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ÉTUDES ZOOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES

SUR LA FAMILLE

DES CÉTACÉS

RAOUL GUÉRIN

ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ D'ARCHÉOLOGIE LORRAINE, CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ D'ÉMULATION DES VOSGES ET DU COMITÉ ARCHÉOLOGIQUE DE SEXLIS,

MEMBRE DES SOCIÉTÉS DE GÉOGRAPHIE ET D'ANTHROPOLOGIE.

1979 LIBRARIES

"JUL 25

PARIS TYPOGRAPHIE GEORGES CHAMEROT

19, RUE DES SAINTS-PÈRES, 19.

1874

ÉTUDES

ZOOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES

SUR LA FAMILLE

DSL PACES:

Écrire une histoire complète des Cétacés, nous n'y avons pas songé un instant. Le moment n’est point encore venu, nos connaissances, suffisamment approfondies, donnent le droit de le faire. Mais nous avons voulu, pour ce travail, prendre en particulier quelques points de l'histoire naturelle de ces animaux, les entourer des vérités scientifiques ac- quises par les derniers travaux les plus sérieux, et, en les exposant, tâächer que la lecture de ce livre ne soit pas tout à fait dénuée d'intérêt.

Une esquisse anatomique était, on le conçoit, absolument nécessaire pour ce genre d’études ; nous l'avons faite, un peu trop aride, peut-être, mais en nous attachant exclusivement à mettre en évidence les caractères qui différencient ces ani- maux des autres mammifères.

Tout en conservant peu d'espoir d'apporter quelque lu-

1

to he mière dans le débat soulevé, au sujet de la place que doivent ôccuper, dans la série zoologique, à cause de leurs affinités, ces géants de la mer, nous avons tâché de résumer et de présenter les impressions que nous ont laissées nos études sur ce sujet.

La découverte de nombreux restes fossiles, appartenant à des genres variés du groupe des Cétacés, nous imposait le double devoir de rechercher, d’une part, les conditions d’ap- parition au point de vue de l’espèce, et ensuite les modifica- tions qu'elle avait pu subir, dans la forme, durant le temps. Malheureusement les difficultés d’un tel travail et l’insuf- fisance de nos connaissances actuelles nous laissent le re- gret d’avoir été bien au-dessous de notre tâche.

A voir la rapidité avec laquelle l’homme, dans sa lutte pour la vie, procède à la destruction de la plupart de ces grands animaux, il est facile de prévoir que, si aucune réglementa- tion ne vient y mettre un terme, certaines espèces auront bientôt totalement disparu. Déjà, de quelques-unes d’entre elles, il ne reste que le souvenir. Nous avons donc pensé qu'il n'était pas inutile, après avoir consacré quelques pages à rappeler ce qu'étaient les pêches des Cétacés chez les anciens, d'évoquer aussi le souvenir de nos hardis pêcheurs des siè- cles derniers et de faire connaître les animaux, objets de leurs poursuites. De plus, nous avons cherché à montrer, en les fixant sur la carte, les zones de circulation de la plupart de ces mammifères, et nous espérons avoir apporté dans cette partie de notre travail toute la précision qu'il peut comporter.

Enfin, de nos jours, l’industrie s'empare, de plus en plus, de tous les produits utiles que ces animaux lui abandonnent dans la mort. À cause même de l'importance de ces produits et de la part que notre marine marchande prend à leur ob- tention, nous en dirons quelques mots.

Nous voulons aussi, avant qu’elles disparaissent tout à

dd fait de-nos formulaires pharmaceutiques, rappeler les vertus merveilleuses dont jouissaient autrefois, pendant ce moyen âge si mystique et si ignorant, certaines substances singu- gulières fournies par les Cétacés. En nommant la Licorne, entre autres, quel monde de pratiques bizarres n’éveille- &-on pas dans l'esprit? Demain le blanc de Baleine et ambre gris auront totalement déserté l’officine pour le laboratoire du parfumeur : il n’était pas possible de les passer sous silence. Ce sera notre dernier exposé. Nous terminerons ainsi ce travail, en souhaitant à nos recherches d’avoir mérité quel- que peu l'attention.

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DESCRIPTION ANATOMIQUE

DES CÉTACÉS.

FORMES EXTÉRIEURES.

Les Cétacés sont des mammifères essentiellement marins et des mieux appropriés pour le milieu dans lequel ils vivent. On leur a donné à juste titre le nom de Thalassothériens, qu'ils partagent avec les Siréniens et les Phoques.

A aucune époque de la vie, ils ne quittent les eaux, même pour accomplir les fonctions de la reproduction.

Leur corps nous apparaît comme formé de l'union de deux cônes soudés base à base. Bien qu'il y ait plusieurs exceptions, on peut dire qu'ils sont pisciformes. Aucun or- gane ne fait saillie, en dehors des agents locomoteurs pro- prement dits, pas même ceux des sens.

La tête affecte des formes assez variées : tantôt conique, comme chez les Baleines, elle forme le quart et même la moitié du corps, tantôt globuleuse et arrondie, comme chez les Narwhals, ou terminée en forme de bec, dans un grand nombre d'espèces de Dauphins.

Enfin elle peut être renflée en avant et comme tronquée,

s’élevant en forme de muraille, ainsi qu'on le voit dans le Cachalot.

26 : Le

Presque toujours, elle se confond avec le cou, tellement qu'il est souvent impossible d’en préciser les limites exactes.

En arrière de la tête, on trouve les membres antérieurs, modifiés comme on pouvait le prévoir et adaptés, non à une locomotion active, mais construits principalement en vue d’équilibrer les mouvements du corps, tout comme le ferait un véritable balancier.

Les membres thoraciques, enveloppés dans une mem- brane tendineuse, sont, tantôt courts et arqués comme chez les Baleines, ou recourbés de bas en haut ainsi qu'on l’a observé pour le Narwhal.

A la hauteur de ces membres antérieurs, le corps présente souvent une forme cylindrique et acquiert son plus grand diamètre.

Le dos, souvent caréné, offre presque toujours une nageoire dite dorsale denature purement fibreuse, très-résistante, d’une grandeur et d’un développement variables; rudimentaire chez le Narwbhal, elle acquiert une assez grande taille dans les Mégaptères, les Jubartes, etc.; souvent elle est falci- forme.

On ne trouve aucune trace, quant à l'extérieur du moins, des membres abdominaux.

Dans le voisinage de la région caudale, le corps s’effile assez brusquement, et se termine par une véritable nageoire horizontale, bilobée, dont l’échancrure varie quant aux di- mensions, à la forme et à la profondeur suivant les espèces.

Cette queue natatoire, principal organe de propulsion du Cétacé, est d’une structure fibreuse et d’une grande puis- sance ; elle est commandée par des tendons très-nombreux, insérés sur les apophyses vertébrales. Elle est toujours en rapport avec le diamètre du corps; les mouvements qu’elle exécute sont de haut en bas et procurent à l'animal une vi- tesse considérable.

TISSU TÉGUMENTAIRE.

Le tissu tégumentaire présente chez ces animaux des carac- tères très-importants. La peau, si différente au point de vue de son organisation de celle des autres mammifères, et bien plus encore de celle des poissons de grande taille, nous offre la disposition suivante :

Le système pileux fait complétement défaut; par suite des conditions de milieu, il était devenu inutile. On en trouve pourtant des traces pendant la période embryonnaire et jusqu'aux premiers temps de la naissance. C'est ainsi qu'on peut observer des poils, soit aux lèvres, soit même sur toutes les parties du corps, ainsi que Leydig a pu le cons- tater chez le Marsouin, et qu'on voit le Balænoptera Sibbaldi en présenter une trentaine, occupant une place circulaire au menton. Mais c’est une exception ; en principe on est auto- risé à dire que les Cétacés ont la peau nue.

La couleur de cette peau varie du blanc nacré au noir, en passant par toutes les teintes intermédiaires. Toutefois il est bon de noter que ce sont les surfaces thoraciques et abdominales, ou, si l’on veut, le plan inférieur du corps, qui revêtent de préférence les teintes les plus claires, le blanc le plus généralement.

L'épiderme est doux au toucher, il a un aspect satiné; quelquefois, cependant, il se modifie au point de présenter des tubercules épineux ainsi que Burmeister l’a constaté sur l’aileron dorsal du Phocæna spinipinnis, l'on observe trois rangées d’aspérités coniques. L'épaisseur de cet épiderme ne dépasse guère celle d’un papier à calquer ordinaire.

Immédiatement au-dessous, on trouve une couche mu- queuse, élastique, variable en épaisseur, et traversée par de nombreux tubes sudoripares; on y rencontre en outre des cellules chromogènes et des papilles en nombre fort

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considérable. Celles-ci sont disposées comme chez l'homme, mais, en outre, elles sont très-longues et traversent l’épi- derme. Elles doivent, quoi qu'on en ait dit, assurer une cer- taine perception des sensations à l'animal.

Un tissu aréolaire fait suite à la couche muqueuse, sa ligne de démarcation est peu indiquée; il apparaît presque brus- quement, composé de cellules formées par l'entre-croisement de fibres nacrées et contenant une grande quantité de graisse. Par cette disposition, l'animal supplée à l'absence d’un revêtement protecteur contre le froid, et cette graisse concourt à entretenir l'activité respiratoire.

Muscles. Les muscles peauciers sont très-développés chez les Cétacés; ils enveloppent le cou, le dos, la poitrine et se continuent jusqu'à l’anus, d'une part, au-delà duquel ils se terminent par une aponévrose enveloppant la queue, et d'autre part vers la tête. Ils émettent quelques faisceaux vers la région temporale; parmi les muscles de la face, il n'y a guère de bien caractérisés que l’orbiculaire du nez, les muscles des paupières et quelquefois un buceinateur peu développé. Une faible couche musculaire s'étend sur le maxillaire supérieur. On observe généralement qu'une mince strate de lard sépare les différents plans musculaires les uns des autres.

Les membres thoraciques, transformés en nageoires, sont mus par des faisceaux partis des régions abdominales ; d’au- tres, dont l'insertion se fait sur les apophyses vertébrales, se rendent à la nageoire caudale.

L'absence de cou chez ces animaux permet aux museles du dos de se prolonger , sans altération de forme, jusqu’à la région occipitale.

La myologie des Dauphins, faite plus complétement que celle des autres genres, donne lieu à quelques remarques intéressantes.

M Chez eux, le musele oblique externe s'étend sur toutes les côtes; de plus, les deux muscles droits, s’écartant en arrière, viennent se souder, d'une partà l’apophyse transverse d'une des vertèbres lombaires, la 19° généralement, et, d'autre part, à l’aponévrose des autres muscles transverses.

Le muscle grand dentelé ne s'étend pas jusqu'aux vertè- bres cervicales, il s'arrête aux côtes.

Le muscle transverse se confond avec le triangulaire du sternum, et s'étend, en avant, au-delà de la première côte.

Le cléido-mastoïdien est remplacé chez eux par l'huméro- mastoïdien, distinct du deltoïde et s’insérant, d’une part, sur l'occipital, et, de l’autre, sur l'humérus.

En l'absence de clavicules, il n'existe pas de muscle sous- clavier.

A cause de leur mode de locomotion, et en vue de la ma- nœuvre quasi rémigienne de leurs nageoires, l'humérus re- çoit, en outre des muscles ordinaires, venus de l'omoplate, du sternum et de la face postérieure des côtes, des faisceaux volumineux provenant des muscles cutanés et des cléido-mas- toïdiens.

Le professeur O. Jacobsen, ayant eu l’occasion de faire l'analyse de 10 kilogrammes de viande de Dauphin, a eru pouvoir en déduire la composition suivante :

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PARASITES DES CÉTACÉS.

L'étude des téguments de ces animaux conduit à recher-

D = cher s'ils ne sont pas fréquentés par quelques parasites vi- vant à leurs dépens. L'absence de tout revêtement protecteur de la peau laissait celle-ci en butte aux attaques des ani- maux inférieurs. Ils n’y ont pas failli.

L'histoire de ces hôtes incommodes, connus sous le nom de Cyames ou Poux de Baleine, est déjà riche de faits acquis, mais il reste encore beaucoup à apprendre pour arriver à déterminer toutes les espèces qui affectent plus particulière ment ou qui hantent, que l’on nous permette le mot, tel ou tel genre, de préférence à tout autre.

Le meilleur travail que nous possédions sur ce sujet est à M. Fr. Lutken; nous ne pouvons mieux faire que de résumer ses recherches.

Notons d'abord, en passant, qu'un certain nombre de Cé- lacés, parmi lesquels il faut citer quelques Balénoptères, sont totalement dépourvus de ces parasites ; mais, en revan- che, il en est qui en nourrissent jusqu'à trois espèces diffé- rentes. Tel est le cas de la Baleine australe.

En outre, et comme nous l'avons dit plus haut, les ani- maux d'un même genre nourrissent des espèces qui leur paraissen( propres, et qui pourraient, à la rigueur, servir, en l'absence d’autres caractères, à les déterminer presque ri- g'oureusement.

La Baleine du Sud, et celle, dite du Japon, en sont des exemples remarquables.

Ces Cyames sont de petits crustacés édriophthalmaires, qui se logent un peu partout, dans l'épaisseur de la peau, le plus souvent dans les replis de l’épiderme au voisinage des orifi- ces génitaux.

M. Lutken, qui, ainsi que nous l'avons déjà dit, s’est livré à une étude attentive de ces parasites, croit pouvoir détermi- ner les espèces suivantes pour le genre Cyame :

EN) = Cyamus mysticeti sur le Balæna mysticetus,

2 Cyamus Boopis du Balæna Boops ou K'eporkark,

3 Cyamus monodontis, et,

Cyamus nodosus, tous deux sur le Narwahl,

Cyamus globicipitis, sur le Globicephalus melas,

Cyamus Thompsoni, des Hyperoodon rostratus et latifrons.

D'autres espèces, dont on ne connaît pas encore les carac- tères anatomiques, ont été constatées, vivant sur le Cachalot et sur d’autres Dauphins.

M. le professeur J. Steenstrupt a donné la description d’autres Crustacés, de l'ordre des Cirrhipèdes et du genre Coronule, rencontrés sur ces animaux, notamment sur le Ba- læna Biscayensis, et le professeur Sars, dans sa station aux îles Loffoten, a montré que des individus, du genre Penella, habitaient également des Balénoptères, à l'exclusion de tout autre ordre de Crustacés.

Enfin, on a observé que le genre Mégaptère se couvre de Diadema, qui ont été observés aussi sur le Balæna Japonica, et que, sur ces Diadema, on trouve des Otions (Otionauritum) et des Cyames.

LOCOMOTION ET PROGRESSION.

Chez les Mammifères aquatiques , tels que la Baleine, le Marsouin, etc., les mouvements sont strictement analogues à ceux des poissons : la seule différence étant que la queue agit de haut en bas, au lieu d'agir latéralement. Les extré- mités antérieures, qui, chez ces animaux, sont relativement parfaites, tournent sur leur grand axe et s'appliquent obli- quement ou non obliquement, par rapport à l’eau. Au sur- plus, voici ce que l’on observe quand l'animal passe de l’état de repos à celui de la progression (D' Thiercelin) : Par suite

= de =

d’une violente contraction des museles abdominaux, il prend la forme d’un segment de cercle; dans ce mouvement, les lobes de sa queue s'infléchissent en arrière, de manière à vaincre plus facilement la résistance de l’eau. L'animal se ramasse dans un mouvement lent, puis, contractant brus- quement ses muscles dorsaux, il se redresse et s'étend. La queue se déploie vivement, en arrière, dans toute sa lon- gœueur, comme une sorte de rame, et sa tête, qui, grâce à sa forme, offre peu de résistance, ou qui même, comme dans le Cachalot, est allégée prodigieusement, par suite de la faible densité des corps gras qui y sont contenus, cette tête fend l’eau avee une grande facilité.

La vitesse de la marche, augmentée par la pression du liquide déplacé, sur les parties carénées de l'animal, se trouve en rapport direct avec la force de contraction des muscles du dos. Tout concourt done, on le voit, puissance museu- laire et forme, à une locomotion rapide.

Les nageoires pectorales sont indispensables à l'animal pour conserver son équilibre, qui sans cela serait instable ; car toutes les parties pesantes sont situées sur le dos, et, sitôt qu'un Cétacé meurt, il se renverse immédiatement le ventre en l'air, les nageoires devenant inertes. L’aileron dorsal sert aussi à maintenir l'animal dans sa position naturelle. On peut remarquer qu'il est surtout saillant dans les espèces à formes effilées et auxquelles il faut un adjuvant utile pour les aider à conserver leur position normale dans l’eau. Comme vitesse, on estime que la Baleine fait trois lieues marines à l'heure.

A ces notions sur la locomotion, ajoutons un seul mot au sujet du repos.

On prétend, toutefois sans en donner grandes preuves, que les Cétacés sont diurnes, et qu'ils s'élèvent sur l’eau pour dormir

Se

DESCRIPTION DU SQUELETTE.

Avant d'aborder l'exposé des caractères tirés du squelette, nous devons, pour faciliter l'intelligence de ce travail, dire quelques mots des divisions que les zoologistes ont faire de ces animaux, en vue de favoriser leur étude. Quand l'on pense que le nombre des espèces connues dépasse aujour- d’hui le chiffre de deux cents, on comprend de quelle im- portance devenait une bonne classification, pour s'y recon- naître. Devant donner, au cours de ce livre, les caractères généraux des plus importantes espèces, nous nous borne- rons à dire dès à présent que, d’après l’ensemble des plus récents travaux, on peut diviser les Cétacés en deux grands groupes, qui sont :

Les Mysticètes, comprenant tous les Mammifères qui ont des fanons en place de dents, animaux toujours de grande taille et peu variés dans leurs caractères. Tels sont les Ba- leines, les Mégaptères, les Balénoptères ;

Les Cétodontes, qui sont pourvus de dents véritables, uniradiculées et préhensiles, ainsi qu’on le voit dans les Ca- chalots, les Dauphins, les Narwhals, ete.

Cette grande scission, si naturelle du reste, une fois éla- blie, il sera facile d’opposer chacun de ces deux genres à l'autre, et de faire ressortir ce qui, dans leur construction, les différencie le plus profondément.

Squelette. Le squelette est, chez les Cétacés, la partie du corps actuellement la mieux connue. Bien qu'il nous reste encore beaucoup à apprendre, et que, notamment, plusieurs espèces nouvelles soient mal déterminées, par suite de l’in- suffisance des matériaux ostéologiques, on peut dire que d'immenses travaux ont été accomplis, qui ont eu pour but l’étude de ces débris si importants.

ON

La gloire d'avoir entrepris les premiers efforts sérieux pour améliorer l'état de nos connaissances sur ce point re- vient tout entière à Cuvier, qui fut le fondateur de la collee- tion cétologique du Muséum.

Avant lui, le Jardin du Roï n'avait recueilli que deux pièces de quelque importance, à savoir : le Cachalot d’Audierne, échoué en 1784, et une tête osseuse de Rorqual. Mais, dès 1822, l'impulsion communiquée avait été si considérable qu'on pouvait regarder, à cette époque, la connaissance de la plupart des Delphinidés comme un fait acquis.

Il en était de même de l’histoire du Narwbhalet de celle de l’'Hyperoodon; des matériaux avaient été laborieusement amassés également, pour la description des Balénidés, et le savant analomiste avait déterminé et nommé le fossile de la rue Dauphine (Balæna Lamanonis).

Avec Cuvier, et après lui, de Blainville et Geoffroy-Saint- Hilaire, en France, Eschricht et Steenstrupt, en Danemark, contribuèrent activement à l'augmentation de nos richesses célologiques,

De nos jours, enfin, cette tâche est vaillamment continuée par les professeurs H. Flower, Turner, Van Beneden et Ger- vais, qui ont entrepris de nombreux voyages et recueilli une immense quantité de documents nouveaux.

Grâce à tous ces efforts, il existe aujourd'hui en Europe cinq grandes et riches collections de ces animaux, offrant ainsi des matériaux inappréciables pour leur étude. Ce sont :

Le musée de l’Université, à Copenhague;

Le collége des chirurgiens, à Londres;

Le musée du collége de Louvain et celui de Bruxelles ; La collection du Muséum de Paris ;

Le musée de Leyde,

MS,

Cräne. En comparant le crâne d’une Baleine à celui d'un Dauphin, il est facile de se rendre compte immédiate- ment de la perturbation immense apportée, dans l'économie de cet ensemble de pièces osseuses, par la présence de fanons. La prépondérance des maxillaires supérieur et inférieur, le refoulement violent, et de bas en haut, des os du nez et de leurs satellites, l'élargissement général et transverse de la cavité crânienne sont des caractères qui différencient consi- dérablement les Mysticètes des Cétodontes. Mais il en est d’autres dont nous avons également à parler.

Il existe, dans l’ensemble de la construction du crâne, une asymétrie très-remarquable : plusieurs os empiètent les uns sur les autres, se recouvrant comme des écailles, et détermi- nant une amplitude plus grande des os du côté droit, le plus généralement. Cette anomalie, qui atteint principalement l'intermaxillaire et le maxillaire supérieur, n’est pas due à une déformation survenue dans le jeune âge : elle s’observe déjà dans le fœtus, et c’est une caractéristique très-impor- tante des Cétacés, que l’on peut juger, par l'aspect des pièces fœtales, ce que sera l'animal plus tard, car, telles sont ces pièces à ce moment, telles elles se conserveront sans modi- fication au point de vue de la forme.

Les Ziphioïdes sont ceux qui présentent cette asymétrie au maximum d'effet, et c'est chez les Baleines que le minimum s'observe.

Les Cétologues ont donné à l’ensemble des pièces maxil- laires supérieures, chez les Mysticètes, le nom de rostre. Sui- vant la plus ou moins grande courbure de ce rostre, la tor- sion plus ou moins violente qui affecte les branches du maxil- laire, on a pu en déduire des caractères suffisants pour créer des espèces nouvelles.

Ainsi que nous l'avons dit plus haut, les os propres du nez se réfléchissent et s’élèvent, au-dessus des fosses nasales, en forme de voûte chez les Mysticètes, tandis que l’on n’observe

RG rien de semblable chez les Cétodontes. Chez les Ziphioïdes, le vomer est très-développé et présente une sorte de carène qui, de la base du sphénoïde, s'en va, suivant le cartilage du rostre, se terminer entre les maxillaires et les intermaxil- laires.

Chez les Cétodontes, les os propres du nez ne sont guère que des tubercules osseux appliqués sur le frontal, et leurs narines, séparées par une crête osseuse fournie par la face supérieure de l'ethmoïde, sont inégales entre elles.

Chez les Baleines, plus spécialement que chez les autres Mysticètes, on observe la soudure de l’occipital avec les pa- riétaux, et le premier de ces os, se relevant, forme la voûte du crâne. |

Les frontaux, articulés au temporal, présentent toujours une gouttière qui donne passage au nerf optique.

Les Baleines et les Ziphioïdes sont les seuls qui possèdent des os lacrymaux distincts.

Le temporal occupe la partie antérieure et latérale du crâne, présentant une surface articulaire pour la mandibule.

Le rocher offre des caractères particuliers assez impor- tants. Outre qu'il est d’une dureté très-grande, on le trouve, suivant les espèces, tantôt soudé, comme chez les Mysticètes, tantôt inséré à glissement, et comme en tenon, dans la por- tion mastoïdienne, notamment chez le Ziphaius indicus. Dans la décomposition des parties molles, il se sépare souvent chez les Cétodontes, n'étant fixé que par des expansions fibreuses. Ce fait a son importance en paléontologie, l’on a souvent l’occasion d'étudier des caisses tympaniques, trou- vées isolément, et en l'absence de tout autre débris du sque- lette.

