On ne connaît encore cette espèce que dans le midi de la France , des Pyrénées au plateau cen- tral, occupant un espace de 4 degrés environ, mais il est probable qu’elle existe aussi dans d’autres contrées où elle aura été confondue avec le C. nigrescens, Nill., dont l'aire d'expansion est aussi très-resserrée. CARDUUS. 151 Carpuus NUTANS, Lin. — C’est peut-être le plus ré- pandu de tous les chardons. On le voit envahir les champs incultes, border les chemins, entourer les habitations et montrer partout ses formidables épines. Ses feuilles profon - dément découpées, un peu cendrées , ont, comme celles de la plupart des Carduacées, leursnervures saillantes et acérées; elles sont décurrentes sur la tige, et celle-ci est munie d’ai- les festonnées également piquantes qui descendent sur elle en séries rapprochées. Les calathides, peu nombreuses, sont pla- cées au sommet des rameaux ; elles sont penchées, d’un rouge violet foncé ou pâle, et quelquefois carnées ou entièrement blanches. Elles paraissent au milieu de l’été comme celles des autres Carduacées. Les bractées supérieures se réfléchis- sent et forment une calathide aplatie , au centre de laquelle les bractées intérieures redressées accompagnent les fleurons. Ceux-ci sont tous égaux et hermaphrodites. A mesure que les graines mürissent, le centre de la calathide s’allonge au-dessus des bractées réfléchies , et finit par former une sorte de cône ou de cylindre d’où tombent les akènes garnis d’une aigrette velue mais non plumeuse, qui n’adhère pas à la graine et qui s’en sépare à la maturité. Ces larges cala- thides inclinées nous montrent pendant la nuit, quand la lune les éclaire, un spectacle animé comme celui du jour. Des lépidoptères nocturnes y remplacent les vanesses et les coliades, qui viennent avec tant de plaisir butiner sur ces corbeilles fleuries. Le Phalæna chrysitis et de jolies noc- tuelles y sont encore endormies quand le soleil du matin les avertit de chercher une retraite plus sombre pour y passer le Jour. Nature du sol. — Altitude. — Xl est indifférent et ha- bite les terrains calcaires, siliceux, volcaniques, graveleux, marneux ou sablonneux. Il atteint d'assez grandes hauteurs, 152 CYNAROCÉPHALES. 1,100 à 1,200" en Auvergne, 1,300 à 1,600" dans Je midi de l'Espagne, 1,000 à 2,000" dans le Caucase. Géographie. — 1] est très-répandu au sud, en France, en Espagne, en Barbarie. — Au nord, il habite toute l’Eu- rope centrale, les îles de la Baltique, et vit encore sporadique en Suède et en Norvége. Il est en Angleterre et en Irlande. — À l'occident, on le connaît en Portugal. — A l’orient, il végète en Suisse, presque domestique, toujours voisin des habitations, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hon- grie, en Transylvanie, en Croatie, en Tauride, dans le Cau- case, en Turquie, en Grèce, dans les Russies moyenne et australe , dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. SUIS BRAS. lee see. 3° Écart en latitude : Nord "None Re 99 240 Occident, Portugal.......... 10 O.) Écart en longitude : Orient, Sibérie altaïque....... 97 nm) 1070 Carré d'expansion. ........... 2568 G. ONOPORDUM, Lin. Distribution géographique du genre. — On ne connaît que 13 espèces de ce genre en grande partie européen. 8 sont distribuées en Grèce, en Corse, en Espagne, en Pro- vence, en Italie, c'est-à-dire qu’elles sont à peu près toutes de l’Europe australe. — # sont asiatiques et disséminées en Arabie, en Perse , en Syrie et dans le Caucase. — Une seule est de l’Afrique boréale. Onoporpum AcanrHium, Lin. — Cette grande espèce bi- sannuelle est extrêmement commune dans tous les lieux in- ONOPORDUM. 153 cultes et notamment sur les décombres, le long des chemins et des rues des villages. Elle est pour ainsi dire domesti- que, et profite desl ieux fertiles pour y étaler sa large rosace de feuilles à nervures épineuses et à surface tomenteuse. Des tiges très-hautes et souvent rameuses sortent du centre de cette rosace. Ces feuilles sont largement décurrentes sur la tige et la rendent fortement ailée, et ces ailes comme les feuilles sont ordinairement cotonneuses. Les capitules, d’un rouge violet, commencent à paraître en juillet et fleurissent ensuite pendant longtemps. L'involucre est formé de brac- tées imbriquées, terminées par un petit appendice épineux. Les fleurons paraissent tous hermaphrodites. Après la florai- son, l’involucre grossit et se renfle à sa base par suite du développement de graines nombreuses et assez grosses , et plus tard il écarte ses bractées. Alors sortent les akènes in- sérés dans les alvéoles du réceptacle. Ils sont tétragones, un peu aplatis et ridés en travers. L’aigrette plumeuse porte à sa base une petite couronne cornée, par laquelle elle se sé- pare de l’akène et l’abandonne à l’époque de la dissémina- tion. Les involucres, débarrassés des graines, se resserrent et persistent longtemps. La société de l'Onopordum consiste en Carduacées , en Sysimbrium Sophia et dans toutes les plantes des décombres et des lieux habités. Nature du sol. — Altitude. — I est presque indifférent, mais il préfère cependant les terrains calcaires et marneux, les terres fortes et argileuses. Il s’élève facilement à 1,000" en Auvergne. M. Boissier l'indique entre 1,600 et 1,900" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — K est très-commun dans le centre et dans le midi de la France, et jusque dans le midi de l’Es- pagne. — Au nord, il habite une grande partie de l’Europe centrale , le Danemarck , la Gothie , la Norvége boréale , la 154 CYNAROCÉPHALES. Suède australe et l'Angleterre. — A l'occident, il se trouve en Portugal , et naturalisé en Amérique sur quelques points des Etats-Unis. — A l’orient, il est rare en Suisse, mais se retrouve assez abondant en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Tauride. Il vé- gète aussi dans le Caucase, en Géorgie, en Turquie, dansles Rassies moyenne et australe, et dans la Sibérie altaïque. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 370 jean en latitude : Nord; Norvése... 2... ..100 290 Occident, Portugal. ......... 10 O.) Écart en longitude : Orient, Sibérie altaïque....... 97 ce 1070 COMTE EX PARSION. 0... LUS G. LAPPA, Tournef. 4 espèces seulement composent ce petit genre. 3 sont européennes, la 4° est originaire de la Perse. Lappa MAgoR, Gærtn. — Plante à racines puissantes qui s’enfoncent profondément dans le sol gras et fertile des champs, des bords des ruisseaux et des fossés. Elle se sème en automne , et dès le printemps suivant cette espèce, bisan- nuelle comme les deux autres, développe de belles et larges feuilles ondulées sur les bords et portées sur des pétioles rou- ges et velus à leur base. Au milieu de l'été, de nombreu- ses calathides se montrent au sommet des rameaux; elles sont globuleuses, et leurs bractées, resserrées à la base, se termi- nent au sommet en arêtes crochues. Les fleurs sont d’un rouge violet foncé relevé par des faisceaux anthérifères d’un beau blanc. Dès que la fécondation est opérée , les bractées LAPPA. 155 de l’involucre se recourbent davantage, et elles deviennent tellement accrochantes que des capitules tout entiers sont emportés par les hommes et par les animaux. La plupart, en effet , articulés sur leurs pédoncules, se détachent avec la plus grande facilité. D’autres se réunissent en pelotons agglo- mérés que le vent fait rouler sur le sol, et quelques-uns per- sistant sur la tige , s'ouvrent d’eux-mêmes et répandent des akènes oblongs, glabres, aplatis, ridés transversalement, et dont les aigrettes sont ordinairement détachées. — II fleurit en juillet et en août. Nature du sol. -— Altitude. — Cette plante choisit les terrains calcaires, marneux et argileux , mais elle se trouve aussi sur les sols siliceux pourvu qu'ils soient humides , sur les sables des rivières et dans des lieux arrosés par des eaux minérales. Elle peut s'élever de 700 à 800" en Auvergne. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne de 0 à 1,600". Géographie. — Au sud, on la rencontre dans le midi de la France, en Espagne, jusque dans le royaume de Grenade et en Algérie. — Au nord, elle habite l’Europe cen- trale, le Danemarck, la Gothie australe, la Finlande, et elle est sporadique en Suède et en Norvége. On la rencontre aussi en Angleterre. — A l'occident, elle végète en Portugal. — À l’orient, en Suisse , en Italie, en Dalmatie, en Hon- grie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dansle Talüsch, dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limutes d'extension de l’espéce. Sud Algérie. ....... see site 390 |Ecart en latitude : Nord Fialande.: 17 RUOS * 309 156 CYNAROCÉPHALES. Occident, Portugal. ........ + 10 O. } Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque . . . .….. 97 E. 107° Carré d’expansion. ........... 3210 Lappa minor, DC.— Cette bardane, qui a les plusgrands rapportsavec la précédente et qui en est même encore considé- rée comme une variété par quelques auteurs, viten groupes le long des chemins , près des lieux habités, sur les berges des fossés, sur les décombres, dans les terrains salés. Elle diffère de la précédente en ce qu’elle est plus petite dans toutes ses parties et surtout dans ses calathides. Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Alhtude. — Elle recherche les terrains calcaires et surtout salifères, et monte facilement à 1,000". Géographie. — Cette espèce est moins méridionale que la précédente ; elle ne dépasse guère le centre de l'Espagne, mais elle atteint le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord, on la rencontre dans toute l’Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, dans la Suède et la Norvége australes, en Fin- lande, en Angleterre, en Irlande et dans les archipels an- glais. — A l'occident, elle vit en Portugal, et on la cite aussi au Canada, sur les bords du lac Huron où nous la suppo- sons naturalisée. — A l'orient, elle habite la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Tau- ride, le Caucase, la Géorgie, l'Arménie, le Talüsch et les Russies septentrionale, moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud: Sie LR es 38° Ecart en latitude : Nord , Finlande" sm 2: 61 239 LAPPA. 157% Occident-Portugal...… 4.1: 10 ©. } Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne. ..... 51 E.| 61° Carré d’expansion....... s..... 1405 LaPPA TOMENTOSA, Lam. — Cette espèce n’est peut- être qu’une simple variété du Lappa minor. Elle croît dans les mêmes lieux, et souvent aussi dans les taillis, sur les sa- bles des rivières où elle produit un grand effet par ses lar- ges feuilles et par ses nombreuses calathides entourées de filaments blancs et mêlés qui simulent le travail des araï- gnées. Quelquefois elle paraît intermédiaire entre les 2 pré- cédentes, offrant les feuilles de la première et les fleurs de la seconde. — Elle fleurit aussi en Juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Comme la précédente. Géographie. — On la trouve, au sud, en France, et pro- bablement en Espagne. — Au nord, elle est disséminée dans tout le centre de l’Europe, en Danemarck, en Gothie, en Suède, en Norvége, en Angleterreet aux Hébrides ; elle est sporadique en Finlande. — A l'occident, elle a sa limite aux Hébrides. — A l’orient, on la trouve dans le midi de l'Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transyl- vanie, en Tauride, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal, dans la Sibérie orientale et en Dahurie. Limites d'extension de l’espèce. Nord 2 Finlande: 04622 163 239 Occident, Hébrides......... 10 O. } Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale. .... 163 . 1730 Carré d'expansion... ....... 3979 Sud, Royaume de Naples.... 40° un en latitude : 158 CYNAROCÉPHALES. G» CARLINA, Jin. Distribution géographique du genre. — Les espèces de ce genre, au nombre de 18, sont en grande partie euro- péennes, car 11 sont groupées en Espagne, en Sicile, en Italie et en France. — 6 sont africaines et habitent l’Atlas, la Numidie , Madère et Ténériffe. 1 seule croît au cap de Bonne-Espérance. — 1 seule habite le Caucase et pourrait encore être considérée comme européenne. CARLINA ACHANTIFOLIA, AI. — Il est impossible de rencontrer cette espèce, sur les pentes sèches et rocailleuses des coteaux où elle croît habituellement, sans être frappé de sa beauté et de sa singulière organisation. Elle est vivace ou bisannuelle, mais elle reste souvent très-longtemps sans fleurir, et meurt après sa floraison en laissant toutefois des pousses latérales qui lui survivent. Ses profondes et puissan- tes racines, recouvertes d’une écorce roussâtre souvent inter- rompue par des gerçures longitudinales irrégulières, lui per- mettent d'affronter les lieux les plus stériles et de vivre pa- tiemment plusieurs années, en attendant une occasion pour se développer et fleurir. Un printemps humide la lui procure. Alors on voit étalée sur le sol une rosette large et régulière de feuilles épineuses et ondulées semblables à celles de l’a- canthe ; blanchâtres en dessous, elles sont en dessus d’un beau vert, et dès le mois de juin on voit au centre de cette rosette un bouton pointu entouré d’écailles épineuses, qui se développe lentement et qui ne fleurit qu’à la fin de juillet. C’est la calathide unique qui contient les fleurons. Les brac- tées grandissent et montrent, par la disposition de leurs épi- nes pectinées, vertes ou violacées, que ce sont des feuilles avortées, sans parenchyme, et réduites à l’arrangement symé- CARLINA. 159 trique de leurs nervures et de leurs épines. Ces bractées de- viennent de moins en moins épineuses à mesure qu’elles se rapprochent du centre de la fleur, etenfin, les dernières sont de belles languettes dorées qui s’étalent régulièrement au- tour des fleurons et leur formentune couronne. Celle-ci n’é- tale ses rayons qu’en face de ceux du soleil. La nuit elle les ferme, le jour elle ne les ouvre pas si le ciel est sombre et couvert ; c’est une fleur essentiellement météorique. — Tous les fleurons sont hermaphrodites et disposés sur un large ré- ceptacle avec la plus grande symétrie. Ils s’épanouissent de l'extérieur à l’intérieur. Le pollen est abondant et touche quelquefois directement lesstigmates, ou bien ils’attache aux poils saillants des aigrettes et du réceptacle, où les stigmates le recueillent en se courbant. — Une fois la fécondation terminée, lesfleurs restent ouvertes, lesécailles cessent d’être impressionnées par l'humidité, et les akènes, munis d’ai- grettes plumeuses, se détachent ets’envolent. Mais icicomme dans plusieurs autres Synanthérées les aigrettes, en prenant leur essor dans les airs, oublient souvent la semence qu’elles avaient mission de conduire, et flottent au hasard dans l’océan aérien à une époque où l'oiseau lui-même n’a plus à re- cueillir le duvet qui tapisse son nid. — Après l’hiver le ré- ceptacle se sépare souvent en deux, et l’on voit rouler sur les pelouses des montagnes des disques blancs et velus que le vent transporte, comme 1l pousse dans les champs les pani- cules rompues de l’Agrostis spica venti. — Cette plante se trouve ordinairement en individus isolés , mais peu éloignés les uns des autres. — Elle vit en société avec les espèces des terrains secs, telles que : Thymus Serpyllum, Festuca ovi- na, Helianthemum apenninum. Nous l’avons rencontrée mê- lée au Carlina Cynara et formant avec lui de nombreux et très-curieux hybrides. 160 CYNAROCÉPHALES. Nature du sol. — Altitude. — Ce Carlina vit sur tous les terrains rocailleux , quelle que soit leur nature. Nous le trouvons jusqu’à 800 et 900" d’altitude. Il croît sur le versant sud du mont Ventoux à 916". De Candolle le cite à 400 à Mende et à 1,600" dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, dans les Pyrénées orientales, en Espagne, dans le midi de l'Italie. — Au nord, il s’avance en France jusque dans le centre, autour de Clermont, en Istrie, dans le Siennois et en Po- dolie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples... ... 40° Ecart en latitude : Nord nPodblié. sn. osrauen 48 ou 8° Occident, France... ....... sorte Ecart en longitude : Orient, Podolie....... AI 26° Carréd'expausion.s.seutséttect 208 CARLINA CYNaRA, Pourr. — On peut lui appliquer ce que nous venons de dire du précédent. Ce Carlina croît aussi dans les lieux secs, mais cependant moins stériles que ceux qui conviennent au C. acanthifolia. Xl est plus social et se rencontre plus abondamment quand une fois il a choisi une localité. Il forme également de jolies rosettes de feuilles vertes moins velues ou à peine velues, et dont le vert est rehaussé par des nervures purpurines ou violettes. Les épines de ses involucres sont brunes ou violacées ; ses mœurs sont celles de l'espèce précédente. — I] fleurit en août et en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains siliceux et détritiques entre 800 et 1,000" d’altitude. CARLINA. 161 Géographie. — Il a été confondu par la plupart des bo- tanistes avec le C. acanthifolia dont il est très-différent, et nous ne pouvons reconnaître son aire d'expansion qui est d’ailleurs très-resserrée. CARLINA corYmBosa, Lin. — Il croît dans les lieux secs, sur le bord des chemins et dans les mêmes stations que le C. vulgaris auquel il est entièrement parallèle. Il en dif- fère par ses calathides plus nombreuses et plus petites, par leur ensemble plus serré, et formant une espèce de corymbe. Ses rayons sont jaunes, et l’involucre contient moins de fleu- rons. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — X] recherche les terrains calcaires et rocailleux de la plaine. Cependant il s'élève dans le midi de l'Espagne de 0 à 1,600". Géographie. — Xl est méridional et se trouve en Pro- vence, en Espagne, aux Baléares, en Barbarie et dans toute la région méditerranéenne , excepté en Egypte. — Au nord, il s'arrête sur le bord du plateau central et en Istrie. — A l'occident, il reste en Espagne, peut-être en Portugal. — A l'orient, 1l végète en Italie jusqu’au royaume de Naples, en Dalmatie, en Croatie, en Turquie, et en Grèce sur le mont Athos. Limites d'extension de l'espèce. Nord, Algérie. ............ 390 Ecart en latitude : Sud France... NE JU 110 Occident, Espagne... ....... 9 O.)Ecarten longitude: Orient, Grèce. .... LAS DL RE: il 300 Cauré d'expansion ni. 330 CaRLINA vuLGaRIS, Lin. — Peu de plantes sont plus 162 CYNAROCÉPHALES. communes ; anouelle ou tout au plus bisannuelle, et tardive comme tous les Carlina, elle paraît pendant l'été sur les pelouses sèches, dans les champs incultes, sur le bord des chemins où elle abonde. Ses tiges sont dressées, rougeîtres, velues et divisées au sommet en 3 ou 4 rameaux; ses feuil- les sont très-épineuses, blanchâtres et légèrement sinuées, et son involucre, formé de bractées élégamment acérées, offre aussi à l’intérieur de petites écailles d’un jaune pâle qui s’ou- vrent au soleil et qui se referment le soir pour protéger des fleurons hermaphrodites et violacés. Les calathides sont réunies en un corymbe assez lâche. Les bractées s’écartent pendant la maturation pour que les graines puissent mürir et se disséminer, puis elles se referment jusqu’à ce que la plante soit détruite. — Cette espèce est assez sociale; on la voit former des groupes étendus, qui admettent avec eux de nombreuses Carduacées et les Ombellifères tardives de la saison , telles que le Daucus Carotta, le Torylis infesta , le Turgenia latifoha , etc. Nature du sol. — Altitude. — Ce Carlina est indiffé- rent et monte depuis la plaine jusqu'à 1,200® de hauteur. De Candolle l'indique aussi de 0 en Hollande à 1,200 dans les Pyrénées. Ledebour le cite entre 400 et 800" dans le Breschtau. Géographie. — C’est une plante commune, répandue partout et atteignant, au sud , les Pyrénées, l'Espagne, le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord, elle habite toute l’Europe centrale, la Finlande, l’Angleterre et l'Irlande, et une partie de la Suède. — À l'occident, elle a sa limite en Irlande. — À lorient , elle vit en Suisse, où Wahlenberg dit qu’elle s'élève presqu'au-dessus de la limite des sapins, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transyl- vanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géor- CARLINA. 163 gie, dans le Talüsch, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et du Baïkal. | Limites d'extension de l’espèce. AI OICIIG. ce as le cm en ae 380 )Ecart en latitude : Nord, Emiande. 2"... 64 | 26° Occident, Espagne......... 9 O.)Ecarten longitude: Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 E. 1250 | Carré d’expansion. . ... use 410. 3200 CARLINA NEBRODENSIS , Guss. — C’est encore la forme, le port et une partie des caractères du C. vulgaris. C’est son parallèle pour les régions montagneuses. Ses feuilles sont plus longues, moins épineuses ; ses calathides sont moins nombreuses. Ses mœurs sont identiques. — Il fleu- rit en juillet et en août sur les pentes herbeuses des mon- tagnes , où nous l’avons trouvé en société du Gnaphalium norvegicum , du Buplevrum longifolium, du Pedicularis foliosa , etc. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains siliceux et détritiques, sur les trachytes, à la hauteur de 1,500 à 1,700" où il est toujours rare et disséminé. Géographie. — Au sud, il habite la Sicile. — Au nord, les Vosges, le Tyrol. — A l’orient, les Alpes, les Sibéries de l’'Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. SUP AIUIOT 0, Stan Li re 2 380 }Ecart en latitude : Nord, Sibérie. ............. 50 0f»240 yp do 16% CYNAROCÉPHALES. Occident, France... .......110 Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque....... 92 E. 920 Carré d’expansion............. 1104 G. STÆHELINA, Lin. Les 6 espèces connues sont toutes de l’Europe australe, de la Grèce, de l'Espagne et de l’île de Crète, à l'exception d’une seule qui est du Liban. STÆHELINA DUBIA, Lin. — Cette espèce est du petit nombre des Synanthérées ligneuses indigènes. Elle forme des buissons serrés et rameux sur les terrains rocailleux. Elle fleurit tard, comme un grand nombre d’espèces de cette fa- mille. Ses feuilles blanchâtres la font remarquer, et ses ra- meaux se terminent par de petites calathides cylindriques dont l’involucre, formé de plusieurs rangs de bractées imbri- quées , est teint de rose à sa partie supérieure. Ses fleurons, petits, roses et peu apparents, sont tous hermaphrodites. Dès que la fécondation est opérée, l'involucre se resserre, les ai- grettes soyeuses des akènes grandissent et forment un joli pinceau blanc qui déborde l'extrémité rose de l’involucre. A la maturité, cet involucre ouvre un peu ses bractées, mais l’aigrette n’étale complétement les soies blanches et argen- tées dont elle est formée qu'après être dégagée des bractées et des écailles du réceptacle et au moment de prendre son essor dans les airs. Nature du sol. — Altitude. — Elle habite les terrains siliceux ou calcaires et graveleux. Elle reste dans les plaines ou s'élève peu, à 510" sur le versant sud du mont Ven- toux, à 1,000" dansle midi de l'Espagne. 74 SERRATULA. 165 Géographie. — C’est une plante méridionale, qui croît en Provence, en Espagne, dans les bois des environs de Lambèse en Algérie, et qui s'arrête, au nord, sur les limites du plateau central de la France. — A l'occident, on la trouve en Portugal, et à lorient en Italie, en Dalmatie eten Grèce. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie............... 39° yEcart en latitude : Nord, France.............. 44 90 Occident, Portugal. ......... 10 O.)Ecart en longitude: Orient Grèce. Inn rh ni 320 Carré d’expansion. ....... se ND Q0 ©O G. SEBRATULA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Serratula constituent un genre assez nombreux d’environ 33 espèces, dont la moitié sont asiatiques; c’est dans le Caucase et dans la Sibérie que ces plantes sont principalement groupées. Les autres sont disséminées en Perse , en Chine , aux Indes orientales et au Népaul. — 11 espèces sont feuropéennes etse trouvent en Espagne, en France, en Hongrie, en Tau- ride eten Russie. —5 appartiennent à l'Amérique du nord, aux Etats-Unis et au Canada. — Une seule est africaine et habite la Barbarie. SERRATULA TINCTORIA, Lin. — Plante extrêmement com- mune, et dans laquelle on confond certainement plusieurs espèces , telles que le S. coronata , DC. Elle se trouve dans les prairies humides, sur les pelouses des montagnes, dans 166 CYNAROCÉPHALES. les bois, au milieu des bruyères. Ses tiges sont dures, fermes et rougeâtres; ses feuilles, tantôt entières, tantôt lobées ou pinnatifides et d’un vert noirâtre , offrent toujours cette dernière forme à la partie supérieure de la tige. Ses cala- thides sont réunies plusieurs ensemble, # à 3, en un corymbe au sommet des rameaux, et laissent épanouir assez tard , en juillet et en août, des fleurs roses, blanches ou carnées. — La plante est dioïque. Les fleurs femelles donnent nais- sance à des akènes glabres, aplatis, couronnés d’aigrettes rousses, à poils inégaux. — Elle fleurit en Juillet et en août. Nous avons souvent trouvé la variété à feuilles entières avec le Cérsium tuberosum, V Althœa officinalis, et la variété laciniée des montagnes ( S. coronala) avec le Centaurea nigra , le Calluna vulgaris, ete. Nature du sol. — Altitude. — La plante des plames habite les terrains calcaires et marneux; celle des mon- tagnes les sols siliceux et détritiques, et toujours à une cer- taine élévation , atteignant en Auvergne 1,600", comme dans les Pyrénées. Géographie. — Nous ne pouvons séparer 2 espèces ou variétés qui ont été confondues par la plupart des auteurs. Au sud, elles atteignent les Pyrénées, l'Espagne et le midi de l’Italie, — Au nord, elles croissent dans une grande partie de l’Europe, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvége, la Suède et la Finlande australes, et en Angle- terre. — A l'occident, on les trouve en Portugal. — A lorient , elles habitent les Alpes , l'Italie, la Dalmatie, la Turquie, les Russies septentrionale, moyenne et australe, et la Sibérie de l’Oural. — Le $. coronata, Lin., qui croit dans les Sibéries de l’Altaï, du Baïkal, orientale, et dans la Dahurie, est une espèce différente du $. coronata, DC. SERRATULA . 167 Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Naples... ... /0° Écart en latitude : Nord, Finlande............. 02 290 Occident, Portugal. ......... 10 Ga en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 58 E. 68° Carré d’expansion. ........... 1496 SERRATULA NUDICAULIS, DC. — Bien plus rare que la précédente, cette espèce vit dispersée dans les lieux pierreux, sur les causses, au milieu des bois. Elle est vivace, et ses rhizomes traçants sont munis à leur sommet, comme ceux du S. tinctoria, des fibres desséchées des anciennes feuilles qui sont devenues épineuses. Les feuilles caulinaires sont den- tées, et la tige, nue au sommet, se termine par un seul capi- tule à fleur d’un rouge violacé. — Elle fleurit en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle parait spéciale aux terrains calcaires et rocailleux. Nous la trouvons de 500 à 600" d’altitude seulement, mais M. Boissier la cite dans le midi de l'Espagne jusqu’à 2,200”. Géographie.— C'est une plante méridionale qui se trouve, au sud, en France , dans les Pyrénées et en Espagne. — Au nord, elle vient sur la limite du plateau central, au mont Salève près de Genève. — A l'occident , elle reste en Es- pagne. — A l’orient, elle parvient jusqu’au royaume de Naples. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. ... 360 Écart en latitude : MOPU, DURE... . ee. Pose A0 90 Occident, Espagne........... 8 O.1Écart en longitude: Orient, Royaume de Naples... 16 E. 24° Carré d'expansion. .... Re V2 TG 168 CYNAROCÉPHALES. G. LEUZEA , DC. Il ne renferme que 7 espèces, dont % asiatiques, de la Sibérie, de la Perse et de l'Orient, 2 de l’Europe aus- trale , et 1 de la Nouvelle-Hollande. LEUZEA CONIFERA, DC. — Cette curieuse espèce vit dans les lieux secs, sur les pelouses et les pentes rocailleuses des coteaux de notre région méridionale. Elle est vivace; sa racine est épaisse et robuste, plus longue que la tige ; elle émet des feuilles radicales lancéolées , tandis que les cau- linaires sont profondément découpées. Toute la plante, qui s'élève peu , est couverte de poils blancs et cotonneux. La tige n'offre ordinairement qu’une seule calathide volu- mineuse qui a la forme d’un cône composé d’écailles fauves et scarieuses, imbriquées et sans épines. IL en sort un bouquet de fleurons purpurins, égaux, hermaphrodites, aux- quels succèdent des akènes tubereuleux, munis de longues aigrettes plumeuses. Ces akènes s’échappent d’un récep- tacle velu et d’un beau blanc. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Le Leuxea recherche les terrains calcaires, compactes ou marneux , et croît le plus souvent en plaine. Cependant il végète sur le versant sud du mont Ventoux à 420", De Candolle l'indique de 0 à Montpellier à 1,000" dans le Roussillon, et M. Boissier lui assigne une zone de 350 à 1,900" dans le midi de l’Es- pagne. | Géographie. — Au sud, il se trouve en Provence, en Corse, en Espagne, aux Baléares et dans l'Afrique boréale. — Au nord, il vient s'arrêter au pied méridional du plateau central de la France, à Lyon, — A l'occident, il reste en CARDUNCELLUS. 169 Espagne. — A l'orient, on le rencontre en Corse, en Si- cile, en Sardaigne. Limites d'extension de l'espèce. \ Sud, Afrique boréale... ...... 330 ap en latitude : Nord, France 25: LA 11° Occident, Espagne........... 8 O./)Ecart en longitude : Orient; Sicile: sx ire rmiièuE. 20° ‘ Carré d’expansion............. 220 G. CARDUNCELLUS , DC. Petit genre formé de 6 espèces, dont 5 européennes , de l'Espagne, de la France ou de l’Europe australe, et 1 de la Barbarie. CARDUNCELLUS miTissiMuS , DC. — Cette espèce assez rare se fait remarquer, le long des chemins et dans les lieux pierreux, par ses feuilles découpées et ses calathides solitaires et d’un beau bleu. Les bractées extérieures de son invo- lucre sont foliacées et épineuses, tandis que les intérieures sont obtuses et scarieuses au sommet. Les fleurons, égaux et hermaphrodites , produisent des akènes tétragones glabres, garnis d’aigrettes allongées. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — On trouve le Cardun- cellus sur les terrains calcaires et rocailleux des plaines et des coteaux. Géographie. — C'est une plante méridionale qui végète, au sud, en Provence et dans les Pyrénées , en Espagne, et qui s’avance au nord jusqu'aux environs de Paris. 170 CYNAROCÉPHALES. Limites d'extension de l'espèce. Sun, Espagne... .040 per en latitude : Nord, France... "Ta tee ec ie 80 Occident, France........ .... 9 O.),Ecarten longitude : Orient, France. ...... Dates UE 11° Carré d’expansion............. 88 G. KENTBOPHYLLUM, ect. On connaît 9 espèces de ce genre, presque toutes du bas- sin de la Méditerranée. 6 habitent l’Europe : la Grèce, l'Es- pagne, la Crète, la Tauride. — 2 sont égyptiennes. — Une autre végète dans le Caucase. KENTROPHYLLUM LANATUM, DC. — Soumise comme toutes les plantes annuelles à l'influence des saisons, cette espèce se montre plus tôt ou plus tard, et plus ou moins com- mune, selon que les pluies du printemps ou la sécheresse de cette saison ont favorisé ou arrêté son développement. Elle croit le long des chemins et sur le bord des champs avec bon nombre d’autres Carduacées, avec l’Eringium campestre, le Daucus Carolta , le Salvia æthiopis, etc. Sa tige est droite, ramifiée à sa partie supérieure ; ses feuilles, découpées, sont sessiles, épineuses, et ses rameaux sont terminés par des calathides solitaires à fleurons jaunes. Les bractées de l’involucre produisent de longs poils arachnoïdes qui, partant du bord de ces bractées, s'étendent sur tout le capitule. Lors de la dissémination, ces bractées lanugineuses s’écartent, et l’on voit sortir des poils qui couvrent le réceptacle. Les akènes, tétragones, sont munis de petites aigrettes qui se dé- tachent très-facilement. — Elle fleurit en juillet et en août. CENTAUREA. 171 Nature du sol. — Altitude. — Cette plante aime les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud, on la trouve en France, en Espagne, aux Baléares, en Barbarie, à Madère, aux Cana- ries, et dans les champs de l'Abyssinie, où elle fleurit en dé- cembre. — Au nord, elle est bien moins répandue et vé- gète à Nantes, en Normandie, en Suisse, en Carniole. — A l'occident, elle se trouve en Espagne et en Portugal. — A lorient , elle existe en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, en Asie mineure, dans le Caucase, en Géorgie, dans le Talüsch et autour de la mer Caspienne. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Abyssinie............ .. 100 |Écart en latitude Nord Mrance. .. ee... oc 10 380 Occident, Canaries........... 18 ES en longitude : Orient, Géorgie... .......... N7 E. 65° Carré d'expansion. ........... 2470 G. CENTAUREA , Lin. Distribution géographique du genre. — Ses espèces sont très-nombreuses ; on en connaît maintenant environ 250. — 160 appartiennent à l'Europe et presque toutes à l'Eu- rope australe et moyenne. Les contrées où l’on en trouve le plus grand nombre sont : l'Espagne, le Portugal, l'Italie toute entière, la Sicile, la Tauride, la France méridionale et surtout la Grèce et l’île de Crète. D’autres espèces sont ré- pandues dans le centre même de l’Europe, en Podolie, en Autriche, en Hongrie, en Turquie, dans le. Bannat, la Carniole, et un petit nombre seulement en Piémont, dans 172 CYNAROCÉPHALES. les Alpes suisses et dans les Pyrénées. — L’Asie possède au moins 60 espèces, mais comme ce genre est essentielle- ment européen, ces espèces se trouvent dans les parties les plus voisines de l’Europe, et presque toutes sont du Caucase, de l’Asie mineure ou de l'Orient, de l'Arménie, de la Perse, de la Palestine ou de l’Arabie; quelques-unes habitent la Sibérie et une espèce isolée est citée aux Indes orientales. — L'Afrique possède 20 Centaurea, tous de la partie boréale ou tropicale du continent. L'Egypte et la Barbarie en ont plus de la moitié ; 2 habitent la Numidie ; 2 le Sé- négal ; 2 autres encore les îles Canaries. — L'Amérique n'a qu'un petit nombre de Centaurea, 3 de la partie sud, du Pérou et du Chili. — 3 du nord, c’est-à-dire du Mexi- que et des Etats-Unis. CENTAUREA AMARA, Lin. — On le rencontre sur le bord des chemins, dans les lieux incultes, surles coteaux pierreux. Il est vivace; sa tige est un peu couchée à la base; ses feuil- les inférieures sont entières ou un peu dentées. Ses calathi- des sont ordinairement solitaires et purpurines , à bractées blanchâtres, scarieuses et presque entières sur les bords, à couronne élargie comme celle du C. Jacea. Ses graines sont presque entièrement dépourvues d’aigrettes. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — W recherche les terrains calcaires et marneux des plaines et des coteaux. Mais, dans le midi de l'Espagne, M. Boissier a rencontré cette plante entre 1,600 et 1,900". Géographie. — Au sud, ce Centaurea végète en France et en Espagne. — Au nord, il est encore en France, mais plus rare, en Suisse, en Tyrol. — A l'occident, il croît en Portugal. — A lorient, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, CENTAUREA. 173 en Croatie, en Transylvanie, et dans quelques parties de la Russie méridionale. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Royaume de Grenade. ,.. 370 + Ecart en latitude : Nord, Russie australe........ 50 139 Occident, Portugal.......... 10 ©.) Ecart en longitude: Orient, Russie australe....... 32 p 20 Carré d’expansion............. 046 CENTAUREA JAcEA, Lin. — La charmante parure des prairies qui nous impressionne si vivement pendant toute la série des beaux jours, doit presque tout son effet à quelques fleurs élégantes et communes qui s’y répètent à l’infin. De ce nombre est le C. Jacea. Ses couronnes purpurines se mê- lent aux diadèmes argentés des Chrysanthèmes, aux longs épis bleus du Salvia pratensis, aux capitules roses des Tri- , folium, et ce gracieux tapis, au milieu duquel les graminées viennent mélanger leurs panicules légères, s'étend pres- que indéfiniment jusque sur la lisière des bois et reparaît encore dans leurs clairières. Cette centaurée se multiplie à l'infini, variant ses formes suivant les stations , selon l’hu- midité du sol. Sa racine est profonde, noire et vivace. Sa tige, droite ou couchée, simple ou rameuse, est souvent blan- châtre et co .onneuse. Ses feuilles inférieures sont découpées, les supérieures entières, plus ou moins larges, plus ou moins ondulées. Les calathides sont grandes et offrent souvent les nuances de rouge et de rose violacé, non-seulement dans les fleurons du centre, mais dans ceux de la jolie couronne stérile qui les accompagne. Ces derniers, qui semblent destinés à protéger les autres, se rapprochent le soir et forment une 174 CYNAROCÉPHALES. tente à jour que le soleil vient tous les matins découvrir. Les bractées de l’involucre sont brunes ou grises, membraneu- ses, scarieuses, desséchées, ciliées, découpées ou dente- lées sur les bords. À l’époque de la maturation l’involucre resserré semble se creuser, et présente au sommet un petit entonnoir par où sortent, un à un, les akènes dépourvus d'aigrettes et munis seulement d’une couronne de cils peu apparents. — Elle fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Xndifférente, croissant dans la plaine et sur les montagnes , elle atteint en Auver- gne 1,000 à 1,200" d'altitude. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 300 et 500%. Wahlenberg dit qu’elle ar- rive en Suisse jusque dans les prés subalpins. Géographie. — Cette plante est rare dans le midi. Elle atteint cependant les Pyrénées, le midi de l’Italie, l’Espa- gne, le mont Athos, la Grèce et l'Algérie. — Au nord, elle est très-répandue dans toute l’Europe centrale, dans la Scandinavie, à l'exception de la Laponie, en Finlande, en Irlande. — C’est dans cette dernière contrée qu’elle trouve sa limite occidentale ; elle est bien citée en Amérique, mais elle y est certainement naturalisée. — A l’orient , elle ha- bite l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Tran- sylvanie, la Tauride, le Caucase, les Russies septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l’Oural et peut-être celle du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. D ADEME... 34°) Écart en latitude : INOPL ARIANE mes. eee : 68 34° Occident, Irlande. .......... 12 Écart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural..... 72 4 84° Carré d’expansion............. 2896 CENTAUREA. 175 CENTAUREA NIGRA, Lin. — Il hobite les prairies, les pacages, la lisière des bois et les broussailles. El est vivace ; sa tige est droite, anguleuse , simple et presque glabre. Ses feuilles sont sessiles , lancéolées, entières, quelquefois si- nuées et même dentées dans le bas de la plante. Les cala- thides sont solitaires au sommet de la tige. L’involucre est globuleux, d’un brun noir , formé de bractées terminées par une membrane arrondie et scarieuse , profondément divisée des deux côtés en cils minces et réguliers. La calathide n’a pas de couronne, et tantôt les fleurons sont tous herma- phrodites , tantôt tous unisexués , en sorte que la plante est souvent dioïque. À l’époque de la maturation , l’involucre s'évase et reste étalé. Les akènes, jaunâtres et luisants, en sortent en se séparant d’une petite aigrette incapable de les soutenir dans les airs. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Sans fuir absolument les calcaires , ce Centaurea préfère les terrains siliceux et gra- veleux des plaines et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne entre 900 et 1,400". Géographie. — Au sud , on le rencontre dans les Pyré- nées, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, dans une grande partie du centre de l'Europe et rarement en Scandinavie, et seulement dans la Norvége australe. Il habite aussi l’Angleterre, l'Irlande et les 3 archipels. — Il y trouve sa limite occidentale. — A lorient, il végète en Suisse, en Italie, en Sardaigne, en Hongrie, en Tran- sylvanie , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples... ... #0° ) Écart en latitude : Nord, Shetland............. 61 | 210 176 CYNAROCÉPHALES. Occident, Irlande........... . 16 O.) Écart en longitude : Orient , Russie australe ....... 48 E. 6° Carré d'expansion: 2... 1344 CENTAUREA PECTINATA, Lin. — Cette espèce croît sur les rochers, dans les lieux pierreux et sur les sables humides des rivières. Elle vit isolée, dispersée ou en petites touffes. Ses tiges sont obliques ou couchées, simples ou rameuses. Ses feuilles sont courtes, sessiles, lancéolées, blanchâtres et cotonneuses. Les calathides, rouges ou violacées, offrent un involucre formé de bractées écailleuses , verdâtres à leur base, brunes ou noirâtres dans leur moitié supérieure qui est divisée en laciniures très-fines et écartées. Ces divisions forment un élégant grillage qui se redresse quand 1l pleut et quand la nuit arrive, et qui s’écarte quand le soleil brille ou seulement quand la lumière renaît. Les fleurons sont tous hermaphrodites. — Elle fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Cette centaurée est indif- férente, et recherche les sols rocheux et sablonneux. Elle peut s'élever dans les montagnes, et atteint , en Auvergne, de 700 à 1400". Géographie. — Au sud, on la trouve en Provence, en Italie, en Sicile et en Espagne. — Au nord, elle s'arrête en France , sur les montagnes de Thiers, en Russie, dans la Volhynie. — A lorient, elle arrive dans la Russie australe. Limites d'extension de l'espèce. RARE RANCE 38° }Écart en latitude : Nord, Volhynie.:.........., 51 | 13° Occident , Espagne. ......... 6 O. } Écart en longitude : Orient, Russie australe... ... ne “+ 380 Carré d'expansion, 0... 194 CENTAUREA. 171 CENTAUREA MONTANA , Lin. — Les prairies, les pentes herbeuses des montagnes et les bois taillis, nous offrent souvent cette magnifique espèce que l’on distingue de loin à ses diadèmes d’azur, et qui, mêlée à toutes les plantes des hautes régions, concourt puissamment à l’embellissement des lieux qu'elle affectionne. Elle contraste avec le Doro- nicum austriacum aux rayons orangés, avec le Zilium Mar- tagon, et végète au milieu des tapis du Melampyrum cris- tatum, du Vaccinium Myrtillus, etc. Elle est vivace ; sa tige est droite, simple, garnie des appendices de feuilles décurrentes, blanches et cotonneuses, ct terminée par une seule calathide grande et régulièrement couronnée de fleu- rons stériles et très-développés. L’involucre est formé de bractées vertes à la base, noires ou brunes au sommet qui est plus ou moins découpé et frangé. Les akènes de la cir- conférence sont dépourvus d’aigrettes , ceux du centre en offrent une très-peu développée. — Elle fleurit en juillet et en août, et souvent aussi elle fleurit de nouveau en sep- tembre dans les hautes prairies des montagnes. Nature du sol. — Altitude. — Ce Centaurea recherche les terrains siliceux et détritiques des montagnes, les granits, les trachytes, les scories des volcans. On le trouve en Au- vergne de 800 à 1,600". De Candolle l'indique à 50 à Liége, à 2,000" dans les Alpes; Wahlenbere, au con- traire, dit que, dans la Suisse septentrionale , il végète sur les pentes chaudes des montagnes, et atteint à peine la limite des sapins. M. Boissier le cite entre 1,600 et 1,900" dans le royaume de Grenade, et rappelle que c’est la variété lin- gulata , Boiss., qui habite aussi toutes les montagnes du midi de l’Europe et de l'Asie mineure. Ledebour le dit com- mun dans toute la chaîne du Caucase, entre 1,800 et 2,800, VII 12 178 CYNAROCÉPHALES. Nous l'avons rencontré dans les prairies du Mont-Cenis, entre 1,700 et 2,000". Géographie. — Au sud , on le trouve dans les Pyrénées, en Espagne, en Italie, en Grèce, au mont Hymète et sur l’Olympe bithynique. — Au nord, on le rencontre dans une grande partie de l'Allemagne, au Hartz, en Bohème, au Wurtemberg , en Russie, dans la Volhynie. — A l’occi- dent , il paraît avoir sa limite en Espagne. — A l’orient, il est en Suisse , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, dans le Caucase, en Tauride, en Géorgie, en Arménie au mont Ararat, dans une grande partie de l'Asie mineure et dans quelques parties de la Russie moyenne et australe, en Volhynie et en Pédolie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. ... 37° er en latitude : Nord, Nolhynie............. 01 \ 14° Occident, Espagne........... 8 O.)Ecarten longitude: Orient, Arménie ........... 40 E.) 54° Carré d’expansion............. 756 CEnTauREA Cyanus, Lin. — Parler du bleuet c’est nous transporter au sein des campagnes à l’époque de la plus brillante végétation, c'est rappeler à la fois sa cou- ronne azurée et les pétales écarlates des coquelicots et les fleurs violettes du Prismatocarpus speculum , et toutes les plantes qui envahissent les champs où l’homme cultive les céréales. Le bleuet est annuel; sa tige est droite et ra- meuse ; ses feuilles sont longues , étroites, blanchâtres, un peu velues, et munies, les inférieures surtout , de { ou CENTAUREA. 179 2 dentssaillantes. Les pédoncules, nus et allongés, supportent des calathides solitaires dont la couronne stérile, couleur d’outremer, passe quelquefois au violet , au rose ou à l’albi- nisme. Les bractées de l’involucre sont vertes, frangées de noir. Le tube anthérifère, d’un violet noir, est traversé par le style qui offre en dessous du sommet un bourrelet d’un rose violacé. Ce tube ne s’ouvre pas, mais le pollen reste adhérent au bourrelet velu que nous venons d'indiquer. Lors de la maturité, les involucres s’ouvrent et montrent des akènes de deux sortes. Les extérieurs avortés et dépourvus d’aigrette, les intérieurs ovoïdes, comprimés, légèrement pubescents, et couronnés par une aigrette rousse. —Il fleurit en juin et en Juillet. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent et croît sur tous les terrains, depuis la plaine jusque dans les mon- tagnes, partout où les moissons peuvent encore mürir. De Candolle l’indique à 2,000" dans les Alpes. Géographie. — 1 est impossible, comme nous l’avons déjà dit, d'établir l’aire d’expansion réelle des espèces qui, comme celle-ci, ont été transportées partout avec les céréales. M. Alph. de Candolle pense que le bleuet est originaire de la Sicile, seule localité où il soit indiqué sur les pentes herbeuses des montagnes, et que de là il a été transporté presque partout au nord de cette île. — En effet, il devient commun en France et dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie, à l’excep- tion de la Laponie, en Finlande , en Angleterre, en Ir- lande, aux Orcades et peut-être aux Shetland et en Portu- gal. — A l'occident sa limite est en Irlande. — A l’orient, on le rencontre en Suisse, en Italie, en Turquie, en Grèce où il est rare, et où d’Urville l’a vu à l’île de Cos, à la hauteur de 800%, en Tauride, dans le Caucase , dans les 180 CYNAROCÉPHALES. Russies septentrionale , moyenne et australe, et dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. BUT, SIN RES res somesse Te hi en latitude : Nord, Finlande............. 68 31° Occident , Irlande........... 10 O. ot en longitude : Orient , Sibérie de lOural..... 65 E. 75° Carré d’expansion............. 2325 CENTAUREA ScaBiosa, Lin. — On le rencontre dans les champs, dans les vignes, sur les bords des chemins , sur les coteaux secs et pierreux. C’est une plante vivace , à racines profondes et vigoureuses. Ses feuilles varient beaucoup ; elles sont tantôt glabres, tantôt velues, souvent entières ou lyrées, quelquefois assez profondément découpées ; la tige est divi- sée, à sa partie supérieure , en quelques rameaux terminés par de grandes et belles calathides ornées de larges cou- ronnes de fleurons stériles d’un rouge violacé. Ces fleurons se recourbent le soir et s’étalent le matin, laissant à décou- vert les fleurons du centre qui, pendant la préfloraison, sont tous recourbés vers le milieu de la fleur. Les bractées de l'involucre sont cihées et noirâtres. Lors de la maturité les involucres s’étalent , et les aigrettes se détachent des akènes qui tombent isolés. — 11 Îleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférente , ayant peut-être une prédilection pour les terrains calcaires et croissant dans les plaines, sur les coteaux et jusqu’à 1,000" environ sur les montagnes de l'Auvergne. Wah- lenberg l'indique, en Suisse, jusqu’à la limite du sapin. Géographie. — Au sud , on rencontre cette centaurée CENTAUREA. 181 dans le midi de la France, en Espagne et en Italie. — Au nord , dans presque toute l'Europe centrale , en Danemarck, en Gothie , dans la Norvége et la Suède australes, en Angle- terre et en Irlande. — A l'occident , elle ne va pas au delà de l'Irlande. — Mais à l’orient, elle s’étend en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples ..... 40° sa en latitude : Nord , Finlande... ... PE EE En à 290 Occident, Irlande........... 12 O.)Ecart en longitude: Orient, Sibérie de PAltaï..... 97 _ 109° Carré d’expansion............. 2398 CENTAUREA COLLINA, Lin. — Il habite les champs, le bord des chemins et les coteaux pierreux. Il est vivace; sa tige est droite, anguleuse, simple ou rameuse ; ses feuilles radicales sont pétiolées, entières ou sinuées; celles de la tige sessiles, plus ou moins découpées. Les calathides sont grandes et solitaires au sommet de la tige ou des rameaux. L’invo- lucre est globuleux , composé de bractées étroites, imbri- quées, munies d’un appendice brun et cilié, et terminé par une épine étalée et très-piquante. Les fleurons sont jaunes et égaux. Les akènes sont noirs, surmontés d’une aigrette fauve ou noire. — Il fleurit en juin, en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — A croît sur les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — On ne connaît cette espèce que dans le 182 CYNAROCÉPHALES. midi de la France , en Corse, en Espagne, en Portugal , en Turquie, en Grèce et à l’île de Crète. Limites d'extension de l'espèce. Sud, le de Crète ........... 35° Ecart en latitude : Nord, Plateau central........ A4 90 Occident, Portugal.......... 10 O. Ecart en longitude : Orient , Ile de Crète ......... 33 E. 230 Carré d’expansion. .........+++ 307 CENTUREA MACULOSA , Lam. — Cette espèce est extrê- mement commune sur tout le plateau central de la France, sur les coteaux, sur les pelouses sèches , sur les sables des rivières où elle est souvent associée à l’Echium vulgare , à l’Artemisia vulgaris, etc. Elle est bisannuelle et vit en sociétés assez nombreuses. Sa tige est droite, anguleuse et très-rameuse dans sa partie supérieure. Ses feuilles radicales sont disposées en rosettes, découpées en lobes étalés, linéaires ; les caulinaires sont moins découpées et présentent aussi des lobes linéaires , un peu roulés sur les bords. Toute la plante est grise et couverte d’un duvet cotonneux Les calathides sont nombreuses, quoique solitaires au sommet de rameaux très-écartés de la tige, et leur ensemble forme une grande panicule. L'involucre est formé d’écailles imbri- quées , terminées par un apperdice d’un brun noir, un peu écarté, triangulaire et cilié, qui rend cet involucre maculé. Les fleurons sont roses , lilas, carnés ou blancs. Les akènes sont gris et oblongs. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Complétement indiffé- rente , on la trouve partout mais seulement en plaine. Géographie. — Son aire a peu d’étendue. On la cite au CENTAUREA . 183 inidi jusqu’au Vigan dans le Gard, où les ruisseaux et les rivières du centre l’entraïnent , dans le Dauphiné , en Alsace sur les bords du Rhin, en Autriche et en Transylvanie. Sa géographie est peu connue, parce qu'elle a été confondue souvent avec le C. paniculata. Elle paraît appartenir plus spécialement au centre de la France. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Département du Gard.... 42° }Ecart en latitude : DER Alsace ue AE 7 Occident. Frances... 08 2012 oh en longitude : Orient, Transylvauie. ....... 22 E. 29° Carré d’expansion............. 168 CENTAUREA PANICULATA, Lin. — Bisannuelle comme la précédente, cette plante croît le long des chemins , sur les rochers et les vieux murs, sur les sables des rivières. Ses tiges sont dures, simples à la base, fortement rameuses au sommet et simulent un buisson touffu. Ses feuilles sont pinnatifides, à lobes linéaires, et couvertes d’un coton fin, gris ou jaunâtre. Ses calathides sont nombreuses, ovales, allongées , et ses fleurons d’un rouge violacé. — Elle fleurit en Juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains calcaires et marneux , et croît aussi sur les sables. On la cite sur le versant nord du mont Ventoux à 550". Elle reste dans les plaines et sur les coteaux. Géographie. — Elle est assez répandue dans le midi de la France, en Espagne , en Portugal ; on la cite aussi dans le Valais. M. Boué l’indique en Grèce, à Athènes. Il est bien difficile d'établir les hmites de cette espèce. Linné a évidem- 18% CYNAROCÉPHALES. ment réuni sous cette dénomination plusieurs plantes dis- tinctes , et il est probable que l’aire de ces espèces est très- limitée. Limites d'extension de l'espèce. “7: AL: + PONS INR PAR Johan jeu, en latitude : Nord, Plateau central. ..... se. 8° Occident, Portugal. ......... 