T^ ^Wé. '\'.^:v;>VArf^'!^îf&' >JS* *• ^-^!1,^***^ ^ HARVARD UNIVERSITY. LIBRARY OF THE â- MUSEUM OF COMPARATIVE ZOÔLOGY. \0 «) disposée en arc dirigé vers le bord apical; branche postérieure delà même partagée en 6 A. HANDLIRSCH. — LES INSECTES deux rameaux, chacun se terminant en une longue fourche. — Cubitus {eu) au moins à deux rameaux principaux et fourchus. — Champ anal («) non séparé, à nervures courbées vers le bord postérieur. — Nervules transverses fines et formant un réseau irrégulier. Fig. 3. — L'essai de reconstitution de l'aile, que je figure ici, donne un aspect rappelant beaucoup le genre Didyoneura et ses voisins, tout en présentant avec eux des différences assez marquées. J'en ai donc fait un genre nouveau et je ne doute guère qu'il fasse partie de la famille des Dictyoneurides qui est du reste largement représentée dans les couches primaires de l'Europe et de l'Amérique. Famille : HOMOIOPTERIDAE Handlirsch. Genre : ANTHRACENTOMON Handlirsch n. g. Anthracentomon latipenne Handlirsch n. sp. PI. I, Fig. 4, 5, 6. Localité : Charbonnage Belle-et-Bonne, fosse Avaleresse, à Frameries (Hainaut). — Recueilli par Persenaire. Fig. 4. — Empreinte et contre-empreinte d'un fragment long de 25 millimètres et appartenant à une aile d'environ 33 millimètres de longueur et de 12 millimètres de largeur. Fig. 5 et 6. — Costale (c) visible. — La sous-costale (se) simple, atteignant presque la pointe apicale. — Radius (r) simple, émettant son secteur [rs) à peu près au milieu de l'aile ; ce secteur émet à son tour d'abord une branche simple, fourchue à son extrémité, puis se termine par deux autres branches également fourchues à leur bout. — Premier rameau de la nervure médiane (m), simple, long et courbé en arc vers le bord postérieur; le reste de la médiane se partage en six rameaux. — Cubitus [eu) formant deux branches fourchues. — Champ anal (a) non séparé ; ses nervures, dont on ne voit que la première qui est également fourchue, étaient courbées vers le bord postérieur. — Nervules transversales fines et un peu irrégulières. Il me paraît n'y avoir aucun doute que cet insecte se rapporte à l'ordre des Paléodictyoptères. Les nervures le rapprochent du genre Homoioptera Ch. Brongniart. Il s'en écarte pourtant par ses nervures transverses plus irrégulières et par l'absence des tubercules. Ces caractères différentiels le rapprochent, d'autre part, de genres plus voisins du genre Didyoneura. J'en fais en conséquence un type générique spécial. HOUILLERS DE LA BELGIQUE 7 Famille : MECYNOPTERIDAE Handiirsch. Genre : MECYNOPTERA n. g. MECY^'OPTERA SPLENDIDA n. Sp. PI. II, Fig. 7 et 8. Localité: Charbonnage des Produits, fosse Sainte-Félicité, n° 23, à Flénu (Hainaut). — Recueilli par Persenaire. Fig. 7. — Empreinte de la partie basale d'une aile longue de 75 millimètres. L'aile complète devait avoir une longueur d'environ 85 et une largeur de 25 millimètres. Les nervures sont assez épaisses et le bord costal est légèrement arqué. Fig. 8. — Costale (c) très probablement marginale, peu éloignée de la sous-costale [se) et presque parallèle à celle-ci. — Sous-costale simple, atteignant le bout de l'aile. — Radius (/•) simple, rapproché de la sous-costale. — Secteur du radius [rs] se détachant très près de la base dont la branche supérieure se bifurque en quatre rameaux dirigés en arc vers le bord apical et dont la branche inférieure se partage en trois rameaux. — Branche antérieure de la médiane (ni), simple, longue et descendant en arc vers le bord inférieur; ses deux autres branches fourchues. — Cubitus [eu) paraissant partagé en cinq branches irrégulières. — Champ anal (a) non séparé, contenant six ou sept nervures courbées vers le bord anal. — Nervules transversales épaisses, irrégulières formant un réseau à larges mailles. Ce magnifique fossile rentre manifestement dans le groupe de Paléodictyoptères où se trouvent les genres Lithomantis et Lithosialis dont il se rapproche le plus. Ses caractères distinctifs se constatent dans le mode d'embranchement des nervures et dans la forme générale de l'aile. Je les considère comme assez importants pour justifier la création d'une nouvelle famille. Famille : BREYERllDAE Handiirsch. Genre : BREYERIA De Borre. Breyeria borinensis De Borre. PI. III, Fig. 9 et 10. Localité : Jemappes. Trouvé au Charbonnage Belle-et-Bonne en avril 1875. — Recueilli par Persenaire. 8 A. HANDLIRSCH. — LES INSECTES Synonymie : Pachi/lylopsis borinensis de Borre, C. R. Soc. Eut. Belg., 18, p. XLI, pi. V, 1'. 2., pi. VI, f. 2., 1875. Giard, Bull. Soc. Hist. Nal. Dép. Nord, VII, p. 122, 1875. Brcyeria borinensis de Borre, C. R. Soc. Ent. Belg., 18, p. LX, 1875; Journal de Zool., IV, p. 291, 1875. Scudder, C. R. Soc. Ent. Belg., 19, p. II, 1876. de Borre, C. R. Soc. Ent. Belg., 19, p. III, 1876. Ilugen, C. R. Soc. Ent. Belg., 19, p. III, 1876. Heer, C. R. Soc. Ent. Belg., 19, p. 111, 1876. Bar, C. R. Soc. Ent. Belg., 19, p. LUI, 1876. Me Laclilan, C. R. Soc. Ent. Belg., 19, p. XXXVI, 1876. Wailace, Nature, XIX, p. 501,582, 1879. Me Lachian, Nature, XX, p. 5, 1879. Eaton, Nature, XX, p. 315, 1879. de Borre, C. R. Soc. Ent. Belg., 22, p. LXXVII, 1879. Scudder, Proc. Amer. Acad., XX, p. 171, 1885. Brongniart, Bull. Soc. Rouen, XXI, p. 64, 1885. Scudder, ZitteCs Handbuch, 1(2), p. 757, lig. 940, 1885. Scudder, Bull. IL S. Geol. Sure, 31, p. 40, 1886. Brongniart, Faune ent. terr.prim. p. 499, pi. 37, t. 8., 1893. Fig. 9. — Empreinte d'une aile postérieure mesurant en longueur environ 70 milli- mètres et en largeur environ 30 millimètres, de forme à peu près triangulaire, dont le bord costal est presque droit et légèrement arqué vers la partie apicale. Fig. 10. — Costale (c), sous-costale [se) et radius (r) simples et rapprochés. — Sous- costale n'atteignant pas le bout de l'aile. — Secteur du radius [rs) se séparant près de la base, sans pourtant s'éloigner beaucoup du radius ; il émet 4 branches simples et une branche fourchue, dirigées obliquement vers le bord inférieur de l'aile. — Médiane (»*) émettant d'abord une longue branche antérieure simple et fortement courbée vers le bord apical, puis se divisant en deux rameaux fourchus. — Les trois branches du cubitus [eu) dirigées presque verticalement vers le bord inférieur. — Le champ anal (a), qui était resté jusqu'à présent caché dans la roche et quïl m'a été donné de mettre à nu, est assez étendu; il possède une série de 6 nervures au moins, dirigées à peu près verticalement, toutefois avec une légère courbure vers l'arrière. — Les nervules transverses fines, nombreuses et formant partiellement réseau. La synonymie qui vient d'être citée montre combien ce remarquable fossile a attiré l'attention, au point d'être devenu une pièce réellement célèbre. Mais aussi il est inté- ressant de constater la variété des opinions que son classement entomologique a suscitées. M. de Borre, après avoir cru pouvoir le rapporter à l'aile postérieure d'un Orthoptère sauteur, y vit l'aile antérieure d'un Lépidoptère, ce que Scudder ne tarda pas à contester. Hagen hésita entre les Dictyonem'ides et les Ephémérides, tandis que Heer se pro- HOUILLERS DE LA BELGIQUE 9 nonçait pour les Odonates. Au contraire, M. Bar se déclarait en faveur des Homopfères, MM. Me Lachlan et Eaton en faveur des Epliémérides. Entretemps, Wallace le ramenait aux Lépidoptères, puis on le promenait parmi les Psendo-névroptères (groupe Megasecop- tera de Ch. Brongniart) et les Protophasmides de Scudder jusqu'aux Platyptérides de Ch. Brongniart. Il me semble superflu de discuter en détail les arguments mis en avant pour étayer ces diverses manières de voir, vu le double motif qu'elles eurent pour bases des points de vue aujourd'hui abandonnés sur la nervation des ailes et que la partie anale, n'étant pas alors dégagée de la roche, était restée inconnue. Je me bornerai en conséquence à énumérer succinctement les raisons pour lesquelles on doit renoncer à faire entrer le Breyeria dans les divers groupes où on avait tenté de l'introduire. Sont définitivement exclus les Lépidoptères, parce qu'ils ne possèdent ni de nom- breuses nervules transverses, ni un champ anal aussi développé. Exclus de même les Homoptères, parce que, d'une part, les nervures anales de leurs ailes antérieures sont toujours peu nombreuses et se trouvent réunies dans un champ anal disposé horizontalement, et que, d'autre part, leurs ailes postérieures n'ont jamais un embranchement de nervures semblable à celui du Breyeria. Exclus aussi les Odonates, à cause de leurs secteurs qui se croisent, de leurs secteurs intercalaires, de leur nodus, etc., caractères qui ne se retrouvent pas dans notre fossile. Exclus encore les Ephémérides, parce qu'ils ont, comme les Odonates, des secteurs intercalaires et que leur champ anal est construit autrement que dans Breyeria. Exclus enfin les Ot'tJioptères saideiirs qui n'ont qu'une ressemblance superficielle avec le même fossile, parce que, quant à leur aile antérieure, les nervures anales ne sont jamais aussi développées ni courbées en arrière et, quant à leur aile postérieure, la partie anale restreint, par sa forme en éventail, l'étendue des autres champs et les force à diriger leurs nervures plus ou moins directement vers la pointe apicale. Ayant ainsi écarté tous les ordres récents auxquels on s'était référé, nous avons à établir que, de leur côté, les groupes fossiles auxquels on a également fait appel, n'ont que des rapports assez éloignés avec Breyeria. A rejeter l'identification aux Dictyoneurides et aux Mégasécoptérides, parce que nous savons que leurs deux paires d'ailes, à peu près égales, ne sont jamais aussi élargies vers la base. A rejeter également l'identification au groupe des Protophasmides dans le sens que Scudder leur a donné, parce que ce groupe, renfermant un grand nombre d'éléments hétérogènes qui appartiennent soit aux Orthoptères, soit aux Paléodicty opter es, ne peut être maintenu. Parmi les Insectes paléozoïques, il n'y en a, en définitive, que trois qui me semblent 10 A. HANDLIRSGH. — LES INSECTES susceptibles de rapprochement avec Breyeria : Borrea Lachlani Ch. Brongniart, Megaptilus Brodiei Ch. Brongniart et Eugereon Boeckingi Dohrn. Deux de ces formes, Borrea et Megaj^tilus, provenant du Mouiller de Commentry, ont été décrites sur des fragments d'ailes. Mais, par contre, nous connaissons l'Insecte presque complet de la troisième espèce dans les schistes permiens de Birkenfeld. Nous savons que Eugereon était muni de pièces buccales allongées et adaptées à la succion, ce qui nous a conduit à le considérer comme un ancêtre des Hémiptères, ou mieux comme un type intermédiaire entre les Paléodictyoptères et les Hémiptères. Mais, puisque nous ne connaissons pas plus les pièces buccales de Breyeria que celles de Borrea et de Megaptilus qui viennent d'être mentionnés, la réunion de ces espèces à Eugereon en un groupe unique nous semble absolument prématurée. Aussi, en attendant la découverte de nouveaux éléments, je préfère grouper Breyeria, Borrea et Megaptilus en une même famille nouvelle, Breyeriidae, qui trouvera peut-être sa place au milieu des Paléodictyoptères , tandis que j'en laisse séparé Eugereon pour lequel j'ai proposé le nom de Protohémiptère. Fragment d'aile iiidéterniiiiable, probablement d'ini Pal éodicty aptère PI. II, Fig. 11. Localité : Charbonnage de Monceau-Fontaine. Monceau-sur-Sambre, près de Char- leroi. — Recueilli par M. Stainier. On peut reconnaître dans ce débris 6 nervures longitudinales avec nombreuses nervules transverses irrégulières et disposées en forme de réseau. Il y a tout lieu de croire qu'il se rattache à la famille des Uictyoneurides. Ordre : MEGASECOPTERA Ch. Brongniart. Ordre exclusivement paléozoïque, caractérisé par quatre ailes égales à mobilité seule- ment verticale. — Champs anaux fortement réduits et les nervures principales réunies à la base des ailes sur une partie plus ou moins grande de leur longueur. — Nervures transverses peu développées et souvent régulièrement disposées. — Pas de plis articulés. Genre : PALAEOPALARA. Handlirsch n. g. Palaeopalara gracilis Handlirsch n. sp. PI. II. Fig. 12 et 13. Localité : Charbonnage du Levant du Flénu, puits n° 19, à Flénu. — Recueilli par Persenaire. HOUILLERS DE LA BELGIQUE 11 Fig. 12. — Empreinte d'un petit fragment long de 21 millimètres et appartenant à une aile dont la longueur devait être d'environ 42 millimètres et la largeur d'environ 14 milli- mètres. Fig. 13. — II manque, outre le bord costal, la base et la partie apicale. — On ne voit qu'une partie du radius (r) et elle est séparée assez largement du secteur du radius (rs) qui émet quelques branches légèrement courbées en arrière. — Ce secteur est suivi de deux nervures, à peu près parallèles, que nous considérons comme appartenant à la médiane [m] ; la seconde est fourchue. — On distingue ensuite successivement le cubitus (eu) formant deux rameaux et une nervure anale {a). C'est le rétrécissement du bord apical qui nous porte à croire qu'il n'y avait qu'une seule nervure anale principale, comme dans quelques formes des Mégasécoptères. — Les nervules transverses, droites et en petit nombre, semblent confirmer cette opinion. Néanmoins il serait bon d'attendre d'autres spécimens pour en décider. Genre : ANTHRACOPALARA Handlirsch n. g. Anthracopalara falcipennis Handlirsch n. sp. PI. IV, Fig. 14, 15, 16. Localité : Charbonnage du Levant du Flénu, Puits, n" 19, à Flénu. — Recueilli par Persenaire. Fig. 14. — Petit fragment long de 18 millimètres et représentant la partie médiane d'une aile qui devait avoir une longueur d'environ 40 millimètres et une largeur d'environ 13 millimètres. Fig. 15. — D'après la disposition respective du bord costal et du bord apical, on peut tirer la conclusion suivante : c'était une aile légèrement falciforme, comme on en trouve dans l'ordre des Mégasécoptères. — Les trois nervures, la costale (c), la sous- costale [se) et le radius (>•) sont parallèles et fort rapprochées. — Après un intervalle assez grand, vient le secteur du radius [rs], partagé en plusieurs branches dirigées obliquement en arrière. — Puis on reconnaît à la suite quelques nervures descendant en arc vers le bord apical; j'y vois la médiane [m), le cubitus (eu) et une anale. — Les nervules transverses sont droites et très peu nombreuses, comme dans les espèces groupées sous le nom de Mégasécoptérides. Fig. 16. — J'ai tenté cette reconstitution qui ne peut avoir la prétention d'être définitive. Ordre : BLATTOIDEA Handlirsch. Ordre existant depuis les temps paléozoïques jusqu'à nos jours. — Les ailes sont inégales, à mobilité horizontale et verticale, croisées au repos sur l'abdomen. — Ailes 2. — 1904. i2 A. HANDLIRSGH — LES INSECTES antérieures de consistance rude, dont le champ anal est délimité par un pli de forme arquée. — Ailes postérieures à champ anal épanoui en éventail et délimité par un pli articulé droit. Famille : IJI.VTTIDAE Aiicf. Genre : ARCHIMYLACRIS Scudder. Archimylacris belgica Handlirsch n. sp. PI. IV, Fig. 17 et 18. Localité: Jemappes. Charbonnage Petite-Sorcière, 1875. — Recueilli par Persenaire. Synonymie : Hemerobiide, de Borre, Ann. Ent. Belg., 18, p. CXV. 1875. Fig. 17. — Ce fossile, d'une excellente conservation, montre les deux ailes anté- rieures de l'Insecte ; l'une est absolument complète. Leur longueur est de 22 millimètres et leur plus grande largeur de 10 millimètres. Fig. 18. — La sous-costale {se) dépasse un peu la moitié du bord costal vers lequel elle projette une dizaine environ de petites nervures fourchues. — Le radius (r) a deux branches fourchues et deux branches simples, dirigées en avant. — Son secteur [ts) sort un peu avant le milieu de l'aile, se divise en deux branches dont la première est trifurquée et la seconde a deux rameaux seulement. — La médiane se partage, au milieu de l'aile, en un groupe de quatre et en un groupe de trois rameaux. • — Le cubitus {eu) est très long, courbé en arc vers la fin du bord apical et muni de 11 nervures régulières et presque parallèles qui aboutissent au bord inférieur.' — Le champ anal (a) est bien délimité par une forte nervure arquée et contient sept autres nervures qui se dirigent vers le bord anal et dont la première est ramifiée. — Au centre de l'aile, les espaces entre les nervures sont remplis par une réticulation fine, serrée et irrégulière, tandis que, vers la périphérie, ils sont traversés par d'innombrables nervules transverses, bien distinctes et très régulières. On connaît, dans les dépôts houillers de l'Europe et de l'Amérique, plusieurs espèces de ce genre éteint. Archimylacris carbonis Handlirsch n. sp. PI. 5, Fig. 19 et 20. Localité : Charbonnage Belle-et-Bonne, Fosse Avaleresse, à Frameries. — Recueilli par Persenaire. HOUILLERS DE LA BELGIQUE 13 Fig. 19. — Empreinte de la partie centrale de l'aile antérieure d'une Blattide. Bien que ce fragment ne soit long que de 15 millimètres, tandis que l'aile complète devait atteindre 30 millimètres, il est cependant possible d'y reconnaître une espèce différente de la précédente. Fig. 20. — Le radius (r) était fortement courbé vers le disque de l'aile, en émettant quelques petites branches vers le bord costal. — Le secteur du radius {rs) ne montre que deux branches dirigées en avant. — La médiane (m) se divise en deux branches principales, l'une et l'autre fourchues. — ■ Le cubitus [eu] est assez fortement courbé en arrière et il émet obliquement en arrière neuf rameaux presque parallèles. — Les nervules transverses sont semblables à celles de l'autre espèce (*). Ordre : PROTORTHOPTERA Handlirsch. Ordre exclusivement paléozoïque où les ailes inégales avaient une mobilité horizon- tale et verticale et se repliaient au repos sur l'abdomen. — Ailes antérieures à champ anal limité avec peu de netteté et dont les nervures, comme celles du cubitus, ne se recourbaient pas en arcs réguliers vers le bord postérieur. — Aux ailes postérieures, parties anales épanouies en éventail. Famille : OMALÏDAE Handlirsch. Genre : OMALIA Van Beneden et Coemans. Omalia macroptera Van Beneden et Coemans. PI. V, Fig. 21. Localité : Charbonnage de Sars-Longchamps, à La Louvière (Hainaut). Omalia macroptera Van Beneden et Coemans, Bull. Acad. Belg., (2) XXIII, p. 384, pi., f. 5, 1867; Ann. Se. Nat., (5), VII, p. 271, pi. 1, f. 10, 1867. Goldenberg, Fauna saraep. foss., II p. 16, 1877. Scudder, Mem. Bost. Soc, III, p. 331, 1885. Brongniart, Bull. Soc. Bouen, (3) XXI, p. 66, 1885. Scudder, Zittel's Handbuch, I (2^ p. 760, 1885. Scudder, Bull. U. S. Geol. Surv., 51, p. 42, 1886. (1) Andrae cite, sans le figurer ni le décrire, dans les Sitz. Ber. Niederrhein. Ges-, 1876, p. 28 et sous le nom de Blattina sp., un petit fragment d'aile comme provenant du Houiller belge. Comme je n'ai pas examiné ce spécimen je dois me borner à cette mention. 14 . A. HANDLIRSCH. — LES INSECTES Fig. 21. — Fragment d'aile long de 55 millimètres et large de 27 millimètres. L'aile entière devait atteindre environ 70 millimètres. Champ costal assez large. — Sous-costale {se) simple et atteignant à peu près le sommet de l'aile. — Radius (r) simple. — Secteur du radius [rs) prenant son origine au milieu de l'aile environ et se partageant en plusieurs rameaux. • — Médiane {w) à trois branches dont la première est réunie au Jsecteur du radius. — Cubitus (en) divisé en huit rameaux visibles et dirigés vers le bord inférieur. — Champ anal [a) assez bien délimité par une nervure arquée et contenant plusieurs nervures simples dirigées égale- ment vers le bord inférieur. — Nervules transverses irrégulières et assez confuses. Cet Insecte a d'abord été rapproché de la famille des Sialides; il ne me semble pas avoir de rapport avec elle. Scudder l'a rapporté aux Homothétides, famille des Paléo- dictyoptères neuroptéroïdes, mais je ne partage pas sa manière de voir. A mon avis, il faut placer Omalia à côté à'Oedischia Ch. Brongniart, qui montre la même coalescence du secteur du radius avec la première branche de la médiane. Famille : PACHYTYLOPSIDAE Handlirsch. Genre : PACHYTYLOPSIS de Borre. Pachytylopsis Persenairei de Borre. PI. VI, Fig. 22 et 23. Localité : Charbonnage Petite-Sorcière à Jemappes (Hainaut). — Recueilli par Persenaire. Pachytylopsis Persenairei de Borre, C. iî. Soc. Ent. Belg., d8, p. XL, pi. o, f. 1. 1875. Giard, Bull. Soc. Hist. Nat., Dép. Nord, VII, p. 121, 1875. Van Volxem, C. R. Soc. Ent. Belg., 19, p. XXVIII, 1876. Scudder, Mcm. Bost. Soc, III, p. 541, pi. 31, f. 7, 1885. Brongniarl, Bull. Soc. Rouen (3), XXI, p. 66, 1885. Scudder, Ziltel's Ilandbuch, I (2), p. 761, 1885. Scudder, Bull. U. S. Geol. Surv., 51, p. 42, 1886. Brauer, Ann. Hoftn. Wien, I, p. 115, 1886. Fig. 22. — Empreinte d'une aile antérieure à peu près complète, longue de 40 millimètres sur 12 de large. Fig. 23. — La costale est marginale. — La sous-costale [se] ne dépasse pas notablement le milieu de l'aile et se termine dans le bord costal. — Le radius {>■) atteint le bout de l'aile, après s'être bifurqué et ses deux branches deviennent fourchues. — Le secteur du radius [rs] se sépare du radius tout près de la base de l'aile et se partage en deux branches fourchues. — La médiane [m] émet d'abord une branche antérieure fourchue HOUILLERS DE LA BELGIQUE 15 qui offre la particularité de se réunir au secteur du radius par une petite nervure transverse. Elle se bifurque ensuite de nouveau et la branche postérieure, ainsi produite, se divise encore en deux. — Le cubitus {eu) se partage en six branches dirigées obliquement vers le bord postérieur. — Les nervures anales (a) sont assez eifacées. — Les nervures transverses fort irrégulières et tines au point d'être difBcilement distinguées à la loupe. Cette aile, rapportée par M. de Borre à la famille des Acridiens, par conséquent aux Orthoptères sauteurs, fut dans la suite placée par M. Scudder dans le groupe Hemeristina des Paléodidi/optères neuroptéroïdes et par M. Ch. Brongniart dans les Homothé-tides qui sont des Paléodictyoptères éphéméroïdes. M. Brauer a cru y reconnaître des rapports avec les Sialides. Ces ressemblances me paraissent fort peu prononcées. A mon avis, le Pachytylopsis doit être introduit dans l'Ordre des Protorthoptères. Genre : PALORTHOPTERON Handlirsch n. g. Palorthopteron MELAS Handlirsch n. sp. P!. V, fig. 24. Localité : Charbonnage Belle-et-Bonne, fosse Avaleresse, à Frameries. — Recueilli par Persenaire. L'empreinte et la contre-empreinte de ce fossile ne sont pas dans un état de conservation qui ait permis de les reproduire par la photographie. C'est un fragment lono- de 36 millimètres environ et appartenant à une aile dont la longueur devait être de 40 millimètres. On n'y distingue que les nervures longitudinales suivantes : Sous-costale [se] aboutissant dans le bord costal au quart antérieur de l'aile. — Radius (/■) fourchu. — Secteur du radius [rs) sortant à une assez grande distance de la base de l'aile et se partageant en deux branches à doubles rameaux dont les deux supérieurs paraissent fourchus. — Enfin branche antérieure de la médiane [m], qui semble rattachée au secteur du radius par une nervure transversale. Ces caractères, quelque peu marqués qu'ils soient, me semblent établir une certaine aflSnité entre ce fossile et le Pachytylopsis. Genre : SYMBALLOPHLEBIA Handlirsch n. g. Symballophlebia latipennis Handlirsch n. sp. PI. VI, fig. 25 et 26. Localité : Charbonnage du Levant du Flénu, fosse n° 19. — Recueilli par Persenaire. 16 A. HANDLIRSCH. — LES INSECTES Fig. 25. — Empreinte, accompagnée de sa contre-empreinte, longue de 32 millimètres et se rapportant à un fragment d'une aile antérieure qui devait avoir 45 millimètres de long et 16 millimètres de large. Fig. 26. — Costale (c) bien développée. — Sous-costale [se] longue et éloignée de la costale. — Radius [r) peut-être fourchu dans la partie apicale. — Secteur du radius (rs) se séparant assez près de la base et se partageant, au milieu de l'aile, en deux rameaux qui, de leur côté, se divisent en deux branches. — Branche antérieure de la médiane (wi) rejoignant le secteur du radius et se courbant ensuite immédiatement pour se diriger vers le bord apical, où elle se divise en deux rameaux ; branche postérieure divisée en trois rameaux. — Cubitus indistinct, de même que les anales. — Nervules transverses nombreuses, irrégulières et assez visibles Ce fossile se rapproche beaucoup des deux précédents. Il ne peut y avoir de doute qu'il appartienne au même groupe. Famille ? Genre : PALAEOMASTAX Handlirsch n. g. Palaeomastax carbonis Handlirsch n. sp. PI. VII, fig. 27 et 28. Localité : Charbonnage Belle-et-Bonne, fosse Avaleresse, à Frameries. — Recueilli par Persenaire. Fig. 27. — Empreinte d'un fragment d'aile, laquelle devait avoir environ 50 millimètres de long sur 20 millimètres environ de large. Elle possède sa contre- empreinte. Fig. 28. — Costale (c) arquée. — Sous-costale [se) assez éloignée, le champ costal étant traversé par des nervules droites à direction oblique. — Radius [r) paraissant s'éloigner beaucoup de la sous-costale. — Secteur du radius [rs] s'en séparant un peu avant le milieu de l'aile. — Médiane [m] et cubitus [eu] fort distants et réunis par une nervure transversale oblique. — Champ anal (a) limité en avant par un pli et contenant au moins deux nervures fourchues. — Nervules transverses assez distinctes et un peu irré- gulières. Quoique la plus grande partie de l'aile soit manquante, je n'hésite pas à placer ce fossile dans le voisinage de Pachytylopsis, Oedischia, etc. HOUILLERS DE LA BELGIQUE 17 Genre : ANTHROCOMASTAX Handlirsch n. g. Anïhrocomastax furcifer Handlirsch n. sp. PI. VII, Fig. 29 et 30. Localité : Charbonnage de Belle-et-Bonne, fosse Avaleresse, à Frameries. — Recueilli par Persenaire. Fig. 29. — Empreinte de la partie apicale d'une aile. Elle est longue de 25 millimètres. L'aile entière devait atteindre près de 50 millimètres dé long et 20 millimètres de large. Fig. 30. — Sous-costale [se] aboutissant dans le bord costal, sans atteindre le bout de l'aile. — Radius (r) émettant trois branches vers la costale. — Secteur du radius {rs) probablement divisé en deux branches longues et fourchues. — Médiane partagée en un certain nombre de branches simples ou fourchues. — Nervules transversales assez mal conservées. Ce fossile, que je ne puis identifier à aucune espèce connue, me semble devoir être placé parmi les formes orthoptéroïdes. Il serait bon pourtant d'attendre la découverte d'autres spécimens pour lui assigner une place définitive. Genre : DISTASIS Handlirsch n. g. Djstasis rhipiphora Handlirsch n. sp. PI. VII, Fig. 31 et 32. Localité : Charbonnage de Belle-et-Bonne, fosse Avaleresse, à Frameries. ■ — Recueilli par Persenaire. Fig. 31. — Empreinte de la partie apicale d'une aile. Elle est longue de 30 millimètres, large de 18 et accompagnée de sa contre-empreinte. Complète, sa longueur devait être de 50 millimètres. Il est probable qu'il s'agit d'une aile postérieure dont la partie anale était quelque peu en éventail. Fig. 32. — Sous-costale {se) aboutissant dans le bord costal avant le bout de l'aile. — Radius (r) allongé, simple et presque parallèle à la costale. — Secteur du radius (rs) se divisant en deux branches fourchues. — Médiane [m) partagée en deux branches : l'antérieure donne naissance à deux rameaux fourchus et la postérieure se sépare à son tour en trois rameaux dont le premier est en fourche et qui se dirigent tous en arrière. — Cubitus {eu), de même que la première anale (a), partagé en plusieurs rameaux qui s'étalent fort peu. 18 A, HANDLIRSGH. — LES INSECTES HOUILLERS DE LA BELGIQUE Tout, dans l'aspect de ce fossile, me porte à croire qu'il s'agit d'une aile postérieure d'un Orthoptéroïde, mais je ne puis préciser davantage sa place systématique. FRAGMENT INDÉTERMINABLE Localité : Levant du Flénu, puits n" 19. — Recueilli par Persenaire. ^Synonymie : ? Termes De Borre, C. R. Soc. Ent. Belg., 18, p. XLII, 1875. Termes Haidingeri Moiirlon, GéoL Belg., II, p. 57, 1881. Je ne considère pas comme possible la détermination de ce petit débris qui, dans mon opinion, n'appartient pas même à un Insecte. CONCLUSIONS En résumé, les Insectes du terrain houiller belge, que nous venons de décrire, se classent ainsi : Ordre : PAL^ODICTYOPTERA Goldeiiberg Fam. DICTYONEURIDAE n. f. Genre Progonopteryx n. g. Fam. HOMOIOPTERIDAE n. 1. Genre Anthracentomon n. g. Fam. MECYNOPTERIDAE n. f. Genre Mecynoptbra n. g. Fam. BREYERIIDAE n. f. Genre Breyeria de Borre. Ordre : MEGASECOPTERA Brong. Genre Palaeofai.ara n. g. — Anthracopalara n. g. Ordre : BLATTOIDEA Handl. Fam. BLATTIDAE Auct. Genre Archimvlacris Sciidder. Ordre : PROTORTHOPTERA Handl. Fam. OMALIDAE n. f. Genre Omalia Van Ben. et Coem. Fam. PACHYTYLOPSIDAE n. f. Genre Pachytylopsis de Borre. — Palorthopteron n. g. — Symballophlebia n. g. Fam. ? Genre Pai.aegmastax n. g. — Anthracomastax n. g. — DiST.iSis n. g. P. belgica n. sp. A. latipenne n. sp. M. splendlda n. sp. B. borinensis de Borre. P. gracilis n. sp. A. falcipennis n. sp. A. belgica n. sp. — carbonis n. sp. p- 5. p- 6. p- 7. p- 7. p- iO. p- 11. p. 12. p. 12. 0. maeroptera Van Ben. et Coem. p. 13. P. Persenairei de Borre. p. 14. P. mêlas n. sp. p. 15. S. latipennis n. sp. p. lo. P. carbonis n. sp. p. 16. A. furcifer n. sp. p. 17. D. rhipiphora n. sp. p. 17. 3. - 1904. 20 A. HANDLIRSCH. — LES INSECTES HOUILLERS DE LA BELGIQUE En ce qui concerne ces restes d'Insectes, nous rappelons que, sur IC exemplaires examinés, 15 ont pu être dénommés et ont fourni 14 genres et 15 espèces. Sur ces 14 genres, tous sont propres à la Belgique, sauf un, Archimylacns, dont les deux espèces sont néanmoins propres aussi au terrain belge. Et, sur les 15 espèces, toutes sont particulières au même pays. L'Ordre des Paléodictyoptères a fourni 4 familles dans lesquelles sont répartis seulement 4 genres, dont 3 nouveaux du reste et représentés par 4 espèces, dont 3 sont également nouvelles. L'Ordre des Mégasécoptères a fourni 2 genres nouveaux, représentés par 2 espèces nouvelles. L'Ordre des Blattaires, figurant par un genre déjà connu et par 2 espèces nouvelles, se fait remarquer par sa pauvreté relative. L'Ordre des Protorthoptères fournit la moitié des genres et presque la moitié des espèces, ce qui est hors de proportion avec ce que l'on constate dans les autres faunes houillères connues. Tous, genres et espèces, chacun au nombre de 7, ne se sont pas trouvés ailleurs et appartiennent à 8 familles, notamment à celles des Omalides et des Pachy tylopsides . Notons enfin que, si ces Ordres sont les mêmes que dans le Terrain houiller des autres pays, ils ne sont associés ici ni aux Protodonates ni aux Protéphémérides, c'est-à-dire que les Pseudoneuroptères n'y ont pas de représentants. Cette faune entomologique, toute restreinte qu'elle soit, a donc une physionomie nettement à part non seulement par l'extraordinaire proportion de ses types génériques et spécifiques inédits, mais aussi par sa pénurie en types plus spécialisés. Une telle circonstance me semble pouvoir être mise en rapport avec une ancienneté plus grande que celle de la plupart des couches houillères de la France, de l'Allemagne et des États- Unis où des Insectes ont été rencontrés. Mém. Musée royal Hist. nat. Belgique t. mi. 1904. Progonopteryx belgica HandUrsch. ^•ifr?' PLANCHE I. Dernières branches du secteur du radius <) fi '' • 1^ ^ .y 5 brandies de la médiane 4 branclaes du cubitus 4 branclies des anales Fig. 1. Photographie du spéiùmen destinée à donner l'aspect de la pièce. Agr. 1 1/2. Costale (c)- Sous-costale (se) ■ Radius (r) Médiane (m) Cubitus (CM) Anale (a) Fig. 3. Restauration schématique de l'aile. Agr. 1 3/io. Fig. 2. Dessin montrant en traits pleins la partie conservée des nervures. Agr. 1 s/io. (rs) Secteur du radius ATîthî*acentomon latipenne HandUrsch. '..j—j-—- __ . . . Z..-J--'' 6 branches du secteur (m) du radius J (c») („> 2 branches de l'anale 7 branches de la médiane 5branchesdu cubitus Fig. 4. Photosrraphie du spécimen destinée à donner l'aspect de la pièce. Agr. 1 8/:o. Fig. 5. Dessin montrant en traits [ileins la iiartie conservée des iier- vures et en traits pointillés la par- tie restaurée. Agr. 2 6/10. Fig. 3. Dessin montrant les nervures conservées dans la contre-empiviute. Agr. 2 6/10. Les dessins par A. HandUrsch, d'après nature. Pho'otypie L. Lagaert. Brj Insectes du honiller moyen de la Belgique Mém. Musée royal Hist. nat. Belgique t. iii. i904. PLANCHE II. Mecynoptera splendida Handursch. Fig. 7. Photographie du spécimen destinée à donner l'aspect de la pièce. Agr. 1 1/2. Costale (c) Sous-costale (sc),^-'/.'--' Radius (rf- 7 branches du secteur du radius (rs) 5 branches de la médiane [m) Fig. 8. Dessin montrant en traits pleins la partie conservée des nervures et en traits pointillés la partie restaurée. Agr. 1 ^jio. Palaeodictyoptère Fig. 11. Dessin montrant 7 nervures longitu- dinales et les nervures transversales irrégu- lières conservées. Agr. 2 2/10. Palaeopalara gracilis Handlirsch. As. >/:^^ -'1 Fig. 12. Photograpliie destinée à donner l'aspect général de la pièce. Agr. 1 7/io. Secteur du radius (,rs] (r) Radius ■/ \ \.-" Fig. 13. Dessin montrant en traits pleins la partie conservée des nervures et en traits pointillés la partie restaurée Agr. 2 1/2. (.m) 3 branches de la médiane Les dessins par A. Handlirsch. d'après nature. Insectes du houiller moyen de la Belgique Phototypie L. Lagaert, Brux. Mém. Musée royal Hist. nat. Belgique t. m. 1904. PLANCHE 111. Breyeria borinensis de Borre "j )* '.^ >\ '.'.Jik^. f >: '^ Fig. 9. Photogi-aphie du spécimen destinée à donner l'aspect de la pièce. Affi". 2. Secteur du cadius (rs) -Costale (c) Sous- costale (sel ■Radius (r) Médiane (»?) se divisant en Cubitus ic«) sbranches groupes des nervures anales (a) (rs) Secteur du radius, se divisant en branches Pig. 10. Dessin figurant en traits pleins la partie conservée des nervures et en traits pointillés la partie restaurée. Agr. 2. Les dessins par A. Handiirsch. d'après nature. Phototypie L. Lagaert, Brux. Insectes du houiller moyen de la Belgique Mém. Musée royal Hist. nat. Belgique t. m. 1904. Anthracopalara falcipennis Handursch. PLANCHE IV. (c) Costale (se) Sous-costale [r) liadius •s) 4 branches du secteur du radius Fig. 15. Dessin montrant les nervures con- servées. Agr. ?. i'2. Fig. 14. Photi)gr;iiiliit_- du spéciiueu dc-sUiiet-a donner l'aspect de la pièce. Agr. 1 ''/lo. Fig. 16. Restauration scliématiciue de l'aile. Agr. 2 1/2. Archimylacris belgica HandUrsch. 5 branches du secteur du radius (;■: Fig. 17. Photog-raphie du spécimen destinée â donner l'aspect de la pièce. Agr. 1 "/lo. uclie du radius dirigées vers le bord costal (.r) ,. Branches de la sous-costale dirigées vers le bord costal (.se) Fig. 18. Dessin monti'ant les nombreuses nervures transversales qui relient les nervures longitudi- nales. Agr. 5. Les dessins par A. Handlirsch. d'après nature. Insectes du houiller moyen de la Belgique Partie anale comprenant les nervures anales dirigées vers le bord anal de raiie Phototypie L. Lag^ert. Bru». Mém. Musée royal Hist. nat. Belgique t. iii. i904. PLANCHE V Archimylacris carbonis HandUrsch. r __. , /^ 'i Médiane (»7) Fig. 9. Photographie du spécimen destinée à donner l'aspect de la pièce. Aer. 2. Fig. 20. Dessin montrant les nervures conservées. Agr. 5. Omalia macroptera Van Beneden et Coemans. secteur du radius (rs Branciie antérieure de la médiane qui se , réunit au radius (m\) ■ {se) Sous-costale ■ V) Radius ■ {m) Médiane (eu) Cubitus (a) nerrures anales Fig. S 1 . Dessin montrant en traits pleins ia partie conservée des nervures et en traits poin- tillés la partie restaurée. Agr. 1 1/2. Palorthopteron mêlas Handiirsch. (se) Sous-costale Secteur du radius (j (m) Médiane Fig. 24. Dessin montrant les nei-vures conservé.-.s. .V^t- 2. Les dessins par A. Handiirsch. d'après nature. Phototypie L. Lagaert. Brux. Insectes du houiller moyen de la Bel^i({u«' Mém. Musée royal Hist. nat. Belgique t. im. i904. PLANCHE VI. Pachytylopsis Persenairei de Borre. Fig. 23. Photographie du spécimen, destiné à donner l'aspect de la pièce. Agr. 1 7/10. ^ .7 / 4 branches du radius {>•) 5 branches de la médiane (m) Isc) .sous-costale (eu) 6 branches du cubitus Fig. 23. Dessin montrant en traits pleins la partie conservée des nervures. Agr. 2. Symballophlebia latipennis Handursch. Fig. 25. Photographie du spécimen, destinée à donner l'aspect de la pièce. Agr. 1 7/10. k Costale (c) Sous-costale (ic)— / Radius (ri Médiane (m) (rs) 4 branches du secteur du radius (m) 5 branches de la médiane dont une rejoint le secteur du radius Fig. 26. Dessin montrant en traits pleins les parties cons'jrvces des nervures et en pointillé la partie restaurée. Agr. 2 2/10. ... . .. j,- .. j. i . Phototypie L. Lagaert, Brux. Les dessins par A. Handiirsch, d après nature. Insectes du Houiller moyen de la Belgique Mém. Musée royal Hist. nat. Belgique t. iii. i904. Palaeomastax carbonis Handiirsch. PLANCHE VII Costale (c Sous-costale {se) i^, \ Radius (r)-^, Secteur du radius (rsy Médiane ( m > PHr Cubitus (cuy Fig. 28. Dessin montrant les nervures de la contre-empreinte. Agrand. 2. îâ?^ Fig. 27. Photographie du spécimen, destinée à donner l'aspect de la pièce. Agr. 1 i/\o. Anthracomastax furcifer HandUrsch. *4^ (c) Costale (*c) Sous-costale \r) Radius Médiane (»ti. - njj-' ' '^^ ■'' " .; - (c) cubitus .A Fig. 30. Dessin montrant la sous-costale et le radius avec leurs branches dirigées vers le bord costal et un grand nombre de nervures longitudinales bifurquées dont on ne peut pré- Fig. 29. Photographie montrant l'aspect de la ciser le classement. Agr. 2. pièce. Agr. 1 5/io. Distasis rhipiphora HandUrsch. ^^ -{se) Sous-costa c - '^ 'i *^^^^i secteurdu -.=<<3::2=_^=-^^-v r,-^ (r") Radius *i£MBM^WmPil^ -.^^^jg. - "T*s^ radius ^ À. . ■ '■"*■ C-ï) MW- »• niTi^i-. -.11 II — v^:^W--^^'i;SÊum^^^^KÊ^Kvi^BBr^'^^^Bixl^^K 8 branebes de la médiane r%<^ V ' V ^^ ^^^^^s^Bl^^J^im^^^H II branebes du cubitus et de l'anale Fig. 32. Dessin montrant en traits pleins lapar- Fig. 31. Photographie du spécimen, destinée à ti£ conservée des nervures et en pointillé la donner l'aspect de la pièce. partie restaurée. Agr. 2. Agr. 1 5/10. Les dessins par A. Handiirsch, d'après nature. Pliototypie L. Lagaert, Brux. Insectes du houiller moyen de la Belgique LES ODONTOCÈTES DU BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 0. ABEL Docteur en Philosophie, Chargé de Cours de Paléontologie A l'Université de Vienne. ANNEE I905 BRUXELLES POLLEUNIS &. CEUTERICK, IMPRIMEURS 37, RUE DES UUSULINES, 37 TABLE DES MATIEIIES Introduction 7 I. — GENRES ET ESPÈCES D'ODONTOCÉTES DU BOLDEKIEN D'ANVEIIS iMI^M lONNÉS JUSQU'A PRÉSENT (1905) Il II. — FIGURES ORIGINALES DES RESTES D'ODUNTOCÈTES DU ROLUERIEN D'ANVERS. 18 m. — ÉVOLUTION DE LA DENTITION DES ODONTOCÈTES 21 I. Phylogénie de la dentition 21 I. L.V DENTITION DES GrÉODONTES COMME POINT DE DÉI'.MtT DE CELLE DES OdONTOCÈTES. 21 1. Considérations théoriques 21 2. Protocetus atavus, Fraas, comme preuve de l'origine créodonte des Cétacés . 21 3. Dentition des Archéocètes ....... 22 1. Protocetus, E. Fraas ....... 22 2. Eocetus, E. Fraas 3. Zeuglodon, Owen ........... 23 4. Spécialisation et réduction de la denlition des Archéocètes 1. Début de l'Homodontie 2. Formation des Dentelures 3. Distance des dents entre elles ......... 2i 4. Réduction des Molaires .......... 24 11. TyI'ES PRINC1P.\UX de L.V DENTITION 25 I. Squalodontid.e 1. Caractères de la dentition 1. Nombre des dents "2. Forme des dents . 3. Racines 26 4. Nombre des dents à plusieurs racines ....... 26 TABLE DES MATIÈRES 5. Rapport entre la longueur de la couronne et celle de 1 1. Incisives .... 2. Prémolaires et Molaires r>. Direction des dents 7. Distance des dents entre elles. 8. Réduction des Molaires. 2. Origine de la Polyodontie cliez les Squalodoiitides 1 . Théorie de Max Weber .... 2. Théorie du Dédoublement de Kiikenlhal . 3. Origine de la Polyodontie par la formation de nouv racines ....... 4. Formule dentaire de Squalodon 3. Phylogénie desSqualodontides . 1 . Microzeiiglodon caucasicus, Lydekkcr 2. Microsqualodon Gastahlii, Brandi . 3. yeosqualodon Asseiuc, Forsyth Major . 11. PllVSETlililD/li ....... III. ZllMIlID.i; ........ IV. EUKIIIINODELI'HID/E ...... V. ACKODKLl'IIIDyE ....... 1. Premier type de Dentition : Acrodcljihi.s . 2. Deuxième type de Dentition : Ilelplnnodon. 3. Troisième type de Dentition : V.ijiiodelplns. 4. Quatrième type de Dentition : fiii'i . 5. Cinquième type de Dentition : Pontupuria. 6 Si.xième type de Dentition : Béluga . 7. Septième type de Dentition : Monodon VI. Sauuodki.phid/e ....... Vil. PHTAMSTID.K ....... VllI. DeI.I'IIINID.K. ....... 1. Premier type de Dentition : Phocirna 2. Deuxième type de Dentition : Delpliirnis . 3. Troisième type de Dentition : Grampus 2. La symphyse de la mâchoire inférieure .... IV. - SYNOPSIS DES OItONTOCÈTES DU BOLDEIUEN D'ANVEliS 1. SylI.\U)DO>TlDvK ........ 1. Squalodon Anlwerpiensis, Van Ben. deux 27 28 28 2!) 29 30 50 50 50 55 34 55 35 35 51) 40 41 42 41 41 42 42 42 42 42 45 43 45 45 47 TABLE DES MATIÈRES II. Phvskteuid.ï; .... I. Scaldicetiis, du Bus 1. Scaldicetus l'arelti, du Bus 2. Scaldicetus grandis, du Bus 3. Scaldicetus Mortsclennis, du Bus II. Thalassocefiis, Abel 1. Thalassocetus Anliverpiensix. Abel III. Phijseterula, Van Ben. . i. Physeterula Duhusii, Van Ben. IV. Prophi/neter, Abel. l. rropJiijseter Dolloi, Aboi . V. rUici>zip]iiuiiinii),j:. .... 1. Phocseninae .... 1. Froioi)]iocœn((, Abel 1. Protophocana 'ininimn, Abel Z. Delphininse .... I. Fithanodelpliis, Abel 1. Pilhanodelphis coniutus, du Bus LISTE DES ODONTOCÈTES DL BOLUÉlilEN D'ANVEISS TAGES 150 135 155 155 loi) 15!) 15!) 159 140 11-2 14-2 140 Vi. — CONCLUSIONS 151 NTRODUCTION Tandis que, par la fin de l'Époque crétacée et le commencement de la Période tertiaire, les Reptiles cessent de dominer à la surface des continents, pour faire place aux Mammifères, ceux-ci n'acquièrent que plus tard la prépondérance dans les mers. D'heureuses découvertes faites, pendant ces dernières années, dans l'Eocène moyen de l'Egypte, prouvent qu'à ce moment seulement les Siréniens se sont développés aux dépens des Ongulés primitifs; vers le même temps, les Créodontes, carnivores, s'adaptèrent à la vie aquatique. La groupe des Archéocètes, qui débute par Protocetus, atteint vite son apogée, et, dans l'Éocène moyen et supérieur, le genre Zeitglodon règne déjà dans presque toutes les mers. Pourtant, ce groupe s'éteignit sans laisser de descendants parmi les Odontocètes plus récents. Et, dans l'Oligocène, apparaît un nouveau type de Cétacés à dents, qui est représenté par un petit Squalodontide. Bientôt, cette famille atteint rapidement son point culminant, et le genre Squalodon se rencontre dans la plupart des mers du Miocène. Mais, à côté des Squalodontides, arrivent, dans le Miocène aussi, plusieurs autres familles d'Odontocètes et, dans la partie supérieure de cette division du Tertiaire, il existe déjà une multitude de formes. Plusieurs rameaux latéraux, comme les Eurhino- delphides, qui avaient fleuri si hâtivement, disparaissent bientôt. D'autres familles arrivent, dans le Miocène et le Pliocène, au maximum de leur développement, et marchent actuellement vers leur extinction; tels sont les Physétérides et les Ziphiides. Tandis que d'autres groupes, qui se montrent déjà dans le Miocène, s'épanouissent seulement aujourd'hui : les Delphinides, par exemple. On s'attendrait, étant donné le mode de vie des Cétacés, à rencontrer des groupes entiers de ces animaux dans les dépôts tertiaires marins. Et cependant, on ne trouve de grands ossuaires de ces Mammifères qu'à de très rares endroits. Le plus souvent, on ne découvre que des restes épars de cadavres décomposés, qui ont été rejetés à la côte et qui ne nous donnent qu'une idée très imparfaite de l'organisation de ces êtres. 2. — 19(». 8 O. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU Un seul endroit nous est connu actuellement où, grâce aux courants marins, un grand nombre de cadavres de Cétacés ont été accumulés : c'est le Bassin d'Anvers. Ici, sont enterrés, dans le Sable noir à Pectiinculus jnlosus et dans le Diestien, des milliers de cadavres. Dans ce cas aussi, ce sont habituellement des restes épars, mais le nombre extraordinairement grand des individus nous permet de fournir un aperçu plus complet de la faune d'Odontocètes du Boldérien d'Anvers qu'il n'est possible de le faire nulle part ailleurs. Il y a un siècle que les Cétacés d'Anvers ont attiré l'attention des paléontologistes. Depuis le temps où G. Cuvier donna la description des quelques formes qui furent recueillies en 1812, lors de la construction d'un bassin du port, le nombre des découvertes s'est accru d'une manière colossale. Grâce aux efforts du vicomte du Bus de Ghisignies et du corps du Génie belge, nous possédons, actuellement, au Musée de Bruxelles, une collection de Cétacés du Boldérien d'Anvers, qui n'a de pendant dans aucun autre musée du monde. Après G. Cuvier, le vicomte du Bus de Ghisignies, P. Gervais et P. J. Van Beneden se sont surtout occupés de l'étude des Odontocètes fossiles du Boldérien d'Anvers. Toutes ces recherches ont essentiellement pour base les innombrables restes qui furent découverts, à Anvers, dans les travaux des fortifications, en 1861-1863. Une série d'espèces fut simplement pourvue de noms et sommairement décrite par du Bus. P. Gervais, qui ne publie rien d'original sur les Odontocètes fossiles de la Belgique dans 1' « Ostéographie des Cétacés vivants et fossiles »», a transcrit ces descriptions et a donné des figures de quelques-unes des espèces nouvelles. Une description morphologique approfondie n'existe que pour quelques types. Au temps où parurent les descriptions de du Bus et de van Beneden, la doctrine de la fixité de l'espèce régnait encore presque partout. Cette opinion, jointe à une minutie trop grande dans la diagnose des espèces, a eu pour conséquence la création d'un nombre extraordinaire d'espèces nouvelles. Dans le genre Priscodelpliinus, par exemple, on n'a pas distingué moins de 10 espèces. Avec la notion de la variabilité de l'espèce, nous avons appris à apprécier autrement la valeur des caractères génériques et spécifiques. Cependant, aujourd'hui encore, on rencontre trop souvent une confusion des caractères individuels et des caractères spécifiques. Cette erreur provient, en partie de la rareté des découvertes paléontologiques, en partie de notre ignorance des limites de la variabilité. Mais quand on trouve un nombre aussi considérable d'individus que celui qui existe dans le Boldérien d'Anvers, on apprend à connaître la haute importance des différences sexuelles, des différences d'âge et des différences individuelles ; on arrive forcément alors à d'autres conceptions sur la délimitation des genres et des espèces. Les différences dont nous venons de parler sont, parfois, si considérables, que l'on pourrait facilement en arriver à établir une espèce pour chacun des cent soixante individus du groupe des Eurhinodelphides et pour les cent individus BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 9 environ du groupe des Ziphiides du Boldérien, d'où sortirait une liste qui surpasserait du triple celle que M. E. Van den Broeck, Conservateur au Musée, a publiée en 1874. On verra, dans ce travail, que je me suis efforcé, autant que possible, d'étudier d'une manière approfondie les variations individuelles, sexuelles ou provenant simplement de l'âge. Par conséquent, ici, beaucoup d'espèces et de genres à diagnose insuffisante ou fausse ont été supprimés. Le procédé qui consiste à fonder des espèces nouvelles sur des restes insuffisants, n'offrant aucune base morphologique, a été employé aussi par d'autres auteurs qui se sont occupés des Odontocètes fossiles; je ne citerai, en cet endroit, que R. Owen, E. D. Cope, J, Leidy, C. G. Capellini et J. F. Brandt. Avec cetle tendance à multiplier outre mesure les espèces du Boldérien, les études sur les rapports génériques de ces formes entre elles et avec celles appartenant à la faune vivante ont été fort négligées. Pourtant en Belgique, oii il y a une si riche faune d'Odon- tocètes fossiles, on pouvait mieux que partout ailleurs, tirer des déductions importantes pour l'histoire des diverses familles des Cétacés. Resserrés dans un espace restreint, on devait trouver à Anvers, soit les débuts de séries de formes existant encore aujourd'hui, soit des types de passage importants, soit des représentants de formes aberrantes, rameaux latéraux aujourd'hui éteints. Et, en effet, ce qu'on pouvait attendre des collections inestimables des Cétacés fossiles du Musée de Bruxelles, s'est absolument réalisé. Nous rencontrons, ici, la transition entre les Squalodontides et les Physétérides, et nous pouvons ainsi, pour la première fois, établir l'origine de cette dernière famille. Nous trouvons les débuts du groupe des Ziphiides, qui sont complétés d'une façon très heureuse par les découvertes des formations tertiaires de l'Amérique du Nord. Nous observons de nombreux représen- tants de la famille des Acrodelp/iides, aujourd'hui fortement en régression. Nous voyons des représentants des Delphinides, famille en pleine floraison aujourd'hui. Et nous constatons enfin, dans les remarquables Eurhinodelphides, les représentants d'une branche latérale complètement éteinte. Je suis heureux de reconnaître, ici, que la Direction du Musée a parfaitement apprécié l'importance de la collection des Odontocètes fossiles de l'Etablissement. Reconnaissant que ces Mammifères disparus réclamaient une monographie, qui manquait encore, M. E. Dupont, Directeur du Musée, sur la proposition de M. le Conservateur L. Dollo, absorbé par l'étude des Reptiles fossiles, m'a fait l'honneur, il y a déjà cinq ans, de me demander d'entreprendre le travail en question. Je publie, aujourd'hui, une partie des résultats de mes recherches. La description détaillée des divers groupes, commencée en 1901, sera continuée, de façon que, non seulement les Eurhinodelphides, mais aussi les Physétérides, les Ziphiides, etc., feront l'objet de mémoires approfondis, accompagnés de planches. Pour cette raison, je ne donne actuellement que de courtes diagnoses, avec figures 10 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS explicatives sommaires, et je ne ferai que toucher, sans insister, en ce moment, aux questions tnorpJioloffiques et phylogéniques. La présente étude n'est donc qu'un Catalogue des Odontocètes du Boldérien d'Anvers, conservés au Musée de Bruxelles. Mais, avant d'aborder mon sujet, c'est pour moi, une fois de plus, un véritable plaisir de remercier la Direction de l'Etablissement de la confiance qu'elle m'a témoignée et de l'appui qu'elle m'a accordé dans l'exécution de mes recherches. Comme antérieurement, mon excellent ami, M. le Conservateur L. DoUo, s'est efforcé de m'aider, de toutes façons, pendant mon quatrième séjour à Bruxelles, et cela de manière si dévouée, que jo me fais un devoir de lui exprimer, ici, toute ma recon- naissance. A tous mes Confrères qui m'ont fourni des matériaux ou des renseignements, notam- ment à M. le Docteur W. Kiikenthal, Professeur à l'Université de Breslau, j'adresse également mes plus sincères remerciements. Vienne, mars 1905. I GENRES ET ESPÈCES D'ODONTOCÈTES DIT BOLDÉRIEN D'ANVERS MENTIONNÉS JUSQU'A PRÉSENT (I 9 O 5 ) 1823. G. CuviER. Recherches sur les Ossemens fossiles, T. V, part. 1, p. 352-356, PI. XXVII, Fig. 4-10. Ziphius planirostris (p. 352, PI. XXVII, Fig. 4-8). Deux crânes. ZipJmis longirostris (p. 356, PL XXVII, Fig. 9-10). Un rostre d'origine inconnue, plus que probablement du Boldérien d'Anvers. 1851. G. L. UuvERNOY. Annales des Sciences naturelles, 3'' sér., Zool., T. XV, p. 60. Choneziphiiis planirostris [= Ziphius planirostris). 1852. P. Gervais. Zoologie et Paléontologie françaises, V^ édit., T. II, Explication PI. XXXVIII, p. 2. Dioplodon Becanii. Un rostre. Dioplodon longirostris. (Synonyme pour Ziphius longirostris). 1859. P. J. Van Beneden, Bull. Acad. Belgique, 28'^ année, 2= sér., T. VIII, p. 145. Sont cités sans description : Hoplocetus crassidens, Delphimis de Lannoij, Delphinus Waes. 12 O. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU 1860. P. J. Van Beneden. Bull Acad. Belgique, 29" année, 2" sér., T. X, p. 400-407. Dioplodon d' Hemixem. Un crâne. Hyperoodon spec. Complexe de vertèbres cervicales. 1861. P. J. Van Beneden. Un mammifère nouveau du Crag d'Anvers. Bull. Acad. Belgique, 30« année, 2^ sér., T. XII, p. 22-28. Squalodon Antwerpiensis. Plusieurs dents, un rostre et des restes de mâchoire inférieure. Un nouveau reste de Ziphioide d'' Edeghem. 1864. P. J. Van Beneden. Mémoire sur une nouvelle espèce de Ziphius de la mer des Indes. Mém. couronnés, Acad. Belgique, T. XVI, p. 8. Ziphirosfre. (Nom nouveau pour le Dioplodon d'Hemixem). Placocète. (Nom pour le fossile d'Edeghem mentionné en 1861). 1865. P. J. Van Beneden. Recherches sur les ossements provenant du Crag d'Anvers. Mémoires Acad. Belgique, T. XXXV, Bruxelles 1865 (Mém. présenté à l'Acad. le 2 avril 1864). Delp/iinus Jardinii. (Courte citation, p. 8, sur la présence de cet Odontocète dans le Tertiaire hollandais des environs d'Eibergen. — Pas de description détaillée. — Peut-être identique avec le Delphinus Dujardinii du Boldérien d'Anvers mentionné en 1869). 1867. Du Bus. Sur quelques Mammifères du Crag d'Anvers. Bull. Acad. Belgique, 86= année, 2«sér., T. XXIV, p. 562-577. Scaldicetus Caretti (p. 567-568). 45 dents. Eurhinodelphis Cocheteuxi (p. 568-569). Un crâne. Eucetns amblyodon (p. 571-572). Une dent. Homœocetus ViUersii[^. 572-573). 14 vertèbres. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 13 1868. Du Bus. Sur différents Ziphiides nouveaux du Crag d'Anvers. Bull. Acad. Belgique, 37' année, 2' sér.. T. XXV, p. 621-630. Ziphirostrum ttirninense (p. 622). Deu.x crânes incomplets. Ziphirostmm tumidum (p. 623). Fragment moyen d'un rostre. Ziphirostrum marginatuni (p. 624). Un rostre incomplet. Ziphirostrum laevigatum (p. 624). Un rostre avec la partie antérieure du crâne. Ziphirostrum gracile (p. 625). Plusieurs fragments du museau. Aporotus recurvirostris (p. 626). Un rostre avec partie antérieure du crâne. Aporotus affinis (p. 626). Plusieurs fragments de rostre. Aporotus dicyrius (p. 627). Un crâne. Ziphiopsis phymatodes (p. 628). Deux fragments de crâne. Ziphiopsis servatus (p. 629). Un fragment de rostre. Rhinostodes Antiverpiensis (p. 629j. Un fragment de crâne. Belemnoziphius recurvus (p. 630). Un fragment de rostre. 1869, P.-J. Van Beneden. Recherches sur les Squalodons, Supplément. Mém. Acad. Belgique, T. XXXVII, Bruxelles, 1869 (Mém. présenté le 2 mars 1867). Sont indiqués, on outre, sans description (p. 5) : Delphinus Dujardinii, Delphinus Dewaelii, Delphinus Waesensis, (Identique avec le Delphinus Waes, publié en 1859). Delphinus sulcatus ? (Identique avec le Platydelphis canalicdatus, H. v. Mey., décrit par du Bus, en 1872 ?) Hyperoodon primitivium. (Identique avec Y Hyperoodon cité par Van Beneden en 1860?) 14 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU 1869. P.-J. Van Beneden. Sur un nouveau genre de Ziphioide fossile (Placoziphius), trouvé à Edeghem, près d'Anvers. — Mém. Acad. Belgique, T. XXXVII, Bruxelles, 1869 (Mém. présenté le 4 août 1866). PlacozipJdiis Dubois ii. Fragment de crâne et atlas. (Identique avec le reste d'un nouveau Zipliioide d'Edeghem, cité par l'auteur en 1861, reste appelé « Placocète " par Van Beneden en 1864, et dont le nom est ici transformé en celui de Placoziphius). 1870. R. OwEN. Monograph on the British Fossil Cetacea from the Red Orag. Palaeon- tographical Society, London, Vol. for 1869, London, 1870, p. 6, Fig. 3. Ziphius Cuvieri. (Nom nouveau pour la deuxième pièce originale de Ziphius planirostris de Cuvier. Cuvier, 1. c, PI. XXVII, Fig. 7-8). 1872. Du Bus. Mammifères nouveaux du Crag d'Anvers. Bull. Acad. Belgique, 4 P année, 2" série, T. XXXIV, p. 491-509. Eurhinodelphis long ifosl ris (p. 491). Un crâne. Eurhinodelphis amhigiius (p. 491). Partie moyenne et antérieure du rostre. Priscodelphinus productus (p. 492). Un crâne. Priscodelphimis rohustns (p. 493). Squamosal et Exoccipital gauches. Priscodelphimis validus (p. 493). Fragment de Squamosal gauche. Priscodelphinus crassus (p. 494). Fragment de Prémaxillaire. Priscodelphinus teres (p. 494). Deux fragments de Prémaxillaire droit. Priscodelphinus decliviis (p. 495). Deux fragments du rostre. Priscodelphinus Morckhoviensis (p. 495). Un crâne. Priscodelphinus elegans (p. 496). Plusieurs fragments de crâne. Priscodelphinus pulvinat us (p. 496). Plusieurs fragments de crâne et morceaux de la mâchoire inférieure d'un seul individu. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 15 Priscodelphinus cristaius (p. 497). Plusieurs crânes, les vertèbres cervicales et quelques vertèbres dorsales antérieures. Platijdelphis canal icidat us H. v. Meyer (p. 498). Un rostre. Champsodelphis Scaldensis (p. 498). Un fragment de mâchoire inférieure, région symphysienne. Phocœnopsis Scheijnensis (p. 499). Un crâne. Phocsenopsis cormdus (p. 500). Fragments de deux crânes. Emlelphis Mortezelensis (p. 500). Un crâne. Hoplocetus Borgerhoidensis (p. 502). Plusieurs dents. Palasodelphis grandis (p. 503). Plusieurs dents, fragments de la mâchoire supérieure et un fragment de la mâchoire inférieure. Palœodelpliis minutas (p. 504). 14 dents, fragments de la mâchoire inférieure. PalêeodelpJns annuJatus (p. 504). 5 dents. PalœodeJpIiis coronatus (p. 505). 2 dents. PalœodelpJiis arcuatus (p. 50G). 2 dents. PaleeodelpJiis fusiformis (p. 500). 7 dents. Palasodelphis zonatus (p. 507). Plusieurs dents. Palœodelphis pachijodon (p. 507). Plusieurs dents. Scaldicetus Anhverpiensis (p. 508). 34 dents. 1874. E. Van den Broeck. Esquisse géologique et paléontologique des Dépôts pliocènes des environs d'Anvers. Annales de la Soc. Malacologique de Belgique, T. IX, Bruxelles, 1874, p. 146-147. 1. — Dans la liste des espèces d'Odontocètes décrites ou mentionnées dans le 3. — l'JOd. 16 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU Boldérien, figurent, en outre, les espèces suivantes non citées antérieu- rement : Hijperoodon insigniSf Van Ben. ined. (Identique avec Hi/peroodon primitivium ?) Ziphiola clepsydra, Van Ben. ined. Dinoziphius Baemdoncliii, Van Ben. ined. Squalodon EhrUchii, Van Ben. ined. Trispondijlus Kleini, Van Ben. ined. Sijnosfodon spec. ined. 2. — L'orthographe des espèces suivantes est modifiée : Ziph irostnim Hemixemu, DelpJiinus Wasii, Delphinus De Waeli, Eudelphis Mortselensis . 1876. P. J. Van Beneden. Les Thalassothériens de Baltringen (Wiirttemberg). Bull. Acad. Belgique, 45" année, 2' sér., T. XLI, p. 488. Plati/rJii/nchus canal ictdat us. (nov. nom., errore, pour Platydelphis canaliculatus = Delphinus sulcatus? Van Beneden, 1. c, 1869). 1877. P. J. Van Beneden. Note sur un Cachalot nain du Crag d'Anvers (Phy.seterula Dubusii). Bull. Acad. Belgique, 46'^ année, 2" sér., T. XLIV, p. 851-856, avec une planche. Physeterula Dubusii. Restes de trois individus : une mâchoire inférieure, deux crânes, plusieurs côtes, 4 vertèbres caudales, un fragment de sternum, un os en V. 1880. P. J. Van Beneden et P. Gervais. Ostéographie des Cétacés vivants et fossiles, Paris, Texte 1880, Atlas 1868-1879. Prophyseter cervicalis (p. 614). (Noms nouveaux générique et spécifique pour une région cervicale d'origine incertaine ; dans l'explication de la PI. XX, Fig. 15, désignée comme « Homocetus Villersii ? d'Anvers ? " dans le texte, p. 333, comme « Homoca3tusWilliersii «, p. 332, comme ^ Homocetus Villersii », p. 614, comme >• Prophyseter cervicalis », p, 514, comme « Balaenula »). BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 17 Hyper oodon fossile (p. 374). [Vraisemblablement identique avecHyperoodon spec. (VanBeneden, 1. c, 18C0), Hyperoodon primitivium (Van Beneden,l. c, 1869) et Hyperoodon insignis (Van den Broeck, 1. c, 1874)]. 1899. 0. Abel. Untersuchungen ùber die fossilen Plalanistiden des Wiener Beckens. Denkschriften d. k. Akad. d. Wiss., T. LXVIII, Wien, 1899. Cyrtodelfliis sulcatus (p. 850). (= Platydelphis canaliculatus = Platyrhynclius canaliculatus). II FIGURES ORIGINALES DES RESTES D'ODONTOCÈTES DU BOLDÉRIEN D'ANVERS 1823. G. CuviER. Recherches sur les Ossemens fossiles, T. V, part. 1, PI. XXVII. Ziphius planirostris (PL XXVII, Fig. 4-8). Ziphius longirostris (PI. XXVII, Fig. 9-10). (La figure 7 de la PL XXVII, décrite par R. Owen comme « Ziphius Cuvieri b, a été souvent reproduite comme figure dans le texte). 1852. P. CiERVAis. Zoologie et Paléontologie françaises. V édit., Paris, 1852, et IP édit., Paris, 1859. Dioplodon Becanii (PL XXXVIII, Fig. 4). 1865. P. J. Van Beneden. Recherches sur les Ossements provenant du Crag d'Anvers, 1. c, Bruxelles, 1865. Squulodon Anttverpiensis (PL I). 1869. P. J. Van Beneden. Recherches sur les Squalodons, Supplément, 1. c, Bruxelles, 1869. Squalodon Antioerpiensis (PL I). 1869. P. J. Van Beneden. Sur un nouveau genre de Ziphioide fossile (Placoziphius), trouvé à Edeghem, près d'Anvers, 1. c, Bruxelles, 1869. Placoziphius Duboisii (PL 1 et II). O. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPERIEUR) D'ANVERS 19 1877. P. J. Van Beneden. Note sur un Cachalot nain du Crag d'Anvers, 1. c, Bruxelles, 1877. Physetenda Dithusil (PI. I). 1880. P. J. Van Beneden et P. Gervais. Ostéographie des Cétacés vivants et fossiles, Atlas : Paris, 1868-1879. PalœodelpJiis fusiformis (PI. XX, Fig. 19-20). Falœodelphis grandis (PI. XX, Fig. 21). PalœodelpMs minutiis (PI. XX, Fig. 22-23). Scaldicetiis Caretti (PI. XX, Fig. 24). Hoplocetiis Borgerhoutensis ? (PL XX, Fig. 28). Eucetus amUyodon (PI. XX, Fig. 29-30). Dinoziphius Eaemdoncku (PI. XX, Fig. 31-32). Choneziphius planirostris (PI. XXVII, Fig. 4 et 5, PI. XXVIP'*, Fig. 4). Dioplodon longirostris (PI. XXVII, Fig. 6). Dioplodon Becanii (PI. XXVI I*'*, Fig. 3). Placoziphiiis Dttboisii [errore] (PI. XX, Fig. 11"). Ziphiopsis phjmatodes (PL XXVII^s^ Fig. 1). Ziphiopsis servatiis (PL XXVIP'», Fig. 8). BelemnozipJiius recurvus (PL XXV1P'«, Fig. 2). ZipJnrostrum isevigatiim (PL XXVII*'», Fig. 5). Ziphirostrum turninense (PL XXVII^'«, Fig. 6). Aporotus dicijrtus (PL XXVIl^'s, Fig. 7). Enrhmodelpkis Cocheteuxi (PL LVIII, Fig. 1). Kurh'modelphis longirostris (PL LVIII, Fig. 2). Priscodelphinus productiis (PL LVIII, Fig. 3). Platydelphis canaliculatus (PL LVIII, Fig. 4). (Presque toutes ces figures sont renversées, parce qu'elles n'ont pas été dessinées à l'aide du miroir). 1901. 0. Abel. Les Dauphins longirostres du Boldérien (Miocène supérieur) des environs d'Anvers. Mérn. Musée roy. d'Hist. nat. Belg., T. I, Bruxelles, 1901. Cyrtodeiphis sidcatiis (Figures dans le texte 10-14 ; PL V, Fig. 1-4). Eiirhinodelphis Cocheteuxi (Figures dans le texte 15-17; PL I, Fig. 8; PL II, Fig. 7 ; PL III, Fig. 5 ; PL IV, Fig. 4 ; PL V, Fig. 5-G ; PL VI-X). 1902. 0. Abel. Les Dauphins longirostres du Boldérien (Miocène supérieur) des environs d'Anvers, Part. II, 1. c, T. IL EurhinodeJpIiis longirostris (Figures dans le texte 18-19, PL Xl-XIV, PL XVII, Fig. 1, 2, 4, 5, 6, 11, 12; PL XVIII, Fig. 1, 2). 20 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS Eurhinodelphis cristatus (Figures dans le texte 20, PI. XV, XVI, XVII, Fig. 3; PL XVIII, Fig. 3, 4). 1904. 0. Abel. Die Sirenen der mediterranen Tertiarbildungen Oesterreichs. Abhandl. K. K. geolog. Reichs-Anstalt in Wien, XIX, 2. Heft. Eurhinodelphis spec. (Figure dans le texte 23, p. 184). III ÉVOLUTION DENTITION DES ODONTOCÈTES 1. - PHYLOGENIE DE LA DENTITION I. — LA DENTITION DES CRÉODONTES COMME POINT DE DÉPART DE CELLE DES ODONTOCÈTES. 1. — CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES. Bien qu'on n'ait pu, sauf dans ces tout derniers temps, fournir la preuve directe que les Odontocètes proviennent des Créodontes, ces relations génétiques étaient certaines pourtant. Car, puisqu'on avait reconnu que la Polyodontie et l'Homodontie ne sont pas des caractères primitifs, mais qu'elles constituent de simples Adaptations à la Vie Carnivore pélagique, la dentition des Odontocètes ne pouvait avoir son origine que dans celles de Carnassiers analogues aux Pinnipèdes, puis, plus loin dans le passé, de Carnassiers Fissipèdes . 2. — PROTOCETUS ATAVUS, FRAAS, COMME PREUVE DE L'ORIGINE CRÉODONTE DES CÉTACÉS. Au cours du printemps de Tannée 1903, on découvrit, dans la partie inférieure des couches à N. Gizehensis {partie inférieure de TÉocène moyen = Couche A 1 e de Schweinfurth = Horizon la de Meyer-Eymar = Base des couches à N. Gizehensis 12 de Blanckenhorn) du 22 O. ABEL. - LES ODOiNTOGÈTES DU MokaUam, près du Caire, un crâne, des vertèbres et des côtes d'un Zeuglodontide. Le crâne est remarquablement bien conservé ; de même, la dentition, à l'exception des incisives. Cet Odontocète, décrit par E. Fraas (^) sous le nom de Protocetus aiavus, se rattache, pour les caractères du crâne et de la colonne vertébrale, si intimement aux Créodontes, que Fraas le considère, et avec lui tous les autres Archéocètes, comme formant un sous-groupe des Créodontes ("). 3. — DENTITION DES ARCHÉOCÈTES. 1. — Protocetus, E. Fraas. Formule dentaire de F. atavus, Fraas : .^ ^ ^ ^ ^- C, très forte, avec base étirée longitudinalement ; à une seule racine ; du côté externe de la base, un fort bourrelet. PI, petite, deux fois plus longue que large, à deux racines; avec une légère carène médiane. P2, séparée de P 1 par un grand espace ; plus grande que P 1, à deux racines ; à l'extrémité postérieure, un petit tubercule ; une carène médiane sur la saillie principale. P3, séparée de P2 par un grand espace, beaucoup plus grande que P2, à trois racines (?) ; tubercule de l'extrémité postérieure beaucoup plus développé ; saillie principale pointue, tranchante devant et derrière. P4, contre P3, plus courte, mais plus large que P3 et P2, avec trois racines; tubercule postérieur bien développé ; saillie principale tranchante devant et derrière. Ml (usée par la mastication) contre P4, plus petite que P4, à trois racines; la plus usée de toutes les molaires ; bilobée, avec saillie antérieure (lobe principal) plus forte. M 2, contre M 1, inclinée en arrière, plus petite que M 1, à trois racines ; lobe prin- cipal grand, tubercule postérieur bien développé, un tubercule antérieur. M 3, la plus petite dent, serrée contre M 2, fortement inclinée en arrière, à trois racines ; faiblement attachée au maxillaire supérieur très rétréci. 2. — Eocetus, E. P'raas C). I, 12 plus forte que 1 1. conique, avec légère carène médiane. P, pas de dentelures comme chez Zeuglodon, mais comme chez Protocetus; P4, à deux racines. (') E.Frkxs. Neue Zeuglodoiiteii ans (lem toiteren Mittelcocan rom Mukattam bei Cairo. Geoi.. und Palaeont. Abh. VON E. KoKEN. Nouvelle série. Vol. VI, Fasc, 3, p. 199-220, avec 3 planches. n E. Fraas, l. c, p. 220. (^) Eocetus, nov. nom. pour Mesoceltts, E. Fiaas. Résumé par l'auteur dans le Geolog. Centralblatt, publié par Keilhack, Vol. V, 1904, p. 374 (E. Fraas, Neiie Zeiiglodonten ans dein unteren Mittelcocân vont MokaUam bei Cairo, 1. c). BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 23'- M, non dentelées, mais construites comme chez Protoceius; M 3 avec carène médiane tranchante, sur laquelle l'émail est dentelé. 3. — Zeuglodon, Owen. Chez Zeuglodon Osiris, Dames, nous trouvons (') : I, dents coniques très fortes, séparées par de larges espaces. C, comme I, séparée par un large espace de 13 et PI. PI, comme C, séparée par un large espace de C et de P2 ; à une racine. P2, première dent dentelée, serrée contre P3; à deux racines. P3, dent dentelée, plus grande que P2 ; le bord postérieur s'intercale, près de P3, dans la mâchoire inférieure, vers le dehors, sur le bord antérieur de P4{^); à deux racines. P4, dent dentelée (dans la mâchoire supérieure, plus petite que P3 (") dans la mâchoire inférieure) (*), à peu près de même grandeur que P3; à deux racines. Ml, dent dentelée, mais seulement au bord postérieur; bord antérieur tranchant, plus petite que les deux dernières P. M 2, comme Ml, mais plus petite que Ml. M 3, comme M 2, mais plus petite que M2; chez Zeuglodon Osiris, n'existe que dans la mâchoire inférieure. Formule dentaire de Zeuglodon Osiris, Dames (^) : " ' ' „• 4. — SPECIALISATION ET REDUCTION DE LA DENTITION DES ARCHÉOCÈTES. 1. — Début de l'Homodontie. Tandis que, chez Protocehis, PI est très différente de C ("), que PI, de plus, est à deux racines, on remarque, parfois, chez Zeuglodon la fusion des deux racines ('), et PI prend alors une couronne comme C. Chez Zeuglodon Osiris, par exemple, la couronne des incisives, des canines et des prémolaires est absolument la même. C) E. VON Stromer. Zeuglodonreste ans dem oheren MiUehoclin des Fojûm. BeituXge zur Palaeontologie dnd Géologie Oesterreich-Ungarns und des Orients, Vol. XV, Fasc. II et III, Vienne, 1903, p. G5100, avec 4 planches. (-) E. VON Stromer, /. c, p. 67. (■■') E. VON Stromer, /. c, PI. IX, Fig. 2. {*) E. von Stromer, /. c, PI. VIII, Fig. 2. (°) E. VON Stromer, 1. c, p. 68. («) E. Fraas, l. c, PI. I, Fig. 2, p. "206. (') E. von Stromer, /. c, p. 91. 4. — 1905. 94 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU 2. — Formation des Dentelures. Tandis que, chez Protocetus, on n'a pas observé de trace de dentelures aux bords tran- chants des couronnes, l'émail de la carène médiane est déjà dentelé chez M 3 d'Eocetus (*). Chez Zeuglodon Osiris, beaucoup plus spécialisé, les bords antérieur et postérieur de P3 et de P4, et le bord postérieur seulement de P2, Ml, M 2, M 3 sont profondément dentelés. Ces dentelures rappellent la dentition des Phoques et doivent, sans aucun doute, être considérées comme une Adaptation de même nature, tirant son origine de la même manière de vivre et de se nourrir; pourtant, il n'y a pas la moindre raison de rapprocher, pour cela, les Zeuglodontes des Pinnipèdes, au point de vue génétique, comme l'a encore fait récemment d'Arcy W. Thompson ("). 3. — Distance des dents entre elles. Chez Protocetus, les dents antérieures, y compris P3, sont très éloignées les unes des autres ; par contre, les dents postérieures qui suivent P3 sont très serrées ; la dernière molaire de la mâchoire supérieure ne paraît, comme le dit Fraas, que faiblement fixée dans le susmaxUlaire et elle est fort inclinée en arrière. Chez Zeuglodon, il n'y a, par contre, de larges intervalles réguliers que jusqu'à P2. Derrière P2 se trouve, d'après Stromer {"), « en bas toujours un espace avec excavation, en haut souvent aussi un très petit diastème, mais les autres dents postérieures paraissent être toujours très serrées. " Ce resserrement des molaires fait que, chez Zeuglodon Osiris, par exemple, les dernières dents chevauchent les unes par-dessus les autres comme les tuiles d'un toit, de façon que le bord postérieur soit tourné vers le dehors et le bord anté- rieur vers le dedans. 4. — Réduction des Molaires. 11 est déjà remarquable que, chez Protocetus, les dents placées derrière P3 diminuent graduellement de grandeur vers l'arrière. La manière dont M 3 est implantée dans la mâchoire supérieure prouve aussi que cette dent a presque perdu sa fonction. Chez Zeuglodon Osiris, M 3 de la mâchoire supérieure a complètement disparu, mais elle existe encore dans la mâchoire inférieure. Ici, aussi, les molaires sont considé- rablement plus petites que les prémolaires. P4 de la mâchoire supérieure est également moindre que P 3 chez Zeuglodon Osiris, comme chez Protocetus. (>) E. Fhaas, l. c, p. 218. (°) D'Arcy W. Thompson. On ihe syslematic Position of Zeuglodon, Studies from the Muséum of Zool., Univ. Coll. Dundee, 1890. (^) E. VON Stromer, l. c, p. 9t. BOLDERIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS ^ La taille moindre, la forte inclinaison des dents et leur resserrement prouvent que, déjà chez Protocetiis, la réduction de toutes les molaires et de la dernière prémolaire avait commencé ; cette réduction devint plus forte chez Zeuglodon et amena, enfin, la disparition complète de M 3 chez Zeuglodon Osiris. II. — TYPES PRINCIPAUX DE LA DENTITION. 1. — SQUALODONTID^. 1. — CARACTÈRES DE LA DENTITION. 1. — Nombre des dents. Pour le genre Squalodon, les auteurs suivants donnent le nombre de dents ci-après : 1840. Grateloup (') : molaires : -^. 1853. PicTET (^) : molaires : 1859. Staring (^) : canines : ^ _ ^. , molaires : ^ _ ^- çfÈ aa n 1861. JouRDAN (*) : prémolaires : ',^ _ ,^^, molaires : -g. 1865. Van Beneden (^) : | I, 1 C, |- P, y M. 1877. ZiTTEL («) : 4 1, I C, i^ P, 4- M. \ I 6 \ 4 7 1894. Paquier (') : I 1, 4 C, i-=^ P, y^ M. 2. — Forme des dents. D'après la forme de la couronne, on doit distinguer deux types principaux dans le genre Squalodon. C) Grateloup. Description d'un fragment de mâchoire fossile d'un genre nouveau de reptile (Sanrien) de taille gigantesque, voisin de C Iguanodon, trouvé dans le grès marin, à Léognau près Bordeaux (Gironde). Actes de l'Acad. Bordeaux, 2« année, 1840, p. 201. ('-) PiCTET. Traité de Paléontologie, Vol. I, Palis, 1853, p. 379. (3) Staring. De Bodem van Nederland. l\/'2, Haarlem, 1857, p. 217. (*) JouHDAN. Comptes rendus hebd. de l'Acad. d. Sciences. Paris, LUI, 25 nov. 1861, p. 959. — Annales des Sciences NAT., XVI, p. 369. (^) P.J. Van Beneden. Recherches sur les ossements provenant du Crag d'Anvers. Les Squalodons. Mém. Acad. Belg., XXXV, Bruxelles, 1865, p. 42. (8) K. TON ZiTTEL. Ueber Squalodon Bariensisaus Niederbayern. Palaeontooraphica, XXI V, nov. 1877, p. 243. (') V. Paquier. Élude sur quelques Cétacés du Miocène. Mém. Soc. Géol. de France; Paléont., T, IV, Fasc. 4, Paris, 1894, p. 17 26 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU 1 . — De)its liantes, pointues, comprimées latéralement, à carène médiane antérieure et postérieure ; stries longitudinales plus ou moins fortes : a) carène tranchante, lisse; P) carène finement dentelée; y) carène à grosses dentelures. 2. — Dents basses, à pointe émoussée, comprimées latéralement, à carène antérieure et postérieure dentelées; stries longitudinales plus faibles; émail plus fortement plissé; carène postérieure toujours plus profondément dentelée : a) carène antérieure non crénelée, lisse ou finement dentelée; fi) carène antérieure faiblement crénelée ; y) carène antérieure fortement crénelée. (Le type 1 passe graduellement au type 2). 3. — Racines. En ce qui concerne la forme des racines, on peut distinguer les types suivants, en allant d'avant en arrière dans la mâchoire : 1. — A une seule racine (') : I, G, les P antérieures ; 2. — A deux racines : P postérieures, parfois les M ; 3. — A trois racines : P postérieures et les M (^) chez les types primitifs. (Les types 1 et 2 sont reliés par des transitions graduelles). 4. — Nombre des dents à plusieurs racines. Squalodon Antwerpiensis .• yy (^). (1) On considère, en général, comme prémolaire?, toutes les dents à une seule racine qui se liouvent derrière les C, et comme molaires, celles à deux racines qui suivent. Cette distinction est facilitée par le fait que les dents à double racine sont plus fortement crénelées ou dentelées sur les bords (" toute dent franebement crénelée est à double racine ou didyme ,. P.-J. Van Beneden, Mém. Acad. Bclg., XXXV, 1865, p. 30). Mais, comme nous verrons plus tard que les dents à double racine doivent aussi être considérées en partie comme prémolaires, l'opinion que nous avons déjà exprimée plus haut,que les prémolaires doivent être rangées aussi parmi les dents pluriradiculées de Squalodon, s'explique naturellement. (?) Ainsi, par exemple, chez SquaJod on Graleloiipi et Squalodon Gervaisi. P) P.-J. Van Beneden. Mémoires Acad. Belg., XXXV, 1867, p. 42; ibid., XXX Vil, 1869.— Van Beneden donne, sur la planche qui accompagne le Mémoire que nous venons de citer, la figure d'une mâchoire inférieure de Squalodon Antwerpiensis qui se trouve au Musée d'Histoire naturelle de Bruxelles. D'après cette figure et la description qui l'accom- pagne, il semblait que déjà la troisième molaire (P3, que Van Beneden signale avec la mention générale ' la troisième molaire ,, p. 10) aurait une racine fendue et que la quatrième molaire (P4, d'après la figure de Van Beneden), aurait deux racines profondes; mais un examen plus approfondi de l'original m'a montré que Van Beneden n'a pas tenu compte de l'alvéule de la première incisive, de telle sorte que, dans cette pièce, il y a la trace non pas de huit dents, mais de neuf. A cause, de cela, la ' troisième molaire , de Van Beneden est, en réalité, la quatrième prémolaire ;la. ' quatrième molaire... véritablement didyme ,, par contre, la première " molaire ,. Le nombre sept que Van Beneden donne pour les molaires de la mâchoire inférieure n'est pas certain. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 27 Squalodon ZUteli : yy (')• Squalodon Bariensis : -^ {^)- Squalodon Grateloupi : y ("). Squalodon Bordse : -^ (■*). 5. — Rapport entre la longueur de la couronne et celle de la racine. 1. — Incisives. « La racine de toutes les incisives est très grande et atteint jusqu'à deux et trois fois la longueur de la couronne. "... « Chaque dent a de 9 à 10 centimètres de longueur, dont la racine occupe les deux tiers. « (Van Beneden) (^). Par contre, Gervais (®) indique, pour la première incisive de la mâchoire inférieure de Squalodon Bariensis : « ... la partie basilaire de sa racine a été brisée ; à l'état complet elle pouvait mesurer 0. 13 ou 0. 14, dont la moitié environ pour la couronne. « Mais, dans une communication antérieure sur les mêmes pièces, Gervais (') dit, cependant, que la longueur de la couronne de la deuxième incisive de la mâchoire inférieure atteint 44 millimètres ; ceci concorde aussi avec la figure, de grandeur naturelle, qui accompagne la description ; or, la couronne de la première incisive est seulement un peu plus longue ; il ne peut donc pas être exact que cette couronne comprenne la moitié de la longueur de la dent. Selon toute apparence, le rapport entre la couronne et la racine est de 2 : 3 pour la première incisive de la mâchoire inférieure chez Squalodon Bariensis. Ceci paraît être le rapport normal. (1) D'après V. Paquier [Mém. Soc. Géol. France, Paléont., T. IV, Fasc. i, 1894, p. 15), le crâne de Squalodon de Bleichenbach (NiederbayernJ n'appartient pas au Squalodon Bariensis, mais à une espèce différente de celle-ci et que Paquier nomme Squalodon Zitteli. Gomme la partie postérieure des rameaux mandibulaires manque, on ne peut naturel- lement pas déterminer le nombre exact des dénis de la mâchoire inférieure ; Zittel dit (Palaeontogruphica, l. c, 1877, Vol. XXIV, p. 243) que les mâchoires inférieure et supérieure ont sept molaires; Paquier, par contre, en mentionne sept pour la màclioire supérieure et cinq pour la mâchoire inférieure. Cette dernière assertion n'est justifiée par rien. On peut faire remarquer ici que la reconstruction de DoJerlein (Steinmann et Dôderlein, Palaeontologie, 1890, Fig. 860, p. 707) du crâne de SgurfZorfKM Bar/e/is/s a un trop petit nombre de dents; Doderlein ne représente que 31, IC, 5P et -5 M dans la mâchoire supérieure, 31, IC, 4P et 5M dans la mâchoire inférieure. Celte reconstruction ne correspond donc pas au nombre des dents que l'on a observé réellement dans la mâchoire supérieure du crâne de Squalodon de Bleichenbach et elle n'est pas d'accord non plus avec les données de Van Beneden sur le nombre des dents de Squalodon Antwerpiensis. Zittel reproduit (Handbnch der Palaeont., IV, Fig. 133, p. 170) la figure de Dô Jerlein, sans tenir compte de l'erreur. (-) V. Paquier. Etude sur quelques Ciiacéi du Miociue. Mém. Soc. Géol. France, /. c, 1894, p. 17. (■■') D'après le moulage de l'original de Grateloup qui se trouve au Musée de Bruxelles. La figure de l'Ostéographie de Gervais et Van Beneden est renversée. (*) D'après le moulage du Musée de Bruxelles. Sur la signification des alvéoles, voir plus loin. (^) P.-J. Van Beneden. Sur les ossements proeenaut du Crut/ d'Anrers. Mém. Acad. Belg., XXX V, 1865, p. 27. (^) Gervais, dans Gervais et Van Beneden. Ostéographie, l. c, p. 448. C) P. Gervais. Sur les Squalodons. Lettre adressée à M. Van Beneden. Bull. Acad. Belu., 31° année, 2' série, T. XIII, 1862, p. 464. 28 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU Il faut remarquer que la limite entre la couronne et la racine est fortement tirée vers le côté concave (postérieur) de la dent ('). 2. — Prémolaires et Molaires. En arrière, les couronnes aussi bien que les racines diminuent rapidement de longueur. La seconde P gauche inférieure de Squalodon Bariensis de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) (^) donne le rapport de 28 : 50 entre la longueur de la couronne et celle de la racine ; la couronne atteint donc à peu près la moitié de la longueur de la racine. Nous trouvons le même rapport pour les deux molaires antérieures à deux racines ; il en est ainsi pour la dent figurée par Van Beneden, par exemple ('). Pour les dernières molaires, notamment à partir de la troisième avant-dernière, la longueur de la racine dimiime rapidement, de sorte que le rapport entre la longueur de la couronne et celle de la racine est augmenté en faveur de la couronne. 6. — Direction des dents. Tandis que les incisives sont implantées très obliquement dans les mâchoires, que la racine de la première incisive est même placée presque horizontalement (*), les couronnes des dents suivantes prennent une position de plus en plus verticale et, dans la partie postérieure, les sommets des couronnes s'inclinent même en arrière, comme on peut l'observer plus ou moins distinctement dans presque tous les restes de Squalodons, mais le plus nettement chez Squalodon Bariensis de la Molasse de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) ["). Outre cette différence d'inclinaison dans le sens antéro-postérieur, il faut encore faire remarquer que les dents les plus antérieures des mâchoires sont penchées très fort vers l'extérieur (*), de telle sorte que les mâchoires se terminent plus ou moins en spatule, (') Ce caractère permet de distinguer facilement les dents de Squalodon de celles des genres voisins; il est le plus accusé sur les inrisive?, mais on l'observe aussi sur les canines et sur les prémolaires antérieures. Il n'est pas douteux que la soi-disant 'dent antérieure de Squalodon,, provenant du Grag noir d'Anvers, qui a été décrite et figurée par Van Beneden {l. c, 1865, p. 28, Fig. du texte), n'appartient pas à un Squalodon ; en outre, la dent de Squalodon Grateloupi queSTARiNoa représentée dans le Bodem van Nederland, T. 11,2» séiie, PI. III, Fig., n'appartient pas non plus à ce genre; il en est encore de même pour la dent que Gehvais représente dans {'Ostéocjraphie, PL XXVIII, Fig. 10, comme Squalodon Bariensis d'Uzès (Gard) (antérieurement désignée sous le nom de Otaria ? prisca) et qu'il décrit p. 434; toutes ces dents se rapportent au genre Scaldicetus, dans lequel il y a une carène médiane antérieure et postérieure rudimentaire, comme dans la figure de Van Beneden {l. c, 186-5, p 28), et chez lequel la couronne est déjà fortement réduite. (2) V. Paquier, /. c, PI. XVIII, Fig. 3. (3) Van Beneden, l. c, 1S66, Figure du texte à la page 32. (■•) P. Gervais. Bull. Acad. Belg., 31' année, 2" série, T. XIII, 1862, planche pour la page 469. — Lobtet. Note sur le RMzoprion Bariensis (Jourdan). Archives du Muséum n'HisTomE naturelle de Lyon, IV, Lyon, 1887, PI. XXV". (5) Paquier, i.c, PI. XVIII, Fig. 1-2. («) Paquier. Ibid., Fig. 2. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 29 comme c'est aussi le cas chez Platanista (*), par exemple, et chez les Reptiles longi- rostres ('). 7. — Distance des dents entre elles. Les incisives sont très serrées et leurs racines sont, par suite de la forte inclinaison (les couronnes en avant et vers le dehors, placées en partie les unes au-dessus des autres ; entre les dents suivantes, il y a de plus larges espaces, qui sont à peu près de même grandeur depuis la canine jusqu'à la quatrième avant-dernière molaire de la mâchoire supérieure ; mais, à partir de la quatrième avant-dernière molaire jusqu'à la fin de la série dentaire, les dents sont fortement serrées les unes contre les autres dans la plupart des espèces. Ceci amène, chez Squalodon Grateloupi (*) et chez Squalodon atlanticus, Leidy (*), un chevauchement des dents analogue à celui qu'on remarque chez Zeuglodon ; dans les deux cas, le bord postérieur de la couronne s'est tourné vers l'extérieur en se plaçant au- dessus du bord antérieur de la dent suivante, qui, lui-même, s'est déplacé vers l'intérieur. 8. — Réduction des Molaires. Nous avons vu, chez Zeuglodon et chez Protocetus, que les trois dernières dents des mâchoires supérieure et inférieure, donc les trois Molaires ont subi une réduction. Déjà, dans le genre Protocetus, de la partie inférieure de l'Éocène moyen, on peut constater la régression, qui conduit, chez Zeuglodon Osiris, à la disparition complète de la dernière molaire de la mâchoire supérieure. On peut observer chez tous les Squalodontides que les dents placées après la quatrième avant-dernière molaire de la mâchoire supérieure diminuent rapidement de volume et qu'elles offrent l'aspect de dents en voie d'atrophie. Nous devons donc examiner de plus près, si ces trois dernières dents doivent seules être considérées comme Molaires, ou si l'opinion généralement répandue de six à sept Molaires est exacte, dans la dentition des Squalodontides. Nous devons, en outre, étudier comment l'augmentation du nombre des dents doit être expliquée chez les Squalodontides et si elle peut être éclaircie d'une manière satisfaisante par une division des dents dans le sens de la théorie de Kûkenthal (^), comme on l'admet habituellement aujourd'hui. (1) Gervais et Van Beneden. Ostéographie, PI. XXXI, Fig. Sn, 3 6. 9«. — 0. Abel. Les Dauphins lougirostres du Boldirien {Miocène supérieur) des environs d'Anrers, Mém. Mus. Hist. Nat. Belg., T. I, 1901, PI. III, Fig. 4. (2) Par exemple : Notliosaurus et beaucoup de CrocoJiliens longiroslres. (') Gervais et Van Beneden. Ostéographie, PI. XXVIII, Fig 1. (•*) Leidt. Synopsis of Extinct Mammalia of North America. JouRN. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, Vol. VII, 2' série, Philadelphia, 1869, PI. XXX, Fig. 18. (^) W. Kûkenthal. Vergleichend-anatomische und enlwickelungsgeschichtliche Uiitersuchungen an Walthieren. DsNKSCHRiFTEN D. MED.-NAT. Ges. z\! Jena, III. Bd., Jeua, 1893, p. 421. 30 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU 2. — ORIGINE DE LA POLYODONTIE CHEZ LES SQUALODOiNTIDES. 1. — Théorie de Max Weber. Max Weber ('), dans ses recherches approfondies sur la dentition des Cétacés, interprète aussi la dentition de Sqiialodon. 11 fait dériver Squalodon de Zeuglodon, et il explique l'augmentation des molaires jusqu'au nombre de 11, par le fait qu'aux dents de l'adulte (4P et 3 M), les 4 dents de lait sont venues s'ajouter. Par cette hypothèse, on peut tout au plus expliquer la dentition de Squalodon ; mais elle ne suffit pas pour interpréter une dentition telle que celle de Scaldicetus ou de Physeter, par exemple, chez lesquels le nombre des dents dépasse la vingtaine. 11 s'ensuit que l'augmentation des dents chez les Odontocètes doit être éclaircie autrement que Max Weber ne l'a fait. 2. — Théorie du Dédoublement de Kiikenthal. W. Kûkenthal, dans ses excellentes recherches sur les Cétacés, au chapitre de la dentition, parle aussi de la dentition de Squalodon Antweypiensis {^). En ce qui concerne la division longitudinale des dents, qui a été observée effectivement dans certains Pinnipèdes [Ommatophoca], Kûkenthal suppose que, chez Squalodon également, un dédoublement des molaires à deux racines a commencé : il suffit que la distance entre les deux alvéoles d'une de ces dents soit un peu plus grande pour que la séparation en deux dents isolées devienne complète... " Je suppose donc que les prédécesseurs des Odontocètes ont possédé une dentition analogue à Squalodon, et que, par la division des molaires de Squalodon en deux dents isolées, la dentition homodonte des Odontocètes plus récents s'est constituée. » Kûkenthal ne se prononce pas avec précision sur la façon dont on doit envisager la formation de la dentition déjà polyodonte de Squalodon ; il attire l'attention sur la dentition de Zeuglodon et sur sa ressemblance avec celle des Pinnipèdes. « Je ne veux naturellement pas dire que les Odontocètes soient apparentés d'une manière quelconque avec les Pinnipèdes, mais je crois seulement, que le développement de la dentition typique des Odontocètes a traversé une phase telle que celle qui persiste chez beaucoup de Phoques. » Outre l'augmentation des dents par la division longitudinale des molaires à deux racines, il faut, d'après Kûkenthal, supposer aussi une prolongation du parapet dentaire à son extrémité postérieure, qui serait la source de nouvelles dents. (') Max Weber. Shidien iiber Sciugethiere. I. Teil, Jena, II(, 1886, p. 194-195 (2) \V. Kûkenthal. Verghichend-anatomische und enhvichelungsgeschichtliche Untersuchiingen an WaUlaeren. DENKSCllBirTEN D. MED.-NAT. GeS. JeNA, III, 1893, p. 421. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 31 3. ~ Origine de la Polyodontie par la formation de nouvelles Prémolaires à deux racines. La théorie de Weber repose sur l'hypothèse que Squalodon possède sept molaires à deux ou plusieurs racines, et quatre à une seule racine. Un nouveau genre de Squalodon- tide, Neosqualodon ('), décrit récemment par dal Piaz, possède, cependant, en tout, dix molaires à deux racines. L'opinion de Weber, que les quatre dents de lait sont venues s'ajouter à la dentition définitive, ne suffit pas pour expliquer la dentition des Squalo- dontides. Il y a encore autre chose. Chez Protocetus et chez Zenglodon, les quatre dernières dents, ou les trois dernières, sont réduites, et, chez Zenglodon Osiris, on voit même la disparition complète de la dernière molaire (M 3) de la mâchoire supérieure. Chez Squalodon Antîverpiensis, Squalodon Grateloupi, etc., les dernières dents se serrent aussi fortement les unes contre les autres, et, chez Zeuglodon, elles chevauchent même les unes par dessus des autres, comme chez Squalodon Grateloupi et chez Squalodon atlaniicus. Les dents sont en quelque sorte refoulées en arrière, hors de la mâchoire, et il n'y a pas de doute que, dans les phases ultérieures de cette évolution, une division des molaires en deux dents à une seule racine n'a pas eu lieu, mais que les molaires continuèrent à s'atrophier. Nous verrons, plus loin, que le genre Scaldicetus se rattache très étroitement à Squalodon, qu'il descend sans doute de ce genre et qu'il forme la transition aux Physété- rides polyodontes homodontes plus récents. Or, chez Scaldicetus patagonicus, Lyd. (^), il y a trois dents dans le prémaxillaire, dix-neuf dans le susmaxillaire et vingt-quatre dans la mandibule; nous devons donc constater, ici, une augmentation du nombre des dents par rapport aux Squalodons; de quelle manière s'est-elle faite? Le prémaxillaire de Scaldicetus patagonicus n'a que trois incisives comme chez Protocetus, Eocetus, Zeuglodon et Squalodon; ici, aucune augmentation ne s'est faite. De plus, les trois dernières dents des quatre genres que nous venons de citer sont soumises, comme nous l'avons vu, à une réduction; ici, il ne s'est donc pas fait d'augmen- tation non plus. Il en résulte que l'augmentation des dents a dû se faire dans cette partie de la mâchoire supérieure qui se trouve entre la canine et la quatrième avant- dernière dent de Squalodon. La Polyodontie de Squalodon s'est-elle formée par la création de nouvelles dents dans cette partie de la mâchoire, ou par la division de dents à deux racines? Comme chez les Archéocètes, les quatre prémolaires normales se trouvent entre la (') G. DAL PlAZ. Neosqualodon, nuovo génère délia famiglia degli Squalodontidi. Mém. Soc. Paléont. Suisse, Vol. XXXI, Genève, 190i, p. 1-19, avec 1 planche. (^) R. Lydekkër. Contributions to a Knoioledge of the fossil Vertehrataof Argeiitina. Anales del Museo de l.v Plata, Paleont. Arqentina, II, Getacean skulls from Patagonia, p. 4-7, PI. II. La Plata, 1893. 5. — 1905. 32 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU canine et les premières molaires, et, chez Protocetus, ont encore deux et trois racines, on devrait supposer que huit dents à une racine sont formées par division. Alors nous aurions le nombre de dents de Squalodon : 31, 1 C, 8P, 3M. Mais cette opinion ne peut être soutenue, vu que, des huit dents de la mâchoire supé- rieure de Squalodon qui sont placées entre la canine et les premières molaires, au moins quatre ont deux l'acines. 