Expédition Antarctique Française (1903-1905) co.mmandep: par le D-^ Jean CHARCOT CARTE DES RÉGIONS PARCOURUES ET RELEVÉES PAR L'EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE Membres de l'État-Major : Jean Charcot — A. Matha — J. Rey — P. Pléneau — J. Turquet — E. Gourdon OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTERE DE L INSTRUCTION PUBLIQUE sous LA DIRECTION DE I.. JOUBIN, Professeur au Muséum d'Histoire Naturelle 2f>c.C^ EXPEDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1903-1905) COMMANDEE PAR LE D-^ Jean CHARCOT SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES POISSONS Léon VAILLANT Professeur au Muséum d'Histoire naturelle PARIS MASSON ET 0% ÉDITEURS 120, Boulevard Saint-Germain, 120 Tous droits de traduction et de reproduction réservés pour tous pays. Made in .rrance LISTE DES COLLABORATEURS Lea mémoirea précédée d'un astéi^isque ont paru. MM. TitouESSART Mtnnmifèn'x. Ménégaux Oiseaux. * Vaillant Poissons. « Sluiter Tuniciers. * Vayssièbe Nudibranches. * JoLBiN Céphalopodes. * Lamy Gastropodes et Pélécypodes. * Thiklk A inphineures. Cari Collemboles. RouBAUD Diptères. Trouessakt Acariens. Bouvier Pycnogonides. * CouTiÈRE CrustacésSchisopodes et Décapodes. M'"^ * RicHARDSON Isopodes. MM. * Chevreux A mphipodes. * QriDOR .' . . Copépodes. NoBiLi Ostracodes. CEhlert Brachiopodes. Calvet Bryocoaires. Gravier Polychètes. Hérubel Géphyriens. Jàgerskiôld Nématodes libres. Railliet Nématodes parasites . Blanchard Cestodes . GuiABT Trématodes . JouBiN Némertiens. H allez Planaires. Ed. Perbier Crinoïdes. * Kckhler Stellérides, Ophiures et Echinides. * Vaney Holothuries . . Houle Alcyonaires . Bedot Siphonophores. * Billard Hydroïdes . TopSENT Spongiaires. Turquet Phanérogames. Cardot Mousses . Hariot .1 Igues . Petit Diatomées . GouBDON Géologie, Minéralogie, Glaciologie. POISSONS Par M. LÉON VAILLANT PROFESSEUR AU MUSliUM d'hISTOIIIE NATURELLE La connaissance des Poissons de la Région antarctique est de date relativement récente, ces contrées, d'un accès difficile, où la navigation est particulièrement pénible et périlleuse, n'ayant été explorées avec quelques succès qu'au commencement du xi\' siècle. L'Expédition de r « Astrolade ;> et delà « Zélée », sous le commandement de Dumontd'Ur- ville ( 1 837-1 840), est l'une des premières comme importance scientifique ; malheureusement, pour le pointqui nous occupe, Hombron etJacquinot, naturalistes cependant très expérimentés attachés à ce grand voyage, n'ont rapporté de cette région aucun document concernant l'ichtyologie. Dans l'Expédition entreprise en quelque sorte au même moment par James Ross (1839-1843), il n'en a pas été de même, et Richardson a établi d'une manière si complète les grandes lignes de la faune des Poissons antarctiques que, dans ce qu'elle a de fondamental, peu y a été ajouté depuis, dès l'instant que les genres C/iœnichthys, Harpagifer et par-dessus tout Nutothenia, en constituent encore à l'heure actuelle la caractéristique. Au reste, il serait inutile de refaire ici une étude historique, très com- plètement exposée par M. DoUo dans un ouvrage récent, dont il sera plus loin question. 11 est toutefois important de définir d'abord, autant que le permettent nos connaissances, ce que l'on doit regarder comme Région polaire australe ou Région antarctique. M. le D' Trouessart, qui a introduit la notion de cette division dans les études zoogéographiques, l'a limitée arbitrairement à la ligne isotherme aérienne 0°C. Comme il s'agit ici exclu- Expédilion Chaicot. — Vaillant. — Poissons. 1 45977 2 POISSONS. sivement d'animaux aquatiques, il est préférable de prendre, dans le même ordre d'idée, une isotherme basée sur la température maritime, et l'on s'est arrêté, pour l'hémisphère austral, à celle de 7° C, qui, passant par le détroit de Magellan, suit à peu près les ST et 52° parallèles de latitude sud. Cette limite paraît très naturelle et bien en rapport avec une faune spéciale; mais, pour partager cette Région antarctique en subdivisions acceptables, les données biologiques positives font jusqu'ici défaut. On a donc encore invoqué une notion thermique, la limite d'extension extrême nord de la banquise, qui, à quelques degrés plus au sud, vers 60° à 62° de latitude environ, est irrégulièrement concentrique à la limite précédemment indiquée. En somme, on distinguerait ainsi une Sous-Région subantarctique ou magellanique comprise entre l'isotherme de 7° et la limite d'extension de la banquise, et une Sous-Région antarctique proprement dite, comprenant tout l'espace polaire inclus dans cette dernière. La Sous-Région subantarctique renferme comme terres : l'archipel de Magellan, les îles Malouines, Marion, Kerguelen, Campbell, Macqua- rie, etc. ; la Sous-Région antarctique proprement dite : la Géorgie du Sud, les Sandwich du Sud, les îles Ronnet, Doughesty, enfin le continent encore très imparfaitement limité qu'on désigne sous le nom d'Antarctide avec toutes les îles et îlots qui en dépendent. Il n'est guère possible aujourd'hui d'aller plus loin, et la proposition faite par M. Dollo de délimiter la Sous-Région antarctique proprement dite parle cercle polaire passant environ au 66° de latitude sud ne repose, de son propre aveu, que sur des considérations purement géodésiques et par conséquent sans liaisons directes avec les notions biologiques, d'après lesquelles doivent être établies de semblables divisions. M. Lonnberg a déjà insisté sur ce point (l)et s'arrête à une limite, placée vers le 61° de latitude sud, coïncidant avec la ligne isothermique de 0° C. environ. Cet auteur convient — et l'on ne peut pas ne pas être de son avis — que les notions océanographiques sur ces contrées sont trop incomplètes pour qu'on puisse encore fixer une délimitation réellement positive. Il n'est (I) EiNAR Lomndehg, 1905, The Fishcs of the Swedish South Polar Expcdilion {Siccdiscken Siiclpo- lar-Expedition, 1901-1903, unter Seitung von Dr. Otto Nordenskjold, Bd. V, Lieferung 6, page 3). POISSONS. 3 pas douteux d'ailleurs que la température de l'eau ne soit en concordance avec l'extension de la banquise. On a aussi introduit une division en quadrants qu'il est nécessaire de rappeler, bien qu'empruntée également à des considérations de pure géodosio. Elle partage en effet la région arctique suivant les méridiens 0°, 90° et 180°. Au point de vue biologique, cela est certainement moins acceptable encore que la délimitation basée sur le cercle polaire, celle-ci indiquant au moins l'espace soumis au régime du jour et de la nuit de six mois, c'est-à-dire un phénomène cosmique très susceptible d'influencer les conditions de la vie. Les quadrants ne peuvent donc être admis, et même à titre provisoire, que pour grouper géographiquement les points explorés, sous la réserve expresse qu'ils ne répondent nullement à des divisions biologiques naturelles. Les dénominations par lesquelles on les a d'abord désignés : quadrants américain, africain, australien, pacifique, étaient simplement géogra- phiques. On leur a substitué plus tard, en suivant le même ordre dans lequel ils viennent d'être énumérés, les noms de : quadrants de Weddell, d'Enderby, de Victoria, de Ross. Quelque louable qu'il soit de consacrer ainsi le souvenir de grands hommes ou de grandes découvertes, ce changement a un double inconvénient. En premier lieu, il exige un effort de mémoire difficile, puisque ces noms nouveaux reposent sur une notion historique, par suite beaucoup moins simple dans le cas actuel que la notion géographique, d'autant que ces navigateurs ont pour la plupart visité plusieurs de ces quadrants et y ont fait des découvertes. L'incon- vénient est d'une évidence telle que M. Dollo, par exemple, dans le cours de son travail, a le soin de citer d'ordinaire les deux noms à la suite l'un de l'autre. En second lieu, ces dénominations peuvent, avec quelque raison, être taxées d'arbitraires, et par exemple le quadrant Victoria ne mérilerait-t-il pas mieux le nom d'Adélie, ou plus légitime- ment encore celui de Dumont d'Urville, qui découvrait cette dernière terre en 1840, tandis que la Terre Victoria n'était reconnue par Ross qu'en 1841. Les dénominations géographiques premières méritent, sans aucun doute, d'être conservées, tant qu'on n'aura pas trouvé de division meilleure que cette division en quadrants, dont l'imperfection ne fait de 4 POISSONS. doute pour personne. Comme le dit très justement M. Dollo, il est impossible de prétendre tracer aujourd'hui des provinces biogéogra- phiques définitives. L'historique des recherches faites sur l'ichtyologie dans la région australe a, je l'ai dit plus haut, été exposé par l'auteur que je viens de citer, avec un soin minutieux, depuis le plus ancien voyage, celui de Magellan, jusqu'à ceux du « Southern Cross » et du « Belgica », qui nous conduisent aux premières années du nouveau siècle. On ne peut donc que renvoyer à ce consciencieux travail pour ce qui concerne ce sujet. M, Dollo a établi pour cet exposé une division en rapport avec sa conception, indiquée plus haut, du partage de la Région antarctique en Sous-Régions cyclo-polaire et magellanique. Dans le cas particulier, ceci peut avoir sa raison d'être, jusqu'à un certain point, pour la comparaison avec les lieux où ont été exécutées les pèches du « Bel- gica » ; mais la réunion de ces deux chapitres en un seul eût présenté certains avantages pour la clarté du sujet dans un exposé didactique et évité quelques répétitions. Quoi qu'il en soit, ce résumé historique doit fixer l'attention et facilitera beaucoup les travaux ultérieurs sur l'ich- tyologie de ces contrées. Les conditions dans lesquelles s'est accompli le voyage du « Belgica » n'ont permis de faire que des récoltes ichtyologiques peu abondantes. En premier lieu, dans l'archipel de Magellan, on a pris 21 individus représentant 7 espèces réparties en 6 genres, appartenant à 5 familles. Aucun type nouveau n'est signalé, c'est une simple confirmation de ce qui nous était connu dans ces localités. Pour la Région cyclo-polaire de M. Dollo, les captures sont encore moins nombreuses : 8 individus, ou plutôt 8 objets ichtyologiques, recueillis; mais ils représenteraient 5 espèces nouvelles, réparties en autant de genres, dont 3 nouveaux appartenant à la famille des Notu- theniidx^ caractéristique de la région. Ce sont : (1) Lduis Dollo, 1904, Résultats du Voyage du « S. Y. Relgica » en 1897-1898-1899, sous le com- mandement de A. de Gerlache de Goiiieiy. Zoologie, Poissons, p. 5. POISSONS. 