tbe AE ? SD eo, + Le. ve ER ie 2 nt Sa AE. EXPÉDITION DANS LES PARTIES CENTRALES L'AMÉRIQUE DU SUD. DE RIO DE JANEIRO A LIMA, ET DE LIMA AU PARA: EXÉGUTÉE PAR ORDRE DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS PENDANT LES ANNÉES 1843 A 1847, SOUS LA DIRECTION DU COMTE FRANCIS DE CASTELNAU. OUVRAGE QUI A OBTENU UNE MÉDAILLE HORS LIGNE DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE. LOOLOGIE. POISSONS. PARIS, CHEZ P. BERTRAND, LIBRAIRE - ÉDITEUR, RUE DE L'ARBRE-SEC, 22. 1855. P. BERTRAND, libraire-éditeur, rue de VArbre-Sec, 22, à Paris. LES TRAVAUX DE L’EXPÉDITION CASTELNAU seront publiés en sept parties séparées, ainsi qu'il suit : el 4e Partie : Hisrome pu Voyace. 6 Volumes in-8 avec carte (publiés) Mae7ir, 1b0 CANON ENRRRE CE h5 . 2° Partie: Vues er Scènes. 1 Atlas de 60 planches, avec texte, in-4 (publié), en 6 livraisons à 45 fr. . . 90 » 3° Partie: ANTIQUITÉS DES INCAS ET AUTRES PEUPLES ANCIENS. À Atlas de 60 planches, avec texte, in-4 (Pnbe} ientoihyraisons:a 45 fr. 5". 2 Le Lie 6,00 NES ee NN ENS » 4° Partie: IrINÉRAIRES ET CouPE GÉéOLOGIQuE. 1 Atlas de 76 cartes double format, avec texte, in-folio (publié), en 13 livraisons à 49 fr. 50 c. PR UE SU ES PRESSE 0 DR ET 5° Partie: GéoGrapnie. 1 Atlas de 30 cartes double format, avec texte, i-folio (publié), en 6 livraisons AA DIT RER Me ne Lt A ne, de ie 6 ee CP RE D) :v 0 PARA SEEITM » 6° Partie: BoraniQue. 2 Volumes avec 96 planches in-4 (à publier de 1855 à 1858), en 16 livraisons à 12518 0 CRE ner RE PR RNA PE SE CR TT M © UD 7° Partie: Zooro@ie. 2 Volumes avec 125 planches in-4 (à publier de 1855 à 1857), en 20 livrais. à 15 fr. 300 » Autres ouvrages du comte Francis de Castelnau. ESSAI SUR LE SYSTÈME SILURIEN DE L'AMÉRIQUE SEPTEN- TRIONALE, 1 volume avec 27 planches, grand jésus, in-4. 25 fr. VUES ET SOUVENIRS DE L'AMÉRIQUE DU NORD, 1 volume avec 35 planch. grand raisin, in-4. 30 fr. RENSEIGNEMENTS SUR L'AFRIQUE CENTRALE ET SUR UNE NATION D'HOMMES A QUEUE qui s'y trouverait, d'après le rapport des nègres du Soudan, esclaves à Bahia. In-8 avec 1 carte et 3 planches. 3 fr. 50 €. Nouveautés. ESQUISSES SENEGALAISES. Physionomie du pays. Peuplades. Com- merce. Religions. Passé et Avenir. Récits et Légendes, par l'Abbé P.-D. Boat, missionnaire apostolique, membre de plusieurs Sociétés savan- tes. 1 volume grand raisin in-S° avec Carte géographique, accompagné d'un Atlas grand jésus in-8, précédé de notices, et composé de 24 Plan- ches coloriées représentant, d’après nature, les types, costumes, etc des différents peuples. Fe 40 fr. On peul avoir séparément : Le volume avec la carte. 10 fr L'atlas. AE À 30 La carte seule OL PES RACE NOTICE SUR LES SYSTÈMES DE MONTAGNES, par L. ÉLië pe Beau- MONT, de l’Académie des sciences, membre du Sénat, inspecteur général des mines, etc. 3 vol. in-18 avec 5 cartes. — (Le 4°° vol. est extrait du tome XII du Dict. d'hist. nat. dirigé par M. Ch. d'Orbigny.) 15 fr. VOYAGE DANS LE NORD DE LA BOLIVIE ET DANS LES PARTIES VOISINES DU PEROU, ou VISITE AU DISTRICT AURIFÈRE DE TIPUANI, par H.-A. Weppeuz, docteur en médecine, chevalier de la Légion d'honneur, membre de la Société philomatique, aide de bota- nique el ancien Voyageur naturaliste du Muséum d'histoire naturelle de Paris, membre de la Commission scientifique de l'Amérique du Sud (Expédition Castelnau), etc. 4 vol. in-8° avec 1 Carte et 4 Figures. 40 fr. VOYAGE EN TURQUIE ET EN PERSE exécuté par ordre du gouverne- ment français pendant les années 1846, 1847 et 1848, par Xavier How- MAIRE DE Hezz, chevalier de la Légion d'honneur et de l'ordre de Saint- Wladimir de Russie, membre correspondant des Académies de Turin et de Florence, et d'un grand nombre de Sociétés savantes. Ouvrage accom- pagné de Cartes, d'Inscriptions, etc., et d'un Atlas de 400 platiches, par Jules LAURENS. Cette publication, commencée en 1853, sera terminée en 1857 ; elle formera 2 parties séparées el subdivisées comme ci-après : Partie historique, 3 volumes, grand raisin, in-8, à 5 fr. Les 2 pre- miers publiés. 1 Atlas de 100 planches, 4/2 colombier, in-folio, en 25 livraisons à 13 fr, Les 14 premières sent en venle. 1 volume, grand raisin, in-8, 10 fr. 4 Atlas de 3 cartes, 1/2 colombier in-folio, à 5 fr. 4 carte géographique et statistique, gr. colombier, in-folio, 10 fr. Parlie scientfique. VOYAGE EN ORIENT, GRÈCE, TURQUIE, ÉGYPTE, par A. REGNAULT, biblio- thécaire du Conseil d'État, membre de plusieurs Académies, etc, 4 vol. in-8. 7 fr. 50 c. Souscriptions terminées. HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS, par le baron G. Cuvien, pair de France, grand officier de la Légion d'honneur, conseiller d'État et au Conseil royal de l'instruction publique, l’un des quarante de l'Académie française, secrélaire perpétuel de celle des sciences, etc., et M. VALEN- CIENNES, chevalier de la Légion d'honneur, professeur au Muséum d'his- toire naturelle, membre de l'Académie des sciences, etc. Cet ouvrage, qui est Lerminé, a été publié en 22 volumes de texte et 35 cahiers d'un ensemble de 650 planches gravées. Le volume ordinaire . . in-8, 7 fr. 50, ou 165 fr. les 22 volumes. — = in-4, Sfr. ou 176 fr. —— A VÉNID- 2-00 1n-8, A2'fr. ou 264 fr. — Le cahier deplanch. noires in-8, 6 fr, où 210 fr. les 35 cahiers. er Se in-4, 10 fr. ou 350 fr. _— _— — coloriées in-8, 16 fr. ou 560 fr. — = — — in-4, 20fr. ou 700 fr. — ICONOGRAPHIIE ZOOPHYTOLOGIQUE. Description par localités et terrains des polypiers fossiles de france et des pays environnants par Hanpouin Micuezix, membre de ja Société géologique de France; accom- pagnée de figures lithographiées par Lunovic Micneun. 4 Cet ouvrage, terminé en 29 livraisons à 3 fr, l'une, forme 2 volumes grand in-4, dont 4 de 79 planches. 87 fr. Séparément la Description du bassin parisien. 5 fr. LES STEPPES DE LA MER CASPIENNE. Le Caucase, la Crimée et la Russie méridionale. Voyage piltoresque, historique et scientifique, par Xavier HommaiRe DE HELL, ingénieur civil des mines, membre de Llustetrs Sociétés savantes, chevalier de la Légion d'honneur, etc. Ce Voyage, qui a remporté en 1844 le grand prix de la Société de géo- graphie, se compose de 3 forts volumes raisin in-8° et d'un atlas in- folio 1/4 colombier de 81 planches, 5 cartes double format, el 4 carte géo- graphique et statistique de la Russie méridionale sur grand aigle. Il me reste plus que Quelque: exemplaires des 3 vol. 27aEr | Paris. — Imprimerie de L. Marriner, rue Mignon, 2. MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE, 2° série, publiée de 1844 à 1850, en 3 volumes grand raisin, in-4, avec cartes, coupes et planches, 90 fr. Chaque volume est divisé en 2 parties ; chaque partie se vend séparé- ment 15 fr. PARIS HISTORIQUE. Promenade dans les rues de Paris, par CHARLES Nonier, de l'Académie française, suivi d'études historiques sur les ré- volutions de Paris, par P. CurisriAn. 3 volumes grand in-8 ornés de 202 vues lithographiées sur papier de Chine, d'après les dessins de MM. Aucusre Recxier et CHampin. 51 fr., ou 402 livraisons à 50 c. Ces 3 volumes reliés, dos de veau. 60 fr. VOYAGE DANS L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE (le Brésil, la République orientale de l'Uruguay, la République argentine, la Patagonie, la Répu= blique du Chili, la République de Bolivia, la République du Pérou), exécuté dans le cours des années 1826 à 1833, par M. ALcine D'ORBIGNY, docteur ès sciences naturelles, chevalier de la Légion d'honneur, etc., membre de plusieurs Académies et Sociétés savantes. Ouvrage dédié au Roi, et terminé en 90 livraisons d'un ensemble de 620 feuilles de texte sur grand jésus vélin in-4. 415 planches de même format, et 18 Cartes sur grand aigle, etc., réunis en 7 volumes et 2 atlas, 1,200 fr. Chaque partie se vend séparément comme suil : Carre céocnarnique pe Bouivia 20 fr: | InsECTEs, avec 32 pl.. . . . 77 fr. C2RTE GÉOLOGIQUE DE BoLiviA 30 MammirÈres, avec 22 pl... 37 Causracés, avec 18 pl... 40 MozLusques, avec 86 pl.. . 230 CayrToçamie, avec 45 pl.. . 40 Oiseaux, avec 67 pl.. . . . 154 FoRAMINIFÈRES, avec 9 pl. 25 PALÉONTOLOGIE, avec 22 pl.. 45 GÉoGrarmie,avec2pl.et8ca. 75 PaLmiens, avec 32 pl. . . . 66 GéoLome, avec2pl.et9cart. 75 | Poissons, avec 16 pl. . . « HisroniQue, avec 70 pl. . . 331 ReprTiLes, avec 9 pl.. . . . Homme (L')AMÉRICAIN, avecic. #4 Zooruxtes, avec 43 pl. . . ANIMAUX NOUVEAUX OÙ RARES RECUEILLIS PENDANT L EXPIDITION DANS LES PARTIES CENTRALES L'AMÉRIQUE DU SUD, DE RIO DE JANEIRO A LIMA, ET DE LIMA AU PARA. Au Dépôt des publicahons de la librairie P. Bertrand, CHEZ MM. TREUITEL ET WÜRIZ, A STRASBOURG. PARIS. == IMPRIMERIE DE L. MARTINET, RUE, MIGNON, 2. ANIMAUX NOUVEAUX OÙ RARES : RECUEILLIS PENDANT L'EXPÉDITION DANS LES PARTIES CENTRALES L'AMÉRIQUE DU SUD. DE RIO DE JANEIRO A LIMA, ET DE LIMA AU PARA ; EXÉCUTÉE PAR ORDRE DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS PENDANT LES ANNÉES 1843 A 1847, SOUS LA DIRECTION DU COMTE FRANCIS DE CASTELNAU. OUVRAGE QUI À OBTENU UNE MÉDAILLE HORS LIGNE DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE. POISSONS PAR LE COMTE FRANCIS DE CASTELNAU. FL 3 "sQ National muet Me" Lio PARIS, CHEZ P. BERTRAND, LIBRAIRE - EDITEUR, RUE DE L'ARBRE-SEC, 22. 1855. INTRODUCTION. Le travail que je soumets aux zoologistes, sur les Poissons de l'Amérique du Sud, peut être considéré comme un simple catalogue raisonné des espèces de cette classe que j'ai observées et recueillies pour le Muséum de Paris, tant pendant mon voyage de cinq ans dans les régions centrales du Brésil et du Pérou, que pendant un séjour de près de sept ans à Bahia, où j'ai résidé comme consul de France. N'ayant pas cru qu'il fût utile de décrire de nouveau les espèces déjà connues, je me suis contenté, pour celles-là, de renvoyer aux auteurs qui les avaient fait connaître, et surtout à l'ouvrage de Cuvier et de M. Valenciennes, en m’étendant seulement sur les couleurs qu’elles présentent pendant la vie, et sur les observations que j'avais pu réunir à leur sujet pendant le cours de mes voyages. En général, les Poissons ne sont décrits par les auteurs que d’après les individus conservés dans nos Musées, et dont les nuances si délicates ont disparu par l'effet de la dessic- cation ou par l’action de l'alcool; on est obligé ainsi de ne tenir compte que des formes, et l'on perd un des caractères spécifiques les plus utiles dans les autres parties de la zoologie, celui de la coloration. L'étude de la classe des Poissons est tellement difficile, que je ne puis me dissimuler que de nombreuses erreurs ont dù se glisser dans mon travail; mais j'espère cependant qu'il offrira dans son ensemble assez de faits nouveaux pour mériter l'indulgence du public. Cu) J'ai pris pour base le grand ouvrage de Cuvier et de M. Valenciennes (1), si remarquable par le détail et la patience du travail descriptif, mais qui, malheureu- sement, laisse de grandes diflicultés pour l'étude des genres, surtout depuis que l'on a supprimé les tableaux qui étaient placés, dans les premiers volumes, en tête de chaque famille. Rien que je me sois, comme je viens de le dire, attaché à suivre cet ouvrage, le plus complet! que l'on possède en ichthyologie, il y a cependant un point sur : lequel je ne puis être d'accord avec ses savants auteurs, je veux parler de la sy- nonymie. En suivant le système qu'ils ont adopté, nous voyons que les Poissons les plus vulgaires et les plus connus, tels, par exemple, que le Thon, le Maquereau, la Bonite, la Truite, l'Éperlan, l’Alose, la Sardine, paraissent être des espèces nouvelles dont le nom est suivi d’un nobis, par la raison qu'ils rentrent, pour les auteurs, dans des genres différents de ceux auxquels les avaient rapportés les premiers naturalistes. En suivant ce système, les noms de Linné, de Lacépède, etc. seraient bientôt effacés de la science; et ce n’est qu’en lisant une description de plusieurs pages que l’on parvient à savoir que, bien que le nom spécifique soit suivi d’un mul, cependant l’espèce a été connue de tous les auteurs qui ont écrit depuis Aristote ou Pline. Je pense, au contraire, que quels que soient les changements survenus dans la classification des genres, le nom spécifique doit être invariablement attribué à celui qui l'a le premier appliqué à l'objet que l'on étudie. Ainsi, par exemple, Linné a décrit un Cyprinus Jeses, et bien que ce poisson soit devenu un Leuciscus pour les auteurs modernes, cependant il devra, dans ma manière de voir, être indiqué Leuciscus Jeses, Linn., sauf à mettre entre parenthèses le mot Cyprinus, pour rappeler que c’est dans ce genre du Systema naturæ que l’on devra le chercher. Je me suis aussi toujours efforcé de conserver aux espèces le nom le plus an- cien que leur aient appliqué les auteurs, car je crois que le nom spécifique est une propriété littéraire dont on ne peut s'emparer. Si je suis entré dans ces détails, c’est qu’ils m'ont semblé nécessaires pour ma jusüfication de n’avoir pas toujours suivi les pas de mon illustre maître Cuvier. En suivant Cuvier et M. Valenciennes, j'ai commencé par les Percoïdes et j'ai rejeté à la fin les Cartilagineux; mais j'ai éprouvé de grands embarras à placer un être anormal que j'ai recueilli dans un lac de l'Ucayale, le Lepidosiren. Cet animal me semble, ainsi qu'à M. Owen, devoir rentrer dans la classe des Pois- sons, et malgré les curieuses anomalies de son organisation, il paraît se rapprocher beaucoup de quelques espèces du groupe des Gymnotes; mais, d’un autre côté, il a de grands rapports avec les reptiles du genre des Sirènes. C’est certainement un (1) Histoire naturelle des Poissons. P. Benrranp, libraire-éditeur, rue de l'Arbre-Sec, 22, à Paris. 191% de ces rameaux latéraux qu'il est à peu près impossible de suivre dans une mé- thode zoologique ; cependant, pour rompre le moins possible les affinités naturelles, on devrait le placer à la tête des Poissons comme formant un ordre particulier que nous proposons de nommer /chthyosirènes, puis viendraient les Malacoptéryqiens apodes, et, renversant la série, on terminerait par les Percoïdes. Mais on éprou- verait de grandes diflicultés à placer les Chondroptérygiens, qui me paraissent former un ensemble anormal, et dont les Sélaciens me semblent devoir com- mencer la série des poissons, tandis que les Cyclostomes font manifestement le passage aux animaux inférieurs, et surtout aux Annélides. Je me suis contenté ici de placer simplement le Lepidosiren à la fin des Pois- sons. J'ai cru pouvoir me permettre une petite innovation en supprimant les noms spécifiques dits français, et en ne conservant que ceux qui ont la forme latine. Cette manière d'agir est généralement adoptée dans plusieurs parties de la zoolo- gie, et en particulier, en entomologie. En effet, deux noms, qui ne sont en général que la traduction plus ou moins barbare l’un de l’autre, ne servent qu’à charger inutilement la mémoire. Les espèces que j'ai rapportées de mes voyages, et qui se trouvent indiquées dans ce travail, sont au nombre de 275 (1), dont 100 m'ont paru nouvelles. J'en avais réuni une quantité bien plus considérable, soit dans les rivières centrales du continent, soit sur les côtes de la mer Pacifique; mais les premiers ont été détruits en grande partie par suite de la décomposition de la liqueur dans laquelle ils étaient plongés, et qui était due au ballottement causé par la marche des mules sur lesquelles ils devaient être portés pendant des mois et quelquefois durant des années. Pendant : le cours des voyages de ce genre, il est impossible de conserver des objets d’his- toire naturelle dans la liqueur, Landis que ce moyen est très facile à employer dès que l’on est embarqué. Depuis que mon travail est imprimé, j'ai eu connaissance d’un Mémoire de M. Hechel sur les poissons rapportés de l'Amazone par M. Natterer (Annalen des Wienen Museums, t. TL), et dans lequel je crois reconnaitre plusieurs de ceux que je décris ici; mais comme ce naturaliste a conservé à ses espèces les noms vul- gaires, et que, autant que possible, j'en ai fait de même, on pourra assez facilement reconnaitre ces doubles emplois. Ainsi mon Cycla toucounarai porte le même nom dans son travail. C’est un exemple bien frappant de l'avantage qu'il y a à con- server les noms vulgaires, même quand ils nous paraissent un peu barbares. Je dois aussi faire observer que M. Valenciennes a figuré, dans l’ouvrage de MM. Webb et Berthelot sur les Canaries, un feliasis marginata qui semble dif- (1) Sans compter deux Lepidosiren décrits ici, mais qui sont de l’ancien continent. (uw) férent du mien, surtout par la forme de la deuxième nageoire dorsale, etc. : il y aurait donc double emploi ; mais cette espèce étant décrite dans le texte du même ouvrage sous un autre nom (lmbata), celui de marginala me semble pouvoir être conservé à la mienne. Sous le rapport de la distribution géographique, je dirai qu'en général tous les poissons du bassin de l'Amazone me semblent différer spécifiquement de ceux des eaux de la Plata; ce qui confirme l'idée que j'ai émise depuis long- temps, que toutes les fois que les individus d’une espèce d'animaux sont entière ment privés de communication avec d’autres de la même espèce, ils tendent à se modifier, même en les supposant descendre originairement d’un type unique. Je suis bien persuadé qu’aussitôt qu'une communication artificielle sera établie entre ces deux vastes estuaires, les espèces changeront sous bien des rapports, et qu'on verra apparaître au Para et à Buenos-Ayres des poissons qui étaient jusque-là étrangers à ces régions. Les poissons constituent une grande partie de la nourriture des populations indigènes de l'Amérique du Sud; beaucoup de peuplades s’en nourrissent à peu près exclusivement : tels sont les Carajas et les Chambioas de l’Araguay, les Guanos et les Guatos du Paraguay, les Antis, les Chuntaquiros, les Conibos, les Panis, etc., de l’Ucayale, etc., etc. Leur moyen ordinaire de pêche consiste à tuer le poisson à coups de flèches ou de trident; mais ils ont une autre manière de pêcher qui détruit une prodigieuse quantité de poissons, et qui n’est praticable que dans des régions où des tribus peu nombreuses ont à se partager un sol que la nature s’est plu à combler de ses présents les plus précieux. Je vais extraire du 4° volume de la Relation de mon voyage le récit d’une grande pêche de ce genre, en y faisant quelques additions que je dois aux études auxquelles j'ai pu me livrer depuis mon retour en Europe. « La dernière partie de notre séjour aux missions de l'Ucayale fut consacrée à une excursion qui nous présenta le plus vif intérêt. J’avais communiqué au père Plaza mon désir de former, pour le Jardin des plantes de Paris, une collection des poissons qui habitent les rivières des environs de Sarayacu. Le bon religieux, bien que s’étonnant beaucoup d’une fantaisie qu'il regardait comme des plus singu- lières, s'empressa d’ordonner une grande pêche dans un lac voisin, qui, n'ayant jamais été exploité, devait offrir une abondante récolte. Plusieurs jours furent em- ployés aux préparatifs de l'expédition, et l’on recueillit une grande quantité de tortues qui étaient destinées à la nourriture des pêcheurs. À Sarayacu, comme dans tous les villages indiens de la rivière, ces animaux sont accumulés en grand nombre dans des espèces de parcs en forme de cages. D’après les Indiens, la grande Émyde vit cent ans, et ce n’est qu’à vingt-cinq qu’elle atteint sa crois- sance entière. (ax) » Le 9 octobre 1845 eut lieu notre départ de Sarayacu. Nous nous étions embarqués, le père Plaza, M. Deville et moi, dans une grande pirogue ; mais la sécheresse qui régnait alors ne nous permit de descendre le rio Sarayacu qu'avec beaucoup de peine. Parvenus à son embouchure, nous trouvämes la plage cou- verte d'Indiers qui se préparaient, avec leurs familles, à faire partie de l’expédi- tion. Nous entrâmes alors dans une énorme pirogue conduite par une douzaine de rameurs indiens; nous descendimes l'Ucayale pendant quatre lieues, puis nous nous arrètèmes à une maison de Conibos dont les habitants nous attendaient pour nous accompagner. Après avoir fait encore deux lieues, nous atteignimes l’en- droit désigné, et que l’on appelle Crux-Playa (plage de la croix). La rivière fait en cet endroit un si énorme détour, que, de ce point à Sarayacu, il n’y a qu’une demi-lieue par terre, et pendant la nuit nous entendions les fusées que l’on tirait à Belem (1) à l’occasion d’une fête qui s’y célébrait. Nous dormimes sur la plage. Un grand nombre d’Indiens étant venus nous rejoindre, notre petit camp présen- tait un singulier aspect, à cause de la grande quantité de moustiquaires carrées sous lesquelles chaque homme se retire comme dans une tente. Le lendemain ma- tin, nous nous établimes dans deux maisons de Conibos situées à peu de distance, sur le haut d’une berge très élevée. Le missionnaire envoya des gens en avant, chargés de construire des huttes temporaires sur les bords du lac. Le soleil était tellement ardent, qu'on ne put obtenir aucun travail des Indiens pendant le jour, et ce ne fut qué le soir qu'ils se mirent à l'œuvre. Alors ils portèrent jusqu’au lac le barbasco, racine vénéneuse avec laquelle on devait empoisonner les eaux, et qui formait dix-huit paquets de deux arrobes chacun (larrobe pèse 32 livres espagnoles) ; d’autres étaient occupés à un travail bien plus pénible, et qui con- sistait à trainer les pirogues sur la plage et à les porter ensuile à environ une demi-lieue à travers les bois. Le costume‘des Indiens chrétiens différait essen- tiellement de celui des infideles, avec lesquels ils étaient mêlés. Les premiers portaient de courtes chemises et des pantalons, tandis que les autres avaient de longues robes. » Le 11, on continua le travail, et, à approche de midi, nous nous dirigeâmes vers le lac, qui était situé sur la rive orientale d'Ucayale, à environ trois quarts de lieue de larivière. A notre arrivée, nous nous établimes dans trois huttes solide- ment construites en feuilles de palmier, et tellement bien faites, qu’elles nous abritèrent complétement contre un violent orage qui survint peu après. » Un grand nombre d’Indiens se rassemblèrent autour denous, et chacun s'étant construit un abri, un village de plus de quatre cents habitants s’éleva tout à coup au milieu de la forêt solitaire. Le lac avait une forme très allongée et arquée; . x ge . 7 . , « . . (1) Village indien situé près de la mission de Sarayacu. (wi) son plus grand diamètre était d'environ une lieue, et sa largeur moyenne de près de 120 mètres. » Bien que très profond en quelques endroits, 1l n'avait pas en général, dans cette saison, plus de 2 mètres d’eau. Cette lagune était de toutes parts entourée d’épaisses forêts; et, suivant les Indiens, elle communiquait vers le nord, par un canal, avec un très grand lac. Il y a du reste une grande quantité de ces masses d’eau le long de l'Ucayale ; et comme dans la saison des pluies elles communiquent avec le fleuve, on peut prendre leurs bouches pour des entrées de rivières. » Les mosquites et les maringouins nous tourmentérent affreusement en ces lieux, et je fns, pendant la nuit, piqué par un insecte ou une araignée qui me causa de singulières enflures sur toute la figure. » Enfin, le 12, la pèche commença dès le point du jour, On avait amené vingt- quatre pirogues qui furent divisées également en deux lots, et qui se dirigèrent vers les extrémités opposées. Dès la veille, le barbasco (Jacquinia armillaris) avait été rompu et meurtri à grands coups de bâton, et on l'avait partagé entre les diverses embarcations. Chaque pirogue portait deux hommes : l'un était chargé de la diriger en pagayant, tandis que Fautre, après avoir trempé la racine dans l’eau, la tordait avec force et la jetait ensuite dans le lac au milieu duquel les embarcations finirent par se rencontrer. Au moins cinq cents Indiens se pres- saient alors sur le rivage; tous, hommes, femmes et enfants, se tenaient immo- biles dans les hautes herbes ou sur les branches des arbres renversés. Ils étaient armés de flèches, de lances, de harpons, de massues, etc., et leurs yeux exercés suivaient avec attention les mouvements des poissons, qui, peu de temps après, parurent à la surface. Les premiers étaient de très petite taille; ils semblaient engourdis, puis se réveillaient en cherchant, par de violents efforts, à gagner le rivage, sur lequel quelques-uns sautaient; beaucoup d’entre eux paraissaient en— dormis, mais conservaient assez d’instinct pour fuir lorsqu'on essayait de les pren- dre à la main. Les enfants, seuls, furent chargés de cette récolte, et en remplirent bientôt leurs paniers. Un instant après, quelques gros poissons vinrent bondir à la surface, puis ils parurent perdre leurs forces, et bientôt nous les vimes en grand nombre étendus sur l’eau et cherchant par intervalles à s'échapper de leur élé- ment empoisonné; les canots sillonnèrent le lac pendant toute la journée, et lors- qu’ils étaient remplis de poissons, ils venaient les décharger sur la rive. » £a nombreuse population qui couvrait les bords du lac ne restait pas nor plus inactive. Des milliers de traits étaient lancés dans toutes les directions, et l’on assommait à Coups de massue les gros poissons que l'on pouvait saisir. Le père Plaza était assis sous sa hutte, et l'on venait déposer à ses pieds les nombreux produits de la pêche. Après que nous eùmes choisi ce qui pouvait être intéres- sant pour la science, un grand nombre de femmes et d'enfants furent chargés de ( vu ) découper le poisson, ‘de le saler et de le suspendre à des perches supportées par des fourches enfoncées en terre. Lorsque la provision commune fut assurée, on per- mit à chaque famille de s'occuper de la sienne en particulier. Les Indiens qui n'avaient pas de sel fumaient leurs poissons, les autres les faisaient rôtir sur des grils de bois. II serait difficile de peindre l’activité qui animait ce tableau : de toutes parts s’'échappaient des cris de joie et des éclats de rire; tous ces gens parais-— saient parfaitement heureux. Nous recueillimes environ trente-cinq espèces de poissons dont plusieurs appartenaient aux familles des Siluroïdes, des Salmones et des Angulhformes: parmi ces dernières se trouvait le Zepidosiren, si intéres- sant pour les naturalistes, puisque ses caractères permettent presque également de le classer avec les Reptiles ou avec les Poissons. Il y avait aussi des (rymnotes électriques. Enfin, nos estomacs fatigués n’oublieront jamais un poisson délicieux qui, péniblement cuit à l’eau, semblait l'avoir été dans le meilleur beurre possible. Les Indiens lui donnent le nom de Malparala, et il appartient à la famille des Silurus, et, je crois, au genre Pimelodes. » La pêche dura jusqu’à dix heures du soir; et bien que le lac eût été empoi- sonné, tout le monde but de son eau. Il est aussi curieux de remarquer que les Tortues et les Caïmans semblent échapper entièrement à l’action du barbasco. » Nous passämes une partie de la nuit à étudier nos nouvelles acquisitions et à les placer dans des vases de terre que les Indiens avaient fabriqués d'avance à cet eflet. Le père Plaza, avec sa bonté habituelle, nous avait amplement fournis d’eau- de-vie de canne, destinée à leur conservation. » Le 13 au matin, la surface du lac était couverte de poissons morts dont la plupart étaient déjà dans un état avancé de corruption; ils répandaient de fortes exhalaisons auxquelles venaient se joindre celles des débris abandonnés qui cou- vraient le rivage. Nous nous embarquâmes, M. Deville et moi, dans des pirogues, et nous recueillimes encore plusieurs espèces intéressantes ; vers midi, l'infection était telle, que nous fûmes obligés de quitter les lieux. » Nous visitâämes un autre petit lac où le père Plaza laissa quinze hommes sous la direction de M. Harquett, et en moins de deux heures ils avaient déjà pris six Pirarucus (Vastres) d'environ 2 mètres de long. » En ne comptant que les poissons ayant plus de 30 centimètres de long, nous estimämes que le nombre de ceux que l'on recueillit était de cinq à six mille, trois fois autant avaient été perdus et étaient devenus la proie de la putréfaction: ainsi, en un seul jour, on avait détruit, dans ce seul lac, de vingt à vingt-cinq mille poissons de la dimension que nous avons indiquée, et au moins deux fois autant de plus petits, ce qui ferait, sans compter le fretin, environ soixante-douze mille pois- sons. Si l'on prend en considération que la plupart d’entre eux étaient de grande taille, qu'il y avait beaucoup de grands Bagrus, d'énormes Phractocephalus, ete. (vu) je crois rester au-dessous de la vérité en estimant à cinquante mille livres le poids de ces poissons. » Dans l'après-midi, nous rejoignimes la plage, et nous retournämes à Sarayacu.» J'ai cité le Lepidosiren, et je dois ajouter qu'un savant voyageur français, M.Auguste Saint-Hilaire, pensait qu'on devait lui rapporter ce que les Indiens disent d'un animal gigantesque que les pècheurs désignent sous le nom de Miniocdo (1). Souvent les sauvages de l'Ucayale nous avaient entretenus de cet être que nous regardions comme fabuleux. Rien n’égale la terreur avec laquelle les gens en par- lent; souvent ils refusent d’entrer dans des lacs, sous prétexte qu'il y habite; beaucoup assurent avoir entendu son cri qu'ils représentent comme un effroyable mugissement. Pendant le cours de la pêche dont je viens de tracer l’histoire, le père Plaza confirma ces récits. Cet homme, bien que peu éclairé, avait une con- naissance parfaite de tous les animaux du pays; souvent il avait rencontré le Boa constriclor, qui est, dans toutes ces parties, désigné sous le nom de Madre de las aguas (la mère des eaux), et il est impossible d'admettre que cet animal soit celui qu'il désignait sous le nom de Dragon, et qu'il avait rencontré une fois près de la bouche de la Pachytea. D’après son récit, le monstre aurait eu une trentaine de mètres de long, et il l'aurait fait attaquer par plusieurs centaines d’Indiens, mais l'animal serait parvenu à s'échapper. Le prêtre certifiait, avec beaucoup d'Indiens de Sarayacu, avoir vu l'animal, et avoir été assourdi de son mugisse- ment. Tout en étant convaincu que ce vieillard a été victime de quelque illusion que je ne puis expliquer, il n’est impossible de douter de sa véracité, et je me rappelai le Hiniocdo, dont nous avaient souvent parlé les sauvages de l'Araguay. Je ne vois, du reste, pour ma part, aucune raison de croire que le Lepidosiren atteigne de grandes dimensions, et qu’il puisse, comme l’a pensé un savant voya- geur, avoir rien de commun avec ce géant probablement infanté par l'imagination des Indiens. Les pêcheurs brésiliens m'ont souvent parlé de l'affection singulière que la femelle du Prirarucu (Vastres) porte à ses petits, et j'avais d’abord été porté à en inférer que cet animal devait être vivipare; quoi qu'il en soit, j'ai lieu de supposer qu'il en est de ce poisson comme de plusieurs grandes espèces de Siluroïdes de ces régions, dont les petits nagent autour de la mère, et viennent en cas de danger se réfugier dans sa bouche. Il y a certainement, dans ce cas, un exemple d'affection maternelle qu'il est curieux de trouver chez les Poissons. Nous avons eu encore occasion de nous assurer qu’un autre poisson d'un genre fort différent, un Chromys (lapidifera, Nob.), prend un soin particulier de sa pro géniture; car, au lieu de l’abandonner au sein des eaux, ce qui est le cas presque (1) Ce mot signifie grand ver de terre. (1x) universel des poissons, celui-ci porte une à une, dans sa bouche, et à une assez grande distance sur le rivage, de petites pierres dont il forme un lit sur lequel il dépose ses œufs. Quelques Callichthys de la Guyane se construisent, dit-on, de véritables nids. Je dois dire ici un mot d’un phénomène qui, je l'avoue, m'a singulièrement préoccupé pendant quelques instants. Nous étions, un soir, dans la partie de l’Araguay qui est obstruée par des bas- fonds et des rapides, et le soleil venait de se cacher derrière l’épaisse végétation qui borde ce fleuve dans tout son cours, lorsque tout à coup un son étrange vint attirer notre attention. C'était d’abord une plainte solitaire, puis d’autres voix lui répondirent; à chaque instant, le bruit devenait plus fort et plus discordant ; bientôt ce fut un concert singulier de gémissements, de grognements bizarres articulés sur les tons les plus disparates. Au milieu de la profonde solitude du désert il y avait quelque chose de surnaturel dans ce phénomène, et je cherchai en vain à me l'expliquer. Tout était calme autour de nous, et l'étouffante chaleur semblait avoir endormi la nature entière : les singes, fatigués, avaient cessé de gambader dans les branches; les perruches s’étaient déjà retirées pour la nuit et avaient interrompu leurs cris discordants : c'était, en un mot, cet instant de la soirée des tropiques où les créatures du jour mettent fin à l'éclat de leurs cris, et où n’a pas encore commencé le concert sinistre des animaux nocturnes. Je ne pouvais rien découvrir, et malgré moi, à moitié endormi, une sorte de frisson par- courait mon être : je crus être sous le poids d’un songe, et mes yeux se portè- rent sur les hommes de l'équipage; mais je vis qu'ils se regardaient les uns Îles autres, frappés aussi bien que moi d’une sorte de superstitieuse terreur. Un vieil- lard seul, plus habitué à la vie des bois, semblait rire de l’effroi général, puis il dirigea son bras vers le fleuve, et annonça que le son venait du fond des eaux. J'eus de la peine à admettre cette explication; mais, peu d'heures après, il m’ap- porta un petit Æypostome, long de quelques pouces au plus, et dont les troupes nombreuses, garnissant les bas-fonds, étaient la cause de ce vacarme extraor- dinaire. | En thèse générale, la faune ichthyologique des côtes du Brésil a les plus grands rapports avec celle de la mer des Antilles, et la moitié environ des espèces sont communes à ces deux localités, ainsi qu’on peut s’en convaincre par les ou- vrages de Para, de M. Guichenot (dans le travail de Ramon de la Sagra), et de M. Poey, sur les poissons de Ja Havane, etc.; un cinquième au plus de ces espèces se retrouve sur les côtes atlantiques des États-Unis. Environ dix pour cent s'étendent à des portions de la côte occidentale de l’Afrique, et le nombre des poissons qui sont communs à la mer des Indes et aux côtes du Brésil est cer- tainement très faible, bien que l’on ait pensé le contraire, à une époque où les b (x) espèces étaient distinguées les unes des autres d’une manière beaucoup moins rigide qu’elles ne le sont aujourd'hui. Ce ne sont que quelques espèces : 1° à force natatrice très grande, telles que certains Serranus, par exemple, ou 2° qui, par leur forme, se laissent entrainer et ballotter au gré des eaux, telles que les Coffres, etc., qui sont dans ce cas. Il importe donc beaucoup de se tenir en garde contre les indications des zoologistes antérieurs à notre siècle. Ainsi Linné, Bloch, etc., indiquent l'immense majorité des espèces comme habitant, par exem- ple, le Brésil et le Japon, et ne font aucune difliculté de réunir des poissons des mers glaciales à ceux de Ceylan, par exemple. Les études modernes ont fait justice de toutes ces énormités; mais, il faut l'avouer, la géographie ichthyologique est encore dans son enfance. MM. Forskael, Ruppel, Ehrenberg, etc., nous ont fait connaitres avec détail la faune de la mer Rouge, et il est douteux qu'aucune espèce de ces parages se retrouve identiquement semblable sur les côtes du Brésil. Si actuellement nous jetons un coup d'œil sur les espèces particulière aux eaux douces, nous verrons que celles de l'Amérique du Sud sont toutes propres à cette partie du continent, et que les poissons du bassin de l'Amazone semblent dif- férer presque toujours de ceux qui habitent les affluents de la Plata. Les familles qui abondent le plus sont celles des Sciénoïdes, des Siluroïdes et des Salmonoïdes, tandis que les Cyprinoïdes manquent entièrement au Brésil, et ne semblent offrir quelques rares représentants que dans les lacs et les cours d’eau de la Cordillère des Andes, qui présentent le type si anormal des Orestias. Les Angulliformes offrent d'assez nombreux représentants dans les eaux douces de la partie tropi- cale de l'Amérique du Sud, et plusieurs d’entre eux sont remarquables par leurs formes souvent (rès curieuses; mais ce que l’on y rencontre de bien plus singulier, ce sont des Raies que l’on avait, jusque dans les derniers temps, regardées comme essentiellement marines. Ainsi donc, les grands fleuves de ces curieuses régions présentent : dans la classe des Poissons, des aies; dans celle des Cétacés, des Dau- phins, et dans celle des Oiseaux, des Mouelles, des Cormorans et des Becs-en-ciseaux. En vérité, la nature semble prendre plaisir à détruire tous les travaux des savants systématiques. | Je suis heureux de pouvoir exprimer ici ma reconnaissance envers MM. Du- méril pére et fils, qui mirent le plus grand empressement à faire réunir les nom- breux objets que j'avais envoyés, et qui étaient disséminés dans les immenses col- lections du Muséum; à M. Guichenot, pour l’aide qu'il m'a prêtée dans plus d'une occasion, et enfin à M. Kiener, qui voulut bien mettre à ma disposition son cabinet d'études sans lequel il m'eût été impossible de me livrer pendant l'hiver à la ré daction de ce travail, ce qui était rendu nécessaire par le séjour limité que les exigences de ma carrière me permettent de faire en France. | LISTE DES PLANCHES. Les espèces précédées d’un astérisque (*) sont celles dont j'ai fait des dessins coloriés sur le vivant ; les autres ont été enluminées sur des individus conservés, Planches. Planches. I 1. “Serranus carauna, Margr. XIV. 1. Bagrus Rousseauxii, Cast. 92, # — niveatus, Cuv., Val. 2, — punctulatus, Cast. 3. * : — ouatabili? Cuv., Val. XVe 4. “Phractocephalus hemiliopterus, Agas. 4. *Centropristis nebulosus, Cast. 2. Arius? longibarbis, Cast. LE. 1. “Pomacanthus pictus, Cast. XVL. 1. *Genidens granulosus, Cast. 2, *Pristipoma bicolor, Cast. 2. Pimelodus bahianus, Cast. IT. 1. Ileliasis marginata, Cast. 3. — versicolor, Cast. 2. Apogon americanum, Cast. XVII. 1. *Doras Weddellii, Cast. 3. *Pomacanthus variabilis, Cast. 2, Ageneiosus ucayalensis, Cast. IV. 1. Johnius amazonicus, Cast. 3. Galcichthys araguayensis, Cast. 2} — auratus, Cast, XVII, 1. — bahiensis, Cast. \É 1. “Xyrichthys splendens, Cast. 2. “Callichthys chiquilos, Cast. 2, “Johnius crouvina, Cast. RAT —_— splendens, Cast. VE. 1. Chromys uniocellatus, Cast. XIX. 4 *Callichthys taiosh, Cast. » — ucayalensis, Cast. ‘2, Platystoma punctifer, Cast. 3. — obscura, Cast, : XX. 1. Hypostomus alatus, Cast, vil Le = proxima, Cast. D} — asperalus, Cast. . = unimaculata, Cast. : 8 = pardalis, Cast. 3. — appendiculata, Cast: XXI, LE — subcarinatus, Cast. VHIL. 1.5 — punctala? Bloch. De — aurantiacus, Cast. 22 — unipunclata, Cast. ONE — nivealus, Cast. 2 Cycla lacustiis, Cast. XXII. 1 — nigricans, Cast. 1%: 1. “Chromys? acora, Cast, 9e — pictus, Cast, 2, # — 2 fasciata, Cast. ô. = spinosus, Cast. 3. *Aulastoma Margravii, Cast. XXII, 11e — vicinus, Cast. X. 1. “Cycla toucounarai, Cast. 9, Loricaria amazonica, Cast. 2, © — mullifasciata, Cast, 4. — carinata, Cast. 3. * — conibos, Cast, L. — caslanea, Cast, : XI. 4. *Acanthurus bahianus, Cas!', XXIV. 1. Trichomycterus Pentlandi, Cast. 2. Holacanthus formosus, Cast. 2 —— pictus, Cast. 3. llataxoïdes Dumerilii, Cast. 3, — punctatissimus, Cast. XIE. 1. “Chromys lapidifer, Cast, (1*. HS — pusillus, Cast. 2. *Acanthurus cœruleus ? BI, XXV. 1, *Vastres gigas, Cu v. 3. *Clinus fasciatus, Cast, 2, *Osteoglossum minus, Vandelli, h. Malthea notala, Cuv., Val. XXVI. Vastres gigas (lêle osseuse). XIE, 1. Bagrus Valenciennei, Cast. XXVIF, Orestias Tschudii, Cast, 2, — flavicans, Cast. — Pentlandii, Cuv., Val. 1 1 2 de — Jussieui, Cuv., Val. 1 1) Est indiqué par erreur, sur le texte, pl. VIIL, fig, 1, |XXVIIL. *Vandellia Plazaii, Cast. Plunches. XXVIIL. XXIX. XXX. XXXI. XXXIT XXXILL. XAXIV. XXXV. XXXVI. XXXVIT. XXXVIIL. XXXIX. XL, Vandellia cirrhosa, Cuv., Val. Pristigaster Phaeton, Cuv., Val. *Leporinus bimaculatus, Cast. # — maculatus, Cuv., Val. # — vittatus, Cuv., Val. pachyrus, Cuv., Val. Salminus maxillaris, Cuv., Val, Epicyrtus paradoxus, Müller. *Salminus Hilarii, Cuv., Val. *Prochilodus brama, Cuv., Val, # nigricans, Agass. *Piabuca vittata, Cuv., Val. *Tetragonopterus fasciatus, Cuv. sawa, Cast. fusco-auralus, Cast, vittatus, Cast. . *Myletes doidyxodon, Cuv., Val. #* — duriventris, Cuv. *Chalceus carpophagus, Cuv., Val. Myletes bidens (tête osseuse), . *Chalceus Hilarii, Cuv., Val. Devillei, Cast. . *Chalcinus auritus, Cuv., Val, Hu — trifurcatus, Cast. . *Scrrasalmus humeralis, Cuv., Val. * rhombeus, Lacép. 