10 O. ) Écart en longitude: Orient, Grèce. .... PA AT RS 21, E, 31° Carré d’expansion.......... +. 218 CENTAUREA SOLSTITIALIS , Lin. — Il est bisannuel et vit disséminé le long des chemins, dans les champs, quelquefois au milieu des prairies artificielles. Sa racine est simple et peu profonde , sa tige droite ou inclinée. Ses feuilles infé- rieures sont sinuées ou lyrées , les supérieures entières et décurrentes, descendant sur la tige en ailes onduleuses, or- dinairement au nombre de 5, et toutes recouvertes d’un du- vet grisâtre et cotonneux. Lescalathides, situées à l'extrémité des rameaux , sont d’un beau jaune; l’involucre est formé de bractées terminées par un appendice corné et piquant, qui porte au sommet des épines rameuses et jaunes. Après la floraison, cet involucre s'ouvre de bonne heure et laisse à découvert le réceptacle garni de poils épais, du milieu des- quels s’échappent des akènes à ombilic latéral, surmontés d’une aigrette molle et flexible. —- IT fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — 11 occupe les terrains cal- caires et marneux de la plaine. On le cite sur le mont Ven- toux à 460% au sud , et à 600" au nord. Géographie. — Au sud , il est extrêmement commun dans le midi de la France; on le retrouve en Espagne, en CENTAUREA. 185 Portugal, dans le midi de l’Italie, et en Algérie. — Au nord, il est beaucoup plus rare et souvent transporté avec les se- mences des plantes cultivées, surtout avec la luzerne, dontle midi envoie dans le nord de très-grandes quantités. On le trouve à Trieste sur le littoral, dans la Podolie australe, en Belgique, en Angleterre. — A l'occident, il est en Portugal. — A lorient, il habite l'Italie, la Dalmatie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Turquie, la Tauride, le Cau- case , la Géorgie, le Talüsch, les bords de la Caspienne et la Sibérie de l'Oural. Limutes d'extension de l'espèce. SSP ARENE Tee ee es « . 35° | Écart en latitude : Nord, Angleterre ........... 53 | 180 Occident, Portugal. ......... 10 O.}Écart en longitude : Orient, Sibérie de lOural..... 62 E. man Carré d’expansion............. 1296 CENTAUREA CaLcrrRAPA, Lin. — C’est une des plantes les plus communes, qui abonde sur le bord des chemins, dans les champs incultes, autour des lieux habités, et qui partage le sol avec le Carduus nutans, le Cirsium lanceolatum, V E- ringium campestre, avec une multitude de Chénopodées, etc. Elle est bisannuelle, et dès l'automne on voit étalées sur la terre de petites rosettes très-régulières de feuilles molles, douces et profondément découpées. Ces rosettes restent vertes pendant l'hiver. Au printemps on voit sortir du milieu de la rosette un faisceau étoilé d’épines jaunâtres et cana- liculées , qui donne à cette plante un aspect singulier et qui précède l'apparition des tiges. Ce sont les épines des invo- 186 CYNAROCÉPHALES. lucres qui bientôt après sont soulevées par l’accroissement de la tige centrale. Les feuilles sont vertes avec une ner- vure blanche très-marquée ; ensuite la tige se bifurque et se ramifie dans tous les sens, et l’on trouve à chaque bifurca- tion une calathide sessile, en sorte que la plante finit par former un buisson divariqué, couvert de fleurs roses ou car- nées, quelquefois entièrement blanches. Les bractées de linvolucre sont peu nombreuses, mais terminées chacune par une forte épine étalée, d’un blanc jaunâtre, qui rend l’a- bord de cette plante très-difficile. — Elle fleurit pendant tout l’été ; ensuite, dit Vaucher, ses rameaux se dessèchent et sont plus tard entraînés par les vents, comme ceux de l’Eringium campestre et des plantes des déserts ; cependant leur involucre ne se détache ni ne s'ouvre à cette époque ; mais plus tard ses écailles intérieures s’écartent, et l’on voit enfin sortir de leurs intervalles quelques akènes aplatis, à ombilic basilaire, et dépourvus de toute aigrette ; d’autres s’échappent ensuite par le côté , lorsque l’involucre se dé- truit en automne et dans le cœur de l'hiver. Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférente, se trouvant partout mais principalement dans les lieux secs et soumis aux émanations animales, croissant en plaine ou sur les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, on la rencontre en France, en Espagne, aux Baléares, en Algérie, en Egypte, à Ma- dère et aux Canaries. — Au nord, elle est moins commune, mais elle se trouve cependant dans une partie de l’Allema- gne, en Angleterre jusqu’au 53° et dans la Russie moyenne jusqu'à Warsovie. — A l'occident, elle est en Portugal et aux Canaries. — A l’orient, elle habite l'Italie, la Dalma- tie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, la Tauride. CENTAUREA. 187 Limites d'extension de l'espèce. DD UMTS... ce amesess 200 Eros en latitude : Nord, Warsovie..:....1.1.: 52 2/0 Occident, Madère......... .. 19 O. | Ecart en longitude : Orient; Tauride... 2 ....T9ANE. b3° Carré d'expansion. ............ 1272 CENTAUREA ASPERA , Lin. — Il est vivace et croît sur le bord des chemins, dans les champs et sur les sables des ri- vières. Ses tiges sont longues et rameuses, souvent couchées. Ses feuilles sont lancéolées, dentées ou sinuées, velues ; ses calathides sont nombreuses. Les bractées de l’involucre sont terminées par 5 à 7 épines dont l’impaire est constamment plus longue ; les fleurons sont rouges et se montrent en juin, en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — K recherche les terrains calcaires et meubles ou les sables arrosés par des eaux cal- carifères, et il reste en plaine. Géographie. — Au sud, on le rencontre dans le midi de la France, en Espagne, aux Baléares, en Algérie. — Au nord, il ne dépasse pas Lyon et le plateau central. — A l’oc- cident, il est en Portugal et à l’orient il atteint la Grèce. Limites d'extension de l'espèce. DU, DAFDATIG. se ce se 0 c'e DO0 1 Écart en latitude : Mind, France... eee D. | 9° Overdent Portugal. 9," 100: ) Écart en longitude : OPreRIEnECE, RO re Le 2) 290 Carré d'expansion. ............ 261 188 CYNAROCÉPHALES. G. MICROLONCHUS, Cuss. On en connait seulement 3 espèces, 1 de l'Europe aus- trale, { des Indes orientales, la 3° de la Perse. MicrOLONCHUS SALMANTICUS, DC. — Cette belle et grande espèce vivace, croit sur les pelouses et sur le bord des chemins, où elle montre ses feuilles lyrées, ses tiges rameuses et ses capitules roses ou carnés. Son involucre glo- buleux est formé de bractées serrées et terminées par une petite pointe. La calathide est entourée d’un rang de petits fleurons neutres et quadrifides. Les fleurons du centre, fer- üles, donnent naissance à des akènes aplatis, couronnés d’une double aigrette, dont l'intérieure, formée de paillettes soudées, entoure à moitié la base des fleurons. — Elle fleu- rit en Juillet. Nature du sol. — Altitude. — Cette centaurée croît sur les calcaires et reste ordinairement dans la plaine. Elle s'élève cependant de 0 à 1,600" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Elle est méridionale et se trouve dans le midi de la France, en Corse, en Espagne, en Algérie. — Au nord, elle ne dépasse pas Alais et Anduze. — A l'occi- dent, elle vit en Portugal. — A l’orient, elle habite l'Italie et la Sicile. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie............... 35° Écart en latitude : NOTA RC Re... io, AA 90 Occident, Portugal........,. 10 O.)Ecarten longitude : Orient, Royaume de Naples... 16 e. | 26° Carré d’éxpansion. . ....,..4.4% 23/ CRUPINA. 189 G. CRUPINA, Pers. Il n’est formé que d’une seule espèce de l’Europe et de l'Afrique boréale, et qui a été démembrée des Centaurea. CRuPINA vuLGaRIS, Pers. — Les pelouses sèches, les champs en friche , nourrissent cette espèce grêle et élancée , qui vit disséminée et n’est pas très-apparente. Ses feuilles sont profondément découpées, et ses rameaux, allongés, se terminent ordinairement par trois calathides dont l’involucre, en forme de cône allongé, est constitué par des bractées en- tières et lancéolées. Chaque calathide ne contient qu’un pe- - tit nombre de fleurons d’un rouge violacé, dont les extérieurs, neutres, entourent ordinairement deux fleurons mâles et deux ou trois hermaphrodites. Ces derniers donnent de pe- tits akènes admirablement couronnés par des aigrettes à trois rangs. L’extérieur est formé d’écailles très-courtes, le moyen de cils noirs et raides qui en s’étalant à la maturité font sortir la graine de l’involucre, et enfin l’intérieur com- posé de 10 écailles courtes et ovales. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et cherche les terrains graveleux et pierreux. Nous la trou- vons en plaine, mais Ledebour l'indique dans le Talüsch entre 800 et 1,300". Géographie. — Au sud, on la trouve en France, en Espagne, aux Baléares, à l’île de Crète, en Barbarie. — Au nord, elle existe dans le département de la Vienne et des Deux-Sèvres, dans la Podolie australe. — A l'occident, elle végète en Portugal. — A l’orient, en Italie, en Sicile, en Hongrie, à l’île de Crète, dans la Thrace occidentale, en 190 CYNAROCÉPHALES. Grèce à Melos, en Tauride, dans le Caucase’, en Géorgie, en Perse et dans une grande partie de l'Asie mineure. Limites d'extension de l’espèce. DL, AIBENE..- ccm sebecece Je ie en latitude : Nord, Podolie...... «cu TE 130 Occident, Portugal.......... 10 O. } Ecart en longitude : Orient, Géorgie....... eg dr 47 E. 570 Carré d'expansion. ............ 741 G. XERANTHEMUM, Lin. Des 5 espèces connues, 3 sont de l’Europe australe, 1 est de la Chine, et la 5° de la Perse. XERANTHEMUM INAPERTUM, Willd. — Le privilége de l’immortalité n’est que relatif dansles êtres vivants, et si cette espèce, comme ses congénères, a mérité le nom d’Immortelle, c’est un titre dont elle ne jouit que pendant quelques mois. Annuelle et peu apparente, elle se développe dans les champs secs et rocailleux, le long des chemins , et montre des tiges simples ou rameuses, dont les feuilles, blanchâtres et peu nombreuses , roulées sur leurs deux bords, s’étalent en- suite et restent à distance de calathides coniques qui termi- nent les rameaux. Ces calathides sont formées de bractées scarieuses demi-transparentes, blanches ou roussâtres à l’exté- rieur, rosesen-dedans, et semblables à celles des Graphalium et des Helichrysum; elles ne se dessèchent ni ne tombent, de là le nom d’Immortelle , donné sinon à la plante , au moins à la fleur. Ces capitules ne sont formés que d’un petit nom- bre de fleurons dont les extérieurs sont bilabiés et stériles , et les intérieurs hermaphrodites. La calathide , toujours res- XERANTHEMUM. 191 serrée, s’ouyre ou s’entr'ouvre à peine aux heures les plus chaudes du jour, et la fécondation s’opère pendant ce court épanouissement. — Selon Vaucher, la partie inférieure des fleurons, qui persiste sans se flétrir, s’épaissit après da fécon- dation et finit par former, au sommet de l’akène, un cône vert et obtus qui tombe un peu avant la dissémination, tan- dis que la partie supérieure du même fleuron, unie au style non caduc, se resserre en un filet cylindrique et blanchâtre qui reste adhérent à l’akène. En examinant de près le cône vert, on le trouve divisé intérieurement en cinq loges. — Le fruit est surmonté de paillettes. Nature du sol. — Altitude. — H choisit les terrains calcaires et marneux de la plaine et des coteaux. Ledebour le cite dans le Talusch entre 200 et 1,800". Géographie. — Au sud, il existe dans le midi de la France, en Espagne et en Algérie. — Au nord , il arrive Jusque sur les terrains arides du département de la Vienne, et en Suisse dans le Valais. — A l’occident , il est en Por- tugal. — A lorient, il habite le Piémont, l’Italie, la Sicile, la Dalmatie , la Hongrie , la Grèce, la Tauride , la Servie, le Caucase et le Talüusch. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie, .... se... 34° |Ecart en latitude : Nord eces sr ec reeu. ROM 120 Occident, Portugal... .:..... 10 O. {Ecart en longitude: Orient , Caucase . ..... 22e MISNE) 8° Carré:d’expansions- trs 696 XERANTHEMUM CYLINDRACEUM , Smith. — On le ren- contre, comme le précédent, dans les champs incultes , 192 CYNAROCÉPHALES. sur le bord des chemins , sur la lisière des vignes. Il est an- nuel, et ce que nous venons de dire du X. inapertum , peut lui être appliqué. Il en diffère très peu. Ses tiges sont grêles, rameuses au sommet, à rameaux étalés; ses feuilles sont blanchâtres et tomenteuses, entières, aiguës. Les cala- thides, presque fermées aussi , sont solitaires à l'extrémité de rameaux grêles et privés de feuilles. L’involucre est oblong, presque cylindrique, et ses bractées sont tomen- teuses sur le dos. Les akènes sont plus comprimés que ceux de l’espèce précédente ; l’aigrette est moins dilatée et moins haute. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et marneux des plaines et des coteaux. Ledebour l'indique dans le Talüsch entre 400 et 600", Géographie. — Cette espèce est moins méridionale et moins maritime que l’outre. — Au sud, on la rencontre dans le midi de la France et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle s’avance en France jusqu'aux environs d'Orléans, en Suisse, dans le Valais. — A l'occident, elle reste en France, dans l’Anjou. — A lorient, elle habite le Pié- mont, l’Italie, la Grèce, l'Olympe bithynique , la Tauride, le Caucase et la Russie australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 400 PEN en latitude : Hard ErANGE ).. BEEN. rl wi Occident, France. ...... …... 3 O.)Ecart en longitude : Orient, Russie méridionale. ... 49 El 920 Carré d’expansion. .......... .. 304 SCOLYMUS. 193 TROISIÈME DIVISION. — CHICORACÉES. G. SCOLYMUS, Lin. 4 espèces seulement sont connues; 3 de l’Europe australe, 1 de la Numidie. Scozymus rispanicus, Lin. — Cette espèce vigoureuse et bisannuelle croît dans les lieux incultes et pierreux, sur les bords des chemins et dans les vignes. Ses feuilles épineuses rappellent plutôt celles des Carduacées que celles des Chicoracées, auxquelles il appartient. Les calathides, qui ne s’épanouissent qu’en juillet, sont d’un jaune orangé, composées de demi-fleurons velus à leur base et terminés par de belles languettes provenant de la scissure du tube. Elles sont enveloppées de bractées serrées, un peu épineuses au sommet et scarieuses sur les bords. Les akènes sont gar- nis de 2 paillettes, et sont enveloppés dans les poils du ré- ceptacle dont ils ne sortent qu’à leur maturité. Nature du sol. — Altitude. — Ce Scolymus croît sur les terrains calcaires et rocailleux des plaines. Géographie. — Il est méridional et se trouve dans le midi de la France, en Espagne , aux Baléares, en Barbarie, aux Canaries. — Au nord, il s’avance en France jusqu’à l’embouchure de la Loire, se retrouve à Trieste et dans le sud du Tyrol. — A l'occident, il est en Portugal et aux Ca- naries. — À lorient, il habite l'Italie, la Sicile, la Sar- daigne, la Dalmatie, la Tauride et l’Epire. Limites d'extension de l'espèce. STORIES « v sc come ent JU } Écart en latitude : NOFE; "Matter, ON | d'\ pal 17° VII 15 19% CHICORACÉES. Occident, Canaries.......... 18 core longitude : Orient ; Tauride. . 54401 CMSEUE, 52° Carré d’expausion............+ 884 G. LAPSANA, Lin. Très-petit genre formé de 5 espèces, dont 3 asiatiques, du Caucase et du Japon, { européenne, et la 5° de l’Afrique boréale. LaApsanNa COMMUNIS , Lin. -— La lampsane est commune le long des chemins, autour des habitations, sur les dé- combres, et surtout dans les jeunes bois taillis où elle ac- quiert de très-grandes dimensions, et où elle croît avec le Soli- dago virgaurea, \’'Aira fleæuosa , le Galeopsis Tetrahit, etc. Sa tige est droite, velue , rameuse. Ses feuilles sont ovales, lobées à leur base, et dominées par un lobe plus grand. Toute la plante est d’un vert sombre. Ses rameaux sont terminés par de petits corymbes de calathides ; l’involucre est cylindrique , d’un vert foncé comme les feuilles, et muni à sa base d’un calicule peu développé. Les fleurs n’ont qu'un petit nombre de fleurons qui s'ouvrent tons à la fois. Les faisceaux d’anthères sont d’un beau jaune ainsi que le pollen, mais les styles et les stigmates qui sortent saupoudrés de ces fourreaux, sont d’un noir violacé. — Les dents de l’in- volucre , très-resserrées après la floraison , renferment des akènes allongés et absolument nus, que le vent dissémine en agitant les tiges. — Elle commence à fleurir en juin, mais on en trouve encore en fleur en septembre et en octobre. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et croît sur tous les terrains et principalement sur ceux qui sont salifères ou soumis aux émanations animales. Elle peut :ARNOSERIS. 195 s'élever à 1,000" dans les montagnes del’Auvergne. M. Bois- sier l'indique dans le midi de l'Espagne entre 650 et 1,000", et Ledebour à 1,850" dans le Caucase. Géographie. — Au sud, elle habite le midi de la France, l'Espagne, les Canaries. — Au nord , on la rencontre dans toute l’Europe centrale, dans toute la Scandinavie, en Fin- lande, en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides et aux Or- cades. — À l'occident, elle est en Portugal et aux Canaries. — À l’orient, on la trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, et dans une grande partie de l’Asie mineure ; dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. .........+++ 30° }Ecart en latitude : Nord, Laponie.............. 70 40° Occident, Canaries.......... 18 dé en longitude : Orient, Sibérie altaique....... 97 E. 115° Carré d’expansion............ 4600 G. ARNOSERIS, Gærtn. Il n’est composé que d’une seule espèce européenne. ARNOSERIS PUSILLA, Gærtn. — Petite plante annuelle qui abonde souvent dans les champs, au milieu des céréales, et qui vit presque toujours en société avec l’Anthoxanthum Puellii, l’'Ornithopus perpusillus, etc. Ses feuilles, étalées sur la terre, y forment une petite rosette. Elles sont oblon- gues et dentées. Ses tiges sont nues, simples ou peu ra- 196 CHICORACÉES. meuses, les rameaux partant de l’aisselle d’une petite brac- tée ou d’une petite écaille, très-minces à leur base et allant en s’épaississant jusque sous la calathide. Celle-ci est formée par un involucre dont les bractées sont recourbées au som- met et parsemées de petits points blancs pulvérulents. Cette calathide est très-météorique et ne s’ouvre qu’au soleil; la fleur est petite, d’un jaune très-pâle, très-régulière, à demi- fleurons terminés par 5 dents. L’involucre se referme dès que la floraison est terminée, et il s’élargit. Les graines, qua- drangulaires et striées , sont terminées par une petite cou- ronne membraneuse. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol.— Altitude. — L’Arnoseris appartient aux terrains siliceux et graveleux, et son absence d’une foule de localités tient à la présence des calcaires. Il atteint faci- lement 1,000" en Auvergne; M. Boissier le cite jusqu'à 2,000" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Il existe, au sud , sur le plateau central, jusqu’à la limite du calcaire, manque en Provence et se re- trouve en Espagne. — Au nord, on le rencontre dans une partie de l’Europe centrale, dans tout le Danemarck, et spo- radique en Gothie et en Angleterre jusqu’au 58°. — A l’oc- cident, il est en Portugal. — A lorient, il habite la Suisse méridionale, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Transylvanie, les Russies septentrionale et moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 379 }Ecart en latitude : Nord, Angleterre... ......... 58 21° Occident, Portugal. ..... .... 10 O.) Ecarten longitude : Orient, Russie moyenne...... 37 £.) 470 Carré d’expansion............. 987 RHAGADIOLUS. 197 G. RHAGADIOLUS, lVeck. On en connait seulement 4 espèces; 2 de l'Europe aus- trale, { de Ja Perse, 1 de la Sibérie. RHAGADIOLUS STELLATUS , Gærtn.— On rencontre cette espèce annuelle dès le mois de mai, dans les champs et sur les bords des vignes. Elle est peu apparente; sa tige est in- clinée, rameuse. Ses feuilles sont dentées ou sinuées; les cala- thides contiennent 8 à 12 fleurons jaunes , et leur involucre présente à peu près le même nombre de bractées. Pendant la maturation, les akènes extérieurs perdent leurs corolles dès que la fécondation a eu lieu, et, selon Vaucher, ces akènes sont reçus par les écailles canaliculées de l’involucre, qui les incorporent avec eux d’une manière si intime, que l’on ne peut les en séparer; celles de ces écailles qui sont restées libres, s’il en est quelques-unes, ne tardent pas à tomber, tandis que les autres s’allongent insensiblement et se ter- minent enfin par une ou deux dents crochues ; on peut même remarquer que ces écailles adhérentes se renflent et s’articulent à la base, où elles forment un genou par le moyen duquel elles rayonnent ensuite en étoile pour s’ac- crocher plus facilement ; l’akène ou les akènes restés libres sont en-dedans de la couronne formée par les autres. (Vau- cher, hist. physiol. des pl. d'Europe, t. 3, p. 245.) — Il fleurit en mai, juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Nous réunissons à cette espèce le R. edu- hs, Géærtn, qui est considéré par plusieurs auteurs comme une variété du R. stellatus. Is habitent les mêmes lieux, et 198 CHICORACÉES. leur géographie est d’ailleurs confondue. — Au sud, ils se trouvent dans le midi de la France, en Espagne, aux Ba- léares, en Algérie, aux Canaries. — Au nord, ils ne dépas- sent pas l’Istrie et les bords du plateau central. — A l’oc- cident, ils habitent le Portugal et les Canaries. — A l’orient, on les rencontre en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Grèce, en Turquie, à l’île de Crète, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie jusque sur les bords de la mer Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Nord Ishie...;;... . 45 15° Sud, Canaries... .... DE NS 2 en en latitude : Occident, Canaries... ........,18 0. PR en longitude: Orient, GÉDISIR- 2... nc LE, 65° Carré d’expansion............. 975 G. CATANANCHE, Lin. On n’a décrit jusqu’à présent que 3 Catananche, un de la France australe, un de la Grèce et de l’Itahe, et le 3° de la Numidie. CATANANCHE CÆRULEA, Lin. — C’est encore une plante des rocailles et des bords des chemins, comme la plupart des Chicoracées. Elle est vivace et donne des tiges rameu- ses, à feuilles linéaires et couvertes d’un duvet blanchâtre ; les rameaux se terminent par une seule calathide formée de jolies bractées vertes à la base, scarieuses et argentées au sommet. Elles sont très-sensibles à l’action de l'humidité qui les resserre, et c’est seulement sous l'influence du soleil et d’un temps calme qu’elles laissent sortir, à la fin de l'été, de jolis fleurons bleus dont la nuance contraste à la fois CICHORIUM. 199 avec la teinte argentée des bractées et la couleur orangée du pollen. À la fin de l’automne, l’involucre profite des der- niers beaux jours pour s’ouvrir et pour disséminer peu à peu de petits akènes sillonnés et velus. Nature du sol. — Altitude. — Le Catananche croît sur les terrains calcaires et rocailleux des plaines et des montagnes. Nous le trouvons dans la Lozère jusqu’à 600 et 800®. De Candolle l'indique de 0 à Montpellier jusqu’à 1,000 en Roussillon. M. Boissier le cite entre 1,300 et 1,600 dans le midi de l'Espagne. Géographie. — K est méridional et se trouve dans le midi de la France, en Espagne et dans la Barbarie occi- dentale. — Au nord, il atteint Gap et Grenoble et le bord du plateau central de la France. — A l'occident, il a sa limite dans le Maroc. — A l’orient, il arrive dans PItalie occidentale et en Sicile. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Barbarie........ Ar à Ecart en latitude : NordaÆrance sens see Los RES NS 100 Occident, Maroc............ 11 O. }Ecart en longitude : Orient. Sicilessiss sie pas 12 “ 239 Carré d’expansion...........e.., 230 G. CICHORIUM, Lin. Les 8 espèces connues sont presque toutes européennes, car 6 d’entr’elles habitent l'Italie, la Grèce, la Sicile, ou le midi de la France, une seule s’avançant dans le centre de l’Europe. — 1 espèce est indigène de l’île de Chypre. — 1 autre de l'Egypte. 200 CHICORACÉES. Cicaorium Inrygus, Lin. — On voit pendant l'été, sur le bord des chemins et le long des fossés, des rosaces de feuilles lyrées, découpées et velues, qui prennent lentement leur développement à l’aide d’une racine unique et profonde. Au mois de juillet des tiges s'élèvent du milieu de ces ro- settes que le soleil dessèche, et bientôt ces tiges, rougeâtres et rameuses, dichotomes et infléchies, se couvrent de fleurs d’un bleu céleste. A l’aisselle de chaque feuille naissent 2 ou plusieurs calathides, dont l’une sessile et l’autre un peu pédicellée. Chacune d’elles offre un involucre de 8 à 10 bractées soudées à leur base, entourées d’un calicule de 5 écailles, et de beaux fleurons en languettes disposés avec la plus grande symétrie. Le lever du soleil est le signal d’épa- nouissement de nombreuses calathides qui se tournent en face de l’astre qui vient de les éveiller. Les insectes travail- leurs viennent aussitôt saluer ces fleurs fraichement écloses, dont les styles bleus s’écartent et se couvrent de pollen. Dans le milieu du jour, le spectacle de ces belles fleurs dissémi- nées sur des rameaux sans grâce et sans fraîcheur disparaît tout à fait , les involucres se resserrent et mürissent des akè- nes courts et comprimés, munis d'une double couronne de petites paillettes. — La chicorée s'associe à toutes les plantes des bords des chemins. On voit souvent ses rameaux s'élever au-dessus des tiges rampantes du Convolvulus ar- vensis qui attend, comme elle, le lever du soleil pour mon- trer ses fleurs roses, près de ses calathides. Elle se mêle aux chardons , aux orties, au HMarrubium vulgare et aux nombreuses Chénopodées qui attendent également l’au- tomne ou la fin de l’été pour se montrer. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur tous les sols, mais elle préfère cependant les calcaires et les terrains marneux de la plaine. TOLPIS. 201 Géographie. — Il est assez difficile de déterminer exac- tement son aire d'expansion, car elle est cultivée dans plu- sieurs contrées , et peut très-bien avoir été naturalisée. — On la trouve au sud , en France , en Espagne, en Algérie, en Egypte, à Madère et même en Nigritie, à l’île Saint- Thomas. — Au nord , elle habite presque toute l’Europe, le Danemarck, la Gothie australe, l’Angleterre et l'Irlande ; elle devient sporadique en Suède et en Norvège, et se tient sur le bord des champs calcaires — A l’occident, nous ajouterons le Portugal aux localités citées, et le Canada où elle est certainement introduite. — A l’orient , elle habite la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie , la Turquie, la Grèce, l’île de Chypre , la Tauride, le Caucase, la Géorgie, le Talüsch, les bords de la Caspienne, les Russies septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Suds Nigritieuirsbiss s siorotale 60 | Écart en latitude : Nord Sudan so ins die 60 9/0 Occident, Canaries......... 18 O.) Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal..... 116 E./ 134° Carré d'expansion... 7236 G. TOLPIS, Adans. Distribution géographique du genre. — Les Tolpis, au nombre de 15 , sont presque également partagés entre l’Europe et l'Afrique ; — les 8 espèces africaines sont distri- buées : 4 à Madère, 3 à Ténériffe et 1 en Abyssinie. — Parmi les 7 Tolpis européens, # habitent l'Italie, les 3 autres la France ou l’Europe australe. 202 CHICORACÉES. ToLpis BARBATA , Gærtn. — Cette espèce est très-dis- séminée comme la plupart des plantes annuelles. Elle croît sur les coteaux, dans les champs , sur la lisière des bois et même sur les vieux murs. Sa tige presque nue est rameuse ou dichotome , et les rameaux offrent, à leur extrémité, d’élégantes calathides entourées de bractées sétacées, dont les pointes se prolongent et rayonnent tout autour des fleu- rons. Ceux-ci sont d’un jaune pâle, offrant au sommet une matière résineuse et violacée , tandis que ceux du centre présentent des nuances de rouge. Pendant la maturation, très-bien observée par Vaucher , les écailles extérieures , d’abord courtes et étalées, s’allongent et se raidissent, et se recourbent ensuite en dedans pour protéger les akènes ; les intérieures acquièrent aussi beaucoup de consistance , et reçoivent enfin, dans leur cavité extérieure, les akènes corres- pondants du contour , qui, pour cette raison, sont dépour- vus d’aigrettes bien marquées. A la dissémination , l'invo- lucre se dilate et s’ouvre un peu, et les écailles intérieures, toujours redressées , tombent enveloppant leurs akènes correspondants ; mais les akènes intérieurs, surmontés de leurs aigrettes à deux soies raides, s’échappent par l’agi- tation de l’air sans que le réceptacle se dilate. — Il fleurit en juin, juillet et août. Nature dusol. — Altitude. — I croît sur les terrains si- liceux et graveleux des plaines. Géographie. — I est méridional et végète, au sud , en France, en Corse, en Espagne, en Barbarie, aux Cana- ries. — Au nord, il atteint les champs arides de la Vienne, Nantes et Poitiers. — A l'occident , il est en Por- tugal. — A l'orient, en Italie, en Sicile, en Turquie , à l’île de Chypre. THRINCIA. 203 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. .....sesse.ee 900 DÉeas en latitude : DNAEance.iec soie vie 2 17° Occident , Portugal.......... 10: Écart en longitude : Orient, Egypte..........0.. 31 K.| 419 Carré d’expansion........ be ML CH G. THBINCIA, Roth. Les Thrincia , au nombre de 7, sont aussi partagés entre l'Afrique et l'Europe. Parmi les 4 européens, 4 habite le midi, et les trois autres le midi et le centre de ce continent. — Les 3 espèces africaines sont disséminées en Egypte, en Barbarie et à Madère. TuriNcIA miRTA , Roth. — Les pelouses et les prairies sèches nous offrent communément cette espèce. Sa racine est vivace, tronquée ; ses feuilles lyrées , velues, sont étalées en rosettes sur la terre, et ses hampes, couvertes de poils et relativement élevées, se terminent par une seule calathide defleurs jaunes. Les bractées de l’involucre sont placées sur un seul rang etentourées d’un petit calicule. Quand ses graines sont mûres , l'involucre s’étale , et les bractées qui le com- posent se détachent une à une emportant chacune un akène. Les akènes du centre tombent avec leurs aigrettes. — Elle fleurit pendant tout l’été et une partie de l'automne. Nature du sol. — Altitude. — Ce Thrincia recherche les terrains sablonneux un peu humides, peu importe leur nature chimique. Il se développe en abondance sur les sables maritimes, et s’élève peu dans les montagnes. Géographie. — Au sud , il habite le midi de la France, 204 CHICORACÉES. les Baléares , la Corse , le midi de l’Italie , la Grèce et l’AI- gérie. Îl est remplacé en Espagne par le T. hispida, Roth, qui est peut-être aussi l'espèce d'Algérie. — Au nord , on le trouve dans la majeure partie de l’Europe, jusque dans le Danemarck austral, en Lithuanie, en Angleterre et en Ir- lande , où il atteint sa limite occidentale. — A l’orient, il s’avance en Dalmatie, en Transylvanie, en Grèce, en Russie jusqu’à Moscou. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. ....... ....... 35° |Écart en latitude : ATOUT» DÉOSCOU, -le > scie mie ioume OU | 21° Occident, Irlande. .......... 12 O.) Écart en longitude : Orient, MOscO MEL UL OS SONE 47° Carré d'expansion. . ........0009. 1987 G. LEONTODON, Lin. Distribution géographique du genre. — 34 espèces composent ce genre, et 26 habitent l’Europe et surtout l’Eu- rope australe, car les contrées où l’on en rencontre le plus sont l'Italie, la Sicile, la Provence, l'Autriche httorale, l’île de Crète et la Grèce. Quelques-unes sont indiquées en Al- lemagne, en Belgique et quelques autres dans les Alpes. — 4 espèces asiatiques se trouvent en Sibérie et dans le Né- paul. — 2 africaines sont en Egypte et en Barbarie. — 2, américaines, ont été recueillies, l’une autour de Quito, l’au- tre près de Montevideo. LEONTODON AUTUMNALE, Lin. — Plante vivace des plus communes, disséminée partout, le long des chemins, dans les prés secs, sur les pelouses des montagnes et la lisière des LEONTODON. 205 bois, sur les sables des rivières. Ses racines sont fibreuses ; ses feuilles sont vertes, glabres ; les radicales nombreuses, couchées sur le sol et très-diversement découpées selon les variétés , les caulinaires rares et presque réduites à l’état de bractées. Les calathides, jaunes, sont portées sur des pé- doncules nus, écailleux et un peu renflés sous l’involucre. Les akènes sont cylindriques et chargés d’une aigrette ses- sile et plumeuse. — Elle fleurit à dater du mois de juillet jusque dans le mois d'octobre. Nature du sol. — Altitude. — Ce Leontodon croît sur tous les terrains en plaine et à de grandes hauteurs. Nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,400%. M. Boissier le cite en Espagne entre 2,100" et 3,000". Géographie. — Au sud, il trouve sa limite dans le midi de l'Espagne. — Au nord, il occupe toute l’Europe, y com- pris toute la Scandinavie. Wahlenberg l'indique en Suède, dans les prés et les pâturages, sur le bord des sentiers, et en Laponie dans la région sylvatique, et disséminé dans les lieux maritimes du Nordland méridional. Il atteint les îles Loffoden etl’Altenfiord ; il habite les îles britanniques, leurs archipels, les Feroë et l’Islande. — A l'occident, on le ren- contre à Terre-Neuve, où Pursch le regarde comme intro- duit d'Europe. — A l’orient, il végète, en Italie, en Si- cile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï , et arctique, sur le bord de la mer Glaciale. | Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade... 36° + Écart en latitude : Nord; Laponie... ...,.:0s 70 } 34° 206 CHICORACÉES. Occident, Islande. ........, 25 O.. Ecart en longitude : Orient, Sibérie arctique..... 160 E. | 185° Carré d'expansion............ 6290 LEONTODON PYRENAICUM , Gouan. — C’est une des es- pèces les plus brillantes des pelouses de nos montagnes. Elle les égaie de ses calathides vivement orangées , et s’y trouve quelquefois si abondamment répandue que les prai- ries sont presque couvertes de ses fleurs. Sa racine est sim- ple, oblique et tronquée. Ses feuilles sont pétiolées, entières, lancéolées, sinuées ou dentées, glabres ou velues, et même parfois couvertes de poils simples qui les rendent blanchâtres. Le pédoncule est droit, nu à sa partie infé- rieure, comme cendré et couvert d’écailles à sa partie supé- rieure. L'involucre est grisâtre, écailleux. Les akènes sont oblongs et couronnés d’une aigrette sessile. — IL fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude.— On le rencontre en Au- vergne sur les terrains siliceux et détritiques des montagnes, sur toutes les roches volcaniques depuis 1,200" jusqu’à 1,800. De Candolle l'indique dansles Cévennes à 1,300 età 2,600%dans les Pyrénées. Ramond a reconnu cette plante à la brèche de Roland, à plus de 3,000" d’élévation, mêlée au Viola biflora, au Saxifraga Aixoon et au Thymus Ser- pyllum. I la cite encore entre les deux sommets du pic du Midi, le 30 août 1805. C’est exactement notre espèce, puisqu'il dit l'avoir recueillie aussi au puy de Dôme et sur le mont Dore. C’est une des plantes qu’il indique au glacier de Néouvielle, et qui reste souvent plusieurs années ensevelie sous la glace dans un sommeil léthargique. Géographie. — Au sud, cette espèce se trouve dans les Pyrénées, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au LEONTODON. 207 nord, on la rencontre dans les Vosges et dans la Forêt-Noire. — A l’orient, elle habite les Alpes, le Piémont, le midi de l'Italie, la Hongrie, la Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. ..... pa Ecart en latitude : Nord Nosges!. 0,6. 8° Occident" Pyrénées... .. . | Ecart en longitude : Orient, Transylvanie... ...... ; . 2/0 Carré d’expansion............. 192 LEONTODON HASTILE, Lin. — On distingue cette espèce au milieu des nombreuses Chicoracées dont les pelouses et les prairies sont couvertes pendant l’automne. Ses feuilles lyrées sont velues, et leurs lobes sont réfléchis. Elles sont étalées sur la terre. Les pédoncules, un peu inclinés à la base, portent une écaille au-dessus de leur partie moyenne. Les fleurs sont jaunes , entourées d’un involucre imbriqué qui se ferme le soir et s'ouvre le matin. La fleur reste penchée sur sa hampe jusqu’à l’époque où elle s’épanouit. Plus tard les bractées s’étalent , les aigrettes se développent et forment de jolies têtes sphériques et plumeuses, puis les akènes, légèrement stipités, cylindriques, roussâtres et striés, se détachent et s’envolent. — Cette plante se présente sous des formes très-variées, et l’on en distingue une foule de va- riétés. Elle commence à fleurir en juin et elle continue pen- dant tout l’été et une partie de l’automne. Nous réunissons encore à cette espèce le L. Villarsu qu'il nous serait difficile de séparer géographiquement. Nature du sol. — Alhtude. — Nous ne trouvons ce Leontodon que sur les terrains siliceux , graveleux et volca- 208 CHICORACÉES. niques. Il est indiqué presque partout sur le calcaire. Une de ses variétés s’élève jusqu’à 1,600 à 1,700". Ledebour le cite dans le Breschtau entre 300 et 1,600", et dans le Talüsch à 1,800". Géographie. — Au sud, on le rencontre dans les Pyré- nées, dans le midi de l'Italie. — Au nord, il se trouve dans l'Europe centrale , en Danemarck , en Gothie, en Norvége, dans la Suède et la Finlande australes. Wahlenberg le cite sur le calcaire. 11 est en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il vit en Portugal. — A l’orient , il habite la Suisse où il s’élève près des plus hauts chalets , l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, le Talüsch , l'Arménie, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. ..... 40° |Écart en latitude : Nord, Norvége.......se.es 65 | 25° Occident , Portugal.......... 10 O.) Écarten longitude: Orient, Russie moyenne. .... 58 E. 68° Carré d’expansion. . .... nid à 66) 1700 Leoxropon crispuM, Vill. — On le trouve sur les pelouses et sur les coteaux, le long des chemins. Il est vivace, sa racine est longue, simple et pivotante; ses feuilles sont droites, rudes , blanchâtres, découpées et couvertes de poils nom- breux, serrés et à 3 branches. Les pédoncules, au nombre de 2 ou 3, sont droits et cannelés, et soutiennent des cala- thides jaunes , de grandeur moyenne et peu ouvertes, en- tourées d’un involucre velu et resserré. Les akènes sont longs et rudes. — Il fleurit en juin et en juillet. PICRIS. 209 Nature du sol. — Altitude. — H croît sur les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud, il existe en France, dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, on le trouve dans le département de l’Ain, dans les Alpes , à Gap, dans le Tessin et dans le Valais. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 40° }Ecart en latitude : Nord, Suisse........ sb 48 8° Occident, France... 4... 2 DR en longitude : Orient, Royaume de Naples... 16 E. 18° Carré d'expansion... 1... 144 G. PICRIS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Picris cons- tituent un genre de plus de #0 espèces, presque toutes de l'hémisphère boréal, et divisées en trois parts presque égales entre l’Europe, l'Asie et l'Afrique. — Les 10 espèces eu- ropéennes sont dispersées en France, en Allemagne, en Dalmatie, dans le Tyrol et dans les Pyrénées. — Les 9 espèces asiatiques habitent le Caucase, la Géorgie, l’Arabie, le Japon, les Indes orientales , la Dahurie et le Kamtschatka. — 9 occupent l’Afrique; 5 sont originaires de l'Egypte, 2 de la Barbarie , 1 de l’Abyssinie, 1 du Sénégal. — Enfin, on a rencontré 3 espèces de ce genre à la Nouvelle-Hollande. Prcris HISPIDISSIMA , Bartl. — On le rencontre, comme la majeure partie des Chicoracées, sur le bord des chemins, dans les lieux secs et incultes qu’il envahit parfois compléte- ment, et où 1] vit en sociétés nombreuses. Il est bisannuel : VII 14 210 CHICORACÉES. sa tige est rude, très-velue ; ses feuilles radicales oblongues et profondément découpées, les caulinaires entières et demi- amplexicaules. Toutes ces feuilles sont d'un vert pâle et très- hispides. Les calathides sont ovales, munies d’un involucre à bractées linéaires, aiguës et hérissées. Les akènes sont munis de rides transversales très-saillantes. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons seule- ment en plaine et sur les terrains calcaires et marneux. Géographie. — Cette espèce n’est connue qu'en France, dans la région des oliviers, et ne présente qu’une aire res- treinte de 3 ou 4 degrés de surface. Picris HIERACIOIDES , Lin. — Il fait partie de cette nom- breuse section des Chicoracées qui attendent les grandes cha- leurs pour se développer, et qui ornent les bords des chemins et la lisière des champs de leurs fleurs jaunes et multiphiées. Il est bisannuel ; ses feuilles radicales sont allongées et un peu sinuées; celles de la tige sont étroites, pointues et à peine dentées, d’un vert blanchâtre , et toutes sont garnies de poils raides et bifurqués. — Les calathides sont disposées en une sorte de corymbe irrégulier. Les involucres sont composés de bractées extérieures lâches et allongées, et d’autres bractées intérieures serrées, soudées, relevées en côtes et comme vernies à leur surface, ainsi que le sommet des fleurons. Ceux-ci sont d’un beau jaune, assez sou- vent rouges en dessous , et restent constamment étalés depuis le commencement de leur épanouissement. — Pen- dant que les graines mürissent, la base de la calathide grossit par le développement des akènes, puis, plus tard, le récep- tacle se renverse, les bractées de l’involucre se réfléchissent, et les aigrettes , à 2 rangs, libres de leurs mouvements, PICRIS. 211 s’étalent et emportent des akènes cylindriques et ridés. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent et se développe sur tous les terrains , en plaine et dans les mon- tagnes. Nous le trouvons jusqu’à 1,200" d’altitude. M. Bois- sier l'indique en Andalousie entre 1,300 et 1,600". Le- debour le cite dans le Caucase jusqu’à 1,600. Géographie. —C'est une plante très-commune qui, au midi, atteint la pointe australe de l'Espagne , la Grèce , les Canaries. — Au nord , elle existe dans toute l’Europe cen- trale , en Danemarck, en Gothie où elle croît, selon Wah- lenberg , le long des champs et des chemins dans les lieux sablonneux, dans la Finlande méridionale, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle est en Portugal et aux Canaries. — A l’orient, elle végète en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , en Grèce , en Tau- ride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septen- trionale, moyenne et australe, et dans toute la Sibérie de l’Altai. — Elle est aussi indiquée à la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. ............. 30° )Écart en latitude : Nord, Finlande... ..5.... s.. 60 300 Occident, Canaries. ......... 18 O.{Écarten longitude : Orient, Sibérie altaïque....... 96 E. 11%° Carré d’expansion..,........ +. 3420 Picris CREPOIDES, Saut. — On le rencontre sur les pentes herbeuses des montagnes où il est peu abondant et disséminé. Il est vivace ou bisannuel ; sa tige est droite, peu rameuse ; ses feuilles sont larges, très-hispides, sans être 212 CHICORACÉES. rudes, et les supérieures embrassent la tige par 2 oreillettes arrondies. Les calathides sont grandes et d’un beau jaune, disposées en un corymbe étalé. Les pédoncules sont épaissis sous la calathide. Les bractées de l’involucre sont noirâtres, dressées et hispides. — 11 fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les montagnes entre 1,300 et 1,600" d’altitude, et sur les terrains volcanique, siliceux et détritique. Géographie. — Il est peu répandu. Il n’a encore été cité que dans les Pyrénées, l'Auvergne, les Alpes, les Vosges, la Transylvanie et la Tauride. Limites d'extension de l'espèce. p Sud, Pyrénées... so saset e 439 | Écart en latitude : Nord, Nosges.............. 48 | 5° Occident, France............ 2 O.)Écarten longitude : Orient, Tauride. ........... 39 E. 350 Carré d’expansion........... .. 175 G. HELMINTHIA, Juss. Petit genre formé de 5 espèces, dont 4 de l’Europe aus- trale et 1 de l’Afrique boréale. HELMINTHIA ECHIOIDES, Gærtn. — C’est encore une es- pèce des bords des chemins, annuelle et tardive. Elle forme de petits buissons rameux, garnis de feuilles amplexicaules, armés de poils piquants analogues à ceux des Borraginées. Ses fleurs sont d’un beau jaune. Chaque calathide est munie d'un involucre composé de 8 bractées entourées elles-mêmes de 8 autres bractées extérieures et plus petites. Après la floraison cet involucre se resserre, et ne s'ouvre plus qu’à UROSPERMUM. 213 l’époque de la maturité des graines. Les akènes, logés à la base des écailles intérieures, paraissent avec des aigrettes chiffonnées, mais les autres aigrettes s'ouvrent complétement et enlèvent de petits akènes striés transversalement, portés sur de petits pédicelles et surmontés d’un bec. — Il fleurit en juin, en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains calcaires, marneux et argileux de la plaine, et s’élève à peme dans les montagnes. M. Boissier le cite de 0 à 1,000" dans le royaume de Grenade. Géographie. — A1 est méridional et se trouve au sud, en France, en Grèce, dans le midi de l'Espagne, en Algérie, aux Canaries. — Au nord, il est moins commun et dissé- miné dans une partie de l’Europe, atteignant le Hainaut , la Belgique, le Luxembourg, la Thuringe, et même l'Angleterre et l'Irlande jusqu’au 56°. — A l'occident, 1l existe en Por- tugal, en Irlande et aux Canaries. — A l’orient, on le con- naît en Italie, en Sicile, dans le Caucase, en Tauride, en Géorgie, et dans la Russie moyenne jusque dans le Simbirsk. Limites d'extension de l'espèce. Sud; Canaries. ......:.... sosva00 D en latitude : Nord, Angleterre........... 56 26° Occident, Canaries. ......... 18 O..Ecart en longitude : Orient, Simbirsk............ A6 E. 64° Carré d’expansion............. 166% G. UBOSPERMUM, Scop. On ne connaît que 3 espèces de ce genre. 2 sont origi- 214 CHICORACÉES. naires de l’Europe australe et la 3° du cap de Bonne- Espérance. Urospermum DarEcnampnr, Desf. — Les bords des chemins et les berges des fossés sont souvent ornés de cette belle Chicoracée, dont les racines bisannuelles, grosses et succulentes, émettent un faisceau étalé de feuilles épaisses, dentées, lyrées, du milieu desquelles sortent des hampes renflées au sommet, qui ne portent qu’une seule calathide. Elle s'ouvre au printemps et nous présente une multitude de fleurons d’un jaune pâle, qui sortent le matin d’un involucre composé de 8 bractées soudées et pubescentes, et qui, le soir, sont abritées par ce même involucre , qui se referme. Les akènes sont striés et surmontés d’un bec allongé et creux, enflé à la base, et d’une belle aigrette plumeuse. Quand les graines sont müres, les bractées qui formaient par leur soudure un involucre monophylle, se séparent et se réfléchis- sent, et les aigrettes étalées forment une sphère d’un beau blanc, qui rend cette espèce aussi élégante à l’époque de la dispersion de ses graines, qu’à celle où elle étale les beaux fleurons de sa calathide. — Elle fleurit en mai, en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît en plaine, sur les terrains calcaires, marneux ou argileux. Géographie. — Cette belle espèce est méridionale; elle habite le midi de la France, l'Espagne, les Baléares, la Si- cile, et les champs de la Barbarie. — Au nord, elle s’arrête en Dalmatie et sur le bord du plateau central. — Elle a sa limite occidentale en Espagne, et à l’orient on la trouve en Itahe eten Thrace. UROSPERMUM. 215 Limites d'extension de l'espèce. A PARDAFIE. + 1. 16 ef0) cetoiete 00 Meg en latitude : Nord, .Dalmatie.. 4: .. 45 100 Weccident , Espagne... ..... 5 0. Écart en longitude : Pneu. Mhrace. ét: ce 21.E. 260 Carré d'expansion. .............. 260 UROSPERMUM PICROIDES, Desf. — Beaucoup plus rare que le précédent, il croît comme lui sur le bord des champs. Il est annuel et présente les mêmes mœurs que l’U. Dale- champii. Xl en diffère par la présence de feuilles caulinaires au- riculées, par ses involucres hispides et par ses feuilles rudes, dentées , couvertes de poils longs et raides , d’un vert foncé. — Il fleurit en mai, en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — I recherche, comme le précédent, les terrains calcaires et marneux de la plaine. M. Boissier l’indique dans le royaume de Grenade de 0 à 1,300, Géographie. — X habite, au midi, presque toute la ré- gion méditerranéenne, les Baléares, l'Espagne toute entière, la Grèce; il s’avance en Barbarie et se retrouve aux Ca- naries, à Madère et aux îles du cap Vert. — Au nord, il a sa limite sur le bord du plateau central de la France. — A l'occident, il habite le Portugal, Madère et les Canaries. — A lorient, 1l s'étend dans toute l’Itahe, en Sicile, au mont Sinaï, dans le Caucase et sur les bords de la mer Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Iles du Cap-Vert........ 120 ) Écart en latitude : Nord, France.......... tue. 4) 320 216 CHICORACÉES. Occident, Iles du Cap-Vert.... 25 O. Écart en longitude : Orient, Mer Caspienne....... 48 E. 93° Carré d'expansion ...... sp asie D G. TRAGOPOGON, Lin. Distribution géographique du genre. — Il est composé de 26 espèces dont 14 sont européennes et presque toutes de l’Europe australe et surtout de la Tauride, de l'Espagne, de l'Italie, de la Sicile et de la Hongrie. — Les 12 autres espèces sont asiatiques et appartiennent surtout à la partie de l'Asie voisine de l’Europe : au Caucase, à lorient, à l’Ar- ménie, à la Perse, à la Syrie. Une espèce est de la Sibérie, une autre du Népaul. TrAGopoGox crociroLius , Lin. — Il est assez répandu sur les coteaux, dans les lieux incultes et pierreux, au mi- lieu des vignes. Sa racine bisannuelle produit une tige creuse garnie de nœuds qui donnent naissance à des feuilles alter- nes et presque engainantes ; ces feuilles sont nombreuses et linéaires. Les calathides, peu nombreuses, sont portées par des pédoncules renflés sous la fleur. L’involucre est formé de 8 bractées très-longues, dont 4 plus larges et # plus étroites. 8 demi-fleurons plus grands que les autres, mais plus courts que les bractées de l’involucre, sont placés en face de cha- cune de ces bractées. Les languettes des fleurons sont d’un jaune sale en dehors et d’une pourpre violacé en dedans, avec la base d’un beau jaune et l'extrémité également jaune et dentée. La nuance brun sombre de ces fleurs sem- ble ressortir du mélange du bleu violet avec le Jaune pur, les deux nuances dominantes dans les Chicoracées. Le stig- mate, bifide, sort du tube anthérifère tout chargé de pollen TRAGOFOGON. 217 orangé. Les demi-fleurons intérieurs sont plus courts, et ceux du centre sont quelquefois dépourvus de corolle. La calathide ne s’ouvre que sous l'influence du soleil, et comme elle n’a que 2 ou 3 rangées de fleurons dont chaque série s’épanouit le même jour, la floraison ne se prolonge pas long- temps; les semences sont un peu aplaties, et dentelées sur les côtés. — IT fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — X1 préfère les terrains calcaires et marneux et croît en plaine et sur les montagnes. De Candolle l'indique à 400" à Villefranche, et à 2,000 au grand Saint-Bernard. M. Boissier le cite dans sa région alpine, et Ledebour dans le Talüsch à 1,300, Géographie. — On le trouve , au sud , dans le midi de la France, dans les Pyrénées, en Espagne jusque dans le royaume de Grenade, et en Algérie. — Au nord, il habite quelques points de la Suisse. — A l'occident, il est en Portugal. — A lorient, on le rencontre en Italie, en Grèce, dans le Caucase et le Talüsch, dans la Russie australe, près de Bogdo sur les bords du Volga. « C’est, dit Pallas, (tom. 5, p. 355) la plus belle plante de cette contrée; sa superbe fleur pourpre ne s'ouvre qu'avec le soleil levant. » Limites d'extension de l’espèce. Sud, Algérie "sn. .. 39° Ecart en latitude : Nord Suisse)... ae 46 11° Occident, Portugal. ......... 10 _ Ecart en longitude : Grip Caucase. nas à re A8 E. 58° Carré d’expansion.............. 