5 Famille Nototheniid.e. Espèce Crijodrara nntarcticus n. g. etsp., 1 individu. — — — Gerlachca nuslra/is n. g. et sp., 1 individu. — — — Racovilsain f/lacialis n. g-, et sp., i individu. — MAcnuniD.K. — Nematonurus Lecoinlei n. s\).,2mdW\àus. — Rajid.e. — /?ay« -Irc^oHis/cà' n. sp., 3 coques d'œufs. Pour la [)remière de ces espèces, il est difficile d'admettre que le genre Cjjodnico soit réellement distinct du genre Pagetodes de Richardson, que M. Dollo cite, avec doute il est vrai, dans la synonymie. Certainement le genre de l'ichtyologiste anglais n'est qu'imparfaitement connu par un dessin qu'on n'a pu pousser aussi loin qu'il eût été désirable, l'exem- plaire, par accident, ayant été perdu. Toutefois, en comparant la figure donnée par M. Richardson, figure reproduite par M. Dollo (I), avec colle donnée par celui-ci de son Cnjodraco antarcticus (2), les rapports sont frappants, en ayant égard à la forme générale, à celle de la tète, aux. accidents de l'opercule, à la forme de l'uroplère, à la longueur des ven- trales et à leur position, à la distribution des teintes. Sans doute la hauteur des nageoires dorsale et anale n'est pas assez grande ; la prolongation de la première en avant est exagérée, au moins a-t-on admis à tort la con- tinuité de la première et de la seconde dorsales. Quoi qu'il en soit, les caractères génériques principaux parlent en faveur d'une identification, qui simplifierait d'autant la nomenclature. Une seconde remarque est relative à l'admission du Raja Aixkiowskii. Cette espèce n'est pas en efl'et fondée sur l'étude d'individus, mais sur trois coques cornées, lesquelles incontestablement indiquent, sur le point où elles ont été trouvées, la présence de Poissons du genre Ftaja^ ou d'un type voisin, mais qui ne peuvent servir à caractériser une espèce. Dans l'état actuel de la science, la forme de ces coques d'œufs d'Elas- mobranches, dont M. Dollo donne un tableau avec figures très com- plet (3), permet dans bien des cas de les rapportera un genre déterminé, quoique, parfois, Ginglymostoma^ Chiloscijtliiim, Stegostoma^ par exemple, la chose devienne difficile ou même impossible. C'est aussi exception- nellement que, dans les collections, ces coques, qui y sont cependant (1) DoLi.0, rJ04, p. 8, lif:. 1. (2) Spécialement si on consulte la figure 1 do la planche III, où l'animal est représenté de gran- ilfiir naturelle. La jilanche I le figure grossi du double, ce qui rend la similitude moins évidente. (3) UoLi.o, 1904, l'I. IX. 6 POISSONS. très abondantes, portent des déterminations spécifiques certaines, et, par exemple, pour les Raies de nos côtes, combien en connaissons-nous dont les œufs soient convenablement déterminés et puissent servir à recon- naître les espèces? Dans le cas spécial qui nous occupe, peut-on affir- mer que ces coques n'ont pas été déposées par une Raie déjà connue ? On en signale de la Région magellanique deux, plus un Psmnmohatis, genre très voisin qui pourrait bien produire de semblables coques. Sans doute M. DoUo fait observer que la distance qui sépare le point où ont été pêchées ces coques des côtes où se rencontrent ces Rajidœ est au moins de 14° de latitude, avec de grandes profondeurs intermédiaires, qu'ils ont été pris par 500 mètres de fond : ce sont là certainement des présomptions, mais ce ne sont que des présomptions. D'autre part, ad- mettons que de cettelocalité visitée par le « Belgica», où d'une localitéplus ou moins voisine, on ramène une Raie d'espèce nouvelle, devra-t-on lui appliquer de prime abord ce nom de Raja Arciowskii? Si on découvre, d'autre part, plusieurs espèces dans les mêmes conditions, laquelle choisir ? L'auteur veut éviter par ce nom spécifique une périphrase gênante pour les citations, la dénomination « Raja sp. du Belgica » ne paraîtrait pas beaucoup plus embarrassante et aurait l'avantage de ne pas introduire dans la nomenclature un nom spécifique inutile, puisqu'il se rapporte à un type indéterminé. Quoi qu'il en soit de ces remarques sur des points très secondaires, si le Nematonurns Lecointei ne fait connaître qu'une espèce nouvelle d'un genre déjà établi, les trois Nototheniidde sont des plus intéressants, aussi bien en fixant d'une manière définitive les caractères du genre Pogetodes = Cryodraco qu'en établissant les genres Gerlachea et Racovitzaia, ce dernier si remarquable parla présence de sa poche incubatrice ventrale; tous ajoutent à nos connaissances sur la famille, avec ces descriptions de types jusqu'ici mal connus ou inconnus, qui présentent des affinités curieuses avec l'ancien genre Chœnichthys de Richardson. M. Dollo entre dans de longs développements sur ce qu'il appelle la bionomie des différents groupes et cherche à en faire ressortir des consi- dérations générales en faveur de l'hypothèse transformiste. Il peut pa- raître prématuré, sur des matériaux aussi peu nombreux et à propos de POISSONS. 7 régions où règne encore une si grande obscurité en ce qui concerne la faune ichlyologique el les conditions océanographiques, de tenter de semblables généralisations. Ce qui rendra toutefois l'ouvrage de M, DoUo des plus précieux pour les études ultérieures, c'est, en dehors des découvertes nouvelles, la quan- tité des renseignements bibliographiques qu'il contient : aucun n'a été négligé. Ajoutons qu'on y trouve des tableaux récapitulatifs des espèces avec leurs distributions géographiques, d'excellentes planches et des cartes, dont une surtout, indiquant les différentes localités de la Région antarctique où, jusqu'en 1899, ont été trouvés des Poissons (1), est parti- culièrement intéressante ; sans doute la forme aphoristique qu'affectionne l'auteur rend parfois la lecture du texte quelque peu pénible, mais l'ensemble n'en constitue pas moins un travail d'une haute valeur. Une publication postérieure à la précédente, celle de M. Einar Lônnberg, sur les Poissons de l'Expédition suédoise au pôle Sud, n'est pas moins importante pour fixer nos idées sur la faune ichtyologique de ces contrées australes. L'auteur s'est spécialement attaché à faire connaître pour chaque localité les espèces qui y ont été recueillies, et elles sont nombreuses. En premier lieu, des recherches ont été faites à la Terre de Feu et à l'île des États, puis aux îles Falkland, au banc Burdwood, enfin à la Géorgie du Sud, que l'auteur réunit avec les localités précédentes dans la Sous- Région magellanique. Quoique ces points aient été sans doute plus explo- rés, M. Lônnberg y signale un nombre relativement important d'espèces non connues, dont une constitue un genre nouveau : Famille Discobolid.e, Espèce Careproctus georgianus n. sp. (Géorgie du Sud). — Traghinid-e. — Nololhenia Kcrlandreœ, n. sp. (Terre de Feu). — — — — dubin n. sp. (Géorgie du Sud). — — — — brevipes n. sp. (Iles Falkland). — — — — brevicauda n. sj). (Terre de Feu). — — — — Larseni n. sp. (Géorgie du Sud). — — — — gibberifrons n. sp. (Géorgie du Sud). — — — Champsocep/talus Gunnari n. sp. (Géorgie du Sud). — — — Arledidraco mirus n. g. et sp. (Géorgie du Sud). (I)DOLLO, 1904, l'I. \11. 8 POISSONS. On a d'ailleurs, en outre de ces 9 poissons, rapporté 23 espèces déjà décrites, dont plusieurs sont regardées comme méritant d'être dis- tinguées à titre de sous-espèces ou de variétés. Famille Gadid.*:. Espèce Miirœnolcpis marmoratus Giinthcr : subsp. inicrops. (Terre de Feu et Géorgie du Sud). — Lycodid^. — Iluocœtes fimbrintiis Jenyns : subsp. fasciatus (Terre de Feu, îles Falkland). — TRACHiNiDiE. — Notothenia 7nis:ops Gunther : var. nudifrons (Géorgie du Sud). ~ — — Notothenia macrocephala Gunther : subsp. marmorata (Géorgie du Sud). — — — Trematomus Ilansoni Boulenger : subsp. geo^gianus (Géorgie du Sud). — — — Trematomus Bernacchii Boulenger : subsp. vicarius (Géorgie du Sud). L'Expédition a pénétré également et hiverné dans la Sous-Région antarctique proprement dite. Des pèches ont été faites vers le 63° de latitude sud dans le détroit de Bransfield, qui sépare les îles Shetland du sud de l'extrémité nord-ouest de l'Antarctide (Terres Louis-Philippe et Palmer) ; à l'est de ce même continent : à l'île Paulet, 63° latitude sud, 55-50' longitude ouest; à l'île Seymour, 64° latitude sud, 56° 40' longitude ouest; à Snow Hill, 64° 40' latitude sud, 57° longitude ouest. Le nombre des spécimens et des espèces est moindre, d'autant que la plus grande partie de ces collections, celles en particulier recueillies dans le détroit de Bransfield, ont été perdues avec le navire 1' « Antarctic ». Les individus, au nombre de 23, qu'on a pu étudier, tous appartenant à une même famille, comprennent 7 espèces, réparties en 5 genres, si l'on distingue des Notothenia les Trematomus : Famille Trachinid^. Espèce Notothenia Nicolai Boulenger (Ile Seymour). — — — Notothenia mizops Gunther, var. nudifrons (Gap Sey- mour, Snow Hill). — — — Notothenia LarsenilubnnbGTg l^now \{\\\). — — — Trematomus Neicnesi Boulenger (Ile Paulet). — — — Chuniichthys rhinoceratus Richardson : subsp. hainalus (Snow Hill). — — — Artcdidraco Skottsbergi Lônnl)erg (Snow Hill). — — — Pleuragramma antarcticum Boulenger (Terre Jason). Sauf ce dernier Poisson, trouvé dans l'estomac d'une espèce de Phoque [Leptonychotes Weddelli), les autres ont été péchés à la ligne. POISSONS. 9 On doit ('yalcMiiont signalor les chapitres où M. Loniibei-t; a réuni ses observations sur l'appareil digestif et sur la reproduction chez les NoTOTlIENlIDyE. Le premier a été examiné sur les Trematomus^ les Notolhenia^ les ('hnmpsocephfilus\ deux figures le t'ont connaître chez le Trematomus Hrmsoni snhs[). georgianns et le Champsoceplialns Gimnari. La conclusion de cette étude serait que les Notoikenia sont essentiellement carnivores, l't, si l'on rencontre parfois dans leur tube digestif des fragments d'algues ou d'autres végétaux marins, il faut voir là un fait purement acci- dentel ; l'argument principal de l'auteur, — et l'on ne |)eul en contester la justesse, — est que ces débris sont également non digérés, qu'on les prenne dans l'estomac ou dans les parties les plus reculées de l'intestin. Quant à la reproduction, c'est en examinanll'état de maturité des nnifs dans des individus appartenant à différentes espèces que M. Lônnberg est arrivé à établir le moment probable de la ponte. Il y a toutefois une distinction à établir dans la valeur des observations, qui, naturellement, n'ont pu être faites que pendant la saison de l'hivernage, c'est-à-dire pen- dant les mois d'avril et mai (fin de l'automne austral), juin, juillet et août (hiver austral). Tantôt on a trouvé les femelles avec des œufs très développés, prêts évidemment à être pondus, on a là une observation de valeur positive; d'autres fois, c'est au contraire en constatant la présence d'ovaires à œufs très peu développés, d'où l'on induit que la ponte doit avoir lieu dans une autre saison; l'observation ne fournit plus ici une indication aussi précise. L'auteur, d'ailleurs, donne pour chaque Poisson les renseignements les plus détaillés, et l'on peut, d'après ces données s'appliquaut à onze espèces, admettre que la ponte aurait lieu de la manière suivante pendant les saisons de cet hémisphère austral, au printemps (24 septembre au 22 décembre, dates prises pour 1902) : Nenstoma macrocepJiala subsp. marmorata, Trematomus Hansoni subsp. georgianns, Artoilidraco mirus\ — en été (22 décembre au 21 mars): Notothenia coriiceps,N.brevipefi, i\.gibherifroi}s\ — en automne (21 mars au 22 juin) : Notothenia mizops var. ?indifrons, N. Larseni, Champsoce- pJialus Gunn(iri\ — en hiver (22 juin au 24 septembre) : Nototlienin sirna, N. })revipes. Ej-pcdiliun Cliarcol. — Vaillant. — l'oissons. 