5 — gibbus, Cast. . *Pygocentrus piraya, Guv. . *Pygopristis serrulatus, Cuv., Val. *Cynodon vulpinus, Spix. É scomberoïdes, Cuv., Val. *Xiphostoma Oseryi, Cast. orbicularis, Cuv., Val. { xu ) Planches, XL. XLI. XLIT, XLIITL. XLIV. XLVI. XLVIT. XLVIHIT. XLIX. . Xiphostoma maculata, Cuv., Val. .. Rhombus aramaca, Margr, bahianus, Cast. . *Plagusia brasiliensis, Spix. . *Monochir punctifer, Cast. 4. *Murenophis rostrata, Spix. 2. — curvilineata, Cast. 3. *- — punctata, Cast. h. *, — vicina, Cast. 4. *Murenophis ceramura, Cast. 2 — variegala, Cast. 3. *Conger limbatus, Cast. * microstoma, Cast. multidens, Cast. . *Ophisurus Gomesii, Cast. . Synbranchus vittatus, Cast. Sternarchus albifrons, Pallas. Bonapartii, Cast. Lacepedii, Cast. Maximiliani, Cast. * .* Carapus sanguinolentus, Cast. . *Rhamphichthys marmoratus, Cast. : — pantherinus, Cast. lineatus, Cast. . *Monacanthus Ruppelii, Cast. *Tetraodon bajayu, Cast. *Tænura Dumerilii, Cast, . * — Mulleri, Cast, Henlei, Cast, . — Dorbignii, Cast. *Uraptera Agassizü, Müller et Henle. Lepidosiren dissimilis, Cast. POISSONS OSSEUX.. Onone nes ACANTHOPTÉRYGIENS. Funece es PERCOÏDES. Gexre SERRANUS. No 1. SERRANUS GUTTATUS, Bloeh, t. VIT, p. 26, pl. 224. Pira pixanga, Margr., livr. 4, p. 153. Ce Serran est connu à Bahia sous le nom de Gato, qui, en portugais, signifie chat. On l'apporte assez communément au marché, surtout dans les mois de novembre à mars. Il est, en dessus, d’un jaune olivâtre, et blanc en dessous; il est entièrement couvert de taches arrondies, assez grandes, serrées et de couleur brune; les nageoires caudale,-anale et pectorales sont, dans leur partie posté rieure, d'un violet presque noir et terminées par une bordure jaune; les yeux sont de cette dernière couleur. La figure de Bloch est fort bonne. Ce Serran parait avoir un habitat fort étendu, car il est commun sur les côtes du Brésil: Bloch l'indique de Sainte-Hélène, et Cuvier des Indes orientales. N° 2, SERRANUS CARAUNA, Margrave, livr. 4, p. 147. (PLANCHE I, fig. 1.) Serranus carauna? Lich., Mém. Acad. Berlin, 1820, p. 278. — Cuv., Val., Poissons, t- II. Connu à Bahia sous le nom de Garupinha ; il est assez fréquent dans les mois de décembre à mars; atteint plus de 60 centimètres de longueur. Il est entière- ment d’un beau rouge, tout couvert, excepté sur le dessous du corps, de petits points nombreux et d’un bleu noir; la partie inférieure de la caudale et les deux tiers postérieurs de l’anale et des ventrales, d’un bleu obscur. Ce poisson est probablement le Jacob Evertsen rouge de Vlaming, auquel Cuvier rapporte le Serranus cyanostigma de Kuhl et Van Hasselt. Il règne une grande confusion dans la détermination des grands Serrans tachetés ou piquetés. Ce sont, en général, des animaux munis d’une force natatoire fort considérable, et qui probablement étendent leur habitat aussi bien sur l'Atlantique que sur la mer des Indes. N° 3. SERRANUS NIVEATUS, Cuv., Val., t. IX; p. 385. ( PLANCHE 1, fig ©.) Corps d’un brun violet avec le dessous de la gorge jaunâtre; une tache noire à la base de la queue; les nageoires jaunâtres, l'anale et les ventrales verdâtres; le corps parsemé de taches arrondies assez grandes et écartées, d’un bleu clair. Observé à Rio-de-Janeiro. No 4. SERRANUS OUATALIBI? Cuv., .Val., 1. IE, p. 381. (PLANCHE LH, fig. 3.) Cette espèce, connue à Bahia sous le nom de Fabu, qu'il faut prononcer Jabou, ressemble beaucoup au précédent; mais il est plus petit, a un reflet verdâtre et a le corps couvert de petites taches punctiformes très nombreuses et très serrées, d’un bleu clair, qui s'étendent sur la dorsale; il est surtout commun au mois de mars. Au Muséum, ce poisson est réuni au Serranus ouatalibr; mais ce dernier est décrit comme étant rouge, et la couleur du nôtre est toujours constante : c’est peut-être la Perea punctata de Linné et de l'Encyclopédie (p. 130, pl. LV, fig. 214); mais Bonnatère la confond avec une espèce d'Afrique. Il y a déjà une si grande confusion dans ces Serrans tachetés, que j'ai craint de l'augmenter encore en lui appliquant, dans l'incertitude où je suis, le nom de Linné. No 5. SERRANUS ONGUS, Bloch, pl. 234 (Holocentrus). Holocentrus ongqus, Lacép., t. IV, p. 380. Serranus dichopterus, Cuv., Val., t. IE, p. 293. D'un brun obscur en dessus; ventre, flancs et nageoires d’un gris jaune; les parties latérales et inférieures du corps ayant des lignes irrégulières brunes; sur le dos, des taches arrondies et vertes. Rio-de-Janeiro. N° 6. SERRANUS UNDULOSUS, Cuv., t. Il, 295. Ressemble au précédent, mais il a trois ou quatre lignes longitudinales brunes sur les opercules. Le corps est couvert de lignes semblables un peu plus régu- lières. Les couleurs de cette espèce varient : tantôt il y a des taches vertes sur le dos, tantôt elles manquent; les nageoires sont plus ou moins tachetées, etc. Il est pos- sible qu’elle ne soit qu'une variété de la précédente. Rio-de-Janeiro. DSI 9 ( 9 N° 7. SERRANUS IRRADIANS, Quoy et Gaymard, Voyage de l'Uranie, Zool., p. 313, pl. 68. Serranus irradians, Cuv., Val., Poissons, t. II. Petite espèce d’un gris brunâtre clair, avec cinq ou six bandes longitudinales jaunes et une dizaine de bandes transversales peu régulières et d’un brun obscur ; sur le front, des bandes transversales bleues; opercules jaunes avec des bandes longitudinales de la couleur de celles du front; nageoires d’un bleu clair avec des lignes longitudinales jaunes sur la dorsale; des points arrondis et nombreux sur la caudale. Rio-de-Janeiro. GENRE PLECTROPOMA. No 4. PLECTROPOMA CHLOROPTERA, Cuv., Val., €. IF, p. 398. D'un brun obseur avec les côtés et le dessous du corps verts, parsemés de taches irrégulières de la couleur du dos; nageoires obscures avec une ou deux bandes transversales brunes. Rio-de-Janeiro. No 2. PLECTROPOMA BRASILIANUM, Cuv., Val., Poissons, t. Il, p. 397. Brun, avec six bandes transversales d’un lilas clair; ventre d’un cendré lilas; nageoires et dessous de la tête d’un gris jaunâtre. Rio-de-Janeiro. GENRE APOGON. N° 1. APOGON AMERICANUM, nov. sp. (PLANCHE IN, fig 2.) Longueur totale, 10 centimètres. La première dorsale est formée de 6 rayons épineux; la deuxième est très allongée et composée d’une forte épine et de 9 rayons; la caudale, de 18 rayons; l’anale, d'une épine et de 8 rayons; les ventrales, d’une épine et de 5 rayons; les pectorales allongées et formées dé 8 rayons. Après avoir séjourné dans la liqueur, ce poisson parait d’un lilas clair avec les nageoires jaunâtres et diaphanes. Cet Apogon est, je crois, le seul du genre qui ait été encore rencontré dans les eaux de l'Amérique. Il vient de Bahia. Gexre MIRIPRISTIS. N° 1. MIRIPRISTIS YACOBUS, Desm., Dict. cl. d'hist. nat. Miripristis yacobus, Cuv., Val., 1. HE, p.162. Connu à Bahia sous le nom d’Ofho de vidre (œil de verre); en dessus, d’un beau (4) rouge éclatant; côtés et dessous du corps d'un blanc argenté avec d'assez nom- breuses lignes longitudinales roses; nageoire dorsale grise avec les rayons bordés d’un rouge foncé et une large tache transversale derrière l'opercule, et qui couvre son angle postérieur; yeux très grands et jaunes. Rio-de-Janeiro et Bahia. Nora.—Les couleurs de ce poisson sont exactement celles du Sparus pagrus, Bloch, pl. 267. Gexre MESOPRION. N° 1. MESOPRION UNINOTATUS, Spix, Poissons du Brésil, pl. 65. Mesoprion uninotatus, Cuv., Val., Poissons, 1. IE, p. 340. Lutjanus Aubrieti, Desm., 1*° décade, Zchthyologie. Luljanus Aubrieti, Desm., Diet. cl. d'hist. nat. Dipterodon Plumieri, Lacép., t. IV, p. 167. Sparus vermicularis, Bloch, édit. Schneider, p. 273. Sparus synagris, Linné. Salpa purpurascens variegata, Catesby, pl. 17, fig. 4. Beau poisson d’un rose rouge avec six ou sept bandes longitudinales d’un jaune doré; nageoire dorsale jaune en avant, et rose bordé de jaune dans le reste de sa longueur; queue rouge avec un liséré noir; côtés de la tête, ventre et nageoires inférieures d’un blanc argenté; pectorales roses; une tache noire vers les deux tiers postérieurs du corps. Rio-de-Janeiro. N° 2. MESOPRION ANALE, Cuv., Val., t. IL, p. 452. Gris en dessus avec huit à dix bandes transversales peu régulières, d’un gris d'acier sur les flancs; joues et opercules jaunes avec des lignes longitudinales bleues et d’autres rouges à la partie inférieure. À part les bandes transversales, il y a sur tout le corps des lignes longitudinales un peu obliques, d’un jaune doré, qui deviennent bleues sur le dos et roses sur le ventre : ce dernier est d’un bleu clair; la màchoire inférieure est rose, de même que les nageoires ventrales et anale ; la dorsale est grise, de même que la caudale : cette dernière a une large bordure rouge. J De même que l'espèce précédente, celle-ci a une tache arrondie et assez grande sur les côtés du corps; mais dans cette espèce elle est située un peu plus en avant. Rio-de-Janeiro. N° 3. MESOPRION CHRYSURUS, Bloch (Sparus), pl. 262. Sparus chrysurus, Lacép., t. IV, p. 115. (5) Mesoprion chrysurus, Cuv., Val., t. IE, p. 459. Mesoprion aurovittatus, Spix, Poissons du Brésil, pl. 66. Acara pitamba, Margrave, livr. À, p. 155. Ce poisson est commun à Bahia sous le nom de Rababeta. Il devient assez grand et il est très estimé. Le dessus du corps est d’un brun violet; les flancs et les côtés de la tête roses et le ventre blanc; sur chaque côté, une large bande longitudinale; queue et nageoire dorsale d’un beau jaune doré. Commun à Bahia. N° 4. MESOPRION JOCU, Parra, pl. 25, fig. 2. Anthias jocu, Schneider, Bloch, p. 310, n° 22. Mesoprion jocu, Cuv., Val., 1. IE, p. 352. Ardoisé en dessus; ventre blanc avec le bord des écailles teinté de rose; tête d'un brun clair avec des points bleus sur les côtés; nageoires dorsale et anale avec une légère bordure rouge. Ce poisson est connu à Bahia sous le nom de Cioba. C’est le plus estimé et le plus cher des poissons de ce port; il atteint quelquefois près de 1 mètre de long. GENRE CENTROPRISTIS. N° 1. CENTROPRISTIS NEBULOSUS, Mus. Par., nov. sp. (PLANCHE I, fig. 4.) Le corps est d’un gris bleu ardoisé; nageoire dorsale avec des taches rouges et d’autres jaunes sur le bord supérieur; tête et nageoires rosées ; une tache d’un rouge foncé sur la base de la pectorale; nageoire caudale obscure avec un bord terminal lilas; ventre d’un blanc grisätre. Rio-de-Janeiro. GENRE HOLOCENTRUM. N° 1. HOLOCENTRUM CORNIGERUM, Cuv., Val., €. VIIT, p. 481. Corniger spinosus, Spix, pl. 75. Beau poisson d’un rouge foncé, surtout sur le dos; ventre d’un rose obscur. Rio-de-Janeiro. Genre PERCOPHIS. N° 1. PERCOPHIS FABRE, Quoy et Gaymard, Voy. Freycinet, Zool., p. 851, pl. 58, fig. 1 et 2. Percophis brasilianus, Cuv., Val., t. IT, p. 281. Lilas avec des taches vermiculaires brunes; ventre argenté; queue un peu obscure. Rio-de-Janeiro. (6) Gexre RYPTICUS. N° 1. RYPTICUS MICROPS, Broussonet, Zneyclop. (Perca). Anthias saponarius, Schneid., édit. Bloch, p. 310, n° 20. Ce poisson est connu à Bahia sous le nom de Sabaô. Ce mot signifie, en por- tugais, savon, et se rapporte à sa peau gluante et écumeuse. IL est violet, avec le dos et les nageoires plus obscures et presque noires; la gorge est rougeâtre; les yeux d’un jaune clair; tout le corps est couvert de marbrures obscures. Jen ai rapporté une variété où les taches forment des sortes de bandes longitudinales. Fréquent dans le mois de février et de mars. Gexre DULES. N° 4. DULES AURIJA, Cuv., Val., t. IT, p. 112. Rio-de-Janeiro. GExre SPHYROENA. N° 1. SPHYRŒNA BARRACUDA, Shaw (£soæ); Catesby, L. IL, pl. 4, fig. 1; Sloane, Hist. nat. Jamaïq., t. H, p. 185, pl. 347, fig. 3. Connu à Bahia sous le nom de Solteira, d'un gris ardoisé; yeux d’un jaune clair; ventre blanc. N° 2. SPHYRŒNA BECUNA, Schneider, Bloch, p. 109. Sphyrene becune, Lacép.; Picuda, Parra, p.91 Violet clair en dessus; une bande longitudinale jaune de chaque côté; tête et ventre bleus. Rio-de-Janeiro. GENRE UPENEUS. N° 1. UPENEUS MACULATUS, Bloch (Mullus), pl. 348, fig. 4. Pera metara, Margrave, p. 196 et 181. D'un beau rouge ; nageoires et joues nuancées de jaune; ventre blanc avec des lignes longitudinales jaunes; quelques lignes obliques et violettes devant et sous les yeux; deux taches noires de chaque côté, l’une sous la première et l’autre sous la seconde dorsale. Rio-de-Janeiro. (8) Ne 2. UPENEUS METARA, Cuv., Val., t. HE, p. 478. Lilas ; ventre et nageoires jaunes; la caudale nuancée de rouge ; quelques lignes violettes et obliques devant les yeux. Toute la côte du Brésil depuis Rio-de-Janeiro jusqu’à Bahia ; il porte le nom de Serambuleta. Y est surtout commun vers le mois de mars. Fuuuze pes JOUES CUIRASSÉES. Genre DACTYLOPTERUS. No 1. DACTYLOPTERUS VOLITANS, Linn. (Trigla). Huvipira et Pirabebe, Margrave, p. 162. Corps brun, tacheté de bleu; ventre blanc avec trois larges bandes transver- sales brunes; nageoires ventrales et quelquefois une partie du ventre d’un rouge vif; pectorales noires avec des taches et quelques lignes transversales bleues. Connu sous le nom d’Avoador. Rio-de-Janeiro et Bahia. GENRE PRIONOTUS. N° 1. PRIONOTUS PUNCTATUS, Bloch (Trigla), pl. 352; Cuv., Val., t. IV, p. 93. Gris marbré de brun; la ventrale ordinairement bordée de bleu. Rio et Bahia. GENRE SCORPOENA. N° 1. SCORPŒNA RASCASIO, Parra, Description, p. 84, pl. 18, fig. 1. Scorpæna qibbosa? Bloch, Schneider, p. 492, pl. 44. Scorpæna Plumieri, Bloch, Nouv. Mém. Stoch., t. X. Scorpœæna bufo, Cuv., Val., t. IV, p. 306. Brun ; sur le corps, deux larges bandes transversales irrégulières obscures ; sur la queue, trois ou quatre semblables; dessous du corps et bouche rouges; côtés de la tête et opercules verts ; une tache arrondie noire sur la dorsale, entre la sixième et la septième épine ; nageoires variées et marbrées de vert, de brun et de rouge. Ce poisson, connu à Bahia sous le nom de Beatinha, est médiocrement bon à manger. Il atteint plus de 60 centimètres de long. N° 2. SCORP(ÆŒNA BRASILIENSIS, Cuv., Val., t, IV, p. 305. D'un gris violacé; trois ou quatre bandes transversales brunes sur le dos et deux sur la queue; cette dernière et le dessous du corps rouges; la dorsale variée de jaune. (8) Je rapporte à cette espèce, comme jeune âge, un tout petit individu de Rio-de- Janeiro, de même que le précédent, dont le corps est d'un lilas clair, couvert de taches plus ou moins arrondies, jaunes, bordées de noir; il n’y a que des vestiges, des bandes du corps, mais celles de la queue sont bien marquées; le ventre rosé ainsi que la bouche; les nageoires sont jaunes, marbrées de brun. Fae es SCIÉNOÏDES. Genre UMBRINA. N° 1. UMBRINA ARENATA, Guv., Val., t. V, p. 490. Rio-de-Janeiro. N° 2. UMBRINA COROÏDES, Cuv., Val., t. V, p. 187. Petoto? Humboldt, Obsero. zool., €. I, p. 189. Rio-de-Janeiro. Genre PRISTIPOMA. N° 4. PRISTIPOMA RUBRUM, Cuv., Val., t. V, p. 283. Rio-de-Janeiro. N° 2. PRISTIPOMA ACAPA PINIMA, Margrave, p. 152. Sparus virginicus, Lin. Perca juba et Sparus vittatus, Bloch. Lutjan virginien et Spare jube, Lacép., Catesby, pl. 6, fig. 17? Sparus vittatus, Bloch, pl. 263. Grammistes Mauritii, Bloch, Schneider, p. 185. Perca juba, Bloch, pl. 308, fig. 2. Guacuba juba? Margrave, p. 148. Pristipoma rodo, Cuv., Val., t. V, p. 274. Ce joli Pristipome est connu à Bahia sous le nom de Freade, qui signifie moine. Il est commun dans les mois de janvier, février et mars; sa chair est très estimée. Il est d’un brun argenté, avec six ou sept bandes longitudinales d’un jaune doré; les nageoires sont jaunes; on remarque deux bandes transversales obliques, assez larges et noires, situées l’une au-dessus de l’œil et l’autre un peu en arrière de l’opercule ; les yeux sont blancs. N° 3. PRISTIPOMA BICOLOR, nov. sp. (PLANCHE I, fig. 2.) Ressemble au précédent pour la forme, mais le corps est d’un jaune clair marqué de six bandes longitudinales noires; à la base de la nageoïre caudale on voit (9) une tache ronde de cette dernière couleur, et les nageoires, ainsi que la tête, sont obscures et d’un violet presque noir; sur les joues quelques nuances jaunes. J'ai observé cette espèce à Bahia, particulièrement vers le mois de mars; elle est connue sous le nom de Maria-Preta ; sa chair n’est pas estimée. Gexre POMACENTRUS. No 4. POMACENTRUS FUSCUS, Cuv., Val., t. V, p. 432. Brun: tête et nageoires inférieures plus obscures; ventre plus clair que le dos. Rio-de-Janeiro. Û N° 2. POMACENTRUS VARIABILIS, nov. sp. (PLANCHE IL, fig. 5.) Ce poisson est d'assez petite taille; on le connait à Bahia sous le nom de Maria-Molle: il est surtout commun au marché dans le mois de février. Sa chair est assez estimée; sa couleur est brune en dessus, et cette couleur passe au jaune vers les parties inférieures du corps; on observe sur le dos, en avant de la na- geoire, une tache arrondie et noire; quelquelois le ventre est brun comme le dos. N° 3. POMACENTRUS PICTUS, nov. sp. (PLANCHE Il, fig. 1.) Diflère du précédent par sa couleur entièrement noire et sa queue dont la . partie supérieure est d’un jaune-citron. Nora. — Dans ces deux Pomacentrus, qui ne sont peut-être que des variétés l’un de l'autre, la nageoïire dorsale est formée de 12 aiguillons et de 14 rayons; la ventrale, de 2 épines dont la première courte et la seconde très forte, et de 12 rayons. Gexre HELIASIS. N° 1. HELIASIS MARGINATA, nov. sp. (PLANCHE I, fig. 1.) Longueur totale, 10 centimètres. Brun en dessus, argenté jaunâtre sur les côtés et en dessous. Nageoire dorsale formée de 11 aiguillons et de 12 rayons : elle est brune, à l'exception des trois derniers rayons qui sont blancs; la nageoire caudale est très fourchue et blanche, avec une bordure latérale d’un brun noir : ventrale blanche, formée de deux épines, dont la première fort courte, et de 11 rayons; les ventrales composées d'une épine et de 5 rayons; les pectorales longues, blanches, et formées de 11 rayons. Bahia. LA (10) GENRE EQUES. No 1, EQUES LANCEOLATUS, Linn. ( Chetodon). Eques americanus, Bloch, t. X, p. 76, pl. 347. Eques balteatus, Cuv., Val., t. V, p. 165; Edwards, pl. 210; Parra, pl. 2, fig. 2. Connu à Bahia sous le nom de Waria-Nago, à cause des bandes obliques de la tête que l’on a comparées aux lignes tatouées de la joue des nègres de la nation des Nagos, dont un grand nombre est réduit en esclavage dans cette partie du Brésil. Ce poisson se voit rarement au marché, ce qui tient peut-être à ce qu'il se putréfie d’une manière presque instantanée. Ses jolies couleurs sont assez bien représentées dans Bloch. Sa forme est tellement différente de celle des autres Chevaliers, que je ne doute pas qu'on ne l’érige par la suite en genre particulier. N° 2. EQUES ACUMINATUS, Bloch, Schneider, p. 184 (Grammistes), Seba, t. IT, pl. 26, fig. 33. Eques lineatus, Cuv., Val., t. V, p. 169. Corps d’un gris ardoisé, avec des bandes longitudinales plus obscures; la queue avec une bordure noire. Rare à Bahia. Genre HOEMULON. N° 4. HŒMULON FORMOSUS, Bloch (Anthias), pl. 323. Hemulon elegans, Ouv., Val., t. V, p. 227. Capeuna, Marer., Bras. (mais nou la figure). Forme allongée; corps d’un gris bleuâtre en dessus avec une grande tache ova- _laire noire à la base de la nageoïre caudale; sur le corps, plusieurs lignes longitu- dinales d’un jaune doré, et deux bandes semblables de même couleur, l’une au- dessus de l'œil et l’autre passant par celui-ci; les nageoires d’un jaune sale; celle de la queue obscure; intérieur de la bouche et côtés de la mandibule inférieure d’un rouge vif. Connu à Bahia sous le nom de Quatinga. Je l'ai observé de janvier à mars. No 2. HŒMULON PARE, Desmarest (Diabasis), 1° décade, Zchthyol., et Dict. cl. d'hist. nat. Acara pitanga, Margrave, p. 177. Hæmulon caudimaculatum, Guv., Val., {. V, p. 236. Ressemble sous tous les rapports de coloration au précédent, mais en diffère par sa forme beaucoup plus courte et plus ramassée. Connu à Bahia sous le nom de Carapato branco; il est bon à manger. (14) Nota. — Je rapporte à cette espèce un petit individu dans lequel les bandes longitudinales Jaunes ne sont représentées que par des séries de taches un peu obscures et très peu marquées ; la bouche n'est pas rouge. Si ce n’est pas, comme je le crois, le jeune âge du Pare, je propose de le nommer Hæmulon similis. IL vient également de Bahia. No 3. HŒMULON CANNA, Agassiz, Poissons de Spix, pl. 69; Cuv., Val., t. V, p. 233. Blanc ; sur tout le corps des lignes d’un jaune doré qui deviennent obliques vers la partie supérieure du corps ; nageoires inférieures et caudale un peu obscures. Connu également à Bahia sous le nom de Carapato branco. Fréquent au mois de janvier. No 4. HŒMULON AUROLINEATUM, Cuv., Val., t. V, p. 237. Bleu clair; de nombreuses lignes d’un jaune doré, longitudinales sur la tête, et obliques et flexueuses sur le corps; nageoires jaunes; une tache arrondie et noire à la base de la caudale. Connu à Bahia sous le nom de Carapato, qui s'applique à tous les Zæœmulons ; il est très médiocre à manger. Gexre GLYPHYSODON. N° 1. GLYPHYSODON SAXATILIS, Linn. (Chetodon). Chetodon marginatus et Mauritii, Bloch ?? : On a établi qu'il n’y avait qu’une espèce de Glyphysodon au Brésil, et dès lors on a rapporté au saxalilis tous les individus de ce genre qu'on s’y est procurés; mais je crois que lon à ainsi confondu ensemble plusieurs espèces distinctes, et je suis loin d'être assuré avec MM. Cuvier et Valenciennes, que l’on doive réunir en une espèce les Chetodon marginatus et Mauritu. Y'ai rapporté du Brésil deux Glyphysodon : Yun de Rio, à corps d’un cendré très obscur, avec le bord des écailles noir, le dessus de la tête et des handes longitudinales larges et noires : elles sont au nombre de quatre sur le corps et de deux sur la queue; l’autre de Bahia, jaune en dessus, cendré et argenté en dessous; il a sur le dos cinq bandes transversales noires dont l’une à la base de la queue. On le désigne sous le nom de Piabinha. GEexre JOHNIUS. N° 1. JOHNIUS CROUVINA, nov. sp. (PLANCHE V, fig. 1.) Longueur totale, 44 centimètres; plus grande hauteur, 11 centimètres :. Pre- mière dorsale formée de 9 aiguillons; deuxième, d’un aiguillon et de 32 rayons; (12) caudale de 17 rayons; anale d'un aiguillon et de 7 rayons; ventrale d'un ai- ouillon et de 5 rayons; pectorale de 16 rayons. Corps argenté à reflets bleus. Nageoire dorsale d'un noir ardoisé, avec une teinte rouge au milieu, dans le sens de la longueur; queue et nageoire ventrale d’un rouge obscur; nageoires pectorales hyalines et transparentes; partie postérieure du corps à reflets rouges et dorés; une tache noire et en demi-cercle derrière la base de la nageoire pectorale; œil jaune à reflets verts; queue arrondie, écailleuse. Nous avons vu ce poisson, pour la première fois, dans le rio Crixas, et depuis nous l'avons pris dans l’Araguay. Il est fort bon à manger, et les pécheurs le désignent sous le nom de Crouvina. Hs le désignent aussi sous le nom de poisson ayant deux pierres dans la tête. Quelques individus atteignent 80 centimètres de long. N° 2. JOHNIUS AMAZONICUS, nov. sp. (PLANCHE IV, fig. 1.) Longueur totale, 25 centimètres ;; plus grande largeur du corps, 6 centimètres. Première dorsale, 9 aiguillons; deuxième dorsale, un aiguillon et 34 rayons; na- geoire caudale, 17 rayons; nageoire anale, un aiguillon et 7 rayons; nageoire ventrale, un aiguillon-et 5 rayons; pectorale, 16 rayons. Ressemble beaucoup au précédent; opercule triangulaire ; la membrane de l’oper- cule se prolonge en une espèce de pointe derrière le deuxième angle de celui-ci; la queue a ses rayons du milieu plus prolongés que les autres; la tache noire sous la base de la pectorale est peu visible. De l’'Amazone. N° 3. JOHNIUS AURATUS, nov. sp. (PLANCHE IV, fig. 2.) Longueur totale, 27 centimètres; plus grande hauteur, 6 centimètres :. Pre- mière nageoire dorsale, 9 aiguiHons; deuxième dorsale, un aiguillon et 36 rayons; nageoire caudale, 17 rayons; anale, un aiguillon et 7 rayons; ventrale, un ai- guillon et 5 rayons; pectorale, 18 rayons. Ressemble encore beaucoup aux deux précédents; le corps est un peu plus haut à proportion; la teinte générale est dorée; la queue est fortement prolongée au milieu; la ligne latérale est plus courbe. De l'Ucayala. Nora — Dans ces trois espèces, la ligne latérale se prolonge jusqu’à l'extrémité de la nageoire caudale. Dans la Crouvina, les grosses dents sont assez peu nombreuses, mais fortes et coniques. Dans l'amazonicus, elles sont également assez rares, mais très aiguës. Dans l'auratus, enfin, elles sont nombreuses, épaisses et obtuses. (15 ) On peut reconnaitre ces trois espèces par les caractères suivants : MAONUNEÉE e ob ce 6 0 pile died c . . . Crouvina. Caudale | 4 un angle à l’opercule. . . . . . . Auratus. pointue À PRET È deux angles à l’opercule. . . . . Amazonicus. Gexre CHROMYS. N°1. CHROUNYS PUNCTATA ? Bloch (Labrus), pl. 295. Dorsale de 14 aiguillons et 8 rayons; caudale de 16 rayons; anale de 3 aiguil- lons et 5 rayons; pectorale de 12 rayons. Longueur totale, 10 centimètres :; plus grande longueur du corps, 4 centi- mètres 3; longueur de la pectorale, 2 centimètres . Forme ovalaire, un peu élevéé; corps d’un jaune sale devenant d’un brun clair sur le dos; yeux d’un brun rouge; une tache un peu obscure vers l'extrémité de la dorsale ; sur le corps, quatre taches arrondies noires, rangées longitudinalement ; queue piquetée de noir; ventre d'un blanc jaunâtre ; la pectorale un peu allongée. Ce poisson a été trouvé dans le Tocantins; il est connu sous le nom de Carao do corgo. No 2. CHROMYS UNIPUNCTATA , nov. sp. (PLANCHE VII, fig. 2.) Dorsale de 13 aiguillons et 11 rayons; caudale de 16 rayons; anale de 3 ai- guillons et de 7 rayons; ventrale d’un aiguillon et de 5 rayons; pectorale de 13 rayons. Longueur totale, 10 centimètres : gueur de la pectorale, 2 centimètres Ressemble beaucoup au précédent; d’un jaune sale devenant d’un brun clair sur le dos ; une seule tache arrondie et noire de chaque côté du corps; queue pointillée de noir. Du rio Paraguassu, dans la province de Bahia. plus grande hauteur, 3 centimètres; lon- 2 1 3. N° 3. CHROMYS UNIMACULATA, nov. sp. (PLANCHE VIL fig. 2.) Dorsale de 16 aiguillons et de 10 rayons; caudale de 16 rayons; anale de 3 aiguillons et de 8 rayons; ventrale d’un aiguillon et de 5 rayons; pectorale de 14 rayons. Longueur totale, 16 centimètres ;. plus grande hauteur, 5 centimètres 5; lon gueur de la pectorale, # centimètres. Corps ovalaire, mais très élevé au-dessus des yeux. Une grande tache obscure et arrondie de chaque côté, vers le milieu du corps; queue pointillée de noir; nageoires ventrales prolongées; les premiers rayons ayant 4 centimètres x. (14) Je n’ai pas de dessin de ce poisson fait sur le frais; mais il paraît avoir été d’un jaune sale, probablement brun sur le dos. Il vient des eaux douces des environs de Rio-de-Janeiro. N° 4. CHROMYS OBSCURA, nov. sp. (PLANCHE VI, fig. 3.) Dorsale de 14 épines et 12 rayons; caudale de 16 rayons; anale de 3 épines et 8 rayons; ventrales d'une épine et 5 rayons; pectorales de 14 rayons. Longueur totale, 14 centimètres; plus grande hauteur, 7 centimètres; lon- gueur de la pectorale, 3 centimètres 3. Corps élevé, paraissant avoir été entièrement d’un brun chocolat; la dorsale et la ventrale grandes et se prolongeant en arrière; la caudale assez longue et ayant des lignes transversales sous la ventrale de 3 centimètres de long. Du rio Paraguassu (province de Bahia). N° 5. CHROMYS OBLONGA, nov. sp. Dorsale de 15 aiguillons et de 8 rayons; caudale de 15 rayons; anale de 7 aiguillons et de 7 rayons; ventrale d’un aiguillon et de 5 rayons; pectorales.