638 TRAGOPOGON PoRRIFOLIUS, Lin. — Bisannuel comme les autres, il se trouve dans les champs et le long des che- 218 CHICORACÉES. mins. Ses fleurs d’un violet pourpre et ses feuilles linéaires lui donnent beaucoup de ressemblance avec l’espèce précé- dente, mais ses pédoncules sont renflés sous la calathide, et l’involucre est au moins deux fois aussi long que les fleu- rons. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains calcaires et marneux, et reste dans les plaines ou sur les coteaux peu élevés. Géographie. — Cette plante se trouve, au sud, dans le midi de la France, dans toute l'Espagne, en Grèce et aux Canaries. — Au nord, elle est disséminée dans le centre de l’Europe et peut-être en Scandinavie où elle reste dans le Danemarck et en Gothie, presque sporadique. Elle existe en Angleterre jusqu’au 52°. — A l’occident elle se trouve en Portugal, et aux Canaries. — A l’orient, elle est en Italie, en Sicile, en Grèce, en Turquie, dans les Russies moyenne et australe et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. SU LADANES Teste ss. 900 | Ecart en latitude : NAS TOOL. ere hens 59 À 250 Occident, Canaries. ..... QT GES 0 | Ecarten longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 66 E. 84° Carré d’expansion. ........... 2100 TRAGOPOGON PRATENSIS, Lin. — La curieuse organisa- tion de cette espèce est facile à observer dans les prairies où elle abonde et où elle étale, le matin, ses fleurs soufrées près des épis bleus du Salvia pratensis, au milieu des mille co- rolles des Ranunculus et sous les panicules du Dactylis glo- merata et du Poa pratensis. Sa racine, bisannuelle comme TRAGOPOGON. 219 celle des autres Tragopogon, donne naissance à des tiges noueuses, et de chaque nœud part une feuille engaînante, étroite comme celles des graminées, allongée, recourbée et terminée en pointe tortillée. Cette tige est simple ou peu rameuse. Elle supporte une calathide allongée dont les brac- tées, vertes et serrées les unes contre les autres, sont souvent au nombre de 8. Le matin, après le lever du soleil, et quand la rosée commence à s’évaporer dans les airs, les bractées s’écartent horizontalement, et la calathide, inclinée au levant, étale ses fleurons dont les couronnes concentri- ques et de plus en plus petites se montrent successivement pendant sept jours. À midi la fécondation est opérée, l’in- volucre est exactement fermé, et quand tous les fleurons sont fécondés, il ne s'ouvre plus. Alors les graines mürissent, et quand le temps de leur dissémination est arrivé, ces bractées si serrées s’écartent encore, et l’on voit paraître de beaux akènes allongés portés sur de petits pédicelles, et surmontés de larges aigrettes stipitées, étalées en parasol, se tou- chant par les bords et nous montrant cette organisation ad- mirable que Dieu a mise dans toutes ses œuvres. Insensible jusque-là aux influences atmosphériques, laissant à l'heure voulue sa fleur ouverte malgré la pluie du matin et du prin- temps, ce Tragopogon devient, au contraire, d’une grande sensibilité quand il a mûri ses graines. Les aigrettes ne s’é- talent que sous l'influence du soleil, replient leurs poils ar- ticulés par l’action de l’humidité, et finissent enfin dans un beau jour par enlever les akènes de leur réceptacle alvéolé et par chercher fortune dans les airs. Nature du sol. — Altitude. — X est indifférent et croît sur tous les terrains, préférant ceux qui sont frais et hu- mides. Il habite également la plaine et les montagnes, et atteint facilement 1,000 à 1,200" sur le plateau central 290 CHICORACÉES. de la France. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 1,000 et 2,800", et à 2,000 dans le Talüsch. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, dans les Pyrénées, en Espagne, en Thrace et en Macédoine. — Au nord, il est répandu dans presque toute l'Europe, en Danemarck, en Gothie, en Norvége, dans la Suède australe, et jusqu’au milieu de la Finlande. On le trouve aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il est indiqué en Portugal. — A l’orient , il habite la Suisse , toute l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie , la Grèce, la Tauride, le Caucase , la Géorgie , le Talüsch, les Russies moyenne et australe, et la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud Ghècetiost Je TS 97e fa en latitude : Nord, Norvége.......... st 66 29° Occident, Portugal. ...... s.5:40 4 Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l’Oural..... 65 E. 759 Carré d’expansion............ 2175 TRAGOoPoGON MAyoR , Jacq. — On peut appliquer à cette espèce tout ce que nous venons de dire de la précédente ; elle n’en diffère que par ses pédoncules fortement renflés et creux sous les fleurs. — Elle croît le long des chemins, sur les berges des champs, sur les sables des rivières , et montre, dès le mois de juin, ses fleurs d’un jaune pâle. La plante offre sur ses feuilles, et surtout à leur base, des flocons de poils blancs, détachés et mobiles comme ceux de certains Verbascum. Le pédoncule se renfle en dessous de l’involucre, et produit une espèce de chambre close remplie d'air, au sommet de laquelle on trouve, à l'époque de la floraison, des SCORZONERA. 221 flocons de poils blancs, semblables à ceux des feuilles, et qui s’y trouvent complétement enfermés. Nature du sol. — Altitude. — Ce Tragopogon préfère les terrains calcaires et marneux , mais il croît aussi avec vigueur sur les sables des rivières. Il reste dans la plaine et sur les coteaux. Géographie. — Au sud , on le connaît dans le midi de la France , en Espagne, en Grèce. — Au nord , il existe en Allemagne, en Belgique, en Volhynie, à Moscou. — A l'occident, il est moins commun et trouve sa limite en Es- pagne. — A l’orient, il habite la Suisse, l’Autriche, la Hon- grie, la Transylvanie , la Croatie, la Macédoine, le Pélo- ponèse , la Tauride, le Caucase, le Talüsch, le désert du Sinaï , la Podohe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Mont Sinaï...... RER RS Ecart en latitude : Nord MOSCON.. 1... 60 + + O0 | 2/0 Occident, Espagne.......... 6 O. Ecart en longitude : OPNENT, GROISIE. Re... +. 47 E. 03° Carré d'expansion. ........ ce TE G. SCORZONERA, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre con- tient environ 65 espèces, et 38 d’entr’elles sont européen- nes. Presque toutes sont de l'Europe australe. 12 habitent la Grèce, 15 sont originaires de la Tauride, de l'Espagne, de la Sicile et de l'Italie ; les autres se trouvent en Autriche, en Turquie, et aussi en Russie. — 24 espèces sont asiatiques, et la moitié d’entr’elles végètent sur le Caucase, en Perse, en Orient et en Arménie ; les 12 autres sont de la Sibérie, de 2292 CHICORACÉES. la Chine, de la Mongolie, de la Dahurie, du Népaul et des Indes orientales. — 3 seulement sont africaines, du nord et de l’est de ce continent. ScorzoNERA HUMILIS, Lin. — C’est une des plantes les plus communes des prairies marécageuses. Elle y habite en petites touffes distinctes et nombreuses avec le Valeriana dioica , le Pedicularis palustris , le Menyanthes trifohata, l'Orchis latifolia, etc. Sa racine, grosse, profonde et vivace, laisse échapper de bonne heure des feuilles entières et ner- vées, et des hampes écailleuses. Sa calathide est météorique ; son involucre imbriqué s'ouvre le matin et se ferme le soir. Ses fleurons jaunes sont souvent remplacés , avant l’épanouis- sement, par une poussière d’un pourpre violet-foncé , qui est due aux sporules d’une plante parasite , de l’Uredo recepta- culorum, qui attaque fréquemment cette espèce. Ses racines, ses feuilles, et surtout ses hampes, contiennent, comme tous les Scorzonera, un suc laiteux et abondant qui tache for- tement les mains, et qui devient brun comme le caoutchouc quand il reste exposé à l’air. — Aussitôt que la fécondation est terminée, l’involucre, qui s’ouvrait le matin et qui le soir se refermait, ne s’ouvre plus; mais peu à peu les graines aigrettées s’allongent , on voit sortir au sommet le pinceau formé par les aigrettes réunies , et enfin les bractées s’écar- tent un peu, et les graines se disséminent. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Alhtude. — Cette espèce préfère les terrains siliceux , détritiques et tourbeux , et se trouve plus rarement sur le calcaire. Elle exige un sol mouillé ou au moins humide. Elle s'élève facilement à 1,000" dans les montagnes. Géographme. — Au sud , ce Scorzonera se trouve dans SCORZONERA.. 2923 les Asturies et en Portugal. — Au nord, dans une grande partie de l'Europe, en France, en Belgique, en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, dans la Suède et la Norvège australes, et il est sporadique en Finlande. — A l'occident, nous avons cité le Portugal. — A l’orient , il existe sur les montagnes basses de la Suisse, en Italie, en Hongrie, en Croatie, dans le Caucase et la Tauride, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie de l’Oural. Pallas le cite encore sur la montagne d’Adou-Cholo en Dahurie, en société du Viola digitata, de l’Alyssum montanum , du Vicia biennis, du Spiræa thalictroides , etc. Il est douteux que ce soit réellement le S. kumilis. Limites d'extension de l'espèce. LT ie | AMEN ONASERRNETRENS 400 )Ecart en latitude : Nord NonNÉResusstaieige sets 100 20° Occident, Portugal. ....... 10 Qi Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural..... 74 E. 8/0 Carré d’expansion............. 1680 SCORZONERA GLASTIFOLIA, Willd.—Il est bisannuel et croit disséminé parmi les broussailles, dans les lieux secs et rocailleux. Sa racine est grosse, garnie d’écailles à son col- let. Ses feuilles sont linéaires, et sa tige droite et ferme, un peu divisée à sa partie supérieure, porte un nombre très-variable de calathides solitaires sur chaque rameau. L'involucre est glabre, un peu cotonneux à la base. Les fleurons sont très-délicats comme dans l’espèce suivante et sont souvent froissés par le vent. Les akènes extérieurs sont tuberculeux et striés. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Alhitude. — Nous n'avons trouvé 224 CHICORACÉES. cette plante que sur le terrain primitif à environ 600% d’al- titude. Géographie. — A est presqu'impossible de distinguer dans les flores les S. ‘hispanica, Lin.; S.latifolia, Koch.; S.glastifolia, Wild. et S. graminifoha, Roth. Nous avons dà les réunir au point de vue géographique. C’est donc l’aire d'expansion du S. hispanica que nous allons indiquer. — Au sud, on le rencontre en France et jusque dans le midi de l'Espagne. — Au nord, il existe en France, en Allemagne, dans la Russie moyenne. — A l'occident, il est en Portu- gal. — A l’orient, on le cite en Suisse, en Italie, en Au- triche, en Hongrie, en Transylvanie, en Croatie, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Espagne. ...... 360 Les en latitude : Nord, Russie moyenne....... 52 16° Occident , Portugal. ......... 10 O.)Ecarien longitude : Orient, Sibérie de l’Altaï.....,. 95 és 105° Carré d’expansion. ...... 1204080 SCORZONERA PURPUREA, Lin. — Cette belle et remar- quable espèce croît sur les pelouses et dans les prairies où on la reconnaît immédiatement à sa tige assez élevée, un peu rameuse , et terminée seulement par quelques calathides carminées qui offrent les mêmes habitudes que celles des autres scorzonères. Elle est vivace. Ses akènes sont glabres, ses aigrettes plumeuses, accompagnées de 5 paillettes exté- rieures. — Elle paraît originaire de l'Allemagne, ou peut- être de la Sibérie, et se trouve représentée dans diverses con- trées par des espèces parallèles , à fleurs également purpu- PODOSPERMUM. 225 rines , telles que : le S. deliciosa, en Sicile; le S. tuberosa, en Sibérie; le S. pusilla, en Asie mineure. Les corolles de cette dernière avortent presque toujours. — Le S. pur- purea fleurit en mai et en Juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains calcaires et rocailleux, à la faible altitude de 600 à 700". Géographie. — Au sud, on le cite en Algérie près de la Calle. — Au nord, on le rencontre en Allemagne près Ber- lin et Stettin, en Thuringe, en Bohême. — A l'occident, sa limite est en France. — A l’orient, il s'étend très-loin, en Italie, en Hongrie, en Autriche , en Transylvanie, en Croatie, à l’île de Crète, dans la Servie méridionale, dans le Caucase et autour de la Caspienne, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, de l’AI- tai et du Baïkal. Pallas cite plusieurs fois cette espèce en Sibérie, dans de petits bois de chênes clairsemés, avec l’Ono- sma simplex , l'Orobus angustifohus, le Salvia pratensis, l’Anemone sylvestris, etc. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie............. 359 )Écart en latitude. NOR PrHsSe Lise os ous e OU 190 Occident, France... ........ 0 Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal..... 116 se) 116° Carré d’expansion. ........+.+ 2204 &. PODOSPERMUM, DC. Distribution géographique du genre, — 11 espèces le composent ; 9 habitent l’Europe centrale. — 2 sont asiati- ques, du Caucase et de l'Arabie. vil 29 226 CHICORACÉES. PODOSPERMUM LACINIATUM, DC. — C’est encore une espèce des bords des chemins, bisannuelle, à tiges droites et rameuses, à feuilles découpées et à calathides d’un jaune pâle. L’involucre est cylindrique et imbriqué, composé de bractées terminées par un petit bouton cotonneux. Il s’ou- vre sous l'influence du soleil, se referme à l'ombre et reste clos pendant la maturation. Mais alors ses bractées s’écar- tent, et l’on voit les akènes admirablement posés sur de pe- tits supports qui les élèvent, surmontés d’aigrettes plumeuses et formant une jolie tête arrondie que le vent ne tarde pas à détruire. — Il fleurit en juin et en ie avec les espèces communes le long des chemins. Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur les terrains calcaires et marneux, en plaine et dans les monta- gnes. 11 monte dans le Dauphiné jusqu’à Briançon. On le trouve à 230" à Charlemont dans les Ardennes. M. Boissier le cite jusqu’à près de 2,000" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud, il végète en Provence, en Es- pagne, en Grèce ; il est commun en Barbarie.— Au nord, on le trouve en France, en Belgique, dans le Wurtemberg, en Thuringe, en Bohème et jusque dans le Holstein. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient, on le connait en Suisse, en Italie, en Autriche, en Hongrie, en Transyl- vanie, en Croatie, en Turquie, dans la Russie australe et dans la Sibérie altaïque. | Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie... 300 Écart en latitude : Nord, Holstein............. 04 19° Occident, Espagne........... 6 O.}Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque...... 97 E.] 1030 Carré d’expansion. ......... «1907 HYPOCHÆRIS. ox PODOSPERMUM CALCITRAPIFOLIUM , DC. — On le trouve sur la lisière des champs et sur le bord des vignes , dans les lieux incultes et pierreux. Il est bisannuel et présente les mêmes mœurs que l’espèce précédente, dont il diffère sur- tout par ses feuilles profondément découpées et par sa tige centrale dressée, mais plus courte que les tiges latérales qui sont d’abord couchées puis redressées à leur extrémité. — Il fleurit en juin et en juillet. . Nature du sol. — Altitude. — I préfère aussi les ter- rains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne et l'Algérie. — Au nord, on le trouve en Suisse, en Belgi- que, en Volhynie. — A l'occident, il est en Portugal. — À l’orient, 1l existe en Italie, en Sicile, en Turquie, en Grèce sur le mont Olympe, et en Tauride, Limites d'extension de l'espèce. Nord, Nolhynie. .......+8 01 16° Occident, Portugal. ........: 10 ©. on en longitude : Orient, Tauride...:..:.. es Ro 420 Carré d’expansion..........+.: 672 Sud, Algérie... MEME ET je en latitude : G. HYPOCHÆRIS, Lin. Distribution géographique du genre. — On ne connaît que 10 espèces de ce genre; elles sont partagées entre l’Afri- que et l'Europe; cette dernière contrée en a 7, de la Sicile, de l'Italie et du centre. — L'Afrique en a 3, 2 du nord et 1 du cap de Bonne-Espérance. Hypocnæris GLABRA. Lin, — Cette plante annuelle vit 2928 CHICORACÉES. disséminée et quelquefois réunie en petits groupes sur les coteaux et dans les prés, ainsi que sur le bord des chemins. Sa racine est simple, annuelle, et donne naissance à une ro- sette de feuilles oblongues, sinuées, glabres en dessus et velues sur leur face inférieure. Les calathides sont portées sur de longs pédoncules. Les bractées de l’involucre sont membraneuses, et les demi-fleurons, d’un beau jaune, sont météoriques et très-sensibles à l’état du ciel. Les akènes du bord sont munis d’aigrettes stipitées et ceux du centre d’ai- grettes sessiles. — El fleurit en Juin et en Juillet. Nature du sol. — Altitude. — A] recherche les terrains siliceux, sablonneux ou graveleux , et croît à la fois dans les plaines et sur les montagnes. Il n’atteint cependant une certaine altitude que dans les pays très-chauds, car M. Bois- sier le cite à 1,000 dans le midi de l'Espagne. Géographie. — 1 habite, au sud , la France , l'Espagne entière, Madère et les Açores. — Au nord, l’Europe cen- trale, le Danemarck, la Norvége australe, l'Angleterre. — A l'occident, les îles africaines et le Portugal. — A lorient, la Suisse, l'Italie, la Sicile , la Hongrie, la Tran- sylvanie, la Thrace , l'Asie mineure, les Russies moyenne et méridionale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Madère. .....5..4.%. 3200) Ecart en latitude Nord, Angleterre. .......... 58 26° Occident; Açores.........e 30 Ou en longitude : Orient, Russie moyenne...... 59 E. 85° Carré d’expansion............. 2210 HypocHÆris RADICATA, Lin. — Les prairies et les pe- louses nous montrent cette espèce en abondance. Elle a de HYPOCHÆRIS. 299 longues et profondes racines, des feuilles velues et de lon- gues tiges lisses et sans feuilles, quelquefois rameuses , à rameaux redressés, et qui se terminent par une seule cala- thide d’un beau jaune. Le pédoncule est creux et un peu élargi sous la calathide. Les bractées sont imbriquées , molles, munies sur leur dos d’une crète de petites dents noires ou d’un vert foncé. Cet involucre s’ouvre le matin et se ferme le soir très-régulièrement, jusqu’à ce que l’épa- nouissement des demi-fleurons se soit entièrement accom- pli. Ces demi-fleurons, d’un beau jaune , sont souvent tein- tés de rouge en dessous. — Le réceptacle est garni de pail- lettes si développées que les fleurons, avant la floraison, y sont entièrement cachés. Après l’épanouissement, les brac- tées de l’involucre se réfléchissent sur le pédoncule creux et renflé , les aigrettes s’étalent au-dessus des paillettes du ré- ceptacle, et les akènes, ridés transversalement, se détachent. — Cette espèce fleurit tard, et se montre souvent dans les prairies qui ont été fauchées , associée au Succisa pratensis, au Centaurea Jacea, etc. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui con- viennent, mais il semble avoir une prédilection pour les alluvions sablonneuses et salifères. — Il s'élève depuis la plaine, à 0, jusqu’à 1,600, selon De Candolle, qui le cite à Mont-Louis. Nous le trouvons, en Auvergne , en plaine, et jusqu’à 1,300" dans les montagnes. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, dans les Pyrénées, en Espagne, dans la Navarre et l’Aragon , e en Algérie. — Au nord, il s’avance assez loin dans le centre de l’Europe, en Danemarck, en Gothie et dans la Norvège australe, surtout dans les prés des régions littorales où il est commun. Îl n’est pas rare en Angleterre, en irlande, aux Hébrides et aux Orcades, et végète aussi en Finlande, — 230 CHICORACÉES. A l'occident, il est cité aux Asturies, en Portugal. — A lorient, en Suisse, dans toute l'Italie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans le Péloponèse, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. .............. 35° … Écart en latitude : Nord, Finlande. .... Mar.ee eue TE 270 Occident, Portugal. ......... 10 O.)Écart en longitude : Orient, Russie moyenne. ..... 55 E. 65° Carré d’expansion............. 1755 HypocHÆris MACULATA , Lin. — Cette belle plante vit disséminée sur les pelouses des montagnes. Elle est vivace et ses feuilles, toutes radicales, étalées en rosette, sont oblongues, entières ou dentées, tachées et marbrées de pourpre violacé, et garnies, comme les tiges et les involucres, de poils blancs ef transparents. Ces poils deviennent très- nombreux et très-serrés sur l’involuere. Les bractées sont ciliées et scarieuses à leur extrémité, et, dans la jeunesse de la calathide, elles la ferment entièrement en s'appliquant les unes contre les autres. Mais bientôt quelques-unes d’entre elles s’écartent, puis se réfléchissent, et, enfin, on aper- çoit le jaune pur et soufré des fleurons. Les extérieurs sont recourbés vers le centre de la fleur, et en même temps roulés sur eux-mêmes; mais déjà à cette époque les 2 stigmates, allongés et filiformes, sont couverts de pollen. Les fleurons du centre se développent successivement. Tous sont entourés d’aigrettes dont les poils sont saillants, et tous aussi sont garnis en dehors de petits poils corollins. — Le pédoncule est creux jusque sous le réceptacle , et la cavité contient , HYPOCHÆRIS. 231 cemme dans le Tragopogon major, de petits flocons de duvet blanc. — Dès qu’on déchire la plante, et surtout le réceptacle, il en sort immédiatement des gouttelettes de suc blanc, laiteux, qui devient noir en quelques instants, au contact de l’air. — Les semences sont très-longues , amin- cies à leur partie supérieure et terminées par une aigrette à poils plumeux. Nature du sol. — Altitude. — Cet Hypochæris préfère les terrains siliceux et détritiques , et croît parfaitement sur les sols volcaniques. Il recherche les montagnes ; nous le rencontrons en Auvergne , depuis 1,000 jusqu’à 1,600" et au delà. Wahlenberg l'indique en Suisse jusqu’à 2,200". Ledebour le cite dans le Caucase entre 1,400 et 1,800". D'un autre côté, M. Delort l’a mentionné dans le midi de la France, sur une colline qui s'élève à peine à 300". Géographie. — Cette espèce, assez répandue, se trouve, au sud ; en France et dans une grande partie de l'Espagne, ainsi que dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, elle est dispersée dans toute l'Europe, en y comprenant la Scandinavie, la Finlande et la Laponie australe. Elle existe en Angleterre mais non dans les archipels. — A l'occident, elle reste en Espagne et en Angleterre. — A l’orient , on la rencontre en Suisse, en Italie, en Hongrie , en Turquie, dans le Caucase , dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l’Altaï, du Baïkal et dans la Daburie. Limites d'extension de l'espèce. D ENCIIEE = cn s means | 210 TE en latitude : NU ÆdponIe..-.-. te. . - 66 290 Uétidens, Angleterre... 2.2. 4 Se nr en longitude : Orient, Dahurie..... car M nd da 5 1260 Carré d'expansion. ,..:......, . 3604 232 CHICORACÉES. G. TARAXACUM, Haller. Distribution géographique du genre. — On connait plus de 30 espèces de ce genre presqu’entièrement asiatique et européen. — 16 habitent l'Asie et y sont très-dissémi- nées: dans le Caucase où l’on en compte # ; dans la Sibérie altaïque où il en existe 3 ; puis aux Indes orientales, au Népaul, en Chine, dans la Dahurie , au Kamtschatka. — Les 12 espèces européennes sont aussi très-éparpillées : en Grèce , en Italie, en France, en Allemagne et même en Suède. — 3 Taraxacum sont américains, 1 du Mexique, et 2 des Etats-Unis. — Aucune espèce n’habite l'Afrique ni l'Océanie. TARAXACUM DENS-LEONIS , Desf. — Aucune espèce n’est plus commune ; toutes les stations lui conviennent , les bords des chemins, la lisière des champs cultivés , les jardins et les prairies , les prés artificiels, les sables des rivières, et jus- qu'aux toits des maisons; on voit partout le pissenlit, mais il fuit l’ombre des bois et recherche les lieux exposés au soleil. Vivace et toujours disposé à fleurir, il attend sous la neige que l'hiver lui accorde quelques jours de grâce et l’en re- mercie en parodiant , par sa fleur radiée , l’astre dont les premiers rayons lui ont permis d’éclore. Il couvre quelque- {ois des prairies tout entières, des champs de luzerne, et lutte de précocité et de coloris avec les fleurs des renoncules do- rées. — Ses racines, vivaces et profondes, recherchent ce- pendant les terrains gras et fertiles. Ses feuilles, pendant l'hiver, se développent sous la terre, choisissant les lieux où les taupes ont amoncelé les matériaux de leurs galeries souterraines. Plus tard elles percent le sol, acquièrent avec TARAXACUM. 233 rapidité la couleur verte dont le manque de lumière les avait privées , et étalent sur la terre des rosaces découpées , lac- tescentes , à pétioles creux et souvent colorés en rouge. — C'est de l’aisselle de ces feuilles que sortentsuccessivement des pédoncules allongés, presque toujours rougeâtres, fistuleux et portant chacun une seule calathide d’un jaune vif et orangé. Ce pédoncule se dresse verticalement, son involucre offre 2 rangées de bractées, une extérieure étalée, une intérieure serrée. Tous les matins, si le ciel est découvert, cet involucre s'ouvre et laisse épanouir une couronne de demi-fleurons ; tous les soirs il se ferme de bonne heure pour s'ouvrir en- core, et ainsi de suite tant que la sérénité du ciel le permet et tant qu’il reste des couronnes de demi-fleurons à épanouir. Comme ces demi-fleurons sont très-nombreux , il est rare que l’involucre attende le développement des derniers qui sont au centre et qui d’ailleurs sont presque toujours stériles ; 1l se ferme peu à peu, serrant ces fleuronsstériles, et les forçant de se détacher et de sortir en une masse qui est ainsi chassée par le développement des aigrettes. Enfin , la maturité arrive de très-bonne heure , en avril pour les premières fleurs, et alors les bractées se rabattent sur les pédoncules, le récep- tacle se renverse , et l’on voit, par le beau temps, d’admi- rables sphères d’akènes aigrettés. Ceux de l'extérieur sont plus allongés, ceux de l'intérieur sont souvent stériles, mais de larges aigrettes stipitées s’appuient les unes sur les autres et soulèvent doucement les semences, qui se déta- chent en laissant leurs empreintes sur le réceptacle, etquiat- tendent que le calme ait cédé à la brise, pour commencer cette charmante navigation aérienne , que nous avons si souvent favorisée dans notre enfance de notre souffle destruc- teur. C'était, pour l’essaim voyageur, le vent de la tempête, mais bientôt, dispersées dans l'océan aérien, les aigrettes en- 234 CHICORACÉES. trainaiént lentement leurs nacelles, et couraient au gré du vent, fonder bien loin de nous des colonies nouvelles. C’est, en effet , un curieux spectacle que tous ces globes plumeux que le soleil du matin fait éclore , que la pluie ou l'humidité resserrent, qui se remontrent encore, puis disparaissent pour toujours. — Ces scènes si intéressantes , qui nous sont of- fertes par les plantes les plus communes , se renouvellent pendant la majeure partie de l’année pour celle qui nous oc- cupe. À mesure que, de l’aisselle des feuilles extérieures, une hampe se développe et laisse épanouir sa fleur , cette hampe s'incline, se couche sur le sol , relève un peu sa calathide, puis une autre lui succède. Il en est ainsi pendant longtemps ; enfin, chacune de ces hampes inclinées se redresse à son tour pour étaler sa sphère de graines. Celles-ci sont angu- leuses , roussâtres , cannelées, dentées et comme tronquées à leurs sommets. Nature du sol. — Altitude. — 1 est indifférent et ac- cepte tous les terrains. Il croît aussi à toutes les hauteurs , “depuis O jusqu’à 1,800" dans les Alpes, selon de Candolle. Il est domestique, et suit l’homme et ses troupeaux dans les lieux les plus élevés. On le trouve partout, dans la Suisse septentrionale, dit Vahlenberg , depuis la plaine jus- qu'aux neiges éternelles, où il conserve ses caractères. El y habite surtout les lieux calcaires et fumés , et ceux où les troupeaux ont parqué. Nous l’avons trouvé au sommet du puy de Dôme à 1,460", au sommet du pic de Sancy , au mont Dore, à 1,880", et sur la cime du monte Rotondo, en Corse, à 2,600. Ramond cite aussi cette espèce à la brè- che de Roland , dans les Pyrénées , à plus de 3, 000" d'al- titude. Elle y était accompagnée du Viola biflora, du Thy- mus Serpyllum, du Filago Leontopodium , du Saxifraga Aizoon. Aux îles Loffoden , il atteint encore 610, selon TARAXACUM. 235 Lessing. Ledebour l'indique à 1,600 dans le Breschtau, et à 1,800® dans le Talüsch. Géographie. — Son aire d'expansion est très-vaste, mais nous devons admettre ici plusieurs espèces et des variétés très-distinctes. — Au sud , il s’étend dans le midi de la France, en Espagne, en Algérie , à Madère et aux Cana- ries, qui paraissent être ses stations les plus méridionales. — Au nord , il occupe toute l'Europe , y compris la Lapo- nie, où il vit autour des habitations et dans les prairies de la région sylvatique , subalpine et inféralpine de toute cette contrée , à Mageroë , sur les toits des maisons d'Hammer- fest et jusqu’au Cap-Nord. Il est répandu en Angleterre, en Irlande , dans tous les archipels anglais et danois, et il est commun dans les dunes de l'Islande. — A l’occident, on Je rencontre en Portugal , aux Canaries, au Groënland , dans toutes les possessions britanniques américaines , et sur les deux versants des montagnes Rocheuses , et peut-être au Mexique. — A l’orient , il s'étend en Italie, en Turquie, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans toutes les Russies, toutes les Sibéries, la Dahurie, le Kamts- chatka , les îles Aléoutiennes et dans l'Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. UD CARTES. . à ile en ete daleiaters DU js en latitude : Nord, Cap Nord... eee: 11 41° las Ecart en longitude : Occident et Orient......... 360 360° farré d'expansion. .......... 14760 Taraxacum LæviGATuM, DC. — 11 existe probable- ment dans le genre qui nous occupe de nombreuses espèces, 236 CHICORACÉES. aujourd’hui confondues , et qu’une étude plus attentive fera séparer. Celle-ci est évidemment distincte , plus petite, à feuilles plus découpées , offrant souvent des akènes rouges, mais présentant du reste les mêmes mœurs que la précé- dente. — Elle croît principalement sur les pelouses sèches et fleurit en avril et eu mai. Nature du sol. — Altitude. — Elle semble préférer les terrains siliceux et volcaniques , mais elle croît aussi sur les calcaires. — Bien qu’on la rencontre assez fréquemment en plaine , c’est presque une plante de montagne. De Can- dolle la cite depuis © à Montpellier jusqu’à 2,000m à Com- bredazes. Ramond l’a trouvée au sommet supérieur et sur la crète entre les deux sommets du pic du Midi, le 26 août 1795 , le 7 octobre 1809 et le 11 septembre 1810. I la cite comme ressemblant au pissenlit commun , et ajoute que, dans l’île Melville, elle est représentée par le Leontodon palustre qui n’en diffère guère. M. Boissier l'indique dans les prés des régions alpine et nivale du royaume de Grenade, entre 2,000 et 2,300". Nous l’avons rencontrée en Auver- gne sur les bords de l'Allier, à 300" , et sur le sommet du puy de Dôme à 1,460". Géographie. — Ii a souvent été considéré comme une variété du précédent ; il est peut-être un peu moins ré- pandu. Au sud , il existe en France et en Espagne, dans les prés de la Colchide, selon d’Urville, — Au nord, il se trouve dans le centre de l’Europe, et arrive probablement en Scandinavie , en Angleterre et en Irlande. — A l’occi- dent , il doit exister en Portugal , et, à l'orieut, dans la Grèce et l'Italie. — Il est de plus cité dans l'hémisphère sud , sur les côtes de la Patagonie , aux Malouines et à la Terre-de-Feu. TARAXACUM. 237 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 37° ) Écart en latitude : Nord, Angleterre?......,..., 55 ) 18° Occident, Portugal? ......... 10 O. }Ecart en longitude: Min Grèce LU NIES 2709 VE 329 Carré d’expansion. ........... 0767? TARAXACUM PALUSTRE , DC. — Cette espèce est plus distincte encore que la précédente. Elle est également vi- vace, fleurit aussi de bonne heure et se trouve en abondance dans les terres grasses, dans les marais salés, pouvant res- ter longtemps submergée et choisissant les terrains sur les- quels les eaux minérales ont séjourné. Ses feuilles sont à peine dentées, les bractées extérieures de son involucre sont peu nombreuses et moins réfléchies que dans les espèces pré- cédentes. Ses feuilles, absolument radicales, s’étalent en ro- settes sur la terre, et la hampe qui s’élève du milieu d’elles est absolument nue. Lorsque plusieurs fleurs se dévelop- pent sur un pied de pissenlit , la hampe centrale reste droite et perpendiculaire, surtout dans le 7. palustre , tandis que les autres, latérales, se courbent à la base comme pour lui faire place et ne se relèvent qu’à une petite distance. Quand les fruits sont mürs, l’involucre ne se resserre plus par la pluie, mais les aigrettes restent appliquées en pinceau et ne s’étalent qu'au soleil. Le pissenlit, lui-même , reste fermé quand il pleut. Nature du sol. — Altitude. — I préfère les terrains calcaires et marneux et surtout les sols salifères. El croit en plaine , même sur le bord de la mer, et peut aussi s’élever très-haut, puisque de Candolle l'indique à 1,300" au mont de Lans. 238 CHICORACÉES. Géographie. — Son aire est aussi très-étendue, mais au sud, il reste confiné en France et en Crimée. — Au nord, il s’avance tant qu'il trouve un sol pour l’accueilir , dans tout le centre de l’Europe, en Scandinavie, en Laponie, au Spitzberg et à l'ile Melville ; en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides, aux Shetland, aux Feroë et probablement en Is- lande. — A l'occident , il végète en Amérique , dans toutes les possessions anglaises, de la baie d'Hudson à l'océan Pacifique. — A l'orient, il est mentionné dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural et de VAltai 4 et au Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Frances. ss... 1430 ne en latitude : Nord, Ltd SEE 80 370 Occident, Amérique... ...... 120 O.)Ecarten longitude : Orient , CR a sos ae RAD (Ee | 290° Carré d'expansion. . « «es. . 10730 G. CHONDBILLA , Lin. Distribution géographique du genre.— Les Chondrilla forment un petit genre de 12 espèces, très-également par- tagées entre l'Europe et l'Asie. — Les 6 européennes ha- bitent la Grèce, la Tauride, les Pyrénées, la France et l’Al- lemagne. — Les 6 asiatiques appartiennent : 3 à la Sibérie de l’Altaï, 1 au Népaul, 1 au Liban, { au Caucase. CHONDRILLA JUNCEA , Lin. — Cette espèce, commune et bisannuelle, est une plante tardive dont la tige verte, cylin- drique et rameuse, hérissée de poils rudes et purpurins, se CHONDRILLA . 239 divise en faisceaux à sa base et forme des touffes d’un beau vert, sur le bord des vignes, dans les champs incultes, sur les sables alluviens des rivières, etc. Ses feuilles radi- cales, un peu découpées, forment une rosette sur la terre ; celles de la tige sont linéaires, simples, oblongues et munies de deux oraillettes à leur base. Les calathides sont peu nombreuses, éparses vers le sommet des rameaux. L’invo- lucre est formé de deux rangées de bractées qui renferment 10 à 12 demi-fleurons jaunes qui s'ouvrent en juillet ou en août. La floraison de chaque calathide ne dure qu’un jour; après cela l’involucre se resserre comme cela a lieu dans presque toutes les Chicoracées. Lorsque les akènes sont mürs, les mêmes bractées qui s'étaient resserrées s’éta- lent et se réfléchissent, et l’on voit alors de petits akènes cylindriques, munis à leur sommet de 5 petites écailles rap- prochées et d’une aigrette fine et soyeuse aussi blanche qu'un flocon de neige. | Nature du sol. — Altitude. — Cette plante est pres- que indifférente à la nature du sol, cependant on la rencon- tre principalement, et très-vigoureuse, sur les calcaires, sur les sables d’alluvions et surtout sur les sables maritimes et salifères où elle joue parfois un grand rôle, comme aux environs de Nantes. Elle aime la plaine et les coteaux, et monte jusqu’à 1,000" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud , elle existe en France , en Es- pagne. — Au nord , dans le centre de l’Europe, en Alle- magne , en Bavière , en Belgique. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l’orient , elle est citée en Italie, en Si- aile, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, au mont Athos, dans le Caucase et le Talüsch, dans les Russies moyenne et austraie, et dans la Sibérie de l'Oural. 240 CHICORACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 370 }Ecart en latitude : Word, Volhynie. . ES" ... 02 | 15° Occident, Portugal. .... +... 10 O.)Ecarten longitude: Orient , Sibérie de l'Oural..... 70 * 80° Carré d’expansion. ........,.. 1200 CHONDRILLA LATIFOLIA, Bieberst. — Cette espèce a été considérée par plusieurs auteurs et par Koch lui-même , comme une simple variété de la précédente. Elle est plus robuste ; ses feuilles caulinaires , moyennes et supérieures , sont elliptiques, lancéolées. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les sols calcaires, et croît en plaine. Géographie. — Au sud, on la trouve en France , en Tauride et dans le Caucase. — Au nord , elle existe en Al- lemagne, sur les bords du Rhin et en Suisse. — A l’occi- dent , elle reste en France , et, à l’orient , elle végète en Podolie et dans le Caucase. Limites d'extension de l’espèce. SUN ET EANCB Tes ps cuve IS ee ML Re en latitude : Nord; Allenragne..........: 90 8° Occulent, Frante.. 4.62... 0 di longitude : Orient , Caucase... ..... SHARE. À HO Le 44° Carré d'expansion. .4.24:....1962 G. PRENANTHES, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Prenan- thes forment un genre composé de 27 à 28 espèces, dis- PRENANTHES. 241 persées dans toutes les parties du monde. — Leur centre principal est l'Amérique septentrionale , où l’on en connaît 9 espèces. — L'Amérique du sud n’en a que #, du Brésil et du Pérou. — 8 espèces sont asiatiques , sur lesquelles 6 sont originaires des Grandes-Indes et 2 du Japon. — L'Europe a 3 Prenanthes, 1 du centre et 2 du midi, — L'Afrique en a 2 aux îles Canaries. — 1 autre est con- finée à Java. PRENANTHES PURPUREA , Lin. — Si l’ombre et la frai- cheur des bois éloignent quelques espèces de leurs solitudes, il en est d’autres, au contraire, qui viennent les embellir et chercher, sous l’abri de leur feuillage, la protection néces- saire à leur existence. Le Prenanthes purpurea est une de ces espèces qui, semblables aux anciennes divinités des fo- rêts, ne quittent jamais les ombrages. Elle y vit en société avec le Senecio Cacaliaster , l’Asperula odorata , le Sonchus Plumieri , etc. Sa racine est vivace et donne au printemps une pousse vigoureuse qui s’allonge lentement , et produit une tige mince et élevée, garnie de feuilles oblongues, gla- bres , glauques en dessous , sessiles et souvent amplexicau- les. Les capitules, très-petits et penchés sur de longs pédon- cules , forment une sorte de panicule au sommet de la tige ou des rameaux axillaires. L’involucre est cylindrique, formé d’un très-petit nombre de folioles. Les demi-fleurons , au nombre de 3 à 5, et toujours roulés avant l'épanouissement, sont d’un rouge violacé. Ils se déroulent ensemble , puis linvolucre se referme pour s'ouvrir encore à l’époque de la maturité. On voit alors les akènes amincis à leur base, tronqués au sommet et couronnés d’une aigrette sessile qui étale ses poils d’un blanc pur. — Il fleurit tard , en juillet et en août. VII Le 242 CHICORACÉES. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne rencontrons ce Prenanthes que sur les terrains siliceux , volcaniques et détritiques, mais il croît aussi sur d’autres sols, car MM. Gre- nier et Godron le citent dans toute la chaîne du Jura, dans la région des sapins, puis sur le grès vosgien et le granit dans toute la chaîne des Vosges. — C’est une plante des montagnes qui, cependant, peut descendre à 200" d’alti- tude d’après de Candolle, et jusque dans la plaine, dans la Suisse septentrionale selon Wahlenberg. Nous la trou- vons en Auvergne entre 600 et 1,500", sous les hêtres ou sous les sapins, à 1,200" sur les montagnes de la Lozère. De Candolle la cite dans les Alpes à 1,400". Géographie. — Au sud , la Corse, la Sicile, le midi de l'Italie. — Au nord , les Ardennes et la Lithuanie. — A l'occident, la France. — A l’orient , l'Italie , la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile ...e in. sie en 0 HA en latitude : Nord, Lithuanie............ 99 18° Occident, France............ 3 O.) Écart en longitude : Orient, Russie moyenne...... 48 E.\ 51° Carré d’expansion..... HO 1 G. PHÆNIXOPUS, Cass. Il n’est composé que de 3 espèces ; une du centre et une du midi de l’Europe , et une asiatique , de la Syrie. PHÆNIXOPUS RAMOSISSIMUS , Cass. — Cette curieuse es- pèce, annuelle ou bisannuelle, est assez commune dans les lieux incultes, sur les coteaux pierreux exposés au soleil, et PHÆNIXOPUS. 243 sur les vieilles murailles. Elle forme d’abord une jolie rosette de feuilles sinuées et profondément découpées , souvent co- lorées en pourpre ou en brun. Il en sort une tige très-ra- meuse , à rameaux divariqués et presque épineux au som- met quand ils vieillissent. Elle porte de très-petites feuilles lactescentes à la moindre blessure et dont la base décurrente est entièrement soudée aux rameaux. Toute la plante est en- tièrement glabre. Les calathides, distantes les unes des autres, forment des espèces d’épis. L’involucre est cylindrique et renferme 5 demi-fleurons, larges et d’un beau jaune , qui s’'épanouissent en même temps. Il leur succède 5 akènes cylindriques, amincis en bec au sommet, et garnis d’aigrettes blanches. — Il fleurit tard , en juillet , août et septembre. Nature du sol. — Altitude. — On rencontre cette es- pèce sur les terrains calcaires , sur les basaltes et les scories, parfois sur les granits ou sur les alluvions. Elle recherche les lieux chauds et bien exposés ; néanmoins elle s'élève, car nous l'avons rencontrée à 1,000 en Auvergne , sur des basal- tes. De Candoile la cite à 1,400 au mont de Lans: elle croît à 1,035" sur le versant sud du mont Ventoux, et à 1,300" dans le Talüsch. Géographie. — Au sud, elle s’avance dans le midi del’Es- pagne et en Grèce. — Au nord , on la rencontre en Suisse et en Allemagne. — A l'occident, elle est en Portugal. — A lorient , elle végète, en Italie, en Sicile, en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, en Macédoine et en Thrace. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 370 Ecart en latitude : Nord , Suisse....... ss ele . 48 O. 11° 244 CHICORACÉES. Occident, Portugal. ......... 10 O.)Ecart en longitude : Orient, Grèce. .......s..ses 22 E. | 320 Carré d’expansion............. 352 G. LACTUGA, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre, com- posé de 56 à 60 espèces, est très-disséminé sur la terre, mais surtout en Asie, en Europe et dans l'Amérique septentrio- nale. — 20 espèces habitent l'Asie, et principalement le Népaul, les Indes orientales et la Sibérie altaïque ; les autres sont distribuées en Perse, en Arménie, en Arabie, à l’île de Chypre et au Caucase. — 18 espèces sont européennes, de la Tauride, de l'Italie, de la Grèce, de l'Espagne, des Pyré- nées, de la Hongrie, de la France et de l’Allemagne. — 12 végètent dans l'Amérique septentrionale, presque toutes aux Etats-Unis. — L'Afrique en à 5 seulement , 2 du Cap, les 3 autres de l’Abyssinie, de l’île Mascareigne et de la Guinée. Lacruca virosA, Lin. — Commune dans les lieux in- cultes, sur le bord des chemins et des fossés , sur les sables d’alluvions, cette espèce bisannuelle élève assez haut sa tige munie de feuilles horizontales , épineuses sur la nervure du milieu et remplies de suc laiteux. Ses petites fleurs, d’un jaune pâle, sont des calathides pauciflores, disposées en une espèce de corymbe allongé. Leur involucre est obloug, composé de petites écailles imbriquées qui s’écartent à la maturité pour laisser échapper des akènes aplatis, surmon- tés d’aigrettes blanches, molles et soyeuses. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains LACTUCA. 9245 calcaires et reste dans les plaines. On la rencontre aussi sur les terrains volcaniques , sur les décombres et dans les lieux salés. Géographie. — Au sud , on rencontre cette laitue dans le midi de la France, en Espagne, aux Baléares et en Egypte. — Au nord , elle est en Belgique, en Angleterre et en Li- thuanie. — A l'occident, en Portugal. — A l’orient, elle habite l'Italie, la Sicile, la Hongrie, la Transylvanie, la Thrace , la Macédoine et la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Egypte. ..se.sssev.ese 300 |Ecart en latitude : Nord, Angleterre........... 57 270 Occident, Portugal. ......... 10 ©.) Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l’Ourai..... 60 "a 70° Carré d'expansion. ...... DAC: 0 (1 Lacruca ScartoLA , Lin. — Appartenant au même type que l'espèce précédente , bisannuelle comme elle, cette espèce croît aussi dans les lieux incultes et pierreux. Elle se présente avec des feuilles épineuses, amplexicaules , dé- coupées et verticales ; elle a les mêmes mœurs que la pré- cédente. Elle offre une grande variété qui atteint 2 mètres de hauteur et plus, quand le sol lui convient, dont les feuilles sont très-larges , d’un vert très-foncé, les fleurons teintés de rouge en dessous, et la plante entière abondamment pourvue de suc laiteux. C’est le L. altissima , Bieb. — Ces plantes fleurissent depuis le mois de juillet jusqu’au mois de septembre. Nature du sol. — Altitude. — Ce Lactuca recherche les terrains calcaires ou salifères de la plaine et des mon- 246 CHICORACÉES. tagnes. M. Boissier l'indique entre 600 et 1,600" dans le midi de l'Espagne, et Ledebour à 1,000" dans le Breschtau. Géographie. — Au sud, on le trouve dans le midi de la France, en Espagne , aux Canaries, à Madère, en Egypte et en Arabie. — Au nord , il est disséminé dans l'Europe centrale, jusque dans le Danemarck, la Gothie et l’Angle- terre. — A l'occident, nous ajouterons le Portugal aux sta- tions citées.—A l’orient , il végète en Italie, en Sicile , en Hongrie, en Transylvanie , en Thrace, en Macédoine, dans la Russie moyenne, dans le Caucase, dans la Russie australe, dans le Talüsch et dans la Sibérie de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, FRypie. es 2e 0. 00 jet en latitude: Nord: Gosse 56 26° Occident, Canaries... ........ 18 O.) Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque....... 90 E.) 108° Carré d'expansion, .......,... 2808 LACTUCA sALIGNA, Lin. — Cette laitue, bisannuelle comme la plupart des autres, se trouve aussi sur le bord des champs, près des décombres et dans les lieux qui ont été arrosés par des eaux minérales. Ses tiges sont grêles et peu rameuses; ses feuilles redressées, à nervures blanches, et am- plexicaules, rappellent un peu celles de plusieurs Aralia exotiques ; elles sont glauques en dessous et d’un vert sale en dessus. Les fleurs, d’un jaune pâle, sont presque disposées en épis, enfermées dans des involucres un peu renflés à la base et terminés par 6 bractées plus longues. Les semen- ces, au nombre de 6 à 12 dans chaque involucre, sont apla- lies. On trouve sur la plante des poils raides, implantés LACTUCA 247 sur une petite saillie glanduleuse. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cette laitue recherche les terrains calcaires, marneux et salifères de la plaine. Ce n’est que dans les pays très-chauds qu’elle s'élève dans les montagnes. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne de 0 à 1,600". Géographie. — Au sud, elle végète jusqu’à la pointe australe de l'Espagne et en Algérie. — Au nord, elle croit en Allemagne, en Belgique, en Angleterre, en Lithuanie. — À l'occident, en Portugal. — A l’orient, elle habite l'Italie et la Sicile, la Hongrie, la Transylvanie, la Croatie, la Thrace, la Macédoine, le mont Athos et le Bosphore, la Tauride, le Caucase, la Podolie, le Talüsch et le mont Liban. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. ...:.......... 34° )Ecart en latitude : Nordilithuamenxr., San. es 55 | 210 Occident, Portugal.......... 10 ©.) Ecart en longitude : Orient; Taluschi 2 nes 47 E. 910 Carré d’expansion........ ss LL Lacruca muraLts, Fresen. — Cette plante n'appartient pas exclusivement aux murailles, comme l'indique son nom. Elle croît aussi dansles fentes des rochers, mais surtout dans les bois ombragés, où elle ne se montre qu’assez tard, étant toujours annuelle. Les tiges, simnles ou rameuses, sont mu- nies de belles feuilles lyrées avec un grand lobe terminal, anguleux ; leur pétiole est ailé et amplexicaule, et leur cou- leur varie du vert au rouge vif et au brun foncé. Les petites calathides forment une élégante panicule d’un jaune très- 248 CHICORACÉES. pâle. L’involucre est cylindrique, formé de 5 bractées, et il ne renferme que 5 demi-fleurons dont la fécondation s’opère ordinairement le jour même de l’épanouissement. Alors linvolucre se resserre pendant la maturation, puis il s’ou- vre, et > akènes aplatis, munis d’aigrettes légères , blan- ches et soyeuses, entreprennent au gré du vent leur voyage de dissémination. — Elle fleurit en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et re- cherche cependant les sols détritiques , riches en humus. Elle s'élève peu dans les montagnes. Elle croît en Auver- gne de 500 à 1,200; Wahlenberg l'indique aussi dans les Alpes jusque dans la région subalpine, et Ledebour la cite à 600" dans le Talusch. Géographie. — Au sud, elle végète en France, en Es- pagne, en Grèce. — Au nord, dans tout le centre de l’Eu- rope, même en Scandinavie à l'exception de la Laponie, en Finlande, en Angleterre et en Irlande où elle trouve sa li- mite occidentale. — A l’orient, elle vit en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Transylvanie, en Croatie, en Thrace, en Ma- cédoine, dans le Caucase, la Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l’espèce. SA CERTES rousse rs Vis Ecart en latitude : Nord//Finlande:. 0. 108 290 Occident, Irlande... ....... .. 12 O. | Ecarten longitude : Orient, Russie moyenne. ..... 56 si 68° Carré d’expansion............ . 1972 LacrTucA PERENNIS, Lin.— Bien différente des autres es- pèces, celle-c1 est vivace et montre de bonne heure une ro- LACTUCA . 249 sette de feuilles découpées, glabres et d’un vert glauque, qui décore les fentes des rochers ou les bords des champs. Sa tige, simple ou rameuse, est terminée par un petit corymbe de calathides lilacées à demi-fleurons assez larges, et d’une délicatesse extrême ; aussi leur apparition est-elle éphémère. L'involucre se réfléchit à l’époque de la maturité des graines, et celles-ci, finement striées dans leur longueur, sont empor- tées par leurs aigrettes pédicellées. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indiquée par- tout sur terrains calcaires, mais elle est très-indifférente. On la rencontre dans la Lozère sur les calcaires ou sur les micaschistes indistinctement ; en Auvergne dans les fissures des rochers granitiques ; dans le Siennois sur les roches volcaniques du Montamiata, et dans le Dauphiné le long des torrents et dans les pâturages escarpés. Elle n’atteint jamais une grande altitude. Géographie. — Au sud , cette laitue s’arrête en Espagne, dans l’Aragon et en Italie, dansle royaume de Naples. — Au nord, elle occupe une partie de l'Europe centrale, et atteint sa limite en Livonie et en Pologne. — A l'occident, elle reste en France aux environs de Bordeaux. — A l’orient , on la trouve en Italie, en Hongrie , en Transyl- vanie , en Croatie et dans la Russie moyenne. Linntes d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. .... 38° |Ecart en latitude : Mard Pologne... cr, 29 | 1110 Occident, France............ 5 O.)Ecart en longitude: Orient, Russie moyenne... ... 30 ke 300 CAITÉ NV EXPANSION. - à es 00 » 0 0 o = » 395 250 CHICORACÉES. G. SONCHUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Sonchus sont distribués partout sur la terre, et leurs espèces, au nombre de plus de 50, ont des centres particuliers de grou- pement. — 20 d’entr’elles sont africaines, et, sur ce nom- bre, 10 sont réunies aux Canaries et à Madère, 5 sont originaires du Cap, etles 5 autres sont de l'Afrique boréale, de l’île Maurice et du centre de ce continent ;: — 1% Sonchus habitent l'Europe , mais surtout l’Europe australe , l’Espa- gne, l'Italie , le midi de la France ; mais plusieurs d’entr’eux se trouvent aussi en Belgique , en Angleterre et en Podolie. — L’Asie en a 13 espèces, dont le groupe principal, formé de 5, se trouve aux Indes orientales ; 3 sont de la Sibérie altaïque , 3 du Caucase et 2 de la Chine ; — l'Amérique septentrionale à 2 Sonchus ; — l'Amérique du sud n’en a qu'un au Brésil. — Java en a 2, les seuls connus dans toute l'Océanie. SONCHUS OLERACEUS, Lin. — Nos jardins et nos champs nous offrent bien fréquemment cette espèce annuelle et lac- tescente à tiges fistuleuses, à feuilles glauques ; quoique annuelle , elle se montre de très-bonne heure dans nos cultures , s’y multiplie quelquefois à l'infini, et prolonge son existence en automne jusqu'aux premières gelées. — Ses fleurs, d’un jaune pâle, sont protégées par un involucre im- briqué, et, à l’inverse de la plupart des Chicoracées, restent ouvertes pendant tout le temps que dure la fécondation. Celle-ci se prolonge aussi, à cause de la multitude de fleu- rons étroits et admirablement disposés dont chaque cala- thide est formée. À mesure qu’une couronne de fleurons SONCHUS. 