2 10 POISSONS. La grosseur des œufs, dans certaines ospècos, le CliampfionephalHS Giomari, V Artedidraco mirus, par exemple, indique assez, suivant l'auteur, qu'ils sont démersaux; mais il doit en être de môme pour les œufs des diverses espèces de Nototheiiia, pondus en automne et en hiver, d'après les déductions ingénieuses de l'auteur, auquel je ne puis que renvoyer. Ces remarques anatomo-physiologiques, basées sur d<'s faits positifs d'observation, malgré les réserves de M. Lônnberg, (jui reconnaît lui- même qu'elles sont encore trop peu nombreuses et n'ont pu être pour- suivies pendant assez longtemps, ne nous en fournissent pas moins des données intéressantes pour servir de l)ase à l'étude éthiologique des Poissons antarctiques. Les recherches ichtyologiques à bord du « Français » ont été spé- cialement faites à l'île Booth Wandel, c'est-à-dire à la baie Charcot, lieu de l'hivernage, vers 65° de latitude sud et 64° de longitude ouest; puis à l'île Wincke, située plus au nord, et à l'île Hovgaard, un peu au sud-est de l'île Booth Wandel. Des Poissons ont également été pris plus au sud, à la terre de Graham, par 66° 30' de latitude sud et à peu près 68° de longitude ouest. Toutes ces localités peuvent être considérées comme dépendant de l'Antarctide et se trouvent dans la région antarctique proprement dite, étant de plus situées dans le quadrant américain. Les récoltes ont eu lieu du mois de mars 1904 au mois de février 1905. D'après le catalogue remis par M. Turquet, chargé spécialement des études zoologiques, catalogue dans lequel se trouvent cinquante-trois numéros correspondant à autant de bocaux ou d'individus préparés en peau, on peut, jusqu'à un certain point, juger de l'importance des captures pour chaque station à chaque jour : Ile Booth Wandel : Mars: 5 (1 nuni.). — Avril : 5 (1 num.), 8 (1 num.), 15 (2num.), 19 (13 luiin.). — Mai : 3 (2 num.), 27 (1 num.). — Juin : 4 (2 num.). — Juillet : 18 (3 num.), 28 (1 num.). — Octobre : 10 (3 num.), 20 (1 num.), 28 (1 num.), 29 {?, num.). — Novembre : 8 (1 num.). — Décembre : 13 (1 num.), 14 (1 num.). POISSONS. l' Ile llovgaurd. Octobre : 29 (1 inini.). Ile Wincke. Décembre : 27 (1 num.', 29 (2 mim . — Janvier : 5 (9 num.). — Février : G (1 num.). Terre de Urahani. Janvier : 12 (1 num.). Les Poissons collectionnés sont relativement nombreux : 125 individus environ, résultat d'autant plus satisfaisant ([ue les enf:;ins dont on a pu faire emploi n'étaient ni aussi parfaits, ni aussi variés qu'il eût clé désirable, car, en dehors de quelques spécimens pris sur la plaide ou dans la banquise, c'est à la liync surtout, puis au chalut et au tramail, que les captures ont été faites, sans qu'on ait pu aller au delà de 40 mètres de profondeur. Les espèces, comme depuis longtemps la remarque en a été faite, sont peu nombreuses; en revanche et pour quelques-unes d'entre elles, en particulier dans le genre Nototheuia^ l'abondance des individus est extrême. En somme, dans un sens absolu, les Poissons paraissent très abondants, malgré la rigueur du climat, et, à plusieurs reprises, les explorateurs ont observé des bancs de Poissons morts en (juantité pro- digieuse passant à la dérive le long des flancs du navire. Une autre remarque qui n'cstpas spéciale à l'Expéditondu «Français», — (';ir presque tous les naturalistes qui ont eu l'occasion d'étudier des Poissons venant de ces régions s'en sont plaints, et moi-même autre- fois (1), — c'est l'état de conservation généralement très médiocre ou môme mauvais des exemplaires, par suite indéterminables et ne pouvant être conservés. Dans la collection actuelle, la chose s'explique dans un certain nombre de cas par des circonstances particulières. Ainsi plusieurs individus ont été retirés de l'estomac de Phoques; un dé ces Mammifères entre autres, d'après les notes de M. Turquet, n'en avait pas englouti moins d'une soixantaine. Une autre fois, c'est dans le nid d'un Cormoran qu'on rencontra des Poissons. Enfin de l'estomac d'un grand Notolhenut coru- cejts\ deux furent retirés. Le plus habituellement, ce sont des animaux du genre Nototlienio\ là où le nombre des proies était si considérable, il (1) Léon Vaillant, 1801. — ilission scicnlif\quc du cap Ilorn, 1882-188+, (.\l, l'" parlic, ('., p. 1 0 noie. 12 POISSONS. s'y trouvait mélangés quelques Chivuichthys E,sox. On comprend que les animaux aient été alors altérés par l'action des sucs digestifs. D'autres fois, cette raison ne peut être invoquée, et cependant des indi- vidus recueillis soit sur la plage [Notothe^iia coiiiceps, Coll. Mus. 0(3-106, 107), soit à la ligne de fond [Dissostichus eleijinoides, Coll. Mus. 06-1 iO à 143), quoique paraissant au premier abord en très bon état, se mon- trent, après examen, altérés au point que la peau dans toute son épais- seur se détache au moindre contact, laissant à nu les tissus sous-jacents. D'après les détails obligeamment fournis par M. Turquet, les exem- plaires, souvent congelés par des températures très basses, étaient d'abord plongés de suite dans un alcool approximativement à 40° centésimaux, puis conservés dans une nouvelle liqueur à 60°. N'ont-ils pas, dans ces circonstances, été soumis à une dé^oagélation trop rapide, favorisée peut-être par la chaleur produite au moment du mélange de l'alcool avec l'eau que ces exemplaires pouvaient contenir? Il ne serait pas sans intérêt de contrôler par l'expérience cette explication hypothétique pour éclairer sur ce point les explorateurs futurs des régions glaciales. Quoi qu'il en soit, le nombre des espèces recueillies par l'Expédition du « Français » serait de 14, réparties en 6 genres, tous appartenant à la famille des Trachinid^, comprise avec l'extension que lui donne M. Gùnther. Elles sont énumérées dans le tableau suivant : TRACIIINID/E. Genre Nototiienia RichanJsoii. 1. A'otolhenia sima Richardson. 2. — coriiceps Richardson. ;i. — cyaw'obrancha Richardson. 4. — elegans Gùnther. 5. — inisops Gilnther. G. — acuta Giiiilher. 7. — (jibberLfrons Lonnberg'. 8. — microlepidola Hutlon. Genre Dissostichus Smitt. 9. Dissostichus eleginoidcs Smitt. POISSONS. 13 Genre CH.f:NiciiTHYs Ri("hardson 10. C/uunic/i/i/s C/iarcoti n. sp. 11. — Esux Giiiitlier. Genre Harpagifer Richardson. 1-'. //iirjiagifer ùispinis Porster. Genre Artedidraco Lùnnberg-. i.j. Artedidraco Skoltsbergi Lonnberg-. Genre Pleuragramma Bouleng-er. li. l' le ur(i-e^-iëces\ lyolotlicnia cnrnucoln (s. sir.); N. marginata'KichavA^on, N. s/ma Richardson, pour l'une; Noiolhenia tesvellala (s. str.), .V. lun- gipes Steindachner, N. canina n. sp., pour la seconde. On ne peut disconvenir que cette manière d'envisager les choses ne soit très séduisante, méritant d'attirer l'attention des ichlyologistcs et, d'une mnnièrcplus générale, deszoologistes. Toutefois, bien que M. Smilt ait fixé avec soin les bases de sa classification dans un lableau syno- ptique où les caractères difî'érentiels sont largement développés, que des dcscriplionsprccises soient données ensuite,j'avoue que, dansla pratique, on se trouve assez embarrassé pour arriver avec ce travail à la détermi- nation des espèces. Dans certains cas, la façon dont sont appréciés les caractères différentiels ne laisse pas que d'être assez incertaine, élant donnés les poinis de comparaison adoptés par l'auteur. C'est ainsi (pie, pour la dimension comparative de l'espace interorbilaire, il emploie la longueur du corps, ce qui l'amène à proposer des fractions dont la différence n'est que de 0,01 (plus de 6 p. 100 et moins de 5 p. 100 de la longueur totale); c'est d'une évaluation bien difficile. J'ai, il y a longtemps, insisté sur l'avanlage qu'on trouve à employer deux dimen- sions, longueur du corps et longueur de la tête, suivant les cas, pour avoir des termes de comparaison plus commodes. Ce ne sont là ([ue des points de détails, mais ils n'en doivent pas moins êlre signalés. M. Boulenger, au contraire, maintient plutôt les idées primitives sur la distinclion des espèces et commence par en faire connaître quatre, pour (1) M. SniiU oilhngrapliif ainsi lV'pitii.Me, se rniiforinaiit à la manii'TC dt- fairo de M. Ginilher lorsqu'il a dwrit celle espèce en 18G0. On iiouirait cependant se demander si ce n'était pas là une l'auto d'impression, et la plupart des auteurs, moi-même autrefois, avons regardé Notothcnia comme féminin, d'accord en cela avec lïichardson. Au point de rue lunenicnl f,'ramma- tical, il n'est d'ailleurs pas très facile de décider ce qui devj-ait être adopté. L'étymoloi^ie du nom n'est pas donnée, mais il est admissible qu'il vient de : Noto;, vent austral: oO=v, d'où. Comme d'après cette manièi'e de voir le radical tinal, qui, dans la rè.i,'le, désigne le genre, est un adverbe, et par consi'.quent ni masculin ni féminin, le mot ne devrait-il pas être neutre? 11 serait oiseux de s'arrêter longuement sur un point d'aussi peu d'importance dans l'espèce, et le mieux est de s'en tenir à ce qu'a fait Richardson, créateur de cette coupe générique. POISSONS. 15 lesquelles il propose de constituer un genre spécial, Trematoinm^ unique- ment dillerencié des Nototkenia parce que le trou cubital (scapulaire des auteurs anglais) est percé dans la pièce cubitale (scapulum) et non entre cotte pièce et la pièce radiale (coracoïdien); ce caractère ostéologique, que M. Boulenger avait, dans un autre cas, regardé comme de nature à justifier une distinction de famille, ne lui semble plus mériter que d'être admis comme distinction générique. Je pense, et l'auteur prévoit déjà l'objection, que c'est encore aller trop loin; une disposition analomique dont le rôle et la valeur physiologique nous échappent encore complètement, qui n'entraîne aucune modification morphologique appréciable, ne paraît pas devoir être prise en aussi sérieuse considé- ration en taxinomie, car on peut la juger dépourvue de suffisante impor- tance biologique. Quoi qu'il en soit, et laissant à part ces Tremalomus, dont je ne |)uis distinguer aucun représentant dans les collections rapportées par M. J. Charcot, M. Boulenger a dressé un tableau synoptique des quinze espèces qu'il admet dans le genre Notothenia, tableau qu'il est important d'étudier de près, car c'est ce que nous avons de plus complet et, jusqu'à un certain point, le seul document auquel on puisse avoir recours pour les déterminations, attendu que les descriptions et même les figures données par les auteurs ne sont pas toujours d'accord avec ce qu'a trouvé l'éminent ichlyologiste du British Muséum. Pour en donner un exemple chez le Notothenia elegans, l'espace interorbitairc, d'après M. Giinther, est très étroit, et sa iigure en effet ne lui donne guère que 1/19 (soit 0, 0;j) de la longueur de la tête, tandis que M. Boulenger le place parmi les espèces où ce môme espace atteint 1/7 à 1/8 (soit 0,14 à 0,12) de cette même longueur. Les caractères employés dans ce tableau et dans celui dressé par M. Smitt sont en grande partie les mêmes ; il n'est pas inutile de les examiner rapidement au point de vue de leur valeur théorique et pra- tique. 1° Largeur de Fespace interorhitaire. — C'est évidemment l'un des caractères les plus objectifs; on ne peut pas ne pas en être frappé, quand 16 POISSONS. on examine des types extrêmes ; les Notothenia macrocephala et IS . corii- ceps d'une part, les N. mizops et N. acuta d'autre part. Bien que l'on trouve le passage de l'un à l'autre aspect, il n'y en a pas moins là un mode d'appréciation qui permet à première vue un classement facile. 