…. Longueur totale, 12 centimètres :; plus grande hauteur, # centimètres. Cette espèce est remarquable par la forme très allongée de son corps, qui s'élève au-dessus de la tête, puis se prolonge de hauteur égale jusque vers les trois quarts postérieurs du corps. Je n’ai rapporté qu'un individu, dans le plus mauvais état, de cette espèce; il n’a plus ni écailles, ni nageoires pectorales. On le trouve dans le Tocantins (pro- vince de Goyaz). N° 6. CHROMYS PROXIMA, nov: sp. (PLANCHE VII, fig. 1.) Dorsale de 16 aiguillons et de 12 rayons; caudale de 15 rayons; anale de 3 aiguillons et de 7 rayons; ventrales d’un aiguillon et de 5 rayons; pectorales de 14 rayons. Longueur totale, 18 centimètres; plus grande hauteur, 6 centimètres ?; lon gueur de la pectorale, 6 centimètres ?; celle de la ventrale, 5 centimètres. Ressemble beaucoup à l'unimaculata, mais s’en distingue par le corps plus ova- laire et beaucoup moins élevé au-dessus des yeux; la tache obscure des côtés est située plus en avant; les pectorales sont beaucoup plus longues ainsi que les ventrales; la dorsale est aussi plus prolongée en arrière, et la queue ne semble pas avoir été piquetée de noir. Le corps paraït avoir été d’un jaune sale, probablement brun sur le dos, et le ventre blanchätre. C4} ) Ce poisson vient d’un lac près de l'Ucayale, dans la mission de Sarayacu, au Pérou. Il paraît voisin du Centrarchus cycla de Schomb. (Poissons de la Guyane, t. IL pl. 11), mais en diffère par la forme des pectorales, etc. N° 7. CHROMYS UCAYALENSIS, nov. sp. (PLANCHE VI, fig. 2. Dorsale de 11 aiguillons et de 13 rayons; caudale de 14 rayons; anale de 3 très forts aiguillons et de 10 rayons; ventrale d’un aiguillon et de 5 rayons; pectorale de 13 rayons. Longueur totale, 20 centimètres; plus grande hauteur, 8 centimètres; longueur de la pectorale, 7 centimètres :; de la ventrale, 4 centimètres +. Corps de forme ovalaire, couvert de grandes écailles ; il semble avoir été doré et éclatant avec le dos obscur ; les nageoires dorsales et ventrales sont couvertes de taches obscures et violettes qui forment des sortes de bandes obliques. Cette espèce est remarquable par la très grande longueur des nageoires pecto- rales et ventrales. Elle vient de Sarayacu (Pérou). N° 8. CHROMYS UNIOCELLATA, nov. sp. (PLANCHE VI, fig. 1.) Dorsale de 15 aiguillons et de 10 rayons; caudale de 19 rayons; anale de 3 aiguillons et de 7 rayons; ventrale d’un aiguillon et de 5 rayons; pectorale de 15 rayons. Longueur totale, 17 centimètres; plus grande hauteur, 6 centimètres +; lon- gueur de la pectorale, 6 centimètres ; longueur de la ventrale, également 6 centi- mètres. Corps de forme ovalaire, un peu allongé; écailles grandes; couleur de l'animal conservé dans la liqueur, d’un brun chocolat obscur avec une tache ocellée sur le dos à la base de la nageoire dorsale; le ventre paraît avoir été plus clair et les opercules dorés. Du rio Ucayale, mission de Sarayacu. N° 9. CHROMYS APPENDICULATA, nov. sp. (PLANCHE VIL, fig. 3.) Dorsale de 15 aiguillons et de 12 rayons; caudale de 15 rayons; anale de 8 aiguillons et de 13 rayons; ventrale de 5 rayons et d’un aiguillon; pectorales de 12 rayons. Longueur totale, 18 centimètres; plus grande hauteur, 8 centimètres; longueur de la pectorale, 5 centimètres ; longueur de la ventrale, 7 centimètres :. Le corps est très élevé en proportion de la longueur ; les nageoires dorsales et (16) ventrales sont très prolongées en arrière; la caudale est aussi longue; la pecto- rale plus courte que dans l'espèce précédente, mais la ventrale ayant son premier rayon prolongé en filet. Le corps est d'un brun chocolat, mais il semble avoir été varié d’une nuance plus claire. De l’Ucayale (Pérou). No 10. CHROMYS OCELLATA, Spix (Lobotes), pl. 68. Cychla rubro ocellata? Schomb. (Fishes of Guyana), t. IH, pl. 10. Ressemble beaucoup à l’uniocellata, mais en diffère par sa forme beaucoup plus allongée; ses nageoires dorsales et pectorales moins prolongées en arrière; la ventrale également beaucoup moins prolongée. Les taches ocellées de la dorsale varient pour le nombre et la forme, mais elles manquent entièrement dans l'uniocellata. De l'Amazone et de l'Ucayale. No 11. CHROMYS LAPIDIFERA, nov. sp. (PLANCHE VI, fig 1.) Longueur totale, 19 centimètres; plus grande hauteur, 5 centimètres. Dorsale de 13 épines et de 11 rayons prolongés; caudale grande, à rayons dif- ficiles à distinguer, mais paraissant au nombre de 15 à 16; anale de 6 rayons prolongés et de 3 épines; ventrales de 6 rayons; pectorales prolongées de 15 rayons; tête très élevée et très bombée derrière les yeux; bouche un peu prostrastile. J'ai fait, sur l’'Araguay, le dessin de ce poisson connu des pêcheurs sous le nom de Wacara, et qui ressemble à quelques espèces du genre Cycla. I est court, épais, à très grosse tête, et sa forme rappelle celle de certains Siluroïdes du genre Hypostome. Sa couleur est verte, avec cinq larges bandes plus foncées sur le dos: le ventre est blanc; les côtés de la tête sont jaunes et le dessous orange; devant les yeux on voit deux traits obliques et bleus; la nageoire dorsale est grande, bordée en dessus de rouge, et présente vers la partie postérieure une tache noire; toutes les nageoires sont obscures. Ce poisson a été pris dans la grande cascade de l’Araguay (Caæoeira grande). I porte à terre une grande quantité de pierres de la grosseur du bout du doigt, et en forme un lit sur lequel il dépose ses œufs, qui ressemblent, par leur forme et leur couleur, à la graine de moutarde. Il porte ces pierres une à une dans la bouche. = 1 = No 12. CHROMYS?? ACORA, nov. sp. (PLANCHE IX, fig. 1.) J'ai fait, sur l'Araguay, le dessin d’un joli petit poisson que je ne rapporte à ce genre que provisoirement. Il a le corps haut et les nageoires dorsales et pec- iorales prolongées en longues pointes, ce qui lui donne un peu la forme d’un Squamipenne. Le corps est blanc, orné de taches transversales violettes; une bande oblique noire commence derrière l'œil et va rejoindre la nageoire dorsale; une tache transversale et noire se voit à la base de la nageoïre caudale; celle-ci est jaune avec deux bandes transversales brunes dont l’une est terminale; la nageoire anale est bordée de brun orangé et présente une large tache d’un noir violet. Ce poisson, qui constitue sans doute un nouveau genre, vient des lacs de l’Ara- guay. Il vit sur la surface de l’eau, au milieu des Hautes herbes, et reste couché sur le flanc; lorsqu'il est inquiété, il s’élance en l'air par sauts prolongés. Les sauvages le désignent sous le nom d’Acora. N° 13. CHROMYS?? FASCIATA, nov. sp. (PLANCHE IX, fig. 2.) Je n’ai encore rapporté de cette espèce de l’Araguay qu’un dessin très impar- fait, les individus ayant été perdus avec presque toutes nos collections de ces parties. Ce poisson a encore le faciès d’un Squamipenne; il a une forme haute et com- primée, avec les nageoires dorsales et pectorales prolongées. Il est d’un jaune clair, couvert de points bruns et ayant six bandes transversales noirâtres ; les na- geoires sont variées de cette couleur. Gexre CYCLA. N° 4, CYCLA TOUCOUNARAI, nov. sp. (PLANCHE X, fig. 1.) Longueur totale, 35 centimètres; plus grande hauteur du corps, 10 centimètres; nageoires pectorales, 7 centimètres ; nageoires ventrales, 7 centimètres de long. Nagcoire dorsale de 15 aiguillons et de 17 rayons; caudale de 17 rayons; anale de 2 aiguillons et de 11 rayons; ventrales de 1 aiguillon et de 5 rayons; pectorales de 14 rayons. Le corps est couvert d’écailles assez grandes pour le genre; on en compte de 72 à 15 par ligne longitudinale. La couleur générale est brune, passant au jaune vers la partie inférieure des flancs, et au blanc sur le ventre; en dessus on remarque quatre larges bandes 3 (18 transversales noires qui s'étendent jusqu'aux deux tiers de la hauteur du poisson, et sur la base de la nageoire caudale une grande tache ocellée noire, entourée d'un cercle jaune vif. Les yeux sont de cette dernière couleur. Les membranes de la mâchoire inférieure et de l’opercule sont roses. Les nageoires supérieures sont nuancées de jaune ; l’anale est piquetée de rouge et de noir; la queue a deux zones longitudinales obscures. Nous avons trouvé, pour la première fois, ce poisson dans le lac des Perles de la province de Goyaz, puis nous l'avons retrouvé dans le Tocantins, et enfin dans l'Amazone. Îl est partout connu sous le nom de Toucounarai. Les Chambioas de l'Araguay lui donnent le nom de Æini-teray. Sa chair est fort bonne, et il atteint quelquefois Le double de la longueur que nous venons d'indiquer. Ce n'est qu'avec doute que j'établis ce poisson comme une espèce nouvelle, car il est certainement très voisin du Cicla monoculus, Spix (Poissons du Brésil, pl. 63), mais en diffère par l'absence constante des taches du ventre; ce que je puis assurer, en ayant vu une immense quantité d'individus. Il paraît aussi excessive- ment voisin du Cychla Flavo-maculata de Schomb. (Fishes of Guyana, pl. 6), mais en diffère par l'absence de points jaunes sur le corps, la coloration, etc., etc. IT est cependant possible que toutes ces espèces doivent être réunies en une seule. Enfin le Sparus saxatilis de Linné, dont Bloch a fait une Perca (pl. 309), semble encore être très voisin de notre poisson : c’est le Paon de l'Encyclo- pédie méthodique, pl. 48, fig. 184. N° 2. CYCLA MULTIFASCIATA, rov. sp. (PLANCHE X, fig. 2.) Longueur totale, 14 centimètres; plus grande hauteur, 2 centimètres :. Je décris ce poisson sur le dessin d’un individu que nous avons trouvé dans un des affluents de l'Ucayale. Il ressemble beaucoup au Toucounarai, mais en diffère par sa-forme beaucoup plus allongée et ses bandes, qui sont obliques et au nombre de onze; le dessus de la tête est noir, les côtés verts, le dessous blanc; le corps est vert et les bandes noires ; le ventre est blanc, les nageoires vertes; une tache ocellée comme dans le Toucounarai. De l’Ucayale (Pérou). N° 3. CYCLA CONIBOS, nov. sp. (PLANCHE X, fig. 3.) Corps très allongé; longueur totale, 12 centimètres; plus grande hauteur, 2 cen- timètres. Ressemble beaucoup aux précédents, et a encore la tache ocellée; corps vert à sept bandes obliques et noires; les nageoires jaunes, les ventrales blanches (19) de même que le ventre; la queue échancrée et ayant quatre bandes transversales obscures. De l'Ucayale. N° 4. CYCLA LABRINA, Spix, Poissons du Brésil, pl. 43; Schomb., Fishes of Guyana, t. H, pl. 3. La tache de la base de la queue disparait quelquefois. De l'Amazone. N° 5. CYCLA LACUSTRIS, nov. sp. (PLANCIIE VII, fig, 3.) Longueur totale, 16 centimètres; plus grande hauteur, 2 centimètres 1. Nageoire dorsale formée de 18 épines et de 13 rayons; elle est piquetée de violet à sa base et offre souvent une large tache arrondie, de même couleur, vers son milieu; nageoire caudale de 16 rayons; anale de 2 épines et de 9 rayons; ventrale de 5 rayons; pectorale de 16 rayons. Conservé dans l’esprit-de-vin, tout le corps paraît d’un brun lilas, le ventre châtain ; le dos piqueté longitudinalement de brun; une tache ocellée noire à la base de la queue. Du Dique, ou étang près de Bahia. Fauze pes SQUAMIPENNES. Gexre CHETODON. N° 1. CHETODON STRIATUS , ‘Linné; Seba, t. ILE, pl. 25, fig. 9; Bloch, pl. 205, fig. 1; Encyclop., pl. 37, fig. 177; Cuv., Val., t. VIT, p. 10. À Bahia; observé en septembre, janvier et mars. Genre HOLACANTHUS. N° 1. HOLACANTHAUS TRICOLOR, Bloch (Chetodon), pl. 426; Cuv., Val., t. VIF, p. 162. D'un beau jaune; manteau d’un noir de velours; nageoires dorsale et anale bordées de rouge; épine du préopercule de cette dernière couleur, Commun à Bahia dans les mois de septembre, novembre et mars. Il est connu sous le nom de Soldado. No 2. HOLACANTHUS FORMOSUS, nov. sp. (PLANCHE XI, fig. 2.) Corps d’un brun violet, avec la queue, le devant de la tête, la partie antérieure du ventre, les nageoires caudales, pectorales et ventrales d’un jaune brillant. Sur ( 20 ) la tête, une large bande transversale noire, bordée de bleu, qui traverse les yeux; sur le corps, quatre bandes transversales bleues, dont la première est située un peu en avant de la moitié du corps et les trois autres en arrière. La nageoire dor- sale est, dans la partie non prolongée, rouge, finement bordée de bleu ; la partie prolongée est d’un bleu obscur, avec sa pointe rouge; l’anale également d’un bleu obscur. La dorsale de 8 épines et de 25 rayons; la caudale de 20 rayons; ventrales de 2 épines et 21 rayons; anale formée d’une épine et de 5 rayons; pectorales de 15 rayons. Longueur totale, 19 centimètres; plus grande hauteur, 7 centimètres 3; lon- gueur de la pectorale, # centimètres. Corps ovalaire; queue échancrée. J'ai observé ce joli poisson à Bahia, dans les mois d'octobre, de novembre, de janvier et de mars. GExre POMACANTHUS. N° 4. POMACANTHUS CINGULATUS, Cuv., Val., t. VIF, p. 210. Pomacanthus lutescens, Bon., Encyclop., p. 182. Pomacanthe jaunûtre, Lacép., t. IV, p. 518. Gris, avec une bande étroite transversale et blanche; une semblable à la base de la nageoire caudale, qui est aussi terminée par du blanc; devant de la tête marron; une bande jaune sur la bouche. Confondu à Bahia avec toute la famille des Chetodons sous le nom de Barberro; de même que tous ses congénères, il est assez mauvais à mañger. N° 2. POMACANTHUS ARCUATUS, Linné (Chetodon) ; Bloch, pl. 201, fig. 2; Bon., Encyclop., p. 44, fig. 169. Commun à Bahia, en octobre et novembre. Nora. — Le jeune âge n’a pas les nageoires dorsale et anale prolongtes. N° 3. POMACANTHUS QUINQUECINCTUS, Cuv., Val., t. VIT, p. 210; Margrave, livr. 4, p. 178; Seba, t. IL, pl: 25, fig. 5. Diffère du précédent par sa couleur d’un noir verdâtre, le liséré jaune qui orne les écailles du milieu du corps, et la forme de la nageoire anale dont le pro- longement se termine non en pointe, mais d’une manière arrondie. Genre EPHIPPUS. Ne 4. EPHIPPUS GIGAS, Cuv., Val., t. VIE, p. 121; Agassiz, Poissons de Spix, pl. 61. Habite Bahia. (21) N° 2. EPHIPPUS FABER, Linn., Cuv., Val., t. VIE, p. 113. A Cette espèce semble varier, probablement suivant l’âge, quant à la forme des nageoires dorsale et anale, qui sont quelquefois échancrées et prolongées en pointes. Habite toute la côte du Brésil. Gevre PLATAXOÏDES, nov. gen. Point de dents au palais; celles de la mâchoire supérieure au nombre de neuf de chaque côté, assez fortes et aiguës; celles de la mâchoire inférieure fines ; de chaque côté, et en avant, une grande et arquée à cette même mâchoire. Corps très élevé, très comprimé. Dorsale et ventrale munies de longs filets prolongés. Ce genre vient à côté de celui de Platax. Ne 1. PLATAXOÏDES DUMERILII, nov. sp. (PLANCHE XI, fig. 3.) Longueur totale, 6 centimètres :; plus grande hauteur, 4 centimètres +; longueur du prolongement de la dorsale, 5 centimètres; longueur du prolongement de la ventrale, 7 centimètres +. Corps haut, très aplati, argenté. Dorsale unique formée de 10 épines suivies de 2 rayons non prolongés et de 21 autres dont les premiers prolongés en filaments très longs, et les suivants allant toujours en diminuant avec la queue; la caudale arrondie, de 16 rayons; l’anale de 6 épines et de 24 rayons branchus. Les trois nageoires dont nous venons de parler sont obscures, avec des bandes transversales claires ; la caudale en a 4; la ventrale est formée d’une forte épine et de 5 rayons dont les deux premiers ont un prolongement plus long que le corps entier; les pectorales, assez courtes, de 9 rayons. Tout le corps couvert d’écailles assez grandes. Trouvé au Para. Fuuze pes SPAROÏDES. Genre SARGUS. N° 1. SARGUS UNIMACULATUS, Bloch (Perca), pl. 308, fig. 1. Spare salin, Lacép., t. IV, p. 136. D'un bleu clair, avec des lignes longitudinales dorées; tête brune ainsi que les nageoires ; une tache noire grande et arrondie au-dessus de la pectorale. Rio-de-Janeiro. Fuuzze pes MENIDES. Genre GERRES. No 1. GERRES PLUMIERI, Cuv., Val., t. V, pl. 167, p. 56. Je ne suis pas bien certain que ce Gerres soit le Plumieri, car il diffère de la figure que je viens de citer par l'absence de petites zones longitudinales. Il est entièrement d'un gris blanc, avec la tête et la nageoire dorsale un peu jaunätres ; œil d’un jaune clair. Bahia. Fauue nes SCOMBÉROÏDES. Genre CARANX. N° 1. CARANX PISQUETUS, Cuv., Val., t. IX, p. 97. En dessus, d’un beau bleu clair; ventre argenté; nageoires caudale et pecto— rales jaunes. Connu à Bahia sous le nom de Solteira; il est également commun à Rio-de- Janeiro. Il est estimé comme nourriture. N° 2. CARANX FALLAX, Cuv., Val., ©. IX, p. 95 Guara tereba, Margrave, Brasil., livr. 4, p. 172. Différe du précédent par son corps beaucoup plus haut, etc. Il est en dessus d’un bleu violet; les flancs et les nageoires jaunes et le ventre blanc. Be Rio-de-Janeiro. | Nota. — On trouve encore à Bahia deux autres espèces que j'ai négligé d’en rapporter ; ce sont : N 3. CARANX GUARAPUCU, Margrave, livr. 4, p. 179. Connu sous le nom de Cavalho; c’est le meilleur et le plus estimé des poissons de Bahia. N° 4. CARANX BONITO. Curvela pinima, Margrave, p. 150. Grand et beau poisson connu à Bahia sous le nom de Bonilo, mais dont la chair n’est nullement estimée. (=) Gexre TRACHURUS. No 1. TRACHURUS TRACHURUS, Lacép. (Caranx), {. ILE, p. 62. Scomber trachurus, Linn., Bloch., pl. 56. Corps bleu, à reflets verts très brillants; dessous du corps argenté, à reflets irisés ; yeux blancs et argentés. Connu à Bahia sous le nom de Chicharro. Gexre CYBIUM. N° 1. CYBIUM REGALE, Bloch (Scomber), pl. 335. Corororoca, Margrave, livr. 4, p. 179. Atteint jusqu'à 66 centimètres de long; blanc argenté, avec le dos d’un gris bleu. Se mange. A Bahia; il est fort estimé et porte encore le nom de Sororoca. Gexre SERRIOLA. N° 1: SERRIOLA CCSMOPOLITA, Bloch (Scomber); Cuv., Val., t. IX; Boite Cette espèce est très remarquable par l'extrême éclat de ses reflets argentés. La partie supérieure du corps est d’un bleu changeant au vert et au bronze; les flancs et le ventre sont d’un blanc d'argent très vif; les nageoires jaunes. Ce poisson, connu à Bahia sous le nom de Garapdo, est commun au mois de février. Il est fort bon à manger. GExre TRACHYNOTUS. N° 1. TRACHYNOTUS GLAUCUS, Bloch (Chetodon), pl. 210. Bien figuré dans Bloch. Rio-de-Janeiro. Gexre ARGYREIOSUS. N° 1. ARGYREIOSUS VOMER, Linn. (Zeus), Mus. Ad. Fr., pl. 31, fig. 9. Entièrement argenté. Fort commun au marché de Bahia et à celui de Rio. Il est peu estimé. On le désigne sous le nom de Galo. Nora. — Je crois que plusieurs espèces sont confondues par les ichthyologistes. Margrave en figure deux, et le mien diffère de l’un et de l’autre, mais il est absolument semblable à celui de. Spix ( Poissons du Brésil, pl. 58); je crois qu'il doit constituer une espèce distincte que je propose d'appeler Argyreiosus Spirü, car ce ne peut être par suite d'accidents, comme le (24) pensent Cuvier et M. Valenciennes , que ces individus ont une partie de leurs nageoires tron- quées, puisque j'en ai vu des milliers tous semblab'es. Mon espèce est reconnaissable à la grande brièéveté de la deuxième dorsale, et par la première, qui n'a nullement de prolongement. Gexre TRICHIURUS. N° 1. TRICHIURUS LEPTURUS, Linn., Syst. nat. Trichiurus lepturus, Bloch, part. 5, pl. 56; Lacép., t. IF, p. 186. Entièrement argenté. De Rio-de-Janeiro. Fame pes TEUTHYES. GExre ACANTHURUS. N° 1. ACANTHURUS BAHIANUS, nov. sp. (PLANCHE XI, fig. 1.) Longueur totale, 11 centimètres; plus grande hauteur, 5 centimètres !; 14 épines et 22 rayons branchus à la dorsale; 15 rayons à la caudale ; 3 épines et 20 rayons à l’anale; une épine et 5 rayons à la ventrale; 18 rayons à la pectorale. Corps ovalaire, oblong ; la pectorale et la ventrale prolongées en pointe; la queue coupée carrément. Brun; de chaque côté du ventre une longue tache blanche et irrégulière qui s'étend sur les joues, où elle prend une nuance gris bleu; queue bordée en arrière de jaune; yeux jaunes entourés de bleu et bordés d’un cercle rouge. Ce poisson laisse échapper par la plaque de la queue une matière liquide et infecte, ce qui fait que l’on arrache cette partie avant de le manger; on lui coupe également la tête. FH est commun au marché de Bahia dans les mois de février et de mars, et on le désigne sous le nom de Barbeiro, qui signifie barbier. Cette appellation vient de ce que l’on compare sa plaque caudale à un rasoir. N° 2. ACANTHURUS CHIRURGICUS, Bloch (Chetodon), pl. 208; Cuv., Val., t. X, p- 168. D'un jaune olivâtre. Corps avec trois bandes transversales brunes ; nageoires dorsale et anale finement bordées de noir; œil bleu. Une variété n’a aucune bande transversale. Bahia, surtout au mois de novembre; connu également, et de même que tous les Acanthurus, sous le nom de Barbeiro. (%5) N° 3. ACANTHURUS PHLEBOTOMUS, Cuv., Val., tt. X, p. 176. D'un bleu olivâtre; dorsale se terminant supérieurement par une nuance rouge; queue bordée en arrière de jaune; yeux jaunes. Nora. — Je rapporte à cette espèce, comme jeune âge, un tout petit individu à nuance brune et couvert de petits traits longitudinaux interrompus. Il ressemble beaucoup au Moïraud de l'Encyclopédie, pl. 45,f. 171; mais ce dernier est, dit-on ,. de la mer Rouge et n’a pas les petites lignes. N° 4. ACANTHURUS CÆRULEUS? Bloch (Chetodon); Cuv., Val., t. X, p. 179. (PLANCHE XIE, fig. 4.) Violet ; nageoires dorsale et ventrale d’un beau bleu, ainsi que les yeux. Se trouve à Bahia presque toute l’année, et surtout de septembre à mars. Nora.— Les auteurs donnent en général au Cæruleus de petites lignes irrégulières sur le corps et une coloration différente de celle que je viens d'indiquer, I! serait possible que plusieurs espèces fussent confondues ; dans ce cas, je propose pour la mienne le nom d’Acanthurus vio- laceus. Fwuze es MUGILOÏDES. Genre MUGIL. N° 4. MUGIL LIZA, Cuv., Val., t. IIT, p. 86. Parati? Pison, p. 71. C'est une grande espèce assez commune au marché de Rio-de-Janeiro. N° 2. MUGIL BRASILIENSIS, Spix, Poissons du Brésil, pl. 72. De Rio-de-Janeiro. Fame pes GOBIOIÏDES. Gexre BLENIUS. N° 1. BLENIUS PILICORNIS, Cuv., Val., t, XI, p. 254. Entièrement d'un brun obscur, légèrement marbré de noir, surtout sur-la queue; nageoires d’un cendré obscur. Rio-de-Janeiro. (2%) Genre CLINUS. N° 1. CLINUS PECTINIFER, Cuv., Val., t. XE, p. 374. Clinus pectinifer, Guérin, Icon. reg. anim., pl. 38, fig. 2. D'un brun violet; corps couvert de taches irrégulières et serrées, d’un vert jaune; queue claire, avec trois bandes transversales brunes; nageoires pectorales avec des bandes semblables, les autres nageoires d’un cendré obscur; une tache noire arrondie et assez grande sur l’opercule, derrière l'œil; ventre lilas. De Rio-de-Janeiro. N° 2. CLINUS FASCIATUS, nov. sp. (PLANCHE XII, fig. 2. Ressemble pour la forme au pectinifer, et a une tache semblable à l’opercule. Le corps est d’un brun clair avec quatre larges bandes transversales d’un brun très obscur; l’opercule, la gorge, la partie inférieure de la tête et la moitié anté- rieure du dessous du corps sont d’un beau rouge vif; les nageoires anale et ven- trale sont de cette même couleur. De Rio-de-Janeiro. GENRE GOBIUS. N° 1. GOBIUS MARTINICUS, Cuv., Val., t. XII, p. 105. Cette espèce, qui a été primitivement observée à la Martinique, se retrouve au Brésil : je l’ai rapportée de Bahia. Fuuze nes MALTHÉES. Genre MALTHEA. N° 4. MALTHEA GUACUCUJA, Margrave, Brasil, p. 143. Malthea longirostre, Cuv., Val., t. XIE, p. 450. Bahia. N° 2. MALTHEA NOTATA, Cuv., Val., t. XII, p. 453. (PLANCHE XI, fig. 3.) Bahia. (27) Face nes BATRACHOÏDES. Gexre BATRACHUS. Ne 1. BATRACHUS PACAMO, Margrave, Brasil. Batrachus cryptocentrus, Cuv., Val., t. XIT, p. 185. Ce poisson est encore connu à Bahia sous le nom de Pocomon. Sa couleur est un brun marbré de noir. Il est seulement mangé par les pauvres ou les es- claves. Il est assez commun vers le mois de décembre. Fuuue nes LABROIÏDES. Genre COSSYPHUS. N° 1. COSSYPHUS VERRES, Bloch (Lutjanus), pl. 255. Bodian, Lacép., CNED 270: Aipimixira, Margrave, p. 145. Cossyphus bodianus, Cuv., Val., t. XIIL, p. 110. Cette espèce varie beaucoup pour la couleur. Tantôt elle est d’un jaune orange avec la tête violette; cette dernière couleur s'étend sur le dos dans plus de la moitié de la longueur du corps et couvre la nageoire dorsale, à l'exception des derniers rayons qui sont de la couleur générale; nageoires pectorales jaunes; ventrales et anale obscures. Tantôt tout ce qui est violet dans le précédent devient d’un beau rouge carmin, et le dessous du corps est rose; la partie postérieure de la dorsale, le dessus de l’espace qui s'étend entre elle et la queue, et cette dernière, sont d’un beau jaune. Une tache noire sur la partie supérieure de l'extrémité de la pectorale. Ces deux variétés forment peut-être deux espèces distinctes; mais les formes étant les mêmes, j'ai cru devoir provisoirement les réunir. ® De Bahia et de Rio-de-Janeiro. Genre JULIS. N° 1. JULIS DIMIDIATUS, Agassiz; Poissons, Spix, pl. 53; Cuv., Val., t. XIIL, p. 407. Labrus cyanocephalus? Bloch, t. VII, pl. 286. En dessus, d’un bleu foncé; dessous, d’un bleu clair; opercule, nageoires pec- torales et extrémité de la queue cuivrés; une bande oblique et sinueuse jaune s'étend de l'arrière de la tête jusqu’à l'œil; nageoires dorsales et ventrales avec une faible bordure rouge. (28 ) Connu à Bahia sous le nom de Papagaio (perroquet), qui s'applique également à toutes les Girelles. Je l'ai observé de décembre à mars. Les Julis sont peu recherchés pour la table. N° 2. JULIS CROTAPHUS, Cuv., Val., t. XII, p. 395. Les couleurs de cette espèce sont très belles, mais extrêmement fugaces. Le corps est d’un joli bleu clair, nuancé de rose et de vert clair; la tête est marbrée de rose et de vert, avec une tache irrégulière d’un beau bleu derrière l'œil; la mandibule inférieure est jaune et la gorge blanche. La nageoire dorsale est verte, bordée de rose, et au milieu de l’espace qui s'étend entre chaque épine on voit une tache ovalaire allongée et blanche, au centre de laquelle se détache un point rouge; l’anale est d’un vert clair, avec la base rose : cette dernière couleur est bordée d’un trait arqué et bleu; nageoire caudale verte avec la base rose. On voit que c’est à tort que l’on a donné à cette jolie espèce le nom de Girelle aux tempes noires. De Rio et de Bahia. N° 3. JULIS GARNOTI, Cuv., Val., t. XILIL, p. 390. Corps d’un gris café, brun en dessus; sur la tête trois bandes obliques bleues; mandibule inférieure couleur de chair, avec des taches bleues; sous les pecto- rales deux taches allongées et obliques peu marquées et bleues; partie postérieure du corps et nageoire caudale bleuâtre ; nageoires dorsale et anale d’un bleu clair, avec deux bandes longitudinales brunes. Rio-de-Janeiro. GExre XYRICHTHYS. N° 1. XYRICHTHYS SPLENDENS. (PLANCHE V, fig. 2.) Longueur totale, 15 centimètres, dont la queue en comprend 2 !; plus grande hauteur, 4 centimètres. é Nageoire dorsale divisée en deux : la première de 2 rayons; la deuxième de 20 rayons; la caudale de 12 rayons; l’anale de 3 aiguillons et de 13 rayons; ventrales, d’un aiguillon et de 5 rayons, dont les deux premiers prolongés en un long filet; pectorales de 11 rayons. Écailles grandes; ligne latérale marquée par une série de petits rameaux lon- gitudinaux. Les couleurs de ce poisson sont des plus vives : le fond est d’un beau vert bril- lant, avec les flancs pourpres et le ventre bleu varié de violet; la tête présente (29 ) sept ou huit lignes transversales jaunes dont les entre-deux sont souvent bleus; la dorsale est bordée de rouge; les pectorales sont orangées; l’anale est bleue, piquetée de brun et-terminée par du vert; la queue est de cette dernière couleur, devenant jaunâtre vers l'extrémité. De chaque côté du corps, vers le milieu de la longueur, mais au-dessus de la ligne moyenne, on voit une tache allongée et noire; les yeux jaunes, bordés de rouge. De Bahia; vu au marché en mars 1849. Nora.—Cette jolie espèce a la tête moins bombée au-dessus des yeux que la plupart des autres de ce genre; ses joues sont nues; par sa (ache noire latérale, elle se rapproche du Xyrichthys umiocellatus de Spix, pl. 45; mais elle en diffère par la dorsale séparée en deux et par la tache elle-même, qui, dans cette espèce, est située, non sur le corps, mais sur la nageoire dorsale. Gexre MALACANTHUS. N° 4. MALACANTHUS PLUMIERI, Bloch (Coryphæna), pl. 175; Guv., Val., t. XII, p. 319. Ce poisson atteint 60 centimètres de long. Il est en dessus d’un brun châtain, qui devient presque blanc sous le ventre; tête avec des lignes longitudinales, devant les yeux, alternativement bleues et jaunes ; la base de la nageoïre caudale noire, avec les rayons latéraux d’un brun rouge; nageoires d’un bleu clair; la dorsale, avec une fine bordure jaune ; la ventrale, avec une semblable, mais bleue. Cette espèce parait à Bahia vers le mois de février, et devient commune en mars. Genre LABRUS. N° 1. LABRUS RADIANS, Cuv., Val., t. XITE, p. 207. Pudiano verde? Margrave, livr. 4, p. 146. Cette espèce varie beaucoup pour la couleur, ou du moins je lui rapporte des individus de nuances fort différentes. Les uns sont d’un joli vert varié de rose, surtout sur la tête; le ventre est jaune et la nageoire dorsale rose. Les autres sont bruns variés de plus obscur; le ventre d’un blanc rose, avec des marbrures rouges; nageoires dorsales et inférieures lie de vin; une tache allongée bleue en arrière de l’opercule et qui s'étend derrière la nageoire pectorale. Commun au marché de Bahia dans les mois de février et de mars. On le désigne sous le nom de Bodian, d’où dérive celui de Pudiano. (30 ) Faue Es FISTULAIRES. Gexre AULASTOMA. N° 1. AULASTOME MARGRAVILI, nov. sp. (PLANCHE IX, fig. 3.) Longueur totale, 87 centimètres, sur lesquels la queue en occupe 4 et son filet 18; tête de 22 centimètres de longueur; nageoire dorsale de 14 rayons, dont 7 de chaque côté du filet; l’anale, opposée exactement à la dorsale, est de 14 rayons ; les ventrales, petites, de 6 rayons; les pectorales, plus grandes que les ventrales, de 14 rayons. Tout le poisson est d’un vert-olive, avec de nombreuses taches arrondies et bleues. Sur le corps, quelques lignes longitudinales bleues, dont une bien marquée de chaque côté. Le ventre est aussi en général nuancé de cette dernière cou— leur; les yeux sont châtains. J'ai observé ce poisson plusieurs fois tant au marché de Rio qu’à celui de Bahia. Dans ce dernier port, il est désigné sous le nom d’Aguldo bandeira. A est assez estimé pour la table. Cette espèce me paraît être le Petimbuaaba de Margrave, Brasil., p. 148 (Pison, p. 62). C’est une espèce voisine, mais bien distincte du Fistularia tabacaria, Linn., Bloch, pl. 387. (3) Orore nes MALACOPTÉRYGIENS. Fe oes SILUROÏDES. Genre BAGRUS. Tous les Bagres que j'ai rapportés rentrent dans la division à six barbillons. PREMIÈRE DIVISION. Espèces ayant un casque sur la nuque. N° 1. BAGRUS VALENCIENNEÏ, nov. sp. LANCHE XII, fig. 1.) Longueur totale, 1 mêtre 6 centimètres; plus grande ner 18 centimètres; plus grande hauteur, 21 centimètres. La tête a un casque coupé droit en arrière et couvert de gros tubercules dis- posés un peu en rayons; sur la nuque, on voit un autre casque peu arrondi, échancré en arrière et également couvert de tubercules. Dorsale de 7 rayons et d’une épine osseuse de 16 centimètres de long; forte, droite, et couverte de tubercules. L’adipeuse allongée, ayant 9 centimètres de long et 5 de haut. La caudale, probablement difforme dans l'individu que j'ai rapporté, puisqu'elle est supérieurement séparée en deux : la première partie formée de 17 rayons courts, dont plusieurs des premiers sont à peine marqués à la partie supérieure de la peau; le reste de la caudale formé de 13 rayons entiers et de 9 autres plus courts au bord inférieur; anale formée de 17 rayons dont les trois premiers plus courts que les autres; ventrales de 6 rayons; pectorales de 11 rayons et d’une épine assez grande, forte, aplatie, longue de plus de 16 centimètres, et fortement dentelée à ses deux bords. Les yeux sont situés à 6 centimètres de la tête et à 16 centimètres du bord pos- térieur de l'opercule ; les deux longs barbillons s'étendent jusqu’aux pectorales. Ce poisson est entièrement d’un brun foncé, avec les parties osseuses et les rayons des nageoires blanchâtres. J'ai rapporté ce beau poisson de la rivière des Amazones, et je le dédie à notre célèbre ichthyologiste M. Valenciennes ; il a du rapport avec le Doroïdes. DEUXIÈME DIVISION. Espèces sans casque sur la nuque. No 2. BAGRUS FLAVICANS , nov. sp. (PLANCHE XIII, fig. 2.) Longueur totale, 1 mètre; plus grande hauteur, 15 centimètres; plus grande largeur du corps, 15 centimètres. Tête large, plate; le casque non sensiblement rugueux, formant au bord postérieur deux angles de chaque côté, et se prolon- geant en pointe au milieu. Dorsale de 6 rayons et d’une épine osseuse, grande, forte, arquée, un peu sinueuse, striée en long, mais non dentelée sur les bords et longue de 12 centi- mètres; adipeuse allongée, de 12 centimètres de long sur 3 centimètres de haut; caudale d'environ 18 grands rayons et de 5 autres plus courts de chaque côté, dont les premiers faisant à peine saillie au-dessus de la peau; anale à rayons branchus, difficiles à bien distinguer, mais paraissant en avoir 7 ; ventrales de 6 rayons; pec- torales de 11 rayons et ayant une épine osseuse grande, arquée, aplatie, de 17 cen- timètres de long; sa surface est striée, mais elle n’a pas de dentelures sur les bords. Humérus saillant et formant un casque triangulaire couvert d’aspérités granu- leuses; yeux à 8 centimètres du bord antérieur de la tête et à 14 centimètres du bord postérieur de l’opercule. Barbillons de la mâchoire supérieure n’ayant que 16 centimètres de long, c’est-à-dire plus courts que la tête, les autres sensiblement moins longs que les précédents. Ce poisson est entièrement d’un jaune clair. Vient de l’'Amazone. N° 3. BAGRUS ROUSSEAUXII, nov. sp. (PLANCHE XIV, fig 1.) Longueur totale, 1 mètre 14 centimètres. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente, mais s’en distingue par le casque de la tête, qui n’est pas bianguleux au bord postérieur. La tête est plus lisse ; l'humérus est à peine senti, étant recouvert d’une peau lisse, et ne forme pas de casque. Les pectorales sont à proportion plus courtes; l’adipeuse est beaucoup moins longue et n’a que 8 centimètres, bien que l'individu soit sensiblement plus grand. La queue est plus échancrée. Les barbillons maxillaires sont beaucoup plus longs que la tête et ont 32 cen- timètres. Même couleur que le précédent. De la rivière des Amazones. Nora. — Ces espèces doivent venir près de l’albicans. Je dedie ce poissop à M. Rousseaux, aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, el voya- geur non moins zele que photographe habile. N° 4. BAGRUS PUNCTULATUS, nov. sp. (PLANCHE XIV, fig. 2.) Longueur totale, 85 centimètres; plus grande hauteur, 21; plus grande lar- geur, 13 centimètres +. Tête à casque couvert de rugosités formant, surtout en avant, des lignes allongées. Il est bianguleux de chaque côté en arrière et pro- longé au milieu. Nageoire dorsale de 6 rayons et d’une épine osseuse droite, striée et de 11 cen- timètres de long. Adipeuse allongée, de 10 centimètres de long et de 2 centimèé- tres : de haut ; caudale d'environ 20 grands rayons et de 3 courts de chaque côté; anale de 7 rayons; ventrales de 6 rayons; pectorales grandes de 11 rayons et d’une épine osseuse large, longue de 17 centimètres, aplatie, sinueuse et garnie, dans ses deux tiers postérieurs, de très fortes dents implantées à angle droit sur l’épine: yeux situés à 7 centimètres : du bord antérieur de la tête, et à 12 centimètres du bord postérieur de l’opercule. Barbillons supérieurs de 23 centimètres de long, dépassant très notablement la longueur de la tête; les autres beaucoup plus courts, et n’ayant (les plus longs) que de 9 à 10 centimètres de longueur. Ce poisson est, sur l'individu sec, d’un brun foncé en dessus, ayant le dos cou- vert, dans sa première moitié, de points arrondis d’un jaune clair; le dessous du corps et le dessous des nageoires inférieures d’un blanc jaune sale. De la rivière des Amazones. Gexre GENIDENS, nov. gen. Je propose la formation de ce nouveau genre aux dépens des Bagrus. Xl a pour type le Bagrus genidens de Cuvier et de M. Valenciennes, auquel vient se réunir une espèce que j'ai rapportée des eaux douces du centre de l'Amérique du Sud. Le dernier de ces savants ichthyologistes avait entrevu la nécessité de former un groupe particulier de ce singulier Siluroïde; mais on voit qu'il était arrêté par le fait qu'une seule espèce présentait jusqu'ici la disposition dentaire si remar- quable de son Bagrus genidens. Cette coupe est caractérisée par l'absence de dents palatines et par la présence, 5 (34) de chaque côté, sur la partie supérieure de la membrane des joues, d'un système dentaire réuni en plaques ou en faisceaux. Ce genre se compose aujourd'hui de deux espèces. N° 4. GENIDENS CUVIERI. Bagrus genidens, Cuv., Val., Poissons, t. XIV, p. 452, pl. 419. Habite la Plata et les rivières qui s’y jettent. N° 2. GENIDENS GRANULOSUS, nov. sp. ( PLANCHE XVL, fig. 1.) Qui ressemble beaucoup au précédent, mais en diffère en ce qu’il a la tête plus élargie et plus bombée en avant, plus lisse en dessus, à sillon nasal beaucoup moins profond; les granulations de la tête ne s’avancent pas autant en avant, et s'arrêtent vers la ligne perpendiculaire qui serait tirée du bord postérieur de l'œil. La longueur totale du poisson est de 32 centimètres; sa plus grande hauteur de 4 centimètres :, et sa plus grande largeur de 8 centimètres. Les barbillons sont au nombre de six; la tête est couverte de grosses granu- lations. Ce poisson ressemble au plus haut point au Pimelodus versicolor et à V'Arius Milberti. En faisant abstraction des dents, il n’en diffère que par les mêmes carac- tères qui le séparent du Genidens Cuvieri. W est aussi très voisin du Pimelodus lemniscatus. Ce fait prouve combien sont peu naturelles toutes les divisions éta- blies dans le genre Bagrus. I faudra, ou en augmenter beaucoup le nombre, ou ce qui serait mieux, reconstituer ce genre dans son intégrité. Cette espèce habite la rivière d’Araguay, dans la province brésilienne de Goyaz. Genre PIMELODUS. No 1. PIMELODUS CLARIAS, Bloch (Sülurus), pl. 35. Pimelodus Blochii, Cuv., Val., Poissons, t. XV, p. 188. Des rios Crixas et Araguay, de l'Ucayale et de la rivière des Amazones. Nora. — Sur le vivant, celte espèce est, en dessus, presque noire, ayant de chaque côté deux bandes blanchâtres ; le dessus de la tête d’un vert obseur, la bouche rosée; le ventre d’an blanc . argenté; la nageoire dorsale cendrée, les autres jaunes, souvent lachées de noir, surtout l’adipeuse. : Les pêcheurs du Goyaz lui donnent le nom de Hondi, ainsi qu’à plusieurs, (35) autres Siluroïdes. Je ne l'ai jamais vu que d'assez petite taille; le plus grand indi- vidu que j'ai rapporté a 35 centimètres de longueur totale. N° 2. PIMELODUS CTENODUS, Agassiz, Poissons de Spix, p. 21, pl. 8. Trouvé sur la rivière des Amazones. Cette espèce se rapproche du Pat par la longueur de son adipeuse. N° 3. PIMELODUS PIRINAMPU, Spix, Poissons du Brésil, p. 20, pl. 8. Cette espèce est encore, plus que le Pat et le Cienodus, remarquable par la longueur de son adipeuse et doit se placer à la suite de ces Pimélodes. Longueur totale, 37 centimètres; plus grande hauteur, 65 centimètres; plus grande largeur 3 centimètres !. J'ai rapporté cette espèce de la rivière des Amazones, de même que la précé- dente ; elle manquait jusque-là au Muséum de Paris. N° A. PINELODUS BAHIANUS, nov. sp. (PLANCHE XVI, fig. 2.) Petite espèce de 12 centimètres de longueur totale; d’un peu moins de 2 cen- timètres de hauteur, et d’une épaisseur égale. Le corps est allongé; la dorsale a 6 rayons et une épine lisse plus courte que les rayons branchus; l’adipeuse est longue de 2 centimètres 1; la caudale est très fourchue et à de 16 à 17 grands rayons, et d’autres, assez nombreux, plus courts, de chaque côté; l’anale est assez grande et a 10 rayons; les ventrales, 6; les pectorales, 8, avec une forte épine osseuse arquée et présentant, au bord interne, de fortes dents de scie qui ne s'étendent pas jusqu’à l'extrémité. Les barbillons sont au nombre de 6, dont les maxillaires beaucoup plus longs que les autres, et atteignant presque la base de l'adipeuse. Ce Pimélode est en dessus d’une couleur lie de vin un peu piquetée de brun ; le dessous est blanc et les nageoires diaphanes. Bien que j'aie rapporté des eaux douces des environs de Bahia plusieurs indi- vidus semblables de ce Pimélode, je ne puis assurer qu’ils aient atteint leur entier développement. No 5. PIMELODUS VERSICOLOR, nov. sp. (PLANCHE XVI, fig. 3 Longueur totale, 28 centimètres; plus grande largeur du corps, 3 centimètres ; plus grande hauteur, 4 centimètres :. Cette espèce doit se placer près de l’Arius Milberti. La dorsale a une épine os- ( 36) osseuse de 3 centimètres de long, forte, comprimée, rugueuse au bord externe, et 7 rayons branchus dont le premier dépasse d'un quart de sa longueur l’ex- trémité de l’épine; les autres vont insensiblement en diminuant. L'adipeuse a 2 centimètres de long; la caudale est fourchue et a 18 grands rayons et 6 petits latéraux; l'anale a 16 rayons; les ventrales, 6 en tout; les pectorales ont un aiguillon fort, comprimé, dentelé surtout vers la base, et 10 rayons branchus. Les barbillons sont courts, au nombre de 6; les maxillaires ont 5 centimètres de long; une des paires maxillaires 4 centimètres, et l’autre 3 :. Le casque est granulé. Lorsqu'il est frais, ce poisson a la tête d’un cendré noir, avec la bouche et quelques lignes transversales blanches sur les côtés; le dos est d’un vert foncé, avec une bande longitudinale jaune sur les côtés. Les nageoires supérieures sont Jaunes, avec quelques teintes rouges sur les bords; la pectorale a une tache allongée et noire; la caudale est rouge avec deux bandes longitudinales d'un noir violet; l’anale est rouge; les ventrales et les pectorales sont roses. J'ai rapporté cette espèce du rio Araguay, dans la province de Goyaz (Brésil). Nora. — Ce poisson est on ne peut plus voisin de FArius filberti, qui vient de l'Amérique du Nord : il ne s’en distingue que par ses dents palatines formant une bande (ransverse, par sa tête plus étroite et son sillon nasal plus fort. C’est une nouvelle preuve du peu de consistance, dans une méthode naturelle, des genres établis aux dépens des Bagrus. Gexre ARIUS? N° 1. ARIUS? LONGIBARBIS, nov. sp. (PLANCHE XV, fig. 2.) Ce poisson est encore, suivant moi, un exemple de l'impossibilité de séparer les Pumelodus des Arius, car il appartient évidemment, sous le rapport des formes, au premier de ces groupes, et se place près des Sapo, Pat, etc., et cependant il a au palais deux petites plaques arrondies, ovalaires, transversales, bien séparées et couvertes de dents fines et serrées comme celles des mAchoires. Longueur totale, 36 centimètres; plus grande hauteur, # centimètres :; plus grande largeur du corps, 5 centimètres . La tête est large et très aplatie; elle est lisse en dessus, avec un léger sillon nasal; la nageoiïre dorsale est grande et haute, formée de 11 rayons branchus et d'un osseux grêle. L'adipeuse est allongée et a 6 centimètres de long. La caudale est formée de 16 ou 17 rayons; l’anale, de 8 rayons et d’une épine assez Courte; les ventrales, de 5 rayons branchus et d’un rayon épineux; les pec- torales, de T1 rayons branchus et d’un rayon épineux dentelé en dedans et pro longé en filet. ON (Ge) La tête est d’un brun presque noir; le corps est obscur, varié de gris, de noir et de blanc ; le ventre est de cette dernière couleur; les nageoires sont obscures, avec des taches presque noires ; les rayons osseux, annelés de blanc. Les barbillons au nombre de 6 : ceux de la mâchoire supérieure atteignent pres- que l'extrémité de la caudale, les autres dépassent l'extrémité des pectorales. De la rivière des Amazones. GENRE GALEICHTHYS. N°1. GALEICHTHYS PARRÆ, Cuv., Val., Poissons, t. XV, p. 33. De Bahia. No 2. GALEICHTHYS ARAGUAYENSIS, nov. sp. (PLANCHE XVIL, fig. 3.) Longueur totale, 67 centimètres ; plus grande largeur du corps, 8 centimètres; plus grande hauteur, 10 centimètres. Première dorsale, longue de 12 centimètres !, formée de 8 rayons, dont le pre- mier sinueux, lisse et à peine àpre vers l'extrémité du bord externe; la deuxième, longue de 22 centimètres, et ayant par conséquent le tiers de la longueur totale du poisson ; la caudale est entière, formée de 22 rayons en comptant les petits laté- raux, ou de 16 se prolongeant dans toute la longueur; l’anale, de 9 rayons; la ven- trale ayant une longueur de 8 centimètres et formée de 7 rayons, en y compre- nant l’osseux; la pectorale de 11 centimètres ! de long, de 14 rayons et d’un osseux, grêle et lisse à sa première moitié, et finement denticulé aux deux bords dans l’autre. Les barbillons au nombre de 6 : ceux de la mâchoire supérieure larges, plats, et ayant 30 centimètres de long. La deuxième paire de la mâchoire inférieure égale presque la longueur des précédents, et la première d’un tiers plus courte. La ligne latérale est bien visible dans toute la longueur du poisson. La couleur générale semble avoir été d’un châtain clair, avec le ventre blanc. J'ai rapporté ce poisson du rio Araguay. No 3. GALEICHTHYS BAHIENSIS, nov. sp. (PLANCHE XVII, fig 1.) Ce poisson, qui a 28 centimètres de long, diffère du Parræ, tel qu'il est décrit dans l’ouvrage de Cuvier et de M. Valenciennes, par sa nageoire anale formée de 19 rayons, et par sa dorsale à épine osseuse, de 5 centimètres de long, for- tement dentelée au bord externe, et qui est suivie de 6 rayons branchus dont (88 ) le premier a un prolongement qui lui donne une longueur totale de 10 centimè- tres :, tandis que dans le Parreæ , le premier rayon branchu n’est que d’un tiers plus haut que l’épine osseuse. Le dernier rayon a environ 1 centimètre #, et n’a par conséquent guère que le neuvième du premier, tandis que dans le Parræ il aurait le tiers de sa longueur. La ligne latérale est visible seulement dans la moitié postérieure. Les barbillons maxillaires ont 10 centimètres : de long, et dépassent de plus de 2 centimètres l'extrémité de l’épine osseuse des pectorales. La couleur géné- rale paraît avoir été dorée. Ce poisson vient de Bahia. Gexre CA LLICHTHYS. PREMIÈRE DIVISION. Espèces allongées à tête déprimée. ù f No 1. CALLICHTHYS ASPER, Cuv., Val., Poissons, t. XN, p. 303. Silurus callichthys, Linn., Amæn. acad., L, 317, pl. 14, f. 1. — Bloch, p. 337. De Bahia. N° 2. CALLICHTHYS CHIQUITOS, nov. sp. (PLANCHE XVII, fig. 2.) Longueur totale, 13 centimètres; plus grande largeur, 3 centimètres; hauteur, 3 centimètres. Je n'ai vu qu'un individu, en fort mauvais état, de ce poisson, et un dessin fait sur les lieux par M. Weddell. Presque toutes les nageoires sont mutilées ; la forme générale est allongée comme dans l'espèce précédente ; la tête est beaucoup moins élargie, plus pointue en avant; au milieu du front on voit une sorte de plaque creuse et en ovale allongé ; le rayon osseux des pectorales est assez grêle, presque droit, et seulement un peu äpre au bord externe. Cette espèce n’a que 25 plaques latérales à la rangée supérieure, tandis que j'en compte 29 à l'espèce précédente. M. Weddell représente ce poisson comme étant d'un vert sombre; dans la liqueur il a pris une teinte jaune. Les Chiquitos lui donnent le nom de Hirus- chiche. I est très abondant dans les flaques d’eau, au milieu des marais desséchés de la province de Chiquitos. On le prend sans peine à la main, lorsqu'il s’est en- foncé dans la boue, qui est son habitation ordinaire. (39) DEUXIÈME DIVISION. Espèces de forme raccourcie et à tête déprimcée. N° 3. CALLICHTHYS SPLENDENS, nov. sp. (PLANCHE XVII, fig. 3.) Longueur totale, 6 centimètres ; largeur, 1 centimètre !; plus grande hau- teur, 2 centimètres 3. Le seul individu de ce joli petit poisson que j'ai rapporté du rio Tocantins est en mauvais état ; il a 24 grandes plaques latérales à la rangée supérieure, et 23 à celle de dessous. Il est d’un beau vert doré, avec les nageoires lie de vin; sur la caudale, une bande transversale brune. Cette espèce est très voisine du Calhchthys punctatus, figuré dans les Poissons de M. d'Orbigny, pl. 5, fig. 1, mais s’en distingue par la disposition des couleurs, l'absence de taches, etc. No 4. CALLICHTHYS TAIOSH, nov. sp. (PLANCHE XIX, fig. 1.) M. Weddell a rapporté du pays des Chiquitos une autre espèce dont je n’ai pu voir que la figure que je reproduis ici; elle se distingue suffisamment de la précé- dente et de celles que je trouve dans les auteurs, pour que je n'hésite pas à la regarder comme nouvelle. Le nom que je lui ai appliqué est celui que lui donnent les Chiquitos. On la trouve dans les flaques d’eau du pays qu'habitent ces Indiens. Genre PLATYSTOMA. No 1. PLATYSTOMA LIMA, Bloch (Silurus), édit. Schneider, p. 384. Sorubim infra-ocularis, Spix, pl. 15. Ce poisson est assez abondant dans l’'Amazone et ses affluents. Je le vis pour la première fois sur le Tocantins. Les Indiens Cherentes lui donnent le nom de Jouripensey. Un des individus que j'ai déposés dans la collection du Muséum de Paris a 1 mètre 38 centimètres de long. No 2. PLATYSTOMA TIGRINUM, Cuv., Val., t. XV, p. 40 ; Schomb. (Fishes of Guyana), pl. 8. L'individu que j'ai rapporté dé la rivière des Amazones a 71 centimètres de long. | (0) No 3. PLATYSTOMA CAPARARY, Spix, Poissons du Brésil, pl. 13. Platystoma corruscans, Agassiz, id., p. 26. J'ai rapporté du rio Araguay, de la province de Goyaz (Brésil), un individu de cette espèce long de 77 centimètres. N° 4. PLATYSTOMA PUNCTIFER, nov. sp. (PLANCHE XIX, fig. 2.) Longueur totale, 50 centimètres; plus grande largeur, 5 centimètres; plus grande hauteur, 4 centimètres :. Dorsale de 7 rayons; caudale de 16 grands rayons; anale de 10 rayons, dont le premier plus court que les autres; ventrales de 6 rayons; pectorales de 10 rayons, sans compter l’osseux, qui est fortement dentelé en scie au côté interne. Les longs barbillons de la bouche s'étendent presque jusqu’à l'extrémité des ventrales. La tête ressemble beaucoup à celle du ligrinum, mais elle est moins plate et plus allongée. Ce poisson, conservé dans l'alcool, est d’un brun foncé sur sa moitié supé- rieure et blanc sur celle inférieure; un peu au-dessous de la ligne de partage des couleurs se voient quatre gros points arrondis et obscurs et quelques autres semi- blables sur le dos. Sur la partie brune ou supérieure, on voit, de chaque côté du corps, une série de taches ou traits transversaux et blancs; les nageoires sont diaphanes, avec quelques points obscurs. Ce beau poisson doit venir après le Platystoma pardale Val. (Voyage d'Or- bigny, Porssoxs), pl. 4, fig. 2. Je l’ai rapporté de l'Amazone. No 5. PLATYSTOMA PLATYRHYNOHOS, Cuv., Val., t. XV, p. 27. Ce poisson vient de Amazone; l'individu que j'ai donné au Muséum de Paris a 41 centimètres de long. No 6. PLATYSTOMA AFFINE, Cuv., Val., Poissons, t. XV, p. 24. J'ai rapporté ce poisson de l’Araguay. GENRE ARGES. N° 1. ARGES SABALO, Cuv., Val., Poissons, t. XV, p. 335. J'ai rapporté des rivières centrales du Brésil un individu qui, bien que plus petit que celui de M. Pentland, ne semble pas en différer. (A ) Gexre HYPOSTOMUS. PREMIÈRE DIVISION. HYPOSTOMES VÉRITABLES. Pas d'épines à l'interopercule. N° 4. HYPOSTOMUS ALATUS, nov. sp. (PLANCHE XX, fig. 1.) Longueur totale, 34 centimètres; plus grande largeur, 7 centimètres; plus grande hauteur, 6 centimètres; longueur de la dorsale, 11 centimètres; longueur de la pectorale, 5 centimètres. Première dorsale très grande, à 7 rayons branchus, l'osseux couvert d’aspérités; la deuxième dorsale à rayon osseux droit; nageoire caudale longue, échancrée, de 16 rayons, dont les deux extérieurs osseux et couverts d’aspérités; les ven- trales, de 5 rayons branchus et d’un osseux arqué et àpre ; pectorales de 5 rayons branchus et d'un osseux, grand et couvert d’épines; les écailles du corps fine- ment épineuses sur le bord, et ayant de petites lignes longitudinales. Ce poisson, d’un brun lilas, est couvert de points jaunes; la dorsale a plutôt des marbrures que des points. Cette espèce, remarquable par l'étendue de sa dorsale, vieñt du rio Sabara, dans la province de Minas Geraës (Brésil). N° 2. HYPOSTOMUS ASPERATUS, nov. sp. (PLANCHE XX, fig. 2.) Longueur totale, 30 centimètres; plus grande largeur, 6 centimètres; plus grande hauteur, 3 centimètres ; ; longueur de la dorsale, 4 centimètres; longueur de la pectorale, 6 centimètres : Tête arrondie en avant, large, plate. Corps d’un brun jaune, entièrement rugueux, à l'exception de l’entre-deux des plaques. Première nageoire dorsale, de 7 rayons branchus et d’un premier osseux, faible et arqué; deuxième dorsale, ayant son rayon osseux assez fort et arqué ; caudale de 16 rayons, dont les deux externes peu différents des autres, et tous couverts d’aspérités; anale de 5 rayons; ventrale de 5 rayons branchus et d’un osseux, déprimé et arqué; pectorale de 5 rayons branchus et d’un osseux, gros et couvert de fortes épines. De l’Araguay. (42) N° 3. HYPOSTOMUS PARDALIS, nov. sp. (PLANCHE XX, fig. 3.) Longueur totale, 39 centimètres; plus grande largeur, 7 centimètres; plus grande hauteur, 6 centimètres; longueur de la première dorsale, 8 centimètres; longueur de la pectorale, 9 centimètres +. Corps allongé. Tête obtuse en avant. Écailles du corps finement striées et ayant chacune une forte carène longitudinale, ce qui forme cinq lignes élevées et lon- gitudinales de chaque côté du corps. Ce beau poisson est entièrement d’un jaune clair, couvert de taches arrondies ou de points d’un brun obscur, qui s'étendent également sur les nageoires. La dorsale est très grande, de 12 rayons branchus et d’un osseux, long, grêle, arqué et un peu rugueux; la deuxième dorsale a son rayon osseux assez grand, arqué, comprimé et rugueux; la caudale de 16 rayons; l'anale longue de 5 rayons et d’un osseux assez faible; la ventrale de 5 rayons branchus et d’un osseux un peu rugueux; les pectorales grandes et longues de 5 rayons branchus et d’un osseux, grand, fort, couvert d’aspérités qui deviennent de petites épines crochues vers l'extrémité; ventre blanc, couvert de points bruns. * De l'Amazone. Nora. — Cette espèce est voisine du duodecimalis de M. Valenciennes (Poissons, t. XIV, p. 490), mais s’en distingue facilement. I ne peut non plus être confondu avec l’edenticulatum de Spis (pi. 4), qui rentre dans la division à grandes épines sur l’interoperculaire. N° A. HYPOSTOMUS SUBCARINATUS, nov. sp. (PLANCHE XXI, fig. 1.) Longueur totale, 31 centimètres; plus grande largeur, 6 centimètres; plus grande hauteur, 4 centimètres ; longueur de la première dorsale, 7 centimètres ; de la pectorale, 6 centimètres . Corps entièrement brun, à peine piqueté de brun noir sur le dos; entre-deux des rayons des nageoires couverts de points violets; la dorsale est d’un bleu clair. Tête déprimée, peu arrondie en avant, à museau obtus. Bord postérieur du préoperculaire denticulé; écailles rugueuses, denticulées au bord postérieur; elles ont chacune une faible carène longitudinale, ce qui forme quatre lignes longitudinales élevées de chaque côté du poisson. Première dorsale grande, de 7 rayons branchus, l’osseux long, grêle, rugueux; Je rayon osseux de la deuxième dorsale assez fort, arqué et rugueux; caudale de 16 rayons, dont les deux externes ou osseux assez grêles et couverts d’aspérités; anale de 5 rayons et d’une épine; ventrales de 5 rayons branchus et d’un osseux (43) finement rugueux; pectorales de 6 rayons et d’un osseux grand, fort, couvert d’épines, surtout vers l'extrémité. Des rivières de la province des Mines. Cette espèce est voisine de la punetata de M. Valenciennes (t. XV, p. 494), mais s'en distingue, entre autres caractères, par le nombre des rayons de la caudale. DEUXIÈME DIVISION. ACANTHODÈMES. Interopereulaire qarni d'épines longues que le poisson peut écarter à volonté; le premier rayon osseux des pectorales très fort et armé de longues épines. N° 5. HYPOSTOMUS AURANTIACUS, nov. sp. (PLANCHE XXI, fig. 2.) Longueur totale, 24 centimètres; plus grande largeur, 8 centimètres; plus grande hauteur, 5 centimètres : ; longueur de la dorsale, 8 centimètres :; largeur de la pectorale. Tête très large, plate. Corps court et épais. Première dorsale peu élevée, ayant un large rayon osseux et couvert d’aspérités et 7 rayons branchus; la deuxième dorsale ayant son rayon osseux gros, court, arqué et couvert d’épines; la cau— dale de 16 rayons presque osseux et couverts d’épines , surtout les deux exté- rieurs, qui sont très épais, arqués et très forts; l'anale de 5 rayons; la ventrale de 4 rayons branchus et d’un externe grand, arqué, aplati et épineux latérale- ment; les pectorales grandes, avec les épines du rayon osseux longues et arquées ; les épines de l’interoperculaire crochues au bout; corps couvert d’écailles garnies de fines épines. Ce poisson est entièrement d’un jaune orangé, avec le bord des nageoires carmin. Cet Æypostome vient de l'Ucayale; il est voisin de l’edenticulatum de Spix (Poissons du Brésil, pl. 4), mais en diffère par la forme des épines de l’intermaxil- laire, celle de la dorsale, etc., etc. TT parait avoir aussi de très grands rapports avec le Loricaria plecostomus de Bloch, pl. 374 (Loricaria flava, Shaw, t. V, pl. 101), mais n’a pas les points que représente cet auteur. Ce poisson a un habitat fort étendu, car il ne semble différer en rien d’un individu trouvé dans l’Araguay, à San-Juan das duas Barras, où les pêcheurs le désignent sous le nom de Wacari. N° 6. HYPOSTOMUS NIVEATUS, nov, sp. (PLANCHE XXI, fig. à.) Longueur totale, 29 centimètres; plus grande largeur, 9 centimètres ; plus grande hauteur, 5 ; longueur de la pectorale, 7 centimètres :. e1» Dorsale de 6 centimètres de long, à rayon osseux rugueux, et à 7 rayons bran- chus; deuxième dorsale à rayon osseux arqué et rugueux; caudale de 16 rayons, dont les externes grands, fort osseux et couverts des très fines épines; anale de 5 rayons; ventrales grandes, de 5 rayons branchus et d'un osseux très fort et couvert d'aspérités; pectorales très grandes, de 3 rayons branchus et d’un osseux couvert de longues épines arquées, blanches et courbées à l'extrémité; épines de l'interoperculaire très grandes et blanches. Écailles du corps couvertes de petites stries longitudisales, surtout vers la partie postérieure, et ayant leur bord cou- vert de petites épines. Ce poisson, conservé dans l'alcool, est entiérement d'un brun bleuätre obscur, points arrondis et blancs. Du rio Araguay, de la province de Goyaz. N° 7. HYPOSTOMUS NIGRICANS, nov. sp. (PLANCHE XXII, fig. 1.) 3 9 plus grande hauteur, 2 centimètres ;; longueur de la dorsale, 2 centimètres ;; longueur de la pectorale, 3 centimètres. Longueur du corps, 12 centimètres 3; plus grande largeur, 4 centimètres ! Ll Corps obscur, court, large, trapu. Tête peu arrondie, obtuse en avant. Écailles ayant chacune, surtout vers la partie postérieure du corps, plusieurs épines aiguës et plus prolongées que les autres; épines de l'interopercule moins longues que dans les espèces précédentes, peu égales et crochues au bout : elles sont blanches avec l'extrémité jaune. Première dorsale de 7 rayons branchus, l’osseux arqué; deuxième dorsale à rayon osseux Court, épais, trapu ; caudale terminée obliquement, de 16 rayons, dont les externes osseux et arqués ; anale de 4 rayons et d’une épine; ventrale de 5 rayons et d'un osseux rugueux et arqué; pectorales assez courtes, de 5 rayons branchus et d’un osseux long et couvert de longues épines crochues et blanches. Cette petite espèce vient de l'Amazone. N° 8. HYPOSTOMUS PICŒFUS, nov. sp. {PLANCHE XXI, fig. 2. J'ai rapporté de l'Ucayale un petit Hypostome en fort mauvais état, que j'ai d’abord regardé comme un jeune âge du niveus, mais qui s’en écarte par les rayons des nageoires proportionnellement plus minces et plus gréles, surtout celui de la deuxième dorsale qui est droit et aigu; le rayon osseux des pectorales est couvert d’aspérités, mais sans épines. Il n’a que 11 centimètres de long. Lorsqu'il était vivant, sa couleur était d’un brun vert, parsemé de points jaunes; (-45 ) les nageoires étaient jaunes, avec des taches nacrées, et leur extrémité rouge; le dessous du corps était d'un gris blanc. No 9. HYPOSTOMUS SPINOSUS, nov. sp. (PLANCHE XXI, fig. 3.) Longueur totale, 35 centimètres; plus grande largeur, 8 centimètres; plus grande hauteur, # centimètres ; ; longueur de la première dorsale, 8 centimètres; longueur de la pectorale, 7 centimètres :. Corps assez allongé, d'un brun obscur, couvert d'épines blanches. Tête peu ar- rondie, obtuse en avant, couverte d’aspérités et de pelites épines, celles de l'oper- culaire assez courtes comparativement à celles des espèces précédentes. Chaque écaille du corps, à part ses aspérités, présente deux épines longues et droites, dont la postérieure est la plus allongée, ce qui forme, de chaque côté du poisson, quatre strigs d'épines, celles placées sous le ventre n’en ayant pas, si ce n’est vers l'extrémité postérieure du corps. On voit sur le corps quelques points noirs, et l’entre-deux des rayons des na- geoires en est couvert. La première dorsale est très grande, à 8 rayons branchus et un osseux qui est grand, arqué et rugueux:; la deuxième dorsale à son rayon court, arqué et cou- vert de fortes épines; la caudale a 16 rayons couverts de petites épines; les deux osseux sont grands, arqués, et dépassent notablement les autres en longueur; l’anale, grande, de 5 rayons et d'un osseux rugueux; les pectorales, grandes, de 5 rayons branchus, ayant chacun quelques épines, et d’un osseux rugueux et sub- épineux; pectorales de 5 rayons branchus et d’un osseux fort et couvert, surtout vers l'extrémité, de grosses épines arquées. Dessus du corps parsemé de points obscurs. De la rivière des Amazones. N° 10. HYPOSTOMUS VICINUS, nov. sp. (PLANCHE XXII, fig. 1.) Ressemble beaucoup au nigricans, mais s’en distingue par sa tête moins élargie ; son museau plus arrondi en avant; les épines préoperculaires sont plus faibles. On voit des marbrures obscures sur la membrane de la nageoire dorsale. Ce petit Hypostome, qui a été pris dans l’Ucayale, n’a que 9 centimètres de long. ( 46 ) Genre LORICARTA. N° 1. LORICARIA AMAZONICA, nov. sp. (PLANCHE XXII, fig. 2.) Ce poisson paraît être très voisin de celui rapporté des confluents de la Plata par M. d'Orbigny (Poissons, p. 6, f. 3). Il est à remarquer qu'aucune espèce de l'Amazone ne semble se trouver dans la rivière que nous venons de citer; d’ail- leurs notre poisson diffère du sien (le maculata de Bloch, pl. 375) par l'absence de bandes transversales sur le corps et par la nageoire anale, qui est diaphane et sans tache. Il a 21 centimètres de long. N° 2. LORICARIA CARINATA, nov. sp. (PLANCHE XXII, fig. 3.) Ce poisson ressemble beaucoup au précédent, mais s’en distingue par sa tête plus élargie, plus déprimée, et son museau se terminant en avant d’une manière moins arrondie et plus allongée; les nageoires n’ont pas de taches; les épines formant les carènes des flancs sont encore plus marquées que dans cette espèce et sont plus nombreuses à la partie antérieure du corps, puisque les deux écailles qui précèdent celle à laquelle s’articule la dorsale ont chacune deux carènes, et que les deux écailles qui bordent celles dont je parle en ont chacune une, en sorte qu'il y a dans cette partie du corps, en outre des deux carènes latérales, quatre autres carénes épineuses et raccourcies. Ce poisson a 25 centimètres de long. De la rivière des Amazones. N° 3. LORICARIA CASTANEA, nov. sp. (PLANCHE XXUL, fig. 4.) Cette espèce a encore la tête bien plus pointue, en avant, que la précédente, mais elle s’en distingue aisément par l'absence des petites carènes de la partie antérieure du corps. ; Ce poisson, qui a 25 centimètres de long, est d’un châtain clair; il m’a été donné à Rio-de-Janeiro comme venant des rivières du voisinage. Nora. — Cette espèce, par sa couleur et sa forme, se rapproche du Loricaria rostrata de Spix (Poissons, pl. 3), mais s’en écarte par son museau qui, bien que plus allongé que celui des espèces précédentes, l’est cependant moins que dans celle-ci. (A7) GExre PHRACTOCEPHALUS. N° i. PHRACTOCEPHALUS HEMILIOPTERUS, Bloch, édit. Schneider, p. 385, n° 22 (Srlurus). (PLANCHE XV, fig. 4.) Sirarara bicolor, Agassiz, Poissons de Spix, pl. 6.-- Cuv., Val., t. XV, p. 3. Ce magnifique poisson atteint jusqu’à près de 1 mètre ? de long, car j'en ai vu plusieurs individus qui avaient 1,30, et l’on m'a assuré qu'il y en avait de beaucoup plus grands. Bien qu'il ait été figuré plusieurs fois, j'ai cru devoir le représenter de nouveau à cause de ses couleurs qui sont entièrement différentes de celles qu’on lui a at- tribuées jusqu’à ce jour. Il faut remarquer que toutes les planches de l'ouvrage de Spix sont coloriées sur des individus conservés dans l'alcool, et, par conséquent, devenus méconnaissables sous ce rapport. Lorsqu'il est vivant, toute la partie su périeure de ce poisson est d’un brun obseur, et la partie inférieure d’un beau jaune. La queue est d’un rouge vif, qui forme aussi des mouchetures sur la partie posté- rieure du corps. Les nageoires sont aussi bordées ou tachetées de cette même cou- leur qui se retrouve sur la mâchoire inférieure et sur ses tentacules. Le ventre est blanc. J'ai trouvé, pour la première fois, ce poisson dans le rio Crixas, et je l'ai revu depuis dans l’Araguay et l'Amazone. Les Chavantes lui donnent le nom de Piarbé-pré; les Carajas, celui de Lai-tou; les Chambioas, de To-rar, et les pêcheurs de Goyaz, Ouarara. Genre AUCHENIPTERUS. N° 1. AUCHENIPTERUS NUCHALIS, Spix (Æypophthalmus), Poissons du Brésil, pl. 47. Cuv., Val., t. XV, p. 208. L'individu de cette espèce, que j'ai rapporté de la rivière des Amazones, a 27 centimètres de long. Genre HYPOPHTHALMUS. N° 1. HYPOPHTHALMUS EDENTULUS, Spix, Poissons du Brésil, pl. 9. Hypophthalmus Spixii, Cuv., Val., t. XV, p. 251. Ce poisson n'avait pas été vu en nature, par les naturalistes français, avant mon voyage sur la rivière des Amazones, d’où je l'ai rapporté au Muséum de Paris. L'individu que je décris a 38 centimètres de longueur totale; 9 de hauteur, et environ # ; de largeur. (18) La figure de Spix est excellente sous tous les rapports; seulement, dans mon individu, on ne compte guëre que 63 rayons à l’anale. GENRE DORAS. N° 1. DORAS COSTATUS, Linné (Silurus), €. 1, 1360, 19; Bloch, pl. 386. J'ai trouvé ce beau poisson dans la rivière des Amazones. N° 2. DORAS WEDDELLIT, nov. sp. (PLANCHE XVII, fig. 1.) Longueur totale, 13 centimètres ;; plus grande largeur, 4 centimètres; plus grande hauteur, 2 centimètres :. M. Weddell, qui a trouvé ce poisson dans le pays des Chiquitos, en a rapporté un dessin et une peau, malheureusement en mauvais élat, qui ne me permet pas de compter les rayons des nageoires. La tête est large, déprimée : les barbillons sont au nombre de 6, dont les maxillaires, qui sont les plus longs, ont environ 3 centimètres. La dorsale est formée de 5 rayons et d’une épine osseuse, large, forte et droite; la caudale est grande, coupée carrément au milieu, avec les rayons latéraux sen- siblement plus longs que les autres; la caudale est précédée, en dessus et en des- sous, de dix ou onze plaques osseuses qui vont, en se prolongeant de plus en plus, pour former la base de la nageoire; l’épine osseuse des pectorales est très grande, arquée, déprimée, dentelée des deux côtés. Les plaques latérales sont au nombre de vingt-sept; leurs épines sont fortes, arquées et aiguës. Ce poisson est représenté dans le dessin de M. Weddell, comme étant noirâtre et parsemé de taches noires; le dessous semble avoir été blanc et les nageoires diaphanes. Cette espèce se trouve dans de petites flaques d’eau de la province des Chi- quitos. Les Indiens de cette nation lui donnent le nom de Uarioroch, et crai- gnent la piqüre de l’épine de sa dorsale comme les Brésiliens redoutent celle que cause la Rae. Genre AGENEIOSUS. N° 1. AGENEIOSUS INERMIS, Lacép. Silurus inermis, Bloch, Seba, t. HE, pl. 29. De la rivière des Amazones. Nora. — Mon individu a 50 centimètres de long. ( 19 ) N° 2. AGENEIOSUS UCAYALENSIS, nov. sp. (PLANCHE XVII, fig. 2.) Longueur totale, 20 centimètres; plus grande largeur, 3 centimètres; plus grande hauteur, 2 centimètres. Ce poisson, que j'ai pris dans un lac, près de l'Ucayale, et qui communiquait avec cette rivière, est réuni au Muséum de Paris avec l’Ageneiosus militaris, dont il serait probablement regardé comme étant la femelle; mais je ne puis partager cette manière de voir, à cause de la composition des nageoires. La membrane branchiostége à 9 rayons; la dorsale 6 rayons et une épine plus courte, un peu denticulée extérieurement; la caudale est très fourchue, mais incomplète dans mon individu ; l’anale est longue, étroite, presque égale en lar- geur dans toute sa longueur et de 46 rayons; la ventrale de 7 rayons; la pecto- rale de 14 rayons et d’un aiguillon un peu plus court et dentelé en scie au côté interne. Ce poisson semble avoir été d’un blanc argenté, avec le dos d’un bleu violet. La tête est variée de cette dernière couleur. Gexre TRICHOMYCTERUS. No 1. TRICHOMYCTERUS PENTLANDI, nov. sp. (PLANCHE XXIV, fig. 1.) Ce poisson doit venir près du Trichomycterus rivulalus rapporté de l'Apurimac par le savant voyageur M. Pentland, auquel je me fais un plaisir de dédier l'espèce que je décris et que j'ai rapportée d’un lac situé prés de la mission de Sarayacu, qui communique avec la rivière d'Ucayale. Ce Trichomyétère, qui forme, je crois, la plus grande espèce connue, a 36 cen- timètres de longueur totale, 5 de hauteur et moins de 3 de largeur. Il est entiè- rement d’un châtain clair, couvert de petites mouchetures noires. II a la forme du rivulatus: la dorsale a également 8 rayons; la caudale, 13 grands rayons et 6 ou 7 petits; l’anale, 6; les ventrales, 5; les pectorales, 9. Les épines de l'interoperculaire sont longues et grêles. N° 2. TRICHOMYCTERUS PUNCTATISSIMUS, nov. sp. (PLANCHE XXIV, fig. 3.) Longueur totale, 28 centimètres; plus grande largeur, 6 centimètres; plus grande hauteur, 3 centimètres 3. Cette espèce est très voisine du 7r. punctulatus (Cuv., Val., t. XVI, p. 488), 7 ( 50 ) mais en diflère par sa taille beaucoup plus grande, sa couleur générale d'un châtain clair. Il est entièrement couvert de très petits points d’un brun obscur très serrés et couvrant les nageoires supérieures. Le dessous du corps et les na geoires inférieures sont d’un brun jaune. De l’Araguay. Nora. — Le Pygidium dispar de Tsehudi (Faunr. Peruv., Poissons, p. 22, pl. 3) rentre eer- lainement dans ce genre et pourrait bien ê're le Trichomycterus punctuletus, Val. (1. XMEIE, p- ASS). Les deux sexes paraissent différer beaucoup l'un de l'autre. Ne 3. TRICHOMYCTERUS PICTUS, nov. sp. (PLANCHE XXIV, fig. 2.) Cette espèce a quelque ressemblance avec la précédente, mais elle en est bien distincte. Sa longueur totale est de 16 centimètres. La couleur générale est lie de vm obscur, couvert de taches serrées et confluentes plus obscures que le fond. La dorsale a 10 rayons; la caudale, 12 grands rayons; l’anale, 7 rayons; les ventrales, 5; les pectorales, 9. Les épines operculaires sont fortes. M. le docteur Weddell a rapporté plusieurs individus de cette espèce du grand lac de Tihicaca. N° 4. TRICHOMYCTERUS PUSILLUS, nov. sp. (PLANCHE XXIV, fig 4.) Cette espèce est très voisine du Tr. gracihis, rapporté des environs du Cuzco par M. Pentland. Elle en diffère par sa forme plus allongée; sa tête beaucoup moins élargie en arrière, de forme plus carrée; ses yeux situés beaucoup plus en avant. La couleur de mon espèce est, sur les individus conservés dans l'alcool, d’un brun obscur, piqueté de plus clair, formant, chez quelques individus, des bandes longitudinales peu régulières. Le dessous du-corps est blanc. J'ai trouvé, pour la première fois, ce petit poisson dans lAraguay, et je l'ai de- puis retrouvé dans l’'Amazone. Le plus grand de mes individus n’a que 9 centi- mètres de long. Cette espèce est, de la part des pêcheurs de lAraguay, l'objet d’un préjugé des plus singuliers : ils prétendent qu'il est fort dangereux d’uriner dans la rivière, Car, disent-ils, ce petit animal s’élance hors de l’eau et pénètre dans l’urètre en remontant le long de la colonne liquide. Nora. — Jai fait, sur l'Araguay, le dessin d'un T'richomyctère qui me semble se rapporter à celte espèce et qui a une tache d’un brun fonce sur le haut de la tète. (51) GENRE VANDELLIA. Ce curieux genre a été établi par M. Valenciennes {Æost. des Poissons, t. XVIIT, p. 386); il le place provisoirement dans la famille des Ésoces, mais il me semble avoir de grands rapports avec les Trichomycterus, que l'on place parmi les Silu- roïdes, et je me suis décidé à lui faire suivre ces poissons. On n'avait encore décrit qu'une espèce, le Vandellia cèrrhosa, dont on ne connaît pas exactement la patrie, mais qui vient certainement d’un des fleuves du Brésil, et probablement de l'Amazone. Nous allons en faire connaître une seconde. N° 1. VANDELLIA PLAZAIT, nov. sp. (PLANCHE XXVIIL, fig. 4.) Cette espèce diffère de celle qui était connue jusqu'ici par son corps beaucoup plus allongé, et dont la hauteur est contenue treize fois dans la longeur, tandis qu'elle ne se trouve que de dix dans la crrhosa. La tête est plus élargie, plus arrondie en avant; la queue est tronquée obliquement. Le corps est entièrement d'un blanc