1 | EE se De En = RS = \' k | } f f ti) 4 HE ii DUR { pi IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE PARIS, 1911 COMPTES RENDUS ET RAPPORTS ÉDITÉS PAR PH. DE VILMORIN SECRÉTAIRE DE LA CONFÉRENCE MASSON ET C', ÉDITEURS LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VI') — 1913- IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE PARIS, 1911 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE PARIS UT COMPTES RENDUS ET RAPPORTS ÉDITÉS PAR PH. DE VILMORIN SECRÉTAIRE DI LA CONFÉRENCE PARIS MASSON ET C', EDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN. L 20 1919 A l'issue de la première Conférence de Londres, en 1899, M. Henry de Vilmorin, alors premier vice-président de la Société Nationale d'Horticulture de France, demanda el obtint en principe que la prochaine réunion euüt lieu à Paris: mais ce projet ful abandonné par suite de la mort prématurée de son promoteur. En 1906, la Sociélé Nationale d'Horticulture de France m'a auto- risé à renouveler l'invitation faile sept ans auparavant par mon père et c'est ainsi que nous avons eu l'honneur d'organiser à Paris la #° Conférence Inter- nalionale de Génétique. Ce sont les rapports présentés au cours de celle Conférence que nous publions ci-après: je les at fait précéder d'un compte rendu des principaux fails intéressant l'histoire de celte #° Conférence dans l'espoir de donner à ceux qui n'ont pu y assister une idée de sa physionomie générale, ainsi que des excursions et réceptions qui ont éqayé l'intéressante aridilé des séances de travail. Chargé par la Sociélé Nationale d'Horticulture et le Comité d'organisa- tion de la publication de ce travail, j'aurais voulu le terminer dans un délai beaucoup plus bref: mais lous ceux qui ont entrepris pareille œuvre savent combien il est long de réunir les manuscrits de quarante ou cinquante auteurs el d'obtenir la correction des épreuves. Je dois des remerciements tout particu- liers à ceux qui n'ont aidé dans ma tâche depuis le début de la préparation de la Conférence, notamment aux membres du Comilé d'organisation, aux grandes sociélés savantes et aux particuliers qui m'ont prélé leur appui moral ou finan- cier; on en trouvera plus loin la liste détaillée. PHILIPPE L. DE VILMORIN. 047 pu "* Mae: den fl Ph ; k . RE” = . LL FE TT x TABLE DES MATIÈRES PREMIÈRE PARTIE Organisation générale. Comité de Patronage et d'Organisation. — Programme de la Conférence. — Liste générale des membres. — Liste des gouvernements, universités, écoles, sociétés savantes, ete. — Liste des adhérents classés par pays. La Conférence téception par la Société nationale d'Horticulture de France. — Première séance de la Conférence. — Deuxième séance de la Conférence. — Troisième séance de la Conférence. — Quatrième séance de la Conférence. — Cinquième séance de la Conférence. — Commis- sion permanente des Conférences internationales de Génétique. Réceptions et excursions. : SE CT er PE 0 MR A Se LP Déjeuner chez $. A. TI. le prince Roland Bonaparte. — Réception à l'Hôtel de Ville. — Visite de l'Institut Pasteur de Paris. — Excursion à l'annexe de l'Institut Pasteur de Garches. — Excursion aux cultures expérimentales de la maison Vilmorin-Andrieux et Cie, à Verrières- le-Buisson. — Excursion à l'École vétérinaire d'Alfort. — Visite du Muséum d'Histoire Nalurelle de Paris. — Banquet de clôture. DEUXIÈME PARTIE COMMUNICATIONS ET RAPPORTS I. Sur le principe de la coalescence des plasmas vivants et l'origine des races et des espèces. Re Le lee DE Re Par le D° Armand Gaurmeër, membre de l'Institut, professeur à la Faculté de médecine, Paris. IL. Examen de la théorie des facteurs par le recroisement méthodique des hybrides . Par M. le professeur Erich von Tsenerwak, K. K. Hochschule für Bodenkultur. Vienne Autriche). Il. Sur l'hérédité des caractères quantitatifs. ME SRE SU DUC TRE Par À. B. Buuce, « Superintending [uspector » du « Board of Agriculture », Londres. IV. Redubplication of terms in series of Gametes. : SELS PRO NES LAND By \V. Baresox, director of the John Innes Horticultural Institution, London, and R. C, Puxxerr, professor of Biology, Cambridge University. \. Sur l’hérédité en mosaique. Par L. Bramneuem, chargé de cours de biologie agricole à la Faculté des sciences de l'Université de Par \l. Facteurs génétiques et facteurs du milieu dans l'amélioration et l’obten- tion des races . Par A. L. Iacevoonv, Ph. D., Verriéres-le-Buisson (S.-et-0.). LS 29 19 91 99 101 132 VII XIE. \V. XVE. XVIL. XVII. XIX. XX. XXIT. XIE. AVI. TABLE DES MATIÈRES. . Mendélisme et acclimatation . Par H. Nusson-Eure, Svalôf (Suède). . Sur « l'Origine des espèces par mutation » Par À. W. Surrox, E.L.S., W.M.H., Reading (Angleterre. . Mutation dans des lignées pures de haricots et discussion au sujet de la mutation en général. rie EE E ER TE Par W. Jonaxxsex, professeur à l'Université de Copenhague. . Greffage et hybridation asexuelle . Par E. Grurron, professeur à l'École nationale d'agr Seuliue de Grignon. . La loi d'uniformité des hybrides de première génération est-elle absolue ? l'ar M. Ganp, docteur ès sciences, Bordeaux (Gironde). . Recroisées entre elles deux espèces qui se sont dégagées d'un hybride n’obéissent plus à la loi mendélienne de la dominance. . Te Par Georges Bezrain, jardinier chef des Palais nationaux, à l'Orangerie, Versailles. Sociological and other aspects of the unit-character conception. . By A. Rucc-Gunxx, M. B., Ch. B., London. /. Note sur la parthénogenèse chez les plantes. Par Mme Rose Haig-Taomas, Moyles Court, Ringwood Angleterre). The application of the Principles of Genetics to some practical problems. By Major C. C. Hunsr. FE. L. $S., director of the Burbage Experiment Station (England. The result of selecting fluctuating variations, data from the Illinois Corn breeding experiments. : HO RTE By D Frank M. Surrace, biologist, ent À eriou) ural 'perment Station. De l'étude des caractères anormaux re par les plantules pour la recherche des variétés nouvelles. < NC : Par N. Srrawreuur, directeur de la station expé nee de Riéti (Italie). The development of Disease resistant varieties of pate 5 Se By W. A. Onrox, pathologist, Bureau of Plant Industry, U. S. Department of rer ture, Washington, D. C Sur les races Ones à caractères mi-partie fixes et mi-partie variables. Fee ER SE OR D OR UE à de LA NES EE CRE Par Viviaxn-Moner, Fier en chef du Lyon-Horticole, Lyon. Les effets de l'assimilation dans la culture des plantes . Par Siegfried Srraroscn, Vienne (Autriche). . Sur la variabilité des micro-organismes et l’hérédité éventuelle des carac- tères acquis . ATP PNEU PU ER : 2 Auto Lt ne Par le D' B. Henze, Section bactériologique de la station agronomique et chimique de Halle an der Saale (Allemagne). Production de variétés de blé de haute valeur boulangère. te Par Charles E. Sauxnens. Ph. D., céréaliste du gouvernement, ferme expérimentale. Ottawa (Canada). Sur un hybride fertile entre « Triticum sativum © » (Blé Mold square head et « Secale cereale » (Seigle de Petkus). à ; Je Par le D F. Jesexko, Vienne (Autriche. nEixite des)races de froment CE NN CT EE Par Philippe ne Vumonw, Verrières-le-Buisson {S.-et-0.). . Sur des hybrides anciens de « Triticum » et « d'Ægilops » . Par Philippe ne Virmonx, Verrières-le-Buisson (S.-et-0.). Cultures expérimentales de sortes pures de céréales, observations sur la stabilité et la variabilité de leurs caractères . . Par M. Bœur, chef de la Station expérimentalede l'école colonialed'agriculture. Tunis. 156 201 204 209 210 200 sol el = 519 TABLE DES MATIÈRES. \\VIT. Right and left Handedness in Cereals. SALE NS ER By R. H. Cowrrox, Gonville and Caius College, Cambridge (England). \\VIIL. Étude sur le coloris des grains chez le Seigle. . Par le D von Rurwker, Breslau (Allemagne). \NIX. Observations sur l'origine des avoines cultivées. PO RC Par le D' L. Trasur, directeur du Service botanique du gouvernement de l'Algérie. \\\. Inheritance of waxy endosperm in hybrids of chinese maize . By G. N. Corrixs and J. Kewprox, U. S. Department of Agriculture, Washington, D. C. \XXI. Compte rendu d'expériences de croisements faites entre le pois sauvage de Palestine et les pois de commerce dans le but de découvrir entre eux quelque trace d'identité spécifique. . - se Par Arthur W. Surrox, F. L. S:, V. M. IH., Reading (Angleterre). XNAII. Étude sur le caractère « adhérence des grains entre eux » chez le pois « chenille », AR CUT AMNT EE Par Philippe ve Vizmonnx, Verrières-le-Buisson (S.-et-0.). X\XIIL. Studies in Potato breeding . RE LA : By Redcliffe N. Sazauax, M. D., Barley, near Royston, Herts (England). \\\XIV. Note préliminaire sur l'origine spécifique de la pomme de terre. Par Pierre Berrnaurr, docteur ès sciences naturelles, ingénieur agricole, Paris. X\\V. Variation in first generation hybrids [Imperfect Dominance,, its possible explanation through zygotaxis . . . . . . . . . RCE LiEuS LES By Walter T. Swncze, US. Department of Agriculture, Washington, D. C. X\\YI. Sur quelques hybrides de « Vitis vinifera » et de « V. Berlandieri » Par M. Garo, docteur ès sciences, Bordeaux (Gironde. X\\VIT. The breeding of double flowers. ÉD eo TL DE Cd By Edith R. Sauxoers, Lecturer and late Fellow, Newnham College, Cambridge (England). \\\YIIL. Étude biométrique des graines du genre « Brassica » Ce Par P. Moxxer, laboratoire de culture, Muséum d'histoire naturelle, Paris. \\\I\. Hybrides entre espèces d' « Antirrhinum : Par le Dr J. P. Lorsy, Haarlem (Hollande). XL. The inheritance of measurable characters in hybrids between reputed species of cotton. RU PR EN ne ; Re LE ps By W. Lawrence Bass, M. A., Fellow of Saint Johns College, Cambridge; membre de l'Institut égyptien. \LI. Sur un hybride de « Gattleya » : le Cattleya « Rutilant : Par C, Mano, horliculteur. à Brunoy {S.-et-0.). \LII. Gampanula pyraversi. . . . . . . .. Par F. Caveux. marchand grainier, Paris. \LIII, Sur les variations de la forme du réceptacle chez le « Dorstenia Massoni ». Bur. sous l'influence de bouturages et de pincements réitérés. Par J. Currcor, docteur ès sciences, chef des travaux et chargé de cours à la faculté des sciences de Lyon, sous-directeur du Jardin botanique de Ja ville. \LIV. Nicotiana Grosses . By Mme Rose Haig-Tromas, Moyles Court, Ringwood England. \LV. Sur l'amélioration de quelques plantes à fleurs ornementales . Par W. Prwrzer, horticulteur, à Stuttgart (Allemagne). \L\I. Recherches de variétés fruitières nouvelles. OL Par A. Nowsor, horticulteur-pépiniériste, à Bourg-la-Reine (Seine. \LN\IT. Sur un cas d'hérédité gynéphore dans une espèce de papillon . Par le D'flarry Feveney, professeur de zoologie à l'Université d'Helsingfors (Finlande. Do 36 3N1 39 397 106 416 429 X XEVIT. XLIX, LIL. LVI. EVIL. LVITE. TABLE DES MATIÈRES. Variation et milieu. Lignées de Drosophiles en milieu stérile et défini . Par A. Dercoënr et E. Guyexor, laboratoire d'évolution de la Faculté des sciences de Paris. L'oblitération de la reproduction sexuée chez les Chermes. Par Paul Marcuas, professeur à l'Institut national agronomique, Paris. . L'hérédité de la couleur de la robe chez le cheval . Par le Dr Ad, R. Wavruer, Biologische Versuchsanstalt, Vienne (Autriche. . La ponte et l'œuf chez les hybrides provenant du croisement canard de ferme «* et canard de Barbarie 9. RE TE Er Par À. Cnarreuuer, laboratoire d'évolution de la Faculté des sciences de Paris. . Croisements de Canaris. Par C. L. W. Noorouyx, Groningue (Pays-Bas). Note sur les croisements de faisans. PRO Co 27e 08 € Par Mme Rose Haig-Tnowis, Moyles Court, Ringwood (Angleterre). . Relation entre la couleur, la sexualité et la productivité chez le cobaye. . Par M. Prévôr, directeur de l'annexe de l'Institut Pasteur de Garches. . Variation among the rats of India. By R.E. Lioyo, Indian medical Service, Professor of biology in the medical College of Bengal. Expériences pratiquées pour obtenir des variétés fixes et durables dans les races de volailles rustiques et dans les races italiennes importées. Par R. Houwinx, Meppel (Hollande). Recherches sur l'application des principes de Mendel dans l'hérédité de certaines maladies humaines et en Pen dans les maladies du système nerveux . : EL ue Par le D' 0. Crouzox, médecin % hôpitaux, Paris. Study of a brachydactylous family (minor brachydactyly) . By H. Drinxwarer, M.D., F,R.S. (Edin), F.L.S., Wrexham (North Wales). 905 907 910 IV* CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE ORGANISATION GÉNÉRALE La Société Nationale d'Horticullure de France, dans sa séance du 2% dé- cembre 1908, a officiellement accepté le patronage de la #° Conférence Inlerna.- tionale de Génélique, lui promettant la disposition gratuite des locaux de son hôtel de la rue de Grenelle pendant toute la durée de la réunion. Les sociétés de biologie, de botanique, de zoologie el d’acclimatalion de France donnèrent leur appui moral à l'entreprise, désignant chacune quel- ques-uns de leurs membres pour faire partie du Comité d'organisation. Dans le but de conserver à la Conférence le caractère à la fois scienti- lique el pratique désirable, et d'ailleurs favorable aux études génétiques, il fut adjoint à la Commission un certain nombre d'horticullteurs, spécialement parmi ceux qui se sont adonnés à lhybridation. Le Comité d'organisation se trouva donc ainsi conslilué. COMITÉ DE PATRONAGE ET D'ORGANISATION' Président M. Le D' Vicer, Sénateur, Président de la Société Nationale d'Horticullure de France, Paris. Membres MM. ANTHONY, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, Paris. ARLOING, Directeur de l'École vétérinaire de Lyon. Barmier, Membre de l'Académie de Médecine, Directeur de l'École Nationale Vétérinaire d'Alfort. BaraLLon, Professeur de biologie générale à la Faculté des Sciences de Dijon. 3ELLAIR, Jardinier-chef des Palais nationaux à Versailles. 1. M. le professeur Noël Bernard et le docteur Durand-Cosson, qui avaient accepté de faire partie du Comité de patronage et d'organisation, sont malheureusement décédés avant l'ouverture de cette Conférence. IVS CONFÉIR, INTERN, TE G NETIQ EL, 2 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. BraRINGIEM, Chargé de cours de biologie agricole à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris. Boeur, Chef de la Station expérimentale de l'École d'Agriculture coloniale, Tunis. Bois. Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, Professeur à l'École Coloniale, Paris. Bonner, Membre de l'Institut et de la Société Nationale d'Agriculture, Paris. Bouvier, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Hisloire naturelle, Paris. Bruant, Horticulteur à Poitiers. CauLLery, Professeur à la Faculté des Sciences, Paris. Caveux, Horticulteur, marchañd grainier, Paris. CuATenay, Secrélaire général de la Société Nalio- nale d'Horticulture de France, Paris. Cuevarier (Aug.), Sous-Directeur du Laboratoire des Hautes Études au Muséum d'Histoire natu- relle, Paris. CosranriN, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, Paris. Couperc, Viliculteur à Aubenas (Ardèche). Phol. Moreau frères M. LE D' Vicen. CourAGne, Ingénieur, Lyon. Covrère, Professeur à l'École supérieure de Pharmacie, Paris. Crouzox, ancien Chef de clinique à la Faculté de Médecine, médecin des hôpi- lanx, Paris. Cuénor, Professeur de zoologie à la Faculté des Sciences de Nancy. Daxcearp, Chargé de cours à la Faculté fdes Sciences de Paris. Dane, Professeur à la Faculté des Sciences de Rennes. Derace, Membre de l'Inslilut, Professeur de zoolo- vie à la Faculté des Sciences de Paris. Dusosco, Professeur à l'Université de Montpel- lier. FLanauzr, Professeur de botanique à la Facullé des Sciences de Montpellier. Garere, Membre de l'Académie de Médecine, Paris. Gaurer (Armand), Membre de lInelitut, Profes- seur à la Facullé de Médecine. GLey, Professeur au Collège de France, Membre de l'Académie de Médecine el de Ja Sociélé Phot. Nadar. de Biologie, Paris. M. Puuavve be Niro. GraverEaux, Rosiériste amateur à l'Haÿ (Seine). GrirroN, Directeur adjoint de la Slation de Pathologie végétale, Paris. Guignarn, Membre de l'Institut et de la Société Nationale d'Agriculture, Directeur honoraire de l'École supérieure de Pharmacie, Paris. GuizLocnox, Directeur du Jardin d'essais de Tunis. Harcez, Professeur à la Faculté des Sciences de Lille. COMITÉ DE PATRONAGE ET D'ORGANISATION. 9 Hexxecuy, Membre de l'Institut, de l'Académie de Médecine et de la Société Nationale d'Agriculture, Professeur au Collège de France, Paris. Hexry, Professeur à l'École Nationale d'Horticulture de Versailles. Hicxer, Professeur à l'École Nationale d'Agriculture de Grignon. Houssay, Professeur à l'École Normale supérieure de Paris. Lassimonxe, Botaniste à Robé (Allier). Le Danrec, Chargé de cours à la Faculté des Sciences de Paris. Lemoixe, Horticulteur à Nancy. Loisez, Directeur de laboratoire à l'École des Hautes Études, Paris. Lurz, Agrégé à l'École supérieure de Pharmacie, Secrétaire général de la Société Botanique de France, Paris. MaraouiIN, Professeur à la Faculté des Sciences de Lille. Marrèvre, Professeur à l’Institut Agronomique, Paris. Marivaup, ancien Président de la Sociélé Bolanique de France, Paris. Maxaix, Membre de l'Institut. Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, Paris. Maxouvrier, Professeur à l'École d'Anthropologie, Directeur de laboratoire à l'École des Hautes Études, Paris. Marcuaz, Professeur à l'Institut Agronomique, Paris. Mamie, Professeur d'anatomie pathologique à la Faculté de Médecine de Paris. Manon, Orchidophile à Brunoy (S.-et-0.). Mesxiz, Chef de laboratoire à l'Institut Pasteur, Paris. Mercanikorr, Sous-Directeur de l’Institut Pasteur, Paris. NousLor, Pépiniériste à Bourg-la-Reine (Seine). OPoix, Chef des cultures des Jardins du Luxem- bourg, Paris. Perez, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Paris. Perrier, Membre de l'Institut, Directeur du Mu- séum d'Histoire naturelle, Président de Ja Sociélé Nationale d’'Acclimatation, Paris. Perror, Professeur à l'École supérieure de Phar- macie, Paris. Priccieux, Membre de l'Institut, Membre de la Sociélé Nationale d'Agricullure, Paris. ne es Quixrox, Assistant au Collège de France, Paris. Racovirza, Directeur des Archives de Zoologie expérimentale, Sous-Directeur du Laboratoire Arago, Paris. Roux, Membre de l’Institut, Directeur de l'Institut Pasteur, Paris. ScHRIBAUX, Professeur à l’Institut Agronomique, Membre de la Société Nalio- nale d'Agriculture, Paris. Tragur, Directeur du Service Botanique de l'Algérie, Alger. Trurraur, 1° Vice-Président de la Société Nationale d'Horticulture de France, Paris. Via, Professeur de viticulture à l'Institut National Agronomique, Paris. Viruonnx (Maurice L. de), Président de la Société Botanique de France, Vice- Président de la Société Dendrologique, Paris. Viviaxo-Monez, Directeur du Lyon-Horticole, à Villeurbanne-lès-Lyon (Rhône). IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE Secrétaire : Punavre L. be Vizmonx, 66, rue Boissière, Paris, Secrétaire adjoint À.-A. Meuxissier, Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise). Une prenuère assemblée constitutive du Comité d'organisation eut lieu le 20 décembre 1909. Au cours de celte séance il fut décidé que la cotisation à la Conférence serail de : 2 francs (£ 1: S 9) pour les membres tilulaires. 100 — (€ 4; $ 20) — — d'honneur. 00 — (€ 20; S$ 100) — — donateurs. En conséquence la lettre suivante, établie en français, anglais et alle- mand, accompagnée d'une liste du Comité de patronage et d’un bulletin de souscriplion, a été adressée : 1° A toules les personnes ayant adhéré aux précédentes Conférences ou figurant sur la liste publiée par le Rev. W. Wilks dans le compte rendu de la ot Conférence ; 2 A tous les biologistes dont on a pu se procurer les adresses, à la plupart des universités el sociétés savantes du monde, ainsi qu'à un grand nombre de praticiens, horticulleurs, éleveurs, vétérinaires, ete. Monsieur, Conformément à la décision prise par la Conférence de Londres en 1906, la prochaine Conférence Internationale de Génétique aura lieu à Paris du 18 au 25 septembre 1911, sous les auspices et dans les locaux de la Société Nationale d'Horticulcure de France et sous le patronage d’un Comité dont je vous envoie ci-inelus la liste. Sachant quel intérêt vous portez aux études relatives à la biologie générale, je n'ai pas besoin d’insister auprès de vous sur l'importance des Conférences de Génétique. Le programme de celle de Paris en 1911 comporte non seulement tous les pro- blèmes relatifs à l'hérédité Mendelienne, mais aussi les questions de variation, de mutation et en général toutes celles qui se rapportent à la transmission des carac- tères chez les êtres vivants. J'espère que vous voudrez bien non seulement donner votre adhésion à la Conférence et prendre part à ses travaux, mais aussi préparer un rapport sur l’objet de vos études personnelles et l'envoyer le plus tôt possible, afin qu'il soil, si faire se peut, imprimé avant la réunion de la Conférence et puisse servir de base aux discussions. Les séances du Congrès seront présidées par M. Yves DEeLrAGE, membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences de Paris. Le programme de la réunion elle-même sera subordonné au nombre des rap- ports reçus ou annoncés, ainsi qu'aux sujets qu'ils traitent. De plus amples détails vous seront donnés en temps utile. COMITÉ DE PATROMAGE ET D'ORGANISATION. ù Tous les souscripteurs recevront le compte rendu in exlenso de la Conférence. Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mes sentiments distineués. Le Président du Comité d'organisation et de patronage, D' VIGER. Dans le but de faciliter aux praticiens français le moyen de s'initier à des études qui ont pour eux une importance immédiale on adressa également un appel direct à toutes les sociétés d'élevage, d'aviculture, de pisciculture, colom- bophiles, canines, elc., ainsi qu'à toutes les sociétés d'horticulture : une nou- velle lettre fut envoyée à 900 sociétés; mais nous avons eu le regret de ne recevoir à la suite de ce nouvel appel qu'une seule adhésion de société. Au cours de sa 2° séance lenue le 1% juin 1911, le Comité d'organisation décida de demander aux compagnies de chemins de fer une réduction de moitié sur le prix des places pour les membres de la Conférence. Gette demande ayant élé acceptée, toutes les personnes ayant, à ce moment, donné leur adhésion, en furent informées par une circulaire. Enfin les membres du Comité d'organisation furent convoqués une dernière fois, le jour mème de l'ouverture de la Conférence, pour s'assurer que tout élail prèt pour la réception des Génélistes français el étrangers et régler Fordre du Jour. Le Comilé décida, en outre, que les Comptes Rendus de la Conférence seraient publiés en français où en anglais el suivis d'un résumé en l'une ou l'autre langue. En arrivant au Secrétariat, 84, rue de Grenelle, chacun des adhérents trou- vait une enveloppe portant son numéro d'inscription, contenant le programme de la Conférence, des cartes d'invitation et un carnet servant de carte person- nelle, dont les pages détachables et diversement colorées, afin de réduire le plus possible les chances d'erreur, formaient des coupons donnant accès à la salle des séances et donnant droit aux excursions et réceptions. De plus, chaque enve- loppe contenait un exemplaire de la médaille commémorative de la 4° Confé- rence de Génétique frappée à l'effigie de Mendel et portant au verso !le nom de chaque congressiste !. 1. Cette médaille est reproduite sur la couverture du présent volume. 6 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. PROGRAMME DE LA IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE Paris, du 18 au 23 Septembre 1911 Organisée par la Société Nationale d'Horticulture de France 9 heures 50 du sou. — Réception des Membres de la Conférence par la Société Nationale d'Horticulture, 84, | rue de Grenelle. Adresse de bienvenue par M. le docteur Vicer, Pré- Lundi 148 Septembre / sident de la Société Nationale d'Horticulture et du Co- mité d'organisation de la Conférence. | 10 heures du soir. — Séance de projections cinémalo- graphiques de plantes par M. GAuMonT. Musique. \ 9 heures 50 du matin. — 1" séance de la Conférence, Mardi 19 St, rue de Grenelle. l 2 heures 30 du soir. — 2° séance. 1 9 heures 30 du matin. — 3° séance. 5 heures du soir. — Réception à l'Hôtel de Ville par le Conseil Municipal de Paris, Messieurs le Préfet de la nt di 20 Seine et le Préfet de Police. Due = | 4 heures 50 du sotr. — Visile de l'Institut Pasteur de Paris. 9 heures 50 du soir. — Réception chez S.A.ÏT. le Prince Roland Bonaparte. Excursion à l’Institut Pasteur de Garches et aux Cul- tures expérimentales Vilmorin, à Verrières-le-Buisson, ÿ où aura lieu le déjeuner. Départ de Paris, ?, place de l l'Opéra, à 9 heures du matin. Jeudi 21 = : (__ 9 heures 50 du matin. — 4° séance de la Conférence. Vendredi 22 3 Après-midi réservé pour une excursion facultative. {9 heures 50 du matin. — Visite du Muséum d'Histoire 2 Naturelle. Rendez-vous à la grille de la place Valhubert. SERRE 7 | 2 heures 30 du soir. — 5° séance de la Conférence. [8 heures du soir. — Banquet de clôture par souscription. Le Secrétariat avait fait imprimer un résumé en français de toules les communications arrivées en temps utile, spécialement dans le but de faciliter l'intelligence des séances aux personnes ne sachant pas l'anglais ou l'allemand. La plupart de ces documents ont élé remis aux membres dès leur arrivée; d'autres, encore en cours d'impression, ont été distribués au début de chaque séance. LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES. = MEMBRES DONATEURS S. A. I. le prince Rozanp Bonaparte (2000 francs). La Sociélé Botanique de France (2000 francs). M. Maurice L. de Viruorix (2000 francs). MM. VirmoriN-Axprieux el Cie!. M. Philippe L. de Viruorix?. La Société Nationale d'Iorticullure de France. MEMBRES D'HONNEUR : Mrs Rose Haic Tomas. M. le comte d'EsrTrenxe. MA" SurToN: M. FRréziEr. M. Manon. M. Georges Trurraur. M. Louis L. de Vizuorix. LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES: MM. Apxer (René), Horliculleur à la Roseraie, Cap d'Antibes (Alpes-Marilimes). # Acar (W\.-E.), Zoological Department, Université de Glascow (Angleterre). # Anrnony (Dr. R.). Professeur à l'École d'Anthropologie, Assistant'au Museum d'Histoire Naturelle, 78, rue de Sèvres, Paris (7°). ARECHAVALETA (Prof. J.), Directeur du Musée Nalional, Montevideo (Uruguay). * Backnouse (W.-0.), John Innes Horticullural Insülution, Merlon Park, Wim- bledon (Angleterre). #Bazzs (W.-C.). Ghesireh House, Le Caire (Égypte). BATAILLON, Professeur de biologie générale à la Facullé des Sciences de Dijon (Côte-d'Or). # Bareson (Prof. W.), Director of the John Innes Horlicullural Instilulion, Merton Park, Wimbledon (Angleterre). # Bareson (Madame W.), Manor House, Merton, Surrey (Angleterre). Bazin (G.), Chef de cultures, Etablissement horticole de la Victorine, Nice (Alpes-Maritimes). # Baur (Prof. E.), Botanisches Inslilut d. K. Landv. Hochschule-Invalider- strasse, 42, Berlin IV. BecLaiR (G.), Jardinier en chef des Palais nationaux, à l'Orangerie, Versailles. 5 Berruaurr (P.), Attaché au Laboraloire de botanique de l'École Nationale d'Agricullure, Grignon (Seine-et-Oise). 1. Ont pris à leur charge tous les frais de correspondance ainsi que les frais d'impression anté- rvieurs à la fin de la Conférence. 2. A fait établir et frapper à ses frais la médaille commémorative. 3. Les noms précédés d'une astérique sont ceux des’ membres avant effectivement assisté aux séances de la Conférence. K IV CONTÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Berrugcor (D.), Professeur au Laboratoire de Physiologie végétale el à l'École supérieure de Pharmacie, Bellevue (S.-et-0.). >eukeLaur (H. de), Professeur, Directeur du Jardin Botanique de la ville d'Anvers (Belgique). ë BLaunGue (L.), Chargé de cours de biologie agricole à la Faculté des Sciences de l'Université, 1%, rue de Tournon, Paris. Buss (A.-J.), River-House, Saint-Clément, Truro (Angleterre). #BLor (F.), Directeur des Établissements Vilmorin-Andrieux et Cie, 115, rue de Reuilly, Paris. #BLor (E.), Maison Vilmorin-Andrieux et Cie, 4, quai de la Mégisserie, Paris. # Bour, Professeur à l'École d'Agricullure, Tunis. “Boris (D.), Assistant au Muséum d'Histoire Naturelle, Professeur à l'École coloniale, 15, rue Faidherbe, Saint-Mandé (Seine). # Bonaparre (S. A. I. le Prince Roland), Président de la Société de Géographie, 10, avenue d'Iéna, Paris. # BonuoTe (J.-L.), Cadespring Lodge, Hemel, Hampstead, Herts (Angleterre). >ouvier, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 5, rue de Buffon, Paris. 3rApLEY (H.-H.-B.), Hon. Secretary of the Horticultural Society of New South Wales, 60, Margaret Street, Sydney (Australie). :Brérnexières, Maître de Conférences à l'École Nationale d'Agriculture de Grignon (S.-el-0.). 3RIDGMAN (Prof. Fred.), The Royal College of Science, London S. W. Bruanr (Georges), Horticulleur à Poitiers". “Bruce (A.-B.), Superintending Inspector, Board of Agriculture, 8, Whitehall Place, Londres (S. W.). # Bryant (F.-M.), 17, Lower Grosvenor Place, Londres, S. W. Burre (E.), Montée de Beaumur, Vienne (Isère). #Cazman-Lévy (G.), 8, rue Copernic, Paris. #CaAuLLERY, Professeur à la Faculté des Sciences, 6, rue Mizon, Paris (XV:). #Caveux (F.), Marchand grainier, 8, quai de la Mégisserie, Paris. #Cavzey (Miss D.-M.), John Innes Horticultural Institution, Mostyn Road, Merton Park, Wimbledon (Angleterre). #CnappeLLier (Albert), Laboratoire d'évolution de la Faculté des Sciences, 6, place Saint-Michel, Paris. CnapparD (Dr), à Chantilly (Oise). #CHARNAGÉ (Marquis de), 51, avenue Montaigne, Paris. #CuenauLr (L.), Horticulteur-Pépiniériste, 66, route d’Olivet, Orléans. #Cnevarier (A.), Sous-Directeur du Laboratoire des Hautes Études au Muséum d'Histoire naturelle, 14, boulevard Saint Marcel, Paris. CmrrLort, Professeur à l'Université, sous-directeur du Jardin et des Collections botaniques de la ville de Lyon. Cuopar (D' R.), Professeur, Directeur de l'Institut Botanique, Genève. CLark (Ch.-F.), Bureau of Plant Industry, Department of Agriculture, Washing- ton D. C. (États-Unis). CLémenr, Horticulteur, 117, rue de Paris, à Vanves (Seine). 1. Nous avons eu le regret d'enregistrer la mort de M. G. Bnuaxr, horticulteur français, bien connu par l'obtention de jolies variétés dans les genres Héliotropes, Pelargoniums, etc., survenue depuis la réunion de la Conférence. LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES. 9 Crourr pes Pesrucues (Paul), Agriculleur à Medjez-Amar (Constantine). *Cocuer-Cocarr, Horticulteur-Rosiériste à Coubert (Seine-et-Marne). Coue (L.-J.), College of Agriculture, Université de Wisconsin, Madison, Wise. (Etats-Unis). Cozrixs (G.-N.), Botanis!, Bureau of Plant Industry, Department of Agriculture, Washington (D. C.). *Coupron (R.-H.), Professeur, Gonville ét Caïus College, Cambridge (Angle- terre). Corponxter (Joseph), 46, rue de Lille, à Bailleul (Nord). *#CosranTIN (J.), Membre de l'Institut, Professeur de culture au Muséum d'His- toire naturelle, Paris. #*Couperc, Viticulteur à Aubenas (Ardèche). CouraGxe, Ingénieur, 29, quai des Brotteaux, Lyon. #Croux (G.), Horticulteur-Pépiniériste au Val-d'Aulnay, Châtenay (Seine). *Crouzon (D' O.), ancien Chef de clinique à la Faculté de Médecine, Médecin des Hôpitaux, 70 bis, avenue d'Iéna, Paris. CuBoni, Professeur à l'Université de Rome (Italie). Cuinor (L.). Professeur de zoologie à la Faculté des Sciences, 89, rue de Metz, Nancy. #Dancrarp, Chargé de cours à la Faculté des Sciences, 45, rue des Écoles, Paris. DaxieL, Professeur à la Faculté des Sciences, Rennes. DarBisuiREe (A.-D.), Royal College of Science, South Kensington, London S. W. #Darp, Chef de service à la Maison Vilmorin-Andrieux et Cie, Paris. Davenrorr (Ch.-B.), Director of the Station for Experimental Evolution, Cold Spring Harbor, Long Island, New-York (États-Unis). *DeBreuiL (Ch.), %5, rue de Châteaudun, Paris. *DeraGe (Yves), Membre de l'Institut, Professeur de zoologie à la Faculté des Sciences, Paris. *Deccourr, Laboratoire d'évolution de la Faculté des Sciences, Paris. Denis (F.), Amateur d’horticulture, Balaruc-les-Bains (Hérault). *Dresrossés (H.), Horticulteur-Pépiniériste, Orléans. Dusosco (0.), Professeur à l'Université de Montpellier. *Ducouer, Professeur à l'École Nationale d'Agriculture, Rennes. #*Durnam (Miss Florence), 7, Cannon Hill Terrace, Merton Park, Wimbledon (Angleterre). #DrinkwaTer (D' H.), Grosvenor Lodge, Wrexham (North Wales). Easr (E.-M.), Professeur, Harward University, Forest Hill, Mass. (États-Unis). EsTIeNNE (Comie d’), 23, quai d'Orsay, Paris. *FeperLey (D' Harry), Professeur de zoologie à l'Université d'Helsingfors (Finlande). FenrscHENKo (Boris de), Botaniste en Chef du Jardin Botanique Impérial, Saint- Pétersbourg (Russie). FLanaurr, Professeur de botanique à la Faculté des Sciences de Montpellier. #Frezier (E),, 2, rue de Saïgon, Paris. *Fruwirra (Prof. D.C.). Technische Hochschule, Vienne, IV (Autriche). “GaLLARDO (A.), Professeur à l'Université de Buenos-Ayres (République Argentine). Garp, Professeur à la Faculté des Sciences, Bordeaux (Gironde). Gares (D' R.R.), Missouri Botanical Garden, Saint-Louis, Mo (États-Unis). 10 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. #Gaurier (D' A.), Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté de Médecine, 9, place des Vosges, Paris. #(GérouE, Jardinier-chef du Muséum d'Histoire Naturelle, rue Cuvier, Paris. Gëze (J.-B). Professeur spécial d'agriculture à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron). Guier (A.), Professeur à l'Université de Bologne (Italie). & GIESENHAGEX (Prof. K.), Schackstrasse 2 IT, Munich (Bavière). #GigauLr (G.), Bibliothécaire de la Société Nationale d'Horticulture de France, db, quai de Bourbon, Paris (4°). *GLey (E.), Professeur au Collège de France, 14, rue Monsieur-le-Prince, Paris. #GoBizcor, Intendant, domaine de Villegenis, par Massy (Seine-et-Oise). Gonin (D'), à Saint-Raphael (Var). #GocLpscamipr (Prof. Dr. R.), Zoologisches Institut, Munich (Bavière). GRAvEREAUX (J.), Amateur de roses, 4, avenue de Villars, Paris, et à l'Haÿ (Seine). Gravereaux (Henri), à l'Haÿ (Seine). Gravis (A.), Professeur à l'Université de Liége (Belgique). # Gray (Miss B.), John Innes Horticultural Institute, Wimbledon (Angleterre). #GreGorY (R. P.), Botany School, Cambridge (Angleterre). #Grirrox (Edouard), Directeur adjoint de la Station de Pathologie Végélale. 11 bis, rue d’Alésia, Paris (14°) t. # GRiGNaw, Secrétaire de la Rédaction de la Revue Horticole, %6, rue Jacob, Paris. # Guérin (Mlle), 66, rue Boissière, Paris. #GuignarD (Léon), Membre de l'Institut et de la Société Nationale d'Agricul- ture, 6, rue du Val-de-Grâce, Paris (5°). #GuiLLocnoN, Directeur du Jardin d'essais de Tunis. # Hacenoor (D' A.), Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise. #Hacepoorx (Mme), Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise). Harroc (Prof. Marcus), University College, Cork (Irlande). Hays (W.-M.), Sous-Secrélaire d'État, Département de l'Agriculture, Washing- ton D. C. (États-Unis). #Hem (F.), Secrétaire perpétuel de l'Association scientifique internationale d'Agronomie coloniale, 54, rue Hamelin, Paris (16°). Henze (D' B.), Versuchsstation, Karlstrasse, 10, Halle am Saale (Allemagne). HenxeGuy (D'), Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France, Paris. Henry (Louis), Professeur à l'École Nationale d'Horticulture de Versailles, à Barges, par Blondefontaine (Haute-Saône). #HiBox, juge au Tribunal de la Seine, 2, rue Le Chatelier, Paris (17°). #Hickez, Professeur à l'Ecole Nationale d'Agriculture de Grignon, rue Champ- Lagarde, Versailles. Hixpuarsx (\W\.-T.). Alnbank, Alnwick (Angleterre). #Hosseus (D' C. C.), Bad Reinchenhall (Bavière). Houwixk (R.), Zuideinde 98, Meppel (Hollande). Howarp (Fred H.), Maison Howard et Smith, Horticulleurs à Los Angeles Californie (États-Unis). # Hursr (C. C.), Directeur of the Burbage Experiment Station, Leicestershire (Angleterre). 1. M. le Professeur GmiFFox, à qui nous devons l'intéressante communication sur l'hybridation asexuelle (voir p. 164), est mort au mois de juillet 1912, LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES. 11 #JomanNseN (W.). Professeur de physiologie végétale à l'Université de Copenhague (Danemark). # Jexkex (Boris), station agricole de Charkoff (Russie). #]Jesexko (D° F.), Hochschule für Bodenkultur, Vienne XVIII (Autriche). Kerere (D: F.). Rédacteur en chef du Gardeners Chronicle, Londres. Laxc (D: A.), Professeur à l'Université de Zurich (Suisse). #Lassraux. Chef de service à la Maison Vilmorin-Andrieux et Cie, Paris. LassIMoxxe, Botaniste à Robé, par Yseure (Allier). #Laucnrin (H.-H.), Station expérimentale d'évolution, Cold Spring Harbor, Long Island, N.-Y. (États-Unis). #Laumonnier (G.), Marchand grainier, rue de l'Arcade, Paris. Lauwazrr (René), Horticulteur à Nivelles (Belgique). Laxrox (Edward), Horticulteur à Bedford (Angleterre). Laxron (W.), Horticulteur à Bedford (Angleterre). Leake (H. Martin), Nawabganj Cawropur (Indes Anglaises). Lemoine (Victor), Horticulleur, 154, rue du Montet, Nancy!. Levoixe (Émile), Horticulteur, 154, rue du Montet, Nancy. * Lesage (D' Pierre), Professeur adjoint à la Faculté des Sciences de Rennes (llle-et-Vi- laine). Limon (Alexandre), Directeur des Cultures de la Maison Vilmorin-Andrieux et Ci, à Verrières- le-Buisson (Seine-et-Oise). # Loisez (D! G.). Directeur de laboratoire à l'École des Hautes Études, Paris. Lioyp (R. G.), Professeur de biologie, Medical College, Calcutta (Indes). * Lorsy (D' J.-P.), Secrétaire perpétuel de la So- ciété des Sciences, Spaarne, 17, Haarlem (Hollande). # Lurz, Professeur à l'École supérieure de Phar- macie, Secrétaire général de la Société Bola- nique de France, Paris. # Lynon (R. L.). Conservateur du Jardin Botanique, Cambridge (Angleterre). # Lyncu (Miss), Jardin Botanique de Cambridge (Angleterre). # Mare (A.), Professeur de botanique à la Faculté des Sciences, Poitiers (Vienne). M. V. Lenoir. * Marrèvre, Professeur à l'Institut Agronomique, 284, boulevard Raspail, Paris. Marnvaup, ancien Président de la Société Botanique de France, 8, rue Linné, Paris. # Marcnar, Professeur à l’Instilut National Agronomique, Directeur de la Station Entomologique, 16, rue Claude-Bernard, Paris. # Marie (D' Pierre), Professeur d’analomie pathologique à la Faculté de Méde- cine de Paris, 209, boulevard Saint-Germain, Paris. 1. M. Lenonxe (Victor), l'éminent horticulteur de Nancy, bien connu par ses nombreuses hybrida- tions et auquel l'horticulture est redevable de tant de jolies choses, est malheureusement décédé depuis la réunion de la Conférence. Nous devons à l'obligeance de la « Mæœllers Deutsche Gartner Zeitung » communication de la photographie reproduite. 12 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Marox, Horticulteur, 5, rue de Mongeron, Brunoy (Seine-el-Oise). # Meuxissier (A.). Maison Vilmorin-Andrieux et C®, Verrières-le-Buisson Seine-et-Oise),. Monxer (Paul), Laboratoire de culture du Muséum d'Histoire naturelle, 61 rue de Buffon, Paris. ‘ Morrer (S.), Chef duservice des cullures expérimentales de la Maison Vilmo- rin-Andrieux et Cie, Verrières-le-Buisson (Seine-el-Oise). Murrer, Professeur à Tesischen, am E. ( RL Nerrcesmip (Edw.), Longdown Hollow, Hindhead, Surrey (Angleterre). # Neveu-Lemaure (D' M.), Agrégé à la Faculté de Ma ine de Lyon, 9, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Paris. * Nizsson-Eure, Attaché à la Station d'essais de Svalof (Suède). # Nirsson-Ence (Mn°), à Svalof (Suède). # Nomgror (A.), Pépiniériste, Grande-Rue, Bourg-la-Reine (Seine). ‘ NoxiX (A.), Horticulteur, 20, avenue de Paris, à Chätillon-sous-Bagneux (Seine). ‘ Noorpuyx (C. L. W.), Ontvanger van Rijksbelastingen, Groningue (Hollande). : Opoix, Jardinier-chef du Jardin du Luxembourg, Paris. : Oripe, (F. Buxareo), Secrétaire de la Légalion de l'Uruguay, Paris. # Orron (W.-A.), Pathologist in charge of Truck disease and Sugar plant Investigation, Département de l'Agriculture, Washington D. C.! États-Unis). Paruer (R. E.), Oakland Park, Newdigate, Surrey (Angleterre). # Passy (Pierre), Maître de Conférences à l'École Nationale d'Agriculture de Grignon, Vice-Président de la Sociélé Nationale d'Horticullure de France, Arboriculteur au Désert-de-Retz, par Chambourcey (Seine-et-Oise). PATON (Rev. J.-A.), Soulseat, Castlekennedy (Écosse). # Perzew (Miss C.), 2 North View, Wimbledon, Surrey (Angleterre). Perez (Ch.), Maître de Conférences à la Sorbonne, avenue de Breteuil, 88, Paris (15°). ‘ Perror (D'). Professeur à l'École supérieure de Pharmacie de Paris. * Perrier (Ed.), Membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire Natu- relle, Paris. Perrzer (W.), Horticulleur, 74, Militarstrasse, Stuttgard (Allemagne). # PineLLe, Jardinier principal à la ar de Paris, Inspecteur des études à l'École d'Arboriculture de Saint-Mandé, 1, avenue Daumesnil, Saint-Mandé (Seine). Pirocent (A.), Professeur, 20, via Fos Milan (Italie). Poisson (Jules), Assistant honoraire du Muséum d'Histoire naturelle, 52, rue de la Clef, Paris. Poissox, Agriculteur à Danonville, par Engenville (Loiret). PomriGnan (A. de), au Marigot, Martinique (Antilles Françaises). Prévor, Médecin-vétérinaire, Directeur de l'Annexe de l'Institut Pasteur, Garches (S.-et-0.). 5 Punnerr (R. C.), Professeur, Caius College. Cambridge (Angleterre). # RacovrrzA (E.-G.), Directeur des Archives de Zoologie expérimentale, Sous- Directeur du Laboratoire Arago, 112, boulevard Raspail, Paris. ‘ Racor (J.), Amateur d'horticulture, à Villenoy. près Meaux (S.-et-M.) RanGeL (A.), Professeur à l'Université de Rio de Janeiro (Brésil). Rey pu Borssteu (L.), Professeur d'arboriculture fruitière à l'École Nationale d'Horticulture de Versailles, 58, faubourg de Saint-Malo, Rennes. LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES. 13 Ricuarpson (C. W.). John Innes Horticeultural Institution, Merton Park, Wim- bledon (Angleterre). Ricues (T. H.), Kitwells, Sheuley, Hertfordshire (Angleterre). RogertT (G.), Officier des haras, Pompadour (Corrèze). RoBErrTs (HE. F.), Department of Botany, Kansas Agricullural College, Manhat- tan (États-Unis). Roux (D'), Membre de l'Institut, Directeur de l'Institut Pasteur, 25, rue Dutot, Paris. # RosexBerG (O.), Professeur à l'Université, Tegnerlunden #4, Stockholm (Suède). # Ruaa-Gunx (A.), ?, Kevelioe Road, Lordship Lane, Bruce Grove, London N (Angleterre). # Ruemker (Prof. Dr von), Birkenwalden, Breslau (Allemagne). * Rumker (Mme von), Breslau (Allemagne). # SaLaman (R. N.), Homestall, Barley, near Royston, Herts (Angleterre). # Saramax (Mme R. N.), Homestall, Barley, near Royston, Herts (Angleterre). # SazLier (J.), Horticulteur, 9, rue Delaizement, Neuilly-sur-Seine (Seine). # Samwezs (Dr J.), Laboratoire de Biologie de Fontainebleau (Seine-et-Marne). # Sanrras (A.), Inspecteur de l'Agriculture au Ministère de l'Économie Natio- nale, Athènes (Grèce). # Saunpers (Miss E. R.), Newnham College, Cambridge (Angleterre). Saunpers (W.). Director of the Experimental Farms, Ollawa (Canada). # Sauxpers (Ch. E.), Ph. D. Cerealist, Experimental Farms, Otlawa (Canada). # SaunpERs (Mm° Ch.), Experimental Farms, Ottawa (Canada). # ScnriBAux, Membre de la Société Nationale d'Agriculture, Professeur à l’Ins- litut National Agronomique, #, rue Platon, Paris. SuuLz (G. H.), Station expérimentale d'Évolulion, Cold Spring SNODE Long Island, N. Y. (États-Unis). * SourHarD (E. C.), M. D. Professor of Nevropathology, Harvard Medical School, Director of the Boston Psychopathie Hospital, Boston, Mass. (Etats- Unis). STAPLES-BROWNE (R.), Bampton, Oxfordshire (Angleterre). # SrocrkBeRGER (D W. W.), Department of Agriculture, Washington D. C. (États-Unis). Srorz (G. L.), Professeur à l'École d'Agriculture, Maison Carrée (Alger). # SrrakosCH (S.), Cottage, Stermwartestrasse, 96, Vienne (Autriche). # SrramPeLLi (Prof. N.), Directeur de la Station expérimentale de Rieti (Italie). # Surrace (Professeur), Kentucky ExperimentStation Lexington,Ky. (États-Unis). # Surron (A. W.), Marchand grainier, Reading (Angleterre). # SwinGLe (Professeur W. % ), Bureau of Plant Industry, Department of Agri- culture, Washington D. le tats-Unis). Tezer (P.), Maison re Fos Marchands grainiers, Valence-sur-Rhône (Drôme). Taouas (Me Rose Haig), Moyles Court, Ringwood (Angleterre). Trurraur (A.), Vice-Président de la Société Nalionale d'Horticulture de France, Horliculleur, rue des Chantiers, Versailles. ° Trurraur (G.), 90 bis, avenue de Paris, à Versailles (S--et-0.). Tower (W. L.), Professeur à l'Université de Chicago (États-Unis). # Tragur (D'), Directeur du Service botanique de l'Algérie, Alger. 14 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. # Tscugrmak (Prof. E. von), K. K. Hoschschule für Bodenkullur, Vienne XVIII (Autriche). # Tscaermax (M Silvia Hillebrand), Anastasius, Grüngasse 52, Vienne XVIII (Autriche). # Vacueror (J.), Jardinier principal de la Ville de Paris, 12, rue Carnot, Billan- court (Seine). # VaizLanT (Léon), Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, Paris. VermorEeL (Victor), Sénateur, Villefranche (Rhône). VieuLes (Abbé Germain), Curé de Nages (Tarn). * Virmori (Jacques L. de), 15, quai d'Orsay, Paris. * Vizmonrinx (Louis L. de), à Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise). # ViruoriN (Maurice L. de), Président de la Société Botanique de France, Vice- Président de la Société Dendrologique de France, 15, quai d'Orsay, Paris. # Virmonrin (Philippe L. de), Membre de la Société Nationale d'Agriculture, à Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise). # Virmorn (Mwe Philippe L. de), 66, rue Boissière, Paris. VizmoriN (Vincent L. de), 25, quai d'Orsay, Paris. Viviaxp-MoreL, Rédacteur en chef du Lyon Horti- cole, 53, cours Lafayette prolongé, Villeur- banne-lès-Lyon (Rhône). # Wazrner (D' A.), Sterneckplatz 12, Vienne II (Autriche). WugLpaLe (Miss Muriel), John Innes Horticullural Institution, Wimbledon (Angleterre). # \Wicpeman(E. de), Directeur du Jardin Botanique de Bruxelles (Belgique). Wars (Rev. W.), Secrétaire de la Société Royale d'Horticulture d'Angleterre et Curé de Shirley, Surrey (Angleterre). Wirrmack (D'L.). 42 Invalidenstrasse, Berlin N IV. \VILLAME (A.)., à Ferrières-la-Grande (Nord). WorsLey (A.), Isleworth (Angleterre). ZAwopxy (D' J.), Directeur, Landwirtschaftliche Versuchsstation, Landw. Schule, Freudenthal - (Autriche). Gouvernement général de l'Indo-Chine. GouverNemENT général de l'Afrique occidentale française. Mae Agricultural Experiment Stalion, Orono, Maine (États-Unis ; Missour: Botanical Garden, Saint-Louis (Mo) (États-Unis). West Ixpax Agricultural Department, Barbados (Antilles Anglaises). Orrice Horricore du Ministère de l'Agriculture de Belgique, Bruxelles. # Orrice Rural du Département de l'Agriculture et des Travaux publics de Belgique, Bruxelles. Sociéré BoraniQuEe de France, $4, rue de Grenelle, Paris. Socréré CENTRALE d'Horticulture de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Société Narionaze d'Horticulture de France, S#, rue de Grenelle, Paris. Pl:t. Soler. M. Guirrocnox. LISTE DES GOUVERNEMENTS, UNIVERSITÉS, ECOLES, SOCIÈTES SAVANTES, ETC. (hi) LISTE DES GOUVERNEMENTS UNIVERSITÉS, ÉCOLES, SOCIÉTÉS SAVANTES, ETC. AYANT ÉTÉ EFFECTIVEMENT REPRÉSENTÉS PAR DES DÉLÉGUÉS PRENANT PART AUX SÉANCES DE LA CONFÉRENCE Ministère de l'Agriculture français : Griffon. -Lcadémie des Sciences : A. Gautier, Guignard, Delage, Perrier (E.). Société Nationale d'Agriculture : Schribaux. Faculté des Sciences de Paris : Blaringhem, Caullery, Dangeard, Delage, Perez. Muséum d'Histoire Naturelle : Perrier (E.), Anthony, Bois, Costantin, Che- valier (A.), Gérôme, Monnet, Poisson (J.). Institut Pasteur : Blaringhem, Prévot. Laboratoire d'évolution de la Faculté des Sciences de Paris : Caullery, Chap- pellier (A.), Delcourt. Ecole supérieure de Pharmacie de Paris : Guignard, Perrot, Lutz. Sociélé Botanique de France : Maurice de Vilmorin, Lutz. Sociélé de Biologie : E. Gley, Loisel. Société de Zoologie : Racovitza. Société Nationale d'Acelimatation : Maurice de Vilmorin, Debreuil, Gérôme. Société Dendrologique de France : Maurice de Vilmorin, Hickel. Société Nationale d'Horticulture : Nomblot (A.). Passy (P.), Opoix, Vacherot, Truffaut (A.). Association scientifique Internationale d'Agriculture coloniale : F. Heim. Institut National Agronomique : Schribaux, Marchal, Mallèvre. Ecole Nationale d'Agriculture de Grignon : P. Berthault, Brétignières, Griffon, Hickel, Passy (P.). Ecole Nationale d'Horticullure de Versailles : Gérôme, Nomblot (A.), Pinelle. Ecole d'Arboriculhure de la Ville de Paris : Pinelle. Gouvernement général de l'Algérie : D'Trabut. Jardin d'essais de Tunis : Guillochon. Ecole d'Agriculture de Tunis : Bœuf. Université de Rennes : D' Pierre Lesage. Ecole Nationale d'Agriculture de Rennes : Ducomet. « Board of Agriculture » anglais : Bruce. Université de Cambridge : Compton, Gregory, Miss Saunders, Punnelt, Lynch, Miss Lynch. Université de Glascow : W. E. Agar. John Tnnes Horticultural Institution : Baleson, Backhouse, Miss Cayley, Miss Gray, Miss Durham, Miss Pellew. Burbage Experiment station : C. C. Hurst. Canada Exrprimental Farms : Saunders (Ch.). Département de l'Agriculture de Washington : Orton, Stockberger, Swingle. American Breeders Association : Laughlin, Southard. 16 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Station expérimentale d'Evolution de Carnegie : (Cold Spring Harbor) Laughlin. Kentucky Experiment Station : Surface. Université de Berlin : Baur. Université de Munich : Giesenhagen, Goldschmidt. Université de Breslau : D' Von Ruemker. Département de l'Agriculture de Belgique : E. Gaspart. Jardin Botanique de Bruxelles : E. de Wildeman. Jardin Botanique d'Anvers : H. de Beukelaer. K. K. Hochschule für bodenkultur de Vienne (Autriche) : Fruwirth, Jesenko. E. von Tschermak. Biologische Versuchsanstalt Vienne (Autriche) : D' Ad. Walther. Station d'essais de Svalof : Nilsson-Ehle. Université de Stockholm : Rosenberg. Sociélé des Sciences de Hollande : Lotsy. Université de Copenhague : Johannsen. Station expérimentale de Riéti (Halie) : Strampelli. Gouvernement de Uruguay : F. Buxareo Oribe. Département de l'Agriculture égyptien : Balls. Ministère de l'Agriculture de Grèce : Sanitas. Université d'Helsingfors (Finlande) : Federley. Station agricole de Charko/f (Russie) : Jenken (Boris). LISTE DES ADHÉRENTS A LA CONFÉRENCE CLASSÉS PAR PAYS France. — Adnel, Anthony, Bataillon, Bazin, Bellair, Berthault (P.), Ber- thelot (D.), Blaringhem, Blot (E.), Blot (F.), Bois, Bonaparte (prince Roland), Bouvier, Brétignières, Bruant, Burle, Calman-Lévy, Caullery, Cayeux (F.), Chappard, Chappellier, Charnacé (marquis de), Chenault, Chevalier, Chifflot, Clément, Cochet-Cochet, Cordonnier, Costantin, Coudere, Coutagne, Crouzon, Croux, Cuénot, Dangeard, Daniel, Dard, Debreuil, Delage, Delcourt, Denis, Desfossés, Duboseq, Estienne (comte d’), Flahault, Frezier, Gard, Gautier (A.), Gérôme, Gèze, Gibault, Gley, Gobillot, Godin, Gravereaux (J.), Gravereaux (A.), Griffon, Grignan, Guignard, Heim, Henneguy, Henry (L.), Hibon, Hickel, Las- seaux, Lassimonne, Laumonnier, Lemoine (E.), Lemoine (V.): Lesage, Limon, Loisel, Lutz, Maige, Malinvaud, Mallèvre, Marchal, Marie (D! Pierre), Maron, Meunissier, Monnet, Mottet, Neveu-Lemaire, Nomblot (A.), Nonin, Opoix, Passy (P.), Perez, Perrier (E.), Perrot (E.), Pinelle, Poisson (J.), Poisson (F.), Prévot, Racovitza, Ragol, Rey du Boissieu, Robert (G.), Roux (D', Sallier. Schribaux, Tezier, Truffaut (A.), Truffaut (G.), Vacherot, Vaillant, Vermorel, Vieules (abbé). Vilmorin (Jacques L. de), Vilmorin (Louis L. de)., Vilmorin (Maurice L. de), Vilmorin (Philippe L. de), Vilmorin (Mme Ph. L. de), Vilmorin (Vincent L. de), Viviand-Morel, Willame. LISTE DES ADHÉRENTS À LA CONFÉRENCE CLASSES PAR PAYS. 17 Sociélé Bolanique de France, Société centrale d'Horticullure de Nancy, Sociélé Nalionale d'Horticullure de France. Colonies françaises. — {/yérie : Clouel des Perusches, Slolz, Trabul. Tunisie : Guillochon, Bœuf. Martinique : Pompignan (A. de). Afrique occidextale : Gouvernement général. Indo-Clhiine : Gouvernement général. Iles Britanniques. Agar, Backhouse, Baleson |\W.), Baleson (Mme \\.), Bliss, Bridgman, Bruce, Bryant, Bonhote, Cayley (Miss), Compton, Darbishire, Drinkwater, Durham (Miss), Gray (Miss), Gregory, Hartog, Hindmarsh, Hurst, Keeble, Laxton (E.), Laxton (W.), Lynch (R. 1), Lynch (Miss), Nettleship, Palmer, Paton, Pellew (Miss), Punnett, Richardson, Riches, Rugg-Gunn, Sala- man (R. N.), Salaman (Mme R. N.), Saunders (Miss), Slaples-Browne, Sullon. Thomas (Mme R. H.), Wheldale (Miss), Wilks (Rev. W.), Worsley. Colonies anglaises. — Canada : Saunders (Ch.), Saunders (Mme Ch.). Saunders (W.). Australie : Bradley. Indes anglaises : Leake, Lloyd. Antilles anglaises : West Indian Agricultural Department. États-Unis. - Clark, Cole, Collins, Davenport, East, Gates, Hays, Howard, Laughlin, Orlon, Roberts (H. K.), Shull, Southard, Stockberger, Surface, Swingle, Tower, Maine Agricultural Experiment Slation, Missouri Botanical Garden. Allemagne. — Baur., Giesenhagen, Goldschmidt, Heinze, Hosseus, Pfhlzer, tumker (D! von), Rumker (Mme von), Witimack. Autriche. Früwirth, Jesenko, Müller, Strakosch, Tschermak (E. von), Tschermak (Mme Silvia Hillebrand). Walther, Zawodny. Hollande. — Ilagedoorn (D' A.), Hagedoorn (Mme À), Houwimk, Lolsy. Noorduyn., Samuels. Belgique. — Beukelaer (H. de), Gravis, Lauwaert, Wildeman (E. de Office rural du Département de Agriculture, Office horticole belge. Italie. — Cuboni, Ghigi, Piroechi, Strampellr. Russie. L'ederley, Fedtschenko (Boris de), Jenken. Suède. - Nilsson-Ehle (D'), Nilsson-Ehle (Mme), Rosenberg. Suisse. Chodat, Lang. Danemark. - Johannsen. Grèce. — Sanilas. Égypte. — Balls. Uruguay. — Arechavalela, Oribe (F, Buxareo). République Argentine. — Gallardo. Brésil. —— Rangel. INT CONFER, INTERN, DE GENETIQUI = JS IV CONFERENCE INTERNATIONALE DE GENETIN E. LA CONFÉRENCE Le IS seplembre à 9 heures 50 du soir. la Sociélé Nationale d'Horticullure de France à reçu dans la grande salle de son hôtel de la rue de Grenelle les membres de la 4 Conférence Internationale de Génétique. À celle solennité avaient élé également convoqués les hauts fonctionnaires du Ministère de l'Agriculture ainsi que les membres du bureau el du Conseil de la Société Nalionale d'Horliculture. ele. Le grand hall étail décoré de fleurs el de plantes vertes. M. le D' Viger, Président de la Sociélé Nationale d'Horlicullure el du Comité d'organisalion de la Conférence, souhaila la bienvenue à ses hôtes en termes chaleureux et fréquemment applaudis. Mesdames, Messieurs, Lorsque mon aimable et excellent collaborateur, M. Philippe de Vilmorin. est venu me demander de prendre la présidence du Comilé d'organisalion de la 4° Conférence Internationale de Génélique, je me suis empressé d’accepler l'invitation qu'il m'adressait. Je l'ai acceptée avec plaisir, parce que je désirais d’abord lui être agréable, avec un plaisir plus grand encore, parce que je savais rester dans les traditions de notre Société. La Société Nalionale d'Horlicullure de France est déjà une très vieille dame, car elle approche bientôt de son centenaire. Elle à élé fondée au com- mencement du siècle dernier par d'illustres savants, par des hommes d'État, par des amateurs éclairés, el, depuis sa fondation, elle n'a cessé de s'intéresser aux progrès de la Science. Elle est non seulement une Sociélé de vulgarisation scientifique, elle esl encore une Sociélé de science pure: elle renferme notamment dans son sein des bolanisles éminents auxquels nous sommes toujours très heureux de faire bon accueil quand ïls viennent participer à nos travaux. Aussi sommes-nous enchantés de vous offrir l'hospitalité et, en même temps, de vous souhaiter la bienvenue au nom de la Société Nationale d'Horticulture..…. Je dis « Nationale ». Je pourrais dire « Internationale », car notre Société compte cinq mille membres dont un grand nombre habitent la France, mais dont beaucoup sont répartis sur le monde entier, même jusqu'au Japon. Nous sommes charmés de vous recevoir, et je suis pour ma par! lrès salis- fail de vous accueillir dans celte maison de l'Horticulture. Nous savons quels sont les graves travaux auxquels vous vous livrez el auxquels vous consacrez votre haute intelligence el votre grande comptlence scientifique. Nous savons que vous avez ouvert à la Science des horizons nouveaux et que, en étudiant de plus en plus près les grands problèmes qui se rattachent à l'hérédité des espèces vivantes, vous lerez progresser celle Science et que vous allez élargir encore les bornes du génie humain. Nous espérons que votre présence nous laissera un souvenir qui ne s'efla- cera pas, par les grands services que votre Conférence va être appelée à rendre LA CONE ERENCE. 19 encore à la Science. Quant à nous, nous nous féliciterons si, après avoir passé quelques jours au milieu de nous. vous emportez de notre chère France un bon souvenir. Ce sera la plus gracieuse récompense que vous puissiez nous accorder, Au nom des membres de la Conférence en général et des étrangers eu parli- culier, M. le professeur W. Bateson M. À: F. R. $S.: Directeur du John Innes Horticultural Institute, voulut bien répondre : Mesdames, Messieurs, On m'a fait le très grand honneur de me désigner pour exprimer, de la part des étrangers, les sentiments que ressentent tous ceux qui sont réunis iei ce soir. Si javais pu prévoir que cel honneur me füt donné, j'aurais préparé quelque chose digne de celte assistance, mais il y à juste trois minutes que M. Philippe de Vilmorin m'a prévenu, el je suis, comme vous le voyez, abso lument dépourvu d'idées et sans paroles. Vous me pardonnerez done si J'exprime mal ce que nous ressentons Lous à l'égard du Comité d'organisation, de son président el de son secrétaire, auxquels nous devons le plaisir extrème de nous trouver réunis pour la qua- lrième Conférence de Génélique. La Génélique est une plante merveilleuse dont j'ai vu la naissance, il y a douze ou treize ans. C’est à Londres que la graine à élé plantée dans une terre assez ferlile. Vous voyez aujourd'hui la plante, mais pour avoir les fruits il faul attendre l'avenir. Nous sommes réunis avec l'espoir d'obtenir un succès merveilleux en suivant les lois de la Génétique. Chose curieuse, le Congrès de Génétique fut fondé avant que la Génétique elle-même existâl..… (Applaudissements, rires). C'est absolument exact, puis- qu'en IN99, année de notre premier Congrès, la Génétique n'existait pas! Quelques amaleurs d'horticulture el de la théorie de l’origine des espèces se sont assemblés: ils ne savaient rien des choses qui les intéressaient; ils escomp- laient l'avenir. Il y à quelques années, nous avons connu les découvertes de Mendel, base de tous les progrès que la Génétique a faits et fera. Beaucoup de gens ne savent pas si les Congrès font du bien ou du mal; certains estiment qu'assister à un Congrès c'est perdre son Lemps; personne ne pouvail penser qu'une science sorlirait d'un Congrès. Nous étions alors ras- semblés avec aucune idée de ce que serait l'avenir, el nous voyons aujourd'hui ce que l’on a déjà obtenu. Tous, nous nous doutons du plaisir que nous allons épreuver de notre séjour à Paris; nous savons que la semaine qui va s'écouler restera éternel- lement gravée dans notre souvenir comme une semaine de couleur « rose ». En terminant, je dirai que ce qui distingue le Congrès de Génélique de tous les autres, c'est que la pratique el la théorie S'y trouvent mèlées. D'ordinaire les Congrès sont, où pratiques où théoriques; c'est ainsi que les Congrès d'in génieurs, de chimistes, de mécaniciens el aulres personnes qui s'intéressent à l’applicalion des sciences réunissent des praticiens. Chez nous, au contraire les uns et les autres se réunissent et c'est ce qui donne à nos séances un cachet si spécial, parce que l'homme de science y recoit du praticien des idées nou- velles qu'il va. digérer et dont il fera sortir plus tard la bonne idée scientifique. Je ne peux malheureusement pas dire que les praliciens recoivent de pareils 20 IV CONFERENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. bienfaits de la Science, parce que, jusqu'à présent, on ne peul pas dire que la Science aide beaucoup les éleveurs de plantes el d'animaux, mais nous espérons qu'en basant notre progrès sur des faits cerlains, quelque chose de bon en sor- Lira dans l'avenir. Je vous demande encore pardon d'avoir exprimé si mal les sentiments que vous partagez. Je souhaite au Congrès le succès que lout le monde espère, étant donnés les efforts réalisés par les dirigeants de la Société Nationale d'Horticulture. M. de Virmonnx et ses collègues. » Après ces discours eul lieu une séance de projections de photographies en couleurs (clichés de M. Georges Truffaut) el de vues cinémalographiques de plantes. obligeamment organisée par M: Gaumont el la soirée, égayée par quelques morceaux de musique se termina autour du buffet qu'avait fail pré- parer la Société Nationale d'Horticullure el où. francais el étrangers, échan- gérent des vœux pour le succès de la Conférence. Fremière séance, mardi 149 septembre à 9 heures 45 du matin. Présidence de M. le Professeur Yves DELAGE. Membre de linshitut. Le bureau de la Conférence est ainsi conslilué : Présidents d'honneur : S. À. 1. le prince Roland Bonaparte. Le D' Vicer. Président de la Société Nationale d'Horticullure de France. \I. Maurice L. de Virmomix, Président de la Sociélé —— Bolanique de France. Vice-Présidents d'honneur Prof. W. Baresox, Direcleur of the John Inues. Horlicultural Inslitulion, Londres, et M. À, W. Surron, de READING (pour l'Angleterre). Prof. Jonannsex, de FUniversilté de Copenhague (pour le Danemark). Prof. Ericu, von Tsceueruakx. de la K. K. Hoch- schule für Bodenkullur. Vienne (pour FAu- triche). Prof. Wrrruack, de Berlin (pour F\llemagne). Prof. Gravis, de l'Université de Liége (pour la Belgique). Prof. Cuopar. de l'Université de Genève (pour la M. le Prof. Yves Derace. Suisse). Prof. Cuoxi, de l'Université de Rome (pour l'Italie). Dr. Lorsy, de Haarlem (pour la Hollande). NI. WT. Suincre délégué du Déparlement de PAgriculture de Washington (pour les États-Unis). LA CONFÉRENCE, »| Prof. W. Sauxpers, délégué du gouvernement canadien (pour le Canada). Prof. ArecnavarerA, Directeur du Musée national, Montevideo (pour FÜru- SUAY ). Prof. À. GauriEer, membre de l'Institut. Professeur à la Facullé.de médecine: Phot. Pierre Petit, Phot. Pirou M. le Prof. £éox Vuriani M. le Prof, Griexaen. M. le Prot, Prerror Phot. J. Imbert Phol. Waliry. M. Cuevanen. M. le Prof. Hexxecus Prof. Guiënanb, membre de Finstitut, Directeur honoraire de l'École supérieure de Pharmacie: Prof. E. Perrier, membre de linstitul, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle: D! Roux: membre de linslitut, Directeur de l'Institut Pasteur: Cuexor, Professeur de zoologie. Faculté des Sciences de Naney (pour la France). 2 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIOUI Secrétaires d'honneur Major C. C. Hursr, Directeur de la Station expérimentale de Burbage, et M. A B. Bruce, délégué du Board of Agriculture de Londres (pour l'Angleterre). £ =! lhot. Boissonnas. Phot. Studio M. le Prof. Cuonar M. le Prof, pe Winpemax M, Lyxeu Phot. Buyle. M. le Prof, Fruwimrn M. Le Prof. Laxc M. ne BEukErAER. Prof. Fruwirra, de Vienne (pour l'Autriche). Prof. Baur, de l'Université de Berlin (pour l'Allemagne). Prof. de Wirpemax, Directeur du Jardin Botanique de Bruxelles (pour la Bel- gique). Prof. LaxG, de Université de Zurich (pour la Suisse). Prof. Srraueenti, Directeur de la Station expérimentale de Kiéti (pour lalie). D' FHicrpoorx (pour la Hollande). LA CONFÉRENCE. 29 M. Saxrras, délégué du Ministère de l'Agriculture d'Athènes (pour la Grece) Dr F EDERLEY, Professeur à l'Université d'Helsingfors (pour la Russie). D: Nuscox-Enre. de la Station d'essais de Svalof (pour la Suède). Prof. W. L. Bazzs, délégué du gouvernement égyplien (pour l'Égypte). Prof. W. A. Orrox et HIT. Laver, dé légués du Département de l'Agriculture de Washington el de l'American Breeder’'s Associalion (pour les États-Unis) Phot. M. le Prof. W. Sauxoens. M. le Prof. Wrrruack Krüger Prof. Garrarpo, de l'Université de Buenos-Ayres (pour la République Argentine). Prof. Racer, de l'Université de Rio-de-Janeiro (pour le Brésil). Prof. BcariNGneu, chargé de cours à la Faculté des Sciences de Paris; Prof. PError, École supérieure de Pharmacie de Paris, el le D° O0. Crouzox (pour la France). BUREAU EFFECTIF Président : M. le Prof. Yves DeraGe, membre de l'Institut. Vice-Président : M. Caurcer\, Professeur à la Faculté des sciences de Paris. Secrétaire : M. Ph. L. de Viruorix. Secrétaire adjoint : M. À. Meuxissier. Le Président présente les excuses des membres empêchés d'assister à la séance. Sur la proposition de M. Philippe de Vilmorin, secrélaire. il est décidé d'envoyer un télégramme de condoléances à M. le professeur Cuénot que Fétal de sa santé a empêché de venir à Paris. Les communications suivantes ont élé entendues el disculées! 1. Malsré les efforts faits pour grouper et sérier les questions, l'ordre dn jour à souvent dû être modifié ; il a paru plus logique de donner ci-après. dans leur ordre rationnel, le: texte des diverses communications ainsi que les discussions auxquelles elles ont donné lieu IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. 12 — MM. Armand Gaurier, membre de l'Institut, professeur à la Faculté de médecine : Sur le principe de la coalescence des plasmas vivants el lorigine des races el des espèces. (Voir P- 19.) Prof. W. Jonaxssex, professeur à l'Université de Copenhague (Danemark Mutations dans des lignées pures de haricots, et discussion au sujet de la Mutation en général, (Voir p. 160). C. C. Hunsr, directeur de la stalion expérimentale de Burbage. Leicester (Angleterre) : The Application of the Principles of Genetires lo some practical problems. (Voir p. 210.) Prof. Erich von Tscaermak, K. K. Hochschule für bodenkultur, Vienne (Autriche) : Examen de la théorie des facteurs par le recroisement méthodique ‘des lybrides. (Noir P- 91.) Prof. WW. Baresox, directeur of the John Innes Horticultural Institution Londres), el Puxxerr, professeur de biologie à l'Université de Cambridge : /?e- duplication of terms in series of qainetes (projections). (Voir p. 99.) A. B. Bruce, Superintending Inspector du « Board of Agricuilure » de Londres : Hérédité des caractères quantitatifs. (Voir p. 96.) Prof. L. BrarNeneu, chargé du Cours de Biologie agricole à Ja Facullé des sciences de l'Université de Paris : Sur l'hérédité en mosaïque. (Noir p. 101.) La Séance est levée à midi. Deuxième séance, mardi 19 Septembre. à 3 heures du soir Présidence de M. CAULLERY. l'rofesseur à la Faculté des Sciences de Paris puis de M. le Professeur Yves DELAGE. Morubre de l'institut. Les communicalions suivantes ont élé entendues el discutées : Prof. Fr.-M. Surracr, biologiste, Kentucky Experiment Station : The Result of selecting ftuc- tuating varialions, dala from the Illinois Corn bree- Prof. SrramPpeLLt, directeur de la station expé- rimentale de Riéti (Italie) : L'étude des caractères «normaux présentés par les plantules pour la recher- che des variétés nouvelles. (Voir P- 9317.) D' H. Nirsson-Eure, attaché à la station d’es- sais de Svalof (Suède): Mendélisme etacclimatation. (Voir p. 156.) Ch. E. Saunners, Ph.-D., Experimental Farms Ottawa (Canada) : Production de variétés de blé de haute valeur boulangère. (Voir p. 290.) D' A.-L. Hacepoorx. Ph. D. Verrières-le- Buisson (S.-et-0.) : Facteurs génétiques et facteurs Phot. A. Debenham. M. le Prof. Cauisenx. de milieu dans l'amélioration et l'obtention des va- riétes. (Noir p. 152.) Prof. R.-H. CouPron, Gonville et Caïus College, Cambridge (Angleterre) : Pright and Left Handedness in Cereals. (Noir P: 328.) > LA CONFÉRENCE, Dh) D: KE. Jesexkxo, K. K. Hochschule für Bodenkultur. Vienne (Autriche) : Sr un hybride fertile de blé el de seigle (projections). (Voir p. 307. Philippe L. pe Virmonnx, Verrières-le-Buisson (S.-et-0.) : Sur des hybrides anciens de Priticum el d'Ægilops (présentation des échanüllons). (Voir D251Me) Firité des races de blés. (Voir p. 312.) D' L. Trasur, chef du service botanique du Gouvernement général de l'Algérie : Sur l'origine des avoines cultivées. (Voir p. 536.) La séance est levée à à heures 25. Troisième séance, mercredi 20 Septembre, à 9 heures 50 du matin Présidence de M. le Professeur: W. BATESON, Directeur of Cie John Innes Ilortieultural Institution, Londres Les communicalions suivantes ont été entendues et discutées : Cocuns et Kemprox, département de l'Agriculture de Washington : /nhe- silance of way endosperm in Hybrids of chinese Wuize. (Noir p. 541.) ANNE SURTON EL. SN NET MReadine (Angleterre) : Expériences de croisements entre le pois sauvage de Palestine et différentes variétés de pois (présentation des échantillons) (projections). (Voir p. 358.) ANT SUTON LES ANNEE Readine (Angleterre) : Sra: l'origine des espèces par nuta- lion. (Voir p. 158.) Mme Rose Haig Trouis, Moyles Court, Ring- wood (Angleterre) : Expériences divers2s de croise- ments (présentation des échantillons) (projections en couleurs. (Voir pp. 209, 449, 509.) W.-A. Orrox, pathologiste, Département de l'Agriculture de Washington : The Development of Disease resistant varieties of Plants (projections. (Voir P- 947) Philippe pe Viruoun, Verrières-le-Buisson M. le Prof. Baresox. (S.-et-0.) : Etude du caractère présenté par les pois « chenilles » (projections). (Voir p. 96%. Manox. orchidophile à Brunoy (S.-et-0.) : Sa ven hybride de Cattleya (pré- sentalion de plantes). (Voir p. 440.) W.-T. SwinGre, département de l'Agriculture de Washinglon: Variation in first Generation Hybrids (Imperfect Dorinance) HS possible Explanation through Zygolaris. (Voir p. »K1.) Miss E.-R. Sauxoers, Newnham College, Cambridge (Angleterre) : The breeding of double Flowers. (Noir P- 991) À-N.J Saramax, Barley (Angleterre) : Studies in Potato breeding. (Noir p- Se) La séance est levée à midi 50. fi IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIOUE Quatrième séance, vendredi 22 Septembre, à 9 heures 45 du matin Présidence de M. le Professeur FE. BATR de l'université de Berlin Le Président donne tout d'abord, connaissance d'un télégramme ainsi concu : « Extrèmement louché, adresse chaleureux remerciements el meilleurs souhaits de succès à Conférence, Cuénol ». Phot. Noaiïk. M. le Prof, Baun. M. le Prof, Cuéor. Les communications suivantes ont élé entendues et disculées : Dercourr el Guyenor, laboratoire d'évolution de la Faculté des sciences de Paris : Variation et milieu. Lignées de drosophiles en milieu stérile et défini. (Noir D-477) À. CnaPpeLrier, préparateur à la Faculté des sciences de Paris : La ponte el Pœuf chez les hybrides provenant du croisement canard de ferme (7) et canard de Barbarie (2) (présentation d'échantillons). (Voir p. 502.) D' Ad. R. Wazrner, biologische Versuchsanstalt, Vienne (Autriche) : L'h6- rédité de la couleur de la robe chez le cheval (projections). (Noir P. 190.) Prof. W.-E. Acar, Université de Glasgow : larialions héréditaires chez un Cladocera (Simocephalus betulus)". C.-L.-W. Noorpuyx, Groningue (Pays-Bas) : Croisements de canaris. (Noir p. 306.) PRévor, médecin-vélérinaire, directeur de l'annexe de l'Institut Pasteur. Garches (S.-el-0.) : Relations entre la couleur, la sexualité et la productivité chez le cobaye. (Voir p. 510.) D' O. Crouzow, ancien chef de clinique à la Facullé de médecine : Recherches sur l'application des Principes de Mendel dans l'hérédité de certaines maladies humaines et en particulier dans les maladies du Système nerveux. (Noir p. 555.) D' H. Drinrkwarer, M.D.; F.R.S. (Edin.); F.L.S. Wrexham (NorthWales) : Study of à brachydactylous Family (minor brachydactyly) (projections). (Voir p. D48). La séance est levée à midi 55. 1. Renseignements préliminaires sur des expériences dont le compte rendu sera publié par la suite. LA CONFÉRENCE. 0 Cinquième séance, samedi 23 Septembre, à 2 heures 55 lPrésidenece de M. le Professeur Yves DELAGE, Membre de l'Institut. Les communications suivantes ont été entendues el disculées : W. Prerrzer, horticulteur à Stuttgart (Allemagne) : Sur l'amélioration de quelques plantes à fleurs ornementales (projections de photographies en couleurs). (Voir p. 461.) 4 Prof. D' von Ruemker, Université de Breslau (Allemagne) : Etude sur le colo- “is des grains chez le seigle (présentation d'échantillons). (Voir p. 532.) Prof. D' Harry FEenerrey, professeur de zoologie à l'Université d'Helsingfors (Finlande) : Sur un cas d'hérédité € gynéphore » chez un papillon. (Voir p. 46%.) D' J.-P. Lorsy, secrétaire perpéluel de la Société des sciences, Haarlem (Hollande) : /ybrides d'espèces dans le genre Antirrhinion (présentation de docu ments). (Voir p. #10.) Prof. Ed. Grirrox. directeur-adjoint de la stalion de pathologie végétale de Paris, professeur à l'École nationale d'Agricullure de Grignon : Greffuge el hybridation aseruelle (présentation de photographies). {Voir p. 164.) A. NousLor, pépiniériste à Bourg-la-Reine (Seine) : Recherches de variélés fruilières nouvelles. (Voir p. 465.) S. SrrakoscH, Collage, Slermwartestrasse, 96, Vienne (Autriche) : Les effets de l'assimilation dans la culture des plantes. (Voir p. 279.) Prof. Boœur, chef de Ja station expérimentale agricole de l'École coloniale d'agriculture de Tunis : Cultures expérimentales de sortes pures de céréales. Observations sur la stabilité et la variabilité de leurs caractères. (Voir p. 311.) D: C.-C. Hosseus, Bad Reinchenhall (Bavière) : Sur wn hybride de Magnolia. D' Marcnar, professeur à l’Institut national agronomique, Paris : De l'obli- lévation de la reproduction seruée chez les kermeès. (Voir p. 487.) Après cetle dernière communicalion, M. le Président déclare terminés les Lavaux de la 4° Conférence Internationale de Génélique. Il reste cependant une chose à faire, c'est à fixer le lieu et la date de la prochaine Conférence. Les délégués de l'Allemagne et des Élats-Unis ont fail à ce sujet des propositions éventuelles mais subordonnées à un certain nombre de circonstances, elles qu'il serait sans doute imprudent de prendre une décision immédiate. Il serait préférable de nommer une Commission qui prendrait une décision après entente avec les génélistes allemands et américains. Si celle manière de voir élail approuvée par l’Assemblée, il serait désirable de nommer une Commission internalionale, non pas seulement occasionnelle, mais permanente. qui serail dans l'avenir, chargée de régler tout ce qui concerne les intérêts généraux des Conférences Internationales de Génétique. M. Philippe de VirmoriN, consulté à ce sujet donne son approbation au projet. D'après lui les congrès périodiques internalionaux doivent être reliés entre eux par un organisme constamment actif el une direction homogène ayant l’autorilé nécessaire pour prendre les décisions qui s'imposent dans le cas où, 1. Nous n'avons pu avoir le texte de la Communication dn D C.-C. Hossens, 28 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. pour une raison quelconque, il ne peut être donné suile aux décisions prises par le précédent Congrès. [l'est bien entendu, qu'une fois constitué, le Comité nalional du pays où doit avoir lieu le Congrès ou la Conférence est seul chargé de la préparation de la réunion. C'est ainsi que l’on procède pour les Congrès internationaux d'agriculture el ceux de botanique. M. le professeur Vazraxr fait remarquer qu'il en est de même pour le Congrès internalionnal de zoologie. M. le Président, constatant que la proposition semble rallier l'assentiment général des membres présents. donne lecture de la liste suivante qui est adoplée à l'unanimité : COMMISSION PERMANENTE DES CONFÉRENCES INTERNATIONALES DE GÉNÉTIQUE Grande-Bretagne : Prof. W. B\resox. président. AUomagne : Prof, Baur. ltutrichie : Prof. Tscnermak. Danemarl : Prof. JonANNSEX. France : M. Philippe pe Virmonix. Hollande : Dr Lors». Suède : Prof. Nirson-Eunre. Etats-Unis : MW FA SINGIE. SUISSE : Pro frMEANG: Il est ensuite décidé que celle Commission aura le droit de se compléter el de remplacer ceux de ses membres qui viendraient à disparaitre, après avoir pris l'avis des biologistes intéressés à la Génélique et par voie de cooplation, sous réserve d'approbation par la Conférence suivante. La séance est levée à à heures 39 minutes. RECEPTIONS ET EXCURSIONS, on RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS Mardi 19 Septembre Déjeuner chez S. A. I, le Prince Roland Bonaparte S. A. [. le prince Roland Bon;sparre a offert un déjeuner intime à quelques uns des membres du Bureau de la Conférence. Se sont rendus à cette invitation : Prof. et Mme W. Bamssow, Prof. Yves Derace, M. A. W. Surrow, M. Mau- vice DE ViLMORIN, Miss Saunbers, Prof. Jonanxsen, Miss Durnau. Prof. Von Tscusrmak, Mme Hiriegranb Tscnermak, D'et Mme Lorsy. M. W. T. Swincir, Prof. Baur, Prof. Punxerr, D' et Mme Hacrpoonn, M. pe Waizpemax, D' el Mine Feberzey, Prof. et Mme Nirsson-EuLe, M. Orrox, Prof. el Mme von Rurëu- keR., M. et Mme Philippe pe Viruorix. Mercredi 20 Septembre Réception à l'Hôtel de Ville M. le Président du Conseil municipal de Paris, M. le Préfel de la Seine el M. le Préfel de police avaient bien voulu, non seulement faciliter la visite de lliôlel de Ville de Paris et des merveilles qu'il contient aux membres de la Conférence de Génélique, mais ils ont tenu à leur offrir une réceplion cordiale qui à élé haulement appréciée. MM. Roussel, Delannay et Lépine, empêèchés de présider eux-mêmes à celle réceplion qui a eu lieu dans les salons aux Arcades, s'étaient fait représenter par MM. Girou, vice-président du Conseil municipal, \rmand Bernard, secrétaire général de la Préfecture de la Seine el Yves Durand, délégué du Préfet de police qui ont souhaité la bienvenue aux membres de là Conférence. M. Georges Ginou, vice-président du Conseil municipal : Mesdames, Messieurs, Lorsque le Bureau du Conseil n'a fait le Lrès grand honneur de me désigner pour vous recevoir à l'Hôtel de Ville, j'ai élé à la fois très flallé el très étonné. Très étonné, parce que j'ignorais — je vous dois celaveu— la signification d'un mot que vous connaissez bien, car c’est lui qui dirige vos études el carac- Lérise vos recherches : le mot « génétique ». Je vous dois aussi de la gratitude car, grâce à vous, celle lacune esl comblée. Le dictionnaire que j'avais consulté Lout d'abord ne m'avais rien appris du out. Fy avais bien lu que la Génétique avait trait à la formation des organes ou nl IV CONFERENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. des lissus, mais c’élait là un si piètre résultat et un aliment tellement insignifiant pour ma curiosité que j'élais loin d'êlre satisfait. Sur ces entrefailes. M. de Vil morin à eu l'heureuse idée de me faire parvenir une brochure très curieuse el très intéressante dans laquelle j'ai puisé, non seulement les renseignements que je souhaïilais, mais encore des connaissances suffisantes, — peut-être suis-je Lrop prélentieux — pour comprendre les grandes lignes de votre programme el aussi le but que poursuivail la 4° Conférence internationale de Génélique. J'ai élé toul simplement émerveillé. J'ai dù abandonner je ne sais quelles idées scabreuses que le mot « génétique » avail éveillées en moi. Je me deman- «ais, en elfel, si nous n'allions pas être dotés d'un nouveau eulle comparable à ceux dont l'histoire romaine nous a légué le souvenir. La brochure de M. de Vilmorin est venue à point, elle m'a éclairé. J'ai compris combien l'étude de la Génélique exigeait de palience, de travail, de science, el combien élaient ardus les problèmes touchant la formation des Lissus. les phénomènes de l'hérédité, la variation, les origines, dont vous poursuivez la solution. C'est un grand honneur pour moi, Mesdames el Messieurs, d'avoir élé appelé à recevoir ici des savants, des praliciens Lels que vous. Mais qu'il me soil permis de vous dire qu'à l'Hôtel de Ville de Paris, toutes les manifestalions tendant au développement de la pensée humaine sont suivies avec le plus grand intérêt el que notre entière sympathie est acquise à tous ceux qui dirigent leurs eflorls en ce sens. C'est à ce tilre, el parce que vous êtes les pionniers et les bons ouvriers de celle science nouvelle que votre honorable et distingué président, M. le sénateur Viger el vous, êles ici les bienvenus et que je suis fort heureux de vous recevoir dans notre maison commune (1pplaudissements). M. Armand Berxanb. secrélaire général de la Préfecture de la Seine Mesdames, Messieurs. Je n'ajoulerais rien aux paroles si complètes de M. le vice-président du Conseil municipal si je n'avais la mission de vous dire de quel cœur M. le Préfet de la Seine m'a prié de l'associer aux souhaits de bienvenue des élus de Paris. Avec un esprit d'à-propos qui lui est coutumier, M. Girou vient de ranimer l'histoire encore mystérieuse de votre jeune science; il a rappelé justement combien élaient complexes et ardus les problèmes dont vous recherchez la solution el qui concernent les phénomènes de variations, de descendance, d'hérédilé des espèces el de transmission des caraclères chez les hybrides... lerrain bien spécial et bien réservé, Messieurs, sur lequel un profane tel que moi n'aurait garde de S'aventurer! La forêt de la Génétique est encore lrop sombre malgré les avenues déjà si bien tracées dont vous avez su l'éclairer! Qu'il me suflise done de m'ineliner devant le but que vous poursuivez el de lormer le Vœu que vous emporliez un agréable souvenir de la cordialité de notre accueil... et comment cel accueilne serait-il pas cordial, puisque vous êtes présentés par les membres de la Société Nationale d'Horticulture qui connaissent bien le chemin de celte maison, et par leur éminent président, M. Viger, que l’'Administralion entoure de sa haute el déférente estime? Messieurs, je bois au Congrès de Génétique, au succès des travaux qui vous passionnent si noblement, à Lous vos collaborateurs, et au nom du Préfet de la RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. ol Seine, je salue fout particulièrement, aux côtés de M. le professeur Delage el de M. Ph. de Vilmorin, les membres étrangers qui ontbien voulu nous apporter l'appoint de leur compélence el de leur notoriété. Ils nous prouvent, une fois de plus, que la science n'a pas de frontières, el Paris, à son tour, est heureux de leur témoigner qu'il sait honorer, comme il convient, ceux qui contribuent à accroitre le patrimoine de l'humanité (Applaudissements). M. Yves Duranp, Chef de Cabinet du Préfet de police : Mesdames, Messieurs. M. le Préfet de police relenu par des obligations de service -- na pu, comme 1l Pespérail, se rendre à celle réceplion. En me confiant le très grand honneur de le représenter ici, il n'a chargé de vous en exprimer ses vifs regrels. M. le Vice-président du Conseil municipal et M. le Secrétaire général de la Préfecture de la Seine viennent, en des Lermes excellents, de vous dire loul le plaisir qu'ils avaient à vous recevoir ici. Je ne puis mieux faire que de mn'asso- cier entièrement aux paroles si éloquentes qu'ils viennent de prononcer. Monsieur le Président. Mesdames, Messieurs, Au nom de M. le Préfet de police, je vous souhaite la bienvenue à FHôtel de Ville de Paris. Laissez-moi y ajouter le témoignage de mon admiration pour l'œuvre si intéressante que vous poursuivez el mes vœux pour l'avenir de celle science d'un intérêt si puissant dont vous êles les fervents apôtres el que vous servez ayec une si généreuse ardeur et un si grand dévouement (Applaudisse- ments). NM. Vicer, Président de la Société Nationale d'Horticulture : Monsieur le Président du Conseil municipal, Messieurs les représentants de la Préfecture de la Seine et de la Préfecture de police. Je vous présente M. Delage, Président scientifique de la quatrième Confé- rence de Génélique, el mon excellent ami, M. Philippe de Vilmorin, qui a été l'âme de cette organisation el dont j’usurpe un peu les honneurs, comme les Maires du Palais usurpaient les prérogatives de nos rois, jadis. Je vous présente également Messieurs les membres du Congrès. Une science nouvelle naquit! ï Ce n'est pas qu'elle n'eût de côté et d'autre quelques embryons d'existence, mais ils élaient épars dans les traités de” zoologie, de botanique, de paléonto- logie, de philosophie même, et c’est au mérite des organisateurs de celte science que nous devons d'avoir vu réunir ces éléments pour en faire un Loul homogène el un chapitre complel de la biologie générale. Mais quand un enfant est né. il lui faut un parrain. et c’est une des illus- lraliors de la science biologique en général — que l'Angleterre revendique comme un de ses glorieux savants — M. le Professeur Bateson, qui s'est chargé de jouer le rôle de grand-prêlre dans la circonstance, et il à appelé la Science nouvelle : « Génétique »! n2 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Il a très bien expliqué que la génétique, c'était l'étude des phénomènes de l'hérédité, l'étude de la descendance chez les êtres vivants. Les bases de la science nouvelle avaient été posées jadis par notre illustre Lamarck, dans sa « Philosophie zoologique », el par Darwin dans son livre sur la sélection des êtres vivants. Mais il appartenait à un simple moine autrichien. dans le jardin äe son couvent, de jeter très modestement une lumière éclatante sur celle question si délicate de la descendance el de l’ascendance. C'est lui qui a publié ces mémoires sur la transmissibililé des caractères des hybrides, desquels on a fait découler ces lois appelées « lois de Mendel » el qui sont la charte de la science génélique. De tous les côtés, les savants se hâtèrent de faire des expériences d'après les indicalions données par Mendel, mais chacun travaillait de son côté et les travaux manquaient d'homogénéilé parce qu'ils manquaient de communicalion. el ce sont ces moyens de communication que l’on a tenté d'instituer en établis sant les Conférences Internationales de Génétique. La France ne pouvait pas rester en dehors de ce mouvement scientifique. el ce fut mon éminent collaborateur, trop tôt disparu. hélas! le père de notre ami Philippe de Vilmorin, Henry de Vilmorin. qui revendiqua le premier pour la France l'honneur d’avoir la Conférence de Génétique à Paris. Son fils a pieusement recueilli l'héritage paternel, et c’est à lui que nous devons l'organisation de cette Conférence. Je l’en remercie. Tous ceux que vous voyez ici, non seulement des graves savants, mais des naturalistes, des zoolechniciens amaleurs, et même des dames, ont apporté leur contribution expérimentale à la science nouvelle et prennent une part ac- live à nos travaux, avec un lel enthousiasme et un tel entrain qu'on en est à se demander si la Génétique ne serait pas aussi une pelite religion nouvelle qui aurait ses apôtres, ses disciples..…., j'espère qu'elle n'aura pas ses martyrs. (Riüres.) La Société Nalionale d'Horticullure de France a été fidèle à la mission qui lui a été donnée par les illustres savants qui l'ont fondée, el depuis près .d'un siècle, elle s'associe à loules les mesures nécessaires à la vulgarisa- lion de la science. C’est à ce titre qu'elle s'est empressée de recevoir la Con- lérence, car, comme la très bien dit M. le Professeur Baleson, ces réunions sont faites pour donner aux théoriciens el aux praliciens l'occasion de S'en- tendre, el pour tâächer de déduire de leurs travaux communs des conclusions praliques. Nous avons donc été lrès salisfails de donner l'hospitalité à la Conférence. J'ai été pour ma part heureux encore de voir mon ami Félix Roussel et mon autre ami M. Delannay, pour leur demander de vouloir bien recevoir la Confé- rence à l'Hôtel de Ville. Nous ne pouvions pas nous réunir sans avoir l'idée — je ne dirai pas : la curiosité, elle est pourtant bien légilime - de venir saluer ici les représentants de la Ville de Paris, car nous savons. Messieurs, que vous u êles étrangers à rien de ce qui louche à la science, à l'arlet à la philanthropie. Vous recevez donc ici Lous les Congrès dignes de ce nom, el vous les accueil- lez avec celle affabilité el celle courtoisie qui sont proverbiales à Hôtel de Ville de Paris. Aussi, je suis très honoré, au nom des Congressistes francais et étrangers. de saluer en vous les représentants de cette Ville de Paris, foyer de science. de lumière el de civilisation. (Applaudissements.) RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. 99 M. JonanxseN, professeur à l'Universilé de Copenhague, prononce au nom des membres étrangers, l’allocution suivante : Monsieur le Président du Conseil municipal, Messieurs les représentants de la Préfecture de la Seine et de la Préfecture de Police, Lorsqu'il a élé décidé que la quatrième Conférence de Génétique aurait lieu à Paris, il m'a semblé évident que ce Congrès aurait un succès spécial. Je ne parle pas iei du programme scientifique de celle Conférence, les membres français et étrangers en ont la responsabilité, mais je parle de l'endroit où nous nous trouvons réunis, Je parle de Paris, celle ville grande el splendide, ancienne el possédant néanmoins une jeunesse éternelle, jeunesse qui s'allie à la cullure la plus intense et la plus haule, surtout en ce qui concerne l'esthétique et le goût. Messieurs, J'étais bien jeune quand j'ai lu un roman français -- en (raduetion nalu- rellement; — j'y ai trouvé la phrase suivante : « Mon cher duc, on revient loujours à Paris ». C'est une phrase bien caractéristique. Oui, on revient toujours à Paris, au moins par la pensée. Mes modestes recherches sur l'hérédité me valent le bonheur — je puis dire aussi le devoir et le droil — d'exprimer les remerciements des membres étran- gers de celte Conférence pour l'hospitalité gracieuse des autorités municipales el préfeclorales. De Loutes les heures charmantes de notre séjour à Paris, celle-ci sera gravée dans nos cœurs pour jamais. (Applaudissements). Mercredi 20 Septembre Visite de l’Institut Pasteur de Paris A l'issue de la réception à l'Hôtel de Ville, les Congressistes se rendent rue Dutot, où M. le professeur Metchnikoff, dirigeant l'Institut Pasteur en l'absence de M. le D' E. Roux, les recoit dans la salle de la Bibliothèque. Après les souhaits de bienvenue, M. Metchnikoff fait un parallèle saisis- sant entre les méthodes et le but de la bactériologie et de la génétique. Ces deux branches des sciences naturelles ont, comme point de départ, des cullures pures el des lignées pures. Les transformations subies parles microbes, les atté- nualions et les augmentations de virulence sont l’objet immédiat des recherches entreprises dans lous les services de bactériologie de l’Institut et ces recherches n'ont élé entreprises qu'après la démonstration, fournie par Pasteur, de l'impossi- bilité de la génération spontanée, de la conservation régulière et homogène des cultures pures qui servent de lémoins. De même, le premier soin des géné- listes est de se procurer des lignées pures el des témoins; les règles de l'héré- dité et de la combinaison des caractères sont ensuite mises en évidence avec la plus grande clarté. Les conséquences pratiques de ces études sont évidentes; la médecine et l'agriculture en retirent le plus grand profit. IV° CONFÉR. INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 2 _ IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Les membres du Congrès sont invités à visiter le tombeau de Pasteur dont la cryple a été ouverte; puis ils parcourent les salles de bactériologie, les salles d'études et de traitements (rage, réaction de Wassermann) avant de se réunir dans la salle de cours du premier élage où M. Blaringhem leur présente des échantillons de Maïs el d’Orges. Le travail d'amélioration des Orges francaises a élé entrepris en 1905 sur la demande d'un grou- pement de malteurs el de brasseurs. Il commenca par une étude du maintien de la pureté et de l'adap- lation des variétés suédoises sélectionnées à Svalôüf. Les variétés Prinzess, Hannchen, Chevalier 11 de Soalüf, Primus, Suanhals ont élé éprouvées dans de nombreux centres de production d'Orges de brasserie: les deux premières seules ont réussi, Prinzess dans l’indre et /{annchen en Champagne. Dans ce dernier centre, une sorte hongroise, Bohe- mia Nolc, a donné aussi de bons résultats et con- Phut. Manuel. ht à à > : M. le Dr Roux ünue à y être propagée. La purelé de semences est éludiée chaque année au laboraloire de Biologie agricole de l'Institut Pasteur; seuls sont répandus avec la garantie de la Société, les lots qui renferment plus de 9 pour 100 de grains appartenant à la même espèce botanique. M. Blaringhem montre des échantillons d'Orges Prinzess, Hannehen, Bohemia qui ont conservé une grande régularité de végétation et aussi des Orges Primus el Goldthorpe (anglaise) beaucoup plus irrégulières. Il expose ensuite le travail d'amélioration des Orges indigènes entrepris sur le modèle de Svalôf, mais en tenant compte à la fois de l'origine des plantes donnant les lignées sélectionnées et des régions où leurs produits doivent être cullivés en grandes surfaces. Il résume rapidement les diverses phases de la sélection : observation, contrôle, première et seconde mulliplication. Il montre quelques sortes pédigrées nouvelles qui ont été distribuées pour la grande cul- ture en 1911 dans l'Indre, la Haute-Loire el la Champagne. Diverses hybridations entre Orges pédigrées homogènes, entre Grges fran- caises et Orges suédoises ont donné des Lypes très intéressants pour la mallerie ; mais ce procedé d'obtention de formes nouvelles est difficile à appliquer. Les groupes de caractères combinés sont loujours très complexes et la recherche des récessifs stables est très difficile; ce Lravail n’est pas terminé. L'élude de lignées en période d’affolement (hybridalion ou mutation), ren- contrées dans les triages des pédigrées d'Orges indigènes, a donné des résultats plus importants au point de vue pratique. Les dérivés d'une Orge Cistercienne sont les meilleurs types d'Orges à épis dressés qu'on ait pu adopter pour le centre de la France; les dérivés d'une Orge de Bourbourg, très tardive mais à gros grains, sont aussi très appréciés pour les lerrains argileux. M. Blaringhem a réuni dans la même salle des échantillons des diverses variétés de Maïs qu’il a oblenues à la suite de Lraumatismes. Il montra des tiges et des épis de la variété Zea Mays pensyloanica Bonafous, qui servit de point de départ; les grains à peine formés sont encore bien loin de leur maturité, malgré la grande sécheresse et la chaleur exceptionnelle de l’année. Les variétés RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. 5ù sena-precor et pseudo-androgyna, dont les tiges et les feuilles sont encore vertes, ont des épis mûrs; à la base des grains de cetle dernière variété, M. Bla- ringhem montre les étamines avorlées qui la caractérisent. Dans le même groupe de plantes, il fait remarquer quelques feuilles à gaines tubulées. La variélé à feuilles bullées, un peu plus tardive, est représentée par quel- ques individus frais et de nombreux échantillons dans l'alcool dont les ascen- dants de 1906 et les bractées de l'épi sur lequel l'anomalie fut notée en 1905. Enfin, M. Blaringhem insiste sur les différences qu'offrent ces types avec la forme Zea Mays præcor provenant cependant de la mème famille. Les tiges de cette nouvelle espèce élémentaire sont complètement desséchées et les épis élaient mûrs à la fin d'août. Les grains du lype, jaunes et farineux, rappellent ceux de la variété pensylvanica, mais ils sont moins gros el plus arrondis. De celte forme, on a oblenu une variété, à grains blancs et une autre à grains jaunes ridés, qui n'est pas encore complètement fixée et dont plusieurs échan- lillons sont présentés. , Quelques Congressistes passent rapidement dans la salle du Laboratoire de Biologie agricole où sont rangées des collections généalogiques d'hybrides d'Orges remontant à cinq générations; le manque de place et l'heure avancée font abréger celle visite. A la hâte, on traverse la rue Dulol pour parcourir rapidement les services de Chimie-biologique dirigés ‘par M. G. Bertrand, l'École de Brasserie dirigée par M. Fernbach, la Fromagerie organisée par M.Mazé. Quelques chefs de ser- vice retenus par leurs travaux donnent aimablement des explicalions. Malgré l'heure avancée, six heures et demie, les Congressistes s’attardent dans la ga- lerie des Singes. M. BAreson, au nom des Congressistes, remercie en ces Lermes les Direc- teurs et le personnel de l'Institut Pasteur : Mesdames, Messieurs, J'ai été prié par les organisateurs du Congrès de prendre la parole pour remercier l'Administration de l'Institut Pasteur d'avoir bien voulu nous accueillir aujourd'hui. Je suis heureux de me souvenir que j'ai débuté dans la zoologie de la même facon que M. Melchnikoff; nous avons même étudié le même sujet : l'anatomie du Balanoglossus. M. Metchnikoff a grimpé sur les sommets de la science où nous le voyons aujourd'hui el où nous espérons le voir opérer pendant de longues années. Il est impossible d'entrer dans cet Institut, dans la maison où a (ravaillé Pasteur, de se trouver à côté de son Lombeau, sans ressentir une vive émotion. De tous les grands hommes de science, soit vivants, soit du siècle dernier, il n'en est pas un, je crois, dont nous puissions placer le nom à côlé de celui de Pasteur. Chacun a son héros. Pasteur est le mien! Il avait un don de pénélration qui mène droit au but, qualilé que l’on peut qualifier de divine; on ne peut autrement caractériser cette pénélralion qui se dirige sans guide vers le but. Je veux rappeler que Pasteur a commencé ses études en s’attachant parli- culièrement à la dissymétlrie moléculaire. Je suis persuadé que la Génélique trou- 56 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIOUE vera son but lorsqu'elle saura exprimer ses découvertes en Lermes de géométrie. Pour moi, l'avenir de la Génélique réside dans l'étude de la symétrie des divisions cellulaires. Au nom du Congrès Loul entier, je remercie M. Blaringhem de la bonté qu'il nous a lémoignée en nous guidant dans ce bel Institut et le prie de trans- mettre nos remerciements à son chef, M. Metchnikoff. (Applaudissements.) Mercredi 20 Septembre Réception chez S. A. I. le Prince Roland Bonaparte A celle réceplion, donnée en l'honneur des Congressistes, par S. À. [. en son hôtel de l'avenue d'Iéna, avaient élé conviées de nombreuses per- sonnaliltés du corps diplomatique. l'Institut, des savants et des hommes de lettres. Le Prince Roland Bonaparle, qui s'intéresse beaucoup à la Génétique, avail écourté sa villégia- ture en Suisse afin de pouvoir suivre les travaux de la Conférence el recevoir chez lui les Congres- sistes. La réception fut des plus brillantes. Les in- vités purent admirer la superbe bibliothèque du Prince, ainsi que ses magnifiques collections et * herbiers. Un très beau concert eut lieu au cours de Ja Phol. Boissonnas vl Taponier. A. I. LE Price Roraxn Bonaparte. Soirée. Jeudi 214 Septembre Excursion à l’Institut Pasteur de Garches Le rendez-vous pour le départ en voilures automobiles avait été fixé à 9 heures du matin, devant les bureaux de l'Agence Cook, ?, place de l'Opéra. La plupart des Congressistes étaient présents au rendez-vous, et le place- ment dans les voitures se fait facilement, grâce à une liste établie à l'avance par les soins du Secrélarial. Un grand break automobile de 26 places, 2 de 14 places et 9 voitures au- tomobiles fournies par l'agence Cook, ainsi que à automobiles particulières, obligeamment mises à la disposilion des exeursionnisles par MM. Frezier, Maron, G. Truffaut, Louis et Philippe de Vilmorin, sont nécessaires. Le cortège s’ébranle rapidement, sort de Paris par la porte Maillot, tra- verse le bois de Boulogne et arrive à l'élablissement de Garches à 10 heures. RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. 51 M. Prévot, Directeur des Etablissements de Garches, congressiste, fait les honneurs de ce qui fut la ferme de l’Impératrice Eugénie, dépendance du Domaine national de Saint-Cloud. Habitée par Pasteur dans les dernières années de sa vie, celte ferme a subi depuis une : . À : es . r quinzaine d'années, de nombreuses modifications pour répondre aux besoins, sans cesse croissants, de l’Institut Pasteur de Paris. M. Prévol évalue à 5500 le nombre des cobayes qui y est élevé et entretenu chaque année ; la con- sommation de l’Institut Pasteur s'élevant à 4500, il faut actuellement avoir recours à des éleveurs étrangers qui, d'ailleurs, ne produisent pas régu- lièrement. Les écuries nouvelles sont aménagées pour recevoir 120 chevaux, distribués au centre des bàâtiments; des cages nombreuses, élagées sur le pourlou”, servent à l'élevage des cobayes, chauffés pendant l'hiver par la chaleur dégagée par les chevaux. l'hot. Manuel. M. le Dr Mercuxikorr. Les chevaux fournissent en moyenne 12 litres de sérum par mois et par tête. On en Lire 6 litres le mardi et 6 litres le vendredi suivant. Après un repos de 10 jours, la vaccination est faile sur une période de $ jours, suivie elle-même d’un repos de $ jours. A chaque saignée, le sérum de chaque cheval est essayé sur des cobayes. Le sérum ainsi recueilli, puis éprouvé, est conservé le plus longtemps possible en glacière. M. Prévot prévient les Congressistes qu'il va faire exécuter une saignée devant ceux que celte opéralion intéresse. Puis, il les invile à passer dans la salle de préparalion des sérums où il donne quelques renseignements sur l’em- ploi des appareils adoptés pour transvaser, doser et stériliser les flacons. On chauffe les sérums à trois reprises à 56°, séparées par des intervalles de 48 heures. L'Institut Pasteur de Garches prépare des sérums pour le monde entier. On y étudie les vaccins de la diphtérie, du tétanos, de la peste, du méningocoque, du streplocoque et de la dysenterie. C’est le seul établissement où l’on prépare le sérum antipesteux. En quillant la salle de préparation des sérums, les membres du Congrès traversent la chambre où mourut Pasteur, conservée dans l’état de simplicité monastique qui plaisait au maître. Au rez-de-chaussée, dans le vieux chenil où Pasteur fit ses expériences sur la rage, les Congressistes sont invilés à examiner les collections d'étude de cobayes que MM. Prévol el Blaringhem ont réunies pour des recherches qui intéressent directement les génélistes. Quelques-uns des résultats les plus nets ont été exposés par M. Prévot dans une des séances du Congrès. Ils montrent une relation entre la coloration de la robe des cobayes et la productivité des animaux. M. Blaringhem esquisse rapidement le but el le plan de ces recherches. M. le D' Roux et d'autres expérimentateurs ont remarqué que les cobayes à 3K IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. pelage gris ou roux résistent davantage aux inloxicalions où aux inoculalions infectieuses. [y avait intérêt à préparer pour l'Établissement des types homo- gènes ; pour les oblenir, on s'est efforcé d'appliquer aux cobayes la méthode des cultures pédigrées. On s’est proposé d'abord d'isoler des lignées à pelage uni- forme et unicolore ; on a réussi à oblenir des familles de roux, de noirs, de divers blanes; le gris ne se maintient pas uniforme el les familles jaunes sont stériles. Ces lignées uniformes élaient encore pour la plupart hélérozygotes ; en cherchant à isoler les homozygotes, même blancs, on aboutit à une fécondité si restreinte que l'expérience n'a plus d'intérêt pralique. Depuis 1910, le programme a été limité à la préparation de cinq familles homogènes, de coloris uniformes et différents, provenant d’ascendants connus. Ceux-ci sont, ou bien des animaux roux très voisins du {ype sauvage, et alors très peu féconds, ou bien des blancs hélérozygoles connus avec ascendants noirs ou roux, très féconds: on a encore des roux el des noirs à fertilité moyenne; la productivité parait êlre en rapport avec le coloris. De plus, des cobayes très peu féconds à crâne allongé (achelés comme animaux sauvages à Buenos-Aires), offrent une limidité qui est transmise sans exception aux des- cendants de première généralion. Ces lignées doivent être utilisées pour l'étude de l'influence des lempéra- ments dans l’évolution des maladies infectieuses. Les Congressistes sont ensuite invilés à parcourir les jardins et les pelouses très ombragées de l'Établissement. Il resle trop peu de temps pour examiner les collections de Labacs hybrides cullivés pour l'étude de la production de la nicotine. Jeudi 21 Septembre Excursion aux Cultures expérimentales de la Maison Vilmorin- Andrieux et Cie, à Verriéres-le-Buisson La visite à l'Institut Pasteur de Garches terminée, les Congressisles repren- nent leurs places respectives dans les voitures, et, très rapidement, le cortège alteint Verrières. Les excursionnistes ont à peine le temps d'admirer le charme tout particulier de ce coin des environs de Paris. Dans la cour d'entrée de l'établissement, une grande tente décorée de dra- peaux des diverses nationalités a élé dressée. Le déjeuner commence immédiatement el se poursuil pendant que la fanfare des employés de la Maison exécute quelques morceaux brillamment enlevés. PEL EE ES A V f. =} D 7} U sl 40 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. M. Philippe de Virmorix ouvre la série des Loasts : Mesdames, Messieurs, Vous m'excuserez de la modeste réceplion que je vous ai faite. Dans tous les cas, je ne ferai pas comme celui qui prélendait suppléer par des flots d'éloquence à l'insuffisance du menu. Nous sommes ici à la campagne, mais vous savez aussi que le hasard de vos pérégrinalions vous a amenés au sein d'une vieille famille, dont la devise pourrait être celle de l'instituteur Bonnefoy, citée par Toppfer : « Faire loujours comme on peut el pour le mieux. » Vous savez pourquoinous nous sommes réunis etcomment nous considérons la Génétique comme élant la meilleure réalisation d’une symbiose heureuse et féconde entre les théoriciens et les praticiens. Telles ont été, dès le début, les idées de monillustre ami Baleson.Je devins immédiatement, en tous points, son disciple. Mon oncle Maurice, ici présent, qui a connu Verrières avant que je fusse né, pourrait vous dire mieux que moi comment les savants, horticulteurs, agriculleurs ou botanistes ont loujours élé accueillis ici, c'est-à-dire avec plaisir, avec franchise, avec cordialité. Le livre des visiteurs, que vous verrez tout à l'heure, el sur lequel je vous demanderai de vouloir laisser votre signa- Lure comme souvenir de votre passage, vous prouvera que nous avons reçu de nombreuses et hautes personnalités. Mais je crois que jamais nous n'avions eu l'honneur d'offrir l'hospitalité à une réunion aussi remarquable que celle-c1, lant par son nombre qüe par la qualité de ceux qui la composent. Nous ne sommes pas des savants, mais nous avons la prétention de rendre quelques services à la science. Nous ouvrons nos bras, nos portes à Lous nos amis: nous avons une accumulation considérable de matériaux, nous avons des laboratoires assez grands. Aussi, rien ne pouvait me faire plus de plaisir que ce que m'a dit hier mon ami Punnelt, lorsqu'il m'a promis de m'en- voyer un de ses élèves. Je voudrais — et je le souhaite de tout mon cœur — que cel exemple soit suivi. Messieurs, J'ai terminé. Je voudrais maintenant remercier S. A. [. le Prince Roland Bonaparte du très grand honneur qu'il nous a fail en se joignant à nous aujour- d'hui. Je voudrais féliciter aussi mon maîlre, M. Delage, que J'ai le plaisir de recevoir ici après Lant d'années, entouré de quelques-uns de mes camarades de Sorbonne. Je vous souhaite enfin la bienvenue à tous lant que vous êles, el je vous prie de vouloir bien lever avec moi vos verres à la santé de la Génélique. (Applaudissements). M. Yves Drerace, membre de l'Instilul, répond à M. Philippe de Vilmorin. Mesdames, Messieurs, Après les paroles que vous venez d'entendre, vous eslimerez comme moi que ce n'est pas le lieu de faire ce que l’on appelle un discours. Il serait, je crois, fort mal venu. Ce n'est pas dans une réunion champêèlre comme celle-ci qu'il convient de mêler les fleurs artificielles de la rhétorique aux fleurs natu- relles qui ornent celle table: ce serait gâler le caractère intime et familier de celle cérémonie. RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. 41 Nous ne pouvons cependant pas nous lever de table el partir sans avoir remercié notre hôte, M. Philippe de Vilmorin, et Loule la famille de Vilmorin, pour l'excellent accueil qui nous a été fait ici. Vous avez mérilé notre reconnaissance, Monsieur, non seulement celle de tous les génélistes, mais celle des biologistes, de deux manières : d’abord, d'une facon plus actuelle, par ce que vous avez fail pour la Quatrième Conférence de Génélique qui, grâce à vous, a été admirablement organisée. (Applawdissements). Rien n'y a manqué, et je suis persuadé que rien n'y manquera jusqu'au bout. Vous vous êles beaucoup dépensé, et, si je ne craignais de faire un rap- prochement de mots d'un goût contestable, j'ajouterais : vous avez beaucoup dépensé. (Rires). Mais, si c'est là un litre très sérieux et très réel à nolre reconnaissance, 1l me semble qu'il y en a un d'un caractère plus général, c'est d'avoir créé cel établissement dans lequel nous sommes aujourd'hui et qui est une fondation de votre famille et de-vous-même. Il y a là quelque chose de fantastique pour quelqu'un qui est adonné aux éludes biologiques, c’est cet amoncellement formidable de moyens de travail qu'on rencontre dans la maison de M. de Vilmorin. Aussi, devons-nous Jui savoir beaucoup de gré de n'avoir pas infligé à cel établissement un caractère exclusivement commercial, et d'avoir détourné une grande partie de ses occu- pations, de son temps et de ses fonds pour lui donner un caraclère scientifique ; el cela est du plus haut inlérêt pour nous parce que nous trouvons iei des moyens de faire des travaux que l’on ne rencontrerail nulle part ailleurs. Où voulez-vous que nous allions faire des recherches dans lesquelles se mêlent par exemple des éléments de stalistique portant sur des millions de plantes? C’est absolument impossible. Même lorsqu'on est soulenu par les dis- pensaleurs officiels des fonds destinés aux recherches scientifiques, c'est loujours très maigre. Demandez à M. Blaringhem, ici présent, s'il n'est pas de mon avis. Vous me direz qu'il y a des laboraloires. Mais quels laboratoires trouvera- t-on? Quel est celui qui viendra offrir à un travailleur faisant des recherches de sénélique ces étendues immenses plantées d'une facon si variée, ces équipes de jardiniers si documentés, ces espèces de plantes si habilement sélectionnées sur lesquelles on peut faire de si intéressantes statistiques. Nulle part on ne peut trouver cela. J'ai dit que je ne voulais pas faire de discours et je m'aperçois que je suis en train d'en commencer un. Que je me hâte donc de conclure en remerciant M. de Vilmorin pour ce qu'il a fail sous ces deux manières, pour la science et pour la génétique. (Applaudissements). Permeltez-moi d'associer dans ce toast à M. de Vilmorin., une personne dont nous regreltons l'absence : c'est Mme de Vilmorin (A{pplaudissements), qui avail bien voulu, par sa présence, ajouter le charme de la grâce féminine au sérieux de nos occupations scientifiques. (-{pplaudissements.) M. le professeur E. von Tscnenuar prononce, en allemand, le Loast suivant : Mesdames et Messieurs, Il m'est échu l’agréable devoir de remercier, au nom des hôtes élrangers, la famille de M. Philippe de Vilmorin de son aimable invitation à Verrières el de son hospilalité charmante. 12 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. J'accomplis ce devoir d'autant plus chèrement qu'une vieille amitié, datant de nombreuses années, m'unit à la Maison Vilmorin. J'ai déjà éprouvé l'hospitalité du père de notre estimé hôte et mon grand-père, le botaniste E. Fenzl, a loujours trouvé ici un accueil hospitalier. La Maison Vilmorin est, depuis des générations, en relalions amicales et scientifiques avec les savants de tous les pays: elle s'est (toujours vivement intéressée aux queslions concernant l'hérédité, si bien que les visiteurs de Verrières ont constamment l'impression de visiler une slation d'essais scienti- liques. J'ai été particulièrement joyeux et émerveillé de voir M. Philippe de Vilmorin se rendre compte de l'importance de la loi de Mendel en ce qui concerne les plantes, el combien en si peu de lemps, il a su approfondir Las ces questions difficiles, si bien qu'aujourd'hui, nous avons l'impression non seulement de nous trouver devant un praticien émérite, mais aussi devant un collègue scientifique. Mais, comme je n'ai entrepris ici que de remercier la Maison Vilmorin, revenant à mon sujel, je veux vous raconter une pelite histoire de ma jeunesse, comment je fus reçu ici, jeune homme, par M. Henry L. de Vilmorin, le père S notre honoré hôte. J'étais encore, et avant tout, il y a 14 ans, un jardinier, L je séjournais alors à Gand pour me perfectionner dans l'horliculture. Un voyage d'étude me conduisit en Hollande vers de Vries, et ensuite à Paris vers Vilmorin. Sans nom scientifique, sans aucune recommandation, j'arrivai ici, l'intérêt seul que je portais aux plantes suffit à M. Henry de Vilmorin pour m'accueillir de la façon la plus aimable et pousser la complaisance jusqu'à mettre à ma disposition, pendant une semaine entière, un de ses employés, pour me faire visiler tous les élablissements intéressants des environs de Paris; et j'eus le plaisir à Verrières, en feuilletant le livre des visiteurs, de voir que mon grand- père y élait déjà venu. N'est-ce pas là, Mesdames et Messieurs, l'hospitalité véritable, celle qui se transmet, depuis des générations, à la Maison Vilmorin? Nous regretlons très vivement que Madame de Vilmorin ne soit pas parmi nous, el nous craignons fort qu'elle ne soit devenue la viclime de son hospilalité inlassable. Nous prions M. Philippe de Vilmorin de lransmettre nos sentiments de vive sympathie et nos meilleurs remerciements à notre ravissante et aimable hôtesse. Je lève mon verre el vous demanderai de pousser avec moi, un triple « Hoch! », en l'honneur de la famille de Vilmorin. (Applaudissements). M. le Docteur Nirssox-EuLe prononce, également en allemand, les paroles suivantes : Mesdames, Messieurs, Comme complément à ce que M. le professeur von Tschermak vient de dire, j'ai également l'honneur d'ajouter quelques mots et de remercier la famille de M. de Vilmorin, non seulement pour la grande hospilalité qu’elle nous témoigne aujourd'hui, mais aussi pour la manière extrêmement aimable avec laquelle elle nous a accueillis depuis le commencement et, on peut bien le dire du malin jusqu'au soir. Si ces beaux jours passés à Paris resteront Loujours en nolre souvenir, cela lient non seulement aux précieuses discussions du Congrès; mais aussi el encore plus à ce que, grâce à l'hospitalité de la famille de Vilmorin, l’occasion RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. 45 nous a été offerte d’être en relation les uns avec les autres, el d'échanger des idées sur les questions que nous avons particulièrement à cœur. C'est pourquoi, Mesdames et Messieurs, je me permets de vous demander de lever encore une fois vos verres à la santé de la famille de Vilmorin. (Applaudissenents.) M. Maurice pe ViLuoRiw : Messieurs, On vous à dit que la génétique se (rouvait répartie entre diverses sciences avant d'avoir trouvé l'unité de sa constitution. Ceci suffirait à prouver qu'elle a des rapports étroits avec beaucoup d'autres sciences, avec beaucoup d'autres études, la chose est incontestable. Les études, d’ailleurs, d'une facon générale, sont les adjuvants et les aides les unes des autres. Je veux vous faire une offre qui, je l'espère, pourra être ulile à quelques personnes s’occupant de génélique. Mes études particulières sont la botanique, les collections botaniques el l'introduction des plantes nouvelles. Il me semble possible que quel- ques génélisles voulant étudier des plantes n'ayant pas subi l'influence des croisements, plantes de Lype pur, pourraient avoir besoin de plantes venant de pays éloignés qui ne seraient pas pollinisées par des types étrangers de cullure. Je me mels done à la disposition de ceux qui pourraient en avoir besoin, pour leur fournir des plantes de Chine ou du Thibet, herbacées ou non, qui n'auraient pas élé déjà influencées. ({pplaudissements ) Phot. Pirou. M. Maunice pe Niruonix. Le déjeuner est terminé et la visite commence sous la direction de M. Phi- lippe de Vilmorin et des principaux chefs de l'établissement, Chaque Congressiste avait (trouvé à sa place à table un plan des cultures qui lui facilitera la visile; plus tard, en arrivant à la bibliothèque, il lui sera remis un exemplaire de l'Hortus Vilmorinianus ou « Catalogue des plantes cultivées à Verrières dans les collections particulières de M. Philippe de Vilmorin el les cultures commerciales de la maison Vilmorin-Andrieux et Cie ». La propriété de Verrières appartient, depuis 1815, à la famille de Vilmorin. C'est, à la fois, une propriété de plaisance où sont réunis les souvenirs histo- riques de la famille et un laboratoire d'études pour les recherches techniques de la maison. Outre la partie commerciale, nécessairement la plus importante, comportant de nombreux lots en culture « pédigrée », d'une quantité considérable d'espèces et de variétés, ainsi que la plupart des « essais » nécessaires pour la vérification des semences vendues, l'établissement possède un service technique pour les essais de plantes nouvelles et des procédés de cullure nouveaux. pour l'hybri- dation, l'obtention el la sélection des races, des laboratoires de chimie et de botanique, ainsi que des collections de toute nature : dendrologiques, plantes herbacées, un jardin alpin, un musée d'économie botanique comprenant, en par- IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. _ ticulier, une collection de graines el une autre très complète de fruits de coni- fères, un herbier, précieux surtout par les types de plantes cultivées qu'il ren- ferme, un herbier téralologique, une bibliothèque importante au triple point de vue bolanique, agricole el horticole, riche en ouvrages iconographiques al surtout en travaux de biologie et de génétique, el recevant. en outre, la plupart des publicalions scientifiques du monde, enfin une superbe collection d'aqua- LD Fe ET tel De gauche à droite : Prof, E. v. Tscnerwar, Prof, W, Baresox, Prof. Jonanxsex. Prof, Yves DELAGE, M, Puivippe pe ViLmokix. relles de plantes, fidèlement exéculées par des artistes allachés à la Maison. La visile commença par le musée, la bibliothèque, pour se continuer par le pare -— qui possède de magnifiques spécimens d'arbres exotiques, datant pour la plupart de la première introduction, — le jardin alpin. les cullures florales. la ferme « Saint-Fiacre » — vastes hangars servant à la rentrée des graines, — etse Lerminer par le chenil où M Philippe de Vilmorin poursuit d’intéressantes expériences sur l'élude des facteurs génétiques dans les races canines. Nous donnons ci-dessous, une liste de plantes sur lesquelles l'attention des Congressisles à élé plus particulièrement attirée au cours de la visite. ABIES Pinsaro. Boiss. — Bel arbre de 21 mètres de hauteur et de 2? m. 20 de circonférence à 1 mètre du sol. Cet arbre date de la première introduction, lorsque Boissier découvrit l'espèce, en Espagne, en 1837; et il est considéré comme le doyen des À. Pinsapo existant dans les cultures. Agies VirMoriINi. Mast — Bel exemplaire de 15 mètres de hauleur du premier hybride de conifères obtenu artificiellement. Ce croisement fut effectué en 1867 par M. Henry L. de Vilmorin entre 1. Pinsapo (9) et A. cephalonica (o°). Les caractères généraux de l’hybride sont intermédiaires entre ceux des deux parents qui, d'ail- leurs, appartiennent au même groupe. L'arbre fruclifie abondamment et les graines sont fertiles. (Voir Revue Horticole, A8S9, p. 115; 1902, p. 1692, fig. 66; Masters /lybrid Conifers, Journ. Roy. Hort. Soc. (Londres), 1901, vol. XXVI., part. 1-9); RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. 1 ARGEMONE MEXICANA X PLATYCERAS. — Croisement exécuté à Verrières en 1907, entre À. mezricana (9) espèce à fleur jaune vif, de grandeur moyenne et {. platy- ceras (o'), plante à grande fleur blanc pur. Cetle hybridalion, faite dans un but scientifique, pour étudier les caractères, couleur et grandeur des fleurs — les deux y LR ARGEMONFS HYBRIDES. En haut les deux parents : À. mexicana (à gauche) et À, plalyceras: au-dessous, une fleur de l'hybride de première génération: sur les trois rangs inférieurs, fleurs de diverses formes issues de la seconde génération. espèces paraissant être mêmes par tous les autres points — a donné en F, des plantes bien homogènes, à fleurs grandes et de coloris jaune pâle. En F, il s’est produit une variation considérable, absolument inattendue, dans le coloris et la forme des fleurs, dans le feuillage, dans le port de la plante, etc... Des types nouveaux sont 16 IV* CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. apparus, les uns à fleurs doubles, les autres à fleurs « polycéphales », c'est-à-dire pré- sentant la transformation plus ou moins complète des étamines en carpelles. Des plantes à fleurs de coloris nettement chamoisé ont aussi été observées. Ces variations soul une preuve évidente que les deux parents employés dilléraient beaucoup plus que l'on ne pensait dans leur constitution génétique. (Voir Revue Horticole, 1M2). ANTHRISCUS SYLVESTRIS. — Expérience de sélection commencée en 1874 par M. Henry L. de Vilmorin, sur cette espèce d’ombellifère indigène et non cullivée. Celle expérience a toujours été continuée depuis celte époque; chaque année plu- sieurs racines sont conservées et les graines qui en proviennent semées séparé- ment, en comparaison avec des graines récoltées sur un individu sauvage, d'une région éloignée du lieu de l'expérience. Des dessins et photographies de toutes les généalogies ont été prises. (Voir Compte rendu du Congrès International de Botanique à l'Exposition universelle, Paris 1900; pp. 209-219). ANTIRRHINUM Masus.—Nombreuses variétés de colorations diverses, comprenant des teintes très curieuses surtout dans les tons acajou et chamois. Des expériences pour étudier l'hérédité de ces divers coloris ont été entreprises et des aquarelles ont été faites. (Voir Revue Horticole, 1911, p. 15). AQUILEGIA COERULEA X CHRYSANTHA — Très belle race oblenue à Verrières vers 1895, et présentant des teintes très variées. (Voir Revue Horticole, 1895, p. 140: 1896, p. 108). ; AYENA. — Il existe à Verrières une collection d'environ 200 variélés d’avoines de printemps el 20 variétés d’avoines d'hiver. Une dizaine de types botaniques sont aussi cultivés chaque année. Outre les croisements entrepris pour doter la culture de variétés nouvelles répondant à certains desiderata, des hybridations ont été faites dans un but purement génétique et les caractères suivants ont'été étudiés : couleur du grain, forme de la panicule, adhérence de l'enveloppe du grain, précocilé, résistance à l'hiver, etc. Bera. — C'est à Verrières qu'ont été poursuivies les expériences bien connues de Louis de Vilmorin sur l'amélioration de la belterave à sucre (Voir Bull. Séances Soc. Imp. et Centrale d'Agricult., sér. XI, t. VI, pp. 169-9268; Comptes rendus Académ, Sciences, 1856, semestre 2, p. 871). Actuellement un cerlain nombre d'expériences sont en cours pour éludier les divers caractères chez les betteraves fourragères et les betteraves à sucre. Des cages permettant un isolement absolument rigoureux sont utilisées dans ce but. Brassica. — De même que pour les betteraves, des expériences pour l'étude des divers facteurs génétiques se poursuivent. La tendance que possèdent cerlaines plantes à produire des fleurs la première année s'est montrée de nalure nettement « récessive ». Le croisement : chou cava- lier (?) et chou de Bruxelles (0°) a donné un F, présentant les bourgeons axillaires caractéristiques du chou de Bruxelles, la taille etla grande vigueur du chou cavalier. BUPHTHALMUM GRANDIFLORUM. — Composée à fleur jaune de l'Amérique du Nord, intéressante au point de vue ornemental. En comptant le nombre des ligules sur certaines fleurs et en semant par pieds séparés, on est arrivé à isoler une forme à ligules bien plus nombreuses, le chiffre moyen des ligules étant passé de 30 à 90. CALCEOLARIA RUGOSA x HERBACEA. — Race très ornementale obtenue d’un croi- sement fait à Verrières en 1884 entre Calceolaria rugosa, var. « Triomphe de Ver- sailles » et une variété du C. herbacea (Voir Revue horticole. 1886, p-12). CAMPANULA. — Campanula medium, var. calycanthema, présente le caractère d'avoir le calice transformé en un organe pétaloïde. C'est une monstruosilé assez rare, et ce caractère, contrairement à ce que l'on pourrait croire, s’est montré nettement « dominant » dans les expériences de Correns. Une espèce d'un genre voisin, Platycodon grandiflorum, possède une variété pré- sentant la même anomalie. RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. 47 CASTANEA VESCA HETEROPHYLLA. — Forme très rare et très curieuse par le dimor phisme de son feuillage; certains rameaux présentent les feuilles entières du type. les autres ont des feuilles profondément et diversement laciniées. Corypazis WiLsont (©) X< THALICTRIFOLIA («). — Hybride intéressant obtenu entre ces deux espèces d'origine chinoise récemment introduiles. La plante a le feuillage du père, avec la glaucescence caractéristique du C. Wülsoni. (Voir Journ. Soc. Nat. d'Horticullure de France, 1909.) CraræGo-MespiLus. — Les deux formes, Dardari ct Asnieresi, de cet « hybride de greffe » bien connu (Voir Baur : Einführung in die experimentelle Vererbungs lehre, Berlin, 1911). Cyrisus Apamr. — Le pare contient 4 exemplaires bien caractérisés de ce célèbre « hybride de greffe » dont il est question à plusieurs reprises dans le présent volume (Voir de même Baur : loc. cil.). DIANTHUS SEMPERFLORENS. — C’est l’œillet Flon, considéré comme hybride entre l’œiilet des fleuristes (Dianthus Caryoyhyllus) et l'œillet de Chine (D. sinensis). La plante est presque toujours stérile et, à Verrières, les étamines sont constamment envahies par un champignon, le Fumago antherarum, qui les réduit en une pous- sière noirâtre. Dicrraris. — La digitale pourpre a donné un certain nombre de variélés dont la plus curieuse est la digitale « à fleur campanulée ». Par suite d'une fasciation la fleur du sommet de l'inflorescence est grande, évasée en forme de cloche et dressée. A signaler aussi une forme élrange (D. acanthiflora), obtenue de Miss Saunders. C'est un curieux cas de staminodie. La corolle est ouverte, souvent déchiquetée par fragments, et les étamines nombreuses (10 à 12), présentent parfois des anthères portées à l'extrémité d'une portion de la corolle. Un croisement très intéressant a été fait à Verrières entre Digitalis purpurea ( ) à fleur pourpre et D. grandiflora (o7) à fleur jaune, montrant, en seconde génération, une ségrégalion absolument mendelienne. (Voir Dr Hagedoorn. — Autokataly- tical Substances the Determinants for the inheritable characters — (Forhrage und Aufsatse, Roux, 1911.) Dioscorea. — Une quinzaine de types environ sont cultivés en pleine terre. Parmi les plus intéressants, il faut signaler la forme de 1. Batatas, à tubercules courts qui a été obtenue par M. Chappellier. Les espèces D. Decaisnea, et D. Fargesti, dont il a été souvent question dans les publications horticoles. sont sans intérêt pratique. Dipsacus SYLVESTRIS ToRsus. — C’est la curieuse monstruosilé du professeur Hugo de Vries. De très beaux échantillons existent dans les collections. C'est un cas de variation très sensible à l’action du milieu : la proportion d'individus mons- trueux el l'amplitude de l’anomalie augmentent sensiblement avec la richesse du terrain dans lequel les plantes sont cultivées. ErEmuRuSs. — Collection des principales espèces cullivées. Parmi les hybrides intéressants, il faul signaler : Æ. isabellinus (Bunyei < Olgæ). Les deux parents son respectivement à fleur jaune et à fleur rose. L'hybride a des fleurs d'un joli coloris chamoisé intermédiaire. Dans la descendance il se produit une dissociation et des plantes de teintes diverses apparaissent, notamment quelques individus à fleur blanche. Ce dernier coloris n'existait pas dans celle série d'espèces, dite des « Regelia ». (Voir Journ. Soc. Nat. d'Horticulture de France, 1905, p. 466: Bull. Soc. bot. France, 1905, p. 419). Eremurus vedrariensis est un hybride qui s'est produit accidentellement entre E. robustus et E. spectabilis, espèces appartenant à des sections très éloignées. La plante est stérile. (Voir Revue Horticole, 1907, p. 298). Eucazyprus coccirera. — Une des espèces les plus rustiques du genre, l'exem- plaire de Verrières, âgé de près de 20 ans, a subi des froids très rigoureux qui ont LS IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. régulièrement fail périr les rameaux supérieurs; néanmoins la plante a toujours résisté sans qu'il ail élé nécessaire de l'abriler. FraGarra. — Collection d'environ 230 variétés horticoles, comprenant, en outre, une série importante de types botaniques. Des expériences de croisement sont sui- vies dans le but d'oblenir de nouvelles variétés méritantes, et la race dite des « remontants à gros fruits », dont l'apparition remonte à vingt ans (Voir Jour. Roy. Hort. Soc (Londres), vol. XXII, part 5: ÆRevuc horticole, 1897, p. 568), est surtout travaillée. Des croisements ont aussi été faits avec le F. sandinicensis, espèce très résistante aux maladies. GALTONIA CANDICANS X Gr. PRINCEPS. — Croisement fait à Verrières en 1S9K. GENISTA ANDREANA HYBRIDA.— Depuis quelques années toute une série de jolies variétés, la plupart d'origine anglaise et présentant une grande diversité de coloris, sont apparues. C'est, sans aucun doute, le résultat d'une hybridation accidentelle ou voulue, avec une espèce voisine. GERBERA JAMESONT HYBRIDES. — Exemple du croisement de deux formes éloi- gnées pouvant donner des résultats inattendus par suite de la recombinaison de divers facteurs génétiques. La plante mère, le Gerbera Jamcsoni, superbe composée originaire du Transvaal, est à fleurs d’un joli rouge; M. Lynch, du Jardin botanique de Cambridge, eut l'idée de la croiser avec le G. viridiflora, à fleurs de coloris insignifiant. C'est cependant de ce croisement initial que sont sortis, dans les générations suivantes, entre les mains de M. Adnet, les nombreuses et magnifiques formes de coloris extrêmement variés que l’on connait. Très probablement certains facteurs existaient chez le G. viridiflora qui, dans l'hybride, modifiaient la couleur des fleurs du G. Jamesoni, et inversement (Voir evue horticole, 1909, p. 102). GLaDpioLus. — Collection importante de variétés horticoles appartenant aux séries (randavensis, Lemoinei, Nanceianus, Princeps, etc. On sait que le G{. ganda- vensis a élé obtenu par Bedinghaus en 1857 du croisement du Gl. psillacinus par le Gl. cardinalis ou par le Gl. opposiliflorus. À son tour Victor Lemoine, le célèbre horticulteur de Nancy, croisa le Gl. purpureo-auratus par le Gl. gandavensis, pour obtenir le G{. Lemoinei; et en fécondant le Gl. Saundersii par ce dernier, il obtint le Gl. nanceiarus. Le Glaïeul Princeps, obtention de Van Fleet, résulte du croise- ment du Gl. cruentus par le Gl. Childsii; ce dernier étant le produit dau G{. Saunder- sii lécondé par du poilen de Gl. ganduvensis (Voir Revue horticole, 1904, p. 208). D'autres séries intéressantes sont à l'étude, résultant de divers croisements dans lesquels sont intervenus le Gl. hybridus aspersus, forme hybride dont l’origine n'est pas très connue, et, tout récemment, le G{. primulinus, magnifique espèce à fleur jaune pur. HeLrANTHUS ruBERosus. — Collection des quelques variétés connues de celte espèce alimentaire qui se propage par voie asexuée, la plante ne grainant pas ordi- nairement dans nos pays. À plusieurs reprises des semis ont élé faits à Verrières avec des graines provenant de régions méridionales. Les premiers semis datent de 1851; en 1855, M. Baïlly répéta l'expérience. En 188$, de nouveaux semis furent faits avec des graines venant de Corse, puis, en 1895, avec des graines d'Antibes et, en 1905, avec des graines provenant d'Espagne. De ces divers semis plusieurs variétés intéressantes ont été obtenues (Voir « Contribution à l'Histoire des plantes agri- coles », Revue générale agronomique de Louvain, 1910, n° &). Horpeum. — Il existe à Verrières une collection d'environ 150 variétés d'Orges de printemps et 25 variétés d'Orges d'hiver. La collection comprend, en outre, une dizaine de types botaniques. Un certain nombre de caractères sont à l'étude ; parmi les plus intéressants, on peut citer la présence du curieux appendice, en forme de capuchon, présent chez l'A. frifurcatumn, caractère déjà étudié par divers expéri- mentateurs, et celui résullant de l'absence de dents après les barbes de l'épi. Cette parlicularité paraît n'avoir Jamais été étudiée précédemment. IMPATIENS PETERSIANA X Horsrir. — L'Impatiens Petersiana, espèce africaine RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. 9 récemment introduite, est particulière par la teinte très rouge de son feuillage. Les plantes de F, ont le feuillage bien moins teinté que dans cette dernière espèce. La seconde génération présente, comme il fallait s'y attendre, une diversité très grande dans la forme et la teinte du feuillage, ainsi que dans le coloris des fleurs. Inis.—Verrières possède une collection très importante d'espèces et de variétés d'Iris; rien que pour le groupe des germanica, la collection atteint 400 numéros et, pour la plupart d'entre elles, des aquarelles ont été faites. A la suite de nombreux semis de variétés d'/ris germanica dans lesquelles le pollen de plantes du groupe « macrantha » a certainement joué un rôle, une série nouvelle à grandes fleurs a été obtenue présentant la plupart des coloris de l’ancienne race (Voir Revue horti- cole, 1908, p. 544). De même, dans le groupe des Iris du Japon (/ris lævigata), de nombreux semis ont élé également faits. Parmi les autres séries intéressantes, on peut signaler les Iris dits « intermédiaires », race Caparne, elc., résultant du croisement des lris germanica el pumila ; les curieux hybrides de Sir Michael Foster, tberica X pal lida, paradoæa >< sambucina, etc.: et enfin les croisements avec l’/ris Ricardi de M. Denis. JucLaxs VizmoriNr. — Un des arbres les plus intéressants de la collection de Verrières. C'est un hybride supposé entre Juglans regia et J. nigra: tous les carac- tères des feuilles et des fruits sont bien intermédiaires entre ceux de ces deux espèces. La plantation remonte à l’année 1816, et, à l'heure actuelle, il atteint 28 mètres de hauteur avec 5 m.10 de circonférence (Voir Garden and l'orest, 1891, p. 2). Lirium. — Une cinquantaine d'espèces et de variétés sont représentées à Ver- rières; mais, beaucoup sont de conservation difficile. Plusieurs croisements ont été tentés. L'un des plus jolis hybrides obtenus a été le Lilium sulchuenense (® ) x L. venustum (;'); malheureusement la plante a disparu par la suite et il n’en reste qu'une aquarelle pour en perpétuer le souvenir. LuPiNus ARBOREUS HYBRIDUS. — Il existe maintenant, en dehors du type à fleurs jaunes, toute une série de variétés, pour la plupart d'origine anglaise, présentant les teintes les plus variées ; c'est manifestement le résultat d’une hybridalion avec une autre espèce. NicorTrANa. — Une race nouvelle très intéressante de tabacs d'ornement a été créée à la suile de l'introduction de l'Amérique du Sud, par la maison Sander, du Nicoliana Forgetian«, à petites fleurs rouges. Cette espèce croisée avec le N. affinis à donné naissance à la jolie race aux coloris extrêmement variés, appelée € N. a/Jinis hybride varié ». Un certain nombre de croisements ont été faits à Verrières dans ces dernières années entre diverses espèces de Vicoliana. Malheureusement les plantes hybrides sont annuelles el stériles, par suite, elles n’ont pu être conservées: mais des aqua- relles ont été faites. Ce sont les croisements : N. Tabacum var. frulicosa >< N. quadrivalvis var. mullivalvis. N: — var. sanquinea >< N. glulinosa. N. affinis < N. longiflora. N. quadrivaluis var. mullivalvis < N. glutinosu. N. paniculala < glutinose. PapaverR. — Depuis 1890, à plusieurs reprises des croisements ont été faits à Verrières entre le P. bractealum (vivace) et le P. somniferum (annuel) (Voir Roy. Hort. Soc. (Londres), vol. XXIV « Hybrid Conference Report», p. 205, et Rev. Horti- cole, 1895, p. 191). La race de pavots vivaces, bien connus sous le nom de « Pavot d'Orient vivace varié », a été obtenue à Verrières ‘en 1892 du croisement du Papaver orientale var IV® CONFER, INTERN. DE GÉNÉTIQUE. ( o0 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. lilacinum, variété reçue de M. Leitchlin, par le pollen du P. bracleatum (Voir Revue Horticole, 1895, p. 58). Les pavots vivaces présentent fréquemment, tout au moins à Verrières, une curieuse monstruosité; c'est ce que l’on appelle le « Pavot campanulé »; les pétales sont soudés par leurs bords et la fleur devient ainsi monopétale. Cette étrange anomalie n’a pu être fixée. La jolie race de coquelicots à fleur simple, bien connue en Angleterre sous le nom de « Shirley Poppies», fait l'objet, à Verrières, d’une expérience de fixation de coloris, qui se poursuit depuis 1890. Il est apparu une fois, dans cette expérience, une plante à fleurs « polycéphales », c'est-à-dire présentant la transformation des élamines en carpelles. Cette anomalie, qui est fréquente dans le P. bracteatum, a été rarement signalée dans le P. rhœus. PENTSTEMON. — Des hybrides intéressants ont été faits à Verrières entre sance aux races connues sous Pentstemon barbatus et P. speciosus, et ont donné nai le nom de « Galane glabre hybride compacte variée » et de « Galane barbue hybride variée » (Voir Revue horticole, 1899, p. 286; 1901, p. 526). Pirunra.— Une expérience est en cours pour étudier la couleur du pollen, qui est jaune ou violet suivant les plantes. Jusqu'à présent on a pu constater qu'il n'y avait aucune correlation entre la couleur des pétales et celle du pollen. On sait que, jusqu'à maintenant, les variétés de Pétunias à fleurs doubles con nues, ne donnent pas de graines par suite de la transformation des carpelles. Pour obtenir la reproduction de ces variétés, il est nécessaire de leur prendre du pollen pour féconder des plantes à fleur simple de même race. Il a été trouvé cependant à Verrières une plante, qui a été montrée aux congressistes, portant, à la fois, des fleurs simples et des fleurs doubles, ces dernières parfaitement fertiles PrimuLa. — Beaucoup d'espèces de Primevères sont en culture à Verrieres. Le Les 4 feuilles à droite appartiennent à la race de Pois sans vrilles, dites Pois ‘* Acacia ‘; les 5 feuilles à droite appartiennent à des plantes normales. croisement du ?. acaulis (2) par la forme à double corolle du ?. grandiflora (o7) a donné en F, une calycanthémie imparfaite, mais cependant bien visible. Primula RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. pl obconica est représenté par de nombreuses variétés. C’est à Verrières que la forme à fleurs doubles est apparue pour la première fois (Voir W. Hill, Journal of Gene- lies, vol. IL, n° 1, février 1919). La race yigantea (Arendsi) a été donnée comme le résultat d'une hybridation faite en Allemagne avec P. megasæfolin. Puaseozus. — Environ 200 variétés de Haricots sont cultivées à Verrières. Des croisements ont été entrepris pour l'étude du coloris du grain; de même des hybrides entre Ph. mulliflorus et Ph. vulgaris ont donné des résultats curieux. Des recherches au point de vue chimique sur la coloration des téguments des graines sont aussi en cours. Pisum. — La collection des pois potagers cultivés à Verrières atteint le chiffre de 550 variétés. Depuis quinze ans, de nombreux croisements ont été faits dans un but purement scientifique! et beaucoup de caractères ont été étudiés. Lors de la visite de Verrières, des échantillons avaient été rassemblés afin de montrer la quan- tité considérable de facteurs génétiques étudiés jusqu'à ce jour dans le genre Pisum. Dans le tableau suivant, le signe -- indique le caractère résultant de la présence d'un certain facteur, et le signe — celui résultant de l'absence de ce même facteur : 1 + Plante grande — Plante naine. 3 à — normale — — fasciée. o — … à vrilles == — sans vrilles® (fig. p. ô0). % grains à albumen jaune — grains à albumen vert. D — à téguments colorés - à téguments non colorés. (Te — ronds —. — ridés. TM — séparés dans la cosse : — adhérents entre eux (Voir p. 568). $ + — gros — — petits. 9 + — àhile noir — àhile blanc. .10 + — présentant des mouchetures colorées = sans mouchetures. lil = — présentant des marbrures co- lorées = — sans marbrures. 19 - — à téguments de coloris divers - — à téguments de teinte grenat. 15 — » de leintevioletuni — à téguments de coloris divers. 14 = — à albumen jaune foncé — à albumen jaune pâle ou vert: ln feuillage glauque - — feuillage émeraude. 16 + cosses violettes - cosses vertes. 17 - — vertes — jaunes. LS — parcheminées — - sans parchemin. 19 fleurs pourpres — fleurs roses. 90 — roses — blanches. 21 — solitaires où par deux. — — réunies par trois on plus. QUERCUS HETEROPHYLLA. — Magnifique exemplaire de cet hybride supposé O. Phellos < Q. velutina. L'arbre dont la plantation remonte probablement à 1N2, atteint 22 mètres de hauteur et son tronc mesure 2? m. 50 de circonférence à 1 mètre du sol. 1. Philippe de Vilmorin. Comptes Rendus Académie Sciences, 1910, 2%e semestre, p. 348 2. Voir Bateson et Vilmorin. « À case of gamelie coupling in Pisum. » (Proc. Roy. Soc, vol. S4. 1911. 22 IV* CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. REHMANNIA ANGULATA (9) < R. Hennryi (4) et vice versa. Hybride intéressant obtenu à Verrières entre ces deux espèces asiatiques d'introduclion récente. Le mème croisement avait élé fait précédemment en Angleterre (Voir Gard. Chron. 1910, part. 1, p. 189). Le R. angulala est à fleur rose foncé et le R. Jlenryi à fleur blanc jaunâtre. Cette dernière espèce est aussi très différente par sa nature à peu près acaule. L'hybride de première génération a le port du R. angu- lala et les fleurs d’un joli coloris rose frais. Stérile avec son propre pollen, il a pu être re- fécondé par le pollen de chacun des deux parents et, dans la des- cendance, des plantes à fleurs de coloris va- riés sont apparues, no lamment des plantes à fleur blanc pur. (Voir lievue horticôle, 1911: Jardin, 1M1: Journal, Sté Nat. d'Hort. de Irance “419141, p-"181;, 1912). RUBUS ODORATUS (canadensis) (9) xX R. NUTKANUS (parviflorus) (o’). hybride récem- ment fait à Verrières entre ces deux espèces voisines. La plante de F, présente les carac- tères suivants : gran- deur des fleurs du père. RHimanxiA ANGULATA >< R. HExnyr. avet le coloris du Au- bus odoratus mais plus pèle : rose lendre passant au blanc rosé. Le feuillage a l'ampleur de celui de la mère et présente Ja même pubescence; mais il a, surtout à sa parlie inférieure, l'aspect de celui du R. nuthanus. RupBEckIA mRTA. — Espèce de l'Amérique du Nord dont l'amélioration a élé poursuivie à Verrieres depuis une dizaine d'années. Il y avait au début un mélange de différentes formes. et les plantes à petites fleurs ont élé éliminées. La culture par pieds séparés, régulièrement autofécondés, a provoqué l'apparition de formes très bizarres et d'anomalies diverses dont il a élé fait des aquarelles. Rosa. — fosa foliolosa (2) >< R. rugosa. (07) hybride naturel obtenu à Verrières de graines de M. Maurice de Vilmorin. La plante joint aux caraclères du R. foliolosu le feuillage bien spécial du R. rugosnr. La série extrèémement nombreuse des variétés de roses s'est surlout enrichie, dans ces dernières années, par suile de l'intervention de deux espèces qui ont apporté avec elles des caractères nouveaux et extrèmement intéressants. Ce sont, le RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. )3 R. Wichuraiana, du Japon, espèce longuement sarmenteuse et à feuillage spécial vert luisant, et le R. lufea qui a donné naissance à la série des Perneliana, dans laquelle le coloris jaune de cette espèce a apporté un élément nouveau dans la gamme de couleur des fleurs. SALPIGLOssIs. — L'ancienne race à fleurs de grandeur moyenne, mais de coloris très variés et d’une richesse de tons particulièrement remarquable, a été croisée avec la race superbissima, d'un port nettement distinct et à fleurs très grandes. Tous les coloris oblenus sont cultivés par lots séparés el des aquarelles ont été faites pour faciliter la sélection. SAPONARIA OCYMOIDES. — Une forme à fleur blanc pur trouvée à l'élat spontané dans la Corrèze avait été recue de M. G. de Lépinay. Cette plante était à peu près stérile; cullivée près du type qui est à fleur rose, elle a donné quelques graines qui ont reproduit le type rose. Mais ces dernières plantes isolées ont produit, dans leur descendance, des individus à fleur blanche, beaucoup plus fertiles que la plante pri- mitive et aussi une curieuse forme à fleur lilacée. SaxirRAGA. — Collection d'environ 150 espèces et variétés, pour la plupart alpines, et comprenant un certain nombre de plantes hybrides on données comme telles : Andrewsii (Geum *< Aizon); apiculala (scardica >< arelioides); Borisii (margi- nata >< Ferdinandi-Coburgi); Eudoriana (Ferdinandi-Coburgi x sancta): Kellererri (porophylla >< Burseriana); longifolia > Aizoon: Salomoni (Rocheliana >< Burse- riana); Zimmeleri (Aizoon >< cuneifolia): etc., ete... SoLanuM. -— La collection de pommes de terre cullivée à Verrières compte près de 1000 variétés (Voir Ph. de Vilmorin, Calalogue méthodique et synonymique des principales variétés de pommes (de terre, 5° édition, Paris. 1902), et son origine re- monte à 1819. À celte époque, la Sociélé nationale d'Agriculture (alors impériale), confia à M. André L. de Vilmorin, pour être cullivée à Verrieres, une collection de 120 variétés qu'elle avait réunie. La maladie de la pomme de terre (Phytophtora infestans) a fait de grands vides dans celle collection, vides qui ont été heureuse- ment comblés par le nombre considérable de variétés nouvelles apparues un peu partout. Sur les 120 variétés reçues en 1815, 12 variétés seulement existent encore, la plupart vivent misérablement et ne subsistent que grâce à des soins continus et exceptionnels: mais trois d'entre elles, la Chave, la Marjolin el la Vitelotte jouissent de toute leur vigueur et sont encore l'objet d'une culture considérable en France. Pour essayer de régénérer les variétés les plus appauvries, elles ont été cultivées, pendant plusieurs années, en deux endroits à la fois, à Verrières et en Saône-et- Loire, sous un climat et dans un lerrain très différents; mais cette expérience n'a pas donné de résultats bien positifs. En dehors de ces variétés appartenant au S. {uberoswmn, il existe à Verrières une série assez complète de types botaniques, dont beaucoup ont été recus de M. W. A. Sulton, de Reading. TaraxacuM. — Le D' Hagedoorn a fait à Verrières une étude intéressante sur le Taraxacum dens leonis qui est parthénogénétique. Dans cette espèce, la forme des feuilles dans la descendance d'une seuie plante est très variable selon les indi- vidus ; mais si l'on sème les graines des deux plantes extrêmes d'une telle série, les deux groupes de plantes obtenues fluctuent au point de vue du feuillage dans les mêmes limites. THLADIANTHA DUBIA (9) X Tu. Ouvert (4). — Hybride intéressant obtenu à Verrières entre ces deux espèces. Le 7. Oliveri est une espèce chinoise introduite par les soins de M. Maurice L. de Vilmorin. La forme mâle seule est connue. En refécondant à nouveau les plantes hybrides obtenues, puis le résultat de ce nouveau croisement par du pollen de 7. Olineri, on est arrivé pratiquement à reconstituer la forme femelle de celte dernière espèce qui n'avait pas été introduite. ni IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. TRAGOPOGON nYBRIDES. — Curieuse race de Salsifis hybrides présentant des fleurs de coloris très variés. L’oblention en est due à un amateur, M. Régnier. C’est ILADIANTHA DUBIA >< Tu. Onivenr. 1 Tubercules de Th. dubia de l’hybride (F,) de Th. Oliveri. O1 19 le résultat d'un croisement accidentel entre le type à fleurs violettes et le Evpe à fleurs jaunes. Trirorium. — La curieuse forme du professeur Hugo de Vries, Trifolium pra- tense quinquefolium, est cultivée à Verrières: de même une forme à 4 folioles du Trifolium repens a été fixée en partant d’un pied trouvé en 1901 et présentant quel- ques feuilles anormales. La variété letraphylla atropurpurea de la même espèce el d'origine ancienne présente cette même anomalie d'une facon constante, mais la plante est stérile et se propage uniquement par division des touffes. Triricum. — La collection des blés à Verrières est la plus importante de toutes, puisqu'elle atteint le chiffre d'environ 1200 variétés distinctes, toutes cultivées une fois au moins tous les trois ans. Son origine est ancienne et un premier catalogue en fut publié en 1850 par M. Louis de Vilmorin. Cetle collection a rendu d'im- menses services en permettant d'établir la synonymie des différentes variétés de blés qui sont extrêmement fixes, comme le démontre la communication faite à la présente Conférence (Voir p. 512), et en fournissant le matériel qui a servi de base aux travaux classiques de M. Henry L. de Vilmorin. La plupart des variétés de blés à grands rendements, comme le Dattel, le Tré- sor, le Bordier, le Grosse Tête, le Bon Fermier, le Hâtif inversable, elc., cultivées actuellement en France, ont été obtenues à la suite de croisements artiticiels faits à Verrières. En outre, de nombreuses hybridations ont été failes dans un but pure- ment scientifique (Voir /lybrid Conference Report, Journ. R. H.S., Londres, 1907). Comme pour les pois, lors de la visite de Verrières, des échantillons avaient été rassemblés à l'intention des congressistes atin de montrer la quantité considérable de facteurs génétiques étudiés jusqu'à ce jour chez le blé. Dans le tableau suivant, RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. Hh] le signe + indique le caractere résultant de la présence d’un certain facteur, et le — celui résultant de l'absence de ce même facteur : signe I plante grande — plante naine, 2 » naine — grande. 5 épi lâche — épi compact % + » compact — » très compact. D + » normal — » ramifié. 6 » à glumes normales — » à glumes allongées. T+ » » allongées — > » trèsallongées(7.polonicum). S » sans barbes » aristé. 9 » aristé » barbu. 10 » velu > DEUVEIU. 11 + » peu velu » glabre. 12 » coloré brun » coloré rouge. 15 + » — rouge = D » rose. 4 + — rose — » blanc. 1 + » à axe fragile — » à axe solide. 16 » à barbes noires — » à barbes non colorées. 17 » normal — » présentantdesépilletssurnuméraires IS L » àballesadhérentesaugrain — » à balles non adhérentes. 19 + grain très coloré (brun) -- grain coloré. 90 + grain coloré : blanc. Zea Mays. — Une trentaine de variétés de maïs sont représentées chaque année à Verrières dans les essais commerciaux de la maison Vilmorin-Andrieux et Cr. En 1907, des hybrides de Téosinte et de Maïs (Reana lururians Zea Mais o°), obtenus à Madagascar, ont été cultivés (Voir Bulletin Soc. botanique de France, 1907, p. 91) et des aquarelles ont été faites d'après les résultats. On sait que, selon le professeur J. W. Harshberger (Garden and Forest, 1896, p. 322), dans certaines régions du Mexique on produit régulièrement cet hybride, chaque année, dans un but pratique, en semant côte à côte des grains de Téosinte et des grains de Maïs. el en supprimant, avant l'épanouissement, les épis mâles de la première espèce. ANIMAUX. — Un certain nombre d'expériences, faites sur des animaux au point de vue génétique, sont en cours à Verrières : Sanglier. — Un mâle à été reçu d'Autriche et des croisements ont élé entre- pris avec des truies, noire (race Berkshire) et blanche (race craonnaise), afin d’étu- dier l'hérédité de la couleur de la robe. Chiens. — Un grand chenil a été récemment installé. Le caractère absence de queue ou queue courte, particulier à certaines races de chiens, a été surtout étudié el, dans ce but, des types des principales races possèdant ce caractère : épagneuls bretons, bleus d'Auvergne, braques du Bourbonnais, Shipperkes, bergers hon- grois, etc., ont été réunis. Un croisement Scottish terrier (4) et tekel (7) a donné, en seconde génération, des résultats très curieux au point de vue longueur des pattes; enfin des chiens de toute beauté ont été issus de l'hybridation du colley (?) et du chow-chow (4), le croisement ayant été fait dans le but d'étudier la pigmen- tation de la langue chez ce dernier. Des essais de croisements ont aussi été tentés entre louve et chiens sans queue et le procédé de fécondation artificielle d'Ivanoff a été employé dans le croisement renard el chienne. Enfin le D' Hagedoorn a montré aux congressistes que cela intéressait plus particulièrement son élevage de rats pour l'étude des divers caractères génétiques, ainsi que les résultats de recherches de même nature entreprises sur les souris. Une note a été publiée récemment à ce sujet (Voir Hagedoorn. — The Genetic Fae- Lors in the Development of the Housemouse which Influence the Coat Colour. Zeitschrift für Induktive Abstammungs und Vererbungslehre. 