251 s’est épanouie, les corolles se détachent , mais les semences fécondées attendent, pour développer leurs aigrettes, que les dernières se soient montrées. Enfin les bractées de l’invo- lucre s’étalent, et l’on aperçoit des akènes aplatis, finement striés longitudinalement, et munis d’aigrettes à poils mous et d’un beau blanc. Nature du sol.—Altitude.— XYndifférent, et suit l’homme à d'énormes distances , et à de grandes hauteurs. Géographie. — I] occupe presque toute la terre ; l'Eu- rope entière, depuis la pointe australe de l'Espagne jusqu’à l’Altenfiord , à l'exception des Hébrides, des Feroë et de l'Islande. — Au sud , il s'étend en Algérie , aux Canaries, en Abyssinie et aux îles du cap Vert, à Saint-Vincent, à Saint-Antoine et à Saint-Jacobi. — A l'occident , il croît en Amérique, dans le Canada, à Terre-Neuve, sur les bords de la Colombie, à la côte nord-ouest. — A l’orient, il occupe toutes les Russies, le Caucase, la Tauride, les Si- béries de l’Oural, de l’Altaï, la Sibérie orientale et la Dahurie. — On le cite aussi dans plusieurs localités de l'hémisphère sud , en Patagonie, au Chili, à la Nouvelle- Zélande, etc. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie........... .. 4109 |}Ecart en latitude : Nord, Altenford.…. nee LUN 60° Occident, Amérique........ 125 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale..... 160 E. 2850 Carré d’expansion.. ...... THAT ADO SoNCHUS ASPER, Vill. — Cette espèce , quelquefois con- fondue avec la précédente , est annuelle comme elle, et croit aussi dans les lieux cultivés , sur le bord des chemins 252 CHICORACÉES. et dans les bois taillis, où paraît être sa véritable station. Elle varie beaucoup. Sa tige est tendre et fistuleuse , lac- tescente comme celle de tous les Sonchus. Les feuilles, sont embrassantes , très- ondulées , chiffonnées et épi- neuses. Les calathides sont disposées en une espèce d’om- belle, et les pédicelles, cotonneux dans leur Jeunesse , de- viennent glabres en vieillissant. Ses mœurs sont les mêmes que celles de l'espèce précédente. — Elle fleurit depuis le mois de juin jusqu’au mois d’octobre. Nature du sol. — Altitude. — Ce Sonchus est indiffé- rent et n’atteint Jamais de grandes altitudes. Géographie. — IL est aussi très-répandu ; au sud, on le trouve en France , en Espagne , aux Baléares , dans le midi de l'Italie , en Sicile , en Algérie et aux Canaries. — Au nord , il occupe aussi , mais disséminé , toute l’Europe centrale, toute la Scandinavie, la Laponie exceptée , la Fin- lande , l’Angleterre , les Hébrides et les Shetland. — A l'occident , il est en Portugal, aux Canaries, et sur quel- ques points de l'Amérique, à Terre-Neuve, aux Etats- Unis. — A lorient, il habite toute l’Europe orientale , le Caucase, la Tauride , la Géorgie , les Russies moyenne et australe , les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal et la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. SuiCanarres 7... Sue nd 0P HR en latitude : Nord, Finlande......... Ses DU 380 Occident, Terre-Neuve...... 97 0. D en longitude : Orient, Dahurie............ 118 E. 1750 Carré d’expansion............ 6650 SONCHUS ARVENSIS, Lin. — Il est commun dans les SONCHUS. 253 champs humides, dans les marais , sur le bord des fossés. Sa racine est vivace et rampante ; sa tige est ferme, simple à la base, munie de quelques rameaux à son extrémité. Les feuilles sont pinnatifides et dirigées vers le haut de la plante; elles sont glabres, avec des cils sur les bords de leurs di- visions. Les pédoncules et les involucres sont couverts de poils rougeâtres ou bruns, terminés par une glande globu- leuse et très-apparente. Les calathides sont disposées en une espèce d’ombelle, et les demi-fleurons sont protégés, avant l’épanouissement, par une matière jaune et résineuse qui enduit leur sommet. Après l'épanouissement de ces belles et grandes calathides, le centre du réceptacle se sou- lève à l’époque de la maturité , et contribue ainsi à la dis- sémination des akènes. — II fleurit depuis le mois de mai jusqu’au mois d’août. Nature du sol. — Altitude. — I croît partout, mais il préfère les terrains calcaires, compactes et argileux ou les sables salifères. De Candolle l'indique à 0" sur les dunes de la Hollande , et à 1,600" dans les Alpes. Géographie. — Au sud, on le rencontre en France, en Espagne et dans le midi de l’Italie. — Au nord , dans l’Eu- rope centrale et septentrionale, mais c’est la variété mari- ima qui pénètre jusqu’en Laponie ; il est aussi en Angle- terre, en Irlande, aux Orcades et aux Shetland , ainsi qu'en Finlande. — A l'occident, nous venons de citer ses limites, à moins que l’on ne considère comme spontanés les individus trouvés à Terre-Neuve. — A l’orient, il existe en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Croatie , en Transylvanie, dans le Caucase et la Géorgie , dans les Russies moyenne et aus- trale, et dans la Sibérie de l’Oural. 254 CHICORACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 389 |Ecart en latitude : Nord, Laponie............. 70 | 320 Occident, Irlande........... 12 ©. Écart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural. .... 56 E.) 68° Carré d’expansion. . ... SES Se nel G. MULGEDIUM, (ass. Distribution géographique du genre. — Ce genre est asiatique, car, sur 23 espèces connues, 15 habitent cette partie du monde. Le groupe principal est aux Indes orien- tales ; il y en a 5 ; 2 sont au Népaul, # dans la Sibérie, 4 à Unalaska , et 3, se rapprochant de l’Europe, sont in- digènes des montagnes du Caucase. — 5 espèces se trouvent dans l’Amérique septentrionale. — 3 seulement sont euro- péennes. MuiGEDiUM ALPINUM , Lessing. — Celui qui a parcouru, pendant les mois de juillet et d'août, les belles forêts des montagnes; celui qui s'est égaré le long des torrents à demi-ombragés par les arbres verts, ou qui s’est arrêté sur le bord des cascades, a certainement été frappé de la beauté de cette espèce. Ses puissantes racines, ses tiges creuses, tendres et rougeâtres, son large et vigoureux feuillage, ses calathides d’un beau bleu, réunies en épi, au sommet d’une tige élancée , tout frappe dans cette magnifique espèce. Elle vit encore en sociétés nombreuses, elle élève ses épis bleus près des corymhes pourprés de l’Adenostyles albifrons , elle se mêle aux touffes brillantes du Doronicum austriacum , aux blanches ombelles de l’Imperatoria Ostruthium , ou MULGEDIUM. 255 s'égare sous les sapins avec le Senecio Cacalhaster et le Vac- cinium Myrtillus. — Son involucre est imbriqué, accom- pagné d’un petit calcule ; ses demi-fleurons, d’une délica- tesse extrême, se montrent un instant et se flétrissent dès que la fécondation est opérée. Alors l’involucre se referme, et ne s'ouvre plus qu’à l’époque où les graines müries sont étalées par l’extension de la membrane qui couvre le récep- tacle, et de petits akènes amincis sont entrainés par leur blanche aigrette. — Il fleurit en juillet et en août ; — 24 juillet 1834, cascade du Serpent au Mont Dore; — 24 juillet 1840, pentes du pic de Sancy; — 26 juillet 1828, cascade du Serpent ; — 6 août 1840 , la Richarde, chaîne du Forez; — 22 août 1843, ravins du Lioran (Cantal). Nature du sol. — Altitude. — C'est une plante des mon- tagnes, peut-être indifférente à la nature du sol, mais que nous n’avons trouvée que sur les terrains siliceux et volca- niques plus ou moins mouillés. De Candolle l'indique à 1,600" en Auvergne comme minimum, et à 2,000" au mont Cenis. Nous l'avons trouvée à 1,100" dans les mon- tagnes du Forez. Lessingla cite de 30 à 160" aux Loffoden. Wahlenberg la mentionne dans les lieux humides de la Suisse septentrionale , près de la limite des sapins, et quel- quefois parmi les groupes de l’A/nus viridis. Géographie. — Espèce du nord qui, au sud, trouve sa limite dans les Pyrénées et dans les montagnes de la Calabre. — Au nord , elle se trouve en Allemagne, en Norvége, en Suède, en Finlande , en Laponie , au pied des montagnes ombragées. Elle y est commune partout, ainsi que dans les vallées inférieures de tout le Nordland. En Laponie on ne la trouve jamais en dehors de la région alpine. Ses fleurs sont quelquefois en grappes, selon Wahlenberg. On la con- naît aussi en Ecosse. — Sa limite occidentale se trouve dans 256 CHICORACÉES. cette dernière contrée. — A l’orient, on la rencontre en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Transylvanie, en Croatie, dans le Caucase et la Géorgie, dans les Russies arctique , septentrionale et moyenne , ainsi que dans l’Oural. Pallas l’a rencontrée dans ces montagnes avec Cacalia hastata, Pedi- cularis resupinata, P. tuberosa, Teucrium sibiricum, etc. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 40° raie en latitude : Nord , Laponie.............. 68 28° Occident, Ecosse............ 7 O.)Écarten longitude: Orient, Sibérie de l’Oural..... 57 El 64° Carré d’expansion............. 1792 Mozceniom PLumierr, DC. — Espèce des plus vigou- reuses, qui habite les bois ou les prairies à demi-ombragées des montagnes. Elle recherche, comme la précédente, les bords des cascades, des torrents, les lieux humides; elle est vivace, donnant naissance à de larges feuilles lobées, sinueu- ses, lactescentes, et à de hautes tiges fistuleuses qui se di- visent en rameaux nombreux. Les fleurs plus grandes, plus délicates encore que celles de l’espèce précédente, ne se mon- trent aussi que très-tard, en juillet et en août. Les calathi- des forment une espèce de panicule ou d’ombelle irrégulière, dont la fécondation et la maturation s’opèrent comme dans le M. alpinum. — Ce Mulgedium vit plus disséminé que le précédent; on le rencontre avec le Doronicum austria- cum, le Convallaria verhicillata, le Ranunculus platani- folius, le Luzula maxima et une foule d’autres plantes des montagnes. Nature du sol. — Altitude. — A recherche les terrains PICRIDIUM. 257 siliceux et détritiques, mais il vit aussi sur le calcaire. Il croit en Auvergne depuis 1,000" jusqu’à 1,800m, Il at- teint à peu près la même altitude dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, il ne passe pas les Pyrénées et les Asturies. — Au nord, il s’arrête dans la Suisse occiden- tale. — A l'occident, il est limité par les Asturies, et à lorient par la Croatie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Asturies. ..... AIR UE Pas en latitude : Nord) Nosges:....... 00,149 6° Occident, Asturies........... 9» O: 1 en longitude : Orient, Croatie. ..... us etes DO E 2/9 Carré d’expansion....... ne «LAS G. PICRIDIUM, Desf. 9 espèces de ce genre sont partagées entre l’Europe, l'Asie et l'Afrique. La majeure partie, # espèces, appartien- nent à ce dernier continent, c’est-à-dire 3 à l'Afrique bo- réale et 1 à l’île de Ténériffe. — 3 sont asiatiques, du Cau- case, de l’Arabie et de lorient. — 2 seulement habitent l'Europe , et se trouvent en Espagne et dans le midi de la France. Picribium VULGARE , Desf. — Espèce annuelle, peu ré- pandue, et habitant aussi les bords des chemins comme un grand nombre de Chicoracées. Elle montre, dès le mois d'avril, ses fleurs jaunes entourées d’un involucre imbriqué et formé de bractées membraneuses sur les bords. Ces fleurs s'ouvrent tous les matins et se ferment tous les soirs. Quand la floraison est terminée , l’involucre se resserre tout-à-fait, vi 17 258 CHICORACÉES. se renfle à la base jusqu’à l'époque où la maturité arrive, et où il s'ouvre pour montrer de beaux akènes quadrangulaires, dont les angles sont munis de tubercules, etles sommets tron- qués et garnis d’aigrettes blanches et velues. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — On le rencontre, au sud, dans le midi de la France, en Corse, aux Baléares, dans les champs de l'Algérie et dans toute la région méditerranéenne , excepté en Egypte. — Au nord , il a sa hmite sur le bord du pla- teau central de la France et en Dalmatie. — A l’occident, on le rencontre en Portugal. — A lorient, il habite la Ma- cédoine méridionale. Limites d'extension de l’espèce. Sud Barbare en CRT OP de en latitude : Nord, Plateau central........ 4% 90 Occident, Portugal.......... 11 ©. mr longitude : 22 E. 330 Orient, Grèce.............. Carré d’expansion............. 297 G. PTEROTHECA, Cass. Très-petit genre où l’on compte seulement 3 espèces; 2 européennes, de la Dalmatie et de l’Europe australe ; 1 asia- tique , de l’Arabie. PTEROTHECA NEMAUSENSIS , Cass. — Il est annuel, mais il étale de très-bonne heure, sur le sol, une rosette de feuil- les roncinées d’où sort une hampe multiflore et velue. Dès le mois d'avril on aperçoit ses fleurs d’un beau jaune dans tous les lieux incultes, sur les pelouses et sur les bords des BARKHAUSIA . 259 chemins où cette plante forme des sociétés quelquefois très- nombreuses. La calathide est parfois solitaire, plus souvent il y en a plusieurs de réunies. L’involucre est campanulé et muni d’un calicule. Les semences sont müres de bonne heure, et dissemblables ; les akènes extérieurs sont oblongs, tuberculés, dépourvus d’aigrettes, ou du moins, s'ils en ont, les bractées de l’involucre les font disparaître en se soudant avec eux, à tel point qu’à l’époque de la dissémination la bractée et l’akène tombent ensemble ; les semences du centre sont cylindriques, amincies, munies d’une aigrette molle et très-velue. Nature du sol. — Altitude. — A croît sur les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Cette plante a une aire hmitée à la France méridionale, à la Corse et à la Tauride. Limites d'extension de l'espèce. SUR AO. ed. J 2. AO ES en latitude : Nord, Plateau central........ 44 l° Ccardent,\Erapcbs. 41:50 Hi, en longitude : Oientil and. En ces. or 320 Carré d’expansion............. 128 G. BARKHAUSIA, Moœnch. Distribution géographique du genre. — Les Barkhausia sont au nombre de ##4 environ, et 28 sont européens. Ce sont des plantes méridionales, qui sont groupées en Italie, en Sicile, dans la France australe, en Corse, en Sardaigne, à l’île de Crète, et dont quelques espèces atteignent la Suisse, l’Allemagne et la Belgique.— On en connaît 8 en Asie, et elles y sonttrès-dispersées : en Chine, aux Indes orientales, en Si- 260 CHICORACÉES. bérie, en Géorgie et en Syrie. — 8 espèces habitent l’A- frique, et sur ce nombre 5 sont réunies à Madère, 2 en Barbarie et la dernière croît en Egypte. — L'Amérique, très-pauvre du reste en Chicoracées, n'offre pas une seule espèce de ce genre. BARKHAUSIA ALBIDA , Cassin. — Plante vivace, à racine épaisse, à tige courte et à feuilles inférieures roncinées, à feuilles supérieures amplexicaules. Son involucre est imbri- qué, ses fleurs sont jaunes, et les akènes du disque et des rayons sont tous prolongés en bec et munis d’une aigrette blanche. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce Barkhausia appar- tient surtout aux terrains calcaires et marneux, et préfère les montagnes. De Candolle l'indique à 2,000 au pic du Midi, et M. Boissier entre 700 et 2,400" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — C’est une plante méridionale qui habite le midi de la France, l'Espagne et le Piémont. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Royaume de Grenade. ... 37° is en latitude : Nord, Plateau central....,... 45 8° Occident, Espagne. ......... 7 O.)Écarten longitude: Orient Piémont. 0.155 ee 0 LS 120 Carré d'expansion. ............. 96 BarkHaAusIA FÆTiDA , DC. — Plante annuelle et com- mune qui habite les lieux incultes, les bords des champs et des chemins, les sables d’alluvions, les prairies artificrel- les, etc. Elle commence à fleurir en juin et continue de montrer, pendant une partie de l’année, ses fleurs jaunes sou- BARKHAUSIA. 261 vent teintées de rouge en dessous et qui, plus tard , sont rem- placées par de blancs pinceaux d’aigrettes. — Ses feuilles roncinées s’étalent sur la terre en rosette, de laquelle sort une tige rameuse qui se termine par un corymbe de calathi- des penchées avant leur épanouissement. Toute la plante a une odeur désagréable; mais l’involucre froissé répand le parfum des amandes amères. « Lorsque les akènes, dont l’en- veloppe est cartilagineuse, sont arrivés à la maturité, dit Vaucher, ils se recourbent en dehors avec leur pédicelle fili- forme et flexible qui s'incline sans se rompre, et ceux d’en- tr'eux qui sont placés à la circonférence, s’engagent dans les sillons creux des écailles charnues et endurcies de l’in- volucre, qu'ils poussent en dehors jusqu’à ce qu’elles soient entièrement étalées. On peut remarquer d’un côté que tous ces akènes extérieurs sont dépourvus d’aigrettes, et de l’autre qu'il n’y à aucune écaille de l’involucre qui ne porte dans son sillon un akène pédicellé ; les rayons des aigrettes du disque se développent à mesure qu'ils ont l’espace libre, c’est-à-dire, de la circonférence au centre ; leur stipe, fine- ment allongé, se contourne au sommet, sans doute pour dé- gager l’akène de son réceptacle ponctué; les involucres finissent par se déjeter fortement avec leurs aigrettes. (Vaucher, t. 3, p. 279). » Nature du sol. — Altitude. — I préfère les terrains calcaires et marneux, et reste ordinairement dans les plaines. Cependant Wahlenberg l'indique comme pouvant atteindre la limite supérieure des hêtres dans la Suisse septentrionale, et M. Boissier le cite entre 300 et 600" dans le royaume de Grenade. Géographie. — Au sud, on le rencontre en France, en Espagne, en Algérie et aux Canaries. — Au nord, il existe en France, en Belgique et en Angleterre. — A l'occident, 262 CHICORACÉES. en Portugal. — A l’orient, en Suisse, en Italie, en Hon- grie, en Croatie, en Grèce et en Crimée. Limites d'extension de l'espèce. Sud, CADArIEs sas ses see OU Ecart en latitude : Nord, Angleterre........... 93 230 Occident , Canaries. ......... 18 O. | Ecart en longitude : Orient, Crimée:.....00.4 31 EN 490 Carré d’expansion............ 1127 BARKHAUSIA TARAXACIFGLIA , DC. — Bisannuelle et très-commune dans les prés et sur le bord des chemins, cette plante se retrouve aussi sur les bords des rivières où elle élève ses tiges du milieu d’une rosette de feuilles radi- cales, pétiolées et roncinées. — Elle fleurit de bonne heure, en mai et en juin, et présente un corymbe de calathides d’un beau jaune. Son involucre est formé de bractées larges, ovales et scarieuses sur les bords ; ces bractées s’étalent lors de la maturité et laissent voir des akènes égaux, prolongés en un petit bec aminci et muni d’aigrettes molles, d’une blancheur éclatante. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante habite tous les terrains et préfère néanmoins ceux qui sont calcaires. Elle croît aussi en abondance sur les alluvions. Elle n'atteint les montagnes que dans les pays chauds. M. Boissier l’indi- que de 0 à 650" dans le royaume de Grenade. Géographie. — Elle végète, au sud, en France, en Espagne, aux Baléares et en Algérie. — Au nord, on la trouve en Allemagne, en Belgique, en Angleterre. — A l'occident, en Portugal. — A lorient, en Suisse, en Italie, en Siale, en Autriche et en Grèce. CREPIS. 263 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie..............: 35° )Écart en latitude : Nord, Angleterre. .......... 13 18° Occident, Portugal. ......... 10 O.)Écart en longitude : Orient, Grèce..…............ 22 E.) 320 Carré d’expansion. ........... 976 G. CREPIS, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre est nombreux et renferme plus de 70 espèces. Il est en grande partie européen , car on en trouve 50 espèces disséminées dans les régions chaudes, d’abord en Italie, en Grèce, en Sicile, à l’île de Crète et dans la France australe, et en- suite en Allemagne, en Hongrie, en Croatie, en Tauride, ainsi que dans les Alpes et dans les Pyrénées. — 14 Crepis asiatiques appartiennent à la Sibérie, à la Dahurie , à l’Asie mineure , à l'Arménie et à l'Orient. — 8 espèces sont afri- caines, de l'Egypte, de l’Abyssinie, de Madère, des Acores, de la Barbarie, et une seule de l’île Maurice. — L’Amé- rique du nord en possède seulement 2 espèces, dont l’une atteint les régions arctiques. CREPIS BIENNIS, Lin. — Grande et belle espèce bisan- nuelle, que l’on trouve communément dans les prairies, dans les clairières des bois et sur le bord des champs. Elle épanouit, dès le mois de mai, son corymbe de calathides porté sur des tiges ou des rameaux rougeâtres et cannelés. Ses feuilles, d'un vert sombre, sont rudes, roncinées , pinna- tifides, semi-amplexicaules, selon la position qu’elles oc- cupent sur Ja plante. Les bractées de l’involucre s’épais- 264 CHICORACÉES. sissent aussi pendant la maturation, et se courbent en forme de côtes élastiques, au-dessus desquelles les aigrettes font saillie sous la forme de pinceaux blancs. Nature du sol. — Altitude. — AYndifférente et croissant plutôt dans la plaine que sur les montagnes. Géographie. — Son écart, au sud, ne dépasse pas Île midi de l'Italie et la Thrace. — Au nord, on la trouve dans l’Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, dans la Suède australe, peut-être en Finlande, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle est indiquée en Amé- rique, dans les prairies des montagnes Rocheuses, au lac Huron. Est-ce bien l’espèce européenne ? — A l’orient , elle habite la Suisse, l'Italie, l’Autriche, la Hongrie, la Transylvanie, la Croatie, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples..... 38° a en latitude : Nord , Finlande... ... NIMES 61 230 Occident, Amérique... .... . 120 ce en longitude : Orient, Russie moyenne. .... 52 E. 1720 Carré d’expansion............ 3956 Crepis vIRENS, Vill. — C’est l’espèce la plus commune du genre; elle est annuelle et se trouve partout dans les lieux incultes, sur les vieux murs, le long des chemins où elle fleurit depuis le mois de juin jusqu’au mois de sep- tembre. Ses fleurs sont de grandeur moyenne et d’un beau jaune , quelquefois relevées d’un peu de rouge en dessous des demi-fleurons extérieurs. Ses feuilles sont ordinairement d’un beau vert, glabres ainsi que les tiges. Les calathides, comme celles des autres Crepis, s'ouvrent le matin et se CREPIS. 265 ferment le soir. — Les bractées de l’involucre s’épaississent pendant la maturation ; un peu plus tard, ces bractées s’éta- lent et se réfléchissent, le réceptacle se renverse, et les ai- grettes, d’un beau blanc, s'ouvrent et forment une tête ar- rondie. Ses akènes sont cylindriques, légèrement sillonnés ; les aigrettes ne dépassent pas l’involucre « qui s'ouvre , dit Vaucher , pour se débarrasser des semences aigrettées du disque, mais qui se referme ensuite, et dont les écailles se rompent plus tard à la base, et se dispersent enfin, empor- tant, chacune avec elle , un akène engagé dans leur surface intérieure canaliculée ; il ne reste plus alors que le réceptacle aplati avec son rebord blanc, où l’on remarque les cicatrices des écailles tombées. » Nature du sol. -— Altitude. — Espèce indifférente que l’on rencontre pourtant plus abondamment sur les terrains sablonneux que sur les sols calcaires. Elle préfère la plaine et monte cependant jusqu’à 1,200 dans le royaume de Grenade. Géographie. — Au sud, ce Crepis vit en France, en Espagne et aux Canaries. — Au nord , ilest assez commun dans toute l’Europe centrale et s'avance jusqu’au milieu du Danemarck, en Angleterre , aux Hébrides et aux Orcades. — À l'occident, il végète en Portugal et aux Canaries. — A l’orient, on le rencontre en Suisse, en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, dans le Caucase , en Podolie et sur les bords de la mer Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. ............. 30° )Ecart en lstitude : Norah Angleterre "000,0 600) 300 266 -_ CHICORACÉES. Occident, Canaries. ......... 18 O.,Ecarten longitude : Orient, Bords de la Caspienne.. 47 E. 65° Carré d’expansion............ 1950 CREPIS PULCHRA , Lin. — Cette espèce, dont de Can- dolle a fait un Prenanthes, est disséminée sur le bord des fossés et sur les coteaux , sur la lisière des champs cultivés. Elle est recouverte sur toutes ses parties de glandes qui sécrètent une liqueur visqueuse et tachante , d’une odeur dé- sagréable. Elle est annuelle et donne des feuilies radicales, roncinées, d'où s’élève une tige plus ou moins rameuse, gar- nie de feuilles entières ou presque entières, et qui porte un corymbe de petites calathides jaunes. — Elle fleurit en juin et en juillet. Son imvolucre, cylindrique, est longuement pédi- cellé. Les demi-fleurons sont peu nombreux. Lors de la maturité les bractées s’étalent en étoiles , et les akènes ex- térieurs s’engagent dans les bractées de l’involucre où ils perdent leur aigrette blanche et sessile. Nature du sol. — Altitude. — K recherche les terrains calcaires et marneux et vit partout en plaine, à l'exception des pays très-chauds. M. Boissier l'indique entre 1,500 et 2,000" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en Espagne. — Au nord, dans quelques parties du centre de l’Europe où il vit disséminé, pénétrant en Belgique , dans l'Allemagne occidentale et peut-être en Ecosse. — A loc- cident, il trouve sa limite en Espagne. — A lorient, il existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Grèce, en Hon- grie, en Croatie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, sur les bords de la Caspienne , à l’île de Chypre et dans l'Asie mineure. CREPIS. 267 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Ile de Chypre.......... 35° | Ecart en latitude : Me Belsique. -.........:, 090 ) 15° Occident, Espagne... ........ 8 O.!Ecart en longitude : Orient , Bords de la Caspienne.. 47 E. 990 Carr AERPANSION Se M. ee +. OA) Crepis PALUDOSA, Mœnch. — Il croît dans les prairies humides, dans les bois un peu marécageux, le long des ruisseaux peu rapides. Sa racine est fibreuse et très-divisée ; sa tige est striée et souvent marquée à sa base de petits points bruns qui donnent parfois naissance à des poils blancs et rares. Ses feuilles radicales sont oblongues, pétiolées, glabres, tendres et d’un vert foncé ; celle de la tige am- plexicaules et plus petites. Les fleurs, assez grandes, forment un épi ou une panicule lâche au sommet de la tige. L’in- volucre est d’un vert très-foncé, serré contre les fleurons , caliculé et garni de petits poils à tête ronde, et ses bractées sont recourbées au sommet de telle sorte qu’elles ferment hermétiquement la calathide , qui paraît même creuse au sommet. Lors de l’épanouissement les demi-fleurons exté- rieurs sortent les premiers, offrant 5 stries et 5 dents distinc- tes à leur extrémité; les autres se développent successive- ment et sont garantis dans leur jeunesse par de petites pa- pilles vertes dans le bouton , mais orangées comme les fleurs à l’époque de l'épanouissement, et formant 5 petits paquets distincts au sommet des demi-fleurons.— Il fleurit, selon l’al- titude, pendant une partie de l'été. Nature du sol. — Altitude. — EH préfère les terrains siliceux et détritiques ainsi que tous les sols volcaniques suf- fisamment imbibés d’eau. Il croît à 0 dans les Landes, et 268 CHICORACÉES. atteint 2,000 au mont Cenis , ainsi que dans les Alpes et les Pyrénées. On le trouve encore à 1,600" en Auvergne. Lessing l'indique à 360" aux îles Loffoden. Géographie. — Au sud, on le rencontre dans les Pyré- nées et dans l'Espagne boréale. — Au nord , il existe dans toute l'Europe centrale, dans la Scandinavie et jusque dans les vallées subalpines de la Laponie, dans les lieux tourbeux et ombragés, aux îles Loffoden, en Angleterre et en Ir- lande. — A l'occident, il croît en Irlande et dans les As- turies. — A l’orient , il végète en Suisse le long des ruis- seaux, au pied et sur le flanc des montagnes jusqu’à la li- mite supérieure des hêtres, en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans toutes les Russies et dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne......... siqe sn AUS tu en latitude : Nord , Laponie.............. 70 30° Ocrtdent Ariane. . 12 O.}Ecart en longitude: Orient, Sibérie de l’Oural..... 65 “a b Là Carré d’expansion. ........... 2310 Crepis succISÆFOLIA, Tausch. — Cette plante est dis- séminée sur les pelouses des montagnes élevées. Sa racine est courte, perpendiculaire et fibreuse. Sa tige est simple, droite et glabre. Ses feuilles radicales sont ovales, oblon- . gues, obtuses, rétrécies en un long pétiole. Les caulinaires sessiles , pointues et demi-embrassantes. Les calathides, au nombre de 3 à #, formentune grappe lâche d’un beau jaune. L'involucre est d’un vert foncé, hérissé de poils courts et noirs. L’aigrette est soyeuse et d’un blanc de neige. — Elle fleurit en juillet et en août. CREPIS. 269 Nature du sol. — Altitude. — M. Unger cite cette plante sur le calcaire du Tyrol. Elle se trouve dans les mêmes conditions dans le Jura , dans des conditions contraires dans les Vosges. Elle viten Auvergne sur les terrains volcaniques. Elle reste partout dans les montagnes ; de Candolle lui as- signe comme minimum 1,400" dans le Jura et comme maximum 1,800" au Lautaret. Géographie. — Au sud , ce Crepis habite les Pyrénées. — Au nord, une partie du centre de l’Europe dans les mon- tagnes , l’Angleterre et l’Ecosse. — A l'occident, il a sa limite en France. — A l’orient , on le trouve en Suisse, en Piémont , en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Tran- sylvanie, en Tauride, dans les Russies moyenne et aus- trale, et jusque dans les monts Ourals. Limites d'extension de l’espèce. Sud; Pyrénées... :... 0... ° 430 Le en latitude : Nord Ecosse. Sue LA SANS 14° Occident, Pyrénées. ......... 5 O.)Écarten longitude: Orient, Monts Ourals......... 57 st 620 Carré d'expansion ee ec CREPIS GRANDIFLORA , Tausch. — Les prairies supérieu- res des montagnes sont souvent décorées par cette Chicoracée qui s'élève au-dessus des graminées , et remplace, dans ces hautes régions, les Crepis biennis et Barckhausia taraxa- cifohia des zones inférieures. Sa tige est rameuse , épaisse , très-lactescente. Ses feuilles radicales sont oblongues, ré- trécies à leur base et bordées de dentelures sinueuses. Les supérieures sont entières, et toutes sont couvertes de poils courts, jaunâtres et visqueux. Les calathides, au nombre de 270 CHICORACÉES. 3 à 6, sont très-grandes. L’involucre est noiïrâtre, velu ou pubescent, à bractées écartées. Les aigrettes, d’une blan- cheur éblouissante, sont réunies en magnifiques pinceaux qui sortent des involucres serrés après la floraison et qui ne s’é- cartent plus qu’à l’époque de la dissémination. — Elle fleu- rit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Espèce des monta- gnes , que nous trouvons en Auvergne jusqu'à 1,800. De Candolle l'indique depuis 1,000 jusqu’à 2,000" dans les Alpes. M. Unger la cite comme propre aux terrains de schistes argileux dans le Tyrol. Elle croît en Auvergne sur les sols siliceux , détritique et volcanique. Géographie. — Sa limite méridionale est sur les Pyré- nées. — Sa limite nord, en Suisse et en Allemagne. — À l'occident, elle ne dépasse pas le plateau central. — A lorient, on la trouve en Suisse , en Piémont, en Hongrie, en Croatie et dans le Caucase. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées. ...:.2.00..4. 490 Écart en latitude : Nord, Suisse AAA certe 47 7° Octident; France ct ns ae it O: PA en longitude : Orient. lance sut 5e de 89 HE 40° Carré d’expansion....-.... ctél6f G. HIERACIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce grand genre, formé d'environ 200 espèces d’après les botanistes les plus réservés, appartient en grande partie à l'Europe. 150 Hre- racium y sont dispersés et habitent principalement le centre HIERACIUM. 271 de cette contrée : l'Allemagne dans toute son étendue , la France, la Suisse , toute la chaîne des Alpes, les Pyrénées ; on en trouve aussi un certain nombre en Espagne , en Grèce, en Italie , en Sicile, en Corse et en Sardaigne. Dans le nord de l’Europe on trouve encore quelques Hieracrum en Rus- sie, en Scandinavie, et à l’orient, en Carinthie, en Styrie, en Hongrie, en Tauride, en Turquie, en Gallicie, ete. — Après l’Europe, le centre le plus important où se groupent les Hieracium est l'Amérique du nord ; on en connaît 25 des Etats-Unis, du Canada, du Labrador, de l’Amé- rique arctique; quelques-uns pourtant sont de la Califor- nie et d’autres du Mexique. — # seulement ont été indiqués dans l'Amérique du sud, au Chili et à Monte-Video. — L’Asie possède bien moins d'espèces que l’Europe; on yen connaît seulement 12, dent la moitié se trouve en Sibérie, et les autres disséminées aux Indes orientales , au Népaul , au Caucase, en Arménie et à l’île d’Unalaska. — Enfin, on a indiqué 3 Hieracium en Afrique , 1 au Cap, 1 à l’île Mau- rice, 4 à Madagascar, et c’est un fait de géographie bota- nique assez curieux de voir un genre aussi nombreux en Eu- rope, se montrer en si petit nombre sur le sol de l’Afrique et se présenter seulement dans sa partie australe. Hieraciom PirosezLa, Lin. — Ce Hieracium est un des ornements les plus fréquents des pelouses sèches, des bords des chemins et des sables des rivières. On le rencontre dans les petites clairières que laissent les bruyères, sur la lisière des bois et quelquefois même dans les fissures des rochers. Il est souvent accompagné du Thymus Serpyllum, du Scleranthus perennis, du Festuca ovina, et d’une foule d’autres espèces des lieux secs. Sa racine est vivace et pro- duit des rejets rampants très-velus. Ses feuilles sont ova- 272 CHICORACÉES. les ou lancéolées, garnies en dessus de longs poils blancs , transparents et épars, et en dessous d’un duvet blanc et laineux. Le pédoncule et surtout les bractées de l’involucre sont garnis de poils coniques d’un beau noir à leur base, et au sommet desquels on voit un poil blanc allongé, ou plus souvent une petite glande en tête arrondie et transpa- rente. Les fleurons sont laciniés sur leur bord extérieur , teints de rouge en dessous. Après la floraison , le pédoncule s’allonge et rougit, le réceptacle grossit, et les bractées se resserrent pour enfermer une touffe de graines noires et sil- lonnées, surmontées d’aigrettes grises dont les sommités forment un petit pinceau au-dessus de l’involucre. Un peu plus tard , cet involucre s'étale et même se réfléchit, les ai- grettes s'étendent et les graines s’envolent. — Il fleurit de- puis le mois de mai jusqu’au mois d’octobre. Nature du sol. — Altitude. — La piloselle est in- différente et croît sur tous les terrains et presque à toutes les hauteurs. De Candolle l'indique depuis O0 dans les dunes de la Hollande, jusqu’à 3,000" dans les Alpes. M. Boissier la cite dans les prés secs, principalement calcaires, de sa ré- gion alpine, depuis 1,800" jusqu’à 2,600". Ledebour la mentionne dans le Talüsch à 1,800". Géographie. — Elle habite l’Algérie et l'Europe entière, à l’exception des Shetland et du Cap-Nord, dont elle appro- che cependant jusqu’à Rolfsoë par 70° 67°”. — A l’orient, outre les localités européennes, nous devons citer le Caucase, la Géorgie, l'Arménie, le Talüsch, les Sibéries de l’Oural et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sad J'AMEME PAS. ie... 350 vis en latitude : Nord, Laponie.......... Er 70 390 HIERACIUM. 279 Occident, Islande... ........ 22 O.} Ecart en longitude: Orient, Sibérie du Baïkal.... 110 | 1320 Carré d'expansion. . . .... 4... 4620 Hieracium AuricuLA, Lin. — Il habite les prés secs, les lieux incultes, les bruyères , les sables des rivières, etc. Il est vivace et muni de rejets rampants. Ses feuilles sont glau- ques , lancéolées, ciliées à leur base. La hampe est droite, divisée au sommet en 2 ou 3 rameaux, dont les latéraux por- tent chacun une seule fleur, tandis que l'intermédiaire en porte 2 ou 3. Les involucres sont hispides et glanduleux ; les fleurs , d’un jaune pâle, se montrent depuis le mois de mai jusqu’au mois d'octobre. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent et vé- gète partout, principalement sur les terrains sablonneux de la plaine. Géographie. — Au sud , il atteint les Pyrénées, le nord de l'Espagne et le midi de l’Italie. — Au nord, il est commun sur tout le continent, jusque dans les prés et les lieux her- beux de la Laponie méridionale. Il n’existe ni en Angleterre ni dans les archipels anglais. Il est indiqué en Islande. — Cette contrée est évidemment sa station la plus occidentale. — À lorient, 1l végète en Suisse , en Italie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Espagne. ..... ess. À0° )Ecart en latitude : Nord;Eaponie:.. .... 141. Gynhon:i 270 VII 18 274 CHICORACÉES. Occident, Islande........... 15 O. no en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural. . ... 68 E. 83° Carré d’expansion............. 2291 HIERACIUM AURANTIACUM, Lin. — On rencontre cette remarquable espèce sur les pentes herbeuses des hautes montagnes, où ses jolies fleurs la font aisément distinguer. Elle est associée au Buplevrum longifolium, au Gnapha- lium norvegicum , au Centaurea montana, au Crepis gran- diflora , au Thesium alpinum, et à toute la magnifique série des plantes alpestres qui composent les prairies élevées. Elle ne croît jamais en groupes mais par pieds isolés et dispersés. — Elle est vivace ; ses feuilles sont ovales , lancéolées , lar- ges et velues. La hampe est élevée et porte un corymbe de calathides lâchement agglomérées et d’un orangé brun très-vif. Des poils coniques sont alignés par séries sur les bractées de l’involucre. Les uns se terminent par un long appendice filiforme, les autres par une petite glande noirâtre comme dans la piloselle. Les fleurons extérieurs ont leur limbe denticulé au sommet. Les akènes, non mûrs, sont d’un bel orangé , puis ils deviennent noirs, striés et munis d’ai- grettes simples. —Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons cette plante en Auvergne que sur les terrains volcaniques et détritiques ; dans les Vosges elle vit sur le granit; dans le Jura, sur le calcaire. De Candolle la cite à 1,500® dans les Vosges et à 2,000" au mont Cenis, où nous l'avons trou- vée même un peu plus haut. Elle habite en Auvergne entre 1,500 et 1,700". Géographie. — Très-peu méridional, ce Hieracium se trouve, au sud, dans les montagnes de l'Auvergne, dans HIERACIUM. 279 celles de la Calabre, et dans les Pyrénées. — Au nord, il est dans les Vosges, dans la Gothie et dans la Norvége mé- ridionale. Il est cité aussi en Islande où 1l rencontre sa li- mite occidentale. — A l’orient, 1l végète en Suisse, en Piémont, en Italie , en Autriche , dans la Russie moyenne et dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples... ... Kio tr en latitude : Nord, Islande... ::.. Horse ) 2/49 Occident , Islande. .......... ; De Ecart en longitude : Orient, Sibérie de lOural..... 60 E 1 1160 Carré d'expansion. ............ 182% HiERACIUM SAXATILE, Vill. — Il croît sur les rochers exposés au soleil, où il forme de petites touffes. Sa racine est grosse, rampante et tronquée. Ses feuilles sont larges, co- tonneuses, cendrées, presque rondes, très-entières et cou- chées sur les rochers. Sa tige est mince, peu élevée et ter- minée par 2 ou 3 grandes calathides. Chacune de ces cala- thides est accompagnée d’une bractée linéaire et de { ou 2 bractéoles près de l’involucre qui est ordinairement glabre. Les semences sont noirâtres. — Il fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — Alhitude. — Espèce appartenant es- sentiellement aux sols calcaires, et croissant en plaine et dans les montagnes, depuis 300% à Grenoble jusqu’à 2,000" au pic d’Eredlitz, dans les Pyrénées , d’après de Candolle. Se tient dans la Lozère entre 300 et 600%. M. Boissier l’in- dique dans les fissures des rochers calcaires du royaume de Grenade, entre 1,800 et 2,000". Géographie. — Cette espèce n’est connue qu’en Algé- rie, en Suisse , en Piémont, dans la Lozère, dans le Dau- 276 CHICORACÉES. phiné , dans les Pyrénées, en Espagne et dans le midi de l'Italie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie..........s.e.. 35° ) Écart en latitude : Nord SUB Re Re A6 | 11° Occident, Espagne. ......... 6 Ecart en longitude : Orient, Royaume de Naples... 15 s. 219 Carré d’expansion. .........+. 291 Hieracrum Mouceorit, Froël. — On le trouve sur les pentes herbeuses des montagnes ou dans les fissures des ro- chers. Il est vivace, ses tiges sont lisses, flexueuses et presque simples. Ses feuilles sont entières, ou dentées à leur base seulement , glabres ou velues sur les bords et sur la nervure médiane, un peu glauques et sessiles sur la tige. Les radica- les sont oblongues, lancéolées, pétiolées et velues sur leur pétioles. 1 à 3 calathides terminent la tige. Leur involucre est ovoïde, à bractées noirâtres, velues, glanduleuses. Les fleurons sont ciliés. — IT fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I croît sur les terrains siliceux , volcaniques et détritiques , toujours dans les mon- tagnes, depuis 1,200 dans l’Oisans, jusqu’à 2,000" au mont Cenis, selon de Candolle. Nous le trouvons en Au- vergne depuis 1,400 jusqu’à 1,800". Géographie. — Au sud , il croît en France, en Espagne et en Corse. — Au nord, en Suisse et en Ecosse. — A l'occident , il reste en Espagne. — A l’orient, il ne va pas au delà de la Corse. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. ............. 129 D en latitude : Nord, Ecosse.....:..,...... 09 13° o HIERACIUM. Dr | Occident, Espagne. ......... 6 O. el en longitude : Orient One 5 se come JOUE 12° Carré d’expansion. ......+..+++ 156 HiErACIUM VULGATUM, Koch. — C’est une des plantes les plus communes, qui croît partout, dans les bois, au mi- l'eu des broussailles , sur les rochers ombragés, et dont les nombreuses variétés ontexercé la sagacité des botamistes, à tel point que quelques-uns d’entr’eux ont cru y voir une centaine d'espèces bien caractérisées. Ce sont des plantes vivaces, à feuilles radicales ovales , oblongues , garnies de dents an- guleuses, de formes très-variées. Ces feuilles sont portées par des pétioles rougeâtres et velus; souvent le limbe lui-même est pourpré ou d’un beau violet en dessous , ma- culé de brun, et diversement marbré en dessus. La tige est ferme , cylindrique , assez haute , velue à sa base et garnie de 3 ou 4 feuilles écartées les unes des autres. Les calathi- des terminales et d’un beau jaune, sont disposées en co- rymbes irréguliers sur des pédoncules rameux et couverts, comme les involucres, de poils dressés , noirâtres et glandu- leux. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent , 1! croît par- tout et préfère les régions montagneuses à la plaine et aux sites très-élevés. Géographie. — WU habite l'Europe presque entière, mais au sud 1l n'entre pas en Espagne et trouve sa limite mé- ridionale dans le midi de l'Italie. — Au nord , il ne s’arrête qu'en Laponie, où il végète dans les lieux humides de toute la région sylvatique, jusqu’à Mageroë, dans l’Altenfiord et à Hammerfest. Il est aussi en Angleterre, en frlande et seulement aux Hébrides. — A l'occident , il croît en Por- tugal. — A l’orient , il existe en Suisse, en Italie, en 278 CHICORAUÉES. Turquie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Altaï et du Baïkal, dans la Dahurie et dans les îles du détroit de Behring. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples .... 40° best en latitude : Nord, Maserob 2... 71 31° Occident; Portugal.........! 10 0. | Ecart en longitude : Orient, Détroit de Behring... 180 E.\ 1900 Carré d’expansion............. 5890 HieraciuM muroroM , Lin. — Espèce polymorphe dans laquelle les botanistes nomenclateurs assurent qu'il existe un grand nombre de types très-distincts qu’il nous serait impos- sible de séparer géographiquement. Ce sont des plantes très-communes , croissant partout , sur les murs et sur les rochers , sur les décombres et les ruines , dans les bois taillis et les lieux secs. Les racines sont vivaces , obliques , souvent tronquées. Les feuilles sont minces , tantôt entières, tantôt dentées à la base, ovales, assez larges, vertes ou violettes et purpurines en dessous, souvent maculées en dessus. Tiges presque nues , avec une ou deux feuilles plus petites; pédoncules tomenteux et glanduleux , terminés par des calathides moyennes, à involucres chargés, comme les tiges, de poils rameux. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante très-indif- férente se contente de tous les terrains, et vit aussi en plaine et dans la montagne. C’est un groupe d’espèces que l’on trouve jusqu’à la hauteur de 2,000" dans le Talüsch , et jusqu’à 620" aux îles Loffoden. Géographie. — Ses nombreuses espèces ou variétés se trouvent partout , dans toute l'Europe excepté en Grèce.— HIERACIUM. 279 Il atteint au nord Hammerfest, Mageroë et les Loffoden , et se trouve en Laponie , jusque sur les pentes de la région alpine. — A l'occident , il est en Islande et au Groenland. — A lorient, il croît dans le Caucase, dans la Tauride, dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l’Oural, du Baikal et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade... 36° | Écart en latitude : Nord'/Laponie.. se. ...1..... RAS 390 Occident, Groënland. ...... 32 O. | Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 115 E. | 1470 Carré d’expansion............. 5145 HiERACIUM AMPLEXICAULE, Lin. — Il croît sur les ro- chers en petits groupes d’un vert roussâtre. Sa racine vi- vace émet des tiges rameuses, rondes et velues , garnies de feuilles amplexicaules et cordiformes , couvertes , comme le reste de la plante, de poils visqueux et gluants, ré- pandant une odeur qui n’a rien de désagréable. Les cala- thides sont disposées en corymbe lâche. L’involucre est formé de bractées allongées dont les inférieures sont écar- tées. Le réceptacle est hérissé, et les bractées se réfléchissent après la floraison. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous rencontrons ce Hieracium sur les granits, les calcaires et les basaltes, et sur les collines basses , toujours au-dessous de 600". De Can- dolle lui assigne pour minimum d’altitude 1,000" à Queri- guet, et 1,600% dans les Alpes et dans les Pyrénées. M. Boissier l'indique dans les fentes des rochers du royaume de Grenade, entre 1,600 et 2,400". 280 CHICORACÉES. Géographie. — Au sud, il existe dans les Pyrénées, dans le midi de l'Espagne , en Sardaigne. — Au nord, il croit en Suisse, en Allemagne , en Bavière. — A l'occident, il viten Portugal. — A lorient, on le trouve en Italie, en Tyrol, en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Espagne....... 38° )Ecart en latitude : Nord, Allemagne............ 49 at Occident, Portugal. ......... 10 O.)Ecart en longitude: Orient, Transylvanie... ...... 22 E.) 320 Carré d'expansion: "+..:..4%7#852 HiERACIUM PRENANTHOIDES , Vill. — Bien que la plante d'Auvergne semble différer du H. prenanthoides, Al, et se rapporter au /1. spicatum du même auteur, la diffi- culté de séparer géographiquement 2 espèces que l’on consi- dère du reste comme identiques, nous a déterminé à la re- garder comme une des formes du H. prenanthoides. Ce Hieracium croît au milieu des pâturages , sur les pentes élevées des montagnes ; il est vivace, sa tige est dressée , flexueuse, puhescente et presque toujours simple, ou ra- meuse seulement au sommet. Les feuilles sont pétiolées à la base de la plante , sessiles au sommet, chlongues , lan- céolées, entières ou dentelées , cihiées , réticulées et am- plexicaules. Les calathides forment un coryinbe plus ou moins fourni. L’involucre est oblong; ses bractées extérieures sont écartées , les intérieures resserrées, et toutes souvent munies de poils noirs. Les corolles ont des dents ciliées. Les akènes sont gris ou roux, selon les variétés. — I fleurit en juillet et en août. HIERACIUM. 281 Nature du sol. — Altitude. — A croît sur les terrains siliceux, détritiques ou volcaniques. Nous le trouvons, en Auvergne , entre 1,500 et 1,800". De Candolle lui assigne 800" dans le Jura , 1,600" dans les Alpes. Géographie. — Au sud , il atteint sa limite dans les Pyrénées et dans le midi de Fitalie. — Au nord , il oc- cupe à peu près toute l’Europe, toute la Scnndinavie, y compris la Laponie, l’Altenfiord et Mageroë, l’An- gleterre, l’Ecosse, l'Irlande , les Shetland et l'Islande. — C'est dans ce dérnier pays qu'il a sa limite occidentale. — A l’orient , 1l existe en Suisse , en Italie, en Autriche, en Hongrie, en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples..... 40° ) Écart en latitude : Nord, Mageroë. .......... ALT 319 Occident, Islande. ...:...... 15 O. | Écart en longitude : Orient, Transylvanie... ...... 22 E.) 370 Carré d'expansion ss. veste 1147 HiERACIOM ocHROLEUCUM , Schleich. — Il est vivace, et croît sur les murs et sur les rochers. Sa tige est raide, dres- sée, non fistuleuse, rameuse au sommet, et garnie partout de feuilles nombreuses , oblongues, dentées, rétrecies en pétiole, les supérieures embrassantes à la base, et toutes munies de poils glanduleux. Les calathides sont disposées en corymbe étalé, sur des pédicelles épais, glanduleux et visqueux. L’involucre est formé d’un petit nombre d’écailles obtuses. Les ligules sont ciliées. — Il fleurit en août et en septembre. Nature du sol. — Altitude. — W croît sur les calcaires, 289 CHICORACÉES. presqu'en plaine dans la Lozère, et à une élévation de 1,500 à 1,800" dans les Alpes du Dauphiné. Géographie. — Son aire d'expansion paraît réduite du plateau central aux Alpes, aux Pyrénées et au Caucase. Limites d'extension de l’espéce. Sud , Pyrénées... ........... 439 |Ecart en latitude : Nord Suisse. 2 EC CS 20 Occident, Lozère............ © |Ecarten longitude: Orient. jOantaser.. code . OISE) 45° Carré d'expansion. … .. - 1192026000 HiERACIUM BOREALE , Fries. — Cette plante vivace offre de nombreuses variétés, dispersées dans les bois, les taillis, les bruyères, les terrains incultes et les pentes herbeuses des montagnes. Sa tige est droite, plus ou moins rameuse, quel- quefois très-élevée. Ses feuilles sont épaisses, embrassantes, ovales, oblongues, pointues, un peu dentées, et plus ou moins velues ; elles vont en diminuant de grandeur depuis le bas jusqu’au haut de la tige, et simulent souvent une sorte de pyramide. Les calathides sont disposées en un corymbe allongé. — Elle fleurit en août et en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains siliceux etgraveleux, sur les sols volcaniques , et s’élève facilement de 1,000 à 1,500". Géographie. — Quoiqu'il y ait souvent confusion entre cette espèce et le véritable Æ. sabaudum, on peut cepen- dant déterminer ses limites. — Au sud, il croît en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord, dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie, y compris la Laponie, jusqu’à Hammerfest; on le trouve en Angleterre et en HIERACIUM. 283 Ecosse. — A l'occident, il a sa limite en Angleterre. — A lorient , il existe en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Tran- sylvanie, en Thrace, dans le Caucase, en Pologne, dans le Talüsch, la Russie méridionale , la Sibérie de l’Oural et la Sibérie orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples... 400 }Écart en latitude : Nord, Hammerfest ......... ‘70 300 Occident, Angleterre... ..... 7 O.)Écart en longitude: Orient, Sibérie orientale... .. 150 E. | 1570 Carré d'expansion ose rl0 HierAcroM RiGipuM , Hartm. — On le rencontre sur les vieux murs , sur les rochers et dans les taillis rocailleux. Sa racine vivace donne naissance à des tiges droites et raides, un peu fistuleuses, dont les feuilles inférieures sont lancéo- lées , linéaires et pétiolées, les autres plus ou moins dentées et étalées. Les calathides sont nombreuses et disposées en un corymbe serré. Les involucres sont formés de folioles ai- guës et tomenteuses. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — 1 croît en plaine ou sur la pente des montagnes, sur les terrains siliceux et grave- leux. Géographie. — Au sud, il ne dépasse guère le plateau central de la France, et atteint peut-être les Pyrénées. — Au nord, il est disséminé dans l’Europe centrale, en Da- nemarck, en Suède, en Gothie, en Norvége et en Finlande; il est aussi en Angleterre. — Il trouve dans cette dernière contrée sa limite occidentale. — À l’orient, 1l végète en Suisse , en Bavière eten Transylvanie. 