2° DimensiiDi de FœU. — Cette considération est banale et d'un emploi courant. Il serait seulement utile de chercher à s'entendre sur le terme de comparaison préférablepour les mesures comparatives; la longueur de la tête m'a semblé, — j'ai déjà insisté sur ce point, — la plus pratique ; c'est celle dont se sont servis beaucoup d'auteurs et qu'adopte M. Bou- lenger. M, Smitt emploie la dimension de la joue. 3° Ècaillure de la tête. — Elle a, depuis Richardson, fixé l'altention des ichtyologistes et présente en effet des différences très frappantes. Tantôt la tête est entièrement nue et alors soit lisse (A', elegans), soit chargée au moins à la partie interorbito-occipitale de granulations, qui lui donnent l'aspectde certains cuirs [N. coriiceps). D'autres fois, latôte estécailleuse, et cela à des degréstrès variés. Il peut y avoir simplement des écailles en arrière de l'œil, à la partie supérieure de la joue et du battant operculaire [N. Colbecki) ; puis l'écaillure gagneraiL la joue, le battant operculaire [N. Nicolai) ; on trouve des écailles à la région occcipitale et simultanément d'ordinaire dans la région interorbi- taire [N. shna); enfin toute latôte peut être écailleuse jusqu'aux narines, même au delà, l'extrémité du museau et la région sous-orbitrairc anté- rieure restant seules nues [N. acuta). M. Smittn'est pas éloigné de penser qu'on exagère la valeur de ce caractère, et qu'avec l'âge il peut y avoir des variations importantes. La chose n'est pas impossible, mais on aurait le plus grand tort de ne pas avoir égard à de semblables diffé- rences pour la distinction des espèces. Il est aussi utile de prévenir que, surtout pour les individus de petite taille, on peut être trompé et croire la peau nue lorsqu'elle est humidifiée par l'alcool, les écailles étant, on peut dire, alors invisibles ; aussi faut-il dans ce cas laisser un peu sécher l'exemplaire. C'est un fait bien connu de ceux qui se livrent à des études de ce genre. ■\° Nageoires impaires. — Pour les nageoires supérieures et inférieure POISSONS. 17 (épiptères dure et molle, hypoplère), on ne peul se servir que du nombre des épines et des rayons, encore les pren)ières otFrent-elles des variations dans une même espèce, bien qu'elles soient, comme on le sait, toujours en petit nombre, IV à VII. Ouant aux rayons, il va sans dire que, loujoui's dans une même espèce, les variations deviennent encore plus grandes. Il y a toutefois une diirérence à établir entre l'épiptère molle et l'bypoptère, pour l'étendue des variations entre espèces dillerentes ; les nombres extrêmes sont pour la première 38 et 24, variation moins grande que pour la seconde, où ces mêmes nombres sont 35 et 18 ; aussi a-t-on jugé que les caractères de cet ordre avaient plus de valeur dans celle-ci et méritent d'être pris en plus sérieuse considération. Quant à l'uroptère ou nageoire caudale, c'est à sa forme qu'on a égard, et elle présente en eflet des variations frappantes, que Richardson avait déjà indiquées comme utiles au point de vue de la classification, et sur lesquelles, dans son travail, M. Dollo a insisté d'une façon particulière (lOOi, p. 121 et suiv.). Tantôt elle est convexe en arrière, c'est-à-dire arrondie (/V. sima), d'autrefois tronquée [N. coriiceps) ; enfin elle peut être émarginée, nettement concave (A'^. Colbecki, N. Filholi). L'âge ne produit-il pas certaines variations? La chose est possible sinon probable; mais on ne peut jusqu'ici que poser la question. Toutefois, lorsqu'il s'agit d'individus nettement adultes, il est légitime d'avoir égard à ce caractère, étant donnée l'importance physiologique de l'uroptère dans la locomotion. o° Nageoires paires. ■ — ^En général, les pleuropes, ou nageoires pecto- rales, et les catopes, ou nageoires ventrales, n'oft'rent que peu d'intérêt au point de vue des distinctions spécifiques; il semble plutôt qu'elles soient propres, surtout les secondes, à fournir des caractères d'ordre supérieur; la constance habituelle de la constitution et même du nombn; des rayons dans de grands groupes parle en faveur de cette manière de voir. Quel est, d'ailleurs, lcrôlephysiologiquedecesnageoires?C'estcequ'on est loin de connaître d'une manière certaine. Elles ne servent, autant qu'on en peut juger, à la locomotion que d'une manière accidentelle, telles, dit-on, pour le mouvement de recul, les nageoires pectorales, qui paraissent bien plutôt venir en aide à la respiration pour favoriser le Ejcpédiliun CUarcol. — Vaillam. — Poissons. 3 18 POISSONS. courant efférent de l'eau sortant des branchies et concourent en même temps à maintenir le corps en station verticale. Quant aux catopes, dans le plus grand nombre dos cas, elles paraissent agir comme organes du toucher. On a cependant employé, chez les Notothenia, la longueur de ces nageoires ventrales pour la distinction des espèces, comme on peut le voir dans le tableau synoptique de M. Boulengcr, reproduit plus loin. M. Smitt s'est également servi du nombre des rayons de la nageoire pectorale. J'avoue que de semblables caractères me paraissent d'une valeur contestable, le premier surtout, qui, dans bien des cas, peut être influencé par l'Age, la saison, le sexe. 6" Dentition. — Elle paraît assez uniforme dans le genre; d'ordinaire, les dents intermaxillaires et mandibulaires étant en carde, la rangée externe est un peu plus développée. Dans une espèce qu'a fait connaître M. Smitt, elles deviennent assez fortes pour mériter le nom de canines [Notothenia canina). C'est le passage à la dentition des Dissostichus. 7" Ecaillure du corps. — On n'a égard en général qu'au nombre des écailles, qui peut, dans certains cas, fournir d'utiles renseignements ; car, en ne parlant que du point le plus important, pour le nombre des ran- gées transversales ou ligne latérale, le minimum des écailles rencontré est de 46, le maximum 112, — écart, on le voit, considérable. Toutefois, les nombres étant en général assez élevés, on est, comme d'ordinaire en pareil cas, obligé de donner des formules variables, dans certaines limites, pour la plupart des espèces. M. Smitt a fait d'intéressantes remarques sur la constitution des écailles et en a publié d'excellentes figures. Elles se rapportent, suivant lui, au type cténoïde oucycloïde, d'après leur situation sur le corps, plu- tôt qu'en raison de différences spécifiques. L'étude que j'ai pu en faire me conduit à la même conclusion; elles seraient, suivant la nomencla- ture que j'ai exposée dans mes cours et différentes notes, du type imbriqué cténoïde, soit spanostique, soitpolystique, et cela sur un même individu. Toutefois leur constitution fournit un curieux passage de la variété polystique à la variété monostique; comme dans cette dernière, on ne voit jamais qu'une rangée de spinules bien développées ; mais les bases POISSONS. iÛ des spiriulos précédentes persistent et forment un ou plusieurs ran^s pavimenteiix, qui séparent du bord de la lame les spinules complètes (I). Notons que la rangée de spinules et les rangées pavinienteuses se séparent avec une grande facilité de cette lame, au moins sur les exem- plaires que j'ai examinés, ce qui n'est pas habituel pour les écailles po- lysliques. 8° Trachéaux ou branchiospi?ies de la partie inférieure de rare branchial antérieur. — On n'a égard qu'au nombre de ces organes, qui varierait dans des limites assez étendues, puisque, d'après M. Smitt, lequel, à ma connaissance, a le premier attiré l'attention sur ce caractère; il serait inférieur à 10 chez le Notothenia coriiceps et dépasserait 23 chez le i\otothenia longipes. Il n'est pas douteux que les trachéaux ne jouent un rôle physiolo- gique important comme adjuvants de la respiration en premier lieu et comme pouvant servir, dans certains cas, à la rétention des aliments. Pour cette dernière fonction, se sont plutôt les variations de forme qu'on aurait à considérer, et cela aurait, sans aucun doute, une importance plus grande au point de vue taxinomique, pouvant fournir des caractères génériques ou même d'ordre plus élevé. Quoi qu'il en soit, c'est un caractère auquel on ne peut pas ne pas avoir égard, en se rappelant toutefois qu'on observe des différences dans ce nombre pour une même espèce et qu'on doit l'employer, si je puis dire, avec certain tempérament. L'ordre dans lequel sont examinés ces caractères me paraît les dispo- ser suivant leur importance théorique ; il a été indiqué dans ses grandes lignes sur un tableau synoptique des espèces données par M. Boulenger. Je le reproduis ici tel que je l'avais dressé pour cette étude, en y intro- duisant les quelques espèces nouvelles proposées plus récemment par M. Lônnberg, chose d'autant plus facile que, ce dernier s'étant inspiré du travail publié par le savant ichtyologislc de Londres, ses espèces sont décrites en ayant égard aux caractères employés par celui-ci (2), (1) Smitt, 1897, PI. I, fijj. 1 et 2. Consulter d'ailleurs cet intéressant travail, p. 5 et paasim. (2) Il ne m'a pas été possible de me procurer de renseignements sur une espère du C/hili que M. Dollin a décrite en 1899 sous le nom de Notothenia Porteri. M. Boulenger n'en fait mention 20 POISSONS. Le tableau de M. Boulenger se présente avec un caractère d'autorité exceptionnelle. Les types de Richardson,ceuxde M. Gùnther, se trouvant au British Muséum, ont pu être examinés avec le plus grand soin; cette collection contient de plus d'autres espèces ; et, sauf les Nototlienia canina Smitt, N. Filhuli Sauvage, elle renferme toutes celles énumérées, au nombre de 15. Aussi peut-on dire que ce travail est le seul document général auquel on puisse avoir recours pour la détermination des espèces, les descriptions originales des auteurs conçues de façons diverses, sans concordance des caractères, étant de peu de secours, les dessins même parfois pouvant laisser dans le doute. Ainsi, pour le Nototlienia elegans^ M. Gùnther, dans la description ori- ginale, dit que l'espace interorbitraire est très étroit, et, si l'on s'en remet à la figure, dont les dimensions contrôlables sont données avec une rigoureuse exactitude, cet espace n'aurait pas plus de 1/20 (0,05) de la longueur de la tète, tandis que, d'après le tableau de M. Boulenger, le rapport serait de 1/7 (0,14) à 1/8 (0,12). L'individu type est probable- ment jeune ; en est-il arrivé de plus développés au British Muséum sur lesquels d'autres mensurations ont été prises ? 11 serait bien désirable d'avoir un travail descriptif et iconographique comprenant l'ensemble du groupe pour éclairer les naturalistes sur ces différentes questions. Dans le tableau ici reproduit, sauf les adjonctions dont il a été ques- tion plus haut et qui sont indiquées par des numéros his et ler^ le tra- vail de M. Boulenger est intégralement conservé ; j'ai seulement mis entre parenthèses, à côté des fractions ordinaires, les fractions déci- males équivalentes, qui peuvent faciliter les comparaisons : Genre Notothenia Richardson. {Synopsis specierum). T. An.ile ayant de 28 à 35 rayons. A. Espace interorbitaire au moins 3/11 (0,27) à 1/0 (0,17) de la longueur de la tête. 1. VI ou VII (exceptionnellement V) épines à la dorsale antérieure; région occipitale toujours écailleuse. a. Rég-ion interorbitaire écailleuse. ni dans son tableau, ni dans la synonymie très complète qui l'accompagne. M. Dollo (1904) se Borne à une citation bibliograptiique que je n'ai pu contrôler. POISSONS. 