1911, Bd 6, Heft 5). »6 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Vendredi 22 Septembre Excursion à l’École Vétérinaire d’'Alfort L'après-midi du 22 seplembre, réservée pour une excursion facultative, fut employée à la visite de l'École nationale vétérinaire d'Alfort. M. le professeur Barrier, directeur de l'École, voulut bien recevoir lui-même les Congressistes etprononcça l’alloculion suivante : « Mesdames, Messieurs, « Je souhaite la bienvenue à Lous les membres du Congrès et je les remercie du grand honneur qu'ils ont bien voulu faire à l'École d'Alfort en venant lui rendre visite. Laissez-moi espérer que vous ne parlirez pas d'ici sans avoir pu voir el apprendre quelque chose d’inléressant. « C'esten 1765 que l'École d'Alfort, qui compte environ 250 élèves, a élé fondée par l'écuyer Claude Bourgelat dont la statue, par Crauk, est érigée au centre de la Cour d'honneur; à gauche, s'élève celle de H. Bouley, ancien inspecteur général des le Dot ann Écoles vétérinaires. et, derrière, le monument d'Ed- mond Nocard, directeur-professeur. qui fut l'un des plus distingués élèves et collaborateurs de Pasteur. « L'enseignement de l'École est réparti en dix chaires, savoir : 1° Physique, chimie, toxicologie et pharmacie ; 2 Botanique, zoologie et malière médicale: 5 Analomie descriptive des animaux domestiques, téralologie, extérieur du cheval 4° Physiologie des animaux domestiques el thérapeutique générale; » Embryologie, histologie et analomie pathologique : 6° Pathologie générale, pathologie médicale et clinique; Pathologie chirurgicale, médecine opéraloire, ferrure et clinique; So Pathologie bovine, ovine, caprine el porcine, obstétrique, médecine opératoire el clinique; 9% Pathologie des maladies conlagieuses, police sanitaire, inspection des viandes de boucherie, médecine légale et législation commerciale; 10° Hygiène et zoolechnie. « Vous voyez combien sont nombreuses el variées les diverses matières de l’enseignement. Chaque chaire a, à sa têle, un professeur assisté d'un chef de lravaux. Ce personnel est exclusivement recruté au concours. Le professeur donne l’enseignement dogmatique; le chef de travaux est chargé de surveiller el de diriger les élèves dans leurs travaux pratiques. C’est que l’enseignement est uniquement inspiré des nécessilés professionnelles auxquelles les vétéri- naires doivent salisfaire pour répondre aux besoins du commerce, de l'industrie, de l'agriculture, de larmée, de l'hygiène et de la salubrité publiques. RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. Hyl « L'admission à l'École a lieu par voie de concours entre des candidats bacheliers qui doivent avoir 17 ans au moins et 25 ans au plus. « La durée des études est de quatre ans, mais, chaque année, des examens généraux sont imposés pour le passage dans le cours supérieur ou l'obtention du diplome de vélérinaire. Le nombre des cours est limilé, pour chaque chaire, el ceux-ci doivent se faire d’après un programme déterminé, soumis tous les ans à la revision et à l'acceptation de Conseil des professeurs. « Cours et travaux praliques sont obligatoires et, faits à des heures telles que tous les élèves appelés à les suivre peuvent y assister. L'orien- tation de l'enseignement s'applique par dessus lout à donner aux élèves des notions bien acquises el très pratiques, indispensables à l'exercice de leur profession. « Cet exercice est hbre, par suite, exposé à la concurrence parfois redou- table, de l'empirisme. « Dans lous les services que nous allons parcourir, nous (rouverons des locaux et des laboraloires appropriés au genre d'enseignement qu'on y reçoit. Il existe, en outre, un Musée général, renfermant des pièces de collection d’une grande valeur, toutes préparées par l'École, et une Bibliothèque qui comprend plus de 18 000 volumes, lun et l'autre mis à la disposition des élèves. « Les courls moments que vous pouvez nous consacrer mobligeront à vous arrêter de préférence sur les choses qui peuvent le plus intéresser votre Congrès. » Les visiteurs traversent successivement les laboratoires des services de physique el chimie, de chirurgie, de médecine, d'analomie, de physiologie, d'histoire naturelle, de zootechnie, d'analomie pathologique, de pathologie bovine, el de police sanitaire. Ils se montrent particulièrement intéressés par les hôpitaux, complètement modernisés depuis 1901. Là, ils constatent l'imperméabilisalion des sols, des murs, l'écoulement souterrain de toutes les eaux usées à l'égout; des écuries hautes, claires, spacieuses, bien ventilées, disposées pour alimenter el abreuver individuellement les malades, ceux-ci sont groupés dans des stalles et des boxes distinctes, soit complèlement isolés dans des pièces spéciales. Dans chacune d'elles, le seau commun, le bois, les matériaux perméables, agents propagaleurs des maladies, ont été supprimés; des charpentes en fer pour la suspension des malades incapables de se tenir debout, des armoires métalliques, des lampes électriques, des contrôleurs de ronde pour la surveillance de nuil complètent l'installation. Toutes ces condilions d'hygiène ont dû être réalisées au prix de lourds sacrifices (chaque écurie coûte une dizaine de mille francs) pour réduire au minimum les chances d'infection el de contaminalion, dans un service où elles sont particulièrement communes el graves. Sous l'immense hall vitré de la cour des hôpitaux, les congressistes ont pu voir des travails de divers types pour la contention des animaux lors des opéralions chirurgicales: au fond, un amphithéâtre demi-circulaire pour les lecons cliniques: en avant, une cour découverte, spacieuse, entièrement imper- méabilisée el entourée d'un promenoir garni de tan pour l'exercice des malades. Ces malades appartiennent à des particuliers et paient 3 francs de pension par Jour pour leur nourriture et les soins nécessités par leur état; les chiens ne DS IV* CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. paient que 1 france, les chats 0 fr. 40; les malades des autres espèces sont recus gratuilement, dans l'intérêt des éludes. Outre les animaux hospitalisés, l'Ecole ouvre tous les matins une consul- lation graluile pour les malades du dehors. Si l'on observe que les élèves examinent et soignent, de ce fail, environ 10000 chevaux et autant de petits animaux, chaque année, on se rend compte de la réputalion mondiale de la clinique de l'École d'Alfort et de la haute importance des éléments d’instruc- ion qu'elle procure ainsi à ses élèves. M. Barrier explique ensuile aux visiteurs que l'établissement est outillé pour détruire sur place les produits cadavériques qu'il engendre et les trans- former en preduits stérilisés (poudre de viande et d'os, huile, graisse, gélatine, ele.) utilisables par l'industrie. À cet effet, il conduit ses hôles dans la salle servant de dépôt de cadavres, pourvue d'une machine à froid et d’une cellule réfrigérée, où les produits cadavériques sont placés en attendant leur transformation dans l'usine d’équarrissage. Les congressistes s'arrêlent longuement dans les étables d'isolement aménagées en 1901 par le Ministère de l'Agriculture pour l'étude des maladies contagieuses, notamment de la fièvre aphteuse. Tout y est concu pour éviter la dispersion des contages, mêmes les plus subtils, au dehors, el l'isolement y est tel que les vacheries du voisinage n'ont jamais été, de la part de ce service, l'objet de la moindre contamination. La visite se lermine par la porcherie, le manège, le jardin botanique, le musée, la bibliothèque (18 000 volumes), les études, le réfectoire et le beau pare de l'École. Samedi 23 Septembre Visite du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris Les Congressistes ont été recus par M. E. Perrier, membre de lInstiltul, directeur du Muséum, qui avait tenu à faire lui- même les honneurs du magnifique établissement qu'il dirige. La visite comporte, en premier lieu, une pro- menade à travers la Ménagerie et M. Trouessart, professeur, attire, au passage, l'attention sur les animaux présentant un cerlain inlérêl au point de vue génélique. Les renseignements, condensés dans la petile note suivante, sont particulièrement intéressants : Liste des Hybrides de la Classe des Mammifères obtenus en captivité dans les Ménageries Les hybrides obtenus à la Ménagerie du Mu- séum d'Histoire Naturelle de Paris sont précédés d'un *. Phot. Pirou M. le Prof. E. Perrier. PRIMATES. 1. Cercopithèque callitriche ">< Cercop. gri- vel © (Cercopithecus callitrichus © C. griseoviridis ®); 27 janvier 1911. RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. 59 * 9, Cercopithèque grivet 4 >< Macaque ordinaire ? (Cercopithecus griseoviridis ‘>< Macacus cynomolqus © ). * 5. Macaque ordinaire Oo’ >< Macaque couronné © (Macacus cynomolgus {x M. pileatus ©). * 4, Macaque ordinaire Macaque rhésus %? (WMacacus cynomolqus 4 M. rhesus %. CARNIVORES. >. Lion X Tigre © (Fehs leo X Felis ligris ?). 6. Lion x Jaguar ®? (Felis leo SX Felis onça ?). 7. Chat sauvage (d'Europe) o7 < Chat domestique ? (Felis catus <° >< Felis ocreala où maniculata %? variété domestique). Même croisement entre le Chat domestique et d’autres petites espèces de même taille. # K, Chien domestique -f >< Chacal femelle © (Canis domesticus ct Canis an- thus ); cinq portées de 1904 à 1911. 9. Loup mâle - >< Maki à front noir © (Lemur fulous rufifrons Lenrur nigrifons ? ). ONGuLÉS (1). 11. Ane o’ < Zèbre femelle © (ÆEquus asinus > Equus zebra © ). # 19. Zèbre >< Ane femelle © (Equus sebra >< Equus asinus ? ). 15. Ane >< Faux hémione © (Equus asinus © X< Equus onager ?). 14. Faux hémione X Zèbre de Burchell ? (E£quus onager © X< Equus Bur- chelli ?). # 15. Zèbre de Chapmann (>< Zèbre femelle © (Equus Chapmanni 'X< Equus zebra ©), trois produits % dans l’espace de 10 ans; le dernier, du 2 mai 1905, vit encore au Muséum. # 16. Dromadaire et Chamelle (Camelus dromedarius >< Camelus bactrianus 2 ), 12 mai 1905. 17. Dromadaire 7 et Femelle hybride (demi-sang) de Chamelle 9, 26 juin 1904. IS. Cerf de David et Biche de France (Elaphurus Davidianus << Cervus elaphus 2); trois mâles et quatre femelles sont nés de l'Hybride femelle ci-dessus, croisé avec un Cerf de France). Le Cerf de David était mort. * 19. Cerf sika ! X Axis ® (Cervus sika SJ! X Cervus ais Q). # 90. Cerf gymnote Biche de Virginie ? (Odocoileus gymnolis >< Odo coileus virginianus ). * 21. Bouquetin des Pyrénées -! X Bouquetin des Alpes © (Capra pyrenaïca ASE Capra ibeæ ?). 22. Bouc de l'Inde ©? < Biche axis ? (Hemitragus jembaïicus SX Cervus aris ®). — Cet hybride fort singulier et fort intéressant, comme croisement de deux espèces appartenant à deux familles très distinctes, a été décrit et figuré par Hodgson (photographie dans Kinloch, Large Game of Thibet et fig. col. dans Wolf, Zoological Sketches). Il ressemblait surtout à sa mère. # 95. Mouflon de Corse «> Bouquetin du Caucase © (Ouis Musimon X Cu- pra caucasica À). * 2%. Mouflon de Corse «" < Brebis saintongeoise 9. * 95. Gazelle d'Algérie <' et Gazelle de Palestine ? (Gazella dorcas °° < Gazella arabica ?) plusieurs produits 1904-1905. 1 1. Le croisement du Cheval sauvage (Equus Prjewalshi} avec la Jument de pur-sang (Equus cabal- lus}, obtenu par Ivanoft, doit probablement être considéré comme un simple métissage entre race sauvage et race domestique d'une même espèce. 60 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. 26. Bœuf domestique Bison d'Amérique ? (Bos taurus >< Bison ameri canus ‘ ). 27. Bison d'Europe et Bison d'Amérique (Bison europœus > Bison ameri- CANUS © |). 28. Bœuf et Zébu (Bos laurus >< Bosindicus 9). 29. Bœuf et Yack (Bos laurus 7° >< Pæœphaqus grunniens ® ). 90. Yack et Zébu (Pæphaqus grunniens < Bos indicus ®). 51. Zébu et Gayal (Bos indicus Bibos frontalis ©). Il est probable que cette liste est très incomplète. et elle pourrait être complétée, soit par des recherches bibliographiques dans les publications périodiques, soil par de nouvelles expériences de croisements à faire dans les jardins zoologiques, en employant la fécondation artificielle déjà préconisée par le professeur P. Gervais, en 1855, el mise en pralique plus récemment par Ivanoff, en Russie (E. Trour SART). j M. Bois, assistant de la chaire de culture, et M. Gérôme, jardinier en chef, conduisent ensuite les Congressistes à travers les serres et le jardin et attirent Phot. Watery. M. Dors. M. le Prof. Cosraxrix. M. GÉRoE. leur attention sur les spécimens les plus rares ou les plus intéressants. Ces ren- seionements sont résumés dans la note ci-dessous : Le Muséum est un établissement créé en 1655, sous l'instigation de Guy de la Brosse, médecin de Louis XIIT; un grand nombre de plantes nouvelles y ont été d'abord introduites ou étudiées avant d’être répandues en France ou dans nos colonies. L'espace public, réservé au service de la Culture, est compris entre la Ména- gerie, la partie supérieure de la rue Cuvier, les galeries de zoologie, minéralogie, botanique, anatomie comparée, la rue de Buffon et la place Valhubert. Dans cet espace sont compris l'École de botanique et ses annexes (carrés des semis, etc.), les Parterres, le Fruticetum, les Serres et Orangeries, les Labyrinthes. Quelques terrains non publics, situés de l’autre côté de la rue Buffon, sont occupés aussi par des collections arbustives et par des carrés et des serres dans lesquels on prépare les plantes d'ornement nécessaires à la garniture de la partie publique. RÉCEPTIONS ET EXCURSIONS. 61 L'École de botanique, entièrement entourée de grilles, est formée de deux parties séparées l’une de l'autre par une allée transversale qui conduit à une porte d'entrée de la Ménagerie. Elle est disposée en plates-bandes parallèles bordées de buis; les plantes sont placées sur ces plates-bandes en deux lignes continues et faisant le serpentin, suivant toute la longueur du jardin. Les familles sont disposées suivant l'ordre établi par Brongniart, en 1845, lors- qu'il replanta l'École de botanique en l’agrandissant. De ce fait, tous les arbres de l'Ecole de botanique ont été plantés après 1845. 11 n'y a exceplion que pour quelques exemplaires laissés comme témoins des agran- dissements successifs. Ces arbres, qui se tiennent ainsi hors série, sont un Pin Laricio, planté autrefois par Bernard de Jussieu; un grand Poirier (dans la planche des Violariées); un grand Chêne (Quercus macrolepis), dans la série des Crassula- cées, qui marquait la place qu'occupaient autrefois les Rosacées et les Amentacées dans l'ancien Jardin botanique. L'École de botanique est ouverte, seulement pour l'étude, pendant la durée de la présence des jardiniers; elle est fermée les dimanches et fêtes, et tous les jours de onze heures à une heure, et à partir de six heures du soir jusqu'au lendemain malin six heures. Les étiquettes ne donnent que le nom latin des plantes, le nom d'auteur, le pays d'origine, l'indication de la nature de la plante (annuelle, bisan- nuelle, vivace, ligneuse, elec.) au moyen de signes conventionnels adoplés. Pour certaines plantes utilisées plus particulièrement soit comme plante d'ornement, soit comme plante industrielle, alimentaire, médicinale, vénéneuse, etc., une bande de couleur variable est placée à la partie supérieure de l'étiquette. Des tableaux de tous ces signes conventicnneis sont placés aux entrées du Jardin botanique. Les plantes vivaces rustiques y restent à demeure; parmi celles qui ne sont pas rustiques, cerlaines y restent néanmoins et sont abritées simplement sur place par des cloches ou des coffres mobiles: les autres sont cultivées en vases, pots ou caisses, et conservées l'hiver soit sous chässis, soit dans l'Orangerie et les diverses serres. Les plantes annuelles, bisannuelles, ainsi que toutes les espèces qui n'existent pas au jardin et qu'on s’est procuré de graines, sont semées et élevées dans le carré des couches. L'École de botanique est complélée en un autre point du Jardin, à l'entrée, près de la place Valhubert, par un carré contenant un moins grand nombre d'espèces, prises parmi celles qui ont le plus d'importance comme plantes alimen- taires (pour l'homme et les animaux), plantes industrielles, plantes médicinales. Ce carré, toujours ouvert au public, est étiquelé en français ct en latin. Les carrés entre l'École de botanique, et les terrains avoisinant la rue de Buffon, sont les Parlerres; ces carrés, refaits vers ISS4, sont dessinés à la fran- caise: ils renferment des plates-bandes et des corbeilles garnies à la fois de plantes d'ornement et de collections variées, les unes à demeure, les autres changées de place tous les ans, selon les exigences de la culture (plantes bulbeuses diverses, Rosiers, [ris rhizomateux, Chrysanthèmes, Dahlias, Cannas, Fuchsias, etc.). Les plantes annuelles d'ornement occupent un carré spécial; les corbeiïlles, renouvelées plusieurs fois dans l’année, sont plantées avec un choix des meilleures et plus rustiques variétés de plantes d'ornement à fleurs et à feuillage. Les serres sont groupées dans la partie nord-ouest du Jardin et adossées au Labyrinthe. La plus ancienne, comme date de construction, est l'Orangerie (bâtie sous Buffon, finie en 1787): c'est actuellement un bâtiment qui Ltombe en ruine et qui sera prochainement reconstruit. On y abrite une collection fort importante d'arbres des régions subtropicales, tenus en caisses, et notamment deux Clame- rops humilis qui ont actuellement plus de $ mètres de hauteur. Ces deux palmiers furent offerts à Louis XIV par le margrave de Bade. 62 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Après l'Orangerie, le groupe des serres les plus anciennes se trouve être adossé au grand Labyrinthe; il comprend : 1° Deux pavillons carrés, édifiés vers 1830, refaits en 1908 et 1909. 2 Deux étages de serres à surface courbe, à un seul versant, datant aussi de la même époque et reconstruites aussi en 1910. 3° Une grande serre à deux versants et divisée en 3 compartiments distincts placée en avant des serres courbes. (Cette serre a été reconstruite en 1909.) Le pre- mier compartiment de cette serre à deux versants est surtout occupé par les col- lections de fougères el aroïdées; le compartiment du milieu renferme un lrès grand bassin disposé pour la culture des plantes aquatiques de serre chaude; le dernier est surtout consacré aux plantes ornementales de serre chaude et humide. La serre courbe inférieure est plus spécialement destinée aux plantes de serre tempérée ; celle de l'étage supérieur est réservée aux collections de plantes grasses des diverses familles, dont il existe une collection importante, et quelques spéci- mens très remarquables. Le pavillon carré tenant directement aux serres courbes renferme de beaux exemplaires de Palmiers en pleine terre et diverses monocotylédones de grand développement, L'autre pavillon carré, séparé de celui dont nous venons de parler par une allée, est plus spécialement réservé aux plantes de serre froide. Attenant à ce dernier pavillon (pavillon froid), est le jardin d'hiver, construit de 1882 à 1884, et un groupe de serres chaudes, les unes destinées aux Orchidées, aux Broméliacées, les autres destinées aux semis, à la multiplication et la conser- vation d’une collection fort importante de plantes économiques ou intéressantes reçues surtout de nos colonies et aussi des diverses régions chaudes du globe. Ce groupe dit « des serres coloniales » renferme beaucoup d'espèces rares, nouvelles, peu connues ou peu cultivées Exemplaires intéressants inb'oduits directement au Muséum. — Le monument végétal le plus ancien du Jardin des Plantes est le Robinia pseudacacia, planté où il est encore actuellement, par Vespasien Robin, en 1655 (les graines en avaient élé reçues par son père, Jean Robin, en 1601. Le Cèdre du Liban a un siècle de moins, il fut planté en 1734 au Labyrinthe: sa végétation laisse maintenant quelque peu à désirer. Près de la Bibliothèque se voit encore le premier exemplaire de Sophora japo- nica, introduit par le R. P. d'Incarville en 1747; l'arbre est creux maintenant, mais paraît encore vigoureux. Les jardins de la Ménagerie renferment de nombreux et beaux exemplaires des arbres introduits d'Amérique par André Michaux (Gledüschia, Noyers noirs, puis toute une série de Marronniers rouges, d'Erables de Montpellier, de Celtis, de Mü- riers, ete., arbres tous plantés déjà forts par Thouin, lors de la création de la ménagerie par la Convention. Près du pavillon chaud, existe le premier pied de Paulownia Imperialis intro- duit en France (en 1854). Dans le Labyrinthe, il reste encore quelques beaux Pins Laricio déjà anciens, un beau chêne à feuille de chàlaignier, de très grands Pla- tanes, les premiers exemplaires introduits du Populus Bolleana et du Prunus Pissardi. Non loin de là, un tapis d'Evonymus radicans, planté en 1888, a développé dans un Houx sa forme grimpante qui est devenue florifère et a pris sa forme adulte si différente, qui est celle de lÆ. Carrierei obtenu par dimorphisme au Muséum et dont le plus vieil exemplaire se trouve près du bâtiment de l'Adminis- tralion. Dans le carré creux, près de l'Orangerie, exisle un Olivier d'Europe, en pleine terre et passant l'hiver dehors, grâce à l’abri du mur de soutènement de la ména- gerie, des Pislachiers se trouvent dans les mêmes conditions. C’est l’un d'eux, un pied femelle, qui permit à Bernard de Jussieu, en 1758, d'en constater la féconda- Lion par transport — par l'air ou les insectes — du pollen d’un pied mâle fleuri BANQUET DE CLOTURE, (He cette année-là, pour la première fois, dans la Pépinière des Chartreux (où est main- tenant le jardin de l'École supérieure de Pharmacie, avenue de l'Observatoire). C'était la confirmation de la théorie du rôle des étamines établie par S. Vaillant. en 1716, au Jardin du Roi, 19 ans avant l'établissement, par Linné, de son système sexuel. Dans ce carré se trouve aussi le premier pied introduit par le R. P. David du Xanthoceras sorbifolia qui fructifie abondamment chaque année. L'Ecole de botanique, le fruticetum et divers carrés renferment aussi un grand nombre de plantes intéressantes dont les représentants sont parmi les plus ancien- nement introduits. Il faut notamment citer une belle série de Pavia, le Liquidam- bar styraciflua, le Parrotia persica en gros exemplaire, les Pyrus Malus et P. Bolluilleriana; un Gingko biloba portant à la fois, greffés, les deux sexes sur le même pied el toute une série d'arbres et arbustes plus nouvellement introduits. De même, dans les serres, on peut noter, à côté d'exemplaires très anciens introduits directement à la suite de voyages, des espèces nouvelles recues tout récemment. Parmi les plus remarquables sont surtout des plantes des régions sèches (Basse Californie) et surtout sud de Madagascar. De cette dernière région, le Muséum possède des Didiera, Pachypodium, Euphorbia, Alluandua, et autres espèces tout à fait intéressantes. En dehors des essais classiques de Naudin sur les hybrides, on a fait peu d'hybridations au Muséum. Les plus importantes à citer sont celles faites par M. Henrysur les Lilas et sur la Pivoine jaune, hybridations suivies de succès. (Voir L. Henry. Croisements faits au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris de 1887 à 1899. Jnal R.H. S. Hybrid Conference, Report. Londres, 1900.) En raison de l'heure avancée, les Congressistes parcourent rapidement les galeries de zoologie et d'anatomie comparée. M. le directeur Perrier signale les spécimens les plus intéressants : l'Okapi, le Mesoplodon, l'Hemibradypus torquatus, le Diplodocus, etc... Dans la galerie d'anthropologie, M. le D' Anthony montre le moulage du cerveau de homme de « La Chapelle-aux- Saints » el donne quelques renseignements sur cette découverte récente et d’un grand intérêt. Samedi 23 Septembre BANQUET DE CLOTURE Le banquel de clôture, auquel les membres étrangers de la Conférence avaient été gracieusement invités par leurs collègues français, eut lieu le 25 seplembre à 8 heures du soir dans les salons de l'Hôtel Continental. Inutile de dire que ce fut un très grand succès. Le menu ci-dessous, portant en seconde page la liste des Loast, fut remis à chacun : (1 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. MENU TOASTS Printanier Colbert La 4 Conférence Internationale de Gén Lique Crème Sévigné A. TnusFaur Truites Saumonées glacées à la Néva La Sociélé Nalionale d'Horticullure de France Es W. Bareson Filet de Bœuf Richelieu — Médaillons de Ris de Veau Laffitte Les Génélistes Elrangers Y. Decace Faisans Rôlis sur Canapés aa Salade Les Conférences Internationales de Génélique = JonAxxSEN E. vox Tscnenman AV, T. SWiNGLE 4. P. Lorsy Glace Théodora E. Baun Petits Pois à la Francaise Gaufreltes, Friandises & = La Presse Corbeilles de Fruits Pu. pe Vismouinx M. A. Trurraur, premier vice-président de la Société Nalionale d'Horlicul- ture de France, prit le premier la parole,sel on l'« ordre du jour » établi : Mesdames. Messieurs, En l'absence de notre éminent Président, M. Viger, retenu à Orléans par la session du Con- seil général du Loiret, et qui m'a prié de l’excuser, il me revient l'honneur de prendre la parole au nom de la Sociélé Nationale d'Horticulture de France, pour saluer les Congressistes avant leur départ de France. Notre grande Associalion qui, vous le savez, compte près de cinq mille membres dispersés sur tousles points de la France et à l'étranger, constate avec satisfaction les résullals du Congrès de DIS NDRER Génétique. M. A. TRurFAUT. Ce Congrès a oblenu un succès complet; les donateurs généreux nous ont aidés par leurs libé- ralités, les savants français. les horticulteurs nous ont envoyé leur adhésion et les plus éminents professeurs et horliculteurs étrangers ont répondu à notre appel. Nous avons, en outre, recu des délégations officielles de tous les pays d'Eu- rope el même d'Amérique, et je vous demande la permission de vous eiler : Le Board of Agricullure, d'Angleterre: Le Département de l'Agriculture, de Washington ; Le Département de l'Agriculture du Canada; L'American Breeders Associalion:; La Stalion d'évolution de Carnegie (Cold Spring Harbor): Le Ministère de l'Agriculture français; Le Ministère de l’Agricullure belge. Le Ministère de l'Agriculture grec ; BANOUET DE CLOTURE. Go Le Ministère de | Agriculture égvplen, ele. Ainsi que de nombreuses sociétés savantes : La Sociélé de Biologie: La Sociélé de Zoologie; La Sociélé Bolanique de France: La Société d'Acclimalation, ete.. ele. Non seulement les uns et les autres nous ont apporté le résultat de leurs lravaux. mais ils les avaient fail précéder de mémoires préliminaires qui ont servi de base à des discussions approfondies pendant les nombreuses séances qui ont eu lieu cette semaine. Ces séances — c'est un fait rare et qu'il faut ciler ontélé si intéressantes, ont donné des résullats tellement remarquables que la dernière complail autant d'auditeurs que la première. D'autre part. vous avez été à mème d'apprécier l'intérêt scientifique de l'Institut Pasteur de Paris et de Garches, de mème que les collections du \uséum ainsi que celles si complètes et les cullures expérimentales de M. de Vi morin, à Verrières. Vous conserverez, nous l’espérons, un souvenir durable el agréable des réceptions qui vous ont été failes par le Conseil municipal de Paris à l'hôtel de ville, par le prince Roland Ronaparte et par M. et Mme Phi- lippe de Vilmorin. (A{pplaudissemients.) La Société Nationale doit des remerciements lout particuliers à M. Philippe de Vilmorin qui suit si dignement les glorieuses lraditions de sa famille. Vous l'avez vu à l’œuvre toute celle semaine, se dépensant sans compter, avec le dévouement le plus complel, organisant lout, veillant à tout elil faut redire encore qu'il a été l'iniliateur et le véritable organisateur de ce Congrès. Ces! à la suite de ses relations personnelles, par des publications, par des correspon- dances qui durent depuis plusieurs années qu'il a assuré le succès de ces réu nions. Il à été à la peine, il a le droit d'être à l'honneur ce soir, el il peul compiler sur la reconnaissance de notre Associalion. (Applaurdissements.) Nous avons élé heureux, il y a deux ans, d'accueillir favoralement la propo- sillon de M. de Vilmorin d'associer d’une facon loule spéciale Ia science à nos lravaux. Nous possédons bien au sein de notre Société un Comité scientilique composé de gens compétents e£ dont les avis nous sont souvent utiles, mais notre rôle principal, le but de nos efforts, est d'encourager el de développer le goût de l'horticulture. Notre plus puissant moyen d'aclion est l'organisation d'exposilions qui nous permellent de faire connaitre au grand public les produits de nos meil- leurs cultivateurs, de récompenser les horticulteurs ainsi que les semeurs nombreux qui enrichissent chaque année nos collections de nouvelles variétés de fleurs, de fruits ou de légumes. Ces exposilions sont de véritables fêles parisiennes pour lesquelles nous dépensons chaque année plus de 100.000 francs el qui sont visitées par plus de 150.000 visiteurs. C'est ainsi que, depuis longlemps, nous encourageons la Génélique. Nous avons avons fail de la Génétique « sans le savoir », car les jardiniers, n'étant pas pour la plupart des hommes de science, n'ayant pour eux que l'amour des plantes qu'ils cultivent, leur intelligence et l'esprit d'observatiôn, ont été les précurseurs dans celte science en meltant en pratique des règles qui seront vraisemblablement appliquées plus lard suivant les lois de la Génétique. En attendant, nous pouvons être fiers des résultats obtenus par les Horti- IV CONFER, INTERN, DE GENETIQUI à] Gb IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. culleurs, auxquels on doit la lransformalion de beaucoup de genres de plantes. EL je n'ai pas besoin de chercher bien loin. J'ai devant moi des fleurs de Dahlia. Existe-L-il une plante qui ait été plus transformée, plus travaillée que le Dahlia ? Que dirait le capitaine Blanchard, l'introducteur du Chrysanthème en Europe, s'il visilait nos expositions? Il aurait bien de la peine à retrouver quelque chose d’analogue aux variétés qu'il importait, dans les fleurs énormes, aux coloris si divers, qui ont été obtenues par les Calvat, les Vilmorin, les Nonin el Lant d'autres. Il en est de même pour les Dahlias dont les formes el couleurs ont varié à l'infini entre les mains des habiles semeurs. Le genre Bégonia a donné des hybrides remarquables; le nom de notre grand semeur de Nancy, Lemoine, est connu dans le monde entier par les nombreuses variétés qu'il a obtenues et dont l’une spécialement, qui porte le nom de « Gloire de Lorraine », a fait son tour du monde car on la cultive partout où l'on aime les fleurs. Les Cannas, qui, celle année, ont été si brillants dans nos cultures, ont été hybridés avec succès par Crozy et notre collègue Pfitzer, de Stuttgart, dont la variété « Reine Charlotte » fait l’ornement de tant de jardins. Si nous prenons les plantes exotiques de serre, c'est dans les Orchidées que les fécondations ont donné les résullats les plus curieux et les plus intéres- sants. Les Veitch, à Londres, les Maron, à Paris, les Vuysiteke, en Belgique. ont obtenu des hybrides bien supérieurs aux parents comme beauté el comme vigueur, de sorte que les importations de plantes des pays d'origine en Europe seront sous peu inutiles. Je pourrais ainsi énumérer des quantités de plantes améliorées par l'hybri- dalion et la sélection et dont on reconnaît à peine les origines dans les dernières nouveautés oblenues, mais je ne veux pas abuser de la parole. Je dirai cepen- dant qu'il en est de même pour les fruits et les légumes dont on a augmenté la qualité et le rendement. Certes ces résullats ont été importants, mais nous pouvons supposer que lorsque les horticulleurs opéreront leurs croisements suivant les règles scien- üiliques qui sortiront des études auxquelles on se livre en ce moment dans tous les pays, on arrivera à des rendements encore meilleurs, on obliendra des fruits encore plus beaux, des fleurs encore plus brillantes. Je lermine en levant mon verre en l'honneur des membres du Congrès, el plus particulièrement des dames, qui ont bien voulu s'intéresser el s'associer à nos lravaux, en souhailant de voir plus intime encore l'union féconde de la science el de la pratique, pour le plus grand succès de la Génétique et les progrès de lHorticulture. (Salve d'applaudissements.) Professeur W. Bxresox, direeleur of the John Innes Horticultural Insti- Lulion (Londres), répondit en portant le loast à la Société Nationale d'Horti- cullure de France : Mesdames, Messieurs, On n'a confié le soin de porter un loast à la Sociélé Nationale d'Horticul- ture de France, el je suis sûr que vous le porterez lous avec moi. Celle Sociélé nous a offerl son patronage, mais je me demande parfois si nous ne Sommes pas un peu dans une fausse silualion. Avions-nous vérilable- BANQUET DE CLOTURE. 67 ment le droit de nous abriter sous le nom de la Sociélé Nationale d'Horticulture de France? Je viens d'entendre mon ami M. Truffaut, et, parlant des dahlias, il nous a dit que c'était un exemple extraordinaire de ce que pouvait faire la Génétique, et je me demande s'il est probable ou vraisemblable que dans l'avenir la Génélique saura aider à produire ces dahlias. Je ne sais si je dois répondre affirmalivement ou négalivement à celle question. Si je parle de l’année prochaine, je peux répondre sûrement : non. Mais si je regarde dans l'avenir, si je pense aux communications qui nous seront faites lors de la prochaine Conférence, je crois que, sans être atteint de folie, on peut penser que la Génétique sera capable d'indiquer aux créateurs de nouvelles plantes comment ils doivent procéder pour en obtenir. C'est le hasard — j'insiste sur ce mot — qui nous a liés si étroitement avec la pralique de l’horticulture, et c'est un hasard bien heureux. A Londres et à Paris, nous avons élé recus par une Société horticole avec une grâce et une affabilité que nous ne saurons jamais assez reconnaitre. Nous aurions pu être également recus par les représentants de la chimie — je ne dis pas de la physique — de l'anthropologie ou de l’aviculture: nous aurions pu être accueillis par les représentants d’autres sciences avec lesquelles nous avons des liens aussi étroits qu'avec l'Horticulture. Mais l'Horticulture a tenu à nous recevoir, el c'est pour celle raison que vous voudrez bien lever avec moi votre verre à la santé de celte Société (Applaudisserents.) Qu'est-ce que va devenir la Génétique? Nous sommes au début, et quand on envisage les profondeurs el les hau- teurs qu'elle peut atteindre, on est vérilablement étourdi. La Génétique donne à l'espèce humaine un pouvoir qu'on ne pouvait jamais prévoir et qui est extrêmement dangereux. Je pense à l'homme dont nous avons vu le cerveau, ce matin, au Muséum d'Histoire naturelle — qui a été trouvé dans la Corrèze, avec ses mains au- dessous de ses genoux. Qu'aurait-il fait S'il avait connu la Génétique? (Pvres.) Croyez-vous que celte race humaine que je vois autour de moi se trouverait réunie ici, dans l'Hôtel Continental? Je ne le crois pas. Si, parmi ses enfants, cel homme avait vu naître un nouveau spécimen, qu'aurail-il fait de cet animal? Certainement il aurait posé son pied sur son crâne et lelle aurait été la fin de cet enfant; la race humaine, telle que nous la connaissons, n'aurait jamais existé si la Génélique, et les pouvoirs qu'elle nous donne, avaient élé connus de nos ancêtres. Je ne suis pas Lout à fail certain que nous n'abuserons pas des pouvoirs qui nous seront confiés si nous continuons à marcher dans la voie que nous suivons. Si les Conférences continuent à se réunir pendant un grand nombre d’an- nées, peut-êlre — et je ne crois pas être ridicule en disant cela — posséderons- nous, dans un siècle, le pouvoir de régler le destin de la race humaine, el les Lypes dont nous ne voudrons pas ne nailront pas. Je ne suis pas cerlain qu'un gouvernement possédant ce pouvoir n'en abusera pas. Avant de m'asseoir, je voudrais parler d'une question d'organisation qui m'intéresse beaucoup. J'ai remarqué que la séance d'aujourd'hui avait le mieux üN IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. réussi, et c'est justement la séance dans laquelle les propositions pratiques ont pris la plus grande place. Un de nos collègues a parlé d'un arbre fruitier qui perdait ses fruils sans les désarticuler: le pédoncule ne se séparail pas des fruits par désarticulation. Le jour où j'ai eu l'honneur de présider une séance de cette Conférence, j'ai remarqué avec regret que beaucoup de nos membres se. désarticulaient. Pendant que les formules couraient en quantité sur le Lableau noir, beaucoup de nos membres se délachaient du Congrès et allaient déjeuner. Il faut éviler pareille chose à l'avenir; il faut trouver le moyen d'empêcher celte désarticulation. La seule ségrégation permise ici doit être la ségrégation des langues. Nous avons entendu des hybridations de langues, el je suis heu- reux de savoir que le phénomène de ségrégation se produira dans vingt-quatre heures et qu'alors toutes les langues reviendront dans leur propre pureté. M. Truffaut, au nom du Congrès, je remercie la Société que vous repré- sentez, du bon accueil qu'elle nous a réservé. J'espère que malgré tout le luxe et les délices avec lesquels le Congrès a élé accablé par la générosité parisienne, la Génétique ne trouvera pas, comme Annibal, sa Capoue. (Applaudissements.) M. le professeur Yves DeraGe, membre de l'Institut, porta le Loast « aux génélistes étrangers » : Mesdames, Messieurs, EL vous, Messieurs les Membres étrangers de la Conférence de Génétique. auxquels s'adresse particulièrement le toast que j'ai l'honneur de porter. Dans quelques heures, nous allons nous trouver séparés. Ce Congrès sera terminé et nous nous relrouverons, les uns, la tête sur l’oreiller, les autres assis sur les coussins d'un wagon de chemin de fer, roulant vers leur pays; et alors cerlainement, avant de nous endormir, nous repasserons dans notre esprit les impressions que nous a laissées ce Congrès. Quelles sont ces impressions? Sont-elles bonnes? Sont-elles fächeuses ou de telle nature que nous ayons envie de recommencer dans quelques années? Pour ma part, j'ai fait ces réflexions avant le moment dont je parlais tout à l'heure, alors que je méditais sur les quelques paroles que j'aurais à prononcer. Je me suis demandé quelle impression m'a laissée le Congrès et de cette impression franchement exprimée, je ferai l’objet de ce toast. Cette impression a été d'abord, en parcourant la liste de nos membres, celle d’un vif étonnement de la voir si longue. J'étais fort loin de me douter qu'il y avait un si grand nombre de personnes s'intéressant à cette science nou- velle, la Génétique, si nouvelle que le nom n’en est pas encore connu parmi les personnes qui ne sont pas spécialistes. J'ai été frappé aussi d'un autre fait, c'est que le plus grand nombre de ces membres étaient des étrangers, et cela a fait naître en moi un certain sentiment d'envie, non point de jalousie, tant s'en faut, mais je dirai presque un senti- ment d'humiliation; et j'ai pensé que nous devions, nous Français, au prochain Congrès, donner la réplique de ce qui s’est fait chez nous celte année, c'esl-à- dire accourir aussi nombreux que le seront les savants du pays dans lequel se Uendra la Conférence. J'ai été frappé d'une autre chose encore : c'est du grand nombre de prati- ciens, horliculleurs el arboriculteurs, qui se trouvaient sur celle liste. et j'en ai BANQUET DE CLOTURE, 69 été extrêmement heureux, parce que j'estime qu'ils nous fournissent les bases les plus solides pour les spéculations théoriques qui devront sorlir de ce Congrès. Enfin, en examinant aussi la composilion du Bureau de cette Conférence, j'ai éprouvé un autre étonnement, c'est celui de m'y trouver moi-même, avec le titre de Président. (Rires.) Je me suis demandé comment moi, dont les travaux. en fait de génétique, sont nuls, je me trouvais avoir l'honneur de présider ce Congrès. Je crois en avoir trouvé l'explication. Vous êtes venus à moi, non en raison de mes litres et de mes mérites, mais parce que vous avez compris, avec un flair très sûr, que j'élais un de vos amis. (-Applaudissements.) Je crois en avoir donné la preuve dans quelques circonstances. Je ne ferai aucune allusion aux quelques lentalives que j'ai faites de livres sur la biologie générale; j'insisterai un peu plus sur le fail que, lorsque j'ai eu l'honneur d’être nommé à la direction du laboratoire de Roscoff, je lai immédiatement débaptisé el appelé : « Station biologique ». Mais je crois l'avoir mérité à un autre litre, dans une circonstance que quelques-uns d’entre vous connaissent sans doute aussi, mais que je vous demande la permission de vous rappeler. En 190%, il y avail en Amérique, à Saint-Louis, une exposition, et, à celle occasion, il avait élé organisé un Congres des Sciences et des Arts, dans lequel les organisateurs avaient découpé loutes les sciences el Llous les arts en larges tronçons: el ils avaient désigné, pour faire un rapport documenté, subslanliel et élendu sur chacun de ces tron- cons, deux conférenciers, un Américain et un de l'Ancien continent. J'ai eu l'honneur d’être désigné comme conférencier européen pour l'analomie com- parée. Dans les circonstances de ce genre, c'est une habitude, disons plus, une queslion de correction, un devoir, auquel on ne saurait manquer, de faire l'apologie de la science sur laquelle on est appelé à parler. Si c'est là un devoir, je dois déclarer que j y ai complètement manqué, et que j'ai fait juste l'inverse de ce qu'on aurait été en droit d'attendre de moi. Bien loin de faire un plai- doyer en faveur de l’'Analomie comparée, j'ai fait contre elle un réquisitoire. Je n'ai pas été l'avocat, j'ai été le Ministère public. C'était si bien au fond de mon cœur que je n'ai pas voulu me laisser influencer par la question de convenance. pour dire le contraire de ce que je croyais être la vérilé. J'ai déclaré que l'ana- tomie comparée était une science morte, qui avait eu sa période de gloire, qui, réellement, avait été ulile dans l’évolution de la science biologique, mais qui maintenant touchait à sa fin. Une science dans laquelle on doit commencer par tuer l'animal pour savoir ce qu'il est ne peul êlre mise en comparaison avec la Génélique, science dans laquelle on étudie l'être vivant et les fonctions de lêlre vivant. Aussi ai-je déclaré el écrit qu'il était temps de diriger nos études vers les questions vivantes. Vous l'avez su ou deviné et c’est pour cela que j'ai cru pouvoir dire, 1l y a un instant, que vous avez élé guidés par un flair {rès sûr lorsque vous vous êles adressés à moi, en pensant que je vous étais acquis. Si vraiment je suis votre ami, me permeltrez-vous de vous dire certaines choses qui, peut-être, si elles sortaient de la bouche de quelqu'un qui vous serait hostile, vous donneraient le droit de rester offensés? Après les déclarations 70 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉX TIQUE, que je viens de faire, vous ne sauriez me garder rancune de vous les dire sans ambages. Je voudrais vous donner un pelit conseil. Nous sommes ici les Génétistes. Ne nous rétrécissons pas à n'être que des doctrinaires du Mendélisme. Ne confondons pas Mendélisme et Génétique. Certes, le Mendélisme est une théorie admirable, et je suis loin d'être un des détracteurs de celle merveilleuse conquêle; mais cependant le Mendélisme n'est pas la Génétique tout entière. On ne peut pas admettre qu'il contient toute la vérilé et rien que la vérité; et, dans tousles cas, son programme n'est pas aussi étendu que celui de la Génétique : il en est une partie, mais il n'en exclut pas les autres. Il ne faut pas nous mettre des œillères de chaque côté el ne voir devant nous, comme Génétiistes, que le Mendélisme. Il y a d’autres problèmes que ceux du Mendélisme, et je vous demanderai la permission de vous en citer deux, parce que je crois qu'ils appartiennent au programme de la Génétique, et je les considère comme les plus graves pro- blèmes de l’évolution. Le premier, c'est celui de l’hérédité des caractères acquis. Actuellement, c'est le grand problème de la question de l’évolution, parce que, sans l'hérédité des caractères acquis, l'adaptation est incompréhensible, et sans l'adaptalion on on ne comprend pas l'évolution, Il y a là un dilemme dont il faudra sortir un jour ou l’autre. Le second, c'est la distinction des divers ordres de varialions. Représentez- vous un pendule dont le point de suspension est immobile dans l'espace : dans celte position, il représente une espèce. Si vous l’écartez de sa posilion d'équi- libre, il décrit des oscillations qui représentent les variations de l'espèce sous l'influence des conditions diverses auxquelles elle peut êlre soumise. Mais ces oscillations, si grandes qu'elles soient, s'éteignent peu à peu d’elles-mêmes. comme s'effacent certaines variations dès qu'a cessé la cause qui les a pro- duites. C'est ce que l'on peut appeler les oscillations pendulaires de l'espèce. Si, au contraire, vous déplacez, si peu que ce soit, le point de suspension dans l’espace, le centre des oscillations se déplace avec lui, et cela représente pour l'espèce un nouvel élat d'équilibre, — progrès ou recul, — mais en toul cas, modificalion permanente, définitive. La distinction de ces deux sortes de variations, fluctuations, d'une part, déplacements du centre d'équilibre, de l'autre, voilà un des problèmes intéres- sants de la biologie générale, et il appartient essentiellement à la Génétique. Laissez-moi vous faire une prédiction. Je prédis que la solution de ces deux problèmes apparliendra à la Génétique, et je prédis que, parmi les Géné- üstes, ce sera l'un de ceux qui veulent se faire humbles, sous le nom de « pra- liciens », un de ceux qui s’effacent modestement derrière les prétendus savants, qui trouvera la solulion. Ce sera un de ceux-là, parce qu'ils ne se dépensent pas en phrases vides, parce qu'ils n'aiment pas chercher les théories creuses, el parce que, s'ils n'ont peut-être pas l'art de pérorer à brûle-pourpoint sur n'importe quel sujet de zoologie ou de botanique, ils traitent la matière vivante elle-même, et ils en lirent des conséquences et des conclusions qui sont la base la plus solide des spéculations par lesquelles s'édifient les synthèses. Après avoir fait ce souhait et cette prédiction — qui, je l'espère, se réali- seront — laissez-moi lever mon verre à nos hôles étrangers. (Applaudissements.) Enfin, MM. le Professeur Jonaxxsex, de l'Université de Copenhague; Pro- BANQUET DE CLOTURE, ni fesseur E. von Tscnermak, de Vienne; W. T. SwixGre, du département de l'Agriculture de Washington ; J. P. Lorsy, de l'Académie des Sciences de Hol- lande, Professeur E. Baur, de l'Université de Berlin, portèrent successivement des loasts « aux Conférences Internationales de Génétique ». Professeur JonANNSEx Mesdames, Messieurs, Qu'est-ce que la Génétique? Celle queslion nous fut posée fréquemment ces Jours-ci, el les étrangers ont le sentiment que le mot Génélique n'est que lrès peu connu en France. Or, la définition de la Génétique est très claire : c'est la science de la propa- galion de la vie, la science de la transformation des organismes spécifiques dans le cours des généralions = où même la science des éléments lixes (facteurs simples) qui composent les organismes. Je dis la science, je ne dis pas la philosophie de la vie conlinuée. Car la Géné- lique procède expérimentalement, aulant que possible, comme les sciences diles exactes : la physique. la chimie et la physiologie expérimentale. La Géné- lique a pour but d'établir les lois de la genèse des organismes. La haule importance de la Génétique comme science pure n'a de compa- rable que son imporlance au point de vue de l'amélioralion ralionnelle des races animales el végétales. Établir les lois de la genèse des organismes, c'est mai- Lriser le développement des êlres vivants —- el les prospects qui s'ouvrent pour nos espoirs sont les plus prometlants même pour une ambilion modeste. Il me semble que nous avons vu, dans le cours de ce Congrès, des résultats merveilleux. Mais la Génétique n'est-elle pas une science Lrès ancienne dont le nom a seulement été transformé? Vraiment celle question est plus avancée en France que dans les autres pays. La France a élé le pays des grands biologistes : Buffon. Lamarck, Geoffroy Saint-Hilaire, Bichat. Flourens, Claude Bernard el Pasteur: leur nom rayonne dans la science. EL certainement, en France, la biologie générale à joué un grand rôle. Claude Bernard disait : « I n'y a qu'une seule physiologie, qu'une seule manière de vivre pour tous les êtres vivants ». EL justement une des idées fondamen- lales ou, pour mieux dire, un des résullats principaux de la Génélique, c’est l'unité de la vie. Néanmoins la Génétique est une science nouvelle. Elle date de la fin du xixe siècle, dès que le concours des (rois principes méthodiques suivants fut établi: Cultures pures, mensurations ou éninmérations eæactesirailées suivant des méthodes mathématiques, et enfin, les croisements arlificiels. Gregor Mendel appliquait — on peut le dire — les trois méthodes, et c'est pourquoi la Génétique s'est naturellement cristallisée autour de ses recherches séniales, quand elles furent redécouvertes il y a douze ans. La Génétique ne doit pas être regardée comme la science des hybridalions — ce serail un grand malheur que la Génétique devint unilatérale — la Géné- tique doit toujours étendre son horizon, embrasser toute la science, pure et appliquée, de la genèse des organismes. La redécouverte du « Mendelisme » atlira l'attention d'un nombre considé- rable de biologistes de Tous les pays. Et les Conférences de Génétique — d'abord 12 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. appelées Conférences d'Hybridalion — gagnèrent extrêmement d'intérêl. EL maintenant, grâce à la quatrième Conférence de Génélique qui s'est réunie à Paris, grâce aussi aux journaux français, le mot Génétique sera plus connu en France, el en même lemps l'intérêt public sera dirigé plus intensive- ment vers les études génétiques, qui sont, en France, si bien représentées. Ce Congrès nous en à fourni la preuve, malgré l'absence si regrettée de lillustre M. Cuénot, ce biologiste français qui a de si grands mérites dans l'étude du développement de la théorie des facteurs génétiques. Le Lemps me manque pour nommer ici toutes les instructions el sugges- lions que nous avons reçues des Génélistes français, mais j'ai le devoir très agréable de constater que le succès remarquable de la quatrième Conférence de Génétique est dù en plus grande partie au travail excellent du Comité d'or- ganisalion, el surtout à M. Philippe de Vilmorin. qui est un des premiers biologistes français ayant compris la haute importance (héorique el pralique de la Génétique moderne. Le nom de Levêque de Vilmorin possède une histoire très belle au point de vue génétique, une hisloire qui contribue à la gloire du génie francais. Je ne puis lracer ici celle histoire, mais je puis rappeler les grands mérites de Louis de Vilinorin, le grand-père de notre excellent secrétaire général. Louis de Vilmorin a compris el il a précisé l'importance des cultures pures d'une manière concluante el bien motivée. L'élude des travaux de cel expéri- De mentaleur génial, qui mourut Lrop jeune, il y a 50 ans, procurera le plus grand plaisir aux biologistes qui possèdent un peu le sens historique. Louis de Vilmo- rin a compris ce principe fondamental de la Génétique, que les caractères per- sonnels dun individu ne sont pas le vrai héritage, car deux individus iden- liques personnellement peuvent donner naissance à différentes séries de des- cendants. Voilà la conception de phénotype el de génolype. El son principe de « l'isole- ment », c'est-à-dire le principe de juger séparément les descendants de chaque individu, ce principe est réellement le point capilal pour l'analyse des popula- lions. J'avoue volontiers el avec un senli- Louis EL, pe Vumonix. ISIG-1860. ment de oralitude profonde, que c'est la lecture des notices de Louis de Vilmorin qui m'a servi de base pour mes premières recherches génétiques. L'idée de pouvoir « affoler » les plantes, présentée par Louis de Vilmorin. d'une manière originale et spirituelle, cache. sous sa forme bizarre, des expé- riences profondes sur l'étude des caractères recessifs. revenant à coup sûr dans la descendance d'hybrides qui. eux-mêmes, en sont personnellement dépourvus. Et ses discussions critiques sur la corrélation prétendue entre divers caractères morphologiques et physiologiques — par exemple entre la forme ou l'arrange- ment des feuilles el la richesse saccharine des betteraves, — démontrent une rare BANQUET DE CLOTURE. 15 clarté d'esprit. Louis de Vilmorin était tout à fait dégagé de ces idées regret- tables sur la corrélation qui ont causé un retard si grand, en établissant, par exemple, d'après les principes de Guénon, un jugement en tenant compte de l'ex lérieur des vaches, au lieu de déterminer directement leur vraie qualité laitière. Vraiment si Louis de Vilmorin, appuyé aussi sur les expériences de son éminent père, Pierre Philippe de Vilmorin, a réussi à obtenir de grands résultats pratiques pour la cullure des belleraves à sucre, c'est grâce à son génie qui s'est libéré des préjugés contemporains. Il reste un point à préciser, c'est la position de Louis de Vilmorin vis-à-vis de l’adaptionisme de Lamarck. On peut suivre les doutes de Vilmorin à ce sujet; son esprit clair el analytique se refusait à admettre les idées fantastiques d'adaptation héréditaire : el c’est, pour moi. un critérium de plus pour la qualité de son génie. Nous avons vu que M. Philippe de Vilmorin a pu confirmer loul à fait les vues de son grand-père. Beaucoup de noms brillent dans la Génétique pré-mendelienne francaise. Je me rappelle avec plaisir les noms de Sageret — maintenant presque oublié — de Naudin -— à présent devenu moderne — el de Millardet. dont les expériences sur les vignes appartiennent à nolre époque. Mais je crois que Louis de Vilmorin doit êlre regardé comme un éminent représentant de la Génétique française pré-mendelienne el même pré-darvinienne. Mesdames el Messieurs, la dynastie Levêque de Vilmorin est toujours floris- sante ; notre excellent et aimable secrétaire général, M. Philippe de Vilmorin, qui S occupe, avec un si grand intérêt el avee de si beaux résultats, des recherches de Génétique, en est la preuve. Il a ajouté ses mériles personnels à l'histoire glorieuse de ses ascendants, el nous lui sommes profondément reconnaissants d’avoir si bien préparé cette Conférence. Nous regrellons bien vivement l'absence de M" de Vilmorin. J'ai eu l'occa- sion d'admirer en elle les qualités supérieures d'une vraie dame francaise. Nous faisons des vœux pour son prompt rétablissement. (Applaudissements.) Mesdames, Messieurs, je vous propose un loast en l'honneur de notre secré- taire, M. Philippe Levèque de Vilmorin et de sa famille florissante! (Applau- dissements.) M.le Professeur E. von TscnerMaKk prononce, en allemand. le Loast suivant : Mesdames et Messieurs. Comme délégué du gouvernement autrichien, j'ai l'honneur de remercier le Comilé d'organisation de la 4° Conférence inlernalionale de Génétique, de son hospilalité, au nom des Autrichiens invilés. Il est cerlainement compréhensible que c’est pour nous autres Autrichiens, une grande joie et une grande fierté de voir que le germe semé à Brunn par Gregor Mendel, el dont la croissance fut stimulée en 1900, est arrivé déjà à être une forte plante qui — nous voulons nous exprimer modestement — promet de donner dans un avenir prochain des fruits précieux pour la théorie comme pour la pratique. L'enthousiasme inter- nalional pour le Mendélisme ne nous a pas seulement conduit à d'importants succès scientifiques, il nous a également procuré, dans nos congrès, de nom- breuses el amicales relations et particulièrement à Paris. 74 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Puisse cet enthousiasme international, qu'accompagnent lant de vœux scientifiques el amicaux, ne pas s'affaiblir! C'est sur ces derniers mols que je lève mon verre el bois à votre santé. (Applaudissements.) NE SWING LEE C'est avec beaucoup de plaisir, Mesdames el Messieurs, que je prends la parole. Je ne doute pas que vous ne reconnalssiez avec moi que celle Conférence a eu une grande valeur, el celle valeur ne réside pas seulement dans le plaisir de faire la connaissance des hommes qui s'occupent de ces questions si importantes, mais aussi, dans ce fait, que l'attention publique est grâce à celle Confé- allirée sur la Génétique, rence. Naturellement, je ne crois pas qu'il puisse x avoir une question aussi importante que la Géné- lique. Quand je pense aux millions d'animaux qui vivent; quand je pense à l'homme qui élève ces animaux, aux billions de plantes qui les nour- rissent, el quand je pense que ces plantes, ces animaux el l’homme même pourront être amé- liorés au moyen des principes généliques, je ne M. W.-T. Swincse. peux pas supposer qu'une autre science fera plus de bien à l'humanité que la Génétique. J'ai suffisamment exprimé notre foi dans l'avenir de la Génélique, et je suis certain que chacune des Conférences donnera des résullats. Il faul appeler votre allention sur ce point qu'une des ambitions fondamentales de notre orga- nisalion, c'est de créer un lien entre la science et la pratique: il ne faut pas devenir trop scientifique, el nous devons recevoir loujours chez nous les pra- liciens avec grand honneur. La science et la pratique doivent toutes deux progresser ensemble. M. Delage, notre distingué président, l'a dit : c’est un pralicien qui fera ces grandes découvertes qu'il attend. D'autre part, nous avons étudié aujourd'hui une question d'organisation qui intéresse tout le monde : nous avons décidé que les Conférences interna: lionales seront reliées entre elles à l’aide du Comilé que nous avons créé c'est ainsi qu'il y aura non seulement une cinquième Conférence, une sixième, une seplième, une huitième, mais bien d’autres jusqu'à une n....ième Confé- rence. (Applaudissements.) J'espère que la cinquième Conférence se réunira en Amérique. Je n'insiste pas, mais si les condilions sont favorables, venez el vous serez recus avec les plus grands honneurs. Je vais plus loin el je pense que non pas la »....1ème Con- férence, mais une Conférence plus rapprochée se réunira en Chine, car dès l'instant qu'on devient civilisé on s'intéresse à loutes les questions interna- lionales. Il n'y a pas de science comme la Génétique. (Applaudissements.) BANOUET DE CLOTURE. Ts MAP ME OTSY: Mesdames, Messieurs, On m'a fait le grand honneur de m'inviler à répondre, pour autant que cela regarde mon petit pays, la Hollande, au toast de M. Delage aux Génélistes étrangers. On a fait, je regrette de vous le dire, un choix très malheureux, car je ne me sens nullement étranger dans votre pays hospitalier. (Applaudissements.) Nous avons en Hollande un proverbe qui dit « Chaque homme a deux pays : la France et le sien! » Ce proverbe dit vrai, parce que lous, à quelque nation que nous appartle- nions, nous avons une delle envers la France, delle que je ne veux pas préciser, mais que nous sentons (ous. (Applaudissements.) Si quelques-uns parmi nous sont venus en France en vrais étrangers, je suis sûr qu'ils ne le sont plus et qu'ils retourneront dans leur pays comme amis de la France, comme amis d’un pays dans lequel nous avons admiré non seule- ment la grâce et l'esprit qui sont si bien connus comme étant des qualités essentiellement françaises, mais aussi ce que je voudrais appeler «le bon sens » qui a rendu possible la réussite de ce Congrès, grâce à l'union de la pratique el de la science. Nous avons vu figurer dans le Comité de patronage les noms les plus connus, el les gens les plus illustres de France se sont entendus pour nous recevoir. Il m'est impossible de les remercier tous, mais je crois qu'ils seront tous d'accord avec moi pour remercier plus spécialement M. Philippe de Vilmorin (Applaudissements), qui, comme l’a dit M. Viger, a pris sur ses épaules la lourde charge de l’organisation de ce Congrès. : Vous savez lous que celle organisation fut parfaite, el c'est avec un vrai plaisir que j'adresse nos remerciements à M. de Vilmorin, parce que je sais, par une amilié de quelques années el par beaucoup de preuves, que ses efforts sont tout à fail désintéressés. Comme son père, son grand-père el son arrière-grand-père, il n’a d'autre désir que celui d’être utile au progrès de la France et de l'Horticulture. En terminant, je vous propose, Messieurs les Étrangers, de boire au pays qui nous a reçus d'une manière dont il a seul le secret, el je vous invite à crier avec moi : Vive la France! (Applaudissements.) M. le Professeur E. Baur prononce, en allemand, le toast suivant Mesdames, Messieurs, De différentes manières, le senliment qui nous domine tous étrangers, à été exprimé ce soir : sentiment de reconnaissance pour la grande hospitalité qui nous a élé offerte à Paris, hospitalité qui ne peut pas être surpassée. Il ne me reste rien autre à faire et à dire qui n'ait été fait ou dit : Je remercie la Sociélé Nationale d'Horticulture de France et le Comité d'organisation du Congrès, au nom des Congressisles de l'Empire allemand pour laimable réception que nous avons trouvée iciet pour loutes les belles el intéressantes choses qui nous furent présentées. Nous nous rappellerons volontiers, vous pouvez en avoir l'assurance, des beaux jours passés à Paris. (Applaudissements.) Tü IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. M. Philippe de Virmonix termina la série des discours en portant le toast « à la Presse » : Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Un des résullats des études que nous poursuivons a été évidemment de rapprocher, au point de vue génétique, les caractères psychologiques et les caraclères biologiques. Cependant, il ne faudrait pas aller trop loin. Il me semble qu'une distinelion s'impose. C’est pourquoi, sur le programme vulgaire- ment appelé « menu », que vous avez trouvé à votre place, on réserve une page à la nourriture du corps et une page à la nourriture de l'esprit. Il me semble que dans l’élat actuel de la science, il serait dangereux d'in- Lervertir l'ordre des facteurs. En Lous cas, je vois mon nom sur une de ces pages, heureusement pas sur celle des comestibles (Rires) el je constate que je dois porter un loast à la Presse. C'est un devoir fort agréable, que je remplirai de mon mieux, mais depuis quelques minutes j'ai été fusillé à bout portant d'une salve de compliments tout à fait immérités, et après avoir subi le feu sans broncher, il me semble qu'il est de mon devoir de protester (protestations) et en lous cas de mon droit. car nous sommes tous, il me semble, ici, à la recherche de l'exactitude scien- lifique et je dois donc essayer d’extirper de vos esprits quelques idées fausses. Il faut rétablir les faits, lesquels sont les suivants : 1° La Conférence Internationale de Génétique qui vient de se terminer a été organisée par la Société Nationale d'Horticullure de France ; 2 Elle a élé généreusement soutenue par des bienfaileurs, au premier rang desquels nous devons placer le prince Roland Bonaparte, la Société botanique de France et son Président; o° Elle a profité de l'autorité de son Comité de patronage, lequel réunissait dans un mélange fort agréable les noms des plus grands savants et des plus éminents praliciens ; 4 Les autorités municipales et préfectorales de Paris, les directeurs de l'Ins- litut Pasteur, du Muséum, de l'École d'Alfort nous ont permis d'annoncer à nos adhérents qu'il seraient partout les bienvenus. Je citerai également le prince Roland Bonaparte, déjà nommé, qui nous a reçus avec sa cordialilé habituelle à l'égard des naturalistes du monde entier. »° J'étais entouré de collaborateurs intelligents, que vous connaissez. comme Hagedoorn, Mottet, Meunissier (Applaudissements), sans parler des collaborateurs plus modestes mais non moins dévoués qui n’ont ménagé ni leur Lemps, ni leur peine pour arriver au succès et à l'organisation parfaite de ce Congrès ; 6° Vous êles venus, vous-mèêmes, de tous les ‘coins du monde. apporter à celte Conférence, par le prestige de vospersonnalités illustres, le caractère à la fois sérieux, scientifique et international que nous ambitionnions pour elle, el vous êles venus non pas seuls, mais accompagnés de vos femmes, de vos filles, de vos élèves, de vos collaboratrices dont la présence enguirlande cette table, comme elle a ensoleillé toutes les réunions du Congrès. (Applaudissements.) Vous voyez donc, messieurs, que cette Conférence devait être un suecès. Au milieu de tant de forces effectives, je n'étais qu'un point central et, je dois le dire, assez honorable, mais n'importe qui aurait été à ma place, que le résul- lat final eût été absolument le même. (Non! Non!) BANQUET DE CLOTURE. 17 Je dois donc n'accepler absolument que la quote-part qui me revient dans la responsabilité générale, d'autant plus que j'ai eu, en dehors, la joie pure el sans mélange de retrouver ici un cerlain nombre de bons camarades et en mème lLemps de jeter les bases de ce qui sera plus lard de solides amitiés. (Æpplaudissements.) Il est une autre puissance qui nous a très effectivement aidés, el si je n'en ai pas parlé plus haut, ce n'est pas par oubli, c’est par un artifice oraloire, afin d'arriver au moment opportun au sujet de mon toast. Cet être à la fois fort el doux, qui peut à son gré semer la terreur ou la joie, l'enthousiasme ou le découragement, qui rend à l'humanité les services les plus signalés, depuis la propagation nniverselle des grandes idées jusqu'à l'emballage des chaussures, la Presse, puisqu'il faut l'appeler par son nom, capable... mais au fond, de quoi n'est-elle pas capable puisqu'elle est toute-puissante! La Presse, en tout cas, a élé bienveillante pour nous. La Presse spéciale, scientifique, horticole a annoncé dans le monde entier notre Conférence el nous à soulagés du lourd souci de penser que peut-êlre quelque personne intéressée n'avail pas élé touchée par nos cireulaires ou par nos convocations. La Presse quotidienne consacre depuis quelques jours une part importante de ses colonnes, si encombrées en ce moment, aux résultats de nos travaux. Grâce à elle, notre science a élé vulgarisée, dans le bon sens du mot, el grâce à elle, je l'espère, le mot de « Génélique » cessera d'être une énigme pour nos compaltrioles. Je vous demande donc, mesdames, mesdemoiselles eL messieurs, de lever avec moi votre verre en l'honneur de la Presse. (Applaudissements.) UT ALL DEUXIÈME PARTIE COMMUNICATIONS ET RAPPORTS SUR LE PRINCIPE DE LA COALESCENCE DES PLASMAS VIVANTS ET L'ORIGINE DES RACES ET DES ESPECES! Par le D' Armand GAUTIER, Membre de l'Institut, professeur à la Faculté de médecine On admet généralement que, chez les êlres vivants, l'espèce est délerminée par un ensemble de caractères propres à un groupe d'individus pouvant se fer- üliser entre eux en conservant leur type général PEN: commun. Mais, de ces caractères, certains peuvent varier, sinon de nature au moins de proportion, els sont la taille, la couleur, la grosseur relative de certains organes, l'état glabre ou velu, ete.; ces caractères variables sont dits secondaires parce qu'ils peuventse modifier alors que seconserventlescarac- lères généraux de l'espèce. Des variations de ces caractères secondaires résultent les diverses races. Lamarck et Darwin ont essayé d'expliquer les varialions de ces caractères el l'apparition des races, et même des espèces, par l'influence des milieux, les êtres lendant à se mettre en harmonie avec les conditions de l'ambiance, les organes qui fonclionnent le moins Salrophiant, el les êtres les moins aples à Ss'adapler au milieu où ils vivent : Phot. Cautin el Berger. lis al'als ant CU à peu, d où une sorlc de st let = CISpalraiss M. le D' A A ER, ) DLL lion naturelle. Ainsi se formeraient les collections d'individus doués des mêmes aptitudes, el se fixeraient ces caractères généraux et stables qui délerminent les espèces, chacune d'elles se séparant de la suivante en raison de la disparilion des {ypes intermédiures de moindre résistance. Celle théorie ingénieuse qui pourrait au besoin expliquer la formation des espèces, ne nous dil pas en quoi consistent les modificalions essentielles qui se sont ainsi introduites dans ces groupes originairement réunis, modifications si profondes qu'il ne saurait plus y avoir d'alliance, du moins d'alliance féconde, entre les êtres de même nature primilive qui se seraient ainsi peu à peu séparés ; et celle dernière remarque suffirait à elle seule à mettre en suspicion 1. Communication faite à la premiére séance de la Conférence. QI] IV CONFERENCE INTERNATIONALE DE GENETIQUE. l'hypothèse du mécanisme purement quantitalif des différences ainsi introduites. S'il est vrai, el l'on ne peut le contester, que les milieux agissent sur nous pour nous modifier, ce ne saurail être qu'avec une extraordinaire lenteur. comme en témoignent les dessins des animaux préhistoriques laissés par l'homme des cavernes, dessins qui reproduisent si fidèlement nos animaux sau- vages ou domestiques actuels; depuis des milliers el des milliers d'années ils restent semblables à leurs vieux ancêtres, alors que les conditions ambiantes ont si souvent el si profondément changé, depuis et même avant les temps gla- ciaires. L'hypothèse de Lamarck et de Darwin reste donc toujours une hypo- thèse : en loul cas elle est absolument insuffisante pour expliquer les faits de brusques variations dont je vais maintenant parler. J'ai essayé d'établir, en 18K6!, que des modifications importantes peuvent se produire chez les êlres vivants sans que ces varialions notables, quelquefois héréditaires, aient été précédées d'aucun lent changement sensible intermcé- diaire. Je crois que ces brusques changements, en apparence quoique bien à tort, dits spontanés, que l'on nomme aujourd'hui plus souvent des mutations à la suite d'observations très postérieures aux miennes, sont l’origine habituelle de la variation des races el des espèces. Ces brusques changements résultent, suivant moi, comme Je pense pouvoir le montrer, non pas de l'influence banale du milieu, mais de l'imprégnation des plasmas vivants, reproducteurs où végé- Lalifs, par un plasma étranger qui, en vertu desa constitution moléculaire propre est apte à entrer en coalescence?, c'est-à-dire à croître et fonctionner avec le plasma primitif qu'il à ainsi modifié brusquement, phénomène absolument com- parable au phénomène banal el Lypique de la fertilisation du plasma de Fovule féminin par le plasma mâle, la fécondation croisée étant l'exemple banal de ces coalescences suivies de variations immédiates. C'est surtout dans le régime végélal où Lout est plus simple, plus maniable el plus rapide qu'il faut d'abord observer et expérimenter. Prenons le bourgeon d'un végétal et greffons-le sur une espèce voisine. Nous pourrons constater, sinon dans {ous les cas, du moins dans les plus favo- rables, une double influence. D'une part, le greffon réagissant sur le porte- greffe lui passera une partie des caractères de son espèce, de l'autre. el réciproquement, tout où parlie de la plante issue du greffon pourra reproduire quelques-unes des formes de l'espèce porte-grefre. Je ne rappellerai des observations que j'avais déjà réunies en 187N-18K0. quand je voulus contrôler les idées que m'avaient suggérées mes recherches d'alors sur les catéchines des acacias etles pigments de la vigne (recherches dont je reparlerai plus loin) je ne rappellerai. dis-je, que l'observation due à M. Jouin du célèbre néflier de Bronvaux. C'est un néflier plus que centenaire greffé sur aubépine, Loute la partie de l'arbre sorlie du greffon est bien un néflier, mais il y à quelque trente ans, au-dessous de la greffe sur le vieux pied d’aubépine. sorUl un rameau de néflier différant d'ailleurs du néflier ordinaire en ce que le L. Voir en Houwace à Cnevreur, Mécanismes de la varvalion des êtres vivants, p. 29. Nlcan. éditeur, Paris, ISS6. et Cours de Chimie, Ve édition. t. IH, p. Stl. 2, De coalescere, croitre ensemble. A. GAUTIER. — SUR LE SRINCIPE DE LA COALESCENCE DES PLASMAS VIVANTS. sl bois de ce rameau est épineux el qu'au lieu de porter des fleurs solilaires, comme le néflier, ses fleurs, au nombre de 12, sont réunies en corymbe, comme dans l'aubépine. Les fruits, quoique latéralement aplalis, sont de petites nèlles. Voilà donc bien des caractères primitivement contenus dans Povule fécondé du néflier, qui ont été transportés par les plasmas végélatifs du bourgeon sur le pied d'aubépine et y ont fait naître une variété de néflier épineux qui lient à la fois des deux espèces conjuguées. Cette transmission des caractères d'une espèce à une autre par les plasmas végélatifs est plus rapide et plus sûre si l'on opère sur des plantes herbacées. M. le professeur L. Daniel greffe l'Helianthus latifolius, sorte de petit Soleil, sur l'Helianthus annuus. Le premier estune plante vivace à lige ligneuse, à rhizomes très développés se renflant en tubercules:; le second est une plante annuelie dont la tige est pourvue d'une moelle abondante, riche en inuline. De cette union est provenue une race de Soleils persistants beaucoup plus longtemps que FA. «n- nuus, race à lige ligneuse et dure, couverte d’un épiderme vert sombre, portant de nombreuses lenticelles, comme la tige du Petit Soleil qui avait fourni le greffon alors que la tige du Grand Soleil est vert pâle, à poils persistants el presque sans lenticelles!. On voit dans ces cas le transport sur le pied porte-grelfe, par les seuls plasmas du bourgeon, des caractères d’une espèce à une autre espèce. S'il en est bien ainsi, on comprend que l’action réciproque du porte-grelle sur la partie du végétal issue du greffon doive aussi S'observer. C'est ce que vérifie, en effet, l'expérience. En greffant des bourgeons d’Abutilons ou de Pas- siflores à feuilles vertes homogènes sur des pieds de même espèce, mais à feuilles panachées, M. Lemoine, le savant horticulteur de Nancy, obtint des variélés de chacune de ces espèces à feuilles panachées. Parmi bien d'autres observations de ce passage des caractères du pied porte-greffe au greffon, je cilerai encore l'observation qui me fut signalée par le célèbre hybrideur de vignes, M. Jurie?, à la suite de ma communicalion sur le mécanisine de ces varialions brusques que je venais de faire au Congrès viticole de Lyon en 1897. Un pied de vigne Labrusea (variété Isabelle, cépage américain dioïque), avait été, en IS89, greffé de Poulssard, espèce française hermaphrodite. En 1889, sur un rameau sorti du greffon, apparut, non plus le feuillage du Pouls- sard, mais celui du Labrusca Isabelle, c'est-à-dire du pied américain. Les fleurs de ce rameau evrent la hâtivité de l'Isabelle; les fruits, intermédiaires entre ceux des deux espèces avaient, comme je m'en assurai, une couleur et un goût tenant des deux. Les vrilles de ce rameau étaient continues, généralement grou- pées 4 à à de suite, caractère des Labrusca. En un mot, le pied porte-greffe avait communiqué par ses plasmas à l'une des branches issue du greffon une partie des caractères de l'espèce Labrusca. Dans les expériences de greffes herbacées dues à M. L. Daniel, le piment greffé sur tomate fournit des fruits de grosse taille, de forme arrondie, aplalis et côtélés profondément, rappelant entièrement par leur forme ceux de la tomate. L'aubergine greffée sur tomate participe de même des caractères des deux espèces ainsi coaplées. Par ces exemples, et bien d’autres, on voit clairement que ce n'est pas 1. Je n'ignore pas qu'on a mis en doute quelques-uns des faits observés et publiés par M. L. Daniel Je les ai examinés en partie et les considère, en général, comme incontestables. 2. Publié dans la Revue des hybrides franco-américaine de P. Gouy, juillet 1902, p. 152. IV CONFÉR, INTERN, DE GÉNETIQUE. (] 82 IV: CONFÉRENGE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. seulement le pollen étranger qui contient en lui le pouvoir modificateur de la race. Ce pouvoir se retrouve dans le bourgeon, dans le plasma végélalif lui- même, el jusque dans les plasmas somaliques qui circulent dans la plante. Si le greffage du bourgeon est possible, la coalescence des plasmas se produira ; el plus ou moins lardivement, si les condilions deviennent favorables, il appa- raitra sur le porte-greffe ou sur le végétal sorti du greffon une variation quel- quefois, pas très rarement, transmissible par graine; en un mot, il se créera ainsi une race nouvelle. Ces lransformations végétales amenées par des coales- cences forluiles ou voulues des plasmas vivants peuvent, en effel, êlre assez slables pour se transmettre par graines. Celles qui proviennent, par exemple, de l'alliaire greffée sur chou, du pois de Knight sur Faba vulgaris, ele., on donné, par semis, des plantes qui participent aux qualités des deux espèces conjJointes!. Je cilerai plus loin d'autres exemples de ces transmissions. Chose inattendue, mais qui vient appuyer fortement ma démonstration, si l'on peul marier par la greffe les plasmas d'espèces différentes, quelquefois même associer des genres voisins, on ne saurait y parvenir si, dans deux espèces, même lrès rapprochées, les principes constitutifs des plasmas, tout en élan semblables el symétriques, sont inversement construits. On ne saurait faire pénétrer une vis dextrogyre dans un écrou levogyre, fùt1l de même pas et de même diamètre. C’est aussi ce qui se passe pour les plasmas. Les chicoracées se greffent facilement entre elles mais à l'exclusion des espèces qui forment de l'inuline, amnidon levogyre, qui ne sauraient entrer en coaplation avec celles qui donnent de l'amidon dextrogyre. Ces deux substances, de même composition, mais dont la structure inverse est révélée par leur action sur la lumière pola- risée, Lémoignent elles-mêmes de la structure inverse (levogyre pour les chico- racées à inuline, dextrogyre pour celles à amidon ordinaire) des plasmas qui les ont produites. On ne saurait donner une démonstration plus sensible de ma théorie. Des faits analogues s'observent sur l'animal. L'action du plasma séminal d'une espèce avec celui de l’ovule d'une autre espèce n'a pas seulement pour effet de produire un hybride: si la femelle ainsi imprégnée une première fois esl ensuite fécondée par un mâle de son espèce, le produit pourra garder quelques- uns des caractères du générateur étranger antérieur. Ces faits dits de télégonie ne me semblent pas plus extraordinaires que ceux de l'influence du greffon sur le porte-greffe,ou de ceux de l'immunité que confère à l'homme une première alleinte de scarlaline ou de rougeole dont le virus une fois mis en coalescence avec les plasmas humains leur confère l'inaptitude de s'unir désormais à eux. Que ces virus de fièvres éruptives aient fait ou non naître à leur contact des anliloxines spécifiques, il est certain qu'ils se sont unis, au moins passagèrement. aux plasmas normaux de l'être humain devenus ainsi désormais incapables de contracter avec eux une nouvelle union. Je conclus de ces premières considérations que lorsque peut s'établir entre les plasmas d'un être vivant la coalescence d'un plasma étranger, fécondateur. végélalf, virulent, ou zymasique, cette alliance provoque chez l'être qui en esl le siège une modificalion de ses lissus el organes, modification qui peul se transmettre par fécondation directe, ou par greffe, quelquefois par graines. Douée d'aptiludes et de formes nouvelles la race, sinon l'espèce nouvelle, qui 1. Voir L. Danrez. Quelques applications pratiques de la greffe herbacée, Paris, 1894, Klincksieck. éditeur. et fnfluence du sujet sur la greffe cel réciproquement. Congrès horticole. 1898. A. GAUTIER. — SUR LE PRINCIPE DE LA COALESCENCE DES PLASMAS VIVANTS, S3 en provient, s'est ainsi formée sans transitions progressives. Elle échappe aux conceplions sur l'origine des variations lentes el successives de Lamarck el de Darwin. Il IL faut maintenant aller plus loin el se demander comment, dans la consli- Lulion intime de l’êlre nouveau, se manifeste l'influence du plasma étranger. La transformation qu'il amène consiste-t-elle seulement en signes extérieurs Lou- chant la forme. le développement relalif de certains organes, leur richesse plus ou moins grande en protéides, graisses, sucres, sels, elc., en un mol, se traduit- elle par des changements purement quantitatifs, ou bien l'influence du plasma étranger a-t-elle modifié les principes eux-mêmes constitutifs des lissus de l'être nouveau, el s'il en est ainsi, dans quels rapports les plasmas modifiés vontals se lrouver avec ceux de leurs générateurs? Pour nous renseigner à cet égard, revenons aux végélaux. Ayant greffé de la Belladone sur Pomme de terre, Strasburger conslata que latropine du greffon passait au porte-greffe!. [ei l'influence modificatrice apportée par le greffon semble bien agir non plus seulement sur la forme extérieure du porte- greffe, mais sur les produits spécifiques eux-mêmes de ses cellules. Si l'on admettail cependant que cette atropine ait pu se former d'abord dans le rameau issu de la greffe pour pénétrer ensuite, avec la sève, dans le tubercule du sujet, on ne pourrail pas faire celle objection aux fails suivants qui, vers 1879, m'ont définilivement éclairé sur ces importants phénomènes. On connait dans le genre Vitis une vingtaine d'espèces à fleurs hermaphro- dites originaires de l’ancien continent el quinze espèces environ à fleurs dioïques dites Vignes américaines. Dans l'espèce Vitis Finifera europea, qui comprend toutes nos vignes françaises, on distingue près de 2000 races ou cépages. Quelle est l'origine de ces cépages? Pollinisations croisées, semis, greffes, symbioses d'insectes ou de cryplogames. traumatismes, cultures, climats... ? On ne sait. Toujours est-il que les caractères extérieurs et les aplitudes de ces nombreuses variétés de vignes suffisent à les distinguer. Jusqu'en ISTS on avait pensé que loutes ces races étaient construites des mèmes malériaux, qu'elles ne différaient que par leur port, la forme de leurs feuilles ou de leurs fruits, leur plus ou moins grande richesse en sucre ou en pigment coloré, leur résistance à tel ou Lel parasite, ete. Mais, examinant à cette époque très attentivement la couleur du fruit de la vigne francaise, je conslatai, non sans une exlrème surprise, que chacun des cépages que j'éludiais élait caractérisé, dans la pellicule ou la pulpe de son fruit, par une matière colorante spécifique, différente en chaque cas. J'inseris ici, pour qu'on puisse faire la com- paraison, les formules de chacun de ces pigments : FORMCLE DU PIGMENT Cépage Aramon C8 H56020 HN CAICNAN Eu. SSD GÉHAO20 ee (RATES CSP 5 C6H#020 — TRUE AN NE CHHE0020 — Gamay. ; GHUH0020 / — PEEIBOUCHOT C#15SO®0 — Etc. Etc. 1. Über Versaschlungen und deren Folgen. 1884. œ IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. À chaque cépage répond done sa malière colorante chimiquement spéci- fique. Examinant alors la conslitution intime de ces divers pigments, je conslatai qu'ils appartiennent Lous à une même famille. Tous sont des acides polybasiques faibles: tous résullent de l'union autour d'un noyau trivalent de trois branches qu'on en délache, par l'hydrolyse, sous forme de phloroglucine et d'acides aro- maliques Lels que les acides prolocatéchique ou hydroprotocatéchique. De cel examen il résulle que la cause qui a provoqué la variation ou race a modelé le pigment dans ses parties accessoires seulement, tout en respectant sa structure chimique générale, comme cette cause de variation a respecté dans le végétal les caractères de l'espèce tout en modifiant les formes secondaires, Semblable constalation se ferait, sans aucun doute, si l'on examinail avec le même soin les autres principes spécifiques de chaque cépage: elle se ferait également sur les autres espèces végétales. J'ai élabli que, dès que celles-ci varient, leurs principes spécifiques constitutifs varient également. Ainsi pour les acacias, chacun d'eux (Acacia Catechu: A. arabica; A. Farnesiana, ele), pro- duit sa caléchine spéciale. Toules ces catéchines très semblables étaient aupa- ravant confondues, mais elles différent entre elles comme diffèrent les pigments de chaque cépage, c'est-à-dire qu’eiles ont toutes même struclure chimique générale, tout en différant par leurs parlies accessoires. Le Pin maritime de nos landes produit dans sa sève un pinène C® H® de même formule et mêmes propriétés générales que celui du Pinus australis. Mais landis que le pinène du premier est levogyre, celui du second est dextrogyre. | Ainsi, dans le règne végétal, le simple passage d'une race à une autre, a fortiori d'une espèce à une autre. entraine une variation si profonde de l'être vivant tout entier qu'à l'exception peut-être de quelques produits banaux qu'on trouve dans la plupart des plantes (amidons, sucres, cellulose, sels...) tous les principes propres à l'espèce ou à la famille : tanins. pigments, catéchines, essences, alcaloïdes, chlorophylles, etc., tous ces produits ont varié. Mais, de même que la race ou la variélé conserve les traits essentiels de l'espèce pri- milive dont elle ressort, de même les nouveaux principes qui la forment, tout en variant dans leurs parties accessoires, ont conservé leur structure chimique générale. Ces modifications des principes constitutifs de l'espèce, lorsque varie la race, sont les signes certains, décelables à l'analyse et à la balance, des modifications correspondantes survenues dans les plasmas où se sont formés ces principes nouveaux. À loute modification de structure des protoplasmas, en effet, répond une modification de leur fonctionnement et de leurs produits, el réciproquement la variation de ces produits est le signe irrécusable el précis de la variation mo- léculaire des plasmas qui les ont engendrés. Par ces recherches sur le mécanisme chimique de la variation des races, Je pense done avoir établi que les modifications de l'être nouveau, qu'elle qu'ait élé l'influence qui les a suscitées, s'inscrivent jusque dans les formes internes, inaccessibles mème à l'observation microscopique, de ses micelles ou agrégals protoplasmiques spécifiques qui transportent en eux la race, de telle sorle que les caractères extérieurs de l'être vivant lout entier ne sont que la résultante, la marque sensible extérieure de ces modifications internes micellaires accusées par la varialion des produits qui se forment dans les plasmas ainsi modifiés. A. GAUTIER. — SUR LE PRINCIPE DE LA COALESCENCE DES PLASMAS VIVANTS. So Nous en avons bien d’autres preuves. Les albumines de ces protoplasmas autrefois confondues entre elles, nous savons aujourd'hui qu'elles diffèrent d'une espèce et même d'une race à l'autre. L'albumine de l'œuf de poule n'est pas celle de l'œuf de cane ou de dinde; pas plus que le sérum du sang humain ne se confond avec celui du singe, même anthropomorphe, encore moins du cheval ou de l'âne, ainsi que le démontrent. non seulement leur pouvoir rolatoire, mais leurs propriétés el encore plus particulièrement les anticorps et précipi- lines qu'elles font naître quand on les injecte d’une espèce à une autre. Il en est de même des hémoglobines des divers sangs qui différent par leur solubilité, leur forme cristalline, les hématines qui en dérivent. Et, si ces principes sont différents, à plus forte raison l’est-elle cette associalion micellaire, trame vivante et spécifique des plasmas reproducteurs ou somatiques qui les transportent. Sans doute, on peut concevoir que, les conditions du milieu variant, tempé- ralure, éclairement, alimentation, utilisation ou immobilisation de cerlains or- ganes, elc., quelques-uns des caractères extérieurs de l'être vivant puissent varier. C'est l'hypothèse de Lamarck et de Darwin. Mais combien sont lentes ces varialions! Le cheval, le mouton, pour prendre des exemples, descendus depuis un temps immémoral des hauteurs glacées de l'Himalaya et acclimatés dans nos plaines, n'ont pour ainsi dire pas varié, si l’on s’en rapporte aux dessins de l'homme des cavernes. Mais on comprend qu'il n’eu soit plus de même si deux races déjà fixées, et a fortiori deux espèces, viennent à marier leurs plasmas reproducteurs où somatiques. De la nature différente, quoique à quelques égards harmonique, de leurs plasmas, s'il peut se produire une coalescence ou coapta- tion, la variation subite du plasma résultant aura pour conséquence immédiate la variation du fonctionnement de ces plasmas et de leurs produits. La modili- cation de la race ou de l'espèce devra done, dans ces cas, se faire non plus sue- cessivement et lentement, mais brusquement et sans changements intermé- diaires, puisque a été subile l'introduction du plasma modificateur. Telle est la conception, alors bien imprévue, à laquelle je fus conduit par mes expériences de 1878-1882 sur la nature des modifications intimes qui accom- pagnent les variations des races que nous pouvons obtenir par pollinisalion ou par greffe. J’essayai de vérifier aussitôt ces théories en m'appuyant sur les faits alors connus que j'exposai pour la première fois en 1886, dans mon mémoire sur le mécanisme de la variation des races el des espèces publiés dans l’Hommage à Chevreul". Ces faits de variations brusques relevés sur quelques végétaux que venaient expliquer les déductions lirées de mes expériences n'étaient pas parvenus à con vaincre les adeptes du transformisme darwinien alors universellement accepté. Ils étaient regardés comme des exceptions, des hasards, des retours ataviques à des types ancestraux, des monstruosités, el cela jusqu’en 1901 où Hugo de Vries publia ses observations personnelles sur les variations des Ænothera. Sur 15 000 pieds d'Ænothera provenant du semis des graines de la deuxième géné- ration d’'Æ. Lamarkiana \ype, dix montrèrent des caractères divergents. Cinq étaient des Ænothera lata el cinq des Æ. nanella. « Je n'ai point trouvé, dit de Vries, de types intermédiaires entre elles et la forme normale. Elles prennent l. Mécanisme de la variation des races. MoumaGe À Cuevreur, Paris, Alcan, éditeur, 1886. Voir aussi Revue de vilicullure, décembre 1896. Mécanisme de la variation des races el des espèces. Voir aussi Compte rendu du Congrès de viticulture de Lyon, 1891; fieuue scientifique, 6 février 1897. p. 16%, et 15 décembre 1901, p. 1040. SG IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. naissance subitement avec Lous leurs caractères, sans variations préparatoires ni transitions. Ce fut une transformation subite dans un autre type »‘. De ces transformations, auxquelles il donne le nom de mutations, de Vries ne donnait pas l'explication. Il inventa le mot de mutalion pour les faits dont j'avais mon- tré le mécanisme depuis 20 ans. Mais ses observations, comme celles de MM. Bla- ringhem et Viguier, relatives aux varialions de la Capsella bursa pastoris se transformant, au milieu d'une multitude d'autres pieds qui ne varient pas, en Capsella Viquieri et se reproduisant par graines, sont de nouveaux et frappants exemples de ces transformations subites et transmissibles à la descendance, faits singuliers mais déjà connus en assez grand nombre lorsque j'altirai sur eux l'attention et les expliquai à la suite de mes recherches sur la variation des pigments de la vigne, les catéchines des acacias, les tannins, ele., en ASTS. III Il est impossible, on l’a vu, de soutenir aujourd'hui avee Weismann el Voekting que toute varialion de l'être vivant est d’origine sexuelle ou du moins est transportée ‘par les cellules spécialement chargées de la reproduction. On vient de montrer, en effet, quelle est aussi, et fort souvent, la conséquence de l'alliance de deux plasmas conjugables, quoique différents, quelle que soil l'origine de ces plasmas. J'en ai donné bien des exemples empruntés à la greffe; il est même lrès intéressant de remarquer que cette méthode de transformation est autrement générale, du moins chez le végétal, que celle de la pollinisation croisée. En effet, landis que l'hybridation par le pollen ne réussit qu'entre plantes très voisines el généralement de même espèce, la coalescence des plas- mas végétalifs peut avoir lieu entre espèces, quelquefois même entre genres différents. La pollinisation de la tomate (genre Lycopersicum) par le piment (genre Capsicum) ne peut s'obtenir, alors qu'on peut greffer piment sur tomate el faire naître ainsi des variétés intermédiaires. L’alliaire (genre Sisymbriun) peut se grefler sur chou (genre Brassica) sans que l’alliaire puisse servir par son pollen à fertiliser le chou (Daniel). Le Chrysanthème et l'Absinthe se gref- fent sur le Soleil, mais ne peuvent être pollinisés utilement par celui-ci. La greffe du Carthame sur Soleil annuel réalise l'association des plasmas de plantes empruntées à deux sous-familles différentes, ete... Mais tout en s'obtenant le plus souvent par voie de fécondation sexuelle ou par greffe, la variation des plasmas et de la race peut se réaliser par d'autres voies. Quand la toxine lyphoïdique ou le virus vaceinal modifient l'individu humain au point de le rendre inapte à recevoir l'atteinte dela fièvre typhoïde ou de la variole, c'est sans doute en vertu d'une adaptation entre la constitution intime de ce virus el les plasmas de l'organisme que se produit cette coalescence qui précède la formation des antitoxines et confère l'immunité. Des faits sem- blables s'observent chez les végétaux : l'action des toxines microbiennes ou parasitaires peut devenir pour eux une cause de variations fonctionnelles el analomiques. J'en citerai, parmi bien d’autres, deux ou trois exemples. Sur cerlains pieds de menthe poivrée on voit l'inflorescence de quelques rameaux offrir la disposition des sommités fleuries d'un genre voisin : le Basilie (Ocymaum basilicum). Ces rameaux dits basiliqués produisent une essence d’odeur particulière et dextrogyre contrairement à l'essence levogyre et d'odeur poivrée 1. Espèces el Variétés par De Vies, 1901-1905. . A. GAUTIER. — SUR LE PRINCIPE DE LA COALENCENCE DES PLASMAS VIVANTS. S7 très sensiblement différente du reste de la plante. Or, MM. Charabot et Ebray, à qui l’on doit cette intéressante observation. ont élabli, en 1898, que cette rarialion de la menthe poivrée est occasionnée par la piqûre d'un insecte, D'après les observations de Mechan, rapportées par A. Girard, les Liatris el les Fernonia, lorsqu'ils ont leurs racines atteintes par le mycelium d'un certain champignon, deviennent plus rameux, paniculés, à tiges fasciées. Leurs anthères restent infécondes, le pistil est respecté; de sorle que ces plantes d'hermaphrodites deviennent unisexuées. La forme dioïque du Pulicaria dyssen- terica (Gaertner) décrite par Giard est aussi due à une action parasitaire inté- ressant les organes souterrains du végétal (Molliard)?. Le Dioscorea acrophyta est une monocotylédonée qui dérive du D. Smilax par ses feuilles cordées et ses inflorescences simples. Cette modification est due, comme l’a montré de Wildeman, à la piqûre d’un acarien. Il semble enfin que l’on doive, dans certains cas, attribuer les variations brusques des végétaux transmissibles ou non par semis, non plus à l’introduc- tion d’un plasma nouveau, d'une toxine ou ferment exeilateur étranger, mais à la soustraction d'une zymase naturelle nécessaire au développement successif et normal de l'être en formation, ainsi qu'il advient chez l'homme dans le cas de myxædème avec altération de la glande thyroïde, ou lorsqu'il est privé, avant tout son développement, des glandes génilales. M. L. Blaringhem a signalé à plusieurs reprises l'influence des mutilations sur l’apparition d'espèces nou- velles*. En sectionnant la lige du maïs au ras du sol au moment où la panicule mâle va paraître, le maïs dit de Pensylvanie se change en Zea Mays psewcdo- androgyna, nouvelle espèce apte à se reproduire par semis. Le maïs à feuilles crispées du même savant, est dû, lui aussi, à une mutilalion de ce même maïs de Pensylvanie et celte race nouvelle se transmet par graines depuis plusieurs généralions ‘. Il est certain que ces modificalions de l'espèce ne sont pas toutes aptes à se reproduire par graines comme celle de l'Ænothera, des maïs, du chou greffé d'alliaire, du pois de Knight sur fève. Mais il suffit pour notre démonstration que cette transmission se réalise dans les cas les plus favorables pour établir que l'hypothèse de Darwin ne s'applique pas à ces modifications d'où vont dériver brusquement de nouvelles races ou espèces. Toutes ces variations, transmissibles ou non par les graines, ont, en effet, ce caractère général de se produire sans transilion, de ne frapper que de rares individus dans un milieu commun à des milliers d'autres de même espèce qui eux ne varient pas, de n’al- teindre quelquefois qu'un seul rameau ou qu'une partie d'un rameau, lorsque seul il a élé touché par l'une des causes modificatrices sus-indiquées. En un mot toutes ces modifications, transmissibles ou non, obtenues par coalescences des plasmas fécondants, végélalifs, virulents, zymasiques, elc., échappent aux lois de l’adaptation lente et successive, attribuable aux conditions du milieu où elles apparaissent brusquement. 1. Bull. soc. chum., [3], t. 19, p. 119. 2. Il en est de même des variations de la Scabiosa columbaria dues à l'attaque de ses racines par l'Heterodera radicicola. Noir Comptes Rendus, +. 154, p. 146, et Bull. sciéntif. de France el de Belgique, t. 20, p. 55. 3. Voir Comples Rendus Acad. sciences, t. 115, 6 février 1905, t. 142, 95 juin 1906, t. 145 p. 245, 1249 et 195 4. Comples Rendus, t. 145, p. 1109. 88 1V* CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. IV Nous concluons que c’est principalement par le mécanisme de la coales- cence des plasmas vivants oblenue par pollinisation, greffe, inoculalions, actions parasilaires, apportant ou faisant naïtre de nouvelles associations micellaires, quelquefois par traumatismes modifiant les rapports réguliers des zymases végélales de l'être normal ou les faisant disparaitre, que se produisent les brus- ques varialions organiques et fonctionnelles d'où résullent les races et les espèces nouvelles. Contrairement aux modifications toujours très lentes et graduelles, que l'être vivant peut subir du fait des influences banales du milieu où il vit, les modifications dues à la coalescence des plasmas sont subites et individualisées, jamais générales. Elles frappent tous les Lissus de l'être ou parties de l'être qui arie, jusque dans ses micelles constitutives; elles modifient les produils spéci- fiques de ces micelles, comme en lémoignent mes recherches sur les pigments de diverses races de vignes, sur les catéchines des acacias, sur les chlorophylles. La variation de ces produits, quand varie la race, est le signe de la variation des plasmas qui les ont formés, el des cellules et organes dont sont constitués les nouveaux êtres. Mais comme la race el les espèces ne sauraient s'allier que lorsque les structures intimes de leurs proloplasmas sont très voisines, c’est-à-dire analo- gues de formes et de fonctions, les variations qui résullent de ces alliances ne touchent, le plus souvent, qu'aux détails structuraux secondaires des plasmas résullants, ainsi que le démontre l'examen détaillé de la constitution chimique de ces produils spécifiques nouveaux, produits qui n'ont varié, le plus ordinai- rement, que par les parlies accessoires de leur molécule dont la constitution générale reste le plus souvent respectée. Ces brusques variations, rares comme nombre d'individus, sont, au con- traire, la règle quand on en examine un très grand nombre à la fois. Considérer ces êtres nouveaux comme des Lypes aberrants, des lémoins de retours atavi- ques, des monstruosités dues au hasard, à la disjonclion, ele. c'est se payer d'hypothèses. Loin d’être monstrueux, les êtres qui varient ainsi ne franchissent généra- lement pas, dans leurs varialions, les limites au delà desquelles disparaîtraient les analogies de formes anatomiques, et tout en ayant été modifiés, les principes nouveaux dont ils sont construits conservent la structure chimique générale de ceux dont ils procèdent. Puisque la forme et le fonctionnement de chaque race et de chaque espèce sont corrélatives de la structure spéciale, micellienne des plasmas de chacune d'elles, formés eux-mêmes de produits spécifiques définis, il ne saurait y avoir de transformation d’une race, de passage d'une espèce à une autre, par grada- tions continues. En effet, d'un produit chimiquement défini à un autre il y'a toujours un saut brusque, jamais un changement graduel. C'est la loi de Dalton. La modification des produits, lorsque varie la race ou l'espèce, étant le témoi- gnage de la modification des tissus et plasmas dont ils dérivent, et l’origine de la transformation de l'être Lout entier, il s'ensuit que cel être vivant ne saurait varier par degrés insensibles comme l’exigerait l'hypothèse de l'influence lente el continue des milieux, telle que ladmet la théorie habituelle du transformisme. A. GAUTIER. — SUR LE PRINCIPE DE LA COALESCENCE DES PLASMNAS VIVANTS. S9 ON THE PRINCIPLE OF THE COALESCENCE OF LIVING PLASMAS AND THE ORIGIN OF RACES AND OF SPECIES SUMMARY I. The theories of Lamarck or of Darwin explain the varialion of living organisms by their tendency Lo adapt themselves Lo their surroundings, and by natural selection. But these theories seem only to be concerned with anato- mical or functional modifications, and not with the transformation of substances. They do not explain those modifications which arise suddenly, and which are often observed both in plants and animals. ILis known that sudden modificalions may result either from cross ferliliza- lion, or from grafting. About the year 1879, I observed that at least in plants, variation resulüing from cross fertilization may modify, not only the anatomical structure, but also those specific principles which constitute the new organism. Bul similar variations may also resull from (he co-oplalion of somatic plasma. It has long been observed by horticulturists and by Bolanists thal the specific characters ofthe graft may be {ransferred to the stock. (Bronvaux- medlar, Experiments of L. Daniel, elc.), and reciprocally, the characters of the stock to the graft. (Experiments of Jurie on Vitis Labrusca grafted by Pouls- sard, and of L. Daniel on the egg plant or Capsicum grafted on Tomato, etc.) The somatic plasma contains then a similar proprety Lo the germ plasm, viz, the power to transmil Lo the bud, and Lo the ovary of the plant, a modification which is immediately apparent, and which, in some cases, may be transmitted lo the offspring. (Alliaria grafted on Cabbage and Knighls' Pea on Broad Bean, from the seeds of which are obtained plants bearing the characters of both types). Although more difficult to observe, analogous facts may be found to oceur in animals: such are the phenomena grouped under the lerm {elegony, and those cases in which inoculation of the appropriate body renders Lhe organism immune Lo the corresponding disease. We may then conclude that when the plasma of a living organism, vege- table or animal, coalesces with the plasma of another species, whether by fertilizalion, vegelalively, or otherwise, a new form, may be produced, the characters of which may be transmilted to ils offspring. II. Whatis the essential nature of the varialions thus produced? By numerous and minule researches on the pigments of the Vine, in the years ISTS-ISS, I obtained evidence that, for each modification of the vine. there exisis a corresponding specific pigment. But I also observed that al though differentiated in their accessory characters these various pigments possess an analogous chemical structure, and the same general properties. Ï made similar observations on the calechins of various Acacias, on the tan- nins, and on various types of chlorophyll, and it must be concluded that in plants (and similarly in animals), the step from one race Lo another, « fortiori from one species Lo another, causes a modification of the specific chemical principles, conslituting the race or species. This chemical differentiation is without doubt a sign of a corresponding variation in the protoplasm. 90 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Without doubt, if the customary conditions in which the organism exists. aller, then the Lamarckian or Darwinian variations may appear, but always with extreme slowness, and by nearly imperceptible continuous modifications. On the other hand, the coalescence or symbiosis of living plasmas must necessarily result in a sudden alteralion of their functions, of their products, and consequently of the external form produced. In IS8S6, in my article « Sur le mécanisme de la variation des races », Hommage à Chevreul (Ncan, publisher) 1 noticed those abrupt modifications observed in plants and animals, and explained them by the coalescence of distinct plasmas either by fertilization or vegetatively. AL that time, De Vries was beginning those studies on the Genus (ŒÆnothera, the mutations of which may be reproduced from seed, which were the subject of his celebrated memoire published five years later, in 1901. Since that time the observations of M. Blaringhem and Viguier (1901) on the variations of Capsella bursa pastoris, and other works lately published (Molliard, Gaertner. Charabot et Ebray, elc.), have confirmed my observations of 4878, by which l'altributed ther various pigments of the Vines Lo variations of sexual origin. IT. The coalescence of vegetative or somatic plasma may be as effective as that of germplasm in the production of new races. By such means, not only species but even genera, may be uniled. Again, the stimulus Lo varialion may originale from insects, or from microbes; it may even act indirectly, as in the case of certain mycelia acting on the roots of plants, etc. Il cannot be asser- ted that all modifications that arise in this way are capable of transmission by sexual reproduction. Nevertheless, they do not come under the law of slow and gradual adaptation. IV. ['conclude that it is by the union or symbiosis of plasmas, sexual or somalic, resulting from fertilization, grafting, or from parasitic or traumatic action, that, either modifying the relations of certain ferments, or preventing their formation, gives rise Lo those abrupt changes by which new races or new species are produced. The sudden modifications thus caused correspond to those changes in specific principles constituting the new organism as I have held since 1878. Far from being monstrous, the variations of the individuals and of the races thus formed do not transgress the limits beyond which analogy with analomical structures or with specific chemical principles no longer exists. ERICH VON TSCHERMARK. EXAMEN DE LA THÉORIE DES FACTEURS. 91 EXAMEN DE LA THÉORIE DES FACTEURS PAR LE RECROISEMENT MÉTHODIQUE DES HYBRIDES : Par le Professeur Erich Von TSCHERMAK K. K. Hochschule für Bodenkultur, Vienne (Autriche). Mes expériences sur la cryptomérie, et, peu après, celles de Cuénot et de Correns sur le même sujet, ont prouvé que l’hybridation de certaines formes élémentaires produit, en parfaite conformité avec les lois mendéliennes, des hybrides nouveaux de valeur différente : dominants. codominants, réces- sifs, corécessifs, ele. Ces faits formèérent la base de la théorie des facteurs, établie par Cuénot, Correns, Bateson, Miss Saunders, Punnett. Cette théorie. d'après laquelle des unités ou des dispositions indi- viduelles agissant isolément ou en coopération engendrent les qualités apparentes des espèces et des races, nous donne une explicalion salisfaisante de ces formes nouvelles. En approfondissant l'ana- lyse des caractères extérieurs où phénoménologi- ques, celle théorie en a fait une-analyse causale du mode intérieur de l'hérédité : elle constitue. en outre; un moyen {rès propre à expliquer non seulement les cas simples, mais aussi les cas compliqués de Phot. Lenhard. M. le Prof. Ertcn von Tscuerwak. l'hérédité mendélienne. Même les cas de disjonction par séries des for- mes qui passent de l’une à l’autre, spécialement étudiés par Nilsson-Ehle et par moi, s'expliquent, se déduisent numériquement en admettant que les parents diffe- rent en deux ou trois facteurs. Il est vrai que, pour se rendre compte de certains cas d’après la théorie des facteurs, on doit supposer qu'il existe un certain rap- port, une certaine parenté entre quelques facteurs qui. en général, se comportent comme des unités entièrement autonomes. Ce rapport peut présenter les carac- tères d'union, d'empêchement ou de neutralisation, de suppression, de recouvre- ment, elpeut se manifester soil par suite de la réunion de facteurs auparavant séparés, soil par la séparation de facteurs jusque là réunis. Dans le premier cas, il en résulte des formes mendéliennes nouvelles par voie de synthèse; dans le second cas, des formes mendéliennes nouvelles par analyse. De telles hypothèses nous expliquent le phénomène de la production des formes mendéliennes nouvelles ainsi que les rapports numériques de disjonc- tion: elles permettent également de trouver les formules exactes pour les gamèles el les zygoles, et, par conséquent, pour la structure interne et la descendance possible des hybrides. Mais il ne faut pas oublier que ce résultat, si satisfaisant qu'il soit, ne suffit pas encore pour donner à la théorie des facteurs une base parfaitement solide, et pour supprimer loute objection. Pour arriver à ce but, il faut un 1. Communication faite à la première séance de la Conférence. 92 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. examen approfondi des conséquences de la fhéorie, c'est-à-dire un examen des formules déduites des facteurs à l’aide de nouvelles expériences. Un lel « experimentum crucis » consiste dans un recroisement méthodique des descendants des hybrides, spécialement des descendants déjà constants ou homozygotes, ce que l'on appelle « formes extraites », Ce recroisement doit se faire d’abord avec les parents, puis entre les descendants des hybrides eux- mêmes el, en dernier lieu, avec des races pures dont les formules de facteurs sont déjà suffisamment constatées el démontrées. Pendant les huit dernières années, j'ai fait ces trois catégories d'expériences sur un matériel Lrès nombreux. J'ai surtout examiné les descendants du croise- ment Pisum arvense, var. rosea, el Pisum salivum album. La production régulière dans ce cas d’une forme nouvelle à fleur rouge a déjà élé publiée et se trouve représentée dans le premier tableau. Un coup d'œil suffira pour nous en rappeler les détails (tableau 1). Le second tableau donne l'explication de ce cas dans le sens de la théorie des facteurs, d'après laquelle la fleur rose est due à la présence du facteur À, ainsi qu'à l'absence du facteur B, tandis que les races du Pisum sativum à fleur blanche, employées dans mes expériences, sont pri- vées du facteur À, mais renferment le facteur B. Par la synthèse de A et de B, on oblient la fleur rouge, soit dans des individus homozygotes, soit dans des individus hétérozygotes, dont les uns ne donnent une disjonction que pour le facteur À, c'est-à-dire en rouge et en blanc, ou pour le facteur B, c'est-à-dire en rouge el en rose, el les autres une disjonction pour les deux facteurs c'est-à-dire en rouge, en rose el en blanc. Le résultat le plus intéressant de cette déduction de formules c'est qu'il doit y avoir des descendants à fleur blanche manquant aussi du facteur B ou qui sont hétérozygoles pour ce facteur. Cette conséquence spéciale se voit clairement dans ie diagramme (lableau III), qui nous montre le mode d'héré- dité et de disjonction dans la seconde et la troisième génération en ce qui concerne les différents facteurs. Le quatrième tableau (tableau IV) nous repré- sente les expériences dans lesquelles les formules spéciales des facteurs ont été examinées el contrôlées au moyen du recroisement avec les parents et du recroisement mutuel des descendants obtenus. Il serait trop long d'indiquer ici dans tous les détails ce qui résulte de loutes ces expériences. Il suffit de dire que les conséquences tirées d’abord de la théorie se trouvent parfaitement justifiées par l’expérimentation et que, sans le moindre doute, il existe des des- cendants à fleur blanche, qui, recroisés avec le parent à fleur rose, ne pro- duisent plus d'hybrides à fleur rouge. Des résultats parfaitement analogues ont été obtenus par le recroisement méthodique de descendants produits par d'autres hybridations de nature dihybride ou « bifactorielle ». C'étaient surtout des croisements de Pisum sah- vum avec Pisum arvense à slipules non maculées, et de Pisum arvense, var. à graines non poneluées avec Pisum arvense, var. à graines rondes. Dans ces cas aussi, on oblint des descendants à fleur blanche, qui, contrairement à la race primilive de Pisum sativum, ne produisent plus de formes nouvelles avec sli- pules maculées el ponctuations violettes sur l'enveloppe des grains. Tandis que, dans ces deux cas, le premier croisement avait produit une forme nouvelle « dominante », c'est-à-dire une synthèse de deux facteurs jusque là séparés, on obtint, dans des autres cas, une forme nouvelle « codominante », c'est-à-dire une analyse ou séparation de deux facteurs jusque là réunis. ERICI VON TSCHERMAK. — EXAMEN DE LA THÉORIE DES FACTEURS. 95 L'épreuve par recroisement méthodique devient encore plus importante el même, en principe, indispensable dans les hybridalions où plusieurs facteurs sont en Jeu. J'étudie depuis 8 à 10 ans par la méthode du recroisement un cas de nature « trihybride », ou plutôt même, en réalité, de nature « tetrahybride ». Il s'agit ici de la couleur des fleurs chez les giroflées. Je me bornerai à mentionner en détail le cas d'hybridation de Matthiola incana var. rubra avec Matlthiola glabra var. alba, dans lequel, comme forme nouvelle dominante, la couleur violet pur apparaît dans la première génération. Le lableau V montre que, dans la seconde génération, 1l y a eu disjonclion en cinq formes : violel pur, violel cendré, rose pur, rose cendré el blane. Ces lormes apparurent dans les proportions numériques de 27:9 : 9: 5 : 16. On peul voir dans le même tableau comment se comportent les descendants ultérieurs. De l'analyse du mode et des rapports numériques de disjonetion il résulte que, comme le montre le lableau VI, le parent à fleur rose peut être représenté par la formule des facteurs : AbC (c'est-à-dire présence du facteur À, absence du facteur b, présence du facteur C); le parent à fleur blanche par la formule: aBc (absence des facteurs À et C, présence du facteur B). Cetle supposilion admise, la formule ABC correspond au violet pur, ABc au violet cendré, AbC au rose pur, Abe au rose cendré, tandis que la fleur blan- che se trouve représentée par les formules aBC, aBe, abC, abe, c'est-à-dire par quatre différents Lypes homozygotes sans compter les cinq types hétérozygotes. Pour se faire une idée de celte déduction, il suffit de jeter un coup d'œil sur le tableau VIT, lequel réunit les vingt-sept Lypes produits par disjonction el représente soixante-quatre individus. On lrouve dans le diagramme indiqué par des flèches la descendance, c'est-à-dire la troisième génération. Pour me convaincre de l'exactitude des formules mentionnées, j'ai fait un grand nombre de recroisements mélhodiques avec les parents ou avec d'autres races pures, ainsi que des croisements muluels entre les produits de disjonc- lion. On trouvera un apercu général de ces expériences au tableau VII, dans lequel j'ai enregistré, en même temps, les résultats prévus d’après la théorie des facteurs. En effet, il a été facile de démontrer l'existence de qualre, où même de neuf, différents Lypes parmi les descendants à fleur blanche. C’est ainsi que les descendants constants ou extraits, à fleur rose cendré de la formule Abe (A présent, B et C absents) recroisés avec le parent à fleur blanche de la formule aBc (A et C absents, B présent) produisent sans exception des hybrides à fleur violet cendré, correspondant à la formule AbcaBc. Par le recroisement avec un blanc, disjoint en compagnie de rose pur el correspondant à la for- mule abC (A et B absents, C présent), il résulte des hybrides à fleur d'un rose pur de la formule AbcabC; puis avec un blanc, disjoint en compagnie de rose cendré el correspondant à la formule abe (absence des trois facteurs À, B, C), il ne résulle que des hybrides à fleur rose cendré de la formule Abcabe. Par contre, il s’est trouvé dans la seconde el même aussi dans la (roisième génération, en compagnie de violet pur, de violel cendré ou des quatre Lypes chromatliques, cerlains descendants à fleur blanche, correspondant à la for- mule aBC (absence du facteur À, présence de B et C). Ceux-ci, recroisés avec des extraits à fleur rose cendré (Abc), produisirent, sans exception, des hybrides à fleur violet pur (AbcaBC). 9,4 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Le recroisement des descendants chromaliques extraits ou même des hété- rozygoles avec leurs parents ou entre eux donna exactement le résultal prévu par la théorie. Par exemple, on n'obtint du croisement de violel cendré, corres- pondant à la formule ABc (présence des facteurs À et B, absence de C). avec rose pur, correspondant à la formule AbC (présence de A et C, absence de B), que des hybrides à fleur d’un violet pur (ABcABC); et du croisement de violet cendré (ABc) avec rose cendré (Abc) on n'oblint que violet cendré (ABcAbc). Il est vrai que les rapports numériques trouvés dans la descendance ultérieure ne sont pas dans tous les cas d'accord avec les chiffres calculés d'après la théorie. Mais ces différences ne proviennent vraisemblablement que du nombre insuffisant des descendants observés. Les hybridalions méthodiques de la race parente à fleur rose pur ou à fleur blanche, ainsi que celles des descendants extrails avec d'autres races pures, démontrèrent que la formule des facteurs pour Matthiola incana var. rubra et Matthiola glabra var. alba élait encore plus compliquée. Le facteur sommaire chromatique À, examiné à fond, se lrouve composé de trois facteurs élémen- taires : À,, AÀ,, A.. Ces facteurs élémentaires, pris séparément, n'ont pas d'effet chromalique ; ils n’en acquiérent un que par une aclion commune. Ainsi le facteur À, donne avec À, el C la couleur jaune; la réunion de A,A,A; produit le rose cendré, tandis que À, réuni avec À; reste sans effet chromatique. Un facteur F dans Matthiola incana renforce ou assombrit une couleur due à la présence d’autres facteurs élémentaires, tandis que dans WMatthiola annua se trouve un facteur H qui a une action dépressive ou enrayante. Il faut donc attribuer à la race Mal- thiola incana var. rubra, employée dans ces expériences, la formule compliquée AAA bCFh (présence des facteurs AÀ,, À,, A; Cet F, absence des facteurs B et H), età la race de Matthiola glabra var. alba employer la formule a, A. A; Bcfh (absence des facteurs A,, C F et H, présence des facteurs A,, A; et B}. Par suite de mes expériences, dont je ne relate ici que l'essentiel, et qui reposent sur quelques milliers d'individus, je conclus avec certilude que, dans les cas observés, l'examen de la théorie des facteurs par recroisement métho- dique a pleinement justifié et démontré les hypothèses admises. Je crois pouvoir conclure que la doctrine qui explique les caractères extérieurs comme étant le résullat d'une coopération d'un certain nombre de facteurs a soutenu l'expéri- mentation el a acquis un appui important de l'emploi de la méthode cilée el par ses résultats. On ne peut contester que la théorie des facteurs ainsi prouvée soil un pro- grès éminent pour lhybridalion en général. AN EXAMINATION OF THE FACTORIAL THEORY, BY METHODICAL RE-CROSSING OF THE HYBRIDS SUMMARY In a long series of experiments, conlinued over a period of eighl years, the author has carried out a complete test of the theory of factors, established by Cuénot, Correns, Baleson, Miss Saunders and Punnett. This theory, accor- ding to which certain units, acting either independently or in co-operalion, give rise Lo the visible characters of species and races. gives a satisfactory L La e » de formation d'un Touvel hybride Alendelien dominant. Pisum arvense var. © POsea F2 A D. I 2 2 + | | | = | mme lee ee eee) € ee) Fst const 31e = 3 :1 9 :3:4 constant Sal constant Tab.I Pingeamue dela production des zygotes en ras de formation dun Uouvel hybride Uendelien dominant . a b © B (of Parents: P.arvense var rosea Psativum fleur rose fleur blanche Ca) ABab IE fleur rouge a 2AB. 2Ab 2aB, 2ab. 2AB, 2Ab 2aB, 2ab. F2: ABAB ABaB ABAb ABab 1 ra 2 4 3 EEE F3: ABAB ABAB, ABaB , aBaB, ABAB, ABAb, AbAb comme F2 1 2 1 1 2 1 3 sul 3 Se rouge rouge blanche rouge rouge: rose: blanche Æ constant 93.: 37: # à F2: AbAb Abab 5 1 2 3 rose F3 : AbAb AbAb, Abab, abab 1 2 1 : L rose rose blanche L———) —— constant Fa aBaB aBab abab 1 2 1 4 blanche Fa aBaB aBaB aBab abab abab 1 2 1 ——) 3 S" blanche blanche blanche — L—_—— | L=——) Diagramme du mode de disjonction des hybrides de Parvense var.rosea XP sativum dans la seconde (Æ2)et la troisieme (Æ53) generation. Examen des formules des facteurs par recroisement du Pisum arvense var.rosea X Pisum sativum ABAB (1) X Parent || œ AbAb - ABaB LA (2) *X Parent Il @ aBaB= - Parent Il & k Parent | < Parent || Parent | Parent ll Parent | RTE et abaB SX D Parent Il & aBaB- Parent |! Parent || Parent | Parent ll ss ILE DE | (D wi Tab.IV s|G LICENSE Diagramme du mode extérieur d'hérédité des couleurs des fleurs dans l'hybridation de Tatthiolaineana var: rubra X Al. glabravar:atba. Parents: M incana var rubra M.glabra var.alba fleur rose fleur blanche : iolette Aa) AAA HUM ES UMTS A rioiet cendré. ES Cr RES a +44 ++ )+#+ + Rose pur. 9 1 const. De : ie Se | 93 3 :4 F2 Rose cendre. 120 1 2 ; + ++ F2: constant | -3 : 1 # Blanche 16 | 16 F3E À Diagramme de La production des zygotes en ras de disJonction des facteurs de couleur de Parents : AbC9 Fi: Gametes: © BABC, BABe, BAC, 8aBc. d8ABC, 8ABc. 8AbC, 8aBcC. F2: ABCABC ABCABc ABCAbC ABCaBC 1Part 1 2 2 2 d LR F3: BC ABE ABC ABc ABC ABC AbC ABC ABC a8C 1 Part ABC ABCABCABE ABC AP Abc ABC ab apte DT 37 :1 3 :1 + 4 à #3 Tatthiola incanc var.rubraX Matthiola globra vor. alba. aBC ABC abc 8 Abe. 8abC,. Babe 8 Abc. 8abC. Babe ABCabC ABC abc 4 8 comme F2 +44 «SE 21179 URSS ENIE F2: ABcABc ABc Abe ABc aBc & 1 2 2 (#) [l 4 + F3: ABc ABc ABc ABc Abc ABe ABcaBc I.Part ABc Abe Abe ABc aBc aBe TZ à PE PE | 1 3 1 F2 AbC AbC AbC Abc AbC abC I Part 1 2 2 (4) L À À EX AbC AbC AbC AbC Abe AbC AbC Abc IT.Part AbC Abe Abc AbC abC abC 11207 110 7 | + 44 #4 F2: Abc Abe ApEpabE IV. Part (4) | 2 F3: Abe Ab bi IV. Es Abc Abc Abc abc abc 1 2 F2: aBCaB aBCaBc aBcaBc aBCabC abCabC aBcabc abcabc abCabe VPart 1 2 1 12 1 2 1 2 F3: aBC aBC a8C aBe aBc aBC aBC abC abC aBc aBc abc abc ab abC abc V.Part aBC aBC aBc aBc aBc aBC abC abC abC aBc abc abc abc abC abc abc # AA2rAN TRE 1 TZ ENT + 1 & 1 Tab.VI Diagramme du mode de digjonction des hybrides de “Tlatthiola incana var. rubra XTLglabra var. alba dans ln seconde (22) et latoisieme (43) génération. Tab.VII Examen des formules des facteurs par recroisement chez le Matthiolu incuna SU URSS X M, glabra var. alba, REGAEC CD + 3 ABCAbC PNLE 2 f GENRE re : ABCaBe cnenl + aBcaBc- pa Bc : Parent | 7 AbCAbC - ROUTE GRR HU NES | 3 ABCAbC p' (2) ABCaBC ABCAbe # ABCaBc (4) ABCabC Parent Il # aBcaBc - Parent | # AbCAbC = Parent Il # aBcaBc = ET _. beAbG Parent | + AbCAbC = ABCaBc ABcaBc Parent Il # aBcaBc = ABcAbC aBCAbC aBcAbC Parent | # AbCabC = £ Æ 9:3:#4 ‘7 21:9:9:3:16 Parent Il & aBcaBe - aBCAbC abCAbC Æ Parent Il # aBcaBc - ABCAbC ABcAbC AbCAbC AbCAbC = 21:9:9:3:16 3:1 9:3:4 9:34 3:1 27:9:9:3:16 aBcAbC 2 abCAbC abcAbC ABcAbC ; Æ ABcaBc £ LU AE 222 AMIENS AbcAbC & 1 SX | ABcaBc + AbcaBc . ABcAbC # aBcAbC Abcabe | Parent 1 AbCAbC=| AbCALC (1) Parent IIS aBcaBc-| AbCaBc 4 Parent l # Abcabe =| AbCAbC # AbcAbC te Æ £ AbCaBc l Bc= AbCAbC #7 Parent 1 7 AbCAC= | eape ue 219:9:3:16 9:34 8] n # Abeabe | Parent 1 #7 AbCAbC=| AbcAbC (1) T Parentil# aBcaBe-| Abcaëe @ | # # + Parent | # AbCAbC = Parent Il # aBcaBc- | Tab.VIIL D aBcaBc | Parent 1 Æ AbCAbC - | aBcAbC (Q aBcaBc PCR I MALE A LC RE On LR = Farcabc À (2) abCaBc + abCabC | Parent | % AbCAbC = | abCAbC Æ : (D fran fe atate # | 2 aBcAbC pr: abcAbC ‘4 L RE } aBcaBc Æ# Parent Il aBcaBc — abCAbC # Cabebe 4 | : E 5 Es ABCaBc aBCaBC — | ABCaBC ABCabC ABCabc ABcabc # aBCaBC=| ABcaBC > nbCabe AbCAbC : aBCaBC AbCaBC (Parent 1) x abCabC = BcabC abCabC = aCaB0 = | a8ea8t + Œ ERRATA PLANCHES ACCOMPAGNANT LE MÉMOIRE DU PROFESSEUR ERICH VON TSCHERMAK Par suite de quelques erreurs d'interprétation Îors de l'impression des planches, un certain nombre d'indications ne sont plus exactes. Nous nous en exeusons auprès du lecteur et le prions de rétablir comme suit : Tagzeau IT. — Résultats du premier F; (III groupe, AbAb) : mettre au-dessous de « rose » le mot « constant », comme cela esl indiqué au-dessous de « rouge » Tagceau VI. — Au haut du tableau, ajouter le signe + au parent aBC. Dans la première partie du tableau (F;, I part.), seconde colonne : au lieu de ABC ABC ABc lire ABC ABC ABc ABC ABC ABc ABC ABc ABc. Dans cette même partie du tableau, dans la cinquième colonne, au bas du cadre : à IAbc Abc (rose cendré) 4, mette le chiffre 1 au lieu de 4. Dans la troisième partie du tableau (F,, III part.), dans la troisième colonne : au lieu de AbC AbC Abc lire AbC AbC abC AbC abC abC AbC abC abC. Dans la quatrième colonne, au bas du cadre : au lieu de 5abcabe, lire l'abcabe. TagLeau VIT. — Au-dessous du cercle de teinte violet pur, en haut à gauche et portant le chiffre ? : au lieu de ABC ABe, lire ABC AC. Au-dessous du cercle de teinte grise, au bas à droite (intérieur), et portant le chiffre ? : au lieu de abCabC, lire abCabe. Tagceau VIII a. — Cadre 5 : dans le F,’ (2° ligne), mettre au-dessous le chiffre 1 : 1, comme dans les cas précédents. Cadre » : dérivant du F’, ABC ABC (1° ligne), indiquer le F,' comme : ur violet : pur rose —5 : 1 (pas de blanc). Cadre 7 : dans le F,’, mettre au-dessous le chiffre 1: 1: 1: 1. Cadre S : dérivant du F, AbcAbC (5° ligne), indiquer le F,;' comme pur rose (au lieu de pur violet) : rose cendré —3 : 1. Cadre $ : dérivant du F,' ABcaBce (10° ligne) indiquer le F,' comme : violet cendré : blanc =3 : 1. Tagzeau VIII b. —- Cadre 10 : (2 colonne) violet cendré : au lieu de la formule ABcaBe, lire ABc Abc. Cadre 11 : dans le F,' (4° ligne), au lieu de abcaBc, lire aBcaBc. Cadre 15 : dérivant du F, abCAbC (2° ligne), indiquer le F', comme : rose pur : blanc —5 : 1. Cadre 16 : dérivant du F, "Abe ABC (2° ligne), indiquer le F,' comme : rose pur : rose cendré — 3 : 1. TaBceAu VIIL ec. — Cadre %5 : dérivant du F,'abcAbC (1 ligne) indiquer le F,’ comme : rose pur : rose cendré : blanc — 9: 5 : 4. Cadre 27 (2° colonne) : au-dessous de la formule aBC abc, mettre le chiffre (4). Cadres 50, 51, 32 : mettre au-dessus de la fleur parente, comme aux cadres 98 et 29, l'indication « extr. » (extrait). Dans les tableaux V à VIII c, bien noter la différence de couleur entre violet pur, violet cendré et rose cendré, qui n'a pas été assez accentuée. A tes R U ñl n : pr L # 1. | a ; » QC … Î ” mn « e ” .! 2% | | *\R Le. so) x F a J Ci ’ °ux LS L " | D: L D + L ï , # y “« i4 ï f le ‘ L PA | . A GA œ : bel té si ES Se TITI TARN TAN" éd us ; RARE Ur: ad + Ü] À è à . ca au | , PE s: EE \ L PET d DUT ANT PT LES IT 2 * F, Fa 0 fa! = | ; ll | LA ) LE, N 17 Ver M CTI à : dira" x HAN LEE" BRL DIE HOT ï x OUTEV ATEN UE ‘5 ROTEL N. 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This connection may be mani- fested either by the union of factors previously separated, or by the separation of factors previously united. In the first case a new Lype is produced by synthelic means, and in the second case new forms arise by analysis. But it must not be forgotten that these results, salisfactory though they may be, are not sufficient Lo place the factorial theory on a solid basis beyond the reach of all objections. To obtain this end, it is necessary Lo make a tho- rough examination of the theoretical expectations, by means of carefully plan- ned experiments in re-crossing extracled types. The author has examined in great detail the descendants of the cross Pisum arvense var. rosea and Pisum sativuwm var. «lba. In this cross a new form is produced in F, with red flowers and in F, the three types red, pink and white flowered occur in the expected proportions. According lo the factorial theory the while variely carries the factor which gives rise Lo red flowers, and which is absent in the pink flowered variely. Il therefore follows thal among the while descendants from the cross some will not carry this factor, and some will be heterozygous for it. This the author clearly shows Lo be the case. Analogous results have been oblained by the re-crossing of extracted plants from other crosses of a bifactorial nature. Among crosses worked out by the author on these lines are : Piswm sati- vuin x P. arvense (Without spotted seed coats), and also a case in which three factors are concerned viz. Matthiola incana var. rubra >< M. glabra var. alba in which case a pure violet type is obtained in F, and in F, five types appear BDD e mat O MEANS ENG" Further analysis shows that the pink flowered parent may be represented by the formula À b C and the white parert by & B c: the violet F, Lype is there- fore ABC. To prove the correctness of these formulae a very large number of crosses have been made both between the parental types and the extracted forms; the results have been exactly as foreseen on the above hypothesis. In conclusion, these experiments, in which some thousands of individuals have been recorded, confirm (he factorial Theory in the most complele and salisfaclory manner. Il cannot be doubled that the theory thus established is a greal step in the progress of hybridization. 96 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. SUR L'HÉRÉDITÉ DES CARACTÈRES QUANTITATIFS Par A. B. BRUCE « Superintending Inspector » du « Board of Agriculture », Londres. Dans le but de déterminer si la loi de ségrégation mendélienne est appli- cable aux caractères quantilalifs, je poursuis l'étude statistique des chiffres fournis par une famille de plus de 20 000 individus d'orges, dérivés d'un croisement original de deux épis de variétés différant l'une de l’autre par des caractères qui peuvent être seulement exprimés en des mesures quantitatives. J'aitrouvé beaucoup de difficultés à appliquer aux résultats les méthodes d'analyse mendélienne. La ségrégation, si elle existe, se trouve masquée par la variabilité fluc- luante des caractères en jeu; jusqu’à présent très peu a été fait pour montrer que l'hérédilé des ca- ractères quantitatifs, comme, par exemple, la taille chez l'homme, est soumise à la loi de Mendel. Ceci est premièrement dù au fait que les ca- raclères quantlilatifs présentent des difficultés presque insurmonlables à l'application des métho- des d'analyse individuelle employées avec lant de succès en ce qui concerne les caractères de nature qualitative. Les caraclères quantitatifs sont invariablement soumis aux fluctuations qui résullent des différences de milieu, el il est, en conséquence, impossible de dé- Phot. Urquhart. M. A. B. Bruce. terminer par inspection dans quelle classe génélique un individu doit êlre rangé. Au point de vue pratique, l’intérèl et l'importance de cette branche de la génélique sont très grands; car la plupart des caractères dont les praticiens ont à s'occuper, chez les animaux et les plantes, sont des caractères qui diffèrent en degré ou quantité plutôt qu'en nalure ou qualité. Chez les animaux, il suffit simplement de mentionner l'hérédité de la richesse de production en lait; et chez les plantes l'hérédité de la richesse de rendement en grain dans les céréales. Le nombre de caractères quantitatifs, d'une grande imporlance économique, auxquels les méthodes ordinaires d'analyse individuelle ne peuvent pas être facilement appliquées, et qui restent du domaine des méthodes stalistiques, est excessivement grand. Les résullats statistiques d’une théorie mendélienne généralisée ont été envisagés par Pearson (Phil. Trans. 1904 et Mémoires suivants) et par Udny Yule dans une communication faile à la dernière Conférence Internationale de Génétique. Le résultat général de ces recherches montre que, à condition de faire certaines restriclions, la loi de Mendel s'accorde lrès bien avec les recherches de l'École biométrique; mais on est loin d'admettre que la loi de 1. Communication faite à la première séance de la Conférence. A. B. BRUCE. — SUR L'HÉRÉDITÉ DES CARACTÈRES QUANTITATIES. 97 Mendel suffit à expliquer Lous les phénomènes dits d’ « hérédité mélangée » (blended inheritance). Il y aurait un grand pas de fait si un accord général pouvait être obtenu sur ce sujet, et je prends la liberté de suggérer une ligne d'enquête qui serait, à mon avis, fructueuse. Dans l'élevage des animaux, un des faits les plus importants au point de vue économique, c'est que le croisement d'individus purs conduit à une augmenta- ton de vigueur dans les descendants, tandis que la consanguinité (in-breeding) tend à abaisser la vigueur et la vitalité. La croyance populaire dans celte règle est universelle el elle est insérée dans nos lois sociales. Une base scientifique lui a été donnée par les expériences classiques de Darwin sur les effets de la fécondalion croisée et de l'autofécondation chez les plantes; mais nous ne pouvons nous contenter de sa conclusion finale que « Nature abhors self-ferti- lisalion ». S il peut être démontré que ce phénomène supporte une explication basée sur la conception mendélienne des unilés de caractères (unit characters), un pas important aurait été franchi vers l'établissement d'une loi générale d'héré- dité et vers l'application des méthodes scientifiques à l'élevage des animaux et des plantes. A propos de ce problème on peut signaler que. dans l'hypothèse mendé- lienne, l'autoïécondation continue conduit à l'élimination des hétérozygotes: en effet, dans le cas d’une plante autofécondée, chaque individu produit des homozygoles el des hélérozygotes en égales proportions, de sorte que, dans chaque génération successive, la proportion des hélérozygoles diminue; mais, si on revient à la fécondation croisée, quelle que soit la génération, immédiate- ment l'ensemble retourne à sa constitution originelle qui existail avant que l'autofécondalion ait été imposée. Théoriquement on peut supposer que la « vigueur » est en corrélation : soil, à) avec l’état hétérozygote, ou b) avec l'état homozygote: autrement dit la vigueur peut diminuer, soit comme résultat de la disparition des DR, ou comme suite de la diminution du nombre des DD ajouté au nombre des DR. En outre, il est clair que si la disparition des DR est seulement la cause de la perte de vigueur, celle perte doit se produire très rapidement, puisque, à chaque géné- ration, la moyenne du nombre de ces éléments diminue «le moitié. Si, d’un autre côté, la vigueur dépend de la « dominance », c'est-à-dire de DD + DR, la dimi- nution est beaucoup moins rapide. En se reportant aux chiffres de Darwin, je trouve qu'ils s'accordent plus avec la seconde hypothèse qu'avec la première. L'imporlance économique de celle conclusion est considérable, car elle montre la possibilité de « fixer » la vigueur d'un hybride, tandis que si cette vigueur est en corrélation avec la nalure hétérozygote de l'individu, il est impossible d'arriver à ce résultat. Les chiffres donnés par Darwin sont malheureusement de peu de valeur au point de vue stalistique. Ses expériences furent faites avec des petits nombres de beaucoup d'espèces: il serait désirable que ces mêmes expériences soient répétées avec un grand nombre d'individus de quelques espèces. Finaiement je désire atlirer l'attention sur le fait que des coeflicients sla- lisliques, comme ceux de « standard deviation » et de « regression », sont influencés de différentes manières par la fécondalion croisée et l'aulofécon- dalion, de sorte que les mesures de ces coefficients, avec 4) auloféconda- IV° CONFIR, INTERN, DE GENETIQUE,. Î IS IVS CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. lion, el b) fécondation croisée, peuvent fournir un crilérium avec lequel on peut se rendre comple de l’universalilé ou de la non-universalité de la loi de Mendel. Par exemple, dans le travail de Pearson 190% (loc. cit.), la « regression » eulre parents et enfants dans une famille d'hybrides mendéliens est de 1/5: il est facile de montrer que, si celle famille était autofécondée, la régression serail de 9/6. Il est donc possible de concilier les théories mendéliennes et biomé- triques en montrant que, puisqu'il doit y avoir une certaine proportion d’aulo- fécondation ou d’Cin-breeding » dans chaque populalion, la regression observée (dans plusieurs cas, environ 1/2) doit se trouver entre ces deux rapports. HEREDITY OF QUANTITATIVE CHARACTERS: SUMMARY M. A. B. Bruce of the Board of Agriculture, London, in a brief paper, poin- ted out the difficullies surrounding the investigation of the inherilance of quanlilative characters. IL cannot be affirmed, with cerlainty, that the men- delian Laws apply lo such characters. IE was suggested that the question of the increase of vigour in hybrids might be a fruilful line of inquiry, and that the classic experiments of Darwin should be repeated on a larger scale. Pos- sibly, it will be found that vigour is dependent on an aggregale of dominant characters; for the statistical results of such a supposition can be brought inlo accord with the biometrical results. W. BATESON er R. C. PUNNETT. — REUUPLICATION OF TERMS IN SERIES OF GAMETES. 99 REDUPLICATION OF TERMS IN SERIES OF GAMETES' By W. BATESON, and R. CG. PUNNETT, Director of the John Innes Horticultural l'rofessor of Biology, Cambridge Institution, London. University. Some years ago we showed (hat certain faclors were parlially copled so that inslead of the familiar AB : Ab : aB, ab, the series of gameles was ————_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_ M. W. Baresow. M: R. CG. Puxerr. TAB:1Ab:1aB:7Tab. Subsequently other similar series were discovered be lon EMMA RSI In other series of gametes we found that the factors À and B were repelled, so that the series of gametles appeared Lo be merely Ab and aB: for on the earlier evidence this repulsion seemed to be complete. In papers lately published by ourselves on the Sweet Pea (Lathyrus odo- ratus) and Gregory on Primula sinensis il was proved that if coupling of AB occurs in the F, gametes from AB ab, then repulsion of À and B results from the union Ab >< aB. Evidence has now been found which proves that in reality both « coupling » and « repulsion » are phases of the saine phenomenon, and Uiat in each the effects are produced by reduplication of those gametes which represent the parental combinations. The apparent completeness of the repulsion is illusory and is caused by he comparative rarity of {he fourth lerm in the series, being merely à conse- quence of dominance. The case which led Lo this discovery is that of a peculiar misshapen Sweel Pea in which the keel is so deformed that the flower stands open like à 1. Communication faite à la première séance de la Conférence. 100 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. moulh out of which the stigma protrudes unben like a longue. This we have called the Crélin. The Crélin, n, is recessive Lo the normal N, and this factor N « repels » F, the factor for fertile anthers, forming the series 1 NF:3N/:5nF:1 7. This is the lowest series vet found and it is owing Lo that circumstance that the rarer Lérm was perceived, for it comes once in 64. In the 7: 1: 1: 7 series, ïl comes once in 296 and so on. We may now express the various series thus MATING, GAMETES, ZYGOTES, AB. Ab. ab. ab. \B. ab. ab [ An nl Sn +1 12 Il Il \ NEO ET 2,049 fe Û Ab < ab | 15 15 | 15 | | I 1 To nel 129 | I 5 5 I 53 I Normal unreduplicated — I I [ I 9 5 5 I A = Re 5 I 1 5 1 7 1 9 1 | | 1 177. 15 15. 19 15 l | Ê 791 91 31 925 Ab >< ab < 31 I ln fl 3.059 65 65 961 63 l | 62 12.161 197 127 3,969 127 [ 1 48.897 9253 9595 15.929 Uon—1 Il 1 au —1 5nè—(Qn—1) 2u—1 2n—1 7—(n—1 REDOUBLEMENT DES TERMES DANS UNE SÉRIE DE GAMÈTES RÉSUMÉ MM. Baresox et Punnerr présentent une nouvelle explication des phéno- mènes dits de « coupling» et de « répulsion » el pensent qu'en réalité, ce ne sont que des phases d’un même phénomène dans lequel les effets que l'on con- stale sont produits par un « redoublement » des gamèles représentant les com- binaisons parentes. La « répulsion » ne serait donc jamais complète et la cause qui fait qu'elle parait l'êlre réside dans la rarelé comparative du 4 terme de la série. Les auteurs cilent le cas d'une forme monslrueuse de pois de senteur ayant les fleurs déformées et le stigmate apparent à laquelle ils ont donné le nom de « crélin ». Celte forme est récessive à la normale el il y a une répulsion avec le facteur responsable pour la fertilité des anthères. L. BLARINGHENM. SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE, Jul SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE Par L. BLARINGHEM Chargé du Cours de Biologie agricole à la Faculté des Sciences de l’Université de Paris. L'hérédité en mosaïque? est le mode particulier de lransmission héréditaire qui se traduit par la juxtaposition sur l'enfant des caractères se correspondant chez les parents. Ce mode de transmission des caractères offre beaucoup d’analogies avec Phéré- dité alternante ou hérédité mendélienne; il parail toutefois moins fréquent el il a certainement élé moins étudié. L'objet de cetle note est de grouper quelques exemples de celle forme de l'hérédité, d'en discuterles caractères communs et dechercher à les distinguer des prélendus hybrides de grelfe. J'ai voulu aussi profiter de cette circonstance pour rendre hommage au savant français Cartes Nau- Dix, contemporain de Mexper, qui est arrivé à la théorie de la ségrégation des caractères dans les cellules sexuelles des hybrides quelques années avant MEexpEez (1860. Cuarzes Naunix (fig. 1), botaniste classifica- Phot. Darby. Leur et publiciste horticole, assistant de Drcusxe au Muséum d'Histoire nalurelle, fut élu membre de FN EN l'Académie des sciences de Paris il y a près de cinquante ans. à la suite de ses remarquables Recherches sur lhybridité chez les Végétaux (1854-1865). Atteint d’une maladie incurable, il dut abandonner quelques années plus tard Paris, centre de son travail, pour créer sous un climat plus chaud, à Collioure (Pyrénées-Orientales), un important établissement de plantes méditerranéennes. Il contribua ensuite à perfectionner le jardin Thuret à Antibes: on lui doit l'introduction et la propagalion en France et en Algérie de nombreuses espèces d'Eucalyptus, de Mimosas, de Kakis, ete... Mais le nom de Naunix sera tou- jours présent à la mémoire de ceux qui se préoccupent de l'hérédité et plus spécialement d'hybridation. En 1859, Naunix décrivit à l'Académie des sciences les faits suivants : Les caractères des deux espèces productrices de l'hybride ne se répartissent pas toujours d’une manière uniforme sur loutes les parties de ce dernier; dans certains cas, tantôt les caractères d'une espèce, lantôl ceux de l’autre espèce apparaissent par plages el côte à côte, purs de Tout mélange, comme si les deux essences spéciliques réunies expérimentalement sur le même individu faisaient effort pour se séparer. 1. Communication faite à la premitre séance de la Conférence, 2, En anglais, particulale inheritance; en allemand Mosaicvererbung, le terme « shecken », employé par Przmnan (1911) parait spécial au pelage moucheté des animaux. 102 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Naupin a cilé à l'appui de sa manière de voir le cas de l'Oranger-bizarrerie, hybride(?) du Citronnier et de l'Oranger, celui du Cytisus Adarni el plusieurs exemples qu'il a observés lui-même, dont le Datura Stramonio-lævis et le Linaria purpureo-vulgaris. Ces faits furent réunis sous le Utre d'« hybridité disjointe », qui ne peut être conservé par suile de l'emploi universel du mot disjonction pour exprimer la ségrégation des caractères de l'hybride sur des individus différents à partir de la seconde génération: je propose celui d'hérédilé en mosaïque pour y réunir un plus grand nombre de faits. Voici les caractères généraux de ce mode d'hérédilé, qui renferme comme cas particulier l'hérédité alternante ou hérédité mendélienne. D'après Naupix : « une plante hybride est un individu où se trouvent réunies deux essences diffé- rentes ayant chacune leur mode de végélalion et leur finalité particulière, qui se contrarient muluellement et sont sans cesse en lutte pour se dégager l'une de l'autre. Ces deux essences sont-elles intimement fondues? se pénètrent-elles réciproquement au point que chaque parcelle de la plante hybride, si petile, si divisée qu'on la sup- pose, les conlienne également toutes deux? Il se peut qu'il en soit ainsi dans l'embryon et peut-être dans les premières phases du développement de l'hybride, mais il me paraît bien plus probable que ce dernier, au moins à l'état adulte, est une agrégalion de parcelles homogènes el uni-spéei- fiques prises séparément, mais réparlies égale- ment ou inégalement entre les deux espèces el s'entremélant en proportions diverses dans les organes de la plante. L'hybride, dans cette hypo- thèse, serait une mosaïque vivante, dont l'œil ne discerne pas les éléments discordants tant qu'ils restent entremélés: mais si, par suile de leurs affi- nilés, les éléments de même espèce se rapprochent, ue Re s'agelomèrent en masses un peu considérables, il 815-1899. = pourra en résulter des parties discernables à l'œil, quelquefois des organes entiers, ainsi que nousle voyons dans le Cylisus Adami, les Orangers et les Citronniers hybrides du groupe des bizarreries, le Datura Stramonio-lævis, ele... » Et Naunin ajouta en note, pour bien montrer qu'il avail compris, dès 1862, la portée exacte des faits que je pense discuter ici : « L'arbre connu dans les jardins sous le nom de Cytisus Adami est une forme exactement intermédiaire entre le ©. Laburnum (ou peut-être le C. alpinus), à fleurs jaunes, et le C. pur- pureus, à fleurs lilas pourpre.lSes fleurs plus grandes que celles du C. purpu- reus, moins grandes au contraire que celles du C. Laburnum, sont de la teinte mordorée qui devait résulter de la fusion du jaune et du pourpre; de plus, elles sont entièrement stériles. Toutefois, ce que le C. {dami offre de plus singulier, c'est que, de loin en loin, on voit sorlir, de sa lige et de ses branches, des rameaux dont le feuillage et les fleurs sont identiquement ceux du (. Laburnum et C. purpureus, de telle sorte qu'il n'est pas rare de trouver réunies, sur un même arbre, deux espèces très différentes ainsi que leur hybride. En reprenant les caractères des espèces naturelles, soit du Laburnun, soit du purpureus, les fleurs reprennent aussi leur fertilité. L'origine du €. Adami est fort obscure; je L. BLARINGHEM. — SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE. 105 lui trouve Lous les caractères des vrais hybrides, mais je ne dois pas dissimuier que la plupart des horliculteurs le croient provenu d'une grelfe du (. purpureus sur le C. Laburnum, et que plusieurs botanistes admeltent la possibilité du fait. Si celte supposilion était un jour reconnue vraie, il faudrait admettre que, dans certains cas, la greffe peut produire Iles mêmes résullats que l'hybridation. C'est ce qu'il serait intéressant de vérifier par de nouvelles expériences, » Les principales données du problème que je désire exposer aux membres du Congrès sont esquissées dans celle entrée en malière, et je profite de la pré- sence parmi nous de quelques-uns des savants qui ont étudié la question récemment!'avec beaucoup de soin pour présenter les résullats de mes recherches personnelles sur le sujet el provoquer une discussion sur les points suivants 10 Y'a-L-il des exemples d'hérédilé en mosaïque? 2 Leurs caractères permettentils de les confondre avec les prétendus hybrides de greffe? 9° Peut-on discuter encore l’origine sexuelle ou asexuelle du Cylisus Adam? 4 Rapports et différences entre lhérédilé allernante ou mendélienne el l'hérédité en mosaïque, que je propose d'appeler naudinienne. L'hérédité en mosaïque sous sa forme la plus simple a été mise nettement en évidence par Naunix dans l'étude de l'hybride Datura lævis, D. Sbramonium Le Dalura lævis (D. inermis, Dunal) utilisé par Naudin, différait du D. Stramo num par son port plus ramassé et sa taille sensiblement plus basse, par ses fleurs presque de moilié plus petites et surlout par ses capsules, plus petites d’un liers, plus arrondies, lisses et tout à fait inermes. Il importe de remarquer, pour empêcher Loute confusion, qu'il existe plu- sieurs formes de Datura à capsules lisses. Le D. Tatula inermis découvert et cultivé par Goprox (1865) est une simple variété du D. Talula: mais il n'est pas certain du tout que le Daluwra lævis du Muséum, utilisé par Naudin, puisse être regardé comme une simple variété inerme du D. Slramonium. Tout ce qu'en a dit NauniN permet de supposer le contraire el les résultats qu'il a oblenus comparés à ceux de Gopron (1872) et à ceux de M. Baresox et de Miss E. R. SAUNDERS (1902) confirment celle présomption. Goprox (1865), puis MM. Baresox et E. R. Saunpers (1902), ont étudié, semble-t-il, les croisements du Datura Slramonium avee le D. Tatula propre- ment dit et sa variété 2nermnis; ils ont obtenu tous les trois des résultats en accord avec les lois de MExpEL, d'abord en ce qui concerne la dominance des capsules épineuses sur les capsules lisses, en second lieu, en ce qui concerne les proportions numériques des descendants à fruits épineux ou à fruits lisses?. En croisant D.Stramonium ordinaire à fleurs blanches et à fruits épineux avec D. Tatula var. inermis à fleurs blanches et à fruits lisses, ils ont observé des disjonctions dans les proportions : 9 T'alula épineux : 3 Tatula inermes : à Stra- monium épineux : | Stramonium inerme. Les chiffres exacts 47 : 19: 91: 3, dif- férent d’ailleurs sensiblement des chiffres calculés 49 : 15 : 15 : 5); et, en l'absence de tout renseignement sur la fécondité de ces hybrides, on est obligé d’en conclure qu'ils étaient lrès fertiles, sans fleurs régulièrement stériles. 1. MM. E. Baur (1910-1911). W. Baresox, Miss E.R. Sauxoens, E. von Tscuenmar. 2. M. Baresox (1909, p. 21) fait peut-être des réserves à ce sujet lorsqu'il dit : « Le cas du Datura est intéressant parce qu'il arrive que les fruits présentent la mosaïque des caractères, un quart ou une moitié étant épineux et le reste lisse. Ceci doit être sans doute regardé comme l'expression de la ségrégation qui se produit entre les cellules sexuelles ». 10% IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Gonrox, M. Bareson et Miss SauNpers paraissent done avoir éludié des croise- ments entre variétés de la même espèce de Dalura. Mais ces épreuves n’aulorisent pas ces auteurs à dire que « Datura læevis, de Naunix, ne diffère pas sensiblement de D. Bertolonü de Goprox, c'est-à-dire de D. Shramonium var. inermis » (loc. cit. p.21). Ce n'était ni l'avis de Nauniw, ni celui de Fücre (1881, p. 264 el p. 266) el la différence des points de vue est importante pour notre objet. D. lævis L., espèce d'origine africaine, décrite en 1770 par Jacouix et nommée par Wirpexow en 1780 (d’après Loupox, 1841), se comporte comme une espèce différente de D. Stramonium, en ce sens que l'hybride qui en dérive offre une stérilité marquée dans le développement des premières fleurs qui Lombent à l’état de boutons. De même. GAERTNER (1849) avait trouvé des différences entre D. Stramonium et D. Tatula se lraduisant par des irrégularités dans les hybridalions réciproques. En d’autres termes, les plantes désignées sous les mêmes noms botaniques ne se comportent pas de la même facon en ce qui concerne leurs hybridalions et leurs disjonctions, et on ne saurait trop insister sur le danger d'homologuer les diverses expériences. Le croisement Dalura lævis avec D. Shramonium, réalisé par Naupix, fournit 10 plantes de première génération dont la taille oscillait entre 1 m. 50 et | m. 80, dépassant de moilié celle du D. læris et d'un tiers celle du D. Stramo- num. Plus voisines du Shramonium, elles n'en différaient à la floraison que par leur taille élevée, par la chute des fleurs jusqu'à la huilième ou la neuvième dichotomie et surtout par la maturité tardive des fruits qui n'a lieu que vers le 50 octobre, alors que ceux des parents sont mürs à la fin d'août. De plus, sur les quarante individus de première génération, dit Naënix, il s'en trouve trois chez lesquels les traits du D. lævis apparaissent avec des caractères tellement accusés qu'il n’est pas possible de les méconnaitre, et cela d'autant mieux qu'au lieu d'être disséminés et comme fondus dans ceux de l’autre espèce, ils sont tous concentrés sur les fruits. On y voil effectivement ces derniers se partager entre les formes si nettement tranchées de ceux des deux espèces parentes, mais de telle manière qu'un quart, qu'un tiers, une moitié ou les trois quarts d’un même fruil appartiennent exelusi- vement à l’une ou à l’autre, présen- tant ainsi un côté d'un vert foncé el hérissé de piquants, comme dans le D. Stramonium, landis que l’autre, enlièrement inerme, revêl la teinte grisâtre des capsules du D. lævis. Cette séparation des deux nalures alliées va même quelque- fois jusqu'à se manifester par l'inégalilé des côtés d'une même Fig. 2. — À droite, capsule de Dalura lævis: à gauche capsule, ce qui appartient au 1). capsule de Datura Stramonium: au milieu, capsule Stramontum dépassant notable- d'un retour de la seconde génération. On voit sur cette dernière quelques saillies épineuses qui mon- 5 trent que le retour au type læwis n'est pas complet. En se limilant à cel exemple ment ce qui est du D. levis ». d'Aybridité disjointe, qui est le plus simple de ceux qu'a décrits Naunix, on doit constater, d’une part la nature hybride au sens propre du mot des plantes qui ont montré la juxtaposilion des caractères des parents, d'autre part, la nature des différences entre les parents L. BLARINGHEM. — SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE. 105 de l’hybride; ceux-ci différaient entre eux par des caractères plus complexes que ceux qu'on peul grouper par couples selon la convention de Mendel. J'ajouterai que dans des croisements entre le Datura Tatula et le Datura levis du Muséum d'Histoire naturelle, j'ai obtenu parmi les récessifs de deuxième génération des plantes qui n'étaient pas absolument dépourvues d’épines. La photographie ci-contre (figure ?) représente à droite un fruit de D. lævis de lignée pure, à gauche un fruit de Datura Tatula épineux et au milieu un fruit qu'on peut appeler, avec de la bonne volonté, un retour au L. læris, mais qui porte des épines peu nombreuses et des mamelons indiquant que le retour à la forme lisse et à pelit fruit n’est pas complet. Cette trace de l'hybridité antérieure a sans doute quelques points communs avec ce que M. Baresox et Miss SauxDErs (1906) ont observé après des croisements entre formes de Ranuneulus arvensis à carpelles tuberculeux et à carpeiles lisses, qui ont donné en première généra- lion des carpelles à caractères intermédiaires. A l'exemple d'hybridité disjointe étudié par Naunix, je puis Joindre le cas tout à fait analogue, que j'ai observé dans mes croisements entre espèces el variétés d'Orges (order distichum et Hordeum tetrastichum. Comme point de départ, j'ai utilisé pour mes croisements des lignées oble- nues à partir d’une plante unique. Le procédé adopté pour l'étude de l'amélio- ration des crus d'Orges françaises! est celui qui a été inauguré au laboratoire d'essais de semencesde Svalôf; sur plusieurs centaines de lots soumis à l'épreuve depuis 1905, une soixantaine seulement ont été conservés comme offrant une régularité de croissance, une homogénéité de floraison et de maturité parfaites. Ces lots ont été, pour la plupart, multipliés sur des superficies de plusieurs hec- tares et leurs produits contrôlés minutieusement: de l'avis de M. pe VRiEes (190$) et de M. Jonaxxsex (1905 et 1909), le procédé technique d'isolement des lignées pures d'Orges cultivées répond aux exigences les plus rigoureuses au point de vue de l'homogénéité et de la facilité du contrôle. La nomenclature des formes cullivées d'Orges à deux rangs est très simple. Deux espèces principales. l'Orge à épis arqués (Hordewm distichum nu- ans) et l'Orge à épis dressés (Hordeum distichum erectum), diffèrent, entre autres caractères, par la compacité des épis (28 à 55 dans le premier cas, 40 à 4 dans le second). Ces différences sont assez marquées pour qu'il n'y ait, dans la pralique, aucune difficulté à distinguer des lignées pures de ces deux espèces. Dans chacune de ces espèces, le fondateur de Svalôf, M. Tu. BRruüx vox NeerGarp et après lui, M. Hyazmar Nizssox (190), ont distingué les espèces élé- mentaires z, 8, +, à, d'après les caractères visibles sur les grains. Deux couples de caractères : L. poils des axes d'épillets longs, opposé à poils courts /: E. nervures dorsales latérales avec épines, opposé à nervures lisses, e, donnent quatre combinaisons, comme il suit : + correspondant à L e (fig. #): 6 — à LE (fig. s Y anne ù _ ANNE 1. Voir la technique employée dans Branweuex. L'amélioration des crus d'Orges de Brasserie en France, WMO, Paris, 22. avenue de Wagram: 220 pages et 20 tableaux. 106 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Dans celle élude, il ne sera queslion que du couple de caractères, présence ou absence d'épines sur les grains E, e; toutefois, je Liens à faire remarquer la très grande rareté des lignées d'Orges du type à de l'espèce Hordeum distichum erec- tum. À Svalôf comme en France, on ne les rencontre pour ainsi dire jamais, quoique par des hybridations appropriées il soit pos- sible d'obtenir ces associations de caractères. comme le font prévoirles lois de Mendel. Dans des notes antérieures (1908, 1909, 1910), j'ai eu l'occasion de montrer que le couple de caractères E e se comporte différem- ment, dans les hybridalions el dans les dis- jonclions, suivant que ces caractères opposés Fig. #4 — Grain sont les attributs de deux formes appartenant d'Orge de l'espèce Hordeum disti- Lie, 5. — Grain d'Orge de l'espèce Hordeum e distichum nulans 8: à la même espèce Hordeum distichum nu- : chum nulans «: on voit en haut sur : Lans où appartenant à deux espèces distinctes Jes nervures laté- les nervures latérales des petites épines qui Hordeum distichum nutans et Hordewm dis- rales dorsales ne définissent le carac lichrom erectum portent pas d SPE lère 8 : 4 1 nes, d'où la dési- F Dans le premier cas, la disjonction suit gnation x. rigoureusement les lois de Mendel avec domi- nance absolue des épines à la première généralion, suivie d'une disjonction dans le rapport 5 à 1 à la seconde. De plus, les récessifs, cultivés depuis quatre géné- rations, ont élé stables sans jamais montrer de tendance à présenter des épines. Mais il n'en est pas de même dans le croisement de deux formes avec ou sans épi- nes appartenant à deux espèces différentes. En 1909, je signa- lais, après la répélition des expériences, que la disjonction des caractères à la seconde gé- néralion ne donnait pas le rap- port numérique de 5 : 1, mais bien celui 1 : 1; en 1910, Je conslalais la réapparilion d'in- dividus à grains épineux dans la descendance de récessifs sans Fig, 5. — Schéma montrant trois degrés dans la répartition épines. Cest par une revision des épines sur les nervures latérales dorsales des grains altentive de tout le matériel ï ‘de histicl ect ; 8, avec des épines ». % : En d'Hordeum dis ie hum erectum ; À avec des épines d ile réuni pour préciser Fee nombreuses régulièrement distribuées en dents de scie; lo A B-x. avec des épines rares irrégulièrement distribuées : cas douteux que Jai été conduit a; Sans épines. à découvrir des phénomènes d'hybridité disjointesurl'Orge. L'exemple dontil sera question ici est le croisement entre une Orge à deux ‘angs à épis lâches du nord de la France (Orge de Bourbourg, calaloguée Hor- der disticluun nutans , 0.190) et une Orge à deux rangs à épis dressés dérivée de l'Orge Impériale (Imperialgerste de Grignon, Pas-de-Calais) et cataloguée Hordeum distichum erecthion 8, 0.651). L. BLARINGIIEM. — SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE. 107 Les hybrides de première génération n'offrent pas uniformément des grains épineux sur tous les épis. Sur neuf hybrides de la forme 0.190 X 0.651 et huit de la forme 0.651><0.190, il m'a été possible d'en trouver trois qui, à la première génération, portaient simullanément des grains avec épines et des grains sans épines. Le schéma suivant (fig. 6) montre la distribution des grains sans épines + parmi les épineux 8 pour dix épis offrant ce caractère. On peut noter aussi sur la même figure la fréquence relalivement grande des épillets avortés AE pa : ù f « À BP px PU 0 ae E LAN AUS LE UNE ENT ICE LA 6 É ELE à f De B & PANIER É Kg B 6 8 Pa pl d CE a [ : OM P Lu 0 ANR RRR a b e El e né J04. 