284 CHICORACÉES. Limates d'extension de l'espèce. Sud, France............... 45° )Ecart en iatitude : Nord; Flandesens 0: 20 26000) 15° Occident, Angleterre. 5.4.3 610.) Orient, Transylvanie... ...... 22 E.) Carré d'expansion. ............ 420 Ecart en longitude : 28° HiErACIUM UMBELLATUM, Lin. — On trouve cette plante dans les bois taillis, parmi les broussailles , dans les bruyères et les lieux incultes. Sa racine est vivace; sa tige simple, droite et dure. Ses feuilles sont éparses, linéaires, lancéolées, pointues, garnies sur les bords de quelques dents écartées. Les feuilles radicales disparaissent de bonne heure. Les cala- thides sont disposées en une espèce d’ombelle. Les invo- lucres sont glabres. Linné fait observer qu’en Suède elle ne donne guère qu’une ou 2 fleurs, et que les autres ne se dé- veloppent pas; qu’en Laponie la fleur centrale avorte, et que les latérales, qui varient de 5 à 10, s’épanouissent simul- tanément en forme d’ombelle; chez nous, la fleur termi- nale paraît la première, les autres suivent sans avortement, et de plus la tige porte des rameaux nombreux et monocé- phales. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Ce Hieracium préfère les terrains siliceux et volcaniques. Il croît en plaine , mais il est plus commun encore dans les montagnes, pourvu qu’elles ne soient pas trop élevées. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 400 et 800" , et dans quelques parties de la même chaîne jusqu’à la hauteur de 1,800". Géographie. —C’est une plante commune, très-répandue sur la terre et s’arrêtant, au sud , en Espagne et dans le midi ANDRYALA. 285 de l'Italie. Elle occupe toute l'Europe à l’exception de la Sicile , et ne s’arrête en Laponie , où elle occupe les lieux secs et sylvatiques, que vers le 70° dans l’Altenfiord. — A l'Occident, non-seulement l'espèce est en Portugal, en Angleterre et en Irlande , mais encore dans l'Amérique du nord , du lac Huron au fort Franklin , sur les bords de la rivière de Makensie, au 66°. — A l’orient , elle habite le Caucase , la Géorgie , toutes les Russies, les Sibéries de l'Oural, du Baïkal et de l’Altai, la Dahurie et le Kamts- chatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. ...... sonner 399 }Ecart en latitude : Nord, Laponie........ So TO 31° Occident, Amérique. ....... 120 O. | Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka........ 168 E. | 288° Carré d'expansion. .......-.. .. 8928 G. ANDRYALA, Lin. Distribution géographique du genre. — 15 espèces composent ce genre , inégalement partagé entre l'Afrique boréale et l’Europe. Cette dernière contrée possède 11 An- dryala , appartenant surtout à l'Espagne, à la Grèce, à l'Italie et à la France australe. — Les # espèces africaines sont des Canaries, de Madère, de la Barbarie et de la Nu- midie. Ce sont des plantes méridionales relativement à nous. ANDRYALA INTEGRIFOLIA, Lin. — On rencontre cette espèce sur les coteaux secs et pierreux et sur les bords des champs. Elle est bisannuelle, très-rameuse, à feuilles plus ou 286 CHICORACÉES. moins entières, souvent découpées ou onduleuses ; elle forme de petites touffes grises ou jaunâtres, qui doivent cette couleur à l’abondance des poils étoilés et des poils lanugi- neux qui recouvrent toute la plante. Les caiathides sont dis- posées en une espèce de corymbe irrégulier. L’involucre est campanulé, roussâtre , à un seul rang de bractées li- néaires ; les demi-fleurons étroits, d’un jaune pâle et touffu ; les akènes sont allongés, striés, et munis d’une aigrette caduque. — Elle fleurit en juillet, août et septembre, et sou- vent jusqu’au mois de novembre. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains siliceux et graveleux des plaines et des coteaux. Géographie. — Au sud, on trouve cette espèce en France, en Espagne, en Corse , en Sardaigne et dans les champs de l'Algérie. — Au nord, elle dépasse à peine le centre de la France. — A l'occident, elle est à Nantes. — A l'orient, en Italie et en Grèce, où d’Urville la cite comme une des espèces récemment arrivées sur la cime soulevée du volcan de la Nouvelle-Kamini. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algéric.............. 390 )Ecart en latitude : Nord Frafces sem eNs EME 10° Occident, Nantes............ 40 O.|Ecart en longitude: Orient Grèce.sst ssh: cn 900R: 620 Carré d’expansion. ...........+ 620 l | ANDRYALA SINUATA , Lin. — [l ressemble au précédent, mais ses fleurs sont plus petites ; elles s'ouvrent le matin, se referment le soir. Les akènes sont d’un tiers moins groset les poils de l'involucre moins nombreux et moins longs. — AMBROSIACÉES. 287 On rencontre aussi cette espèce dans les lieux secs et pier- reux, et ses fleurs, comme celles de la précédente, sont géné- ralement automnales. Nature du sol. — Altitude. — EH croît sur les sols ro- cailleux, peu importe leur nature chimique, et se trouve presque toujours en plaine. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en Corse, en Espagne. — Au nord, 1l reste sur le plateau central ou au moins dans le centre de la France. — A l’oc- cident, 1l croît dans l’ouest de la France et dans les Astu- ries. — À l’orient , il végète en Italie, en Sicile, en Sar- daigne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. ............. 38° |Ecart en latitude : NordiErancesions. ei 244.146 ) 8° Occident, Asturies.......... 8 O.)Ecart en longitude: Orient , Royaume de Naples... 15 E.) 230 Carré. d'expansion. ts foatt . 184 FAMILLE DES AMBROSIACÉES. Petit groupe de plantes que beaucoup de botamistes con- sidèrent comme faisant partie de la grande famille des Sy- nanthérées, mais qui présente cependant des caractères dis- tincts. Ce sont des plantes herbacées ou frutescentes, disper- sées dans la zone tropicale et dans les zones tempérées du monde entier. L'Europe n’en possède qu’un petit nombre, et les flores les plus riches n’en offrent que 2 à # espèces 288 AMBROSIACÉES. qui disparaissent dans les pays froids. Elles n’existent plus dans le sens des longitudes, ni sur les montagnes , ni dans les îles. G. XANTHIUM, Lin. Les formes anomales des Xanthium ne sont pas très- répandues sur la terre. On n’en connaît que 8 espèces très- dispersées. — 3 habitent l'Amérique australe, le Pérou et le Brésil. — 3 autres se trouvent en Europe, surtout dans sa partie chaude, et s’étendent quelquelois jusqu’à l'Afrique et même à l'Amérique du nord. — Une espèce vit aux grandes Indes et une autre à Java. XANTHIUM STRUMARIUM , Lin. — Cette plante est com- mune sur les alluvions des rivières, dans les lieux sablon- neux, autour des habitations. Elle est annuelle comme les autres espèces du genre, fleurit au milieu de l’été et offre une singulière organisation. Ses tiges, plus ou moins rameu- ses, vertes ou rougeâtres, sont munies de larges feuilles ru- des et fourchues. A leur aisselle naissent les fleurs, verdâtres, peu apparentes , de sexe différent, mais réunies sur le même piea. Les mâles, contre l’ordinaire, moins nombreuses que les femelles , sont situées au-dessus de ces dernières et re- couvertes de petites écailles roussâtres qui ne tardent pas à tomber ; ces fleurs consistent en fleurons tubuleux dont les anthères sont à peine adhérentes. Les femelles sont réu- nies 2 à 2 dans un double involucre dont l’intérieur est épi- neux. Elles sont dépourvues de corolle, et leur akène nu porte un style et des stimates saillants. L’involucre persiste et s'accroît , et se termine par deux pointes au moyen des- quelles les semences , emprisonnées dans cet involucre, sont souvent entraînées par les animaux. Au printemps ces semen- XANTHIUM. 289 ces £erment, et leur radicule en sort par le point d'insertion du fruit qui est la partie la plus molle de ce péricarpe. — Cette plante vit dans la société des Chenopodium et des Po- lygonum. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les cal- caires et dans les lieux marneux et ne s’élève pas sur les montagnes. Elle recherche les lieux habités et peut, ainsi que ses congénères , être considérée comme une plante domes- tique. Géographie. — C'est une espèce méridionale , qui occupe non-seulement la Provence et l'Espagne , mais Madère, les Canaries, l'Algérie, et même l’Abyssinie. — Au nord, elle est citée dans presque toute l’Europe, même en Dane- marck où elle est sporadique , selon Fries , et en Gothie, .d’où cependant, d’après le même auteur , elle aurait dis- paru. Elle existe, peut-être introduite, en Irlande. — A l'occident, outre les localités citées , elle se trouve encore au Groënland et dans quelques points de l'Amérique sep- tentrionale. — Au levant, toute la partie orientale de l’Eu- rope , le Caucase, la Géorgie, les bords de la Caspienne, la Sibérie de l’Altai et la Dabhurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie..........., 10° Écart en latitude : Nord, Groënland........ A oo 10 La 900 Occident, Groënland........ 55 ue en longitude : Orient, Dahurie. ....... SUN 1679 Carré d’expansion. .... .8.587 8300 XANTHIUM MACROCARPUM, Lin. — On le rencontre sur les bords des chemins, sur les sables des rivières et autour vil 19 290 AMBROLITACÉES. des habitations. Il ressemble au précédent, mais il en dif- fère par ses feuilles plus grandes et surtout par son fruit plus gros et muni de pointes recourbées en dedans. — I! fleurit pendant une partie de l’été et de l'automne. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains siliceux et sablonneux de la plaine. Géographie. — Cette espèce est peut-être américaine , mais, dans tous les cas, elle est méridionale, car on la trouve, au sud , dans le midi de la France et dans la région médi- terranéenne. — Au nord , elles’avance dans les vallées, sur les sables de l'Allier et de la Loire jusqu’à Nantes. —M. A. de Candolle la considère comme originaire de l'Amérique, étant très-commune au Mexique, au Pérou, à Buénos- Ayres.— À l’orient, elle existe en Autriche , en Tyrol, en Lombardie et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud ; Péai se NIER, RnOn ue en latitude : Nord) France sos An 2e 47 47° Occident, Amérique........ 105 O.)Ecart en longitude: Orient, Russie moyenne. .... 34 Fi 1390 Carré d’expansion....,..... ... 6533 XANTHIUM sPINOSUM , Lin. — Annuel comme les autres espèces , il forme des buissons volumineux que l’on rencon- tre sur le bord des champs et le long des chemins. Ses feuil- les trilobées , d’un vert sombre en dessus, blanches et co- tonneuses en dessous, sont accompagnées d’épines ligneuses fauves et à trois pointes. Les fleurs sont enveloppées de duvet et les fruits, épineux, y sont entièrement cachés dans leur jeunesse. — Il fleurit en juillet et en août. \ LOBÉLIACÉES. 291 Nature du sol. — Altitude. — I croît sur les terrains calcaires, graveleux ou argileux de la plaine. Géographie. — Sa patrie est encore douteuse ; les uns le considèrent comme introduit partout de l'Amérique mé- ridionale , les autres comme introduit d'Europe dans l’Amé- rique du nord. M. A. de Candolle la regarde comme origi- naire de la Russie méridionale. Quoi qu’il en soit , on trouve ce Xanthium, au sud ,en France , en Espagne et en Algé- rie. — Au nord , ils’avance quelquefois jusque dans Je cen- tre de la France. — A l’occident, il est en Portugal et gagne rapidement les divers Etats de l’Amérique du nord , où nous le supposons naturalisé. — A lorient, il existe en Au- triche , en Italie, en Sicile , dans la Grèce , la Turquie, le Caucase, la Géorgie, l'Arménie, et dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. DA LRISÉRE. 0-00 390 }Ecart en latitude : INDR SR TAC en en ee eee ete 45 10° Occident , Portugal....... ... 12 O.]Ecarten longitude: Orient, Russie moyenne...... 54 E. 660 - Carré d’expansion............. 660 FAMILLE DES LOBÉLIACÉES. Famille nombreuse et très-remarquable, répandue sous les tropiques et dans les zones subtropicales du monde en- tier. Les Lobéliacées sont surtout abondantes dans l’Améri- que équinoxiale , dans les régions subtropicales de l’hémis- 292 LOBÉLIACÉES. phère austral , au cap de Bonne-Espérance et dans la Nou- velle-Hollande. Aux îles Sandwich plusieurs d’entr’elles sont arborescentes, tandis qu’elles sont souvent herbacées dans d’autres contrées. Elles sont peu fréquentes dans les régions tempérées de l'hémisphère boréal , et l'Europe n’en a qu'un très-petit nombre d’espèces, # dans les flores les plus riches; elles y sont à peine représentées, et disparaissent dans le sens des longitudes, dans les montagnes et dans les îles. G. LOBELIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Vaste genre dont on connaît au moins 200 espèces dispersées sur toute la sur- face du globe, à l’exception de l'Europe qui en offre à peine 3 ou # espèces. — L’Afrique est la partie du monde la plus riche en Lobelies, et le Cap seul en possède plus de 60. Les autressont aux Açores, au Sénégal, à Sainte-Hélène, à Madagascar ou à l’île Mascareigne. En tout il y en a au moins 80 en Afrique. — Vient ensuite l'Amérique septen- trionale qui en compte près de 50 : des Etats-Unis, des Antilles, mais surtout du Mexique. — L'Amérique du sud en nourrit près de 40 espèces dans les montagnes du Chili, du Brésil et du Pérou. — L’Océanie est aussi assez riche en Lobelies ; on en connaît déjà près de 20 à la Nouvelle- Hollande, 5 à Java, 5 à la Nouvelle-Zélande, 1 aux îles Sandwich, en tout 30 à 35 en Océanie. — L’Asie n’en possède que 20 espèces, dont plus de la moitié aux Indes orientales, # au Népaul, les autres en Chine, à Ceylan et au Kamtschatka. — Reste le petit lot échu à l'Europe, 3 ou 4 espèces au plus. — Ce genre comprend des arbres, des arbrisseaux et des herbes vivaces ou annuelles. Les espèces arborescentes appartiennent surtout aux tropiques; les vivaces LOBELIA. 293 sont surtout répandues au Mexique et au Pérou , et les an- nuelles au Cap, à la Nouvelle-Hollande et dans l’Europe méridionale et centrale. LoBELiA URENS, Lin. — On rencontre cette espèce dans les prés et sur le bord des fossés, au milieu des buissons, dans les lieux humides. Elle est annuelle. Sa tige est sim- ple, anguleuse; ses feuilles radicales sont ovales-oblongues, et celles de la tige ovales-lancéolées , un peu écartées les unes des autres. Les fleurs, bleues et portées sur de courts pé- doncules, forment un épi allongé, quelquefois un peu ra- meux et terminal. La corolle est à deux lèvres, offrant à la gorge 2 taches blanchâtres ou d’un bleu pâle. Les anthères sont liées entr’elles par des poils duvetés ; le pollen sort en masse de leur fourreau, pour envelopper le stigmate, globule papillaire entouré à sa base d’une manchette de poils qui balaie le fourreau des anthères étroitement unies. — Elle fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains siliceux , sablonneux et graveleux de la plaine. Géographie. — Son aire est assez restreinte. — Au sud, elle est en France et en Espagne. — Au nord, elle s’avance en France jusqu’à la presqu'île de la Manche et arrive même en Angleterre. — Elle est occidentale et s'étend de l’An- gleterre aux côtes du Portugal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne.............. 399 )Ecart en latitude : Nord; Angleterre... o1 | 120 Octident, Portugal... 11%0. Lens en longitude: DM rancé, /.. ee lues, 0 110 Carré d'expansion. .:.,...,..,.... 132 294 CAMPANULACÉES. FAMILLE DES CAMPANULACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nignitie: . *. "00400480 à SE 0:10 Abyssinie........ 10 à 16 32 E. à 41 E. - 1 : 208 Algérie eus 33 4 967010 à -0OVE, 117180 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 8 O0. 1 : 117 Sicile . .....ss.e 931 à-38 10 E. à 13 E. 1 : 214 Portugal, 4x 37 à 42 9 O. à 11 O. 1 : 190 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à16E. 1 : 96 Caucase... . 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 : 97 AAUTIUG..- mecs 43 à 46 31 E.à 34 E. 1 : 166 Plateau central... 44 à 47:.0 ‘à Es 1-7 FAN. eee ces le t OL 10. UD ES TE AR Russie méridionale.. 47 à 50 22 E.à 49 E. 1 : 97 Allemagne: 6..." 452069" 2E; à 1% Et L'2 65 Carpathes........ 49 à 50 19 E.à22E. 1: 98 Angleterre SJ 07 304987 470: à 7LOLN ES 418 Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à58 E. 1 : 114 Scandinavieentière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 : 124 Danemarck....... 92 à 57 7 E.à12 E. 1 : 108 Gothie: : 54. ess 55 à 99 10 E. à 15 E., 1 : 113 POLE In a'clee = 451 506 à 69. 10 E.à22-E. 1 : 115 Norvége. ....... ° 098 11, 2 E. à 100 ANNE Russie septentrie... 60 à 66 19 E.à 57 E. 1 : 125 Finlande. ..:.2.08 60 à 70 18 E.à28 E. 1 : 105 Laponie 35307203 65 à 71° 14 E'd400E T0": 2 EUROPE ENTIÈRE, » s «so. RP VE PROPORTIONS RELATIVES. 295 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande. 4... 510à:550 . : 700: à: 1300..1,:0194 Angleterre. .... 50 à 58 OX O1 72118 Allemagne . .... 45 à 55 2Eua414E.0,4,;:06à Russie moyenne. 50 à 60 17 E.à 58 E. 1 : 114 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 55 E.à 74 E. 1 : 115 Sibérie altaïque.. 44 à 67 66 E.à 97 E. 1 : 149 Sibérie du Baïkal. 49 à 67 93 E.à116 E. 1 : 121 Dabune........ 00 4:55 110 F3àa119 E. 11: 178% Sibérie orientale. 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 88 Sibérie arctique.. 67 à 78 60 E. à 161 E. 1 : 157 Kamtschatka.... 46 à 67 148 E.à170 E. 1 : 451 Pays des Tschukhis. D'NAOD EE OO NE MD Llesdel’Océanor”. 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 124 Amérique russe.. 94 à 72 170 O. à 130 E. 1: 99 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr*,rég.alp.etniv. 360à 37° 1500 à 3500 1 : 81 Roy. de Grenade, rég. niv. 36 à 37 2500 à 3500 1 : 61 Pyrénées... se <.... 42 à 43. 500 à 2700 1 : 37 Pyrénées élevées... .... + 42 à 43 1500 à 2700 1: 35 Pic du Midi de Bagnères. . 0 QUE 410 Plat, central,rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1: 35 Plateau central, sommets. 4% à 47 1500 à 1900 1 : 26 RE AU LS LEUR ... 45 à 46 500 à 2700 1 : 36 Alpes élevées. ......... 45 à AG 1500 à 2700 1 : 32 296 CAMPANULACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.. 120à 14° 2400. à 92700. 0: 0 Canaries... ..... 28 à 30 15 O. à 20 O. 1: 167 Hébrides........ 57 à 58 SOC à IDPO PE RNT Orcades..... ess JU 50.476 02/0270 Shetlandi: 4. 60 à 61 3 O. à 4 0. 1:154 Hero sn el 62 9 O. 1 :°297 lande: 6% à 66 16:0. au 97: 0 T'AS Mageroë.:.....:, 71 24 E. 4 : 97 SpIPberD,. 4. 79 à 80 10, E:.à, 90! FE. 05080 Ile Melville. ..... 76 114 O. Le 07 Ile J. Fernandez... 33 à 40S. 76 ©. 1800 Nouv. Zélande (wri). 35 à 42S. 171 O. à 176 O. 1 : 616 Malouines. ...... 52S$. 99 O. à 65 0. 0: 0 Les Campanulacées se présentent surtout dans la zone moyenne de l'hémisphère boréal de l’ancien continent ; elles sont rares sous les tropiques et se retrouvent encore au cap de Bonne-Espérance. L'Amérique est presque dépourvue de ces jolies plantes. — Celles qui habitent l'Europe sont assez inégalement distribuées et atteignent leur maximum entre le 40 et le 50° de latitude. L'Allemagne , les Carpathes, le plateau central de la France , le Caucase , le royaume de Naples sont les contrées où nous les voyons entrer pour plus de 17100 dans la végétation. En Allemagne elles font même à peu près 1/65, la moyenne de l'Europe entière, mais il faut remarquer que ce rapport est pris dans la flore de Koch qui comprend toute la Suisse , et que les montagnes sont très-favorables aux Campanulacées; leur distribution est plutôt en rapport avec l'altitude qu'avec la latitude. Elles JASIONE. 297 craignent également les contrées méridionales et les pays trop froids. — Leur distribution en longitude n’offre rien de particulier , rien de régulier , si ce n’est qu'il en paraît en- core quelques espèces dans le nord de l'Amérique, tandis que les autres parties du nouveau monde en sont privées. — Si l’on compare les chiffres de notre 3° tableau , qui offre les proportions des Campanulacées dans les montagnes, à ceux des contrées correspondantes de la plaine , on sera frappé de l'accroissement subit de ces plantes dans les lieux élevés, et, en effet, on sait que les Campanulacées sont un des plus beaux ornements des pelouses des zones élevées, et si l’on compare ensuite ces zones entr’elles, on remarquera que, sans aucune exception , ces plantes sont plus fréquentes sur les sommets élevés que dans les régions inférieures. — Dans les îles elles disparaissent presqu’en totalité et n’offrent rien de régulier dans leur distribution. — Les Campanulacées s'associent aux Primulacées , aux Gentianées et aux Saxi- fragées, pour décorer les lieux les plus élevés de la terre, et contribuent par leur nombre et leur fraicheur, par la pu- reté de leur corolles d’azur, à la beauté de ces vastes tapis tissés de fleurs éclatantes que le voyageur rencontre quand il s'élève au-dessus de la zone moyenne des montagnes. G. JASIONE, Lin. Distribution géographique du genre. —- On ne connaît encore que 9 Jasione, qui sont toutes des plantes du midi de l'Europe et principalement de l'Espagne et du Portugal. Quelques-unes de leurs espèces se retrouvent dans l’Aste mineure, et l’une d’elles s’avance un peu vers le nord. Ce sont des espèces à fleurs bleues, très-élégantes, comme la plu- part des Campanulacées. 298 CAMPANULACÉES. JASIONE PERENNIS, Lam, — C’est une des plus belles plantes de nos montagnes. Elle croît en gazons sur les pelouses élevées, au milieu des graminées montagnardes, avec le Trifolium alpinum, le Plantago alpina , etc., ou, dans les lieux moins élevés avec le Sedum album , V’Aspe- rula cynanchica, etc. Elle attend le mois de juillet pour montrer ses larges capitules d’un bleu d’azur. — Ses feuilles gazonnantes forment une rosette d’où sort une tige unique qui se termine par un seul capitule. Un joli verticille de bractées légèrement dentées et un peu réfléchies entourent de petites fleurs pédiceliées et d’un bleu magnifique, dont l’épanouisse- ment commence à l'extérieur. Le calice est d’un vert sombre ou violacé. Les anthères sont lilas ou saumonées, et ont déjà couvert le stigmate de pollen quand la corolle ouvre ses longues lanières. Alors le pistil, bleu ou violet , s’allonge et fait saillie, mais la fécondation est déjà opérée. Ce pistil, quand son stigmate n’avorte pas, se présente sous la forme d’une massue garnie de 10 rangées de poils collecteurs qui ont enlevé le pollen aux 10 loges des 5 anthères, et plus tard on aperçoit le stigmate bifide. — La capsule, à 2 loges, est marquée de 5 nervures, et elle s’ouvre au som- met en 2 valves qui restent couronnées par les 5 nervures saillantes du calice. — Elle fleurit en été, et à diverses épo- ques, selon l’altitude : — Le 26 juin 1836, à St-Saturnin ; — le # juillet 1842, sur la lave de Volvic; — 16 juil- let 1840 , vallée de Massiac, dans le Cantal; — 17 juil- let 1828, bois du puy de Dôme ; — 23 juillet 18%#, près du pic de Sancy ; — 28 juillet 1836, lave de Randanne ; — 29 juillet 1829, à Seymiers près Billom, mêlée au J. montana. Nature du sol. — Altitude. — Cette jasione croit sur les terrains siliceux , volcaniques et sablonneux des coteaux JASIONE. . 299 et des montagnes. Elle se trouve rarement en plaine , cepen- dant de Candolle la cite à O0 à Nantes et à Pise, à 1,600" au mont Dore où nous l’avons recueillie jusqu’à 1,800. Géographie. — Au sud , elle végète en France , dans les Pyrénées, en Espagne , en Aragon, — Au nord, elle est en Allemagne , en Bavière, en Belgique, dans les monta- gnes des Ardennes, en Gothie et en Norvége où elle est sporadique. — A l’occident , elle reste en France. — A lorient , elle ne dépasse pas la Bavière. Limites d'extension de l'espèce. L Sud, Espagne. .......c.... A0 Eee en latitude : [NON NOT VERE ee. esse + J9 19° Occident, France..... ce... 4 O.)Écarten longitude: Orient, Bavière... ..... MSIE AG = 14° Carré d’expansion..... RU 266 JASIONE MoNTANA , Lin. — On rencontre ce Jasione bi- sannuel sur le bord des chemins, dans les champs en friche, dans les bruyères, sur les sables des rivières. Il est sou- vent associé aux Filago, à l’Anthoxanthum Puel, à V Hyo- seris minima, aux Sedum, etc. Sa racine est mince, en- tière et profonde. Ses feuilles sont linéaires, froncées, ondu- lées, un peu velues et d’un vert foncé. Sestiges sont lon- gues ; celle du milieu dressée entre les latérales qui ne sont le plus souvent que des rameaux couchés et insérés à la base de la tige principale. Les fleurs offrent la même conforma- tion et les mêmes mœurs que celles de l’espèce précédente. — 11 fleurit pendant tout l'été et pendant une partie de l'automne. Nature du sol. — Altitude. — NX recherche les ter- 300 CAMPANULACÉES. rains secs, siliceux, graveleux, sablonneux et ceux qui sont volcaniques. 11 croît au besoin sur le sable pur, depuis les plaines, même dans les contrées méridionales, jusqu’à 1,500 dans les Alpes où le cite de Candolle; depuis 350" jusqu’à 1,650" dans le midi de l'Espagne, où l'indique M. Boissier. Géographie. — Très-répandu , ce Jasione habite le midi de la France, l'Espagne, et quelques points de l’Algérie. — Au nord , on le trouve dans tout le centre de l’Europe, en Danemarck , en Gothie, en Norvége, en Suède et dans la Finlande australe, ainsi qu’en Angleterre, en Irlande et aux Shetland. — A l'occident, il abonde sur les sables ma- ritimes de l’ouest, aux Asturies, en Portugal. — A l’orient, il est commun en Suisse, en Italie, en Sicile, en Turquie, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie............... 35° |Écart en latitude : Nord Emiande nn ve SN GI 26° Occident, Portugal.......... 10 in hore en longitude : Orient, Russie moyene...... o4 E. 64° Carré d'expansion. ......... sn 2100 G. PHYTEUMA, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre com- prend environ 40 espèces presque toutes européennes ou asiatiques. — On en connaît 28 en Europe, et presque toutes sont des hautes montagnes et surtout de l'Europe australe , des Pyrénées, de l'Espagne, de la Grèce, des Alpes, du Piémont et de la Hongrie. — 11 espèces habitent PHYTEUMA. 301 l'Asie, le Caucase, l'Arménie, l'Asie mineure, la Perse, la Chine et la Sibérie ; une espèce arrive au mont Sinaï, une autre au détroit de Malacca. — Enfin, une seule espèce est connue dans le Nouveau-Monde et habite le Chili. PHYTEUMA HEMISPHÆRICUM, Lin. — Jolie plante dissé- minée sur les pelouses des montagnes, dans les fentes des rochers, où sa racine, grosse et vivace, produit une grande quantité de feuilles et de fleurs. Les premières feuilles radi- cales sont souvent un peu lancéolées, les autres filiformes. La tige n’a que { ou 2 feuilles et se termine par un capitule arrondi de 20 à 30 fleurs bleues, accompagné de bractées ovoides ; acérées, plus courtes que les fleurs. Celles-ci ont 3 stigmates. Le fruit est une capsule à 3 loges couronnées par le calice, et s'ouvrant latéralement par des pores. Les se- mences sont pelites et nombreuses. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains siliceux, volcaniques et détritiques des hautes montagnes. Nous la trouvons au mont Dore et au Cantal jusqu’à 1,850". De Candolle la cite à 1,400" dans les Cévennes et au mont Dore. Wahlenberg dit que, dans la Suisse septentrionale , elle est commune à la hauteur de 1,800", et qu’elle dépasse même la limite des neiges perpétuelles. La Baumelle, cité par Ramond, l'indique dans les Pyrénées, sur le Vigne- mal, à 3,000", et Ramond lui-même l'a vue sur la crête qui sépare les deux sommets du pic du Midi, en fleur le 16 septembre 1793. M. Planchon la mentionne comme une des plantes spéciales aux terrains siliceux de la zone des hé- tres, dans le Gard et l'Hérault, et l’y a trouvée associée au Trifolium alpestre et au Genista-purgans. Géographie, — Au sud , on la rencontre dans les Pyré- 302 CAMPANULACÉES. nées. — Au nord, en Suisse, en Piémont. — A l’occi- dent , elle ne va pas au delà des Pyrénées. — A l’orient, elle est répandue en Piémont, en Tyrol, en Autriche, en Hongrie, et en Transylvanie. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Pyrénées... 3... 2. .1430 re en latitude : Nord, Suisse. ...... ER I SUUES | 5° Occident, Pyrénées... ....... 5 O.)Ecart en longitude: Orient, Transylvanie......... 22 E.\ 27e Carré d’expansion.............. 135 PHYTEUMA ORBICULARE , Lin. — Il habite les pelouses et les prés secs, les bruyères et les clairières des bois. Sa racine est vivace, ses feuilles radicales sont en cœur, por- tées sur d’assez longs pétioles ; les supérieures sont étroites, pointues et presque sessiles. Les fleurs, d’un bleu plus ou moins foncé, forment un capitule arrondi et terminal, sou- tenu par 3 ou 4 bractées un peu cordiformes, sessiles, velues et prolongées en pointes. — Il fleurit en juin, en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent à la nature chimique du sol, mais il préfère les terrains détriti- ques et se trouve à la fois en plaine et dans les montagnes. De Candolle l'indique à 40m à Carcassonne et à 1,500" dans le Jura, hauteur qu'il atteint aussi en Auvergne. Il croît sur le mont Ventoux entre 1,788 et 1,950, c’est-à-dire jusqu’au sommet. Géographie. — Wexiste au sud, en France, en Espa- gne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il croît en France, en Belgique et en Angleterre où il trouve à la fois PHYTEUMA. 303 ses limites septentrionale et occidentale. — A l'orient, il végète en Suisse, en Piémont, en Italie, en Hongrie, en Transylvanie, en Croatie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Naples...... 40° }Écart en latitude : Nord; Angleterre... .5.... 82 | 120 Occident, Angleterre... ....... 7 O.)Écarten longitude : Orient, Russie moyenne...... 52 E. b90 Carré,d’expansion 4: asset.) 708 PuyTEUMA NIGRUM, Smith. — C’est dans les prairies des montagnes , près du Scabiosa sylvatica , du Veratrum album et du Geranium sylvaticum, que cette espèce a choisi sa résidence. Elle y vit disséminée, mais quelquelois très- commune. Sa racine vivace donne naissance à des feuilles pétiolées, lancéolées, échancrées en cœur, et crénelées sur les bords. La tige est droite, un peu striée et comme tor- due, garnie de feuilles sessiles, entières. Les fleurs, d’un bleu pur, forment un épi allongé , accompagné de courtes bractées à peine visibles. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains détritiques, siliceux et volcaniques, de- puis 1,000" jusqu’à 1,200, Géographie. — Au sud , il atteint les Pyrénées orien- tales. — Au nord, il est en Suisse et dans quelques parties de l'Allemagne , la Belgique et la Bavière. — Sa station la plus occidentale est le plateau central de la France. — A lorient , on le rencontre dans le nord de l'Italie, en Hon- grie, en Autriche , en Croatie et en Transylvanie. 307 CAMPANULACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées.............. 13° ue en latitude : Nord, Belgique............. 50 id Occident , France........... 0 ni en longitude : Orient , Transylvanie......... 22 E. 220 Carré d'expansion. ..e...eeseee 19% PHYTEUMA sPICATUM, Lin. — Les prairies des montagnes et la lisière des bois nous offrent souvent cette espèce, dont les épis de fleurs jaunâtres ou bleues s'épanouissent au mois de juin. On trouve, au collet de ses racines, les débris des feuilles précédentes, et les radicales élargies présentent sou- vent, au milieu de leur limbe, une tâche noire et irréguhère. Celles de la tige finissent par ne plus former que des bractées sessiles. Les tiges sont fortement striées et tordues de gau- che à droite. Les fleurs qui forment l’épi s’ouvrent succes- sivement en commençant par celles de la base. La corolle, élargie près de son point d'insertion, est formée de 5 pétales soudés qui se prolongent en tube. On voit bientôt 5 fissures qui se forment au bas de la corolle, au point de jonction des 5 pétales, puis le style sort, par l'extrémité du tube, chargé de grains de pollen d'un jaune pâle qu'il a recueillis en s'allon- geant au milieu du faisceau d’étamines. Ce style est muni de petits poils capités qui recueillent le pollen et le font sortir de la fleur avant son épanouissement ; alors les 5 pétales se séparent à la base, on aperçoit les 5 étamines défleuries dont les filets sont élargis et un peu velus. Les pétales restent soudés à leur partie supérieure, et enfin les 2 stigmates s’écartent et deviennent nubiles à l'époque de la défloraison ; la dissémination s'opère par les pores latéraux _ PAYTEUMA. 305 de la capsule. — Cette espèce est souvent à fleurs blanches ou jaunâtres en Auvergne ; rarement on rencontre la variété bleue , tandis que nous avons vu, sur les frontières de la Bel- gique, les variétés bleue et blanche végétant ensemble dans les mêmes bosquets, comme ici, dans notre région mon- tagneuse, le Crocus vernus, qui couvre les prairies de fleurs violettes et d'individus complétement atteints d'albinisme. Nature du sol. — Altitude. — I croït principalement sur les terrains siliceux et graveleux , sur le sol détritique des forêts. — On le trouve en plaine et dans les montagnes. Wahlenberg le cite au delà de la limite des hêtres ; on le rencontre jusqu'à 1,400" sur le mont Ventoux, où il vé- gète sur le calcaire, et 1l atteint la même altitude en Au- vergne. Géographie. — Au sud , il existe dans les Pyrénées et dans l’Aragon. — Au nord, dans presque toute l’Europe centrale, en Danemarck, dans la Norvége australe et en Angleterre. — À l'occident, il a sa limite dans cette der- nière centrée. — À l’orient, il est en Suisse , en Bavière, en Autriche, en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, en Italie, dans les Russies moyenne et australe. Linntes d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. ............. 40° :Écart en latitude : Nord, Norvége.........5...:. 59 à LL Occident, Angleterre......... 6 O.)Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne...... 52 E.) 58° Carré d'expansion. ........... 1102 PayreuMa Hazcert, All. — Il vit disséminé sur les pentes herbeuses des montagnes, où sa racine charnue, blan- VII 306 CAMPANULACÉES. châtre et vivace, émet des feuilles cordiformes, pointues au sommet et plus ou moins dentées. La tige est terminée par un épi ovale de fleurs bleues, entouré de longues bractées. Les styles sont longs et velus. — Ilfleurit en Juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains siliceux et volcaniques, vers 1,500 à 1,800 dans le Cantal, et à 800" dans la Lozère. De Can- dolle le cite à 800" à Vinadio, et à 2,000" au mont Cenis. Géographie. — Au sud, il vit dans les Pyrénées. — Au nord , il est en Suisse et en Piémont — A l'occident, il vé- gète en Auvergne. — A lorient, dans une partie de l’Italie, en Autriche, en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Pyrénées... ...4. 4... 43° )Ecart en latitude : Nord ,'Suisiet 45250, ut 8 5° Occident, Auvergne.......... 0 Ecart en longitude : Orient, Transylvanie......... 22 E. 22° Carré d’expansion....,......... 110 G. CAMPANULA , Lin. Distribution géographique du genre. — Plus de 200 es- pèces de campanules sont disséminées sur la terre, et presque toutes sont européennes ou asiatiques; 1 0 espèces habitent en effet les diverses parties de l’Europe et surtout la zone méditerranéenne et les îles de cette région. — La Grèce et l’Archipel, l'Italie, l'île de Crête, la Dalmatie , offrent une multitude de magnifiques espèces. L'Espagne , le Portugal, en possèdent aussi quelques-unes qui leur sont particulières. Il y en a moins dans l'Europe centrale ; cependant la Saxe, CAMPANULA. 307 la Bohême , la Hongrie, la Carniole, le Bannat, ont aussi des types qui leur appartiennent. Elles sont nulles ou à peine représentées dans la Scandinavie , mais si elles s’éloignent des pays froids, elles recherchent au contraire les zones éle- vées des montagnes, et de charmantes campanules ont élu domicile dans les Alpes, le Piémont, les Pyrénées, les Carpathes et sur les montagnes de la France centrale, — L’Asie possède au moins 80 espèces de ce genre divisées en trois centres principaux. Celui du Caucase, qui est le plus nombreux , en y comprenant les espèces de l’Asie mineure, de la Syrie, de la Géorgie , de la Perse et du Liban. Celui des grandes Indes , y compris les montagnes du Népaul , et enfin le groupe sibérien , très-nombreux aussi, et auquel se rattachent quelques campanules de la Dahurie et du Kamts- chatka. On en connaît encore en Arabie , au Japon et à la Cochinchine. — L'Amérique est pauvre en campanules, et ces plantes ne se trouvent que dans le nord de ce continent, s’avançant au plus jusque dans la Caroline , mais atteignant les parties boréales. 12 espèces seulement y ont été consta- tées. — L'Afrique n’est pas non plus leur pays de prédilec- tion ; on en cite cependant 5 isolées : en Barbarie, aux Canaries , à l’île Maurice, à l’île Saint-Jacobi et au Cap. — Enfin, on en a décrit une seule de la Nouvelle-Hollande. CAMPANULA ROTUNDIFOLIA, Lin. — Que l’on aborde les prairies ou les lisières des bois , les bords des chemins, ou les pentes rocailleuses des montagnes, partout on est frappé de la beauté des corolles bleues de cette charmante espèce. Elle recèle, sans doute, des types qui, plus tard, seront séparés, mais tous contribuent à la beauté de ces parterres de la nature qui n’ont pas la brillante uniformité de ceux de nos jardins, parterres où nous trouvons les plan- 308 CAMPANULACÉES. tes dans leurs sites naturels et conservant la naïveté de leurs mœurs primitives. Cette Campanule est vivace, et ses racines, dures et ligneuses, produisent des faisceaux de feuilles dont les plus inférieures sont rondes ou réniformes , largement dentées, et les autres, ainsi que les caulinaires, étroites, linéaires et entières. Les feuilles radicales disparaissent sou- vent quand des tiges, minces et rameuses, s'élèvent et sou- tiennent sur des pédoncules écartés et filiformes des fleurs suspendues qui oscillent au moindre vent. Ces fleurs sont surtout penchées pendant la nuit et lorsque la pluie survient. Dans cette espèce comme dans les autres, un peu avant la fécondation , les styles, dont les poils sont quelquefois épars, mais pour l’ordinaire disposés sur 10 rangs près du som- met et comme contigus aux stigmates , sortent de leurs four- reaux tout chargés du pollen qu'ils ont recueillis sur leur pas- sage, et bientôt après on voit les branches du stigmate s’écarter, s’étaler , se rouler en dehors et devenir enfin pa- pillaires sur leur face interne. (Cassini, opusc., t. 2, p. 374). — Les corolles se dessèchent sans tomber et la cap- sule s'ouvre par des fentes latérales. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente, se trouve sur tous les terrains et à toutes les hauteurs, depuis 0 jusqu'à 1,600" et même au delà, puisque M. Boissier la cite en Espagne entre 2,000 et 2,600", et M. Cosson, en Algérie, près du sommet du Djebel-Cheliah, dans les montagnes de l’Aurès. Géographie. — Lorsque les plantes réunissent des types qui tendent à former des espèces distinctes, elles ont ordi- pairement une aire d'expansion très-vaste , et c’est ce qui arrive pour cette espèce. Elle végète partout, depuis l’AI- gérie et la pointe australe de l'Espagne jusque dans le fond CAMPANULA. 309 de la Laponie, dansl’Altenford, à Hammeriest et à Mageroë. Elle existe dans tout l’espace intermédiaire, excepté aux Orcades. — A l'occident, elle se retrouve au Groënland et dans une partie du Canada jusqu’au 64°. — A l'orient, elle est dans toutes les Russies, dans le Caucase , dans tou- tes les Sibéries et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. UD NIDEME ses musee DU is en latitude : Nord, Laponie... .... Sa sr dE à à 36° Occident, Canada. ......... 76 Es Ecart en longitude : Orient , Sibérie orientale. .... 163 E. 2390 Carré d'expansion. ........... 8604 CAMPANULA LINIROLIA , Lam. — Cette belle espèce est parfois très-abondante sur les pelouses et dans les prairies des montagnes ; elle s’y mêle à la brillante végétation de l'été, et ses épis bleus sont accompagnés du Betonica offi- cinahs, du Centaurea montana, de l’Arnica montana , du Crepis grandiflora et d’une foule d’autres espèces. Elle est vivace. Ses feuilles radicales, presque semblables à celles de la tige, sont linéaires ou lancéolées et très-glabres. Les fleurs, assez nombreuses, contre l’assertion de Lamark, for- ment un épi unilatéral et allongé. Elles offrent les caractères et le mode de fécondation de toutes les campanules. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette plante sur les terrains siliceux , granitiques , volcaniques et détritiques, depuis 800" jusqu’à 1,700". De Candolle l’in- dique à 1,500% à l’Espérou, à 2,000” dans les Alpes. Ramond la cite, d’après la Baumelle , sur le Vignemal , dans ls Pyrénées, à 3,000", 310 CAMPANULACÉES. Géographie. — Au sud, elle attemt les Pyrénées et le royaume de Naples. — Au nord, elle croît en Belgique, dans le duché de Luxembourg, et M. Anderson indique en Laponie, comme plante australe, mais remontant pourtant presque dans la région alpine, un C. rotundifolia, var. hinifolia, qui est peut-être notre espèce. — À l'occident, elle a été citée en Amérique , dans tout le Canada et toute l'Amérique arctique, mais c’est une autre espèce, le C. Langsdorfiana, Fischer. — A l’orient, elle existe en Suisse, en Italie, et peut-être faut-il encore rapporter à cette espèce le C. Scheuchzeri, Vill. , que Ledebour indique dans la Russie arctique , dans le pays des Samoyèdes , dans les Si- béries de l'Altaï et orientale, et jusque dans l’île de Sitcha. Plusieurs formes , appartenant aux C. linifolia et C. rotun- difolia, devront, sans doute, former des espèces distinctes. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples..... 0° | Ecart en latitude : Nord, Laponie............. 66 26° Occident, Pyrénées. ...... .. 2 O.)Ecart en longitude: Orient , Iles Aléoutiennes.... 180 en 1820 Carré d’expansion............+ 4732 CAMPANULA RHOMBOIDALIS, Lin. — On le rencontre : dans les prairies et parmi les Eroussailles. Sa tige est simple et striée. Ses feuilles sont lancéolées, dentées, éparses, assez nombreuses ; les supérieures plus petites. Les fleurs forment un épi court et terminal, tourné d’un seul côté. Les divisions du calice sont allongées et capillaires. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. -— Alhtude, — Terrains siiceux et CAMPANULA. 311 volcaniques des montagnes. Il croît aussi sur le calcaire, puisqu'il se trouve dans le Jura où de Candolle l'indique à 1,400, et à 2,000" au mont Cenis. Géographie. — Son aire est restreinte à la France, à la Suisse , au Piémont , à la Hongrie et à l’Etalie. Limites d'extension de l’espéce. Sud, Royaume de Naples... ... 0° Lie en latitude : Nord , Suisse. s lasser 514 oeterston 48 8° Occident, Pyrénées. ......... 5 O.)Ecarten longitude : Orient, Royaume de Naples... 16 Fe 21° Carré d’expansion. ....... ci CAMPANULA RAPUNCULOIDES, Lin. — Il habite les bois, les taillis et les buissons, Sa tige est droite, cylindrique et rougeâtre , feuillée dans toute sa longueur. Les feuilles infé- rieures sont cordiformes et pointues, les supérieures, ova- les, lancéolées , sessiles et même à demi-embrassantes. Les fleurs sont disposées en un épi allongé; elles sont d’un bleu violacé , pendantes et unilatérales, soutenues par des pédicelles qui partent de l’aisselle de bractées foliacées. Le calice offre des divisions allongées et réfléchies. Celles de la corolle sont velues sur les bords. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent, 1l se trouve sur tous les terrains, dans la plaine et sur les montagnes. MM. Grenier et Godron l'indiquent jusqu’au sommet de la vallée de la Bérarde en Dauphiné. Ledebour le cite dans le Breschtau entre 400 et 1,000. Géographie. — Au sud, ce Campanula atteint l’Ara- gon et le midi de l'Italie. — Au nord, il est assez répandu , 312 CAMPANULACÉES. en Belgique, en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, dans toute la Suède, dans la Norvége boréale et dans la Finlande australe. Il est aussi en Angleterre et en Ecosse. — À l'occident , nous avons cité l'Espagne et l'Angleterre. — A l’orient, il végète en Suisse, en Italie, en Autriche , en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , dans le Caucase, en Crimée, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne............... 40° )Écart en latitude : Nord, Finlande... « ue 990 Occident, Angleterre... ..... . 6 O.!Ecart en longitude: Orient , Sibérie de l’Oural..... 58 E. 64° Carré d’expansion.............. 1408 CampanuLa TrACHELIUM, Lin. — Belle et grande es- pèce, commune dans les bois où elle vit souvent avec le Me- hits Melissophyllum , le Campanula persicifolia, V Orobus niger , le Lilium Martagon, etc. Les tiges sont dures et cassantes, les feuilles velues sur les nervures. Les fleurs nais- sent tantôt solitaires, tantôt par petits bouquets à l’aisselle des feuilles supérieures; elles sont portées par des nédoncules ordi- nairement recourbés et rougeâtres. Le calice est garni, sur ses nervures, de poils blancs un peu rudes. La corolle est plissée sur 5 angles, comme dans les autres campanules. Les étamines s'ouvrent de très-bonne heure dans le bouton. Les filets sont velus et fortement élargis à la base. Les poils collecteurs paraissent épars sur le style. La corolle est garnie à l'intérieur de quelques longs poils blancs articulés, — Elle fleurit en juillet et en août. CAMPANULA. 313 Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et croît dans les plaines et sur les montagnes sans cependant atteindre une très-grande altitude. Géographie. — Au sud , on la trouve en France, en Ara- gon , dans le midi de l'Italie et en Algérie. — Au nord, dans toute l’Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, en Norvége, en Suède , dans toute la Finlande, en Angle- terre et en Irlande. — A l'occident , elle est aussi en Por- tugal. — A l'orient, elle existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Ma- cédoine, dans le Caucase et la Tauride, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud.) Nigérié.....:..2.... 180019 Ecart'en datitude : Nord; Finlande::.......... 66 5 à Occident , Portugal. ......... 12 O.)Ecarten longitude : Orient , Sibérie altaïque....... 96 “à 108° Carré d’expansion............ 3348 CAMPANULA LATIFOLIA , Lin. — On trouve cette grande campanule dans les lieux ombragés, dans les bois de sapins, au milieu des broussailles. Elle y vit souvent accompagnée du Sonchus alpinus, du Doronicum austriacum , du Ri- bes petræa, etc. Elle est vivace, ses tiges sont hautes, dures et rougeâtres. Ses feuilles sont grandes, pointues et dentées. Les fleurs, d’un bleu violacé, sont æussi très-grandes, solitaires à l’aisselle des feuilles et un peu dirigées vers la terre. Le calice est purpurin ou violacé, marqué d’une bande plus pâle et rose au milieu de chaque sépale. Ses 314 CAMPANULACÉES. divisions, comme le contour des dentelures des feuilles, sont garnies de cils glanduleux et noirâtres. Chacun des pétales de la fleur est marqué de 3 nervures et garni de quelques poils blancs sur les bords. Les filets des étamines sont vio- lacés, élargis à leur base et garnis de poils violets, glandu- leux. Anthères et pollen jaunes. L’ovaire est surmonté d’un disque blanc. Le style est très-velu, blanchâtre et garni de poils collecteurs nombreux et blancs. La corolle répand une odeur légère et suave. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette plante sur les terrains siliceux , volcaniques et détritiques où elle n’est pas commune. Elle préfère probablement les cal- caires puisqu'elle est commune dans le Jura. Elle se rencon- tre en Auvergne entre 1,000 et 1,200m. De Candolle l’in- dique à 800" dans le Jura et les Alpes. Nous l’avons trou- vée à 1,200 dans les Pyrénées. Ledebour la cite dans le Breschtau entre 400 et 700". Géographie. — Au sud, cette plante existe dans les Py- rénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , dans toute l'Europe, y compris la Scandinavie jusque dans les bois om- breux des pentes des Alpes du Nordland en Laponie. Elle est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, l'Irlande est sa limite. — A l’orient , elle s’avance en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans le Caucase , le Talüsch, la Géorgie , l'Arménie, dans les Si- béries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples..... 40° en latitude : Nord, Lapomiesss.......... 70 300 CAMPANULA. 319 Occident, Irlande........... 8 O.) Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque.. . .. ..:1:96 E) 10/° Carré d’expansion............. 3120 CampanuLA ERrinus, Lin. — Petite plante annuelle, rameuse et velue , qui croît sur les vieux murs, sur les ro- chers, dans les lieux secs et pierreux, et qui offre plutôt le port d’une véronique que celui d’une campanule. Ses feuilles sont petites, ovales, sessiles, munies de quelques dentelures écartées et souvent opposées dans le haut de la plante. Les fleurs sont solitaires aux aisselles des feuilles, ou réunies en épis peu garnis à l'extrémité des rameaux. Elles sont sessiles ou presque sessiles, d’un bleu pâle, un peu irrégulières. Le style est terminé par un stigmate simple. Après la floraison, les lobes des calices se développent, la capsule grossit et s'ouvre au sommet pour répandre ses grai- nes. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente et habi- tant la plaine. Géographie. — Elle est méridionale et se trouve en France, en Corse, en Espagne, en Algérie, aux Açores, à Madère et aux Canaries. — Au nord , on la trouve dans la France australe, jusqu’à Angers. — A l'occident, elle est en Portugal et aux Açores. — A lorient, on la cite dans l'Italie, la Sicile, la Turquie et l’Asie mineure. Limites d'extension de l'espèce. AI: Canaries... eue + 30° | Ecart en latitude : Non, France.. 12. . A7 17 Occident, Açores... ...5..... 30 O. | Ecart en longitude : Orient, Asie mineure........ 32 E, 629 Carré d’expansion......,...... 1054 316 CAMPANULACÉES. CAMPANULA PATULA, Lin. — Cette espèce habite les bois, les haïes et les buissons, tous les lieux frais, ainsi que les fourrés des bords des rivières. Elle est annuelle; ses tiges sont anguleuses , ramifiées , couvertes de poils dirigés en bas. Les feuilles inférieures sont étalées, ovales, lancéolées , dentées ou sinuées; celles de la tige sont lan- céolées , linéaires , entières ou à peine dentées. Les fleurs, portées sur delongs pédoncules, forment une panicule lâche, d’un violet pâle, dont les longues divisions des calices attei- gnent presque l’extrémité du bouton. La corolle, d’un vio- let lilas, est veinée, et ses divisions sont réfléchies en dehors. Les stigmates sont distincts, séparés longtemps d'avance dans le bouton, et garnis de jolies séries de poils collecteurs. La corolle, entièrement glabre, se flétrit, dès que la plante est cueillie, plus vite encore que dans les autres campa- nules , mais les boutons s’épanouissent quand la plante cou- pée est conservée dans l’eau. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle parait préférer les terrains siliceux et sablonneux, mais elle vit aussi sur le calcaire, dans la plaine et sur les montagnes , jusqu’à 1,600" au col de Balme, où elle est indiquée par de Candolle. Géographie. — Au sud , elle atteint les Pyrénées, le midi de Espagne et de l'Italie. — Au nord , elle est dis- séminée dans toute l’Europe à l’exception de la Laponie. — À l'occident, on la trouve en Angleterre seulement et peut-être dans le midi de l'Irlande. — A l’orient , elle vé- gète en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Transylvanie, en Croatie, en Grèce, dans le Caucase, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe, dans le nord de la Sibérie de l'Oural. CAMPANULA. 317 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne... ....... pue, )Ecart en ie Nord Finlande. 25... Occident, Irlande: 3.0 5 2... rs O. re ide. Orient, Sibérie de l'Oural..... 60 E. 20 Carré d’expansion............ 2088 CAMPANULA PERSICIFOLIA, Lin. — C’est une des plus jolies plantes des bois taillis et des broussailles, et quoique souvent associée à de nombreuses et élégantes espèces, on la distingue de loin à sa tige élancée et à ses grandes fleurs bleues régulièrement campanulées. Elle est vivace ; sa tige est droite, simple, lisse et peu feuillée. Ses feuilles sont longues , étroites, glabres et garnies de dentelures légères et glanduleuses. Les fleurs sont grandes et pédonculées, bleues, blanches ou teintées de rose. Elles sont plus ou moins nombreuses et unilatérales. Les boutons offrent des prismes anguleux très-réguliers. Les anthères ne sont pas réunies en fourreau, et les poils collecteurs sont irrégulière ment disposés sur les styles. — Cette campanule vit ordi- nairement isolée et fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous la trouvons sur les terrains siliceux, graveleux et volcaniques, mais elle croit aussi sur les calcaires plus ou moins compactes. Elle préfère la plaine ou les coteaux peu élevés aux hautes montagnes. Géographie. — On la trouve, au sud, dans les Pyrénées, dans l’Aragon et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle vit disséminée dans une grande partie de l'Europe, en France, en Belgique, en Allemagne, dans toute la 318 CAMPANULACÉES. Scandinavie et la Finlande, à l’exception de la Laponie. — À l'occident, elle reste en Espagne. — A l’orient, on la rencontre en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Thrace, en Macédoine, dans le Cau- case, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, du Baïkal et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Grèce........ ses... 38° Écart en latitude : Nord, Finlande...... 29.7 106 28° Occident, Espagne... ...... 6) Ra en Jougitude : Orient, Sibérie du Baïkal..... 116 E. 3249 Carré d’expansion ............ 3388 CampanuLaA RapuncuLus, Lin. — Cette espèce bisan- nuelle croît le long des chemins et des haies, dans les lieux incultes. Sa tige est rude et anguleuse, rameuse et peu garnie. Ses feuilles radicales sont molles, un peu velues, ovales-oblongues et rétrécies en pétiole. Les supérieures sont lancéolées , linéaires, pointues et sessiles. Les fleurs, assez petites, sont disposées en épis lâches au sommet de la tige et des rameaux. Les divisions du calice sont grêles et subulées. La corolle, d’un bleu lilacé, est allongée. — Elle fleurit en juin et en Juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle croit sur tous les terrains et préfère la plaine aux montagnes; cependant M. Boissier l'indique jusqu’à 1,800" dans le midi de l’Es- pagne, et Ledebour entre 800 et 1,000" dans le Talüsch. Géographie. — Au sud, elle végète en France, en Corse et en Espagne. — Au nord, elle croît en France, en Belgique , et atteint même l'Angleterre. Elle est aussi en CAMPANULA. 319 Danemarck et en Gothie, mais sporadique. — A l'occident, on la trouve en Portugal. — A l’orient nous pouvons citer la Suisse, l'Italie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Thrace , la Macédoine , le Caucase, la Tauride, les bords de la Caspienne , le Talüsch, les Russies moyenne et aus- trale et la Sibérie de l’Oural où elle entre à peine. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 37° oo en latitude : Nord, Ile d’Osilie........... 58 21° Occident, Portugal. ......... 10 . Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 59 E. 69v Carré d'expansion... ....+.+..+ 1449 CampanuLA CERVICARIA , Lin. — On trouve cette espèce vivace dans les clairières et sur le bord des bois, dans les lieux secs et arides. Sa tige est droite, couverte de poils rudes et blanchâtres que l’on retrouve aussi sur les feuilles. Ces dernières sont étroites, grisâtres, émoussées à leur sommet. Les fleurs sont bleues, petites, terminales et réu- nies en tête au sommet de la tige ou des rameaux. Leur corolle est velue , surtout aux angles rentrants que laissent ses divisions. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains siliceux et graveleux, les alluvions et les lieux rocailleux. Elle croît ordinairement en plaine, mais elle peut s'élever, car de Candolle la cite à 1,100" dans les Alpes et dans le Jura. Géographie. — Au sud , elle existe en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle est très-disséminée, en France, en Allemagne, dans la Gothie, la Finlande, 320 CAMPANULACÉES. la Norvège et la Suède australes. — À l’occident, elle reste en France. — A lorient , elle habite la Suisse, l'Italie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, les Russies septen- trionale, moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples... ... 00 Écart en latitude : NOTA FIMIAROB. eco reoue 09 250 Occident, Æranges : 5..." Emo en longitude: Orient, Russie moyenne...... 58 E. 620 Carré d’expansion. ............: 1550 CAMPANULA GLOMERATA , Lin. — Parmi les magnifiques espèces du genre qui nous occupe, on distingue le C. glo- merala qui se fait remarquer par ses nombreuses variétés, par le bleu intense de ses fleurs et par le grand nombre de ses individus , dispersés sur les pelouses des montagnes et souvent mêlés au Gentiana lutea, à V'Astrantia major, au Chrysanthemum Leucanthemum , au Briza media, au Be- lonica officinalis, etc. , ou bien dominant de sa hauteur les pelouses où abonde l'Euphrasia officinalis, le Linum ca- tharticum, le Gymnadenia conopsea, etc. — C’est une plante vivace, à tiges rudes, rougeâtres, souvent angu- leuses et presque toujours simples. Ses feuilles radicales sont élargies et portées sur de longs pétioles, celles de la tige sont étroites et demi-embrassantes. Les fleurs sont sessiles au sommet de la tige, ou forment d’élégantes corbeilles aux aisselles des feuilles supérieures qui sont presque opposées. Ces fleurs sont très-grandes dans quelques variétés. Le soir elles resserrent les divisions du limbe de la corolle, et les écartent le matin. Les fleurs de chaque capitule s’épa- CAMPANULA 321 nouissent en même temps. La capsule, redressée , s'ouvre à la base des loges pour répandre ses graines. — La floraison a lieu pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Espèce presque indiffé- rente qui préfère cependant, sur le plateau central, les terrains siliceux, graveleux et volcaniques. Elle croît en plaine et s'élève aussi très-haut, à {,460" sur le sommet du puy de Dôme, à 1,800" au port de Venasque dans les Pyrénées, à 2,000" dans le Talusch. Géographie. — Au sud, cette campanule croît en France, en Aragon et dans le midi de l’talie. — Au nord , elle est commune dans presque tout le centre de l’Europe ; en Bel- gique, en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, en Suède, principalement sur le littoral, dans toute la Finlande et en Angleterre où elle trouve sa limite occidentale. — A lorient, elle croît en Suisse, en Italie, en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie, en Dalmatie, dans les Balkans, au mont Athos, dans les Russies septentrionale, moyenne et méri- dionale, dans le Caucase, la Géorgie, le Talüsch, dans toutes les Sibéries et dans la Dahurie. Limites d'extension de l’espèce, Sud, Royaume de Naples. .... 400 }Écart en latitude : Nord, Finlande... ANA . 66 9260 Occident, Angleterre. ......: 6 O©.|Écart en longitude : Orient , Sibérie orientale. .... 163 E. 1690 Carré d’expansion..........:... 439%. CampPanuLA spECIOSA , Pourr. — Cette campanule habite les coteaux secs et pierreux où elle vit très-disséminée , et où elle forme d’élégantes pyramides. Elle est vivace , peut- 322 CAMPANULACÉES. être bisannuelle. Sa racine produit une rosette de feuilles longues, linéaires , un peu crénelées. De leur centre s’élève une tige rameuse , à rameaux redressés et garnis de feuilles nombreuses , hérissées de poils raides comme ceux de la tige et des calices. Les fleurs sont grandes, d’un bleu pâle ou violacé, bien campanulées, portées sur des pédoncules sim- ples et uniflores, garnis, dans le milieu de leur longueur, de 2 feuilles linéaires. Elles ont 3 stigmates et une capsule à 3 loges. — Elle fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne la connais- sons que sur les terrains calcaires, à la faible altitude de 700 à 800m. Géographie. — On ne connaît cette plante que dans les Pyrénées, dans les Corbières , dans la Lozère, et près de Montpellier, ce qui lui donne un carré de 2 à 3 degrés seu- lement. Campanuza Meniom, Lin. — Espèce bisannuelle qui croit dans les lieux incultes et sur le bord des rivières. Sa tige est haute et feuillée, rude, velue et rameuse. Ses feuilles sont ovales, lancéolées, sessiles, velues et d’un vert sombre. Ses fleurs sont très-grandes , renflées, pédonculées, d’un bleu tantôt pâle, tantôt très-intense et violacé. La moitié inférieure du calice est fortement plissée , et munie d’appen- dices qui se réfléchissent pour couvrir le fruit ; la corolle est velue ; les stigmates sont au nombre de 5 , et la capsule, renversée, est à à loges ouvertes par des trous valvaires. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous la connaissons sur les terrains primitifs et les alluvions , toujours en plaine. Géographie. — Son aire n’est pas très-étendue; elle ha- bite le midi de la France, le Piémont, la Lombardie, la SPECULARIA. 323 Toscane, la Transylvanie, Constantinople, l'Olympe bithy- nique, le Caucase, la Tauride et l'Ukraine. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Grèce..... 70. Fe HIS NrSSN | Écart en latitude : Nord, |France. 40200 ve se 08) 8° Occident, France... ......... 0 Écart en longitude : Orient, Caucase. scies de 004041E: | 46° Carré d'expansion. ........... .. 368 G. SPECULARIA, Lherit. Petit genre séparé avec raison des campanules, et com- posé de 8 espèces, dont 5 européennes, 2 asiatiques et une seule del’ Amérique septentrionale. SPECULARIA SPECULUM, Alph. DC. — Les plantes des moissons constituent, sans contredit, un des plus beaux décors des campagnes, soit par leur abondance, soit par leur association entr'elles ou leur mélange avec les céréales qui leur forment un fond de verdure. Ce joli Specularia ne le cède à aucun autre par son élégance et par sa profusion. Nous le rencontrons partout. Il forme de petites touffes ver- doyantes sur lesquelles paraissent une multitude de fleurs dont la corolle, divisée jusqu’à la base, offre 5 angles avant de s'épanouir. Le matin, ses parties étroitement rappro- chées s’écartent, les plis s'étendent, on voit tous les mou- vements de cette riche étoffe violette, qui bientôt ne forme plus qu’un disque étalé et arrondi, qui offre au soleil sa surface tout entière. Le soir, les plis se forment encore, et la fleur, exactement fermée, abrite ses 5 étamines dont le pollen, 324 CAMPANULACÉES. comme dans les autres campanules , a déjà été enlevé par les poils collecteurs du style. Alors les stigmates se roulent en dehors , et peu de temps après, les fleurs sont remplacées par des capsules allongées, prismatiques, à3 loges et à 3 trous ouverts près du sommet, et qui renferment un grand nom- bre de petites semences aplaties et très-brillantes. — Il fleurit en juin et en Juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît partout sur les calcaires , les sables , les alluvions. Mais il reste ordinairement dans les plaines et ne paraît pas s’éle- ver au delà de 1,000 à 1,200". Géographie. — Transporté partout avec les céréales, il croit, au sud, en France et dans le midi de l’Italie ainsi que dans l'Afrique boréale, où il a sans doute été naturalisé. — Au nord, il habite la Belgique, la Bavière et la Li- thuanie. — À l'occident, 1l se trouve dans l’ouest de la France. — A l’orient, il existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie , en Grèce à l’île de Cos, où il est commun selon d’Urville , en Tur- quie et dans le Caucase. | Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. .............. 350 M en latitude : Nord, Lithuanie........... 4 19° Occident, France............ 3 té Ed en longitude : Orient , Caucase........ duntais VOTE: 49° Carré d’expansion............. 931 SPECULARIA HYBRIDA, Alph. DC. — On le rencontre dans les champs, sur les coteaux , sur le bord des vignes , où, annuel comme le précédent, il est moins répandu et WAHLENBERGIA . 325 très-irrégulièrement disséminé. Sa tige est mince, simple ou rameuse ; ses feuilles sont étroites , quelquefois ondulées, et les fleurs très-petites, peu apparentes, ne s'ouvrent que quelques heures dans la journée , sous l’influence directe du soleil. Quelquefois même la fleur ne s’ouvre pas du tout, mais la fécondation n’en a pas moins lieu, et il lui succède des capsules allongées, munies d’une bractée latérale. — Il fleurit en mai et en juin et disparaît bientôt après. Nature du sol. — Altitude. — I croît sur les terrains calcaires et marneux de la plaine , sur les pépérites volcani- ques calcarifères. Géographie. — IL s'étend, au sud, dans le midi de la France, en Corse , dans le midi de l'Espagne et aux Cana- ries. — Au nord, on le trouve en Allemagne, en Angle- terre, en Belgique. — A l'occident, en Portugal. — A lorient, en Suisse, en Italie, en Sicile, en Turquie, en Grèce, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie et en Tauride, d’où M. Alph. de Candoile pense qu’il a pu être transporté dans le reste de l’Europe, car il croît sur les ro- chers et non dans les champs. Il est aussi indiqué en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. D CRAN es à cé a à a SOUI0 rat en latitude : Nord, Angleterre........... D9 25° Occident, Canaries. ......+. 18 SALE en longitude : Orient, Géorgie... .......... 44 E. 620 Carré d’expansion............. 1550 G. WAHLENBERGIA, Schrad. Distribution géographique du genre. — Ces plantes sont les campanules de l'hémisphère austral. Leur nombre 326 CAMPANULACÉES. s’élève à plus de 100 , et l'Afrique seule en a 76. On en compte 63 soit au cap de Bonne-Espérance , soit dans ses environs. Les autres espèces africaines sont dispersées dans les îles : à Madagascar, à Sainte-Hélène, à Bourbon, à l’île de France, à Madère, puis on en trouve 1 en Egypte et 1 au Sénégal. — L’Asie en possède 8, des Indes orientales , du Népaul et du Japon. — On en connaît 7 en Europe ; elles habitent l'Italie, la Dalmatie, la France, le Bannat et la Croatie. —6 font partie de la flore de l'Amérique du sud et vivent au Brésil, au Chili et à l’île Juan-Fernandez. — L’Océanie n’est pas dépourvue de Wahlenbergia, car on en mentionne 9 à la Nouvelle-Hollande et 1 à Java. WAHLENBERGIA HEDERACEA, Rchb. — Miniature des plus gracieuses et des plus délicates , qui habite les lieux hu- mides , le bord des petits ruisseaux d’eau vive, ou qui étend ses tiges filiformes et rampantes sur les coussins des Sphag- num. À peine aperçoit-on ses petites feuilles qui rappel- lent la forme de celles du lierre, et bientôt on distingue une foule de clochettes bleues dont les pédoncules se redres- sent pour fleurir et pour présenter au soleil l’azur de leurs corolles. Souvent cette plante appuie ses tiges sur d’autres végétaux et s'élève à une certaine hauteur. Tantôt elle croît seule et forme de charmants gazons; plus souvent elle ma- rie ses fleurs aux corolles carnées de l’Anagalis tenella, ou se mélange aux feuilles rutilantes du Drosera rotundifolia. En Bretagne , elle accompagne le Sibthorpia europæa. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous la trouvons tou- jours sur les terrains primitifs très-humides et en plaine, ou dans les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, cette espèce s'arrête en Espa- ÉRICACÉES. 327 gne et en Portugal, — Au nord , elle existe dans les Ar- dennes belges, en Allemagne, en Bavière, dans le Dane- marck austral, en Angleterre et en Irlande. — A l’occi- dent, elle croît en Portugal. — A l’orient, elle est en France et en Dalmatie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne......... bd, d10N part en latitude : Nord, Angleterre......e...+ 96 16° Occident, Portugal.......... 10 O. Écart en longitude : Orient, Dalmatie......... Lis 4 . 2/49 Carré d’expansione........... 384 FAMILLE DES ÉRICACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie. ...e...e. : O0à 109 1800. à DE. 0: 0 Abyssinie.......... 10 à 16 32 E.à 41 E. 1 : 556 Algérie... .:....:33 à 36 : 5 O.à.6 E. :1:::420 Royaume de Grenade. 36 à 37 5 O.à 8 O. 1 : 186 Biciles.£. 7.6 -... 31 à 38 10 E,à13 E. 1 : 321 Portugal. 2 .Ln2 4. 9108 429, 9 Où à 1100111 11417 Royaume de Naples.. 38 à 42 11 E.à 16 E. 1 : 308 Caucase... 0.6.5 À 40 à 44 35 E.à48 E. 1 : 276 Tauride . .... 2. SR A6 BD "ES à 94 EE: 1:1499 Plateau central. .... 44 à 47 O0 à 2E. 1 : 104 328 ÉRICACÉES. Latitude. Longitude, Emme fans mdr, A20à 510, 7004 à 6° E. Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. Allemagne... ...... 45 à 55 2 Eyà 14 E. Carpathes......... 49 à 50 19 E.à 22 E. Angleterre ........ DDASS TX TD: Russie moyenne... .. 50 à 60 17 E. à58 E. Scandinavieentière.. 55 à 71 3 E. à 29 E, Danemarck. ....... SANG 7 Eh 120E; Gothibtel der Ju ds 354à.59.. 40, E.à 45€: Suède UE sut aide 554à 69.10. FE. à S9ME. Norvéges. ces A58 à 74 ..2. E..hMt0nE: Russie septentrie.... 60 à 66 19 E.à 57 E. Finlande... 666 ci 60 à 70 18 E. à 28 E. Laponie... 54. 65 à 71 14 E. à 40 E. EUROPE ENTIÈRE. . . . DE ES LE sé LE] .. . > ed bed bob pb nb pb pot Deb eh eh ed jeb jen à .. .. LA] md Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande. ,+6-0.9 OV 997 1'UR A Lo 0 Angleterre . ..... 90 à 58 lai. 0 Sr Ds Allemagne ...... 45 à 55 2 E.à 14 Russie moyenne... 50 à 60 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 Sibérie altaïque... 4% à 67 Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 Dabunrie.../{2.8.4 50 à 55 Sibérie orientale... 56 à 67 Sibérie arctique... 67 à 78 Kamtschatka.. ... 6 à 67 PaysdesTschukhis. » Iles de l’Océanor", 51 à 67 Amérique russe... 94 à 72 2 A DA AE. à. 58 E. 55 E:.à . 74 66 E. à 97 93 E. à 116 110 E. à 119 111 E. à 163 60 E. à 161 148 E. à 170 | SRE 155 170 E. à 130 170 O. à 130 HOCHEREEEE ù mb be bb bed pb fe ed eh be eh job je Q «1 a © © CG =] ND Qt D DO © D 19 Où I © à ho9 1 = 25 PROPORTIONS RELATIVES. 329 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Roy.deGr“, rég.alp.etniv. Roy. deGrenade, rég. niv... Pyrénées Pyrénées élevées. . .. Pic du Midi de Bagnères… Plat. central, rég. montagn. Plateau central, sommets. . Alpes élevées... ..... Latitude. 36 à 37 A2 à 43 .... 42 à 43 » 44 à 47 44 à 47 45 à 46 45 à 46 .. 360 à 370 Altitude en mètres. 1500 à 3500 1 : 243 2500 à 3500 1: 61 500 à 2700 1: 51 1500 à 2700 1 : 106 »', 0:14: 0 500 à 1900 1: 35 1500 à 1900 O0: 0 500 à 2700 1: 61 1500 à 2700 1 : 116 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.... 120à 149 2400. à 2700. 0: 0 anale. 4 ok, 28 à 30 15 O. à 20 O. 1:251 Hbrides., 2 dass DA, AS RO.ù A10,02.4:55 Crradés de 59 40. à. 6:O:ut: 59 SHCUIRN: 2e sue 60 à 61 9 0.4 A4:0.:1: 54 LIETT fn snde 62 9 O. 1:59 ISMHU6.. «5 eee OL 4 00 16 O. à 27 O. 1: 26 Mageroë....,.... + DT 24 E. à hd dl Spitzherg . .... PS COTT SD PETONE. 2 00" ET 077 Ile Melville... ... "70 114 O. 4267 Ile J. Fernandez.... 33 à 40S. 76 O. à SEULE à) Nouv. Zélande (nord). 35 à 425$. 171 O. à176 O. 1:205 Malouines. ....... HAS: 59 O. à 65 O. 1: 62 Nous réunissons, sous le nom d’Ericacées; des plantes dis- tribuées en diverses familles sous les noms de Vacciniées , Ericinées, Pyrolacées et Monotropées. Bien que ces végé- 330 ÉRICACÉES. taux offrent des caractères suffisants pour légitimer ces sé- parations , leurs ports , leurs habitudes et même leur géo- graphie nous engagent à les réunir. Les véritables Erica- cées sont disséminées sur différentes parties du globe, mais abondent surtout au cap de Bonne-Espérance et se retrou- vent aussi dans l’Europe australe. — Les Vacciniées, dont quelques-unes appartiennent à l’ancien continent, pullulent principalement dans l'Amérique septentrionale. — Les Pyrolacées sont européennes , asiatiques ou américaines. — Les Monotropées sont presque toutes de l'Amérique du nord. Le groupe entier des Éricacées a peu d’espèces à la Nou- velle-Hollande où il est représenté par la famille des Epa- cridées. — En Europe , nous voyons ces plantes augmenter régulièrement, et rapidement en allant vers le nord, à tel point que formant en Sicile, à Naples, dans le Caucase environ 17300 ou 17400 de la végétation, elles en font 1237 en Laponie. — Elles ont aussi une tendance à se déve- lopper dans le sens des longitudes, surtout en se rappro- chant des pays froids et des méridiens où le climat atteint toute sa rigueur. — Un fait remarquable, c’est que ces plantes qui aiment les pays froids, se trouvent, comme on devait s’y attendre, en plus grande proportion sur les mon- tagnes, mais à la condition qu’elles ne soient pas trop éle- vées, car alors leur nombre diminue, et si le royaume de Grenade fait exception à cette règle, c’est que, placé sous une latitude plus basse, sa zone supérieure correspond à la zone moyenne des autres montagnes. — Les îles, excepté celles de l'hémisphère austral , et celles qui sont situées trop près du pôle, offrent généralement une proportion d’Eri- cacées plus grande que celle des continents qui leur corres- pondent; nous trouvons même le rapport très-grand de VACCINIUM. 331 117 pour Mageroë et pour les îles américaines de l'Océan oriental. G. VACCINIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce grand genre, composé de 90 espèces environ, est formé de petits arbris- seaux presque tous américains; ils habitent les bois om- bragés et montueux et quelquelois les marais tourbeux qu’ils couvrent de leurs fleurs blanches, roses ou carminées. — 75 espèces sont, en effet, américaines, et, sur ce nombre, près de 60 végètent dans l’Amérique du nord, depuis les montagnes du Mexique jusque sur les terres arctiques, mais principalement dans les Etats-Unis et le Canada. — Les Andes de l'Amérique du sud sont aussi peuplées de Vac- cinium; on en connaît 48 espèces au Brésil et au Pérou. — L’Asie toute entière ne fournit que 12 espèces à ce genre, et plusieurs d’entr’elles semblent arriver encore de l'Amérique par les iles Aléoutiennes et le Kamtschatka. Les autres sont du Japon, des Grandes-Indes et de la Sibérie. Une seule est du Caucase. —En Afrique, les Vaccinium sont confinés seulement dans les îles; on en connaît 4 à Madagascar , 2 aux Açores, 1 à Madère, 7 en tout. — 3 espèces vivent en Océanie, aux îles Sandwich et des Amis, toujours dans les îles. — Enfin, en comptant l’Oxicoccos , l’Europe n’a que # Vaccinium, dont 3 se retrouvent en Amé- rique et sont peut-être originaires du Nouveau-Monde. Vaccemium Myrriczus, Lin. — Nous ne connaissons aucune espèce plus sociale que celle-ci. Elle forme d’im- menses tapis d’un beau vert sur les pentes humides des montagnes, mais sa véritable station est dans les forêts de sapins, sous l’ombrage desquels elle a fixé son séjour. 392 ÉRICACÉES. Elle dispute le sol des forêts au Melampyrum pratense qui l’accompagne presque toujours, aux Aypnum et quelque- fois aux Zycopodium. C’est peut-être la plante qui contri- bue à donner le plus de fraîcheur à ces magnifiques forêts, où la verdure fait tous les frais du paysage et où l’on s'égare avec tant de plaisir pendant les chaleurs de l'été. — Les racines traçantes du myrtille courent dans le terrean des bois, s’insinuent entre les pierres et produisent une multi- tude de rameaux anguleux où la place des anciennes feuilles est encore marquée par une petite saillie. Quand le prin- temps arrive dans les montagnes, toutes ces petites branches se couvrent d’un jeune feuillage d’un vert tendre et demi- transparent, et en même temps des pédoncules, courts et courbés, montrent des fleurs roses, en grelots, d’une ex- trême élégance, et qui renferment un charmant appareil de fructification. Avant même que ces grelots ne soient ouverts la fécondation s’est opérée. Les anthères, formées de 2 loges renflées , s'ouvrent au sommet par 2 tubes, et de petits ap- pendices épineux, couchés sur ces mêmes anthères , s’écar- tent pour mettre à découvert un réseau léger qui forme le fond de la fleur. Un stigmate, aplati et visqueux, reçoit les jets successifs du pollen qui s’échappe par les tubes des anthères. — La corolle se détache, et dès le mois de juin on voit de petits fruits verts qui grossissent rapidement en se gonflant de suc violet , et qui se transforment en baies succuleutes , recouvertes de poussière glauque , et offrant encore à leur sommet la trace de la corolle qui s’en est détachée. — Le myrtille est souvent associé au V. uligino- sum, au Calluna vulgaris et au Potentilla Tormentilla. — Il fleurit en avril, en mai ou en juin, selon les altitudes, et mürit ses fruits en juillet, août et septembre. Nature du sol. — Altitude. — A recherche les terrains VACCINIUM . 333 siliceux et détritiques , cependant de Candolle l’indique dans le Jura et M. Grenier dans le Doubs. — Il croît en plaine et dans les montagnes. Il commence à s’élever sous le 48° degré de latitude et monte de plus en plusen allant vers le sud. En Auvergne, il atteint 1,400%. De Candolle l'indique à 40% à Angers, où ses graines sont apportées par la Loire, et à 1,600" dans le Jura. M. Watson le cite dans les monts Grampians, en Ecosse, à 1,300", et Wahlenberg à 2,200 dans les Alpes. Tenore ne le mentionne qu'entre 800 et 1,200" dans le midi de l'Italie. En Laponie , il s’élève en- core sur les pentes des montagnes jusqu’à 400 et 660, Mais à cette dernière hauteur, ses fruits ne mürissent plus. Les- sing l'indique à 600" aux Loffoden. Il est mentionné par M. Martins jusqu’à 700" au sommet de la montagne de Mallingsfall, à Vindoë, une des Feroë. Enfin Ledebour dit que dans diverses provinces du Caucase , il atteint jusqu’à 2,400 et 2,800", Cette grande puissance expansive en altitude n’avait pas échappé à M. de Humboldt, car il dit : « Le Vaccinium Myrtillus et le Callunavulgaris qui, sous la zone tempérée et notamment dans les Alpes, atteignent la limite des neiges éternelles, ne dépassent pas, dans les montagnes de la Laponie, des hauteurs de 400 à 660m. (Humboldt, de Distrib., p. 135). Géographie. — Une plante aussi commune et aussi so- ciale doit nécessairement occuper une aire très-étendue. C’est en effet ce qui a lieu. Au sud , on la trouve dans les Pyrénées, dans le midi de l'Italie, et même en Afrique, dans les montagnes de l’Atlas, près Blidah. — Au nord, elle existe dans toute l’Europe, dans les lieux sylvatiques et humides, presque toujours associée aux hêtres ou aux sapins; en Prusse , autour de Berlin, le myrtille est commun et 334 ÉRICACÉES. réuni au F. Fitis-idæa. Il abonde dans la Scandinavie, dans la Laponie, jusqu'au Cap-Nord. Autour de Kantokeino, en Laponie , il est associé au V. Vitis-idæa, au V. uligino- sum, à l’Arbutus alpinus et à l'A. uva-ursi. « En Islande, d’après M. Robert , 1l s'associe aussi au Calluna vulgaris et à l’Arbutus uva-ursi, et 1l tapisse les rochers partout où les bouleaux ne peuvent se développer. Cependant il arrive souvent que le Betula nana ou fruticosa, le Vaccinium Myrtillus et V’Erica vulgaris s'associent de telle manière, que ces arbustes forment un véritable tapis au milieu des roches basaltiques qui garnissent les côtes, ce qui facilite, au lieu de l'arrêter , la progression des chevaux. Quelque- {ois un Salix remplace un de ces arbustes, surtout dans les landes si communes en Islande, et si souvent inondées par les pluies. » (E. Robert, Voy. en Islande, pag. 344.) — On le rencontre aussi en Angleterre, en Irlande et dans tous les archipels anglais ou danois. Dans toutes les contrées du nord , le VW. Myrtillus acquiert par le froid un feuillage d’un _rouge vif qui le rend très-élégant en automne. Ce rouge contraste avec les tapis des Cenomice gris ou jaunâtres qui couvrent le sol et pénètrent même jusqu’au milieu des tiges de cet arbuste. — A l’occident, nous avons indiqué l'Islande, nous pouvons y ajouter le Portugal ; et quoique cité en Amé- rique, nous croyons que ce Vaccinium est le seul qui n'existe pas sur ce continent, où une espèce voisine aura été confon- due avec lui. — A l’orient , il s'étend comme vers le nord, à une distance considérable, non-seulement en Europe, dans toutes les Russies, mais toutes les Sibéries, allant dans le pays des Samoyèdes, à une latitude plus élevée que le Cap- Nord, passant en Dahurie, au Kamtschatka, et végétant aussi sur plusieurs des îles Aléoutiennes. VACCINIUM. 335 Limites d'extension de l'espèce. SPA AS IS 07. TE, 11309 Ecart en latitude : Nord, Terre des Samoïèdes.... 72 379 Occident, Islande........... 12 O.}Ecarten longitude: Orient, Aléoutiennes........ 180 E. | 1920 Carré d’expansion. . use. 1104 VACCINIUM uLiGINOSUM , Lin. — Il habite les marais élevés des montagnes où il forme des touffes basses et élar- gies, qui vivent associées au Salix lapponum, au Calluna vulgaris, aux Eriophorum , etc. Ses tiges sont dures , très- rameuses ; ses rameaux cylindriques et ses feuilles rondes, entières, offrent un joli réseau de nervures anastomosées. — De petits bourgeons à fleurs naissent au sommet des tiges, et l’on voit en juin ces toufles de Vaccinium se couvrir de petites fleurs blanches et inclinées, qui présentent commeles autres espèces un appareil compliqué pour leur fécondation. —Les baies sont d’un noir bleuâtre, comme celles du myr- tille, recouvertes aussi de poussière glauque, mais leur chair est blanche, et elles ne sont pas gorgées de suc violet. — Il fleurit en mai et en juin, et mürit ses fruits en août et en septembre. | Nature du sol. — Alhtude. — On le rencontre prin- cipalement sur les terrains siliceux , détritiques et mouillés, mais il croit aussi, quoique plus rarement, sur le calcaire, pourvu qu'il soit recouvert de tourbe. C’est la plante des terrains tourbeux. M. Nicklès la cite comme caractéristique de ces terrains autour du Grimsel, et y croissant en société des Sphagnum capillifolium, Scirpus cæspitosus, Erio- phorum polystachium, Carex stellulata, Anthoxanthum 336 ÉRICACÉES. odoratum, Calluna vulgaris, Tussilago alpina et Viola palustris. — I croît depuis la plaine jusqu'aux hautes mon- tagnes. De Candolle l'indique à 200" dans les Ardennes, à 1,600" dans le Jura et les Pyrénées. Ramond rapporte, dans son voyage au pic du Midi, que ce Vaccinium végète près d’un vieux genevrier à 2,760" d’élévation. Wahlen- berg le mentionne sur les pentes marécageuses alpines et subalpines de la Suisse septentrionale , jusqu’à la limite des neiges. Aux Loffoden, selon Lessing, il monte encore à 610%, En Laponie, où le sol est constamment humide, il re- cherche les terrains secs, selon Wahlenberg, et s’avance jus- qu'au Cap-Nord, mais peu abondant. Il monte plus hau. que le V. Myrtillus, mais ses fleurs deviennent très-petites, et se décolorent à une certaine élévation et sont presque toutes stériles, ce qui a lieu dans les mêmes conditions pour les V. Myrtillus, V. Viis-idæaet V. Oxicoccos. — M. Bois- sier cite aussi ce Vaccinium dans les prés humides de sa région nivale, entre 2,600 et 3,100%. — Nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,500 ou 1 ,600, et 1l couvre littérale- ment quelques montagnes du Mont-Dore. Géographie. — Il occupe l’Europe entière, apte la pointe australe de l'Espagne, jusqu’au Cap-Nord, et se trouve en Angleterre, en Islande , aux Shetland et aux Feroë, mais ni aux Hébrides, ni aux Orcades. Dans les contrées les plus septentrionales , il s'enfonce dans les tapis de mousse et de lichen, y fait tracer ses tiges pour s’abriter du froid, et laisse seulement sortir l'extrémité de ses rameaux. — A l’occi- dent , il croît au Groënland et dans diverses parties de l’A- mérique du nord. À Terre-Neuve, selon de la Pilaye , il vit associé au V. pensylvanicum ; il végète à la baie d'Hudson et dans les îles les plus arctiques du Nouveau-Monde , ainsi qu’au Labrador et sur la côte nord-ouest. Dans les plaines, VACCINIUM. 337 cette espèce ne paraît pas exister au sud du Saskatchawan, et dans les Etats-Unis, on ne l’a encore trouvée que sur le sommet des montagnes blanches dans le New-Hampshire. — À l’orient, elle croît dans toutes les Russies et dans toutes les Sibéries , atteignant presque l’extrémité de la terre des Samoyèdes, la Dahurie, le Kamtschatka, les îles Aléou- tiennes et l'Amérique arctique. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. ... 36° jee en latitude : Nord, Terre des Samoyèdes.... 72 360 Occident et Orient......... 360 ER FRA Carré d’expansion..,........ 12960 Vaccium Viris IbÆA, Lin. — C'est encore dans les bois ou sur les pentes buissonneuses des montagnes que l’on rencontre cette jolie espèce. Ses tiges faibles sont souvent cachées dans les bruyères ; elles sont à demi-rampantes et montrent, sur le bois de l’année précédente, de petits bour- geons qui donnent naissance à des feuilles entières , roulées en dessous sur leurs bords, lisses, luisantes et ponctuées. — Les fleurs, couleur de chair, forment une grappe terminale que recouvrent de petites bractées colorées. — Le fruit est une baie creuse au sommet, marquée de 4 trous, et d’un rouge très-vif. — Fleurit en juin. Nature du sol. — Alutude. — I croît sur les terrains siliceux et détritiques, sans être exclu complétement des sols calcaires, puisqu'il est cité dans le Jura. Il habite la plaine aux environs de Berlin, et arrive , sans s’élever , jusque dans la forêt de. Haguenau, où M. Billot le cite à 142. De VII 22 338 ÉRICACÉES. Candolle l'indique à Suze à 1,600" , et à 1,800" en Dau- phiné. Nousle trouvons en Auvergne entre 1,200 et 1,800m, M. Parlatore le cite dans les Alpes de Chamouni à 2,151". Wahlenberg dit qu'il habite les forêts de sapins de la Suisse septentrionale, et qu'il s’y élève quelquefois au-dessus de la limite de ces arbres. Ledebour, en le mentionnant sur diffé- rents points du Caucase, lui assigne 2,400 à 2,800", tan- dis que Lessing dit qu'il reste à 0 aux Loffoden, où les VW. Myrtillus et V. uliginosum S’élèvent plus haut. Géographie. — 11 à une grande puissance expansive , allant, du sud au nord, depuis les montagnes du centre de l'Espagne jusqu’à Mageroë. Il existe aussi en Angleterre , en Irlande, aux Hébrides, aux Feroë et en Islande. — A l'occident, on le rencontre au Groënland , à Terre-Neuve, au Labrador, à la baie d'Hudson, au lac de l’Ours, à la côte nord-ouest. — À l’orient, en Suisse, en Italie, en Turquie, dans le Caucase , dans toutes les Russies, toutes les Sibéries, la Dahurie, le Kamtschatka , les îles Aléou- tiennes et l'Amérique arctique. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. de diète ee OT je en latitude : Nord, Moucros sl APRES TE TR 31° x Ecart en longitude : Occident et Orient........ +. 300 | 36 pue Carré d’expansion. te 11160 Vaccmium Oxrcoccos , Lin. — Les plantes les plus vo- lumineuses et les plus éclatantes ne sont pas les seules qui aient le pouvoir d’exciter notre admiration ; notre enthou- siasme pour les merveilles que le créateur a répandues sur la VACCINIUM. 339 terre, ést souvent excité par les plus humbles productions, Nous n'avons jamais pu contempler sans émotion ce Vacci- nium rampant qui.établit sa domination sur les masses ver- doyantes des Sphagnum, qui étale ses tiges filiformes et rampantes sur ces coussins d’un velours éternel, et qui nous montre le rouge pur de ses fleurs sur le vert admirable des moelleux tapis qu'il a choisis pour demeure. On voit, en effet, ses petites feuilles glauques et roulées en dessous , dis- posées sur deux rangs réguliers dans toute la longueur des tiges. D’autres rameaux plus petits et redressés portent les fleursterminales. Leurs # pétales soudés se roulent en dehors, et les anthères, terminées par un tube, versent à plusieurs reprises leur pollen sur un stigmate tronqué. — Des baies globuleuses et d’un beau rouge succèdent à ces fleurs déli- cates, leur poids les entraine , elles se posent surles Sphag- num, et il semble que la mousse elle-même ait produit ces fruits éclatants. — Souvent il est accompagné de l’An- dromeda polifolia, du Scheuchezera palustris, du Narthe- cium Ossifraga, du Drosera rotundifolia, du Carex ti- mosa, du Salix repens, etc. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Terrains mouillés et tourbeux, sols détritiques, quelle que soit leur nature chimi- que, préférant pourtant les sols siliceux. De Candolle le cite à 40" près Paris, à 1,600" dans les Vosges et sur l’Au- brac. Wahlenberg dit qu’il occupe seulement les marais de la plaine, en Suisse, et cependant Lessing l'indique aux Loffoden jusqu’à 600". En Suède et en Laponie , il habite les marais couverts de Sphagnum, excepté ceux des hautes montagnes où 1lse montre rarement. : Géographie. — Au sud , il s'arrête dans les montagnes de l'Espagne et de la Calabre. — Au nord , il est répandu dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie, la 340 ÉRICACÉES. Laponie , jusqu’au 70° 40’. Il existe en Angleterre, en Irlande et en Islande , mais il n’estdans aucun des archipels. — À l'occident, on le rencontre à Terre-Neuve , au La- brador , au Canada , sur les bords marécageux du lac Huron, sur les montagnes rocheuses et jusque sur les rivages de la Mer arctique. — A l’orient, il végète en Suisse, en Italie, en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans toutes les Russies , toutes les Sibéries, la Dahurie, Ve Kamstchatka, les îles Aléou- tiennes et dans l’Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne............. 40° |Ecart en latitude : Nord, Laponie............. 74 31° Uccident et Orient... ....... 360 rh en longitude : 3600 Carré d’expansion. ........ +.. 11160 G. ARBUTUS; Lin. Distribution géographique du genre. — En réunissant aux Arbutus les Arctostaphylos, qui en ont été séparés, le genre est composé d’environ 40 espèces, dont 30 sont américaines. Le Mexique , la Californie , les Etats-Unis et le Canada sont les régions qu'affectionnent ces élégantes espèces. — 3 seulement sont connues dans l'Amérique du sud , au Chili et à Juan-Fernandez. — L'Europe en a 7, presque toutes méridionales , et dont quelques-unes lui sont communes avec l'Amérique. — On n’en connaît qu'une en Asie, et 2 espèces africaines, habitent , l’une les Canaries, et l’autre l’île de Madère. ARBUTUS. 341 Argutus UxEpo, Lin. — Si nos contrées n’ont pas, comme les régions tropicales , des forêts où les arbres offrent à la fois des fleurs et des fruits au milieu d’un brillant feuillage , la nature n’a pas voulu que nous fussions totale- ment privés du spectacle dé cette admirable fécondité. L’Ar- butus Unedo réunit à lui seul toutes les beautés de la végé- tation et toute la puissance de la reproduction. Tantôt il forme de simples, buissons , tantôt il s'élève et constitue des arbres qui se réunissent aussi en forêts, et qui se mêlent au Quercus Ilex, aux Phylliræa, ou qui contrastent, par leur éclatant feuillage, avec les fleurs carnées de l’Erica ar- borea. — L’Arbutus Unedo est rameux; ses branches sont garnies de feuilles dentées , épaisses et luisantes, d’un vert sombre, qui y restent fixées pendant deux années. D’autres petites branches sont terminées par des grappes de fleurs inclinées , dont les corolles , en grelot et demi-trans- parentes, sont d’un blanc jaunâtre ou verdâtre , selon l’é- poque de leur épanouissement. Ces fleurs, qui paraissent en automne , restent longtemps épanouies et se succèdent lentement. Elles renferment une belle glande nectarifère , autour de laquelle sont régulièrement disposées 10 petites fossettes. Les étamines , à filets courts, renflés et velus à la base , portent des anthères articulées au sommet de ce filet ; mais, à mesure que l’épanouissement a lieu, les filets s’al- longent, et les anthères, tournant sur leurs supports, viennent placer leurs pores devant le stigmate glutineux. — Après la fécondation, le calice se resserre, et l'ovaire se trans- forme en une petite baie verte et rugueuse, qui commence à grossir. Peu à peu le volume du fruit augmente, le vert jaunit, puis il s’orange, et, enfin, le fruit mür et d’un rouge vif ressemble à une énorme fraise. Il n’atteint sa ma- turité qu'une année après sa fécondation, et c’est alors que 342 ÉRICACÉES. cet Arbutus montre à la fois des fruits rouges et d’autres orangés, des fruits encore verts et des grappes de fleurs. Nature du sol. — Altitude. — 1] recherche les terrains siiceux et rocheux, et croît aussi sur les sables maritimes. Il s'élève un peu dans le midi de l'Espagne, où il atteint 650", d’après M. Boissier. Il végète aussi dans les monta- gnes de l'Atlas. Géographie. — Cet arbre, tout occidental , s’avance, au sud, jusque dans le midi de l'Espagne et dans l’Atlas. M. Cosson le cite aussi, aux environs de Philippeville , as- socié au Myrtus communis, au Calycotome spinosa, aux Phylliræa latifolia et P. media, au Rubus fruticosus , var. discolor, au Genista numidica , etc. — Au nord , il suit encore le rivage et arrive sur les côtes de Bretagne, et, sans aborder en Angleterre, en Irlande, où il trouve sa station la plus occidentale. — IT habite aussi le Portugal. — À l’orient , il existe en Corse, en Italie, en Sicile, en Grèce, en Turquie , en Syrie et en Palestine. Limites d'extension de l'espèce. - Sud ‘Palestine. ut 0 45" 330 |Écart en latitude: Nord Erlandéx ii vent sc die53 190 Occident, Irlande........... 12 O.]Écart en longitude: Orient, Palestine... ..... PT CNT 45° Carré d’expansion. ........ suce : 8DD ArguTus Uva-urst, Lin. — Très-répandue sur les pentes des montagnes élevées , cette élégante espèce les tapisse de ses tiges couchées, dont les unes, stériles, sont gar- nies de petites feuilles entières , luisantes, dures et persis- tantes, tandis que d’autres, plus courtes, sont terminées par ARBUTUS. 343 de petits bouquets de fleurs penchées, à corolles couleur de chair. Ces jolies corolles renferment aussi une glande nec- tarifère d’un brun noir, et 10 fossettes pour en recueillir l'humeur miellée. L'entrée de la corolle est fermée par un réseau de poils glanduleux et par les petites épines des éta- mines. Les anthères s'ouvrent au sommet par 2 pores. — Le fruit mûr est plus éclatant encore que les fleurs; c’est une baie d’un rouge vif, renfermant, dans une pulpe fa- rineuse , 5 semences osseuses, et qui reste l’hiver cachée sous la neige pour briller encore un instant avant de se dé- tacher, quand le printemps arrive. — Il fleurit en avril et en mai. Acerbi le cite en fleur en Laponie, près d’Uleaborg, le 25 juin 1795 et le 17 juin 1797. Nature du sol. — Altitude. — I] semble inhérent aux calcaires et croît en abondance dans le Jura, le Dauphiné, mais jamais sur le terrain primitif, selon M. Lamotte. Nous le trouvons en Auvergne sur les trachytes au mont Dore, sur les phonolites au Mezenc. M. l’abbé Fournier a fait re- marquer , en août 184%, à la Société géologique , que sur le mont du Chat, en Savoie, cet Arbutus est très-abondant sur la Dolomie, et ne se rencontre, dans cette localité, sur aucun autre terrain, de telle sorte que cette plante marque, pour ainsi dire, les limites des terrains magnesifères. (Bull. de la Soc. géol., nouv. série, t. 1 , p. 779.) — Ilrecherche les montagnes. De Candolle l'indique à 300" dans le Palati- nat, et à 1,600" dans le Jura et dans les Alpes, où Wah- lenberg dit qu'il est très-rare, et près de la limite supérieure dessapins. M. Boissier l’a trouvé dans le royaumede Grenade, dans les lieux argilo-calcaires de sa région subalpine , entre 1,650 et 2,150%.M. Martins l'indique sur le versant sud du mont Ventoux à 1,560%. Nous le trouvons jusqu’à 1,400 au Mezenc. Tenore le mentionne dans le royaume de Na- 344 ÉRICACÉES. ples entre 1,800 et 2,000", tandis qu’en Laponie Wah- lenberg dit qu’il est abondant dans les lieux sylvatiques , mais rare dans les hautes montagnes. u Géographie. — On le rencontre, au sud, jusqu’à la pointe australe de l'Espagne. — Au nord , il occupe toute l'Europe centrale , toute la Scandinavie, l’Angleterre , l'ir- Jande , les Orcades, les Shetland , et l'Islande où il végète au milieu des bouleaux. — A l'occident , il croît en Amé- rique, dans tout le Canada jusqu’au fort Franklin, et à la rivièré de Makensie, sur la côte nord-ouest. — A l’orient, il est en Suisse, en Italie, en Autriche, en Hongrie, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans toutes les Russies, toutes les Sibéries, dans le pays des Tschutskhis, au détroit de Behring, dans les Aléoutiennes et dans l’Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Grenade... 370 ie en latitude : Nord" Eapobies.NSST0 330 1 Écart en longitude : Occident et Orient: ......:. 360 260 Carré d'expansion. :......:...: 11880 G. ANDROMEDA , Lin. Distribution géographique du genre.— Les Añdromeda; dont on connaît 75 espèces, constituent encore un genre américain, car 60 habitent le Nouveau-Monde. 40 appar- tiennent à l'Amérique du Nord, aux Etats-Unis, au Ca- nada, et surtout aux terres arctiques, car ce sont desplantes des pays froids, dont quelques-unescependant atteignent l’A- ANDROMEDA.. 345 mérique équinoxiale et vivent dans ses montagnes. —20 espè- ces végètent dans l'Amérique du sud, presque toutes du Brésil et du Pérou, et une d’entre elles croît aussi au détroit de Magellan. — 5 sont africaines, 2 de Madagascar et 3 des îles Mascareigne. — Enfin, on cite en Europe 4 Andromeda, mais 3 d’entre eux vivent aussi dans l'Amérique du nord , et le 4° habite également le nord de l’Asie, en sorte que ces plantes sont presque toutes étrangères à l’Europe. Ce sont de charmants arbustes aux feuilles nombreuses, aux fleurs en grelot, qui habitent principalement les marais et les ter- rains tourbeux, et les décorent de leurs jolies corolles. Quel- ques-uns même se présentent sous la forme d’arbrisseaux ou de petits arbres. [ls remplacent les bruyères sur les plages stériles de l’Amérique du nord. . ANDROMEDA POLIFOLIA, Lin. — Cette plante fait l’or< nement des marais tourbeux des montagnes , où elle repré- sente seule les Ericacées du nord de notre hémisphère. Sa racine , ou plutôt ses véritables tiges ; rampent sur la vase ou sous les Sphagnum, et émettent çà et là de petits ra- meaux dressés, garnis de feuilles allongées , roulées en des- sous sur leurs bords et glauques en dessus. Les jeunes bour- geons , qui se développent ordinairement au mois de mai, donnent des fleurs avant de laisser sortir leurs feuilles, et l’on voit alors de jolies grappes roses, inclinées, dont les co- rolles penchées ont le style saillant , tandis que leurs 5 divi- sions se réfléchissent. Comme dans les Arbutus , 1l existe dans la fleur une glande à 10 lobes, et des anthères qui se retournent pour laisser sortir par leurs pores un pollen qui s'attache aussitôt sur un stigmate visqueux. — Le fruit est une capsule globuleuse qui s'ouvre en 5 valves. — Cette plante élégante vit au milieu des Sphagnum et des Ceno- 346 ÉRICACÉES. myce, avec les Eriophorum, les Drosera et toutes les espè- ces des marais tourbeux. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains siliceux ou volcaniques, mais elle croît partout, pourvu que le sol soit tourbeux. Elle croît sur l’île flottante du lac de l'Esclauze, sur un sol uniquement formé par l’enlacement des racines des Carex, des Eriophorum, des Salix et des Betula. — Elle habite la plaine ou les montagnes , selon la latitude. De Candolle la cite à 100" dans la Campine, et à 1,200" dans le Jura. Nous la trouvons en Auvergne entre 1,100 et 1,300". Lessing dit qu'aux iles Loffoden elle croît encore à 320". Géographie. — Au sud , cet arbuste a sa limite dans les Pyrénées. — Au nord , il croît en Belgique , en Allemagne, en Bavière et dans toute la Scandinavie. On le trouve , dit Wahlenberg, dans tous les marais de la région sylvatique, jusque dans la zone subalpine , mais il devient plus rare dans les marais véritablement alpins. Le savant auteur de la flore de Laponie, cite cette espèce avec admiration. « Dans au- cun pays, dit-il, elle n’est plus élégante ; le dessous de ses feuilles, ses bractées et ses pédoncules se teignent de rose comme ses corolles. Ses fleurs sont disposées en élégantes ombelles , et l’on se plaît à contempler le rose pur de ses co- rolles et de ses pédoncules sous le nuage vaporeux de glau- que bleuâtre, où elles semblent se cacher. » On la trouve aussi en Angleterre et en Irlande. — A l’occident, elle est inconnue en Islande , mais elle se trouve au Groënland , à Terre-Neuve , au Labrador , et du lac Huron à la Mer arcti- que. — À l'orient, elle existe en Suisse, dans les marais froids et profonds de la plaine , en Autriche , en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , dans toutes les Russies , dans toutes les Sibéries, dans le pays des Tschutskhis, à la baie de ERICA . 347 St-Laurent , à l’île Sitcha, au détroit de Behring, et dans l'Amérique russe, à la baie de Kotzebue. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées... ......... 439 Écart en latitude : Nord, Cap-Nord........... ‘71 280 Occident, Canada.......... 85 O.)Ecart en longitude: Orient, Amérique russe..... 192 E 277 Carré d’expansion. ......... no 10 G. ERICA, Lin. Distribution géographique du genre, — Ce genre, l'un des plus considérables du règne végétal, auquel nous réu- nissons le Calluna vulgaris, est composé de 500 espèces dont 18 européennes, toutes les autres africaines. Sur ce nombre immense , on connait seulement { espèce aux Açores, { en Abyssinie, { dans l’Afrique boréale , toutes les autres sont du cap de Bonne-Espérance ou des environs , et ces plantes multipliées à l'infini, couvertes de milliers de fleurs, associées aux genres presqu’aussi nombreux des Pe- largonium , des Diosma, des Polygala, des Gladiolus, des Antholiza, forment le fond de la végétation de ces contrées et y remplacent les Epacris de l'Océanie. Si l’on se rappelle que les bruyères sont des plantes sociales qui, déjà en Europe où leur nombre est si restreint, influencent si fortement la phy- sionomie des campagnes, on se fera une idée du rôle im- portant dù à leur profusion sur la pointe australe de l’Afrique. Erica vurGaris, Lin. — Sile Vaccinium Myrtllus est la plante sociale des forêts de sapins et des pentes ombragées 348 ÉRICACÉES. des montagnes, l'Erica vulgaris est encore plus répandu sur les plateaux aérés, dans les landes et jusque dans les marais tourbeux où il accompagne le Pinus sylvestris et le Betula pubescens. Quoique cette plante appartienne réelle- ment à la station des pelouses des montagnes, on la voit aussi devenir habitante des rochers, et alors elle peut s’y pré- senter d’une manière très-pittoresque, en dessinant de loin ét marquant de lisérés violets, les fissures parallèles et sou- vent répétées des roches plutoniques, particulièrement des granits , des gneiss et des micaschistes. C’est ainsi que nous vimes cette bruyère sur les rochers qui s'élèvent dans les bois de sapins de Chabrol, dans le canton de Latour, sur la limite des départements du Puy-de-Dôme et du Cantal. Elle partage dans cette localité ce rôle de décoration sauvage avec le Genista purgans. — C’est une des plantes les plus envahissantes du règne végétal. Elle contribue à l’aspect du paysage autant que les arbres ; depuis la fin de l’été jusqu’au milieu de l’autompe , elle colore les campagnes de la nuance purpurine de ses fleurs. Souvent même elle fait tout l’orne- ment de certains sites sauvages, où les arbres font défaut. C’est ainsi que se présente la bruyère commune dans les Hébrides. « J'ai vu souvent aussi, dit M. Necker de Saussure, dans une belle soirée , le soleil couchant colorer des plus ri- ches teintes de violet et de pourpre ces sommités couvertes de bruyères. Rien de plus magnifique, alors, que le con- traste des couleurs brillantes des monts , avec le gris noir des falaises basaltiques et le vert foncé de l'Océan continuelle- ment agité. » (Voy. en Ecosse, tom 2, p. 267.) — Ces jolies fleurs sont disposées en épis et en grappes au sommet des rameaux ; le tissu presqu'immortel de leur corolle leur donne une longue durée, et de petites feuilles disposées sur quatre rangs , d’un vert sombre, ajoutent encore à l'éclat de ERICA. 349 cette espèce. Ces feuilles ne tombent qu’à l'époque où les autres paraissent, et prennent pendant l'hiver des nuances de brun , de rouge ou d’orangé qu'elles conservent parfois très- longtemps. Un petitinvolucre, formé de # bractéesdont 2 ci- liées à la base, entoure chaque fleur , dont la partie colo- rée la plus apparente est le véritable calice, espèce de co- rolle extérieure qui en abrite une autre de la même couleur. Chacune de ces enveloppes est divisée en # parties ; le nom- bre des étamines est de 8; l'ovaire est quadriloculaire , et la glande nectarifère est aussi divisée en 8 parties. Les fleurs sont penchées et souvent unilatérales. La fécondation s’o- père avant qu’elles ne soient redressées, et plus tard les enveloppes desséchées de la fleur protégent de petites capsu- les à cloisons adhérentes au réceptacle et opposées, conte- nant des graines d’une grande ténuité. — C’est par ces graines que la bruyère se multiplie ; ses racines ne sont pas traçantes comme celles des myrtilles, et sa grande sociabilité ne peut avoir la même cause. Nature du sol. — Altitude. — La bruyère croît sur tous les terrains, mais elle préfère évidemment les sols meubles et siliceux , les terrains granitiques ou gnéissiques en dé- composition, les sables des rivières, les tourbes des marais, les pouzzolanes des volcans dont elle tapisse les cratères en Auvergne, et les coulées de lave sur lesquelles elle dispute la place au Sarothamnus vulgaris, au Sambucus racemosa. Nous ne trouvons jamais la bruyère sur le calcaire. Nous l’a- vons recueillie le’7 août 1852, en fleurs, sur des quartz blancs absolument purs, à coté du Rizocarpon geographicum et du Cornicularia aculeata. Nous l’avons également rencontrée dans les fissures des phonolites compactes , sur les trachytes et les basaltes. Sur plusieurs plateaux du Mont-Dore , elle indique plutôt le basalte par sa présence, car le trachyte, 390 ÉRICACÉES. s’altérant et se décomposant plus promptement, les gra- minées, les Trifolium, la végétation nourrissante destinée aux bestiaux s’v montrent plus facilement et s’opposent à la végétation des bruyères. Ce n’est donc ici ni l’état chimique, ni la structure physique du sol qui viennent s'opposer à son extension; au contraire , la bruyère préfère les sols meubles et siliceux aux sols compactes et basaltiques , mais en bataille, sur un terrain qui favorise ses adversaires , elle se résigne et se retragche sur un sol où elle peut diffici- lement être attaquée. — Toutes les altitudes conviennent à cette espèce. De Candolle la cite à 0 à Montpellier et en Bretagne, et à 3,000® au mont Calm. Nous la trou- vons en Auvergne de 500 à 1,800. Nous l’avons trouvée au Simplon à plus de 2,000", encore fleurie le 4 septem- bre 184%, et pourtant M. Boissier ne l'indique pas au- dessus de 350" dans le midi de l'Espagne. Wahlenberg la cite dans la Suisse septentrionale , abondante partout jus- qu’auprès des neiges éternelles dont elle n’atteint pas ce- pendant les limites, Géographie. — Au sud, cette bruyère s'étend jusque dans le midi de l'Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle s'arrête dans l’Altenfiord à Hammerfest. Elle est commune en France, en Belgique, en Allemagne et dans toute la Scandinavie. Elle occupe les lieux stériles et sylvatiques de toute la Suède, à l’exception des plus élevés, et elle y fuit les sols calcaires. En Laponie , elle est com- mune aussi dans les lieux sablonneux de toutes les régions sylvatique, sous-sylvatique et sous-alpine, et dans la zone véritablement alpine elle ne se montre qu’à l’abri des rochers bien exposés des montagnes les plus méridionales. Acerbi la cite en fleur près d’Uléaborg, le 16 septembre 1795 et le 10 septembre 1797. Elle couvre aussi les landes : ERICA. 