11 est donc tout à fait impossible de ramener l'augmentation des dents de Squalodon à la division des quatre prémolaires primitives. Les prémolaires à une racine de Squalodon montrent-elles le commencement d'une division, ou bien les deux racines sont-elles soudées en une seule? Si, chez Squalodon, la division des dents à deux racines était à ses débuts, on devrait supposer, comme le fait observer très justement Kiikenthal, que les alvéoles des deux racines s'éloignent graduellement l'une de l'autre. Mais, c/iez Squalodon, on voit juste le contraire (*). Tandis que les racines des dernières dents à deux ou trois racines sont profondément fendues, on voit sur toutes les mâchoires de Squalodon, que, vers l'avant, l'échancrure des racines se rapproche toujours plus de leur extrémité libre et que la dernière dent à une racine qui précède la première dent à deux racines n'a qu'une légère échancrure. On voit, en outre, que les racines des prémolaires à une seule racine sont étranglées dans le sens de la longueur, caractère qui est très prononcé dans la dernière prémolaire à une racine et qui se perd peu à peu vers l'avant. Si les prémolaires à une racine provenaient de la division de dents à deux racines, cette structure de la racine serait tout à fait incompréhensible pour les dents à une racine (^). Cette disposition de-i racines des molaires chez Squalodon ne peut être expliquée que par le fait que les racines des prémolaires à une racine proviennent de la fusion des deux racines des molaires à deux racines. Il en résulte, d'une manière certaine, que les Squalodontides qui possèdent un grand nombre de dents à deux racines sont phis primitifs que les espèces qui ont moins de dents à deux racines. Il en résidte, en otdre, que l'augmentation des dents chez les ancêtres de Squalodon ne C) Il est clair que les racines des prémolaires antérieures, où commencerait la division, devraient diverger plus que les racines des molaires normales à deux racines. Cet écavtement des racines avec divergence des extrémités libres se trouve, chez les Odontocèles, pour autant que jesaclie, seulemenichez Saurodelphis argentinus, Burm , et j'ai mentionné, en 1901, que cliez cet Odonlocèle, les dents sont implantées dans des alvéoles contraclées en leur milieu et qu'on y voit les traces d'un commencement de division (O. Abel. Les Dauphins longirostres du Boldérien d'Anvers, Mém. Musée d'Hist. Nat. Belc, t. 1, 1901, p. 10-1"2, Fig. 1-3). L'augmentation des dents, chez les Odontocèles, peut donc se faire de deux façons différentes : 1° Formation de dents nouvelles et simplilicalion des racines (par exemple : Squalodon, Scaldicetus) ; 2° Division des dents {Saurodelphis). (-) Il faut bien remarquer que, chez Phi/seler macroceplialus, on peut rencontrer ce qu'on appelle des ' dents doubles,, et qui, d'après moi, doivent être considérées comme les dernières traces de dents qui avaient primitivement deux racines (VV. Kûkenthal, /. c, p. 421, Fig. 102). BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS S3 petit s être faite que par la formation de nouvelles dents à deux raeines du type des dernières prémolaires, et dont les racines se soudèrent au cours du développement phjlogénique. La formation de ces dents ne s'est faite, ni à l'extrémité antérieure du 'prémaxillaire, ni à l'extrémité antérieure du susmaxillaire, nia l'extrémité postérieure de la partie dentifère du susmaxillaire, mais dans la partie postérieure de la région des prémolaires. La formation de ces nouvelles dents, dans la partie prénommée, a été provoquée par le fait que l'allongement dît susmaxillaire ne s'est faite, ni à l'extrémité antérieure, ni à l'extrémité postérieure du rostre, mais dans le tiers moyen de celui-ci, région oîi se trouvent les prémolaires. La formation de dents nouvelles dans la j^artie en question, eut pour résultat que les dents antérieures furent en quelque sorte repoussées en avant, celles qui suivaient derrière (P4 et les 3 M) le furent en arrière, phénomène qui se montre déjà chez les Archéocètes, où, par suite de l'énorme développement des prémolaires, les molaires furent refoulées en arrière, avec tendance à la régression, en même temps que leurs bords chevauchaient les uns au-dessus des autres. Chez les descendants de Squalodon, on peut encore observer partiellement des traces de la Didymie primitive (Scaldicetus, Physeter, Delphi iiodon) ; d'autre part, les dents nouvelles ne sont plus à deux racines mais à une seule. 4. — Formule dentaire de Squalodon. Comme les trois incisives transmises héréditairement aux Archéocètes (Protocetus, Eocetus, Zeuglodon) par les Créodontes, se retrouvent aussi chez les Squalodontides, que la canine existe chez les Archéocètes comme chez les Squalodons, la modification de la dentition ne concerne que la région des molaires. Puisque nous avons montré que, chez les Archéocètes, de même que chez les Squalodontides, les trois dents postérieures de la mâchoire supérieure — les trois molaires — ont été refoulées en arrière et atrophiées, nous devons regarder les huit autres dents de la dentition de Squalodon comme prémo- laires. De même que pour le prémaxillaire, les trois premières dents de la mâchoire inférieure de Squalodon doivent être considérées comme incisives, la suivante comme canine. Dans la mâchoire inférieure de Squalodon Bordée, six alvéoles de dents à une racine et cinq alvéoles de dents à deux racines suivent la canine de la moitié droite de la mâchoire. Les six dernières dents sont très serrées les unes contre les autres. De celles-ci nous devons, d'après l'analogie de la mâchoire supérieure de Squalodon Anticerpiensis, Squalodon Grateloupi et Squalodon Bariensis, considérer les trois dernières comme molaires, les huit autres dents jusqu'à la canine comme prémolaires. Mais, dans la mâchoire inférieure de Squalodon Bariensis (pour la pièce de Bari comme pour celle de Saint-Paul-Trois-Châteaux), il n'existe plus d'antagoniste pour 34 O. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU la M 3 de la mâchoire supérieure, A cause de cela, Squalodon Bariensis n'a que deux molaires derrière les huit prémolaires de la mâchoire inférieure. La formule dentaire de Squalodon est donc : I I, 4 C. 1^ P, ^^ M. 3. - PHYLOGÉNIE DES SQUALODONTIDES. Il ne peut plus subsister de doute, aujourd'hui, que le genre Zeuglodon de l'Eocène supérieur na pas pu être le point de départ des Squalodontides. Zeuglodon est si spécialisé, dans une seule direction, qu'il est inutile de chercher un intermédiaire reliant Zeuglodon et les Squalondontides. Je ne parle pas ici du Zeuglodon caucasiais (*), décrit par Lydekker, et dont nous traiterons plus loin. Un des caractères les plus importants qui s'oppose à une relation génétique entre Zeuglodon et Squalodon, c'est la taille, beaucoup plus considérable, de Zeuglodon. Puisque nous savons que la taille augmente constamment au cours du développement phylogé- nique, et que les formes naines ne sont qu'une dégénérescence de types tout formés, comme chez les races insulaires du genre Elephas, mais qu'on ne peut admettre une telle dégénérescence pour Squalodon, celui-ci doit descendre d'un ancêtre plus petit. Dans le Miocène, on trouve encore d'autres petits Odontocètes; nous citerons, ici, les genres Palseophocœna (^) et Protopliocmia (^), proches parents des genres vivants Neomeris et Phocxna ; le genre Acrodelphis (*) est aussi très petit; Cyrtodelphis (^), Argyro- cetus {*), etc., sont également petits. Ces petits genres doivent provenir de très petits Carnivores ; il ne peut donc être question de Frotocetus, Eocetus et Zeuglodon. De même que, pour ces genres, nous devons admettre des ancêtres plus petits — qu'on ne peut chercher parmi les Archéocètes de l'Éocène connus jusqu'à présent — Squalodon a eu, également, des précurseurs qui ont (■) R. Lydekker. On Zeuglodon and other Cetaceaii remains froni the Tertiary of tlie Caucasus. P. Z. S., London, 1892, p. 559-561, PI. XXXVI, Fig. 1-3. (2) Palxophocsena Andrussoivi, Abel, provenant des argiles schisteuses du Miocène moyen de la presqu'île de Taman, sur la côte de la Mer Noire, près de l'embouchure Bugas du fleuve Kuban. La présence de ce genre primitif, très proche parent de Phocseim et de Neomeris, prouve que le genre Phocœna est autochtone dans la Mer Noire depuis le Miocène, et que Phoaxna relicta, Abel, est un dernier reste (' Reliktenform J de la faune propre de la Mer Noire, et non une espèce immigrée après la réunion de cette mer à la Mer Egée. Phocœna manque, d'ailleurs, dans l'Adriatique et dans toute la Méditerranée (0. Abel. Eine Stammtijpe der Del/>liiniden, etc. — Jahrbuch der K. K, Geol. Reichs-Anstalt, Wien, 55. Ed., 1905, p. 375). (^) Du Boldérien d'Anvers. — Voir plus loin. (*J 0. Abel. Untersucliiingen iiber die fossilen Platanistiden des Wiener Beclcens. Denkschr d. kais. Akad. Wiss., Vienne, 1899, p. 850. (B) Ibidem, p. 849, T. I-IV. (") R. Lydekker. Cetacean SkuUsfrom Patagonia, l. c, p. 10-12, PI. V. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 35 pu avoir une organisation analogue à Protocetus, mais qui ont continué à se développer dans un autre sens que Zetiglodon. Si nous groupons ces petites formes, nous obtenons : 1. Microzeuglodon caucasiens, Lydekker. 2. Sqiialodon Gastaldii, Brandt. 3. Neosqualodon Assenzas, Forsyth Major. 1. Microzeuglodon caucasicus, Lydekker {'). — Les restes qu'on connaît de cette forme consistent en un fragment de mâchoire inférieure, un humérus gauche et un fragment de vertèbre caudale. Ils proviennent d'un dépôt tertiaire, incertain quant à l'âge, du Caucase; Lydekker le considère plutôt comme Miocène que comme Éocène (^) [l, c, p. 559). E. von Stromer a établi pour ces restes le nouveau genre Microzeuglodon {"). Que ce type d'Odontocète est très primitif est prouvé par la forme de l'humérus, dont les tubérosités proximales et la crête deltoïde sont bien développées, de même, ou d'une manière analogue, à ce qu'on voit dans le genre Zeiiglodon. Faisons remarquer, en outre, que les dents sont, ici, séparées entre elles par des intervalles relativement larges. 2. Microsqualodon Gastaldii, Brandt (*). — J. F. Brandt obtint du professeur Gastaldi les restes d'un très petit Squalodontide provenant du Miocène moyen d'Acqui. Les parties conservées de la mâchoire inférieure, ainsi que les dents détachées, méritent une attention particulière. Dans l'une des mâchoires inférieures se trouve une dent fortement crénelée au bord antérieur et au bord postérieur, du type du genre Zetiglodon ; la forme de la couronne est, vue de côté, large et triangulaire ; les crénelures, devant et derrière, profondes. Outre cette dent, il y a encore six dents isolées. On peut y distinguer : 1. — Une dent triangulaire, comprimée latéralement ayant, devant, une dentelure basilaire et, derrière, deux dentelures (/. c, Tabl. XXXII, Fig. 9). 2. — Des dents plus pointues, à une seule racine, dentelées seulement le long du bord postérieur (et non pas, comme le dit Brandt, le long du bord antérieur) (Z. c, Tabl. XXXII, Fig. 7-8). 3. — Des dents coniques, en partie avec des plis accessoires, en partie entièrement lisses [l. c, Tabl. XXXII, Fig. 4). C) R. Lydekker. P. Z. S., London, 1892, p. 559. (2) Ibidem, p. 564. — Lydekker ne Jit p.is où on a trouvé ces restes, mais il ajoute (note du bas de la page 561), que H. Sjôgren considère ces couches comme éocènes (Comparer Hjalmar Sjogren. Meddelanden fran Upsnia Universitets Mineralogisk-Geologiska Institution, Stockholm, 1891, XIII, Fascicule 2-3, p. 4; Sumgait-serien = Eocène). (■■') E. VON Stromer. Zeuglodoiireste ans deni oberen Mitteleociin des Fojûm. Beitr. z. Palaeont. und Geol. Oesterr- Ung.u. d. Orients, XV, Vienne, 1903. (*) J.-F. Brandt. Unlersiichimrjeii ilber die fossilen und stibfossilen Cetaceen Eiiropas. Mém. Acad. Saint-Pétersbourg, VU" série,!. XX. 1873, p. 326-329, Tabl. XXXU, Fig. 1-28. 36 O. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU Cette dentition est très ditîérente de celle du genre Squalodon, et je désigne ce type, génériquement distinct de Squalodon, sous le nom de Microsqualodon, nov. gen. [G. Dal Piaz m'écrit de Padoue : " Ho avuto dal Prof. Parona di Torino il materiale di Squalodon Gastaldii e credo purtroppo che Neosqualodon e Microsqualodon siano sinonimi. Forse si tratta anche délia stessa speeie. Le figure date dal Brandt sono erronée. « J'ai donc été induit en erreur par les figures de Brandt et il faut supprimer le genre Microsqualodon (Note ajoutée pendant l'impression)]. 3. Neosqualodon Assenzae, Forsyth Major ('). — Sous ce nom, G. dal Piaz a décrit, récemment, un petit Squalodontide du Miocène moyen de Scicli, près de Modica, en Sicile. De la description très précise, accompagnée d'excellentes figures, on peut déduire que, dans la mâchoire inférieure, il y avait dix (peut-être onze) molaires à deux racines; de même, la mâchoire supérieure était pourvue de molaires à deux racines, mais dont sept seulement ont été conservées. Les plus postérieures de ces dents ont une couronne large, triangulaire, comprimée latéralement, qui est fortement crénelée devant et derrière. Les dents postérieures ont trois dentelures sur le bord postérieur et deux sur le bord antérieur, de sorte que la dent a six dentelures en comptant le cône principal. Mais les dents antérieures (à partir de la sixième dent, en comptant d'arrière en avant) n'ont plus que deux dentelures au bord postérieur et une dentelure basilaire au bord antérieur, de telle sorte que ces dents, en comptant le cône principal du milieu, n'ont plus que quatre dentelures. Les dents antérieures sont donc plus simples que les postérieures. Les dents sont très serrées les unes contre les autres, plus serrées dans la mâchoire inférieure que dans la mâchoire supérieure. Quelles sont, maintenant, les relations de ces trois types avec les Archéocètes et les autres Odontocètes? Microzeuglodon caucasiens, Lyd. peut très bien être considéré comme le point de départ des Squalodontides plus récents. Ces derniers ont eu, sans aucun doute, des précur- seurs avec une dentition analogue à celle de Zeuglodon et doivent dériver, comme les Archéocètes, des Créodontes. Les molaires de Microzeuglodon sont richement et profondément dentelées ; on voit, au bord postérieur de l'une des dents, cinq dentelures, et quatre au bord antérieur (^). Ceci concorde bien avec le nombre des dentelures des molaires de certains Squalodontides. Mais, chez Microsqualodon Gastaldii, Brandt, les dentelures sont, par contre, forte- ment réduites. Il n'y a qu'aux dernières molaires qu'on peut voir plusieurs dentelures; pourtant Brandt n'indique pas leur nombre et les figures ne permettent pas une interpré- tation précise. (1) G. DAL Piaz. Neosqualodon, etc., l. c, 1904. (2) R. Lydekker. p. Z. s., 1892, PI. XXXVI, Fig. 1. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 37 Neosqualodon Assenzm, Forsyth Major, laisse, en tout cas, l'impression d'une forme beaucoup plus primitive, pour la structure dentaire, que Microsqualodon Gastaldu. Sa place moins élevée dans le système phylogénique est indiquée aussi par le grand nombre de molaires à deux racines; également un caractère primitif, comme nous l'avons vu plus haut. Pour la taille, on peut très bien placer l'un à côté de l'autre les genres Microsqualodon et Microzeuglodon, et ils sont susceptibles de former un groupe, qui représenterait les précurseurs du genre Squalodon. Mais Microsqualodon, par contre, ne peut, à cause de la forte réduction de sa dentition, être mis en relation génétique directe avec Squalodon. Si nous considérons que, dans le Miocène de Belluno, se trouve un Odontocète que P. Longhi a décrit sous le nom de Champsodelphis Ombonii (*) et que j'ai réuni au genre Acrodelphis (^), un Odontocète, qui trahit par les bourrelets accessoires des couronnes de ses dents qu'il descend d'un Squalo- dontide, et à côté duquel on doit placer Delphinodon mento, Cope (^), et Delphinodon Wymani (*), Leidy, puis les petits Acrodelphides du Miocène belge et du Sud de l'Allemagne (^), — nous ne nous tromperons pas en considérant Microsqualodon Gastaldii comme un terme de passage entre ces types et les Squalodontides primitifs, représentés par Neosqualodon. Si nous comparons les dimensions de quelques dents : DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES : Microzeuglodon caucasiens, Lyd. . Neosqualodon Assenzse, F. Major. Microsqualodon Gastaldii, Brdt. . Delphinodon Wymani, Leidy. Longueur Hauteur de la base dentaire. de la couronne. 15 13 n 14 lin 8 on 6 ion (') p. Longhi. Sopra di reste di un cranio di Champsodelphis fossile scopeito nella molassa miocenica delBelbcnese. Atti d. Soc. Veneto-Trentina di Sci. Nat. res. in Padova, série II, Vol. Kl, fasc, II, 1893, p. 1-52, Tav. Mil. (-) 0. Abel. Vntersuchungen iiher die fossileii Platanistiden des Wiener Beckens, etc., ?. c , p. 852. (3) E-D. Cope. Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, 1867, p. 131-132, 138-156. — J. Leidy. Synopsis of Extinct Mammalia of North America, Journ. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, 1869, p 421, PI. XXX, Fig. 7-9. (*) 3. Leidy. Ibidem, p. 429, PI. XXX, Fig. 10-12. (^) J. Probst. Uber diefossilen Reste von Zahnwalen (Cetodonten) ans der Molasse von Baltringen Ok. Laupheim, WûRTTEMBERG. Jahreshefte, 42, Stuttgart, 1886, p. 124-127, Tabl. III, Fig. 18-23. (^) Mesurée d'après la figure de la planche de Lydekker. C) G. DAL PiAz, l. c, p. 10 (cinquième dent de la mâchoire inférieure prise comme moyenne). (8) Mesurée d'après la figure de J.-F. Brandt, l. c, PI. XXXII, Fig. 8. C) D'après la figure de J. Leidy, l. c, PI. XXX, Fig. S. 38 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU Nous voyons que les genres cités se placent tout naturellement en une série génétique. Chez Microsqualodon commence l'allongement de la couronne et le rétrécissement de la base dentaire, caractères qui s'accentuent encore davantage chez Delphinodon et chez Acrodelphis. Nous arrivons donc aux résultats suivants : 1. Le genre Squalodon ne descend pas de Zeuglodon. 2. On doit cherclie^' Je lyrécurseur des Squalodontides dans les petits Archéocèles, probablement dans Microzeuglodon. 3. Le Squalodontide le plus primitif connu jusqu'à présent est Neosqualodon. 4. Microsqualodon représente un rameau latéral des Squalodontides, qui forme la transition entre les genres Acrodelphis et Delphinodon (qui sont peut-être identiques). 5. Les Squalodontides compromeid des types très hétérogènes, qui doivent être séparés nettement les uns des autres. 6. Chez les Squalodontides plus récents, la division des racines en deux parties rétrograde en général, et la dentition hétérodoide passe leiUement à une dentition homodonte. BOLDERIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 39 II. PHYSETERID.E. Les phases du développement de la dentition sont : 1. — Point de départ : Squalodon. I I Accroissement de la taille : 2. — Raccourcissement de la couronne, transformation des dents comprimées laté- ralement en dents coniques avec réduction simultanée des bords crénelés de Squalodon en carènes tranchantes, fusion des deux racines en une seule, renflement de la partie moyenne de la racine par l'épaississement de la couche de cément, début de l'Hypsodontie, dévelop- pement d'un cône (d'ostéodentine), multiplication des dents dans les mâchoires supérieure et inférieure : Scalâicetus palagonicus. Conservation de la taille : 3. — Perte de la couclie d'émail de la couronne : Physeterida Ditbusi. Accroissement de la taille : 3. — Conservation de la couche d'émail de la couronne, réduction plus forte des carènes de Squalodon, augmentation de l'hjpsodontie : Scaldicetus Carettl. 4. — Perte de la dentition dans le pré- maxillaire et le susmaxillaire avec l'âge : Frophyseter Dolloi. 5. — Perte complète de la dentition dans le prémaxillaire et le susmaxillaire : Placozifhius DahoisL \ Diminution de la taille : 6. — Réduction du nombre des dents de la mandibule : Kogia hreviceps. Augmentation continue de la taille : 4. — Perte de la dentition dans le pré- maxillaire et le susmaxillaire ; mandibule richement dentée; pas de couche d'émail à la couronne; fortement hjpsodonte : Fhyseter macrocephalus. G. — 1CI05. 40 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU III. — ZIPHIID/E. La dentition de la mâchoire inférieure montre les phases suivantes de développe- ment (') : 1. — Point de départ : Sijualodoiifidie. \ 2. — Augmentation du nombre des dents ; transformation de la dentition liétérodonte avec molaires et prémolaires biradiculées en ime dentition homodonte avec dents coniques et uniradiculées ; accroissement de taille de certaines dents ; longue symphyse mandi- hulaire : PaJœoziph iiis ScaMoisis. Deux paires de dents : 3. — Réduction des nombreuses petites dents; augmentation de taille de deux paires de dents, dont la première est la plus grande ; symphyse mandibulaire raccourcie : Anoplonassa forclpcda. 4. _ Perte des petites dents ; l'augmen- tation de taille des deux paires de dents continue, la première fortement agrandie ; symphyse mandibulaire plus raccourcie : Mioziphius behjlcus. 5. — Seulement deux paires de dents, dont la première est plus grande ; symphyse mandibulaire très courte : Berardiiis Arnuxii. Une paire de dents (*) : 3. — Réduction des nombreuses petites dents, qui sont cachées dans les gencives des mâchoires supérieure et inférieure; accroissement de taille d'une seule paire de dents, dans la partie antérieure de la mâchoire inférieure, mais, selon les genres, à différents endroits; symphyse mandibu- laire plus ou moins raccourcie : Hyperoodon, Ziphius, Mesoplodon. [Augmentation considérable delà taille chez Hyperoodon.] (*J Observé, très rarement, deux paires de dents chez Hyperoodon. (') Le genre de Ziphiide Cetorhijnchus montra de quelle façon s'est faite la réduction de la dentition, mais il ne peut provisoirement être mis en relation génétique avec les types cités ici, parce qu'on ne possède que de mauvais fragments de mâchoire inférieure, dont l'extrémité antérieure manque (voir plus loin). BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 41 IV. — EURHINODELPHID^. Odontocètes polyodontes homodontes, qui sont très probablement de proches parents des Ziphiides, mais représentent un rameau latéral. Prémaxillaire édenté, susmaxillaire et mandibule garnis de dents. Dans le susmaxillaire, environ quarante alvéoles, qui servaient à des dents uniradiculées ; ces dents tombaient facilement pendant la fossilisation et on ne connaît que deux dents en place. Couronne avec une couche d'émail lisse ; il existe des traces d'une carène antérieure et d'une carène postérieure. V. — ACRODELPHID.E. Point de départ : Microsqnalodon. Je place aussi dans cette famille, outre une série de genres qui étaient intercalés autrefois dans les Platanistides, les deux genres Béluga et Monodon. 1. Premier type de Dentition : Acrodelp/iis. — D'après les recherches de P. Longhi (^), cet Odontocète aurait un grand nombre de dents; peut-êti'e autant que Pontoporia. Les dents montrent nettement qu'elles ont traversé une phase que nous avons appris à connaître chez Microsqualodon Gastaldii. Les bords crénelés réguliers de la molaire de Squalodon sont atrophiés, déplacés, ou bien réduits à une ligne finement dentelée (Longhi, /. c, Tav. IH, Fig. 5a), ou encore limités à quelques dentelures basilaires isolées [ibid,, Fig. 1) ; les mêmes caractères que chez le Champsodelphis Omhonii, provenant de la molasse de Belluno et qu'a décrit Longhi, se retrouvent sur les dents de Champsodelphis denticidatus et Ch. cristatiis, provenant de la molasse de Baltringen et qu'a décrites Prohst {Wurttemhergische Jahresheffe, 42, PI. III, Fig. 18-23). Le Schizodelphis (squalodontoides) Capellinii, décrit par Longhi, est probablement identique avec Cyriodelphis sidcatus, Gervais. Nous rencontrons le même type que chez Acrodelphis Omhonii dans quelques dents isolées provenant du Boldérien d'Anvers, ainsi que dans le genre Delphinodon, Leidy. Il y a lieu de distinguer deux espèces différentes de ce genre, qui n'est, malheureuse- ment, qu'imparfaitement connu : Delphinodon mento, Cope, et Delphinodon Liedyi, Hay. 2. Deuxième type de Dentition : Delphinodon. — Dans l'une des espèces provenant du Miocène de Charles County, Maryland, Delphinodon mento, Cope, on peut encore constater des traces distinctes d'une bifidité primitive de la racine, les bords crénelés sont fortement déplacés et réduits à quelques crénelures et plis émaillés, placés ordinairement près de la base. La seconde espèce permet également de reconnaître des C) P. Longhi. Sopra i reU! di un craiiio di Champsodelphis fossile scoperlo nellit iiiolassa miocenica del Bellunese. Attidella Societa YenetoTrentina, série II, Vol. III, Fasc. II, Padova, 1S98. 42 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU traces d'une bifidité primitive de la racine, du moins d'après la figure de Leidy {l. c, PI. XXX, Fig. 12) la taille des dents ; du Delphinodon Leidy i, du Miocène de Charles County, est considérablement plus faible que celle des dents de Delphinodon mento et correspond bien aux dents di'Acrodelphis des dépôts miocènes européens. En général les dents de Delphinodon et ôiAcrodelphis ne sont pas sensiblement différentes, si nous ne tenons pas compte des traces de la bifidité de la racine ; mais ce caractère ne suffit, sans doute, pas pour la création de deux genres distincts, puisqu'on peut observer également, chez Scaldicetus, par exemple, des cas isolés de racines bifides. 3. Troisième type de la Dentition : Cyrtodelphis. — D'après les recherches de G. dal Piaz, Cyrtodelphis inontre une hétérodontie typique. Toutes les dents sont uni- radiculées. Les dents de la partie postérieure des mâchoires sont petites, ont une couronne massive, recourbée en arrière et qui est renflée à la base, tandis que les antérieures sont comprimées latéralement, ont des bords tranchants antérieur et postérieur et rappellent les dents antérieures de Squalodon. L'hétérodontie est évidemment une preuve pour la descendance des Squalodontides et n'est pas une « Pseudohétérodontie ». 4. Quatrième type de la Dentition : Inia. — Toutes les dents sont uniradiculées ; les dents postérieures des mâchoires supérieure et inférieure sont très différentes des dents antérieures : dents postérieures avec bourrelet basilaire interne, racine pointue ; dents antérieures sans bourrelet basilaire, racine élargie (comme dans les dents antérieures de Saurodelphis aryentinus, Burm.). Émail sur toutes les dents, plissé longitudinalement, sur les dents postérieures plus fort que sur les antérieures. Inia doit être également désigné comme hétérodonte, et non comme homodonte, ainsi qu'on l'a fait jusqu'ici. 5. Cinquième type de Dentition : Pontoporia. — Polyodonte homodonte. Pas de trace d'hétérodontie. Racine simple, plate, plus large que la couronne, épaissie en bourrelet sous la couronne. 6. Sixième type de Dentition : Béluga. — Oligodonte homodonte. 7. Septième type de Dentition ; Monodon. — Oligodonte pseudohétérodonte. VI. — SAURODELPHID^. Ne comprend que le genre Saurodelphis, polyodonte hétérodonte (pseudohomodonte). Saurodelphis argentinns, Burm., du Paranien, est un type tout à fait aberrant d'Odontocète, qui descend évidemment d'ancêtres hétérodontes avec dents pluriradiculées ; il n'est pas encore possible de le rattacher à aucun groupe d'Odontocètes. Remarquable par les dents en voie de division, ce qui prouve que la polyodontie des Odontocètes ne s'est pas produite toujours d'après le schéma des Squalodontides-Physélérides. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS -13 VII. - PLATANISTID.E. Ne comprend que le genre Platanista. Type polyodonte hétérodonte ; dents rudimentaires dans la partie postérieure du susnaaxillaire, les antérieures forment avec les dents correspondant de la mâchoire inférieure un grand râteau. On ne sait actuellement à quel groupe d'Odontocètes Platanista se rattache. VIII. — DELPHINID.E. Dans les Delphinides, il faut distinguer trois groupes qui sont représentés par les types suivants : 1. P/tocsena; — 2. Delpinnns; — 3. Grampus. 1. Premier type de Dentition : P/wcasm. — Dans le prémaxillaire, 1 à 3 incisives; nombre de dents du susmaxillaire variable, ordinairement 20 à 24. Les dents antérieures seules sont pointues, coniques, les postérieures généralement avec couronne arrondie, comprimée latéralement, tranchante, parfois divisée en deux ou trois lobes. Hypsodonte. Polyodonte hétérodonte. La forme des dents de Phocsena ne peut pas plus être dérivée du type Archéocète que de celle des Squalodontides. 2. Deuxième type de Dentition : Delphinus. — Polyodonte homodonte typique. Racines fermées. Couronne pointue, conique. 3. Troisième type de Dentition : Grampus. — Oligodonte homodonte. Dents du prémaxillaire et du susmaxillaire perdues. Dents mandibulaires limitées à la région antérieure de la mâchoire inférieure. Descend, sans doute, de Types polyodontes homo- dontes comme Delphinus, etc. Représente le plus haut degré de la réduction dentaire chez les Delphinides. 2. - LA SYMPHYSE DE LA MACHOIRE INFERIEURE 1, — De la longue symphyse et de la courte quelle est la primitive chez les Odontocètes ? 2. — On doit distinguer : 1, Des familles chez lesquelles tous les types sont à longue symphyse. 2. Des familles où se rencontrent des types à longue symphyse et des types à courte symphyse. 44 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU 3. — Les familles, ou groupes, qui comprennent exclusivement des genres à longue symphyse sont : I. Tous les Archéocètes. II. Parmi les Odontocètes : 1. Squalodontides. £. Eurhinodelphides. 3. Saurodelphides. 4. Platanistides. Il faut, cependant, tenir compte, ici, que, à l'exception de la première famille, toutes les autres ne sont connues que par un seul type (la mâchoire inférieure de Priscodelphimis, qui appartient aux Eurhinodelphides, est inconnue). 4. — Des familles qui renferment des types à longue et à courte symphyse : 1. Physétérides. 2. Ziphiides. 3. Acrodelphides. 4. Delphinides. Toutes ces familles compi'ennent, par opposition à celles nommées précédemment, un grand nombre de genres. Nous allons donc nous en occuper d'abord. 5. — I. Physétérides. 1. Les Physétérides descendent de Squalodon, donc d'un genre à longue symphyse. La longue symphyse" est donc primitive dans ce groupe. 2. La courte symphyse, qui se rencontre dans quelques genres (par exemple Kogia), est donc secondaire. II. Ziphiides. 1. Les Ziphiides descendent de Squalodontides à longue symphyse, donc la longue symphyse est primitive dans cette famille. 2. Chez quelques genres, notamment chez tous les genres de la fin du Tertiaire et chez les genres actuels, la symphyse est courte ; par conséquent, la courte symphyse est secondaire. 3. Dans le genre fossile Mioziphius, comme chez les genres actuels Z/phius, Berardius et Mesoplodoii, on voit la symphyse ouverte à l'extrémité postérieure, ce qui est un signe que le raccourcissement de la symphyse est en progrès chez les types récents. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 45 III. Acrodelphides. 1. Les Acrodelphides descendent de types ressemblant à Microsqualodon ; par conséquent, la longue symphyse des Acrodelphides est primitive. 2. Par conséquent, aussi, la courte symphyse des Beluginés (Béluga et Monodon) est de nature secondaire. IV. Delphinides. 1. Les Delphinides les plus primitifs (sous-famille des Phocmiinm) ont une très courte symphyse. 2. Les Delphinides plus spécialisés (sous-famille des Delphinineé) ont, soit une courte symphyse, soit une longue symphyse [Sotalia). 3. Les Delphinides les plus spécialisés ont la symphyse courte (sous-famille des OrcinB). 4. Il résulte de cette prédominance de formes à symphyse courte, et de l'existence d'une courte symphyse dans les genres les plus primitifs, que, chez les Delphinides, la symphyse courte forme le point de départ, et que les formes à symphyse longue, comme Sotalia, doivent être dérivées de formes à symphyse courte. 6. — Nous devons donc distinguer deux groupes : I. Symphyse primaire longue, symphyse secondaire courte : Physeteridee, Ziphiidse, Acrodelphidm. II. Symphyse primaire courte, symphyse secondaire longue : Delphhiida:. 7. — De ceci, — comme de ditFérents caractères qui seront mentionnés plus loin, — il résulte que les Delphinides représentent un groupe indépendant d'Odontocètes, qui n'est pas proche parent des familles ayant leur souche dans les Squalodontides, mais qui remonte à un autre groupe de Mammifères terrestres (probablement aussi des Créodontes, mais de très petits animaux) ; les Odontocètes sont, par conséquent, diphijlétiques. IV SYNOPSIS ODONTOCÈTES DU BOLDÉRIEN D'ANVERS I. - SQUALODONTID.^ Rostre et symphyse de la mâchoire inférieure très-longs. — Prémaxillaire, susmaxil- laire et mandibule dentés. — Formule dentaire : -rr I, -rC, — ^ — P, -n — -r- M. — Chez les types primitifs, les dernières dents triradiculées ou biradiculées ; nombre des dents biradiculées variant de 10 {Neosqualodon) à 5 {Prosqualodon). Les types anciens avec couronnes des molaires postérieures profondément crénelées, latéralement comprimées ; chez les types plus récents, les crénelures deviennent plus petites et disparaissent souvent tout à fait, à l'exception de quelques dentelures basilaires. — Le bord postérieur de la dent est toujours plus fortement et plus profondément crénelé que le bord antérieur. — Email rugueux, plissé longitudinalement, avec lignes longitudinales fréquemment plus fortes sur les faces latérales. — Couronne des incisives très longue, très pointue. — Dents antérieures faisant fortement saillie en avant et vers le dehors des mâchoires, s'enche- vêtrant avec les antagonistes. — Les 3 ou 4 dernières dents chevauchent souvent les unes au-dessus des autres et ont une tendance à être refoulées en arrière hors de la mâchoire. — Prémolaii'es .s'enfonçant profondément dans des excavations placées en face d'elles. Crâne plat, arrondi; nasaux réduits; grands trous olfactifs. Vertèbres cervicales libres ; atlas semblable à celui de Physeter; colonne vertébrale connue très imparfaitement. Gisement principal dans le Miocène ; un petit Squalodontide, décrit par H. von Meyer (*), existe déjà dans l'Oligocène supérieur de Bûnde en Hanovre. (') Phoca ambigua, Munster, Neues Jahrb. r. Min., 1835, p. 447 (H. von Meyer, Phoca amhigua, Munster, aus dem Osnabriicker Tertiarmergel. Beitrage zur Petrefaktenkunde, herausgeg. von Georg Graf z. Munster, III. Heft. Bayreuth, ICIn .^ 1 PI \J\\\ T oi7 rtvîiTÎnnïiv aa 4rr»ii\'ont on Miiefip Hp MnnîpVl 1840, p. 1, PI. VII). Les originaux se trouvent au Musée de Munich. O. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 47 I. — SQUALODON, Grateloup, 1840. 1. — Squalodon Antwerpiensis, Van Ben., 1865. Type : Originaux de P. J. Van Beneden, au Musée de Bruxelles. 1. - SYNONYMIE. 1. Squalodon Grateloupii. — W. C. H. Staring. De Bodem van Nederland, II, Part. 2, Haarlem, 1857, p. 21G, PI. III, Fig. 3-4 (non Fig. 1-2). 2. Squalodon Antwerpiensis. — P. J. Van Beneden. Un mammifère nouveau du Crag d'Anvers. Bull. Acad. Belgique, XXX° année, 2" série, T. XII, 1861, p. 22; Mémoires AcAD. Belgique, XXXV, 1865; ibid., XXXVII, 1869. 3. Squalodon? Antwerpiensis. — J. F. Brandt. Untersuchungen ilber die fossilen und subfossilen Cetaceen Europas. Mém. Acad. Saint-Pétersbourg, VIP série, T. XX, 1873, p. 321. — Erganzungen zu den fossilen Cetaceen Europas, etc., ibid., T. XXI, 1874, p. 33. 4. Squalodon Anticerpiensis. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 437-438, PI. XXVIII, Fig. 20-21 (cité dans rexplication des planches sous le nom de « Phocodon d'Anvers "). 2. — CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. Connus : Mâchoire supérieure, pi'émaxillaire et mandibule avec dents noml^reuses. Grands intervalles entre les dents; dents postérieures [M 3, M 2, Ml, et la dernière P (P 8)J, fort réduites, non imbriquées. Les 7 dernières dents sont biradiculées, les 5 premières uniradiculées (dans le susmaxillairc et dans le prémaxillaire comme dans la mandibule). Crénelures au bord antérieur des prémolaires antérieures fort réduites, transformées en une carène dentelée; existent encore dans la région basilaire du bord antérieur sur les prémolaires postérieures et sur les molaires; dentelures, toujours plus développées au bord postérieur, mais aussi fort réduites et petites ; il existe tout au plus 6 dentelures au bord postérieur. Rostre et mandibule très vigoureux, fort arrondis. 3. 1. 8. 3 Formule dentaire : 3. 1. 8. 3 3. - EXEMPLAIRES DU MUSÉE DE BRUXELLES. I. — Original de P. J. Van Beneden, Mém. Acad. Bekj., XXXV, 1865, PI. I. Rostre fort fracturé, pyritisé, et, par suite de cela déjà, en très mauvais état. Comprend une grande partie du susmaxillairc droit et l'extrémité antérieure du prémaxil- laire du même côté, un petit fragment du prémaxilJaire gauche avec une petite partie du susmaxillaire gauche. 7. — 1905. 48 O. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU Dans le prémaxillaire droit: racine de II; 12 et 13 avec couronne conservée; — dans le prémaxillaire gauche : petit fragment de racine de II ; alvéoles de 12 et 13. Dans le susmaxillaire droit : C avec couronne conservée ; alvéoles vides pour PI — P4; — dans le susmaxillaire gauche : fragment de la racine C; alvéoles pour PI et P2. 2. — Original de P. J. Van Beneden, Mém. Acad. Dehj., XXXV, 18G5, PI. I. Extrémité antérieure du prémaxillaire droit. Sans aucun doute, identique avec le reste décrit par Van Beneden, /. c, p. 22, comme mâchoire inférieure et figuré PI. I (extrémité antérieure de la mâchoire inférieure d'après Van Beneden). Alvéoles de I l-I 3. On peut suivre nettement la suture prémaxillo-susmaxiUaire. Le dessin de Van Beneden n'est pas exact, parce qu'il est retourné et que la reconstitution est fautive. 3. _ Original de P. J. Van Beneden, Mém. Acad. Belg., XXXV, 1865, PI. I. Partie postérieure du susmaxillaire droit d'un troisième individu, que Van Beneden réunit avec l'exemplaire 1, /. c, PI. I. Ce fragment contient : la couronne fortement usée de P8, les racines M 1 et les alvéoles pour M 2 et M 3, qui étaient sans aucun doute très petites. Ml — M3 sont complétées par Van Beneden dans son Mémoire, PI. I. La faille profondeur de Vahéole 'pour Mo paraît indiquer que M3, très réduite, est tombée prématurément et quelle était, en tout cas, rudimentaire. La couronne de P8 est dentelée devant et derrière, derrière plus que devant; devant, il n'y a qu'une rangée semblable à un chapelet de perles, dans laquelle on peut compter C petites dentelures très rapprochées (le nombre primitif des dentelures était probablement double). Une molaire isolée du susmaxillaire droit (N" 3898) fait probablement partie du même exemplaire. Elle a été figurée par Van Beneden (/. c, p. 32, Fig. du texte) comme deuxième molaire (= P6); sur la planche, elle paraît être identique à la troisième molaire (= P7). Cette dent est probablement P7. 4. — Original de P. J. Van Beneden, Mém. Acad. Belg., XXV, 1865, p. 35. « Trois dents en place. " Susmaxillaire droit. 5. _ Original de P. J. Van Beneden, Mém. Acad. Belg., XXXV, 1865, p. 23. Branche mandibulaire gauche avec 3 alvéoles de dents biradiculées ; entre les alvéoles, de profondes cavités pour recevoir les dents de la mâchoire supérieure. Ce fragment appartient, en partie, à la région de la symphyse et, en partie, au rameau libre. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 49 6. — Original de P. J. Van Beneden, Mém. Acad. Belg., XXXV, 1865, PI. 1, p. 22. Décrit par Van Beneden comme mâchoire inférieure (partie postérieure), mais, sans aucun doute, susmaxillaire droit et gauche. Le susmaxillaire gauche (pour Van Beneden, branche droite de la mandibule), porte 2 alvéoles pour des dents biradiculées, la droite en porte 5. Ces alvéoles correspondent à : 1. Dans le susmaxillaire gauche : P5 — P6 — P7 — P8 — Ml — M 2 (exem- plaire 6). 2. Dans le rameau gauche de la mandibule : P6 — P7 — PS (exemplaire 5), si nous faisons correspondre l'un à l'autre ces deux exemplaires. Il est probable, d'ailleurs, que ces pièces appartiennent au même individu. Les alvéoles du susmaxillaire droit de l'exemplaire G correspondent à P5 — P6 — P7— PS — Ml. 7. — Original de P. J. Van Beneden, Mém. Acad. Belg.. XXXVII, 1869. Extrémité antérieure de la mâchoire inférieure. 1. Sont conservés dans la moitié droite : Extrémité inférieure de la racine de II ; Par dessus, fragment de la racine de 12; Latéralement à 12, la racine de 13 ; Derrière 13, la racine de la G ; PI — P4 uniradiculées; P5 biradiculée; racine postérieure avec l'extrémité faiblement fourchue. 2. Sont conservées dans la moitié gauche : Alvéole pour 1 1 ; Racine de 12; Par dessus, racine de 13; Derrière 13, alvéole vide; une dent isolée que Van Beneden a déjà rapportée à cette alvéole est G; PI, racine intacte, couronne brisée à la moitié de sa hauteur (considérée par Van Beneden comme G); P2et P3, racines; Alvéole pour P4. 50 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU 8. — Plusieurs fragments de mâclioires. 9. — Prémolaire du susmaxillaire gauche, très bien conservée. 10. — Plusieurs dents détachées, désignées par le chiffre " 8 " ; ce sont : 11 inférieure gauche, 12 supérieure gauche, P 1 (?) supérieure droite, P3 supérieure gauche (on peut y observer un cône d'ostéodentine épais et compact comme chez Physétérides), P4 supérieure gauche. 11. — Plusieurs dents appartenant au même (?) individu. C inférieure droite, P 1 inférieure droite, P3 inférieure droite, Fragment de la couronne d'une prémolaire antérieure. 12. — P5 ou P6 inférieure droite. Forme remarquable de la racine : racine large, plate, recourbée en arrière à l'extré- mité, se terminant en une seule pointe ; au-dessus de l'extrémité à une seule pointe, de petites crénelures; dans la racine, existe, à 16 millimètres de l'extrémité, une ouverture large de 2 millimètres et longue de 3 millimètres entre les racines primitivement séparées. Au-dessus de cette ouverture, la racine est bifide. C'est la preuve que les prémolaires de Squalodon étaient autrefois biradiculées et que les racines sont soudées secondairement. 13. — Trouvé à Berchem, près Anvers, 1861-1863. P5, supérieure gauche? Racine formée nettement de deux racines soudées, pointe cassée, mais probablement simple. 4. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. ^ Boldérien d'Anvers; Miocène des environs d'Eibergen, Hollande. BOLDÉRTEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 51 IL - PHYSETERID.^ Chez les types anciens, prémaxillaire, susmaxillaire et mandibule dentés; chez les types plus récents, la dentition fonctionnelle est limitée à la mandibule. Dans le prémaxil- laire, il n'existe jamais plus de trois incisives; nombre total des dents chez le type le plus ancien : -^ (Scaldicetus patagonictis, Lyd.); chez Physefer, ,^^ _ ,,^ ; chez Kogia, ,^_ .. • Chez les types les plus anciens, la couronne est encore revêtue d'émail, conique, émail rugueux devant et derrière avec une crête rudimentaire de Sqiialodon; chez les types plus récents, la couche d'émail a disparu. — Racine toujours simple; par ci, par là, on peut observer les traces de la division primitive en deux parties {Scaldicetus grandis, du Bus), — Dents se rejetant vers l'extérieur, en dehors des mâchoires. — Chez les types les plus récents, racines plus petites que les alvéoles. — Dentition polyodonte homodonte. Crâne en forme de cuve (scaphidiomorphe) ('), os de la face formant vers le haut un large bourrelet semi-circulaire limitant la cuve, qui contient le spermaceti. Les narines osseuses sont fortement rejetées vers la gauche; os nasaux, plats, très irréguliers, fort asymétriques. — Trous olfactifs, présents. — Orbites, relativement petites. — Os lacry- maux, grands, ordinairement isolés. « Pterygoid bones thick, produced backwards, meeting in the middie Une, and not involuted to form the outer M-all of the postpalatine air-sinus. " [Flower). Symphyse de la mandibule habituellement longue ; raccourcie seulement chez les types les plus récents (par exemple : Kogia). Atlas libre, les autres vertèbres cervicales toutes soudées, sauf parfois la dernière; chez Kogia seulement, toutes les vertèbres cervicales sont ankylosées. De dix à onze vertèbres thoraciques, les neuf premières portent des côtes bicipitales. A la dixième vertèbre thoracique, la tête de la côte se soude avec la parapophyse, la diapophyse devient rudimentaire, la côte s'articule par le tubercule au cou de la côte. Bassin présent, plus primitif que chez tous les autres Odontocètes, mais il n'est plus relié à la colonne vertébrale. Extrémité antérieure, relativement petite; omoplate étroite, triangulaire ; acromion et coracoïde fort développés. Humérus, avec forte crête deltoïde. Bord radial de la nageoire, droit. Nageoire dorsale, petite. A partir du Miocène. (') OKaçibiov = cuve. 52 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU I. — SCALDICETUS, du Bus, 1867. * 1. — SYNONYMIE. 1. Baleenodoii. — R. Owen. History of BrifisJ/ Fossil Mammah and Birds. London, 184G, p. 536. 2. Hopïocetus. — P. Gervais. Zoologie et Pidéont. franc., 1" éd., p. 26; 2° éd., p. 318. 3. Squalodon. — W. G. H. Staring. De Bodem van Nederland, Haarlera, 1857, 11^ partie, p. 218, PI. 111, Fig. 1 et 2 (« hoektanden van Squalodon Grateloupi «). 4. Squalodon p. p. — P. J. Van Beneden. Sur les Ossements 'provenant du Crac/ d'Anvers. Mém. Acad. Belgique, T. XXXV, 1865, Fig. du te.xte p. 28 (^^ dent antérieure de Squalodon «). 5. Squalodon p. p. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéogr. des Cétacés vivants et fossiles, p. 434, PL XXVllI, Fig. 10 (dent antérieure de Squalodon, d'Uzès (Gard). 6. BelemnozipJiius? — R. Lankester. Quart. Journal Geol. Soc. London, XXI, 1865, p. 231, PL XI, Fig. 3-5. 7. Eucetus. — B. du Bus. Sur quelques mammifères du Crag d'Anvers. Bull. Acad. Belg., 36' année, 2'' série, 1867, p. 571-572. 8. Homœocetus. — B. du Bus. Ibid., p. 572-573. 9. Physodon. — P. Gervais (nom pra3occ.). Bull. Soc. Géol. France, 2' série, T. XXIX, Paris. 1872, p. 101. 10. Physodon. — R. Lydekker. Catalogue of tlie fossil Mammalia in tke British Muséum, Part V, Londres, 1887, p. 58-60. 11. Physodon. R. Lydekker. Cetacean Skulls froni Patagonia. Anales del Museo de LA Plata. Paleontologia Argentina II, La Plata, 1893, p. 4-7, PI. II. 12. Eudelphis. — B. du Bus. Mammifères nouveaux du Crag d'Anvers. Bull. Acad. Belg., 4P année, 2" série, T. XXXIV, p. 500. 13. Palseodelphis. — B. du Bus. Ibid., p. 503. 14. Dinoziphius. — P. J. Van Beneden (nom. nud.), dans : E. Van den Broeck, Ann. Soc. Malacol. Belgique, IX, Bruxelles, 1874, p. 146; P. Gervais et P. J. Van Beneden, Ostéographie, p. 344-345. En 1846, Owen décrivait, sous le nom de Balasnodon physaloides, un fragment de racine, provenant du Crag rouge de Felixstowe. Ce fragment appartenait, sans doute, à un Physétéride du même type que du Bus a décrit, plus tard, sous le nom de Scaldicetus Caretti, lequel provenait du Boldérien de Borgerhout, près Anvers. — Le nom d'Owen ne peut être maintenu, parce qu'il était fondé sur un débris insuffisant, donc non accompagné d'une diagnose caractéristique. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPERIEUR) D'ANVERS 53 En 1849, Gervais a décrit une dent de Physétéride, provenant des Faluns de Romans (Drôme), laquelle avait une petite couronne séparée de la racine par un col profond. On peut observer ce caractère sur toutes les dents fort usées de ce groupe de Physétérides. Mais, comme beaucoup d'auteurs se sont servis, après Gervais, de ce caractère pour séparer, comme des genres différents, les dents usées des dents fraîches d'un seul et même type, on doit aussi rejeter ce nom de Gervais, pour cause de diagnose insuffisante. En 1867, du Bus annonçait, à son tour, la magnifique découverte de 45 dents bien conservées d'un Physétéride de Borgerhout, près d'Anvers, sous le nom de Scaldicettis Caretti. Bien que la diagnose donnée par du Bus fût également insuffisante, ces dents appartiennent, du moins, à un animal dont les dents n'étaient pas encore fort usées, et constituent, dès lors, un matériel sur lequel il est possible d'établir une diagnose précise. Le nom de Scaldicettis (Cétacé de l'Escaut), peut ainsi être conservé pour ce type d'Odon- tocète, qui offre le plus grand intérêt. Le genre Eucetus fut créé par du Bus pour des dents fort usées, qui appartiennent sans doute à Scaldicetus Caretti. Le genre Honiœocetus est basé sur un complexe de vertèbres cervicales et sur les dix vertèbres thoraciques qui furent découvertes en 1861, au voisinage du Fort VI d'Anvers, près de Wilryck. Comme ces vertèbres correspondent parfaitement à celles qui furent recueillies avec les restes du crâne et des dents de YEudelphis Mortselensis, elles appartiennent, sans aucun doute, de même que le genre Eudelpliis, au genre Scaldicetus, et on doit supprimer les noms Eudelphis et Homœocetus. Le nom de genre Physodon, que Gervais a établi en 1872, doit être rayé, parce qu'il avait déjà été adopté par Mûller et Henle, en 1841, pour un sous-genre de Carcharides. En 1872, du Bus décrivait encore huit espèces d'un genre de Physétérides qu'il appela Palseodelphis. Mais ces espèces se rattachent si étroitement au genre Scaldicetus, par la structure des dents et les caractères des autres restes du squelette, qu'il est, par exemple, très difficile de séparer les grandes dents de Palœodelphis de celles du Scaldicetus Caretti. 11 n'existe, par conséquent, pas de raisons d'admettre une séparation générique, et on doit supprimer le nom de genre Palêeodelphis. Le genre Physotheriiim [Physotkerium Sotterii, Portis, Mem. Acad. Torino, Sér. II, p. 325, Fig. 91-93) n'appartient pas aux Physétérides, mais aux Squalcdontides, comme le prouvent la base de la couronne et le rétrécissement rapide des racines. 2. — CARACTÈRES DU GENRE. Sont conmis : Crâne (fragmentaire), mandibule (presque complète), des dents des mâchoires supérieure et inférieure, à différents stades d'âge et d'usure [fraîches : Ph^'sodon (Gervais), Pahieodelphis (du Bus), Scaldicetus (du Bus) ; un peu usées : Hoplocetus ; usées davantage : Eucetus (du Bus), Dinoziphius (Van Beneden) ; fragment de la racine : Balise- ,54 0. ABEL. — LES ODONTOCETES DU nodon (Owen)] ; toutes les vertèbres cervicales et thoraciques ; quelques vertèbres lombaires et caudales isolées ; hypapophyses ; épiphyse proximale d'un humérus gauche. 1. Dentition. — Prêmaxillaire, susmaxillaire et mandibule dentés. — Nombre des dents variant, probablement, suivant les différentes espèces et individuellement; ce nombre était, sans doute, le même que dans la mandibule de Physefer ; donc, en moyenne, 19 à 24 dents dans la mandibule, 16 à 19 dans le susmaxillaire, 3 dans le prémaxillaire. Forme des dents : droite, faiblement arquée ou fortement recourbée d'après leur position dans la mâchoire, la variation de taille dans un seul et même individu, sans doute aussi considérable que chez Physeter. — A l'état frais, la couronne porte toujours une couche d^ émail plissé dans le sens longitudinal ; coupe transversale de la couronne, presque circulaire à la base, jamais aussi ovale que chez Squalodon; la base est généralement perpendiculaire à l'axe de la dent, rarement un peu oblique, et jamais aussi oblique que chez Squalodon. — Base de la couronne, soit lisse, soit avec bourrelet basilaire, simple ou multiple, qui varie individuellement, Il existe presque toujours des rudiments distincts des carènes crénelées de Squalodon, sous forme d'une arête aiguë antérieure et piostérieure, qui va parfois {Fig. 4) de la pointe jusqu'à la base de la couronne, mais qui est limitée le plus souvent à sa partie supérieure, et qui, par suite de cela, disparaît à mesure que la dent s'use. — Racine ordinairement simple, mais quelquefois légèrement fourchue à l'extrémité, rappelant ainsi la bilidité primi- tive de la racine (Fig. 3). — Cavité de la pulpe large; l'hypsodontie est plus forte chez les types de grande taille [Scaldicetus Caretti) que chez les petits, dans lesquels la racine se ferme avec l'âge. Les dents de la région moyenne des mâchoires supérieure et inférieure sont dirigées fortement vers le dehors et légèrement en avant; les dents les plus anté- rieures s'inclinent fortement en avant. La dent usée montre, devaid et derrière, une surface d'usure ovale à la surface de la racine, qui doit donc avoir fait saillie considérablement hors de la gencive. — Sur les dents de la mâchoire supérieure, la surface d'usure antérieure est plus rapprochée de la base de la couronne que la surface d'usure postérieure ; sur les dents de la mâchoire infé- rieure, c'est le contraire. — A mesure que la dent s'use, la couronne est séparée de la racine par un rétrécissement en forme de col [Hoplocetus, Gervais, comparer : Ostéogra- phie, PI. XX, Fig. 2G-28); en même temps, la couronne s'use suivant un plan qui est, soit vertical, soit un peu oblique sur l'axe de la dent (voir Ostéographie, PL XX, Fig. 24-25). — Finalement, la couronne, qui est placée sur un étroit socle de dentine, se brise, et la dent ne se compose plus que de la racine, laquelle prend une forme rappelant celle d'un radis ; le sommet continue alors à s'user, de telle sorte que le cône central d'ostéodentine est recoupé. — La couche de cément est fort épaisse, et atteint sa plus grande puissance à mi-hauteur de la racine, là où elle est fortement renflée. Dans la masse de la dentine s'enfonce un cône central d'ostéodentine qui se rétrécit vers le haut. — La surface de la BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 55 coHc/ie de dentine est ■parcourue par des stries longitudinales profondes et par des stries transversales plus faibles, qui deviennent visibles par la disparition de la couche de cément [Ostéoyraphie, PI. XX, Fig. 28). Les dents sont lâchement implantées dans les alvéoles, de sorte qu'elles tombent facilement hors des mâchoires pendant la fossilisation. 2. Crâne. — Incomplètement connu [Physodon patagonicus, Lyd. et Eiidelphis Mortselensis, du Bus, Fig. 5). En général, comme chez Physeter, mais il en diffère principalement par le fait que le rostre est fortement voûté et ne forme pas de cuve s'étendant jusqu'à re.x;trémité antérieure du museau pour recevoir le spermaceti. On voit, cependant, dans la partie postérieure du rostre, les susmaxillaires se creuser et se séparer, pour former une cuve, tandis que les prémaxillaires sont excavés dans cette région. La région sus-orhitaire du susmaxillaire est percée d'un grand trou sous-orbitaire (Physodon patagonicus, Lyd.) et forme un large arc. Malgré cela, Yarc sus-orbitaire du frontal nest pas recouvert par h susmaxillaire et fait fortement saillie vers le dehors, en constituant un pont étroit vers le squamosal, Vorbite est plus grande que chez Physeter, plus petite que chez Kogia. Le profil du crâne forme un arc concave régulier, s'étendant de l'extrémité supérieure des susmaxillaires vers l'extrémité libre du museau. Le crâne est un crâne scaphidiomorphe typique (crâne en forme de cuve). 3. Mâchoire inférieure. — Elle possède essentiellemod toutes les particularités de la mandibule de Physeter et de Physeterula, — la région articulaire et la courbure des rameaux libres ont surtout beaucoup de ressemblance avec Physeter. 4. Colonne vertébrale. — Vertèbres cervicales et thoraciques connues complète- ment. Atlas libre ; la deuxième vertèbre cervicale soudée aux suivantes jusqu'à la sixième inclusivement; la septième, libre. L'atlas ressemble extrêmement à celui de Physeter; l'épaisseur de l'atlas pendant la jeunesse et chez les petites espèces est faible; chez les individus plus âgés et les types plus grands, elle est considérable. Apophyse odontoïde de V axis, faible, à peine saillante; centres de la deuxième à la sixième vertèbre cervicale complètement soudés, très minces; épaisseur du centre de la septième vertèbre verticale à peu près double de celui de la précédente. — Apophyses épineuses des vertèbres cervicales, soudées en un complexe ; apophyses transverses, pressées les unes contre les autres comme de minces feuilles. — Le centre de l'avant-dernière vertèbre cervicale est fendu dans le sens de la longueur ; la fente est très profonde, notamment dans la moitié inférieure de la vertèbre ; le canal de la corde dorsale est visible ; la face posté- rieure de la même vertèbre est excavé profondément en forme d'assiette creuse. Des dix vertèbres thoraciques conservées, les neuf premières sont articulées à une côte bicipitale, la dixième à une côte unicipitale. Rapport de la longueur de la région cervicale à la région thoracique ; 13 : 14 (Fig. 1). — Les vertèbres lombaires et les vertèbres caudales montrent également le type Physeter. 8. — nt05. 56 0. ABKL. — LES ODONTOGÈTES DU 5. Humérus. — Epiphyse proximale de l humérus construite tout à fait comme chez Physeter, mais plus petite. 3. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 1. Belgique : Environs d'Anvers. 2. Hollande : Koerboom, près Swilbroek. 3. Angleterre : Woodbridge, Felixstowe. 4. Amérique du Nord : Caroline du Sud, Richmond en Virginie. 5. Allemagne du Nord : Kreitz (Limbourg), Langenfelde (près Altona), Reinbeck. 6. Danemark : Oddenip, dans le Julland. 7. Allemagne du Sud : Baltringen, dans le Wurtemberg. 8. France : Clermont (Landes), Châteauneuf-d'Isère, près Valence (l)rôme), Romans (Drôme), Uzès (Gard), Montpellier (Faubourg Figuairolles). 9. Italie : Lecce (Otrante), Valle Andona. 10. Malte. 11. Fatagonie : Chuhut. 4. — DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. 1. Miocène de Belgique, de Hollande, de l'Amérique du Sud (Patagonie), de l'Amérique du Nord (Richmond, en Virginie), de l'Allemagne septentrionale, du Danemark, de l'Allemagne méridionale, de la France (Clermont, Valence, Romans, Uzès), de l'Italie et de Malte. 2. Pliocène de Montpellier; Red Crag de Suffolk (Woodbridge, Felixstowe); Ashley River Phosphate Beds, Caroline du Sud. 1. — Scaldicetus Caretti, du Bus, 1867. Type du genre. (Fig. 1 et 2.) Base de l'espèce : 1. 45 dents de Borgerhout, près Anvers ; 2. Sept vertèbres cervicales et dix vertèbres thoraciques provenant du fort n° VI (Wilryck) près Anvers ; 3. Vertèbres thoraciques, lombaires et caudales isolées, epiphyse d'un humérus gauche provenant des fortifications d'Anvers. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 57 FiG. 1 . — Scaldicetus Caretti, du Bus. — Miocène supérieur. Type de Vllomœocetus Villcrsii, du Bus. Boldcrien d'Anvers : Fort Wilryck (V[), 1861. — Verlèbres cervicales et tlioraciques, profil gauche. Échelle : ^. Pour montrer : l'Atlas libre, — les cinq verlèbres suivantes soudées, — la septième cervicale libre, — les neuf llioraciques antérieures portant des cùles bicipitales, — la dixième thoracique portant des côtes unicipitales, — comme chez Physeler viacrocephalus. FiG. 2. — Scaldicetus Caretti, du Bus. — Miocène supérieur. Tyi)e de Vllomœocetus Villersii, du Bus. Boldérien d'Anvers : Fort Wilryck (VI), 1861. — Vertèbres cervicales (sauf l'Atlas), vues de dessous. Échelle : \ . Pour montrer : l'Axis et les cervicales suivantes soudées jusqu'à la sixième inclusivement, la surface articulaire atlanto-axoidienne très asymétrique, — la moitié droite refoulée en arrière. 1. - SYNONYMIE. 1. Balœnodon pltijmloides. — R. Owen, A Ilistonj of British fossil Mammals ami Birds, London, 1846, pag. 530, Fig. 226 et 227 ('). (■) Dans r ' Osléographie des Cétacés vivants et fossiles „ Gervais Jonne, pp. 342-343, une description du Balsenodon phijsaloiâes, Uwen, comme étant un animal apparenté au Gactialot. — A la page 312, il est dit, que les Figures 226 et 226 (errore, = 227) d'Owen sont reproduites sur la Planche XX, Fig. 18 et 18 a. Mais les Figures 18 et 18 a sont indiquées, dans l'explication de cette planelie, comme Fhijsodon leccense; ceci concorde avec le texte de la page 335 de VOstéographie. Dans l'explication de la V\. XX, le Ba/imodon phijsaloides n'est pas même mentionné. Mais si l'on compare toutes les ligures, on voit que les Figures 28 et 28 a sont des copies réduites des Figures d'Owen, et des copies renversées. Mais, dans 58 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU 2. Belemnoziphius ? {Balœnodon) phy.saloides. — R. Lankester. On fhe Sources of the Mammalian Fossils of the Red Crmj, etc. Quart. Journ. Geol. Soc. London, XXI, 1865, p. 231, PL XI, Fig. 3-5. 3. Balsnodon physaloides. — R. Lydekker. Catalogue of the fossil Matnmalia in the British Muséum. London, 1887, Part. V, p. 58. 4. Physetér physaloides. — J. F. Brandt. Untersuchungen iiOer die fossilen und suhfossilen Cetaceen Europas. Mém. Acad. S*^ Pétersbourg, VI? série, XX, 1873, p. 206-207. 5. Hoplocetus physaloides. — E. Trouessart. Catalogns Mammalium. Berlin, 1898, Fasc. V, p. 1054. 6. Hoplocetus crassidens. — P. Gervais. Zoologie et Paléontologie françaises, V éd., p. 26, PL XX, Fig. 10-11 ; IP éd., p. 318, PL XX, Fig. 10-11. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostêogmphie des Cétacés vivants et fossiles, p. 340, PL XX, Fig. 26-27. — Ch. Depéret. Archives du Muséum d'Histoire naturelle. Lyon, IV, 1887, p. 275. 7. Hoplocetus crassidens. — R. Lydekker. Catalogue of the fossil Mammalia in the British Muséum, Part. V, Londres, 1887, p. 60-61. 8. Hoplocetus curvidens. — P. Gervais. Zoologie et Paléontologie françaises, V^ éd., p. 161, PL 111, Fig. 12 ; IP éd., p. 318, PL 111, Fig. 12. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 340-341, Fig. du texte, p. 340, PL XX, Fig. 25. 9. Hoplocetus curvidens. — R. Lydekker. Catalogue of the fossil Mammalia in the British Muséum, Part. V. Londres, 1887, p. 62. 10. Scaldicetus Caretti. — B. du Bus. Sur quelques Mammifères du Crag d'Anvers. Bull. Acad. Belgique, 36" année, 2' série, XXIV, 1867, p. 567-568. 11. Eucetus amblyodon. — B. du Bus. Sur quelques Mammifères du Crag d'Anvers. Bull. Acad. Belgique, 36° année, 2*^ série, XXIV, p. 571-572. 12. Eucetus amblyodon {-^ Dinoziphins Raemdonckii). — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 344-345, PL XX, Fig. 29-32 (Fig. 29-30, Eucetus amblyodon, Fig. 31-32 : Dinoziphius Raemdonckii ('), Van Bened. ined.). 13. Eucetus amblyodon. — R. Lydekker. Catalogue of the fossil Mammalia in the British Muséum. Londres, 1887, Part. V, p. 54-57. l'explication de la Planche, on trouve, pour la Figure 28 : Hoplocetus liorgerhoiitensis ? et, dans l'Index, il est même dit expressément (p. 614) : ' Hoplocetus Borgerhoulensis. Figure 28. Dent provenant du Crag d'Anvers. Appartient au Musée de Bruxelles. , Or, dans le texte, p. 3tl, l'auteur indique que Hoplocetus Borgerhoulensis est représenté Pi. XX, Fig. 22 ; pourtant c'est, comme Gervais le signale très justement aux pages 336 et 614, ainsi que dans la légende de la Planche, une dent de l'alxodelphis minutas ! On voit, par ceci, combien on doit être prudent en se servant de \0!>téographie. (') Le nom est écrit de différentes manières : Dinoziphius Ramdoncki, dans R. Lydekker, Catalogue of Fossil Matnm. Brit. Mus., V, p. 54; Roenidorkii, Ostéogr., p. 345; Raemdorkii, ibidem, PI. XX, Fig. 31-32; Raemdonkii, ibidem, p. 014; M. Van den Broeck l'écrit correctement Raemdoncicii. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 59 14. Homœocettis ViUersii. — B. du Bus. Bull. Acad. Belff. ,36^ année, 2" série, XXIV, p. 572-573. 15. Homœocettis ViUersii. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Osiéographie, p. 332-334 (non PI. XX, Fig. 15 !) 16. Hoplocetus obesus. — J. Leidy. Notice of some Extind Cetaceans. Proceed. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, 1868, p. 196. — J. Leidy. Synopsis of Extind Mammalia of North America. Journ. Acad. Sci. Philadelphia, Vol. VII. 2'' séries, 1869, p. 438, PI. XXX, Fig. 13-15. 17. Dinoziphiiis Carolinensis. — J. Leidy. Description of Vertébrale Remains, chiefly from the Phosphate Beds of South Carolinn. Journ. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, Vol. VIII, 2^ séries, 1877. p. 216, PI. XXXIV, Fig. 6. 18. Physeter Carolinensis. — 0. P. Hay. Biblioyraphy and Catalogne of the fossil Vertebrataof North America. U. S. Geol. Surv. Wastiington, Bull. 179, 1902, p. 595. 19. Hoplocetus Borgerhoutensis. — B. du Bus. Mammifères nouveaux du Crag d'Anvers. Bull. Acad. Belg., 41' année, 2= série, XXXIV, 1872, p. 502. 20. Hoplocetus Borgerhoutensis. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. OstéograpJiie, p. 341 [non PI. XX, Fig. 22 ; non PI. XX, Fig. 28). 21. Hoplocetus Borgerhoutensis. — R. Lyderker. Catalogue of the fossil Mammalia in the British Muséum. Londres, 1887, Part. V, p. 61-62. 22. Palœodelphis arcuattis. — B. du Bus, /. c, 1872, p. 506. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Osiéographie, p. 337. 23. Palmodelphis fusiformis. — B. du Bus, /. c, 1872, p. 506. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Osiéographie, p. 337, PI. XX, Fig. 19-20. 24. Physodon fusiformis. — R. Lydekker. Catalogue of the fossil Mammalia in the British Muséum, Part. V, Londres. 1887, p. 59-60. 25. Palœodelphis zonatus. — B. du Bus, l. c, 1872, p. 507. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Osiéographie, p. 337. 26. Palœodelphis pachyodon. — B. du Bus, /. c, 1872, p. 507. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Osiéographie, p. 337. 27. Scaldicetus Antiverpiensis. — B. du Bus, l. c, 1872, p. 508. — P. Gervais et P. J. Van Beneden, p. 338-339 [non PI. XX, Fig. 24). 28. Hoplocetus (afF. curvidens, Osiéographie, PI. XX, Fig. 25). — H. Winge. Om, jordfundne pattedyr fra Danmark. Videnskabelige Meddelelser d. Naturhist. Vereins in Kopenhagen, 1904, p. 295. 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 1. Belgique : Environs d'Anvers. 2. Angleterre : Woodbridge, Felixstowe. 60 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU 3. Amérique du Nord : Charleston, Caroline du Sud. 4. Danemark : Odderup, dans le Jutland. 5. France : Romans (Drôme), Montpellier (dans le faubourg Figuairolles). 6. Malte. 3. - DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. 1. Miocène. — Boldérien d'Anvers; Argile micacée, Miocène du Jutland; Faluns de Romans (Drôme) ; Miocène de Malte. 2. Pliocène. — Pliocène marin de Montpellier; Red Crag de Suifolk. ; Ashley River Phosphate Beds de la Caroline du Sud. 4. — CARACTERE DE L'ESPECE. Crâne inconnu ; Mâchoires supérieure et inférieure (aussi le prémaxillaire) armés de très grandes dents. Cavité de la ptûpe largement ouverte dans la jeunesse, fermée plus tard. Faibles indications de la bifidité primitive de la racine. — Émail de la couronne rugueux, avec des stries longitudinales grossières; rarement des traces de carènes antérieure et postérieure sur la couronne (Squalodonleiste). Épaisseur de l'émail, à peu près 1 millimètre. La longueur de la dent entière varie entre 14 et 26 centimètres ; longueur de la couronne, à peu près 1/5 de la longueur totale; les dents les plus postérieures peuvent avoir été encore plus petites. La courbure de la racine, son épaisseur, sa longueur diffèrent d'après la position dans la mâchoire (comme chez PInjseter). — Fortes surfaces d'usure avec l'âge. Atlas assez fort. On connaît de la colonne vertébrale : 7 vertèbres cervicales, 10 vertèbres thoraciques (du même individu, type de Y Homœocetus Villersii, du Bus), quelques vertèbres lombaires et caudales isolées, l'épiphyse proximale de l'humérus. 5. — OBSERVATIONS. Sans tenir compte des grandes différences dans la forme des dents, qu'on remarque dans le genre proche parent Physeter, on a fondé de nombreux genres et espèces sur des dents qui ne peuvent offrir une base certaine pour une séparation générique et spécifique. Les dents fraîches, intactes, ont été désignées comme Hoplocetus, Palseodelphis et Scaldicetus; la base du genre Hoplocetus, Gerv., est formée par des dents usées, dont la base de la couronne est séparée de la racine par un étranglement; des dents encore plus usées ont été appelées Eucetus et Dinoziphius ; un fragment de la racine, comme Baleenodon ou Physeter. BOLDERIEN (MIOCENE SUPERIEUR) D'ANVERS 61 Mais toutes ces dents appartiennent, sans aucun doute, non seulement au même genre, mais à une seule et même espèce. Bien que les noms génériques Baimnodon et Hoplocetus aient la priorité, on ne peut cependant pas continuer à désigner notre Cétacé par ces noms, puisque les deux genres sont fondés sur des fragments de dents plus ou moins abîmés et usés. On doit donc conserver le nom de Scalâicetus, établi par du Bus, pour éviter, à l'avenir, les erreurs résultant des diagnoses d'Owen et de Gervais. Les dents du Boldérien d'Anvers ont été décrites sous les noms suivants : 1. Scaldicetus Carelti, du Bus. 3. Hoplocetus Borgerhoutensis, du Bus. 5. Palœodelphis fusiformis, du Bus. 7. Palaeodelphis pachyodon, du Bus. 2. Eucetus amhlyodon, du Bus. 4. Palœodelphis arcuatus, du Bus. 6. Palœodelphis zonatiis, du Bus. 8. Scaldicetus Antwerpiensis, du Bus Le genre et l'espèce de Van Beneden : 9. Dinoziphius Raemdonckii, a déjà été supprimé dans VOstéographie par P. Gervais; on ne peut deviner pour quelle raison Van Beneden a cité, comme dixième espèce : 10. Hoplocetus crassidens, provenant du Boldérien d'Anvers, puisque, plus tard, ce nom ne réapparaît dans aucun travail original sur les Odontocètes de ce terrain. Du Bus sépara les différentes espèces de son genre Palœodelphis presque exclusivement d'après la longueur des dents; les autres soi-disant diiférences spécifiques, mentionnées par lui, sont sans valeur, puisqu'on doit les considérer, sans aucun doute, comme des variations individuelles. D'après la longueur des dents, les espèces du genre Palœodelphis du Boldérien se rangent, selon du Bus, dans l'ordre suivant : 3 -M fusiformis : " zonatus : » pachyodon : longueur des dents : 9.5 cm. 10 10—13 . 14 14 17—19 « 20 — 22 " plus grande que chez P. zonatus, (pas de données exactes). A ceux-ci se rattache : Scaldicetus Caretti : longueur des dents : 20 — 24 » Antwerpiensis : r> 14 — 26 62 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU Tandis que les plus petites dents de ce groupe de Physétérides ont 8.5 centimètres de long, les plus grandes dents atteignent une longueur de 26 centimètres. Comparons, maintenant, les formes et les longueurs des dents de Physeter macro- cephalns. Chez le jeune Cachalot, les dents sont coniques et pointues (Owen, Odontographij, Londres, 1840-1845, p. 353) ; chez l'animal adulte et chez le vieux, elles sont sans pointes coniques, la pointe s'arrondissant toujours de plus en plus. Si donc les formes d'une seule et même dent diffèrent déjà considérablement aux différents âges; les différences aug- mentent encore si nous comparons, par exemple, les sept dents postérieures d'un Cachalot adulte avec les dents antérieures ; l'importance de ces différences est bien montrée par la mâchoire inférieure figurée dans Y OstéograpJiie (PI. XIX, Fig. 6), et ayant appartenu à un Cachalot (d'Audierne, au Muséum d'Histoire naturelle de Paris). Dans cette mâchoire inférieure [ibid., Fig. 9), la hauteur de la partie de la septième dent (en comptant d'avant en arrière) qui fait saillie hors de la mâchoire, est quatre fois supérieure à la hauteur de la dernière dent. Si nous considérons maintenant les grandes variations de taille dans la longueur des mâchoires chez les différents sexes, nous voyons que, d'après Owen [Odontography, p. 345), on observe les suivantes : '• Tliere is a well marked sexual distinction in the size of the jaws of the Physeter macrocephalus, those of the mature female heing relatively shorler by fidl one third tlian in the maie. " La différence de taille seule ne peut donc pas être une raison permettant de séparer spécifiquement des dents des Physétérides du Boldérien belge. Du Bus lui-même dit que les dents de Scaldicetus Ântwerpiensis varient entre 14 et 26 centimètres de long, donc du simple au double environ, et cette donnée est exacte. L'idée de réunir également les petites espèces de Palseodelphis, telles que Palsodel- phis minutiis, P. annulatus, P. grandis et P. coronatus avec les grandes et avec les deux espèces de Scaldicetus, le tout en une seule espèce, paraît donc tout indiquée. Pourtant, voici ce qui s'oppose à cette réunion. Dans la jeunesse, les cavités de la pulpe des dents de Physétérides sont largement ouvertes, mais elles se rétrécissent quand la dent a cessé de croître. Il n'est donc pas possible que les petites espèces précitées de Pala3odelphis soient assimilées aux espèces plus grandes et aux deux espèces de Scaldicetus, parce que les petites dents ont, ordinaireme^it, une racine fermée, tandis que, chez Scaldicetus Caretti et S. Antwerpiensis, la cavité de la pulpe est largement ouverte. Il faut encore ajouter à cela un autre caractère, qui n'a jusqu'ici été mentionné par aucun auteur : c'est l'existence des carènes rudimentaires de Squalodon. Ces carènes sont, presque toujours, très nettement développées sur les petites dents [à l'exception de Scaldicetus Mortselensis), tandis que, sur les grandes, on n'en voit que de faibles traces. Or, ces carènes sont des caractères primitifs ; la bifidité de la racine, également, et elle se voit beaucoup plus distinctement sur les petites dents que sur les grandes ; la taille moindre de la dent est, enfin. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS C'3 aussi un caractère primitif , de même que le renflement moindre de la racine qui est propre aux petites dents {par exemple : Palteodelphis minutus, du Bus). Je ne suis dorjc pas d'avis de réunir les petites formes, comme Palseodelphis minutus, avec Scaldicetus Caretli. Le grand type ne comprend que les genres et espèces cités dans la liste des synonymes de Scaldicetus Caretti. Mais, parmi les petites formes du Boldérien, il faut encore distinguer deux espèces différentes, qui toutefois sont proches parentes : l'une est représentée par le crâne d'un jeune individu [Eudelphis Mortselensis, du Bus); à l'autre appartiennent les petites espèces du genre PalœodelpJiis. En tout cas, ces trois types (1. Scaldicetus Caretti; 2. Scaldicetus grandis; 3. Scaldi- cetus Mortselensis) sont très étroitement apparentés entre eux. Les deux espèces citées en dernier lieu se rapprochent encore fort des Squalodontides pour la structure des dents, tandis que Scaldicetus Caretti se relie beaucoup plus étroitement à PIn/seter et représente certainement l'espèce la plus spécialisée du genre Scaldicetus; Scaldicetus Mortselensis, S. grandis et 5. patagonicus sont des types plus primitifs. 2. — Scaldicetus grandis, du Bus, 1872. (Fig, 3, 4). 1. - TYPE. N° 422 (Cat. Oss. foss. Mus. d'Hist. Nat. Belg.) : Nouvelle enceinte. — 2," section. — Fossé du Ravelin. — Partie gauche de l'ancien fortin n" 1. — Entre la batterie établie sur la chaussée de Turnhout, vers le saillant du Ravelin. — Groupe n° 3. — Novembre 1864. — Boldérien d'Anvers. — Original de YOntrograpliie de P. Gervais et P. J. Van Beneden, PI. XX, Fig. 21, 12 grandeur naturelle (figure renversée). 2. - SYNONYMIE. 1. Glossopetra Lunehurgica. — G. W. Leibniz. Proiogœa, GiJttingen, 1749, p. 47, § XXX, PI. VI, Fig. e. 2. Squalodon Graleloupi, p. p. — W, C. H. Starikg. De Bodem van Nederland, II, 2, Haarlem, 1857, p. 218, PI. III, Fig. 1 en 2. 3. Squalodon Aniwerpiensis, p. p. — P. J. Van Beneden. Sur les ossements provenant du Crag d'Anvers. Mém. Acad. Belo., XXXV, 1805, Fig. du texte p. 28. 4. Squalodon Antiverpiensis ? — R. Lankester. On tlie sources of the Mammalian fossilsofthe Bed Crag, etc. Quart. Journ. Géol. Soc, XXI, 1865, p. 231, PI. XI, Fig. 4, 6, 7. 9. — 1905. 64, 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU 5. Palœodelpkis grandis. — B. du Bus. Mammifères nouveaux du Cray d'Anvers. Bull. Acad. Belg., 41« année, 2' série, XXXIV, 1872, p. 503. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 336, PI. XX, Fig. 21 (non pas Fig. 24, comme il est indiqué dans le texte, p. 336!). Fig. 3. — Scaldieetus grandis, du Bus. — Miocène supérieur. Etiquelle de la main de du Bus : PaUeodelphis coronalus ?? — Original de B. dl Bis {Bull. Acad. Belg., W année, 2' série, XXXIV, 1872, p. 336). Denf, vue externe. — Echelle : |. Pour montrer : la couronne courte, rugueuse, revêtue d'émail, — la racine fortement renflée au milieu, — les derniers restes de la bilidilé primitive de la racine, dans le sillon longitudinal et dans la bifurcation terminale, — ce qui démontre la descendance d'Odontocèles à dents biradiculées (Squalo- dontides). 6. Physodon grandis. — R. Lydekicer. Catal. of the foss. Mamm. in the British Muséum, Part. V, London, 1887, p. 59. — Quart. Journ. Geol. Soc, London, XLIII, 1887, p. 14. 7. Palœodelpkis minutus. — B. du Bus, /. c, 1872, p. 504. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 336. PI. XX, Fig. 22-23. 8. Palwodelphis anmdalus. — B. du Bus, /. c., 1872, p. 504. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Osfe'ograp/iie, p. 336. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 65 9. Palseodelphis coronafus. — B. du Bus, l. c, 1872, p. 505. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 336. 10. Physodon Lorteti. — C. Depéret. Recherches sur la succession des faunes de Vertébrés miocènes de la vallée du Rhône. Arch. du Mus. d'Hist. Nat. de Lyon, IV, 1887, p. 276-277, PI. XIII, Fig. 50. FiG. 4. — Scaldicetus grandis, du Bus. — Miocène supérieur. Original de Palœodciphis tninulus (B. du Bus. Bull.Acad. Bcig., 41° année, 2° série, XXXIV, 1872, p. 504). Dent, vue postérieure. — Echelle : 4. Pour montrer : le rudiment d'une des carènes dentaires rappelant celles de Squalodon, sous forme d'une crêle qui descend de la pointe de la dent à la base de la couronne, — une couronne plus longue, une racine plus grêle et pas de bifidilé de la racine, divergences avec la Figure 5 provenant d'une variation Individuelle et de ia position dill'érenle dans les niâclioiies. 3. - DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 1. 5e/^2jMe ; Environs d'Anvers. 2. Hollande : Koerboom, près Swilbroek ('). 3. Angleterre : Crag de Suffolk : Woodbridge ('). (1) Staring. De Bodem van Nederland, IF, 2, 1857, p. 218, Tabl. III, Fig. 1-2. (-J Ray Lankfsteh. Quapt. Journ., XXI, 1865, p. 231, PI.XF, Fig. 4, 6, 7. 66 0. ABEL. — LES ODONTOGETES DU 4. Allemagne septentrionale : Kreitz (Lutiébourg), Langenfelde (près Altona), Reinbeck ('). 5. France : Châteauneuf-d'Isère, près Valence (Drôme) {''). 4. - DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. 1 . Miocène moyen et supérieur. 2. Red Crag de Suffolk. 5. — CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. Connus : Restes médiocres de crânes, fragments de la mâchoire inférieure, quelques côtes et vertèbres isolées. Mâchoires supérieure et inférieure (prémaxillaire aussi ?■) armés de dents uniradiculées. Parfois, il y a des traces de la bitidité primitive de la racine. Les carènes rudimentaires de Squalodon sont ordinairement très nettement développées et s'étendent quelquefois jusqu'à la base de la couronne, mais se limitent le plus souvent à la moitié ou au tiers supé- rieur. -- Émail très rugueux, plissé longitudinalement. Longueur totale de la dent : 8,5 — 14 centimètres. Les dents mal conservées se distinguent difficilement de celles de Scaldicetus Caretti, quand la taille est la même, mais les petites formes (Po.lieodelphis minutiis, P. annulatus) sont, sans aucun doute, spécifiquement différentes des grandes (Scaldicetus Caretti), bien que génétiquement toutes soient étroitement alliées. 3. — Scaldicetus Mortselensis, du Bus, 1872. (Fig. 5, 6). 1. — TYPE. Crâne n° 494 (Cat. Oss. foss. Mus. Hist. Nat. Belg.), ti'ouvé au fort IV, Vieux-Dieu, Anvers, 21 septembre 1862. (') Lors d'une visite à Hambourg, le Professeur Goltsche eut l'amabilité de me montrer les restes des Odontocètes de l'Allemagne septentrionale qui sont conservés dans le Musée d'Histoire Naturelle. J'y ai trouvé un certain nombre de dents isolées, provenant de Kreitz (Lunébourg), Langenfelde (près Altona) et Reinbeck ; ces dents sont identiques avec celles de Scaldicetus grandis d'Anvers. Le Professeur Gottsche me fit aussi remarquer que la présence de ces dents dans le Miocène de l'Allemagne septentrionale était déjà connue de Leibniz. Dans le même Musée se trouve aussi une prémo- laire du Squalodon ambiyuus, Mstr., provenant de l'Oligocène de Blinde. Je désire faire observer que cet Odonlocète ne peut pas être incorporé dans le genre Squalodon même. J'ai eu l'occasion de voir, bien que rapidement, les originaux de Milnster, au Musée de Munich, sous la conduite du D' Max Scblosser. C'est un Squalodontide primitif, — ce qu'indique déjà son ûge oligocène, — qui doit faire partie du groupe caractérisé par Neosqualodon, Dal Piaz, et Microsqualodon, Ab., et celOdontocète prouve que les Squalodontides ne peuvent pas descendre de Piotocclus, Ëocetus ou Zeuglodoii, mais qu'ils doivent être rattachés aux Créodontes par d'autres formes. On doit, peut-être, considérer comme un tel ' missing link , le Microzeuglodon caucasiens, Lyd. (-') G. Depéret. Archives du Mus. d'Hist. Nat. de Lyon, IV, 1S87, p. 276-277, PI. XIII, Fig. 50. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 2. - SYNONYMIE. 67 1. Eudelphis Mortezelensis. — B. du Bus. Mammif. noiiv. du Crag d'Anvers. Bull. AcAD. Belg., 41" année, 2<' série, T. XXXIV, 1872, p. 500-501. 2. Eudelphis Mortselensis. — E. Van den Broeck. Annales Soc. Malacologique de Belg., T. IX, Bruxelles, 1874, Mém., p. 146 (Rectification de l'orthographe). 3. Delphinus Mortezelensis, — E. L. «Trouessart. Catalogus Mammaliiim, 1898, p. 1032. FiG. y. — Scaldicetus Mortselensis, du Bus — Miocène supérieur. Original d'Eudelphis Mortselensis (B. du Bus. Bull. Acad. Bclrj., 41" année, 2° série, XXXIV, 1872, pp. 508-SOl). Boldérien d'Anvers : Fort Vieux-Uieu (IV), 21 septembre 1862. — Crâne, vu de dessus. — Echelle : f . N" 494 (Cat. Oss. Foss. Mus. Hist. Nat. Belg.l. Pour montrer : le caractère physéléride de la région antérieure du crâne (large cuve sus-orbi- taire), — le prémaxillaire délicat, parce qu'il s'agit d'un jeune animal, — le rostre, ici trop rapproché de l'occiput et à se représenter plus en avant. 68 O. ABEL. - LES ODONTOCÈTES DU 3. - DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers. 4. - CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. Crâne fort fragmentaire, correspondant, dans ses caractères essentiels, au Scaldicetus patagonicus, Lyd. ; le mauvais état de conservation et le fait que le crâne d'Anvers a appar- tenu à un jeune animal, rendent diflBcile une comparaison plus détaillée. La différence entre S. patagonicus et S. Mortselensis est cependant bien marquée dans la région préorbi- taire; elle n'est pas aussi large dans S. Mortselensis que dans S. patagonicus. Seulement deux dents en place; à juger d'après les intervalles des alvéoles, le nombre des dents dans chaque susmaxillaire peut avoir été égal à celui de Scaldicetus patago- nicus (19). U^mail est finement rayé ; on ne voit pas de trace des carènes de Squalodon ; la granu- lation n'est pas aussi grossière que chez Scaldicetus grandis. Très remarquable est la conformation des alvéoles antérieures dans la partie conservée de la mâchoire supérieure; ces alvéoles ne sont plus ici à parois lisses, mais rugueuses, par suite de saillies osseuses dentelées venant des parois — (comparer Prophyseter Dallai). — La réduction de la dentition du prémaxillaire et du susmaxillaire paraît avoir déjà commencé ici, raison qui s'oppose également à la réunion de cette espèce avec Scaldicetus grandis, où les surfaces d'usure prouvent la présence de dents fonctionnelles dans les mâchoires supérieure et inférieure, jusque dans l'âge le plus avancé. Les extrémités des racines sont largement ouvertes sur les deux dents conservées. La longueur totale de l'une des dents est de 88 millimètres, dont 11 millimètres appartiennent à la couronne (déjà usée). (Mesures prises sur une dent que du Bus a déterminée comme la 4° postérieure du susmaxillaire gauche) ('). Vertèbres très semblables à celles de Scaldicetus Caretti, mais relativement plus petites. OBSERVATIONS SUR QUELQUES ESPÈCES DE SCALDICETUS PROVENANT DU MIOCÈNE ET DU PLIOCENE DE L'EUROPE, ET DU MIOCENE DE LA PATAGONIE. L'espèce Physodon leccense, établie par P. Oervais (^), est peut-être identique avec Scaldicetus grandis ; mais je ne puis exprimer une opinion précise sur ce point parce que je n'ai pas vu les originaux et que les figures de VOstéographie (PI. XX, Fig. 16-18) sont insuffisantes. (') Je me réseive de revenir sur la question de la pos-ilion syslémalique et de la jiarenté de cette espèce avec les autres Physétérides du Boldérien dans un exposé morphologique détaillé de ce groupe. (3) P. Gervais. Bull. Soc. Géol. France, 2« série, XXIX, 1S7-2, p. 101. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS ^6Ô Il en est de même pour Hoplocetiis minor ('), Portis, de la Valle d'Andona (Asti) du Pliocène supérieur (d'après A. Portis, l. c, p. 3G0). La figure de Brandt (") est aussi insuffisante, pour se former un avis sur la différence entre Hoplocetus minor et Scaldicetns grandis, que les figures de l'ouvrage de A. Portis. 11 me semble probable que la dent figurée par Brandt (/., c, PI. V, Fig. 13) appartient à Scaldicetns grandis; cependant il faudrait encore faire des recherches plus précises sur ce point. FiG. 6. — Scaldicetus Mortselensis, du Bus. — Miocène supérieur. Allas, vue antérieure. — Eclielle ; ^ . Pour montrer : la grande ressemblance avec Physeter, — consistant dans la forme étirée transver- salement, — la nature des surfaces articulaires, — les apophyses Iransverses larges, trapézil'ormes, imperforées. Je n'ai pas davantage pu arriver à quelque chose de définitif sur les dents du soi-disant Physodon leccense, de la molasse de Baltringen, décrites par Probst (') (/. c, p. 104, PI. III, Fig. 1, 2) et sur celles de Y Hoplocetus crassidens (p. 106, PI. lil, Fig. 3). Probst dit que les dents qu'il attribue à Physodon leccense ont une courte pointe émaillée, à rayures fines, qu'en outre elles n'ont pas de carènes latérales et aucune espèce d'échancrure ('. c, p. 105); ceci indiquerait Scaldicetus Mortselensis. La réduction de la couche de cément, en dessous de la couronne, sur la dent que Probst a décrite comme Hoplocetus crassidens (/. c, PI. III, Fig. 3), ne paraît pas, d'après mes recherches sur les pièces belges, avoir l'importance que lui ont attribuée Gervais, Probst et autres; je suis d'avis que Y Hoplocetus crassidens de Probst est du même type que son Physodon leccense de Baltringen. Parmi les espèces de (M A. Poutis. Mém. R. Accad. Torino, série 2 a, XXXVH, 1886, p. 321, Tab. VII, Fig. 87-90. (^) J. F. Brandt. Eigîinzungen zu den fossiïen Cetaceen Earopas. Mém. Acad. S'PktersbOuro, XXI, 1874, p. 49, PI. V, Fig. 13, 13a, 14. (^) J. Probst. Ueber die fossiïen Reste van Zahnioilen (Cetodonlen) aus der Molasse von Baltringen 0. A. Laupheim. WûRTTEMBERG. Jahreshefte, 42. Jahrg.. Stuttgart, 1886, pp. 104-107, Tabl. III, Fig. 1-3. 70 0. ABEL. — LES ODONTOCETES DU Scaldicetus du Boldérieu d'Anvers, Scaldiceliis Mortselensîs est évidemment plus près des espèces de la Souabe que caldicetiis Sgrandis. Van Beneden a représenté, dans son mémoire sur « Les Thalassolhériens de Baltringen »> {Bull. Acad. Belg., XLI, 1876, p. 471, avec pi. pag. 495) des dents qui appar- tiennent à Physetenda Dubusii (décrites comme Orcopsis acuiidet^s), mais pas de dents du genre Scaldicetus. Des espèces américaines de Scaldicetus, Scaldicetus palagonicus, Lyd., a été décrit par Lydekker comme une espèce de Physodon, caractérisée par la longueur considérable de la couronne ('). Enfin, je tiens à faire remarquer que les rapports entre les genres Scaldicetus et Ilypo- cetus (dans ce genre, Lydekker (^) place Hypocelus Poucheti, Moreno, spec.) sont incertains, puisque les dents de ce type, trouvé dans le Miocène de Chubut (Patagonie), sont inconnues. Le crâne est différent de celui de Scaldicetus, mais appartient sans doute à un Physétéride. II. — THALASSOCETUS, nov. gen. (Fig. 7, 8). 1. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers. On a trouvé, dans le Boldérien, des restes de deux individus qui appartiennent, sans aucun doute, aux Physétérides, puisqu'ils ont un crâne scaphidiomorphe. Dans cette famille, le genre Scaldicetus seul entre en considération au point de vue d'une comparaison plus détaillée, mais il doit être regardé comme différent de Tlialassocelus par rapport à la " cuve r, moins élargie chez celui-ci. En outre, le trajet du bord sus-orbitaire est ditïérent. 1. — Thalassocetus Antwerpiensis, n. spec. (Fig. 7, 8). Restes du crâne I : N" 3428; Restes du crâne II (sans n"). 1. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers. (') R. Lydekker. Anales del Miiseo de La Plata. — Paleontologia Argenlina, II, La Plata, 1893. " Thèse teetli average « Utile more tlian four iiiches in leiigth, measitred in a straight Une, of icliich ahoiit an inch and a quarter is occupied by the croirn. „ (2) R. Lydekker. Ibid., p. 7, PI. 111. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 71 2. — CARACTERES DE L'ESPÈCE. On ne connaît du crAne que la partie sus-orbitaire des frontaux, ainsi que des restes du susmaxillaire, des pariétaux et du susoccipital, puis le squamosal droit (en partie) et l'exoccipital du même côté (en partie); enfin, des débris insuffisants du présphénoïde et des ptérygoïdes. Frontaux non recouverts par le susmaxillaire au-dessus de l'orbite ; arcade sus-orbitaire très recourbée en arrière, se terminant, vers le bas et vers le dehors, en une pointe aiguë {Fig. 8). Région sus-orbitaire du crâne, excavée en forme de cuve, mais pas aussi large, ni aussi profonde que chez Scaldicetus {Fig. 7). Crâne très asymétrique, fortement déjeté vers la gauche. Extrémité supérieure du prémaxillaire coiifortnée comme citez Kogia. Les os de la moitié Fie. 7. — Thalassocetus Ant^verpiensis, Abel. — Miocène supérieur. N» 3428 du Reg. d. Oss. foss. d. Mus. roy. Hist. iiat. Belg. — Boldérien d'Anvers. — Fragment de crâne, comprenant le bord externe et le bord supérieur de la cuve sus-orbitaire; vu de l'avant. — Echelle: i. Pour montrer : le caractère Physéléride consistant dans le crâne en forme de cuve, — la moitié droite des os de la face fortement déjetée vers la gauche, — le crâne moins large et la cuve moins profonde que chez Scaldicetus, — la cuve étirée en pointe vers le haut et en arrière. 10. — 1905. 72 0. ABEL. — LES ODONTOGETES DU droite du crâne occupent, dans la région postnasale, deux tiers de la largeur du crâne. On ne voit pas de fosse pour les nasaux; ceux-ci paraissent avoir été des os plats. Contour de la région scaphidiomorphe du crâne cordiforme, pointue vers l'arrière sur la ligne médiane; pariétaux encore visibles, comme un étroit ruban, entre le susoccipital et les frontaux, au sommet du crâne ; susoccipital descendant en pente raide ; de même la région de la face descend en pente raide. Susmaxillaire conservé seulement à l'état fragmentaire, non épaissi au-dessus de l'arcade sus-orbitaire ; bord externe, non relevé en bourrelet. Apophyse zygomatique du squamosal très petite; surface articulaire, triangulaire, très peu profonde. DIMENSIONS : Largeur probable du crâne reconstitué, mesurée au niveau des apopliyses postorbitaires . . . 320 millimètres. Largeur du bord sus-orbitaire lil)re du frontal, non recouvert par le susmaxillaire .... 20 , Largeur de l'arcade sus-orbitaire 66 , Longueur de la cavité glénoïde du squamosal 55 millimètres; largeur, 26 , Dimensions d'après l'exemplaire I, N* 3428; le second crâne est un peu plus petit. 3. - COMPARAISONS. L'arcade sus-orbitaire libre du frontal, qui n'est pas recouverte parle susmaxillaire, se trouve dans les genres : l»ia, Pontoporia, et, parmi les Physétérides, à un faible degré de développement, seulement dans le genre Scaldicetus. Mais Inia et Pontoporia disparaissent dans une comparaison plus approfondie, puisque tous les autres caractères de Thalassocetus le font ranger parmi les Physétérides. Ces caractères sont les suivants ; 1. Le crâne scaphidiomorphe (crâne en forme de cuve : Wannenschadel). 2. Les nasaux probablement plats. 3. L'absence d'épaississement sus-orbitaire des susmaxillaires. 4. La conformation de la cavité glénoïde du squamosal. 5. La déviation caractéristique des os de la face dans la région postnasale. 6. La portion de la face descendant en pente raide. 7. Le diamètre bizygomatique évidemment très grand. 8. La forme des arcades sus-orbitaires non recouvertes par le susmaxillaire. 9. La forte distorsion de l'extrémité supérieure du prémaxillaire droit qui s'appelle Kogia. Cependant les deux pièces désignés sous le nom de Thalassocetus ne peuvent pas être placées dans le genre Scaldicetus même, parce que le trajet du bord latéral de la région BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 73 FiG. 8. — Thalassocetus Antwerpiensis, Aljel. — Miocène supérieur. Boldérien d'Anvers. — Aile sus-orbilaire droite, vue de côté. — Echelle : j. Pour montrer : l'arcade sus-orbitaire du frontal fortement voûtée, et étirée en pointe en arrière et vers le dehors, — le susmaxillaire relativement mince, non épaissi au-dessus de l'orbite, — le bord externe de l'aile sus-orbitaire en pente très raide, pas aussi échancré que chez Scaldicelus patagonicus. scaphidiomorphe est différent, et parce que la région de la cuve, en général, n'est pas aussi élargie. En effet, le crâne de Scaldicelus palagonicus, Lyd., peut seul servir de terme de comparaison ; le crâne de Scaldicelus Morlselensis est trop endommagé, précisément dans la région en question. Il serait, toutefois, possible que les deux portions de crâne appelées Thalassocetus appartiennent à une petite espèce de Scaldicelus, ou à un jeune animal; mais les restes sont insuffisants pour l'affirmer. Peut-être ces restes, qui sont beaucoup plus petits que les crânes de toutes les espèces de Scaldicelus, sont-ils de la même espèce que les dents incerise sedis (Fig. 9, 10) ; ces dents appartiennent très probablement à un type de Physétéride, à peu près de la grandeur de Scaldicelus grandis (petits exemplaires, Palœodelphis minutus, du Bus). Ces dents ii'onl plus de couronne d'émail; la pointe de la dent est formée de dentine noire, brillante, usée par la mastication; la cavité de la pulpe est largement ouverte ; les dents sont modérément recourbées. La racine est recouverte d'une mince couche de cément. Si nous ne tenons pas compte des différences de taille, ces 74 O. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU dents ont une grande analogie avec Oryderocetus quadratidens, Leidy ('); la couronne y est aussi privée de couche émaillée, pointue en haut, hypsodonte et recourbée régulièrement. Oryderocetus est un genre de Physétéride incertip, sedis du Miocène de l'Amérique du Nord. Je ne considère pas ces dents comme la base d'un nouveau genre ou d'une nouvelle espèce; je les mentionne simplement, ici, comme existant dans le Boldérien d'Anvers. Ainsi que je l'ai dit plus haut, il est possible que ces dents appartiennent au genre T/iahissocefus, mais pour avoir une certitude, il faut attendre que de nouvelles découvertes viennent confirmer cette opinion. Thalassocetus Antwerpiensis a ses plus proches parents parmi les espèces de Scaldicetus du Boldérien d'Anvers. FiG. 9 ET 10. — Dents de Physétérides (gen. indet). — Miocène supérieur. Boldérien d'Anvers — Echelle : |. Denis fortement hypsodonles, — parois de la racine très minces, — plus d'émail, — dents usées, — pointe noire, brillante, formée de dentine. ni. _ PHYSETERULA, P. J. Van Beneden, 1877. (Fig, 11, 12). 1. — SYNONYMIE. 1. Plnjseter. — G. J. Jaeger. Ueber die fossilen Sliiigetiere, welche in Wiîrttemberg aufgefunden worden sind, 1835. (') J. Leidy. Synopsis nf Exlinct Mammalia of North-America. Journal of the Acad. Nat. Sci. Philadelphia, Vol. Vil, 2» série, 1869, p. 436, PI. XXX, Fig. 16-17. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 75 2. Physeter. — L. Flot. Note sur les Cétacés fossiles de l'Aquitaine. Bull. Soc. Géol. France, 3" série, XXIV, 189G, p. 280, PI. VII, Fig. 7. 3. Delphinus. — H. v. Meyer. Neues Jahrh. fur Minerai, etc., 1859, p. 175-177. — Palseontographica, Bd. VII, 1860, p. 105, Tabl. XIII. 4. Orca? — J. F. Brandt. Unfersuc/nuujen uher die fossilen und subfossilen Cetaceen Europas. Mém. Acad. Soi. Saint-Pétersbourg, VIP série, T. XX, 1873, p. 227-228. 