21 D. 33-34 ; A. 31-23 ; Sq. 6-7/75-86/20-2;3 ; nag-eoire ventrale 3/5 (0,00) de la longueur de la tète. 1. A\ fessellata Richardson. D. 32-33; A. 3()-:Ji ; Sq. 5-G/G8-71/18-19; nageoire ventrale 3,5(0,00) de la longueur de tête. 2. A', canina Smitt. D. 28-30; A. 28-30; Sq. 4/30-52/1 i- 10; ventrale 3/4(0,75) de la longueur de la tète. 3. A', sima Richardson. p. Rég-ion inlerorbitaire nue, ou écailleuse seulement à la [lartie posté- rieure. D. 28-30; A. 28-29; Sq.?/4G/?; nageoire ventrale un peu moins de 3/4 (0,75), espace inlerorbitaire 1/7 (0,14) de la longueur de la tête. 3/;/*-. A', h'crhindrex Loinibeig. D. V, 35; A. 32; Sq. ?/G0/?; nageoire ventrale 5/0 (0,83), esjiace inlerorbitaire i/G (0,17) de la longueur de la tète. 3 ter. A', dubia Lonnberg (l). 2. V ù VI épines à la dorsale antérieure; région occipitale et inlerorbitaire nues. D. 32-38 ; A. 28-31 ; Sq. 7-10/67-90/20-28 ; joue entièrement ou partiellement nue. 4. N. coriiceps Richardson. D. 3G; A. 33; Sq. S/87/28 ; joue fortement écailleuse. 5. A', cyaneobrancha Richardson . n. Espace inlerorbitaire 1/7 (0,14) à 1/8(0,12) de la longueur de la tôle. 1. Sq. 3-5/48-54/13-14 ; A. 28-31. D. VI-VIl, 2U; ventrale 2/3 (0,67) de la longueur de la tète ; région inlerorbitaire écail- leuse. 6. N. marioncnsis Giinther. D. VI, .3.3-35; ventrale presque aussi longue que la tête; région inlerorbitaire nue. 7. A', clegans Gunihcr. 2. Sq. 5-8/G6-78/23-24 ; A. 31-38. a. Pédoncule caudal au plus aussi haut que long. D. V-VI, 3.V.37; ventrale ayant 3/4 (0,75) à 4/5 (0,80) do la longueur de la tète; région inlerorbitaire écailleuse. 8. A', longipes Steindachner. D. IV, .37; ventrale 2/3 (0,67) à 3/4 (0,75) de la longueur de la tête; région inlororlii- taire nue. 9. N. Nicolai Boalcn^ar . D. fVI)-VII, 32; ventrale 1/2 (0,50) de la longueur de la tête; région inlerorbitaire écailleuse. 9 bis. N. brevipes Lonnberg. p. Pédoncule caudal beaucoup plus haut que long. (Il Sur le tableau des dimensions dunné |>ar M. Lonnberg, pour celte espèce, la proportion en ccntiùnne'î de l'espace inlerorbitaire est dite en rnp}mrt arec lu loinjneur totale, moins t'uroi>liri'. Étonné du chifTre ainsi obtenu en prenant, suivant un usage plus habituel, le rapport avec lu longueur de la tète, j'ai [)rié l'auteur de me donner des éclaircissements, qu'il s'est empressé do me fournir avec une extrême obligeance. Il y a une erreur typographi(|ue sur ce tableau ; on doit la rertiliei- suivant ce qui existe pour les tableaux analogues placés dans ce même liavnii : p. 31 (Notothenia mizops) et p. .34 (N. gibberifrons], où celte dimension est compai'ée à la longueur de ta tète supposée 100. 22 POISSONS. D. V, 35; ventrale 5/7 (0,71) de la longueur de la tête; région interorbitaire écailleuse. 9 ter. N. brevicauda Lônnberg. C. Espace interorbitaire 1/10 (0,10) à 1/11 (0,09) de la longueur de la tête; région interorbitaire écailleuse. X. Chanfrein en courbe régulièrement convexe. D. IV-V, 33-37; A. 33-35; Sq. 5/59-66/16-17; ventrale aussi longue ou très peu plus courte que la tête. 10. N. inisops Giinther. D. VI, 30; A. 32; Sq. 7/68/22; ventrale ayant 3/4 (0,75) de la longueur de la tète. 11. yV. acula Giinther. D. VI, 37-39 ; A. 38; Sq. ?/69-76/?; ventrale ayant 5/7 (0,70) de la longueur de la tèle ; celle-ci écailleuse jusque sur le museau et le préorbitaire. 11 bis. N. Laraeni Lônnberg. p. Chanfrein avec, au moins chez l'adulte, une saillie sus-oculaire. D. VII, 31-32; A. 31-33; Sq. 7/08-75/?; ventrale 2/3 (0,67) ou 3/4 (0,75) de la longueur de la tète. 11 1er. N. gibberifrons honnherg. II. Anale ayant de 23 à 25 rayons. A. Espace interorbitaire 1/3 (0,33) à 2/7 (0,28) de la longueur de la ttHe. D. VII- VIII, 20-27; Sq. 12-13/100-112/32-37; trachéaux 15 ou 16 sur la partie inféiieure de l'arc branchial antérieur; caudale échancrée. 12. A^ Colbecki Boulenger. D. VI, 28-29; Sq. 8-9/05-68/23-25; trachéaux 10 à 12 sur la partie inférieure de l'nrc branchial antérieur; caudale arrondie. 13. N. mlcrolepidota Hutton. B. Espace interorbitaire 3/7 (0,43) à 2/5 (0,60) de la longueur de la tête. D. IV, 29-30; Sq. 7-8/.Ô8-02/21-24 ; trachéaux 10 ou 11 sur la partie inférieure de l'arc branchial antérieur ; caudale tronquée ou faiblement échancrée. 14. N. tnacrocephala Giinther. III. Anale ayant de 18 à 20 rayons. D. VII, 24-25 ; Sq. 7/100-110/?; tète écailleuse en dessus. 15. N. Filholi Sauvage (1). (1] M. Sauvage n'ayant donné qu'une brève diagnose où se sont glissées certaines erreurs, en grande partie typographiques, je crois devoir ajouter ici (|uelques détails descriptifs pour mieux définir ce Notothenia, que le nombre des rayons de l'anale permet, jusqu'ici, de distinguer de toutes les autres espèces du genre. M. Boulenger a très heuieusement choisi ce caractère pour isoler ce type curieux, car dans sa diagnose complémentaire, empruntée à celle de M. Sauvage, plusieurs autres (ligne latérale, écaillure céphalique) ne sont point confirmés par l'étude que j'ai pu faire. Notothenia Filholi Sauvage. Nototsenia Filholi Sauvage 1880. Bull. Soc. pliilom. de Paris, 1" série, t. IV, p. 228. — • — 1885. Passage de Vénus, t. 111, 2' partie, p. .348. Notothenia Filholi Dollo, 1904. Voyage du ce S. Y. Belgica r, Poissons, p. 127. D. Vl-27; A. 19. Squamas, H/78/21. Tôte entrant pour 2/7 dans la longueur du corps ; la hauteur équivaut à l/G, l'épaisseur à 1/7, la longueur de l'uroptère à 2/H de cette même dimension. Le ir.uscau, médiocrement allongé, égale très peu plus de 1/4 de la longueur de la tète; l'œil occupe 1/5 environ, et l'espace interorbi- taire équivaut à 1/4 de cette même dimension. POISSONS. 23 1. NoTOTHENiA SiMA Richardson (1). Dollo, 1904, p. 121. Lônnberg-, 1905, p. 12. D. VI-3C; A. 29. Sq. 7/53/2G. Tête entrant pour 2/7 dans la longueurdu corps ; la hauteur équivaut à 1/4, l'épaisseur à 2/11, la longueur de la nageoire caudale a 1/6 de cette même dimension. Le museau occupe moins de 1/3, l'œil 2/11 de la Saul' dans la rogion post-orbitairc et la région opereulaire supérieure, encore sur une faible huuieur, la tôle est entièrement nue; toutefois les régions supérieures, depuis l'occiput jusqu'au niveau des naiines, sont couvertes de petites élévations verruqueuses, disposées, sur certains points, en séries assez régulières. Li's dt-nts, dont une rangée est bien visible, ne peuvent cepen- dant être considrTi'Cs comme de véritalik's canines. Les ventrales sont allongées ayant, au moins sur un exemplaire examiné, un peu plus de moitié de la longueur de la tète. Caudale nettement émarginée, sinon même échancrée, les rayons médians ne mesurant que 18 millimètres, tandis que les rayons supérieur et inférieur en mesurent 28 : MiUim. i/lOO. Longueur du corps 148 » Hauteur 24 16 Épaisseur 23 15 Longueur de la tête 42 28 — de ruroi)tère 28 19 — du museau 11 26 Diamètre de l'œil 9 21 Esiiace interorbitaire 11 26 N» 2384. Coll. Mus. Habitat. — lie Campbell. Les exemplaires sont en si médiocre état qu'il a été nécessaire, pour cette description, de la compléter, sauf en ce qui concerne les dimensions, en examinant plusieurs individus diiTérenls, et (le contrôler ce qui mancpiail sur l'un par ce qu'un jiouvait découvi-ir sur un autre. Les caractères de l'écaillure de la tète, de la dentition, de la forme de l'uroptère, ne laissent aucun doute. Ceci oblige de modifier sur le premier point la diagnose primitive, qui indique la tète comme écailleuse; l'aspect grenu de la peau peut, à la rigueur, en imposer au premier moment. Je n'insiste |ias sur d'autres points de moindre importance comme celui du compte des rayons des dorsales, pour lesquelles M. Sauvage donne la formule VII, 24-25, ou même le nombre des écailles de la ligne latérale, 100 à tlO. Pour le premier point, cela n'excède pas les variations habituelles chez les Nototlicnin ; jiour le second, le chiffre 78 ici donné, soigneusement vérifié sur un des sujets parmi ceux en meilleur état sous ce rapport, me parait devoir être adopté. Une autre remarque est relative à la taille, indiquée, d'une manière générale, comme étant de S.'iO millimètres. 11 y a là évidemment une faute d'impression, et on doit lire iiiO millimètres ; aucun des dix exemplaires, qui re[iréseiilent l'espèce, ne dépasse sensiblement cette dimension; celui dont les mesures ont été données dans le tableau ci-dessus est l'un des plus grands. (1) Pour la synonymie de la plupart de ces espèces, on peut consulter le catalogue classique de M. Gûnther (1800, t. 11, p. 2G0) avec les rectilications proposées par .M. Doulenger " Southern Cross ■> Phci'S, 1902, p. 182i, dont le travail, je l'ai dit, m'a servi de guide pour cette étude. M. Dollo (1901), ayant rassemblé avec un soin extrême les données géogr-pliiciues pour toutes les espèces connues de la région antarctique, je crois utile de donner l'indication bibliogra- phique pour son travail, me bornant toutefois en généi'al à ce renvoi, avec indication, lorsqu'il y aura lieu, du mémoire de M. Lônnberg (1905). 24 POISSONS. longueur do la tôfo ; l'espace interorbitaire équivaut à 1/6 de cette même dimension. La longueur des ventrales (29 millimètres), environ 2/3 (0,09) de la longueur de la tète, est très peu inférieure à celle donnée par les auteurs, les 3/4 (0,7^). L'espace orbilo-nuchal, la joue, l'opercule, sont très nettement écailleux. Dimensions de l'individu pris pour type : Millim. 1/100. Long-ueur du corps 137 » Hauteur 34 25 Épaisseur 27 19 Longueur de la tète 42 30 — de l'uroptère 23 17 — du museau 13 31 Diamèire de l'œil 8 19 Espace interorbitaire 7 10 N" 06-99. Coll. Mus. N" 30 du Catalogue (1). Habitat. — Ile Booth Wandel (Ligne, par 20 mètres de fond, — 1 8 juilleL 1904). — « Dos brun grisâtre. » Deux individus. 2. NoTOTHENiA coRiiCEPS Richardson. Dollo, 1904, p. 122. Lônnberg-, l'JOâ, p. G et 13. D. V.-37; A. 29. Sq. 9/62/18. Tète entrant pour 1/3 dans la longueur du corps ; la hauteur équivaut à 1/4, l'épaisseur à 3/11, la longueur de la nageoire caudale à 1/5 de cette même dimension. Le museau occupe 2/7, l'œil 1/7 de la lon- gueur de la tête ; l'espace interorbitaire équivaut à 1/3 de cetle môme dimension. Celte espèce, avec son tégument céphîilique non écailleux, mais cou- vert de petites rugosités, comme un cliagrin, et l'espace très grand qui (1) Catalogue remis par M. Turquet ; les indications entie fjuilk'niets y sont également empruntées. POISSONS. 