391 de l’Angleterre, de l'Irlande, des archipels et des Feroë. On la trouve en Islande mêlée à l'E. Tetralix. — A l’occi- dent , elle végète en Portugal, à Terre-Neuve , et atteint même le Groënland. — A l'orient on la connaît en Suisse, en Italie, en Sicile, en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Dalmatie, en Turquie, dans toute la chaine cotière de la mer Noire, dans toutes les Russies; elle devient rare au delà des monts Ourals et disparaît en Sibérie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 38° }Ecart en latitude : Nord, Laponie.......... ses. 70 ol 320 Occident, Terre-Neuve....... 98 O.)Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural..... 60 ps 1189 Carré d'expansion... ........... 3776 Erica TETRALIX, Lin. — L'une des plus élégantes bruyères de nos contrées, où elle partage le sol des plaines élevées avec le Calluna vulgaris et l’Erica cinerea. Elle forme aussi de petits buissons d’un blanc grisâtre , associée au Rhynchospora alba, à l’'Eriophorum polystachion , etc. Sa tige est rameuse , et ses rameaux, grêles et rougeûtres , sont opposés ou ternés. Ses feuilles sont quaternées , petites, grisâtres, étalées et garnies de cils sur leurs. bords. Les fleurs , lilas et purpurines , carminées surtout au sommet, assez grandes et ovoïdes , forment de petites couronnes au sommet des rameaux. Les calices sont hérissés de poils blancs. Les étamines sont incluses comme le style et le stig- mate. — Elle fleurit en juin, en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Espèce des terrains pri- mitifs, siliceux et détritiques, qui croît en plaine, dans 392 ÉRICACÉES. l’ouest de la France, vers 500 à 600% en Auvergne , et jusqu’à 2,400m au port d'Oo, selon de Candolle. Géographie. — C'est une plante de l’ouest, qui suit les côtes de l'Océan jusque dans les Asturies, le Portugal, et qui s’avance dans une bonne partie de l'Espagne. — Au nord, elle existeen Belgique , en Allemagne, en Bavière, en Da- nemarck, en Gothie et dans la Norwége australe. Elle vit aussi en Angleterre, en Irlande, dans les archipels an- glais, et même en Islande, sans avoir touché les Feroë. — A l’orient, on la trouve en France, où elle est rare, en Transylvanie, et dans la Russie moyenne, en Livonie et en Curonie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Espagne. ........ ee A (es en latitude : Nord, Islande "ts res 169 25° Occident, Yslande... ......... 26 ©. | Ecart en longitude : Orient IVe. JS. 52, 24 E.\ 900 Carré d’expansion..... +0 5 0001200 EriCA cINEREA , Lin. — Cette charmante espèce, sociale comme la plupart des bruyères , forme des touffes et des ga- zons d’une extrême élégance, qui cachent les plaines élevées ou les rochers, qui habitent la lisière ou les clairières des forêts, et qui parfois se mélangent au Caliuna vulgaris, à l'Erica Tetrahix, au Lycopodium clavatum , au Senecio artemisiæfolius, etc. Ses tiges cylindriques ses petites feuilles persistantes, surtout ses grappes de fleurs carminées, la font remarquer et distinguer sans peine de ses congénères, — Elle commence à fleurir à la fin de juin, mais sa belle floraison est dansle mois d'août , et elle se prolonge pendant le mois de septembre. Comme dans toutes les bruyères, les ERICA. 353 corolles, de consistance sèche et d'aspect satiné, se conser- vent longtemps sans se flétrir. — La fécondation a lieu dès le commencement de l’épanouissement. Les anthères, di- rigées sur un stigmate glutineux et quadrifide , y versent le pollen par un trôu ovale, allongé , placé près de leur sommet. Le fruit est une capsule à 4 loges. Nature du sol. — Altitude. — Cette bruyère habite les terrains primitifs, rocheux, sablonneux ou graveleux. Elle tient essentiellement à la silice, et se trouve partout, sur les roches primitives et sur les sables. C’est le micaschiste qu’elle préfère. Elle reste en plaine ou sur les plateaux peu élevés, de 0 à 800", Géographie. — Au sud , elle végète dans les Pyrénées, en Espagne et en Sicile. — Au nord, elle esten Belgique, sur les bords du Rhin , en Bavière, et jusque dans la Norvége australe , en Angleterre, en Irlande, dans les 3 archipels anglais et aux Feroë, mais elle n’existe pas en Islande. — À l’occident, elle croît en Portugal et en Irlande. — A l’orient , elle est beaucoup plus rare, et se trouve indi- quée seulement en Sicile et en Transylvanie. Limites d'extension de l’espèce. Sud ,>Sicile . . : … ANR n .. 38° |Ecart en latitude : MOMIE Lee dose de 098 À] 240 Occident , Irlande... +... 11 O.}Ecart en longitude : Orient, Transylvanie......... 21 E. 32° Carré d’expansion.. ...... Sa)" 708 ERICA ARBOREA, Lin. — Cette bruyère prend, dans certaines contrées, les proportions d’un arbre, dont le tronc, recouvert d’une écorce brune et rougeûtre, s’élève et pro- duit des branches nombreuses et étagées qui lui donnent 23 vil 394 ÉRICACÉES. l’aspect d’une élégante pyramide. Ses feuilles , très-petites, à limbe linéaire et épaissi, sont aussi articulées et cadu- ques. Les fleurs, blanches, roses ou carnées, sont telle- ment multipliées, que si l’on traverse, la nuit, une forêt de ces bruyères arborescentes, on croit voir, à la clarté de la lune , des arbres couverts de neige. C’est un magnifique spectacle que nous offrent les régions méridionales, où cette belle bruyère s'associe au Calluna vulgaris, à l’Erica ci- nerea, au Quercus Ilex , aux différentes espèces de Cistus, et se multiplie tellement qu’elle forme la masse principale des forêts. Ses boutons à fleur sont préparés dès l’automne. Elle les ouvre souvent en hiver , ou si le froid vient arrêter la végétation , elle réserve au premier printemps l’appari- tion de ses fraiches corolles. — Les fleurs sont unilatérales, à filets roses, à anthères violettes, dont la nuance paraît à travers le tissu transparent de la corolle. Ces anthères , à 2 loges , s’ouvrent au sommet par un pore , et sont termi- nées , à leur base, par deux petits appendices jaunâtres et velus. Le stigmate , rose lors de la fécondation, brunit à la défloraison. Ces fleurs répandent une légère odeur. Nature du sol. — Altitude. — Comme les précédentes, cette espèce aime les terrains siliceux et graveleux ou rocail- leux , et croît en plaine ou dans les montagnes. De Can- dolle l'indique à 0 à Montpellier , et à 700" dans les Pyré- nées. M. Boissier la cite dans la région chaude supérieure du royaume de Grenade, entre 350 et 700%, mais elle monte en Abyssinie jusqu’à 3,000 et 4,000". Géographie. — Plante méridionale qui s'étend, au sud, en France , en Espagne , en Algérie, à la base de l'Atlas. M. Cosson la cite aux environs de Philippeville, où elle forme d’épaisses broussailles avec les Pistacia Lentiscus, Cistus monspessulanus , C. salvifolius, Myrtus communs , ERICA. 359 Calycotomespinosa, LavandulaStæchas, Phillyræalatifolia, Daphne Gnidium. Elle croît aussi dans les îles de la Médi- terranée, à Madère, aux Acores, aux Canaries et en Abys- sinie. La forme décrite dans cette dernière contrée, par Fresenius , sous le nom de Erica acrophya, n’en est qu’une variété. Antoine Petit l’a trouvée dans la province d’Onodge- rate à 3,000 d’élévation. Elle fleurissait en juin. Quartin Dillon l’a vue autour d’Ambactcha en fleur au mois d’oc- tobre, et enfin M. Schimper la signale fleurie au mois de décembre sur le mont Selki, à la grande hauteur de 4,000. (Richard, Flora abyssinica, t. 2, p. 12.) « Celle qui croît aux îles Canaries est la même que celle de l'Italie et de quelques autres contrées de l’Europe australe, mais cette espèce arbo- rescente acquiert, dans ce climat, des proportions tellement gigantesques, que le botaniste, transporté tout à coup à Té- nérifle, au milieu de la forêt d’Agua-Garcia, est tenté de douter de l'identité de l'espèce à la vue de ces beaux arbres de 40 à 50 pieds d’élévation qui, par leur réunion , forment un massif de verdure du plus singulier coup d’œil ( Berthe- lot, t. 3, p. 167). — Au nord, l’Ærica arborea s’arrête en Dalmatie , en Italie, dans la vallée de Tellier et sur le sommet des Cévennes. — A l'occident , nous avons cité les Canaries, Madère et les Açores ; elle est aussi en Portugal. — À l’orient, elle croît en Italie, en Sicile et en Grèce. Limites d'extension de l’espéce. Sud, Abyssinie............. 100 éd en latitude : Nord Cévennes... ae: 4 34° Orcident Acores. :1. 1 152: 30 O. Rio longitude : Orient, Grèce... ..... dailuuet DÉTRE 51° Carré d'EXPAGSIOM eee 1734 Erica scopariA, Lin. — Ses racines, sans être tra- 356 ERICACÉES. çantes, sont rameuses et parfois très-volumineuses. Ses tiges buissonneuses s'élèvent quelquefois très-haut. Elles sont dégarnies de feuilles dans le bas et très-feuillées à leur par- tie supérieure. Ces feuilles sont très-petites, articulées, très- caduques , et les rameaux se terminent par des grappes ou des épis unilatéraux de fleurs très-petites, très-nombreuses, verdâtres et sans éclat. — Cet Erica vit en sociétés très- nombreuses, souvent associé au Daphne Gnidium, aux Phillyræa, au Cistus salvifolius, au Lavandula Stæchas, ete. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — IX croît aussi sur les ter- rains primitifs, siliceux et rocailleux ou sablonneux, et dans la plaine ou sur les basses montagnes. M. Boissier le cite en Espagne, depuis 0 jusqu'à 850m. Géographie. — C'est encore une plante méridionale et occidentale qui végète en France, en Espagne, en Algérie, aux Acores, à Madère et aux Canaries. — Au nord, elle se trouve encore au delà de la forêt d'Orléans et à Fon- tainebleau. — A l’occident, nous ajouterons le Portugal aux localités citées. — A l’orient , elle végète en Corse , en Sardaigne , en Italie, en Sicile et en Dalmatie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries............: 30° }Ecart en latitude : Nord , Fontainebleau... ...... 48 | 18° Occident, Açores...... ce 30 O.) Ecarten longitade : Orient, Sicile... cos. 12 4 420 Carré d’expansion. ........ ec G. PYBOLA, Lin. Distribution géographique du genre. — En réunissant PYROLA. 357 aux pyroles le genre Moneses , Salisb., leur nombre s’élève à 19. Les vraies pyroles, au nombre de 1%, sont toutes de l'Amérique du nord; mais 5 d’entr’elles s’étendent jusqu’à l'Europe par les régions du nord, et arrivent jusque dans les Pyrénées et dans le midi de l’Italie. — Les Moneses, au nombre de 5, sont répartis : 2 aux Indes orientales, 2 au cap de Bonne-Espérance et 1 qui est commun à l’Europe et à l'Amérique du nord. PyroLA minor, Lin. — C’est à l’ombre et à la fraîcheur des forêts qu’il faut demander les pyroles et surtout cette espèce qui n’abandonne jamais l’ombre protectrice dont elle a besoin. On voit ses feuilles lisses et luisantes , arrondies, disposées en rosettes, tandis que ses racines, munies de filets blanchâtres, s'étendent sous la terre ou sous les mousses, et vont un peu plus loin créer des rosettes nouvelles. Aussi on trouve presque toujours 2 ou 3 pyroles ensemble , mais ces petits groupes sont disséminés et la plupart des pyroles ne sont pas des espèces sociales. Du milieu de cette fraîche ro- sace s'élève une tige rougeûtre et anguleuse qui porte un épi de petites fleurs en grelot, roses ou blanches et plus souvent carnées , inclinées sur leurs pédoncules, entièrement globuleuses et roses quand elles sont en bouton. Les an- thères, orangées, s’ouvrent en arrière par 2 pores avant que la corolle ne soit ouverte, et le stigmate, inclus ou saillant, se présente sous la forme d’une jolie étoile verte. Les fruits qui persistent une année sur les tiges desséchées de l'été précédent sont bruns et à 5 valves, qui se séparent à peine et laissent voir dans leur écartement de petits filaments blancs qui semblent les retenir dans leur écart , et laissent cependant des ouvertures bien suffisantes pour la finesse 358 ÉRICACÉES. des graines. Celles-ci sont enfermées très-à l'aise dans un arille réticulé. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons constam- ment cette espèce sur les terrains primitifs , volcaniques et détritiques, rarement en plaine, et arrivant dans les monta- gnes Jusqu'à la limite supérieure du sapin. De Candolle la cite à 40% à Paris et à 2,000" dans les Pyrénées. Géographie. — Une plante qui, en altitude, occupe une zone de 2,000", doit avoir une assez grande puissance de diffusion , et c’est en effet ce qui arrive. — Au sud, on la rencontre dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle croît en France, en Belgique dans le duché de Luxembourg, en Allemagne , dans toute la Scandinavie, toujours dans les bois ombragés. Elle atteint l’Altenford et Hammerfest. Elle se trouve aussi en Angleterre, aux Feroë et en Islande, mais non dans les archipels anglais. — A l'occident , elle existe au Groënland , dans le Canada , dans les bois des montagnes Rocheuses, dans les Landes depuis le 64° jusqu’à la Mer arctique et dans ses îles, dans le La- brador. — A l’orient , elle végète en Suisse, en Autriche, en Hongrie, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, en Italie , dans le Caucase, la Tauride , dans toutes les Russies, toutes les Sibéries, dans Ja Dahurie et le Kamstchatka, à ‘île d’Unalaska. Limites d'extension de l’espèce. Sud , Royaume de Naples..... 40° pare en latitude : Nord, Terre des Samoyèdes... 72 320 Occident, Montagnes RochstS.. 120 ©.) Ecart en longitude : Orient, Unalaska........... 191 E.) 110 Carré d’expansion............ 9952 PYROLA. 399 PyRoLA ROTUNDIFOLIA, Lin. — Cette espèce abandonne quelquefois les forêts pour vivre sur les pelouses ou parmi les buissons; elle recherche moins l’ombre que la précé- dente. Ses feuilles, d’un beau vert, très-rondes et très-lisses, sont réticulées en dessous. Ses fleurs, assez grandes, sont blanches et odorantes. Sa corolle est irrégulière, et le style, courbé, se dirige du côté des anthères qui s’ouvrent comme dans les autres pyroles par 2 pores. Ses styles, très-courts dans le bouton, s’allongent ensuite à mesure que les fleurs se développent ; ils s’éloignent des étamines et se fanent. Les feuilles grandissent alors beaucoup, et la plante change d’aspect. — Elle fleurit en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette py- role sur les terrains siliceux, graveleux, volcaniques et dé- tritiques. Elle croît sur le calcaire dans le Jura, dans les Vosges et dans le Tyrol septentrional. Nous la trouvons entre 1,000 et 1,200. De Candolle la cite de 0 dans les dunes de la Hollande, jusqu’à 1,200" dans le Jura. Lessing l'indique de 0 à 360" dans les îles Loffoden. Géographie. — Au sud, elle est indiquée dans les Pyré- nées, dans une partie de l'Espagne et dans le midi de l’Ita- lie. — Au nord, elle habite la France, la Belgique, la Hollande , l'Allemagne et toute la Scandinavie , y compris la Laponie où elle végète dans les lieux herbeux et ombragés comme en France. Elle est aussi en Angleterre, et en considérant le P. media, Sw. comme synonyme, en Ir- lande, aux Shetland et aux Feroë , ainsi qu’en Islande. — A l'occident , elle existe dans le Canada , du lac Huron jus- qu'au lac de l’Ours et à la baie d'Hudson , aux montagnes Rocheuses et à la côte nord-ouest, àla baie de Kotzebue , au Labrador et aux îles arctiques du Nouveau-Monde. — A orient , son extension est aussi considérable. Elle est rare 360 ÉRICACÉES. dans la Suisse septentrionale où elle habite les prés monta- gneux ; elle se retrouve en Autriche, en Hongrie, en Italie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans toutes les Russies, toutes les Sibéries, le pays des Tschutskhis, Ja Dahurie , le Kamtschatka , les Aléoutiennes et l'Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. ............ 390 Lis en latitude : Nord, Terre des Samoyédes... 70 31° Occident et Orient... ....... 360 at Le node 4 3600 Carré d’expansion. ...... “ii. 1116 PYROLA CHLORANTHA , Swartz. — C’est encore dans les bois, au pied des pins et dans les intervalles qu'ils laissent entr’eux, que l’on trouve cette pyrole. Ses feuilles rondes, et ses fleurs d’un blanc verdâtre disposées en épis, lui donnent beaucoup de ressemblance avec les deux précédentes, entre lesquelles elle paraît intermédiaire ; elle est plus rare et en- core plus disséminée. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons cette plante que sur les scories et sur le terrain basaltique. Elle croît ailleurs sur le terrain primitif ou sur les alluvions sa- bleuses comme à Berlin, où elle est accompagnée du Linnæa borealis. — Elle reste en plaine ou dans les basses monta- gnes et croît au milieu des pins dont elle atteint l’altitude sans la dépasser. | Géographie. — Au sud , elle ne sort pas de France, et reste dans les Alpes et sur nos montagnes. — Au nord, elle est disséminée en Prusse, en Bohème, en Autriche, en Danemarck, en Gothie , dans la Finlande australe et en PYROLA. 361 Suède , où elle croît dans les bois de sapins très-fourrés et ombreux , comme le Monotropa Hypopithys. — A l'occi- dent, elle vit en Amérique, au lac Winipeg, au Saskat- chawan et aux montagnes Rocheuses, jusqu’au lac de l'Ours , à Terre-Neuve et au Labrador. — A l’orient, elle végète en Suisse, en Tyrol, en Lombardie , dans les Rus- sies septentrionale et moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Suds Dranges JT. Mure er ge en latitude : Nord, Finlande....... Tea 08 18° Occident, Amérique. ....... 123 se en longitude : Orient, Russie moyenne. .... 54 E. 479 Carré d’expansion............ 3186 PyroLA sEcuNDA, Lin. — Cette plante habite les bois, et surtout les forêts de sapins dans les lieux un peu humi- des. Elle ne vit pas isolée comme les autres pyroles, mais réunie en gazons et en touffes d’un vert foncé. Ses feuilles sont pointues , ses fleurs verdâtres , unilatérales et disposées en épi. Elle est essentiellement némorale, vivant côte à côte avec l’Impatiens noli-tangere, le Circæa alpina , le Polystichum tanacetifolium , DC. Nous l'avons rencontrée mêlée au P. minor, à côté du Pinguicula vulgaris et du Saxifraga granulata , var. penduliflora. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons trouvée sur les terrains volcaniques et détritiques, mais elle végète très- probablement sur tous les sols recouverts d’une couche dé- titique. Elle habite les montagnes entre 1,200 et 1,400" en Auvergne , à 1,000" dans le Jura , à 1,800" dans les 302 ÉRICACÉES. Alpes vaudoises , selon de Candolle. Elle a existé, mais ne se trouve plus, sur le mont Ventoux, d’après Requien. Wabhlenberg l'indique , en Suisse, dans toutes les forêts de sapins, même subalpines, et Tenore dans le midi de l’I- talie, dans les vallées des bois , entre 800 et 1,200. Géographie. — Espèce aussi très-répandue, croissant, au sud, dans les Pyrénées, le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord, elle vit en France, en Allemagne , dans toute la Scan- dinavie, même en Laponie, toujours dans les bois d’arbres verts, et elle arrive jusqu’à Hammerfest. Elle est aussi en Angleterre et en Islande, mais non dans les archipels. — A l'occident , elle existe en Amérique , au Groënland , dans tout le Canada, à Terre-Neuve et au Labrabor, aux monta- gnes Rocheuses , aux rivages de l’océan Pacifique, sur les bords de la rivière Colombie, et à la grande Côte. — A l’o- rient , elle habite la Suisse , l'Italie, la Sicile , l'Autriche , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce sur l'Olympe bithynique, le Caucase, la Tauride, toutes les Russies et toutes les Sibéries (à l’exception des régions les plus arctiques) , la Dahurie, l’île de Sitcha et l'Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. SUD, DICHES- LT e a Se 5010 0 se. VO00 Li en latitude : Nord, Laponie......... etes TU 320 . Ecart en longitude : ÜUcrident el Orient... +: 360 3600 Carré d’expansion........... + 11520 PyYRoLA uNIFLORA , Lin. — C’est une de ces plantes dont l’organisation singulière rappelle des formes étrangères, une de celles qu’un botaniste est heureux de rencontrer dans ses PYROLA. 363 voyages. Solitaire au milieu des bois , elle offre, comme ses congénères , des feuilles rondes et fortement réticulées en dessous. Sa hampe et sa fleur sont uniques. Le pédoncule part du centre d’une espèce d’involucre formé de 3 bractées demi-transparentes , au-dessus desquelles une autre bractée embrasse le pédoncule. Ce dernier porte une fleur solitaire, blanche et doucement inclinée. Les filets subulés, recourbés en dessous à la base, seredressent plus haut et portent des anthères à 2 loges divergentes , qui se retournent et dirigent leur pollen sur un stigmate glutineux, aplati et penta- gone, porté sur un style droit. — Les bords de la capsule sont dépourvus des poils laineux qui existent dans celles des autres espèces, mais les semences sont aussi enfermées dans de petits tubes réticulés qui constituent un véritable arille. — Elle fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Cette pyrole croît sur les terrains siliceux, volcaniqueset primitifs, et peut atteindre jusqu’à 2,000" dans le Val-de-Bin, où la cite de Candolle, tandis qu’elle habite les bords de la mer en Belgique. Géographie. — Son aire est étendue comme celle de toutes les pyroles. — Au sud, elle habite les Pyrénées et le midi de l'Italie. — Au nord, on la trouve en France, en Belgique, en Allemagne , dans tous les bois ombragés de la Scandinavie , en Angleterre , en Ecosse, aux Hébri- des et en Islande. — A l'occident , elle existe du lac Huron à travers le Canada jusqu’au 6%, et de Terre-Neuve et du Labrador jusqu'aux contrées boisées des montagnes Rocheu- ses, sur la côte nord-ouest dans les forêts ombreuses. — À l’orient, elle végète en Suisse où elle est assez rare , en Autriche, en Hongrie, en Croatie , en Transylvanie , dans les Russies arctique, septentrionale et moyenne, dans tou- 364 ÉRICACÉES. tes les Sibéries, jusque dans la partie arctique du pays des Samoyèdes. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées... A Rte 420 Ecart en latitude : Nord , Pays des Samoyèdes... 71 299 Occident, Amérique... ...... 130 O.}Ecarten longitude : Orient, Sibérie orientale. .... 163 E. | 293° Carré d’expansion. . ... SRE les + 8497 G. MONOTROPA, Lin. Les Monotropa constituent un genre presqu’entièrement américain, où l’on compte seulement 8 espèces. — 5 ou 6 appartiennent à l'Amérique du nord, et l’on n’est pas encore bien certain que l’espèce européenne ne se trouve pas aussi en Amérique. — Les 2 autres sont du Népaul et des Indes orientales. Moxorropa Hyporirys, Lin. — Plante singulière et parasite , d’un beau jaune ou d’un jaune verdâtre, qui ha- bite les forêts les plus sombres, et qui paraît s'attacher à la racine de plusieurs arbres. Elle est assez répandue dans les forêts de hêtres où on la trouve disséminée, mais c’est seulement sous les sapins qu’elle acquiert tout son dévelop- pement. Là, elle naît en groupes très-nombreux, très- rapprochés, et devient une espèce importante dans l’aspect et la décoration de ces forêts. La base de cette plante con- siste en un empâtement écailleux, entouré de filets blan- châtres d’où s’échappent des tiges simples, écailleuses, tel- lement recourbées qu’elles paraissent pliées en 2 pendant la MONOTROPA. 365 floraison. — Les fleurs, serrées les unes contre les autres, restent constamment penchées et s'ouvrent toutes à la fois. Elles sont entourées d’écailles frangées, demi-transparentes et formées de grosses cellules. Les pétales, d’un jaune très- pâle, sont ciliés et velus surtout à l'intérieur. Le stigmate, d’un beau jaune , a la forme d’une petite coupe et ressemble à une pezize. Il est entouré , comme celui de la pervenche, d’une jolie couronne de poils collecteurs qui recueillent le pollen blanc des anthères orangées. Celles-ci s'ouvrent avant l'épanouissement et sont portées sur des filets blancs et ve- lus. — Après la fécondation , la tige se redresse et les cap- sules sont droites. La supérieure a 5 loges, les autres n’en ont que #. Les graines, très-petites , paraissent dépourvues d’embryon ; elles sont enveloppées d’une membrane fine- mentréticulée. — Le M. lanuginosa, de l'Amérique du nord, est parallèle à cette espèce qui fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante est pa- rasite et préfère évidemment les pins et les sapins, mais elle n’est pas exclusive et croît aussi sur le hêtre, le chêne, le noisetier, le genévrier et le bouleau. — On la trouve en plaine et dans les montagnes peu élevées jusqu’à 1,000" et toujours au milieu des feuilles décomposées en un terrain meuble qu’elle peut soulever. Géographie. — Au sud, on la trouve en France, aux environs de Toulon, dans le midi de l'Italie et en Portugal. — Au nord , elle est disséminée en France, en Belgique , en Allemagne, dans la majeure partie de la Scandinavie, dans la Finlande australe, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, nous avons cité le Portugal et l'Irlande, on indique aussi cette espèce sur les racines du bouleau, dans les bois du Canada. Selon M. Hooker, il serait encore dou- teux que cette espèce habitât l'Amérique, malgré la double 366 ÉRICACÉES. assertion de Pursch et de Nuttal, et le docteur Torrey pense que l’on a pris pour M. Hypopitys, le M. lanuginosa, Eliot, que nous avons cité comme parallèle. — A l’orient, on le rencontre en Suisse, en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , en Italie, en Tauride, dans le Caucase, dans les Russies septentrionale, moyenne et aus- trale, dans les Sibéries de l’Altai, du Baïkal et orientale, et dans la Dahurie. | Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Naples... .. 40° es en latitude : Nord , Finlande......... si: 4108 230 Occident, Irlande.......... 12 O.) Écart en longitude : Orient, Sibérie orientale. . ... 163 a 1750 Carré d’expansion...... Here 4025 AQUIFOLIACÉES. 367 D COROLLIFLORES. FAMILLE DES AQUIFOLIACÉES. Cette petite famille est formée d'espèces arborescentes des régions chaudes et tempérées de l’hémisphère boréal , sans être exclue des mêmes zones dans l’hémisphère austral, mais elle y est moins répandue. C’est une famille asiatique et américaine, dont les flores d'Europe ne contiennent que deux espèces. G. ILEX, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît environ 60 espèces d’Ileæ , presque tous originaires de l’A- mérique et de l’Asie. — Ces arbres, au nombre de 22 en Asie, y ont deux centres principaux de groupement , les In- des orientales et le Japon, les autres habitent la Chine. — L'Amérique du nord en a 15 à 16 espèces : de la Floride, de la Caroline, de la Jamaïque ou de la Guiane, car les houx atteignent aussi la zone torride. — Ils avancent en- suite dans l'Amérique du sud où l’on en cite 12 du Pérou, du Brésil et du Paraguay. — # espèces africaines sont disséminées aux Canaries, à Madère, à Madagascar et à l'île Maurice. — 2 Jlex croissent à Java. — 2 seulement vivent en Europe et l’un d’entr'eux reste confiné aux Baléares. 368 AQUIFOLIACEES. ILEx AqQuirozium , Lin. — Le houx est intervenu plu- sieurs fois dans nos tableaux de la végétation , et, en effet, nous n’avons pas de plante plus remarquable et qui pro- duise une impression plus vive que cet arbre aux feuilles épineuses et au feuillage brillant, qui rappelle la verdure éternelle des lauriers. Tantôt à demi-rampant ou buisson- neux, on trouve le houx dans les bois, gêné par leur om- brage , et cherchant à vaincre par sa persévérance les espèces némorales qui luttent à ses côtés. Il forme ainsi sous la futaie de petits taillis serrés, que ses épines et le rapprochement de ses individusrendent très-difficiles à traverser ; il est rare alors qu’il fructifie ; il attend. Mais si cet arbre acquiert sa liberté, s’il a pour lui l’air des montagnes et un sol conve- nable pour sa puissante racine, il s'élève perpendiculaire meut , émettant des branches nombreuses , irrégulièrement verticillées, qui naissent près de terre, qui s'étendent large- ment et se succèdent avec régularité jusqu’à la cime de l'arbre, qui prend alors le port d’une belle pyramide. Son écorce lisse, ses branches d’un beau vert, produisent de nombreux bourgeons écailleux, dont l’un, toujours terminal, allonge indéfiniment sa branche et contribue à la régularité de l’arbre. De jeunes feuilles rougeâtres, demi-transpa- rentes, pliées en deux et se recouvrant successivement, appa- raissent au milieu de l’ancien feuillage. Le plus ordinaire- ment elles deviennent épineuses en vieillissant, mais souvent aussi leurs contours sont arrondis, les nervures ne font plus saillie, parfois même les rameaux s’inclinent , le houx de- vient pleureur et inoffensif. Ses belles feuilles persistent pen- dant 2 et quelquefois 3 ans. Les fleurs petites, blanches avec une teinte de rose, ne naissent que sur le vieux bois, et jamais sur les jeunes rameaux ; elles sont latérales, axil- laires et toujours dioïques. Elles sont disposées en petites ILEX. 369 masses un peu globuleuses , et le nombre des fleurs est infi- ment plus considérable que celui des fruits. C’est au mois de mai que paraissent ces fleurs, et souvent dans les mon- tagnes la floraison se prolonge en juin. Nous retrouvons ici une preuve de plus de la liaison et de la nécessité de tous les êtres dans la nature. Le pollen du houx n’est pas pulvé- rulent, 1l reste sous forme d’une pâte blanche longtemps fixée aux anthères qui s'ouvrent en dehors; l’air, ce mes- sager rapide des amours, ne peut s’en charger, et les in- sectes, attirés par une glande nectarifère et par l’odeur de miel qui s’en exhale, remplissent à leur insçu le rôle d’inter- médiaires. Jl est vrai que bon nombre de fleurs restent stériles, et de petites baies, d’abord vertes comme les feuilles, sphé- riques et à 4 graines osseuses, succèdent à celles qui ont été imprégnées. Dès l’automne ces fruits sont orangés , puis ils deviennent écarlates et brillent au milieu des neiges de l'hiver comme des parcelles de feu. — On remarque dans la distribution du houx ce qui a lieu dans un grand nombre d'espèces dioïques; des cantons tout entiers et assez éten- dus ne présentent que des mâles, d’autres éloignés n’offrent, pour ainsi dire , que des pieds femelles, dont les fleurs, dans tous les cas, sont bien moins nombreuses que sur les pieds mâles. Nature du sol. — Altitude. — Le houx préfère les ter- rains primitifs, siliceux et compactes, le granit, le por- phyre et les roches volcaniques. Nous l’avons vu souvent mêlé au buis sur le porphyre. Il existe aussi sur le calcaire, car nous l’avons trouvé en abondance sur des travertins, et il croît très-bien sur le mont Ventoux et dans le Jura. — IL vit en plaine et dans les montagnes ; de Candolle l’in- dique à 0 en Bretagne, et à 1,000" dans les Alpes et le Jura. Il croît sur Je plateau central jusqu’à 1,000 et 1,200"; VII 23 370 AQUIFOLIACÉES. il atteint 1,000% sur le mont Ventoux où il est rare. Ilexiste à peu près à la même élévation dans le midi de l'Espagne, selon M. Boissier. Ledebour le cite à Lenkoran et dans le Talüsch, entre 600 et 1,000. Il s'élève assez haut en Afrique , car, à la limite de la zone moyenne du Djurdjura, M. Cosson cite des individus d’un mètre de diamètre. Dans la Suisse septentrionale, Wahlenberg dit qu'il croît en plaine et jusqu’à la limite du hêtre, c’est-à-dire jusqu'à 1,300w. Il est cité à 1,600" dansles Pyrénées espagnoles par M. Will- komm , et jusqu’à 1,800" sur l'Etna, par M. Philippi. Géographie. — Au sud , on rencontre le houx en France, en Espagne , en Sicile, en Grèce, et en Algérie où il forme, près du territoire de Bou-Aoum, des bois de 3 à # hectares (Cosson). — Au nord, il existe en Belgique , dans quelques parties de la Prusse, en Westphalie, dans le Hanovre, en Danemarck et dans la Norvége australe. M. A. de Candolle, en comparant l’extension du houx vers le nord sous les mé- ridiens de Paris, de Vienne et de Constatinople, a remarqué que c’est à peu près sous le méridien de Paris qu'il s’a- vance le plus au nord, ce qui du reste a lieu pour un grand nombre de plantes. On trouve encore le houx en Angleterre, en Irlande et aux Hébrides., — A l'occident, il est cité aux Canaries où Webb ne l’a pas vu, et il croît en Portugal. — A l’orient , il existe en Suisse , en Itahie, en Sicile, en Au- triche , en Dalmatie, en Croatie , en Transylvanie , en Tur- quie, en Thessalie, en Thrace, dans la Macédoine, dans le Caucase et en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie... mes cos 300 Lip en latitude : Nord, Norvége..... ....+. 62 27° PHILLYRÆA. 371 Occident, Portugal. ......... 12 mer en longitude : Orient: GÉOEGIE.:.. 0/0 à 2 vie à A6 E. 980 Carré d’expansion......... ... 1566 FAMILLE DES OLÉACÉES. Groupe de plantes ligneuses qui appartient à la zone tempérée subtropicale de l’ancien monde, très-rare sous la zone tropicale, surtout dans l'Amérique équinoxiale, mais représenté par le genre Fraxinus dans le nord de l’Amé- rique. — L'Europe n'est pas très-riche en Oléacées; les flores les mieux partagées, celles du royaume de Naples et de la Sicile, en ont 11 à 13 espèces, et ce nombre s’affaiblit très- vite en allant vers le nord. Les Oléacées disparaissent à l’est, ainsi que dans les montagnes. Leur proportion, relative- ment aux plantes de toute l’Europe , est seulement 1 : 541. G. PHILLYRÆA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Phillyræa sont de jolis arbrisseaux qui habitent seulement les contrées chaudes de l’Europe. Leurs espèces, au nombre de 17, se ressemblent, et contribuent à la végétation buissonneuse des bords de la Méditerranée, de l'Italie, de la Provence , de l'Espagne. — Une seule est exotique et originaire de la Chine. — Il est probable que plusieurs de ces plantes ne sont que des variétés. PHILLYRÆA LATIFOLIA, Lin. — On le rencontre sur les coteaux arides avec le Quercus lex, le Daphne Gnidium , 372 OLÉACÉES. le Pistacia Terebinthus, souvent mêlé à d’autres espèces de Phillyræa. C’est un grand arbrisseau rameux, à feuilles persistantes, ovales, plus ou moins allongées, dentées en scie, glabres, luisantes et portées sur des rameaux cendrés. Ses fleurs sont petites, verdâtres et réunies en faisceaux presque sessiles aux aisselles des feuilles. Le fruit est une baie à une loge et à une seule graine. — I] fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — W est indifférent et croît sur le sol rocailleux des plaines. Géographie. — Il végète, au sud, en France, en Espagne, aux Baléares, en Algérie. — Au nord, il trouve sa limite dans le Tyrol. — A l'occident, il existe en Portugal. —- A l'orient, il croît en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Thrace, dans l’Archipel , à l’île de Crète, dans toute la région médi- terranéenne, excepté en Egypte, et jusque dans le désert de Saint-Jean-Baptiste, près de Jérusalem, où il est cité par M. Bové. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Jérusalem....... ss. Ecart en PU Nord, Tyrol...... .... 0 Occident, Portugal.......... tp Ecari en imite Orient, Géorgie............. 46 E SE Carré d'expansion. ... ....... PHiLLYRÆA ANGUSTIFOLIA , Lin. — Les régions méridio- nales de la France ont souvent des bosquets qui conservent en hiver un feuillage gris et monotone, et qui ne prend jamäis au printemps la fraîcheur que montrent les arbres à feuilles caduques. Les Phylliræa font tous partie de ces réunions où le Quercus [lex et le Juniperus Oxicedrus dominent or- dinairement. Le P. angustifolia, qui a les plus grands rap- PHILLYRÆA. 373 ports avec les deux autres, est un arbrisseau à écorce grise qui se détache facilement des vieilles branches. Ses feuilles sont entières, et ses fleurs , petites et jaunâtres , naissent à l’aisselle des anciennes feuilles, ou même au sommet des rameaux, formant de petits bouquets. Les pétales restent presque toujours chiffonnés , et les deux étamines répandent latéralement leur pollen sur deux stigmates papillaires. La baie ne contient qu’une seule graine. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Comme le précédent. Géographie. — Au sud , la France, l'Espagne, l’ Afrique boréale et toute la région méditerranéenne, excepté l'Egypte. — Au nord , il s'arrête en Piémont, et sur le versant sud du plateau central. — À l’occident, en Portugal. — A l’orient, il est en Italie, en Sicile, en Turquie, et dans le Caucase. Limites d'extension de l’espèce. Si, Alsérie see . 33° … Écart en latitude : Nord; Piémont: 45e 2640 120 Occident, Portugal. ...... .. 10 O.) Écart en longitude : Orient, Caucase. ...... saxo 040, Et) 960 Carré d'expansion.) ...2.22:.1 672 PHizLyRÆaA MEDIA , Lin. — Cet arbrisseau croît dans les mêmes lieux que les précédents, et n’est, selon plusieurs auteurs , qu’une variété du P. latifolia. 11 conserve cepen- dant toujours des caractères différents. Ses feuilles sont ovales , lancéolées , oblongues , denticulées ou très-entières, et son fruit est apiculé. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Comme le précédent, il préfère , selon Tenore , les terres basses et marécageuses, et 374 OLÉACÉES. il cite, sur le mont Gargano, des individus de cette espèce de 15 pieds de haut et d’un pied et demi de diamètre. Géographie. — Au sud, il croît en France , en Espagne, en Algérie et en Palestine. — Au nord, on le trouve dans quelques parties de l’Allemagne, dans le Tyrol, la Dalmatie et l’Istrie. — A l’occident, en Portugal. — A l’orient , en Italie, en Sicile, en Grèce, à l’île de Crète, en Croatie, en Turquie, dans le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Jérusalem, sise con 100 | Ecart en latitude : Nord, Allemagne........... 48 | 160 Occident, Portugal... .. ..... 12 O.\Ecarten longitude: Orient, Géorgie..…........... 46 E.\ 58° Carré d’expansion............ . 928 G. LIGUSTRUM, Lin. Les Ligustrum constituent un petit genre asiatique, com- posé de 8 espèces, dont 7 habitent : la Chine, le Japon, le Népaul et les [ndes orientales. — Une seule est européenne. LiGusTRUM VULGARE, Lin. — La famille des Oléacées n'offre , dans notre circonscription , que cette seule espèce dont les fleurs soient colorées. Elle croît dans les haies et dans les buissons, sur la lisière des bois. C’est un arbrisseau rameux, à écorce grise et lisse, à feuilles entières et luisantes, qui persistent ordinairement pendant l'hiver, en prenant des nuances de pourpre ou de violet. Au printemps , de petits bourgeons, munis d’écailles opposées, se montrent le long des rameaux. Le bourgeon terminal, plus volumineux, ren- ferme en même temps la grappe florale dont les fleurs s’épa- FRAXINUS. 10 nouissent presque toutes à la fois dans le courant du mois de juillet. Le Ligustrum est alors un arbrisseau d’une grande élégance , dont les grappes de fleurs blanches tranchent sur le feuillage, et qui fleurit lorsque les rosiers ont déjà perdu leurs fleurs , lorsque les Rubus commencent à montrer les leurs. A ces fleurs succèdent des baies noires et rondes, dont la chair violette renferme ordinairement 2 graines, et qui rappellent pendant l’hiver la fécondité de la nature dans les beaux jours de l'été. Nature du sol. — Altitude. — Le troëne est mdifférent, il croît sur tous les terrains et surtout dans la plaine, ne s’éle- vant guère au-dessus de la limite du noyer. Géographie. — Au sud, il habite la France, l'Espagne et les collines de l'Algérie. — Au nord, il croît dans tout le centre de l’Europe, en Danemarck, en Gothie, dans la Nor- vége australe, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il est en Portugal. — A l’orient, on le rencontre en Suisse, dans toute l'Italie, en Sicile, en Autriche, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, dans les Russies moyenne et australe, dans la Tauride et le Caucase, en Géorgie autour de Lenkoran. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie... se ss see 300, YEcart-en;latitude:: Nord, Norxése.. "se 07 279 Occident, Portugal. ......... 10 O., Ecart en longitude: Orient, GéDIRIE. . esse se. E.) 97° Carré d’expansion. . ... SA 5 1 G. FRAXINUS, Lin. Distribution géographique du genre. — On connait 376 OLÉACÉES. environ 60 espèces de frênes, presque tous américains, car plus de 40 croissent dans l'Amérique septentrionale , depuis le Mexique jusqu’au Canada, et constituent, comme en Eu- rope, de grands arbres au léger feuillage. — 10 espèces sont originaires de l’Asie, et affectionnent surtout les Indes orientales , le Népaul, la Chine, ainsi que l’Asie mineure. — L'Europe en compte également 10, de la Crimée, dela Sicile, de la Corse ou de la partie centrale du continent. C’est donc un genre américain. FRraxmnus EXCELSIOR, Lin. — Un assez grand nombre de genres américains , ont , comme dans cet exemple, une ou plusieurs espèces égarées sur le sol européen. Le frêne qui a ainsi abandonné ses congénères, est un des plus beaux ar- bres de nos climats, un de ceux dont le léger feuillage, pres- que toujours agité par le vent, contraste avec les feuilles sim- ples et monotones des arbres de nos forêts; c’est un de ceux qui donnent le plus de mouvement au paysage; un de ceux qui lui apportent de brillants décors, quand il conserve sa liberté et que ses rameaux peuvent s'étendre dans toute leur ampleur. — Son écorce est verte et lisse, mais dans les vieux troncs elle se fendille et se couvre de mousses et de lichens comme celle des chênes. — Pendant l’hiver on re- connaît les frênes à leurs branches opposées, à leurs bour- geons noirs et aux faisceaux flottants des semences desséchées de l’année précédente. — Les bourgeons sont réunis par 3 au sommet des branches, et le long de ces mêmes branches ils sont opposés. Les écailles, très-noires et rugueuses, sont garnies , à l’intérieur, d’une couche lanugineuse d’un brun verdâtre, qui abrite complétement les fleurs nombreuses et les feuilles délicates qu’elles renferment. — Ces divers orga- nes sont, en effet, très-sensibles au froid. Aussi les feuilles FRAXINUS. 371 ne sortent que très-tard de leurs bourgeons, mais les fleurs sont plus pressées. Dès le mois de mars les bourgeons flori- fères , plus gros que les autres, prennent du développe- ment ; dès le commencement d’avril dans la plaine, et à la fin du même mois, dans la montagne, le frêne se couvre de fleurs polygames et répand des nuages de pollen. Cet arbre fleurit très-jeune et ses fleurs sont extrêmement nom- breuses. Elles naissent sur de petites branches dilatées en dessous du bourgeon qui renferme les faisceaux de feuilles. Ces fleurs, en grappes généralement opposées , sortent de bourgeons à écailles noires et rugueuses, toujours la- téraux. Leurs grappes se divisent et se subdivisent ; de pe- tites bractées velues paraissent à la base des subdivisions qui sont presque toujours opposées, et enfin chaque ramification porte une fleur composée d’un pistil et de deux étamines sans enveloppes florales. Dans les grappes uniquement mâles, les étamines sont souvent réunies en faisceaux rameux, comme celles des Ricinus, mais le plus ordinairement on y retrouve l’arrangement binaire. Ces masses d’étamines d’un beau violet produisent un bel effet au milieu des écailles noires qui les protégent, et elles répandent un pollen qui a exacte- ment la couleur du soufre. — Le bourgeon terminal, qui n’est jamais florifère , s’ouvre aussi pendant la floraison. On en voit sortir de nouvelles écailles d’un vert brun et garnies sur leurs bords et surtout à leur partie supérieure de poils laineux , roussâtres et mous. Les jeunes feuilles, pliées sur leurs nervures, sont serrées les unes contre les autres, et quelquefois même un peu courbées en dedans à leur partie supérieure. Les pistils sont bruns ou violacés. Les organes reproducteurs, portés sur des pédicelles rameux , restent li- brement exposés à toutes les chances d’une fécondation que les brises du printemps se chargent d'effectuer. C’est un 378 OLÉAUÉES. charmant spectacle de voir, dans lesmontagnes où cet arbre abonde , cette floraison hâtive qui s'expose à toutes les chances de la saison, et qui souvent vient à éclore quand la terre est encore recouverte d’une couche de neige. Plus tard , les feuilles se hasardent, puis elles se développent, deviennent d’un beau vert et s’associent aux bouquets des semences pendantes que montrent bientôt les individus fe- melles ou hermaphrodites. Nature du sol. — Altitude. — On trouve le frêne sur tous les terrains, pourvu qu’ils aient un peu de fraîcheur. Il croît sur le calcaire au mont Ventoux , sur le basalte à la Guyole dans l'Aveyron , où il est magnifique ; sur le gneiss à Blot-l'Eglise, sur le sol volcanique du Siennois. — Il végète en plaine , mais il préfère les vallées des montagnes. Nous le trouvons jusqu’à 1,000" d'altitude. Tenore dit qu’il se mêle aux arbres des montagnes de sa première région entre 300 et 800". Wahlenberg le cite dans les bois mon- tagneux de la Suisse septentrionale , au delà de la limite su- périeure du cerisier, à 1,100". M. Sendtner l’a trouvé dans les Alpes bavaroises à 1,247", En Suisse , MM. Schlagintweit frères admettent 1,330" pour maximum. Ledebour indi- que dans le Breschtau 400 à 1,000", et dans le Talüsch jusqu’à 1,200". Géographie. — Au sud , le frêne existe dans le midi de l'Espagne et de l'Italie, et c’est à la variété australis ou peut-être angustifolius qu'il faut rapporter ceux de ces stations méridionales. La variété australis croît en Afrique, où M. Cosson l'indique dans la zone inférieure du Djurdjura. — Au nord , le frêne est répandu en France, en Belgique, en Allemagne, Il est sporadique en Danemarck, se trouve en Gothie, en Norvége, dans la Suède, et dans la Finlande australe. Il existe aussi en Angleterre et en Irlande. — A JASMINUM. 379 l'occident , il croît en Portugal. — A l'orient , il habite la Suisse, l'Italie , la Sicile, l’Autriche, la Bavière , la Hon- grie, la Croatie, la Transylvanie , la Dalmatie , la Turquie sur la chaine cotièré de la mer Noire, les Russies septen- trionale, moyenne et méridionale, le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de l’espèce. PUR, ANBOTI. s sonne nes es de 35° )Ecart en latitude : NOUS NOÉ. 63 28° Occident, Portugal... ..... .. 10 O.) Ecart en longitude: Orient, Géorgie... ...,..... 47 E.| 970 Carré d'expansion. ............ 1596 FAMILLE DES JASMINÉES. Petite famille indigène de la zone torride et de la zone subtropicale de l’Ancien-Monde , dominant surtout en Asie, très-rare en Amérique et presque nulle en Europe , car les flores les plus riches n’en ont que 2 espèces. G. JASMINUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre, com- posé de 86 espèces , est en grande partie exotique et réunit d’élégants arbrisseaux qui contribuent surtout à l’embellis- sement des campagnes de l'Asie. En effet, 55 croissent sur ce grand continent, et les Indes orientales seules en pos- sèdent 45. Les autres habitent le Népaul, la Chine , la Co- 380 JASMINÉES. chinchine et Ceylan. — L'Océanie est assez riche en jasmins; le grand centre des Indes se prolonge à Java, à Timor, à la Nouvelle - Hollande et à l'ile des Amis. On connaît déjà 15 espèces de l'Océanie. — Un autre centre, formé de 11 es- pèces, habite l’Afrique , c’est-à-dire le Cap principalement, puis l’Abyssinie, Madère et la Guinée. — 2 espèces se trouvent en Amérique, au Brésil et au Pérou. — 2 autres végètent en Europe, et encore une d’elles, commune à cette contrée et à l’Afrique boréale, est probablement plus spéciale à la Barbarie qu’au reste du bassin de la Méditerranée. JASMINUM FRUTICANS, Lin. — Il se trouve dans les lieux secs et pierreux, où on le distingue à ses buissons épais, for- més de tiges vertes, rameuses, anguleuses et flexibles. Ses feuilles sont alternes, petites, à 3 lobes à la base des ra- meaux , simples à leur extrémité, comme dans le Sarotham- nus vulgaris. Les fleurs, d’un jaune pur, à # ou 5 divisions, naissent à l'extrémité des branches et ne sont pas odorantes comme celles de plusieurs jasmins étrangers. Les baies sont d’un rouge très-foncé et presque noir. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — I habite les terrains cal- caires et marneux de la plaine et des coteaux. M. Boissier le cite dans le midi de l'Espagne, entre 600 et 1,300". Ledebour l'indique dans le Talüsch entre 600 et 1,000". Géographie. — Au sud, ce jasmin habite le midi de la France, l'Espagne, et l'Algérie d’où peut-être il est parti pour s'étendre dans le midi de l'Europe. — Au nord, il s'arrête en France, aux environs de Lyon et sur le plateau central. — A l'occident , il croît en Portugal. — A lorient, il existe en Piémont , en Lombardie, en Thrace, en Crimée, dans le Caucase, en Géorgie , dans le Talüsch. CYNANCHUM. 381 Limites d'extension de l’espèce. Nofdi Frances esse 2 et ED 11° Occident, Portugal........... 10 2 en longitude : Sud, Algérie. .......... SU 54 Vo en latitude : CientlTalüsch 2, 2.488 252,48: Et 58° Carré d’expansion............. 638 FAMILLE DES APOCYNÉES. Nous réunissons, sous cette dénomination, deux familles distinctes, les Apocynées et les Asclépiadées. Ces groupes très-importants dans le règne végétal, remarquables par la structure singulière de leurs fleurs, par leur éclat et par le grand nombre d’espèces ligneuses et volubles qui s’y trouvent classées, sont presqu’entièrement exotiques et habitent sur- tout la zone tropicale des deux continents. — L'Europe n’a qu’un très-petit nombre d’Apocynées restreintes à ses con- trées chaudes , et leur chiffre, dans les flores qui en pos- sèdent le plus, est de 8 à 9. — En Europe, le rapport de ces deux familles réunies à l’ensemble ne dépasse pas 1 : 442. G. CYNANCHUM, À. Brown. Distribution géographique du genre. — 100 espèces le composent, et la moitié environ appartient à l'Amérique, et presqu’entièrement à la partie australe ou tropicale de ce con- tinent. 25 espèces habitent le Brésil, 7 à 8 le Chili et le Pé- rou. Les autres sont à la Nouvelle-Grenade, aux Antilles, à la 382 APOCYNÉES. Guyane, aux Florides, et quelques-unes seulement s’avancent au sud jusqu’à Buénos-Ayres, et au nord dans la Caroline. — 25 Cynanchum croissent en Asie et y sont distribués en 3 centres principaux, les Indes orientales, Ceylan et la Chine. Quelques-uns seulement sont disséminés en Arabie, en Asie mineure et à la Cochinchine. — L'Afrique en pos- sède au moins 16, dont moitié du Cap ou de la partie aus- trale , les autres de l'Egypte, du Sénégal ou de la Barbarie. — L'Europe eu a 10, tous des pays chauds, du bassin de la Méditerranée. — Enfin, on en connaît 3 espèces à la Nouvelle-Hollande , et 2 à Java. Cynaxcaum VincEroxICuM, R. Brown. — Il croît en petits groupes dans les lieux secs et pierreux , au milieu des buissons. Ses vigoureuses racines, composées de grosses fibres blanchâtres, donnent naissance à des tiges droites qui ont une tendance à la volubilité, et qui parfois même devien- nent tout à fait volubles et grimpantes comme celles d’un grand nombre d’Asclépiadées exotiques. Ses feuilles sont ovales, cordiformes à leur base, et donnent à leurs aisselles supérieures de petits bouquets de fleurs très-régulières d’un blanc verdâtre. Leur structure est compliquée comme celle de toutes les fleurs des Asclépiadées. Indépendamment du calice et de la corolle , on y trouve une couronne à 5 lobes, portée par les 5 filets réunis, et des anthères uniloculaires, suspendues deux à deux à un petit renflement cartilagineux. Le pollen est jaunâtre, presque solide, et les deux styles sont réunis par un seul stigmate. A cette fleur singulière succèdent des follicules lisses et des semences chevelues. — Il fleurit en juin et en juillet. À l'automne, ses feuilles pren- nent une nuance de jaune si pure que de loin on les pren- drait pour des fleurs. CYNANCHUM. 