06 58 6. 06 0. 190 X 0.637 OG31X 0190 lig. 6. — Tableau schématique d'épis d'Orge montrant la distribution en mosaïque des grains porteurs de caractères différents 4, 8, 8-2 et des grains avortés 0. représentés par le chiffre 0 el la rareté des grains à caractères intermédiaires G— 1 (fig. 5). Les caractères réparlis en mosaïque qui sont visibles sur l'hybride de pre- mière génération n'entraînent pas nécessairement la disjonction des descen- dants telle qu'elle est indiquée d'après le schéma. Autrement dit, un grain portant des épines à la première généralion ne donne pas nécessairement nais- sance à une plante {2° généralion) ne portant que des épines; réciproquement, ungrain ne portant pas d’épines à la première génération ne donne pas nécessai- rement une plante de deuxième génération ne portant pas d'épines ; il reste une certaine indépendance entre les caractères maternels dissociés sur les glumelles et les caractères des œufs des ‘embryons qui se développent dans le voisinage. Ainsi, cerlains grains dérivés de celle hybridation et de caractère z donnent parfois des épis présentant tous les retours 4-8, ou f-x et même 6: ceci explique sans doute l'irrégularilé, observée dans la même lignée, de plantes à caractères 108 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. récessifs donnant ultérieurement naissance à des plantes à caractères domi- nants G. Jamais je n'ai constaté pareil relour dans des croisements entre variétés de la même espèce (11. distichum nutans). Le phénomène de mosaïque sur les plantes de première généralion esl encore fréquent dans l'hybridation 0.202 (Hordewm distichum nutans 8 origi- naire du Cantal) avec 0.901 (Hordeum distichum erectum + originaire du lot Impé- riale À cullivé à Grignon en 1905) et l'hybridation réciproque 0.501 2<0.202. Par contre, malgré la fréquence des grains avortés, je n'ai pu trouver rien de semblable en suivant les croisements des formes 0.256 (Hordeum distichum nutans 8 originaire du Nord, Solesmes) avec 0.651 (Hordewm distichum erectum 8 de l'Orge Impériale) el réciproque- ment: 0.451 (Hordeum distichum nutans à originaire de la Mayenne) avec 0.651 el réciproquement; bien que ces formes soient aussi différentes les unes des autres que celles des croisements précédents. Ici les couples de caractères opposés dans des croisements entre formes des deux espèces suivent les lois de Mendel. On ne peul s'expliquer ces divergences aux lois de Mendel que par des différences d'affinités entre certaines lignées. Celte interprétation n'a d’ailleurs d'autre intérêt que de traduire la liaison qui existe entre les diffé- rences spécifiques des lignées croisées, la formation de types intermé- diaires (6-4 on z-B) instables, l'inconslance relative des récessifs et la stérilité notable des lignées hybrides. Autrement dit, une irrégularité aux lois de Mendel en entraîne d'autres, mais toutes ces irrégularités sont en somme Lrop peu accusées pour que dans leur signification générale les règles de l’'homogénéilé de la première généralion, du retour aux parents dans les générations ullérieures puissent êlre regardées comme mises en défaut. Sous celte forme, l'hérédité en mosaïque se confond presque avec l'hérédité alter- nante. Des conclusions analogues peuvent être déduites de lexemple suivant relatif à d’autres épreuves faites avec d'autres espèces d'Orges en 1907. La Juxtaposition des caractères sur les hybrides fut très nelte dans cette nou- velle série d'exemples et elle fut même presque constante pour quelques lignées. En 1907, quatre épis de la sorte pédigrée d'Orge à quatre rangs 0.1951, appartenant à l'espèce Hordeum tetrastichum pallidiun 5 et isolée dans un lot d'Escourgeon de printemps originaire des environs de Carcassonne, ont été castrés puis fécondés avec le pollen de la sorte 0.202 de l'espèce à deux rangs Hordeum distichum nutans & isolée dans un lot d'Orge de la région de Mende (Cantal)]. Cette opération a donné de bons résultat et, sur chaque épi, j'ai pu récolter un certain nombre de grains hybrides qui ont fourni, comme première génération, des plantes vigoureuses portant des épis à deux rangs à grains du Lype 8. L'ensemble des hybrides de première génération, homogène, renfermait 19 individus dont 8 seulement furent étudiés au point de vue de la transmission de leurs caractères. À la seconde génération, la disjonction des caractères eut lieu dans les proportions suivantes : D (distichum) où 4 rangs d'épillets mâles domine 4 (tetrastichum) ou rangs d'épillets hermaphrodites. L. BLARINGHEM. — SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE. 109 8 ou axe d'épillet à poils longs domine à ou axe d'épillet à poils courts : NUMERO DE LIGNÉE ÉDIS À 2 RANGS. ÉPIS À Ô RANGS. EN 1909 (F,). = 2 — D 6 D à dg dû NOR ER EEE A EE 40 6 10 0 MDN BR EN ET Re 92 6 20 2 IODECÉ SE RME Ter 26 17 15 (D ADS TE 0 Sn, É RON ET EE 24 12 D l PORT Re CRE ne IS (0 1% 6 IRON RER NE Re 15 9 97 (n AD es à Boo mo 6 délorc d'os 93 12 Il 9 DORA RE NC or à 6 21 19 (l TOMATE Es lepes Le 14 85 111 95 Pour un Lolal de 401 descendants, la répartition se fait dans les rapports 184 : 85 : 111 : 93, rapports qui doivent être comparés à 225 : 79 : To : 2%, résultat Théorique prévu en appliquant la règle de disjonction des hybrides. Dans cet exemple, ainsi que dans le cas cilé précédemment. la disjonclion des caractères a bien lieu suivant le schéma mendélien, mais les proportions numériques diffèrent très sensiblement de celles qu'on était en droit d'attendre. L'analyse des caractères a été refaite avec soin pour l'ensemble des lignées en 1910, et les résultats nouveaux ont confirmé ceux de l’année précédente. Il y a toujours eu un excès de plantes à six rangs dans la disjonetion de ces hybrides. Ce résultat'est sans doute lié à la fréquence d'épillets à ovaires mal constilués, pourtant fertiles, sur les épis de l'hybride de première génération. Il est, en réalité, inexact de dire que l’épi à deux rangs domine l’épi à six rangs: les épis d’un hybride tel que nous venons de le définir se dislinguent loujours des épis d'une Orge pure à deux rangs. par l'allongement des glumelles des épillets latéraux (caractere particulier fixé dans l'AHordewm dislichum macrolepis), et par l'existence d'un ovaire rudimentaire, parfois fécond, dans les épillets en apparence slériles. La stérilité est plutôt secondaire que primitive et, en enlevant les épillets hermaphrodites dans les épis jeunes de ces hybrides, jai provoqué l'accroissement d’un grand nombre des épillets latéraux qui devien- uent fertiles. Ainsi la dominance de la forme d'épis à deux rangs sur la forme d'épis à six rangs dans le genre Hordewn, dominance admise avec réserve par M. Bareson (1909, p. 26) d'après M. Brrrex (190% et 1907), discutée par M. Tsenermak (1905) et M. Saurz (190$), correspond exactement à une forme spéciale de stérililé qui accompagne souvent les produits hybrides d'espèces distinctes. J'ai d'ailleurs interprété de la même façon (1911, p. 102) certains caractères de l’hybridalion des Bryones qui, dans l'expérience de M. Conrexs (1907), laisseraient supposer une dominance du sexe femelle sur le sexe mâle; mais je n'ai pas l'intention d'insister ici sur le problème très complexe de l'hérédité du sexe. Quoi qu'il en soil, quelques descendants de seconde généralion (F,), ayant fait retour à la forme d’épis à quatre rangs, présentaient dans presque loultes les lignées des épis mixtes, le plus souvent à quatre rangs à la base, à deux rangs à leur extrémilé (6g. 7). L'anomalie était particulièrement remarquable sur les descendants à quatre rangs de la lignée 120 %, dont la disjonclion numérique offre elle aussi des irrégularités très grandes (6 : 21: 19 : O0 au lieu de 27 : 9:9: 3). L'élude spéciale dont elle a été l'objet m'a fait mettre en évidence la fréquence des avorlements, même sur les épis à deux rangs. 110 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Voici quelques exemples de cette disjonction (fig. 7) relevés sur la des- cendance en F, de lhybride 0,1251 ><0.202 lignée . On peul remarquer que la disjonction porte souvent sur les épillels termi- naux, parfois aussi davantage sur un côté de l'épi. Depuis (1910 et 1911), j'ai a. V2 e. —_—_—…, Th Jon 2 1204. 07 1216 # lavné D 1231X 0202 QIX OK Fig. 7. — Schéma de la mosaïque des caractères de l'Orge à deux rangs (Hordeum distichum nutans et de l'Orge à quatre rangs (Hordeum lelraslichum). trouvé quelques cas rares où la disjonction se montre par plages, mais elle esl manifestement liée dans la plupart des cas à la croissance de l’épi et surtout à l’avorlement des épillets. J'ai représenté les épillets fertiles par un point, les épillets stériles par le signe O pour mettre ce fait en évidence. Dans le cas où l'hybride offre deux rangs seulement el correspond à une combinaison simple des caractères des parents, l’avorlement peut même être assez considérable pour rendre difficile le maintien de la lignée. En 1910, } jai cultivé, pour étudier le devenir de ces irrégularités, la lignée 120 h, (troisième génération F.), représentée en F, par une plante portant des épis à deux rangs du type 3: 15 plantes ont bien montré la fixité des caraclères d'épis à deux rangs du lype à, mais la distribution des épillets avortés, dont la figure $ donne l'expression, indique combien sont faibles les chances de fixer celle combinaison. Les cultures de 1914, faites à parlir du même matériel, ont donné des résultats analogues. L. BLARINGHEM. —- SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE. 111 J'ai d'ailleurs pu m'assurer, en suivant la descendance en 1910 des grains pris sur les portions à 2 rangs d'épis offrant 4 rangs à la base, que dans la plupart des cas de ce genre la ségrégation des caractères n'est qu'apparente; les grains pris sur les portions à deux rangs des épis mixtes donnent des plantes 9 ê e ad € mn té Î bte Égné 100 À = 7 avrdeŸ Lig. 8. —- Schéma de l'avortement des épillets dans la combinaison hybride Hordewm distichum nutans à provenant du croisement Hordeum lelrastichum à (01951) << H. districhum nutans & (0.202). @ 4—2 rangs, Lout comme ceux qui sont pris sur les portions à 4 rangs à épis à des mêmes épis. En réalité, il n'y a rien de fixé quant aux caractères ultérieurs. lorsque la ségrégation paraît définitive déjà sur l’épi. La distribution en mosaïi- que des caractères sur la plante mère n’entraine pas une ségrégalion en mosaï- que correspondante des embryons. Cette conséquence directe de mes nom- breuses cultures de lignées hybrides d'Orges et d’autres plantes (Tomates) ne doit pas être perdue de vue. Elle nous permettra peut-être de distinguer les produits de l’hybridité disjointe de ceux de la greffe hétérogène. Naunix admit l'indépendance des caractères juxtaposés sur le fruit en mosaique de Datwra el la nature des ovules développés sous les valves épineuses 119 IV* CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. ou sous les valves lisses: du moins, celle indépendance résulte de l'épreuve des graines relirées par lui sous les portions lisses des valves. C'est aussi par cetle indépendance qu'il put expliquer le retour à la Linaire vulgaire de descendants de la Linaire à fleurs pourpres dérivée de l'hybride Linaria purpureo-vulgaris". Cette indépendance est bien marquée enfin dans les descendances des hybrides entre espèces d'Orges à quatre rangs el des espèces d'Orges à deux rangs. Toutefois, des cultures nouvelles à partir des épis offrant la mosaïque de l'absence et de la présence d'épines, obtenus par des croisements entre Æordeum distichum nutans et Hordewm distichum erechun, nous obligent à réserver la question : il est cerlain que les grains #6 ou 8-1 donnent moins de plantes à épines que les grains &. Celle question doil aussi être posée en ce qui concerne la nalure el l'origine des Orangers-Cilronniers, du Cylisus Adami. des Cralægo-mespitus Dardari el Asnieresii, du Pêcher-Amandier, du Poirier-Cognassier, etc. On admet volontiers, depuis les belles expériences de M. H. Wixkzer (1908-1910). que loutes ces plantes sont des chimères comparables aux Solanum tubingense S. proteus, S. Noelreuterianum et S. Gaertnerianum: c'est l'avis de M. Erwix Baur (1910 et 1911) qui a donné, par son élude du Pelargonimn zonale à feuilles marginées de blanc, une explicalion claire et simple de disjonetions végélalives analogues à celles qu'offrent les hybrides de greffe de M. Wixkrer et les pré- tendus hybrides de greffes dont l’origine est inconnue, explication qui peut être étendue au mécanisme de l'hérédilé en mosaïque. Avant de faire ces rapproche- ments, il faut éclaircir quelques points délicats: je ne parlerai ici que du Cytisus Adami dont j'ai eu l’occasion de faire une étude suivie. Celte étude confirme, sans aucune divergence, les vues de GAERTNER (1849) et de Darwix (1868) dont je vais rapidement rappeler les points importants pour la discussion actuelle. J'ai observé sur un Cytisus .{darni, planté depuis environ vinglans, au labo- aloire de Bellevue (Seine-et-Oise), des retours en apparence complets au Cyti- sus Laburnum et des retours au C. purpureus (tel qu'on le décrit, car je n'ai pas encore vu de pied vivant de celle dernière espèce); j'ai comparé ces retours du Cytisus Adami normal à de nombreux Cytisus Laburnum croissant à quelques dizaines de mètres dans le même endroit. De cet examen, il résulte qu'il est inexact de dire que les retours au Laburnuwm présentent les caractères même du Cytisus Laburnum ordinaire (de Bellevue, du Muséum de Paris, de l'École d’hor- licullture de Versailles, de la collection de M. Arrarp à Angers). J'ai examiné en particulier les grappes de fleurs, les grappes de fruits et les fruits ainsi que leurs graines et, dans tous les cas, j'ai trouvé de notables différences entre les retours du C. Adarni au type Laburnum et les C. Laburnum proprement dits; on peut aussi reconnaitre ces différences sur le bois et sur les feuilles de ces deux types: peut-être même en trouverait-on de notables dans la structure anatomique. Le point le plus important, qui mérite seul d'être signalé dans cctte courte nole, consiste en ce fait que les pousses de (. Adami Laburnum (c'està dire bourgeon Laburnum du Cytisus Adami) sont toujours plus vigoureuses que celles du €. Adari ordinaire, du moins au point de vue végétalif: les feuilles sont plus grandes, les entre-nœuds plus espacés, les ramificalions plus fournies. On 1. Nouvelles recherches sur Uhybridilé, chez les végétaux, p. 9%. L. BLARINGHEM. — SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAIQUE. 115 peut aussi dire que la floraison des branches qui ont fait retour au Laburnun est plus abondante que celle du (. Adami {yÿpe, car si ce dernier porte plus de grappes florales (en moyenne » pour 3 sur les retours), comme les grappes de C.tdami Laburnum sont plus longues et donnent des fleurs plus étalées, por- Lis. 9. — Branche de Cylisus Adamr À montrant un retour au Cylisus Liburnum L: on remarquera les différences des grappes florales (4,, /,) et des feuilles (as, L). lées sur des pédoncules plus longs, l'impression donnée par les retours est bien celle d’une plus belle floraison (fig. 9). A celle vigueur végétative remarquable, j'oppose la médiocre fécondité des grappes florales du Cytisus Adami Laburnuwn qui donnent des fruits moins nombreux et toujours moins riches en graines. Deux statistiques comparées entre €. Adami Laburnum et C. Eaburnun pur en fournissent la preuve. Elles ont été failes sur des plantes d'égale vigueur et de même âge (environ 30 ans) développées au laboratoire de Chimie végétale de Bellevue (Seine-et-Oise) et elles ont porté sur de nombreuses grappes florales dont on a comparé la fréquence des fleurs, la fréquence des fruits noués el enfin la fréquence des graines bien développées dans les fruits. Ces stalistiques ne laissent aucun doute sur la stérilité relative des retours au ZLaburnimm observés sur le Cytisus {daini de Bellevue : ÉTUDE DES GRAPPES DE FLEURS (BeLLEVUE 1911). Nombre de fleurs . . . . . . 14 "16 18 20! 29, 9% 96 98.50) 52 34.36 58. 40 C: Laburnum (150). . - . . . ( (SON CT COINS ri OR PT EE, TJ C. Adami Laburnum (721... . TO AO OST OS EC IV° CONFER. INTERN. DE GENLTIQUE. ÿ 114 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. ÉTUDE DES GRAPPES DE FRUITS (UELLEVUE 1911) [fig. 13]. Nombre de fruits. . PACE ARCS OT TH 16 IS 20 52 2% C. Laburnum (100). . . . . . (nf 5 à [A 29 28 IS (n (l C. Adami Laburnum 55). . . bn sh es 5 2 (n ù D Ü (l ÉTUDE Des FRUITS (BeLLEVUE 1911) [fig. 14 et 15]. Nombre de graines par fruit. . [ 2 1 4 ù n nl à) 9 10 C. Laburnum (00), . . . . . 5 7 9 410 354 14 ÿ T 7 l C. Adami Laburnum (100). . 19 34 12 7 fl 5 l 0 (] 0 J'ai pu croire d'ailleurs, et j'en donnerai la raison un peu plus loin, que la l'ig. 10, — Branche de Cylisus Adami À offrant un retour au C. purpureus D: on remarquera les différences entre les grappes florales (4,, p,) et entre les feuilles (43. p). plante Cylisus {dan de Bellevue était spéciale el j'ai cru nécessaire de faire des observalions analogues sur d'autres arbustes du même type. M. Arrarp, à Angers, possede des Cytisus {daniel des C. Laburnum d'égale vigueur que j'ai pu examiner en août. [l ne m'a été possible de faire de dénombrement que pour les graines renfermées dans les fruits déjà mûrs à cette époque, mais les résul- lals sont encore plus nets que sur les arbustes de Bellevue : L. BLARINGHEM. — SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE. lo ÉTUDE DES FRuITS (ANGERS 1911). Nombre de graines par fruits -+ : . : - : . ] 2 5 l ) n (CE LAON PI EEE MEN 0 Il 1% ÿ 6 nl C. Adami Laburnum (67). 39 25 4 | Saus insister davantage, je signale aussi des différences sensibles dans la laille el la forme des graines des deux types, différences qui ne me paraissent pas dénuées d'intérêt. Les véritables différences, si elles existent. devraient pouvoir être mises en évidence par les plantes issues des graines récoltées sur des retours du C. .Ldami au C. Laburnum. Je ne connais aueun auteur moderne qui ail donné sur ce point des indications, el je suis obligé de m'en rapporter à ce qu'en dit Darwin (SG), d'après Hergerr (1847) : « Chez deux arbrisseaux que M. Hrr- gékt à oblenus en semant celle graine, dil Fig. A1. — Fleurs de Cylisus Adame offrant la Fig. 12. — Grappe de: fleurs de Cytisus mosaique des caractères; /, Laburnum: p. purpu- Adumi offrant deux retours p. à C. reus. purpureus, sur les fleurs de l'extré- mité de la grappe. Danwix, les pédoncules des fleurs présentaient une teinte pourpre; d'autre part, des arbrisseaux que j'ai obtenus moi-même par semis ressemblaient exacte- ment à l'espèce ordinaire (C. Laburnum), sauf toutefois que les grappes élaient très longues : ces arbrisseaux ont été complètement féconds. Il est étonnant qu'une telle fécondité el une telle pureté de caractères aient pu êlre si promple- ment réacquises par des plantes provenant d’une forme hybride et stérile. » Le retour du C. {dan au C. purpureus s’est produit (fig. 10) depuis deux ans sur la branche que j'ai étudiée, toujours au même point: sur les branches de l'an dernier, malgré mes soins, je n'ai pu trouver aucune (race de fruit ayant noué el ces traces restent bien visibles même après l'hiver sur le C. La- burnum; de plus, sur les retours analogues, observés cetle année, de la même 116 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. plante, aucun fruit encore n'a noué, bien que l'été chaud ef sec ail élé très favorable à la fécondation et à la production de graines. Si donc je n'ai pu, faute de plantes, comparer le €. {dami purpureus au C. purpureus pur, da moins lig. 15. — Grappes de fruits de Cylisus Laburnum 1vpe L et de C. Adami velour au Laburnum (C Adami-Laburnum où A. L); on remarquera la différence de fertilité des gousses. j'ai assisté à la stérilité complète du retour pendant deux années. D'ailleurs, sur ce point, les avis ne sont point parlagés: on admet généralement la grande fertilité des retours au Laburnum, mais tous les observateurs semblent d'accord pour admettre la stérilité partielle des retours au C. purpureus. Des observa- Lions sérieuses el des slalistiques sont nécessaires. Voici ce qu'en dit Darwin, el je crois que son témoignage ne peul êlre suspect, car il rapporte ses propres observalions : « Les branches à fleurs pourpres paraissaient, à première vue, ressembler exactement à celles du €. purpureus; mais, en les examinant de plus près, j'ai trouvé qu'elles différaient de l'espèce pure par des liges plus épaisses, des feuilles L. BLARINGHEM, — SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE. ti plus larges et des fleurs plus petites, à corolle et à calice d'une couleur pourpre moins brillante; la base de l’étendard portait aussi une trace de tache jaune. Les fleurs n'avaient done pas, dans ce sens, repris leur vrai caractère et, en conséquence, elles n'étaient pas Te PE non plus très fécondes, car plu- fee | sieurs siliques ne renfermaient pas de graines, quelques-unes en contenaient une, et un petit nom- bre deux; tandis que sur un C. purpureus pur de mon jardin, de nombreuses siliques contenaient chacune trois, quatre el même cinq graines. Le pollen était en outre très imparfait, un grand nombre de grains élaient pelits el ridés, fait d'autant plus singulier que, sur l'arbre parent aux fleurs rouge sale et stériles, les grains de pollen étaient en apparence en un merveilleux élat, el il n'y en avait que fort peu de raccornis. Quoi qu'il en soit de l'apparence Fig. 14 montrant des différences morphologiques très chélive des grains de pollen de la nettes entre les fruits du Cylisus Laburnium L type et ; ceux du C. Adami-Laburnum A L. plante à fleurs pourpre, les ovules élaient bien formés et les graines, après leur maluralion, germèrent facilement au moins chez mor. M. Herserr ayant semé des graines de cette plante oblint des produits ne différantque très peu du C. purpureus ordinaire; quelques plantes que j'ai — obtenues de la même manière ne différaient en rien du C. purpureus pur, soit au point de vue du carac- tère des fleurs, soit à celui de l'aspect général de l’arbrisseau. » De l'avis de tous ceux qui ont éludié les retours du Cytisus Ada aux deux espèces parentes, les re- tours sont de beaucoup plus fertiles que les branches qui offrent les ca- ractères de l’hybride. Mes observa- lions ne concordent pas tout à fait avec celle affirmation; aucune des EU ne fleurs correspondant au C. purpureus Fig. 15 montrant deux gousses ouvertes de Cylisus , ; SA re Laburnum type Letde C. Adamiretour au Laburnum 1 à donné de fruits; j'ai obtenu au A. L.; on remarquera des différences dans l'étalement contraire, en 1911, deux fruits sur des valves et surtout dans la forme des graines. des grappes de C. Adami intermé- diaires, renfermant chacun une graine (fig. 16). L'un des fruits d'ailleurs a été obtenu après la fécondation arti- ficielle de l'ovaire avec du pollen pris sur le retour au Cytisus Laburnuin du LI IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. mème arbre. Cetle circonstance détruit l'objection qu'on pourrait faire relative- ment à la fleur qui a donné le fruit en question: il est commode de s'imaginer qu'il résulte d'une fleur ayant fait seule sur la grappe retour au €, Laburnum, mais il n'a pu en être ainsi dans ce cas, puisque J'ai noté les caractères des grappes florales, au nombre d'une vinglaine, soumises à la fécondation artificielle. Le Cylisus Adami à fleurs mauves, sans retours, n'est pas absolument stérile: le pollen de ses anthères germe aussi bien que celui du €. Lcburmon:; Yavortement lient aux malformations de ses ovules décrites par Caspary, dès 1858, étudiées récemment par M. G. Tiscurer (1905), dont la compé- tence en pareille matière est reconnue. Les observations de M. Buner (1911) concernant la distribution en mosaïque des lissus sur les ovules eux-mêmes (les enveloppes des ovules offrent les caractères du (. purpureus, les nucelles ceux du C. {daini) expliquent on) "+ SRE suffisamment la croissance anormale et Ja A D a his stérilité presque absolue des éléments fe- Adami À et les fruits très communs du melles; mais on peut fort bien imaginer par C. Adami vetour au Laburmum À L. analogie avec ce que l’on voit sur les feuilles. sur les fleurs et même dans les lissus de (”. {dant Va réapparition locale de quelques massifs cellulaires du €. Laburnum où du (. purpureus et la formation possible de graines sur des grappes de fleurs du C. Adami type. D'ailleurs M. Nozz (1907) et M. Hir- BRAND (1908) ont trouvé que les (. Adami donnaient quel- ques graines différant de celles de C. Laburnwm par la présence de taches brunes sur les enveloppes noires, rap- pelant la couleur des graines du C. purpureus. Nous avons done mis en évidence la fertilité relative- ment grande du retour Cytisus Adami Laburnum, la slérilité marquée et lotale dans mon examen, du retour C. Adami purpureus, et la stérilité partielle de la forme ordinaire C. Adami. Avant d'abandonner ce sujet, il me Fig. 17 montrant les diffé- reste à indiquer les résultats d'essais de fécondation arli- rences de formes des ficielle de grappes florales du C. Adami ayant fait retour None eee 8 J burnum type L et de C. en totalité ou en partie au €. Laburnwum. J'ai observé sur Adami Laburnum AL. l'arbre de Bellevue la plupart des cas de transition possi- ble entre les fleurs mauves du €. Adami et les grappes complètement jaunes ayant fait en apparence un complet retour au C. Laburnum. La mème grappe portant quelques fleurs jaunes au milieu de fleurs mauves (C. Adami) est un cas assez fréquent; le retour de plusieurs fleurs de la mème grappe, d'une part, au C. La- burniuwm, d'autre part, au C. purpureus à fleurs violettes est beaucoup plus rare; je l'ai observé deux fois seulement. Dans un cas même (fig. 11) j'ai trouvé sur une grappe dont loutes les fleurs étaient mauves, sauf deux : une fleur complè- tement violette à part une aile jaune presque pur, et une fleur avec l'aile gauche violette, la demi-carène du côté gauche violette, tandis que l’étendard était d’un L. BLARINGHEM, — SUR L'HÉRÉDITE EN MOSAQUE. 119 violet foncé à gauche, s'atténuant à droile jusqu'à reprendre la teinte mauve ordinaire. Toutes ces grappes florales offrant des retours à l’une ou à l’autre des deux espèces ont éléstériles, même lorsque le retour au €. Laburnim paraissait très complet. Il s'agit seulement ici de fleurs ou de grappes de fleurs d'un jaune franc disséminées au milieu de grappes de fleurs mauves du C. Adami. Par contre, les rameaux ne portant que desgrappes de fleurs jaunes sontles seuls qui présentent une certaine fertilité. Autrement dit, la séparalion des essences spé- Fig. 48 — Branches de Cylisus Adam. En À, branche du type ordinaire grèle, garnie de bourgeons feuillés très courts et de grappes florales précoces en partie défleuries a. En B, branche épaisse du type décrit pour la première fois ici, sous le nom Cylisus Adam f. bracteala; la vigueur exces- sive de cette branche qui a deux ans se traduit par le développement des bourgeons de second ordre en longues pousses feuillées: les grappes florales b, dont l'axe est épais, sont à peine épanouies. cifiques, au point de vue de la fertilité, est loin d'être aussi tranchée que la sépa- ration des coloris des fleurs, et peut-être même que celle des tissus cellulaires. Ce résultat a la plus haute importance el parait pouvoir être mvoqué pour distinguer les hybrides en mosaïque vrais des chimères obtenues par la greffe. Que les hybrides vrais se comportent au point de vue de la séparation des coloris et de la stérilité relative absolument comme le Cytisus Adami, cela résulte de tout ce qui a été publié concernant les hybrides peu fertiles, tant 120 IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉ ÉTIQUE. par KokLReuTER, GAërTNER el NAUDIX, que par les auteurs récents Mac FarrANE (1895), MM. Huco pe Vies (1905), G. Tisencer (1905) et d'autres. Parmi tous ces exemples, le plus frappant est certainement celui que Naunix a étudié sous le nom de Linaria purpureo-vulgaris : (1863). Il s'agit d’un croisement de la Linaire vulgaire à fleurs jaunes (Linaria vulgaris ®) avec la Linaire pourpre (Linaria purpurea <) dont trois hybrides de première génération assez uniformes et de teinte mixte donnèrent des descendants en F, classés ainsi : 56 pieds du type jaune vwlgaris: #4 pieds de couleur mixte ressemblant à F,; 22 pieds plus voisins de L. purpurea par leurs fleurs plus petites, leurs éperons proportionnellement plus courts, leur coloris qui renferme moins de jaune et plus de violet; 1 pied unique qui parait être un L. purpurea pur: enfin, environ 500 pieds (sur 400) intermédiaires à différents degrés entre les deux espèces parentes ; sur plusieurs d’entre eux on nola la juxtaposition des formes caractéristiques de l'hybridité disjointe (Planche V, série B, fig. 5). « Les mêmes diversités, dil Naunix, s’y font voir quant à la facullé de produire des graines; les individus à fleurs décolorées sont généralement stériles ou presque stériles; les autres fructifient à divers degrés, et d’aulant plus abondamment qu'ils s'approchent davantage de la Linaire à fleurs jaunes, » On ne peut imaginer une concordance plus exacte avec le cas du C. Adami. Les résullats des cultures de la troisième génération montrent les réserves qu'il y a lieu de faire sur la nature des retours, en apparence complets, aux espèces parentes. Le lot de plantes ayant fait retour à L. vulgaris est bien homogène el parail pur; mais le retour unique à L. purpurea a donné 80 plantes dont une paraît être un L. vulgaris pur (peut-être mélange acciden- Lel); 14 sont du type L. purpurea, mais avec des nuances dans le coloris des fleurs, 10 à fleurs presque décolorées blanches ou jaunes très pâles,5 sont inter- médiaires entre L. vulgaris el _L. purpwrea et voisines de l'hybride premier, 2 intermédiaires entre les deux espèces. Naunix dit que le retour au L. purpu- rex à la deuxième généralion n'élait qu'apparent, qu'il conservail encore quelque chose du ZL. vulgaris el par conséquent qu'il était encore hybride. Il resterait à interpréter quelques faits qui montrent la complexilé des caractères de C. Adami. Tout d'abord, la différence signalée par M. J. Buoer (1911), concernant la forme spéciale des étendards des fleurs de lhybride qui présentent à droile el à gauche des appendices, ou lobes, qui ne se trouvent ni chez le C. Laburnwm, ni chez le C. purpureus. W faut peut-être voir dans celle production un « Kreuzungsnova », selon l'expression de M. TsenEermak (1905), au même litre que certaines déformations observées dans les élamines qui offrent parfois une tendance à la pélalodie. On conçoit mal comment ces variations peuvent êlre dues à la greffe, quoique les recherches de M. DANIEL (1896-1910) nous aient fourni beaucoup d'exemples analogues. En dernier lieu, je crois être le premier à signaler une forme de Cytisus Adami, qui diffère sensiblement du type, quoique restant encore intermédiaire entre le Cytisus Laburnum et le C. purpureus. Sur le C. Adami de Bellevue, âgé de trente ans environ, on a dù couper, il y a quatre ans, une branche, âgée pro- bablement alors de deux ans, pour l'installation d’un poteau télégraphique ; celte branche coupée est d'ailleurs gènée dans son développement par un mur L. BLARINGHEM. — SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE. 121 voisin. À parlir d’un bourrelel, qui laisse voir nettement les cicalrices de ces lésions, s'est développée une forte branche (fig. 18) plus épaisse que celle dont elle dérive el qui est une variation de bourgeon intéressante du €. Adami Lype. Une vigueur plus grande, des tissus plus mous, des branches nombreuses fra- giles el fortement arquées, des fleurs rose pâle au lieu de la couleur mauve ordinaire, dont plusieurs grappes ont offert des retours au Laburnum:; tels sont les caractères les plus marqués dont l'analyse détaillée et la description anato- mique ne lrouveraient point leur place ici. La différence morphologique la le — ges Fig. 19. — Grappes de fleurs du Cytisus Adami de Bellevue. En À, grappe du Cylisus Adami ordinaire à axe grèle, portant des fleurs longuement pédonculées sur lesquelles on apercoit un très faible bourrelet 4 à un millimètre environ du calice; en B, grappe de C. Adami f. bracteata à axe épais couvert de fleurs à courts pédoncules dont le calice est orné de trois bractées saillantes qui ont fait donner le nom bracteala à cette forme. plus saillante, en plus de l'épaisseur plus grande des axes des grappes de fleurs lardives, consiste en la présence de trois fortes braclées situées à droite, à gauche et au-dessous du calice (fig. 19), visibles sans exception sur toutes les grappes de la variation de bourgeon et jamais sur celles des autres branches du même arbre où de petits bourrelets indiquent la présence de bractées avortées. Cette forme nouvelle, que je désigne sous le nom de C. Adamni f. bracteata, wa point donné de fruit jusqu'à présent. L'’objectivité d'une hybridité disjointe, telle que l’a conçue Naunix, trouve de nombreuses confirmalions dans l'étude, encore très imparfaite de l'anatomie 199 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. des hybrides. Les travaux de M. Braxpza (1890) et de Mac Farraxe (1895) ont élabli, bien avant que la question de la ségrégation des caractères sur les hybrides ait élé reprise après l’exhumation des découvertes de MENner, que tous les Lissus donnent l'impression d'une mosaïque de caractères appartenant aux deux espèces associées. Mais tandis que M. Braxvza constate, par exemple, que la feuille de l'Æsculus rubicundo-flava, hybride entre Æsculus rubicunda D. C. et le Pavia flava Lois., offre une seule assise palissadique comme le Pavia. el un parenchyme lacuneux à cellules huileuses comme l'Æsculus, Mac FarrANE par une analyse plus délicate de tissus met souvent en lumière la présence de deux caractères de même nature sur des portions différentes du même hybride. Les travaux de Mac Farraxe et de M. Lauserr (1901) sont d'autant plus intéressants qu'ils sont relatifs au C. Adami. Ces résultats sont confirmés par M. BeueriNck (1908) et par M. Buper (1911), dont les études soignées de l’ana- tomie des variations de bourgeon du C. Adami nous fournissent de nombreux cas intéressants de la juxtaposition de tissus et d'organes et confirment le point de vue sous lequel nous avons envisagé jusqu'ici l'origine de cet hybride. Voici quelques-unes des conclusions de ces mémoires : Dans la formation de l’épiderme comme dans celle du périderme, les élé- ments du purpureus sont longtemps prévalents; les éléments du Labuwrnum par contre restent d'ordinaire à l'élat de repos pendant une longue période; il se forme aux dépens de cel épiderme, par des divisions transversales, un périderme qui a tous les caractères du purpureus: il arrive qu’en certains points quelques cellules du Laburnum dominent, mais alors l’épiderme de l'espèce la moins représentée se divise peu el meurt envahi par les cellules épidermiques de la forme la mieux représentée. Si le jeune épiderme est formé d'éléments de chaque espèce parente ea quantité équivalente, la lignificalion plus rapide d'une des espèces par rapport à l’autre détermine celui des deux tissus qui l'emportera sur l’autre. La lutte entre les éléments cellulaires se voit partout, surtout sur les tissus superficiels des Liges, dans les feuilles et jusque dans la conslitution des ovules qui d'ordinaire sont formés d'un nucelle de cellules Lype Laburnum, recouvert par un épiderme et deux léguments du type purpu- reus. Le Cytisus Adami se présente donc comme une « periclinar chimære » au sens donné à ce mot par M. E. Baur (1909, 1910 et 1911). M. E. Baur a montré les relations qui existent entre la structure anatomique et l'hérédité de ces organismes complexes dans son étude du Pelargoniwm zonale à feuilles bordées de blanc, dont certains présentent une disjonction sectoriale en segments blancs el en segments verts. Celle étude est actuellement presque classique et je n'insisterais pas spécialement sur le détail des preuves groupées par M. Baur, si quelques auteurs n'avaient pas cru y trouver des arguments posilifs, en faveur de l'origine, à la suite de la greffe, d'organismes complexes Lels que Cytisus Adami et Crataego Mespilus Asnieresii qui, nous venons de le voir, peut aussi être attribuée à une hybridation sexuelle. M. E. Baur a établi que le Pelargonium zonale à feuilles bordées de blanc est un organisme double consistant en un ensemble de tissus internes du lype du Pelargonüum zonale vert (les faisceaux vasculaires et l'écorce interne, les tissus des feuilles et des pièces florales sont identiques à ceux d’un Pelargonium normal) recouverts par une enveloppe de plusieurs couches cellulaires de tissus dépourvus de chlorophylle. L'assimilation a lieu par les tissus profonds qui nourrissent l'ensemble ; le complexeestmultiplié par la fragmentation (boutures). L. BLARINGHEM, — SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE. 195 Le produit de la fécondation réciproque de deux Pelargonnan zonale à feuilles panachées de blanc, renferme, d’après Morren (1865), el dans certains cas d’après M. Baur (1910), exclusivement des plantules albinos incapables de vivre si on ne les greffe point sur des Pelargoniuwm zonale à feuilles vertes ou à feuilles bordées de blanc. D'autre part, par leur seule croissance et à la suile d’une disjonction des lissus analogue à celle du Cytisus Adami, les Pelargonium zonale à feuilles bordées de blanc donnent naissance à des bour- geons complèlement verts ou à des bourgeons complètement blancs, où enfin à des bourgeons formés de secteurs verts et de secteurs blancs juxtaposés. Toutes ces différenciations correspondent, comme le montre l'étude anatomique, à la ségrégalion des cellules blanches et des cellules vertes dans les massifs cellulaires des jeunes bourgeons en voie de croissance. On concoit facilement comment des tailles répétées, des piqüres, des lésions locales peuvent favoriser toutes les groupements imaginables dans le mélange des tissus. Le Pelargonium zonale se comporte done comme le Cylisus Adami, mais le phénomène de la juxtaposition des lissus y est très apparent, d'abord, parce que la couleur blanche et la couleur verte tranchent bien l'une sur l’autre; en second lieu, parce que les caractères à étudier sont simples et constituent un seul couple. Le polyhybride complexe Cylisus Adami offre des irrégularités et des difficultés d'interprétation que le monohybride Pelargonium zonale à feuilles panachées de blanc ne permet pas de concevoir aussi aisément. Le point discutable de la théorie de M. Baur concernant ces périclinal- chimères est leur homologation avec les plantes chimères obtenues par M. Wix- KkLER. Sans doute, il est intéressant de constater que le Solanuwm tubingense est un S. nigrum avec un épiderme de Tomate (Lycopersicum), que le S. Koelreu- terianum est une Tomate à épiderme de S. nigrum; cetle analogie avec le Pelargoniwm zonale à feuilles bordées de blanc ne permet pas du tout de con- clure que celte dernière forme résulte de la greffe d'un bourgeon albinos de Pelargoniuwm zonale sur une plante à feuilles entièrement vertes. Au contraire, les expériences de M. ErwiN Baur concernant l'hérédité des plantes panachées et des plantes albinos nous font constater que le Pelargonium zonale à feuilles bordées de blanc apparaît dans la descendance résultant de la fécondation de Pelargonium zonale vert par le pollen de Pelargoniwm zonale albinos. Dans une expérience de ce genre, M. Erwin Baur a obtenu, en effet, à la première géné- ration 38 plantes vertes, 7 plantes à bords panachés et aucune albinos. La seule hypothèse, dont on ait réalisé expérimentalement toutes les phases ne correspond donc pas à un hybride de greffe, mais à un hybride vrai offrant la mosaïque; il ne faut pas regarder le Pelargonium zonale à feuilles bordées de blanc comme une espèce, ni même comme une variété, mais plutôt comme un exemple d'hybridité disjointe. Les analogies de cet exemple avec le Cylisus Adami renforcent la présomption que ce dernier est bien un hybride sexuel et non comme on l’a dit un hybride de greffe’. 1. Il ne faudrait pas croire que je nie la possibilité d'obtenir le Pelargonium zonale à feuilles bordées de blanc par la greffe d'un bourgeon albinos sur un sujet vert où réciproquement. Au contraire, le fait que cette plante mosaique naisse de la combinaison des éléments sexuels dérivés de deux bourgeons est une raison sérieuse, à mon avis, pour que la même association des tissus verts et des tissus blanes ait des chances de se produire par la greffe. On attribue les Crataego-Mespilus Dardart et C. Asnieresi à la greffe du Néflier sur Aubepine et j'ai comparé ces deux plantes au Cralaequs Smithii, hybride sexuel de Crataequs et de Mespilus: il est bien certain que, sauf pour les fruits et Ja fécondité, ces plantes offrent de nombreux points communs méritant d'être mis en évidence. 124 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Un point sur lequel tout le monde paraît d'accord est celui qui concerne les circonstances dans lesquelles se fait la séparation des caraclères par plages différentes. Qu'il s'agisse de vrais hybrides de greffe comme les Solanwm- Lycopersium de M. Winkcer, des hybrides présumés Cylisus Adami, Crataego- Mespilus el autres, ou d'hybrides vrais! tels que les Datura, les Hordeum dont j'ai parlé plus haut, le Pirus Bollveriana (hybride stérile de Pirus et de Sorbus), ou la Véronique à feuilles longues (Veronica longifolia < V. longifolia var. alba) étudiée par M. DE Vies (1905), elc., dans tous ces cas, la disjonction, la séparalion des caractères est favorisée par des tailles, par des divisions de souches, par des boulurages répétés. « La tendance des espèces à se séparer, ou si l’on veut, à se localiser sur des parties différentes de l'hybride, s'accroît avec l’âge de la plante et elle se prononce de plus en plus à mesure que la végélation s'approche de son terme, qui est, d'une part, la production du pollen. de l’autre, la formation de la graine. » C’est cette règle qui a conduit Naunix à la découverte de la règle du retour de la descendance hybride aux parents, et je désire en donner ici quelques exemples nouveaux. Pirus Polleveriana L., appelé encore P. Bollueriana D. C. et aussi P. auri- cularis Knoop est un hybride ayant le port du Poirier et le feuillage étalé, blanchâtre, très analogue à celui du Sorbus Aria. On le considère comme un hybride entre le Pirus communis L. el le Sorbus Aria el Fücke (1881, p. 144) n'émet aucun doule à ce sujet; c’est aussi l'avis de DEcasxe (1870). M. ArcarD d'Angers en possède un exemplaire dont j'ai pu étudier les fruits et les feuilles; les fruits, qui sont de petites poires jaunes, à chair jaunâtre et douce, ne renfermaient que des pépins avortés réduits à leur enveloppe brune. Sur cet arbre, j'ai observé celte année un cas d’hybridité disjointe; une branche de quatre ans, peu vigoureuse et sectionnée à deux ans portait à peu de dis- lance en avant de la section deux courts rameaux à fruits dont l’une offrait les grandes feuilles larges et grossièrement dentées de l'hybride type, et l’autre exclusivement les feuilles du Pürus communis, étroites, allongées, à dents petites et serrées; la teinte jaune de ces dernières tranchait aussi, par contraste. avec le vert sombre des autres feuilles de l'arbre. Dans la même pépinière, sur un Crataego-Mespilus Dardari, j'ai pris et des- siné un retour aux feuilles de Crataequs dont le développement est certainement dù à une taille d'été. La juxtaposition des caractères de grains avec el sans épines dans les hybrides d'Orges dont il a été question antérieurement s'obtient toujours sur les plantes dont le tallage est très élevé; les derniers épis développés sont en même temps ceux où l'avortement des épillets est le plus fréquent et ceux où la 1. De même, Kniern (1817) à croisé éntre eux le pêcher et l'amandier (Amygdalus communis dul- cis Q >< Persica sp. 4) et depuis, beaucoup d'auteurs regardent ces deux arbustes comme des formes du mème genre (Fücke dit mème comme des sous-espèces d'une même espèce’. L'arbre donna 8 fruits en 1817 dont 3 ressemblaient à de vraies amandes et 5 à de mauvaises pèches: le pollen était très imparfait, Le pollen serait au contraire meilleur après le croisement de l'Amandicr avec le Brugnonier (Persica lœvis ou Persica glabra). D'autre part, à plusieurs reprises on a attribué à la greffe la nais- sance de la forme instable Amygdalus persicoïdes Ser. qui présente ces disjonctions dont l’origine est inconnue bien qu'elle ait été signalée à plusieurs reprises en France. M. Grirrox (1911) à eu sans doute l'occasion d'observer un arbre ayant cette origine; mais il est bien difficile de prouver qu'il s'agit d'un hybride de greffe et non d'un hybride sexuel. . L. BLARINGIHEM. — SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE. 195 séparation des caractères est la plus nette. Des stalistiques failes à ce point de vue spécial m'en ont donné une preuve directe. Toutefois, une objection peut être soulevée en ce sens que les épillets d'Orges (dans les croisements /ordeum distiehaom nutans >< IL. distichem erectumn, parexemple : 0.190 ><0.651 étudié plus haut) avortés, ne renfermant pas d'amande à leur intérieur sont aussi assez fréquemment ceux où les épines font défaut (grains z) ou encore ceux où les épines sont très peu nombreuses (8-2). J'ai eu soin dans les exemples décrits plus haut et dans mes statistiques de représenter par O, c'est-à dire de considérer comme nuls, tous les épillets avortés qu'ils présentassent ou non des épines sur les nervures dorsales. L'influence directe de la fécondité de l’épillet sur les caractères extérieurs de ces mêmes épillels est en effet manifeste dans toutes les séries hybrides d'Orges à glumes et à grains noirs avec des Orges à glumes el à grains blancs. On trouve de nombreux épillets blancs dispersés entre les épillets noirs sur les épis de ces hybrides et leur descendance; mais cetle fausse ségrégation des ca- raclères en mosaïque lient précisément à ce que le pigment noir ne se déve- loppe sur les glumelles que dans le cas où l'ovaire fécondé donne naissance à un grain. C'est sans doute à une influence de cette nature qu'il faut attribuer la latence de certains facteurs dans les hybrides mendéliens. M. Bareson (1909, p. 274) en a décrit un cas observé sur le Lathyrus odoratus. Deux plantes qui donnaient des fleurs rouges avec un élendard pourpre par l'addition du facteur B (bleu) au rouge donnèrent, après avoir cessé de croîlre pendant quelques semaines, des pousses tardives avec des fleurs d’un rouge uniforme. L'arrêt de végélalion avait séparé le couple, absence ou présence du bleu B, sur le même hybride. L'analogie que ces cas offrent avec la curieuse expérience de M. GuNraRiE (190$), réalisée avec des croisements de poules blanches et de coqs noirs ou réciproquement, est frappante. Cet auteur a réussi à transplanter des ovaires de jeunes poules noires sur des jeunes poules blanches et inversement ; puis il éludia les produits de ces poules fécondées par des coqs dont l'hérédité était connue par des expériences de contrôle. L'opéralion paraît délicate el pourtant elle réussit assez bien; les poules opérées doivent être jeunes et peser entre 900 el To0 grammes; dans ces conditions on ne peut constater, dans les meil- leures réussites, aucune différence entre la productivité des poules à ovaires greffés et la productivité des poules témoins. Les lignées ulilisées pour ces expériences élaient telles que les animaux blancs entre eux donnaient des produits blanes, les animaux noirs entre eux donnaient des produits noirs. Or, une poule noire pourvue d'un ovaire de poule blanche et fécondée par un coq noir a donné des poussins noirs et des poussins blancs en nombre sensiblement équivalent. Une poule blanche pourvue d'un ovaire de poule noire el fécondée par un coq blanc a donné des poussins de trois sortes : des noirs purs, des blancs purs et des blancs à laches noires. Même en admettant, ce qui resterait à prouver, que tous les œufs des poules castrées n'ont pas été extraits par l'opération, et que le mélange de poussins de deux couleurs ne prouve pas grand'chose, il reste à expliquer la ségrégation des pigments noirs par Laches sur les poussins obtenus dans la dernière expé- rience citée. On observe fréquemment des relours complets à une couleur sombre ou 126 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. des réapparitions de larges taches pigmentées dans la descendance d'animaux albinos dont la pureté n'est pas absolue. On peut remarquer, comme je l'ai fail souvent sur le cobaye (et plus rarement sur le lapin) que le pigment qui appa- railainsi en F,n'est pas quelconque, qu'on peul en deviner la teinte à certaines taches très petites el localisées aux extrémités des pattes, aux extrémités des oreilles el parfois aussi sur le nez des ascendants F,. Si on accorde quelque valeur à ces corrélations, et je pourrai ultérieurement en donner de nombreux exemples délaillés, il faut convenir que la localisation est déjà esquissée sur les parents et rentre dans notre étude. L'hypothèse de Naunix, d'après qui l'hybride serail une mosaïque, s'élendra aussi à ces cas. La localisalion des caractères des espèces croisées sur des parties diffé- rentes de l'hybride de première génération est, comme nous venons de le voir. l'exception, du moins pour les croisements entre variétés de la même espèce; toutefois, la ségrégation des caractères dans ces hybrides bisexuels, ou équili- brés comme les appelle M. pe Vies, ne serait d'après Naunix que l'expression de la même loi, ce qui étend la liste des faits soumis à l'hérédité en mosaïque : « Bien que les faits ne soient pas encore assez nombreux pour conclure avec certitude, dit-il en 1865, il semble que la tendance des espèces à se séparer, à se localiser sur les parties différentes de l'hybride, s'accroît avec l'âge de la plante et qu'elle se prononce de plus en plus à mesure que la végétation s’ap- proche de son terme, qui est d’une part la production du pollen, de Pautre la formalion de la graine. C’est, effectivement, aux sommités organiques des hybrides, au voisinage des organes de la reproduction, que ces disjonctions deviennent plus manifestes ; dans le Cylisus Adami, la disjonction se fait sur des rameaux fleuris; elle se fait sur le fruit lui-même dans l'Orange bizarrerie et le Datura Stramonio-lœvis; dans le Mirabilis longifloro-Julapa et le Linaria purpurea, c'est la corolle qui manifeste le phénomène de la disjonction par la séparation des couleurs propres aux espèces productives. Ces faits autorisent à penser que le pollen et les ovules, le pollen surtout, qui est le terme de la flo- raison mâle, sont précisément les parties de la plante où la disjonclion spéei- fique se fait avec le plus d'énergie ; et ce qui ajoute un degré de plus à la probabi- lité de cette hypothèse, c'est que ce sont en même temps des organes très éla- borés et très petits, double raison pour rendre plus parfaite la localisation des deux essences. Cette hypothèse admise, et J'avoue qu'elle me parait extrème- ment probable, tous les changements qui surviennent s'expliquent pour ainsi dire d'eux-mêmes ; ils seraient au contraire inexplicables si on ne l'admettait pas. « Supposons, dans la Linaire de première génération, que la disjonction se soit faite à la fois dans l’anthère et dans le contenu de l'ovaire; que des grains de pollen appartiennent totalement à l'espèce du père, d'autres totalement à l'espèce de la mère; que dans d’autres grains la disjonction soit nulle ou seule- ment commencée ; admettons encore que les ovules soient au mème degré, dis- joints dans le sens du père et dans le sens de la mère; qu’arrivera-il lorsque les tubes polliniques descendront dans l'ovaire et iront chercher les ovules pour les féconder? Si le tube d'un grain de pollen revenu à l'espèce du père rencontre un ovule disjoint dans le même sens, il se produira une fécondation par/faile- ment légitime, dont le résultat sera une plante entièrement retournée à l'espèce L. BLARINGHEM. — SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE. 127 paternelle; la même combinaison s’effectuant entre un grain de pollen et un ovule disjoints tous deux dans le sens de la mère de l’hybride, le produit ren- trera de mème dans l'espèce de cette dernière: qu'au contraire, la combinaison s'effectue entre un ovule el uu grain de pollen disjoints en sens contraire l’un de l'autre, il s'opérera une véritable fécondation croisée, comme celle qui a donné naissance à l'hybride même, et il en résullera encore une forme intermédiaire entre les deux Lypes spécifiques. » L'analogie avec le raisonnement de Mexpez est évidente. MexpeLz à imaginé el comparé des caractères indépendants et accouplés sur les parents. Substiluez, dans le dernier paragraphe du texte publié par Naunix en 1865, les mots carac- tères dominants ou récessifs aux mots père ou mère, vous trouverez la règle de disjonclion numérique de Menper. À Mexoez revient l'honneur d'avoir imaginé la dominance ou la récessivilé des caractères accouplés; mais souvent celle dominance n’est qu'une apparence (Baur, 1911); le caractère dominant est le caractère de l’un des parents sensiblement atténué. La loi de ségrégalion des caractères dans le rapport 3 à 1 à la seconde sénéralion repose strictement sur l'hypothèse : 1° qu'il y a autant d’ovules ayant fail retour à l’un ou à l'autre Lype: 2 qu'il y à autant de grains de pollen ayant fait les mêmes retours ; 5° que les affinités des grains de pollen pour les ovules sont égales dans loutes les combinaisons possibles : 4° que toutes les combinai- sons sont suivies de la même fertilité. Cette loi très précise et remarquable de l'hérédilé allernante, découverte par Mexver, est limitée par cela même à un très pelit nombre de cas, à ceux qui répondent à toute la série des conditions exprimées ci-dessus. On a pris l'habitude d'énoncer ces conditions sous la forme d'une hypothèse unique relative à l'absence ou à la présence d'un caractère ou sous la forme d’un équilibre parfait entre les parents de l'hybride, ou enfin en disant que ces croisements équilibrés ne concernent que les variétés d'une même espèce. Toutes ces formules cachent les restrictions qui viennent d'être failes et limitent, à mon avis du moins, très sensiblement le domaine encore vaste régi par l’hérédilé mendélienne. L'hérédité en mosaïque ou hérédilé naudinienne est astreinte à beaucoup moins de conditions; aussi ne s’exprime-l-elle point par des lois, mais par des règles. C'est la règle de l'aniformité de la première génération hybride à laquelle l'hybridité disjointe paraît êlre une exceplion flagrante; on ne peut nier cepen- dant l’uniformité de plantes hybrides de première génération, que ces hybrides soient fertiles ou non, que les caractères des parents puissent ou non êlre appareillés, que l’on puisse ou non établir une dominance. La disjonction des caractères n'arrive que tard dans l’évolution des hybrides de première génération, le plus souvent seulement dans la préparalion des éléments sexuels. Telle est la seconde règle que Naunix a établie en 1865, et elle trouve une confirmation dans tous les travaux sur les hybrides parus depuis cinquante années. Mircarper lui-même ([S94 et 1901), en définissant lhybrida- lion sans croisement ou la fausse hybridalion, que je désignerai ici par le terme d'hérédité unilatérale, Muraroer n'a pas hésilé à déclarer que ses obser- valions sur le Fraisier et sur la Vigne sont en accord avec la théorie de Naënix. La règle du retour aux espèces à partir de la seconde génération est donc une conséquence direcle et logique de la mosaïque découverte par Naunin sur l'hybride de première généralion. Elle renferme, comme cas particulier, la loi du retour de MexpeL; mais elle n'entraine pas comme conséquence nécessaire 128 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. la fixilé des lignées à caractères récessifs, fixité qu'on admet souvent sans con- trôle suffisant. Il faudrait s'étendre trop loin hors de notre sujet pour insister sur ce point; j'ai voulu surtout montrer que cette règle du retour s'applique aussi aux hybrides de greffe auxquels on ne peut songer à appliquer les lois de MExDEr.. L'absence presque complète de conditions limitant le domaine de l'hérédilé naudinienne paraît l'avoir fait négliger des auteurs modernes. On connaît bien les lois de MEexDEL: on ignore presque les règles de Naupix, el c’est la seule raison pour laquelle je parais prendre parti pour le savant français dont j'admire l'œuvre. Je suis cependant un fervent admirateur de MEexper, el je crois que Nauni et Menez, s'ils s'étaient connus, se seraient appréciés à leur juste valeur. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1906. Arrano (G.). — Sur un hybride de greffe {sur un Crataego Mespilus greflé sur Cralæqus), Bull. Soc. Dendrol. de France, X, p. 17-25. 1902, Baresox (W.) and Sauxrens (E.-R.). — Reports lo the Evolution Commillee of the Royal sociely. 1. 1906. Baresox (W.) and Sauxnens [E.-R.). — Jbidem, VX. 1909. Baresox (W.). — Mendel's Principles of Ieredity. Cambridge, 596 p. 1909. Baun (E.). — Das Wesen und die Erblichkeitsverhältnisse der « Varietates albomarginatsæ » [lort. von Pelargonium zonale. Zeitsch. f. à. Abs. u. Vererbungslehre, 1, p. 350-351. 1909. Baun (E.). — Profbastarde, Periclinalchimären und Hvyperchimären. Ber. d. d. bol. 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BrariNénen add many cases Lo them examinaled in particular in this note (some hybrids between Hordeum distichuon nulans and H.disticlumn erechom, between Hordeum distichiuom and If. tetrastichum; Pirus Bellverian«, sleril hybrid between Pirus and Sorbus). The presumate sexual hybrids, as (he Cytisus Idami, Cratwgomespilus Dar- dari and Asnieresii, he Orange-trees Bizarria, he almond-peach tree and so on, whose origin is badly known, can get in. Last, (he vegelal chimerys, realised by M. H. Wixxzer, belween Solar and Lycopersicum, M. L. DaxiEL's graft hybrids, are following the rules of par- liculale inherilance, and some mutations, as the Pelargonüon zonale With ils leaves bordered with while, and a few other steaks partially hereditary, can be joined. In all these cases, the mdividual is a compound of Lexlure belonging Lo Lwo different species that might be recognised to à certain age, at their shape, Cheir colour, their parlicular mode of growth and strugling all the lime Lo disen- gage themselves from each other. IL is a living mosaïc composed with discor- dant specific elements straitly mixed in the beginning of the life, but trying Lo disjoin themselves, to localize themselves on the differents parts, with the time. This localisation is helped by pruning, by stumps divisions, by repeated cutt- ings ; il accenltuales when approaching the lime of flowering, of the formation of the ovuls and (he pollens corns: but, in the mean time, il is nol necessary complete. The hérédité en mosaïque, called still hérédité naudinienne is submitted to Lwo rules : 1 The first hybrid generations FE, uniformity: 2 The return lo the species from he second generalion, and sometimes ever since Lhe first generalion. These rules are intended for the complicated hybrids, between very diver- gent species, with partly unfruitful descendance, — whatever (he sexual affi- nily of the crossed forms might be, Chat (he possibility of grouping all diver- gent characters of The parents by couples, that dominance and recessivity exist or not. The hérédité naudinienne, restricted by less conditions than the héré- dilé mendélienne, is governed not by rigorous laws as this one, but by rules: and it can be seen Lhal il contains the hérédité mendélienne as a particu- lar cace. Naupix has recognised, since 1865, the possible return Lo the parents of the hybrids, from the second generation. Mexpec, in 1865, made the same disco- L. BLARINGHEM. —— SUR L'HÉRÉDITÉ EN MOSAÏQUE. 151 very, bul presented it under a simplificated form and particularly lueid:; he had therefore Lo limit a greal deal his observations, field. Mexpoëz limiled his study Lo the cases where the parents differences can be paired, with one's dominance on the other. He admitlted besides : 1° (hat in the characters separation, here are as much ovuls in one part, as much pollen corn in the other part, which return Lo one and the other Lype; 2° (hat the pollen corn’s affinilys for he ovuls are equal. for any possible combinaisons; 3° (hat all (he combinaisons are folloved by the same fecondity. IL can easily be understood why several authors have restrained (he domain of the hérédilé mendélienne Lo the crossing belween varielies of the same spe- cies indefinitely fertile, equilibrated, when the domain of the hérédilé naudi- nienne is much larger and even might be more extended, with some precaution Lo the progeny of chimery individuals which are not real hybrids. JB: 132 IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. FACTEURS GÉNÉTIQUES ET FACTEURS DU MILIEU DANS L'AMÉLIORATION ET L'OBTENTION DES RACES! Par A.-L. HAGEDOORN. Ph. D. Yerrières-Ie-Buisson (S.-et-0.). On peul dislinguer deux groupes de facteurs qui coopèrent dans le déve- loppement d'un organisme, les facteurs génétiques, héréditaires d'un côté, de l’autre, les facteurs non génétiques qui proviennent du milieu et dont les influences ne sont pas héré- dilaires. Un des faits les plus importants est que ce ne sont nullement les plantes ou les animaux qui rap- portent le plus par unité de surface qui sont les plus répandus, mais que les animaux ou plantes les plus cultivés sont ceux qui, comme résultat de croisements arlificiels ou spontanés, montrent la variabilité la plus grande, en d’autres mots. ceux parmi lesquels on peut, pour un grand nombre de facteurs génétiques, trouver des Lypes qui les con- liennent el d'autres qui ne les contiennent pas. Tel est le cas du cheval, du blé, du chien, du pois, du porc, du mouton et des volailles. Pour n'importe quelle condition on peut, dans ces orga- nismes, trouver un lype avec une combinaison de lhol. Missët. M. le D: Hacenoonx. facteurs hérédilaires convenable. Dans les stalions expérimentales d'Horticullure et d'Agriculture, on s'est Jusqu'ici surlout occupé de l'étude des facteurs non héréditaires coopérant au développement, el des méthodes les plus économiques pour la production des organismes cultivés. Une autre chose importante qu'on y fail, c’est de com- parer les races les plus diverses, afin de choisir celles qui conviennent le mieux aux conditions de culture existantes, ou les plus économiques. Il existe Loujours deux manières pour élever le rendement d'un animal ou d'une plante, la première est d'étudier et de modifier les facteurs non géné- Liques, le milieu au sens le plus étendu, dans le but de trouver la méthode de cullure el de ménagement, sous laquelle un type donné rend le plus de prolil. La seconde manière est de lrouver ou de produire un lype qui, mieux que les Lypes cultivés jusqu'alors, est adapté aux conditions de cullure usuelles, ou encore au climat. En pralique il faut se servir des deux méthodes, mais alors bien se rendre comple que, si un certain type ne peut être cultivé que sous des conditions différentes el demande des soins spéciaux, nécessilant une dépense qui, bien que minime, revient chaque saison, il est préférable de chercher un autre {ype, 1. Communication faite à la seconde séance de la Conférence. A.-L. HAGEDOORN. — FACTEURS GÉNÉTIQUES. 133 n'ayant pas ces inconvénients, ou, s'il n'existe pas, de le créer par des croise- ments convenables. Dans l'obtention el l'amélioration des types de plantes et d'animaux de eul- ture, il faut une coopération entre les praticiens d'une part, qui indiqueront leurs désirs el qui se chargeront du choix parmi les recombinaisons de facteurs héréditaires oblenus par le généliste, et d'autre part entre ce dernier, qui leur indiquera le chemin à suivre pour atteindre leur but. À mon avis 1l faut bien tenir ces deux choses séparées : d'un côté l'étude el la manipulation des facteurs héréditaires, le domaine du génétiste; de l’autre côlé, l'étude des facteurs non héréditaires dans le développement et le choix entre les divers types des organismes, ce qui est plutôt le travail des stations expérimentales, des experts et des agriculteurs. Il ne fault jamais attendre d'un génétiste spécialiste de montrer aux agri- culleurs ce qu'il leur faut obtenir; il faut laisser cela aux praticiens, qui s'en lireront toujours très bien. Au moment du choix entre diverses recombinaisons, il faut surtout que ce soient les praliciens, ou les slalions expérimentales, qui se chargent de ce choix, le génétiste, s'il veul pouvoir assister les praticiens dans leur travail, ne peul pas se spécialiser sur les blés ou les moutons ou sur d'autres animaux ou plantes. Je crois même que, pour mieux faire son travail, qui consisle dans l'étude et la manipulalion des facteurs génétiques, il fera mieux de laisser aux praticiens loute opinion sur les recombinaisons qu'il produira, surtout parce qu'il serait Lenté de voir des corrélations là où elles n'existent pas. Dans le cas où l’on veul importer des Lypes d’un autre endroit, pour les comparer sous l'influence des conditions spéciales, dans lesquelles on se trouve, il est bon d'éviter soigneusement de tomber dans l'erreur, encore trop fréquente de n'importer que les variétés considérées comme bonnes dans le pays où elles sont cultivées. Le fait, qu'une variété a le renom d'être excellente n'importe où, signifie que, par sa constitution héréditaire, elle est merveilleusement adaptée aux con- ditions et usages locaux, qui peuvent bien être un peu différents de ceux dans la région pour laquelle la variété est destinée. Dernièrement encore, on a, en Angleterre comme en Hollande, essayé des variélés de blés australiens d'excellente réputation. Tous ces blés ont été extrè- mement rouillés, et, sans exception, ils se sont montrés sans valeur. On a essayé d'introduire des blés suédois en Hollande. Ces blés étaient d'une grande valeur en Suède, mais l'opinion des cullivateurs hollandais leur fut plutôt défavorable, entre autres raisons parce que les variétés suédoises sont toutes à grain coloré, tandis qu'en Hollande les blés à grain blanc sont préférés el obliennent un prix plus élevé que ceux à grain coloré. Il me paraît qu'une grande collection de lypes de plantes de culture, sur- tout de céréales, collectionnée sans tenir compte de la plus ou moins grande valeur pratique de ces races dans leur pays d'origine, et tenue dans chaque pays dans un endroit central, el où les stations expérimentales dans les diverses régions pourraient se procurer des graines pour comparaisons, serait d'un intérêt extrème. On prétend assez souvent, que c’est, dans chaque région, qu'on devrait obtenir les variétés de plantes et d'animaux qui conviennent à cetle région, mais en réalité 1l n’en est rien. On oublie de distinguer entre les deux phases 154 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE, qui existent dans l'obtention de nouveaux lypes en vue des conditions spéciales et qui sont : 1° l'obtention de nouvelles combinaisons de facteurs héréditaires dansles descendants d'un hybride et 21e choix entre ces diverses combinaisons. Il va sans dire que le choix entre les nouveaux types obtenus après croi- sement doit êlre fait dans les condilions mêmes pour lesquelles il s'agit de trouver un type convenable. Le fait que les premiers blés obtenus à Svalôf sont excellents en Suède, ne résulte pas de leur obtention en Suède, el très probablement ces premiers blés n'avaient pas été faits du tout en Suède mais importés dans des mélanges provenant d'Angleterre où d'Allemagne. Ces blés sont bons pour la Suède parce qu'ils ont été choisis en Suède, par des spécia- listes suédois, dans le mélange dans lequel ils se (trouvaient. Il faut bien se rendre compte, que pour l'obtention de nouvelles combi- naisons de facteurs héréditaires, le travail du génétiste peut se faire aussi bien ailleurs qu'à l'endroit pour lequel on veul produire la nouvelle sorte. Il y a même des cas, pas très rares, dans lesquels le travail de croisement et d'obten- lion de nouvelles combinaisons ainsi que le choix parmi celles-ci ayant été faïl au même endroit, les opérations ont été beaucoup relardées. Je parle des cas, où il s'agit de produire un type, résistant aux rigueurs d'un climat très froid ou très sec. Il va sans dire que le premier pas pour l'obtention d’une variété de pomme, par exemple, résistante aux hivers très rigoureux, est de chercher une pomme, de n'importe quelle qualité, mais supportant bien le climat. Ayant trouvé celte variété, il s’agit de l'essayer à l'endroit pour lequel elle doit servir. Si une variélé se montre résistante, on la croisera avec une autre, donnant de bons fruits quoique gelant pendant un hiver qui ne tuerait pas la première. Alors nous pouvons nous altendre à ce que, parmi les individus de seconde génération, se trouvent quelques-uns (le nombre dépendant de celui des facteurs génétiques en jeu) étant à la fois résistants à l'hiver et portant de bons fruits. Les qualités des hybrides de première généralion, parents de nos futures variétés, ne peuvent nous intéresser que très peu. Il se peut (les pommes se propageant par voie asexuelle, et étant en consé- quence souvent hybrides pour des facteurs généliques) que parmi les hybrides de première génération se trouvent déjà quelques individus résistants à l'hiver, comme cela a été trouvé à Ottawa en Canada, mais rien ne nous prouve que ce ne sont pas justement les hybrides ne supportant pas le climat qui vont nous donner parmi leurs descendants la combinaison cherchée, c'est-à-dire un arbre, à la fois très résistant, et donnant de très bons fruits. Alors, si l’on soumet les hybrides de première génération au climat rigou- reux pour lequel on cherche une variété résistante et de bon rendement, on risque inutilement de décimer les chances que l'on à de parvenir à son but. Ici, comme dans le cas où l’on voudrait obtenir par croisement un blé très résistant à la sécheresse, et de bon rendement, il faudra protéger les hybrides de pre- mière génération (qui, eux-mêmes pourraient souffrir) en les cultivant loin du pays pour lequel on veut obtenir un biotype convenable, et dans de bonnes conditions de climat. Comme l'obtention de races résistantes aux intempéries est un des pro- blèmes les plus importants au point de vue économique, j'ai voulu signaler cette cause trop fréquente de déceptions, dans l'espoir de rendre service aux prati- ciens, membres de cette Conférence. A.-L. HAGEDOORN. = FACTEURS GÉNÉTIQUES. 155 GENETIC FACTORS AND NON GENETIC FACTORS IN THE AMELIORATION AND BREEDING OF NEW VARIETIES SUMNMARN Two kinds of factors cooperale in the development of the organismes : the genelic faclors and the non-genelie factors, the environment in the widesl sense. Those cullivated species which have the widest distribution are those which have the greatest genetic variability, those, in which a great number of genelic factors are present in, some absent from other individuals. The study and the manipulation of the genetic factors is the work of {he biologist; the study of (he non-genelic factors and also the choice between the lypes with the different combinations of genetic factors produced by the biolo- gist, must remain in the hands of (he practical men, at the horticultural or agricullural experiment-slations. In those cases where the new thing required is a Lype which will be espe- cially well adapted to adverse climalie condilions, we must remember that if we try to reach our goal by crossing with a resistent form, the first hybrid generation need not necessarily be resistent. We can only hope to find our new Lype, amongst the individuals of the second generation, and the larger we can make the number of F, individuals. the beller is our chance of finding what we want. Îtis decidedly a great mistake Lo risk the life of the F, individuals by exposing them Lo those conditions for which we seek a resistent form. IL is therefore recommended always to protect the F, plants as well as pos- sible, so as not lo let them die from drought or freeze to death. Through negleclüing thus Lo protect the F, individuals, much good work has already been lost. 156 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. MENDÉLISME ET ACCLIMATATION ! Par H. NILSSON-EHLE Svalôf (Suède). Ïl est un fait bien connu, c'est que. en général, les variélés de nos céréales provenant des régions septentrionales, se distinguent par une maturité plus précoce que les variétés cullivées plus au Sud. Celle différence est très marquée dans la péninsule scandinave en ce qui concerne, non seulement l'orge el l’avoine, mais encore le seigle el le blé, La prédisposilion héréditaire innée des variétés du Nord à une malurilé plus précoce, se manifeste nettement dès que ces variélés sont cultivées à la mémetplace el sous les mêmes conditions que les variétés du Sud. Cultivées dans le Sud de la Suède, à Svalüf, les variétés d'avoine du Nord? présentent ainsi une précocité bien plus grande que l’avoine de Propstei cullivée dans le Sud de la Suède. Les années froides, tardives, celle différence peut s'éle- ver jusqu'à » — 4 semaines, tandis que dans les années chaudes, elle peut se réduire à 1 — 2 se- maines. De même, celle différence héréditaire se présente si les variélés du Nord sont cultivées à côlé de celles du Sud dans la Suède centrale, à Upsala, ou dans la Suède septentrionale, à Luleà, où, en général, les variétés du Phot. Jonns M. le D' I. Nussox-Enre. Sud n'arrivent pas à maturité. La maturité précoce héréditaire des variétés du Nord représente ainsi une adaptation au climat, une acclümatation héré- ditaire. A l'égard de la résistance au froid, il en est de même du blé d'hiver. Des variétés provenant de régions à climat plus rigoureux, cullivées au même endroit que les variétés provenant de régions plus tempérées, présentent une résistance décidément plus grande que celles-cr. Sous ce rapport, les différences sont moins grandes entre les diverses parties de la Suède; ce n'est que dans les hivers très rudes, comme 1900-1901, que l’on trouve une différence — peu considérable toutefois — entre le blé du pays du Midi de la Suède (Scanie), et celui des régions du Nord, comme Upland. D'un autre côlé, les variélés sué- doises, prises en groupe « Sammel », € Kubb », Blé de Scanie », « Blé de Gotland », ete., résistent bien mieux au froid que les variétés généralement cultivées dans l'Ouest de l'Europe, en Angleterre el en France, comme le Squa- rehead anglais, le Stand-up, ete. L'acclimatation héréditaire est ainsi, en géné- ral, également sous ce rapport, très distincte. Comment celle acclimatation hérédilaire s'est-elle produite? voilà une 1. Communication faite à la seconde séance de la Conférence 2. Par exemple avoine noire de la Finlande septentrionale (= \ordfinniseher Schwarzhafer), voir Arrensenc : Neues System der Hafervarietäten. Die landuw. Versuchsstationen, Bd. 39, IRS91, p. 185. I. NILSSON-ERLE. — MENDÉLISME ET ACCLIMATATION. 157 question très discutée. Une idée assez communément admise est celle de Lamarck: selon lui, le climat provoquerait des changements directs dans les plantes, petit à petit ces changements deviendraient jusqu'à un certain degré héréditaires, et c'est ainsi que se produirait une acclimalation hérédilaire. Ayant fait à Svalôf une série d'observations expérimentales sur la résis- lance au froid de diverses variétés de blé, j'en ai publié des rapports, la pre- mière fois après l'hiver rigoureux de 1900-1901. Les conclusions générales aux- quelles je suis arrivé en 1901! sont les suivantes : 1° Les variétés de blé d'hiver cultivées longtemps sans sélection de la part de l’homme sont hétérogènes en ce qui concerne aussi bien la résistance au froid que d’autres caractères. Certains individus se montrent plus résistants que d’autres et, cultivés séparément, peuvent donner naissance à des variétés plus résistantes. Une acclimatation, facile à constater, même par le praticien, se produit alors par la disparition ou l'affaiblissement des individus moins résistants au cours des hivers rudes. Conséquemment, les individus plus r'ésis- lants augmentent en proportion, et la population, dans son ensemble, devient plus résistante et garde celte résistance au froid comme un caractère héréditaire. Jusque-là, les observations faites s'accordent complètement avec les idées dar- winiennes. 90 Cependant, on ne trouve pas, dans la descendance d'un seul'individu, une pareille varialion héréditaire distincte, du moins pas comme règle générale el pas dans les premières générations. Certes, il est vrai qu'il existe, même dans ces cas, des différences de résistance au froid entre divers individus, mais ces différences proviennent de changements accidentels dans les conditions de vie qui, même sur la même parcelle, ne peuvent jamais être absolument égales pour tous les individus, en un mot, ce sont des modifications dont jusqu'ici on n'a pas pu constater l'hérédité. Voilà pourquoi je criliquai la manière de voir Darwinienne, en tant que celle-ci suppose l'existence permanente d'une variation héréditaire, moyennant laquelle une sélection (naturelle ou artificielle) pourrait toujours produire des changements héréditaires. Done, les vieilles races se com- posent de « formes » ayant différents degrés de résistance au froid. L'aceli- matation consiste en une augmentation de la proportion des formes résistantes. Une augmentation de la résistance chez une forme donnée n'a, par contre, pu être constatée. 5° La différence héréditaire de résistance au froid entre formes différentes peut être très pelite, plus pelite que les différences de modification entre des individus particuliers de la même forme. Entre les formes les plus ré- sistantes au froid et les moins résistantes, il y a ainsi toute une série de gra- dations. 4° Des formes ayant une résistance au froid différente peuvent bien se res- sembler par leurs caractères morphologiques. Chez une variété apparemment uniforme, il peut ainsi se trouver des formes ayant une résistance au froid toute différente, D'un autre côté, des formes à extérieur différent peuvent pré- senter le même degré de résistance. Ces conclusions s'accordent bien, comme on le voit, avec les résultats bien connus, obtenus à la suite des recherches sur d'autres caractères, donnés 1. Sammanställning of hôsthvetesorternas vinterhärdighet à Svalüfs férsüksfält ären 1898-1899 och 1900-1901. Rapport sur la résistance au froid des blés d'hiver dans les champs d'essais de Svalôf TROR- 1809 et 1900-1901. Sveriges Utsädesfürenings Tidskrift, 1901, p. 154-176, 158 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. en 1905 par Johannsen. el élablis par celui-ci, pour la premiére fois, sur des calculs exacts el concluants'. Aussi Johannsen se réfère-il en divers endroits à mes conclusions citées, concernant la résistance au froid, comme étant à l'appui de sa théorie des « lignées pures » chez d’autres caractères quantitatifs el de leur constance, « fixité du Lype ». Il en est de même des changements vers une malurilé plus précoce chez les variélés anciennes. Beaucoup d'entre elles, parexemple l'avoine de Propstei, se composent de formes plus ou moins hâlives. Cullivées dans des régions où les formes tardives ne maürissent que mal ou pas du tout, celles-ci diminuent dans la population qui devient alors, dans son ensemble, plus hâtive. Ce cas peul aussi être démontré par des exemples authentiques. La question est donc de savoir de quelle nalure sont ces diverses formes héréditaires et comment elles se sont produites. Les gradations héréditaires de précocité el de résistance au froid sont-elles des varialions héréditaires, des mutations indépendamment produites? Les formes héréditaires, les biotypes selon le terme de Johannsen, qui peuvent être isolées chez les caractères ici traités, résistance au froid et précocilé, sont-elles donc le résultat d'autant de mulalions ? J'ai déjà discuté cette question en divers endroits en faisant valoir que cela ne saurait être le cas, pas plus que pour d'autres caractères quantita- üifs. Au contraire, toutes mes recherches expérimentales tendent à démontrer que les gradations héréditaires nombreuses sont des combinaisons différentes de cer- lains constituants selon la conceplion mendélienne, l'origine des constituants mêmes élant jusqu'ici inconnue. SÉGRÉGATION DU CARACTÈRE «€ RÉSISTANCE AU FROID » Déjà en 1901, après l'hiver rigoureux, mes observations sur la résistance au froid dans la descendance des croisements entre variélés de résistance diffé- rente indiquaient que les gradations de ce caractère élaient des combinaisons. Une ségrégation en ce qui concerne la résistance au froid aussi bien que pour tout autre caractère put loujours être nettement constatée. Mais la simple pro- portion mendélienne 1 : 2 : 1 ne se produisit point. Il y avait cette même année un nombre de parcelles en F;, appartenant à des hybridalions entre la race très résistante suédoise ç Aubb » (Triticum compacthum) et des formes peu résis- lantes de Squareheadl. Chaque parcelle formait la descendance d’un individu en F, de 1900, que j'avais choisi sans pouvoir tenir comple de sa résistance plus ou moins grande, parce que l'hiver de cette année laissait intactes toules les plantes de seconde génération. Dans le cas d'une simple ségrégation mendé- lienne, on se serail atlendu à avoir, chez le quart environ des parcelles, un même degré moyen de résistance au froid que celui du parent Kubb, mais cela ne fut point le cas. Entre 14 parcelles, aucune ne fit preuve d'une résistance aussi grande; les parcelles survivantes furent loutes intermédiaires ?, quoique de différents degrés de résistance entre elles”. Le cas analogue s'est montré les années suivantes, dès qu'il fut possible, 1. Ueber Erblichkeil in Populalionen und in reinen Linien. Yéna, G. Fischer, 1905. 2. C'est-à-dire dans leur ensemble; probablement il y avait, par suite de ségrégation, dans cer- taines de ces parcelles des plantes aussi résistantes que Kubb. 2. Ce cas et un autre cas pareil ont été mentionnés dans « Einige Ergebnisse von Kreuzungen bei Hafer und Weizen », Bolan. Noliser, 1908, p. 280. I. NILSSON-EHLE, = MENDÉLISMNE ET ACCLIMATATION. 159 après des hivers rudes, de juger de la ségrégation de la résistance au froid chez la descendance d'une hybridalion. Après 1901, ce furent les hivers de 1905 el de 190$ qui offrirent des occasions nouvelles d'observation de ce genre; le blé fut alors en partie endommagé et sa résistance put être facilement appréciée. La ségrégation fut loujours évidente, comme en 1901, quoique seulement en F,' où cependant l'on ne put obtenir de proportions entre les individus plus ou moins résistants. Le degré de résistance au froid, par suite de fluctuations de modification, ne peut être jugé d'après l'individu particulier, mais seulement d’après la moyenne d'un groupe d'individus, e’est-à-dire d’après la descendance des plantes de F,, c'est-à-dire les parcelles en F;. Cependant il se montra, en 1908, chez la seconde génération d'une hybridation 0235, lignée relativement rustique issue de Squarehead, X 0470, lignée de Stand up, peu résistante, que les plantes ayant le même degré de résistance au froid que 0470 étaient bien moins nombreuses qu'elles n'auraient dû l'être dans le cas d’une simple ségré- galion. Le parent 0470 fut très endommagé cet hiver-là, plus de la moitié des plantes furent détruites tandis que 0255 resta intact. Dans la F, de cette hybri- dation une ségrégalion se montra, un très petit nombre de plantes étant abi- mées par le froid. Pourtant les plantes détruites élaient apparemment beaucoup trop rares pour que la simple ségrégation 1 : 2 : 1 pût exister; les plantes ne furent cependant pas comptées. Encore plus nettement qu'auparavant on put se rendre comple dans l'hiver de 1909, que la ségrégalion pour le caractère « résistance au froid » est un phénomène compliqué. Des hybridations diverses entre des formes plus ou moins résistantes affirmèrent pleinement les observalions faites en 1901 : L'hybridation Bore (lignée relalivement résistante) x Grenadier (hgnée peu résistante), faite en 1905, n'avait pas été atteinte par le froid en F,(1906), ni en F,, ni en F, (1908, 86 parcelles). Les parents élaient aussi restés intacts ces années-là. D'entre les parcelles de F;, 17 furent cultivées en 1909 en F, sur des parcelles assez grandes. Dans l'hiver de 1909, considérablement plus rigoureux que les hivers de 1906 à 190$, le parent Grenadier fut tellement endommagé que près de la moitié des plantes succombèrent, tandis que Bore resta complètement intact. D'entre lesdites parcelles de F, la plupart (12) se montrèrent nette- ment intermédiaires, 4 ne furent pas du tout atteintes du froid (comme Bore), landis qu'une seule fut tout aussi endommagée que Grenadier, où même davan- lage. Sur 17 lignées il n'y en eut done qu'une seule qui s'accordât avec l'un des parents. I faut aussi remarquer qu'il n’est pas sûr que les 4 lignées non atteintes par le froid soient aussi résistantes que Bore. Cela ne peut être constaté que dans un hiver qui soit assez rigoureux pour que Bore, lui-même, en souffre. I en fut de même de 28 parcelles de F; d'une hybridalion 0516, lignée de blé de Scanie (très résistante au froid) >= Grenadier (lignée peu résistante) qui n'avail pas non plus souffert du froid les années précédentes. De cés 24 par- celles, 6 se trouvèrent aussi complètement intactes que le parent 0916, 1 furent plus où moins intermédiaires, 5 furent alteintes du froid à peu près comme Grenadier (c'est-à-dire ayant environ la moitié des plantes abimées), et | se 1. En 1908 il y avait des parcelles de F; en très grand nombre, mais toutes appartenant à des hybridations entre des formes relativement rustiques qui, cette année-là, ne furent point endommagées par le froid. 140 IV- CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. trouva décidément plus faible que Grenadier (presque Loutes les plantes étant abimées). L'idée que j'ai émise en 1908", que la résistance au froid est un caractère complexe, basé sur plusieurs constituants, et que, conséquemment, la ségréga- lion en doit être compliquée, a done encore été justifiée par mes observalions expérimentales suivantes, non seulement par le fait que les gradations paren- tales dans la descendance d'une hybridation sont rares, mais encore par le fait qu'il se produit des gradations en dehors des limites des parents, ce qui est un phénomène commun aux cas de ségrégation de caractères quantitatifs en général, comme grandeur, nombre d'épillets aristés cheg l'avoine, ete. Cepen- dant, si un caractère quantitatif est basé sur plusieurs facteurs différents, la production de pareilles gradations lransgressives n'est nullement plus diffi- cile à expliquer que l’origine d'individus à grain blanc en F, d'une hybridation entre deux variétés de blé à grain rouge?. La ségrégation après une hybridalion entre deux gradations montre done nettement que ces gradations mêmes sont des combinaisons de composants qui peuvent se grouper indépendamment l'un de l’autre dans le sens mendélien. Aussi du point de vue théorique on arrive à l'hypothèse que la résistance au froid est un caractère complexe, résullant de plusieurs constituants indé- pendants. Aussi Johannsen® parle-Lil de la résistance au froid comme d'un « caractère de construction » fondé sur le concours de toute une série de fac- teurs dans la plante, facteurs concernant la qualité chimique du liquide de la cellule, ete. Quant au nombre des facteurs formant la résistance au froid el détermi- nant le caractère de la ségrégation, mes recherches ne sauraient cerles encore l'établir. Cependant on peut, avec assurance, en lirer la conclusion que les forines héréditaires, biotypes, espèces élémentaires, pouvant élre distinguées des vieilles races en ce qui concerne la résistance au froid, sont des combinaisons différentes hoimozygoles et ne correspondent nullement à autant de mutations. SÉGRÉGATION DU CARACTÈRE ( PRÉCOCITÉ » Encore plus distinctement qu'en ce qui concerne la résistance au froid, les gradalions héréditaires de la précocité se trouvent êlre des combinaisons diffé- rentes. Ce dernier caractère offre l'avantage de pouvoir êlre étudié chaque année. Toutes les années ne sont pourlant pas également favorables à la détermination de différences de la précocité héréditaire. Dans les années froides, où la maturilé est retardée et prolongée, la différence se présente le plus distinctement, et même de petites différences héréditaires, difficiles à observer dans les années chaudes, peuvent alors être conslatées sans peine. Si l'on compare un grand nombre de lignées entre elles en vue de leur précocilé pen- dant une suite d'années, il en résulte nettement qu'elles forment une longue série de gradalions continues entre les extrêmes, la maturité la plus hâtive et la plus lardive, ce quise montre aussi, à un certain degré, dans les descriptions 1. « Einige Ergebnisse von Kreuzungen. ete », L €. 2. M. Nissox-Ene : Ueber Entstehung scharf abweichender Merkmale aus Kreuzung gleichartiger Formen beim Weizen. Ber. d. deutsch. bot. Gesellsch, Bd. 29, 1911, p. 65. 5. Om Arvelighedsforskning med Henblik paa Skovhruget. Tidskrift for Shkovvaesen. Bd 21, 1909, p. 179. I. NILSSON-EIILE. — MENDÉLISME ET ACCLIMATATION. 1 pratiques de diverses variétés, «très précoce » (p.ex. Avoine de Mesdag), « pré- coce » (Avoine de Dalarne), « assez précoce » (Ligowo), « précocilé moyenne » (Propsteier), «assez (ardive » (Tartare noire), « Lardive » (Avoine noire de Suède, Roslags), « très tardive » (Jaune géante à grappes). Si l'on compare des lignées pures, beaucoup de petites nuances entre ces gradalions peuvent être obser- vées. En ce qui concerne les céréales, la ségrégalion du caractère précocilé est nellement constatée chez le blé par Biffen'. Dans une hybridation entre Triticum polonicum (polish wheat), variété hâtive, et Tr. lurgidum (Rivett), variélé Lardive, la ségrégation 1 hälif : ? intermédiaires : 1 lardif se présenta. Cependant la F; ne ful pas examinée. Biffen constala aussi que le caractère précocité élait indépendant de la ségrégalion des caractères morphologiques. Dans d’autres hybridalions avec Rivell il trouva une forte variation en F,, et il dit aussi que celle forte variation « points Lo an intensification of characters », v. Tschermak?® se réfère aux expériences des sélectionneurs praticiens d'après lesquelles la précocilé se comporte comme un caractère hérédilaire indépen- dant, qui peut êlre combiné avec certains autres caractères chez les variétés lardives. De ses propres hybridations entre des variétés de blé, hâlives el tar- dives, v. Tschermak nous communique que la première génération s'est montrée intermédiaire ou prévalante el qu'une ségrégation impure s’est présentée en F.. Pour ma part, j'ai fait des observations sur la ségrégalion de Ja précocité depuis 1901, particulièrement chez l'avoine et le blé de printemps, et j'en ai donné de pelils rapports dans des publications diverses®. Après des croisements entre des lignées précoces el des lignées tardives 1l y a loujours une ségré- gation cerlaine. Celle-ci est cependant assez souvent peu distincte en F,, le déve- loppement plus ou moins tardif de différentes plantes élant aussi une manifes- lalion de la fluctualion résultant de modifications qui, chez un seul indi- vidu, ne peut être avec sûreté distinguée de la variation héréditaire. Au con- l'aire, en comparant entre eux les descendants de F,, la ségrégation se montre très nettement, certaines parcelles de F; présentant une plus grande précocité moyenne que d'autres. Ayant ainsi comparé, en 1902, le développement el la maturité de 179 par- celles de F; provenant en partie d'hybridations entre des lignées de blé d'été de précocilé plus ou moins grande, j'ai lrouvé une ségrégation très disuüncte. L'année 1902 élait très froide avec une période de végétation très prolongée, el, conséquemment, les différences héréditaires de précocité entre des lignées différentes furent faciles à observer. Le but d'une partie de ces hybridations était d'unir la précocilé des races suédoises aux qualités supérieures sous d'autres rapports des races étrangères plus tardives. Cette tâche se trouva cepen- dant difficile dès le début, les lignées ayant la même précocité que le parent le plus précoce étant rares. D'une hybridation entre 0729, précoce de Suède (maturité en 1902, 5/10) 1. Journ. Agricult. Se., 1, 1905, p. 54. 2. Voir Frowiru : Die Züchtung landw. Kulturpfl., Bd. IV, 2° édition, 1910, p. 17. 3. Om nordskandinaviska och andra tidiga hafresorter och fürsôk till deras fôrbättrande genom iudividualfôrädling och kovsning. — Quelques annotations sur les variétés d'avoine du Nord de la Scandinavie et d'autres variétés d'avoine hâtives et sur les essais d'améliorer celles-ci par sélection et hybridation. — Sveriges Utsädesfürenings Tidshkrift, 1907, p. 209. Référé dans Journal für Land- wirtseh. 1908, p. 306. — Éinige Krgebnisse von Kreuzungen bei Hafer und Weïzen, Botan. Notiser, 1908, p. 287. 142 IV CONFERENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. el 0503, tardif, issu du blé « Emma » (maturité en 1902 22/10)!, il y avait 20 parcelles en F; dont seulement #ne montra une précocilé presque égale à celle de 0729 (6/10), landis que toutes les autres furent bien plus lardives (13/10 — 22/10)?. Se Lrouvant plus disposée à la rouille que les deux parents, la parcelle précoce ne fut pourtant pas propagée. Cependant, j'ai réussi à isoler, d'une de ces parcelles de F;, à précocité moyenne, par des sélections conli- nuées de plantes isolées pendant les années suivantes, une lignée qui a élé cul- livée en grand depuis plusieurs années (1907-1910) à côté de 0729, el qui a tou- jours montré une malurilé aussi précoce el un « épiage » quelque peu plus half. Il est donc ainsi démontré avec sûrelé que, par la ségrégation, des com- binaisons peuvent naïilre qui soient aussi précoces que le parent précoce; mais ces combinaisons-là sont rares el ne se présentent nullement dans la propor- Lion 1: comme dans le cas d'une simple ségrégation mendélienne. D'une autre hybridation (0601 ° ><0729 et la réciproque 0729 >< 0601), il n'y avait, en 1902, que 5 parcelles de F; sur 29 qui montrèrent une maturité approxi- mativement aussi hâlive que la sorte précoce 0729, landis que Loutes les autres élaient plus lardives. OO PNR EE RE ACL TE NNT EN LE. 22/10 PAM SRE d'A NS CET CHEN OU PU ME O UE Le — #10 01 >< 0729 } - 3 à RS nes Dépal celles des ee A EE RE 6/10 12 <<, — 12 — — SA LA MEN CUBE. ete 7 RON — 8/10 — 20/10 — 1% — _ 2 Ru et Poe TL AE — 22/10) Le dernier groupe est incertain aussi dans ce cas (par suite probablement hétérogène). En 1902, j'avais la F, de 1% hybridalions entre diverses lignées pures d'avoine. Après des croisements entre des lignées très précoces et des lignées lardives, la ségrégalion se manifesla assez nettement, mais il fut pourtant impossible de ranger les plantes en groupes puisque, relativement à leur matu- rité, elles formaient une série continue entre les extrêmes, de même façon que les fluctuations de modification chez les parents eux-mêmes. Après des hybri- dalions entre des formes plus proches, la ségrégation était moins distincte. D'une hybridation 0101 ><0353 toutes les plantes de F, (160) furent semées en parcelles séparées en 1905. La maturilé de celles-ci fut comparée à celle des parents, ce qui donna le résullat montré par le lableau ci-dessous. La maturité n'élant pas annolée chaque jour, il fallut ranger les parcelles en classes entre les jours d'annolation. 20 parcelles n’élaient ainsi pas mûres le 28/S, mais bien le 2/9: leur maturité à done eu lieu entre le ?K/S el le 2/9, ele. 98/S 9/9 D/N s/9 12/9 (D RE AS Er EX NC Il 035 SIT A TRE l 0101 >< 0559, 160 parcelles de la F.. 20 DS S 94 1. Tant 07299 <05053 que 0905 ç <0729 7. 2. Les parcelles récoltées le 22/10 n'étaient pas absolument müres : les parcelles tardives forment ainsi un groupe indécis dans lequel des diflérences héréditaires de précocité peuvent exister. Le jour de la maturité fut annoté, quand la plupart des plantes étaient müres. Ainsi on peut seulement voir si les parcelles dans leur ensemble sont aussi précoces que le parent précoce ou non. Les parcelles présentant une dissociation en individus précoces et individus tardifs ont nécessairement une maturité moyenne plus tardive qu'une parcelle ne contenant que des individus précoces. 3. Lignée du blé Emma. tardive. 4. Noir Kreuzungsuntersuchungen an Hafer und Weisen. p. 57. 75. Lunds Universuels Arsshrift, 1909. — O101, lignée de Jaune géante à grappes, tardive, 0599 — Ligowo, lisnée assez précoce. I. AILSSON-EIILE. —— MENDÉLISMNE ET ACCLIMATATION. 145 Les dernières dates pour la malurilé sont certes moins sûres, les observa- lions élant alors rendues difficiles par une période de lempètes el de grandes pluies. Les résultats sûrs des observations sont pourtant : a. Ségrégalion très netle; b. Les parcelles de la même précocilté moyenre que 0595 sont lrop rares pour que la simple ségrégation 1:2:1 puisse exister. La nature compliquée de la ségrégation se montre encore plus nettement par le fait suivant. Lorsque, en 1904, les parcelles de 1905 de la même précocilé que 0555 furent examinées en vue de leur constance, elles présentèrent régu- lièrement une ségrégation distincte en ce qui concerne la précocilé, les descen- dants de certaines plantes épiant plus tôt que les descendants d’autres plantes, comme on voit dans l'exemple suivant : 1905 Parcelle de F;, maturité 28/8 — 2/9. EE —— Parcelles de F, après des plantes isolées. 190% Floraison. - . a) 10/7 b) 10/7 c) 42/7 d\) 15/1 e) 44/7 [) 14/1 Malunite. "0 19/8 19/8 19/8 24/8 25/8 25/8 La parcelle de F; n'élait donc pas constante relativement à la précocité, mais présentait une ségrégalion distincte. [en était de même d'autres parcelles de F, qui, en 1905, furent annotées comme élant de la même précocité que 0555. Après celle ségrégation, quelques-unes des plantes montrèrent dans leurs descendances une floraison et une maturité moyennes un peu plus hâtives que 0555, d’autres furent plus lardives. Celle circonstance nous montre encore mieux que la ségrégation est compliquée. A cela je veux ajouter que, après une sélection continue, j'ai obtenu de celte hybridation des lignées à précocilé intermédiaire chez loutes les plantes. D'une telle lignée intermédiaire, apparemment constante, 52 plantes furent semées, en 1908, dans des rangs différents (de chaque plante 60 grains semés) pour ètre observées de plus près en vue de la constance de leur précocité. Tous ces rangs montrèrent une malurilé moyenne intermédiaire, et lon ne put poinl constater de différences entre les rangs différents, ni en floraison ni en matu- rité. Évidemment il se forme donc par la ségrégalion des gradations à matu- rité intermédiaire qui peuvent devenir constantes, ce qui ne serait pas possible si la ségrégation élail simple. De plus, un autre cas se présenta pour la première fois en 1905 : après des hybridations entre certaines lignées de la mème précocité, mais différentes sous d'autres rapports, quelques parcelles de F,; peuvent être très distinctement plus précoces ou plus tardives que les parents. Cela se montra très nettement dans un croisement 0404 >< 0950 :. 25/S 28/8 2/9 D,9 8/9 1279 0401. CS TRRTE EST OMLTETR Il DÉRUS etmie e S REOS [l 0401 ><0950, 17 parcelles de lu ls. - 9 12 2 De cette hybridation entre parents de la même précocité, il se produisit ainsi des lignées plus précoces aussi bien que des lignées plus tardives entre lesquelles la différence était très marquée. Ayant continué ces comparaisons, 1. Voir Kreuzungsuntersuchungen, p. 18, 99. 0401 — Avoine Cloche noire, lignée assez précoce ; 0950, lignée à grain blanc d'avoine de Canada, assez précoce. 144 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. j'ai pu encore (en 1908) constater la même chose. D'une des parcelles plus précoces de F; (en 1905) une plante (a) fut semée, ainsi que d'une des parcelles plus tardives, deux plantes (b, c). À côté des parents, leur descendance donna les résullals suivants : lloraison. Maturité. D — — = 16/8 24/8 29/8 3 LS 149 0401 .. Hé p 18/7 Il LE La ET CRE MARS 18/7 1 0401 >< 0950, F,, a... 12/7 I » NUE 24/1 1 » DOC: 25M | Il est donc évident que les lignées précoces, aussi bien que les tardives, gardent leur précocité aberrante, ce dont témoignent les notes journalières sur la floraison qui chez 4 se présenta 6 jours plus tôt, chez b, € 6-5 jours plus tard que chez les parents. D’autres hybridalions faites dans les années suivantes ont montré «les cas complètement analogues. En 1905, des hybridalions furent failes entre des lignées d'avoine du Nord (0660, 0668) et Ligowo (0355) dans le but d’unir la malurité très précoce de celleslà à une meilleure qualité du grain et à un rendement plus élevé. En F, (1905) furent choisies seulement les plantes les plus précoces pour être semées séparément. 0353 Ligowo, assez hâlive X 0668, lignée d'avoine de Nordland (Norvège), très hälive'. F, en 1905 : 670 plantes dont furent sélectionnées les 46 plus pré- coces. De celles-ci, il n’y avait cependant, en 1906, que 24 dont la descendance fût à peu près aussi précoce que 0668, tandis que les plantes restantes élaient plus Lardives. Dans 9 parcelles les plus précoces de K;, 46 plantes furent sélectionnées pour êlre semées séparément. La descendance de celles-ci (les parcelles de F,), en 1907, présenta des différences distinctes, surloul relalive- ment au Lemps de floraison. Il en résultail que, même les plus précoces des parcelles de F;, n'étaient pas constantes, mais présentaient une certaine ségréga- lion. Il faut ajouter que, aussi chez celte hybridalion, j'ai observé des parcelles (K,, 190$) qui, dans leur ensembie, se sont montrées intermédiaires, constantes ou bien avec une ségrégalion minime, point de plantes n'étant aussi lardives que 0553, mais non plus aucune aussi hàâlive que 066%. La rarelé des individus aussi précoces que 066$, de même que la ségréga- lion de ceux-ci dans la descendance et la formalion de gradations intermé- diaires, indique clairement une ségrégation très compliquée. Obtenir des indi- vidus aussi précoces que le parent le plus précoce n'est certes, dans le cas d’un grand nombre d'individus, pas difficile: mais combiner celle précocité avec la gradalion désirée d'autres caractères, qui, indépendamment de la précocilé, montrent une ségrégation de même aussi complexe, cela n’est évidemment pas chose facile. Savoir jusqu'à quel point on peul arriver, voilà, à mon avis, ce dont dépend le succès pratique des hybridations. Même dans le cas d'un grand nombre d'individus, il n’est nullement prouvé que toutes les combinaisons imaginables, même approximalivement, apparaîtront. L'ancienne croyance qui considérait le succès des hybridations comme favorisé par le hasard, est par suite, sans doule, en quelque mesure vraie; mais ce n’esl nullement une preuve 1. Voir Kreuzungsuntersuchungen, p. 29. I. NILSSON-EHLE. — MENDÉLISME ET ACCLIMATATION. 149 contre la régularité mendelienne. Au contraire, elle est en pleine harmonie avec l’idée mendelienne des combinaisons qui comporte la possibilité de com- binaisons libres de facteurs nombreux et, de plus, la possibilité d'un grand nombre de combinaisons même de peu de facteurs. Dans les années 1908-1910 j'ai fait de nombreuses observalions qui, avant lout, ont confirmé la naissance de formes décidément plus précoces ou plus lardives que les parents constants, après des hybridalions entre des variétés de la même précocité ou peu différentes sous ce rapport. Dans certains cas, cette varialion héréditaire transgressive dépasse d'une facon très marquée les limites des parents. J'ai déjà exposé sommairement un de ces cas 0408 >< 0450. La floraison, ainsi que la maturité de 040$ ont lieu, les années normales, quelques jours plus tôtque chez 0450. De cette hybridation furent semées, en 1908, loutes les plantes de K, (112) dans des parcelles séparées. En comparant ces 112 parcelles de F; avec les parents croissant à côté, je constalai que cerlaines parcelles, dans leur ensemble, avaient une floraison bien plus lardive que 0450. La différence entre celles-ci et 0450 était beaucoup plus grande qu'entre 0450 et 040$, lesquels, celte année-là, ne présentèrent qu'une différence de floraison d'un à deux jours. Le 18 juillet les panicules des parents 0408 et 0450 élaient toutes, entièrement ou en parlie, sorties de la gaine. Chez 6 parcelles de l'hybridation cependant (S, 46, 58, 71, 97, 98) Loutes les plantes montraient d'une façon frappante un développement plus lardif, les panicules n'étant pas encore visibles où bien, seulement chez quelques plantes, ne sortant de la gaine que par les épillets supérieurs. Ce n’est que le 95 juillet que ces dernières parcelles-ei étaient arri- vées à la même phase où étaient déjà 0408 et 0450 le 1$ juillet. Cela n'était nullement dû à l'emplacement de ces parcelles, car d'autres parcelles toutes voi- sipes (p. ex. 47 à côté de 46) présentaient une précocilé plus grande que celle des deux parents. # autres parcelles (4, 95, 52, 5% élaient de même décidément plus lardives; la plupart des plantes ne montraient, le 1$ juillet, aucune apparence de panicules, chez quelques autres les panicules commencaient à se montrer, et, dans des cas très rares, elles étaient à moilié sorties de la gaine. Plusieurs autres parcelles montraient une maturité moyenne plus lardive que les parents: la différence élait pourtant moins dislincte. Beaucoup de parcelles présentaient dans celte phase, une ségrégation nette, quelques plantes pouvant être dévelop- pées aussitôt ou plus tôt que les parents, d’autres au contraire plus lard, en dehors des limites des fluctuations de modification des parents. La maturité eut lieu, chez les parcelles à la floraison la plus tardive, 5-8 jours plus tard que chez 0450; chez le reste la différence élait moins distincte. Les parcelles plus précoces que les parents étaient moins nombreuses et la différence, quoique distincte, n’était pas si grande. # parcelles (N° 19, 47, 79, 85) étaient arrivées, le 15-14 juillet, à la même période de floraison que les parents au Î8 juillet. À cette dernière date ces parcelles différaient très for- tement des parents et, par conséquent, encore davantage des parcelles très tar- dives. Chez ces parcelles précoces, les panicules de toutes les plantes dépassaient alors leurs gaines de 5 à 20 centimètres et le plus souvent la panicule était entiè- rement élalée, tandis que, chez les parents, elle était encore serrée. La maturité 1. Einige Ergebnisse von Kreuzungen, etc. Bolan. Nolaser, 1908, p. 287. Voir aussi Kreuzungs- unlersuchungen, p. 97. — 0408 — Avoine Cloche noire II de Svalôf, assez précoce; 0490 — Avoine Grand Mogol de Svalüf, assez tardive. IV° CONFÉR. INTERNe DE GÉNÉTIQUE. 10 146 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. eul lieu, comme la floraison, quelques jours avant celle des parents. De plus. 1 aulres parcelles furent annotées comme décidément plus précoces en tout que les parents. Au reste on pouvait observer, dans beaucoup d’autres parcelles, des plantes à floraison plus hâlive que chez aucune plante des lots parents, el de ces par- celles là il fut facile d'obtenir de nombreuses lignées à précocilé plus grande que celle des parents (en 1909 et 1910 de 4-5 jours). aussi bien que des lignées plus Lardives (jusqu'à 12 jours). La ségrégation de F, continuait done de la même façon chez une partie des parcelles de F.. Il en résulte clairement que la production des plantes plus el moins pré- coces en F, n'a rien d'accidentel, en dehors de la ségrégation ordinaire, mais que des plantes plus précoces aussi bien que des plantes plus tardives se pro- duisent nécessairement par suite de certaines ségrégalions. De plus, il faul observer que les formes les plus précoces et les formes les plus tardives sont reliées aux formes parentes par des phases intermédiaires successives, ce qui indique qu'une longue série de gradalions conlinues se produit par la ségré- galion, à peu près selon la figure schématique suivante : 0408 050 La variation produile par le croisement 0408 ><0450 ne s'étend pourtant que sur une partie de la latitude de varialion connue chez l’avoine. Les par- celles les plus tardives de KF; sont assez extrêmes, elles appartiennent aux formes les plus tardives observées à Svalôf, tandis que les parcelles les plus précoces ne montrent pas, à beaucoup près, la même précocilé que les plus précoces variétés existantes (comme Mesdag, etc.), qui en 1908 mürissaient même 10-11 jours plus tôt que ces parcelles-là. Cet exemple nous montre cepen- dant en tous cas que, par hybridation entre des lignées constantes d'à peu près la même précocilé, une variation peut se produire qui remplisse une partie considérable de toute l'étendue de la variation héréditaire connue chez l’avoine. Cela nous entrainerait trop loin de décrire en détail tous ces cas; voilà pourquoi je veux me borner à en mentionner quelques-uns en peu de mots. D'une hybridation 0353 Ligowo. assez hâlive, ><0401 Avoine Cloche noire de Svalôf, assez hâtive, il y avait, en 190$, 88 plantes de F, semées en rangs divers (chaque rang à 50 grains seulement). Chez 0553 la floraison a lieu environ à jours plus tôt que chez 0401, mais leur malurité est à peu près simul- lance. Des 88 rangs de K:, à montraient, chez toutes les plantes, une floraison nettement plus lardive que 0401, Landis que # élaient aussi distinctement en avant de 0555. Dans quelques autres rangs il y avait de nombreuses plantes distinelement plus tardives que 0401, d'autres n'élant pas plus lardives. De la mème facon, d'autres rangs montraient une ségrégation nelle, des plantes plus précoces que 0535, d’autres pas plus précoces. IT y avait donc un cas entière- ment analogue à celui de l'hybridation 0408 ><050. L'exemple le plus frappant de la naissance de formes nouvelles, en dehors des limiles des parents, je l'ai observé l'an dernier en F; d'une hybridation 01006 >< 0408 :. 01006 müûrit encore plus tard que 0490, la différence de floraison 1. 01006, lignée d'avoine noire de Suëde (Roslags), tardive ; 0408 — Avoine cloche noire If de Svalôf, assez hâtive. I. NILSSON-EHLE. MENDÉLISME ET ACCLIMATATION. 147 el de maturité entre 040$, à Svalôüf, étant de 78 jours environ. En F, (1909) plantes furent sélectionnées, sans tenir compte de leur précocilé. Entre les parcelles de EF; en 1910, il n'y en eut presque aucune qui fût aussi précoce que 0408 (floraison 15/7, maturité 22/8), la plupart étaient intermédiaires ou bien tardives comme 01006 (floraison 22/7, maturité 1/9). Une parcelle de F; élait cependant encore considérablement plus tardive que 01006. À l'époque de la floraison de 01006, cette dernière montrait encore une laille peu élevée, et ce n'était que 12 jours plus tard (3/8) que sa floraison fut notée. La différence de maturité était encore plus grande, celle-ci n'étant notée que le 18/9. Cependant il y avait deux parcelles, dont la floraison fut notée au 25/7-96/7 et la maturité au 4/9-6/9. Ces parcelles formaient la transition entre la dite parcelle extrême et 01006. Dans ce cas, il se produisait par hybridation une forme non seulement loin 9 9 ñ ll en dehors des limites des parents, mais aussi, à en juger par ce qui s'est montré jusqu'à présent, en dehors même des limites des variélés les plus tardives jus- qu'ici connues. Entre les variétés nombreuses provenant de pays divers et les lignées pures séparées d'elles, qui ont été cultivées à Svalôf, il y en a certaine- ment qui ont été encore plus tardives que 01006, mais aucune cependant qui ne se soit montrée aussi tardive que la lignée citée. Une comparaison continue de ces variétés les années suivantes nous renseignera mieux sur ce sujet. Ces exemples me paraissent suffisants pour montrer que le caractère préco- cilé se comporte d'une manière très semblable chez des hybridations différentes. Les résultats empiriques de mes expériences sur la précocité chez les hybrida- lions peuvent donc se résumer en peu de mots : 1° La ségrégation a toujours lieu ; 2% La ségrégalion, après une hybridation entre formes constantes plus el moins précoces, n'a Jamais pu être interprétée selon la simple formule mende- lienne 1 : 2 : |, mais a loujours, au contraire, été trouvée beaucoup plus com- pliquée : 5° Lorsque les parents sont très inégaux comme précocité, il en résulle une majorité de formes intermédiaires, qui peuvent devenir constantes, landis que les formes aussi précoces ou aussi tardives que les parents, ou bien celles encore plus précoces ou encore plus lardives, sont relativement rares. En cer- lains cas, la ségrégation semble plutôt se rapprocher de l'un des parents, par exemple, les formes Lardives prévalent:; 4 Dans les cas d'hybridations entre parents de la mème précocilé, ou peu s’en faut, il arrive souvent qu'il se produit des formes plus précoces ou plus tardives que les formes parentes. En certains cas, les différences ne sont que faibles, en d’autres cas considérables, et très frappantes. Les formes extrêmes sont liées aux formés parentes par des transitions. La naissance de formes plus précoces et plus tardives (que celles des parents) n’est nullement accidentelle, ne peut êtrele résultat de changements spontanés accidentels, elle est le résultat du procédé de ségrégation : de pareilles formes transgressives se produisent régulièrement par la ségrégation continue, dans la troisième génération, ete. » Par hybridation de formes constantes peu différentes ou même égales en précocité, une variation héréditaire peut se produire, s'étendant sur une partie considérable de la latitude de variation de la précocité connue chez l'avoine, et des extrêmes peuvent se présenter, qui, mêmé, semblent dépasser les limites des formes héréditaires jusqu'iei connues. lis IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE (GÉNÉTIQUE. Le procédé de ségrégation ici décrit indique nellement que la précocilé est un caractère composé, résultant de plusieurs unités ou facteurs indépen- dants. C'est done un caractère de « construction », de même façon que la résistance au froid. Sous cette hypothèse le procédé de ségrégation est parfaile- ment explicable. Tout comme la même couleur peut être le résultat d'unités diverses, et, par des combinaisons différentes de celles-ci, des gradations différentes de la couleur peuvent naître, ce qui a élé exposé dans plusieurs cas, de la mème façon une série de gradations héréditaires au point de vue de ce caractère peut se pro- duire par combinaisons diverses d’un cerlain nombre d'unités pour la précocité. Par hybridalion entre des extrèmes de couleurs, des formes intermédiaires constantes peuvent être obtenues, par exemple de la façon suivante, A,, A. désignant des unités différentes de brun : Blanc. Brun. di X< A1 À» GlUx, A, las Gi Àos, A, À blanc brun brun brun DR 7 Intermédiaires. Par hybridation entre ces Lypes intermédiaires il faut, par contre, que des formes se produisent, qui aillent au dehors des limites des parents : BREL CLS A As &i À, A1 As Sans aucun doute la ségrégation de la précocité doit êlre expliquée d'une manière semblable en principe, quoique ce cas-là paraisse être beaucoup plus compliqué. Pour ce caractère, il y a probablement beaucoup d'unités de nature et d'effet variables, quoiqu'on ne puisse encore rien dire de leur nombre ni de leur effet spécifique. Pour découvrir cela, les recherches continuées doivent êlre faites dans des directions arrêlées, les formes extrêmes devant, avant tout, rentrer dans les expériences. Des facteurs de précocité identifiables, ayant un effet extérieur morphologique déterminé, qui ont élé trouvés par Keesre et Perrew' chez Pisum sativum, n'ont pu être constatés chez Avena sativa. Quand même mes recherches ne seraient donc, par rapporl à ces queslions, que de nature purement indicalive, les résullats concordants déjà obtenus, cités ci-dessus, montrent pourtant, à mon avis, avec sûreté que les nombreux biotypes de précocité, qui peuvent être distingués, ne sont nullement des mula- tions indépendantes, mais des combinaisons différentes, et que les Lypes plus précoces ou plus Lardifs en dehors des limites des parents, obtenus par hybri- dation, ne sont que des combinaisons nouvelles de composants déjà existant chez les parents. Avant tout il faut faire valoir que des hybridations entre des lignées de la même précocité peuvent donner naissance à des lignées considé- rablement plus précoces el plus tardives: cela prouve que la même forme constante peut être le résultat de différentes combinaisons d'unités. Il faut bien remarquer que la forte ségrégation qui se produit dans la des- cendance d'une hybridation, même si les parents sont d'à peu près la mème 1. The mode of inheritance of stature and of time of flowering in peas (Pisum sativum). Journ. of Genetics, V. 1, 1910, p. 47. I. NILSSON-ENLE. — MENDÉLISME ET ACCLIMATATION. 149 précocilé, ne provient que d'une seule union de gamètes, puisque, dans mes hybridations, les descendances des divers individus de F, ont toujours été examinées séparément. La forte ségrégation ne peut donc pas résulter de ce que les gamètes d’un seul et même parent soient différents entre eux. Lorsque des individus différents d’une seule et même lignée ont été semés les uns à côté des autres, aucune différence de précocité entre leurs descendances n’a pu être constatée avec sûreté, tandis que, au contraire, les différences entre des lots provenant d'hybridations des lignées différentes d'à peu près la même précocité peuvent être frappantes el très grandes. I faut donc que la forte ségrégalion qui se présente dans la descendance d’une seule union de gamètes entre des lignées différentes d'à peu près la même précocité, provienne de ce que les deux gamèles sont des combinaisons différentes de facteurs mendéliens indépen dants pour la précocilé qui, par des regroupements, peuvent former de nou- velles formes conjointement avec les formes parentes. Chez une lignée devenue homozygote par rapport à ces facleurs de précocité les gamèles sont égaux. c'est-à-dire qu'ils forment la même combinaison. Dans le cas d’autofécondation dans une telle lignée les individus doivent donc présenter la même précocilé dans leurs descendances. DISCUSSION DE LA QUESTION D'ACCLIMATATION SUR LA BASE DES FAITS OBTENUS De ce qui a été exposé ci-dessus il résulte clairement que, quand il s'agit des caractères précocité et résistance au froid, aussi bien du reste que de la plupart des autres caractères, l’on ne peut nullement ranger les différences héré- ditaires sous l'aspect d’un petit nombre de formes distinctes, lignées ou « espèces élémentaires », chacune produite indépendamment par mutation. Tout au con- traire, les observations montrent clairement qu'il faut admettre qu'il existe une longue série de gradations continuelles, produites par les diverses combi- naisons des facteurs composant ces caractères de construction. Même on ne saurait douter de ce que les vraies combinaisons el aussi les vraies gradations soient plus nombreuses que les gradations que peut distinguer notre espril d'observation. Cela se montre le plus clairement par le fait que des formes qui nous paraissent absolument de la même précocité, peuvent pourtant être des combinaisons toutes différentes, pouvant, par hybridalion, produire une forte ségrégalion dans leur descendance et former de nouvelles formes bien loin en dehors des formes parentes. Puisqu'il est peu probable que des combinaisons différentes de facteurs intérieurs puissent produire absolument le même effet extérieur, c’est-à-dire absolument le même degré de précocité ou de résistance au froid, on voit facilement que, dans des cas pareils, il est bien inconsidéré de vouloir grouper toute la variation héréditaire dans un nombre de « lypes » exté- rieurs, « espèces élémentaires », possibles à distinguer par leur aspect extérieur. Il est vrai que des types bien distinguables peuvent être isolés d'une série con- linue, mais c'est faux de présenter la variation héréditaire comme consistant seulement en de pareils types, en faisant abstraction de toutes les transitions. Au contraire, nous avons certainement raison en soutenant que les vraies diffé- rences héréditaires constitutionnelles sont encore plus nombreuses que même les différences héréditaires extérieures les plus subtiles, pouvant être constatées. En fixant la moyenne d’un groupe d'individus à l’aide de méthodes exactes stalis- liques on peut vérifier, jusqu'à un cerlain degré, si ce groupe, par son carac- 150 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Lère héréditaire, se distingue d'un autre groupe d'individus, et de cetle facon on peut arriver loujours plus loin pour pouvoir constater de pelites différences héréditaires. Mais la méthode statistique ne peut pas prouver qu'il n'existe point de différences héréditaires là où on n'en peut point constater avec sûreté en examinant les caractères extérieurs. Les différences peuvent exister lout. de même, el, par hybridation entre formes apparemment égales (c'est-à-dire exté- rieurement), des résullals surprenants peuvent êlre obtenus, comme par exemple par hybridation entre deux variétés de blé semblables à grain rouge, des individus blancs, parce que les parents rouges possèdent des facteurs différents pour la couleur rouge, ceux-ci pourtant presque du mème effet extérieur. Cependant, puisque déjà les composants des combinaisons peuvent être, par rapport à leur eflet extérieur spécifique, continuellement liés, à peine ou pas du tout dislin- guables, combien cela sera encore plus le cas des résultats extérieurs visibles des combinaisons diverses de pareils facteurs proches! Au lieu de se représenter la varialion héréditaire comme consistant en un nombre relativement petit de types, identifiables par leur effet extérieur, il faut donc se la représenter comme un nombre d'unités mendeliennes, qui, par des combinaisons diverses, forment une série de gradations continues, ces grada- lions, même celles qui se ressemblent au point de ne pouvoir avec sûreté être distinguées les unes des autres, pouvant être des combinaisons différentes. L'importance de ces faits pour la question d'acclimatalion est évidente, L'ac- clonatätion, l'adaptation, signifie, en partant de te point de vue, un regroupement des composants où facteurs mendeliens existants, en des combinaisons toujours plus avantageuses, combinaisons correspondant le mieux au milieu donné. Le rôle de la sélection sur ce point ne peut être nié. C'est un fait facile à constater que, dans une variété de blé à variation héréditaire de résistance au froid, les individus moins résistants disparaissent où diminuent, tandis que les individus plus résistants survivent et dominent de plus en plus. De même, si une variété d'avoine à varialion héréditaire de précocité est transplantée plus au Nord, où les combinaisons plus tardives mürissent mal ou pas du lout, les combinaisons plus précoces vont en augmentant. Un changement du caractère de précocilé moyen de la variété en est le résultat. Cependant les possibilités d’acchimatalion ne sont pas par cela épuisées, car, par hybridation entre les individus sélec- lionnés, en tant que ceux-ci sont des combinaisons différentes. il peut, par un regroupement des unités, se produire éventuellement des combinaisons encore plus précoces, lesquelles alors fournissent les matériaux d’un changement ulté- rieur vers une plus grande précocité, une acclimatation continue. Le rôle de la sélection est alors, en diminuant le nombre d'individus plus tardifs, de fournir une plus grande possibilité d'hybridations entre les individus précoces, augmen- tant ainsi fortement les possibilités de la réalisation des combinaisons imaginables dans la direction d'une plus grande précocité. Dans une population mêlée d'indi- vidus précoces et lardifs, les possibilités de la formation de ces combinaisons doivent nécessairement êlre moins grandes. Le procédé devient par cela plutôt analogue au travail de l’éleveur choisissant et hybridant les combinaisons pré- coces dans l'espoir d'en obtenir ainsi d’encore plus précoces. Pour qu'un pareilchangement graduel, par un regroupement d'unités, puisse avoir lieu, il faut naturellement qu'il se fasse des hybridations entre des indi- vidus différents dans la nature. La fréquence de l'hybridité proportionnellement à celle de l’antofécondation est égale pour le résultat final: cependant, chez des I. NILSSON-EHLE. — MENDÉLISME ET ACCLIMATATION. 1o1 éspèces s’hybridant régulièrement, le résultat possible peut naturellement être obtenu plus rapidement. Chez les plantes où l'autofécondation prédomine eL où l'hybridité est relativement rare, comme le blé et l’avoine, le procédé devient certes plus lent, mais est à la fin évidemment le même. La conceplion formulée ci-dessus sur la base de faits expérimentaux a, évidemment, beaucoup de commun avec celle de Darwin. Selon Darwin il existe presque toujours entre les individus de pelites différences qui, élant souvent héréditaires, offrent de la matière pour la sélection. Par la séleclion de certains individus, un changement peut être produit dans une certaine direclion, el, ces individus variant encore dans leurs descendances, des changements ullérieurs peuvent, par une séleclion conlinuée, être obtenus. Dès que lPhybridité existe el que les individus peuvent, par suile, varier encore dans leurs descendances, l'harmonie avec l'exposé empirique, sinon avec les théories de Darwin est évi- dente: dans l’un et l’autre cas le changement est de nature successive et cumu- lalive. Certes, il a été supposé par de Vries que le changement qui peut être obtenu par les petites variations individuelles quantilalives n’est point persistant. Mais la variation quanlilative continuelle est évidemment, comme je l'ai déjà fail observer à maintes-reprises pour ce qui concerne les céréales, de deux natures différentes : è a) Modification quantitative continuelle, produile par de petites différences dans les circonstances extérieures pour les différents individus croissant dans la même place; b) Variation héréditaire quantilative, continuelle, indépendante de la pré- cédente et basée sur des combinaisons d'unités, c’est-à-dire, variation de combi- naison. Puisque même celle dernière variation, par des hybridations continuées et, en conséquence, des regroupements incessants d'unités, devient de nature plus ou moins fluctuante et individuelle, le nom de fluctualion, limité aux modi- ficalions quantilalives, me parail peu exact: voilà pourquoi il faudrait à la place distinguer en : a) Modificalion individuelle fluctuante avec des modifications en plus et en MOINS ; b) Variation individuelle fluctuante avec des variations en plus el en moins. En harmonie avec la conceplion de la varialion individuelle comme étant une varialion de combinaison et non le résultat d'une tendance permanente à des changements spontanés, se trouvent les observations sur la constance des combinaisons homozygotes. Là où l'hybridilé est rare et l’autofécondation pré- pondérante, comme chez les céréales ici trailées, le cas peut facilement se pré- senter (à cause du fait déjà relevé par Mendel que chez l'autofécondation eonti- nuée les combinaisons hélérozygoles dans la descendance d'une hybridation deviennent nécessairement el proporlionnellement loujours plus rares) que les combinaisons homozygoles deviennent plus nombreuses que les combinaisons hétérozygoles; c’est pourquoi la varialion héréditaire chez ces céréales en pre- mier lieu doit se présenter comme une série de biolypes constants quoique con- linuellement liés, comme il a déjà été mentionné ici-dessus relativement à la résistance au froid. Aussi ne se produitl dans la descendance de ceux-ci que des modifications flucluantes, comme je ai fait valoir en 1901: en même temps 159 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. j'ai soutenu qu'une acclimatation dans celle voie, par une sélection naturelle de modificalions, n'était nullement constatée. De ces arguments, on pourra conclure que l'idée de changements successifs liéréditaires, produits par des groupements des unités, n’est en somme pas en contradiclion prononcée avec les idées de Darioin lui-même, lesquelles, par leur formulaire vague, n'expriment à peine que l'existence authentique d'une petite variation héréditaire comme la base de la sélection et des changements, mais qui ne disent rien de plus précis quant à la nature ou à l’origine de celle varia- lion. L'idée de changements par des regroupements devrait plutôt être qualifiée d'un développement de la manière de voir de Darwin dans une direction que celui-ci ne pouvait prendre, ne connaissant pas l'œuvre de Mendel ni son impor- tante idée nouvelle des combinaisons, basée sur les unités indépendantes. Cepen- dant, celle conceplion de combinaison mendelienne, basée sur des expériences, est évidemment en opposition décidée avec l'idée qui explique la variation indi- viduelle comme une tendance innée, partout existante, à des changements. D'après celte interprétation, il existerait évidemment toujours, même chez les combinaisons homozygotes (c'est-à-dire les biolypes constants), une tendance de fluctuation de nature à pouvoir toujours, par sélection, produire des change- ments hérédilaires successifs. De même cette conception mendelienne se distingue de la conception darwi- nienne, telle que celle-ci s'est développée après Darwin, par ce qu'elle doit regarder le changement successif, en Lant que celui-ci est basé sur des combi- naisons de consliluants déjà existants, comme limilé, dans bien des cas peut- être même très limité. Certes, ce n'est que l'expérience qui puisse nous donner des renseignements plus complets sur ce sujet. Cela ne nous paraît pas impos- sible que, par des hybridations systémaliques, par exemple entre des variélés d'avoine différentes les plus précoces, l’on puisse obtenir des variélés surpas- sant en précocilé toutes les variétés jusqu'ici connues, aussi bien que, par hybri- dation, des formes extrêmement tardives se sont réellement produites (voir ei- dessus); jusqu'où l’on peut arriver ainsi, ne peul certes pas être prédit. D'un autre côté cependant, il est hors de doute que les idées concernant de grands changements héréditaires qu'auraient subis graduellement les plantes eulti- vées par l'effet de la sélection, ne soient souvent fort exagérées, élant plutôt des déductions théoriques que basées sur des faits historiques ou expérimentaux. De ces grands changements prélendus on ne peut lirer aucune conséquence quant aux changements successifs réellement possibles. A propos de la discussion sur cette possibilité limitée d’acclimalalion par combinaison, la question se pose, si l’acclimatation ne peut être obtenue par des changements héréditaires vraiment spontanés, c’est-à-dire par des muta- Uüions. Même si une combinaison homozygote (biolype) n’a pas une tendance permanente à des fluctuations endogènes, mais seulement à des fluctualions de modification non héréditaires, selon ce qu'il en est dit plus haut, il ne s'ensuit évidemment pas, que ce biolype ne puisse, de temps en temps, produire des changements héréditaires. Mon expérience sur ce point est cependant jusqu'iei de nature négative. Sous ce rapport, je me suis principalement occupé des blés de printemps, parce que, spécialement chez cette céréale, c'était un but désiré pour la pra- lique, d'acclimater, si possible, dans le sens d’une plus grande précocité, de H. NILSSON-EHLE. — MENDÉLISME ET ACCLIMATATION. 155 bonnes variétés étrangères qui, à cause de leur maturité tardive, ne pouvaient être cullivées en Suède. Dans ce but j'ai sélectionné, en 1900-1901, dans des lignées pures, cullivées pendant quelques générations, des plantes à floraison plus précoce que le reste. À celle phase du développement, les différences sont particulièrement frappantes. Les plantes aberrantes furent marquées par des fils de laine en couleurs vives, et purent ainsi facilement être isolées au temps de la maturité. Semées séparément à côté de plantes normales, elles ne présentaient cependant, dans leur descendance, en aucun cas, une floraison plus précoce que les plantes normales, ce n’était donc rien que des fluctuations de modifica- lion considérables. À cause de celle expérience négative et décourageante, j'ai depuis lors tâché d'avancer dans la direction désirée par des hybridations entre les races étrangères tardives et des races indigènes précoces. Chez les blés d'hiver, au contraire, j'ai souvent et même régulièrement, pu constater dans la descendance de lignées pures originairement homogènes, des différences héréditaires de précocilé aussi bien que de résistance au froid. Dans mes publications postérieures à 1906!, j'ai cependant plusieurs fois signalé le fait que ces formes-là, plus résistantes au froid ou plus précoces, différent toujours du lype mère en d’autres caractères également. On n'obtient nullement l’an- cienne combinaison-biotype acclimalée, mais de nouvelles combinaisons-bio- lLypes, ce qui, au point de vue pratique, est un fait très remarquable. On ne peut jamais être sûr si la plante aberrante plus résistante au froid vaut autant que la variélé ancienne pour ce qui est de ses autres caractères, car, généralement. elle diffère de celle-ci sous beaucoup d’autres rapports, comme qualité de la paille et du grain, résistance à la rouille ele., tous ces caractères-là se réparlis- sant après des hybridalions indépendamment l'un de l'autre. La plante aber- rante est une combinaison nouvelle dont la valeur ne saurait être vérifiée que par des expériences nouvelles et suffisantes. Westergaard, éleveur danois bien connu, est arrivé justement aux mêmes conclusions en essayant d'utiliser ces formes aberrantes de blés d'hiver dans la séleclion pratique. L'examen de la valeur de formes pareilles, dit-il, doit êlre refait depuis le commencement, el on trouve souvent alors qu'elles possèdent des défauts qui manquaient chez la variété mère el qui les rendent sans valeur. Au point de vue théorique, il faut particulièrement insister sur la nature de ces plantes aberrantes d'êlre des combinaisons nouvelles, puisqu'il ressort clairement qu'elles peuvent être des produits d'hybridations naturelles avec des regroupements concomilants des caractères. C’est aussi une opinion com- mune chez les expérimentaleurs s’occupant du blé d'hiver, que de pareilles hybridations naturelles se présentent assez souvent. Ces formes aberrantes ne peuvent donc pas encore servir d'exemple de changements spontanés, ni vers une plus grande résislance au froid, ni vers une plus grande précocité. Toutefois, je ne veux pas par cela nier que de pareils changements spon- lanés de résistance au froid et de précocilé ne puissent se produire chez les céréales ici traitées, d'autant moins que j'ai pu conslaler de pareils change- ments, sans nul doute, relativement à d’autres caractères?. Mais il s'agit 1ci 1. Nägot om korsningar och deras betydelse für forädlingsarbetena med hôsthvete. — Quelques annotations sur les hybridations et leur nnportance pour les t'avaux d'amélioration des blés d'hiver. — Sueriges Utsädesfürenings Tidskrift, 1906, p. 309. Ref. dans Journal f. Landurrtsch., 1908, p. 299. 2. 11. Nirssox-Eure : Ueber Fälle . Fruits d'hybrides de ?° génération. 2. HYBRIDES D'AUBERGINES. 1. Solanum ovigerum (Aubergine blanche). } 9. Solanum coccineum (Aubergine écarlate). ( 5. Hybride d'Aubergine écarlate fécondée par Aubergine blanche. 4. Rameaux de : Aubergine blanche fécondée par Aubergine écarlate. — Aubergine écarlate fécondée par Aubergine blanche. c >. Fruits : Aubergine écarlate. Aubergine blanche. Aubergine écarlate < Aubergine blanche. Parents. GRAFTING AND ASEXUAL HYBRIDIZATION SUMMARY The much disputed question of the existence of asexual hybridization occurring as the result of grafling can only be discussed seriously if the fol- lowing fundamental distinctions are made: Ist. a. The shoots which develop after the operation are derived from buds already existing, on the stock or on the graft, or from buds which are formed after the operation, exclusively on the stock or graft. b. The shoots arise on the cushion of the graft, and are derived from com- posite buds, producing a chimæra, or a pseudo-hybrid (Crataego-mespilus, Cytisus Adami, Bizarria, Solanuwm, ete.), or perhaps from real hybrid buds ; i. e. buds resulting from asexual conjugation of cells, or from cells recipro- cally influenced by the passage of certain substances. 9nd. Those cases dealt with under (b) concern phenomena which appear to be exceptional, and which have been the object of important researches, 192 IV* CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. made by Winkler, Baur, ele., as regards the histology of their production : they are however, unimportant from the practical point of view. and the statement that the stock may profoundly influence the graff, and reciprocally, in many cases, does not rest on evidence derived from these exceplional cases: il must also be recognised that these phenomena require further study before they can receive a definite interprelalion. 5rd. Putting on one side these rare cases, il remains Lo enquire whether the graft alone developes, which is the general rule, or whether shoots arise also on the stock (mixed grafting), which occurs very often experimentally and also in the course of ordinary culture, either in consequence of neglect, or intentionally (as in trees grafted on stocks of which the buds have not been removed, re-grafting of pears, hedges of hawthorn grafled on Medlars, ele.) 4th. The characters of the variations observed should be carefully distin- guished. They may be morphological (anatomical or organographic) biologi- “al, chemical, pathological, and teratological. The interesting and often quoted organoleptic properties are due to chemical characters which may or may not be connected wilh anatomical features. th. Among the above mentioned characters, some are subject Lo quan- titative variation, due lo the climate, soil or cultural operations, ete. (chemical constitution, flavour, vigour, power of resistance {o disease), and these variations may occur with or without grafting. Other characters are fixed and serve Lo distinguish species and varieties (certain morphological and chemical characters :) to these special attention must be paid when asexual hybridization is concerned. 6th. The phenomenon of asexual hybridizalion, if il exists, is not necessarily bound up with that reciprocal specific influence of the stock and graîft, as understood by M. Daniel (a vigourous stock giving rise to strong growth in the graft, or a weak stock affording poor nourishment to a vigourous graft, ete.). There is thus reason for separating specific variations or variations concer- ning the essential characters of species and varieties, which if they appeared in the graft, would be due to asexual hybridization, from those other varia- lions, specific or not, oflen named nutritive variations, and which are due to modifications of the nutritive functions arising from the evidently abnormal development, especially in the early stages, of stock and graft. With these variations which owe their origin to grafting, must be included those which, whether of internal or external origin, may occur also in plants which are not grafted, and which belong Lo a pure race. It may be questioned whether these latter variations are not more frequent in the case of grafts, than in plants not grafted, but it is impossible at the present time to answer the question in the affirmative. Tth. Experience and not analogy is necessary in the majority of cases, in order Lo define the nalure, extent and frequency of the variations of the graft. Those discussions in which the re-constitution of the vineyards by grafling is urged would be calmer and elearer if this observation could be borne in mind, and if those distinctions were made which have already been mentioned above. Sth. In all that preceeds there has only been question of the direct and reciprocal influence of stock and graft; it is this side of the question which interests the horticullurist and the cultivalor of vines. But there is another point to be considered, as has been well show by Cabanis at the end of the E. GRIFFON. — GREFFAGE ET HYBRIDATION ASEXUELLE. 195 eighteenth century and by M. Daniel during the last twenty years, and that is the indirect influence, or the influence on the posterily of each component of he graft, for example, in ordinary simple grafting: of such cases two may be distinguished : 1st : the graft is propagated asexually by grafting or by cut- ing; And : propagation is by seed. If variations appear among the descen- dants of the grafts, it is necessary after appreciating the importance and fre- quency of such variations, Lo classify them according to the distinctions already suggested with regard Lo the direct reciprocal influence of stock and graft. 91h. During the last six years [ have observed a series of grafting experi- ments on herbaceous and woody plants, for fifteen years 1 have made observa- tions in gardens and vineyards on variation of grafted plants. These experiments and observations are far from including all those cases ennumerated above, and my researches are only a contribution Lo the study of the question of variation in grafted plants, not a complete and definite account. 3ut | am in a position to affirm that, in agreement with received opinion based on experience, the result of all my observations on fruit trees and vines and on the Solanaceæ, Compositæ. Cruciferæ and Leguminosæ, and also on variega- ted and on pigmented foliage plants, show that grafling has in no case given rise to a direct specific influence capable of modifying the fundamental charac- lers of species or of races. IL is not necessary Lo resort to the hypothesis of asexual hybridization in order to explain the infrequent variations which | have been able to demons- trate. I do not hold that this mode of hybridization is impossible, but | consi- der that it is improbable in those cases dealt with in paragraph {*, and | have not obtained any evidence that it occurs. M. Bauer. — J'ai suivi comme vous les déductions de M. Griffon avec le plus grand intérêt et je me réjouis de pouvoir constater que sa maniére de voir s'accorde avec la mienne. J'ai également toujours trouvé que les varialions lrès souvent insolites qu'un individu éprouve dans le courant de la vie en symbiose qui résulte de la greffe. correspondent absolument à des changements de nourrilure qui ne changent en aucun cas les caractères héréditaires. Je me réjouis d'autant plus de cette concordance de résultats que jai remarqué dans la première séance combien les intéressantes et ingénieuses déductions de M. le professeur Gaultier émanaient d'hypothèses tout à fai insoutenables, reposant sur de vieilles asserlions non confirmées, el en grande partie réfulées ; tout spécialement, l'assertion de Daniel que l'aubergine à fruits lisses (Solanuwm melongena), greflfée sur une lomate à fruits à côtes (S. lyco- persicuwn) devient pareillement à fruits à côtes. Dans mes nombreuses expé- riences de contrôle, je n'ai jamais trouvé ce fait confirmé. Dans une précédente publication, j'ai déjà montré que, très vraisemblable- ment, Daniel à expérimenté avec une race d’aubergine qui, non greffée, forme occasionnellement des fruils à côtes. Comme complément, qu'il me soit permis de communiquer une méthode de production d'hybrides de greffe — ou, disons mieux, de « chimères » — chez les peupliers (Populus trichocarpa P. canadensis et P. nigra). Ce genre se prèle volontiers à de Lels essais: cela vient de ce qu'on opére IV° CONFER. INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 15 194 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. de la bonne manière el au bon moment. D'après ma propre expérience, la meil- leure méthode est la suivante : En juillet, on écussonne le P. frichocarpa Sur un rameau — poussé pen- dant l'été — du P. canadensis (un talon sans bois surtout!) ou inversement, on écussonne un œil de canadensis sur trichocarpa. On laisse l'œil pousser au prin- temps suivant. On accélère la végélation de cette pousse en coupant les rameaux voisins. Au commencement de juillet, on taille transversalement Ja greffe juste au-dessous de l'œil poussé, de façon qu'il reste encore le plus possible de talon. On recouvre ensuite le tronçon d'une coiffe dé parchemin fortement liée pour le protéger de l'évaporation et des vers (Sesia) qui mangent le bourrelet. On oblient alors une très forte hypertrophie du bourrelet sur le tronçon, particu- lièrement dans la zone de soudure du talon et du sujet. Environ dix à quatorze jours après la taille, les points de végétalion sur le bourrelet se différencient en grandes quantités et l’on obtient presque toujours l’une ou l’autre chimère. L'essentiel est que les saisons indiquées soient observées pour les opérations. Il serait tout à fait impropre d'appliquer la greffe en fente au lieu de l'écus- sonnage, parce que, presque toujours, après la taille transversale en travers du greffon et du sujet, le tronçon restant de la greffe meurt. Par contre, il existe une méthode pratiquement passable : une branche de P. trichocarpa el une de canadensis provenant de deux plantes croissant l’une près de l’autre sont entaillées dans leur longueur sur une grande étendue et sou- dées entre elles. Un an et même deux ans plus tard, en juillet, on fait une taille transversale à la partie supérieure de la soudure; on obtient alors sur la sur- face blessée une riche végétation, mais qui ne paraît pas donner aussi fréquem- ment des « chimères », comme dans l'écussonnage. Je ferai plus tard une communicalion plus détaillée sur les chimères de peuplier : il ne s'agissait seulement ici que de décrire la manière de procéder, qui a peul-être aussi un réel intérêt pratique. Les races de Brassica me paraissent être tout à fait convenables pour la production de chimères, bien que je n’en aie moi-même pas encore obtenu. M. Grirrox. — Je suis de l'avis de M. Baur. Tout ce que j'ai fait précédem- ment concorde avec sa manière de voir. J'ai oublié précisément de dire que J'avais fait des essais sur le greflage de plantes colorées. Quand il s’agit de plantes colorées en rouge, il ne se produit aucun changement; quand, au con- traire, il s’agit de plantes panachées, il se produit des changements. Cela a été étudié depuis longtemps et j'ai retrouvé tous les résultats des anciens auteurs ainsi que vos résultats. On est bien fixé sur ce point. Ce n'est pas parce qu'il x a transmission de la panachure qu'il faut croire qu'il y a mélange des caractères. Quand une plante a des feuilles qui deviennent un peu jaunes, ce n’en est pas moins toujours la même plante. La feuille panachée se transmet. Cela prouve une chose, c'est que, lorsque je n’obliens pas les résultats des auteurs qui admettent lhybridation asexuelle, ce n'est pas parce que les expériences sont mal faites, puisque, quand ii s'agit de résultats oblenus par d’autres au- teurs, je les obliens également. M. Passy. Je ne pensais pas aborder ce sujet, aussi n'ai-je apporté aucun document. C'est uniquement parce que mon collègue et ami, M. Griffon, a traité celle question que je voudrais ajouter quelques mots. E. GRIFFON. GRECEAGE ET HYBRIDATION ASEXUELLE. 195 Je crois avoir été un des premiers à réfuler la théorie de l'hybridation asexuelle, parce que les faits constatés et les expériences que j'ai faites ne me permettaient pas de l’admettre. Je pratique très souvent la greffe mixte. Quand M. Daniel a lancé ce nom de « greffe mixte », je l'ai repoussé, en montrant, d'abord, que la greffe mixte n'é- ail pas une nouveauté, ensuile qu'elle n'est pas ce qu'il croyait. Je fais constamment l'expérience suivante : Je greffe un poirier vigoureux sur un cognassier: Je greffe sur celle variété une deuxième variété de poirier moins vigoureux, el parfois une troisième. Chacune de ces variétés fructifie avec ses caractères, mürit à son époque, donne des fruits de sa qualité. Quel- quefois la vigueur de la variété faible est augmentée, parce qu'elle bénéficie de la vigueur de la variélé intermédiaire. Dans lous ces cas, les fruits restent iden- liques à la moyenne des fruits de chaque variété. On peut constater, comme on le constale ailleurs, certaines variations dues à des causes qui, dans la majorité des cas, nous échappent. J'ai Lrouvé, sur certains doyennés des fruits presque sphériques, avec un pédoncule aussi long que le fruit. Ce que j'ai trouvé de plus frappant, c’est, sur un Doyenné du Comice, tous les fruits de l'arbre, sphériques et même un peu aplalis, sans pédoncule, ressemblant d'une facon frappante à certaines variétés de pommes. Si la greffe avait été faite sur un pommier, on aurait dit avec appa- rence de vérité : voilà la preuve évidente de l'hybridation asexueile; cependant, cette déformation aurait pu n'être qu'accidentelle. Depuis sur ce Doyenné du Comice les fruits ont repris leur forme normale Nous connaissons un certain nombre d'exemples de greffe de poirier sur pommier et inverse fructifiant ; toujours les fruits ont conservé les véritables ca- ractères de la variété qui a été greffée. La maturation, la grosseur, la vigueur de l'arbre sont plus ou moins changées, mais il n'y a pas de modifications spécifiques. M. Counerc. — Je crois qu'il sera intéressant, après la communication de M. Griffon, de vous dire un mot de ce qu'on a appelé les variations brusques : elles sont d'une telle ampleur qu'elles sont indéniables; ce sont, en effet, non pas des petites variations de forme des fruits ou des fleurs, ou de simples chan- gements de coloration, mais des variations de nature spécifique, dans le sens botanique du mot. La vigne est une des plantes qui les présente, bien qu'elle les présente rare- ment: elles se produisent chez les hybrides soit d'espèces américaines entre elles, soit de ces espèces avec le Vinifera. Prenons par exemple le Jacquez, hybride (trouvé en Amérique; qui aurait lrois composants : le Vitis vinifera (ce qui est douteux), le Fütis cinerea, et le litis aestivalis qui domine de beaucoup. Le Jacquez a été importé en France, el y a été très cultivé à un moment donné. Les champs de Jacquez sont, en général, très uniformes et toutes les souches sont semblables comme feuillage el comme fruit. J'ai eu chez moi un bras d'une vieille souche de Jacquez qui s'est mis tout à coup à avoir des feuilles entières au lieu de lobées et des grappes cylindriques de 40 centimètres et plus de long, avec des grains minuscules: bref, à repro- duire presque identiquement la variété du V. aestivalis, connue sous le nom de VPitis bicolor, variété que plusieurs auteurs regardent comme une bonne espèce botanique distincte. 196 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Tout le monde connaît le cas du pied de Jacquez du champ d'expérience officiel du Mas de las Sorrès, où un bras s'est mis, brusquement, à produire des grappes à gros grains, tandis que le Jacquez est normalement à fort pelils grains. Celle variation a pu être fixée par le bouturage, mais les pieds en pro- venant ont une tendance manifeste à relourner plus où moins au Jacquez type, soil par tout le cep, soit par une partie des bras seulement. Il s'est produit des variations du même ordre chez mes hybrides : là un hybride à origine absolument sûre, un Chasselas >< Rupestris par exemple, s'est mis, parvenu au delà de 20 ans d'âge, à reproduire brusquement sur un de ses bras, le Rupestris, son père, ou le Chasselas, sa mère, ou des formes intermé- diaires se rapprochant élrangement de l’un ou de l’autre. Ces variations brusques sont, en général, peu vigoureuses et le bois des pampres s'aoûte mal. Au point de vue phylloxérique leur résistance diffère complètement de celle de l'hybride qui a varié: il faut étudier à nouveau la variation comme on le fail d'un nouvel hybride de semis; ainsi mon hybride 28-112 est une variation brusque à gros grains du 28-112 primitif qui est à petits grains: or la variation à gros grains na qu'une résistance phylloxérique très faible, tandis que le 28-112 primitif est de première résistance. Les variations brusques ne se sont jamais produiles chez moi que sur des ceps âgés el laillés à coursons, jamais sur des ceps jeunes ou taillés à long bois. Mais le fait remarquable et sur lequel vous me permettrez d'insister, c'est qu'elles se sont produiles uniquement sur des ceps francs de pieds; chez moi, pour la raison bien simple que je cultive tous les hybrides ainsi. (Elles sont d'ailleurs très rares: je n'en ai observé que 7 sur plus de 350000 pieds d'hybrides.) Chez d'autres personnes, il s'est produit des variations semblables, mais sur des hybrides grelfés : de la meilleure foi du monde, elles ont attribué ce fait à la greffe et ont été plus loin et prétendu que le porte-greffe réagissait sur son greffon et lui communiquait une partie de ses caractères : c'est absolument faux, puisque le même hybride varie brusquement franc de pied aussi bien que greffé. Prenons pour exemple l'hybride de Chasselas >< Rupestris cité plus haut : on le greffe sur Rupestris : un bras varie brusquement et retourne au Rupestris, le père. On est naturellement porté à attribuer cette varialion au Rupestris porte-greffe; mais la même variation ou des variations similaires se produisent si le dit Chasselas >< Rupestris est grelfé sur Riparia, sur Berlandieri et ou, plus simplement, s'il est tout bonnement franc de pied. Atlribuer à la greffe elle-même les varialions spécifiques des Hybrides est done une attribulion purement gratuite: la greffe ne joue d'autre rôle que de modifier en plus ou en moins la nourriture que recoit le greffon, rôle analogue à celui d'une fumure surabondante, de la lille courte, du rabattement du cep, de la ligalure el de l'étranglement d'un bras ou du tronc (celle dernière pra- lique, puissant moyen pour provoquer des varialions brusques, mais qui en général ne sont pas durables el susceptibles d'être fixées). Conclusion. — Chez les Vitis du moins, aucun caractère spécifique ne se lransmet par la greffe du porte-greffe au greffon ou réciproquement, pas plus chez les espèces pures que chez les hybrides; je puis l’affirmer d’après lobser- valion minulieuse de milliers de greffes de tout âge et les plus diverses, soil comme greffons. soit comme porte-grelle. GARD, — LA LOI D'UNIFORMITÉ DES HYBRIDES DE PREMIÈRE GÉNÉRATION. 197 LA LOI D'UNIFORMITÉ DES HYBRIDES DE PREMIERE GÉNÉRATION EST-ELLE ABSOLUE? Par M. GARD Docteur ès sciences, Bordeaux (Gironde Naudin! a conclu de ses expériences que Llous les hybrides de première génération d'un même croisement el du croisement réciproque présentaient une grande uniformilé. Ses résultats eussent été plus probants : 1° si les fleurs castrées avaient élé soustrailes à la visite des insectes; 2s1, disposant d’un espace suffisant, il avait pu élever tous les individus hybrides au lieu de n'en conserver, le plus souvent, qu'une faible partie. Parfois même il ne sème qu'une portion des graines obtenues. Cependant cette quasi-uniformité d'hybrides conservés au hasard dans un lot considérable de plantules, est en faveur de la conclusion de Naudin, bien qu'une restriction s'impose dans certains cas : beaucoup, parmi les plantes issues des croisements (parfois le plus grand nombre), sont iden- liques à l’espèce-mère. Sans examiner l’état de leurs organes sexuels, Naudin admet qu'elles sont dues à une fécondation légilime accidentelle. Les résultats des cas particuliers éludiés par Mendel® viennent à l'appui de la règle de Naudin, si bien que cerlains biologistes actuels sont tentés d'adopter cette dernière comme l'expression d'un dogme intangible”. Je voudrais montrer que, dans le genre Cis/us, les faits ne sont pas aussi simples. I. De la fécondation du €. ladaniferus par le (C. monspeliensis, 11 est né douze plantes hybrides et une, identique à l'espèce-mère. Les premières se parlagent en deux groupes bien distincts : les unes sont presque semblables à (. monspeliensis, les autres à (. ladaniferus, surtout par le feuillage. Leurs caractères analomiques ne sont pas non plus les mêmes el alors que les premiers ont environ So pour 100 de grains de poilen vides. les seconds les ont tous vides ou à peu près". Les 19 individus issus du croisement de €. lauwrifolius par €. monspeliensis sont loin d'être uniformes. À partir d’un type extrème, rapproché du pére, il a divers intermédiaires dont les plus éloignés tendent vers €. lawrifolius par la forme des feuilles, sans d'ailleurs se rapprocher autant de cette espèce que les 1. Cu. Naunix. Nouvelles Recherches sur l'hvbridité dans les végétaux. Nouvelles Archives du Muséum d'histoire naturelle, tome I, 1865. 2. G. Mexver. (Verandlungen des naturforschenden Vereines in Brünn; IV. 1865). 