25 sépare les orbites est l'un des mieux caractérisés. L'aspect verru- (|ueux de la tète ne se constate pas chez les jeunes individus. La longueur des nageoires ventrales, 58 millimètres, est assez exactement moitié (0,51) de la longueur de la lète. Chez les individus de taille petite ou moyenne, des bandes sombres, au nombre de six ou huit, séparées par des espaces clairs, jaunâtres, plus étroits, ornent les lianes ; les individus adultes de grande taille, comme le type indiqué ci-après, sont uniformément bruns en dessus; les parlies latérales du corps et levenlre, jaune-orange. On a noté sur quelques-uns de petite taille des raies longitudinales jaune rougeâtre sur les nageoires dorsale et anale. Tout cela devient peu visible sur nos animaux con- servés. Dimensions de l'individu pris pour type : Millim. iimo. Longueur du corps 310 » Hauleur 74 24 Épaisseur 84 27 Long-ueur de la tète 103 33 — de l'uroptère 49 10 — du museau 30 29 Diamèlre de l'œil 15 14 Espace inlerorbilaire 34 33 N° 06-Ui. Coll. Mus. (N°42 du catalogue.) ILvuiTAT. — a. Ile Booth Wandel (chalut, par 40 mètres de fond). — 19 avril 190 k — N° 1 i du catalogue : « Corps piqueté de brun avec bandes jaunâtres peu iiolles ; bandes brun rougeâtre sur la dorsale et l'anale. » b. Ile Booth Wandel (chalut, par 40 mètres de fond). — 19 avril 190i. — N° 16 du catalogue : « Bandes jaunâtres transversales sur le corps, nettement marquées. » c. Ile Booth Wandel (chalut, par 40 mètres de fond). — 19 avril 1 904. — N° 10 du catalogue : « Larges bandes transversales brun jaunâtre sur le cor[)S, peu accusées ; nageoire dorsale avec bandes jaune rougeâtre. » (l. Baie sud de l'île Booth Wandel (ligne, par 40 mètres de fond). — 10octobrel904. — N° 2 du catalogue: « Foie et intestins avec parasites. » e. Ile Hovgaard (sur la plage). — 29 octobre 1904. — N°40 du cata- logue. Expédition Charcol. — Vaillant. — l'uissons. ■* 26 POISSONS. f. Ile Booth Wandel (sur la plage). — 29 octobre 1904. — N° 36 du cata- logue : « Corps brun grisâtre. » g. Ile Booth Wandel (sur la plage sous des galets). — 8 novembre \ 904. — N° 643 du catalogue. A. Ile Booth Wandel (ligne, par 30 mètres de fond). — 13 décembre 1904. — N°42 du catalogue : « Dos brun ; ventre et parties latérales du corps de couleur jaune-orange. » i. Ile Wincke (tramail, par 20 mètres de fond). — ^janvier 1905. — N° 58 du catalogue : « Corps blanc grisâtre. Iris rougeâtre. » /. Ile Wincke (tramail, par 20 mètres de fond). — 6 février 1905. — N° 62 du catalogue : « Dos gris brunâtre. Bandes blanc grisâtre sur les faces latérales du corps. Iris jaune. » On a pu mettre en collection environ une quinzaine d'individus. Il en a été rapporté un nombre beaucoup plus considérable ; mais la plupart étaient en très mauvais état. Quelques-uns, pris à l'île Wincke, avaient été préparés à sec avec grand soin ; un seul a pu, et non sans peine, être monté. Le préservatif ayant manqué à M. Turquet, les peaux sont arrivées trop altérées pour être utilisables. Les tailles extrêmes de nos individus sont 360 -|- 62 = 422 millimètres et 58 + 12= 70 millimètres. 3. NoTOTHENiA CYANEOBRANCHA Richardson. Dollo, 1904, p. 123. D. V-33; A. 30. Sq. 8?/77/ 25? Tête entrant pour 1/3 dans la longueur du corps ; la hauteur équivaut à 2/9, l'épaisseur à 2/11, la longueur de la nageoire caudale à 1/5 do cette môme dimension. Le museau occupe 1/3, l'œil 1/5 de la longueur de la tète; l'espace interorbitaire équivaut à 2/7 de cette même dimension. Cette espèce n'est pas sans présenter de grands rapports avec le 5. Notothenia coriiceps^ notamment pour des proportions dont, on doit POISSONS. 27 tenir grand compte : ainsi la longueur de la tête, l'intervalle interorbi- taire. L'œil toutefois paraît un peu plus grand; enfin l'écaillure con- stante de la joue et l'absence chez l'adulte de l'aspect chagriné de la peau permettent de distinguer aisément les deux espèces. La longueur de la nageoire ventrale (29 millimètres chez l'individu qui a servi ici de type) est également assez près de moitié, 0/11 (0,54), de la longueur de la tète. La livrée et la coloration sont également companibles à ce qu'on connaît pour le 3. Notothenia coriicps; toutefois, chez les plus gros indi- vidus, le corps et surtout la tête sont ponctués de nombreuses taches pigmcntaires. Quelques exemplaires de petite taille au-dessous de 100 millimètres présentent, à l'extrémité du pédoncule caudal, des macules noires, qui rappellent, avec moins de netteté cependant, la disposition dont il sera question plus loin pour le 6. Notothenia acuta. Dimensions de l'individu pris pour type: Millim. 1/100. Longueur du corps 169 » Hauteur 38 22 Épaisseur 31 18 Longueur de la tête 54 32 — de l'uroptère 34 20 — du museau ... 17 32 Diamètre de l'œil 11 20 Espace interorbitaire 16 30 N° 00-123. Coll. Mus. (N° 41 du catalogue.) Habitat. — a. Ile Booth Waridel (chalut, par 40 mètres de fond). — 19 avril 1904. — N° 17 du catalogue : « Corps à bandes transversales, brunes près de la nageoire dorsale et jaunâtres près de la face ventrale. » h. Ile Booth Wandel (chalut, par 40 mètres de fond. — 19 avril 1904. — N" 18 du catalogue : « Région dorsale avec bandes brunes transversales. Sur le reste du corps, bandes de couleur jaune brun. » c. Ile Booth Wandel (chalut, par 40 mètres de fond. — 19 avril 1904. — N" 19 du catalogue. d. Ile Booth Wandel (plage). —28 octobre 1904. — N° 38 du catalogue : « Corps d'aspect jaunâtre. » e. Ile Booth Wandel (recueillis dans la glace de labanquise et sur la plage). 23 POISSONS. — 10 décembre 1904. — N" 41 du catalogue : Bien que les quatre individus (M. Turquet n'en mentionne que trois) appartiennent, je pense, à la même espèce, des renseignements différents sont donnés sur leur coloration: « 1° couleur gris argenté sans écailles; 2° corps à bandes blanches et brun rougeàtre alternatives. » Aujourd'hui tous ces animaux parais- sent à peu près semblables, quoique la livrée soit plus marquée naturel- lement sur les plus petits individus (minimum : 96-|-19=Ii5 milli- mètres) que sur les grands (maximum : 169 + 34 = 203 millimètres) ; ces derniers sont de plus couverts d'un épais mucus, qui masque les écailles et en rend le compte douteux. /'. Ile Wincke (drague, par 20 mètres de fond). — 29 décembre 1904. — N° 44 du catalogue : « Corps de couleur rougeàtre à bandes brunes tranversaies. Le plus grand des individus rapportés a été pris pour type ; il y en a de toutes tailles, depuis 57 X 14 = 71 millimètres. 4. NoTOTHENiA ELEGANS Gunlher. Dollo, 1904, p. 124. Notothenia mnrionensis Vaillant, 1906, p. 139. D. IV-40; A. 30. Sq. 7/50/17. Tète entrant pour 3/1 1 dans la longueur du corps; la hauteur équivaut à 2/9, l'épaisseur à 2/11, la longueur de la nageoire caudale à 1/7 de cette même dimension. Le museau occupe un peu plus de 2/7, l'œil environ 1/4 de la longueur de la tête; l'espace interorbitaire équivaut à 1/7 de cette même dimension. L'occiput, l'opercule, la joue, sont écailleux ; l'espace interorbitaire, les parties antérieures de la tête, nus. La nageoire ventrale, longue, mesure sur notre individu 24 milli- mètres, c'est-à-dire j/6 (0,83) de la longueur de la tête. La nageoire caudale, au premier abord, paraît être convexe; en y regardant de plus près, elle est plutôt tronquée à angles arrondis. D'après l'individu conservé dans la liqueur, la livrée consiste en des POISSONS. 29 taches sombres ))liis ou inoins quadrilatérales, au nombre de quatre ou cinq, aussi bien au-dessus qu'au-dessous de la ligue latérale, séparées par des espaces clairs à peu près de même largeur; elles alternent gros- sièremenl on (laïuier (disposition lesscllée). Diuu'nsious i]o l'individu pris pour type : MiUiin. 1/100. Longfueur du corps 102 » Hauteur 23 22 Épaisseur 10 18 Longueur de la tête 29 28 — de l'uroptère 10 15 — du museau 9 31 Diamètre de l'œil 7 24 Espace interorbitaire 4 14 N° 06-126. Coll. Mus. (N° 19 du catalogue.) Habit.\t. — Ile Booth Wandel (chalut, par 40 mètres de fond). — 19 avril 1904. Nous n'avons aucun renseignement particulier sur cet individu, pris avec un très grand nombre d'autres poissons appartenant au môme genre, notamment 3. Notothenia cyaneobrcmcha, dont il se distingue entre autres caractères par l'étroitesse de l'espace interorbitaire. Il est difficile do l'assimiler spécifiquement d'une manière positive. D'après le nombre des rayons de l'anale, la largeur de l'espace inter- orbitaire, le nombre dos écailles de la ligne latérale, le tableau de M. Boulonger peut faire hésiter entre les Notothenia marionensis et N. e/egan'i; l'espace interorbitaire nu, la dimension de la nageoire ventrale très peu moins longue que la tête et dépassant l'anus, m'engagent à le rapprocher de ce dernier. A un premier examen et m'en référant surtout à la description ainsi cpi'à la figure données par M. Giinthcr, j'avais cru, d'après la coloration et la largeur de l'espace interorbilaire, devoir au contraire l'assimiler au Notothenia Marionensis. L'individu qui a servi de type au savant iclityologisto du lirilish Maseitm était, il faut le dire, un peu jeune. On remarijucra que cet individu ne présente que IV épines à la première dorsale au lieu de VI ou VU; mais n'ayant qu'un exemplaire 30 POISSONS. unique, on ne peut, d'après ce qui nou.s est connu du genre Notothenia, qu'être réservé dans l'emploi de ce caractère. 5. NoTOTHENiA Mizops Gûnther. Dollo, 1904, p. 125. Lônnberg (var. nudifrons), 1905, p. 30, PI. I, fig-. 2. D. IV-34 ; A. 34. Sq. 0/51/21. Tète entrant pour 1/4 dans la longueur du corps; la hauteur équivaut à 1/5, l'épaisseur à 1/(5, la longueur de la nageoire caudale à 1/6 de cette même dimension. Le museau occupe 1/3, l'œil 1/3 de la longueur de la tête ; l'intervalle intcrorbitaire, 1/15 de cette même dimension. L'écaillure de la tête est complète jusqu'entre les narines; l'extrémité antérieure du museau et la région sous-orbitaire seules sont nues (1). La ventrale dépasse notablement l'anus, s'étendant jusque vers le quatrième rayon de l'hypoptère. Sur l'individu pris pour type, elle nîesure 14 millimètres, soit à très peu près la longueur de la tète (0,98). L'uroptère est arrondi, convexe en arrière. La livrée sur les individus jeunes que nous avons pu examiner consiste en une série de cinq ou six taches quadrilatères sombres, aussi bien au- dessus qu'en dessous de la ligne latérale, qui, surtout en arrière, affec- tent une disposition plus ou moins tessellée, mais en avant se répondent, formant des bandes transversales verticales. Dimensions de l'individu pris pour type : Millim. 1/100 Longueur du corps 59 » Hauteur 12 20 Épaisseur 10 17 Longueur de la tête 15 25 — de l'uroptère 10 17 ^ du museau 5 33 Diamètre de l'œil 5 33 Espace Interorbitaire 1 6 N° 06-128. Coll. Mus. (N° 8 du catalogue.) (1) Dans la variété établie par M. LonnberSi sur les conseils de M. Boulanger, les régions inter- orbitaire et occipitale sont nues. Ceci ne facilite pas la distinction déjà si peu aisée des espèces du genre Notothfnict, POISSONS. 31 Habitat. — a. Ile Booth Wandel (dragage, par 20 mètres de fond). — j 0 avril 1904. — N° 288 du catalogue. h. Ile Booth Wandel (chalut, par 40 mètres de fond). — 19 avril 1904. — N° 8 du catalogue : « Corps avec bandes noires ou brun rougeâtre trans- versales. Bandes noires sur les nageoires. » c. Ile Booth Wandel (chalut, par 40 mètres de fond). — 19 avril 1904. — N" 17 et 18 du catalogue. L'espèce a été d'abord trouvée à l'île Kerguelen. La variété décrite par M. Lonnberg fut recueillie en assez grande abondance sur différentes stations de la Géorgie du Sud. Nos exemplaires ont été capturés sur un point encore plus austral, nettement situé dans la Sous-Région antarctique proprement dite. Les six individus rapportés par la Mission J. Charcot sont tous de petites tailles ; le plus grand est celui dont les mesures ont été données plus haut ; le plus petit n'a que 36 -f- 9 = 4o millimètres. L'espèce jus- qu'ici ne paraît guère dépasser 150 millimètres. On trouvera la diagnose différentielle avec celle de l'espèce suivante. 