383 Nature du sol. — Altitude. — I paraît indifférent à la nature chimique du sol, et recherche seulement les terrains rocailleux et pierreux. Cependant on le trouve plus souvent sur les calcaires et sur les basaltes que sur toute autre ro- che. A Saint-Philippe, en Toscane, il croît sur le calcaire déposé par les eaux ; à Saint-Yvoine , près Issoire, sur le porphyre ; à Ardes, sur les basaltes ; dans les Pyrénées , sur le calcaire ; à Nantes, sur les sables maritimes seulement, où il joue un grand rôle , selon M. Lloyd. — Nous le trou- vons en Auvergne jusqu'à 800. Tenore le cite en Italie entre 100 à 300%. Wahlenberg dit qu’en Suisse il ne dé- passe pas la limite du hêtre, et de Candolle l’indique à 0 à Montpellier et à 1,500" à Font-de-Combes. Ledebour le mentionne dans le Caucase entre 400 et 1,000". Géographie. — Au sud, il croît en France, en Espa- gne et en Barbarie. — Au nord, il est disséminé dans tout le centre de l’Europe , en Danemarck, en Gothie, dans la Suède, la Norvège, et la Finlande australe. — A l'occident, il habite le Portugal. — A l’orient , on le trouve en Suisse, en Italie, en Autriche , en Hongrie, en Croatie, en Tran- sylvanie, en Turquie , en Grèce, dans le Caucase et la Géor- gie, dans les Russies septentrionale, moyenne et méridio- nale, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sidi Barbie: te situe à 2) 080 Ne en latitude : Hard Finances 43.10 260 Occident, Portugal... .….:... 12 0. ich en longitude : Orient, Sibérie altaique....... 96 E. 1082 Carré d’expansion. .... Jet 2808 384 APOCYNÉES. Cynancaum niIGRUM , R. Brown. — Cette plante diffère de la précédente par sa corolle d’un brun foncé, presque noire et velue. Elle offre les mêmes singularités d’organisa- tion, et croît aussi dans les lieux incultes et pierreux. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains calcaires et pierreux de la plaine, et atteint aussi les monta- gnes , surtout dans les pays chauds. De Candolle l’indique à 0 à Montpellier et à 1,200" à Font-de-Combes. M. Boissier la cite dans le midi de l'Espagne entre 1,100 et 1,300". Géographie. — C’est une plante méridionale qui croît en France, en Espagne, en Italie, aux Baléares et en Portugal. — Au nord, elle se trouve dans la Russie moyenne, sur les bords du Wolga , dans le Simbirsk, et à l’orient, dans le Caucase, la Tauride , la Géorgie et le Talüsch. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. ... 380 paie en latitude : Nord, Simbirsk........ aise te PE 16° Occident, Portugal. ........ 15 ©.) Écart en longitude: Orient, Talüsch..…...sxeceste 47 “nl 620 Carré d’expansion............. 992 G. VINCA, Lin. Genre presqu’entièrement européen dont on connaît 8 espèces. 6 d’entr’elles sont dispersées en Grèce, en Hon- grie, en Portugal, on dans la majeure partie de l'Europe ; les 2 autres sont-des Indes orientales, ou de l’Asie tropicale. ViNCA MINOR , Lin. — La Pervenche, comme toutes les VINCA. 389 fleurs printanières a le pouvoir de nous impressionner. Elé- gante messagère des premiers beaux jours, elle n’abandonne pas en hiver la brillante livrée de la végétation, elle court sur le sol, enlace ses tiges rampantes et reproductrices, se mêle au lierre couché qui cherche un appui, et forme ainsi de vastes tapis d’un vert pur, sur lesquels s’ouvrent des fleurs d’azur. — Ilest, en effet, peu d’espèces aussi sociales que la pervenche ; ses tiges stériles , articulées, munies de feuilles entières, brillantes et opposées, s’enracinent de tous côtés, tandis que d’autres tiges , plus courtes, un peu dressées, laissent sortir de leurs aisselles supérieures deux ou trois grandes fleurs à tube allongé, dont les corolles, à limbe tronqué, sont réellement pentagones et renferment complétement les étamines et le pistil. Le fruit est formé de deux follicules contenant des graines nues , mais la tendance de nos deux pervenches à se reproduire par rejets, fait gé- néralement avorter leurs graines. — Elle fleurit en avril et en mat, quelquefois en mars. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente, elle recher- che l’ombre, et tous les terrains lui conviennent. Elle croît en plaine et dans les montagnes peu élevées. Géographie. — La pervenche n’orne pas seulement le chemin de Chambéry aux Charmettes, où elle excitait l’en- thousiasme de Rousseau , elle s'étend, au sud, dans le midi de la France, en Espagne, aux Baléares. — Au nord , elle est plus commune et se trouve en Belgique, en Allemagne et jusque dans le Danemarck austral. — A l'occident , on la trouve en Angleterre et en Irlande. — A l’orient, elle habite la Suisse, l’Italie, la Sicile, la Hongrie , la Dalmatie , la Croatie, la Transylvanie, la Turquie, la Grèce , le Caucase , la Géorgie et une partie de la Russie moyenne. = ot VII 386 APOCYNÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud. Sicile:......s.smoscsse 919 à) Ecart:en latitudes Nord, Danemarck.......... 53 ) 16° Occident, Irlande. .......... 12 0. ns en longitude : Orient, Géorgie: ee Her. E. 990 Carré d'expansion. ............ 944 Vixca Magor, Lin. — On rencontre cette plante dans les haies et les buissons , où ses larges feuilles et ses belles fleurs la font bientôt distinguer. Elles ressemble au V. mi- nor, mais elle en diffère, non-seulement par la taille, mais par ses tiges moins couchées et même ascendantes, par ses feuilles plus larges, cordiformes et un peu ailiées sur leurs bords. Ses grandes fleurs sont portées sur des pédoncules assez courts et redressés. — Elle fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les sols cal- caires et marneux et s'élève très-peu dans les montagnes. Géographie. — Elle est plus méridionale que la précé- dente. On la trouve, au sud , en France , en Espagne, en Algérie. — Au nord , elle arrive sur le plateau central de la France ou du moins sur ses bords, dans le département de la Vienne et jusqu'à Quimper , et en Russie dans la Podo- lie. — À l'occident, elle végète en Portugal. — A l’orient, elle existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Transylvanie, à l’île de Rhodes, dans la Podolie, dans le Caucase et Ja Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. ..........0.. 435) Écart en latitude : Nord, Podolié 5 4550 . 2. : 181 13° GENTIANÉES. 337 Occident, Portugal......... 10 ©.) Ecart en longitude : Orient GéomBIe ss 7. - Lk7: E. 57° Carré d’expansion............. 741 FAMILLE DES GENTIANEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie. .... sie. 1 (OP a 00 18007 HUE" 0 06 Abyssinie ...... Le MLO AG 32 ES AMEN T 00 Algérie. ut 33 à 30 D O.à 6 E. 1 : 120 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 8 0. 1 : 1% duel DE AE J971a798 A0: E"a LINE APMNUSE Portugal. . 3. 24 37 à 42 ‘9 O. à 11 0. 1 : 138 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à16E. 1 : 118 hier... AO a AE 35: E. à ASE M0 7 Tauride.….…. . ... … AotatAG 31 EE. 434 Et": 9009 Plateau central ...,. 44 à 47 O0 à 2 E. 1 : 134 Hrance)ls 5.0: .. Ha tol) 7 OANGTE LT TL Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à A9 E. 1 : 222 Allemagne... .... : AONDS NL AVE à T4 FE; LA : 81 Carpathes........ 1925. 50 MI EME OT: 76 Angleterre ac th0 à 49800 4 0.400707 "TT : 113 Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à58 E. 1 : 193 Scandinavieentière. 55 à 71 3 E. à 29 FE. 1 : 117 Danemarck....... DAMON T: Eh AE... ANR RIRE Le. dl 09 à 99 10 E.à15 E. 1 : 193 É.) 1... 1 OENRPERRR 55 à 69 10 E.à22 E. 1 : 165 Nopvége Mn. 2 * 09:41 /11L00 2NEVAMOGE"77:"190 388 GENTIANÉES. Latitude. Longitude. Russie septentrie... 60°à 66° 19%E. à 57°E. 1 : 108 Flande......... 60/4 70 2181E, 4 28.4E,. 11-197 Baponie..,....... 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 : 118 MORPE ENTIBRE.. HORS. 4. : 147 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande. se... + o1°à 56°: .:.100. à. 18014008 Angleterre. .... 90 à 58 1,04 1071 45 Allemagne . .... AAA,55 * 2°E A UE T0 Russie moyenne. 50 à 60 17 E.à 58 E. 1 : 193 Sibérie del’Oural. 44 à 67 55 E.à 74 E. 1 : 115 Sibérie altaïque.. 44 à 67 66 E.à 97 E. 1 : 72 Sibérie du Baïkal. 49 à 67 93 E.à116 E. 1 : 61 Daburie., «< 90 à 55 110 E. à 119 E. 1 : 48 Sibérie orientale. 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 41 Sibérie arctique.. 67 à 78 60 E. à 161 E. 1 : 77 Kamtschatka.... 46 à 67 148 E. à 170 E. 1 : 56 Pays des Tschukhis. » 1952E: à 175 0... 1,180 Ilesdel’Océanor”. 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 49 Amérique russe.. 54 à 72 170 O.à 130 E. 1 : 49 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr“,rég.alp.etniv. 360à 370 1500 à 3500 1 : 81 Roy. de Grenade, rég. niv. 36 à 37 2500 à 3500 1 : 24 Pyrénées... 42 à 43 500 à 2700 1 : 54 Pyrénées élevées... ..... 42 à 43 1500 à 2700 1 : 39 Pic du Midi de Bagnères. . 0 01:37 Plat, central, rég.montagn. 4% à 47 500 à 1900 1 : 62 PROPORTIONS RELATIVES. 389 Latitude, Altitude en mètres. Plateau central, sommets. 4%4°à 47° 1500 à 1900 1 : 34 Alpes. ..... FAT .. A5 à 46 500 à 2700 1 : 47 Alpes élevées. . . ....... 45 à 46 1500 à 2700 1: 31 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert... 120à 14° 9400. à 92700. 0: Canaries......... 28 à 30 15 O: à 920 O. 1: 250 Hébnidés..…. 75 57 à 58 8: 0.:à : 10 O.. LL: 83 Grades. 9 9 O. à 6 O, 1 : 189 MHEtIand.s ; 2. 1e 60 à 61 3..0:,4,1 14 Où :1.:.02 LT SR 62 9 0. 1 : 149 SAN . de + 64 à 66 16 ŒLAUTR OST Mageroë. ....... 71 24 E. 1: 64 ILE. « como 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 0 Ile Melville. ..... 76 114 O. 0 0 Ile J. Fernandez... 33 à 40S. 76 O. 0270 Nouv. Zélande (nr). 35 à 42S. 171 O. à 176 O. 1 : 202 Malouines. ...... 52$. 59 O. à: 65 Où 1.::125 Les Gentianées constituent une belle et éclatante famille répandue sur toute la surface de la terre, mais dont les es- pèces sont surtout abondantes dans les régions montagneuses de l'hémisphère boréal , dans la zone subtropicale de l’hé- misphère austral, et sur les hautes montagnes de l’Amérique équinoxiale. Les flores d'Europe les plus riches en possèdent 30 à 40 espèces. Leur proportion varie de 1776 à 1781 dans les Carpathes et en Allemagne , de 17286 en Sicile, et 17299 en Tauride. La proportion des Gentianées va en augmentant, en allant du sud au nord, mais cette règle gé- nérale présente un grand nombre d’exceptions dues à la pré- sence des montagnes. Les Carpathes, l'Allemagne , com- 390 GENTIANÉES. prenant toute la Suisse, nous en montrent des exemples. Le Caucase , le royaume de Naples , le royaume de Grenade ont aussi, à cause de leurs montagnes, une proportion de Gen- tianées beaucoup plus forte que ne le comporterait leur la- titude. — Notre second tableau montre que ces plantes aug- mentent en nombre dans le sens des longitudes, car nous voyons les rapports s'élever dans la Sibérie orientale, dans la Dahurie, dans le Kamtschatka , dans l'Amérique russe, dans le pays des Tschutskhis au point d'atteindre 1741, 1749 et 1937. — En comparant, comme nous l’avons fait dans notre 3° tableau, les zones des régions élevées, nous recon- naissons immédiatement la tendance des Gentianées pour les montagnes. Nous n’avons aucune exception. — Quant aux îles, la distribution des plantes de cette famille ne nous offre rien de régulier, à cause du très-petit nombre d’espèces qui ont servi à établir les points de comparaison. G. MENYANTHES, Lin. Il est formé d’une seule espèce. MENYANTHES TRIFOLIATA , Lin. — Toutes les œuvres du Créateur ont un caractère de beauté et de perfection, mais il en est peu qui montrent autant de fraicheur que la gracieuse espèce dont nous allons nous occuper. — Elle habite les marais, les prairies tourbeuses et arrosées des montagnes, ou bien elle devient tout-à-fait aquatique et vit dans les lacs et les étangs. — Ses tiges souterraines croissent dans la vase, s’yramifient et sont formées d’anneaux contigus et spongieux, où l’on voit la trace des anciennes feuilles qui se sont déta- chées. Ces tiges sont terminées par un bourgeon qui se dé- veloppe pendant la durée du printemps et de l'été. Les longs pétioles de ces feuilles embrassent et engaînent la MENYANTHES. 391 tige, et portent à leur sommet 3 folioles dont la dernière, dans la préfoliation , renferme les 2 autres. Ces folioles vei- nées sont couvertes de points transparents. — Pendant que les premières feuilles se développent, et quelquefois avant leur apparition, on voit paraître, à l’aisselle des anneaux de la tige , des pédoncules d’un beau rouge qui s’allongent ra- pidement , et bientôt on y distingue un thyrse de boutons roses, à calice violacé. Enfin la corolle s'ouvre dès le mois de mai, et vient ajouter à la couronne printanière de la déesse des fleurs un des plus beaux ornements de la saison. Chaque fleur est un vase élégant et carné, garni de poils corollins d’une délicatesse extrême, dans lequel les étamines sont situées tantôt au-dessus , tantôt au-dessous du pistil, tandis que celui-ci repose sur un anneau jaunâtre et cilié. — Le fruit est une capsule uniloculaire, bivalve, qui porte ses placentas dans le milieu des valves. Les graines sont d’un jaune brillant, aplaties et en partie avortées. Le Menyan- thes vit dans les prairies avec l’Orchis latifolia , le Caltha palustris, le Scorzonera humulis , le Valeriana dioica , etc. Dans les eaux, on le rencontre avec les Potamogeton , le Polygonum amphibium , le Scirpus fluitans, etc. — I fleurit en mai et en juin. — 10 avril 1830, à Rochefort; — 6 mai 1830, à Chanat; — 24 mai 1839, à Laschamps ; — 25 mai 1848, dans les montagnes de Bryon; — 1 juin 184%, Saint-Amant-Roche-Savine ; — 2 juin 1836, à Laschamps; — 11 juin 1835, prairies de Chanat ; — 26 juin 1836, lac d’Aydat ; — 28 juin 1840, Grun de Chi- nor; — # août 1839, à la Croix-Morand ; — 29 juillet 1795 et 25 juillet 1797, près Uléaborg en Laponie (Acerbi). Nature du sol. — Altitude. — I est presqu'indiffé- rent pourvu qu'il rencontre de l’eau ou de la vase; il pré- 392 GENTIANÉES. fère cependant les fonds siliceux et détritiques. — 11 croît dans la plaine et dans les montagnes. Wahlenbergle cite en Suisse dans les marais froids, jusque et un peu au delà de la limite du hêtre. De Candolle l'indique à 1,500" au col Ferrat et au port de Paillère. Lessing l’a vu encore à 325" aux iles Loffoden. Il atteint facilement 1,200" en Auver- gne, et ne se trouve pas au-dessous de 600. Géographie. — Au sud , le ményanthe ne va pas très- loin, et, relégué dans les montagnes , il reste dans les Py- rénées , la Grèce et le midi de l'Italie. — Au nord, il est très-répandu , dans toute l’Allemagne, dans toute la Scan- dinavie , où il habite aussi les marais tourbeux. Ilest abon-. dant en Laponie, dans les marais humides de la région sylva- tique et même de la région subalpine, et il suit les rivages de la Norvége jusqu’au Cap-Nord. Il se trouve en Angleterre, en Irlande, dans les archipels, aux Feroë et en Islande. Dans cette île marécageuse 1l sert de guide aux voyageurs, c'est-à-dire que ses rhizomes entrelacés solidifient le sol mouvant, à tel point que l’on peut hardiment passer à che- val dans les lieux qui en sont garnis. — A l’occident, il croît au Groënland , au Canada , à Terre-Neuve , au Labra- dor , au lac Winipeg, dans le Saskatchawan, aux montagnes Rocheuses et à la côte nord-ouest de l'Amérique. — A lorient, il existe en Suisse, en Italie, en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce , dans toutes les Russies, dans toutes les Sibéries, la Dahurie et les îles Aléoutiennes. Limites d'extension de l’espéce. Sud Grèce. .... CNE RPEE 38° )Ecart en latitude : Nord, Sibérie altaïque...... 60 ) 320 LIMNANTHEMUM. 393 k Ecart en longitude : Occident et Orient. ........ 360 3600 Carré d’expansion........... 11520 G. LIMNANTHEMUM, Lin. Distribution géographique du genre. — 17 espèces, toutes étrangères à l'exception d’une seule, composent ce genre de plantes aquatiques , aussi élégantes qu’originales. Elles sont très-dispersées sur la terre, mais l’Asie est leur centre principal; on y en trouve 8, dont 5 des grandes Indes, les autres de Ceylan, de la Chine, de la Cochinchine et du Japon. — 2 espèces, africaines, croissent au Cap. — 2 au- tres habitent la Nouvelle-Hollande. — 2 le Bresil et l’Amé- rique équinoxiale. — Une seule est connue dans l’Amé- rique septentrionale. — Une seule en Europe, encore existe- t-elle probablement aussi en Asie et en Amérique. LIMNANTHEMUM NYMPHOIDES , Lin. — C’est encore une espèce des plus élégantes qui, par son feuillage flottant, se rapproche des formes des Nymphæa, et, par ses fleurs, du Menyanthes que nous venons de décrire. De longs rhizomes tracent dans la vase des lacs et des étangs, et des feuilles ar- rondies , roulées sur leurs bords dans leur jeunesse comme celles des nénuphars , flottent aussi comme elles à la sur- face des eaux. — Des pédoncules axillaires portent des ombelles dont les fleurs jaunes et ciliées viennent s’épa- nouir dans l'air, parmi les autres espèces aquatiques. Ces fleurs sont au nombre de 7 à 8 sur chaque ombelle, et por- tées chacune sur un pédicelle dont la longueur est propor- tionnée à la profondeur des eaux ; le stigmate est frangé et accompagné de 5 lames qui partent de la base de l'ovaire. 394 GENTIANÉES. Ces lames se ramifient, dit Vaucher , en une multitude de franges pleines d’élégance et continuellement humectées par l'humeur miellée des glandes ou des lames nectarifères. Après la fécondation , la corolle se flétrit et se roule irrégu- lèrement en dedans, et les globules polliniques sont alors en contact avec le stigmate. — Le fruit est une capsule uni- loculaire , bivalve, mais qui reste plongée dans l’eau et qui ne s'ouvre pas. Ses graines membraneuses ne se dissémi- nent que très-tard, par la destruction de la capsule. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Plante aquatique et indifférente qui reste dans la plaine. Géographie. — Au sud, on la rencontre en France, en Espagne et dans l’Asie mineure. — Au nord, elle existe en Allemagne, dans le Danemarck austral et en Angle- terre. — A l'occident , elle croît en Portugal. — A l'orient, elle manque en Suisse et existe en Italie, en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe , dans les Sibéries de l’Oural, de l’AI- tai et du Baïkal, et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Asie mineure.......... 330 Écart en latitude : Nord, Russie moyenne. ..... 5% 21° Occident, Portugal....... .. 10 O.)}Écart en longitude : Orient, Dahurie........,. LI Es) 128° Carré d’expansion............ 2688 G. CHLORA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Chlora sont CHLORA. 395 peu nombreux, on en connaît 10 seulement, dont 8 sont européens et appartiennent surtout aux régions australes et méditerranéennes. — Les 2 autres espèces sont américaines ; l’une de l'Amérique septentrionale , l’autre de Buénos- Ayres. CHLORA PERFOLIATA, Lin. — Cette plante annuelle est disséminée sur les coteaux humides où elle vit solitaire, et où elle montre ses tiges élancées, munies de feuilles glauques et connées, auxquelles la torsion de la tige donne une super- position irrégulière. Au sommet, ces tiges sont dichotomes, et les fleurs qui naissent au point de divergence des rameaux, sont d’un jaune d’or, et finissent par former une panicule irrégulière. — Les divisions du calice sont roulées oblique- ment, et les corolles, météoriques, se ferment au crépuscule. Les anthères s’approchent du pistil pour répandre un pollen orangé sur 2 stigmates épais et papillaires. — Le fruit est une capsule uniloculaire, dont les placentas sont adossés aux bords des valves roulées en dedans. — Les deux dernières feuilles entourent la fleur qui se trouve ainsi encapuchonnée pendant qu’elle est en bouton , et les parties supérieures de la plante sécrètent sous les nœuds , comme le Lychnis Vis- caria, une sorte de glu qui retient les insectes qui viennent y toucher. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante recherche les terrains calcaires , marneux et argileux. Elle croît même sur les calcaires purs, tels que les travertins de Saint-Philippe en Toscane , et sur les sables maritimes, comme à Nantes. Elle aime la plame et les coteaux. Géographie. — Ce Chlora habite , au sud , la France, l'Espagne, les Baléares et l'Algérie. — Au nord, on le trouve sur les bords du Rhin, en Belgique , en Angleterre et en 396 GENTIANÉES. Irlande où il atteint sa hmite occidentale. — A l’orient , il existe en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Transylvanie , en Grèce , en Turquie et dans l'Asie mineure. Limites d'extension de l'espèce. Sud Agées 2e Pas 207 850 ; Ecart en latitude : Nord, Angleterre. .......... 55 20° Occident, Irlande. .......... 11 O.)Ecarten longitude : Orient, Asie mineure......... 32 F.| 430 Carré d’expansion. .... snbse te 1800 G. SWERTIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Le genre Swertia contient seulement 18 espèces, dont la majeure partie appar- tient à l'Asie; on en trouve en effet 11 dans cette partie du monde, presque tous des grandes Indes et des montagnes de l'Himalaya. 1 espèce habite l’Arabie-Heureuse, 1 la la Sibérie et 1 le Kamtschatka. — On en connaît 2 dans l'Amérique équatoriale, — 1 à Java, — 1 en Abyssinie — et 3 en Europe ; encore une de ces 3 espèces lui est commune avec l'Asie. SWERTIA PERENNIS , Lin. — Les marais des montagnes, arrosés par les eaux froides des neiges qui fondent et qui s’écoulent, admettent dans leurs parterres des espèces qui refusent souvent les soins empressés que nous leur offrons dans nos jardins. Le Swertia perennis est une de ces es- pèces. Il attend le fort de l’été pour nous montrer ses fleurs bleues étalées près des buissons de Salix lapponum , près des aigrettes flottantes des Eriophorum , à côté des capsules SWERTIA. 397 presque müres du Menyanthes trifoliata, et au milieu des touffes gazonnantes du Scirpus cæspitosus. — Ses propres groupes sont nombreux. Ses racines, vivaces et traçantes, pré- parent longtemps d’avance les jeunes pousses qui doivent, l’année suivante, augmenter leur société. — Toute la plante est d’un vert sombre. Ses feuilles, très-entières, sont roulées en cornet et enveloppées dans leur jeunesse par une gaîne sèche et membraneuse qui les préserve de l'humidité cons- tante des marais. La tige, quadrangulaire, porte aussi quel- ques paires de feuilles , et c'est à leur aisselle que naissent les fleurs disposées en petits bouquets, et dont la corolle, tordue avant l’épanouissemert , est d’un violet bleu qui est loin d’avoir la pureté de nuance que présentent les autres Gentianées. — La fécondation a lieu en même temps que l'épanouissement. Le pollen est d'un gris verdâtre, le stig- mate a 2 lobes papillaires, et les anthères se retournent quand la fécondation est opérée. — « La capsule, dit Vau- cher , ouvre ses deux valves pour répandre ses graines légé- rement bordées et disposées sur # rangs, non pas selon les sutures des valves, mais sur leurs parois tapissées d’une membrane verte assez épaisse et facilement séparable. » — Il fleurit en juillet, août et septembre. Nature du sol. — Altitude. — X recherche les marais tourbeux et mouillés, à fonds siliceux et détritiques. Il n’est pas exclu du calcaire, car, dans la Côte-d'Or, il végète sur cette roche. — Nous l'avons trouvé à 600" près de la Guyole, dans l'Aveyron. De Candolle l’indique à 800m en Auvergne, où nous ne l’avons pas rencontré au-dessous de 1,300, et à 2,000® au mont Cenis. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 2,000 et 2,200. Wahlenberg dit que, dans la Suisse septentrionale , il ne dépasse pas 1,900". Géographie. — Au sud , le Swertia croît dans les Pyré- 398 GENTIANÉES. nées, dans le Caucase et dans le midi de l’Italie. — Au nord, il vit, dispersé et assez rare, en Suisse, dans les Vosges et jusque dans le Holstein. — A l'occident, il reste en France , et la plante citée sur la côte nord-ouest de l’Amé- rique est probablement une autre espèce. — A l’orient, nous avons indiqué la Suisse et l'Italie , nous devons y ajou- ter le Piémont, la Hongrie, la Transylvanie , les Russies moyenne et australe, ainsi que la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 400 He en latitude : Nos HbISIEIR. es sara 13° OUctident, France. 5-2 ee) 0 Ecart en longitude : Orient, Géorgie... ..... nues di Le 470 Carré d'expansion. ............ 611 G. GENTIANA, Lin. Le nombre des gentianes aujourd’hui connues dé- passe 150. Ce sont toutes des plantes des montagnes, aux grandes fleurs, aux couleurs éclatantes qui, la plupart, craignent la chaleur et s’élèvent jusqu'aux neiges éternelles. — Elles sont répandues dans toutes les parties du monde, mais l'Asie en possède un plus grand nombre que les autres contrées. La Sibérie, les montagnes de l’Oural et de l’Altaï, celles du Népaul et de l'Himalaya sont les parties de ce grand continent plus spécialement adoptées par les gentianes. Quelques-unes d’entr’elles vivent au Japon, à la Chine et même à Ceylan. Quelques autres habitent le Kamtschatka et les îles Aléoutiennes. Le Caucase est un autre centre, où l’on en connaît 8 à 10, dont plusieurs sont communes à l'Asie et à l'Europe. — Ce dernier continent est aussi très- GENTIANA. 399 riche en gentianes; on en connaît 38 très-dispersées, mais dont la majeure partie habite les Alpes dans toute leur éten- due, la Hongrie, la Carinthie, les Carpathes et même la Scandinavie et l'Islande. Un autre groupe vit dans les Py- rénées et sur les montagnes de l'Espagne, où ces plantes de- viennent rares. — Le nouveau continent possède au moins autant d'espèces que l’ancien , mais ces plantes y sont moins communes ; 35 sont citées au Pérou, au Brésil, au Chili, sur les points élevés des Andes et quelques-unes arrivent même en Patagonie. — 23 ont été recueillies dans l’Améri- que du nord , depuis les montagnes du Mexique, jusqu'aux terres arctiques et au détroit de Behring. — L’Océanie a aussi ses gentianes ; on en mentionne 6 espèces : à la terre de Diémen , à la Nouvelle-Zélande et à Java. — L'Afrique a sans doute quelques espèces de ce beau genre dans ses hautes montagnes de l’intérieur, mais elles sont inconnues, excepté 2 espèces dont une est originaire du cap de Bonne- Espérance, l’autre des Açores. GENTIANA LUTEA , Lin. — Quel est le botaniste habitant des plaines qui , arrivant pour la première fois sur les prai- ries élevées des montagnes , n'ait été frappé d’admira- tion à la vue de cette belle gentiane ? Ses tiges élevées ou ses feuilles soudées donnent naissance à des corbeilles de verdure ; ses fleurs dorées , symétriquement disposées dans les coupes qui les soutiennent, et cette profusion d’indivi- dus qui s'étendent à perte de vue au-dessus des graminées et des humbles plantes des prairies , laissent une impression que le temps ne peut eflacer. — De puissantes racines tra- cent sous le gazon, et donnent, à leur extrémité antérieure, un bourgeon que des écailles entourent et protègent contre les froids de l’hiver. Dès que les neiges sont fondues, on 400 GENTIANÉES. voit sortir de ces bourgeons de larges feuilles jaunâtres, plis- sées en éventails, qui s'étendent et verdissent à la fois ; puis la tige s'élève, ses entre-nœuds s’écartent, et ses cor- beilles de fleurs s’épanouissent successivement et pendant longtemps ; la tige est souvent terminée par une fleur uni- que qui s’épanouit la première. La floraison a lieu de haut en bas, et, dans chaque corbeille ou verticille, c’est la fleur du milieu qui s’ouvre la première. Le calice est irrégulier et ressemble à une spathe. Les anthères se retournent et répan- dent leur pollen en dehors, avant que les stigmates ne soient aptes à le recevoir, en sorte que la fécondation est indi- recte et qu'il est rare qu’une fleur soit fécondée par son propre pollen. Quoique ces fleurs soient disposées en fasci- cules étagés, et que la plante vive en famille, cependant la fécondation n’a pas toujours lieu. — Le fruit est une capsule uniloculaire , contenant des graines aplaties, dispo- sées sur quatre rangs sur les parois de la capsule. — Elle fleurit en juin, juillet et août, selon l'altitude. Elle offre , quoique rarement, une belle variété à fleurs d’un rouge fauve, qui rappellent la nuance de l'Hemerocallis fulva. Nature du sol. — Altitude. — La gentiane croît en Auvergne sur les granits, les nficaschistes , sur tous les ter- rains volcaniques et détritiques. Elle habite non-seulement les pelouses, mais la lisière des bois et leurs clairières. On la trouve ailleurs sur le calcaire, et notamment dans le Jura où elle occupe une zone élevée de 900 à 1,000". C’est aussi l’altitude qu’elle préfère en Auvergne. De Candolle cite cette plante à 100" à Limbourg, et comme maximum à 1,600" dans les Alpes et dans les Pyrénées. Elle atteint en Auvergne la même hauteur, et commence à 500", M. Martins l’a vue près de Tonnerre à 400" dans les clai- rières d’un bois de chêne. Elle croît au sommet de la roche GENTIANA. 401 tuillère, sur phonolite. — Tenore l'indique dans les vallées , au milieu des bois, dans le royaume de Naples, entre 800 et 1,200”. Géographie. — Au sud , cette gentiane atteint les Pyré- nées , l'Espagne australe, et le midi de l'Italie, — Au nord, elle entre en Suisse, en Allemagne, dans les Vos- ges, et arrive peut-être jusqu'aux Ardennes belges. — A l'occident , elle croît en Portugal, elle est citée au Groën- land, mais il est très-douteux qu’elle y existe. — A l’orient, elle est en Suisse, en Italie, en Corse, en Sardaigne, en Hongrie, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie. * Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples..... 40° )Ecart en latitude : Nord, Suisse. .......... M7 5040) 100 Occident, Portugal.......... 10 ae en longitude : Orient, Transylvanie... ... NL AE. Jr 31° Carré d'expansion... +: 4 4.441: 310 GENTIANA CRUCIATA, Lin. — Moins montagnarde que l'espèce précédente , celle-ci habite plutôt la plaine que les régions élevées. Elle choisit les prés secs, les pâturages sté- riles, et étend sous le sol de puissantes racines dont la coupe transversale montre des fibres souvent disposées en 4 fais- ceaux. — Ses tiges, un peu couchées, sont munies de feuilles opposées, engaînées et d’un vert sombre. A l’aisselle de ces feuilles naissent des fleurs sessiles et verticillées, dont la corolle, d’un beau bleu , se referme tous les soirs. La fécondation paraît s’opérer comme dans l’espèce précé- dente; c’est aussi la fleur du milieu de chaque bouquet ou de chaque verticille qui s'ouvre la première. -— Elle fleurit tard, en juillet et en août. vil 20 402 GENTIANÉES. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et se trouve sur tous les terrains, sur granit, sur calcaire sili- ceux, sur basalte, sur scories. Elle est indiquée sur les allu- vions, dans la basse Normandie, sur le calcaire dans les Vosges et dans le Jura. De Candolle lui assigne pour alti- tude 300" à Sassenage, 1,600" dans le Jura. C’est une plante, dit Wahlenberg , qui, dans la Suisse septentrionale, s'élève rarement au-dessus de la limite du noyer pour at- teindre la région des hêtres. Elle s'élève davantage dans le Caucase , car Ledebour l'indique de 400 à 1,400" dans le Breschtau et jusqu’à 1,600" dans le Talüsch. Géographie. — Au sud , elle croît en France, en Es- pagne en Catalogne et à Valence , dans le midi de l'Italie, — Au nord , on la trouve en Suisse, en Allemagne en Bel- gique près de Luxembourg, et en Russie jusqu’à Saint-Péters- bourg. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A lorient, elle végète en Italie, eu Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans la Mæsie supérieure, dans les Russies moyenne et australe, en Tauride et dans les provinces du Caucase , dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. ............ . 40° (ge en lstitude : he pd 111127 NAPEORERS ARLES 60 200 Occident, Espagne. ..... ... 6 O.}Ecarten longitude: Orient , Sibérie altaïque....... 96 E. 1020 Carré d’expansion. ........... 2040 GENTIANA PNEUMONANTHE , Lin. — Si le printemps se présente chaque année orné des plus fraiches productions , la nature a cependant réservé pour l'automne quelques-unes GENTIANA. 403 de ces fleurs charmantes dont le Créateur a décoré la terre. Dans les prairies humides où l’Achillea Ptarmica élève ses blancs corymbes, dans les prés tourbeux où le Parnassia palustris ouvre ses corolles régulières, on voit aussi les fleurs bleues d’une gentiane, dont l'éclat semble augmenter à me- sure qu’elle s'élève, et qui nous offre, dans les marais de nos montagnes, son plus beau développement. — Ses tiges sont couchées, ses feuilles d’un vert sombre ; mais sa corolle, semblable à celle d’une campanule, ouvre tous les matins son limbe d’un bleu foncé, et le ferme à la fraîcheur des nuits d'automne. Les anthères sont réunies en un cylindre et s'ouvrent à l'extérieur avant la nubilité des stigmates. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cette gentiane recherche les terrains siliceux , détritiques et tourbeux, et se développe admirablement sur les sols volcaniques. Dans la basse Nor- mandie , elle croît sur le calcaire, ainsi que dans le Doubs. — On la trouve en plaine en Bretagne ; de Candolle l’in- dique à 800" dans les Pyrénées, et nous trouvons en Au- vergne sa variété à larges feuilles, depuis 700 jusqu’à 1,700", tandis que Wahlenberg dit que dans la Suisse sep- tentrionale elle dépasse à peine la limite du noyer. M. Bois- sier, au contraire, lui assigne une zone entre 2,100" et 3,000® , faisant observer que c’est aussi une variété qui paraît très-distincte du type, mais qui y passe par des inter- médiaires. Géographie. — Son aire très-étendue atteint, au sud, les Pyrénées, le midi de l'Espagne et de l'Italie. — Au nord, on la trouve en Allemagne et dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, dans la Gothie et la Norvége australes, en Finlande et en Angleterre. — A l'occident, elle existe en Portugal. — A l'orient , elle végèle en Suisse , en Italie , en 40% GENTIANÉES. Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans la Bulgarie, dans le Caucase et toute la Géorgie, dans les Russies sep- tentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal et dans le Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade .... 38° ass en latitude : 62 Nord, Finlande............. 2/9 Occident, Portugal.......... 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka........ 165 E. 1750 Carré d’expansion. ........ ... 4200 GENTIANA VERNA, Lin. — Si nos climats ne peuvent nous offrir le magnifique spectacle du ciel coloré des régions tropicales, Dieu a placé dans la corolle de quelques fleurs des montagnes ce brillant azur du firmament, sous lequel se développe la végétation des tropiques. Le bleu le plus pur existe dans le Gentiana verna, dont la fleur, sensible aux moindres impressions, s’ouvre le matin et se ferme le soir, et n’ose confier non plus les beautés de sa parure, ni au vent de la tempête, ni aux pluies fécondes que l’orage verse sur les tapis émaillés et verdoyants. — Cette jolie plante forme de petits gazons qui s'étendent par des rejets, et qui fleuris- sent de bonne heure dans les mêmes lieux que l’Androsace carnea , l'Anemone alpina, V Empetrum nigrum, ete. Ses feuilles sont longues et obtuses. — Le calice est anguleux, l’ovaire est situé sur une glande à 5 divisions, et un ma- gnifique stigmate discoïde et frangé ferme l'entrée de la corolle et dépasse la hauteur des anthères. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce préfère les terrains siliceux , volcaniques et détritiques, mais elle n'est GENTIANA. 405 pas exclue des calcaires. — Elle habite constamment les montagnes de. 1,000 à 1,800" en Auvergne, de 600 à 3,000" dans les Pyrénées, selon de Candolle ; de 1,800 à 2,000" dans le royaume de Naples, d’après Tenore ; de 2,600 à 3,000% dans le royaume de Grenade, selon M. Boissier. Wahlenberg la cite dans les lieux arrosés de la Suisse septentrionale, depuis la limite supérieure du noyer jusqu'aux neiges éternelles, occupant une zone très-large. Ramond la cite au pic du Midi sur la crête qui sépare les deux sommets. Il l’a trouvée en fleur le 14 septembre 1792 et le 11 septembre 1810. Elle fleurit à cette époque à ces hauteurs, ainsi qu’au pic d’Eredlitz où il l’a ren- contrée avec sa variété blanche, et, dès le mois d'avril, dans les vallées inférieures. Ramond l’a vue en abondance, au mois d'août, près de Bagnères et dans le bassin du Lavédan. Il fait observer qu’un changement de climat aussi considérable n’en apporte presqu’aucun aux formes et aux dimensions de cette petite plante. Géographie. — Cette gentiane se trouve sur toutes les hautes montagnes. Au sud , dans les Pyrénées , dans le midi de l’Espagne et de l'Italie. — Au nord, en Allemagne , en Angleterre, en Irlande où elle trouve sa limite occidentale. — À l’orient, elle habite la Suisse, l'Italie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Turquie, l’Olympe bithy- nique , le Caucase, l'Asie mineure, dans la Russie arctique jusque dans la terre des Samoyèdes et dans les Sibéries de l’Altai et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Grenade... 38° a en latitude : Nord, Terre des Samoyèdes... 72 3/9 406 GENTIANÉES. Occident , Irlande......... sil ee" en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal.... 115 E. . 126° Carré d’expansion....... cote 142874 GENTIANA CAMPESTRIS, Lin. — Quand ja plupart des plantes ont perdu l'éclat de leurs fleurs , et répandent les graines dont elles avaient donné le gage aux belles journées du printemps et de l’été , celle-ci vient animer les pelouses sèches des montagnes de ses buissons fleuris. Quoique an- nuelle , elle vit en société, et ses tiges très-rameuses, cou- vertes de feuilles rougeâtres ou d’un vert sombre, se char- gent de jolies fleurs violettes dont une frange élégante ferme l'entrée. Elles ne s’ouvrent que sous l'influence du soleil, et alors les anthères , dont l’ouverture est tournée en dehors, se retournent du côté du pistil pour répandre leur pollen d’un jaune verdâtre , et plus tard, seulement, le stigmate écarte ses 2 lames minces et papillaires. La capsule s’allonge, puis elle s’ouvre pour répandre une multitude de petites graines rondes et demi-transparentes. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce est indif- férente à la nature du sol ; elle croît sur le granit ou sur le calcaire , et se développe admirablement sur les terrains vol- caniques et détritiques des montagnes. — Elle croît cepen- dant en plaine en Normandie, en Flandre , dans le Hainaut, et atteint jusqu’à 2,500" dans les Alpes et dans les Pyré- nées. M. Parlatore la cite dans les pâturages des environs de Chamounix , au-dessus des sapins, à 2,100", Wahlenberg l'indique aussi en Suisse, dans les lieux secs de la plaine et des montagnes, arrivant jusqu'à la limite des neiges. Elle est, dit-il, partout abondante, et fleurit pendant l'automne. Dans ces hautes stations sa tige se raccourci , sa fleur devient plus grande, et elle semble former une espèce distincte. GENTIANA. 407 Géographie. — C’est un type alpino-boréal qui, au sud, s’avance jusque dans la Catalogne et sur les Apennins. — Au nord , elle dépasse le cercle polaire, occupant par con- séquent toute l’Europe centrale, y compris la Scandinavie entière jusqu’à la Laponie australe. Elle est aussi en An- gleterre, en Irlande, dans tous les archipels anglais, aux Feroë, en Islande. — A l'occident , cette dernière contrée est sa limite. — A l’orient , elle existe en Suisse, en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , dans les Russies septentrionale et moyenne , et dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. ............+ 41° Écart en latitude : Nord, Finlande............. 63 220 Occident, Islande. ..........-22 O,. Écart en longitude : Orient , Sibérie de l’Oural..... 60 _ 82° Carré d’expansion.............. 1804 GENTIANA CILIATA , Lin. — C’est encore une plante au- tomnale que l’on trouve disséminée sur les pelouses. Elle vit solitaire ou en sociétés peu nombreuses , inclinant ses fleurs du côté de la lumière, et ouvrant au soleil une belle corolle azurée, à 4 lobes élégants, ciliés sur les bords. Les divisions du calice sont réunies par une membrane plis- sée, et l’émission du pollen, dans cette espèce comme dans les autres gentianes, a lieu avant que les stigmates ne soient aptes à l’imprégnation. — Elle fleurit en août et en sep- tembre. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains calcaires. M. Mougeot la cite dans les Vosges sur les cal- caires et sur les grès. — Elle préfère la plaine et les coteaux ; nous la trouvons dans la Lozère de 600 à 800". Wahlen- 408 GENTIANÉES. berg l’indique en Suisse, dans les lieux secs des plaines et des montagnes jusqu’à la limite du hêtre. M. de Humboldt la mentionne entre 1,200 et 1,600" dans les Pyrénées, et de Candolle à 200" à Lyon, à 1,800" comme maximum dans les Pyrénées. Ledebour l'indique dans le Breschtau entre 800 et 1,700" et à 1,300" dans le Talüsch. Géographie. — Au sud, elle existe dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle est en Suisse, en Belgique près de Luxembourg , et dans la Podolie. — A l'occident , elle reste en France, dans les Pyrénées et sur le plateau central. — A l’orient , elle croît en Italie, en Dalmatie, en Croate, en Hongrie, en Turquie , en Tran- sylvanie, dans le Caucase, le Breschtau, le Talüsch et toute la Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Pallas indique aussi cette plante en Sibérie, où elle était en fleur le 22 août 1772, avec Gentiana punctata, une va- riété du G. cruciata et le Senecio erucæfolius. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Naples...... 40° le en latitude : Nord, Belgique......... .. 01 119 Occident ; France... . ,...... 0 Écart en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 56 E.) 96° Carré d'expansion, 4.02 616 G. CICENDIA, Adans. Ce petit genre est composé de 8 espèces très-dissémi- nées, dont 3 appartiennent à l'Europe, 2 à l'Amérique septentrionale, 1 à l'Amérique du sud , 1 aux Indes orien- tales, { à Ceylan. CICENDIA. 409 CicENDIA FiLiFORMIS, Delarbre. — Petite et délicate espèce d’une extrême fugacité, qui se développe dans les lieux sablonneux et humides, et surtout dans ceux où l’eau a séjourné pendant l'hiver. Sa tige filforme est souvent uniflore , et sa petite fleur jaunâtre, à tube globuleux et à 4 divisions , est très-sensible à toutes les influences de l’at- mosphère. Le fruit est une capsule à 2 loges, qui s'ouvre en 2 valves et répand des graines nombreuses, d’une peti- tesse extrême et attachées aux sutures. — Elle fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les lieux sablonneux , siliceux et humides, et reste constamment dans la plaine. | Géographe. — Au sud, on rencontre cette espèce en France, en Espagne. — Au nord , elle est en Allemagne, en Belgique et jusque dans le Danemarck austral, en An- gleterre et en Irlande. — A l'occident, elle croît en Por- tugal. — A lorient , elle végète en Corse, en Sardaigne, en Italie, en Sicile, en Transylvanie et en Grèce. Limites d'extension de l’espèce. Sud; Espagne... #00 0 1900 Lu en latitude : Nord, Danemarck........... 53 14° Occident, Portugal.......... 11 O.]Ecarten longitude : Ofront, Gb... Ja bide ve 22 E. 5 5 Carré d’expansion............. 462 CICENDIA PUSILLA, Griseb. — Espèce annuelle des plus grêles et des plus délicates, qui croît aussi sur les sa- bles humides où on l’aperçoit difficilement. Sa tige se di- vise dès la base en rameaux grêles, plusieurs fois bifurqués. + 410 GENTIANÉES. Ses feuilles sont rares, linéaires; ses fleurs petites, d'un blanc jaunâtre , situées aux bifurcations ou au sommet des rameaux. Le calice est à 4 divisions profondes, étroites , un peu étalées. La corolle, en forme d’entonnoir, reste presque toujours fermée ; les anthères sont ovales et non tordues en spirale après la fécondation. — Elle fleurit en juillet , août et septembre. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et sa- blonneux des plaines, sur lesquels l’eau a séjourné pendant l'hiver. Géographie. — Son aire est extrêmement restreinte. Elle occupe surtout la France occidentale et centrale, et s'étend aussi, au nord , jusqu’en Belgique dans la Campine. Limites d'extension de l'espèce. SU, Provehte sr. ONU 43° Écart en latitude : Nord, Belgique............. o1 8° Occident, Frances. kr. metre D nt en longitude : Orient Frances 2% 2 UE 0 2° | Carré d’expansion.. ..... ane need AÛ G. ERYTHRÆA, Rich. Distribution géographique du genre. — 32 espèces de ce genre sont distribuées dans toutes les parties du monde, mais l’Europe en a la moitié. — Ce sont, pour l’Europe, des plantes plutôt australes que boréales, habitant surtout le Portugal, les Pyrénées, les côtes de la Provence, l’île de Crète, et s’aventurant cependant jusque dans la Hongrie et même dans l'Angleterre. — On connaît en Afrique 5 Ery- {hrœa : 2 aux Açores, 1 en Abyssinie, et 2 en Barbarie. ERYTHRÆA. 411 — 5se trouvent aussi en Asie : 2 aux grandes Indes, les autres à la Cochinchine, dans l’Altai et sur le Caucase. — L'Amérique septentrionale en a 3; l'Amérique aus- trale 2, — et l’on en cite une espèce à la Nouvelle- Hollande. EryrarÆA CENTAURIUM , Pers. — Lorsque les fleurs qui s’épanouissent sur la lisière des bois et dans les jeunes taillis ont été frappées par le soleil de l'été, et ont perdu leur fraîcheur , on voit paraître dans les mêmes lieux cette jolie gentiane aux tiges quadrangulaires , aux feuilles oppo- sées, aux corymbes purpurins. La nuance rouge de ses co- rolles , varie du carmin au rose, et du rose à l’albinisme. Le soleil les fait éclore, l'ombre et la nuit en rapprochent les divisions. Les étamines tordent leurs filets plusieurs fois, les anthères sont saillantes et versent leur pollen sur de beaux stigmates orangés qui se déjettent après la fécondation. — La capsule est formée de 2 valves qui s’écartent à la dissé- mination , qui se déroulent et répandent les petites graines qui étaient insérées sur leurs bords. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante croît par- tout, sur tous les sols, mais elle a une préférence marquée pour les calcaires et les basaltes. Elle est citée sur le calcaire de Pienza en Siennoiïs, sur les travertins de Saint-Phihippe en Toscane. — Elle habite les plaines et les coteaux , mais elle peut s'élever. Tenore la cite entre 100 et 300" dans le royaume de Naples , mais Ledebour dit que dans le Talüsch elle en atteint 800. Géographie. — Au sud, on la rencontre en Espagne, en Algérie, aux Açores, aux Canaries. — Au nord , dans le centre de l’Europe, en Danemarck, en Gothie , dans les 412 GENTIANÉES. lieux humides ; dans la Finlande australe , en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides, et aux Shetland. — A l'occident, elle croît aussi en Portugal. — A lorient, on la trouve en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie , en Grèce , dans le Caucase, la Géorgie, dans le Talüsch, dans les Russies septentrio- pale, moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. SUIS CAUSE tee o ete 290 Ecart en latitude : Nordi Finlandé. 2... 7262 | 33° Oceidents Acorest ssh Sacs 600: | cart en longitude : Orient, Russie moyenne. ..... 58 E.) 88° Carré d'expansion. ........... 290% ERYTRÆA PULCHELLA , Fries. — Cette petite plante re- cherche les bords des fossés , les lieux qui ont été inondés pendant l’hiver , les environs des sources minérales. Elle est très-remarquable par les nombreuses divisions dichotomiques de sa tige, du milieu desquelles naissent des fleurs rouges ou roses , à divisions calicinales aussi longues que le tube. Les étamines se tordent à peine pendant la fécondation, mais les corolles:sont tout aussi météoriques que celles de VE, Centaurium. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cet Erythræa est indif- férent à la nature physique du sol, en recherchant pourtant les lieux sablonneux , mais il est surtout sensible à la présence de matières salines comme les Chénopodées. Il reste dans les plaines ou sur les coteaux. Géographie. — Au sud , il est commun en France et en Espagne ; il croît aussi aux Baléares, en Algérie , en Abys- POLEMONIACÉES. 413 sinie, et aux îles du cap Vert à Saint-Jacobi — Au nord, on le trouve dans presque toute l’Europe , sur les rivages du Danemarck , de la Gothie , de la Suède, de la Norvége et de la Finlande , en Angleterre et en Irlande. -— À l’occi- dent, il végète en Portugal, à Ténériffe. — A l’orient, on le rencontre en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, dans le Caucase, dans l’Asie mineure , dans les Russies septentrio- nale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sul Abyssinié. .-"......%...1100 ei en latitude : Nord Finlande..." ut +. 60 D6° Occident, Canaries. ......... 21 O.}Ecarten longitude : Orient , Sibérie altaïque....... 96 E. ETTR Carré d'expansion. ........... 65952 FAMILLE DES POLÉMONIACÉES. Cette famille, qui n’est pas très-étendue , appartient en grande partie au Nouveau-Monde. Ses espèces habitent , en dehors des tropiques, les régions occidentales des Amériques boréale et australe. — L'Europe en est presque dépourvue et n’en possède que 2 qui vivent dans ses parties froides ou tempérées. | G. POLEMONIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — On en connaît 15 espèces, presque toutes asiatiques ou américaines. — La L14 PALEMONIACÉES. partie nord de l'Amérique en a 7, dont 1 au Mexique, 4 en Californie , et les autres s’approchent plus ou moins des régions arctiques. — C’est aussi dans le nord de l’Asie, en Sibérie et en Dahurie, que 6 espèces sont réunies. — Enfin l’Europe a 2 polémoines dont l’une lui est commune avec l'Amérique et l’autre avec l’Asie boréale. POLEMONIUM CÆRULEUM , Lin. — On rencontre cette espèce au milieu des buissons et sur le bord des ruisseaux. Elle y forme de petites touffes d'un vert gai. Ses tiges sont sillonnées , ses feuilles presqu’ailées , et ses fleurs ter- minales, légèrement penchées, rappellent la couleur des Campanules. Les filets de leurs étamines sont élargis à leurs bases et velus; leurs anthères d’un beau jaune contrastent avec le bleu de la fleur. Le stigmate, qui sort de la corolle avant l’épanouisement , ne se développe que plus tard , et enfin la capsule que protége le calice s'ouvre au sommet en 3 valves et répand des semences auguleuses. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains calcaires , et se trouve aussi en Auvergne sur la lave des volcans. — Elle habite la plaine et les montagnes : à 800" en Auvergne, à 1,200% dans le Jura, de 300 à 520" aux Loffoden, selon Lessing; à 500" au Kamtschatka, d'après la flore de Ledebour. Géographie. — Son aire d'expansion est des plus vastes, cependant , au sud , elle ne va pas au delà des Pyrénées, du centre de l'Espagne et du midi de l'Italie. — Au nord, elle existe partout en Europe; dans toute la Scandinavie, dans les lieux humides et sur les bords des ruisseaux en Laponie, dans les prés mouillés et sur les bords des rivières où elle est plus belle que dansles jardins, selon les expressions de Wah- CONVOLVULACÉES. 415 lenberg. Acerbi la cite en fleurs à Uléaborg le 27 juillet 1793 et le 13 juillet 1797. Elle s’arrête en Laponie à Rolfsoë par 70° 67’, et ne va pas jusqu’au Cap-Nord, mais elle arrive plus au nord dans le pays des Samoyèdes ; elle est aussi en Angleterre, en Irlande et non dans les îles. — A l’occi- dent, la polémoine vit en Amérique depuis le Canada jus- qu'à la base des montagnes Rocheuses et sur les côtes de l'Océan arctique , depuis le 66° jusqu’aux rivages du nord. Peu de plantes, dit Hooker, sont plus variables , et peu, surtout, ont une aire d’extension aussi grande dans les ré- gions froides et tempérées de l'hémisphère boréal, de Ka- moun et de Kulghur , dans le nord de l'Inde, au Spitzherg et aux rivages glacés de l'Europe, de l’Asie et de l’Amé- rique. — À l'orient, elle est indiquée en Italie, en Hon- grie, en Croatie, et Transylvanie, en Galicie, dans le Cau- case, dans toutes les Russies , toutes les Sibéries, la Dahu- . rie, le Kamtschatka, les iles Aléoutiennes et l'Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. Sud abaleish. étre : STE 41° }Écart en latitude : Nord, Sibérie arctique... ..... 78 370 Occident et Orient. ..... +. 360 LE