3. Mexoec lui-même a, dans le genre Hieracium, donné quelques exemples d'hybrides bien difé- rents, résultant d'une même première fécondation. Parmi les anciens Ginétistes, quelques-uns ont signalé des faits semblables. On objectera qu'ils n'ont peut-être pas réalisé, dans toutes leurs expériences, les deux conditions rigoureusement nécessaires : une technique irréprochable, d'ure part, et l'emploi d'espèces pures, d'autre part. Naudin a eu soin de discuter la nature, spécifique ou hybride, des plantes soupconnées d'être litigieuses, qu'il croisait. Je rappelle que, dans une mème fécondation, certains Fraqgaria ont donné à Millardet les deux sortes de faux hybrides : les uns, plus nombreux, du type maternel, les autres du type paternel, %#. Chez les Cistes, la proportion de grains vides est faible et, selon l'espèce considérée, varie entre 0 et 10 pour 100 environ. UK IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. premiers de (€. »ronspeliensis. Il y à aussi des différences importantes dans la structure. Ce sont des fails sensiblement analogues chez (. populifolius > C. salii- folius' où, parmi les 25 plantes, les unes sont très voisines de (”, populifolius, d'autres sont intermédiaires avec passages du premier groupe au second, par les dimensions et la configuration foliaires. Les rameaux de celles-ci peuvent porter les uns des feuilles intermédiaires, les autres des feuilles identiques à celles de lespèce-mère, qui, dans l'ensemble, est de beaucoup prépondé: rante. L'élude des caractères anatomiques, tels que la répartition du système pileux, la structure des poils glanduleux unisériés, la forme de la coupe trans- versale du limbe, les épidermes, conduit également à établir des groupements différents entre ces hybrides, groupements qui ne concordent pas forcément avec les premiers. Enfin l’état des organes sexuels n’est pas le même chez tous. La proportion des grains de pollen vides varie de 25 à 70 pour 100 selon les individus. Soit encore les 170 hybrides de (’. albidus el de €. polymorphus subspec. villosus. Les uns ont les feuilles orbiculaires et péliolées du second, d'autres les feuilles allongées el sessiles du €. albidus, landis qu'une troisième catégorie offre des formes assez variées de feuilles intermédiaires Les hybrides d'une même sorle peuvent différer par des caractères autres que ceux des feuilles. On établit des divisions distinctes en considérant par exemple les poils Lecteurs simples, abondants sur les sépales, pédicelles et rameaux de (. poly- morphus subspec. villosus, absents ou très rares chez l’autre parent: ou encore les poils glanduleux unisériés. Il. L'hétérogénéité des hybrides de première génération peul résulter de ce que les hybrides réciproques présentent des différences importantes. Un exemple remarquable est fourni par les plantes issues des (. ladani- ferus et C. hirsutus. Avec le premier comme mère, 12 hybrides sont obtenus dont les feuilles sont lancéolées: les 8 hybrides réciproques ont les feuilles ovales obluses. Les caractères anatomiques ne font que renforcer cette sépa- ralion. Un bolaniste classificateur n’hésilerail pas à en faire deux espèces dis- linctes. Les hybrides réciproques peuvent aussi être très différents dans l’en- semble, tout en possédant des individus identiques, parce que les uns sont uniformes, alors que ceux de la combinaison inverse sont hétérogènes. C'est ce qui a lieu pour les 56 hybrides (. sulvifolius < C. populifolius a peu près homo- sènes, alors, comme on l’a vu, que leurs réciproques offrent des {ypes dis- lincts. III. Il n’en est pas toujours ainsi. Les différences entre individus d’un même croisement el entre hybrides réciproques peuvent être de l’ordre de variation des espèces elles-mêmes. Les seconds peuvent être identiques de deux façons : 1° parce qu'ils sont lous uniformes; 2 parce qu'ils renferment à peu près les mêmes types hétéro- gènes; tels sont les groupements reconnus dans les 170 hybrides de €. albidus X (’. polymorphus subspec. villosus; ils se retrouvent chez les 101 hybrides réciproques, mais avec une importance inégale. 1. Le signe X< signifie fécondé par. GARD. — LA LOI D'UNIFORMITÉ DES HYBRIDES DE PREMIÈRE GÉNÉRATION. 199 IV. Quelles que soient les variations, faibles ou fortes, présentées par les hybrides d'un même croisement, ces derniers possèdent toujours des carac tères des denx espèces croisées. Ilest des eas où la nature hybride des individu n'apparail pas au premier eXamen., Dans un cerlain nombre de croisements, M. Bornet a obtenu, outre les hybrides habituels, des plantes identiques à l'espèce maternelle!, Il a pensé, comme Naudin, qu'elles étaient dues à une fécondation légitime accidentelle, el ne les a pas conservées en herbier. Mais, élant donnée la rigueur de la technique de M. Bornet, j'ai émis l'opinion qu'on avait vraisemblablement affaire à de faux hybrides. Or, depuis la publication du travail ci-dessous mentionné, j'ai trouvé dans l'herbier quatre plantes identiques qui portaient l'indication : « nées dans le semis du croisement 25 (0. lauri- folius >< C. ladaniferus) » qui a produit en outre quinze hybrides au sens ordinaire du terme. Bien que ces quatre plantes ne se distinguent pas du père, leur nalure hybride résulte de particularités telles que des variations dans l'intensité el la dimension des macules, la grandeur des fleurs, mais surloul dans l’altération presque complète de leur pollen. Il y a, chez les hybrides de première généralion dans le genre Cistus, Lous les degrés entre l’uniformité telle que l'entendait Naudin et une hélérogénéilé très marquée. Celle-ci peut exister non seulement entre individus d'un même croisement, mais encore être due à des différences importantes entre hybrides réciproques, ou enfin à la production, dans la même combinaison d'hybrides vrais el de faux hybrides qui, dans six cas, sont du type maternel el dans un cas, du type paternel. IS THE LAW OF THE UNIFORMITY OF HYBRIDS OF THE FIRST GENERATION, ABSOLUTE SUMMARY Naudin concluded from his experiments that all the hybrids derived from a cross resemble each other in the first generation. The experiments made by Naudin are, howerer, not convineing: he did not protect his flowers from insect pollination, and he did not always grow all the seed obtained. In the following account of the experiments made by M. Gard, in hybridizing various species of Cistus, it will be seen that the results of Naudin are not confirmed. le Cistus ladaniferus >< C. monspeliensis. — 15 hybrids were obtained, and one plant resembling the seed parent. The former consisted of two types, one of which nearly resembled C. ladaniferus and the other (. ronspeliensis. C. laurifolius >< C. monspeliensis. 12 hybrids were obtained; among these were various intermediale forms. C. populifolius >< C. salvifolius. — %5 hybrids were obtained, and as in the last case, there were various intermediate forms. C. albidus >< C. polymorplus subsp. villosus. — 170 hybrids were oblained. Some of these possessed the leaf characters of the seed parent, others those of the male parent, while a third category consisted of intermediate forms. 1. M. Garo. Recherches sur les hybrides artificiels de Cistes obtenus par M. Ed. Bornet. Premier Mémoire : Notes inédites et résultats expérimentaux [Aun. Se, nal. Bol, 4 série, & NIT, p. 108) 260 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. 2% The reciprocal crosses may give different hybrid forms. (. ladanife- vus >< C. lüirsutus, — 12 hybrids were oblained, with lanceolale leaves. From the reciprocal cross, 8 hybrids were obtained, with oval-obtuse leaves. 5° The reciprocal hybrids may resemble each other in {wo ways : Ist, by their uniformily; 2nd, because they consist of similar, heterogenous types: an example of this occurs in €. albidus > C. polymorplus subsp. villosus. and the reciprocal cross. 4 The hybrids always possess some of the characters of (he parent spe- cies:; There are many cases in which the hybrids exactly resemble one or other of Uhe parents. For instance, in (. lauwrifolius >< C. ladaniferus fifteen hybrid or intermediate forms were oblained, and four plants which exact]y resembled the male parent. IL may be concluded {hat (he first generation from crosses belween species of {he genus Cistus may be uniform in lype, or may be helterogeneous. G. BELLAIR. -— RECROISEES ENTRE ELLES DEUX ESPÈCES DÉGAGÉES D'UN HYBRIDE. 901 RECROISÉES ENTRE ELLES DEUX ESPECES QUI SE SONT DÉGAGÉES D'UN HYBRIDE N'OBEISSENT PLUS À LA LOI MENDÉLIENNE DE LA DOMINANCE Par Georges BELLAIR Jardinier-chef des Palais nationaux, à l'Orangerie, Versailles. Des expériences sur lhybridalion des Tabacs nous ont conduit à émeltre la proposition qui fait le litre de cette étude. Voici les expériences ; nous interprélerons ensuite les faits qu'elles nous ont révélés. I s'agit d'hybrides de Micotiana. Trois fois, le Nicotiana sylvestris fécondé par le Nicotiana Tabacuwm nous donne le même type d'hybride : un tabac ayant l'aspect général du Micoliana Tabacum, mais avec un port plus élevé; des proportions plus grandes, une floraison extrêmement accrue, une fécondité presque nulle. Ces hybrides, observés assidûment, produisent seulement quelques graines qui, semées, donnent naissance à des individus polymorphes, parmi lesquels plusieurs tabacs stériles à fleurs blanches et d’autres à fleurs roses. Ces der- niers seulement fructifient, mais d'une manière encore imparfaile, etles graines de ces hybrides dérivés nous procurent, cette fois, les deux types spécifiques de Labacs que nous trouvons à l'origine de l'expérience : le Nicotiana sylvestris el le Nicotiania Tabacuwm. Ces deux tabacs qui furent les générateurs de Phybride initial réapparais- sent, ici, avec leur port ordinaire et leur fertilité normale ; ils ont tous les carac- Lères extérieurs d'espèces pures el, cependant, recroisés entre eux, ils ne procu- rent pas le Lype uniforme d'hybride qu'on oblient en croisant un Nicotiania sylvestris el un Nicoliana Tabacum n'ayant point passé par la vie hybride. Telles qu'elles sont, c’est-à-dire issues d'hybride, nos deux espèces, hybri- dées à nouveau, produisent Loute une série de Lypes très curieux, très particu- liers, très dissemblables : on y trouve des tabacs élancés, géants, et d'autres courts, trapus, presque nains ; des plantes à fleurs blanches, d’autres à fleurs roses, à fleurs rouges, à fleurs striées; des plantes à fleurs brièvement tubulées et d’autres à fleurs longuement tubulées ; des plantes à corolle large et d’autres à corolle étroite, ete. 11 faut donc admettre que le Nicotiana sylvestris et le Nicotiana Tabacum qui ont vécu intimement unis dans un individu commun (lhybride) ne sont pas purs absolument ; que la vie hybride, dont ils se sont dégagés, les a modifiés, sinon dans leur aspect extérieur, du moins dans leur structure intime et leurs prédispositions héréditaires ; que chaque espèce, enfin, a augmenté le nombre ou modifié la nature de ses unités physiologiques. La force d'hérédilé du Nicotiuna Tabacum, par exemple}qui se manifestail avec prépondérance dans l'hybride initial, a été ébranlée dans le Nicotiana Taba- cum dégagé de cethybride, puisqu'ellene se manifeste plusautant ou plus dutout. Bref, ces espèces, sorties d'un hybride où elles ont vécu dans une sorte de symbiose étroite, semblent renfermer, maintenant, des forces cachées qui n'exislaient pas antérieurement à l'hybridation. 209 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Dans les observations que nous venons de relater, les faits de dissociation des hybrides ne se sont pas déroulés tout à fait dans l'ordre indiqué par Mendel, Mais nos hybrides de Nicotiana sont des hybrides d'espèces, non des métis. D'ailleurs, Mendel lui-même a prévu des restrictions à ses lois', qui semblent ne s'appliquer complètement qu'aux seuls métis, c'est-à-dire aux produits d'une espèce pure croisée avec une de ses variélés ou encore aux produits de deux variétés de même espèce. Le fait de nos tabacs devenus réfractaires à la loi mendélienne de la domi- nance n’est qu'une observation isolée; aussi ne prétendons-nous pas en induire de suite une loi nouvelle, hypothétique encore. Nous avons voulu seulement analyser un phénomène, l'étudier dans ses détails, dans les circonstances qui l'entourent, afin de l’exposer plus nettement à l'examen el à la discussion. Si nos faits ne sont pas complètement d'accord avec les lois de Mendel, ils n'en diffèrent que sur des points de peu d'importance, el ils concordent parfai- lement, en tous les cas, avec celte idée essentielle du Lamarckisme : « l'influence capitale du milieu et du mode d'existence sur les êtres vivants ». Il reste à vérifier la constance de la proposition que nous avons placée en lêle de cette étude. en essayant de faire naître, chez d'autres espèces, des phé- nomènes semblables à ceux rapportés iei. C'est à cela que nous nous occupons actuellement. TWO SPECIES DERIVED FROM À HYBRID WHEN CROSSED WITH EACH OTHER DO NOT OBEY THE MENDELIAN LAW OF DOMINANCE SUMMARY Experiment 1. Nicotiana sylvestris>< Vuylstekeæ (Odontoglossum nobile XX Cochlioda Noetzliana), mated with Oon- tioda >< Bradshawine (0. crispum< Hera, and so far the only posilive result oblained has been { plant raised from €. >< Hera punelahun, and an apparently good pod of seed now developing on €. >< stenoplylla in all kinds of ways, but so far have failed. Yet, every vear il sets quite freely in the open. Dr Shull has suggested Lo me that the plant is probably self-sterile with its own pollen, and that (he seeds produced in the open are the results of pollinalion by B. Darwinii IL may be so, and vel the results obtained from the open flowers seem more likely Lo have come from self pollination. Hitherto [ have refrained from publishing the Berberis dala, though they provide à particularly interesting illustration of Mendelian segregalion, simply because 1 could not be certain about the precise parentage of the hybrids either in F, or F;. I must also be remembered that onlv a single plant of F, has so far as | know ever been raised, and (hal was from a nalural cross in a garden. I have failed Lo repeal (he cross after many trials. Al the Slalion we have some 2900 plants of F, and F, of the cross, raised from open flowers, and amongst these have appeared a number of valuable garden forms, which clearly have arisen by segregalion and recombination of the characters of the original species B. Damoinii and B. empelrifolia. Perhaps the best of these forms is one which has the orange-coloured flowers of B. Dar- win combined with the graceful, drooping habit of the FE, hybrid B. > Vicloria: the only variely that failed being “ Rivers Early Pro- [NICE NS À number of seeds of “ Boskoop Giant ? and * Vicloria ? Black Currants, “ Ruby Castle ? Red Currants, and “ Royal Sovereign ? Strawberries have also been gathered, these varielies being apparently fully self-fertile even without hand-fertilisation. Next year we hope Lo continue these experiments on a larger scale, the object being Lo ascertain the gametice constitution of our best garden fruits with a view Lo future crossings, which it is hoped may give improved varieties. Mangel-Wurzel. — The value of a crop of mangolds depends mainly on the weight of roots grown per acre, the inleresling queslion of the amount of drymatter and feeding qualities in the root being generally regarded as a secon- dary consideralion. According lo our experience, in the best cultures, the weigkt per acre is determined very largely by the shape of the individual root, and the optimum shape appears Lo be that of an elongated globe, usually known in England as the “ Monarch ” Lype. The “ Long Red ”, “ Gatepost ” and the “ Tankard ” shapes do not weigh so well as the elongated globe, nor do the ordinary round and flat globes. The “ Monarch ” type does not however, even in the best of stocks, breed absolutely true. Thus in ? acres grown here last year there were approximately 70 0/0 of the true * Monarch ? type, 15 0/0 of round globes, à 0/0 of flat globes 5 0/0 of Tankards, à 0/0 of Gateposts and no long reds. In order Lo secure a homozygous line of Monarchs, 25 selected roots vere planted out this spring, their flowers have been carefully bagged and self fertilised, and itis hoped that some of these will breed true and give the required homozygous line. So far, the seeds seem to have set in the bags fairly well, though apparently not so well as those in the open. Another source of waste in a crop of Mangolds is the frequent appearance of annual roots, which run to seed the first year and are consequentlv worthless. Professor Bateson has suggested that these annuals may be recessive forms thrown by certain impure dominants amongst the biennials. The varying CG: C: HURST: THE APPLICATION OF TIIE PRINCIPLES OF GENETICS. 217 numbers thrown by different stocks being due Le the variable numbers of pure and impure dominants. This may well be so, for 1 observe Chat im 20 different stocks of Mangolds, grown for trial and comparison al the Station (his year, 9 of them threw no * runners ? al all, while others varied from 26 “ runners ? per acre [o as many as 780 “ runners © per acre. To test the matter some of the “ runners ” have been bagged and selfed, and if this view is correct, all the roots grown from them should * run ? Lo seed. On the other hand some of the 25 pure lines noted above should throw no runners al all, being homozygous in that respect, while others should throw runners at he rate of 25 0/0, being helerozygous in that respect. An interesting problem for the future is a projected atlempt lo raise à new variety of Mangel with the “ Monarch ” shape, and the extra dry matter of the white fleshed * Long Red ” or the feeding qualities of the yellow fleshed “ Tankard ”. AL present however these distinct qualities seem Lo be incom- palible with one another, and it may be impossible Lo obtain such a combination. Suede Turnips. — 40 roots of Lwo varieties, purple-top and green-Lop Swede Turnips have been seeded in order Lo raise homozygous lines of each. Both varieties appear Lo be fully self-fertile. Drumhead Cabbage. The value of a crop of Drumhead Ox Cabbages depends on the weight of food stuff produced per acre, and under good culture, this rests mainly on the size and hardness of head of individual plants. A further important consideration is That as the plants must be autumn sown Lo gel the best results, the young plants must be sufficiently hardy in consli- tution Lo withstand a severe winter in {he seed-beds. . 4 selected varielies have been tested at the Station this season, and the best one undoubtedly is a local variety that has been grown here for many years under the old method of mass selection. This variety is known under the name of Blue Drumhead, and is so “alled because the leaves contain a good deal of purple sap, and also carry a peculiar glaucous bloom of a waxy nature. In this respect it differs conside- rably from the ordinary green Drumheads, and it has the further advantage of producing but few runners in the seeds-beds, when sown at the normal lime. An acre of this variely was planted out last year and seemed fairly true Lo lype as regards blueness and hardiness, though it varied considerably in size and hardness of head; about à 0/0 were green with white ribs and veins like the ordinary Drumhead, about 5 0/0 never turned in properly, about 1 0/0 were red pickling Cabbages, a few odd plants were purple-leaved kales, while a single plant was a curious combination of a Cabbage and a Brussels Sproults. 25 individual plants of these were selected and planted out last autumn, the flowers carefully bagged and hand-fertilised this summer, and it is hoped that amongst them will be found a homozygous line that will throw no “ rogues ? Unfortunately, there seems to be a high degree of self-sterility amongst these Cabbages, thus one plant produced only 2 good seeds, others from 6-20 each, others 50-100 each., one plant gave 500, and another 550 seeds. This compares unfavourably with results obtained from selfed Swede Turnips, which being fully self-fertile, have produced from 1 000 Lo ? 000 seeds each. 218 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. The question of running Lo seed is perhaps more important in Cabbages (han in Mangels. In Cabbages however the question is apparently more com- plicated by the influence of conditions e. g. early sowing. There is no doubt however that different stocks of Cabbages give different proportions of “ runners ? even when sown al the same Ume and under similar conditions. For instance, in the 4 stocks sown here at the same time last autumn, the first gave 290, the second 2295, the Chird 5 892 and the fourth 12 157 runners per acre in the seed beds. How far these figures would have been affected had the seed been sown a month earlier is problematical. This year, a series of sowings have been made Lwice a week through July and August Lo further test this important matter. Poultry. — À number of chickens of White Leghorns and While Wyan- dottes, bred from two distinct “ 200 egg ” strains, have been reared, and an attempt will be made to raise from them homozygous lines that will maintain this standard of egg-production. To do this in the case of the Wryandotte, il may possibly be necessary Lo eliminate the broody instinet, which in my previons experiments appeared to behave as a Mendelian dominant character in Bull Cochins. In such a case, it will be interesting Lo see whether the coloured egg disappears with {he broody instinct. Pigeons. — We have this year laken up the breeding of the Ioming or kacing pigeon al the Station and have found it a most interesting study. The principal characters that go Lo make an efficient racing pigeon in good training, appear Lo be mainly mental and lemperamental. The rapid development ot the modern homer in recent years seems Lo have been due to the rigid selection or nalural weeding out process, which takes place in the best loflts. The system being that only those birds that have the intelligence and determination Lo return home quickly from long distances, are bred from. The “ wasters ? either succumbing by the way, or are trapped and bred from by second-rate fanciers. Notwithstanding this rigid selection of breeding stock, the best birds süill throw “ wasters ”, and our object is Lo attempt to raise homozygous lines which will {hrow no “ wasters ”. Two distinel strains have been bred from this year, a pure-breeding blue and a pure-breeding red strain; a number of “ squeakers ” have been reared, trained, and raced with a local Flying Club this summer. IL is interesting Lo note that feeble-mindedness seems Lo be a recessive cha- racer in pigeons, as well as in Man. tabbits. — In the whole range of fancy live stock, perhaps the most diffi- cult animal Lo breed is a Champion Dutch Rabbit. It is quite an ordinary experience with Dutch fanciers to breed 1000 animals of the best pedigree, without obtaining a Champion. One of the reasons for this is undoubtedly that the model markings required in a Champion winner are flucluating varia- tions which are not germrinal. At (he same lime my experiments show that at least 25 0/0 of the “ wasters ” ï. e. the spotted forms, can be eliminaled. The “ Dutch * winner has about equal proportions of coloured and white fur arranged in a regular pattern. The offspring of winners however vary consi- derably in these proportions of coloured and white fur. If 5 be taken Lo C. C. HURST. — THE APPLICATION OF THE PRINCIPLES OF GENETICS. 219 represent equal proportions of coloured and white, and 6, 7, 8 and 9 represent increasing excess of coloured over white, then 9 will be almost self-coloured. If 4, 3, 2 and | represent increasing excess of while over coloured, then 1 will be almost white. So far as my experiments have gone, à >< gives 1, 2, 5, 5, 6, 7, and 8 the Lypes 4 and 9 being absent. Now 1, 2? and 3 breed true to 1, 2 and 5, giving no higher form. Consequently 5, 6, 7 and 8 being dominant to 1, 2 and 5, pure dominants can be raised carrying no low numbers. Sleps are being taken to raise these homozygous lines that will not throw the spotted wasters. Pro- fessor Punnell of Cambridge has recently been good enough to send me a pair of chocolate rabbits, with the objeet of introducing this new and striking colour into the Dutch breed. Horses. — À study of the General Stud Book and Racing Calendar has revealed the existence of several Thoroughbred mares and stallions, which when bred together give nothing but steeplechasers. In view of this fortunate find of what is apparently a homozygous line of chasers, steps are being taken Lo purchase mares and stallions, the offspring of this line, for experimental breeding. Thanks Lo the keen interest and kind generosily of Caplain Part of the ? Ist. Lancers, it has been possible to put these Mendelian experiments into operation this season. The experiments will be carried out partly at this Station and partly at Caplain Parts Stud in Hert- fordshire. The Board of Agricullure and Fisheries, London, have detailed their Superintending Inspector, Mr FE. W. Carter Lo watch and assist the expe- riments on their behalf. ILis hoped that these experiments may help Lo solve the practical problem of the making of a homozygous hunter. Experience suggests that the heredilary factors concerned in {he making of a hunter or chaser, represent mental and temperamental qualities rather than purely physical characters, as is usually supposed. In the hunter for example, à perfect physical conformation is useless without the « jumping temperament », and the possession of courage in a trial of endurance, is often a greater asset Than a powerful physique. This particular case provides an illustration of some unexpected possibi- lities in the application of the principles of Genelies Lo practical problems. In this case, like many others, we have at present no knowledge whatever of the Mendelian units which go Lo make a chaser or a hunter. All we know is that certain matings produce such horses, while others do not, even with the best possible training. There may be many gamelic unils concerned or there may be but one. The important point is, that notwithstanding our present ignorance of the precise gamelic units or combination of units, that go fo make the hunter or chaser zygote, we can still proceed to apply the principles of Genetics Lo the practical problem of hunter-breeding with some hopes of success. In such cases, the praelical application is of necessily in advance of present knowledge, and therefore involves (rue experimental research. Man. — Pedigrees of local families, and individual observations of the colour of {he eyes, hair and skin of the local population, are being recorded at the Slation. The results so far obtained, show clearly that Mendelian segre- 220 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. galion is taking place in Man, much as it is in other animals and plants. Segre- gation is most apparent in such characters as brown and blue eyes, brown and red hair, dark and fair skin, pale and coloured complexion, non-musical and musical temperaments, which broadly speaking, appear Lo behave as Mendelian dominants and recessives, respectively. Other characters, including mental and moral qualilies are also under investigation. With regard Lo the application of the principles of Genetics Lo practical human problems, there is no doubt that the human race can be improved, and made more efficient physically, mentallÿ and morally by the application of the principles of Genetics, equally with domesticated animals and cullivated plants, provided always, that Man is willing to lake the necessary action. APPLICATIONS PRATIQUES DES PRINCIPES DE GÉNÉTIQUE RÉSUMÉ Grâce aux rapides progrès récemment faits par la nouvelle science, la « Génélique » on peut maintenant appliquer ses principes sur une grande échelle à la solution de divers problèmes intéressants. La slation expérimentale de Burbage a été établie dans ce but, et le rapport donne un apereu des diverses expériences entreprises. Pois POTAGERS ET POIS DE SENTEUR. — Des lignées homozygotes pures ont élé oblenues. OrcmpéEes. — La question importante de l'obtention de formes albinos hybrides se reproduisant de semis a été simplifiée par l'observation du fait que la couleur est due à la présence de deux facteurs complémentaires. Primevères. — Des lignées homozygotes de primevères de Chine ont élé obtenues. Muruiers. — Des lignées homozygotes pures sont en voie d’oblention, l'hé- rédilé des formes slriées est étudiée. Roses. — L'élude de la constitution gamétique des meilleures variétés est entreprise. On recherche aussi l'obtention de lignées pures d'églantiers plus adap- ltées pour le greffage des hybrides de thés que le mélange hétérozygote actuel RHODODENDRONS Er AZALÉES. -— La constilulion gamélique des meilleures variétés est aussi étudiée. Bergeris. — Quelques formes horticoles intéressantes ont élé acquises par ségrégation el recombinaison des caractères des espèces B. Darmvini et B. empetrifoliu. Houx.-- La manière curieuse dont se comportent les divers types panachés est étudiée. ARBRES FORESTIERS. — Un-certain nombre d'arbres, chênes, bouleaux, houx, ifs, aubépines ont été sélectionnés et isolés dans l'espoir d'obtenir des lignées homozygotes. ARBRES FRUITIERS. — On a essayé d'obtenir des graines d’un grand nombre de variétés. Beaucoup sont plus ou moins stériles étant autofécondées, et peu de résultats positifs ont été obtenus jusqu'à maintenant. BerrerAves. — On a cherché à obtenir des lignées pures débarrassées des « rogues ». Les betteraves paraissent être fertiles avec leur propre pollen; mais, par suile de la nature de ce dernier, les croisements sont difficiles. C. C. HURST. — THE APPLICATION OF THE PRINCIPLES OF GENETICS. 291 Navers. — Deux variétés ont été sélectionnées: elles sont entièrement fer- tiles avec leur propre pollen. Cou. — On a essayé d’oblenir, d'une variété locale supérieure comme ren- dement et qualité, une lignée homozygote, mais les plantes se sont montrées stériles avec leur pollen respectif. VoraizLe. — Des lignées distinctes ont été obtenues dans les races « White Leghorn » et « White Wyandotte » et un essai est fait pour avoir des lignées pures conservant les qualités supérieures de ces deux races. Piceoxs. — Un certain nombre de « voyageurs » provenant de deux races distinctes ont été oblenus, dressés et entraînés et l'on cherche à produire des lignées ne donnant plus de « non valeurs ». Une intelligence inférieure semble être un caractère récessif aussi bien chez le pigeon que chez l'homme. Larixs. — Les différentes marques des sujets d'élite dans les variétés hollan- daises d'exposition sont dues à des variations de fluctualion. Mais il est évident qu'au moins 25 pour 100 des individus inférieurs, c'està-dire lachetés, peuvent êlre éliminés. Des lignées homozygotes ne donnant plus de ces individus, sont à l'étude. CHEVAUX. — Une étude approfondie des « stud books » a montré l'existence de plusieurs juments et elalons ne donnant entre eux que des produits supé- rieurs (Steeple chasers). Quelques animaux provenant de ce sang ont été achetés dans le butde pro- duire une race homozygote de chevaux de chasse. Homme. — Des « pedigree » de familles locales ont été établis et des obser- vations individuelles sur la couleur des yeux, des cheveux et de la peau ont été faites. La question de l'hérédité du sens musical, du daltonisme, et des autres caractères est aussi étudiée. Celte brève esquisse peut servir à démontrer la valeur pratique des principes de « génélique ». Dans beaucoup de cas. l'application de ces principes est en avance sur ce que nous savons à l'élat actuel. et, par suite, est, en elle-même, une étude scien- üfique. Sans le moindre doute, ces données peuvent élreappliquées à l'amélioration de la race humaine, à condition que l’homme soit désireux de faire lui-même ce qui est nécessaire. 299 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. THE RESULT OF SELECTING FLUCTUATING VARIATIONS DATA FROM THE ILLINOIS CORN BREEDING EXPERIMENTS ! By D' Frank M. SURFACE Biologist, Kentucky Agricultural Experiment Station. There are few biological problems which are altracting more altention al the present time than that regarding the effect of selecting small, fluctualing variations. Until recently the effectiveness of such selection has been accepted almost without question. However, the recent work of Johannsen, Jennings and others has caused many biologists Lo entertain serious doubls as Lo the real evolulionary significance of so-called fluctuating variations. If one searches through the literature for clear cut cases in which plants or animals have been modified by the gradual accumulalion of small variations he is surprised at the small number which are supported by adequate data. Of these few cases there is one which has been referred to frequently as a classie example, of what can be done by simple selection. T1 refer Lo the work of breeding corn (maize) for chemical constitution carried out by the Illinois Agricultural Experiment Station. Over Lwo years ago while engaged in some corn breeding work at the Maine Experiment Stalion, the writer had occasion to work out the pedigree lables which are given in the present paper. (cf. pp. 225-299), When dis- played in this way, the results of these extensive experiments appeared sugges- tive of the results which actually come from an attempt lo select fluctuating varialions. The writer is well aware that no definite conclusions of far reaching importance can be drawn from this data alone. It was for this reason and with the hope of accumulating more definile data that publication has been delayed so long. In view of the interest manifested in this subject at the present üme il has seemed worth while to publish these tables together with a brief discussion. In 1908 the Illinois Experiment Station published? the detailed evidence of very careful] and long continued experiments in selecting corn with reference Lo the chemical constitution of the grain. Four definite experiments were carried out simullaneously, viz : (1) Selecting Lo increase the protein content; (2) Selecting Lo decrease the protein content; (3) To increase the oil coutent and (4) Lo decrease the oil content. For the details of these experimenis the reader must be referred Lo the bulletin mentioned and others by the same Stalion. For the present discussion it will be sufficient {to mention only a few of the more important points regarding the methods used in these experiments. After some preliminary work there were selected in 1896 one hundred and sixty-three cars from a standard variety of while dent corn. Chemical analyses were made from samples of these ears, showing the protein and oil content of each. From these one hundred and sixly-three ears the twenty-four showing 1. Conmunication faite à la seconde séance de la Conférence. 2. Ten Generations of Corn Breeding, by Louis H. Sun. LUI, Agr. Exper. Stalion Bull., No 18. FRANK M. SURFACE. THE RESULT OF SELECTING FLUCTUATING VARIATIONS, 225 the highest per cent. of protein were selected for starting the “ high-protein ? plot. In a like manner the twenty-four ears showing the highest per cent of oil were chosen for the “ high-oil ” plot. Similarily the twelve ears having the lowest protein content and the Ewelve ears having the lowest oil content were selected for starting the “ low-protein ” and the“ low-oil ” plots respectively. In each case the plots were planted on the ear-to-the-row system. In the following year there were analyzed a number of ears from each of the twenty-four rows, say of the high-protein plot, and from these ears the twenty-four showing the highest per cent of protein, regardless of pedigree, were selected for planting in the “ high-protein ? plot the following year. Similar methods were employed in the succeeding years and in the other plots. The important point for consideralion here is that in each year those ears from a given plot which showed the greatest devialion in the desired direction were chosen to continue that experiment. Thus it was an experiment in seleclüing fluctualing variations. The success of the experiment in accomplishing the desired resulls are most marked. Thus starting with an average protein content, in the original one hundred and sixly-three ears, of 10.92 per cent {hey were able in Len years Lo increase the average per cent of protein to 14.26. On the other hand in the low protein plots the percentage was reduced to 8.64. Similar results were accomplished with the high and low oil plots. The yearly fluctuations in the different plots are shown in tables 1 and 2 which are taken from tables à and 6 of the Illinois bulletin No 128. TABLE 1. Average per cent, of Protein in the Crops harvested. 1 YEAR. HIGH PROTEIN LOT. LOW PROTEIN PLOT, LODEL MAN Te ETAT: 10,92 10,92 DROITE NE EEE 1,10 10,55 1898... ARRET free : orêT Ë 11,05 10,55 18992: av: £ à : 5 11,46 9,86 ROOO PER PMR A PRE UE Al ns : 12,32 9,54 HOUSE RER TR 14,12 10,0% OU EP ee 50 12,54 8,22 DOC SR ER EN EE 15,0% S,62 NOUS ET SRE: 0 15,05 9227 1905: 14,72 S,97 1906... 14,26 S,0# TABLE 2. Average Per cent. of Oil ün the Crops harvested. YEAR, HIGI-OIL PLOT, LOW-OIL PLOT, CSC ES Se 4,10 4,70 JS NE M PRET TRE 4,75 4,06 SRE 6 DO RSUE EN DES PER 15) 3,99 ROOMS ù,6# 3,82 LL Se oies Lie oo 6,12 3,97 loc sos roro 6,09 5,45 MP 0 rer cie oO 6,41 2,02 OO en ae 6,90 2,07 TOC ER RS ET nt 6,97 2,89 DOCS EN ENT Or 1,29 2,58 1906. . 1,917 2,06 [Ve CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. That the striking results shown in these tables were not due Lo the effect of environmental circumslances is clearly shown by the analyses from the so-called “ mixed protein * and “ mixed-oil ? plots. In these plots kernels from the high and the low strains were planted in the same hills. Subsequent analyses showed that under these conditions the various strains maintained their respective chemical characteristics. Thus there cannot be the leasl doubt but that certain characters were fixed! in these various strains by the selection pracliced. At the time that the seleclions were made a careful record of the pedigree of each ear was kept. These pedigrees are, of course, for the malernal side only, since hand pollinalion was not pracliced. [In the appendix Lo bulletin No. 128 ail the analyses for the Len years are given and arranged in such a way (hat it is possible Lo trace out the pedigree of each individual ear. IE is from {his dala that the following pedigree tables (Tables, 3, #4, 5, and 6) have been constructed. In the following discussion it will be advantageous lo Lake each plot separately. This may be done in the order in which they oceur in the bullelin. High Protein Corn. As slaled above twenty-four ears containing the highest per cent of protein were selected from the one hundred and sixty-three ears analysed in 1896. These were given registry numbers from 1011o 124 inclusive as shown in column one of table 5°. The next season four sound ears were analysed from each ef the Lwenty- four rows. From these ninety-six ears, the {wently-four again having the highest per cent of protein were selected for planting. The distribution of these selected ears among the Lwenty-four original ears is shown in column Lwo of table 5. For example it is seen that ear No 124 produced two cars (nos 216 and 209) which were among the first Lwenty-four as regards protein content. Ear No. 125 on the other hand failed Lo produce any ear (so far as the ears analysed showed) sufficently rich in protein Lo be included among the first Lwenty-four. In this way itis seen al once that eight of the twenty-four original ears fail to be represented in the second generation while eight other ears contribute two ears each for planting in the following year. Exactly the same selection was pracliced in Uhe second year and the resulting selected ears are shown in the third column of table 5. Of the sixteen original ears repre- sented in the second generation, only one, viz : No. 116, was dropped outin the third generation. In the next generation there is a very significant dropping out of some of the original lines. Thus in this fourth generation, only 9 of the original Lwenty-four ears are represented by progeny. Five of the original lines contribute twenty of the Lwenly-four ears, or 80 per cent in this gene- ation while two lines, viz : 106 and 112 contribute fourleen ears or nearly sixty per cent. Thus at the end of the fourth generation il is clear that certain of the original lines have a much greater tendency to produce ears with a high per cent of protein. By simply selecting on the basis of the protein content ofthe individual ear, for four years, 70 per cent of the original lines have been dropped. 1. This point is also brought out in à recent paper by L. Il: Sur, * Increasing Protein and Fat in Corn ”, American Breeders, Assoc. Report., vol. VE, pp. 9-11, 1911. 2. l'or convenience these ears will be called the first generation of high-protein corn. FRANK M. SURFACE. THE RESULT OF SELECTING FLUCTUATING VARIATIONS. 995 TABLE 3. Pedigree Chart of « High-protein »_Corn. GENERATION N°. 61% 606 605 IV CONLER, INTERN, DE GENLTIQUE. [In] 220 IV* CONFERENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE, TABLE 5 (Suite). Pedigree Chart of « High-protein » Corn. GENERATION N°. 7 609. . 60 | 612 925 HAL s 916 902 905 O14 906 19 — 50% — 610: | 909 1001 1020 . 1008 | 4015 1009 1016 100% . 1021 1017 102% 1012 . 1005 1010 . 4 1005 1015 1022 . 1011 IOIS 1006 .… 1093 1110 1103 1115 1122 1102 1114 1107 1119 1115 1101 1120 LIU ERANK M. SURFACE. — TIE RESULT OF SELECTING FLUCTUATING VARIATIONS. TABLE Z: Pediyree of « Low prolein » Corn. OIS 9925 90% 917 912% 925 QUGS 921 910 919 924. . 915 905 9922 on 902% —— 1006 . 1011 1025 LOIS . 100% 1009 1016 . 1021 1005 102 1017 10122 1007 1002 101% . 1019 1001 1013 1008 1020 1010 . 1005 1022 1015 1T04 1116 1109 1121 GENERATION Ne | cs Fi Ds 102 | | | 2n DK GIE) 105 ) 905 407 —" 501 MO OI = 500 n 405 — 509 JE: \ 512 | 0 410::)/50z { 606. | de 1 315 — 402— .,, Me 815. .) Aro Den 702 STE | 105 — 207, .\ 516 7113 À 816 | 502 #16 605. . | 720 819 > DFE 719 re 705 106. JUN 51 | | 505 AGO CIE OS 812 — 210, LE _ | 714% 820 OLET— 409. , \ | | { 602. . à 715. . € 804. . 719 pes | rs SIT HUE SIN ! |. ; \ 613 — 704. . 821. . { S0G 810... ( 802... l : CET NE OR Ur déni OT ULo0 ee = { { S15 0 504 —" 415 ) 61 107 202 90 | DOME NT NES RARE SES U 004 | 12 À SUTEN) 60p. à | ) {610 = HE y | \ 60% | 74" ) 710 | 505 — 411 — 10. MAGIE HO SU TE) DONS TE) He à : \ s03 A { 809. .\ 1US DD— 419 — 515 — 607 ( _. 501 109 — 206. | 510 — 414 110 A 109 111 306. : 40 — “508$ 112 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. TABLE 5. Pedigree table of « High-Oil » plot. GENERATION AN'e 60! 605 609. . 60$ *| 904. . 605 606 615 614. . GI 909 914 925 917 999 907 921 DAC 905 911 IO0K . 1001 1015 1020 . 1004 100) 1021 1016 1002 1007 101% . 1019 1017 1024 . 1012 1005 1011 1006 IOIS . 1023 FRANK M. SURFACE. — TITE RESULT OF SELECTING FLUCTUATING VARIATIONS. 299 TABLE 6. Pechgree Chart of « Low-Oil » Corn. 100% 1009 1016 . 10218 ( 908. . S0G. .4 901 915 ( 817 S1% 909 815 804. . 906. . 81! 606. . 19 1019 1014 .. 1007 1001 1008 1015 1020 . 1010 \ 1005 1015 1029 1006 .. 1011 510... { SRE L >) 4095 304 IOIR . 306 — 250 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. In the next or fifth generation (hree more of these original lines were drop- ped'. Here again one finds that {wo of the original lines, viz : 112 and 121, contribute eleven of the fifleen selected ears or over 75 per cent. Line No. 106 which had six ears in the fourth generation failed to produce more than one ear good enough Lo come inside the first fifteen. Passing to the sixth generalion one finds that three more of the original lines are dropped from the contest. There are only three of the original twenty- four ears represented by progeny in this, the sixth generation, and one of these (No. 124) contributed only a single ear. In the seventh generalion these same (hree lines are represented. However, the superiority of line No. 121 Lo produce ears high in protein is clearly evident. Nineteen of the twenty-Llwo ears, or over 86 per cent, come from this one line. In {he eighth generation there is practically no change in the relationship of these lines. Twenty of the twenty-Lwo ears are furnished by line No. 121. In the ninth generation line No. 112 drops out and line No. 124 fails Lo secure a place in {he tenth generation. JE thus happens that in the tenth and eleventh generations all of the high protein corn is the offspring of a single ear viz : No. 121. IL is Lo be remembered that this condition has been brought about simply by selecting each year those individual ears which showed the highest per cent. of protein. Everyone who has had any experience with selection of this kind knows that many of the original lines are always dropped out as the work pro- ceeds. Butitis rather surprising Lo find so striking an example of the supe- riority of a single line?. Before considering the other experiments it will be well to examine the pedigree of this line a little more closely. In the first four generations there is nothing remarkable in its history. Up to that time there are several other lines which give more promise of producing high protein ears than this one. Line No. 112 has eight ears in the fourth generation and line No. 106 has six ears, while No. 121 has but two. One of these ears (No. 415) however, had within it {he ability to produce ears high in protein content. In the fifth generation this ear produced five of Che fifleen ears planted. This is a larger number of ears high enough in protein to be selected. than had been produced by any one ear up to this time. So far as can be learned from the published records there are no special cultural reasons why the progeny of this ear should have been higher in protein than the progeny of other ears. In the sixth generation of line 121, ear No. 512 produced two ears and ear No. 307 produced six ears out of a total of fourteen planted. It should be sta- ted here that in this year (1901) a severe drought injured the corn very much and had considerable influence on the resulting selection. The following quotation from the Illinois Bulletin No. 198 will make this plain : (page 469). “ In the case of the high-protein plot the damaging effect of Lhis drought was so pronounced as Lo render the crop almost a Lotal failure. The yield of ear corn amounted to only about six bushels per acre and consisted mostly of 1. It should be mentioned here that for the fifth generation only fifteen ears were selected and for the sixth generation only fourteen ears. For the years following the number of ears selected ranged from twenty-two to twenty-five. 2 Jathe tenth and eleventh generations the plan of detasseling alternate rows and saving seed from these only was put into effect. Also in these years à much larger number of ears were analvzed from each mother row. This change in method could not have‘elfected the results brought out here, because, line No. 121 had demonstrated its superiority several generations before this change was made, FRANK M. SURFACE. — THE RESULT OF SELECTING FLUCTUATING VARIATIONS. 951 mere nubbins. On account of the scarcity of ears, it was impossible to follow the regular system of sampling, so the entire product from each plot-row was collected and all of the sound ears and even many nubbins were selected for analyses in order to obtain the results of the year and the sort of seed with which to maintain the experiment. The low protein plot did not suffer so badly from the drought, so that here the sampling and selection were made as usual ?. Ears No. 507 and 515 were planted in the “ Special High-Protein Plot ? and all the ears selected from these two lines were from this plot. In the appen- dix of the bulletin mentioned, the analyses of twenty-seven ears from No. 507 (line 121) are given. Of these, six were selected. Similarily from ear No. 515 (line 112), the analyse of forty-five ears are given but only three were selected. None of these three ears were able Lo get progeny in the next generalion while in striking contrast every one of the six ears from No. 507 produced ears good enough Lo be selected the following year. Further these latter ears produced practically all of the High-protein corn from this time on. Certainly ears No. 507 and 515 at least had the same opportunily to produce high prolein ears. The results as shown above however are strikingly different. Looking at the pedigree of line 121 alone il may be said to fall into two parts. The first of these, covering the first four generations is characterized by mediocrity in protein productions. The second part i. e., after the fourth generation, is characterized by the production of a large number of ears with high protein content. Evidently something happened to ear No. #15, or perhaps lo ear No. 507 which produced a prepoteney towards high protein production. What this something may have been, can only be conjectured. IL may have been of the nature of a mulation. This is perhaps the first suggestion thal oceurs Lo one. In this case there are certain possible contributory factors which may have been operative. The chief of these are to be found in either selective fertilization or in the proper amount of inbreeding. At this Lime the larger amount of pollen in the field was coming from two or three lines. These, of course, had been crossed with other lines but nevertheless they were pure bred on one side. We know too little of the effect of such inbreeding to make more than a suggestion. The suggestion is cerlainly close at hand that in the third or fourth gene- ration of line No. 121 à particularly happy combination of germinal plasma occurred. As a result of this combination a line which was previously only mediocre in its protem producing ability suddenly acquired a marked increase in this direction. This ability to produce a large number of high protein ears has evidently been transmitted to laler generations. The phenomena of propotency which il seems Lo me is displayed in this instance is one which has been discredited largely by scientific breeders in recent years. Pearl! however, has recently shown that in poultry the offspring oi certain malings lransmit for several generations at least, the ability to produce either a high or low degree of egg production as the case may be. One more point must be considered here. From table 1 (page 295) it is seen that starting with a protein content of 10.92 per cent. at the end of the 1. Inheritance of Fecundity in the « Domestic Fowl », 4mer. Nat., vol. XLV, June 1911. 959 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. third year the protein content was only 11.46 per cent. or a gain of. 54 per cent. in four years. However, the next year the protein content jumped {o 12.32 per cent., or a gain of. 86 per cent. in one year. Now referring back Lo table 3 it is seen that ilis just at the end of the third years selection that there is a great reduction in the number of lines represented. Thus only six of the original twenty four lines are represented in {he fifth generalion. Also il is just here that line No. 121 begins to show ils prepotency. The next year (1901) there is a very much larger increase in the average per cent. of protein, viz : 1.80 per cent. for the year. IL has already been stated that climatie conditions caused an exceplionally high per cent of protein in this year. The next year (1902) the protein content fell back again and then rose with some irregularilies. The most interesting feature here, however, is that so long as a compara- tively large number of lines are represented in the pedigree the average protein content remains almost slalionary. When the number of the lines begins lo be diminished the average protein content begins to be increased much more rapidly. This may of course, be a coincidence but it is a point which needs more analytical study. Before discussing this question further it will be well Lo examine very briefly the remaining three experiments. In no one of these are the results so striking as in the high protein plots. However, in a general way they point to the same conclusions. Low Protein Plots. Table 4 shows the various lines of the low protein plots arranged in the same way as the high protein pedigrees. IL will not be necessary to enter into the details of these tables. They present many interesting things to anyone who cares to study them. Only a few of the more important conclusions are pointed out here. In the first place, it is seen that starting with twelve original lines there are only two of these represented in the last generation. Only three lines persist beyond the sixth generation. Of the wo lines which have progeny in the last generation, one is much superior Lo the other in its ability, Lo produce ears low in protein. This has not been true of its whole history. In the first seven years, line No. 106 produced only a moderate number of ears low enough to be selected. After the seventh generation. however, this facully appears 1o have increased. very greatly. Comparing this table with column 5 of table 1, il is seen that it was not until 1902, or the seventh generation, thatany very great or permanent decrease in the per cent. of protein was brought about. Here again the most marked improvement in the direction sought occurs only after the number of lines has been very materially reduced. The results of the low protein experiment while not quite so striking as those of high protein plot are nevertheless along the same general lines and tend Lo confirm the conclusions drawn from it. High Oil Plots. Table 5 gives the pedigrees for the high oil plots. From this table one may briefly note the following points : FRANK M. SURFACE. — THE RESULT OF SELECTING FLUCTUATING VARIATIONS. 233 1. Of the twenty-four ears used Lo start {his experiment in 1896 only eight are represented by progeny in the third generalion :; 2. Atthe end of the sixth generation all but three of the original lines have been dropped : o. These three lines are maintained Lo the end of the experiment. The number of selected ears in the later generalion are not, however, equally divi- ded between these three lines. Line No. 11Tis by far the most prolifie producer of ears with high oil content: #. Again certain apparently crucial points in the history of these lines are noted. Thus in Line No. 111, ear No. 609 produced an exceptionally large number of ears with a high oil content. Similarily in line No. HIS, ear No. 710 produced four good ears while seven other ears from (he same line in the same generation failed to produce any which were good enough to be selected. Low Où Plots. As shown in table 6, Lwelve cars were selected for starting the experiment in decreasing the oil content. From this table we note : 1. That only three of the original lines are represented in the seventh gene- ration : 2. Of these three only Lwo, viz : 106 and 110, are represented in the ele- venth generation. Line No. 108 is maintained up lo the eleventh generation and {then dropped ; 3. Of these two lines, No. 106 is by far the better, and contributed sixteen of {he Ewenty-four ears to the last generation; 4. Again il is noted (hat certain ears have a marked tendency to produce à large number of ears with a low oil content. Examples of this are seen in the seventh generation in ears No. 7292, 720, and 719. Discussions and Conclusion. Taking into consideration the results of all four experiments as displayed here it is clearly seen that one of the most striking effects of the selection prac- liced has been to reduce the number of lines. Two of the experiments (Tables 3 and à) were started with twenty-four ears each. At the end of five years the high-prolein corn shows progeny from only three of the original ears, and the high-oil from four of the original ears. Atthe end of ten years the high-pro- lein corn showed progeny from only one of the original ears and the high-oil from three of the original ears. So far the results are in accord with the geno- lype conceplion of Johannsen as applied {o non-self-ferlilized organisms. However, if nothing but the isolation of favorable genotypes had taken place the extremes of protein produclion would not have been greatly changed. This, however, did take place here. In the later years we find many indivi- dual cars with a per cent. of protein far beyond anything which occurred in the earlier years. In this respect these results parallel the classical case of de Vries’s selection of buttercups. In this latter case the extreme was moved far beyond what it was before the selection. Unfortunately in the case of de Vries's work pedigree data is not available. Table 7 shows for each year the maximum and minimum per cent. of pro- tein in the ears which were selected for planting the high-protein plots. 954 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. TABLE 7. Table showing the maximum and minimum per cent. of protein an the ears selected for plantinq in the high-protein plots. YEAR, MAXIMUM. MINIMEM, 1896... 15,87 11,89 1897... 15,62 11,89 1898... 14,99 19,55 1899, . 14,78 15,19 1900... 15,71 14,01 1901" 16,12 14,95 1902. . 15,01 13.68 1905. . 17.33 14,60 1904... AT) 15,85 1905... 17,59 15,52 1906... 17,67 15,16 From this able it is clear that the maximum has been moved permanently in the direclion of the selection. To oblain a more reliable basis for comparison we may average (he maximum per cent. of protein in the first three years, and in the last three years. These averages are 14.14 per cent, and 17.62 per cent., respectively, or a difference of 5.48 per cent. Further il is seen that in Lhe last four years {he minimum per cent of prolein in the selected ears is greater than the maximum during the first {wo years. Clearly we are dealing here not merely with the isolation of a genotype but with a definite evolutionary change. The whole variation polygon has been moved definitely in the direction of the selection". Yet TI think that no one can study table 5 and still maintain that it was the simple selection of fluctuating variations that brought about the change in pro- tein production. Certainly something was acting in line No. 191 which was not affecting the other lines. The recent interesting experiments of Shull and East in dealing with homo- zygous slrains of corn may have some bearing in this connection. These au- hors have shown? that when two strains of corn which have been inbred for several generations are then crossed the resulling progeny are far superior to either parent in yield. Itis quite possible that a somewhat similar explanation would account for the great development of line No. 121, after the fourth gene- ralion. IL is of interest Lo note here the similarity between these experiments and the selection work with poultry at the Maine Agricultural Experiment Slation. It has been shown that after nine years of intensive selection of poultry for increased egg production the average produclion of the flock was not changed. A possible explanalion of the different result reached by these Lwo similar expe- riments may be in the fact that the corn plot was started with only twenty-four individual ears, while in the poultry experiments, seventy birds were used in the first year’s breeding. In the succeeding years a very much larger number of 1. This question as to the amount of shifting of the entire variation polygon was studied to some extent, but it was deemed that 1he published data was not sufficient to draw trustworthy conclusions. 2. Suvix (G.-H.). À pure line method in corn breeding, Rpt. Amer. Breeders Asse., vol. V, pp. 51-59 — Easr (E.-N.). Amer Nat. Nol. XLIIT p. 173-182, 1909. 5. Peanc (R.) and Surrace. F.M., U.S. Dept. Agr., Bur. Anim. Ind, Bul. 110, pt. 1, 1909, Zeir. f. Induct. Abst.-u.-Vererb-Lehre., Bd. 2, 1909. pp. 297-279. FRANK M. SURFACE. — THE RESULT OF SELECTING FLUCTUATING VARTATIONS. 259 birds were used, while in the corn experiments there were never more than bwenty-five ears planted in one plot. It would have been a much more difficult ask to have isolated the high genotypes if such existed among the poultry. In conclusion it should be said that too much eredit cannot be given Lo the Illinois Experiment Slation for the careful manner in which these experiments have been carried out. The experiments were begun with the practical object of finding out whether the chemical composition of corn could be modified by selection. The results showed unmistakeably that it could. Whether the theo- relical conclusions were correct or not, the fact remains that {he methods used were such as to obtain the desired results. RÉSULTATS D'UNE SÉLECTION PARM! DES VARIATIONS FLUCTUANTES RÉSUMÉ En 1908, la station expérimentale agricole de lMinois a publié! le compte rendu d'une longue expérience de sélection sur le Maïs, avec des références sur la composition chimique du grain. Quatre expériences importantes furent conli- nuées pendant une période de dix années. Ces expériences furent faites dans le but : 1 D’essayer d'augmenter le contenu du grain en protéine: 2 D'essayer de diminuer ce même contenu; 5° D'essayer d'augmenter la proportion d'huile contenue dansle grain; 4° D'’essayer de diminuer celle même proportion. La méthode employée était la suivante : choisir chaque année, dans un lot donné, les épis qui montraient la plus grande déviation dans la direction désirée. C'était, par suite, une simple expérience de sélection parmi des variations fluc luanles. Le succès de ces expériences, dans l'obtention du résultat désiré, fut très marqué; ainsi, dans le lot riche en protéine, la moyenne du pourcentage de protéine dans la récolle s’éleva de 10,92 pour 100 en 1896 à 14,26 pour 100 en 1906. De l’autre côté, dans le lot faible en protéine, la moyenne tomba de 10,92 pour 100 en 1896 à 8,64 pour 100 en 1906. Ce résullal offre un intérêt tout particulier en raison des importants el récents travaux de Johannsen et autres sur le même sujet. Il semblerait que, dans ce cas. la sélection parmi des variations fluctuantes ail été couronnée de succès. Dans le même Bullelin, la station expérimentale de FIlinois a donné le “ pedigree * détaillé (du côté maternel) de chaque épi examiné durant les dix années de l'expérience. De ce “ pedigree ”, des tables ont été construites qui montrent la généalogie maternelle de chaque épi. En examinant ces tables, on voit que, dans les dernières années. les épis plantés ne sont pas distribués au hasard parmi la descendance de ceux qui avaient été choisis au début. Au contraire, certaines lignées originales montrent une tendance marquée à produire, de préférence, des épis ayant le caractère désiré; ainsi dans le lot 1. Ten Generations of Corn-breeding, par Louis M. Smith; Illinois Agric. Exp. Stat. Bull. n. 198 (1908). 956 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. ayant un pourcentage élevé de protéine, tous les épis plantés après la neuvième génération sont la descendance d'un même épi original. La présentation de ces résullats sous forme de tables “ pedigree ” montre, au moins, d’une facon très suggestive, de quelle manière la sélection peut agir, Elle démontre que, bien qu'ayant une égale opportunité, toutes les “ lignes ? ne produisent pas également de bons résultats. Tout au moins dans le cas qui nous occupe, la sélection parmi les variations fluctuantes s’est, en réalité, tra- duite par une sélection de diverses lignes possédant une puissance plus grande pour la production du résultat cherché. STRAMPELLI. — ETUDE DES CARACTÈRES ANORMAUX. 257 DE L'ÉTUDE DES CARACTERES ANORMAUX PRÉSENTÉS PAR LES PLANTULES POUR LA RECHERCHE DES VARIÉTÉS NOUVELLES ! Par N. STRAMPELLI Directeur de la Station expérimentale de Riéti (Italie). Lorsque l'on effectue des semis dans des terrines convenables avec Loutes les précautions voulues pour que les jeunes plantes d'une espèce donnée se trouvent dans des conditions identiques au point de vue de la position, de l'orientation, de la pro- fondeur, elc., et en observant attentivement el mi- nutieusement les plantules dès le moment où elles sortent de terre, il n'est pas difficile d'en trouver quelques-unes qui, par un caractère quelconque et exceplionnel, se distinguent des voisines. En faisant des études de ce genre sur le fro- ment variété Riéti, j'ai rencontré des plantules qui se faisaient remarquer : 1° Par une supériorité évidente dans la rapidité de leur développement végélatif ; 2% Par la présence d’une première feuille de couleur brunätre ou rougeàtre ; 3° Par l'enveloppe de la plumule colorée en brun ou en rouge plus ou moins vif; 4 Par le rapport plus grand entre la longueur ou la largeur de la première feuille ; Phot. Joncker. M. NazARENO STRAMPELLI. »° Par la présence de deux feuilles primaires au lieu d’une, ete., etc... La précocité du développement végétalf et la couleur de l'enveloppe de la plumule sont héréditaires et se retrouvent dans les plantes adultes. En fait, les jeunes plantes qui se développent rapidement dès les premières phases de la végétation donnent généralement des plantes précoces à tous les autres points de vue, y compris la maturité: et leurs descendants sont également précoces: les jeunes plantes dont l'enveloppe de la plumule est rouge donnent des adultes qui, à l’époque de la floraison, montrent une coloration rouge soit sur les nœuds, soit à la base du limbe, soit au dernier entre-nœud du chaume, soit sur les anthères, soit simultanément sur toutes ces parties, et la même coloralion se reproduit dans les générations suivantes. Dans la descendance de deux plantes présentant deux feuilles primaires au lieu d’une j'ai obtenu dewx formes qui se distinguent spécialement par leur pré- cocilé, par leur chaume peu élevé, loutes les plantes étant de même hauteur, el par leur résistance à la verse. Les jeunes plantes des légumineuses offrent souvent des caractères anor- maux plus visibles que chez le froment; parmi ceux-ci il faut signaler la pré- sence fréquente de feuilles cotylédonaires surnuméraires. 1. Communication faite à la deuxième séance de la Conférence. 238 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. J'ai trouvé des jeunes plantes de luzerne (Medicago sativa) et de trèfle des prés (Trifoliun pratense)avec trois etmême quatre feuilles cotylédonaires (fig, 1) el ces plantes me donnent, sans exceplion, des adultes différant du type normal, soit par leur développement végélalif plus ou moins fort, soil par leur port, les dimensions de l'inflorescence, la forme, les dimensions el la couleur des différentes parties de la corolle, par la aille et la forme des graines, ele., elc. C'est ainsi que J'ai pu oblenir : a) Une luzerne très vigoureuse de taille supérieure à la normale, à fleurs parfaitement colorées de bleu violacé avec loutes les graines très allongées et recourbées en arc (fig. 2). b) Une autre luzerne à développement très inférieur à la précédente, à fleurs nettement bleu clair el à graines ovales (fig. 5). c) Une autre luzerne à fleurs vio- let rougeâtre. d) Une autre encore à fleurs gris d'acier. J'ai encore plusieurs trèfles des prés distincts par la forme des folioles el par la présence ou l'absence de la lache vert blanchätre des folioleselles- mêmes, par la posilion et les dimen- sions de la forme de la tache médiane, par la grandeur variable des inflores- cences, ele. (voir fig. ») el parmi ces différents types 1l s'en rencontre à dé- veloppement (rès vigoureux el rapide. Fig. 4. Il ya des légumineuses chez les- quelles il n'est pas possible de rencontrer des feuilles colylédonaires surnu- méraires; mais, même chez celles-ci, il n'est pas difficile de remarquer des Jeunes plantes ayant d’autres caractères distincts el visibles qui attestent la possibilité d'un « sport ». Pour citer un bon exemple, le sainfoin (Onobrychis sahvwa Link), chez lequel SERAMPELLI. — ÉTUDE DES CARACTÈRES ANORMAUX. 259 normalement la première feuille, aprèsles feuilles cotylédonaires, est monophylle, avec un pétiole long, vert et sans stipule, présente parfois des cas dans lesquels cette feuille est à deux et même trois folioles: en même Lemps le péliole peut êlre rouge où muni de slipules (fig. 4). Inutile de dire que ces caractères exceptionnels peuvent se trouver seuls ou diversement associés sur un même individu. Pour cette même espèce (sainfoin), un caractère important, et qui mérile lie. à. d'être noté, est l’ordre dans lequel sont émises les feuilles postérieures à la pre- mière et le nombre des couples de folioles qu'elles portent. I n'est pas inutile de signaler ici que j'ai oblenu en choisissant des jeunes plantes qui présentaient un ou plusieurs des caractères anormaux signalés plus haut : 1° Une jeune plante dont la première feuille avait trois folioles, qui donna une plante adulte à végétalion vigoureuse de hauteur moyenne (0 m.65), et dont la feuille avait un péliole relativement court el des couples de folioles à peu près équidistantes, des folioles ovales, elliptiques, ayant chacune au sommet un petit prolongement de la nervure médiane; des inflorescences très courtes au point de ressembler à des capitules; des fleurs à étendard grand et ample, à carène relativement petite, à profil semi-circulaire et présentant des nervures violacées, si faibles qu’elles sont à peine visibles (voir n° 9 4,9 b,9 c de la fig. 6). % D'une jeune plante ayant la première feuille à deux folioles et le pétiole rougeâtre j'ai obtenu une plante adulte à végétalion vigoureuse, à tige plus haute que la moyenne normale (0 m. 83), à feuilles assez longues, couples des folioles uniformément espaces, à folioles ovales allongées, ayant au sommet un prolon- gement assez marqué de nervures médianes ; inflorescence très longue, de 12 à », 240 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. 16 centimètres, à fleurs moyennes, à carène relativement allongée ayant un prolil à angle obtu el six nervures violacées de chaque côté (v. n° 8 «, S b de la fig. Tet Sc de la fig. 6). 5° Une jeune plante dont la première feuille élail monophylle, à pétiole Fig. 6. rouge et dont la troisième feuille, à cinq folioles présentait le couple inférieur très distant des trois autres folioles ; j'ai obtenu une plante adulle caractérisée par des feuilles longues à long pétiole, avec des paires de folioles en nombre limité el inégalement distantes les unes des autres; des folioles ovales ellipu- ques plus pelites, des inflorescences moyennement longues avec quelques fleurs espacées à la base (v. n° 4 à, 4 b, 4 ce de la fig. 6). # Une plantule qui avait émis en même lemps la première el la deuxième feuille, toutes deux monophylles, se distingue à l’âge adulte par une feuille longue, à folioles Lrès caractéristiquement ovales, neltement tronquées au sommet; par sa grande précocité de floraison et de maturation, el par la rapidilé avec laquelle elle émetlail des liges secondaires après que les pre- mières élaient desséchées à la suile de la maturation des graines (v. n° 7, fig. 9). > D'une jeune plante ayant la première feuille monophylle et le péliole rose muni de slipules, j'ai eu une plante adulle caractérisée par ses folioles très STRAMPELLI. — ETUDE DES CARACTÈRES ANORMAUX. 241 élroiles, presque linéaires, el aussi par l'abondante el rapide produclion des liges secondaires (v. n° à, fig. 10). 6° Une plantule à première feuille monophylle, pétiole vert, ele., nullement distincte du type normal, atlira mon attention par la rapidité avec laquelle elle Ta | Fig. 7. émetlait les quatre premières feuilles, dont ? à 5 folioles, lorsqu'elle était encore dans la lerrine de semis. Egalement après la première transplantation elle continua à montrer la même rapidité du développement, émettant très vite huit autres feuilles toutes polyphylles. La plante adulte se distingue principalement par la vigueur et la hauteur très exceptionnelle de ses tiges qui dépasse 1 m. 60 (v. n° 5, fig. $, n° 5 «et 3 b, fig. 7 et n°5, fig. 6). IV° CONFÉR. INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 16 249 IVe CONEERENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIO E. J'ai voulu enfin voir si, dans les généralions successives, la descendance des plantes décrites aux n° 1 et 2 avait conservé,el dans quelle mesure, le caractère de la première feuille à 2 ou 3 folioles, et j'ai semé les graines produites des dites plantes dans mes lerrines. Dans la descendance de la plante n° 1 je n'ai trouvé qu'une jeune plante ayant la première feuille à deux folioles el dans la descendance de la plante n° 2 j'ai eu des plantes à première feuille à ? folioles, mais à raison de trois par mille environ, et des feuilles à trois folioles un par mille. De même dans les semis provenant de plantes qui, à l'état jeune, avaient présenté des feuilles cotylédonaires surnuméraires (luzerne, trèfle), il n'y eu que très peu de plantes présentant ce caractère. La présence de deux ou trois folioles dans la première feuille du sainfoin et celle de feuilles cotylédonaires surnuméraires dans le trèfle et la luzerne ne sont pas des caractères fixes hérédilaires mais sont d'excellents indices pour faire connaître que l'individu qui les possède se trouve dans une période de mutation, une telle période enfin se prolongeant quelquefois, même dans les généralions suivantes. En fait, dans la descendance de la plante de sainfoin n° | : d’une jeune plante ayant les premières feuilles à 2? folioles, J'ai obtenu une plante adulte ayant des feuilles et des folioles presque du Lype normal (v. b de la fig. 4). Tandis que d’une autre jeune plante à première feuille, ayant trois folioles, j'ai STRAMPELLEL — ÉTUDE DES CARACTÈRES ANORMAUX. 245 24) eu une plante adulte à feuilles riches, de couples de folioles plus grandes que les normales, ovales, allongtes el tronquées au sommet (v. 4 de la fig. 10): une autre jeune plante à premières feuilles monophylles, mais à folioles très longues et pointues, devenue adulle, présentait des feuilles à pélioles très Fis. 9. longs avec de nombreuses paires de folioles ovales, très allongées (v. h de la fig. 11). Une autre jeune plante encore, dont la première feuille était monophylle à folioles arrontlies, presque circulaires el ayant au sommel un pelit angle rentrant, a donné une plante adulte avec des folioles ovales arrondies (fig. 9). Dans la descendance de la plante de sainfoin n° ? : Une jeune plante à première feuille ayant deux folioles a donné une plante adulte dont la feuille portait un grand nombre de paires de folioles ovales, courtes el plutôt larges (+. m1 de la fig. 9). IVe CONFÉRENCE. INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Une autre plante à première feuille à lrois folioles, devenue adulle, présen- lait des feuilles ayant des paires, rares el très écarltes, de folioles lancéolées, MUR A\) \ ee 10. A LL A ON OC EN OC COR OR TÉL ES TL TE TES TC HAL TT OU allongées, de lelle sorte que les feuilles rappelaient presque celles d’un Lathyrus (v. n, fig. 10). Les résultats ici consignés ne sont pas sans intérêt el démontrent l’excel- STRAMPELLEL. — ÉTUDE DES CARACTÈRES ANORMAUX. 249 lence de la méthode de l'étude des caractères anormaux présentés par les jeunes plantes en pépinière, pour arriver facilement à comprendre la possibilité des mutations dans les plantes agricoles: mais, pour arriver à une utilité pratique, cette méthode doit naturellement être complétée par la culture pédigrée, nécessaire pour fixer etépurer les nou- velles formes trouvées, el par des eul- tures de comparaison qui servent à déterminer la valeur culturale desdites formes nouvelles. C'est ce que Je fais en ce moment. A STUDY OF ABNORMAL CHARACTERS IN SEEDLINGS, WITH A VIEW TO OBTAINING NEW VARIETIES SUMMARY The author gives an account of experiments on wheal; and on various species of the Leguminosae, the object of which has been to test the value of selecling those seedling presenting ab- normalities, in thesearch for new varie- lies. Theseedsweresownasfaras pos- sible in identical condilions as regards position, orientalion, depth of soil, ete. In the case of the wheat experi- ments, seedlings presenting such cha- ractersas a marked rapidity of growth, the presence of Lwo first leavesinstead of one, ele., were selected for further study. Precocity of development was found Lo be an inheriled character. Among the descendants of two plants ne possessing wo primary leaves, two forms were oblained characterized by ff A a marked precocily. short haulm and power of resistance Lo heavy rains. In {he experiments on species of Leguminosae, seedlings of Lucerne Medicago Sativa) and Clover (Trifo- lig. I. luom pralense) with three, or even four colyledons, were selected, and these seedlings without exception gave adults differing from the normal Lype, either by their vegelalive developemenut, habit, size of inflorescence, form of corolla, ete. Among the descendants of these plants only a very small proportion possessed extra cotyledons. In other species of the Leguminosae, extra cotyledons have nol been observed. Such is the case in Sainfoin (Onobrychis Sativa Link) which species may however show 246 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. a varialion in the first leaf which is normally simple but may develope Lwo or three leaflets. Only a small proportion of the descendants of these plants possess à compound first leaf (1-5 in a Lhousand) but again, as in the experiment with Lucerne and Clover. many new l[ypes appeared. These resulls are not without interest and show the value of the method of selection of seedlings presenting abnormal characters, which method should, however, be accompanied by pedigree cultures. M. Pu. pe Vicmornx. — En ce qui concerne le trèfle, M. Strampelli dit que, toutes les fois qu'il a trouvé des plantes ayant un nombre anormal de cotylédons, il a obtenu des plantes qui diffèrent du type normal. Le même fait a été observé par M. de Vries, et, à Verrières, j'ai également obtenu, de semis de Trifolium pratense, des graines se reproduisant avec un nombre anormal de cotylédons. M. le Professeur vous présente une pholographie représentant trois formes de sainfoin : un pain, un grand, un géant, el des différences imperceplibles dans la forme des feuilles. Personnellement, celle communication m'intéresse beaucoup, parce que j'ai fait autrefois des expériences sur du saimfoin et je n'ai pas pu arriver par sélection, parle choix d'individus différentsles uns des autres, mais à l'étaladulte, à distinguer plusieurs formes plus ou moins précoces ou plus on moins géantes. Il serait très désirable que les expériences du Professeur Strampeili soient continuées et développées. M. Couperc. — Ce qu'a fait M. le Professeur Strampelli peut avoir de Putilité pour les plantes annuelles, maïs il n'en est pas de même pour les végétaux ligneux. pour les arbres; les varialions que l’on remarque peuvent ne pas persister avec l'âge; il se produit presque loujours un nivellement général entre les plantes d’un Le même semis ou de semis similaires. Chez la vigne, certains pieds d'un semis hy- bride ressemblent dans leur jeune âge plus au père qu'à lamère; mais, à mesure que les plantes se développent, el dès la deuxième ou la troisième année, vous constatez une égalisation entre les parents, etmême, plus lard, un rapprochement de la mère. Chez les plantes annuelles, celle varialion doit se produire plus vite ou pas du loul; mais, chez les végétaux ligneux, c’est excessivement variable. En résumé, la prédominance d'une espèce sur l'autre mise de côté, on remarque que, dans les semis jeunes, c'est le père qui paraîl d'abord prépondérant, mais que, par la suile, Lous les semis lendent vers une moyeune entre les deux auteurs. (Voir pour les développements etles exemples : Etude sur Chybridation de lu vigne, ISST. Prolal, imp., Mâcon: el surloul : Résullals généraux de l'hybridation des vignes, dans le Congrès del'hybridation de la vigne, 1902, Lyon. Legendre, imp.) M. le professeur CaurLerY, président. — Je rapprocherai ce que vient de dire M. Coudere de ce qui se passe chez les animaux, en parliculier chez les oiseaux. M. Giard, 11 y a quelques années, avait attiré l'attention, dans une note inlitulée : Caractères dominants transitoires chez certains hybrides', sur des hybrides de serin el de chardonnerel, qui présentent dans le jeune âge d'une facon Lrès marquée les caractères de plumage de lun des parents, caractères qui S'efacent par la suite. I y a vraisemblablement de nombreux faits de cel ordre. 1. C. R. Biolog.. Paris. 1905. W. A. ORTON. THE DEVELOPMENT OF DISEASE RESISTANT VARIETIES OF PLANTS. 247 THE DEVELOPMENT OF DISEASE RESISTANT VARIETIES OF PLANTS! By W. A. ORTON Pathologist, Bureau of Plant Industry, U. S. Department of Agriculture, Washington D. The problems connected with the study of Immunity and the development of new varielies of plants resistant Lo diseases inspire the investigator who works in this borderland between Pathology and Gene- tics with a three-fold interest, because of the opportunilies that are presented Lo promote the one science thru contributions to our knowledge of parasilism, and the other by adding data on varia- Lion and heredily, while at the same time he pre- sents Lo agricullure new means for the more effi- cient control of disease. lhe nature of the subject requires also that one should acquire the triple viewpoint of the pa- thologist, of the breeder and of the farmer, and bring Lo his task the equipment of all three. To treat Disease Resistance in plants exhaus- lively from all three standpoints, would, however, far exceed the limitations of this paper, and would tax unnecessarily the patience of an audience inte - rested primarily in Genelies. We desire, never M. Onrow. theless, Lo delay our discussion of disease-resistance as an inbherilable character, while we define briefly our conceplions of disease, of the nature and degrees of parasitism and our x iewpointof immunily, in order to present Lo the student of Genetics something of the viewpoint of the patho- logist on these questions*. We may define disease as any departure from the normal development and metabolism of a plant. Two great groups of diseases may conveniently be esta- blished — the parasilie and the non parasitie. — In the latter are included the physiological effects of deficiencies or excesses of nutriment. the influence of unfavorable soils and weather, of unaceustomed climates and the like. Here the student of genelies may find rich material if he will study the adaptation of plants Lo their environment, the effect of food supply on variation, the resistance to drought, Lo frost and Lo heat, with respect to inheritance. We shall dell later on the influence that the physiological condition of a plant may have on ils resistance or susceplibility to disease, but with this exception shall not deal in this paper with resistance to non parasitic diseases. Parasitism from the Evolution Viewpoint. -— Parasitism is a method of nutrition that has been developed by certain organisms, whereby they live in 1. Cominunication faite à la troisième séance de la Conférence. 2. Onrox(W.-A.). The bevelopment of Farm Crops Resistant to Disease, Yearbook, US. Department of Agric., 1908, pp. 493-464. 248 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. or on and at the expense of other organisms. The interrelationships Chat have been developed in the organie world thru mulual adaptation between associated organisms are exceedingly complex and difficult to classify'. A distinction should be made between parasilism proper and cerlain elosely related types of nutrilion, e. g., Mutualism, where reciprocal benefits are enjoyed by the asso- cialed organisms (Symbiosis is a form of mutualism where there is fusion between Lhe Lwo organisms, bulis by some, used as a synonym for parasilism) : Commensalism, where benelil results to one of the associated organisms and no observable injury comes to the other : Predalism, where one organism destroys another quickly or entirely : and Saprophytism, Where one organism lives on the dead remains of others. The parasites have been classified according lo various viewpoints. For example, they are listed by the systematist by their taxonomic rank, Bacteria, Fungi, with their subdivisions the Uredineae, Ustilagineae, Hyphomyceles, ete., Algae, Phanerogams. or they may be grouped by the organ attacked, into para- sites of the leaf, stem, root or seed; or by the number of hosts, as monoxenous, heteroxenous; or by adaptation or necessily, as facultative or obligate parasites : and in yet other ways?. À new classification, and from our standpoint as students of Genelics a much more helpful one, is here proposed Lo be based on the evolutionary deve- lopment or degree of adaptation Lo the parasilic existence. Three groups may couveniently be recognized, without overlooking the facl that there are nume- rous inlermediale stages. A. In which the adaptive relalion between host and parasile has reached the highest stage of development. Ex. the Uredinae, Ustilagineae, and Erysi- pheae. B. Clearly adapted to special hosts, but favored in their development b; cireumstances that weaken the vilality of (he host. Ex. Alternaria Solani, Phoma Belue. C. Least adapted Lo the parasilie existence, usually wWound parasites, often highly destruclive Lo the lissues of Their host. Ex. Bacillus caratovorus, Rhi- opus nigricans. The qualilies which determine (he rank 6f a parasilé in this scale are (he following” : 1. The ability Lo grow in the living cells of the host, or, at least, not killing them unlil the life eyele is completed. This is perhaps the most significant quality of the series, since it may imply an adaptation of (he host as well as of the parasite. 2. The ability Lo slimulale the host Lo abnormal development. 5. Specialization of parasilism; (a), thru limitation Lo a single host spe- cies; (b), (hru allernation of hosts. 4. The ability Lo grow in the Lissues of an otherwise healthy host and to orow beller [he more vigourous the host. ». Perfeclion of means of dispersal, the adaptation of spore produclion and disseminalion Lo the parasilie existence. 1. Luov [D Parasilisme el Mutualisme dans La Nature. Paris, 1906. 2. CE. Suis [C.-W.). Proceedings of the Entomological Society of Washington, vol. 3. pp. 1-7, 1896. 3. Surrn (Theobald}. Science, N. K., XX, p. SIT, 1904. W. A. ORTON. — THE DEVELOPMENT OF DISEASE RESISTANT VARIETIES OF PLANTS. 249 6. Reduction of Loxin formation or injury to the host. The amount of injury affords an insight into the degree of perfection of parisitism, when con- sidered in connection with the means of reproduction of the parasite, the course of evolution being in the direction of lessened injury. 7. The ability Lo infect an uninjured host and the existence of special adap- lalions for infection. The mere fact of penetration does not prove the degree of parasitism, since certain saprophylic forms may be stimulated by chemo- taxis, for example, thru the presence of sugars, Lo enter plant tissues, and some parasitic forms penetrale the epidermis of plants they cannot infect!. IL will therefore be seen that disease resistance is not Lo be spoken of in general terms, nor is il Lo be confused with hardiness or with general vigor of growth, but that it is specific for each disease, and is associated with a definite reaction on the part of the plant cell or its contents, against the invading para- site. We shall show later (hat plants may resist one disease and be suscep- lible Lo another. Whatever the fundamental difference may be which confers this resistance, il may be viewed as a character developed in the evolution of the species and as an adaptation Lo existence in association with the parasite, failure Lo consider these points lessens the value of records on disease resistance made by agronomists and horticullurists in their varietal studies?. The {oo common statement that a variely is “ disease resistant ” possesses little s'onificance unless one knows what disease was prevalent at (he Lime of the observation. For example, a variely of polalo has been advertised as “ immune Lo blight ?, this being based on its health and vigor in a dry season, when lip- burn and early blight, Alternaria solani were prevalent. Subsequently, a wel season showed this sort Lo be one of the most susceptible Lo late blight, PAy- tophthora infestans, in The entire collection. Further confusion may result (hru failure (o maintain the distinction between aclual disease resistance and disease escaping and disease endurance. Plants often escape disease without possessing any real resistance, for example, very early maluring polaloes often ripen before lhe onset of Phytoplh- thora infestans. Certain Japanese cowpeas malure early and produce a crop in South Carolina before (he roots become galled by {lelerodera radicicole, whereas laler varielies die before fruiling. Cercals sometimes escape smul infeclions because of low lemperalures during the period of germination. Disease endinance is usually due Lo firmer leaf issues, which resist dessic- calion but do not protect from infeclion. EXPERIMENTS IN BREEDING For DisraAse RESISTANCGE. Excellent subjects for the study of disease resistance have been alfforded by maladies of cotlon, cowpea, walermelon, polalo and other crops, which have been under invesligalion in the United States Department of Agriculture during recent years”. The most notable instances are presented by à group of will diseases, caused by closely related fungi of the genus Fusarium. These are the cotlon Will (Fusarüen vasinfechn, Ak.). he cowpea Wilt (EF. tracheiphilion 1. Sarmox [E.-S.). New Phylologist, AN, pp. 217-229, 1905. 2. Onrox (W.-A.). Proc. Sac. Hort. Science, 1907, p. 2N:; pp. D1-55. 5. With the exceptions mentioned in the text the work cited has been carried on by the writer during the period from June, 1899 to the present vear. Sinee 190%. Mr W.-W. Gilbert has been actively associated with him in the breeding work. 250 IV° CONFERENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE, Erw. Sm.) and the walermelon will (F. niveum Erw. Sm.). As the eliology of these diseases is practically the same, one descriplion will suffice. The infeclion takes place in the soil, thru the small roots. The fungus grows upward thru the water vessels, which become so filled with its hyphae that the waler supply of the plant is eut off. The resullant willing may be very sudden, or iLmay be preceded by diminished growth, by gradual loss of foliage, and by marginal and intervenal yellowing of the leaves. The death of the plant usually results before there is any external development of the fungus, but in 1. Cotton wilt, Showing à plant of Sea Island cotton dying from this disease with a healthy plant at the left. Fig. 1. — * Cotton will ?, plante de * Sea Island ”, atteinte par la maladie avec, à gauche, une plante saine. the discolored wood vessels il can be delecled readily as a branching, septate, usually hyaline, mycelium, bearing small, one-celled, oval spores. IL is easily isolated and growns in pure cullure. Later, after the plant dies, the fungus grows oulward from the vessels and produces in long pink sporodochia, the lunate Fusarium spores. There is also found on the roots in many cases the bright red perithecia of a Nectriaceous fungus, Neocosmopora vasinfecta Erw. Sm. These diseases were fully described by Dr. Erwin F. Smith in 18991. He established {he parasilie nalure of the walermelon Fusarium by repeated successful inoeulations With pure cullures, and suggested the probability that (he Neocosmopora Was he ascogenous form, basing his opinion on the almost 1. Sur Erwin EF. Wilt Disease of Cotton, Watermelon and Cowpea, Dre. leg. Phys. and Path. U. S. Dept. Agr. Bul., A7. W. A. ORTON. — THE DEVELOPMENT OF DISEASE RESISTANT VARIETIES OF PLANTS. 9251 universal occurrence of the perilhecia on the roots of cowpea and watermelon, and (less commonly) cotton plants dead from will. He showed that a Fusarium was the conidial stage of the Neocosmopora, and developed the ascogenous slage in pure cullures of {his Fusarium, He pointedout in his bulletin that the genelic connection of the parasilic form with Neocosmospora had not been fully established by growing the ascospores in cultures originating from internal conidia, or by securing infections with cullures originaling from ascospores. Subsequent work! by Butler in India and Higgins in North Carolina has 2. Field of Upland cotton in South Carolina nearly destroved with wilt. Compare with next figure. 2. Champ de coton * Upland ”, dans la Caroline du Sud, presque entièrement détruit par la maladie — Comparer avec la figure suivante. Uhrown some doubl on the parasilism of Neocosmospora and on ils genetic connection with the will producing Fusaria. There can be no doubt whatever as Lo the causal connection of the lalter with the will diseases of cotlon, walermelon and cowpea. The infection experiments of Dr. Smith have been repeated by the wriler with positive resulls, which are confirmed by hundreds of field observalions*. Before we discuss in detail the problems of resistance and susceptibility to these diseases, the question presents itself of the posilion occupied in the scale of parasilism by these strains or species of Fusarium, and how we may interpret [he resistance of The host. The evidence seems Lo indicate (hat (hey 1. Burier (E.-.). The Will disease of Pigeon pea and the Parasitism of Neocosmospora vastnfecla. — Sur. Mem. Dept. Agr. India Bot. Ser. 2 (1910) No. 9, pp. 64. — Hicenxs (B.-B.). IS Neocosmospora vasinfecta (Atk }. Sur the parithecial stage of the Fusarinm which causes Cowpea wilt, 32 nd Ann. Bipt. of the N. C. Expt. Sta., 1909. 2 Owron (W.-A.). The Wilt Disease of Cotton and its Control. Bul. 27. Div. Veg. Phys. and Path. U. S. Dept. Agric. 259 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. possess à high degree of adaptation Lo the parasilic existence, and are not Lo be classed with weakling or wound parasites. 1. They penetrale uraided the roots of the host. 2. They grow thru the living cells of root and stem without killing by toxin formation the Lissues they invade. Contrast the behavior of Sclerotinia sclero- liorum in ils attack on lelluce. 9. Field of resistant cotton, variety Dillon, on same badly infected land as preceding picture. Fig. 9. — Champ de coton d’une variété résistante * Dillon ? sur le même terrain infesté que celui montré par la figure précédente. ». They are highly specialized in their adaptation Lo hosts. So far as our knowledge goes, fusarhun niveuwn allacks no other living plant (han the walermelon, {°. tracheiphilun only the cowpea (Vigna) and Æ. vasinfectum only colton and ils relalive, okra ({ibiscus esculentus). In this respect, coupled with their close morphological resemblance and (heir common geographical distribution, they seem Lo be analogous Lo the biological strains of Puccinia and Erysiphe. 4. The host plants are atlacked when otherwise healthy and grewing in soil, which, previous Lo its infeclion by (his fungus, was ideal for their best development. The disease occurs in fields Chal are neither 100 dry nor too wel: Furthermore, neither negleel of cullivalion nor poverty of soil predispose Lo These diseases. If anything. will is worse on highly cullivated and well ferlilized fields. ». The occurrence and manner of spread in the field indicale (hat the WW. A. ORTON, — THE DEVELOPMENT OK DISEASE RENISTANT VARIETIES OF PLANTS. 295 principal factor involved is The presence of (he parasite. Will is found in scaltered areas ofirregular size and form, which enlarge annually, as if by the spread of the fungus thru the soil. [Lis undeniably carried from one field to another by the surface water which runs off after heavy rains. Conspicuous examples of distribution in stable manure infected from diseased plants are on record. In fact,"in our breeding of walermelons à compost of stable manure 4. Breeding field of Upland cotton planted with progeny rows each from the seed of an individual plant Note difference in inheritance of wilt resistance. Kige 4 — Champ pour la sélection du coton * Upland ? planté en rangs provenant chacun des graines d'une plante individuelle — Observer la différence dans l'hérédité de la résistance à la maladie. with infected melon plants was used in each hill Lo secure a thoro and uniform exposure lo the disease. After infected soils are sterilized by heat, healthy plants may be grown. On the other side of the question, a few facts are Lo be opposed Lo the fore- going. 1. Will occurs principally in sandy, sandy loam, and light alluvial soils. Whyit is not prevalent in clay soils, we do not know. The same preference for sand is shown by the parasitic nemalode, Heterodera radicicolu. 2. The closest relalives of Fusartun inelude many saprophylie forms. 3. The will fungi themselves grow luxuriantly as saprophytes on all the common culture media and remain in the soil for many years in the absence of their special hosts. These things are not sufficient Lo weigh against the other indications of highly developed parasitism. Cotton Walt. — Cotton willis widely distributed in the coastal plam of the southern United States from North Carolina to eastern Texas and Oklahoma. 254 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. IL allacks both the common Upland cotton (Gossypium hirsutum) and the Sea Island cotton (Gossypium barbadense), (he former somewhat more severelv. There is very lille varielal resistance, the best kinds in {his respect are more {han half diseased. Al rare intervals there occur in much infected fields indi- vidual plants which remain healthy. IL is believed that some of these are actually resistant and that others have accidentally escaped infection, or have oulgrown the invading fungus. IL is difficult to distinguish between these cases until we plant the seed separately in a (horoly infected field, when we find that some, usually only a small percentage, of our selcclions, can transmit their resistance Lo their offspring. The cause of this resis- lance is not fully established, but there is evidence to indicate that it is a physiological rather than a morphological quality. No dilfe- rences have been found between immune and susceptible plants in the structure of roots or vessels (the parts atlacked) or in form of leaf, habit of growth or color of foliage. Neither are there obser- vable differences in me of germi- nalion, rate of development or period of maturity. The resistance is specific. Varielies which resist one disease may be susceptible Lo another — e. g., Centerville Sea Island Cotton resists both will and bacterial blight (Bacterium malvacearum) while the Riversis wilt-resis- ant, but susceptible to baclerial blight. Finally, analogy with diseases of mankind and animals leads us Lo search for physiological rather than structural ». Watermelon, illustrating Eden type, the mother parent of the hybrid. lg. D. — Pastèque, type “ Eden ”, plante mère de l'hybride. qualities. The resistance behaves as an inheritable character. By discarding all the selections which show indicalion of susceptibility to wilt, and applying Lo the remainder the methods of line breeding, it has been possible te develop well fixed varielies possessing almost complele disease resistance. This resistance is augmented rather {han diminished during succeeding years unless the selec- lion is discontinued, in which case several causes tend toward deterioration. These are, in {he order of their practical importance, (1) mixture with seed of non-resistant sorts at the public gins ; (2) cross pollination with non-resistant colton in neighboring fields, {hru the ageney of insects; (5) varialion or rever- sion within the variety, due, perhaps Lo the influence of crosses in previous generalions. The working methods followed in our breeding of wilt-resislant colton are in essential principles similar Lo those of breeders working with other plants. Disease resistance is made the first requirement. The earlier work! was entirely 1. Orrox(W.-A.). The Wilt Disease of Cotton and Its Control. Bul. 27, Div. eg. Phys. and Path., 1900. lun. On the Breeding of Disease Resistant Varieties, Proc. International Conference on Plant Breeding and Hybridization, 1902, pp. 41-55. LA \V. A. ORTON, — TUE DEVELOPMENT OF DISEASE RESISTANT VARIETIES OF PLANTS. 955 thru selection. Hybridizalion was not found necessary. Thesearch for resis- tant stocks was made in the worst infected areas. Of the numerous individual plants selected, only those were preserved which produced resistant progeny in the followingseason. After à number of resistant families had been secured, fur- ther seleclions were made on thebasis of necessary commercial qualities. The mostimportant of these are (1) yield : determined by the weight of {he progeny row rather than by that of (he individual plant: (2) Percent. of. lint to seed, deter- 6. Citron or stock melon, the pollen parent of the hybrid. Fig. 6. — Melon citron {stock melon), le parent mâle de l'hybride. mined by ginning the entire yield of a plant or of a progeny row, the examina- tion of small samples having been proved Lo give fallacious results; (3) Size of boll, determined by weighing the seed cotlon from ten or more bolls. Measu- rements of bolls are of no consequence; (4) Uniformity, delermined by exa- mining the length of lint and habit of growth before the picking and the color of the seed covering after ginning; (5) Length of lint, which in Sea Island cotton is a character of primary importance, is determined by combing out the lint on several seeds from different bolls. The several varielies that have been bred will now be briefly described : Or Urrann Corron. (GossyPiruM iirsuruM.) 1. Dillon. À variely characle- rized as follows : — Plant (all, erect, will resistant, productive, often withone, Lwo or three large basal branches. Fruiling limbs reduced to clusters of bolls close Lo main stalk. Leaves medium size; bolls of medium size, 96 being required lo yield 1 pound of seed collon. Bolls erect, seed small, average weight of 100 seeds 9 grams, covered with close, brownish green fuzz. Staple medium Lo short, 7/8 Lo 1 inch, white. straight, percentage of lint Lo seed cotton 97.+. Developed from the Jackson Limbless by selection begun in 1900. It lun. On Methods of Breeding for Disease Resistance, Proc. Soc. Hort. Science, 1907, p. 98. » Plant Breeding as a Factor in Coutrolling Plant Diseases. American Breecders. Associalion, vol. 1, pp. 69-72. » Breeding Disease Resistant Plants, American Breeders, Association, vol. 1, pp. 202-207. » Ou the Theory and Practice of Breeding Disease Resistant Plants, American Breeders, Asso- cialion, vol. 4, pp. 1444156. L2 256 IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. was introduced into cullivation about 1905 and is now widely grown in South Carolina, Georgia and Alabama. 2. Dixie. A variety of {he more common and favorite type. Plant vigorous, wilt resistant, nearly of the Pelerkin lype, pyramidal, with large basal bran- ches and long, slender fruiting limbs:; leaves medium size: bolls medium, 16 required for 1 pound of seed cotlon, easy Lo pick: seed small, weight of 100 seeds 10 grams, variable in color but Lypically covered with greenish brown 7. Third-generation offspring of the watermelon citron hybrid. Fig. 7. — Troisième génération de l'hybride de Pastèque et de Melon citron. fuzz; lint 1 Lo 1-1/8 inch, percenlage of lint Lo seed 55. Developed by selection from a chance plant found in Alabama in 1901. Distributed since 1908. 3. Modella. Developed by A. C. Lewis of the Georgia State Board of Ento- mology by selection from a common variety. This and other strains of the same breeder are promising. Or Sea Isranp Corrox (GossYPIUM BARBADENSE). Rivers. Originated by a selection made in 1899 by E. L. Rivers, James island, S. C., and further improved and propagated by him. This is a variely of fine quality of staple and good productiveness, but requiring high culture, and therefore doing best on the Carolina islands. Description : Plant resistant Lo will, vigorous, compact, pyramidal, branching near the base; limbs small, smooth, close- jointed, reddish-green ; leaves medium size, deep-lobed; bolls medium size, Linch by ? inches, long and pointed, three Lo four lobed : seed small, black, well covered: per cent. of lint, 28: staple 2 inches long, cream while, fully Lo extra fine; season medium early. Centerville. This variety had ïts beginning in a selection made by the wriler for will resistance, from a field on Edisto Island in South Carolina. From this strain Mr. Rivers selected the plant which was the parent of Cen- terville. This variely is fully will resistant and very productive, but inclined to overbear, in which case the bolls may not ripen well. IEis notable for its resistance lo Bacterium malvacearum as well as Lo wie. Other resistant strains of Sea Island colton were developed in the course of the Depariment's work, but not introduced into ecullivation because they W. A. ORTON. — THE DEVELOPMENT OF DISEASE RESISTANT VARIETIES OF PLANTS. 297 failed Lo equal those already menlioned. Following the success of the Rivers cotton., still other varieties have been independently developed by the planters. The feasibilily of securing resistant varielies of cotlon by seleclion alone is thus fully established. Over 2 000 bushels of seed of the several resistant varielies have been placed in the hands of farmers thru the Congressional Seed Distri- bution, and Lheir cullivation is now quile general in localities where will pre- vails. The control of will has proved possible in general farm praclise by the S. Field of Iron cowpea, showing resistance to wilt and rootknot as compared with the non-resistant varieties on the right. Fig. 8. — Champ de Cowpea, variété * Iron ?, montrant la résistance aux maladies comparée avec des variétés non résistantes (à droite). œ 8: use of these resistant sorts, combined with rotation of crops Lo keep down the rootknot nematode. The numerous hybrids That we have made belween the resistant and non- resistant varieties of cotton have given very conflieling resulls, so far as the inheritance of immunily as a Mendelian character is concerned. In short, every culture gives a different ratio between the number of healthy and diseased plants. In general the crosses behave as if resistance were dominant, but many show variability due, doubtless, Lo the gamelie composilion of the parents. The subject is not an easy one. We are dealing with an open ferülized plant of very complex gametic composition, and altho we used for crossing strains that had been line-bred for some years, we cannot assert that they were homozygous with respect Lo wilt-resistance. The disease itself is sometimes uncerlain in its appearance. We cannot always select land in which every sus- ceptible plant will become infected, nor have we been able Lo secure accurate counts of the plants that die. IV® CONFÉR. INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 17 258 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. The essential facts, after all, are that resistance does occur and (hat it may be transmitled as a unit character and established in varielies possessing good aa 9. Cowpea roots from adjacent rows; variety Unknown at the left, badly infected by root-knot; Iron at the right, entirely resistant. l'ig. 9. — Racines de Cowpea provenant de rangs voisins: variété * Unknown ” à gauche très infestée, par le * root-knot ” et, à droite, “ Iron * entièrement résistant. qualilies in respect Lo yield and staple, provided only thal the method of indi- vidual selection and progeny lesling is applied. COWPEA WILT AND ROOTKNOT The cowpea (Vigna sinensis) ! is the most imporlant legume of (he southern L. Varielies of the Cowpea and Immediately Related Species, C. V. Piper, U. S. Department of W. A. ORTON. — THE DEVELOPMENT OF DISEASE RESISTANT VARIETIES OF PLANTS. 9259 United States, where il is in general cultivation for green manuring, for forage and for human food. The wilt disease due Lo Fusarium tracheiphilum Erw. Sm. oceurs more or less on sandy soil from Virginia Lo Florida and Texas. ILis very similar in character Lo the cotton wilt, but owing to the difference in the structure and physiology of the plants, (he cowpea does not exhibit the sudden wilting characteristie of the cotton, but a gradual casting of the leaves precedes death. In the same districts there is widespread infestation by the rootknot nema- Lode (Heterodera radicicola (Greef.) Mül.), to which the COWpea is Very SUSCep- ble. Hundreds of other wild and cultivated plants are attacked by H. radici- cola", but (he universal use of the cowpea as a forage crop and for green manuring makes ils susceplibility of greal economie importance, since ils culture on infected fields results in still greater loss Lo subsequent cotton crops. Our tests of cowpea varielies did not show the oceurence of exceptionally resistant plants as had been the case in cotton. AI of the numerous sorts in general cullivalion proved quile susceptible Lo wilt as well as to rootknot, except one variely, named Iron, which was discovered Lo be praelically immune to both diseases ? At the time of its discovery, the Iron Cowpea was in cultivalion only in a limited area in central South Carolina. Its origin is unknown, but as will is prevalent there, il may be presumed to be of chañce origin and Lo have been preserved by natural selection. During the past eleven years it has been widely distributed by the U. S. Department of Agriculture and is now much grown. [Ithas proved Lo be very valuable, especially where other sorts are killed by disease. IL has preserved its vigor and resistance perfectly, and has fur- thermore proved to be resistant to Rust(Uromyces appendiculatus (Pers.) Link.) and to leaf spol (Cercospora cruenta). ILis interesting to note that it is suscep- Lible to wo other fungi, Lealf-spot (Amerosporium oeconomicum) and Mildew (Erysiphe poligoni) both of which are fortunately of little economie importance. The Iron Cowpea is of vigorous growth and consequently desirable for forage and green manuring, but is less fruitful than many others. It was consequently desired Lo produce a heavier vielding strain, and Lo this end crosses were made with other varieties named Black, Unknown, Whippoorwill and California Blackeye. The crosses were made in the Departmental greenhouses in winter. The first generalion, grown in South Carolina, was uniform in character, and disease resistant. (Resistance dominant). The second generation presented the grealest possible variation. À considerable number of the plants were large and vigorous, but produced no seeds. The necessily of securing strains {hat were at he same lime resistant Co both will and root-knot and of uniform seed color and habit of growth prolonged the breeding considerably; but thru the work Agriculture, Bureau of Plant Industry. — Wine (W.-F.), The History of the Cowpea and its Introduc- tion into America, U. S. Department of Agriculture, Bureau of Plant Industry, Bull. 102, Part VI. 1. Bessey (Dr. Ernst A.). Rootknot U. S. Department of Agriculture, Bureau of Plant Industry, Bull. 217, 1911. 2, Weouer (H.-J.), and Onron [W.-A.). Some Diseases of the Gowpea : I. The Wilt Disease of the Cowpea and Its Control. W.-.\, Orton. IL. À Cowpea Resistant to Root Knot (Heterodera radicicola, (.-1.) Wesser and (WA. Onron. Bu reau of Plant Industry, Bull. 17. 260 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. of Mr. Gilbert the desired resull has been attained and we now have slrains derived from the Iron and Whippoorwill cross That have the fruitfulness of the lalter combined with the resistance of Iron. The cowpea is, as a rule, self- ferlilized, so {hat it has not been necessary Lo isolate the selections. There is now no doubt that the character of disease-resistance in the cowpea may be recombined thru crossing with other characters possessed by other varielies. The resistance to nemalode attack exhibited by the Iron Cowpea and ils hybrids is most remarkable, when one considers the omnivorous habits of Heterodera radicicola, and the susceptibility of other varieties of Vigna. These facts should greatly encourage breeders to seek to discover immunity Lo many other diseases. DISEASE RESISTANCE IN THE WATERMELON (Citrullus vulgaris.) The watermelon wilt, due to Fusarium niveuwm Erw. Sm. occurs in most of the Southern United States, and in Oklahoma, Iowa, California and Oregon. Most of the work of the Department of Agriculture has been done in South Carolina, where the disease is a serious handicap Lo the growing of melons on a large scale for the northern markets. AÎl varieties of walermelons appear Lo . be very susceptible Lo {he disease. Extended tests in 1900 and 1901 failed Lo show any basis for selection among the 120 or more varieties Lested. There was, however, an inedible form of Citrullus vulgaris, locally known as “ citron © or “stock melon ” which proved to be immune to will. This citron, which was made (1901) the pollen parent in a cross with a watermelon, has a vigorous, late-maturing vine, with long, white fruit. having a very lough, hard rind, hard green flesh and large green seeds. The rind is sometimes cooked and made into preserves. The other parent was the standard market variely Eden, an oval, striped melon, with red flesh and while medium-sized seeds. F, (1902) from this cross proved itself of wonderful vigor and produeli- veness, with uniform fruit, intermediate betwen the parents. having the oval form and stripes of the watermelon and the hard flesh of the citron. F, (1905 was extremely variable in every respect, the various citron characters appearing to be dominant in tEke greater part of the melons. From among 5000 or 4 000 plants, Len fruits were selected on the basis of their resistance and quality, and planted the following year (1904) in isolated infected plots. Of these ten, the progeny of eight were so variable and produced so many melons with cilron characters, Lhat they were rejected. Two of the plots bore melons of uniform appearance and quality, one with dark green rind, bright red flesh and small, shiny, black seeds, unlike either parent, the other oval and striped exactly like the Eden parent, having red flesh and while, medium sized seeds. Both these were from the hybrid F,, pollinated by Eden and were consequently 5/4 melon and 1/4 citron. Altho an encouraging progress had now been made, tbe work was not yel done. All the best melons were selecled and planted separately in 1905, when further variations were observable. We no longer had citrons or wholly inedible melons nor were many susceptible Lo will, but there were dillerences in color and size of the seeds, in the striping and coloring of the melons, and (he lenderness and sweetness of the flesh and in thick- ness and Loughness of {he rind. In some cases the flesh was extremely bilter. W. 4. ORTON. — THE DEVELOPMENT OF DISEASE RESISTANT VARIETIES OF PLANTS. 961 AIl these were rejected and the selection of individuals continued five years longer. The result is a melon wich has been named the Conqueror, of great uniformily and disease-resistance, with a thin tough rind, which enables il Lo endure long railway shipments. The fruits retain their quality unusually long afler malurily and are not quickly sunburned. The flesh is so juiey that the melons are heavier than the Eden melons of the same size. The quality and flavor are good, though not equal Lo the finest. These characters have been preserved as far from the place of origin as eastern Iowa, 740 miles, but in Oregon, on the Pacifie Coast the resistance has not been maintained. We now believe that changes of climate influence the inheritance and that it will be necessary Lo develop locally adapted varieties. This highly important phase of heredily studies has not of lale received the altention il deserves. Such work has been undertaken for North-Carolina, where in cooperation with the North Carolina Experiment Station we are seeking Lo produce a variely belter adapted Lo their conditions and markets than the Conqueror. DISEASE RESISTANGE IN THE POTATO. During the past six years much has been done in {he United States on the disease resistance of the potalo. We have to deal with Late Blight (Phytoph- thora infestans), with wilt (Fusarium oxysporum), with early blight (Alternaria solani) and with scab (Oospora scabies). The most significant results have been oblained by Prof. L.-R. Jones! who has shown thru cultures of Phytophthora on raw blocks of potalo, that there is much difference in varietal susceptibility, and that this may be measured by a laboratory test, according to the amount of growth on the uncooked inocu- lated surface afler a fixed Lime. This is interpreted to mean that the resistance is a physiological reaction of the living protoplasm. Certainly it is not due to a proleclive epidermis. Resistance of foliage to Phytophthora may, however, as pointed out by Stuart? be associated with a morphological character, 1. e. a Lhick, firm hairy leaf, of small size, with an open habit of growth, and less favorable for {he germinalion of spores. (GENERAL CONCLUSIONS. Taken logether, and in relation to the results secured in France, with resistant vines, the outlook for further application of the principle of breeding disease resistance is hopeful. Too much must not be expected. ItLis more than a mere Mendelian recombination to be effected in three or four years. The faclors influencing success are numerous, for example, the nalure of the para- site, the genelic character of the host, whether a basis for breeding is available, whether market quality can be had. In highly bred crops these attainments are correspondingly difficult. Disease resistance should, nevertheless, be aimed for in all breeding. 1. Joxes, Gronivés and Luruax. Investigations of the Potato Fungus, Phytophthora infestans, Bic au of Plant Industry, Bull. n° 245; 1912. 2, Sruant {Wm.). Disease Resistance of Potatoes, PE. Ag. Exp. Sla, Bul., n° 492. 269 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. OBTENTION DE VARIÉTÉS DE PLANTES RÉSISTANTES AUX MALADIES RÉSUMÉ Le mémoire présenté relate, en premier lieu, les maladies des plantes dues à des champignons parasites ou à des bactéries. Dans l'introduction, le parasitisne est discuté au point de vue de l'évolution et le phénomène de l'immunilé où résistance aux maladies est analysé avec références relatives à son développement probable comme résultat d'une longue association de l'hôte et du parasite. Trois groupes de parasites sont distingués : 1° Ceux chez qui l'adaptation réciproque de l'hôte el du parasile à atteint son plus haut point; 2% Ceux qui montrent une adaptation bien nette à des hôtes spéciaux: mais, dans ce cas, le parasite est favorisé par des circonstances qui affaiblis- sent la vitalité de l'hôte; 3 Ceux qui montrent l'adaptation la plus faible à une existence parasitaire. Les qualités qui déterminent le rang occupé par un parasile au point de vue de l'évolution sont : 1° L'habileté à se développer dans les cellules vivantes de l'hôte: 20 L'habileté à stimuler le développement de l'hôte: 5° La spécialisation du parasite; La perfection des moyens de dispersion; »° La réduclion dans la formation des toxines; 6° L'habileté à imfecter un hôte non encore atteint. L'altention est attirée sur la nature spécifique de la résistance à la maladie, comme une réaction définie entre l'hôte et le parasite : maïs cela n'est pas général. Les expériences décrites dans cette communication ont principalement eu lieu avec un groupe de maladies (wilt diseases) dues à des espèces parasites de Fusarium comme par exemple: le Fusarium vasinfectum Arr (* will”? du Coton): Fusarhon tracheiphilum Erw. Su. (* will ? du Cowpea, Vigna unguiculata) ; Fusarium niveum Erw. Su. (* wilt ” de la Pastèque, Citrullus vulgaris). Ces champignons sont des parasites hautement spécialisés, vivant dans les issus vasculaires de leurs hôtes. L'infeclion se fail par l'intermédiaire des peliles racines. Des conditions défectueuses, telles qu'un sol non favorable, et des condilions de Llempéralure spéciales ne sont pas nécessaires pour l'mfection. La maladie reste dans les sols infectés, pendant de nombreuses années. Dans le Coton il y a seulement de légères différences entre les variétés au point de vue de leur résistance à la maladie. À de rares intervalles, quelques plantes se montrent, solitaires, possédant une résistance naturelle. Et, en par- tant de ces plantes aulo-fécondées, des * lignes ” de plantes résistantes ont été obtenues et maintenues pendant plusieurs années. Les qualités commerciales de ces races ont été élevées par sélection au niveau des meilleures sortes en usage. Des descriptions sont données de variélés qui ont été déjà introduites dans la pratique agricole : W. A. ORTON. — OBTENTION DE VARIÉTÉS DE PLANTES RÉSISTANTES AUX MALADIES. 263 COTON. Dillon. — Variété de la série “ Upland ” avec les balles groupées en grappes. Dixie. — Variété “ Upland ? ayant la forme pyramidale usuelle. Modella. — (obtenue par M. A.-C. Lewis). Rivers. — La première variété résistante de la série “ Sea island ”. Centerville. — Une variélé * Sea island ” résistant à la fois au “ Cotton wilt ” et à la maladie bactérienne causée par le Bacterium Malvacearwm. Les résultats de récents croisements sont donnés, dans lesquels la résistance semble être un caractère dominant; mais ces résultats présentent des diffé- rences embarrassantes qui n en permettent pas, jusqu'à présent, l'interprétation en Lermes mendéliens. CowPEA. Une variété nommée “ Iron * résistante au % will ” et aussi au nématode (Heterodera radicicola, Greer MEL) a élé découverte. Les hybrides entre “ Iron ? et d’autres variétés comme Black el Wippoor- will montrent clairement que lhérédité de la résistance à cette maladie est un ‘ unit-character ”, celle résistance semblant être dominante. En EF, un nombre considérable de descendants se sont montrés stériles: mais, de ceux qui restaient, des lypes fixés ont été obtenus combinant la résistance à la maladie du parent “ Iron ? avec la productivité, la couleur des graines et le port de l’autre parent. Pasrique. Aucune variélé de Pastèque résistante à la maladie n'a été découverte, pouvant servir de base pour une sélection, mais une variété non comestible de Melon, résistante au “ will”, a élé croisée avec la Pastèque.F, donne une forme intermédiaire el F, montre la plus grande variation possible, En F; deux types fixés, un avec l'écorce verte, supprimé par la suile:; et un autre ressemblant à une Pastèque, mais capable de résister à la maladie. Cinq années de sélection généalogique ont suffi à éliminer des variations d'ordre secondaire el une nouvelle variété nommée (onqueror a élé obtenue, combinant les qualités comestibles de la Pastèque à une résistance à la maladie et étant, en outre, plus rustique. Cette variélé conserve son uniformilé dans la Caroline du Sud, et remonte jusqu'à Iowa: mais en Orégon, elle perd de sa résistance. La cause de la résistance à la maladie doit être une réaction protoplas- mique plutôt que morphologique. Les variélés atteintes par la maladie et celles y échappant doivent être distinguées. Chaque cas doit être étudié par lui-même. Il est très improbable que l’on puisse obtenir des plantes résistantes à toutes les maladies; mais, en beaucoup de cas, de grands progrès peuvent être faits. Pour combiner les qualités commerciales désirables il y a souvent de très grandes difficultés. En outre, les parasites peuvent aussi changer leur façon d'attaquer les races résistantes: mais ceci est une possibilité théorique qui, jusqu'à présent, n'a pas élé confirmée el qui, en tout cas, ne peut nous empêcher de chercher à obtenir des variétés résistantes de la facon que nous venons d'indiquer. M. Ph. pe Virmorix. Je pense que les Français ont compris. Le profes- seur Orton est arrivé, par hybridalion, à créer un certain nombre de plantes 264 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. résistantes aux maladies cryplogamiques. Je n'ai pas besoin d'insister sur l'im- portance énorme au point de vue agricole et horticole d'une découverte de ce genre. Souhaitons que le professeur Orlon continue el nous débarrasse complè- tement de tous les parasiles. M. Couperc. — J'ai écouté avec intérêt la communication que vient de faire M. Orton. Depuis près de quarante ans, je suis attelé au même travail el nous sommes nombreux en France qui faisons de même. Vous savez tous que la terrible maladie qui a fait disparaître la plante économique la plus impor- tante, la vigne, a débuté par la France; c'est en France que le phylloxera a été découvert; c'est en France que le remède pratique a été trouvé presque aus- sitôt, c'est-à-dire le remplacement des vignes par des vignes d'Amérique qui résistent au phylloxera. Celle résislance est très relative et il s'agit plulôt d'une découverte écono- mique que scientifique. On ne connait aucune espèce de Vitis qui soit à l'abri de l'attaque de l’insecte: ce moyen a cependant suffi pour arriver à reconstituer l'immense vignoble du Midi de la France. Un problème se posait immédialement, celui de trouver des variétés de vignes possédant au point le plus haut les qualités de résistance au phylloxera et réunissant dans le raisin les qualilés des vignes européennes, qualités si diverses dont M. Armand Gautier nous a donné un aperçu dans sa communi- cation. C'est à ce travail que nous nous sommes mis, et nous avons rencontré des difficultés considérables. D'un côté, nous avions un avantage très important dans ce fait que nous n'avions pas à nous occuper des théories mendéliennes, dont personne d’ailleurs ne s'occupail à cetle époque, puisque, un cépage hybride une fois trouvé, il n'y a plus qu'à le multiplier par bouture ou par greffe. Nous nous sommes heurtés à celle difficulté que la résistance au phylloxer: n'est absolue dans aucune vigne américaine, el par conséquent nous ne pou- vions être certains de voir cette résistance se transmettre aux descendants. Depuis trente-huil ans que nous avons sélectionné les vignes américaines au point de vue de la résistance à l’insecte, nous avons constaté que l’insecte arrive, lui aussi, à se sélectionner, à faire une race physiologique, à faire le travail à rebours pendant que nous le faisions dans le sens direct. Je ne m'étendrai pas davantage sur le phylloxera, mais je me placerai sur un sujet plus en rapport avec celui qu'a trouvé M. Orton : la résistance au mildew. Le mildew est arrivé au moment où les producteurs français élaient en plein travail de résistance, et il a fallu reprendre le problème. Le moyen de défense a élé trouvé également en France et l’on a pu sauver une nouvelle fois la vigne : on a importé des espèces américaines complèlement indemnes de mildew. Nous avons irouvé ce qu'a trouvé M. Orlon lui-même, c'est-à-dire des vignes produisant des raisins convenables et ne craignant pas le mildew. IL faut faire observer, pour les parasites végétaux, que les circonstances jouent souvent un grand rôle et que la résistance n'est pas absolue. Beaucoup de parasiles végélaux se comportent souvent comme des demi-parasites. En automne, les réserves s'accumulent autour des bourgeons et les feuilles présentent une résistance beaucoup moins grande aux parasites. C'est ce qui W. A. ORTON. — OBTENTION DE VARIÉTÉS DE PLANTES RÉSISTANTES AUX MALADIES. 265 arrive dans le groupe des hybrides, et vous avez alors des résistances moyennes qu'on ne peut pas expliquer autrement; en un mot, l'hybride, qui est très résis- tant à un certain moment de sa végétation, l'est beaucoup moins à d’autres. Ces questions ont été longuement développées dans les congrès spéciaux, car la vigne à tellement d'importance en France que des congrès spéciaux de l'hybridation de la vigne ont eu lieu; ces congrès réunissaient de très nombreux adhérents et l’on y a fait des communications lrès importantes sur la végétation el sur la résistance à la maladie. J'ai pris uniquement la parole pour vous signaler ces travaux sur la vigne, travaux essentiellement français, qui permettent actuellement la reconstitution du vignoble dans le monde entier, et qui se rattachent étroitement à la Gént- tique. Nous n'avons pas trouvé le mot et le mot n'était pas trouvé quand nous avons entrepris ces travaux, mais croyez qu'il y a quarante ans que nous pra- liquons la chose. M. le Prof. Bareson, président. — Je ne suis pas le seul qui soit heureux d’avoir entendu la communication de M. Couderc. Je me permels de joindre mes félicitations à celles que M. de Vilmorin a adressées à M. Orton. Il paraît que les travaux de M. Orton sont les plus praliques de Lous ceux qui ont été présentés à ce Jour. Nous désirons tous féliciter M. Orton, et le département d'Agriculture auquel il appartient et qu'il représente ici, des habiles recherches qu'il a faites et du beau succès qu'il a obtenu. Il me semble que la réussite de M. Orton est faile pour encourager la pour- suite de l'étude de la Génétique appliquée aux problèmes pratiques. 266 IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. SUR LES RACES GÉOGRAPHIQUES A CARACTERES MI-PARTIE FIXES ET MI-PARTIE VARIABLES Par VIVIAND-MOREL Rédacteur en chef du Lyon Horticole, Lyon. Nous avons eu l’occasion de culliver pendant lrente ans, dans le jardin d'Alexis Jordan, le plus grand nombre des lypes linnéens qui croissent à l’état sauvage en France et dans d’autres parties de l'Europe, ainsi qu'un certain nombre de ceux du Nord de l'Afrique. Les Lypes linnéens, comme la plupart des botanisles le savent, ne sont pas des entités, mais des agrégals de formes, de races ou d'espèces affines, qui se comportent par le semis de différentes manières. C’est à propos de ces ma- nières de se comporter par la voie de générations successives, que nous voudrions faire quelques remarques intéressant la génétique. Ces remarques pourront être vérifiées par toutes les personnes que cette question intéresse. On ne les trouvera pas dans les œuvres du maitre A.Jordan et, bien souvent. elles seront en conlra- diclion avec sa théorie ou sa doctrine. — En 187%, lors du Congrès lenu à Lyon par Phot, Victoire. : De & Ne l’Associalion pour l'Avancement des Sciences M. Vivraxn-Morer. (séance du 2 août), Jordan a fait une communica- Lion swr le fait de l'existence en société, à l'étal sauvage, des espèces végétales affines. Je cilerai de cetle communicalion le passage suivant qui résume assez bien comment les choses semblent se passer, un peu partout, quand l’obser- valeur examine avec attention la flore d'un pays : « Avantobservé dans leurs stations diverses, pendant plus de trente années, une foule de végélaux de toutes les familles et de loutes les catégories, des plantes annuelles ou vivaces, bulbeuses ou aquatiques, des arbres ou des arbustes, j'ai pu constater presque partout que lorsqu'un Lype linnéen, vrai- ment indigène dans une contrée, y élait commun à ce point qu'on pouvait le citer parmi jes plantes caractéristiques de la végélalion d'une certaine étendue du territoire, ce type y était presque toujours représenté par des formes diverses, plus ou moins nombreuses, croissant en société pêle-mêle. L'obser- vateur superficiel, qui parcourt le terrain, n’est frappé que des ressemblances de ces diverses formes: il n’aperçoit pas leurs différences, ou, n'y attachant aucune importance, il ne s’arrêle pas à les considérer attentivement: il croit n'avoir affaire qu'à un type unique, susceplible de quelques modifications accidentelles et sans valeur. Tandis que celui qui observe avec attention peut aisément se convaincre, sur les lieux, que ces modificalions apparentes se retrouvent sur des individus divers, tous parfaitement semblables entre eux. VIVIAND-MOREL. — SUR LES RACES GÉOGRAPHIQUES A CARACTÈRES MLPARTIE FIXES. 267 Si, pour pouvoir continuer el compléter son observation, il arrache des pieds vivants de chacune des formes qu'il a pu distinguer et les replante ensuite, dans un même lieu, afin de les suivre dans tous leurs développements, il se convaincra bientot qu'elles présentent des différences appréciables, dans tous leurs organes. S'il sème leurs graines, illes verra se reproduire avec une parfaite identité de caractères. « Voilà le fait que j'ai pu constater moi-même mille fois, que j'ai fait constater dans les lieux que je ne pouvais visiter, en France, en Corse el en Algérie où ailleurs, par divers bolanistes qui m'ont envoyé soit des graines, soit des pieds vivants de formes nombreuses, recueillis dans les mêmes stations el appartenant aux mêmes types linnéens. Je ne dis pas que les plantes com- munes soient Loutes également et partout diversifiées. Il y a, sous ce rapport, de grandes différences entre elles. Je dis seulement que le cas où elles présen- lent diverses formes croissant en société est le cas le plus ordinaire, et je crois que ce fait paraîtra clair, patent, indiscutable, à quiconque prendra la peine de le vérifier sérieusement. « Il y aaussi des plantes peu communes. qui sont cependant plus variées de formes que beaucoup d'autres plus répandues. Ce ne sont pas uniquement les plantes dites polymorphes, auxquelles les floristes ont attribué un tempérament variable, qui présentent des formes très nombreuses. Il y a des espèces réputées monolypes dont on na signalé aucune variété, qui n’en sont pas moins représentées par plusieurs formes dislinetes. » A l'appui des remarques précédentes, Jordan cite comme représentées par des formes plus ou moins variées les espèces suivantes : Convallaria maialis, Polygonatum vulqare, Sorbus Aria, Ramondia pyrenaica, Sarifraga : opposili- folia, rotundifolia, hirsuta, wmbrosa, aizoides, hypnoides, Corylalis solida, Ficaria ranuneuloides, Ranunculus chœrophyllos, Sceilla : bifolia, autumnalis, oblusifolia, maritema, Ornithogalium arabicum, Gladiolus commis, où segetin. Narcissus : poeticus, Pseudo-narcissus, Vincetoricum officinale, ele. Parmi les plantes rares, Jordan cite spécialement : Alyssüm pyrenaicum, Genista horrida (de Couzon, Rhône), Brassica corsica. L'auteur aurait pu allonger considérablement cette liste, en y faisant figurer le plus grand nombre des types linnéens qu'il cultivait dans son jardin en nombreux individus représentant des formes plus ou moins bien caractérisées. Ceci est un fait qui ne saurait élre contesté. Le botaniste qui voudra former des collections semblables à celles que possédaient Jordan, n'aura qu'à procéder comme lui, ense procurant les types linnéens vivant à l’état sauvage en Europe, dans des provinces ou des nations variées el aussi dans son propre voisinage. Nous avons souligné plus haut le passage suivant de cette parlie de la communication de l’auteur, la seule qui intéresse vraiment la génétique : « S'il sème leurs graines, il les verra se reproduire avec une parfaite identité de caractères. » Cette assertion est exacte pour la plupart des espèces annuelles sauvages el nous avons pu nous en assurer par de nombreux semis répélés chaque année. Elle l’est déjà moins pour les sortes dites bisannuelles. Les plantes vivaces se comportent de manières différentes, suivant les genres et les espèces: quant aux arbres el arbustes, nous avons pu nous assurer aussi que les formes d'un grand nombre d'entre eux étaiert douées d'une variabilité innée et que. 268 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. certains, donnaient autant de formes que d'individus. Celle remarque n'est pas nouvelle pour certains genres, attendu que pas un pépiniérisie n'ignore qu'aucune variété de poirier ne se reproduit de ses pépins. À. Jordan a admis comme démontré, dans sa communication, en se basant, sans doute, sur des expériences antérieures, portant surtout sur des plantes annuelles, que les plantes qu'il cite reproduisaient aussi leurs formes par le semis. Cette assertion est inexæacte pour le plus grand nombre d'entre elles! Elle est inexacle pour les Sorbus Aria, les Rainondia, loutes les Saxifrages, Corydalis, Ficaria, les liliacées citées, Vincetoxicum, Genista horrida et Brassica corsica, que nous avons semés el resemés sans jamais voir les menus détails qui caraclérisaient les individus se reproduire exactement, comme se reproduisent ceux des races de plantes annuelles. On pourrait demander pourquoi Jordan, qui était d'une habileté supérieure dans l'analyse des petites espèces. n'a pas su voir les variations qui se produisaient dans son jardin. Pour trouver une réponse à cetle question, il y a lieu de mentionner le passage suivant du travail que nous avons déjà cité el qui en est comme la conclusion : « Lascience, ai-je dit, ne pouvant avoir d'autre base solide que les faits qui constiluent son domaine propre, l'élude des faits par l'emploi de la méthode d'analyse sera donc la vraie source du progrès scientifique. Cependant, je ne suis pas de ceux qui prétendent réduire la science à un grossier empirisme. L'observaleur qui étudie les faits a besoin d'une lumière pour éclairer sa voie; sans cela, il marche comine un aveugle et à tätons. Celle lumière ne lui viendre pas des faits purement matériels, puisqu'il en a besoin pour les connaître et les juger. Elle ne pourra lui venir que des sciences métaphysiques. Selon moi, l'observateur qui veut marcher d’un pas assuré, dans la route qu'il doit parcourir, doit prendre toujours la philosophie pour guide et la théologie pour boussole, » Les faits contredisant sa doctrine métaphysique et théologique, pour lui élient conltrouvés, erronés, mal observés. Les graines avaient dû se mélanger dans le semis. Il croyait peu à l'hybridation, sauf sur la fin de sa vie. On le comprend dars une certaine mesure, il avait tant semé de peliles races sauvages voisines, au début de ses éludes, sans les voir s'hybrider, qu'il a conclu plus {ard, sans autre forme de procès, que toutes les races devaient se comporter de la même manière. Cependant, il ne niail pas les croisements clandestins, mais il se refusait à les voir. « Quoique l’'hybridité s'opère presque toujours entre des types tranchés, je suis loin d'affirmer qu'il n'y ail pas des cas, dans certaines familles surtout, où elle n'ait une action plus générale sur des plantes nombreuses réunies dans un jardin. Une seule espèce peut d'ailleurs en féconder plusieurs autres el jeter le désordre dans toute une collection. Pour les fleuristes marchands, c’est là quelquefois un précieux avantage; mais, pour le botaniste qui cherche à délimiter les espèces, c’est un véritable fléau: car l'hybridilé introduit la confusion et le chaos là où elle joue un rôle et donne des produits fertiles. Ce qu'on a de mieux à faire, dans ce cas, c’est de détruire les sujets hybrides et de jeter leurs graines. Pour recommencer l'étude, il faut de nouvelles graines et de nouveaux sujets. » VIVIAND-UOREL. — SUR LES RACES GÉOGRAPHIQUES A CARACTÈRES MI-PARTIE FIXES. 269 Sans vouloir l'avouer, Jordan élait Lrès sensible à la critique deses espèces, surtout lorsqu'on lui disait qu'elles étaient de simples races locales. C'est même pour celle raison, pensons-nous, d’après cerlains propos tenus par lui-même, qu'il a publié ses remarques sur le fait de l'existence en société à l’élal sauvage des espaces affines. Il accumule dans sa communicalion des arguments nombreux contre le Darwinisme, dont quelques-uns très spécieux, paraissant probants, élaient cependant fort discutables. On voudra bien excuser la longueur de ce préambule qu'il nous a paru nécessaire de développer avant d'arriver au sujet principal de notre communi- sation. Si la doctrine de Jordan n’est qu'en partie exacte, on peut dire aussi que celle de Darwin repose quelquefois sur des assertions dont la valeur scientifique est bien faible. Mais dans l'étude de certaines races dont nous allons parler, 1l semble qu'on puisse dans une certaine mesure, s'appuyer en même lemps et sur le Darwinisme et sur le Jordanisme, pour lrouver l'explication de la fixité de quelques-uns de leurs caractères biologiques et de la variabilité d’un certain nombre de leurs caractères morphologiques. Chezles véritables espèces affines, Lous les individus issus d’un même semis sont semblables entre eux quand ils sont placés dans les mêmes conditions; ce n'est que très exceplionnellement qu'on peut y observer des sujets aberrants. Décrire et analyser minulieusement un individu de ces petites espèces, c'est décrire l'espèce elle-même. Il en est tout autrement pour les espèces affines ou races géographiques dont il va être question. Chez celles-ci, quelques caractères seulement semblent bien fixés et permettent de les grouper sous une même appellation; mais, en y regardant de très près, à l'analyse on s'aperçoit assez vile que chaque individu n'est pas exactement semblable à son voisin. Décrire un de ces indi- vidus, ce n'est pas décrire la race dopt il fait partie. Quelques exemples feront mieux comprendre ce dont nous voulons parler que loutes les définitions que nous pourrions donner sur ce sujet un peu abstrait. Jordan parle dans sa brochure (loc. cit.) du Genista horrida de Couzon (Rhône), qu'il a nommé Genista lugdunensis, parce qu'il le trouvait différent de celui signalé par Vahl, à Jacca, en Aragon. Or, à Couzon même où nous avons élé chercher des boutures de ce curieux genêt, dans un endroit presque inaeces- sible, nous en avons rapporté six formes voisines, ou plutôt six individus différents entre eux, qui furent multipliés en bon nombre el cultivés dans son jardin où ils formèrent des louffes d’un mètre de diamètre. Des graines de ces formes furent semées, mais aucune ne reproduisit les caractères individuels qui les distinguaient entre elles. Toutes cependant avaient conservé les caractères généraux du Genista lugdunensis. Des Genista horrida envoyés à Jordan, par Bordère, des Pyrénées, se distinguaient à première vue de tous ceux de Couzon, tout en étant variés individuellement. La race de ce genêt pyrénéen esl évidemment distincte de celle de Couzon, mais, comme celle-ci, elle est également composée d'individus variables. Genista pilosa. — Si le Genista horrida est une plante rare en France, le G. pilosa y est beaucoup plus répandu, ainsi que dans l'Europe centrale. En raison de sa dispersion étendue, il comple des races locales intéressantes, souvent fort distinctes, dont nous avons cullivé et semé quelques-unes d'origines diverses. Il y en a qui, dans les cultures, atteignent une taille de un 270 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. mètre de hauteur; d’autres restent naines el couchées, el il en est d'intermé- diaires comme dimensions. Ces races locales sont distinctes entre elles, mais les sujels qui les composent, tout en ayant des caractères communs, représentent aussi des varialions individuelles. Les Genisla sagilalis, germanica, lincltoria el quelques autres cultivés el semés comprennent aussi des races locales qui se comportent comme les Lypes précédents. Orchis rubra. — Cet Orchis, rare en France, avait été planté en pots en assez nombreux exemplaires et hivernés sous châssis en hiver. Les uns étaient originaires d'Algérie, les autres de Corse (Bonifacio) et les derniers de Saint- Maurice-de-Gourdan (Ain). Cultivés dans les mêmes conditions, ces Orchis fleurissaient très régulièrement chaque année à des époques différentes. Les Orchis d'Alger arrivaient fin mars, ceux de Bonifacio fin avril et ceux du département de l'Ain fin mai. Dans leur stalion nalurelle, où nous avons récollé ces derniers, ils sont toujours en fleurs le » juin. Pendant de longues années, ces trois races se sont Loujours montrées avec les mêmes caractères de précocilé ou de lardiveté. Elles présentaient du reste des différences morphologiques très appréciables : grappes de fleurs très fournies chez les sujets d'Alger, diminuant de dimension chez les plantes de Bonifacio, pour arriver chez les plantes de l'Ain à n'avoir plus que trois ou quatre fleurs. Dans celle dernière station où nous les avons examinés en grand nombre, en poussant l'analyse un peu loin, il aurait élé impossible d'en trouver deux sujets semblables. Ceux d'Alger et de Bonifacio élaient également variés de forme et de couleur. Cet Orchis n’a jamais élé semé. Les Orchis de France ne germent que très exceplionnellement dans les cultures. Des remarques, semblables aux précé- dentes, ont élé faites sur d’autres types récoltés dans des régions éloignées les unes des autres. Il semble bien que les conditions climatériques ont dû agir pendant de longues années pour assurer la stabilité de ces caractères. Narcissus pseudo-Narcissus. — Ce lype est répandu dans une partie de l'Europe et quelques-unes de ses formes ont été élevées au rang d'espèces par plusieurs bolanistes. En France, il est assez commun. On le rencontre dans le Lyonnais. Jordan en avait une collection formée de races locales assez nom- breuses. Nos remarques pourraient porter sur plusieurs d’entre elles ; nous nous bornerons à deux, l'une qui habite le Mont Pilat, l’autre le Mont Cindre et ses environs. La plante du Pilat fleurissait fin avril dans son jardin; celle du Mont Cindre élait toujours fleurie vers le 15 mars, un peu plus tôt ou un peu plus lard, suivant les saisons. Ce caractère a été observé Lrès régulièrement sur les deux races pendant de longues années; il n’a jamais varié. On a mis sur le compte de l'altitude la lardiveté de la race du Pilat et la précocité de celle du Mont Cindre, et il est en effet très probable que ces deux caractères se sont produits peu à peu dans ces deux slalions et s'y sont fixés à la suite d’un grand nombre d'années. Ce qu'il y a de cerlain et qu'on pourra toujours vérifier, c’est que les bulbes récoltés au Pilat et plantés au Jardin restent lardifs et ceux du Mont Cindre demeurent précoces. L'élevage des Narcisses est un peu lent par graines; malgré cet inconvénient, il a été fait, au moins une fois, des semis de ces deux races el elles ont conservé les caractères dont il vient d'être parlé. Peut-être faudrait-il faire des semis successifs de ces deux races pour s'assurer VIVIAND-MOREL. — SUR LES RACES GÉOGRAPHIQUES A CARACTÈRES MEPARTIE FIXES. 271 si leur fixité ne se modifierait pas. Mais chacune est composée d'individus qui, analysés dans tous leurs détails morphologiques, présentent des différences très appréciables, soit que quelques-unes tiennent à l'âge des bulbes, soit que quel- ques autres se soient produites par des croisements ou tout autres causes mal définies Cette précocité et cetle lardivelé s'observent facilement sur beaucoup d’autres Lypes de Narcissus, nolamment sur les Narcissus poeticus, Junquilla, Zulbocodium, ceux du groupe Hermione, etc. Sempervivun.— Ce genre est mal connu en botanique parce que dans les échantillons d'herbier les caractères disparaissent en partie. Les collections d'espèces cultivées sont envahies par des hybrides et des races comprenant des varialions individuelles trompeuses. Nous avons cultivé à peu près toules les sortes connues et Jordan n'en avait pas moins de 9000 pots {chaque espèce, forme, ou localité étant représentée par cinq pots). Nous les avons étudiées dans les localités où ils abondent : Tournon, Zermatt, Mont-Cenis, etc. EL, au surplus, nous en avons fait de nombreux semis. Les types principaux des Sempervivun de France sont les suivants : S. {ec- lorum, montarnum, arachnoidewm et hirtum (Diopogon). Les S. montanum el arachnoideum sont peu variés et le S. hirlum ne l'est pas beaucoup plus. Quatre ou cinq formes à peu près. Le Sempervivun tectorwm, le plus répandu, a été divisé en plusieurs sous- espèces el formes : rupestre, Mettenianum., murale, calcareumm., arvernense, Boutignyanum, el quelques autres. Presque tous les autres Sempervivum, men- Lionnés en France, sont des variétés ou mieux des varialions, ou des hybrides de ces sous-espèces ou formes qui sesonl croisés avec les S. arachnoideum ou mon- tanum. Nous avons pu nous assurer par le semis qu'on pouvait assimiler à des races locales fluctuantes, en partie, loules ces sous-espèces du S. tectorum. Déjà dans les localités où elles croissent en grand nombre, l'observateur averti y remarque des variations individuelles qui semblent conserver entre elles un « air » de race. S'il récolte des graines de ces races sur un seul individu el qu'il les sème, il est lout étonné de retrouver dans le semis les varialions qu'il a observées sur place el, en même temps, leur aspect de race particulier. Nous avons semé le S. calcareum Jordan, un des mieux caractérisés, el nous en avons obtenu six variétés distinctes. Le S. arvernense Lamotte en a produit une douzaine; le S. Boutignyanum on a donné huit. Un S. rupestre. dont les graines avaient été récollées à Zermatt, sur un seul pied, a reproduit les prin- cipales sortes observées dans le pays, dont quelques-unes ont été nommées par le D' Lagger. Il serait oiseux de poursuivre plus loin cette énumération des résultats que les semis de plus de 40 Sempervivum ont produits. Cilons cepen- dant encore le suivant, qui se rapporte à une plante très connue dans les collec- lions, nous voulons parler du S. triste, dont les feuilles sont colorées en violel d'une intensité variable avec les saisons. Un semis de celle espèce ayant été fail, a donné une centaine de sujets Lous distincts entre eux par de menus carac- tères individuels portant sur la coloration de leurs rosetles (de violel très varié) el sur la forme de leurs inflorescences. On pourra facilement répéter ce semis. Dans la plupart des montagnes où vivent ensemble les races de Serper- vioum tectorum et les S. arachnoidewm, voire, mais moins souvent, les S. mon- lanum, on trouve des hybrides dont le NS. piliferum Jordan, ou le NS: Pomeli 979 IV: CONFERENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Lamotte, peuvent servir de chefs de file. Nous les avons observés à Zermatt (où ils sont communs), au Lautaret (près de l'Hôtel), au Mont Cenis (dansles prés), au Mont-de-Lans, ete. La collection de Jordan en comprenait de #5 provenances. Ces hybrides sont stériles. Peut-être peuvent-ils être fécondés avec un de leurs ascendants. Un caractère qui paraît se maintenir dans les semis des races locales de Sempervivum tectorum est celui de la densité des roseltes et de la forme géné- ‘ale de leurs feuilles. Cullivées dans les mêmes conditions el abstraction faite de leur coloralion, qui est variable, l'observaleur averti les distingue assez bien. Les formes de S. calcareum, arvernense, Boutignyanum, triste, elc., ne passent pas de l’une à l’autre malgré leurs variations individuelles. I] serait très intéressant de faire des croisements mendéliens entre ces races. Le froid désignant dans les cultures les races méridionales des types linnéens à dispersion étendue. — On sait que les espèces linnéennes ne sont pas toules particulières à des régions déterminées el qu'il en est qui, quoique plus répan- dues dans les régions méridionales, ont cependant fondé des colonies dans &ües stalions plus froides. Lorsque l'on cultive ces espèces dans les jardins, on observe qu'elles sont formées de races plus ou moins distinctes par leurs carac- tères morphologiques. C'est ce qu'on voit dans les années ordinaires où les hivers ne sont pas rigoureux. Mais quand le froid est excessif et de longue durée, il fait apparaître un caractère biologique imporlant sur loutes les races de ces espèces qui ont été tirées des contrées chaudes de l'Europe. Le froid les tue pour ainsi dire toutes. Il respecte les races d’origine plus septentrionale. En voici un exemple frappant. Jordan avait formé une collection de Sedum altis- simum, composée de sujets tirés de différents pays : du Midi de la France. d'Espagne, d'Italie. Ce lype remonte dans la Drôme, l'Ardèche, lIsère, PAïn, les Hautes-Alpes, où il a des stalions généralement chaudes. La collection comprenait la plupart des formes qui croissent dans ces départements, en même temps que celles d'Espagne, d'Italie et du littoral méditerranéen, environ deux cents pots. Un hiver rigoureux survint qui gela une partie importante de celte collection et respecla l’autre partie. Catalogue en main, en dénombrant les plantes morles, on conslala que toutes celles d'Espagne, d'Italie et une partie de celles de Provence élaient gelées. Au contraire, les sortes de la Drôme, de l'Ardèche, de l'Isère, de l'Ain et des Hautes-Alpes avaient résisté au froid. Ce qui est arrivé à ces Sedum altissimum, composés de races frileuses et de races rustiques dont quelques-unes se sont sans doule peu à peu aguerries contre le froid, on peut l’observer sur beaucoup d’autres espèces. Les grands hivers se chargent, dans les jardins, de faire connaître les races rustiques de celles qui le sont moins. On pourrait énumérer un assez bon nombre des unes et des autres, si certains genres étaient plus fréquemment cullivés. Dans une collection d’'Hedera Helir, dont les sujets élaient élevés en colonne, l'hiver de 1879-1880 a gelé tous ceux d'origine orientale ou méridionale et respecté ceux qui avaient élé récoltés dans les bois du Lyonnais. Parmi les Rhammnus Alater- nus, Prunus Laurocerasus, Rosmarinus, Lavandula latifolia, Dapline Lau- reola, ele., que nous avons cultivés en bon nombre, les hivers longs el froids ont souvent gelé certains sujets d'origine méridionale et laissé indemnes ceux qui remontent vers le nord où ils ont établi des stations depuis de longues années. VIVIAND-MOREL. — SUR LES RACES GÉOGRAPIIQUES A CARACTÈRES MI-PARTIE KIXES. 975 Ce caractère biologique aurail son importance si la loi de Mendel pouvait èlre appliquée à ces races el produire des sortes plus rustiques dans certains genres fréquemment cullivés. Qui peut prévoir ce que donneraient les mélis- sages du Laurier Colchique el du Laurier des Balkans (var. Schiphaensis), ce dernier élant rustique, l’autre l’étant moins. Ces deux races locales du Prunus Laurocerasus sont répandues dans les pépinières. Mêmes croisements pour- raient être opérés entre races de Lierre, de Buis, elc. Il faudrait publier un gros volume si nous voulions signaler loutes les races locales des types linnéens de plantes françaises qui se présentent avec des carac- res fixes et des caractères individuels variables, les uns morphologiques, les autres biologiques. Une analyse serrée de chaque race devrait mettre en évidence les uns et les autres de ces caractères. Quoi qu'il en soit, nous pensons pouvoir conclure des quelques remarques précédentes qu'il y a lieu pour les plantes vivaces, les arbres et les arbustes, de ne pas considérer les races qui les composent comme celles du plus grand nombre des plantes annuelles, ces dernières élant généralement bien fixées et se reproduisant par le semis, sauf exceptions plutôt rares. Sous le nom de races, nous entendons désigner les formes, variétés et petites espèces pouvant êlre rattachées à un type linnéen. ON GEOGRAPHICAL RACES, WITH FIXED. AND VARIABLE CHARACTERS SUMMARY The very large number of Linnœan types indigenous Lo France and other parts of Europe and N. Africa, grown in the garden of Alexis Jordan during the last thirty years, have given the author an opportuny of making observations of interest to students of genetics. These observations de not agree in all points with the conclusions of A. Jordau. For instance, in a passage from a communicablion read by Jordan at Lyon in I875,he says. “ Having observed, in diverse silualions during he last thirly vears, a large number of plants of all families and classes, annual or perennial, bulbous or aquatic, trees or shrubs. I have been able Lo eslablish in nearly every case, that when a Linnœan (ype that is really indigenous is so common {hat it may be counted among the cha- racteristic vegelation of the district, this Lype is nearly always represented by diverse forms, more or less numerous, growing together haphazard.............