Dans toute la division des Mysticètes, les maxillaires infé- rieurs sont doubles. Chez les Cétodontes, ils sont formés de deux os séparés, unis par une symphyse d’étendue variable, parfois ossifiée en partie. Chez les Cétodontes, les intermaxil-

2 RE laires sont très-développés et rarement symétriques. Suivant les genres, ils présentent également, (tantôt des dents, tantôt un sillon qui raye toute leur étendue, et qui, recouvert par le tissu gingival, reçoit l'extrémité libre des fanons qui vont s’y appliquer. Le canal dentaire est, chez les Cétodontes, largement ouvert, en avant des condyles articulaires.

Chez tous les Cétacés les palatins sont distincts. On observe, chez plusieurs Baleines, que la mâchoire inférieure, forte- ment convexe, déborde considérablement la mâchoire supé- rieure; de plus, on compte plusieurs trous mentonniers, tandis qu'il n'en existe qu'un petit nombre chez les Céto- dontes.

Bien que la dimension du trou occipital soit en rapport avec les espèces, il est plus développé, toutes choses égales d’ailleurs, chez les Dauphins que partout ailleurs.

L'os jugal présente aussi des différences marquées chez les Mysticètes; un os allongé et légèrement courbé forme la partie orbitaire inférieure, tandis que chez les Cétodontes il consiste en un os styliforme très-grêle et très-légèrement courbe, s’articulant avec le temporal et le maxillaire.

Avant de quitter la description des os du crâne, disons tout de suite que chez les individus du genre Physeter, les réservoirs à blanc de Baleine ont, pour partie essen- tellement constituante, une ‘cavité, due au redressement des bords externes des maxillaires, et complétée par des cartilages cloisonnés s'appuyant en arrière sur l’occipital, formant, en dessus, une sorte de voûte dont les parois s’en- durcissent, au point de devenir osseuses dans la vieillesse de l’animal.

L'os hyoïdeest représenté, tantôt par une pièce d'apparence sculiforme et arrondie, tantôt par une pièce osseuse courbée, portant deux appendices latéraux libres et représentant les deux grandes cornes. Les petites sont représentées par deux autres rudiments osseux.

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Colonne vertébrale. L’atlas, chez les Cétacés, est énorme, si on le compare à celui des autres mammifères.

La portion cervicale de la colonne vertébrale est presque toujours composée de 7 vertèbres, tantôt soudées, genres Balæna, Physeter, Hyperoodon, Delphinus, tantôt libres, genres Mégaptère et Balénoptère. Quelquefois cette sou- dure n'affecte qu'un petit nombre de pièces. Cest ainsi que le Delph. longirostris n’a que ses deux premières cervi- cales soudées. Les apophyses épineuses supérieures manquent dans la région cervicale, mais se développent et atteignent leur maximum de longueur dans la région lombaire; on en trouve encore sur les premières caudales, et ce n’est que sur les dernières qu’elles disparaissent.

Les apophyses transverses sont normales, celles des ver- tèbres lombaires sont dirigées obliquement et en arrière, elles sont perforées à leur racine, dans la région caudale, par un canal qui livre passage aux branches dorsales de lartère sa- crée. Les apophyses articulaires ne sont bien développées que sur les deux tiers antérieurs de la région dorsale.

Les Cétacés sont les seuls mammifères qui n'aient pas de région sacrée, distincte, des régions lombaire et cau- dale.

On observe généralement, chez les Cétacés pourvus seule- ment d’un petit nombre de vertèbres, que le diamètre du corps vertébral augmente dès les premières dorsales; de la à la 23° l'accroissement est régulier, excepté entre la 10°et la 14", il semble y avoir un moment d'arrêt. Dès la 44° la décrois- sance se fait sentir jusqu’à la dernière.

Le nombre des vertèbres est toujours considérable ; il varie de 40 à 68, suivant les espèces. :

Cuvier a fait connaître les nombres suivants :

Ni

Physeter macrocephalus :

CerviCale STONE SRI ND 47 DorSales enr LOIRET IeURS NAS ombo=caudales M ESS 730

Rorgual de la Méditerranée (R. MuscuLus) :

Gérvicale ee es Re P7 DOS les RE ere ru LE ombhanes-eertiltenere orésasossdLel5 Bannalesss ass afitasnlite.shnac dre

Bnitout.-...- su QE el av 67

M. H. Flower a trouvé dans le Delphinus Sinensis :

D'OLSAlES ee ee ee AO ÉOMIDAIT ES ee ul ces A () Caudales eee ne Do SD

Sans compter les cervicales, non évaluées.

Nous avons vu plus haut, qu’en arrivant dans la région caudale, les apophyses disparaissent du corps des vertèbres, mais des os nouveaux apparaissent pour les remplacer; ce sont les os dits en V qui se présentent, en nombre et libres, au-des- sous du corps des vertèbres, créant ainsi un canal que nous verrons plus tard parcouru par des plexus veineux et artériels.

Les côtes, en nombre variable, sont remarquables par leur grande courbure. Toutes, ou les postérieures seulement, ne sont fixées qu'aux apophyses transverses.

Chez les Cétodontes, les premières côtes prennent insertion sur les vertèbres et non sur leurs apophyses transverses.

SN

Chez les Dauphins et chez le Marsouin, la dernière ou les deux dernières côtes sont séparées des vertèbres, ou de leurs apophyses, par un intervalle assez considérable. Leur nombre varie de onze à seize chez les Balénoptères. Dans le genre Balæna, elles n’ont jamais une double surface articulaire ; les premières n'ont ni col ni tête; celles du milieu ont un col rudimentaire, mais la tête n'arrive pas jusqu’au corps de la vertèbre, les dernières s’articulent directement par la tête seule aux apophyses transverses.

Membres. Un caractère essentiel des os chez les Cétacés, c'est qu'ils n’ont pas de moelle, qu’ils sont spongieux et tout imbibés de graisse.

La clavicule manque chez les Cétacés. L’omoplate est très- large et varie avec les espèces. L’apophyse coracoïde man- que chez les Rorquals, le Plataniste. Il existe, chez les Baleines et chez les Balénoptères, une apophyse coracoïde et un acromion fort développés.

Le sternum est court, large, et présente sur les côtés une paire de pièces osseuses accessoires. Il est terminé en pointe, en arrière, dans le genre Mégaptère.

Chez les Mysticètes, il a la forme d'un bouclier et n’est composé que d’une seule pièce, à deux points d’ossifica- tion, tandis que chez les Dauphins, les Marsouins et les Cé- todontes en général, plusieurs pièces entrent dans sa for- malion.

Chez les Cétacés l'appareil articulaire n'existe que pour l'épaule et le coude, les autres os sont noyés et immobilisés dans une sorte d’enveloppe fibro-cartilagineuse.

L'humérus est très-court chez les Balénoptères ; on le trouve comprimé, et les os de l’avant-bras sont le double en longueur de ceux du bras.

Chez le Cachalot, le radius et le cubitus sont soudés en

En partie, et en général, chez tous les Célacés, ils sont courts, larges et aplatis.

Les os du carpe sont en nombre variable, sept chez la Baleine, cinq pour le Dauphin.

Les Cétacés ont au minimum quatre doigts, et les vraies Baleines cinq.

L’index possède le plus grand nombre de phalanges chez les Cétodontes, soit treize; tandis que chez les Mysticètes c'est le médian, soit quatre.

Les membres postérieurs manquent; ce qui les représente, ce sont des rudiments du bassin. Chez les Dauphins, ils con- sistent en deux petits os longs et minces, perdus dans les chairs, l’un à droite, l’autre à gauche de l’anus. Chez la Baleine, à l'extrémité de ces os, qu'on peut comparer à des vestiges d’iléon, se trouve associé un second petit os plus petit, et arqué. Peut-être doit-on y voir un commencement d'ischion ou de pubis. Quelquefois on rencontrera aussi un tibia et un fémur rudimentaires.

TUBE DIGESTIF ET ANNEXES.

Si, continuant à étudier par comparaison, nous opposons les diverses parties du tube digestif d’un Mysticète aux ana- logues d’un Cétodonte, nous observerons des caractères très- importants, dus à la différence d'alimentation.

Tout d’abord, nous voyons que les Mysticètes, qui se nourrissent presque exclusivement de petites espèces ani- males, appartenant aux familles des Crustacés, des Ptéropo- des, etc., étant dans la nécessité de déglutir une grande quantité de ces animaux chaque fois, doivent présenter un développement de l'appareil buccal bien plus considérable que ne le comportent les habitudes des Cétodontes, qui, pourvues de dents préhensiles, se livrent à la chasse des pois- sons et des mollusques mous. Chez les premiers, la bouche

ot

ouverte offre l'aspect d’un large entonnoir, dont l’orifice le plus grand est tourné vers le dehors; ses parois, un peu comprimées latéralement, sont munies d’une sorte d’ar- mature criblante, sur laquelle nous aurons à revenir, et qui a reçu le nom de fanons.

Le plancher de cette cavité reçoit la langue, et les bords extérieurs soutiennent une lèvre bilobée, appelée lippe, très- mobile, qui, en se relevant, s'applique sur les fanons, mais pas dans toute l'étendue de leur hauteur.

Le fond de la cavité montre que, grâce à l’étroitesse de l'isthme du gosier, les Mysticètes peuvent vivre dans l'eau la bouche ouverte, sans que ce liquide y pénètre. Cette dispo- sition est due à la présence d’un muscle pharyngien formé de fibres cireulaires et longitudinales, continuation de celles de l’'œsophage.

Chez les Cétodontes, la forme effilée des maxillaires infé- rieurs donne à la bouche des configurations extrêmement va- riées. Mais toujours la cavité est de dimension bien moindre que celle des Mysticètes.

Langue. Lalangue occupe tout l'intervalle situé entre les deux branches du maxillaire inférieur. Elle est fixée dans presque toute l'étendue de sa face inférieure ; elle est large, plate, frangée sur une partie de ses bords. Elle n’est pas protractile.

Cet organe, composé en entier de petites masses museu- laires, noyées dans une quantité considérable de graisse, at- teint un grand volume et pèse, chez laBaleine, plusieurs cen- taines de kilogrammes ; parcourue par un grand nombre de vaisseaux sanguins, elle est turgide et peut, au gré de l’ani- mal, se gonfler prodigieusement et occuper toute la cavité buccale, ou s’aplatir et laisser cette cavité presque compléte- ment libre.

Les dimensions qu'on lui a vues, chez les Baleines, ont été

SE

jusqu'à 8 mètres de long

œ, sur 3 à # de large. Cet organe,

recherché pour la fabrication de l'huile dite de baleine, peut rendre, dans ces conditions, jusqu'à six tonneaux de ce corps gras.

Une bande étroite et impaire de tissu musculaire repré- sente, chez les Dauphins, les muscles sterno-hyoïdiens. Quant aux omo-hyoïdiens, ils existent chez tous les Cétacés.

Système dentaire. Chez les Rorquals, on a observé qu'il existe, sous le plancher de la bouche, une poche membra- neuse longue de plus de 2 mètres, et pleine d'air, dont l'u- sage n'est pas connu.

La membrane muqueuse qui tapisse la voûte palatine nous offre un nombre trèsconsidérable de rides ou bourrelets transversaux plus ou moins saillants. Latéralement aussi on trouve de ces plis en grand nombre, mais on observe qu'entre ces lignes la membrane se prolonge en forme de lame frangée sur les bords. La face interne des joues se montre garnie d’un grand nombre de papilles coniques.

Chez les Hyperoodons, on a signalé des appendices en forme d’épines garnissant toute la voûte du palais. Cette formation papillaire, si curieuse, nous amène à parler ainsi du système dentaire.

Les dents proprement dites manquent chez les Mysticètes. Toutefois, MM. Geoffroy Saint-Hilaire et Eschricht ont trouvé dans des fœtus de Bal. Mysticetus, de Mégapt. longimana, de Ba- lænopt. rostrata, des vestiges d’un système dentaire fort sem- blable à celui des Delphinidiens, mais avorté de fort bonne heure.

Dans les animaux du groupe des Cétodontes, les dents sont recouvertes par une couche d’émail ou de cément, elles sont généralement uniradiculées, ne se correspon- dent pas entre elles, mais bien avec des espaces vides si- tués entre deux dents consécutives. Ces animaux ont des in-

= = cisives,des canines et des molaires,mais toutes de même forme.

Il n'y a pas chez eux de dents de remplacement, elles for- ment une seule rangée et sont permanentes.

Leur forme est communément celle d’un petit cône, à bord circulaire comprimé. Owen, en observant la structure de ces dents, a désigné sous le nom de lignes de contours une sorte de stratification de l'ivoire, marquée surtout dans la couronne et indiquée sur des coupes longitudi- nales, par des lignes courbes sensiblement parallèles, et sur des coupes transversales, par des anneaux. Ces lignes résul- tent de ce que l’ivoire s’est déposé, couche par couche, et sont très-distinctes chez tous les Cétodontes.

Chez le Plataniste, les dents sont très-comprimées à leur base, et, en s’usant, leur couronne présente des surfaces mousses, au fur et à mesure qu'on avance vers le fond de la bouche.

La dentition du Cachalot offre cette particularité, qu'il ne se développe pas de dents à la mâchoire supérieure, alors que l’inférieure montre des dents coniques et préhensiles en grand nombre.

D'une analyse des dents du Dauphin, il résulte qu’elles contiennent 73,6 pour ‘/, de matières inorganiques.

Parmi les Cétodontes, il est un mode de dentition qui mé- rite qu’on s’y arrête un instant, c’est celle du Narwhal. (Monodon monoceros.)

Dans ce Cétacé, une dent longue de 2 à 50, lacérante, pourvue d’une forte couche de cément, sort du maxillaire supérieur gauche, se dirigeant horizontalement en avant, et forme une arme puissante.

De composition éburnéenne, elle est sillonnée par une ligne spirale creuse, marchant de droite à gauche et se prolongeant jusqu’à son extrémité.

Par suite d'une ossification rapide du bulbe, qui en opère

=, co ainsi l'avortement, la dent correspondante du côté droit ne se développe pas. Elle est représentée, dans l’alvéole, par une pièce osseuse d'environ 0®20 de longueur.

Chez la femelle, les deux dents restent à l’état embryon- naire, dans leurs alvéoles, respectivement correspondantes à celles du mâle.

Il arrive aussi quelquefois, quoique très-rarement, que les deux dents défensives se développent également; ce fait a été observé chez des mâles et chez des femelles. Il en existe un exemple dans une tête déposée au Muséum. (J. W. Clark, Procedings, 1871, p. 42.)

L'étude de l'embryon révèle un fait intéressant. Dans le fœtus, on observe, lorsqu'il est presque à terme, une petite saillie du bord antérieur de chaque maxillaire, c’est l'extré- mité de chacune des deux dents; elles ont la forme d’un cône allongé de 0,0065**, et sont également couvertes jusque près de la pointe par l’ivoire et la couche cémenteuse.

En outre, il existe deux autres dents, caduques de bonne heure, n’atteignant jamais plus de quelques millimètres et formant les complémentaires des deux premières.

Le nombre des dents est variable, non-seulement suivant les espèces de Cétodontes, mais souvent dans la même espèce.

Certains d’entre eux en ont jusqu'à deux cent cinquante. Quelquefois les dents tombent à l’âge adulte et les alvéoles se comblent.

Voici quelques formules dentaires de ces animaux :

19 ©t

Delphinus Tursio

|

19 re

24

_— Rostratus 30 1

il Orca T3

4

Dr =

25 Delphinus Delphis _ 5

Phocæna

11

3 D lee Inia Boliviensis ES Physeter macrocephalus :

Mächoire inférieure = 54. Comme exemple de variations dans une même espèce, on peut citer :

le Phoccæna crassidens avec les formules suivantes :

10—10 10— 9 9— 9 9—9 S— 8

10—10 10—10 10—10 9—9 10—10

Dentition des Mysticètes. L'armature buccale des Ba- leines, qui peut servir de type, porte le nom d'odontoïdes. Les fanons sont formés par une simple modification du {issu épithélique de la membrane muqueuse palatine. La matière cornée, produite par cette couche épithélique, constitue une série de lames faleiformes, verticales, libres par leur extré- mité ei maintenues, à leur base, dans une couche commune. Leur constitution est simple, elle résulte de la soudure de fibres longitudinales, juxtaposées, nées chacune d’un bulbe provenant de la muqueuse gingivale et pouvant être assez facilement séparées.

Leurs deux faces, assez unies, présentent cependant de très-légers renflements transversaux, que les baleiniers expérimentés estiment correspondre à l’âge des Cétacés qui les possèdent. Ces lames ainsi constituées descendent pres- que verticalement, et forment, de chaque côté de la bouche,

EN

un assemblage de cloisons parallèles. Leur bord convexe est en dehors ; leur bord concave, généralement effilé, est en dedans.

Leur base présente, dans une petite cavité, une substance molle, regardée comme la matrice ou l’ensemble des ma- trices du fanon.

Leur longueur varie suivant les espèces, et, chez un même individu, ceux de la série externe sont les plus longs. En outre, en commençant par l'extrémité antérieure du rostre, on observe que les fanons sont d’abord un petit bouquet de fils déliés; puis, peu à peu, ils s’allongent progressivement jusqu'aux deux tiers de la longueur totale de la branche maxillaire. Arrivés en ce point, ils s'abaissent, et la cour- bure de leurs pointes augmente.

L'ensemble des extrémités de cet appareil diviseur se loge, lorsque la bouche est fermée, entre la face interne de la mâ- choire inférieure et la langue.

Dans le Balænoptera musculus, les fanons sont placés obliquement en dehors, au-dessus des maxillaires infé- rieurs.

On connaît leur couleur gris noirâtre ; elle est assez gé- néralement constante.

Toutefois, dans le Balænoptera rostrata, ils sont toujours d’un blanc jaunâtre, ou bleuâtres, dans quelques autres es- pèces.

On a observé également des individus, d’une même es- pèce, présentant des fanons antérieurs blancs et les autres noirs.

Chez le Mysticète du Groënland, on trouve des fanons striés de blane.

La composition chimique de ces lames élastiques, étudiée par Fauré, ne paraît pas très-différente des analyses de la corne, et donne, pour cent parties :

Matière animale, soluble dans l’eau bouillante et contenant

inpeutde, sélatine.-5::,… . €: 000 0E SRE 061 Matière animale, soluble dans Ko caustique. . . 80,8 Matières:grasses.i:ve cts Se sil Chlorures de sodium, -de calcium: . . . . . . …. 14,9 Sulfate de soude et magnésie. » >. 4 0." di Phosphate de chaux, soufre, oxyde de fer, silice. 1,1 Bérlesescst mate Mer SEM RAM a in 2

NUTRITION DES CÉTACÉS.

Lorsqu'un Mysticète s’avance dans un banc de ces petits Crustacés dont il fait sa nourriture, et qui souvent a quinze et vingt lieues de longueur d’un seul tenant, sur quelques lieues de largeur et trois à quatre mètres d'épaisseur, il a la bouche ouverte. L'eau y pénètre avec les petites espèces animales, elle en ressort bientôt par les intervalles qui sé- parent les lames criblantes, tandis que les animalcules sont arrêtés par les brins de chevelu provenant de chaque fanon. Gonflant ensuite sa langue, l'animal réunit le bol alimen- taire, contre la voûte du palais, et, en faisant ainsi sortir toute l’eau, il le déglutit, pour ainsi dire, à sec.

Les baleiniers ont donné à la pâture de la Baleine le nom de boëte.

L'aspect de ces petits Crustacés, retirés de l’eau, est assez bien celui de la sciure du bois de campêche mouillé (Thier- celin).

La principale nourriture des animaux du genre Mégap- tère consiste en Gades, en Mallotus, en Limacines, etc.

Quant à la manière dont les Cétodontes effectuent leur nutrition, on en aura une suffisante idée, d’après ce qui suit, du Cachalot.

Il se nourrit en happant sa proie; 1l passe, la gueule ou-

20: verte, saisit les poissons ou les mollusques à sa portée, et presse ensuite fortement ses mâchoires. Ses dents déchirent la victime, et, pendant ce temps, la langue se gonflant en avant a expulsé toute l’eau; alors le bol alimentaire chemine au tra- vers du pharynx glissant sur la base de la langue abaïissée en arrière.

Des Mollusques céphalopodes, tels que les Poulpes, les Sèches, quelques poissons, constituent essentiellement la base de la nourriture de ces animaux.

Estomac. D'après les recherches de Cuvier et de Duver- noy, il semble évident que les Cétacés sont privés de glandes salivaires.

Le fait a été vérifié dans le Dauphin, le Marsouin, le Nar- whal.

Les amygdales se composent d'un grand nombre de ca- naux courts ramifiés dont les orifices sont disséminés sans ordre.

L’æœsophage est court et large.

L’estomac est multiloculaire; il y a toujours trois poches distinctes se succédant quelquefois, plissées profondément et laissant croire tout d'abord à l'existence de 5-6 estomacs.

Le nombre qui paraît être le plus constant est celui de trois. Les Baleines et les Cachalots n’en possèdent que trois.

Chez!’ Hyperoodon, on trouve, à la suite de l’æsophage, une poche revêtue d’une tunique épithélique épaisse, munie de renflements digitiformes, percée dans le voisinage du cardia, d'un orifice circulaire, donnant accès dans un second es- tomac, à parois fortement plissées : cette seconde cavité est en communicalion avec un troisième estomac qui débouche dans un long tube terminé au pylore.

D'après la structure de ce pseudo-quatrième estomac, on a été ramené à le considérer comme une simple dépen- dance du troisième.

D 2

Cette disposition s'observe chez le Delphinapterus beluga, chez le Marsouin, ete.

L'intestin se divise en intestin grêle el en gros intestin; chez les Dauphins, il n’est pas possible de préciser la limite de ces deux parties. Il n'y a non plus, chez eux, aucune trace de cœcum, ni de valvule iléo-cœcale.

En général, chez les Célacés, la muqueuse intestinale présente beaucoup de plis longitudinaux recoupés par des rides transversales, qui produisent ainsi un aspect réticulé, et donnent naissance à un système d'alvéoles celluleuses. Cette disposition remplit souvent le rôle de valvules et s’op- pose au retour des aliments. Elle s’observe notamment chez l'Hyperoodon.

La tunique muqueuse de l'intestin offre, chez le Marsouin, une certaine quantité de plis plus ou moins sinueux dirigés dans toute la longueur du tube.

Les valvules conniventes sont très-grandes, obliques, sou- vent disposées en spirale.

APPAREILS ANNEXES.

Foie. Le foie est petit chez les Cétacés, il se divise en deux lobes plus ou moins distincts. La vésicule du fiel man- que chez eux.

Rate. La rate est composée de 2 à 6 lobes, séparés chez le Marsouin. Chez les Dauphins, en général, elle est multilobulée.

Pancréas. 11 existe un pancréas situé un peu au-dessus de la rate, et au voisinage du premier renflement stomacal ; mais nous ne possédons point de bonnes descriptions de cet organe, qui paraît divisé en deux lobes,

APPAREIL URINAIRE

L'appareil urinaire se compose :

De reins à structure complexe,

D'un uretère aboutissant à une vessie,

D'un canal évacuateur des produits de sécrétion.

L'orifice intérieur qui livre passage aux urines est tou- jours distinct de l’ouverture anale.

Le rein est toujours un organe compacte, composé d'un grand nombre de lobes distincts, pourvus chacun de leur capsule propre. La totalité de l'appareil est logée dans une enveloppe commune.

On n’observe que peu de différence dans leur situation. Cependant le rein droit est placé un peu plus loin du bassin que le gauche, chez les Dauphins.