5. Orcopsis. — P. J.|Van Beneden. Les Thalassothériens de Baltrinfjen {Wiirttemherg). Bull. Acad. Belg., 45" année, 2" série, T. XLI, 1876, p. 489-492, PI. I, Fig. 15-18. 6. Platyrhynchus [errore). — P. J. Van Beneden, ibid., p. 495. 7. Homocetus [recte Homœocetus). — P. Gervals et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 333. 8. Ziphius. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 518, PI. XXI, Fig. 4-4a. Uk l'iM^ Fig. 11. — Physeterula Dubusii, P. J. Van Beneden. Miocène supérieur. Original du Phijscterida Dubusii (P. .1. Van Beneden. Bull. Acad. Belg., 46' année, 2« série, XLIV, 1877, pp. 851-856, pi. 1). N" 3192 du Reg. d. Oss. foss. du Mus. roy. Hist. nal. Belg. — Boldérien d'Anvers. Oàne, vu de profil. — Echelle : ^. Pour montrer : le profil de la grande aile sus-orbitaire, — le sus-occipital descendant en pente raide, — la position des dents dans la mandibule, — l'incurvation du bord inférieur du rameau mandi- bulaire en arrière de la fin de la symphyse. 76 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU 9. Physeterula, — P. J. Van Beneden. Note sur un cachalot nain du Crag d'Anvers [Physeterida Duhusiï). Bull. Aoad. Belg., 46" année, 2" série, T. XLIV, 1877, p. 851-856, PI. 1. 10. Physeterula. — R. Lydekker. Catalogue of Fossil Mammalia in ihe British Muséum, Part V, London 1887, p. 54. 11. Beliiqa. — J. Probst. Ueber die fossilen Reste von Zahnwalen [Cetodonten) aus der Molasse von Baltringen 0. A. Laupheim. Wurttembergische .Tahreshefte, 42, Jahr- gang, Stuttgart 1886, p. 107, 127-134, T. 111, Fig. 4-6. 12. Kogia? — E. D. Cope. The Cetacea, Amer. Naturalist, XXIV, 1890, p. 608. 13. Orca. — E. L. Trouessart. Catalogns Mammalium, Fasc. V, Berlin 1898, p. 1048. En 1835, Jaeger a décrit, sous le nom de Physeter molassicus, plusieurs dents uniradiculées et sans émail, provenant de la molasse miocène de Baltringen. H. v. Meyer, {Neues Jahrbuch, 1841, p. 320) mentionne ces dents en parlant de VArionins servatus; il fait ressortir qu'elles n'atteignent que la moitié de la grandeur des dents de Physeter et qu'elles ne permettaient pas une étude plus détaillée. En 1859, H. v. Meyer signale un fragment de mâchoire inférieure avec dents, de la molasse du Berlinger Hof, près Stockach ; il remarque que cette espèce ne peut pas être réunie aux dents désignées par Jaeger comme Physeter molassicus et provenant de Pfullendorf et de Baltringen. Dans un travail approfondi sur cette pièce, H. v. Meyer parle de ce reste de mâchoire inférieure dans Palseontographica (Vol. Vil, 1860, p. 105), comme " d'un cas pathologique qui ne manque pas d'intérêt ". Cette pièce montre un fort renflement au milieu du fragment conservé; derrière ce renflement le rameau mandibulaire est fortement rétréci. Von Meyer crut que le renflement en question provenait d'un écrasement ; sur la face interne, l'os aurait '^ une apparence encore plus pathologique » {l. c, p. 106). J. F. Brandt plaça Delphinus acutideiis, H. v. Meyer, mais avec réserve, dans le genre Orca. En 1876, P. J. Van Beneden décrivit les mêmes restes, ainsi que quelques dents de la molasse de Baltringen, comme Orcopsis acididens. J. Probst s'occupa, dix ans plus tard, d'une manière plus détaillée, de ces restes d'Odontocètes et arriva à l'opinion, que « l'appréciation de Jaeger ne pouvait, en aucune façon, être considérée comme inexacte et manquant de fondement n ; il donne une seule raison pour laquelle ces dents usées ne peuvent être placées dans le genre Physeter; parce que Physeter n'a pas de dents fonctionnelles dans la mâchoire supérieure et que celles-ci sont usées par la mastication. 11 détermine donc ces dents comme Delphinus acutidens, H. V. Meyer, et dit expressément qu'elles ne peuvent avoir appartenu qu'au genre Béluga (qu'il considère comme sous-genre de Delphinus); il nomme donc ces restes : Delphinus BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 77 FiG. 12. — Physeterula Dubusii, P. J. Van Benedeii. — Miocène supérieur. Original du Physeterula Dubusii (P. J. Van Beneden. Bull. Acad. Belg., 46' année, 2= série, XLIV, 1877, pp. 831-8S6, PI. I). N° 3192 du Reg. d. Oss. l'oss. d. Mus. roy. Hist. nat. Belg. — Boldérien d'Anvers. Crâne, vu de dessus, — Echelle : i . Pour montrer : la largeur de la cuve sus-orbitaire, — le vomer, vu de dessus (placé, ici, trop loin en arrière; donc, à se représenter plus en avant), — les dents inandibulaires serrées, dirigées oblique- ment en avant et vers le dehors, — l'absence d'émail, — la pointe de la dent formée de dentine. 78 O. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU {Béluga) acutidens, H. v. Meyer. Dans le catalogue de Trouessart, cette espèce réapparaît, cependant, comme chez Brandt, dans Orca. Le 20 novembre 1863 furent découverts dans le Boldérien d'Anvers un certain nombre de restes de squelettes d'un Physétéride qui, placés d'abord dans le genre Homœocetus (basé seulement sur des vertèbres), furent décrits, en 1867, par Van Beneden comme Phijseterula Duhusii. Ce paléontologiste publia seulement une figure de la mâchoire inférieure. Les pièces d'Anvers offrent une remarquable ressemblance avec celles de la molasse souabe. La taille des dents et leur structure se correspondent parfaitement; des deux côtés, la couronne est privée d'émail. En examinant de plus près la mâchoire inférieure du Delphinus acutidens, du Berlinger Hof, près Stockach, décrite par H. v. Meyer, on voit que sa forme correspond absolument à celle qui est caractéristique pour les Physétérides. Bien que des formes analogues de mâchoires inférieures se présentent aussi chez les Squalodontides et les Ziphiides, l'analogie avec la mâchoire inférieure de Physeter est cependant la plus grande. Ce signe caractéristique est le suivant : Chez Physeter macrocephalns, la mâchoire inférieure augmente rapidement en hauteur et en force, vers l'arrière, à partir de l'extrémité antérieure de la symphyse et elle atteint son maximum au niveau de l'extrémité postérieure de la symphyse. Ici, il y a un grand trou qui sert de passage à un vaisseau sanguin. Derrière ce renflement de la mâchoire inférieure, les rameaux libres se rétrécissent considérablement, deviennent plus étroits, et les dents qui y sont insérées sont beaucoup plus petites que celles de la région symphysienne. C'est cet épaississement au niveau de l'extrémité postérieure de la symphyse qui a été considéré par H. v. Meyer comme pathologique. Chez les Delphinides cette disposition ne s'observe jamais, en effet, à l'état normal, mais elle existe, comme nous venons de le dire, chez les Physétérides. Les dents fossiles correspondent aussi, dans leurs caractères essentiels, à celles des Physétérides actuels. Une comparaison plus approfondie des figures originales que H. v. Meyer a données de diff'érentes dents de Delphinus acutidens, et que m'a prêtées, très obligeamment, le D' Max Schlosser, avec les dents de Physetenda Dubusii m'a démontré l'identité des deux types. Mais, comme H. v. Meyer a réuni sous le nom à'acutidens, des animaux tout à fait diff'érents de la molasse de PfuUendorf et de Baltringen, on doit conserver le nom spécifique de Dubusii, tandis que le nom acutidens doit être supprimé. La dent de la molasse de Bouc (Bouches-du-Rhône), que Gervais a décrite comme Ziphius, appartient, sans aucun doute, à la même espèce. Delphinus acutidens (= Physeterula Dubusii) est encore mentionné dans la molasse de Molière, en Suisse ; je n'ose pas décider si cette dent, ainsi que celle du Red Crag (Woodbridge), que Lydekker a rangée dans Physeterula Dubusii, appartiennent à la même espèce, car je n'ai vu, ni ces restes eux-mêmes, ni leurs figures. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 79 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 1. Belgique : Environs d'Anvers. 2. Angleterre : Woodbridge, SutFolk. 3. Allemagne méridionale : Pfullendorf, Baltringen 0. A. Laupheim, Siessen 0. A. Saulgau, Stockach). 4. Suisse : Molière. 5. France : Bouc (Bouches-du-Rhône), Clermont (Landes). 3. — DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. 1. Boldérien d'Anvers. 2. Muschelsandstein du Wurtemberg, de Bade et de la Suisse. 3. Helvétien de Clermont, Molasse de Bouc (Bouches-du-Rhône). 4. Red CragdeSuffolk. 1. — Physeterula Dubusii, P. J. Van Beneden, 1877. (Fi?. 11,12). Type : N° 3192 du Registre d. Oss. foss. d. Musée d'Hist. nat. Belg. (Mâchoire inférieure et crâne) ; n° 3191 (Mâchoire inférieure et crâne). 1. — SYNONYMIE. 1. Pltyseter molassicus. — G. J. Jaeger, /. c, 1835. 2. Delphinns acutidens. — H. v. Meyer, /. c, 1859, p. 175-177; Palœoniogr., Vil. 1860, p. 105, T. XIU. 3. Delphinus acutidens. — 0. Heer. Die Urwelt der Schweiz, 2. Aufl., p. 469. 4. Orcopsis acutidens. — J. P. Van Beneden. Les Thalassothériens de Baltringen, l. c, p. 489-492, PI. I, Fig. 15-18 [Platyrhynchus acutidens, pag. 495 errore). 5. Béluga acutidens. — J. Probst. Wuritemh. Jahreahefte, 42, 1886, p. 127-134, T. III, Fig. 4-6. 6. Orca acutidens. — E. L. Trouessart. Catalogiis Mammalium, Fasc. V, p. 1048. 7. Orca Meyeri? — J. F. Brandt. Mém. Acad. Saint-Pétersbourg, VIP série, XX, 1873, p. 227. 8. Physeterida Dubusii. — P. J. Van Beneden. Note sur un cachalot nain du Crag d' Anvers, l. c, p. 851-856, PI. 1. 9. Physeterula Dubusii. — R. Lydekker. Catalogue of the fossil Mannnalia in the British Muséum, l. c, p. 54. 11. — 1905. 80 0. ABEL. — LES ODONTOGETES DU 10. Kofjia Diihusii? — E. D. Cope. The Cefarea, American Naturalist, XXIV, 1890, p. 008. 11. Zipkhis, spec. — P. Gervais et F'. J. Van Beneden. Osiéograpliie, p. 518, PI. XXI, Fig. 4-4a. 12. Phijseter antiquus? — L. Flot. Note sur les Cétacés fossiles de r Aquitaine. Bull. Soc. Géol. France, 3^ série, XXIV, 1896, p. 280, PI. VII, Fig. 7. 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Voir Physetenda (genre). 3. — GISEMENTS DES ENVIRONS D'ANVERS. (M. MouRLON. Sur le gisement du cachalot nain [Physeterula Duhusii, V. B.). Bull. AcAD. Belg., 2« série, XLV, 1878, p. 178-182). Localités où l'on a découvert des restes de Physeterula Duhusii : 1. Mâchoire inférieure. A la limite des communes de Deurne et de Borgerhout. 2. Crâne : " Nouvelle enceinte, 3^ section, vers le saillant du fossé du ravelin, face gauche de l'ancien fortin n° I, sous Deurne (lisez sous Borgerhout). " 3. Crâne eï mâchoire inférieure : « 3" section, décembre 1863. » P. J. Van Beneden avait cité comme lieu d'origine de tous ces restes {Bull. Acad. Belg., 2' série, XLIV, 1877, p. 852) : « Nouvelle enceinte, 3" section, fossé du ravelin, partie droite, en face du gazomètre delà fabrique Wood, sur le canal de Hérenthals, 20 novembre 1863. ^ D'après M. Mourlon, les bivalves suivants se trouvaient avec la pièce n'^ 3 (crâne et mâchoire inférieure) : Ostrea navicularis, Brocc, Pecten sarmenticus , Goldf.-Mstr., Pecten Caillaudi, Nyst, Pecten Woodi, Nyst, Pecten pusio, L., Isocardia lunidata, Nyst. Ces couches appartiennent donc au Boldérien. 4. - CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. Sont connus : Crâne et mâchoire inférieure (dans cette dernière, de nombreuses dents sont conservées); plusieui's côtes; sternum; un atlas fragmentaire et quatre vertèbres caudales; une hfemapophysc. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 81 1. Dentition. — Mandibule et susmaxiUaire (pr ('maxillaire aussi?) (jarnis de dents. Dans la mâchoire inférieure, de chaque côté, 20 dents, dont 12 dans la région symphysienne, dents très serrées, l'espace entre les racines épaissies n'a, à certains endroits, que 0.5 centi- mètres de large. Les plus grandes dents ont 13 centimètres de long (sur les pièces belges; sur les dents de la molasse de Baltringen, d'après Probst, la plus grande longueur est de 12 centimètres); les plus petites n'ont que la moitié de cette longueur, 5 à 6 centimètres. Épaisseur de la racine, jusqu'à 3 centimètres ; mais les plus grosses dents ne sont pas toujours les plus longues. Les dods postérieures sont enfoncées presque perpendiculairement dans la mâchoire; au commencement de la symphyse, elles sont penchées en avant et dans toute la région symphysienne, les dents sont penchées en avant et vers le dehors (Fig. 11, 12). Couronne se terminaid en pointe, sans émail, mais formée seulement de dentine; la pointe de la dent est entourée d'un faible bourreletqui marque lalimite supérieure de la couche de cément. Les fortes surfaces d'usure des dents de la mâchoire inférieure prouvent l'existence de dents fonctionnelles dans la mâchoire supérieure. Les surfaces d'usure se trouvent sur la face postérieure des dents de la mâchoire inférieure. Dents plus on moins recourbées; cavité de la pidpe ouverte. Très caractéristique pour les dents est l'existence, à la surface de la moitié inférieure de la racine, de rainures profondes, longitudinales qui se ramifient. Les dents débordent de 7 centimètres environ sur le bord de la mâchoire (donc, plus que la moitié de la hauteur de la dent). 2. Cranb. — Rostre inconnu; occiput et parties latérales du crâne conservées. Crâne typique scaphidiomorphe ; ailes sus-orbitaires descendant en pente moins raide que chez Physetcr; exoccipitaux et susoccipital moins développés que chez Physeter ; ailes sus-orbitaires non recouvertes par le susmaxiUaire sur le bord externe. — Surface articulaire du squamosal très grande, conformée de même que chez Physeter. • — Echancrure préorbi- taire étroite et profonde ; au-dessus de l'orbite, un très grand trou sous-orbitaire. — Mésethmoïde ossifié seulement sur une faible partie de sa longueur ; vomer très puissant. 3. Mâchoire inférieure ('). — Pour le trajet et la forme des branches mandibulaires, comme chez Physeter, mais la symphyse est plus courte, les dents plus serrées ; rameaux mandibulaires libres : derrière la symphyse, resserrés, bas et grêles, mais s'élevant rapide- ment en arrière après cet étranglement. 4. Atlas. — Très fragmentaire, fort semblable à celui de Scaldicetus et de Physeter. (') D'après Van Beneden (l. c, 1877, p. 853), il y a, dans la mandibule figurée de Phi/seienila Diibiisii, pour la moitié de droite, 12 dénis ' en place , el, dans la gauche, 10. La figure de la moitié droite montre bien 12 dents, mais la gauche, par contre, fait voir seulement les alvéoles; lors de l'exécution de la planche, les dix dents du côté gauche n'étalent donc, évidemment, pas ' en place ,. Actuellement, il n'y a qun 18 dents dans la mâchoire inférieure (9 de chaque côté). Dans une boite séparée, se trouvent i dénis détachées, qui appartiennent é\idemmeii\.A Phi/seterida Dubusii ; elles complètent le nombre de 22, comme l'indique Van Beneden. Les " trois dénis isolées , de la planche de Van Beneden proviennent sûrement aussi, de la mâchoire figurée et n'étaient donc pas, non plus, " en place. „ 82 0. ABEL. — LES ODONTOGETES DU 5. Vertèbres caudales. — Comme chez Physeter. 6. Sternum. — Comme cliez Physeter. 7. Dimensions du crâne (N" 3192) : Longueur totale l^Sô Largeur minimum (dans la région sus-orbitaire élargie) (jeune animal) 70.5 centimètres. Symphyse de la mâchoire inférieure plus coui'te que la moitié de la longueur des os. IV. — PROPHYSETER, nov. gen. (Fig. 13, 14). On connaît seulement l'extrémité antérieure du rostre, comprenant la partie antérieure du prémaxillaire (gauche) qui porte les alvéoles, et les extrémités antérieures des susmaxil- laires droit et gauche du même animal. 1. — GISEMENT. Boldérien d'Anvers. 2. — CARACTÈRES DU GENRK. Comme on le sait, les Physétérides vivants n'ont pas de dents fonctionnelles dans le susmaxillaire et dans le prémaxillaire, mais seulement des dents rudimentaires isolées. Nous avons montré, cependant, que les Physétérides se relient de la manière la plus étroite, aux Squalodontides, qui ont 3 dents fonctionnelles dans le prémaxillaire, et 12 à 13 dans le susmaxillaire; de celles-ci, 10 peuvent être biradiculées (dans le genre Neosqualodon, dal Piaz). Au cours de l'évolution, les Squalodontides perdirent la double racine, par le fait que les deux extrémités de la racine se soudèrent et les dents devinrent uniradiculées [Scaldicetus). En même temps, s'accomplit une simplification et un raccourcis- sement de la couronne; elle devint conique et perdit peu à peu les crénelures de Squa- lodon (>< Squalodonleisten «), jusqu'à ce que, finalement, la dentition hétérodonte des Squalodontides fut transformée en la dentition homodonte des Physétérides. Les genres Scaldicetus, Physeterula et Hypocetus ont encore des dents fonctionnelles dans la mâchoire supérieure; chez Scaldicetus {patagonicus), il y a 3 incisives dans le prémaxillaire (Lydekker) ; dans les autres genres cités, la dentition du prémaxillaire est inconnue. Chez le nouveau type du Boldérien d'Anvers dont il s'agit ici, le prémaxillaire avait 3 dents de chaque côté, mais seulement dans le jeune âge, car ces dents manquent à l'animal adulte. De plus, le susmaxillaire permet de voir nettement qu'ici, aussi, les dents disparaissaient à l'état adulte, mais sont tombées, toutefois, un peu plus tard que les incisives. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 83 Il résulte, en outre, de la forme du rostre que notre Cétacé appartient aux Physété- rides. Il est plus spécialisé que Scaldicetus, P/iyseterula et Hypocetus, mais moins que Kogia et Physeter. Prophyseter forme la transition des Physétérides à mâchoire supérieure armée de dents fonctionnelles et les Physétérides à mâchoire supérieure privée de dents fonction- nelles ; c'est donc un terme intermédiaire très important dans la descendance des Physétérides. 1. — Prophyseter Dolloi, nov. spec. (Fig. 13, 14). Type : Extrémité antérieure du rostre (Musée de Bruxelles). KiG. 1Ô el Fig. 14. — Prophyseter Dolloi, Abel. — Miocène supérieur. Boldérien d'Anvers. — Prémaxillaire et susniaxillaire gauches, vus de protil (Fig. 13) et de dessous (Fig. 14). — Echelle : j. Pour montrer : l'exlrémité antérieure du roslre semblable à celle de Scaldicetus patagonicus, — le prémaxillaire dé|)ourvu d'incisives fonclionnelles, qui sont tombées prématurément, — les trois alvéoles prémaxillaires encore visibles, mais celles pour I, et pour I., très peu profondes, celle pour L déjà oblitérée par un bouchon osseux cylindrique (comme les alvéoles des grandes dents mandibulaires de Mioziphius belgicus), — les alvéoles du susmaxillaire, serrées, plus profondes que celles du préma- xillaire, mais déjà, quand même, très peu profondes, pourtant, — le bord des alvéoles, non point tranchant el à parois lisses, mais recouvert d'excroissances osseuses rugueuses, — donc, également, plus de dents fonctionnelles dans le susmaxillaire, — par conséquent, un Physétéride qui représente un type de passage entre les espèces de Scaldicetus richement dentées et les Physétérides avec prémaxil- laire et susmaxillaire édentés (Placozipliius, Physeler, Kogia). 84 O. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU l. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers. 2. — GISEMENT. u Nouvelle enceinte. — 3' section. — Fossé capital. — Entre la partie gauche de la Caponnière n° 6 établie sur le nouveau canal d'Héren thaïs et Batterie établie sur l'écluse de décharge du fossé du ravelin dans le fossé capital en face de l'avenue William Wood. (Près de la fabrique Wood). Envoi du 12 octobre 18G4. r, 3. — CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. Extrémité antérieure du prémaxillaire descendant en pente raide ; pointe arrondie. Face externe du prémaxillaire divisée en deux parties, par une ligne descendant de la moitié de la largeur de l'os jusqu'à l'extrémité antérieure, en une partie supérieure, modérément convexe, et en une partie inférieure, presque plate et descendant en pente raide jusqu'au bord alvéolaire. On peut suivre facilement la suture prémaxillo-susmaxillaire ; la limite antérieure de l'alvéole pour 13 est formée par le prémaxillaire; la limite postérieure, parle susmaxillaire. Dans la partie alvéolaire du prémaxillaire, on observe trois alvéoles pour les incisives ; celles-ci ont dû tomber prématurément, parce que les alvéoles sont oblitérées. Les bords des alvéoles ne sont pas tranchants, mais rugueux et dentelés ; on voit que, des parois alvéolaires, l'os s'est mis à croître vers l'intérieur de la cavité et qu'il l'a peu à peu comblée. Il en est ainsi pour l'alvéole, complètement oblitérée, de 1 1 et pour l'alvéole de 12, qui existe encore comme une fossette peu profonde. L'alvéole de 13 offre, par contre, un grand intérêt morphologique, car on y voit, nettement, que, venant du fond de la cavité alvéolaire, un noyau osseux cylindrique a poussé dans r alvéole et qu'il la ferme en guise de bouchon (*). Les dents ont dû être inclinées très obliquement en avant et vers le dehors. La conformation de l'extrémité antérieure de la région alvéolaire du prémaxillaire est très remarquable. A peu près la moitié de cette région seulement est occupée par les alvéoles des incisives, qui sont resserrés dans la moitié postérieure ; la moitié antérieure ne montre pas de traces d'existence de dents, mais elle est singulièrement irrégulière, rugueuse à dépression. Le susmaxillaire gauche est un peu mieux conservé que la droite et porte 8 alvéoles très serrées, la droite n'en a que 4. (') Un fait analogue peut être observé sur les alvéoles de la mâchoire inférieure de Mioziphius belgicus, du Boldérien d'Anvers. (Voir plus loin). BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 85 Toutes les alvéoles dirigées très obliquement, et du haut en avant et vers le bas. Les bords de ces alvéoles sont très rugueux et dentelés comme sur le prémaxillaire, mais, en général, les cavités sont mieux conservées et plus profondes ; il s'ensuit que les dents du susmaxillaire étaient aussi déjà tombées et que les alvéoles commençaient à se fermer, mais que les dents du susmaxillaire sont, cependant, tombées plus tard que les incisives. Les bords alvéolaires sont découpés en dentelures tranchantes. Dans le susmaxillaire droit, les alvéoles sont beaucoup plus petites dans le gauche; en général, le susmaxillaire droit est un peu plus faible que le gauche. Le susmaxillaire est traversé, dans toute sa longueur, par un canal dentaire à parois lisses. 4. - DIMENSIONS. Longueur de la région alvéolaire du prémaxillaire 100 millimètres. Hauteur du prémaxillaire (mesuré au-dessus de l'alvéole de 13, bord supérieur complété) ... 70 , Longueur du fragment du susmaxillaire gauche 173 „ droit 168 Longueur de la région alvéolaire du susmaxillaire gauche 173 , droit 90 Diamètre de la plus grande alvéole dans le susmaxillaire gauche 21 , , „ , , r: droit 10 , Diamètre longitudinal de l'alvéole pour 1 1 et 12 20 , Diamètre transversal de l'alvéole pour II et 12 13 , Diamètredu bouchon osseux dans l'alvéole pour 13 17 „ 5. — COMPARAISONS. Par la forme de l'extrémité antérieure du prémaxillaire, Prophyseter Dolloi se rapproche beaucoup du Scaldicetus patagonicus Lydekker ; par contre, il se distingue absolument de Kof/ia, chez lequel l'extrémité antérieure du prémaxillaire est tout à fait atrophiée et dépasse à peine l'extrémité antérieure du susmaxillaire ; ainsi que de Physeter, chez lequel l'extrémité antérieure du prémaxillaire est très longue, grêle et pointue, et dépasse considérablement le susmaxillaire. Les dents étaient, cependant, plus serrées que chez Scaldicetus patagonicus et, tandis que dans cette dernière espèce, l'incisive la plus antérieure est placée à l'extrémité antérieure du prémaxillaire, chez Prophyseter Dolloi, les incisives sont refoulées plus loin en arrière. V. — PLACOZIPHIUS, P. J. Van Beneden, 1869. 1. — SYNONYMIE. 1. Placoceiiis. — P. J. Van Beneden. Mémoire sur une nouvelle espèce de Zipliius de la Mer des Indes. Mém. cour. Acad. Belg. T. XVI, Bruxelles, 1864, p. 8. — (" Placocète »). ' "■ 86 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU 2. PlacozipJiius. — P. J. Van Beneden. Sur un nouveau genre de ZipMoïde fossile (Placoziphius), trouvé à Edeghem, près d'Ativers. Mém. Acad. Belg., XXXVII, 1869, (Mémoire présenté le 4 août 1866), p. 1-12, PI. I-II. 3. PlacozipMus. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 418, PL XXVII, Fig. 11, 11 ô, Fig. 12 (non Fig. 11«). 4. PlacozipJiius. — C. G. Capellini. N'uovi resti di Zifioidi in Calahria e in Toscana. Rendiconti delle sbdute della Reale Accad. d. LiNCEi, lloma, 1893, Vol. II, 1° sem., p. 287-288, avec figure de texte, p. 287. Van Beneden a décrit, en 1866, un crâne fragmentaire et un atlas du Boldérien d'Edeghem, près d'Anvers, comme Placoziphius Duhoisii et il le plaçait dans la famille des ZiphiidsR. Comme cet animal ne semblait pas faire partie des types longirostres de cette famille, que l'atlas était libre, ce qui n'est pas le cas chez ces types, il établit, pour le recevoir, un nouveau genre et une nouvelle espèce. P. Gervais mit, dans \ Ostéographie, le genre Placoziphius parmi les « Ziphioides fossiles que les caractères de leur rostre paraissent devoir faire rapprocher des Choneziphius ", appréciation étonnante qui est restée sans critique et qui, entre autres, a aussi été propagée par le Handbuch der Palseontologie (IV, p. 179) de Zittel. Malgré cela, le premier coup d'œil jeté sur la pièce doit donner la conviction qu'il ne peut s'agir ici que d'un animal proche parent du genre Physeter, tandis qu'il n'existe pas la moindre analogie avec Choneziphius ou avec d'autres Ziphiides. Le type du Placoziphius Duhoisii, qui se trouvait jusque dans ces derniers temps dans la collection de l'Université de Louvain, est passé récemment au Musée de Bruxelles. Ce Musée possède encore un second crâne, non dégagé, entouré de sable noir, avec de nombreux exemplaires de Pectunculus pilosus; d'après la forme du rostre, cette pièce ne peut être comparée qu'avec Placoziphius Duboisii. Le sommet du crâne du deuxième exemplaire manque ; la base du crâne est encore dans la gangue. La face inférieure du rostre est à découvert et permet de reconnaître, que, sous tous les rapports, il y a identité avec l'exemplaire d'Edeghem. Une étude plus détaillée de ces crânes sera fournie dans la Monographie des Physétérides du Boldérien. 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Baie d'Anvers ; Rocca, près Volterra, dans l'Italie septentrionale 3. — DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers ; Pliocène de l'Italie septentrionale. BOLDERIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 1. — Placoziphius Duboisii, P. J. Van Beneden, 1869. 1. Placoziphius Duboisii. — P. J. Van Beneden, l. c, Mém. Acau. Bèlg., XXXVII, 1869, 2 pi. 2. Placoziphius Duboisii. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 418, Pi. XXVII, Fig. 11, ]\b, 12. 1. - DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien des environs d'Anvers. 2. — CARACTÈRE DE L'ESPÈCE. Crâne et atlas connus. Rostre, bien conservé, à l'exception de l'extrémité antérieure. Forme générale du rostre, comme chez Physeter. Le prémaxillaire droit esl également conservé dans sa région post-nasale (Van Beneden, l. c, PI. 1, Fig. 2) et montre nettement une excavation en écuelle ; il se dresse verticalement dans la région post-nasale. Le crâne était creusé en forme de cuve sur la face supérieure, comme chez Physeter ; il est donc scaphidiomoi-phe. Le prémaxillaire droit s'avance fortement vers la gauche, au delà du plan médian, d'où il résulte que les narines sont aussi fortement déjetées vers la gauche. Le prémaxillaire droit est beaucoup plus fort que le gauche dans les régions prénasale et préorbitaire ; les prémaxillaires sont beaucoup plus larges sur la face supérieure que chez Physeter. Les sutures prêmaxillo-susmaxillaires convergent fortement vers la pointe du rostre, ce qui n'est pas le cas chez Physeter. La face supérieure du rostre est très convexe ; la face inférieure est plus plate. Dans la région préorbitaire des prémaxillaires, sur la face supérieure, deux grands trous sous-orbitaires asymétriques. — • Le canal du vomer est largement ouvert sur la face supérieure du rostre. — Mésethmoïde ossifié seidement dans la partie postérieure. Sur la face inlérieure du rostre, le vomer devient visible dans une large fente entre les susmaxillaires ; les palatins manquent dans cette 'pièce. Il n'y a plus de traces quelconques d'une dentition supérieure : à la place des alvéoles, il y a une rainure alvéolaire rudimentaire, comme chez Physeter. A juger d'après les restes conservés au Musée, V exoccipital et le squamosal conformés comme chez Physeter. Atlas libre, apophyses transverses non perforées ; forme générale comme chez Physeter. 3. - OBSERVATIONS ET COMPARAISONS. Le genre Placoziphius n'est connu, jusqu'à présent, qu'aux environs d'Anvers et de Rocca (près Volterra). Bien qu'on ne puisse comparer le reste de crâne de la Haute Italie, 1:2. — 1903. 88 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU d'après la forme du rostre, qu'avec le genre belge de Physétérides, il n'est, cependant, pas possible de les identifier à cause de la différence considérable de taille ; d'après Capellini, le crâne italien atteindrait une longueur approximative de 0"'25, tandis que le rostre de l'exemplaire d'Edeghem est, d'après Van Beneden (/. c, p. 6), conservé sur une longueur de O'^SS et il y manquerait encore 0"iI4 (longueur approximative du rostre 0"'52), de sorte que la longueur totale du crâne aurait été, d'après Van Beneden, à peu près de 0"'G8 ('). Le second exemplaire que j'ai placé, sous réserve, avec Placoziphhis Duboisii, et qui provient également du Crag noir d'Anvers, est plus grand que l'original de Van Beneden ; on ne peut pas en donner exactement les dimensions, parce que le reste n'est pas encore dégagé; on peut mesurer, cependant, la largeur du rostre dans la région préorbitaire. Elle est d'environ 34 centimètres, et celle de l'exemplaire d'Edeghem de 25 centiuiètres. En prenant pour base les dimensions de Van Beneden, la longueur totale du second crâne aurait été de 0™92 centimètres. Placoziphius Dahoisii se rapproche, sans aucun doute, très fort du genre PJn/seter et doit être regardé comme un terme reliant les genres à dentition réduite de la mâchoire supérieure [Prophyseter) au genre vivant Physeter. Ce qui offre un très grand intérêt, c'est le fait que, dans le Boldérien, à côté du genre primitif Squalodon se trouve tonte une série de Physété- rides spécialisés à dirers degrés, ce qui permet de conclure que le déreloppement de la famille des Physétérides a dû se faire très rapidement, mais qu'alors, le degré de spécialisation que nous rencontrons d'abord chez Placoziphius, une fois atteint, est resté le même à travers des temps relativement longs. La transformation de la dentition des Squalodontides en la dentition homodonte du genre Scaldicetus, la réduction de la couronne chez Physeterula, le débid de la disparition des dents da)is le prémaxillaire et le susma.rillaire citez Prophy- seter et la perte totale des dents chez Placoziphius sont resserrés dans un espace de temps relativement très court. On peut en déduire que le développement de certaines séries déformes se fait, non pas régulièremetd, mais par secousses, d'une manière « explosive «. m. - ziPHim^ Chez les types anciens, mâchoires supérieure et inférieure (prémaxillaire aussi?) garnies de dents ; chez les types récents, la dentition est limitée à la mâchoire inférieure; chez les types vivants, une ou deux paires de grandes dents, plus grandes chez les mâles que chez C) P. J. Van Beneden, l. c, p. C. — Dans ï'Ostéographie, Gervais donne deux figures du roslre d'Edeghem (d'après nalurej et dit expressément, dans la légende de la PI. XXYII, que les figures ont 1/3 de la grandeur naturelle; les dimen- sions correspondent donc à celles indiquées par Van Beneden. D'après Capellini {Rendiconti Accad. d. Lhicei, Rome, 1893, II, 1" série, 1° sem., p. 288), la longueur totale du petit Placoziphhis de Roeca était tout au plus de 1"'25. C'était donc évidemment un animal très jeune. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 89 les femelles, parfois recouvertes d'une mince couche d'émail (') [Mcsoplodon), le plus souvent sans couche d'émail (-) [Berardiiis). Dans la gencive des mâchoires supérieure et inférieure des genres vivants se trouvent de petites dents rudimentaires, à petite pointe émaillée et dont le nombre est très variable (chez Mesoplodon, il en existe 17 à 19, de chaque côté). Chez les types anciens, les dents sont encore fonctionnelles; chez les types les plus anciens [Palceoziphius) il n'existe qu'une légère différence de taille entre les différentes dents. La position de la paire de dents, ou des deux paires, varie; elles sont ordinairement placées à l'extrémité antérieure de la symphyse mandibulaire. Certaines espèces ont les dents de la mâchoire inférieure extraordinairement développées [Mesoplodon Layardi). On remarque, chez certains types miocènes [Mioziphiiis, Clioneziphius), un grand nombre d'alvéoles rudimentaires, qui n'existent que dans la mandibule et le susmaxillaire, mais pas dans le prémaxillaire (le nombre des alvéoles chez Miozlphius est de 35 à 48 de chaque côté du susmaxillaire). La symphyse de la mâchoire inférieure est longue chez les types anciens ; fortement raccourcie chez les plus récents. Crâne comprimé en une haute crête (rhachimorphe) (^); Nasaux fortement refoulés vers le haut, en forme de renflements; très asymétriques. Susmaxillaires renflés dans la région sus-orbitale en bourrelets plus ou moins gros et élevés ; ceci au maximum chez Hyperoodon, et plus fort chez le mâle que chez la femelle, aussi beaucoup plus accusés chez les vieux animaux que chez les jeunes. — Trous olfactifs présents. — Os lacrymaux grands, isolés ou soudés. — Prémaxillaire dépassant toujours l'extrémité antérieure du susmaxillaire et variant de longueur. Dans le prémaxillaire des types vivants, il y a des gouttières alvéolaires rudimentaires, à bords tranchants. — Ptérygoides développées en feuillets épais, massifs. — Susmaxillaire ayant parfois, dans la région préorbitaire, sur là face supérieure du rostre, des excroissances osseuses moutonnées [Choneziphius). — Rostre très fréquemment constitué par une masse osseuse, épaisse et (') E. Ray Lankester. On the Structure of the Tooth in Ziphius Sowerbiensis (Micropteron soicerbiensi») and on some fossil Celacean Teetli. Tbans. Micposcop. Soc, New Ser., XV, 18C7, p 55. — R. Owen. Monoyraph on the British Ceiacea froin the lied Crtig Palaeont. Soc, London, 1870, p. 26, PI. I, Fig. 5. — \V. H. Flower. A fiirther Contribution ta the Knoicledge of the existing Ziphioid Wliales. Geirus Mesoplodon. Tr. Z. S. London, Vol. X, Fart. IX, N" 2, 1878, p. 426.— James A. Gbieo. Bidrag til Kjendskaben om Mesoplodon bidens, Soiv. Bergens Muselms Aarboog, 1904, N" 3, p. 27. Dans le cas où la dent que J. Probst (Wiirttemb. Jahresh., 42» année, 1886, p. 112, PI. III, Fig. 8) a appelée Ziphioides obliquus, appartiendrait réellement aux Ziphioides, cette espèce du Miocène de la Souabe aurait une couche d'émail plus épaisse que les types récents. (2) W. H. Flower (On the récent Ziphioid Whales tcith a Description ofthe Skeleton of Berardius Arnouxi, Tr Zool. Soc. London, VllI, Part. III, 1872, p. 223) dit de Berardius : ' There is no enamel. , Par contre, les dents et la mâchoire inférieure de Ziphius cavirosiris ont une petite pointe émaillée (Malm : Hvaldjur i Sveriges Museer ar 1869. KoN. Svensk. Vetensk. Akad. Hanol. IX, N° 2, Stockholm 1871), (') f)dXK ôpeoç Bergiiicken, Crùte de montagne. 90 O. ABEL. — LES ODONTOGETES DU couipacie (nolamment chez Mesoplodou); le degré de lusioii dos os dépendant de l'âge et, du se\e de Tanimal ('). Atlas, jamais libre, toujours soudé avec l'Axis ; les autres vertèbres cervicales sont libres (MrsopJodon), ou bien la troisième se soude avec l'Atlas et l'Axis [Berardius ; rarement chez Mesoplodou), ou Ijien les autres vertèbres cervicales sont partiellement réunies (Ziphim), ou toutes (Hi/pcroodon) sont ankylosées avec les deux premières vertèbres ; parfois, la première vertèbre dorsale est aussi comprise dans ce complexe (Hijpcroodo)i). V-11 vertèbres thoraciques, les sept antérieures (0 chez Hi/pcroodon) ont des côtes bicipitales, les postérieures des côtes unicipitales ("). L'articulation des côtes avec la colonne vertébrale comme chez les Physétérides. Omoplate large, de forme delphinoide ; bord radial de la nageoire pectorale droit ou faiblement recourbé. Parfois la soudure des os du carpe est très avancée (Berardiiis). Nageoire dorsale plus haute que chez les Physétérides. A partir du Miocène. I. — PAL-EOZIPHIUS, nov. gen. (Fig. 1.-.). 1. ChanipsodeJjjïn.s. — B. du Bus. Bull. Arad. Brhj., -iV année, S*" série, T. XXXIV, Bruxelles, 1872, p. 40s. — B. du Bus. Jokvu. de ZooJ., 1873, p. 103. — P. (Servais et P. J. \'an Bbneden. Ostéographic, p. 4'.)1. 2. ? Aerodvipliis. — 0. Abei,. VntrrsKrliuiif/i'it idier die fosslleii Plataiiistiden des Wiener Bedriis. ly^msSCiiK. k. Akad. d. Wiss., LXVIII, 1S9'.), p. S52. Pendant les travaux des fortifications d'Anvers, on découvrit, près du Fort Vieux-Dieu, en septembre 18<'>:), une m.âchoire inférieure que du Bus décrivit en 1873, sous le nom de (') W. TuRNER. (ÏV. R. Soc. Eiliiihiirgh,XX\'l, 1872, p. 75'J, PI. XXIX, XX.X), parle d'un os pailiculier dans le rostre de Ziphiiis carirosiris, le ' niésoi'oslral ,. Gel os, qui a reçu de multiples noms [vomer, Cuvier, Gcrvais, Grny ; anterior luherosity ot' vomer Fischer; continuation of the prefrontals forward lo near Ihe end of the premaxillaries, Owen; anleridr prolongation of the etlimoid, Flower; axe sus-vomérier\ Gerçais], n'est, comme l'a montré H. 0. Forbes {Obser- ratioii.i on Ihe Development of the Rostrnni in the Cetacean geniis Mesoplodon, irith rem(crl,-s on soine of the species, P. Z. S. LoNDON, 1893, p. i!16 -230, PI. XU-XV), rien d'antre qne le conter et provient iJn dh-eloppement plus fort des os dans la gouttière rostrale; le mésorostral comprend, en outre, encore des parties du prémaxillaire. Le mésoroslral reste longtemps séparé du mésethmo'iMe par un grand espace qui ne disparait que plus tard. Le mésetlimoïde demeure toujours spongieux, tandis que le mésoroslral est très dur et compact. Avec l'âge, tous les os du rostre se soudent en une seule masse compacte. Parmi les Ziphiides, on remaniue cette soudure chez McsoploJon, Ziphius, Berardius: mais pas chez Ilijperoodon et chez Choncziphius. ('-) Chez lierardius Arnuxii, le tuhercule de la 8" côte est rudiiiienlaire, et celle-ci s'articule seulement par la tête avec le corps de la 7' vertèbre tlioraciciue. Au niveau de la 9' vertèhre thoracique, le cou de la cote est, par contre, déjà soudé avec le corps de la vertèhre et séparé de la côte, qui s'articule à l'extrémilé distale du cou. Comparer la figure et la description de lierardius dans W. M. Klowkr, 7V. Z. S. Vol. VUl, Part. 111, 1S72, p. *29, PI. XXVIII. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPERIEUR) D'ANVERS 9t Chatnpsodelphis Scaldensis. Le genre Champsoddphis était à cette époque un nom collectif pour les types les plus divers, de même que la famille des Platanistides l'a été jusque tout récemment ; bien que les caractères remarquables qu otFrait le crâne eussent dû frapper du Bus, il le plaça, cependant, en dehors du groupe auquel il appartient sans conteste et dans lequel il constitue un terme de transition excessivement important. FiG. 13. — Palseoziphius Scaldensis, du Bus. — Miocène supérieur. Boldérien d'Anvers. — Fort n° IV, Vieux-Dieu. — Mâchoire inférieure, vue de dessus. — Echelle : '. Pour montrer : la mâchoire inférieure, légèrement épanouie ù l'extrémité antérieure, — que la première et la septième paire d'alvéoles sont les plus grandes, — que les alvéoles intermédiaires ou postérieures sont plus petites, notamment la deuxième paire et la huitième alvéole droite, — que la sixième alvéole gauche est tout ù fait oblitérée, — et que la symphyse est longue. La famille est, sans aucun doute, celle des Ziphiidm. Aujourd'hui les représentants de cette famille se distinguent par la présence d'une paire, plus rarement de deux paires, de grandes dents dans la mâchoire inférieure, — plus développées chez les mâles que chez les femelles — , tandis que les autres dents des mâchoires supérieure et inférieure sont placées dans la gencive comme de petits organes rudimentaires, sans .s'enfoncer dans la gouttière alvéolaire. La présence de ces dents rudimentaires prouve que les prédécesseurs des Ziphiides vivants ont dû être polyodontes. Pour diverses raisons, il est, d'ailleurs, nécessaire de supposer que ces précurseurs ont aussi été homodontes, et que l'hétérodontie du genre vivant Ziphius, par exemple, doit être considérée, non pas comme un caractère primitif, mais comme ayant été acquise secondairement ; j'ai désigné ce type de la dentition de Ziphius sous le nom de Pseudohétérodontie ('). Il est à présumer que les genres des Ziphiides vivants se sont détachés de formes chez lesquelles, par suite de la manière de se nourrir (préférence d'une nourriture aux dépens des Céphalopodes : Teutophagie), les dents perdirent lentement leur fonction, s'atrophiant en partie, et finirent par ne persister qu'à l'état isolé. Comme toujours, par la réduction d'un (') O. Abel. Les Dauphins lom/iroslres du Buhlérien (Miocène sii/n'i-ieur) des eitiiions d'Anvers. Mim. Mus. Hi&t Nat. Belgique, t. I, Bruxelles, 1901, p. 39. 92 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU organe, les organes voisins s'hypertrophièrent ; ainsi s'explique la présence des quelques dents restantes de la mâchoire inférieure chez les Ziphiides vivants, qui atteignent parfois (Mesoplodon Lmjardi) un degré excessif de spécialisation ('). Le genre Anoplonassa (^), des dépôts phosphatés de Savannah (Géorgie), représente une phase de développement dans laquelle les gouttières alvéolaires de la mâchoire inférieure sont devenues rudimentaires, à deux paires de dents près ; la paire antérieure, terminale, est deux fois aussi grande que la seconde paire, qui se trouve à peu près à la moitié de la longueur de la symphyse. La mâchoire rappelle cependant encore Squalodon dans sa forme générale. Tandis qu'on peut donc, sans hésitation, réunir Anoplonassa aux Ziphiides, on a manqué, jusqu'à présent, de ces termes qui, du genre Anoinlonassa, conduisent aux ancêtres plus anciens, polyodontes et homodontes des Ziphiides. Cette forme intermédiaire est représentée, maintenant, par le type que du Bus a décrit sous le nom de C/iampso- delph is Scaldens is . Dans une comparaison avec Anoplonassa, la concoi-dance de la taille, la longueur de la symphyse et l'inflexion vers le haut de l'extrémité antérieure sautent immédiatement aux yeux; la mâchoire du Boldérien d'Anvers rappelle aussi celle de Squalodon. Mais ce qui distingue de suite nettement la mâchoire d'Anvers de celle des Phosphate Beds de Savannah, en Géorgie, c'est l'existence de 14 alvéoles dans chaque moitié de la symphyse. De ces 14 alvéoles, la première et la septième sont les plus grandes, tandis que les alvéoles intermédiaires sont plus petites et moins profondes, et même la — sixième alvéole gauche — est tout à fait oblitérée. A son extrémité antérieure, la mâchoire inférieure d'Anvers est légèrement épanouie ; l'alvéole montre que l'axe de la dent correspondait presque à l'axe de la mâchoire, laquelle est un peu recourbée vers le haut, comme c'est, entre autres, le cas dans le genre Squalodon. Nous voyons donc ici le terme de transition entre les Ziphiides tertiaires supérieurs et vivants, d'une part, et les ancêtres polyodontes de ce groupe, d'autre part. La mâchoire d'Anvers nous conduit, sans difficulté, vers les Sqiialodontes, qui, comme nous l'avons vu, ont formé le point de départ des Physétérides, et nous constatons que, bien que la souche des Physétérides et celle des Ziphiides se trouvent dans les Squalod ont ides, les deux familles ont suivi, dès le début, des lignes différentes d'évolution. (') 0. Abel. Ueber das Ausslerhen der Aiten. Compte rendu de la IX' session du CoNfiRÈs ceol. internat. Vienne, t9U3, Vienne, 1904, p. 745. (-) E. D. CoPE. On two extinct Mctmmalia froin the United States. Proc. A m. Phil. Soc, Philadelphia, Vol. XI, n" 82, 1869, p. 188-190, PI. V, Fig. 5-5 n. P. Gervais et P. J. Van Bkneden. Ostéoyraphie des Cétacés virants et fossiles, p. 386-387 (Fig. du texte). E. D. CoPE. The extinct Sirenia. American Naturalist , XXIV, 1890, n" 284, p. 700, Fig. 2. E. D. CopE. Foiirth Contribution to the Marine Faiina of the Miocène Period of the United Slates. Pfloc. Au. Phil. Soc, Philadelphia, Vol. XXXIV, 1895, n» 147, p. 138. XjH^ BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 93 1. — CARACTÈRES DU GENRE. Connu : Région de la symphyse de la mâchoire inférieure. La mâchoire inférieure porte, des deux côtés de la symphyse, 14 alvéoles ; la plus antérieure et la septième (au milieu de la longueur de la symphyse) sont de même grandeur ; tandis que les alvéoles intermédiaires et celles qui suivent, notamment la seconde, en avant, sont plus petites et moins profondes, et, à certains endroits (la sixième à gauche), entièrement oblitérée. Coupe transversale de la mâchoire inférieure semi-circulaire; faces latérales avec profond sillon moutonné; extrémité antérieure de la symphyse, recourbée vers le haid, légèrement élargie; axe de la première alvéole correspondant à l'axe de la mâchoire. 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Une espèce, dans le Boldérien (Miocène supérieur) d'Anvers. 1. — Palaeoziphius Scaldensis, du Bus, 1872. (Fig. 15). Type : N° 3551 (ancien n° 493) du Catalogue du Musée de Bruxelles, du Fort N° IV (Vieux-Dieu) d'Anvers, septembre 1863. 1. — SYNONYMIE. 1 . Chainpsodelphis Scaldensis. — B. du Bus. Mammifères nouveaux du Crag d'Anvers. Bull. Acad. Belg., 41^ année, 2^ série, T. XXXIV, Bruxelles, 1872, p. 498; Journal DE Zoologie, 1873, p. 103. 2. Champsodelphis Scaldensis. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 491. 3. Acrodelphis Scaldensis. — 0. Abel. Unters. iiber die fossilen Platanistiden des Wiener Beckens, Denkschr. d. k. Akad. d. Wiss., LXVIII. Bd., Vienne, 1899, p. 852. 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. _ Boldérien (Miocène supérieur) du bassin d'Anvers. 3. — CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. La symphyse de la pièce conservée, laquelle est longue de 190 millimètres, a 1G8 millimètres de long ; au commencement de la symphyse, 44 millimètres de large ; largeur à l'extrémité antérieure, 24 à 25 millimètres ; derrière la première alvéole, 23 millimètres. 94 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU Dans la région symphysienne, des deux eûtes, 14 alvéoles, mais la sixième (en comptant d'avant en arrière) oblitérée dans la branche gauche. La première et la septième alvéole sont ovales; leur plus grand diamètre est, chez toutes deux, de 10 millimètres ; celui de la deuxième seulement de 6 millimètres. Derrière la septième alvéole, les suivantes diminuent de grandeur, mais cette dimi- nution est irrégulière. La première alvéole est enfoncée très obliquement dans la mâchoire, de sorte que l'axe de la racine correspond à l'axe de la mâchoire ; vers l'arrière, les alvéoles deviennent plus verticales, elles le sont tout à fait à l'endroit où les branches mandibulaires deviennent libres, et elles se penchent en arrière à partir de la douzième alvéole, de sorte que l'axe de ces dents se dirige obliquement d'arrière et en haut, vers le devant et en bas. Vue de côté, l'extrémité antérieure de la mâchoire inférieure est fortement recourbée vers le haut, de sorte que le bord alvéolaire forme un arc concave et le bord inférieur un arc convexe. Sur les faces latérales se trouve un profond sillon mentonnier, qui se divise, près de l'extrémité de la symphyse, en deux branches divergentes. Toutes les dents étaient uniradiculées avec une couronne probablement conique. IL — CETORHYNCHUS, Gervais, 1861. (Fig. 16). 1. Cetorlnjnchiis. — P. Gervais. Comités rendus Acad. Se. Paris, LUI, p. 456, 1861. — P. Gervais. Mém. Acad. Se. Monlpellier, T. V, p. 122, PI. IV, Fig. 5-7. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Osiéographie, p. 508-509, PI. LVll, Fig. 12. 2. Zipitius (Mesoodon). — J. F. Brandt. Mém. Acad. S' Pélersboitrg, VIP série, T. XX, 1873, p. 221. 3. Champsodelphis. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 485, PI. LX, Fig. 19. 4. Cyrtodeîphis. — 0. Abel. Denkschrift. k. Akad. d. Wiss., Wien, LXVIII, 1899, p. 841 et 851. Ce genre est fondé sur une mâchoire inférieure découverte dans le Falun miocène de Poussan (Hérault) par Jules de Christel, et que Gervais place, dans Y Ostéographie, aveft; la famille des Delpliinorhynchidie . Cette mâchoire inférieure est un peu plus petite que celle du genre Berardius et se distingue par le développement curieux de la gouttière alvéolaire, ce qui porta Gervais à placer d'abord cette pièce dans le genre Mesoplodon. Dans le genre Cetorhijnchus, les alvéoles ne sont plus séparées par des ponts osseux, mais forment une large gouttière peu profonde, interrompue seulement par de faibles crêtes transversales. Il en résulte que la dentition se trouvait ici en voie de réduction, et que les BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 95 dents, relativement grandes et serrées les unes contre les autres, étaient implantées dans la gencive, et non plus enfoncées dans la mâchoire. — La symphyse est très longue, l'angle symphysien est arrondi au sommet et la coupe transversale de la mâchoire inférieure est semi-circulaire. Dans la branche maxillaire droite de Cetorhynchus Christoli, on compte environ 40 alvéoles ; le nombre total des dents peut donc avoir atteint le chilfre de 50 à 55 dans chaque moitié de la mâchoire. La forme générale et l'angle arrondi de la symphyse me conduisirent en 1899, à placer Cetorhynchus Christoli dans le genre Cyrtodelphis ('), mais je faisais déjà remarquer en 1901 que cette détermination ne pouvait être considérée que comme provisoire (^). Une étude plus approfondie et la comparaison avec les Ziphiides fossiles prouvent, maintenant, d'une manière certaine, que le genre Cetorhynchus doit être joint à cette famille. Il n'est connu jusqu'à présent que par trois mâchoires inférieures, qui appartiennent à deux espèces différentes, et il représente une forme de transition des Ancêtres polyodontes homodontes des Ziphiides aux Types oligodontes pseudohétêrodontes d'aujourd'hui. On n'observe, cependant, pas ici un accroissement de taille de certaines alvéoles de la mâchoire inférieure, comme chez Palœoziphius et Anoplonassa ; au contraire, la réduction des alvéoles est tout à fait régulière dans les portions mandibulaires conservées (ceci n'exclut, cependant, pas que, à l'extrémité antérieure de la mâchoire inférieure, qui est inconnue jusqu'à présent, il y ait eu de plus grandes alvéoles, pour de plus grandes dents, à peu près comme chez Hyperoodon). Le genre Cetorhynchus nous montre de quelle façon la réduction de la dentition se fit chez les Ziphiides ; on ne peut, pourtant pas le mettre, pour le moment, en connexion génétique avec aucun autre genre de Ziphiides. 1. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 1. France : Poussan (Dép. Hérault), Léognan (Gironde). 2. Belgique : Bassin d'Anvers. 2. — DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. 1. Miocène : Falun miocène de Poussan et de Léognan ; Boldérien d'Anvers. (') 0. Abel. Untersuch.iiOeriliefoss.Flatanistidenihs Wiener Beckens, DE^iKSCHn.D.K Akad d. Wiss, VVien, C8. BJ. 1899, p. 851. (") 0. Abel. Les Dauphins longirosires du BoJdérien d'Amers. Mém. Mus. rov. d'Hist. nat. Belc, I, Biuxelles, 1901, p. 48. 13. — 1905. 96 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU 1. — Cetorhynchus atavus, n. sp. (Fig. 16). Type : Fragment de la symphyse mandibulaire, provenant des environs d'Anvers (nouvelle enceinte, 3"^ section, fossé capital, près Deurne, à gauche de la porte de Turnhout, 1861). 1. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Connue seulement, jusqu'à présent, du Miocène supérieur (Boldérien) du bassin d'Anvers. 2. - CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. On ne connaît qu'un fragment de la région symphysienne de la mâchoire inférieure. Longueur totale 102 millimètres. Largeur maximum de la branche mandibulaire droite, à l'extrémité postérieure de la symphyse . 37 , Largeur maximum delà branche mandibulaire gauche, à l'extrémité antérieure du fragment . . 22 , Caractérisée par de larges gouttières alvéolaires peu profondes (largeur moyenne de celles-ci : 19 millimètres) ; les ponts osseux entre les alvéoles sont rudimentaires ; cependant la place de ces ponts est indiquée par de faibles bourrelets transversaux, dans le fond des gouttières alvéolaires, ainsi que par de petites saillies sur les parois latérales des alvéoles. L'état de conservation permet de reconnaître, avec certitude, que la fossilisation n'est pas la cause de l'absence des ponts osseux interalvéolaires, mais que ceux-ci étaient naturellement atrophiés. Dans la branche maxillaire droite, on voit dix alvéoles, dans celle de gauche, cinq ; les alvéoles rudimentaires ont un contour rectangulaire, parce que les bords ne sont plus échancrés et parce que les dents étaient serrées. Les plus grandes alvéoles ont 18 milli- mètres de diamètre (longueur 18 millimètres, largeur 19 millimètres) ; les plus petites, à l'extrémité postérieure de la branche maxillaire droite, ont 14 millimètres de diamètre. La face supérieure de la région symphysienne est excavée, sur la ligne médiane, et la symphyse elle-même est indiquée par une forte gouttière à bords renflés en bourrelets (qui sont plus marqués dans la partie postérieure que devant). Sur les faces latérales de la mandibule, il y a un profond sillon mentonnier. Coupe transversale de la mâchoire inférieure, semi-circulaire. Rameaux libres non appliqués l'un contre l'autre sur la face inférieure, mais séparés par une échancrure. Cette échancrure, qu'on remarque chez presque tous les Ziphiides, indique que, dans ce groupe d'Odontocètes, il y a eu, au cours du développement phylogénique, non pas un allongement, mais un raccourcissement de la symphyse mandibulaire. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 97 Dans les gouttières alvéolaires se trouvaient, sans doute, des dents relativement grandes, uniradiculées, dont la plus grande partie était enfoncée dans la gencive ; mais elles n'ont, évidemment, pas encore été aussi réduites que chez Mesoplodon. FiG. 16. — Cetorhynehus atavus, Abel. — Miocène supérieur. Boldcrien d'Anvers. — Mùclioire inférieure, vue de dessus. — Echelle : ;. Pour montrer : (]ue le fragment figuré de la région symphysienne ne possède pas d'alvéoles pour des dénis fonctionnelles, mais (pie les jionts osseux entre les alvéoles sont presque complètement oblilérés, les alvéoles elles-mêmes étant réduites à des fossettes très peu profondes, visibles seulement par un éclairage oblique, — que les dents étaient jadis très serrées, mais qu'elles n'étaient plus repré- sentées, ici, que par de toutes petites dents rudimentaires implantées dans la gencive. Celte mâchoire nous explique la gouttière alvéolaire rudimenlaire de Mesoplodon et des autres Ziphioides vivants et forme un pendant à Mioziphius où il y a une pareille gouttière alvéolaire dans le susmaxillaire (Fig. 18). .3. - COMPARAISONS. Les deux mâchoires inférieures qu'on peut comparer avec Cetorlnjnchus atavus appar- tiennent à Cefor/iyiic/iKS Christoli, Gcrv., et proviennent du Miocène de Poussan et de Léognan. D'après Gervais, la mâchoire inférieure de Poussan serait un peu moins grande que celle de Berardius ou à'Htfperoodon [Osféographie, p. 509); elle est donc beaucoup plus grande que Cetorlnjnchus atavus. Une autre différence consiste dans la forme des alvéoles, qui, chez Cetorlnjnchus Christoli, sont presque deux fois aussi larges que longues (0.020 de large; 0.011 de long). Les sillons mentonniers manquent toujours, d'après Gervais, à l'espèce de la France méridionale, fait remarquable, puisqu'en général l'existence de ces sillons vasculaires est de règle chez les Odontocètes à longue symphyse. La mâchoire inférieure du Miocène de Léognan [Ostéographie, PI. IX, Fig. 19), 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU montre, par contre, des sillons mentonniers faiblement développés ; elle est beaucoup plus petite que la mâchoire inférieure de Poussan et appartenait, à en juger par l'absence de soudure des rameaux dans la région symphysienne, à un jeune animal. III. — MIOZIPHIUS, nov. gen. (Fig. 17-19). 1. Dioplodon. — P. J. Van Beneden. BhU. Acad. Beliom. nud. Ann. Soc. Malac. Belgique, T. IX, Bruxelles, 1874, p. 147. 7. Placoziphius, p. p. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, PI. XXVII, Fig. llrt, explication du texte p. 617. 8. ZipJnrostruni. — 0. Abel. Mém. Mus. roi/. Hisf. nat. BeUj., T. I, lUOl, p. 16. En 1860, on découvrit, à Hemixem (au sud d'Anvers, en dehors de la ligne des forti- fications, sur la rive droite de l'Escaut), le crâne d'un Ziphiide, dont Van Beneden dit, la même année, dans une courte communication à l'Académie : « Tout le bec en est conservé jusqu'à l'origine des évents, et la partie postérieure du crâne, tout en étant détachée, est restée entière. C'est la première fois, croyons-nous, que l'on découvre une partie du crâne proprement dit de Ziphioide fossile. Ce que nous avons trouvé de plus remarquable à la première vue, c'est qu'au devant des orifices des évents, les os maxillaires supérieurs forment avec les intermaxillaires une excavation, qui indique peut-être la transition des Ziphius fossiles aux Hyperoodons vivants. » [Bull. Acad. Belg., X, 1860, p. 406-407). Tandis que Van Beneden désignait, en 1860, le crâne comme <- Dioplodon d'Hemixem », il le considéra, en 1864, comme le représentant d'un nouveau genre de Ziphiide (Ziphirostre). [Mém. cour. Acad. Belg., XVI, 1864, p. 8). En 1868, du Bus décrivit un grand nombre de crânes Ziphiides d'Anvers, créant plusieurs genres et plusieurs espèces, et donna pour Ziphirostrum, la diagnose suivante : •< Genre Ziphirostrum, Van Ben. — Rostre droit ou légèrement relevé vers la pointe. Ma.Killaires plus ou moins épais. Incisifs soudés ensemble par leurs bords internes, dans la partie moyenne du museau, mais séparés à la pointe. Canal vomérien ouvej-t. - Sans s'occuper en détail du crâne cité par Van Beneden sous le nom de Dioplodon BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 99 FiG. 17. — Mioziphius belgiciis, Abel. — Miocène supérieur. Boldérien d'Anvers. — Crànc, vu de dessus. — Echelle : 7. N" 3845 d. Reg. d. Oss. foss. d. Mus. roy. d'Hist. nal. d. Belg. Pour montrer : la profonde dépression caractéristique du prémaxillaire dans la région préorbilaire, — la soudure des prémaxillaires en avant des narines, — le fort renflement des susmaxillaires dans la région préorbitaire, — les larges ailes sus-orbitaires surplombantes, — les bourrelets posinasaux des prémaxillaires, — les nasaux cordiformes, — la faible asymétrie du crâne, — les prémaxillaires en contact dans la réarion du rostre et recouvrant le canal du vomer. 100 O. A.BEL. — LES ODONTOCÈTES DU d'Hemixem, ou seulement le nommer, du Bus établit les espèces suivantes du genre Ziphirostrum : Z. Tiirnineme, Z. tumidum, Z. marginatutn, Z. Isevigatinn, Z. gracile. Comme le même nombre d'espèces est donné par Gervais et Van Beneden dans XOsiéo- grapJiie, et qu'ils ne citent pas davantage le « Dioplodon d'Hemixem -, on pourrait croire que cette espèce a été supprimée par du Bus et Gervais et qu'ils ont divisé le genre Ziphi- rostrum en cinq espèces. Mais, cependant, de nombreux crânes de Ziphiides du Musée de Bruxelles portent des étiquettes de la main de du Bus avec l'inscription : " Ziphirostrum Hemixemii, Van Ben. spec. » Il en résulte que du Bus, outre les cinq espèces créées par lui, en distinguait encore une sixième, qui n'a cependant jamais été caractérisée d'une manière plus précise ('). Par suite de ce qui précède, qu'il est impossible de dire si, parmi ces crânes du Musée de Bruxelles étiquetés par du Bus, se trouve, ou non, l'original d'Hemixem de Van Beneden. Il faut, d'autre part, faire remarquer que la diagnose publiée en 1860 ne suffit pas pour définir une nouvelle espèce, et surtout un genre. Les crânes étiquetés par du Bus sous le nom de Ziphirostrum Hemixemii ont, tous, sans exception, dans la mâchoire supérieure, une gouttière alvéolaire peu profonde avec 35 à 48 alvéoles bien marquées ; mais, ni dans Van Beneden, ni chez du Bus, nous ne trouvons une indication de ce fait extrêmement important, et le dernier ne signale que chez Ziphirostrum gracile une " particularité très remarquable ^, qui consiste en ce qu'on voit, dans l'un des fragments de mâchoire supé- rieure, 10 à 12 alvéoles. En 1868, du Bus établit encore le genre Aporoius et lui donna la diagnose suivante : " Le genre Aporotus a les mêmes caractères que le genre Ziphirostrum, sanf que les bords internes des incisifs, dans leur partie rosfrale, restent appliqués l'un contre l'autre et ne sont jamais soudés ensemble. „ La même année, du Bus fonda aussi son genre Ziphiopsis sur la diagnose ci-après : " Rostre de moyenne longueur, droit, ci peu près aussi haut que large. Maxillaires supérieurs très épais. Canal vomérien petit. Incisifs médiocrement développés, à bords internes soudés ensemble dans loide leur partie rosfrale, depuis la fosse prénasale jusqu'à la pointe. „ Il est clair que les différences '^ génériques " mentionnées par du Bus ne sont que des difiTérences d'âge, qu'on peut observer chez les Ziphiides du Boldérien d'Anvers, absolument de la même manière que dans les espèces vivantes des genres Mesoplodon, Ziphius, etc. Tandis (\Vi Aporotus représente un stade plus jeune, les espèces du genre Ziphirostrum correspondent à des individus adultes et l'une des espèces du genre Ziphiopsis (Ziphiopsis servatus) à un vieil animal, le tout d'un seul et même genre et espèce. (') En 1901 j'ai mentionné, sous ce nom, les gouttières alvéolaires rudimentaires de trois <:Tâ.a^sà.e Mioziphiuihel- gicus (N" 3845, 3846, 3847), qui portent les étiquettes, écrites par du Bus, avec la désignation " Ziphirostrum Hemixemii. , BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 101 Comme, par conséquent, aucune de ces diagnoses ne tient compte des importants caractères morphologiques de cette forme, dans leur ensemble, et que, en outre, l'original de Van Beneden n'est pas reconnaissable, parce que la diagnose de cet auteur ne suffit pas pour le reconnaître, — on doit supprimer les genres Ziphirostrum, Aporofus et Ziphiopsis, ainsi que le genre Sipwstodon, du Bus, nom. nud., et les remplacer par un nouveau nom de genre, pour lequel je propose le terme Mioziphius. Fir.. 18. — Mioziphius belgicus, Abel. — Miocène supérieur. Boldérien d'Anvers. — Hoslrc, vu de dessous. — Echelle : {. N° 3847 d. Heg. d. Oss. foss. d. Mus. roy. d'Hist. nat. d. Belg. Pour montrer : la gouttière alvéolaire rudiinentaire avec alvéoles très peu profondes et avec cloisons presque complètement oblitérées dans le susraa.xillaire, — et aussi que les dents étaient petites et extrêmement serrées. 1. - CARACTÈRES DU GENRE. Connu : Crâne et fragment de mâchoire inférieure. Crâne lourd, ramassé, à forte charpente osseuse, un peu plus grand que celui de Mesoplodon. Contour du crâne, vu d'en haut, à peu près rectangulaire, avec le côté sagittal (le plus court) par rapport au côté transversal (le plus long) comme 2 : 3. Museau à peu près double de longueur du crâne proprement dit, à face supérieure fort convexe ; susmaxillaire avec 37 à 48 alvéoles, dont les cloisons sont oblitérées, de telle sorte qu'elles sont placées dans une gouttière large et peu profonde ; pré maxillaire édenté (on peut y suivre la gouttière alvéolaire comme un sillon étroit et bien marqué). Crâne peu asymétrique ; ailes orbitaires, larges, grandes ; pas de renflement sus-orbitaire ; échancrure prcorbitaire, profonde. Le prémaxillaire, dans la région nasale, de chaque côté des os nasaux, s'élève en de hautes crêtes latérales ; susmaxillaires fortement renflés dans la région préorbitaire et entourant 102 O. ABEL. — LES OI)ON'l'ÛGl<:'ri<:S DU une lart/f foa.sc pn'iiasalr. A l'extrémitL' antérieure de celte fusse, les preiiiaxillaires forment des bourrelets qui s'élèvent tout à coup verticalement, l'as (1<' - mésorostral. " La soudure des os qui forment le rostre augmente avec l'âge, mais, même dans un âge très avancé, le canal vomèrien existe encore. Trous olfactii's larges, encore ouvei-ts dans un âge avancé. Mâc/ioirr inférieure à sij)itijJnj!ie courte, dont la Iniigueur atteint, environ le quart de la longueur du rostre ; ileu.r paires de 1res (jnuulis dénis l'onetioiiin llrs, la jHiire aidérieiire, teniiliiale, est ta plus (jrande. Deuts pusées sur des soeli's osseux, gui sortent di-s alvéoles, et dont la surface évidée porte une pointe osseuse centrale, dirigée en avant. Canal alvéolaire de la mâchoire inférieure rudimeniaire : â l'excepUon des deux [laires de dents de la mâchoire inférieure, toutes les autres dents étaient probablement cachées dans la gencive pendant toute la vie ; de même dans la mâchoire supérieure. Le régime alimentaire était évidemment teutophage. 2. — DI.STR1BUTI0N CKUdUAl'llinL'E LT (ll^OLniilOUE. Une espèce, dans le Boldérien d'Anvers et d'Ilemixem. 1. — Mioziphius belgicus, nov. spoc. (Fi;.'. 17-H)i. Types : Crâne n" 3845 (Fig. 17) ; Crâne n" 3S47 (Fig. IS) ; Mâchoire inférieure n" 385-1 (Fig. 10), avec l'étiquette de la main de du Bus : Stjnostodon, spec. 1. - SYNONYMIE. 1. Dioplodon d'Henii.vein. — P. J. Van Beneden. Sur des osseniods fossiles trouvés dans les environs de Saint-Nicolas. Bull. Ac.vd. Belo., XXIX'' année, 2" série, T. X, Bruxelles, iSGd. p. 40(J-407. ■^. Ziphirostre d' lleini.rein. — P. J. Van Beneden. Mémoire sur une nouvelle espèce de Ziphius de la mer des Indes. Wkm. c-nuR. Acad. Belg., T. X\T, Bruxelles, I8t)4, p. S (nom. nud.). 3. Zipliirostruni Turninense. — B. du Bus. Su)- différeids Zipluides nouveaux du Cran d'-Aiii'ers. Bull. Acad. Belg., XXX\T1'' année, i" série, T. XXV, Bruxelles, 18G8, p. G2£. — P. Gervais et I'. J. Van Beneden. Cstéographie. p. 115, PI. XXVII'"», Fig. G('). (') La figure de (iervais et Van Beneden (Ostéugvaphie, PI. XX Vil''", Fig. G) pourrait représenter l'oiiginal, sans doute fuitenient restauré [lar le dessinateur, de /ii/iliiroxtriim Turninense, n° 3785 du Catalogue du Musée de Bruxelles, et non pas Ziphirosh-Kiii maryiiiatinii, connue l'indique Truuessaiit (Cii/ii/yyKS MutiinuiUion, p. lUOUj. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 103 4. Ziphirostriim tmnidum. — B. du Bus, /. c, 1868, p. 623; P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 415. 5. Ziphirostrum marginatum. ^B. du Bus, /. c, 1868, p. 624; P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 415. 6. Ziphirostrum lœvigaliim. — B. du Bus, /. c, 1868, p. 624; P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 415, PI. XXV1I*'>, Fig. 5 (figure incorrecte). 7. Ziphirostrum gracile. — B. du Bus, /. c, 1868, p. 625; P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 415. 8. Aporotus recurvirostris. — B. du Bus, l. c, 1868, p. 626; P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 416. 9. Aporotus affinis. — B. du Bus, l. c, 1868, p. 626; P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 416 (L'original d'Aporotus affinis, if 3819 du Catalogue du Musée de Bruxelles, porte l'étiquette écrite par du Bus : Ziphirostrum affine). Fig. 19. — Mioziphius belgicus, Abel. — Miocène supérieur. Boldérien d'Anvers. — Mùclioire inlérieure, vue de dessus. — Echelle : j. N" 5854 d. Reg. d. Oss. foss. d. Mus. roy. d'Hist. nat. d. Belg., avec éliquelte de la main de du lins : Syiiustodun spec. Pour montrer : la région sympliysienne de la niàciioire inférieure, — les rameaux mandibulaires laissant entre eux une écliancrure, qui indique que les ancêtres de Mioziphius avaient une longue symphyse, et que la courte symphyse est donc secondaire chez les Ziphioides, — l'absence de dents et les alvéoles modiliées d'une manière particulière, — à l'exirémilé libre de la mâchoire, deux paires d'alvéoles dont l'antérieure est la plus grande (comme chez Berardius), — mais des alvéoles remplies par des bouchons osseux sortis de l'intérieur de la mâchoire, — sur ces bouchons portant une légère excavation (pseudoalvéoles) pour les dents, une pointe osseuse dirigée obliquement et vers le haut pour la fixation des racines, — entre les bouchons et derrière eux, des fosses profondes représentant l'ancienne gouttière alvéolaire comblée par des excroissances osseuses montées de l'intérieur de l'os, — en dehors des deux paires de dents antérieures, évidemment pas d'autres dents fonctionnelles, mais vraisembla- blement de petites dents rudimentaires, dans la gencive, comme chez Mesoplodon. 14. — lOO"». 104 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU 10. Aporotus dieipius. — B. du Bus, /. c, 1868, p. 627; P. Gervais et P. J. Van Beneden. Osiéographie, p. 416, Pi. XXVII^'-", Fig. 7 (par exception la figure n'est pas renversée, mais elle est fortement restaurée). 11. Ziphiopsis servatus. — B. du Bus. /. c, 1808, p. 629; P. Gervais et P. J. Van Beneden. Osléo(jraphie, p. 416, PI. XXVll/"*, Fig. 8. 12. Placoziphius Duhoisii p, p. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéograpkie, PI. XXVII, Fig. \\a, explication du texte p. 617. 13. Synostodon. — B. du Bus, nom. nud., emend. E. Van den Broeck. Esquisse géologique et paléontologique des dépjôts pjliochnes des environs d'Anvers. Annales de la soc. Malacologique de Belg., t. IX, Bruxelles, 1874, p. 147. 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE Boldérien du bassin d'Anvers. 3. - EXEMPLAIRES DU MUSEE DE BRUXELLES. N°' 3783 (Original du Zipliirostrum marginutum, du Bus) ; 3784 (Original 1 du Ziphirostriun Turninense, du Bus); 3785 (Original II du Zipliirostrum Turninense, du Bus); 3806 (Original du Ziphiopsis servatus, du Bus) ; 3807 (Original du Zipliirostrum tumidum, du Bus) ; 3808 (Original de V Aporotus dicyrius, du Bus) ; 3809, 3810, 3811, 3812 (Original de Y Aporotus reeurvirostris, du Bus) ; 3813-3818, 3819 (Original de V Aporotus affinis, du Bus) ; 3820, 3821 (Original du Zipliirostrum gracile, du Bus); 3822 (idem), 3825, 3826, 3827 (Original du Ziphirostrum gracile, du Bus); 3828, 3829, 3830 (Original du Ziphirostrum Ispvigatum. du Bus); 3831-3833, 3835-3849, 3851-3852, 3854-3856 (en tout, restes de crânes et de mâchoires inférieures de 49 individus). 4. — CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. Prémaxillaire, formant l'extrémité antérieure du rostre, édenté ; gouttière alvéolaire du susmaxillaire, avec 35 à 48 dents (le plus grand nombre de dents, dans la mâchoire supérieure droite du n° 3847), qui sont très serrées les unes contre les autres; les ponts osseux entre les alvéoles sont oblitérés, mais on peut encore bien les reconnaître (comparer BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 105 Fig. 18). Les plus grandes alvéoles des plus grands crânes atteignent un diamètre de 7 millimùtres. Les prémaxillaires s'enfoncent profondément dans la fosse prénasale, en descendant vers le devant, à partir des crêtes verticales de la région nasale et ils paraissent être fortement échancrés dans la partie antérieure de la fosse prénasale, par les épais bourrelets préor- bitaires des susmaxillaires. Ils s'élèvent, cependant, brusquement (comparer Fig. 17), à l'extrémité antérieure de la fosse prénasale en épais et hauts renflements, qui se continuent en avant dans la région du rostre. Le développement de ces renflements varie énormément et dépend, évidemment, de lage, du sexe et probablement de la variation individuelle. Le canal vomérien est plus large chez les jeunes individus et se resserre à mesure que l'animal avance en âge. A un âge avancé, les prémaxillaires se soudent le long de la ligne médiane du rostre. Le lacrymal est déjà soudé, dans sa partie postérieure, avec le susmaxillaire chez déjeunes animaux, mais se soude aussi par devant, avec le même os, le jugal et le frontal, dans un âge plus avancé. Les nasaux sont relativement grands, dépassent les narines et forment ensemble un gros complexe cordiforme, tronqué obliquement vers l'arrière ; la suture internasale est un peu à gauche de la ligne médiane du crâne ; en général, le crâne n'est pas fort asymétrique. La mâchoire inférieure (Fig. 19) porte quatre socles osseux, pour les deux paires de dents ; la première, terminale, est plus grande. Sur l'exemplaire n" 3854 (Fig. 10), les branches maxillaires sont soudées sur une longueur de 177 millimètres ; l'extrémité anté- rieure a 45 millimètres de large; la mâchoire, derrière les premières alvéoles (les plus anté- rieures), a 40 millimètres de large. Les quatre grandes dents de la mâchoire inférieure étaient, certainement, beaucoup plus réduites que ce n'est le cas chez Zlphhis, Berardhis ou Mesoplodon. Elles n'étaient plus enfoncées dans des alvéoles, mais se trouvaient sur des socles osseux qui dépassent le bord alvéolaire; et elles étaient attachées, sur le socle antérieur, par des saillies osseuses centrales; sur le socle postérieur, par une saillie inclinée en avant. Le bord anté- rieur du socle postérieur est éloigné du bord postérieur du socle antérieur de 19 milli- mètres. Ce qui est très remarquable, c'est que, dans la gouttière alvéolaire rudimentaire, il y a également des excroissances osseuses racémiformes ; ici, aussi, des socles osseux ont donc, pour ainsi dire, poussé après que les dents correspondantes étaient devenues rudimentaires. Que ce fait, unique en son genre, n'est pas un caractère pathologique, accidentel, mais est bien un caractère constant de Mioziphius helgicits, est prouvé encore' par quatre autres fragments de mâchoires inférieures de trois âges dift'érents. Je reviendrai en détail sur ce point dans la Monographie des Ziphiides du Musée de Bruxelles. 106 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU IV. — CHONEZIPHIUS, Duvernoy, 1851. 1. Ziphins. — G. CuviER. Recherches sur les ossemens fossiles, V, 1, 1823, p. 352-356, PI. XXVII, Fig. 4-8. 2. Ziphiiis. — R. OwEN. Monograph on thc British Fossil Cetacea from the Red Crag, 1870. 3. Choneziphiiis. — G. L. Duvernoy. Annales d. Sciences nat., 3'" série, XV, 1851, p. 63 et 71, PL II. Fig. 5. 4. Chonezlphius. — P. Gervais. Zool. et Faléont. franc., 2' éd., 1859, p. 288. PI. XL, Fig. 2. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 413, PL XXVII, Fig. 4-5, PL XXVII6'», Fig. 4. 5. Choneziphius. — R. Lankester. Quart. Journal Geol. Soc, XXVI, 1870, p. 502-507, PL XXXIII, Fig. 1-4. 0. Choneziphius. — J. Leidy. Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, 1876, p. 81 . — Journ. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, VIII, 2^ série, 1877, p. 218-224, PL XXX. Fig. I, 2, PL XXXI, Fig. 1, 2. 7. Belemnoziphius. — T. H. Huxley. Quart. Journ. Geol. Soc, XX, 1864, p. 395. 8. Ziphiopsis. — B. du Bus. Bull. Acad. Belg., 37" année, 2" série, p. 628, XXV, 1868. 9. Ziphiopsis. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 417, PL XXVII*'«, Fig. 1. 10. Eboroziphius. — J. Leidy. Journ. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, VIII, 2*^ série, 1877, p. 224, PL XXX, Fig. 5, PL XXXI, Fig. 3. Comme Lindépendance du genre Choneziphius, établi par Duvernoy, a été, à différentes reprises, mise en doute, et que la diagnose de Duvernoy a été considérée comme insuffisante, il est nécessaire de mentionner ici les points par lesquels le genre Ziphius se distingue de Choneziphius ; les matériaux sur lesquels le genre Choneziphius est fondé sont les nombreux restes de crânes du Musée de Bruxelles. 1. — ZIPHIUS, G. Cuvier. Rostre large à la naissance, mais diminuant rapidement vers l'avant, non élargi au milieu, absolument pas renflé ou seulement très légèrement. Prémaxillaires formant, au devant des narines, une large fosse infundibuliforme, plus ou moins profonde. Prémaxil- laires séparés sur la face supérieure du rostre par une large fente, dans laquelle on aperçoit le vomer. Celui-ci très fort dans la région antérieure du rostre, constituant, par la soudure BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 107 de ses deux lames divergentes, un os fusiforme (le mésorostral de Turner). Ziphitis est plus grand que Choneziphius, la longueur du crâne des vieux individus mesurant environ 108 centimètres. 2. - CHONEZIPHIUS, G. L. Duvernoy (nov. emend.). Rostre étroit à la naissance, rétréci au devant de la ligne préorbitaire, très élargi et renflé vers le milieu du rostre ; tandis que, chez Ziphius, il n'y a jamais d'alvéoles rudimentaires dans le prémaxillaire, quatre crânes de Choneziphius du Boldérien en montrent des traces (N° 3772 ; le susmaxillaire gauche porte 23 alvéoles ; le susmaxillaire droit, 25, à peu près au milieu du rostre). — Prémaxillaires étroitement accolés l'un contre l'autre sur la ligne médiane ; avec l'âge complètement soudés ; canal vomérien étroit, mais ouvert. — Prémaxillaires soudés au devant des narines, en une forte crête, refoulée, vers la gauche, au delà du plan médian, et qui divise la fosse prénasale en une moitié droite, plus large, et en une moitié gauche, qui a environ la moitié de la largeur de la moitié droite, ou qui est encore plus étroite. Longueur du crâne, chez de vieux individus, environ 70 centimètres (complété). 1. — Choneziphius planirostris, G. Cuvier, 1823. Type : Originaux de Cuvier du Boldérien d'Anvers (bassin du port). 1. — Crâne, trouvé le 23 juillet 1812, à 400 mètres de la rive droite de l'Escaut. (Cuvier. Recherches sur les ossemens foss., PL XXVII, Fig. 4-6, p. 353-355). 2. — Crâne. {Ibid., PL XXIII, Fig. 7-8, p. 355-356). Synonymie pour ce dernier crâne : Ziphius Cuvieri, Owen, 1870. Les deux crânes se trouvent au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. L — SYNONYMIE. 1. Ziphius planirostris. — G. Cuvier. Recherches sur les Ossemens fossiles, T. V, 1, 1823, p. 352-356, PL XXVII, Fig. 4-8. 2. Choneziphius planirostris. — G. L. Duvernoy. Annales d. Scienc. nat., 3^ série, T. XV, 1851, p. 63 et 71, PL II, Fig. 5. 3. Choneziphius planirostris. — P. Gervais. Zool. et Paleont. franc., 2^ éd., 1859, p. 288, PL XL, Fig. 2. 4. Ziphius planirostris. — R. Owen. Monograph on the British Fossil Cetacea from the Red Crag. Pal.îîont. Soc. London, 1870, p. 5, Fig. 2. 108 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU 5. Choneziphiiis planirostris. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. 413, PI. XXVII, Fig. 4-5, PI. XXVIIW-% Fig. 4. G. Choneziphius planirostris. — G. Capellini. Del Zifioide fossile (Ghoneziphius planirostris) scoperto nelle sabbie plioceniclie cli Fangonero presso Siena. Mem. R. Accad. BEI LiNCEi, Cl. d. se. fis., mat. e nat.. Vol. I, 1885, p. 18-28, con una tavola. 7. Choneziphius planirostris. — R. Lydekker. T}^e Cetacea of tlie Suffolk Crag. Quart. Journ. Geol. Soc. London, XLIII, 1887, p. 14, PI. II, Fig. 7. 8. Belemnoziphius plamts? — T. H. Huxley. On the Cetacean Fossils termed "Ziphius „ by Cuvier, with a Notice of a New Species (Belemnoziphius compressiis) from the Red Crag. Quart. Journ. Geol. Soc, London, XX, 18G4, p. 395. 9. Ziphiopsis pJiymatodes. — B. du Bus. Sur différents Ziphiides nouveaux du Crag d'Anvers. Bull. Acad. Belgique, 37'' année, 2° série, XXV, 1868, p. 628. 10. Zlphiop)sis phijinatodes. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, p. .417, PI. XXVII«"«, Fig. I. 11. Ziphius Cuvieri. — R. Owen. Monograph on the British fossil Cetacea from the Red Crag, l. c, p. 6, Fig. 3. 12. Ziphius planus. — R. 0\yen. Ibid., p. 16, PI. II, Fig I. 13. Choneziphius Packardl. — E. R. Lankester. A neiv Ziphioid Cetacean from the Suffolk Bone-Bed. Quart. Journ. Geol. Soc. London, XXVI, 1870, p. 502-507, PI. XXXIII, Fig. 1-4. 14. Choneziphius trachops. — J. Leidy. Remaries on Fossils from tJie Ashley Phosphate Beds. Proc. Acad. Nat. Scl Philadelphia, 1876, p. 81. — Description of Vertébrale Remains, chieflg from the Plîosphate Beds of South Carolina. Journ. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, Vol. VIII, 2« série, 1877, p. 218, PI. XXX, Fig. 2, PI. XXXI, Fig. 1. 15. Choneziphius liops. — J. Leidy, /. c, 1876, p. 81 ; /. c, 1877, p. 222, PI. XXX, Fig. 1, PI. XXXI, Fig. 2. 16. Eboroziphius cœlops. — J. Leidy, /. c, 1876. p. 81 ; /. c, 1877, p. 224, PI. XXX, Fig. 5, PL XXXI, Fig. 3. 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique, Angleterre, Italie, Caroline du Sud. 3. — DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers. Red Crag de Suffolk (Felixstowe, Southwold, Woodbridge, Shotley) ; Sables pliocènes de Fangonero, près Sienne; Ashley Phosphate Beds, Caroline du Sud. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 109 4. — EXEMPLAIRES DU MUSÉE DE BRUXELLES. N° 3767-3782. (N° 3782, original du second exemplaire de Ziphiopsis phi/matodes, du Bus, décrit par B. du Bus), 3790. 5. — CARACTERES DE L'ESPÈCE. On connaît seulement des restes de crânes et quelques vertèbres. Rostre étroit à la naissance, fort renflé au milieu et à l'extrémité ; susmaxillaire et prémaxillaire avec gouttière alvéolaire rudimentaire ; généralement, on ne voit pas d'alvéoles séparées, mais il existe seulement une gouttière peu profonde, à bords tranchants. Ponts osseux bas ; les parois primitives de séparation des alvéoles ne sont visibles que sur quelques exemplaires ; le nombre des alvéoles est très variable (N° 3772, au milieu de susmaxillaire, à droite 25, à gauche 23 alvéoles, le plus grand diamètre alvéolaire étant de 4 millimètres; N" 3768, dans le susmaxillaire gauche, 10 alvéoles sur un espace de 80 millimètres, tandis qu'à droite il n'y en a pas ; sur le N° 3782, des alvéoles rudimen- taires dans les deux susmaxillaires, mais seulement indiquées très légèrement ; de sorte qu'il est impossible d'en indiquer le nombre exact ; N° 3774, des alvéoles très rudi- mentaires dans le susmaxillaire). Les dents étaient probablement placées, comme chez Ziphiiis, Hi/peroodoH ou Mesoplodon, seulement dans la gencive correspondant au susmaxil- laire.— Prémaxillaires fortement accolés l'un contre l'autre, sur la face supérieure du rostre, et se soudant de bonne heure; fosse prénasale formée par les prémaxillaires, fort profonde; les prémaxillaires se rencontrent au devant des narines cordiformes en une crête, qui est d'abord étroite et tranchante, mais qui se renfle rapidement vers l'avant et passe dans le rostre (comparer P. Gervais et P. J. Van Beneden, Ostéographie, PI. XXVII, Fig. 4-5). La fosse prénasale est divisée, par cette crête, en deux moitiés inégales, celle de droite étant deux fois aussi grande, ou encore plus, que celle de gauche. — Narines s'élevant vertica- lement; grands trous olfactifs; susmaxillaires fortement excavésdans la région sus-orbitaire, près de la suture prémaxillo-susmaxillaire, formant une profonde gouttière, mais très épaissis au-dessus de l'arcade sus-orbitaire. Echancrure préorbitaire double, de forme et de profondeur très variables. — Ailes sus-orbitaires relativement étroites, la forme et la direction du bord externe sont très variables. — Mésethmoïde fortement ossifié, lacrymal soudé avec le frontal, le susmaxillaire et le jugal; nasaux très réduits, noueux, perdus dans presque tous les crânes (pendant la fossilisation), se trouvant dans de profondes fosses, sous les crêtes prémaxillaires. Forme du rostre, tantôt plus convexe, tantôt plus plate, évidemment fortement influencée par l'âge et les variations individuelles, et peut-être aussi par le sexe. — Le canal vomérien reste également ouvert chez les vieux individus, mais il est alors fort rétréci. 110 0. ABEL. — LES ODONTOGETES DU V. — MESOPLODON, W. H. Flower (einend.), 1878. (W. H. Flower. A furlher Contribution to tlie Knoniedge of tite existing Ziphioid Whales. Genus Mesoplodou. Tr. Zool. Soc. London, X, Part IX, 1878, p. 415). Dans le Miocène et le Pliocène de l'Europe et de l'Amérique du Nord (Ashley Phosphate Beds de la Caroline du Sud), on a découvert un grand nombre de restes de crânes, et presque exclusivement des fragments du rostre. Ces pièces furent décrites, d'abord, par G. Cuvier comme Ziplnus longirostris, en se basant sur un rostre de provenance douteuse (probablement du Boldérien d'Anvers). De nombreuses découvertes dans le Red Crag de Suffolk, Je Pliocène de l'Italie et le Boldérien d'Anvers amenèrent l'étude approfondie de ces rostres ; la description des découvertes anglaises a été faite par R. 0 wen ; celle des découvertes italiennes, par G. Capellini et celle des découvertes belges notamment par B. du Bus. J. Leidy a établi les espèces pour les restes des dépôts phosphatés de la Caroline du Sud, espèces qu'il partagea en deux genres différents. En 1870, R. Owen a, par la publication de ses recherches sur le genre Ziphius, donné l'impulsion à une pulvérisation très extraordinaire, et non justifiée des espèces. Owen a décrit, du Boldérien : Ziphius planiroslris et Z, Cuvieri (qu'on doit mettre dans le genre Chonezipliius et qui représentent une seule espèce !) ; Owen distingue, en outre, l'espèce Ziphius longirostris de Cuvier ; du Red Crag, on ne cite pas moins de sept espèces différentes du genre Ziphius. B. du Bus avait indiqué, en 1868, un grand nombre de genres et d'espèces de Ziphiides, qui furent très insuffisamment caractérisés. C. G. Capellini suivit cette méthode de pulvérisation de du Bus et d'Owen dans ses études sur Dioplodon et Mesoplodon du Pliocène de l'Italie. Dans ce travail, il cite 8 espèces du genre Dioplodon et 2 espèces du genre Mesoplodon (une de celles-ci comme douteuse). Si l'on y ajoute les différentes espèces établies par P. Gervais et P. J. Van Beneden, Huxley, Leidy, Lawley, Newton et Vigliarolo, qui font toutes partie d'un seul et même groupe de formes, nous voyons que ce groupe de formes (après avoir limité le nom de Ziphius au Ziphius cavirostris) se présente comme divisé en non moins de 5 genres (Dioplodon, Mesoplodon, Belemnoziphius, Bhinostodes, P7-oroziphius) avec 24 espèces en tout, qui auraient peuplé, dans le Miocène et le Pliocène, les mers de l'Europe et de l'Amérique du Nord ! Tout d'abord, on ne peut certainement rien objecter à l'opinion que le genre Mesoplodon, aujourd'hui pauvre en espèces, aurait été autrefois beaucoup plus riche. Mais, pour maintenir une semblable affirmation, un examen approfondi des restes existants, et notamment, la comparaison exacte avec les types vivants s'imposent. Si les variations individuelles chez ces derniers existent dans de larges limites, on sera autorisé, et même forcé, de considérer les différences dans la structure des types fossiles aussi seulement BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPERIEUR) D'ANVERS 111 comme des variations individuelles, et non pas comme des différences spécifiques, qu'on ne doit regarder comme constantes, que pour autant qu'on peut, en général, se servir du terme « constant » en parlant d'une « espèce ". Or, voilà que précisément la comparaison avec les espèces actuelles de Mesoplodon prouve que la forme, la longueur, le degré de soudure des pièces du rostre varient extrê- mement dans une seule et même espèce. Et c'est précisément le rostre qui est particu- lièrement influencé par les différences d'âge, de sexe et d'individu. H. 0. Forbes a parfaitement raison quand il dit dans son excellent travail sur Mesoplodon (P. Z. S., 1893, p. 235) : « It follows also that a great number of the Crag fossils of the genus Mesoplodon must be united together as forms of the species , of différent sexes and âges. « Même P. J. Van Beneden, auquel on ne peut certes pas reprocher de ne pas créer de nouveaux noms d'espèces, dit des espèces du Pliocène italien que G. G. Capellini a établies (') : " Capellini a décrit et figuré des ossements de Mesoplodon ou Microptéron qu'il serait sans doute difficile de séparer de l'espèce vivante, y R. Lydekker {Catalogue of the Foss. Mamm. Brit. Mus., V, 1887, p. 68), réunit aussi trois espèces : Mesoplodon longirostris, M. Becanii et M. medUineatus avec le Mesoplodon longirostris de Cuvier. Il ne peut subsister de doute que toutes les diflEérences qui existent entre les rostres de Mésoplodontes fossiles connus jusqu'à présent, ne suffisent pas pour fonder de nouvelles espèces, à plus forte raison différents genres. La forme et les différences de grandeur, ainsi que le degré d'ossification du vomer varient extrêmement; on serait obligé, en poussant la minutie aussi loin que R. Owen, du Bus et Capellini, de distinguer, dans le Boldérien d'Anvers, non moins de 15 à 18 espèces! D'autre part, on ne connaît que deux dents de la mâchoire inférieure de Mesoplodon longirostris, nom sous lequel on doit réunir toutes les espèces citées dans la liste des syno- nymes ; toutes deux provenant du Pliocène de la Haute Italie et qui furent décrites par Lawley et Capellini comme deux espèces différentes : Dioplodon Meneghinii, Law. et Mesoplodon d'Anconœ, Law. spec. Cependant, un examen impartial ne fera pas découvrir le caractère qui autoriserait la séparation spécifique, et encore moins générique, des deux dents ; car le développement plus vigoureux du socle dentaire et de la dent même, chez Mesoplodon d'Anconœ, se trouve aussi chez le mâle des espèces vivantes de Mesoplodon, tandis que la femelle a les dents plus petites. Je considère donc Dioplodon Meneghini, Law. comme la femelle, Mesoplodon d'Anconœ comme le mâle de Mesoplodon longirostris. Je reviendrai en détail, dans la Monographie des Ziphiides d'Anvers, sur les différences dans la forme, la grandeur et le degré de soudure des rostres de Mesoplodon longirostris. (^) P. J. Van Beneden. Les Ziphioides des mers d'Europe. Mém. cour. Acad. Belgique, XLI, Bruxelles, 1888, p. 100 15. — 1905. H-> O. ABEL. — LES ODONTOGETES DU 1. — Mesoplodon longirostris, G. Cuvier, 1823. Type : Original de Cuvier (Rostre). Probablement du Boldérien d'Anvers, au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. 1. - SYNONYMIE. 1. Ziphius longirostris. — G. Cuvier. Recherches sur les ossemens fossiles, T. V, 1, Paris. 1823, p. 35G, PL XXVII, Fig. 9-10. Ziphius longirostris. — P. J. Van Beneden. Noies sur deux Cétacés fossiles provenant du hassin (l'Anvers. Bull. Acad. Belg., T. XIII, 1'" partie, Bruxelles, 1846, p. 259. Ziphius (Dioplodon) longirostris. — R. Owen. Description of some Manimalian Fossils fromthe Bed Cracj of Suffolk-. Quart. Journ. Geol. Soo., XII, London, 1S56, p. 228, Fig. 24. Dioplodon longirostris. — P. Gervais. Zool. et Paléont. franc., 2" éd., Paris, 1859, p. 290. Ziphius longirostris. — B. du Bus. Sur quelques Mammifères du Crag d'Anvers. Bull, de l'Acad. Belg., XXXVP année, 2^ série, T. XXIV, Bruxelles, 1867, p. 570. Ziphius longirostris. — R. Owen. Monograph on the British Fossil Cetacea from the Bed Crag. N° 1, Containing Genus Ziphius. Pal^eont. Soc. London, Vol. for 1869, London, 1870, p. 6-7. Ziphius (Mesoodon) longirostris. — J. F. Brandt. Untersuchungen iiber die fossilen und subfossilen Cetaceen Europas. Mém. de l'Acad. de S'. Pétersbourg, VIP série, T. XX, S' Pétersbourg, 1873, p. 220. Dioplodon longirostris. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie des Cétacés vivants et fossiles. Paris, 1868-1880, p. 420, PI. XXVII, Fig. 6, 6a (>). Dioplodon longirostris. — G. Capellini. Besti fossili di Dioplodon e Mesoplodon. Mem. r. Accad. Sci. Bologna, ser. 4a, T. VI, Bologna, 1885, p. 294, PL I, Fig. 1-3. Dioplodon longirostris. — R. Lydekker. Catalogue of the Fossil Mammalia in the British Muséum. Part. Y, London, 1887, p. 68-71, Fig. 13-14. — The Cetacea of the Suffolk Crag. Quart. Journ. Geol. Soc. London, Vol. XLIII, 1887, p. 15. Dioplodon longirostris. — G. Vigliarolo. Dei generi Micropteron, Dioplodon e Bhinos- todes ecc. Atti R. Accad. Sci. Soc. R. di Napoli, Vol. VI, ser. 2a, N° 5, 1894, p. 10. Dioplodon longirostris. — A. Portis. Un Dioplodonte net pliocène astigiano. Rivista Italiana di Paleontologia, 3*^ année, Parma, 1897, p. 24-39. 2. Dioplodon Becanii. — P. Gervais. Zool. et Paléont. franc., 1" édit., T. Il, Explic. PL XXXVIII, Paris, 1852, IP édit., p. 290, pi. XXXVIII, Fig. 4, Paris, 1859. (') PI. XXVU, explication de la Fig. 6, cité comme Ziphius longiroalria. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 113 Ziphius Becanii. — P. J. Van Beneden, Mémoire sur une nouvelle espèce de Ziphius de la mer des Indes. Mém. cour, de l'Acad. Belg., T. XVI, Bruxelles, 1864, p. 7. Dioplodon Becanii. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéoyraphie des Cétacés, p. 420, PL XXVII, Fig. 7, PL XXVIIW«. Fig. 3, 3a. (Cité dans l'explication de la PL XXVII comme Ziphius Becanii ; sur la PL XXVII*'», comme « Ziphius longirostris, du Bus, non Cuv. ?» ; à la page 616 et 617, comme Ziphius Becanii et Ziphius longirostris ; p. 420 comme Dioplodon Becanii). Ziphius (Mesoodon) Becanii. — J. F. Brandt. JJntersuchungen, l. c, p. 221. Dioplodon Becanii. — G. Vigliarolo. l. c, p. II. 3. Belemnoziphius compressus. — T. H. Huxley. On the Cetacean Fossils termed « Ziphius » hg Cuvier, with a Notice of a New Species (Belemnoziphius compressus) from the Bed Crag. Quart. Journ. Geol. Soc. London, Vol. XX, 1864, p. 393, PL XIX, Fig. A-D. Ziphius compressus. — R. Owen. Monograph on the British Fossil Cetacea from the Bed Crag, l. c, p. 25, PL V, Fig. 3. Dioplodon compressus. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, l. c, p. 422, PL XXVII, Fig. 13. Mesoplodon compressus. — R. Lydekker. Catalogue of the fossil Mammalia in the British Muséum. Part. V, London, 1887, p. 73. Dioplodon comp>ressus. — G. Vigliarolo, /. c, p. 14. 4. Ziphius (Belemnoziphius) declivus. — R. Owen, ms. dans T. H. Huxley. Quart. Journ. Geol. Soc. London, 1864, p. 395 (nom. nud.). 5. Ziphius (Belemnoziphius) undatus. — R. Owen, ms. dans T. H. Huxley. Ibid., (nom. mid.). 6. Rhinostodes Antwerpiensis. — B. du Bus. Sur différents Ziphiides nouveaux du Crag d'Anvers. Bull. Acad. Belgique, 2^ série, T. XXV, Bruxelles, 1868, p. 629. (N° 3788 du Catalogue des Vertébrés fossiles du Musée de Bruxelles). Rhinostodes Antwerpiensis. — G. Vigliarolo, /. c, p. 17. 7. Belemnoziphius recurvus. — B. du Bus, l. c, Bull. Acad. Belg., 2' série, 1868, p. 630. (N° 3805 du catalogue des Vertébrés fossiles du Musée de Bruxelles). Belemnoziphius recurvus. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, PL XXVI]*'«, Fig. 2-2 a (Figure renversée). Belemnoziphius recurvus. — G. Vigliarolo, l. c, p. II. 8. Ziphius gibbus. — R. Owen. Monograph on the British Fossil Cetacea from the Red Crag., l. c, p. 17, PL II. Fig. 2, PL III, Fig. 3. Dioplodon gibhus. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, l. c, p. 421, PL XXVII, Fig. 18. Dioplodon gibhus. — G. Capellini. Resti fossili di Dioplodon e Mesoplodon ecc, l. c, p. 295. PL I, Fig. 4-5. 114 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU Mesoplodon gibbus. — R. Lydekker. Catalogue of the Fossil Mammalia in the Brifish Mus., Le, p. 71. Dioplodon r/ibbi(s. — G. Vigliarolo, l. c, p. 11. 9. Ziphius angustus. — R. Owen. Monograpli on Ihe British Fossil Cetacea from the Red Crag, L c, p. 19, PI. 111, Fig. 1-2. Dioplodon angustus. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, l. c, p. 422, PI. XXVII, Fig, 17 (figure renversée de l'original d'Owen). Mesoplodon angustus. — R. Lydekker. Catalogue of the Fossil Mammalia in the British. Muséum, l. c, p. 72. Dioplodon angustus. — G. Vigliarolo, l. c, p. 12. 10. Ziphius angulatus. — R. Owen. Monograph on the British Fossil Cetacea from the Red. Crag, L c, p. 20, PI. IV, Fig. 1-2. Dioplodon angulatus. — P. Gervai8 et P. J. Van Beneden. Ostéographie, l. c, p. 422, PI. XXVII, Fig. 15-15« (Fig. 15 est une figure renversée de la figure d'Owen). Mesoplodon angulatus. — R. Lydekker. Catalogue of the Fossil Mammalia in the British Muséum, l. c, p. 73. Dioplodon angulatus. — G. Vigliarolo, l. c., p. 12. 11. ziphius medilineatus. — R. Owen. Monograph on the British Fossil Cetacea from the Red Crag, l. c, p. 22, Pi. IV, Fig. 3. Dioplodon medilineatus. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, L c, p. 422, PI. XXVII, Fig. 14 (figure renversée de la figure d'Owen). Dioplodon medilineatus. — G. Gapellini. Resti fossili di Dioplodon e Mesoplodon, l. c, p. 298, PI. I, Fig. 12. Dioplodon medilineatus. — G. Vigliarolo, l. c, p. 13. 12. ziphius tenuirostris, — R. Owen. Monograph on the British Fossil Cetacea from the Red Crag, l. c, p. 24, PI. V, Fig. 1-2. Dioplodon tenuirostris. — P. Gervais et P. J. Van Beneden. Ostéographie, l. c, p. 422, PI. XXVII, Fig. 8 (figure renversée de la figure d'Owen). Dioplodon tenuirostris. — G. Gapellini. Resti fossili di Dioplodon e Mesoplodon, l. c, p. 296, PI. I, Fig. 6-8. Dioplodon? tenuirostris. — G. Gapellini. Zifioidi fossili e il Rostro di Dioplodonte délia Farnesina pressa Roma. Mem. R. Accad. Scienze, Bologna, Série Va, T. I, 1891, p. 371-381, PI. I, Fig. 7. Mesoplodon tenuirostris. — R. Lydekker. Catalogue of the Fossil Mammalia in the British Muséum, l. c, p. 71. Dioplodon tenuirostris. — G. Gapellini. Nuovi Resti di Zifioidi in Calabria e in Toscana. Rendiconti R. Accad. dei Lincei, Vol. II, 1° sem., Roma, 1893, p. 286-287. Dioplodon tenuirostris. — G. Vigliarolo, l. c, p. 13. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 115 13. Belemnoziphius prorops. — J. Leidy. Remarks on Fossils from the Ashleij Phosphate Beds. Proc. Am. Nat. Scienc. Philadelphia, 187(5, p. 81. Dioplodon prorops. — J. Leidy. Description of Vertebrate Remains, chiefly from the Phosphate Beds of South-Carolina. JovRN. AcAD. Nat. Scienc. Philadelphia, Vol. VIII, 2*1 série, Philadelphia, 1877, p. 226, PL XXX, Fig. 3-4. 14. Proroziphius macrops. — J. Leidy. Remarks on Fossils from the Ashley Phos- phate Beds, l. c, p. 87. Journ. Agad. Nat. Scienc. Philadelphia, /, c, 1877, p. 227, PI. XXXII, Fig. 1-2. 15. Proroziphius chonops. — J. Leidy. Journ. Acad. Nat. Scienc. Philadelphia, l. c, 1877, p. 229, PL XXXII, Fig. 3-4. 16. Dioplodon Meneghinii. — R. Lawley. Nuovi studi sopra ai Pesci ed altri Vertehrati fossili délie colline toscane. Firenze, Tipografia dell' Arte délia Stampa, 1876, p. 109. Dioplodon Meneghinii. — G. Capellini. Resti fossili di Dioplodon e Mesoplodon, l. c, p. 800, PL I, Fig. 19-20. Dioplodo)i Meneyhinii. — G. Vigliarolo, l. c, p. 14. 17. Dioplodon d'Anconse. — R. Lawley. Nuovi studi, ecc, l. c, p. 110. Mesoplodon d'Anconse. — G. Capellini. Resti fossili di Dioplodon e Mesoplodon, l.c, p. 302, PLI, Fig. 21. 18. Dioplodon bononiensis. — G. Capellini. Resti fossili, ecc, l. c, p. 296, PL I, Fig. 9-11. Dioplodon bononiensis. — G. Vigliarolo, /. c, p. 15. 19. Dioplodon senensis. — G. Capellini. Resti fossili, ecc, l. c, p. 298, PL I, Fig. 13-16. Dioplodon senensis. — G. Vigliarolo, l. c, p. 15. 20. Dioplodon Lawleyi. — G. Capellini. Resti fossili, ecc, l. c, p. 299, PL I, Fig. 17-18. Dioplodon Lawleyi. — G. Vigliarolo, /. c, p. 15. 21. Mesoplodon floris. — E. T. Newton. On some New Mammals from the Red and Norwich Crays. Quart. Journ. Geol. Soc. London, XLVI, London, 1890, p, 448, PL XVIII, Fig 1 a-c. A, B, G [=- Mesoplodon Floweri, Canham, ms., enumeratio tantum in R. Lydekker, Quart. Journ. Geol. Soc, XLIII, 1887, p. 17). 22. Mesoplodon scaphoides. — E. T. Newton, l . c. , p. 450, PI. XVIII, Fig. 8a-Sè. 23. Dioplodon Farnesinse. — G. Capellini. Zifioidi fossili e il Rostre di Dioplodonte délia Farnesina presso Roma. Mem. R. Accad. Bologna, Série Va, T. I, Bologna, 1890, p. 371-381, PL I, Fig. 2-6. Dioplodon Farnesinx. — G. Vigliarolo, /. c, p. 16. 24. Dioplodon compressior. — G. Vigliarolo, l. c, p. 14. 116 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU 2. - DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique, Angleterre, Italie, Caroline du Sud. 3. — DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. Boldérien (Miocène supérieur) d'Anvers. Red Crag de Suflfolk (Blackheath près Ipswich, Trimley, Woodbridge, Felixstowe, Sutton, Falkenham, Shotley). Pliocène de l'Italie (Serrastretta et Reggio en Calabre, Farnesina près Rome, environs d'Orciano, Saline di Vol terra, Isola d'Asti). Ashley Phosphate Beds de la Caroline du Sud. 4. - EXEMPLAIRES DU MUSÉE DE BRUXELLES PROVENANT DU BOLDÉRIEN D'ANVERS. ]vjos 3787^ 3788 (Original de Jîhinostodes Antwerpiensis, du Bus). 3789, 3701, 3792, 3793, 3794, 3795, 3796, 3797 (Original de Dioplodon Becanii, Gervais et Van Beneden, Ostéographie, PI. XXVII^'s, Fig. 3, p. 420 ; figuré comme « Ziphius longirostris, du Bus, non Cuv. ? r<\ décrit dans le texte, p. 420-421, comme Dioplodon Becanii, figure renversée de l'original). N"'' 3798-3804, 3805 (Original de Belemnoziphius rccnrvus, du Bus ; les Figures 2, 2 a, PI. XXVII*'«, dans XOstéographie de Gervais et Van Beneden sont des figures renversées de l'original). 5. - CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. Sont connus : Rostres de différents âges, région prénasale ; fragments de la mâchoire inférieure avec dents (connus seulement de l'Italie). Rostre très élancé, long, étroit, se rapprochant le plus, par sa forme de Mesoplodon Grmji, Haast (= M. Haasti, FIo-w.) ; ordinairement plus ou moins renflé dans la moitié postérieure. Fortement comprimé bilatéralement ; coupe transversale ovale. — La longueur du rostre varie extrêmement ; — entre les museaux courts [Mesoplodon angulatus, Ow., M. compressus, Ow.) et les museaux longs [M. longirostris, Cuv. (Type), M. Becanii, Gerv. et Van Ben., M. tenuirosiris, Ow.] il y a de nombreuses transitions (par exemple : Mesoplodon gihhits, Ow.) ; — la longueur du museau n'est donc pas un caractère qui pourrait autoriser une séparation spécifique, mais elle prouve seulement la grande varia- bilité du type miocène, dont proviennent probablement les espèces vivantes. — On connaît des rostres des âges les plus divers ; il y en a de petits, spongieux, a3'ant appartenu à de jeunes exemplaires {Rhinosfodes Antrverpiensis, du Bus) et des rostres de très vieux animaux. — « Mésorostral » très fort ; chez les jeunes individus il n'est développé que dans la moitié antérieure du rostre, mais il finit par remplir entièrement la fente entre les BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 117 prémaxillaires; le mésorostral se compose, principalement, des lames paires du vomer, qui sont fort développées, mais qui, dans la jeunesse, sont encore séparées par une fente médiane, tandis que la fente disparaît chez les vieux animaux ; sur le tard, le mésorostral est soudé avec le mésethmoïde, mais, ordinairement, il en est encore séparé par une fente. — Pas de fosse prénasale ; région nasale comme dans les espèces vivantes de Mesoplodon / il y a deux grands trous olfactifs. — Gouttière alvéolaire rudimentaire, toujours développée comme rainure plus ou moins profonde, mais à bords tranchants ; la réduction de la dentition est déjà aussi avancée chez le type miocène que chez les vivants. Prémaxillaire formant, au niveau des sutures prémaxillo-susmaxillaires, dans la région sus-orbitaire et prénasale, de grosses crêtes ; il existe de grands trous sous-orbitaires, de position et de grandeur variables, mais toujours situés derrière la ligne préorbitaire. Dents de la mâchoire inférieure, triangulaires, base longue de 20 millimètres, 11 millimètres de haut chez la femelle {Mesoplodon Meneghinii, Lawl.), un peu plus grande chez le mâle [Mesoplodon d'Anconœ, Lawl.), chez lequel la base a 28 millimètres de long (pointe de la couronne cassée). Il est probable que la couronne était recouverte par une couche d'émail ; malheureusement, ni Lawley, ni Capellini, ne nous renseignent sur ce point. La dent est posée sur un socle peu élevé chez la femelle, et fort élevé chez le mâle. Mesoplodon longirostris, Cuv. est, selon toute probabilité, le précurseur de M. bidens et de M. europxus, probablement aussi des autres espèces actuelles ; le type miocène, fort variable, a, évidemment, produit les espèces actuelles de Mesoplodon par le développement orthogénétique continu de certaines spécialisations (comme des dents de la mâchoire inférieure) chez les formes vivant à la périphérie de sa zone de distribution géographique. IV. - EURHINODELPHID.E [0. Abel. Les Dauphins longirostres du Boldérien (Miocène supérieur) des environs d'Anvers. Mém. Musée R. Hist. nat. de Belgique, T. I, 1901.] Roslre excessivement allongé, occupant, dans un cas (Eiirhinodelphis longirostris), — de la longueur du crâne ; — os du rostre très délicats ; — prémaxillaire fort étiré, formant, à lui seul, chez Eurhinodelphis longirostris, beaucoup plus de la moitié du rostre ; chez Eurhinodelphis Cocheteuxi, il est, par contre, plus court que la région rostrale du susmaxillaire. — Crâne ressemblant à celui des Ziphiides, soit faiblement convexe, (Eurhinodelphis Cocheteuxi, E. longirostris), soit avec une crête transversale escarpée (Eurhinodelphis crisiatus). Le susmaxillaire et la mandibule, seuls, ont des dents ; susmaxillaire, avec 37 à 60 dents coniques, uniradiculées dans chaque susmaxillaire; prémaxillaire édenté, avec gouttière alvéolaire rudimentaire, à bords tranchants, qui va jusqu'à l'extrémité antérieure 118 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU du rostre. On n'est pas sûr que la mâchoire inférieure se soit prolongée sur toute la longueur du rostre ; peut être était-elle plus courte (comme chez Ichthyomnrus lougirostris) ; en tout cas, la symphyse de la mâchoire inférieure est très longue, et la mâchoire inférieure elle-même est garnie de dents coniques, très serrées et uniradiculées. Lacrymal libre, séparé du jugal par une suture ; sur le tard, parfois soudé avec lui. — Il y a de grands trous olfactifs. — Arcade susorbitaire convexe. Susmaxillaires, au-dessus de l'orbite, notamment chez EurJiinodelpkis cristatus, très épaissis (chez le mâle plus que chez la femelle ?). Mésethmoïde ossifié sur une petite partie de sa longueur, comme chez les Delphinides ; canal vomérien large et fermé en haut par les prémaxillaires très rapprochés. — Nasaux, très petits, de forme très variable, ordinairement ovale. — Frontaux le plus souvent resserrés, au sommet du crâne, en un étroit ruban, mais parfois entièrement recouverts par le susoccipital fortement projeté en avant et les nasaux fortement refoulés en arrière ; pariétaux toujours recouverts au sommet du crâne. La forme des différents os du crâne, notamment du squamosal, varie très fort selon les individus. Toutes les vertèbres cervicales sont libres. Atlas, avec surfaces pour l'occipital parfois étirées en ailes vers les bords externes, et ayant deux apophyses transverses superposées. Axis avec fort apophyse odontoïde et, de chaque côté, une très forte apophyse transverse imperforée. Corps des vertèbres cervicales suivantes, soit mince, soit très fort (Eurhino- delphis lougirostris, Priscodelphinus grandievus) . 10-11 vertèbres thoraciques ; les 8 antérieures portent des côtes bicipitales ; les dernières, 2 ou 3, des côtes unicipitales. A la 8' vertèbre dorsale, la côte s'articule avec le tubercule à la diapophyse et avec la tête à la parapophyse ; à la 9* vertèbre dorsale, le cou de la côte se soude avec la parapophyse et la diapophyse devient rudimentaire, ou forme, en descendant vers l'extrémité de la côte, un trou transversaire avec le cou ; la côte s'articule avec le tubercule sur le cou de la côte séparé. La 10° vertèbre dorsale porte une apophyse tranverse très forte (le cou de la 10^ côte, qui est soudé avec la vertèbre), la 10° côte s'y articule. Les vertèbres thoraciques sont donc conformées comme chez les Physétérides et les Ziphiides. Apophyses transverses des vertèbres lombaires remarquablement courtes, élancées, étroites (Ixacanthus spinosus, EurhinodeJphis cristatus), ou longues et larges (Eurhino- delphis Cocheteuxi, E. lougirostris). Nombre des vertèbres lombaires probablement 1 1 , des vertèbres caudales 19. Nombre des vertèbres : 7 + 10 à 11 + 11 + 19 = 47 à 48 vertèbres. Omoplate très grande, large, triangulaire, semblable à celle des Delphinides. Fosse préscapulaire, relativement large, mais forme de l'omoplate variable. — Humérus semblable à celui de Physeter, avec crête deltoïde plus ou moins développée ; forme de la tête articulaire, très variable ; tête de l'humérus ordinairement ovale, refoulée sur le bord externe de l'os. Radius et cubitus grands, forts, à peu près de la même longueur que l'humérus. Olécrâne BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 119 très grand, fortement échancré par dessous. Des os de carpe sont connus : Radial, intermedium, cubital, qui sont soudés (vieil individu). 11 y a quelques phalanges. Les plus grands exemplaires de la plus grande espèce (EurJnnodelphis Cocheteuxi) pouvaient avoir atteint 4 à 5 mètres de longueur. 1. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique (Bassin d'Anvers) ; Amérique du Nord (New-Jersey, Virginie, Maryland). 2. - DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. Miocène supérieur. I. — EURHINODELPHIS, du Bus, 18G7. Type : Eurhinodelphis Cocheleu.vi, du Bus, 18C7. 1. - SYNONYMIE. 1. Eurhinodelphis. — B. nu Bus. Btdl. Acad. Belg., 36^ année, 2° série, T. XXIV, 18G7, p. 569. 2. Priscodelphimis. — B. du Bus. Ibid., AV année, 2'' série, T. XXXIV, 1872, p. 492-498. 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers. (Peut-être aussi dans l'Amérique du Nord : Ixacatifhus spiiwsus, Copc, Miocène, Maryland, identique avec Eurhinodelphis cristatus?) 1. — Eurhinodelphis Cocheteuxi, du Bus, 1867. Type de l'espèce : N° 3252 du Reg. Oss. foss. Mus. roy. Hist. nat. Belg., Crâne de l'Individu I, 0. Abel, /. c, p. 85, PI. VI, VII, VIII, IX (Fig. I), X (Fig. 1, 3, 4). N° 3232 du Reg. Oss. foss. Mus. roy. Hist. nat. Belg. Crâne; V et 4^ Vertèbres cervicales; 3" et 8" vertèbres dorsales; P", 2", 3\ 4^ vertèbres lombaires; V, 2^, 7" vertèbres caudales; côtes ; humérus de l'Individu IV, 0. Abel, /. c, p. 86. N° 3291 : Humérus, radius, cubitus. N° 3452 : Radial, intermedium, cubital. N° 136 (ancien étiquetage) : Omoplate. 10. — 1905. 120 O. ABEL. — LES ODONTOCKTES DU 1. — SYNONYMIE. Comparer : 0. Abei., /. c, p. 64. 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers. 3. — CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. La plus grande espèce du genre Eurhinodelphis ; crâne jusqu'à \"'\iO de long (approximativement). Rostre large à la naissance et diminuant rapidement, — la longueur du rostre forme les ^ de la longueur du crâne (approximativement). — Susmaxillaire occupant plus de la moitié de la longueur rostrale, avec 37 à 40 alvéoles dans chaque moitié. Susoccipital fortement convexe. Frontaux visibles comme un ruban plus ou moins large entre les nasaux et le susoccipital au sommet du crâne. — Régions frontale et nasale très variables. Condyles occipitaux ne faisant pas une forte saillie en arrière. Palatins effilés à l'extrémité antérieure, laissant libre, entre eux, une petite crête en forme de V. Atlas avec surfaces articulaires antérieures régulièrement excavées ; bords formant un arc régulièrement recourbé ; canal neural ordinairement très étroit et haut. Variant dans d'assez vastes limites. — Vertèbres cervicales avec corps fortement comprimé. Apophyses des vertèbres lombaires et caudales relativement longues ; elles commencent par être très larges et diminuent rapidement. 2. — Eurhinodelphis longirostris, du Bus, 1872. Type de l'espèce : N° 3249 du Reg. Oss. foss. Mus. roy. Hist. nat. Belg. Crâne de l'Individu I, 0. Abel, Dauphins loncjirostres, l. c, p. 127, PI. XI, XII, XIII. 1. — SYNONYMIE. Comparer : 0. Abel, /. c, p. 105. 2. - DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers. 3. — CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. La plus petite espèce du genre Eurhinodelphis ; crâne ayant jusqu'à l'"15 de long. Rostre étroit à la naissance, diminuant lentement, beaucoup plus long que chez E. Coche- teitxi; occupant les -^ de la longueur du crâne (approximativement). — Susmaxillaires ayant BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 121 seulement un peu plus des — de la longueur du crâne, avec 50 à 60 alvéoles dans chaque moitié. Susoccipital moins convexe, plus incliné en avant; profil du crâne plus bas que chez E. Cocheteuxi. — Frontaux parfois entièrement cachés sous le susoccipital chevauchant fortement en avant et les nasaux refoulés en arrière. Régions nasale et frontale très variables. Condyles occipitaux faisant une forte saillie en arrière. Palatins fermés à l'extrémité antérieure, arrondis ou pointus. Atlas comme chez E. Cocheteuxi, relativement beaucoup plus épais, mais plus petit. Vertèbres cervicales avec des corps épais. Apophyses des vertèbres lombaires et caudales comme chez E. Cocheteuxi, mais conformées plus délicatement relativement ('). 3. — Eurhinodelphis cristatus, du Bus, 1872. Type de l'espèce : N° 3234 du Reg. d'Oss. foss. Mus. roy. Hist. nat. Belg. Crâne (incomplet); V^-l" vertèbres cervicales, V, 2% 3°, 4% 5', 7% 8" vertèbres dorsales; côtes. Individu I, 0. Abel, /. c, p. 156, PI. XV, Fig. 1-2. N° 3241 du Reg. Oss. foss. Mus. roy. Hist. nat. Belg. Crâne (rostre incomplet) de l'Individu II, 0. Abel, l. c, p. 161, PI. XVI. N° 3243 du Reg. Oss. foss. Mus. roy. Hist. nat. Belg. Original du Priscodelphinus producfus, du Bus, Crâne de l'Individu III, 0. Abel, L c, p. 163, PL XVIII, Fig. 3. 1. - SYNONYMIE. Comparer : 0. Abel, /. c, p. 146. 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers. 3. — CARACTÈRES DE L'ESPECE. Aussi grand, ou un peu plus grand, que E. longirostris. Rostre connu imparfaitement, probablement plus court que chez E. longirostris. Extrémité antérieure du rostre formée seulement par le prémaxillaire, — nombre des alvéoles inconnu. — Susoccipital descendant en pente raide vers l'arrière, formant avec les os de la face une haute crête transversale (1) Comme d'après le degré de soudure des épiphyses vertébrales on peut tirer une conclusion précise de l'âge de l'animal, il est facile de séparer les vertèbres de E. Cocheteuxi et de E. longirostris. Comme, d'après l'expérience de M. Schlosser, qui me fit cette remarque lors de notre séjour commun à Bruxelles, les différences de taille des corps sont constant?, dans de certaines limites, dans la même espèce, on ne peut confondre les vertèbres de E. Cocheteuxi et de E. longirostris. D'après M. Schlosser, la taille normale du corps est généralement de 80-85 °/o, et la taille minimum 70 "/o, chez les Mammifères, si la taille maximum est de 100 "^ o. 122 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU aiguë ; celle-ci est rejetée, tantôt en arrière, tantôt en avant ; frontaux ordinairement invi- sibles au sommet du crâne ; par suite de la forte compression du crâne, ils sont recouverts par le susoccipital et les nasaux, ainsi que par les susmaxillaires. — Régions nasale et frontale très variables. — Condyles occipitaux grands. Palatins se séparant à l'extré- mité antérieure en forme de M, mais avec extrémités antérieures toujours arrondies. Atlas avec très grandes surfaces articulaires antérieures ; celles-ci sont étirées vers le haut et vers les côtés en forme d'ailes ; surfaces articulaires profondément excavées. Canal neural très large, triangulaire, non oviforme comme chez E. Cochdeuxi et chez E. longirostris. — Vertèbres cervicales avec corps fortement comprimés. Vertèbres lombaires et caudales avec de très petites apophyses transverses, étroites et courtes, échancrées à la base, puis s élargissant un peu, pour se terminer en pointe arrondie. TABLEAU DES INDIVIDUS DES TROIS ESPECES D'EURHINODELPHIS AU MUSÉE DE BRUXELLES Eurhinodelphis Cocheteuxi. N' 80 individus : '^ 3232 3292 3306 3319 3334 3353 3364 3405 3451 3233 3294 3307 3320 3336 3354 3380 3406 3452 3252 3295 3309 3321 3338 3355 3387 3407 3552 3253 3296 3312 3322 3339 3357 3390 3408 3553 3254 3301 3313 3325 3341 3358 3399 3411 3554 3255 3302 3315 3326 3345 3359 3400 3412 3555 3256 3303 3316 3329 3349 3360 3401 3427 3559 3257 3304 3317 3330 3351 3361 3403 3445 3561 3291 3305 3318 3333 3352 3362 3404 3349 2. — Eurhinodelphis longirostris. N' 53 individ us : '^ 3225 3249 3344 3447 3476 3494 3506 3526 3571 3235 3250 3345 3448 3477 3495 3508 3529 3591 3238 3251 3346 3458 3479 3501 3514 3532 3609 3239 3258 3396 3460 3482 3503 3515 3535 3610 3244 3281 3417 3471 3485 3504 3518 3537 3612 3245 3286 3421 3474 3493 3505 3524 3541 BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 123 3. — Eurhinodelphis cristatus. 19 individus : N"^ 3234 3241 3243 3443 3502 3530 3541 3588 3604 3237 3242 3283 3497 3517 3531 3582 3602 3615 3240 II faudrait encore ajouter à ce tableau un assez grand nombre de restes qui ne peuvent être déterminés d'une manière certaine. Le rapport de la fréquence des trois espèces di' Eurhinodelphis n'en est, cependant, pas modifié. Eurhinodelphis Cocheteuxi était, sans contredit, l'espèce de beaucoup la plus fréquente de la mer miocène supérieure le long de la côte belge. Une description détaillée de la colonne vertébrale et des extrémités à'Ettrhinodelphis paraîtra dans la troisième partie de mon ouvrage sur les Dauphins longirostres du Boldérien des environs d'Anvers. V. - AGRODELPHID.Î] A. Longirostres : 1. Subfam. Argi/rocetinse, 2. " Acrodelphinœ, 3. 71 Iniinx. B. Brévirostres : 4. Subfam. Beluginse. I. LONGIROSTRES Dents très nombreuses, jusqu'à 60 dans chaque demi-mâchoire (Pontoporia) ; rostre très allongé ; l'extrémité antérieure de celui-ci est formée, ou bien par le prémaxillaire seul, ou bien le susmaxillaire s'étend jusqu'à l'extrémité du museau. Dents toujours uniradiculées, de forme variable ; dentition la plus primitive, avec réminiscences de la dentition des Squalodontides, chez Acrodelphis. — Fosse temporale découverte ; ailes sus-orbitaires petites. — Frontaux, ou bien occupant un large espace au sommet du crâne (Argijrocdinœ), ou recouverts (Iniinw). Crâne très peu voûté ; seulement chez Inia, il existe une crête médiane, en forme de bouton et formée par les frontaux. Susoccipital quadrangulaire. Vertèbres cervicales, toujours libres ; atlas ayant, de chaque côté, deux courtes apophyses divergentes. Vertèbres thoraciques s'articulant avec des côtes unicipitales et bicipitales. — Vertèbres thoraciques, lombaires et caudales, très longues. Apophyses transverses des vertèbres lombaires, courtes, très élargies aux extrémités ; chez Pontoporia elles chevauchent même l'une sur l'autre. A partir du Miocène. 124 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU i. — Siibfam. ARGYROCETIN.E. Crâne très plat ; frontaux occupant un très large espace au sommet du crâne ; rostre, énorménent allongé, le plus long de tous les Acrodelphides. Dentition, polyodonte hétéro- donte ; nombre total des dents : environ 200 ; dents antérieures, considérablement plus •longues que les postérieures ; les antérieures, lancéolées ; les postérieures, coniques, avec pointes recourbées vers l'intérieur, mais émoussées. Miocène de l'Europe. Miocène et Pliocène (Patagonien et Paranien) de la Patagonie. Aux Argyrocetinie, caractérisés par CyrtodeJphis et Anjijrocetus, ]\]o\ii<&, en outre, les genres : Champsodelphis, Gervais, s. s. Pontivaga, Amegbino. Ischyorkynchis , Ameghino. De ces genres, Ischyorhynclms se rapproche le plus du genre Champsodelphis ; Pontivaga rappelle beaucoup Cyrtodelphis. Il est à espérer que nous aurons bientôt de plus amples renseignements sur ces formes par F. Ameghino. I. — CYRTODELPHIS, Abel, 1899. SYNONYMIFJ. Comparer 0. Abel. JJntersiichunyen ilher die fossilen Platanistiden des Wiener Beckens. Denkschr. d. k. Akad. d. Wiss. "Wien, LXVIII, Bd., 1899, p. 850 ; Les Dauphins lonyirostrcs, I, p. 48. 1. — Cyrtodelphis sulcatus, P. Gervais, 1853. Types : Crâne de la molasse de Cournonsec (Hérault); Original de P. Gervais. Zool. et PaUont. franc., IP éd., 1859, p. 306, PI. LXXXIII, fig. 3-7. Crâne du premier étage méditerranéen d'Eggenburg (Basse Autriche) ; Original d'O. Abel, /. c., p. 859-867, PI. I-IV. Types supplémentaires : Molasse de Belluno, G. Dal Piaz. Palseontog raphia Italica, Vol. VII, Pise, 1901, PI. XXXIV, Vol. IX, 1903, PL XXVIll-XXXl (figures du texte 1-16), Vol. XI, 1905, PL XVIII-XXI (figures du texte 17-26). l. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique : Bassin d'Anvers. France occidentale : Salles (Gironde), Touraine. BOLDÉRIEN (MIOGKNE SUPERIEUR) D'ANVERS 125 France orieniah' : Cournonsec, Castries, Vendargues, Pézénas, la Vérune, Poussaii, Loupian (Hérault) ; Romans, Chamaret (Drôme). Suisse : Othmarsingen, Zoângen (Aargau). WlirUemberg : Baltringen. Basse Autriche : Eggenburg, Gauderndorf, Vienne. Hongrie : Neudorf a,d. March. Haute Italie : Belluno, M'" Paderno (Bologne). Basse Italie : Lecce, près Otrante. Egypte : Dêr Baramûs, dans le Uadi Fâregh ('). 2. — DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. Miocène inférieur. — Miocène supérieur. 3. — CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. Dents uniradiculées, très nombreuses. Prémaxillaire édenté (?); susmaxillaire et man- dibules dentés ; dents des parties antérieures des mâchoires fortement allongées, avec couronnes très pointues, lanciformes et comprimées latéfalement, avec bords antérieur et postérieur tranchants, émail lisse ; la racine des dents de cette région est comprimée, très plate, large, sous la base de la couronne fortement élargie, plantée très obliquement d'avant en arrière dans la mâchoire; pour les dents les plus antérieures, la racine est presque horizontale (G. Dal Piaz, Palœont. ItaL, IX, Pise, 1903, PI. XXXI, Fig. 21 et 20, 28); pour les dents postérieures, la couronne devient, peu à peu, plus courte, la racine plus étroite et plus verticale ; sous la base de la couronne, la racine est souvent fort épaissie (Dal Piaz, l. c, 1903, PI. XXXI, Fig. 16, 26) et les dents rappellent alors celles de Pontoporia. Les dents les plus postérieures sont fort réduites; sur la face interne de la base, il y a, parfois, de petits tubercules ; ces dents ne sont pas comprimées comme les antérieures, la forme de la couronne est un cône obtus, émoussé, renflé, dont la pointe est recourbée vers l'intérieur. Direction des dents, dans la partie la plus postérieure de la région alvéolaire : dans la mâchoire inférieure, obliquement vers le haut et en arrière ; dans la mâchoire supérieure, obliquement vers le bas et en avant. Nombre total des dents : environ 200. Crâne avec museau énormément allongé ; rostre atteignant au moins les trois quarts de toute la longueur du crâne, mais probablement plus long, peut-être aussi long que chez EurhinodelDhis. Rostre fortement convexe, prémaxillaire séparé du susmaxillaire par un profond sillon et formant seul l'extrémité antérieure du rostre. Frontaux occupant un large (') E. V. Stromer. Geographische und geologische Beohaclduiigen iin Uadi Xalràn und Fâregh in ^Egypten. Abhandl. DER Senckenbehg. Ges. Frankfurt a/M., XXiX BJ., Heit II, Frankfurt, 1905, p. 85. 126 0. ABEL. — LES ODONTOCETES DU espace sur le sommet du crâne; crâne très plat; entre le susmaxillaire et les frontaux, il existe un petit interpariétal rhomboïde. Nasaux très petits, modérément convexes; ils sont placés comme deux très longs bourrelets au devant des frontaux. Derrière les narines, les frontaux sont plats, mais descendent rapidement, sur les côtés, en une forte crête, vers l'aile supraorbitaire ; la région frontale moyenne est, par suite de cela, trapéziforme. — L'orbite est recouverte par le Irontal et le susmaxillaire, mais la fosse temporale est ouverte en haut. Fosse temporale, large. Condjles occipitaux très robustes et faisant une forte saillie en arrière. Apophyse postorbitaire chevauchant sur l'apophyse zygomatique. Forme et contour de l'occipital intermédiaire entre Pontoporla et Inia. Suture palato- susmaxillaire en forme de W. Symphyse mandibulaire excessivement longue; région symphysienne avec profondes gouttières latérales (sillons mentonniers) ; angle symphysien en sommet arrondi. Bulbes olfactifs bien développés ; nerfs olfactifs puissants ; d'après le moulage interne du crâne décrit par G. Dal Piaz. Vertèbres cervicales, toutes libres; corps de la septième, très long; de même celui des vertèbres thoraciques. Dix vertèbres thoraciques, dont les sept premières portent des côtes bicipitales, et les trois dernières des côtes unicipitales. A la huitième vertèbre thoracique, la diapophyse est rudimentaire, le col de la côte est soudé avec la parapophyse, qui naît du corps de la vertèbre; de la huitième à la dixième vertèbre thoracique inclusivement, les côtes s'articulent, par leur tubercule, avec le col correspondant soudé au corps de la vertèbre (comme chez les P/iyseterida:, les Ziphiidse et les Eurliinodclpliidse). Apophyses épineuses des vertèbres thoraciques, très hautes, épanouies d'avant en arrière à leur extré- mité libre. Métapophyses très développées sur les vertèbres thoraciques et lombaires. Nombre des vertèbres lombaires et caudales, inconnu. (G. Dal Piaz. Siigli avanzi di Cyrtodclphis sulcatus deW arenaria di BelUoio (parte seconda). Pal^-eontographia Italica, Vol. XI, Pise, 1905, p. 253, PI XVIII-XXI). POSITION PHYLOGÉNÉTIQUE DU GENRE GYRTODELPHIS. Cyrtodel'phis a été découvert dans les dépôts marins miocènes de la région méditerra- néenne et sur la côte occidentale de l'Europe (France et Belgique). Sa présence plus fréquente dans les dépôts méditerranéens prouve que la Méditerranée miocène a dû repré- senter sa véritable aire de dispersion ; car, sur les côtes occidentales de l'Europe, on n'a fait que des découvertes isolées de Cyrtoddphis; elles suffisent, cependant, pour établir que ce genre habitait aussi l'Atlantique. Dans l'Amérique du Nord, on n'a pas encore rencontré Cyrfodelphis ; dans l'Amérique du Sud, Cyrtodelphis n'a pas encore été découvert, mais bien une forme qui est sa proche parente et qui a été décrite par Lydekker comme Agyrocetiis patagonicus. Le genre cité en dernier lieu a les vertèbres cervicales libres ; leur forme correspond à BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 127 EurJdnodelphis, Priscodelphinus, hiia et Pontoporia. La différence entre AryijrocelKS et Çyrtodelphis consiste principalement dans la largeur moindre de la région nasale et la grandeur un peu plus considérable des nasaux eux-mêmes ; en outre, le crâne est beaucoup plus plat que chez Cyriodelphis. Dans les grands fleuves de l'Amérique du Sud, vivent, aujourd'hui, deux genres dont on peut tenir compte dans une comparaison plus étendue : Inia, dans le bassin de l'Amazone ; Pontoporia, à l'embouchure du Rio de La Plata. Il faut, en outre, tenir compte d'un type fossile qui est un proche parent de Pontoporia et qui provient du Paranien (Pliocène) de Parana : Pontistes rectifrons, Brav., — puis, un petit genre d'Odontocète dont on connaît les restes de la Belgique, du Nord de l'AUemag'ne, mais surtout du bassin de Vienne : Acrodelphis. — Enfin, outre ces genres, nous devons encore mettre en ligne Eurhinodelplda et Priscodelphinus. On ne doit pas faire intervenir ici Platanista, dont la structure est différente. Si nous groupons les genres cités, d'abord d'après leur taille, nous voj'ons que Acrodelphis, Inia et Pontoporia sont les plus petits ; Pontistes, Çyrtodelphis, Aryyroretus sont plus grands ; encore plus grand est le genre Eurhinodelphis, dont l'espèce la plus fréquente, E. Cocheteiixi, a le crâne trois fois aussi grand que celui de Pontoporia. Le genre Çyrtodelphis et son proche parent le genre Argyrocetus, sont-ils apparentés, ou non, avec Inia, Pontoporia et Acrodelphis? Y a-t-il des rapports génétiques avec les deux genres Eurhinodelphis et Priscodelphinus? Et de quels Odontocètes faut-il dériver Çyrtodelphis ? 1. Nous trouvons la f/ew^/Z/o/i la plus primitive chez Acrodelphis, parmi les genres cités. 11 y a ici encore des restes d'une phase de dentition que nous avons rencontrée chez une très petite espèce de Squalodontide, mais très spécialisée, c'est-à-dire chez Mi^cros- qualodon Gastaldii, Brdt. Acrodelphis (et le genre Delphinodon, qui est son proche parent, et peut-être identique) descendent certainement de Squalodontides ; toutefois il ne peut être question des grands Squalodontides comme formes primitives, mais seulement des petits, dont nous n'avons, malheureusement, que des restes insuffisants dans Microsqnalodon. Çyrtodelphis doit être considéré comme hétérodonte. La différence dans la taille des dents, dans la forme de la couronne et celle de la racine, chez ce genre, est très remar- quable et rappelle la dentition de Platanista. Dans les deux cas, les dents antérieures sont fortement agrandies, les postérieures réduites, — par convergence, l'extrémité antérieure des mâchoires fonctionne, chez Çyrtodelphis et Platanista, comme un double râieau. La dentition de Çyrtodelphis est plus spécialisée que celle à' Acrodelphis et peut être facilement dérivée de ce dernier type. Inia a une dentition toute différente, puisque les dents postérieures se distinguent par de grands tubercules internes à la base de la couronne ; les dents sont très robustes. La dentition à'Argyrocetus et celle de Pontistes sont inconnues. Pontoporia est homodonte, et représente le terme final d'une série qui n'a pas pu dépasser Çyrtodelphis. 17. — 19Û5. 128 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU Eurhinodelphis a des dents seulement dans le susmaxillaire et dans la mandibule ; elles sont simples, coniques, du modèle delphinoïde ; ce genre est polyodonte homodonte. Le nombre des dents est très grand chez Ci/rtodelpJns, Argtjrocetus, Pontoporia et Eurhinodelphis; Cyrtodelphis et Argyrocetus ont, dans chaque mâchoire supérieure, environ 50 dents ; Pontoporia et Eurhinodelphis, tout au plus, 60 dents (chez Eurhino- delphis : 37 à 60). Résumé : Point de départ pour la dentition de Cyrtodelphis, probablement Aci'odelphis. 2. Le rostre, chez tous les types mis en comparaison, est très long; il est le plus long chez Eurhinodelphis, Argyrocetus et Cyrtodelphis; et le plus court chez Inia. Le rostre à'Acrodelphis est insuffisamment connu. L'allongement du rostre est, évidemment, une adaptation à la vie fluviatile, puisqu'aucun type pélagique ne montre de semblables caractères, mais seulement des formes tluviatiles, comme l'a montré Dollo ('). La composition du rostre, par rapport aux proportions du susmaxillaire et du prémaxillaire, est la même chez Cyrtodelphis que chez Enrliinodelphis. L'automne dernier, j'ai découvert, au Musée de Bruxelles, un fragment de rostre, qui ne peut avoir appartenu qu'à Cyrtodelphis sidcatus et qui montre une suture prémaxillo-susmaxillaire qui se dirige obliquement en avant, comme chez Eurhinodelphis. Par contre, dans tous les autres types longirostres, les susmaxillaires vont, — comme chez Squalodon — presque jusqu'à l'extrémité du museau et, chez Inia et Pontoporia, il n'y a plus de dents dans le prémaxillaire ; les susmaxillaires forment, ici, l'extrémité antérieure du museau. Résumé : Rostre de Cyrtodelphis seulement comparable à celui d' Eurhinodelphis . 3. Crâne. — Par le grand développement des frontaux au sommet du crâne, Cyrto- delphis et Argyrocetus s'écartent à'Acrodelphis, Pontistes, Inia et Pontoporia. Mais, chez Eurhi7iodelphis Cocheteuxi, les frontaux s'étalent encore, comme un large ruban, au sommet du crâne; on a observé un interpariétal chez Enrliinodelphis Cocheteuxi et Cyrto- delphis sulcatus, mais il ne faut pas attacher beaucoup d'importance à ce caractère. Chez Cyrtodelphis, Inia, Pontistes et Pontoporia, les ailes sus-orbitaires recouvrent seulement les orbites et laissent la fosse temporale libre ; chez Eurhinodelphis, la fosse temporale est recouverte comme chez les Delphinides, les Ziphiides et les Physétérides. La fosse temporale découverte doit être regardée comme un caractère primitif. Résumé : Crâne de Cyrtodelphis, primitif, par le grand déiwloppement des frontaux au sommet du crâne et par la fosse temporale découverte. [Inia et Pontoporia, primitifs pour la fosse temporale libre, spécialisés dans le rétrécissement des frontaux; Eurhinodelphis (') L. Dollo. Nouvelle note sur le Champsosattre, JViynchocéphalien adapté à la vie fluviatile, Bull. Soc. Belg., V, 1891, p. 153. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 129 Cocheteuxi, primitif dans la région frontale, spécialisé dans l'agrandissement de l'aile sus-orbitaii-e ; nouveaux cas de Chevauchement des Spécialisations.) Résumé général : Par les caractères de sa dentition et de son crâne, Cyrlodelphis se montre étroitement allié à Argyrocetus, hua, Pontisles et Ponioporia, comme avec Acrodel- phis, et doit donc former un même groupe avec ces formes. Ce groupe correspondrait partiel- lement aux Platanistides, dans les limites que Zittel a données à cette famille; mais, comme Platanista doit être éliminé, il faut choisir un autre nom. Puisque Acvodelphis est le type fossile le plus primitif de ce groupe, on devra se servir du nom de famille AcrodelphidaR. Nous aurons alors à distinguer : Famille : Acrodelphid/e. 1. Sous-faraille. Argijrocttinx : Argyrocetus, Cyrtodelphis, Pontivaga, Ischyorhyn- chus, Champsodelphis. 2. « Acrodelphiiide : Acrodelphis, Heterodelphis. 3. » Iniinm : Inia, Pontistes, Pontoporia. 4. « Beliiginœ : Béluga, Monodon. Ce sera seulement quand on connaîtra plus exactement la colonne vertébrale de Cyrtodelphis qu'on pourra dire d'une manière sûre si Eurhinodelphis et Priscodelphhius sont plus étroitement apparentés aux Acrodelphides (voir plus haut), ou si le développement des Eurhinodelphides a eu un autre point de départ. Sans parler de la structure des vertèbres cervicales, Acrodelphis, Inia et Pontoporia diffèrent assez bien ôi! Eurhinodelphis pour les caractères de la colonne vertébrale et possèdent des caractères de Delphinides, tandis que les Eurhinodelphides montrent la plus grande ressemblance avec les Physété- rides et les Ziphiides dans la structure de la colonne vertébrale. Béluga et Monodon montrent de grandes ressemblances avec les Acrodelphides, tandis qu'ils dilîèrent des Delphinides. J'ai, à cause de cela, considéré ces deux genres comme une sous-famille des Acrodelphides ; leur origine n'est pas encore éclaircie. Les vertèbres cervicales libres prouvent qu'ils ne descendent pas des Delphinides. ± — Subfam. ACRODELPHIN.E. Crâne très plat; frontaux n'occupant qu'un étroit espace au sommet du crâne, rostre très allongé ; dentition polyodonte hétérodonte; dents [chez] Acrodelphis avec de nombreuses dentelures accessoires, de petits tubercules et des séries d'ornements moniliformes (bords rudimentaires de Squalodon) sur la couche d'émail de la couronne ; une seule racine. Vertèbres cervicales très minces ; les vertèbres thoraciques antérieures portent des côtes bicipitales, les postérieures des côtes unicipitales ; les vertèbres thoraciques postérieures, les 130 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU vertèbres lombaires et les vertèbres caudales antérieures sont très allongées, avec de courtes apophyses transverses, épanouies aux extrémités. Seulement dans le Miocène. I. — ACRODELPHIS, Abel, 1899. (0. Abel, Unlersuchungen liber die fossilen Platanistiden des Wiener Beckens, Denkschr. d. k. Akad. d. Wiss., Vienne, LXVIII Bd., 1899, p. 850.) La grande incertitude qui régnait à l'égard du genre Champsodelphis, Gerv., m'a conduit, en donnant une liste des espèces de Sckizodelp/ris, Gerv., et de Champso- delphis, Gerv., à renoncer à ces deux noms et à leur substituer deux autres genres, Cyrtodelphis et Acrodelphis. J'ai mis dans le genre Acrodelphis l'original du " Dauphin à longue symphyse de la mâchoire inférieure, déterré dans une sablière du département des Landes r^ de Cuvier, qui avait été décrit par Brandt sous le nom de Champsodelphis macro- ynathns; j'ai encore joint à ce genre les espèces suivantes : Acrodelphis lophogenius, Valenc, Acrodelphis Ombonii, Longhi, Acrodelphis Letochss, Brandt, et Acrodelphis Krahidetzi, Abel ; comme espèces douteuses du genre Acrodelphis, j'ai indiqué : Acro- delphis Scaldensis, du Bus, Acrodelphis sp. (Xabregas près Lisbonne), A. denticulatns, Probst, A. crisfcdiis, Probst, A. Fuchsii, Brdt. et A. Karreri, Brdt. Mais des études prolongées sur les Odontocètes des dépôts tertiaires de l'Europe me font voir que le groupement proposé par moi, en 1899, n'est plus satisfaisant. J'ai eu l'occasion de comparer en détail les restes des espèces à' Acrodelphis du bassin de Vienne avec les types belges et les restes des formations miocènes du Noi'd de l'Allemagne, et je suis, maintenant, d'avis que la diagnose du genre Acrodelphis donnée en 1899 doit être plus restreinte qu'elle ne l'a été alors. Je pense, d'abord, qn' Acrodelphis macrognathus, Brdt., ne peut plus être joint aux petites espèces : Acrodelphis Ombonii, A. denticulatus, A. cristatus, A. Letoclise, A. Fuchsii et A. Karreri. Parmi ces dernières, A. Lefochœ, A. Fuchsii et A. Karreri forment un type distinct, qui doit porter le nom d! Acrodelphis Letochœ. Acrodelphis Ombonii et A. denti- culatus sont probablement de proches parents de ce type du bassin de Vienne ; A. cristatus, Probst, doit être supprimé et doit porter le nom d^ Acrodelphis denticulatus, Probst. Acro- delphis denticulatus se rencontre aussi dans le Boldérien d'Anvers ; malheureusement, il n'est pas encore possible aujourd'hui de décider si Acrodelphis denticulatus est identique avec Acrodelphis Scheynensis ou Acrodelphis macrospondylus du Boldérien. Il n'est pas encore possible, non plus, d'avoir une opinion exacte sur les rapports de ces espèces avec les restes très insuffisamment connus à' Acrodelphis du Miocène de l'Allemagne septen- trionale. Il est, toutefois, certain que les types suivants représentent un groupe d'espèces BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 131 distinctes : Acrodelphis Letochse, Acrodelphis Scheynensis, Acrodelphis macrospondyhis et Acrodelphis Omhonii. Le type que du Bus a décrit comme Champsodelphis Scaldensis, et que j'avais placé sous réserve dans Acrodelphis, appartient à la famille des Ziphiides et n'est pas apparenté avec Acrodelphis comme cela a été expliqué plus haut. J'ai pu, en 1903, étudier à fond, au British Muséum, la mâchoire inférieure, provenant de Xabregas (près de Lisbonne), que Lydekker (') avait décrite comme Schizodelphis sulcatus, et en comparer le moulage, dû à l'obligeance de M. A. Smith Woodward, avec les autres Odontocètes longirostres du Boldérien et du bassin de Vienne. Ce reste n'appartient, ni au genre Cyrtodelphis, ni à Acrodelphis, mais à un nouveau genre. Comme la mâchoire inférieure du Champsodelphis macrognathus, Brandt, se distingue absolument par sa taille et les dents très espacées A' Acrodelphis Letochœ, Brandt, et à" Acrodelphis Omhonii, Longhi ; qu'en outre, la forme de la couronne est très différente dans les deux types ; je suis d'avis que Champsodelphis macrognathus, Brandt, doit être considéré comme le représentant d'un genre différent d'Acrodelppis. Puisque le nom géné- rique de Champsodelphis a été établi par Gervais pour la mâchoire inférieure des Landes qui a d'abord été décrite par Cuvier, mais que cette mâchoire inférieure est absolument différente des espèces décrites plus tard sous le même nom générique : Champsodelphis (Acrodelphis) LetochsR et Champsodelphis (Acrodelphis) Omhonii, on doit conserver le nom de Gervais pour Champsodelphis macrognathus, tandis que le nom à' Acrodelphis doit rester pour les types beaucoup plus petits, armés de dents beaucoup plus serrées. Les différences des deux genres seraient : 1. Champsodelphis, Gervais. Mâchoire inférieure constituant le type du genre. Mâchoire inférieure ayant 5 centimètres de large à l'extrémité postérieure de la région de la sj'mphyse. Dents grandes ; sur le bord postérieur, avec un grand tubercule basilaire. Couronne ayant environ 1.5 centimètre de haut. Racine renflée sous la base de la couronne, forte. Espaces entre les dents très grands, ayant en moyenne 2 centimètres de long. Type : Champsodelphis macrognathus, Brandt. 2. Acrodelphis, Abel. Mâchoire inférieure constituant le type du genre. Mâchoii'e inférieure n'ayant que 2 centimètres de large à l'extrémité postérieure de la région de la symphyse (donc mâchoire inférieure ayant environ la moitié de la taille de celle de Champsodelphis). Dents, petites avec de nombreux tubercules accessoires, plis d'émail et bords crénelés rudimentaires ; forme de la couronne très variable. Racine plus (') R. Lydekker. Catalogue ofthe Fossil Mammalia in the British Muséum. Part. V, London, 1887, p. 74-75 132 O. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU ou moins renflée sous la base de la couronne. Les espaces entre les dents sont très petits, ayant en moyenne 1-2 millimètres (chez Acrodelphis Letocliœ). Types : Acrodelphis LetochaR, Brandt, Acrodelphis Ombonii, Longlii, Acrodelphis denticulatiis, Probst. Delphinus lophogenius, Valenc, devrait être placé d'après cette diagnose, dans Champ- sodelphis, et non pas dans Acrodelphis. Acrodelphis Krahidetzi peut, provisoirement, rester dans le genre Acrodelphis. On ne connaît pas de dents provenant de cette espèce. Comme j'ai déjà essayé de le démontrer il y a quelques années, beaucoup de restes d'Odontocètes, dont la position systématique est tout à fait incertaine et qui ne peuvent pas être déterminés avec précision, ont été placés dans le genre Champsodelphis, qui a servi comme nom collectif pour les types les plus hétérogènes. En 1899, j'ai éliminé une partie de ces formes comme étant inutilisables. 11 faut encore faire remarquer que Acrodelphis Fuchsii, Brandt, Qi Acrodelphis Karreri, Brandt, sont, évidemment, identiques âvec Acrodelphis Letochœ, Brandt; il en est de même pour Champsodelphis dubiiis? i. F. Brandt. 1. - SYNONYMIE. Type : Acrodelphis Lelochse (Mâchoire inférieure, colonne vertébrale, extrémités); Acrodelphis Ombonii (Crâne et dents). 1. Delphinus. — A. von Nordmann. Palœontologie Sildrusslands, 18G0, p. 351, PI. XXVII, Fig. 9-11. 2. Champsodelphis. — J. F. Brandt. Unlersuchimijen liber die fossilen und suhfossilen Cetaceen Europas . Mém. Acad. S' Pétersbourg, VIP série, T. XX, 1873, p. 267-281, PI, XXVIIl-XXX; ibid., T. XXI, 1874, p. 22, PL IlI-IV, Fig. 1-11. 3. Champsodelphis. — J. Probst. Wurttembergisrlte Jahreshefle, 42. Jahrg., Stuttgart, 1886, p. 124-127, PI. III, Fig. 18-23. 4. Champsodelphis. — P. Longhi. Alti Soc. Veneto-Trentina, série II, Vol. III, Fasc. Il, Padova, 1898, p. 1-52, avec 3 planches. 5. PhocsRnopsis. — B. du Bus. Bull. Acad. Belgique, 4P année, 2" série, T. XXXIV, 1872, p. 499. 6. ?Platanista. — 5. F. Brandt. Mém. Acad. S' Pétersbourg, IIP série, T. XXI, 1874, p. 22. 7. Acrodelphis. — 0. Abel. Denkschr. d. kais. Akad. d. Wiss., Wien, 1899, LXVIII. Bd., p. 14. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 133 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Anvers; Allemagne septentrionale ; bassin de Vienne (Vienne); Bessarabie (Kischinew) ; Italie septentrionale (Belluno); Allemagne méridionale (Baltringen). 3. — DISTRIBUTION GÉOLOGIQUE. Du Miocène inférieur au Miocène supérieur. 4. — CARACTERES DU GENRE. Petit Odontocète; grandeur du corps à peu près la même que chez Phocsena. — Rostre très long, avec des dents très serrées et uniradiculées ; forme de la couronne, variable ; couronne des dents antérieures, très longue et élancée, plus ou moins étirée ; dents postérieures, à couronne plus courte, émoussée, renflée et conique. Généralement, il y a de nombreux petits tubercules accessoires, dentelures, bourrelets basilaires, et des rangées moniliformes de petites dentelures (crêtes rudimentaires de Squalodon); ils sont le plus développés sur les dents postérieures. Racine plus ou moins renflée sous la base de la couronne. — Sommet du crâne modérément convexe; os de la face passant graduellement dans le rostre; arcade sus-orbitaire large et plate; fosse temporale, grande. — Nasaux, grands ; frontaux ne formant pas un large ruban au sommet du crâne comme chez les Argyrocetinœ. — Symphyse de la mâchoire inférieure, très longue ; angle de la symphyse aigu. Toutes les vertèbres cervicales sont libres ; atlas avec deux courtes apophyses trans- versales. Il y avait probablement 10 vertèbres dorsales ; les 4 antérieures (peut-être 5?) portent des côtes bicipitales; les postérieures, des côtes unicipitales. Vertèbres dorsales postérieures, toutes les vertèbres lombaires et vertèbres caudales antérieures très longues. Apophyses transverses courtes, très élargies aux extrémités. Bord radial de l'extrémité antérieure convexe. Radius plus fort que le cubitus. Espace interosseux de l'avant-bras, large. Quelques os du carpe et phalanges connus. Sternum variable, échancré devant et derrière ; l'échancrure antérieure est plus profonde et plus large. Les exemplaires les plus complets se rencontrent dans l'étage sarmatique du bassin de Vienne. 1. — Acrodelphis Scheynensis, du Bus, 1872. (Fig. 20-21). Type : Original de P/tocssuopsis Scheynensis, n" 3231 du Reg. Oss. foss. Mus. roy. Hist. nat. Belg. Crâne ; 4 vertèbres cervicales ; G-9 vertèbres dorsales ; 2. 3, 4.-7. Vertèbres lombaires; plusieurs vertèbres caudales. — Anvers, 18G0-1862. 134 O. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU 1. - SYNONYMIE. 1. Phocœ>iopsis Schoynensis. — B. du Bus. Mammifcres nouveaux du Cray tV Anvers, Bull. Acad. Belg., 41« année, T. XXXIV, 1872, p. 499. 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers. 3. — CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. Petit Odontocète ; taille moindre que chez Phocmna. Crâne mal conservé ; l'extrémité antérieure du rostre, qui était probablement très long, est cassée. — Sommet du crâne modérément convexe ; région faciale faiblement inclinée en avant, passant graduellement dans le rostre. Arcade susorbitaire relativement large, très plate. Fosse temporale, grande. Compression du crâne insignifiante. Frontaux séparés, sur la ligne médiane, par une suture. Nasaux relativement grands. Pariétaux, refoulés vers la fosse temporale. Prémaxil- laires s'étendant sur la moitié de la longueur des nasaux ; bord externe des nasaux en contact dans leur moitié postérieure, avec le susmaxillaire. Narines petites. Les vertèbres cervicales, libres, sont très minces ; nombre des vertèbres thoraciques, probablement 10 ; vertèbres thoraciques postérieures, vertèbres lombaires et vertèbres caudales antérieures très longues ; apophyses transverses très larges. Vertèbres thora- ciques non carénées par dessous, mais arrondies. Extrémité antérieure : humérus, cubitus connus ; humérus a^yant seulement une fosse allongée, ovale, sur le côté externe. Au Musée de Bruxelles se trouvent les individus suivants : Type : N°^ 3231 ; 3618-3620 ; 3623-3639 ; 3643 ; 3646 ; 3651 (23 individus). 4. — COMPARAISONS. Acrodelphis Scheynensis est, certainement, un très proche parent ùHAcrodelphis Letochœ du bassin de Vienne et de la Bessarabie. Les vertèbres correspondent parfaitement, dans leurs dimensions, grandeur et forme. La seule ditîérence consiste dans la présence d'une seule fosse allongée, ovale, sur le bord externe de l'humérus, tandis que, chez Acrodelphis Leioc-hœ, il y a deux fosses l'une à côté de l'autre. Je sépare donc, provisoirement, le type belge à! Acrodelphis Letochs; l'étude projetée des restes à' Acrodelphis du bassin de Vienne nous dira, peut-être, si le type belge est identique au type viennois. Très ressemblantes sont, ensuite, les vertèbres à' Acrodelphis qui proviennent du Miocène de l'Allemagne septentrionale et qui sont conservées au Musée de Hambourg. Cependant la détermination exacte de ces différents restes n'est pas encore possible aujourd'hui. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 135 2. — Acrodelphis macrospondylus, n. sp. Se distingue seulement (^Acrodelphis l^clieynensis par la taille plus considérable (environ le double). On ne connaît que des vertèbres thoraciques, lombaires et caudales isolées, provenant du Boldérien ; peu d'individus. 3. — Acrodelphis denticulatus, Probst, ISSH. Type : Trois dents de la molasse de Baltringen. — J. Proust. Wiitilemboy. Jahresh., 42. Jahrg., Stuttgart, ISSC), p. 124, PL III, Fig. 18-21 [Champsoddphis denticidatus, Probst) et deux autres, de même provenance, l. c, p. 126, Pi. III, Fig. 22-23 [Chanipso- delphis cristatus, Probst). Fk.. fîO. — Acrodelphis Scheynensis, du lins. — Miocène supérieur. Original de Phocwnopsis Scheynensis, du Bus. Boldérien d'Anvers (18(30-186:2'. — Crâne, vu de prûPd. — Échelle : \. Pour monlrer : la voùle crânienne très faiblement convexe, — l'arcade sus-orbitaire large et plate, — la losse temporale grande, — le crâne rappelant Pliociena. 18. — 1005. 136 O. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU SYNONYMIE. 1. C/iampsodelphis denticulatus. — J. Probst. Ueber die fossilcn Reste von Zahtuvalen (Cetodonten) ans der Molasse von Balfringen 0. A. Laiiplieim. Wùrttemb. Jahresh., 42. Jahrg., Stuttgart, 1880. p. 124, PI. IH, Fig. 18-21. 2. Champsodelphis denticidatus . — P. Longih. Sopra i reslidinn cranîo di Cliampso- deJphis fossile scoperto nella molassa miocenica del Bellunese. Atti Soc. Veneto — Trentina DI SciENZE NATURAi.i, Ser. II. Vol. 111, Fasc. II, Padova, 1898, p. 14. 3. C/iampsodelphis cristatns. — J. Probst., /. c, p. 120, PI. lîl, Fig. 22-23. 4. Champsodelphis crislatns. — P. Longhi, /. c, p. 14. l. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers ; molasse miocène de Baltringen (Wiirttemberg). 2. — CARACTÈRES DE L'ESPÈCE. On ne connaît que des dents. Dents 20 à 33 millimètres de long, uniradiculèes ; longueur de la couronne variant entre -^ et 4" de la longueur totale de la dent ; lorme de la couronne variable ; tantôt élancée, conique, tantôt très émousséc, conique aussi ; ibrme, dépendant de la position dans la mâchoire. Pointe recourbée vers l'intérieur et en arrière. Émail rugueux, grêlé, avec une rangée de petits tubercules raoniliformes, ou une crête, très marquée sur le côté externe, qui se dirige vers l'avant et vers le haut, et qui s'étend jusqu'au sommet de la dent ; on voit, parfois, aussi sur le côté interne une crête ou une rangée de petites pointes. Parfois la base est couverte, tout autour, de plis d'émail longitudinaux, irrégulièrement disposés. Les dents (antérieures '?) sont souvent fortement comprimées. En tout, on connaît 4 dents provenant du Boldérien ; 3 appartiennent au rameau droit de la mâchoire inférieure ; une, au susmaxillaire gauche. DIMENSION DES DENTS EN MILLIMÈTRES. RAMEAU DROIT DE LA MACHOIRE INFÉRIEURE. SUSMAXILLAIRE GAUCHE. Longueur de la dent Longueur de la couronne Épaisseur maximum de la racine .... Diamètre maximum de la couronne à la base, d'avant en arrière NM 245 8.0 6.5 6.9 NMI 23.0 7.5 4.9 3.9 NMII 25.0 9.0 60 4.5 NMV 28.0 10.0 5.6 4.1 BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 137 N" I (Enceinte 3' section, du côté de Berchem, vers la 4" section). — Racine simple, recourbée à l'extrémité comme chez Cyrtodelphis, épaissie sous la base de la couronne, biconvexe en coupe tranversale ; émoussée aux bords antérieur et postérieur. Couronne, portant une grande dentelure sur le bord postérieur, dentelure sur laquelle s'en trouvent plusieurs plus petites, — carénée derrière et devant, émoussée Fie. 21. — Acrodelphis Scheynensis, du Bus. — Miocène supérieur. Original de Phocœnopsis Scheynensis, du Bus. Boldérien d'Anvers (1860-'1862). — Crâne, vu de dessus. — Échelle : ^. Pour montrer : les prémaxiJlaires atteignant jusqu'à mi-liaiiteur des nasaux, — les nasaux relative- ment grands, — le crâne rappelant Phocstna. 138 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU derrière; devant, le bord est lortement crénelé, — on peut compter 10 petites pointes, diamètre de chaque pointe, 0.1 à 0.2 millimètre. — La carène antérieure n'est déve- loppée que dans la moitié supérieure de la dent; vers le bas, elle passe à une large face, triangulaire et convexe, qui se résout en de nombreuses pointes émaillées. N° II, comme N° I, mais plus élancée et plus délicate. — Couronne élancée ; on peut observer de fortes surfaces d'usure provenant de la dent opposée et qui courent oblique- ment de dehors et en avant vers le dedans et en arrière. N° III. Fort aplatie devant et derrière, ce qui indique des dents très serrées. Surface d'usure sur le bord interne, concave, de la dent, mettant à nu la dentine. N" IV. La plus grande dent et la plus élancée. Forme rappelant très fort la forme des dents antérieures de Squalodon. Coupe transversale de la couronne, triangulaire. Surface d'usure au milieu de la carène concave. OBSERVATIONS ET COMPARAISONS. Ces dents, provenant du Boldérien d'Anvers, appartiennent évidemment au même Odontocète dont on a également découvert des dents à Baltringen. Par contre, ce Cétodonte se distingue, par des racines beaucoup plus élancées, de l'espèce Acrodelphis Ombonii, Longhi, que P. Longhi a fait connaître, et qui provient du Miocène inférieur de Belluno; les dentelures accessoires, moniliformes et les petits tubercules de la couronne, ainsi que la forme de celle-ci, se correspondent toutefois, et Acrodelphis Ombonii, Longhi, est évidemment un proche parent à! Acrodelphis denticulatus. Une grande ressemblance existe, en outre, avec la dent d'Odontocète, provenant du Miocène de la Virginie ('), que Leidy a décrite comme Delphinodon, ainsi qu'avec les dents décrites d'abord par Cope comme Squalodon Wymani (^), par Leidy, comme Delphinodon Wytnani, Cope, et qui proviennent du Miocène de Charles County, Maryland('). Les dents mentionnées jusqu'ici se distinguent, cependant, par leur taille beaucoup moindre, de Delphinodon niento, Cope (*), que Cope avait d'abord placé dans Squalodon (*). Il est possible que Delphinodon Wymani{^) appartienne au genre Acrodelphis ; pour Delphinodon mento on devrait conserver le nom générique établi par Leidy. Remarquable est la fissure si nette de la racine de la dent de Delphinodon menfo, Cope, provenant du Miocène de Charles County, Maryland, qui indique le degré primitif de développement de la dent, et qui prouve que cette espèce descend de types qui ont eu autrefois deux racines. Le dent du Delphinodon Wymani (1) J. Leidï. Journal Acad. Nat. Sci. Philadelphia. Vol. VII, 2» série, 1869, p. 426, PI. XXX, Fig, 12. (2) E. D. Cope. Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, 1867, p. 151, 152 (non p. 132). (3) J. Leidy. Journ. Acad. Nat. Sci. Philadelpliia, Le, p. 425, PI. XXX, Fig. 1011. (*) E. D. Cope! Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelpliia, !. c, 1SB7, p. 132, 144, 152. C^) J. Leidy. Journ. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, 1867, p. 421. PI. XXX, Fig, 7-8. ("J Delphinodon Wymani, Leidy {non Cope) = D. Leidiji, Hay (Bull. 179, U. S. Geol. Suro. Wasliinglon, 1902, p. 591). BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 139 provenant de la Virginie, permet aussi de reconnaître une bifurcation primitive de la racine. De nouvelles découvertes pourront seulement nous apprendre si des vertèbres et d'autres restes connus du squelette des Acrodelphides peuvent être réunis avec Acrodelphis denticu- latus; il est provisoirement nécessaire de laisser distinctes les espèces dont il est question ici. YI. - DELPHINID.E 1. _ Sous-faniillc PHOC^NIN.E. I. — PROTOPHOCiENA, nov. gen. (Fig. "22-23). Type : Région rostrale d'un crâne provenant du Boldérien d'Anvers. 1. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers. r 1. — Protophocaena minima, n. spec (E'ig. 22-23). On ne connaît que la région rostrale du crâne jusques et y compris les narines. Taille : celle d'un petit Phocesna. — Os du crâne très robustes, fortement synostosés, ce qui indique un très vieil individu. Pièce roulée. Narines très petites ; prémaxillaire très fort au devant d'elles, relevé en bourrelet et élargi ; soudé avec le mésethmoïde. On doit distinguer dans le prémaxillaire : la partie rugueuse, large et en bourrelet, qui est située au devant des narines et qui est fermée par devant en forme d'hémicycle ; et une partie externe, étroite et lisse, le long de la suture prémaxillo-susmaxillaire. Les prémaxillaires ne s'arrêtent pas au devant des narines, mais s'étendent plus haut vers le sommet du crâne. De chaque côté des parties épaissies des prémaxillaires, il y a un trou sous-orbitaire. COMPARAISONS. On ne peut, certainement, comparer de plus près ce fragment de crâne qu'avec les Phocxninee. Les deux genres vivants Neomeris et Phocœna se distinguent, entre autres choses, par le fait que, chez Neomeris, les prémaxillaires entourent latéralement les narines 140 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTES DU et s'étendent jusqu'au nasaux ; chez Phocœna, les préraaxillaires s'arrêtent au devant de l'orifice nasal. On voit, pourtant, sur cliaque crâne de Phoceena, une légère dépression, qui est comme la continuation de l'extrémité postérieure du prémaxillaire, s'étendant, le long des narines, jusqu'au milieu des nasaux; les nasaux, eux-mêmes, sont excavés dans l'angle antéro-interne. Les contours de ces dépressions correspondent parfaitement aux contours de l'extrémité postérieure du prémaxillaire chez Neomeris. Il ne peut pas subsister de doute que PJiocsena descend d'une forme chez laquelle le prémaxillaire avait le développement particulier de Neomeris, et que les fosses mentionnées représentent les sutures squameuses, rudimentaires, prémaxillo-susmaxillaires et prémaxillo-nasales. L'extrémité postérieure du susmaxillaire s'est atrophiée chez Phocsena, de sorte que cet os finit déjà au devant des narines. Les deux représentants fossiles des Phocsenhise qui sont connus jusqu'ici, et dont nous avons des crânes (de Delphinopsis Freyeri, Mûll., on ne connaît que la nageoire pectorale, l'omoplate et des côtes), montrent une extension postérieure des prémaxillaires semblable à celle qui existe chez Neomeris. Ces types sont Prolophocsena minima Abel, et Palœophocsena Andrussowi, Abel (provenant du Miocène de la presqu'île de Taman, Crimée) ; ceci confirme l'opinion que l'extrémité supérieure des prémaxillaires s'est atrophiée chez Phocœtia. Protophocstna est, d'après la structure de son rostre et la forme de l'orifice nasal, tout différent de Phocaena, Neomeris et Palseophocmna. Des Phocasniiise, on connaît, jusqu'ici, les genres suivants : 1. ProtopJioceena : Miocène supérieur d'Anvers. 2. Palœophocsena : Miocène supérieur de la Crimée. (II. Étage méditerranéen). 3. Delphinopsis : Miocène supérieur de la Croatie (Étage sarmatique). 4. Neomeris : vivant. 5. Phocsena : vivant. 2. — Sous-famille DELPHININ.E. Nous trouvons la première mention des Dauphins fossiles provenant du Boldérien d'Anvers dans Cuvier, qui n'en a cependant pas donné de description. D'autre part, en 1859, P. J. Van Beneden signala la présence de Dauphins dans le Boldérien d'Anvers ; il parle, sans en décrire les restes, d'un Delphinus de Lannoy, et d'un Delp/iinus Waes. En 1869, P. J. Van Beneden cite, également sans description détaillée, trois espèces différentes du genre Delphinus (sans compter Delphinus sulcatus), ce sont : Delphinus Dnjardinii, D. Dewselii, D. WsRsensis. En 1874. E. Van den Broeck mentionne un autre type, Trispondylus Kleini (en se basant sur des exemplaires étiquetés du Musée de Bruxelles). De cet Odontocète, non plus, il n'a jamais été publié de description. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 141 Au Musée de Bruxelles se trouve un nombre extraordinaireinent grand de vertèbres d'Odontocètes qui appartiennent évidemment à des Delphinides. Mais, à cause du mauvais état de conservation de ces restes et de l'absence de crânes correspondants, — à une seule exception près, — il est impossible de déterminer systématiquement ces vertèbres. Il est vrai qu'un grand nombre de genres fossiles de Cétacés ont été fondés sur des restes absolument insuffisants, ou, pour parler plus exactement, sur des restes qu'il était impossible de caractériser morphologiquement. On pourrait aussi fonder une série de genres et d'espèces sur les restes provenant du Boldérien, mais cette méthode de travail paléon- tologique a déjà produit un tel encombrement inutile de la bibliographie qu'il n'est plus permis de recommencer à créer ainsi des genres et des espèces factices. FiG. 2:2 et Fig. 25. — Protophocaena miuima, Abel. — Miocène supérieur. Boldérien d'Anvers. Crâne (région roslrale), vu de dessus (Fig. 22) et vu de dessous (Fig. 23). Echelle : 7. Pour montrer : la petitesse des narines, — la soudure avancée des os du crâne, — l'épaississe- ment des prémaxillaires en avant des narines, — que les prémaxillaires limitent latéralement les narines, et ne se terminent pas en avant de ces ouvertures comme chez Phociena. 142 O. ABEL. - LES ODONTOCÈTES DU Quelques vertèbres de Delphinides sont à peine déterminables ; les colonnes verté- brales des types actuels sont tellement semblables dans leurs traits fondamentaux et la variabilité est si grande chez certaines espèces, qu'il est impossible de tixer sur des restes isolés, la position taxonomique d'un Delphinide fossile. Les débris de crânes seuls et, éventuellement, les vertèbres cervicales, conviennent à une étude plus approfondie ; mais ils sont très insuffisamment représentés, du moins dans le matériel belge. On peut distinguer à peu près 3 types, d'après la taille. Mais il est impossible de savoir lesquels de ces types sont identiques avec les espèces établies par Van Beneden. Il est, toutefois, certain que Trispondylus Kïeini est le nom d'au moins trois cétacés ditïérents ; dans les pièces étiquetées comme Trispundylus Kleini, il y avait des restes mélangés de Mystacocètes, de Physétérides et de Delphinides. Parmi les vertèbres, on en remarque quelques-unes avec des apophyses transverses courtes et larges, qui ont peut-être appartenu à des formes qui doivent être considérées comme les précurseurs des genres Béluga et Monodon, et qui devraient alors être placées dans les Acrodelphides ; je n'ai cependant pas pu me décider à tirer de nouvelles conclu- sions de ces restes insuffisants et à essayer de déterminer ces vertèbres d'une manière plus précise. Un seul type peut être caractérisé plus exactement; c'est l'original de Pliocœnopsis cornutus, du Bus. 1. - PITHANODELPHIS, nov. gen. (Fig. 24-27). 1. — SYNONYMIE. 1 . Phocœnopsis. — B. du Bus. Bull. Acad. Bcdf/.,i\' année, T. XXXIV, 1872, p. 500. 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers. 1. — Pithanodelphis cornutus, du Bus, 1872. (Fig. 24-27,1. 1. — SYNONYMIE. 1. Phocsenopsis cornutus. — B. du Bus, /. c, p. 500. 2. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. Boldérien d'Anvers. BOI.DÉRIKN (MIOGKNE SUrM<:R[F;UR) D'ANVKRS 143 3. — DIAGNOSK DE L'ESPÈCE. Plus grand c[ue Delphinun dcl^iliis. — Base du genre et de l'espèce. Crâne du Phocœnopsis cornutus, du Bus. — Profil du crâne semblable à Fliocsena, mais arcade sus-orbitaire très fortement convexe. — Les susmaxillaires s'étendant très haut sur le crâne, se glissant derrière les nasaux, en forme de coin, sur la ligne médiane, ne laissant libre entre eux qu'une très petite partie des frontaux. — Nasaux, très grands, peu asymétriques, séparés dans^la moitié postérieure par un coin étroit, formé parles frontaux. — Prémaxillaires s'étendant jusqu'à la moitié de la longueur du bord extérieur des frontaux. — Fosse temporale, grande; apophyse postorbitaire touchant presque l'apophyse zygomatique. — Apophyse paroccipitale, grande, engainante, entourant la buUa. — Squamosal, grand. — Apophyse préorbitaire, fort saillante. — Atlas et axis presque toujours soudés, séparés seulement dans un seul exemplaire. — Vertèbres un peu plus longues que chez Delphimis. — Apophyses transverses des vertèbres lombaires, droites, non épanouies, mais à peu près de même largeur et rétrécies seulement aux extrémités. Fir.. !24. — Pithanodelphis cornutus, du Bus. — Miocène supérieur. Original Je Phocœiiopsis cornutus, du Bus. Boldérien d'Anvers. — Crâne, vu de côté. —[[Échelle : | . Pour montrer : l'arcade sus-orbitaire du frontal fort convexe, — l'apophyse post-orbitaire pres(|ue en contact avec l'apophyse zygomatique, — la fosse temporale, grande, — le crâne modérémen voûté, — l'apophyse paroccipitale, grande, engainante. — Jeune individu. 19. — 1905. 144 O. ABEL. LES ODONTOCETES DU Vu,. 2o. — Pithanodelphis cornutus, du lîus. — Miocène supérieur. Original de Phocœnopsis cornutus, dt\ Bus. Boldérien d'Anvers. — Crâne, vu de dessus. — Éclielle : l . Pour montrer : le susmaxillaire déliordanl loin en arrière des nasaux, vers la ligne médiane, — les nasaux séparés, sur la ligne médiane, dans leur nioiiié postérieure, par un coin constitué par les frontaux, — rapo|)liyse préorbitaire fort saillante, — les nasaux, grands, peu asymétriques. FiG. 26 et FiG. 27. — Pithanodelphis cornutus, du Bus. — Miocène supérieur. Boldérien d'Anvers. — Atlas cl Axis vus de devant (Kig. 2()) et de derrière (Fig. 27). — Échelle : |. Pour montrer : l'atlas et l'axis soudés, — et la présence d'une apophyse transverse horizontale pointue. BOLDERIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 145 4. - COMPARAISONS. Parmi les Delphininas vivants et les types fossiles qui doivent être placés dans cette sous-famille, il n'y a pas de genres qui puissent être intimement rapprochés de Pithano- delphis. Avant tout, P ithanodelphis est caractérisé par la forme des extrémités supérieures des susmaxillaires. Chez les Delphinime vivants, les susmaxillaires ne s'étendent dans aucun cas, aussi haut sur le crâne; mais on voit, dans presque tous les genres, que derrière les nasaux, se trouvent de profondes excavations dans les frontaux. Les contours de ces fosses correspondent exactement aux limites des susmaxillaires chez P ithanodelphis. Il en résulte, sans doute, que chez les prédécesseurs des genres vivants de Delphinitise, — dont fait aussi partie P ithanodelphis, — les susmaxillaires ont dû avoir une plus grande extension dans les régions frontale et nasale que chez les types actuels, et qu'ils sont en régression chez ceux-ci. Nous trouvons un pendant à cette réduction des susmaxillaires dans la réduction des extrémités supérieures des prémaxillaires chez Phocœna, comme il a déjà été dit plus haut, en parlant du genre Protophocœiia. V LISTE ODONTOCÈTES DU BOLDÉRTEN D'ANVERS I. SQUALODONTID-E. 1 . SijKalodon Antwerpiensis, Van Ben . II. PHYSETERID.E. 2. Scaldicettis Caretti, du Bus. 3. Scalclicetus grandis, du Bus. 4. Scaldicetus Mortselensis, du Bus. 5. Thalassocetus Antwerpiensis, Abel. 6. Physeterula Duhtisi, Van Ben. 7. Propht/sefer DoUoi, Abel. 8. Placoziphius Dnhoisi, Van Ben. III. ZIPHIID.E. 9. Palseoziphius Scaldensis, du Bus. 10. Cetorhynchus afavus, Abel. 11. Mioziphius belgicits, Abel. 12. ChonezipJiius planii'ostris, Cuv. 13. MesoplodoH longirosiris, Cuv. IV. EURHINODELPHID.E. 14. Eurhinodelphis Cochetenxi, du Bus. 15. Eurhinodelphis longirostris, du Bus. 16. Eiirhinodelpliis cristatus, du Bus. 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU BOLDERIEN (MIOCÈNE SUPERIEUR) D'ANVERS 147 V. ACRODELPHID.E. 17. Cyrtoddphis sulcahis, Gerv. 18. Acrodelphis Scheynensis, du Bus. 19. Acrodelphis macrospondylits, Abel. 20. Acrodelphis denticulatus, Probst. VI. DELPHINID.E. 21. ProfophoCce)ia minima, Abel. 22. Pitha?iodelp/iis cornntus, du Bus. Cette liste, comparée à celle que E. Van den Broeck a publiée en 1874, qui a été faite très soigneusement, et que j'ai reproduite dans mes Dauphins longirostres, I, p. 41-42, prouve qu'il y avait lieu de procéder à une réduction considérable des genres et des espèces. Tandis que, dans le présent travail, on n'a cité que 22 espèces, Van den Broeck, en prenant pour base les déterminations de du Bus et de Van Beneden, ne mentionnait pas moins de 59 espèces d'Odontocètes provenant du Boldérien d'Anvers. Ces 59 espèces se répartissaient en 25 genres. Nous avons vu qu'un grand nombre de ces genres ont dû être supprimés. Je n'ai distingué que 10 genres, qui comprennent 22 espèces ; de ces genres, sont nouveaux : 1. Tlialassocelus, 4. Mioziphius, 2. Prophyseter, 5. Protophocœna, 3. Palœoziphius, 6. Pithanodelphis. Il faut y ajouter le genre Cetorhynchus, inconnu jusqu'ici dans le Boldérien. Une série de formes ont été changées de genres ; ma liste ne contient que 6 espèces nouvelles. Des espèces antérieures du Boldérien, je n'ai gardé que les suivantes : 1 . Squalodo)i Antiverpiensis, Van Ben . 2. Scaldicefus Caretti, du Bus. 3. Scaldicetus grandis, du Bus. 4. Scaldicetus Mortselensis, du Bus. 5. Physeterula Dubusi, Van Ben. 6. Placoziphius Dtiboisi, Van Ben. 7. Palseoziphius Scaldensis, du Bus. 8. Choneziphius planirostris , Cuv. 9. Mesoplodon longirostris, Cuv. 10. Eurhinodelphis Cocheteuxi, du Bus. 148 0. ABEL. — LES ODONTOCÈTRS DU 11. Eurhinodelphislongirostris, du Bus. 12. Eurkinodelphis cristatus, du Bus. 13. Cyrtodelpkis sulcatus, Gerv. 14. Acrodelphis Scheynensis, du Bus. 15. Pithanodelphis cormdus, du Bus. Ont été supprimés les genres suivants, qui avaient été fondés sur des restes d'Odontocètes du Boldérien d'Anvers : 1. Ziphirostrum, Van Ben., 1864. 2. Placocetus, Van Ben., 1864. 3. Eucetus, du Bus, 1867. 4. Homœocettis, du Bus, 1867. 5. Aporotus, du Bus, 1868. 6. Ziphiopsis, du Bus, 1868. 7. Rhinostodes, du Bus, 1868. S. Platydelphis, du Bus, 1872. 9. Eudelphis, du Bus, 1872. 10. Palœodelphis, du Bus, 1872. 11. Ziphiola, Van Ben., ined. (cit. Van den Broeck, 1874). 12. Dinoziphius, Van Ben. 13. Trispondylus, Van Ben., ined. (cit. Van den Broeck, 1874). 14. Synostodon, du Bus, ined. (cit. Van den Broeck, 1874). 15. Platyrhynchus, Van Ben., 1876. Ont été supprimées les espèces suivantes, qui avaient été fondées sur des restes d'Odontocètes du Boldérien d'Anvers : 1. DioplodoH Becanii, Gerv. et Van Ben., 1852. 2. Dioplodon d'Heinixem, Yan Ben., 1860. 3. Eucetus amblyodoH, du Bus, 1867. 4. Homœocetiis Villersi, du Bus, 1867. 5. Ziphirostrum turninense, du Bus, 1868. 6. " tumidum, du Bus, 1868. 7. " marginatum, du Bus, 1868. 8. n lœvigatum, du Bus, 1868. 9. ^ gracile, du Bus, 1868. 10. Aporotus recurvirostris. du Bus, 1868. 11. j> affinis, du Bus, 1868. 12. " dicyrtus, du Bus, 1868. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS 149 13. ZipJiiopsis fhijmatodes, du Bus, 1868. 14. " servatus, du Bus, 18G8. 15. Bhinostodes Anhverpiensis, da Bas, 1868. IG. BelemnozipJiius reciirvus, du Bus, 1868. 17. Delphiiius Diijardini, Van Ben., 1869. 18. " Dewaeli, Van Ben., 1S60. 19. " Waesensis, Van Ben., 1869. 20. Ziphms Cuvteri, Owen, 1870. 21. EurJiinodelphis amhigiius, du Bus, 1872. 22. Priscodelplrinus iwoductus, du Bus, 1872. 23. " rohustus, du Bus, 1872. 24. " ralidus, du Bus, 1872. 25. » crassHS, du Bus, 1872. 26. » teres, du Bus, 1872. 27. " declivus, du Bus, 1872. 28. » Morckhoviensis, du Bus, 1872. 29. » eJegans, du Bus. 1872. 30. " ■ pidvinatus, du Bus, 1872. 31. Hoplocetus Borgerhoutensis, du Bus, 1872. 32. Palseodelphis mimdus, du Bus, 1872. 33. " (uinulatus, du Bus, 1872. 34. r, coronatus, du Bus, 1872. 35. » arciiatus, du Bus, 1872. 36. - fusiformis, du Bus, 1872. 37. « ^o«a<«s, du Bus, 1872. 38. » jjac//7/orfo«, du Bus, 1872. 39. Scaldicetus Antwerpiensis, du Bus, 1872. 40. Dinoziphiiis Raemdoncki, Van Ben., ined. 41. Trispondiflus Kleini, Van Ben., ined. Les types des espèces suivantes n'ont pas été retrouvés : 1. £rqp/oce<».9 c/'ass/c?ews (d'après Van Ben., 1859). 2. Dioplodon d'Hemîxem, Van Ben., 1860 (à cause de la diagnose insuffisante; l'original se trouve probablement au Musée de Bruxelles). 3. Hyperoodon, spec. (identique avec H. primitivium, insignis, fossile ?). 4. Hyperoodon primitivium, Y an Ben., 1869. 5. Hyperoodon i^isignis, Van Ben., ined. 6. Hyperoodon fossile, Gerv., 1880 [Ostéographie, p. 374). 7. Zip/tiola clepsydra, Yan Ben., ineà. 150 0. ABEL. — LES ODONTOCETES DU Les types cités en dernier ont été exclus de ce travail, puisque les originaux me sont inconnus. D'autre part, les diagnoses de ces espèces n'ont jamais été publiées, à l'exception d'une courte description de VHi/peroodon fossile, dans YOstéographie, p. 374 ; la pièce serait un complexe formé par les six premières vertèbres cervicales ; peut-être s'agit-il, ici, d'un Mystacocète, mais une interprétation précise est impossible, vu l'absence de l'original. Do tous les genres d'Odontocètes du Boldérien, un seul est encore représenté parmi les formes vivantes, c'est Mesoplodott. Tous les autres sont, ou bien complètement éteints, ou transformés; les types qui sont représentés dans la faune actuelle, bien que par des descendants fortement modifiés, ne peuvent pas être désignés comme des formes " éteintes ". Au nombre des genres complètement éteints il faut citer, par exemple : Eurhinodel- phis et Cyrtodelphis ; ces genres paraissent s'être éteints dans le Miocène supérieur, sans avoir laissé de descendants. Par contre, les types de Physétérides, découverts dans le Boldérien, relient les genres vivants Kogia et Phijsetcr avec Sqitalodon ; Squalodon doit, par conséquent, être considéré comme un genre transformé, et non pas comme genre éteint. La distribution des différents genres dans lesmersmiocènesn'estpasdépourvued'intérêt. On doit se rappeler quels contours avait la Méditerranée alors, pour avoir une idée exacte des limites de la distribution générique. L'Océan Atlantique actuel n'était pas relié, dans ce temps-là, avec la Méditerranée par le détroit de Gibraltar, mais par la vallée du Guadalquivir ; puis, par un détroit rétréci, à peu près parallèle à celui de Guadalquivir, mais situé plus au sud ; enfin, par un détroit, qui, à travers le Maroc, atteignait l'Algérie. C'est par ces voies que l'échange a dû se faire enti'e la faune méditerranéenne et la faune atlantique. Une série de genres a été découverte, aussi bien dans les dépôts tertiaires des grands golfes marins de la France, de la Belgique, de la Hollande et de l'Allemagne septentrio- nale, que dans les dépôts miocènes contemporains dans la province méditerranéenne. Mais un certain nombre d'espèces est aussi identique dans les deux provinces géographiques. I. GENRES IDENTIQUES II. ESPÈCES IDENTIQUES dans la province Atlantique et dans la province Méditerranéenne. ) . Squalodon, 1 . Scaldicettis Caretti, 2. Scaldicetus, 2. Scaldicetiis grandis, 3. Physeterida, 3. Physeterula Duhtisi, 4. Placoziphius, 4. CJioneziphius planirosfris, 5. Cetorhynchus , 5. Mesoplodon longirosfris, 6. Choneziphius, 6. Cyrtodelphis sidcatus, 7. Mesoplodon, 7. Acrodelphis denticulafiis. 8. Cyrtodelphis, 9. Acrodelphis. BOLDÉRIRN (MIOCÈNE SUPERIEUR) D'ANVERS 151 Parmi ces espèces, Cyrtodelphis sulcatus est la plus fréquente et a été découverte dans le plus grand nombre de points différents. La présence, dans le Boldérien, d'un genre primitif de Phocmnime (Protophocsena) offre un intérêt particulier. On peut démontrer, avec certitude, la présence d'un second genre de Phocsenina; dans le Miocène de la presqu'île de Taman, en Crimée; l'extrémité cuirassée de Dclphinopsis Freijeri, provenant de l'étage sarmatique de Rabodoj, en Croatie, paraît appartenir égale- ment au même groupe primitif de Delphinides. La découverte du genre Palœophocsena dans le Miocène de la Crimée, prouve, en tous cas, que le genre Phooeiia est un type très ancien, comme l'établissent aussi les caractères ostéologiques et la dentition. Comme Palsophocsena Andrussoivi habitait déjà la Mer Noire pendant le Miocène, l'hypothèse que l'espèce de Phocmia qui habite les parties septentrionales de la Mer Noire représente une " relique " du passé, et non pas un type immigré après la formation de la communication entre la Mer Noire et la Mer Egée, est justifiée. Phoceetia manque aussi bien dans la Méditerranée que dans l'Adriatique ; il aurait donc dû pénétrer directement dans la Mer Noire sans passer par ces deux mers. Il est peu probable que l'immigration se soit faite de cette manière, à cause du manque absolu de Phocœna dans la Méditerranée et l'Adriatique. Par la présence d'un type, proche parent de Phoaena, dans la mer miocène qui remplaçait la Mer Noire actuelle, la présence de Phoaena dans cette dernière mer paraît suffisamment expliquée. L'espèce de Phoaena de la côte de Crimée est donc une « relique ". Un second type a une très grande distribution géographique. Acrodelphis Letochse, de la Bessarabie et du Bassin de Vienne, est représenté, dans le Boldérien, par son proche parent, Acrodelphis Schei/nensis; peut-être les vertèbres et autres restes du squelette provenant du Miocène de l'Allemagne septentrionale appartiennent-ils à V Acrodelphis du Boldérien. Tandis qu'on peut donc, d'une part, établir les rapports entre la faune du Boldérien et la faune d'Odontocètes des régions limitrophes de la Méditerranée et de la Mer Noire, nous retrouvons, d'autre part, dans l'Amérique du Nord et dans l'Amérique du Sud, des types en partie identiques et en partie apparentés avec la faune du Boldérien. Le tableau suivant montrera ces rapports : 20. — 1905. A. >^ o + ■;ii\-n:)V.i,Vj-i o o -x o .................. o -f o o o o o o o o o + -^ o -K ♦ o o o o o o •aoNVH^ij aa aivNoiaman ax90 o -^ -1- o o ^ o o o * o o o o o o — C' o o o o ■ai-ixvHjj aa aiviM3cjir>:)0 aïo^) ■anvj\i J.a arivj.1 oo o o o ♦ =• c r -x r r r o r r -\- o o c o o o 1- o * OOO -XOQC— — ooo^oo-xoo ■aN\'arj\ aa o o o o -■ o o o o o o o o o o o — * o o o o a-iVNOiaïaan a.M;ivi«a-riv o C' o * c — o o o o o c o r o o — o C' ■ i oc •MHVKaMVd la aivNoia.L^axa3s aMovi«a-nv o — — o coooooooooooo-noooo ■aanï-nojj -o — o oc c c o o o o c o o o o o o o o o ■aaaai3T!).My o + — o o-f-ooooo ooooooooc ■anùimag + + + ^ ++++++++++++++++++ S « -^ o o CI il 5 o lllllllipllllflli 1 1 "1:1. a, Il SI ^ l 'I -|^3-!S'!|hJ i £ -2; 5^ ?S f-» î"' =,''*'§ .s: .= .= -~ ^ -ï ^ ^ = 2*--?«'25.2 2£ = bi:~s:-~c?'S -H SI ce ^ VI CONCLUSIONS Comme nous l'avons vu, on a trouvé, dans les dépôts marins du Miocène supérieur du golfe d'Anvers, un grand nombre d'Odontocètes, qui appartiennent aux types les plus dilférents. Bien que, par suite des recherches qui ont donné naissance à ce travail, le nombre des espèces ait été considérablement diminué, il en reste encore, cependant, un nombre important qui se rangent dans les Squalodontides, Physétérides, Ziphiides, Eurhinodelphides, Acrodelphides et Delphinides. Le genre EurhinodeliÂis occupe, en ce qui concerne la quantité des ossements, de beaucoup, la première place; en tout, on a découvert environ 160 individus (152 enregistrés). Parmi les trois espèces de ce genre, Etirhinodelphis Cocheteuxi tient la tête, avec plus de 80 individus ; puis, vient Earhinodelphis longiroslris, avec plus de 50 individus. Mioziphius belgicus a laissé des débris du même nombre d'animaux; après quoi, suivent Choneziphius planirostris, Mesoplodon longirosU'is, Scaldicetiis grandis, Eurhinodelphis crisfatus et Scaldicetus Caretti. Des restes de Cyrtodelphis sidcatus et de Squalodon Antwerpiensis ont été recueillis en bien plus petit nombre. Acrodelphis Scheynensis est aussi une espèce moins fréquente. Toutes les autres espèces ne sont connues que par des débris isolés et sont, en partie, très insuffisamment représentées; par exemple : Palxoziphius Scaldensis, Prophyseter Dolloi, Thalassocetus Anticerpiensis, Scaldicetus Mortselensis, etc. Les grands Delphinides paraissent avoir été très fréquents; on en a découvert beaucoup de vertèbres, mais pas de restes de crânes; tous les Delphinides cités dans le présent travail, et qui proviennent du Boldérien, sont de très petites formes et ne sont connus que par quelques restes mal conservés. En examinant l'énumération que nous venons de faire, on peut se demander si la fréquence des restes conservés correspond à celle des divers types dans la mer boldérienne ; ou bien, si la prédominance de certains types dans le gisement ne doit pas être attribuée. 154 0. ABEL. — LES ODONTOGÈTES DU soit à la plus facile conservation de leurs restes, ou à leur caractère côtier, qui les aurait fait enfouir plus aisément dans des dépôts littoraux. Or, pour plusieui-s Ziphiides, — Mioziphius belgiciis, Choneziphins planirosfris, Meso- pbdon lo»f/irostris, — on ne connaît que les crânes, et presque uniquement les rostres (*). Ceux-ci sont des os durs et très solides, et montrent, dans presque toutes les localités où l'on a découvert des Ziphiides fossiles, des trous de Mollusques perforants; c'est le cas de beaucoup de rostres d'Anvers, surtout de ceux du genre Choneziphins, ainsi que des pièces du Red Crag de Suffolk et des dépôts phosphatés de la Caroline du Sud. De même, les dents et les grandes vertèbres des Physétérides sont des objets capables de résister à l'action destructrice de la marée. La fréquence de ces restes dans le Boldéricn d'Anvers doit être attribuée à leur grande résistance. Mais nous ne pouvons expliquer par la même cause le grand nombre de restes d'Eurhinodelphides. Les museaux de ces Odontocètes longirostres sont extrêmement délicats et fragiles, et, malgré cela, beaucoup de crânes des trois espèces d'Envhinodelphis sont parfaitement conservés. Ce bon état de conservation, uni à la fréquence des restes d'Eurhinodelphides, parait indiquer que ces animaux ont eu des mœurs littorales et qu'ils furent enfouis dans les sables côtiers à l'endroit même ou ils ont vécu. D'ailleurs, si nous considérons la structure de ces remarquables Odontocètes, nous trouvons une confirmation de cette interprétation. Aujourd'hui, il n'existe plus que trois Odontocètes longirostres : Inia, Pontoporia, Platanista. Tous trois se distinguent par des vertèbres cervicales libres, et tous trois ont des moeurs lluviatiles ; leur nourriture consiste en petits poissons et crustacés ; on croit (\\xlnia est, en partie, frugivore. Des museaux excessivement longs, tels que nous les trouvons chez Eurhinodelphis, Cyrtodelphis, Acrodelphis, Inia, Pontoporia et Platanista, paraissent être particuliers aux animaux lluviatiles, ou plus précisément, à ceux qui se servent de l'extrémité du museau pour fouiller la vase et en faire sortir la nourriture minuscule qui y grouille tout comme chez les oiseaux à long bec (hérons, cigognes, bécasses, etc.), oiseaux de marais et de rivages, dont le long bec est, physiologiquement, non morphologiquement, identique aux longs rostres des dauphins lluviatiles. Le bec d'une bécasse est entièrement analogue au rostre de Po7itoporia. L'existence des vertèbres cervicales libres chez tous les Odontocètes cités parait être en rapport intime avec l'allongement du museau : la tête peut ainsi se mouvoir et être inclinée vers le fond, sans que le corps entier participe à ce mouvement; chez les Dauphins (') 11 n'a pas encore été possible d'établir si un grand nombre de veitèbres du Boldérien n'appartiennent pas à des Zipiiiides et, dans l'affirmative, à quels genres. BOLDÉRIEN (MIOCÈNE SUPÉRIEUR) D'ANVERS • 155 brévirostres et à vertèbres cervicales soudées, le mouvement du crâne est limité, et tout le corps doit être mis en mouvement pour saisir la nourriture. Je suis donc d'avis que les Eurhinodelphides, — de même que Cyrtodelphis, Acrodel- phis et les autres Odontocètes à museau très long, — ont habité les côtes et vivaient de préférence dans l'eau peu profonde; peut-être même se tenaient-ils à l'embouchure des grands fleuves,, comme Pontoporia, qui vit encore aujourd'hui à l'embouchure du Rio de La Plata. Ainsi s'explique aussi, tout naturellement, la grande fréquence des Eurhinodelphides dans le Boldérien d'Anvers, tandis que les types pélagiques sont généralement beaucoup plus rares, et ne deviennent vraiment fréquents que quand leurs restes sont particulièrement propres à résister aux influences destructrices de la marée, comme c'est le cas pour les rostres des Ziphiides. LES POISSONS ÉOCÈNES BELC3-IQ,TJE Maurice LERICHE Licencié ès-sciences naturelles, Préparateur de Géologie a l'Université de Lilli ANNÉE I905 BRUXELLES POLLEUNIS &■ CEUTERICK, IMPRIMEURS 37, IWE DES UllSULlNES, 37 TABLE DES MATIERES iNTUODrCTION HISTORIQUE Liste des Travaux relatifs a la Faunk ichtiiyologiquf. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ETAGE YPRESIEN \ . — Squatina prima . 2. — Pi-istis Lathami . 3. — lihinoptcra Daviesi 4. — Myliohatis Di-voni. 5. — Myliobatis toliapicus 6. — Aetobatis irregularis Tri/gon (?) pastinacoides 7. — Cestracion Yincenti 8. — Scyllium, minutissîmum 9. — Ginglymostorna Thielen: 10. — Odontaspis Winhleri H. — Odontaspis cuspidata, var. Hopr. 12. — Odontaspis macrota 15. — Odontaspis crassidens 14. — Lamna verticalis . 15. — Lamna Yincenti . Lamna Vincenti, var. in/Iii 16. — Oxyrhina nova 17. — Otodiis obliquus . 18. — rhysodon sccundus 10. — l'hysodon ter tins . 20. — Galeus minor 21 . — Galeus recticonus 22. — Galeus Lefevrei . 23. — Galeocerdo latidcns 24. — Pycnodus, sp. 25. — Albula Oweni 26. — Halecopsis insignis 27. — Cybium Bleeheri . 28. — Cybium Proosti . 29. — Cybium Stormsi . 30. — Sphyrœnodus, sp. 31. — Cœîorliynchus reclus 32. — Cristigerina crassa 33. — Trigonodon serratus 34. — Phyllodus toliapicus DP. l'Èocèn PAGES 57 59 68 72 73 74 75 75 75 75 76 76 76 76 76 77 77 77 77 79 79 79 79 80 80 80 52 TABLE DES MATIÈRES o5. — Ancistrodoii armatus 36. — Triodon antiquits Ô7. — Lopliius soffittidens Résumé et Conclusions .... FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ÉTAGE PANISÉLIEN \ . — Tsistit(S trititratus 2. — Rhi/nchobattis Vincenti . 3. — Actohatis irrcr/ularis Epines de Trygonid-e et de Myliobatid.e Tryyon (?) pastinacnides . Mi/liobalis (?) acultts 4. — ScylHum minutissimum 5. — Ginglymostoma Thiclensi 6. — Odontaspis Vtmkleri 7. — Odontaspis cus^ndata, var. HojKi 8. — Odontaspis macrota S). — Odontaspis crassidcns . iO. — Lamna verticalis . . . . W. — Lamna Vince/iti . . . . Lamna Vincenti, var. in/Iata 12. — Oxyrhina nova . . . . 13. — Alopccias, sp. . \L — Carcharodon auricuJatus d5. — Physodon sccundus 16. — Plujsodon tcrtius 17. — (laleus minor . . . . 18. — (ialcus recticonus li). — Galeus Lefevrei . . . . 20. — Alhula Qwcni . . . . 21. — Cybium Blceheri . . . . 22. — Percidarum Kokeni 25. — Ancislrodon armatus 24. — Lophins sagittidens Résumé ET Conclusions .... FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE LÉTAG 1. — Isistius tritiiratus. 2. — Squatina prima .... 3. — Squatina crassa .... 4. — Rhinobatus bruoeelliensis 5. — Rhynchobatus Vincenti . 6. — Prislis Lalhami . . . . 7. — Raja Duponti . . . . 8. — TrygoH Jaekeli .... 9. — Rlmioptcra Davicsi 10. — Myliobatis Dioconi. 11. — MyUobatis toliapicus PAGES 81 81 81 82 85 85 85 86 86 86 86 86 86 86 87 88 88 88 88 88 88 89 89 89 89 90 90 ■ 90 95 94 96 96 97 97 97 100 100 101 102 104 TABLE DES MATIÈRES 53 12. — Myliobatis striatns Myliobalis strialus, var. r/oniopinirus 13. Aetobatis irrec/ularis Épines de Trygonid-e et de Myi.iobatid.f Tryrjnn (?) pastinacoidcs . Myliobalis (?J acittits Myliobalis loliapicus Myliobatis Oiceni 14. — Notidamis serralissimus 15. — Cestracion Vincenti 16. — Scyllium miniitissimum . 17. — Gitiglymostoma Thiclensi 18. — Odontaspis Winkleri 19. — Odontaspis cuspidata, var. Hopei 20. — Odontaspis macrota 21. — Odontaspis ci-assidens . 22. — Lamna verticalis . 25. — Lamna Vincenti . Lamîta Vincenti, var. in/lata 24. — Oxyrhina nova 25. — Oxyrhina Desori, var. 2^^'ccui-sor 26. — Otodiis obliqnus . 27. — Carcharodon dismtris . 28. — Carcharodon auriculatus 29. — Physodon secundus 30. — Physodon tertius . 31. — Aprionodon Woodvmrdi 32. — Galetis minor 33. — Galeiis recticonns . 34. — Galeus Lefevrei . 35. — Galeocerdo latidens 36. — Edaphodon Buchlandi . 37. — Pycnodus, sp. . 38. — Albula Oweni 39. — Arius Egertoni, var. belgicus . 40. — Hoplostethus hexagonalis 41. — Scomber Dolloi 42. — Pelamys Delheidi. 43. — Cybium Blcekeri . 44. — Cybium Proosti .... 45. — Cybium Stormsi . 46. - Sphyrœnodns, sp. Vertèbres et Pl.\ques hypurales de Sco 47. — Pahrorhynchus, sp. 48. — Xiphiorhynchiis prisais. 49. — Cœlorhynclms reclus 50. — Percidarum Koheni 51. — Sargns, sp. PAGES 105 106 107 108 108 109 110 110 110 112 113 114 117 119 120 120 121 125 127 127 128 129 129 130 132 133 154 154 155 136 136 137 141 143 143 146 147 148 149 150 151 152 152 157 158 160 162 163 54 TABLE DES MATIERES 52. — Triflonodoii serratus 53. — Triffonodon, sp. . 54. — Sparidarum Ruioti 55. — PhtjJlodus toliajnctis. 5(5. — Pliyllodus sccundarins . 57. — Phi/llodus, sp. 5S. — Pscudosphœi'odon navicxdaris 59. — Ostracion meretrix (>(). — Ancistrodon armatus (31 . — Triodon antiquus . (i2. — Lophins sar/Htidens RÉSUMÉ KT Conclusions FAUNE 1. — (i. — 7. — 8. — 9. — 10. — 11. — 12. — 15. — 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. b-)0 25. 26. 27. 28. 29. ETAGE LAEKENIEN ICHTHYOLOGIQUE DE L Squatina prima . Squatina crassa . Rhinobatus bruxelUensis. Rhynchobatus Vinceiiti Pristis Lathami . Raja Dtiponti. Tri/ffon Jaeheli Rhinopitcra Daviesi Myliobat'iS Dixoni. Myliobatis toliapicus Myliobatis striatus Myliobatis cf. jugosus Aelobatis irrcr/idaris Epines de Trygonid.e et de Myi.iobatid.e Trygon (1) pastinacoides Myliobatis (?) acutus Myliobatis Oweni . Notidamis serrât issimtis Notidanus primigenius Xcnodolaniia eocœna Cestracion Vincenti ScyUium minutissimum Gingly)nostoma Thielen Odontaspis WinMeri Odontaspis cuspidata, var. Hopci Odontaspis macrota Odontaspis crassidens Hypotodus trigonalis Lamna verticalis . Lamiia Vincenti . Lamna Vincenti, var. inpata Oxyrhina nova - Oxyrhina Desori, var. prœcnrsor ■ Carcharodon disauris TABLE DES MATIÈRES 55 30. — Carch.arodo7i aiiricuJattis 31. — Physodon secundits 32. — Physodon tertius .... 