6. NoTOTHENiA ACUTA Gunthcr. Dollo, 1004, p. 125. D. VII-32; A. 32. Sq. 8/59/19. Tête entrant pour 2/7 dans la longueur du corps ; la hauteur équi- vaut à 2/1 1 , l'épaisseur à 2/7, la longueur de la nageoire caudale à 1 /8, de cette même dimension. Le museau occupe 1/3, l'œil 1/5 de la lon- gueur de la tête ; l'espace interorbitaire équivaut à 1/10 de cette même dimension. L ecaillure de la tôle, bien visible ici sur plusieurs individus de très grande taille, est exactement celle indiquée pour le 5. Notothenia mizops. La nageoire ventrale, chez les adultes, n'atteint pas à beaucoup près l'anus, dont elle approche chez les jeunes; sa dimension d'après les deux individus dont les mesures seront données plus bas, est chez l'un de 60 millimètres environ, soit 1/2 (0,49) de la longueur do la tête; chez 32 POISSONS. l'autre de 10 millimètres, soit 2/3 (0,(j9) de cette môme dimension. Pour la forme de la nageoire caudale, pour la livrée, je ne puis que renvoyer à ce qui a été dit à propos du 5. Nototheniamizops. Cependant, en ce qui concerne cette dernière, la livrée, j'ajouterai que chez les jeunes on remarque à la limite postérieure de la queue, là ou s'insère l'uroptère, un trait noir vertical en chevron à sommet antérieur ; un trait de môme couleur partant de ce sommet anguleux remonte ordinairement sur la ligne latérale ; l'ensemble donne alors l'aspect d'un Y couché. Ceci peut être regardé comme une sorte de livrée néotésique; on ne rencontre plus cet accident chez les individus d'une certaine taille. Cette particularité n'est pas absolument spéciale à l'espèce ici décrite; je la retrouve non seulement chez le 5. Notolhenia ?mzops, mais encore chez les 2. N. coriiceps, 3. N. cijaneohrancha. Le fait, par suite, semblerait assez général dans le genre. Dimensions de l'individu pris pour type : Long-ueur du corps 410 Millim. I 100. u Hauteur 80 19 Épaisseur 110 29 Longueur de la tête 122 30 — de l'uroptère 54 13 — du museau 39 32 Diamètre de l'œil 25 20 Espace interorbitaire 12 10 N° 06-132. Coll. Mus. (N" 43 du catalogue.) Cet exemplaire est d'une taille rem?irquable, on pourrait dire excep- tionnelle dans le genre Notolhona ; je crois utile, spécialement pour les comparaisons avec l'espèce précédente, d'y joindre les dimensions d'un exemplaire plus petit : Millim. 1/100. Long-ueur du corps 46 » Hauteur 8,5 18 Épaisseur 9 19 Longueur de la tête 14,5 31 — de l'uroptère 10 21 — du museau 4 27 Diamètre de l'œil 4,5 31 Espace interorbitaire 1 07 N" 00-131. Coll. Mus. (N° 12 du catalogue.) POISSONS. 33 Habitat. — a. Ile Boolh Wandcl (chalut, par 40 mètres de fond). — 19 avril 1904. — N" 12 du catalogue : « Corps avec deux bandes brunes transversales sur le dos. iNageoires pectorales à quatre bandes jaunâtres transversales. » b. Ile Wincke (filet, par 20 mètres de fond). — 28 décembre 1904. — N° 43 du catalogue : « Dos grisâtre. Face ventrale du corps et nageoires j:iunàtres, » c. Ile Wincke (tramail, par 20 mètres de fond). — 5 janvier 190o. — N° 49 du catalogue : « Iris jaune rouge tacheté de noir. » /s rhinoceraliis Richard- son. — Ti'lo vue par la face supérieure. — 1/2 de la yrandeur naturelle (d'après Ricliardson). fique, et j'ai proposé pour cette espèce le nom de Chœnichthys Charcoti. Elle a été caractéris ée dans une diagnose publiée précédemment : Chœnichthys Chahcot ■ n. sp. — Ch.enichthys rhinoceratus Richardson speciei verisimilitei' peraffinis, .patinm interoculare admodum atigusliitu, 2/11 {0,08) pro 1/12 {0,18) capitis longiudinis. N° 06-144. Coll. Mus. (N" 3 du catalogue.) Habitat. — Ile Booth Wandel (tramail, par 30 mètres de fond). — Le 5 avril 1904. — « Museau assez fortement allongé. Ouverture buccale très large. Opercule avec deux pointes. Corps fortement tacheté de jaunâtre ; à la partie supérieure du museau, deux petites tubérosités de chaque côté de la ligne médiane, elles sont de couleur noire ; un tubercule médian plus mousse et légèrement jaune rouge. Nageoire (1) Los fignrns i, 3 et 4 ont été exécutées d'après nature par M. F. Angel, préparateur auxi- liaire au Laboratoire d'ichtyologie. POISSONS. 43 dorsale h rayons jaune rougeâtre ; nageoires pectorales à rayons assez nettement rouge foncé ; nageoires ventrales petites un peu rougeàtres. Iris jaune d'or ; pupille violacée, un peu losangique, à grand axe antéro- postérieur. Quatre branchies avec deux rangées de lamelles. » M. Lônnberg a fait connaître, sous le nom de Chœnichtiujs rliinoce- ratus Richardson, n. subsp. luimatus, un individu trouvé à Snow Hill, qui se distingue du type par la présence au préopercule, « à l'angle de la courbr, de doux épines courtes, mais robustes et pointues ». LcChœnich- thtjs Charcoii n'offre au préoiicrcule rien de semblable. Les exemplaires du Chœnichtiu/s Esox Giinther sont en beaucoup plus mauvais état, ayant été retirés à demi digérés de l'estomac d'un Phoque. Les pièces de la tète sont complètement disjointes ; les chairs altérées au point de se séparer en écailles; les nageoires, surtout les nageoires impaires, en grande partie détruites. Cependant la disposition des mâchoires que l'on peut reconstituer au moyen des parties squelet- liques, la présence de portions de peau assez entières pour qu'on y retrouve les taches habituelles, surtout la constatation d'absence complète d'écaillés, la présence d'une ligne latérale constituée par des tubes scléreux libres, sans connexion apparente intime avec le tissu dermique, permettent de déterminer ces Poissons comme appartenant avec toute probabilité à l'espèce décrite par Gùnther en 18(31. Le Phoque de l'estomac duquel furent retirés ces Cliœtiicht/njs Esox a été tué sur la banquise, à l'île Booth Wandel, le i juin 1904. Avec eux se trouvaient d'autres Poissons, entre autres des A'olot/ie?iki indélern)i- nables; on ne compta pas moins d'une soixantaine d'individus en lout; il en a été question plus haut. L'examen des écailles de la ligne latérale de ces deux espèces offre, au point de vue histologique, certaines particularités sur lesquelles je crois attirer l'attention. Lorsqu'on étudie cet appareil à la vue simple, on est frappé, comme l'ont été tous les auteurs, de la différence d'aspect qu'ils présentent pour chacune des espèces. Chez le Chœnichthys Charcoti, comme chez le 44 POISSONS. C. rhinoceratus^ la ligne latérale est très marquée, au moins sur les sujets conservés dans l'alcool, qui ont les tissus plus ou moins rétractés, résultat de la dessiccation produite par ce liquide conservateur. Elle apparaît comme une bande étroite courant le long du corps, saillante et limitée nettement par deux bords parallèles, sa largeur, dans l'individu décrit ici, pouvant être estimée de 2 millimètres à 2"°, 5. Les tubes sont fixés sur cette bande, et, entre deux tubes consécutifs, se voit un trait vertical très net, ce qui, morphologiquement, justifie la phrase de Richardson : linea lateralis... scutellis scahris armata. Chez le Chœmchthys Esox, le tégument ne présente pas de changement au niveau de la ligne latérale, et les tubes scléreux sont placés dans une peau molle, qui ne se dis- tingue pas de celle du reste du corps. C'est sur ce caractère que s'est appuyé M. Cope pour élever le Chœnichthys Esox au rang de genre distinct, sous le nom de Champsocephalus. L'examen microscopique montre, sur la première de ces espèces, que l'épaississement est dû à un développement spécial des fibres conjonc- tives du derme, qui adhèrent très fortement entre elles et au tube sclé- reux, mais ne se calcifient pas pour produire une lamelle soutenant celui-ci comme dans les écailles ordinaires de la ligne latérale. Les tubes canaliculés ne peuvent, par dilacération, être isolés de ce tissu dermique, continu lui-même avec le tissu homologue voisin, tandis que, chez le Chœnichthys Esox, la chose se fait avec la plus grande facilité. Ceci justifie-t-il la création d'un genre pour cette dernière espèce, comme l'a proposé M. Gill? Je ne le crois pas; il n'y a là qu'une dispo- sition un peu différente d'un même tissu amenant une texture plus ou moins serrée de ses fibres ; c'est un caractère secondaire qu'on peut regarder comme légitimant sans aucun doute une distinction spécifique, mais ne permettant pas de lui attribuer une valeur plus grande. Je pense donc qu'il n'y a pas lieu de conserver le genre Champsoce- phalus. 12. Harpagifer bispinis Richardson, Dollo, i904, p. 135. Lonnberg-, 1005, p. 8 et 17. POISSONS. 48 D. TV-22; A. 17. Sq. niillœ. Tète entrant pour i/ll clans la longueur du corps; la hauteur équi- vaut à 1/4, l'épaisseur à 1/3 de cette même dimension. Museau occu- pant 2/7, œil 1/0 de la longueur de la tête ; espace interorbitaire 1/i de cette même dimension. Cette espèce, déjàdécrite très soigneusement par Richardson, a été, dans ces derniers temps, l'objet d'une étude anatomique très intéressante delà part de M. Smitt (1). L'abdomen, surtoutcheznos plus grands exemplaires, — lesdimensions de l'un d'eux sont données ci-dessous, — offre un réseau de faibles lignes saillantes entre-croisées, qui rappelle un peu l'aspect offert par le tégu- ment de certains Poissons pourvus d'écaillés intracutanées [Atujuilla, li/ii/pticus, etc.); mais l'examen histologique n'y montre aucune appa- rence de parties scléreuses dermo-épidermiques: Dimensions de l'individu pris pour type : Millim. J/100. Longueur du corps 85 » Hauteur 21 25 Épaisseur 27 32 Longueur de la tète 31 36 — de Turoptère 22 26 — du museau 9 29 Diamètre de l'œil 5 16 Espace interorbitaire 8 26 N° 06-151 . Coll. Mus. (N° 45 du catalogue.) Habitat. — a. Ile Booth Wandel (chalut, par 40 mètres de fond). — Le 15 avril 1901. — N° 20 du catalogue : « Corps, nageoires ventrales et pectorales à larges bandes brunes. » h. Ile Booth Wandel (chalut, par 40 mètres de fond). — Le 19 avril 1904. — N° 15 du catalogue : « Deux bandes noires dorsales trans- verses. » (1) Smitt, 1898, p. 22, PI. lit, fig. 25. Il s'agit en particulier d'une glande située dans la cavité branchiale, sur la paroi .soutenue par la ceinture scapulaire, vers la commissure supérieure du battant operculaire. L'auteur, suivant l'opinion de Leydig et de Dohrn, la désigne sous le nom de thymus. Ne serait-ce pas plutôt une glande venimeuse, comme on en connaît des exemples chez plusieurs Poissons, notamment les Trachimts'} L'attention des voyageurs mérite d'être attirée sur ce point. 4G POISSONS. c. Ile Booth Wandel (plage). — Le 21) octobre lOOi. — N" 39 du cata- logue : « Couleur grise, tachetée do noir. » d. Ile Wincke (drague, par 40 mètres de fond). — Le 29 dé- cembre 190i. — N° io du catalogue : « Corps à larges bandes brunes transversales. » L'individu choisi pour les mensurations est le plus grand; le plus petit atteint encore 62 -|- 16 = 78 millimètres. 