Chez le Marsouin, chaque rein est divisé en un nombre considérable de lobes très-distincts, évalués à près de 160.

Dans un fœtus de Baleine, Eschricht a compté environ 3,000 lobulins, réunis en un certain nombre de groupes destinés à former des lobes chez l'adulte.

Chez le Marsouin, chacun des lobules isolés, constitué par une couche de substance corticale, encapuchonnant un cône formé de substance médullaire, a son sommet en saillie dans la portion initiale d'un uretère, analogue à un calice qui serait isolé, s'embranchant directement sur l’uretère au lieu d'aller se confondre avec ses congénères dans un bas- sinet commun.

Nous ignorons complétement les actes physiologiques de la digestion, les fonctions des organes que nous avons dé- crits et la mesure de leurs produits de sécrétion. Une seule chose nous est connue, la condition des produits excrémen- titiels. Les fèces, chez les souffleurs, et en général chez tous

ER = les Mysticètes, sont colorées en rouge intense, tellement que cette couleur pourrait être utilisée. Le motif de cette colora- tion doit être recherché dans celle même de la nourriture ou boëte, formée, comme on sait, de petits Crustacés d’un rouge foncé et dont la longueur n'excède pas 1 millimètre.

APPAREIL CIRCULATOIRE.

L'organe central de la circulation, chez les Cétacés, est un cœur à quatre cavités.

Sa position est généralement très-antérieure par rapport aux organes sous-jacents.

Il est large et déprimé, surtout chez les Baleines. Il est adhérent au diaphragme par son péricarde.

Chez le Marsouin, il existe une séparation bien remar- quable des deux ventricules, et qui les fait ressembler à deux cônes, libres sur les + de leur longueur; en outre ce Célacé, ainsi que le Dauphin, se fait remarquer par la grosseur des colonnes charnues du ventricule.

D’après les travaux de Meckel, il n’y aurait point de val- vule d'Eustachi, chez les Dauphins. Dans le jeune âge, la communication existe par le trou de Botal; mais son oblité- ration s'opère d'assez bonne heure, ainsi que Jakson et ichwald l'ont constaté, le premier sur un jeune Cachalot ; le second sur un Marsouin.

Mais ce qui caractérise essentiellement l'appareil cireula- toire chez ces animaux, c'est la tendance que montrent les circuits veineux et artériels à se diviser et se ramifier pro- digieusement, produisant ainsi des plexus fort riches, véri- tables magasins d'oxygène et d’une utilité absolue pour des animaux dont la durée du séjour sous l’eau peut atteindre jusqu'à 50 ou 60 minutes.

Voici maintenant les principales modifications des deux circulations.

= fe

L’aorte, toujours courte, présente une dilatation, constatée chez le Dauphin et chez le Narwbhal; elle émet une paire d’artères branchio-céphaliques, d’où sortent les sous-cla- vières et les carotides.

En outre, du trone branchio-céphalique droit, sortent une artère thoracique postérieure, une artère carotide cérébrale et une carotide externe, qui, devenue artère sous-clavière, donne naissance à l’artère mammaire.

Chez le Marsouin, à leur entrée dans le crâne, les caro- üides cérébrales constituent un plexus très considérable, en- voyant des artères à la dure-mère et au cerveau.

Ce plexus est en communication avec le plexus costal, d’a- près Stannius.

La portion terminale de l’aorte caudale, étudiée spéciale- ment par de Baër, se montre entourée d’un plexus vasculaire, absolument comme si elle était logée dans une gaîne; il s'étend ainsi Jusque auprès de la nageoire caudale et donne nais- sance, à droite et à gauche, aux artères lombaires.

Ce sont les os, dits en V, qui reçoivent, dans l'espèce de canal sous-vertébral, qu'ils forment, ce tronc artériel ainsi enveloppé.

Sur la paroi dorsale du thorax, il existe deux énormes plexus vasculaires, formés par une multitude d’artérioles, fournies par des branches de l'aorte, se ramifiant et entou- rant les artères intercostales.

Découverts par Tyson, chez les Marsouins, ces plexus ont été fort différemment interprétés; c’est à Breschet et à Stan- nius que reviennent le mérite de l'étude de leur disposition et la connaissance de leur véritable caractère.

Une artère thoracique, née de l'aorte et du tronc brachio- céphalique, donne naissance aux artères intercostales des cinq premières paires. Pour la sixième, la septième et la hui- tième, ce sont des troncs impairs provenant de l’aorte.

Dans leur parcours dorsal, les intercostales donnent aussi

3

ei = naissance à un grand nombre de rameaux flexueux, se pe- lotonnant et formant un plexus qui s'étend des côtes jusqu'à la partie dorsale de la colonne vertébrale. Il est surtout très- étendu vers le cou et se relie au plexus cervical.

Celui-ci recoit, dans sa composition, des vaisseaux thoraci- ques et dorsaux. |

Les premiers sont fournis par les artères thoraciques postérieures , et par les deux troncs qui se détachent de l'aorte, en avant de celui qui donne naissance aux in- tercostales.

Les seconds le sont par l'artère méningée spinale, venue de l'artère carotide; les branches fournies ainsi au plexus dorsal sortent par les trous de conjugaison vertébraux.

Si, ensuite, nous observons les artères spermatiques, nous les voyons former aussi des plexus très-remarquables.

A cause de l’absence des membres postérieurs, les artères iliaques font défaut.

On pourrait caractériser les Cétacés, suivant l'expression de M. H. Milne Edwards, en disant que ce sont des mammi- fères ayant une veine cave supérieure, point de veine azygos, ni de veine hémi-azygos.

Si nous étudions maintenant le système de la circulation veineuse, nous voyons que la tendance à la formation en plexus devient telle que, chez les Marsouins, par exemple, toutes les veines ordinaires sont remplacées par cette modi- ficalion organique.

En règle générale, et pour prendre un exemple, on peut dire que, chez les Marsouins, à l'exception des troncs prinei- paux, toutes les veines ordinaires sont remplacées par des plexus.

Chez les Dauphins, le sang revient de la région caudale, par un grand plexus aboutissant à la veine cave.

[existe un plexus veineux, appartenant au rectum. Dans la région lombaire, il existe, de chaque côté, trois autres plexus

35

veineux; un autre, fort remarquable, se montre autour de l’évent et à la mâchoire supérieure.

APPAREIL RESPIRATOIRE.

La construction de la cavité thoracique présente, chez les Cétacés, bon nombre de particularités tout à fait caracté- ristiques.

D'abord, par suite de l'ossification rapide des cartilages cos- taux, et de la courbure spéciale des côtes, la brièveté du ster- num détermine l'allongement en arrière et, par suite, l’obli- quité de la base du cône formée par la cavité thoracique.

Les poumons, étendus en arrière, atteignent, dans leurs li- mites inférieures, jusqu'au voisinage de l’ombilic, tandis que les viscères, refluant à l'avant, s'étendent au-dessous des poumons, apportant ainsi leur concours au déplacement du corps dans l'acte de la locomotion.

Chez tous ces animaux, la trachée est très-courte, mais sa largeur est fréquemment en rapport avec sa longueur. Chez les Marsouins, elle est deux fois aussi longue que large. Chez le Cachalot, elle a, suivant Jackson, 0"22 de long sur 0"11 de large.

Cette première partie de l'appareil respiratoire est formée essentiellement de cartilages s’ossifiant rarement,

La glotte fait saillie au fond du pharynx et s'élève jus- qu'auprès des arrière-narines. elle est embrassée par le voile du palais, établissant ainsi une communication entre cet organe et les fosses nasales. De plus, cette disposition ne s’oppose pas au passage des aliments. A Hunter revient le mérite d’avoir bien décrit l’organisation de ces différentes parties.

L'épiglotte, variable dans sa forme, est généralement grande.

Chez les Dauphins et chez le Narwhal, elle est confondue,

= Maps jusqu’à son sommet, avec les deux cartilages aryténoïdes, et forme ainsi un tube pyramidal, faisant saillie dans les na- rines postérieures.

Le voile du palais existe, chez tous les Cétacés, avec un as- sez grand développement.

Par suite des habitudes purement aquatiques de ces ani- maux, il était naturel de prévoir que la terminaison anté- rieure de l’appareil respiratoire devait subir des modifica- tions importantes. |

En étudiant la structure du crâne, nous avons montré les os propres du nez et les fosses nasales, se réfléchissant de bas en haut, et venant se terminer au sommet de la tête. L’on voit en outre les fosses nasales, parallèles d’abord, s'écarter en- suite légèrement près de leur extrémité libre, et se terminer par une ouverture unique en croissant, ou par deux fentes généralement en forme d'S, qui trouent les téguments exter- nes : ce sont les Évents. La convexité de ces deux fentes est, le plus généralement, tournée en dehors, et elles sont placées à quelques centimètres l’une de l’autre ; un sphincter formé de issu graisseux et de quelques prolongements musculaires se montre au pourtour de ces ouvertures. Chez le Cachalot, on l’observe presqu'à l'extrémité du nez, tandis que, chez la Baleine, il se montre vers le tiers antérieur du même organe.

Des renflements, rappelant la manière d’être des cornets chez l’homme, se montrent à l'extérieur des évents. Formés de tissu érectile et couverts d’une fine enveloppe membra- neuse noirâtre, ils ont un volume suffisant pour obstruer le cornet tout entier.

M. H. Flower a donné une bonne description de l’anato- mie de ces organes singuliers dans le volume des Proce- dings de la Société royale de Londres, pour 1869. Nous ne pouvons qu'y renvoyer {ous ceux qui seraient désireux de compléter leurs connaissances sur ee sujet.

Dans la plupart des Cétodontes, chez les Dauphins parti-

culièrement, la terminaison de l'appareil respiratoire se montre sous la forme d'une couverture en croissant, à eon- vexité tournée vers le cou de l'animal.

Dans les Dauphins et chez les Marsouins, le larynx forme une pyramide qui pénètre, et s'ouvre dans la partie posté- rieure des narines.

Le cartilage cricoïde est largement ouvert chez les Baleines.

Les cordes vocales manquent chez les Cétacés.

Rapp a signalé, dans l’espace laissé libre par l’are du car- tilage cricoïde, une glande laryngienne, dont les conduits excréteurs s'ouvrent dans la cavité du larynx.

Les anneaux trachéens sont complets chez la plupart d’entre eux; toutefois il existe des différences considérables et très-caractéristiques, suivant les espèces.

Souvent ils se soudent, entre eux, par leurs bords, quoi- que partiellement, formant ainsi une sorte de spirale ir- régulière.

Chez les Baleines, il existe en avant une solution de con- tinuité, et les bords libres de ces ares trachéens sont réunis par une paroi membraniforme.

On observe en outre, chez ces animaux, surtout chez les Cétodontes, et sans qu'on puisse s’en expliquer l'usage, l'existence d’un conduit qui accompagne en dessous la tra- chée, et s'ouvre dans le pharynx par trois ou quatre orifices, situés de chaque côté de la glotte.

On constate également l'existence de deux poches mem- braneuses placées sur le côté du cartilage thyroïde ; elles ne paraissent pas déboucher dans le larynx, et sont en com- munication avec les évents.

En se continuant, la frachée donne naissance à trois troncs bronchiques, dont un se porte à gauche, et les deux autres à droite. Cependant il n’est pas constant que ces ra- mifications naissent foujours à la base de la trachée, car on

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a constaté chez l'Épaulard que c'était vers la moitié de la lon- œueur de la trachée qu'il prenait naissance (Barclay). Chez le Balænoptera Boops, cette branche se détache vers le üers inférieur du tronc trachéen.

Une excellente figure de ce genre de ramification a été donnée, par Burmeister, pour l'Épiodon austral, dans le fas- cieule 5 des Annales de l’Académie de Buenos-A yres.

Poumons. Nous avons indiqué plus haut la position qu'oceupent les poumons dans la cavité thoracique. Ces or- œanes sont pairs, simples, très-allongés et enveloppés d'une plèvre très-forte, formée de fibres élastiques, divisée en deux feuillets, entre lesquels est interposée une couche de graisse parcourue par des vaisseaux.

Cette disposition s’observe surtout chez le Marsouin, qui présente, en outre, un commencement de scission de ces mê- mes organes, sous forme de quelques fentes assez légères sur les bords.

Les cellules pulmonaires sont très-petites chez tous les Cétacés ; les cellules périphériques sont, toutefois, de di- mensions doubles de celles situées plus profondément.

Hunter avait émis l'opinion que les dernières cellules des ramuseules bronchiques communiquaient entre elles, il avait été confirmé dans cette idée par les recherches de Meckel. Mais il règne encore une grande incertitude sur la véracité de cette assertion.

Scoresby est le premier naturaliste qui ait observé les phé- nomènes extérieurs de la respiration. Il avait évalué le nom- bre des inspirations, chez les Baleines, à quatre ou cinq, et, le premier aussi, il avait reconnu que ces animaux ne res- tent à la surface de l’eau que pendant environ deux minutes.

On doit à un observateur intelligent, le D' Thiercelin, em- barqué à bord d’un baleinier, une bonne relation de l’en- semble de ces fonctions. Suivant cet auteur, au moment

D = les évents arrivent à fleur d’eau, on voit s'élever, assez haut dans l'air, une double colonne de vapeur d'eau, à bran- ches de longueur inégale, divergentes également comme le serait un V posé sur la pointe.

Au moment les deux jets de vapeur disparaissent, les évents sont déjà sous l’eau, et la Baleine sonde, comme on dit en terme de baleinier ; elle descend, faisant route d’abord presque à fleur d’eau. Cela dure de trente à quarante secon- des environ. Puis bientôt les jets de vapeur réapparaissent avec la forme qu'ils avaient la première fois. Cet ensemble de mouvements respiratoires dure à peu près de huit à dix minutes. Sept ou huit jets de vapeur se sont succédé, de moins en moins puissants, excepté le dernier, qui semble avoir plus d'énergie, après quoi la Baleine commence à descendre à nouveau, mouvement qu'elle exécute avec lenteur, ne re- paraissant guère que vingt ou trente minutes après, et plus même, si elle a été blessée. Dans ce cas, cette absence peut durer jusqu’à cinquante minutes.

Le bruit du souffle est variable et ne peut être entendu que de quelques centaines de mètres. Mais, quand la Baleine est blessée, ce son devient grave et se perçoit jusqu'à plu- sieurs kilomètres. :

Le phénomène de l'expiration semble devoir être beau- coup plus long: que celui de l'inspiration, car le souffle com- mence sitôt que l'animal apparaît. Aussitôt que cette opéra- tion est terminée, il s'enfonce.

Il faut donc supposer qu'il a eu, dans ce court espace de temps, l'instant nécessaire pour inspirer.

Avant de terminer, disons un mot au sujet de la croyance si enracinée encore aujourd'hui, et qui attribue à de l’eau la nature des deux jets blancs qui s’échappent des évents, lors de chaque expiration.

Le souffle ne contient jamais d’eau liquide ; il se compose d'air chaud sorti de la poitrine, d'une certaine quantité d’eau

= dÿ =

en vapeur dissoute dans cet air, et de particules graisseuses. Toutefois la Baleine franche présente, à quelques centimè- tres de l’orifice de l’évent, un renflement sphinetérien, faisant office de soupape, pour le va-et-vient de l'air. Or il arrive qu’un peu d’eau pénètre accidentellement dans les cavités formées par ce renflement. Elle se mêle alors à l'air expiré, et se dissout comme l'humidité pulmonaire dans le milieu ambiant.

Des observations thermométriques faites sur divers Céta- cés, il paraît résulter que les températures propres de quel- ques-uns de ces animaux seraient les suivantes :

Pour le Marsouin (plaie au cou) . RATE 39°6 ( Broussonnet, Obs.)

Pour le Marsouin (dans le foie) . . . . . . . . 37°6 (Davy, Oës.)

Pour la Baleine Re 38°8

(Scoresby, Obs.)

SYSTÈME NERVEUX.

Au fur et à mesure que nous avançons dans cette étude, nous sommes de plus en plus arrêté par suite de l’insuffi- sance de nos connaissances actuelles. Il faut bien le dire, nous ignorons la plupart des organes des sens, et en parti- culier, l'organe central qui préside aux fonctions d’ordre élevé; nous voulons parler du cerveau. Bien rarement, on le conçoit, cet organe a pu être recueilli et étudié par les na- turalistes. Presque toujours les Cétacés sont détruits par des pêcheurs ou par des baleiniers, plus soucieux de retirer un profit de la fonte des graisses de l’animal, que de déter- miner un nouveau point de zoologie. Sitôt pêché ou har- ponné, l’animal est rapidement dépecé à coups de hache, les os sont brisés, la cavité cranienne défoncée, et les dé- bris de nulle valeur apparente abandonnés à la voracité des habitants de la mer.

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Aussi, de nos jours, ce que nous savons des centres ner- veux se réduit-il, à peu de choses près, aux connaissances que nous en avait laissées le grand naturaliste Cuvier.

C'est donc avec la conscience d’une véritable infériorité que nous abordons l'exposé du peu que l’on sait sur ce point.

A ne juger les Cétacés que d’après l’aspect de leur cer- veau, on les classerait certainement parmi les Mammifères les mieux doués.

Cet organe remplit complétement la cavité cranienne, et des circonvolutions nombreuses, étroites, plus contournées que chez l’homme, se montrent à sa surface avec des pro- fondeurs variables.

La faux de la dure-mère est quelquefois ossifiée chez les Dauphins.

Les hémisphères sont épais, arrondis de toute part, et constituent un cerveau qui, chez les Dauphins, est plus du double large que long.

La scissure de Sylvius existe, large, profonde; elle est le point de convergence d’un grand nombre de circonvolutions.

Les lobes antérieurs des hémisphères, sillonnés par des circonvolutions nombreuses, se rapprochent beaucoup en se recourbant de la protubérance annulaire. Dans l’espace limité par ces deux parties, on voit, en avant, les nerfs opti- ques.

La protubérance annulaire est logée au fond d’une cavité creusée dans la face inférieure du cervelet.

Le corps calleux est fortement incliné de haut en bas, d'arrière en avant; il se continue en deux lames minces qui vont s'enfoncer dans les cornes d’'Ammon. .

Les corps striés ont la forme et le volume d’une olive ; ils sont situés en avant des couches optiques qui sont très-volu- mineuses, et placés en dehors des tubereules quadriju- meaux.

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Le cervelet a un volume considérable; la protubérance vermiforme sépare l’un de l’autre les deux hémisphères qui s'étendent beaucoup en dehors, en bas et en arrière, dé- bordant et enveloppant en partie la protubérance annulaire, la moelle allongée et partie de la moelle épinière.

Le volume de la protubérance annulaire est en rapport avec celui du cervelet; son bord postérieur, surtout, forme un bourrelet très-saillant.

La moelle allongée est courte, inclinée de haut en bas, d’arrière en avant. Les corps olivaires sont à peine distincts des pyramides et les corps restiformes ne sont visibles que sur les côtés.

Aux points naissent les nerfs qui se rendent aux mem- bres, la moelle présente des renflements ; or, on observe que chez les Cétacés, qui sont privés de membres postérieurs, ces renflements persistent, en regard de la place qu'occupe- raient ces membres.

Bien plus, chez les Dauphins, également privés de mem- bres postérieurs, le plexus lombaire envoie des ramifications nerveuses, aux muscles du bassin, aux organes génitaux et à la région anale,

D'après Owen, et bien qu'il manque ou soit (rès-rudimen- taire chez les Dauphins, le nerf olfactif est cylindrique et épais, renflé peu à peu, en un bulbe, dont les ramifications

traversent la lame criblée. Le nerf facial se distribue en partie aux museles de lévent.

ORGANES DES SENS.

Vision. Les yeux, chez les Cétacés, sont toujours placés latéralement, de telle sorte que le rayon visuel fait avec le corps un angle de 45°; la vision antérieure est ainsi rendue nulle. L'œil est petit, muni de paupières peu mobiles, épais-

Se sies par de la graisse. [l existe une glandeïlacrymale disposée

annulairement, chez les Dauphins, dans l'épaisseur du muscle palpébral ; elle fait saillie dans l'angle externe de l'œil.

Ces animaux offrent, dans la structure de l'œil, le saummum de la disposition aquatique. Ils ont un cristallin presque sphé- rique, avec une cornée transparente fort plane. Le tapis est d’un blane d'argent légèrement bleuâtre. La cornée est apla- tie, et appartient à une sphère plus grande que l'œil; la selérotique est très-épaisse ; la pupille, oblongue transversale- ment. L'humeur aqueuse existe, quoique en petite quantité.

Le nerf optique varie en grosseur, sans jamais dépasser un centimètre de diamètre. Une grande concentration de rayons lumineux s'effectue dans le cristallin, et l'animal doit resser- rer sa pupille dans l’air, d’où il ressort que la vision est plus aquatique qu'aérienne.

Ouie. L’oreille externe manque chez les Cétacés. Le conduit auditif s'ouvre, au-dessous de l'œil, par un très-pelit pertuis. Il entre ensuite dans la couche épaisse de graisse, et forme un canal de quelques millimètres de longueur. L'oreille interne est fort complète, et, comme l'œil, adaptée à la vie aquatique. Les sons paraissent être perçus par l’in- termédiaire de l'eau, et tandis qu'un coup de fusil, tiré à petite distance, laisse l'animal à peu près indifférent, son attention est bien vite éveillée par le bruit d’un aviron frap- pant l’eau.

Chez les Dauphins, la caisse du tympan communique avec des sinus d'une grandeur remarquable.

La trompe d’Eustache décrit un are, elle se porte en haut et s'ouvre, entourée de bourrelets, dans le canal de l'évent. Les branches de l’étrier sont très-épaisses ; il ne reste entre elles qu'une très-petite ouverture, qui disparait même dans un âge plus avancé.

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La base de l’étrier est soudée avec le bord de la fenêtre ovale.

Le limaçon décrit un tour et demi. Sa spirale reste dans le même plan.

Les canaux, semi-circulaires, sont frès- minces.

Odorat. La présence d’un organe de l’odorat a été con- testée fortement aux Cétacés. Rudolphi, Tiedmann et Carus le leur ont refusé, se basant sur ce qu'ils n'avaient point ren- contré de nerfs de la 1" paire.

Mais de Blainville et Jacobson affirment l’avoir trouvé sur le D. Phocæna, et M. H. Cloquet a produit des dessins, pris sur le D. Globiceps, qui paraissent concluants. Chez les Ba- leines, l'ouverture nasale est divisée en deux. Elle est uni- que chez les Dauphins.

En écartant les lèvres qui en ferment l’orifice, on arrive dans un vaste canal, simple, situé en dessus de la tête osseuse et formé par du tissu fibreux, doux au toucher, dont la texture intime n'est pas suffisamment connue. Ce canal est tapissé intérieurement par une muqueuse. Il communique avec deux poches que des faisceaux de muscles peuvent dilater. Leur face interne est noire, présentant des saillies longitudinales parallèles et des dépressions. Au fond du canal on trouve deux valvules, séparées par une fente étroite; entre chacune d’elles et la tête osseuse, il existe encore deux poches accessoires; au-dessous de ces poches, la cavité nasale est limitée par des os, et divisée, en deux moitiés, par une fente que forme le vomer. Elle s'ouvre dans le pharynx.

Camper a donné une figure satisfaisante de la cavité na- sale d’un Nord-Kaper, dans ses Cétacés, pl. xLvun, fig. 1.

Comme une preuve que l’olfaction existe bien réellement, on rapporte que, lorsqu'un navire baleinier vient à fondre du lard de baleine, et que l'odeur nauséabonde s’en échappant parvient aux Mysticètes nageant dans le voisinage, on voit

ceux-ci, même à une grande distance, changer immédia- tement de direction.