33. — Galeus miner .... 34. — Galeus recticontis .... 3S. — Galeus Lefevrei .... 56. — Galeocerdo latidens 37. — ■ Edaphodon Buchlandi . 58. — Pycnodus, sp. . 39. — Albula Oweni .... 40. — Arius Egertoni, var. belgicus . 41. — Cybium Bleckeri .... 42. — Cybium Proosti .... 43. — Cybium Stormsi .... 44. — Sphyrœnodus , sp. ... Vertèbres et Plaques hypdrales de Sco MBRID. K . 45. — Xiphiorhynchus elegans. 46. — Brachyrhynchus solidus. 47. — Cœlorhynchus rectus 48. — Sargus, sp. .... 49. — Trigonodon serratus 50. — Pseudospftcerodon navicularis . 51. — OstracioH meretrix 52. — Ancistrodon armatus 53. — Triodon antiqutts .... 54. — Lophius sagittidens Résumé et Conclusions .... FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ÉTAGE LE .BIEN 1. — Myliobatis Dixoiii. 2. — Aeiobatis irregularis 3. — Odontaspis macrota 4. — Odontaspis crassidens 6. — Lamna verticalis .... 6. — Lamna Viticenti .... Lamna Yiiicenli, var. inflala 7. — Carcharodûti disauris . 8. — P/tysodon secundus 9. — Physodon tertius .... 10. — Galeus minor .... 11. — Burtinia bruxelliensis . 12. — Ancistrodon armatus Résumé et Conclusions .... FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ÉTAGE WEMMELIEN 1. — Pristis Lathami ....... 2. — Aetobatis irregularis ...... 3. — Notidanus primigenius ...... PAGES 189 189 189 190 190 190 190 191 191 191 192 192 192 192 193 193 193 194 19o 195 195 196 196 196 197 197 197 199 199 199 200 200 200 200 200 200 201 201 201 204 204 205 206 206 206 207 56 TABLE DES MATIÈRES 4. — Odontaspis cuspklata, var. Hopei S. — Odontaspis macrota (). — Odontaspis crassidens . 7. — Eypotodus t7-iffonalis 8. — Lamna Yincenti . Utmna Vincctiti, var. iiijlata !). — Carcharodun aurieulatus dO. — Physodon lertius . 41. — Edaphodon Bucklandt . 12. — Eomyriis DoUoi . 15. — Sphyrœnodus, sp. 14. — Ccelorhynchus, sp. 15. — Scrranus wemmeliensis . 16. — Apoffon macrolepis 17. — Ctenodentex laekeniensis 18. — P scudosphœrodon navicularis . 19. — iJiodon pidcheUus. Résumé ET Conclusions FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE L'ETA(iE ASSCHIEN 1 . — Pristis Lathami . 2. — Aetobatis irregularis 5. — Odo>itasp)is cuspndata, var. Hopici 4. — Odontasp)is macrota 5. — Hypotodus trigonal/s 6. — Lamna Vincent! . Lamna Vincenti, vai". itijhtia 7. — Diodoii pulchelhts Résumé et Conclusions Tableau général des Poissons de l'Èocènb belge Résumé général et Conclusions . Cakactères ÉTHOLOGiyLEs DE LA Fau.mc ichth voLOGiyi e de l'Eocène belge Tableau élbologique des genres actuels, déjà représentés dans FEocène belge Adaptations des Poissons de rÉocène belge ...... Cakactères climaiologiques de la Faune ichthyologiqie de l'Eocène bel(^ Tableau climatologlque des genres actuels, déjà représentés dans l'Eocène belge Comparaison de la Faune ichthyologujue de l'Eocène belge a celle du Faléocène PAGES 208 2Q8 208 208 208 208 2Q8 209 209 210 210 211 211 211 211 212 212 215 214 214 214 215 215 215 216 216 217 217 218 221 221 222 224 226 227 228 ÏNTROnUCïïON A la suite de la publication de mon mémoire sur les Poissons paléocènes de la Belgique ('), la Direction du Musée voulut bien, sur la proposition de M. le Conservateur Louis Dollo, me charger d'étendre aux Poissons de toute la série tertiaire belge, la revision que je venais de taire pour les Poissons paléocènes. Le présent mémoire, qui n'est que la suite du premier, renferme l'exposé des résultats d'une partie de mes nouvelles recherches. Il est consacré aux Poissons de l'Eocène proprement dit, c'est-;'i-dire de la période comprise entre l'Yprésien et l'Asschien inclusivement. Comme je l'établirai dans les pages suivantes, ces Poissons forment un ensemble remarquablement homogène. La Faune qu'ils constituent est, en effet, bien différente de celles qui, en Belgique, l'ont précédée, pendant le Paléocène, ou suivie, durant l'Oligocène et le Néogène. Les Poissons éocènes de la Belgique ont fait l'objet de nombreux travaux, dont on trouvera l'analyse au chapitre suivant. Malgré les nombreuses recherches qu'ils ont déj;i provoquées, j'ai pu relever un assez grand nombre d'espèces nouvelles, appartenant parfois, ou bien .'i des genres nouveaux, ou bien à des genres, inconnus jusqu'ici à l'état fossile, ou dont l'apparition ne se faisait que beaucoup plus tard. J'ai pu, en outre, déterminer la position systématique d'un certain nombre de formes, dont les affinités étaient méconnues. Enfin, l'abondance des matériaux accumulés dans les Collections du Musée de Bruxelles, et qui représentent le résultat de plus d'un siècle d'explorations, m'a permis de préciser les caractères de bon nombre d'espèces — de Sélaciens en particulier — dont les limites, indécises, avaient été démesurément étendues. (') M'« Leriche. Les Poissons pah'ocines de ht Behjique. Mémoires du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, T. II, 1902. 9. — 1905. 58 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS ÉOGÉNES DE LA BELGIQUE Je suis heureux d'exprimer ici, à la Direction du Musée de Bruxelles, toute ma reconnaissance pour les marques d'intérêt qu'elle n'a cessé de me prodiguer pendant toute la durée de mes recherches. Je remercie de même : M. le Conservateur L. DoUo, dont les conseils m'ont été précieux, et près de qui j'ai toujours trouvé un concours dévoué et efficace; M. le Conservateur A. Rutot, pour les indications qu'il a bien voulu me communiquer sur la position stratigrapliique des gisements de Poissons éocènes. Enfin, MM. Ed. Delheid et E. Vincent de Bruxelles, m'ont ouvert leurs Collections particulières avec un empressement pour lequel je leur exprime toute ma gratitude. Les clichés qui ont servi à la confection des planches et des similigravures intercalées dans le texte ont été faits par moi aa Laboratoire de Géologie de l'Université de Lille. Lille, avril 1905. HISTORIQUE Par l'abondance (!t la variété des restes qu'ils ont laissés, les Poissons éocènes de la Belgique ont, depuis longtemps, attiré l'attention des naturalistes. Ils ont déjà fait l'objet de nombreux travaux. 1. F.-X. Burtin. — Les premières recherches auxquelles ils ont donné lieu remontent à la fin du XVIIl" siècle; elles sont dues à Burtin. Dans le mémoire que ce dernier publia en 1784 ('), sont figurés, sous des dénominations fort vagues, il est vrai, mais que l'état de la science à cette époque ne permettait guère de rendre plus précises, de nombreux restes de Poissons provenant de l'Eocène des environs de Bruxelles. 2. H. Galeotti. — En 1837, Galeotti (^) décrit, sous le nom de Prislis Laihami, un rostre de Pristis trouvé dans les grès calcarifères bruxelliens de Melsbroeck. 3. L. Agassiz. — Le type de Carcharodon disauris L. Agassiz, 184.3 (^), est une dent qui provient de l'Eocène de Gand. 4. H. Le Hon. — Une première liste des Poissons du Bruxellien, donnée par H. Le Hon en 1S62(*), comprend : « PniSTlS LAÏIIAMI, Gai. (P. CONTORTUS?, DIx.). OtODUS OBLIQlllS, Id. CoELOKllVINCHlIS IIECTUS, Ag. MICRODON, ill. CARClIAlïODOiN IIETERODON, III. GaLEOCKRDO LATIDENS, id. Lamna elegans, ill. — aduncus, id. — DENTICULATA, id. MINOR, Ag. COPiTORTMlENS, id. NOTIDANUS. — Hoi'Ei, id. Saurodon. OtODIS MACROTl s, id. ACRODUS. (') F.-X. Burtin. Oryctographie de Bruxelles, p. 7602, 147, 148, PI. I, PI. II (Fig, B, D, E. F, G, I, L, M, N, 0, ? P, Q, R, T, II, ? V), PI. 111, PI. IV, Pi. VI (Fig. AH). (-) H. Galeotti. Mémoire sur la ConalUiitioii géognosliqne de la Province de Brahant. Mémoires couronnés par l'Académie royale de Bruxelles, Vol. XII, n° 3, p. 45, PI. II. CJ L. Agassiz. Recherches sur les Poissons fossiles, T. III, p. 259, PI. XXVIII, Fig. 7. (*) H. Le Hon. Terrains tertiaires de Bruxelles ; leur composition, leur classement, leur faune et leur flore. Bulleti.n DE la Société géologique de Franxe, 2' série, T. XIX, p. 812. 60 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS l'jCNODlISTOLlAI'lCUS, Ag. (ivilOnUS SPll/ERODlS, iil. Mvi.ioiiATLs Djxom, id. TOLIAPICUS, id. MyLIOBATES ACITIS, ic x-ElOBATES liECTUS, id. Phyllodiis, id. SiLriiOinES. I) Le Hon (') signale, en outre, dans le Laekenien de Dumont : « Lam.>a elecans, Ag. Otodus. » En 1871, il publie, dans ses " Préliminaires d'un Mémoire sur les Poissons tertiaires de Belgique - ("), une nouvelle liste, annotée, des Poissons de l'Eocène belge. Cette liste renferme : « Lajiina ELEr.ANs. Agass. Lamna c.uassideins. Id. Id. (Odontaspis) IIopei. Id. Ih. II). VEIITIC.AI.ISÏ Id. Otodiis >iA(.u()Ti;s. Id. In. OHLKjuus. Id. CakCIIAP.ODON llETEPiODON. Id. Id. DisAuiiis? Id. NOTIDAINUS SEP.RATISSIMUS. Id. GaLEOCEUDO LATIDENS. Id. Id. mi^or. Id. Pristis Latiiami. Gai. MvLioiiATi.s DixoNi. Agass. TOLIAPICUS. Id. DiOMEDEA. Le H. AetOBATIS IBP.EGULAItlS. Agass. Id. coisvEXis. Dix. lo. BBEvisuLcis. Le H. Zygobatis. Piivr.LODUS sECUNDAuiiis. Cocc. ClIlMÉP.lDES. TeTP.APTEIUIS EXPANSIS. 0\v. Id. sunciRCULAHis. Id. XiPiiiOKnvNcuus ELEGAPSs. Vaii Ben. Braciiyrhynchus solidus. Id. COEI.ORIIYNCIIUS BURTIM. Lc H. Id. iiECTis. Agass. Paloeoiuiynchum Bruxelliense. Le H. Pycnodus TOLIAPICUS. Agass. Sargus aintiiroi'Odon. Le H. Id. ? SlLUROÏDE.S. Aiguillons et boucles de raies. Diverses DENTS NON encore détermi.nées. Vertèbres et autres ossements. Otolithes, etc. » Le Hon mourut peu de temps après, sans avoir pu donner le mémoire qu'il avait annoncé. 5. P.-J. Van Beneden. — De 1871 à 1881, P.-J. Van Beneden apporte quelques contributions à l'étude de la faune ichthyologique de l'Eocène belge. En 1871 (^), il décrit deux rostres de Xiphiidcs {Brael/iji-/iijiicliiis solidus, P.-J. ^^an (') H. Le Hon. Terrains tertiaires de Bruxelles; leur coniposilioii, leur classement, leur faune et leur flore. Bulletin DE LA Société (iéologique de France, 2" série, T. XIX, p 82.5. (") Brochure de 15 page?, Bruxelles. (5) P.-J. Van Beneden. Recherches sur quelques p'>issons fossiles de Beh/ique. Bulletins de l'A':adémie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique, 1' série, T. XXXI, p. 49S-5O0, PI. H, Fig 3 8. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 61 Beneden, et XipJuorhij>H-hus elegans, P.-J. Van Beneden) provenant du Laekenien (') de Gand, et figure une plaque hypurale de Scombéroide. Il fait ensuite connaître, sous le nom de « Dent ex Laekeniensis ^ (^), un poisson perciforme nouveau du Wemmelien (^), puis, sous celui d' « Homorhynchus Bruxel- liemis « {*) un Poisson scombriforme, incomplet, du Bruxellien, le " Palœorhijncluim Bruxelliense » de Le Hon. Il publie, en 1873 {"), une liste des Poissons fossiles belges, dans laquelle on relève, pour l'Eocène, les formes suivantes : « BuRTiNiA BuuxKLLENsis, Vaii Bcnedcn. Trigon pastinacoïdes, Van Beneden. GALEocERno AELTRENSis, Van Beneden. Edaimiodoin nucLANDi. » auxquelles s'ajoutent celles déjà mentionnées par Le Hon. Il donne enfin, en 1881 C'), la description d'un Poisson bruxellien, malheureusement fort incomplet, qu'il rapporte au genre Semiophorus, et désigne sous le nom de " S. Schaerbeehii ». 6. T.-C. Winkler. — En 1873 et 1874, paraissent les deux mémoires de Winkler sur les dents de Poissons du Bruxellien ('). Dans son premier mémoire (**), cet auteur décrit : « Galeocerdo RECTicoiNus, Winkler. Corax fissuratus, Winkler. Otodus MINUT1S.SIMUS, Winklep. Plicodus Thielensis, Winkler. » et des dents qu'il attribue à « Lamna [Odontaspis) gracilis « Agassiz. (') Et non du Bruxellien comme l'indique Van Beneden. (2) P.-J. Van Beneden. Notice sur un nouveau poisson du terrain laelcenien. Bulletins de l'Académie royale des Sciences DES Lettres et des Beau.\-Arts de Belgique, 2' série, T. XXXIV, 1S72, p. 420, 1 PI. (•■') A celle époque, le Wemmelien n'étail pas encore séparé du Laekenien. (*) P.-J. Van Beneden. Sur un nouveau poisson du terrain bruxellien. Bulletins de l'Académie royale des Sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 2" série, T. XXXV, 1S73, p. 207, 1 PI. (^) P.-J. Van Beneden. Pale'ontjtof/ie des Vertébrés. In Patria Belgica, 1" partie (Belgique physique), p. 379-38.5. C^) P.-J. Van Beneden. Sur un poisson fossile noueeau des environs de Bruxelles et sur certains corps énigmatiques du crag d'Anvers. Bulletins de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux Arts de Belgique, 3» série T. I p. 116-119, 1 PI. (') Les périodiques dans lesquels sont publiés ces mémoires n'oni été livrés à la publicité qu'en 1874 {[" mémoire) et 1870 (2° mémoire). Des extraits avaient été dislribués par l'auteur en 1873 (1" mémoire) et en 1874 (2'' mémoire). (**) T.-G. Winkler. Mémoire sur des dents de poissons du terrain bruxellien. Archives du Musée ïeyler, Vul. III, p. 295, PI. VII. 62 MAURICE LEllICHE. — LES POISSONS Il fait connaître, clans le second (') : (( Cestracion Di'POKTi, Winkler. Corax triti'rati'S, Winkler. Trigonodus sEciNDis, WinUIei". Piiyllodus Deborrui, Winkler. Trigonodus TEUTiLis, Wiiiklcr. Gyuodus navicularis, \Yinklcr. Oxvriuna nova, Winkler. Triciiiurides sagittidens, Winkler. Otodus Vincenti, Winkler. liiscnoDCS Bleekeri, Winkler. » Ces mémoires, entachés d'erreurs grossières, impardonnables pour l'époque, ont introduit dans la science des espèces mal définies, rendues parfois méconnaissables par une figuration insuflîsante et défectueuse. C'est ce qui excuse, dans une certaine mesure, les fautes commises par les auteurs dans leur interprétation des espèces de Winkler. 7. G. Vincent. — G. Vincent (") publie, en 1875, une liste des Poissons bruxelliens. Elle diffère assez peu de la seconde liste de Le Hon ; l'auteur distrait de cette dernière : (I Lamna (Odontaspis) Hopei, Agass. Mvliobatis Dixom, Ag. Otodus obliquvs, Ag. Zygobati.s. Carcmarodon heterodon, Ag. I'iiyllodiis secundarus, Cocclii. » NOTIDAMJS SERUATISSIMU.S, Ag. et les espèces inédites signalées par Le Hon ; par contre il y ajoute, avec les nouvelles espèces de Winkler, « Trigonodu.s primus, Winkler. Lamna cuspidata, Agass. Lamka denticulata, Agass. /Î']tobates rectus. Dix. » 8. G. Vincent et A. Rutot. — Quelques années plus tard, G. Vincent et A. Rutot {^) dressent les premières listes des Poissons yprésiens et paniséliens; ils redonnent, avec quelques légères modifications, la liste des Poissons bruxelliens que l'un d'eux (G. Vincent) avait précédemment publiée ; ils établissent enfin celles des Poissons du gravier de base laekenien et du Wemmelien. Toutes ces listes sont reproduites, avec quelques légers remaniements de la part de (') T.-C. Winkler. DenxO'ine mémoire sur îles dents de poissons fossiles du terrain hruxellien. AncnivFS du Musée Teyler, Vol. IV, p. 16, PI. II. (^) G. Yitic^m. Note sur la faune bruxdlienne des einiront de Bruxelles. Annales de la Société malacolouique de Belgique, T. X, 1875, Mémoires, p. 27-28. (3) G. Vincent et A. Rutot. Coup d'œil sur l'état aeliiel d'avancement des connaissances géologiques relatives aux Terrains tertiaires de la Belgique. Annales de la Société géologique de Belgique, T. VI, 187S-1879, Mémoires, p. 88-89 9G-97. 105, 111-113, 121-125, 138. ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 63 ces auteurs, dans la « Géologie de la Belgique r, de M. Mourlon ('). C'est de ce dernier travail que sont extraites les listes suivantes : I- — Poissons de TYprésien supérieur (d'après G. Vincent et A. Rutot). K TniCIIlURIDF.S SAGITTIDENS, Wiiikl. Enciiodus Blrckeri, Winkl. CoKi.ORiiYNCiirs r.ECTUS, Ag. LaMNA CL'SPIDATA, Al^'. — ELEGANS, Ag. Utodis mackotus, Ag. — MiNinissiMus, Winkl. — OBLiyi'us, Ag. — HuTOTi, Winkl. — sTiiiATus, Winkl. — ViNCENTi, WinkL Galeocerdo i.atidens, Ag. — MINOR, Ag. — RECTicoNus, Winkl. Trigonodus primus, Winkl. — sixiiMius, Winkl. — TERTius, Winkl. OxYRiiiNA ^ovA, Winkl. CoRAx FissuRATus, Winkl. PiCNODUS TOLIAPICUS, Ag. Phyllodusde Borrei, Winkl. Pristis Lathami, Gai. Mylior.^tes toliapicu.s, Ag. — DixoNi, Ag. /EtOBATES RECTII.S, Ag. — IRREGLILARI.S, Ag. PeRIODUS KOENIGI, Ag. » II. — Poissons du Panisélien inférieur (d'après G. Vincent et A. Rutot) « CoELORnYNCHUS RECTUS, Ag. Enchodus Bleckeri, Winkl. Gyrodus navicularis, Winkl. PiCKODUS TOLIAPICUS, Ag. Plicodus Thielen.si, Winkl. CoRAx Fis.suRATU.s, Winkl. Carciiarodon disauuis, Ag. Galeocerdo latidens, Ag. — MlNOR, Ag. — RECTICONUS, Winkl. TRiGo^fODus PRIMUS, Wiokl. TERTIUS. NOTIDAINUS Sp.? Lamna crassidens, Ag. — CUSPIDATA, Ag. ELEGANS, Ag. VERTICALIS, Ag. OtODUS IWACROTUS, Ag. — MiNUTissiMus, Winkl. OBLIQUUS, Ag. — STRiATus, Winkl. — ViNCENTi, Winkl. PlIYLLODUS DE BORREI, Wiok j^RISTIS LVTIIAMI, Gai. MyLIOBATES TOLIAPICUS, Ag. ^Etobates IRREGULARIS, \g. III. — Poissons du Panisélien supérieur (d'après G. Vincent et A. Rutot). « COELORHYNCIIUS RECTUS, Ag. Lamna eli.gans, Ag. VERTICALIS, Ag. Otodus macrotus, Ag. MyLIOBATES TOLIAPICUS, Aj ^EtOGATES IRREGULARIS, Ag (') Michel Mourlon. Géologie de la Belgique, T. II, 18SI, p. 152-1 J3, 158-159, lGS-170. 182. 64 MAURICE LERICHE. LES POISSONS IV. — Poissons du Bruxellien (d'après G. Vincent et A. Rutot). (,• COELORHYNCHUS IlECTUS, Ag. Bra(,hyrhynchus soLiDUs, Van Ben. HoMOnHYNCiius ijRuxELLENsis, Vau Bcn. Trichiurides sagittidens, Wiiikl. Enchodus Bleckeri, Winkl. Gyrodus navicularis, Winkl. PlCNODUS TOUAPICUS, Ag. SlM RUS EflERTONI, SOW. Cestracion Duponti, Winkl. PucoDus TiiiELENSi, Winkl. CoRAx Fissi RATis, Winkl. — TRiTiRATis, Winkl. CaRCIIAROOON DISAIRIS, Ag. OxYRiiiiNA NOVA, Winkl. Gai.eocerdo i.atidkks, Ag. — niiNOR, Ag. — RECTicoM.s, Winkl. Trigonodls pRiMLS, Winkl. Trigonodis SECi.>Drs, Winkl. — TERTiis, Winkl. Lamna crassidens, Ag. CISPIOATA, Ag. — DENTICILATA, Ag. ELEGANS, Ag. — (OnONTASPI.s) Gl'.ACILI.S, Ac — VERTIC.Al.lS, Ag. OtODLS MACROTI.S, Ag. — MiMïissiMLS, Winkl. — ViNCENTi, Winkl. Prlstis Lathami, Gai. MyMOBATES TOLIAPICI s, Ag. — DixoM, Ag. iÏTORATËS iniïEGl LARIS, Ag. — RECTLs, L»i.\on. — SII.CATIS, Ag. Edaphodon BrcKLANDi, 0«en. > V. — Poissons du gravier de la base du Laekenien (d'après G. Vincent et A. Rutot). « COELORHYNCHIS BlRTINI, Le Hoil. — UEGTLS, Ag. BRAGHYRnYNcni.s soLiiii S, Van Bcn. TmciiiL RIDES sagittidens, Winkl. Engiiodis Bleckeri, Winkl. PlCNODlS TOLIAPIGl S, Ag. Pligodis Thieleksi, Winkl. CORAX FISSl RATIS, Willkl. CaRCHARODON DISAIRIS, Ag. OxYRHi^A îNOVA, Winkl. Galeocerdo i.atidens, Ag. JllNOR, Ag. — RECTicoNus, Winkl. NOTlDANlSSp.? Trigonodus PRiMis, Winkl. — sEGCNDis, Winkl. — TERTivs, Winkl. Lamna crassidens, Ag. — GUSPIDATA, Ag. DENTICILATA, Ag. — ELEGANS, Ag. (OdONTASPIS) GRAGII.IS, Ag VERTICALIS, Ag. Otodus macrotus, Ag. — MiNiTissiMi s, Winkl. — ViNCENTi, Winkl. Pristis Latiiajii, Gai. MyLIOBATES TOLIAPIGIS, Ag. — UixoNi, Ag. .^TORATES IRREGl LARIS, Ag. — RECTLs, Dixon. — SLLCATCS, Ag. Edaphodon BicKLANDi, Owcn. » ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 65 VI. — Poissons du Wenamelien (d'après G. Vincent et A. Rutot). « Dentex laekeniensis, Van Ben. Gyrodis navicularis, Winkl. Galeocerdo latideins, Ag. ^Etouates irregi laris, Ag. Otodis MACROTis, Ag. — RECTus? Dixon. Lamna cuspiDATA, Ag. Myliobates, sp.?» — ELEGANS, Ag. Ces listes n'ont évidemment qu'un intérêt stratigraphique. 9. C. Hasse. — Dans son importante monographie sur les Vertèbres des Elasmo- branches, Hasse (^) rapporte aux genres RhinobaUis, (i) Ilypoloplius, Urolophits, Myliobatis, Actohatis, Rhimptera, Narciiie et Prionodon, des vertèbres provenant du Bruxellien des environs de Bruxelles. 10. F. Noetling. — En 1886, F. Noetling (^) rectifie quelques-unes des détermi- nations génériques de Winkler. Il reconnaît, dans « Trigonodas » primus Winkler, une Sqtiatina; dans « Plicodus Thilensîs » Winkler, un Ginglymostoma ; dans « Corax » tritti- ratus Winkler, un Scymnus; mais il réunit, à tort, sous le nom d' " Odoniaapis ■» minutis- simus, r « Otodus " miiiutissimus de Winkler et les dents rapportées par ce dernier à " Lamna ^ [Odontaspis] yracilis, Agassiz. 11. E. Delvaux. — L'année suivante, Delvaux (^) donne la liste des premiers Poissons rencontrés dans les assises argileuses de l'Yprésien inférieur de la Belgique. Cette liste comprend : « BELO^■E ELAVA, Dclv. Otodus giganteus, Delv. OSMEROÏDES INSIGMS, DcIv. et Ortl. C0EL0RHY.\CHIIS RECTIS, Ag. » Lamna elegans, Ag. L'auteur figure quelques restes (os du crâne, écailles, rayons de nageoires) appartenant aux deux premières espèces (■•). (') G. Hasse. Das naiilrliche System der Elasnwbranchier auf Grundlage des Battes und der EntwicHung ihrer Wirhehliitle. Besonderer Theil, 1882, p. 112, 116, 118, 139, 147, 154, 157, 158, 160, 178, 273; PI. XIV, Fig. 20-26; PI. XV, Fig. 32-39, 4^2 46; PI. XIX, Fig. 4-7, 10 14 (Trygon); PI. XX, Fig. 15, 16; PI. XXI, Fig. 23, 24, 32; PI. XXIII, Fig. 24,25; PI. XXXIX, Fig. 14-20. (^) F. Noetling. VorUgung einiger fossilev Haipschzahne. Sitzungs-Berichte der Geskllschaft natubforschender Freunde zu Berlin, année 1Î86, p. 14. (2) E. Delvau.x. Documents stratlgraphiqiies et paJéonlologiques pour Vélude monographique de l'étage ijprésien. Annales de la Société géologique de Belgique, T. XIV, 18SG-1887, Mémoires, p. 06, 71, PI. III. (*) Dans ce même travail (p. 61), Delvaux signale ' Lamna elegans Ag, L. Vincent! Winlil., L. cuspidala Ag., L. longi- dens Ag., Otodus sp.?, Oxijihina haslalis Ag., Hi/hodus longiconus Ag. , dans un lit qui forme la limite entre l'Yprésien inférieur et l'Yprésien supérieur. Cet auteur a évidemment confondu Ojcyrhina haslalis Agassiz avec la variété éocène d'O. Desori Agassiz. D'autre part, les deux espèces, Lamna longidens Agassiz, et Hi/hodus longiconus Agassiz, sont, la première, jurassique, la seconde, triasique; leur présence dans l'Yprésien est donc invraisemblable. 10. — 1905. C6 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS 12. E. Delvaux et J. Ortlieb. — Dans un second travail fait en collaboration avec Ortlieb, Delvaux (') donne la description d' « Osmeroidcs » insignis Delvaux et Ortlieb. 13. G. Smets. — En 1888, l'abbé Smets (^) attribue à « Silurus -o Egertoni Dixon (^) la partie postérieure et supérieure du crâne d'un Siluridé provenant du Bruxellien de Saint-Gilles. 14. L. Dollo. — L. Dollo (*) rectifie la détermination générique de cette espèce, qu'il rapporte, ainsi que l'avait d'ailleurs déjà fait A. -Smith Woodward, au genre Arius. 15. A. Daimeries. — De 1889 h 1892, A. Daimeries {^) décrit sommairement, et toujours sans figures, les nouvelles formes suivantes : « Ancistuodon' Damesi. — Bruxellien, Laekenien. SguATiNA CRASSA. — Yprésien, Panisélien, Bruxellien, Laekenien. Galeus Lefebvkei. — Yprésien, Bruxellien, Laekenien. OsTRACiON MERETRix. — BruxellIen, Laekenien. AcRobus coNTORTus. — Bfuxellien, Laekenien. NuMMOPAi.ATLs BELGicus. — Laekenien. LEPn)OTi]s Francottei. — Bruxellien. » Il signale, en outre, dans le Bruxellien : « Lepidoths Maxi.miliam, Ag. Phyllodls polyodus, Ag. PhYLLODUSTOLIAPICUS, Ag. » MARGINALIS, Ag. )) Il attribue enfin, au genre Pseiidosphœrodon, le '- Gyrodiis « navicularis de Winkler, et, au genre ScijUiiim, V " Olodiis y> minutissimus du même auteur. 16. A. -Smith "Woodward. — En 1891. A. -Smith WoodwardC') reconnaît, dans les dents désignées par Winkler sous le nom d' ^ EucJtodus » Bleekerij celles d'un Scombéroïde qu'il rapporte provisoirement au genre Cijhium. (') E. Delvaux et J. Ortlieb. Les Poissons fossiles de l'argile nprhienne de Belgique. Description paUontologique accompagnée de docmnents straiigraphiqnes pour servira l'étude monographique de cet étage. Annales de la Société géolo- gique DU Nord, T. XV, 18S7-I888, p. 50, PL I, II. (-) G. Smets. Notices paléontologiques. Annales de la Société scientifique de Bruxelles, année 1887-1888, Mémoires, p. 190. (') L'espèce n'est pas deSovverby comme l'indique à tort Smets, mais de Dixon. (■*) L. Dollo. Premiire note sur les Téléosléens du Bruxellien (Eoccne moyen) de la Belgique. Bulletin de la Société BELGE DE GÉOLOGIE, DE PALÉONTOLOGIE ET d'HïDROLOGIE, T. III, 1889, PrOCÈS-VeRBAUX, p. 218. (5) A. Daimeries. Notes iclithyologiques, IV. Annales de la Société royale malacologique de Belgique, T. XXIV, 1889 Bulletin des séances, p. vu, ix. — A. Daimeries. Notes iclithyologiques, V. Id., T. XXIV, 1889, Bulletin des séances, p. xliii. — A. Daimeries. Notes ichthyologiques, VI. Id., T. XXVI, 1891, Bulletin des séances, p. lxxiii-lxxvii. — A. Daimeries. Notes ichthyologiques, VII. Id, T. XXVII, 1892, Bulletin des séances, p. xii-xvi. (") A.-Siiiith Woodward. .ATo/f s on some Fish-remains from the Lower Tertiary and Upper Crelaceous of Belgiwn, Colleded hy Monsieur A. Nouveau de Lehaie. Geolocical Magazine, 3« décade, Vol. VIII, 1891, p. 104-110, Pl. III, Fig. 1-6. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 67 Il indique quelques formes nouvelles pour la faune bruxellienne : « OxYRHiNA Desori, Ag. Trioonodo.n serratus, Gervais. n PisoDus OwENi, Owen. Il donne, en 1901 ('), la diagnose du genre Halecoi)sis [ex Agassiz) A. -Smith Wood- ward, de la famille des Clupeida?, et auquel appartient 1' « Osmeroïdes » insignis de Delvaux et d'Ortlieb. 17. R. Storms. — Ayant entrepris l'étude d'une partie des Poissons éocènes conservés au Musée de Bruxelles, et de quelques matériaux appartenant à différentes collections particulières, R. Storms publie, de 1S91 jusqu'à sa mort (1000), le résultat de ses recherches consciencieuses et approfondies. Son premier travail (') est consacré à la description d'un crâne à peu près complet de Cyhiiiin Bleeheri, provenant du Bruxellien de Fonteny, près Gemappes. Storms établit ensuite une nouvelle espèce, Cybium Proosti[^), pour les restes d'un Cyhiiim de grande taille, trouvés dans le Bruxellien des environs de Waterloo. Dans un troisième mémoire (*), il fait connaître, en détail, plusieurs espèces wemme- liennes : » Dentex )) LAEKENiENsis, P.-J. Vaii Bcneden, pour lequel il crée le genre Ctenodentex. Serranus wemmeliensis, Storms. Apogon macrolepis, Slornis. EoMYRis DoLLOi, Storins, type du genre nouveau Eosiyrus. Dans une note posthume (^), il décrit la denture et la colonne vertébrale d'un Carcharodon recueilli par E. Delheid dans le Bruxellien d'Uccle. 18. O, Jaekel. — Enfin, 0. Jaekel (®), dans son important mémoire sur les Sélaciens du Monte Bolca, étudie incidemment quelques formes de l'Eocène belge : il décrit Rhyncho- batus Vincenti et Rhinobatus bruxelliensis, espèces nouvelles du Bruxellien, et signale la présence : 1°, du genre Mustelus dans le Bruxellien ; 2°, du genre « Alopiopsis « dans le Laekenien. (') A.-Sinilh WooDWAnD. Catalogtie ofthe fossil Fishes in the Brilish Muséum, Vol. IV, 1901, p. 133-13t. (-) R. Storms. Sur le C/jbium (Enchodus) Bleekeri du, terrain bruxellien. Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, T. VI, 1892, Mémoires, p. 3, PI. 1. (^) R. Storms. Sur un Ci/bium nouveau du terrain bruxellien {Ci/bium Proosti). Id., T. IX, 1895, Procès- Verbaux, p. 160. — R. Storms. Un nouveau Cijbium du Terrain bruxellien. Revue des Questions scientifiques, 2" série, T. XII, 1897, p. 242, Fig. 13 dans le texte. (••) R. Storms. Première note sur les Poissons wemmeliens (Éochie supérieur) de la Belgique. Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hïdïiologie, T. X, 1896, Mémoire;;, p. 198, PI. III-VI. (5) R. Storms. Sur un ' Carcharodon , du terrain bruxellien. Id., T. XV, 1901, Mé.moires, p. 259, Pi. VII. C) 0. Jaekel. Die eocanen Selachier vom Monte Bolca, Berlin, 189i, p. 76, 77, 160, 168, Fig. 7, 8, 37 dans le texte. LISTE DES TRAVAUX RELATIFS A LA FAUNE ICHTIIYOLOGIQUE DE L'ÉOCÈNE BELGE 1. L,, Agassiz. Recherches sur les Poissons fossiles, Yo\. lU, p. 259-260, PI. XXVIII, Fig. 7, 1843. 2. F.-X. Burtin. Onjclographie de Bruxelles, p. 76-02, 147, 148, PI. I, PI. II (Fig. B, D, E, F, G, I, L, M, N, 0, ?P, Q, R, T, U, ?V), PL III, PI. IV, Pi. VI (Fig. A-H), 1784. 3. A. Daimeries. Notes ichthyologiques, IV. Annales de la Société royale malagolo- GiQUE DE Belgique, T. XXIV, 1889, Bulletin des séances, p. vu, ix. 4. A. Daimeries. Notes ichthyologiques, V, 1d., T. XXIV, 1889, Bulletin des séances, p. xliii. 5. A. Daimeries. Notes ichthyologiques, VI, lo., T. XXVI, 1S91, Bulletin des séances, p. lxxiii-lxxvii. 6. A. Daimeries. Notes ichthyologiques, VIT, Id., T. XXVII, 1892, Bulletin des séances, p. XII-XVI. 7. E. Delvaux. Documents stratigraphiques et paléontohgiques pour l'étude monographique de l'étage yprésien. Annales de la Société géologique de Belgique, T. XIV, 1886-1887, Mémoires, p. 66, 71, PI. III. 8. E. Delvaux et J. Ortlieb. Les Poissons fossiles de Vargile yprésienne de Belgique. Description paléontologique accompagnée de documents stratigraphiques pour servir à Vétude monographique de cet étage. Annales de la Société géologique du Nord, T. XV, 1887-1888, p. 50, PL I, II. 9. L. Dollo. Première note sur les Téléostéens du BriixeUien {Éocène moyen) de la Belgique, Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, T. III, 1889, Procès-Verbaux, p. 218. 10. H. Galeotti. Mémoire sur la Constitution géognostique de la Province de Brahant. Mémoires couronnés par l'Académie royale de Bruxelles, Vol. XII, n° 3, p. 45, PL II. MAURICE LERICHE. — LES POISSONS ÉOGÈNES DE I.A BELGIQUE 69 11. C. Hasse. Das natUrUche System der Elusmohranchier auf Grimdlage des Bâties und der Entivicklung ihrer Tr«>èe/s««EGui.ARis, L. Agassiz. 24. 7. Cestracion Viscenti, Lericlie. 25. 8. ScYLLiuM MiMJTissiMiM, Wiiiklcr. 20. 9. GiNGLVMOSTOMA TiiiELENSi, Winlilcr. 27. iO. Odontaspis WiNKLERi, Lericiie. 28. H. Odontaspis cuspidata, L. Agassiz, var. Hopei, 29. L. Agassiz. 50. 42. Odontaspis MACROïA, L. Agassiz. 51. 15. Odontaspis cRAssIDE^s, L. Agassiz. 32. 14. Lamna VERTiCALis, L. Agassiz. 53. 15. LAMNAViiNCENTi(Wiiikier) A.-Smitil^Vood^va^d. 34. 16. OxYRHiNA NOVA, Winklcp. 55. 17. Otodls OBLiQuus, L. Agassiz. 36. 18. PiiYsoDON SECi INDUS, Wiiikler. 57. PiiYSODON TERTiis, WiiikleF. Galei's BiiNOR, L. Agassiz. Galeus rectioonus, Winkler. Galeis Lefevrei, Daimeries. Gai.eocerdo i.atidkns, L. Agassiz, Téléostomes. PVCNODIS, Sp. Albula Oweni (L, Agassiz) Owen. Halecopsis iNsiGNis, Delvaiix et Ortlieb. Cyur M Bleekeri (Winkler) Storms. CvBii .M Proosti, Storms. CvBiiM Stormsi, Lericlie. SpnYRjiNOuis, sp. (^oELORiiYNc.His RECTU.s, L. Agassiz. Cristigerina crassa, Lericlie. Trigonodon serratus, Gervais. PnYLLODUs TOLIAPICUS, L. Agassiz. Ancistrodon armatus, Gervais. Triodon ANTiQuus, Lericlie. LoPHiis sagittidens, Winkler. Cette faune se montre, dans son ensemble, bien différente de la faune ichthyologique marine qui l'a immédiatement précédée, c'est-à-dire de celle du Heersien-Landénien. Parmi ses éléments : 1° Les uns existent déjà dans le Heersien-Landénien; ils appartiennent presque tous aux Elasmobranches, ce sont : Elasmobr anches . 1. Squatina prima, Winkler. 2. Myliobatis Dixom, L. Agassiz. 3. Odontaspis cuspidata, L. Agassiz, var. Hopei, L. Agassiz. 4. Odontaspis macrota, L. Agassiz. 5. Odo.ntaspis crassidens, L. Agassiz. 6. Lamna verticalis, L, Agassiz. 7. Lamna Vincenti (Winkler) A.-Smitli Woodward. 8. OxYRiiiNA NOVA, Winklcp. 9. Otodus oBLiyuus, L. Agassiz. Téléostome. 10. Alrula Owe.m (L. Agassiz) Owen. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 83 2° Les autres ne commencent à apparaître qu'avec l'Yprésien, ce sont : Elasmobranches . 1. Pristis Lathajii, Galeotli. 2. Rhinoptera Daviesi, A. -Smith Woodw;ird. 3. Myliobatis toliapicus, L. Agassi/.. 4. Aetobatis iRREGiLARis, L. Agassiz. 5. Cestracion ViNCENTi, Lericlic. 6. ScYLLiuM MiNLTissiMUM, Wlnklep. 7. Ginglymostoma THIE^E^SI, Winkler. 8. Odoktaspis Winkleri, Lericlie. 9. Physodon SEcriNDi s, Winkler. 10. Physodon tertiis, Winkler. 11. Galeis MiNOR, L. Agassiz. 12. Galeis RECTicoNis, Winkler. 15. Galei's Lefevrei, Daimeries. 14. Galeocerdo latidens, L. Agassiz. Téléoatomes. il). Pyonodis, sp. Ri. Halecopsis i.NsiGNis, Delvanx et Orllieb. 17. Cyiui M Bleekeri (Winkler) Stornis. 18. Cyril M Procsti, Stonns. 11). Cybu M Stokmsi, Leriche. 20. Sphyr.enodi s, sp. 21. CoELORHYNCHis RECTi S, L. Agassiz. 22. Cristigerina crassa, Leriche. 23. Trigonodon serratis, (îcrvais. 24. Phyllodis TOLiAPicis, L. Agassiz. 25. Ancistrodon armatis, Gervais. 26. Triodon ANTiQiis, Lcrichc. 27. LoPHiLS SAGiTTiDENs, Winkler. Pri.stid^. — Le genre Pristis apparaît pour la première fois dans l'Yprésien, avec Prisfis Lathami Galeotti. Myliobatid.e. — Au seul représentant paléocène [Myliobatis Dixoni, L. Agassiz) de la famille des Myliobatido;, viennent s'ajouter Myliobatis toliapicus L. Agassiz, Ehiiioptera Daviesi A. -Smith Woodward, et Aetobatis irregularis L. Agassiz. ScYLLiiD.E. — Les genres Scylliiim et Ginglymostoma sont représentés, chacun, par une espèce, Scyllium niimitissimum Winkler, et Ginglymostoma Thielensi Winkler. Ces formes sont bien différentes des formes paléocènes : Scyllium Vincenti Daimeries, et Ginglymostoma trilobata Leriche. Lamnid.îî. — Les Lamnidés se sont peu modifiés en passant dans TYprésien. Seul, Odontaspis Rutoti "Winkler a disparu ; il est remplacé par Oclontaspis Winkleri Leriche. Carchariid.e. — Les Carchariidés, absents, ou à peu près, dans le Paléocène, prennent subitement, dans l'Yprésien, un grand développement ; ils sont représentés, durant cette dernière époque, par les genres Carcharias [Physodon), Galeus et Galeocerdo. Clupeid.e. — Le genre Halecopsis n'est connu que dans l'Yprésien. ScoMBRiD.E. — Les Scombridés se montrent pour la première fois; ceux de l'Yprésien belge appartiennent aux genres Cybium et Spliyrsenodus. XiPHiiD.-E. — Le genre Coilorhynchus qui, semble-t-il, existait déjà à l'époque crétacée, mais qui n'a pas encore été retrouvé dans le Paléocène, réapparaît dans l'Yprésien. Percid.e. — La famille des Percidte est représentée par le nouveau genre Cristi- gerina, voisin du genre actuel Lucioperca. 84 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE Labrid^. — Cette famille, dont on ne connaît aucune trace avant le Tertiaire, a pour représentant, dans l'Yprésien belge, le genre Phyllodus, qui ne remonte pas au delà de l'Yprésien. Gtmnodontid^. — Triodon antiquns Leriche est le plus ancien Gymnodontidé actuellement connu. Mais, comme on le verra plus loin (p. 171), il doit avoir eu, comme précurseur, une forme Diodon, qui n'a pas encore été rencontrée. LoPHiiD^. — Le genre Loj)Mus, qui semble avoir vécu pendant le Paléocène ('), se retrouve dans l'Yprésien, où il est représenté par une forme {Lophius sagittidens Winkler), différente de la forme paléocène [L. orpiensis Daimeries). (>) Les dents du Heersien et de la base du Landénien, que Daimeries (A. Daimebies. Notes ichthyologiques, I. Annales DE LA Société royale malacolooique de Belgique, T. XXIII, 1888, Bulletin des séances, p. xliii) a désignées sous le nom de ' Trichiurides , orpiensis Daimeries, me semblent, en effet, devoir se rapporter à un Lophiidé, probablement même au genre Lophius. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE L'ÉTAGE PANISÉLIEN ELASMOBRANCHES ORDRE DES SELACHII. — SOUS-ORDRE DES TECTOSPOXDYLI FAMILLE DES SPINACID^ Genre ISISTIUS, Gill. 1. — Isistius trituratus, Winkler, 1874. Renvoi à la page 94. Localité : Aeltre. FAMILLE DES RHINOBATID.E Genre RHYNCHOBATUS, Mùller et Henle. 2. — Rhynchobatus Vincenti, Jaekel, 1894. Renvoi à la page 97. Localité : Aeltre. FAMILLE DES MYLIOBATID^ Genre MYLÏOBATIS, Cuvier. Des dents de Myliohatis, isolées et spécifiquement indéterminables, ont été rencontrées, à Aeltre, Gand, Gits. 86 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS Genre AETOBATIS, Muller et Henle. 3. — Aetobatis irregularis, L. Agassiz, 1843. Renvoi à la page 107. Localités : Aeltre, G and, Gits. ÉPINES DE TRYGONID.E ET DE MYLIOBATID^ Des épines de Trygonidés ou de Myliobatidés, provenant du Panisélien supérieur d'Aeltre, peuvent être rapportées aux formes suivantes : TrygOQ (?) pastinacoides, P.-J. Vnn Beneden, 1873. Renvoi à la page lOS. Myliobatis (?) acutus, L. Agassiz, 1845. Renvoi à la page 109. SOUS-ORDRE DES ASTEROSPOXDYLI FAMILLE DES SCYLLIID^E Genre SCYLLIUM, Cuvier. 4. — Scyllium minutissimum, Winkler, 1873. Renvoi à la page 113. Localité : Aeltre. Genre GINGLYMOSTOMA, Mûller et Henle. 5. — Ginglymostoma Thielensi, Winkler, 1873. Renvoi à la page 114. Localité : Aeltre. FAMILLE DES LAMNID.E Genre ODONTASPIS, L. Agassiz. 6, — Odontaspis Winkleri, Leriche, 1904. (ESPÈCE NOUVELLE). Renvoi à la page 117. Localité : Aeltre. ÉOGÈNES DE LA BELUIQUE 87 7. — Odontaspis cuspidata, L. Agassiz, 1844, var. Hopei, L. Agassiz, 1844. Renvoi à la page 119. Localités : Aeltre, Gand, Mous (Mont-Panisel). 8. — Odontaspis macrota, L. Agassiz, 1843. Renvoi à M'-"= Leriche, Les l'oissons paUochies de la Belgique, p. 19. Localités : Aeltre, Blankenberghe, Eeghem, Gand, Quaremont (Wayenberg). 9. — Odontaspis crassidens, L. Agassiz, 184.3. Renvoi à la page 120. Localité : Aeltre. Genre LAMNA, Cuvier. 10. — Lamna verticalis, L. Agassiz, 1844. Renvoi à la page 121. Localité : Gand. 11. — Lamna Vincenti (Winkler) A. -Smith Woodward, 1899. Renvoi à la page 125. Localités : Aeltre, Gand. Lamna Vincenti (Winkler) A. -Smith Woodward, 1899, var. inflata, Leriche, 1904. (variété nouvelle). Renvoi à la page 127. Localités : Aeltre, Gand. Genre OXYRHINA, L. Agassiz. 12. — Oxyrhina nova, Winkler, 1874, Renvoi à la page 127. Localité : Aeltre. Genre ALOPECIAS, Mûller et Henle. Les dents du genre Âlopecias diffèrent de celles du genre Oxyrhina par leur forme beaucoup plus trapue. En outre, dans le genre Alopecias, la couronne des dents latérales est beaucoup plus couchée sur la racine que chez le genre Oxijrhina, et les branches de cette racine, toujours très écartées, décrivent un arc de cercle assez régulier. 88 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS À i A 13. — Alopecias, sp. Fig. 9, dans le texte. Face externe. Profil. F.ace interne. La dent figUrée ci-COIltre pré- FiG. 9. — Alopecias. sp. — Paniséiien. sente bien les caractères des dents Locaiiié : Gand. antérieures du genre Alopecias. Dent antérieure (1" lile) de la Mâchoire supérieure. LoCMlte : Gand. Grandeur naturelle. Genre CARCHARODON (Smith) Mûller et Henle. 14. — Carcharodon auriculatus, de Blainville, 1818. Renvoi à la page 130. Localité : Gand. FAMILLE DES CARCHARIID^. Genre CARCHARIAS, Cuvier. Sous-Genre PHYSODON, Muller et Henle. 15. — Physodon secundus, Winkler, 1874. Renvoi à la page 132. Localité : Aeltre. 16. — Physodon tertius, Winkler, 1874. Renvoi à la page 133. Localité : Aeltre. Genre GALEUS, Cuvier. 17. — Galeus minor, L. Agassiz, 1843. Renvoi à la page 134. Localités : Aeltre, Anderlecht. 18. — Galeus recticonus, Winkler, 1873. Renvoi à la page 135. Localité : Aeltre. ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 89 19. — Galeus Lefevrei, Dalmeries, 1891. Renvoi à la page 136. Localité : Aeltre. On ne connaît rien de l'espèce, purement nominale, Galeocerdo aeltrensis P.-J. Van Beneden ('). TÉLÉOSTOMES ORDRE DES ACTINOPTERYGII. — SOUS-ORDRE DES ISOSPONDYLI FAMILLE DES ALBULID^E Genre ALBULA (Gronow) Bloch et Schneider. 20. — Albula Oweni (L. Agassiz) Owen, 1845. Renvoi à M--': Leriche, Les Poissons paUochies de la Belgique, p. 36. Localité : Aeltre. SOUS-ORDRE DES ACANTHOPTERYGII FAMILLE DES SCOMBRID.E Genre CYBIUM, Cuvier. 21. — Cybium Bleekeri (Winkler) Storms, 1802. Renvoi à la page 149. Dents isolées. Localité : Aeltre. FAMILLE DES PERCID.E Genre PERCIDARUM, Koken. 22. — Percidarum Kokeni, Leriche, 1904. (ESPÈCE NOUVELLE). Renvoi à la page 162. Localité : Aeltre. (') P.-J. Van Benkden. Paléontologie des Vei-tébiés. In Patria Beloica, l" partie (Helgique pliyèique), p. 385; 1873. 13. — 1905. 90 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS FAMILLE DES BALISTID.Î^: Genre ANCISTRODON, Dehey. 23. — Ancistrodon armatus, Gervais, 1S52. Renvoi à la page 168. Local Hé : Aeltre. FAMILLE DES LOPHIID^ Genre LOPHIUS, Artedi. 24. — Lophius sagittidens, Wiukler, 1874. Renvoi à la page 172. Localité : Aeltre. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS. La faune ichthyologique du Panisélien est donc formée, jusqu'ici, des éléments suivants : Elasmobranehes. 13. Alopecias, sp. 14. Carcharodon AiiucuLATus, dc Blainville. 15. Phvsodon SECUNDis, Winklcp. 16. Phvsodon tertius, Wiukler. 17. Galeus MiNOR, L. Agassiz. 18. GaLEIS RECTICONUS, Wliiklei". 19. Galeis Lefevrei, Daimeries. Téléostomes. 1. IsiSTUs TRiTiRATis, Wiiiklcr. 2. RiiYNciiORATis ViNCENTi, .lackcl. 3. Aetobatis iRREGiLARis, L. Agusslz. 4. ScYLLiiM MiNiTissiMi M, Wlnklep. 5. Ginolymostoha Thielensi, Winkler. 0. Odoistaspis WiNKLERi, Lcriclie. 7. Odointaspis clspidata, Ij. Agassiz, var. Hopei, L. Agassiz. 8. Odontaspis macrota, L. Agassiz. 20. Albila Owem (L. Agassiz) Owen. 9. Odontaspis crassidens, L. Agassiz. 21. Cybiiji Bleekeri (Winkler) Storms. 10. Lamna verticalis, L. Agassiz. 22. Percidarim Kokeni, Lericiie. H. Lamna ViNCENTi (Winkler) A. -Sniitli Woodward. 25. Ancistrodon armatus, Gervais. 12. OxvRuiNA NOVA, Winkler. 24. Lopuii s sagittidens, Winkler. 1" On retrouve, dans cette faune, la plus grande partie des éléments communs aux faunes ichthyologiques du Heersien-Landénien et de l'Yprésien, ce sont : Elasmobranehes. ^- Lamna verticalis, L. Agassiz. t). Lamna Vincenti (Winkler) A. -Smith Woodward. 1. Odontaspis Cl spiDATA, L. Agassiz, var. Hopei, g Oxyrhina nova, Winkler. L. Agassiz. 2. Odontaspis macrota, L. Agassiz. Téléostome. 3. Odontaspis crassidens, L. Agassiz. 7. Alblla Oweni (L. Agassiz) Owen. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 91 2° Les autres éléments de la faune ichthyologique du Panisélien Elasmobranches ■ 1. IsiSTiis TRiTURATUs, Winklci". 2. Rhynchobatl's Vincenti, Jaekel. 3. Aetobatis iRREGiLARis, L. Agassiz. 4. SCYLLIIM MINITISSIMI M, Wiiiklef. 5. GiNGLYMOSTOMA TiiiELENsi, Winklci'. 6. Odontaspis WiîVRLERi, Lericlie. 7. Alopecias, S[). 8. Carcharodon AiRicuLATis, dc Blaiiivillc. 9. PiiYsoDON sEci NDis, Wiiikler. 10. F'iiYSODO> TERTiis, Winkler. 11. Galeis minor, L. Agassiz. 12. Galkis RECTicoMs, WinklcF. 13. Galeis Lefevrei, Daiincrics. Téléostomes. 14. Cybusi Bleekeri (Winkler) Storms. 15. Percidarim Kokeni, Lericlie. 16. Ancistropon ARMATis, Gervais 17. LoPIIlLSSAGnTlDE^s, Winkler. existent déjà dans l'Yprésien belge, à l'exception, toutefois, de : 3° 1. IsiSTii. s TRiTiRATis, Winkler. 2. Hhynchobatus Vincekti, Jaekel. 3. Alopecias, sp. 4. Car(,uaroi)0> Al RicuLATiis, de Blainville. 5. Percidarum Kokeni, Lericlie. Dans le Panisélien, apparaissent ainsi les plus anciens représentants des genres Isistius, llhynchohatus, Aloiiecias. Le genre Carcharodon se montre, en Belgique, pour la première fois; mais on le connaît en Angleterre — avec C. aiiriculatiis — , dès l'Yprésien. Par contre, il existe, dans l'Yprésien belge, un certain nombre d'espèces qui n'ont pas encore été retrouvées dans le Panisélien, ce sont : Elasmobranches . 1. Sqiatina prima, W'inkicr. 2. Pristis Lathami, Galeotli. 3. Rhinoptera Daviesi, A. -Smith AVoodward. 4. Myliobaïis Dixoni, L. Agassiz. 5. Myliobatis TOLLAPiciis, L. Agassiz. 6. Cestracion Viincemi, Lci iciie. 7. Otodis obliquus, L. Agassiz. 8. Galeocerdo latidens, L Atrassiz. Téléostomes. 9. Pycnodus, sp. 10. Halecopsis iNsiGNis, Dclvaiix et Ûrllieb. 11. Cyhum Proosti, Storms. 12. Cybium Storhsi, Lericlie. 13. Sphyr^nodus, sp. 14. Coelorhyaciils reçus, L. Agassiz. 15. Cristigerina CRASSA, Lericlie. 16. Trigonoron sERRATis, Gervais. 17. PnYLLODis TOLiAPicrs, L. Agassiz. 18. Triodon ANTiQirs, Lericlie. II est bien certain que les différences qui semblent exister entre les faunes ichthyo- logiques panisélienne et jprésienne doivent, en grande partie, être attribuées à l'insuffi- sance des matériaux. Les espèces qui paraissent être spéciales à l'un ou à l'autre étage 92 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE sont, pour la plupart, d'une extrême rareté. D'autre part, les formes yprésiennes qui n'ont pas été retrouvées dans le Panisélien passent toutes — Halecopsis insiynis et Cristigerina crassa exceptés — dans le Bruxellien. La faune ichthyologique du Panisélien ne semble donc pas devoir être bien différente de celle de l'Yprésien ; les découvertes ultérieures montreront sans doute qu'elle lui est à peu près, sinon tout à fait identique. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE L'ÉTAGE BRUXELLIEN Le Bruxellien est d'une richesse prodigieuse en restes de Poissons, et, peu de forma- tions peuvent, sur ce point, lui être comparées. Malheureusement, ces restes ont très rarement conservé leurs relations naturelles. Habitants d'une mer peu profonde et toujours agitée, les Poissons bruxelliens ont, après leur mort, été soumis à un mouvement continuel qui a eu pour effet de disséminer les différentes parties de leur squelette. Ce n'est que dans de très rares cas (Grès de Gober- tange) que l'on trouve, associées et en connexion, plusieurs parties du squelette d'un même individu. ÉLASMOBRANCHES ORDRE DES SELACHII. — SOUS-ORDRE DES TECTOSPONDYLI FAMILLE DES SPINACID^ Genre ISISTIUS, Gill. A la mâchoire inférieure des Spinacidés, comme aussi parfois à la mâchoire supé- rieure, les dents d'une même rangée se touchent par leurs bords, et s'imbriquent même de façon à donner plus de solidité à la lame tranchante et ininterrompue qu'elles constituent. En particulier, chez les genres Isistiiis, Scymmis et Centrhia, on trouve, à la mâchoire inférieure, une dent médiane, symétrique, dont les bords latéraux de la racine recouvrent le bord antérieur de la racine de la dent qui suit immédiatement de chaque côté. Chaque première dent latérale l'ecouvre à son tour, par le bord postérieur de sa racine, le bord antérieur de la racine de la dent suivante, et ainsi de suite jusqu'à l'avant-dernière dent. Les dents latérales sont donc recouvertes dans leur partie antérieure, recouvrantes dans leur partie postérieure. 94 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS Pour augmenter encore la résistance de la lame dentaire, chaque dent latérale présente, dans l'épaisseur de ses bords latéraux, et immédiatement sous la couronne, une entaille destinée à recevoir, suivant le bord, la partie recouvrante de la dent qui précède, ou la partie recouverte de la dent qui suit. Dans chaque dent latérale, le bord antérieur sera donc entaillé du côté externe, et le bord postérieur du côté interne. La dernière dent latérale, de chaque côté de la mâchoire, sera naturellement dépourvue d'entaille au bord postérieur. Quant à la dent médiane, elle présentera, à chacun de ses bords latéraux, une entaille interne. Il résulte de ces particularités, un moyen pratique de distinguer, dans le cas où l'on a affaire à des dents latérales à couronne verticale [Isistiiis), les dents droites des dents gauches de la mâchoire inférieure. 1. — Isistius trituratus, Winkler, 1874. PI. IV, Fig. 1, 2. 1874. CoRAx TRiTiRATiis. T.-C. Wlnklcr, Deuxième mémoire sur des dents de poissons fossiles du terrain bruxeUien. Archives du Musée Teyler, vol. IV (fasc. I, 1876), p. 27, pi. II, fig. 13; Extrait, 1874, p. 12, pi., (ig. 15. 1879. ScvMNUs TRITURATUS. J. Probst, Bcitruge zur Kenntniss der fossilen Fische nus der Molasse von Baltringen. .Iahresheite des Vereins fïir vaterlandische Naturkunde in Wurttemberg, vol. XXXV, p. 176 (nom seulement). 1883. Centrina. W. Dames, Ueher Ancislrodon, Debey. Zeit.schrift der Deutschen ceolo- GiscHEN Gesellschaft, vol. XXXV, p. 666 (note infrapaginale). 1886. ScYMNUs TRITURATUS. Noetling, Vorlegung einige.r fossiler Uaifischzuhne. Sitzungs-Berichte der Geselesciiaft natirforsciiender Freunde zi Berlin, année 1886, p. 17. 1889. ScYMNUs TRITURATUS. A. Dainieries, Notes ichthyologiques, V. Annales de la Société royale MALACOLOGlyUE DE BELGIQUE, t. XXIV, BuLLETIN DES SÉANCES, p. XLI. 1891. ScYMNUs TRITURATUS. A.-Smitli Woodward, Note on some Fish-remains from the Lower Tertiary and Upper Cretaceous of Belgiutn, Collected by Monsieur A . Houzeau de Lehaie. Geological Magazine, 3" décade, vol. VIII, p. 107. C'est au genre Tsistius — représenté, de nos jours, par une seule espèce habitant les mers tropicales, Isistius brasiliensis Quoy et Gaimard — , et non au genre Scijinnus propre- ment dit, que doivent être rapportées les dents désignées par Winkler, sous le nom de " Corax " trituratus ('). En effet, dans le genre Scymnus, les dents de la mâchoire inférieure ont une couronne dont les bords sont très distinctement crénelés sur toute leur longueur. De plus, dans les {}) Il en est de même, je crois, de " Scymnus , trianqulus Probst de la Molasse de Baltringen (J. Probst, Beitrage zur Kenntniss der fossilen Fische ans der Molasse voin Biillringen. Jahreshefte des Verei.ns fur vaterlandische Natur- KUNDE IN Wurttemberg, Vol. XXXV, 1879, p. 175, PL III, Fig. 35, 36. ÉOGÊNES DE LA. BELGIQUE 95 dents latérales de la mâchoire inférieure de ce genre, la couronne s'incline légèrement vers les coins de la gueule; elle n'est verticale que dans la dent symphysaire. Dans les dents correspondantes du genre Isistius, au contraire, la couronne a ses bords entièrement lisses, et s'élève toujours verticalement sur la racine ('). Ce sont là pi'écisément les caractères des dents du Bruxellien. Celles-ci sont, en outre, relativement basses, très fortement comprimées, et pourvues d'une couronne triangulaire, équilatérale, dont les bords latéraux sont extrêmement minces et tranchants. L'émail descend sensiblement plus bas à la face externe qu'à la face interne. La racine présente, à la face interne, un léger épaississement transversal, qui déter- mine, sous la base de l'émail, une sorte de rampe étroite et déclive, vers le milieu de laquelle s'ouvre le foramen nutritif. Le sillon vertical qui divise la racine en deux parties à peu près égales, se prolonge sur presque toute la hauteur de celle-ci ; il s'arrête, à la face interne, sous la rampe dont il vient d'être question. Les deux dents de la mâchoire inférieure qui sont représentées sous les n"'' 1 et 2 de la planche IV, sont les types de l'espèce. La première est celle que Winkler a figurée ; c'est une dent latérale droite ; la seconde est une dent latérale gauche. Les dents de la mâchoire inférieure à'isistiiis trituratus diffèrent des dents correspon- dantes de l'espèce actuellement vivante (/, brasiliensis) par leur forme beaucoup moins élancée, et par la longueur relativement plus grande du sillon de leur racine. Les dents de la mâchoire supérieure d'histlus trituratus sont encore inconnues. D'après De Alessandri (^), l'espèce bruxellienne se retrouverait dans l'Aquitanien supérieur (Calcaire d'Acqui) de la partie septentrionale de la chaîne des Apennins. Une aussi grande extension verticale est bien douteuse. Gravier de base ('). — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Woluwe-Saint-Lambert. FAMILLE DES SQUATINID^ Genre SQUATINA (Aldrovandi) Duméril. 1874. Trigonodus, Winkler [pars). (') Dans son mémoire sur les Poissons recueillis au cours de la campagne de 1' ' Albatross ,, en 1891, Garman figure deux dents de la mâchoire inférieure à' Isistius brasiliensis. (Reports on an Exploration off the wesl coasls of Mexico, central and south America, and off the Galapagos Islands, in charge of Alexander Agassiz, hij the U. S. Fish Commission steamer ' Albatros , during 1891. Memoirs of the Muséum of Comparative Zoôlqgy at Harward Collège, Vol. XXIV, Part. XXVI, The Fishes, by S. Garman, p. 33, 34, PI. II, Fig. 9 ; 1899. (") G. De Alessandri. Sopra ulcuni fossili aquitaniani dei dintorni di Acqui. Bolletino della Societa Geologica Italiana, Vol. XIX, 1900, p. 550. (^) Dans le cas où une espèce aura été rencontrée dans le gravier de base et au sein des formations d'un même étage, le nom des localités qui auront fourni celte espèce, sera, suivant le gisement auquel ces dernières appartiennent, précédé de la désignation de ' gravier de base , ou du nom de l'étage. Aucune désignation ne précédera le nom des localités, dans le cas où une espèce n'aura été trouvée qu'au sein des formations de l'étage, en dehors du gravier de base de ce dernier. 96 MAURICE LERIGFIE. — LES POISSONS 2. — Squatina prima, Winkler 1874. PL IV, Fig. 3,5. Renvoi à M'-'^ Lkriche, Les Poissons paUocènes de la Belgique, p. 16, 28. Cette espèce n'est pas limitée au Heersien et au Landénien, comme le pense Daimeries ('). L'Yprésien (^), le Bruxellien et le gravier de base du Laelienien (^) four- nissent, en effet, des dents de Sqiiaiiim, que l'on ne peut distinguer de celles du Paléocène. Gravier de base. — Localités : Hougaerde [*), Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localité : Bruxelles. 3. — Squatina crassa, Daimeries, 1889. PI. IV, Fig. G, 7. 1889. Sqiatina crassa. A. Daimeries, Notes iclitliyulor/ifjucs, 71'. Annales delà Société royale malaco- LOGlyl E DE BeLGIQIE, t. XXIV, Bl LLETIN DES SÉANCES, p. VllI. 1899. SyiATiNA PRIMA. F. Bassani, La itliofauna dd calcarc eocenico di Gassino in Piemonte. Atti DELLA REALE ACCADESUA DELLE SCIENZE FiSICIIE E MaTEMATICIIE DI NaPOLI, série 2% vol. IX, n" 15, p. 29, pi. II, fig. 22, 25. Squatina fvima est accompagnée, dans l'Eocène belge, d'une espèce de plus petite taille, et dont les dents sont caractérisées par une forme plus massive. La couronne, très élargie à la base, et fortement convexe à la face externe, s'atténue rapidement vers le sommet. C'est, je crois, à de telles dents que Daimeries fait allusion dans sa description trop sommaire de Squatina crassa. C'est à cette forme, plutôt qu'à Squatina prima Winkler, que doivent être rapportées les dents de l'Eocène de Gassino (Piémont) attribuées par Bassani à cette dernière espèce. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Saint-Gilles, Woluwe-Saint-Lambert. Des vertèbres de Squatina se rencontrent, en outre, dans le Bruxellien ; elles doivent être réparties entre les deux espèces précédentes. Localité : Etterbeek. (') A. Daimeries. Notes ichtln/ologiques, IV. Annales de la Société royale u.alacologique de Belgique, T. XXIV, 1889, Bulletin des séances, p. VII [. (2) Voir, p. 72. {") Voir, p. 177. (*) A Hougaerde, près Tirleiiiont, le Bruxellien repose directement sur le Landénien, d'où peuvent provenir, au moins partiellement, les dents de Squatina prima rencontrées, en ce point, dans le gravier de base du Bruxellien. ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 97 FAMILLE DES RHINOBATID^E Genre RHINOBATUS (Bloch) Schneider. 4. — Rhinobatus bruxelliensis, Jaekel, 1894. Renvoi à la page 178. Localité : Woluwe-Saint-Lambert. Des vertèbres provenant du Bruxellien d'Etterbeek et de Woluwe-Saint-Lambert ont été attribuées par Hasse (') au genre Rhinobatus. Genre RHYNCHOBATUS, Muller et Henle. 5. — Rhynchobatus Vincenti, Jaekel, 1894. PI. IV, Fig. 16-25. 1894. Uhynchobatus Vincenti. 0. Jaekel, Die eociinen Selachier vom Monte Bolca, p. 76, fig. 7 dans le texte. Les dents de cette espèce se rapproclient beaucoup de celles de Rhynchobatus djeddensis Forskal (espèce actuelle); la couronne a sa face orale régulièrement convexe et lisse, et ses deux faces latérales-postérieures légèrement concaves ; son prolongement médian, postérieur, est bien développé. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Ixelles, Saint-Gilles, Woluwe-Saint-Lambert. FAMILLE DES PRIST1D.E Genre PRISTIS, Latham. 6. — Pristis Lathami, Galeotti, 1837. PI. IV, Fig. 8-15. 1766. Vertebra Piscum. (i. Brander, Fossilia llanloniensia, p. 42, fig. 109 (pi. IX). 1784. Dent d'ine Scie d'Espadon. F.-X. Burtiii, Oryctograpfiic de Bruxelles, p. 89, pi II, fig. 0. 1837. Pristis L.\thami. H. Galeotti, Mémoire sur la Conslitution géognostique de la Pro- vince de Brahant. Méjugires couronnés par l'Acadésiie royale DE Bruxelles, t. XII, p. 45, pi. II. 1845. Pristis BisuLCATus, L. Agassiz. L. Agassiz, Recfierclies sur les Poissons fossiles, t. III, p. 582*, pi. XLI. (') C. Hasse. Das natUrliche System der Elasmohranchier auf Grnndlage des Baltes und der Eitlirickluug ilirer WirhelsaVde. Besonderer Tlieil, 188i, p. 112, 116, 118, PI. XIV, Fig. 20-26; PI. XV, Fig. 32-39, 42-46. 14. — 1905. 98 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS 1843. Pristis Hastingsi.i;, L. Âgassiz. L. Agassiz, Ici., t. III, p. 582* (nom seulement). ■1830. Vertebra of Fossil Fish. F. Dixon, The Cweology and Fossils of Ihe. Terliary and Crelaceous Formations of Sussex, p. v (2'= édition, 1878, p. 2o0), pi. X, fig. 24. 1850. Pristis Hastingsi^. F. Dixon, Id., p. 111 (nom seulement) [2'= édition, 1878, p. 2ol (nom seulement)], pi. XII, fig. 6, 7. 18S0. Pristis co^tortis, Dixon. F. Dixon, Id., p. 202 (2-= édition, 1878, p. 248], pi. XII, fig. 9, 10. 1832. Pristis i>ARisiE?isis, Gervais. P. Gervais, Zoologie et Paléontologie françaises. Poissons fossiles, p. 4 (â-^ édition, 18o9, p. 519), pl. LXVIII, fig. 5-7. 1883. Vertèbre de Lamna. J. Gosselet, Esquisse géologique du Nord de la France et des contrées voisines, p\. XXVIII, fig. 18. 1889. Pristis bisilc^tis. A. -Smith Woodward, Catalogue of the fossil Fishes in Ihe British Muséum, vol. I, p. 73. 1889. Pristis contortis. A. -Smith Woodward, Id., vol. I, p. 74. 1899. Pristis bisilcata. A. -Smith Woodward, Notes on the teeth of Sharks and Skates from english eocene formations. Proceedi.ngs of the Geologists' Association, vol. XVI, p. 5. 1899. Pristis contorta. A. -Smith Woodward, Id., Id., vol. XVI, p. 5. Grâce à la calcification qui envahit le cartilage du rostre des Pristis, la forme de celui-ci a pu être, parfois, conservée à l'état fossile. Les grés bruxelliens de Melsbroeck (Brabant) sont célèbres par les nombreux fragments de rostres de Pristis qu'ils ont fournis. C'est sur l'un de ces fragments, et sur les dents rostrales qui l'accompagnaient, que Galeotti créa son espèce. Les trois fragments de rostres figurés sous les n""" 8-10 de la planche IV(') permettent de se rendre compte de la forme générale du rostre. Celui-ci est élancé et s'atténue régulièrement en avant. Les alvéoles des dents rostrales sont, de chaque cAté, très écartées en arrière : leur longueur est comprise quatre fois dans l'intervalle qui les sépare. Elles se rapprochent ensuite de plus en plus et, en avant, leur longueur atteint presque celle des espaces interalvéolaires. Le bord antérieur des dents rostrales est arrondi dans leur partie proximale; il devient tranchant vers leur extrémité distale. Comme chez la plupart des espèces actuelles, le bord postérieur est creusé, sur toute sa longueur, d'une rainure profonde. Ces rostres et ces dents rostrales sont accompagnés, dans le Bruxellien, de vertèbres qui présentent tous les caractères des vertèbres de Pristis. On ne peut que les rapporter à la seule espèce de Pristis qui ait été reconnue jusqu'ici dans le Bruxellien. Depuis longtemps, on connaît, dans l'Eocène d'Angleterre et dans celui du Bassin de Paris, des restes de Pristis. Agassiz a décrit, sous le nom de Pristis bisidcatus, un fragment de rostre de grande (') Les pièces figurées sous les n" 8 et 9 ont probablement appartenu à un même rostre. ÉOCÈNES DE LA. BELGIQUE 99 taille provenant de l'Eocène anglais, et dans lequel les bords portant les alvéoles ont malheureusement disparu. Les caractères spécifiques de Pristis bisulcatus restent donc inconnus (') ; guidé par les caractères des dents rostrales qui accompagnent ce rostre dans l'Eocène anglais, je rapporte provisoirement P. bisulcatus à P. Lathami. Ces dents rostrales de l'Eocène anglais ont été décrites sous les noms de Pristis Hastingsim L. Agassiz, et de P. contorttis Dixon. P. Hastingsiee, que A. -Smith Woodward rapporte à P. bisulcatus, est établi sur des dents rostrales, tout à fait identiques à celles de l'Eocène belge. Quant aux dents rostrales désignées sous le nom de P. coniorfus, elles ne se distinguent de celles de P. Ilastingsian que par leur forme plus courbée et plus robuste. Or, chez Pristis antiquorum Latham (espèce actuelle), on voit, principalement chez les individus âgés, les dents rostrales, d'abord horizontales dans la partie antérieure du rostre, s'infléchir ensuite légèrement vers le bas, puis se courber parfois fortement dans la partie la plus postérieure du rostre. Généralement, ces dents postérieures sont aussi les plus fortes. Je considère donc les dents rostrales connues sous le nom de P. contortus comme des dents rostrales postérieures de P. Hastingsiee, et par suite de P. Lathami. En France, Gervais a figuré, sous le nom de Pristis parisiensis Gervais, des dents rostrales incomplètes, roulées et spécifiquement indéterminables, provenant du Lutétien inférieur de la « Montagne de Paris (^) « au S.-O. de Soissons, et de Saint-Gervais (') près Magny (Seine-et-Oise). Le premier de ces gisements a, depuis, fourni des dents rostrales mieux conservées ; elles ne se distinguent, en aucune manière, de celles de P. Lathami. Rostres. — Localité : Melsbroeck. Dents rostrales. — Gravier de base. — Localités : Schaerbeek, Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Bellecourt, Bruxelles, Etterbeek, Hougaerde, Ixelles, Loupoigne, Melsbroeck, Saint-Gilles, Uccle, Woluwe-Saint- Lambert, Woluwe-Saint- Pierre. Vertèbres. — Gravier de base. — Localités : Hougaerde, Schaerbeek, Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Etterbeek, Forest, Hougaerde, Ixelles, Melsbroeck, Saint-Gilles, Schaerbeek, Uccle, Woluwe- Saint-Lambert. (') Comme l'a déjà fait remarquer Dames [W. Dames, Ueber eine iertiare Wirhelthietfauna von der westlichen Insel des Birket-el-Quriin im Fujuiii (Aegi/pleii). Sitzungsberichte der kôniglich preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, année 1883, Vol. I, p. 138], la présence de deux sillons à la face supérieure du rostre des Pristis ne constitue pas, comme semblait le croire Agassiz, un caractère spécifique; c'est un caractère commun à toutes les espèces de Pristis connues jusqu'ici. (=) P. Gervais. Zoologie et Paléontologie françaises, PI. LXVIII, Fig. 3-5. (3) P. Gervais. Id., PI. LXVlll, Fig. 6, 7. 100 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS FAMILLE DES RAJID^ Genre RAJA, Cuvier. 7. — Raja Duponti, Winkler, 1874. PI. IV, Fig. 26-28. Renvoi à la page 179. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localité : Woluwe-Saint-Lambert. FAMILLE DES TORPEDINID.E Genre NARCINE, Henle. Hasse (') a rapporté au genre Narcine des vertèbres provenant du Bruxellien de Woluwe-Saint-Lambert. FAMILLE DES TRYGONID.E Genre TRYGON (Adanson) Cuvier. 8. — Trygon Jaekeli, Leriche, 1904. (ESPÈCE nouvelle). PI. IV, Fig. 29-32. On ne connaît encore qu'un très petit nombre de Trygons fossiles. L'Eocène du Monte Bolca a fourni des squelettes complets de Trygon miiricata Volta et de T. Ziijnoi Molin (^). Des dents isolées, présentant tous les caractères des dents des Trygons, se rencontrent dans l'Éocène belge. Dans ces dents, la face orale est régulièrement convexe et rugueuse ; son bord postérieur surplombe la face postéro-interne de la couronne. Cette dernière face est concave ; elle s'étend assez loin sur les branches de la racine, recouvrant une partie du sillon qui les sépare. Ces branches sont fortes, courtes et non divergentes ; c'est ce qui distingue surtout les dents de l'Éocène belge de celles de la plupart des espèces actuelles. Localités : Bruxelles, Saint-Gilles, Woluwe-Saint-Lambert. Cette espèce est dédiée à M. le Professeur 0. Jaekel de l'Université de Berlin, qui a apporté d'importantes contributions à l'étude des Trygonidés fossiles. (1) C. Hasse. Daa naturliche System der Elasmobranchier aiif Grundlage des Baiies nnd der Entwkklung ihrer WirbelsaitU. Besonderer Theil, 1882, p. 178, PL XXIIl, Fig. 24, 25. (-) 0. Jaekel. Die eocanen Selachier vom Monte Bolca, p. 142-146, PL IV, Fig. 32, 33 dans le texte. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 101 Genre UROLOPHUS, Mûller et Henle. Une vertèbre, trouvée dans le Bruxellien d'Etterbeek, a été attribuée par Hasse (') au genre Urolophns (^). Des " boucles « attribuables à un Rajidé ou à un Trygonidé, et identiques à celles qui sont décrites plus loin (page 181), ont été trouvées dans le Bruxellien de Woluwe- Saint- Lambert. FAMILLE DES MYLIOBATID^ Genre RHINOE'TERA (Kuhl) Muller. 9. — Rhinoptera Daviesi, A. -Smith Woodward, 1889. Fig. 10-12 dans le texte. 1784. Parallélogramme isolé d'un ratelieu F.-X. Burtin, Oryctographie de Bruxelles, p. 87, 147, d'un poisson des Indes. pi. I, Hg. rf (la figure de droite seulemeni). 1889. Rhinoptera daviesu. A. -Smith Woodward, Catalogue of the fossil Fishes in the British Muséum, vol. I, p. 1:26, pi. III, Hg. 6. 1899. Rhinoptera daviesi. A. -Smith Woodward, Notes on the tcelh of Sharks and Skates from english eocene formations. Proceedings of THE GeOLOGISTs' ASSOCIATION, VOl. XVI, p. 5. On rencontre, dans le Bruxellien, des dents isolées de Rhinoptera, de dimensions très diverses, et semblables aux dents d'une espèce de l'Eocène anglais, Rhinoptera Dent de la rangée médiane. Dent de la 1" on de la 2- rangée ^^ ^ ^^ Face lasilaire. latérale. ^^^ Dent de la ^^ « 4B 3* rangée latérale. Faces orales. Profils. Face postérieure. FiG. 10-12. — Rhinoptera Daviesi, A.-Smith Woodward, 1889. Bruxellien. Localité : Ixelles. Type : British Muséum. Grandeui- naturelle. — Collection Delheid, Bruxelles. (1) C. Hasse. Loc.eit., p. 147, FI. XIX (Trygon), Fig. 1014. (^) C'est avec doute que Hasse {Loc. cit., p. 139, PI. XIX, Fig. 4-7) rapportait encore au genre Hi/polopliiis des vertèbres provenant du Bruxellien d'Etterbeek et de Woluwe-yaint-Lambert. i02 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS Daviesi. Celle-ci a été établie sur une plaque dentaire, incomplète, dans laquelle les dents ont à peu près conservé leurs relations naturelles. La denture se montre ainsi formée d'au moins neuf rangées de dents : une rangée médiane et quatre paires de rangées latérales. Le i-apport de la longueur à la largeur des dents, dans les différentes rangées, est approximativement le suivant : Rangée médiane. 1" rangée latérale. 2* rangée latérale. 3" rangée lalei raie. 4' rangée latérale. 1 1 1 1 1 4 2,8 2,4 1,6 1,3 On retrouve ces mêmes rapports dans les dents du Bruxellien. Celles-ci ont une couronne peu épaisse, se terminant, au bord antérieur, en un biseau très mince, et présentant, au bord postérieur, une rainure transversale, destinée à recevoir le bord antérieur, aminci, de la dent qui suivait immédiatement. En avant, la couronne déborde la racine, de presque la moitié de sa longueur. Cette racine est courte ; ses plis sont très saillants, élevés, et séparés par de larges sillons. Localités : Bruxelles, Ixelles. Hasse (') a reconnu, dans des vertèbres provenant du Bruxellien de Woluwe- Saint-Lambert, celles du genre Rhinoptera. Genre MYLIOBATIS, Cuvier. 10. — Myliobatis Dixoni, L. Agassiz, 1843. 1843. Myliobates Dixoni. L. Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles, t. III, p. 519. 1843. Myliobates Regley, L. Agassiz. L. Agassiz, Id., t. III, p. 520, pi. XLVI, fig. 6-11. ?1843. Myliobates oyratis, L. Agassiz. L. Agassiz, Id., t. III, p. 323, pi. XLVI, fig. 1-3. 1843. Myliob.\tes heteuopleurus, L. Agassi*. L. Agassiz, Id., t. III, p. 323, pi. XLVII, fig. 6-8. 1850. Myliobates Dixoni. F. Dixoii, The Geology and Fossils of the tertiary and crelaceoits formations ofSussex, p. 198 (2" édition, 1878, p. 245), pi. X, fig. 1, 2, pi. XI, fig. 14, pi. XII, fig. 3. 1850. Myliobates striatus {non Myliobatis F. Dixon, Id., p. 199 i2« édition, 1878, p. 246), pi. XII, striatus, Buckland). fig. 2. 1850. Myliobates contractus, Dixon. F. Dixon, Id., p. 200 (2« édition, 1878, p. 247), pi. XI, fig. 17. 1852. Myliobates. P. Ger\ais, Zoologie et Paléontologie françaises,'Poi&sons fossiles, p 4 {"2" édition, 1859, p. 516), pi. LXVII, fig. 14. (') G. Hasse. Das natitrUclie System der Elasmohranchier aiif Grundlaye des Baiies und der EnticicMang ihrer Wirbelmiile. Besonderer Theil, p. 160, PI. XXt, Fig. 31 ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 103 1883. Myuobates Dixoni. 1883. MvLionATES toliapicus {tion Myliobatis TOLiAi'icus, L. Agassiz). 1888. Myliobatis Dixoni. 1889. Myliobatis Dixom. 1889. Myliobates Tuomasi, Sauvage. 1893. Myliobates Thomasi. 1895. Myliobatis copeanus, Clark. 1896. Myliobatis copeanus. 1899. Myliobatis Dixoni. 1901. Myliobatis COPEANUS. 1903. Myliobatis Dixoni. 1904. Myliobatis Dixoni. H.-B. Geinilz, Die sogenannteti Koprolithenlager von Ihlmsteclt, Buddmsledl und Schteweke bei Har:hurg . SlTZUNGSBEBICHTE UND AbhANDLUNGEN DER NaTUR- wissenschaftlichen Gesellschaft Isis in Dresden, année 1883, Abhandungen, p. 6, pi. I, fig. 7. H.-B. Geinilz, Ueber neuv Funde in den Phosphatlagern von Helmstcdt, Buddensledt und Schlewekv. Id., année 1883, Abhandlingen, p. 58, pi. II, fig. 2. A.-Smilli Woodward, Noies on the Delerminalion of the Fossil Teclh of Myliobatis, wilh a Revision of the English Eocene Specics. Annals and Magazine of Natural History, 6" série, vol. I, p. 41, fig. 1 dans le texle, pi. I, fig. 1-4. A.-Smilh Woodward, Catalogue of the fossil Fishes in the Brilish Muséum, vol. I, p. 109, fig. 4 dans le texte. H.-E. Sauvage, Note sur quelques Poissons fossiles de Tunisie. Bulletin de la Société géologique de France, 3« série, t. XVII, p. 561, fig. a, b dans le texte. P. Thomas, Description de quelques fossiles nouveaux ou critiques des Terrains tertiaires et secondaires de la Tunisie recueillis en 1883 et 1886, p. 36, pi. XIV, fig. 5. In ExPLORATio.^ scientifique de la Tunisie. Paris, Imprimerie nationale. W.-B. Clark, Contributions lo the Eocene Fauna of the Middte Atlantic Slope. John Hopkins U.mversitv Circulars, vol. XV, p. 4. W.-B. Clark, The eocene Deposits of the Middte Atlantic Slope in Delaware, Maryland and Virginia. Bulletin OF THE United States Geological Survey, n° 141, p. 61, pi. VII, fig. 3a, 36. A.-Smitli Woodward, Notes on the teeth of Sharks and Skates from english eocene formations. Proceedings OF THE GeOLOGISTS' ASSOCIATION, VOl. XVI, p. 4. C.-R. Eastman, in Maryland Geological Survey, Eocene, p. 99, pi. XII, fig. 1, -2, pi. XIII, fig. 6, 7, (?fig. 2). F. Prieni, Sur les Poissons fossiles des phosphates d'Algérie et de Tunisie. Bulletin de la Société géolo- gique DE France, 4" série, 1. 111, p. 396, pi. XIII, fig. 1. E. Slromer, Myliobatiden aus dem Mitteleocdn der bai/erischen Alpen. Zeitschrift der Deutschen geolo- GiscHEN Gesellschaft, vol. LVI, p. 256, pi. XVI, fig. 1-3. 104 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS Espèce commune dans le Bruxellien, et déjà signalée dans les premières listes de Poissons éocènes de la Belgique. Elle est remarquable par la longueur relativement très grande des dents médianes — cette longueur est toujours supérieure ou au moins égale au cinquième de la largeur de ces dents — et par la forme très allongée des dents latérales. Locrt//7('y .- Bruxelles, Forest, Ixelles, Loupoigne, Melsbroeck, Saint-Gilles, Schaer- beek, Uccle. 11. — Myliobatis toliapicus, L. Agassiz, 1S43. ri. IV, Fig. 33, 3i^ 17(iG. I'ai.ati Piscium. G. liriinder, Fussilia llantonicnsia. p. 4^, lig. 116, 117 (pi. 1\). 1781. Hatkluîr d'un poisson des Indks. K.-\. itiirtin, Orycitxjraphie de Bruxelles, p. 87, 147, pi. 1, %. V, Z. 18ir>. Myi.ioiiau.s Toi.rAi'K'.us. (/XMS). L. Aj;:issiz, Hvclwir/ws sur les Puissuns fossiles, t. III, p. .V21, pi. XLVII, lig-. iri-17 (non iig. 18-20). 1817. Mvi,ioi!Aii-.s sïitiATiis iHoM Mvi.KiiiAiis STiUA- Owcri, .\olire oj UH Irhilii/olile from Sheppey, in the Tis, Bucklaii(l). ctilleclion ofMr. Tennanl. Annals and Magazine of Natukal Histokv, 1" série, vol. XIX, p. 23, 2 liiTures (l;ms le texle. 1888. Myliobatis TOI. lAi'ici s. .\. -.Siiiilii Woodwaril, A'o/cs o?i Ihe Détermination of tlie Fossil Teetli of Myliobatis, wilh u Révision of the EnrjHsh Eocene Species. Annals and Magazine or Nati RAI, HisToin . ti« série, vol. I, p. 4o. 1888. MvLiODATis LATiDENs, A.-Siiiilli Woo(hv;ird. A.-Smilli Woodward, /. 1889. MvLioliAiis i.ATiDKNS A.-Siiijlli Woodwai'il, /(/., vol. 1, p. 118. 1899. Mvi.iOHATis TOi.iAPicis. A -Smilli Woodward, IS'otes on Ihe teelh of Sharks and Shales from enylish eocene formations. Procee- dings oi tue Geoi.ogisis' Association, vol. \VI,p. 4. 1899. MvLiouATis lvtidens. a. -Smilli Woodward, Id., lu , vol. XVI, p. 5. Agassiz a figuré, sous le nom de » Mi/liobitfcs -^ ioliapicKS, deux plaques dentaires de mâchoires inférieures de Myliobates. Ces plaques sont bien différentes entre elles. Je prends, comme type de l'espèce, la plaque qui est figurée sous le n° 15 de' la planche XLVII d'Agassiz. Comme on le verra plus loin, je rapporte la seconde plaijue (Agassiz, PI. XLVII, Fig. 18) à MiiUohatis sfriafiis Buckland. Mijliohafis toliapicus est dès lors caractérisé : 1° Par la longueur relativement faible des dents médianes; cette longueur n'est pas supérieure au sixième de la largeur de celles-ci ; ÉOGÈNES DE LA. BELGIQUE 105 2° Par la largeur relativement très grande des dents latérales ; cette largeur étant toujours supérieure ou au moins égale à la longueur de celles-ci. Chez Myliobatis latidens A. -Smith Woodward, le premier de ces caractères est très accentué; en effet, dans les dents médianes, la longueur est comprise au moins huit fois dans la largeur. La fig. 34 de la planche IV représente une plaque dentaire qui, par ses dents médianes antérieures, appartiendrait à Myliobatis toliapicus, tandis que ses dents médianes postérieures la feraient rattacher à Myliobatis latidens. Je considère les plaques dentaires qui ont été décrites sous ce dernier nom comme des plaques d'individus non adultes de Myliobatis toliapicus. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Etterbeek, Forest, Neder-Ockerzeel, Schaer- beek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. 12. — Myliobatis striatus, Buckland, 1837. 1837. Myliobates stiuatus. 1845. Myliobates sTraAiis. 1843. Myliobates toll\i'icls [pars). 1843. Myliobates punctatus, L. Agassiz. 1843. Myliobates slturalis, L. Agassiz. 1843. Myliobates jugalis, L. Agassiz. 18.50. Myliobates Toliapicus. 1850. Myliobates iBREGLLABis, Di.\on. 1830. Myliobates ED^vARI)SIl, Di.xoii. 1871. Myliobatis Diomedea, Le Hoii. 1883. Myliobates toliapicis. 188S. Myliob.vtes toliapicus. 1888. Myliobatis striatus. 1889. Myliobatis striatus. W. Buckland, Geology and Mineralogij, 2° édition, vol. II, p. 46 (nom seulempnl), pL XXVII rf, B, fig. 14. L. Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles, t. III, p. 320. L. Agassiz, Id., t. III, p. 3-21, pi. XLVII, fig. 18-20 {non fig. lo-17). L. Agassiz, Id., t. III, p. 322, pi. XLVII, fig. 11, 12. L. Agassiz, Id., l. III, p. 322, pi. XLVI, fig. 12-16. L. Agassiz, Id., t. III, p. 324, pi. XLVII, fig. 13, 14. F. Dixon, The Geology and Fossils of the Tertiary and Cretaceous Formations uf Sussex, p. 198 (2<' édition, 1878, p. 246), pi. X, fig. 3-5. F. Di.von, M, p. 199 (2° édition, 1878. p. 246), pi. XI, fig. 15. F. Dixon, Id., p. 199 (2« édition, 1878, p. 246), pi. XI, fig. 10. H. Le Hon, Préliminaires d'un Mémoire sur les Poissons tertiaires de Belgique, p. 13. J. Gosselet, Esquisse géologique du Nord de la France et des Contrées voisines, pi. XXVI F. fig. 3. F. Noetling, Die Fauna des samlundischen Tertiurs. Abiiand- LUNGE?» ZUR GEOLOGISCIIEN SpECIALKARTE VON PrEUSSEN UNO DEN TiiiiRiNGiscHEN Staaten, voI. VI, 5'' partie, p. 19, pi. IL fig. 1. A. -Smith Woodward, Notes on the Détermination of the Fossil Tcelh of Myliobatis, wilh a Revision of the English Eocene Spccies. Annals a.>d Magazine of Nati bal Histop.y, 0° série, vol. I, p. 42, fig. 2 dans le texte, pi. 1, fig. 5-9. A. -Smith Woodward, Catalogue of the fossil Fishes in the British Muséum, vol. I, p. 112, fig. o dans le texte. 15. — 1905. 106, 1890. Myijoiîatis stmatis. 1904. Mvi.IOIiATIS STUIATUS. MAURICE LERICHE. — LES POISSONS A. -Smith Woodward, Notes on the leelh of Sharks and Skates f'rom english eocene formations . Proceedings of tue Geologists' Association, vol. XVI, p. 4, lig. 2 dans le texte. E. Stromer, M i/Hobatiden ans deinMitteleocun der hayerischen Alpen. Zeitschrift der Deitsciien geologischen Gesell- scHAFT, vol. LVI, |). 238, pi. XVI, fig. 4. FiG. 13. — Myliobatis striatus, Buckland, 1S37, var. goniopleurus, L. Agassiz, 1843. — Bruxellien Localité : Schaerbeek. Ti/pe de la variété : British Muséum. Type de Vespèce : Oxford Muséum. Plaque dentaire de la Mâchoire supérieure, vue par la l'ace inférieure. Grandeur naturelle. Celte espèce e.st voisine de la précé- dente [MijUohatis foliapicus), avec laquelle elle a souvent été confondue ; elle ne s'en distingue guère que par ses dents latérales sensiblement plus longues que larges. C'est précisément là le caractère de la plaque dentaire figurée par Agassiz sous le n" 18 de sa planche XLVII, et rapportée par lui à Mtjliobatis toliapiciis. Il est presque toujours impossible de rapporter avec certitude, à l'une ou à l'autre des deux espèces, Myliobatis toliapicus et Myliobatis striatus, les plaques dentaires réduites à leurs dents médianes. C'est vraisemblablement à Myliobatis striatus que se rapporte le Myliobatis dio- medèa de Le Hon. Localités : Ixelles, Ohain, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. Myliobatis striatus, Buckland, 1837, var. goniopleurus, L. Agassiz, 1843. Fig. 13 dans le texte. 1843. MvLiOBATES goniopleurus. L. Agassiz, Ilechercttcs sur les Poissons fossiles, t. III, p. 319, pi. XLVII, lig. 9, 10. 1888. Myliobatis GONioPLEuni s. A. -Smith Woodward, A'o/es on the Détermination of the Fossil Teelh of Myliobatis with a Revision of the English Eocene Species. Annals and Magazine of Natural History, 6* série, vol. I, p. 44. 1889. Myliobatis goniopleurus. A. -Smith Woodward, Catalogue of ihe fossil Fishes in the British Muséum, vol. I, p. 115, pi. III, Ilg. S. 1899. Myliobatis goniopleurus. A. -Smith Woodward, Notes on the teeth of Sharks and Skates from english eocene formations. Proceedings of the Geologists' Associa- tion, vol. XVi, p. 4. EOCÈNES DE LA BELGIQUE 107 Cette forme possède les caractères de Myliohatis striatus ; elle ne diffère de celui-ci que par ses dents médianes, qui sont un peu plus épaisses, et dont la face orale décrit, dans le sens transversal, une convexité plus prononcée. Il résulte de ces particularités que la surface des dents latérales n'est plus sur le prolongement de celle des dents médianes. Ces dents latérales forment, de chaque côté, une rampe à surface plane ou à peine bombée. Je ne pense pas que l'on puisse donner à ces différences une valeur spécifique, et je considère Myliobatis goniopleurus comme une simple variété de Myliohatis striatus Buckland. La figure 13, dans le texte, représente une plaque dentaire de la vâuéié goniopleurus de Myliobatis striatus. Cette plaque appartenait à la mâchoire supérieure ; elle est, en effet, nettement courbée dans le sens antéro-postérieur. Ses dents latérales portent un ou plusieurs sillons longitudinaux, dont l'existence doit être considérée comme accidentelle. Localité : Schaerbeek. Des vertèbres de Myliobatis ont été signalées par Hasse d'Etterbeek et de Woluwe-Saint-Lambert. dans le Bruxellien Genre AETOBATIS, Mûller et Henle. 13. — Aetobatis irregularis, L. Agassiz, 1843. 1845. Aetobatis irrectlaris. 1850. Aetobatis irregularis. 18S0. Aetobatis sibarci atus. 18S0. Aetobatis rectis, Dixon. 1885. Aëtobates Dixoni, Noelling. 1885. Aëtobates irregularis. 1889. Aetobatis irregularis. 1899. Aetobatis irregularis. PI. IV, Fig. 35. L. Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles, t. III, p. 327, pi. XLVH, fig. 3, 5. V. Dixon, The Geology and Fossils of Ihe Tertiary and Cretaceous Formations of Sussex, p. 200 (2" éclilion, 1878, p. 247), pi. X, fig. 6, 7, pi. XI, fig. 2-4. F. Dixon, Id., p. 201 (2'' édition, 1878, p. 248), pi. XI, fig. 7. F. nixon, Id., p. 201 (2<^ édition, 1878, p. 248), pi. XI, lig. 8. F. Noelling, Die Fauna des samliindischen Terliars. Abmandluingen zuR geologischen Si'ECialkarte von Preussen und den TiiiiRiN- GiscHEN Staaten, vol. VI, 3* partie, p. 24, pi. II, fig. 5. F. Noelling, Id., Id., vol. VI, 3« partie, p. 27, pi. II, fig. 4, 5. A.-Smilli Woodward, Catalogue of the fossil Fishes in the British Muséum, vol. I, p. 128. A.-Smilli Woodward, Notes on the teeth of Sharks and Skates from engiish eocene formations. Pboceedings of the Geologists' Asso- ciation, vol. XVI, p. 5. (') G. Hasse. Das iiatiirliche System dei- Elasmohranchier atif Giundlage des Baues und der Entiricklwig ilirer Wirhelsanle. BesonJerer Theil, p. 154, Pi. XX, Fig. 15, 16. 108 MATTRIGE LERIGHE. — LES POISSONS Chez cette espèce, la face orale de la plaque dentaire de la mâchoire inférieure (PI. IV, Fig. 34) est tout à fait plane. Les dents de cette plaque décrivent un angle très ouvert. La face orale de la plaque dentaire de la mâchoire supérieure ne présente qu'un très léger bombement dans le sens transversal. Les dents sont carrément tronquées à leurs bords latéraux, et chacune d'elles conserve à peu près la même longueur dans ses différentes parties. L'usure donne à la dent antérieure de la plaque dentaire de la mâchoire inférieure une forme spéciale : le bord antérieur de cette dent devient plus régulièrement arrondi, et l'on passe insensiblement de ce bord aux bords latéraux. C'est à une semblable dent que Dixon a donné le nom d'Aetohafis siibarcuatus. (travier de base. — Localités : Hougaerde, Schaerbeek, Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Loralitrs : Bruxelles, Dieghem, Etterbeek, Lxelles, Loupoigne, Neder-Ockerzeel, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert, Woluwe-Saint-Pierre. Rien n'est connu de l'espèce, purement nominale, Arfohatis J>rev)sidcns, Le Hon ('). Le Bruxellien de Woluwe-Saint-Lambert a fourni des vertèbres, reconnues par Hasse (^) pour appartenir au genre Aefobcdis. KPINES DE TRVGONID.K ET DE MYLIOBATID.E L'cpine, ou les épines, que porte la queue des Trjgonidés et des Myliobatides sont toutes bâties sur le même type : rayon plus ou moins aplati, garni â chaque bord latéral d'une rangée d'aiguillons acérés. Elles ne présentent aucun caractère permettant de les distinguer génériqucment. Ces épines se rencontrent assez fréquemment dans les terrains tertiaires. Celles de l'Eocène belge se groupent autour des formes suivantes : Trygon r'i pastinacoides, V.-i. V;in Bciuilen, 187.". Fijj'. 14 dans le texte. Henvui à la page 183, Fig. 53 dans le texte. 178i. Air.rii.i.ON de i.\ qi ki k n'iN roissoN. F.-X. liurtin, Ori/clograplnc de Bruxelles, p. 89, 147, pi. M, lig. L. 1875. TuK.o.'s l'ASTixACOiDES. P.-J. Van Btneden, PulèonloUxjie des Vertébrés, in Patria liEi.GicA, P" parlie (Belgicjiie physique), p. 585. (') H. Le Hon. Préli minai res d'un Mémoire sur les Poissons tertiaires de Belgiijue. p. 13. (■-') G. Hasse. Das mttiirlicke Si/slem (1er Eltismobranchier auf Griindlcti/e des Baiies iind der Entwieklnng ihrer ]yirbelsai(/e. Besondeier ïheil, p. 157, 158, FI. X.\l, Fig. 23, 2îf. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 109 P.-J. Van Beneden a donné le nom de Trijgon pastinacoides à l'épine figurée sous la lettre L de la planche II de 1' " Oryctographie « de Burtin. Comme le rappelle le nom spécifique choisi par Van Beneden, cette épine présente, avec celle de^ Trygon jMsiinaca Linné (espèce actuelle), une grande analogie, que Burtin avait d'ailleurs déjà remarquée. Dans l'épine de Trygon (?) pastinacoides, la face antérieure est déprimée vers la base ; elle se bombe ensuite de plus en plus, et devient très convexe dans la partie distale (fig. 53 dans le texte, p. 183). Cette face porte un sillon longitu- dinal, médian, qu'accompagnent, à la base, quelques fines stries, et qui disparaît bien avant d'avoir atteint l'extré- mité distale de l'épine. Les denticules marginaux sont petits, acérés et fortement recourbés vers la base de l'épine. Peut-être, cette forme d'épine de l'Eocène belge se confond-elle avec ^ Myliobatis-n canalicidatus L. Agassiz, dont le type (') ne comprend que la partie proximale d'une épine. Localités : Etterbeek, Ixelles, Loupoigne, Mels- broeck, Saint-Gilles, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert, Zétrud-Lumay (Autgaerden). Une forme d'épine (fig. 15 dans le texte), moins répandue que la précédente, rappelle encore davantage l'épine de Trygon pastinaca. Sa face antérieure ne pré- sente plus de sillon médian, mais porte de petites côtes longitudinales. Localité : "Woluwe-Saint-Lambert. Fig. 14. — Trygon (?) pastinacoides, P. J. Van Benerien, 1873. Bruxellien. Localité : Woluwe-Siiint-Lambert. Ti/pe : Figure de Burtin (Oryctograjihie de Bruxelles, PI. It,Fig. L). Epine caudale, vue par la face antérieure. Grandeur naturelle. Fig. 15. — Trygon, sp. Bruxellien. Localité : Woluwe-Saint-Lainbert. Epine caudale, vue par la face antérieure. Grandeur naturelle. Myliobatis (?) acutus, L. Agassiz, 1843. aphie de Bruxelles, p. 89, 147, pi. I, 1784. AiGiiLLON DE LA yLEiED'iN POISSON, F.-X. Burtin, Orijctogi SEMBLABLE A CELUI DE l'aLTAVELA? fig. X. 1843. Myliobates acutus. L. Agassiz, liecherclws pi. XLV, (ig. 14-17. sur les Poissons fossiles, t. III, p. 531, (') L. Agassiz. Recherches sur les Poissons fossiles, T. III, p. 331, PI, XLV, Fig. 18-20. ,110 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS d903. Myliobatis acutiis. F. Priem, Sur les Poissons fossiles des phosphates d'Algét'ie et de Tunisie. Bi'lletin de la Société géologiqce de France, 4« série, t. III, p. 401, pi. XIII, fig. 4. Cette forme ne diffère guère de Triigon{?) pastiiiacoides P.-J. Van Beneden que par ses denticules marginaux relativement plus développés. Elle atteint une taille beaucoup plus grande que celle de la forme précédente. Localités : Braine-l'AUeud (Merbraine), Etterbeek. Myliobatis toliapicus, L. Agassiz, 1845. 1843. Myliobates TOi.iAPicis. L. Agassiz, Reeherches sur les Poissons fossiles, t. III, p. 531, pi. XLV, Ilg. 21-25. 1843. Myliobates lateualis. L. Agassiz, Id., t. III, p. 331, pi. XLV, fig. 24-27. 1850. Caudal spine of Myliobates. F. Dixoii, The Geology and Fossils of thc Terliary and Cretaceous Formations ofSussex, [2' édition, 1878, p. 435 (nom seulement)], pi. X, fig. 36. Localités : Loupoigne, Melsbroeck, AVoluwe-Saint-Lambert. Myliobatis Gweni, L. Agassiz, 1845. 1843. Myliobates OwENii. L. Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles, t. III, p. 331, pi. XLV, fig. 11-15. 1850. Myliobates. F. Dixon, The Geology and Fossils of Ihe Tertiary and Creta- ceous Formations of Sussex, p. V (nom seulement) [2" édi- tion, 1878, p. 455 (nom seulement)], pI.X, fig. 10. 1885. Myliobates toliapicus. L Gosselet, Esquisse géologique du Nord de la France et des Contrées voisines, pl. XXVII, fig. 2. ?1903. Myliobatis O^YEINI. F. Prieni, Sur les Poissons fossiles des phosphates d'Algérie et de Tunisie. Bulletin de la Société géologique de France, 4» série, t. III, p. 401, pi. XIII, fig. 3. Localité: Uccle. SOUS-ORDRE DES ASTEROSPONDYLI FAMILLE DES NOTIDANID^E Genre NOTIDANUS, Cuvier. 14. — Notidanus serratissimus, L. Agassiz, 1844. l'I. V, Kig, 1,2. 1766. Dentés Squali. (i. Brander, Fossilia Hantonitnsia, p. 42, fig. 111 (? 112), (pi. IX). 1784. Kent du poisson que Scilla appelle F.-X. Burtin, Oryctographie de Bruxelles, p. 82, 147, fig. P Piscis VACCA. {non fig. 0). ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE m 1844. NOTIDANUS SERRATISSIMUS. 1849. NOTIDANUS PRIMIGENIUS, noil NoTIDA- Nus PRIMIGENIUS, L. Agassiz. 1884. NOTIDANUS SERRATISSIMUS. 1883. NOTIDANUS PRIMIGEMUS. 1886. NoTIDANUS SERRATISSIMUS. 1889. NOTIDANUS SERRATISSIMUS. 1899. NOTIDANUS SERRATISSIMUS. 1899. NoTIDANUS PRIMIGENIUS. 1899. NOTIDANUS SERRATISSIMUS. L. Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles, t. IH, p. 222, pi. XXXVI, fîg. 4, 5. R.-W. Gibbes, Monograph of the Fossil Squalidœ of the United States. Journal ok tue Ac^demy of Natural Sciences of Philadelpiiia, 2" série, vol. 1, p. 195, pi. XXV, fig. 9S. H.-B. Geinitz, Nachtrâge zu den Funden in den Phosphat- lagern von Helmstedt, Biiddensledt u. a. Sitzungsbe- richte und Ariiandlungen der Naturwissen.schaftlighen Gesellsciiaft Isis in Drksden, année 1885, AiiiiANDLUNGEN, p. 108, 1 figure dans le texie. F. Noelling, Die Fauna des samlandischen Tertiiirs. Arhand- lungen zur geoi.ogischen Spixiai.karte von Preussen und DEN Thiiringisciien Staaten, vol. VI, ô° parlie, p. 17, pi. I, fig. 4. 5. A.-Smitli Woodward, On the Palœontology of the Selachian Genus Nolidanus, Cuvier. Geological Magazine, 3* décade, vol. III, p. 216, pi. VI, fig. 25-26. A.-Smilh Woodward, Catalogue of the fossil Fishes in the British Muséum, vol. I, p. 162. A.-Smilh Woodward, Notes on the teeth of Sharks and Skates from english eocene formations. Proceedings of the Geologists' Association, vol. XVI, p. 6, pi. I, fig. 6, 7. F. Bassani, La itliofauna del calcare eocenico di Gassino in Piemonte. Atti della reale Accademia delle Scienze FisicDE E Matematiche di Nai'Oli, série 2a, vol. IX, n° 15, p. 23, pi. II, fig. 15, 14(?15;. F. Bassani, Id., lu., série 2«, vol. IX, n" 15, p. 25, pi. II, fig. 12. Dans les dents latérales de la mâchoire supérieure (PI. V, Fig. 1), le cône principal de la couronne est relativement très développé. Il ne porte, à la base de son bord antérieur, que quelques denticules obsolètes et irréguliers. Le nombre des cônes accessoires peut s'élever à quatre. Dans les dents latérales de la mâchoire inférieure (PI. V, Fig. 2), les denticules du bord antérieur du cône principal sont plus réguliers et s'étendent sur une plus grande longueur; ils vont en décroissant de haut en bas. Le nombre des cônes accessoires varie de quatre à neuf. La dent figurée par Brander sous le n° 112 est une dent antérieure de la mâchoire supérieure d'un Notidanus, peut-être de Notidaniis serratissimiis. Gravier de base. — Localités : Uccle (Calevoet), Zétrud-Luma}- (Autgaerden). 112 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS FAMILLE DES CESTRACIONTID.E Genre CESTRACION, Guvier. 15. — Cestracion Vincenti, Leriche, 1904. (ESPÈCE NOUVELLE), n. V, Fig. 3, i. Les dents latéro-médianes, les seules connues de cette espèce, ont une forme allongée, étroite, sinueuse ; elles sont obliquement tronquées aux extrémités antérieure et postérieure. Leur couronne est légèrement renflée vers le milieu ; elle porte un pli longitudinal, médian, très saillant, duquel partent, de chaque côté, vers les bords externe et interne, des plis plus petits, qui s'anastomosent de façon à former un réseau très fin. Ce réseau couvre toute la face orale de la dent ; ses mailles sont, en général, d'autant plus petites qu'elles se rapprochent davantage des bords interne et externe. Gravier de base. — Localités : Uccle (Calevoet), Zétrud-Lumay (Autgaerden). Je dédie cette espèce à M. E. Vincent, qui a contribué à faire connaître la faune malacologique du Bruxellien, et qui, en outre, a bien voulu mettre à ma disposition les matériaux ichthyologiques de l'Éocène belge faisant partie de ses collections. A. -Smith Woodwaard (') a décrit une dent latéro-médiane de Cestracion provenant du Bruxellien, et l'a rapportée à l'espèce (" Cestracion " Duponti Winkler) dont Winkler avait, soi-disant, décrit les dents antérieures. On verra plus loin (page 179) que ces prétendues dents antérieures de « Cestracion -n Duponti sont, en réalité, des dents de Raja. Les caractères de la dent décrite par A. -Smith Woodward ne concordent pas exactement avec ceux des dents correspondantes de Cestracion Vincenti. Cette dent a, en effet, une forme moins sinueuse; ses extrémités antérieure et postérieure sont arrondies au lieu d'être carrément tronquées; enfin, son ornementation est plus grossière. C'est, sous le nom de Cestracion Duponti A. -Smith Woodward (non « Cestracion r, Duponti Winkler) que cette dent devra être désignée, au moins provisoirement. A. Daimeries (^) a donné le nom d' « Acrodus « contortus à des dents, évidemment de Cestracion , qu'il n'a malheureusement pas figurées. Il est donc impossible de savoir s'il s'agit de Cestracion Vincenti, ou de C. Duponti A. -Smith Woodward, ou enfin d'une troisième forme, différente des précédentes. C) A.-Shiïh Woodward. Notes on soute Fish-iemains front the Loiver Tertiary and Upper Cretaceous of Belgium Collecledhjj Monsieur A. Houzeau de Lehaie. Geological Magazine, 3' décade, Vol. VIII, 1891, p. 105, PI. III, Fig. 1. (^) A. Daimeries. Notes ichtlii/ologiques, VIL Annales de la Société royale malacologique de Belgique, T. XXVII, 189:2, Bulletin des séances, p. xii. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE "HlB FAMILLE DES SCYLLIID^E Genre SCYLLIUM, Cuvjer. 16. Scyllium minutissimum, Winkler, 1873. PI. V, Fig. 1441 (Dents du Bruxellien : Fig. U, 16-41). i873. Otodus MiiNUTissiMus. T.-C. Winkler, Mémoire sur îles dents île poissons du terrain bruxellien. Aiiciiives du Muskk Teylep., voK III (Fasc. IV", • 1874), |>.297, pl.VlI, lig-. 2; Extrait, 1875, p. 3, pl.,iig.2. 1883. Lamna (Odontaspis) verticalis {non W. Dames, Ueber eine tertidre Wirhelthierfuuna von dur LASl^A VKKTicAi.is, L. Agassiz). westlichen Insel des Bir.ket-el-Quriin im Fajum [Aegyptcn). SnZUNGSIîEKlCHTK DER KONIGLICH l'IlEUSSlSCHEN AkADEMIE DER WissENsciiAFïE> zu Berlin, année 1885, vol. I, p. 145, pi. m, fig. 9, 10 (non fig. 8). ' , 1886. Odontaspis mimtissimcs [pars]. Noetling, Vorlegung einiger fossiler llaifischziihnc. Sitzuncs- Berichte DER Gesellschaft natl'rforschendeR Freunde zu Berlin, année 1886, p. 16. 1891. Scyllium miinutissimus. A. Daimeries, Aotes ichlhyologiques, VI. Annales de la Société royale malacologique de Belgique, t. XXVI, Bulletin des séances, p. lxxiii. 1903. Odontaspis VERTicALis. E. Stromer, llai/ischziilme ans dcm unteren Mokatlam bei Wasta in Egypten. Neues Jahrbuch fiir MinerAloi;ie, Geolo(;ie und Palaeontologie, année 1903, voi. I, Abhandlingen, p. 31, pi. I, (ig. 10 {non (ig. 11). Les affinités de cette forme ont presque toujours été méconnues. Rapportée d'abord, par Winkler, au genre Oiodus, elle fut ensuite rattachée, par Dames, à " Lamna {Odontaspis) » verticalis L. Agassiz. Noetling crut reconnaître, dans les dents décrites par Winkler, celles des parties latérales des mâchoires d'un Odontaspis (« Odontaspis » minu- tissimus). Enfin, la plupart des auteurs qui suivirent adoptèrent l'opinion de Dames. Un caractère qui éloigne immédiatement de la famille des Lamnidae 1' « Otodus " miniitissimus, est fourni par la structure des dents. Celles-ci sont creuses chez cette espèce, au lieu d'être pleines comme chez les Lamnidés. Les dents d' « Otodus ■» minutissilnus se rapprochent ainsi de celles des Scylliidés et des Carchariidés ; elles présentent, en outre, comme l'a déjà fait observer A. Daimeries, tous les caractères extérieurs des dents des Sci/llimn. C'est donc à ce dernier genre qu'elles doivent être attribuées. Les dents de Scyllium minutissimum indiquent une espèce de grande taille. La couronne est complètement lisse à la face interne; elle présente, à la base de la face externe, de très fines stries verticales, presque invisibles à l'œil nu, et que l'usure fait rapidement disparaître. Elle est toujours accompagnée d'une paire de denticules latéraux, 'très développés, larges à la base, acuminés au sommet, et desquels se détache parfois, plus ou moins complètement, une seconde paire de denticules plus petits. IG. — 1905. 