bleuâtre, uniforme, devenant un peu jaune en dessous; la tête est de couleur terre de Sienne; la nageoire caudale a sa moitié supérieure rouge et l'inférieure noire. J'ai pris cette espèce dans le rio Ucayale (Pérou), le 13 septembre 1846. Je dédie cette espèce au vénérable père Plaza, préfet des missions de la Pampa del Sacramento, qui nous reçut avec autant de bienveillance que d'humanité, lorsque après des souffrances inouïes, nous parvinmes enfin à Sarayacu, dans un état qui fit verser des larmes à ce digne missionnaire. Nora. — Comme point de comparaison, J'ai fait figurer, pl. 28, fig. 2, le Vandellia cirrhosa. Fauue pes CYPRINOÏDES. Genre ORESTIAS. N° 1. ORESTIAS TSCHUDIT, nov. sp. (PLANCHE XXVII, fig. 1.) La forme générale se rapproche de celle de l’Orestias Jussiei (Cuv., Val., t. XVII, p. 236), mais la taille est sensiblement plus grande; le dos est moins arqué en dessus; les yeux sont plus petits à proportion et situés plus bas; les écailles des joues sont beaucoup plus nombreuses et moins grandes dans le Jussiei, elles ne (52) forment que deux rangées, tandis que dans mon espèce elles en constituent quatre. La couleur est beaucoup plus obscure. Longueur totale, 16 centimètres; plus grande hauteur, 4 centimètres. Du lac de Titicaca, rapporté par M. Weddell. Jai dédié cette espèce au savant voyageur M. le docteur Tschudi, auteur de la Faune du Pérou, etc. Pour faire ressortir les caractères comparatifs de cette espèce, j'ai fait figurer, pl. 27, fig. 3, l'Orestias J'ussier. . N° 2. ORESTIAS PENTLANDI, Cuv., Val., Poissons, L. XVIIE, p. 230. Egalement rapporté du lac de Titicaca par M. Weddell. Fume pes ESOCES. Genre BELONA. N° 4. BELONA TUMUCU, Margrave, Bras., ch. 1%, p. 168; Cuv., Val., Poissons, &. XVIIL, p. A26. Lorsqu'il est vivant, ce poisson est gris, très argenté, un peu obscur sur le dos; sur les flancs, des reflets bleus forment une sorte de bande latérale, surtout dans la seconde moitié du corps; ventre à reflets pourpres; nageoires jaunâtres. Commun aux marchés de Rio et de Bahia; dans ce dernier port on le désigne sous le nom d’Agulha branca. Genre HEMIRAMPHUS. No 1. HEMIRAMPHAUS BRASILIENSIS, Linn., Syst. nat. (Esox). Hemiramphus Brown, Cuv., Val., Peissons, L. XI, p. 13; Brown, Jamaïca, pl. 45, fig. 2. Corps argenté, d'un gris bleu sur le dos; une bande longitudinale jaune et ar- gentée sur les côtés; nageoires grises; le prolongement de la mâchoire inférieure est tantôt bleu et tantôt noir, mais toujours terminé par du rouge; yeux Jaunes. Très commun à Rio et à Bahia; dans ce dernier port il est désigné sous le nom d'Agulha creola. Bon à manger. (53 ) Fuuze pes BUT YRINS. Genre ALBULA. N° 1. ALBULA UNBARANA, Margrave, p. 154. Albula Parra, Cuv., Val., &. XIX, p. 339. Amia immaculata, Schn., Bloch, pl. 451, n° 2. Le Macabi, Parra, t. 35, fig. 1, p. 88. Engraulis sericus, Spix, pl. 23. Lorsqu'il est vivant, il est très argenté, avec les parties supérieures d’un gris de fer; sur les nageoires dorsales, ventrales, pectorales et anales, ainsi que sur les côtés de la tête, on voit des nuances jaunes; tout le corps présente des lignes longitudinales un peu obscures ; nageoire caudale d’un gris semblable à celui du dos; yeux jaunes. Ce poisson est commun au marché de Bahia; on estime peu sa chair à cause de ses nombreuses arêtes ; on le désigne encore sous le nom de Barana, qui rap- pelle celui qu'emploie Margrave. N° 2. ALBULA MACROCEPHALA, Cuv., Val., t. XIX, p. 8324. Cette espèce est entièrement argentée; les nageoires supérieure et caudale, ainsi que la tête, ont une nuance jaune; la tête est en grande partie de cette der- nière couleur; yeux également jaunes. Cette Albula est désignée à Bahia sous le nom de Sauna. Faire pes HYODONTES. Gexre OSTEOGLOSSUM. N° 1. OSTEOGLOSSUM MINUS, Vandelli, Mém. Acad. Lisbon. {PLANCIIE XXV, fig. 2. Osteoglossum Vandellir, Cuv., Val., L. XEX, p. 294. Ischnosoma bicirrhosum?? Spix, Poissons du Brés., pl. 25. L'Osteoglossum atteint 1 mètre de long; on le connaît sur le Tocantins sous le nom d’Aronana. Ce poisson est d’un blanc argenté à reflets rouges et vifs, avec le dessus du corps et les nageoires d’un blanc vert assez clair; chacune de ses grandes écailles a un disque vert entouré d'un cercle brillant et doré; les yeux jaunes. J'ai trouvé, pour la première fois, l'Aronana dans le Tocantins, au fort de San- Juad das duas Barras, et je lai revu depuis dans l'Amazone. Sa chair est fort bonne à manger. ( 54 ) Famnae nes VASTRES. Genre VASTRES. N° 4. VASTRES GIGAS, Cuv., Règne animal. (PLANCHE XXV, fig. 4, et pl XXVI.) Vastres Cuvieri, Val., t. XIX, p. 4/1. Les Vastres, dont les naturalistes modernes font plusieurs espèces, sont dési- gnés par toutes les tribus de l’'Amazone sous le nom de Pirarucu, qui, en guarani, signifie poisson rouge, par allusion à l'extrême éclat de leurs couleurs. Rien ne peut en effet donner une idée de la beauté de ces géants des eaux douces, lorsqu'on vient de les retirer de l'élément qu'ils habitent. Que de fois je me suis senti frappé d'une impression profonde en voyant ces êtres énormes qui semblent appartenir à une création antédiluvienne, étendus sans vie sur les bords des lagunes où ils se trouvent en si grand nombre, que leur chair, jointe à celle du Lamentin, suffit à la nourriture des nombreuses nations indiennes qui habitent cette portion du globe terrestre. Absolument privé de tout moyen de défense, le Pirarucu ne peut échapper à ses ennemis que par la solidité de la boite écailleuse qui le recouvre. Une fois frappé du harpon, il cherche un instant à fuir, mais il perd bientôt ses forces, et se laisse traîner sans résistance sur le rivage. - Le ventre est la partie la plus estimée comme nourriture. Le Pirarucu habite exclusivement l'Amazone et ses nombreux embranche- ments; sa chair se conserve facilement, et je ne doute pas que l'on r’établisse bientôt des pêcheries fructueuses dans les parties où il se trouve le plus abon- damment. Mais cette espèce, qui depuis la création du monde, peut-être, résiste aux faibles moyens d'attaque de l’Indien sauvage, pourra-t-elle échapper, à cause de sa taille gigantesque, à l’ingénieux massacre qu’en fera la civilisation. Il est permis d'en douter, et de croire qu'elle est destinée à s’éteindre et à aller rejoin- dre, dans les musées futurs, tous ces autres €tres singuliers qui n’ont laissé de leur existence passagère qu'un souvenir, soit dans la mémoire des hommes, soit gravé sur les schistes et les calcaires antiques Le Vastres est d'un vert bronzé et brillant; les côtés paraissent tachetés d'une nuance plus obscure, ce qui provient de ce que les écailles sont d’un olive un peu plus foncé, bordées de vert sale; le ventre est blanc, mais chaque écaille est bordée de carmin vif. Plus on se rapproche de la partie postérieure du corps, plus ce poisson prend un éclat écarlate, ce qui vient de ce que les écailles couvrant ces parties ont le disque vert entouré d’une bordure rouge qui devient de plus en plus large. La caudale, l’anale et la dorsale sont semblables sous ce -rapport; le des- (55) sous de la tête et la gorge sont blanes; les pectorales et les ventrales verts ; les yeux d’un jaune vif. On voit que, sous le rapport de la coloration, les écailles de ce poisson se di- visent en quatre sortes : celles du dos, entièrement vertes; celles des flanes, d’un vert foncé, bordées de blanc ou de vert sale; celles du ventre, blanches, avec une bordure de rouge vif; celles de toute la partie postérieure du corps, vertes, en— tourées de rouge. La longueur moyenne du Pirarucu est de 2 mètres :, et il pèse alors environ 150 kilogrammes. Ce poisson habite généralement le fond des lacs qui communiquent avec les grandes rivières; mais il vient quelquefois, lorsque le soleil est au-dessus de l'ho— rizon, se jouer à quelques décimètres au-dessous de la surface des eaux, et c'est alors qu’on parvient à le harponner. Le mois de mai est le plus favorable pour la pêche. Je ne l'ai vu que rarement dans le cours même des rivières. Bien que privé, ainsi que nous l'avons déjà dit, de moyens de défense formida - bles et en rapport avec ses dimensions gigantesques, le Prrarucu femelle, suivant le rapport unanime des pêcheurs, défend avec fureur ses petits contre le mâle, qui cherche à les dévorer. Ce fait semblerait inexplicable chez un animal ovipare. J'ai indiqué, depuis longtemps, le parti que l’on pourrait tirer de ce géant de lAmazone. (Voy. Relation du voyage, t. K*, p. 394, et t. V, p. 140.) Fuuzze pes ÉRYTHROÏDES. GENRE ERYTHRINUS. N° 4. ERYTHRINUS BRASILIENSIS, Spix, Poïssons du Brésil, pl. 20. Je réunis ici les deux genres Erythrinus et Macrodon, qui ne me paraissent pas reposer sur des caractères suffisants pour pouvoir être séparés l’un de l’autre. M. Valenciennes (Cuv., Val., Poissons, 1. XIX, p. 519) réunit les Erythrinus trahira et brasiliensis de Spix, pour en former une espèce qu'il nomme HMacrodon tareira, nom pris dans Margrave, mais qui n’est qu’une corruption du mot {rahira, sous lequel ce poisson est encore désigné au Brésil. Je ne puis, après avoir étudié ces espèces vivantes, adopter cette manière de voir, et les deux espèces de Spix me paraissent parfaitement distinctes. L’Erythrinus brasiliensis atteint plus d’un demi-mèêtre de long; il est en dessus d’un châtain à reflets verts, avec des lignes longitudinales de cette dernière cou leur sur la partie antérieure du corps; la tête est verte, avec des taches allongées noires; la caudale, ainsi que les nageoires anale et ventrale, ont deux bandes trans- (56) versales noires; la dorsale est nuancée de jaune et d’obscur; les pectorales sont jaunes. Il varie pour la couleur, et les taches vertes disparaissent quelquefois entiè- rement. Je l'ai pris dans le rio Carandahy, branche du rio das Mortes, dans la province de Minas Geraës. Les gens du pays le désignent sous le nom de Trahira. N° 2. ERYTHRINUS TRAHIRA, Spix, Poissons du Brésil, pl. 18. Il est toujours d’un brun foncé; sa taille ne dépasse pas 25 centimètres. Commun dans les eaux douces des environs de Bahia. N° 3. ERYTHRINUS VITTATUS, Cuv., Val., t. XIX, p. 499, pl. 585. De la rivière des Amazones. Fuuze nes CLUPÉOÏDES. Genre HARENGULA. N° 4. HARENGULA HUMERALIS? Cuv., Règne animal; Cuv., Val., Poissons, (. XX, p. 295. De Bahia. Nota. — Ce n’est qu'avec doute que je rapporle mes individus à l'humeralis ; ils pré- sentent un éclat doré que n’ont pas ceux de celle espèce également conservés dans l’alcool. Genre PELLONA. N° 4. PELLONA CASTELNŒANA, Cuv., Val., t. XX, p- 206. M. Valenciennes décrit ainsi ce Pellone que j'ai rapporté de l’'Amazone : « Une seconde espèce de Pellone vient d’être rapportée par M. de Castelnau; voisine de celle de M. d'Orbigny, elle en diffère : » Par une paupière adipeuse beaucoup plus large, par une tête plus convexe et plus arrondie; elle a de nombreuses vésicules ramifiées sur le préopercule et sur le haut de l’opercule; les dents sont beaucoup plus fortes que celles de l'espèce précédente. On voit très bien sur le palais les trois groupes de dents palatines, ptérygoïdiennes et celles de la langue. Il n’y en a point sur le vomer. Les pecto— rales sont imbérées plus bas; le premier rayon est plus large; l’écaille de son aisselle est beaucoup plus longue; l’anale est coupée en faux, et les rayons anté- rieurs sont un peu plus hauts. Les lobes de la caudale sont plus larges et plus arrondis. B. 6; D. 19; A. 36-38. (57) » La couleur était verdâtre sur le dos, argentée sous le ventre. La dorsale a des teintes verdâtres; la caudale, entièrement couverte d'écailles, a le lobe inférieur marqué d'une large tache noire. Les autres nageoires sont jaunâtres. » Nous possédons deux exemplaires de ce poisson, dont l'un à 17 pouces.» Nora. — Les deux individus s'étant égarés, je n'ai pu figurer cette espèce. Genre PRISTIGASTER. N° 41. PRISTIGASTER MARTII, Agassiz, Poissons de Spix, pl. 24. Cette espèce n'existait pas dans les collections du Muséum avant mon voyage. Je l'ai trouvée dans la rivière des Amazones. N° 2. PRISTIGASTER PHAETON, Cuv., Val., t. XX, p. 358, pl. 28, fig. 3. (PLANCHE XXVIL, fig. 3.) M. Valenciennes, le comparant aux espèces déjà connues, dit qu'il en diffère : « Parce qu'il a le ventre moins saillant, d’où il résulte que le corps est plus allongé. La hauteur est contenue deux fois et un tiers dans la longueur totale, en n’y comprenant pas les filets de la caudale, tandis que dans l’espèce précédente elle surpasse sensiblement la moitié de la longueur du corps. L’anale est beau- coup plus allongée; elle ressemble, sous ce rapport, au Prishgaster de Cuvier, qui a D2 rayons. | | D. 15; A. 51, etc. » La caudale, qui est fourchue, a ses lobes plus étroits et plus pointus que ceux de l'espèce précédente. Les trois rayons externes du lobe supérieur sont prolongés en filaments plus longs que le lobe. Les épines de la carène du dos sont fortes. La couleur ressemble à celle des précédentes, c’est un verdâtre sur le dos. Tout le reste du corps brille d’un bel éclat d'argent poli. » La longueur du poisson est de # pouces :, sans compter les filets, et de 6 pouces, au moins, en mesurant depuis le bout du museau jusqu’à leur ex- trémité. » Fame pes SALMONOIÏDES. GEexre CURIMATUS. N° 4, CURIMATUS CIPRINOÏDES, Linn. (Salmo), Syst. nat., 13° édit., p. 1385; Gronov., Lus., 378; Cuv., Val., Poissons, t. XXII, p. 7. Salmo edentulus ? Bloch, (. XF, p. 380. J'ai rapporté ce poisson de l'Amazone. (58 ) N° 2. CURIMATUS CILIATUS, Muller et Troschel (Anodus), Horæ ichth., p. 8, t. IV, fig. A; Cuv., Val.,,t. XXE, p. #5. J'ai été le premier à rapporter ce poisson au Muséum de Paris. Je l'ai trouvé dans l’'Amazone. N° 3. CURIMATUS LATIOR, Spix, Cuv., Val., Poissons, (. XXII, p. 19. Même observation que pour le précédent; il habite aussi l'Amazone. N° 4. CURIMATUS ELONGATUS, Agassiz (Anodus), Poissons de Spix, pl. 40 ; Cuv., Val., Poissons, t. XXII, p. 20. J'ai rapporté ce poisson de l'Amazone, ainsi que les précédents; il n'existait pas avant au Muséum de Paris. Genre LEPORINUS. N° 1. LEPORINUS BIMACULATUS, nov. sp. (PLANCHE XXIX, fig. 1.) Dessus du corps, d’un vert obscur; ventre, côtés et dessous de la tête d’un blanc argenté; deux grandes taches arrondies et noires de chaque côté du corps, la première vers le milieu et l’autre plus en arrière; nageoires, pectorales et ven— trales jaunes; la deuxième dorsale rose à la base et noire dans l’autre moitié; la première dorsale, l’anale et la ventrale olivätres; cette dernière ayant sa moitié la plus rapprochée du corps plus obscure que l’autre. Ce poisson est commun dans le rio Vermelho de Goyaz, où on le désigne sous le nom de Piaho. Je lai revu dans le Tocantins, à San-Judo das duas Barras, où on le désignait sous le nom d’Aracou. Cette espèce est très voisine du Curimatus obtusidens de M. Valenciennes (Poissons de d'Orbigny, pl. 8, fig. 2), et c’est celle que ce professeur indique comme appartenant à cette espèce (Poissons, t. XXTT, p. 28), et rapportée par moi de l’'Amazone. Le seul fait que l’obtusidens habite la Plata me faisait concevoir des doutes sur l'exactitude de ce rapprochement, et la figure dessinée sur le vivant de mon poisson suffira, je crois, pour établir net- tement les différences spécifiques qui obligent de les séparer. Les couleurs em- pèchent de confondre ce poisson avec le Salmo Frederici de Bloch. N° 2. LEPORINUS MACULATUS, Maller et £roschel, Horæ ichth., p. 11; Cuv., Val., t. XXIT, p- 31. (PLANCHE XXIX, fig. 2.) Corps d’un jaune sale, avec trois bandes transversales noires, entre chacune desquelles on voit une tache plus courte; celle qui est la plus rapprochée de la queue est arrondie; le ventre et le dessus de la tête sont blancs. (5) Ce poisson est bien celui décrit par M. Valenciennes, mais je ne suis pas cer- tain que ce soit celui de MM. Muller et Troschel. Il vient du rio Crixas, dans la province de Goyaz, et porte le nom de Pixo. No 3. LEPORINUS VITTATUS, Cuv., Val., t. XXII, p. 33. (PLANCHE XXIX, fig. 3.) J'ai rapporté cette espèce de l'Araguay, dans la province de Goyaz. M. Valen- ciennes la décrit de la manière suivante : « Une espèce de Léporin, à corps allongé comme celui de la précédente, s’en distingue par ses dents tronquées comprimées. » Elle a le museau un peu plus obtus ; la caudale plus engagée sous les écailles du corps. BA: D/44e ANOr IC DA: V9: D. 16: » Les écailles, plus nombreuses sur les flancs, sont au nombre de quarante-cinq. La tête est couverte de points noirâtres; des taches plus grosses, disposées par séries longitudinales, marquent cinq ou six bandes longitudinales sur le haut du côté. Le ventre n’a que quelques taches effacées. Je vois sur chaque lobe de la caudale trois raies noires obliques. Il y a aussi une raie sur la dorsale. Le fond de la nageoire me paraït avoir été jaunâtre; les autres nageoires sont sans taches. » Je possède deux individus de cette espèce, longs de 6 pouces 3, et qui ont été rapportés de l’'Amazone par M. de Castelnau. » No 4. LEPORINUS BRACHYURUS, Cuv., Val.;t. XXII, p. 36. (PLANCHE XXX, fig. 1.) J'ai rapporté cette espèce de l'Araguay. M. Valenciennes en a donné la des- criplion sur ces individus : « L'une de ces espèces, remarquable par la taille de quelques individus, a été rapportée de l’'Amazone par M. de Castelnau. » Ce sont des poissons à corps trapu, à queue courte, dont la caudale est re . marquable par la largeur et l'épaisseur de ses rayons. L’anale est basse. B- 45 DM AMOENC23r0P. 1750-10; » Les écailles sont de grandeur moyenne, assez épaisses; 1l y en a quarante entre laine et la caudale. La tête est courte et grosse. Le front est très large. Les dents sont fortes; celles de la mâchoire supérieure tout à fait tronquées ; les deux mitoyennes d'en bas sont longues, épaisses et proportionnellement beaucoup plus pointues que celles du Leporinus obtusidens, quoique l'individu que je décris soit beaucoup plus grand; ce qui prouve que les dents de ces poissons ne devien- nent pas émoussées avec l’âge. ( 60 ) » La couleur me parait avoir été un vert assez uniforme sur le dos et sur les flancs, avec le centre des écailles un peu plus clair. Le dessous du ventre était blanc argenté ; les nageoires n’ont conservé aucune trace particulière des taches. » Le plus grand de nos individus a 17 pouces; un second, plus petit, n’en a que 14.» Gexre EPICYRTUS. N° 4. EPICYRTUS PARADOXUS, Muller, oræ ichthyol , fascicule 1%. Epicyrtus exodon, Guv., Val., t. XXIT, p. 46, pl. 636. Ce joli petit poisson est en dessus d'un vert à reflets olivâtres et pourpres; il présente sur le dos deux grandes taches arrondies, un peu transversales, d'un noir velouté à reflets bleus : l’une est placée en avant de la dorsale, et l’autre à la base de la queue; sur les flancs, une bande longitudinale assez large et jaune; ventre d’un blanc argenté et rosé. Nageoires rouges ; la première dorsale est mé- langée de jaune ; la caudale, de cette dernière couleur, avec une tache terminale rouge. Tête argentée. Ce poisson est connu des pêcheurs du Goyaz sous le nom de Conniveta. Les Carajas lui donnent celui d’Arum. Nous le vimes pour la première fois dans le rio Crixas, et ensuite dans l'Ara- guay; enfin je l'ai repris dans l’'Amazone. N° 2. EPICYRTUS GIBBOSUS, Linn. (Salmo), Syst. nat.: Cuv., Val., Poissons, t. XXII, p. 43, pl. 636. Des eaux douces de la province de Minas Geraës. Genre SALMINUS. N° 1. SALMINUS HILARIT, Cuv., Val., t. XXIE, p. 64. (PLANCHE XXKXI, fig. 1.) Le corps est d’un bleu clair, devenant presque noir sur le dos; le ventre est argenté; sur les flancs quelques petits traits interrompus et rouges. La première nagcoire dorsale, noire dans sa moitié antérieure; l’autre portion est rouge à sa partie supérieure et jaune à l’inféricure; la seconde dorsale est noire; la caudale est bleue au milieu avec les portions latérales de trois couleurs : noire à la base, rouge vers le bord externe, et jaune en dedans. L’anale est jaune avec sa partie antérieure rouge; les ventrales et pectorales rouges. La tête est jaune, à reflets rouges; elle présente une sorte de bande longitudinale obscure derrière les yeux. Ce poisson, remarquable par la vivacité de ses couleurs, se trouve dans le rio Vermelho, qui traverse la ville de Goyaz; sa chair est fort estimée. Les gens du (61) pays lui donnent le nom de Rabo Vermelho (queue rouge). Je l’ai retrouvé depuis dans la rivière des Amazones. M. Valenciennes le décrit ainsi : « Il faut d'abord remarquer que toutes les pièces sous-orbitaires sont plus lisses que dans le mazillosus: que le premier sous-orbitaire a sa portion descen- dante beaucoup plus courte que celle de l'espèce précédente, car elle n’atteint pas à l'orbite. Son bord est presque droit; les dents me paraissent plus petites; les écailles sont plus grandes, je n’en compte que soixante-huit rangées le long des flancs. La caudale est beaucoup plus profondément fourchue. BAD MO PAS 025 EPP MIE VAR OL » L'anale est plus courte, elle a quatre rayons de moins. » N° 2. SALMINUS MAXILLOSUS, Cuv., Val., t. XXIE, p. 62. (PLANCHE XXX, fig. 2.) Cette espèce a été établie sur un très grand individu que j'ai rapporté de l'Amazone, et qui est long de 95 centimètres. Je dois avouer que les différences entre celte espèce et la précédente me semblent se rapporter à l’âge, et que ce Salminus pourrait bien être simplement un individu adulte de l’Æilaru. M. Valenciennes le décrit de la manière suivante : « Je crois devoir distinguer du poisson précédent (Salminus Cuvieri) un autre individu qui a des formes un peu plus trapues, dont la tête est surtout beaucoup plus grosse et beaucoup plus large. Tout le dessous est sensiblement plus con- vexe ; l'intervalle qui sépare les deux yeux contient plus de trois fois le diamètre; il n’est que double dans l'espèce précédente. Les ciselures du crâne sont plus nombreuses et en même temps plus rugueuses. Le museau est plus large. Les dents de l’intermaxillaire sont plus égales entre elles. Les branches de la mà- choire inférieure sont beaucoup plus larges, plus arrondies; leur forme donne une tout autre physionomie à cet individu. Les dents sont toutes égales entre elles. Le maxillaire est proportionnellement plus long et beaucoup plus épais; aussi y a-t-il plus d'un diamètre de l'orbite entre le bord antérieur de l'œil et la pointe des dents. Le premier sous-orbitaire a la partie supérieure plus large et plus rugueuse ; la portion inférieure, proportionnellement plus longue, est bien pro- fondément ciselée. L'échancrure du bord postérieur offre plus de sinuosités. Le bord postérieur du second sous-orbitaire a en arrière un angle très marqué. Les stries de la surface sont beaucoup plus profondes, et il en est de même de celles du troisième et du quatrième. Ce troisième sous-orbitaire est plus large, surtout vers le bas. L'interoperculaire est profondément ciselé. Je trouve les écailles pro- portionnellement plüs petites, puisque nous en comptons cent cinq entre l’aine et (62) la caudale; l’anale me paraît moins haute de l'avant et plus basse de l'arrière. La caudale est trilobée. Quant aux couleurs, elles différent très peu de celles de l’es- pèce précédente. Ce sont des rangées de points le long des flancs, au nombre de vingt-deux à vingt-quatre au-dessous de la dorsale. 8245 D. 41: À. 57; 0. 25: P.46: VW. 9 » L'individu que je décris est long de 2 pieds 8 pouces. » Gexre PROCHILODUS. N° 4. PRGCHILODUS BRAMA, Cuv., Val., t. XXIL, p. 82. (PLANCHE XXXI, fig. 2.) M. Valenciennes a décrit cette espèce d'après l'individu que j'ai envoyé au Muséum : « Voici encore une espèce nouvelle, aussi caractérisée par ses formes générales que par les différents détails qu'une étude attentive de ses parties peut y ajouter. » Ce poisson a la tête large, car cette largeur égale à peu près les deux tiers de la longueur. Le dessus du crâne est beaucoup plus plat que celui du Prochi- lodus dobula. Le sillon médian est assez marqué. Le front, le devant du museau, les sourciliers, les sous-orbitaires, le limbe du préopereule et l'interopercule sont lisses et sans aucune strie ni granulation. 11 n’y a que quelques stries très faibles le long du bord de l’opercule ; tout le reste de sa surface est aussi uni que luisant. Il en est de même du préopercule, qui est beaucoup plus large que celui des espèces précédentes. L'œil est grand; son diamètre est trois fois et deux tiers dans la longueur de la tête, et deux fois et trois quarts seulement dans la largeur du crâne. Le tronc de ce poisson est haut et le dos est élevé, surtout au commence- ment de la dorsale. Sous l’aplomb de cette nageoire la hauteur n’est que deux fois et deux tiers dans la longueur totale. La courbure du ventre est soutenue. La dorsale est haute et pointue; l’anale est courte et haute de l'avant. Sous ce rapport, ce poisson ne ressemble pas autant à une Bréme que son nom pourrait l'indiquer; mais c'est par la forme générale que j'ai saisi cette ressemblance. L’adipeuse, quoique petite, est un peu plus développée que celle des espèces précédentes. La pectorale est étroite et pointue, elle n’atteint pas à la ventrale, mais sa pointe en approche plus que celle du Prochilodus costatus. DA: VACA2 10723: 1P-216 5-09 » Les écailles sont sensiblement plus petites que celles de toutes les autres espèces, nous en comptons soixante rangées le long de la ligne latérale. » Il est, en dessus, d’un joli bleu clair, avec les flancs, le ventre, les côtés et le dessous du corps blancs et argentés. Le dessus de la tête est d’un vert foncé; l’opercule un peu jaune; les yeux de cette dernière couleur; les nageoires d’un ( 65 ) gris cendré, la queue et l’anale obscures, bordées de rouge; les ventrales, de cette dernière couleur. J'ai trouvé cette espèce dans le Tocantins, à San-Juäo das duas Barras, dans la province du Para, où on le désigne sous le nom de Jarahi. N° 2. PROCHILODUS NIGRICANS, Agassiz (Pacu), Poissons de Spix; Cuv., Val., Poissons, t. XXIL, p. 81. (PLANCHE XXXI, fig. 3.) Lorsqu'il est vivant, ce poisson est en dessus lie de vin; le haut de la tête est d'un jaune vert; les côtés et le dessous du corps et de la tête d'un blanc ar- genté ; sur l'épaule, des reflets verts; la première dorsale rose tachetée de noir; la queue ayant son lobe supérieur d’un rose très pâle, avec de petites taches noires ; le lobe inférieur blanc, également ponctué de noir; anale d’un rose car- miné, avec la base jaune; les pectorales roses bordées de rouge et 2 LS vers la base; les pectorales d’un jaune sale. Le ventre a des lignes blanches qui se détachent sur le fond argenté. J'ai rapporté ce poisson du Tocantins; il y est désigné sous le nom de Papatera. N° 3.. PROCHILODUS DOBULINUS, Cuv., Val., t. XXIF, p. 81. Décrit par M. Valenciennes de la manière suivante : « Nous-décrirons sous ce nom une belle et grande espèce rapportée de l'Ama- zone par M. de Castelnau, parce qu’elle ressemble à l’un de nos Cyprins (Cy- prinus dobula). » La largeur de sa tête est, sans contredit, plus grande que celle d'aucune autre espèce du genre. Le corps est un ovalé assez régulier, parce que le dos n’est pas, à beaucoup près, aussi arqué que celui des espèces précédentes; mais comme le ventre l'est un peu plus, on retrouve la forme générale que j'indique ici. La dorsale ne me parait pas avoir été très haute; ses rayons sont gros; la caudale à les siens très élargis; il'en est de même de l’anale et de la ventrale. La pectorale est courte et arrondie. h: D. A1: À. 42, C. 23: P. 16: V. 9. » Les écailles sont un peu plus petites et Fe lisses. Nous en comptons cin- quante le long de la ligne latérale. La couleur parait avoir été un argenté assez uniforme. Il n’y a aucune {ache sur les nageoires. » L'individu est long de 20 pouces. » L'individu de cette espèce n'ayant pas été retrouvé, je mai pu le faire figurer. ( 64 ) Genre PIABUCA. N° 1. PIABUCA FASCIATA, Spix, Poissons du Brésil, pl. 36. Schizodon fasciatus, Shomb., Fishes of Guyana, 1. 1, pl. 26. Piabuca schizodon, Cuv., Val., t. XXIT, p. 112. De l’Amazone et de l'Ucayale. N° 2. PIABUCA VITTATA, Cuv., Val., t. XXIT, p. 115. (PLANCHE XXXII, fig. 1. Lorsqu'il est vivant, ce poisson est en dessus d’un gris obscur à reflets verts; il a trois bandes transversales d’un bleu d'azur, et une autre longitudinale de même couleur sur les flancs, et surtout visible en arrière; le ventre est argenté; les nageoires grises, excepté les pectorales qui sont jaunes; yeux blancs à reflets rouges. J'ai rapporté ce poisson de l'Araguay. M. Valenciennes l’a décrit sur l'individu que j'ai déposé au Muséum de Paris : « Une autre espèce, semblable à la précédente par la forme générale, par la brièveté de son anale, par la petitesse de sa tête et par son museau déprimé, offre cependant un caractère remarquable par la force des épines qui hérissent le bord des dents. B.4; D.11; A. 9; C.93: P.16: V. 10. » Les écailles paraissent un peu plus petites, j'en ai compté quarante-cinq rangées le long de la ligne latérale. Les couleurs sont sensiblement différentes de l'espèce précédente. Le dos est vert plus ou moins foncé, et les flancs sont ar- gentés. Il y a quelques traces de tachés noires assez larges, mais difluses, le long des flancs. L’antérieure, très effacée, répond à la pectorale. La seconde et la troisième sont plus diffuses ; elles répondent d’abord à l'insertion de la pectorale; puis, pour la seconde, à l’intervalle qui sépare les ventrales de l’anale. Mais une ligne longitudinale, noire, et très marquée, est tracée par le milieu du tronçon de la queue. » Gexre HEMIODUS. N° 4. HEMIODUS NOTATUS, Schomb. (Anodus), Fishes of Guyana, t. 1, pl. 15; Cuv., Val., t. XXII, p. 119, pl. 635. Il est fort probable que mon poisson est bien celui de Schomburgh, mais il . diffère en plusieurs points de la coloration indiquée par ce voyageur. Il est argenté; le dos est bleu à reflets verts; les nageoires sont rosées et hya- (65) lines; la queue est hyaline dans son lobe supérieur; l’inférieur présente une ta- che allongée et noire et une large bordure jaune au bord inférieur; sur les flancs une tache arrondie et noire; œil argenté à reflets jaunes. J'ai trouvé ce poisson dans l’Araguay. Les pêcheurs de Salinas lui donnent le nom de Gourdinha. GENRE TETRAGONOPTERUS. PREMIÈRE DIVISION. Espèces à corps plus ou moins orbiculaire. N° 1. TETRAGONOPTERUS ORBICULARIS, Cuv., Val., t. XXII, p. 138. (PLANCHE XXXII, fig. 8.) Rapporté de l’'Amazone et décrit par M. Valenciennes de la manière suivante : « Je désigne sous ce nom (Tetragonopterus orbicularis) une espèce qui se dis- üngue des précédentes par un corps plus arrondi. La hauteur n’est qu’une fois et demie dans la longueur totale, La nuque est un peu moins concave. La dorsale est moins pointue de l'avant. La tête est proportionnellement plus courte, car elle n’est que le cinquième de la longueur totale. L’œil est contenu deux fois et demie dans cette tête. Le troisième sous-orbitaire a son angle inférieur plus fermé, et le limbe du préopercule, sous lui, est aussi plus anguleux. La caudale est plus fourchue, et ses lobes un peu plus aigus. BED AS CRC IE SPE ETIENNE » La dorsale est moins haute, l’anale est plus courte. Le nombre des écailles, sur les flancs, est de trente -cinq. » N° 2. TETRAGONOPTERUS SAWA, nov. sy. (PLANCHE XXXII, fig. 1.) Longueur, 8 centimètres; hauteur, 3 centimètres 2. Cette espèce est bien distincte par sa dorsale, dont les premiers rayons sont très prolongés. Ce poisson a de grands rapports avec le Tetragonopterus rufipes (Val., Poissons d'Orbigny, pl. 11, fig. 1), mais s’en distingue, lorsqu'il est frais, par la couleur, qui, sur le mien, esten dessus d’un joli bleu verdâtre; la nageoire dorsale est d’un bleu plombé, le ventre blanc, les pectorales de cette dernière couleur, les ven- trales et l’anale rouges. J'ai trouvé cette petite espèce sur le rio Crixas qui se jette dans l’Araguay; les pêcheurs lui donnent le nom de Sœva. {66 ) DEUXIÈME DIVISION. Espèces à corps allengé. N° 3. TETRAGONOPTERUS FASCIATUS, Cuv. (Chalceus), Mém. du Mus., t. V, p. 392, pl 26-02: tGuvVal. 