ORGANES GÉNITAUX.

Le mâle présente, au-devant et au-dessus de l'anus, une fente qui fait d’abord croire qu'on a affaire à une femelle. Mais, dans l’état de repos, la verge est complétement logée au fond de ce sillon, à l'intérieur du corps. Gonflée par la turgescence des corps caverneux, elle apparaît au dehors sous forme d’un long cône. Les racines de la verge sont suspendues aux rudiments d'os pelviens, et ce sont les ischio-caverneux qui concourent à ce but.

Les corps caverneux sont composés d’une sorte de char- pente fibreuse, formée d'une gaïne et d’un nombre considé- rable de trabécules, nés de la paroi interne de cette gaîne. Ils circonserivent des lacunes en communication entre elles.

L'épaisseur de la tunique, formée de tissu conjonctif, varie beaucoup suivant les espèces. Elle est quelquefois con- sidérable. Sa couleur est d’un blanc opaque; on y remarque de nombreux pertuis, par lesquels passent des vaisseaux sanguins.

Sur la ligne médiane, résultat de l’union intime des deux corps caverneux, on voit les bords de cette tunique se con- fondre, et constituer, au milieu du pénis, une cloison longi- tudinale.

Très-souvent aussi, on observe que cette cloison fait défaut presque complétement, et il semble qu'il n’y ait alors qu'un seul corps caverneux.

Chez les Cétacés, la rigidité de la verge est assurée par la présence d’un os pénial qui renforce l’action de la turges- cence des corps érectiles.

+

La forme de cet os est celle d’un cylindre légèrement renflé en massue à son extrémité libre.

Chose assez remarquable, les Dauphins en sont dépourvus.

Leydig a signalé, chez les Marsouins, un petit sac impair, allongé, logé dans la prostate, et qu'il considère comme l'a- nalogue de l’appendice wébérien des Mammifères.

Le gland est conique, et légèrement aplati.

Les testicules sont allongés, ils naissent primitivement dans la région lombaire, mais ne tardent point à descendre dans le voisinage de la région inguinale.

Les vésicules séminales n’offrent rien de particulier.

Organes femelles. La femelle n'offre rien de très-partieu- lier dans ses organes génitaux, semblables, au fond, à ceux des autres Mammifères.

Extérieurement, ils se traduisent par trois fentes, dont deux, qui servent à loger les glandes mammaires, sont placées un peu inférieurement par rapport à l'orifice génital.

La vulve a, de longueur, environ près de la moitié du sillon observé chez le mâle. Les bords, ou lèvres, sont ar- rondis et très-contractiles.

Les rides qui sillonnent le vagin sont transverses, au lieu d’être longitudinales.

Les ovaires sont ovoïdes. L'utérus se présente avec la forme double, et ces deux organes sont libres dans une por- tion considérable de leur étendue. Ils sont confluents dans le liers ou même dans la moitié de leur longueur.

Placentation. Les appendices vasculaires du chorion se développent assez peu, mais ils sont répandus sur toute la surface de l'œuf. Ces villosités s'engagent entre des replis de la muqueuse interne et les parois de l'utérus. L'ensemble de cette disposition fait regarder ces animaux comme pourvus d’un placenta diffus, dans lequel, autant qu’on a pu le cons-

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tater, les membranes fœtales et maternelles, par suite de l'absence d’une caduque utérine, s’enchevêtrant avec les villo- sités du chorion, sont en réalité séparées l’une de l’autre.

Chez les Baleines, les éléments celluleux de la caduque placentaire sont répandus sur une large surface ; ils présen- tent une apparence feuilletée, et les vaisseaux sanguins ma- ternels conservent le caractère de capillaires.

Eschricht a constaté la présence d’un liquide, composé d'albumine, de fibrine, d'hématosine, de caséum, de matières grasses, de phosphate de chaux et de quelques sels, à la sur- face du chorion, en face des orifices glandulaires, des parois de l'utérus, chez le Marsouin.

Accouplement des Cétacés. Au commencement du prin- temps, on rencontre au large des mâles isolés à la recherche des femelles. Peu après, on trouve ces animaux réunis par groupes de quatre, six, huit, rarement plus. Les baleiniers appellent ces troupes des gammes.

L’accouplement a lieu, ventre à ventre, dans des conditions de statique assez mal définies ; le plus communément, croit- on, ces animaux reposent sur le côté.

C'est vers le commencement de l'été que s'exécute cette fonction; la gestation paraît durer dix-huit mois, et la par- turition a lieu en automne. Les Cétacés choisissent générale- ment les baies et les hauts-fonds pour mettre bas.

Un seul petit naît à la fois. Un Baleineau, à sa naissance, est déjà de la grosseur d’un bœuf et a de 3 à 4 mètres de longueur. Il se développe avec rapidité, à l’aide du lait de la mère. Mais au bout de quelques semaines, si l’on a affaire à un Mysticète, il se trouve bientôt empêché de sucer le lait, par suite de l'apparition des premiers fanons.

Muamelles. Les mamelles sont abdominales chez les Céta-

ue cés; on les trouve logées profondément entre un musele peaucier épais et les muscles abdominaux. Les deux orifices s’'aperçoivent au fond des deux fentes longitudinales, situées de chaque côté de l'ouverture de la vulve.

La structure de ces glandes est essentiellement formée de tubes aveugles, ramifiés sous formes d’arbuscules.

Un seul conduit excréteur traverse chaque mamelon.

Le lait est légèrement jaunâtre, huileux, et d'une saveur âcre.

L'émission peut s’en faire à la volonté de l'animal, à la suite de la compression exercée sur l'organe sécréteur par les muscles peauciers qui le recouvrent.

CLASSIFICATIONS ZOOLOGIQUES.

CUVIER. 1800.

Bimanes. Quadrumanes. Carnivores. Marsupiaux. Rongeurs. Édentés. Pachydermes. Ruminants.

Cétacés. . . .

LIST ST

Bimanes. Quadrumanes. Cheiroptères. Insectivores, Rongeurs. Édentés. Carnivores. Amphibies. Pachydermes. Ruminants. Cétacés. Marsupiaux. Monotrèmes.

Cétacés herbivores. . . . . Manatus. Dauphin.

Cétacés proprement dits. = POP Baleine.

OWEN 1857.

Archencephala. Gyrencephala.

Unguiculata. Ungulata. Je Manate. Sirenia. SR Mutilata.. . .. a cétiet aup ains. Baleines.

Lissencephala. Lyencephala.

4

MILNE-EDWARDS 1855.

GIEBEL'S 1859,

I. UNGuLATA.

IL. BisurcarTa.

Famille des Zeuglodontidæ, sous-classe des Il. MULTUNGULATA. oi Squalodon. Pinnipèdes. Zeuglodon.

IV. PiNNATA., Famille des Siréniens.

Dinotherium. Halitherium. Manatus. Halicore, Rhytine.

—_ Famille des Monodonta.

Monodon.

Famille des Delphinodæa.

Delphinapterus. Ziphius. Berardius. Hyperoodon, Platanista.

Inia.

Delphinus. Phocæna. Physeter.

_ Famille des Balænodæa.

Balænoptera. Balæna.

ALPH. MILNE-EDWARDS.

2e sous-classe.

Mammifères homopodes,

tous les membres servant à la locomotion.

Bimanes. Simiens. Lémuriens. Cheiroptères. Insectivores, Rongeurs. Carnivores. Amphibiens. Proboscidiens. Hyraciens. Hippiens. Porcins. Caméliens. Traguléens. Pécoriens. Édentés. Marsupiaux. Monotrèmes. Siréniens. Cétacés.

Section des Ichthyomorphes ou mammifères dépourvus de membres abdominaux.

18

—) 1

Narines antérieures. Mamelles pectorales.

Siréniens. Phalanges en nombre normal. Narines frontales. Mamelles inguinales. ; e Cétaces.

Phalanges en nombre anormal.

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DESCRIPTION DES PRINCIPAUX GENRES

DE CÉTACÉS.

Avant d'aborder la description particulière des plus im- portantes espèces de Cétacés, nous pensons qu’il est néces- saire de revenir sur ce que nous avons dit de la division à établir entre les divers groupes de ces animaux. Au moment nous commencions l’histoire de leur squelette, nous avons fait voir qu'il n’est possible de procéder à une étude sérieuse qu'à la condition de tracer d’abord une classification qui per- mette de grouper les genres, puis les familles, et enfin les espèces. Nous reprenons donc les éléments de ce travail, en cherchant à leur donner, autant que possible, leur vrai ca- ractère.

Une première distinction, des plus rationnelles, croyons- nous, a conduit à diviser les Cétacés en deux grands groupes, celui des Mysticètes et celui des Cétodontes. Dans la première partie de ce travail, nous avons cherché à faire valoir les ca- ractères afférents à chacune des animaux composant ces deux divisions, en les opposant entre eux. Mais, cet ensemble de caractères n'ayant pas été discuté encore, il nous semble de toute obligation de le faire maintenant.

Tout d’abord, celui qui compare les Mysticètes aux Céto- dontes est amené à se faire bien vite cette question : A raison des différences si considérables que l’on trouve, à première vue, entre les deux termes de cette série, ces deux sortes de

54 mammifères aquatiques sont-ils un seul et même ordre, ou constituent-ils deux ordres différents?

D'une part, en effet, nous trouvons des animaux, tels que les Baleines, chez lesquels la conformation si extraordinaire de la tête, l'absence de dents, la présence de fanons, l’exis- tence d’un sternum d’une seule pièce, et d’autres caractères encore, semblent au premier abord devoir creuser un hiatus immense entre eux et d’autres espèces animales que nous voyons armées, d’une façon très-remarquable, d’un nombre souvent prodigieux de dents, ayant une tête le plus souvent effilée, et offrant une pièce sternale à plusieurs points d’ossi- fication réguliers. En outre, et tenant compte de l’état de nos connaissances actuelles, 1l nous est impossible, en remontant dans le temps, de chercher un être dont les caractères pri- mordiaux, altérés, modifiés autant qu'ils le sont dans les deux groupes actuels, nous autorisent réellement à voir en lui le prototype auquel nous devions rattacher et souder deux séries aussi divergentes.

L'étude des fossiles nous montre en effet, presque au com- mencement de l'apparition des Cétacés, cette scission aussi profonde, toutes choses égales d’ailleurs, et en tenant compte d’un état de perfectionnement encore peu avancé, mais évi- demment en voie de développement et supérieur, il n’en faut pas douter, à celui des espèces véritablement primordiales.

Pour pouvoir répondre à une question aussi capitale, il nous faudrait donc la connaissance, plus approfondie d’a- bord, de toutes les espèces, actuellement vivantes, appartenant à ces deux-divisions; mais il nous serait également bien né- cessaire de posséder les premiers représentants de la faune cétologique, à l’origine de la période tertiaire ; peut-être même faudrait-1l rechercher, plus anciennement encore, pour répondre aux exigences des doctrines nouvelles, les éléments d’une filiation qui nous échappe. Et qu'on ne s’é- tonne point de cette hardiesse : l’ensemble des caractères

D

connus des Cétacés n’a-t-il pas déjà amené Ovven à recher- cher d’étranges analogies, en créant le nom de Cétiosaures pour des reptiles de la période secondaire ?

Mais, si, d'un autre côté, nous renfermant dans la limite des connaissances actuelles, nous trouvons dans l’ensemble des caractères communs, une similitude suffisante d'organes, permettant d'identifier au fond deux groupes en apparence dissemblables, nous rentrons pleinement dans une des carac- téristiques propres de l'espèce, à savoir sa variabilité illimi- tée, sans qu'il soit besoin de faire intervenir aucune idée de transmutabilité. Ce sont ces caractères qu'il nous faut main- tenant étudier.

Au nombre de ceux auxquels on attribue justement une véritable importance, bien qu’on soit toujours assez tenté de l’exagérer, il faut citer l'ensemble des particularités qui res- sortent de l’étude de la placentation. Les considérations aux- quelles on est amené, par voie de comparaison avec la série zoologique, ont certainement un réel intérêt.

Tous les Cétacés diffèrent grandement, en effet, de l'homme ainsi que des autres animaux mammifères, par suite de la persistance de leur allantoïde, tandis que cette membrane se détruit de bonne heure dans les premiers cas.

Si l’on observe l'Orca, ou tout autre Delphinidé, somme toute plus facilement accessible à l'étude que ne l'ont été jusqu’à présent la plupart des grands Cétacés, on voit l’am- nios l'emporter en étendue sur l’allantoïde, et ce dernier se trouver dans une position inverse de celle qu’il occupe chez les Solipèdes, les Pachydermes et les Ruminants.

De plus, on trouve, entouré par l’amnios et faisant saillie sur elle, de petits corpuscules représentant sans doute les analogues rencontrés dans le jeune embryon des Rumi- nants et des Solipèdes. De même que chez la jument, la vési- cule ombilicale disparaît, peu de temps avant la naissance, chez l'Orca.

= 66 =

On peut donc rapprocher, sous ce point de vue, ces ani- maux l’un de l’autre et les caractériser suffisamment, en di- sant que, tous deux unipares, ils possèdent un chorion allongé, sur la surface entière duquel, à l'exception de trois pôles, les deux pôles et une zone intermédiaire, sont répan- dues des villosités caractéristiques; chez tous deux, l'amnios est couvert de petits corpuscules, et la vésicule ombilieale disparaît avant la naissance.

Chez tous deux aussi, l’allantoïde persiste comme un large sac, mais, tandis qu'il l'emporte sur l’amnios chez les Soli- pèdes, il possède une surface relativement plus petite chez les Cétacés; on remarque également que la surface libre vasculaire de la muqueuse interne est creusée de cryptes pour recevoir les villosités du chorion, et les glandes sont également très-développées, mais elles montent, chez la jument, presque en ligne droite, vers la couche de cryptes, tandis que, chez les Cétacés, elles sont si tortueuses qu’on éprouve une grande difficulté à les suivre jusqu’à leur extré- mité. Est-ce à dire, alors, que nous devrions faire des Cétacés les représentants marins des Ongulés? Nous ne le pensons pas, à cause de l’immense différence qui existe entre ces deux ordres au point de vue des autres caractères anatomiques.

Nous n'acceptons pas davantage l'hypothèse émise par de Blainville, qui rapprochait les Cétacés des Édentés, sous le double rapport de leur ostéologie et de la forme de leur cer- veau. Ce sont bien évidemment de véritables finesses z00- logiques, séduisantes, il est vrai, mais dangereuses d'autant. Nous constaterons done, en passant, comme un caractère de haute valeur, au point de vue de l'unité de composition, la similitude de placentation dans les deux groupes de Cétacés .

Il est un deuxième caractère sur la portée duquel les natu- ralistes, à notre avis, ne se sont pas suffisamment appesantis. Nous-mêmes avons cherché, à dessein, à en exagérer la pré- tendue valeur, pour séparer les Mysticètes des Cétodontes.

Nous voulons parler de l'absence des dents et de la présence des fanons.

Or, ce caractère ne comporte pas l'importance qu'on lui a attribuée, car dans le fœtus de la Baleine il y a des dents ; elles sont faciles à constater, seulement elles ne se développe- ront pas. Ce fait seul de la présence de bulbes dentaires est certainement de nature à nous faire concevoir, bien plus faci- lement, une parenté possible avec les Cétodontes. Nous savons bien qu’on nous objectera la présence des fanons. Mais ici nous sommes en présence d’une prolifération remarquable du tissu épithélique, prolifération certainement considérable, mais, nous le déclarons, due seulement à l'exercice de la loi du balancement des organes. Ils ont pris la place, notable- ment augmentée, des dents absentes.

Et si nous voulions bien chercher quelque chose de sem- blable, quoique à un degré infiniment éloigné, chez les Céto- dontes, rappellerions-nous les productions épithéliales de la voûte palatine des Hyperoodons et même, quoique plus faibles, celles qui se voient dans le Marsouin ? Ce sont bien là, il faut l'avouer, des caractères communs, et il n’est pas besoin, pour les identifier, de chercher dans une série de métamorphoses régressives, qui les auraient fait déchoir du rang plus élevé d'animaux amphibies, pour les ramener à celui moins élevé d'espèces purement marines, le trait d’u- nion qui réunit les deux groupes de Cétacés. Cela dit, sans que, même pour cet ensemble de raisons, nous ne soyons admis à désirer impérieusement la connaissance des es- pèces primordiales, capables seules de nous montrer la sou- che de toute cette évolution de caractères; car il est mani- feste, d’après le peu que l’on en sait, que ces espèces fossiles, comparées aux vivantes aujourd'hui, en diffèrent par une façon d’être plus rudimentaire.

Il y a évidemment progrès au fur et à mesure qu'on se rapproche de l’époque actuelle. C'est incontestable.

= =

Voulons-nous encore une preuve d'identification qui, pour être moins apparente, ne manquera point d'intérêt?

On sait que les membres postérieurs n'existent pas chez les Mysticètes. Ils font également défaut chez les Céto- dontes. Mais, à l'analyse, on trouve des pièces rudimentaires, identiques, ou à peu près, dans ces deux genres et représen- tant ces membres, qui ne se sont pas, et nous insistons sur ce fait, accrus comme il eût été peut-être normal de supposer qu'ils pussent le faire. Que ne doit-on pas penser de cet arrêt de développement frappant à la fois les mêmes organes chez tous les animaux de l’un et de l’autre groupe ?

Faut-il encore citer les curieux os, dits en V, si constants dans les deux groupes? Sans doute on objectera qu'ils exis- tent chez certains Reptiles, et même, mais extrêmement mo- difiés, chez des Mammifères. Est-ce une raison suffisante pour remonter à travers le temps et chercher, près des Rep- tiles anciens, une filiation au moins douteuse ?

Nous devrions peut-être aller plus avant, et exposer en- core un plus grand nombre de caractères propres à l’identi- fication, en montrant, qu'au fond, il n'y a qu'une variabilité, très-considérable à la vérité, d’une seule et même espèce; mais nous ajouterons, nous, que si les différences qui semblent d’abord séparer grandement les Mysticètes des Cétodontes nous paraissent de prime abord si considérables, pourquoi nous refuserions-nous à croire, qu'entre le dernier terme de la division des Mysticètes et le premier des Céto- dontes, il ait existé ou qu'il existe encore un ou plusieurs passages, dont la connaissance ne nous est pas parvenue, qu'ils soient vivants ou fossiles? car tous les différents Cé- tacés se ressemblent par tant de caractères, petits ou grands, qu'on ne saurait douter qu'ils eussent une véritable unité dans la composition.

En voyant aujourd'hui l'inégalité évidente qui existe aussi, toutes choses égales d’ailleurs, en tenant compte des élé-

io

ments de destruction accidentels dus pour plupart à l'in- tervention de l'homme, entre les différents genres de Céta- cés, au point de vue de la résistance et de la vitalité, nous croyons que notre hypothèse dernière n’est point trop ha- sardée.

Il peut paraître singulier que, jusqu'alors, nous n’ayons fait mention en rien du groupe des Siréniens qui fit long- temps partie des Cétacés. Notre intention n’est point de nous en occuper. En bonne conscience, et après les travaux de de Blainville et le parallèle qu'il en a établi, nous considérons comme inutile de revenir sur la question si bien jugée. Les Siréniens ne sont point et ne sauraient être des Cétacés. Ils n’ont avec ceux-ci que des analogies éloignées; au fond, rien ne rappelle l’organisation des Cétodontes, ni celle des Mysticètes.

A différentes reprises, on a essayé de présenter des projets de classification détaillée des Cétacés. Au fur et à mesure qu'on apprend mieux à les connaître, de nouvelles apprécia- tions se font jour, qui détruisent ces tentatives. D'autre part, et nous l’avons déjà répété, nous sommes bien loin de con- naître tous les animaux qui font partie de ce grand ordre. C'est pourquoi rien de définitif en fait de classement ne sau- rait être encore présenté. Une foule de points controversés existent, surtout pour les Cétodontes, Ce n’est qu'à la longue que l'on pourra espérer, pour leur groupement, une exacti- tude plus approchée.

En 1869, M. H. Flower a renouvelé cet essai dont nous don- nons une copie. Il semble que le patronage d’un nom si connu en cétologie devait être suffisant pour assurer le

= 6 =

succès de son œuvre. Cependant nous croyons qu'il s’est laissé entraîner beaucoup trop loin, dans son désir d'établir des caractères et de créer des genres, surtout pour les Céto- dontes. Il ne paraît pas avoir été beaucoup plus heureux dans la composition des familles, en cherchant à concentrer sur un seul embranchement de nombreux genres qui, incontes- tablement, appartiennent, par l’ensemble de leurs caractères, à des familles distinctes. En réunissant les Phocæna aux Delphinus, nous estimons que M. Flower est allé un peu trop loin, et nous trouvons peu naturel également de répartir entre les deux genres précités, non-seulement les Delphi- nidæ, mais encore les Beluginæ.

PROJET DE CLASSIFICATION DES CÉTACÉS.

Sous-ordres,

I. Mystacoceti.

ou Balænoidea.

II. Odontoceti.

ou Delphinodea.

W. H. FLOWER. 1869.

Familles. Sous-familles.

Balænidæ. . . .. Balæninæ. . . ..

Balænopteridæ .

Physeterinæ. . . Physeteridæ. . .

Ziphiinæ. . . . ..

Platanistinæ . MÜNE:: 40.

Beluginæ. . . ..

\ Delphinidæ. . .

Delphinidæ.. . . .

Balænopterinæ . . |

Genres.

Balæna. Eubalæna.

Megapterinæ.. . . . Megaptera.

Physalus. Sibbaldius. Balænoptera.

Physeter.

" | Kogia.

Hyperoodon. Berardius. Ziphius. Dioplodon.

| Micropteron. Platanistinæ. . . . .

|

Platanista. Pontoporia. Inia.

Monodon. Beluga. Phocæna. Neomeris. Grampus.

Orca. Pseudorca. Lagenorrhynchus. Delphinus. Delphinapterus. Globiocephalus.

62

Aussi croyons-nous pouvoir dresser, pour l'intelligence de l'exposé qui nous reste à faire, des caractères des prinei- paux genres, le tableau suivant, dont nous avons puisé les éléments dans les travaux les plus récents, et qui, malgré son imperfection, nous paraît cependant plus rationnel que le

précédent.

ESSAI D’'UNE CLASSIFICATION DES CÉTACÉS. 1874.

Groupes,

Mysticètes.

Cétodontes.

|. Balænopteridæ..

|

\

Familles. Balænidæ.. . . ..

Megapteridæ. . . . . .

Physeteridæ. . . . ..

Ziphidæ- var

Platanistinæ. . . . .

Delphinoidæ. . . . . .

Phocænoidæ. .-.

Genres,

.. | Balæna.

[ Megaptera.

|

... | Balænoptera.

Physeter. Kogia. Ziphius. Hyperoodon. Dioplodon. Mesoplodon.

Plataniste. Inia. Stenodelphe.

Lagenorrhynque. Delphinorrhynque. Tursio.

Dauphins divers.

Orca. Monodon. Beluga. Globicephales. Marsouin. Neomeris.

Espèces,

nn =

MYSTICÈTES.

BALÆNIDÆ.

GENRE BALÆNA,.

Ce genre comprend aujourd'hui tous les animaux de grande taille connus sous le nom de Baleines. Les caractères distinctifs sont les suivants :

Dos uni, absence d'une nageoire dite dorsale.

Tête, égale au tiers environ de la longueur du corps ; rostre for- tement courbé.

Masxillaires inférieurs longs et grêles.

Vertèbres cervicales soudées.

Les côtes n'ont qu'une seule surface articulaire ; les dernières seules possèdent une tête et s'articulent directement aux apophyses transverses.

Sternum d'une seule pièce, scutiforme.