114 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS La racine est épaisse. Sa face interne est plane et divisée en deux parties par un sillon vertical, étroit, mais profond. J'ai figuré (PI. V, Fig. 14-41), dans leur position relative, et par comparaison avec la denture des Scyïlium actuels, des dents de différentes parties de la gueule de Scijllitim minutissimum. On voit que, dans cette espèce : 1° Les dents de la mâchoire supérieure ont une couronne plus large que celle des dents de la mâchoire inférieure; 2° La couronne des dents latérales de la mâchoire supérieure est nettement recourbée vers les coins de la gueule ; 3° La couronne des dents correspondantes de la mâchoire inférieure reste à peu près verticale, ou ne présente qu'une très légère inclinaison vers les coins. Il ressort de la synonymie établie plus haut, que Scyïlium mimitissimiim de l'Eocène belge se retrouve dans l'Eocène d'Egypte. On ne peut guère séparer, en effet, des dents qui viennent d'être décrites, une partie de celles que Dames et Stromer ont successivement figurées, sous les noms d' « Odontaspis [Lamna) vertical is ^ et d' ^ Odonfaspis verticalis », et qui proviennent respectivement de l'île occidentale du Birket-el-Kerùn dans le Fajum, et des environs de Wasta, dans le Désert arabique. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Auderghem, Bruxelles, Dieghem, Ettei'beek, Ixelles, Neder-Ockerzeel, Saint-Gilles, Schaerbeek, Woluwe-Saint-Lambert. Genre GINGLYMOSTOMA, Muller et Henle. 1873. PucoDis, Winkler. 17. — Ginglymostoma Thielensi, Winkler, 1873. PI. V, Fig. 513 (Dents du Bruxellien : Fig 5-7, 913). 1875. Plicodis Thielensis. T. -C. Winkler, Mémotre sur des dents de poissons du terrain bruxel- lien. Archives dl Misée Teyler, vol. III (fasc. IV, 1874), j). 301, pi. VII, fig. 5; Extrait, 1873, p. 7, pi., iig. ."j. 1886. Ginglymostoma Thielensis. F. Noelling, Yorlegung einiger fossiler llaipschzahne. Sitzlngs- Beiiichte dek Gi':sellscii.\ft natirforschendeii Freinde zi Berlin, année 1880, p. 14, fig. 2, ô dans le lexle. 1889. Ginglymostoma Thielensis. A. Daimeries, ISotes iclithijologigues, y. Annales de la Société royale malacologiqve de Belgique, t. XXIV, Billetin des séances, p.xxxix. Les dents de cette espèce sont caractérisées par leur forme trapue. La crête de leur couronne, assez régulièrement convexe dans les dents antérieures, est finement denticulée. Le denticule médian est court et à peine plus développé que les denticules latéraux qui l'avoisinent immédiatement. Les denticules latéraux décroissent régulièrement du sommet vers la base de la couronne. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 115 La face basilaire de la racine est sub-quadrangulaire et percée, en son centre, d'un grand foramen nutritif. Stromer (') a récemment établi une nouvelle espèce, Ginglymostoma Blanckenhorni, sur une dent antérieure, incomplète, dépourvue de son denticule médian, et provenant de l'Eocène des environs de Wasta (Désert arabique). Cette dent est très voisine de celles de Ginglymostoma Thielensi; elle n'en diffère que par sa taille, un peu plus forte, et ses denticules latéraux relativement plus petits. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Ixelles, Saint-Gilles, Uccle, Woluwe-Saint- Lambert. FAMILLE DES LAMNID.î: Genre ODONTASPIS, L. Agassiz. En vue de faciliter la description des espèces, j'ai adopté, pour indiquer les dents des diflFérentes parties de la gueule des Oiloiitaspis, et en prenant comme type la denture d'Odontaspis ferox Risso, actuel (Fig. 16 dans le texte), la nomenclature suivante : Mâchoire supérieure. — Sous le nom de dents symphysaires, je désigne les petites dents (S), qui, dans chaque branche de la mâchoire, forment, près de la symphyse, la première file (^). Indépendamment de leur taille, ces dents sont caractérisées par la forme élancée de leur couronne, par leur racine, qui est très saillante à la face interne, et dont les branches sont très rapprochées. La file des dents symphysaires (1"' file) est suivie, dans chaque branche de la mâchoire, de deux files de dents beaucoup plus fortes — les plus grandes de la mâchoire — , que j'appelle dents antérieures (A). Dans celles-ci, la racine est relativement moins épaisse, et ses branches sont plus écartées que dans les dents symphysaires. Ces caractères sont plus accentués encore dans la deuxième file des dents antérieures (3° file en comptant la file symphysaire) que dans la première (2" file en comptant la file symphysaire). A ces dents antérieures, succèdent quatre nouvelles files de dents très petites, que je désigne sous le nom de dents intermédiaires (I). Ces dents se distinguent encore des dents symphysaires par leur forme plus élargie, par leur racine moins épaisse et à branches plus écartées. A la suite des dents intermédiaires, viennent les dents latérales (L), disposées en nom- breuses files. Dans la première de ces files, les dents sont beaucoup plus fortes que les dents intermédiaires, mais sensiblement plus petites que celles de la file suivante, qui sont elles-mêmes moins grandes que les dents antérieures. A partir de cette dernière file, la (') E. Stromer. HaifischzShne ans dem unteren Mol-nltain hei ]Vasta in Egypten. Nedes Jahrbuch fur Minéralogie, Géologie und Palaeontologie, année 1903, Vol. I, Abhandlu.ngen, p. 31, PI. I, Fig. 6. (^) Les files sont comptées d'avant en arrière. 116 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS taille des dents décroît régulièrement jusque dans les coins de la gueule, où les dents deviennent extrêmement petites. Demi-màchoiie inférieure droite. FiG. 1(>. — Odontaspis ferox, Risso, 1810. — Époque actuelle. Demi-mâchoires droites, vues de trois-quarts; d'après un exemplaire du Musée de Bruxelles. — Grandeur naturelle. (Les dents de la rangée externe sont seules figurées.) S. Dents symphysaires. A. Denis antérieures. I. Dents intermédiaires. L. Dents latérales. (Les iiles sont numérotées de 1 à XXV pour la demi-màclioire supérieure, de I à XX pour la demi-màchoire inférieure.) Les dents latérales, beaucoup moins élancées que les dents antérieures, ont, en général, une couronne d'autant plus basse et d'autant plus large, qu'elles s'éloignent davantage de la symphyse. ÉOCÈNES UE LA. BELGIQUE 117 Les dents des coins de la gueule sont remarquables par leur forme trapue ; leur couronne est très réduite, et leur racine relativement très développée. Mâchoire inférieure. — La mâchoire inférieure (Fig. l(') dans le texte), montre, à chaque branche, une file de dents sympJnjsaires (S), deux files de dents antérieures (A), analogues à celles de la mâchoire supérieure, mais légèrement plus grandes. Elle est dépourvue de dents intermédiaires, de sorte qu'aux dents antérieures, succèdent immédiatement les dents latérales. Celles-ci subissent les mêmes modifications qu'à la mâchoire supérieure; leur taille décroît régulièrement à mesure qu'elles se rapprochent des coins de la gueule. Ceux-ci sont également occupés par des dents très petites, trapues, et à racine très développée. • i Lés .dents de la mâchoire inférieure ont une couronne qui reste toujours à peu près .verticale; c'est ce qui les distingue des dents de la mâchoire supérieure, chez lesquelles la couronne est, surtout dans les dents latérales, plus ou moins recourbée vers les coins de la gueule. Enfin, les dents symphysaires et antérieures des deux mâchoires présentent une cour- bure sigmoïdale, qui s'atténue considérablement et disparaît même dans les dents intermé- diaires et latérales. Cette courbure est plus prononcée dans les dents de la mâchoire inférieure que dans celles de la mâchoire supérieure. Chez Odotitaspis americaniis Mitchill — le second des deux représentants actuels du genre Odontaspis — , la denture est sensiblement différente de celle à'Odontaspis ferox. A la mâchoire supérieure, les dents symphysaires (T* file de chaque demi-mâchoire) sont presque aussi développées que les dents antérieures (2" et 3" files), et les dents intermé- .médiaires ne forment, de chaque côté, qu'une ou deux files. 18. — Odontaspis Winkleri, Leriche, 11)04. (ESPÈCE NOUVELLE). PI. Vf, Fig. 1-12 (Dents du Biuxellien : Fig. 1-7, 9-1-2). 1844. Lamna (0DO^TASPIS) Hopei, L. Agassiz (pars). L. Agassiz, Becfterches sur les Poissons fossiles, t. m, pi. XXXVII a, fig. 20 {non (ig. 27, 28, 30). 1875. Odontaspis GRACiLis (non Odoxtasi'is GRACiLis, T.-C. Winkler, Mémoire sur des dents de poissons L. Agassiz). rfw terrain 6r«a:e/i«en. Archives du McséeTeyi.er, ; > vol. III (fasc. IV, 1874), p. 298, pi. VII, fig. 3; Exlrait, 1873, p. 4, pi., fig. 3. 1886. Odo.maspis MiMTissnii s (/)ars). F. Noetling, Vorlegung einiger fossiler Haijisch- zahne. Sitzings-Berichte der Geseli.schaft NATiRFORSCHEJiDER Freiisde zi Berli>, année 1886, p. 16. ; 1901. Odontaspis cispid.^ta [non Odontaspis ci,*pi- C. -H. Eastman, in Makvi.and Ceoi.ogicai. Si rvev, DATA, L. Agassizi. Eocene, p. lOo, pi. XIV, lig. 1 {non lig. 6). 118 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS Il existe, dans TEocène belge, des dents d'un Odontaspis, — que Winkler rapportait à Odontaspis gracilis L. Agassiz du Crétacé inférieur, — que Noetling regardait comme des dents antérieures de 1' « Otodus « minutissimus de Winkler, — et qui, enfin, ont été parfois attribuées à Odontaspis Butoti Winkler, du Paléocène ('), et à " Odontaspis » verticalis L. Agassiz (^). Il est inutile d'insister sur l'invraisemblance de la détermination de Winkler. D'autre part, on a vu précédemment (page 113), que 1' » Otodus " minutissimus de Winkler n'était pas un Lamnidé, mais un Scylliidé. On ne peut donc s'arrêter davantage à l'opinion de Noetling. Quant à l'assimilation de la forme éocène à la forme paléocène, Odontaspis Butoti, elle ne semble reposer que sur un seul caractère : l'existence, chez les deux espèces, de deux denticules latéraux longs et acuminés, de chaque côté du cône principal de la couronne. Ces deux formes présentent, à côté de ce caractère commun, des ditFérences très nettes, qui permettent de les distinguer toujours aisément. La couronne est, en général, beaucoup moins robuste dans la forme éocène que dans la forme paléocène ; elle est, en outre, complètement dépourvue, chez la première — excepté toutefois dans les dents des coins de la gueule — des épines qui, chez la seconde, hérissent la base de l'émail, à la face externe. Enfin, il n'y a aucun rapport entre YOdontaspis éocène et Lamna verticalis, tel que je l'interprète plus loin (page 121). Les dents de l'espèce éocène — que je désigne sous le nom (^Odontaspis Winkleri, en souvenir de T.-C. Winkler, qui a, le premier, attiré sur elles l'attention — ont une couronne étroite, élancée, flanquée d'une paire de denticules latéraux, très longs et acérés, souvent accompagnés d'une seconde paire, plus externe, de denticules de même forme, mais plus petits. Tous ces denticules deviennent paniculièrement longs et effilés dans les dents symphysaires (PI. VI, Fig. I, 2, 9) et intermédiaires (PI. VI, Fig. 5, 6). L'émail est complètement lisse sur les deux faces. Toutefois, dans les dents des coins de la gueule (PI. VI, Fig. 8), sa base présente, à la face externe, de petits plis verticaux qui, à leur extrémité, se détachent de la couronne pour former une ligne d'épines acérées. La racine est forte, épaisse, très saillante à la face interne. Celle-ci montre un sillon médian. Il semble exister une différence de taille entre les dents symphysaires de la mâchoire inférieure et celles de la mâchoire supérieure ; comme chez Odontaspis fero.r Risso, les premières seraient légèrement plus fortes que les secondes. (*) Sous le nom d' ' Otodus , Rtitoti, V Odontaspis éocène, dont il est ici question, figure, en effet, dans la liste des Poissons yprésiens dressée par G. Vincent et A. Rutot (Renvoi à la page 63). ('-) F. Bassani. La ittiofauna del calcare eocenico di Giissino in l'iemonte, Atti della reale Accademia dellk Scienze FisicHE E Matematiche di Napoli, série "la, Vol. IX, n" 13, p. 17, 1899. ÉOGÈNES DE LA. BELGIQUE 119 Les dents d'Odontaspis Winkleri présentent une assez grande analogie avec celles à!Odontaspis ferox. Elles s'en distinguent par la forme plus trapue de leur couronne, et par le développement, plus grand, de leur racine. Elles ditïèrent dVdontaspis cuspidata L. Agassiz : 1° par leur couronne beaucoup plus étroite, plus élancée, décrivant, dans les dents antérieures, une courbure sigmoïdale plus prononcée ; 2° par la présence d'une ou de deux paires de denticules latéraux, très longs et très effilés. Odontaspis Winkleri paraît avoir eu une assez grande extension géographique. C'est à cette espèce, en etfet, que l'on doit rapporter : 1° l'une des quatre dents du ^ London Clay « qui ont été figurées par Agassiz sous le nom de « Lamna {Odontaspis) » Hopei. Cette dent (L. Agassiz, loc. cit., PI. XXXVII a, Fig. 29) se distingue nettement des trois autres (L. Agassiz, loc. cit., PI. XXXVII a, Fig. 27, 28, 30) par la courbure sigmoïdale très prononcée que décrit sa couronne, par ses denticules latéraux beaucoup plus développés, enfin, par sa racine plus saillante du côté interne ; 2° l'une des deux dents de l'Eocène du Marvland figurées par Eastman (Maryland Geological Survey, Eocene, PI. XIV, Fig. 1) sous le nom d'Odontaspis cuspidata ; 3° enfin, comme je l'ai déjà fait observer (page 75), les dents des « Sables de Cuise » du Bassin de Paris, attribuées par Priem (') à Odontaspis Rutoti. Gravier de base. — Localités : Schaerbeek, Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Auderghem, Bruxelles, Hougaerde, Ixelles, Neder-Ocker- zeel, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. 19. — Odontaspis cuspidata, L. Agassiz, 1844, var. Hopei, L. Agassiz, 1844. 1844. Lamna (Odontaspis) Hopei. L. Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles, t. III, p. 295, pi. XXXVII a, lig. 27, 28, 50. 1899. Odontaspis cuspidata. A.-Smitli Woodward, .\oles on the Iceth of Sharks and Skales from english eocene formations. Proceedings of tue Geologists' Asso- ciation, vol. XVI, p. 7, pi. 1, fig. 12-14. La variété éocène d'Odontaspis cuspidata, quoique très voisine de la forme oligocène, s'en distingue par ses dents antérieures, qui ont une couronne plus étroite, et par ses dents latérales, chez lesquelles les denticules latéraux, souvent dédoublés, restent, presque toujours, très nettement distincts. Gravier de base. — Localités : Uccle (Calevoet), Zétrud-Lumay (Autgaerden). Bruxellien. — Localités : Auderghem, Baulers, Bellecourt, Braine-l'AUeud (Merbraine), Bruxelles, Etterbeek, Hougaerde, Ixelles, Loupoigne, Melin (Gobertange), (') F. Priem. Sur les Poissons de VÉocine inférieur des environs de Reims. Bulletin de la Société géologique de France, i' série, T. I, 1901, p. 483. 120 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS Melsbroeck, Nalinnes, Neder-Ockerzeel, Piétrebais, Saint-Gilles, Saint-Jean-Geest, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert, Woluwe-Saint-Pierre, Zétrud-Lumay (Autgaerden). 20. — Odontaspis macrota, L. Agassiz, 1843. Ajouter à la synonymie, in W" Leriche. Les Poissons paléocines de la Belgique, p. 19. 1706. Uens SyuALi. G. Braïuler, Fossilia Hanloniensia, p. 42, lig. 114 (pi. IX). 1784. DiiM Di Maiiteai), ou d'ume espèce F.-X. Biirtiii, Orycloyraphie de Bruxelles, p. 85, 147, pi. I, DE r,Eyui!N. lig. I {non lig. D, G, M, N). 1784. Espèce de Heijiin. F.-X. Rurtin, /(/., p. 85, 147, pi. I, lig. B, G, F, H,?K, (non (ig. E, L). Gravier de base. — Localités : Hougaerde, Schaerbeek, Uccle (Calevoet), Zétrud,- Lumay (Autgaerden). Bruxellien. — LocalUés : Auderghem, Bellecourt, Braine-l'AUeud (Merbraine), Bruxelles, Etterbeek, Forest, Genappe, Hoeylaert (Groenendael), Hougaerde, Ixelles^ Loupoigne, Louvain, Melin (Gobertange), Melsbroeck, Nalinnes, Neder-Ockerzeel, Piétrebais, Plancenoit, Saint-Gilles, Saint-Jean-Geest, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert, "Woluwe-Saint-Pierre, Zétrud-Luuiay (Autgaerden). 21. — Odontaspis crassidens, L. Agassiz, 1843. PI. VI, Fig. 13-19. (Denis du Bruxellien ; Fig. 13, 15, 16, 18, 19). Ajouter à la synonymie, in W'^ Leriche, Les Poissons paléocènes de la Belgique, p. 32. 1766. Dens S(^liam. G. Brander, Fossilia Hanloniensia, p. 42, fig. 115 (pi. IX). 1784. Dent du Marteau, ou d'une espèce F.-X. Burlin, Oryctoyi-aphie de Bruxelles, p. 85, 147, pi, I, de Requin. fig. G [non fig. D, I, M, N). Les dents de cette espèce sont de grande taille, trapues et très robustes. La couronne, complètement lisse, est très convexe à la face interne. Elle est bombée ... ' '' à la face externe, principalement dans les dents de la mâchoire inférieure. Il existe une paire de denticules latéraux, relativement petits, très acérés dans lei dents de la mâchoire inférieure, plus larges et plus obtus dans celles de la mâchoire supérieure. Ces denticules se dédoublent dans les dents latérales ; les denticules externes restent toujours très petits. La racine est épaisse ; ses branches sont très divergentes. Les dents antérieures de la mâchoire inférieure de cette espèce sont bien différentes des dents correspondantes des Lanina. Elle présentent, par contre, les caractères des dents antérieures des Odontaspis : leur couronne décrit une courbure sigmoïdale très nette ; les denticules latéraux sont coniques et très effilés. ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 121 Ce sont ces caractères qui me font rapporter le " Lanina " cmssidens d'Agassiz au genre Odontaspls plutôt qu'au genre Lamna. Gravier de base. — Localités : Schaerbeek, Uccle (Calevoet), Zétrud-Lumay (Autgaerden). Bruxellien. — Localités : Bellecourt, Braine-l'Alleud (Merbraine), Bruxelles, Ettcrbeek, Forest, Hougaerde, Ixelles, Loupoigne, Melsbroeck, Nalinnes, Piétrebais, Saint-Gilles, Saint-Jean-Geest, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert, Woluwe- Saint-Pierre, Zétrud-Lumay (Autgaerden). Genre LAMNA, Cuvier. Chez Lamna corniihica (Gmelin) Linné, le seul représentant actuel du genre Lamna, les mâchoires (Fig. 17 dans le texte) sont dépourvues des dents symphvsaires que l'on rencontre dans le genre Odontaspis. A la mâchoire supérieure, les deux files de dents antérieures (A) de chaque demi- mâchoire sont suivies d'une seule file de dents plus petites (I), qui représente les files intermédiaires des Odontaspis. A cette file de dents intermédiaires, succèdent les files latérales (L). A la mâchoire inférieure, les files latérales font directement suite aux deux files antérieures, comme dans le genre Odontaspis. Tandis que la couronne des dents de la mâchoire supérieure est toujours plus ou moins inclinée vers les coins de la gueule, celle des dents de la mâchoire inférieure reste toujours à peu près verticale. 22. — Lamna verticalis, L. Agassiz, 1844. PI. VI, Fig. 20 35. (Dents du Bruxellien : Fig. 20-22, 26-32, 3t, 35). 1844. Lamna (Odontaspis) verticalis. L. Agassiz, neclwrchfs sur les Poissons fossiles, t. III, p. 294, pi. XXWlIa, fig. 51 (?Iig. 32). 1874. OiODis ViNCENTi, VVinkler. T.-C. Winkler, Deuxième mémoire sur des dents de poissons fossiles du terrain bruxellien. AnciuvES or Misée Teyi.eh, vol. IV (fasc. I, 187G), p. 2o, pl. II, fig. 9, 10; Exirait, p. 10, pi., fig. 0, 10. Les auteurs ont démesurément étendu les limites de cette espèce, qu'ils ont attribuée, tantôt au genre Odontaspis, tantôt au genre Lamna, et à laquelle ils ont rattaché des formes appartenant à des genres et même à des familles différents. 17. - 19U5. 122 MAITRICE LERIGFIE. — LES POISSONS Demi-mâchoire supérieure droite. Demi-mâclioire inférieure droite. FiG. 17. — Lamna cornubica (Gmelin) Linné, 1788. — Époque actuelle. Demi-màclioires droites, vues de trois-quaris; d'après un exemplaire du Jliisée de Bruxelles. — Grandeur naturelle. (Les dents de la rangée externe sont seules (igurées.) A. Dents antérieures. L Dent intermédiaire. L. Dents latérales. (Les iiles sont nuinérolées de I à XV pour la demi-màclioire supérieure, de L à Xin pour la demi-màclioire inférieure.) ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 133 L'origine de cette confusion remonte à la synonymie établie par Dames (') en 1883. Ce dernier réunissait, en eifet, à. « Lamna (Odontaspis) ^ verticalis : « Otodus y minutissimiis Winkler. " Otodus parvHS « Winkler. " Odontaspis Mourloni " Winkler. La plupart des auteurs ont adopté cette synonymie. On a vu précédemment (page 113) qu' " Otodus « viinutissimus n'était même pas un Lamnidé, et qu'il devait être attribué au genre Sajtlium. J'ai déjà reconnu (^) que les petites dents du Heersien décrites par Winkler sous le nom d' « Otodus parvus » étaient, en réalité, des dents latérales-postérieures àVdontaspis cuspidata, L. Agassiz. Je montrerai, dans un mémoire ultérieur, que le nom d' « Odontaspis Mourloni » Winkler s'applique à des dents tVOdontaspis acutissima L. Agassiz. Bassani (^) a encore compliqué la synonymie de Dames, en y ajoutant Odontaspis gracilis Winkler {non L. Agassiz), c'est-à-dire Odontaspis Winkleri Lericbe, décrit plus haut (page 117). Enfin, récemment, Stromer (■') a rapporté, avec doute, à « Odontaspis " verticalis, une dent de l'Eocène d'Egypte, qui a les plus grandes analogies avec celles du genre Triacis de la famille des Carchariidés. Pour rendre à « Lamna [Odontaspis) -r, verticalis L Agassiz ses véritables limites, j'ai pris, comme type, la première des deux dents figurées par cet auteur {Recherches sur les Poissons fossiles, t. III, PI. XXXVIIw, Fig. 31). Cette dent est caractérisée par une couronne très régulièrement triangulaire, à bords rectilignes, et par ses denticules latéraux étroitement appliqués contre celle-ci. De semblables dents se rencontrent dans l'Éocène belge (PL VI, Fig. 34, 35), où elles sont accompagnées de dents présentant les mêmes caractères spécifiques, mais avec des dissemblances dues uniquement à leur position dilïérente sur les mâchoires. La forme de toutes ces dents, leur groupement (PI. VI, Fig. 20-35 (^)) d'après les règles connues de la (') \V. Dames. Ueber eine terliiire Wirhelthieyfanna von der icestlichen Insel des Birkel-el-Quriin in Fnjitm (Aegypten). SlTZUNGSBERICHTE DER KÔNIGLICH PREUSSISCHEN AkADE.MIE DKR WlSSE.N'SCHAFTKN ZU BeRLIN, année 1883, Vo!. I, p. 146. (-) M" Leriche. Les Poissons pdléocènea de la Belgique (Mémoires du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, t. II, 1902), p. 23. (') F. B\ss\ni. La iltiofaunadel caUare eocenicodi Gassino in Piemonle. Atti della reale Accademia dellë Scienze FisicHE E Matematiche di Napoli, séiie 'in, Vol, IX. n° 13, p. 17, 1S99. (*) E. Stromer. Haifisclizalme ans dem untercn Mohattam hei Wasta in Egypten. Neues Jahrbuch fur Minéralogie, Géologie und Palaeontologie, année 1903, Vol. I, Abhandlungen, p. 32, PI. I, Fig. 11. (^) L'ensemble des dents figurées dans ce mémoire, pour chaque espèce, ne se rapporte pas toujours à des individus sensiblement de même taille. Dans le c.is de Lamna veiiicalis, les dents représentées sous les n" 2^-27 et 31-.33 de la planche VI proviennent d'individus de plus grande taille que ceux auxquels appartenaient les autres dents (PI. VI, Fig. 20-2i, 2S 30, 34, 35). 124 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS variation des dents dans la gueule, montrent qu'il s'agit ici d'un véritable Lamna, et que, par suite, la création, proposée par 0. Jaekel ('), du nouveau genre Hypotodtis n'est pas iustifiée, au moins pour Lamna verticaUs. Toutes ces dents sont comprimées et aucune ne présente, à la racine et à la base de l'émail, le « renflement considérable « regardé par Agassiz comme caractéristique (^). Leur couronne s'atténue régulièrement, sans étranglement, de la base au sommet. Les deux denticules latéraux sont assez larges, acuminés et si étroitement appliqués contre la couronne, qu'ils apparaissent comme simplement et incomplètement détachés de celle-ci, par une encoche étroite et profonde. Ils sont, ou verticaux, ou recourbés vers la couronne ; ils se dédoublent parfois dans les dents latérales. La racine est relativement bien développée ; ses branches, particulièrement l'antérieure, sont longues et atténuées à leur extrémité. Les dents de la mâchoire inférieure ont leur couronne à peu près verticale ; c'est à cette mâchoire qu'appartient la dent figurée par Agassiz, et qui est prise ici comme type de l'espèce. A la mâchoire supérieure, la couronne, tout en conservant son caractère spécifique — qui est son atténuation régulière, sans à-coup, depuis la base jusqu'au sommet — s'incline, suivant la règle, vers les coins de la gueule. Cette inclinaison, peu prononcée dans les dents antérieures, s'accentue dans les dents latérales, et devient très forte dans les dents latérales-postérieures. Le bord antérieur de la couronne décrit une convexité très régulière. Dans leur interprétation de Lamna verticaUs, les auteurs ont manifesté une tendance à voir, dans la verticalité de la couronne des dents, un caractère spécifique, commun à toutes les dents, alors que ce caractère est simplement fonction de la position des dents dans la gueule, et que, par suite, il doit se retrouver dans certaine partie de la denture de toutes les espèces. Ils ont été ainsi amenés à réunir à Lamna verticaUs — dont le type est, comme on l'a vu, une dent de la mâchoire inférieure — , des dents de la mâchoire inférieure de diverses espèces : Dames (^) a figuré, comme appartenant à « Lamna [Odontaspis] » verticaUs L. Agassiz, une dent de la mâchoire inférieure de Lamna Vincenti (Winkler) A. -Smith Woodward, provenant de l'Éocène du Birket-el-Quriin dans le Fajum (Egypte). De même, A. -Smith Woodward (*) a rapporté, à la première de ces espèces, une dent de la mâchoire inférieure de la seconde, provenant du Bruxellien de la Belgique. (1) 0. Jaekki,. Unter-tertiare Selachkr ai(s Sii(h-uss!and. Mémoires du Comité géologique russe, Vol. IX, n" 4, p. 31 . (-) L'épaisseur de la dent figurée par Agassiz. et qui est prise ici comme type de Lamna verticaUs, n'a d'ailleurs rien d'anormal; elle n'est pas plus grande que celle des dents qui sont décrites ci-dessus. (^) W. Dames. Ueber ei'iie tertiare Wirbclthierfauna von der westlichen Insel des Birliii-el-Qurlin im Fnjum (Aegt/iilen). SlTZUNOSBERICHTE DER KÔNIGLICH PREUSSISCHEN AkADEMIE DER WlSSENSCHAFTEN ZU BeRLIN, année 1S83, Vol. I, p. 145, PI. III, Fig. 8. {■') A.-Smith Woodward. Notes on some Fish- remains from the Lower Terliari/ and Upper Cretaceous of Bilgium, CoJlectedby Monsieur A. Uouzeau de Lehaie. Geological Magazine, 3= décade, Vol. VIII, 1891, p. 106, PI. III, Fig. 2. ÉOCÈNES DE LA. BELGIQUE 125 La dent de l'Éocène du Mont-Mokattam (Egypte), que Priem (') a décrite sous le nom de Lamna verticalis, est une dent latérale de la mâchoire inférieure d'une autre forme, probablement à! Odontaspis crassidens L. Agassiz. Enfin, les dents de l'Éocène de Gassino (Piémont) attribuées par Bassani (^) à « Odontaspis " verticalis sont des dents de la mâchoire inférieure d'une espèce évidemment distincte. D'un autre côté, les dents latérales, à couronne inclinée, delà mâchoire supérieure de Lamna verticalis ont été décrites comme appartenant à une espèce différente. C'est, en effet, sur deux de ces dents que Winkler a établi son « Otodus y Vincenti. Ces deux dents, très typiques comme dents latérales de Lamna verticalis, sont figurées sous les n°^ 27 et 29 de la planche VI de ce mémoire (^). Gravier de base. — Localités : Hougaerde, Schaerbeek, Uccle (Calevoet), Zétrud- Lumay (Autgaerden). Bruxellien. — Zom^/ïe's .• Bruxelles, Ixelles, Loupoigne, Saint-Gilles, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert, Woluwe-Saint-Pierre. 23. — Lamna Vincenti (Winkler) A. -Smith Woodward, 1899. Pi. VI, Fig. 36-51 (Dents du Bruxellien : Fig. 36-40, 4248, 50, 51). 1784. Dents m Marte.\u or d'ine ESPÈCE DE Kkqii.n. F.-X. Burlia, Ori/clograpliic de Bntxi'llcs, p. 83, 147, pi. I, lig. M, N {non fig. D, G, II. 1845. Lam.va compressa, L. Agassiz (pars). L. Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles, p. 290, t. m, pi. XXXVlIa, fig. 41, 42 (? fig. 57, non fig. ôS, 5t), 58-40). 1885. Lamka (Odomaspis) verticalis. W. Dames, Ueber eine tertiâre Wirbellhierfauna von der westlichen Insel des Birkel-el-Qurùn in Fajum {Aegypten). Sitzingsberichte der kônig- LICH PREUSSISCHEIN AkADEMIE DER WlSSENSCHAFTEN zv Berlin, année 1885, vol. I, p. 143, pi. III, fig. 8 [non fig. 9, 10). 1891. Lam^a VERTICALIS. A. -Smitli Woodward, jYo^M ow somp Fish-remains from the Louer Tertiary and Upper Crelaceous of Belgium, CoUecled hy Monsieur A. Houzeau de Lehaie. Geolocical Magazine, 5' décade, vol. VIII, p. 106, pi. III, fig. 2. (') F. Priem. Sur les Poissons de l'Éocène du Mont-Mokattam (Egypte). Bulletin de la Société géoloqique de FRA^■CE, 3« série, T. XXV, 1897, p. 213, PI. VU, Fig. 4. (-) F. Bassani. La iltiofauna del calçare eocenico di Gassino in Piemonte. Atti della beale Accademia delle Scienze FisicHE E Matematiche di Napoli, série 2 o, Vol. IX, n° 13, p. 17, PI. I, Fi^;. 24 31, 1899. (•'') Les dénis que Winkler a examinées et rapportées à son ' Otodus , Vincenti font partie de !a collection E. Vincent, à Bruxelles. Elles m'ont été obligeamment communiquées. Elles sont au nombre de quatre. Deux d'entre elles, celles que Winkler a figurées, sont des dents de Lamna verticalis. Quant aux autres, elles appartiennent à une espèce différente, qui est le Lamna Vincenti, tel qu'il est défini ci-après. 126 MATJRICE LERICHE. — LES POISSONS ?1897. LaMNA ViNCENTI. 1899. Lamna Vincenti. ?1899. Lamna Vincenti. 1901. Odontaspis cispiiUTA. F. Priem, Sur les Poissons de l'Èocène du Mont- MokaUam IÉg;/pte}. Bulletin de la Société GÉOLOGiQi E m: France, S^ série, t. XXV, p. 212, pi. VII, fig. 1, 2(?5). A.-Smi(li Woodward, Notes on Ihe teelh of Sliarks and Skates from english eocene formations. Pro- cEEDiNGS OF THE Geologists' ASSOCIATION, voi. XVI, p. 10, pi. I, (ig. 21, 22. F, Priem, Swr des Poissons fossiles éocènes d'Egypte et de Roumanie et rectification relative à Pseudo- laies lleherti Cwcrcais sp. Bulletin de la Société géologique de France, 3" série, t. XXVII, p. 242, pi. II, (ig. 2-4. C.-R. Eastman, in Maryland Geological Survey, Eocene, j). 105, pi. XIV, fig. 6 [non fig. 1). On vient de voir que les dents sur lesquelles Winkler a établi son « Otodiis - Vincenti sont, en réalité, des dents latérales de la mâchoire supérieure de Lamna verlicalis L. Agassiz. Mais, on rencontre, dans l'Eocène belge, un Lamna dont les dents latérales, bien différentes des dents correspondantes de Lamna verticalis, n'ont, avec celles-ci, d'autres caractères communs que ceux qui résultent d'une identité de position dans la gueule. Comme les dents latérales de Lamna verticalis, celles du nouveau Lamna ont, néanmoins, été désignées sous le nom d' « Ofodus ^ Vincenti, puis sous celui de Lamna Vincenti. A. -Smith Woodward (') est le premier auteur qui ait figuré, sous cette dernière dénomination, des dents bien typiques de ce nouveau Lamna. Ces dents, qui proviennent de l'Éocène anglais, constituent dès lors le type de l'espèce ; ce sont deux dents latérales : l'une (^), de la mâchoire inférieure ; l'autre (^), de la mâchoire supérieure. J'ai figuré (PI. VI, Fig. 36-51), dans leur position relative, des dents des différentes parties des mâchoires de Lamna Vincenti. Toutes ces dents sont fortement comprimées. La couronne s'élargit assez brusquement à la base ; elle est lisse à la face interne. Dans les dents de la mâchoire supérieure, elle s'incline légèrement vers les coins de la gueule ; dans celles de la mâchoire inférieure, elle reste à peu près verticale. Les deux denticules latéraux acquièrent un grand développement ; ils sont bien détachés de la couronne et divergents. Dans les dents de la mâchoire supérieure et dans les (') A. -Smith Woodward. Notes on theteet/i of SliarliS nnd Skales from eiu/lish eocene formation? Geologists' Association, Vol. XVI, p. 10, PI. I, Fig. 21, 2i', IS'J9. (-) A.-Smith Woodward. Id. 1d., Fig. 21. (3) A.-Smith Woodward. Id. Id., Fig. 22. ROCEEDINGS OF THE ÉOGÈNES DE LA. BELGIQUE 127 dents latérales de la mâchoire inférieure, ils sont larges à la base, puis acuminés. Ils sont plus élancés dans les dents antérieures de cette dernière mâchoire. Enfin, ils sont parfois accompagnés, dans les dents latérales des deux mâchoires, d'un denticule externe plus petit. Les dents des coins de la gueule (PI. VI, Fig. 50, 51) sont épaisses; elles se distinguent difficilement des dents correspondantes de la variété de Lamna Vincenti, décrite ci-dessous. Dans la dent de la mâchoire inférieure, figurée sous le n° 47 de la planche VI, la couronne est inclinée d'une façon anormale. De semblables anomalies se rencontrent parfois chez l'espèce vivante, Lamna cormibica, dans des dents de la mâchoire inférieure, appartenant à des rangées qui ne sont pas encore entrées en fonction. Gravier de base. — Localités : Hougaerde, Schaerbeek, Uccle (Calevoet), Zétrud- Lumay (Autgaerden). Bruxellien. — Localités : Auderghem, Bellecourt, Braine-l'AUeud (Merbraine), Bruxelles, Dieghem, Etterbeek, Ixelles, Loupoigne, Melsbroeck, Neder-Ockerzeel, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Uccle, Woluwe- Saint-Lambert, Woluwe-Saint-Pierre. Lamna Vincenti (\Ylnkler) A.-Smilh Woodward, 1899, var. inflata, Leriche, 1904. (VAEIÉTÉ nouvelle). Il existe, dans l'Eocène belge, une forme, voisine de Laniiia Vincenti (Winkler) A. -Smith Woodward, mais qui en diffère toujours nettement par sa plus grande épaisseur, et par la forme plus étroite de sa couronne. Celle-ci est tout à fait plane à la face externe, et, au contraire, très fortement bombée à la face interne. La racine ne présente pas, à la face interne, de sillon médian bien marqué ; le foramen nutritif s'ouvre directement à l'extérieur. Gravier de base. — Localités: Hougaerde, Saint-Gilles, Schaerbeek, Uccle (Calevoet), Zétrud-Lumay (Autgaerden). Bruxellien. — Localités : Bellecourt, Bruxelles, Ixelles, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Woluwe-Saint-Lambert, "Woluwe-Saint-Pierre. Genre OXYRHINA, L. Agassiz. La denture du genre Oxyrhina est calquée sur celle du genre Lamna. L'absence de denticules latéraux dans les dents des Oxyrhines, est le seul caractère qui différencie les deux genres. 24. — Oxyrhina nova, Winkler, 1874. PI. VII. (Dents du Bruxellien : Fig. 1, 3, 511). 1874. Oxyrhina nova. T.-C. Winkler, Deuxième mémoire sur des dents de poissons fossiles du terrain bruxellien. Archives du Musée Tevi.er, vol. IV (fasc. I, 187Gi, p. •2-2, pi. II, fig. 8; Extrail, 1874, p. 7, pi., lig. 8. 1902. Oxyrhina nova. M. Leriche, Les Poissons paléocènes de la Belgique (Mémoires du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, l. Il;, p. 34, pi. I, (ig. 43-48. i28 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS Oxijrhina nova est une des plus petites espèces connues du genre. Ses dents sont très La couronne est étroite ; mais, dans les dents latérales, elle s'élargit assez brusquement à la base. Elle est complètement lisse. Ses bords sont très minces et tranchants. La racine forme, à la face interne, et immédiatement sous la couronne, une saillie très accentuée. Ses branches sont étroites et allongées. J'ai représenté, dans la planche VII, des dents des différentes parties des mâchoires. La couronne des dents de la mâchoire supérieure est plus ou moins inclinée vers les coins de la gueule ; celle des dents de la mâchoire inférieure se maintient beaucoup plus verticalement. La dent figurée par "Winkler est une dent latérale de cette dernière mâchoire. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Auderghem, Bruxelles, Etterbeek, Hougaerde, Ixelles, Loupoigne, Saint-Gilles, Saint-Josseten-Noode, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint- Lambert, Woluwe-Saint-Pierre. 25. — Oxyrhina Desori, L. Agassiz, 1844, var. prsecursor, Leriche, 1904. (VARIÉTÉ NOUVELLE). 188S. Oxyrhina XIPHODON (no« Oxyrhina F. Noelling, /Jîp Fauna des samUindischen Tertiârs. Abhand- xiPHODON, L. Agassiz). lungen zur geologischiîn Specialkarte von Preussen und DEN Thùringischen Staaten, vol. VI, 3" partie, p. SO, pi. 111. d897. Oxyrhina Desori. F. Prieiii, Sur les Poissons de l'Éocène du Mont-Mokallam (Egypte). Bulletin de la Société géologique de France, 5^ série, t. XXV, p. 215, pi. VII, fig. 5, 6. 1899. Oxyrhina Desori. F. Bassani, La illiofauna del calcare eocenico di Gassino in Piemonte. Atti hella reale Aci;ademia delle Scienze Fisiche E Matematiche 1)1 Napoli, série 2 a, vol. IX, n° 13, p. 19, pi. IL lig. 24-58. ?1899. Oxyrhina Desori. F. Priera, Sur des Poissons fossiles cocènes d'Egypte et de Roumanie et rectification relative à Pseudolates Ueberti Gervais sp. Bulletin de la Société géologioue de France, ô'^ série, t. XXVll, p. 243, pi. II, fig. 5, 6. 1903. Oxyrhina Desori. E. Slromer, ilaifischzûhne ans dem unteren Mokatlam hei Wasla in Egypten. Neues Jahrhuch fïir Minéralogie, Géologie und Palaeontolocie, année 1903, vol. I, Abhand- LUNGEN, p. 30, pi. I, lig. 13-15. Les dents de l'Éocène, que l'on rapporte habituellement à Oxyrhina Desori L. Agassiz, offrent, en effet, une grande analogie avec celles de cette espèce, que l'on rencontre si abondamment dans l'Oligocène. Les premières diffèrent, cependant, légèrement des EOCENES DE LA BELGIQUE 129 secondes : leur forme est plus trapue; leur couronne est plus large ; enfin, dans les parties latérales des mâchoires, elles présentent ordinairement, de chaque côté de la couronne, un talon très obtus, qui est généralement moins développé dans les dents latérales à'Oxyrhina Desori de l'Oligocène. Je distingue donc, mais seulement à titre de variété (var. prœcursor) la forme éocène àHOxyrhina Desori, de la forme oligocène. Je figurerai très prochainement, dans un autre mémoire, des dents de ditférentes parties des mâchoires à'Oxi/rJihia Desori var. prœcursor. Gravier de base. — Localités : Uccle (Calevoet), Zétrud-Lumay (Autgaerden). Bruxelmen. — Localités : Bruxelles, Ixelles, Piétrebais, Saint-Gilles, Woluwe-Saint- Lambert. Genre OTODUS, L. Agassiz. 26. — Otodus obliquus, L. Agassiz, 1843. Renvoi à M"-"» Leriche, Les Poissons paUocines de la Belgique, p. 33, et à la page 76. Gravier de base. — Localités : Schaerbeek, Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localité : Loupoigne. Genre GARGHARODON (Smith) Mûller et Henle. Comme le professeur 0. Jaekel de l'Université de Berlin se dispose à publier, sur les Carcharodon de la Belgique, une importante étude monographique, je me bornerai à signaler, dans ce mémoire, les Carcharodon appartenant à des espèces connues. Toutefois, pour bien indiquer ma manière d'interpréter ces espèces, je devrai établir, peur chacune d'elles, une synonymie, qui sera suivie de brèves observations. 27. — Carcharodon disauris, L. Agassiz, 1843. 1845. Carcharodon disauris. L. Agussiz, Recherches sur les Poissons fossiles, t. III, p. 2S9, pi. XXVIII, fig. 7. ? 18o2. Carcharodon disauris. P. Gervais, Zoologie et Paléontologie françaises, Poissons fossiles, p. 10 (2* édition, d859, p. 519), pi. LXXIV, fig. G. Cette espèce a été réunie par A. -Smith Woodward (') à Carcharodon anriculatus de Blainville. Je la crois cependant bien distincte de tous les autres Carcharodon. Elle est caractérisée par sa forme extrêmement trapue. La couronne est basse ; la racine est relativement très développée et fort épaisse. Les denticules latéraux sont très larges et fort incomplètement séparés de la couronne; ils sont irrégulièrement -crénelés. Les crénelures (') A.-Smith Woodwahd. Catalogue of the fossil Fishes in the Biitish Muséum, Vol. I, p, 412, 1889. 18. — 1905. 130 MAURICE LERIGHE. LES POISSONS des bords de la couronne sont peu profondes ; elles deviennent extrêmement petites et disparaissent même vers la pointe des dents. Localités : Ixelles, Les Isnes, Piétrebais, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. 28. — Carcharodon auriculatus, de Blainville, 1818. \ 784. Dents de poisson peu différemes des DENTS LATÉRALES DU CaUC1IARL\S. 1818. SyUALUS AURICULATUS. 1843. Carcharodon tollapicus, L. Agassiz. 1843. 1850. Carcharodon heterodon, L. Agassiz. Carcharodon heterodon. F.-X. Burlin, Oryctographie de Bruxelles, p. 83, 147, pi. I, lig. U, H. H. de Blainville, in Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle appliquée aux Arts, a l'Agriculture, a l'Economie rurale et domestique, a la Médecine, etc., vol. XXVII, p. 584. L. Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles, \. III, p. 257, pi. XXXa, fig. 14. L. Agassiz, /(/., t. III, p. 258, pi. XXVIII, lig. H-IC. F. Dixon, The Geologij a7id Fossils of thc Tertiary and Crelaceous Formations of Sussex, p. 204 (2° édition, 1878, p. 249), pi. XI, fig. 19, 19«. P. Gervais, Zoologie cl Paléontologie françaises, Poissons fossiles, p. 11 (2» édition, 1859, p. 520), pi. LXXV, lig. 0. J. Gosselet, Esquisse géologique du Nord de la France et des Contrées voisines, pi. XXVII, fig. 4. F. Bassani, Avanzi di Carcharodon auriculatus scoperti nel calcare cocenico di Valle Gallina pressa Avesa [provincia di Vei'ona). Memorie della Accademia di Verona, 5^ série, vol. LXXI, |). 5, 1 pi. F. Priem, Sur les Poissons de VÉocène du Mont-Mokattam [Egypte]. Bulletin de la Société géologique de France, 3« série, t. XXV, p. 216, pi. VII, lig. 7. F. Bassani, La ittiofauna del calcare eocenico di Gassino in Piemonte. Atti della reale Accademia delle Scienze FisiCHE E Matematiche di Napoli, série 2«, vol. IX, n" 13, p. 22, pi. 1, lig. 30-39. R. Storms, Sur un « Carcharodon » du terrain bruxellien. Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléon- tologie et d'Hydrologie, t. XV, Mémoires, p. 259, pi. VII (Mémoire posthume). Dans son article sur les Poissons fossiles, publié, en 1818, dans le « Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle ", de Blainville établit et décrit de la manière suivante son » Sqitalus V auriculatus : « Squalus auriculatus {nobis). Burtin, Oryct. de Bruxelles, tab., a figuré une dent de squale dont je ne connois pas encore l'analogue ; elle est triangulaire, comprimée, un peu 1852. Carcharodon disauris. 1885. Carcharodon heterodon. 1895. Carcharodo.n auriculatus. 1897. Carcharodon auriculatus. 1899. Carcharodon auriculatus. 1901. Carcharodon auriculatus. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 131 recourbée en arrière, et ses bords sont dentelés dans toute leur étendue ; mais ce qui la fait différer de toutes celles connues, c'est que de chaque côté, à la base, est une autre petite dent ou oreillette, arrondie et denticulée dans sa circonférence ». On voit que de Blainville ne désigne pas la figure de l'ouvrage de Burtin, à laquelle il fait allusion. Mais, dans « l'Oryctographie de Bruxelles «, deux dents seulement répondent à la description de de Blainville ; ce sont celles qui sont figurées sous les lettres Q et R de la planche I. Ces dents appartiennent évidemment à une même espèce de Carcharodon, dont elles constituent dès lors le type. Les dents de Carcharodon auricidatus se distinguent aisément de celles de C. disauris par leur couronne plus élancée, et par leurs crénelures plus fortes, s'étendant jusqu'au sommet de la couronne. Je considère la dent-type de Carcharodon ioliapicus L. Agassiz comme une dent latérale de la mâchoire inférieure de C. auricidatus. Quant aux dents décrites par Agassiz (') sous ce dernier nom, je les regarde comme appartenant à une espèce différente de C. auri- culatus de Blainville. Je distrais enfin, de la synonymie établie par A. -Smith Woodward (^) pour Carcharodon auricidatus, les formes suivantes : C. ancjustidens L. Agassiz, C. turgidus L. Agassiz, C, lanceolatus L. Agassiz, C. megalotis L. Agassiz. Gravier de base. — Localités : Hougaerde, Uccle (Calevoet), Zétrud-Lumay (Autgaerden). Bruxellien. — Zoc«/ï7r5.-Auderghem, Bruxelles, Dongelberg, Etterbeek, Hougaerde, Ixelles, Loupoigne, Piétrebais, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. Des vertèbres de Lamnidés se renconti'erit parfois dans TEocène belge ; mais on ne peut encore les rattacher aux espèces de cette famille, qui ont été reconnues par leurs dents. On connaît cependant, avec certitude, les vertèbres de Carcharodon auricidatus de Blainville. Ed. Delheid a, en effet, trouvé, associées, dans le Bruxellien d'UccIe, les vertèbres et les dents d'un individu de cette espèce, que Storms ['^) a décrit, il y a quelques années. FAMILLE DES CARCHARIID^ Genre GARCHARIAS, Cuvier. Sous-Genre PHYSODON, Mùller et Henle. 1873-1874. Trigonodus, Winkler (pars). (1) L. Agassiz. Recherches sur les Poissons fossiles, T. IIF, p. 254, PI. XXVIH, Fig. 1719. (2) A.-Smith Woodward. Catalogue of thefossil Fishes in the British Muséum, Vol. I, p. 412, 18S9. C) R. Storms. Sur un ' Carcharodon , du terrain bruxellien. Bulletin delà Société belge de Géologie, de Paléonto- logie ET d'Hydrologie, T. XV, 1901, Mémoires, p. 259, pi. Vil (Mémoire posthume). 132 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS "Winkler réunissait, dans son genre Trigo7iodus, quatre espèces : ^ Trigonochis primiis Winkler, T. secundus Winkler, T. tertius Winkler, T. mimdus Winkler r.. On sait — comme l'a montré, le premier, Noetling — que " Trigonodus " primits est une Squatina ('). On connaissait moins bien, jusqu'ici, les affinités des autres " Trigonodus » de Winkler. Noetling (^) a suggéré l'idée que les dents de « Trigonodus » secundus pouvaient appartenir à un Odontaspis, A. -Smith Woodward (^) regarde, comme possible, l'attribution de « Trigonodus » secundus, de " T. « tertius et de " T". ^^ minutus au genre Scgllium ou à un genre voisin. « Trigonodus » secundus ne saurait être rattaché, ni au genre Odontaspis, ni à un Lamnidé quelconque, car ses dents présentent une cavité pulpaire centrale. « Trigonodus « secundus et " T. - tertius ne peuvent davantage être attribués au genre ScyUium ; leurs dents sont, en effet, dépourvues des denticules latéraux que l'on rencontre dans les dents de ce dernier genre. Je vais montrer que ^ Trigonodus » secundus et " T. ■- tertius se rapportent au genre Carcharias, et, très vraisemblablement, au sous-genre Physodon. 29. — Physodon secundus, Winkler, 1874. PI. VIII, Fig. 1-18. (Dents du Bruxellien ; Fig. 1-5, 7-U, 16). 1874. Trigonodus secundus. T.-C. Winkler, Deuxième mémoire sur des dents de poissons fossiles du terrain bruxellien. Archives nu Musée Teyler, vol. IV (fasc. I, 1876), p. 20, pi. Il, fig. 4, 5 ; Extrait, p. 5, pi., fig. 4, 5. On rencontre, dans l'Éocène belge, de petites dents creuses, comprimées (PI. VIII, Fig. 1-9) présentant bien les caractères des dents de Carcharias. La couronne de ces dents éocènes est assez large et plus ou moins inclinée sur la racine ; ses bords sont lisses ; son bord postérieur présente une encoche qui détermine la formation d'un talon. De telles dents se montrent aux deux mâchoires du sous-genre Scoliodon, et à la mâchoire supérieure du sous-genre Physodon. Avec ces dents, on trouve d'autres petites dents (PI. VIII, Fig. 10-18), également creuses, dont la couronne, plus ou moins inclinée et à bords lisses, est plus étroite, mais brusquement élargie à la base, et chez lesquelles, enfin, la racine est plus épaisse. Cette racine devient même extrêmement renflée dans des dents (PI. VIII, Fig. 10-12) qui devaient (^) Renvoi, pour la synonymie de cette espèi^e, à M^'^ Leriche. Les Poissons pah'ochus de ta Beh/igiie, p. 16. (-) Noetling. Yorlegung einiger fossiler Ilaifischzàhne. Sitzungs-Bericiite der Gesellschaft natubforschender •Freunbe zo Berlin, année 1886. p. 17. P) A.-Smith Woodward. Catalogue of Ihe fossil Fishes in the British Muséum, Vol. I, p. 343, 1889. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 133 occuper, dans la mâchoire, les régions symphysaire et antérieure. C'est à des dents analogues à ces dernières, que Winkler a donné le nom de Trigonodns secundus ('). Le sous- genre Physodon est le seul qui, dans la nature actuelle, possède de semblables dents ; elles sont situées à la mâchoire inférieure. Le fait que ces deux types de dents se rencontrent dans les gisements de l'Éocène belge, avec le même degré d'abondance et les mêmes dimensions, montre qu'ils doivent être respectivement attribués aux mâchoires supérieure et inférieure d'une même espèce du sous-genre Physodon. J'ai figuré, sous les n°' 1-18 de la planche VIII, et dans leur position relative, des dents des différentes parties de la gueule de cette espèce. Dans chaque mâchoire, les dents étaient, en général, d'autant plus allongées, et avaient leur couronne d'autant plus couchée, du côté postérieur, sur la racine, qu'elles étaient plus latérales. Dans les dents latérales des deux mâchoires, les bords de la couronne présentent parfois, à la base, quelques crénelures obsolètes. La surfoce d'attache de la racine est grande, plane et divisée en deux parties par un profond sillon médian. Les dents des " Sables de Beauchamp «, dans le Bassin de Paris, rapportées par Priem (^) au sous-genre Scoliodon, ont une très grande analogie avec celles de la mâchoire supérieure de Physodon secundus. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Auderghem, Bruxelles, Etterbeek, Ixelles, Neder-Ocker- zeel, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Woluwe-Saint-Lambert. 30. — Physodon tertius, Winkler, 1874. PI. VIII, Fig. 29-31. 1874. Trigonodus tertius. T.-C. Winkler, Deuxième mémoire sur des dénis de poissoiis fossiles du terrain bruxellien. Auc,iiivi:.s i>r Misée Teyler, vol. IV (fuse. I, 1876) p. 21, pi. II, lig. 6, 7 ; Extrait, p. 6, pi., lig. 6, 7. Les dents de cette espèce présentent les mêmes caractères génériques que celles de l'espèce précédente. Elles se distinguent de ces dernières par leur taille beaucoup plus grande, et par leur racine relativement moins épaisse. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Ixelles, Neder-Ockerzeel, Woluwe-Saint- Lambert. (') La dent que représente la figure 1 1 de la planche VIII du présent travail, est celle que Winkler a figurée sous le n" 4 de la planche qui accompagne son mémoire. (-) F. Pbiem. Sur les Poissons du Bartonien et les Siltiridds et Acipeiiséridés de l'Eocène du Bassin de Paris. Bulletin DELA Société géologique de France, 4° série, T. IV, 1901, p. i-2, Fig. I dans le texte. 134 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS Sous-Genre APRIONODON, Gill. 31. — Aprionodon Wood-wardi, Lcriche, 1904. (ESPÈCE NOUVELLE). PL VIII, Fig. 32. Cette espèce n'est encore connue que par quelques dents. Celles-ci sont très petites et relativement larges. Leur couronne présente un cône médian, très court, flanqué, de chaque côté, d'un talon, dont le bord est grossièrement et irrégulièrement crénelé. La dent figurée sous le n° 32 de la planche VIII est une dent de la mâchoire inférieure. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Woluwe-Saint-Lambert. Je dédie cette espèce à M. A. -Smith Woodward, Directeur des Collections géolo- giques au British Muséum, dont les travaux ont fait faire un grand pas aux études paléichth y ologi ques . Sous-Genre PRIONODON, Mûller et Henle. Hasse (') a décrit et attribué au sous-genre Prionodon des vertèbres du Bruxellien. Genre GALEUS, Cuvier. 32. — Galeus minor, L. Agassiz, 1843. PI. VIII, Fig. 33-43 (Denis du Bruxellien : Fig. 3.3-10, 42, 43). 1843. Galeocerdo minor (pars). L. Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles, t. III, p. 232, pi. XXVI, fig. 15-19 (non pi. XXVI, fig. 20, 21, pi. XXVIa, fig. 64-66). 1860. Protogaleis minor. R. Molin, Primitiac Musei Archigymnasii patavini. Sitzungsberichte DER KAISERLICHEN AkADEMIE DER WiSSENSCHAFTEN, MATHEMATISCH- NATIRWISSEN.SCHAFTLIC.HE ClASSE, VOI. XL, p. .^8Ô. 1889. Galeocerdo(?) MINOR. A. -Smith Woodward, Catalogue of the fossil Fishes in Ihe British Muséum, vol. I, p. 446. 1899. Galeocerdo (?) MINOR. A. -Smilli Woodward, Notes on the teeth of Sharlis and Sltales from englisit eocene formations. Proceedings of the Geologists' A.ssocia- TiON, vol. XVI, p. 12, pi. I, fig. 29. 50. Les dents de cette espèce ne présentent aucun caractère qui les différencie généri- quement de celles des Galeus. Au contraire, par le peu d'étendue, au bord antérieur de leur couronne, de la zone crénelée ou denticulée, elles se distinguent des dents du genre Galeocerdo. (1) G. Hasse. Das nalUrliche Si/stem der Elasmobruiichier auf Giundlage des Baiies tiiid der EntwiMiotg ihrer Wirhelsâule. BesondererTheil, 1882, p. 273, PI. XXXIX, Fig. 14-20. ÉOGÈNES DE LA. BELGIQUE 135 Les dents de Galeus mînor sont assez fortement comprimées. Les denticules du bord antérieur de leur couronne sont peu nombreux, de faibles dimensions, et limités à la base. Parfois, dans les dents latérales — principalement de la mâchoire supérieure — , ils s'atténuent considérablement, et deviennent presque imper- ceptibles. Les denticules du talon de la couronne sont beaucoup plus forts, plus constants, mais toujours peu nombreux (2 à 4) ; ils décroissent régulièrement d'avant en arrière. Dans les dents de la mâchoire supérieure, la pointe de la couronne est plus large et plus recourbée vers les coins de la gueule que dans les dents de la mâchoire inférieure. Gravier de base. — Localités : Hougaerde, Uccle (Calevoet), Zétrud-Lumay (Autgaerden). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Etterbeek, Ixelles, Uccle, Woluwe-Saint- Lambert. 33. — Galeus recticonus, Winkler, 1873. PI. VIII, Fig. 44-53. 1784. Dent du poisson qie Scilla appelle F.-X. Biirtin, Oryctograpine de Bruxelles, p. 82, 147, pi. I, Piscis \\cc\{pars). fig. 0 (non pi. I, lig. P, pi. II, tig. Q). 1784. DiiM DU Marteau ou d'une espèce F.-X. Biirlin, Id., p. 83, 147, pi. I, lig. D {non fig. G, I, DE Requin. M, N). 1873. Galeocekdo recticonus. T.-C. Winkler, Mémoire sur des dents de poissons du terrain bruxellien. Archives du Musée Teyleu, vol. III (fasc. IV, 1874), p. 296, pi. VII, lig.l ; Extrait, 1873, p. 2, pi., fig. 1. 1874. Galeocerdo recticonus. T.-C. Winkler, Deuxième mémoire sur des dents de poissons fossiles du terrain bruxellien. Ahciiives du Musée Tevler, vol. IV (fasc. I, 1876), p. 26; Extrait, 1874, p. 11. 1894. Galeus recticonus. 0. Jaekel, Die eociinen Selachier vom Monte Bolca, p. 167-168. Cette forme est bien distincte de Galeus minor, auquel A. -Smith Wood«'ard l'a réunie ('). Ses dents sont caractérisées : par leur couronne à pointe large, obtuse, dressée ou légèrement inclinée; par la persistance des denticules antérieurs jusque dans les dents des coins de la gueule; enfin, par l'égalité des denticules antérieurs et postérieurs. Tous ces denticules sont très développés, mais toujours peu nombreux (2 ou 3, rarement 4, de chaque côté) ; ils sont courts, larges à la base, et acuminés. La surface d'attache de la racine est très plane et divisée en deux parties par un profond sillon médian. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Auderghem, Bruxelles, Etterbeek, Ixelles, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. (') A.-Smith Woodward. Catalogue oflhe fossil Fishes in the Britiah Muséum. Vol. I, p. 446, 1889. 136 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS 34. — Galeus Lefevrei, Daimeries, 1891. PL VIII, Fig. 54-58 (Dents du Bruxellien : Fig. 54, 55, 57). 1891. Galeus Lefeisvri;!. A. Daimeries, Notes ichthyologiques, VI. Ann.^les de la Société royale MALACOLOGIQIE DE BeLGIQIE, t. XXVI, B^JLLETI^ DES SÉANCES, p. L.VXIV. Des dents épaisses et robustes, très différentes de celles des espèces précédentes, indiquent l'existence, dans TEocène belge, d'une troisième espèce du genre Galeus. Dans ces nouvelles dents, le bord antérieur de la couronne décrit une convexité régulière; il est, ou complètement lisse, ou seulement garni, à la base, de quelques crénelures obsolètes. La pointe de la couronne est petite et très renversée sur le côté postérieur. Derrière elle, commence une série de 4 à 7 dônticules, larges et obtus, qui vont en décroissant régulièrement vers la base de la couronne. A la face externe, la base de l'émail est très renflée, et surplombe fortement la racine. C'est bien certainement à de telles dents que Daimeries a donné le nom de « Galeus Lefehvrei r> . Gravier de base. — Localités : Hougaerde, Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Ixelles, Schaerbeek. Genre GALEOCERDO, Muller et Henle. 35. — Galeocerdo latidens, L. Agassiz, 1843. PI. VIII, Fig. 19-28 (Dents ilu Bruxellien : Fig. 22, 24, 26). 1845. Galeocerdo LATIDENS. L. Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles, t. III, p. 231, pi. XXVI, iig. 2-2, 25. 1845. Galeocerdo minor (pars). L. Agassi/,, Id., l. III, p. 252, pi. XXVI, (ig. 20, 21. ?d849. Galeocerdo L.4T1DEISS. H.-W. Gibbes, Monoijruph of the Fossil SquaUdœ ofthe United States. JOL'RNAL OF TIIE Al.ADEMY OF NaTURAL ScIENCES OF I*HILADEL1>HIA, 2<= série, vol. I, p. 192, pi. XXV, fig. 59 (non fig. 60-62). 1830. Galeocerdo latu)ens. F. Dixon, The Geology and Fossils of the Terliary and Cretaceous Formations of Susscx, p. 202 (2" édition, 1878, p. 248), pi. XI, fig. 22, 25. 1889. Galeocerdo latidens. A. -Smith Woodward, Catalogue of the fossil Fishes in the British Muséum, vol. I, p. 444. 1897. Galeocerdo LATIDENS. F. Priem, Swr les Poissons de l'Eocènc du Mont-Mokattam (Egypte). Bulletin de la Société géologique de France, 5" série, t. XXV, p. 217, pi. VII, fig. 8. 1899. Galeocerdo latidens. A. -Smith Woodward, Notes un the teelh of Sharks and Skates from english eocenc formations. Proceedings of the Geologists' Associa- tion, vol. XVI, p. 12, pl. I, fig. 51, 52. EOCÈNES DE LA BELGIQUE 137 Dans leur diagnose de Galcoccrdo latidens, les auteurs indiquent, comme caractère spécifique, la forme large et basse des dents. Or, toutes les dents de Galeocerdo latidens figurées jusqu'ici sont des dents latérales, et leur forme allongée s'explique par la position reculée qu'elles devaient occuper dans la gueule. Les dents antérieures de Galeocerdo latidens [?\. VIII, Fig. 19, 20) sont relativement étroites; elles sont même moins larges que les dents correspondantes de Galeocerdo arcticus Faber (espèce actuelle). Chez Galeocerdo latidens, la couronne se termine par une pointe relativement petite et étroite. Le bord antérieur de la couronne, peu arqué, est finement denticulé sur une plus ou moins grande partie de sa longueur ; les denticules deviennent très petits vers sa base et surtout vers la pointe, où ils disparaissent avant d'en avoir atteint le sommet. Au bord postérieur, la pointe est complètement lisse; les denticules ne réapparaissent que derrière celle-ci, sur le talon de la couronne. Les denticules du talon décroissent progressivement d'avant en arrière ; les denticules les plus antérieurs, ceux qui sont situés au voisinage de la pointe de la couronne, sont toujours plus développés que les denticules médians du bord antérieur. Chez Galeocerdo latidens, comme chez G. arcticus, il ne semble pas y avoir de différences entre les dents correspondantes des deux mâchoires. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Etterbeek, Ixelles, Loupoigne, Neder- Ockerzeel, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert, Zétrud-Lumay (Autgaerden). D'après 0. Jaekel ('), le Bruxellien de Woluwe-Saint-Lambert aurait fourni des dents d'un Mustelus. HOLOCÉPHALE ORDRE DES CHIM^ROIDEI FAMILLE DES CHIiVLERID.E Genre EDAPHODON, Buckland. 36. — Edaphodon Bucklandi, L. Agassiz, 1843. PI. IX, Fig. 1 ; Fig. 18, 19 dans le texte. 1784. Os DE LA TÈTE ii'uN POISSON. F.-X. Burliii, Oryclograpilie de Bruxelles, [). 90, 147, pi. I, fig./-. "1784. Partie u'un os de crâne d'un poisson. F.-X. Burlin, Id., p. 90, 148, pi. II, lig. U. C) 0. Jaekel. Die eocânen Selachier rom Moxie Bulca, p. 160. 138 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS 1843. Edai'Hodon Bucklamu. 1845. Edapiiodo^ leitognatiius, L. Agassi/,. 4845. Ei)Ai'iioi>ON KuiïYOKATiiis, L. Agassiz. 4847. Edaimiodom. 1830. Edai'hodon r.uiiYONATiiLS. 1850. Edaimiodon Bickiandi cIleptocnatiils. 4885. Edai'hodon Blcklandi. 4891. Edai'hodon Bucki.aisdi. 1891. Edai'hodon leptognathus. 4896. Edai'iiouon li;i'togisaihu.s. 4902. Edapiiouom Blcki.aindi. 4902. EnAPiiODO>- uîptognathus. L. Agassiz, licclurclies sur tes Poissons fossiles, l. III, p. 351, pi. XL(/, (ig. 1-4, 9-12, 19-24. L. Agassiz, Id., t. III, p. 352, pi. XLrf, lig. 5-8, 43-48. L. Agassiz, Id., t. III, p. 352. P. Egerlon, On Ihe Nomenclature of Ihe Fossil Chimœroid Fishes. Quaterly Jour>al of the geological Society of LoNDON, yoI. III, p. 331. pi. XIII, Hg. 2, 3. F. Dixon, The Gcology and Fossils of Ihe Tertiary and Cretaceous Formations of Sussex, p. v, vi, 414 (nom seulement) p'' édition, 1878, p. 251, 4331, pl- X, fig. 48, 19, pi. Xll, fig. 5. F. Dixon, Id., p. y, 411 (nom senlement) [2'" édition, 1878, p. 231, 455], pi. X, fig. 20, 21. F. Noetling, Die Fauna des samliindischen Terliârs. Abhandlisgen zir. geologisciien Specialkarte von PrEISSEN UNO DEN TuilRINGISCHEX StAATEN, VoI. VI, 3"^ partie, p. 3, pi. I, fig. 4. A.-Smilli Woodward, Catalogue of the fossil Fishes in the British Muséum, vol. 1, |). 80. A. -Smith Woodward, 7rf.,vol.I, p. 81, lig. 8 dans le texte. A. -Smith Woodward in H. Woodward, .4 Guide to the fossil Reptiles and Fishes in the department of Gcology and Palœonlology in Ihe British Muséum, 7° édition, p. 94, fig. 428 dans le texte. M" Leriche, Les Poissons paléocènes de la Belgique (.Mémoires du Musée royai, d'Histoire naturelle de BELGiguE, l. Il) p. 33, pi. I, lig. 51. RI" Leriche, Id. (Id.) p. 55. Les dents de certaines espèces de Chiméridés sont parfois sujettes à de nombreuses variations individuelles, qui portent sur leur longueur relative et sur les dimensions des triturateurs. Edaphodon Bucklandi L. Agassiz est au nombre de ces espèces. Dents mandibulaires. — La forme que l'on rencontre habituellement — et en particulier dans l'Éocène belge — est celle que j'ai décrite dans mon travail sur les Poissons paléocènes de la Belgique. Elle est épaisse, large, et à bec court. Le triturateur médian couvre une très grande surface ; les triturateurs e.xternes sont situés contre les bords oral et post-oral ('); ils y occupent des saillies assez accentuées, qui rendent le bord oral assez (') J'emploie ici la nomenclalura adoptée par E.-T. Newlon (E.-T. Newton. The Chimieroid fishes of the british cretaceous rocks. Memoirs of the Geological Survey of the United Kingdom. Monograph IV, 1878, p. 3). Toutefois, à l'exemple de A.-Smilh Woodward (A. -Smith Woodward. Catalogue of the fossil Fishes in the British Muséum, Vol. II, 189], p. 53), je substitue le terme " triturateur , à celui de ' dent ,. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 139 profondément sinueux. C'est à cette forme que se rapporte la dent incomplète figurée par Agassiz(') sous le nom à'Edapliodon Bucldandi. Dans le Tertiaire inférieur belge, comme dans le Tertiaire inférieur anglais, il existe, avec Edaphodon Bticklandi, une forme un peu diffé- rente, qui est connue, en Angleterre, sous le nom ô^ Edaphodon leptognatJius L. Agassiz ("). Dans cette dernière forme, les triturateurs occupent exactement la même position que dans la forme précédente ; ils ont seulement une tendance à restreindre leur surface ; la saillie du triturateur postéro-externe est moins accusée, mais, par contre, le bec est beaucoup plus allongé. Etant données les variations que peuvent subir les dents, chez une même espèce de Chiméridé, on ne peut évidemment voir, dans ces différences, que des caractères de variété. La variété leptognathui^ conduit à une forme très grande (Pi. IX, Fig. 1), dans laquelle s'ac- centue encore la décroissance des triturateurs. Le triturateur antéro-externe quitte le bord oral, qui devient ainsi régulièrement concave. Le bec est très allongé, épais et coupé carrément à son extrémité. Il porte, en avant, deux petits tritu- rateurs : l'un occupe l'extrémité du bec, il est disposé transversalement ; l'autre, étroit et allongé, est situé sur le bord oral. Je considère cette nouvelle forme comme une variété extrême à' Edaphodon Biicklandl, et la désigne sous le nom à'Edaphodon Bucldandi L. Agassiz, var. elongatus Leriche. Dents palatines. — Dans les variétés qui viennent d'être successivement décrites, on voit la dent mandibulaire s'allonger de plus en plus. On doit donc s'attendre l\ retrouver, dans les dents palatines, les mômes variations. C'est ce que l'on observe, en effet. Fig. 18. — Edaphodon Bucklandi, L. Agassiz, 1843, var. elongatus, Leiiche, 1904, Bruxellien. Dent palatine droite, vue par la face orale. Grandeur naturelle. Localité : Ixelles. Type de lu variété : Collection DellieiJ, Bruxelles. Type de l'esijice : British Muséum. (') L. Agassiz. Recherches sur les Poissons fossiles, T. III, PI. XL d, Fig. 9-12. (2) L. Agassiz. Id., T. 111, PI. XL d, Fig. 5-8. — F. DixoN. The Geology and Fossils of the Tertianj and Cretaceous Formations ofSiissex, PI. X, Fig. 21. — A.-Smith VVoodward. Calalof/iie of the fossil Fishes in the British Muséum, Vol. 11, p. 82, Fig. 8 dans le texte. 140 MAURICE LERICHE. LES POISSONS m Les dents palatine? attribuées à Edaphodon Bucldandi (') sont largos et très obtuses en avant; louis trituraleurs sont eux-mêmes très dilatés. Celles rapportées à Edap/iudon Jeptogna- ihus (^) sont plus allongées et plus atténuées en avant. Les triturateurs présentent exactement la même disposition que ceux de la forme précé- dente, mais ils participent ici à l'allongement général de la dent. Enfin, on trouve, dans rEocone belge, une troisième forme (Fig. is dans le texte), qui ne se distingue de la forme E. Icptofjnatlius que par laccentuation des caractères de cette dernière. Cette troisième formi' de dent palatine correspond, très vraisemblablement, .■! la forme de dont man- dibulaire, pour laquelle j'ai établi la nouvelle variété, eIoii;/i(fiis, d'Edap/iodoii Biicldamli. Epines. — L'Eocène belge a fourni des épines (Fig. 10 dans le texte) présentant la struc- ture générale de l'épine de la nageoire dorsale antf'rieure des Chiméridés. (îes épines doivent être attribuées à Edap/io- doii Biicklaiidi, le seul Chiméridé connu de l'Éocène belge. Elles ont le bord antérieur très trancliant; les faces latérales couvertes de fines stries longitudinales; la face postérieure élargie, pourvue, de chaque côté du sillon médian, d'une rangée de gros tubercules acérés, recourbés vers le bas. Dents. — Localités : Bruxelles, Etterbeek, Ixellos, Schaerbeek. Épines de nageoires. — Localité : Schaerbeek. Fig. 19. Edaphodon Bucklandi, L. Agassi?., 1843. — Bruxellien. Loralilc : Schaerbeek. Epine de la nageoire tiorsale antérieure. Grandeur naturelle. (M L. Agassiz. Itrchen-hes sur les Poissons fossiles, T. III, PL XL d, Fig. l'J>Ji. — F. DixoN. T/ie Geologij inid Fossils of Ihe Tertiori/ oml Cretoeeuiis l'onuations of Siissc.r. PI. X, Fig. IS (sous le nom à' Edaphodon enri/gnuthus). C-) L. Agassiz. W., t. III, PI. XL d. Fig. 13-18. — F. DixoN. /./., PI. X, Fig. 2U. ÉOCÈNES DE LA BELCxIQUE 141 TÉLÉOSTOMES ORDRE DES ACTIXOPTERYGII. — SOUS-ORDRE DES PROTOSPOXDYLI FAMILLE DES PYCNODONTI D.E Genre PYCNODUS, L. Agassiz. 37. — Pycnodus, sp. 1784. BuFONiTES. F.-X. Biirtin, Oryctographie de Bruxelles, p. 84, 147, pi. I, fig. S, T (moins les trois dents inférieures qui sont probablement des molaires de Sparid;r|. 1784. Grondeur ou Loup m.vrin. F.-\. Burlin, Id., p. 84, 147, pi. Il, lig. M. 1784. Loup marin. F.-X. Burlin, Id., p. 85, 147, pi. I, «g. U, V. On ne trouve guère, clans l'Eocène belge, comme restes de Pijciiodiis, que des dents ■isolées, et, par suite, spécitiquement indéterminables. Quelques rares fragments de mâchoires, analogues .'i celui figuré par Burtin (*), montrent cependant quelques dents en connexion ; mais ils sont encore trop incomplets pour se prêter à une détermination spécifique. Gravier de base. — ■ Localités : Uccle (Galevoet), Zétrud-Lumay (Autgaerden). Bruxellien. — Localités : Auderghem, Bruxelles, Ixelles, Neder-Ockerzeel, Saint- Gilles. Daimeries a signalé dans le gravier de base du Bruxellien, à Hougaerde, à Uccle (Galevoet), et dans le Bruxellien, à Schaerbeek, des écailles à surface lisse ou rugueuse, qu'il rapporte au genre Lepidotus. Il attribue les écailles lisses à « Lepidotus r> Maximiliani L. Agassiz du Lutétien supérieur du Bassin de Paris (^); tandis qu'il crée, pour les écailles sculptées, habituellement plus grandes, une nouvelle espèce, " Lepidotus Ftrincottei (^) ». II s'agit évidemment là d'écaillés de Lepidosteus et non de Lepidotus. Quant aux caractères que Daimeries emploie pour séparer ces deux formes d'écaillés — caractères qui sont tirés de la présence ou de l'absence d'ornements à la face externe de ces écailles — on sait qu'ils n'ont aucune valeur spécifique : les deux sortes d'écaillés, sculptées et lisses, coexistant chez tous les Lepidosteus ; les premières, qui sont ordinairement les plus (') F.-X. Burtin. Onjclofjraphie de Bruxelles, PI. II, Fig. M. (^) A. Daimeries. Notes icldhyologiqiies, VI. Annales de la Société royale malacologique de Belgique, T. XXVI, 1891, Bulletin des séances, p. lx.wi. (') A. Daimeries. Notes ichthyologiques, Y II, lu., T. XXVII, 1892, Bulletin des séances, p. xv. 148 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS grandes, occupent la partie antérieure du tronc ; les secondes recouvrent le reste du tronc et la queue. La présence, dans le gravier de base du Bruxellien, de restes de Lepidosteiis toujours plus ou moins roulés, ne peut être que le résultat d'un remaniement ou d'un transport. Aux environs de Tirlemont — à Hougaerde, à Saint-Jean-Geest et à Zétrud-Lumay (Autgaerden) — , où ces restes, et principalement les écailles, sont particulièrement fréquents, ils dérivent, sans aucun doute, du Landénien, sur lequel repose directement, en ces points, le Bruxellien {'). Les quelques écailles rencontrées à Schaerbeek et à Uccle, assez loin par conséquent de tout affleurement landénien, peuvent provenir, par remaniement, des formations conti- nentales qui ont dû se déposer pendant la période d'émersion comprise entre le départ de la mer panisélienne et l'arrivée de la mer bruxellienne. Mais la présence de ces écailles, en ces derniers points, peut, aussi bien, être attribuée à un transport opéré par des cours d'eau qui arrosaient les régions à sol landénien. De tels transports sont mis en évidence par la présence, dans le gravier de base du Bruxellien, de restes roulés et presque toujours rubéfiés de Poissons paléocènes \Odontaspis Rutoti Winkler [Loc. Ixelles)] et même crétacés [Lamna appendiciilnta L. Agassiz [Loc. Etterbeek, Coll. Delheid)J. Quant aux dents que Winkler a décrites sous le nom de « Trichiu rides » sagittidens, et que, à la suite de l'observation d'Hilgendorf (^), les auteurs (A. -Smith Woodward ("), R. Storms (*), H.-E. Sauvage (^)) ont considérées comme des dents de Lepidosteus, elles appartiennent, comme je le montrerai plus loin, à une forme de la famille des Lophiidse. (1) A Hougaerde et à ZétiudLumay (Aulgaerden), le gravier de base du Bruxellien renferme, indépendamment des restes de Lepidosteus (L. siiessioiieiisis Gervais) du Landénien supérieur, des débris de Poissons du Landénien inférieur {Odontaspis Ruloti Winkler, S(/»iec/iorf((s fora/iMs Leriche). A Nalinne», dans l'Entre Sambre-etMeuse, où le Bruxellien surmonte immédiatement le Landénien, on trouve également, dans le gravier de base du Bruxellien, Odontaspis Rutoti remanié du Landénien. (-) HiLGENDORF in Dames. Ueher Aiicislrodoii, Debei/. Zeitjchrift der Deutschen geologischen Gesellschaft, Vol. XXXV, 1883, p. 669-670 (note infrapaginalc). (^) A.-Smith Woodward. Notes on some Fish-remciins fiom the Lower Teitiarg and Upper Cietaceous of Belgiinn, CoUected by Monsieur A. Ilunzeau. de Leliaie. Geological Magazine, 3" décade, Vol. VIll, 1891, p. 107. — A.-Smith Woodward. Cataloi/ue of Ihe fossi! Fislies in the British Muséum, Vol. III, 1895, p. 445. (*) R. Storms. Quatrième note sur les Poissons de Vargile rupelienne. Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, T. VIII, 1894, Procès-verbaux, p. 261. {") H.E. Sauvage. Noie sur les Lépidostéidés du terrain garumnien du Portugal. Bulletin de la Société géologique de France, 3° série, T. XXV, 1897, p. 94. — H.-E. Sauvage. Vertébrés fossiles du Portugal. Contributions à l'étude des Poissons et des Reptiles du Jurassique et du Crétacique (Direction des Travaux géclosiques du Portugal, 1897-1898), p. 38. ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 143 SOUS-ORDRE DES ISOSPONDYLI FAMILLE DES ALBULID^: Genre ALBULA (Gronow) Bloch et Schneider. 38. — Albula Oweni (L. Agassiz) Owen, 1845. Renvoi h M^'-" Lerichk, Les Foissons pah'ocines (h la Belgique, p. 30. Cette espèce n'est encore connue, dans rÉocène belge, que par ses molaires. Celles-ci se rencontrent en assez grande abondance, mais toujours isolément. Gravier de base. — Localités : Hougaerde, Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Ixelles, Neder-Ockerzeel, Saint-Josse-ten- Noode, Scliaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. SOUS-ORDRE DES OSTARIOPHYSI FAMILLE DES SILURID^ Genre ARIUS, Cuvier et Valenciennes. 39. — Arius Egertoni, Dixon, 1850. PI. IX, Fig. 2-5; Fig. 20 dans le texte (Ossements du Bruxellien: PI. IX, Fig. 2, 3, 5; Fig. 20 dans le texte). 1766. Radius viDKTiiR pinn.ePiscis cujusDAM. G. Braiider, Fossilia Uantoniensia, p. 42, i\g. 118 (pi. I\). 1784. Aiguillon de poisson? F.-X. Burlin, Oryclographic de Bruxelles, p. 90, 148, pi. II, fig. T. 18S0. SiLURus Egertoni. F. Dixon, Tfie Geology and Fossils of llie Tertiary and Cretaceous Formations of Sussex, p. 112, 204 (2" édi- tion, 1878, p. 244, 2ol), pi. X, fig. 38. pi. XI, lig. 11-13. 1887. Arius Egertoni. A.-Smitii Woodward, On some Remains of Siluroid Fishes from Brilisti Eocene Formations. Geologicai. Magazine, 5« décade, vol. IV, p. 304, fig. 1, 2 dans le texte. 1888. SiLURUs Egertoni. G. Smets, Notices paléonlologiqiies. Annales delà Société SCIENTIFIQUE de Bruxelles, année 1887-1888, Mémoires, p. 190. 1889. Arius Egertoni. L. Dollo, Première noie sur les Tèlèostéens du Bruxellien (Éocène moyen) de la Belgique. Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, t. III, PllOCÉS-VERBAUX. p. 218. 1901. Arius Egertoni. A. -Smith Woodward, Catalogue of tlie fossil Fislies in llie Britisfi Muséum, vol. IV, p. 351, fig. 11 dans le texte. 144 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS La pièce que Burtiii, dans son « Orjctographic de Bruxelles « (1784), considérait, avec doute, comme un - aiguillon de poisson -n, est une épine à peu près complète de la nageoire pectorale de cette espèce. Mais, ce n'est qu'en 18(32 que l'on trouve la première mention, faite par Le Hon ('), de débris de Siluridés dans l'Éocène belge. En 1881, on voit figurer " Silurns y> Egertoni dans la liste des Poissons bruxelliens établie par G. Vincent et A. Rutot ("). Quelques années plus tard (1888), G. Smets rapporte à cette espèce la partie postérieure et supérieure d'un crâne provenant du Bruxellien. L'année suivante, L. Dollo rectifie les déterminations ostéologique et générique de Smets. Les restes A'Arius Egei'Ioiii recueillis, jusqu'à ce jour, dans l'Eocène belge, comprennent : 1° la portion de crâne étudiée par G. Smets, puis par L. Dollo. C'est cette pièce qui est figurée sous le n° 2 de la planche IX du présent mémoire ; 2° une clavicule (Fig. 20 dans le texte) ; 3° des épines des nageoires pectorales (PI. IX, Fig. 3) et de la nageoire dorsale (PI. IX, Fig. 4, 5). Crâne. — La détermination ostéologique des éléments de la région occipitale du crâne des Siluridés, et en particulier du genre Ariiis, devient très ditScile par suite des fusions qui se sont produites dans cette région. Dans la pièce du Bruxellien (PI. IX, Fig. 2) se trouvent deux os, sur la détermination desquels on ne peut hésiter; l'un est le siipraoccipital (So.) qui est à peu près entier; l'autre est le frontal gauche (F.), dont une très petite partie seulement est conservée. Le supraoccipital — qui, chez les Siluridés, est généralement formé par la fusion du supraoccipital vrai et des pariétaux, et qui, pour cette raison, a reçu de G. -A. Boulenger (^) le nom de « pariéto-occipital y — pousse, en avant, entre les frontaux, un prolongement étroit, qui va en s'atténuant. En arrière, il porte une crête médiane, assez bien accusée, qui disparaît vers le milieu de l'os. De ce dernier point, partent, en divergeant vers l'avant, les canaux muscipares. On trouve, derrière le frontal gauche, une partie d'un os, qui doit probablement être déterminé comme posifrontal, et, à droite du supraoccipital, un os à peu près entier, qui est vraisemblablement le squaniosal. Tous ces os sont ornés de tubercules saillants, beaucoup plus serrés que chez les (') H. Le Hon. Terrains tertiaires de Bruxelles ; leur composition, leur classement, leur faune et leur flore. Bulletin de LA Société géologique de France, 2' série, T. XIX, p. 812. (■) G. Vincent et A. Rutot in M. Mouulon, Géologie de la Belgique, T. II, p. 169. P) G.-A. Boulenger. Les Poissons du Bassin du Congo, p. 238. Bi uxelles, 1901. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 145 exemplaires à'Arius Egertoni de rÉocène anglais. C'est cette différence dans l'ornemen- tation des os du crâne, qui me fait séparer, mais seulement à titre de variété (var. helgicus), la forme belge de la forme anglaise. Clavicule. — Le fragment de clavicule représenté ci-contre (Fig. 20) ne montre que la partie supérieure de l'os et l'apophyse postérieure, triangulaire, qui est couverte d'une ornementation analogue à celle des os du crâne. Epine des nageoires pectorales. — L'épine des nageoires pectorales (PL IX, Fig. 3) est très déprimée; ses r , • , . „, . , . 1 /. », 1 Fig. 20. — Arius Egertoni, Dixon, laces supérieure et inierieure sont ornées de unes cotes Ion- jj^^q ^^^ beigicus, Leiiciie, 1904. gitudinales, irrégulières et parfois noueuses. Elle porte, à Bruxeiuen. ses faces externe et interne, une rangée de tubercules gêné- Locahte .- Etterijeek. . .... Type fZ« ?a cariVM; Musée (le Bruxelles ralement déprimés et aceres, plus ou moins inclines vers la et Collection Deiheid, Bruxelles, base de l'épine. A la face externe, ces tubercules sont Typederesphe :BnWi\inuseMm. d'abord, dans la partie proximale, très petits et très serrés ; *^"^vue par fa face' exurn".^*""^' ils s'espacent ensuite et deviennent plus volumineux. Les Grandeur naturelle, tubercules de la face interne sont logés dans un sillon : ceux de la base de l'épine sont disposés transversalement ; ceux de la partie distale sont déprimés, et aussi développés que les tubercules correspondants de la face externe. Épine de la nageoire dorsale. — Cette épine (PL IX, Fig. 4, 5) — qui représente le second rayon de la nageoire dorsale — s'élève à peu près verticalement ; ce n'est que dans sa partie distale qu'elle se recourbe légèrement vers l'arrière. Les tubercules plus ou moins acérés de la face antérieure sont souvent très petits vers la base de l'épine ; ils deviennent beaucoup plus forts vers le milieu, pour diminuer de nouveau dans la partie distale. Les faces latérales de l'épine de la nageoire dorsale sont, comme les faces supé- rieure et inférieure de l'épine des nageoires pectorales, couvertes de fines côtes longitudi- nales, irrégulières et noueuses. La face postérieure est creusée d'un sillon médian, du fond duquel s'élève, dans la partie distale, une rangée de tubercules comprimés. La perforation de la base de l'épine paraît être plus grande chez la forme belge que chez la forme anglaise. Os DU CRANE. — Localités : Bruxelles, Saint-Gilles. Os DE LA ceinture scapulaire. — Localité : Etterbeek. Épines de nageoires pectorales. — Localités : Bruxelles, Etterbeek, Ixelles, "Woluwe-Saint-Lambert. Épines de nageoires dorsales. — Localités : Etterbeek, Ixelles, Uccle, Woluwe- Saint-Lambert. 20. i46 MAURICE LERICHE, — LES POISSONS SOUS-ORDRE DES ACANTHOPTERYGII FAMILLE DES BERYCID^ Genre HOPLOSTETHUS, Cuvier et Valenciennes. 40. — Hoplostethus hexagonalis, Leriche, 1904. (ESPÈCE NOUVELLE). Fig. 21 dans le texte. J'établis cette espèce sur un otolithe gauche (Fig. 21 dans le texte), mince, aplati, et 2j 2,^ dont le galbe décrit un hexagone couché en arrière. La face externe de cet otolithe est à peu près lisse ; on ^gjl^ ^^g^ distingue seulement, vers le bord dorsal, quelques ^ . . „ . larges plis très obsolètes. Le rostrum est légèrement Face interne. Face externe. o 1 o Fig. 2L - Hoplostethus hexagonalis, saillant, et Yexcisura petite. L'ostiiim est large ; son Leriche, isoi. — Bruxeiiien. bord inférieur décrit une courbe très prononcée. La Localité : Netier-Oekerzeel. cauda est relativement large ; elle n'atteint pas le bord Type: Musée de Bruxelles. , . oioiithe gauche. postérieur de 1 otolithe. Localité : Neder-Ockerzeel. FAMILLE DES CARANGID^ Le Poisson fort incomplet que P.-J. Van Beneden (*) a décrit sous le nom de « Semiophorus Schaerbeekii " P.-J. Van Beneden appartient vraisemblablement à la famille des Carangidae, mais il est génériquement indéterminable. Localité : Schaerbeek. C'est sans doute aussi à un Poisson de cette famille que l'on doit rapporter le squelette incomplet et mal conservé figuré dans la planche IV de " l'Orjctographie « de Burtin (^). Localité : Woluwe-Saint-Lambert. (') P.-J. Van Beneden. Sur un poisson fossile nom-eau des environs de Bruxelles et sur certains corps énigmatigues du crag d'Anvers. Bulletins de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 3' série, T. I, p. 116-119, 1 pl.;18Sl. (2} F.-X. Bubtin. Oryctographie de Bruxelles, p. 78, 148, FI. IV ; 1784. ÉOGÈNES DE LA. BELGIQUE 147 FAMILLE DES SCOMBRID.E Genre SCOMBER (Artedi) Linné. 41. — Scomber Dolloi, Leriche, 1904. (ESPÈCE NOUVELLE). PI. X, Fig. L Le plus ancien Scomber connu jusqu'ici [Scomher planovatus, Gorjanovic Kramberger) provient de l'Oligocène supérieur du Steiermark (Autriche). La récente découverte, dans les grès calcarifères de Loupoigne, d'un Scomber typique fait reporter, à une époque bien antérieure, l'apparition de ce genre. Les restes du Scomber de Loupoigne (PI. X, Fig. 1) comprennent les éléments gauches, restés en connexion, de la mâchoire inférieure et de l'appareil operculaire. Mâchoire inférieure. — Le dentaire (D.) a la forme générale du dentaire des Scomber actuels. Il se termine, en avant, par un rostre court, carrément tronqué à son extrémité. Les dents, disposées en une seule rangée — comme, d'ailleurs, chez tous les Scomber — , sont petites, coniques et assez régulièrement espacées. Les dents antérieures sont seulement un peu plus rapprochées ; leur taille n'est que légèrement inférieure à celle des autres dents. L'articulaire (Art.) est relativement élevé, en arrière. Son apophyse inférieure, qui passe sous la branche inférieure du dentaire, est très aiguë. Son apophyse postérieure, par laquelle il s'articule avec le quadratum, est fort étroite. Quelques traces de ce quadratum s'observent entre la mandibule et l'appareil operculaire. Chez Scomber scomber Linné (espèce actuelle), il existe une large ouverture entre la branche supérieure du dentaire et l'articulaire. Cette ouverture se rétrécit chez Scomber colias Linné (espèce actuelle) ; elle devait être plus réduite encore dans l'espèce de l'Eocène belge. Appareil operculaire. — L'appareil operculaire du Scomber àe Loupoigne ne diffère pas, dans sa forme générale, de celui des Scomber actuels. Comme chez Scomber scomber, sa hauteur dépasse légèrement sa longueur. he préopercide (P. Op.) s'allonge beaucoup dans sa partie inférieure; son bord antérieur est régulièrement concave. Uopercule (Op.), vu de l'extérieur, a une forme triangulaire ; sa terminaison inférieure est très aiguë. Comme chez les Scomber actuels, sa partie supérieure se recourbe vers l'intérieur. Mais, dans le Scomber de l'Éocène belge, cette partie recourbée s'étend moins loin, en arrière, que chez Scomber scomber par exemple, de sorte que, chez le premier, la partie postérieure et supérieure de l'opercule paraît être très allongée. Cette apparence est 148 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS encore accusée par la concavité très prononcée que le bord postérieur de l'opercule dessine dans sa partie inférieure. Les bords libres du sous-opercule (S. Op.) et de V inter-opercule (I. Op.) décrivent ensemble une courbe très régulière. Le Scomher de l'Eocène belge est l'un des plus grands du genre. Localité. : Loupoigne. Je dédie cette espèce à M. le Conservateur L. DoUo, qui a étudié les Tortues du Bruxellien, et qui a, en outre, contribué à faire connaître les Scombridés de l'Oligocène de la Belgique. Genre PELAMYS, Cuvier et Valenciennes. 42. — Pelamys Delheidi, Leriche, 1904. (espèce nouvelle). PL X, Fig. 4. M. Ed. Delheid a trouvé, dans un « cimetière de Burtin ", à Ixelles, un dentaire (PI. X, Fig. 4) d'un Scombridé de grande taille. Ce dentaire est relativement élevé. Son bord inférieur, très aminci, présente, en avant, une encoche assez profonde qui détermine un rostre court et obtus. Le bord antérieur de celui-ci — le bord symphysaire du dentaire — incline assez fortement vers l'arrière, en décrivant une légère concavité. Les dents ne forment qu'une seule rangée; elles sont sub-coniques, recourbées vers l'intérieur, et parfois ornées, à la base, de côtes longitudinales courtes et obsolètes. A quel genre de la famille des Scombridœ, doit-on rattacher le Scombridé d'Ixelles ? Le dentaire de ce dernier diffère de celui : 1° Des genres Scomher, Auxis, Tlnjnnus et des genres fossiles qui leur sont associés, par la puissance de sa denture ; les dents étant relativement très petites chez ces différents genres ; 2° Du genre Cybium, par ses dents moins comprimées et plus courbées ; 3° Du genre éteint Scombrinus, par ses dents moins coniques et moins élancées ; 4° Du genre éteint Sphyrssnodus, par ses dents plus comprimées et moins trapues ; 5° Du genre éteint Scombramphodon, par l'absence d'une seconde rangée de dents. Ces différents genres étant éliminés, il nous reste le genre Pelamys, dont la compa- raison avec le Scombridé d'Ixelles va nous montrer, entre ces deux formes, d'assez grandes analogies : Comme les dents des Pelamys, celles du Scombridé d'Ixelles sont relativement fortes, recourbées vers l'intérieur, sub-coniques, mais encore, cependant, très nettement com- primées. Les secondes sont seulement un peu plus épaisses que les premières. EOCÈNES DE LA. BELGIQUE 149 En outre, le dentaire du Scombridé d'Ixelles présente, dans le détail de la face interne, les mêmes caractères que le dentaire des Pelamys. C'est donc du genre Pelamys que le Scombridé d'Ixelles, par son dentaire tout au moins, se rapproche le plus. En attendant la découverte de matériaux plus importants, je le rattache à ce dernier genre. Localité : Ixelles. Cette espèce est dédiée à M. Ed. Delheid, qui en a recueilli le premier reste, et qui a bien voulu me réserver l'étude des importantes collections paléichthyologiques, que ses fouilles incessantes, aux environs de Bruxelles, lui ont permis de constituer. Genre CYBIUM, Cuvier. 43. — Cybium Bleekeri (Winkler) Storms, 1892. 1892. CvBiUM Bleekeri. R. Storms, Sur le Cybium [Enchodus] Bleekeri du terrain bruxellien. Bulletin DE LA Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, t. VI, Mémoires, p. o, pi. I. 1901. Cybium Bleekeri. A.-Smilh Woodward, Catalogue of the fossil Fishes in the British Muséum, vol. IV, p. 466. Les figures que Winkler a données de son « Enchodus " Bleekeri représentent bien certainement des dents d'un Scombridé; mais, on ne peut, avec certitude, attribuer ces dernières au genre Cijbiiim. Les dents-types d' " Enchodus » Bleekeri n'ayant pu être retrouvées, et dans l'impos- sibilité — à cause de l'insuffisance des figures de Winkler — de désigner celui des Scombridés de l'Eocène belge auquel ces dents ont pu appartenir, on doit réserver le nom spécifique de « Bleekeri » au Cybium que Storms a décrit en 1892. Le squelette céphalique de Cybium Bleekeri est remarquable par sa forme trapue, que partage chacun de ses éléments, pris individuellement. Le vomer présente, à la partie antérieure de sa face inférieure, un épaississement très prononcé en forme de fer de lance. Les mâchoires sont relativement très hautes. Le prémaxillaire s'atténue rapidement en avant, et s'y termine en un bec très aigu. Il porte de larges dents régulièrement triangulaires, acuminées, conservant, sur toute sa longueur, des dimensions à peu près uniformes. Les premières dents antérieures, de même que les dents les plus postérieures, sont seulement un peu plus petites et relativement plus étroites que les dents intermédiaires. 150 MAURICE LERIGHE. LES POISSONS La mâchoire inférieure est un peu plus de trois fois plus longue (') que haute. Le dentaire se termine, en avant, en un rostre assez court. Os DE LA TÊTE. — Bruxellien. • — Localité : Loupoigne. Dents isolées. — Gravier de base. — Localités : Uccle (Calevoet), Zétrud-Lumay (Autgaerden). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Etterbeek, Ixelles, Neder- Ockerzeel, Saint-Gilles, WoluM-e-Saint-Lambert. 1897. Cybium Proosti. 1897. Cyibdm Proosti. 44. — Cybium Proosti, Storms, 1897. PI. X. Fig. 2. R. Slorms, Sur un Ct/bium nouveau du terrain bruxellien (Cybium Proosli). Bulletin de la Société belge de Géolo(;ie, de Paléomtologie et d'Hydko- LOGiE, t. IX, 1895, Procès-veubaux, p. 160. H. Storms, Un nouveau Cybium du Terrain bruxellien. Revue des Questions SCIENTIFIQUES (publiéc par la Société scientifique de Bruxelles), ^'^ série, t. XII, p. 242, Fig. 1, 2, (?3) dans le texte. Ce qui caractérise surtout cette espèce, c'est l'allongement très prononcé de ses mâchoires. A la mâchoire inférieure, la hauteur est comprise cinq fois dans la longueur ('). Le prémaxillaire (Pmx.) est assez obtus en avant. Le dentaire (D.) s'atténue régulièrement vers la symphyse, sans qu'on puisse y distinguer un rostre rappelant celui des autres espèces. h' articulaire (Art.) est relativement très petit; sa terminaison antérieure, vue de l'extérieur, est très aiguë. Les dents sont larges, comprimées, tranchantes sur les bords, mais obtuses au sommet; c'est ce dernier caractère qui les distingue surtout des dents de Cybium Bleekeri. Elles sont, sur les mâchoires, très irrégulièrement espacées : elles sont parfois très rapprochées, au point de se toucher presque par leur base ; d'autres fois, au contraire, elles sont séparées par une distance à peu près égale au double de leur largeur. Les premières dents antérieures des deux mâchoires sont légèrement plus petites que les suivantes. Vers les coins de la gueule, le prémaxillaire et le dentaire ne portent, sur une certaine longueur — le cinquième environ de leur longueur — , que des dents de très petites dimensions. Storms a rapporté à Cybium Proosti une portion de la colonne vertébrale d'un (') L'apophyse postérieure de l'articulaire, par laquelle se fait l'articulation avec le quadratum, n'est pas comprise dans la longueur de la mâchoire. ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 151 Cybium{^), recueillie dans le grès bruxellien de Maransart, avec des mâchoires de cette espèce. Os DE LA TÊTE. — Bruxellien. — Localité : Maransart. Dents isolées. — Gravier de base. — Localités : Schaerbeek, Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Woluwe-Saint-Lambert. 45. — Cybium Stormsi, Leriche, 1904. (ESPÈCE NOUVELLE). PI. X, Fig. 3. Des restes d'une troisième espèce de Cybium (PI. X, Fig. 3) ont été récemment découverts dans les grès calcarifères de Loupoigne. Ils comprennent quelques éléments (mâchoire inférieure; prémaxillaire et préopercule droits) restés ù peu près en connexion, du squelette céphalique d'un même individu. Le prétnaxillaire (Pmx.) paraît être assez atténué en avant. Ses dents antérieures sont sensiblement plus petites que les suivantes. La mâchoire inférieure n'est que médiocrement allongée ; sa hauteur est comprise environ trois fois dans sa longueur (^). Le dentaire (D.) se termine, en avant, par un rostre bien accusé, assez long, déterminé par une encoche large, profonde et régulière du bord inférieur. La première et peut-être aussi la seconde dent antérieure sont sensiblement plus petites que les suivantes. Ij articulaire (Art.) est relativement grand ; sa longueur atteint les deux tiers de celle de la mâchoire inférieure. La partie conservée du préopercule (P. Op.) ne diffère pas de la partie correspondante du préopercule de Cijhium cahalla Cuvier et Valenciennes (espèce actuelle) auquel je l'ai comparée. Les dents sont très espacées sur les mâchoires ; elles sont relativement étroites, assez épaisses dans leur partie médiane, mais encore nettement comprimées ; leurs bords sont tranchants. Leur forme élancée les distingue toujours facilement des dents très larges de Cybium Bleekeri et de C. Proosti. La nouvelle espèce bruxellienne diffère encore : 1° De Cybium Bleekeri, par la forme de son rostre ; (') R. Storms. Un nouveau Cybium du Terrain bruxellien. Revue des Questions scientifiques, S" série, T. XII, Fig. 3 dans le texte. (2) Dans cette longueur, n'est pas comprise l'apopliyse postérieure de l'arliculaiie, par laquelle se fait larticulalion avec le quadratum. 152 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS S" De C. Proosti, par la brièveté de ses mâchoires, par son dentaire rostre, et par son articulaire beaucoup plus développé. Os DE LA TÈTE. — Bruxellien. — LoccilUé : Loupoigne. Dents isolées. — Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Auderghem, Bruxelles, Etterbeek, Neder-Ockerzeel, Saint-Gilles, Woluwe-Saint-Lambert. Je dédie cette nouvelle espèce au regretté R. Storms, qui a contribué à faire connaître les Scombridés de l'Eocène et de l'Oligocène de la Belgique. Genre SPHYR.-ENODUS, L. Agassiz. 