1 XXI p7119: (PLANCHE XXXII, fig 2.) J'ai trouvé cette petite espèce dans l’Araguay et le Tocantins; sur la pre- mière de ces rivières elle porte le nom de Piquira, et sur la seconde celle de Lambari do Cargo. Lorsqu'il est vivant, ce poisson est brun en dessus, avec des reflets bleus sur le ventre. On voit, de chaque côté, deux taches plus ou moins arrondies et noires, l’une placée derrière l’opercule et l’autre à la base de la queue. Les nageoires sont roses. Les nombreux individus que j'ai observés n'avaient que 5 à 6 centimètres de long. N° 4. TETRAGONOPTERUS FUSCO-AURATUS, nov. Sp. (PLANCHE XXXIII, fig. 2. Longueur, 8 centimètres; plus grande hauteur, 2 centimètres =. Cette espèce, abondante dans les eaux douces des environs de Bahia, se distin- gue du Zinnær, dont elle est très voisine par sa couleur d’un brun assez obseur et doré, et une tache noire à l'extrémité de la queue qui couvre souvent la base de la nageoire caudale ; la dorsale à 10 rayons ; la caudale a 18 grands rayons à la queue, sans compler ceux des côtés qui sont moins longs; l’anale a une petite épine et 27 rayons; ventrales de 8 rayons; pectorales de 12 à 13 rayons. La forme est celle du Zinncær. Nora. — Les nuances que j'ai indiquées sont prises sur des individus conservés dans la liqueur ; lorsque le poisson est vivant, je ne doute pas que les couleurs ne soient très brillantes. N° 5. TETRAGONOPTERUS VELTATUS, nov. sp. (PLANCHE XXXUL, fig 3.) Longueur, 10 centimètres; largeur, 3 centimètres. Nageoire dorsale grande et longue, formée d'une épine et de 9 rayons; caudale de 18 grands rayons, et en tout de 24; anale, avec une petite épine et 34 rayons; les ventrales de 8 rayons; les pectorales longues, falciformes, de 14 rayons. Le corps est ovalaire, plus élargi que dans le précédent. La couleur est, dans l'alcool, d'un cendré lilas. On voit une grande tache arrondie derrière l'oper- cule et une ligne plus claire de chaque côté, qui prend l'apparence d’une bande argentée. De Bahia. (67) Genre MYLETES. N° 4. MYLETES DURIVENTRIS, Cuv., Mém. du Mus., t. IV, pl. 22; Cuv., Val., Poissons, t. XXIE, p. 206. J'ai trouvé ce poisson dans l’'Amazone. No 2. MYLETES DOIDYXODON, Cuv.; Val., t. XXIF, 222. (PLANCHE XXXIV, fig. 4.) C’est sur les individus que j'ai rapportés de Amazone que M. Valenciennes a établi cette espèce : « M. Castelnau à rapporté de l'Amazone un Myletes dont les dents commencent à s'éloigner, par leur forme comprimée et en cuilleron, des poissons précédemment décrits. La nuque est à peine concave. La courbe du dos, jusqu’à l’épine dorsale, qui est très forte, n’est pas très arquée; celle du ventre devait l’être beaucoup plus , autant que je puis en juger du moins d’après mon exemplaire, car la carène de l'abdomen n’a pas été assez ménagée par le préparateur. Il ne reste plus que les deux dernières épines de l'anus, elles sont assez fortes. Je vois à l’intermaxil- laire une premiére rangée de quatre dents, véritables incisives tranchantes, à couronne taillée en biseau, un peu rétrécie au collet, elliptique et sans créne- lures. Il y a derrière elles, et de chaque côté, quatre dents à couronnes triangu— laires, dont l’arête postérieure est très peu pointue. La mâchoire inférieure a des dents très peu différentes de la supérieure, cependant les deux mitoyennes ont un petit talon à l’angle externe, et quelques traces de festons; derrière elles existent deux très petites dents coniques, pointues et courbées en crochet; elles sont si petites, qu’il faut y regarder avec attention pour les apercevoir. Cette dentition ne laisse pas que d’être assez différente de celle des autres Myletes, cependant je ne puis fonder sur elle la diagnose d’une coupe générique. La dorsale est assez longue, et a les premiers rayons prolongés en petits filaments. L’anale a trois lobes. L’extrémité des rayons ne se termine pas en pointes divergentes. Les premiers sont courbés en lame de sabre, ne sont pas larges. La caudale est fourchue. D. 22; A. 35. » Les écailles sont très petites. La couleur était plombée, rembrunie sur le dos et argentée sur le reste du corps. » N° 3, MYLETES RHOMBOIDALIS, Cuv., Mém. du Mus., t. IV; Cuv., Val., Poissons, XI p 210: TL'elragonopterus latus, Schomb., Fishes of Guyana, L. I, p. 241. Je l'ai rapporté de l'Amazone. ( 68 ) N° 4. MYLETES BIDENS, Spix, p. 75, pl. 32; Cuv., Val., t. XXII, p. 201. (PLANCHE XXXV, fig. 1,2, 3.) Cette espèce n'existait pas au Muséum de Paris avant que je l’eusse envoyée des rivières centrales de l'Amérique du Sud. Nora. — Je crois qu'il y a quelque confusion dans ce qui a rapport à cette espèce. Le pois- son que j'ai rapporté, et qui à été décrit par M. Valenciennes, est le Pacu du rio Paraguay, dont il est plusieurs fois question dans la relation de mon voyage. Il est excellent à manger, et forme la nourriture presque exclusive de ceux qui naviguent sur cette rivière. Il est donc pres- que certain que cette espèce doive être différente de celle de Spix, qui venait de l'Amazone. Il faudrait pouvoir comparer ces poissons à l'état frais et ayant encore leurs couleurs. Celui du Pa- raguay est de nuances obscures , il atteint 70 centimètres de long. Pour le pêcher, on attache un fruit à l’hameçon, car tout autre appât serait enlevé par les Piranhas, bien que ces dernières soient beaucoup moins communes que dans les affluents de l'Amazone (elle est de couleur grise). Le nom de Pacou ou Pacoup est donné, dans différentes parties du Brésil, à une foule d'espèces différentes. Si, comme je le pense, le Myletes du Paraguay forme une espèce particulière, je pro- pose de lui donner le rom spécifique d’edulis. GENRE CHALCEUS. N° 41. CHALCEUS CARPOPHAGUS, Cuv., Val., Poissons, t. XXII, p. 252. (PLANCHE XXXIV, fig. 3.) Cette espèce est, pendant la vie, d’un lilas clair sur le dos; le ventre est ar- genté; la partie postérieure du corps offre des reflets verts et bleus; la tête est d’un jaune olive. La ligne latérale est garnie de chaque côté de petits traits bran- chus, vermicellés et rouges. La première nageoire dorsale est d'un jaune sale à reflets rougeâtres; la deuxième est verte; les nageoires caudales et les infé- rieures sont blanches à reflets rouges. J'ai observé ce Chalceus dans le rio de Sabara de la province de Minas Geraës ; on lui donne le nom de Piabana. N° 2. CHALCEUS HILARIE, Cav., Val., €. XXIL, p. 246. ( PLANCHE XSXVI, fig. 1.) Pendant la vie, ce poisson est argenté, avec le dos d’un brun à reflets bleus; les nageoires sont d'un bleu noir à reflets rouges; la caudale est d’un bleu obscur, avec sa partie postérieure jaune. La tête a des reflets verts, l'œil jaune. Ce Chalceus atteint une longueur d'un demi-mètre. Les pêcheurs de Salinas lui donnent le nom de Matrinchdo. ( 69 ) N° 3. CHALCEUS DEVILLEI, nov. sp. (PLANCHE XXXVI, fig. 2.) Longueur totale, 18 centimètres; plus grande hauteur, 4 centimètres. Dorsale, grande, de 11 rayons; caudale bifide, formée de 19 rayons entiers et de 3 plus courts de chaque côté; l'anale de 27 rayons, dont les 7 premiers vont constamment en augmentant de longueur de derrière à l'avant, tandis quelles autres sont égaux et plus courts; ventrales de 8 et pectorales de 14 rayons. Corps ovalaire allongé; écailles assez grandes, au nombre d'environ cinquante par rangées longitudinales. Ligne latérale placée très bas, comme dans plusieurs autres poissons de ce genre. Conservé dans l’alcool, ce poisson paraît argenté, avec le dos obscur. La caudale est obscure à la base et à l'extrémité; la plupart des autres nageoires semblent avoir été terminées par une teinte presque noire. De Bahia. Je dédie cette espèce à M. Émile Deville, mon infortuné compagnon de voyage, qui, après avoir échappé aux horreurs de l’Ucayale, a été mourir de la fièvre jaune à Rio-de-Janeiro. Nora. — Cette espèce est très voisine des Chalceus ararapeera (Cuv., Val., t. XXIL, p. 244), mais elle s’en distingue par le museau, qui est beaucoup plus allongé que dans le poisson de l'Essequebo. GExre CHALCINUS. N° 1. CHALCINUS AURITUS, Cuv., Val., t. XXII, p. 262, (PLANCHE XXXVI, fig. 3.) J'ai rapporté cette nouvelle espèce de la rivière d’Araguay. M. Valenciennes la décrit ainsi : « Une seconde espèce, rapportée de l'Amazone par M. de Castelnau, se distin- gue de la précédente : » Par un corps plus allongé et moins élevé; en effet, la hauteur, portée sur la longueur, y est comprise quatre fois et demie. J se distingue par un opercule beau- coup plus grand, plus prolongé en arrière, car l’angle, ici, répond à l’aisselle de la pectorale : cela rend la tête plus longue; elle n’est cependant que cinq fois dans la longueur totale. L'œil est plus petit et plus près du bout du museau, L'intervalle, entre les yeux, est plus convexe, et l'espace d’un œil à l’autre est égal à une fois et demie le diamètre de l'œil. Le troisième sous-orbitaire est beaucoup plus étroit; le sous-operculaire est plus visible, L’interopercule est tout autant (70 ) recouvert que dans l'espèce précédente. La pectorale est plus longue, plus étroite ; elle atteint jusqu’au milieu de la ventrale. DAMEMAME EE NC DT p.127. » Les écailles sont plus petites que celles du précédent; nous en comptons quarante-quatre rangées le long de la ligne latérale. La couleur est d’un verdâtre plus argenté. Les joues et l’opercule sont surtout très brillants. La longueur de notre poisson est de 10 pouces. » N° 2. CHALCINUS TRIFURCATUS, nov. sp. (PLANCHE XXXVIL, fig. 1.) Ressemble beaucoup au brachipomus (Cuv., Val., t. XXI, p. 259), mais s’en distingue par sa nageoire caudale dont les rayons du milieu se prolongent de manière à former une pointe. Lorsqu'il est frais, ce poisson a un éclat très argenté; le dos est d’un brun vert, les nageoires dorsales jaunes, la queue variée de gris et de jaune; les rayons prolongés du milieu, bleus. Les nageoires inférieures sont d’un blanc nacré et argenté comme le ventre. Ce Chalcinus atteint 17 centimètres de longueur totale; sa plus grande hauteur est de 5 centimètres. Cette espèce est remarquable par le renflement de la gorge en avant des pec- torales; ce caractère la rapproche du Chalceus angulatus de Spix (Schomb., p. 209). La dorsale est située bien en avant de l’anale. Ce petit Chalcinus est assez commun dans l’Araguay. Les gens de Salinas lui donnent le nom de Sardinha. Gexre SERRASALMUS. N° 1. SERRASALMUS RHOMBEUS, Linn., Lacép., Cuv., Val., t. XXIT, p. 272. (PLANCHE XXXVII, fig. 3.) Cette espèce ne dépasse guère 22 centimètres de long. Elle est en dessus d’un vert clair; les flancs sont blancs et argentés; le ventre, ainsi que le bord postérieur de l’opercule, d'un jaune vif et doré; les yeux sont rouges. Les nageoires dorsale, caudale et anale sont d’un vert foncé; les ventrale et pectorale, d’un jaune clair ; le lobe supérieur de la caudale est moins développé que l’inférieur. Il y a souvent une tache rouge sous la tête. De l’Araguay. Cette espèce est désignée dans le pays sous le nom de Candirou:; elle se nourrit de sang et attaque les nageurs. (71 Ne 2. SERRASALMUS GIBBUS, nov. sp. (PLANCHE XXXVIII, fig. 1.) Cette espèce a été confondue jusqu'ici avec la précédente. Elle s’en distingue par sa forme plus allongée, moins haute mais plus bombée derrière la tête; par ses dents inférieures plus grandes, plus larges, et ayant chacune un tubercule latéral; la couleur de la partie inférieure de la tête et du ventre est plus orangée. Les nageoires dorsale et caudale sont d'un gris de fer, bordées en arrière de noir; l'anale est grise avec sa base verte. Ce poisson est désigné dans l'Araguay, où je l'ai observé, sous le nom de Piranha branca. C’est peut-être la troisième espèce de Prraya de Margrave. N° 3. SERRASALMUS HUMERALIS, Cuv., Val., t. XXIL, p. 279. (PLANCHE XXXVIL, fig. 2.) M. Valenciennes a décrit cette espèce sur l'individu que j'ai rapporté de l’Ara— guay. On le confond avec le précédent sous le nom de Prranha branca. « Une autre espèce, voisine de celle de M. d'Orbigny (Serrasalmus marginatus), s’en distingue par des sous-orbitaires encore plus étroits; ils sont striés, ainsi que les autres pièces operculaires. La mâchoire inférieure est moins saillante au-devant de la supérieure, bien qu’elle la dépasse de toute la largeur de sa branche. Le museau est arrondi, convexe au-devant de la narine, un peu concave en dessus des yeux. La crête interpariétale est convexe. BEA AGE NS SEE PAGE NT 7 » La couleur est bleu d’acier au-dessus de la ligne latérale, argentée sous le ventre; une tache noire, très marquée, est derrière l’ouïe. Le dos et les flancs sont couverts de points bleus foncés, presque noirâtres. La caudale a une large bordure noirätre. » Notre exemplaire est long de 5 pouces. » Il est, en dessus, d'un bleu clair; le ventre est d’un jaune orange, ainsi que le bord postérieur de l’opercule et du préopercule ; les pectorales sont d’un jaune vif; les dorsales et la base de la caudale noires; le reste de cette dernière est blanc; l'anale est jaune, avec sa partie inférieure d’un rouge orange ; une tache noire est allongée en arrière de la tête. De l'Araguay. Ne 4. SERRASALMUS AUREUS, Spix, Cuv., Val., t. XX, p. 282. Lorsqu'il est vivant, ce poisson est entièrement d’un brun foncé, devenant pour- pre sur les flancs et sur le dessous de la tête. (5328) Je lai rapporté de l’'Amazone et de l'Araguay. Les pêcheurs du Goyaz lui don- nent le nom de Rodolera. Genre PYGOCENTRUS. N° 1. PYGOCENTRUS PIRAYA, Cuv. (Serrasalmus), Mém. du Mus., pl. 28, t. VE. Serrasalmus Piranha, Spix, pl. 28. (PLANCHE XXXVIIL, fig. 2.) ‘Ce poisson est, en dessus, d’un gris noir à reflets verdâtres ; le ventre, le des- sous de la tête, les nageoires ventrales, pectorales et l’anale, d’un beau rouge vif; la partie postérieure du dessous du corps est d’un gris argenté, de même que la caudale et les dorsales. | Cette espèce est très commune dans toutes les eaux douces de Goyaz. Je l'ai pris pour la première fois dans le lac des Perles, et je l'ai revu depuis dans l’Araguay et le Tocantins ; enfin il se trouve, mais moins abondamment, dans l'Amazone. C'est la Piranha des Brésiliens, le Coïcoa des Chavantes, et la Djuta des Carajas. Ce Pygocentrus est l'animal le plus redouté des populations qui habitent le bord des rivières, si peu connues encore, qui arrosent la vaste province de Goyaz. Familiarisés avec le danger, les individus de notre race qui vivent dans ces con- trées, soit qu'ils appartiennent à la classe des pêcheurs et des chasseurs métis ou nègres, soit qu'ils fassent partie de la famille cuivrée aborigène, tous, dis-je, sont habitués aux dangers sans nombre que présente la vie des coureurs de bois vierges. Pour eux, la chasse du tigre est un jeu, le combat contre un alligator un passe-temps ordinaire, la rencontre d'un boa ou d’un serpent à sonnettes une affaire de chaque jour, et l'habitude les a conduits à braver, sans les remarquer à peine, des périls de toute nature. Mais parlez-leur de la Piranha, et vous verrez tous leurs traits se contracter, et une véritable terreur s'emparer de leur regard. Cest que la Prranha est, en effet, l'animal le plus à craindre dans le désert. Une rivière, gonflée par la tempête, arrête souvent les pas du chasseur. Celui qui ne craint aucun des dangers prévus ne peut s’élancer à la nage vers la rive opposée, distante de quelques brasses, car il sait que la dent de la Piranha l'arrêtera avant le milieu de sa course, et que son corps, dépecé en quelques secondes par des myriades de ces terribles animaux, sera converti en un squelette semblable à ceux des musées anatomiques. On a vu des chasseurs-intrépides se laisser mourir de faim dans des situations semblables, sans oser braver un danger contre lequel ils ne pouvaient opposer ni leur force ni leur courage. Lorsque, fatigué d’une longue et pénible marche dans les bambous et au mi- (7) lien des lianes, on parvient, haletant et fiévreux, au bord d’une eau limpide échauffée par le soleil puissant du tropique, on voudrait s’y plonger à l'ombre des arbres séculaires qui surplombent au-dessus de votre tête; mais on sait que sous ces jolis nénuphars, sous ces victorias aux éclatantes corolles, qui tapissent la surface de ces nappes brillantes, se meuvent les sombres bandes de Prranhas aux dents tranchantes comme des rasoirs, et, soumis au supplice de Tantale, vous êtes contraint de renoncer à un bain délicieux. Le voyageur affamé aperçoit des bandes nombreuses d'oiseaux aquatiques; les hérons, les cormorans, passent en foule au-dessus de sa tête; son adresse lui procurerait bientôt un repas nécessaire, mais l'animal blessé tombe dans la ri- vière, el avant qu'il en ait atteint la surface, les Poranhas s'élancent en l'air pour le saisir au passage. Toujours les Piranhas. Ah! à elles seules les Piranhas feraient fuir ces régions. Quant à moi, après des années de séjour dans le désert, je puis déclarer que je n'y redoute que deux sortes de dangers, mais que ceux-là me causent une ter- reur profonde! ce sont les Puranhas et les Mousquiles. Du reste, comme compensation aux ennuis qu’ils nous causaient, les Piranhas faisaient en général les frais du déjeuner de nos gens. Pour s’en procurer, il suflisait de présenter à-la surface de l’eau un morceau de viande ou de poisson, et aussitôt il élait mordu avec furie par ces animaux qui y engageaient assez pro- fondément leurs dents pour qu’une secousse rapide pût les faire tomber dans les embarcations, et en quelques minutes on s’en procurait ainsi une vingtaine : ils formaient une addition notable à nos frugales provisions. On voit que l’on re- trouve encore ici la grande loi des compensations ; mais, cependant, malgré leurs avantages culinaires, je crois que l'on se passerait sans regret de la présence des Piranhas. GENRE PYGOPRISTIS. No 1. PYGOPRISTIS SERRULATUS, Cuv., Val., t. XXIE, p. 301. (PLANCHE XXXVIIT, fig. 4.) Ce poisson est, de son vivant, d’un bleu clair sur le dos, passant au vert en approchant de la queue. Les flancs sont rougeâtres et le ventre blanc; le dessus de la tête, les pectorales et la deuxième dorsale sont verts; la base de la caudale est de cette dernière couleur; puis vient un espace blanc, et enfin un liséré noir; l'anale est blanche dans son premier tiers et rouge dans le reste, elle est bordée en arrière de noir; la première dorsale est d’un bleu clair et finement bordée de noir en arrière, 10 (74) J'ai pris ce poisson sur l'Araguay et ensuite sur l'Amazone. Les pêcheurs de Goyaz lui donnent le nom de Pacoup. Il a été décrit de la manière suivante par M. Valenciennes, sur l'individu que j'ai envoyé au Muséum. « Je possède une seconde espèce dont les formes diffèrent sensiblement de la précédente (Pygoprishs denticulatus). La concavité du profil au devant de la nuque est beaucoup plus sentie. La tubérosité au devant des narines est plus forte, et l'extrémité du profil est presque coupée droite et obliquement. La courbure du dos remonte beaucoup plus brusquement jusqu’à la dorsale, implantée sur une ligne qui descend plus obliquement en arrière. La mâchoire inférieure est plus saillante. Le profil du ventre a sa plus grande gibbosité au-dessous de la pecto- rale. La ligne de dentelures se rend ensuite presque horizontalement jusqu’au pre- mier rayon de l’ovale, et le bord de cette nageoire remonte en ligne droite jusqu'à la queue, d’où il résulte que la circonscription du corps est plutôt rhom-— boïdale qu'orbiculaire. Sa hauteur égale la moitié de la longueur totale. L'œil est plus grand et plus saillant; le premier sous-orbitaire plus petit, les autres sont plus fortement striés; le nu de la joue est plus étroit. Le limbe du préoper- cule a le bord plus droit; l'interopercule est un peu plus large. Les dents sont en même nombre aux deux mächoires; mais celles d'en bas sont plus obliques. Les dentelures sont moins nombreuses et moins profondes. Les épines du ventre sont plus longues et plus libres, ce qui rend la carène plus nettement dentée en scie. Je lui trouve la pectorale plus pointue; l’épine de la dorsale est plus détachée et plus aiguë; la ligne latérale est moins infléchie; enfin, la caudale me paraît un peu plus fourchue, et l’adipeuse est sensiblement plus petite. BMD AETIGE PASS AR PAMIGEAVENG » La couleur paraît plus cuivrée que celle de l'espèce précédente, et il y a au- près de l'épaule quelques traces d’une large tache noire; les nageoires sont plus rembrunies. » Notre exemplaire, long de 6 pouces, a été rapporté de Amazone par M. de Castelnau. » Genre CYNOPOTAMUS. N° 1. CYNOPOTAMUS ARGENTELS, Cuv., Val., t. XXI, p. 317. Mon individu ressemble beaucoup à celui de la planche 9, fig. 1, des Porssons de M. d'Orbigny, qui représente le Cynopotamus argenteus ; mais il m'est impossible de ne pas concevoir des doutes sur l'identité spécifique d’un poisson du bassin de l’'Amazone avec un de ceux de la Plata. Mon exemplaire, qui vient de l’Araguay, est du reste en trop mauvais état pour lever toutes les incertitudes à cet égard. (78 ) Ne 2. CYNOPOTAMUS GIBBOSUS, Cuv., Val., t, XXIL, pl. 321, p. 645. J'ai rapporté cette espèce de la rivière des Amazones et de celle de l’Ucayale. GExre CYNODON. N° 1. CYNODON SCOMBEROÏDES, Cuv. (Æydrocyon), Val., t. XXIL, p. 324. (PLANCHE XXXIX, fig. 2.) La figure de Spix est tellement défectueuse, que je ne me fonde, pour y rap- porter mon espèce, que sur l'autorité de M. Valenciennes. Lorsqu'il est vivant, ce poisson est en dessus d’un gris argenté, à reflets jaunes sur le ventre; les nageoires dorsales sont noires; la caudale et l’anale sont à reflets rouges et lie de vin; les pectorales et les ventrales sont d’un blanc transparent. La tête est argentée à reflets assez vifs; les deux grandes dents de la mâchoire inférieure dépassent beaucoup la longueur des canaux dans lesquels elles traver- sent la mandibule supérieure, en sorte qu’elles forment, lorsque la bouche est fermée, des espèces de défenses devant les yeux; une tache allongée et noire se voit derrière l’opercule. Ce Cynodon, que je n’ai rencontré que sur l’'Araguay et au lac des Perles, est désigné, à cause de ses dents, sous le nom de Cachorro (chien) par les pêcheurs brésiliens ; les Indiens Carajas le nomment Gorossée. No 2, CYNODON VULPINUS, Spix, Poissons, pl. 26. (PLANCHE XXXIX, fig. 1.) Habite communément la rivière des Amazones. N° 3. CYNODON GIBBUS, Ag., Poissons de Spix, p. 27. J'ai trouvé ce poisson dans la rivière des Amazones. Gexre XIPHORHYNCHUS. N° 4, XIPHORHYNCHUS FALCATUS, Bloch (Salmo), t. XE, pl. 385. J'ai trouvé ce poisson dans l'Amazone. N°2. XIPHORHYNCHUS HEPSETICUS, Cuv., Quoy et Gaymard, Val., Poissons de d’Orbigny, pl. 9, fig. 1; id., Poissons, t. XXII, p. 345. J'ai rapporté cette espèce de Bahia. (76) Gexre XIPHOSTOMA. N° 1. XIPHOSTOMA MACULATA, Cuv., Val., t. XXIL p. 357. (PLANCHE XL, fig. 2.) Cette espèce, que j'ai rapportée de l'Amazone, a été décrite de la manière sui- vante par M. Valenciennes, sur l'individu que j'ai déposé au Muséum de Paris. « Quoique très voisine des précédentes (Cuvien, ocellatum), elle se distingue par son museau pointu, par la dorsale, qui est tellement reculée, qu’elle est presque au-dessus de l’anale. La caudale est profondément fourchue. D'ÉOEMASAMESEMTE » Le dessus du crâne est plat. Le poisson paraît rembruni, avec le centre des écailles plus pâle. De grandes taches noirâtres couvrent principalement les trois nageoires impaires. J'en vois aussi quelques-unes sur l’opercule, dans l’aisselle de la pectorale et même sur les nageoires paires. » Le seul individu que nous possédions est long de 11 pouces. » N° 2. XIPHOSTOMA OSERYT, nov. sp. (PLANCHE XL, fig. 1.) Xiphostoma Cuvierii, Val., t. XXI, p. 355. Je dédie à mon infortuné compagnon de voyage, Eugène d’Osery, une belle espèce de Xiphostome que j'ai trouvée dans le Tocantins, et que M. Valenciennes rapporte, mais avec doute, au Xiphostoma Cuvieri de Spix, dont il diffère évidem- ment par plusieurs caractères, et particulièrement par la forme de l'extrémité du museau, qui est pointu et relevé; il est possible, du reste il faut l'avouer, que cette partie se soit abaissée dans l'individu conservé. D’après un dessin fait par moi sur le vivant, ce poisson est d’un brun clair en dessus; le ventre est blanc et argenté; la lèvre supérieure est noire. A la partie postérieure de la queue, on voit une tache arrondie et noire bordée en arrière de jaune. La caudale est brune, avec une bande transversale jaune et son extré- mité rouge. La première dorsale est d’un jaune clair, la deuxième brune, les na- geoires inférieures blanches. Les pêcheurs du Tocantins lui donnent le nom de Bicudo. M. Valenciennes dit : « Je retrouve, parmi les poissons apportés au Muséum par M. de Castelnau, une espèce qui ressemble beaucoup à celle dédiée par Spix à Cuvier. Quoique très voisine de la précédente (Xiphostoma luctus, Spix), elle me paraît avoir l’ex- trémité du museau plus pointue, le dessus du crâne plus plat, l'œil placé plus GT) haut sur la joue, car le cercle de l'orbite entaille la ligne du profil; le dernier sous-orbitaire et le sourcilier sont plus étroits. Les nombres diffèrent très peu. D. 10: A. 41. » Les lobes de la caudale sont plus aigus. La couleur de notre individu, con— servé dans l’esprit-de-vin, est d’un roux verdâtre au-dessus de la ligne latérale, et blanc argenté en dessous. Un ocelle noir, très marqué, est à l'extrémité de sa queue. » Cet exemplaire est long de 8 pouces. » Gexre SAURUS. N° 1. SAURUS LEMNISCATUS, Lacép., t. V, pl. 6, fig. 4. Saurus truncatus, Ag., Poissons de Spix, pl. 45. Saurus myops, Cuv., Val., Poissons, t. XXII, p. 487. Lorsqu'il est vivant, ce Saurus est d’un brun lilas, avec le ventre d’un blanc argenté ; la queue a des reflets rouges assez vifs. La tête est d’un brun rouge en dessus et jaunâtre varié de rouge sur les eôtés; la gorge est blanche. Les nageoires sont transparentes ; celle de la queue est jaune à la base. Observé au marché de Rio-de-Janeiro. N° 2. SAURUS FŒTENS, Linn. (Salmo), Syst. nat., 13° édit., t, I, part. 3, p. 1385. Saurus fœtens, Cuv., Val., t. XXII, p. 472. Coregonus ruber, Lacép., t. V, p. 144. De Bahia. N° 3. SAURUS ANOLIS, Cuv., Val., t. XXII, p. 483. De Bahia. ( 78.) Orore pes MALACOPTÉRYGIENS SUBBRACHIENS. Faue pes PLEURONECTES. Les Pleuronectes, ou poissons plats, forment un des groupes les plus naturels et les plus anormaux de la classe des poissons. Les espèces que j'ai rapportées du Brésil sont au nombre de six, dont trois Rhombus, un Plagusia et deux Monochir. Genre RHOMBUS. 1. RAOMBUS OCELLATUS, Spix, pl. A6. Ce poisson est plus allongé que ne l’indique la figure de Spix, qui, du reste, est manifestement faite sur un jeune individu. Lorsqu'il est vivant, ce Rhombus est brun, couvert de taches ocellées irrégu- lières, bleues, entourées d’un cercle noir, et renfermant un point brun; dans les mtervalles que laissent ces taches, on voit de nombreux points noirs. Cette espèce ressemble, pour la distribution des couleurs, au Pleuronecles Arqus de Bloch (pl. 48), mais il en diffère par la forme, etc. Ce Pleuronecte a entièrement perdu ses couleurs dans l’alcool, et l’on, ne retrouve qu'avec peine des vestiges de taches. De Rio-de-Janeiro. N'2. RHOMBUS BAHIANUS, nov. sp. (PLANCHE XLI, fig. 1.) Longueur totale, 10 centimètres; plus grande largeur, 5 centimètres; avec les nageoires, 6 centimètres. Nageoire dorsale d'environ 70 rayons; caudale de 16 rayons; pectorales de 7 rayons. Le mauvais état de l'individu ne permet pas de compter les rayons avec préci- sion. Les dents sont très serrées, petites et fines. Le corps, conservé dans la liqueur, est entièrement d’un gris brun, le dessous blanc. Observé une seule fois au marché de Bahia. No 3. RHOMBUS ARAMACA, Margr., livr. 4, p. 122; Johnston, p. 198. (PLANCHE XL, fig. 3.) Longueur totale, 35 centimètres; plus grande largeur du corps, 12 centimètres sans les nageoires; avec les nageoires, 16 centimètres. (2490 Nageoire dorsale de 65 rayons; anale de 51 rayons; caudale de 15 rayons; pectorales de 11 rayons, dont le premier très court. A la mâchoire supérieure on voit trois fortes dents coniques, espacées et ai- guës intérieurement; de chaque côté cinq dents semblables et également espacées; eten avant, deux autres plus grandes et un peu courbes, ayant l'apparence des dents venimeuses des ophidiens. Le corps est entièrement couvert d’écailles à peu près semblables entre elles. La couleur, sur les individus conservés dans l’al- cool, est d’un gris cendré; les nageoires portent la trace de taches arrondies et blanches. Ce poisson est commun au marché de Bahia, où on le désigne sous le nom de Armacao (prononcez : armaçan), qui ressemble à celui qu'indique Margrave.. Gexre PLAGUSIA. N° 1. PLAGUSIA BRASILIENSIS, Spix, Poissons du Brésil, pl. 48. (PLANCHE XLI, fig. 2.) Cette espèce est commune au marché de Rio-de-Janeiro. La figure de Spix est faite, comme à l’ordinaire, sur des individus décolorés par l'alcool; mais, lorsque le poisson est vivant, il est entièrement d'un lilas clair, avec sept bandes trans- versales et étroites noires, qui ne s'étendent pas sur les nageoires; .on voit aussi une tache semblable à la partie inférieure de la tête. Dans cet état, ce poisson ressemble beaucoüp au Pleuronectes zebra (Bloch, t. VI, pl. 187), mais les bandes sont là plus nombreuses que dans mon espèce, et s'étendent sur les nageoires; d’ailleurs il vient des Indes. Sur les individus que j'ai déposés au Muséum de Paris, et qui sont conservés dans la liqueur, les bandes ont si complétement disparu, que je ne saurais les reconnaître, si mon dessin n’avait pas été fait sur les mêmes poissons. Gexre MONOCHIR. No1. MONOCHIR MACULIPENNIS, Spix, pl. A9. Vivant, ce poisson est entièrement d’un brun assez obscur et présente sur le dos une ligne longitudinale noire et neuf autres transversales ; on lui voit de plus quelques taches irrégulières noires. Ces traits se sont bien conservés sur l'individu dans l’esprit-de-vin; le dessous du corps est d’un brun rougeätre. | C'est, je pense, l'Achirus lineatus de M. Valenciennes, Poissons de d'Orbigny (Poissons, pl. 16, fig. 2); mais mes individus n’avaient pas la bordure rouge in- diquée sur cette figure. Il est assez commun à Rio, et se voit aussi quelquefois au marché de Bahia. ( 80 ) No 2. MONOCHIR PUNCTIFER, nov. sp. (PLANCHE XLI, fig. 3.) Longueur totale, 12 centimètres :; plus grande largeur, sans les nageoires, 7 centimètres; avec les nageoires, 9 centimètres. Nageoire dorsale de 48 rayons; anale de 42 rayons; caudale de 16 rayons. Les écailles sont fines et äpres, surtout celles de la tête. Le poisson est entiè- rement d’un brun vert, et couvert, ainsi que les nageoires, de points noirs nom- breux et assez rapprochés les uns des autres; en dessous, il est d’un brun rou- geûtre. J'ai trouvé une seule fois ce Monochir au marché de Rio. Face pes ANGUILLIFORMES. GENRE MURENOPHIS. N° 1. MURENOPHIS ROSTRATA (Gynothoraæx), Spix, Poissons, pl. 50. (PLANCHE XLI, fig. 1.) Grande et belle espèce jaune, couverte de taches assez petites et serrées, de couleur brune. Cette magnifique espèce atteint 1 mètre de long; elle est surtout remarquable par le renflement de la gorge qui forme une sorte de goître : dans cette partie, le poisson a 10 centimètres : de large. A la mâchoire supérieure, il y a de chaque côté quatre ou cinq grandes dents coniques, aiguës et écartées les unes des au- tres et une autre en avant; en arrière, il y a de chaque côté une rangée de dents serrées, égales, coniques, dirigées obliquement en arrière; au palais, une rangée de trois grandes dents coniques, aiguës et écartées; à la mâchoire inférieure, il y a quatre fortes dents de chaque côté en avant, et une rangée de dents serrées et nombreuses plus en arrière. Le museau est rétréci et prolongé : d’où vient le nom que lui a imposé M. Spix. À la mâchoire inférieure, au-dessous et un peu en avant de l'extrémité de la bou- che, on voit un pore bien marqué et qui se trouve placé au milieu d’une tache arrondie et jaune; des lignes arquées et brunes derrière les coins de la bouche. L'anus est situé avant le milieu du corps, et derrière lui commence immédiate ment la nageoire anale; les taches qui couvrent ce poisson présentent une ten dance à devenir ocellées. Cette espèce semble être fort rare, car je ne l'ai vue qu’une seule fois au mar- 2 Q . . . . én © ._ x ché de Rio-de-Janeiro; depuis, je m'en suis procuré un autre petit individu à Bahia. (81) La planche de Spix ne me paraissant pas bien rendre ce magnifique poisson, j'ai cru devoir en donner une nouvelle figure. No 2. MURENOPHIS CURVILINEATA, nov. sp. (PLANCHE XLI, fig. 2.) Longueur, 58 centimètres; plus grande hauteur, un peu moins de # centi- mètres. Cette espèce ressemble beaucoup au rostralus, mais en diffère par sa taille beaucoup plus petite, sa gorge non renflée, son museau peu rétréci. Le corps est entièrement d’un brun noir, couvert de piquetures fines et jaunes. A la mâ- choire inférieure, et derrière le coin de la bouche, s'étendent des traits arqués et d'un brun obscur. De chaque côté de la bouche, cinq grandes dents écartées à la partie anté— rieure et deux plus petites en avant; à la mâchoire inférieure, deux grandes dents de chaque côté; aux deux mâchoires en arrière, une rangée de dents petites, fines, serrées et dirigées en arrière; au palais, trois fortes dents disposées en rangée. De Bahia. Nota. — Ce Murenophis de Bahia n'est peut-être qu'un sexe différent du précédent; car les caractères de la dentition peuvent bien varier avec l’âge. N° 3. MURENOPHIS VICINA, nov. sp. (PLANCHE XLII, fig. 4.) Longueur totale, 72 centimètres; plus grande hauteur, 5 centimètres. La gorge est assez dilatée. D'un brun lilas, légèrement marbré de plus clair; nageoire dorsale seule pi- quetée de jaune, et ayant des lignes longitudinales noires; des traits arqués et noirs assez nombreux sur la gorge et derrière l’angle postérieur de la bouche; l’anale est bordée de blanc. La dentition est très forte. À la mâchoire supérieure de chaque côté, quatre ou cinq grandes dents écartées et deux petites en avant; de chaque côté, en arrière, une rangée de dents coniques, serrées et courbées en arrière; au palais, trois très grandes dents et une autre rangée en arrière; à la mâchoire inférieure, deux fortes dents de chaque côté en avant, et une série de petites et coniques en arrière. De Bahia. 