Ce genre comprend les espèces suivantes :

Balæna Mysticetus. Biscayensis. Japonica.

Australis.

Black-Whale. Antipodarum. Macleayius.

GENRE MEGAPTERA.

Caractères : Les animaux de ce genre présentent sur le dos une loupe ou bosse graisseuse ; ils n’ont pas de nageoire dorsale. Nageoïres pectorales grandes.

Bostre presque droit.

Vertèbres cervicales libres.

Sternum court ei terminé en pointe.

On peut encore ajouter, à ces caractères principaux, celui d'avoir

les fanons courts; les deux rangées qu'ils forment se réunissent sur la ligne médiane.

Lonqueur : 50 à 60 pieds.

Ce genre comprend les espèces suivantes :

Megaptera Boops. Lalandi. Novæ-Zelandiæ. _— Kuzira.

GENRE BALÆNOPTERA RORQUAL.

Caractères : Gorge et ventre plissés par des bourrelets transver- saur nombreux.

Une nageoire dorsale.

Rostre peu courbé. La tête est petite, elle ne forme que le quart ou le cinquième de la longueur totale.

Maxillaires inférieures ne subissant pas de torsion, apophyse co- ronoïde fortement développée.

Humérus comprimé, les os de l'avant-bras plus longs que ceux du bras.

Nageoires pectorales allongées et terminées en pointe, à quatre doigts seulement.

Vertèbres en nombre variable, les cervicales non soudées.

Côtes au nombre de onze à seize.

Slernum terminé en pointe.

Ce genre comprend les espèces suivantes

Balænoptera rostrata. musculus, Borealis ou laticeps. _— Sibbaldii. _ Swinhoeï. Schlegelii. Patachonica. - Bonærensis.

CÉTODONTES. PHYSETERIDÆ.

GENRE PHYSETER.

Caractères : Tête fortement renflée, narines terminales.

Dents en nombre variable, seulement à la mächoire inférieure. Cräne excavé. Réservoir de matières grasses.

Bords de la cavité, formés par le redressement de la partie supé- rieure des maxillaires et du frontal.

Atlas libre. Vertèbres cervicales soudées, au nombre de six.

Longueur : 20 à 23 mètres.

Le dos présente une loupe graisseuse.

Nageoires pectorales courtes, larges el épaisses.

Humérus court et gros, soudé aux os de l'avant-brus.

Il n'y a qu'une seule espèce, c’est le PAyseter macroce- phalus ({* sous-genre).

On a voulu créer un deuxième sous-genre, auquel on donnait le nom de Catodon, comprenant quelques espèces nouvelles douteuses. Il ne semble pas qu’on doive y attacher

5

=— #66 = de l'importance pour le présent, tant les caractères dishnetifs nous en sont peu connus.

GENRE KOGIA.

Caractères distinctifs insuffisamment connus.

ZIPHIDÆ.

GENRE HYPEROODON.

Caractères : Front renflé par un amas de substances huileuses. Région fronto-nasale profondément excavée.

Maxillaire formant crête sur la partie basilaire du rostre.

Vertèbres cervicales soudées entre elles, par leur corps.

Museau aplati.

Nageoires petites.

Dents coniques et pointues, papilles dures el cornées tapissant la voüle palatine.

Lanque rude et dentelée à son bord.

Espèces :

Hyperoodon Butzkoff.

GENRE ZIPHIUS.

Caractères : Crdne voisin, par sa forme, de celui des Hy- peroodons. Absence de crête verticale.

Les cinq premières vertèbres cervicales soudées par leur corps.

La forme du corps est très-voisine de celle des Hyperoodons.

Une paire de dents supérieures terminales, suivies de plusieurs autres simplement implantées dans le tissu gingival.

Espèce :

Ziphius cavirostris.

OU

GENRE DIOPLODON.

Caractères : Aostre robuste, non sillonné en dessus par une can- nelure.

Mächoire inférieure portant, au milieu de son bord dentaire, une paire de grandes alvéoles, occupées par des dents presque aussi fortes que celles des Cachalots, mais plus comprimées.

Connu par le seul exemplaire échoué au Havre, et dont la tête est au musée de Caen.

Espèce :

Dioplodon Europeus.

GENRE MESOPLODON.

Caractères : Forme générale du crine voisine de celle du Ziphius cavir, museau semblable.

Dents de la müächoire inférieure coniques et saillantes placées vers le milieu du bord dentaire et en arrière.

Plusieurs petites dents rudimentaires et gingivales, pas de dents à la mächoire supérieure.

Vomer entièrement soudé aux incisifs, etceux-ci aux maxillaires, de manière à former un tout plein et solide.

Rostre élargi latéralement à sa naissance el déprimé.

Espèce :

Mesoplodon Sower bi.

PLATANISTIN Æ. GENRE PLATANISTE,

En donnant quelques caractères connus du Plataniste, on

= peut les répéter, avec quelques différences légères, pour le Sténodelphe.

Caractères : Le genre Plataniste se rapproche, par beaucoup de points de son organisation, des Cachalots.

Longueur : environ T pieds.

Tête arrondie à la partie frontale, et terminée par un bec étroût, un peu renflé à l'extrémité antérieure.

Nageoires pectorales.

Dents au nombre de trente pour chaque côté de la mâchoire.

Le caractère le plus saillant consiste : dans ce que les maxillaires produisent, chacun, une grande paroi osseuse qui se redresse et forme une grande voûte sur le dessus des narines.

Les fosses temporales sont plus grandes que chez aucun Dauphin, en sorte que leurs crêtes supérieures cernent à la partie supérieure de l'occipul un espace rectangulaire des deux côtés duquel part- à angle droit le reste de la crête occipitale.

La suture des temporaux avec l'occiput, el aussi avec les parié- taux, suit cette crête anguleuse.

L’'orbite est très-petit.

Les apophyses zygomatiques, très-grandes.

La mächoire inférieure se distinque aussi beaucoup de celle des autres genres par Sa compression, qui rapproche de toute part les dents des deux côtés, et par la lonqueur de sa symphyse.

Les branches prennent aussi plus de hauteur à proportion de la partie dentaire.

C’est par cette lonque symphyse, ainsi que par ses crêtes qui nais- sent des maxillaires supérieurs, que ces animaux se rapprochent des

Physeter. Il n'existe qu'une seule espèce :

Le Plataniste du Gange.

69 GENRE INIA.

Caractères : Museau plus allongé que chez les Dauphins, en forme de bec et obtus à son extrénuté.

Nageoires pectorales larges. Une nageoïre dorsale rudimentaire, représentée seulement par un repli de la peau.

Dents mamelliformes.

Mémes caractères du crâne que chez le Plataniste.

Maxillaires munis, dans toute leur longueur, de dents en nombre considérable, coniques, plissées.

Le corps de ce Cétacé est lisse ; un bouquet de poils sur le mu- seau, à l'état jeune.

Sa longueur totale est de 2 mètres. Une seule espèce :

Inia Boliviensis.

GENRE STÉNODELPHE OU PONTOPORIA.

Caractères génériques comparables, à certains égards, à ceux du Plataniste.

DELPHINOIDÆ.

Les Delphinoïdes, et parmi eux le genre Delphis, ont le museau plus long que celui des Phocénoïdes.

GENRE DELPHINORRHYNQUE.

Caractères : Animaux d'assez grande taille.

Crâne triangulaire, bombé en arrière. Os nasauxr tuberculeur. Occipital fort large et étendu. Ptérygoïdiens fort longs.

0

Macxrillaire inférieur avec une symphyse occupant le tiers de sa longueur.

Museau étroit et fort long.

Dents coniques 53-152 24-24

18.18 ame

Maxillaires assez fortement courbés à leur extrémité postérieure et remontant à la hauteur des os du nez pour former un bourrelet.

Fosse temporale assez pelite.

Front largement bombé.

Nageoires pectorales ovales, allongées.

Nageoire dorsale fort petite, arquée.

Une seule espèce est bien connue : Cest le Delph. Coronatus.

On cite encore :

Delph. Micropterus et Frontatus.

GENRE LAGÉNORRHYNQUE.

GENRE TURSIO.

Caractères : Tête arrondie, museau moins allongé, comme celui

du Dauphin, mais déprimé et nettement séparé du renflement naso- céphalique.

24-25 dents à chaque côté des maxillaires. Nageoires pectorales petites. Nageoire dorsale faible. Partie supérieure du corps, noire. Ventre blanc. Une seule espèce :

D. Tursio.

GENRE DELPHINUS.

Dents pelites, lisses, aïquës #2 de chaque côté.

45

DELPHINUS DELPHIS.

Large gouttière bilatérale palatine, à partir du trou sous-orbi- traire au niveau du bord postérieur de la face inférieure de l'os mazxillaire.

DELPHINUS TETHYOS.

Surface palatine du crâne dépourvue de sillon.

DELPHINUS DUBIUS.

Pas de cannelures bilatérales.

DELPHINUS GRISEUS.

Dents caduques, deux paires à la partie terminale de la mâchoire inférieure seulement. Vertèbres cervicales soudées.

DELPHINUS ROSTRATUS.

21

Dents finement plissées au nombre de = à chaque côté. Rostre très-long. Longueur totale : 8 pieds.

{ PHOCÆNOIDÆ.

Cétacés à museau court et large, à dents plus fortes que celles des Delphinoidæ, mais moins nombreuses.

Tête sphérique.

Une nageoire dorsale, excepté chez le Beluga.

Pntermaxillaires, maxillaires et frontaux se relevant postérieure- ment et ne se recourbant pas comme chez les Delphinorrhynques.

= ‘hi

GENRE PHOGÆNA.

Tête courte.

Dents = petites, à couronne élargie.

Corps fusiforme n'excédant pas 2 mètres.

Nageoires pectorales.

Couleur noire à la partie supérieure du corps, blanche aux par- lies abdominales.

Nageoire dorsale.

Tntermazillaires faisant saillie au-devant de l'ouve rture des na- rines.

GENRE ORCA.

Formes semblables à celles du Marsouin. Molaires coniques grosses.

Face du cräne remarquable par sa briève té. Dents + obtuses et grosses.

GENRE GLOBICEPHALUS.

Tête sphérique. Museau court.

Surface supérieure de la région faciale, formée presque unique- ment par l'incisif et bordée seulement par les maxillaires. ;

Dents coniques un peu recourbées en dedans.

Mugqueuse palatine garnie de tubercules.

Une nageoïre dorsale.

Longueur : 5 à 6 mètres.

Ces caractères s'appliquent au Globicephalus meias, qui a élé choisi comme type du genre et constitue l’une des es- pèces.

GLOBICEPHALUS RISSOANUS.

Dents supérieures caduques. Les inférieures au nombre de 5 à 6 paires.

2 tu Peau brune, semée de taches blanches blanches irrégulières. Une nageoire dorsale. Longueur : 3 mètres.

ORCELLA FLUMINALIS.

Très-rapproché, comme caractères, des Globicéphales ; dimen- sions moindres.

Nageoire pectorale plus courte.

Dentition X paires dentaires.

On a trouvé également la formule =.

GENRE MONODON.

Tête globuleuse sphérique.

Une longue défense à la partie antérieure de la mâchoire supé- rieure, rarement deux.

Intermazillaire remontant près des os du nez, ceux-ci fort petils.

Bouche peu étendue.

Maxillaire inférieur plus court.

Nageoires pectorales recourbées légèrement de bas en haut; bord antérieur épais, ne différant de celles du Dauphin que par la lon- queur des doigts.

Rudiment de nageoïre dorsale.

Évent semi-lunaire, situé au-dessus de l'œil.

Organisation générale rappelant celle du Dauphin.

Peau nue, lis$® et brillante.

Couleur gris norrâtre.

Longueur : 5, 6, 7 mètres.

Une seule espèce :

Monodon Monoceros == Narwhal.

GENRE BELUGA,.

Caractères : Tête terminée par un bec obtus, arqué.

Dents en nombre variable, 8 à 9 de chaque côté pour chaque mû- choire, un peu recourbées en arrière.

Nageoires pectorales petites, ovales.

Pas de nageoire dorsale. Près de l'anus deux caroncules représentant les glandes mam- maires chez le mûle.

Peau blanche plissée de lignes parallèles.

Une seule espèce :

Le Delph Beluga.

PÊCHE DES CÉTACÉS.

Vraisemblablement, dès son origine, et dans la mesure de ses forces, l'homme dut se livrer à la chasse des Mammifè- res marins.

Les populations littorales trouvaient, sans doute, dans la capture de ces animaux de forte taille, des ressources abon- dantes de toute nature.

Bien que nous ne possédions sur ces pêches primitives, aueun document bien probatoire, la paléontologie nous a déjà fourni, quant à l'Europe, deux révélations dont on doit tenir quelque compte. La première surtout a une valeur réelle, bien que l’on puisse conclure, par analogie, des faits qui nous sont appris par la seconde.

Sir Ch. Lyell nous apprend, qu'on découvrit, à Stirling (Écosse), à 11 kilomètres de la mer, des haches de pierre emmanchées, reposant près d’un squelette de Baleine, au fond d’une tourbière.

Au commencement de cette année, 1874, dans une grotte située au-dessus du Gave d'Oloron, près du village de Sorde, MM. L. Lartet et Chaplain-Duparc ont trouvé, associés à des silex taillés de l’époque de Laugerie et de la Madeleine, une cinquantaine de canines d'ours etde lion, percées d’un trou de suspension. Sur quelques-unes, que nous avons pu voir, élaient délicatement gravées, et avec un rare bonheur dans l'exécution, des représentations de poissons et de phoques. Ces dessins témoignent nettement que ces populations pri- mitives avaient vu les Carnassiers représentés, et bien que l'on n'ait pas encore rencontré de représentations figurées

SR

des petites espèces de Célacés, facilement accessibles à l’homme des époques primitives, eu égard à la faiblesse de ses moyens d'attaque, nous n'en conservons pas moins la conviction qu'il dut pêcher les Dauphins, d'espèces variées, qui fréquentent les eaux du littoral français.

Au reste, les Esquimaux de nos jours ont encore des pro- cédés de capture qu'on peut, sans trop hasarder, présenter comme les similaires de ceux qu'employaient nos ancêtres.

Munis de lances et de harpons, parfois encore garnis d'une pointe, en ivoire de morse ou en silex, ces intrépides chasseurs, montés sur leurs canots de peau de phoque, abor- dent avec habileté les Cétacés. Sitôt qu'ils sont à portée, de chaque canot part une flèche munie d’un ballon de grande taille fait de peau de phoque ou d’intestin de Cétacé, et plein d'air ; tout se fait avec adresse et promptitude. L'animal veut alors sonder, mais il éprouve une résistance insurmontable de la part des ballons, et immédiatement demeure à la merci de ses ennemis.

Pôêche des Grecs. Dans les temps historiques, nous voyons les Grecs se livrer à la pêche du Dauphin, qu'ils capturaient à l’aide de filets. Ils connurent même les Baleines, et dis- tinguèrent à la couleur le Marsouin des autres Dauphins. Plus tard, ces derniers étant devenus un objet de culte et un symbole, nous trouvons plusieurs villes, telles que Syracuse, Messine, Cyzique, Byzance, ete., frappant monnaie à l'image de Dauphins affrontés.

Pêches romaines. Les Romains continuèrent ces pêches, mais ils eurent -une connaissance moins parfaite de ces ani- maux que ne l'avaient eue les Grecs.

Ils confondaient notamment, dans leurs descriptions, les Squales avec les Baleines. D’après ce qu'ils ont écrit, on voit qu'ils pêchaient des Orques dans la Méditerranée.

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Oppien, dans son Halieutique, nous apprend la manière de pêcher les Cétacés avec des harpons de fer, et des chaînes munies d'outres flottantes.

Péches du moyen dge. Au moyen âge, l'huile de baleine était extrêmement recherchée par les habitants du Nord, qui s’attachaient à distinguer les espèces d'où provenait la meil- leure. C'est vers le neuvième siècle que les Basques com- mencèrent à chasser la Baleine de Biscaye, aidés dans leur œuvre de destruction par les Normands, et ils mirent plu- sieurs siècles à la détruire presque complétement.

Lorsque la rareté de ces animaux se produisit, ils étendi- rent leurs courses aux côtes de Portugal, et fondèrent une foule de centres de pêcheries, sur les bords du littoral : Saint- Jean-de-Lutz, Cibourre, Guettoria, ete.

Les Basques furent les premiers baleiniers du Sud, comme les Norwégiens l'ont été pour le Nord.

Au treizième siècle, l’Allemagne envoyait des baleiniers à la pêche de la Baleine, et semble lavoir pratiquée avec sue- cès. Mais, encore à cette époque, désignait-on sous le nom de Baleines une foule de gros poissons, dont la pêche est deve- nue, de nos Jours, parfaitement distincte.

En 1315, Édouard II d'Angleterre se réserva tout droit sur l'échouage des Baleines, et Édouard IIL affecta le montant des droits perçus sur les Baleines prises, à l'équipement des bâtiments de guerre stationnant sur les côtes de Gascogne.

Dès 1324, une prérogalive royale donnait le monopole de la vente des fanons à la reine d'Angleterre. Cette substance, utilisée en France dès 1202 pour garnir les casques des hom- mes de guerre, payait, en 1315, 7 sous par cent pour le droit d'entrée dans Paris.

Au cours du quatorzième et du quinzième siècle, la pêche du Marsouin se faisait dans l'Océan, la mer du Nord et la Manche, avec une ardeur générale.

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Cet empressement à la pêche de ces grands animaux était déterminé par leur fréquence, par les droits à acquitter, les dimes, l'absence des huiles végétales, et par l'usage qu’on faisait de leur viande dans l'alimentation.

Au dix-septième siècle, les Hollandais avaient poussé la pêche jusqu'au Spitzhberg et à l'île de Jean-Meyen. On les voit, aidés des baleiniers anglais et allemands, chasser et dé- truire presque entièrement le Balæena mysticetus, au détroit de Davis et dans la mer de Baffin.

En nous rapprochant encore de notre époque, nous voyons, vers 1790, l’industrie française employer activement l'huile de baleine, surtout pour l'éclairage.

En 1786, pour cet usage, la consommation de la France avait été:

Paris 75 0Mtonneauxe Roten, CERF 912 Bordeaux." "1. 31 LYOREN RER 180

Et 27 autres villes 500 ==

En 1790, l'Angleterre avait envoyé à la pêche 255 baäti- ments jaugeant ensemble 75,436 tonneaux, pour la pêche du Nord, et 59 bâtiments pour celle du Sud.

L'entretien des équipages coûta, en cette campagne, 176,580 livres.

On reconnaissait, à cette époque, trois espèces d'huile de Baleine, qui étaient :

Celle du Spermaceti (Cachalot), la plus réputée pour l'éclairage ;

2 Celle de la Baleine du Groënland, fétide et peu lumi- neuse ;

Celle de la Baleine du Brésil, de qualité plus inférieure encore.

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Rouen avait, vers ce temps, des usines pour la raffinerie de ces huiles.

Pêche actuelle. Ve nos jours, on nomme lieux de pêche les parages où, à certaines époques de l’année, la Baleine et les autres Cétacés se rencontrent en plus ou moins grande abondance. Ces époques se nomment « saisons de pêche ».

Les marins divisent ces saisons en saison du large, dis- tance de trente à quarante lieues des côtes, et saison des baies, celle les animaux se rapprochent à l'abri du vent.

La première dure tout le printemps et l’été. La deuxième comprend l'automne et l'hiver.

Au commencement de la saison du large, les mâles se rencontrent souvent seuls et sont alors très-gros. Plus tard, après l’accouplement, ils sont devenus de pêche médiocre, étant fort maigres.

Il n'entre pas dans notre intention de décrire ici la pêche des Cétacés, les moyens et les instruments dont se servent les baleiniers; détails que l’on trouverait au besoin dans des livres l’on vulgarise soi-disant la science. Nous donne- rons seulement un état des campagnes de pêche les plus ré- centes pour faire voir combien il y a de hasards dans cette industrie marine.

En 1870, le capitaine Swen Foyn, de Tœnsberg, a capturé, sur les côtes de Norwége, trente-huit Baleines, estimées 1,430 thalers (le thaler, 3 fr. 75) chacune. Dépouillées de leur huile, les chairs de ces animaux ont servi à faire de l'engrais.

Dans cette même année, Dundee a expédié 10 bateaux à vapeur, Jjaugeant ensemble, 4,644 tonneaux.

Le port de Peterhead a armé pour les pêches 11 bâtiments, dont quatre à vapeur et sept à voiles. Le port d’Aberdeen, par suite du peu de succès des campagnes précédentes, n'a pas fait d'armement. Voiei maintenant quelques détails

80 sur l'expédition de lArctic, lun des navires armés à Dundee.

Parti, le 3 mars 1871, l’Archic se tint dans les envi- rons des détroits d'Hudson et de Forbisher, jusqu'au 2 juin, il pêcha trois Baleines. Il se rendit ensuite dans les baies de Baffin et de Melville, pour chercher un passage vers le nord, les glaces ne lui permettant pas de traverser le détroit de Cumberland. Le 12 juin, tous les baleiniers se trouvèrent réunis aux îles Frow.

Le 15, la glace se rompit, et ils traversèrent sans diffi- cultés la baïe de Melville, en dehors des glaces; le 19, ils se trouvèrent encore naviguant de concert à l'entrée du détroit de Lancastre.

L'Arctic y pénétra alors et tua trois Baleines; la vigie en ayant signalé un grand nombre dans les passes de l'Amirauté et du Prince-Régent, ce navire les y suivit et compléta son chargement, ayant capturé, vers le 20 juillet, trente-sept Ba- leines. Il se mit alors en route pour l'Écosse et rencontra la flotte baleinière de Dundee, au sud du détroit de Lancas- tre.

A celte époque la pêche des divers bâtiments avait été la

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Le Camperdown. . . . . . 8 Baleines. L'Esquimaus ECC L'Igirépide. 1. ee Ale LeBohnniz. tas Ce D ——

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Avertis du succès de l’Arctic, ces bâtiments se dirigèrent vers les mêmes parages.

Au demeurant, lArctic rapportait de cette campagne, 260 tonneaux d'huile et 259 pieds de fanons.

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Le prix de l'huile, en 1861, était de 200 francs par tonneau, et celui des fanons de 9,500 francs par tonne.

On évalue à 1,300 tonneaux le total de la production d'huile de Dundee pour cette année. Ces chiffres représen- “tent 1,170,000 francs environ, et la quantité de fanons est estimée à 57 tonneaux, dont la valeur totale serait de 541,500 franes.

Ensemble 1,711,500 francs.

Le produit des pêches précédentes avait été :

En 1865 de 63 tonneaux d'huile pour 7 navires.

1366 340 41 1867 20 11 1868 970 14 1869 140 _—- 10 1870 760 6

En 1873, pour la pêche française, il y eut 200 navires ba- leiniers jaug'eant 47,231 tonneaux. Nos renseignements nous permettent d'affirmer qu'en 1874 il y aura une diminution de 83 bâtiments.

Voici quelle doit être leur distribution géographique :

27 navires dans l'océan Arctique.

50 dans l'Atlantique.

20 dans l'océan Indien et mers de la Nouvelle-Hollande. 10 côtes occidentales de l'Amérique du Sud.

10 à la Nouvelle-Zélande.

Arrivé en ce point, il conviendrait sans doute de faire con- naître les espèces principales qui sont poursuivies par l’homme. C’est un exposé que nous avons l'intention de présenter, avec plus de détails, en nous occupant de la distri- bution géographique des Cétacés,.