…. On sowing their seeds, itroill be found thal they breed absolutely true to type. In support of the above remarks Jordan gives a list of species which are represented by more or less numerous forms. This list might be lengthened considerably, for the existence of such species cannot be denied, but the asser- Lion that (he constituent forms breed true to type is not equally correct. IEis true as regards the greater number of annual species, but it does not hold in the case of biennials, perennials, and trees and shrubs. IE may be asked how il came Lo pass that Jordan, a peculiarlv acute obser ver in the analysis of “ peliles espèces ”, did not perceive the various forms derived from perennial species in his own garden. The fact that he based his theory on a large number of experiments with annual species, performed at he IV® CONFÉR, INTERN. DE GÉNÉTIQUE. LS 274 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. beginning of his career, Lo some extent explains his assumption that other races beéhave in a similar manner. In the true “ petites espèces ”, all the progeny of an individual resemble each other when grown in {he same conditions, but in the geographical types under covsideration, certains characters only are fixed. The case of Genista horrida of Gouzon (Rhône) renamed G. lugdunensis by Jordan, is such a type: six forms of this Broom were found growing near together at Couzon, and their seeds were sown, but in no case was the original form reproduced in the progeny. An interesting example of a elimatic adaptation is found in Orchis rubra, of which plants from Algeria, Corsica, and Ain, were grown in pols, and wintered in frames. Although cultivated under similar conditions, these Orchids con- tinue Lo flower at different periods, those from Algeria al the end of March, those from Corsica at the end of April, and those from Ain at the end of May. Unfortunalely no seed has been obtained from them. In Narcissus pseudo-Narcissus, an early form from Mont Cindre, and a later form from Mont Pilat have maintained their different flowering periods, not only when propagated vegelatively but also when raised from seed. An extensive study has been made of the genus Sempervivum, in which hybrids and sub-species abound. The most widely distributed species, S. tecto- run, has been separated into several subspecies, and nearly all other forms of Sempervivum are variclies, or hybrids, of these subspecies, crossed with S. arachnoideum or montanum. Six disünct forms have been obtained from seeds of S. calcareum, and twelve forms from seeds of S. arvernense. An inte- resling variation found in many Linnœan species is the increased hardiness of certain types. An example ofthisis found in Sedo allissimum, of which species plants were obtained from France, Ilaly and Spain. During a very cold winter, a large number of the plants were killed, and it was found that only those that came from the colder parts of France had survived. Enough has been said to show that the races (forms, varielies, and petites “ espèces ” which compose a Linnœan type, do not in all cases possess fixed characters; that in the case of perennial and shrubby plants they seldom breed lrue, although in annual species, the great majorily of such forms reproduce themselves by seed. S. STRAKONCI. — LES EFFETS DE L'ASSIMILATION DANS LA CULTURE DES PLANTES. 979 LES EFFETS DE L'ASSIMILATION DANS LA CULTURE DES PL'ANTES ! Par Siegfried STRAKOSCH Vienne (Autriche). Les trois calégories d'éléments qui fournissent à nos plantes de culture la matière utilisable, c'est-à-dire : l'acide carbonique, l'eau et les sels du sol, n'ont pas, comme nous le savons, une même valeur économique. L'acide carbo- nique et l’eau existent toujours en quantité illimitée el ne coûtent rien ou presque rien. Les matières nutritives du sol n'existent qu'en quantités limilées el, Si nous ne voulons pas que le sol s'appauvrisse, il faut les restituer el celle reslilulion coûte de l'argent et du travail. C’est pour cela qu'il n’est pas indif- férent de savoir dans quelles proportions ces trois calégories d'éléments sont utilisées par les différentes plantes pour produire de la substance utile. Ce « rendement de travail » des plantes de cullure, si l'on peul s'exprimer ainsi, n'élait autrefois admis, comme objet de recherches stalistiques, ni par les phy- siologistes, ni par les agronomes. C'est le huitième Congrès International d'Agri- culture, tenu à Vienne en 1907, qui pour la première fois, sur mon insligation, s'est occupé de cette question au point de vue économique*. Ce n’est pas la quantité d'acide carbonique et d'eau assimilée qui nous inté- resse, mais la question se résume simplement en ceci : qu'est-ce que la plante consomme en valeur économique el qu'est-ce qu'elle produit en celte même valeur? Nous avons alors, d'un côlé, les éléments nutritifs extraits du sol, et de l’autre, la substance utilisable produite dans la récolle. Comme on ne peut pas comparer des valeurs d'ordre différent il nous faul avant lout les exprimer à l’aide d'une même unilé de mesure. Le procédé que j'ai choisi est le suivant : la valeur de consommalion, c'est- a-dire l'absorption d'éléments nutritifs du sol, est calculée d'après l'analyse chimique de la récolle (le besoin en azote des légumineuses étant coté comme zéro) el la valeur de production, c'est-à-dire la substance utilisable recueillie dans les récolles, est calculée d’après les valeurs physiologiques effectivement observées. Dans ceci j'ai suivi les travaux fondamentaux de Kellner; les substan- ces du sol absorbées et les substances physiologiques récoltées, sont ramenées à une somme d'argent, élablie d'après le prix du cours des éléments renfermés. Pour l'utilisation d'éléments du sol représentant une valeur de 1 france, les plantes cullivées suivantes ont donné. en valeur utilisable : Ray-urass. Dia SecnadelleRrr ee re Mo NO T2 Betterave fourragère MAIS RTL Et tt © otre 7,90 Fléole des prés.. . Bétflera etais ucre OP AU Avoine . Vescel (fourrage) EN 12700 Seigle. . ie LUZ e PE CZ D) Carotte fourragère. . RéVES MER IE A nn ste + old 10 HIER RER IrÉE TOUR LE 00 OPEL ET San ToN ee ER Re 2070 Mais vert . : POISONCrAC CLS RE LE 0) Pomme de terre, . Mrélenncanniteee rte m2 D 24,70 Topinambour . Soja. 1. Communication faite à la cinquième séance de la Conférence. 2. Srrarosen. Das Problem der ungleichen Arbeitsleistung unserer Kullhuwrpflanzen, Berlin 1907, chez Paul Parey). In. Bodenokonomie und Wirtschaftspolitik, Wien-Leipzig 1908, {chez Braumüller). Ib. Hebung der Produktivkraft der Landwirtschaft — das Mittel zur Rettung gegen die Teuerung-Wiea 1911. (Sonderabdruck der Oesterreichischen Agrar-Zeilung.) 27 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Par ce lableau nous pouvons nous rendre comple combien le « rendement de travail » des différentes plantes de culture est inégal. Avec la même quantité de malières nulrilives, quelques-unes produisent trois ou quatre fois plus que d'autres. Celle divergence énorme dans le pouvoir assimilateur ne se lrouve pas seulement chez des plantes qui différent dans leurs besoins de cullure, mais aussi parmi celles qui, dans la rotation, peuvent aisément se remplacer, comme, par exemple, les diverses céréales, les légumineuses, les plantes de prairie, ele. On peut même lrouver des différences notables entre des plantes de la même espèce, comme c'est le cas pour les betteraves : la betlerave à sucre produit la mème va- leur de substances physiologiques ulilisables que la betterave fourragère avec un Liers seulement des éléments nutritifs nécessaires pour celte dernière, el c’est à la sélection que nous sommes redevables d'une partie de ce résultat. Celle constatation a une grande importance; la quantité d'éléments nutritifs avec lesquels nos récoltes sont obtenues, représente une somme d'argent consi- dérable qu'il faut économiser si nous voulons que le pays produise ce qui lui est nécessaire. Au commencement du xix° siècle, il était produit dans les pays qui main- tenant forment l'Empire allemand les quantités suivantes des quatre céréales les plus cultivées". or cool oi Mont ds lon d 0 10.561.775 quintaux métriques SERRE ie 0 CT Een le 2 39.853.260 _ (DS SA ot die ne Len 16.456.576 — AVOIN EME nan la eut UE DUT 14.486.487 — Dans l’année 1906, l'Allemagne a produit : Bin fi ie Eee 39.395.630 quintaux métriques SOOUS EUR non onde 0 un ie Re 96.257.580 _ (OS MSA de CE EE PARA ET 31.115.090 — AVOITLE Rae te ee Fe Ve 84.315.790 — Si l'on calcule la valeur des sels nutritifs du sol qui ont été absorbés, d'après le prix du cours actuel des engrais artificiels, nécessaires pour la resti- lulion, on voit qu'il a été pris du sol, en argent, dans l’année 1800, pour 599 millions de marks, et en 1906, pour 1100 millions de marks; el cependant il n'y avait, au commencement du xix° siècle, pas plus de un et demi pour cent du terrain pris par la culture de la pomme de terre, et la culture de la betterave à sucre élail à peu près inconnue?, Landis qu'en 1906 la récolle des pommes de terre était de 429 millions de quintaux métriques ayant extrait du sol pour 268 millions de marks d'éléments nutritifs; el pendant la même période, la récolle de betteraves à sucre enlevait au sol pour 70 millions de marks. Celle immense augmentation de la quantité de matières ferlilisantes exigée n'est pas balancée par une augmentation dans la produclion de ces mêmes malières. L'Allemagne produit annuellement pour 300 millions de marks de malières ferlilisantes; la production du bétail, el par suite la production du fumier d’étable, ont, il faut le dire, augmenté de 195 pour 100 environ dans le cours de ce dernier siècle; mais il ne faut pas oublier qu'une grande partie de ce fumier vient des prairies et que le foin constitue une partie intégrale de la constitution du bétail, les éléments enlevés au sol contenus dans les produits 1. Rovank Die Steigerung der Produktivität der Deutschen Landwirtschaft um XIX Jahrundert, icrlin (Parey). 2, Rvuiek. Arbeilen der Deutschen Landwirtschaftsgesellschaft. Meft 421, Berlin, 1906 (Parey,. S. STRAKOSCII. — LES EFFETS DE L'ASSIMILATION DANS LA CULTURE DES PLANTES. 977 du bélail consommés dans les villes ne sont, pour ainsi dire, jamais restitués. On à calculé aussi que les rivières de l'Allemagne transporlaient annuellement dans la mer pour 1000 à 1500 millions de kilogrammes de potasse el pour 50 à 100 millions de kilogrammes d'acide phosphorique". Or la moilié environ de celle quantité provient du sous-sol allemand, et il faut regarder cela comme une perte irréparable. En outre, dans les pays où il tombe peu d'eau, comme dans une grande partie de la monarchie austro-hon- groise, on ne peul uliliser qu'une faible partie des engrais artificiels par crainte de nuire à la végélalion en raison de la concentration trop élevée des sels. L'examen des proportions inégales entre les éléments nutrilifs enlevés au sol el les malières ulilisables produites, même chez des plantes de la même espèce, m'ont conduit à présenter ce sujet à la 4 Conférence internationale de Génétique, afin d’atürer l'attention sur l'importance de la capacilé assimilatrice des différentes plantes, et des relations qui existent entre la production des éléments nutritifs du sol comparée à celle de la substance utilisable élaborée par les plantes. THE EFFECTS OF ASSIMILATION IN CULTIVATED PLANTS SUMMARY The author points out the importance of knowing the proportions in which Uhe three chief plant foods, carbonic acid, water, and the salts of the soil, are required by the various crops. Whereas the Lwo former plant foods are not of economie value, the supply of the third is limited and has to be replaced at considerable expense. He has therefore altempted Lo estimale the different values of the food consumed, and of the produce, for (he various cullivaled erops. The estimation of the value of the food consumed by the plant is made from à chemical analysis of the entire plant on harvesting. The value of the produce 1s calculated according Lo the physiological values of the utilizable subslances harvested. Taking the value of the elements absorbed from the soil at 1 frane, then the following cullivated plants have given produce valued at : (ÉCRIT ons En EMEA D ee 107 NT RE le DAT ON EG es dot RL ON OT HD Lo : 3.00 AN EE tont on Mode EC LOC NOUD Lo dot MO OMR One 0 Il) BOTALO RER RE RE LS A AO NS pe D.50 Sugarbeet 9.50 ME Se PRES et EN NET ES 10 DANONE RE er rs tel este li RE OO For these calculations, the nitrogen used by Leguminous plants istaken as zero. The value of the produce of a large number of other plants is giveu. From this table it is seen that, given a similar amount of nutrilive malerial, some species produce three or four times as much as others. The unequal pro- porlons that have been shown to exist, between the nutrilive elements absor- bed by different plants, and their utilizable products. should altract attention Lo the importance of {he question of the assimilalory capacily of (he various crops. 1. Kiuscue. Néostoffausfuhr und rationelle Dünquug. berlin, 1907 (Parev. 278 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. SUR LA VARIABILITÉ DES MICRO-ORGANISMES ET L'HÉRÉDITÉ ÉVENTUELLE DES CARACTERES ACOUIS Par le D' B. HEINZE. Section bactériologique de la Station agronomique et chimique de Halle an der Saale (Allemagne). On a déjà souvent observé et décrit le changement de caractères parmi les micro-organismes les plus différents, particulièrement parmi les bactéries, changement plus ou moins grand non seulement au point de vue physiologique, mais aussi au point de vue morphologique : on a fréquemment affaire à la for- mation de soi-disant variétés et, presque toujours, il s'agit là d'une réduction (plus où moins forte) ou de la perte complète de caractères quelconques, con- cernant ces microbes. De telles dégénérescences n’ont cependant pas, à beau- coup près, l'intérêt scientifique, ni la grande valeur pratique des caractères héréditaires cachés ou acquis de nouveau. Comme on le sait, il règne encore une très grande divergence d'opinions sur les questions principales du système de développement, aussi bien des macro-organismes que des micro-organismes. Mais, malgré ces différences d'opinion, et malgré les résultats souvent contradictoires des recherches expé- rimentales faites dans cet ordre d'idées, on s'est adonné, dans le courant des dernières dizaines d'années, d’une manière intensive à la recherche de la con- naissance du problème, el on s'est affermi et fortifié dans celte idée qu'il faut chercher les bases de toute l'évolution — pour le développement successif de Lous les organismes — dans la « variabililé » des organismes. Il n'y a que lorsqu'on part de la variabilité que peuvent se réaliser les varia- lions physiologiques et morphologiques de l'organisme isolé et les caractères spécifiques de l'espèce, et que l’on peut se les expliquer d'une manière satisfai- sante. | La cause particulière de la variabilité, son origine etla transmission hérédi- laire des caractères variables sont et resteront encore sans doule pour long- temps objets de controverse. Dans tous les cas, nous avons affaire ici à des problèmes dont la solution finale repose principalement sur nos connaissances théoriques sur la descendance. Toutes les observalions et recherches concernant la variabilité et l'hérédité des caractères, ou qui touchent et effleurent celle question, doivent êlre soi- gneusement prises en considération, même celles qui, tout d'abord, paraissent insignifiantes, mais qui peuvent contribuer à la connaissance plus approfondie de cetle question. C'est pourquoi l’auteur de ce rapport, se permet de parler — autant que le permet le cadre restreint d’un rapport — de ses observations el recherches per- sonnelles, des résultats les plus importants ainsi que de quelques observations el résultats d’autres auteurs. Toul d'abord, quant aux recherches particulières du rapporteur, il faut mentionner que chez un mycoderme € Kahmpilz », une remarquablement erande variabilité dans la forme des cellules correspond à une tendance pro- B. HEINZE. — SUR LA VARIABILITÉ DES MICRO-ORGANISMES. 279 noncée à la formation de mycelium'. On a observé d'un côté, des cellules rondes, ovoïdes, absolument semblables à des cellules de levure, et, de l’autre côté, des cellules longues, en forme de saucisses ou de bâtonnets. Ces deux formes se présentent séparées ou, le plus souvent, réunies entre elles : dans un liquide acidulé les cellules sont réunies el longuement ramifiées, landis que dans un liquide sucré, elles se présentent le plus souvent solitaires, semblables aux cellules de levure. Le fait suivant est très important : sion mel des éléments provenant d’une seule cellule d’une cullureisolée de colonies de cellules rondes, dans un milieu acidulé (ne contenant pas de sucre) on obtient seulement un grand développement de cellules longues el réunies entre elles, qui, lransportées dans un milieu sucré — ne contenant pas d'acide reforment de nouveau des cellules rondes. Si, inversement, on prend des éléments provenant de colonies de cellules longues et qu'on les place dans un milieu sucré, le développement ullérieur de ces cellules se fait en cellules rondes, semblables à celles de Ja levure. La forme des cellules qui se produisent dans des bouillons de cullure con- tenant de 2 à 4 pour 100 d'acide malique est particulièrement remarquable. Ces cellules sont longues, étroites, courbées en forme de faucille, el presque sans exceplions réunies entre elles. Transportées sur du moût ou de la dextrose- gélatine, elles reviennent de suite à la forme normale, à l'exception de quelques individus. Parallèlement à ces fluctuations de forme, se trouvent des fluctuations dans la grandeur des cellules. Leur contenu est clair; surtout lorsqu'il y a un fort accroissement d’elles-mêmes, conduisant par-ci, par-à, un pelil grain réfractant fortement la lumière, parfois aussi vacuolide. Tanlôt plus lôt, tantôt plus lard, le contenu devient cependant granuié, tout à fait semblable au contenu des espèces de levure. De semblables observations sur ces fluctuations plus ou moins grandes de la forme ont été déjà fréquemment faites par d’autres auteurs, sur ‘différents micro-organismes — en faisant abstraction des observations el manières de voir extrêmes d'après lesquelles la constance des espèces ne pourrait plus être main- tenue. Déjà Nägeli et Zopf ainsi que d’autres naturalistes admettent la forme des bas-organismes comme très variable et beaucoup croient que, par exemple, une bactérie peut se présenter lantôt sous la forme de boule (coccus), tantôt sous la forme de bâtonnels ou de spirilles. Le développement ultérieur des recherches et l'avenir diront si de telles vues sur les caractères morphologiques sont complètement à rejeter ou si elles sont justes en partie. Les variations physiologiques des micro-organismes observées d'une manière sûre et confirmées de différents côtés, leurs formes de variabilité el l'hérédité éventuelle de nouveaux caractères sont très importantes. À ce point de vue aussi, maintes observations du rapporteur et de beaucoup d'autres auteurs pourront être précieuses ; observations d’après lesquelles certains organismes cultivés dans un milieu nourricier artificiel, perdent soudainement leur facullé de développement, après s'être très bien accrus pendant un certain laps de temps dans le même milieu. Celle apparition désagréable se remarque souvent dans les cultures collectives d'autant plus que, justement, on a eu soin d’em- ployer le même milieu nourricier. ’ar suite de cela, beaucoup croient que de telles cultures sont mortes. D'après 1. Voir également les communications du rapporteur dans les Landuwirtschaftl-dahrbücher. V900, 280 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. les observations du rapporteur sans doute, il n'en est cependant pas ainsi dans beaucoup de cas. Tous les individus de ces cullures ne sont morts qu'apparem- ment, c'est-à-dire qu'ils ont tellement varié au point de vue physiologique qu'en les plaçant dans le milieu propre à leur culture, ils ne montrent aucun açcrois- sement. Mais, si on les lransporte dans un milieu fortement modifié, ec est-à-dire le plus différent possible de leur milieu initial, les individus, qui paraissent morts, s'accroissent de nouveau et même d'une facon exubérante (par exemple, en transportant des individus d'un milieu sans N (azote) ou pauvre en N dans un milieu plus riche en N). Même avec des organismes déjà vieux, ne paraissant plus capables de déve- loppement, et en outre complètement desséchés par l'air et la lumière, on peut obtenir les mêmes résultats aussi facilement. Après une ou plusieurs cultures successives, ils se développeront également de nouveau, d'une facon excel- lente, dans leur milieu initial. D'après les observations du rapporteur, parmi les différents microbes parli- culièrement les soi-disant « Azolobacter-Organismes » suffisamment connus comme accumulateurs de N présentent un exemple lypique pour ce fait curieux (Azolobacter chroococcum). Si l'on cultive ces organismes dans un milieu ne contenant pas de N ou pauvre en N, et que l’on cherche à continuer de les culliver dans le même milieu, ce n’est plus guère possible après un Llemps relativement assez courl'et le développement des Azotobacter se trouve complè- tement arrèlé. Mais si on emploie un nouveau milieu modifié principalement, milieu con- tenant de l’azole ou plus riche en N, où tout d'abord les microbes azoltés ne se seraient pas développés, ils acquièrent alors un fort développement. Ainsi, les Azotobacter provenant d’un milieu sans N se développent très bien également sur de la gélaline de moût de bière, l'extrait de gélatine des légumineuses, la gélatine de peptone de jus de viande, les racines des légumi- neuses, les pommes de Lerre, les betteraves et autres substances semblables. Après une cullure répélée d'un milieu contenant N, les microbes azolés croissent également d’une manière excellente dans le milieu primilif n'en contenant pas. Selon le stade de développement comme on le sait, de plus ou moins grandes flucluations dans la forme se présentent dans ces cultures parti- culières. Les différences morphologiques particulières ainsi que la constance de ces formes isolées ne peuvent pas êlre nalurellement discutées ici en délail. C’est pourquoi le rapporteur ne fait que mention des résultats les plus impor- lants. Les « Azolobacter » d'après nos connaissances actuelles appartiennent sans aucun doute aux plus intéressants des microbes et non seulement au point de vue physiologique comme micro-organismes assimilateurs d'azote (particulière- ment assimilateurs de N élémentaire et accumulateurs de N) mais aussi au point de vue morphologique. Les « Azolobacter », relativement à certains caractères, sont polymorphes d’une manière très frappante sous l'influence et la varialion des conditions exté- rieures de la nourrilure. Nous pouvons dislinguer, tout d’abord, trois formes principales!, dans leur 1. Pendant que celte communication était publiée, différentsauteurs, principalement Prazmowski, ont déjà fait l'exposition du développement des «Azotobacter » dans le Centralblatt für Bacteriologie Parasi- tenkunde und Infektionskrankheiten Abtg IT, (Verlag G. Fischer. Jena 1912. Bd 53 page 299). B. DEINZE. — SUR LA VARIABILITÉ DES MICRO-ORGANISMES. 2s1 développement normal : deux formes fondamentales : les bätonnets et les coccus (en forme de boule), ensuite la forme sporifère {celle de la période de repos). (Dans les levures, nous avons d’une facon analogue les trois formes connues : prolifère, fermentescible et de repos), et enfin, si on veut, les formes dites d’in- volution. Les bälonnets, la plupart du temps doubles et courts (une fois et demie à deux fois plus longs que larges) se trouvent pendant la jeunesse, au moment du développement et de la multiplication; les coccus se forment dans l'âge mûr pen- dant la période de fructification, ils peuvent encore se mulliplier suivant les circonstances, el passent alors dans la période de repos. Parfois, on observe également deux formes différentes de bâlonnels en parlie doublement contournés et des cellules en essaim (lesquelles vraisembla- blement possèdent toujours des soi-disant flagelles. On observe ces dernières cellules dans les coceus. Les plus grandes formes sphériques des coccus el les formes s’unissant à des paquets de sarcines doivent être considérés comme une espèce de forme durable. D'après Beijerinck, ces dernières ne sont en aucune facon des spores proprement diles (endospores). Nous avons pu également observer, ainsi que quelques autres auteurs. d'au- tres fortnes, comme par exemple des cellules géantes globulaires remplies de goulteleltes de graisse et parfois aussi de glycogène et de grands Diplococeus dans les cultures d'Azotobacter. Pareillement, d'autres formes furent décrites, soil comme formes d’involulion, soit comme formes éventuelles normales des Azolobacter, comme, par exemple, les cellules sphériques et les fils semblables aux strepltocoques. Aucune preuve stricte ne peut être encore apportée par les auteurs diffé- rents, à savoir si ces formes différentes s'appartiennent réellement les unes aux autres el si elles s'enchaînent génétiquement formant un cerele unique de formes. En out cas, on ne peut pas encore élablir avec une sûreté suffisante, vu les grandes difficullés de telles recherches, comment ces formes (les cellules isolées) proviennent les unes des autres, et quel rôle biologique, c’est-à-dire physiologique, leur revient éventuellement dans tout le développement des Azo- tobacter. La culture pure soigneusement conduile, provenant d'une seule cel- lule, peut naturellement seule trancher cette question. D'ailleurs les formes de sarcines au stade de repos quittent — par inoculation dans un milieu nourricier frais azolé — leurs membranes et germent en petits bâtonnets; ceux-ci se mul- üplient par dédoublement et forment absolument les caractéristiques bâlon- nets courts et doubles des Azotobacter, la forme en petit pain (Semmelform). Les études poursuivies sur l'assimilation de N des Azotobacter pendant leurs stades différents du développement, et celles sur l'éventuelle réception de N sous forme de différentes combinaisons organiques el inorganiques azolées sont très importantes, ainsi que les études sur l'influence éventuelle de telles combinai- sons sur les formes morphologiques des Azolobacter. Toutes les remarques faites jusqu'à maintenant ainsi que Loutes les observalions suivantes, peuvent Jeter, en touteas, un peu de lumière sur toule l'organisalion de la cellule, sur la fine structure et particulièrement sur le grand pouvoir d’adaplation des microbes, lesquels cherchent bien souvent et vite à s'adapter aussi dans leur forme exlé- rieure aux conditions variables du milieu. D'après nos recherches et observations failes jusqu'à ce jour, nous avons affaire, en lout cas, à de fréquentes et grandes variations des Azolobacter aussi 989 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. parliculièrement au point de vue physiologique. (Voir à ce sujet les observa- Lions postérieures sur la puissance d'assimilation de N par ces microbes.) Ces organismes azolés ne présentent pas autre chose, du reste, que des formes soi-disant parallèles, incolores, comme on en observe dans cerlaines algues vert-bleuâtre. (A l'opinion du rapporteur et de plusieurs autres auteurs.) Ils sont aux chroococcum ce que. dans les espèces prothotheke (d’après Krüger, Zopf etc.), les formes parallèles de certaines algues vertes sont aux Proto- coccum. D'où le nom choisi par Beijerinck, pour les organismes qui nous inlé- ressent ici principalement, Azotobacter chroococcum". D'ailleurs, quant au déve- loppement entier des Azolobacter, et quant à leur végétation et leur mulliplica- Lion spéciales sur des milieux libres en N ou azotés, d'après nos recherches el observations faites jusqu'à ce jour, c'est principalement l'âge des cellules de ces microbes qui joue un rôle Lrès important. Que l’on puisse amener égale- ment peu à peu, par des cullures successives convenables, ces microbes à la formation de la substance colorante cyanophylle, il n’en faut pas douter, surtout que, Lt ou tard, on peut rencontrer régulièrement el à profusion des clroococcum dans des cullures impures d'Azotobacter, à clé d’« azotohacter » el d’autres organismes. De récentes observations que nous avons faites tendent à prouver que, très vraisemblablement, on peut amener par des cultures successives des Azolo- bacter chroococcum à la production de malière colorante, el aussi bien en cultures liquides qu’en cultures solides sur agar-agar, ainsi que dans du sable et de la terre. | Les cultures pures d'Azotobacter? ont besoin, pour acquérir un florissant développement dans les milieux sans N (comme aussi dans ceux en contenant). de grandes quantités de subslance organique, sous forme de sucre ou de malière semblable (cellulose, amidon etc.). Très importante est encore princi- palement la forme de l'acide phosphorique pour la nourrilure de ces microbes. Si on réduit peu à peu la concentration des combinaisons carbonées et qu'on donne au milieu nourricier, au commencement seulement, de très peliles quantités d'asparagine, en augmentant plus tard quelque peu ces quantités, on obtient également, dans les cultures pures d'Azotobacter, des formes de chroococcum, des algues vert-bleuâtre, lesquelles sont semblables à les confondre aux Azotobacter incolores. Il est d'autant plus invraisemblable que l'on ail affaire à des infections accidentelles, qu'on ne rencontre presque jamais d’autres formes d'algues dans ces cultures. La ‘preuve sans objeclion est sans doute très difficile à apporter, et ne peut être seulement faile loujours que par la culture pure, provenant d'une seule cellule. Elle peut également être complétée el confirmée en cherchant à transformer inversement les formes de chroococcum, de nouveau, dans les formes incolores d'Azotobacteri. L'avenir 1.11 faut remarquer que ces importants micro-organismes ont été découverts par Wilhelm Krüger et n'ont recu de Beijerinck que leur nom actuel. Par conséquent, il faut dire : Azolobacter chroococcum Krüger. 2. Les 1 cultures pures d’Azolobacter furent analysées par Krüger et Schneidewind et leurs résul- tats publiés dans les « Landwirtschaftlichen Jahrbücher » : Bd XXIX, 1900, page SOI. 5. D'ailleurs on peut souvent observer que de plus grandes quantités de microbes produisent peu à peu de la substance colorante cvanophylle.. 4 #. Comme onle sait,les Azotobacter produisent en général très tôt — déjà souvent après peu de jours — un pigment brun ou noirâtre ou vert-olive dans les cultures ordinaires liquides ou solides; et d'ail- leurs la couleur (brune ou noirätre) du sol est originaire en partie de ce pigment produit par les Azoto- bacter qui peuvent s'angmenter souvent énormément dans des sols. Le vapporteur à déjà mentionné B. HEINZE. — SUR LA VARIABILITÉ DES MICRO-ORGANISUES. 285 seul élucidera, après de longues et difficiles recherches, la question de savoir si, dans les Azotobacter, on a affaire à des espèces constantes héritant des carac- tères, ou simplement à la formation de variétés et de races. En connexion avec les essais sur l'assimilation de N par les organismes azolés, on doit encore mentionner comme particulièrement important que le pouvoir de ces organismes à assimiler l'azote libre et élémentaire de l'air est souvent si fortement réduit, que l'on peut croire qu'ils ont perdu complètement celle aptitude importante. Si, souvent encore, un faible et même parfois un assez fort développement suit l'inoculation du matériel de culture, on ne peul cependant démontrer analyliquement d'une manière sûre aucune liaison (et accumulation de N)et avant lout aucun accroissement. Par des cultures spéciales successives, éventuellement sous addilion de certaines combinaisons de N (par exemple d'asparagine et de sulfate d'ammoniaque), on peut régénérer les Azolo- bacter et les ramener à leur vigueur primitive, mais seulement quand il n'y à qu'apparemment perle complète du pouvoir d'accumulation de N'. De sem- blables observations sur la régénération relativement à la transmission héré- dilaire du pouvoir de lier et d'accumuler l'azote élémentaire ont été récemment faites également par Bredemann?® et PringsheimS dans beaucoup de cultures de Clostridinn. D'après ces discussions, les « Azotobacter chroococcum » el princi- palement à cause justement des formes Lypiques particulières qui peuvent être facilement reconnues el à peine confondues, pourront ètre extrèmement pré- cieux pour des éludes génétiques. Des rapports analogues devraient alors exister dans les organismes spéci- fiques des légumineuses qui forment les nodosités accumulant les éléments N\, vu leur action différemment forte et souvent extraordinairement réduite. Du reste, l’ancienne manière de voir d'Ailiner sur les organismes des légumineuses formant nodosilés, — l'unité d'espèce doit êlre maintenue. La nouvelle el stricte division d'Hiliner en deux groupes (d'un côté les organismes de Serra- delle, lupin et soja et de l’autre ceux de toutes les autres légumineuses) ne doit pas, suivant nous, être admise. Il faut considérer, en tout cas, que souvent il existe de considérables différences de races, et éventuellement des formations de variétés. Dans toute la question, suivant notre manière de voir, nous n'avons seulement affaire qu'à un phénomène d'adaptation étendue: par exemple à des organismes de pois ou de Vicia faba sur des plantes de serradelle et de lupin, ces deux dernières plantes ayant, en général, des racines beaucoup plus forte- ment acides que les deux premières. D’après nos observations, les substances acides des différentes racines de légumineuses, et vraisemblablement aussi celles des plantes en germination, sur lesquelles des expériences spéciales n'ont été entreprises qu'en ces derniers temps, jouent un rôle très important. D'ailleurs, nous devons compter dans les organismes de pois, elc., précédem- ce dernier fait il y a plusieurs années et il a été constaté à nouveau par d'autres auteurs comme Omelianski, Ssewerowa et Sackelt (d'après les communications dans le « Bakteriolog. Centralblatt », 1911 et 4912). 1. Voir également de B. Heinze : « Über Mitwirkung und praktichen Wert der Microorganismen bei der N-Versorgung des Badens und der Pflanzen (ahresbericht der Vereinigung für angewandte Botanik- Gebrüder Bornträger, Berlin, 1910, Bd 8 und ini bakt. Centralblatt. Egalement « Landw. Tahrbücher, 1910, Ergbd III. 6 Bodenbacteriolog. Untersuchungen du rapporteur. 9, G. Bredemann. « Mitteilungen im Centralblatt für Bacteriologte » Abteilung IT Bd 23, page 41, et également Bd 2%. page 492. 5. H. Pringsheim. « Mitteilungen in der Berichten der deutschen botan, Gesellseh. » 1909 à 4910, Bd 26. Und im « Bakt. Centralblatt. » 284 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. ment nommés, avec un nouveau caractère acquis, lequel est facilement trans- missible el peut devenir constant jusqu’à un certain degré: c’est la faculté des organismes de pois el de fèves, tout d'abord inactifs, de s'adapter peu à peu par des cultures successives, aussi aux racines de serradelle et de lupin : ils émigrent, se multiplient el forment les nodosités connues par la suite’. Avec des cullures pures d'organismes de légumineuses accumulateurs de N, dans différents milieux nourriciers, on pourrait constater l'accroissement des élé- ments azolés, constatalion qui n'a pas encore élé prouvée jusqu'à maintenant. Dans d’autres expériences faites sur des fermentalions de levure, la teneur azolée el la forme sous laquelle elles se trouvent ne jouent pas seulement un rôle imporlant, mais aussi la Leneur en P*0*et la forme sous laquelle cet acide se trouve. Des milieux nourriciers ne contenant seulement que des quantités minima de N ne peuvent pas, en général, entrer en fermentation, el ces milieux fer- mentent d'autant moins qu'il y a plus d’abondance de l'élément N. Par l'addi- lion de phosphates, la fermentescibililté des organismes fermentescibles augmente d'une manière surprenante. Les phosphates mono-bi ou tribasiques paraissent avoir une influence différente. C'est-à-dire que le nombre des atomes libres ou suppléés et celui des oxhydriies (OH) jouent un certain rôle. Quelques récentes recherches, nous ont montré que l’on pourra très vrai- semblablement transformer certaines formes de levures non fermentescibles, (cerlaines formes de Torula) assez facilement en organismes fermentescibles*. si on applique, en raison de la sélection, des cullures successives convenables el que l’on varie el modifie la leneur en C, N et P? O el la forme des combi- naisons C, des combinaisons N et des combinaisons P,0.. Il est très difficile de trancher la question, à savoir si ce pouvoir fermentescible est réellement un nouveau caraclère el peut devenir héréditaire, ou si on n'a affaire qu'à un caractère exislant déjà, mais à l’élat latent. Dans tout cela, des espèces déterminées de sucre et autres hydrales de carbone ou des substances ana- logues jouent un rôle important. Certains microbes qui prospèrent bien dans des milieux nourriciers alcalins ou neutres, ne croissent absolument pas dans des milieux faiblement ou même plus fortement acides, comme par exemple l'extrait gélatineux de plantes ou la gélatine de moût de bière, ete. On peut cependant les faire développer très fa- cilement, et, en général, très abondamment par des cultures successives à la chaux (Kalkpassagekulluren). Les organismes en queslion se développent d’abord dans des milieux gélatineux originairement acides et neutralisés par CaCO® et ensuite le matériel d’inoculalion de ces cultures calcaires prospère d'une facon excellente dans des milieux acides, exempts de chaux. Les Azotobacter chroococcum nous en offrent un exemple typique : sans des cullures préalables successives avec addition de Ca COS, la croissance de ces organismes, dans des milieux acides (par exemple gélatine de moùût de bière ou d'extrait de légumineuses) est directement empêchée. En lout cas, eetle 1. Voir également les communications du rapperteur : € Serradella und Lup'ne auf Sechwerem Bo- den € — Jahresbericht für angesandte Botanik. — Bd V. (Gebrüder Bornträger, Berlin 4907. — Mème pubheation Bd 8-1910. « Versorgung der Bodens und der Pflanzen und Milwickung von Micro-orga- uisinen » — Voir aussi « Landw. Jahrbücher, 1910. Ergbd LEE, » 2. Des observations semblables sur la production artificielle de nouveaux caractères héréditaires ont été failes et communiquées par Reiner Müller. — Voir aussi les Revues : « Münchener medizin, Wo- chenschrift », 1909, n° 7, et « Umschau » Bd 13, 1909, p. 402. B. HEINZE. — SUR LA VARIABILITÉ DES MICRO-ORGANISMES,. 289 remarquable conduite des Azolobacter et d’autres organismes, intervient en faveur des caractères acquis et héréditaires. D'autres expériences du rapporteur concernent des recherches sur le déve- loppement des Protococcacées (algues vertes) el des espèces Prototheka comme formes parallèles incolores en obseurité et en lumière, en présence d'hydrates de carbone, elc., el chez une teneur en azote changeante dans les cultures parti- culières. Un reverdissement certain des formes parallèles ne peut pas encore être fixé, mais on peut obtenir cerlainement un matériel de culture vert foncé même en continuant la culture des algues dans l'obscurité; sous des conditions parti- culières, on obtient des formes presque incolores. Dans tous les cas, suivant les conditions prédominantes de développement des algues, on réussit à les cultiver, ou comme saprophytes, ou comme aulophytes. D'autres recherches doivent être faites avant tout sur ce sujet, pour savoir jusqu'à quel point la teneur de Fe et Mg dans les milieux de cultures joue un rôle principal dans la produelion de chlorophylle et si le fer intervient seule- ment comme catalyseur d'oxydation, où comme élément plus important avec la magnésie dans la production propre de la matière colorante. Justement, d’après nos observations les combinaisons de Mg sont partieuliè- rement importantes dans deux organismes formant matière colorante. Ces deux organismes sont fréquemment la cause de deux altérations du lait, produi- sant : le lait rouge et le lait bleu. Ce sont les Bacillus prodigiosus et B. cya- nogenus. Par sélection du premier bacille, on peut obtenir deux formes ou va- riétés : l’une d'un beau rouge foncé et l’autre blanche. En dehors des condi- tions énoncées ci-dessus pour la production de la matière colorante, les fac- teurs suivants entrent encore en ligne de comple : l'oxygène, la température el la leneur suffisante en N. La production de malière colorante diminue graduellement avec une réduction de la teneur en N. En général, la matière colorante rouge ne se forme que sur des milieux acides; par une concentralion croissante des alcalis, la matière colorante rouge disparait de plus en plus, se change en couleur jaune. et il survient enfin des cultures complètement décolorées. Des races de prodigiosus cultivées dans l'obscurité peuvent être amenées à la production de malière colorante par des changements de culture souvent répétés à la lumière, dans un milieu riche en oxygène, à condition que des combinaisons de Mg et de soufre ne manquent pas el qu'une alcalinisalion de plus en plus alténuée fasse place à un milieu nourricier faiblement acide. Le B. cyanogenus, pareillement, ne forme sa matière colorante bleue que dans des milieux acides. La présence de lactale de soude à côté de Mg SO: est impor- lante pour sa formation. Il croit incolore sur de la peplone et a besoin en plus de cerlaines combinaisons carbonées pour la production de sa malière colo- rante. Dans du lait stérilisé, il croit incolore ou avec une couleur grise. Ces deux microbes sont pareillement de bons sujets pour les études sur la lormalion des races el variétés dans les microorganismes et sur la queslion de l'hérédilé des caractères. Après différentes expériences du rapporteur et d’autres auleurs, on pourra remarquer indubitablement, en procédant systématiquement, dans des condi- lions déterminées, à côté de la perte de certains caractères, l'acquisilion d'autres nouveaux. 280 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Également dans les microbes pathogènes (el non seulement ceux qui s’al- laquent aux plantes, mais aussi dans les microbes pathogènes de l'homme el des animaux), nous avons affaire sans aucun doule à des phénomènes sem- blables, quand on se trouve en présence d'une forte réduction, voire même de perle complète (seulement passagère) de caractères pathogènes ; et, d'après les plus récentes observations de plusieurs auteurs, on peul aussi, sans aucun doute, obtenir de nouveaux caractères qui donneront de nombreuses généra- lions hérédilaires. Dans le domaine de la pathologie végélale, l'auteur de ce rapport a commencé diverses expériences sur les Peronospora et Voïdium s’al- laquant aux légumineuses el aulres plantes, ainsi que diverses expériences spéciales sur la cause de l'épuisement du sol ou des plantes. Après tout cela, nos connaissances en microbiologie sont encore très minimes, mais elles sont très précieuses pour la marche en avant de l’élude de la varia- bilité et de l'hérédité des caractères. Les phénomènes que nous avons esquissés intéresseront tous les biologistes: tout: d’abord, les physiologistes (différents caraclères nouvellement formés peuvent devenir hérédilaires), les chimistes (en tant qu'espèces d'organismes définis, capables de faire fonction de réactif sur les substances particulières, hydrocarbonées), les médecins, qui, par la culture dans des milieux bien délerminés, pourront reconnaître plus facilement des producteurs de maladies parfois très semblables. Mais c’est surtout pour ceux qui s'occupent de biologie générale qu'ils auront une grande valeur, puisque, avec la sûrelé d’une réaction chimique, on pourra réussir à donner arüificiellement à un être vivant un nouveau caractère, lequel se transmettra el pourra donner par la suite un grand nombre de générations constantes. Les plus bas organismes n'ont commencé que dans ces temps derniers à allirer Patlenlion et la considération qui leur sont dues, comme base du monde organique, dont ils forment, en quelque sorte, les racines. La connais- sance approfondie de la variabilité'des micro-organismes et de l’hérédité deleurs caraclères variables est d'une grande importance pour l'accélération de notre conception philogénélique de tout le monde organique, et peut-être même d'une importance fondamentale. Il faudra encore longtemps pour que la science puisse établir un pont entre les êtres vivants et les non vivants. La chimie moderne, comme on le sait suffisamment, a déjà réussi dans ces derniers temps, d'après Emil Fischer, la synthèse des hémialbumoses (descendants les plus proches des corpuscules ovoïdes de l'albumine) et la production artificielle de ces corpuscules, n’est plus — croyons-nous — qu'une question de temps. Mais s'il est jamais possible que — dans un avenir lointain — on arrive à créer une albumine vivante, ceci est el reste aussi croyable que l'animation de la substance minérale primitive dans tout l'univers, admise aujourd'hui. Mais, même si l’homme réussissait cette expé- rience, il n'aurait encore fait qu'un faible pas en avant dans le grand mystère de la vie. Actuellement les recherches ne doivent pas être dirigées en ce sens: les phénomènes de la vie même sont beaucoup plus intéressants: ils doivent être explorés de plus en plus laborieusement pour acquérir une clarté nouvelle sur le développement, c’est-à-dire sur toute l’évolution des êtres organisés. A différents points de vue, principalement, les micro-organismes devraient êlre employés dans les expériences sur la variabilité et l'hérédité des caractères. I faut prendre en considération que cette classe d'organismes donne en très B. HEINZE. — SUR LA VARIABILITÉ DES MICRO-ORGANISMES. 287 peu de temps de nombreuses générations el que le matériel nécessaire aux expé- riences est beaucoup plus simple que celui que nécessitent les êtres supérieurs, végélaux el animaux. Très important également est l'emploi d'une matière première pure, condilion très difficile à remplir chez les animaux el chez les plantes supérieures. Enfin, avec les micro-organismes, non seulement les questions sur les influences des facteurs extérieurs el celles de la variabilité des aplitudes intérieures peuvent être élucidées, mais aussi celles de l'hérédité dans la multiplication asexuée comme celle de l'hérédilé dans la multiplication sexuée. Par l'exposition d'expériences sur l'adaplation et lhérédité des caractères variables, il y a, en tout cas, à observer soigneusement cerlains points : Un facteur important dans les essais d'adaptation est la durée de l’action et la plus grande variation possible de la concentration spécifique des substances nourri- cières. Une gradation ou un affaiblissement durable et plus étendu des concen- tralions dans les expériences qui doivent constater la limite éventuelle de l'adaptation, n'est, en aucune façon, le plus avantageux: parfois, on fera beau coup mieux d'employer de nouveau de basses concentrations, si l’on veut alteindre par exemple une gradation plus étendue de l'action spécilique de ces microbes. Une gradation successive des nouvelles influences donnera en général constamment de meilleurs résultats, qu'en procédant d’une manière brusque el soudaine. L'acide phosphorique en phosphales mono, bi, ou tribasiques, joue un grand rôle dans beaucoup de phénomènes ainsi que les proportions lentement variables des milieux nourriciers quant à la leneur des combinaisons carbo- nées el azolées jusqu'aux condilions extrèmes,. Comparalivement les formes de C et N sont peut-être d'abord moins importantes. Les plus nouveaux résultats obtenus en microbiologie pourront éventuelle- ment avoir et auront certainement d'autant plus de valeur au point de vue du domaine biologique tout entier, qu'on réussira à changer les fonctions stables en apparence el les caractères de microbes déterminés et à donner à ceux-ci de nouveaux caractères qui seront fixés plus longtemps. ON THE VARIABILITY OF MICRO-ORGANISMS, AND THE EVENTUAL INHERITANCE OF ACQUIRED CHARACTERS SUMMARY The variations, both morphological and physiological, which are often observed in widely separeled micro-organisms, particularly in bacteria, have been described by many authors. In spite of the divergent opinions {hat are held on questions of development, the work of the last ten years has confirmed the opinion that the basis of evolution must be sought for in the study of the variabilily of organisms. The final solution of the problems of the origin and of the transmission of varialions can be found only in a complete knowledge of the laws of heredity. The author's work on the variability of micro-organisms include studies on the mycoderma, “ Kahmpilz”. Inthis mycoderma, he has observed round ovoid 288 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. cells resembling yeast cells, and long sausage-shaped cells; the latter usually oceur in an acid liquid medium, and are then united; the former occur in a sugar medium. If the descendants of a single round cell are grown in an aci- dified medium (without sugar) a strong colony consisting of long cells united Lo each other is found; if these cells are grown in a sugar medium without acid, the round Lype of cell is again formed. A form of cell which is produced in bouillon containing 2-4 pour 100 malice acid is sickle-shaped, and generally uniled. Grown on must, or on dextrose gelatine they relurn Lo the normal form. Parallel observalions have been made on the fluctuations found in different micro-organisms; besides other naturalists, Nägeli and Zopf have admitted the variability of form of the lower organisms, and many believe that a bacterium may occur in Lhe form of a coccus, and also in the form of a spirillum. Observations on the physiological variations of micro-organisms are of impor- lance. Certain organisms cullivated successfully in an artificial medium may suddenly cease Lo develope, and il may be thought that such cultures are dead. but the author’s observations lead him to (hink that this is not often the case. If these organisms are transferred Lo a medium entirely different from the former medium, the individuals which appear dead will begin to grow, and even form slrong cultures. The nitrogen fixing bacterium, Azotobacter chroo- coceum, is a Lypical example of such a case. If this bactlerium:is cultivated in a medium without nitrogen,or poor in nitrogen, ofter a relatively short period the growth of the culture is completely stopped. If a new medium rich in nitrogen is then supplied, strong growth is renewed. According Lo the stage of developement more or less important variations in the form of the bacterium appear, for Azolobucter is subject Lo morpholo- cical change under the influence of external conditions. Three chief forms may be distinguished in normal developement; the rod- shaped, the cocceus and the spore. The first is found during the early stages of growth and multiplication, the second during the fruclificalion period when multiplication may still continue, and the third is the resling stage. Various other forms have been observed al (he different periods of developement, but no absolute proof that these diffe- rent forms are derived from one another, is available. The origin of the isolated and exceplional forms from the normal forms, and the physiological part played by them, is not known. Only by experiments with cullures derived from an isolated single yeast can these questions be salisfaclcrily answered. If the amount of combined carbon in the media of pure Azotobacter cul- Lures is much reduced, and small quantilies of asparagine are given in gradually increasing amounts, forms of chroococewm and of blue-green alga, appear which are very near the colourless form of Azotobacter in appearance. The question whether the Azotobacter is a pure species, or whether the formation of new varielies and races is laking place, must be left to the future Lo decide. IL might be suggested that the Leguminous bacteria would show analogous physiological reactions Lo those shown by the Azolobacter. It is known that the bacteria specific to the pea, and Lo beans, is at first inactive on the roots of Serradella and lupin, but by successive cullures, they may be adapted Lo the new condilions, and finally {hey may become established on these plants. Recent researches have shown that most likely cerlain yeasts (forms of To- B. HEINZE. — SUR LA VARIABILITÉ DES MICRO-ORGANISMES. 281 rula) which do not ferment, by a similar process of successive cultures may, be easily transformed into fermenting yeasts. It is difficult to settle the ques- üon whether this fermentalive power is really an acquired character, or whether il existed already in a latent condition. The author gives further instances of the influence of different culture media on the green alga, and on Bacillus prodigiosus and B. cyanogenus. From experiments of Dr. Heinze as well as from those of other workers, the loss of cerlain characters, as well as the acquisition of new characters giving rise Lo new varielies and races, may be recorded with cerlainty. These characters may be {ransmitted for many generations. IV® CONFÉR. INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 19 290 IV® CONFERENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. PRODUCTION DE VARIÉTÉS DE BLr DE HAUTE VALEUR BOULANGERE ! Par Charles E. SAUNDERS, Ph. D). Céréaliste du Gouvernement, Ferme Expérimentale, Ottawa (Canada. Depuis plus de vingt ans les fermes expérimentales du gouvernement cana- dien cherchent à produire, au moyen de l'hybridation et de la sélection, des variélés hälives de blé, variétés qui soient propres aux régions septentrionales des grandes prairies centrales, el dont la farine possède cel ensemble de qua- lités que l’on désigne en anglais par le mot « strength » ou par l'expression « baking strength », et que je veux traduire par le mot « force » ou par l’expres- sion « force boulangère » ou « valeur boulangère ». En anglais cette expression n'a aucune signilicalion précise, el je ne crois pas que ce soit autrement en français. Parfois elle se rapporte principalement à l'aptitude que possède la farine d’absorber et de retenir l’eau pendant la panification; parfois à la gros- seur et à l'aspect des pains. Règle générale cependant. on appelle « farine forte » la farine qui produit un pain volumiueux, mais à pâle fine, et renfermant une proporlion considérable d'eau. Un gros pain, léger, de belle levée, se vend plus facilement qu'un pain à pâle compacte el de moindre apparence; et il est clair que le boulanger a tout avantage à vendre autant d'eau que possible avec le pain : une grande partie des profits — qui ne sont certainement pas excessifs au Canada — dépend même de la quantité d’eau que le pain renferme. La préfé- rence que les boulangers accordent à la farine « forte » et la rareté générale de celle farine, justifient les prix élevés auxquels se vendent les espèces de blé qui la produisent. Règle générale. le blé assez riche en glulen donne de la farine « forte ». Mais ce blé n'est pas très commun : la plupart des pays produeteurs de blé four- nissent en majeure partie du grain lendre, contenant beaucoup d'amidon plulôl pauvre en gluten et d’une force boulangère comparativement faible. Dans maintes régions du centre et de l’ouest du Canada le climat et le sol favorisent la produclion de blé riche en gluten — c'est-à-dire du blé le plus cher — pourvu que l’on y cultive les variétés qui possèdent naturellement une bonne force boulangère. Car c’est un fait bien connu que certaines espèces de blé ne donnent jamais une farine forte, même quand on les cultive dans des conditions favorables à la production de grains glutineux. La question de la production de blé de haute valeur boulangère présente une imporlance exceplionnelle dans ces parlies du Canada qui sont éloignées de la mer, car le prix de vente de notre blé est généralement celui des marchés d'Angleterre, moins les frais de transport. Si le blé du centre du Canada se vendait à bas prix en Angleterre, il ne resterait plus, déduction faite des frais de lransport, qu'un maigre profit au cullivateur canadien. Pour que sa culture soil avantageuse en notre pays, il faut donc, de toute nécessité, que le blé donne de la farine d’une haute valeur boulangère. Dans les premières années de la colonisation des prairies canadiennes, on 1. Communication faite à la seconde séance de la Conférence. C. E. SAUNDERS. — PRODUCTION DE VARIÊTÉS DE BLÉ DE HAUTE VALEUR BOULANGÈRE. 291 cultivait une variélé de blé connue sous le nom de Red Fife (Fife rouge) el cette variélé donnait satisfaction sous Lous rapports, sauf un point : elle màris- sait un peu trop lard dans certains districts pour échapper aux gelées hâtives de l'automne. Le choix de variétés plus précoces s'imposait done pour ces dis- Lricts, mais il fallait que ces variétés possédassent, en même temps que la pré- cocilé, une force boulangère égale à celle du Fife rouge, longtemps renommé pour celle qualité. Au cours de nos travaux pour obtenir des variélés de ce genre nous avons fait venir des blés d'un grand nombre de pays étrangers. Ainsi nous avons oblenu des variélés Lrès précoces, mais aucune d'elles ne possé- dait la haute valeur boulangère du Fife rouge. Évidemment ce n'était que par l'hybridation que nous pouvions espérer obtenir exactement l'ensemble de qua- lilés voulues. Comme le Fife rouge possédait presque toutes les caractéris- liques désirées, à l'exception de la précocilé, il était naturel qu'il fat employé comme un des parents dans la plupart des croisements effectués. Je devrais peut-être dire quelques mots au sujet de l’origine du Fife rouge. On le considère généralement comme un blé canadien, mais en réalité, il esl identique à une variété cullivée en Europe sous les noms de « Blé d'élé de Galicie » el « Blé des montagnes hongroises ». Ce blé s'est introduit au Canada d'une manière assez singulière. Une cargaison de blé d'hiver, venant de Dantzig, avait élé expédiée à Glasgow, el une partie de celte cargaison fut envoyée de Glasgow au Canada. Un cullivaleur qui reçut ce blé, M. Fife, n'en connaissant pas la nalure, le sema au printemps. Une seule plante arriva à maturité. Celle plante attira l'attention de M. Fife, el il en propagea la variélé que l’on connail généralement sous son nom en Amérique. Toutefois, j'ai démontré par des essais de culture, de mouture el de panification que celte plante de blé de printemps que M. Fife a oblenue n'élail pas une plante anor- male (mutant) produile au Canada, mais qu'elle appartenait à une variété cul- tivée dans le centre de l'Europe et dont un grain se trouvait par hasard dans cette expédition de blé d'hiver. Nous avons une autre variété bien connue au Canada sous le nom de While File (File blanc) qui est pratiquement identique au Fife rouge sous tous rap- ports, à celle exception près que le son a une couleur plus pâle. Je n'ai jamais pu retracer l’origine de ce blé, mais il paraît certainement dériver du Fife rouge. Nous avons également employé cette variélé comme parent dans les croisements effectués pour obtenir une espèce de haute valeur boulangère. La première série de croisements a été effectuée entre le Fife rouge ou le Fife blanc, et un blé précoce du nord de la Russie. Il est résulté de ces croise- ments quatre variétés qui ont donné de bons résultats dans certaines parties du Canada. Nous avons conslalé que ces nouveaux blés possèdent, à un degré prononcé, la précocité du blé russe el, au premier examen, des experts améri- cains el anglais ont déclaré qu'ils avaient une valeur presque égale à celle du Fife rouge. Toutefois, des recherches subséquentes dans les laboratoires de la ferme expérimentale à Ottawa ont établi que ces opinions étaient trop favorables el que ces nouvelles variélés hybrides n’occupaient, au point de vue de la valeur boulangère, qu'une position intermédiaire entre les deux parents. On ne pouvait donc pas les recommander sans réserve pour la cullure générale. À celle phase de nos recherches, nous nous sommes aperçus qu'il était nécessaire de trouver une méthode pour déterminer la valeur boulangère du blé sur de pelits échantillons. Nous nous sommes arrètés à la mastication, On sait 292 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. depuis longlemps que le caractère de gluten que lon obtient en mächant quel- ques grains de blé varie suivant les variétés. Des recherches ont permis de conslaler que dans les variélés hybrides non fixées, il existe souvent des varia- lions entre les plantes mêmes. L'essai de maslicalion, en nous permellant de déterminer ces variations au début même des lravaux de sélection, nous facili- Lail grandement nos opéralions, el nous donnait un meilleur résultat. Depuis plusieurs années nous suivons celle méthode qui consiste à mâcher quelques grains de chaque plante-mère choisie. Sans doule on ne saurail affirmer que le caractère du gluten obtenu de celle facon donne une indication infaillible de la valeur boulangère. Mais des essais de cuisson subséquents ont clairement élabli que l'épreuve de la masticalion est très ulile parce qu'elle permet d'éliminer un grand nombre de plantes ou de familles nettement inférieures. Invariablement, Loutes celles qui paraissaient faibles à l'essai de masticalion et qui ont élé propagées el converties en pain ont donné de mauvais résultats. Sans doute l'épreuve de la panificalion a parfois démenti les indications favo- rables de la mastication; néanmoins, cel essai préliminaire s'est montré lrès ulile ea permis de réaliser une économie énorme de Lemps. Ces essais de maslicalion n'exeluaient nullement l'épreuve de la panifica- lion; c’est pourquoi nous avons jugé nécessaire d'employer un système d'essai de moulure et de panificalion qui puisse êlre effeclué sur de très pelites quantités de blé. afin de déterminer la force boulangère de toutes les variélés nouvelles ainsi que celle des variélés usuelles plus anciennes, dont aucune n'avait élé éludiée jusque-là avec l'attention voulue. Après de longs efforts, nous avons réussi à {trouver un procédé de panifica lion salisfaisant qui a donné des résultats dignes de foi dans les limites raison- nables d'erreur possible. Je n'essaierai pas de donner une descriplion délaillée de l'appareil de mou- lure et de panificalion dontje me sers, pas plus que de la manière exacte dont les opérations sont conduiles. Qu'il me suffise de dire que nous faisons moudre, dans un pelil moulin à cylindres de 500 à 1 000 grammes de blé parfaitement nelloyé. Nous oblenons ainsi une farine de Lrès bonne qualité quoique non pas de la meilleure couleur. Le rendement est ordinairement de 6% à 70 pour 100 du poids du blé. Pour les essais de panification un appareil spécial a élé construit: il se compose d'un coffre à fermentalion chauflé à l'électricité dans lequel lair est presque enlièrement saluré de vapeur d’eau, ce qui empêche Lout desséchement de la surface de la pâte. Pour le pétrissage on se sert d’une table de laboratoire qui renferme des plaques de verre double. Ces plaques sont légèrement chauf- fées par une lumière électrique placée dessous. Le four est chauffé à l'éleetri- cité el il est facile d'en contrôler la température. On fait généralement des pains d'un très pelil volume, car on n’emploie que 90 grammes de farine. Il est néces- saire de procéder de celle facon quand la quantité totale de farine dont on dis- pose n'est pas considérable, afin que l’on puisse répéter les essais plusieurs fois. Les erreurs expérimentales inévitables sont plus grandes dans les essais de panificalion que dans la plupart des opérations analyliques et il est rare qu'un seul essai de farine provenant d'une nouvelle variété de blé donne des résultats suffisamment exacts. On fail cuire les pains dans des moules peu profonds, ce qui permel de constater si la pâteaune lendance à se répandre par-dessus les bords. C. E. SAUNDERS. — PRODUCTION DE VARIÉTÉS DE BLÉ DE HAUTE VALEUR BOULANGÈRE. 995 En déterminant la force d'une farine quelconque on prend en considération les points suivants : 1° quantité d'eau absorbée dans la confection de la pate: 2° l’eau retenue dans le pain; 5° volume du pain; # rapport de la hauteur au diamètre du pain; b° forme de la croûte; 6° aspect (ou texture) de la pâte. Par ces observations diverses, on obtient. pour la valeur boulangère, un chiffre qui varie généralement entre 70 et 100. Cette expression numérique de la force boulangère semble essentielle quand on doit comparer les résultats de deux années. Sans doute l'opinion diffère quant à l'importance relalive des divers chiffres obtenus et dont on déduit la force boulangère, mais il semble qu'il est essentiel de résumer en une expression toules les qualités du pain. Quand une exactitude plus grande est désirable, par exemple quand on com- pare entre eux les résultats de plusieurs investigateurs, 1l est généralement nécessaire de considérer chaque caractéristique séparément, el non d'employer un chiffre pour la force boulangère entière. Une question se pose naturellement. De quoi dépend la force boulangère d'un échantillon de blé? L'étude systématique de nos variétés commerciales el hybrides établit que la force boulangère dépend principalement de deux causes: la variété et le climat: ce dernier mot couvre également les conditions du sol. On peut dire que chaque variélé a son degré caractéristique de force, mais il se produit des fluctuations considérables. Ces fluclualions proviennent des différences de sol et de climat. Règle générale, nous avons constaté, en comparant deux échantillons d’une même variété, que l'échantillon le plus riche en gluten accuse généralement la valeur boulangère la plus élevée, pourvu que les deux échantillons soient bien mûrs. Mais quand nous comparons des variétés différentes, nous constatons parfois que l'échantillon le plus riche en amidon est celui qui possède la plus haute valeur boulangère. Quelques blés durs, glutineux, ont une valeur bou- langère extrêmement faible: d’autres variélés, au contraire, tendres ou fécu- leuses, accusent une haute valeur boulangère. Ce sont là des cas plutôt excep- lionnels, mais il n'y à cerlainement pas un rapport aussi fixe entre la dureté du blé et sa valeur boulangère que certains investigateurs l'ont prétendu. Quant à la manière dont le climat et le sol affectent la valeur boulangère, nous ne la connaissons encore qu'imparfaitement. Il semble que moins il y a d'humidité disponible (dans des limites raisonnables) quand la maturation s'effectue, plus le grain contient de gluten et moins il renferme d’amidon. II semble également que la valeur boulangère ne peut atteindre son maximum de développement que s'il fait chaud pendant la maturation. La température fraiche pendant cette phase parait avoir un mauvais effet sur la valeur boulan- gère el les gelées sont désaslreuses, même quand le grain est assez avancé pour ne pas se racornir sous l'influence du froid. Ainsi donc, pour produire du blé qui possède la plus haute valeur boulan- gère possible, il faut tout d'abord choisir une bonne variété, el la semer dans des conditions telles que lorsque le grain approchera de la maturité 11 recevra une quantité suffisante, mais non excessive, d'humidité, ainsi qu'une somme généreuse de chaleur. Après la moisson, il est encore d’autres facteurs qui exercent un effet sur la valeur boulangère, facteurs dont nous devons tenir compte dans nos recherches si nous voulons que nos conclusions aient quelque valeur. Ilest évident que le procédé de mouture employé el le pourcentage de farine obtenu, influent sur 294 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. la valeur boulangère. Pour que les variétés puissent être comparées, il faut donc produire une farine de qualité aussi uniforme que possible; quant au pourcentage de celle farine il variera suivant la forme et les autres caractères du grain. La longueur du temps pendant lequel le blé ou la farine ont été emmagasinés a souvent un effet considérable sur la valeur boulangère. De même cel effet est plus ou moins prononcé suivant que l'emmagasinage a eu lieu avant ou après la mouture. Le grain qui a été emmagasiné accuse presque toujours une valeur boulangère plus élevée et une couleur plus pâle. mais il n'exisle pas nécessairement de rapport entre la couleur et la valeur boulangère. Quand on désire connaître exactement l’eau absorbée par la farine dans la fabrication de la pâte, il est évident qu'il faut loujours déterminer la propor- ion d'humidité présente dans la farine : c'est là un détail que certains expéri- mentateurs ont négligé. Dans la bonne farine, la proportion d'humidité varie de 8 a 15 pour 100 environ, suivant leé conditions dans lesquelles elle a élé emmagasinée. Afin de surmonter les difficultés que présentent lemmaga- sinage et l'humidité, j'ai élabli pour règle, dans l'étude comparative des diffé- rentes variétés de blé, de ne panifier que des farines qui ont environ le même âge et qui ont été emmagasinées ensemble dans les mêmes conditions pendant plusieurs semaines. Ces farines contenaient loujours approximalivement la même quantité d'humidité. Quand une exactitude absolue élait nécessaire, nous faisions des déterminations d'humidité. Même après avoir pris loules ces précautions pour obtenir des données exactes sur la valeur boulangère, il reste encore bien des difficultés. Malheu- reusement, dans la fabrication du pain, il n'existe pas de procédé que l'on puisse prendre pour modèle. Chaque boulanger a une méthode qui diffère légé- rement de celle des autres. Les variations dans la durée et dans la température de la fermentation sont lrès communes et très importantes, mais les différences principales proviennent de l'habitude que l’on a d'ajouter à la farine non seule- ment de l’eau, du sel el du levain mais d'autres ingrédients tels que les matières grasses, les sucres et l'extrait de malt (ou la farine de mall). Sans doute, on emploie de temps à autre des phosphates et d’autres ingrédients chimiques. mais assez rarement je crois, el nous n'avons pas besoin d'en lenir compte ici. L'expérience a prouvé que tout ingrédient ajouté, produit habituellement un effet semblable sur toules les farines. Mais on y observe quelques irrégularités et parfois une substance ajoutée produit une amélioration bien nette dans un échantillon et ne donne lieu à aucun changement dans un autre. Pour éviter les complicalions inutiles, la pâte pour mes essais réguliers de panification, ne contient que de la farine, de l’eau, du levain. du sel et une très petite quantité de sucre (à peu près autant que de sel). Nous avons ajouté diverses malières grasses dans des expériences spéciales et constaté qu'elles n'agissent pas loutes de la même manière. Les matières grasses d'origine animale telles que le beurre et le saindoux, donnent parfois des pains de meilleur aspect, mais l'emploi d'huile d'arachide a donné des résultats nettement supérieurs peut-être à cause de la présence d’un enzyme. Quoi qu'il en soit l’addilion d'environ ? pour 100 de cette huile à la farine cause généralement une am lioralion très sensible dans le volume et la pâte du pain. Les diverses méthodes de fermentation el de manipulation affectentaussi les farines de différentes manières, mais, bien entendu, ilest évident que l’on doit C. E. SAUNDERS. — PRODUCTION DE VARIÈTÉS DE BLÉ DE HAUTE VALEUR BOULANGÈRE. 295 toujours s'efforcer de pousser la fermentation jusqu'au point qui permette d'obtenir la meilleure pâle possible. On voit, d’après les remarques qui précèdent, que des obslacies insurmon- tables s'opposent à l'établissement d'une méthode parfaite de panification pour l'essai des farines. Cependant la méthode que j'ai adoptée s'est montrée suffi- sament exacte pour tous les cas ordinaires. Les difficultés que l'on éprouve à atteindre un haut degré d'exactilude dans ces essais de mouture el de cuisson, et la confusion qui résultait de l'emploi, par chaque invesligaleur, d'une méthode distincte, créée par lui-même a porté dernièrement un certain nombre d'invesligaleurs américains à former une nou- velle association désignée par le nom de « la Société américaine de technologie de mouture et de panification » (American Society of Milling and Baking Tech- nology). Le but principal de cette société est d'étudier et d'harmoniser les pro- cédés de mouture et de panificalion afin d'oblenir des résultats plus exacts, el de les présenter sous les mêmes formules, de sorte qu'ils puissent ainsi servir à ous. Peut-être sera--il impossible d'éliminer entièrement l'empirisme des essais de panification, mais les méthodes généralement employées à l'heure actuelle sont assurément susceptibles de grandes améliorations. Nous savons que la valeur boulangère dépend de certains facteurs Lels que la variété, le sol, le climat, l'emmagasinage, etc. mais nous n'avons encore qu'une connaissance fort incomplète de la manière dont ces facteurs affectent la composition du blé. Diverses théories ont été proposées pour expliquer les écarts constatés dans la force boulangère. Règle générale ces théories ne reposent que sur des preuves expérimentales extrêmement faibles, et l'inexactitude de la plupart «d’entre elles a été démontrée. On admet généralement que la quantité et la qualité du gluten déterminent la valeur boulangère, mais jusqu'ici nul n’a encore pu préciser la signification exacte de celle expression « qualité du glaten ». L'hypothèse avancée, il y a quelques années, que celte qualité dépen- dait du rapport entre la gliadine et la gluténine n'a certainement que peu ou point de valeur. La théorie que le volume de pain dépend principalement de la quantité des éléments qui, dans la pâte, peuvent servir à la nourriture du levain, a été trouvée insoutenable comme proposition générale. De même, il n'est nullement prouvé que la proportion de sels minéraux con- tenus dans la farine exerce une forte influence sur la valeur boulangère, quoi- qu'il puisse se faire que ce soit là un des facteurs contrôlants. Une théorie que l’on vient d'avancer récemment c’est que la valeur boulan- gère est intimement liée à la proportion de composés d'azote organique présents dans la farine et solubles dans l’eau. Ceci reste à étudier. On étudie depuis plusieurs années, dans les laboratoires d'Ottawa. les effets de l'emmagasinage. On a constaté que l’'emmagasinage prolongé du blé et de la farine, dans des conditions favorables, produit fréquemment une amélioration prononcée dans la valeur boulangère. L'étendue de cette amélioration varie beaucoup, mais elle se manifeste généralement dans presque lous les caractères du pain. Elle est plus rapide quand on conserve la farine que quand on conserve le grain. Dans les exemples les plus frappants, l'amélioration dans la force bou- langère, après douze mois d'emmagasinage sous forme de farine, a été suffisante pour faire passer la farine du groupe presque le plus faible au groupe le plus 206 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. fort. Contrairement à la supposition commune, je n'ai pas encore observé de cas bien évidents de détérioration de force boulangère après un emmagasinage fait dans des conditions raisonnables, el cependant j'ai fait du pain avec du blé qui avail sept ans el demi el avec de la farine qui avait trois ans et quart. Ces deux échantillons avaient une légère odeur non désirable, peut-être à cause de la rancidité de la matière grasse nalurelle, mais je n'ai constaté aucune perte de force boulangère. Il est clair que la constitution chimique de la farine n'est pas altérée par l'emmagasinage, sauf sous certains rapports limités. Nous avions donc l'espoir que des essais el des analyses répétés des matériaux emmagasinés nous fourni- raient des renseignements précieux sur la cause de la force boulangère. Ces espoirs n'ont pas élé entièrement réalisés. Des analyses chimiques soigneuse- ment effectuées de temps à autre, pour faire suile aux essais de panification. ont révélé certains changements dans la constitution des malériaux emmagasinés mais à peine suffisants. semble-til, pour expliquer l'amélioration remarquable de la force boulangère observée dans certains cas. Nous poursuivons ces recherches dans l'espoir d'obtenir de nouveaux résullats d'un caractère plus définitif. Cette altération de la valeur boulangère, due à l'emmagasinage du blé et de la farine, conslilue un nouvel obstacle pour l'investigaleur qui cherche à obtenir des déterminations absolument exactes de la valeur d’une farine. Règle géné- rale, mes essais de panification se font vers la mi-hiver; et je me sers du blé de l'année qui a été moulu en décembre. Tout en étant assez salisfaisant au point de vue pratique, ce système présente loutefois des objections sérieuses quand il s’agit d'étudier le problème de la transmission de la valeur boulangère. Actuel- lement il nous est absolument impossible de répondre à cette simple question. À quel moment après la récolte doit-on faire les essais de panificalion? Peut-être ces essais devraient-ils être différés jusqu'à ce que les échantillons (blé ou farine) aient élé emmagasinés assez longtemps pour alteindre la plus haute force boulangère possible. Il faudrait pour cela plusieurs années d'emmagasi- nage pour le grain entier. Il est tout à fait arbitraire de choisir une autre époque pour l'épreuve des échantillons, mais on est obligé de le faire pour des raisons pratiques. J'ai cru bon de vous exposer longuement les difficultés que l'on rencontre dans la délermination de la valeur boulangère et le manque de connaissances précises sur la nature de cette valeur afin que vous puissiez bien vous rendre compte de la complexité du problème que nous avons à résoudre. Vous voyez également combien il est important, quand on étudie la transmission de la valeur boulangère, de ne former des conclusions qu'après une longue et minutieuse série d'essais. Si je me suis bien fait comprendre, vous ne serez pas surpris de m'entendre dire que nous ne savons encore que très peu de choses sur ce sujet, el que nous n'avons encore oblenu, en ce qui le concerne, aucune donnée impor- Lante d'ordre général. Quelques investigaleurs, se basant sur un nombre très faible d'expériences, ont-avancé celte théorie que la force boulangère est transmise comme une unité de caractère mendelien. Il est peu probable que l'on eût émis cette idée si l’on avait fail une nombreuse série d'essais de panification. Il suffit de poursuivre pendant quelque temps l'étude de ce sujet pour s'apercevoir que la force bou- langère dépend de nombreux facteurs, et que si elle est transmise de la manière CE. SAUNDERS. — PRODUCTION DE VARIÊTÉS DE BLÉ DE HAUTE VALEUR BOULANGÈRE. 997 mendelienne c’est plutôt comme un groupe de caractères mendeliens el non pas comme une simple unité. Si nous considérons la faiblesse des preuves avancées en faveur de l’idée de la transmission de la force boulangère comme unité simple, je crois qu'il est inutile de la réfuter. Je pourrais dire cependant que certaines de mes expériences donnent des preuves très fortes et très positives contre elle. J'ai fait cuire plusieurs variétés hybrides produites en croisant les blés très forts, Fife blanc et Fife rouge, avec une variété faible du nord de la Russie, el j'ai constaté que la force boulangère des espèces hybrides occupe généralement une posilion intermédiaire entre les deux parents. Ces essais ont élé répétés à maintes reprises el ils ont été effectués principalement avec des espèces très bien sélectionnées el très bien fixées, et propagées de plantes seules, dont la sélection avait élé faite plusieurs années après que les croisements avaient été accomplis. Ces espèces étaient remarquablement uniformes sous tous les rapports visibles, el ce serait folie de supposer que presque Loules étaient des hétérozygoles au point de vue de la force boulangère seule. Dans l'échelle de points dont je me sers pour désigner la force boulangère (et dans laquelle soixante-quinze indique faible, quatre-vingt-einq moyenne, el qualre-vingt-quinze très forte) le Fife rouge et le Fife blanc ont été générale- ment classés entre quatre-vingt-dix et cent. Le blé russe précoce dont j'ai parlé a oblenu soixante-quinze en deux saisons différentes et le pointage des variétés hybrides a généralement varié des quatre-vingts à quatre-vingt-dix, à peu près à mi-chemin entre les deux parents, mais parfois il a été plus élevé, surtout pour cerlaines des sélections qui avaient élé faites d’après l'essai de maslica- tion. Ces rapports étaient particulièrement ciairs quand les échantillons essayés avaient tous été cultivés dans des conditions semblables. Un mélange, en parties égales, de farine d'un des parents forts el de farine d'un des parents faibles accuse une similarité remarquable à la farine des espèces hybrides qui avait élé cuite en même temps. Une seule väriélé hybride de cette parenté se trouve dans le groupe le plus élevé pour la valeur boulangère, et approximativement égale au parent fort. Tout probablement certaines d'entre ces variétés qui ont été rejetées à l'essai de maslication auraient donné en boulangerie les mêmes résultats que le parent faible, mais le fait le plus significatif c’est que la majorité des blés qui ont été essayés avait une valeur intermédiaire. Bien entendu les preuves que nous donnons ici ne sont pas coneluantes. Pour que les preuves soient à peu près parfaites, il aurait fallu propager une série de familles de chacune des plantes employées comme parents et faire des essais de panification de chaque famille afin de prouver que les parents employés étaient des homozygotes pour ce qui est de la force boulangère. I aurait fallu en outre répéter cette opération sur plusieurs plantes de chacune des variétés hybrides panifiées. Celle recherche aurait entrainé une quantité énorme d'un travail qui aurait été à peine justifié. La plupart des croisements que j'ai effectués étaient entre les blés de haute valeur boulangère et les blés faibles ou relativement faibles. Cependant, d'autres combinaisons ont été effectuées. Dernièrement, certains croisements ont été faits entre deux variétés, dont toutes deux ont une haute valeur boulangère, et cer- Lains croisements entre différentes familles de la même variété. Les essais de panificalion des familles fixées et sélectionnées de ces croisements nous fourni- ront peul-être quelques indications sur le problème de la transmission de la force boulangère. 298 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Les résultats pratiques des travaux effectués en ces dernières années à Ottawa sont très satisfaisants. Sur un grand nombre de blés hybrides hâtifs séleclionnés avec soin, plante par plante, jusqu'à ce que toutes les variations visibles eussent été éliminées, j'ai boulangé environ cent cinquante espèces dont la majorilé (mais non la lotalité) avait été choisie parce qu'elles avaient fail preuve d’une bonne qualité de gluten à l'essai de mastication. Nous nous occu- pons actuellement de fixer et de propager un grand nombre d’autres espèces, qui seront prêtes pour la boulangerie dans quelques années. Sur celles qui ont été essayées jusqu'ici, environ cinquante ont été classées dans la première eate- gorie pour la valeur boulangère el vingt sur ces cinquante étaient exceplion- nellement bonnes, supérieures à l’étalon habituel pour le Fife rouge. Huit de ces blés ont été cultivés cette année dans les provinces du Manitoba et de la Saskatchewan et se sont montrés bien adaptés aux conditions qui règnent dans ces provinces. Nous délerminerons de nouveau, l'hiver prochain, la valeur bou- langère du produit donné cette saison par ces variétés, avant de décider finale- ment lesquelles d’entre elles doivent être propagées pour la distribution. Dans nos efforts pour produire de nouvelles variétés de blé de la plus haute valeur boulangère, nous nous sommes heurtés à des difficultés sérieuses et la proportion d'espèces uliles n’a pas été aussi forte que l’on aurait pu croire; tou- telois nous en avons beaucoup plus qu'il ne nous est nécessaire et nous souffrons plutôt d'un excès que d’un manque de bons matériaux. Il est évident que parmi les nouvelles variétés qui ont été produites, plusieurs seront très utiles dans les grandes superficies à blé des régions septentrionales du Canada, en permettant au cultivateur d'éviter les gelées et de produire de bonnes récoltes de blé de la plus haute valeur boulangère possible et propres à obtenir des prix élevés sur les marchés de l’ancien monde. Il semble bien établi que la valeur boulangère n'est pas transmise d’une manière simple, mais un fait encourageant pour l'investigateur pratique c’est que, grâce à l'épreuve de la mastication dans les premières phases de la sélec- tion, et aux essais de panification plus tard, il peut oblenir des variétés hybrides qui possèdent en entier la valeur boulangère du parent le plus fort et également quelques caractéristiques désirahles dérivées de l’autre parent. Au point de vue scientifique, il est à regretler que nous n’ayions pas des con- naissances plus exactes sur la manière dont la valeur boulangère est transmise. Dans mes travaux, cependant, il était plulôt nécessaire de chercher des résul- tats de valeur pratique immédiate que d'essayer d'établir des principes ou de découvrir les lois fondamentales de transmission. Bien des occasions de faire des constatations scientifiques ont été perdues à cause de la pression d’autres travaux el bien des échantillons ont été rejetés avant d'être examinés com- plètement parce que nous nous sommes aperçus qu'ils ne pouvaient avoir aucune ulilité pratique pour le cultivateur. Il me semble, cependant, que les renseignements recueillis sont à noter, même s'ils contribuent peu à l’élucidation des lois sur lesquelles reposent les problèmes complexes que présente la pro- duction des blés de haute valeur boulangère. C. E. SAUNDERS. — PRODUCTION DE VARIÉTÉS DE BLÉ DE HAUTE VALEUR BOULANGÈRE. 299 ON THE PRODUCTION OF VARIETIES OF WHEAT POSSESSING A HIGH DEGREE OF BAKING STRENGTH SUMMARY For more than iwenty years, experiments have been continued at the Experimental farms established by the Government in different parts of the country, with the aim of producing, by hybridization and selection, early varielies of wheat with a high degree of “ strength ?, suitable in particular for the prairies of the North where the summer is very short. The most popular variely of wheat in Canada, Red Fife, gives very satisfactory results, and always oblains a good price. Unfortunately this variety is a little late for cer- ain regions of Canada. All the early wheats which have been imported have been failures, and hybridization has been resorted to, in order to obtain varieties possessing the desired qualilies. In the crosses made with the object of producing wheals with the required strength, selection has necessarily been carried on by means of the mastication test, in which a few grains from the plant are masticated, and the ball of gluten thus obtained is examined. By this method an approximate idea of the baking qualities of the flour is obtained. The individuals selected are further tested, as soon as possible, by baking (rials. Special methods have been adopted with a view lo rendering these tests more reliable. Records are made of the characters of the bread, (weight, volume, elc.), and from these records a number expressing the baking value is deduced. In these trials it is not possible to obtain completely reliable results but they may to a large e&tent be depended on, if an average is taken from several tests. The baking value of the principal Canadian wheats has been determined by this method and also that of a large number of new varieties obtained by hybridization. Among these last, some early varieties possessing good baking qualities will be valuable wheats for Canada. The idea that strength is a simple mendelian character cannot be held, after studying a long series of flours produced from wheats of which the genealogy is known. “ Strength ” depends on numerous factors and is extremely complex: the inheritance of this character 1s still far from being completely understood. M. BrarinGnem. — Je désirerais demander à M. Saunders si, dans ses essais, il a constaté une séparation en deux types, certains très tardifs et devant être semés aux environs de Paris avant l'hiver, et même tôt à l'automne, et d'autres très précoces. J'ai fait quelques épreuves de blés du Canada jugés “ strong ” par les minotiers. Certains sont tellement lardifs que, semés en novembre, ils n'ont pas muri en Juillet; d’autres sont tellement précoces que, semés le 20 mai de cette année, ils ont màûri le 4 août. Il n'y a donc pas d’intermédiaires et je voudrais savoir si M. Saunders a constaté dans les blés du Canada cette distinction en types à végétation (rès lente et types très précoces, 500 IVe CONFÉ ENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. M. Saunpers. — Nous avons au Canada les blés d'automne et les blés de printemps: mais les blés d'automne ne sont pas l’objet d'une grande culture. Les variétés dont j'ai parlé élaient des blés de printemps. Semés vers la fin d'avril ils mürissent du 20 juillet au 15 août. eaucoup de ces variétés ne pour- raient pas strictement être classées dans les groupes hâtifs ou dans les groupes Lardifs. I y en a qui appartiennent aux deux groupes, mais il y en à également beaucoup d'autres intermédiaires. M. BraniNGenem. — Je voudrais encore demander à M. Saunders si les hy- brides qu'il a obtenus sont suffisamment stables pour pouvoir être répandus dans la grande culture. M. Sauxpers. — Il n'a pas été très dificile de produire des types à carac- tères fixes, el, dans loules les expériences que nous avons faites, nous n'avons observé que très peu de tendance à la variation, lorsque ces nouveaux blés ont élé transportés dans d’autres parties du Canada. Bègle générale, il faut quatre, cinq ou six ans après l'hybridation pour faire des sélections possédant des caractères fixes, F. JESENKO. — SUR UN HYBRIDE FERTILE ENTRE TRITICUM ? ET SECALE 501 SUR UN HYBRIDE FERTILE ENTRE TRITICUM SATIVUM © (BLÉ MOLD-SOUAREHEAD) ET SECALE CEREALE (SEIGLE DE PETKUS) ! Par le D' F. JESENKO Vienne (Autriche). En 1875, Wilson présenta à la Sociélé Bolanique d'Edinbourg les tiges de deux plantes qu'il avait obtenues par croisement de blé et de seigle. Le pro- duit obtenu élait complètement stérile : les anthè- res étaient mal développées et contenaient peu de grains de pollen incomplètement formés. Ce fut le premier croisement, à notre connaissance, qu réussit entre blé el seigle. En IS8S2, à New-York, Carmen croisa le blé Armstrong © avec un seigle -*. 11 obtint un hybride qui n'élait pas complèlement stérile et qui donna 15 graines possédant leur facullé germinalive. Ces graines donnèrent des plantes présentant le carac- ère du blé, mais qui cependant, à certains points de vue, ressemblaient au seigle. Celle seconde oénération donna un certain nombre de bonnes graines qui, semées, donnérent des plantes à carac- tère seigle el élaient prises pour tel par des spécia- listes. Ce qu'il advint de la descendance de ce croisement n'est pas connu. Rimpau en a bien encore, en 1890, semé quelques graines venues de D' F, Jesexro. Schribaux, mais les plantes adultes avaient Loutes les caractères de Armstrong, el ne montraient aucune trace de seigle. Rimpau fit lui-même, en 1888, des essais de croisement entre blé et seigle (Sächsischer Landweizen © X Schlanstedter Roggen -) el obtint, comme il ressort de la description et de la figure de sa “ Kreuzungs produkte landwirt- schaftlicher Kulturpflanzen ? sans aucun doute un hybride blé-seigle. Celui-ci était en partie fertile el donna 19 graines capables de germer. Des 15 plantes provenant de ces 15 graines, 3 étaient du lype blé square-head, les 12 autres montraient le caractère de l'hybride obtenu l'année précédente. La figure accom- pagnant la description de Rimpau montre un épi long, étroit de lhybride F, avec des épillets multiflores et lhybride F, avec des épis considérablement plus forts et des épillets beaucoup plus grands que n’en montre le F,. Ni dans les croisements de Wilson, ni dans ceux de Carmen, on ne sait comment la seconde génération s'est formée. Probablement par fécondation élrangère, car, comme nous le verrons plus lard, l'autofécondation de l'hybride blé-seigle (F;) n'est possible que par une opéralion exécutée sur les anthères. Il est également à se demander si Rimpau essaya de réaliser l’autofécondation artificiellement; en tout cas, il n'en parle pas expressément el lermine son 1. Communication faite à la seconde séance de la Conférence. 302 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. exposé par ces mols : * Nun bin ich aber keineswegs sicher, dass diese Pflanzen, welche dem ersten Baslard von Weiïizen und Roggen vôllig ähnlich waren, bis auf elvas grôssere Fruchtharkeil, reine aus Sichselbstbefruchtung hervorge- Fig. 4. a Mold-Squarehead, b Scigle de Petkus, e hyb. F,. d hyb. F,. vangene Nachkommen dieses Bastardes waren, vielmehr liegt die Môglichkeit vor, dass sie einer nalürlichen Befruchlung des Bastardes entstammten, mit Pollen der drei Pflanzen (sächsischer roter Landweizen), velche unmittelbar daneben gezogen wurden. Es künnte also môüglich sein, das Weiïizen >< Roggen- Baslard bei Bestänbung mil dem eigenen Pollen vüllig unfruchtbar, dagegen mil-Weizen — (vielleicht auch Roggen —) Pollen fruchtbar ist ”. En 1890, Rimpau entrepril encore une fois le même croisement blé-seigle avec un plus grand nombre de fleurs, mais il ne fit rien savoir de ce qu'il en advin£. F. JESENKO. — SUR UN HYBRIDE FERTILE ENTRE TRITICUM © ET SECALE 2. 505 Cependant la descendance de l'hybride blé-seigle de kimpau est encore cultivée aujourd'hui dans quelques stations agronomiques. À l'Institut agrono- mique de Vienne on cullive {ous les ans une forme barbue et une forme sans Ta Fig. 2. Comme dans la fig. 1. — Sur quelques épillets des hybrides F, et F, l'écartement des glumelles est visible. & barbes (fig. 5) qui, apparemment, paraissent constantes, Elles sont bien sem- blables au blé, cependant, il n'est pas difficile de les différencier du blé pur à leurs épis longs ebpeu serrés, par leurs glumes très ouvertes pendant la floraison el à leur moins grande fécondité. Les graines mûres ne sont jamais aussi pleines el aussi glabres que les graines de blé, mais toujours plus où moins ridées. Pendant ces dernières années, des croisements blé-seigle ont été fréquem- ment faits el non sans succès (Schliephacke, Miczynski, Signa), mais les produits obtenus, aulant que je sache. restèrent stériles. Depuis 1905, Tschermak cultive 504 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. annuellement des hybrides entre différentes variélés de blé et de seigle, mais ils ne portent aucun fruit à la défloraison. Les fécondations des hybrides F, avec du pollen de blé et de seigle entre- prises par E. v. Tschermak durant de nom- breuses années restèrent sans succès, d'où l'on doit conclure que la stérilité des hybrides blé-seigle résulle non seulement de la défec- Luosilé du sexe mâle, mais vraisemblablement elle doit Lenir aussi d'une malformalion quel- conque du gynécée. En 1909, j'ai croisé différentes variétés de blé et de seigle dans le but d'acquérir des matériaux pour desrecherches microscopiques sur les organes végélatifs et reproducteurs des hybrides blé-seigle. Le croisement entre Mold-Squarehead el seigle de Petkus, réussit. J'ai récolté une graine qui me donna l'année suivante un indubitable hybride. La plante était plus haute que le Mold-Squarehead. cependant quelque peu plus basse que le seigle de Pet- kus, elle épia plus tôt que le bléet la floraison en fut aussi plus précoce. Les feuilles vert sombre rappelaient le seigle, les épillets mul- liflores, le blé, tandis que la forme longue et élroile des épis, des épillets et des glumes nous renvoyait de nouveau au seigle (fig. 1 et 2). Les glumes, chez le seigle, membraneuses el à une seule nervure, étaient, dans l'hy- bride, à plusieurs nervures, pennées el den- ltées, comme à peu près les glumelles du seigle, et se terminaient par une courte barbe, au lieu, comme dans le blé d’une courte pointe courbée vers l’intérieur, La glumelle de Phy- bride ressemblait à la glume, mais portait une bien plus longue barbe que celle-ci (fig.4). La longueur à peu près égale des barbes de tous lesépillets chez le seigle se retrouve dans l'hybride, tandis que dans le « Mold Weizen » les barbes des épillets supérieurs sont cons laniment plus longues que celles des inférieurs. Le fuseau est étroit et seulement un peu plus fortement ondulé que dans celui du seigle, mais ilestaussi beaucoup plus faiblement pubescent que ce dernier, el par là se rapproche de nouveau du blé. Avant lout, les épillels montrent, au premier coup d'œil, une ressemblance bien prononcée avec celle du blé: mais, après une analyse plus minulieuse, on Lig. 5. à hybride F,, b la forme barbue Le] « - du croisement blé >< seigle de Rimpau. lrouve cependant un cerlain nombre de signes caractérisant le seigle. A la floraison, les glumes de l'hybride s'écartent beaucoup les unes des autres el restent 6 à 8 jours dans celte position. Un aussi fort écartement se produit d'ordinaire seulement dans les glumes du seigle, dont l'angle d'ouverture F. JESENKO. SUR UN HYBRIDE FERTILE ENTRE TRITICUM © ET SECALE 2. 305 va jusqu'à 45°. L'angle d'écartement dans l'hybride blé-seigle atteint 30 à 409, landis que celui du Mold Weizen est rarement plus grand que 25 à 50°: Les anthères de l'hybride élaient plus de moilié plus courtes que celles du Fig. 4. Epillets. — « Mold Squarehead, b hybride F,, e Seigle de Petkus, d hybride F.. seigle, très étroites, rougeâlres au sommet ef ne Souvraient jamais d'elle-même. De beaucoup de centaines d’anthères mûres de l'hybride blé-seigle, qui furent examinées, je n'en ai trouvé aucune qui se soil ouverte d'elle-même pour laisser sortir le pollen, etmême quand les anthères élaient déjà complètement desséchées, 1l ne se forma aucune déhiscence. Pour avoir du pollen, les anthères durent être incisées avec des aiguilles, et leur contenu vidé sur une plaque de verre. A l'examen microscopique, ce pollen présentait un si mauvais aspecl que la possibilité de fécondation avec ce pollen était minime (fig. 11). La plus grande partie du contenu des anthères consistait principalement dans des produits sans forme, que l'on pouvail à peine prétendre être du pollen ; parmi eux se trouvaient seu- lement quelques grains de pollen iso- Fig. 5. Anthères. — a Mold-Squarehead, b hybride F,, e Scigle de Petkus, d hybride F,. lés, ronds, mais qui, en comparaison avec des grains normaux de pollen de blé, étaient très pelits et transparents comme du verre. Dans l’eau, les pelits grains ronds gonflèrent quelque peu, mais ils n'écla- tèrent et ne se vidèrent cependant pas, comme cela se produit constamment IV® CONGRES INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 20 06 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. dans les grains fertiles de pollen de blé et de seigle, lorsqu'ils sont mis dans l'eau. Des essais de germinalion avec le pollen de l'hybride dans une goutte d'une solution sucrée ne donnèrent aucun résullal satisfaisant. Après répéli- Lion des essais, j'ai réussi à conslaler au moins un commencement de germina- lion du pollen hybride sur les stigmates. Dans l'espérance que la possibilité de fécondation avec le pollen de l'hybride n'était, par suile, pas tout à fait exclue, toutes les fleurs de 4 épis dans l'hybride F, furent fécondées avec le Fix. 6. Gynécée. — a, b, €, d, idem. pollen ainsi préparé. Le 5° épi restant fut fécondé avec le pollen du Mold- Squarehead. De loutes les fleurs de l'hybride fécondées avec leur propre pollen, il ne sortit qu'une graine unique; l’épi fécondé avec du pollen de blé resla stérile. La plante hybride fut isolée des autres céréales pendant loute la durée de la floraison, dans une serre froide, pour éviler loule fécondation étrangère. Comme également la fécondation du à épi fut faile avec la plus grande attention, je peux donc admeltre que ce grain unique est réellement issu de l’autofécondation artificielle. La graine élail faible el quelque peu ralatinée, elle germa cependant et donna dans la période de végétation suivante une forte plante. Elle épia le 10 juin et élait, une fois complètement poussée, presque aussi haute qu'une plante de seigle. La couleur claire des feuilles ressemblait plutôt au blé; l'épi était leng, très fort, peu serré dans la moilié inférieure, correspondant vers le haut au Lype squarehead d'une facon plus accentuée (fig. 1 et 2). Les épillets mulliflores étaient à peu près moilié aussi larges que longs, tan- dis que ceux du Mold-Squarehead ne sont pas beaucoup plus longs que larges. Les glumes élaient courtement barbues comme dans hybride F,, les glumelles de la partie supérieure de lépi avaient de plus longues barbes que F. JESENKO. — SUR UN IYBRIDE FERTILE ENTRE TRITICUM Q ET SECALE o7. 507 celles du bas. À la floraison les glumes s'écartent jusqu'à 40! el restent plu- sieurs jours dans celle posilion, comme dans F,. Le gynécée élail re- marquablement déve- loppé (fig. 6). Les an- thères élaient plus courtes que celles du seigle, mais surpas- saient celles du froment en longueur el largeur el s'ouvrirent à la malu- ritéd'elles-mémes(fig.o). L'apparence des crains de pollen étail intéressante, comparée à celle de ceux de l'hy- bride F,. La plupart étaient bien formés, maisde différentes gran- deurs. Quelques -uns même étaient aussi forts que les grains nor- maux du pollen de blé, d’autres remarquablement petits, tous cependant ronds el pas ellipliques comme ceux du seigle fig. 12). Aussi les Fig. 7. Stigmates, — «à Mold-Squarehead, b Seigle de Petkus. pelitsgrains alliraient l'eau si fortlementque, mis dans une goulle d'eau, ils éclalaienten général bientôt. La fécondité ne ful au- cunement normale, mais cependant assez bonne. D'un épi, je ré- collai 40 graines; en tout, de 7 épis, 19% graines; quelques douzaines d'ovaires furent du resle, dans un but de recherches cytologiques, déjà rompues avant la ma- lurité. Les graines de Fig, 8. Stigmates. — «à Hybride F,, b Hybride F,. l'hybride EF, étaient bien formées el presque aussi longues que celles de seigle, leur couleur cependant rappelait le blé. 30S IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Ci-dessous quelques remarques caractéristiques, physiologiques, ainsi que morphologiques du Mold-Squarehead, du seigle de Petkus, de l'hybride F, el de l’hybride F,, mises côte à côle. En 1911 épia : Mold-Squarelead "NN le 12 juin. Seigle de Petkus . ô le 10 mai. Hybride F,. APR A eo eee da le 9 juin. HNDTITENES TEEN CEE TE CRE le 10 juin. Fig. 9. Pollen de blé (Mold-Squarehead). L'époque de floraison en 1911, a eu lieu : MoldSquarehea RE PR ET le 17 juin. Sels ler dedPERUS AE A EC le 2% mai. Hybride hrs Re RE ER le 15 juin. HYDrIde RE Re RC CC CAE le 16 juin. L'épiaison, aussi bien que la floraison des hybrides F, et F,, ont eu lieu 2 à 5 jours avant celles du blé. Ils prennent ainsi une position intermédiaire entre le blé et le seigle. La longueur des chaumes des hybrides F, et F, surpassait — en moyenne — celle du blé, mais ils n’atteignaient cependant pas la hauteur du seigle. La longueur des épis : Mold-Squarehead (longueur moyenne des épis de 5 plantes) . : . . : . . . . — fi, | Le seigle de Petkus ( « « « UV a Hybride F, — — Sem,3 Sim 5 Sem 5 Cm Qem,4 — &en,7 Hybride Le + De Sem Sem .S 9m 1Ocm TO: { = gen 1 F. JESENKO. — SUR UN HYBRIDE FERTILE ENTRE TRITICUM © ET SECALE o7. 509 Le nombre des épillets des deux côtés de l'axe : : A Red Il Mold-Squarehead {nombre moyen des épillets de 19 épis) (5 plantes). TC - ; CS 17 Le seigle de Petkus, 17 épis, 5 plantes... 18 : D EN ON ES (5) 15 Uybride FE CE pes ; L 8 14 16" 1616 14 : OUEN NL5 12 Hybride F, es 2 : TETE Ta TraTE Tr 15 Fig. 10. Pollen de seigle {Scigle de Petkus). Grandeur de Pangle d'écartement : MOIÉSQUANC CAE EE 3 9250 — 550 SIREN PETEUSE MR EM ane re à 500 — 459 HSBC TEEN ER CE TR EN 309 — 400 Hybride F,. . . ME NO A CLS UE 500 — 409 On voit, qu'un cerlain nombre des caractères morphologiques et physiolo- giques des hybrides F, et F, sont intermédiaires entre le blé et le seigle — l'hybride F, se rapprochant plus du seigle que le F,. Le blé est, comme on le sait, rarement attaqué par l'ergol(Claviceps purpurea), landis que celte maladie des ovaires est très répandue chez le seigle. L'ergot ne s'élablil pas justement sur le seigle par suile d'une dispositien spécifique et physiologique de celle plante, mais bien, parce qu'au moment de la floraison, les glumes du seigle sont largement ouvertes, ce qui facilile l'infection. Ces mêmes conditions (glumes largement ouvertes), nous les rencontrons aussi dans l'hybride F, et F,. Réellement j'ai trouvé sur 2 hybrides EF, (Theissweizen < Schlanstedter Roggen) cullivés en pleine lerre une quantité de fleurs ergo- lées. 310 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Des 195 graines de l'hybride F, cultivées en pleine terre, la moitié n'a pu Fig. 11. Pollen de lhybride F,. passer l'hiver. Le Sei- cle de Petkus cultivé à côlé n'a pas souf- ferl, tandis que dans le Mold-Squarehead, sur la même planche. S0 ©}, des plantes n'ont pu résister. Intéressante est la tendance des hybrides F, et F, à êlre vivaces. En 1910, après que les liges mûres de lhy- bride F, furent enle- vées, la plante conti- nua à pousser, passa l'hiver el donna en été 6 forles liges avec plu- sieurs rejelons, el au- jourd'hui encore pous- sent de nouvelles tiges. Également l'hybride F, put passer l'hiver 1911-1912; en aulomne, après avoir enlevé les liges, il se mil de suile à repous- ser. Il sera ainsi possi- ble maintenant de cul- liver côte à côte: Îles parents originels, Mold- Squarehead el Seigle de Petkus, la généra- lion F, (1 plante), la génération F,(1 plante) el la génération F; (62 plantes). Le croisement en question fut cultivé pendant l'été dernier en même lemps que d'autres croisements, blé ©. >< seigle G el seigle Ou >< blé 7; sur une lrès grande échelle afin de pouvoir me procurer, en se- conde généralion, un nombre considérable de plantes hybrides d'espèces. ,en vue de . 12. Pollen de l'hybride F.. conlinuer mes recherches sur ces F. JESENKO. — SUR UN HYBRIDE FERTILE ENTRE MRIMIOUM © ED SECALE 2 3m ON A FERTILE HYBRID BETWEEN TRITICUM SATIVUM (MOLD SOUAREHEAD WHEAT) WITH SECALE CEREALE (PETKUS RYE) SUMMARY The author describes various cases in which the cross between wheat and rye has been previously made. Rimpau, in IS88, succeeded in oblaining a hybrid which produced some seed. Of recent years the cross has been fre- quently made with success, but (he hybrids oblained have been sterile. In 1909, the author crossed several varielies of wheat and rye, and oblained a hybrid from the cross Mold-squarehead wheat Petkus rye. The hybrid was intermediate in height between the two parents: it flowered earlier than the wheat. The dark green leaves, long and narrow ears, spikelets, and glumes recalled the rye parent. The spikelets bore a supertficial resemblance to he wheal Lype, but a careful examinalion showed many characters derived from rye. The anthers were remarkable in that they did not dehisce. Seve- ral hundreds of anthers were examined, and not one was found lo have dehis- ced; in order to obtain pollen, these anthers were pricked with a needle. Examined microscopically, the pollen appeared shrivelled and formless except for an occasional round grain. Allempts were made Lo germinale the pollen in a drop of sugar solution, and after repeated efforts, one grain was found lo have begun to germinate on the sligma. Four ears of the hybrid were then ferulized with his own pollen, and one ear with pollen from Mold-squarehead wheal. Only one grain was oblained, from a selfed ear, and from this was raised a strong F, plant. This plant differed from ils parent considerably. IL was nearly as all as rye, but The pale green foliage resembled wheat foliage. The glumes in many respects resembled the F, plant. The anthers dehisced at maturily, and the pollen was generally well formed though variable in size. The plant was somewbhat sterile, but 62 plants of F; were raised. Owing Lo the interesting fact that the FE, and F, plants are proving them- selves Lo be perennial, it will be possible Lo grow F,, F, and F,; at the same lime, and {o compare lhem with each other. 212 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. FIXITÉ DES RACES DE FROMENT' Par Philippe de VILMORIN Verriéres-le-Buisson (Seine-et-Oise). On a souvent prétendu que l'influence du climat avail une action modifica- trice sur les variétés de froment. J'ai toujours élé opposé à celle façon de voir et les nombreuses expériences que j'ai faites ont loujours prouvé que si le climat a réellement une influence sélective, c’est par la suppression des formes inaples, el qu'il ne peul pas conférer l'aplitude; en d’autres lermes, que l'acclimatation n'existe pas au sens qu'on lui allribue généralement, c'est-à-dire comme une habitude lentement acquise sous l'influence des conditions extérieures. C'est un sujet sur lequel je reviendrai plus longuement. Pour le moment, je veux présenter seulement un fait à l'appui de mes asserlions. Dans le Uiroir d’un meuble qui se trouvait autrefois dans le laboratoire de mon grand-père Louis de Vilmorin nous avons trouvé une collection d’épis représentant les Lypes des blés cullivés de son lemps. Ces épis, heureusement en parfait é'al de conservalion, sont éliquelés de sa main el proviennent des récolles de 1837 à 1855. C'élail là une excellente occasion de comparer ces épis, ceux du moins apparlenant à des variélés encore cullivées, avec des épis prove- nant des récolles dernières de 190$ à 1910. C'est le résultat de cette comparaison qu'illustrent d'une facon frappante les pholographies ei-jointes. Il y a identité absolue entre les épis récoltés à 50 années d'intervalle el appartenant à des variélés soumises à une séleclion annuelle : la différence de coloration que l’on peut remarquer sur les reproductions pholographiques Uent uniquement à ce que des épis de blés longlemps conservés brunissent toujours un peu sous l'in- fluence du temps et de la solulion de sublimé dans laquelle on les plonge pour les préserver des allaques des parasiles. Celle fixité ne se manifeste pas seulement dans l'aspect physique de l’épi mais dans Lous les autres caractères de la plante : couleur des feuilles, laille, résistance aux maladies el même précocilé, ces deux derniers caractères, en particulier, semblantau premier abord être plus immédialementen dépendance du climat. On sait que les froments n'accomplissent pas tous leur végétalion dans le même temps el, qu'en général, ceux des pays chauds sont plus hâtifs que ceux des régions froides. Les froments différant le plus entre eux à ce point de vue, cultivés sous un climal tempéré el moyen comme celui de Paris, conservent Loujours la même différence entre leurs dates de maturation sans se rapprocher d'une date moyenne. Il me semble difficile de démontrer plus elairementla fixité des lignes pures. 1. Communication faite à la deuxième séance de la Conférence, PHILIPPE DE VILMORIN. FINITÉ DES RACES DE FROMENT. Touzelle anone . . Aubaine blanche Epeautre rameux. . Poulard rouce lisse AUNGALINAIS. épi de 1856 I 185% 2A 18954 5 ISo4 41 1848 5A IS59 GA ler Tanceau. épi de 1910 | Aubaine rouge . AE) 1910 ! Engrais commun. . $ 1909 ! Pétanielle noire deMee 9 CDÉDI SRE Re 10 1910 | Standard rouge. . . 11 1910 | Taganrock blanc à 1910 barbes noires. , . 12 épi de 1842 TA IS56 SA IS56 9A IS)4 104 IS54 11 A 1855 12 A épide 1909 1910 1910 1910 190 1909 7 aa LS Webbis Free Trade . 1 épi de Saisselte de Tarascon 2? — Rouge fin de Beauce, 5 Boussiczæult roux ou gl'illé Saumur d'automne Pologne ordinaire. , 6 L'épi ancien el lépi nouvea deux un épillet suroutHeraure IS)4 TA 1855 2A ISo4 GA IS55 44 IS49 5A ISo4 GA _ u de la variété sanomalie qui TT" d'à lac Ta are ie LL V4 # 4 / f 4 ? ) # ‘ ‘ 2e TaprEat. épide 910 | Blé Seigle . : 1908 | De Van Diemen. . . 1908 | De Noë Poulard de Beauce 1910 barbes caduques 10 1910 | lalavera de Bellevue. 11 1910 ! Rouge de Saint-ÆLaud, 12 , qui ont été photographiés, présentent tous de Yan Diemen 1856 7A 1852 SA ISo4 OA ISo2 TO A ISo2 ITA ISn4 124 se présente fréquemment dans cette variété. de 1910 1910 1910 1909 1910 1910 Pologne à épi compact Ï Blé de M. Mazuver . ©? Blé de mars sans barbe ordinaire . 3 Carré de Sicile. . . 4 Victoria d'automne . Poulard roux velu de Beauce . . . (n épi de 1857 1A 1854 92A IS49 \ 1892 %A ISoo \ ISo4 GA 0° TanrEat épide 1909 | Epeautre 1009 | berbe Rouge des Vose 1910 | Ismaël. . rose 1910 | Rampillon . . 1910 | Larmimas | Poulard gount « 1910 | Milanais. de IS4L TA IS47 SA [Sol 9A ISoo 10 A ISo% ITA IS50 124 épi de 1910 — JOURS 1910 — 190$ 190$ — 1910 916 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. THE FIXITY OF RACES OF WHEAT SUMMARY The author draws allention Lo the often repeated asserlion that elimatie conditions may possess a modifying influence on varielies of wheal. He does not agree with this opinion, bul considers that the influence of chmatie conditions is limited Lo (he suppression of unadapted forms. An inte- resling opportunity for testing these theories occurred, on finding in the Labora- tory of M. Louis de Vilmorin a collection of cars of the cullivated varieties of wheal grown al that period (1857-1855). On comparing these ears with those harvested from the same varielies in 1908-1910, it was found (hat they were identical in all respects, although sepa- raled by an interval of fifly years during which annual selection had been con- linued. This fixity is shown not only in the characters of the ear, but also in all the other characters of the plant, even that of precocity, which would appear Lo be most dependant on climale. PHILIPPE DE VILMORIN. SUR DES HIYBRIDES ANCIENS DE TRITICUM ET D'ÆGILOPS. 517 SUR DES HYBRIDES ANCIENS DE TRITICUM ET D'ÆGILOPS! Par Philippe de VILMORIN Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise) Les échantillons que je présente se rapportent à un croisement artificiel entre un Triticum et l'Ægilops ovala. C'est loul dernièrement que j'ai relrouvé à Verrières ces épis provenant d'une hybridalion faite en 1856. Ce n’est done pas ] 4 L k Te, re Eu haut à droite, épi de blé «€ Blane de à gauche, épi d'Ægilops ovala (% — Sur la ligne rénération (épi original de 157 IS) : 5964, 5964, 5969, 3596k, 596/ Lio. - En haut Flandre » (æ@). — Au milieu, l'épi de première au-dessous, les épis originaux de seconde génération 996 k, 596b, 3967, 596 7. de l'actualité mais de l'histoire, el le fait est intéressant surloul parce que, à ma connaissance du moins, ce croisement souvent essayé n'a élé réussi que celle seule fois. C'est à la suile de la controverse célèbre entre Jordan et Godron à propos de l’Ægilops spellæformis, que mon grand-père et M. J. Groënland entreprirent en commun, à Verrières, une série d'expériences ? 1. Communication faite à la deuxième séance de la Conférence. 2. Bulletin de la Société botanique de France, t. 6, p. 612, et Pringsheims Jahrbucher, vol. I, caler HIT (ISSS). (Ueber die Bastard Bilduugen in der Gattung Ægilops.) DT IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. En 1856 IE, ovala el LE. ventricosa furent fécondés avec le pollen de dif- férentes variétés de Triticum salioum. L'opération ne réussil qu'avec Æ. ovala el en 1857, on oblint 10 plantes hybrides qui, d'ailleurs, ne donnèrent que40 grains sur lesquelles seulement 25 levèrent en 1858. Sur ces 25 plantes, 15 appartenaient au croisement entre Æ. ovata et le blé « Blanc de Flandre »; ce sont 9 de ces dernières qui sont représentées sur la photographie ci-contre au-dessous desdeux parents et de hybride en F,. On peut se rendre comple de la dissocialion considérable qui s'est produite. Malheureu- sement el je ne sais pour quelle cause, en 1859 il ne reslail plus qu'une seule plante qui s'éteignil sans donner de graines. Depuis lors, el à plusieurs reprises, Lant par mon père el moi que par beau- coup d’autres, les hybridalions entre Triticum el différents Ægilops ont été Lentées sans succès. Mais les résullats du croisement de 1856 prouvent du moins que celle hybridation est possible. Il serait intéressant de l'obtenir de nouveau afin d'étudier la question si controversée de l'influence possible des Ægilops dans la formation de nos races de blés el spécialement des épeautres. Il n'est pas impossible que cetle influence soil réelle. En effet les blés sau- vages découverts par Aaronsohn et qui sont, sinon le Lype primilif, du moins des {ypes très anciens de blé, possèdent des caractères qui, diversement groupés entre eux, peuvent expliquer loutes les combinaisons qui consliluent lindivi- dualité de nos nombreuses races cultivées, à l'exceplion cependant des épeautres. D'autre part on sait que mon père, à plusieurs reprises, a oblenu des épeautres dans la descendance d'un croisement entre deux blés qui n'étaient ni Fun ni l'autre speltiformes !. Moi-même dans une expérience que je poursuis en ce moment, ai trouvé dans la descendance d'un hybride entre « Pélanielle blanche » el « Riéti », des plantes qui sans êlre précisément des Ægilops S'en rapprochent très sensible- ment el, en Lout cas, par leur végétation lrès herbacée et par la forme de leurs pelils épis se distinguent neltement de lous les blés connus. ON HYBRIDS OF TRITICUM WITH AEGILOPS MADE IN THE YEAR 1856 SUMMARY The author has lately discovered at Verrières some ears arising from the cross made by his grandfather in 1856, between Triticum satinuwn and Ægilops ovala. This cross has been made many limes since, but this appears to be the only occasion on which it has succeeded. Ten hybrid plants were oblained, from the seeds of which Lwenty five plants were raised in the year 185$. Fifteen of these plants were from Ægilops ovata crossed with the wheal * Blanc de Flandre ”. The plants varied considerably among themselves, and il is much Lo be regrelted that in the following year only one plant was raised, which pro- duced no seed. It would be interesting Lo oblain this hybrid again, in view of the controversy as Lo the influence of Ægilops in the production of cullivated wheats, and especially of the spelt-ike forms. Ilis known thatthe authors father oblained spelts from a cross belween Lo wheals neither of which were spelts. L. Henry L. pe Vicuonnw. Bullelin de la Sociélé botanique de France (janvier et décembre 1880; jan- vier 1885, janvier 1888); voir aussi Pairee pe Viuvouix, Hybrids and Variations in Wheat (Report of the third International Conference on Genetics, Londres, 1907). BŒUEF, — CULTURES EXPÉRIMENTALES DE SORTES PURES DE CÉRÉALES. 219 CULTURES EXPÉRIMENTALES DE SORTES PURES DE CÉRÉALES" OBSERVATIONS SUR LA STABILITÉ ET LA VARIABILITÉ DE LEURS CARACTERES Par M. BŒUF Chef de la Stalion expérimentale agricole de l'Ecole coloniale d'agriculture, Tunis. Depuis quelques années, la vulgarisation des résullats obtenus à la station de Svalôf a instruit les agriculleurs des avantages que présente la culture des sorles pures de végélaux. À la sélection des porte- graines, d'après leurs qualités économiques, on a substitué /a séparalion méthodique des sortes, basée sur leurs caractères bolaniques distinetifs. L'oblention du type le mieux adapté à un mi- lieu donné et, par conséquent, susceptible de donner le maximum de produit se (trouve ainsi réalisée presque immédiatement et de manière définilive. Une sorte pure de céréales peut-elle être amé- liorée? Quels sont ses caractères slables et ses caractères variables? Par quels moyens peul-on déterminer la modification de ces derniers? Telles sont les questions dont nous avons entrepris étude. Une sorte pure est définie par des caractères se conservant héréditairement, au moins quant à leur valeur moyenne (forme et couleur des glumes Phot. Vialas M. Dorur. et du grain, compacilé de l’épi, elc.). Ces parlicu- larilés sont de minime importance au point de vue économique, car elles n°'in- fluent pas directement sur le rendement. L'observalion suivie de cultures pures permet de relever des varialions, relalivement rares il est vrai, de ces caractères. Il naît de temps en temps des sortes nouvelles; il nous a été parfois possible de saisir les causes de l'apparilion de ces formes. Les véritables facteurs du rendement, c'est-à-dire la faculté de tallage, la longueur des épis, la grosseur des grains, la proportion de grain dans la récolte tolale sont éminemment variables. [ls sont sous la dépendance du milieu : sol, engrais, humidité, chaleur, lumière, ele., el nos méthodes culturales ont précisément pour objet de rendre le milieu favorable au développement des qualités de nos céréales. Il y aurait le plus grand intérêt à reprendre méthodi- quement, sur des sortes pures, l'élude de ces méthodes de cullure qui n'ont guère élé appliquées, jusqu'à présent, qu'à des mélanges. Nos observalions personnelles sur ce sujet sont encore trop incomplètes pour avoir quelque valeur. On peut aussi tenter l'amélioration d'une sorle par une aclion directe sur les plantes, par un choix judicieux des porle-graines par exemple. Cette sélection, qui a produit les variétés d'élite encore actuellement cultivées, 1. Communication faite à la cinquième séance de la Conférence. 320 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. est-elle efficace lorsqu'elle s'applique à une sorle pure? De nombreuses cultures expérimentales nous ont fourni des éléments de réponse à celle question. [. — CARACTÈRES STABLES. Les pieds aberrants observés dans les cullures pures ont loujours été récollés puis semés à part, de manière que l'on puisse suivre leurs descen- dances. Celles-ci ne se sont jamais montrées uniformes ; le plus souvent il a élé possible de reconnaitre la nature hybride des formes apparues. Exemples 1° Dans une orge à deux rangs, blanche, à glumelle épineuse et poils raides dans le sillon,apparaît un pied à deux rangs, de caractères identiques, mais à épis noirs. Semé l’année suivante, 1l donne 297 pieds, représentant 8 combi- naisons de caractères, dont les fréquences respectives correspondent à la for- mule de Mendel appliquée à trois couples de caractères. Le pied aberrant élait un hybride ayant pour parent: Père : orge à 6 rangs (a), à poils contournés (b), à épis noir (C); Mère : orge à 2? rangs (A), à poils rigides (B), à épi blane (c). Dans chaque couple de caractères, nous désignons par la lettre majuscule le caractère dominant (qui s'est maintenu dans le premier hybride), el par la lettre minuscule le caractère dominé (qui est masqué par l'autre dansle 1 hybride et peul réapparaîlre dans les descendants de ce dernier). Ces caractères peuvent donner lieu à 8 combinaisons différentes, dont les fréquences respectives sont données par le développement de la formule de Men- del: (X + a): (B+b)?(C + c)2. L'examen des 297 pieds produits à la deuxième généralion par le premier pied hybride à montré la répartilion suivante : NOMBRES ——— & COMBINAISONS OB-ERVES CALCULÉES D'APRÈS LA LOI A B{ IIS 116 ADI AP CCE EE TIC CR: 4 45 À b{ 44 (b] Abc 1 15 a B{ 13 (a) abe. 21 10 ab C. 11 15 a be. 8 5] DODAUXS re 297 296 1 Sans être absolue, la concordance entre les chiffres observés et les chiffres calculés est assez grande pour que l’on puisse considérer les caractères étudiés comme suivant la loi de Mendel. Tous les intermédiaires existent d'ailleurs entre les types bien caractérisés : l'avortement des fleurs latérales comprend lous les stades, depuis une dispari- Lion presque complète jusqu'au développement normal des enveloppes florales puis du grain; certains épis ont 6 rangs dans leur partie médiane el? rangs vers leurs extrémilés: la couleur noire se dégrade insensiblement du noir violacé au gris à peine teinté. 1. À une unité près en raison des décimales supprimées. BŒUR. —— CULTURES EXPÉRIMENTALES DE SORTES PURES DE CÉRÉALES. 221 Seule, la forme des poils de l'axe du grain reste parfaitement distincte, sans intermédiaires. La réapparilion des caractères récessifs à la deuxième génération esl également conforme à la loi de Mendel. Elle a lieu dans les proportions sui- ë I ‘ vantes, oscillant autour de + ou 0,25. fl : 89 | 979 GHRUES © 6 oû& 0 010 597 = 0,274 : à 70 ut Poils contournés.. . . . . . ———0,256 297 RE SI PE DIN 5 & 4 D 0 © dec 91 = 0,275 La formule de Mendel permet de reconnaitre la proportion d'individus qui resteront héréditairement stables dans chacune des combinaisons; ce sont ceux qui ne possèdent aucun caractère dominé masqué par un caractère dominant et susceptible de réapparaitre dans la descendance; on les trouve dans les propor- lions suivantes. 1Ls ABC, — 1}, ABc, — 1}, ADC, — 1/, Abc, — 1}, aBC, — 1}, aBc, — 1}; abC, — !}, abc. Si celle deuxième conséquence de la loi de Mendel est aussi exacte que la première, el rien ne permet d'en douter, l'hybridalion nous apparaît comme le moyen de mullüplier les types végétaux. Dans le cas présent, la combinaison de deux variélés a produit 8 Lypes distincts, dont il reste à isoler les représentants stables. L'hybridalion naturelle serait une des principales causes de l'apparition des races locales; l'hybridation artificielle est le plus puissant moyen dont dispose l'homme pour amener des variations héréditaires des végélaux cultivés. Beau- coup d'améliorations de céréales peuvent être tentées dans celte voie. De plus, il est apparu des individus à glumelle dorsale inerme, des indi- vidus à paille grise, caractères qui n'existaient pas chez les parents. Si ces paricularités se maintiennent hérédilairement, une seule hybridalion aura suffi pour faire naître un grand nombre de sortes nouvelles. 2% Un pied d'Hordeum distichum erectuin à donne une descendance conte- nant des représentants bien caractérisés d'A. distieluun, HE. zeocrithum, H. hexas- ticluun, IL. vulgare, avec Lous les intermédiaires entre ces groupes, qu'ildevient impossible de limiter avec précision. Le dénombrement des individus appartenant à chaque groupe montre que le pied inilial étaitun hybride {. distichum erectum 8 ><. hexastichun erectiom à. Comme dans le cas précédent, on observe : la prédominance des caractères 2 rangs el poils raides à la première génération, la réapparilion des caractères récessifs, 6 rangs el poils contournés à la deuxième génération, une faible proportion d'individus inermes dans le type distique et leur absence chez les autres, tous les degrés dans l'avortement des épillets latéraux. 5 Des constatations analogues ont pu être faites pour deux autres pieds d'orge que leur descendance a fait reconnaitre pour être des hybrides Orge à deux rangs nue + Orge à six rangs vêtue. Là encore le passage du lype distique au Lype hexastique est graduel. On voit apparaître (fait déjà signalé par Bilfen el Blaringhem) un caractère nouveau, probablement ancestral, la fragilité de l'axe de l'épi. IV® CONGRES INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 21 HDI IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Ces cas d'hybridations naturelles entre les orges montrent que les espèces élémentaires et même linnéennes d’'orges cullivées sont (rès voisines, puis- qu'elles forment un groupe dont les caractères sont susceptibles de se combiner de toutes les manières en obéissant aux lois de Mendel. Un très pelit nombre de formes initiales ont pu donner toutes les autres par le jeu de l'hybridation. 4 Chez les sortes de blé dur. nous avons plusieurs fois observé une modi- fication de la paille: chaume creux devenant plein ou réciproquement. La descendance des pieds aberrants montre toujours un mélange de pieds creux et de pieds pleins. Toutefois nous n'en avons pas fait la statistique el nous penchons même vers l'idée que ce caractère peut varier avec le milieu, cerlaines de nos sortes ayant presque complètement modifié leur paille en changeant de localité. » Nous avons observé plusieurs fois l'apparition de pieds à glumes pubes- centes dans les sortes à glumes normalement glabres, ou inversement. Ces varialions ne se sont transmises qu'à une partie des descendants, comme sil s'agissait d'hybrides; toutefois il ne nous a pas été possible, comme pour les Orges, de remonter avec certilude aux parents. Aucun cas de mutation, véritablement forluite, complètement héréditaire, n'a été observé jusqu'à présent. II. — CARACTÈRES VARIABLES. La sélection des porte-graines appliquée à des sortes pures de céréales. Quand on cultive une sorte pure, y a-t-il avantage à sélectionner, comme semences, les plus gros grains, les plus longs épis, à n'utiliser que la partie moyenne de ces derniers comme on le conseille souvent, à entourer les porte- graines de soins spéciaux ? On trouverait actuellement peu de cullivateurs européens disposés à semer indifféremment du gros ou du petit grain. tellement est enracinée, chez eux, l'opinion que les gros grains sont préférables. On peut opposer à cette pratique l'habitude, tout aussi séculaire, de nombreux fellahs arabes qui donnent la pré- lérence, pour les semailles, aux graines de pelit volume, et consentent même à les payer plus cher. Si l'on se place au point de vue botanique, il est logique de penser que tous les grains issus d’un même pied, d'orge par exemple, bien que de gros- seurs inégales et provenant d'épis de longueurs variables, emportent avec eux les mêmes caractères héréditaires et doivent donner des pieds semblables. Au point de vue économique, il n’est cependant pas possible d'admettre, « priori, que la grosseur de la semence soit sans influence sur le rendement de la récolte. Afin de déterminer l'effet de la sélection des porte-graines, il fut exécuté. depuis 1907, de nombreuses expériences à la Station expérimentale de Tunis. 1. Influence du poids individuel des grains sermés. — En 1908-1909. il fut semé, pour un grand nombre de sortes de blé dur, blé tendre el orge, des lots de 40 gros el de 40 petits grains, en espaçant les grains de ? centimètres en tous sens : à la maturité, 20 pieds moyens furent récoltés dans chaque lot et servirent aux délerminalions suivantes : poids de 100 grains récollés, tallage moyen, poids de la récolte Lolale et du grain, rapport du grain à la récolte Lolale, rapport du grain à la semence, longueur moyenne des épis. BŒUF., — TALLAGE POIDS RAPPORT CHLTURES EXPÉRIMENTALES DE SORTES PURES DE CÉRÉALES. 925 LONGUEUR SÉREANES ornsiDE A OD/GnArxs DU GRAIN grains Stains MOYENNI — — DES ÉPIS (semence) semés récoltés moyen récolté récolté semence faite gr. (5 ka. mjui Blés durs (A0 sortes Gros grains. 4,614 18,4 1,789 0,184 311 De) Petits grains . ; 4,510 16.1 1,612 0,187 506 82 Blés tendres (9 sortes Gros grains. 4,996 4, ATS as Al 2.619 0.210 299 150 Petits grains 2,809 4,290 ll 1,910 0,209 661 128 Orges escourgeons (9 sortes Gros grains, 4,928 4,876 18,7 2,914 0,265 150 12 Petits grains . 3.083 1,182 14,9 1,811 0,273 BR TÙ Une deuxième série d'expériences, dans laquelle les petits et les gros grains de chaque sorte furent pris dans les mêmes épis, afin d'éviter loute autre différence, donna des résullats tout à fait semblables à ceux qui pré- cèdent. On peut conclure : Le poids des semences n'a aucune influence sur le poids individuel des grains récollés ; il ne se transmet pas hérédilairement. Les pieds issus de gros grains tallent plus que ceux qui proviennent de peliles semences, sans doute parce que leurs réserves nutrilives, plus impor- lantes et utilisées pendant la première phase de végétation, permettent la for- malion d'un système radiculaire puissant, ayant, pour conséquence, un plus grand nombre de liges. La longueur des épis n'est pas sensiblement influencée par le poids des semences. Le poids de la récolte est accru, pour les descendants des gros grains, dans la proportion mème où le lallage est augmenté. La proportion de grain dans la récolte Lotale est la même dans les deux cas, conséquence de l'égalité dans la grosseur des grains et la longueur de la paille. La faculté de mulliplicalion, ou rendement par rapport à la semence, esl beaucoup plus considérable pour la récolte provenant de petits grains que pour celle qui dérive de grosses semences. Cette constatation explique pourquoi les fellahs indigènes, qui calculent leurs rendements par rapport à la semence, sont à peu près unanimes à préférer les pelils grains. Les blés tendressont plus produclifs que les blés durs en raison d’un plus grand lallage et d’une propor- lion plus élevée de grain dans la récolle. Ces expériences ne permellent pas de connaître l'influence de la grosseur des semences sur le rendement par unité de surface. Elles montrent cependant qu'un poids donné de petits grains produit plus de tiges que le même poids de grosses semences, la supériorité de lallage des pieds issus de ces dernières élant plus que compensée par le grand nombre des premiers. En 1909-1910, il fut semé, pour plusieurs sortes, 100 grammes de grain Lrié et _100 grammes de grain non trié, sur des surfaces égales, à raison de »0 kilogrammes à l’hectare. Le développement de la folle avoine dans ces cul- lures fit éliminer beaucoup de parcelles d'expériences el rend les résultats des autres un peu incerlains : 594 [Ve CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Blés durs : la récolte provenant de semences triées est supérieure dans | cas sur 8 — tendres : _ — Il — 3 — & — 5 Urges escourgeons : — Les excédents sont Loujours Lrès faibles. En 1910-1911, la même expérience faile pour des orges. en grande culture. a montré la supériorité des grosses semences trois fois sur quatre. [Il semble donc que les orges se comportent autrement que les blés. Le fait reste à vérilier. 2. Influence de la place du grain dans l'épi. — Des pesées ont montré que les grains de la parlie médiane de l’épi ont un poids moyen supérieur à celui des grains des deux extrémités; cette région possède loulefois des grains de grosseur très inégale, et son prélèvement n'est qu'un moyen fort imparfait d'isoler des gros grains. Les résultats oblenus en semant comparalivement les liers inférieur, moyen et supérieur des épis, pour 11 sortes de blé dur et une sorle d'escourgeon ont montré que celle méthode de sélection est sans elfe. o. Influence de la longueur des épis. — Elle fut étudiée de la même manière que celle du poids des grains, en prenant, dans chaque sorte, les épis les plus pelils et les plus grands et en semantles grains à 25 centimètres en tous sens. Les déterminalions faites sur la récolle de 190$ figurent au tableau suivant : LONGUEUR MOYENNE DES ÉPIS Potbs DE 100 Graixs l'ALLAGE POIDS DE GRAINS CÉRÉALES D RTS : è semés récoilés semés récoltés moyen récolté moi mn ge gr. (l kg. Blés durs (G sortes) GLANAS ÉPIS NNUTG I 75,9 D,096 4,497 13.2 1,592 PEtISSéDIS ER 47,2 752 %,646 4,529 12 1.310 Urges escourquons (7 sorles) GHANA TÉPIS 8 76 4.771 »,186 16 2,189 Pétits épis 2e )2 To 4,132 5.922 lo 1,995 I : : Orges hexagenales a Grangs GANTS EN EN NO D2 #,067 4.171 16,6 2212 PELTIS SEP ESS D? 4,133 4,679 14,6 2,067 Les épis récoltés peuvent être considérés comme identiques: le caractère longueur des épis ne se transmel pas. Les grains des longs épis ont un poids moyen légèrement supérieur à celui des grains des pelils épis, ce qui augmente un peu le lallage el la récolte Lotale. La sélection des longs épis agit done dans le même sens que celle des gros grains, mais d’une façon moins accenltuée. Celle expérience renouvelée en 1909-1910, mais en semant à l'écartement ordinaire des cultures normales a donné un excédent insignifiant en faveur des longs épis. 4. Influence de la culture antérieure. — Les soins culluraux (espacement des plantes, binages, etc.), donnés à une céréale, augmentent le développement des plantes el par conséquent la longueur des épis et la grosseur des grains. La semence qui provient d'une cullure très soignée est-elle supérieure à celle que donne une culture ordinaire? À priori, il est probable que non, puisque les deux caractères envisagés ne se transmettent pas. Des déterminations directes, faites cn 1909-1910, sur des récolles fournies respectivement par 160 grammes de grains provenant d'une culture normale el par le même poids de semences pro- venant de pieds espacés à 25 centimètres en lous sens et binés, ont donné : BŒUF. —— CULTURES EXPÉRIMENTALES DE SORTES PURES DE CÉRÉALES. 229 Blés durs : léger excédent en faveur de la culture espacée à fois sur 9, avec produit total un peu inférieur ; escourgeons : léger excédent en faveur de la culture espacée 2 fois sur à, avee produit total supérieur. Il n'y aurait donc pas d'avantages marqués à donner des soins spéciaux À $ I aux plantes produelives de semences. CONCLUSIONS GÉNÉRALES Il faut considérer une sorte pure de céréale comme un {ype naturel, que nous sommes impuissants à faire varier par action directe : ses caractères héré- dilaires dépendent de son ascendance et nous échappent; ses caractères varia- bles n'ont pas d'autres facteurs que les éléments du milieu, et le choix des individus destinés à la reproduction reste sans effet. L'influence de la grosseur des semences sur le développement des plantes peut cependant agir sur le rendement économique des cullures, dans cer- laines conditions et entre des limites que nos expériences n'ont pas encore fixées. La sorte pure n'est susceptible ni d'amélioration, ni de dégénérescence. Les seuls moyens d'action de l'homme consistent à perfectionner les méthodes culturales, afin de placer les sortes dans leur milieu de prédilection, à provoquer l'apparition de types nouveaux (généralement par l’hybridalion), à lirer parti des variations fortuites, dont beaucoup semblent dues à lhybridation nalurelle. EXPERIMENTAL CULTURES OF PURE TYPES OF CEREALS OBSERVATIONS ON THE STABILITY AND VARIABILITY OF THEIR CHARACTERS SUMMARY The work carried out in recent years at Svalof, on the Cereals, has lo à large extent initiated a new method of experimentalion, viz, he isolation of pures Lypes as distinguished by their Bolanical characters, replacing the older method of the selection of the ear, according lo its economical properties. The question arises as Lo how far it is possible to modify a pure Lype? Which characters remain constant?, and of those characters that are variable, Lo what degree, and by what means, can they be regulated? Characters of importance economically, such as the tillering factor, length of ear, and size of grain, are eminently variable, and depend largely on the environment: is 1 possible by selection within the pure Lype, to effect an improvement as regards these characters? The observations, of which this paper is an account, were made with the object of answering these questions. 1. Constant characters. Aberrant plants occurring in the pure cultures were harvested and the grain sown separately, with the object of observing the progeny of the plant. In no case has such a plant bred true. Generally it has been possible Lo reco- enize the hybrid nalure of such aberrant forms, as in the following case. In a culture of two-rowed white barley there appeared a black eared plant, true Lo type in all other respects. Study of the descendants of this 596 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. plant proved it Lo be a hybrid between a six-rowed barley with black ears, and the lype. Many analogous cases were found in the cullures, and the occurrence of such natural hybrids between elementary species, and even between Linnœan species of cultivated barley, shows how nearly they are related. AI the possible combinalions of the respective characters are found, and segregalion occurs according Lo Mendels law. No case of an inherited mutalion has been observed. 92. Variable characters. Numerous experiments have been carried out since 1907, al the Experi- mental Slalion at Tunis, with the object of ascerlaining the value of selection of large grains and long ears, with regard both to the immediate yield. and also to the effect on the lype. The opinion that there is an advantage in sowing large grains is generally held among European cultivaltors, whereas among the Arabian cullivalors, a preference is shown for sowing small grains, for which a higher price is some- limes paid. 1. Comprehensive experiments with hard wheat show that the weight of (he individual grain sown has no influence on the weight of {he grains har- vested from the same plant. Plants arising from large grain tiller more than those from small grain and il may be supposed that this is a character depen- ding on nutrilion in the: early vegetalive period. There is an increase in (he yield from large grains in proportion lo the increase in {he tillering. These experiments also show that a given weight of small grain gives rise Lo a larger number of lillers than the same weight of large grain, the increased üllering in the case of the large grain is more than compensated for by the larger number of small grains sown. IT. Influence of the position of the grains in the ear. Experiments were carried out with eleven types of hard wheat, and one type of winter barley, in which The grains from the two extremilies of the ear, and those from the middle of {he ear were sown separalely. The resulls show that there is no advantage in selecling the heavier grains from the middle of the ear. III. Influence of the length of the ear. Grains from long and short ears were sown separalely. The ears harvested were practically identical. IV. Influence of cultural conditions. Experiments with wheats, in which the influence on succeeding generations of cultural conditions was tested, show that no marked advantage is oblained by providing specially favourable culture, GENERAL CONCLUSIONS. -— À pure variely of Cereal must be regarded as a natural Lype which it is impossible Lo modify by any direct action. The here- dilary characters of such a type depend on the ancestry: the variable charac- ters depend on the conditions of life: selection of individuals is without effect. By the selection of large grains an increase in the yield may be obtained under cerlain conditions and within limits which our experiments have not yet fixed. The only means by which improvements can be effected are, by bringing Lo perfeclion cultural methods, in the production of new lypes by hybridiza- ion, and in laking advantage of fortuitious variations, of which many owe their origin Lo natural hvbridization. BŒUF. — CULTURES EXPÉRIMENTALES DE SORTES PURES DE CÉRÉALES. 39 M. lraBur. La communication de M. Bœuf a un intérêl pralique sur lequel il est bon d'insister. En Algérie, les blés durs ont, parmi les colons el parmi certaines administralions, la réputation de s'hybrider avec les blés tendres, et l'on a constitué ainsi une catégorie de blés qu'on désigne sous le nom de « mitadins », blés qui sont exclus des adjudications de la Guerre. On vous dira que ce sont des blés durs devenus tendres par croisement avec les blés tendres, et que l’on n'en veut pas. Ces faits ont amené l'administration de la Guerre à payer jusqu'à 3 francs de plus le quintal de blé, et cela pendant cinquante ans, pour 20 ou 25 000 hommes à nourrir. Je pense que dans un Congrès de Génétique il serait bon d'affirmer qu'il n'y à pas de miladins, que spontanément il ne se fait pas de croisements entre les blés durs et les blés lendres, mais qu'il arrive quelquefois, dans des milieux peu favorables à la culture du blé dur qui demande des conditions de sol un peu parliculières, que ces blés, au lieu d'arriver à l'étal vilreux. restent opa- ques et ont quelquefois le centre un peu blane. C'est là le blé mitadin. C'est un blé incomplètement mûr. Il est inutile de vous dire que, quand les condi- lions sont favorables, les miladins semés donnent d'aussi beaux grains que les blés durs. Il va donc deux conclusions au point de vue pralique : Que l'administration de la Guerre achète son blé dur, mais qu'elle n'exelue pas de son adjudicalion les lols qui contiennent un peu de mitadin, car le mitadin possède une valeur alimentaire suffisante: on pourrait faire ainsi des économies appréciables. Ensuite, que les colons ne s’effraient pas, quand ils ont acheté de la semence de blé, si une race de valeur présente des grains miladins: cela n'a qu'une influence secondaire. Il vaut mieux semer un lot pedigree de hlés miladinés, que des mélanges de mauvaises variétés. 328 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. RIGHT AND LEFT HANDEDNESS IN CEREALS'! By R. H. COMPTON Gonville and Caius Collegei Cambridge (England). The leaves of many Gramineae are folded when young so that one margin overlaps the other. Two directions of folding are possible, these being related Lo one another as an object Lo its mirror image. If we suppose an observer placed in the axis of a young leaf with his back toward the midrib, and if the margin of the leaf towards his right hand overlaps the margin on his left, the leaf may be called right-handed (RH) : the reverse case being called left- handed (L H). Normally, the successive leaves on a single stem are alternately RH and LH, though occasional reversals are found. If we consider the first leaf above the coleoptile alone it is possible to speak of RH and LH scedlings. If the determination of a seedling to be R H or LH were purely a matter of chance we should expect an equal number of each sort to be present in a suffi- ciently large random collection of seedlings. Experiments on Two-Rowed Barley (Hordewm distichum) shew that his is not the case. For instance. 1527 seedlings of « Guinness Goldthorpe » Barley comprised 740 LH and 587 RH; the percentage of LH seedlings (0/0 L H) being 55.77. « Kinver Che- valier » gave 4678 LH, 5562 RH; 0/0 LH—58.18. « Plumage Corn » gave 2408 LH, 1604 RH; 0/0 LH—60.02. Altogether eight varieties of Two-Rowed jarley were studied, of which at least four were pure lines. AI gave a marked excess of LH seedlings — lowest in « Guinness’ Goldthorpe », highest in « Plumage Corn ». The total number of seedlings examined, of all varieties, was 19165, of which 11 185 were LH, 7980 RH: 0/0 LH — 58.362. The possibility suggested itself {hat the fold of the first leaf of the offspring might be Lo some extent determined by the posilion of the seed on the parent spike. Experiments were made to lest this. The two rows of seed on the spike of Hordewm distichum may be distinguished as « odd » and « even » : counting the alternate spikelets from below upwards (including the first two or three slerile ones), the row containing Nos. |, 3, 5... is called « odd ». the row containing Nos 9, 4, 6... « even ». The experiment was made of sowing seed from the rows separately, and the following results were oblained with « Kinver Chevalier ». The odd rows gave K67 LH, 619 RH; 0/0 LH —58.45. The even rows gave 2702 LH, 1942 RH: 0/0 LH —58.19. There is thus no evident con- neclion between the leaf-fold and the position on the parent spike. Similar results were given by over 4000 seedlings of « Plumage Corn ». Moreover, many spikes were studied in detail, the position of each seed being considered, but no orderly arrangement was discovered. The question whether the fold of the last leaf below the spike has any influence on the offspring was also answered in the negative. 1. Communication faite à la deuxième séance de la Conférence. 2. The full description of the following observations is published partly in the Proc. Cambridge Phil. Soc, vol. XV, p. 495, 1910; partly in the Journal of Genetics, vol. I, p. 55, 1912, R. H. COMPTON. — RIGHT AND LEFT HANDEDNESS IN CEREALS, 329 The genetics of right and left handedness are peculiarly interesling, since these characters of symmetry belong Lo a special category quite unlike those of colour, hairiness, stalure, sterilily, ete., which have been chiefly studied during Uhe last ten years. Conflicting results have been obtained by workers on diffe- rent animals, and no clear analysis has yet been made of the factors involved in the problem. In the case of cereals it can be definitely stated that right and left handedness in (he fold of the first leaf are not hereditary characters. An experiment with « Kinver Chevalier » may be quoted in support of this statement. Seeds from plants with LH first leaves were sown, and yielded 1960 LH, 1401 RH seedlings; 0/0 LH —5%.52. The seeds from RH parents gave 1609 LH, 1156 RH offspring: 0/0 LH — 58.19. Other experiments gave similar negalive results. Though the RH and LH characters themselves are not inherited, the ratio between the numbers of LH and RH offspring is constant in successive gene- ralions of the same stock, and thus seems Lo be an hereditary specific character : this has been observed in three generalions of « Kinver Chevalier » Barley. Moreover, like other quantitative characters, the ratio shews fluctuating varia- bilty. In studying the offspring of à large number of individual spikes of « Plumage Corn » il was found (hat the percentages of LH seedlings, when plotted against their frequencies of occurrence, gave a simple curve of conli- nuous variation, symmetrical about the average 60 0/0. The reason for the departure from equality of RH and LH seedlings remains obscure. IL may be noled (hat similar discrepancies have been recorded in the cases of (1) the oplie chiasma of Teleostei (Larrabee), where out Of 4615 brooktrout 56 0/0 were RH, but no inheritance was observed, and (2) the mode of hand-clasping in man (F.-E. Lutz), where almost exactly 60 0/0 place the right thumb uppermost, and where a certain degree of inherilance occurs (as in other cases of human asymmetry). In Oats (Avena saliva) we find the inverse resull of Chat given by Barley. a considerable excess of RH. seedlings being present in a random collection. A sample of “* Thousand Dollar * Oats yielded 469 LH., 376 RH. seedlings; 0/0 LH. = #%%,88. This inversion runs parallel with another asymmetry pheno- menon. [In Barley the nature leaf-blades are loosely rolled into a RH. spiral : in Oats the spiral is LI. This twist is {he same whatever the mode of folding of the leaves, and is somelimes used as à diagnostic character. It is difficull Lo find a reason for the parallelism between it and the percentage of RH. and LH. seedlings in respect of the fold of the first leaf. Six-Rowed Barley (Hordeum herastichum) and Setaria ilalica also gave an excess of LH. seedlings. In Maize (Zea Mays) we are confronted with different phenomena. The seeds are arranged on the « cob » or inflorescence in a variable number of pairs of vertical rows : {he members of each pair may be distinguished as « odd » and « even » according lo the following convention. Taking à 9 round-plan of the cob, and passing round it in the direction of the hands of a clock, the first member of each pair of rows Lo be encountered is called, « even » the second « odd ». We saw that in Barley there is no relation between the position of the seed on the spike and the fold of the first leaf. In Maize, however, there is a clear connection. Generally speaking, odd rows give an excess of RH. seedlings, 350 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. even rows give a corresponding excess of LH. seedlings. Numbers oblained were as follows : from odd rows, 1569 LH.. 1597 RH: 0/0 LH. — 46.16 : from even rows, 1962 LH, 13519 RH.:0/0'LH. — 54.22. These two results counterbalance one another. and a random collection of Maize seeds gives praclically 50 0/0 of each sort of seedlings. Thus 6189 seed- lings comprised 3 107 LH. 5082 RH.: 0/0 LH. — 50.20. In all, sixteen cobs of several different varielies and sizes were studied : in the majority of cases, both in individual cobs and in individual rows of seed, this difference between odd and even rows was observed. An experiment was made Lo determine whether the shape of the seed was the cause of this difference, but gave a negative result. The alternative hypo- theses are : (1) The influence determining the fold of the first leaf is of a feeble character and acts upon the gamete or embryo, which ilself has no special imcli- nalion to become right-or lefl-handed but must choose one or the other; this influence being one depending on some symmelry relations as between neigh- bouring crowded rows of seed on the cob : or (2) the female gameles definitely carry right-or left-handed determinants, and a cerlain amount of somalie segre- galion of these characters occurs. The former hypothesis seems the more acceplable, since it appears from the uniformity of the above results that right and left-handedness in Maize (as in Barley) are not hereditary. CÉRÉALES DROITIERES ET GAUCHÈRES RÉSUMÉ La feuille de l'Orge, de l'Avoine, du Maïs, elc. est enveloppée à l'état jeune de elle facon qu'un de ses bords recouvre l’autre. Deux modes d'enroulement peuvent se produire et être respectivement appelés « droitier » (right handed RL.) et « gaucher. » (left handed LH... La convention suivante est adoptée : l'observaleur est supposé être placé dans l'axe de la feuille, son dos tourné vers la nervure médiane. Si le bord de la feuille situé vers sa main droite recouvre celui placé vers la gauche, la feuille est dite « droilière » (RH.) et vice versa. Un certain nombre de semis d’orges furent classés en LH. où RH. selon le mode d’enroulement de leurs premières feuilles normales. Le nombre de chaque sorte fut déterminé dans une collection de semis de différentes variétés prises au hasard. Dans chaque cas un excès considérable de plantes L.H. fut con- slaté. Le nombre total étant de 11185 LH. : 7980 RH. — 0/0 LH — 58,562. Plusieurs variétés d'Orges donnent cependant une proportion différente. Ainsi 9 692 jeunes plantes de la variété « Plumage Corn » donnent 0/0 LH 60,02 - 8040 jeunes plantes de « Kinver Chevalier » donnent 0/0 LH —58,1$ — et 1527 plants de « Guinness Goldthorpe » donnent 0/0 LH — 55,77. Il n'y a aucune différence dans la proportion si la dernière feuille au-des- sous de l'inflorescence est RH. ou LH.; de même la position des graines sur l'épi n'influe en rien sur la proportion. Le caraclère « droitier » el « gaucher » n'est pas héréditaire; le 0/0 LA restant le même dans les générations sucessives, que le parent soit LH. ou bien RH. Les feuilles d'Orges entièrement développées sont aussi légèrement lordues dans la forme d'une vis, la direclion de hélice étant constamment RH. (bien R. I. COMPTON. — RIGHT AND LEFT HANDEDNESS IN CEREALS. 90! que l’enroulement des feuilles soit altéré). Dans l'Avoine, au contraire, cette même lorsion est toujours LH.: et il est curieux de noter que la proportion LH : RH pour les Avoines est réciproque de celle des Orges : 104 plantes don- nent 00 LH — 44,8$. L'Orge à 6 rangs et le Setaria ilalica donnent une quantité beaucoup plus crande de LH. L'explication de ces phénomènes est obscure: mais il est à noter que des divergences similaires se produisent dans beaucoup d’autres cas où le même caractère est en jeu. Dans le Maïs, l'inflorescence femelle est composée d'un nombre variable de doubles rangs de graines. Les grains de rangs « impairs », c'est-à-dire ceux qui se trouvent vers le côté gauche de chaque paire de rangs, donnent loujours un excédent de RH. : pour 2966 plantes le 0/0 LH — 46,16. Les grains provenant de rangs « normaux » donnent un excédent de LH; pour 2881 plantes le 0/0 LH —54.22. Les rangs individuels donnent à peu près le même résultat, el la proporlion pour l’ensemble se rapproche de l'égalité. Le caractère en question n'est done encore ici, probablement pas hérédi- laire. La différencialion des rangs doit être attribuée à l'action des facteurs végétalifs responsables pour la symétrie et non pas à une ségrégation somalique de caractères généliques. 339 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉNIQUE. ÉTUDE SUR LE COLORIS DES GRAINS CHEZ LE SEIGLE ! Par le D' von RUEMKER Breslau (Allemagne). Ignorant s'il me serait possible de présenter quelque chose au Congrès de Génétique, je n'avais pas annoncé de communicalion sur les résultats de mes travaux. Ce n’est qu'au dernier moment, avant mon départ de Breslau, que j'ai pu réussir à obtenir un petit échanüllon démonstralif de mes nouvelles formes de seigle. Je l'ai recu à Paris il y a seule- ment un jour. Le seigle est une céréale qui se féconde par pollinaison mutuelle des plantes fleuries au même temps. La fleur individuelle du seigle est presque inféconde par son propre pollen, et c'est un fait qui a élé constaté premièrement par Rimpau et plus tard par Liebenberg et d'autres observateurs. I y a, par suite, une grande difficullé à élever des lignes caractérisées de seigle. Lorsque l'État me donna un champ d’expé- riences à Breslau en 1899, je commencçai à sélec- lionner le seigle d’après la couleur du grain. e) le) Phol. van Delben: M. le D° vox Ruewken. Les essais les plus anciens d’une telle sélec- tion ont élé faits en France par le grand-père de M. Philippe de Vilmorin. Beaucoup plus lard on commença en Allemagne la même sélection et on publia, au bout de très peu d'années, des résultats mentionnant l'existence de diverses corrélations, dont l'exactitude me semblait discutable. À la suite de ces travaux on considérait les diverses couleurs présentées par les grains du seigle comme des caractères de demi-races. En reprenant ces recherches, j'avais l'intention de vérifier si cette opinion élail exacte, el s'il était possible de continuer la sélection d'après la couleur des grains jusqu à l'hérédité complète et ferme, parce que je me disais que si cela élait possible, la couleur des grains deviendrait un caractère important pour vérifier et maintenir la pureté de race d'un champ de seigle et pour reconnaitre la purelé de race d’une quantité quelconque de semences provenant du com- merce. En outre, je désirais constater la présence des qualités corrélalives de la couleur héréditaire, afin de voir ce que vaut ce caractère pour la sélection pralique, el pour l'emploi du seiglecomme graine de semenceet de consommalion. Sous ces points de vue je commencçais ma sélection en 1899 (et je l'ai conti- nuée Jusqu'à ce jour de la même manière) d’après la couleur des grains, consi- dérant aussi bien le rendement que la résistance à l'hiver. Ma méthode est la suivante : ; Premièrement je formais deux séries de plantes de la variété seigle de 1. Communication faite à la cinquième séance de la Conférence. VON RUEMKER. — ÉTUDE SUR LE COLORIS DES GRAINS CHEZ LE SEIGLE. 