46. — Sphyrsenodus, sp. Fig. 22, 23 dans le le.xle. i La présence de ce genre dans l'Eocène belge est indiquée par de petits fragments de mâchoires et par des dents isolées (Fig. 22, 23 dans le texte). Celles-ci sont très épaisses, coniques, parfois très ftiiblement comprimées, Fig. 22, 23. — Sphyraenodus, sp. légèrement recourbées près du sommet, et souvent obscu- rément plissées à la base. Localités : Auderghem, Bruxelles, Ixelles, Neder- Ockerzeel, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. Bruxellien. Localité : Woluwe-Saint-Lambert Dents. — Grandeur naturelle. VERTEBRES ET PLAQUES HYPURALES DE SCOMBRIDyî: Les vertèbres des Scombridés sont assez facilement reconnaissables. Elles sont formées d'un tissu compact, uni. Chez la plupart des genres actuels [Cybium, Pelamys, Thynnus), elles présentent, de chaque côté, deux fossettes profondes, longitudinales, sépa- rées par une cloison plus ou moins épaisse. Dans les vertèbres de la partie postérieure de la région caudale, la neurapophyse et l'hémapophyse se transforment en lames plates, rabattues sur la vertèbre suivante. Le centrum de la dernière vertèbre caudale, intimement soudé à la plaque hypurale, forme avec celle-ci une pièce très caractéristique. La neurapophyse et l'hémapophyse de cette vertèbre restent distinctes de la plaque. Celle-ci a une forme losangique. Elle est souvent ornée de nervures, plus ou moins fortes, qui partent de son axe longitudinal, et se dirigent parallèlement à ses bords antérieurs : supérieur et inférieur. Vertèbres. — Des vertèbres de Scombridés, le plus souvent isolées, se rencontrent assez fréquemment dans l'Eocène belge. EOCÈNES DE LA. BELGIQUE 153 I. — Storms (') a attribué à Cybium Proosti une portion de colonne vertébrale, dont les éléments présentent bien les caractères des vertèbres du genre Cyhium. On trouve, en outre, plusieurs autres formes de vertèbres qui se rapportent à des espèces différentes — au moins deux — probablement du genre Cyhium : Profil (côté ganche). Face autérienre. FiG. 2i. — Vertèbre caudale de Scombridé. — Grandeur naturelle. Localité : EUerbeek. — Bruxellien. II. — Dans l'une de ces formes (Fig. 24, 25 dans le texte), le centrum est assez allongé, la surface est légèrement rugueuse, et la cloison qui sépare, de chaque côté, les deux fossettes latérales, relativement mince. Profil (cote droit). Face supérieure. FiG. 25. — Vertèbre caudale de Scombridé. — Grandeur naturelle. Localilé : Bruxelles. — Bruxellien. III. — Dans l'autre (Fig. 26 dans le texte), le centrum est relativement court, la surface est lisse, et la cloison qui sépare les fossettes latérales, assez épaisse. (') R. Storms. Un nouveau Cybium du Terrain bruxellien. Revue des Questions scientifiques, 2« série, T. XII, p. 244, Fig. 3 dans le texte. 21. — 19(». 154 MAURICE LERIGHE. LES POISSONS Profil (côtiS droit). Pace postérienre. Fio. 26. — Vertèbre caudale-postérieure de Scombridé, monlrant sa neurapophyse rabattue en arrière. Grandeur naturelle. Localité : Etterbeek. — Bruxellien. C'est probablement à cette dernière forme que se rattache la vertèbre caudale figurée, ci-après, sous le n° 27. Profil (côté droit). Face postérieure. Tacq inférieure. FiG. 27. Vertèbre caudale de Scombridé. — Grandeur naturelle. Localité : Melsbroeck. — Bruxellien. Plaques hypurales. — Les plaques hypurales rencontrées, jusqu'ici, dans l'Éocène belge, se rattachent à deux types différents (*) : I. — Dans le premier type (Fig. 28 dans le texte) le centrum de la dernière vertèbre caudale est plus large que haut, et le bord postérieur de la plaque présente, suivant l'axe longitudinal de celle-ci, une entaille profonde. Une semblable entaille se rencontre dans la plaque hypurale du genre Cybium [C. regale Bloch (^)), tandis qu'elle fait défaut dans la plaque des genres Thynnus [T. ihjnmis, Linné), Auxis [A. rocliei, Risso) et Pelamys (') La pièce que Burtin (F.-X. Burtin, Oryctographie de Bruxelles, p. 90, 147, PI. II, Fig. E) a figurée sous le nom de " queue de Poisson , est une plaque hypurale, très probablement d'uu Scombridé. Elle formerait peut-être un troisième type. p) J'indique ici, pour chaque genre, les espèces actuelles auxquelles j'ai comparé les matériaux de l'Éocène belge. ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 155 (P. sarda, Bloch). C'est donc très vraisemblablement au genre Cybium que l'on doit attribuer ce premier type de plaque hypurale. Face antérienre. Profil (coté droit). FiG. 28. — Cybium, sp. — Bruxellien. Localité : Bruxelles. Dernière vertèbre et plaque hypurale. — Grandeur naturelle. Le nom de « Tefraptencs expansus Ow. v, que l'on voit figurer, sans aucun commen- taire, dans la liste des Poissons éocènes belges donnée par Le Hon (') en 1871, s'applique à la plaque hypurale représentée ci-contre (Fig. 28). II. — Dans le second type de plaque hypurale (Fig. 29, 30 dans le texte), la hauteur et la largeur du centrum de la dernière vertèbre caudale sont sensiblement égales; parfois (Fig. 30) la hauteur dépasse légèrement la largeur. Il existe encore, au bord postérieur, une petite entaille; mais celle-ci est beaucoup moins profonde et beaucoup moins large que celle de la plaque hypurale du type précédent. Néanmoins, c'est avec la plaque hypurale du genre Cybium que ce second type de plaque présente encore le plus d'analogies. La plaque qui est représentée ci-contre, sous le n° 29, est celle à laquelle s'applique le nom de « Teirapienis subcircularis Ow'. v, que l'on trouve dans le travail de Le Hon ('). C'est à ce second type de plaque hypurale qu'appartient la plaque figurée par P.-J. Van Beneden (^), et considérée par ce dernier comme appartenant à l'un des « Espadons ^ du Tertiaire belge. (') H. Le Hon. Préliminaires d'un Mémoire sur les Poissons tertiaires de Belgique, p 13. P) P.-J. Van Beneden. Recherches sur quelques poissons fossiles de Belgique. Bulletins de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 2" série, T. XXXI, p. 500, 517, FI. 11, Fig. 8; 1871. 156 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS Profll (.-.Mé ganclie). Loc. : Environs de Bruxelles. Face anti'rieure. rrolll (roti' gaache' Loclilé : Ixelles. Fio. 20, 30. — Cybiiim, ^p. — Bruxellien. Dernières verlèlires et plaques liypurales. — Grandeur naturelle. (On voit riiéniapophyse de la dernièie vertèbre caudale appliquée contre le bord de la plaque hypurale, mais distincte de celle ci). Owen et P.-J. Van Beneden attiibiiaient donc à des Xipliiidés, les plaques bypurales que je rapporte i<-i à des Scombridés. C'est également à une espi'ce de la famille des Xiphiidés [l Xiphias), que C.-R. Eastman (') rapporte la plaque hypurale de l'Eocrne du Maryland (Etats-Unis) décrite par Clark (") sous le nom à' Isclnjrltiza ['.) nidiafa. Je considi're cette plaque comme celle d'un Scombridé, probablement du genre Cijhiiim. Il est actuellement impossible, en raison de l'insuffisance et de l'état fragmentaire des matériaux, de rattacher les différents types de plaques bypurales de l'Eocène belge, aux différents types de verlùbres, et, ceux-ci, aux différentes espèces de Scombridés reconnues d'après les mâchoires. Vertîîbres. — l'jpe I. — Localité : Maransart. Type 11. — Localités : Bruxelles, Etterbeek. Type 111. — Localités : Etterbeek, Melsbroeck. Plaques iiypurai,es. — Type 1. — Localités : Bruxelles, Melsbroeck, Woluwe- Saint-Lambert. Ty[>e II. — Localités : Bruxelles, Ixelles, Woluwe-Saint- Lambert. (') C.-R. Eastman. In Maryland GEOLoaicAL.SunvEV, Eocene, p. 112, Pi. XII, Fig. S; 1901. (-) W.-B. Clark. The Eocene Deposita of Ihe Midtlle Ailnntic Shipe in Dehiware, Maryland ami Vinjinia. Bulletin of THE United States GEOLOGiCALSunvEY,n" 141, p. (>(), PI. Vil, Kij,'. 2((; 18%. ÉOCÉNES DE LA BELGIQUE 157 FAMILLE DES PAL^ORHYNCHID.E Genre PAL.EORHYNCHUS, de Blainville. 1844. Hemirhynchis, L. Agussiz. 1873. HojiORHYNCHus, P.-J. Van Beneden. On sait que les caractères qui servent à distinguer le genre Hemirhijndms du genre Palœorhynchiis sont tirés : 1° De la longueur relative des mâchoires ; 2° De la valeur du rapport qui existe entre le nombre des rayons de la nageoire dorsale et celui des vertèbres sous-jacentes. Dans le genre Palœorhynchus, les mâchoires supérieure et inférieure atteignent sensi- blement la même longueur, et le nombre des rayons de la nageoire dorsale est égal à celui des vertèbres sous-jacentes. Dans le genre Hemirhynchus, la mâchoire supérieure est deux fois plus longue que la mâchoire inférieure, et les rayons de la nageoire dorsale sont en nombre double de celui des vertèbres sous-jacentes. Or, le premier caractère — celui qui est tiré de la longueur relative des mâchoires — est un caractère négatif. En effet, l'exemplaire d' « Hemirhynchus » Deshayesi L. Agassiz, sur lequel Agassiz (') a établi son genre Hemirhynchus, a perdu accidentellement la partie distale de sa mâchoire inférieure, et Gervais (^) a figuré un individu de la même espèce, dans lequel les mâchoires, restées intactes, sont sensiblement de même longueur. Quant au second caractère — fourni par la valeur du rapport qui existe entre le nombre des rayons de la nageoire dorsale et celui des vertèbres sous-jacentes — , il ne peut avoir, comme l'a déjà fait remarquer M"" Maria Pasquale (^), qu'une valeur spécifique. On doit donc l'éunir, comme l'a récemment proposé cet auteur {^), le genre Hemi- rhynchus au genre Palœorhynchus. 47. — Palaeorhynchus, sp. 1871. Paloeorhynciiuh Bruxelliense. H. Le Hon, Préliminairvs d'un Mémoire sur les Poissons tertiaires de Belgique, p. 14 (nom seulement). 1873. HoMORHYNCHrs Bruxelliensis. P.-J. Van Beneden, Sur un nouveau poisson du terrain bruxellien. Bulletins de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et DES Bealx-Arts de Belgique, â^ série, t. XXXV, p. 207, 1 pi. (') L. Agassiz. Recherches sur les Poissons fossiles, T. V, PI. XXX. (') P. Gervais. Zoologie et Paléontologie françaises, PI. LXXI, Fig. 2, 3. {') Maria Pasquale. Su di un Palaeorhynchus deW arenaria eoceniea di Ponte Nuovo pressa Biirberino di Mugello (Prov. di Firenze). Atti della reale Accademia delle Scienze Fisiche e Matematiche di Napoli, Vol. XII, série 2or, n" 8, p. 3; 1904. 158 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS Ne considérant, pour la distinction des espèces du genre Palœorhynchus, que le caractère fourni par le rapport du nombre des rayons de la nageoire dorsale au nombre des vertèbres sous-jacentes, M'"" Maria Pasquale (*) est amenée à réunir, en une seule espèce [Palmorhynchus glarisianus de Blainville), presque tous les anciens Palteorhyuchus [P. glarisianus de Blainville, P. longirostris L. Agassiz, P. Zitteli Kramberger, P. cfr. glaronensis Bassani, P. Riedli Kramberger), et à rattacher à une seconde espèce [PalsBorJujnchus Deshayesi L. Agassiz), les anciens « Hemirhyuchiis ^f [ "■ H, y Deshayesi L. Agassiz, « H. " Colei L. Agassiz, ^ H. bruxelliensis y (Le Hon) P.-J. Van Beneden]. Je ne partage pas cet avis, et, en ce qui concerne les anciens « Hemirhynchiis y, je regarde PalsBorkynchis Deshayesi du « Calcaire grossier >» (Lutétien) du Bassin de Paris comme bien différent de P. Colei des Schistes supérieurs de Glaris (Sannoisien). Quant à « Uemirhynchus » [Palœorhyiichns] bruxelliensis du Bruxellien de la Belgique, il n'est encore connu que par une portion de la queue, et ne peut, par suite, être caractérisé spécifiquement. Localité : Schaerbeek. FAMILLE DES XIPHIID^ Genre XIPHIORHYNCHUS, P.-J. Van Beneden. 48. — Xiphiorhynchus priscus, L. Agassiz, 1844. PI. XI, Fig. 1. 1844. Tetrapterus PRISCUS. L. Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles, t. V, l'" parlie, p. 01, pi. XXXI. 1869. HiSTioPHORUS PRISCUS. E.-D. Cope, Descriptions of soine Exlinct Fishes previously unknown. Proceedikgs of THE BosTON Society of Natcral History, vol. XII (1868-1869), p. 310 (nom seulement). 1901. Xiphiorhynchus priscus. A.-Smilh \Yood\vard, Catalogue of Ihe fossil Fishes in the British Muséum, vol. IV, p. 491, fig. 18 (n" 1) dans le (exle, pi. XIX, fig. 1, 2. Cette espèce a été établie par Agassiz sur un crâne incomplet provenant du « London Clay ". A. -Smith "Woodward a, récemment, complété la description de cette espèce, d'après des crânes mieux conservés, et en a fait connaître le rostre. Grâce à un moulage de ce rostre — que M. A. -Smith Woodward a eu l'obligeance de m'adresser, et pour lequel je lui exprime mes remerciements — j'ai pu identifier à l'espèce anglaise un rostre du (') Maria Pasquale. Su di un Palaeorhynchtis cleW arenaria eocenica di Ponte Nuovo pressa Barberiiio di Mugello (Prov. di Firenze). Am della reale Accademia delle Scienze Fisiche e Matematiche di Napoli, Vol. XII, série 2n, n" 8, p. 4-6. ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 159 Bruxellien. Ce dernier rostre (PL XI, Fig. 1) est trapu, et s'atténue régulièrement en avant ; son épaisseur égale presque sa largeur. La face supérieure est fortement convexe. La face inférieure est déprimée dans la partie proximale ; elle s'arrondit dans la partie distale, de sorte qu'en ce point, la section du rostre devient circulaire. La partie déprimée de la face inférieure présente une ornementation chagrinée, qui indique l'existence de dents « en velours ". Le reste de la surface du rostre est couvert de côtes longitudinales, irrégulières, qui rendent cette surface très rugueuse. Le rostre du Bruxellien ne diffère de celui du « London Clay « que par sa forme un peu plus allongée. Mais, il n'y a évidemment là qu'une différence individuelle. M. G. -A. Bou- lenger, Senior Assistant au British Muséum, a bien voulu me montrer, dans les collections du British Muséum, une série à'Histiophorus où l'on constate, sous le rapport de la longueur du rostre, des variations assez considérables. Le rostre des Histiophorus semble se briser avec une assez grande facilité, et du point où se produit la rupture dépend sa forme plus ou moins trapue. Localités : Ixelles, Uccle. Genre CŒLORHYNCHUS, L. Agassiz ('). Des divergences d'opinion existent, parmi les auteurs, à propos de la nature qu'il convient d'attribuer aux ichthyolithes connus sous le nom de Cœlorhynchns : Ces restes étaient considérés par les pi'emiers auteurs (L. Agassiz (^), Owen (^), P.-J. Van Beneden (*), et, plus récemment, A. Giinther (^)) comme des rostres de Xiphiidés ; Williamson (^) a été conduit, par leur étude microscopique, à les regarder comme des épines d^Ostracion; (') Le nom de Cœlorhi/nchus a été donné par Giorna, en 1803 (E. Giorna. Mémoire sur des Poissons d'espèces nouvelles et de genres nouveaux. Mémoires de l'Académie Impériale des Sciences de Turin. Vol. XVI, 1805, p. 178), à une section du genre Macrurus érigée ensuite en genre. Ce nom de Cœlorhi/nchns ne peut donc être conservé pour les ichthyolilhes auxquels il a été appliqué par Agassiz, en 1844. Je propose donc, pour désigner ces derniers, le nom de Olyptorhynchus, qui rappelle leur aspect cannelé. (Note ajoutée pendant l'impression.) (^) L. AoAssiz. Recherches sur les Poissons fossiles, T. V, 1" partie, p. 92; 1844. (») OwE.v. Palmntology, 1" édition (1860), p. 148; 2" édition (1861), p. 172. {*) P.-J. Van Beneden. Recherches sur quelques poissons fossiles de Belgique. Bulletins de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaox-Arts de Belgique, 2' série, T. XXXI, p. 500; 1871. (^) A. Gûnther. An introduction to the Studg of Fishes, p. 433; Edimbourg, 1880. (") W.-G. Williamson. On the Microscopic Structure of the Seules and Dermal Teelh ofsome Ganoid and Placoid Fish. Philosophical Transactions of the Royal Society of London, 1849, p. 471, PI. XLIII, Fig. 35-37. — W.-C. Williamson, Investigations into the Structure and Development of the Scales and Bones of Fishes, Id., 1851, p. 667. 160 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS La plupart des auteurs (Zittel ('), A. -Smith Woodward (^), Priem ('), Bassani (*)) les classent aujourd'hui parmi les ichthyodorulithes. A. -Smith Woodward (*) a même suggéré l'idée que ces Cœlorhynchus — tout au moins les CœlorJiyncJius crétacés — pouvaient représenter des épines de Chiméridés. Cependant, d'après le même auteur (*), il y aurait une grande ressemblance entre les Cœlorhynchus éocènes et le rosti'e du genre éteint Blochius. Grâce à l'obligeance de M. Marcellin Boule, Professeur de Paléontologie au Muséum d'Histoire naturelle, à Paris, j'ai pu examiner, dans les Collections du Muséum, plusieurs exemplaires de Blochius longirostris Volta de l'Eocène du Monte Bolca. Malheureusement, le mauvais état de conservation des rostres de Blochius ne m'a pas permis de constater une analogie quelconque entre ces derniers et les Cœlorhynchus. L'étude des matériaux belges me fait rejeter l'interprétation de Williamson ; elle me conduit à adopter l'opinion des premiers auteurs, c'est-à-dire à considérer Cœlorhynchus reclus comme un rostre de Xiphiidé. 49. — Cœlorhynchus rectus, L. Agassiz, 1844. PI. XI, Fig. 4 6. 17G6. Pars forsan Plantée cujusdam, cadle striato; G. Brander, Fossiiia Hanloniensia, p. 43, fig. 122 AN Arindinis vel Equiseti? (pi. IX). 17X4. Pétrification inconnue. F.-X. Biirtin, Oryctographic de Bruxelles, p. 91, 148, pi. VI, fig. A-H. 1844. CoELORiiYNCiius RECTUS. L. AgassIz, lieclierches sur les Poissotis fossiles, t. V, i'^ partie, p. 92. 1830. CoELORHYNCHUS. F. Dixoii, The Geology and Fossils of Ihe Terliary and Cretaceous Formations of Sussex, p. 112, 203, pi. X, fig. 14-17, pi. XI, fig. 26. 18(50. CoELORiivNCHUs RECTUS. R. Oweii, Palœontology, p. 148, fig. 62 dans le lexte; 2" édition, 1861, p. 172, fig. 80 dans le texte C). (1) K.-A. ZiTTEL. Handbuch der Pulaeontologie, T. III, p. 122, 258; édition française (trad. Ch. Barrois), T. III, p. 119, 252. (-) A.-Smith Woodward. On the Fossil FIsh-spines named Cœlorhynchus, Agassiz. Annals and Magazine of Natural HiSTORY, 6« sérip, Vol. Il, p. 223; 1888. — A.-Smith Woodward. Catalogue of the fossil Fishes in the British Muséum, Vol. Il, p. 120; 1891. (^) F. Priem. Sur des Poissons fossiles éocines d'Egypte et de Roumanie et rectification relative à Pseudolates Heherti Gênais sp. Bulletin de la Société géologique de France, 3" série, T. XXVII, 1899, p. 245. (*) F. Bassani. La itiiofauna del calcare eocenico di Gassino in Piemonte. Atti della reale Accademia delle Scienzb FisiCHE E Maïematiche DI Napolt, série 2n, Vol. IX, n° 13, p. 30; 1899. (^) A.-Smith Woodward. On the Fossil Fish-spines named Cœlorhynchus, Agassiz. Annals and Magazine of Natural History, 6' série, Vol. II, p. 225-226. (^) A.-Smith Woodward. Catalogue of the fossil Fishes in the British Muséum, Vol. IV, p. 593; 1901. (') L'original de la figure donnée par Owen faisait partie de la collection Le Hon ; il provient sans doute de l'Eocène belge. ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 161 1871. COELOUHYNCIIUS RECTLS. 1878. CoELOunvNciii s ueotis. 1881. COELORHYM'.HUS liECTlS. 1885. COELORIIYNCIIUS RECTUS. 1891. COELORHYNCIILS RECTIS. 1899. COEI.ORIIYNt;HL:S RECTUS. P.-J. Van Beneden, lîeclterches sur quelques pois- sons fossiles de Belgique. Bulletins de l'Aca- démie ROYALE DES SCIENCES, DES LeTTIîES ET DES Beai'x-Arts DE Belgique, 2" série, t. XXXI, |). 500. F. Dixoii, The Geolo;/!/ and Fossils of the Tertiary and Cretaceous Formulions of Sussex. 2° édition, p. 245, pi. X, (ig. 14-17, pi. Xi, fig. 2f). A. deZigno, Nuove aggiunle alla fauna eocena del Veneto. Memorie del reale Istiii to Veneto di SciENZE, Lettere ed Ai'.Ti, vol. XXI, p. 784, pi. XV, lig, 16-18. J. Gosselet, Esquisse géologique du Nord de la France et des Contrées voisines, pi. XXVII, lig. 1 . A. -Smith Woodward, Catalogue of the fossil Fishes in the British Muséum, vol. II, p. 120. F, Bassani, La illiofauna del calcare eocenico di Gassino in Piemonte. Atti della ueale Acca- dejiia delle Scienze Fisiche e Matematiciie di Nai'Oli, série 2a, vol. IX, n° 13, p. 30, pi. III, fig. 78-80. Tout ce que l'on connaissait, jusqu'ici, de Cœlorhijnchus rectiis se réduisait à des fragments de la partie distale de cet ichthyolithe. La partie proximale restait tout à fait inconnue. Les matériau.x recueillis dans l'Eocène belge permettent de reconstituer l'ichtliyolithe entier. Celui-ci est allongé, très grêle et à section parfaitement circulaire sur une gi^ande partie de sa longueur (PI. XI, Fig. 5). Sa terminaison antérieure est tantôt très effilée, tantôt plus ou moins obtuse ('). En arrière (PI. XI, Fig. 4) il se déprime légèrement, et présente, à la face supérieure, un sillon médian, longitudinal, qui devient bientôt très large et très profond. A ce dernier, correspond, à la face inférieure, un sillon analogue mais plus étroit. Ces sillons divisent l'ichthyolithe en deux branches, qui s'évasent rapidement dans la partie proximale (PL XI, Fig. 6). La face inférieure de chaque branche porte un sillon longitudinal, qui va en s'élargissant vers l'arrière. Les cannelures qui ornent la surface de l'ichthyolithe sont très régulières ; elles sont assez larges dans la partie proximale ; elles deviennent ensuite très étroites. L'ichthyolithe est parcouru par un canal nourricier central, qui débouche vers la pointe, et à la face dorsale. Ce canal est simple dans la partie distale ; mais, une cloison médiane. {') Dans ce dernier cas, le rostre a sans doute été brisé ; il s'est ensuite taillé une nouvelle pointe, d'abord très obtuse, mais qui s'est aiguisée peu à peu. 2"2. - 1905. 162 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS verticale, le divise bientôt en deux parties, qui s'isolent, plus en arrière, pour pénétrer dans les branches proximales de richthyolithe. Il est évident que de tels ichthyolithes — quelques-uns atteignaient près d'un mètre de longueur — • ne peuvent être assimilés aux épines des Ostracion, ni même à celle des Chiméridés. La structure de leur partie proximale — qui est toute différente de celle de la partie correspondante des épines auxquelles on les a comparés — permet de les envisager, avec bien plus de vraisemblance, comme des rostres de Xiphiidé. Les deux branches proximales représenteraient les deux pj-émaxillaii-cs qui, en avant, se fusionneraient comme chez les Xiphiidés, en une pièce unique. L'espace laissé libre, à la face supérieure, entre les deux prémaxillaires, aurait été occupé par les nasaux. Gravier de base. — Localités : Schaerbeek, Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Auderghem, Bellecourt, Bruxelles, Etterbeek, Forest, Ixelles, Loupoigne, Melsbroeck, Neder-Ockerzeel, Saint-Gilles, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert, Woluwe- Saint-Pierre. Le Hon (') a donné le nom de CœlorJiyiichus Burtini à richthyolithe figuré par Burtin (Oryctographie de Bruxelles) sous la lettre W de la planche I. Cette forme se distingue de Cœlorhynchiis reclus par ses dimensions beaucoup plus grandes. A. -Smith Woodward (') la rattache, néanmoins, à cette dernière espèce. FAMILLE DES PERCID.E Genre PERGIDARUM, Koken. 50. — Percidarum Kokeni, Leriche, 1904. (ESPÈCE NOUVELLE). PL XII, Fig. 1-S. Cette forme — la plus commune de toutes les formes d'otolithe du Bruxellien belge — présente bien les caractères des otolithes que Koken réunit sous le nom générique de Percidarum. Elle est allongée, elliptique, et à rostrum obtus. La face externe est concave dans le sens antéro -postérieur ; elle est lisse ou, parfois, légèrement mamelonnée vers le centre et faiblement plissée sur les bords. La face interne est fortement convexe. Les deux parties du sulciis acusticus sont très (') H. Le Hon. Préliminaires d'un Mémoire sur les Poissons tertiaires de Belgique, p. 14. (") A.-Smith Woodward. Notes on soine Fish-remains from the Lower Tertiary and Vpper Cretaceous of Belgium, CoUected hij Monsieur A. Hoitzeaii de Lehaic. Geological Magazine, 3' décade, VoL VIII, 1891, p. 107. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 163 nettement distinctes : Yostiian est superficiel et en forme de palette ; la caiida est longue, très étroite, profonde et, en arrière, fortement recourbée vers le bord ventral. La crista superior est très saillante. Le Percidarmi de l'Éocène belge est très voisin à'Otolitlms [Fercklarum) moguntimis Koken (') du Miocène du Bassin de Mayence. Il s'en distingue cependant par sa forme moins allongée, par son ostium moins large, et par sa cauda plus brusquement recourbée, en arrière, vers le bord ventral. Localités : Auderghem, Neder-Ockerzeel. Cette espèce est dédiée à M. le Professeur E. Koken de l'Université de Tubingen, à qui l'on doit d'importants travaux sur les otolithes fossiles. FAMILLE DES SPARID.E Genre SARGUS (Klein) Cuvier. 51. — Sargus, sp. 1784. Dent RESSEMBLANT A UNE GRANDE F.-X. Buftin, Ori/ctographic de Bruxelles, p. 8o, 147, pi. I, INCISIVE DE LAIT HUMAINE. fig. i Ç! k). 1871. Sargus anthropodon, Le lion. H. Le Hon, Préliminaires d'un Mémoire sur les Poissons tertiaires de Belgique, p. 14 (nom seulement). 1891. Sargus, sp. A.-Smilli Woodwanl, Notes on some Fish-remains from Ihe Lower Tertiary and Upper Cretaceous of Belgium, Collccted by Monsieur A. Houzeau de Lehaie. Geological Magazine, 3« décade, vol. VIII, p. 109. On trouve, dans l'Éocène belge, des incisives que l'on ne peut distinguer de celles du genre Sargus. Ce sont probablement ces dents que Le Hon désignait sous le nom de Sargus anthropodon. Gravier de base. — Localité: Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Ixelles, Woluwe-Saint-Lambert. Genre ÏRIGONODON, Sismonda. 52. — Trigonodon serratus, Gervais, 1852. 1852. Sargus ? serratus {pars). P. Gervais, Zoologie et Paléontologie françaises. Poissons fossiles, p. 2 (2« édilion, 1859, p. 516), pi. LXVII, fig. 7 {non fig. 8). 1891. Trigonodon serratus. A.-Smilli Woodward, Notes on some Fish-remains from the Lower (') E. Koken. .Ve»e Vntersiichuiigen an tertiiiren Fisch-OtoUthen. Zeitschrift der Deutschen geologischen Gesell- scHAFT, Vol. XLIII, 189), p. 128, Fig. 17 dans le texte. 164 MAURICE LERIGHE. ~ LES POISSONS Terliary and Uppcr Crelaceotis of Belgium, Collecled by Monsieur A. Houzeau de Lehnie. Geological Magazine, 3° décade, vol. VIII, p. 109, pi. m, fig. G. 1901. Trigonodon serratvs. A. -Smith Woodward, Catalogue of the fossil Fishes in the Brilish Muséum, t. IV, p. 531. Le genre Trigonodon n'est encoi'e connu que par ses incisives. Celles de Trigonodon serratus ont une couronne qui s'évase rapidement et qui, vers le sommet, déborde assez fortement la racine. Le bord tranchant et le bord basilaire de cette couronne sont sensiblement parallèles ; le premier est finement crénelé, quand l'usure ne l'a pas entamé. La racine est peu profonde. Gravier de base. — Locnlités : Hougaerde, Uccle (Calevoet), Schaerbeek. Bruxellien. — Localité : Woluwe-Saint-Lambert. 53. — Trigonodon, sp. Fig. 31 dans le texte. Une seconde forme du genre Trigonodon est indiquée, dans le Bruxellien, par des dents différentes de celles de l'espèce précédente. Dans ces nouvelles dents (Fig. 31 dans le texte), la couronne est très mince. Avant d'être atteinte par l'usure, elle se montre plus élevée au bord antérieur qu'au bord postérieur, et dépourvue de crénelures au bord tranchant. La racine est très profonde ; sa hauteur surpasse celle de Face externe. Face interne. la COUrOttUe. Fig. 31. — Trigonodon, sp. Cette forme de l'Eocène belge rappelle celle de l'Eocène Bruxellien. supérieur du Punjab, que Lydekker (') a décrite sous le iocaiiif'.- Uccle (Calevoet). j ^ v J • ;• n i* j •' «.. -i ... „ , , „ nom de Capitoaus tnaicus. Cette dernière paraît être Incisive. — GninJeur naturelle. ^ •■ cependant plus massive; de plus, sa couronne a les bords tranchant et basilaire parallèles. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localité : Saint-Josse-ten-Noode. T r (') B. Lydekker. Teeth of Fossil Fishes from Eumri Island and the Piinjah. Records of the Geological Survey of India, Vol. XIll, 1880, p. GO. — R. Lydekker. Siwalik Crocodilia, Lacertilia, and Ophidia ; and tertiari/ Fishes. Pal.eontologia Indica, série X, Vol. 111, p. 24.5 ; 18S6. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 165 Le Bruxellien fournit, en outre, des molaires isolées de Sparidés, qui se rapportent sans doute aux espèces précédentes. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localité : Ixelles. Genre SPARIDARUM, Koken. 54. — Sparidarum Rutoti, Leriche, 1004. (ESPÈCE NOUVELLE). PL XII, Fig. 9, 10. Cette forme possède les caractères généraux des otolithes que Koken a groupés sous le nom générique de Sparidarum. Les otolithes bruxelliens ont une forme subquadrangulaire; leur bord ventral forme un angle bien prononcé, tandis que leur bord dorsal décrit une courbe assez régulière ('). Ils sont peu épais. Leur face externe est légèrement concave dans le sens antéro-postérieur ; elle est couverte de côtes plus ou moins régulières, qui convergent, en s'atténuant, des bords vers le centre. Leur face interne est convexe. Uostiuin est ovalaire ; son excisura est superficielle. La caiida est large; son bord ventral est à peu près rectiligne; son bord dorsal décrit une courbe très prononcée, dont la convexité est tournée vers le haut ; son extrémité posté- rieure, atténuée, atteint presque le bord de Fotolithe. La crista superior est très saillante, et Yarea nettement délimitée. Localité : Neder-Ockerzeel. Je dédie cette espèce à M. le Conservateur A. Rutot, qui m'a donné d'utiles indications stratigraphiques sur les gisements de Poissons de l'Eocène belge. FAMILLE DES LABRID.E Genre PHYLLODUS, L. Agassiz. 55. — Phyllodus toliapicus, L. Agassiz, 1844. 1844. Phyllodus toliapicus. L. Agassiz, Recherches sur les Poissons fossiles, t. Il, 2» partie, p. 239, pl.LXIXtf, «g. 1-3. 1864. Phyllodus toliapicus. l. Cocchi, Monographia dei Pharijmjodopilidœ, nuova famiglia (') Le cliché de la figure 9(( de la planche XII a été retourné, Je sorte que cette figure donne, en réalité, le symé- trique de l'otolithe. De plus, par inadvertance, on a fait décrire à ce cliché un demi-lour, de sorte que le bord dorsal de l'otolithe se trouve tourné vers le bas de la planche. 166 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS di Pesci Labroidi. Annali dei, R. Museo di Fisica e Storia KATURALE DI FiRENZE, 'H'' sépic, vol . I (1865) ('), p. 104, pi. II, iig. 8,9, 15. 1874. Phyllodus De BoRREi, Winkler. T.-C. Winkler, Deuxième mémoire sur des dents de poissons fossiles du terrain bruxellien. Archives du Misée Teyler, vol. IV (lasc. I, 1876), p. 28, pi. II, iig. 15; Extrait, 1874, p. 13, pi., fig. 15. 1801. Phyllodi's, sp. A.-Smilh Woodward, Notes on some Fish-remains from the Loirer Tertiarij and Upper Crelaceous of Belgium, Collected hy Monsieur A. Houzeau de Lehaie. Geological Magazine, 3« décade, vol. VIII, p. 108. 1802. Phyixodis? DE BoRREi. A. Daimeries, Notes ichthyologiqucs, VII. Annales de la Société royale malacologiqie de Belgique, t. XXVII, Bl LLETIN DES SÉANCES, p. XIII. 1802. Phyllodus TOLiAPicus. A. Daimeries, Id., Id., t. XXVII, Bulletin des séances, p. xiii. 1901. Phyllodus TOLIAPICUS. A. -Smith Woodward, Catalogue of the fossil Fishes in the Brilish Muséum, vol. IV, p. 546. La figure donnée par Winkler (-) du plus complet des pharyngiens qu'il désignait sous le nom de Phyllodus De Borrei [^) est inexacte. En réalité, la dent de la rangée médiane, qui précède la dent principale, est plus courte, et l'inégalité des dents des rangées laté- rales, plus accentuée : les dents de la première rangée latérale (*) étant sensiblement plus grandes que celles de la seconde. Ce pharyngien, quoique incomplet — le tiers postérieur de la plaque fait défaut — présente encore bien les caractères de P/ii/llodus ioliapicus. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localité : Saint-Gilles. 56. — Phyllodus secundarius, Cocchi, 1864. 1864. Phyllodus secundarius. I. Cocclii, Monographia dei Pharyngodopilidce nuova famiglia di Pesci Labroidi. Annali delR. Museo di Fisica e Storia naturale di Firenze, 2« série, vol. I (1865), p. 102, pi. II, (ig. 7. 1871. Phyllodus secundarius. H. Le Hon, Préliminaires d'un Mémoire sur les Poissons tertiaires de Belgique, p. 13 (nom seulement). Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localité : Schaerbeek. (') Des extraits ont été distribués par l'auteur en 1864. (^) T.-C. Winkler. Deuxième mémoire sur des dents de poissons fossiles du terrain bruxellien. Archives du Musée Teyler, Vol. IV, PI. II, Fig. 15. (') Ces pharyngiens font actuellement partie des Collections du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique. (■*) Les rangées latérales sont comptées de l'intérieur vers l'extérieur. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 167 57. — Phyllodus, sp. Une troisième espèce du genre Phyllodus est indiquée par des dents de la rangée médiane des pharyngiens. Ces dents sont presque aussi longues que larges. Gravier de base. — Localité : Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek. Des dents isolées de la rangée médiane de pharyngiens ont été rapportées par Daimeries (') à Phijllodtis polyodiis L. Agassiz, et à P. marginalis L. Agassiz. Genre PSEUDOSPH^RODON, Noetling. Ce genre n'est connu, jusqu'ici, que par des fragments de dentures. Sa position systématique n'a pu encore être déterminée exactement. Les matériaux de l'Eocène belge, trop fragmentaires, n'apportent, pour la solution de cette question des affinités, aucune donnée nouvelle. 58. — Pseudosphaerodon navicularis, Winkler, 1S74. 1874. Gybodus NAVicuLAKis. T. -G. Winkler, Deuxième mémoire sur des dents de poissons fossiles du terrain bruxellien. Archives du Misée Teyler, vol. IV (fase. I, 1876), p. 30, pi. II, fig. 19-21; Extrait, 1874, p. lo, pi., lig. 19-21. 1889. Pseudospiia;rodon, sp. A. Daimeries, Notes ichlhyologiques, V. Annales de la Société royale MALACOLOGIQUE DE BeLGKJUE, t. XXIV, BuLLETIN DES SÉANCES, p. XLllI. On ne connaît encore, de cette espèce, que des dents isolées. Elles ne diffèrent guère de celles de Pseudospliserodoii Hilgendorfi Noetling (1885) de l'Éocène du Samland, que par leur taille sensiblement plus petite. Localités : Bruxelles, Dieghem, Ixelles, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. FAMILLE DES BALISTID^ Genre OSTRACION, Linné. 59. — Ostracion meretrix, Daimeries, 1891. PI. XII, Fig. 11-15. 1891. Ostracion meretrix. A. Daimeries. Notes ichlhyologiques, VI. Annales de la Société royale MALACOLOGlyUE DE BELGIQUE, t. XXVI, BuLLETIN DES SÉANCES, p. LXXV. (1) A. Daimeries. Notes ichthyologiques, VIL Annales de la Société royale malacologique de Belgique, T.XXN'II, 1892, Bulletin des séances, p. xiv. 168 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS (_)n trouve, dans ri'"ocùne. belge, des pliKjiies dermiques d'Ostrarioii, auxquelles Daimeries a di'jà donné le nom iXOsIracioii Dicrciriv. Ces plafjues indniuent, une l'orme do petites dimensions, plus grande, eependant, que ÏOsIracioH niirnirus L. Agassiz de ]"Kocène du Monte liolca. ]<]lles sont (U-nées de granules disposés irrégulièrement en quinconce, et relativement plus forts (jue chez Ostracioii inicnirK'^ ('). Comme dans cette dernière espèce, le centre de ces plaques est souvent occupé par un lubercule étoile. Gravier oe i;ase. — Luculili' : Ucde (Calevoet). Bruxelliisn. — Luailités : Dieghem, Ixelles, Schaerbeek, \V^olu\ve-Saint-Lambert. GtîNRE ANClSTPvODON, Derey. Dames (") a comparé les dents désignées sous le nom générique AWiivivtrodo)i aux [tetites dents pharyngiennes des Balislcs. Malgré une certaine ressemblance entre ces dilïérentes dents, il est cependant ditlicile d'assimiler les premières aux secondes. En effet, si les dents à'A)ic/sfro(h:ii/ étaient des dents pharyngiennes de formes voisines des Bidisfcs, elles devraient être accompagni'.es, dans les gisements, d'incisives considéra- blement plus grandes, rappelant celles des linlisfis. Or, de telles incisives n'ont jamais été rencontrées. .le considère les dents A' Ain'i.slrniloii — tout au moins celles de l'Eocène belge [A)icistn)(i'2. Sxiîiais AiiMMcs (/«/r.s). P. Cciviiis, hl.. Poissons lossiles, p. fi {"2'^ édition, IS.'il), |.. .Mr.). |.l. IAI\, lii;. Il, 10 [mm lig. 1-8, 11-15). bS7ô. C.oi;\x 1 issLiiïATi s, Winklor. 'i'.-(j. Winkler, Mhnniic siir des driils de iioissons dit Ivrruin lini.rc'lllrii. \i;iMi\\:s nv Ml ski; Tkvi.ki,, vol. III (l'asc. IN', 1874), p. r.OO, pi. vil, lig. i; Extrait, 1875, p. i;, ].l., lig. i. (') Grâce à l'olilit'oanee île M. Marcellin Boule, j'ai pu exaiiiinei' cette espèce au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. (-) W. Dames. Ueher Aiicistrudoii, Dvheji. Zëitschrift deh Deutschen geologischen Gesellschaft, Vol. XXXV, 1SS3, p. GOU. ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 169 1874. CORAX FISSURATUS. 1885. Ancistrodon armatus. d889. Ancistrodon armatus. 1889. 1891. Ancistrodon Damf.si, Daimeries. AnCISTRODON FISSURATUS. 1897. Ancistrodon armatus. T.-C. Winkler, Deuxième mémoire sur des dents de poissons fossiles du terrain bruxellien. Archives r>u Musée Teyi.er, vol. IV (fasc. I, 1876), p. 27, pi. II, fig. 11 ; Extrait, 1874, p. 12, pi., (ig. 11. W. Dames, UcberAncistrodon, Dchctj. Zeitsciirift der Deutsciien GEOLOciscHEf* Gesellschaft, voI. XXXV, p. 604, pi. XIX, fig. 9. A. Daimeries, Notes ichlhijologiques, IV. Annales iie i,a Société ROYALE MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, t. XXIV, BULLETIIN DES SÉANCES, p. M. A. Daimeries, fd., kl., t. XXIV, Bulletin des séances, p. vu. A.-Smilli Woodward, Noies on some Fish-remains from llie Lower Teriiary and Upper Cretaceoiis of Delgium, Collected bij Monsieur A . Ilouzeau de Lehaie. Geological Magazine, 5" décade, vol. VIII, p. 108. F. Priem, Sur les Poissons de VÉocène du Mont-Mokattam (Egypte). Bulletin de la Société géologique de France, o« série, t. XXV, p. 220, pi. VII, fig. lo. La forme des incisives à'Ancistrodon armatus est très variable ; elle est constamment modifiée par les progrès de l'usure de la couronne. Il n'est guère possible, actuellement, de séparer, au point de vue spécifique, les dents à'Ancistrodon de l'Eocène belge. Au moins pro- visoirement, je rattacherai Ancistrodon Daniesi Daimeries, du Bruxellien et du Laekenien, à A. armatus. Gravier de base. — Localités : Saint-Gilles, Uccle (Calevoet). Bruxellien. — Localités : Dieghem, Etter- beek, Ixelles, Saint-Gilles, Uccle, Woluwe-Saint- Lambert. 35 Fig. 32 3.5. — Ancistrodon armatus, Gervais, 1852. — Bruxellien. Localité : Uccle (Calevoet). Ti/pe : Figures de Gervais (Zoologie et Paléon- tologie françaises, PI. LXVII, Fig. S, PI. LXIX, Fig. 9, 10. Incisives. — Grandeur naturelle. FAMILLE DES GYMNODONTID^ Genre TRIODON (REiNWAiiDTJ Cuviilr. Le genre Triodon ne comprend, dans la nature actuelle, qu'une seule espèce, Triodon btirsarins (Reinwardt) Cuvier, habitant l'Océan Indien et les mers de l'Archipel de la Sonde. Il était, jusqu'ici, inconnu à l'état fossile. 23. — 1905. 170 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS Par ses mâchoires, ce genre participe à la fois des formes Diodon (= genre Diodon et genres voisins) et Tetrodon (= genres Tetrodon et Xenopterus). Sa mâchoire supérieure est constituée par deux demi-mâchoires réunies par une symphyse, comme c'est le cas pour les mâchoires supérieure et inférieure de Tetrodon. Sa mâchoire inférieure forme un os unique, comme les mâchoires supérieure et inférieure de Diodon. La face externe des mâchoires de Triodon est garnie, comme chez Diodon et Tetrodon, de petites dents incisiformes, disposées en plusieurs rangées superposées. A la face orale et en arrière, ces mâchoires portent des lames dentaires disposées en piles comme chez Diodon. Mais, tandis que, dans cette dernière forme, le nombre des piles, à chaque mâchoire, n'est jamais supérieur à deux, il dépasse toujours ce chiffre chez les Triodon adultes. 61. — Triodon antiquus, Leriche, 1904. (espèce nouvelle). PI XU, Fjg. 16-31 (Màchoiies du Bruxellien : Fig. 16-!29, 31). L'Éocène belge renferme des mâchoires inférieures et des demi-mâchoires supérieures qui possèdent tous les caractères des mâchoires correspondantes du genre Triodon. Ces mâchoires de l'Eocène belge ne diffèrent de celles de Triodon bursarius que par leur forme plus large, et par leur partie antérieure plus obtuse. Leur bord oral se relève, en avant, sur la ligne médiane, pour former un bec aigu. A la mâchoire supérieure, les dents externes occupent une bande étroite (PI. XII, Fig. 10-21), et se présentent sous forme de lamelles à peu près planes ou légèrement convexes vers le bas. A la mâchoire inférieure, ces dents garnissent presque toute la face externe (PI. XII, Fig. 25, 26, 30); elles sont généralement plus courbées qu'à la mâchoire supérieure, et prennent souvent une forme triangulaire. La taille du Triodon de l'Eocène belge [Triodon antiquus] devait être sensiblement inférieure à celle de l'espèce actuelle (T. bursarius). 11 y aurait peut-être lieu de distinguer, à titre de variété (var. elongatus), la mâchoire inférieure figurée sous le n° 31 de la planche XII. Cette mâchoire diffère de celles que l'on rencontre habituellement dans l'Eocène belge, par sa forme plus allongée. Si l'on suit le développement de la mâchoire inférieure de Triodon ardiqiius, on la voit, chez les individus jeunes (PI. XII, Fig. 22), passer par un stade Diodon : on ne trouve, en effet, à la face orale, que deux piles de lames dentaires disposées symétriquement de part et d'autre de la ligne médiane. A un âge un peu plus avancé (PI. XII, Fig. 23) il se produit, dans ces lames den- taires, quelques divisions qui, en se répétant, conduisent bientôt (PI. XII, Fig. 24) à la forme Triodon typique. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 171 Si l'on veut essayer d'établir la phylogénie des Gymnodontidés, d'après leurs mâchoires, il est logique de voir, dans la division des mâchoires de la forme Tetrodon, une division primitive, et de considérer cette forme comme une forme-souche de laquelle déri- veraient la forme Triodon, puis la forme Diodon. Mais, le développement des dents chez Triodon antiquus montre, au contraire, que la forme Triodon serait une forme dérivée de la forme Diodon. Peut-être alors, doit-on considérer la division de la mâchoire supérieure de Triodon et des deux mâchoires de Tetrodon, comme secondaire? Malheureusement, l'insuffisance des matériaux ne m"a pas permis de constater si, dans le développement de la mâchoire supérieure de Triodon antiquus, cette mâchoire passait par un stade Diodon. Localités : Neder-Ockerzeel, Saint-Gilles, Woluwe-Saint-Lambert. FAMILLE DES LOPHIID^ Genre LOPHIUS, Artedi. 1874. Trichiurides, Winkler. Winkler (') a établi le genre « Trichiurides « sur des dents isolées qu'il rapportait à un Poisson de la famille des Trichiuridas. Hilgendorf (^) a considéré ces dents comme celles d'un Ganoïde allié au genre Lepidosteus. Les auteurs qui suivirent — A. -Smith Woodward (^), Storms (''), Sauvage (^) — ont accepté l'opinion d'Hilgendorf, et sont même allés jusqu'à réunir le genre « Trichiurides » au genre Lepidosteus. Le rapprochement proposé par Hilgendorf et appuyé par les auteurs précités est inadmissible, à priori, si l'on tient compte des conditions de gisement des dents de " Trichiurides ». En Belgique, celles-ci sont assez communes dans le Bruxellien, le Laeke- nien et le Rupélien, c'est-à-dire dans des formations marines, où les restes d'espèces d'eaux douces sont toujours très rares et usés par le transport qu'ils ont dû subir, ce qui n'est pas le cas pour les dents en question. (•) T.-C. Winkler. Deuxième mémoire sur des dents de poissons fossiles du terrain hruxellien. Archives du Musée Teyler, Vol. IV (fasc. I, 1S76), p. 38; Extrait, 1874, p. 23. (}) Hiloendorp in W. Dames. Ueber Aiicistrodon, Deheij. Zeitscfîrift der Deutsciien reologischen Gesellschaft, Vol. XXXV, 1883, p. 670. (^) A.-Smith Woodwabd. Notes on some FisJi-remains from the Loioer Tertiarij and Upper Cretaceous of Belginm, Collected bi/ Monsieur A. Houzeau de Lehaie. Geological Magazine, 3° décaJe, Vol. VU!, 1891, p. 107. (*) R. Storms. Quatrième note sur les Poissons de l'argile rupelienne. Bulletin de la Société eelge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, T. Vlil, 1894, Procès-verbaux, p. 261. (^) H.-E. Sauvage. Noie sur les Lépidostéidés du terrain garumnien du Portugal. Bulletin delà Société géologique de France, 3' série, T. XXV, 1897, p. 9i. — H.-E. Sauvage. Vertébrés fossiles du Portugal : Contributions à l'étude des Poissons et des lieptiles du Jurassique et du Crétacique (Direction des Travau.x géologiques du Portugal, 1897-1898), p. 38. 172 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS D'autre part, on sait que les écailles — qui forment la partie la plus résistante du squelette des Lepidostens — se rencontrent, dans tous les gisements de Lepidosteus fossiles, en beaucoup plus grande abondance que les dents. Or, comme me l'a fait observer M. E. Vincent, les " Trichiurides » de l'Eocène belge ne sont jamais accompagnés d'écaillés de Lepidosteus. Enfin, il n'y a pas une identité complète entre les dents de '• Trichiurides •» et celles de Lepidosteus. Tandis que ces dernières portent souvent des côtes longitudinales, assez fortes et plus ou moins régulières, les premières sont, ou bien complètement lisses, ou bien pourvues seulement de sti'ies très fines, presque invisibles à l'œil nu. C'est avec les dents des Lophiidés, et en particulier avec celles du genre Lophius, que les dents de « Trichiurides •» me paraissent avoir le plus d'analogie. Au moins provisoire- ment, je considère donc ces dernières dents comme celles d'un Lophius. Le genre Lophius est d'ailleurs déjà connu dans l'Eocène, par une espèce (L. brachijsomus L. Agassiz) du Monte Bolca. 62. — Lophius sagittidens, Winkler, 1874. ? 1784. Dents DE POISSON INCONNUES. F.-X. Biirlin, OnjcUigruphie de Bruxelles, p. 85, i47, pi. 1, %• 9. I' (')• 1875. T.-C. Winkler, Mémoire sur des dents de poissons du terrain hruxellien. Archives du MiséeTeylek, vol. Ill(fasc. IV, 1874), p. 502, pi. VII, lig. 6 ; Extrait, 1873, p. 8, pi., lig. 6. 1874. Trichiurides sagittidens. T.-C. Winkler, Deuxième mémoire sur des dénis de poissons fossiles du terrain bruxellien. Archives du Musée Tevler, vol. IV (fasc. I, 1876), p. 31, pi. II, lig. 22, 25; Extrait, 1874, p. 16, pi., lig. 22,23. 1883. Lepidcsteis-verwandter Ganoid. Hilgendorl'«« W. Daines, lleber Ancistrodon, Debci/. Zeitschrift DER Deutschen geoi.ogischen Gesellschait, vol. XXXV, p. 669-670 (note infrapaginale). 1801. Lepidosteus, sp. A. -Smith Woodward, Notes on some Fish-rcmains from the Lower Tertiary and Upper Cretaccous of Belgium, Collected bi/ Monsieur A. Ilouzcau de Lehaie. Gv.ologicki. Magazine, 3'^ décade, vol. VIII, p. 107. On ne connaît encore, de cette espèce, que des dents isolées. Celles-ci sont allongées, coniques et terminées en fer de lance. Leur taille indique une forme beaucoup plus grande que celle de l'Eocène du Monte Bolca [Lophius hrachysomus L. Agassiz). (') A en juger par la coloration noire qu'elles présentent, les dents figurées par Burtin proviendraient, ou bien du gravier de base du Lael^enien, ou bien du Rupelien. Dans ce dernier étage, on trouve, en effet, des dents isolées d'un " Trichiurides „ que Slorms (R. Storms. Quatrième note sur les Poissons de l'argile rupelienne. Bulletin de la Société BELGE DE GÉOLOGIE, DE PALÉONTOLOGIE ET d'Hydrologie, ï. VIII, 1894, Procès-Verbaux, p. 261) a rapportées avec doute à un Lepidosteus, et que j'attribue à un Lophius. ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 173 Gravier de base. — Localité : Zétrud-Lumay (Autgaerden). Bruxellien. — Localités : Bruxelles, Ixelles, Neder-Ockerzeel, Saint-dilles, Uccle, Woluwe-Saint- Lambert. RESUME ET CONCLUSIONS En résumé, la faune ichthyologique du Bruxellien renferme : Elasmobranches. ^^ 33. 1. IsisTius TRiTURATus, Winkler. 34. 2. Squatina prima, Winkler. 55. 5. Squatina crassa, Daimeries. 4. Rhinoratus BRuxELi.iF.Nsis, .lackel. 5. RuYNciioBATus ViNCENTi, Jaekcl. 50. 6. Pristis Lathami, Galeotu. 7. Raja Dupoisti, Winkler. 8 Trygon Jaekeli, Lericlie. 37. 9. Rhinoptera Daviesi, A.-Sniilli WoodwarJ. 3'^- iO. Myliodatis Dixoni, L. Agassi/.. •">!•. 11. Myliobatis TOLiAPiciis, L. Agassiz. 4(1. 12. Myliobatis STRiATus, Biickland. 41. 13. Aeïobatis irregularis, L. Agassiz. 42. 14. NoTlDA^us SERRATissiMis, L. Agassiz. 45. lo. Cestracion Vincenti, Lericlie. 44. 16. ScYLLiuM MiMiTissniuM, Wiiikler. 45. 17. GiNGLYMOSTOMA TniKr.ENsi, Winkler. 4(). 18. Odontaspis Wiinki.eri, Lericlie. 47. 19. Odontaspis cuspidata, L. Agassi/., var. Hopei, 48. L. Agassiz. 49. 20. Odontaspis macrota, L. Agassiz. 50. 21. Odomaspis CRASsiDENs, L. Agassiz. 51. 22. Lamna verticalis, L. Agassiz. 52. 25. Lam.>a Vincenti (Winkler) A. -Sniitli Woodward. 55. 24. OxYRHiNA NOVA, Winkler. 51. 25. OxYRHiNA Desori, L. Agassiz, var. pr.ecursor, 55. Lericlie. 50. 26. Otodus oBuyuus, L. Agassiz. 57. 27. Carcharodon disauris, L. Agassiz. 58. 28. Carcharodon auricii.atus, de Blainville. 59. 29. Physobon secundus, Winkler. 60. 50. Physodon TERTius, Winklcr. 01. 31. Aprionodon WooDAVARDi, Lericlie. 62. Galeus minor, L. Agassiz. Galeus recticonus, Winkler. Galeus Lefevrei, Daimei'ies. Galeocerdo LATiDE.Ns, L. Agassiz. Holocéphale. Edapiiodon Blxklandi, L. Agassiz. Téléostomes. Pycnodus, sp. Ai.BULA OwEKi (L. Agassiz) Owen. Auius Egertoni, Dixon, var. belgicus, Lericlie. lIopLOSTETiius iiEXAGONALis, Lcriclie. Scomber Dolloi, Lericlie. Pelamvs Dei.iieidi, Lericlie. Cybium Bleekeri (Winkler) Stornis. CvBiuM Proosti, Slorins. CvBiuM Stormsi, Lericlie. Sphyr^enodus, sp. Pal.eorhynchus. sp. XiPinoRHYNCHus PEiiscus, L. Agassiz. CoEi.ORHYNCiius recïus, L. Agassiz. Percidarum Kokem, Lericlie. Sabgus, sp. Trigonodon serratus, Gervais. TiiiGONouoN, sp. Sparidarum Rutoti, Lericlie. PiiYi.LODUS TOLiAPious. L. Agassiz. PlIVI.I.ODUS SECUNDARIUS, CoCClli. PlIYLLODliS, sp. PsEUDOSPiLERonoN N.wicui.ARis, Winkler. OsTRAciox MERETRix, Daimeries. Ancistrodon armatus, Gervais. TuioDON ANTiyuus, Lcriclic. LoPHius SAGiTTiDENSj Winkler. 174 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS A l'exception d'un petit nombre de formes {Halecopsis insignis Delvaux et Ortlieb, et Cristigerina crassa Leriche de TYprésien; Alopecias sp. du Panisélien) la faune ichthyolo- gique du Bruxellien renferme tous les éléments des faunes ichthyologiques de FYprésien et du Panisélien. 1° Elle présente donc, comme celles-ci, une partie commune avec la faune ichthyolo- gique du Heersien-Landénien, partie qui comprend : Elasmobranches. 1. Squatina PRIMA, Winkler. 2. Mylioiîatis DixONi, L. Agassiz. 5. Odopstasi'i.s cispiDATA, L. Agassiz, var. IIoi'ki, L. Agassiz. 4. Odontaspis macuota, L. Agassiz. 5. Odontaspis ciiAssiDKiNs, L. Agassiz. 6. Lamna viiiiTicALis, L. Agassiz. 7. Lamna V'iNCENTi(Winkler) A.-Smitli Woodward. S. OxYRHiNA nova, Winkler. 9. Otodus OBijQiis, L. Agassiz. Holocéphale. 10. Edaphodon Bk.klandi, L. Agassiz. Téléostome. \\. Albula Oweni (L. Agassiz) Owen. 2" Les éléments communs à la faune ichthjologique du Bruxellien d'une part, et : celles de l'Yprésien et du Panisélien d'autre part, sont, indépendamment des précédents Elasmobranches . 1. IsiSTiis TRiTiRATis, Wlnklep. 2. Rhynchobatis Vinc.einti, .lackel 3. Pristis Latiiami, (ialeolli. 4. RiiiNOPTERA Daviesi, A.-Siiiilli Wooilward. 5. MviJOBATis ToLiAPicrs, L. Agassiz. G. Aetobatis irregilaris, L. Agassi/. 7. Cestracion Vix'.enti, Leriche. 8. Sr.YELlUM MINUTISSIMIIM, Wiiiklei'. 9. GlNGLVMOSTOMA TlIIELENSI, Wiiiklei'. 10. Odontaspis WiNKLERi, Lericlie. H. Carcharodon auriculatus, de niainvillo. 12. PiiYsoDON SECuNDus, Winklep. 15. Physodon TERTius, Wiiikier. 14. Galeus minor, L. Agassiz. 15. Galeus recticoni s, Wiukler. 16. Galeus Lefevrei, Daimeries. 17. Galeocerdo LATiniiNS, L. Agassiz. Téléostomes. 18. Pycnodis, sp. 19. Cybum Bleekkbi (Winkler) Slorms. 20. Cybu M Proosti, Slorms. 21. Cybum Stobmsi, Lericlie. 22. SPHYR.ENODUS, sp. 23. Coeloriivnciius rectus, L. Agassiz. 24. Perc.idarim Kokem, Leriche. 25. Trigonodon serratus, Gervais. 20. PiiYLLODUs toliapicus, L. Agassiz. 27. Anclstrodon armatus, Gervais. 28. Triodon antiquus, Leriche. 29. Lopnius sagittidens, Winkler. 3° Enfin, il reste un certain nombre d'éléments qui, en Belgique, semblent apparaître pour la première fois dans le Bruxellien, ce sont : ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 175 Elasmobranches. Téléostomes. 10. Anius EciiitTONi, Dixon, var. bi-.i.gicus, Lericlie. 1. Sqi;atina CRASSA, Daimeries. H. HopLOSTimiis iiEXAcoiNAus, Lericlic. 2. Rhinobatus BRuxELLiENsis, Jaekel. 12. Scomber Doi.i.oi, Leriche. 3. Raja Dlponti, Winkler. 13. Piîlamy.s Delheidi, Leriche. 4. TRYGO^ Jaekeli, Leriche. 14. Pai.eoriiynchis, sp. 5. Myliobatis STRiATCs, Buclvland. lo. Xiimiioriiynciius prisci s, L. Agassi/,. 6. NoTiDANDs serrati.ssimus, L. Agassiz. 16. Sargus, sp. 7. OxYRHiNA Desori, L. Agassiz, var. i'r.ecirsor, 17. Trigonodon, sp. Leriche. 18. Sparidaruji Iîltoii, Leriche. 8. C\RCHARODO> DisAURis, L. Agassiz. 19. Phyllodls seclndaru s, Cocciii. 9. Aprionodon ^VooD^VARDI, Leriche. 20. Phyi.lodus, sp. 21. PsEUDOSPii.ERODON NAVi<;i;i,ARis, Winkler. 22. OsTRAcioN MERETRix, Daiiiierics. Rhinobatid.î:. — Au genre Rhynchohatus, seul représentant connu, dans le Panisélien belge, de la famille des Rhinobatidœ, vient donc s'ajouter, à l'époque bru.xellienne, le genre Ehinohatus. RAJiDyE et Trygonid^e. — Les familles des Rajidœ et des Trygonidœ sont respective- ment représentées, dans le Bruxellien, par les genres Baja et Trijgon, i[\x\ sont encore inconnus dans les formations tertiaires belges, antérieures à cet étage. Carchariid.-e. — Les Carchariidés, qui ont comuiencé à prendre un grand développe- ment à l'époque yprésienne, continuent à prospérer; leur nombre s'augmente par l'arrivée du sous-genre Aprionodon. Chim.-erid.e. — La famille des Chim;eridaî est en décroissance. Le genre hclnjodus, qui s'est maintenu jusque dans le Paléocène ('), a disparu; le genre Edapltodon persiste seul dans le Bruxellien. ScoMBRiD.E. — La jeune famille des Scombridte continue à manifester sa vitalité. Aux genres yprésiens Cyhiiim et Sphyrsenodus, s'ajoutent, dans le Bruxellien, les genres Scomber et Pelamys. Pal^orhynchid^. — C'est de l'époque bruxellienne que date l'apparition de cette famille éteinte, dont l'unique représentant est le genre Palmorhynclms. XiPHiiD^E. — Cette famille s'accroît, dans le Bruxellien belge, du genre Xiphio- rhynchus. Balistid^. — Le genre Ostracion se montre pour la première fois dans le Bruxellien. L'espèce bruxellienne, Ostracion meretrix Daimeries, est la plus ancienne espèce du genre, actuellement connue. (>) M^= Leriche. Les Poissons paléocènes de la Belgique, p. 34. 176 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS EOCÈNES DE LA BELGIQUE L/ABRiD.E, Gymnodontid-e, Lophiid.e. — Les genres yprésiens et paniséliens des familles des Labridaî, des Gjmnoduntidœ et des Lopliiid;e passent sans modifications dans le Bruxellien. En résumé, la faune ichtliyologique du Bruxellien diffère peu, dans ses caractères généraux, de celles du Panisélien et de l'Yprésien. De part et d'autre, on trouve les mêmes familles, représentées par des genres et des espèces identiques. Les caractères de la faune ichthyologique de l'Yprésien et du Panisélien sont seulement exagérés dans la faune ichthyologique du Bruxellien. Les différences que l'on constate, dans la distribution des espèces, entre les faunes yprésienne et panisélienne d'une part, et la faune bruxellienne d'autre part, sont surtout imputables à l'insuffisance des matériaux. Déjà, plusieurs espèces, qui, en Belgique, ne commencent à apparaître qu'avec le Bruxellien, sont connues, en d'autres régions voisines, dans des formations synchroniques de TYprésien. C'est ainsi que Xiphiorhynchus jn-iscus L. Agassiz, et Phyllodus secundarius Cocchi, se rencontrent en Angleterre, dans le « London Glay « ('). La découverte de nouveaux matériaux atténuera sans doute encore les différences qui existent entre la faune ichthyologique bruxellienne d'une part et les faunes ichthyolo- giques panisélienne et yprésienne d'autre part. (') J'ai, récemment, mis en évidence le synchronisme du " London Clay , et de l'Yprésien. Voir à ce sujet : — M^'-' Leriche. Sur Vûçie des Sables à Uiilos et TérMines des environs d'ICpernai/ et sur la signif cation du terme Sparnacien. Bulletin de la Société géologique de France, 4" série, T. IV, 1901, p. 816. — M" Leriche. Observations sur la GMogie de Vile de Wi'/ltt. Annales de la Société géologique du Nord, T. XXXIV, 1905, p. 32. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE •<.' L'ÉTAGE LAEKF.NIEN Le « gravier de base » du Laekenien renferme, en très grande abondance, des restes fragmentaires de Poissons. Parmi ces restes, les uns sont roulés et proviennent sans doute partiellement, et par remaniement, des sables bruxelliens sous-jacents. Les autres, mieux conservés, doivent être, en grande partie, considérés comme contemporains des couches qui les recèlent. C'est de ce niveau graveleux de la base du Laekenien que proviennent la plupart des matériaux étudiés. ÉLASMOBRANCHES ORDRE DES SELACHIL — SOUS-ORDRE DES TECTOSPONDYLI FAMILLE DES SQUATINID.E Genre SQUATINA (Aldrovandi) Duméril. 1. — Squatina prima, Winkler, 1874. Renvoi à M'-'-" Leriche, Les Poissons paléocèiii-s de la Belgique, p. 16, 2S ; et à la page 96. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Neder-Ockerzeel, Saint-Gilles. 2. — Squatina crassa, Daimeries, 1889. Renvoi à la page 9(j. Gravier de base. — Localités : Saint-Gilles, Uccle. Vertèbres de Squatina. Gravier de base. — Localité : Forest. 2 t. — lyoj. 178 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS FAMILLE DES RHINOBATID.E • ♦ • FiG. 36-41. — Rhinobatus bruxelliensis, Jaekel, 189t. — Laekenien. Localité : S'-Gilles-Uecle. Type : Collection Jaekel, Berlin. Denis de plus en plus latérales, vues par la face interne. Échelle : 4- Oknre rhinobatus (Bloch) Schneider. 3. — Rhinobatus bruxelliensis, Jaekel, 1S94. Fig. 3641 dans le texte. 1894. RiiiNOBATis BiiuxEi.LiENSis. 0. Jûckel, Die eocdnen Selachier vom Monte Bolca, p. 77, fig. 8 dans le texte. Dans les dents de cette espèce, les deux prolongements latéraux que la couronne pousse, en arrière, sur la racine, sont relativement très développés; leurs dimensions atteignent presque, dans certaines dents latérales, celles du prolon- gement médian. Gravier de base. — Localités : Ixelles, Saint-Gilles, Uccle. Genre RHYNCHOBATUS, Mùller et Henle. 4. — Rhynchobatus Vincenti, Jaekel, 1894. Renvoi à la page 97. Gravier de base. — Localités : Ixelles, Saint-Gilles, Uccle. FAMILLE DES PRISTID.E Genre PRISTIS, Latham. 5. — Pristis Lathami, Galeotti, 1837. Renvoi à la page 97. Dents rostrales. — Gravier de base. — Localités : Forest, Gand, Ixelles, Melsbroeck. Laekenien. — Localités : Melsbroeck, Saint-Gilles, Uccle. Vertèbres. — Gravier de base. — Localités : Forest, Gand, Melsbroeck, Saint- Gilles. Laekenien. — Localité : Forest. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 179 FAMILLE DES RAJID.E Genre RAJA, Cuvier. 6. — Raja Duponti, Winkler, 1874. [PI- IV, Fig. 26-28 (dents du Bruxellien)!, Fig. 42-51 dans le texte. 1874. Cestracion Duponti, T.-C. Winkler, Dcuxii'im mémoire sur des dents de poissons fossiles du terrain bruxellien. Ahchivks du Musée Thyler, vol. IV (l'asc. 1, 1876), p. 17, pi. M, lig. 1-5 ; Extrait, 1874, p. 2, pi., fig. 1-5. 1891. Cestracion Duponti. A.-Smilli Woodwanl, Noie on some Fish-remains from thc Lower Terliartj and Upper Cretaceous of Belgium, Collecled by Monsieur A. Uouzeau de Lehaie. Geological Magazine, 5" décade, vol. VIII, p. 105. Les dents que Winkler a décrites sous le nom de " Cestracion " Duponti n'ont aucun rapport avec les dents antérieures du genre Cestracion. Ce sont, comme l'a d'ailleurs déjà fait observer Daimeries ('), des dents de Raie, et c'est au genre Eaja proprement dit qu'elles doivent être attribuées. Elles sont caractérisées par une couronne tétraédrique, supportée < éb 11 s. ant. Profil. F. ant. F..int. F. int. Dents antérieures de o*. Dent lat.-ant. de (J. Dentant.de 9- Dentlat.-ant.de Ç. M ^ ^ F. int. F. int. F. int. F. int. F. orale. Dent latérale de 9 . . Dents latérales de q* et de 9 i ^^ P'us en plus postérieures. FiG. 42,51. — Raja Duponti, Winkler, 1874. — Laekenien. Localité : S'-Gilles-Ucde. — Ti/pc : Musée royal d'Histoiie naturelle de Belgique, Bruxelles. Dents. — Échelle : 4. (') A. Daimeries. Notes ichtliyuluyigiies, VI. Annales de la Société boyale malacologique de Belgique, T. XXVI, 1891, Bulletin des séances, p. lxxvii. 180 MAURICE LERIGHE. - LES POISSONS par une racine, dont les deux branches sont fortes et séparées par un profond sillon. Deux des quatre dents-types de --^ Cestracion r, Duponti sont figurées sous les n°^ 26 et 27 de la planche IV. Dans le genre Raja, les dents sont souvent sujettes, chez une même espèce, à de nombreuses variations de forme; elles diflFèrent suivant la place qu'elles occupent dans la gueule, et, parfois aussi, suivant le sexe de l'individu auquel elles appartiennent. C'est ainsi que, chez Raja clavata Linné (espèce actuelle), l'on voit, chez la femelle, des dents à couronne aplatie, s'élargissant, suivant la règle, à mesure qaelles s'éloignent de la symphyse des mâchoires. Chez le mâle, la couronne des dents antérieures, au lieu d'être plane, est pyra- midale. Cette pyramide devient de plus en plus surbaissée dans les dents qui suivent latérale ment, et c'est seulement vers les coins de la gueule, que les dents reprennent la forme des dents coi'respondantes de la femelle. Or, on rencontre dans l'Eocène belge, avec des dents identiques à celles décrites par Winkler, des dents qui, quoique bâties sur le même type, en différent soit par la plus grande hauteur de leur cône émaillé (Fig. 42, 43 dans le texte), soit par l'aplatissement de leur couronne (Fig. 45, 46 dans le texte), soit enfin par leur plus grande largeur (PI. IV, Fig. 28; Fig. 47-51 dans le texte). Toutes ces dilFérentes formes de dents sont d'ailleurs reliées par des formes inter- médiaires; elles présentent, en outre, plusieurs caractères communs : grand développement des branches de la racine, présence à la face orale — qui devient la face antérieure dans les dents à couronne tétraédrique — d'un bourrelet marginal, saillant et continu, qui limite une surface concave, granulée quand l'usure ne l'a pas atteinte. Toutes ces dents se rapportent évidemment à une même espèce. Le fait que les dents à couronne aplatie se rencontrent en plus grand nombre que les dents à couronne tétraédrique, et que, parmi les premières, les unes, très étroites, n'ont pu appartenir qu'à la partie antérieure d'une mâchoire, montre que chez l'espèce de l'Eocène belge, comme chez Raja clavata, la denture présentait des ditFérences sexuelles. Par analogie avec Raja clavata, on doit donc considérer les dents à couronne tétraédrique (Fig. 42, 43 dans le texte) comme des dents antérieures de mâles; elles se rapprochaient d'autant plus de la symphyse que leur cône émaillé est plus élevé. Les dents plus larges, à couronne tétraédrique surbaissée (PI. IV, Fig. 26, 27 ; Fig. 44 dans le texte) occupaient une position plus latérale dans les mâchoires des mâles. Enfin, parmi les dents à couronne aplatie, les unes (PI. IV, Fig. 28 ; Fig. 48-51 dans le texte), relativement larges, armaient les coins de la gueule des mâles et des femelles ; les autres (Fig. 45-47 dans le texte), plus étroites, recouvraient les parties médiane et latérales des mâchoires de ces dernières. Gravier de base. — Localités : Saint-Gilles, Uccle. EOCÈNES DE LA BELGIQUE 181 FAMILLE DES TRYGONID.E Genre TRYGON (Adanson) Cuvier. 7. — Trygon Jaekeli, Leriche, 1904. Renvoi a la page 100. Gr.wier de base. — Localités : Saint-Gilles, Uccle. On doit rapporter à un Rajidé ou à un Trj'gonidé de petites « boucles - ovoïdes, du centre desquelles s'élève une épine allongée, effilée et recourbée en arrière. Gravier de base. — Localités : Saint-Gilles, Uccle. FAMILLE DES MYLIOBATID.E Genre RHINOPTERA (Kuhl) Muller. 8. — Rhinoptera Daviesi, A. -Smith Woodward, 1889. Renvoi à la page 101. Gravier de base. — Localité : Environs de Bruxelles. Genre MYLIOBATIS, Cuvier. 9. — Myliobatis Dixoni, L. Agassiz, 1843. Renvoi à la page 102. Gravier de base. — Localités : Dieghem, Forest, Gand, Melsbroeck, Saint-Gilles, Uccle. 10. — Myliobatis toliapicus, L. Agassiz, 1843. Renvoi h la page 104. Gravier de base. — Localité : Gand. 11. — Myliobatis striatus, Buckland, 1837. Renvoi à la page 105. Gravier de base. — Localités : Forest, Uccle. Laekenien. — Localité : Forest. 182 MAURICE LERICHE. LES POISSONS 12. — Myliobatis cf. jugosus, Leidy, 1877. Fig. B2 dans le texte. La dent médiane figurée ci-contre (Fig. 52) ne peut être rapportée à aucune des espèces ren- contrées, jusqu'ici, dans l'Éocène belge. Elle est caractérisée par la saillie extrêmement prononcée que forme la partie médiane de la couronne. La surface de celle-ci est couverte de granules dis- posés en lignes hiéroglyphiques, et étroitement appliqués les uns contre les autres. Cette orne- mentation montre que le profil sinueux de la face orale de la dent ne peut être attribué à l'usure. Les faces antérieure et postérieure de la couronne sont inclinées vers l'arrière, de sorte que, dans sa partie postérieure, la couronne surplombe assez fortement la racine. Dans les plaques dentaires, les dents médianes doivent donc présenter une certaine imbrication. La dent du Laekenien belge a une grande analogie avec celle des « Marnes de Vincenttown » (New-Jersey) que Leidy (') a décrite sous le nom de « Myliohates ^ jugosus. Gravier de base. — Localité : Gand. Le nom de « Myliohates Brongniarti y a été donné par Agassiz (^) à des restes (dents isolées et fragments d'épines) de Myliobatis, provenant de l'Eocène — probablement du Laekenien — de Gand. Aga,ssiz n'ayant pas figuré ces restes, ni indiqué les caractères permettant de les reconnaître, ce nom ne peut avoir aucune valeur spécifique. Face antérieure. FiG. 52. Myliobatis cf. jugosus, Leidy, 1S77. Laekenien. Locnliti': Gand. Type de Vespice : Collections de l'Académie des Sciences naturelles de Philadelphie. Dent de la rangée médiane. Grandeur naturelle. Genre AETOBATIS, Mûller et Henle. 13. — Aetobatis irregularis, L. Agassiz, 1S43. Renvoi à la page 107. Gravier de base. — Localités : Dieghem, Etterbeek, Forest, Gand, Heusden-lez- Gand, Ixelles, Melsbroeck, Neder-Ockerzeel, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. Laekenien. — Localités : Etterbeek, Forest. (') J. Leidy. Description of Veiiehrate Remains, chiefly froin the Phosphate Beds of South Carolina. Journal of thf. AcADEMY OF Natural SCIENCES OF Philadelphia, 2' Série, Vol. VIII, p. 240, PI. XXXI, Fig 4, 5; 1877. (-) L. Agassiz. Jlecherches sur les Poissons fossiles, T. III, p. 324. ÉOGÈNES DE LA. BELGIQUE 188 ÉPINES DE TRYGONID.E ET DE MYLIOBATID^ Trygon (?) pastinaeoides, P.-J. Van Beneden, 1873. sa Fig. 53 dans le texte. • Renvoi à la page 108. Gravier de base. — Localités : Forest, Gand, Ixelles, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode. Laekenien. — Localités : Forest, Ixelles, Leefdael. Myllobatis (?) acutus, L. Agassiz, 1843. Fio 53. — Trygon (?) pastinaeoides, P.-J. Van Beneden, 1873. Renvoi à la page 109. Laekenien . Gravier de base. — Localités : Ixelles, Melsbroeck. Localité .- ixelle.s. Tj/pe : Figure de Burlin (Oiyctograpliie Myllobatis Oweni, L. Agassiz, 1843. de Bruxelle.'^, PI. Il, Fig. L). Renvoi à la pa^e 110 Partie distale d'une épine caudale, vue par la face antérieure. Gravier de base. — Localité : Saint-Gilles. Grandeur naturelle. SOUS-ORDRE DES ASTEROSPONDYLI FAMILLE DES NOTIDANlDyE Genre NOTIDANUS, Cuvier. 14. — Notidanus serratissimus, L. Agassiz, 1844. Renvoi à la page 110. Gr.avier de base. — Localité : Gand. 15. — Notidanus primigenius, L. Agassiz, 1843. Renvoi à la page 207. Laekenien. — Localité : Gand. Genre XENODOLAMIA, Leidy. 1877. XiPiiODOLAAiiA, Leidy. En 1877, Leidy (') établissait le genre Xenodolamia sur des dents « of an unusual form « provenant des « Ashley Piiosphate Beds » de la Caroline du Sud. A propos de ces (') J. Leidy. Description of Verlehrate Remains, chiefiy front the Phosphate Beds of South Carolina. iuuRUXL of thk AcADEMï oF Natural Soiencks OF Philadelphia, 2» série, Vol. VIII, p. 251, PI. XXX.IV, Fig 33-36. 184 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS dents, Leidy écrivait : >^ I hâve supposed that thèse (teeth) may be symphysal teeth of CarcJiarodon megalodou, or perhaps of C. angustidens, but I hâve not been able to détermine the question. Nor is it possible that ail thèse teeth pertain to the same species or genus «. Ainsi, Leidy créait le genre Xenodolamia tout à fait au hasard, sans lui donner aucun caractère précis. Des quatre dents figurées par Leidy et rapportées par lui au genre Xenodolamia, l'une d'elles (') doit se rapporter au genre Carcharodon. Quant aux trois autres, elles appartiennent évidemment à une même forme ; elles ont les bords de leur couronne lisses, ou peut-être — à en juger d'après les figures — obscurément plissés vers la base (^). Ces dents offrent la plus grande analogie avec les dents latérales-antérieures de la mâchoire supérieure des Noiidamis. Avec le genre Xenodolamia, Leidy (^) créait un second genre {Xiphodolamia) pour des dents des " maris of New-Jersey ", dans lesquelles il remarquait " the gênerai appearance of those oi Lamna laterally compressed ». Comme l'a déjà fait remarquer A.-Smith Wood- ward (*), ces dents sont identiques aux dents symphysaires de la mâchoire supérieure des Notidamis. Ainsi donc, les dents désignées par Leidy sous les noms de Xenodolamia et de Xipho- dolamia, et considérées par lui comme appartenant à des Lamnidés, sont, en réalité, des dents de Notidanidés. Les dents de la forme Xenodolamia occupaient sans doute, dans la gueule, une position un peu plus latérale que celles de la forme Xiphodolamia, qui sont des dents symphysaires. A.-Smith Woodward {") a signalé, dans l'Éocène anglais (London Clay), des dents analogues à celles désignées par Leidy sous le nom de Xiphodolamia. Or, ces dents de l'Éocène anglais sont accompagnées, dans les mêmes couches, d'autres dents très remar- quables, que A.-Smith Woodward a attribuées, d'abord au genre Carcharias \C. [Scoliodon] eocienus] {^), puis au genre Oxijrhina ('). Ces dernièi'es sont caractérisées parleur forme très comprimée, par une racine quadrangulaire rappelant tout à fait celle des dents de Notidamis, enfin par une couronne dépourvue de denticules latéraux, et semblable à celle des dents de Xenodolamia. Je considère ces dernières dents de l'Eocène anglais comme les dents latérales C) J. L^\T>\. Description of Vertebrate Remains, chiefly from the Phosphate Beds of South Carolina. Journal of the AcADEMY OF Natural Sciences OF Philadklphia, 2' série, Vol. V1I[, PI. XXXIV, Fig. Si. (2) En particulier la dent figurée sous le n° 31. [^) i. Leidy. Id., Id.. p. 252, PI. XXXIV, Fig. 25-30. (') A.-Smith Woodward. Catalogue of the fossil Fishes in the British Muséum, Vol. I, p. 168 ; 1889. — A,-Smith Woodward, Notes on the teeth of Sharks and Skates from english eocene formations. Proceedings of the Geologists' Association, Vol. XVI, p. G ; 1899. (^) A.-Smiih Woodward. Notes on the teeth of Sharks and Skates from english eocene formations. Proceedings of the Geologists' Association, Vol. XVI, p. 6, PI. I, Fig. 8 ; 1899. (^) A.-Smith Woodward. Catalogue of the fossil Fishes in the British Muséum, Vol. I, p. 436 ; 1889. (') A..-SmTH \VooDW\RD. Notes on the teelh of Sliarks and Skates from englislt eocene formations. Proceedings op the Geologists' Association, Vol. XVI, p. 11, PI. l, Fig, 25, 26; 1899, ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 183 de la forme qui avait pour dents antérieures, à la mâchoire supérieure, les dents du type Xiphodolamia. Le genre Xenodolamia (') sera donc caractérisé par des dents latérales fortement comprimées comme chez Notidaniis, mais dans lesquelles la couronne reste simple au lieu de se diviser en cônes plus ou moins nombreux, comme dans ce dernier genre. 16. — Xenodolamia eocaena, A. -Smith Woodward, 1889. Fig. 54-60 dans le texte. 1889. C.4RCHARIA.S (Scoliodon) EOc^Nis. A.-Siiiitli Woodward, Catalogue uf thc fossil Fislies in the Brilish Muséum, vol. (, p. 4ûG. 1899. Xiphodolamia sp. A.-Smilli Woodward, Noies on Ihe lecth of Shurhs and Skates from enytish eocene formations. Piiociîedincs of tue Geolo- GiSTs' Association, vol. XVI, p. (5, pi. I, fig. 8. 1899. OxYRiimA Eoc^NA. A.-Smith Woodward, M.Id., vol. XVI, p.ll,pl. I, lig.2g,26. é \ tk \ F. externe. Profil. - Denis latérales-antérieures. A F. int. Dents de plus en plus latérales. F. int. F. ext. Dents latérales de plus en plus postérieures. Fig. 54-60. — Xenodolamia eocaena, A.-Smith Woodward, 1889. — Laekenien. Localité : S'-Gilles-Uccle. — Ti/2>e : British Muséum. Dents. — Grandeur naturelle. {}) Le nom de Xenodolamia a la priorité sur celui de Xiphodolamia. 25. — 1905. 186 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS Les dents sont très fortement comprimées. La couronne a ses bords complètement lisses ; elle s'élargit considérablement à la base, et atteint ainsi une longueur au moins égale à celle de la racine. Celle-ci est régulièrement quadrangulaire ; son bord inférieur est presque rectiligne dans les dents latéi'ales. Gravier de base. — Localités : Saint-Gilles, Uccle. La plupart des dents sont roulées et dérivent, au moins partiellement, du Bruxellien. FAMILLE DES CESTRACIONTID^ Genre CESTRACION, Cuvier. 17. — Cestracion Vincenti, Leriche, 1904. Renvoi à la page 112. Gravier de base. — Localités : Saint-Gilles, Uccle. FAMILLE DES SCYLLIID^ Genre SCYLLÏUM, Cuvier. 18. — Scyllium minutissimum, Winkler, 1873. PI. V, Fig. 15. Renvoi à la page 113. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Forest, Gand, Ixelles, Saint-Gilles, Uccle. Laekenien. — Localité : Forest. Genre GINGLYMOSTOMA, Mûller et Henle. 19. — Ginglymostoma Thielensi, Winkler, 1873. PI. V, Fig. 8. Renvoi à la page 114. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Dieghem, Forest, Gand, Ixelles, Neder- Ockerzeel, Saint-Gilles, Uccle. Laekenien. — Localité : Bruxelles. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 187 FAMILLE DES LAMNID^ Genre ODONTASPIS, L. Agassiz. 20. — Odontaspis Winkleri, Leriche, 1904. Renvoi à la page 117. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Forest, Gand, Ixelles, Saint-Gilles, Woluwe-Saint- Lambert. Laekenien. — Localités : Forest, Gand, Ixelles, Saint-Gilles. 21. — Odontaspis cuspidata, L. Agassiz, 1844, var. Hopei, L. Agassiz, 1844. Renvoi à la page 119. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Crainhem, Dieghem, Etterbeek, Forest, Gand, Heusden4ez-Gand, Ixelles, Lede, Melsbroeck, Neder-Ockerzeel , Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Steen-Ockerzeel, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. Laekenien. — Localités : Bruxelles, Forest, Gand, Ixelles, Saint-Gilles. 22. — Odontaspis macrota, L. Agassiz, 1843. Renvoi à M'^'^ Leriche, Les Poissons paléocènes de la Belgique, p. 19. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Crainhem, Dieghem, Etterbeek, Forest, Gand, Heusden-lez-Gand, Ixelles, Leefdael, Melsbroeck, Neder-Ockerzeel, Saint-Gilles, Steen-Ockerzeel, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. Laekenien. — Localités : Bruxelles, Crainhem, Dieghem, Etterbeek, Forest, Gand, Ixelles, Lede, Loupoigne, Melsbroeck, Neder-Ockerzeel, Saint-Gilles, Saint-Josse- ten-Noode, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert, Woluwe-Saint-Pierre. 23. — Odontaspis crassidens, L. Agassiz, 1843. PI. VI, Fig. 14, 17. Renvoi à la page 120. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Forest, Gand, Heusden-lez-Gand, Ixelles, Melsbroeck, Neder-Ockerzeel, Saint-Gilles, Schaerbeek, Uccle. Laekenien. — Localités : Bruxelles, Dieghem, Forest, Gand, Ixelles, Saint-GiUes, Schaerbeek. 188 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS Genre HYPOTODUS, Jaekel. Renvoi à la page 215. 24. — Hypotodus trigonalis, Jaekel, 1895. Renvoi à la page 215. Gravier de base. — Localités : Forest, Gand, Ixelles, Saint-Gilles. Genre LAMNA, Cuvier. 25. — Lamna verticalis, L. Agassiz, 1844. PI. VI, Fig. 23-25. Renvoi à la page 121. Gravier de base. — Localités : Dieghem, Forest, Gand, Heusden-lez-Gand, Ixelles, Melsbroeck, Saint-Gilles, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. Laekenien. — Localités : Dieghem, Forest, Gand, Ixelles. 26. — Lamna Vincenti (Winkler) A. -Smith Woodward, 1899. PI. VI, Fig. 41, 49. Renvoi à la page 125. Gravier de base. — Localités : Crainhem, Dieghem, Forest, Gand, Heusden-lez- Gand, Ixelles, Leefdael, Melsbroeck, Neder-Ockerzeel, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Uccle. Laekenien. — Localités : Bruxelles, Dieghem, Forest, Gand, Heusden-lez-Gand, Ixelles, Lede, Loupoigne, Saint-Gilles, Schaerbeek. Lamna Vincenti (Winkler) A.-Smilh Woodward, 1899, var. inflata, Leriche, 1904. Renvoi à la page 127. Gravier de base. — Zocrt/Z^t's.- Crainhem, Dieghem, Forest, Gand, Ixelles, Leefdael, Saint-Gilles, Schaerbeek. Laekenien. — Localités : Dieghem, Forest, Ixelles, Saint-Gilles. Genre OXYRHINA, L. Agassiz. 27. — Oxyrhina nova, Winkler, 1874. PI. VII, Fig. 2, 4. Renvoi à la page 127. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Dieghem, Forest, Gand, Ixelles, Leefdael, .Melsbroeck, Saint-Gilles, Schaerbeek, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert. Laekenien. — Localités : Dieghem, Forest, Saint-Gilles. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 189 28. — Oxyrhina Desori, L. Agassiz, 1844, var. praecursor, Leriche, 1904. Renvoi à la page 128. Gravier de base. — Localités : Forest, Ixelles, Neder-Ockerzeel, Saint-Gilles. Genre CARCHARODON (Smith) Muller et Henle. 29. — Carcharodon disauris, L. Agassiz, 1843. Renvoi à la page 129. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Crainhem, Forest, Ixelles, Melsbroeck, Saint-Gilles, Uccle. 30. — Carcharodon auriculatus, de Blainville, 1818. Renvoi à la page 130. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Crainhem, Dieghem, Etterbeek, Forest, Heusden-lez-Gand, Ixelles, Melsbroeck, Saint-Gilles. FAMILLE DES CARCHARIID^ Genre CARCHARIAS, Cuvier. Sous-Genre PHYSODON, Muller et Henle. 31. — Physodon secundus, Winkler, 1874. PI. VIII, Fig. 6, 17, 18. Renvoi à la page 132. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Dieghem, Forest, Gand, Ixelles, Lede, Saint-Gilles, Uccle, Wohiwe-Saint-Pierre. Laekenien. — Localités : Forest, Ixelles, Neder-Ockerzeel, Saint-Gilles, Woluwe- Saint- Lambert, Woluwe-Saint- Pierre. 32. — Physodon tertius, Winkler, 1874. Renvoi à la page 133. C'est probablement à cette espèce qu'appartient la dent du Laekenien de Gand rapportée par Jaekel (') au genre Alopiopsis. (') 0. Jaekel. Die eocSnen Selachier vom Monte Bolca, p. 168, Fig. 37 dans le texte; 1904. 190 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS Gravier de base. — Localités : Dieghem, Forest, Gand, Heusden-lez-Gand, Saint-Gilles, Woluwe-Saint-Lambert. Laekenien. — Localité : Ixelles. Genre GALEUS, Cuvier. 33. — Galeus minor, L. Agassiz, 1843. PI. VIII, Fig. 41. Renvoi à la page 13t. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Dieghem, Forest, Gand, Ixelles, Saint- Gilles, Uccle. Laekenien. — Localités : Forest, Gand, Saint-Gilles. 34. — Galeus recticonus, Winkler, 1873. Renvoi à la page 135. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Crainliem, Forest, Gand, Ixelles, Saint-Gilles, Uccle. Laekenien. — Localités : Forest, Gand, Ixelles, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode, Saventhem. 35. — Galeus Lefevrei, Daimeries, 1891. PI. VIII, Fig. 56, 58. Renvoi à la page 136. Gravier de base. — Localités : Gand, Heusden-lez-Gand, Saint-Gilles, Uccle. Laekenien. — Localités : Forest, Saint-Josse-ten-Noode. Genre GALEOCERDO, Mûller et Henle. 36. — Galeocerdo latidens, L. Agassiz, 1843. PI. VIII, Fig. 19-21, 23, 25, 27, 28. Renvoi à la page 136. Gravier de base. — Localités : Forest, Gand, Ixelles, Saint-Gilles, Schaerbeek, Uccle. Laekenien. — Localités : Dieghem, Forest. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 191 HOLOCÉPHALE ORDRE DES CHIM^ROIDEI FAMILLE DES CHLM^RID^ Genre EDAPHODON, Buckland. 37. — Edaphodon Bucklandi, L. Agassiz, 1843. Renvoi à la page 137. Dents. — Gravier de base. — Localités : Melsbroeck, Saint-Gilles, Schaerbeek, Uccle. Épines de nageoires. — Gravier de base. — Localité : Gand. TÉLÉOSTOMES ORDRE DES ACTINOPTERYGIL — SOUS-ORDRE DES PROTOSPONDYLI FAMILLE DES PYCNODONTID^ Genre PYCNODUS, L. Agassiz. 38. — Pycnodus, sp. Renvoi à la page 141. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Forest, Gand, Ixelles, Melsbroeck, Saint-Gilles, Uccle. SOUS-ORDRE DES ISOSPONDYLI FAMILLE DES ALBULID.E Genre ALBULA (Gronow) Bloch et Schneider. 39. — Albula Oweni (L. Agassiz) Owen, 1845. Renvoi à la page 143. Gravier de base. — Localités : Forest, Gand, Ixelles, Melsbroeck, Saint-Gilles, Uccle. Laekenien. — Localité : Saint-Gilles. i9è MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS SOUS-ORDRE DES OSTARIOPHYSI FAMILLE DES SILURID.E Genre ARIUS, Cuvier et Valenciennes. 40. — Arius Egertoni, Dixon, 1850, var. belgicus, Leriche, 1904. PI. IX, Fig. 4. Renvoi à la page 14-5. Épines de nageoires pectorales. — Gravier de base. — Localités : Forest, Ixelles, Saint-Gilles, Uccle. Épines de nageoires dorsales. — Gravier de base. — Localités : Forest, Gand, Saint-Gilles, Uccle. SOUS-ORDRE DES ACANTHOPTERYGII FAMILLE DES SCOMBRID^ Genre CYBIUM, Cuvier. 41. — Cybium Bleekeri (Winkler) Storms, 1892. Renvoi à la page 149. Dents isolées. Gravier de base. — Localités : Forest, Gand, Ixelles, Saint-Gilles. 42. — Cybium Proosti, Storms, 1897. Renvoi à la page 150. Dents isolées. Gravier de base. — Localités : Gand, Saint-Gilles, Uccle. 43. — Cybium Stormsi, Leriche, 1904. Renvoi à la page 151. Dents isolées. - Gravier de base. — Localités : Forest, Gand, IxeUes, Saint-Gilles, Uccle. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 193; Genre SPHYR^ENODUS, L. Agassiz. 44. — Sphyrsenodus, sp. Renvoi à la page 152. Dents isolées. Gravier de base. — Localités : Dieghem, Gand, Ixelles, Saint-Gilles, Uccle. VERTÈBRES ET PLAQUES HYPURALES DE SCOMBRID^ Renvoi à la page 152. Vertèbres. — Gravier de base. — Localités : Forest, Uccle. Plaques hypurales. — Type I. — Gravier de base. — Localités : Forest, Melsbroeck. Type II. — Gravier de base. — Localité : Melsbroeck. Plaques hypurales incomplètes, dont le type n'a pu être déterminé : Gravier de base. — Localités : Forest, Melsbroeck, Saint-Gilles, Uccle. FAMILLE DES XIPHIID^ Genre XIPHIORHYNCHUS, P.-J. Van Beneden. 45. — Xiphiorhynchus elegans, P.J. Van Beneden, 1871. PJ. XI, Fig. 2. 1871. XiPiiiORiiYNCHUs ELr.GANS, Vaii Ben. H. Le Hon, Préliminaires d'un Mémoire sur les Poissons tertiaires de Belgique, p. 14, 2 figures dans le texte. 1871. XiPHiORHYNCiiis ELEGANS. P.-J. Van Beneden, Recherches sur quelques poissons fossiles de Belgique. Bulletins de l'Académie royale des Sciences, DES Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 2° série, t. XXXI, p. 499, pi. H, (ig. 3, 4. 1901. Xiphiorhynchus elegans. A.-Sniitli Woodward, Catalogue of tlie fossil Fishes in llie British Muséum, vol. IV^ p. 491. Cette espèce n'est encore connue que par son rostre. Celui-ci se distingue du rostre de Xiphiorhynchus priscus L. Agassiz par sa forme beaucoup plus déprimée, et par son ornementation beaucoup plus fine. De plus, la surface chagrinée de sa face inférieure s'étend plus haut, sur les faces latérales, que chez Xiphiorhyncittis p-iscus. Ces différents caractères sont peu apparents dans les figures de Le Hon et de P.-J. Van Beneden ; c'est pourquoi j'ai représenté ici (Pl. XI, Fig. 2) ce rostre-type sous ses divers aspects. 26. — 1005. 194 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS La section que P.-J. Van Beneden (') a donnée de ce rostre est encore défectueuse. En réalité, la forme déprimée est moins accusée, et les bords latéraux sont moins arrondis. En outre, les canaux nutritifs, au lieu d'occuper les quatre coins d'un rectangle, comme l'indique la coupe de Van Beneden, sont disposés suivant les quatre angles d'un trapèze. Les canaux de la paire supérieure sont plus petits, et légèrement plus rapprochés du canal central que ceux de la paire inférieure. Gravier de base. — Localité : Gand. Genre BRACHYRHYNCHUS, P.-J. Van Beneden. P.-J. Van Beneden a, semble-t-il, créé le genre Brachyrhynchus sur le rostre de l'Eocène belge, auquel il a donné le nom de B. solidus (^). A ce genre, il rapportait un rostre du Pliocène d'Anvers, qu'il identifiait à une forme du Pliocène de Montpellier attribuée par Riitimeyer à un Cétacé ziphioïde de genre nouveau {Encheiziphiiis) (®). S'il y a identité générique entre le rostre de l'Eocène belge d'une part, et les rostres du Pliocène d'Anvers et de Montpellier d'autre part, il est évident — quelle que soit l'impropriété, pour un Poisson, du terme EncheizipJiius — que ce dernier nom doit conserver la priorité sur celui de Brachyrlujnclius. Mais, de la revision que j'ai faite des rostres décrits et l'apportés par P.-J. Van Beneden au genre BracIii/rJii/ncJius, il résulte : 1° Que le rostre du Pliocène de Montpellier [Encheiziphius teretirostris Riitimeyer) est bien différent de celui du Pliocène d'Anvers; 2° Que ce dernier rostre est génériquement identique à celui de l'Eocène belge. Le genre Brachyrhynchus ne doit donc pas être confondu avec le genre Encheiziphius , et l'on doit rapporter au premier, avec l'espèce éocène [Brachyrhynchus solidus P.-J. Van Beneden), l'espèce du Pliocène d'Anvers (Brachyrhynchus teretirostris P.-J. Van Beneden non Encheiziphius teretirostris Riitimeyer). 46. — Brachyrhynchus solidus, P.-J. Van Beneden, 1871. PI. XI, Fig. 3. 1871. BKACHYRHYNCHrs SOLIDUS. H. Le Roti, Prclimhiaires d'un Mémoire sur les Poissons tertiaires de Belgique, p. 14, 2 figures dans le texte. (') P.-J. Van Beneden. Recherches sur quelques poissons fossiles de Belgique. Bulletins de l'Académie royalk des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 2» série, T. XXXI, PI. Il, Fig. 4. ('•') Celle espèce esl, en effet, la première qui ait élé mentionnée sous cette dénomination générique (m Le Hon. Préliminaires d'un Mémoire sur les Poissons tertiaires de Belgique, p. 14). (^) P.-J. Van Beneden. Recherches sur quelques poissons fossiles de Belgique. Bulletins de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 2» série, T. XXXI, p. 495-498. ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 195 1871. Braciiyriiynchis solidis. P.-J. Van Beneden, Bechcrchcs sur quelques poissons fossiles de Bel- gique. Bulletins de l'Académie uoyale des Sciences, des Lettres ET DES Beaux-Arts de Belgique, 2^ série, l. XXXI, p. 498, pi. II, (ig. 5-7. Le rostre est encore la seule partie connue du squelette de cette espèce. 11 est déprimé et lisse. Sa face inférieure est régulièrement convexe ; sa face supérieure présente, comme dans le genre Histiophorus, deux sillons longitudinaux, que longent, à l'intérieur, les deux canaux nourriciers. Chez Brachjrhijnchus soUdus, ces sillons sont larges, très profonds dans la partie proximale du rostre, où leurs bords se rejoignaient peut-être de manière à former de véritables canaux superficiels. Les deux canaux internes sont larges et paraissent se prolonger jusqu'à l'extrémité distale du rostre. Gravier de base. — Localité : Gand. Genre CŒLORHYiNCHUS, L. Agassiz. 47. — Cœlorhynchus rectus, L. Agassiz, 1844. Renvoi à la page 160. Gravier de base. — Localités : Bruxelles, Dieghem, Forest, Gand, Lxelles, Melsbroeck, Saint-Gilles, Uccle. Laekenien. — Localités : Dieghem, lxelles. FAMILLE DES SPARID^. Genre SARGUS (Klein) Cuvier. 48. — Sargus, sp. Renvoi à la page 1G3. Gravier de base. — • Localités : Gand, lxelles. Laekenien. — Localité : lxelles. Genre TRIGONODON, Sismonda. 49. — Trigonodon serratus, Gervais, 1852. Renvoi à la page 163. Gravier de base. — Localité : Forest. Molaires isolées de Sparidés. Gravier de base. — Localités : Forest, lxelles, Saint-Gilles, Uccle. 196 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS FAMILLE DES LABRID^. Des dents isolées de Phyllodus ont été rencontrées dans le gravier de base du Laekenien à Ixelles et à Saint-Gilles. Daimeries (') a signalé la présence de Phyllodus toliapicits L. Agassiz dans le gravier de base du Laekenien ("), à Saint-Gilles. Le même auteur (^) a, en outre, rapporté à une espèce nouvelle (" Nummopalatus y> belgicus Daimeries) un pharyngien de Lahrodon provenant du même gisement. Genre PSEUDOSPH.ERODON, Noetling. 50. — Pseudosphœrodon navicularis, Winkler, 1874. Renvoi à la page 167. Gravier de base. — Localités : Forest, Ixelles, Saint-Gilles, Uccle. FAiMILLE DES BALISTID.E Genre OSTRACION, Linné. 51. — Ostracion meretrix, Daimeries, 1891. Renvoi à la page 167. Gravier de base. — Localités : Saint-Gilles, Uccle. Genre ANCISTRODON, Debey. 52. — Ancistrodon armatus, Gervais, 1852. Renvoi à la page 168. Gravier de base. — Localités : Forest, Gand, Ixelles, Saint-Gilles, Uccle. Laekenien. — Localité : Forest. (') A. Daimeries. Noies ichthijologiques, VII. Annales delà Société royale malacologique de Belgique, T. XXVII, 1892, Bulletin des séances, p. xvi. (-) Ce gravier de base du Laekenien est désigné à tort, par Daimeries, sous le nom de ' Zone àNummulites l, (ig. 1 dans le lexle, pi. V, lig. N, 11, pi. M, li-. (1 ,s. Un crâne incomplet provenant de iVeder-over-Heembeek se distingue du type de l'espèce par sa taille sensiblement plus grande, et par son complexe prémaxillo-ethmo- vomérien plus élargi dan.s la partie vomérienne. Locdli/és : Neder-over-Heembeek, Wemmel. S(1US-0RDRE i )ES AOAXTH(M>TERYGII fa.millp: di:s sco.mbrid.k Ge.nkk Sr'UYR/KNoDLlS, L. Aua.ssiz. 13. — Sphyrsenodus, sp. Dents isolées. Localiir : Neder-over-Heembeek. Le Wemmelien a fourni plusieurs autres restes de Scombridas : 1" une vertèbre (Loca/ifr : Neder-over-Heembeek) ; 2° une plaque liypurale, probablement d'une espèce du genre Ci/hiuin {Localité Wemmel). ('j F. NoKTLiNG. Dif Fanna des saniHhiiUsi-lu-n 'l'iTtiHts. Auhanulungen zur geoloqische.n Specialkarte von Preussen UNO DE.N ThÙRI.NOISCIIEN StAATEN, Vul. VI, o' (JULlie, j). 56. ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 211 FAMILLE DES XIPHIID.E Genre CŒLORHYNCHUS, L. Agassiz. 14. — Coelorhynchus, sp. Des fragments de rostres de CœlorhyncJnis doivent se rapporter à une espèce différente de Cœlorhijiichus redus L. Agassiz. Ils se distinguent du rostre de cette dernière forme par leurs cannelures moins nombreuses et moins uniformes. Localités : Neder-over-Heembeek, Wemmel. FAMILLE DES SERRANID.E Genre SERRAN US, Cuvier. 15. — Serranus wemmeliensis, Storms, 1898. 1898. Serranis wemmeliensis. R. Slorms, l'rcmièrc note sur les Poissons wemmeliens lEocène supérieur) de la Bclijique. Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléon- tologie ET d'Hydrologie, t. X, 1896, Mémoires, p. 210, pi. V, iig. 1, 2. Localités ,• Neder-over-Heembeek, Wemmel. Genre APOGON, Lacépède. 16. — Apogon macrolepis, Storms, 1898. 1898. Apogon macrolepis. l\. Storms, Première note sur les Poissons wemmeliens {Eocène supérieur) de la Belgique. Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, t. X, 1896, Mémoires, p. 220, pi. V, (is- 3-S. Localités : Neder-over-Heembeek, Wemmel. FAMILLE DES SPARID.E Genre CTENODENTEX, Storms. 17. — Ctenodentex laekeniensis (*) P.-J. Van Beneden, 1872. 1872. Dentex laekeniensis. I*.-J. V;ui Beneden, Notice sur un nouveau poisson du terrain laekenien. Bulletins de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 2" série, t. XXXIV, p. 420, 1 pi. (*) A l'époque où cette espèce a été décrite pour la première fois, les " Sables de Wemmel , n'étaient pas encore séparés du Laekenien. 212 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS 1898. Ctenodentex (Dentex) laekemensis. R. Storms, Première note sur les Poissons wemmeliens (Eocène supérieur) de la Behjique. Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, t. X, 1896, p. 199, pi. III, pi. IV, fig 3 6. Localités : Neder-over-Heembeek, Wemmel. FAMILLE DES LABRID.E Genre PSEUDOSPH.ERODON, Noetling. 18. — Pseudosphserodon navicularis, Winkler, 1874. Renvoi à la page 167. Localité : "Weiumel. FAMILLE DES GYMNODONTID.E Genre DIODON, Linné. 19. — Diodon pulchellus, Leriche, 1904. (ESPÈCE NOUVELLE). PI. XII, Fig. 32. Le Wemmelien a fourni une mâchoire supérieure de Gymnodontidé (PI. XII, Fig. 32) semblable à la mâchoire correspondante du genre Diodon. Dans cette mâchoire du Wemmelien, qui est un peu usée, on ne voit aucune trace de dents externes. De plus, il ne semble pas que la masse dentaire interne ait été divisée en deux parties par une suture longitudinale et médiane, comme cela se voit chez Diodon. Cette masse parait être, au contraire, assez homogène ; on y distingue à peine (PI. XII, Fig. 32b) quelques très légères traces d'une division en piles dentaires, nombreuses, rappelant la disposition que l'on trouve chez Triodon. C.-R, Eastman (') a, tout récemment, donné quelques indications sur la mâchoire inférieure de Diodon erinaceus L. Agassiz de l'Eocène du Monte Bolca. D'après cet auteur, l'existence de dents externes, sur cette mâchoire, n'est pas certaine, et la masse dentaire interne ne paraît pas être divisée par une suture longitudinale et médiane. Ainsi donc, il semblerait exister, dans l'Eocène, des Gymnodontidés, dont les mâchoires sont bâties sur le même type que celles de Diodon, mais qui en différeraient par l'absence ou le faible développement des dents externes, et par la segmentation à peine ébauchée de la masse dentaire interne. (1) (l.-U. Eastman. Descriptions of Bolca Fislien. Bulletin of the Muséum of Comparative Zoôlogy at Harvard ColLege, Vol. XLVI, n" 1, p. 35, Fig. D dans le texte ; 1901. Téléostomes. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 213 Je ne conserve donc que provisoirement le Gymnodontidé du "Wemmelien belge, dans le genre Diodon. De nouveaux matériaux seront nécessaires pour trancher la question de savoir si cette forme doit être rapportée au genre Diodon ou à l'un des genres, actuellement vivants, voisins de celui-ci, ou si elle doit, avec l'espèce du Monte Bolca, donner lieu à une coupe générique nouvelle. Le Gymnodontidé wemmelien semble être spécifiquement distinct de celui du Monte Bolca. Les mâchoires de ce dernier, d'ailleurs assez mal connues, paraissent être, en effet, beaucoup moins arrondies, en avant, que celles du premier. Localité : Neder-over-Heembeek. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS En résumé, la faune ichthyologique du Wemmelien comprend : Élasmobranches. Holocéphale. 1. Pristis Lathami, Galeotli. H- Edaphodon Bucklandi, L. Agassiz. 2. Aetobatis irregularis, L. Agassiz. 3. NoTiDANus PRiMiGENUis, L. Agassiz. 4. Odontaspis cuspidata, L. Agassiz, var. Hopei, \'i. Eomyuus Dolloi, Storms. L. Agassiz. 13. Sphyr^enodus, sp. 5. Odontaspis macrota, L. Agassiz. 