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PHARMACEUTIQUE

ET PRODUITS UTILES,

Ambre gris. On connaît sous le nom d’ambre gris, en pharmacie, une substance d’origine organique, qui se pré- sente sous forme de masses mamelonnées, de grosseurs fort diverses, d’un gris veiné de noir, quelquefois plus blanchä- tres à l’intérieur, d’autres fois disparaissant sous des efflo- rescences adipocireuses. Souvent aussi on observe dans sa structure une sorte de stratification, et ces masses rappellent à l'esprit la manière d’être des bézoards. L’ambre gris exhale une odeur douce, mais assez pénétrante ; il n’a aucune saveur. Il est rare d’en rencontrer des morceaux pesant 500 gram- mes, mais il en a été trouvé, dit-on, atteignant jusqu’à 50 kil. Le plus souvent, c’est dans les eaux fréquentées par les Ca- chalots que cette substance, précieuse pour la parfumerie, se recueille à la surface de la mer.

On a émis les hypothèses les plus singulières sur l’origine et la formation de ce produit. Sans rappeler toutes les fables absurdes inventées , imprimées et perpétuées par les anciens pharmacologues, nous rappellerons seulement que Marco Polo, le vieux et naïf voyageur, paraît avoir été le premier qui connut l’origine à peu près exacte de ce corps. I l’attri- buait à la Baleine. C'était également l'opinion de Servat Morel qui, en 1593, annonçait à l’'Escluse la même ori- gine pour l’ambre. De nos jours l'opinion la plus accréditée fait considérer la production de ce corps singulier comme

le résultat d’une affection intestinale chez le Cachalot. Cer- tains baleiniers en sont tellement persuadés qu'ils ne man- quent jamäis de rechercher, dans le voisinage du cœæcum des animaux capturés, s’il n'existe pas quelque masse d’ambre. Pendant le dépècement, après un coup donné, par hasard, près de l'anus ou dans une circonvolution intestinale, il s’é- chappe quelquefois des mamelons durs, odorants, qui flot- tent sur l’eau ; on les recueille, et c’est ainsi qu'on peut se procurer accidentellement l’ambre gris.

Nous croyons que la nourriture spéciale du Cachalot, qui consiste surtout en mollusques mous, tels que les Cépha- lopodes, contribue singulièrement à déterminer l'odeur si caractérisque de ce singulier produit. La présence, dans la masse, de becs de Calmars et probablement aussi d’autres espèces de Sèches, jointe à ce que nous savons de l’odeur musquée si spéciale qui émane de ces mollusques, tout con- court à nous faire regarder ces animaux comme les causes premières de cette concrétion intestinale.

Lorsqu'on chauffe l’ambre gris, il se ramollit, puis fond, et brûle avec une flamme fuligineuse. Il donne par la dis- üllation sèche de l'acide benzoïque. Il est soluble dans l'alcool chaud, dans l'éther, etc.

En le traitant par l'alcool bouillant et en l’abandonnant au refroidissement, il se dépose des cristaux qui, purifiés, sont l'ambréine. C’est un corps aiguillé, blanc, fusible à 35°, so- luble dans l'alcool, l'éther, les huiles grasses. De l'analyse qu'en fit Pelletier, il résulte qu'il est formé de :

Carbone. rec ec RE LEE DO Hydrogen: rene cer 19 de OXYSENE CRE Etes al

Cette formule rapproche, on le voit, ce corps de la choles- térine. En faisant bouillir l’ambréine avec de l'acide nitrique,

=, Qi

jusqu'à cessation de vapeur, puis étendant d’eau et saturant

par le carbonate de plomb, on obtient l'acide ambréique,

qu'on purifie par dissolution dans l'alcool. C’est une substance

légèrement jaunâtre, cristallisée en tables, et soluble dans 5 J >

l'alcool et dans l’éther.

Pelletier, qui l’a analysée, lui a trouvé la composition sui- .vante :

DEATH . dar ryciene oR 51,96 EVdrOSBnE 4h -odastiadt 7,07 AZOLEZ bi DE Cet DS 8,59 Oxygène... RENNES em 2

En 1864 la France avait exporté pour près de 121,000 fr. d’ambre gris, représentant un peu plus de 100 kil. de cette substance première.

En thérapeutique, l’ambre gris a été employé comme anti- spasmodique, dans les cas de névrose, de convulsions; on l'administre en poudre à la dose de 0,50 ce. à 2 gr. Ce médi- cament est à peu près abandonné maintenant. En Allemagne cependant, l’ambre gris est employé à l’'égal du muse. Il entre dans la préparation des diablotins et du cachundè. La seule préparation officinale qui se pratique encore est la teinture d'ambre, faite par digestion avec :

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L’essence royale, parfum fort employé autrefois, et qu’on trouve encore dans les anciennes pharmacopées, contenait :

1, 1015) 1208 à À ANRAE D AMENER Ne 24, 0/0.

En cette année 1874, le cours de l’ambre gris, très-élevé, a atteint 4,000 fr. le kilogr., et la consommation moyenne

des grandes parfumeries de Paris ne dépasse pas 4 à 6 kilogr. par an, d’après les renseignements qui nous ont été fournis obligeamment par MM. Piver et Pinaud.

Blanc de Baleine. Dans notre description anatomique des os du crâne des Cétacés, nous avons fait connaître quelle était, chez le Cachalot, la disposition des réservoirs à blanc de Ba- leine.

Nous avons dit aussi comment une paroi aponévrotique, susceptible même d’ossification, limitait et cloisonnait cette vaste cavité qui, placée sous la peau, donne à l'animal cet aspect si monstrueux, tout en lui servant de flotteur grâce à la faible densité de son contenu.

Le blanc de Baleine est la partie concrète, cristalline, qui se sépare, par le refroidissement, de l'huile contenue dans ces vastes sinus craniens.

C'est un corps d’un beau blanc nacré, se présentant en fines paillettes, fusible à 49°, et se prenant par le refroidissement en une masse cristalline et lamelleuse.

Dans l’industrie, on purifie le blanc de Baleine en le trai- tant par une faible solution de potasse ; on le lave, on le fond dans l’eau bouillante et on le coule en pains de 15 à 16 kil. Pour obtenir, dans les laboratoires, cette substance dans un état de pureté satisfaisant, après l'avoir comprimée fortement, afin d’en chasser toute l'huile qui pourrait être emprisonnée entre ses différentes parties, on la fait cristalliser dans l'alcool bouillant.

MM. Dumas et Chevreul ont étudié le blanc de Baleine pour la première fois ; ils ont fait voir qu'il était un composé unique de palmitate de cétyle. s

Mais depuis M. Heintz, dans de récents travaux, a mon- tré, par des recherches très-minutieuses et fort longues, que le blanc de Baleine, loin d’être une substance aussi simple, était au contraire d’une composition fort complexe, et formé

= #9 = d’un mélange d’éthers stéarique, palmitique, cétique, myris- tique et coccinique de l’éthal et du sthétal.

Toutefois la cétine, ou palmitate de cétyle, en serait l’élé- ment constituant.

Le blanc de Baleine brûle avec une flamme blanche, éelai- rante, et les expériences de Pohle Kelly et Chandler ont éta- bli que le pouvoir éclairant de 1 litre de pétrole équivalait à 2 kil. de bougies de blanc de Baleine.

On estime également que un gramme de blanc de Baleine dégage, en brülant, 10,3 calories.

A cause de son prix élevé, le blanc de Baleine est sujet à de nombreuses falsifications. Il a été notamment adultéré avec de la cire, de l'acide margarique et du suif. On reconnaît assez facilement la première fraude au moyen de l’éther, qui donne une solution trouble et laiteuse. Au reste le blanc de Baleine, ainsi falsifié, est moins lamelleux et plus friable.

Dans le second cas le point de fusion est abaiïssé de 28 à 30°. Si l’on triture un peu de la substance, ainsi fraudée, avec de la potasse, on obtient un dégagement d'ammoniaque.

Le suif communique en outre son odeur si spéciale et désa- gréable au blanc de Baleine.

Le blanc de Baleine a une multitude d'emplois dans l’in- dustrie de l'éclairage et de la parfumerie. Je n’en parlerai point pour ce qui est de la thérapeutique. Il ne figure plus guère que dans la pharmacie des cosmétiques.

Il suffit de rappeler son emploi dans le coldcream : on en fait encore un cérat; il sert également de base à un papier antiarthritique (Phar. Bav.). En 1864 la France en avait im- porté 58,036 kilogrammes, représentant environ 90,000 fr.

FANONS.

Nous n’ajouterons rien à la description que nous avons donnée des pièces de cette armature buccale. On sait com-

+ bien nombreux en étaient les emplois, avant que l'industrie produisit des lames d’acier suffisamment élastiques pour les remplacer.

En 15351, nous trouvons dans les comptes royaux la men- tion suivante, qui établit suffisamment pour cette époque l'emploi des fanons de Baleine :

Pour faire forgier la garnison d’argent d’une verge de Balleine.

Aujourd'hui on s’en sert beaucoup moins. Nous regret- tons de ne pouvoir donner la statistique récente des impor- tations de cette substance. Les derniers relevés commer- ciaux que nous possédions s'arrêtent en 1869. A cette époque, l’importation était de 127,629 kil. de fanons bruts, valant à peu près 1,500,000 fr., et l'exportation, représentée par 14,900 kil., atteignait le chiffre de 196,000 fr.

HUILES DES CÉTACÉS.

L'industrie emploie, aujourd'hui, une grande quantité d'huiles, fournies par les Cétacés, qu’elle fait servir à la fabri- cation des savons mous, à l’apprêt des cuirs et à l’éclairage. Les principaux Cétacés d’où proviennent ces huiles sont les suivants :

La Baleine ; Le Cachalot ; Les Delphinus globiceps, Phocæna, etc.

Huile de Baleine. L'huile de Baleine provient de la fonte de la langue, pesant plusieurs centaines de kilogrammes, ainsi que du lard qui, sous une grande épaisseur, double la peau des animaux de ce genre. Après avoir divisé le tissu adipeux en morceaux plus ou moins réguliers, 0" 30 à 0" 40, on le fait fondre sur le lieu de pêche, le plus généralement, et l'huile est recueillie sous le nom d'huile de Baleine. Cette

huile contient une grande quantité de cétine, peu de pho- cénine, de l’oléine et de la margarine; c’est un liquide plus ou moins brun, le plus souvent trouble et d’une odeur in- fecte. Filtré, il est d’un jaune rougeûtre, transparent.

Elle se congèle à ; densité à 20°— 0,927. On l’épure en la soumettant à l’action de la craie, de la vapeur d’eau, de l'acide sulfurique, et on la filtre sur du noir animal. Malgré cela, elle exhale toujours une odeur repoussante.

Une seule Baleine peut donner jusqu'à 100 tonneaux d'huile.

Huile de Cachalot. Cette huile, qui se sépare, abandon- nant le blanc de Baleine par refroidissement, est un liquide jaune clair, offrant l'odeur désagréable de l’huïle de poisson. Densité à 15°— 0,884.

Huiles de Dauphin et de Marsouin. Ces huiles s’obtien- nent, par la chaleur, du lard des Delphinus globiceps, Pho- cæna, ete. Leur couleur est jaune citron, leur odeur rap- pelle celle des huiles de poisson.

La densité de l'huile de Dauphin est, à 20°, de 0,9178. Exposée à une température de 3°, elle se sépare en une substance cristalline et en une huile qui se congèle à + 2.

L'analyse a révélé la présence, dans cette huile, d’acide phocénique, d’oléine et de phocénine.

La densité de l'huile de Marsouin est, à 16°, de 0,937.

Elle contient les mêmes substances que l'huile de D. glo- biceps, plus une matière colorante rouge orange.

Le D. globiceps donne environ un à deux barils d'huile fine par individu.

Ce qui caractérise bien les huiles de Dauphins, c’est leur extrême avidité pour loxygène. Au contact de l'air elles

s’épaississent, et prennent, en assez peu de temps, un poids spécifique assez élevé.

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en Se Les usages de ces huiles sont les mêmes que ceux des autres huiles de Cétacés.

DENT DU NARWHAL. LA LICORNE.

Pendant toute l'antiquité, on a cru à l'existence d’un ani- mal de configuration fabuleuse, porteur d’une corne im- mense, saillant au milieu du front.

Aristote et Pline en donnèrent gravement des descriptions, bien qu’ils affirmassent ne l'avoir jamais vu.

Pendant tout le moyen âge cette croyance s’affermit de plus en plus, et devint le prétexte d'une foule de pratiques superstitieuses concernant l'art de guérir.

La Licorne était considérée comme l'emblème de la pureté; tout fragment de corne en provenant, mise au contact de substances toxiques, devait immédiatement annihiler le poi- son. Aussi voyons-nous, au cours des quatorzième, quin- zième, seizième siècles, employer la dent du Narwhal comme antidote, comme « espreuve », ainsi que l’on disait.

On la faisait servir à toucher les mets et les boissons, sans préjudice à son emploi dans les confections pharmaceutiques les plus réputées de ces époques.

La récolte de ces dents, longtemps peu fructueuse, le mys- tère dont on l’entourait, donnaient une grande valeur à ce médicament, tout en empêchant la connaissance exacte de sa nature.

Des commercants et des détaillants en trafiquaient spécia- lement; on vit même, jusqu'au dix-septième siècle, des mar- chands vendre sérieusement de l’eau ayant servi à la macé- ration des fragments de cette corne, et à laquelle le public attribuait une valeur curative.

Pour donner une idée de l’ensemble de ces pratiques bizarres, nous allons extraire et présenter rapidement quel-

= JM

ques passages empruntés aux comptes de dépenses de mai- sons princières et abbatiales de ces époques.

En 1474, d'après «les estats du duc de Bourgogne », nous assistons à l'essai des mets à la table du due :

Le sommelier porte en ses bras la nef d'argent; ensemble le baston d'argent et la licorne, dont on fait l’espreuve, en la viande du prince. Et doibt le vallet servant prendre la petite nef est la licorne et la porter au sommelier qui est au buffet; et le sommelier doit mettre de l'eau fresche sur la licorne et en la petite nef et doibt baïller l’essay au som- melier, vuydant de la petite nef en une tasse, et la doibt apporter en sa

place, et faire son essay devant le prince, vuydant l'eau de la nef en sa main.

En 1512, voici, d'après un roman fort en vogue, l’état des connaissances que l’on avait de l'histoire naturelle du Nar- whal, ou plutôt de la Licorne :

Roman d'Alixandre (De prop. rer.).

An 1512.

La licorne est grant et grosse comme un cheval, mais plus courte de jambes; elle est de couleur tannée. Il est trois manières de ces bestes ci- nommées licornes.

Aucunes ont corps de cheval et teste de cerf et queue de sanglier, et si ont cornes noires plus brunes que les autres.

Ceux-ci ont la corne de deux couldées de long. Auleuns ne nomment pas ces licornes, dont nous venons de parler, licornes, mais monoceros et monoceron,

L'autre manière de licorne est appelée églisseron, qui est à dire chièvre cornue. Ceste ey est grant et haulte comme ung grand cheval et sem- blable à ung chevreuil et a sa grant corne tres aguhe, L'autre manière de licorne est semblable à ung beuf el tachée de taches blanches. Ceste ey a sa corne entre noire et brune, comme la première manière de li- corne dont nous avons parlé.

Ceste cy est furieuse comme un thoreau quand elle voit son ennemy.

= MN

An 1530. Extrait d'un compte de pharmacie pour four- nitures faites à l’abbesse de Jouarre (Marne).

Formule de l’électuaire ordinaire de Madame :

4 gros de perles.

8 grains de licorne.

4 scrupule de corail.

2 grains de cœur de cerf. Le tout doré de fin or.

Ce remède couteux est coté 4 livres. Il en est question trois fois dans le mémoire.

La haute valeur de ce singulier médicament nous est encore attestée par cette boutade de Brantôme, que nous de- mandons la permission de citer :

An 1580. Bien pis fit un que je scay, qui, vendant un jour une de ses terres à un autre, pour 50,000 escus, il en prit 45,000 en or et argent, et pour les 5 restant, il prit une corne de licorne. Grande risée pour ceux qui le

scurent. Comme, disoient-ils, s’il n’avait assez de cornes chez soi sans adjouster celle-là! (BRANTÔME.)

En 1692, Pomet, dans son Histoire des Droques, moins éner- gique qu'Ambroise Paré, ne veut pas encore contredire les effets plus que douteux de la corne de Licorne ; il dit cepen- dant en propres termes :

Ce sont les tronçons de cette corne que nous vendons à Paris, comme ils se vendent ailleurs, pour véritable corne de licorne, à laquelle plu-

sieurs personnes attribuent de grandes propriétés, ce que je ne veux ni autoriser ni contredire.

Au dix-huitième siècle, l'histoire de ce médicament n'est plus qu'une légende.

A côté de ces singuliers remèdes, il convient, pour ter- miner, de rappeler ceux que les formulaires anciens em-

I : ployaient encore, comme provenant des Cétacés, et les vertus qu'ils leur concédaient.

L’estomae du Dauphin, desséché et pulvérisé, était em- ployé dans les maladies de la rate, et son foie, dans la fièvre intermittente.

La graisse provenant du D. Phocæna était utilisée pour le traitement des humeurs froides.

Le blanc de Baleine était opposé aux dyssenteries; 1l était préconisé également dans les affections de poitrine. Schræ- der ordonnait l'emploi de la graisse de la Baleine comme topique de la gale.

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE

DES ESPÈCES ACTUELLES.

On se ferait une étrange et très-fausse idée des lois de la distribution des Cétacés, si l’on supposait qu'ils sont répandus indistinctement et sans aucun ordre à la surface de toutes les mers, et que des espèces, souvent dissemblables, tout en appartenant à un même genre, habitent les mêmes eaux.

Pendant longtemps, nos maîtres dans la connaissance des lieux de stationnement propres à ces animaux ont été les baleiniers. Appelés par les nécessités du métier à rechercher, d’abord les mers ils trouveraient ce qui fait l’objet de leurs poursuites, et, en outre, amenés à choisir par suite à distinguer les espèces les plus profitables à leur industrie, ils nous ont révélé des faits d’un grand intérêt et ont, pour la première fois, permis de reconnaître qu'un ordre réel exis- tait dans la répartition des espèces.

Bien que les limites de ce que nous pourrions appeler les aires respectives de circulation de chacun de ces animaux soient encore loin d’être bien définies, par suite de raisons diverses, au nombre desquelles on peut ranger le petit nombre d'observations d'ordre vraiment scientifique et en- suite l'humeur vagabonde de quelques Cétacés, humeur qui les entraîne à s’égarer fort loin du lieu l’on a l'habitude de les trouver, on peut néanmoins tracer dès maintenant, avec quelque certitude, des zones de circulations et indi- quer en même temps les eaux qu'ils fréquentent plus par- ticulièrement.

= Jp

Le lieutenant Maury, de la marine américaine, lorsqu'il faisait ses recherches sur la direction et la température des courants sous-marins, avait déjà observé les allures singu- lières de bon nombre de Cétacés, et révélait ce fait inat- tendu, que ces animaux exécutent des voyages périodiques à cerlaines époques de l’année. Maïs toujours les mêmes, ces voyages qu'on pourrait, quelque singulière que semble l'appellation, nommer circulaires, ramenaient, à des épo- ques fixes, ceux qui les accomplissaient vers les parages d'où ils étaient partis précédemment. En cherchant des rap- prochements, on s’aperçut bien vite qu'il existait une rela- tion presque constante entre ce parcours à la surface de la mer, et celui qu'effectuent, au sein des divers océans, les cou- rants dits sous-marins. Et pour compléter la même observa- tion, on remarqua que certaines régions, non parcourues par des courants, ou différant par la présence d’un fleuve sous- marin froid, ou d'un autre fleuve de température plus élevée, restaient et sont encore complétement privées d'habitants ; car on ne peut concéder cette qualification d'habitants en faveur de quelques individus, d'espèces souvent fort diffé- rentes, que les poursuites de leurs ennemis ou telle autre cause que l’on voudra supposer ont jeté hors de leur route et fait se perdre dans des lieux qui leur sont étrangers totalement. Cependant il est bon d’ajouter que nous ne pouvons affirmer notre connaissance complète de tous les individus du groupe des Cétacés qui peuplent les eaux, ainsi que le prouverait suffisamment l'apparition, il y a une douzaine d'années, du Dioplodon europæus sur les côtes de France, que depuis lors on n’a point revu, et, partant, nous ne sommes pas assurés de l’absolue solitude de ces régions.

Les causes qui retiennent chaque espèce cantonnée entre plusieurs degrés de latitudes diverses sont complétement in- connues. Quelques naturalistes ont émis l'hypothèse vrai-

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semblable que la présence sur les mêmes lieux des animaux qui servent à leur alimentation était une raison péremptoire et décisive. Nous penchons vers cette façon de voir, et ce qui, selon nous, tend à confirmer ce fait, c'est que, de l’inspec- tion des cartes que nous avons dressées, il semble résulter bien évidemment une plus grande aire générale de cireula- tion au profit des espèces les mieux armées, et, qu'on nous permette le mot, presque carnassières , comme le sont les Cétodontes, à même de trouver presque partout les éléments de leur nourriture, au détriment des Mysticètes, réduits, il n’en faut pas douter, à suivre les migrations des infimes espèces pélasgiennes qui forment le fond de leur pâture.

Lorsque nous dûmes publier les cartes faisant suite à ces pages, et qui sont destinées, dans notre esprit, à faire voir la localisation si nette des espèces, nous avions pensé pou- voir accomplir le même travail pour tous les genres de Cé- tacés; mais nous avons renoncer rapidement à ce projet, à cause des difficultés sans nombre qui se sont présentées ; autant dans la nomenclature que dans l’état de nos connais- sances sur la distribution et les limites de certains genres importants, il règne une confusion inextricable. Une des causes est la suivante :

D'après les observations, il appert qu'il existe, pour les Cétacés, deux faunes bien particulières au point de vue de l’ensemble et de la composition. L'une est boréale, l’autre aus- trale. Dans l’une comme dans l’autre, on compte un certain nombre d'espèces recherchées par les baleiniers; mais la faune boréale est plus particulièrement accessible aux pê- cheurs du vieux continent, lesquels la pratiquent depuis fort longtemps, passant d’une espèce à l’autre au fur et à me- sure que son extinction devient de plus en plus grande, tandis que la chasse des espèces australes est particuliè- rement le monopole des Américains. Nos connaissances de cette faune sont, de ce côté, encore actuellement fort incom-

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= POSE plètes, et l’on est en droit de dire qu'il faut s'attendre à des découvertes tout à fait imprévues dans ces régions, ainsi que pourrait le faire présumer celle du Balæna macleayius, déterminé en 1872 seulement (Gray).

Nous nous sommes donc vu contraint, quoique à regret, à ne donner, quant à présent, que la carte des genres que l'on possède le mieux, et à les faire suivre de tables, dans lesquelles nous avons réuni, d'après les auteurs et nos re- cherches propres, les éléments connus de la population de chaque région.

Auparavant, nous entrerons dans quelques détails sur les stations des genres les plus importants, et de quelques-unes de leurs espèces; mais nous ne nous dissimulons pas que, dans cet exposé comme dans ceux qui précèdent, l’état des connaissances actuelles nous force à laisser des lacunes in- finiment regrettables.

Afin de conserver l’ordre antérieurement établi, nous par- lerons d’abord des Mysticètes, puis des Cétodontes.

MYSTICÈTES. BALÆNIDÆ,.

GENRE BALÆNA.

Le premier genre, et le mieux connu du reste, dont nous ayons à nous occuper, est le genre Balæna.

En général les Baleines ne vivent pas par bande; le plus souvent, c’est par couple qu'on les rencontre.

Jamais on n’en trouve dans les régions équatoriales.