11 (82) N° 4. MURENOPHIS CARAMURU, nov. sp. (PLANCHE XL, fig. 1.) Espèce fort singulière, à ventre très renflé. Le corps est d’un jaune vif, couvert de taches et de marbrures violettes qui deviennent surtout plus nombreuses vers la partie postérieure du corps, qu’elles couvrent quelquefois entièrement; la gorge est le plus souvent sans taches. La nageoire dorsale est d’un jaune vif. Longueur totale, 53 centimètres. On lui donne, à Bahia, le nom de Caramuru, qui s'applique également à d’au— tres Murènes. Sa chair est assez mauvaise à manger. Je l’ai vu souvent au marché, surtout dans les mois de décembre à mars. N° 5. MURENOPHIS PUNCTATA, nov.sp. (PLANCHE XLI, fig. 3.) Longueur totale, 79 centimètres; plus grande largeur, 7 centimètres à. Entièrement d’un violet foncé, couvert de petites taches arrondies blanches, entourées d’un cercle noir. Sur l’individu conservé dans l'alcool, ces taches ocel- les ont presque entièrement disparu, et le poisson paraît avoir été couvert de mar- brures et de piquetures blanchâtres sur un fond violet. Dents toutes grandes et espacées; deux au palais. L’anale commence vers le milieu de la longueur du corps. Ressemble pour la forme au rostratus, à museau prolongé et à gorge dilatée; une série de quatre à cinq pores à chaque mâchoire; des lignes longitudinales noires le long de la partie qui se rapporte à la nageoïre dorsale. De Rio-de-Janeiro. N° 6. MURENOPHIS OCELLATA, Spix (Gymnothoraæ), Poissons du Brésil. Murenophis meleagris?? Shaw, Gen. zool., t. VII, pl. 220; Quoy et Gaymard, Voyage de Freycinet, Lool., p. 245, pl. 52, t. IL. : Ce poisson est entièrement d’un gris jaune clair; il est couvert de larges taches arrondies et blanches; la queue est mélée de blanc et de noir; la dorsale est blanche, tachetée de noir, ce qui la fait paraître zébrée; tête brune. Cette Murène porte, à Bahia, le nom de Tororo. Nora. — Dans la plupart des espèces précédentes, les dents sont de deux sortes : à la parte postérieure des mächoires, elles sont assez petites, aiguës, coniques, comprimées et serrées les unes contre les autres ; dans la partie antérieure, elles sont Lrès grandes, espacées, très aiguës et en forme de canines. Au milieu du palais, on en voit une rangée de trois ou quatre plus grandes encore que les autres, Dans cette dernière espèce, la rangée du milieu manque. (85 ) N° 7. MURENOPHIS VARIEGATA, nov. sp (PLANCHE XLII, fig. 2. Cette jolie petite espèce est très voisine du Gymnothorax ocellatus, et pourrait même en être regardée comme une variété, si je n'avais observé et dessiné les deux sur des individus frais provenant du marché de Rio-de-Janeiro. Ce poisson a 35 centimètres de longueur. Il est entièrement d’un gris jaune couvert de points plus ou moins arrondis, mais peu réguliers et jaunes; ils sont entourés d’un petit cercle plus foncé et s'étendent sur toute la tête et sur les na- geoires; la dorsale en est entièrement couverte, et ne présente pas les taches al- ternatives noires et blanches de l’ocellatus. Le dessus du corps est semblable au dos. De Rio-de-Janeiro. Genre CONGER. N° 4. CONGER LIMBATUS, nov. sp. (PLANCHE, XL, fig. 3.) Longueur totale, 35 centimètres. Entièrement d’un brun clair; œil jaune; des points noirs sur les joues qui se prolongent en une ligne jusqu’au-dessus de la pectorale; celle-ci est noirâtre ; une bordure noire s'étend sur toute la dorsale et la ventrale. De Rio-de-Janeiro. Dans cette espèce, à part la rangée de dents petites et serrées qui garnit cha- que côté des mâchoires, et qui en présente antérieurement quelques-unes en forme de canines longues, arquées et aiguës, il y en a de plus une série au palais, élargies et comprimées. La bouche est largement fendue. N° 2. CONGER MICROSTOMUS, nov. sp. (PLANCHE XL, fig. 4.) Longueur totale, 24 centimètres. Cette espèce ressemble à la précédente, mais elle est beaucoup plus courte et plus ramassée. Ses dents sont toutes très fines, et celles du palais à peine sorties ; ce qui me fait supposer que c’est un jeune âge. La bouche est petite, la fente s’arrêtant presque sous le bord antérieur des yeux. Je n’ai pas de dessin de ce poisson. Dans la liqueur il paraît entièrement d’un lilas clair avec le ventre blanc; les nageoires pectorales sont blanches, les autres sont bordées de noir. | De Rio-de-Janeiro. ( 84 ) N° 3. CONGER MULTIDENS, nov. sp. (PLANCHE XLIV, fig. 1.) Longueur totale, 72 centimètres. Entièrement d’un brun clair en dessus; ventre châtain; gorge blanchâtre; les nageoires dorsale et anale sont claires, bordées de noir. Les dents sont nom- breuses, serrées, d’égale largeur dans toute leur longueur, tronquées d’une manière un peu arrondie à l'extrémité ; à la partie antérieure des deux mâchoires, elles sont sur plusieurs rangs et même implantées irrégulièrement dans cette partie: ces dents sont plus coniques que les autres. La bouche est grande et largement fendue. | De Rio-de-Janeiro. Nora. — Sous le rapport de la dentition, ce poisson présente des caractères importants. Les dents sont très nombreuses, très serrées, très fines, et à peu près égales et rangées à l'extrémité. A la mâchoire supérieure, elles forment en avant une masse assez compacte qui couvre la partie antérieure du palais, puis elles se prolongent plus en arrière sur deux lignes : ces denis sont obtuses et plus coniques que celles des côtés. À la mächoire inférieure, les dents forment trois rangées en avantes de la bouche. GENRE SYNBRANCHUS. N° 1. SYNBRANCHUS VITTATUS, nov. sp. (PLANCHE XLIV, fig. 3.) Longueur totale, 39 centimètres. D'un brun rouge; une large bande d’un jaune vif de chaque côté; des lignes obliques et noires sur les flancs; tête et partie antérieure du corps couvertes de points d’un brun obscur. De Rio-de-Janeiro. Nora. — Cette espèce, quoique bien distincte, se rapproche du Synbranchus marmoratus, Bloch, pl. 418. GENRE OPHISURES. N° 1. OPHISURUS GOMESII, nov. sp. (PLANCHE XLIV, fig. 2.) La dorsale et l’anale s'arrêtent avant d'arriver au bout de la queue, qui se termine en poinçon; les pectorales de grandeur ordinaire. Les dents sont fines, nombreuses, serrées, ayant au palais une troisième rangée. La bouche est large- ment fendue. (85) Le corps est entièrement d'un châtain clair en dessus, blanchâtre en dessous ; les nageoires sont claires. Longueur totale, 47 centimètres. De Rio- de-Janeiro. Nora. — Je dédie cette espèce à M. le docteur Ildefonso Gomes, comme un témoignage de ma reconnaissance pour les soins désintéressés qu'il m'a donnés à Rio-de-Janeiro, en concurrence avee mon ami le docteur Weddeil, pendant la dangereuse maladie dont j'y fus atteint. Face pes GYMNOTOIDES. Gexre GYMNOTUS. N° 1. GYMNOTUS ELECTRICUS, Linn. ; BI., pl. 156 ; Schomb., Fishes of Guyana, t. IN, pl. 18; Cuv., Règn. anim., édit. ïll., Poissons, pl. 110; Zd., édit. Guérin, Poissons, pl. 63. J'ai vu de nombreux individus de cette espèce dont le plus long avait 1 mètre; la première fois que je le rencontrai, ce fut sur l’Araguay, et je le revis depuis sur la rivière des Amazones. Les Indiens du Goyaz et du Para donnent au Gymnote le nom de Trem-Trem. Lorsqu'il est vivant, il est d’un brun olivâtre; sa nageoire anale est d’un vert- olive; la gorge est d’un blanc orangé; les pectorales sont brunes à la base et orange vert à l'extrémité. | Les Chavantes de l’Araguay lui donnent le nom de Coupi. La seule bonne figure que je connaisse de ce poisson est celle de l'édition illustrée du Règne animal. GExre CARAPUS. N° 1. CARAPUS FASCIATUS, Pallas (Gymnotus), Spicil. zool., VII, p. 35. Carapus brachiurus, Bloch, pl. 157, fig. 1. Cette espèce est parfaitement représentée par Bloch. Il est possible que ce soit, ainsi qu'il le dit, la deuxième espèce de Carapo de Margrave; mais le fait est douteux. L’individu de ce dernier auteur venait du San-Francisco; Bloch le dit du Brésil et de Surinam, et je l’ai trouvé dans la rivière des Amazones. Le Gymnotus fasciatus de Schomburgk, figuré dans ses Poissons de la Guyane, me semble se rapporter à cette espèce. N° 2. CARAPUS SANGUINOLENTUS, nov. sp. ( PLANCHE XLYI, fig. 1.) Longueur totale, 22 centimètres. Les deux mächoires sont d’égale longueur ; le corps, après s’être enflé sous la ( 86 ) gorge, va en diminuant de longueur à peu près uniformément jusqu’à l'extrémité, où il est obtus et arrondi; la nageoire anale n’atteint pas l'extrémité postérieure du corps. Le poisson est d'un brun olivâtre avec trois points rouges situés de chaque côté à la partie postérieure du corps, et deux taches arrondies, de même couleur, situées sur l’anale ; l’une est placée en avant de la moitié de la longueur du corps, et l’autre plus en arrière. De la rivière d'Urubamba, qui, plus bas, porte le nom d'Ucayale. Genre RHAMPHICHTHYS, Müller et Troschel. Cuvier avait déjà, dans son Règne animal, pressenti la nécessité de distin- guer des Carapus les espèces à bec allongé et ouvert seulement à l'extrémité. Le type de ce genre est le Gymnotus rostratus de Schneider, pl. 106, espèce à tache blanchâtre sur le front et à points de même couleur sur la tête, qui vient probablement aussi de la rivière des Amazones, puisqu'elle provient de l'ancien cabinet d’Ajuda, mais qui est bien distincte des trois que je vais décrire. N° 4. RHAMPHICHTHYS MARMORATUS, nov. sp. (PLANCHE XLVI, fig. 2.) La longueur totale est d'environ 65 centimètres. Mais le seul individu que j'ai rapporté de ce poisson est incomplet, ayant été déchiré par les Piranhas. Le bec est sensiblement moins prolongé que dans le rostratus. La couleur générale du poisson vivant est d’un brun noir avec la tête et la gorge vertes, munies de taches plus obscures; sur les joues des reflets jaunes. Nageoires pectorales vertes, avec des taches transversales noires et offrant des nuances rouges; nageoire anale jaune, nuancée de rouge, excepté à la partie an- térieure; elle présente deux rangées longitudinales de très petits points noirs. Ce poisson vient de l'Araguay. Les pêcheurs lui donnent le nom d'Espada (épée). s N° 2. RHAMPHICHTHYS PANTHERINUS, nov. sp. (PLANCHE XLVI, fig. 3.) Longueur totale, 76 centimètres. Le museau est encore plus court que dans le précédent, et la tête plus haute et plus élevée en avant des yeux. Conservé dans l'alcool, il paraît être d’un châtain clair, avec la gorge verdâtre; le ventre est d’un blanc argenté; sur la tête et sur le dos on voit de nombreuses taches d’un brun obscur. On distingue une série de traits obliques et blancs sur la ligne latérale. D'un lac près de l'Ucayale. (87) N° 3. RHAMPHICHTHYS LINEATUS, nov. sp. (PLANCHE XLVI, fig. 4.) Le museau ou bec est plus étroit et plus prolongé que dans les précédents. La longueur totale est de 54 centimètres. Les écailles sont beaucoup plus fines dans cette espèce que dans les autres, ce qui la rapproche encore du rostratus; mais le corps est d'un brun châtain, fine ment piqueté de brun, avec une ligne longitudinale claire de chaque côté. Le ven- tre et le dessous de la tête paraissent avoir été blanchâtres; la nageoire anale est encore d’un brun rose sur l'individu conservé dans l'alcool. D'un lac de la rivière d'Ucayale. Gexre STERNARCHUS. Il est fort peu d'êtres, même dans la classe si curieuse des poissons, qui offrent des anomalies aussi bizarres qu'en présente celui qui nous occupe : en effet, son anus es situé presque sous la bouche, et un appendice singulier, en forme de long filet flottant, se détache du milieu du dos et rentre dans un profond sillon s'étendant sur la partie postérieure du corps. Gmelin, dans la 13° édition du Systemanaluræ de Linné, représente ce filet comme détaché à son extrémité postérieure, et il est suivi, sous ce rapport, par Bonnaterre qui le fit ainsi figurer dans l'Encyclopédie, pl. 24, fig, 82. Cette manière de voir était aussi celle de Pallas. M. de Lacépède, au contraire, apercevant de petits filets déliés se détacher du sillon destiné à recevoir cet appendice, pensa qu'ils devaient se réunir à lui et le maintenir dans sa longueur pendant qu'il serait attaché à ses deux extrémités. La figure qu’en a donnée le grand Dictionnaire classique d’his- toire naturelle est une copie de celle de Lacépède. Cuvier, n'ayant vu que deux individus plus ou moins mutilés de ce poisson, con- servés au Muséum de Paris, pensa qu’il ne s’agissait que d’un fait accidentel, et dit dans son Règne animal, 1. WE, p.357 : « J’ai cru m’apercevoir que la séparation est accidentelle, et que c’est proprement un des muscles de la queue qui se dé- tache aisément parce que la peau est plus faible en cet endroit. » M. Valenciennes semble partager la manière de voir de son illustre collabo- rateur; Car, en rapportant, je ne sais trop pourquoi, aux Aptéronoles et sous le nom de Sfernarchus virescens, un poisson recueilli par M. d'Orbigny (Pois- sons, 1847, p. 11, pl. 13, fig. 2), qui n’a aucun appendice de ce genre, il dit : « Il sert à fixer tout à fait les idées des ichthyologistes sur des poissons voi- sms des Gymnotes, et que Bloch a figurés avec un filet dorsal détaché, que Cuvier a regardé comme un faisceau musculaire détaché des coccygiens. » Mais il ( 88 ) est à remarquer que ce poisson diffère absolument des Sfernarchus par plu- sieurs caractères importants, et entre autres par l’absence de la caudale, et que les naturalistes allemands MM. Müller et Troschel l'ont depuis placé dans leur genre Sternopyqus, ainsi que nous le verrons plus loin. J'ai eu occasion, pendant le cours de mon grand voyage dans l'Amérique du Sud, de rapporter deux espèces nouvelles de ce genre; et sur l’une, à l’état frais, j'ai vu le long filet dorsal flotter librement sur la surface de l’eau, le poisson ayant été empoisonné par suite des produits végétaux que l’on a l'habitude de ré- pandre à cet effet dans les eaux des lacs ou des rivières peu considérables. Pour moi, ce filet est une nageoire dorsale rudimentaire. La première mention du poisson qui nous occupe est due à Pallas, qui le fit connaître dans son Spicilegia zool. (fase. T, p.35, 1769), sous le nom de Gymno- tus albifrons (1), que Gmelin lui conserva en linscrivant dans son édition du Sys- tema naturæ de Linné. I le décrit de la manière suivante (4. I, part. 3, p. 1138) : (1) La description de Pallas est si remarquable comme exaclitude, que je crois devoir la reproduire ici : GYMNOTUS ALBIFRONS. HI. Linnæus banc Gymnoti speciem, forte ex collectione Dalbergiana ipsi notam, in Systematis nature edit. 42, primus nominavit et breviter adumbravit. Sed nullam omnino mentionem fecit ramenti dorsalis, quod quasi lorum e postico hujus piscis dorso exsectum est, et imprimis singularem eum reddit. Colorem eliam imperfectius expo- suit, ideoque accuralius describam hic et iconem adjiciam. Inveni specimen hujusce Gymnoti inter Surinamensia Dalbergiana quæ museo Academiæ Petropolitanæ accesserunt. Antequam phiala extractum piscem accuratius exa - minarem, credidi cultro exsectam fuisse striam, quam a postico dorso dependentem videbam. Sed admirandum deinde detexi naturæ lusum. Est etiam prælerea notabilis hæc species ob caudæ longitudinem et præsentiam pinnæ cau- dalis a pinna ani distinctæ, qualis præterea nulli Gymnoto data est. Data occasione monendum hic mihi est, Gymnotum fusciatum (Seba, Thes., vol. IT, pl. 32, fig. 1, 2) non esse Gymnoti caraponis varietatem, uti cel. Gronovius (Zooph., fase. 4, p. 41) asseruit, sed præter colorem, qui tamen item omni ælate constans illi est, imo junioribus sæpe distinctior et saturior, evidentissimis notis distinctum. Dorsum illi nempe obesius, os structura diversum et imprimis maxilla inferior longior; cum contra in Carapone prorsus fusco superius rostrum emineat. Distineta etiam est alba Gymnoti Surinamensis species, quam itidem pro G. caraponis varietate posuil Grono- vius. Hæc G. fasciato quoque obesior est, dorso convexo et antrorsum profundius canaliculato. Maxilla autem pa riter inferior longior el labium superius utrinque ante angulos oris emarginatum, et ante sinum lobulo nolatum, quod etiam in fuscialo. Pinna pectoralis huic radiorum 13, ani 180. Ut alia mittam, Caraponem, G. fasciatum et G. album judiciose distinxerat Artedus, uti et naiura distüinxit. DESCRIPTIO. Magnitudo Caraponis et forma subsimilis, nisi cauda longiore. Caput corpore crassius, conicum, compressiusculum, obtusissimum, alepidotum, carnosum, totum poris minutis sparsum. Apex rostri mollissimus. Os singulare; labium superius utrinque ad apicem rostri prolixius, crassissimum, inferiorem maxillam inelu- dens, intus versus buccam longitudinaliter rugosum. Maæilla inferior utrinque præalla crista, versus apicem declivi, superiorem subintrans, lateribus longitudinaliter excavata et longitudinalibus rugis e bucca et faucibus extrorsum difluentibus, et Lotum sinum oris extus late arantibus scamnatum; apice vero labio melli, crasso du- plicatum, ante palatum colliculis utrinque convexus, denticulis aliquot minutissimis scaber; margines inferioris maxillæ ossei, antrorsum interiore latere toti denticulis scabrati. (89) « GYMNOTUS ALBIFRONS (3. G. dorso anteriore niveo, Pallas, etc.). RU eD A0 MPG EVA O NPA I7EN EE 0 » Habitat Surinami. Ultra pedem longus, Caraponis slatura et magnitudine, cul- tratus, Capite, quousque squamis nudum, canescens, cauda albus, squamis ro tundatis, in dorso minimis vestitus. ÿ 2 © » Caput longius hians quam congeneribus, obtusissimum, carnosum, poris mi- » nutis sparsum. Labium superius crassissimum, mandibulam inferiorem includens; » hæc præalta utrinque crista versus apicem declivi superiorem subintrans; lingua » nulla; palatum papillis consitum. Branchiarum opercula undique adnata, apertura » lunata, ante pinnarum pectoralium basin carnosum ; pinnæ hæ atræ, prominulæ ; » primo radio basi ossiculo duplicato. Anus in angulo inter membranas branchio- » stegas, amplior, et pone hunc porus genitalis; pinna ani à gula incipiens. Dorsum » anterius convexum; pone medium cirrho fusco, carneo-membranaceo, mollissimo, » supra convexo, subtus obiter canaliculato, munitum; pone hunc squamis nudum, Ÿ Lingua plane nulla. Palutum pone colliculos papillosum, hine sulco profundo incisum et utrinque exiguo spatio striatum. Nares lineares, membranaceo-marginatæ, medio inter apicem rostri et oculos. Ad rostrum utrinque exigua membranula quadrata, mollissima, velut tubulus brevis, collapsus. Oculi parvi, cute communi operti Pori aliquot insigniores, per opercula, branchias, et basin maxillæ inferioris disposili ; itemque duo supra oculos et aliquot in occipite. Opercula branchiarum undique adnala. Apertura ad pinnas pectorales lunata, limbo membranaceo operculi tecta. Membranæ branchiostegæ radius unicus postice, brevis. Anus in ipso angulo inter membranas branchiostegas, amplior, lineari foramine connivens; cui postice adstat porus genitalis. Pinnæ pectorales basi carnosa prominulæ, atræ, radiorum 416, e quibus primus basi ossiculo duplicatus, infe- riores minimi. P. ani a gula incipiens, radiorum 147. Quorum primi et extremi minimi, simplices, reliqui ramosi, ad 66 de- crescentes, hine ultra 100®um subæquales, dein decrescentes sensiin. Membrana inter radios ventris carinæ non adnata, sed ibi pervix, quod singulare. E regione © pinnæ ani, in dorso, quod priore parte convexum est, oritur cirrhus fuscus carneo-membranaceus, mollissimus, alepidotus, supra convexus, subtus obiter canaliculatus et raphe alba notalus, extremo in ramentum sensim Lenuissimum, album, adtenuatus. Pone hunc cirrhum, mirabili naluræ lusu. dorsum alepidotum et longi- tudinaliter depresso biangulalum est, versus extremam caudam sensim in suleum longitudine ramenti inter duos squamarum ordines contractum. Diceres cirrbum quasi e summo dorso longiludinaliter exsectum fuisse, exacte enim in dorsi lacunam et sulcum quadrat, et ubi cauda albescit, albel quoque cirrhus. Cauda ultra pinnam ani compresso-plana, linearis producitur, pinnaque terminatur, quod in nullo Gymnoto. Pinna: parva, ovata, radiorum 20 et ultra, exilium, ramosorum. Corpus sublus cultratum, acie-marginata. Linea lateralis a nucba incipit serie pororum insienium, quæ in an- gulo supra aperturam branchialem alepidoto descendit : dehinc dorso usque in extremum caudæ parallela decurrit, conslans squamis majoribus, medio linea elevata, apice porifera notalis. Squamæ tolius corporis rotundatæ, ad lineam lateralem (maxime infra eamdem) majores, in dorso minimæ, in carina abdominis deorsum imbricatæ. Color corporis alter, capiti, quousque alepidotum, canescens ; fascia lactea ab inferioris maxillæ apice incipiens, supra per caput longiludivalis, ad nucham adtenuatur, et linearis dimidia fere piscis longitudine continuata sensim evanescit, inter duos squamarum series glabra. Cauda cum sesquipollicari parte ramenti dorsalis et pinnæ ani alba, ultra pinnam ani denuo fusca ; extremo au- tem, cum pinna terminali, iterum alba, area tantum ad basin pinnæ transversa fusca. 12 ( 90 ) » secundum longitudinem depresso biangulatum, versus caudam sensim in sulcum » cirrhi longitudine contractum; cauda compresso-plana; pinna ovata; fascia nivea » a mandibulæ inferioris apice ad medium dorsum. » Jusqu'ici il s’agit évidemment d’une seule et même espèce; mais bien que tous les auteurs aient pensé qu'il en avait toujours été ainsi, je me suis assuré du con- traire. Ainsi, dans l'Encyclopédie méthodique, Bonnaterre (1788), tout en copiant la description de Linné, fit figurer, pour la représenter, une espèce différente (pl. 24, fig. 82), comme il est facile de s'en convaincre, puisqu'il dit que la queue est blanche à son extrémité, et qu'il la figure de la couleur générale du pois- son, c’est-à-dire, à peu près noire; la forme générale est aussi beaucoup moins allongée dans l'espèce qu'il figure qu’elle ne l’est dans celle de Pallas et de Gmelin. M. de Lacépède, croyant également à l'identité des deux individus que conte- nait la collection du Muséum, forma sa description sur les deux, de manière qu’elle participe également de l’un et de l’autre. Il adopta le nom censé francais de Passan qui se trouvait déjà dans l'Encyclopédie. C’est une coutume bien dé< plorable qu'ont plusieurs dessinateurs, et même quelques naturalistes, de com— poser une figure sur plusieurs individus qu'ils supposent, souvent à tort, appar- tenir à la même espèce. Il en résulte nécessairement de fort grandes difficultés de nomenclature. , C’est, du reste, à M. de Lacépède que l’on doit la création d’un genre particu— lier sur cette espèce qui, jusqu'alors, avait été confondue avec les Gymnotes, ainsi que nous l’avons déjà dit. II lui donne en français le nom d’Aptéronote. Sehneï- der, dans son édition de Bloch (en 1802), lui applique celui de Sternarchus (1), qui signifie anus au sternum, et qui a été adopté par Cuvier comme nom latin de (1) Systema ichthyologiæ, p. 497 : STERNARCHUS. Anus sub pectore. 1. Azmperons, pl. 94. St. Gymnoto macruro similis forma, magnitudine, corpore atro, squamato, cauda longiore, capile conico, ob- tusissimo, alepidoto, poroso, labiis crassis longitudinaliter rugosis, margine inferioris maxillæ anteriore intus den- ticulis scabro: colliculi duo, denticulati ante palatum siti palatum pone papillosum ; cirrhus fuseus, carneo-mem- branaceus, prælongus dorsi infra eum sulcati, cauda pinnala, linea laterali elevata, squamis majoribus tecta; fascia lactea per caput et dorsum dimidium ducta; membrana pinnæ analis ventri adnala, sed pervia. BAC AP, H6C VA" UT AC-H20EMDNIE Quem Linnæus eodem nomine appellavit, simillimum vel potius eumdem, cirrho tamen dorsali omisso, dicitur pinnæ pectoralis radios 13 : À. 452; C. 24 gerere. Habitat Surinami; ultra pedem longus. Nora. — La figure représente un poisson de couleur claire, avec deux larges bandes transversales noires: la queue est aussi diversifiée de ces deux couleurs. 2. AsIaricus. Seconde espèce qui appartient probablement à un tout autre genre. (91) / ce genre, d'après la malheureuse coutume qui existe encore chez la plupart des zoologistes français, de donner deux noms à chaque espèce, et de doubler ainsi les diflicultés d’une nomenclature déjà si étendue et si compliquée. On voit que les individus confondus jusqu'ici me semblent devoir constituer deux espèces, et j'y joins deux autres observées pendant le cours de mon voyage. Enfin MM. Müller et Troschel, dans le deuxième fascicule de leur Æoræ ichthyo- logiæ (Berlin, 1849), décrivent une nouvelle espèce de Sfernarchus sous le nom de Sternarchus oxyrhynchus. (pl. 2, fig. 12), qui vient de l’Essequebo, et qui dif- fère très notablement des précédentes, et d'une manière qui me semble géné- rique, par le museau prolongé en rostre arqué en dessous, et par la nageoire anale qui s'arrête bien avant la fin ‘de la queue. Le filet dorsal est encore libre dans ce poisson. Avant d'entrer dans la description des espèces nouvelles, qu’il me soit permis de dire quelques mots de la petite famille naturelle des Gymnotes qui correspond au genre Jlinnéen de ce nom, et qui est caractérisée par la position de l’anus plus ou moins rapproché de la bouche, la grande dimension de la nageoire anale et l'absence de la dorsale, du moins sous sa forme ordinaire. Je propose de don- ner à cette famille le nom de Gymnotoïdes; elle renferme les genres suivants : ‘visible et} Bock l'enthee recoucBe A AT. 2 Sternarchorhynchus. Cast. séparée; | T'ON UINATE ERP PRO ART eat PE Sternarchus, Schn, Nageoire \ HÉ PER RUE IT NT Re ee RE Ga: Gymnotus, Linn. caudale Fe e" ORABEC EE PE ee Rhamphicthys, Müll., Trosch. Ffalee AL \ /nageoire anale s'étendant peau-écailleuse ; presque jusqu'à l'extré- | pas de bec: / mité du corps. . . . .. Carapus, Cuv. nageoïire anale beaucoup plus courte que le corps. Sternopygus, Müll., Trosch. Le dernier de ces genres, celui des Sfernopygus, est établi sur le Sfernarchus virescens de M. Valenciennes, dont nous avons déjà parlé. Entrons actuellement dans le détail des espèces. N° 1. STERNARCHUS ALBIFRONS, Pallas (Gymnotus), Spicil. zool., VIF, p. 35, pl. 6, fig. 4. (PLANCHE XLV, fig. 1.) Gymnotus albifrons, Gmelin, Syst. nat., t. I, part. 3, p. 1139, ne 8. Gymnote Passan, Bonnat., Encycl., Poissons, p. 87. Gymnote Passan, Lacép., Hist. nat. des Poissons, €. I, p. 209. Aptéronote à front blanc, Dict. des sc. nat. Sternarchus albifrons, Müller et Troschel, Horæ ichth., 2° fase., p. 15. Longueur totale, 37 centimètres; plus grande hauteur, 7 centimètres 3; lon- gueur de la tête, 7 centimètres. Le corps est brun, couvert de points plus foncés; la queue est très allongée ; (° 922) une bande blanche couvre la bouche, le devant de la tête et se prolonge le long du dos jusqu’à la naissance du filet; la partie postérieure du corps et de la na geoire anale sont blanches dans une portion supérieure à la moitié de l'espace qui s'étend entre la base du filet dorsal et l'extrémité de la caudale. Les auteurs font venir ce poisson de Surinam, parce qu'il a été confondu avec notre Lacepedi qui provient certainement de celte colonie ; mais le seul individu que possède le Muséum de Paris, de l'espèce qui nous occupe, faisait partie des collections du Muséum d’Ajuda, et venait très probablement de la rivière des Amazones. N° 2. STERNARCHUS BONAPARTIE, nov. sp. (PLANCHE XLV, fig. 2:) Parmi les objets les plus remarquables que j'ai rapportés de la rivière des Amazones, se trouve cette seconde espèce du genre Sternarchus, que je dédie au prince Charles Bonaparte, qui même, sil n’était pas membre de la maison impé- riale, serait toujours l’un des princes de la science. La longueur totale du poisson est de 24 centimètres; la plus grande hauteur de # centimètres, sans compter la nageoire anale. La bouche est très grande, très largement fendue; les lèvres sont grandes, mais moins plissées que dans l'espèce connue; le museau est moins épais et plus pointu dans mon espèce que dans celle de Pallas; les dents sont placées en deux petits faisceaux sur la mâchoire supérieure, et forment, de chaque côté, deux rangées à l'inférieure. Une membrane recouvre les veux; en avant de la nageoire pectorale, on voit l'ouverture des branchies qui est grande, ovalaire, et a l'aspect de l'entrée de l'oreille. Le dos est privé de nageoire, ou plutôt celle-ci est remplacée par un filet long et grêle, lequel a, dans mon individu, 8 centimètres de long, et qui rentre dans un sillon qui a { centimètre de plus en étendue. L’in- sertion de ce filet à lieu plus en avant dans mon espèce que dans celle connue antérieurement (l'albifrons); elle est placée à 14 centimètres du devant de la tête, et à 10 centimètres : du dos. Dans l'albifrons elle est à 26 centimètres du devant de la tête en sui vant la même courbe, et à 16 centimètres : de l'extrémité postérieure du corps. La nageoire caudale est petite et formée de rayons assez nombreux; l'anale se prolonge Jusque en avant de la pectorale; elle est formée d'environ 160 rayons; la pectorale est de grandeur moyenne, et composée de 16 rayons. L’anus est, dans le Ponapart, placé sous la mandibule inférieure, à un peu plus d'un centimètre de la partie antérieure; dans l'espèce de Pallas, il paraît s’ouvrir beaucoup plus en arrière. Le corps est entièrement d'un gris verdâtre sur l'individu conservé dans l’al- cool; la fête est violacée. de l'extrémité de la queue, en suivant la courbe (93) J'ai rapporté ce poisson d’une grande pêche faite sur un lac se déversant dans l'Ucayale. N° 3. STERNARCHUS LACEPEDIF, nov. sp. (PLANCIIE XL, fig. 3.) Passan, Bonnat., Encycl. méthod., pl. XXIV, fig. 82. Confondu avec l’albifrons, par M. de Lacépède, ainsi que je m'en suis convaincu en étudiant l'individu qui est encore conservé au Muséum de Paris, et qui a servi en partie au dessin de M. de Lacépède, tandis que plusieurs des autres caractères ont été pris sur un individu de l'espèce que nous venons de citer. Longueur totale, en ligne droite, 18 centimètres; plus grande hauteur, 3 cen- timètres ;; du devant de la tête à la base du filet dorsal, en suivant la courbe du dos, 17 centimètres ;; du filet à l'extrémité de la caudale, en suivant la même courbe, 5 centimètres £. La forme générale paraît arquée; la queue est raccourcie. La couleur générale de l'individu conservé dans l'alcool est d’un brun foncé, avec la tête plus jaune; une bande longitudinale d’un jaune plus clair couvre le haut de la tête, et devenant plus foncée, s'étend le long du dos jusqu’à la base du filet; de chaque côté de cette bande se voit une autre ligne semblable. Les pores de la tête sont plus forts dans cette espèce que dans lalbifrons. La partie postérieure du corps est du même brun que le reste, et les nageoires sont également de même couleur. De Surinam. N° 4. STERNARCHUS MAXIMILIANT, nov. sp. (PLANCHE XL, fig. 4.) Longueur totale, 14 centimètres; plus grande hauteur, 3 centimètres x. La forme générale est élargie sous le ventre; la mâchoire inférieure, un peu plus courte que la supérieure. La couleur générale est un noir brillant et un peu brun; sur le devant de la tête, une tache jaune qui se prolonge le long du dos. La partie postérieure de la queue est orange, avec quelques taches trunes; na- geoire caudale de cette dernière couleur. J'ai pris ce poisson dans l'Urubamba. L’'individu observé s’est égaré, et je ne l'indique que d’après un dessin fait à la hâte sur les lieux, et qui ne présente aucun prolongement dorsal; mais il est fort probable qu'il était étroitement en- chässé dans le sillon, et qu'il aura échappé à un examen superficiel qui eut lieu dans des circonstances qui peuvent faire concevoir cette omission, car il s’agit ici du poisson dont je parle dans le 4° volume de ma Relation, page 331. « À deux lieues et demie, nous laissämes à gauche le ruisseau de Simatini, et à (9%) une lieue et demie plus loin, nous nous arrêtâmes du même côté, à l'embouchure du petit rio Sapiti. Nous n'avions rien mangé, notre faim était affreuse; un de nos Indiens alla à une lieue dans l’intérieur, vers une hutte qu'il disait y exister, et pendant ce temps les gens empoisonnèrent la rivière au moyen d’une racine ap- pelée coumon. Bientôt on vit quelques petits poissons flotter, engourdis, à la sur- face des eaux; nous nous précipitâämes à leur recherche, bien qu'ils ne fussent en général que de la taille d'un goujon; chacun en eut cinq ou six. Parmi eux se trouvait un individu d’une espèce très curieuse; mais son propriétaire, voyant le désir que j'avais de le joindre à nos collections, ne voulut me le céder que pour tout le produit de ma pêche. Jhésitai un instant, puis je fis le marché, et pendant que mes compagnons prenaient leur modeste repas, je m’assis à l'écart, et me mis à dessiner ma nouvelle acquisition. Une heure après, l’Indien revint avec une charge de bananes; nous les jetâmes dans le feu, pour les dévorer quand elles se- raient à moitié cuites. » Je me fais un plaisir de dédier ce poisson, qui a pour moi un intérêt tout par- ticulier, au prince Maximilien de Wied New-Wied, l’un des voyageurs les plus savants qui aient exploré le Brésil. Pour terminer cet aperçu de la famille des Gymnotoïdes, je vais donner la liste des espèces américaines qui y rentrent, ou du moins de celles dont l'existence est bien établie. Genre GYMNOTUS. 1. Gymorus ececrricus, Lin., Bl., Cuv., etc. Habite l'Amazone et toutes ses branches, l'Orénoque, etc. Genre CARAPUS. A, CARAPUS FASCIATUS. Curapo, de Margrave. Gymnotus fasciatus, Pallas. Gymnolus brachyurus et Carapo, Bloch. Carapus brachyurus et fasciatus, Cuv., Règne animal. Carapus inæquilabiatus, Val., Poissons du Voyage de d’Orbigny. Habite la rivière des Amazones et les cours d’eau de la Guyane. 2. Camapus SANGUINOLENTUS, Castelnau. Habite l'Ucayale (Pérou). Genre STERNOPYGUS, Müller et Troschel. A. SrenvoryGus macrurus, Seba, Thes., t. III, pl. 32, n° 4. Gymnotus macrurus, Bloch, pl. 457; Cuvier, Règne animal. Habite les rivières de la Guyane. 2. SrenxoryGus rumirrons, Müller et Troschel, Horæ ichth., fase. 2. Habite l'Amérique du Sud. (95) 3. STERNOPYGUS VIRESCENS. - Sternarchus virescens, Val., Poissons du Voyage de d'Orbigny. Habite les eaux douces de Buenos-Ayres. 4. Srenxoryeus Linearus, Müller et Troschel, Horæ ichth., fase. 2. Habite le lac Amucu (Guyane anglaise). 5. STERNOPYGUS ÆQUILABIATUS. Gymnotus æquilabiatus, Humboldt, Observ. zool. et Anat. comp. Gexre RHAMPHICHTHYS, Müller et Troschel. 1. Raawpmicaravs rosrrarus, Seba, Thes., pl. 32 et 69. Gymnotus rostratus, Bloch, édit. Schneïd., p. 522, pl. 106. Carapus rostratus, Cuv., Règne animal, t. Il, p. 357. Habite la rivière des Amazones. 2. RaamPaicurays marmorarus, Castelnau. Habite l'Araguay. 3. RaamPHicuTays PANTuERINUS, Castelnau. Habite l’Ucayale. = 4. Ruawpmicurays uiveatus, Castelnau. Habite l'Ucayale, au Pérou. Gexre STERNARCHUS. 1. STERNARCHUS ALBIFRONS, Pallas. Habite la rivière des Amazones? 2. Srernarcnus Bonaranrir, Castelnau. Habite l'Ucayale. 3. Srernarcnus Lacerenn, Castelnau, Habite la rivière de Surinam. | 4. STERNARCHUS MAXIMILIANI, Castelnau. Habite l'Ucayale. GEexre STERNARCHORHYNCHUS, Castelnau. A. Srennancaonayncaus Muzuerr, Castelnau. Sternarchus oxyrhynchus, Müller et Troschel, Horcæ ichth., fase. 2, -p. 16, pl. 2. De la rivière d'Essequebo (Guyane anglaise). Nora. — Je trouve dans le Sternarchus albifrons 47 rayons à l’anale et 15 aux pectorales; dans le Bonaparti, 160 et 15, et dans le Lacepedii, 14h et 16. Il est à remarquer que les dents, qui sont réunies par plaques dans ce genre, sont chacune placées au centre d’une petite cavité. (9%) Orvre pes LOPHOBRANCHES. Genre HIPPOCAMEPUS. N° 4. HIPPOCAMPUS LONGIROSTRIS, Cuv., Règn. anim., 2° édit., €. I, p. 363; Will, j. 25, fig. 4. Commun à Bahia. Genre DORYICHTHYS. N° 4, DORYICHTHYS LINEATUS, Kaup. Bahia. GEexre NEROPHIS. N° 1. NEROPHIS ÆQUOREUS, Kaup.; Lin.? édit. Gm.. p. 1456, n° 4. Bahia. Nora. — Les Lophobranches ont été étudiés avec grand soin par M. Kaup, mais son travail n’a encore paru que par extrait dans le Journal de Wieygmann. La science peut espérer le pos- séder bientôt, puisqu'il est contenu dans le Catalogue du Musée britannique, en ce moment sous presse. Onore pes PLECTOGNATHES. Faue Des GYMNODONTES, Genre ALUTERA. N° 1. ALUTERA PUNCTATA, Spix, Poissons du Brésil, pl. 76. Ce poisson est connu à Bahia sous le nom de Phantasma. A est fort rare. Vivant, il est d’un violet obscur, couvert de taches d'un brun orange; les nageoires sont d’un jaune clair. De Bahia. GENRE MONACANTHUS. N° 1. MONACANTHUS SETIFER ? Schleg., Them., Fauna japonica. Ce poisson est connu à Bahia sous le nom de Ratlo (rat). Il est fort commun dans les mois de décembre et de janvier ; ses couleurs sont exactement celles de l'espèce précédente. N' 2. MONACANTHUS RUPPELIL, sp. nov.?? (PLANCHE XLVII, fig. 2.) Longueur totale, 16 centimètres. Ce Monacanthe est confondu, au Muséum de Paris, avec le Monacanthus par- dalis de Ruppel (Neue Werbelthiere, p. 57, pl. 15, fig. 3), qui est, dit-on, l’autre sexe du précédent : il en est effectivement très voisin, mais il m'en semble bien distinct. Il est vrai qu'il en a la forme, et que l’on retrouve chez lui, à la base de la queue, l'espace couvert de poils que présente celte espèce, mais il est d’un violet clair, avec des lignes longitudinales brunes sur le dos, et des points d’un brun jaune, écartés et disposés en ligne sur les parties latérales et inférieures du corps; sur la caudale, qui est violette, on voit deux bandes transversales presque noires; les autres nageoires sont d’un jaune clair, ainsi que l'œil. Lépine dorsale présente plusieurs taches transversales noires. Les grandes dents du devant de la bouche sont toutes échancrées et terminées par une pointe aiguë, tandis que dans la figure de M. Ruppel elles sont indiquées comme coupées carrément à la mâchoire in- férieure. Dorsale de 35 rayons; à la nageoiïre caudale, 12 rayons; ventrale de 30 rayons ; pectorales de 13 rayons. Sans le caractère tiré de la dentition, il serait difficile de séparer nettement cette espèce du Pardalis; mais cependant il était à présumer qu'une espèce pro- pre jusqu'ici à la mer Rouge, ne pouvait guère se retrouver sur les côtes du Brésil. C'est avec un vrai plaisir que je dédie ce Monacanthe au savant voyageur et naturaliste M. Ruppel. Ce poisson est commun au marché de Bahia, mais il ne se mange pas. Genre BALISTES. N° 1. PBALISTES VETULA, Lin. Gmel., p. 1467, ne 7; Bloch, pl. 150. Guaperva, Margrave, p. 164. Guaperva, Johnston, pl. 34, fig. 2. Assez commun, surtout en décembre, à Bahia, où on le connait sous le nom de Porco; atteint environ 35 centimètres de long ; n’est mangé que par les nègres et les esclaves, cependant sa chair n’est jamais regardée comme dangereuse. La figure de Bloch est excellente. 