399 Petkus, l’une contenant les plantes, dont la couleur du grain passait au vert et l'autre celles dont la couleur passait au jaune, par la production d'un poids plus erand de graines vertes et jaunes. De ces plantes, dont le nombre était au début très petit, je conservais le produit de chacune d'elles aussi pur que pos- sible, en les semant ici et là en petits carrés. Les deux séries furent nettement séparées pour qu'une pollinaison mutuelle ne puisse avoir aucune chance de se produire. Chaque année après la récolte je choisissais dans chaque série une ou plusieurs plantes comme élites, celles dont le poids des grains de couleur pure élait le plus élevé de toutes les plantes examinées au laboratoire. Outre la cou- leur des grains, je poursuivais, comme déjà mentionné, l'observalion du ren- dement, du tallage et de la résistance à la rigueur de nos hivers. Après sept à huit ans de séleclion généalogique continuée j'avais créé des races pures el constantes au point de vue couleur des grains, sans que le ren- dement de la variété soit abaissé ou sa résistance à l'hiver diminuée; au con- lraire, ces qualités s'étaient nettement améliorées comme résultat de la sélection. Pendant ce temps les couleurs des grains sont devenues plus pures et plus foncées, et de temps en temps j'ai vu se former de nouvelles teintes. Je possède les coloris suivants : Bleu verdâtre foncé. Jaune. Brun foncé (la couleur du café grillé). Jaune soufre. Rose. Vert. Azuré, avec les extrémilés roses Les trois premiers coloris sont constants depuis 3 à # ans, les autres son apparus celle année el je ne sais donc pas encore s'ils seront héréditaires ou non !. \ Cette sélection de 12 ans m'a donné l'occasion de faire quelques obser- valions d'importance scientifique el pratique : I Pour produire des races pures et constantes au point de vue de la couleur des grains. il faut employer une sélection généalogique continue de 7 à $ ans. % Le seigle de couleur pure présente des cas de xénie exactement comme le maïs. 5 La couleur des grains du seigle n'a pas seulement la valeur héréditaire d'une demi-race, mais plutôt celle d’une race vraie et complète. Celle couleur est produite par une teinte qui existe dans la couche d'aleurone siluée sous l’épiderme du grain. » Les races qui sont dans le commerce jusqu'à présent (le bleu verdätre foncé et le jaune) ont toutes deux une très bonne qualité pour le meunier et le boulanger. 6 Les couleurs différentes sont combinées à d'autres qualités physiolo- giques et morphologiques; par exemple les couleurs verdätres semblent s'allier à un tallage plus grand et à la production d'une paille plus courte que les couleurs jaunes. La couleur jaune semble accompagner de glumes moins déve- loppées que celles qui entourent les grains de couleur verdàätre. Mais au point de vue des qualités meunières, il n’y a aucune différence. 1. Ces coloris ne sont pas reproduits en 1912. 29 IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Dans les deux coloris, le grain est d'excellente qualité. La couleur brune accompagne presque Loujours un rendement moindre, ete... Mais l'énumération de toutes les corrélations observées serait trop longue. La couleur des grains de seigle est un critérium extrêmement important pour la pureté et l'authenticité d'un lot de semences que nous ne possédions pas jusqu'à présent. 7° Le danger de la pollinaison étrangère pour un champ de seigle s’accroil en relation géométrique avec l'étendue des lots de seigles voisins, c'est-à-dire : une pelile quantité de plantes de seigle n’exerce une influence sur les variélés voisines que pour une faible distance, mais à mesure que l'étendue d’un champ de seigle augmente, la production du pollen augmente aussi; la distance à laquelle ces grandes masses de pollen sont transportées par le vent augmente également. C’est pourquoi il y aura de grandes difficultés à introduire des races de seigle de couleur pure et de les maintenir telles. Néanmoins, je crois que l'avantage de ce crilérium, pour la pureté et l'authenticité d'un lot de semerce. maintenant que nous possédons des races héréditaires de coloris pur sera si grand, qu'on n'y voudra plus renoncer, pourvu que le rendement et les autres qualités ne soient pas inférieures. L'avenir dira si j'ai nourri de vaines espé- rances à ce suJel. Voilà quelques-uns des résullals scientifiques el pratiques tirés de mes essais de sélection de seigle. Ils ne touchent pas, il est vrai, à la doctrine de Mendel, mais il faut les mellre au chapitre de l'hérédité et des variations des plantes qui sont fécondées par l'intermédiaire du vent, et c'est pourquoi j'ai voulu apporter ces quelques explications à la Conférence de Génétique. J'ai publié le résultat de mes expériences d'hybridation et de sélection sur la navette, le seigle et le froment dans un livre intitulé : « Methoden der Pftan- senzüchlung in experimenteller Prüfung. Berlin, P. Parey, 1909, et la seconde partie de ces notes sera publiée prochainement !. A STUDY OF THE COLOURS OF THE GRAIN IN RYE SUMMARY In 1899, Professor von Ruemker began a series of experiments on Rye, with the object of sludying the inheritance of the colours of the grain, and of testing the value of this character in the seleclion of pure races. There is considerable difficully in obtaining uniform varieties of Rye, owing Lo the fael that this cereal is generally cross-fertilised. Selection according Lo the colour of the grain, the yield, and the hardiness, has been continued for Lwelve years, and the following facts have been established : Ist. In order to obtain pure races as regards grain colour, selection should be conlinued for T or $ vears. 2nd. — The phenomenon of xenia occurs, as in maize. ord. — The colour of the grain is a constant character. th. This colour is produced by a pigment in the aleurone layer, nexl the epidermis. L. Beiträge au: Pflansensucht. Drittes Heft : v. Ruemker. € Ueber Roggenzuchtung ». Berlin, Paul Parey, 1915, VON RUEMKER. — ETUDE SUR LE COLORIS DES GRAINS CHEZ LE SEIGLE. 390 dth. — Those races (greenish-blue and yellow) which have hitherlo been in commerce, are salisfactory both for milling and bakinge. 6th. — The different colours of the grain are correlated with other phy- siological and morphological characters; for instance, the greenish colour appears to be connected with an increased tillering capacity, and a shorter straw than the yellow colours. Tth. —— The great difficulty in maintaining the purity of a variely of Rye, on account of the danger of cross-fertilization, is increased in direct proportion Lo the size of the neighbouring plots of Rye. The author believes that the possession of races pure as regards colour, supplies a criterion by which the occurence of crossing will at once be visible in the grain, and that this will be a material aid in maintaining the purity of varielies of Rye. 3oû IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. OBSERVATIONS SUR L'ORIGINE DES AVOINES CULTIVÉES ! Par le D' L. TRABUT Directeur du Service botanique du Gouvernement de l'Algérie. En étudiant, avec un peu de soin, les Æ{vena de la section Euavena, on esl frappé du grand nombre de formes secondaires qui constituent ces espèces vivant souvent au milieu des cultures, dans des stations artificielles conquises par une large dis- persion en dehors de ja zone naturelle. Sans doute, on peut invoquer l'influence de la cullure déterminant des varialions, ou favorisant des formes qui ne trouveraient pas leur place dans les condilions naturelles de la lutte. Je suis même convaincu que c'est par ces cultures involontaires que l'homme a provoqué l'apparition des races ulilisables du genre Avena. Mais, pour ne pas sortir du domaine des faits, constatons que, sur le littoral méditerranéen, nous pouvons réunir une très importante série d’'Avena sterilis débutant par les formes les plus inutilisa- bles pour se terminer par une Avoine largement cultivée dans le domaine méditerranéen bien à lort confondue jusqu’à ce jour, par tous les auteurs M. le D' Travur. savants et praticiens avec l'Avena sativa. AVENA STERILIS MAXIMA. Perez Lara. F1. Gad. (fig. 1-1). — Inflorescence pauci- flore. Epillets très gros avec des glumes atteignant 0 mm; glumelles couvertes de longs poils, et portant une très forte arête genouillée et tortile, souvent velue. AVENA STERILIS SEGETALIS, Bianca. Tod. ewsicc. Sic. 112 (fig. 1-b). — Épillets un peu moins volumineux, remarquables par une grande réduction des arètes non genouillées et à peine Lortiles. — Sicile, dans les moissons. Une forme très voisine est assez commune en Algérie, dans les moissons; le grain est gros et les glu- melles sont noires. A. STERILIS CALVESCENS. Trabut et Thellung in Viertel Jahrsschr. d. Naturf. Ges., Zurich, 1911. — { sterilis var.2. Trabut. ©. R. 4e. Sc., 1909. — Glurselles coriaces. glabres, arête tortile, genouillée, mais callus encore très velu (fig. 1-7). A. STERILIS PSEUDOVILIS. Hausskn. Aritische Bemerkungen über einige Avena Arten, 189%. — 1. sterilis 8. Trabut. C. R. Ac. Sc., 1909. — Cette variété diffère déjà peu de la forme cultivée, ou ne trouve plus de poils que sur le callus de la fleur inférieure, les arêtes sont réduites, mais à maturité, l’épillet se sépare très facile- ment des glumes (fig. 1-8). A. STERILIS BYZANTINA. Koch. in Linnæa, 1848. A. sterilis var. y. Trabut, 1910. B: A. Aly. Tunis. — Cette forme est décrite par Koch dès 1848; c'est M. Thellung qui a établi la synonymie de cette variélé intéressante. Cosson et les auteurs 1. Communication faite à la seconde séance de la Conférence, L. TRABUT. — OBSERVATIONS SUR L'ORIGINE DES AVOINES CULTIVÉES. 591 contemporains avaient rapporté l'A. bysantina, de Koch à VA, fatua, plus spéciale- ment à ses formes glabres : 4. hybrida, À. falua ylabrescens Cosson. Haussknecht en fait Avena sterilis parallela, 1885. L'Avena sterilis byzantina à perdu beaucoup des caractères du slerilis type el conslilue le dernier échelon pour arriver à la forme cultivée ; l’arête est réduite, les poils du callus sont réduits, l'arliculation est encore bien conservée et les fleurs Fig. 1. — 1, Avena sterilis maxima. — 9, A. slerilis. — 5, A. sterilis Ludoviciana. — %, A. sle- œ rilis micrantha. — 5, À. sterilis segetalis. — 6, A. sterilis pseudouilis. —T, 4. sterilis calvescens. — 8, À. slerilis pseudonilis. tombent avec facilité à maturité, les glumelles sont aussi plus allongées que dans les races cultivées.En 1907, M. Hackel m'écrivait qu'il considérait cette forme comme intermédiaire entre A. saliva, et l'A. sterilis et la nommait provisoirement À. sativa biaristata (fig. 3-3). A. STERILIS ALGERIENSIS. Trabut, 1910. — 4. sferuis culta. L'Avoine algérienne esl la forme cultivé de l’Avoine stérile, elle est caractérisée par la réduction de larèle el la consolidation de l'articulation. L'Avoine algérienne (fig. 2) est très répandue dans tout le bassin méditer- ranéen, elle est du reste distinguée depuis longtemps par les praliciens MM. Denaiffe et Sirodot(!) dans leur monographie des avoines à propos de (1) L’Avoine, 1901. IV® CONGRÈS INTERN. DE GÉNÉTIQUE. : 29 358 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. l'Avoine des Abruzzes indiquent de bons caractères el proposent même de séparer l'Avoine des Abruzzes el les Avoines algériennes el Lunisiennes comme seclions des Salivae. Haussknecht qui avait très consciencieusement éludié les formes du sterilis exprimait le — 7 | vœu de voir un jour sortir une | race ulilisable de ce groupe si bien adapté à la région médi- lerranéenne; en 189% dans les Miltheilungen des Thür. bot. Vereins, il s'exprimail ainsi « Fur die Sudeuropaischen Landen, würde die durch kul- lur verbesserle. Avena sterilis wegen of ihrer grosseren. Frûchle eine sehr zu emplfeh- lende Fulterpflanze abgeben, zumal unsere A. saliva dort nicht gut gedeihen will. » Si Haussknecht avait eu l’occa- sion d'étudier sur place les avoines méridionales, 1] aurait cerlainement constalé que son vœu était réalisé depuis long- lemps elque son Avena slerilis parallela n'était peut-être qu'une échappée de cullure. L'existence de toute une série de formes unissant l_1. sterilis, le mieux caractérisé, à l’avoine que l’on cullive dans les con- trées méridionales, est déjà un lien puissant qui ne peul être négligé. Mais une étude des carac- tères morphologiques et phy- siologiques de lAvoine algé- rienne révèle des affinités qui ne laissent plus aucun doute. | 2 5 ? La section des .{venae sa- Fig 2. — Avena algeriensis. livae caractérisée pardes fleurs 1, un épillet, — 2 les grains. — 5, deuxième grain. non articulées et se désagré- #, variété améliorée, geant seulement par ruplure de l'axe. est basée sur un caractère artificiel. C’est par l'effet de la culture que les articulations ont cessé de fonctionner. Le groupe des A4. sativae n'est constitué que par les avoines épilées et ankylosées des autres sections, biformae el conforme. L'Avena sativa a conservé tous les caractères de l'A. /atua, son ancêlre. La deuxième fleur se sépare encore facilement de l'axe qui persiste au-dessus de la fleur inférieure, l'articulation de la fleur inférieure est plus L. TRABUT. — OBSERVATIONS SUR L'ORIGINE DES AVOINES CULTIVÉES. GER) complètement oblilérée el c'est une rupture vraie qui lui permet de se séparer des glumes. Dans la forme cultivée de 1. sterilis où Avoine algérienne, l'articulation basilaire est encore très évidente, le dé- collement n'est pas aussi facile dans la race cultivée que dans le {ype sauvage, mais on peut retrou- ver facilement Ja lignede démarcation el les surfaces arti- culaires. La deu- xième fleur qui n'esl pas articulée dans l'A. sterilis, comme dans l'A. fatua, reste longlemps adhé- rente, elle ne se sé- pare qu'en emportant à sa base l'axe même qui lui constitue une pointe très caracté- ristique (fig. 4, 7). Ces deux caractères permellent de recon- nailre, à première vue, les avoines culti- vées qui descendent de 1. sterilis, les ra- ces y sont du reste très peu différentes, l'on ne lrouve pas une série aussi variée Fi, 5. — Articulations. — 1, Arena slerilis maxuma. — Ÿ, À. sterilis que dans les Sativae glabrescens. —5, A, sterilis bysantina. — %, A. sterilis culla. — », articulations vue de face A. slerilis eulla. — 6, articulations de prolil 4. sterilis culta dérivées du fatuu. Le Caryopse de l'avoine algérienne est aussi volumineux que celui des meilleures races d’Æ. saliva, 11 est un peu plus allongé (fig. 5-2). Les Avena sterilis culla ont des panicules généralement pauciflores de 25 à 90 épillets, elles tallent plus que les 1. sutiva, il arrive même que, coupée en vert, l'Avoine algérienne, donne une deuxième pousse avec des panicules assez nombreuses et fournies. L'importance de cette distinction, en dehors de l'intérêt relalif à Forigine, d'une de nos plantes de grande eullure, réside surtout dans les aptiludes très parliculières des races tirées de F1. sterilis. Dès 1895, dans les essais d’avoines entrepris à la Station botanique, j'ai constaté qu'un nombre très limité de variétés pouvait donner des résultats dans 540 IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. nos cullures du litloral. Les quelques avoines ayant résisté à la sécheresse el à à la rouille avaient été recues sous les noms d'Avoine des Abruzzes A. de Naples, A. de Tunisie, A. d'Espagne, A. de Grèce, elles avaient loutes même apparence el ne pouvaient êlre pratiquement distinguées: elles étaient loutes des Avena sterilis culte. Ce Lype dérivé de l'A. sterilis ne parail avoir acquis que des caractères très secondaires : Couleur plus ou moins claire, arèle plus ou moins réduile, poils du callus plus ou moins abondants. Par une ségrégation atlentive on oblient une forme à grain plus court, plus gonflé, el d'une densité supérieure Fig. 4 — 1, 9, 5, 4, Avena saliva : À, épillel. — 2, fleur inférieure avec le fragment de l'axe qui 5 [ portail la 2% fleur, — 3 et 4, la 2° fleur désarticulée. — 5, 6, 7, 8, Avoine algérienne : 5, épillet, — 6, fleur inférieure sans fragment de l'axe. — 7 et 8, 2° fleur terminée par l'axe sur lequel elles sont insérées sans articulalion. ï), mais les glumelles restent dures, ce qui est un défaut assez grave. (fig. 2- On pourrait aussi fixer une forme à 5 grains. L'Avoine algérienne non seulement résisle à l’échaudage et à la Rouille, mais aussi à un certain degré de salure dans les terres. Dans les plaines de l'Oranie on voit souvent, dans les emplacements salés, des peuplements très étendus de l'A. sterilis ludovician«. Pour les lerrains salés c’est évidemment de celle forme qu'il conviendrait d'obtenir une race cullivable, il existe déjà des variations glabrescentes et à arèle réduile. Les résullats de mes observations sur la résistance de l'Avoine algérienne, ont, depuis longtemps, altiré l’allention des stations d'expériences du Cap, d'Australie et des États-Unis, qui ont contrôlé mes affirmations et ont provoqué d'importantes distributions de semences d'origine algérienne. Les résultats obtenus ont élé bons. Au point de vue génélique, il est intéressant de conslaler la grande uniformité de l'Avena sterilis culla alors que l'Avena falua sativa est presque devenu encombrant par la mulliplicité de ses races cultivées. L. TRABUT. — OBSERVATIONS SUR L'ORIGINE DES AVOINES CULTIVÉES. 541 J'ai tenté des hybridations, après avoir constaté qu'aucune forme cultivée ne pouvail être regardée comme ayant des caractères combinés, tirés des deux espèces. Il serait utile d'obtenir, en provoquant des varialions, quelques modi- licalions de l'Avoine algérienne. a) Réduction de la longueur des glumetlles. I'existe déjà des formes élémentaires présentant ce carac- tère, ainsiquela réduction des arêtes. b) Réduction de la dureté des glumelles qui rendent cetle avoine moins digestible. Le poids des balles par rapport à l’'amande n'est pas cependant plus élevé dans l°1. algé- rienne, la proportion est, dans les 2472: ñ RAS . — Caryopses grossis récolles faites dans de bonnes con- Se k. : ne = u 1. Avena slerilis maxima. — %, À. slerilis culla. dilions, 71 d'amande pour 29 de balle. 3, A. saliva. Mais les expériences du Capitaine 3osnol, à la Jumenterie de Tiaret, ont démontré que l'Avoine algérienne avait un coefficient de digestibilité un peu inférieur; ainsi avec l'Avoine du Houdan, on note 62 grammes de graines par kilog, échappés à la digestion el avec l’Avoine algérienne 10 grammes; il est vrai que l'Avoine blanche du Canada, dans les mêmes essais, avail 75 grammes de non digérés. L'examen histolo- gique des glumelles ne révèle ni une épaisseur, ni une consistante différentes, de ce qu'on peut observer chez l_1. salivu. c) La sélection par densité donne rapidement un résultat pratique peut-être encore plus évident, dans celle espèce, que dans l'Avoine ordinaire. d) L'Avoine algérienne est de couleur claire, mais il serait possible de constituer des variélés noires en utilisant les formes calvescens et segelalis noires du lype spontané que l’on trouve facilement dans les moissons (fig. 6). Fig. 6. — Avena slerilis segelalis f. nigra. xéduction des arêtes et des poils, pourrait donner une L'Avena fatua à une réparülion bien diflé- Avoine algérienne noire. rente de celle de |A. sterilis, celte espèce prend place dans nos plaines élevées, les steppes ou sur le lit- Loral oranais el Lunisien peu humide. Comme |A. sterilis, VA. falua présente des formes de transitions nom- breuses vers le Lype cullivé : A. salivu. Dès IS54, Cosson distinguait une À. fatua glabrescens qui se confond avec LA. hybrida, Peterns FL de Bienitz. 1841. Ces formes ont élé regardées comme des hybrides 1. falua et saliva, mais sans aucune preuve. Dans le Sersou (1000 mètres), j'ai rencontré un chainon umissant PA. Lybrida, à VA. sativa. Cette forme (1. subuniflora) présente les caractères généraux de l'A. fatua; mais elle est glabre, et l'articulation bien indiquée fonclionne mal, la deuxième 542 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. fleur est, le plus souvent, aborlive el la fleur inférieure porte une grande arêle Lortile el genouillée (fig. 7-3, 4), comme les formes sauvages. En cullure elle se maintient el présente cependant quelques individus dépourvus d’arèles qu'il serait facile de fixer. On regarde parfois ces formes de transilion comme des relours à l’élal sauvage, d'une race cullivée: c'est pos- Fig. 7. — 1, Avena falua. — Ÿ, À. falua glabrescens. — 5. À. falua subuniflora. 4, À. fatua subuniflora inermis. sible, mais ce qu'il y à de certain c'est que les prélendus retours en arrière de l'A. saliva vont à l'A. faluu. Il est bien évident aujourd'hui que 1. fatua a donné la grande majorité des Avoines cultivées englobées sous la dénomination : {. saliva el qu'il est encore possible de réunir loule la série des intermédiaires entre le type sauvage el les formes adaplées à nos cultures. A. barbata. La créalion par Linné d'une espèce artificielle (4. sativa) avec Loules les formes d'Avena ne se désarticulant plus, a égaré longlemps les chercheurs voulant éclairer l’origine de 1. sutiva. Si nous pouvons admettre comme démontré que l'A. sterilis el VA. Jatuu, se sont transformés en deux avoines cultivées, il nous resle à examiner si d’autres espèces n'ont pas subi aussi les mêmes modifications par culture et ne sont pas devenues utilisables après avoir élé des herbes parasites. En examinant l'A. strigosa Schreber qui a élé englobée aussi dans l'A. saliva, on ne {arde pas à retrouver lous les caractères de l'A, barbala en ne Lenant pas compte du fonctionnement des articulations et dela pilosité, deux caractères fluctuants sans valeur comme nous l'avons vu chez les À. sterilis el A. fatuu. L’1. strigosu est bien la forme glabre et ayant perdu la fragilité des articu- lalions de l1. barbatu. Haussknechl! a observé la forme de passage var solidu, mais elle parait assez rare, en examinant un grand nombre d'A. barbala, je n'ai trouvé qu'une 1. Iaussk\ecunr L. ©. 1894, p. 20. L. TRABUT. — OBSERVATIONS SUR L'ORIGINE DES AVOINES CULTIVÉES. 249 forme triflore robuste à gros épillets, différents du barbala triflora Wilk et des formes biflores à gros épillets et vivant au milieu des céréales. Dans des cultures d'A{vena shrigosa, J'ai oblenu des formes de transilion vers l'A. barbatu, avec des épillets à glumelles presque aussi pileuses que dans le Lype sauvage, mais à articulations plus solides. L’1. brevis Rotts dont on a fait aussi une forme de |A, sa- tva se rattache à l'A. strigosn dérive par conséquent d'un 4. barbata. Avena abyssinica. — L'étude de l'A. barbata pour la Flore del Algériem'avaitconduit à séparer les formes du Sud et du Sahara sous la dénomination de variélés f'uscescens et minor. Haussknecht a, depuis (1894) rapporlé ces formes déserliques à l'Avena Wiestii Steudel. L'A. Wéestii diffère peu morphologiquement de l'A. bar- bata, c’est une forme cependant intéressante par son habitat. Dans le nord de l'Afrique, elle paraît très répandue dans les stations sub-sahariennes. En Cyrénaïque, Taubert a récolté à Derna une forme solida (exsiec. n° 607) qui est le passage aux Fig. 8. — Avena barbala et A. strigosa. formes culüvables. J'ai recu d'Abyssinie, du D' Baldrati, directeur de l'office Agraire expérimental, deux lots d'Avoine d'Abyssinie; lun, m'éerivait le D' Baldrali, est constitué par une Avoine spontanée abondante, l'autre est la forme cullivée, non pour les crains, mais comme fourrage. L'Avoine sauvage élail velue à arliculatious très fragiles, l'autre élail glabre ou à peu près, el à articulations retenant mieux le grain. Dans les cullures faites à la Station botanique J'ai trouvé Loutes les (ransi- lions entre l°A. West et l'A. abyssinica qui en est la forme cultivable. L'A. abyssinica à done bien à lort, été rapporté aussi à FA. sativa. Ces une forme encore à demi-sauvage, elle paraît aussi résuller d'une lransforma tion d’un Avena indigène, développé et modifié dans les cultures. Bien que les différences entre FA. barbata el VA. Wiestii sotent de peu d'importance, il semble que ces deux plantes des slalions sèches soient inégale- ment xérophiles, FA. barbuta élant simplement FAvoine des stations arides du Tell, tandis que l'A. Wiestii est nettement déserticole. La domesticalion de FA. Wéestü n'est qu'ébauchée: il conviendrait d'opérer une ségrégalion rigoureuse des formes en mélange et, par des traitements 344 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. appropriés, obtenir, soit brusquement, soit graduellement en usant de patience, des races cultivables supérieures à |A. abyssinica en usage chez les Abyssins. Dans celle étude des matériaux à ma portée, je ne prélends pas avoir Mr Fig. 9. — Avena barbala triflora. élucidé complètement la question de l'origine de toutes nos avoines. Les avaines nues sont aussi à rallacher à des espèces primilives. Si on trouve dans la série des avoines cullivées loutes les transilions entre les formes sauvages el les formes améliorées, formes inlermédiaires que l’on peul regarder comme les élapes d'une amélioralion graduelle par culture; il parait admissible pour les Avoines nues, que des mutations brusques soient intervenues. Ces avoines sont en effet caractérisées par des anomalies léralologiques; ce sont des monstruo- silés comme celles qui ont produit le Triticunr polonicu. L'avoine nue grosse de Chine à la plus grande analogie avec VA. sterilis, Jai pu lhybrider avec l'A. sterilis eulle. L'étude de la domesticalion des Avena présente, au point de vue géné- lique, quelques arguments assez solides en faveur du milieu ambiant, agent L. TRABUT. — OBSERVATIONS SUR L'ORIGINE DES AVOINES CULTIVÉES. 570) modificateur provoquant des flucltualions qui aboutissent à la conslilution de variétés bien caractérisées el fixées par la sélection, L'Avena falua perd, dans les cultures, la fragilité de ses articulations, ses poils, ses arêtes, elle devient une plante domesliquée, toutes les élapes de ces fluctuations se relrouvent facilement. Cullivée dans des milieux très diffé- rents, l'A. saliva à aujourd'hui une descendance domestiquée, très nom- — Fig. 10, — 1, 2, 5, 4, Avena Wiestii. — 5, 6, 7, Avena abyssinica. breuse el très variée, comme cela doit arriver si le milieu provoque les fluctuations. L'A. sterilis culla n'a pas été soumise aux mêmes épreuves. Celle variété, cullivée sur les bords de la Méditerranée, n'a, que tout récemment, émigré vers d'autres climats. Celle influence du milieu cullure serait assez rapide puisque Buckman, eilé par Darwin’, aurail, en quelques années de cullure soigneuse el de sélection, converti l'A. /4tua en deux races cultivables, presque identiques aux races déjà cullivées. Dans les avoines, les modifications des Lypes sauvages sont en réalité, peu profondes, la suppression des arliculations fragiles a élé considérée comme ayant une importance beaucoup trop grande dans les Æ{vena comme dans les Triticum et les Sorglumn. Le rachis de fragile peut devenir tenace par le simple jeu des caractères fluctuants. Il importe cependant de remarquer que, dansles stations nalurelles, la fragilité du rachis chez les Lypes sauvages ne fail jamais défaut. La transfor- malion parail s'opérer sous l'influence de la eullure seulement. L'hybridalion entre les espèces cultivées d'Avoines n'a pas encore été Lentée mélhodiquement à ma connaissance, il y a là une voie ouverte fort intéressante, il reste, il est vrai, à déterminer dans quelle mesure celle véritable hybridalion sera possible. 1. Dawn. Variat, anim. et PI. édit. Franc, p. 592. 546 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Si l’Avena falua saliva peut étre croisé avec l'A. sterilis culla, il peut se produire toule une descendance ayant des caractères mixtes fort utiles. L'.1. abyssinica gagnerait à êire croisée par l'A. s{rigosa bien supérieure. Mais en matière d'hybridalion, il ya beaucoup plus à attendre de l'expérimenta- tion que de la discussion des vues théoriques. ON THE ORIGIN OF CULTIVATED OATS SUMMARY Until recently, Avena fatua has been regarded as the ancestor of the culti- vated Oats comprised under the term Avena saliva. Study of the wild forms of Avena sterilis has led me to consider that the cullivated oats of the Mediterranean countries are descended from this wild species. The Algerian Oat, and the Oats of Italy, possess morphological characters found in Avena sterilis. Avena barbala has given rise Lo some cullivated forms, as Avena strigosa. These three wild types of Avena appear Lo have been modified by cultural influences. In various cultures of the Cereals, of Flax, elc., may be found mulalional forms which nearly approach cultivaled types. One series of forms is characterized by the reduction of the hairs on the glumes, in another series the awn is reduced, and a third series is distinguished by the solidity of the rachis, which becomes gradually less articulated. À variation of the nature of a monsirosily may also be observed, in which the Glume is less compact, so that the caryopsis falls out before maturity. This mutation gives rise lo “ Naked Oats ”. In conclusion, at least three wild species of Avena, under the influence of cullure, may acquire characters filling them for cullivalion. These three species preserve Lhe ancestral characters by which they are adapled to different climates -lvena fulua gives rise Lo Oats adapted Lo temperale and mountainous regions; {vena sterilis, to Oats adapted to the Southern countries, and lo saline soils: Avena barbata, to races adapted Lo dry countries. G. N. COLLINS ao J. H. KEMPTON. — INHERITANCE OF WAXY ENDOSPERN. 5 INHERITANCE OF WAXY ENDOSPERM IN HYBRIDS OF CHINESE MAIZE' By G. N. COLLINS and J. H. KEMPTON U. S. Department of Agriculture, Washington D. C. Seed characters of maize afford an exceplional opportunity for the study of allernative inheritance and Mendelian ratios. Artificial pollinalion is easily effected and the large number of seeds resulting, borne on single ears, make il possible Lo secure reliable averages from a single pollination. A süll further advantage may be gained by utilising Che fact that through xenia cerlain cha- racters of the hybrid are visible in The seed The same year that the cross is made, resulling in a great saving of lime and the space necessary Lo grow the plants. For the study of xenia characters from 500 to 1000 seeds showing second gene- ralion characters can be secured at once by pollinaling a single first generation plant. To study à non xenia character in a similar number of individuals il would be necessary Lo wait another year, and grow plants that would occupy à considerable area. The chief drawback Lo the use of xenia characters in Mendelian studies is the difficully of finding definitely alternative characters peculiar Lo a single variely or Lype. Most characters are to be found in any variely ifonly a suffi- ciently large number of individuals are scrulinized under different environ- ments. Such varialion is the natural result of the crossbred condition thal exisls in the species, and the interchange of seed that is constantly taking place. To overcome {his diffieully and insure purily of (he stocks, a more or less prolracted period of isolation and inbreeding is required, which reduces the stocks Lo à very unnatural condition. Unless the results oblained with such abnormal stocks can be checked or duplicated under more natural condi- tions, the possibility should be kept in mind that we may be confused by arti- facts or that the resulls may have à very narrow application. In 190$ the Bureau of Plant Industry of the United States Department of Agricullure introduced from China a very peculiar varieLy of Indian corn. The general characteristics of (his variety, which constitutes à distinct Lype, have been described in another publiealion?. One of the most striking characteris- tics of Lhe Chinese maize was the nature of the endosperm, which was neither horny, slarchy, nor sweet, afler the manner of American varielies, but consti- tuted a distinct class, termed waxy or cereous because of the resemblance in texture and oplical properties Lo hard wax. The endosperm or reserve material which surrounds the germ in a kernel of corn varies in (he different Lypes. In the soft varieties, often called flour corn, slarchy endosperm occupies the entire seed outside of the embryo. In ordinary dent varielies {he starchy endosperm is confined Lo the center of the seed near the embryo; outside of {his (here is a layer of horny endosperm. In Mint and pop varielies (here is hardly à trace of the slarchy endosperm, almost 1. Communication faile à la troisième séance de la Conférence. 2. Bulletin No. 161. À New Type of Indian Corn from Cluüna, Bureau of Plant Industry US. Dept. of Agriculture 1909. 548 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. the entire seed being horny. Thus far the waxy endosperm has been found only in the recently introduced Chinese maize where il occupies the same po- silion as does the horny endosperm in the flint and pop varieties and surrounds a very small starchy portion. In sweel varielies there is also a small starchy portion surrounded by a dense horny layer that shrinks in drying and takes on a glassy appearance. The distinction between horny and slarchy endosperm is well marked and in this sense Lheir inherilance is alternative. Both may, however, occur in the same seed and the relative proportion of the two types may vary greatly in different seeds from the same ear, the horny portion being usually greater in the seeds from the tip of the ear. The proportion of horny endosperm can also be increased by subjecling the seeds Lo pressure when (hey are maturing. Compared with the slarchy endosperm, the sweet endosperm behaves in the same way as the horny and is subject to Lhe same fluctualions. The inheritance of waxy and horny endosperm is alternative in quite another sense. They occupy homologous positions and both have never been found in {he same seed. This waxy or cereous endosperm is as distinct from the corneous endosperm of the American varielies as the corneous endosperm is from the amylaceous or slarchy. Nothing approximaling the lexlure of the Chinese type has been found in any other variety, though an exceplionally large series of types from all parts of the world have been examined whith this character in mind. The present paper describes the behavior of the endosperm characters in hybrids belween this and American varielies. The original importation of the Chinese maize contained both white seeds and seeds wilh a maroon colored aleurone. Planted separately and self-polli- nated, both kinds bred true and all seeds possessed the waxy endosperm. In the first or xenia generation of hybrids between Chinese corn and Ame- rican varielies with horny endosperm, the horny character was completely dominant in the entire series of crosses, comprising about 100 different varie- Les, including all the well-known Lypes. This complete dominance made il appear probable that in the second gene- ralion (he characters would segregale in accordance with Mendelian ralios. In the second generation, secured by self-pollinating first generation hybrid plants, {he waxy character reappeared apparently unchanged in a part of the seeds of each ear. The waxy Lo non-waxy seeds approximated on the average the Mendelian monohybrid ratio of 1 : 3. The percentages of waxy seeds on 4. The number of seeds the individual ears, however, ranged from 15.4 Lo 55. in each of {he ears was Loo large Lo permit these deviations to be ascribed to chance, while the ratios for the different ears varied by such small amounts that Lo account for (he results by supposing the appearance of the character Lo depend on a combination of distinct factors would necessilate the assumptlion of a different gamelie formule for nearly every ear. When the colored and while seeds in the second generation were examined separalely 14 was found that where a while strain of the Chinese had been crossed with an American variety with colored aleurone that the while seeds carried à much higher percentage of waxy seeds than did the colored seeds. On the other hand, when a plant from a Chinese seed with colored aleurone was crossed wilh American varielies with colorless aleurone, the second gene- G. N. COLLINS ao d. I KEMPTON. — INHERITANCE OF WAXY ENDOSPERM. 249 ralion segregales showed a larger percenlage of waxy seeds among the colored than among the white seeds. In other words, there is a positive correlation bebween the two endosperm characters that have been associated in the parental strains. Nature of Correlations. Association in the parent strains seems not Lo have been considered as a cause of correlation, though the existence of such association has been noted in cases ascribed Lo gamelic coupling and here it has been assumed that the asso- cialion was due Lo some sort of an affinily between the characters as such. A similar phenomenon has been described by Cook! in cotton hybrids and termed “ coherence ? to distinguish it from other forms of correlation. In cotlon, however, il has not been possible Lo secure parental strains possessing the oppo- sile combinalion of characters and thus preclude the possibilily of gametie cou- pling. Examples of cohesion are numerous ; in fact, most of the cases previously described as “ coherital ??, “ zygolitie ?*, or “ gamelic ?#, correlalions appear to be of this nature. The emphasis, however, has always been placed on the idea that the corre- lation was gamelic and due Lo an association of the characters in transmission. If characters are considered as unchangeable units it was natural (hat an inhe- riled correlation should be looked upon as a property of the characters. The reversible nature of the correlalion in the case of these Chinese maize hybrids forces us to enterlain the idea that the characters are not immutable but may be modified in expression by their associalion in the zygole with other characters. In {he crosses belween white Chinese and colored American varielies, the results might be ascribed Lo gamelic coupling, but where the opposite cross is made and a colored Chineseiscrossed with a white American variety the correlation is between à dominant and a recessive character. On the presence and absence hypothesis, this involves the absurd assumptlion of a present character being cou- pled with one which is absent, a complication which disappears if alternative inherilance is looked upon as phenomenon of expression instead of transmission”. Neither can the results be broughtunder the head of spurious allelomorphisw, sinceall four combinations of charactersoccur;thatis.the correlationis not perfect. It may be urged that the aleurone color in the Chinese is à unil character distinct from the aleurone color in our American varielies with different affini- Lies and that gametie coupling exists between the waxy endosperm and the Chi- nese color. This possibilily is being investigated in experiments now under way. If the characters are unchangeable there should be no sensible difference in the correlation as a resull of repealedly selecting a combination of characters which originally showed a negative correlation. Correlation of Xenia Characters. The experiments reported here are, so far as known, (he first instance of a 1. Cook (O.-K.). Bulletin 147. Suppressed and Intensified Characters in Cotton Hybrids, Bureau of Plant Industry U. S. Dept. of Agriculture, 1909. 2. Wevven (H.-J.). Correlation of Characters in Plant Breeding, A4. Breeders Assoe., K, 1906. p. 75. 5. Connexs (C.) Ueber levkojenbastarde, zur Kenntnis der Grenzen der Mendel'schen Regeln, Bot. Centrlb, LXNXAXIII Band, 1900, p. 109. 4. Easr (E.-M.) Organic Correlations, Proc. Amer. Brecders Assoc., IN, 1908, pp. 332-543. >. Cook (0.-F.). Transmission Inheritance distinguished from Expression Inheritance, Science N. S., 25, 911, 1907. 550 IV* CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. definile correlalion in xenia characters of maize. Lock! reports an extensive series of crosses where coloredand while aleurone and starchy andsweet endos- perm were involved and slales that no correlation was found. In his crosses, however, both coloredand white sweet varielies occurred in the parental strains, of the individual crosses. In such crosses, correlalions, if caused by the associalion of characters in the parental strain, would be obscured. East and Hayes? state {hat in a cross between while flint and purple sweet varieties there was no correlalion. The figures given by them show a slight negalive correlation between the colored aleurone and sweel endosperm in six of the seven ears. In the other ear there was a slight positive correlation. The Lotals showed a correlation of. 111052. Though in this case the correlation is nearly four times the probable error, it may, of course, be only accidental. Four self-pollinated ears, the progeny of colored starchy seeds from the above hybrids. showed no significant correlations. Inherilance af Waxy Endosperm. In our experiments fifteen hybrids between Chinese maize and American varielies have been carried Lo the second generation, either by self-pollinating first generation hybrid plants or by crossing Lwo first generation plants of {he same or different hybrids. In all, #5 ears were secured wilh a Lotalof 22,539 seeds. The segregation was complele, in every instance the seeds being either horny or waxy, with no intermediates. The only doubtful seeds that occur are in instances where the endosperm of {he American variely used in {he cross was almost entirely starchy, the horny or waxy portion being in some such cases so reduced in the hybrid as not Lo be apparent at first sight. When carefully scrutinized, however, {he outside layer, though very thin, can be seen Lo be either distinetly horny or waxy. In most instances the groupings were made indepen- dently by the two authors and {he maximum difference in any ear was three seeds. Table I gives the results obtained in the second generation viewed from the standpoint of endosperm lexture alone. The following tabulation will serve as an explanation of the characters used Lo designale the parent strains. DESIGNATION SOURCE ALEURONE ENDOSPERM OF VARIETY. OF SEED, COLOR. TEXTURE. ADS EU OMS Texas, U.S.A. White. . Dent. AB AU ann RSS Kansas, U.S.A. White. bent. AT EE CE Arizona, U.S.A. Purple. Semi-starchv. DEEE REP China. White. Waxvy. DAS EE NREe: China. ed. Waxy. RD ee ce Guatemala. White. Flint. NAME ES ER Pt Mexico. White. Dent. NÉE ONE SE Mexico. White. Dent. MU ET ne Mexico. White. Starchv. NES eemtiucet Salvador. Black. Semi-starchy. NA es ce Salvador. Black. Semi-starchy. A further descriplion of hybrids will be found in the latter part of the paper where the correlation of endosperm character with aleurone color is discussed. The individual ears can be identified by the pedigree number. The expected ratio in all these hybrid ears would be 25 0/0 waxy, if the character behaved as a monohybrid, and this ralio was approximated in most of the ears. In 21 of 1. Locr (P.-.). Studies in Plant Breeding in the Tropics, IE, Annals Royal Botunic Gardens, Peradeniya, vol. IH, pt. 2, 1906. 9. Easr (E.-M.), and Hayes (H.-K.. Inheritance in Maize, Bull. 167, Connecticut Agricultural Expe- riment Station, AU, p. 71. G. NX. COLLINS ap d. I. KEMPTON. — INHERITANCE OF WAY ENDONPERN. 501 the #5 ears he devialion from 25 0/0 was less than Lwice the probable error. The maximum devialion of {he individual ears was à.6 Limes the probable error with 671 seeds. Considering the whole 22.559 seeds, 5,179 or 23.1 0/0 were waxy, the expecled being 3.9842 45.6. In 29 of the individual ears the number of waxy seeds was below the expeeled and in 15 it was above. In all The ears the number of seeds was sufficientiy large to afford fairly reliable averages and the larger devialions can not be reasonably ascribed to chance. TABLE 1 | NO, OF TIMES DE VIATION THE PENIGREE . OF | 0/0 or EXPECTED 2 ; FROM DEVIATION NATURE OF ad | Way NO. OI } ù EXPECTED | EXCEEDS CROSS SEEDS. NO, SEEDS.| PROBABLE ERROR. (M1%X A 7) XD11) < Self ++ H 4 1x D11)> Self. | ' AGxXD1II) <(A6>XC(ATX D11 NI1x< M1) . 220 » » ; 655 » » | 590 MIA TI (DA1) Sell. . DOS 1205 D) AE HE HE EH RH SR OWDNOe=UR QC Deer OS D t2 = Tes = St et O1 = O1 ro ca » PE A) < {D 11). » x Self... HIÉHEHHHÉHHEEHÈREHE RU) (F Tor. 392 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. The deviatlion from the expected 25 0/0 can hardly be explained by assuming that the appearance of the character depends on more than one factor, Ar- ranged in order of magnilude, the percentages of waxy seeds form such a conti- nuous series from 15.4 Lo 53.4 and the differences are so slight, that Lo explain the results in this way would require the predicalion of such a large number of factors that the interprelalion loses all value even as a working hypothesis. The character is alternalive and the classification certain, hence the only fluc- Luations that have Lo be considered are the probable and experimental errors, and the ingenious hypothesis proposed by East!, suggesting the Mendelian nature of fluctualing varialions, can not be applied. The deviations appear to be individual rather than varielal. In all instances when more than three ears of the same cross were secured, significant devia- tions oceur both above and below the expected 25 0/0. It would seem, there- fore, that while there is an evident approximation of {he 25 0/0 ratio, small but definite and significant individual deviations are the rule. In addition Lo the crosses recorded in Table [, two first generation Chinese hybrid plants were pollinated by pure Chinese. In both cases the number of waxy seeds produced was below the expected 50 0/0 by a significant number. The crosses were as follows : A first generalion hybrid plant of a cross between N1, a dent variety from Salvador, and Chinese was pollinaled by a pure Chinese Plant, the resulting ears, Pedigree No. 144, had 600 seeds of which 245 were waxy. The expected was 500 ÆK.5, the deviation was, therefore, 27 seeds or nearly seven limes the probable error. The second instance was a cross between D15, red Chinese, and M71, a star- chy variety from northern Mexico. One ear of {his cross was pollinaled by D15, the red Chinese strain used as the female parent. The ear produced 62K seeds of which 285 were waxy. The expected was 314 K.b, a devialion of 31 seeds, about 5 1/2 times (he probable error. IE will be noted that the deviation from the expected is in the same direc- Lion as the larger series where the expected ratio was 25 0,0. The relations are shown in Table IT. TABLE I NO. OF THE TIMES TIE VEDIGREE NO, OF NO. OF EXPECTED NO, NO. OF SEEPS DEVIATION EXCEEDS NO, OF EAR. SEEDS. WAXY SEEDS, OF WAXY SEEDS. BELOW THE EXPECTED. PROBABLE ERROR. TERRE 600 945 500 + 57 6.9 DIU er G28 285 514218 5 31 3.6 TOTAL LUS 526 614Æ 11.8 SS hs) Correlation between Aleurone Color and Character of Endosperm. In 21 of the hybrid ears discussed above, the parents possessed aleurone layers of different colors. The behavior of aleurone color in corn hybrids is 2 complicated subject and will be treated in another publication®. With respect Lo the behavior of this character in the Chinese hybrids, it may be said that the classes are seldom so well marked as in the character of the endosperm. Nei- 1. Easr (E.-M.). À Mendelian Interpretation of Variation that is Apparently Continuous, Amer. Nat., S2, 1910. 2. For a comprehensive discussion of this subject see Easr (E.-M.), and Hayes (H.-K.) Inheritance in Maize, Bull. 167, Connecticut Agricultural Experiment Station, 11. G. N. COLLINS awp J. IH. KEMPTON. — INHERITANCE OF WAXY ENDOSPERM. 303 ther can the purily of types be assumed with such confidence since {he same or similar colors that appear in the Chinese [ypes are commonin American varielies. In all our crosses between Chinese, with colored aleurone and white varie- üies, the color has been dominant in the first generation, but the behavior in subsequent generalions has been found to be very irregular. There is, however, a very desinite relalion between the appearances of (he waxy endosperm and the color of the aleurone. In every case where the parents differed both in texture of the endosperm and the color of the aleurone, there was found Lo be a corre- lalion or cohesion between the characters possessed by the individual parents. If there was no correlation we should expect Lo find he same percentage of waxy seeds among the colored seed as among the white. This, it will be ob- served, is not the case. Asa measure of the degree of the correlation, the coefficient of correlation, or association, has been calculated by Yule’s for- mula'. Bythis method, when any class is lacking, as for example, if none of the colored seeds were waxy, the correlation is considered perfect and would be represented by 1. If the percentage of waxy seeds in the colored and white seeds is equal, the correlalion would be 0. The decimals between 0 and ! represent the intermediate degrees. In the following tables the four classes as they occurred in the different ears are shown, together with the coeflicient of correlation. The coefficient of cor- relation ranges from 32% to 895 in the individual ears. The probable error ot the coefficient in all cases is in the second decimal place and in the ear with the lowest correlation is less {han once seventh the coefficient. Details of the Hybrids Showing Correlation Belween Color of Aleurone and Character of the Endosperm. Crosses of while Chinese 1woith Colored American Varielies. In 1909 à plant of A7, a semi-starchy variely with à (hin horny layer and colored aleurone grown by the Hopi Indians of Arizona, was pollinated by DH, the number assigned to {he white strain of Chinese with waxy endosperm. The resulting ear (Dh15) haë all the seeds colored and with horny endosperm. Expe- riments had shown the colored aleurone in AT Lo be recessive Lo the absence of color in the same variely and in several others. Five plants grown from the Dh1l5 ear in 1910 were self pollinated (See Table III). The percentage of waxy seeds for the individual ears varied from 25,9 to 50,1. The percentage of white seeds varied from 27,8 Lo 48,7. In every ear there was a correlalion between the colored aleurone and the horny eudo- sperm. TABLE IT Hopi Black >< White Chinese {Dh 15) Self-pollinated. PED, NO. NO. WIITE NO. WHITE. NO. COL. NO. COL, OF EAR. NO. SEEPS. HORNY. WAXY. HORNY. WaxY. (BL TESROMNE 68 71 91 549 59 152 re IS5 29 29 112 20 EEE os 149 119 9517 56 IEP eee 661 SG 100 417 DS HEAR )10 172 91 958 59 TOTAL. 1e 09:95 206 450 1.569 228 1. Yuse {G.-U.). On the Association of Attributes in Statistics. Pal. Trans. 1900, pp. 257-519. IV® CONFÉR. INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 93 CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. 594 1° Two other plants from Dhlô were pollinated by a plant of Dh17, a first gene- ration cross belween [he same DA and B15, the last a starchy Cuzco variety with colorless aleurone. The seed classes of the Lwo ears immediately resullüing from the Dh15>< {China While < Cuzco, Dh AT). PED. NO. NO. WHITE NO. WHITE XO COL. NO. COL. OF EAR. NO. SEENS. HORNY. WAXY. HORNY. WAXY. CORRELATION.. fisour 590 200 109 243 DS .294 IN ÉRRENE 14 205 115 167 97 .249 TOTALE 1.10% 405 294% 410 69 .D04 Another plant from Dh15 was pollinated by a plant of Dh122, a first gene- ration eross belween DIT and N1% N14is a variely from Salvador with horny seeds and colored aleurone. Dh122 had all the seeds horny with colored aleu- The classes of the seeds resulting from the Dh15 >< While Clunese, Dhs) < While Chinese XX Negrilo Black, Dh 422). PED,. NO, NO, WHITE NO, WHITE NO, COL. NO. COL. OF FEAR. NO. SEEDS. HORNY. WAXY. HORNY. WaAXY. CORRELATION. RER SES 472 240 95 195 16 .490 The last of the series of hybrids with Dhl5 was à plant pollinated by Dh11, a first generalion cross between Kh5 (which was A2, a white American Dent, >< K5, a white flint from Guatemala), and D11. The classes of the Dhl5 >< Dh ear, pedigree 161, are shown in Table VI. The lolal percentage of vaxy seeds was 26.1, and 51.4 percent were while. There was again a pronounced correla- lion between the colored and horny characters. TABLE VI (Hopi Black >< Chinese White, DhA5) {Chinese While >< Kh3, Dh). LED, NO, NO. WHITE NO, WHITE NO, COL, NO. COL, OF EAR, NU, SEEDS. HOIRNY. WAY. HORNY, WaAxY. CORRELATION. GIE 025 96 71 144 14 .167 In 190$ à cross Was made belween a plant of M2, à pure while variely with horny endosperru, and A7, the same Hopi variety wilh colored aleurone that figures in Dh15. The resulling ear, designated Mh19, was pure white, the aleu- rone color of AT being definilely recessive Lo while in (his and many other va- rielies. In 1909 à plant grown from Mh19 was pollinated by D{1, the while Chinese variely. The resulting ear was designated as Dh14. Dh14 had all the seeds horny and 66.6 °/, of the seeds white with the classes between the colored and white seeds well marked. G. N. COLLINS axo J. I KEMPTON. — INHERITANCE OF WAXY ENDOSPERM. 309 In 1910 the white and colored seeds of Dh{4 were planted separately and a number of plants of each were self-pollinated. Ears from the white seed, pedi- grees 22% and 257, Table 1, produced all white seeds whith the percentage of waxy seed ranging from 17.7 to 2.5. The five selfed ears from the colored seeds of Dh1# produced all four classes of seed in the proportions shown in Table VIT, the total percentage of waxy seeds ranged from 15.4 to 55.4; in the individual ears the percentage of white seeds ranged from 32 (o 66,8. In all the ears there was à posilive correlation between the colored and horny cha- racters. TABLE VIT (Wile Mexican >< Hopi Colored, MhA9 >< (While Chinese, DM Colored seed planted and self-pollhinated. PED. NO. NO, WHITE NO. WHITE NO, CO. NO. COL, OF EAR. NO, $EEDS. HORNY. WAXxY. HORNY. WAXY. CORRELATION. ILE )11 215 5) sh 99 .623 GENS 3174 105 9% 146 o1 622 lee l 312 150 9262 1% .000 SEE GE 256 116 168 17 645 MP DN7 Qu) 99 GAS )1 .767 1205022 159 165 4% 919 31 .998 TOTAL. NT 402 1,200 DD l,oul 205 .04) Xupha Black and White Chinese. In 1909 à cross was made betwen N1, a variely from Salvador with black aleurone and horny endosperm, and DIT, the white Chinese. The seeds of the resulling ear, Dh20, all had a colored aleurone and a horny endosperm. The classes secured in one self-pollinated ear, 1910, are shown in Table VITE. Only 65 seeds malured but (here was again a posilive correlalion belween the colored aleurone and the horny endosperm. 21.9 percent of the tolal number of seeds were waxy and 20.8 percent were white. TABLE VII Aupha Black >< While Chinese) >< Self. VED, NO, NO. WHITE NO. WIUTE NO. COL. NO, COL. UF EAR. NO. SEEDS. HORNY. WAXY. HORNY. WAXY. CORRELATION. Je M6, 0 60 23 10 28 4 .00 A second plant of the hybrid Dh20, described above, was crossed back on DI1, the parent possessing colorless aleurone and waxy endosperm, both reccs- sive characters. The resulting ear again showed a small but definile positive correlation between colored aleurone and horny endosperm. The total number of while seeds represented 72.5 percent. The total number of waxy seeds was 40.5 percent. Since this was a cross belween a first generation hybrid and the recessive parent, the expected ration was 90 percent with respect to each character. The classes are shown in Table IX. TABLE IX Xupha Black >< While Chinese) XX (While Chinese). MED. NO. NO. WHITE NO, WHITE NO. COL. NO. COL, OF EAR. NO, SEEDS. HORNY. WAXX. HORNY, WAXY. CORRELATION, li 600 952 205 125 0 .A64 306 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Crosses of Colored Chinese with American Varielies. In 1909 a plant of D15, a strain of the waxy Chinese with red aleurone, was pollinated by a plant of M71, a slarchy while variety from northern Mexico. The resulling ear, Dh2, had all the seeds with red aleurone like the Chinese parent and all had horny endosperm. The second generalion in 1910, as secured in four self-pollinated ears from Dh, is shown in Table X. It will be noted that this cross was the reverse of those shown in the previous tables in that a colored strain of Chinese was crossed with a non-waxy white strain. In all four cars the positive correlation was between the colored aleurone and waxy endosperm instead of between the colored aleurone and horny endosperm, as in the other crosses where a white strain of Chinese was crossed whith colored non-waxy varielies. The percentage of waxy seeds in the different ears varied from 16.4 Lo 26.4, while the percentage of white seeds ranged from 57.8 Lo 74.5 percent. TABLE X (Red Chinese XX Boleto White) XX Pure Seed. PED, NO. NO, WIUITE NO, WHITE NO: “COL: NO, COL. OF EAK,. NO. SEEDS. HORNY. WAXY. HORNY \WAXY. CORRELATION, AÉLe 3.506 2712 ol 12 128 1 A6 DL à ct 0 220 155 29 29 97 625 DOS 6 9 LE 659 105 D 12S 46 .428 250 toane 590 319 57 140 75 .09 MONA E ei Lee y (LE 948 156 425 188 -497 Conclusions. In the first or xenia generation of crosses between Chinese corn with waxy endosperm and American varielies with horny endosperm, the waxy character is definitely recessive, all of the seeds being horny. In the second generation the waxy characlers reappear in all the ears in varying percentages. The character is definitely alternative, the seeds being either waxy or. horny, with no intermediales. The number of waxy seeds approximales the expected 25 percent of a Mendelian monohybrid. The deviations, though small, are too large to be ascribed to chance and oceur both above and below the expected 25 percent waxy seeds. For the whole series of crosses the percentage of waxy seeds was 25.1, a deviation from the expected 25 of over nine times the probable error. Where a Chinese variety with colorless aleurone was crossed with an American variely with colored aleurone, the second generalion showed a coherence or posilive correlation between waxy endosperm and colorless aleurone. Where the Chinese parent had a colored aleurone and the American parent was white, the positive correlation was between the opposite characters, waxy endosperm and colored aleurone. These results are interpreted as showing a definite tendency for characters that are associaled in the parents Lo appear together in the later generations of the hybrids. Similar examples of coherence have been reported in other crop plants though this seems to be the first instance where the correlalion is reversible. G. N. COLLINS ann J. I. KEMPTON. — INHERITANCE OF WAXY ENDOSPERM. 397 HÉRÉDITÉ DU CARACTÈRE « ENDOSPERME CIREUX » CHEZ LES HYBRIDES D'UN MAIS CHINOIS RÉSUMÉ Le « Bureau of Plant Industry » du Département de l'Agriculture de Washington a reçu de Chine, en 190$, une variété très spéciale de maïs dont l'endosperme des grains ressemblait par sa texture et ses propriétés optiques à de la cire dure. L'endosperme du maïs présente différents types : il peut être entièrement amylacé ou corné, ou encore êlre amylacé avec une couche externe cornée. L'endosperme « cireux » est aussi distinct de l'endosperme corné que ce dernier l'est du type amylacé. Les plantes originales reçues de Chine présen- aient des graines blanches et des graines ayant l’aleurone coloré en brun. Dans la première géaéralion du croisement avec les variétés américaines à endosperme corné, le caractère « cireux » est nettement récessif el tous les grains sont cornés. Dans la seconde génération, ce caractère réapparaît en des proportions diverses. Les grains sont soit cornés, soil cireux ; il n’y a pas d’intermédiaires. Le nombre des grains à endosperme cireux qui réapparaissent s'approche approximalivement de la proportion de 25 pour 100; mais les déviations, quoique petites, sont encore trop grandes pour être mises sur le compte du hasard. et elles se montrent soit au-dessus, soit au-dessous de la proportion de 25 pour 100 attendue. Quand la variété chinoise à albumen non coloré a été croisée avec une variété américaine à albumen coloré, la seconde génération montra une « corré- lation positive » ou « cohérence » entre endosperme cireux et alewrone non coloré. Quand le parent chinois était à aleurone coloré el le parent américain à grain blanc, la corrélation existait entre endosperme cireux et alewrone coloré. Il sembierail ainsi que des caractères associés dans les parents ont une len- dance bien nelle à apparaître ensemble dans les générations suivantes d'un hybride. Des exemples semblables de « cohérence » ont été déjà signalés dans d’autres plantes, mais ceci semble être le premier cas étudié dans lequel la corrélation est renversable. 55$ IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. COMPTE RENDU D'EXPÉRIENCES DE CROISEMENTS FAITES ENTRE LE POIS SAUVAGE DE PALESTINE ET LES POIS DE COMMERCE DANS LE BUT DE DÉCOUVRIR ENTRE EUX QUELQUE TRACE D'IDENTITÉ SPÉCIFIQUE : Par Arthur W. SUTTON, F. L. S., V. M. H. Reading (Angleterre). Dans le cours de mon voyage en Palestine durant le printemps 190%, je remarquai, croissant à l'état naturel, un Pois à peliles cosses qui me parul différer de lous ceux que j'avais vus jusqu'alors. Comme ces cosses commencçaient déjà à mûrir il m'élait impossible de juger de la couleur des fleurs qui les avaient produites; mais, en raison de l'ab- sence de coloris pourpre dans les aisselles (condi- tion due peut-être à l’état avancé de la végétation), j'espérais que celle plante élail un type à fleurs blanches, et comme telle, une forme originale du Pisum salivum el possiblement ainsi un parent des Pois culinaires actuellement connus. Il est généralement reconnu que lous les Pois de commerce apparliennent à une des deux espèces primilives,-soil le Pisum salivum soit le Pisum arvense, quoique cerlains auteurs considèrent ce dernier comme n'élant qu'une sous-espèce du pre- mier ou vice versa. Le Pisum salivum comprend Phot. Maullund Fox. A TE toutes les variétés de Pois cultivées dont les graines à l’élat vert sont utilisées pour la table comme « petits pois » ou Pois à écosser. Toutes ces variétés de Pois culinaires ont des fleurs blanches, et leurs graines, lorsqu'elles sont mûres sont vertes, jaunes ou blanches, soit ridées ou rondes. D'autre part, toutes les variétés de pois des champs cultivées par les fermiers (Pois gris ou Pois à fourrage) dont les graines sont utilisées à l'élat sce comme céréales, sont reconnues comme apparlenant à l'espèce Piswm arvense el Loules les variétés connues ont les fleurs colorées (généralement bicolores), leurs aisselles portent une marque distincüvement colorée, tandis que Jeurs graines sont invariablement de couleur grise ou brune, el généralement lachetées. La seule exception à cette règle générale se rapporte à une cerlaine classe de Pois appartenant à l'espèce Piswin arvense cultivés comme Pois polagers pour la production de cosses charnues et non pas de « pe- tils pois » ou « pois verts » pour la table. Ceux-ci sont connus sous le nom populaire de « Pois mangelout » ou « Pois sans parchemin ». Leurs cosses possè- dent une saveur très délicate el c’est pour cette raison qu'ils sont cultivés et non pas pour leurs graines qui ne sont jamais mûres lorsque les cosses sont employées pour la table. 1. Communication faite à la troisième séance de la conférence. À. W. SUTTON. — CROISEMENTS ENTRE LE POIS SAUVAGE ET LES POIS DE COMMERCE. 359 Il est bon de faire remarquer ici que les graines des Pois appartenant à l'espèce Pisum arvense, lorsqu'elles sont encore vertes et tendres, laissent dans la bouche un goût amer lorsqu'on les mange crues; landis que les graines de loutes les variétés de Piswmn sativiun, mangées dans les mêmes conditions sont d'un goût plus ou moins sucré. Les traits caractéristiques par les- quels les soi-disant variétés du P. arvense peuvent être distinguées facilement de celles du soi-disant P. salivum résident dans le fait que leurs fleurs sont invaria- blement colorées, el que leurs aisselles montrent également une ecrtaine colora- lion, et que celles de P. sativum sont blanches et leurs aisselles absolument incolores. Je ferai remarquer ici que le Pois sauvage de Palestine, comme il a été prouvé par les expériences, porte des fleurs colorées, landis que les aisselles ne montrent aucune couleur, différant sous ce rapport des Lypes de commerce, P. arvense el P. sativum. A l'état naturel comme on la trouve en Palestine, cette plante ne dépasse pas un demi-mètre en hauteur, sa végétation n'est nullement robuste et les cosses, pro- duites solitairement ou par paires, étaient très peliles, légèrement courbées et obtu- ses. Le trait le plus frappant néanmoins consiste en ce que les folioles, également très pelites élaient denticulées, un trail caractéristique qui, je crois, n'a élé re- marqué chez aucune autre forme, soit de P. arvense ou de P. sativum. Enretirant les graines de leurs cosses à mon relour, je fus surpris de constater qu'au lieu d'être blanches ou vertes à V comme je l'avais espéré, leur couleur variait du vert olive forlement lacheté de brun au brun foncé. Les colylédons élaient jaunes, et les graines? presque r Fig. 1. — Une plante du Pois de Palestine en pleine végétation. rondes quoique légèrement aplaties sur les côtés, très petites el dures. Une parlie de ces graines furent dans le courant de l’élé 1904, semées dans ma serre où elles furent cultivées jusqu'à leur maturité. En raison de la dureté de leur enveloppe extérieure, ces graines mirent un assez long lemps à germer. Cependant elles fleurirent et mèrirent leurs graines. Le caractère général de la plante était bien tel que je Favais vue en Palestine, quoique la cullure sous 360 IV+ CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. verre avail eu pour effet la production de tiges très grêles demandant un sup- port, et à l'épanouissement des fleurs je notai que celles-ci étaient d'un coloris uniforme très proche du magenta et entièrement différent de celui de tout autre Pois que j'ai cullivé précédemment. Les cosses élaient en outre garnies à l'inté- rieur d'une substance de nalure laineuse semblable à celle que l'on remarque dans les cosses de Fèves culinaires ou Fèves de Marais. Mon intention étant d'obtenir une bonne quantité de graines de l'espèce pure, peu de croisements furent faits durant celle saison, mais différents croisements furent pratiqués les années suivantes, el ce sont les délails et résultats de ces opéralions que je me permets de sou- mellre à votre apprécialion. Les illustrations accompagnant ces dé- lails montrent la nature grèle et le mode de végélation des plantes, ainsi que les denti- cules distinctes de leurs folioles. N.-B.— Le Pois ayant le plus de rapport avec ce Lype sauvage de Palestine me parail en êlre un que je reçus il y a quelques années de Kew sous le nom de Pisum quadraluin. Celui-ci néanmoins est un peu plus robuste comme végétation que le Pois de Palestine, ses fleurs sont bicolores au lieu d'être d’un Fig. 2. — Cosses et feuilles du Pois de coloris uniforme, et ses folioles ont leurs Palestine, montrant les dentelures et bords lisses, et il n'y a aucune coloration aux les petites cosses. Ê) aisselles. Les graines, qui sont très pelites différent aussi de celles du Pois de Palestine en ce qu'elles sont plus rondes et de couleur moins foncée. Tschermak avait un Pois « Tadin » de Svälof qui avait des fleurs colorées mais sans couleur dans les aisselles (Z{s. f. d. landio. Versuchsiwesen in Oes- terr., 1902, p. 2%). Ce Pois est probablement identique avec un Pois que je reçus de Svälof sous le nom de « Soloart ». Il atteignit une hauteur de six à sept pieds, et ressemblait beaucoup au « Dun field pea », avec celle exception qu'il n'avail aucune couleur aux aisselles. Il est essentiellement distinet du Pisuwm quadratuwn ou du Pois de Palestine. Ces trois Pois (le Pois de Palestine, P. quadrahun de Kew et le Soloart) sont les seuls exemples que je connaisse de Pois à fleurs colorées ne montrant aucune couleur aux aisselles. Pendant 1905 el les années suivantes le Pois de Palestine fut cultivé dans nos jardins d'essai à Reading, et chaque année lorsqu'une occasion favorable se présentait, des croisements étaient effectués entre cette espèce el différentes formes de Pois culinaires à fleurs blanches (P. sativum) et entre diverses formes de Pois à fleurs colorées (P. arvense). Le mode de cullure auquel ont été soumises les graines du Pois de Pales- Une lype et celles des hybrides était de faire le semis en pots et sous l'influence d'une chaleur douce, puis la transplantation en pleine terre. Au lotal 40 croisements furent enregistrés, 24 avec des types culinaires à fleurs blanches (formes de P.sativum) et 16 avec les Lypes à fleurs colorées (for- A. W. SUTTON. — CROISEMENTS ENTRE LE POIS SAUVAGE ET LES POIS DE COMMERCE. 561 mes de P. arvense). Dans certains croisements le Pois de Palestine fut ulilisé comme parent mâle ou pollinique, et dans d’autres il fut employé comme parent femelle ou porte-graine. De ces 40 croisements il ne nous fut possible de con- linuer que quatre jusqu'à F;, (ou plus loin) deux d’entre eux élaient des hybrides avec des Lypes à fleurs blanches et deux avec des lypes à fleurs colorées: el de ces quatre hybrides trois seulement sont en cullure celle année (1911). Le quatrième croisement fertile (avec un type à fleurs blanches) fut cultivé jusqu'à F,, quand il fut détruit par un accident. (Il est décrit sous l’entête de : « Croisements avec des plantes dégénérées produiles par des Pois de commerce ou culinaires à larges cosses. ») OBSERVATIONS SE RAPPORTANT AUX HYBRIDES Graine F,.— Lorsque le Pois de Pales- Une ful employé comme parent mâle, les graines (F,) provenant du croisement élaient généralement de plus pelites dimensions que celles du parent porte-graine; el fréquem- ment les cotylédons élaient si mal développés que la lunique extérieure de la graine pa- raissait être presque vide. Dans le cas du croisement inverse, lorsque le Pois de Pales- line fut employé comme parent femelle ou porte-graine, les graines (F;) provenant du croisement étaient comme celles du Pois de Fig. 5. — Cosses et feuilles d'un Pois de Palestine, mais quelquefois de plus grandes commerce ordinaire à ‘petites cosses, S ê 2 pour comparaison. dimensions. Plantes. — En F, les plantes hybrides étaient généralement de taille plus 1 8 élevée que celle du Pois de Palestine, mais lorsqu'un Pois de très haute taille (près de 2 mètres de hauteur) fut employé dans le croisement elles n'attei- gnaient pas la hauteur de ce même parent plus vigoureux. La faiblesse des hybrides peut-être était la cause de cette disproportion, et il est probable que s'ils avaient été cultivés entièrement sous verre ils auraient végété plus vigou- reusement et atteint une hauteur plus élevée. Les fleurs colorées étaient « dominant ». La dentelure des feuilles en forme modifiée étaient généralement apparente chez les plantes en F,; tandis qu’en quelques plantes elle était absente en F,.. Aucun sujel ressemble a plante type € ois de Palestine comme forme \ 1 sujet ressemblant la plante type du Pois de Palestine comme form mais donnant des fleurs blanches n'a été remarqué. S'il y en a eu de produites elles sont probablement mortes prématurément. Les cosses des hybrides étaient, en général, très petites, quelquefois des ; D dimensions moindres que celles du Pois de Palestine Lype, mal développées, le plus souvent boursouflées et garnies à l’intérieur d’une substance de nature aineuse (€ e chez les Fèves); elles étaient à p rès stériles. Celles qui se l omme chez les Fès ell taient eu p tériles. Celle trouvaient être ferliles ne l’élaient que comparativement, quoique ce caractère de stérilité paraisse jusqu'à un certain point avoir été vaincu chez les sujets actuellement en culture en KF,. 362 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Généralement quelque ségrégation ou séparation se présente en F,, mais comme beaucoup de plantes élaient mal développées et moururent prémaluré- ment, et comme les expériences élaient entreprises dans le seul but de constater (si possible) les relations existant entre le Pois sauvage de Palestine et les [ypes en cultures, plulôl que pour mellre à l'épreuve les lois mendeliennes, ces résul- lats ne nous laissent aucune donnée profilable. D'après les résullats de mes expériences on ne saurail prétendre que le Pois de Palestine soit certainement le précurseur des Pois culinaires actuels ; car, tandis que le fait que certains des hybrides obtenus sont fertiles et qu'ils ont élé cullivés avec succès jusqu'en F,, pourrait ne pas exclure une telle possibilité, d'un autre côté la couleur de la fleur, la nature denticulée des Fig. 4. — Graines du Pois de Palestine. — Fig. à et G. — Pois ridés et Pois lisses ou ronds de variétés de commerce de Pois culinaires à fleurs blanches (Piswm salivum) pour comparaison. — Fig. 7 et 8.— Poisridés et Pois lisses ou ronds de variétés de commerce de Pois à fleurs colorées (Pisum arvense), pour comparaison. folioles, la nature laineuse de l'intérieur des cosses, le Lype de la graine, et la stérilité de la plupart des hybrides sont aulant de caractères indiquant le contraire. Il est possible qu'en cerlains cas le manque de réussite dans la formation des graines soit attribuable à la difficulté d'apparier le Pois comestible aux fortes liges el au feuillage vigoureux avec le quelque peu délicat Pois de Palestine qui est, il faut bien se le rappeler, une introduction d'un climat plus chaud, et qui peut ne pas croilre si vigoureusement en Anglelerre que dans d’autres pays. Généralement parlant les plantes hybrides cultivées celle saison sont toutes d'une végétalion plus vigoureuse que leur parent, le Pois de Palestine, quoique cerlains d’entre eux soient d’une nature également grêle el que la denticulation des folioles soit visible chez certains autres; ceux de ces hybrides qui ont des fleurs colorées nous montrent deux couleurs (au lieu d’être d’un coloris uniforme comme l’est le Pois de Palestine). ITTON. — CROISEMENTS ENTRE LE POIS SAUVAGE ET LES POIS DE COMMERCE. 363 RÉSUMÉ DES 40 CROISEMENTS Croisements avec formes à graines rondes et à fleurs blanches des types culinaires (Pisum salioum). > croisements faits, les varié- tés employées étaient : le Pois de Palestine et (A) Pisum sativum de Kew. (B) Le « Bean Pea » (Bohne- nerbse). (0) Ure variété appelée Egyp- tienne recue de M. de Vilmorin. ñ l n'a pas germé. 3 fleurirent mais ne produisirent aucune graine. 1 produisit seulement quelques graines en F,, e! celles-ci ne ger- mèrent pas. Croisements avec formes à graines ridées et à fleurs blanches des types culinaires (Pisum salivum). 8 croisements faits, les varié- tés employées étaient : Le Pois de Palestine et (A) Sutton’s Little Marvel. (B) Duke of Albany. {C) English Wonder. (D) Sutton's Centenary. (E) Quite Content. | | mourut immédiatement après la germination. à fleurirent mais ne produisirent aucune graine. 2 produisirent seulement quelques graines en F,; celles-ci étant semées produisirent des plantes qui moururent avant d'arriver à la floraison. Croisements avec le type umbellatum à graines rondes et à fleurs blanches (Pisun satioum umbellatum). 2 n'ont pas germé. 1 mourut immédiatement après la germin ilion. | 1 fleurit mais ne produisit aucune graine. | 2 produisirent quelques graines en F,. Une d'elles n'a pas germé, mais l'autre fut fertile. En F, les plantes ne montraient pas le caractére ombelliforme. Deux d'entre elles étaient très voisines du Pois de Palestine comme caractères, mais les aisselles étaient colorées et leur feuillage était quelque peu denticulé; les trois autres plantes étaient dis- tinctement plus robustes en végétation, et leur feuillage plus ample était peu denticulé. Un seul type produisit des graines fertiles en F-. Une partie des plantes provenant de ces graines possédaient le caractère de l'umbellatum, les autres ne s'y rapportaient pas. La plupart des fleurs étaient bicolor mais quelques-unes étaient blanches. Aucune des plantes n'était comme le Pois de Palestine pe : toutes étaient beaucoup plus vigoureuses et leur feuillage n'était pas denticulé. Parmi ces plantes 4 types différents furent choisis et le produit cultivé en 41911 (F,.). De celle-ci, une sélection qui était en F; une ombelliforme à fleurs bicolores, a donné en F, des ombelliformes à fleurs blanches, ainsi que des plantes avec fleurs bicolores (foncées et rose et blanche). Une autre sélection non-ombelliforme et ayant des fleurs blanches s’est reproduite franchement. L Une autre sélection avec fleurs bicolores et non-ombelliforme est res- tée non-ombelliforme et à fleurs bicolores, tandis que la qua ième plante qui était non-ombellée, et avait des fleurs bico- lores, en a maintenant produit deux ombelliformes. Toutes les plantes cette saison (1911) ont souffert de la grande séche- resse, mais toutes ont une croissance plus vigoureuse que la Ê forme type du Pois de Palestine. 6 croisements faits, les varié- tés employées étaient Le Pois de Palestine et Pisum. salivum umbellatum appelé aussi € Mummy Pea » ou « Pois turc » ou Pois couronné » 564 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Croisements avec des formes dégénérées produiles par des pois culinaires anglais à fleurs blanches. Il est de noloriélé publique que souvent les Pois culinaires produisent des sujels dégénérés ayant une apparence lrès sauvage el des cosses courbées. est avec de telles plantes que les croisements suivants ont été opérés : > croisements faits, les varié- tés employées étaient : Le Pois de Palestine et des types dégénérés trouvés parmi les (A) Duke of Albany, (B) Nec Plus Ultra. 1 n'a pas germé. 2 fleurir it mais ne produisirent aucune graine. Les deux autres donnèrent les résultats suivants : Hybride 4. Les plantes F, ne donnèrent que quelques graines desquelles deux plantes furent produites en K,, une à fleurs bicolores et l'autre à fleurs blanches. Cette dernière demeura complètement stérile tandis que celle à fleurs bicolores produisit 4 graines desquelles 2 plantes furent élevées et cultivées en F;, et celles-ci également demeurèrent complètement stériles. Hybride 5. Les plantes en F, ne donnèrent que quelques graines desquelles une 1 ue quelq 5 Ï seule plante fut élevée en F,. Cette plante, haute de 5 pieds, à fleurs bicolores et à cosses petites et obtuses, avait beaucoup l'apparence d'un vigoureux Pois de Palestine. Elle ne donna que deux graines, une ne germa pas. et l'autre produisit une plante en F.. Cette plante qui mesurait de 5 à 6 pieds de hauteur, por- tait des fleurs bicolores, des folioles non denticulées, et des cosses de dimensions moyennes. pâles et obtuses. Les aisselles étaient colorées. Elle était fertile et fut cultivée en F,. Les plantes en F, étaient généralement semblables en apparence, hautes de 4 à 5 pieds; toutes à fleurs bicolores, aucune à fleurs blanches, à peine montraient-elles quelques traces de denticulation et toutes avaient des cosses pâles et obtuses. Après avoir été cultivé jusqu'en F, ce croisement, comme nous l'avons vu précédemment, fut accidentellement perdu. Croisements avec des types à fleurs bicolores (Pisum arvense). Croisements avec variétés à fleurs bicolores foncées, graines rondes g 3 grises où lachetées (Pisum arvense). 11 croisements faits, les varié- tés employées étaient : Le Pois de Palestine et (A) Le Pois à cosses pourpres. (B) Pisum Jomardi(? type ar- vense). {C) Un type du Pois à four- rage « Maple ». (D) Pisum quadratum de Kew. (E) Un pois appelé Egyptien recu de M. de Vilmorin. 4 5 1 2 1 n'ont pas germé. ont germé mais sont mortes peu après. fleurit mais ne produisit aucune graine. donnérent quelques graines seulement. demeura parfaitement fertile. Des 3 dernières plantes qui donnèrent des graines: 1 9 fleurit mais ne produisit pas de graine. demeurèrent fertiles. Celles-ci, en F, ne produisirent aucune plante semblable au Pois de Palestine, tous les sujets étant plus vigoureux, les coloris des fleurs variés: le feuillage était quelque peu dentieulé et avait les aisselles colorées. En FE; les plantes étaient généralement comme un vigoureux Pois de Palestine, ayant les aisselles colorées et les folioles quelque peu denticulées. En F, (cultures de 1911) les plantes généralement paraissent être de forme intermédiaire entre lés deux parents. Les fleurs sont bicolores. Certains sujets sont à feuillage denticulé, et les autres non denticulé, et la majeure partie d'entre eux ont les aisselles colorées. A. \V. SUTTON. — CROISEMENTS ENTRE LE POIS SAUVAGE ET LES POIS DE COMMERCE. 565 Croisement avec le Lype à fleurs bicolores (Rose et blanche) graines grises ou tachelées (Pisum arvense). 1 croisement fait, les variétés employées étaient : Le Pois de Palestine et > Celle-ci n'a pas germé. Capucin hollandais avec fleur de Lathyrus. ] Croisements variété bicolore à fleurs rose et blanche du type umbellatum graine ronde grise (Pisum arvense). à croisements faits, les varié- tés employées étaient : | Le Pois de Palestine et 2 n'ont pas germé. le pois appelé «€ Mummy { 1 mourut immédiatement après la germination. Pea » ou « Pois turc » ou « Pois couronné ». Croisement avec lype à fleurs bicolores foncées, dit Pois Mangetout, ou Pois sans Parchemin, à cosses rélrécies où resserrées. graines rondes de couleur grise. 1 croisement fait, les variétés employées étaient : { Le Pois de Palestine et » Fleurit, mais ne produisit aucune graine. Le Pois sans Parchemin à large cosse. EXPERIMENTS IN CROSSING À WILD PEA FROM PALESTINE WITH COMMERCIAL PEAS WITH THE OBJECT OF TRACING ANY SPECIFIC IDENTITY BETWEEN THIS WILD PEA AND PEAS OF COMMERCE SUMMARY When travelling in Palestine in 1904 I noticed growing wild a weakstem- med Piswm about a metre in height, and bearing very small pods. The plant had passed the flowering stage, but judging by the fact that there appeared to be no purple colour in the axils, I supposed it would be while flowering, and il al once oceured {o me that it might prove Lo be an extremely elemental {ype of the culinary Pea Pisum sativin. In this however I was disappointed,as when on my return home | harvested the seed it proved Lo be olive green, heavily, moltled with brown, varying Lo dark brown colour. I grew the seeds under glass at home, and was able to note the following peculiarities which marked it as an entirely different type of Pisum {o anything [ had previously met with. It had serrate leaflets, selfcoloured magenta flowers (not bi-color) and lacked the colour in the axils usually correlated with coloured flowers. The small obluse pods were also eurious in that they contained a white woolly substance similar Lo that found in the pods of Feves. It appeared to somewhat resemble in growth a type L had obtained from the Botanic Gardens, Kew, under the name of Pis quadratumn, but this latter although il also has no colour in the axils, differs from the Palestine Pea in that the flowers are bi-color (not self-coloured), the leaflets are entire, and the 566 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. seeds are rounder and not so dark in colour. (In addition to these wo, the only other Pea with bi-color flowers and yet lacking colour in the axils that 1 am acquainted with, is a variely | had from Svalof under the name of « Soloarl With the idea of ascertaining if possible whetherilwas atall likely that this elemental type from Palestine could be the ancestor of our white flowering culinary Peas (Pisum salivum) or the bicolor flowering field Peas (Pisum arvense) which some consider Lo be sub-varieties the one of the other), | made about 40 crosses with various kinds, but in only 4 cases was [ able Lo grow the hybrids on to F; or further, and curiously, in Lwo of the cases the parents were varielies of Pisum satinun (white flowering) and two of Pisum arvense (bicolor flowering:). In all other cases sterility manifested itself, and the hybrids were lost, but in the four crosses mentioned more or less perfect fertility seems to have been achieved. I would point out that these crosses were made with the sole idea of endeavouring to show the relationship of this Palestine Pea Lo commercial Peas of he present day, and no allempl was made lo record Mendelian or other phenomena. Summary of the 40 crosses. types (Pisum sativum) * Sterility prevented any being grown 8 crosses with wrinkled seeded white flowe- to Ps. » crosses with round seeded white flowering ) ring types (Pisum sativum). \ 6 crosses with round seeded white flowering ÿ = Once only has continued fertile. umbellate type (Pisum sativum umbellatum). À 5 crosses with the degenerate types found l in white flowering culinary Peas ([Pisum : One only has continued fertile. SOS VA TS TL DORE TUE EN 16 crosses with bicolor-flowered types (Pisum tr = - Two only have continued fertile. ALVENSE) cf ; The Ft! hybrid plants were generally taller than the Palestine Pea and serralion in the leaflets in a modified form wasnoliceable. Coloured flowerswere dominant over white, although the blooms were bicoloured and not self coloured. In F?, plants with while blooms, also plants with entire leaflets were produced, but no plant was found which could be described as a whiteflowered type of the Palestine Pea, though il is of course possible that such a Lype may have appearec and died off prematurely. IL cannot be claimed as a result of my experiments {hat the Palestine Pea is cerlainly the forerunner of present day garden Peas, for whilst on the one hand the fact that some of the hybrids are fertile might not preclude such possibilily, yet on the other hand the colour of the flowers, the serrated leaflets, the woolly nature of the interior of the pod, the Lype of seed. and the sterility of most of {he hybrids would perhaps point Lo its not being so The illustrations atlached show 1. a plant of the Palestine Pea in growth. 2. Pods and leaves of the Palestine Pea, Lo show serration and small pods. 9. Pods and leaves of an ordinary commercial small podded variety of culinary Pea as a comparison. 4. Seeds of the Palestine Pea. A. W. SUTTON. — CROISEMENTS ENTRE LE POIS SAUVAGE ET LES POIS DE COMMERCE. 567 5 & 6. Wrinkled and round seeds of commercial variclies of white- fiowering culinary Peas (Pisun salivum). 7 & 8. Wrinkled and round seeds of commercial varielies of coloured flowering Peas (Piswm arvense). N. B. Thinking it might prove of interest 1 have brought with me samples of seed of the Palestine Pea, and of all the varielies used in the crosses, Also dried specimens of the Palestine Pea and of the Pis quadratum ex Kew. M. le Professeur Bareson, Président. — [Il serail peut-être intéressant de souligner que les expériences faites par M. Sutlon ont beaucoup de ressem- blances avec celles que M. Jesenko nous à présentées hier, c’est-à-dire que nous avons ici le croisement de deux espèces bien différentes. Le pois que M. Sullon a rapporté de Palestine, selon l'opinion d'un botaniste qui ne savail rien de ses propriétés génétiques, est vraiment une espèce différente des pois qui se trouvent dans nos jardins. Il à fait un croisement entre ces deux espèces, el de ce croisement est résulté un hybride qui est presque tout à fait stérile. M. Sutton et ses collègues ont fait quarante croisements entre le P. pa- lestinie et les autres pois. Les hybrides qu'ils ont oblenus étaient stériles, sauf deux exceptions qui ne porlaient d'ailleurs que très peu de graines, mais ce qu'il y a d'intéressant, c'est que les graines obtenues ont donné des plantes absolument fertiles. Peut-être le mot « absolument » estil exagéré: je dirai qu'elles ont élé relativement fertiles, eb il n°y a aucune apparition de stérilité dans les générations suivantes. Pour nous aulres, qui cherchons loujours à savoir ce que c'est que la stéri- lité des hybrides, il est évident que les faits que nous ont rapportés M. Jesenko, hier, et M. Sutton, aujourd'hui, ont un intérêt énorme parce qu'ils nous don- nent l’espoir d'arriver dans l'avenir à démêler ce qu'est celte stérilité. Je signalerai une propriélé spéciale au pois présenté par M. Sutton, c'est la présence entre les graines d'une sorte de coton, que l’on ne trouve pas ordi- nairement chez les pois; cela constitue pour moi une différence assez accusée pour que nous puissions considérer le pois de Palestine comme une espèce spéciale. Laissons toujours de côté la question du sens que nous pouvons donner à ce mot. 368 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. ÉTUDE SUR LE CARACTÈRE « ADHÉRENCE DES GRAINS ENTRE EUX » CHEZ LE POIS « CHENILLE »: Par Philippe de VILMORIN Verrières-le-Buisson (S.-et-0.). Celle curieuse variété à laquelle j'ai donné le nom de « chenille » à cause de l'apparence que présentent ses grains soudés entre eux à maturité (voir fig. 1 et 2) m'a élé envoyée en 1906, sans nom. par M. Frommel d’Aven- ches(Suisse). Cetteadhérence des grains entre eux est plus ou moins parfaile suivant les condilions dans lesquelles s'est effectuée la végétation, ce qui rend l'étude de ce ca- raclère parfois difficile à étu- dier. Cependant dans les cas que nous allons examiner le caractère a Loujours élé assez nellement observable. Le pois chenille original a le feuillage émeraude. PREMIÈRE EXPÉRIENCE Pois de momie (2) x Pois « chenille » (4) et vice- Fig. 4. versa (croisements faits en 1908). Le poids de momie a le feuillage glauque, les fleurs roses et les grains libres. Dans les deux cas, le résullal a été le même, les plantes de F, (1909) élant toutes glauques à fleurs pourpres el à grains libres. Les chiffres ci-après sont le Lolal des deux croisements inverses : En F, (1910) nous avons 177 plantes : GAUTUES A EE Ce CR NUE PCR EE 15N PMELAUTES 2 LEE RME ET rie el PUCES D ER CE 59 Les fleurs sont pourpres, roses ou blanches en proporlions mendéliennes. Ce qu'il est très intéressant de noler dès à présent, c'est que les plantes éme- raudes seules donnent des chenilles et que, parmi celles-ci, les plantes à fleurs colorées en donnent plus que les plantes à fleurs blanches. Nous lrouvons, en effet, en faisant abstraction de deux plantes émeraudes qui n'ont pas fleuri : ( fleurs colorées. 105 {a) Plantes glauques - à feuvs blanches. 35 (0 1. Communication faite à la {roisième séance de la Conférence. PHILIPPE DE VILMORIN. — ÉTUDE SUR LE CARACTÈRE DU « POIS CHENILLE ». 269 ES eo) (AVECICHERUES EE ER 22) (0) . ( { sans chenilles . ose 1 (d) Plantes émeraudes ]) Dh fleurs blanches g ( avec quelques grains Heron Ste) s bla s. $ TS { sans grains adhérents . . . . . . . 5 (f) Si donc nous considérons le caractère comme existant même quand il est peu marqué, nous avons dans les émeraudes : Plantes #ieramsipluS OU MOINS AUNÉrEDIS ee ee NO PlanteStarsrams libres sec IC te ee CC ie ler le 6 ÉTUDE DE LA TROISIÈME GÉNÉRATION 1° Descendance de 9 plantes glauques à fleurs colorées el sans « chenilles» (a). De ces 9 plantes # ont donné une descendance uniforme et composée uni- quement de plantes ne présentant pas de chenilles, quoiqu'elles fussent à fleurs colorées ou blanches en proportions ordinaires. Les 5 autres plantes ont donné les résultals suivants : fleurs colorées avec « chenilles ». l Plantes elannues — non « chenilles ». 45 Seat ) fleurs blanches avec « chenilles ». l = non « chenilles ». 12 { fleurs colorées avec « chenilles ». 19 — RON. CANGENIES De 68 0 ES 0 5 5 Al fleurs blanches avec « chenilles ». — non « chenilles ». Plantes émeraudes Soit dans l’ensemble : 59 glauques dont 2 ayant des « chenilles » et 25 émeraudes dont 2 sans « chenilles ». 2% Descendance de 6 plantes glauques à fleurs blanches sans « chenilles » (b). Une de ces plantes n’a donné que des plantes sans « chenilles ». Les 5 autres plantes : { avec « chenilles » . . SPRS ho OP ON cac ci | V4 { avec quelques grains adhérents. AAA SUR Plantes glauques l SANS QCHENIES DE TE ER T0 \ EEE LM AEMDES 0 à one 2 } 5 Plantes émeraudes ) À avec quelques grains adhérents . Gi) l sans chenilles, . 4 5° Descendance de 10 plantes émeraudes à fleurs colorées avec « chenilles » (c). Une de ces plantes, douteuse, n'a pas été comptée Les 9 autres plantes donnent : { ( avec « chenilles ». T1 } el $ ES So avec quelques grains adhérents. 10 ” “ ep: à n Plantes émeraudes à fleurs colorées « SENS chenilles 20 Ë / avec « chenilles ». . . . û = , : - 1 Plantes émeraudes à fleurs blanches | 9 ; avec quelques grains adhérents. [ | sans « chenilles » 2 4 Descendance d'une plante émeraude à fleurs colorées sans « chenilles » (d). Cette plante donne : 15 ( avec quelques grains adhérents. . . . 6 Plantes émeraudes à fleurs colorées ESans chenille D EE) MES DAS pee = 9 Plantes émeraudes à fleurs blanches À 4 EEE MUEIQUES BRU RONUR ec S Sans ochemIleS EEE IV® CONFÉR. INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 2% 970 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. o Descendance de 3 plantes émeraudes à fleurs blanches, avec quelques grains adhérents (e). { avec ç chenilles » RES Plantes émeraudes à fleurs blanches . 70 ? avec quel ques grains adhérents. | sans € chenilles » Gv Descendance d'une plante émeraude à fleurs blanches, sans grains adhérents ([). ( 2C | 2S © “al S « ‘rents d (n Plantes émeraudes à fleurs blanch2s . 16 {| avec quelques grains adhérents INSAUS a CHEMIN ee ED 92 EXPÉRIENCE Pois Emereva (®) x pois « chenille » (4f). — (Croisement fait en 190$.) Les deux parents sont à feuillage émeraude et à fleurs blanches. En K, (1909) nous oble- nons deux plantes qui ont le feuillage glauque et les grains libres. Ce n'est pas la première fois qu'un croisement de deux « émeraudes » nous a donné des plantes à feuillage glau- que, la glaucescence élant due à deux facteurs qui n'agis- sent que quand ilssont réunis !. Ces deux plantes nous ont donné en 1910 (F,), l'une 27 plantes glauques el 20 éme- raudes, toutes à grains libres; l’autre 25 glauques el 21 éme- raudes, également à grains libres, sauf 2 des plantes éme- raudes qui présentaient quel- Fie. 9 ques grains adhérents. i Soil au total : GUQUCS RER RCE ÉD RAT AD eue I TU OT D 26 HMEDAUUCS. 52 ER M En SU A EE RP EE alors que le calcul, selon la proportion 9 : 7, donne 56 : 45,5. NÉRATION 1 Descendance de 6 plantes glauques à grains libres. Quatre de ces plantes ont donné une descendance entièrement composée de plantes à grains libres; une d'entre elles n'ayant donné que des plantes glau- ques, el les lrois autres un mélange de plantes glauques (4) et de plantes émeraudes (1). Deux plantes seulement ont donné des descendants à grains adhérents. 1, Pure pe Vumonix. Comples rendus Académie des Sciences, 1910, 2 semestre, p. 248. PHILIPPE DE VILMORIN. — ÉTUDE SUR LE CARACTÈRE DU « POIS CHENILLE ». 511 1" plante. 2° plante. Totaux. Plantes sglauques grains Jibres +: +: à: à. . 8 12 20 —MÉMErAUTES ETAUIS UIbreS, ER ART US 10 () 15 — Emeraudes grains adhérents .: . . . , . . 2 l 9 2 Descendance d'une plante émeraude à grains libres. Toute la descendance est émeraude et à grains libres. 9° Descendance de deux plantes émeraudes à grains adhérents. Toutes les deux ne donnent que des plantes émeraudes se répartissant en : le plante. 2° plante Tolaux. GRANSATDTES EN EPS EN TE Re A er 0) 1% 95 GRANSTAUNPPENtSE NL M Sr Dep LL. 14 3 17 Ainsi qu'on le voit, ces résullats sont assez difficiles à interpréter élant donné surlout que l’adhérence des grains entre eux est influencée très sensi- blement par des facteurs non généliques; certaines années les grains sont beau- coup plus adhérents que d'autres. Cependant il n'est pas douteux que ces phé- nomènes el les différences constatées dans l'adhérence ne soient dus à diverses combinaisons de facteurs généliques, combinaisons dans lesquelles il faut sans doute faire entrer les facteurs qui causent la glaucescence, puisqu'il existe une corrélalion évidente entre la couleur du feuillage et la fréquence de l'adhérence des grains. Une explication plausible serait, d'après le D' Hagedoorn, la suivante : Les facteurs en jeu étant À dont l'absence est nécessaire pour que les grains forment des « chenilles » ; B et C dont la réunion est demandée pour que le feuillage soit glauque, les plantes Be, bC, be sont, par suite, émeraudes. Si nous supposons que ces deux derniers facteurs ont sur l’adhérence ou la « non adhérence » des grains une influence plus faible que celle de À el qui ne se manifeste pas dans les années où les circonstances sont défavorables, il se peut très bien que, dans de telles circonstances, les plantes BC, Be, bC, ne donnent pas de grains adhérents, même en l'absence de A; el que seules les plantes abe donnent des chenilles; de sorte que, suivant les années et suivant l'action plus ou moins forte des facteurs non génétiques, la proportion des plantes donnant des grains adhérents peut varier de 1 : 65 (minimum) à 7 : 7 (maximum). Dans la seconde expérience les chiffres observés ont élé en 1910, 2: 97, eten 49115 3:58: D'autre part, les facteurs qui influent sur la couleur des fleurs el la pig- mentation des téguments de la graine influent également sur l'adhérence des grains entre eux, comme on peut le voir par les résullals de la première expé- rience. EXPERIMENTS ON « CHENILLE » PEAS IN WHICH VARIETY THE SEEDS ADHERE TO EACH OTHER SUMMARY The variely of Pisum, called by the author « chenille », in Which the ripe peas adhere Lo each other in the pod, has been crossed with other varielies of chenille ” character, (ri Pisum with a view Lo studying the inheritance of the 512 IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. The peas adhere logether more or less completely according to the conditions in which vegelalive growth takes place. In the experiments under considera- üion it has been possible Lo make clear enough observations on this character. In the first experiment, the Mummy pea, with glaucous foliage, and salmon flowers was crossed with the “ chenille ” pea, with emerald foliage and white flowers. The F, plants were all glaucous, with purple flowers and free seeds. In F,, the different flower colours and types of foliage occured in the calcu- lated numbers, but the chenille character was only found on the emerald plants, the glaucous plants having free seeds. Moreover among the emeralds, the majorily of the plants with adhering seeds were pigmented, the majority of the while plants having free seeds. Study of the third generation supplies further evidence that there is some connection between the factors for Lype of foliage, pigment, and the “ chenille ” character. In another experiment , the variely “ Emereva ” was crossed with the “ chenille ” pea. Both parents have emerald foliage, but the two F, plants were glaucous, thus showing that the union of two factors is necessary Lo pro- ducethe glaucous type. Both the F, plants gave glaucous and emerald in the ratio 9: 7, but the progeny of one plant all had free seeds, and among the pro- geny of the other plant, only two had some seeds adhering to each other. These results, of which this is only a brief account, are difficult to inter- pret. IL seems evident (hat the “ chenille ? character is much influenced by condilions, and a plausible explanation given by D' Hagedoorn rests on the assumption that cerlain combinalions of the foliage factors with the factor for the “ chenille ” character, increase the susceptibility of this character Lo the influence of climatic conditions. A similar influence must be attributed to the factors for pigment, as shown by the first experiment described. N. SALAMAN, -- STUDIES IN POTATO BREEDING, 579 STUDIES IN POTATO BREEDING 3y Redcliffe N. SALAMAN NM. D. Barley, near Royston Herts (England). In my garden at Barley, in Hertfordshire, England, [ have conducted during the last 6 years, a series of experiments on Potatoes on Mendelian lines. The results obtained during the first 4 years have already been published in detail’. In the account I have the pleasure Lo submit to this Conference I propose Lo give a resumé of those results and of those which have occurred since. The Shape of Tubers. — The various shapes- kidney, oval, lapstone and round, of the seedsman's catalogue are found to depend essentially on the presence or absence of one character, viz — thal for length. Tubers are thus pure long, heterozy- gous long or round. The first and last forms are pure and seed therefrom breeds true Lo type. The long potato is one in which 1? or more internodal lengths — as evidenced by the number of eyes — are condensed in thetuber. The actual shape may be cylindrical, pyriform or kidney. The round tuber i. e. the tuber pure to the absence of length is one composed of from 6 Lo 9 nodal lenghts, its shape resembles that of an apple, and is generally shorter in its vertical than its transverse diameter. The pure round potato is subject to slighl variation in the length of the vertical axis and may approach the oval type of the seeds- man, but, in general, it is uniform and very characteristic. The long tuber is dominant, and the heterozygote is generally of kidney shape though such shapes as lapstone and oval are also heterozygous as to length. One feature of heterozygous plants is that he lubers borne by them are variable, 1. e. on one and the same stem-system longs such as kidneys and more or less pure sounds do occur. This has been observed frequently. Moreover, if a large batch be raised from heterozygous kidney seed-tubers, then it is common to find in the resulting crop great varialion in the tuber shape, far greater (han if the culture were from a pure homozygous stock. The variability in many commercial kidney varielies when grown on a large scale is I think, to be attributed to their heterozygosis as regards the character for length. The Tuber Eyes. — The eyes of the polato tuber are described as deep or as superficial. Those which bear tubers all with deeply incised eyes will breed by seed pure to depth. Similarly the superficial or fleet eyed potato breeds true. The hybrid is peculiar in as much as there is no complete dominance, the hybrid tuber however, can more often be described as possessing superficial Phot. Clarke. M. Saramax. 1. Communication faite à la troisième séance de la Conférence. 2. Journal of Genetics, vol 1, No. 1, 8 Nov. 1910. Linnean Sociely's Journal, Botanv, vol. XXXIX, Oct. 1910. 574 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. than deep eyes. On an helerozygous individual both forms of eyes may be found on different {tubers, but the superlicial eye is, on the whole, the domi- nan£. Lalely a monstrous form of eye due Lo an enormous over growth of the ‘ brow ” bas occurred in my cullures. It gives rise Lo a mistaken impression of * depth ”, but as a matter of facl has ocurred so far only in pure /leel-eyed families. [Lis not inheriled either sexually or asexually. Colour of Tuber. — Potalo plants bear tubers which may be black, 1. e. deep purple, while, or red, the latter both dark and pale. AI These types can be readily analysed and conform lo simple Mendelian laws when used as parents. Probably all tubers whalever their colour, contain a chromogen body. Reb lubers, in addilion, possess two other factors, probably enzymes, one of which may be called À, a reddening factor, and the other D a developer of Pigment. à The following Lypes have been recognised : Reds of (he composition fr DD or RR Dd which when selfed produce families in which plants bearing red lubers are Lo those bearing while, as 5 : 1. Reds of the composition 27 Dd which when selfed dun families in which plants bearing red lubers are to those bearing while, as 9 : Purples or blarks are due Lo the presence in addition Lo R and D of a es factor P, and (he following {ypes have been isolated. Purples of The composition PP RR Dd which when selfed produce families in which the individuals bearing purple lubers are Lo those bearing white ASE Purples of (he composition Pp Rr Dd which when selfed produce families in which plants bearing black lubers are to those bearing red and while as 27 : TRS Purples of (he composition PP > Dd which when selfed produce families in which plants bearing black tubers are {o those bearing white as 9 : 7 White lubered plants all breed true when selfed. However, when two white-tubered plants of different composilion were maled logelher, then co- loured tubers, red, black or both, have been oblained in appropriate mendelian proportions. The isolation of the various possible Lypes of whiles is progressing: One which, following the notalion I have venlured Lo use may be represented as » » d d'has been definitely secured. The study of features in the “ haulm ” such as foliage, has been attempted, but the difficulty of distinguishing accurately the various types, prevents salis- factory analysis. The discovery this year and the definite isolation of strains of polatoes which sprawl on the ground not being able {Lo stand up is of parti- cular interest. The condition of proneness is recessive and breeds perfectly tue. The wpright condition is dominant, the stems growing bolt upright. The heterozygote which is also upright, is further characterised by being bus/y, 1 the stem first begins Lo lie down and then after a short run of about 10 em. on the ground, lurns up vertically and all its lower branches follow a similar course, giving the plant a bush-like appearance. In general, growers have selected pure wprights for the market, by 1 have already analysed some commercial varielies which are heterozygous in this respect. In large field cullures of potatoes such as Flourball Which is heter- ozygous for proneness not a few of the bushy plants show a dislinet tendency to N. SALAMAN. — STUDIES IN POTATO BREEDING. 379 sprawl. This phenomenon of sprawling is of considerable economie and practical interest. Results have been obtained bearing on the heredily of stem colour, flower colours, sterilily of anthers and certain leaf characters, but space prevents lheir being further deall with here. Resistance to Disease (Phytophthora infestans). — Whilst working with a peculiar variely of Polato known as Lindley's S. etuberosum! il was found that ils scedlings were not all equally susceplible to disease, and in 1909 and 1910 about one fourth of the total number proved themselves completely immune to the very severe epidemic of Phytophthora which then raged. Nümerous crosses have been made from these inumune individuals but the F, plants have not yel been raised. [Lis Lo be hoped that cconomically useful and immune individuals may result. So far. one has no more than an indication of such a possibility, and several years and much palient'study will be required before one is able Lo repose any confidence in an immune variely of polalo, be il produced never so scientifically. ÉTUDE SUR DES CROISEMENTS DE POMMES DE TERRE RÉSUMÉ Le mémoire donne un comple rendu sommaire des résullals d'expériences mendéliennes poursuivies pendant 6 années. FoRME DES TUBERCULES. — Les lubercules peuvent être purs longs, hétéro- zygotes longs ou ronds. La première el la dernière forme sont pures el se repro- duisent identiques de semis par aulofécondation. Le Lype rond est en général, uniforme el très caractéristique. Le Lype long est dominant et l'hétérozygote est généralement en « Kidney », quoique les formes « lapstone » el ovale peuvent être aussi hélérozygoles pour le facteur « longueur ». Une caractéristique des plantes hétérozygoles est celle de donner des tuber- cules de formes très variables. Par exemple, sur une même plante, on peut lrouver des Lubercules longs, en « kidney » et des ronds, plus ou moins nets. La variabilité de beaucoup de variétés commerciales, lorsqu'elles sont cultivées sur une grande échelle, doit être attribuée, à leur nature hélérozygole, en ce qui concerne le caractère « longueur ». Yeux. — Les yeux des tubercules peuvent êlre décrits comme « enfoncés » ou « superficiels ». L'hybride est particulier en ce sens qu'il n'y a pas une dominance com- plète; cependant les tubercules hybrides peuvent plus souvent être décrits comme possédant des yeux enfoncés. Dans un individu hélérozygote, les deux formes d’yeux peuvent être trou- vées sur des Lubercules différents. Coureur pes ruBereuLes. — Les plantes peuvent porter des lubercules de coloris noirs, c'est-à-dire violet foncé, blanc ou rouge; ce dernier coloris pou- 1. For the inheritance of colour, ete. in S. eluberosum, see Genetic Journal, vol. 1, No. 1. Further results dealing with this variety will be published later. 376 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. vant être foncé ou pâle. Tous ces types peuvent êlre aisément analysés et se montrent conformes à la loi mendélienne lorsqu'ils sont employés comme parents. Probablement, tous les tubercules, quelle que soit leur couleur, con- liennent un corps chromogène ; elles lubercules rouges possèdent, en outre, deux autres facteurs, probablement des enzymes, l’un qui produit la couleur rouge, el l’autre qui provoque le développement du pigment. Les plantes à tubercules blancs se reproduisent identiques à ce point de vue lorsqu'elles sont aulofécondées. Cependant, lorsque ? plantes à tubercules blancs de différentes composilions ont élé croisées, des tubercules colorés, rouges ou violets ou les deux, ont été obtenus dans des proportions sensible- ment mendéliennes. L'étude des divers caractères de végétation, tels que ceux du feuillage, a été tentée ; mais la grande difficulté qu'il y a pour reconnaître avec certitude les différents Lypes empêche une analyse salisfaisante. Le caractère « liges inclinées » esl récessif el se reproduil identique par autofécondation. Le caractère « dressé » est dominant, les liges se dressent brusquement en se développant. La forme hélérozygote est aussi dressée, mais, en outre, elle est caractérisée par l'élat « buissonnant »; c'esl-à-dire que les liges commen- cent d'abord par être inclinées sur le sol, puis se dressent verticalement après un développement d'environ 10 centimètres. RÉSISTANCE A LA MALADIE (Phytophthora infestans). — Les semis d’une variété parliculière de Pomme de terre. connue sous le nom de Solanum eluberosuin de Lindley n'étaient pas également sensibles à la maladie, et, en 1909 et 1910, environ un quart du nombre lotal se montrèrent complètement réfractaires à la sévère épidémie qui fit rage dans ces deux années. De nombreux croisements ont été faits avec ces individus « immune », el on peut espérer que des formes extrêmement utiles au point de vue économique pourront être obtenues. P, BERTHAULT. — NOTE PRÉLIMINAIRE SUR L'ORIGINE DE LA POMME DE TERRE, 377 NOTE PRÉLIMINAIRE SUR L'ORIGINE SPÉCIFIQUE DE LA POMME DE TERRE Par Pierre BERTHAULT, Docteur ès sciences naturelles, Ingénieur agricole, Paris Faul-il attribuer à toutes nos variétés de pommes de terre aujourd'hui si nombreuses une origine spécifique unique, les rattachant loutes au Solanum tuberosum L., ou bien doit-on voir parmi elles plusieurs espèces mélangées et fondues par des hybridations nombreuses ? Il y a là une question qui, autant pour l'Agriculture que pour la Biologie, a un intérêt indéniable. Les Solanum sauvages lubérifères sont en effet très nombreux et j'ai pu ainsi dans un travail précédent, après avoir passé en revue les principaux exsiccala que nous pos- sédons dans les grands herbiers d'Europe, en reconnaître plus d'une trentaine d'espèces distinctes. Parmi elles, divers auteurs ont distingué depuis longtemps quelques lypes qui leur ont paru être les formes ancestrales de nos Pommes de terre. Molina pense ainsi, en contradiction sur ce point avec Humboldt, que le S. Maglia est la souche de nos plantes cultivées. Ruiz et Pavon les font sortir au contraire d'un Solanwm différent qu'ils désignent sous le nom de {uberosum; Edouard André pensait qu'elles étaient issues d’un Solanrm à tubercules, dis- semblable des précédents, récolté par lui en Amérique équinoxiale et désigné par Baker sous le nom de S. Andreanwm, et plus récemment divers auteurs MM. Heckel, Planchon et Labergerie ont prétendu que, par simples mutations gemmaires, le S. {vberosum cultivé sortait brusquement de cerlaines espèces sauvages telles que le S. Commersonii et le S. Maglia. S'il en est bien ainsi, de nombreuses plantes ont concouru à former nos variétés agricoles. Je me suis proposé de vérifier ces faits et de rechercher comment pourrail être posé le problème de l’origine de nos Pommes de terre. De Candolle indiquait en 1886 que la règle générale, si l’on veut chercher l’état primitif d'une espèce cultivée, est de faire attention surtout aux organes que l'homme n'a pas d'intérêt à voir changer. Chez la Pomme de terre les carac- tères Lirés du lubercule semblent done peu importants. J'ajouterai qu'il en est de même pour le feuillage puisque des modifications provoquées et conservées dans le tubercule, organe de réserve, ont pu amener pareillement des modifi- cations des caractères foliaires. Il est ainsi bien connu de tous les agriculteurs que les Pommes de terre riches en fécule n'ont pas les mêmes caractères de feuilles que celles à tubercules plus pauvres en celte réserve. Par contre la fleur et le fruit de la Pomme de terre sont sans intérêt pour le cultivateur; ces derniers organes ont done, pour une étude d’origine d'espèce, une importance capitale. Je me suis attaché à leur examen dans les essais que j'ai entrepris el qui ont porté sur la (transmission des caractères chez les diverses variétés de Pommes de terre, cullivée et des principaux Solanwm sauvages. I. PomuE DE TERRE GuLTIVÉE. — Mes cultures ont été faites par tubercules (mulliplication gemmaire) et par graines, afin de préciser l'importance des divers caractères du S. {uberosum par leur fixité. 1° Multiplication par tubercules. — La multiplication par tubercules de la 3178 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Pomme de terre ne donne que {rès peu de variations. Celles-ci sont l'exception. La fixilé du lype est la règle. Toutefois il apparaît brusquement de temps à autre des tubercules de forme ou de coloralion anormales. Carrière a ainsi oblenu de la variété Marjolin longue des Lubercules ronds et de la Vitelotte unie des lubercules ramifiés. Darwin indique, en ce qui concerne la coloralion, des faits analogues, el la Pomme de terre Kemp, normalement blanche, produisit une fois dans le Lancashire deux lubercules rouges el deux blancs ; Prosper Lavallée en France, à Capelle, F. Berthault et Brélignière à Grignon ont de même oblenu brusquement de la Pomme de terre violette Géante bleue des tuber- cules blancs panachés de violet. Dans mes essais, j'ai constalé, de mon côté, des varialions du même ordre dans la coloration et l’enfoncement des yeux pour la variété Saucisse. Il appa- raît donc que, de Llemps en Lemps, sans cause jusqu'ici apparente à première vue, des variations brusques se produisent dansla forme el la coloration deslubercules. Mais quelle est l'importance de ces varialions au point de vue de l'espèce ? Elle apparaît comme très réduite. En effet, ces modifications dans le Lubereule n'entraînent avec eux aucune modification des caractères floraux. La consti- tulion el la structure de la fleur restent constantes et identiques dans les plantes mulées, el il en est de même des caractères du fruit qui ne subissent aucune atteinte. Toutes les plantes, qui présentent de telles mulations, restent ainsi des S. tuberosum. On assiste donc, dans le cas de ces phénomènes, à la production de variélés nouvelles au sein de l'espèce S. tuberosum, mais on ne réalise pas le passage d'une espèce à une aulre. à 2 Variations par graines. — C'est en semant des graines de Pommes de terre que les horliculteurs obliennent communément des variétés nouvelles, el il est généralement admis que, par semis. on ne reproduit pas les variétés fixées seulement au moyen de la multiplication par tubercules (cas des mutations gemmaires exceplées). J'ai recherché quel était dans ce cas l'importance des variations observées et quelle était leur signification au point de vue de l'étude de l'origine spécifique de ces plantes. Or, en mullipliant par semis de nombreuses variétés de S. tuberosum (Early Regent, Jaune d'or de Norvège, Floorball, Violette grosse, Reine des Pol- ders, Perle de Bohême, Prince de Galles, Quarantaine de la Halle, Mayette, Souris hâtive) j'ai pu constater qu'il y avait bien dans la reproduction par grai- nes des varialions dans la forme des tubercules récollés, mais que ces variations élaient celles que lou rencontre dans le cas de dissocialion de caractères hybrides. À côlé des variations qu'ils présentent, les semis reproduisent loujours en effet, dans une proportion variable avec les variétés qui ont müûri les graines, les caractères de forme el de coloration de lubercules que possédaient les varié- Lés mères. Une étude plus précise de ces variations doit ainsi amener à vérifier sur elles les lois de l'hérédité mendélienne. Il y a donc, à la suite des semis de graines de Pommes de terre, des varia- lions. Toutefois dans aucun cas les individus nouveaux oblenus ne possèdent des caraclères nouveaux, encore inobservés sur d'anciennes variélés de la Pomme de terre. Ces plantes ne sont nouvelles que par des combinaisons nouvelles de carac- tères déjà connus chez d'anciennes variétés cullivées. Ces varialions ne sont ainsi, semble-t-il, que la conséquence d'une hybri- dalion ancienne et mullipliée de variélés nombreuses. P. BERTHAULT. .— NOTE PRÉLIMINAIRE SUR L'ORIGINE DE LA POMME DE TERRE. 579 Mais ce qu'il importe de chercher alors pour éclairer la question de l’origine de la Pomme de terre, c'est la communauté et la fixité d’un caractère qui pourra èlre considéré alors comme le caractère de l'espèce. — Or, ici encore, c'est l'exa- men de la structure et de la constitution florale qui s'impose. — En effet quelles que soient les plantes que l’on oblient à la suite de semis, quelles que soient les varia- Lions que l’on observe dans le tubercule ou dans le feuillage, la fleur de la Pomme de lerre est la même pour loules les variétés. On peut la caractériser en disant qu'elle est formée d'un calice à sépales toujours longuement mucronés, d'une corolle en roue, et qu'elle a loujours #n stigmate en forme de bubon. — I ya là des caractères absolument constants et d'une fixité absolue. — Ce sont done les caractères spécifiques du S. {uberoswm. Hs sont communs à foules les variétés connues de la Pomme de terre el se reproduisent sans modifications au cours des générations successives de la plante, el permettent ainsi de conclure que le S. tuberosum, qui comprend un nombre énorme de variétés, est une bonne espèce. Toutes nos Pommes de lerre se rattachent ainsi à une seule espèce. Les variétés agricoles du S. fuberosuwm constliluant ainsi une seule grande el bonne espèce ont-elles leur représentant spontané, el peut-on récolter le type sauvage el ancestral des variélés cultivées? Depuis 10 ans MM. Heckel, Planchon et Labergerie ont indiqué à de fré- quentes reprises que certains Solanum sauvages, S. Conunersonit pour M. Plan- chon, S. Maglia pour M. Heckel, tous les deux pour M. Labergerie, donnaient brusquement des mulalions gemmaires el produisaient du tuberosum eullivé. Je dois avouer que, dans mes essais, Je n'ai jamais rien pu constaler de sem- blable. Mais, sans vouloir m'en tenir à des résullats négatifs d'expériences per- sonnelles, on peut voir si des asserlions de l'ordre de celles des auteurs cités sont vraisemblables aux points de vue botanique et génétique. Ayant caractérisé le S. {uberosum par sa constitution florale, ilest bon d'exa- miner les fleurs du S. Conmersonii el du S. Maglia. Or il apparaît de suite que leur conslitulion est très différente de celle du S. txberosum. Dans aucun cas le calice n'est muecroné comme cela se produit loujours chez la Pomme de terre, dans loules les variétés. En outre, la corolle du S. Commersoni est en étoile, el non rolacée, et le stigmale du S. Maglia est bifide. Aucun de ces caractères n'existe chez nos variélés de Pommes de terre. Enfin la fixité de ces caractères est parfaile, el Lous se maintiennent aussi bien dans la mulliplicalion gemmaire que dans les semis, loutes les fois que ceux-ci ont pu êlre réalisés. Il en est de même pour le S. utile et le S. verrucosum. Ces Lypes sont donc aussi ceux de bonnes espèces, distinctes de la Pomme de terre. Où faut-il alors rechercher la forme ancestrale de la Pomme de terre? La fixité des caractères floraux indique suffisamment qu'on ne saurait la trouver ailleurs que dans un Solanium possédant une fleur à corolle rotacée el à calice mucroné. On doit done ainsi éliminer des ancêtres probables de nos Lypes cultivés les Commersont el Maglia. Quelques types sponlanés, comme le S. Andreanum, le S. chilænse et le S. immmile, sont. à ce point de vue, assez voisins de nos varié- tés agricoles, mais ce sont des plantes fort rares. Il en est de même de quelques types qui, rencontrés dans des conditions Lelles qu'on a pu les croire spontanés, ont tout à fait la fleur de la Pomme de terre. Un Solanum récolté par Heller à 580 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Cocustepec, au Mexique, est dans ce cas. Il semble donc. et ce sera la conclusion de cetle étude préliminaire, qu'il existe à l’état sauvage des Solanum lubérifères ayant les caractères floraux de nos Pommes de terre cullivées, el que ce soient eux qui, en raison de l'homogénéité et de la fixité parfaites de la structure florale chez toutes les variétés de Pommes de lerre, doivent être considérés comme les représentants spontanés et les formes sauvages de nos plantes cullivées. A l'appui de ces conclusions les échantillons ou photographies suivantes ont été exposés dans la salle des séances du Congrès. Solanum tuberosum L. Variété Géante bleue. Solanum tuberosum L. Variété Mœrker. Solanum tuberosum L. Variété Segonzac. Solanum tuberosum L. Variété Reine des farmeuses. Solanum chilænse A.D.C. Solanum Candolleanum sp. nova. Solanum stoloniferum Schlecht. et Bouch. Solanum boreale Asa Gray. Solanum Sabini A.DC. Solanum immite Dun. Solanum Maglia Sehlecht. Solanum brevistylum Wittm. Solanum Fernandezianum Ph. Solanum Andreanum Bak. Solanum utile Klotzsch. Solanum etuberosum Lind, Solanum polyadenium Greenm. Solanum cardiophyllum Lind. Solanum Commersonii Dun. Solanum Jamesii Torr. Solanum montanum Dun. Solanum Bridgesii Ph. Solanum suaveolens Kunth. Solanum bulbocastanum Dun. Solanum oxycarpum Schiede. Solanum Edinense sp. nova. Tableau des affinités botaniques de ces. espèces. \V. T. SWINGLE,. — VARIATION IN FIRST GENERATION HYBRIDS. 581 VARIATION IN FIRST GENERATION HYBRIDS (IMPERFECT DOMINANCE : k ITS POSSIBLE EXPLANATION THROUGH ZYGOTAXIS! By Walter T. SWINGLE U. S. Department of agriculture, Washington, D. C. Current (heories of heredity and varialion give no method of explaining varialions in first generalion hybrids between pure bred parents. IL is generally assumed that differences in the characters of organisms are due Lo corresponding differences in the composition of (he gametes That unite Lo form the individual organism. No doubt that is Lrue in many cases, but itis my purpose Lo point out cases in which this assumplion cannot be sustained. Some first generation hybrids show a very considerable range of variation, far more than can possibly be accounted for by any qualitative differences in the chromosomes or other bearers of heredily received from the two parents. Inasmuch as during the whole of the first (or conjugate) generation the chromosomes from the {wo gameles persist side by side in an unfused state. such varialions cannot be due Lo any quantitative differences in the bearers of heredily possessed by the sister hybrids. If proof can be given Lo show that in certain specific cases pairs of gameles of identical heredilary composilion give rise Lo very diverse organisms, the way has been opened for a general reinvestigalion of {he validity of our modern theories of heredity. Some years ago when | carried on breeding work on maize in conjunelion with my teacher, the late Prof. W. À. Kellerman, I was profoundly impressed by the diversity shown in different plants of first generation hybrids of identical pure parentage. All the cars on a single plant. no matter how many, were of the same general type, but those on other plants descended from the same lwo races were different, often very decidedly different. À considerable number of hybrids showed this behavior?. It must be remembered that such hybrids are made up of cells, the nuclei of which contain side by side the identical chromosomes derived from the two parental gametes. If the parents are pure bred, all the first generation hybrids are derived from identical jametes and have an idenhcal equipment of chromo- somes”. Any differences observed belween such hybrids must be due to differences in the expression of hereditary tendencies and not due to differences in their transmission Lo the gametes as Cook has pointed out*. In recent years [ have found striking differences between first generation sister hybrids of two very different species of Citrus, which although showing 1. Communication faite à la troisième séance de la Conférence. 2. Kellerman, W. A., and Swingle, W. T., 1890. Crossed Corn the Second Year, in 2nd Annual Report Kan. Agric. Exp. Sta. pp. 354-546, pl. 11. Topeka. 3. Cook, 0. F., and Swingle, W. T., 1905. Evolution of Cellular Structures. Bull. 81, B.P.I.,U.S. Dept. Agriculture. (Aug. 4). 4. Cook, 0. F., 1907. Transmission Inheritance distinct from Expression Inheritance in Science (N.S. 25 : 911-912 n. 649, 7 June). 282 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. some slight variations, are relatively pure bred in contrast with the wide chasm separating the very different species crossed Lo obtain the hybrid. In 1897 I crossed the common sweet orange (Citrus Aurantium, sinensis L.) with the Oriental trifoliate orange (Citrus trifoliata L.), a deciduous species very distinel from he common citrous fruits". In comparison with the wide chasm that separates these species, the varia- tions they show inside their respective limits are insignificant. In other words, for purposes of genetic study, the germ cells may be considered pure in so far as neither of the parent species show varialions that Lo any perceptible degree Fig. 1. — Colman citrange, showing the spots due to fungous growth among the fuzzy hairs covering the skin. The oil glands are very small. Reduced 1/#. bridge the wide gulf separating them. In fact, the older trees of Citrus trifo- liata growing in America are all descended from a very few plants imported from Japan some forty years ago and show few variations and these of minor extent?. The sweel orange was grown from seed for a couple of centuries in Florida before the European varielies were introduced by General Sanford, the Rev. Lyman Phelps, and other progressive men about half a century ago. It is true {hat a number of varielies of so-called Florida oranges were found among these tens of Lhousands of seedlings, but they are all of the same general Lype and cannot for a moment be held to obscure the profound differences separating, them. and in fact all known sorts of the common orange, from Citrus lrifoliatæ. Nevertheless, eleven of these sister hybrids grown in 1897 from seeds of a single 1. The flower buds are formed early in summer and open the following sprinz on olû wood, as in the case of many other deciduous trees. The siamens are free, the pistil 7-8 celled, the pulp vesicles have glan lular secreling hairs on their surface, the pith has transverse plates of thick-walled cells,the fruits are downy hairy, the petals are clawed, the leaves trifoliate, the flowers are nearly sessile. In all of these particulars. C. frifoliala differs from any other species of Citrus. 9. The chief variation is a tendency to staminody of the petals, making certain plants small- flowered or even apetalous. W. EF. SWINGLE. — VARIATION IN FIRST GENERATION HYBRIDS. 289 fruil of Citrus trifoliata crossed with pollen of a single flower of the common orange showed considerable diversity in leaf character and very striking diver- sily in the fruit characters. One variety of cilrange as These new hybrides are called the « Morton » has very large, round, smooth, orange-colored fruits ; another, the « Colman » (Fig. 1), has depressed, globose, yellow, fuzzy-hairy fruits; he « Willits » (Fig. 2) has a large percentage of fingered fruits; the D ——————— — Fig. 2. — Willits citrange, showing a fingered fruit common in this variety. One fruit from above, one from the side (sectioned). Reduced 1/4. « Rustic » (Fig. 5) often has double fruils, a smaller fruit siluated on lop of the larger one, and the calyx is frequently enlarged. The « Phelps » is very bilter, while the « Saunders » (Fig. 4) has small fruits wilh scarcely a trace of biller in the juice. Every one of these eleven hybrids is decidedly different from all the others in its fruil characters and some, like the depressed, fuzzy « Colman » and the fingered « Wüllits » are strikingly different, 4. These citranges have been described in the following papers : Swingle, Walter T., and Webber, Herbert J.. 1898, — Hybrids and Their Utilization in Plant Breeding, in Yerrbook Dept. Agric. for 1897, p. #1, fig. 15. Webber, Herbert J., 1900, — Work of the United States Department of Agriculture on Plant Hybri- dization, in Journal Royal Hort. Soc,, London, 24: 198-158, 1%%, figs. 42-47. Also reprinted separately. pp. 1-11, 17, fies. 1-6. Webber, Herbert J., and Swingle, Walter T.. 1905, New Citrus Creations of the Department of Agri- culture, in Yearbook Dept. Agric. for 190%, pp. 211-235, figs. 12-15, pls. 10-16. Webber, Herbert J., 1906, — New Fruit Productions of the Department of Agriculture, in Yearbook Dept Agric. for 1905, pp. 279-278, fig. 80, pls. 17-19. Webber, Herbert J., 1907, — New Citrus and Pineapple Productions of the Department of Agricul- ture, in Yearbook Dept. Agric. for 1906, pp. 329-556, fig. 10, pls. 17-20. D54 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. These ciltranges are a new Lype of acid citrous fruits decidedly more resis- Lant Lo cold than any now grown. They can be used for making acid drinks and for culinary purposes in place of lemons or limes. They are being grown Fig. 5. — hRustic citrange, in cross section and side view showing à double fruit, not infrequent with this variety. Reduced 1/4. in very many parts of {he southern United States where no oranges or lemons could stand the severe winter weather. Greal as are these differences in first generation hybrids between the orange Fig. 4. — Saunders citrange, showing the skin roughened by the very large and prominent oil glands. reduced 1/#. and Citrus trifoliala, SU greater differences have come to light in those bet- ween the lemon and Citrus trifoliata. AN hybrids between the sweet orange and Citrus trifoliala (cilranges as they are called) have trifoliate leaves and germinate in à normal manner. Hundreds of new cilranges have been produ- ced within the last few years, so ilis possible to speak with assurance on this point, \V. KE. SWINGLE. — VARIATION IN FIRST GENERATION HYBRIDS. 5ND Fig. 5. — Citremon, N° 46750 (Lisbon lemon crossed with Citrus trifoliala). Leaves mostiv in form of hypophylls. Citremons show nearly 20 per 100 of seedlings with an exaggerated development of hypophylls. Natural size. IV® CONFÉR. INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 2 5S6 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. The cilremons, or crosses between he lemon and Citrus trifoliata, on the contrary, Show nearly 20 per cent of seedlings with an exaggerated development of hypophylls and in the majority of cases never produce any normal foliage leaves at all (Fig. 5) dying from slarvalion shortly afler The reserve food mate- rial of The seed is used up. One parent, Cilrus lrifoliata. has a few hypophylls along the base of the stem of the young seedling (Fig. 6), while the lemon, like the orange and all other common cilrous fruits, shows a pair of rather large, rounded, sessile, opposile leaves as the first post-colyledonary foliage. Theexcessive development of hypophylls represents an intensification of one of the parental characters. Besides the seedlings with hypophylls, many of the cilremons show wide varialions in the character of the leaves. Some show five leaflels (this occasio- nally occurs in citranges also)', others show unifo- liale leaves or leaves with very much reduced side leaflels (Fig. 8) (which is rarely or never seen in CI tranges). Most of the ci- tremons have trifoliale leaves with large laleral leaflets (Fig. 9), which is Fix. 6. — Citrus trifoliala, N° O9MT401. A scedling plant, the Lype characterisüic of showing the hypophylls along the lower part of the stem cilranges. This species crossed with the orange produces the citrange; sci the lemon the otre on lee There are several hun- dred of thesehybridsunder study. Three varielies of lemon, the Eureka, Villa Franca and Lisbon (Fig. 10), were used in crossing with Citrus trifoliata and all three yielded a considerable proportion of seedlings (usually about one-fifth) with pronounced hypophylls. As yel none of Lhe cilremons have borne fruit, so it is not possible to compare the varialions in the fruits with those of the leaves. Doubtless the striking fruit variations shown by the citranges will be equaled or more probably exceeded by the cilremons, since the lalter show a decidedly greater range of foliar varialion®?. 1. Some of the citranges obtained by crossing the Washington Navel orange with Citrus trifoliata show à considerable proportion of 5-foliate leaves (Fig. 7)— a character never exh bited by Citrus trifoliata. 2. As a malter of fact, the three hybrids in Figs. 5, 8 and 9 are not sister hybrids, grown from seeds of à single fruit. The differences they show, however, are not greater but, on the contrary, even less than those found 4mong sister hybrids. W. KE, SWINGLE. — VARIATION IN FIRST GENERATION HYBRIDS. 387 Enough has been said Lo show that (here are striking variations among lirst-generalion hybrids of eilrous fruits. Messrs. Collins and Kemplon', in an arlicle presented Lo this congress, have given conclusive evidence of (he varying heredilary nature of different individual plants of first gencralion plants of maize, although these differences were indicated by the nalure of the endosperm itself represenüing F,, or the perjugale generalion. À Chinese maize with a waxy endosperm was crossed with Mexican maize with a horny endosperm of the usual Lype. The horny endosperm was dominant. so all The kernels on (he crossed cars showed the horny character. These kernels sowed separately gave rise Lo plants of the firsl generalion (F,) which were sell-pollinated. The resulling ears showed varying percenta- ges of kernels with a waxy endosperm from 15.710 55.5, approaching nearly but not quite Lo the expected Mendelian ratio 1-5 (being 25.1 inslead of 25 per 100). In as much as the cars contained a large number of kernels there can be no doublt but {hat Lheir varying percentages represented real differences in the hereditary composition of the first generalion plants. IL would be hard Lo find a more conclusive case since there could be no doubt as Lo the purily of the parents and whatis more rare no possible doubt as Lo whether a given kernel had a Waxy or à horny endosperm. Such variations among individuals of lirst generation hybrids are not unknown Lo students of genelics and these phenomena have been referred Lo variable dominance by those who use the Mendelian terminology. [L has not, however, been realized how fatal this phenomenon is Lo some of the chief Le- nels of modern theories of heredily. Already in IS97at the [thaca meeling of (he American Fig. 7. — Citrange. N° 45059 (Citrus lrifoliala crossed with the Thompson Associalion for {he Advancemenlt of Science, Navel orange); shows many -foliate leaves. About 1/5 natural size. 1 called attention Lo this phenomenon and, Lo account for it, proposed a provisional hypo- thesis of which a summary was given in the following words ‘IL was pointed out That Weismann's theory of reduction of chromosomes, though giving à plausible explanalion of the differences observed belween the first (uniform) and second (polymorphie) generalions of most hybrids, is not only in disaccord with {he observed phenomena of spore and pollen formation in higher plants, but fails Lo account for the extreme polymorphism often 1. Collins, G. N.. and Kempton, J. I, 1919, Inheritance of Waxy Endosperm in Hybrids of Chinese Corn, in these Proceedings. p. 347. 388 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. observed in the first generation of hybrids between races of cullivated plants, or belween closely related species, as for example some racial hybrids of maize and some specific hybrids of Lychnisand Di- gilalis. Mr.Swin- gle considered it necessary {0 as- sume in some such cases, at least, a predeler- minalion of the characters of the hybrid althe Lime of fusion of the male and female nuclei. The male and female chro mosomes proba- bly persistside by side unchanged in number, and possibly unchan- ged in quality du- ring he whole of the onlogeny of the hybrid, reduc- Lion noloccurring unlil the close of the first genera- Lion. IL is the- refore necessary Lo assume, in or- der Lo explain the observed fact of divergence of cha- racter in the first generalion of so- me hybrids, (hat theinfluenceexer- Led during onto- geny of the hy- brid by the mate- rial bearers of Fig. 8. — Citremon, N° 46079 (Lisbon lemon crossed with Citrus lrifoliala), showing leaves with very small side leaflets; an unusual type, ‘seldom heredily 1s, at found in citranges. 1/2 natural size. least in some ca- WW. S. SWINGLE, — VARIATION IN FIRST GENERATION HYBRIDS. 389 ses, a funelion of their relative positions; and further, that in most cases the 9. — Citremon, N° 46594 (Lisbon lemon crossed with Citrus trifoliata), showing trifoliate leaves With very large lateral leaflets as in citranges. 2 natural size. D relative posilions of these bearers of heredity, as determined at (he moment of fusion of the male and female nuelei, persist unchanged throughout ontogeny of Lhe offspring. Some phenomena, such as reversions Lo the one or the other parent form by à larger or smaller portion of the hybrid, would be explained by 290 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. assuming some change in the disposition of (he hereditary substance, whereby Fig. 10, — Lisbon Lemon, N° 46521, the variety used in making the hybrids (Citremons) illustrated in igs. 5,8 and 9. Shows folage, 1/2 natural size. they assumed à new posilion of partial or complete stability. The suggestion was made That possibly the difference belween uniform and polymorphie hy- WW. S. WINGLE. — VARIATION IN FIRST GENERATION HYBRIDS, 291 brids of the first generalion is due lo a more complete intermingling of the heredilary particles in case of polymorphie hybrids (offspring of elosely related organisms), whereby many differing combinalions would be possible, and in case of uniform hybrids (mosily offspring of dislinel species or very different races of The same species), Lo greater or less aversion Lo commingling between the {wo more diverse sorts of particles, whereby (hey would remain in two separale groups and affect ontogeny uniformly and equally!. Since (his announcement was made some evidence has been published? Lo show not only that individual chromosomes persisl through the so-called resting stages of the nucleus but also that (he particular configuralion is preserved from one cell generalion Lo another with some accuracy. IL seems nol improbable that this theory of à posilional or vectorial influence of chromosomes may be further amended by assuming (hat Lhe chromosomes which happen to lie nearest the nuclear wall and, ex hypothesis, thereby exert (he grealest influence on {he character of the cells containing them, are likewise beller nourished than the chromosomes located near the center of the nucleus which are thereby prevented both from exerting their full measure of influence on (he developing cell and from receiving [he most abundant nourishment. Il might be supposed that the well nourished chromo- somes which from their superficial position on the nucleus had been preponde- rant in determining Lhe character of the individual would also dominale during synapsis and lend {lo give as a resull gametes similar in their heredilary character Lo the first generalion hybrids whose character was determined by the configuralion of the chromosomes which accidentally came about at the moment of fusion belween the nuelei of the syngamete. Three Lypes of nuclear configuration might be assumed Lo oceur in h'gher organisms. [la violent cross be made, very unlike species being hybridized, the palernal and maternal chromosomes might repel each other and occupy opposile sides of {he syngamele nucleus, exerling equal influence upon the developing organism and as a consequence the first generation hybrids between widely distinct species are often but very slightly variable and are almost etriclly intermediale between the two parents. Suchhybrids are usually sterile, that is Lo say, the chromosomes are so unlike that synapsis (milapsis) cannol occur The mule is a striking example of (his class of hybrids, which are also common among plants. The other extreme is seen when abnormally inbred races of domesticated animals and plants are crossed. Such forms are likewise usually intermediate in the first generation and are fertile, the nuclei being able Lo pass through synapsis and form fertile gameles. The synapsis, however, is more or less iuperfect and the palernal and maternal idioplasmic partieles may not, properly speaking, fuse or blend at all but go over more or less unmixed Lo the resulting gametes. Possibly because of long conlinued narrow breeding and resulting great affinily for a non-related mate, the pairs of chromosomes might remain juxtaposed in (he first generalion, preventing much vectorial influence during the first generation. The dominance of certain characters which is regularly 1. Swingle, W. ©, IS99. Some theories of heredity and of the origin of species considered in rela- tion to the phenomena of hybridization [Abstract}|, in Bolanieal Gazette, 25: AIS (n. 2 Feb.). 2. For example Bovert, Throdor, 190%. Ergebnisse über die Konstitution der chromatischen Sub- slanz des Zellkerns, pp. 6-8, fig. 6-9. Jena (Fischer). 392 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. observed in Mendelian hybrids is due rather Lo the nature of (he chromosomes from the different parents than Lo their relalive position in {he syngamic nucleï. The third condition, probably normal in wild species, is that in which the chromosomes freely intermingle at the moment of fecundalion, the configuration they then take on accidentally being perpeluated throughout the life of the individual. ‘The different chromosomes exerl varying degrees of influence on the cell, depending on whether they are located near the periphery or near the center of the nucleus'. The following synopsis exhibits the three lypes of fecundalion. I. Ixrurspeciric nyBrips : Usually sterile and intermediate. Violent crossbreeding. Chromalic material ends lo remain separate; synapsis often impossible, resulting in sterility. [LL MexperiaN crosses : Usually intermediale, dialylüe al synapsis. Mendelism, crossing of inbred hybrids with imperfect or false synapsis. III. Norma cross-BRED SPECIES : Usually vigorous, fertile and variable. Normal crossbreeding. Chromosomes freely intermingle al moment of fecundation and the configuration there taken persists through the ontogeny of the individual, giving great variely of forms. Synapsis normal. As lo the fact of considerable varialions in first generation hybrids of rela- lively stable species or races there can be no doubt. In the light of what has been said above, it cannot be doubled that we have in such varialions a vilal and important principle of heredity and one which goes far Lo explain many obscure phenomena of the everyday experiences of animal and plant breeders. The suggestion, first made in 1897 and here reileraled, that such variation may, in part at least, be due Lo posilional differences in the material bearers of heredilary characters is of course merely a provisional hypothesis As such il may prove helpful in gelling a clear idea of the phenomena lo be explained even if it does not aid us materially in such an explanation. Cook? has pointed out that this theory, of positional relations of the idio- plasmic materials of the cell, puts a new resource in the hands of the evolu- tionist in the study of the bafflingly complex expression relations of hereditary characters. ILis easy Lo see Thal if we accept the hypothesis of the posilional relation of chromosomes, a very large number of different forms could be expected to occur among hybrids of {he same relatively pure-bred parents. In this way the praclice of almost all successful plant breeders in selecting the best individuals from among a large number of hybrids receives a new juslificalion. In order Lo have a name for this supposed positional influence of the parental idioplasm in the cells of cross-bred individuals, 1 propose the term zygolaris. 3y zygolaxis® we mean the arrangement in {he syngamete (zygote) of the 1. The law of filial regression discovered by Francis Galton (Natural Paherilance, Macmillan Co., ISS9. pp. 95, et seq.) may in part be explaiuable as representing the measure of the extent to which these accidental configurations are Wiped out during the sueceeding synapsis. If such configurations were completely wiped out, filial regression Would be normalls 400 0/0 instead of something like 59 0/0 as found by Galton. 2. Cook, 0. F., 1910. Mutative reversions in cotton, Cireular n. 55, B.P.L,U.S. Dept. Agric., p.415 Mar. 21). 9. From £y6v. yoke (for zygote), and raëte, arrangement, with reference to the fact that such an WW. S. WINGLE. — VARIATION IN FIRST GENERATION HYBRIDS. 395 chromatin and other hereditary substances derived from the parental gameles and the persistence of {his arrangement in the cells produced by the subdivi- sion of the syngamele. IL is assumed that the particular zygotactic arrange- ment taken up by the chromosomes of {he parental gameles usually persists with little or no change throughout the life of the organism. Il is easy Lo see, however, that many bud variations, sports, and other mulalions could be explained by zygotaclic changes occurring during ontogeny. It must be remembered that the effects produced by zygotaxis are usually obseured by varialions due Lo the varying heredilary composition of {he gametes and only rarely when very constant races or widely different species are crossed can we see variations due Lo zygolaxis alone. This does not mean that zygolaclic effects are rare, on the contrary they probably oceur as contributary causes of varialion in much if not all of the malerial now being investigaled by students of heredity. VARIATION EN 1‘: GÉNÉRATION CHEZ LES HYBRIDES (DOMINANCE IMPARFAITE): SON EXPLICATION POSSIBLE PAR MOYEN DE ZYGOTAXIE RÉSUMÉ 1. Les hybrides entre le Citrus trifoliala el les autres espèces unifoliolées de Citrus comme l'oranger, le limonier, le « grapefruit », elc., montrent une grande étendue dans les varialions à la première génération. Ceci devient évident quand on compare les hybrides issus des graines d'un même croise- ment. Dans quelques cas, les espèces parentes bien connues pour ne produire que de légères variations par le semis, donnent, dans les croisements, des F, avec varialions bien plus étendues. 2, Ces varialions sont très apparentes chez les fruits qui diffèrent beau- coup les uns des autres par la taille, la couleur, la texture, le goût, la pubes- cence el même par leur constitution. Quelques hybrides dans le même semis présentent des fruits réguliers tandis que d’autres ont des carpelles indépen- dants (carpolysis). Ou encore une superfélalion produisant un fruil à deux élages, le second fruit étant parfois saillant el même séparé par un axe court. Dans le cas d'hybrides entre le cilronnier el Citrus trifoliuta, on observe encore une grande varialion dans le feuillage qui, dans les sujels issus en première généralion des mêmes parents, est conslilué chez les uns par des feuilles uni- foliolées, chez les autres par des feuilles (rifoliolées ou encore, chez cerlains, par des feuilles bractéiformes (hypophylles). 5. Puisque les chromosomes dérivés des gamètles parents persistent côte à côle, sans se fusionner durant la lotalité de la généralion conjuguée F,, de telles variations observées dans les hybrides ne peuvent pas êlre dues à des diffé- rences quantitatives où même qualilalives dans les facteurs de l'hérédilé pos- sédés par les hybrides frères issus des graines d'un seul fruit. arrangement of the chromatin would be most likely to occur at the moment of fusion of the parental sametes 10 form the zygote. The fundamental idea underlying the term zygotaxis is that the architec- ture of the zygote with reference to its idioplasmic particles, as well as its mechanisms for transmit- ung hereditary tendencies into expre-sion, is determined to some extent at the moment of fusion of the two parental gametes and that this particular arrangement of parts is transimitled to the cells of the-organism to which the zygote gives rise. 394 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. 4. En 1897, l'auteur a PNRNES l'hypothèse suivante : de telles variations dans les hybrides frères (F,) seraient dues à des différences dans les positions relatives des chromosomes el d'autres facteurs de lhérédité dérivés des gamètes parents el alors l’arrangement particulier pris d’une manière plus où moins accidentelle, au moment de la fusion des noyaux, persiste pendant loute l'existence de la première généralion. ». Il peut être pris en considéralion que les chromosomes qui arrivent à êlre placés près de la périphérie du noyau ont exercé une plus grande influence sur le développement de hybride que ceux qui occupent une position plus centrale. Il peut encore être admis que les chromosomes périphériques sont mieux nourris par le trophoplasme qui les environne et tendent en conséquence à dominer les chromosomes centraux, plus faibles, pendant la fusion milaplique (Synapsis) el imprimenL une dérivalion. Celte inégalité dans la vigueur des chromosomes, due à l'influence de leur position et à l'inégalité de la nourrilure qu'ils recoivent peut être admise comme ayant une influence sur la seconde généralion et les suivantes el explique peul-êlre quelques déviations des règles de Mendel. 6. Les relalions de posilion des chromosomes prises au moment de la fusion des gamèles et qui persistent pendant loule la durée de la génération conjuguée (F,) est appelée zygotaxie. Celle zygolaxie pourra produire les varia- lions observées chez les hybrides dela première généralion (F,) dont les parents donnent chacun, régulièrement, des gamèles uniformes. 7. La zygotaxie est d’une grande imporlance dans l’oblention des variélés nouvelles en assurant des combinaisons utiles des caractères dérivés des deux parents. Elle peut être la base scientifique de la production en grand nombre d'hybrides conjugués F,, pratique suivie par beaucoup d'hybrideurs. 8. Le résullat des variations zygotaxiques oblenues en croisant l'oranger avec Je Citrus trifoliata est un nombre considérable d'hybrides appelés citranges, nouveau Lype de fruit. Ces citranges montrent un très grand nombre de varialions, et quelques uns d'entre eux, notamment le Colman, Morton et Riusk sont très juteux et finement parfumés. Ces fruils, lrès acides, peuvent remplacer les citrons, el être cultivés dans des régions assez froides où aucune autre espèce de Citrus comestible ne peul résister. GARD. — SUR QUELQUES HYBRIDES DE VITIS VINIFERA ET DE V. BERLANDIERT. 295 SUR QUELQUES HYBRIDES DE VITIS VINIFERA ET DE V. BERLANDIERI Par M. GARD Docteur ës-sciences, Bordeaux (Gironde). En décrivant naguère les caractères analomiques du 41-B (Chasselas > Berlandieri) Mdt et de Gr., j'avais esquissé ceux d'un hybride réciproque que m'avail procuré Millardet. N'ayant eu à ma disposilion qu'un fragment de tige non aoûùlé, dont la différenciation interne n'élail pas achevée, Millardel m'avait recommandé de compléter celle étude par celle des hybrides naturels qu'il avait oblenus en semantdes graines de F. Berlandieri, hybrides pour lesquels le rôle sexuel des parents élait connu et dont la collection exislait, par ses soins, à la Stalion vilicole de Cognac. Quelques-uns sont morts du phylloxéra. Il en sub- siste une quinzaine. Grâce à l’obligeance de M. Vidal, chef de travaux à la station vilicole, j'ai eu en mains tous les fragments üliles, cueillis à divers moments. Mes observations complètes, résumées ici en ce qui concerne la tige et la racine, feront l’objet d'un mémoire ultérieur où j'étudierai la plupart des nou- veaux hybrides de Berlandieri, utilisés comme porte-greffes. Tige. — Presque lisse, à contour ovale ou arrondi chez la plupart des V. vinifera, elle est, par contre, polygonale chez VF. Berlandieri avec, aux angles, de fortes cannelures, séparées par beaucoup d'autres plus petites. I n°y a pas uniformilé chez les hybrides. Tantôl la forme de la section est plus voisine de celle de F. vinifera, lantôt elle est intermédiaire, tantôt enfin elle est semblable à celle de VF. Berlandieri. Le premier cas paraît plus fréquent que les suivants. Plus grande encore est la variation d'intensilé du système pileux. Les 19-62, 15-25, 19-28, 15-40, ont des poils subulés aussi nombreux ou presque aussi nombreux que chez la mère; chez d'autres, 20-56 par exemple ils sont moins abondants, tandis que les n°° 17-48, 19-42, 18-49, 14-50, 16-54, 18-50, 17-97, 19-52, sont, pour laplupart, glabres, se rapprochant beaucoup en cela de la vigne européenne. Comme éléments anatomiques de comparaison, il y a, en premier lieu, les fibres péricyeliques qui se rapprochent davantage de l'espèce américaine. Dans l'anneau libero-ligneux, les fibres liberiennes et les fibres ligneuses ont la paroi mince el par suite un lumen plus grand chez F. winifera que chez VF. Berlan- dieri. C'est peul-êlre là un caractère dù à la culture, il est néanmoins souvent héréditaire, comme je lai maintes fois constaté. La proportion de parenchyme liberien est aussi un peu plus grande chez Fespèce mâle que chez le cépage français. Enfin les cellules de la moelle y sont pour la plupart plus hautes que larges en section longitudinale, alors que, chez la vigne de l'ancien monde, elles se montrent aplaties. Dans les quelques numéros étudiés à ce point de vue, elles sont nettement transmises par Pinifera. en est de même, le plus sou- vent, du liber. Les fibres ligneuses se montrent lantôt intermédiaires, tantôt plus influencées par l'espèce qui a joué le rôle de mâle. Racine. — Dans cel organe, les éléments de comparaison se réduisent à la largeur des rayons médullaires, à la plus où moins grande abondance du liber 396 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. el surtout des fibres liberiennes, au calibre des vaisseaux du bois. Dans la majorité des cas, V. Berlandieri domine, notamment chez 19-20, 19-62, 14 50 ; d’autres offrent un ou deux rayons aussi larges que ceux de Finifera et des vaisseaux de calibre moyen ou intermédiaire. La réparlilion de l'influence totale des espèces croisées n’est donc pas la même dans la tige et la racine de la plupart de ces hybrides. La bonne réussite des greffes, la solidité de la soudure, le grossissement uniforme du greffon et du porte-greffe qui dépendent de l'activité du cambium, tiennent à la présence de V. vinifera dans les tissus engendrés. La résistance au phylloxéra de ces hybrides est due, d'autre part, à la prépondérance de V. Berlandieri dans la racine, M. Guillon! a insisté à diverses reprises sur les remarquables qualités de ces porte-greffes dont l’abondante et régulière fructification communiquée à leurs greffons n'est pas la moindre. OF HYBRIDS OF VITIS VINIFERA AND OF V. BERLANDIERI SUMMARY IL was observed by Millardet and de Grasset (hat, among a large number of plants raised from seed of V. Berlandieri, about fifteen were evidently hybrids of V. Berlandieri< V. vinifera, and consequently the reciprocal of the cross Chasselas >< Berlandieri (#1-B) of which I have lately described the analomical characters. À few of these are of value as stocks and on this account a study of their stem and root system is not without interest. With regard to the stem, the hairy character of the maternal parent, and also the glabrous character of most varielies of P.winifera, are found among the hybrids, together with a large number of intermediale forms. Transverse sections of the stem show that the struclure is varied; it is sometimes intermediale between the Lwo parents, and somelimes nearer that of VW. vinifera. Most generally, certain characters of the liber, and of the secondary wood and especially those of (he primary wood, are nearer {he European Vine. In the roots these characters are nearer the other parent, and they are in accordance with thal power of resistance Lo Phylloxera, and with those excellent qualilies as stocks, possessed by these hybrids. 