D'après les documents que l’on possède sur ces animaux, il n'y a que cinq ou six espèces vivantes dont on puisse parler avec quelque assurance.

= 1598

HÉMISPHÈRE BOREAL.

Balæna Mysticelus.

La première de toutes est le Balæna Mysticetus, Baleine du Groënland, devenue extrêmement rare au Groënland même, car c’est tout au plus si l’on en pêchait une ou deux par an, et encore pas toutes les années, dans la dernière pé- riode décennale.

Son aire de parcours s'étend, pour les saisons d'hiver et d'été, du 64° au 78° degré. En hiver, on peut lui assigner comme propre toute l'étendue de la mer Polaire et spécia- lement, en direction, celle du courant froid.

On la rencontre au détroit de Davis et dans la baie de Baffin. Elle pénètre dans le Pacifique par le détroit de Beh- ring, et l’on en à trouvé des débris sur le rivage de la mer d'Okhotsk. Les limites qu'elle prend dans cette mer sont celles jusqu'où parvient la Baleine du Japon, au nord. Dans l'Atlantique, elle s’arrête à peu près à la même limite sud, se rencontrant avec la Baleine de Biscaye.

Balæna Biscayensis, ou Nord-Kaper.

Jusqu'en 1857 on considérait que la pêche de cette Baleine commencée par les Basques, au moyen àge et poursuivie avec acharnement presque jusqu’à nos jours, avait eu pour résultat l’anéantissement complet de cette espèce. Cette croyance était fort enracinée, lorsqu'à la date que nous venons de citer, le savant professeur Eschricht, de Copenha- gue,eut quelques données sur un Cétacé échoué à Saint- Sébastien. Il n’hésita point à faire le voyage pour venir étudier sur place, et il reconnut que ce squelette ne pouvait être confondu avec celui d’un Mysticetus, et qu'il présentait

—. A00—

en outre un ensemble de caractères suffisant pour qu'il fût permis de reconnaître en lui un des rares représentants de ce Cétacé qu'on croyait éleint. Des documents américains apprenaient en même temps que celte même Baleine avait été autrefois poursuivie sur la côte de Terre-Neuve, et, de l’ensemble de ces connaissances, on est maintenant autorisé à tracer, pour ce Cétacé, une aire géographique allant du 35° au 60° degré de latitude nord, dans laquelle, à vrai dire, il est devenu extrêmement rare.

Balzæna Japonica.

Cette Baleine, objet principal de la chasse actuelle, a une marche singulièrement parallèle, quoique à distance, avec celle qu’effectuait autrefois la Balæna Biscayensis. Elle a sa station dans l’océan Pacifique du 40° au 60° degré, et circule presque uniquement sur le courant d’eau froide appelé courant noir du Japon, allant de la mer Jaune aux îles Aléoutes, et poussant jusqu'à la côte américaine pendant une saison, pour revenir ensuite à la côte japonaise, à la suivante.

HÉMISPHÈRE AUSTRAL.

Balæna Australis Baleine du Cap.

Ce Cétacé passe du Brésil au cap de Bonne-Espérance, du- rant la période de novembre à janvier. La Baleine du Cap se retire pour mettre bas, sur les côtes d'Afrique, de juin à novembre.

Les points elle a surtout été signalée sont Algoa-Bay, îles Tristan et côtes du Brésil.

A01 Black- Whale. Eubalzæna Marginata.

Entre le cap de Bonne-Espérance et la côte ouest de la Nouvelle Hollande, habite une Baleine désignée sous l’ap- pellation de Black- Whale. Nous n'avons aucune donnée sur ses caractères zoologiques.

On suppose toutefois qu'elle doit constituer une espèce distincte, d'après l’assurance qui en a été donnée par les ba- leiniers.

Balæna Antipodarum.

Commune à la Nouvelle-Zélande pendant la période de mai à juin. Ses lieux de stationnement sont : Acaroo, Claudy- Bay. Elle vient au nord au mois de mai, retourne à l’est vers le mois d'octobre, puis remonte au nord.

Balzæna Macleayius.

Enfin, en 1572, M. Gray a fait connaître une petite Baleine qui cireulerait, selon lui, sur la portion du courant austra- lien infléchi de Sydney vers la Nouvelle-Zemble. Les descrip- tions qu'il en a données font croire à une espèce réelle- ment distincte, par lui nommée : Balæna Macleayius.

MEGAPTERIDÆ. GENRE MÉGAPTÈRE.

Les animaux appartenant à ce genre ont été observés partout il y a des Baleines. Comme elles, ils ont des sta- tions régulièrement établies, et sont soumis, eroit-on aussi, à des migrations périodiques.

102

Les seules espèces bien connues actuellement se réduisent à deux.

L'une boréale :

Megaptera Boops. Balænopter. longim. L'autre australe :

Megaptera Lalandii.

Megaptera Boops.

IL habite l'Atlantique. On le trouve communément au détroit de Davis au mois d'août et en septembre; il parcourt l’espace compris entre le 62° et le 66° degré.

Les stations sont : les côtes d'Islande, île Loffoten, côte de Norwége, mer d’Okhotsk.

Megaptera Lalandi.

Les stations de ce Cétacé sont actuellement : le cap de Bonne-Espérance, la côte de Buenos-Ayres, les îles Ma- louines. Il parcourt du 40° au 70° latit. sud.

Deux espèces peu connues ont leur habitation : l'une à la Nouvelle-Zélande et au cap Horn. Ce serait le Megaptera Novæ Zelandiæ.

L'autre, d'après V. Siebold, habiterait les parages des îles Aléoutes, la côte de Californie, et serait le Megaptera Kuzira.

BALÆNOPTERIDÆ.

GENRE BALÉNOPTÈRE.

On sait fort peu de chose des habitudes et de l'habitat des Cétacés composant ce genre. Cependant il semble qu'il

103

y ait, comme pour les deux autres genres des Baleines et des Mégaptères, des individus habitant les régions tempérées de l'un et de l’autre hémisphère.

Mais, de même que leurs caractères zoologiques sont assez peu connus, on ignore également l'histoire de leurs migra- tions, et il faut se borner à citer les espèces principales que l’on croit posséder, et à donner, d’une manière générale, la liste des stations ou plutôt des mers l’on a rencontré des Balénoptères, sans qu'il soit possible d'identifier, au fond, les noms des parages et celui de l'animal.

Eschricht considérait et reconnaissait les espèces sui- vantes :

Balænoptera rostrata musculus laticeps Sibhaldii Suwinhoer Schlegeli Patachonica Bonærensis

L'ensemble des lieux leur présence a été le plus sou- vent constatée seraient les suivants :

Golfe de Bahia et côtes de Pérou ;

Iles Seychelles et Maldives ;

Côtes d'Afrique et cap de Bonne-Espérance ; Océan Pacifique, Côtes du Japon ;

Aléoutes, Californie ;

Mer des Indes, côtes d’Aracan, Malabar :

Golfe du Bengale, mer Rouge;

Côtes d'Islande, de Norvége, Manche, Portugal. Labrador et Groënland.

A

Des Balénoptères pénètrent assez souvent dans nos fleuves, harcelés par des Orques ou par d’autres Dauphins ; mais au- eune espèce ne paraît avoir sa station propre en Europe, sui- vant Eschricht.

PHYSETERIDÆ. GENRE PHYSETER.

L’aire géographique des Cachalots est très-mal connue dans ses limites. Toutefois elle paraît être très-considérable, car on estime qu'en dehors des individus égarés qui s’a- venturent beaucoup plus haut ou plus bas, on les trouve ré- partis entre le 50° nord et le 56° latitude sud, se bornent toutes nos indications sur leurs migrations et le chemin qu'ils parcourent probablement à chaque saison.

On sait seulement qu'à certaines époques de l’année ils s’approchent davantage des côtes, à la poursuite des bancs de Gades ou des Céphalopodes dont ils se nourrissent.

On ignore encore le nombre des genres entre lesquels il conviendrait de diviser ces Célacés, et, quoiqu'il y ait de grandes probabilités pour que les espèces australes diffèrent réellement de celles de l’autre hémisphère, on ose à peine citer les trois ou quatre espèces qu'on serait tenté d'établir.

Les principales régions la fréquence des Cachalots soit bien établie sont les suivantes :

Mer d'Okhotsk : Aléoutes.

Mer du Pacifique : côte du Chili, de la Bolivie.

Golfe de Mexico : mer des Antilles, baie de San Francisco.

Açores, cap Vert, golfe de Guinée, cap de Bonne-Espé- rance.

Océan Indien, mer du Bengale.

Côtes orientales de la Nouvelle-Hollande.

105

Les Cachalots pénètrent assez souvent plus haut que les parages que nous venons d'indiquer. On les a vus dans la Méditerranée, sur les côtes de France, dans la Baltique, sur les côtes d'Écosse, et, dit-on, jusqu’en Scandinavie. Mais nous persistons à voir dans la présence de ces individus isolés le résultat de changements de route dus à des causes perturbatrices diverses.

Z\PHIIDÆ.

GENRE ZIPHIUS.

Considérés longtemps comme éteints, des représentants de ce genre ont été trouvés, par M. Gervais, dans la Méditer- ranée.

D'autres encore ont été vus aux îles Shetland, et sur dif- férents points de l'océan Atlantique. Mais on ne sait que peu de choses sur les limites de leur dispersion. Toutefois, M. Turner a donné la liste de quelques localités on aurait constaté la présence du Ziphius cavirostris.

Fos (Bouches-du-Rhône). Corse.

Cap de Bonne-Espérance. Arcachon.

Buenos-Ayres. Villefranche.

Iles Shetland.

Côtes de Scandinavie.

GENRE HYPEROODON.

On ignore complétement la distribution de ce genre. On a pris des individus en faisant partie, dans l'Atlantique, sur

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les côtes d'Angleterre, au Spitzberg. Là, se bornent tous nos renseignements

PLATANISTINÆ,.

GENRE PLATANISTE.

Le Plataniste habite les eaux du Gange et ses nombreux affluents ; il ne parait pas qu'il descende jusque dans les eaux salées. On ignore jusqu'où il remonte le cours du fleuve.

GENRE INIA.

L'Inia Boliviensis, seul représentant connu du genre, se trouve par petits groupes de trois ou quatre individus dans les eaux de l’Amazone et de ses affluents. Il a été rencontré à plus de 700 lieues de la mer, vers laquelle, comme le Pla- taniste dont nous avons parlé, il ne descend pas, restant confiné entre le 19° et le 17° degrés de latitude sud.

DELPHINIIDÆ ET PHOCOENOIDÆ. GENRES DELPHINUS ET PHOCÆNA.

On peut, croyons-nous, et cela sans être taxé d’'exagéra- tion, dire que, parmi les Cétacés, ceux qui représentent, dans la période zoologique actuelle, le sammum de la résistance vitale et, par suite, acquièrent une véritable prépondérance, non-seulement numérique, mais aussi sous le rapport de la variabilité de la forme, ce sont les représentants des deux genres Delphinus et Phocæna

La destruction des genres divers du groupe des Mysticètes se sera effectuée avec assez de rapidité dans le temps. Quel-

107

ques siècles auront suffi pour la plupart d’entre elles. Il en est de même pour le Cachalot, poursuivi maintenant avec outrance. Et malgré cela, la pêche des Delphinoïdes, même quand elle prendrait un pareil caractère d'intensité, mettrait certainement un temps proportionnellement beaucoup plus long, toutes choses égales d’ailleurs, pour venir à bout de les détruire.

L'aire géographique parcourue par ces animaux est im- mense. Bien qu'il y ait lieu de séparer les deux genres dont nous avons à nous occuper, nous avons cru pouvoir indi- quer leur répartition sur la même carte.

Depuis le 78° latitude nord jusqu'au 65° latitude australe, les mers sont sillonnées par des gammes considérables de ces animaux, avec celte particularité, cependant, que le genre Phocæna et les espèces qu'il comprend, bien que vivant parallèlement avec les Delphinoïdes vrais, ne paraissent pas devoir descendre plus bas qu'une ligne imaginaire menée de la côte de Corée, à la hauteur de la ligne équato- riale, jusqu'à la côte de Californie, en décrivant un are qui monte jusqu'au 45°, d’une part, et de la hauteur du fond du golfe du Mexique, aux îles du Cap Vert et à la côte d'Afrique.

Il ne semble y avoir d'exception à cette règle que pour le Néomeris, qu'on a replacé dans le genre Phocæna, et qui habite la mer des Indes.

Cette distinction une fois établie, on voit quel immense parcours occupent les Delphinoïdes vrais. Leur habitat ne se borne même pas aux eaux salées, car plusieurs espèces font séjour d'une façon permanente et se reproduisent dans les eaux du Gange, de lraouady, et, en Amérique, dans celles de l'Amazone, de ses affluents, et aussi dans celles du Tocan- üin. On croit également que quelques autres espèces, dont l'habitat serait plus particulièrement le séjour des eaux dou- ces, auraient élé rencontrées, à quelque distance de la mer, dans les eaux de la Plata.

108

L'affluence des Delphinoïdes et des Phocénoïdes sur cer- lains points est remarquable. On peut dire qu'ils ont de véritables zones d'intensité.

Le genre Orca, notamment, ainsi que quelques congénè- res, existent avec une abondance extrême dans certaines mers.

Sous la rubrique D. Orca nous avons représenté sur la carte les centres de développement et d'activité de plusieurs de ces Phocénoïdes. Un des plus importants est situé sur le courant du golfe ; il a pour limites, au nord l'Islande, à l’est le sud de la presqu'île Scandinave, la France tout entière. Au sud, il descend au détroit de Gibraltar, et à l’est il s'étend jusqu'à Terre-Neuve et au cap Farewell. Un autre centre non moins important comprend la mer de Corée, la mer du Japon, la mer Jaune et la surface des mers que parcourt souterrainement le courant japonais.

On pourrait peut-être créer un autre centre en faveur de l'océan Indien, qui est aussi le théâtre de nombreuses évolu- tions du genre Neomeris ; mais les matériaux font encore dé- faut pour décider la question.

Pour donner une faible idée de la fréquence et, par suite, des ravages que les familles des Phocénoïdes et des Delphi- noïdes causent aux pêcheurs, sur certains points de notre littoral, nous citerons une décision de la chambre des prud'hommes de Marseille, en date de cette année (avril 1874) offrant une prime pour chaque Dauphin capturé dans les eaux marseillaises.

Dans l'hémisphère austral, nous voyons également des groupements analogues, constitués surtout par des Delphi noïdes. Ainsi nous voyons, du canal de Mozambique, à la hau- teur du 15° degré de latitude australe, jusqu’au cap de Bonne- Espérance, et en remontant à l’ouest, le courant équatorial, à peu près à la même hauteur, une large surface de mer

109 pullulent des espèces diverses parmi lesquelles le Dauphin du Cap.

Si maintenant nous nous dirigeons vers l'Australie, nous voyons, au sud de cette grande terre, une semblable agglomé- ration (1). La portion nord-est des côtes de l'Amérique du sud, comprise assez exactement entre 10 degrés au-dessus et 16 degrés au-dessous de la ligne équatoriale, est également fréquentée spécialement par des Delphinoïdes. Il en est de même de toutes les côtes ouest entre le 10° degré et le 50° degré de latitude australe. Enfin ces animaux abondent en- core dans l’espace compris entre le cap Horn et l’embou- chure de la Plata.

Il est impossible, vu l'humeur essentiellement vagabonde des espèces qui appartiennent aux genres Delphinus et Phocæ- na, de rien savoir de leurs migrations, ni des voyages qu'ils exéeutent. Tout se borne à ce que nous en avons dit, et à la mention de quelques espèces propres à certains parages, mentions que nous donnons en détail dans les tableaux de distribution qui suivent.

Une particularité intéressante qui se dégage pourtant des travaux entrepris pour déterminer les rives de circulation des Cétacés, c’est l'observation d’une vaste étendue de mers située, pour les Delphinoïdes et les Phocénoïdes, au sud du courant mexicain, s'étendant jusqu'au 60° degré de latitude sud, sur une largeur de trois à quatre degrés, et l'on n'ob- serve aucun représentant de ces deux genres. Le centre de cet espace désolé peut être fixé à l’île de Pâques. Cest en quelque sorte une région désertée par eux.

Pour les Mysticètes, en dehors des autres localisations, nous trouvons également une longue région s'étendant

(1) Par suite d’une erreur survenue dans le coloriage des cartes, la teinte rose mise au sud de l'Australie doit ètre remplacée par du bleu foncé dans la planche IIT.

110 . autour de l’île de Pâques, des îles Galapagos, de l'archipel de Mindanao, et correspondant assez bien, quoique de surface moindre, à celle que nous venons d'indiquer plus haut. encore pas de trace de Baleines. Une seule plus au sud, la Baleine des antipodes.

Un espace plus restreint, mais ayant également pour cen- tre l’île de Pâques, est laissé en dehors de ce que nous savons de l'habitat des Cachalots.

Bien que nous ne songions à en tirer aucune conclusion, nous ne trouvons pas moins curieux ce fait, d’une vaste étendue d’eau, constituant une sorte de région dont l'accès est pour ainsi dire interdit à ces animaux.

TABLEAUX

DE LA

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE

DES ESPÈCES ACTUELLES

Régions.

Spitzherg

Nouvelle-Zemble.

Groënland

Espèces.

Delphinapterus Leucas. Monodon monoceros. Hyperoodon rostratus.

Balænoptera Delphinapterus Leucas. Delphinus orca.

Phocæna. Monodon monoceros.

Monodon monoceros.

spurius. Balæna Mysticetus.

physalus.

Boops.

musculus.

rostrata. Physeter macrocephalus. Catodon tursio.

microps. Delphinus orca.

Phocæna.

Delphis,

= tursio.

albicans (Leucas).

Légions.

Islande .

Féroë.

Shetland. . .

Orkney .

Nouvelles-Hébrides .

Ecosse. .

112 Espèces. Balæna Mysticetus.

Physalus. Delphinus bidens.

Delphinus Deductor.

Phocæna.

orca.

albicans. Balæna Mysticetus.

musculus.

Monodon monoceros. Balæna physalus.

Delphinus Delphis.

Phocæna.

orca.

deductor.

albicans. Aodon dalei. Catodon Sibbaldi, Physeter tursio.

microps. Balæna Mysticetus. Balænoptera Boops.

musculus.

Delphinus Phocæna. orca. melas. Delphis. tursio.

Delphinapterus albicans. Hyperoodon bidens. Monodon Monoceros. Physeter tursio.

microps.

Boops. Catodon macrocephalus.

Sibbaldii.

Régions.

Grande-Bretagne . . .

Irlande. 2-0.

Hinnmarke - ete

113 Espèces.

Delphinus Delphis. tursio. Phocæna communis.

orca.

melas. Beluga Leucas. Hyperoodon Butzkopf. Diodon Sowerbii. Monodon monoceros. Physeter macrocephalus. Balæna Mysticetus. Balænoptera Boops.

Delphinus Delphis.

Phocæna.

= orca.

melas. Hyperoodon Butzkopf. Physeter macrocephalus.

tursio. Balænoptera boops.

Delphinus Delphis. Orca gladiator. Phocæna communis. Delphinapterus Leucas. Balænoptera musculus. ES rostratus. Balæna Mysticetus.

Monodon monoceros. Balæna Mysticetus.

physalus. Megaptera longimana. Physeter macrocephalus. Delphinus Phocæna.

orca.

Régions.

France .

Gange et ses affluents. .

Rives du fleuve Amour...

Nouvelle-Zélande. .

A4

Espèces. Delphinus Phocæna.

orca.

melas.

rissoanus.

griseus.

tursio.

= rostratus.

Delphis.

dubius. Ziphius Cavirostris. Dioplodon robustus. Hyperoodon Butzkopf. Physeter macrocephalus. Rorqualus musculus. Balænoptera physalus. Bal&æna Biscayensis.

Platanista Gangeticus. Orcella brevirostris. fluminalis.

Balæna Australis. longimana. Delphinapterus Leucas.

Delphinus longirostris.

orca.

melas.

globiceps. Balæna Japonica. Physeter macrocephalus. Neomeris.

Delphinus Zelandiæ. Physeter macrocephalus. Balæna Gibbosa.

Physalus.

Boops.

macleayius.

musculus.

antipodarum.

AE Régions. Espèces.

Scandinavie. . . . . . Delphinus Delphis. Leucopleuros. tursio. minor. orca { gladiator. | Eschrichtii. globiceps. Leucas. Phocæna. Beluga. Ziphius cavirostris. Micropteron bidens. Monodon monoceros. Hyperoodon borealis. Balæna rostrata. physalus. Mysticetus.

Baltique et mer du Nord. Delphinus Delphis.

rostratus.

_ tursio. Phocæna communis.

melas.

orca,

grisea.

Leucas. Hyperoodon rostratus.

micropterus. Physeter macrocephalus. Balænoptera musculus.

rostrata.

Boops. Balæna Mysticetus.

Régions.

Cap de Bonne-Espérance.

Per ere

Amazone et ses affluents.

116

£spèces.

Balæna Australis.

sulcatus. Physeter macrocephalus. Delphinus Capensis.

Heavidsii, Delphinus lanatus. albimanus. spinnipinnis.

Physeter macrocephalus. Balæna antarctica.

Inia Geoffrensis. Delphinus Steno. fluviatilis.

PALÉONTOLOGIE.

Nous avons dit, en commençant ce travail, que de nom- breuses découvertes d’ossements fossiles avaient, à différentes reprises, été faites dans les couches géologiques qui forment certaines régions. Il importe à présent de donner quelques détails sur les recherches auxquelles ces fossiles ont donné lieu.

À vrai dire, beaucoup de travaux ne sont encore qu’une analyse fort sèche des débris trouvés, la coordination de tous les matériaux n'ayant pas encore été jugée possible ; nous ne pourrons donc en tirer toutes les déduction d’ordre philosophique que l’on serait en droit d'attendre en pareille circonstance. Nous espérons que, dans quelques années, cependant, on pourra être à même de porter un jugement plus sûr sur les affinités du squelette à l’état fossile, comparé à celui des espèces vivantes. Il y a un problème zoologi- que important à résoudre, celui de la filiation, et dont on ne pourra avoir l'explication que lorsqu'on aura réuni et condensé le résultat de toutes les analyses dont ces débris de Cétacés auront été l’objet.

C'est dans les divisions moyennes et supérieures du ter- rain tertiaire que nous voyons tout à coup apparaître les pre- miers Cétacés. A vrai dire, des géologues américains ont affirmé avoir trouvé des Mysticètes dans l’éocène de leur pays; mais, jusqu’à ce jour et en Europe, les observations les plus sérieuses et les plus minutieuses n’ont pas abouti à faire reculer au-delà du miocène l'existence de ces animaux.

Ce n’est pas d'hier que l'attention des naturalistes a été

118

frappée par les découvertes souvent si considérables qui ont été faites de ces ossements, car, en 1757, un naturaliste ita- lien décrivit des vertèbres de Baleine qu'il avait déterrées à Monte-Maggiore, dans le Plaisantin.

A Paris même, quelques années plus tard, un habitant de la rue Dauphine trouvait, en 1799, dans le sous-sol de sa cave, une portion considérable d’une tête de Baleine, que Cuvier décrivit ensuite sous le nom de B. Lamanoni, et en 1852 des vertèbres, probablement du même cétacé, furent encore trouvées dans cette rue.

A partir du commencement du siècle, des travaux de tout genre firent augmenter le nombre de ces débris fossiles, mais rarement ou eut des squelettes entiers. Ce n'est guère que depuis la construction des fortifications d'Anvers, en 1832, que l’on commença à avoir de sérieux matériaux d'étude.