11 semble que, dans ces régions, tous ces exemplaires ayant été pris dans les environs du 60° degré de latitude sud, il y ait une tendance à ce que la taille soit plus forte que dans les régions plus au nord; bien qu'il n'y ait évidemment aucune conclusion formelle à tirer d'un aussi petit nombre de faits, on remar- quera que l'exemplaire mesuré par Richardson atteignait seulement 50-^- 10 = 60 millimètres ; que, parmi les très nombreux individus rap- portés par la Mission du Cap Ilorn, aucun ne dépasserait 80 milli- mètres (1). Les Expéditions du « Southern Cross », du <( Belgica », de « l'An- tarctic », n'ayant pas les unes ou les autres rencontré V Harpagifer bis- pmis aussi au sud, ce Poisson pouvait être regardé comme propre à la Sous-Région magellanique et aux côtes sud-américaines voisines situées un peu plus au nord ; le fait de constater sa présence dans la Sous-Région antarctique proprement dite n'est pas sans quelque intérêt. 13. Artediduaco Sgottsbergi Lônnberg'. Lônnberg', 1005, p. 48, PI. II, (ig. 7; PI. IV, fij;-. 15. D. 111-24 ; A 18 + V 1,5. Sq. nullre. Tête entrant pf)ur 1/3 dans la longueur du corps; la hauteur et l'épaisseur équivalent à 2/11 de cette même dimension. Le museau occupe 3/11, l'œil 3/11 de la longueur de la tète; l'espace interorbi- taire équivaut à 1/9 de celte même dimension. Bien qu'à première vue on soit frappé des analogies à établir entre ce Poisson et Vllarpagifer bispinis, un examen un peu atlenlif (1) Léu.n Vaiixant, IS'Jl, p. 23. POISSONS. 47 pciiiK't de saisir, même dans l'aspect extériour, dos différences sensibles. La tète paraît en somme moins volumineuse, n'étant pas élargie par des prolongements spinilbrmes ; elle est plus distincte du corps, celui-ci s'alténuant de suite et n'ayant pas la portion abdominale dilatée, for- mant une masse sphéroïde distincte de la portion caudale. Celle-ci est notablement plus comprimée, sa largeur n'étant guère que 1/3 de sa hauteur, tandis que chez V Ilarpagifer elle en fait un peu plus de moitié ([)/9 = U,oo). Il en résulte que la forme générale est plutôt comparable à celle d'une Blennie qu'à celle d'un Chabot. On reconnaît la présence d'une narine tubuleuse ; existe-t-il un second orifice? La taille exiguë de l'exemplaire unique que j'ai sous les yeux empêche de pouvoir se prononcer sur ce point; six ou sept pores muqueux, très développés, se voient en avant et en dessous de l'orbite. Orifice branchial assez large, sa commissure inférieure répondant au niveau de l'insertion des ventrales. Les lignes latérales sont très peu distinctes; cependant j'ai cru en reconnaître une antérieure, située vers le quart supérieur du corps ; elle s'arrêterait vers le huitième ou dixième rayon de la deuxième dor- sale; postérieurement, dans la région caudale et placée au milieu de la hauteur, au point de jonction des masses musculaires latérales, s'en trouve une seconde, occupant la moitié postéi-ieure environ de la lon- gueur du corps, elle est un peu plus distincte que l'antérieure. Il existe une papille anale, qui se présente au-devant de l'orifice cloacal comme un bourrelet transverse, subpédonculé ; chez VHarpagifer, il l'est plus visiblement. Cela peut tenir à des conditions individuelles; Richardson a fait déjà remarquer que, sur VHarpagifi'r, on observait des variations assez grandes sous ce rapport, suivant les sujets étudiés. Les ventrales sont composées d'un rayon externe simple, mou, les autres rayons étant branchus et épaissis ; le bord externe est coupé carrément, aussi la forme générale est-elle celle d'une sorte de quadri- latère. Ces nageoires étant proportionnellement moins développées, moins épaisses, plus étroites que chez Vllnrpagifer^ comme d'autre part l'abdomen est moins aplati, on peut croire que l'ensemble ne con- stitue pas un appareil d'adhérence aussi parfait que chez celui-ci. 48 POISSONS. Le barbillon génien est court, conique, moins allongé qu'il ne l'est dans les figures données par M. Lonnberg, ce qui peut résulter de con- ditions individuelles ou accidentelles. La tète est gris brunâtre, le corps jaune-chamois clair, avec des taches brunes nuageuses, irrégulièrement disposées, cependant plus accusées sous le quart antérieur et le quart moyen de la seconde dorsale ; à la terminaison du pédoncule caudal, on voudrait retrouver les bandes trans- verses de VHorpagifer, mais le dessin interrompu est loin d'avoir la même netteté; les nageoires, sauf la première dorsale, sont chargées de points sombres, dont quelques-uns d'un noir intense, surtout aux nageoires seconde dorsale et anale; elles sont rares et peu distinctes sur les ventrales; ces taches sont alignées en séries longitudinales aux deux nageoires impaires supérieure et inférieure, en séries transversales sur l'uroptère et les pleuropes, particulièrement nettes sur la première de celles-ci, où on en compte cinq ou six. La gorge et l'abdomen sont jaunâtre clair. Millim. 1/100. Longueur du corps 5G » Hauteur 10 18 Épaisseur 10 18 Longueur de la tête 18 32 — de l'uroplôre 15 27 — du museau 5 28 Diamètre de l'œil 5 28 Espace interorbitaire 2 il N° 06-152. Coll. Mus. (N" 9 du catalogue.) Habitat. — Ile Booth Wandel (chalut, par 40 mètres de fond). — Le 10 avril 1901. — « Corps avec taches brunes irrégulières. Sur les nageoires dorsale et caudale , taches noirâtres vers le bord distal ; nageoires paires avec bandes alternativement brunes et blanches. » Nous n'avons qu'un seul exemplaire de cette rare et curieuse espèce. L'assimilation générique et spécifique ne paraît pas douteuse. 14. Pleuragramma antarcticum Boulenger. Boulenger, 1902, p. 187, pi. XVIIL Dollo, 1904, p. 54. Lonnberg, 1905, p. 49. •w- POISSONS. 49 D. V-39; A. 38, + V. 6. Sq. 44/11. Tête entrant pour 2/7 dans la longueur du corps ; la hauteur équivaut à 1/5, l'épaisseur à 1/19, la longueur de l'uroptèrc à 2/11 de cette môme dimension. Le museau occupe 1/3, l'œil 2/7 de la longueur de la tête; l'espace interorbitaire équivaut à 2/11 de cette même dimension. Ces proportions sont remarquablement concordantes avec celles don- nées p;)r M. Boulenger dans une description si complète qu'il est inutile d'en faire ici une nouvelle. Les quelques diilerences qu'on pourrait signaler dans les formules des nageoires (D. VI; A, 30 à 40) et des écailles (3/45-46/12) sont de peu d'importance. Les écailles (fig. 3), — M. Boulenger l'indique dans la caractéris- tique du genre, — sont du type cycloïde. J'ajouterai qu'elles se rapportent au type eucycloïde par leur foyer central, |tar la présence de lignes concentriques régulière- ment disposées, surtout dans la région plus voisine du centre, sans ou avec de faibles traces de sillons centrifuges; tou- tefois leur forme n'est pas orbiculaire, mais polygonale, constituant une sorte de pentagone dont un des sommets est pos- térieur. Cette description est faite d'après une écaille des flancs, prise, suivant une méthode généralement adoptée, vers le milieu de la hauteur du corps, du côté gauche, sur la ligne transversale oblique, descendant de l'origine de la dorsale. Cette écaille mesure 5 millimètres de long sur 5°"°, 4 de hauteur. Dans la diagnose générique , il est dit que la ligne latérale n'existe pas. C'est ce qu'on peut croire en effet au premier abord, mais en y regardant de plus près sur les exemplaires rapportés par M. Charcot, lesquels, sous ce rapport, sont en excellent état ; on observe à la partie postérieure des flancs, une ligne latérale, très rudimenlaire, il est vrai, occupant à peine le tiers postérieur du corps. Expédition Charcot. — Vaii.la.nt. — Poissons, 7 Fig. 3. — l'teuraaramma aniarcliciim Boulenger. — Kcaillo des lianes. — Gross. : 9 iliani. :52^Sf€^.>,_^ 50 POISSONS. Les écailles qui la composent (fig. 4), très peu plus petites que celles des flancs, 4°"°, 2 de long sur 4"°', 5 de large, sont exactement du même type que celles-ci. Seulement le champ postérieur, au lieu de se prolonger en pointe, est bifide, la saillie étant remplacée par une sinuosité médiane; en outre, on dis- tingue', sur la portion moyenne antérieure, des sillons centrifuges rudimentaires, qui peuvent s'étendre jusqu'au foyer. C'est là un type intéressant comme passage des écailles eucy- cloïdes aux écailles cycloïdes flabelliformes. D'autre part, la lamelle ne paraît présenter aucune partie scléreuse protectrice de l'ap- pareil nerveux sensoriel ; autant qu'on en peut juger, il n'y a qu'un tube membraneux fixé dans l'écliancrure terminale postérieure. Dimensions de l'individu pris pour type : Fig. 4. — Pleuragramina antarc- ticuiii liaulengur. — licaille de la ligne latérale. — Gross. 9 diam. Longueur du corps Hauteur Épaisseuj' Longueur de la tête — de l'uroptère. — du museau.. . Diamètre de l'œil Espace interorbitaire. . . . iMillim. i/iu 155 » 32 20 18 11 44 28 28 18 15 34 13 29 8 18 N° 06-153. Coll. Mus. (N° 63 du catalogue.) Habitat. — Côte de la Terre de Graham, 66° 30' de latitude sud. — Le 12 janvier 1903. — « Recueillis dans la banquise en désagrégation. » Les deux exemplaires rapportés par le « Français >> sont dans un très bon état de conservation, ce qui permet d'apprécier, comme M. Lônnberg en a déjà fait la remarque, le soin avec lequel a été reconstitué l'animal dans le dessin donné par M . Boulenger . Ce dessin est d'une très grande exac- titude; à peine peut-on faire remarquer que, dans la forme générale, la ligne ventrale, au lieu d'être convexe, paraît plutôt droite, légèrement ascendante d'avant en arrière. Encore faut-il observer que nos individus sont un peu desséchés par l'action de l'alcool. POISSONS. 51 Les exemplaires types avaient été obtenus sur la banquisn, mais en un point plus élevé vers le pôle, 78° 33' de latitude sud et 165° de longitude ouest, dans le quadrant pacifique, ('olui que possède le musée de Stock- holm a été trouvé dans restoinac d'un Phoque, Leptonijcholes Weddelii, sur la Terre Jason, appartenant à la Terre de Graham, c'est-à-dire en un point voisin du lieu où ont été faites les recherches du D' Jean Charcot, dans le quadrant américain. Ce qui tend à confirmer ce qui a été dit au début de ce travail sur l'importance très contestable de la division en quadrants. BIBLIOGRAPHIE DoLLO (Louis), 1904. RésiilUils du Voyage du <■ S. Y. Belgica »en 1897-1898-1890, sous le rnmman- demcnt de A. de Gerlache de Gomery. Zoologie, Poissons. Anvers, 239 pages, Xll Planches, b figures dans le texte. L(iN>BEhG (Eimerl. 1905. The Tishes of Ihe Swedish south Polar Expédition. Slockliolm, 00 pages, V Planches, 5 figures dans le texte. 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Nat., p. 240-247. — Séanct; du 20 mai 1906). OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE soirs l,\ DIRECTION OE L. JOUBIN, Professeur au Muséum dllistoire Naturelle EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1903-1905) COMMANDEE l'AR LE D*^ Jean CHARCOT SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES POISSONS Léon VAILLANT Professeur au Muséum d'Histoire natui-eHj PARIS MASSON ET 0% ÉDITEURS 120, Boulevard Saint-Germain, 120 / 90 C EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1903-19,05) Fascicules publiés POISSONS Par L. Vaillant. / fascicule de 52 pages : 5 fr. TUNICIERS. ParSLUiTEB. / fascicule de ôO pages el 5 planches hors lexle : 8 fr. MOLLUSQUES Nudibranches et Marséniadés, par A. Vayssière. — Cépha- lopodes, par L. JouBiN. — Gastropodes et Pélécypodea, par Ed. Lamy. - Amphineures, par le D'' Joh Thiele. 1 fascicule de 90 pages el 6 planches hors texte : 12 //•. CRUSTACÉS Schizopodes et Décapodes, par H. 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