1. M. Guuox. Le Berlandieri et ses hybrides, et diverses brochures. Revue de viticulture, A901 et années suivantes. EDITIE R. SAUNDERS. THE BREEDING OF DOUBLE FLOWERS. 297 THE BREEDING OF DOUBLE FLOWERS! By Edith R. SAUNDERS Lecturer and late Fellow, Newnham College, Cambridge (England), The occurrence of “ doubling ” in flowers is a phenomenon with which we are now familiar in an increasingly large number of cullivated plants. The original cause of this doubling, and the precise nature of the modification which the flower has undergone in becoming double, in each particular case, are consideralions which lie outside the scope of the present paper. In what follows T propose to deal rather with the practical question of the breeding of double-flowered plants. We may dislinguish three types or grades of doubling : 1) In the extreme type the flower becomes so double that neither pollen nor ovules are produced as e.g. in Arabis, Cardamine, and the old-fashioned double English Wallflower (Cheiranthus) — all members of the N.0. Cruci- ferae. The propagation of doubles in cases of this class can, as a rule, only be effected by vegetative methods, from doubles. 2) In the second class the organs of one sex only become aborted while those of the other are still able (o function. In some plants it is the male organs which cease Lo function, in others the female. a) The double Pelunia affords an instance of à case where the female organs are aborted, bul where good pollen is produced in large quantilies, the number of anthers being generally many more than in the single flower. The female organ in this case is generally present, but is more or less malformed so that pollination gives no result. In (he more monstrous forms (he ovules are wanting allogether and the ovary may be filled with numerous petaloïd struc- Lures and anthers. Of recent years seed of seed-producing doubles has occa- sionally been listed in seed catalogues, but none of this seed which I have vet been able Lo procure has proved Lo be good. IE may be that where good seed is oblained from a plant apparently double, the individual will be found on fur- her examination to be a single, owing ils double appearance Lo he large de- velopment of the pelaloid prolongations of the connective of the stamens prolongations which, as small lanceolate structures not appearing above the top of the corolla tube, are not uncommon in many cullivated forms of the single, but which may occasionally reach larger dimensions. b) In the genus Dianthus,on lhe other hand, the double flowers may be des- litute of pollen while the female organ remainsnormal. Thisis not infrequently the case in the Carnation (D. Caryophyllus) and is very generally so in the Sweet William (D. barbalus). 5) In the remaining and by far the largest class, doubling occurs without involving loss of function in the reproductive organs of either sex, as e.g. in the double form of Wallflower (Cheranthus) more recently introduced by Ger- man grovwers, in the Hollyhock (Al{thaea), and many other genera. In doubles 1. Communication faite à la troisième séance de la conférence. 398 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. of this class considerable grading is often Lo be found even among the flowers of one individual. In the case of classes 2) and 5) doubles can be oblained from seed: either from the seed of doubles which have been sell- or inler-bred (class 5) or pol- linaled with singles (class 2 b); or from the seed of singles which have been pollinated with doubles {elass 2 a). Dilfering in behaviour from each of these types however and standing quite alone is the genus Matthiola. For here, though the doubles àre of the extreme type described above and form neither pollen nor ovules, they are nevertheless obtained from seed, and moreover, from the seed of singles fertilised by singles. In most garden forms of stocks (WMatthiola) we may distinguish two kinds of singles. i) Lhe double-throwing or eversporting (= d-single) and, ii) the non double-throwing (— no-d-single). which, though indistüinguishable in appearance, differ in behaviour. Any indi- vidual of either class produces successive generations of descendants similar in behaviour Lo itself. The non-double-throwing single breeds lrue Lo singleness. The everspor- Ling type gives a mixture of singles and doubles, the doubles being slightiy in excess. We may illustrate the difference in behaviour of these two strains graphi- cally thus : Non-double-Æhrowing single Eversportin single singles singles doubles (sterile ER ps | | | singles singles doubles (sterile) singles singles doubles {stérile And so on indefinitely And so on indefinitely Thus in eversporling singles we are dealing with a case in which a cerlain character — doubleness — appears in à definile proportion of the offspring in every generation, but in which no individual exhibiting (his character is able Lo transmil il, since such individuals can have no descendants. In the earliest record of the double Stock known to us, which dates back Lo the middle of the 16 century, the floweris depicted like the double of the present day, as having neilher androecium nor gynoecium. Now that experiment has revealed the peculiar relalions of The faclors concerned, and their distribulion among the germ cells, we are able Lo explain this curious anomaly in the heredily of Stocks. When the two kinds of single are bred Logether, the resulting F, generation is all single. If the malng is in {he form : no-d-single 9 X< no-d-single & EDIT R. SAUNDERS. — THE BREEDING OF DOUBLE FLOWERS. 599 only à lille more than half (he F, crossbreds give à mixture of singles and doubles, the remainder breed true Lo singleness — hence nearly half the ovules in d-singles must carry singleness; the rest carry doubleness. The proportion of doubles occurring in the mixed families from either kind of maling was found in most of {he unions Lo be l'in 4; in some combinalions however il was clear that although some families showed the usual ratio of 5s : 1 d, other sister families contained à very much smaller proportion of doubles. We are now in à position Lo show how lhese various resulls can be brought into line and explained. We are evidently dealing here with a case in which the factors concerned are related Lo one another in a peculiar but definile man- ner, the nalure of {he relation depending upon whether these factors are intro- duced into the individual associated Logether in one of the {wo germ cells giving rise Lo that individual, or wkether (hey have been received some from the one contribuling germ and some from the other. IL is further evident that a ser- limited distribution of these factors among (he germ cells occurs in certain cases. As regards this kind of inter-relalionship belween cerlain factors the Stocks afford a case parallel with that recently described by Bateson and Punnelt in the Sweet Pea (Lathyrus)! but the limilalion of the powerof carrying these factors lo the gametes of one sex introduces an additional complexily in the present case. We may slale the several conclusions arrived at in the present case as lollows?. 1) Singleness is due Lo the presence of Lwo factors (X and Y). 2) Doubleness is due Lo the absence of either or both of these factors. 5) In the non-double-(hrowing single type X and Y are linked together represented thus XY — so that when such singles are fertilised with the xy gametles of the eversporling single, the gamelic recombinalions X y and # Y can- not be formed”. A gametic series in F, plants thus derived, composed of equal numbers of XY and æy gametes, will thus give the observed ralio of5 s : 1dinF,. 4) In the eversporling single the factors X and Y are not thus linked, but the relation between Them is of the nature described above, the particular com- binalions of allelomorphs from which the eversporling zygote was itself derived, viz. XY and æy being those which occur most frequently among ils gameles, whereas the recombinations X y and # Y are found much more rarely. >) AI four combinations of (he allelomorphs w/z. XY, Xy, &Y, y occur among the ovules in an eversporüing single, but the pollen appears unable Lo carry X and Y either alone, or Logether. We have in fact here a case of what has been termed partial coupling combined with à sex-limited distribution of the factors. The gametic series in the {wo types of singles may be represented {hus. 1. On the inter-relations of Genetic Factors. Proc. Roy. Soc. B. Vol. 14. 1911. 2. It would be impossible within the limits of the present paper to give the experimental data upon which these conclusions are based. À full statement of the results oblained and a discussion of the same are now in the press, and under the title * Further Experiments on the Inheritance of Doubl- ing and other Characters in Stocks ”, Will appear in the forthcoming number of the Journal of Gene- tics (vol. 4, n° 4). 9. In a certain proportion of extracted singles, ï.e. to say singles which are not of pure-bred origin but derived from matings with eversporting forms, We may suppose that the z2vgote, though breeding true to singleness, will form some gametes in which X and Y are not liuked together. 4. See Bateson and Punnett, loc, ext. 100 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. NON-DOUBLE-THROWING SINGLE TYPI EVERSTORTING SINGLE — RE — — a Ovules Pollen Ovules Pollen (unable to carry X or Y AI X) AIN n— 1 XY Al y 1 \y Î a\ n—1xy where 2? n gametes are required to exhibit the full series. Offspring all single. Offspring mixed, the doubles being slightiv in excess, Since in the pollen of the non-double-throwing single type X and Y are linked together, and in that of the eversporting single both X and Y are absent, we are unable to make the cross where X and Y are contributed Lo the zygole, the one by the male and the other by the female germ; that is Lo say we are unable in this case Lo illustrale {he converse condilion of partial repulsion !. But in the case of certain other factors in Stocks this difficully does not occur. We find, for example, that this kind of inter-relalionship exists also between the factor producing white plastid colour (W) and the factors for singleness (X, Y) and again between the factor W and the factor producing pale sap colours (P). If a cross is made between a form with white plaslids (W) and one with cream plaslids (%), then, when the mating is in the form XYW >< æyin single white (double cream the gametic series in F, is probably as follows ; nm —_ 41 \YW 1 XYw l'ay W n — | xyw whereas when the matling is in the form : \Y Z ay W (single cream) double white X Yu and æy W are the more frequent, XYŸ W and æyw the rarer Lerms in the series. Here we have the effect both of partial coupling (in the first of the two malings) and partial repulsion (second mating) between the factor W on the one hand and the linked XY couple which behaves as a unit, on the other. Again when a cross is made between Lwo forms, one containing the factor for white plastids (W) and also the factor producing pale sap colour (P) and one in which P and W are both absent, most of the coloured individuals in F, are pale with white plastids or deep coloured with cream plastids ; few show the combinalion of pale sap colour with cream plastids or deep sap colour with while plastids. 1. In the case of partial repulsion the gametic series would be as follows : n — | \y 1"XY l'xy n — À x\. EDITH R. SAUNDERS. — TIIE BREEDINS OF DOUBLE FLOWERS. 401 We have then this kind of inter-relationship between factors exhibited in the case of each of the following pairs. 1) X and Y (the two factors required for singleness) in all the eversporting strains. l 2) P and W (the factors producing paleness of sap colour and white plas- lids respectively) in heterozygotes of Pp Wa composition. 5) XY and W the linked couple behaving as à unit and forming à pair with Win heterozygotes of XY x y Ww composilion. Further in the peculiar sulphur-while race, an eversporting race which is helerozygous as regards W as well as X and Y, vielding single whites and double creams with a small percentage of double whites, we appear to have another instance of this inter-relationship between a linked couple and a single factor. In this case, however, as in other eversporting forms X and Y behave as independent factors, and the couple is formed by the linking of one of these factors — we will assume it Lo be X — with W, so that XW forms one member of the pair and Y the other. The single zygote of a sulphur-white is the resull of a union between gametes of X Y W and æ y #0 composilion respeclively, and the gamelie output of such a zygote is again composed almost enlirely of the combinalions X Y W and æyro while Xy W and # Y w appear to be the rarer terms in the series. We may therefore add a fourth case Lo the list of inter- related pairs given above, in which the same three factors are concerned as in case 3, but where Y is the independent factor and XW behaves as the linked couple. By this conception of the relationship existing between the two faclors required for the production of a single, together with the fact of the sex-limi- ted distribution of these factors Lo the gameles, we are able Lo explain the hitherto puzzling fact (hat eversporling singles constantly throw an excess of doubles. IE now remains Lo consider the precise amount of this excess, or, in other words, lo determine the value of » in the scheme for the gamelic output in the eversporting forms given above. The proportion of doubles obtainable from eversporting singles of the Ten week class was found on the average to be belween 55 and 57 0/0 or the plant as a whole, though a higher proportion was oblained now and again as a chance varialion. If the higher number should prove {o be correct we may take à Lo be equal to 8, and the true ratio Lo be 7 single : 9 double or 6,25 0/0 of doubles. If, on the other hand. the lower number more nearly represeuts (he true pro- portion, the value of à is probably 16, which would give a ralio of 7.5 single Lo 8.5 double or 53.125 0/0 of doubles. The fact that small sample sowings, where these sowings were made from the seeds of a single pod. frequently gave divergent results renders it difficult on the present evidence Lo decide belween these Lwo values, and until considerably larger records are available we may convenient(ly indicate the proportion of single Lo double occurring in these forms by the general expression 7+ x single {0 9 — : double where x has some value less than 1. Among the offspring of crossbreds derived from malings between everspor- ting and lrue-breeding singles the number of doubles, as previously staled, was in most cases found Lo be in the proportion usually met with in the case of the ÿ.. In ccr- recessive, where one pair of allelomorphs only is concerned, is 1 in lain malings however the proportion Was very much less, being sometimes as IV® CONFÉR. INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 26 102 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. low as Tin 52 or, even perhaps, lower still. IL seems hardly possible that à deficiency of this amount can be due to mere inequality of distribution in the different pods, and we are led to conclude that in these cases we are dealing with a second pair of factors (indicated by X’Y’)in addition Lo the pair X, Y pre- sent in all singles. The members of {his second pair appear Lo have à com- plementary distribution among certain of the lrue-breeding and of the ever sporling strains, one member of {he pair occurring in some of lhe pure single strains, and the other member being present in some of the double-throwing strains. IL follows that where such strains are sel/-bred we can have no means of knowing whether they contain one of these additional factors, or nol ; only by making the appropriate cross can we oblain a zygole in which the pre- sence of both addilional factors can be inferred from the abnormally high proportion of singles occurring in some of the families in the F, gencralion. The practical outeome of these considerations may be brieflv summed up ihus. — In order Lo maintain a constant high percentage of doubles in succes- sive generations il is all important that the original stock should be composed entirely of eversporting individuals. If this condition is fulfilled, then, whether self-breeding or interbreeding occurs among these individuals, whether the sowing be made from the seeds of one individual or from a sample of mixed seed from many individuals, we may expect the percenlage of doubles Lo remain high. But if the original population was mixed, if it included some true-breed- ing singles as well as eversporting plants, the average proportion of doubles will be likely to diminish, for crossing will lead to the production of à num- ber of individuals yielding only 1 double in 4.or even fewer, while an increasing number of individuals will yield none at all. AS already stated above Lhe proportion of doubles quoted for strains of Le Ten week class, vi3 55-57 0/0 is an average for the plant as a whole. These numbers agree very closely with the resulls oblained by Chaté for the plant as a whole, Which are given in his treatise on the Cultivation of Stocks'. Chaié however concluded from his observations that a considerably higher proportion of doubles could be obtained from the seeds in the lower regions of the pods as compared with those in the upper, and also in the pods on the main axis and the chief laterals as compared with Uhe lateral branches of a higher order, the proportion in {he one case rising somelimes as high as 80 0/0, and falling in the other as low as 20 0/0. Of such a difference in distribution of the two kinds of ovules — for now thal we know that the pollen is uniform in eversportl- ing plants, and all carries doubleness, such a result must depend upon the distribulion of the ovules alone. — T have not however been able to obtain any confirmalion?. Experiments designed to test this point showed somelimes a greater pre- ponderance of doubles from the seeds of one region, somelimes from those of the other, (he wvvrage for the (wo lots being almost identical. On the other hand à certain amount of evidence has now been oblained in support of the sta- lement which is often Lo be met with; viz that a higher proportion of doubles can be oblained from seed which has been kept for a considerable Lime after it was gathered, {han from seed which was more recently harvested. IEwas no- liced, for example, that if {he seeds were not sown until the bulk of them had 1. Culture pratique des girofées. 2, À more delailed statement of the facts is given elsewhere. (See. p. 399, note 2.) EDITIT R. SAUNDERS. — THE BREEDING OF DOUBLE FLOWERS. 405 lost the power of germinating, the one or two here and there which survived almost invariably produced doubles. This result must be attributed to the somewhat greater viability of those seeds which are destined lo give rise Lo doubles. OBTENTION DE PLANTES A FLEURS DOUBLES RÉSUMÉ En laissant à part toutes considérations au point de vue morphologique on peut distinguer différents Lypes de fleurs doubles : 1° Dans le cas extrême, les fleurs deviennent si doubles que ni pollen, ni ovules ne sont produits. % Les organes d'un sexe seulement peuvent cesser de fonctionner tandis que ceux de l’autre sexe restent normaux. 5° La duplicature peut se produire sans entraîner l'arrêt de fonction de Fun el de l’autre sexe. Dans les deux derniers cas, les plantes à fleurs doubles peuvent être obte- nues de graines de « doubles » ou de « simples », fécondées par des doubles. Dans le premier cas, la propagation des « doubles » ne peut se faire qu'à l'aide d’un procédé végétalif en partant de plantes doubles. Les Giroflées (Matthiola) semblent présenter un cas unique, dans lequel les « doubles », quoique appartenant au Lvpe extrême de duplicature, etne formant ni pollen ni ovules, sont néanmoins obtenues de graines el ce sont des graines provenant de fleurs simples fécondées par des simples. Dans beaucoup de formes horticoles de Giroflées on peut distinguer deux espèces de simples : 1° Celles qui donnent loujours une certaine proportion de doubles : double- simples (variétés instables, ou « eversporting »). 2% Celles qui ne donnent pas de doubles : non-double-simples. Ces deux formes. quoique semblables en apparence, agissent d’une manière différente dans leur descendance. Chaque individu de chaque classe produit des générations successives de descendants qui se conduisent à ce point de vue de la même façon que lui. Les « non-double-simples » ne donnent que des simples. Le type instable donne un mélange de simples et de doubles, ces dernières légèrement en excès. Quand on croise ensemble ces deux groupes, tout est à fleurs simples en F,. Si le croisement a été fait ainsi : nou-double simple 9 > double-simple & loules les plantes de F, donnent, en F,, un mélange de simples et de doubles, dans la plupart des cas étudiés, dans la proportion de 3 simples : 1 double; d'où il résulle que tout le pollen des « double-simples » doil porter le caractère « double ». Dans le croisement réciproque : double-simple 9 >< non-double-simple environ la moilié des plantes de F, ne donnent que des simples: le reste donne un mélange de simples et de doubles dans la même proportion que dans le eroi- sement inverse : d'où il résulle que.uwn peu moins de la moitié des ovules des 404 IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. « double-simples » doivent porter le caractère « simple » el wn peu plus de moilié doil porter le caractère « double ». Nous pouvons done tenter d'expliquer ainsi ces faits : 1° Le caractère « simple » est dû à la présence de 2 facteurs (X et Y). 2 Le caractère « double » est dù à l'absence de l’un ou de l’autre de ces deux facteurs. 5° Le pollen du type « eversporling » est incapable de porter soit le fac- teur X, soil le facteur Y. 4° Dans le Lype « non-double-simple » les facteurs X et Y sont étroilement liés ensemble, représenté ainsi XY (complete coupling); de cette façon, lorsque ce Lype de simples est fécondé par les gamètes xy de la forme « eversporting ». la recombinaison gamélique X y el æ Y ne peut être formée el, par suite, nous oblenons 3 simples : 1 double en F,.. 9 Dans la forme « eversporting » les facteurs X et Y ne sont pas complète- ment liés; mais la relation entre ces facteurs est telle que les combinaisons particulières d'allélomorphes, desquelles la zygote « eversporting » était elle- même dérivée, c'est-à-dire XY et xy, sont celles qui se produisent le plus fré- quemment parmi ses gamètles, landis que les recombinaisons X y elæ Y se trouvent beaucoup plus rarement. Les séries gaméliques des deux catégories de simples peuvent être ainsi représentées : NON-DOUBLE SIMPLI DOUBLE-SIMPLE Ovules Pollen ROC, tout X\ tout XY n — 1 XY incapable Ge contenir 1 \y les facteurs X et Y 1éxX n — 1 ay tout x y. 2 x gamètes sont donc nécessaires pour montrer Ja série entiére. 6° Des cas identiques de « partial coupling » se produisent entre d'autres facteurs, comme, par exemple, le facteur produisant la couleur blanche, ou plu- LôL l'absence de couleur daus les plastides (W) et les facteurs pour le caractère « simple » (X, Y); de mème, entre le facteur W et celui produisant une légère couleur de la sève (P). Si un croisement esl fait entre une forme ayant les plastides blanches (W), el une forme de coloris crème (cream plastids) (4), comme dans le cas suivant : XYW >< æyw Siniple blanc double crème) la série gamélique provenant du F, paraît être la suivante : n—I\YW I \Yuw JET aNY n— 1 x yw Lorsque le croisement est le suivant : \) w >< æ y W (simple crème {double blanc XY web y W sont les combinaisons les plus fréquentes et XY W et x y w, les plus rares dans les séries. EDITH R. SAUNDERS. — THE BREEDING OF DOUBLE FLOWERS. 405 De même lorsque ce croisement est fait entre une forme ayant les plastides blanches (W) ainsi que le facteur pour la coloration légère de la sève (P), el une forme dans laquelle P et W sont absents, la plupart des individus de F, sont légèrement colorés avec des plastides blanches, ou profondément colorés avec des plastides crème. Très peu montrent la combinaison, sève légèrement colorée avec plaslides crème, ou sève profondément colorée avec plastides blanches. La proportion moyenne des doubles obtenus de simples « eversporting » dans la race des Giroflées Quarantaines est, dans l'ensemble, de 53 ou 57 pour 100, quoiqu'une proporlion plus élevée puisse être oblenue, iei et là, par chance. Le plus élevé de ces nombres (57) donnerait $ comme valeur de n, avec une proportion exacte de 7 simples : 9 doubles. D'un autre côté le nombre infé- rieur (99) donnerait 16 comme valeur de n, avec une proportion de T5 simples : 8,5 doubles. Confirmation a élé donnée, dans une certaine mesure, de l'opinion souvent émise que les vieilles graines donnent une proportion plus élevée de doubles que les graines récemment récoltées; ceci est dû à la validité un peu plus grande des graines destinées à donner des doubles. D'autre part, l'idée émise par Chaté, que les graines siluées à la partie inférieure de la capsule donnent une plus forte proportion de doubles que celles siluées à la partie supérieure, n'a pas élé confirmée. 406 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉ ÉTUDE BIOMÉTRIQUE DES GRAINES DU GENRE BRASSICA Par P. MONNET. Laboratoire de culture, Muséum d'Histoire naturelle, Paris. Celle élude à porté sur K formes appartenant aux deux espèces linéennes Brassica oleracea Let Brassica campestris L, et dont voici la classification : 1.2.098. — Dobbie’s extra curled greens. (B. ol. acephala.) Chou frisé vert à pied élevé. 1.5.059. — Scrymger's giant Brussels sprouts. (B. ol. gemmifera.) Chou de Bruxelles. 1.4.040. —— Dobbie's perfect gem savoy. (B. ol. bullata.) Chou de Milan frisé nain. 1.5.041. —— Dobbie's perfect gem Cabbage. (B. ol. capitata.) Chou cabus. 1.6.042. — Dwarf Erfurt mammoth cauliflower. (B. ol. botrylis.) Chou fleur très hâlif à appareil végétalif très compact. 1.7.043. Early short Lop purple. (B. ol. caulo-rapa.) Chou rave à collel rouge. Toutes les formes cullivées de PB. olerarea ont des fleurs analogues d'un jaune safran pâle. 2.9.044. — Finney's sowing rape. (B. campestris var. oleifera.) Colza ordinaire. 2.929.045. — Purple Lop Swede. (B. campestris Napo-brassica). C'est un Xulabaga à collet rouge. Ces deux formes se distinguent netlement des précédentes par leurs feuilles hirsutes. Les graines des six premières formes proviennent d'Ecosse, celles des deux dernières d'Angleterre. Ce travail a été fait au Laboratoire de Culture du Muséum en vue de recherches sur l'hybridation. ÉTUDE PARTICULIÈRE DE CHAQUE FORME Forme N°. 1. 2. 058. — Diamètre des graines en dixièmes de m/m : SC ET TT TE EPS To re CLS 2115 | I 10 16 51 66 49 11 D ( 5 I Poids de 100 graines en centigrammes Din DS) 959 24,5 95,9 26,9 97,5 928,9 29.5 0,5 ile 8 2) 64 2% 28 20 19 4 19 N On voit d'après les données précédentes que le diamètre maximum moyen des graines de ce chou a pour valeur, en 1/10 de m/m. Dm — 15,995 0,108, le poids moyen de 100 graines élant, en cenligrammes, Pm— 25,5 +0,159. La valeur relativement peu élevée de ces quantités correspond à la faible conden- sation de l'appareil végétatif de cette forme, qui est un chou frisé vert pouvant atteindre de 50 à 60 centimètres de hauteur. La variabilité du lot éludié esl assez minime quant aux dimensions des graines, la déviation moyenne (stanlard- devialion de Pearson) ayant pour valeur, en 1/10 de m/m, d— 21,95 0,077. P. MONNET. — ÉTUDE BIOMÉTRIQUE DES GRAINES DU GENRE BRASSICA. 107 Elle est plus considérable en ce qui concerne le poids, et nous donne 5 ——+92,951 + 0,114 en centigrammes. Toutelois, pour avoir des résultats com- parables, il est nécessaire de calculer le « Coefficient moyen de variation », V, défini comme étant le rapport de la dévialion à la moyenne M de la quantité variable étudié, multiplié par 100 : V=—100/M. Ce coefficient donne la dévia- lion moyenne par unité de quantité variable étudiée. Il est done indépendant de la plus ou moins grande valeur de M. On trouve ici : pour les diamètres V\— 11,07 en 1/16 de m/m, el pour les poids Vp — K,27 en = milligrammes par centigrammes. En prenant des coefficients correspondants, on voit que la variabilité des dimensions des graines est plus grande que celle des poids. L'étude des éléments de symétrie de la première courbe nous montre que la forme étudiée présente une grande condensalion, quant aux dimensions des graines, autour de la moyenne Dm de celte quantité. Le coefficient d'asymt- Lrie latérale S, a en effet pour valeur Si +0,350 (coefficient), indiquant un très léger élargissement de la courbe vers les x positifs (ici les diamètres crois- sants) tandis que la valeur considérable de l'excès moyen, E; — + 1,998 corres- pond à une forme de courbe très effilée. Les valeurs des mêmes quantlilés pour les poids, 5; = + 0,910; BYE + 0.015, indique une lendance marquée de la forme à avoir des graines plus lourdes que la moyenne 25,5. En résumé, la variété 1. 2. 038 paraît comprendre un seul phénotype, ou Lvpe biomélrique, caractérisé par les nombres suivants : DIAMÈTRE DES GRAINES POIDS DES GRAINES Dm — 15,995 + 0,108 en 1/10 de m/m. Pm— 25,5 +0,159 en centig, NY; 0isen 1/10 dem/m: V —#,827 en 1/10 de mmg. S} + 0,350 Ed—="1,998: S\ —+ 0,940 Ep? 10; 015: Forme N°. 1. 5. 059. — Diamètre maximum des graines en 1/10 de m/m: Es RES NI NO TE NRC TE GOT MO) 00) 5 D 9 S 28 39 99 56 6 1 fl 0 9 Nombre de graines mensurées : 210. Poids de 100 graines en centigrammes boss AT lee) SD Le Dee AS 6,9 l 12 98 4S 84 12 ES = = La première série de chiffres se rapportant aux diamètres maxima met en évidence l'existence de deux formes de graines. Prise dans son ensemble, cette courbe admettrail les caractéristiques numériques suivantes : Dm — 17,59 + OA EEE OO NUS 0 DSC O0 MAONIEeS valeurs élevées du coeflicient V\ et de l'excès moyen (le maximum étant — 92 pour E), ne permettent pas de la considérer comme une courbe unimodale. On peut alors la décomposer en deux phénotypes distincls correspondants aux distributions suivantes : a 14,5 15,5 16.5 LS 28 39 99 n — #1; b 18,5 19.5 90,5 FD: 6 51 fun — 61: 108 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. La forme af aurait une moyenne Ma — 15,932 el la forme b/ Mb — 19,97. Le délermination de ces quantités est toutefois trop peu précise pour qu'elles puissent servir de caractéristiques. Aussi il est plus intéressant de calculer les deux modes des courbes élémentaires prises séparément: en appliquant la for- mule de Pearson Mo — 5 Med — 2? M, on trouve iei : Phénotype a/ : 15,886 — Mo. Phénotype b/ : 19,97 — Mo — M. La différence entre ces deux valeurs montre bien que l’on a deux phéno- Lypes distincts. La deuxième série de nombres se rapportant aux poids, indique au con- traire la présence d'une seule forme, admettant les coefficients suivants Pm— 59,160, 1: GE 1,417 + :0.078 : NS — 365: Si—=0,119; E'E — He 25) Comme ce fail pourrait résuller simplement de ce que, dans chaque lot de 100 graines, les différences de poids se compenseraient, il a paru intéressant, comme contrôle, d'éludier la distribution des poids de à graines. Voici les nombres oblenus pour deux cents lots : Poids de à graines en milligrammes 1O SE 0 TS OT CE PS SO EE L / 5 fl 72 59 59 15 . Ces chiffres donnent les coefficients Pm—15,120,09; 6 ——E 1,984 0,064: S—=0,581;E—+74;161. Ces résultats et, en particulier, la valeur positive élevée de l'excès moyen, corroborent complètement ceux obtenus précédemment. En résumé, il semble exister deux phénolypes distincts dans cetle variété, différant seulement par le caractère Dimensions de graines, et correspondant aux données numériques qui suivent : POIDS DES GRAINES DIAMÈTRE DES GRAINES Pm— 92,16 0,1 a/Dm(Mo)— 15,866, b/ Dm — 19,97 (Mo) Vp —4,56 Pour l'ensemble : Sp —+0,147 Ep—+1,69. Vd—12,25;Sd—— 0,088 ; Ed——0 710. Forme N°. 1. 4. 040. — Diamètre maximum des graines en 1/10 de m/m : MIS A ET MG OEM 0 DO D OI OS RO 0 PA N 7 D GTA CC CSS 5 l (0 (le Poids de 100 graines en centigrammes 99,5 50,5 91:95 59,5 200 54,9. 0 4 88 48 16. Comme pour la forme précédente, la courbe 1/ indique ici la présence de deux phénolypes distincts quantaux dimensions de graines. Elle admet. eneffet, prise dans son ensemble, les coefficients : Dm — 17,4 0,165 en 1/10 de m/m: cd——+9,506 +<0,1 en 1/10 de m/m; Vd — 13,959; S— + 0,258; E — 0,507. On peut alors la décomposer en deux courbes élémentaires correspondant à deux types distinels : a 14,5 15,9 16,5 APÈ Se N— 96 26 44 26 b! 18,5 19,5 20,9 AE NE 56: 11 37 à P. MONNET. — ÉTUDE BIOMEÉTRIQUE DES GRAINES DU GENRE BRASSICA. 109 Ces deux Lypes admetlent respectivement comme modes : Phénotype a/ : Mo — 16,000. Phénotype b/ : Mo — 19,985. La courbe ?/ indique, au contraire, la présence d'un seul type quant aux poids moyens des graines. Les valeurs des coefficients correspondant à ce type sont : Pm — 52,16 + 0,062: sg ——0,880+<0,044; Vi— 9,199: S— 110,581: B = 248. tre celte forme comme dans la précédente, il existe deux phénotypes dif- férant par le caractère unique « Dimension de graine ». Leurs caractéristiques numériques sont les suivantes : POIDS DE 100 GRAINES DIAMÈTRE MAXIMUM Pm= 52,16 + 0,062 centig. a! Dm(Mo)==16,0, b/ Dm(Mo)— 19,985. V5: Pour l’ensemble : Su — + 0,537 HE EUr22e; V\— 15,959, SY—#0,258; E\—=—0,507 Forme N°. 1. 5. 041. — Diamètre maximum des graines en 1/10 de m/m': MP SMS M OM MG UT IS 0 D 90 521 072 00025 02770 | ù SR OR 3 7 NS RS 5 NI 5 9 l I | Poids de 100 graines en centigrammes : 30,ù o1,9 59,9 59.0 54,9 25,9 56,5 ef ù 60 56 DA 19 % ( | On trouve comme excès moyen de la courbe 1} la valeur E — —0,226; ce coefficient négatif indique un groupement des fréquences de part et d'autre de la moyenne, correspondant aux classes 14,5-16,5 et 17,5-19,5. Toutefois sa valeur absolue n’est pas assez considérable pour indiquer nettement l'existence de deux phénotypes. La courbe 2/ présente un très grand élargissement vers les x positifs comme l'indique la valeur élevée de S—+5.496. La forme a une tendance très mar- quée à produire des graines plus lourdes que la moyenne. En résumé, cette forme correspond à un seul phénotype de caractéristiques numériques : POIDS DE 100 GRAINES DIAMÈTRE MAXIMUM Pm — 55,2 0,075 centig. Dm — 17,16 +0,16 A P — 5,126 Va 1229 Su 5,496 E— + 4;804: Sn ==}: Forme N°. 1. 6. 049. — Diamètre maximum des graines en 1/10 de m/m : 12,5 15,9 14,5 15.5 16,9 (LES 18.5 19,5 90.5 921,9 DID 6 ( 29 ol 37 50 ol 91 9 à. Poids de 100 graines en centigrammes : 98,5 929,5 50,5 5459 0925 BE) 34,9 A) 56,9 5120 58,9. % 20 ÿ 44 39 40 98 16 8 0. La valeur négative considérable de l'excès de la première courbe, E — 0,590 correspond à un élargissement du sommet de cette courbe, le diamètre maxi- mum moyen variant ici de 15,5 à 19,5 m/m au lieu d’avoir une valeur unique, bien déterminée, caractéristique. “10 IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Quant aux poids des graines, cette forme présente une tendance très nette à la production de graines lourdes. En résumé, un seul phénotype caractérisé par : POIDS DE 100 GRAINES DIAMÈTRE MAXIMUM Pm—55° Dm 17,38 +0,14 Vp 4, Vd 14559 S —+0,004 E——0,590. S + 0,857 E—+1,535. Forme N°. 1. 7. 045. — Diamètre maximum des graines en 1/10 de m/m : OS MAS OS OUT OU SM OUI SEMI MR 0 SO 050 DS 2 I 6) 11 91 49 39 97 19 26 5) 1. Poids de 100 graines en centigrammes : AO EN OEM SOON OT MOSS ON) STE CS SET) 4 19 n 2% 32 94 20 16 16 19 16 16 % 4e Cette forme est constituée par un seul phénotype. La courbe des poids est remarquable par l'étalement de son sommet vers les valeurs croissantes de celle quantité et par sa grande variabilité. Caractéristiques : POIDS DE 100 GRAINES DIAMÈTRE MAXIMUM MOYEN Pm-— 26,26 + 0,216 Din M5 = 10140 \p —1112 010 Wd-— 12:05 Sa — 210500 S = — (0,066 E —0;9517 B, —=—(} {ff Forme N°. 2. 2. 044. — Diamètre maximum des graines en 1/10 de m/m : 19,5 15,5 14,9 155 16.5 17,5 ISSSULO ISO DO RE ne 2 9 5 90 29 59 52 32 11 Fe Poids de 100 graines en centigrammes : 59,5 10,5 41,9 1955 45,9 L4,5 19.9. 19 59 52 68 95 15. Cette forme très peu variable, présente un seul phénotype dont les caracté- ristiques numériques sont données ci-dessous. La variété présente une tendance marquée à avoir des graines plus faibles comme diamètre que la moyenne. DIAMÈTRE MAXIMUM EN |'10 DE Mu POIDS DE 100 GRAINES Dm 18,915 0,119 Pim 49,48 += 0,087 Vi 051 Vp 2 909 Se =—{}jil) NA: S ——0.057 E——0.565. Forme N°. 2. 4. 045. — Diamètre maximum des graines en 1/10 de m/m : LS EE M SMS GMT EN US Abe AUS DES e _ ñ D D ( 26 66 46 28 1 15 0 Poids de 100 graines en centigrammes : 3 EAU SE PAS ER te Et 90 5 50,5 51.5 92 99 54,0 5910: (à oû 88 23 I _ P. MONNET. — ÉTUDE BIOMÉTRIQUE DES GRAINES DU GENRE BRASSICA. fi Cette forme, particulièrement compacte et constante, présente une forte tendance à la production de graines plus larges et plus lourdes que la moyenne. Elle comprend un seul phénotype dont les caractéristiques suivent : DIAMÈTRE MAXIMUM POIDS DE 100 GRAINES Dm 16,72 + 0.19 Pm—#51,52=20;:076 = AE EE 0085 ADI 1,095 + <0.054. V —10,88 \ D.479 Sa — 1,489 27,59; S 0,529 21159: CLASSIFICATION DES PHÉNOTYPES Les 10 phénolypes que nous avons trouvés au paragraphe précédent peuvent facilement se réunir en 7 types distincts. Si l’on compare les formes 1. 3. 059 4/ et 1. 4. 040 b/ on a le tableau suivant quant aux moyennes : POIDS DIAMÈTRE MAXIMUM POS AAUSI EL RENE EE 59,46 0.1 15.866 AOL ON DIE EEE 52,16 0.062 16,000 La différence des poids moyens nous donne : 1 | D 592462521610 122006220520 11. Celle différence est donc à peine supérieure aux erreurs d'expérience. D'autre part la différence des diamètres maxima moyens est encore plus faible, égale seulement à 0,154. Ces deux phénotypes ne sont pas distincts. IIS ne constituent au point de vue biométrique qu'une seule forme. Il en est de même des deux numéros 1. 3. 039 b/ et 1. 4. 040. La seule différence de ces deux types se rapporte aux diamètres maxima de graines el a pour valeur : 19,985 — 19,970 — 0.015. Les variétés 1. 5. 041 et 1. 6. 042 donnent le même tableau comparatif : POIDS DIAMÈTRE MAXIMUM MOOD TE ARE 59,9 + 0,105 17.58 +0,14 MS ATETLN 5 PE ARANREUE EE 55,9 + 0.075 17,16 + 0,196 On a ici les valeurs suivantes des différences : 2 Pm — Pm'— 53,9 — 55,9 + \/0,105° + 0,075° — 0 + 0.199 2 Dm = Dm’ — 17,58 — 17,16 + V/0,14° + 0,156 — 0,99 + 0,91. Ces différences sont encore plus faibles que dans le cas précédent. En résumé, les 8 formes étudiées renferment 7 phénotypes distincts au point de vue des graines, dont les caractéristiques sont résumées dans le tableau de la page ci-contre. 119 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. TABLEAU RÉSUMANT LES CARACTÉRISTIQUES DES PHÉNOTYPES ÉTUDIÉS AU PARAGRAPHE PRÉCÉDENT 058. 4. 040 à D DA 10-1049. 1.045. PRES DAT DUHMNOTD M 1 TE. 5 (DER) 4. 040... D 041 6. 049. . 170 0). D OTAN I) a RS —- LO = = me ne mæ be Lo Se] . 5. 059 4. 01090) Li. OA br. - Il DIAMÈTRE MAXIMUM DES GRAINES DM 15,995 + 0.108 15.866 16,000 19,97 . 19,985 17,1620.,156 17,58+0140.. 17,30 0,145... 18,915 + 0,119 . 16,720 + 0,120. II VD 11,07. 19295: 15259 comme pour «4. comme pour «. 1DAÔEE 112597 12,05. DOTE 10,88. POIDS MOYEN DE 100 GRAINES PM 95,500 + 0,159. 52,460 + 0,100. 39,160 + 0,062. 32,900 + 0,075. 55.200 + 0,105. 96,960 + 0,216. 12,480 +: 0,087 . 51,520 + 0,076. vP 8,827. 1,365. s + 0,550 -— 0,088 } + 0,958 | | \ — 0,999 } 0851) -0,066 0,811 + 0,489 S + (0,910 + 0,175 DS —+ 5,496 + 0,004 — (0,566 — 0,057 + 0,529 On a réuni par une accolade, dans le tableau précédent, les deux groupes de phénotypes qui paraissent confondus dans notre matériel. Il y a lieu de remarquer à ce sujet que le groupement 1. 5. 041 — 1. 6.042 présente une forte tendance à la dissociation. On voit, en effet, que la valeur considérable de S pour le premier de ces numéros indique nettement la production de graines plus lourdes chez celte forme que chez la suivante. La forme 2. 2. 044, qui se sépare des autres phénotypes par le poids très élevé de ses graines, a élé placée en italique. Cette forme a un appareil végé- lalif peu condensé, c’est le colza ordinaire. INDICATION DES CULTURES On a réuni dans ce paragraphe le sommaire des cultures nécessaires pour l'analyse biologique des phénotypes éludiés précédemment. P. MONNET. —— ÉTUDE BIOMÉTRIQUE DES GRAINES DU GENRE BRASSICA. 41 oi I DécomPposiTioN DES COURBES BIMODALES 1. 9. 059 el 1. %. 040. N°. 1. 5. 059, — Une première série de cultures est destinée seulement à l'isolement des types correspondant aux deux sommets, au cas où ceux-€i seraient des génotypes distincts. Elle doil comprendre les trois groupes sui vants : 1. 5. 059, — 1. Graines de la classe 15,5—16.5, pour les diamètres. ARS US OAI — 1920 — 1 6 D INT, —- 511985 — Toutefois comme le caractère éludié peut résulter simplement d'une diffé- rence de nulrilion des plantes d'où proviennent les graines, il est nécessaire de diviser les cultures précédentes en deux groupes : 1. 5. 039. | : a Comme précédemment. En sol pauvre. \ III D JE ul RAD OP ET [I En sol riche. [LI N°. 1. %. 040. — Même distribution : \ dl Det 9 rami0s: 4 040.—A.. (n De lTS 4195 En sol pauvre. . . \ III De 19.5 à 20.5. à NA 4. 040. — B ; : ee L ee 5 l Il Comme précédemment. Énsolriche \ III Ces cultures permettront en même temps l'analyse des groupes 1. 5. 059a — 1. 4. 040 et 1. 5. 059b — 1. 4. 040. Il ISOLEMENT DES AUTRES PHÉNOTYPES. Une deuxième série de cullures est destinée à l'isolement des 6 autres phé- nolypes. Elle comprend les groupes suivants, basés pour une première série sur les diamètres maxima, pour une deuxième série sur les poids moyens : SÉRIE A SÉRIE B IPS SEM AM alle DT ne 15,214; 25.0) LR RSS MESSE SE) 19292 AO OR ER ns Ne 19,5—18,5 91,9—35,9 LIVE RE 1 995965 D RO eee SRE RTS 165=920;5 41.5 45,9 29.045. LP PHONE 10,0 —17,9 D 1,9—592,9 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. III ESSAI DE SÉLECTION VERS LES DIFFÉRENCES POSITIVES ET LES DIFFÉRENCES NÉGATIVES Ï. — POUR LES DIAMÈTRES \ DM s DIFFÉRENCES I 9,0 IP22/2058 \ 11.07 0.590 10 lo 19,5 \ I 12,5 1. n. 0%! 19,9 0,559 11 lo 93,5 \ Î 15 1. 6. 049. 11.59 0.004 9 lo 29 \ | 11 » 1. 7. 049 12,05 —_ 0,066 10 / 2 21,5 I 15 9,9 044: \ 9,91 0,11 (1] lo 29 { I TS) 9, 9, 045. « 10,88 0,482 (] | 9 920.5 11, — POUR LES PoIbs Fe I " 99 9.05. À S,897 5 0.910 1] (2. o1 Cl | ! ol È û 5 A o A 5041 ) 9 2,126 =& 2.496 1 | un 29 ue 1610497 à 4,555 = 0,857 S (2 o1 RD ONE 2 0,566 19 PR COR EC : D) 2 (ail a) Res . 2,9, 044. 2.909 + 0.057 5 109 ( | eee 0 L . 9, 9, 045 ; 3 ),419 Le 0,529 D) … «e) P. MONNET, == ÉTUDE BIOMÉTRIQUE DES GRAINES DU GENRE BRASSICA. 415 BIOMETRICAL STUDY OF THE SEEDS OF THE GENUS BRASSICA SUMMARY The foregoing paper is an attempt Lo a Biometrical classification of 8 sorts of © Brassica ”, preliminary to a study of variability and heredity in these plants. The frequency polygons relating to the seeds’ diameters in length of milli metres, and to the weights of a hundred seeds in cgrms are given above under the heading of each form s number. Together with the frequency polygons. the following numerical data have been worked out : The “mean value” of the measured quantity; either the mean diameter Dm or the mean weight Pm. Pearson's “ Standard deviation ” either for the diameters, «d, or for the weighls, cp. Johannsen’s * Coefficient of mean variation”, Vd for the diameters, Vp for the weights. This coefficient, which has been worked out according Lo the formula : Ve 100 & M gives the mean per-cent value of « for the frequency polygons. ILis very im- portant, as it does not depend on the absolute value of M. ts Johannsen's “ Coefficient of lateral asymometry ” S_ This Coefficient gives a numerical value of the curves lateral deviation from (he normal frequency curve. Johannsen's & Excess”, E. This Coefficient gives a numerical value of the curve’s vertical devialion from the normal frequency polygon. This excess has à negative value in the case of bimodal curves. Such negative values have been found here in the following instances : N° 4.3.039 and n° 1.4.040. Bimodal curves for the seeds diameter. In both these cases, the * #70de * of each separate phenotype has been worked out according lo Pearson's formula : Mo — 5 Med — 2M. N° 4.5. 041 (Diamelers), 4.6.042, 1.7.043, 2.2.044 (Weights). AI these curves are unimodal, but with no definite class of maximum frequency. À table is given at the end of the second part of this paper, showing the numerical values of the mean and of the coefficient V and S for all the pheno- Lypes. Such of these as are included in brackets, have been found out lo give practically the same polygons for either the diameters or the weights. The third part of the paper gives a short account of the field work needed Lo work out the genelical behaviour of these phenotypes. #16 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. HYBRIDES ENTRE ESPECES D'ANTIRRHINUM : ar le D'J. P. LOTSY. Haurlem (Hollande). On peut dire que c'était le désir des mendelistes d'obtenir un hybride fertile entre deux espèces, afin de pouvoir constater si les lois de la ségrégation des caractères sont aussi bien valables pour les espèces que pour les variétés. Or, cela restait une * pia vola ” jusqu'en 1919, quand, grâce à la persévérance de M. le professeur Baur, celui-ci obtenait un assez grand nombre d'hy- brides entre espèces. Le temps lui manqua pour suivre la descendance de toutes ces plantes, et il voulut bien me confier les graines de F, de deux de ces hybrides, et celles de F, d'un autre. L'honneur des résultats que je vais vous com- muniquer appartient donc exclusivement à M. Baur. Mon rôle s’est borné à semer les graines el à enre- gistrer les résullats. Parlons d'abord de l'hybride. ANTIRRHINUM MOLLE >< A. MAJUS PÉLORIÉ 999. — L’.1.molle estune espèce comprenantplusieurssous- espèces bien différentes par leur port, la grandeur de leurs feuilles, la couleur de leurs fleurs, etlc.: Phot. Elliott el Fry. M. le D' Lorsy. quelques-unes ont des feuilles très poilues, d’autres sont presque glabres, elc. La photographie ci-dessous de lrois jeunes plantes en donne déjà une idée. Fig. 1. — Antirrhinum molle 9 À — 9 C, 1. Communication faite à la cinquième séance de la Conférence. JSPÈCES D'ANTIRRINUM. (Al En] LOTSY. — HNBRIDES ENTRE, Ces différences s'accentuent avec l'âge, comme on le voit dans les deux pho- tographies suivantes des n°9 À (f3. 3) el 9 B (fig. 2) en pleine floraison dont Big. 2. — Antirrchinun molle 9 B. 9 B est couchée (fig. 2), 9 A dressée (fig. 9), landis que la première, 9 B, a les feuilles grises à cause de la quantité énorme de poils, el 9 À, a les feuilles ver- tes, plus grandes el beaucoup moins poilues. Ces sous-espèces de molle sont strictement aulo-stériles, mais parfai- tement fertiles entre elles, de sorle que chaque individu est, par suite, hété- rozygole. En semant des graines d’une plante de celle espèce, on oblient donc, quel que soil l'individu, une descendance polymorphe consistant en un nombre plus ou moins grand de formes presque Loutes hétérozygotes. Aussi dans les carac- tères de la fleur, les sous-espèces de molle sont différentes. Tout au contraire, les diverses formes de l1. majus sont auto-fertiles, de sorte que l’on oblient, en semant leurs graines, une descendance homomorphe, IV CONFÉR. INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 97 41S IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. comme celle de la figure sur la page suivante (fig. 4). C'est donc à cause de l'état “ hélérozygote *” de chaque individu de A. morle que le F, du croisement molle X majus esl plus ou moins polymorphe, quoique loulefois intermédiaire entre les deux parents. Les individus de F, sont heureusement aulo-fertiles de sorte Fig, 5. — Antirrhinum molle 9 A. que l’on peut obtenir la descendance de chaque individu en F,. Dans le F, d’un croisement du #0lle par un majus rouge pélorié(555 Baur) ou réciproquement, ces deux croisements élant identiques, M. Baur obtenait six formes différentes, mais loules zyjomorphes. De cinq de ces formes numérotées : 475, 409, 56%, 967 el 408 il m'a confié les graines. LOTSY, —— IIYBRIDES ENTRE ESPÈCES D'ANTIRRHINEM. 119 Fig: 4 — A majus 55, rouge, pélorié. 420 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉ Descendance de AT. De celle plante j'ai obtenu, en F,, 255 plantes d'un polymorphisme extrème dépassant énormément le polymorphisme de la généralion F,. Même en ne m'oc- cupant que des caractères de leurs fleurs, j'ai pu distinguer 25 groupes difé- rents (fig. 5). Or, il faut bien remarquer que les plantes de chaque groupe ne sont nulle- Fig. b. — Quelques fleurs des enfants de 475 [F,]. ment homomorphes dans tous leurs caractères, mais seulement dans les carac- tères de leurs fleurs et même pas absolument dans tous les caractères floraux. Dans chaque groupe on rencontre des plantes d'un port très différent: il y a aussi des différences dans la grandeur, ete., de leurs feuilles et dans le degré de fertilité. Il y a des plantes aulo-stériles et des plantes aulo-ferliles, de sorte que l’on peul dire avec raison qu'il n'y a pas deux plantes idenliques parmi les 259 individus oblenus en F.. Des 255 descendants du n° 475, plante à fleurs zygomorphes, 15 portaient des fleurs zygomorphes, une plante portait à la fois des fleurs zygomorphes et des fleurs péloriées, tandis que 119 ne produisaient que des fleurs péloriées. Les couleurs des fleurs furent très différentes, passant de la couleur pâle du molle jusqu'à la couleur rouge foncé du majus n° 55. Les grandes différences dans la forme des fleurs peuvent être démontrées par la photographie reproduite ei dessus (fig. 3), qui ne donne, — cela va sans dire, — qu'une faible impression des dessins coloriés montrés à la conférence. LOTSY. — HIYBRIDES ENTRE ESPÈCES D'ANTIRRHINUM. 4: a Descendance de 409. De celte plante à fleurs zygomorphes, j'ai obtenu en F, 72 plantes apparte- nant à 19 Lypes floraux différents. 50 plantes porlaient des fleurs péloriées, 42 des fleurs zygomorphes. Parmi ces dernières se trouvait une seule à fleurs dont la gueule était largement ouverte el dont les élamines élaient plus on moins pélaloïdes. Descendance de 56%. En F, cetle plante à fleurs zygomorphes, elle aussi, m'a fourni 126 plantes appartenant à 20 Lypes floraux différents. 60 porlaient des fleurs péloriées, 66 des fleurs zygomorphes. Descendance de 567. De celle plante à fleurs zygomorphes, je n'ai oblenu que 7 plantes apparte- nant à à Lypes floraux différents. La photographie ci-dessous (fig. 6) montre Fig. 6. — Enfants de 367 [F,]. donc bien l'extrême polymorphisme de la génération F,. Parmi ces 7 plantes 4 portaient des fleurs zygomorphes, 3 des fleurs péloriées. Descendance de 40%. Celle plante aussi portail des fleurs zygomorphes el ma fourni en F, 164 plantes appartenant à IS Lypes floraux différents. Il Y en avait 76 à fleurs péloriées contre 88 à fleurs zygomorphes dont une à gueule ouverte. De ces expériences il résulte que le K, des hybrides de molle < majus n'est nullement homomorphe mais très hétéromorphe, même tellement polymorphe qu'il n'y a pas deux plantes se ressemblant par tous leurs caractères. 499 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Il résulte, avec une grande probabilité, que les différences entre les individus composant le F, du croisement entre ces deux espèces sont dues à une distribution mendélienne des porle-caraclères es parents. Il reste à résoudre la question de savoir si les individus obtenus en F, son des homozygoles ou des hélérozygoles. Pour cela, Foblention de la génération F- est indispensable. Heureusement, M. Baur avail récollé des graines de quelques plantes F, oblenues en 1910. Une de ces plantes fut le n° 326.1000. Descendance du 326.1000. Celle plante ful caractérisée par le fait qu'elle avait la lèvre supérieure de sa fleur zygomorphe en forme de capuchon. Jai obtenu d'elle, en E;, 209 plantes, toutes différentes; celle plante est donc Parmi ces 209 plantes, il n'y en avait pas une seule qui présental le caractère (lèvre en capuchon) du parent. I faut done apparemment un nombre de plantes encore très hélérozygole el donne un EF, polymorphe. beaucoup plus considérable pour obtenir un individu contenant lous les porte- caraclères nécessaires pour produire le capuchon. Les 209 plantes pouvaient ètre rangées en 25 groupes au point de vue du Lype floral. 115 plantes portaient des fleurs péloriées, 2 plantes, à la fois des LOTSY. — HIYBRIDES ENTRE ESPÈCES D'ANTIRRHINUM. 493 fleurs péloriées el des fleurs zygomorphes et 9% des fleurs zZygomorphes. Il y avail des fleurs à peu près imdislinguables de celles du majus, d'autres ressem- blant fortement à celles de molle el loules sortes de combinaisons. On obtient ici, comme en F,, des plantes ressemblant fort à des role purs, surtout dans la grandeur el la couleur des fleurs. Sur Ja pholographie reproduite (fig. 7) on voit, de gauche à droite A. majus 559, À. molle, une plante de F,du croisement de ces deux espèces el une plante de F; de ce même croisement. On voil jusqu'à quel point les deux dernières plantes ressemblent à l'A. molle. Le F;, descendant de 526.1000, est donc hélérozygote pour la forme et pour la couleur, donnant des plantes à fleurs zygomorphes, des plantes à fleurs pélo- riées, el quant à la couleur des fleurs, loutes sortes de combinaisons entre les couleurs des parents primitifs : molle elmajus. J'ai pu néanmoins ranger les plantes en deux classes de couleurs dont l’une présentait le rouge du majus. l'autre la couleur pâle de molle. Le premier groupe contenait 155 plantes, le second 56 plantes, e'està-dire qu'il y avait wne ségrégation, en F:, à peu près dans la relation mendelienne 5 : 1. Descexpaxce pu 526.100. De celte plante à fleurs zygomorphes, Faïobtenu, en F;, 28 plantes apparte- nant à S Lypes floraux différents. 23 plantes portaient des fleurs zygomorphes, > des fleurs péloriées. DescexpaNce pu 326.1005. Celle plante fut péloriée. Jai obtenu, en KF,, 48 plantes loutes péloriées sans aucune exceplion, de sorle que 526.100 était donc homozygote au point de vue du caractère pélorie, mais hélérozygole au point de vue des couleurs, les fleurs élaient si différemment colorées qu'il fallut faire 7 classes différentes pour les recevoir loutes. DEScENDANCE pu 926.1006. Celle plante portail des fleurs zygomorphes, couleur de molle. J'ai obtenu, en F;, 56 plantes loutes couleur de molle, mais de formes différentes, de sorte que 25 avaient des fleurs zygomorphes, une portail à la fois des fleurs zygomorphes el péloriées, landis que 12 ne produisaient que des fleurs pélo- rices. Le n° 526.1006 était donc homozygote au point de vue couleur, hétérozygote au point de vue de la forme. Nous avons done, en F,, du croisement molle >< majus. 555 : le n° 326.1005 homozygote pour la forme, mais hélérozygote pour la couleur, le n° 526.1006 homozygote pour la couleur, mais hélérozygote pour la forme et les n° 326.1000 et 526.1002 Aétérozygotes pour les deux caractères, forme et couleur. ANTIRRUINCM MOLLE >< Masus ROUGE NORMAL N° 2/5. Dans ce croisement aussi, le F, fut, grâce à l'hélérozygolisme forcé de 11. molle, plus ou moins polymorphe. Toutes les plantes de F, portaient des fleurs zygomorphes. La forme el la grandeur des fleurs furent plus ou moins intermédiaires entre celles des parents, et les couleurs variaient du rose pâle 124 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. tacheté au rouge foncé. Quant à la couleur, on pouvail diviser les plantes en deux groupes, lun rouge, l'autre rose, dans les proportions de 3/4 rouge sur 1/4 rose à peu près. Je reçus du professeur Baur les graines d'une plante du lype rouge (le n° #00) et d'une plante du Lype rose 526). DEescENDANGE pu 36, Baur. Celle plante portait des fleurs rouges, 7zygomor- phes. J'ai obtenu. en F,,55 plantes, Loutes zygomorphes, mais très différentes de forme et de couleur, de sorte qu'il y avait 15 Lypes différents. Deux Lypes furent d'un intérêt Loul spécial. L'un avait, à la base de la fleur, des excroissances colorées pé- tuloïdes. Vaulre consistant en deux individus était d'un type floral sortant des lünites du genre Antirrlinim et ressemblant plutôt à celui d'un Rhinanthus. Ce dernier type avait élé obtenu déjà en 1910 par M. Baur, de sorte que, grâce à sa libéralité, je pouvais élever le EF. DescexbANce pu N° 446.1 189. Celle plante avait le Lype des fleurs de Alainanthus, comme on le voit dans la pholographie ei-contre (fig. S). AS De ce Lype, j'ai oblenu XX plantes à fleurs si différentes, D que j'ai dù faire 16 groupes pour les recevoir. Loin d'être ‘constant au point de vue de la forme de la fleur, il y avail dans sa descendance, comme on le voit dans la photographie (fig. 9), des fleurs à forme presque normale. LOTSY. — HYBRIDES ENTRE ESPÈCES D'ANTIRRHINUM. 425 Pas une seule plante ne portait des fleurs ressemblant tout à fait à celles du #16.1189 et on rencontrail loutes sortes de fleurs du type Rhinanthus jusqu'au Lype normal. 1, 0 Descexpaxce pu 446.1190. D'une autre plante de la génération F, (numérotée 446.1190 Baur), j'ai obtenu, en F;, 15 plantes seulement, mais appartenant à 9 groupes différenis, quelques-unes du 1ype Rhinanthus, d'autres presque normales. Le parent 46.1190 avaitles fleurs intermédiaires entre le type Rhinanthus et le Lype normal. Il résulte donc de ceci que, les pluntes 446.119 et 1190 de la généra- tion F, sont encore très hétérozygotes au point de vue des caractères forme et couler. Il ne me reste qu'à vous parler des croisements d'une autre espèce d'Antir- rhinum par le majus. ANTIRRHINUM SEMPERVIRENS >< Magus 291. Le F,, entre le semperuirens et le majus 221, plante à fleurs rose pâle, est tout à fait homogène el intermédiaire. En semant les graines d'unindividu deF,, j'ai obtenu, en F,, 124 plantes appartenant à 19 Lypes floraux différents, et d’un autre individu de F,, en F,, IST plantes appartenant à 18 types floraux distincts. Il résulte de ceci : d'abord, que, méme si le F, d'un hybride entre deux espe- ces est homogène, il peut se produire une ségrégation en F,.. Mais il y a plus : Quand on compare les descendants en F, des deux individus de la généra- tion F,, individus se ressemblant absolument, on voit que, dans la descendance de lun, se trouvent d'autres types floraux que ceux existant dans celle de l'autre. Cela peut êlre dù à deux causes : Ou bien la génération F,, en apparence homogène, ne l’est pas: ou bien le nombre des individus oblenus, en F,, par suile du grand nombre de caractères différentiels chez les deux parents, est trop pelil pour constater l'identité de ces deux descendances. Voilà encore une queslion à résoudre. Il me semble que la deuxième hypo- thèse est la plus juste, c'est-à-dire que l’on trouvera que le F; est, en effet, homogène et qu'il y a ségrégation, en F,, pour un grand nombre de caractères. À. SEMPERVIRENS >< Magus 279. Le sempervirens croisé par un ajus demi-jaune (n° 272 Baur) donne aussi I J J un ,, intermédiaire el homogène. D'une plante seulement de la généralion F,, j'ai oblenu la descendance en 420 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. F,, qui m'a fourni 82 plantes appartenant à 15 types floraux différents. 11 y à done évidemment ségrégation en F,. Dans celle génération F, se trouvail un exemplaire curieux ne produisant jamais des fleurs, mais des inflorescences à grandes bractées absolument stériles. À. SEMPERVIRENS X A. MAIUS 271. Le sempervirens croisé par un majus à fleurs blanches (271) donne des résultats analogues à ceux du croisement sempervirens par majus 291, c'est-à- dire un F, homogène el ségrégalion en F,. Aussi des lypes différents dans les descendances de deux individus pris dans la généralion F, et, en apparence, identiques. Dans le F, de ce croisement on trouve des fleurs striées, caractère prove- nant, d'après les recherches de M. le professeur Baur, du najus 271. Nous pouvons done, messieurs, il me semble, conclure de ces expériences, que la ségrégation et la recombinaison mendéliennes des caractères ne sont pas limitées à des hybrides entre variétés, mais sont aussi valables au moins pour quelques hybrides entre espèces. Voilà un fail capital pour loute théorie d'évolution. L'honneur de celte découverte appartient, je le répèle, entièrement, à M. le professeur Baur. Je n'ai pu que donner ici un aperçu à vol d'oiseau de nos recherches, Jespère pouvoir publier bientôt un récit plus précis avec des planches coloriées. HYBRIDS BETWEEN SPECIES OF ANTIRRHINUM SUMMARY In 1910, Professor E. Baur succeeded in crossing certain species of Antir- rlinium, {he hybrids of which proved Lo be fully fertile. Owing Lo pressure of work, he gave Lo the author the seed from Lwo of these hybrids, and also seed from an F, plant. Dr. Lolsy ascribes the credit for these interesting experi- ments Lo Professor Baur, his own work having been limited Lo sowing the seed, and recording the results. Antirrhinum molle >< À. majus : (Peloric) sub-species which differ in a great many characters. These sub species are self slerile, but perfectly fertile when crossed with each other; it follows that each . — 14. molle included several individual of 4. molle is helerozygous. A. muajus is, on the other hand, self fertile. In F, of The above cross, Professor Baur obtained six different forms, all of which were zygomorphie, and all self fertile. The descendants of five of these plants were grown by the author, and (he resulls were as follows : each of the five plants gave rise Lo a polymorphie F,. One hybrid gave an F, of 255 plants, in which there were not Lwo identical plants. They varied in a large number of characters, such as colour, form of the flowers, self-ferlilily, ete. Zygomor- phie and pelorie plants occured in each family. These results showed that F, from À. molle >< 1. majus is polymorphie and il appears probable {hat Lhis is due Lo normal mendelian segregation in F,. LOTSY. — HYBRIDES ENTRE ESPÈCES D'ANTIRRHINUM. 1917 The progeny of four F, plants have been grown, with the following results : from a zygomorphie plant with (he upper lip hooded, was oblamed a family of 209 plants, all of which were different, and among which nol à single plant possessed the hooded upper lip of (he parent. IE was possible Lo elassify them as regards colour in [wo groups, one with the red colour of 4. majus, {he other with the pale colouring of 1. molle. The first group contained 153 plants and the second 56 plants, so that normal segregalion occured as regards this cha- racter. Two other zygomorphic plants gave zygomorphie and pelorie forms in F;; one of these families was homogenous as regards colours, which cha- racler was derived from 4. molle, (he other was heterozygous both for colour and form. A pelorie plant gave an F; consisting of 48 pelorie plants, among which were many different colour Lypes. A. molle >< 1. mujus (Red zygomorphous).— The F, from this cross again consisted of several forms. In F,, two Lypes were specially interesting; in one the sepals were coloured and pelaloïd, and in the other, the shape of the flower resembled Rhinanthus, rather (han Antirrhinum. Twenty-eight plants were grown from one of these Rhinanthus-like plants, but not one resembled exactly the parent plant. A. sempervirens XX A. mujus. — with very small flowers. Three crosses of this nature were made, and in each case a homogeneous F, was oblained. A large number oftypes appeared in F,, and il was found thal the descendants of one F, plant differed from those of another. ILis possible (hat this difference may be due, not Lo a real difference in the apparently homogeneous F,, but Lo the fact that, in view of the large number of factors involved, the numbers grown were Loo small {o demonstrale the identity of the K, families. The author coneludes from these experiments that segregation and the re-combination of faclors are not limited {o hybrids between varielies, but may A. sempervirens is a self fertile species also occur in hybrids between cerlain species. M. Baur. — M. le professeur Lotsy me fait {trop d'honneur. Les expériences dont il nous a entrelenus ici sont absolument siennes. J'avais, tout d'abord, l'intention de vous entretenir, en détail, de travaux concernant des croisements d'espèces dans le genre Antirrhinum, lravaux que nous avons fails en commun avec le D° Lotsy. Malheureusement, cela m'est impossible. J'ai croisé les unes avec les autres différentes espèces d'Anirrhinum (1. majus, À. latifoliun, A. molle, A. sempervirens, A. Ibanjezii et autres) el suivi les hybrides qui sont entièrement fertiles, jusqu'en F, et en partie jus- qu'en F,. Il n'y a plus aucun doule pour moi que tous ces hybrides d'espèces - comme Île fait d'une facon évidente l'hybride #ajus>< 1. latifolium ; mais, autant que j'ai pu remarquer, la troisième généralion, dans d'autres croi- sements d'espèces du genre Antirrhinum, il s'est Loujours trouvé, comme il fallait s'y attendre, et comme cela s'est produit dans les expériences du D'Lolsy avec l'hybride majus >< molle, que même la majeure partie des individus F, est plus ou moins complètement hélérozygote. Somme toute, celle manière de se comporter lendrait à prouver que la plupart des différences entre les Antlirrhinum expérimentés sont des différences mendéliennes. W. LAWRENCE BALLS. — THE INHERITANCE OF MEASUREABLE CHARACTERS OK COTTON. 429 THE INHERITANCE OF MEASUREABLE CHARACTERS IN HYBRIDS BETWEEN REPUTED SPECIES OF COTTON By W. Lawrence BALLS. M. A. Fellow of St. John's College, Cambridge, Membre de l'Institut Ésyptien, Botanist to the Egygtian Government Department of Agriculture. The chief interest of the researches which TL have carried out during the past seven vears on hybrids of Egyplian by American collon, is due Lo the widely divergent phylogeny of he parents. When discussing the Uitle of (his article with Mr. W. Ba- Leson, [was advised bv him Lo qualify the words « Species-hybrid », on account of (he cullivated past of the parental strains. The qualification « reputed » has therefore been inserted, but at the same lime I should like it Lo be understood clearly, that even though the parents are not above suspicion with regard Lo the specifie nature of their differences, yel They are sul so widely different that persons whose experience has been confined Lo the Egyplian crop have aclually failed al first glance Lo recognise American Uplands (such as « King ») for collton plants at all. The nalure of the available evidence; from which | propose Lo quote a few of the most inle- resling data, while confining the quolalions Lo those matters which lie nearest Lo the fronlier of Phot. Clarke. M. Bus. research, is by no means salisfactory. This is due Lo the ambitious design of the investigalions, combined with insufficient facilities. Up to the lime of wriling, our facililies have been equal Lo a thorough study of some half-dozen allelomorphie pairs in inter-Egyplian crosses, while we have aclually endea- voured Lo record the fullest possible evidence as Lo all {he recognisable charac- ters involved in the inherilance of complex hybrids. Even under these cireum- slances, crilical evidence might have been oblained, had il not been for further reduclion of the numbers by the act of vicinism, or nalural érossing. In only one respect have we been quite successful, namely, in giving a definile expres- sion Lo the probable error of our results. In every possible character we have used slalislical methods of expression, making as many delerminalions of every measurement as our facilities would permit, and controlling these by compari- son with the results oblained by identical methods from pure strains. The data oblained in these control delerminalions are of interest them- selves, since they form a lengthy series of stalislics regarding fluctualion in the cotlon plant. Slalislical methods have been of (he utmost service, in so far as I have been able Lo ulilise them. Nevertheiess, it becomes more and more clear as lime goes on, that even in (his parlicular piece of research, which lies on the boundary-line between Mendelism and Biometry, stalisüical methods can only be 450 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Lools of the experimenter, though most valuable (ools. In this paper F wish Lo point out, especially, how closely the Gaussian curve of error may be simulated by a genuine segregalion which does not appear Lo be comparable in complexily Lo many problems of human inherilance. The disqualifications which T have already mentioned prevent the cases ciled from being conclusive: their interest is, however, in no way diminished, however much their value may be depre- ciated, and an examinalion of them may lead to a further strengthening of sceplicism as Lo the « plasticity » of the organism. There is a peculiar appro- priateness in their cilation from data obtained with Gossypium, for no plant of agricultural importance has ever been accused of such over-whelming « varia- bility », and general unreliability; whereas, in point of fact, ils fluclualion is in no way abnormal, and the original « variability » impuled Lo il was an insufficiently analysed complex, consisting of fluctualion, segregalion, varietal impurity, reversion through the meeting of cryplomeres, gamelic coupling, and free inler-crossing. [Lis not unlikely that mutation itself might be added Lo this list, but in view of our ignorance of 1he other ilems, we shall not be able even to discuss the possibilily of mulalion in the cotlon plant for many years Lo come. A brief note on the utilily of measurement-methods should be here added. Surprise has been expressed by persons acquainted with the outlines of this research, that one should take the trouble of measuring leaves, for example, in order to obtain resulls which are no beller than those got by eye-judgments. The obvious reply is, of course, that the callipers are free from subjective error, while the eye is not. Further, subjectivily being eliminated, results obtained in various localities become comparable, which is a point worthy of economic consideralion in such a widely cullivated plant as Gossypium. Beyond all this, however, there is one supreme argument is favour of allempts at accurale determinalion of form-characters:; namely, (hat when many factors are involved in such a result as the shape of a leaf, we then find that the various groups, — or modes, — formed belween the extremes are so closely similar each Lo ils neighbours, that the eye is not capable of differentialion. The result of eye- eslimates in such cases, — which especially comprise species-hybrids, — leads the student Lo an opinion Lhal variation is continuous belween the Lwo extre- mes, and further analysis of he component phenomena is al once arrested. This view assumes that the probable error of {he final expression or measu- rement can be negiigeable. In practical research. à compromise has lo be driven between the ideally small probable error, and the labour and lime which can be expended in making each delerminalion. In this work we have had Lo be content with a fairly large P. E., in order Lo oblain dala from suflicient individuals of each family. The experimental error due to vicinism. — The history of this serious hin- drance to the cotton breeder is peculiar, and much yet remains lo be invesli- caled. Till 1905 the existence of nalural crossing between cotlon-plants was almost disregarded. In that year the writer showed that not less than à per cent of crossing Look place in the Egyptian field crop. This conclusion was indepen- dently reached by other workers, notably Leake in India, and, al the present \WV. LAWRENCE BALLS. — THE INHERITANCE OF MEASUREABLE CHARACTERS OF COTTON. 451 lime it is gencrally conceded That collon plants intercross frequently: the work of Allard in the U. S. A. might be specially mentioned. The acknowledgement of the existence of 5 to 10 per cent of vicinism between plants of closely related varieties in field crop, is a step in advance, since it implies the recognition of experimental er- rors of a serious kind. Itdoes not, however, exhausl even this side of the subject. The wriler has found a far larger value for vicinism on the breeding plot, where plants of the most varied gamelic conslilu- 3g lion are growing in proximily; here the apparenterror has risen to 100 percent. op "20 makingallowance for the stronger germinationofthe vicinists — about 25 per cent of vi- cinislic embrvos : much varialion in D + ax © ‘his respect is shown by diffe- rent families, and there would seen 3.3 Lig. 1. — Loculi of the Ovars Lo be a certain variation in susceptibility, similar Lo that which plants show to cerlain parasitic fungi. The analogy between the pollen tube and the fungus hypha was pointed out by the late Prof. H. Marshall Ward. Again, though the amount of inter-Egyptian vicinism in field crop in Egypt « amounts to at least five per cent, yet the vicinism belween Egyplians and the weed € Hindi » (closely similar Lo American Uplands}, is very much less than this, and hybrids of these two are relalively uncommon in the field, though readily made artificially. Classifring these Lwo groups of cotton as reputed species, we (hus find relative immunity of either species from infection by pollen of the other. These points have been subjected Lo à preliminary examination by {he wriler, using a method of mixed-pollination. The result of the tests indicates that roughly two per cent of vicinists (1.e., F,, plants) are formed belween Egyplian and American Uplands when both pollens are present in equal 459 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. amounts on the style from the first opening of the flower, and (his indiffe- rently whether {he female parent be Upland or Egyplian. When either of these have their self-pollen similarly mixed with pollen from the F,, the percen- lage of vicinistembryos formed (1.e., Fx plants), rises Lo about twenty-five per cent. 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0 Pis. 2, — Loculi of the Ovurv. This greater infeclive-capabilily of the F, pollen could be adequately explai- ned if the mullifarious differences in composition belween the male gamele nuclei of the various F, grains entailed à correlated series of differences in e. g., the growth-rales, of the pollen tubes arising therefrom. This very plau- sible view is worthy of further study, since 1Lis obvious that itentails {he pend- ing discovery of al least one method of differentialing (he male gamete before ferlilizalion : such differentiation is à maller of the grealest importance, and is moreover one which might be of considerable economie ulilily. The matter cannot be discussed further here, but it should be pointed out that the phenomenon should be most easily recognisable in the pollen of species- hybrids, where, on account of the large number 6f differentiating characters in the parents, the gameles are correspondingly various, and any physiological function of the pollen tube should have a correspondingly wide range of varia- lion. On the other hand, the F#. populations resulting from such mixed-polli- nations Will require specially detailed study, and comparison with simple Fr. families derived from crossing of F, { upon P 9. The wriler made an unsuccessful atlempt Lo breed a non-crossable flower, W. LAWRENCE BALLS. — THE INHERITANCE OF MEASUREABLE CHARACTERS OE COTTON. 453 belore the above view regarding infective-capacily and slylar immunity had been developed. In most Uplands the style is much shorter Than in the Egyp- tians, as is also the staminal column. Measurement of the F, showed segre- galion in both respects, and several families were raised in which the short Upland style was completely surrounded by the long Egyptian column, so as to be visible only from above. These families bred true, but, much to our surprise, were as liable to vicinism as the families with normal protruding styies. This f pe D. Affi x T[ruritt Pays Le ENOESEN et RE mm: F.2 Vone) ete A @ F.3 | /two) N Ê # | \ ele 6 fn # , «x | ele 2 D > à. SI) 4.0 4.5 5.0 Fig. 3. — Skeleton showing new F, forms. failure of floral structure Lo protect the style led to the re-opening of (he ques- Lion, with the results described above. INHERITANCE OF À MERESTIC CHARACTER. The ovary of the cotlon flower consists of several loculi, the extreme numbers within the writer’s personal experience being one and seven. These loculi deveiope from independent rings of meristematic Uissue, which develop into flask-shaped bodies, and these coalesce Lo form the ovary. The number of loculi in the ovary thus depends on the number of rings of meristemalic (issue originally developed at the growing point. Secondarily, however, the number of loculi might be influenced by abor- Lion of one or more of these rings. We have no evidence as to the occurrence of This, but it is a possibility which should be remembered. The number of loculi in the ovary varies from flower Lo flower. IL is easily counted when the fruit (the boli) has opened. We then find that differences exist belween various cotlons, not merely of different repuled species. but even within the same nominal species. À plant in which all the bolls are alike is à rarily ; usually a plant will bear three-loculi, with a few four-loculi, or perhaps nearly all four-loculi, with a few five-loculi. Two-loculi ovaries are nol common, while single-loculi, or sixes or sevens, are very rare, and may be considered as abnormalities in Gossypium. By recording a number of bolls on each plant we obtain a formula which is significant of sufficient bolls have been recorded; thus, a plant giving the result... (Il— 5, IT = 27) is denoted as 2.9; another plant with (HI — 27, and IV — 5), is denoted as 5.1. À plant with nothing but five-loculi ovaries (1.e.. all Vis denoled as 5.0. The mean loculi-formula for Egyplian cotlon is in tbe neighbourhood of IV® CONFER. INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 2 451 IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. 5.0. That for American Uplands is nearer Lo 4.3. There are, however, diffe- rences between different strains. The following frequency curves show the amount of fluctuation in two pure strains of Egyptian colton (Fig. 1). The F., is intermediate, and the F., spreads evenly between the two parental means in both families. The F., data are not yel available, but although there is every appearance of homogeneity in the F., graphs, yel we shall probably find segregalion, under the control of two or three pairs of allelomorphs. In crosses belween Ameri- can and Egyp- ian, the matter isclosely similar (Es 2) Te results may be summarised thus ; the F, loculi - formula is intermediale between those of the parents: in F,wefindcon- linuous varia- lion belweenthe two parental ex- tremes : in EF. cerlain families breed true, while many more break up : Not only do we 050 100 150 grems. obtain the pa- Fig. 4. — Mean Seed-Weïght. rental types again, but also new Lypes which breed equally true (Fig. 5). Apparently more than one pair of allelomorphs is concerned in the transmission of the character. By compa- rison With the simpler behaviour of the inter-Egyplian crossesil seems clear that the inheritance of the character in these crosses of reputed species is faclorial. There does not appear to be any significant correlalion belween the character and any other peculiarity of the plant. A correlalion coefficient of about 0,5 has been found between diameler of boll and number of loculi, but this is probably due (o purely mechanical causes. Neither is (here any sequence of fluclualion on different porlions of the plant, such as has been found in the stigmalic bands of {he poppy-capsule, &c. 20 nn + a œ © THE WEIGHT OF THE SEED. The weight of the seed, from which the lint has been removed by ginning, is subject Lo considerably more fluctualion than most characters within à pure strain. Samples of not less than 200 seeds are weighed and counted in delermining this character. W. LAWRENCE BALLS. — THE INHERITANCE OF MEASUREABLE CHARACTERS OF COTTON. 435 The inter-Egyptian cross shown in Fig. 4 was made between parents of almost identical seed-weight. The F, seed was rather heavy, and the two F, families both show three modes in the curve. These modes are cerlainly significant, but the nature of that significanse is not clear. The Egyptian-Upland cross of Fig. à seemed to behave quite simply, x Trurrt N + ao œ © 100 150 Fig. 5. — Mean Seed-Weight. the heavy seed being intensified in F,, while the F, graph indicates a simple segregalion of one light seed with three heavy seeds. The light seeds have been bred to F;, and pure heavy seeds to F,. The chief obscurily at this stage related to the increased weight in F,, since it was plainly not sufficieni Lo ascribe this to “ vigour ” of the hybrid. The real interest of the character begins with such a cross as the one shown in F,, also made belween Egyplian and American, but with parents of almost equal seed-weight. The F, seed weight leapt up to nearly double that of either parent. The F, did not give the slightest indication of a 9 : | grouping, but ranged over a modal curve belween the two extremes of parent and F,. A prolonged examinalion of the statistical data finally led Lo the conclusion that this complex curve was essentially a series of 3 : 1 curves overlapping each other; this conclusion appeared satisfaclory until the writer realised that no heavy seed had ever been involved in the cross; a heavy seed had therefore made its appearance in F,, where none had been before, and was moreover behaving in a simple Mendelian fashion. Aulogenous Fluctuation. — The complete story of this inheritance of seed- weight is a striking example of the operation of a form of fluctuation which has not... to the best of the writer’s belief.. been clearly differentiated previously, and Lo which he has given the designation autogenous. The external manifes- lation of any given characteristie in an individual (simple fluctuation being eliminated) is controlled by correlation with other characters of the individual lo à greater or less exlent. Thus, in a highly complex F,. those plants with large bolls have a higher mean seed-weight (han those with small bolls. Regarded from one point of view, the diameter of the boll acts as a cryplomere upon the seed weight. The same may be shown by plolting Lhe correlation diagram, but for present purposes it will be sufficient Lo disseel the F, graph into smaller groups composed of plants which possess some character in common. Examining the KF,. graph in this way we obtain the following results 150 IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. The curve is not smooth, but shows modes which appear to be significant; their significance is further indicated by comparison with the tolals from several F; families grown in the subsequent year (Fig. 7) when the same modes tend to reappear, particularly that at 0.085 g.; the modes in the heavier part of the curve are not so obviously coincident. since almost all the F; 050 100 150 grams. Fig. 5 6. — Mean Seed-Weight. plants were grown from light-seeded parents. Thatthese heavy modes are also genuine is shown by dissecting for habit of branching; the “ unbranched ? plants fill up the 0.120 g. mode, while the “ definitely branched ? fill the 0.155 g. mode (Fig. 7. d.) So far there is evidence of correlation only, bul not of segregation. If we next restriet the size of our groups. and {ake characters which were shown by the correlation diagram Lo have some influence on seed weight, we oblain invariably such graphs as those of Fig. 7, a, b, and €.: the seed-weight is sealtered over almost the whole range of the graph, and always heaped up into two groups, one heavy and one light, the latter being much the smaller. The only difficulty left is Lo decide how the new “ heavy seed ? can have made ils appearance, and (his is overcome by carrying the principle of aulogenous correlalion back Lo the parent stocks. Considering the effect of one character only, for simplicilys sake, the matter stands thus : — the Egyp- lian parent had a boll-diameler of 26 mm., while that of the Upland was 92 mm. and the F, boll was rather larger than either; we haë already found that the mean seed weight was notably increased in the big-boll F, plants, and hence il seems clear that the Egyplian parental seed-weight was gamelically large. When placed, as the dominant character (Fig. 5) by the act of crossing, inside a boll whose cubic capacity was nearly lwice that of ils own boll, it “ enlarged ? Lo a much grealer size han the Upland seed had been capable of assuming in a boll of the same diameter. Then, in F,, the light- seed recessive segregaled from it, Lo find itself back again in the 5? mm. boll, W. LAWRENCE BALLS. — THE INHERITANCE OF MEASUREABLE CHARACTERS OF COTTON. 457 4) 1 Dissected Fifteen |. Largest A Bolls — 10 8 6 4 a — 2 Thiréeezr largest B 10 8 6 4 2 f=total ofal F3 | families C 10 4 2 Unbranched D | lÉROROE ; 10 CA CA 050 3 100 150 groms. Fig. 7. — Mean Seed-Weight in F, (King x Charara). 438 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. atits normal weight (Fig. 7 a) or perhaps inserted in a 25 mm. boll, when it was “ compressed ” still further Lo weights as low as 0.055 g., which have never been reached by either parent (Fig. 6). Fantastic though the above explanalion may possibly seen, there can be liltle doubt but that it represents the true state of affairs. The error from natural crossing prevents the writer from presenting F; data derived from families of critical size, but the behaviour of the numerous small F; families | AFifi x _Sultanr _ N + o® a 30 HOME: Fig. 8. — Mean maximum Length of the Lint. raised from this cross shows, after elimination of vicinists, that the combined action of segregalion and autogenous fluctualion occurs as described above. THE LENGTH OF THE LINT. The inheritance of the mean maximum length of the lint, determined by combing out not less han five seeds per plant, is shown in Figs 8 and 9. The inter-Egyptian cross has a definite indication of bi-modalily in F,, though we cannot interpret this as segregalion without evidence from K.. The Egypto-American cross (Fig. 9) repeats in this matter the behaviour of the seed-weight. The same wide range between the parental extremes is shown, with indications of five modes. On dissecting for correlated characters we obtain the same sequence of resulls, one only of these being shown in the figure; seed-weight and lint length are positively connected, so that the heavy seeds (which we have seen Lo be new features of the F,) raise the length of the segregating short lint to 26 mm. in place of 21 mm. CONCLUSIONS À. 1. The error from natural crossing is a serious obstacle {lo precise work on genetics in cotton. W. LAWRENCE BALLS. — THE INHERITANCE OF MEASUREABLE CHARACTERS OF COTTON. 459 2. The behaviour of the foreign pollen is closely analogous to that of a parasilic fungus. 5. The pollen from the F, of reputed species-crosses has à higher infeclion-capacity than that of either parent. B. 1. The correlation of one character with another, causes new dimen- sional features to appear in the hybrids. 2. The expression of any character is thus determined firstly by its Twenty-erght largest seeds 20 30 40 7.7. Fig, 9, — Mean maximum Lenght of the Lint. gamelic origin, secondly by simple flucluation, and thirdly by * aulogenous fluctuation ” 5. Even the simplest Mendelian inheritance, viz, the 5 : 1 ratio, ma; thus provide an F, in which the expression of the character is externally similar Lo simple chance-distribution. HÉRÉDITÉ DES CARACTÈRES QUANTITATIFS CHEZ LES HYBRIDES DE COTONNIERS RÉSUMÉ L'intérèl présenté par les croisements de cotons de M. W. L. Balls résulte surtout du fait que les parents employés diffèrent largement entre eux. Le coton est une des plantes cullivées présentant le plus de variabilité. 410 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Mais celte variabilité est due à l'analyse insuffisante d'un complexe formé par suite de segrégalions, de réversions par combinaisons de cryptomères, de « répulsion mutuelle » de facteurs (coupling), ete., tous ces phénomènes résul- ant de croisements naturels. La variabilité est aussi due à de la fluctualion et probablement aussi à des cas de mulation, quoiqu'il soit difficile de discuter la possibilité de ce dernier phénomène. L'erreur due à des croisements naturels est un obstacle sérieux à un travail précis sur la génélique du coton. En 1905, l'auteur a montré que pas moins de > pour 100 de croisements naturels se produisaient dans un champ de coton égvplien et lon admel maintenant que ces plantes s'entre-croisent librement. Différentes familles présentent beaucoup de varialion à ce point de vue et leur susceptibilité varie d'une facon similaire à celle montrée par les plantes à l’allaque des champignons parasites. L'analogie entre le boyau pollinique et un champignon parasile a été montrée par le professeur H. M. Ward. D'autre part, le pollen des plantes F,, d'un croisement entre races très différentes, a une plus grande capacilé d’in- feclüion que celui des parents. L'ovaire de la fleur des Gossypium contient plusieurs carpelles: ce nombre varie de fleur à fleur el peut êlre aisément compté lorsque le fruit s'ouvre. La moyenne du nombre des carpelles, pour le coton égyplien, est sensiblement 5,0, celle pour les « american Upland » est de 4,5. Dans le croisement entre races pures de colon égyplien, F, est intermédiaire à ce point de vueet, en F,. le carac- ère s'étend entre les deux moyennes parentes. Dans le croisement entre améri- cain el égyplien, les mêmes faits se reproduisent et en F; beaucoup de plantes montrent une nouvelle ségrégation; non seulement on obtient à nouveau les types parents, mais aussi de nouveaux lypes qui se reproduisent également purs. Il y a donc plus d’une paire d’allélomorphes dans la transmission de ce caractère. Le « poids des graines » est sujet dans une lignée pure à une fluctualion considérable. Dans le croisement égyplien < C. aurea C. aurea >< C. labiata | | C: | Maroni c. | Vigeriana Cattleya rutilant ON A CATTLEYA HYBRID : CATTLEYA « RUTILANT » SUMMARY M. Maron describes the method by which he produced Cattleya « Ruti- lant ». One of the parents he obtained by crossing C. velutina with C. aurea, giving C. Maroni. The flowers of this hybrid were chamois yellow with the lip striped with white and carmine. The other parent, G. Vigeriana, was produ- ced by crossing C. aurea with C. labiata. €. « Rutilant », the hybrid produced by crossing C. Maroni with (. Vigeriana, possesses medium sized flowers with a tri-lobed lip. F. CAYEUX. — CAMPANULA PYRAVERSI. 44: CAMPANULA PYRAVERSI Par F. CAYEUX Marchand grainier, Paris. Depuis quelques années, je cultive une nouvelle Campanule provenant du croisement du Campanula versicolor XX C. pyramidalis. Je lui ai donné le nom de C. pyraversi pour rappeler les deux espèces qui ont concouru à sa création. La plante est bien franchement hybride par les caractères intermédiaires des deux parents et de plus elle est fertile, soit par fécondation di- recle, soit par fécondation croisée avec le pollen des deux espèces qui ont servi à la produire. Avant de décrire le C. pyraversi, il convient de rappeler ici la description des deux parents. « C. pyramidalis L. Herbe entièrement glabre, « plutôt bisannuelle dans les cultures, mais vivace « à l'état spontané (Italie, Autriche), par sa racine « charnue. « Tiges droites, rigides, lactescentes, char- « nues, atteignant communément 1 m. 50 à 2? mè- « tres de hauteur. « Feuilles légèrement charnues, de deux sor- M. Caveux. « Les, les radicales pétiolées, ovales-oblongues, « presque cordiformes, finement découpées, les extrémités des dents glandu- « leuses; les feuilles caulinaires, qui se trouvent jusqu'à l’intérieur de linflo- « rescence, s'éloignent de la forme des radicales au fur et à mesure qu'elles « sont plus élevées; leur péliole se raccoureit, et elles deviennent absolument « sessiles, en même temps que le limbe s'atténue à sa base el à son extrémité. « L’inflorescence, qui occupe les 2/5 et plus de la longueur de la tige, est une « grappe composée, pyramidale, portant des fleurs pédonculées, à pédicelles « plus longs que le calice. Les sépales sont étroits, lancéolés, étalés, d'une « longueur moindre que la moitié des pièces de la corolle. Celle-ci, d'une « couleur bleue dans le type, porte cinq divisions assez étroites, relativement « profondes, lancéolées. Elle est nettement campanulée. Les étamines, au nom- « bre de 5, sont appliquées contre le sligmate, celui-ci trifide. La floraison, « successive, se poursuit pendant très longtemps. Le fruit est une capsule, très « profondément sillonnée. « C. versicolor SiBru. el Surrn (Grèce). — Herbe glabre, lactescente, vivace « par un rhizome épais, d'où partent des tiges nombreuses, dressées, peu char- « nues, plutôt grèles, hautes de 0 m. 50 à 0 m. 7». « Feuilles très légèrement épaisses, grossièrement serrulées, les dents « n'étant pas glanduleuses, les radicales ovales, oblongues, cordiformes:; les « caulinaires, qui ne dépassent guère la base de l’épi, courtement, mais lou- ah IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. jours péliolées, allénuées aux deux extrémités. L'inflorescence est une grappe « thyrsoïde, occupant la 1/2, même les 3/4 de la longueur des tiges. Les fleurs, « isolées, ou par pelits groupes de 3, sont courlement pédonculées et les pédi- « celles, de longueur moindre que les pièces du calice, linéaires, lancéolées, « d'abord élalées, puis incurvées vers leur extrémité, ont une longueur d'envi- « ron 1/5 à 1/2 dela co- « rolle. Celle-ci, sub- « rolacée, d'un as- « pecl un peu charnu, « est divisée sur les « 9/4 de la longueur. « Normalement, ces « divisions sont au « nombre de à, mais « on rencontre des ( « fleurs qui en ont « et d'autres, assez « rares, qui en ont 6. « La couleur est blanc « légèrement nuancé « de bleu, mais qui « peul varier jusqu'au « bleu pâle. Un carac- « lère persistant est, « au fond de la co- « rolle, une couronne « bleufoncéouviolette. « La corolle n'est pas « campanulée, mais « parltaifementélalée. « Élamines en nom- « bre égal à celui des « pélales ; stigmale « relativement long, « lrifide, souvent re- C. Pyramydalis. Campauula C. versicolor. “ X< pyraversi. « courbé. Lis. 4. « La floraison, qui a lieu successive- ment, est beaucoup moins prolongée « que celle du C. pyramidalis. Les cap- sules sont presque sphériques, avec des « sillons très peu marqués. » C. pyraversi CAveux. — Herbe vivace, lactescente; rhizome épais, portant jusqu'à 7 eL$ tiges légèrement charnues, hautes de ! mètre à 1 m. %5. Feuilles radicales, nombreuses, très longuement pétiolées, un peu épaisses, ovales, cor- diformes, à dents assez fines, glanduleuses, les caulinaires ne dépassant pas 12 de la hauteur de l'inflorescence, plus allongées, plus pointues, finement dentées, courlement pétiolées, les supérieures absolument sessiles. Fleurs en grappe composée, pyramidale, thyrsoïde, élégantes, groupées par cinq, rarement par six (à la base de l'inflorescence), par trois ou quatre (seulement à l'extrémité), longuement pédonculées, les pédicelles pluslongs queles divisions du F. CAYEUX. — CAMPANULA PYRAVERSIT. 149 calice, celles-cilinéaires, trèsallongées, d’abordétalées puis incurvées vers le haut. La corolle se rapproche beaucoup de celle du C. versicolor, d'un aspect un peu moins charnu cependant, mais nettement élalée, large, bien ouverte, cons- tamment à cinq divisions profondes (des 2/5 de la longueur totale), et au moins aussi larges que celles de la plante mère. Couleur bleu pâle, légèrement plus foncé sur les bords et à l'extrémité des pétales; cowronne centrale bleu foncé, mais moins marquée que dans le C.versicolor. La floraison a la durée de celle du €. pyramidalis. La capsule, grosse, est aplatie à sa parlie supérieure comme celle du C. pyramidalis, mais ses sillons sont moins profonds. Par celle descriplion, on voit qu'un cerlain nombre des caractè- res saillants de l'hybride sont net- lement intermédiaires entre les parents : par exemple, le limbe des feuilles au point de vue de la forme et de la grandeur des dents; les feuilles caulinaires, les unes pétio- lées, les autres sessiles, qui ne s'élèvent que jusqu'à la moilié de l'inflorescence, alors qu'elles altei- gnent le sommet dans le C. pyra- midalis, et ne dépassent guère la base dans le C. versicolor. La cou- leur de la fleur, son épaisseur, de même queles capsules sont dansle mème cas, ainsi que le nombre de fleurs dans chacun des groupes de la Uige. D'autres caractères se rappro- chent beaucoup plus de Fun des parents, el se sont conservés pres- que intégralement. Telle est la présence des glandes à l'extrémité des dents des feuilles, venant du père, qui a aussi transmis la durée prolongée de la floraison. Il est enfin des particularités que lon chercherail vainement chez lun quel- conque des parents. De ce nombre sont : la longueur des pélioles des feuilles radicales, qui est de beaucoup supérieure à celle des pélioles des plantes mères, de même que celle des pédicelles floraux, qui sont également plus déve- loppésque chez les parents. CAMPANULA PYRAVERSI SUMMARY For some years [ have grown a new Campanula, a hybrid of €. versicolor > C. pyramidalis. 446 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. The plant is doubtless a hybrid between these {wo species, as is shown by its intermediate character, and also by the fact that it is self-fertile, and fertile with the pollen of either of the parent species. A detailed description of the parent species, and of the hyÿbrid, are given by the author, the following points being of interest : A certain number of the chief characters of the hybrid are intermediate between those of the parent species. Such a character is the height of the flowering stems, which in C. pyramidalis are 1 m. 50-2 m. in C. versicolor Om. 0-0 m. 75, and in the hybrid 1 m.-1 m.92%. Again, in C. versicolor {he stem leaves are few in number, at the base of the inflorescence, in €. pyramidalis they attain the summit of the inflorescence, and in the hybrid they ascend half way up the inflorescence. A constant character of C. versicolor is the ring of dark blue or violet at the base of the petals: this is completely absent in C. pyramidalis and in the hybrid it is less marked than in C. versicolor. Other intermediate characters are the thickness of the petals, and the number of flowers in each group on the inflorescence. Certain characters of the hybrid are much nearer the corresponding cha- racters of one or other of the parents. Such are the glandular teeth which are found on the leaves of C. pyramidalis. Another paternal character found in the hybrid is the duration of the flowering period. Finally, in the hybrid are found certain features which do not exist in either parent. Among these are the length of the petioles, and the length of the floral pedicels, both of which are longer than in either parent. . CHIFFLOT. — SUR LES VARIATIONS DU « DORSTENIA MASSONT ». 447 SUR LES VARIATIONS DE LA FORME DU RÉCEPTACLE CHEZ « DORSTENIA MASSONI » BUREAU , SOUS L'INFLUENCE DE BOUTURAGES ET DE PINCEMENTS RÉITÉRES Par J. CHIFFLOT Docteur ès sciences, Chef des travaux et chargé de Cours complémentaire à la Faculté des sciences de Lyon, Sous-directeur du Jardin et des Collections botaniques de la Ville. Les Dorstenia appartiennent à la grande famille des Urticacées el à la tribu des Morées. Toutes les espèces de ce genre ont une origine tropicale pour la plupart africaine. Le Dorstenia Massoni, que Bureau! dédia en 1886 au gouverneur du Gabon, Masson, ne fait pas exception à la règle. Bureau en donna une minutieuse dia- gnose, accompagnée de figures d’une très grande précision. Cette espèce, comme toutes les espèces de ce genre, est vivace. Les tiges, qui peuvent atteindre deux mètres de hauteur, sont cylindriques et couvertes, sur les parties jeunes, de poils courts el rigides. Les feuilles sont grandes, allernes, à limbe elliptique penninerve à cinq à sept nervures. Les stipules sont petites et charnues. Les inflorescences qui sontsolilaires,extra-axillaires, sont portées par un pé- doncule de longueur variant entre cinq et quinze millimètres etlégèérementscabre. Le réceptacle, plus curieux qu'ornemental, est en forme de flèche terminée supérieurement par une corne de près de quarante millimètres, de couleur vert foncé el charnue, qui se recourbe à son extrémité terminale. La corne infé- rieure est pelite el atteint de cinq à sept millimètres. Elle est recourbée en arrière du côté du pédoncule (fig. | et ?). La face supérieure du réceptacle est concave. et loge dans son plan médian el sur les trois quarts de sa longueur quelques fleurs femelles, tandis que laté- ralement et sur toute la surface reslante se trouvent localisées un grand nombre de fleurs mâles. Toutes ces fleurs mâles ou femelles sont enfoncées dans les tissus du réceptacle. Les fleurs mâles sont constiluées par deux sépales et deux étamines, entre lesquelles existent un rudiment de pistil avorté. Les étamines ont un filet très court el les anthères subglobuleuses sont réunies par un connectlif épais. Elles s'ouvrent par une fente latérale. Les fleurs femelles ont un périanthe nul el sont constituées par une feuille carpellaire que surmonte un style très court, à l'extrémité duquel se trouve un sligmate bilamellé et saillant, seul en dehors du réceptacle. Celle curieuse espèce, que nous avons recue du Muséum d'Histoire Nalu- relle de Paris en 1907, doit rentrer dans le groupe des Dorstenia caulescents à réceplacle bicorne, à côté du Dorstenia psilurus de Welwitsch, découvert à Angola ? qui, lui, est de taille plus réduite. 1. Evo. Bureau. Description d'un Dorstenia nouveau de l'Afrique équatoriale, Bull. Soc. Bot. de France, 1886, pp. 70-72, t. XXXIIT, pl. 1, fig. 1-7. 2. De Canooure. Prodromus, ete. pars XVI. — Miraceue, par E. Bureau, p. 272-975. 448 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Bureau (loc. cil., p. 72) rangeait cette espèce à côlé du Dorstenia bicuspis Schweinf!, mais celui-ci est acaule. Le Dorstenia Massoni Bureau doit donc prendre rang comme espèce dans la section précilée à côté du D. psi- Lurus Welwit. Depuis quatre ans que nous possédons celle espèce, nous l'avons mullipliée par boutures (entre no- vembre el mars de chaque année) sur couche chaude. Les boutures sont de reprise facile. el notre collection peut facilement échanger un certain nom- bre de pieds. 3ien plus, pour éviter (ces bou- lures élant racinées et placées en serre chaude) d'avoir de trop grandes plantes, nous les pinçons afin de les faire ramifier, et aussi, pour éviter la chute des feuilles inférieures. Il en résulte alors une florai- son continue. Mais, si un grand nombre d'inflorescences conservent un réceplacle normal, semblable à la descriplion que nous en avons faite plus haut, et que nous avons représenté (/ig. 1.2), il en est d’autres, qui prennent des formes anormales, el cela presque périodiquement. Fig. À et 2. — Réceptacle normal vu par la face supérieure (1), vu de profil (2). — pd. pédoncule Telles sont les formes ligurées à l'inflorescence. — es, ci. cornes supérieure et (fig. 5)qui sont les plus nombreuses. inférieure. — ©. position des fleurs femelles. — = RTS Æ : | æ: position des fleurs mâles. — f, tige. — sf. Ici, le pédoneule de l'inflorescence stipule. — p, pétiole ou feuille. — 1/2 sché- s'élargit à la partie inférieure du matique : G— 2: réceplacle, else relève en divergeant ne : < AS. légèrement par rapport à la portion Fig. 5.— Réceptacle anormal, G = ;: mêmes lettres : _. _£ 2 2 normale. Il en résulle un réceplacle que précédemment. pour ainsi dire pelté, quoique res- {ant étroit. Mais, par contre, la corne inférieure du réceplacle normal s'allonge ici el prend la forme de la corne supérieure. La figure 4 représente la même varialion; mais sur le pédoncule très élargi de l'inflorescence s'insère, dans un plan perpendiculaire au réceptacle normal, un deuxième petit réceplacle à longue corne. La figure 6 représente les extrémités de cornes supérieures de récep- tables normaux. Mais ces cornes, au lieu de se terminer en pointe recourbée, sont, les unes bifides, les autres trifides. Ajoulons que les fleurs mâles et les fleurs femelles de ces réceptacles anor- maux conservent la constitution normale que nous avons décrite plus haut. 1. Cette espèce n'existe pas. Bureau a fait erreur. C'est du D. bicornis Schweinf qu'il s'agit. J. CHIFFLOT. — SÛR LES VARIATIONS DU « DORSTENIA MASSONT ». 440 En résumé, ces variations, qui nous semblent constantes, dans la forme du réceptacle du Dorstenia Massoni Bureau, si elles ne modifient pas le sexe des fleurs comme Bordage la montré chezle Carica Papaya signalé chez diverses variélés de Codiaewm ?, n'en sont pas moins cu- rieuses el doivent rentrer dans le croupe des variations dues à un traumalisme violent, qui, dans le cas qui nous occupe, est altribua- ble, selon nous, à des boulurages suivis de pincements réilérés. ON THE VARIATIONS IN THE FORM OF THE RECEPTACLE IN DORSTENIA MASSONI BUR. UNDER THEINFLUENCE OF DISBUDDING AND OF REPEATED PINCHING. SUMMARY The author, after describing, according Lo Bureau. and also from his personal observalions, the mor- phology of the reproduclive and vegelalive systems of Massoni Bur.. showed some varia- Dorstenia lions in the form of Lhe receptacle, which is normally elongale, termi- naling in {wo horns, but become pellate while preserving {he narrow character and triangu- lar form. Many The aulhor ascribes these va- riations, which appear to him Lo be Fig. SC > r', réceptacle insiré perpendiculairement à pd cornes supérieures es d’un réceptacle normal. el comme nous l'avons 4. — Réceptacle anormal comme dans la figure 3. — »., — Coupe transv. d'un réceptacle normal. — A, tissus du réceptacle. — «. fleurs mâles. — b, fleur femelle. — a’, détail d'une fleur mâle. — ss, 2 sv- pales. — p. pisül avorté. — 4. 2? anthères. — B. An- thère vue de dos très grossie. Fig. 6. — Extrémités bi et trifurquées (anormales) des constant, Lo that group of mutations which are produced by the influence of violent traumatie action. In the case of Dorstenia Massoni Bur. they are to be attributed Lo the treatment Lo which these plants are generally subjected, viz., disbudding, followed by repeated pinching. 1. Variation sexuelle consécutive à une mutilation chez le Papayer commun. Soc. Biologie, 1898, 2. Sur les inflorescences bisexuées de quelques Codiaeum cultivés, Soc. Linn. Lyon, 1908. pp. 151- IV® CONFER. INTERN. DE GÉNÉTIQUE. 0) 150 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. NICOTIANA CROSSES ! By M"° Rose Haig THOMAS Moyles Court Ringwood (England). NN. Sanderæ X N. affinis F, 1908 seed. Segregation of colour in F,. » colors examined : PURPLE Lower surface : Upper surface : P. dilute. P. concentrated and dilute. W.considerable areas. W.areas of three cells Lo ten cells. R. absent. R. absent. P. cells 4/5 ths : W. cells 1/5 th. RED Lower surface : Upper surface : P. absent. P. dilute. W. considerable areas. W.small groups, a few. R. concentrated and dilule. R. absent. RED PURPLE Lower surface : [pper surface : P. dilute, a few. P. dilule and concentrated nume- rous. W. colorless cells and cells contain- Wa few (not so numerous as in ing yellow plastids. PAOTIRE)E R. conceutrated numerous. R. dilute and concentrated a few. These colors Purple—Red—Red-Purple—are represented in Henri Dauthe- nay's * Repertoire de couleurs ”, as follows : P. Dauphin's blue Nos. 1 and 2. Re Tyrean Rose Nos. 1, 2, 3 and 4. R.-P. Turkey Red Nos. 1, or Cerise No. 1. One may simplify this by classing R. and R.-P. together, when in F, we get: Red cells present (R.) 7, Red cells absent (P.) 10. And one plant with : R.-P. lower surface and, W. upper surface. In Nicotiana the special brillianey of Tyrean Rose appears Lo be due Lo yellow plastids in the red cells. Constancy of hybrid mulating type in F,, F, and F, : PARENTS : Nicotiana Sanderæ Nicotiana sylvestris (Ovule Parent) (Pollen Parent) Corolla : Red small. Corolla : While, small. 1. Communication faite à la troisième séance de la Conférence. KR. HAIG-THOMAS. — NICOTIANA CROSSES. oil Tube : Red short (1 to 1 1/2 in- Tube : White, long, slender ches). 9 inches. DCenti: absent. Scent : Present, strong. Blossom : upright, diurnal. Blossom : Pendulous, diurnal. Pollen : Slender oval, diurnal. Pollen : Round, diurnal. Habit of Erect and branching Habit of Erect thick slem, very growth : from root. growth : vIgOrous. Height: sf 6 inches Lo 4 feet. Height : à ft. Lo 6 FL. Foliage : Crinkled. Foliage : Smooth. Glandular hairs less numerous. less Glandulars hairs thickly scattered VISCOUS. over plant, very viscous. Free bloomer. Blooms less freely. Shy seeder. Seeds very freely. Seed sets quickly. Seed sels slow. Seed germinales quickly. Seed germinales slowly. N. Sanderæ seed N. sylvuestris seed Seed-coals amber Lo opaque netled Seed-coat pale clear yellow, ridging with ridges of brown. of network less obvious. form of seed different Lo N. Sander being flatter and pear shaped and the size smaller. Eleven Plants : K, (N. Sanderæ X N. sylvestris) Corolla : Pink (in 5 shades) like the Leander Boat Club color. Tube : Short, color Pink. — Length 1 Lo 1 1/2 inches. Scenl : a faint perfume. Blossom : Diurnal. Pollen : Diurnal, plump oval and 1 or ? round (à per cent round, { in 20) very unequal, irregular in size, irregular in form. Habit of Branching horizontally, 2 of the plants trailers with smooth growth : foliage. Height : Habit of blossom: Upright or horizontal, never pendulous. Glandular hairs. Seed sets slowly (19 days). Seed germinates slowly (19 days). Foliage crinkled and smooth, numbers not reckoned. Blooms very freelv. Seeds very shyly. Seed of F, N. Sander >< N. sylvestris (seen under magnification). Seed coals some clear with highly ridged brown network of a peculiar form. not seen amongst other Nicotiana lypes and hybrids. It is a Mallese Cross of very regular pattern. —— others of the seed coals opaque with the same mallese cross pattern on them but the whole seed of a uniform pale chocolate. The prophecy for F, was shades of color from pale to dark and forms differentialed, which was fulfilled in the result. Segregalion in colour counted in the 11 plantes of F, : deepest, 5; medium, 6: palest, 2. 452 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Second germination (N. Sanderie >< N. sylvestris) of F, 8 plants, similar in characters Lo the first eleven plants described, selfed under protection : 9 Pranrs 07 PM. N. SañbeRE >< N° SYLVESTRIS : BLOSSONS TRACED ROUND : varialions of size 1x conouras 1909. Plant selfed miniature Darkest Pink. Palest Pink. blossom. Streaked Palest. o 25€ Ca Pollen form and size : extre- mely 2rregular:; crinkled foliage: (F; germinated 1911). Med. Pink. Streaked Palest. Streaked palest. Darkest Pink. Palest streaked. Darkest Pink. \ G) > Fig. 1. — Itis remarked here that the smaller blossoms are usually of the paler of the three sh des. F, — The sanre as F,, no change, but segregation, habit of growth and size of corolla more marked. Corolla : Same 5 shades of Pink. Marked segregalion in size. Tracings made of 9 corollas from 9 plants (fig. 1). Colors of F, reckoned. The two deeper Piaks, 170 plants. Palest Pink, 49 plants. H. HAIG-THOMAS. —- NICOTIANA CROSSES. 453 Pollen : oval and Round : 2 5rds oval Lo 1/5rd Round. eight : 1 ft. 6 inches tosft. first branch IS in- ches from ground. first branch at 9 inches (2 plants). Habitof growth : Tall erect : horizontal bran- ching at IS inches; — Dwarf erect : horizontal branching at 9 inches; — Trailing (2) (smooth fo- liage) (fig. 2). Foliage : 29 plants from one capsule recko- ned : Flat smooth, 6: — Slightly crinkled, 10: Much crinkled, 12 (fig. 9). Mutalion : On seven F, plants all the blossoms had Petaloid stamens. Pollen formsinF, and Sanderæ >< N. syl- vestris (fig. #). 16h Dec : À blossom was gathered from F, and a blossom from F, and placed in water. 21st Dec : Five days la- ter an anther was laken from F,blossomandthepol- len scattered on a dryslide. An anther was also taken from F, blossom and the pollen scallered on another dry slide. Placed under magnificalion the number of round grains to oval grains was seen Lo be one in twenty in F, an- ther, whilst in the F, an- ther the number of round grains {0 oval was 1/5rd round Lo ?3rds oval. and these round forms rernai- ned unchanged. At first a larger proportion of round grains were seen. some of (—_— Fig. 2. — Tvpes of trailing, ereet., and horizontal branching plants. (FE, N Sanderæ >< N. sylvestris). 154 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. which passed through the lransformalion from round Lo peglop shape, and then gradually through spindle form lo oval, as do a certain number ofthe Pollen Fig. 3. — Types of smooth leaf and crinkled leaf. (F, One capsule). (F3 N. Sanderæ >< N. sylvestris). grains in N. sylvestris but the proportion of 1/5rd remained round, and these numbers are what would be expected in F,if N. sylvestris pollen was recessive. Third Generation (N. Sinderæ N. syluestris). No change from F, and F, in form, habit and color. Il, HAIG-THOMAS. — NICOTIANA CROSSES. 455 The same segregalion occurring. F; Trailing habit (selfed) now germinated Lo test constaney of habit of orowth. F;, Miniature corolla (selfed) now germinaled lo test conslancy of size of corolla. Throughout these experiments {he same (reatment was given Lo all the plants connected with (hem. From this and other experiments in hybridising Nicotiana it would seem that a long tube and color have repelled one another. N. sylvestris characters occur in foliage, pollen and stem (erect IS inches before branching) slow ripening of seed, groups of colorless cells in the corolla and presence of scent. The appearance of so many forms of growth fluctuations and mulalions are evidence of hybrid disturbance, but the fact remains {hat F, and F; were constant to F, and when standing logether in flower, but for the labels, could not be distinguished apart. Nicotiana suaveolens >< N. Sandereæ. PARENTS : N. suaveolens (Ovule Parent) N Hab. Australia. There is a structural difference bet- ween this Nicotiana and all other . Sanderæ (Pollen Parent) Origin doublful (Hybrid from N. Forgetiana (?) slamens free. known cullivated forms, namely four of the stamens are adherent throughout their length with ses- sile anthers, the fifth being free. Pollen large oval. Foliage, small, dark green, Lexture leathery, nearly glabrous stalked smooth. Blossom Tinged white. Pollen small oval. Foliage larger pale green, soft tex- ture, Lhickly covered with glan- dular hairs, not stalked, crinkled. Blossom bright red. F2 plants. Blossom : Pale Purple (2 shades). Foliage : much crinkled and blistered, texture soft pale green, not stalked, thickly covered with glandular hairs. F, crossed inter se, Slamens Free. F, 7 plants. Blossom : 4 Purple, 5 White tinged purple lower surface. Foliage : 4 plants stalked, (he-texture, form and growth more ressembling N. suaveolens. — ? plants crinkled, blistered pale green, soft texture, have fohage of F,. Stamens free. If, as seems possible, N. suaveolens is an oldér form of Tobacco, the adhe- rent Stamens might be a recessive character, in which case the number of plants reared were scarcely sufficient. > Micropholographs of pollen (fig. 9 N. suaveolens, 1 N. 1 EF, Darker Purple. | F, Pale Purple. ). Sander, Nic. Sanderæ. N. Sanderæ >< N.sylvestris (F,). N. Sanderæ XX N. sylvestris (K2)- Miniature bloom, dwarf plant. N. Sander >< N. sylvestris (F,). N. Sander XX N. sylvestris (F3). Darkest Pink. Nic. sylrestris. 1 UE, d N. Sanderæ >< N. sylvestris (F,'. Large pale pink. L3 N. Sander XX N. sylvestris ls). Streaked pale pink. N. Sanderæ XX N. sylvestris (F,). Darkest Pink, Pollen Forms. IL. HAIG-THOMAS. — NICOTIANA CRONSES, 21 N. sylvestris (Ovule Parent) X N. affinis (Pollen Parent). N. sylvestris has round pollen. N. affinis has oval pollen. AI F, colored Red, Purple, and Tinged Whites have pollen form of N. af finis. F, P. cluster X F, P. cluster (inter se). 59 plants F, : Purple, 27; Tinged White, 12 (P. lower surface, W. upper surface) no reds. Form : N. affinis. Habit : N. affinis. F, P. Long style X F, P. Short style (interse). 28 plants F, : Purple, 25; Tinged White, 5; (P. lower surface, W. upper surface) no reds. Form : MN. affinis. Habit : N. affinis. Seven microphotographs of Pollen fig. 6). Pollen of each Parent, Pollen of five F, plants. ed is eliminaled. Color and long tube seem (o repulse each other in this cross, as in that between N. Sanderæ and N. sylvestris. All the colored Nicotiana species and varialions 1 have cullivated show 5 distinet shades in their colors, whether Pink Tobaccos or White with celored under surfaces, with the exceplion of one, a perennial, N. glauca, Which has pure yellow flowers of uniform evenness of shade. Nicotiana Pollen forms Much variely of form is found in Nicoliana pollen. The Fabacum seclion has the grealest variely of those examined and is characterised by the square grains and square-endeds ovals not seen in the garden species and variclies. N.sylvestris has round pollen, numbers estimated at 5/51hs Lo 2/5ths oval: these grains are perfect spheres and bigger than the oval grains. N. affinis, N. Sanderæ, Uheir hybrids, and N. aculifolix, all have oval pollen. N. suaveolens, an auslralian species with a distinel structural difference from all other Nicoliana, namely four sessile anthers and 1 free anther, has oval pollen, but the grains in this species are much larger (han the oval pollen of any of the others. N. glauca, a perennial, has oval pollen, amongst them an equilaieral triangular form is seen which is constant, A trefoil pollen grain 1s seen in all Nicoliana, some limes one in twenty, some limes one in fifly, but always present in every species and variely; this Lrefoil form is constant. Segregalion occurs When round and oval-bearing species are crossed : also when square and oval bearing species are crossed. IL was noliced, al the end of a sulley day, thal in blossoms of N. sylvestris the number of round grains was less, evaporation was supposed Lo be the cause. The following experiments were made Lo test this hypothesis. 158 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Experiment I. 261h July, 5-45 4m. — From a blossom of N. sylvestris gathered the pre- vious day some pollen was sprinkled on Lo a dry slide. Beneath the microscope all the grains were seen to be round, perfect spheres. 300 were counted, amongst which were only 3 oval grains. LU À ETAT 4 N. suaveolens. N. suaveolens. 55 minutes top light. Diaphragm closed. N. Sanderæ. £ & 50 # % æ N. suaveolens >< N. Sanderæ (F,). N. suaveolens >< N. Sanderæ (K,). Pale purple. Darker Purple. Fig. 5. — N. suaveolens, ovule parent. — N. Sanderæ. pollen parent. À group was chosen to be left in the field of observation, a central mass with isolated grains onutlying. All these were perfectly round and had no slit : alS8-1à a.m.,2 1/2 hours later, à Liny slil appeared in one isolated grain the cleft lenglthened the sphere changing Lo a pegtop form, ? other isolated grains of the central group now showed the cleft, changing Lo the pegtop shape. By 11-15 a.m. (he clefts had extended and the peglop forms had assumed diamond or spindle forms. } f The pollen which had been in sunshine was now in shade and up lo 1-50 p.m. no further change occurred. 27h July, 6 am. Same field of observation. The four isolated grains IL. HAIG-THOMAS. — NICOTIANA CROSSES. 459 süll retained the spindle form as did also a few grains on the central group bu the greater number of these were now a slender oval cleft from end to end. N. sylrestris. N. affinus. Ovule Parent. Pollen Parent. kr Fa « L Di . Le 4 * ® N. sylvestris >< N. affinis. N. sylvestris X N. affinis. 9% m. 40%. Nov. 2%5rd- W. uper. W. Lower surface. N. sylvestris >< N. affonis. \. sylvestris CN. affonis. Pollen 2? hours on slide keeps round form. P. Cluster. lig. 6. — Pollen from five different Plants of F,. N. sylvestris >< N. affinis. The pollen had been 2% hours under observalion il was expected Lo show further change when the sun again fell on the slide but nothing further happened. 160 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. 28th July. — Same field of observation. — No change, slide removed after being 48 hours under observation. Experiment I. N. affinis, an undehisced anther opened artificially. The pollen sprinkled on a dry slide, 1/2 (he grains were oval, cleft and 1/2 the grains round uncleft. Some water was dropped on Lo the slide, and a slip placed over. Behold à rapid transformation, the cleft oval began Lo fill and swell, the clefts disappeared and in less lime than it takes Lo write this, all the oval grains had become round. Experiment II N. affinis, one stamen only used. Pollen sprinkled on Lo à dry slide, all oval with 2 or 5 round. Pollen sprin- kled into a drop of water with slip placed over, all round with 2 or 3 oval. Nevertheless as the microphotos show a certain number of N. syluestris round pollen grains relain their form. This is also the case with (he triangular forms in N. glauca and the squares and other irregular forms in the Tabacum section. A glance al soie drawings made through {he microscope shows that these forms attain Lo ripeness without changing shape, for the smooth walls are split in all the forms, showing the granulated contents. CROISEMENTS DE TABACS RÉSUMÉ Nicotiana Sanderæ X N. affinis. Les expériences démontrent que la ségrégation des couleurs rouges el violeltes apparaît en F,. Les rouges F,, aulofécondés, donnent des F, rouges, violels et blancs. Les violets F,, autofécondés, donnent des F, violets et blanes, montrant ainsi que, dans ce dernier cas, le « rouge » est éliminé ou empêché de se manifester. N. sylvestris >< N. affinis produit, en F,. des rouges, des vialets et des blancs. Deux plantes violettes de F,, aulofécondées, produisirent, en différents semis, des F, violets et blancs; ce qui démontre à nouveau la suppression des « rouges » dans les F, violels, par suile de la présence d'un certain facleur qui empêche cette couleur de se produire. Dans ce croisement, la ségrégation du pollen fut observée. N. Sanderæ >< N. sylvestris. Dans ce croisement, F,, F,et F;se montrèrent lous semblables à la floraison dans la forme et la couleur de la corolle, avec trois Leintes différentes de rose: mais dans les trois générations, une ségrégation dans le port des plantes el dans Le le pollen fut observée. HAIG-THOMAS. — NICOTIANA CROSSES. 461 Observations sur la forme du pollen chez les Nicotian«. La plupart des Nicotiana ont les grains de pollen ovales, gros ou petits. Le N. suaveolens, espèce australienne, avec des anthères sessiles, possède des grains ovales. plus gros que dans les aulres espèces. La section des Tabacum est caractérisée par un certain nombre de grainsde pollen carrés el ovales à bout carrés, qui conservent leur forme. Le N. sylvestris est la seule espèce chez laquelle j'ai trouvé des grains de pollen ronds, conservant leur forme sphérique absolue après vingt-quatre heures d'exposition sur une lame de microscope (pholographies). La ségrégalion du pollen fut observée dans plusieurs croisements. 162 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. SUR L’AMÉLIORATION DE QUELQUES PLANTES A FLEURS ORNEMENTALES"! par W. PFITZER Horticulleur à Stuttgart (Allemagne). L'appéUt vient en mangeant. dit-on, et lorsque j'ai vu, lundi, les belles projections de M. Truffaut, j'ai écrit chez moi pour que l’on m'envoie quelques photographies én couleurs. C’est ainsi que je vais avoir l'honneur de vous projeter quelques fleurs que J'ai été heureux de perfeclionner par hybrida- tion, si j'ose m'exprimer ainsi. Les premières plantes sont des Bégonias bul- beux. J'ai élé élève à l'élablissement de Louis Van Houlle, à Gand, en 1875, c'est-à-dire quelques an- nées après l'introduction d'Asie du Begonia Veitchi, et à l'époque où l’on reçut le Begonia boliviensis. Il est incroyable de penser que ces deux espèces ont donné des plantes que l’on cultive aujourd'hui par millions. La fleur du Begonia Veilchi élait d'un port érigé et de grand effel, mais le moindre coup de vent l’abimait, tandis que le Begonia boliviensis avait les fleurs plus robustes, mais penchées, el Phot. Maquus. M. Prirzer. a sans grand intérêt. Relourné chez moi, je me suis mis à hybrider les Bégonias bulbeux. C’élait au moment où l’on a vu apparailre les doubles. Après quelques années, j'ai trouvé, dans les formes simples, les premiers commencements d'ondulation des pélales. J'ai immédiatement essayé de perfectionner celle race ondulée par des hybridations continuelles el j'ai aujourd'hui l'honneur de vous présenter les résullals obtenus dans un espace de 20 années. (Projections.) Je suis venu à Paris il y a une trentaine d'années, pour voir les cultures de Glaïeuls gandavensis de M. Souchet, et cela m'a donné l'idée de travailler aussi celle plante; surtout dans la race gandavensis, mais en utilisant aussi les superbes variétés de Lemoinei et de nanceianus. J'ai maintenant environ 10.000 numéros: mais celle quantilé est nécessaire pour arriver à lrouver la centaine de plantes dont j'ai besoin, parce que l’on ne sail jamais laquelle de ces plantes donnera une mulüplication facile et laquelle restera la plus saine. C’est spécialement une nouveauté de gandavensis à fleurs jaunes nommée « Schwaben » dont je présente une projection. Celle variélé conslilue, avec celle à fleurs blanches, à laquelle j'ai donné le nom de « Europa », l'un des meilleurs résullals que j'aie obtenus en glaïeuls jusqu’à ce jour. Pour terminer je présente une projection d'un champ de sauge, de la variété « Feuerball », résultat de longues années de sélection. Je dois, en ce qui concerne 1. Communication faite à la cinquième séance de la Conférence. W. PFLTZER. = SUR L'AMÉLIORATION DE QUELQUES PLANTES. 405 la sauge, un certain nombre d'indications à M. Jules Chrétien, du Pare de la Tète d'Or, à Lyon, qui a beaucoup travaillé cette plante. Dans ma jeunesse on ne connaissait qu'un Salvia splendens ne commencant à fleurir que peu de temps avant les gelées d'automne. On a aujourd'hui une plante qui fleuri pendant tout l'été. Begonia tuberosa crispa. ON THE IMPROVEMENT OF SOME ORNAMENTAL FLOWERING PLANTS SUMMARY Beyonia tuberosu crispa. The author began to hybridize tuberous Be- gonias about ISSO. IE was at (hat lime that doubling first occurred in these plants. After working for some years, a slight wave in the pelals of some single flowers was noliced, and hybridization was conlinued with à view lo impro- ving this character, the result being a fully waved flover. Gladiolus gandavensis and (he variety Lemoinei, have been largely used in hybridizing, and many beautiful forms have been produced, among others à yellow form called « Schwaben » and a white form « Europa ». A much improved form of Sulvia splendens, called « Feuerball » has resul- ted from long and patient selection. Coloured photographs of the above plants were shown. 164 IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. RECHERCHES DE VARIÉTÉS FRUITIÈRES NOUVELLES" Par A. NOMBLOT Horticulteur-Pépiniériste à Bourg-la-Reine (Seine). Vous excuserez un profane comme moi d'avoir l'audace de prendre la parole ici et de vous ramener aux horizons modestes de la pratique, après avoir plané dans les sphères azurées de la science pure. Mais M. le professeur Baleson a dit, lundi soir, que le Congrès de génétique devait comprendre tout à la fois sous une symbiose spéciale, les hommes de science et de pralique, ajoutant que les premiers devaient éclairer les seconds, el que ceux-ci de- vaient indiquer la voie à suivre, le but le plus urgent à allemdre. Or, si je me félicile d'avoir suivi ce Congrès, si J'admire comme il convient les communications du plus haut intérêl qui y ont été faites, je dois constater aussi que les professionnels n'y ont pas pris une grande part ; c'est qu'il ne suffit pas de proclamer une vérité, il faut encore lui donner la réalilé féconde, et c'est dans celle pensée que je m'aulorise à prendre la parole, comme praticien Phot. H. Manuel. M. À. NoueLor. observateur et semeur en Arboriculture fruilière. Nous sommes à la recherche de bonnes variétés fruilières nouvelles, ayant conslalé que nos anciennes disparaissent les unes après les autres sans être remplacées, mais nous ne savons trop comment nous y prendre. Dans la deuxième partie du xix! siècle, si nous examinons le poirier notam- ment, à part quelques variélés lelles que : Beurré Naghin, Beurré d'Amanlis, André Desportes, la France, Triomphe de Vienne, Charles-Ernest, Comtesse de ’aris, le Leclier, el quelques autres qui n’ont pas encore fait leurs preuves, on n'a rien oblenu de remarquable, en France lout au moins: le plus grand nombre des nouveautés manquent de vigueur. Il nous faut remonter à la période de Van Mons, célèbre pomologue belge (1765-1842) pour trouver une série importante de nouveaulés qui sont encore les meilleures de nos jours el parmi lesquelles nous pouvons citer dans l'ordre de leur origine de 1820 à 1845 : Beurré Diel, Joséphine de Malines, Beurré Giffard, Triomphe de Jodoigne. Nec plus ultra Meuris, Beurré superfin, Doyenné du Comice, Olivier de Serres, Fondante des Bois, Beurré Brelonneau, Soldat laboureur, Seigneur Esperen, Beurré Dumont, Nouveau Poileau, Madame Treyve, Passe Crassane, Beurré Bachelier, Conseiller à la Cour, Beurré Hardy, Beurré Clairgeau. D'autres variétés plus anciennes. telles que Duchesse d'Angoulème, 1. Communication faite à la cinquième séance de la Conférence. A. NOMBLOT. —— RECHERCHES DE VARIÉTÉS FRUITIÈRES NOUVELLES. 165 Doyenné d'Alençon, Louise-Bonne, Williams, Passe-Colmar, Fondante du Paniselle, Beurré Picquery, Beurré d'Hardenpont, Beurré gris, Doyenné d'hiver, Clapps'favorite, Doyenné de juillet, dont plusieurs sont d'origine inconnue et sortent des bois el des haies: la moitié environ nous viennent de Belgique. C'est vous dire que la méthode que nous allons examiner et qui pourra vous faire sourire, avait du bon, puisqu'elle a élé couronnée par le succès. Van Mons, qui publia un ouvrage, en 1895, Les Arbres fruitiers, leur culture en Belgique et leur propagation par la graine où Pomonie expérimentale et raisonnée, nous dit qu'il n'avait pas de méthode, il a opéré en grand el liré de ses observations les indications suivantes. Il est parti, ayant confiance dans la varialion et l'amélioration par le semis successif en ligne directe avee, à l'origine, les stimulants de culture el de milieux ; il a pu ainsi aller pour le poirier jusqu'à la huitième généralion. Il a opéré la sélection d’après les caractères suivants Port : érigé pour les rameaux latéraux. Rameaux : moyens, cassants, à mérithalles courts. Yeux : moyens avec coussinets peu saillants. Feuilles : larges et dentées. Épines : à yeux nombreux. Écorce : lisse, douce au toucher. mouchelée par groupes brun ou noisellte, gris foncé, duveteuse, ele. L'aspect se rapprochant de nos variétés domestiques offrant le plus de chances de qualité. Il a repoussé l'idée de faire souche avec la graine de nos meilleures variétés cultivées, considérant qu'elles n'étaient plus perfectibles el que, faliguées par l’âge et la greffe, elles ne pouvaient que régresser. Sa préférence allait aux pépins des variétés, espèces ou sous-espèces spontanées ou sub-spon- tanées soumises à la culture et il a dit que la plupart de nos bons fruits prove- naient de nos variétés indigènes dont on avait augmenté la beauté, la grosseur et la saveur par la culture. Van Mons a, d'autre part, remarqué : 1° Que les variétés d'obtention récente sont dans une période de variation facile, mais qu'elles perdent cette faculté avec l’âge. 2° Que les égrains de semis sont fertiles d'autant plus jeunes qu'ils sont issus en ligne droite d’une génération qui s'éloigne davantage numériquement de la première. 9° Que dans les semis en ligne directe, la variation et l'amélioration s'accen- tuent à chaque génération pendant un temps variable pour ensuite régresser. 4° Que la beauté et la qualité du fruit progressaient en même temps que la beauté de l'arbre. Ce qui a pu faire dire à Van Mons qu'à la 3° ou 4° génération chez les fruits à noyau, el à la 5°, 6° ou 7° chez les fruits à pépins, il n'y a plus de mauvais fruits. Il dit aussi : F, beaucoup de laids ou tout laids, F, peu de beaux, beaucoup de laids, F; partie de beaux, partie de laids, F,, beaucoup de beaux, pas de laids. IV® CONFÉR. INTERN. DE GÉNÉTIQUE. sil 166 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Van Mons n'a pas praliqué la fécondation artificielle, il l'a même repoussée comme insuflisante dans ses résultats, désirant plus améliorer que varier. Il a nié la fécondation croisée nalurelle. Nous nous hâlons de dire que nous ne saurions ici le suivre el nous pensons au contraire qu'il a plus bénéficié de la fécondation qu'il ne la soupçonné. Muni de ces renseignements el de quelques données sur les variations fluctuantes el permanentes el sur les mulations, nous avons semé dans nos pépinières de Bourg-la-Reine, il y a une dizaine d'années, des graines de fruits à noyau, à pépins, de variélés récentes el anciennes, avec el sans fécondation préalable. Nous avons récollé des fruits sur la plupart des arbres fruitiers à noyau el les arbres à pépins commencent à produire. Nous avons eu de très bonnes variétés et de très mauvaises, d’autres de valeur intermédiaire. Nous devons ajouler que nous avions récollé la plupart des noyaux de cerises et de prunes sur des arbres surgreffés par plusieurs variélés sur le même pied pour mise au point de la collection et addition annuelle des acquisitions : nous pensions ainsi bénéficier, non pas de la coalescence des plasmas, mais de la variation par contact el voisinage des organes sexuels; il y a eu variation et aussi fixilé relative dans les types. Entre lemps, nous avons élé mis au courant des recherches des génélisles el des publications sur la loi de Mendel. Nous avons alors étudié le moyen de l'utiliser pour trouver une nouvelle voie ou nous éclairer dans celle que nous suivions. Mais nous avons vu qu'il fallait unir chez les individus des paires de carac- tères différentiels et qu'ils soient fixés pour ces caractères. Nous avons examiné les gamètes et leur combinaison dans les zygotes, nous avons suivi la voie des générations avec dominants el récessifs, la ségrégation, puis l'absence de caractères, ou le rôle troublant de caractères en masquant d’autres, etc. etc. Nous commencions cependant à nous y familiariser quand nous nous sommes aperçu, nous aurions dû commencer par là, que nous n'avions pas de matériel à caractères fixes, et il faut croire que nous n'étions pas les seuls, puisque peu de travaux ont été entrepris dans celte branche: il est vrai qu'elle est obscure, de très longue haleine et à caractères singulièrement nombreux quand on considère l'arbre dans sa vigueur, son port, sa robustesse el sa résistance aux maladies el aux insectes, sa fertilité; ou le fruit dans sa beauté, sa qualité, sa grosseur, son époque de maturité el son adaptation aux différents milieux, elc. Il ne nous restait plus qu'à chercher dans les jeunes plants à l'étude quel- ques indicalions susceplibles de nous servir de points de départ. Or, l'examen des descendants issus soil de graines provenant de fruils non fécondés, mais de variélés pour la plupart récentes, soit de fécondalion, soit de bons fruits ancieus, nous a donné les résullals suivants : Cerisier : nous avons conslalé la fixilé relative dans les Lypes de bigar- reaulier, guignier, griollier, Montmorency, anglaise, Morello. ete. Prunier : nous avons obtenu une fixité relalive des types mirabellier, reine-claudier et quetschier. Pêcher : une fixilé relative s’est manifestée dans quelques variélés, notam- ment dans la « Reine des Vergers ». A. NOMBLOT, — RECHERCHES DE VARIÉ! ËS FRUITIÈRES NOUVELLES. 467 Pommier : à la première généralion, nous avons obtenu des sujels de tous les caractères végélalifs sans rapport direct avec la variété mère. Poirier : comme le pommier n’est pas fidèle dans sa descendance au point de vue de l'arbre, nous avons obtenu de Lout, sauf les caractères des parents. Poussant plus loin l'examen des cerisiers chez les variélés, nous avons constalé que plusieurs sujets d’un même semis de guigne blanche ou Princesse avaient entre eux beaucoup d'analogie, comme d’ailleurs avec la mère; une nuance plus ou moins rosée de l'épiderme seule les différenciail : sur Ja variété de guigne la Chalonnaise, plusieurs individus d’un même semis nous ont donné des fruits très voisins à Lous égards el nous pensons que les changements importants que nous avons observés dans un semis de bigarreau Donnissen, nous donnant un bigarreau noir très hätif, sont plutôt le résultat d'une erreur malérielle dans la manipulalion des plants, lors des repiquages, à moins de retour à des caractères ancestraux qui nous échappent. Contrairement à ce qu'a constaté M. Hurst, les fruits sont fertiles chez nous sans fécondation artificielle et nos graines germent très bien. I n'est pas utile de développer ici les moyens à employer pour la mise à fruit des sujels de semis, mais nous devons dire que nous contestons le bien fondé de la greffe pour hâter cette mise à fruit; d'abord ce procédé n'a pas donné de résultats concluants, et de plus, on ne doil pas, à notre sens, multi- plier un sujet avant la formalion de son élat adulte : or, dès qu'il est adulte, il produit naturellement et donne ce qu'il peut donner el permel une longue lignée dont les débuts ne sont pas indifférents. Bref, nous pensons qu'on peut entreprendre avec le cerisier, le prunier el le pècher des recherches par une application relative de la loi de Mendel, d'autant plus que la fertilité apparait à 2 ou 5 ans chez les pêchers, # ou à chez les cerisiers Lypes bigarreautiers el guigniers, à où 6 chez les cerisiers propre- ment dits el chez les pruniers. Pour le poirier el le pommier, c'est beaucoup plus difficile et il y aura là un travail de début assez obscur, mais 1l y a un avantage, c'est d'oblenir de bons fruits à mulliplier par voie agamique. On pourrail aussi rechercher les Lypes spontanés el sub-spontanés el les soumettre à la culture. Dans lous les cas, nous repoussons comme possible, au moins en l'état actuel des choses, la coalescence des plasmas, la voie asexuelle préconisée par M. le docteur Gautier. Prenons, en somme, ce qu'il y a eu de bon dans Van Mons el fécondons-en la méthode avec les connaissances actuelles; c'est sur ce vœu que je conclus, el je termine en vous demandant d'associer la science à nos recherches prali- ques pour votre gloire, pour nos succès, pour la prospérilé de lhorticullure. NEW VARIETIES OF FRUITS SUMMARY The work here described has been performed with the object of procuring new varielies of fruit trees. In considering the new varielies of Pears produced during the latter half EUR IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. of Lhe 19{h century, iLis noliceable That, with the exceplion of à few such as Beurré d'Amanlis, Charles Ernest, La France, ete, nothing of value has been obtained. The varielies that are sûüll most generally grown and {hat are consi- dered the best, are due Lo Van Mons, the celebraled Belgian (1763-1842. They include the following varielies, which appeared in the years 1820-1845: Beurré Diel, Joséphine de Malines, Doyenné du Comice, Olivier de Serres, Beurré Iardy, Beurré Clairgeau, elc. We owe other varielies of still earlier date Lo the Belgian growers, while others are of unknown origin, or were found in the woods and hedges. Van Mons, in a work published in 1825, describes his melhod of procedure. Ie preferred not Lo use seed from the best cullivated varielies, but Lo grow the offspring of wild forms, and these descendants for several generalions. He depended on favourable condilions to increase the size and improve the flavour of the fruit. Van Mons did not hybridize and did not believe That cross ferlilization oceurs in nature: but il is possible Lo dilfer from him in this, and il seems probable that cross ferlilizalion occurring without his knowledge was an important factor in his success. About ten years have passed since our first fruit sowing of seed from diffe- rent varielies of fruit Lrees, some of which were cross fertilized, in our Nursery al Bourg-la-Reine. Fruit has now been oblained from many of the stone fruil trees, and from some apples and pears, and some good varielies have been oblained, among many of indifferent quality. Mille endeavouring Lo profit by the discoveries of Mendel, we cannot claim Lo have reached very definite results owing to the large number of characters involved, the absence of any fixed Lypes, and the length of time required for expe- mental breeding of fruit (rees. AIT (hat could be done was to examine the forms arising from non-fertilized fruits, with the following results : Cherry : We have shown that cerlain types as the Bigarreau, Morello. Black Heart, ele, possess some degree of fixity. Plum : The Mirabelle plum, and the Greengage, have come more or less true Lo lype. Peach : Cerlain lypes. nolably “ Reine des Vergers ”, have proved Lo be relalively fixed. Æpples : In the first generation we have oblained many forms varving in their vegetalive characters, and not resembling the maternal parent. Pear: The results have been similar Lo those obtained in (he case of the Apple. Without going deeply into the question of the methods for shortening the Lime that elapses before fruilting begins, we may say that we doubt whether grafling has the desired effect. We have found that Peaches may bear after Lvo or three years, Cherries after four or five years, Plums after five or six years, but for Apples and Pears, the vegelalive period is much longer. H. FEDERLEY, — SUR UN CAS D'HÉRÉDITÉ GYNÉPHORE DANS UNE ESPÈCE DE PAPILLON, 469 SUR UN CAS D'HÉRÉDITÉ GYNÉPHORE DANS UNE ESPÈCE DE PAPILLON! Par le D' Harry FEDERLEY Professeur de zoologie à l'Université d'Helsinglors (Finlande). Dans un travail paru il y a peu de temps(en 1911), sur les phénomènes de lhé- rédité dans le genre de papillons Pygæra, j'ai montré combien grandes sont les corrélations entre le sexe el l'idioplasma el men- Ra lionné différents cas dans lesquels Fhérédité est délournée de son mode ordinaire par ces corréla- Lions. Par le croisement des 2 espèces de Pygœæra curtula Sel P. anachoreta ?, lesquels ne mon- trent aucun dimorphisme sexuel, on oblint des individus sexués qui se distüinguaient nettement déjà dans la petite chenille, et non seulement dans la couleur et la forme, mais aussi dans la grandeur du corps, la manière de vivre et de se développer. Malheureusement, il ne fut pas possible d'oh- tenir la génération F,, car la femelle était stérile; cest pourquoi, jusqu à présent, il n'a pas élé pos- sible d'analyser ce phénomène héréditaire particu- lier. Phot. Bischof] M. Fenenrer. Par mes expériences répélées dans le genre Pygæra, J'ai réussi néanmoins à fixer un cas dans lequelles corrélations entre le soma et le sexe sont très frappantes et qui tranche la question sur la vie el la mort des sexes. Il s'agit d'un cas « d'hérédilé gvné- phore », comme l'appelle Plate (1911) à propos d'une maladie, ou plus justement d'une anomalie transportée par des femmes paraissant saines, lesquelles trans- mellent .ce caractère à l'élal latent — à leurs fils (et seulement à la moilié), mais, de leur descendance femelle, 50 pour 100 est épargné, quant au reste il se comporte dans la suite comme la mère, Je voulais élargir cet aperçu en y fai- sant entrer tous les cas dans lesquels les individus mâles seuls deviennent ma- lades, tandis que les femelles, saines apparemment, jouent le rôle de conduc- trices de la maladie et la transmettent de génération en génération. Pour mes expériences, je fis venir de chez un naturaliste de Berlin un cer- ain nombre de cocons de Pygæra pigra Hufn. Une femelle éclose de ces cocons fut accouplée à un mâle provenant de Finlande, le résultat de cette éducation ne me donna que des femelles; c'est pourquoi je crus tout d'abord avoir obtenu une éducation dans laquelle tous les individus étaient déterminés femelles, comme de tels cas sont parfois mentionnés dans les ouvrages. Un essai de cette éducation me prouva cependant qu'elle n'avait rien à voir avec la question de la détermination du sexe, mais, au contraire, que l'adoplion de l'opinion que tous les mâles étaient morts dans l'œuf ou out à fail jeunes élait bien plus vraisemblable. 1. Communication faite à la cinquième séance de la Conférence. 470 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Celle conjecture fut confirmée dans la généralion suivante. Le Tableau N°f montrele développementde la dite éducation de pigraen 1910. Tableau 1 — pigra { (Finlande) >< pigra ? (Allemagne). ŒUFS NYMPIES | A À ——_— ÉDUCATION NOMURE CHENILLES SEXF TOTAI FECONDES ÉCLOSES NON OBSERVÉ | Ne 12. 1910. 175 162 5e EEE Comme il ressort de ce tableau, la plupart des chenilles moururent dans l'œuf ou ne purent pas percer l enveloppe de l'œuf. Des 58 restantes, 15 furent encore perdues (dont 9 seulement devin- rent adultes). Les 45 chenilles restantes se transformèrent en nymphes, desquelles 6 moururent sans que le sexe en ail pu être déterminé: ce pendant, il s'agissait probablement de femelles. Les autres 39 nymphes étaient toutes femelles. Il fallait donc admettre que, dans les chenilles qui ne parvinrent pas à l'état adulte, Ja plupart appartenail au sexe mâle. À Celle observation poussail à découvrir les causes de l'attitude des femelles, el, dans ce but, au printemps 1911, les femelles écloses de l'éducation n° 12 furent accouplées avec des mâles d’une éducation (n° 10) — faite par moi en même Lemps — d'une provenance allemande pure. Les résultats en sont consignés dans le tableau N° 2. Mableau LL "pigra GNU pigTa CNNON2: ŒUFS CHENILLES NYMPHES PT = = SR — | MORTES DE MORTES CHENILLES = | ÉDUCATION Be LA MALADIE DE|NE LA MALADIL SAINES £ | Z É L'HÉMOLYMPNE L'INTESTINS PRÉPARÉES Œ Fe A . ne el 4 A ” = « Il 7 F £2 Z P No 6 191! 178 178 159 25 ee _ 9 ] 4 — 82 _ 1) | eo " CE = » 4 [4 l 175 [B] 14 12 — — 6 — 5 [ 62 — 2Y | _ | à) 198 J1 189 14 — 9 9 Il fl 129 _— 64 | |} — | | bol 590 471 79 — 5 17 2 16 2 216 || — 197 = = = — En comparant le tableau n° 1 el le n° 2, il s'ensuit que, dans les éducalions 6, TelS (1911), les chenilles mortes dans l'œuf forment un pourcentage relati- vement plus petit et que la majorité des individus seulement périrent comme chenilles. Dans d'aussi grandes éducations que les précédentes, il est inévitable qu'une partie des animaux nouvellement éclos soit perdue (soil à cause de la nourriture, soit à cause de la captivité dans laquelle ils vivent). La détermination du sexe de ces animaux demande beaucoup de peine et beaucoup de temps. Les chenilles mortes loules jeunes furent laissées de côté, landis que celles qui moururent plus tard, à la fin du second stade, furent exa- minces au point de vue sexuel. Comme les pertes les plus sensibles se produisent normalement dans les premiers Lempsdela vie deschenilles, c'estce qui explique la grande différence en_ tre le nombre de chenilles éeloses (471) et celui de celles qui furent examinées (276). I. KEDERLEY. — SUR UN CAS D'HÉRÉDITÉ GYNÉPHORE DANS UNE ESPÈCE DE PAPILLON. 471 Ce qui saute tout de suite aux yeux par l'examen des tableaux, c’est qu'en tout 79 chenilles mâles furent malades, tandis qu'aucune femelle ne fut atteinte, et que tous ces mâles furent détruits, c'est pourquoi les 157 nymphes obtenues furent toutes des femelles. Celte maladie particulière que je n'avais jamais observée et dont — à ma connaissance — il n'est fait mention dans avcun ouvrage, est caractérisée par des gonflements parliels de la peau des chenilles qui devient le plus souvent pàle — les gonflements prennent plus lard la forme d'épaisses prolubérances où figurent des bosses en forme de bulles presque incelores. — On les rencontre sur toute la surface du corps à l'exception de la tête el je les ai même lrouvées sur le issu fortement chitineux des pattes noires du thorax, lesquelles deviennent d'une couleur claire el même à moitié transparentes. Très souvent, le prothorax est fortement enflé. Quand on ouvre une de ces chenilles, on remarque par l'obser- valion macroscopique que les organes internes (les sexuels ÿ compris) n'ont pas changé, du moins apparemment. Par contre, dans l'hémolymphe, on trouve des srumeaux de consistance gélalineuse, qui généralement sont très fréquents aux alentours des parties boursouflées de la peau. Un certain nombre de chenilles malades fut isolé des aulres, parce que j'avais toul.d'abord l'intention d'étudier le cours de la maladie el ensuite l'espé- rance de pouvoir transformer en nymphe une des chenilles malades, d'obtenir peut-être un mâle et de l'accoupler avec une femelle de la même éducation ou avec une femelle saine pour analyser, si cela était possible, l'hérédité de la maladie. La maladie ne montra cependant aueun changement extérieur important. Dans quelques cas, une décroissance de l'enflure fut observée. Malgré tout. les chenilles cessèrent de manger el se ratatinèrent peu à peu sans qu'il y eut d'écoulement par la bouche ou par l'orifice anal(comme c'est le cas dans la maladie d’intestins). Comme on peut le voir dans le tableau, je ne pus réussir à faire transformer en nymphe aucune des chenilles malades. Il ne m'a pas encore été malheureuse- ment possible d'examiner les chenilles malades au point de vue microscopique. c'est pourquoi j'en suis réduit à la description des phénomènes extérieurs. Les pigra ? 9 de l'éducation n° 12 (1910) furent — en outre des éducations de pigra purs — croisés avec des cwrlula 4 4 — 8 de ces hybrides donnèrent de la semence — (le 5° tableau indique la marche de la maladie parmi eux). Tableau II. — curtula GK pigra $ N° 12. ŒUES CHENILLES NYMPHES a ——— a. a = = MORTES DE MORTES CHENILLES EDUCATION = Fs LA MALADIE DE|DE LA MABADIT SAINES = © |liuémouvwene | p'iNresrixs PRÉPARÉES | £ È 7 D. = — ; o o > à IE e IN 22 41911 926% 9ù 2 ; — — — — 5) 16 — K 95 » 209 100 97 5 — 5 8 — — Il 19 — % De Pen PTIT OR EERRE AN Er Se Q v n 2% » 9 ? 2% 6 = | = | à re 2 DIE S 97 » 217 129 4l F — 1 7 _ = à 50 — 14 2% » 918 | 153 | 51 1 — | = (] = = ANS | = | 29 ; 9 9 ? 9 DIE 1 = | = 1 55111 |. 50 » 201 152 76 [A] — 1 17 = — 17 ol — l | | 1 AA 5 56 — 5) 51 209 — 69 472 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉ NÉTIQUE. Nous trouvons également dans les éducations d'hybrides les mêmes pro- portions que dans les éducations de pigra purs. #1 mâles sont morts de la ma- ladie de lhémolymphe, tandis que les femelles, dans T éducations, n'ont mon- tré aucun symptôme de la maladie et que ? individus seulement furent malades dans l'éducation 29. Cependant les symptômes étaient si peu caractérisés qu'il pourrait s'agir là de tout autre cause. Par contre, 56 femelles moururent de maladie d'intestins, comme c'est presque toujours le cas dans les éducalions hybrides. Dans ces 8 éducations hybrides je n'oblins, comme dans les éducations de pigra purs, que des nymphes femelles exclusivement. Il ressort de mes expériences que dans Pygæra pigra, il existe une maladie qui allaque seulement les mâles, lesquels sans exceplion meurent, Landis que les femelles paraissent rester saines et se développent, mais possèdent cependant celle maladie à l’état latent et la transmettent à la généralion suivante. Dans celle nouvelle génération, la maladie se comporte de la même façon, détrui- sant les mâles, épargnant les femelles qui transmettent de nouveau ce même caractère à leurs descendants. I faut complètement écarter l'hypothèse que la maladie, dans les éduca- lions n°° 6-8 (1911), est peut-être apportée par les mâles, car 1° dans’les éduca- Lions d'hybrides n°5 22-50 (1911) où la maladie a sévi également, le père élait un curtula, et 2% dans le croisement contraire pigra < pigra 46 £ et 150 ® 9, soit pour 100 © © respectivement 44,2 et 55,4 44. Par contre, d'après Slandfuss (1896), dans les papillons il y a 100 © © pour 106 47, aussi, est-il vraisemblablement bien possible que dans mes éducations il soit mort de la dite maladie un nombre bien plus considérable de chenilles mâles que celles que j'ai observées. Dans l'éducation n° 12 (1910) — comme je l'ai déjà dit — Ja plus grande partie mourut sans aucun doute dans les œufs. Ci-après un tableau qui montrera l'hérédité de la maladie dans les éduca- lions de pigra. Les signes blancs représentent les individus sains; les noirs, les malades; et les blancs avec un point à l'intérieur ceux qui possèdent la maladie à l'état latent!. Chaque signe des F, et F, générations indique environ 10 individus. (Comparez avec le tableau IT où les chiffres sont exactement indiqués.) 1. Les plus jeunes femelles n’ont pas encore ét5 examinées. H. FEDERLEY, — SUR UN CAS D'HÉRÉDITÉ GYNÉPHORE DANS UNE ESPÈCE DE PAPILLON. 473 Bien que je n'aie pu encore fixer la nature réelle de la maladie de l’hémo- lymphe, je voudrais cependant parler, en quelques mots, de la manière pro- bable de son (transport ou de son hérédité sur la descendance. On pourrail s'imaginer que celle maladie est due à un microorganisme quelconque el que celui-ci ne pourrait être transporté que par le plasma des œufs; par contre le transport par la cellule reproductrice mâle serait impossible, comme cela est démontré pour la pébrine du ver à soie. En admettant ceci, il serait paruculièrement remarquable que le microor- ganisme ne prospéräl pas el ne se mullipliâäl pas dans les œufs femelles et, cependant, qu'il se rencontrâl dans tous les œufs issus de ces individus femelles, ce qui ferait supposer qu'il ait pu se multiplier dans l'ovaire et, de celle manière, parvenir à chaque œuf; ce qu'on se représente difficilement. En dehors de cela, on pourrait avoir recours, pour l’éclaircissement de la conduite différente du parasite dans l'œuf mâle et dans l'œuf femelle, à « une prédisposilion spécifique sexuelle » de l'organisme femelle et imputer à celle-ci l'élat d'inactivité dans lequel le parasite reste; mais ceci entrainerail nécessai- rement un élal d'idiosynerasie chez ce dernier au plus haut degré, el nous tomberions alors d'hypothèse en hypothèse. C'est pourquoi la théorie de l'existence d'un parasite provoquant la maladie el ne trouvant seulement que chez les individus mâles un substraltum lui convenant, me parait peu vraisemblable, et je suis d'autant plus convaincu de ce que j'avance, que, jusqu'ici, il n’a pas été possible de démontrer une influence spécifique des organes sexuels sur le soma dans les papillons. Correns (1909) a, il est vrai, montré dans différentes plantes que la pana- chure ne peut être transmise que par l’ovule à la descendance, en échange de quoi les grains de pollen de plantes panachées croisées avec des vertes ne donnent seulement que des plantes vertes. Ici, les raisons sont tout à fait autres. Les facteurs de la maladie qui se montrent dans la panachure sont liés en quelque sorte au plasma de l'œuf; par contre le noyau de la cellule sexuelle est complètement normal, c'est pourquoi la cellule mâle, dont le noyau seulement — pas le plasma — pénètre dans la cellule de l'œuf, ne peut transporter la maladie. De plus la manière différente dont se comporte la maladie suivant les sexes n'existe pas ici, puisque les plantes élaient hermaphrodites: ainsi la transmission de la panachure et celle de la maladie de l’hémolymphe ne sont donc pas des phénomènes parallèles. C'est pourquoi, il me paraît plus vraisemblable que, dans la maladie de l’hémolymphe, nous avons à faire réellement à un cas héréditaire véritable, dans lequel l’anomalie est transmise par des facteurs héréditaires de génération en généralion. Des cas où l'hérédité est limitée par le sexe ont été fréquemment cilés par les auteurs. Ces cas forment un groupe dans lequel la dominance d’une particu- larité est déterminée par le sexe. Je citerai pour mémoire les cornes des mou- tons, la couleur des espèces de Colias philodice et (. edusa (Gerould, 1911), ete... Dans tous les exemples connus, la dominance est supprimée dans le sexe femelle, jamais, par contre, dans le mâle. À cette catégorie doivent être rappro- chés probablement les cas d’hérédité des différentes anomalies chez l'homme, sur lesquelles nous reviendrons plus tard. Un autre groupe de cas de limitalion sexuelle au point de vue héréditaire est formé par ceux dont un caractère est repoussé par le sexe. À ce groupe 47 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. appartiennent les expériences connues de Doncaster et de Raynor sur la pha- lène du groseillier el sa variété lacticolor. Ici la répulsion a lieu entre le caractère laclicolor et le sexe mâle. Pearl et Surface ont prouvé par leurs expériences que cela se passait d’une façon semblable dans l'hérédité des lachelures grises des coqs Plymouth Rock. Des cas semblables sont encore connus. Je n'en cilerai qu'un seul — sur l'hérédité de la couleur des yeux chez la mouche Drosophila — qui, d'après les recherches de Morgan, présente un cas opposé de répulsion entre le sexe et le caractère : celle répulsion survient entre le sexe femelle et le caractère couleur. D'un intérêt particulier pour nous sont les différentes anomalies chez l'homme, dont Baleson, Thomson et avant tout Merzhacher citent un grand nombre. Parmi les plus importantes, citons une forme d'atrophie musculaire. l'hémophilie, l'héméralopie et le dallonisme, la myopie, elc..., ainsi que cer- Laines perturbalions du système nerveux. Toutes les maladies nommées apparaissent presque exclusivement chez les hommes, exceplionnellement chez les femmes, ce que Baleson explique en disant que le sexe femelle possède un facteur » d’obslacle » qui manque au sexe mâle. \ Ce facteur d'obstacle peut supprimer le développement de la maladie dans le cas où elle apparaît en élat hétérozygote, c’est-à-dire qu'elle reste inactive ou récessive. Par contre, elle peut dominer chez l'homme, et par suite de cela, il tombe malade. Les femmes homozygotes seules deviennent malades parce que le facteur d'obstacle devant la double présence de la maladie est impuissant. Comme le facteur maladie d'une femme hélérozygole, par le mariage de celle dernière avec un homme normal, est partagé, suivant les règles mendé- liennes, dans la moitié de la descendance, il s'ensuit que la moilié du nombre des fils se trouve malade et que la moitié du nombre des filles possède de nou- veau le facteur maladie à l’état hétérozygote et le propage de nouveau bien que ces filles hétérozygotes paraissent elles-mêmes saines. Ainsi s'explique le rôle des femmes comme conducetrices de la maladie. Plate, qui d’une facon générale se rallie à Bateson, en considérant le fac- teur W (sexe féminin) comme épislatique sur K (facteur maladie) a de plus exposé l'hypothèse qu'un gamètle qui contient le facteur K n’est pas capable de faire évoluer un œuf mâle sain, ce qui explique pourquoi des pères malades on presque loujours des enfants sains. La grande concordance entre les tables généalogiques des différentes ano- malies chez l'homme et l'hypothèse de Plate fait celte dernière très vraisem- blable. Cependant elle n’explique pas pourquoi, par exemple, les descendants fémi- nins de pères malades ne possèdent pas aussi la maladie à l’état lalent, ce qui devrait être le cas d’après la loi de Mendel. Le cas que j'ai étudié se différencie des exemples (mentionnés plus haut) d'hérédité limitée par le sexe et d'hérédité gynéphore, en ce que tous les mâles sans exceplion meurent, et que toutes les femelles paraissent posséder la maladie à l'état latent, ce qui me paraît exact puisque les 11 femelles essayées dans l'éducation n° 12 {transmirent toutes l’anomalie à leur descendant mâle. Des cas semblables, dans lesquels un seul sexe devient malade, sont égale- ment connus chez l'homme et Plate les explique en disant que le facteur maladie I. FEDERLEY. — SUR UN CAS D'HÉRÉDITÉ GYNÉPHORE DANS UNE ESPÈCE DE PAPILLON. 