En effet, cette ville, bâtie dans une plaine formée essentiel- lement par le Crag, est, peut-être à cause de sa position voi- sine du littoral, à une époque géologique ancienne, un immense ossuaire de Célacés de toutes sortes. Toutefois on n’y trouve pas de Mammifères terrestres, ainsi qu'on l’a observé dans des gisements de l'Angleterre, appartenant à la même époque.

Depuis un siècle environ, qu'on a connaissance de la pré- sence de ces fossiles, cet ossuaire a rendu des tombereaux d’ossements, et des découvertes précieuses qui y furent faites ont été, pour nous, en maintes circonstances, de véritables révélations.

Elles nous ont appris d’abord une particularité importante : c’est que les genres actuels étaient déjà représentés à ces époques reculées. Quelques espèces seules, plus ou moins archaïques dans leurs formes, ne sont pas venues jusqu’à nous. Mais elles ont aussi démontré combien il est dange- reux de se laisser entraîner a la détermination d'espèce, lors-

119 qu'on ne possède qu'un petit nombre de pièces, etmême sou- vent qu'une pièce du squelette.

Ramenant ainsi dans de justes limites l'appréciation de fossiles, et faisant voir combien les petites différences spéci- fiques étaient nombreuses chez ces animaux et combien aussi on en avait exagéré la valeur.

En outre, elles nous ont fourni de nombreux termes de comparaison du plus haut intérêt, puisque certains sont complets et donnent, soit par le nombre, soit par certaines dispositions, un ensemble de caractère très-importants.

C'est ainsi qu'a été observée toute la valeur des différences d'insertions du maxillaire inférieur chez.les Mysticètes et chez les Cétodontes, et qu’on a pu restituer des espèces con- fondues auparavant.

Mais, en dehors de l'immense intérêt qui s'attache à ces fouilles faites à Anvers, et dont les matériaux, pieusement recueillis à Bruxelles, nous promettent encore beaucoup de découvertes lors de leur publication, il a été fait, sur d’autres points du sol français, des trouvailles qui, quoique isolées, n’en sont pas moins bien dignes de considération.

C'est ainsi que l’on découvrit un jour dans la mollasse des environs de Montpellier, puis dans les grès miocènes de Léognan, des dents et des portions de mâchoires don- nant la forme la plus archaïque que nous ayons de ces an- ciennes espèces.

Pris d’abord et considéré comme un reptile, le Squalodon Grateloupi, étudié depuis par MM. Gervais et Van Beneden, n'a pas tardé à occuper sa véritable place parmi les Del- phinoïdes avec les caractères essentiels suivants :

Il présente au bout du rostre des dents fortes et coniques, un peu recourbées en arrière et préhensiles ; leur racine uni- radiculée est garnie d’une épaisse couche cémenteuse ; plus en arrière, d'autres dents comprimées, aplaties, fortes, à couronne crénelée, rappellent, quoique nous ne voulions tirer

120

aucune induction de cette forme, la manière d’être de la den- tion chez certains reptiles.

Nous ne chercherons pas à savoir s’il y a, ainsi que l'ont pensé quelques cétologues, passage des Reptiles aux Cétacés; mais nous n’en liendrons pas moins cette forme, quasi repti- lienne des dents, comme un fait des plus intéressants, parce qu'il est contraire à une opinion émise, qui veut que les Cétacés des époques tertiaires n'aient différé que peu de ceux actuels. Il est incontestable que l’on a, dans le Squalo- don, un Cétacé étrangement modifié.

M. Gervais a porté sur un autre Delphinoïde, le Delph. Macrogenius, un jugement anologue, quand il dit que cette espèce de Dauphin, le plus anciennement éteint, est aussi le moins semblable à ceux de nos jours.

On peut se demander si les différences qui existent, de nos jours, entre les Célacés peuplant les deux hémisphères, et qui ont fait considérer l'hypothèse de deux centres de créa- tion comme probable pour ces animaux, se sont montrées pendant les périodes tertiaires.

M. Capellini, savant géologue italien, a formulé, pour les débris de Cétacés recueillis autour de la Méditerranée, une opinion dont nous ne connaissons pas les considérants, mais qu'ilest bon d’énoncer toutefois. Il dit que la faune fossile ita- lienne et celle du midi de la France sont identiques; cette faune a , selon lui, d'étroits rapports avec l'époque géolo- gique actuelle des régions orientales et australes.

Sur la même question, les fouilles d'Anvers nous ont offert un parallèle assez intéressant. Les observations zoologiques modernes ont appris que ce sont, parmi les Mysticètes, les animaux de plus grande taille qui opèrent, à peu d’exceptions près, les plus longs voyages.

Partant de là, nous voyons encore aujourd’hui une petite Baleine, d'une quinzaine de pieds de long, appelée B. Ma- cleayius, circuler dans une mer d’espace assez restreint rela-

121

tivement, celle qui sépare l'Australie de la Nouvelle-Zélande, et y demeurer confinée. Or, dans l’ossuaire d'Anvers, on a rencontré les ossements de Baleines naines, parfaitement caractérisées par la courbure du rostre comme de vrais Mysticètes, ayant toutefois d'autres caractères anatomiques complémentaires.

Or, si les temps sont restés les mêmes pour les mêmes es- pèces, ne sommes-nous pas amenés à tirer les deux déduc- tions que voici:

Les petites Baleines du Crag représentent les petites Baleines australes de nos jours, et, partant, caractérisent une plus grande amplitude géographique de cette faune de régions chaudes. De plus, et en se plaçant au point de vue géologi- que, peut-être étaient- elles confinées dans une étroite éten- due des mers tertiaires, comme le serait notre Méditerranée actuelle, mais plus large d'accès et permettant à d’autres genres d'y pénétrer et, s’y échouant, d'y laisser leurs dé- pouilles. Ainsi s’expliquerait, selon nous, sur un espace restreint, cette grande accumulation de Cétacés, qui n’a été retrouvée nulle part encore.

Pour ce qui est des espèces plus boréales, nous voyons, à Anvers encore, des Baleines voisines des Mysticètes, des Mé- gaptères et des Balénoptères. encore, nous sommes frap- pés de l’analog'ie qui existait entre la distribution des faunes anciennes et celles de l’époque actuelle, et nous en déga- geons deux faits :

Le premier, c’est que, quelque élevée en latitude que pût être l'aire géographique de ces anciennes espèces représen- tant celles que nous appelons australes aujourd'hui, nous les voyons en rapport avec l'élévation de température qu'ac- cusenten France les flores d'Aix, d’Armissan, de Sezanne, ete.

Et le second, c’est que les espèces vraiment boréales ne descendent pas beaucoup plus bas, de nos jours, qu’elles ne paraissent l'avoir fait lors de la formation du Crag à Anvers.

122

En dehors de ces êtres fossiles, il en a été recueilli d’au- tres loin de la mer, sur la côte, souvent à une altitude consi- dérable, et dont l'apport a pu être fait pendant une période géologique relativement récente. Sans leur dénier la qua- lité de fossiles, on doit être tenu d'observer à leur égard une certaine circonspection.

Nous voyons qu'il existait, pour l'hémisphère septentrional, trois grands bassins à Cétacés, pendant la période tertiaire, avec ces réserves, bien entendu, que tous les débris qui nous en sont parvenus ne sont pas contenus dans les mêmes cou- ches, et que ces limites des mers à Cétacés sont purement arbitraires, ne dépendant que de la découverte des fossiles qui en a été faite.

Un premier bassin embrasse le sud de l'Angleterre, la Bel- gique et cette surface très-considérable de terrain, qui va de la Baltique aux Alpes italiennes d'une part, et de l’'embou- chure du Danube à celle de la Loire, avec l'Autriche, l’Alle- magne et la France. Deux prolongements existent encore vers le sud : l’un comprend le Portugal, l'autre l'Italie et l’île de Malte.

Un deuxième bassin s'étend du bord septentrional de la mer Noire, depuis la Crimée jusqu’au nord de la mer Cas- pienne; au sud, il s'arrête aux contre-forts du Caucase. La mer Noire et la mer Caspienne n'étant que les restes d’une ancienne mer séparant l'Europe de l'Asie, il n'y a rien d’é- tonnant à ee qu’on trouve des ossements de grands Cétacés dans le périmètre de leurs bassins, et le caractère littoral de ces parages nous est affirmé par la présence de débris de Si- réniens et de Phoques qui fréquentaient l'embouchure des fleuves de cette époque.

Le troisième centre de Cétacés, américain cette fois, s’é- tend du golfe du Mexique aux rives du lac Michigan, et de l’ouest à l’est, du Rio del Norte aux Alleghanys.

En dehors de ces portions de mers bien constalées et d’une

123 certaine étendue, des découvertes ont été faites sur d’autres points situés en dehors des régions que nous venons d'in- diquer.

En Suède : à Gras, Gothland, Slokloster, Kinnekulle.

En Australie : à Parimoa, et à la Nouvelle-Zélande.

Si, maintenant, nous passons en revue les débris des ani- maux qui ont été trouvés, nous constatons d’abord : que les Mysticètes ont été abondants dès cette époque; nous voyons dans le Crag d'Anvers des Baleines, des Mégaptères et des Balénoptères, toutes un peu moins grandes que celles de notre époque. Mais on a, en outre, rencontré des formes nouvelles de Baleines et un type nouveau, extrêmement im- portant, en ce qu'il établit le passage des Cétodontes aux Mysticètes. Il a été désigné sous le nom de Cetotherium.

Les espèces du genre Balæna qui ont été rencontrées et déterminées maintenant sont les suivantes :

BALÆNA PRIMIGENIUS. Probalæna (du Bus).

Dans cette espèce toutes les vertèbres cervicales sont sou- dées, à l'exception de la dernière, et les apophyses trans- verses inférieures sont réunies entre elles comme les su- périeures.

C'est, dit M. Van Beneden, avec la Baleine australe plutôt qu'avec la Baleine du Groënland que le Probalæna montre de l'affinité. (Ostéograph. des Cétacés, p. 271.)

M. Gervais, considérant le genre Balénoptère comme le plus.

voisin du genre Cetotherium, admet la division suivante,

GENRE BALÆNOPTÈRE.

A _ Genre Cetotherium. Genre Plesiocetus.

GENRE CETOTHERIUM.

Tête plus longue et plus étroite qu'aucun Mysticète; l’oc- cipital ne recouvre en dessus que la moitié de la longueur du crâne; les parois latérales du crâne sont visibles d’en haut; le frontal est plus large, dans sa position susorbitaire, qu’en se rapprochant de la ligne médiane, et derrière les fosses nasales il se recourbe en arrière, de manière à laisser un large espace entre lui et les os propres du nez; le bord pos- térieur du frontal est concave au lieu d'être convexe; les maxillaires supérieurs sont tronqués obliquement, en arrière, au-devant des frontaux.

Les os propres du nez sont longs et non échancrés sur leur bord antérieur, les mandibules sont fort étroites.

Les espèces que l’on a cru devoir créer sont les suivantes :

Cetotherium Ratkii, tertiaire de l’île de Taman.

Cetotherium priscum , Kertsch (Bessarabie), Mollasse et quaternaire.

Cetotherium Vandellii, Mollasse portugaise.

GENRE PLESIOCETUS.

Ce qui frappe d'abord à l'inspection de cette tête, dit M. Van Beneden, c’est la grande épaisseur des parois cra- niennes; la caisse tympanique est placée plus en avant que chez les Balénoptères vivantes, et la tête paraît plus étroite.

Quoique le crâne lui-même semble plus large, les os fron- taux sont moins élargis d’avant en arrière dans la région susorbitaire, et leur bord postérieur est courbé.

Les côtes sont au nombre de douze; l’humérus est compa-

125

rativement long; ces Mysticètes étaient plus effilés que ceux d'aujourd'hui, leur corps était plus souple.

Espèces :

Plesiocetus Hupschii, crâne de Villiers (Calvados), et base d’un crâne trouvé dans le Crag de Suffolk.

Plesiocetus Burtinii.

Plesiocetus Garopii. Hollande et Anvers.

Plesiocetus Gervaisi.

Caisse tympanique, de Poussan (miocène), maxillaire infé- rieur, des sables marins de Montpellier.

Plesiocetus Cortesü.

Argiles marines pliocènes, Monte Pulgnasco. M. Capellini en a trouvé des ossements à San Lorenzo in Collina.

Plesiocetus robustus? ossements trouvés à 840 pieds de la côte à Upland (Suède) en 1860, par M. W. Lilljeborg.

Les autres découvertes qui ont été faites de Mysticètes sont à peu près les suivantes :

Par M. Gervais, de débris ayant appartenu à des Balé- noptères : dans les sables marins de Montpellier, faluns de Romans, faluns de Sales (Gironde).

Dans la Drôme, M. Delforterie a recueilli un crâne de Balé- noptère, dans la mollasse.

En Suisse, dans la mollasse de Berne, une omoplate.

En Angleterre, district de Cornouaille.

Wurtemberg : mollasse d'Oberschwaben, débris d’un squelette de Baleine.

Suède : Gras, Slokloster, Kinnekulle, Gammelstropp, os- sements divers.

Brême : portion de crâne.

CÉTODONTES.

De même que pour les Mysticètes, on ne trouve pas de restes fossiles de Cétodontes au-delà des couches miocènes.

On ne possède pas encore beaucoup de détails sur le nom- bre des genres qui ont été rencontrés, et de tous les Céto- dontes, ce sont les Delphinides qui ont été le plus étudiés. Ces derniers animaux semblent avoir pullulé aux époques an- ciennes comme ils le font encore de nos jours. Ils ont été rencontrés en abondance surtout à Anvers.

M. du Bus, qui s’est occupé de les étudier, a publié une pre- mière liste des Delphinides du Crag, qu'il a pu déterminer. Nous pensons qu'il y a tout intérêt à la reproduire, vu l’au- torité du savant cétologue. |

Espèces : Eurhinodelphis longirostris.

Crâne, un quart de moins dans tous les sens ; incisifs for- mant la moitié antérieure, en dimension, du rostre; dents, au nombre de cinquante de chaque côté du maxillaire su- périeur.

Crâne, 1m25 de long. Priscodelphinus productus.

Tête incomplète :

Priscodelphinus robustus. validus. crassus. teres.

127

Priscodelphinus declivus. Monkowiensis. elegans. pulvinatus. cristatus. Platydelphis canaliculatus. Champsodelphis scaldensis. Phocænopsis Scheynensis. Eudelphis Mortezelensis. Hoplocetus Borgerhontensis. Palæodelphis grandis. minutus. annulatus. = coronatus. = arcuatus. fusiformis. zonatus. Pachyodon. Scaldicetus Antwerpiensis.

En France on a trouvé les espèces suivantes, dues en par- tie à M. Gervais :

Delphinus pliocænus. Faluns de Sales (Gironde).

Delphinus?

Miocène de Pézénas.

Delplinus planus.

Faluns de Romans (Drôme).

Delphinus Renovi.

Mollasse miocène du département de l'Orne

128 Delphinus dationum.

Faluns de Sales.

Delphinus brevidens (Stereodelphis de Gervais).

Dents assez grosses, couronne très-courte presque hémis- phérique.

Mollasse de Castrie (Hérault).

Genre Chamsodelphis :

2

Rostre allongé, symphyse du maxillaire inférieur à de la longueur totale, dents fortes, à racine plus épaisse que la couronne.

Dax, Sort et Léognan.

Deux espèces :

Chamsodelphis Macrogenius. Mesoplodon Christolli, sables tertiaires de Poussan (Hé-

raut). Mâchoire inférieure.

Genre Physeter :

Fossile à Oberschwaben (Wurtemberg et dans la mollasse près d’Anapa).

Genre Delphynorrhynque :

Delphinorrhynchus sulcatus. Fossile dans la mollasse.

Genre Monodon :

Une portion de dent a été trouvée dans les sables des Landes. Les caractères diffèrent un peu de ceux connus du Narwhal de nos jours.

TABLE DES SYNONYMES.

Jusque dans ces dernières années, et nous ne voudrions pas affirmer qu'il n’en est pas encore tout à fait de même, on comptait, au nombre des causes d'erreurs les plus préju- diciables à la science cétologique, l'abus que lon a fait de l'emploi des synonymes pour ces animaux.

L'absence de documents suffisants et les dissidences dans l'appréciation ont fait, en effet, que la nomenclature céto- logique s’est embrouillée de plus en plus.

Certaines espèces possédant une synonymie nombreuse, nous avons pensé faire une œuvre utile en reprenant le travail d’A. Murray et en le complétant. Nous donnons ainsi la liste de tous les noms qui ont été appliqués, suivant les auteurs, à des animaux souvent identiques, et nous avons reproduit les indications géographiques comme un complé- ment très-utile.

MYSTICÈTES.

BALÆNIDÆ.

Balæna antipodarum Gray. Nouvelle-Zélande. Eubalæna Australis, Des Marginata, Gray. Mers du Sud.

Balæna Biscayensis Escur, Régions moyennes de l'Atlantique. 9

C0

130 Balæna Mysticetus LINN. Groenlandica Lino. Vulgaris Briss. Glacialis La-

CÉrÈDE. Mers du Nord.

Megaptera.

Longimana, Rupozrx. Sulcata antarctica, ScazeceL. Lalandi, FEscx. Boops Fagric. Australis LINN. Antarcticus Fr. CGuvier. Americana GRAY. Mers des deux hémisphères, Bermudes, le Cap, embouchure de lElbe.

Balænoptera.

Boops Lin. Sulcata arctica Schleg. Jubarte de LACÉPÈDE. Mers po- laires, nord de l'Atlantique et du Pacifique.

Indica Blyth. Océan Indien, baie du Bengale, mer d’Arabie/

Sibbaldius.

Laticeps GRAY. ScuLeGELI. Mer du Nord, archipel Indien. Macrocephalus Escur., Mer du Nord. Musculus Linx. Nord Atlantique et Méditerranée.

Rostrata FABr. Minor Escur. Nord Atlantique et mers polaires.

CÉTODONTES. Physeter.

Australis W,. LEay. Mers australes.

Kreftii GRAY. Mers australes,

Macrocephalus Linn. Catodon, microps, tursio Lixn. Trumpo ROBERTSON. Gibbosus Scures. Cylindricus, orthodon, sulcatus LAcéPËDE. Polyey-

phus Quoy et Gaïmar». Pterodon Lin. Mers des tropiques, par- ticulièrement les eaux du Pacifique.

Phocæn«a.

Affinis Gray. Melas Owen.— Mers du Nord.

Communis Cuv. Océan Atlantique, partie nord, jusqu’au Groënland, côtes est de l’Europe, mer du Nord, Méditerrannée, côtes américaines, côtes de l'État de New-York.

Physalus globiceps Cuv. Melas Traïzz. Deductor Scorresby. Swin-Weal SIEBOLDI. Affinis, macrorrynchus Gray. Phocænoïdes Scueg. Latiros- tris FLOWER. Nord de l’Atlantique et mer polaire, nord du Pacifique, côtes du Groënland, Nouvelle-Zemble, Islande, Faroë, Orkney, Écosse, France, Amérique.

Griseus Cuv. Cuvieri Gray. Carbonarius BENNETT. Ventricosus LAcCér. Côtes de France et d'Angleterre, océan Atlantique.

Heavidsii Gray. Capensis Cuv. Cephalorrhynchus Frép. Cuv. Hastatus Quoy et Gay. Le Cap.

Incrassatus Gray. Indicus BLEpu. Baie du Bengale. Melas ScueG. Phocænoïdes Cuv. Mers du Japon. Meridionalis FLOWER. Tasmanie.

Orca F. Cuvier. Grampus Gunru et Des, Gladiator LAcÉPÈDE. Nord de l'Atlantique et nord du Pacifique, mers de France, du Japon, mers polaires.

Rissoana Cuv. Méditerranée.

Delplainus.

Abusalam Rapr. Mer Rouge.

Acutus Gray, EscaricaTir VAN-BENEDEN. Mer du Nord, Faroë, Islande, Yarmouth, Ostende.

Blainvillei Gervais. Côtes de Patagonie, Bredaensis Fescu. Rostratus Cuv.

Planiceps Scuze6. Côtes de France et de Hollande. Cœruleo Albus, Meyer. Côtes est de l'Amérique. Catalania GRAY. Cap Melville, récifs australiens.

Coronatus FREMINVILLE, Spitzberg.

132

Cruciger »’Or8. Bivittatus LiNx. Albigena Quoy et Gaimarb. Cap Horn et Nouvelle-Hollande.

Delphis Lans. Vulgaris Lacér. Pernottensis Brauw. Thetyos GERV. Toutes les mers de l'hémisphère Nord.

Euphrosine Gray. Hollbelli Escur. Mer du Nord.

Frenatus Cuv. Cap.

Frontatus Cuv. Reinwardtii ScuceG. Océan Indien, baie du Bengale, mer Rouge.

Leucopleuros Buscu. Mer du Nord, Christiania.

Leucorrampus PER. Peroni Less. Commersoni Lacér. Mers de l’hé- misphère sud, Van Diemen, Nouvelle-Guinée, Magellan.

Longirostris GRAY (Capensis GRAY). Mer du Japon, Malabar, Cap. Lanatus LINN. Côtes du Chili. Maculatus LiNN. Mers du Sud.

Malayanus Lin. Plumbeus Fr. Cuv. Capensis Rare. Dubius Cuv. Fron- talis Dussum. Loriger ScuREes. Archipel indien.

Marginatus Duv. Dieppe Mediterraneus Loc. Baie d'Alger. Nilsonis Gray. (Obscurus Nizss.) Côtes de Suède.

Superciliosus Lixx. Obseurus Gray. Firzroy. Terre de Van Diemen, cap Horn, côtes de Patagonie, cap Hope.

Tursio FABric. Nord de l'océan Atlantique.

Lria. Amazonica. Srir et Mark. Amazone et les larges affluents de cette rivière. Platariste.

Gangeticii. Cuv. Gange et bouches de ce fleuve, autour du Delta.

Hyperoodon.

Butzkopf Taompsox. Hunteri Des. Borealis Nicss. Rostratum VER. Nord de l’océan Atlantique.

Desmarestii Risso, Doumetii Gray. Paicipprt, Cavirostris GERY. et DUVER.

Latifrons GRAY. Eaux anglaises.

DBerardius.

Arnuxii Duver. Côtes de la Nouvelle-Zélande.

Ziphius.

Cavirostris. Fos. Bouches-du-Rhône, Corse, les Aresquiés, Arcachon, cap de Bonne-Espérance.

Micropterus DEsm. Dazer. Mer du Nord. Havre.

Sowerbiensis BLAINVILL. Bidens Gray. Sowerbii DES.

Delphinapterus.

Beluga LEucAs. Parras. Mer polaire, nord du Pacifique, détroit de Bebring.

Monodon.

Monoceros LiNx. Mer polaire, baie de Baffin, détroit de Behring.

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Note sur la caverne sépulcrale de Neuilly-sur-Eure (Bure).,

La Vigne, à Scarponne, station romaine...... ............. Note sur le Fort-Cousin (Pierre à bassin)... ...,..........:

Note sur les silex brisés du Château-Gaillard (Eure)............ Matériaux quaternaires du Musée de Nancy. .................. Carte départementale de la Meurthe, pendant la RÉFIURe pré- RISOTTO Aer PRET er RS EAN PE NOR Carte départementale de l'Oise, pendant la période bn tu. Carte RE de ET pendant la période Prébistorique se. CRE Eee ES ab ehis ele nt ou État des connaissances sur l’histoire naturelle, en Lorraine, ; | au xvif siècle (sous presse). .:.............:...:....:...t Observations sur la maladie des vignobles du Midi... HAN 1 De quelques altérations ue de la fleur des s Cp: Ÿ Fig, À es D rn RE ET AU A TL

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