13 ( 98 ) Fanuze ves SCLÉRODERMES. Genre TETRAODON. N° 1. TETRAODON BAJACU, nov. sp. ? PLANCHE XLVII, fig. 3.) Tetraodon testudineus???, Lin., Amæn. acad., 1, p. 309, pl. 14, fig. 3; Bloch, pl. 439. J'ai rapporté de Bahia, sur le marché duquel il est fort commun, un Te- traodon que l’on a réuni, au Muséum de Paris, avec le festudineus, mais qui ne ressemble en rien à la figure que Bloch a donnée de cette espèce. En effet, le mien est en dessus jaune, couvert de taches et de marbrures d’un brun violet; le ven- tre est d’un blanc rose, parsemé latéralement de points violets; le corps est cou- vert de fortes papilles et le dos est velu; les nageoires sont jaunes, tachetées d'orange, avec l'extrémité de la caudale noire. Ce poisson se rapproche beaucoup du Tetraodon Honckenu de Bloch, t. EV, pl. 143. Il est mauvais à manger, et se montre surtout à Bahia, de décembre à mars; on lui donne le nom de Bajacu, que je lui conserve, car malgré mon désir de suivre les indications du Muséum de Paris, je ne puis réunir ce poisson au testudineus que Linné désigne tantôt (Syst. nat.) par: «T. abdomine plano, leviore, » dorso suturis curvis albis picto, » et tantôt (Amæn. acad.) : «Ost. oblongus, » glaber, corpore figuris variis. » N° 2. TETRAODON SPENGLERI, Bloch, pl. 144. Bahia. Genre DIODON. N° 3. DIODON ATINGA, Lin., Mus. ad. Fr., 1, p. 58, mais non celui de Bloch. Bahia. Genre OSTRACION. On trouve communément au marché de Bahia et de Rio plusieurs espèces de ce genre; elles sont confondues ensemble sous le nom de Taoca, et on les re- garde comme étant une nourriture de rebut, et dévolue en conséquence aux nè-— gres et aux esclaves. On les pêche surtout en grand nombre dans les mois d'oc- tobre et de février. Je ne citerai que : (99 ) N° 1. OSTRACION TRIQUETER, Lin., Syst. nat., p.407, n° 1 ; Bloch, pl. 450. Bahia. | N° 2. OSTRACION QUADRICORNIS, Lin., Syst. nat., p. 409, n° 5; Bloch, t. IV, pl. 134. Quamajact apé, Margrave, livr. 4, p. 142. Vivant, sa couleur est d’un gris verdâtre, couvert de taches arrondies bleues, entourées d’un cercle brun. Sur le devant de la tête, ces taches forment des lignes transversales irrégulières. La bouche est couleur de chair, le ventre blanc, les nageoires hyalines , le milieu de la caudale noir. Bahia. POISSONS CHONDROPTÉRYGIENS. Fune pes SQUALES. GENRE ZYGÆNA. N° 1. ZYGÆNA TIBURO, Lin., Gmel. (Squalus), p. 1495, n° 16. Bahia. N°2. ZYGÆNA LEWINE, Griffith, Régn. anim. anglais, Poissons, pl. 50. Bahia. Les Zygœna, ou Marteaux, sont fort communs aux marchés de Rio et de Bahia. Genre PRIONODON. N° 4. PRIONODON CUCURI, Margrave, Brasil., p. 164. Prionodon limbatus, Müller et Henle, Système méthod. des poissons cartil. plagiostomes, p- 49, n° 28. Frais, il est entièrement d’un gris violet en dessus, blanc en dessous. La pre- mière dorsale est d’un bleu clair, bordée de noir; la deuxième est noire à l’ex- trémité; l’anale est grise, également bordée de noir. Ce Squale atteint près d’un mètre de long. IT est connu à Bahia sous le nom de Caçonneta, qui signifie petit requin. X forme en grande partie la nourriture des esclaves et des pauvres. Il est commun, surtout d'octobre à février. ( 400 ) GENRE SCOLIODON. N° 1. SCOLIODON LALANDIT, Müller et Henle, Syst. méthod. des cartil. plag.. p 30. Rio-de-Janeiro. l'une pes RAIES. Gexre URAPTERA. N° 1. URAPTERA AGASSIZIE, Müller et Henle, Syst. des cartil. plagiostomes, p. 155, pl. 49. (PLANCHE XLIX, fig. 2.) Lorsqu'il est vivant, ce poisson est entièrement brun, couvert de taches arron- dies et d’un bleu clair, fort espacées; la bouche est jaune. De Rio-de-Janeiro. Genre RHINOBATUS. Ne 1. RHINOBATUS HORKELIT, Müller et Henle, p. 122, pl. 40. De Bahia. N° 2. RHINOBATUS (SYRRHINA) BREVIROSTRIS, Müller et Henle, p. 114, pl. 35. De Rio. N° 3. RHINOBATUS UNDULATUS, Müller et Henle, p.121; De Rio. GENRE TRYGON. Jusque dans ces derniers temps, les naturalistes avaient regardé les poissons de la famille des Raies comme éminemment propres aux eaux salées; je fus donc fort étonné, lorsque me trouvant sur le rio Araguay, presque au centre du con- tinent américain, je pris des poissons qui ne différaient, par aucun caractère essentiel, des Raies de l'Atlantique; depuis, j'en ai retrouvé dans presque toutes les grandes rivières centrales, telles que le Tocantins, le Guaporé, le rio Grande, l'Amazone, etc. Les espèces me semblent en être nombreuses, malheureusement la plupart des individus que j'avais recueillis ont été détruits par suite des vicissitudes de nos voyages. Ceux qui sont parvenus au Muséum de Paris me semblent constituer quatre espèces distinctes. ( A0: ) MM. Müller et Henle, dans le Système des poissons cartilagineux, décrivent le Tænura moloro comme ayant été rapporté de Cuyaba par M. Natterer; et M. Schomburgk, dans ses Poissons de la Guyane, figure plusieurs espèces qu'il dit provenir des rivières de la Guyane et du Para: parmi elles se trouve le Trygon hystrix de MM. Müller et Henle, que ces naturalistes ont reçu de Surinam et de Maracaïbo , et que M. Valenciennes, dans son Catalogue des poissons rap- portés par M. d'Orbigny, dit aussi habiter les eaux de Buenos. J'avoue que je ne puis regarder ce dernier comme une raie d'eau douce; je crois que toutes celles qui sont en ce cas rentrent dans le groupe des Tœnura. Les Tænura diffèrent des Trygons par la forme épaisse et raccourcie de leur queue, etcette division méritera de devenir générique, si de nouvelles recherches confirment l'habitat que je viens d'indiquer. Les Indiens de l'intérieur craignent excessivement la piqûre provenant des aiguillons des Raïes, de même que les Brésiliens redoutent au suprême degré celle des espèces des bords de la mer. Li N° 1. TRYGON (TÆNURA) DUMERILIL, nov. sp. (PLANCHE XLVII, fig. 1.) Cette espèce atteint de très grandes dimensions, car j'en ai vu des individus qui avaient Î mètre de diamètre. Le corps est arrondi et un peu obtus en avant; le milieu du corps est couvert de petits tubercules épineux, assez serrés, et entre lesquels on en voit d’autres très rapprochés, fort petits et aigus. Sur toute la longueur de la queue, jusqu’à la base du grand aiguillon, on observe une série d'épines très grosses à la base, ar- quées et pointues, disposées peu régulièrement. Le reste de la surface est cou- vert de très petites épines. De chaque côté de la queue on observe une série d'épines nombreuses et serrées, mais bien moins grandes que celles du milieu. La couleur générale est d’un jaune châtain, entièrement couverte de petites marbrures noires qui, sur le disque, forment de nombreuses taches annelées, et pour la plupart bilobées; sur le dos et sur les côtés, elles forment des lignes nombreuses et irrégulières; les nageoires de la base de la queue sont d’un beau violet et couvertes de taches arrondies, serrées, d’un beau jaune et entourées d’un cercle noir; le dessous du corps est blanc. J'ai observé ce poisson sur le rio Araguay. Les Indiens Chambioas lui don- nent le nom de Boro. Nora. — Cette espèce est voisine du Trygon hystrix, figuré dans les Poissons de M. d'Orbigny, mais en est bien distincte. Je la dédie à mon vénérable et savant professeur M. Constant Du- méril. (102) N° 2, TRYGON (TÆNURA) MULLER, nov. sp. ? (PLANCHE XLVII, fig. 2.) Tœnura motoro? Müller et Henle, Syst. des poissons cartil., p. 166, n° 16. Trygon quarapa ? Schomb., Poissons de la Guyane, À. A, pl. 21. Longueur du corps, 22 centimètres; longueur de la queue, 20 centimètres; largeur, 22 centimètres. Corps tout à fait arrondi, entièrement couvert de petits tubercules granuleux, et à base disposée en côtes; ce qui leur donne un aspect stelliforme. La queue est garnie d’une rangée longitudinale d’épines coniques droites et aiguës. Le grand aiguillon de la queue est aplati, un peu arqué en dessus, pointu, denticulé de chaque côté; la queue est courte, obtuse et se termine à 6 centi- mètres à partir de la base de cet aiguillon; dessous du corps blanc. Ce poisson est entièrement d'un brun clair, couvert de taches rondes assez grandes et écartées les unes des autres, d’un jaune un peu orangé et entourées d’un cercle noir. Des rios Crixas et Araguay. Nora. — Celte espèce ressemble au Trygon quarapa, Schomburgk (Fishes of Guyana, t. I, pl. 21), mais les taches sont beaucoup moins nombreuses, etc., etc. N° 3. TRYGON (TÆNURA) HENLEI, nov. sp. (PLANCHE XLVIN, fig. 3.) Ressemble beaucoup au précédent, mais en diffère par le bord antérieur du corps, qui forme à son milieu une pointe obtuse; par les tubercules du dos, qui sont plus petits et moins élevés, bien que l'individu soit plus grand; par la queue, qui présente à son milieu une série double, et dans quelques endroits triple, de grosses épines arquées. De chaque côté une série d’autres épines moins fortes et peu régulières. Du Tocantins. Ne 4. TRYGON (TÆNURA) D'ORBIGNYI, nov. sp. (PLANCHE XLIX, fig. 1.) Longueur du corps, 24 centimètres; longueur de la queue, 21 centimètres; largeur du corps, 25 centimètres. Corps arrondi; le bord antérieur forme une légère pointe obtuse en avant; le dos est couvert de petits tubercules stelliformes comme dans le Boro. Au milieu de la queue, une série, double dans quelques endroits, de très grosses épines (103 ) courbes et pointues, et de chaque côté une série d’autres faibles. Toute la surface est couverte de tubercules et de pointes; la couleur est d’un brun obscur, avec quelques taches plus foncées sur les flancs. Dessous du corps blanc; dessous de la queue annelé et tacheté de brun. Du Tocantins. Je dédie, avec plaisir, cette espèce au savant et intrépide voyageur M. Alcide d'Orbigny. Ne 5. TRYGON HYSTRIX?? Müller et Henle, p.167, n° 17 : Val. Poissons de d'Orbigny, pl. 45. On a rapporté à cette espèce, au Muséum de Paris, plusieurs petits Trygons que je me suis procurés au marché de Rio-de-Janeiro, et qui, bien que ressem- blant beaucoup à la figure de M. d’Orbigny, me paraissent différer de son individu par le corps comparativement beaucoup plus lisse, et, dans tous les cas, par l’ab- sence des grosses épines de la partie postérieure de la queue. Ces différences proviendraient-elles de l’âge?? Je ne le pense pas. Si ce rapprochement était conforme à la nature, ce Trygon serait bien une espèce des eaux salées, et non des eaux douces, comme le pense M. Schomburgk. N° 6. TRYGON SAYT, Lesueur (Raja), Philad. Acad., 1, p. 42; Müller et Henle, Syst. des poissons cartil., p. 166, n° 16. De Rio-de-Janeiro. Nors. — Ceite espèce avait d’abord été trouvée à New-York, mais depuis elle a été rapportée de divers points des Antilles, et particulièrement de Saint-Domingue. (10% ) OrDRE DES ICHTHYOSIRÈNES. Genre LEPIDOSIREN. Le genre singulier qui nous occupe a été établi par M. Natterer, dans le 2° vo- lume des Annales d'histoire naturelle de Vienne. Ce naturaliste en fait un reptile voisin des Sirènes, mais M. Owen, en le rangeant dans la classe des poissons, nous semble lui avoir assigné sa place naturelle. Il doit certainement former un ordre à part, et être placé entre les reptiles Batraciens et les poissons anguilli- formes. Les espèces connues sont : Ne 1. LEPIDOSIREN PARADOXA, Natterer, Ann. hist, nat. de Vienne, L. 1, p. 167. De couleur noirâtre, avec des taches blanches, provient des étangs des envi- rons de Borba (1), où on lui donne le nom de Caraucuru, qui me semble être une corruption de celui de Caramuru que l’on applique, au Brésil, aux Murènes et aux Anguilles. N° 2. LEPIDOSIREN ANNECTENS, Owen, Soc. linn. de Londres, €. I. Diffère du précédent par la plus grande longueur comparative de la tête, me . . . . par ses nageoires rudimentaires et sa taille plus petite. De la rivière de Gambie, sur la côte occidentale de l'Afrique. Nora.— La collection du Muséum de Paris possède la peau d'un Lepidosiren, sans aucune indi- cation de localité, mais qui me parait se rapporter à cette espece par ses appendices rudimen- laires, etc. Elle viendrait alors de la côte de Guinée ou du Sénégal. N° 3. LEPIDOSIREN DISSIMILIS, nov. sp. (PLANCHE L, fig. 1.) Mon espèce semble différer de celle de Natterer, dont elle est très voisine, par les deux petites dents coniques placées au-devant des grosses de la mâchoire supérieure, et qui sont dirigées obliquement en dehors dans le paradoxa, tandis qu'elles sont droites dans cette troisième espèce. Les grosses dents de la mâchoire inférieure sont, dans le dissimilis, fortement bilobées; Je bord externe est sensi- ment plus haut que l’interne. (1) Et non de Bahia. comme il est dit par mégarde dans le Dictionnaire de M. Charles d'Orbigny. Borba est une ancienne mission de l'intérieur du Brésil, sur le Madeira. 11052) La ligne latérale est aussi beaucoup plus simple dans mon espèce; elle n'offre pas les petits rameaux derrière la bouche et ne s'étend pas sur le haut de la tête; de plus, le grand rameau inférieur s'arrête à la hauteur des pectorales sans se prolonger sur la partie inférieure du corps. Le dssimilis est entièrement d’un noir olivätre sans aucune tache. J'ai trouvé ce curieux animal dans la grande pèche faite dans un lac de l'Ucayale, que j'ai décrite dans l'introduction de cet ouvrage. Il avait été em- poisonné par le barbasco; lorsque je le pris, il nageait à la surface des eaux, et ses mouvements étaient d’une extrême lenteur; il ne fit aucun effort pour se dé- fendre. Il semble être très rare, car c’est le seul individu que nous procura cette pèche gigantesque. Les Indiens le confondent avec les Anguilles, les Carapes, etc. N° 4. LEPIDOSIREN TOBAL, Adanson, ms. La collection du Muséum de Paris renferme une peau desséchée et incomplète rapportée du Niger, c’est-à-dire du Sénégal, par M. Adanson, et qu'il désignait sous le nom de Tobal; il vient du Oualet. L'animal est en dessus d’un brun assez obscur, et tacheté de points noirs assez grands, arrondis et dispersés irrégulièrement; le dessous du corps est d’un châtain jaune. Les nageoires pectorales paraissent avoir été fort longues. Les écailles sont également grandes et arrondies au bord postérieur. Longueur totale, 53 centimètres ; hauteur, environ 7 centimètres. Voilà à peu près tout ce que l’on peut distinguer sur un individu aussi complé- tement altéré. N° 5. LEPIDOSIREN ARNAUDII, nov. sp. Ce n’est qu'avec doute que je sépare cette espèce de la précédente. Celle dont il s’agit a été rapportée du Nil Blanc par M. Arnaud, et l'individu qu'il a déposé au Muséum de Paris a été trouvé en juin 1843. Sa longueur est de 44 centimètres, et sa largeur moyenne de 6 centimètres 3. Il est en dessus d’un brun marron, couvert de lignes jaunes formant des sortes de losanges; le dessous du corps est jaune, couvert de points bruns et serrés. Les pectorales sont extrêmement allongées et forment des filets de 15 centimètres de long; les ventrales sont de même forme, mais plus courtes, bien qu’elles aient en- core 10 centimètres. Ces nageoires sont noires, avec leur base un peu brune; la queue est entièrement couverte de taches obscures en dessous comme en dessus, et il en est de même des nageoires; on aperçoit derrière les yeux et derrière la bouche des lignes disposées à peu près comme dans le Paradoæa, mais se repliant sous la gorge; la ligne latérale est indiquée par une succession de traits doubles et interrompus. ( 106 ) Les Lepidosiren paraissent peu répandus, et les individus semblent être fort rares ; Cependant je suis persuadé qu’en étudiant ceux qui se trouvent dans les Musées, on verra que les espèces en sont nombreuses. C’est, du reste, mani- festement un type dont nous n’ayons encore qu’une connaissance très incomplète, et qui recevra de grands accroissements par suite des recherches des voyageurs futurs. OPHISURUS. Æ QJGomest, Cast. - ee sl FAMILLE DES GYMNOTOIÏDES. GYMNOTUS. 4 GElEGÉTIEUS AIRNESS. 1. 85 CARAPUS. 4 /GasCiaus: Palas. ©... 85 2, C. sanguinolentus, Cast. . . . . . 82 RHAMPHICHTHYS. 4. R. marmoratus, Cast. . . . . . . . 86 2. R. pantherinus, Cast. . . . . . .. 86 SR Nes, CASE. Se. 87 STERNARCHUS. 4. S. albifrons, Pallas . . . . . . . . 91 2. S. Bonapartii, Cast.. . . . . . . . 92 3. S. bacepedii, Cast... . . . . 95 h. S. Maximiliani, Cast, . . . . . . . 93 ORDRE DES LOPHOBRANCHES. Lil (111) CN EE & &w NEROPHIS. MAN EQUOLUS INR EN. 96 ORDRE DES PLECTOGNATHES. FAMILLE DES GYMNODONTES. ALUTERA. ASPAMDUNCTA LA ESDIXe eee ee 96 MONACGANTHUS. 1. M:setifer2 ‘Them., Sch: . … . - . 96 DAMRUPDpelH CASE 97 BALISTES. ABOU NID ee ie 97 FAMILLE DES SCLÉRODERMES. TETRAODON. MENT CEE 516 4 416 ol 00 0 98 ME TEEN. bo a 016 0 0 010 98 DI0DON. TND AAUNEA SEINS Ce 108 OSTRACION. AMOMIQELCLEANINN EEE 99 2. O. quadricornis, Linn. . . . . . 99 POISSONS CHONDROPTÉRYGIENS. IIIPPOCAMPUS. 4. H. longirostris, Cuv. . . . . 10 DORYICHTHYS. 4° D: Lineatus, Kaup. - -— ... : . . 96 FAMILLE DES SQUALES, ZYGÆNA. 42 72- UDUTO, LIN este ce 99 7e DEMINEs Gi ee ce ee 99 PRIONODON. 42 P: cucuri, Margr-. 0... 99 SCOLIODON. 1. S, Lalandüi, Müller et Henle. . . . 100 FAMILLE DES RAIES. URAPTERA. 4. U. Agassizii, Müller et Henle, . . . 100 19 2 RHINOBATUS. 1. R. Horkelii, Müller et Henle. . . . 2, R, brevirostris, Müller et Henle. . 3. R. undulatus, Müller et Henle. . . TRIGON. . T. (Tænura) Dumerilii, Cast. . . . T. (Tænura) Mulleri, Cast. . . . . 3. T. (Tœnura) Henlei, Cast. . . . . . h. T. (Tœnura) Dorbignyi, Cast. . . . 5. T. hystrix, Müller et Henle. . 6 ENT ISAVI ESC ICHTHYOSIRENES. LEPIDOSIREN. 1. L. paradoxa, Natterer, . . . , . . 104 9, I. annectens, Owen, . . . ..,.. 104 dissimilis Case ie tobal, Cast. . Arnaudir, Cast. . . . . . .. . 105 3. L. h. L. GENE 17 18 8 18 49 50 (122) ERRATA. Page 9. — Heliasis marginata, Cast. — Ainsi que je l’ai dit dans l’Introduction, M. Valenciennes a déjà publié la figure d’une espèce sous ce nom (Poissons des îles Canaries); mais comme le texte du même ouvrage porte Heliasis limbata, j'ai pensé que c'était ce dernier nom que le naturaliste en question avait définitivement adopté. Page 149. — Holacanthus formosus, Cast. — I] s’est glissé des erreurs d'impression dans le nombre des rayons de cette espèce; je le rétablis ici tel qu'il doit être et tel qu'il est figuré : D. =; A. A épines dont Ja première très courte; P. 44; le reste conforme à la description. Page 21. — Plataxoïdes Dumerilii, Cast. — Je me suis assuré qu'il y avait eu dix-sept dents de chaque côté, en tenant compte de celles qui étaient tombées dans mon individu qui est en fort mauvais élal. Je crois que celle espèce habite la rivière des Amazones, ce qui serait un fait curieux pour un poisson de ce groupe. Page 24. — Acanthurus bahianus, Cast. — Dans le détail de la dorsale on à imprimé 44 épines au lieu de 9 qui s’y trouvent. LISTE DES POISSONS DÉCRITS DANS CET OUVRAGE. POISSONS OSSEUX. ORDRE DES ACANTHOPTEÉRYGIENS. FAMILLE pes PERCOÏDES. SERRANUS. UPENEUS. 4. U, maculatus, BI. . . .. DU. metara, GC. Ve. Page. Planche. Fig. AS euttatus BE ET 1 2. S. carauna, Margr. . . . . . . La SU IDNVEAIUS, Gas Ve de cn 2 ReSouaiMit NH 4.. 2 DS OPUS BE. ANS en: 2 6. -S-undulosus, GG, "0". Re 7. S. irradians, Quoy et Gaym. . .. 5 PLECTROPOMA. 2 chidropter; (GE 2. P. brasilianum, C., VU. ...... à APOGON. 4. A. americanum, Cast. . . . . . . 9 MIRIPRISTIS. 4. M. Jacobus, Desm. . . . SR MESOPRION. 4. M. uninotatus, Spix. . . .. . . . {4 DIM anale, Gr MA Cias ce sets DIE SIMS ICHEYSUEUS, D ee + se co fi jou Para tee UE CENTROPRISTIS. 4. 1€ nebalosus, Cast”... 2.0 D JIOLOCENTRUM. 2 conteur, >; 0 D PERCOPHIS. 1. P. faber, Quoy et Gaym. . . . .. 5 RYPTICUS. 4. R. microps, Brouss. . . . .... 6 DULES. SARA EE Vial eee she | 0 SPHYROENA. SSSR, SAW. 512 asious : 6 DEEE ER 4 7.500 0 0 = l'age, Planche Fig. 6 7 FAMILLE DES JOUES CUIRASSÉES. 1 | DACTYLOPTERUS. D] 3 PRIONOTUS. 1. P. punctatus, BI. . . . SCORPOENA. 1. S. rascasio, Para, . . . . 2. S. brasiliensis, C., V. . 2 4. D. volitans, Linn. . :.. . . FAMILLE DES SCIÉNOIDES. UMBRINA. 4. U. arenata, C., V. . . ?. U. coroïdes, C., V. . : 12 PRISTIPOMA. 4 Prubrum, CV aMole ae 2. P. acara-pinima, Margr. 3. P, bicolor, Cast. . . . POMACENTRUS. AP usCHs AC CRE 2. P. variabilis, Cast. . . 3. P. pictus, Cast. . . HELI1ASIS. 4. H. marginata, Cast. . . , . EQUES. 1. E. lanceolatns, Linn. , 2. E. acuminatus, BI . . HOEMULON. 1. H. formosum, BI. . . . 2. H. Paræ, Desm. . . . 3. H. canna, Sp. . . , . . h. H. aurolineatum, C., V. GLYPHYSODON. 4. G. saxatilis, Linn, , . . EARC) JOHNIUS. = HACLONNInA CASE Ce RE Pl amazoniCus, GiSt. - . . J. auratus, Cast. . . . . . . œ ND CHROMYS. 1GApanctatd, lc 2, C. unipunctata, Cast D (Cunimaculata Cast... 2. HACMODSCULA CASE Ne re lee HÉNG-AOLIOngA; Cast ee CAC AprONMA CALE EEE 7. G--ucayalensis , Cast... BACAUNIOCENA AS ICAS PE EEE 9. C. appendiculata, Cast. . . . . . . AOMCMOCElATA SDL ee 11. C. lapidifera, Cast. . . . . . DMC MACON MOUSE re ete AMC MTNSCIAA CAS... . CYcL4. AACMoOuUCOUNArAÏ, Cast. 0. 1... 9, 1C-muItifasciata, (Cast... FC Cons CEE. 01410162 018 0 a Pr CHANT EEE SES Goo 0 DAC MACUSIrIS CAS RE CE FAMILLE DES SQUAMIPENNES. CHETODON. 1 Ce SAS IT 5 9 20 00 HOLACANTHUS. AAIESLICOlOL BE 2. I. formosus, Cast POMACANTHUS. 1. P. cingulatus, C., V DD arCuAlus, inn--. 0 9. P. quinquecinctus, G., V. . . . EPHIPPUS. ds De GS 5 oo 0 0 0 oo 01010 2, De om TE ee 66 660 PLATAXOÏDES. 1. P. Dumerilii, Cast. . . . SPARUS. 4. S. unimaculatus, BI. . . . . FAMILLE LES MÉNIDES. GERRES. 4. G. Plumieri, C., V.. FAMILLE DE SCOMBÉROIDES. CARANX. 4. C.\pisquetus, C., V. . . DMC TAX NC AV de 3. C. guarapucu, Margr. . . . h. C. bonito, Cast... . .. . _..... (CS | OO NI A ©œ ÈS À ND » = À 19 108 ) |'TRACHURUS. AT trac churus inner ARGYREIOSUS. A: *ANYOMER, LIN Se |'TRICHIURUS. t.AlMleptarus; Linn:-.....… . Le FAMILLE DES TENTHYES, ACANTHURUS. 4: AC DADIANUS CAC CCR EME EE 9, A. chirurgicus, BI. . . . . F5 D: ASUphIeDONOMUS Ce Ve lEMASICÆLUICUS PIRE CRE FAMILLE DES MUGILOIDES. MuGit.. AM NZA NC SN EP EEE 9, M. brasiliensis, Spix. . . : . FAMILLE DES GOBIOÏDES. BLENIUS. 1MBAPHICONNIS AC NE CErEE CLINUS. RNA La Me où 0 0 à 6 de DHCAMASCIAUs CIS LEE GOBIUS. 4. G. martinicus, C., V. FAMILLE DES MALTHÉES. MALTHEA. 4. M. guacucuja, Margr. . . . . . . D bois y Ve 0 à oo . FAMILLE DES LABROÏDES. CossyYPHUSs. A: IC iverres Be = CR rte 4. J, dimidiatus, Spix. . . DENI-ACLOtAPNUS A0 NE ë SD CET, Vo 0 Gi Gte ab 0 XYRICHTHYS. 4x splendens Cast CREME ET MALACANTHUS, 4. M. Plumieri, Bl LABRUS. AA: d'adianss CUY, Vale. eee FAMILLE DES FISTULAIRES. AULASTOMA. SON ERRANMEE ENS 5 M 5 0 nc Orpre pes MALACOPTÉRYGIENS. FAMILLE DES SILUROÏDES. BAGRUS. 4. B. Valenciennei, Cast.. . . . .. 2. B. flavicans, Cast. . . . . . 3. B. Rousseauxii, Cast. . . . , . .. h. B. punctulatus, Cast, . . . . . . . 49 13 13 14 14 12 CR CRE GENIDEN®. 4 GCuviert, Cast... . AN CCIREANUIOSUS, Case 15. 0 PIMELoD us. OM EASN SSER E SGENOTOS SRI ee 2 dl) h. P. bahianus, Cast. . . . . . . . . LPS OVOTSICOIOR, (GASEN + sise ARIUS? AA Ionsibarbis, Cast. #07 AU GALEICHTHYS. AG Pare: Ouv 2 Val ie ou 2. G. araguayensis. Cast. . . . . . . 3. G:"hahiensis, Cast... . . CALLICHTHYS. ASC asper Cv Val ee 2. GC. chiquitos, Cast. . . . . . . OC D CSPIENTeDS CASE rene HG TROSh Gas EL ere ee PLATYSTOMA. 4. P. lima, BI. . 2. Ptisrinum, Cuv-, Val... ." de PA CAPATAUV, SDL ce che te. « JP puncüfer, Cast nn 5. P. platyrhynchos, Cuv., Val. . . . GAP ane CU, VA Cintre « ARGES. 420 A77sapal0; Cuv., Val". 24. HYPOSTOMUS. NE TARQIOSS CASE ON eee. N- 5 E DD TASDEFAlIS CASE SE eu. - Le 3. H-pardalis, Cast. ... . . . . . . . . IL. subcarinatus, Cast. . . . . . . AUrAMACUS GAL Ris Di Pr gt DE EC NE CARO IEC . MH. pictus; Cast. - - à 1... JAH-SpIn0suS, Cast. N-0..... M sviEinnS CASE. .V.N. MN ! 5 6-«H-\niveains, "Casta r sn 7 8 LORICARIA. 4, L.'amazonica, Cast... 6 PAIVAMCATIIAS, BAL ele etats ee ds Éciedstaned, Cast, must à PHRACTOCEPHALUS. 4. P, hemiliopterus, BI. . ….. . …. . AUCHENIPTERUS. 4. A. nuchalis, Spix. . . . . HYPOPHTHALMUS. AM EMenINIUS SDIXe e + ee à tete 47 17 47 16 16 16 15 17 18 18 18 19 19 (EU) © 12 = C9 NO À © KO FE © NO EE © D Doras. TD COSAIUS A NTIND EN DD ATeddeliis Case. 02 AGENEIOSUS. ANA RINeNMIS ADACÉP. ee. DAMASRUCAYAIENSISS Cast 0 Nu. TRICHOMYCTERUS. 4. MT Pentlandi, Cast. .. . . 2. T. punctalissimus, Cast. . . . . . eh US JC CARE 100€ 16 016 ete HESTDUSTTUS CAS CEE VANDELLIA. ANNEE CITE OS A VAE SES ENS DAV ICS RS tb a 6 FAMILLE DES CYPRINOÏDES. ORESTIAS. ARONTECONONRR CAS RE EEE DMOMIUSSIEUR MAI EEE 5. O. Pentlandi, Val VAMILLE DES ÉSOCES. BELONA. 1. B. tumucu, Margr. HEMIRAMPHUS. 1H brasiliensis, Dinn. 5-0. 07 FAMILLE DES BUTYRINS. ALBULA. 1. À. unbarana, Margr. . . . . 2. A. macroccphala, Cuv., Val. . . . FAMILLE DES HYODONTES. OSTEOGLOSSUM. 4. O. minus, Vandelli. , . . . FAMILLE DES VASTRES, VASTRES, LV LILAS ROVER EEE Re FAMILLE DES ÉRYTHROIÏDES,. ERYTHRINUS. AN brasiliensiss (SpIX. D'RFANARITA RS PIS ee ee 9 ÉeVITATUS CUVE AVAST FAMILLE DES CLUPÉOÏDES. HARENGULA. 4. H. humeralis? Cuv., Val. . . . . PELLONA. 4. P. Castelnæana, Cuv., Val. . . . . PRISTIGASTER. 15 DanENE Cubes btoto ble vie 2 RE 1PhAEtON CU. Val ne 8 ASE 7e: 18 OM (OA HOMOIONNS 50) 2% 2 502. 1! GIEM ON) CG) IRON 1 GHOOYNT EP 0706) 52 52 52 53 6h) 69) EN) 54 25,26 4 55 56 56 56 26 07 BY ( 4140 ) FAMILLE DES SALMONOÏDES. PYGOCENTRUS. CURIMATUS AP, 'DIFAVA, CAVE. CO CR CT ND 4. C. cyprinoïdes, Linn. . . . . . . . 57 PYGOPRISTIS. 2, C. ciliatus, Müller et Tros. . . . . 58 4."P:'sevrulatus, Cuv., Val OUT SR de C. Jatior, Spix. - - . dB 0 ot 0 CYNOPOTAMUS. h. C. elongatus, Spix. . . ...... 58 1. C. argenteus, Cuv., Val. . .. . . . 74 LEPORINUS. 2, AC 20 AC MALE EC ED 4. L. bimaculatus, Cast. . . . . . . . 58 29 4 CNONON 2, L. maculatus, Müller et Tros. . . . 58 29 2 A. C, scomberoïdes, Guy. . ..... 75 39 9 3. DOItIatus, GUV. Wal DOM DO 3 2, C. vulpinus, Spix. . :...... 75 39 1 h. L. brachyurus, Cuv., Val. . . . . 59 30 1 3: Geibbus AP. 2. TE EPICYRTUS. XIPHORHYNCHUS. 1. E. paradoxus, Müller et Tros.. . . 60 2. X faleatess BL 5 TNT 2. E. gibbosus, Linn. . . . . . . . . 60 2x ePSELIQUS OUVE re - 70 SALMINUS. XIPHOSTOMA. 1. S. Hilarïi, Cuv., Val. . . .. ... 60 61 1 1x imaculatas Cuy.- Val ee 76 O0 2, S. maxillosus, Cuv., Val. . . . . . 61 30 2 2 XI OSENVI CAE ER 76/0 PROCHILODUS. SAURUS. 4. D. brama, Cuv., Val. . . ..... 62 51 2 1. S. lemniscatus, Lacép. . « . . . . 77 2. P. nigricans, Spix. . . ...... 63 31 5 NS œetens Inn 071 3. P. dobulinus, Cuv., Val. . . . . . 65 MO MO. Crée tAto sos es 77 PIABUCA. SRI AN GIE re 4. P. fasciata, Spix. . « « +... .. 64 ORDRE DES MALACOPTÉRYGIENS SUBBRACHIENS. OP viltata COUV, Vallee eee C/O 2 M FAMILLE DES PLEURONECTES. HEMIODUS. RHOMBUS. 4. H. notatus, Schomb, . . . . . . . 61 1. R. ocellatus, Spix. . . . . . . . . 78 TETRAGONOPTERUS. 2 RDalianus CASE eee ZT M ocellata SpIX: ele 02 CHALCINUS. . M. variegata, Cast. . . . . . . . . 83 ANG rauritus (CVS, VAL CRE (60 SG 2. C. trifurcatus, Cast. . . . . . . . 70 37 1|CONGER. SERRA SALMUS. 1. C. limbatus, Cast. . . . . .... 83 43 4. S. rhombeus, Linn. . . . . .... 70 37 3 2. CG. microstomus, Cast. ..... 83 43 4 OMS BIDBUSN CASE se. ete ee 74 ISA 3. G. multidens, Cast. . .. ..... 84 44 1 2 3 S. humeralis, Cuv., Val, . . . . . ‘71 37 SYNBRANCHUS, [MS TaUuteuS SPL ete are ce 074 A. Ssrvittatus, Cast. 0 4. T. orbiculatus, Cuv., Val. . . . . . 65 32 5 9. R. aramaca, Margr. . . . . . . . 78 40 D, TN AONSS 00 00 06d0 000 00 rl SAS SRRMASCAIIS CUVE ee CC 0 0 NO 22 4. D. brasiliensis, Spix . . . +. 79 AU © h. T. fusco-auratus, Cast. . . . . . . 66 33 2 HN tatnS CASE Ce OBS MONOcHIR: 4. M. maculipennis, Spix. . . . . . . 79 ARTS: 2. M. punctifer, Cast, . .. ..... 80 41 3 4° M. duriventris, Cuv. . ... . . ... 67 2. M. doidyxodon, Cuv:, Val. . . . . 67 34 1 FAMILLE DES ANGUILLIFORMES. 3. M. rhomboïdalis, Cuv. . . . . . . 67 MURENOPHIS. h. M. bidens, Spix. . . . . . . . . . 68 55 1-8 1. M. rostrata, Spix.. . . . . . . . . 80 42 1 CHALCEUS. 2. M. curvilineata, Cast. . . . . . . . 81 42 92 1. C. carpophagus, Cuv., Val. . .. 68 54 3 SMEVICInA Cast EN ENCRES LA 2 DAC CUV-NaLe eE --NGS MO ET h. M. caramuru, Cast. . . . . . . . 82 43 1 DC: Deyilel Cast ee. ce 00 CNR D NS punctata (Cast a SO NS 6 …_ ME 19 (9 [0 ANIMAUX NOUVEAUX OÙ RARES RÉCUEILLIS PENDANT L'EXPÉDITION DANS LES PARTIES CENTRALES L'AMÉRIQUE DU SUD, DE RIO DE JANEIRO A LIMA, ET DE LIMA AU PARA. Au Dépôt des publications de la librairie P. Bertrand , CIEZ MM, TREUTTEL ET WÜRIZ, À STRASBOURG. CN. = 5 4 ' : ( ANIMAUX NOUVEAUX OÙ RARES RECUEILLIS PENDANT L'EXPÉDITION DANS LES PARTIES CENTRALES L'AMÉRIOUE DU SUD. DE RIO DE JANEIRO À LIMA, ET DE LIMA AU PARA ; EXÉCUTÉE PAR ORDRE DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS PENDANT LES ANNÉES 1843 À 1847, SOUS LA DIREGTION DU COMTE FRANCIS DE CASTELNAU, OUVRAGE QUI A OBTENU UNE MÉDAILLE HORS LIGNE DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE TOME SECOND. PARIS, CHEZ P. BERTRAND, LIBRAIRE-EDITEUR, RUE DE L'ARBRE-SEC, 22. 1855. j ÿ il M = = e TABLE ET CLASSIFICATION DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE DEUXIÈME VOLUME. 000 —— RO RE 5 à ts ous à à te PS ON RO 3° livraison. POISSONS, Par M. le Comte FRANCIS DE CASTELNAU, chef de l’'Expédition. RSR TNT Per PT Le, de CR eee entente ee dre livraison. Hernies LD. 2 ER PR CR US 0 Te PS EE ES 1 = CO M CA 5° livraison. PME ÉRR, RR / n 1is a lee RE RP ao ee VAN Are livraison. REED IE TS: T2 Re dde à Mais le 2e livraison. REED 2 ee de eat no 3° livraison. OT PR A Ce IT na a a a Eee ve notes None 4° livraison. ÉCURIES JP EE LE ER A CX 12° livraison. PANCHO EN RE 7 R nS SR AU ARS Are livraison. BLANCHE PS NP PR M RTE ARE ee x RENTE Are livraison. ET OR SR ER RL CUS VA SN LENS le ET Re ES ie h° livraison. RAT CE CR RE EE A ER QE TE te ARE 2° livraison. RER PE LUN ETS 2 7 en Me A ES TE PR EN TR 2° livraison. HITO URL OR EN EE ES CU ARS EUR RS EE US vi 2e livraison. CET 6 ER RS PR SA te tt Go Le livraison. HET Ce à ER EN ER EE EN LR et er A Ve 0e 6° livraison. DENBUE EL Le COR OR ee ere ET RRRE 2° livraison. EEE, ce et CRE LE CAL RE PTE 3° livraison. MIS ec 6 cd DU RER 10° livraison. ZooLociE. Vol, II. Planche 43. Planche 14. Planche 15 Planche 17 POISSONS (sut1E). DÉTO E © di ù à ua dr Planche AO en St Pit DE MO NME CORRE NES D A SR RC RS ans à à à Planche 21 Planche 22 Planche 23 Planche 24. . Planche 25 Planche 26 Phnche Tee Planche 28 EE A er DA RAS ROSE RE RE Planche 29 PANCNE RS ONE Ronde DR IR VO TE tee te Me EE POS OP AE FREE HE NO QUE SSP ER EP RSR EN SR TN SL RE Re et Planches EME PR PAR AL ES Re SE EL RE PA AE NOTES Planche 37 Planche 38 Planche 39 Planche 40 Planche 41 Planche 42 Planche 43 Planche 44 Planche 45 Planche ti GE NE Planche 47 Planche 48 DO RER Re AT IC GP CIRD RS ECTS D DIN LEON TES CE, LEO CO Ent OLD. PIanchetiO RER EE 2 ee ee ee AC 07 en: Lo, 01 0 Planche 50 3° livraison. 3° livraison. 5° livraison. 3° livraison. 6° livraison. 8° livraison. 5° livraison. 9° livraison. 6° livraison 9° livraison. 8° livraison. 8° livraison. 5° livraison. 4° livraison. 9° livraison. 9° livraison. 13° livraison. 10° livraison. 12° livraison. 11° livraison. 11° livraison. 12: livraison. 6° livraison. 42° livraison. . 13° livraison. 43° livraison. 10° livraison. 10° livraison. 13° livraison. 6° livraison. 7° livraison. 9e livraison. 7° livraison. 8° livraison. 9° livraison. 7° livraison. 7° livraison. Are livraison. REPTILES, Par A4. GUICHENOT, attaché au Muséum d'histoire naturelle. INTER EN Re M ME ie coton à COUR IC IEEE 5° livraison. ROUE AN NS Le RE NE RE AP ee 5» à 5e livraison. HeQUleS 2) a RE EN LAON OP SN PP RE TS à 6° livraison. SU CRE RE ND 0 © no CM RS TE 7° livraison. RE EST RS RER RE PE EE LE CE DR 41° livraison. Rene Se RE 2 D Re No Put e 12° livraison. Helen. 1 NE 0 NE Te 43° livraison. 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Geny- Gros Paris CN A ANUS CAi Mar SERRANUS OUATABILI. Cuv. Val. 3° ecailles de GC? Nat 4, CENTROPRISTIS NEBULOSUS. Cast. JE) MONCOTAMTTIOCNES TAC es S MHENYOVWOd | Ju3}tp a pu e son -Auan 7 Ô EE x + J4 PATES EE 7 ] Expedtion de F.de Castelnau (Amerique du Sud). Pa lie. 4oolo fl Ë Î Ô P. Bertrand, éditeur Lithosraphie Geny- Gros 6 BELIASIS MARCGINATUS . Cast 2.APOGON AMERICAN UM . 3. POMACANTHUS VARIABILIS . € = £ £ ee) a=) [= vd = rss 5 [=] =" Î Cas [al D] AURATU 1) eo JORNIU [9] [1 si . Ca [SJ À AMAZONICU D] eo JOHNILT l SNA NX em Je Hi DIAAX 6 SE) WNIANOH) SNINHOC I soun-fuas arydesour ins tpe ‘Pure d WT juepno RSS NS + SK N ù S SS Q SuTq, APS a1001007 MAN IE ;7 (pas up nb) NEU]S)SE") 2p 7 D Loripadx j éditeur Nrerr JD, LC JRA. Cast C1 7e) où / : Partie Zoologie Poissons. Pl: 7 3 r bus ÈS ”, vo NC ON 111000 Lithographie Geny - Gro Ô ù ast 2.CHROMYS UNIMACUL/ C CLIS TA. ca st 7° Partie Zoologie Poissons. P]. 8 U DU /77/e C4 F # 3erlrand, éditeur p Paris Hithographie Geny-Cros UNCTATA ? Bloc} 2. CHROMYS UNIPUNCTATA. Cast 8), TAVED AN MNOLSVINT S 18), VILVIOSVA 66 SANOMHO & 29, VHOOM | SSXANOMHOT sox)=Auon atyderpouit STE n8}{p9 PUPI19Q J At ep f] U (e) G [4 Suosst0q 91900017 ONE 47 (png nf onbeuuy ) NEUTS1SU") 9p ap uoupedx} Expedilro LÉ TR ne n de F de Castelnau (Amerique du Sud) NN ARNO À SE Q Là trand, editeur 7 Partie. Zo loge. Poissons Nice pt f) Lithographis Gény Gros À MULTIFASCIATA. Cast pi. MALE IT f) \ALLLLLLE 777 " ALL 77e =: Sr S DEPSRSTSS S ÿ2 é plue Geny- Gro s.Lithogra Par P Bertrand. editeur * du Oud) 19 Partie A00l0G1e Poissons E L ndart Lith P. Bertrand, éditeur Lith. Geny-Gros Paris M RULEUSYS8B] FASCIATUS,. Cast 4, MALTHEA NOTATA. Cuv. 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Bertrand, editeur Paris. Lith Gény-Gros GALEICHTHYS BAHIENSIS Cast PACA SM CTIQUNROS AC 8. GALLICHTYS SPLENDENS. Cast 18) TMILONNd VNOLSAIWId 8 DES COINS RERTENTINIS Nr fus) erydeagomu SUE] ane}pa lpUEAUEG 4 T Lepa( api op uotpedxy a Po _ CC Eros à æ n «5 SR NS ES À à Xe dc id WP..." NNante ec ] (PUSIOMUS ALATUS, Cast &. HYPOSTOMUS ASPERATUS. Ca 3. HYPOSTOMUS PARDALIS. Cast au. (Amérique du Sud) 7€ Partie. Zoologie. Poissons. Pl. 21 ] P Bertrand éditeur Lithographie Ceny-Gros, Paris sus, \ UHVDOSTAMIIS SUBCARINATUS Xe I11E UY 1 UIMU D 9 UD GPLINIINA EL UHO Ja 9. HYPOSTOMUS AURENTIACUS Cas RU MATE O STOMIES] ou ca 1 [= A S s d Le] 5 Le] = Los] [æ] o EE NJ n [æ ep] Fe = = t> 1 KE, 3 (eù 2 op] + je =) € (ep) [e en = S + oi \ cn ©? AT'2 D] ns : NS 7e So Title Amel Exnedition de F de Castelnau. ( Amérique du Sud) 7% Partie Zoologie Poissons. PI 1 P. Bertrand, édileur Hithographie Geny Gros o - TRICHOMVOCTEBIIS DENTIANDI Pia \TPDIIQ DIINMMAMISCINAIIC P, 1 AIGAUMYICIERUS PEN ELANDI. 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Bertrand, edi Lith. Gény-Gros. Paris, MACULATUS. Cuv. Val ) { 7% Partie. Zoologie Poissons Pl 50 << ce } L Expedi G'Na Lath. Geny- Gros. Paris P. Bertrand, editeur Qudart Lith 2. SALMINUS MAXILLARIS. Cuv Val I LEPORINUS PAGEANRUIS Cuv Wal: Muller D AP IONARMLUTS SDAETAIBIO AUS 7° Partie Zoologie Poissons. PL 31. (Amerique du dud ). . F de Castelnau :]-] 3 kyneathnn de XDCUILIQOI UC Lith. Gény-Gros. Paris P. Bertrand,editeur. BRAMA. Cuv. Val HILOBUS | 2, PRO Cuv. Val. S HILARII ALMINU a 1) T° Partie Zoologie Poissons. Pl. 32. LXDEe Hith Geny-Gros Paris P_ Bertrand éditeur PIABUCA VITTATA . Cuv.Vai 9. TETRAGONOPTERUS FASCIATUS. Cuv 7 MOME ANADIIROIIE APRICUMARIS UNE TES ETRAGONOPTERUS OFBIU MÉAEMS -AUnvR ONE » i il UNSS D FO1SSONS 7 : 7° Paru ie. Zoologie ) Lith Geny-Gros Paris AURATUS. Cast FUSCO FI de Castelnau. ( Amérique du Sud } 7° Partie. Zoologie Poissons. Pl 34 Re ) A x? idart, Liti P. Bertrand, éditeur Lih. Geny-Gros. Paris FE Eee AID YVAN n , ; r LES DOID YXODON Eur El Ecailles dengnat ù P . u D INJQNITT s o ; > DURIVEI SE OA 2% Eçailles de ÿ° nal HE Partie Zoologie. Poissons P] Glbs Bertrand, éditeur rue de l'Arbre-Sec 29. Paris Lithographie Geny-Gros Jà 3 MYLETE S BIDENS. 2/3 1° Partie, Loolofie Poissons PRO: Expedition de F de Castelnau, (Amerique du Sud) Lath, P.Bertrand Editeur ith dari L Qud Geny- Cros, Paris Cast .CHALCEUS DEVILLEI. 2 1. CHALCEUS HILARIL. Cuv. Val. Cuv., Val TUS 3. CHALCINUS AURI 77 / = : Reine à Re SR Pre | 2 xpeuon de Ê. de Lastelnau {Amerique du dud He Partie. Loologie Poissons P] J/ PBertrand Ediler Laith_Geny-Cros, Paris. CHALCINUS TRIFURCATUS Cast. 245ERRASALMUS HUMERALIS, Cuv, Val 5. SERRASALMUS RHOMBEUS Facep. Expédition de F de Castelnau. ( Amerique du Sud ). 7° Partie. Zoologie. Poissons P1.38. Dudart. Lith P. Bertrand éditeur Lith. Gény- Gros. Paris SERRASALMUS GIBBUS. Cast. 2. PYGOCENTRUS PIRAYA. Cuv. 3. PYGOPRISTIS SERRULATUS. Cuv. Val. dast (Amérique du Sud ) NXX) ne SR CFE AR RÉÉCSE La AO) NS )} ie NY nt VA it 1000 HA \ ï £éE NY) NA (4 XNN !S Ras RES kKS NS M) RE EN stat REA 2 D D 199) Ne NX NAARUNN KG «et te ne RE SN Ans HOT * ÉE TX "4 NE DA ! Hi nn ie (4 PES D RD CRAN \ jo D P Pertrand, éditeur YNODON SC T° Partie Zoologie Poissons. P]. 39. ANS ENS ns DS RE PE D oi ADS es 19 À LR OMBEROIDES. Cuv. ‘4 4 DHNRN Lith Gény-0 ros, Paris Val. DTête et Dents a] U n T sons. P] ) FOIS AE Partie Zoologie ste) e TX Fa E = bis) = = co) (ep) = (ee) En É os (E} Œ] te) bn ee A & re LE ; a &. Cr] À Es] Hi =Te) a J e an fc S = © = < Ne me a ao se ? — PA d ea [ein Se Le] æ| — œ TD IZISSVOV VdLdnun 8 89 JANOIHHO IAE PU 2+ Sais so1Ÿ a [IR ol 4 Die Sa E dd DO] MA U D'u HE ( WA LAN 1 me AUS ee Fe Ta Ye ARE ie