47 est lié au facteur sexe, explicalion justifiée également pour l'hérédité de la maladie d’un individu malade à un autre, mais par contre l'hérédité par les conducteurs n'est pas expliquée. Par suite de cela, il ne me parait pas possible jusqu’à présent d'expliquer l'hé- rédité de la maladie de l’hémolymphe à l'aide de la loi de Mendel, car, en sup- posant une séparation des facteurs de la maladie et du sexe, il devrait naître aussi bien des mâles sains que des femelles saines à côté des mâles malades el des femelles malades à l'état latent; ce qui n'a pas été le cas dans mes éducations. Il faut également refuser l'hypothèse que la maladie se trouve transportée dans le chromosome accessoire déterminant du sexe, comme cela est arrivé récemment, car le résultat est le même que dans l'interprétation mendélienne. Ainsi, je n'ai pas réussi à donner une explication satisfaisante de la trans- mission de la maladie de l'hémolymphe et c’est pourquoi je me suis servi ici de l'expression « corrélation » entre le sexe et l'Idioplasma, expression qui me parail juste, tant que nous ne pourrons donner une explication exacte du phé- nomène. J'ai voulu cependant ciler ce cas parce que je ne connais aucun exemple d'hérédité gynéphore chez les animaux, ce qui a lieu fréquemment chez l'homme, et que la question a non seulement un intérêt théorique pur, mais un intérêt pralique. L'on arrivera peut-èlre un jour à solulionner l'énigme de l'hérédilé gynéphore. BIBLIOGRAPHIE Baresox, W. Mendels Principles of Heredity. Cambridge, 1909. Conrexs, C. Zur Kenntnis der Rolle von Kern und Plasma bei der Vererbung. (Zeischr. für indukt. Abstamm. und Vererbungslehre. Bd I, 1909. Connexs, C. Vererbungsversuche mit blass {gelb) grünen und buntblättrigen Sippen bei Merabilis Ja- lapa, Urlica pilulifera und Linaria annua, Xbid. Bd. 1. 1909.) Doxcasrer, L., an Rayxor, G. H. Inheritance in the Moth Abraxas grossulariata and its var. lacti- color. (Rep. Evol. Comité, 4, 1908.) Feoenrey. Il. Vererbungsstudien an der Lepidopteren-Gattung Pygæra. (Archiv fur Rassen und Gesell- lschaftsbiologie. Bd 8, 1911.) Gerourb, Joux G. The inheritance of polymorphism and sex in Colias philodice. (American natu- ralist. vol. XLV, 1911.) Menzeacuer, L. Gesetzmässigkeiten in der Vererbung und Verbreitung verschiedener hereditär-familiärer Evkraukungen. (Archiv für Rassen und Gesellschaftsbiol.. Bd 6. 1909.) Praur, R., ann Sunrace, E. M. On the inheritance of the barred colour pattern in Poultry. {Archive für Ent- wichklungsmechanik. BA 30, 1910. Prare, L. Ein Versuch zur Erklärung der gynephoren Vererbung menschlicher Erkrankungen. (4rchiv für Rassen und Gesellschaftsbiologie. Bd 8, 1911. Sravoruss, M. Handbuch der palæarktischen Grosschmetterhinge. Xéna, 1896. Tuousox, I. Heredity. London, 190$. ON A CASE OF GYNEPHORIC INHERITANCE IN A BUTTERFLY SUMMARY Professor Plate has designated by the term “ gynephorie inheritanee ? a mode of inheritance which is characterized by the transmission, by apparently normal females, of a disease in which half the male progeny are affected, whe- reas the females carry the disease in a latent condition. 1 should like Lo extend the significance of the term so as to inelude all those cases in which the males 476 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. are regularly affected by the disease, and the females while appearing healthy are capable of transmitling it Lo their offspring. Up to the present lime, cases of “ gynephoric ” inherilance have been known only in man, and they seem Lo be restricted Lo the abnormal patho- logical, as in hæmophilia, muscular atrophy and other anomalies belonging Lo the province of the oculist and the neurologist. But in animals also there may be a close connection belween sex and certain somatie characters, which are shown clearly in cases of sex limited inheritance. The case that I have lately discovered does not seem to me analogous with normal sex-limited inhe- rilance, but shows some resemblance Lo the cases studied in man. From 175 eges of Pygæœra pigra Hufn, 1 oblained 58 calerpillars which gave me 59 chrysalids; all of these lurned out Lo be females, [ mated these females with normal males, and all (he male caterpillars from the cross had a peculiar disease, characterized by the presence of excrescences of the nalure of vesieles on the skin, and caused by the fact that the hæmolymph was abnormal and gelaltinous. All the male calerpillars died of this disease and the chrysalids only gave females. There were 51 eggs, giving 471 caterpillars, of which 79 males died of the disease, the 157 chrysalids formed giving only females. At the same lime, I made crosses belween the first females of P. pigra, and males of P. curtula. The results were the same in the eight families obtained: all the males died, and there survived only 69 female chrysalids. It is evident, from these experiments, that the absence of males is due Lo he carly death of the male calerpillars (most of which die while still in the eggs). The disease which exterminates the males cannot be developed in the females, and in the laler it remains in a latent condition. being transmitled to {he succeeding generalion. and manifesting itself again in the males while remaining latent in the females. It remains to be seen if these facts repeat themselves next year. Unfor- tunately 1 have not yel had an opportunily of studying the diseased males microscopically, by which means an explanalion of {his strange disease might be forth-coming; nevertheless 1 may be permitted Lo discuss the nature of the inheritance. We may possibly admit the presence of a micro-organism causing the disease, of which the spores may be lransmitted by the plasma of the eggs Lo the following generalion, as has been proved in the silk worm di- sease; if this is so, one would expect the females to be affected also: in order Lo explain the immunity of the females one must have recourse to a « specific sexual tendency » of the female organism which at he same lime necessilates a special idiosyneracy of the parasit. This hypothesis appears Lo me impro- bable. I do not believe that the direct lransmission of a micro-organism need be considered, but 1 {hink that il is a case of the transmission of specific genetic factors. 1 am strengthened in (his opinion by the fact (hat in normal sex-limiled inheritance as well as in those cases of the transmission of certain human anomalies, it is always on the female side that the development of a factor is prevented. In Pygæra, seems that these factors do not follow the mendelian law of segregation:; if il were so, il would be possible to find healthy males in the second generalion. H. FEDERLEY. — SUR UN CAS D'HÉRÉDITÉ GYNÉPHORE DANS UNE ESPÈCE DE PAPILLON. 477 M. le Professeur Caurrery. — Les faits signalés par M. Federley, dans sa très intéressante communicalion, me suggèrent un rapprochement possible avec les observations récentes de M. Geoffrey Smith, d'Oxford, el d'un de ses élèves sur un crabe (/nachus scorpio)". Is ont constaté qu'il y avait une diffé- rence très nelle dans la teneur en graisse de l'hémolymphe chez les deux sexes de ce crabe, et même chez le mâle parasité par la sacculine, la composition du sang se rapproche de celle du sexe femelle. On peut se demander si, dans le cas rapporté par M. Federley, il n'y aurait pas, normalement, une différence du même ordre entre l'hémolymphe du mâle et de la femelle. S'il en élait ainsi, on pourrait concevoir qu'un microorganisme transmis par l'œuf à tous les individus ne trouverait que dans le chimisme spécial de l'hémolymphe mâle les conditions favorables à sa multiplication. Je ne fais cette observation, à litre de suggestion, que parce que M. Fe- derley nous dit n'avoir pas encore fait un examen micrographique de ses préparalions, ni essais de cultures bactériologiques ou d'inoculations. Peut- être y a-til là une direction pour chercher l'explication des faits que M. Fe- derley nous apporte. M. le Professeur Feperrey. — L'opinion émise par M. le Professeur Caul- lery, d’après laquelle on doit trouver l'explication de la conduite différente des deux sexes, par rapport à la maladie de l'hémolymphe, dans une constitution chimique différente du sang des deux sexes s’est également présentée à mon esprit; mais elle m'a paru peu vraisemblable, car les onze femelles examinées par moi transportèrent la maladie à tous leurs œufs (environ 200), ce qui fait supposer une multiplication {rès régulière du microorganisme dans l'appareil ovifère de la femelle, ce qui serait un phénomène chez le papillon sain extérieurement. Il me semble que, dans ce cas, on serait en droit d’attendre l'apparition d'au moins quelques individus sains. 1. British Association Meeting of Portsmouth, 1911. 478 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. VARIATION ET MILIEU. LIGNÉES DE DROSOPHILES EN MILIEU STÉRILE ET DÉFINI! Par A. DELCOURT et E. GUYÉNOT Laboratoire d'évolution de la Faculté des sciences de Paris. M. Dercourr. — La communicalion que je vais avoir l'honneur de vous présenter au nom de Guyénot et en mon nom n'a pas lrail au mendélisme. Je serais presque tenté de m'en excuser si je n'espérais avoir volre approbation. Sans doute les règles mendéliennes ont jeté un jour nouveau sur l'hérédité — jusqu'alors on était dans le vague — mais ne leur demandons pas (rop. Ce que nous avons cherché, c'est à pénétrer plus au fond du problème de l'évolution, dont le problème de l'hérédité n’est qu'un côté et dont le mendé- lisme n'alleint el ne peut atteindre que la surface. De l’aveu même de tous ceux qui l’étudient, de ceux qui l'ont poussé le plus à fond, on peut, avec les règles de Mendel, espérer prévoir le résullal des combinaisons enlre reproducteurs qui diffèrent plus ou moins, mais on ne peut espérer comprendre l’origine de ces différences. Or, c’est l’origine de ces diffé- rences qui intéresse vérilablement, c’est là que gil véritablement le problème de l’évolution. Comment peut-on espérer pénétrer ces origines? Il nous a semblé qu'il était nécessaire d'envisager l'être vivant, animal ou plante, comme il est réellement, c'est-à-dire comme fonction du milieu dont il fait partie et dont il fait partie à un point Lel qu'il est impossible de préciser la frontière entre l'être organisé el le milieu. Il est impossible de définir une limite réelle entre l'être et le milieu; il est done indispensable de loujours envisager l'être en fonclion du milieu dans lequel il vit, dans lequel il évolue, et pour cela il faut préciser les condilions du milieu. C’est la grande difficulté à laquelle on se heurte lorsqu'on étudie un problème biologique quelconque, celui de lhérédité et le mendélisme Iui-même. C'est la difficullé à laquelle nous nous sommes heurtés avec l'organisme que nous avions choisi : les Drosophiles, el c'est celle que nous nous sommes efforcés de résoudre et que nous avons peut-être résolue. Vous allez en être juges. Le choix des êlres organisés. que l’on se propose d'étudier au point de vue de l’évolution, doit être avant Lout subordonné à la possibilité de suivre, dans de bonnes condilions, leurs générations successives. Alliré par la variabilité que présentent, dans la nature, les nombreuses formes du genre Notonecta, Vun de nous avail entrepris d'en rechercher la valeur et le déterminisme*. Quoique ce groupe d'êtres ail présenté, à l'observation, des particularités plus intéressantes encore qu'il ne le supposait au début, ildutl'abandonner après deux ans d'efforts : le nombre des générations annuelles était trop faible et trop faible aussi le nombre de descendants d'un couple déterminé qu'il était possible d'amener à maturité. Son choix se porla alors sur les Drosophiles, mouches qui non seulement peu- vent être facilement élevées mais aussi présentent un grand nombre de généra- 1. Communication faite à la quatrième séance de la Conférence. 2. A. Déicounr. Recherches sur la variabilité du genre Notonectla, Bulletin scientifique de la France et de la Belgique, t. XLIIT, fase, à, octobre 1909, A. DELCOURT ET E. GUYÉNOT. — VARIATION ET MILIEU. LIGNÉES DE DROSOPHILES. 479 Lions par an (Jusqu'à 2#, suivant les conditions); le nombre de descendants qu'une seule famille peut donner (à à 600 en moins de deux mois), se montre parlicu- lièrement favorable à l'étude de l'hérédité. A la vérité, les formes du genre Droso- phila ne paraissaient pas présenter la variabilité de celles du genre Notonecta, mais ce point parul secondaire : tout être vivant, suivi pendant un nombre suf- fisant de générations el dans des conditions suffisamment variées, ne peul pas ne pas présenter de varialions. Effectivement, il ne tarda pas à se montrer dans certaines lignées de Droso- phila confusa des nervures supplémentaires et, chez Drosophila ampelophila (au 1: article des larses antérieurs) trois crochets, au lieu d’un, chez les mâles; chez cette même Drosophila ampelophila 11 fut oblenu, en éluve à 50, la for- nation plus ou moins étendue d'une nervure supplémentaire, en une région de l'aile différente de celle où elle apparaissait chez D. confusa. Récemment, en Amérique, Lutz, Morgan, Loeb et autres signalaient des variations morpholo- giques chez Drosophila ampelophila, telles que modifications de la couleur des veux, de la taille, de la forme et de la nervation des ailes. Chez Drosophila confusa, la nervure supplémentaire fut apereue Lout d’abord dans un lot composé de la troisième et de la quatrième généralion descendant d’un couple formé de mouches issues de pupes isolées !. Nile mâle, ni la femelle ne présentaient cette anomalie, non plus qu'aucun des descendants de la pre- mière et de la deuxième génération, qui purent êlre examinés (160 el 242). Le nombre des anormales, du 9 janvier au 6 février, fut de 56 sur 500. À la géné- ration suivante, la proportion des anormales fut de 3 pour 100 chez les descen- dantes des normales et de 50 à 55 pour 100 chez les descendantes des anormales. En liberté, aucune variation de nervure ne fut constatée. En captivité, des lignées d'autres provenances ne présentèrent pas cette anomalie; des lignées sœurs ne la présentèrent pas ou la présentèrent à raison de 2 pour 109. Des lignées descendant de couples de même provenance ne présentèrent pas exactement celle anomalie mais en présentèrent d’autres, en la même ou en d'autres régions de l'aile, à raison de » à 10 pour 1000. La nervure supplémentaire réunissait le milieu de la deuxième nervure lransversale à la troisième nervure longitudinale: elle était plus où moins com- plète, sur une seule ou sur les deux ailes, el généralement en oblique à 45° vers la base de l'aile. En prenant pour reproducteurs les individus présentant la nervure supplémentaire complète sur les deux ailes, le pourcentage des anor- males monta, après plusieurs générations, jusqu'à 95 pour 100, mais il ne dépassa pas ce laux et même ne s'y maintint pas. Les descendants présentaient toujours Loutes les formes intermédiaires entre la forme normale et la forme complète- ment anormale. Évidemment, d'ailleurs, la sélection ne pouvait se faire que sur un aspect morphologique, imparfaite traduction de la modificalion générale essentielle dont elle était corrélative ; cela et les modifications du milieu que l'on ne pouvait pas suffisamment préciser élaient certainement les principales causes de lincohérence des faits observés. Quoi qu'il en soit, ces faits et d'autres, dont la relation dépasserail le cadre de celle communicalion, montraient que, d'une part, la modification observée dans la nervalion de Drosophila confusa provenait, au moins en partie, de la constitution physico-chimique recue des parents, mais que, d'autre part, elle 1. À. Dercourr. Sur l'apparition brusque et l'hérédité d'une variation chez Drosophila confusa. Comptes rendus de la Société de Biologie, € LXVI, p. 709, 1er mai 1909. 480 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GENÉTIQUE. élait, dans une certaine mesure, dépendante des inter-actions de l'organisme el du milieu, soit chez l'individu anormal considéré, soit chez ses ascendants. Le préblème était de déterminer comment et dans quelle mesure, et c'est, d'ailleurs, le problème qui se pose à propos de loute variation, c'est le problème général de l’évolution. Aussi, avant de pénétrer plus avant dans le détail des faits et, afin de bien préciser l'intérêt qui s'attache, selon nous, aux résullals que nous avons oblenus, croyons-nous indispensable de résumer brièvement les idées générales qui dirigent nos recherches. A quelque théorie que l’on donne la préférence en matière d'évolution, sans faire « priori aucune hypothèse, il nous paraît évident qu'un organisme, quel qu'il soit, ne peut être envisagé indépendamment du milieu dans lequel il vit. À proprement parler, il n'y a pas, d’une part, des organismes, et, d'autre part, des milieux, il y a un ensemble dans lequel il n'est pas possible de préciser où commence l'organisme et où il finit. L'étude de l’évolution se ramène nécessai- rement à celle de ce complexe, que nous divisons plus ou moins arbitrairement, pour la commodité du langage, en deux termes artificiellement séparés : l’orga- nisme el le milieu. Qu'’allons-nous pouvoir faire dans l'analyse expérimentale de ce complexe? La conslilution physico-chimique de l'organisme vivant échappe et échappera sans doute longtemps encore à nos investigations. Nous pouvons en parler, mais nous ne pouvons pas la définir, même approximalivement. Par contre, nous pouvons préciser, dans une mesure relativement considérable, les condi- lions dans lesquelles se trouve un organisme donné. Ce qui sera accessible à notre connaissance de la constitution physico-chimique proprement dite de cet organisme ne le sera que par l'observation des réactions de l'organisme et du milieu, dans la mesure où le milieu aura pu être précisé. Si, dans des conditions physico-chimiques déterminées autant que le permet l'état actuel des connaissances humaines, des organismes aussi voisins que pos- sible présentent des réactions différentes, nous devrons loujours nous demander si réellement les conditions étaient les mêmes relativement aux organismes con- sidérés. Mais si, dans des conditions que nous pourrons préciser autant que celles de nos expériences de physique et de chimie, des organismes réagissent de la même facon, nous serons en droit de conclure que ces conditions sont pralti- quement identiques au point de vue des organismes considérés et que ceux-ci sont, dans les conditions données, aussi peu différents que possible, dans la limite de nos possibilités d'observation et de mesure. Si, enfin, à une certaine varialion des conditions, les organismes considérés ne réagissent plus de même. la même question se posera de savoir si réellement la modification des condi- lions à élé la même pour les divers organismes. Nous pourrons résoudre cette question en classant les organismes par lots, suivant les réactions présentées, et en suivant séparément les lots ainsi formés. On comprend ainsi que, si à aucun moment de l'analyse expérimentale, l'organisme ne peut être considéré indépendamment du milieu, néanmoins la détermination relative des orga- nismes considérés ressortira finalement de la détermination du milieu et que celle-ci est par suite le desideratum expérimental qui s'impose tout d'abord. Dans le cas particulier des Drosophiles, relaté précédemment, où apparaît dans la nervation des ailes une formation qui n'apparaissait pas chez les ascen- dants, nous avons à nous demander dans quelle mesure cette apparition dépend de la conslitulion physico-chimique de l’œuf, dans quelle mesure des condi- 4. DELCOURT LT E. GUYENOT. VARIATION ET MILIEL. LIGNEES DE DRONSOPIILES. AN Lions dans lesquelles Fœuf, puis la larve, puis la pupe se sont trouvés jusqu'au moment de la formalion de la nervalion des ailes. Quoique les ascendants immé- dials ne présentent pas la modificalion observée, à divers degrés, chez plu- sieurs des descendants, rien ne prouve que l'un ou l'autre de ces ascendants n'ait déjà subi une modificalion de conslülulion physico-chimique de laquelle la modificalion apparente de nervure dépend dans cerlaines condilions. La même question se pose à chaque échelon en remontant dans la lignée. Alors même que l'apparilion d'une modificalion parail délerminée par une modili calion actuelle du milieu (cas de Drosophila ampelophila en éluve à 50°), comme les organismes considérés ne réagissent pas lous de même, nous avons lou- Jours à nous demander quelle est, dans les différences constatées, la part des condilions actuelles el celle de la constitulion recue. À ces considéralions s'ajoute, dans le cas de reproduction par croisement comme chez les Droso- philes, la complicalion présentée par les hasards de Famphimixie. Quoi qu'il en soit, dans tous les cas, il apparait que constilulion physico- chimique d'un organisme et milieu sont deux termes indissolublement hés, si haut qu'il faille remonter dans lascendanee d'un individu considéré. Iapparail en outre que, pour entreprendre l'analyse expérimentale de ce complexe, il importe avant lout de préciser le milieu, l'organisme ne pouvant être défini que dans la mesure où nous aurons pu définir les condilions physico-chimiques dans lesquelles il évolue. D'une façon générale el notamment dans les cas des Drosoplules, les condi- Lions dans lesquelles se développent les organismes sont extrêmement difficiles à préciser, d'autant plus qu'à chaque instant l'organisme modifie le milieu el celui-ci l'organisme. Sans doute nous pouvons faire varier à volonté cerlaines condilions telles que la lumière, la Llempéralure et, dans une cerlaine mesure, l'humidité; mais il est un ensemble de conditions qu'il est, dans les élevages ordinaires, impossible de préciser, ce sont celles que réalise le milieu nutriif. De mème que les divers auteurs qui ont éludié les Drosophiles (du moins ceux qui ont donné des indicalions à cel égard), nous avons employé, pour leur élevage, des pommes de Lerre ou des fruits (pommes, raisins, bananes) crus ou cuils, sur lesquels se développaient des microorganismes producteurs de fer- mentalions ou de pulréfactions. Or, non seulement le milieu constitué par des pommes de terre, par exemple, n'est pas comparable à luimême suivant la nalure où la provenance des tubercules, leur état de germination plus où moins avancé, leur Leneur en eau, elc., mais incessamment les microorganismes, chan pignons où bactéries, se développent en surface où en profondeur, modifiant l'élal physico-chimique du milieu nulriif. Ces modifications sont trop noni- breuses el Lrop variables pour que nous essayions d'en donner ici UN aperçu. même succinel. Nous nous contenterons, pour fixer les idées, de résumer briève- ment celles que nous avons vu se réaliser dans un ou deux eas particuliers. C'est ainsi qu'une marmelade de pommes, sur laquelle vivaient des Drosopliles, servail en même Lemps de milieu de cullure pour des moisissures (Pericillinr, Oospora), des levures el une bactérie (Bacillus aceli). Dans ce cas relalivement Simple, on comprend immédialement que les levures lransformérent le sucre contenu dans la marmelade en alcool el gaz carbonique, landis que le ferment acélique fabriquail, avee cet alcool. de l'acide acétique. Mais ces translorma- lions variaient en nalure el en intensilé suivant les bocaux, suivant l'âge de la culture, suivant telle ou telle région de la marmelade dans le bocal... lei IVE CONFÉR, INTERN. DE GÉNÉTIQUE, 31 182 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. la levure représentait la muliplicalion la plus aclive ou réalisail la fermenta- lion la plus énergique, là c'élail, au contraire, le ferment acélique ou la moi- sissure verle qui présentail le développement le plus considérable. Les moi- sissures qui, lorsqu'elles vivent en surface sont représentées par un mycélium fruclifère, se modifient, lorsqu'elles sont entrainées en profondeur par les larves, el fonctionnent, dès lors, à peu près comme des levures. Lorsque la levure à produil une certaine quantité d'alcool. cel alcool Fempéche de se mul- Uiplier davantage: de même, lorsque le ferment acélique à fabriqué une cer- laine quantité d'acide acélique, il travaille moins activement, en même temps que le Penicillann, sous l'influence de cel acide, cesse de se développer el végèle misérablement. IY à ainsi incessamment aclions réciproques des micro- organismes entre eux, avec les Drosophiles el avec le milieu. les produits du fonctionnement des uns relardant ou favorisant le développement des autres. Si on ajoute que ces développements el ces tranformalions varient considérable- ment suivant la lempéralure, l'humidité, ele., on voit que ce qu'on donne aux Drosophiles n'est pas de la marmelade de pommes, mais quelque chose d'extraor- dinairement complexe, dontla composition varie de jour en jour, d'heureen heure. Si l'on se sert d’un autre milieu, tel que la pomme de lerre, les transforma- lions qui peuvent être réalisées ne sont pas moins considérables. La pomme de Lerre peul être réduile en une bouillie semi-liquide, par suite de la peptonisa- lion des albuminoïdes opérée par les bactéries liquéfiantes ou les levures ense- mencées en profondeur: on peut observer l'hydrolyse de l'amidon et la fermen- Lalion du sucre produit. [ei encore, il s'agit d’une série de transformalions successives qui ne se produisent pas nécessairement toutes ou ne se produisent pas en même Lemps en lous les points d'un même récipient el par suile réali- sent un complexe que notre analyse ne peul suivre que de fort loin. On concoil qu'en présence d’un milieu dont l'inconslance el l'extrême varia- bilité sont les principales caractéristiques, on ne puisse songer à essayer de préeiser le délerminisme d'un phénomène quelconque présenté par des Droso- philes élevées dans de semblables conditions. Cette remarque conslitue, à notre avis, une erilique fondamentale qui rend vaines les lentalives de délerminisme ellecluées par cerlains auteurs, que ceux-ci aient éludié les varialions des Dro- sophiles el leur mode d'hérédilé où qu'ils aient eu pour objectif lélude des ropismes ou celle de la fécondité de ces Diptères. L'importance, pour lous les organismes en général el pour les Drosophiles en parliculier, de la détermination possible du milieu ne résulle pas seulement des considéralions plus ou moins théoriques que nous avons exposées: c'est à chaque instant que les faits observés dans les élevages nous ont montré le rôle considérable qu'il convient d'allribuer aux modilicalions incessantes du milieu. Quelque soil le moment considéré de la vie d’une mouche, son comportement, ses réactions, peuvent varier considérablement, même pour des différences en apparence minimes. Telle mouche. par exemple, qui pond un œuf à l'heure sur de la pomme de lerre, cesse de pondre si on la lransporle sur de la carolle el peul même mourir avec un abdomen énormément distendu sans avoir déposé un seul œuf. Si on transporte une mouche, dont la ponte vient d'être ainsi arrèlée, en un milieu plus favorable, on peut apercevoir des larves en quelques heures, au lieu des 2% et 48 heures que demande ordinairement léclosion des œufs. IX a. par suite, de la rélention des œufs provoquée par le milieu, ache- minement vers la viviparilé. A. DELCOURT ET E. GUYÉNOT. — VARIATION ET MILIEU. LIGNÉES DE DRONOPHILES. AS5 Le rôle considérable du milieu nous est apparu. d'une facon particulière- ment nelles dans une expérience où on éleva des Drosophiles, débarrassées de loul microorganisme. à l'exceplion d'une levure pure, sur divers milieux arlifi- ciels, fabriquées avec des substances chimiques définies el dosées. Les résultats se sont montrés parfaitement comparables dans les bocaux renfermant le même milieu arlificiel, mais très différents pour les divers milieux. Le rôle du milieu ne ressort pas moins nellement des faits concernant les mouches anormales, dont il a élé question précédemment. Parmi les descen- dants de ces mouches à nervure supplémentaire, les anormales se rencontrèrent toujours en nombre plus considérable que dans les lignées où l'anomalie n'avait pas encore élé observée. Si celle supériorité de pourcentage paraîl devoir êlre allribuée à la différence de conslilulion physico-chimique, par contre les écarts successifs considérables de ce pourcentage, dans une même lignée, paraissent dépendre de conditions actuelles du milieu, d'ailleurs complètement indéler- lerminées. Persuadés que toute étude de la biologie des Drosophiles ou du délerminisme de leurs variations, quelles qu'elles soient, resteraient infructueuses lant que les conditions de milieu ne seraient pas précisées, nous nous sommes proposé de débarrasser les mouches des microorganismes qui les accompagnaient dans les élevages et de substituer aux milieux nutritifs habituels des milieux de compo- silon fixe el connue. Nous ne pouvons donner iei le délail des procédés par lesquels nous avons réalisé le premier de ces deux desiderala, à savoir loblention de lignées de Dro- sopliites en milieu stérile. La seule manipulalion aseplique des mouches, leur Lransport d'un récipient dans un aulre, leur examen à l'abri de loule conlami- nalion nécessitent un outillage spécial el une lechnique particulièrement rigou- reuse, que nous décrirons ullérieurement". Alin de débarrasser les mouches des microorganismes qu'elles transportent avec elles. nous avons employé deux procédés principaux : l'isolement des mouches et le (ransport quotidien, de Lube en tube, des femelles pondeuses. L'isolement permit de choisir celles d'entre les Drosophiles qui nous parais- saient les moins conlaminées par l'examen de ce qui se développail sur le milieu de culture. D'autre part, le lransport renouvelé chaque jour, sur un milieu préalablement stérilisé, des mouches à purilier, réalise un nelloyage exlérieur el intérieur de ces mouches qui apportent ainsi, à chaque passage, un nombre de microorganismes de moins en moins considérable. Au bout d'un temps plus où moins long celle purificalion graduelle est telle qu'on peut oblenir, pendant quelques heures, la ponte d'un certain nombre d'œufs sans que la mouche ait abandonné, en même temps, dans le récipient, aucun miero- organisme. (Cest des mouches développées dans les tubes de passage, où aucune culture nélail apparue, que nous avons oblenu des lignées qui. depuis, sont demeurées complètement stériles. Celle stérilité a été conslalée par des prépara- lions colorées, par des lentalives de cullure aérobies el anaérobies, par des ensemencements sur bouillon, milieux gélalinisés, pomme de terre, carolle ; enfin des coupes de larves appartenant à nos lignées stériles n'ont pas montré à l'intérieur du tube digeslif, trace de microorganismes, contrairement à celles provenant de milieux non stériles. \. Dercourr et E. Guxéxor. — Génétique et milieu.— Bulletin scientifique de la France el de Bel- gique, L XLN, fase. # 19. IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. 2 En plus du procédé général et parallélement à lui, ont élé employés toute une série de moyens appropriés à la nature des complexes microbiens, en présence desquels nous nous trouvions, el variant suivant les microorganismes dont nous désirions débarrasser les lignées de Drosophiles. C'est ainsi que nous avons eu recours à l’addilion, dans le milieu nutrilif, de substances antisepliques (acide benzoïque, lanin, (hymol, acide acélique), landis que, dans d'autres cas, nous placions nos élevages à des températures diverses, sur des milieux nutritifs variés (milieux acides ou alcalins, pomme de Lerre, orange, carolle, fruils. milieux artificiels), parfois enfin nous avons eu recours à des milieux préalable- ment ensemencés avee une culture pure de l'un des microorganismes (levure pure, ferment acélique par exemple) que la mouche emportail avec elle. En ce qui concerne la nature chimique du subslralum nulrilif, nous avons ELé amenés, par des considérations diverses, à réaliser l'élevage des Drosophiles stériles sur un mélange de levure de bière, d'eau et de colon, le Loul stérilisé à l'auloclave avant l'emploi. Dans ces conditions, si le milieu n'est pas encore chimiquement défini, il présente du moins une constance infiniment plus grande que lous ceux employés jusqu'alors. Nous sommes en Lrain d'ailleurs de remplacer ce milieu, encore imparfait, par un des milieux artificiels qui nous ont déjà donné de bons résultats. Nous connailrons alors qualitalivement el quanlilalivement Loutes les données du milieu nutritif. Quels ont été les résullats jusqu'ici ? On conçoit que, la stérilité de nos élevages étant d'acquisition loule récente, nous n'avons pu encore obtenir de notre mélhode aucun résullal défi- nilif, hormis la confirmation qu'elle seule permettra d'en oblenir. Si le milieu est stérile, il n'est pas encore suffisamment déterminé et sa délerminalion ne pourra se faire que par approximalions successives : cela ressort el de la logique el de la pratique. Praliquement, nous nous sommes allachés jusqu'ici à rechercher les condi- lions dans lesquelles chaque espèce de Drosophiles vit et se reproduit le mieux possible. Nous les trouvons el, ce faisant; nous constatons combien peliles (pour l'observateur) sont parfois les différences qui, cependant, ont sur l'orga- nisme considéré des effets considérables. Nous constatons aussi que, sans l'épuralion préalable du milieu, Fimportance de ces différences el souvent ces différences elles-mêmes seraient restées inapercues. Voici, par exemple, des fioles d'Erlenmeyer d'un litre, dans lesquelles nous avons mis 15 grammes de coton hydrophile et 250 centimètres cubes d’une dilution de levure de boulangerie du commerce. Dans les unes. Ja dilulion à élé faile à raison de 500 grammes par litre, dans les autres de 800. Toutes sont slérilisées à l’auloclave à 120° pendant 20 minutes. Dans les unes, celles à 800 par litre, Loul se passe au mieux :dans les autres, les mouches meurent presque Loutes en sortant de la pupe, les ailes mal développées. Voici encore des Lubes à essai dans lesquelles nous faisons passer chaque Jour la même mouche pondeuse. Dans les tubes des 24 el 26 juin, nous consla- lons, le $ juillet, que des mouches sont sorties des pupes; dans le Lube du 2. n'y a encore que des larves à moitié de leur développement. Ces lubes sont de même dimension, ils ont élé préparés en même Lemps avec la même dilution de levure sur colon el slérilisés en même lemps. Ils ne différent que par le degré de sécheresse el c'est dans les Lubes dont la surface du colon élail dessé- chée que le développement élail retardé. Dans le même auloclave en effet, à la A. DELCOURT ET E. GUYÉNOT. — VARIATION ET MILIEU. LIGNÉES DE DROSOPIHILES. AN mème stérilisation, se produisent dans les Tubes, iei ou là, des rentrées d'eau plus ou moins considérables. Ce n'est pas une fois, mais cinquante fois que nous conslatämes des elfets analogues: nous pouvons contrôler par des pesées, avant eLaprès, mais nous ne sommes pas encore mailres de celle condition. Dans lun des Lubes où le développement avait été ainsi relardé, nous avons trouvé une mouche qui présentait une formalion supplémentaire de ner- vure sur les deux ailes, au même point où il en apparaît quand on mel celle espèce en éluve à 90°, Dans le premier cas, la durée du développement est trois à quatre fois plus longue que celle prise comme étalon (la durée la plus rapide à 2%) dans le second cas, elle est moitié. Que conclure? rien encore de précis relalivement au délerminisme, mais l'affirmalion que de telles conditions sont, pour le moins, aussi importantes que, par exemple, la lempéralure ou la présence de radium. Il ne suffil pas, en effel, qu'un observateur ait fait agir la température ou le radium pendant un Lemps pour conclure que loutes les variations observées sont la résultante de ce qu'il a fait. On conçoit que, dans les milieux ordinaires, à complexes de microorganismes, précédemment décrits, où la quantité relalive de substance nulrilive el celle de l’eau varient d'un moment à l'autre, les différences de ces condilions restent nécessairement inaperçues. On vient de voir leur importance, D'après ce que nous venons d'exposer, on comprendra que, si les lropismes (lato Ssensu) se présentent dans nos milieux stériles relativement définis, avec une nellelé et une constance relalivement considérables, 11 faudra cependant que la détermination du milieu soil plus complète, pour qu'ils puissent être éludiés avec fruil. Ce que nous pouvons affirmer dès maintenant, c'est qu'ils ne pourront l'être que dans ces conditions. Déjà nous avons pu constater que, dans cerlaines conditions. ils changent de sens, du moins en apparence. Le fait, par exemple, que les larves montent ordinairement dans les bouchons de coton, surtout au moment de la pupaison, lient uniquement aux condilions d'humi- dilé. Les larves montent sur la paroi el se transforment en pupes dans le colon du bouchon, quand il y à assez d'humidité pour qu'elles adhèrent suffisamment à l'une el à l'autre. Dans le cas contraire, leurs mouvements les entraînent bien dans cette direction, comme dans loutes les autres, mais elles relombent après êlre montées plus où moins haut, suivant leur nombre elle degré d'humidité. Parmi les nombreux phénomènes dont le délerminisme s'éclaire avec la précision du milieu, la ponte est l'un des plus intéressants au point de vue de l'évolulion. Comme nous l'avons déjà exposé, il suffil que des mouches passent de la pomme de lerre sur de la carotte pour que la ponte s'arrête inslanlané- ment; Peau produit le même elfet. Dans certaines conditions, les œufs conti- nuent à se développer dans Fintérieur de lorganisme maternel; dans d'autres. ils regressent. Nous n'insisterons pas sur limporlance de ces réaclions qui, relentissant directement sur embryon, sont de celles qui, au point vue de l'avenir de la lignée, doivent surtout retenir notre attention. On comprend com- bien leur délerminisme serait impossible à rechercher, si lon n'était à Fabri des modificalions incessantes, corrélalives de la présence de microorganismes quelconques, el si l'on n'élait Lout à fait maitre des conditions du milieu. Évidemment nous ne prélendons pas arriver à connaitre, d'une facon abso- lue, la lotalité des conditions qui président à la production d'un phénomène, Nous espérons seulement supprimer les différences fondamentales qui, jus- qu'ici, séparaient les expériences du physicien el du chimiste de celles que SG IV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. prétend faire le naluraliste pour éludier les êlres vivants. Dans aucun cas les expérimentaleurs ne connaissent la Lolalilé des conditions dans lesquelles ils opèrent, mais il faut el il suffil que leffel des conditions, ignorées ou laissées de côté, soil praliquement nul relalivement à l'effet des conditions connues el déterminées. Si l’on connail el peul mesurer les condilions de vie des êtres organisés, avec une approximalion suffisante du délerminisme pour prévoir que, lelles condilions élant réalisées, telles choses se passeront, on pourra entreprendre alors, au fur el à mesure des observations, les généralisalions qui mellront la science de la vie au niveau des autres sciences. VARIATION AND CONDITIONS DROSOPHILA GROWN UNDER STERILE CONDITIONS SUMMARY In {his communicalion, the authors aim at showing (hat in order Lo oblain reliable results in studying any organism, for example Prosophila, from any point of view, but especially from the evolulionary sland-point, il is essential hat he condilions in which the organism exists should be precisely regulaled. The authors have recognised This afler experiments conlinued for (hree years on questions of heredily, and on (he varialions in (he nervalure of the wings. in Drosophila. They have found à suilable method, and have actually grown five generalions of D. ampelophila. and one of D. confusa, in absolutely sterile condilions. The method will be described as precisely as possible in The case of physico-chemical conditions. The authors have already oblained proofs which enable (hem Lo affirm {hat all those experiments of which many have been performed in recent years, and specialls in America, on Drosophila. must necessarilr give unreliable results, for The reason Chat The undelermined varialions in the condilions and surroundings must mask The delerminalions which are The objecl of the research. As regards The work of The authors, The facts derived from experiments continued for five generalions in one case, and one generalion in the other case, are not of sufficient extent Lo draw any deduclion from excepl that of the necessily of {his method. They have already. by using lheir precise method, oblained a constaney and regularity in their results which cannot be compared with the incoherence of previous observalions. Their efforts are süll restrieted Lo perfeeling their methods; before atlempling Lo discover how the organism studied may reacl Lo variations in {he condilions, they have allempled Lo find the most favourable conditions both for (he individual, and for (he reproduc- Live funelions. Both These condilions are fulfilled by the use of our sterile media, and Thalin a higher degree Than has been known previously, either in nalural or artificial condilions. For inslance the descendants of a single fly, in one receplacle, in [he course of less Than à month, must be counted by millions, and yel there are no deaths, and none of {he numerous anoma- lies which formerly were so often mel with, such as mulilaled or recurved wings, or distéended wings (anomalies which in some cases, might have been recarded as mulalions, according Lo The stalements of certain authors). In A. DELCOURT ET E. GUYÉNOT. — VARIATION ET MILIEU. LIGNÉES DE DROSOPHILES. AST sterile media, he varialions are more constant and more distinct, and one may hope Lo interpret them when the conditions are exactly regulated. The observa- lions already made begin Lo Throw light on the facls concerning oviposilion, which in Drosophila is parliculary suscepüble. ILis obvious and might have been forescen, That the delerminalion of the best condilions can only be made by successive approximations, which pro- cedure has the advantage of showing the lines followed by the reactions of the organism studied: in the case of Drosophila in particular, it is noliceable hat Their development is closely connected with the degree of dilution of (he nutrient media employed. Very slight differences in (he amount of water, or in (he amount of nulrilive substance proporlional Lo à given weight of collon, in a receplacle of à given capacily, affect {he organism at least as much as greal changes in lemperalure. The effect of these differences, when they do nol give rise Lo fatal consequences, is Lo increase the leng‘h of lime required for development (three or four Limes) and this delay may be accompanied by anomalies in the nervalure of the wing. similar Lo lhose caused by a lempe- ralure of 50C. On the other hand, a Llemperature of 30C. reduces the deve- lopment period Lo about half as much as (hat taken as the standard, viz., lhe shortest period alt 22°C. IL may be conceived that These varialions in the sur- roundings may produce modificalions in [he organism as great as those caused by Langible factors such as lemperature or (he action of radium. One can ima- gine how great is the need Lo Lhrow light on these conditions, and on others of which we are doubtless SüIT ignorant. These few facts are sufficient Lo justifs the Thcorelical and practical interest {hat Che authors atlach Lo their method, and Lo the results already obtained. They would be glad Lo see their opinion shared by all (hose engaged in Che study of living organisms, specially from the genelie point of view. M. Biresox. Est-ce que celle nervure supplémentaire se produit chez lous les individus ?.… M. Dercourr. — Elle ne se produit pas chez lous les individus: lorsque nous avons mis en éluve à 90 degrés, elle s'est produile à peu près chez 90 pour 100 des individus. apparaît bien qu'à côté des conditions actuelles, qui délerminent ces nervures, 11 v a toujours la conslilution de l'être organisé qui fail que celui-ci est plus ou moins aple à subir celle modificalion. La difficulté est, en présence d'une varialion de ce genre, de délerminer quelle est la part de l'hérédité, la part de la conslilulion reçue par l'être. el la part des facteurs actuels. M. Bauresox. — Cela ne se produit nullement dans les autres élevages ? M. Drrcourr. Pour ampelophila, je n'ai jamais rencontré celle nervure supplémentaire dans les autres élevages, el j'en ai vu 30000, Chez confusa, où j'ai Lrouvé, au contraire, la nervure supplémentaire dans mes bocaux d'élevage sans qu'il y ail de facteurs extérieurs connus, je l'ai rencontrée également ailleurs. mais dans de moins grandes proportions. 188 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. L'OBLITÉRATION DE LA REPRODUCTION SEXUÉE CHEZ LES CHERMES ! Par Paul MARCHAL l'rofesseur à l'institut nalional agronomique, Paris. Dans une nole antérieure, j'ai éludié les phénomènes de régression que subit la reproduelion sexuée dans le evele du Chermes pini : si celle reprodue- lion sexucée s'effectue d’une facon normale chez Ia race orientale du (A. pini qui accomplit des migra- lions régulières sur le Picea orientalis, elle avorte au contraire chez la race indigène, qui s'est habi- Luée à vivre par parthénogenèse indéfinie sur les pins, el l’on conslale que, chez celle race indigène, la lignée des sexuées ne comporte que des femelles, aussi profondément diflérenciées des lignées par- [hénogénéliques que les femelles produisant Fœuf d'hiver chez le Phylloxéra le sont des radicicoles el des gallicoles. La reproduction bisexuée devenue inutile chez le (Chermes pini indigène a done régressé; mais celle régression n'a abouti qu'à la suppression ou à l'extrême raréfaction de l'un des deux membres, le sexe mâle. c'est-à-dire celui qui présente la plus l'hot. Pircu. M. P. Mancuar. haute différencialion sexuelle. La femelle, bien que différenciée pour la repro- duelion bisexuée, a persisté, mais comme une sorte de rudiment infonclionnel el inulile, J'ai donné à ce phénomène de la disparition où de l'extrême rarelé des mâles dans une lignée nettement spécialisée pour la reproduction bisexuée le nom de spanandrie, Chez le Chermes pini. la spanandrie est particulièrement frappante en raison de l'abondance des femelles : c'est par cenlaines de mille que j'ai vu celle année ces dernières, entassées el chevauchant les unes sur les au- tres, de facon à lormer de larges amoncellements rangés sur les Lrones des jeunes Épicéas au niveau des verlicilles; ces aggloméralions persislèrent depuis le milieu de juin jusqu'à la seconde semaine de juillet, sans qu'aucun mâle pal êlre observé. La spanandrie du Chermes pini n'est pas, d'ailleurs, un fail unique. el cette année, j'ai constaté une oblitéralion de la reproduclion sexuée s'accompagnant du même phénomène chez une espèce assez voisine, le (hermes strobi, qui vit sur le Pinus strobus el dont j'ai découvert la reproduclion sexuée rudimentaire sur un Épicéa américain, le Picea nigra. Les ailés sexupares du (hermes strobi émigrent en grand nombre des Pinus strobus pour se fixer sur cet Épicéa, et ils n'y donnent que des femelles qui, faute de mâles, ne fournissent pas de descen- dance. est vraisemblable qu'il existe en Amérique une autre race du (hermes strobi, présentant une généralion sexuée normale sur le Picea nigra où sur une 1. Communieation faite à la cinquième séance de li Conférence. P, MARCIAL. — L'OBLITÉRATION DE LA REPRODUCTION SEXUÉE CHEZ LES CHERMES. 489 autre espèce d'Épicéa du Nouveau Monde, el celle race américaine doit se lrou- ver dans les mêmes rapports avec nolre race européenne du (4. strobi, que le ('h. pini orientalis avec notre Ch. pini indigène. Ce sera la tâche des naturalistes américains de rechercher si celle race, que les faits observés en Europe font prévoir, existe bien en réalité dans leur pays. Un autre Lype d'obliléralion de la reproduclion sexuée, beaucoup plus avancé que les précédents, esteelui que l’on rencontre chez le (hermes piceæ. Le Chermes piceæ Ralz. est acluellement connu comme vivant exclusivement par parthénogenèse sur FAbies pectinata de nos forêls: mais 11 est extrêmement voisin du (hermes Nüisslini dont il a élé distingué morphologiquement par Bürner el qui, ainsi que je l'ai établi, offre une généralion sexuée normale sur le Picea orientalis. W existe done entre le Chermes piceæ el le Chermes Niüssli des relations analogues à celles qui se présentent entre le Chermes pini indigène elle Chermes pini orientalis. Mais, landis que ces deux derniers ne consliluent que deux races non morphologiquement disünetes, le Ch. piceæ et le (C. Niis- slini présentent, au contraire, des différences morphologiques légères, mais cons- lanles, el les longues expériences que j'ai failes pour oblenir une transforma- lion ou une mulalion de l'une des deux formes dans l'autre, ne m'ont donné, jusqu'ici, que des résullals négalifs. En conséquence, le (hermes Nüsslini peul êlre considéré comme la souche dont est dérivé le Chemmnes piceæ, de même que le Chernes pini orientalis représente la souche dont est dérivé le Chermes prni indigène. Seulement, dans le premier cas, la séparalion est complèle el les deux lignées, Ch. Nusslini el Ch. piceæw, présentent un caractère spécifique que l’on ne lrouve pas encore dans les deux races du (Chemmes pi : celle séparalion spécifique s'exprime : 1° par une différencialion morphologique constante, bien éludiée par Bôrner, 2 par une régression de la reproduelion sexuée beaucoup plus avancée que chez le Chermes pini. Jusque dans ces derniers Lemps, le Chermnes piceæ l'avait été considéré comme ne présentant pas d'ailés, de sorte que Loulte trace de la généralion migralrice des sexuparcs, qui passe des Abies sur les Épicéas pour y produire des sexués. semblait avoir disparu chez celle espèce. Mais j'ai démontré dans une nole précédente que lon peut voir, chez celle espèce, d'une facon exceplionnelle, apparaître des ailés ayant les caractères extérieurs des sexupares el présentant d'ailleurs les caractères morphologiques propres au (. piceæ. Cetle année, j'ai même oblenu, sur un Abies peclinala, ces ailés en assez grand nombre, au moyen d'une cullure pure de la descendance d'un individu qui s'élait fixé, en pleine campagne, sur une aiguille d'Abies. Ce fait m'a permis d’éludier la biologie de ces ailés du (hermes piceæ et jai pu alors me convaincre qu'ils n'ont pas de tendance à émigrer sur les Épicéas, mais qu'ils sont, par contre, susceplibles, au moins pour un bon nombre d’entre eux, de se fixer sur fbies pectinata où ils produisent non pas des sexués, mais des individus parthénogénétiques (caraclérisés par leurs longues soies rostrales). Ces ailés du Chermes piceæ sont donc des ersules alate, e'està-dire qu'ils sont du Lype qui se subslilue aux sexupares, lorsqu'il y a dans une espèce de Chermes régression de la reproduction sexuée. Les ersules alatie avaient été déjà signalés par Cholodkovsky chez le Chermes pini, el j'ai expérimentalement, pour celle 1. Nüssun à décrit des migrations rudimentaires du CA. piceæ: mais à ce moment le Ch. Nüss- lôni n'avait pas encore été distingué du Ch. piceæ. Ov, c'est sur le CA. Nüssloni où Sur un mélange des deux espèces que portent en réalité les observations de Nüsslin. 190 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIOLE. espèce, confirmé leur existence qui avait été niée par Bôrner; mais, landis que, chez le Chermes pini, les ersules alatæ existent côle à côle avec des sexupares dans l'abondante lignée des ailés, au contraire, chez le (A. pice: les sexupares paraissent êlre entièrement disparus dans une lignée d'ailés devenue _elle- même rudimentaire. L'obliléralion de la reproduelion sexuée alleint done son plus haut degré chez le (Ch. piceæ el elle ne se trouve rappelée dans son eyele évolutif que par l’apparilion accidentelle d’ailés tenant la place des sexupares, mais n'en ayant pas les propriétés physiologiques, puisqu'ils n'émigrent pas sur les Épicéas el n'engendrent que des individus parthénogénéliques. THE SUPPRESSION OF SEXUAL REPRODUCTION IN CHERMES SUMMARY In a former nole. the author has given the resulls of his research on the life history of Chermes pini. In the indigenous race of this species sexual repro- duelion does not take place: although large numbers of functionless females are produced, not a single male has been observed. On the other hand, the oriental race of (Ch. pini possesses à normal sexual slage.. The author desi- gnales this phenomenon, in which males are absent, as spanandry. Since the above note was published, à very similar case of the suppression of sexual reproduction has been observed in (4. strobi which lives on Pinus strobus. À rudimentary sexual stage takes place on Picea nigra. Winged forms migrale in large numbers Lo Picea nigra, Where they give rise solely Lo females. ILis probable [hat in America there exists another race of (A. strobi, in which the normal sexual stage occurs on Pice«. À Uhird Lype on which (be sexual stage has hitherto been thought Lo be completely obliterated, is found in Ch. piceæ Ralz. This species lives on .fbies peclineta: lis very near Ch. Nusslini from which it is distinguished morpho- logically, and also by the fact That sexual reproduction does not occur. The author has found (hat in (Ch. picere Winged forms occasionally may appear: these forms do not migrale Lo Picea, bul remain on .{bies pectinala Where hey pro- duce parthenogenetie forms. M. le Professeur Yves DeEragr. — Si personne ne fait d'observalions, je me permellrai cependant de faire remarquer l'intérêt extrème de celte commu- nicalion. Ces animaux élantforl peu éludiés en général, peut-être lout le monde n'a il pas saisi, au premier abord, la grande imporlance du rapport de M. Marchal. Au fond, il ne s’agit de rien moins que de l'établissement d'un certain nombre de faits prouvant l'existence d'espèces physiologiques, c'est-à-dire d'espèces montrant des caractères qui ne se rencontrent pas seulement dans leur analomie. mais dans leurs mœurs. 4. R. WALTER. — L'HÉRÉDITÉE DE LA COULEUR DE LA ROBE CHEZ LE CHEVAL, HI L'HÉRÉDITÉ DE LA COULEUR DE LA ROBE CHEZ LE CHEVAL ! Par le D' Ad. R. WALTHER Biologisehe Versuchsanstall Vienne (Autriche). Le point de départ donné pour loules les recherches de lhérédité des couleurs du cheval est le fail, premièrement reconnu par Crampe, interprété ensuile par Hurst dans l'esprit des règles de Mendel, el vérifié par d’autres, à savoir que deux alezans ne produisent que des poulains alezans. A ce fail, je n'ai à ajouter que quelques mots : A.) Je ne puis, pour les raisons suivantes, me ranger à l'opinion du profes- seur Bateson et de Miss Durham, qui appellent jaune la couleur fondamentale de l'alezan ; 1° II faut réserver le mot « jaune » à ce pigment du cheval qui serait com- parable à la couleur jaune des autres animaux jusqu'à présent examinés. % Je ne puis trouver aucun point d'appui pour l'opinion qu'il est permis de séparer du groupe des alezans une forme portant, à la différence des autres alezans, le pigment « chocolat » (Le « liver-chestnut »). n'y à surtout aucun argument génelique pour celle interprétation. B.) I y avait jusqu'à présent, dans toutes les listes généalogiques des cas qui semblaient èlre des exceptions à la règle que deux alezans ne produisent que des alezans. Une grande parlie de ces cas ont été reconnus faux, mais les autres élaient difficilement explicables. C’est pourquoi il est important de cons- Later que le 5° volume des listes généalogiques des Haras royaux de Trakehnen — peul-êlre les plus exactes de toutes les listes généalogiques de chevaux — ne montrent aucune exceplion, quoiqu'elles énumérent beaucoup plus de 1000 poulains. dont les deux parents élaient des alezans. (Je n'ai pas exacle- ment complé le nombre.) C.) Le pigment noir ne manque pas complètement à l'alezan. Une grande parlie des alezans dont j'ai fait l'examen, avait du pigment noir en pelile quantité dans les crins. Mes chiffres ne permettent pas des indicalions géné- rales, parce que je n'ai pas exploré un assez grand nombre de races différentes, Mais je crois que beaucoup plus que la moilié de tous les alezans ont du pig- ment noir en pelile quantité ? Il résulle du fait que deux alezans ne produisent que des poulains alezans que ce pigment noir ne se montre jamais dans la postérité en plus grande quanlilé que chez les parents. Si l'on compare celle observalion avee les indicalions sur la conduite héréditaire de la pigmentalion noire plus répandue, indications qui suivront dans une autre partie de celle communicalion, on verra que c'eslun fail très remarquable. 1. Communication faite à la quatrièine séance de la Conférence. 2. La communication de Bateson (Mendels principles of heredity, 4909, p. 195) sur les «© types intermediate between chestnut and the dominant bays and browns » concerne peut-être le même sujet. Le Prof. baleson laisse en blane la question S'il s'agit de «€ cases of imperfect dominance » ou si ces lvpes.sont produits par des facteurs de dilution pour li pismentation noire. 199 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DÉ GÉNÉTIQUE. L'interprétation la plus raisonnable du fait que deux alezans ne produisent que des alezans est la supposilion que celle couleur de Ja robe du cheval résulle de l'associalion de tous les facteurs récessifs des couleurs du cheval. (L'albinisme dans ce cas spécial excepté). Il s'agit de chaque unilé récessive dans les paires allélomorphes suivantes Jaune — rouge. Pigment noir — sans pigmentalion noire (sauf les peliles quantités de pigments noirs susmentionnées). Leucolrichie — lous les poils sont pigmentés. Tachelure — La lachelure manque. Commencons par considérer la première paire : La couleurde fondde Lous les chevaux est jaune ou rouge: mais on ne peut le conslaler que quand ces deux couleurs du fond ne sont pas couvertes par des facteurs épislaliques. Quant au rouge, la couleur de fond de lalezan et du bai, il n'y a rien à ajouler. Mais il faut spécialiser la couleur jaune parce qu'elle n'a presque jamais élé traitée. Jaune est dominant sur rouge. Parmi plus de 270 chevaux jaunes dont je connais les couleurs des parents, il n'y en a que neuf qui n'ont pas au moins un parent jaune ou porlantdes facteurs épistaliques couvrant la couleur du fond. Et parmi ces 9 cas, il n’y en à aucun qui soil absolument sûr mais quelques-uns sont très invraisemblables. Tout le monde sait que la couleur jaune est rare chez le cheval, el il était difficile de rassembler les matériaux nécessaires en assez grand nombre pour démontrer la justesse de mon opinion. En passant, j'ajoute qu'il est générale- ment difficile d'assembler des tableaux authentiques pour le cheval, parce que le pelilt nombre des enfants d'une jument est la cause d'un manque de sûrelé Lrès embarrassant. C'est pourquoi il est difficile d'assembler des tables qui montrent le croisement de deux chevaux hélérozygoles pour un certain facteur. Pour celle raison, j'ai préféré ne me rapporter qu'aux lableaux qui montrent le croisement d'un cheval hélérozygole avee un cheval qui est récessif pour ce facteur, parce qu'il est beaucoup plus facile de lrouver de celle manière une assez grande quantité d'exemples. Je tire un lel tableau pour jaune des malé- riaux rassemblés par Crampe'. Il montre le croisement des juments jaunes dont je suis sûr qu'elles élaient hétérozygoles, avec des étalons dont la couleur fondamentale élait rouge. Tabl. 1. Jaune {hélérozygolel < Rouge. 99 4 3 + 16 98 COULEURS DES POULAINS COULEURS DES PARENTS En June Rouge gg Bais + 9 9 Jaunes. . : - JS 25 & g Alezans + 99 Jaunes . . o ETATO ALERT RE ITRE 53 Chez le cheval sauvage, Equus Priewalski, jaune est juxtaposé à côté de rouge. En général, le dos, les parties latérales du trone et de lencolure sont rouges, le ventre est jaune pâle, les crins elles parties inférieures des extré- 1, Crawee (IL). Die gelben Pferde von Ivenack. Landwirtseha[tl. Jalobücher. YSST. A. R. WNALTHER. — L'HÉRÉDITÉ DE LA COULEUR DE LA ROBE CHEZ LE CHEVAL. 495 milés sont noires. Mais la couleur est très variable, 11 y a mème des individus complètement jaune pale sans rouge nt noir. Je ne puis donner des renseigne- ments quant à la manière par laquelle il faut interpréter la présence des deux pigments chez le même cheval, parce que les expériences sur le croisement de Equus Przewalski el du cheval domestique n'éclairent pas celle question. Mais il est sûr que les couleurs ne sont pas arrangées en ordre annulaire dans le même poil Lel qu'on l'aurait pu supposer en analogie avec autres espèces. Chaque poil ne montre qu'un seul pigment". La pigmentalion noire. Nous disculerons l'hérédilé de ce pigment d'abord sans regard à la quantité, n'exceplant que les pelites quantités qu'on lrouve dans les erins des alezans. Le pigment noir fait d'un cheval jaune : lisabelle aux erins noirs: d'un cheval rouge : le bai, le bai brun, le bai clair: el, sile pigment noir couvre complèlement la couleur du fond, de Fun el de l'autre : le moreau. La présence est dominante sur l'absence, fait déjà prouvé par Hurst: ce pigment est épista- lique aux couleurs du fond, mais hypostlaliques à la leucotrichie et la leuco- dermie. Tabl. IL 4 4 avec phymentalion noire. S Moreauc el 6 Bars, hélérosyqgoles quant au mélonisme >< 9 9 Mesans. Matériaux de Trakehnen). NOMBRE DES POULAINS A — — \vec pismentation noire Sans pismentalion noire Pie (n tn Morceaux où Bais, #4 Alezans, Slurlevant® a déjà donné un pareil tableau en assemblant les renseigne ments sur des chevaux d'Amérique. (H faut cependant ôler de ce lableau les chevaux gris qu'il a faussementinelus dans celui-ci). [reste maintenant à prouver le fait qu'un cheval de pigmentalion notre peut porler non-seulement une, mais aussi les deux couleurs de fond. Voici la descendance d'un étalon noir de Lippiza, nommé Neapolilano. Tabl. D. Enfants de Neapolitano |EÉlalon noir: couleur de fond: jaune hélérozyqote!. COULEURS DES POURAINS COULEURS DLS 9 LE —— — il — Blanc Noir Jaune Rouge BlADC RL R A CE io te o | 3 | NOR ee Cie 5 20 2 — UTC ER rie CT te eos or — _ | —= ROUCOENEENS CHEN MERS A con ve = (1 7 15 Il en résulle que, à moins qu'on ne veuille supposer un triple allélomor- phisme, le pigment noir ne peut pas être allélomorphe à jaune ou rouge. Leucolrichie. Elle se caractérise par des poils blancs qui se trouvent entre mélés de poils pigmentés sur la peau pigmentée. De celle manière, il résulle un cheval gris ou blanc. Ce fâcleur nese montre que quelque lemps après la naissance, les chevaux qui seront plus lard des chevaux gris Sont nés alezans ou bais, ele. La leucotrichie s'élend pendant 1. Je dois la plupart des communications sur Equus Priewalsht et ses croisements à la bien- veillance de M. Falz-Fein, Askania-Nova, Russie du Midi, qui à élevé un grand nombre de chevaux de cette espèce et des produits de son croisement avec chevaux domestiques. 2. Srouwrevaxr (A.-H. je.) On the Inheritance of Color in the American Iarness Horse. Brologieul Bullelin, XIXe vol, 1910, p. 20416. 197 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. le développement du cheval et fail des progrès même chez les chevaux adulles. Il y a différentes espèces de leucotrichie, suivant la différence de la dislri- bulion des poils blancs parmi les poils pigmentés aux différentes parties du corps. Cependant je ne puis donner aucun renseignement sur Ja nalure de ces différences considérées au point de vue héré- dilaire. Mais loules ces espèces de leucotrichie dont j'ai fait lexa- men Jusqu'ici sont sans doule produiles par le même facteur. En assemblant les matériaux pour le Lableau qui montre le eroi- sement des chevaux gris, il faul user de précaulion, parce qu'on ignore si un poulain sera cheval gris où ne montrera pas la leuco- Lrichie à l’élat adulte. C'est pour- quoi il faut supprimer du tableau tous les poulains morts jeunes parce que ce sont des cas lrop peu sûrs. Tabl. IV. 6 Jumenls grises hélérosygoles] Etalons sans poils blancs. (Matériaux de Trakelhnen. dont mourratent en jeune àge. Nombre attendu DES POULAINS Sans poils blanes 29 NS 91 20 4. R. WALTHER, — L'HÉRÉDITÉ DE LA COULEUR DE LA ROBE CHEZ LE CHEVAL. 495 Nous ajoutons aussi, pour ce facteur, la preuve qu'un cheval peul porter jaune el rouge el cumulalivement : la leucotrichie. Tabl. V. Enfants de Conversano [Etalon blane: couleur de fond : jaune hélérozyaote]. Matériaux de Lippiza COULEURS DES POLLAINS COLÉRNN DES ON Q Re Blane Noirdaune Rouge Hp too cu 1 5; 4 NO re EU Il Î Gi) louve Co "D UE Leucodermie. — Tache- Lure. Elle se présente en deux formes : I. La tacheture en pla- ques, la forme ordinaire. Les parties blanches de la peau avec des poils blancs sont distribuées selon des règles prononcées. La pigmentalion se concentre en cinq centres réguliers qui souvent, S'il n'y a que de peliles parties blanches, se joi- Fig. 4 — Fix. IV. Différents degrés de tacheture. (Tenir compte de la tache de la mächoire inférieure dans la figure #. Les parents de ces chevaux sont inconnus. gnenl en enlier ou parliellement. Ces centres se trouvent : à la {èle (ganaches) : à la parlie antérieure de la poitrine, derrière le garrot; à la partie latérale du tronc (un peu devant el au-dessous de la hanche): au commencement de la queue’. (Voy. fig. I.-.I\.) 1. Ces taches correspondent en général avee les taches que Castle à trouvées pour la tachelure du cobaye : « eye, ear, shoulder, side, rump » (Heredity of Coat-Characters in Guinea-pigs and Rabbits- Carnegie Inst. Publ., No. 23, 1905. 196 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Le degré le plus avancé, la perte Lolale de la pigmentalion de la peau, donne naissance aux « weissgæeborenen Schimmel » (chevaux nés blancs) aux Yeux noirs qui élaient élevés à Herrenhausen près Hannovre pendant une grande partie du siècle passé. La présence du facteur de Ja tachelure est dominante sur le manque de ce l'acteur el épislalique sur lous les autres facteurs de la couleur du cheval Jusqu'à présent examinés : jaune, rouge, pigmentalion noire, leucotrichie. Tabl. VE Cheval pie [hétérozygotel < cheval non pie. NOMBRE DES PARENTS PIES NOMBRE DES POULAINS CT. LE a = = 7er 0 9 Pies Non pies IBIF DAMES HER | 5 99 93 Trakehnen 1° vol, . 1 à 25 26 Trokehnen Ie vol. . = ù Il A] Prusse Occident. , . — 3 15 15 SAUZDUT EE 8 12 9 16 a >= re #1 Ni ol I I y a en outre une autre forme de lachelure plus rare. La lachelure en caparaçon. C'est une plaque de peau blanche à la croupe (fig. à) qui peut s'élendre sur le dos et les parties latérales des cuisses. Dans la plupart des cas (peut- êlre loujours) ces chevaux sont ligrés, e'est- à-dire il y a des laches rondes de poils pig- menlés aux parlies de la peau non pigmen- tées. Les laches se trouvent'aussiaux parties avec poils blancs si le cheval montre le facteur de la leucotrichie en plus (fig. VD. Le seul cas, que je connaisse où un cheval porte des poils pigmentés sur la peau non pigmentée. Celle forme de lachelure es pareillement épislalique sur les deux cou- lig.o.— Tacheture en caparaçon reproduite Teurs defond,le mélanismeet la leucotrichie. du He vol. des Listes généalogiques des douzes Sociétés pour l'élevage des chevaux du Duché de Salzburg. malériaux suffisants —- des renseignements Cependant je ne puisdonner— faute de sur : 1) Les relalions muluelles des deux formes de leucodermie. 2) Le rapport de la lachelure en caparaçon avec lPélal Ligré. (Je suppose qu'il s'agit de deux unilés hérédilaires indépendantes lune de autre, mais je n'ai vu en tout qu'un pelil nombre de chevaux dans la rue qui pourraient appuyer celle opinion el je ne connais les données héréditaires d'aucun). .Hbinisine. Est très rare chez le cheval. Je ne connais que lrois cas de naissance de chevaux leucélhiopiens qui se sont produits pendant les dernières quarante années, Lous provenant de deux animaux rouges. (Partie avec, partie sans pigmentalion noire). I n'y a pas de doute que l'albinisme est récessif à la pigmentalion. I résulle du fait que la leucotrichie et la leucodermie d'une part el Falbi- nisme de Faulre se trouvent aux deux fins du rang des facteurs épistaliques un à l'autre, que l'albinisme n'a pas du rapport essentiel aux autres susdils facteurs. Pour celle raison il élail opportun de renoncer au lerme ambigu, albinisme A. R. WALTER. -— L'HÉRÉDITÉ DR LA COULEUR DE LA ROBE CHEZ LE CHEVAL. 497 « parliel » et de le remplacer par les termes « leucotrichie » et « leucodermie » qui sont plus exacts. Jusqu'à présent nous n'avons diseulé les couleurs que par rapport à la lié, 6. — Tacheture en caparaçon (qui se borne en ce cas à la croupe el aux parties supérieures de cuisses, Leucotrichie ‘qui couvre toutes les autres parties de Fa robe). qualité. Nous faisons suivre une considération brève quant à Fhérédité quanti- alive. Je ne puis donner des renseignements quant à lhérédilé des différentes nuances de jaune et de rouge. I faut cependant examiner les différents degrés du mélanisme. (En lent que les matériaux, à ma disposilion. insuffisants pour en déduire des faits positifs, permellent des conclusions, les degrés de la leuco- dermie et de la leucotrichie se transmettent héréditairement comme le méla- nisme). Nous commencons en examinant le tableau suivant l'abl, VIE. Croisements des Morcauæ |LIE vol. de Trakehnen. Joments n° 1 500! COULEURS DES POULAINS COULEURS DES PARENTS ET ù Moreau Ba Alezan Moreau > } € 504 21 GS Moreau. \ ne < More: Mort in / 90 209 n Bui. . \ MOTEUR MER AE 00) ç 1 o| RÉ ZA ee MS Rs ee os N Le premier résullat de celle exploralion est la reconnaissance que deux chevaux au degré le plus avancé de mélanisme ne produisent que des moreaux ou cles alezans, c'est-à-dire des poulains sans (ou presque sans) pigmentalion noire. Ou plulôt, deux chevaux au degré le plus avancé de mélanisme ne produisent jamais des chevaux à un degré moins avancé. 1. Les deux Bais sont en réalité des Moreaux. Il est absolument sûr qu'il ne s'agit que des fautes d'impression, parce que les deux chevaux vivent encore. IV CONFER, INTERN, DE GENETIQUE, 2 495 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. Voilà la place d'insérer une preuve de l'affirmalion avancée plus haul, que des chevaux qui portent en même lemps la pigmentalion noire et la couleur de fond jaune lransmellent ces deux pigments indépendamment Fun de l'autre. Si celle opinion est exacte, Lous les chevaux à Ja couleur fondamentale jaune, qui sont produils par deux moreaux, seront où complèlement noirs, où jaunes sans aucune pigmentalion noire. Ce dernier cas, la produelion de chevaux Jiunes par deux moreaux ne se trouve que deux fois dans Lous mes malériaux. (Voyez Tabl. IL) Tous les deux sont de Lippiza el sont dénotés « Hermelin », c'està-dire un cheval jaune sans pigmentalion noire. Malgré le pelit nombre de cas c'est une preuve positive parce que sur 1200 chevaux de Lippiza celle dési- gnalion ne se Lrouve en somme que trois fois. Nous pouvons interpréter le fait que deux moreaux ne produisent jamais des chevaux à pigmentalion noire moins avancée, en supposant que le degré plus avancé est récessif au moins avancé. (La petite quantité qui se lrouve chez l'alezan à évidemment une toute autre signification au point de vue héréditaire.) I reste à examiner si celte supposition est vérifiée aussi pour les autres degrés du mélanisme. Mais une telle preuve n'est pas fournie par les listes généalo- giques de haras ordinaires parce que les désignations des chevaux bais ou bai- bruns de ces listes sont la somme de deux facteurs différents : 1) Le degré du mélanisme. 2) La nuance de la couleur rouge. En dehors des erreurs qui se trouvent surtout souvent dans ces désigna- lions, l'ingérance du deuxième point rend peu utilisables ces listes pour des recherches quant au premier point. J'ai cependant réussi à assembler parmi les malériaux des Taras de Trakehnen les deux tableaux suivants qui montrent : qu'aucune de 58 juments bai clair n'est produite par deux bais foncés; qu'il y à cependant beaucoup de moreaux qui sont produits par des bais, spécialement par des bais obscurs. Voilà des faits qui rendent vraisemblable la justesse de notre supposilion que les degrés plus avancés du mélanisme sont récessifs aux INOINS avancés. Tabl. VIT. Origine de 5 Juments bai-clair nées de Parents bars. Trakehnen 3° vol. COULEURS DÉS PARENTS NOMBRE DES IUMENTS BAI-CLAIR DEC AUR SUD Er RTE 5 RAC ADI DU ENS | UC DA NET ST 17 DURS ER RE E 10 Bai >< morceau , 2 Des 76 parents de ces 58 juments étaient : 19 bai-brun où morcau. 65 bai où bui-clair. Tabl. IX. Origine des Morceaux nés de Parents bars. Trakehinen 3° vol. COULEURS DES PARENTS NOMBRE DES POULAINS NOIRS bai-brun © bai-brun. , . . . . : ÿ BA DL UT ADAM ENN RENTREE N Bai-brun >< bai-clauir. 2 bai >< bai. : ( Data CRIE EN LEE ] Des 48 parents de ces 24 morcaux etaient : 23 bai-brun. 20 bai ou bai-clair. A. R. WALTER. L'HÉREÉDITÉ DE LA COULEUR DE LA ROBE CHEZ LE CHEVAL. (HE) On à prélendu plus d’une fois que Fun ou l'autre degré de mélanisme ne se lrouve qu'à l'élal hélérozygote. Le Tableau suivant réfute celle opinion. I montre la descendance de trois étalons de Trakehne», un bai, un bai-brun, un Moreau qui sont tous homozygoles pour mélanisme. L'abl. X. Descendance de 3 Etalons. Trakehnen 3° vol. COULEURS DES POULAINS — Es Moreaux Bais Alezans Hivtenknabe, Moreau. IS91-1901 . . . No ü Ü Optuus, Bai-brun, 1896-1903. til 15N (0 Le Justicier, Bat, 1907-1909. . . . . (l 71 (] Considérons enfin les résultats généraux de celle discussion. Nous avons conslalé que toutes les variations de la couleur du cheval sauvage qui se lrouvent #aintenant chez les chevaux domestiques sont dominantes, où mieux dit, épislaliques sur celle couleur sauvage. Par ce faille cheval est en oppo- silion avec l’autre extrême, quant au caraclère hérédilaire des couleurs (souris el ral) qui montrent loules les varialions de domeslication, hypostaliques à la couleur sauvage. En considérant ce fail, on n'a rien dil cependant quant aux varialions qui se sont présentées, en effel, dans le courant de la domeslicalion, on n'a pas constalé qu'il n'y avait absolument jamais des caractères hypostlaliques chez le cheval ni des caractères épistaliques chez souris el ral". Ce sont des questions absolument différentes : apparition d'une variation d'une part el sa conserva- lion par l'élevage de l’autre part. Il me semble qu'on n'a pas suffisamment distingué jusqu'à présent ces deux phénomènes. Il y a au contraire des faits qui nous renvoient à la supposilion que la manière de l'élevage produit une certaine sélection de facteurs épistaliques chez le cheval ou de facteurs hypostatiques chez la souris et le ral. Regardons la manière de l'élevage dont l'homme s’est servi pour ces deux groupes d'animaux domesliques. Il est sûr que les rats el les souris élaient élevés en élal domestique ordinairement par extrême propagalion « en dedans ». Pour le cheval cependant nous pouvons soulenir avec assurance que dans le courant des siècles derniers — et peut-être déjà depuis beaucoup plus longtemps — il a élé élevé en « propagalion en dehors » c'est-à-dire on a évilé exprès le croisement des proches parents. On ne peul pas douter que ces circonstances ne soient pas sans influence sur la perle ou sur la propagalion de variations qui se sont présentées. J’expliquerai cela en me servant comme exemple de l’albinisme du cheval. On a essayé au xvint siècle en Salzburg — nous sommes assez bien informés de ces expériences - d'élever des chevaux leucéthiopiens. On n'a pas réussi parce que ce carac- tère s'est souvent perdu Lout à coup en croisant des albinos avec des chevaux pigmentés el n’est pas reparu parce qu'on a évilé la propagalion « en dedans ». Il s'ensuit que l'influence de la domeslicalion ne se borne pas à mettre les animaux en des silualions modifiées quant à la nourriture, le climat, ele. I reste encore à considérer une circonstance. Dans lélal sauvage les animaux se reproduisent à un certain degré moyen d'affinité de sang des deux animaux 1. Pour la souris, l'existence d'une forme de tacheture épistatique à cté montrée par Miss Durbun 900 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. s'accouplant dont la mesure absolue est sans imporlance pour ces recherches. Ce degré d'affinité —— nous le considérons toujours en moyenne — est modifié arbilrairement par la domeslicalion, dans un sens ou dans l’autre. Il me semble que ces circonslances exercent une influence lrès grave quant à la propagalion ou la perle des varialions qui se sont présentées. C’est pour ces raisons qu'on n'est pas libre de lirer des conclusions générales sur les espèces de variations qui se trouvent maintenant parmi les animaux domesliques. Cela veut dire, appliqué à notre exemple, qu'on ne peut affirmer que les variations qui se sont présentées pendant la domesticalion sont épislatiques à la couleur sauvage chez le cheval el hypostatiques à la couleur sauvage chez le rat el la souris. Nous ne connaissons, au contraire, que les variations qui se sont maintenues dans les circonstances données. THE INHERITANCE OF COAT COLOUR IN THE HORSE SUMMARY 1. Material. 1. 1200 horses, born in HIS00-IS8S0, in the Imperial Stables of Lippiza (Austria). 2. Second and third volumes of pedigrees from the Royal Slables of Trakehnen (E. Prussia). 5. Fourth volume of pedigrees from the Stables for hall-bred races, of W. Prussia. 4. Three stud-books from the Stables of the Prince-Archbishop of Salzburg. 1762, 1786 and 1792. (In all 558 horses.) ». Lists from (he Royal Stables of Prussia for the half-bred races of Gra- ditz. Ist volume TOP. 6. Two volumes of the stud-books from the twelve socielies for breeding horses in The Duchy of Salzburg. 1905 and 1906. 7. Delails given by Crampe in * Die Farben der Pferde von Trakehnen ”. Landwirtsehaftl. Jahrbücher. TL Teil 1887; IT Teil 1888; * Die gelben Pferde von Ivenack”. Landwirlschaftl. Jahrbücher, 1S8S7. 11. Summary. L. There are wo principle colours found in horses coals, viz., yellow and red. These Lo colours, generally combined with black points, are the compo- uents of the coal colours of wild horse (Equus Przewalskis. equiferus). A. Red is the ground colour of bay or brown. (French : bai; German : Brauner), and of chestaut, including liver chestnut (French : alezan: German: Fuchs). B. Yellow is the ground colour of dun (French : isabelles aux crins noirs: German : falbe), and of cream colour (French : isabelles aux crins blancs: German : Hermelin, Isabelle). 2, Yellow and red are allelomorphic Lo each other. Two yellow horses give rise Lo yellow horses and, in lesser numbers, Lo red horses. Among 20.000 horses of all colours, of which nearly 500 are yellow, L'only know of A. R. WALTER. — L'HÉRÉDITÉ DE LA COULEUR DE LA ROBE CHEZ LE CHEVAL. bb! nine yellow supposed Lo come from red parents. and not one of These cases can be considered as proved. Yellow is therefore dominant Lo red. 9. These principle colours may be modified by four kinds of supplementars markings : Black marks (Melanism), voile airs eucotrichia) marks of the pie- ball horses (French : tachelure) (leucodermia), ohite stockings (French : bal- zanes). The three first are always epislalie on (he principal colour, and on each other, in (he order named. A$ lo the heredily of while stockings. Fean give no informalion, but il seems Lo me here are several genelie Lvpes concerned. A. Black marks. I. There are small quanlilies of black pigment in (he mane and lail of a large number of chestnuls (about 7 °/,). IT. If there is a greater amount of black pigment present (han is found in the chestnutl, à horse with red ground colour becomes à bay (these may be found of various shades); a yellow horse becomes dun. The black pigment is in all these cases absolutely independant of {he Lwo principle colours. The efforts made (Wilson, Slurlevant) Lo discover {he inheritance of the characters brown and bay have always failed because These lo colours are not hereditary units. HT. The black horse (German : Rappe) always carries at least one of the prineiple colours hypostatieally, and il may carry both (if it is heterozygous with respect Lo yellow). IV. The most intense degree of melanism is recessive Lo Thalof less inten- sity. If the progeny of Lwo black horses, helerozvgous l'or B. is not à black horse, il is always (according Lo which of (he principle colours are hyposlalie in the parents) a yellow, or à red horse, without black. Two bays, or wo duns, may produce black horses, {wo light bays may produce dark bays. But the produclion of à light bay by bays in which a grealer amount of black pigment is present, is only mentioned very rarely, and in view of the possibility of error, (he correclness of these facts may be doubted, A black horse crossed with a chestnul gives, in the majorily of cases (if the former is not heterozygous), the inlermediate form: bay, the cross between a light bay with a black horse gives dark bay. (AI (hese phenomena cannol be explained by the supposilion that (here is imperfecl dominance in E,, with segregalion in F,.) B. White hairs (leucotrichia) according Lo the extent in which il occurs. and according Lo the ground colour of the coal, gives rise Lo he rubican horse (French : rubican; German: slichelhaariges Pferd) when there are few white hairs dispersed; Lo the roan, bluish grey horse (French : rouan, aubère; Ger- man : Rotschimmel, Blauschimmel), when the white hairs are inlimalely mixed with the coloured hairs; Lo the dapple grey horse (French : gris pommelé, Ger- man : Apfelschimmel). In all these cases the horse is entirely pigmented at birth, and the skin always remains pigmented. C. Leucodermia (French : tacheture) exists in two forms. (1) In patches (French: lacheture en plaques). (I) The Leucodermia is limited to the crup- per, Lo {he back and upper parts of the thighs (French : lachelure en capara- con). Oflen, always (?), these horses are spolted (French : tigré). [ do not know any facts regarding the hereditary relationships of these Lwvo forms of Leucodermia. 4. Albinism is very rare. [Lis probably à recessive. There is no direcl connection between albinism, leucodermia, and leucotrichia. 509 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉN M. pe Cuarvacé. — Je commence par demander pardon au D' Walther. car il est possible qu'il ail résolu la question que je pose, mais comme je ne comprends pas l'allemand, le sens de sa communicalion m'a échappé. Dans un des Lableaux projelés, j'ai vu que le D° Walther avait obtenu Lrois poulains blanes d'un croisement entre noirs. Je croyais jusqu'à présent que le gris élail dominant par rapport au noir où au bai-brun, el que, par conséquent, loul poulain gris provenail loujours au moins d'un parent gris. S'il est sûr de ces lrois cas, cela renverse loul ce que je croyais savoir. Autrement dit, 11 esl possible d'avoir un poulain gris de deux parents bais bruns ou noirs. M. le D' Warner. — Ces lrois cas de poulains blancs, nés d'un croisement de deux parents, dont aucun n'est gris ni blane, ne sont pas absolument sûrs. Les chevaux noirs naissent « gris de souris », souvent de coloris plns elair que les chevaux qui seront plus lard gris. Ce sont ces changements de couleur qui. fréquemment, sont la source des erreurs. M. pe Cnannacé. —— J'ai une deuxième queslion à poser. Dans un des tableaux, le D' Wallher nous a montré les produits de différents croisements el a placé au-dessous, pour les relrancher, les nombres des poulains morts jeunes. Cela n'a pas, à mon avis, grand intérêt, puisque la question est de savoir, par le calcul des probabililés, combien de gamèles d'une espèce peuvent rencon- Lrer de gamèles d'une autre. Que les poulains vivent ensuile où non, cela ne change rien à la proportion, et je me demande quelle est l'idée du D Walther en relranchant ceux qui sont morts jeunes. M. le D' Warruer. — Les nombres que j'ai trouvés ne sont pas bien d'accord avec les nombres (héoriques. mais quand on soustrail les chevaux morts en bas âge, Lous les nombres sont d'accord. Jai soustrail ces poulains morts jeunes, parce qu'on ne peut constater, avant l'âge de 4 à 6 mois environ, si un poulain sera gris à l'élal adulle ou ne le sera pas. Il est mieux de ne pas Lenir comple deces cas peu sûrs. M. le D' Lorss. — En réalité, on ne peul pas bien distinguer les chevaux blanes des chevaux bruns dans le jeune âge. CHAPPELLIER. — LA PONTE ET L'ŒUR DANS LES HYBRIDES DE CANARDS. H05 LA PONTE ET L'ŒUF CHEZ LES HYBRIDES PROVENANT DU CROISEMENT CANARD DE FERME |;) ET CANARD DE BARBARIE : | Par A. CHAPPELLIER Laboratoire d'évolution de la Faculté des Sciences de Paris, En 1906, M. le professeur H. Poll a signalé, chez les hybrides oblenus par lui, au Jardin zoologique de Berlin, entre le canard de Barbarie elle canard de ferme, un développement très différent des ovaires suivant que le mâle est fourni par lune ou l'autre des deux espèces. J'ai élevé depuis plusieurs individus de cha- cun de ces croisements eLils m'ont permis de revoir les faits signalés par Poll: voici un résumé de mes observalions. Quatre femelles du croisement: canard de Bar- barie 7 >< canard de ferme ?, proviennent soit de canelons arrivés chez moi à peine âgés d'une quin- zaine de jours, soil d'œufs fécondés que J'avais reeus, comme les jeunes, des environs de Ribérac Dordogne) où le croisement est de pralique cou- rante (les hybrides, engraissés avec du maïs, don- nent des foies gras connus sous le nom de foies de Toulouse). M. À. Cnarrerrien Ces quatre femelles ont loules franchi la pé- riode de ponte sans donner d'œufs. Deux d'entre elles, autopsiées en avril der- nier, ont montré une trompe rudimentaire, très étroite, presque recliligne, sans replis de la muqueuse, sauf sur une courte région basilaire chez un des indivi- dus. Les ovaires, de couleur jaune, orangé foncé, ont une surface lisse el ne portent pas trace extérieure d'ovules. Deux femelles du croisement : canard de ferme canard de Barbarie 9. sont nées chez moi en 190$. Sur deux couvées amences à bien par la mère, ilne m'élail resté que ces deux femelles plus un mâle que j'ai gardé jusqu'en 1910. En 1909, les deux femelles, accompagnées de leur frère et mèlées à d'autres canards, ont élé laissées en liberté dans une basse-cour; je n'ai recueilli d'elles qu'un pelit nombre d'œufs, 8 à 10 tout au plus. L'an dernier je les ai installées, au Laboratoire d'évolution des Elres Orga- nisés, dans une voliére où elles ont pondu environ 25 œufs avant de se meltre à couver, Celle année, enfin, je les ai fail venir au Laboratoire dès le 25 mars. Elles ont été placées, lune avee un mâle de ferme. l'autre dans une deuxième volière avec d'autres canes isolées de lout mâle. La première avail commencé sa ponte avant d'arriver à Paris: elle l'a 1. Communication faite à la quatrième séance de la Conférence o04 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE, reprise ici el a donné, en Loul, environ 75 œufs. La seconde n'a commencé à pondre que le TP avril el a pondu près de 100 œufs. Ces femelles sont excellentes pondeuses el même ont dépassé de beau- coup deux canes de ferme que j'avais en même lemps qu'elles el qui n'ont donné que 54 et 6% œufs. Ces deux canes non hybrides ont cessé de pondre avant Ja fin de juin; par contre, j'ai lrouvé, à nouveau. des œufs de mes hybrides il y a quelques jours seulement, lé 11 septembre. Les œufs des femelles hybrides se distinguent, à première vue, par leur Lille el leur poids ainsi que par leur couleur. POIDS DES ŒUFS Première femelle hybride. Œuls de 1910. Poids minimum. : : % gr. 4 nd) UD Et oo 13 DE] Movenne de 18 œufs. HAS fn Al 07 Œufs de 1911. BOTUS MAINS CR PR Te 56 gr. 4 DINAN loge (D so Movenne de 50 œufs... | dE o0 50 Deurième femelle hybride. Œufs de 1910, Poids minimum. ME RENA RES. ER Ü Hi D'OMITAN ONU RENTE MENT 4N 0 Moyenne de 27 œufs, k Œufs de 1911. La ponte de 1911 peut se décomposer en deux périodes : la première allant jusqu'à fin mai el pendant laquelle les poids des œufs ont été les suivants : Poids minimum. CNT 38 gr. do DTA TIMUMNe ee 19 60 Novenne le S0IQuS EE PT RUE 16 26 À parlir de là la ponte devient plus irrégulière el donne, à Paris. 16 œufs avec les chiffres suivants : AA 5 UM MN LEE © 2% or. 50 \ un SCULATUIUC REA 40 50 > mMaxinium * maximum de lous les AULE CS AN PEL MEME NE 59 9 Moyenne de ltous les œŒuis 55 ol Celle cane a encore pondu, en août el seplembre, » derniers œufs dont le poids se rapproche de la moyenne précédente. Première cane de ferme Ponte de 1911. l'oids minimum. 19 DANIEL 71 50 Moyenne de 50 œufs" SA 66 19 Deuxième cane de ferme (Ponte de 1911). LOIS ONU SE PTE Er 96 or, 50 » maximun c avt PAT Me 74 95 NONeNT Mes DIDUISE PRE EE 5 (nr 76 Cane de Barbarie Ponte de 4911. DOS AMUNUDIS RE PRE ET En 60 gr. 90 D AMANIMOU ee ent te TE CT 7ü où MOVCNENAO ES DITOULS ER 67 57 CHAPPELLIER. — LA PONTE ET L'ŒUF DANS LES HYBRIDES DE CANARDS. BL) On voil, d'après ces chiffres, que le poids moyen des œufs des femelles hybrides est, environ, les deux liers seulement du poids moyen des œufs des espèces parentes. D'autre part. pour chacune des femelles hybrides, les œufs de la ponte 1910 sont sensiblement moins lourds que ceux de la ponte de FFT Si l’on reprend en délail les poids de lous les œufs pondus, on voit que, chaque année, les chiffres augmentent à partir du début de Ja ponte pour alleindre une valeur autour de laquelle oscille ensuite le poids des nouveaux œufs pondus. Ceci a eu lieu jusqu'à la fin de Ja ponte pour la première cane hybride, landis que pour la seconde nous avons vu, lout à coup, le poids des œufs tomber à un Laux très faible qui, sauf une seule exception, s'est maintenu jusqu'à la fin de la ponte. Il me semble découler de ces faits (nombre el poids dés œnfs) que la pre- mière hybride est encore en pleine maturilé sexuelle, mais que la seconde arri- verail à son déclin : ceci donnerait 3 à 4 ans comme durée de ponte pour mes hybrides. Je n'ai pas recueilli moi-même el n'ai encore pu trouver autre part aucun point de comparaison, à ce sujel, avec des femelles non hybrides, soil canes de ferme. soil canes de Barbarie. Un second point intéressant dans l'étude des œnfs des eanes hybrides esl la couleur de la coquille. Les œufs de Ja cane de Barbarie (côté malernel) sont à fond blanc:les œufs de la cane de ferme (côté palernel) sont à fond blanc où vert: la couleur verte élant celle de Fœuf du canard sauvage de race pure. Les œufs pondus par les hybrides ont une couleur brunâtre qui ne semble avoir rien de similaire avec les précédentes. Cependant on trouve, à la fois sur les œufs de cane de ferme el sur les œufs hybrides, particulièrement au gros bout, des laches de couleur analogue dans les deux cas et qui feraient admettre que la coloralion des œufs hybrides dérive du vert de l'œuf de cane de ferme. Je garde encore mes deux hybrides pondeuses pour voir ce qu'elles don- neront lan prochain. J'ai réservé également deux femelles hybrides non pon- deuses car à leur sujet s'élève un doute : la personne qui les soigne, à la cam- pagne, m'a remis douze œufs qui auraient été recueillis deux par deux chaque jour dans une volière où ne se trouvaient, comme femelles, qu'une cane de ferme el une de ces canes hybrides: celle-ci aurait donc pondu quelques œufs". tien dans leur extérieur ne permet de faire deux groupes bien tranchés dans ces douze œufs. L'élude microscopique de la coquille, étude faite suivant la méthode et les travaux de W. von Nathusius, permettra peut-être de trancher la question. Cette différence d'activité génitale entre les deux sortes de femelles hybrides est d'autant plus remarquable qu'on ne trouve rien de semblable du côté des mâles qui ont, dans les deux cas. même développement des organes génitaux el même aclivilé génésique. J'ai rappelé ces faits, pensant qu'ils mériteraient d'être repris sur un malé- riel plus nombreux et, s'il élail possible, avec les espèces puresel non domestiques. 1. J'ajouterai encore que. répondant à un questionnaire que je lui avais fait parvenir, l'éleveur qui ana fourni mes hybrides parle d'œufs pondus par les femelles de ces hybrides comme d'une close courante, 306 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE, HYBRIDS OF THE BARBARY DUCK WITH THE FARMYARD DUCK;: THEIR EGG LAYING CAPACITY AND THEIR EGGS SUMMARY In 1906, Professor IT. Poll published a record of hybrids obtained by him im the Zoological Gardens al Berlin, belween the Barbary Duck and he Farmyard Duck. Ile showed thal the hybrids differ considerablv in the developement of the ovary, according Lo which species is used as the male parent. The author has raised similar hybrids, and has confirmed the statement of Professor Poll. From the cross in which the Barbary Duck is used as the male, he has oblaï- ned four ducks; these birds have allained the laying period withoul producing anyeggs. Two of these birds have been killed and dissected: They possess a rudimentary Fallopian tube, and the ovaries bear no macroscopical lrace of ovules. From the reciprocal cross. using Lhe Barbary Duck as female, Iwo ducks and a drake were obtained. These ducks have laid a large number of ess, bul the eggs are always slerile. The average weight of the eggs from he hybrid is about 25 of the weight of the eggs of either of he parents. M. le professeur Baur, président. Je remercie beaucoup M. Chappellier. I est regrellable que le professeur Poll, qui a fait beaucoup d'expériences sur le même sujet, ne soit pas là. Iles d'ailleurs en parfail accord avec M. Chap- pellier sur les résultats obtenus. M. ne Cuanxacé. — M. Chappellier a-Lil jamais vu des mâles fertiles dans les hybrides? M. CusprezciEer. — Non, jusqu'à présent. M. Boxuore. — Je désirerais demander à M. Chappellier de me dire pendant combien d'années il a gardé les femelles hybrides qui n'avaient pas pondu. En faisant l'hybridation de certaines espèces de canards, je me suis aperçu que les femelles ne pondaient pas avant la deuxième ou même la lroisième année. M. Cuarreziier. — Ces canes sont de l’année dernière: je vais les garder el je vous remercie de volre observalion. M. pe Cnanxacé. — Vous n'avez pas essayé des croisements avec des canards non hybrides fertiles? NI. Cuarpecrer. — Les œufs sont absolument inferliles. Même en croisant ces canes avee des canards normaux de ferme, leurs œufs ne sont pas lécondés, C. L. W. NOORDUYN. — CROISEMENTS DE CANARIS. 907 CROISEMENTS DE CANARIS' Par C. L. W. NOORDUYN Groningue (Pays-Bas). Il m'est très agréable de vous faire part des résultats des expériences que j'ai ailes celle année sur les croisements des cana- ris avec des oiseaux sauvages. A l'égard de la couleur, les canaris hybrides sont divisés en foncés, panachés el clairs: les fon- cés n'ont pas de plumes claires, les panachés on plus où moins de plumes elaires el sont divisés en tachelés, fortement panachés el légèrement pana- chés, pendant que les hybrides elairs n'ont ni plu- mes verles, ni lachelées. Les hybrides clairs se rencontrent très rare- ment el les hybrides légèrement panachés relali- vement peu, ce que nous indique le lableau ei- dessous, que j'extrais de la contribution que j'ai trouvée dans Biomelrika, vol. VII, n®% 1 et ©, juillet el octobre 1909, intitulée Canary breediny. ” ; 1 Pho Blüte. M. C. L. W. Noonnuyx. a partial analysis of records fronr 1S91-1909 du D' A. Rud Galloway, Aberdeen. CROISEMENT AVE Û Fr 0 Lr ( l'or. Chardonneret Rpinoïlatcarduelis 172 74 To 19 O0 54 Tarin ordinaire » SPIDUSS 6 70 S nl | l 49 Linotte vulgaire D CANTADIUTE EE : ül 17 15 0 (L 95 Verdier ordinaire ù CIO SEE ERA 19 l l l (l 28 Sizerin cabaret Linaria rufescens . . : n î | ( O 1% 295 110 101 21 1 526 FF [loneé) — sans plumes claires : Ep (fortement panaché vert avec quelques plumes ou taches claires: P {panaché) — vert avec des plumes claires pour 1/4 environ: Lp (légèrement panaché) — clairs avec très peu de plumes ou de taches vertes; C (elair — tout clair. Sauf cinq ou six exceplions ces hybrides provenaient d'oiseaux sauvages mâles. Galloway n'indique pas de quels croisements sonLissus ces à ou 6 oiseaux; c'est dommage, car les expériences ont montré, sans aucun doute, qu'il y a une prépondérance de la part des males dans lhybridalion des canaris. On a. par exemple, du croisement d'un chardonnerel >< canari jaune % lrès peu d'hybrides panachés, mais si l'on croise un canari jaune 27 >< chardonnerel & la plupart des jeunes sont P ou Lp. Aussi il est à regreller que Galloway ne mentionne pas les couleurs des canaris avec lesquels il a expérimenté, ainsi que celles de leurs parents, parce 1, Comaunicalion faite à la quatrième séance de la Conférence. 508 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. que maintenant nous ne pouvons pas savoir s'il ÿ a séparalion de caractères ou reversion aux grands-parents. Beaucoup de méthodes ont été publiées sur la manière de produire des hybrides clairs. J'ai loujours été d'avis que la production de ces hybrides étail seulement une suile de reversion, el je proposais d'expérimenter avec des canaris femelles, issues de l’accouplement de canaris Lout feuille morte et tout jaune. M. Galloway fail la communication suivante dans * l'anary and l'age- Bird Life, 1906, pag. 299. ? Canari jaune 4 >< canari vert panaché sur jaune. Ceci me donna lieu d'expérimenter avec un cerlain nombre de canaris. produits de l'accouplement de jaunes et de feuille morte. C'est ainsi qu'en 1910, j'ai acquis des couples suivants : jaune 4 >< feuille morte Q » vert panaché sur jaune et # vert panaché sur blane © @ feuille morte 4 >< jaune © feuille morte panaché sur jaune 9 @ jaune 4 >< blane © 9 jaunes @ç © 2 el ces 19 canaris femelles furent couplées dans celle année avec 14 chardon- nerets, 2 larins, ? sizerins et un verdier. Je pensais obtenir un grand nombre d'hybrides et vous en faire communication à l'occasion de ce Congrès. Malheureusement, je n'ai pas obtenu ce que j'espérais. Plus de la moitié des femelles ne donnèrent que des œufs non fécondés; quelques-unes plus de vinel,. Chez les autres, les petits moururent dans les œufs, ou ils moururent parce qu'ils ne furent pas nourris par leurs mères. Ensuile j'étais obligé de transporter les œufs qui élaient fécondés dans les nids des canaris qui s'élaient montrées de bonnes nourrices et ainsi un nombre de 27 hybrides acquit loute sa croissance. De tarin ordinaire >< vert panaché sur blane. . . . . 2 hybrides » chardonneret >< » » ù » ù » < feuille morte panaché sur jaune. 6 Ù ù ù >< vert ù ù D ÿ ù » AJOUTE RCE Rd ù Tous ces hybrides étaient absolument foncés el sans plumes ou laches jaunes. Il n'y avail aucune reversion aux grands-parents jaunes ou feuille morte de la part des mères. Cependant, je dois faire remarquer que, dans les années précédentes, les croisements des chardonnerels avec des canaris jaunes donnaient de lemps en Lemps des hybrides fortement ou légèrement panachés. Je ne crois pas pouvoir faire de conclusion de ces preuves. le nombre des hybrides n'élant que de 27: j'espère répéler mes expérimentations en 1912 et vous en faire par. C. L. W. NOORDUYN. — CROISEMENTS DE CANARIS. 209 CANARY HYBRIDS SUMMARY The Author gives à briel record of the hybrids belwecn Canaries and va- rious wild birds oblained by Dr. À. Rud. Galloway. Dr. Galloway succeeded in oblaining hybrids from crosses belween cana- ries and Æringilu curduelis, F. spinus, EF. cannabina, EF. eldloris, and Linarra rufescens. With à few exceplions (he canary was always used as the hen. Among he Lypes obtained were darks, variegaled, and elears, but the last named class only occured very rarelv. The author has made à number of crosses with Wild birds using Canary hens derived from crosses belween cinnamons and vellows. These hens were maled with Fringila cuardelis, À. Spinus, F2 chloris, and Linaria rufeseens. Unforlunalely many of (he eggs of these crosses were sterile, but 27 hybrids allained maturity. AI these birds were dark, without exceplion, and there was no reversion Lo the yellow or cinnamon characters. o 10 IV CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. NOTE SUR LES CROISEMENTS DE FAISANS Par Me Rose Haig-THOMAS Moyles Court, Ringwood (Angleterre). Croisemenut : Gennœus nycthemerus 9 XX Gi. Siwinhoer & F, © G. Siwinhoer 7 F9 y a de plumage de 6. Siinhoei © Ce croisement démontre que le 4° peut lransmellre à ses descendants ; le plumage des ® de son espèce. Un croisement de cel F, © avec Swinhoei démontre la pureté de cet F,. un ayant élé oblenu absolument pur Swinhoci comme plumage. Thaumalea Ambersti 2 KT. picla P F9 XF F, — T. obscura. Ce croisement a produit en F, des oiseaux déjà classés comme une variélé dislinete de picta, sous le nom de Ÿ. obseura, dans la monographie des Phasia- nides d'Elliott. Comme, dans ce travail, ilest dil que ces deux espèces s’entre- croisent à l’élat naturel, il est probable que la variété est apparue de la même manière que ci-dessus. Plusieurs croisements (nolamment ceux dans lesquels PA. Reevesi à été employé comme parent) se sont montrés stériles en F,: dans ceux-ci les © sont à peu près aussi grosses que les 7. Dans un cas une © stérile revêlil, durant la mue, à lreize mois, le plumage du 7. Les dissections de ces ©, failes à la saison de l’accouplement, montrèrent que la longueur de l'ovaire atteignait à peine deux centimèlres el demi et que son contenu n'élail pas développé. Deux de ces F,, © et 7, dans leur seconde année de stérilité, ont élé envoyés à M. G.-P. Mudge, professeur de biologie au London Hospital Medical College, mais ses recherches ne sont pas encore lerminées. Je crois que ces croisements artificiels causent quelquefois l'hybridilé du sexe (sex hybridism). ce qui serail une forme inactive du mème phénomène qui se manifeste dans tout individu capable de se reproduire par parthénogénèse. CROSSING-EXPERIMENTS WITH PHEASANTS SUMMARY ln the F, from à female oblained by maling à Gennœus nycthemerus female wWilh a G, Sininhoei male, crossed back Lo the Suwinhoei male, there came à female idenlical with the normal Swinhoei female. The maling of male Tharnmalea picta and female 7. Amhersti has given some F, animals belonging Lo an already named {ype, Thawmalea obscura (Elliott). In those cases where slerile F, birds were oblained, the females were as large as the males. 1. Communication faite à la Lroisième séance de la Conférence. PRÉVOT. — RELATIONS ENTRE LA COULEUR, LA SEXUALITÉ CHEZ LE COBANE. oi] RELATIONS ENTRE LA COULEUR, LA SEXUALITÉ ET LA PRODUCTIVITÉ CHEZ LE COBAYE' Par M.PRÉVOT Directeur de l'aunexe de l'Institut Pasteur de Garches, Au cours de recherches effectuées dans un autre but, nous avons eu locca- sion d'observer d’une manière constante chez le cobaye une différence très appréciable dans la proportion de mâles et de fe- melles suivant la couleur du pelage. Pour vérifier ce fail qui nous avail frappé. nous avons procédé de la facon suivante : dans les deux élevages que nous possédons nous avons fail enlever à périodes à peu près égales les pelits co- baves en âge d'être sevrés. Ces animaux ont élé réparlis en lots suivant leur couleur el dans chaque lot on a fait le dénom- brement des males el des femelles Pour éviter les chances d'erreur dans lappré- cialion des couleurs ces opérations ont loujours été faites par les deux mêmes personnes. L'observalion, qui à duré du 27 mar 1910 au Il août 1911, a porté sur S54S cobaves répartis en I À | 6 lots formés de la manière suivante : 1 lol. Pelage où le blane domine. RHONE 2: lol. Pelageoù domine la couleur agouli doré. or n° lot. Pelage où domine la couleur agouli argenté. 4: lot. Pelage où domine la couleur noire. »° lol. Pelage où domine la couleur jaune. 6 lot. Pelage qu'il a été impossible de faire rentrer dans un des lots précédents. La séparalion des sexes donne le résultat suivant : 1 lof. Cobayes blancs, au total 1959 animaux répartis en SI0 mâles el 1149 femelles. 2° lol. Cobayes agoulis dorés, au Lotal 2197 animaux répartis en 1172 males el 1025 femelles. o° lot. Cobayes agoutis argentés, au total FT4E animaux répartis en 62 males eL 216 femelles. { ‘ lot. Cobayes noirs, au Lotal 1215 animaux répartis en 654 males el oûT femelles. o° lot. Cobayes jaunes, au total 1577 animaux réparlis en N52 mâles el 12 femelles. 6 lot. Divers animaux répartis en 152 maäles el 127 femelles. Ainsi quon peut le voir par ces chiffres, il n'y a que dans le lol des 1. Comimunicetion faite à la quatrième séance de la Conférence. 512 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. cobayes blancs qu'il y a plus de femelles que de males: dans Lous les autres le nombre des mâles dépasse de beaucoup le nombre des femelles. La proportion entre les deux sexes est la suivante : Cobayes blancs 41,5 pour 100 de mäles eLo8,6 pour 100 de femelles. Cobayes agoulis dorés 55,5 pour 100 de mâles el 46,6 pour 100 de femelles. 15,2 pour 100 de Cobayes agoulis argentés 54,7 pour 100 de males el femelles. Cobayes noirs 55,8 pour 100 de males et 46,1 pour 100 de femelles. Cobayes jaunes 54,02 pour 100 de maäles el 45,09 pour 100 de femelles. Cobayes divers 50,96 pour 100 de mâles et 49,05 pour 100 de femelles. Nous nous garderons bien de lirer actuellement une conclusion de ces observalions qui, quoique intéressantes, sont encore lrop peu nombreuses. Un autre fail nous a également frappé dans nos élevages, c'est que les animaux sont d'autant moins prolifiques qu'ils se rapprochent davantage du lype sauvage, el, d'après les observalions que nous possédons, ee sonlencore Tes cobayes blancs qui donnent le plus de petits. En revanche les cobayes comple- lement jaunes sont absolument stériles, nous en avons possédé rois couples elil nous à été impossible de les faire reproduire soil entre eux soil par croise- ment avec des animaux d’autres couleurs, ce qui concorde du reste avec les essais de M. Cuénol sur la souris jaune. COLOUR. SEX AND FERTILITY : THEIR RELATIONSHIP IN GUINEA PIGS SUMMARY In the course of researches made with another object, on guinea pigs. the author observed à very noliceable difference in The proportion of males Lo lemales, according Lo the colour of the fur. The numbers in which males and lemales occured in the different colour classes were recorded with care from May 1910 Lo August 1911. The results show that whereas in those furs in whieh white is he predomi- naling colour, females preponderale, (he numbers being 41,3 per cent males, d$,6 per cent females: in all other Lypes of colouring, males predominale, {he numbers varying from 55-55 per cent males : 45-47 per cent lemales. The interesting observalion was made that while guinea pigs are the most fertile, and that those types nearest Lo the wild Lype are the least prolific. Finally. it was found thal the yellow guinea pig is completely sterile, as has been observed in the case of yellow mice. R. E. LLOYD, — VARIATION AMNONG THE RATS OF INDIA. o19 VARIATION AMONG THE RATS OF INDIA By R. E. LLOYD Indian medical Service, Professor of biology in the Medical College of Bengal. The following is a short account of an investigation which has been car- ried on in India, during the last few years. The primary purpose of this inves- ligalion was Lo obtain general knowledge, concerning the house rats of the Lowns and villages, such as might lead [lo some means of checking the ravages of Plague. Sanilary matters do not concern us directly, but in the course of the inquiry some interesting facts were observed which may well be described here; since, in the terminology of Genelies, they afford examples of the sudden appearance of new characters among animals in Nature. Moreover, such new characters were seen not only in single individuals isolated among the normal multitude, but also in small groups of individuals which probably arose from single individuals by in-breeding. Since the year 1905, the destruction of rats has been carried out on a large scale in many parts of India. In some lowns, this has been done in a systematic manner, for the sake of sanilary research, by the officials of the Plague Com- mission; under their guidance, informalion concerning each rat caplured was recorded with an appended number in a register. For example, 45 487 rats were trealed in this manner during one year al Poona. In other places, the destruclive measures were carried out solely with the intention of stamping out the disease hence individual records were not kept. With this purpose, between three and four thousand rats were destroyed daily in Rangoon, throughout the year 1908. As a temporary worker in the Indian Museum at Calcutta, L Look a minor part in this work. At this Institution | received specimens, in the form of dried skins and in alcohol, and colleeted information from many parts of India and Burmah. Also, [ visited some of the larger towns where rat destruction Was in progress. The normal species. 3efore describing the abnormal kinds or sports itis necessary to mention very briefly, Lwo species of rats which are common in Indian lowns. By far the commonest is Mus rallus, a species of world wide distribulion. Specimens of {his species, sent from England, were compared with Indian specimens and with others from a port in Australia. The bodily proportions and the form of he skull were very alike in all. In the skins from England, the fur was rather longer and denser {han in the others. The general appearance of the species is well known. The mean length of the head and body combined, as measured from the ip of the nose Lo the anus, is about 17 ems. : {he Lail is longer than this, being about 20 cms. The ears are large and projeeting, when laid forward. they usually cover the whole of the eyes, which are large and very prominent during life. The mean length of the hind foot is slightly over 5ems. The form and arrangement of the pads on the soles of {he feet are very characteristie, so INT CONFER. INTERN, DE GÉNÉTIQUE. ) 514 iV® CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. also is the form of the skull. These points are shown in Figs 1 and 2, which were drawn from an animal caplured in Calcutta. As regards the colour of the fur, {he species is very variable. By far he commonest type in India is whole coloured brown, but Lwo striking varielies occur each having a special colour character of ils own. These characters are melanism and albiventralism. The former is well known; a rat endawed with albiventralism is pure while as regards the fur of the entire lower surface, of the lower jaw, throal, breasl and belly, the whiteness being sharply defined from the coloured sides. Another species which must be mentioned is Gunomys bengalensis. The genus Gunomys is confined Lo Asia, hence this species is less generally known than the last mentioned. Animals of this species have long been known as field rats, burrowing in rural places, but in the last few years it has been noli- ced that they live and breed as house-rals, in some of the larger towns. The species was long known as Nesokia bengalensis, but the genus Nesokia has recently been subdivided (Ann. et Mag, Nat. Hist. 1907) Gunomys being esta- blished for part of 1. They are about the same size as M. rattus, but more stoutly built and with much shorter tails. Figs 3 and 4 will show by compari- son with figs. 1 and 2, the kind of differences which occur between the {wo species. The colour of the fur is grevish-brown of a darker tone than in rattus and it is much less variable than in that species. Albino, whole-coloured yel- low, and melanic varieties were seen but very rarely : while-bellied ones were never found. The species Mus decumanus which is common in many sea-port Lowns in the East need not be mentioned here. The abnormal kinds. We now come Lo the main part of the subject. the description of groups of abnormal individuals which were found living among a normal community. The terms normal and abnormal are used here to indicate that which is in the majority and that which is {in the minority. The opportunity of observing an abnormal group can occur but seldom, since such an observation must include a complete knowledge of 1he normal species throughout a considerable space, as for example in nearly all the houses of a large town: and secondly, the group of the abnormal kind must be known from the capture of more than a very few individuals which are found living in community. These conditions were best fulfilled on two occasions, at Rangoon and at Poona. Case 1 (at Rangoon). — I have already mentioned the large number of rats which were being destroyed in this town, most of them were brought in by the townsfolk for the sake of reward. About one hundred, however, were cap- Lured daily in the following manner, for the sake of sanilary research. Traps were sel overnight in scattered houses, those containing rats next morning were removed to the collecting station, each trap being labelled with the “ address ? of the house from which il had been taken. One morning, five melanic rals of the species Gunomys bengalensis were brought in from a certain house. On the following nights, traps were again sel in the same house and in the neighbourhood. Finally, in all, ten individuals of {he same peculiar kind were caplured in two adjoining houses, and no others of any other kind entered the traps set in [those houses during the time. The members of {his group could be distinguished at à glance from the common brown (Ganomys even at a dis- R. E. LLOYD. VARIATION AMONG THE RATS OF INDIA. 19 lance of many yards. Some hundreds of (he common kind were being taken daily from all parts of the city. As regards colour the group was a pure line ; as in all melanic rats, the under fur and the fur covering the ventral surface was bluish-grey in colour, but there was no trace of brown or yellow in anyone of them. Certain points must be mentioned in connection with this case, in order to bring out its full interest. Melanism is very rare in Gunomys. Black rats of this species have not been noticed outside Rangoon, although very large num- bers of the common brown kind have been captured in other parts of Burmah and in India, especially in Calcutta and in Dacea. How far they are rare in Rangoon may be judged from the following fact. After the capture of the ten, the collectors were requested to look out for others like them, but it was not until six months later that {wo more were oblained, although meanwhile about five hundred of the normal kind were being caught every day. These two extra ones belonged, most probably, to the same family group Lo which belonged the ten first captured, for they were found in the same neighbourhood and they had the same peculiar type of skull, an important fact which will be described later on. The melanic variety of Gunomys bengalensis is lherefore rare : it is impor- tant to keep this in mind when we consider the question of the origin of the group. Similar groups of the melanie variely of Mus rallus are met with occa- sionally especially in sea-port towns. but it is difficult Lo form an opinion as to their origin, since this variety occurs in many parts of the world and is particu larly common on ships. Gunomys on the other hand is a burrowing rat not found on ships and the melanic variely is very rare. Itis therefore almost certain that the group arose where it was found and it cannot have arisen through the elimination of inter- mediale forms, occuring in and around iwo particular houses of a large town. Another point which must be noticed is the numerical size of the group, il must have contained more than the ten which were captured. Rats breed throughout the year, therefore since those captured were mature or nearly so we may be sure that there were a considerahle number of sucklings and half, grown adolescents in the background which were not captured, we may be sure that the whole group contained at least thirty individuals at the time of the investigation. It is certain that the whole group possessed the character of melanism and it is almost certain that they possessed other peculiar characters in common. For example, in the five skulls taken from the group which £re available for measurement, the length of the nasal bones expressed as a percen- tage of the total length of the skull is between 51 and 52, whereasin fifty skulls of the common brown Grunomys bengalensis taken haphazard from various parts of a large town, this value varies from 28.2 Lo 51.8, the theoretical mean being rather less {han 50, besides this the skulls of the melanic individuals are all of them longer and narrower than usual. The skull of a member of the melanic group is seen in fig. ». À more normal type is seen in fig. 4. We may be sure that there is no correlation between melanism and skull form in Gunomys, no such correlation occurs in any of the other Mwridae, and brown furred specimens of G. bengalensis may be found which have [he same unusual type of skull as these melanic individuals. Hence the {wo characters may occur separalely or they may occur logether, they are not compelled Lo IVe CONFERENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. oceur Logether as parts of one altribute. Now, the question which arises in this case is this Fig. 2. How is it that wo uncorrelated characters oceur in each one of a considerable number of animals ? An answer is, — Because all of them are descended from a single individual which happened lo possess (hose characters. One becomes convinced {hat this answer is right by searching for an alternative. Case. ? (at Poona).— At this town in Western India another example of à family group was found, There is only one rodent species in Poona, the com- mon whole coloured M. rattus. The members of The abnormal group posses- sed the character of albiventralism by , which they were distinguished from the ( whole-coloured majorily. The facts concerning this group were QD first noliced by other observers. At the lime of my visit to Poona, in May 190K,1I was informed that white bellied rats were very rare in that Llown. Out of the 45 487 rats which had been entered and briefly described in the register, only 19 were of the white-bellied kind and of these 14 had Fig: 4. been taken from a group of six adjacent houses situated in the heart of the town. Traps were again set al my request in those particular houses with the result that three more of the same kind were obtained, although the chance of à white-bellied rat being caught in any house of the town selected at random, was very small indeed, Hence there was no doubt about the presence of the group. This case is somewhat different from the last, because the while-bellied rats did not occupy the houses to the exclusion of the common kind, a conside- rable number of which were caplured in the same houses. from time Lo lime, during the year. The subsequent history of this group was ascertained. In the month of February 1911, the group was sought for again ; between the 2nd and {1th of the month, 200 traps were set in the same six houses, 72 rats were caught in all but only one of them was white bellied. Thus in less than wo years the group had practically died out. No doubt this is the usual fate of such groups unless they are isolated by some means. Although the whole evidence cannot be described here, there is good reason lo believe that the white-bellied kind are appearing sporadically in many parts of India. Groups such as the one described at Poona cannot be explained on the assumption that they were founded by immigrants, because (here is no main body of while-bellied rats in the peninsular which can reasonably be regarded R: ES LLO\D: VARIATION AMONG THE RATS OF INDIA. 17 as the source of immigration, although the wite-bellied kind are predominant in the far South. Case 5 (at Amritzar). In order Lo observe an abnormal group, {wo con- dilions must be fulfilled. The normal kind must be (horoughly investigated in the neighbourhood and the abnormal kind must be known from the capture of more {han a very few of (he abnormal kind. The first condition was fulfilled in {his case: the Amrilzar distriel is dotled with villages separated from one another by a distance of a few miles. Over Lwently thousand rats were observed and recorded from sixly of these villages laken together. The second condilion was scarcely fulfilled, since the number of the abnormal ones captured was only Lwo. However, the case is menlioned because [he abnormality includes several uncorrelated characters which are present in both individuals and confer upon them a striking appearance of similarily. The pair were male and female captured together in one of {he villages in which nearly à thousand of the common kind had been caplured. The female was pregnant bearing four early embryos. ILis highly probable Chat (he pair were males and {that the young ones, if they had been born, would have resem- bled (heir parents. The characters which are the dislinguishing marks of the pair are as follows, — Albiventralism, a white patch or “ star ? on the forehead, whiteness of the last Lo inches of the tail, a peculiar light colour of the whole fur, besides this they are considerably smaller than usual, both being very nearly of the same size. | regard these characters as uncorrelated because (hey are not compelled Lo appear Logether, for they have often been seen occuring separately in other sports. For example, a single rattus was caplured al Poona bearing a similar white patch on the forehead, though otherwise quile normal. Four young ones were caughl Logether in a (rap at Calicut. each being marked with a * star © and with a while Lipped tail, only à quarter of an inch of the Lail was white and the ven- lral surface of the body was not while, hence they resembled the pair from Amrilzar only in the possession of a “ star ”. We have seen in the group al Poona a case of albiventralism appearing alone and (his character is nol uncommon. Similarly sports, in which an inch or more of Che Lail is while and others in which (be general colour of the fur is of the peculiar light colour, have been seen. Hence the several characters which occured in both of the pair and would have appeared no doubl in their offspring, were uncorrelated : just as the racial characters of certain domestic animals are uncorrelaled, [he fact being proved by breeding experiments (e. g. by Davenportl, in poultry.) But if these characters are uncorrelated how is it that they appear in both individuals? We may besure that both are so endowed because they are descen- dants of asingleindividual, which happened to be born from parentsof the normal kind. Similarly if Len or a hundred or more of this particular abnormal kind had been found at Amrilzar,thesame explanation would have tobegivenof theirorigin. This case is of peculiar interest because Lwo of the characters deseribea are like those which have been used as the marks of idenlificalion of well known species. No species of Mus has a “ slar 7. But in some, such as M. Macleari', and M. Blanfordi*, Wie lerminal portion of the tail is while and in several the ventral surface is while. 1. Proc. Zool. Soc. IST, plate xii. 2. Proc. Zool. Sac.. 1881, page 21. 518 IV: CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. General consideralions. — In the last decade the question of the origin of species has appeared in a new light, so it is well Thal various opinions should be expressed concerning il. The evidence described in the foregoing pages throws no light on the aclual origin of species, but it points Lo the method of growth of groups of like ani- mals. If, with some Taxonomists we regard the characters which are pos- sessed by the members of such groups, as “ specific ” (perhaps an arbitrary maller), hen we may say that The evidence indicates {he method of the growth of species : but the origin of species is another matter. In order Lo understand the method of the growth of species, it is essential that the conceplion indicated by the word “ species ”, should be made to agrec more closely with reality. In ils simplest form, the problem offered by animais has {wo parts: 1° À description of their state at the moment. 2 À description of their past history, through which they arrived at their present stale. The first part of the problem is perhaps the more important, since our descriptions are more likely Lo be accurale, but on the whole il allacts less altention {han the second part. Those who are engaged upon il have in mind cerlain conceplions, indicaled by the words species, variety, race, sport. They search among living things for appearances which will correspond with those conceptions and they are apt Lo overlook anything which does not correspond with them. Our conceptions are indispensable, but they are not a complete sel; new ones will come into vogue, so long as the problem is before us. The Taxono- mist holds that every individual animal belongs Lo one species or Lo another : that sports oceur, but that every sport can be assigned Lo a species. But from this determined point of view, he cannot see all there is Lo be seen. Consider, for example, the family group of black Gunomys at Rangoon, it existed as described, but yet il did not correspond with anyone of the terms used by Taxonomists. Thirly individuals are not a species (although it may be mentioned in passing that every dvindling species must number thirty before il ends the zero of exlinction). Noris this group a variely or a race : the con- ceplions indicated by these terms are inadequately defined at present, but few would apply them to a group so limited in number. Lastly of course, the group is not a sport, since The primary altributle of a sport is singularily or extreme rareness, whereas the members of {his group were numerous within narrow limits. Hence the group does not fit any of our conceptions because ils < rays, showsin a radiograph as a blank space (figs $ and 9). In adult life this piece of gristle becomes ossified, and, with the shaft and epiphysis, forms one bone. Fig. 9 shows the epiphysis at (he base of the first phalanx, and one at the base of the third, but the second phalanx is seen to be without any epiphysis except in the case of the middle finger. This absence of the epiphysis accounts for a good deal of the shortening of the fingers in these people, but not for the whole of it, for it is obvious that the Shaft of {he bone is of less than normal length, and the first and third phalanges also slightly shorter than they should be. There are as a matter of fael three factors concerned in the production of the shortening of {he middle phalanx. 1 Shortness of the shaft of the bone. 201 Absence of the epiphysis. These have already been dealt with. H. DRINKWATER. — STUDY OF A BRACHYDACTYLOUS FAMILY. Do09 5 There is still another factor, and one to which a large share of the shorte- ning is altributable. [have already drawn attention to the piece 0/ cartilage or eristle between the shaft and epiphysis. So long as this cartilage remains, the bone can and does increase in length pari passu With the =) orowth of the indivi- — dual, but after it has become ossified, no further growth of the bone in length can oceur at this point. Now, this layer of cartilage does not be- A nt come ossihied in the pormal individual until about the 20% year, so {hat unlüil that age the Fig. 8. — Outline Pal > . ] es of bones(not fully phalanx can and does ane totbtee Increase In length. chydactylous fin- If however. ossifica- gers of a child. — 1. 1st phalanx DE = lion occurs premalu- with epiphysis at B e rely, the growth of the base. — 2. And k c alanx without bone will be arrested, PEIE NES UN epiphysis. — 5. Fig. 7. — Phalanges in oulline, reduced 1/4. and a permanent shor- Terininal pha- A. Normal fingers. — B. Minor-Brachydacty- lenine will be the lanx wilh epi- lous. — C. Brachydactvly (with ankylosis). ; physis resulL. This is exactly what has happened in this family especially in the first and little fingers. In figure à the second phalanx is seen Lo be very short in each finger. This is the hand of a woman (N° 9). Figure 10 shows the hand of her son aged 14. Here there is no sign of an epiphysis Lo (he second phalanx except in the middle finger: where it has already uniled Lo the shaft, (hrough premature ossification of the cartilaginous plate. In the other fingers il would appear never Lo have been present. The abnormality in (his boys hand will therefore be an almost exact repelilion of the mother’s. These three cases represent the extreme Lype of deformity in (his family. Figure 11 shows a modification of this Lvpe in the adult. It shows the hand of the woman N°12 in the chart. The second phalaux is seen Lo be much more shortened in the index and little finger than in the middle and ring fin- gers. How may this be accounted for? Ï Think the explanalion is supplied by the Radiograph (Fig. 12) of her daughter aged 8 years (N° 19). In this girls hand there is an apparent absence of {he epiphysis from the 4 finger (2nd phalanx) and in the index finger ankylosis has already taken place; but in the middle and ring fingers the epiphy- sis is still separated by cartilage which has not yet undergone ossificalion. When growth is complete this girls hand will be like the mother’s with the 2nd phalanx much shorter in the 1st and #th fingers than is the 2nd and 5rd. Doû IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. In another daughter of Lhis woman the ossificalion of the cartilage has already occured in the first finger although the child is only 2 years old. F- = ] Fig. 9. — Radiograph of hand of boy {N° 21) showing absence of epiphysis at base of 2nd phalanx except in the middle fingers and thumb. Thus il appears clear that The 52 factor concerned in the production of shortening of {his middle phalanx is the premature ossification of the cartilage which intervenes between the shaft of (he bone andits epiphysis. The essential fealure of the abnormality in N° 1 family was stated to be « an absence of the epiphysis at the base of the 911 phalanx » with subsequent ankylosis of the 2% Lo the first phalanx, so that in the present family we have an abnormality which is essentially the same developmentally, but stopping short of ankylosis. The second phalanx in the middle finger is less affected (han in the others, and this was also a characterislie of N° 1 family. The second phalanx in {he {humb differs in {he Lwo families : in N°1 family the basal epiphysis was absent, but in this family itis present. The /oes seem Lo be praclically identical in the two families, for in both there is an absence of the middle-phalanx-epiphysis, and in the adults there I. DRINKWATER. — STUDY OF À BRACHYDACIYLOUS FAMILY. 901 is ankylosis of the second Lo the Lerminal phalanx in (he small loes (fig. 14). Symmetry. — In each abnormal individual both hands and both feet are symmetrically affected, so that, in this respect, the peculiarily is as extensive as in N° 1 family. Fig. 10. — Hand of boy aged 1%, n° 16 in chart, son of N°9. The measurements so far as they have been made are given in the follo- wing table : MEASUREMENTS OF ABNORMALS NUMBER ON CHART \GE MIDDLE FINGER HAND STATURE ) SI 2 DJS inches 6 1/2 inches 62 inches ñ 9 3/8 » (n » 29 » 8 55 58) CONTE 60 1/2 10 ol DAS RS 7 » 62 » 19 10 DUTY 6 1/4 » 60 » 15 9 58. » 6 LS ) 57 » 14 9 5JS » 6 3,4 D 98 3/4 » 17 17 1 1/4 » IS 15 54 5/4 » 91 14 DA VE) 5 » D4 179 » 7) D 9 48 » 44 » CTP) Scanty as the figures are, they indicate very decidedly {wo characteristics, namely 558 IV° CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. The shortness of the fingers. (2) The shortness of stature. The average length of the middle finger of the seven adults (male and (1) female) is 2,57 inches, which is fully 3/4 of an inch less than the normal length. 11. — and of woman N° 12. Fig. The shortness of the hand of the boy (N° 21) is shown not only by the pho- tograph (fig. 5), but by comparison with the hands of two of his younger bro- thers, as sel out in the following lable : AGE FINGER HAND NOIR ADNONMAL) PRE 14 2 1/4 inches > inches BrolHeLMoEmAN ee 12 9 3/4 "> 6 » Une 7 2 5/8 ) > 1/4 » » 1] The shortness of stalure is well shown by the photograph of N° 21 (aged 14) and his younger brother (aged 12) who is normal and the taller of ) the two (fig. 15). IL. DRINKWATER, — STUDY OF A BRACHYDACTYLOUS FAMILY. 299 The average stature of the four women N° 7, 12, 15 and 14 is 28,6 inches and that of the three men n° 5, S and 10, is 6/,5 inches. Now, these figures are very remarkable from their close approximation to the same measurements in N°1 family, where they were respectively 58 {and 61. en Dont NoirlliNe 19 aved 8 IN CENLE Hand of girl N° 19 aged à. The women therefore, are about 4 ? inches, and the men about $ inches below the normal average height. It is the general opinion {hat the abnormals have better health than their normal relatives. The abnormals are slightly more prolific {han the normals, though the numbers are too small {o enable one to draw conclusions on this point. Increa- sed fecundily was a marked feature of N° 1 family. In both families a much larger proportion of normals have remained unmarried. The schoolmistress slated that the parents of this boy (N° 21) are cousins, but such is not this case, and I could not hear of any intermarrying in these families. Mendelism. — This family illustrates certain mendelian rules : 1° There is perfect segregation. The abnormality 1s either not transmitted at all, or il is transmilted fully : i.e. so as Lo involve the digits of both hands and both feet. 560 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. 2 The abnormalily is transmitled only by the abnormals., and never by the normals, so that all the descendants of normals are normal. 5 The offspring of parents, one of whom is abnormal (— dominant), the other normal (— recessive) (the dominant being helerozygous) should theore- Fig. 13. — Hands of girl aged 2 years showing very early union of Epiphysis in [st and little fingers. lically show 50°}, of each type. The descendants in this family, counting only those whose type is positively known, amount Lo 47, and of these 21 are abnormals. This gives 74,6 1), of abnormals instead of the theoreli- cal 50 0}. But this percentage is not Lo be regarded as posilively correct. Itis certain that itis as high as this, but not at all certain (hal it does not still more closely approximale Lo the theoretical number, and for the simple reason that the defect is easily overlooked. When I first inlerviewed (he woman N°9 in the chart she informed me that of her Len children only one had short fingers like her own, namely her eldest daughler (N° 16) À casual inspection would have con- lirmed her statement. The shortening is so inconspicuous in young chaldren. Urat il is only detected by flexing the fingers, and (Chen the shortened middle pha- lanx is noliceable but not otherwise. By this means | was able Lo show N°9 that her Lwo youngest children’s hands are of the brachydactylous Lype, and this is confirmed by the radiographs. In adultlife The shortness of {he hand is conspi- cuous enough, and cannot be overlooked, but this is not so, during childhood, and so il is possible that of the few children whom | could not see, and who were declared Lo be normal, one or Lwo may be of the abnormal Lype and if so would make the percentage of abnormals still more closely approximate the theoretical 50 0/,. 1 have been able Lo obtain radiographs of Uhe hands of N° 5, 12, 14, 17, IN, 20, 21 and 22, and of Lhe feet of all the same except N° 9. IL. DRINKWATER. — STUDY OF À BRACIIYDACTYLOUS FAMILY. o6l My thanks are due Lo the Royal Sociely of Edinburgh for kind permis- sion Lo reproduce figure 4 from my communicalion on « À Brachydactylous Family ». lie. 1% — Radiograph of foot of adult showing abortive middle phalanx (minor-Brachydaetylv.. ÉTUDE D'UNE FAMILLE BRACHYDACTYLE BRACHYDACTYLIE MINEURE RÉSUME En novembre 1907, l'auteur donua lecture à la « Royal Sociely » d'Édim- bourg d'une communication sur une famille brachydactyle. L'anomalie consistait : I: Dans un raccourcissement de la phalange médiane de chaque doigt à l'exceplion du pouce et du gros orteil: 2° La phalange médiane est enkylosée avec la phalange terminale, de sorte que, chez un adulte, il n'y a généralement que deux os dans un deigt: 9° L’épiphyse basale de la phalange médiane est absente ; Lo 1 L'anomalie est symétrique: »° Les gens sont de petite taille. IV CONEIR. INTERN, DE GÉNÉTIQUE. 06 262 IVe CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE GÉNÉTIQUE. 2 _ 100 L'an dernier, l'auteur a rencontré une famille qui, sous beaucoup de rap- La proportion mendélienne est la suivante : Individus normaux - Lie. 15. — The shorter boy is aged 1% and is brachydactylous. The taller is aged 42 and is normal. ports, ressemble à la précédente. Les principales différences sont les suivantes : I» Les doigts sont intermédiaires de longueur entre les doigts brachydac- Lyles el les doigts normaux: 20 [1 n'y a pas ankylose des phalanges. 9° La phalange médiane esl toujours courte. EY/ : A : de VE La proportion mendélienne est la suivante : Individus normaux = TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES Pages Aaronsohn (M. 318 Abies. 4% Acacia . ; PRET Phe APTE JR SA Acclimatization by recombination of Men- NET factors » (Summary): De I. Nirssox- Eure . 156 Egilops ovata ; es ic he 517 Alfort (Excursion à l° École vétérinaire d° 26 AUIATDE RES CU ee Ale? Amélioration de quelques plantes à fleurs ornementales ; W. Prrrzer . Amygdalus . : 5 Animaux (Expériences génétiques ä \ Ve rrières). Anthriscus sylvestris . 20: dore De D Mon ALES « Apples ». DE : EN a nlicitions pratiques des. pr inc ipes s de géné- tique (Résumé): major C. C. Hunsr . « Application of the Principles of Genetics to 220, 416, some practical problems »; major C. C. HLRSTE RE SOLE De EU Aquilegia lee >< cloysantha. a Arbres forestiers 215 RO 2 Arbres fruitiers. . 216, 220, 464, Argemone mexicana < platyceras : Aspects sociologiques et autres de la concep- tion des caractéres-unités (Résumé); Rucc- GUY . Assimilation dans la ‘culture des plantes. AÉOPA Me Re 176, 178, Aubergines (Grettes). 166, 177, Avena . 10, 144, 3928, 3530, Avoines. 16, 144, 530, Asalea . DS 214, Azolobacler chroococcum. 280, Bacillus prodigiosus, B. cyanogenus 285, Baurs (W. L.). « The inheritance of measu- rable characters in hybrids between reputed species of cotton » — hérédité des caractères quantitati S les hybrides de cotonniers (Résumé) Bacs (W. L.) (Portrait) Banquet de clôture Bammier (M. le pro'esseur) (Portrait). Bareson (W.). Discours au banquet de clôture. — Discours à l'Institut Pasteur de Paris . . — Discours à la soirée de réception à la So- cieté Nationale d'Horticulture de France. — Observations après la communication de MM: Deccourw et GuyENOT . + + . . à. : — Observations après la communication ‘de M. Orrow . chez Pages Baresox [W). Observations aprés la comuu- nication de M. Surrox — Observations après Me R. Iuc-Trowas. — (Portrait) la communication de 95. 44. Baresox [W.) et R. Punxerr. Redoublement des termes dans une série de gamètes (Résumé : Nos es ee ; |— — « Reduplic ation of terms in ser of ENACOS Mama eo 5 oo) Dis EL 6 000 6 0 Bateson: (W:}..... 216, 429, 254, Baur (E.). Discours au banquet de clôture. — Observations après la communication de M. Cnarpezcier MES rte EE de — Observations après la AU de M. GuIFFON. . . . . D — Observations après “la communic ation ‘du D'YTOTS VEN Enr RO das ab NAN — (Portrait) CE EU Baur (E.). 119,450, 416, BEJONIGE ER RENE RE CE 402; Belladone (Gretfes 176, 178, Brain (G.). Recroisées entre elles deux es- pèces qui se sont dégagées d'un hybride n'obéissent plus à la loi mendélienne de Ja dominance . Two species derived from à ä hybr id when A éeact with each other do not obey the mendelian law of dominance » (Summary) Berberis . 5 à 214 Benxann (A.). rétaire géné sral de la Préfec- ture de la Seine. Discours. . Ado Berruaurr (P.). Note préliminaire sur l'ori- gine spécifique de la pomme de terre. Beta. 46, 216, Betteraves 16, 216, BeuxeLaer (de) (Porte trail ; « Biometrical study of the seeds of the Genus Brassica » (Summary); P. Monxer. Brarnenex (L.). Sur l'hérédité en mosaique — Échantillons d'orges et de maïs. — « Mosaic heredity » (Summary) c Observations après la communication de M. Cu. Sauvoers . (Portrait) ; RTE I STORE Blés. 54, 156, 290, 501, 312, 317, 522, Bœer (M.). Cultures expérimentales de sortes pures de céréales. Observations sur la sta- bilité et la variabilité de leurs caractères . Experimental cultures of pure types of Cereals; observations on the stability and variability of their characters » (Summary). (Portrait) 9=7 201, 201 202 220 50 371 220 220 99 15 101 34 130 299 101 327 919 229 519 oÛ4 TABLE ANALYTIQUE MATIÈRES. Pages Pages Bois (D.). (Portrait) CRE . « 60! CnevautEn (A. (Portrait) . ; sl Bonaranre (S. À. I, le Prince Roraxo) (Déjeu- Chevaux . 91, 219, 221, 491, 500 ner chez). 99 l'Chetranthus VC CS CENT LR 12007 — (Réception chez 56 | Chermes . 488, 490 — (Portrait). RS RE fe 56 | « Cherry » 468 Doxuore (J. L }. Observations après la com- Chiôns : DOME oc en) Munication de M. Cnarreruen. . . . b06 | Curwrcor (J.). « On the variations in the form Brachydactylie Ne 54, 549, 561 of the Receptacle in Dorslenia Massoni. Brassica. 46, 86. 185, 217, 221, 406, M5 Bur. under the influence of disbudding and « Breeding of double flowers (The) »: E. R. of repeated pinching » (Summary) . - 419 SRE C 597 | — Sur les variations de la forme du récep- Bruce (A. B.). « He redity of quantitative See tacle chez Dorsltenia Massoni. Bur. sous racters » (Summary). £ ; 98 l'influence de bouturages et pincements — Sur l'hérédité des caractères quanlitatifs . 96 Ses : 0 : TT ou 1 Portrait) ; 96 | Caopar (M. le professeur) (Portrait 22 Ram grandiflorum . 46 | Chou - : - . 46,86, 183, 217, 291, 406, 415 Bureau de la Conférence. ; 20 | Cinquième séance de la Conférence 97 Bureau effectif de la Conférence 25 | Cistus hybrides. 197 Citranges. 289 Calccolaria rugosa >< herbacea . É . . 46 | Citremons : 286 Campanula. … . . … . 46, 445, 445|Citrullus ME D OU Canards. . NS Citrus: 2 PUS 5e 581, 595 Canaris. è D NAS 207, 509 | Claude ice PURE Ce DS en. vol € Canary hybrids » (Summary): ©. L. W. Coalescence des plasiias vivants et l'origine NOORPUYK FREE ee EME EX 509 des races et des\espècess . - . 1) Capsella . Le . 86 | Cobayes.. ARS ANT IE 7e OT 28, o1l Capsicum. 86 | Corus (G.-N.) et Keurrox (J-H ). « Inheritance Carmen. . SOI of Waxy endosperm in hybrids of chinese Cas d'hérédité yuépliore Eee une éspéce de maize » : 5 041 papillon (Sur un): D' Hanny Fenenrey . 469 | — — Ilérédité di CUBE endosperm me ci « Case of eynephorie inheritance in a Butterfly reux chez les hybrides d'un maïs chinois (On à) » (Summary); D' Hanns Fevenrey. . 475 (Résumé). ; DANSE MER MORE D Caslanea vesca heterophylla … Ml CDs du grain Chez le seigle. 392 Cattleya . : MER LE CRE é . 441 | « Colour, sex and fertility: their celationship « Cattleya hybrid : Cattleya Rutilant (On a) » in Guinea pigs » (Summary); M. Prevor. 512 (Summary); C. Manon . . . . . . . 442] Comité d'organisation (Réunion du) . - 4 CauiLery. Observations après la communica- Comité de patronage et d'organisation . . : 1 tion du Dr Hanny Frvrrrey . - . . . . 411|Commission permanente des Conférences — Observations après la communicmion de internationales de Génétique. . . . . 28 M. Srrameerut . 246 | Communications et Rapports. . 13 19 — (Portrait) QE 4 94 | Couprox (R. H.). Céréales droitières F3 gau- Caxeux (E.). Campanula Pyraversi 445 | chères (Résumé). . Done oi) — € Campanula pyranersti » {Summary 445 | — « Right and left a brtees ji Cereals ». 598 — (Portrait) 443 | Correns. . + . SNS MERTS Cedrus Libani. . 62 | Corydalis W dise SZ thalictrifolia - 47 Cerasus 466 | Cosraxnix (M. le professeur) (Portrait). . 0 HENRI . 466 |Coton.. : . . . . . . . . 285, 962, 420, 439 Céréales : : 319, EU 539 | Counerc. Observations aprés la communica- — cultures SD OUTIlES de sortes pures. 319 tion de M. GrtFrox. . . RENE — droitières et gauchères (Résumé): R. H. — Observations après Ja communication de Courrox. s s À 35 M. ORTON. . . . VE . ù De. 264 Chamærops luumilis. fes A RARE 61 | — Observations après la It de Cuarrecuten (M). « € Hybrids de the Barbarv MLOSTRAMPENLT + le r=e- 0 CIEN NNR - OEAE Duck with the TA pa Duck: their egs « Cowpea ». . . 258, 263 laying capacity and their eggs » (Summi: iv). D06 | Cratægo-Mespilus TE #1, 80. 124 — La ponte et l'œuf chez les te pro- Croisements de Canaris; C. L. W. Noonour )07 venant du croisement canard de ferme | (o*) — de faisans:; Mme R. Haig-Tnomas. . . 10 el canard de Barbarie (Q). s 505 | — de tabacs (Résumé) ; Mme R. Haig- Te 160 — Réponse aux observations de M. M. re « Crossing experiments With pheasants » CÙ DE GIARNAGE à À . D06! (Summary); Mme R. Haïg-Tuomas. . . . 510 — (Portrait) SALE de 505 | Crouzox (D° 0.). Recherches sur l'application CuanNaGE (Marquis vel. Observations après Ja des principes de Mendel dans l'hérédité de communication de M. Cnar»etiier. . : . 506 certaines maladies humaines et en par- — Observations après la communication a ticulier dans Jes maladies du système De Warvruen. 50 nerveux . . : e TRIO DE Cliaté 102, 405 | — « Researc en the application A Ne ndel's TABLE Principles to the inheritance of certain hu- man diseases, and in particular to diseases of the nervous system ». ; Cnouzox (D5 0:) (Portrait) . . . - . . Cuéxor (M. le professeur) (Portrait) . . . . Cultures expérimentales de la maison Vilmo- rin-Andrieux et Cie (Excursion aux Cultures expérimentales de sortes pures de céréales. Observations sur la stabilité et la variabilité de leurs caractères ; M. Bœur Cylisus Adam 109, Daniel (Prof.) . . tu C01,0109 109 Darwin. . ET MERS 27-0180 075108: ORDER ETC D RE TA OT En Déjeuner chez S. À. 1. le prince Roraxo Boni- DNRTE NE le er ee ne miÉe- ne Decace (M. le professeur Yves). Discours au GPL ARE à A ACTE — Observations après la communication de M. Marcnaz . res-le-Buisson — Toast à Verr 7 — (Portrait) PRET Re 20; Dercounr (A.) et Guyexor (E.). Variation et milieu. Lignées de drosophiles en milieu SIC AUCUNE ET — « Variation and conditions. Drosophila grown under sterile conditions ». Dercourr (A.). Réponse aux observations ‘de M. Baresox . « Development of disease resistant varieties of plants » ; W. À. Onrox ; Deuxième séance de la Conférence ee] Dianthus. Digitalis. Dioscorea ON Dipsacus syluestris PAR z « Disease resistance in the water ct » « — inthe Potato» . . . . . : « — resistant varieties of plants ». Dorstenia. JO BTS VAR NT ED I LA Daxkwarer (D° H. |. Étude d'une famille bra- chyductyle (brachydaetylie mineure). (Ré- sue O'ac bc. OM Fo MOREL O0 EU UT ET EC « Study of à brachydactylous family (minor brachydactyly) ». — (Portrait) RM SLR Le DIOS0 PRG AR ETTE #14, 419, « FRE Cabbage » : «€ Duck ». - LE DE OR CUS +. Dub: cl du Monceau ROLE Et LS RE Duraxo (Yves), chef de Cabinet du Préfet de police (Discours) Ecole vétérinaire d'Alfort (Excursion à |)... Effets de l'assimilation dans la culture des plantes; G Srnakoscir . . . . à « Elfects of assimilation in al DIS » (Summary); G. Srrakosei Eremurus Eriobotrya . . . MOD PRE Er Etude biométrique des graines du genre Brassica ; P. Moxxer. or 5 — d'une famille brachydactyle (br achydac rie mineure) (Résumé): Drivkwarer . — sur le caractère « adhérence des grains ANALYTIQUE Pages. æ 19 19 © (Æ] 19 SNS OS os DiROR SRE EE DES MATIÈRES D69 Pages entre eux » chez le DES « chenille »; Phi- lippe pe Virmorx . . . : Etude sur le coloris des grains He 1e Écieles Dev. Ruenken. RS LR de RTE ; — des caractères anormaux présentés par les HÉRNELES pour Ja recherche des variétés nouvelles ; N. SrramPertt . ae — sur des ‘croisements de pommes de terre (Résumé); R. Eucalytus coccifera N. SAramax. Evonymus radicans. Examen de la théorie des facteurs par le re- croisement méthodique des hybrides: E. v. Tscneruan L: « Examination of the methodical re-crossine ol tbe hybrids (An) » (Summarv); E. v. Tsonernar . ë Excursion aux culiures expérimentales de la maison Vilmorin-Andrieux et Ver- rières-le-Buisson — à l'Ecole vétérinaire d’ Alfort. — à l'Iustitut l'asteur de Garches : Expériences de croisements faites entre le pois sauvage de Palestine et les pois de commerce dans le but de découvrir entre eux quelques traces d'identité spécifique (Compte rendu 4}; A. W. Surrox. — pratiques pour obtenir des variétés fixes et durables dans les races de volailles rus- tiques et dans les races italiennes impor- tées; R. Houwixk es EM « Experimental culiures of pure types ccreales; observations on the stability and varmiability of their characters » (Summary NÉNBEURENE.- « Experiments in Crossing Palestine with commercial mary): A. W. Surrox : « Experiments on « chenille » pe as in à which variety the sevds adhere to each other » (Summarv); Philippe ve Vino — On parthenogenesis in plants » mary); Mine R. Haig-Taowis « — performed in order to obtain fixed and lasting varieties of ponltry » (Summary): R. Houw:xk. factorial theory by Cie. à from Sum- à wild Pea Peas » (Sum- Facteurs génétiques et facteurs du milieu dans l'anélhoration et l'obtention des races: A. Faisans RO NME IRON EeoerLey (D Harry). « On a case of gynephoric inheritance in a butterfly » (Summary Feversey (Harvey). Sur un cas d'héredité gynéphore dans une espèce de papillon . — Réponse aux observations de M. le profes seur CAULLEEY — (Portrait) MN TR de Fertile hybrid between Trélicum sativum (Mold squarehead wheat) with Secale cereale (Perkus Rve) (On a) » (Summary): F. Jesexko. Fixité races de froments : Philippe ve MIDMORINEE NE AP PORC CN 0 « Fixity of races of wheats » (Summarv); Philippe pe Viconix « Forest trees »… , . Hacenoonx. des É of 368 552 DoN 566 TABLE one ; « Fruit trees » . 00210; RE (M: le professeur) (Portrait). Galloway (D: A, R. OUT Gallonia candicans X G. princeps 5 Garches (Excursion à l'Institut Pasteur de) Gann (M) . © Of hybrids of Fitis vinifera and Of V. Berlandierr » (Summary). Gao a «ls the law hybrids of the first generation absolute Summary) : — La loi d'uniformité des hybrides de pre- mière génération est-elle absolue? . — Sur quelques hybrides de Pitis vinifi de V. Berlandieri. : ; Gauowr. Projection de vues cinématographi- ques de plantes. Gaurier (D° A). Sur le principe de la ‘coales- cence des plasmas vivants et l'origine des races et des espèces. . — « On the principle of the coalescence. of living plasrnus and the origin of races and of species » (Summary — (Portrait) . . . . Gautier (D° A.) CE « Genetic factors and non genetic factors in the amelioration and breeding of new va- rielies » {Summarv); A. L. Hacenoon GORGE LR MONT CE LEA et FAX Gennœus.., : . « Geographical r races with fixed and variable characters » {(Summarv); Vivaxo-Morer Gerbera à G£nouE (Portrait) . Giard (Prof) Ginou (G.) Vice-président du Conseil municipal de Paris. Discours . 12e : Gladiolus. 18, 462, « Godron ». à RES À 105, GOSSYpUUR 0 0055 1262420) bouvernements représentés à la Conférence. « Graftiug and asexual hybridization » (Sum- MAL) AGRIFFONI|E) FRERES EE Gre l'age et hybridation asexuelle; (E. Gnirrow). Gretres herbacées. . 5 Grirrox (E.). Greffage et hybridation asexuelle. GRIFFON (E. }. € Grafting and asexual hvbridiza- lion » (Summary). Me : — — Réponse à M. le Drcleceur Ban (Portrait) . Groëuland (J. Groupe de congressistes MM. W. HER Yves DELAGE, Jonaxxsex, Erich von Philippe pe Von) TSenERMAR, Groupe des congressistes à Verriéres-le- Buisson Tale le Guicxanp (M. le professeur Portrait) o à GEAR D TOR) EE 7 GunLocnox (Portrait). « Guinea pig » . 2 ; Gunomys bengalensis Xe. o14 Guyexor (E.). Voir Dercourr (A.) ct Guxr- NOT (E.) Iicenoonx (A. L.). Facteurs génétiques et fac- of the uniformity of Pages. 48 467 29 44 91 IST 14 519 599 418 ANALYTIQUE DES MATIÈRES. teurs du milieu dans l'amélioration et l'ob- tention des races . . . . . . . ce Hacenoonx (A. L). « Genetic factors and non genetic factors in the amelioration and breeding of new varieties » {Summarv) . — Expériences sur les rats et les souris. — (Portrait RER LR leger HArICOS em LC EL MSIE MS 0; Hedera helix . : 76, “ Heize (B.). Sur la variabilité ‘des : micro-or£a- nismes et l'hérédité éventuelle des carac- TÉTES VALUE CT Ce — «On the variability of imicro-organisms and the éventual inheritance of acquired characters » (Summarv). Helianthus. : dr: Henxecuy (D°) Portrait) AA TOR = Hérédité du caractère « endosperme cireux » chez les hybrides d'un mais chinois (Ré- sumé); C. N. Corus et J. H. Kewprox. — des caractères quantitatils (Sur l'}; À. B. Bruce ASE role — des caractères quantitatifs chez les hybri- des de-cotonniers (Résumé); W. L. Bars . — de la couleur de la robe chez le cheval ; DNNATIRER ER EE EE EE Je — gynéphore dans une espèce de papillon, Hérédité des maladies humaines . : . . . . Hérédité en mosaïque [Sur l}; L. Brarinénen. « Heredity of quantitative characters » (Sum- mary); A. B. Bauce . A 9 à oiliés OT ET ce M RE. 0 DO c Homme , 63, 219, 221, 474, 554, 541, 549, — de la chapelle aux Saints [Cerveau de l'}. ss 81, Hordeum. . . . 54, 48, 96, 105, 195, 320, CAHOLSES DES CC EUEN TNT 219, 491, Hôtel de Ville de Paris (Réception à l}. . . . Houwixk (R.). Expériences pratiquées pour obtenir des variétés tixes et durables dans les races de volailles rustiques et dans les races italiennes importées, . . . — « Experuments performed in order to obtain fixed and lasting varieties of poul- try » (Summary) . . HOUR ER Honsr (Major C. C.. Applications pratiques ues principes de génetique (Résumé). . . — «Tue application of the Principles of genetic Lo some practical problems ». Hunsr (Major C. C.) (Portrait). . . . . Hybridation asexuelle 5 © - Hybrides de la classe des mammifères (Liste d Hybrides entre e