14. Coelorhynchus, sp. 6. Odontaspis crassidens, L. Agassiz. IS. Serranus wemmelie«sis, Slorms. 7. Hypotodus TRiGONALis, Jaekel. 16. Ai-ogon macrolepis, Slorms. 8. Lamna ViNCENTi(Winkler) A.-SmithWoodward. 17. Ctenodentex laekemensis, P.-.I. Van Beneden. 9. Carcharodon auriculatus, de Blainville. 18. Pseudosph/erodon navicularis, Winkler. 10. Physodon tertius, Winkler. 19. Diodon pulciiellls, Lericlie. Les Chondroptérygiens du Wemmelien se rencontrent dans les étages éocènes pré-wemmeliens. Diodon pulchellus Leriche se trouve déjà dans le Ledien, à Cassel (Nord). Les éléments qui paraissent être propres à la faune du Wemmelien sont : i. EoMYRus DoLLOi, Storms. 4. Apogon macroleims, Slornis. 2. Coelorhynchus, sp. 5. Ctenodentex laekenien.sis, P.-J. Van Beneden. 3. Serranus wemmeliensis, Storms. La faune ichthyologique du Wemmelien se montre encore étroitement apparentée à celles qui l'ont précédée, de l'Yprésien au Ledien inclusivement. Mais, il semble, cependant, que les différences soient un peu plus accentuées entre la première et les secondes, qu'elles ne le sont entre celles-ci. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE L'ÉTAGE ASSCHIEN Les Poissons recueillis jusqu'ici dans l'Asschien proviennent tous du niveau glauconifère, avec lequel débute cet étage dans le Bassin belge. ÉLASMOBRANCHES ORDRE DES SELACHII. — SOUS-ORDRE DES ÏECTOSPONDYLI FAMILLE DES PRISTID^ Genre PRISTIS, Latham. 1. — Pristis Lathami, Galeotti, 1837. Renvoi à la page 97. Vertèbre. Localité : Wemmel. FAMILLE DES MYLIOBATID^ Genre MYLIOBATIS, Cuvier. On ne connaît encore, des Myliohatis asschiens, que des dents médianes isolées et spécifiquement indéterminables. Localité : Wemmel. Genre vETOBATlS, Muller et Henle. 2. Aetobatis irregularis, L. Agassiz, 1843. Renvoi à la page 107. Localité : Wemmel. MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 215 SOUS-ORDRE DES ASTEROSPONDYLI FAMILLE DES LAMNID^ Genre ODONTASPIS, L. Agassiz. 3. — Odontaspis cuspidata, L. Agassiz, 1844, var. Hopei L. Agassiz, 1844. Renvoi à la page 119. Localité : Wemmel. 4. — Odontaspis macrota, L. Agassiz, 1843. Renvoi à M" Leriche, Lés Poissvns paUochies de la Belgique, p. 19. Localité : Wemmel. Genre HYPOTODUS, Jaekel. Ce genre a été établi par Jaekel (') pour Laiiina vcrticalis L. Agassiz, et Hypotodus trigonalis Jaekel. La première de ces espèces est, comme on l'a vu précédemment (pages 123-124), un véritable Lainna. A.-Smitb Woodward (^) rattache la seconde au genre Ofodiis, en faisant remarquer que Ton n'a aucune raison suffisante pour la rapporter à un autre genre. L'étude d'une série de dents cVIIi/potodns trigonalis provenant de l'Eocène de Cassel (Nord), montre que cette espèce était pourvue de dents symphysaires relativement très petites. Ce caractère éloignerait donc Hypotodus trigonalis du genre Otodus — qui devait être dépourvu de ces dernières dents, — pour le rapprocher du genre Odontaspis. Mais, comme les dents (ï Hypotodus trigonalis ditfèrent considérablement, par leur forme courte et massive, des dents des Odontaspis, et ne peuvent être que difficilement rattachées à ce dernier genre, je conserve, pour les premières, le nom générique proposé par Jaekel. Le genre Hypotodus, tel que je le comprends, serait ainsi au genre Odontaspis, ce que le genre Otodus est au genre Lamna. Odontaspis crassidens L. Agassiz serait peut-être une forme intermédiaire entre les Odontaspis vrais et le genre Hypotodus. 5. — Hypotodus trigonalis, Jaekel, 1895. Fig. 64 dans le texte. 18o0. Otodus obliquus (non 0. obliquus L. Agassiz). F. Dixon, The Geolugy and Fossils of tlic Tertiury and Crelaceous Formations of Sussex, p. 204 (-2" édilion, i878, p. 249), pi. X, fig. 33 {non fig. 32, 34, 3S). (') 0. Jaekel. Unter-2'ertiare Selacliier aus Siidnissland. MÉMOmEs du Comité géologique russe, Vol. IX, n°4, p. 14, 31; 1895. (^) A.-Smith Woodward. Noies on the leeth of Sharls and Shates from eiij/lhli eocene formations. Proceedings of the Geologists' Association, Vol. XVI, p. 11 ; 1899. 216 MAURICE LERIGHE. LES POISSONS 1895. HVPOTODIS TRIGONALIS. 1899. Oionus TR1G0^■ALIS. 1885. Otodi's OBLiQuus. A. de Lapparent, Traité de Géologie, 1" édition, fig. 497 dans le texte (p. 986); 2« édition, 1885, fig. 554 (p. \ï^2"2); 5» édition, 1895, fig. 581 (p. 1214); 4^ édition, 1900, tig. G66 (p. 1411). 0. Jaekel , Untcr- Tertiare Selachier aus Siidrussland. Mémoires di' Comité géologique russe, vol. IX, n<'4, p. 14, 32, pi. I, fig. 6, 7. A. -Smith Woodward, Notes on the teeth of Sharks and Skates from english eocene formations. Pro- CEEDIINGS OF THE GeOLOGISTS' ASSOCIATION, Vol. XVI, p. 10, pi. I, lig. 23, 24. La couronne est remarquable par sa forme trapue; elle est très large et très basse, assez médiocrement épaisse, et plane à la face externe. Elle est accompagnée d'une paire de denticules latéraux acuminés, flanquée, ordinairement, d'une paire, plus externe, de denticules plus petits. A la face externe, la base de la couronne et des denticules latéraux forme une saillie très accentuée sur la racine. Celle-ci est très développée, très saillante à la face interne, où le foramen nutritif s'ouvre dans un sillon superficiel. Les dents latérales de la mâchoire supérieure se distinguent difficilement des dents correspondantes à'Odontaspis a-assidens L. Agassiz. Localité : Wemmel. Genre LAMNA, Cuvier. 6. — Lamna Vincenti (Winkler) A. -Smith Woodward, 1899. Renvoi à la page 125. Localité : Wemmel. Lamna Vincenti (Winkler) A.-Smilli Woodward, 1899, var. inflata, Leriche, 1904. Renvoi à la page 127. Localité : Wemmel. HOLOCÉPHALE ORDRE DES CHIMyEROIDEI FAMILLE DES CHIM^RID^E L'argile glauconifère de la base de l'Asschien a fourni un triturateur analogue au triturateur postéro-interne des dents palatines à'Edaphodon Bucklandi L. Agassiz. Face externe. Fig. 64. — Hypotodus trigonalis, Jaekel, 1895. — Asschien. Localité : Wemmel. ÎV/**^-' Collections Ju Comité géologique russe, Saint Pélersbouig. Dent de la mâchoire inférieure. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 217 TÉLÉOSTOME ORDRE DES ACTINOPTERYGII. — SOUS-ORDRE DES ACANTHOPÏERYGII FAMILLE DES GYMNODONTID.E Genre DIODON, Linné. 7. — Diodon pulchellus, Leiiche, 1904. Renvoi à la page 212. Localité : WemmeL RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS La faune ichthyologique de l'étage Asschien n'est donc encore connue que par un très petit nombre d'espèces : Élasmobranehes. ^- Odontasi'is macrota, L. Agassiz. 5. Hypotodus TRiGONAi.is, JackeL 1. PuiSTis Lathami, Galeolli. q L^,,,^.^ Vincenti (Winkler) A.-Smitli ^Yoodv^•ard. i. Aetobatis iRREGULARis, L. Agassiz. 5. Odontaspis cuspidata, L. Agassiz, var. Hopei, Teleostome. L. Agassiz. 7. Diodon pulciiellis, Lericlie. qui comptent toutes parmi les éléments de la faune ichthyologique des étages éocènes plus anciens. 29. — l'JOS. 218 MAURICE LERICHE. LES POISSONS Ti\nLE\lI (ÎEAFJiAL DES POISSOXS DE L'ÉOCÊXE DEIXE NOMS DES ESPECES OMOPI.EURUS, ELASMOBRANCHES ISISTUS TUITI RATIS, WiiikU'r . Squatina prima, Winkler . Squatina crassa, Dainieries . RiiiNOBATUs lîurxKi.LiENSis, Juckcl HiiYNc.iionATi s VmcENTi, Jaekel . Pr.iSTis Lathahi, (Jaleolti . Haja Di'PONTi, Winkler Trygon Jaekeli, Lericlie . RniNOPTERA Daviesi, a. -Smith Woodward Myliobatis Dixoni, L. Agassiz . . . Myliobatis TOEUPiciis, L. Agassi Myliobatis striatus, Biicklaiid Myliobatis striatus, Buckland, var Myliobatis cf. jugosus, Leidy Aetobatis iruegularis, L. Agassiz . . Trygon (?) PASTINACOIDES, P.-J. Van Beneden Myi.iohatis ('.) ACUTUS, L. Agassiz . Myliobatis toliapicus, L. Agassiz . Myliobatis Oweni, L. Agassiz .... NoTiDANus seuratissimus, L. Agassiz . NoriDANus PRiMiGENius, L. Agassiz . Xenodolamia EOC.ENA, A.-Siiiilli Woodwar Cestracion Vincenti, Lericlie. SCYLLIIM MINUTISSIMIM, Willklei" . GlNGLYMOSTOMA TlIlELEN'.SI, WinklCF . Odontaspis WiiNKLEKi, Lei'iclie . Odontaspis cuspid.^ta, L. Agassiz, var. Ho Odontaspis macrota, L. Agassiz . Odontaspis crassidens, L. Agassiz Hypotodi's trigonalis, Jaekel. , I Aga: gassiz ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 219 NOMS DES ESPÈCES Lamna VERTicALis, L. Agassiz Lamna ViNCENTi (Wilikler) A.-Smilli Woodward . . . . Lamna ViNXENTi(Winkl.)A.-S, Woodward, var.iNFi.AXA, Leriche. Oxvuhina nova, Winkler OxYisiiiNA Desori, L. Agassiz, var. puEcriison, Leriche . Alopecias, sp Otodus orijquus, L. Agassiz .... Cakcharodon niSAiRis, L. Agassiz . Carciiarodon AURicuLATi's, clc Bliiiiiville Physodon SEciNovs, Winiilor. Physodon tertius, Winkler .... Aprionodon WooDWARDi, Lericlie . Galeus minou, L. Agassiz Galeus rec.ticonis, Winkler .... Galeus I^efevrei, Daimeries .... Galeocerdo latidens, L. Agassiz HOLOCEPHALE Edaphodon BrcKLANDi, L. Agassiz . . TÉLÉOSTOMES Leriche Pycnodus, sp Albila Owem (L. Agassiz) Owen Halecopsis iNSic.iNis, Delvaux et Orllieb. Arius Egertoni, Dixon, var. helgicus, EoMYRus DoLLOi, Storins .... HoPLOSTETHUs hexagonalis, l^eriche. ScoMBER DoLLOi, LericliB .... Pelamys Delheidi, Leriche Cybium Bleekeki (Winkler) Storms . Cybiim Proosti, .Stornns .... Cy'rium Stormsi, Leriche .... Sphyr^nodus, sp Pal.eorhykchus, sp XiPMionnvNCiius prisc.us, L. Agassiz. Xiphiorhynchus elegans, P.-J. Van Beneden . Brachyruynchus solidus, P.-J. Van Beneden . + + ^- + + + + + 1 + + + 220 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS NOMS DES ESPÈCES CoELORiiYPsciiiis uECTiis, L. Agassi'z COELORHYNCHUS, Sp Cristigerina crassa, Lericlie . . Serranus wemmeliensis, Slorms . Apogon macrolepis, Storms . Percidarim Kokem, Lericlie . . Sargi's, sp Trigonodon serratus, Gervais TRIG0KOD0N,Sp BuRTiNiA BRuxELLiENSis, P.-J. Vati Reiiedeii Ctenodentex laekemensis, I*.-J. Van Bencden Sparidarum RuTOTi, Lericlie . . PiiYLLODus TOLiAPicus, L. Agassiz PHVLLODUS SECUNDARIUS, CoCclÙ . PiiYLLonus, sp PSEUDOSPILERODON NAViCULARIS, Willkl OsTRACiON" MERETRIX, Daimeries . Ancistrodoin armatus, Gervais . ÏKiODON ANTiyuus, Lcriclie. . . DionoN piii.CHELLus, Lcriclie . Lopiuus SAGiTTiDENs, Wiiiklcr f + ÉOGÈNES DE LA BELGIQUE 221 RESUME GENERAL ET CONCLUSIONS Il ressort des « Résumé et Conclusions ^ qui terminent les chapitres précédents (pages 82, 90, 173, 197, 205, 213, 217), comme aussi du Tableau général des Poissons éocènes établi ci-contre (pages 218-220), que les faunes ichthyologiques yprésienne, panisélienne, bruxellienne, laekenienne, ledienne, wemmelienne et asschienne, forment un tout très homogène. La plupart des différences qui existent parfois entre ces faunes doivent, presque toujours, être attribuées, comme je l'ai montré, à l'insuffisance des matériaux. Nul doute que les découvertes futures contribueront à atténuer encore ces différences. L'unité de la faune ichthyologique de l'Eocène belge étant reconnue, cherchons, maintenant, à déterminer les caractères éthologiques et climatologiques de cette faune. 1" Caractères éthologiques de la Faune ichthyologique de TEocène belge. La faune ichthyologique de TEocône belge est essentiellement marine ('). On sait (^) qu'il y a lieu de distinguer, parmi les faunes marines : 1° la faune littorale, 2° la faune pélagique, 3° la faune abyssale. A laquelle de ces trois faunes se rapportent les Poissons de l'Eocène belge ? Pour répondre à cette question, voyons quels sont les caractères éthologiques des représentants actuels des genres éocènes. (') Arias Egertoni Dixon, var. belgiciis Leriche est la seule forme de l'Eocène belge, dont les représentants actuels habitent à la fois les eaux douces et les eaux marines au voisinage des côtes. (2) H.-N. MosELEY. The Fauna of the Seashore, Natuiie, Vol. XXXIl, p. 212 ; 1885. 222 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS Tableau éthologi(|iie des genres actuels, déjà l'ejirésentés dans l'Éoeène belge. NOM DES GENRES Zone littorale. Zone pélagique. Zone abyssale. i.sistris Squatina . Rhinobatus RnYNCHOliATl.' Pristis . Raja . . TliYGOS . Rhinoptera Myliobatis Aetobatis notidams Cestiiacion scyllium . GiNGLYMOSTOMA OnoNTASPis Lamna. . OxYniUNA. Aloi'FXias Carchakodon Carcharias Galeus . Galeocerdo . Alrula Arius . hoplostethus SCOMBER . Pei.amys . Cyrium Serranus. Apogon . Sargus . Ostracion Triodon . DiODON . LOPHIUS . ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 223 La faune ichthyologique de l'Eocène belge apparaît donc comme une faune essentiel- lement littorale. Dans une foune littorale, on peut distinguer, comme l'a récemment fait L. DoUo ('), dans son important travail sur les Poissons de la Belgica : \° la vie benthique (animaux vivant sur le fond) ; 2° la vie planctique (animaux se laissant flotter) ; 3° la vie nectique (animaux nageant). A chacune de ces grandes adaptations à la vie littorale, correspondent certaines formes du corps des Poissons. L. Dollo (*) a indiqué, pour quelques-unes de ces formes, leurs relations avec ces adaptations. Dans le tableau ci-contre (Adaptations des Poissons de l'Éocène belge, pages 224, 225), j'ai cherché à déterminer d'après les genres actuels, le sens et l'amplitude des spécialisations de la faune ichthyologique de rÉocène belge. (M Louis Dollo. Résultats du voyage du S. Y. BeUjica en 1897-1898-1899 sous le commandement Je A. de Gerlache de Gomery. Rapports scientifiques. Zoologie : Poissons, p. 106 ; Anvers 1904. 224 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS ADAPTATIONS DES POISSONS DE L'EOCÈNE BELGE VIE BENTHIQUE. VIE PLANCTIQUE. VIE NECTIQUE. s ^ S'a o- 8 œ 3 ■» .2" o £; S 3 ? ?* ^ o -« ho ■*. -■^ 3 .~ 2^ s tr! NOM DES GENRES. ~ o S-g- .Si 3 5ï C "Si t toute vie b6 )ie arec nngeo hipidicerque e ou hétéroc 3 5 2 3 ~ s ■£T3 " » &D = c - 3 c .*-3 ^1 a, O S o a. Primaire (ava Corps fusifo Queue homocerq es » in ISISTIIS + (^) Squatina -I- + P Rhinobatus ^- Rhyischobatcs -1- Pristis H-(«) Raja + TUYGON H^ RlIINOl'TKliA + («) Myliobatis + -,--,-.,-1") Aetobatis ^-r) NOTIDAMIS + -h SCYLLIIIM -l-C) GiNGLYMOSTOMA A- -|--f^f--|- (•) L. DoLLO, Sur la phylogéuie des Dipneiistes. Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, T. IX, 1895, Mémoires, p. 90, 95, 96. — L. Dollo. Résultats du voyage du S. Y. Belgica .... Poissons, p. 97, 235. (-) La distinction de celte nouvelle forme d'adaptation à la vie planctique m'a été suggérée par M. L. Dollo. (^) L. Dollo. Résultats du voyage du S. Y. Belgica .... Poissons, p. 97, 235. {*] Cas de tous les Spinacidés. Voir L. Dollo. Id Ici., p. 195. C*) Le nombre des espèces qui représentent, dans TEocène belge, chacun des genres figurant dans ce tableau, est indiqué par celui des croix des colonnes. C^) 0. Jaekel. Die eociinen Selacliier vom Monte Bolca, p. 76. (') Ces formes appartiennent encore à la vie benthique, mais elles ont une tendance à passer à la vie nectique secondaire (Communication verbale de M. L. Dollo). (8) Le genre Sci/llium a une tendance à passer à la vie benthique. ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE 225 VIE BENTHIQUE. VIE PLANGTIQUE. VIE NECTIQUE. ■>; -î-.^ -j. •? 3 a sr K a- S o 3 .? "S — o NOM DES GENRES. ^1 ?-3 fi '^ ta ?- 3 5. S S. 5i S, 1- .a = -2 « S 2 S S ~ 3 5: 2 ^é a^ 5 6 O Primaire (a Corps fusif Que homoce en HypoTonus (') -F Lamna ++ -r + + Alopecias ÛTonis (-) . . + Carcharodon . . + + Carcharias + + + +++c'^) Galeocerdo . . -]- Pycinodus (*) + EOMYRIS (^) + SCOMBER H- Pelamys + Cybilm Sphyr^nodus (^) .... + XlPIIIORHY.^CHUSC). . . . ■ • + Brachyruynchus (^) . . . -1- Trioi>on . + DlODON .... . . + Lopiiius + (') Genre éteint, voisin du genre Odonlaspis, et évidemment adapté à la vie nectique, comme tous lesLamnidés. (^) Genre éteint, intermédiaire entre les génies Lamna et Carcharodon. (') Le genre Galeus a une tendance à passer à la vie bentbique. {*) Genre éteint, dont le corps ccmpressifoime et symétrique indique évidemment une adaptation à la vie planclique. ('') Genre éteint, très voisin du genre Mijrus dont le corps est anguilliforme et adapté à la vie bentbique. (^) Ce genre éteint possède une très forte plaque bypurale qui devait soutenir une puissante nageoire caudale éminemment propre à la vie neclique. C) Genres éteints, voisins des genres Eisiiojhorus et TetroplKriis qui sont nettement spécialisés pour la vie nectique. 30. — 190Û. 226 MAURICE LERIGHE. — LES POISSONS EOGÈNES DE LA. BELGIQUE En éliminant les espèces — au nombre de 25 — dont le genre d'adaptation n'a pu être défini ou est resté douteux, il en reste 51 qui se répartissent de la manière suivante : I. Vie benthique. 14 espèces, soit > 27 "!„ 1° Anguilliformes 1, soit < 2 7o 2° Dépressiformes 13, soit > 25 °/o 3° Compressiformes asymétriques . . 0. !1° Aiguilliibrmes 0. 2° Compressiformes symétriques . . 2, soit < 4 °' 3° Globiformes 1 , soit < 2 "/„ j 1° Vie nectique primaire. I (Fusiformes avec nageoire anale) . 32, soit < 63 % III. Vie nectique. ) oi - -, / /3- o/ ', 2° Vie nectique secondaire. 34 espèces, soit < 5/ 7o ) . (Dépressiformes, ou Fusiformes sans nageoire anale) 2, soit < 4 7o On voit donc que, dans la faune ichthyologique de l'Eocène belge, les Poissons adaptés à la vie nectique étaient de beaucoup les plus nombreux (67 7o) ; parmi eux dominait le type fusiforme à queue rhipidicerque. Les Poissons spécialisés pour la vie benthique venaient ensuite (27 7o) avec le type dépressiforme comme type dominant. Quant aux Poissons conformés pour la vie planctique, ils étaient en nombre très restreint, et appartenaient aux types compressiforme et globiforme. 2" Caractères climatologiques de la Faune ichthyologique de l'Éocène belge. Au point de vue climatologique, les aires océaniques peuvent être divisées en neuf zones : 1° la zone tropicale, comprise entre les tropiques ; 2° les deux zones sub-tropicales, situées respectivement entre les tropiques du Cancer et du Capricorne, et le 45" degré environ de latitude N. et S. ; 3" les deux zones tempérées s'étendant approximativement entre les 45" et 60° degrés de latitude N. et S. ; 4° les deux zones froides, comprises entre les zones tempérées et les cercles polaires; 5° les deux zones polaires, situées à l'intérieur de ces cercles. Les caractères climatologiques de la faune ichthyologique de l'Eocène belge seront déterminés, comme les caractères éthologiques, par analogie avec la faune actuelle. J'ai indiqué, dans le Tableau ci-contre (page 227), la distribution, dans les zones océaniques, des genres actuels représentés déjà, en Belgique, à l'époque éoeène. Tableau cliinatolo<:^iqiie des genres actuels, déjà représentés dans rEocène lielge. NOM DES GENRES Mers tropicales. Mers Mers 8nb-tropic'"J tempérées. Mers froides. Mers polaires ISISTIUS, SyUATlINA . . Rhi>oi!atlts Hhynciiouatus PllIfiTIS . Raja . . . TliYGON. .... HllINOlTlCKA Myliobatis Aetobatis .... notidainis .... CESTItACION SCYLLICM .... GiNC.LYMOSTOMA . OnoNTASprs ... Lamna oxykhika ... Aloi'ecias .... CARCIlAItODON . Cauciiauias ... s. G. Physodon S. G. Aprionodon Galeus Galeocerdo ... Albula Arius (-) hoplostethis SCOMBER Pelamvs Cybium Serranls (^) . . Apogon P) Sargts ostracion Triodon DionoN LOPHIIS + + + + + J- + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + -1- + + + + (') L. Dollo a récemment signalé la présence du genre Raja — d'après des coques d'œufs {Raja ArctoicsJcii, DoUo, 1904) recueillies par l'expéiiition de la Belgica — à l'intérieur du cercle polaire antarctique. L. Dollo. Résultats du VOYAGE DU S. Y. Belgica Poissons, p. 51-52. {") Ce genre estaujourdhui représenté par près de 70 espèces, dont la plupart vivent dans les régions tropicales. (") Ce genre compte actuellement de nombreuses espèces, répandues surtout dans les mers tropicales. -(') 228 MAURICE LERICHE. — LES POISSONS EOCÈNES DE LA BELGIQUE Ce tableau met nettement en évidence le caractère franchement tropical de la faune ichthyologique de l'Eocène belge. Conipai-Misoii de la Faune ichtliyologiqiie de rEocène belge à celle du Paléocène. Des ditférences profondes existent entre la faune ichthyologique de l'Eccène belge et celle du Paléocène, en particulier du Heersien-Landénien. Ces différences sont de deux sortes : les unes sont dues au changement de climat ; les autres, au progrès de l'évolution. 1° Différences dues au changement de climat. — La faune ichthyologique du Paléocène est une faune beaucoup plus tempérée que celle de l'Eocène. On ne peut, dès lors, considérer, comme vraiment primitive, la premièi'e apparition, dans l'Eocène belge, de certaines formes tropicales. Provisoirement, jusqu'à la découverte d'une faune ichthyolo- gique paléocène et tropicale, on pourra donc attribuer au climat l'arrivée de ces formes, dans l'Eocène. Ces différences climatologiques entre les faunes ichthyologiques éocène et paléocène n'ont évidemment qu'un intérêt régional. 2° Différences dues au progrès de l'évolution. — On voit apparaître brusque- ment, dans l'Eocène belge, des genres dont l'absence ou la rareté dans le Paléocène, et, en général, dans les formations antérieures, ne peut être expliquée par un changement de climat. Ces genres appartiennent principalement aux familles des Carchariidœ et des Scombrid;©. Or, actuellement, ces genres habitent à la fois les mers tropicales, sub- tropicales, tempérées, et parfois même [Galeocerdo] les mers froides et polaires. On doit donc voir, dans l'épanouissement subit, à l'époque éocène, des familles des Carcharilda? et des Scombridœ un caractère d'évolution. Dans un mémoire qui paraîtra prochainement, je ferai ressortir encore l'importance de ce caractère, en montrant qu'il est commun à toutes les faunes ichthyologiques éocènes connues dans le monde. Ces différences si nettes entre les faunes ichthyologiques éocène et paléocène ne font qu'augmenter l'importance de la coupure faite par Schimper ('), d'après les caractères des flores, au milieu de l'ancien Eocène. (■) Schimper. Traité de Paléontologie végétale, T. III, p. 680; 1874. Mém. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. — T. III, i'JûL 61 7 7' é F. sm. F. int. F. int. F. E«l. F. «t. F. inl. F. il Isistius trituratus, Winkler, 1S74. — Bruxellien Dents de la Mâchoire inférieure. — Type de l'espèce. Localité : Woluwe-Saint-Lambert. — Type : Musée d'Histoire naturelle de Belgique. 3i  c 4' A i ^ X F. ext. F. èjt. F. cxt. F. èjt. 6a fi'a la ij/;(e;\Voluwe-Saint-Lainbett. Type : Musée d'Histoire naturelle de Belgique (Bruxelles). F. int. Profil. F. int. F. int. F. baail. F. ir.t. Profil. . Dents de plus en plus latérales. Trygon Jaekeli, Leriche, 1904. — Bruxellien. Localité : \\oluwe-Saint-Lamberr. Type : Musée de Bruïelîes (dents 29 ei .'o^ et Coll. E. Vincent, Brux. (dents Ji et Sa). Face supérieure. Fjcc jr.;u n.u: ■.■, Plaque dentaire de la Mâchoire infér. — i.oc. ; Schaerbcek. - O.l], Ddlicid. Bruxelles Myliobatis toliapieus, L. Agassiz, 1843. — Bruxellien. Localités : Schaerbeek. Uccle. - Type : Briiish Muséum. Aetobatis irregulai-is, L. Agassj;. 1^4.:. — Bruxellien. Plaque dentaire de la Mâchoire inférieure. Localité : Etierbeek. — Collection Delheid, Bruxelles. Type: Briiish Muséum. Phoiotypie Lagaert. SÉLACIENS TECTOSPONDYLES. - SPINACIDÉ : G. ISISTIUS. - SQl'ATIMDÉ : G. SQUATINA. - HHINOBATIUÉ : G. niI\NCHÛBATlS. - PRISTIHE : G. l'UlSTIS. - îiA.IU»E : G H.\J.\. - TUYGUNIUE : G. TUYGON.- MYLIOBATLDÉS : G. MYLIOBATIS et .^TOBATIS. MAURICE LERICHE. — POISSONS ÉOCÈNES r>E LA BELGIQUE. Mém. Mus. roy. Hisl. Nat. Belg. — T. III, 1904. Face esterne. Face intern Dent de la Mâchoire supérieui Localité : Uccle (Calevoet). Face externe. Face interne. Dent de la Mâchoire inférieure. Loc. ; Zétrud-Lumay (Autgaerden). Notidanus serratissimus, L. Agassiz, 1844. — Bruxellien. Tjye : Brilish Muséum, Dents latérales vues par la face orale. Loc. : Zétrud-Lumay (Autgaerden). Loc. : Uccle (Calevoet). Cestracion Vincenti, Leriche, 1904. — Bruxellien. 7>yc.- Collection E. Vincent, Bruxelles. * # • # «- ^ # Face externe. Loc. ; Uccle (Calev.), - Brux. Dent 3 Face externe. Profil. Face basilai iOfu/iVe; Woluwe-Saint-Lambert. — Bruxellien. ... .- Denis de plus en plus latérales. - . Loc. : Bruxelles, - Brux. m # Localité: Bruxelles.— Bruxellie Localité : Forest. — Laekenien. core et de plus en plus latérales. 9' 9 a g'a # * #^ ^ ^ Face basilaire. Loc. : Forest, — Laekeni ice externe. Profil. - - - - Localité: Woluwe-Saînt-Lambert. — Bruxellie Dents encore et de plus en plus latérales. - . ^ ^ « ^ #» ^ F. externe. Profil. Face e Loc. : Ixelles. — Bruxellien. . . - Localité : Woluwe-Saint-Lambert. — Bruxellie . Denis latérales-postérieures. . . Z..;Uccle{Calev.).-Brux. Ginglymostoma Thilensi, Winkler, 1873. — Bruxellien et Laekenien. Localités : Bruxelles, Ixelles, Uccle (Calevoet), Woluwe-Saint-Lambert, Forest. — Tjye : Collection Thielens. '+ ••* '■' '•> "J lU' 1U(Ï lO'il 17 17' itj 18' ,0 If,' Face externe. Face externe. Face externe. ' Profil. ' Face externe. Face externe. Face externe. .-S'-Lamb.-Brux. Forest.-Laekenien. Loc. : Etierbeek. - Bruxellien. Localité : Woluwe-Saint.Lambert. - BruxeUien. . .-.. _ Dents oniérieures de la Mâchoire supérieure, de plus en plus latérales. . -° ^û 21 31 22 21' 22a ll'a 23 23' 24 24' 35 35' Face externe. Face externe. Face externe. Face interne. Face externe. Face externe. Face exterre. ruxelIes.-Brux. Wol.-S'-Lamb. - Brux. Localité : Etierbeek. — Bruxellien. Loc. : Woluwe-S'- Lambert. — Brux. Bruxelles. - Brux. Dents de la Mâchoire supérieure, de plus en plus latérales. - 25 a 2b'a 26 26' 26 a i&a i-j 37' 28 28' 59 29' 3o ?o' Face interne. Face externe. Profil. Face exierne. Face externe. Face externe. Face externe. Localité: Bruxelles.— Bruxellien Loca/rte; Woluwe-Saint-Lambert. — Bruxellien. Dents latérales de la Mâchoire supérieure, de plus en plus postérieures. Dents antérieures de la Mâchoire infér. 3i 3i' 3i a 3i'a 32 32' 32a iiU 33 33' 33a 33'a 33i. 33'* Face externe. Face interne. Face externe. Face interne. Face externe. Profil. Face interne. 'iocalité .• Bruxelles. — Bruxellien. Localité : Etierbeek. — Bruxellien, Localité : Bruxelles. — Bruxellien. Dents antérieures de la Mâchoire inférieure, de plus en plus latérales. ._ 34 34' 34^1 34'a 34b 34'é 35 35' 3Sa 3b' a 356 35'* Face externe. Profil. Face interne. Face externe. Localité : Etterbeek. — Bruxellien. Dents de la Mâchoire inférieure, de plus en plus latérales. 36 36' 37 37' 37 a 37'fl 37* 37'A 38 38' 4 Face interne. Face externe. Profil. Fa Localité ; Woluwe-Saint-Lambert. — Bruxellien. Dents de la Mâchoire inféri' 39 39' 39 a 39 'a 3g b 3çf'l> Face interne. Face externe. Profil. Face interne. Bruxellien. Localité : Elterbeek. — Bruxellien, lâchoire inférieure, encore et de plus en plus latérales. '> 3ijb 40 40 ' 40 j 40'd 41 4 1 d Face externe. Profil. Face interne. Face externe. Face interne. F. ext. F, int. Localité : Bruxelles. — Bruxellien Localité : Woluwe-Saint-Lambert, — Bruxellien . . Dents latérales de la Mâchoire inférieure, de plus en plus postérieures, _-,.. D. du coin de la gueule. Scyllium minutissimum, Winkler. 1S73. — Bruxellien et Laekenien. Localités : Bruxelles, Etterbeek, Woluwe-Saint-Lambert, Forest. — T^-^e,- Collection Thielens. Pholotypie Lagat SÉLACIENS ASTÉRÛSPONDYLES. — NOTIDANIDÉ : G. NOTIDANUS. — CESTRACIONTIDÉ : G. CESTRACION. — SCVLLIIDÉS : G. SCYLLIUM ET GINGLYMOSTOMA. MAURICE LERICHE. — POISSONS ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE. Méra. Mus. roy. Hisr. Nat. Belg. — T. III, iilOt. 3 !3« =3» Av^A.A^^^^^^AAAA x^xxU'^^Ax>xx F.ext. Profil. Fini. F. ext. Profil. F.int. F Wûluwc-Saini-Lamberl — Bruxellien. Deni; Denis symphjsairesd» fiie). .. . . 7 7 7 î^ 7 F.exL F.ïnt. F.exI. F.int. Prnfil. F int. F. ext. Profil. F int. Neder-Ockerzeel. Wol-.S'-Lamb. (2» file). Loc: S'-Cilles. Deni anr. (3* file). Loc. : S'-Giiles. Denis des fiies intermédiaires. - - Bruxellien - Denis de la Mâchoire supéri 7 7 F. exi. Profil. F.ïnt. L .1 i 1 Profil. F. int. Zélrud-Lumay{Autgaerden). F. externe. Profil. F. interne. F. exierne. Bruxellien. Loc. : Foresi. — Laekenien. Ixelles. — Laek. ( .• file) Mâch^ sup. Dent ani. (3« file) Mâch. sup. D. ant. {3- file) Màch. sup. Dents laiérales-amèrieures de la Mâchoire super. 2g aga agft k ^ Wol..Si.Lamb. S'-Joî.-ien-N, F. ext. Profil. F. ini. F. cxl. Profil F. int. F. ext. Bruxellien. Yprésien. Localité : Saint GilIes-lez-Bruielles. — Bruxellien Dentlaiérale. Dentducoin. Deni symphysaire (l'file). Dent 8niérieure(2» file). Mâchoire supérieure. Dents de ta Mâchoire inférieure Odontaspis Winkleri, Leriche, 1904. — Yprésien et Bruxellien Locfl/i7« : Saint-Jofise-ien-Noode. Neder-Ockerzeel, Saint-Gilles. Woluwe-Saini-Lamberi. — Tvpi' ^ Musée royal d'H F. ext. Profil. F.int. Loc. : Neder-Ockerzeel. - Brux. Denis latérales Face externe. Profil. Face ii Localité : Bruxelles. — Bruxellien e (3" file droite) de la Mâchoire supérifi A^À Face externe. Profil. Face inlen Localité ; Saint Gilles-lez-Bruxelles. — Leekenie Dent antérieure {3* file gauche) de la Mâchoire supériei Face externe. Profil. Fact Localité ; Woluwe-S'-Lambert. — Bruxellien. Uccle (Calev.). . Denis latérales Je la Mâchoire supérieure, de plus en plus poslérit 34 34 J 34 e 35 Uà^^ax X r À AkiiWk A F. externe. Profil F. interne. Face exierne. Profil. Face interne. Face externe. F. ext. Profil. F. int. F. ext. Loc. .-Woluwe-S'-Lambert. — Bruxellien. Ixelles. — Brux. L.:5chaerbeek. — Brux. S» J. t,-N. — Ypr. Localité . Uccle (Calevoei). — Bruxellien. Dent ant (i' file) de la Mâchoire infêr. Dents latérales-amérieures de la Mâchoire infiirieure. Dents latérales-postérieures Mâch. inf. Lamna verticalis, L. Agassiz, 1844. — Yprésien, Bruxellien et Laekenien. toc. .-S'-J.-t -Noode. Ixelles. Schaerb.. Uccle. Wol.-S'-Lamb..Zétrud-Lutiiay.Forest. — 7:>-/'f.- Fig.de L. AgassJz (Puiss. fois.. t. 111. pi. XXXVIU, fig 3i). jb Z(>a 36* 37 37J 376 38 3Sa 386 39 40 "~ ~4oa "~~~~ F. externe. Profil. F. interne. F. ext. Profil. F. Loc, : Woluwe-S'-Lambert. — Brux. Loc. : Uccle. — Bruxelli Deni ant. (i* file) de la Mâchoire super. F. ext. Profil. F.int. F.int. F. exierne. F. interne. Woluwe-S». Lambert. - Brux. Brux. - Brus. Woluwe-S'-Pierre. - Brux. Denis de la Mâchoire supérieure, de plus en plus latérales. ,. 3 43a Face externe. Profil. Face interne. Localité; Woluwe-Saint- Lambert. — Bruxellien. Dent latérale-antérieure gauche de la Mâchoire supérie 17a 17* 18 e externe. Profil. Face inte Localité : Ixelles. — Bruxellien. Dent latérale gauche de la Mâchoire supérieure. L. : Forest. — Laekenien. D. ant. (2- file) Mâch. inf. . eil'erne. Profil. F. initrne. F. ext. Profil. F. Ini. F. ext. F. in. F. ext. Prolil. F. int. F. ext. F. int. Loca/ite ; Forest. — Laekenien. Localité; Bruxelles.— Bruxellien. Loc; Wol.-S'-Pierre. - Brux. Loc.-Dieghem. — Hn Dents latérales de la Mâchoire supérieure, de plus en plus postérieures Dent ant. (i* file) Miich. inf. Dent ant. (a» file) Mâdi. inf. 46 46a 46* 47 48 4*'' 49 40'" 49' A à i t I k '■"• "'""«• P'<"''- f ■ initrne. F. ext. Profil. F. int. F. ext. F. int. F. ext. Prolil. F. int. F. ext. F. int. à A ^k I t m ï Ê LoM(:(e : Forest. — Laekenien. iot^a/i/e ; Bruxelles. — Bruxellien. Loc: Wol.-S'-Pierre. - Brux. LocDieghem. — Hru M M\ H / V ^ I ■ Denis latérales de la Mâchoire supérieure, de plus en plus postérieures Dent ant.(i'file) Mùch. Inf. DentBnl.(a'file)Mûcli.i ta ■ H ■ 1 ^U I B^ 46 46a 46I. 47 48 4»'' 49 49» 49* '<> '"><• 5o* i,a Profil. Face interne. Face externe. Profil. Face interne. Face exierne. Profil. Face interne. Loc. ; Forest. — Laekenien. Localité ; Meisbroeck. — Bruxellien. Localité : Uccle (Calevoet). — Bruxellien. Dentant. (3«fite)Mâch. infér. Dent antérieure (3' file) de la Mâchoire inférieure. Dent latérale de la Mâchoire inférieure. Odontaspis crassidens, L. Agassiz, 1S43. — Bruxellien et Laekenien. Loca/i/es; Bruxelles, Ixelles. Meisbroeck, Uccle, Woluwe-S'-Lambert. Forest, S'-Gilles. — 7>-fc; Fig. de L. Agassiz (Poiss. foss., t. III, pi. XXXV, fig. 8-31). F. ext. Profil. F. int. F. exierne. F. externe. Profil. F. ext. Profil. F. int. F. ext Profil. F. int. F. ext. F. int. Loffl/jW; Uccle. — Brux. Localité : Biuxelles. — Bruxellien. LoCflW^; Gand. — Laekenien. Wol-S'-I.amb.-Brux. Brux.— Brux. _„ Denis latérales de la Mâchoire inférieure, de plus en plus postérieures. ---. Lamna Vincent! (Winkler), A.-S. Woodward. 1899. — Bruxellien et Laekenien. Localités : Biuxelles, Dieghem, Uccle. \\oluwe Saint-Lambert, Woluwe-Saint-Pierre, Forest, Gand — Type : British Muséum. Phoioiypie Lagoert. SÉLACIENS ASTÉROSPONDYLES.— LAMNIDÉS : GENRES ODONTASPIS ET LAMNA. MAURICE LERICHE. — POISSONS ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE. Mém. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. — T. III, 1904. PI. VII. 1 a \'a \ b 2'a 2b ^X^A'^^X F. ext. F. externe. Profil. Profil. F. int. F. interne. F. ext. F. externe. Profil. Profil. F. int. F. interne. Localité : Bruxelles. — Bruxellien. Localité : Forest. — Laekenien. Dent antérieure (i" file) de la Mâchoire supérieure. Dent antérieure(28 file) de la Mâchoire supérieure. 3 3' "ia Va 3 b Vb 4 4' ^a â,'a 4* 4'i F, ext. F. externe. Profil. Profil. F. interne. F. interne, F, ext. F. externe. Profil. Profil. F. int. F. interne. LocaWe .-Woluwe-Saint-Pierre. — Bruxellien. Localité: Forest. — Laekenien. Dents de la Mâchoire supérieure, de plus en plus latérales. bb 5'b 6 6' 6a 6'a 6b &b 5' 5 a 5'a F. ext. F. externe. Profil. Profil. F. interne. F. interne. F. externe. F. externe. Profil. Profil. F. int. F. interne. Localité : Bruxelles. — Bruxellien. Dents latérales de la Mâchoire supérieure, dé plus en plus postérieures. 7' 7" 7'a yb fb 8 a 8'a U m ^AU F. ext. F. exierne. Profil. Profil. F. interne. F. interne. F. externe. F. externe. Profil. Profil. F. interne. F. interne. Localité : Woluwe-Saint-Pierre. — Bruxellien Localité : Bruxelles. — Bruxellien. Dent antérieure (i« file) de la Mâchoire inférieure. Dent antérieure (2» file) de la Mâchoire inférieure. 9 a g' a gb g'b 1' 110 1 l'a 1 1 6 ^X^'^A^À^'^'^^'^ F. ext. F. externe. Profil. F. int. F. interne. F. ext. F. externe. F. ext. F. ext. Profil. Loc. : Wol.-S'-Lamb. - Bruxellien.- Coll. E.Vincent, Brux. Localité : Bruxelles. — Bruxellien. Dents latérales de la Mâchoire inférieure, de plus en plus postérieures. F. int. F. int. Oxyrhina nova, Winkler, 1874. — Bruxellien et Laekenien, Localités : Bruxelles, Woluwe-Saint-Lambert, Woluwe-Saint-Pierre, Forest. — Type : Collection E. Vincent, Bruxelles. Photot)'pie Lagaert. SÉLACIEN ASTÉROSPONDYLE. — LAMNIDÉ : GENRE OXYRHINA. MAURICE LERICHE. - POISSONS ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE. Mém. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. — T. III, i904. 3o 3o 42 42' 42a 42' fl 43i 4ï'i 43 43' 43a F. ext. F. externe. Profil. F. int. F. in Localité : Bruxelles. — Bruxellien. . . Dents de la Mâchoire inférieure, de plus en plus latérales Galeus minor, L. Agassiz, 1843. — Bruxellien et Laekenien. Localités : Bruxelles. Etterbeek, Woluwe-Saint-Lambert. Forest, - Type : Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Profil. Foci ^ Prnfil. . Dent latérale-anté ^ r ^ ^k ■■. ext. F. ext, F. int. F. ext. Profil. F. int. F. ext. F. ext. F. externe. Profil. F. int. F. interne. F. externe 1,0c.: Etterbeek, — Brux. L. .-WoL-S' Lamb —Brux. Ett.- Brux, Localité: Wolowe-SoinlLambert. — Bruxellien. Ett. - Bru: Dent ant. Mâch, super. Dent latér.-ant. Mâch. super. Dents de la Mâchoire supérieure, de plus en plus latérales. 49ii 49* 5o 5i ' ■ ^ A A. > A^AA*^ A^XAAA^^ Face externe. Face exterre. Profil. Face intern L. : For. — Laek. Localité : Woluwe-S'-Latr.bert. — Bruxellie . Dents de plus en plus lalérales. Profil. F. int, F, ext. Profil. F. int. F. exl. F. externe. F. interne. F. externe. F. interne. F. externe. Profil. Localité: Woluwe-Saint-t ambert. — Bruxellien /,oc, ; Enerbeek. — Brux. Wol.-S*Lamb.-Brui, ér. Mâch. infér. Dent latér.-antér. Mâch. infér. , Dents de la Mâchoire inférieure, de plus en plus latérales. Galeus recticonus, Winkler, 1873. — Bruxellien. Localités : Etterbeek. Woluwe-Saint-Lambert. — Txpe : Collection Thiclens. 54' 54« 54* 56 56fl 58 &8 Percidariiin Kokeni, Leriche, 1904. Localité : Neder-Ockerzeel. — Type : Musée royal d'Histoir Profil. F. ext. Oioliihes droits. - Bruxellien. naturelle de Belgique (Bruxelles). ^^^ F. orale. F. orale, Saim-Gîlles, — Bruxellien Demi-màchoire supérieure dn F. orale. F. orale. Woluwe-Sai m- Lambert. Demi-mîichoii i supérieures gauches. — Bruxellie ^ F. en., an fe* ^ _ Woluwe-Sainl-Lambert. — Bruxellien. . . Demi-mâchoires supérieures di Faces orales vues de 3/4. ■'y _ Woluwe-Sainl-Lambert. Mâchoires 3» %^ Mâchoires inféneutei. _-. .--• Triodon antiquus, Leriche, 1904. — Bruxellien et Laekenien. : Ncder-Ockerzct:!. Saint-Gilles, Woluwe-Saint-Lambert, Forest. - Type : Mus^e royal dHisioire naturelle de Belgique. Otolîthe gauche. Otolithe dr. iâfi Sparidarum Rutotî, Leriche, 1904. — Bruxellien. Localité : Neder-Ockerzeel. Type : Musée royal d'Histoire naturelle de Bruxelles. ^^ ^KÊk Ostracion meretrix, Daimeries. 1891. — Bruxellic Plaques dermiques vues par la face externe. Localité : Uccle (Calevoet). — Type : Coll. Daimeries. Bruxcllci Ak f^iP Face orale. F. orale, de 3/4. Face super. Diodon pulchellus, Leriche, 1904. — 'Wemmelien. Mâchoire supérieure. ^ Localité : Neder-over-Heembeek. Type ; CoUcclion E. ïruxelles. F. Frontal. P. Pariétal. So. Supraoccipital. c. crêie du Supraoccipitu Eo. Exoccipilal. Epo. Epiotique. OpO. Opisihoiique. Pro. Prooiique. Sq. Squamosal. PsF. Post. Frontal, Cristigerina crassa, Leriche, 1904. — Yprésien. Partie postérieure du Crâne. — Localité : Flandre. Type : Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique (Bruxelles) PERCIDÉS : G. l'ERClDARUM ET CRISTIGER1N.^. - SPARIDÉ : G. SP.-^RIDARUM. - BALISTIDÉ : G. OSTRACION, - GYMNODONTIDÉS : G. TRIODON ET DIODON. MAURICE LERICHE. - POISSONS ÉOCÈNES DE LA BELGIQUE. I IjES SPONGIOSTROMIDES DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR Georges GURICH DE BrESI.au ANNÉE I906 BRUXELLES IMPRIMERIE POLLEUNIS &. CEUTERICK DREESEN & DE SMET, SUCCESSEURS 37, RUE DES UKSUUNES, 37 TABLE DES MATIERES Introduction DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQrE ET STRÂTIGRAPHIQUE DES CALCAIRES A SPONGIO- STROMIDES MÉTHODES DE RECHERCHE ET DE REPRODUCTION. STRUCTURE DES CALCAIRES A SPONGIOSTROMIDES I. STRUCTURES PRIMITIVES .... I. STRUCTURE DE LA ROCHE .... n. STRUCTURE DES ÉLÉMENTS DE LA ROCHE II. STRUCTURES SECONDAIRES PREUVES DE LA NATURE ORGANOGÈNE DES CALCAIRES ET DE L MATIQUE DES SPONGIOSTRO.MIDES. DESCRIPTION SYSTÉMATIQUE DES GENRES ET DES ESPÈCES ORDRE DES SPONGIOSTROMACE.E FAMILLE DES SPONGIOSTROMID.E 1. Genre APHROSTROMA 1 . Aphrostronia tencrum . •2. Genre PYCNOSTROMA. \ . Pi/cnoslroma deiisius . "2. Pycnosti-oma spouf/fllifcnim 3. Genre SPONGIOSTRO.MA 1 . Spoiiffiostroma mœandrhutm 2. Spongiostroma baciUiferum 3. Sponffiost7'oma ovuliferum 4. Spn}igiostroma graniilosum 4. Genre CHONDROSTROMA . 1 . Choiidroslroma prolilcmcUicu 9 H 13 13 13 15 19 ON SYSTE 24 35 35 35 36 36 38 39 40 40 41 42 43 44 45 45 TABLE DES MATIERES 2. Chunilfùstruma r/Jubulifuriim . 3. Cliondrostronia intermixtitni . 4. Choiidrnstroma vcrmicuhfcrin) Genui: MALACOSTROMA i . Mahicu.slniiiui cimccnti-icitiii . 2. Malaœxtronia phimosuni 3 Malacoslroma itnjulosum PAGES 46 47 48 48 49 50 51 TABLEAU SYSTÉMATIULK ItES SPUNGIOSTROJIIDES 53 INTRODUCTION Ayant découvert dans le Calcaire carbonifère de Dembnik, près de Cracovie (Galicie) ('), un véritable Stromatoporide {Stro)iKitopo)'ellu craco rie nais), je résolus de poursuivre mes recherches sur les Stromatopores du même âge, et, pour cela, je m'efforçai de réunir des matériaux d'autres provenances. Or, depuis des années, les Stromatopores du Calcaire carbonifère de la Belgique jouent un certain rôle dans la science. Pour les étudier je m'adressai à M. E. Dupont, Directeur du Musée royal d'Histoire naturelle, à Bruxelles. M. Dupont, dont les travaux sur le Calcaire carbonifère de la Belgique ont fait donner à ce terrain le nom de Dinantien, m'envoya tous les renseignements désirés. En outre, il m'invita à venir examiner, sur place, les magnifiques collections de Stromatopores du Musée et leurs gisements. Je pus me rendre à Bruxelles en décembre 1903 et en juillet 1904, et y faire, en tout, un séjour d'un mois. Je m'occupai, d'abord, des énormes plaques transparentes (0'",20 x 0'",20) des Calcaires dévoniens et carbonifères de la Belgique, dont plusieurs centaines existent au Musée de Bruxelles, et que M. Dupont avait fait exécuter lors de ses investigations sur les calcaires primaires de son pays, qu'il divisa, le premier, en calcaires sédimentaires et en calcaires construits. Ces plaques minces géantes permettent un coup d'œil rapide et d'ensemble sur les organismes formant les calcaires. Je réussis, de cette manière, à découvrir certaines formations incrustantes d'une structure très semblable à celle des Stromatopores. Elles font l'objet de ce mémoire, dont la préparation m'a été confiée par la Direction du Musée, à laquelle je me fais un plaisir d'adresser, ici, mes plus sincères remerciements. (1) Beilriige ~. Palaeont. Oesler.-Ung. Vol. XVII, 190i, pp. 1 et suivantes. 6 G. GÙllIGH. — LES SPONGIOSTROMIDES L'attention une fois appelée sur les formations incrustantes dont je viens de parler, il fut possible de découvrir, dans diverses localités, de nouveaux échantillons montrant directement, grâce à l'altération des roches, les structures, qui, auparavant, n'étaient visibles que dans les plaques minces. Moi-même, vers la fin de mon séjour à Bruxelles, j'ai eu l'occasion de visiter quelques gisements et de voir, en place, les organismes qui font l'objet de ce travail. Malheureu- sement, j'ai eu trop peu de temps à ma disposition. Les formations incrustantes que j'étudie ici ne sont pas les mêmes que les Stroma- tactides comparés par M. Dupont aux Stromatopores dans son mémoire sur les origines du Calcaire carbonifère ('), où sont mentionnés Slromatactis (du Dévonien), Sl/rjuiafocits et P///lus//-oijni (du Waulsortien) et Stroinaloloplius. [^) implicafiis (du Viséen). Dans l'explication de la Feuille de Dinant C*), M. Dupont signale Slrunuiloctis et Pli/lostroina (p. 11) au sud d'Anseremme, à l'est de la Meuse, une fois en face de la grotte de Freyr et une autre fois en face du hameau de Freyr ; puis (p. 25), dans la vallée de Falmignoul ; eniîn (p. 59), de la région entre Hubermont et Vève, à 8 kilomètres à l'est de la précédente localité. Ailleurs (p. 175), dans le même ouvrage, M. Dupont parle de Stronmtoïophus impUcatus comme provenant de La Valle, près Bouvignes, au nord de Dinant. Ici, les fossiles en question sont désignés sous le nom de « Stromatoporoïdes « et d'autres gisements sont encore mentionnés. Les interprétations et la classification de M. Dupont se retrouvent dans YE>«iii.i:^se (*) de M. J. Gosselet, Professeur à l'Université de Lille, et dans le grand ouvrage du même auteur sur l'Ardenne (^). Il ne m'a pas été possible de mettre en évidence les rapports des genres de M. Dupont avec les Stromatopores, en étudiant les structures des grandes plaques du Musée de Bruxelles. L'étude de ces structures est, d'ailleurs, très difficile, parce que la trame organique a été fréquemment, et fort irrégulièrement, l'objet de recristallisations qui rendent l'ensemble absolument confus. On court le danger de prendre des restes modifiés d'organismes connus (par exemple, de Stromatopores) pour tout autre cSose. D'un autre côté, on peut être conduit à considérer des sédiments élastiques, des formations incrustantes sédimentaires et des actions minérales secondaires pour le produit de l'activité des organismes. Dans quelle mesure ces circonstances défavorables ont compliqué mes recherches, c'est ce qu'on verra plus loin. CJ E. Dupont. Sur les origines du Calcaire carhoiiiflire. Bull. Acad. roy. Belg. 1883, p. 17. (-) Dans le mémoire cilé, Stromaiophis, par suite d'une faute d'impression. (') E. Dupont. Explication de la Feuille de Dinant. Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique (Service de la carte géologique du Royaume). Bruxelles, 18S3. (•"J J. Gosselet. Esijuisse géologique du Nord de la France et des régions voisines. Lille, 1880, (^) J. Gosselet. V Ardenne. Paris, 1888. DU VISEEN DE LA PROVINCE DE NAMUR 7 Quoi qu'il en soit, clans l'infinie variété des structures que me présentaient les plaques examinées, il y avait certains caractères spéciaux qui se reproduisaient partout et pour lesquels il me fut possible de démontrer une origine organique. Et les relations incontestables que j'ai découvertes entre les diverses préparations montrent qu'il s'agit, ici, d'une famille d'organismes fossiles incrustants, pour laquelle j'ai choisi le nom de Sjionr/iosfronu'dtr. d'après le genre typique et d'après une particularité saillante de toutes les formes de ce groupe. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET STRATIGRAPHIQUE DES CALCAIRES A SPONGIOSTROMIDES J'ai observé des Spongiostromides dans les grandes plaques minces ci-après du Musée de Bruxelles : Namèche. Herbatte. Grands-Malades. Calcaire V 2 d. Calcaire V2b. Calcaires V 2 c et V 2 f . 215 241 255 217 242 254 218 243 255 219 244 256 229 245 237 236 246 258 238 247 259 239 249 261 240 250 262 252 263 268 269 270 Chavée de Modave. Petit Modave. Modave a Barse. Calcaire V 1 h. Calcaire V 1 h. Calcaire V 2 b. 285 297 303 286 298 299 504 Des échantillons et de petites plaques minces proviennent aussi de la Feuille de Champwii (CaXcsike V 2 d, 6698) et de la Feuille d'Aiidenne (Calcaire V 2 d, 6973). Tous les gis.emenis se trouvent donc aux environs de Namur : les uns, tout près, comme Herbatte et les Grands-Malades ; d'autres, comme Namèche et Andenne, plus bas sur la Meuse entre Namur et Huy ; d'autres, comme Champion, au nord-est de Namur ; d'autres, enfin, comme Modave, au sud de Huy. 10 G. GÛRICH. — LES SPONGIOSTROMIDES DU VISEEN Moi-même, j'ai découvert des Spongiostromides dans les carrières immédiatement au nord de Namur, en beaucoup de points, depuis Saint-Antoine, au-dessus de Herbatte, jusqu'à la station des Grands-Malades. Au contraire, je n'en ai jamais rencontré dans les calcaires des environs de Dinant regardés comme contemporains, mais je dois ajouter que je n'ai pu faire qu'une excursion très hâtive. Carte des principaux gisements de Spongiostromides du Viséen de la province de Namuh D'après les travaux de M. Dupont (voir, notamment, l'Explication de la Feuille de Dinant et l'Explication de la Feuille de Modave), les calcaires dont il s'agit ici appartiennent au V/Weii, et, plus précisément, à la partie inférieure de cet étage, à VAssise de Dinant, notamment \ Horizon "Vlh. De ce niveau, M. Dupont mentionne (F. de Modave, p. 2G) : « 23. Calcaires bleus finement grenus ou subcompacts, gris, esquilleux ; couches oolithiques ; calcaire noir très compact et bleu finement grenu, Vlh. - " 28. Calcaire bleu finement grenu, gris, esquilleux, noir, très compact, "Vlb «. Et ainsi de suite, en beaucoup d'autres endroits. L'Horizon "Vlh rappelle l'Horizon ■V2b par ses caractères pétrographiques et a une distribution horizontale très limitée. M. Dupont n'a pu démontrer sa présence qu'au nord du Condroz (Explication de la Feuille de Clavier, p. 29). L'éminent géologue rapporte les Horizons "V2a à V2d, au Viséen supérieur : c'est son .Lss/.s<;' de Visé. Je n'ai jamais vu de Spongiostromides dans l'Horizon ■V2a, mais bien dans les autres Horizons. De ceux-ci, M. Dupont signale, par exemple (F. de Modave, p. 43) : " 13. Calcaire stratifié gris et noir très compact et bleu grenu. — Lithostrotion irrecjulare. — (65 mètres), V 2 b. - « 14. Calcaire gris bréchiforme à structure massive, ■V2c •'. « 15. Calcaire stratifié gris et bleu finement grenu, ■V2d », etc. MÉTHODES RECHERCHE ET DE REPRODUCTION L'examen de grandes plaques minces de 0,20 x 0,20, fixées sur d'épaisses plaques de verre, offre quelques diflicultés pratiques. Mais une heureuse disposition, exécutée sur les indications de M. Dupont, a permis de sortir d'embarras. La coupe fut déposée sur une plaque de verre de même grandeur, qui servait de table au microscope. Par un mécanisme, la table se mouvait d'avant en arrière ; par un autre, le microscope se déplaçait de droite à gauche, sur toute la largeur de la plaque. Sous celle-ci, le miroir forme une bande transversale de longueur corres- pondante. Bien que les plaques minces soient d'une épaisseur très régulière, elles ne pouvaient pas, à cause de leurs grandes dimensions, être trop amincies. Il était donc impossible de se servir de forts grossissements. En recouvrant ces coupes seulement avec du vernis, et non pas avec du verre, on a un peu influencé leur transparence. Pour l'examen, on dut écarter la lumière réfléchie par la plaque. Enfin, il fut également possible de faire des coupes de dimensions ordinaires, dont l'étude put aussi se poursuivre à la lumière polarisée. Pour préparer mon manuscrit définitif à Breslau, j'eus à ma disposition, outre les notes prises à Bruxelles et les quelques petites plaques minces, une série de 83 photo- grammes, que le photographe du Musée de Bruxelles, M. L. Lagaert, a exécuté suivant mes indications. Ces photogrammes sont faits, en partie de grandeur naturelle, en partie à un crrossissement de 5 et à un grossissement de 20. Les agrandissements fui-ent 12 G. OÛRICH, — LES SPONGIOSTROMIDES DU VISÉEN préparés, soit de proche en proche, soit directement au moyen d'un très long soufflet d'accordéon. Malgré le manque de netteté inévitable des premiers essais et le peu de différence de luminosité des objets eux-mêmes, on obtint cependant assez de bons clichés pour l'illustra- tion de ce mémoire. Les reproductions qui ne ilirent point exécutées à Bruxelles sont signalées sur la planche même. STRUCTURE CALCAIRES A SPONGIOSTROMIDES La présente étude a pour point de départ les plaques minces des Calcaires; ses résultats reposent sur les ditFérences de structure de certains éléments de la roche. Pour découvrir les particularités de texture d'origine organique, il est nécessaii'e d'examiner tous les caractères microscopiques des Calcaires du Viséen de la province de Namur. Et, ici, il faut distinguer soigneusement deux groupes principaux : la utrnclnre primi- tive et la sfrt'clitre secojulaire. On peut aussi désigner les structures primitives comme structures normales, tandis que les structures secondaires doivent être considérées comme les altérations des structures normales. 1. — STRUCTURES PRIMITIVES Dans les structures primitives, il y a encore lieu de s'occuper séparément de la structure de la roche et de la structure des éléments de la roche. 1. STRUCTURE DE LA ROCHE. — Les Calcaires sont parfois nettement stra- tifiés : alors, la stratification est indiquée, dans les phénomènes d'altération, par des traînées parallèles dans la roche. I. — Les couches sont plus ou moins semblables entre elles et montrent un passage reconnaissable. L'intérieur des couches présente alors une des structures suivantes : 1. La roche est uniformément à grains fins; elle parait donc compacte et constitue un Calcaire de couleur foncée, à cause des substances organiques. 2. Elle est composée de détritus organiques de toutes sortes : tiges de Crinoïdes, coquilles de Brachiopodes, fragments de Coraux, etc. 3. — 1900. 14 G. GURIGH. — LES SPONGIOSTROMIDES 3. Elle est formée par l'accumulation de petits oolithes concentriques rayonnes d'origine purement minérale. Ces trois types peuvent aussi se trouver réunis dans des proportions variables. Les oolithes (PI. VI, fig. 2) contiennent très souvent un ciment clair de calcite grenue, libre de toute espèce d'inclusions organiques. Ces structures sont propres aux Calcaires scdhneu- taivcs ordinaires: elles n'ont pas été étudiées spécialement dans ce travail, et il n'en a été tenu compte que pour autant qu'elles se trouvaient réunies avec d'autres formes de structures . IL — Si les différentes couches sont plus fortement individualisées, — parce qu'elles sont plus franchement séparées des couches voisines, parce que leur nature est différente et parce qu'elles ne sont pas reliées par des transitions, — il s'agit d'un autre type de roche, qui doit être désigné comme incruslanl. Ces incrustations ne représentent pas habituelle- ment des couches ininterrompues, mais des corps discoïdes de diamètre variable. Ces formations incrustantes se distinguent par des structures particulières des couches sédi- mentaires ordinaires. Provisoirement, je ne mentionnerai ici que les trois aspects suivants desdites formations : 1. Les croûtes granulaires consistent en calcite finement grenue, où, sur une masse fondamentale claire, à grains fins, se détachent des grains troubles disposés en couches alternativement lâches et compactes (PI. XVII, fig. 2). 2. Les croûtes nodulaires contiennent, dans une masse fondamentale claire, des nodules de calcaire compact et foncé. Ces nodules sont considérablement plus grands que les granules de la masse fondamentale claire de calcite (PI. XII, fig. 3). 3. Les croûtes vésiculaires sont caractérisées par le fait que la calcite claire remplit des espaces, d'apparence vésiculaire, de la masse à peine translucide de la roche, et en ce que ces nodules transparents de calcite sont reliés, à d'autres de même espèce, par des prolongements variables, ce qui, en certains endroits, donne l'illusion d'un tissu spongieu.x^ irrégulier (PI. VI, fig. 1, et PI. VII, fig. 1). Enfin, quelques incrustations sont à la fois vésiculaires et nodulaires. D'un autre côté, dans les calcaires dont la stratification, — du moins dans les échan- tillons, — n'est pas nettement exprimée, on rencontre d'autres formes de structures. Dans un cas, par exemple (PI. XXI, fig. 1), on observe un amas de nodules stéréo- plasmiques de la grosseur d'une noisette. A plusieurs reprises, on trouve, seul ou mêlé à d'autres formes de structures, un entassement de petits grains arrondis à structure organique comparable au sable corallien (PI. III, fig. 1, et PI. XI, fig. 1). Dans les PI. II, fig. 1, et PI. XIV, fig. 1, on voit aussi, avec des éléments finement pulvérisés de cette espèce, de plus grands débris d'une espèce différente, entremêlés irrégulièrement. On peut, à cause de cela, désigner cette structure comme poudingiforme ; les divers éléments peuvent être entourés d'une mince croûte bitu- mineuse. Le plus souvent, on trouve des intermédiaires entre cette structure poudingiforme DU VISEEN DE LA PROVINCE DE NAMUR 15 et une structure bréchiforme. Plusieurs fois, des débris de calcaire opaque et compact, de petites dimensions (jusqu'à 5 mm.) sont anguleux et cimentés par des veines blanches de calcite (PI. XXI, tîg. 2) ; ou bien, des colonies brisées, donc des matériaux de nature organique, sont assemblés entre eux stylolithiquement, et séparés les uns des autres par un mince revêtement bitumineux (PI. XV, âg. 1, et PI. XVI, fig. 1). II. STRUCTURE DES ÉLÉMENTS DE LA ROCHE. — Nous réunirons, ici, les types de structures qui se rencontrent dans les calcaires poudingiformes et bréchiformes, comme dans les formations incrustantes. Ce sont eux qui donnèrent naissance à ce travail, car ils présentent une régularité qui rappelle les Stromatopoi-es, mais qui, bien que très apparente dans les plaques minces, se laisse malaisément définir. En outre, il est très difficile de tracer la limite de ces structures et de simples formations sédimentaires mécaniques. 1. Nodules stéréoplasmiques, déjà mentionnés (Plaque 240 de Namèche, PI. XXI, fig. 1). La structure est si compacte qu'on ne peut en établir les particularités qu'avec peine. On voit seulement des traces d'une diflPérenciation tachetée et d'une disposition concentrique. De plus grandes taches foncées, isolées dans l'intérieur, parfois seulement au milieu, peuvent à peine être considérées comme des centres de croissance, mais paraissent de formation secondaire minérogène. La grosseur des nodules ne dépasse pas 3 mm. de diamètre. Je connais de semblables nodules du Dévonien de Denibnik, près de Cracovie, en Galicie; ils proviennent du remaniement de Stromatopores par recristallisation. Mais ils sont sensiblement plus grands et leur structure est essentiellement à gros grains. Les petits nodules de Namèche paraissent compacts sous de faibles grossissements, et, à cause de cela, ils ne me semblent pas avoir acquis leur structure par recristallisation ; ils font plutôt l'eifet de formations primitives ; d'où l'expression sfèréoplasmique. Vu le manque de tout autre caractère, il est impossible d'obtenir des points quelconques de compa- raison, et c'est pourquoi il ne sera plus question de ce type de structure dans la suite de mon mémoire. 2. La structure granulaire provient de ce que de petits grains de calcite à peine translucide, grisâtres, forment, dans les modes de groupement les plus divers, des complexes séparés par de la calcite claire, d'un grain un peu plus gros. En particulier, la grosseur des grains foncés peut varier et l'assemblage peut être différent. La plaque 241 (PI. XVIII, fig. 1) d'Herbatte montre des grains foncés de 1/10 mm. et, dans de petites plaques minces (PI. XVII, fig. 2), également d'Herbatte, la grosseur n'est que de 1/20 mm. Il est difficile de fixer la dimension des grains de calcite 'qui constituent les taches sombres : elle peut être de 1/100 mm. ; tandis que la grosseur des grains dans les masses de calcite claire intercalées entre les taches foncées est plus considérable et atteint, en certains endroits, la dimension des taches elles-mêmes. L'assemblage des taches foncées est différent, en ce sens qu'elles paraissent entourées, par groupes, par de la calcite 16 G. GURIGH. — LES SPONGIOSTROMIDES semi-translucide (PL XVII, fig. 2), ou que la calcite claire réalise en quelque sorte un isolement plus complet des taches (PL XVII, fig. 1). Une régularité dans la disposition des grains qui apparaissent sous forme de taclies dans la coupe se manifeste par des bandes parallèles d'un tassement plus serré des grains, alternant avec des bandes qui contiennent plus de calcite claire. Le passage des couches plus compactes aux couches moins compactes paraît être plus brusque d'un côté que de l'autre. Ces couches parallèles sont, d'ailleurs, courbes dans la plupart des cas, et c'est pourquoi cette disposition des éléments est désignée sous le nom de structure concentj'iqiic. Une autre variété de cette disposition concentrique sera mentionnée plus tard sous le nom de xtr^ictiirc ptmurxse. 3. Je désigne sous le nom de structure vermiculaire (Plaques 241 et 242, Herbatte, PL XVI, fig. 3) la structure de quelques régions nettement isolés des plaques en question, et qu'il est facile de reconnaître dans tous les cas. Une masse de calcite claire forme le remplissage entre des nodules compacts, foncés et irréguliers, et de courts prolongements, presque vermiculaires, de 1/20 à 1/10 mm. d'épaisseur. Ces prolon- gements constituent, quand ils sont plus longs, un réseau rappelant les Hexactinellides, tandis que les plus courts, par contre, offrent l'aspect de la levure en voie de bourgeon- nement. On trouve aussi, souvent, des taches annulaires qui entourent un noyau de calcite claire. La grosseur des grains de calcite, même dans les parties claires, est faible, ici; par exemple, 1/50 mm. Dans les coupes que j'ai examinées, il y a, d'ailleurs, aussi des transitions de cette structure vermiculaire, relativement lâche, à une agglomération plus compacte de parties foncées de calcite, dans lesquelles l'aspect caractéristique de cette structure particulière disparaît. 4. La structure nodulaire est caractérisée par ceci, que des petits grains foncés d'une masse compacte de calcite se détachent, en agglomérations plus ou moins serrées, sur une masse fondamentale de calcite plus ou moins claire. Des plaques de Modave à Barse (303 et 304, PL XII, fig. 3) contiennent des nodules de cette sorte ayant 1/7 mm. de diamètre. Comme les coupes transversales arrondies et approximativement rectangulaires prédominent, la forme des nodules est peut-être bien celle de tonnelets ; ceux-ci ne sont pas reliés entre eux et n'offrent donc pas l'aspect du type précé- dent de structure, que nous avons comparé à la levure en bourgeonnement. En quelques endroits de la plaque dont il s'agit, on voit de petits grains de la grosseur déjà indiquée, dissociés en agglomérations de grains plus petits (descendant jusqu'à 1/20 mm.), mais qui se distinguent de notre structure granulaire par l'isolement complet des divers petits grains. Pour déterminer la nature des nodules, il est important de noter que, dans quelques-uns, on distingue des taches ou des lignes claires, disposées symétriquement. Dans la plaque 253 des Grands-Malades (PL XIII, fig. 3), il y a quelques incrustations composées de nodules semblables, mais leurs formes sont plus variables, le contraste entre les nodules et les granules n'est pas aussi marqué; il y a ici, aussi, des indications de groupement rappelant DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR 17 la structure vermiculaire; il en résulte qu'il s'agit, dans ce cas (PL XIII, fig. 3), de quelque chose de génétiquement ditférent des nodules proprement dits. Si les trois formes des structures citées en dernier lieu (granulaire, vermiculaire, nodulaire) se rapportent à la nature des éléments fondamentaux compacts et opaques du calcaire, nous allons parler, maintenant, de deux types de structures dans lesquels la masse de la caleite foncée et opaque domine et où la répartition de la calcite claire joue le rôle prépondérant dans nos appréciations. Cela étant, on devrait s'attendre à trouver une transition entre ces deux catégories de structures, et, cependant, on n'a pu démontrer ce passage nulle part. 5. La structure vésiculaire est caractérisée, comme on l'a déjà dit, par le ùùi que des sections arrondies de calcite claire sont reliées entre elles au moyen de prolongements vermiculaires irréguliers. Ce tissu se montre, par exemple, très régulièrement sur la PI. VI, fig. 1, d'une plaque de Namèche (229). Les taches claires de 1/20 mm. sont les plus nom- breuses ; leurs connexions et les coupes transversales de celles-ci ont à peine la moitié de cette dimension ; en certains endroits de la plaque, il y a des sections de calcite claire encore plus grandes que celles citées ci-dessus, c'est-à-dire des taches de 1/10 mm. et un peu plus. Les prolongements constituent un réseau d'une disposition, tantôt irrégulièrement vermicu- laire, tantôt rectangulaire, tantôt hexactinelloïde ; enfin, on remarque aussi certaines taches à disposition rayonnée. Quelques endroits de la plaque mince 58 de la F. de Saint Georges montrent les mêmes dimensions et une disposition concordante des éléments, tandis qu'on remarque, dans les gisements de la F. de Champion (PI. VIII, fig. 2, etc.), une disposition beaucoup plus serrée des sections des « pores « du plus petit diamètre (1/40 à 1 '30 mm ), la diminution des -^ pores ^ de grandeur moyenne (1/20 mm.), et la présence abondante de taches dont le diamètre dépasse 1/10 mm. ; en même temps, les prolongements reliant les sections n'existent plus qu'à l'état d'indications. La plaque 286 (PI. III, fig. 3) de la Chavée de Modave montre, en certains endroits, de grandes taches de calcite claire (environ 1/10 mm.), si serrées que les " pores » plus petits disparaissent presque complètement. On remarque, aussi, dans les préparations que nous venons de mentionner, une tendance à la disposition en courtes rangées des taches claires du plus petit diamètre. Cette structure offre l'aspect le plus compact dans les nodules concentriques des Grands-Malades, près de Namur. On y observe presque exclusivement les « pores « les plus fins, c'est- à dire de petits points de calcite claire d'environ 1/50 mm. de diamètre, pour lesquels la disposition en série est particulièrement accusée. 6. Nous désignerons sous le nom de structure spongieuse la forme de structure dans laquelle se détachent, sur un tissu peu translucide très dense, qui paraît ressembler au tissu vésiculaire, des lignes claires particulières, droites ou brisées ; ces lignes montrent, en certains endroits, des indications d'une disposition réticulée et rappellent les spicules des Spongiaires, sans, cependant, permettre l'identification avec une espèce déterminée de CCS Organismes. Elles ne semblent pas être des inclusions étrangères au tissu dans lequel 18 G. GURICH. — LES SPONGIOSTROMIDES on les rencontre, mais des éléments lui appartenant en propre ; vu leur délicatesse (1/50 mm. de large) et la couleur foncée de la masse fondamentale, elles ne donnent pas de bonnes images photographiques (PI. VI, flg. 2, d'Andenne). Un autre type de structure provient de ce que, dans les deux sortes de tissus citées en dernier lieu, on rencontre des inclusions de forme déterminée, qui consistent en une masse calcaire compacte et complètement opaque. 7. J'appelle structure bacillifère, ces tissus dans lesquels on rencontre des corps compacts ayant jusqu'à 1 mm. de long et 1/4 mm. de large, soit isolément, en certaines places, soit, en d'autres endroits de la préparation, à l'état de véritables agglomérations. La forme de ces corps, qui ont été comparés à des bacilles, est très variable, mais ordinai- rement allongée et, parfois, un peu recourbée, sur une coupe longitudinale; il n'est pas rare de trouver des sections elliptiques ou même ovales (PL VIII, fig. 2, de F. Champion, PI. VII, tig. 1 et 2, de la plaque 240, Namèche, etc., etc.). La circonstance que des coupes parallèles à la stratification montrent des sections plutôt arrondies, permet de reconnaître que ces corps ont souvent la forme d'un disque plat ou un peu bombé. Bien que ces corps paraissent souvent dans les rapports organiques les plus étroits avec le tissu vésiculaire (PI. VII, fig. 2), il y a, cependant, assez fréquemment des portions de la roche qui ne se composent que de leur simple accumulation (PI. VII, fig. 2). Après avoir considéré, dan? les pages qui précèdent, les éléments constituants des divers types de structure, il y a lieu, maintenant, d'étudier les aspects qui résultent du mode d'agencement de ces éléments. Ces modes d'agencement recevront respectivement les noms de concentrique, noduleux et plumeux. 8. La structure concentrique est très répandue. Elle provient de ce que les éléments du tissu sont en couches concentriques alternantes plus ou moins compactes. On peut rencontrer la disposition concentrique dans la structure granulaire (PI. XVII, fig. I), dans la structure nodulaire (PI XII, fig. 1), et aussi dans la structure vésiculaire (PI. VIII, fig. 2) ; comme les structures spongieuse et bacillifère ne sont que des variétés de la structure vésiculaire, elles présentent aussi parfois la même disposition (PI. X, fig. I). Celle-ci s'observe le moins fréquemment dans la structure vermiculaire. 9. La structure ondulée est très spéciale ; elle est caractérisée par le fait qu'une disposition brièvement arquée des éléments constituants, laissant une impression d'agita- tion, domine sur de grands espaces de la préparation. La dimension de ces arcs varie entre 1/2 et 1 mm. Elle est particulièrement frappante dans les croûtes concentriques et vésiculaires compactes des Grands-Malades (PI. V, fig. 2, etc.), mais on l'observe aussi dans la structure granulaire (PI. XVI, fig. 1 et 2, plaque 241 d'Herbatte). 10. Sous le nom de structure plumeuse, — ou floconneuse, — je désigne l'aspect dans lequel les parties de la roche organogène caractérisées par une diminution de la transparence sont, en quelque sorte, réduites à l'état de flocons, entre lesquels se projettent des masses de calcite claire à grains de plus en plus gros. DU VISEEN DE LA PROVINCE DE NAMUR 19 L'aspect plumeux est le plus net dans la structure granulaire (PI. XVIII, fig. 1, plaque 241 d'Herbatte); dans la structure vésiculaire, les boursouflures des éléments clairs du tissu foncé ne sont pas aussi larges (PI. VIII, fig. 2, F. Champion). II. — STRUCTURES SECONDAIRES Parmi les altérations des structures normales, il faut distinguer : 1. Stylolithes. L'engrènement stylolithique de deux couches successives, tout le long de leur contact, est presque de règle. Comme les grandes plaques minces ne sont pas intentionnellement orientées transversalement à la stratification, mais qu'elles y sont, au contraire, ordinairement, à peu près parallèles, le contact n'est que de temps à autre recoupé par la section ; mais il y a, alors, des zones entières de la roche qui se montrent altérées stylolithiquement. Les stylolithes ne sont donc pas traversés ici dans le sens de leur longueur, mais bien transversalement. Je fis faire seulement plus tard quelques coupes longitudinales, comme plaques minces de dimensions ordinaires, chez Voigt et Hochgesang, à Gôltingue. En aucun cas, je n'ai pu observer une dilïérence du développement stylolithique le long des deux feuillets en contact, notamment par le développement d'apophyses plus grêles, d'un côté, s'avançant entre des intervalles plus larges, de l'autre, mais toujours les aiguilles stylolithiques, d'une grande finesse, s'enfonçaient de la même manière, vers le haut comme vers le bas, dans les feuillets contigus. Je n'ai jamais pu mettre en évidence une structure parti- culière quelconque fermant les apophyses à leur extrémité, ou un capuchon de nature spéciale les enveloppant. Les faces de contact de deux feuillets, assemblés stylolithi- quement, sont, dans tous les calcaires examinés, revêtus d'une mince couche bitumineuse (PI. XXII, fig. 1 et 2) ; souvent la pointe extrême des apophyses est remplie de calcite fibreuse (PI. XV, flg. 2, a); parfois, un seul individu cristallin de calcite forme le remplis- sage. L'individualité du cristal est indiquée, dans ce cas, par le clivage, et non par la forme extérieure. En dissolvant le calcaire dans de l'acide chlorhydrique, on peut isoler l'enduit bitumineux et l'on obtient facilement les prolongements isolés sous forme de cônes creux. Dans les reproductions des plaques, la couche bitumineuse et le remplissage de calcite claire apparaissent souvent très nettement (PL II, fig. 2, etc.). Parfois, on remarque aussi de petits cristaux de fluorine. L'extrême finesse de la dentelure est indiquée par les faibles dimensions des derniers prolongements et indentations, qui n'ont fréquemment que 1/100 mm. d'épaisseur (Plaque 255). Mais, en dehors de l'assemblage stylolithique du contact des couches, ce mode d'assemblage se rencontre encore ailleurs. Des colonies voisines de différentes structures organogènes (PI. XIII, fig. 2) sont, très souvent, délimitées de la même façon, et l'aspect est très curieux quand, dans les deux apophyses stylolithiques voisines, les diverses structures des colonies peuvent être poursuivies clairement jusque 20 G. GURICM. — LES SPONGIOSTROMIDES dans les prolongements les plus fins (PI. XVI, ûg. 1 ; PL XIX, fig. 2; PI. XXI, fig. 2; PI. XXII, fig. 2). Il arrive, cependant, que, des deux côtés de la limite stylolithique, la roche soit la même. Les cas où une partie calcaire, en apparence organogène, à délimi- tation stylolithique, touche à des croûtes minérogènes de calcite sont difiîciles à comprendre. Il en sera encore question plus tard. Un grand embarras pour l'explication de tous ces phénomènes, c'est que, les grandes plaques minces ne sont pas intentionnellement orientées et qu'il n'est pas toujours possible de se représenter leur véritable orientation après coup. On serait presque tenté de conclure que les masses réunies stylolithiquement se seraient trouvées, pendant l'assemblage, dans un état relativement mou, donc déformable. Cette explication n'est, cependant, pas celle qui convient, comme j"ai pu m'en convaincre, sur un morceau de marbre Sainte-Anne. Ce calcaire dévonien supérieur à Stromatopores contient les mêmes formations stylolithiques, que, d'ailleurs, je n'ai pas pu étudier dans des plaques minces, mais seulement sur des plaques polies. En un certain endroit, les stylolithes s'enfoncent dans un corail, un (U/alhophi/lImn : l'épithèque a disparu à cet endroit; les apophyses s'avancent dans le remplissage de calcite claire des vésicules du tissu endothécal, sans être influencées d'aucune façon par la substance calcaire des parois des vésicules. Dans le développement des cannelures stylolithiques, la substance calcaire du corail doit avoir été dissoute jusqu'à la limite des stylolithes. L'explication ordinaire des Stylolithes, telle, par exemple, que la donnent les ouvrages allemands pour les formations correspondantes du Muschelkalk de notre pays n'est pas valable ici. Je veux dire que ces stylolithes du Muschelkalk ne sont qu'un cas particulier d'un phéno- mène beaucoup plus répandu. La direction parallèle des cannelures normalement à la stratification, indique une cause générale permanente. A cause de l'enduit bitumineux le long du contact stylolithique, je suis porté à chercher cette cause dans le dégagement des gaz s'élevant verticalement, ou des produits gazeux résultant de la modification des substances des organismes morts enfouis dans la vase calcaire du fond de la mer carbonifère. L'attaque de la surface d'un corail, dont il a été question plus haut, amène la conclusion qu'ici l'anhydride carbonique a dû agir également. Les remarquables apophyses qui s'enfoncent transversalement à la stratification dans la PI. XII, fig. 1 et 2, delà Chavée de Modave, n'ont rien de commun avec les st_ylolithes ; ce sont des formations rhizoïdes d'une colonie incrustante. 2. Croûtes d' « Ophiostroma ». Dans les calcaires foncés du Viséen de Bonne, sur la feuille de Modave, M. Dupont a découvert de singulières formations incrustantes, qu'il a désignées sous le nom manuscrit (HOpliioiilrotna. Ce sont de minces croûtes foncées, qui ont, là où elles revêtent des cavités, une structure particulière rappelant l'hématite de la variété dite " Glaskopf ", et une surface semblable, racémiforme. Parfois, la surface est finement rugueuse, à peu près comme dans la lépidocrocite. Les mêmes croûtes se rencontrent fréquemment dans divers calcaires à peu près contemporains. J'ai pu les DU VISEEN DE LA PROVINCE DE NAMUR 21 examiner, à un fort grossissement, dans de petites coupes minces faites exprès et provenant de Lavalle, près Bouvignes. Ces croûtes foncées consistent en fins cristaux de calcite, qui sont parfois placés normalement à la surface, et qui, souvent, ont une disposition rayonnée divergente dans les plus petites apophyses stalactitiques (Fig. 1). A cause de cela, on obtient, de temps à autre, une extinction uniforme dans les coupes transversales ; ordinairement, une extinction à très fines taches prédomine, sans aucune netteté, quand, comme c'est fréquemment le cas, les coupes transversales des aiguilles rayonnant en éventail apparaissent dans l'image de la coupe. Cette structure finement radiée est la cause de la disposition des taches troubles organiques les plus délicates. Sur une coupe transversale de la croûte, on voit des colonnettes plus fortes (1/4 mm.), de couleur plus foncée (PI. XII, fig. 2, pi. 254, Grands-Malades), séparées par des intervalles étroits plus clairs, mais qui sont, comme toute la croûte d'ailleurs, vue dans une coupe, de couleur légèrement brunâtre. Sans parler de l'altération de la transparence par des substances organiques distinctes, les petites aiguilles de calcite de ces croûtes sont donc encore d'une couleur brune uniformément répartie. Si les fissures de clivage, dans les faisceaux d'aiguilles subparallèles, ressortent encore un peu plus nettement, on obtient alors un dessin d'une grande régularité. L'impression est semblable à celle que donne une coupe parallèle à la surface de la croûte. Ici, les intervalles clairs, dont il vient d'être question, apparaissent comme un réseau alvéolaire interrompu par les taches foncées. Les taches foncées sont les axes, plus riches en pigment, des apophyses stalactitiques très serrées ; les intervalles clairs sont les croûtes externes, en contact, des apophyses, et qui sont formées de calcite claire et de cristaux développés uniformément. Parfois, quand la croûte est limitée, d'un côté, par un noyau de calcite claire, incolore, à gros grains, on peut y voir s'avancer les capuchons cristallins des colonnettes de calcite brune. De grands cristaux de fluorine bleue ne sont pas rares dans les noyaux de calcite blanche à gros grains, ni de plus petits cristaux dans les croûtes rayonnées. De petits nodules de silex corné, de 1/2 mm. jusqu'à 1 mm. de diamètre environ et au delà, sont généralement répandus dans les croûtes (PI. XIV, fig. 2, pi. 242, Herbatte). ils consistent en un petit nombre de grains de quartz, de 4 à 8, à contours de forme irrégulière et qui se limitent réciproquement. Quelquefois, ils sont remplacés par de petits groupes de cristaux de quartz à délimitation géométrique. La surface stalactitique de ces croûtes, leur nature, le fait qu'elles tapissent des cavités, même si celles-ci ont été remplies après coup de calcite, l'association avec du quartz et de la fluorine, et surtout leur structure, me portent à les considérer comme des formations minérogènes. 11 me semble probable que les cavités tout à fait irrégulières du calcaire sont primitives, c'est-à-dire qu'elles ont pris naissance lors de la sédimentation de la roche. A la manière des filons, en deux étapes successives, les croûtes de calcite brune d'abord, puis les noyaux de calcite blanche (comme on doit désigner le remplissage de la cavité), se sont formés aux dépens de la solution imprégnant le calcaire. Par un 4. — IROG, 22 '"'. (ÎURIGH. — LES SPONf^IOSTROMIDES procôflé analogue à la - sécrétion latérale -, la silice du quartz et le lluorure de calcium sont arrivés dans les positions qu'ils occupent. Je traiterai plus tard la question de savoir si les cavités du calcaire se sont J'ormées secondaireinent, par dissolution, et si le remplissage de ces cavités a eu lieu ultérieurement par des solutions ascendantes et des vapeurs. 3. Remplissage de crevasses et de cavités par de la calcite à gros grains d'un blanc pur. ()n doit considérer cette i-alcite comme de dernicre formation, le remplissage n'avant eu lieu que lorsque la roche avait déjà ac(iuis sa structure presque définitive. Ces remplissages seront, d'ailleurs, d'un âge un peu dilFerent, selon qu'ils seront // l'nilrrii'i'r de la masse rocheuse primitive, — ou culn' les matériaux terreux, les croûtes et les colonies organogènes entrant dans la composition de la roche, — ou, encore, qu'ils Irarfi-scronl. sous forme de liions ou de zones de i'racture, tous les éléments de la roche. Le remplissage des cavités intérieures se comprend facilement quand il s'agit, par exem[)le, d'un dépôt de calcite dans les chambres des Foraminiféres ou des Goniatites. Dans d'autres cas, un tissu cuiistitue par une véritable structure est traversé de grandes lacunes irreguliéres, qui sont, ;dors, remplies de calcite blanche; il donne l'impression d'un complexe fragile, par sa natui-e, et qui aurait été déchiré dans son intérieur, des fentes de ce genre ne s'étendant pas au delà de la limite stalactitique d'une colonie. Très remarquables sont des masses de calcite arborescentes, dont les extrémités foliacées sont comparables, en coupe transversale, aux sutures compliquées de certaines Ammonites. J'ai eu à examiner des formations dendritiques de ce genre (l'I. XV, fig. 1, pi. 243 d'IIerbatte). Cette disposition me parait le mieux s'expliquer par de petites bulles de gaz qui, dans un milieu vis([ueux, auraient produit des vides, ipii ne se seraient plus refermés, et ([ui furent remplis, plus tard, par de la calcite. Un aspect semblable est fourni par ce que j'ai appelé plus haut (p. 18 ) - décompo- sition plumeuse - du tissu (PI. X\T1I, tig. 1, pi. 2-11 d'Herbatte) ; mais, dans ce cas, le caractère des masses blanches de i-alcite n'est pas aussi marqué; ici, dans les - llocons -, c'est l'élément foncé de la roche qui a pris, pour ainsi dire, une forme active; dans les formations dendritiques, la partie foncée a été refoulée. Comme contraste avec les - cavités intérieures " dont il vient d'être question, il faut mentionner les ^ interstices - qui débouchent à la limite de deux croûtes organogènes superposées, comme sur la PI. XII, fig. 1 et 2, pi. 253 des Grands-Malades; parfois, ces interstices sont reliés à des fissures, dans la masse de l'une des croûtes adjacentes, fissures qui conduisent jusqu'à une « cavité intérieure - dans la croûte, indicjuant ainsi qu'il a existé, en ce point, entre la lacune du tissu de l'ancienne colonie et les faces supérieure et infé- rieure de la colonie en forme de plaque, un Inrus iniimiKr rtsisli'jiliif. Ces - interstices «, qui sont ordinairement étendus, mais sans hauteur, sont souvent (dans le cas présent, fréquemment d'un coté) recouverts d'une croûte d' - Ophiostroma », qui est traversée par DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR 23 les fissures transversales dont on vient de parler. Dans d'autres cas, où, au lieu de croûtes parallèles, de petites masses irrégulières sont reliées, soit comme brèche, soit stylolithiquement, on rencontre des cavités triangulaires, qui sont revêtues de croûtes d' '^ Ophiostroma -^ sur tout leur pourtour, et qui sont remplies à l'intérieur par de la calcite blanche. Un exemple de décomposition bréchiforme, particulièrement marqué, des colonies et des nodules organogènes constituant la gangue rocheuse, et de la cimentation des éléments de la brèche par de la calcite claire à gros grains, nous est fourni par la PL XIII, tig. 1, plaque 254 des Grands-Malades. De même, sur la PI. I, fig. 2, pi. 217 de Namèche, un fragment de 2 cm. d'une colonie est entouré de calcite ; les grains cristallins, dont la photographie montre des macles polysynthétiques très nettes, ont jusqu'à 2 mm. Cette pièce est remarquable, parce qu'on y reconnaît encore, en partie, la délimitation stylolitliique primitive de la colonie vers le remplissage de calcite de la crevasse. La colonie avait donc déjà sa délimitation styloli- thique avant qu'elle ait été disloquée. Généralement répandus sont, enfin, des cordons de calcite en forme de filonnets, qui traversent toute la plaque rocheuse. Par contre, on n'a pas pu démontrer de rejets. Parfois, les cordons sont très marqués et assez rectilignes; le plus souvent, ils ont un trajet très faiblement ondulé; ordinairement, ils forment de véritables paquets, mais quelquefois ils sont en groupes irréguliers (PL IV, fig. 1 ; PL III, fig. 1, pi. 286 de la Chavée de Modave). Quelquefois, ils sont très minces ; on en a mesuré descendant jusqu'à 1/80 mm. Ce groupe de fissures est, sans doute, en rapport avec les processus tectoniques importants auxquels les calcaires ont été exposés. On ne peut naturellement pas en savoir plus long par les plaques minces. Le remplissage du petit filon, sur la PL III, fig- 2, pi. 286 de la Chavée de Modave, ne consiste pas en calcite grenue, mais apparemment en calcite blanche rayonnée. Bien souvent les filons ne se composent que d'une série d'apophyses de filons plus ou moins reliés, qui traversent les parties voisines de la roche, selon la nature plus compacte ou plus lâche de celles-ci; ces filons sont, tantôt plus étroits, tantôt plus larges, et changent souvent de direction (Pi. II, fig. 3, pi. 241 d'Herbatte). Il faut voir, dans ces variations, les effets d'actions locales plus limitées. Si, dans cette section, on a surtout parlé des types de structure des calcaires, on examinera, maintenant, dans quelle mesure on peut y reconnaître des éléments organo- gènes. PREUVES DE LA NATURE ORGANOGÈNE DES CALCAIRES ET DE LA POSITION SYSTÉMATIQUE DES SPONGIOSTROMIDES N'ayant en vue que la recherche des Stromatopores, je négligeai tous les autres organismes, dans l'examen des plaques du Musée de Bruxelles, et je ne m'occupai que des formations pouvant être comparées avec les Stromatopores. Dans les croûtes d' " Ophiostroma ", je n'ai pu, abstraction faite de la nature incrustante, découvrir aucun rapport avec n'importe quelle forme connue de Sfroma/oporaceœ; la composition, purement minérale, rayonnée, la surface stalactitique et le . développement comme revêtement incrustant des parois de cavités me portèrent à considérer ces " OjjJiioa/roiiia », non comme d'origine organique, A mais comme d'origine minérale. Des sections / parallèles à la croûte rencontrent, transversale- / ment, en certaines circonstances (figure 1 du texte), des tubercules et des colonnettes stalacti- FlG. 1. ' Cou e à travers i tiques d'une disposition particulière. Au centre, un les colonnettes dune \ noyau opaque, compact, entouré de calcite brune croûte d' u Oviu'ostroma » n i ^ i t i i- j. - y finement rayonnée; de plus, les sections trans- Grossissement : 40. , !/ , , , . s .t V versales sont souvent reunies par groupes et donnent l'impression d'une coupe transversale à travers les piliers de Parallelopora. Mais cette ressemblance n'est qu'apparente, localisée seulement en quelques endroits et visible uniquement dans la coupe transversale. Les taches sont aussi plus grandes que les éléments fins du tissu de Parallelopora. En examinant la plaque 217 de Namèche (PL L et PL XXIII, fig. 1), je remarquai une coupe transversale de 2 cm., qui, en partie du moins, montre une ressemblance a. GURICH. — LES SPONGIOSTROMIDES DU VISÉEN 25 générale frappante avec des Stromatopores. Il y a des indications très nettes de piliers verticaux et de feuillets horizontaux, et, entre eux, de petites et de grandes cavités remplies de calcite blanche. Mais l'essai d'une détermination plus précise mit seulement en évidence les différences. La principale consiste dans la grande inégalité de tous les éléments; notamment, les planchers paraissent seulement marqués par l'extension transversale de taches foncées. En un endroit, les piliers atteignent jusqu'à 1/4 mm. de largeur ; en d'autres, environ 1/20 mm. Parfois, les éléments paraissent se grouper en des formations d'un ordre supérieur : les taches claires en lignes recourbées, les taches foncées en groupes rayonnes, mais tout cela si irrégulièrement qu'on ne peut établir de règle fixe et qu'il ne reste que le principe général. Dans des calcaires à grains plus ou moins fins, sont disposées, alternative- ment, des masses de calcite opaque plus compactes et claires moins compactes, en couches concentriques, avec groupement rayonné reconnaissable. Mais on ne peut pas parler, dans ce cas, d'origine minérogène; il n'y a pas à découvrir, ici, d'indication d'orientation cristallographique de n'importe quels éléments. Une formation pour ainsi dire accidentelle, par suite de sédimentation de couches alternantes de petits grains calcaires plus ou moins riches en troubles, ne saurait venir en ligne de compte quand les éléments rayonnes traversent, par places, plusieurs feuillets. Ces mêmes raisons s'appliquent encore à d'autres gisements dont il sera question plus loin. La nature organique de ces formations est, d'après ce qui précède, considérée par moi comme certaine. Vu la structure lâche, exprimée d'une manière indécise, j'ai érigé pour cette forme, prise comme type, le genre Aphfosfroma (àspô; = écume). Des Grands-Malades, près de Namur, nous avons des coupes et des échantillons dans lesquels des organismes d'une autre nature, par exemple des Brachiopodes, sont entourés d'une croûte stratifiée, à peu près comme les Brachipodes dévoniens sont enveloppés de Stromatopores. L'examen microscopique de ce cas offrit une grande difficulté. Les croûtes sont extrê- mement épaisses et on n'y peut généralement reconnaître que des bandes foncées, curvi- lignes, presque toutes serrées, alternant avec des parties moins compactes. Ici, non plus, il n'y a pas de régularité. En quelques endroits favorables, on peut observer que ces couches concentriques sont composées d'un tissu très fin, consistant en taches claires et foncées des plus fines, radialement et concentriquement. Les dimensions sont à peu près celles des taches des fibres du tissu de ParaUelopora (donc pas celles des fibres des Stromatopores mêmes), ou encore descendent à 1/40 et à 1/50 mm. La disposition curviligne des élé- ments, l'alternance d'arcs plus compacts et d'autres moins compacts, sont des caractères spéciaux de cette structure, qui ne correspond à celle d'aucun Stromatopore connu. Quoi qu'il en soit, la preuve doit suffire qu'il ne s'agit pas, ici, de formations minérogènes, mais de croûtes d'une si fine structure de tissu, avec des caractères se reproduisant 26 G. GURIGH. — LES SPONGIOSTROMIDES toujours, qu'elles ne peuvent être rapportées qu'à des organismes. C'est le type du genre Pycnosiroma (Ttuxvd; = compact). Je parlerai plus tard des rapports de ce genre avec les autres Organismes (PI. IV, et PI. XXllI, fig. 2). Très souvent, on rencontre des restes de colonies d'un tout autre genre de structure organique. Celle-ci nous est représentée, sous une forme pure, en quelque sorte, dans la PI. VI, fig. I, de la plaque 229 de Namèche. Sur un fond compact et foncé, se détache un réseau de calcite demi-claire; les ûls demi-clairs se croisent dans les interstices, plus ou moins grands, remplis de calcite tout à fait claire, formant des coins entre les petits noeuds foncés. Partout, on trouve des indications de régularité : disposition rayonnée des fils demi-clairs, disposition circulaire des taches claires, etc., mais cette régularité ne persiste nulle part. Tout d'abord, j'ai pensé à une origine minérogène. Des sphérulites opaques, très serrés, de 1/15 mm. de diamètre, cimentés par de la calcite peu abondante, donneraient une image semblable, mais, alors, les coins clairs n'existeraient que là où, en coupe transversale, trois sphères au plus seraient en contact ; or, il n'en est pas ainsi en réalité, car on voit, très distinctement, que, non seulement les petits nodules noirs jouèrent un rôle important dans le remplissage des vides, mais que les vésicules et canaux, clairs à présent, se distribuent suivant des lois qui leur sont propres, et furent donc, en quelque sorte, la partie active déterminant la structure que nous étudions. Cette même structure a aussi été fréquemment examinée dans des sections longitudinales et, alors, on vit que, le plus souvent, un système de grandes cavités étirées traverse le tissu, et que, à plusieurs reprises, des couches, tantôt plus compactes, tantôt plus lâches, alternent, ce qui provoque un aspect semblable à celui que donnent les Stromatopores ; vu l'apparence spongieuse du tissu, on réunira ces formes de structure sous le nom de Sponr/ios/ronut (PI. XXlll, fig. 3). Ce qui est très surprenant, c'est que certains Sjioju/iosfroitia incrustants, comme, par exemple, sur les PI. X, fig. 3, de la F. de Champion et sur la plaque 240 de Namèche, PL VII et PI. VIII, montrent, au milieu du tissu, des corps particuliers à section trans- versale allongée, bacilliformes, elliptiques ou ovales. Dans les sections parallèles à la surface, ils ont un contour plus arrondi. Ce sont donc des corps d'une forme variant du cj'lindre au disque. Ordinairement, ces corps sont uniformément opaques, souvent intei'calés organiquement dans le tissu, puisqu'ils ont une bordure de conformation particulière. Souvent ces corps se rencontrent isolés, sans tissu englobant, formant presque des couches, semble-t-il. On pourrait donc penser également, ici, à une roche sédimentaire, bréchiforme ou poudingiforme, d'origine purement mécanique. Mais, à cette interprétation, s'oppose la soudure organique des différents morceaux au moyen du tissu de Spongiostroma. Il doit exister des remplissages de cavités dans le tissu. Immédiatement, en pareil cas, on pense à des organes de reproduction. Les cavités du tissu seraient des organes semblables à des « ampoules «, et les petits corps foncés seraient leur masse de remplissage par de la vase compacte. On pourrait expliquer l'accumulation par couches comme due à une destruction préliminaire du tissu organique. DU VISÉEN DE LA. PROVINCE DE NAMUR 27 Comme termes de comparaison, on pourrait prendre les ampoules des Stromatopores de Nicholson ou les gonophores des Hjdrocoralliaires de Moseley [I^cp- on Ihe Scient. Brs. of the Voi/df/i' <>f H. M. S. Clidllenyer, Zuol., PI. Il) ; chez Ernnu lob/nia (p. 52), les ampoules s'ouvrent vers l'extérieur ; chez Pliohothrus sj/mmetricus, elles restent à l'inté- rieur de la colonie et rappellent davantage les corps ovoïdes des croûtes dont nous nous occupons ici. Nous devrions donc placer celles-ci dans les Hydrocoralliaires, et, effective- ment, certaines particularités de structure rappellent très bien les figures de Moseley. C'est ainsi, par exemple, que, sur la PI. XIII de cet auteur, nous trouvons une préparation faite à travers la charpente calcaire de Millepora, qui montre une ressemblance indéniable avec notre figure de Sponiiioslroma ind'iiudfinitDi (PI. XXIII, fig. 3). Mais tous les gonophores ont une grande régularité de forme et de dimensions; juste le contraire des formes .si variables de nos ovoïdes! J'ai longtemps cherché, en vain, quelque chose d'analogue à ceux-ci dans tout le règne animal. Il est inadmissible de penser cà des larves d'Hydrocoralliaires, parce qu'il serait impossible que des objets aussi délicats aient pu laisser après eux des corps aussi compacts et aussi opaques. Une conférence, à laquelle j'assistai, lors de la réunion de la Société Zbologique Allemande, à la Pentecôte, en 1905, à Breslau, me mit sur de nouvelles traces (F.-E. Schulze, Die Xcitophyophoren, eine besondere (rruppte der Bhiz-opoden. WissENSGH. Ergeb. DER Deutschen Tiefsee EXPEDITION, herciifsf/ef/. /'OU C. Chun. 'Vol. XI, 1905, PI. I-VIII). F. E. Schulze, comme L. Rhumbler [Naclir. (HJUinçi. Ges. d. Wissenscli., 1892) et Schaudinn [Kg. Pr. Ahad. d. Wiss. Berlin, 1899), avaient découvert, chez les Rhizopodes, de petits corps opaques qu'ils désignèrent comme des excréments (" Kotballen ■■^). On les mit en évidence, particulièrement, dans les espèces habitant la vase. Chez quelques formes, ils se réunissaient en de plus grandes boules de matière fécales. Les auteurs appelèrent ces petites boules Stercomes. Schulze les trouva chez les Xénophyophores, qui forment des amas filandreux; ici, sous l'aspect de formations ramifiées utriculaires. Chez Psanieffa eri/tliromorpha, il mesura les Stercomes et les trouva variant de 10 à 40 p., ce qui est considérablement moins que ne mesurent les " Ovoïdes " de Spongiostronia. Les Stercomes de Tricliosphœrium Sieboldi, Schneider, se trouvent aussi, d'après la communication de Schaudinn, expulsés hors du corps des Rhizopodes. Leur nature de boulettes fécales fut démontrée par des essais d'alimentation, sur des exemplaires vivants, au moyen d'encre de Chine. L'irrégularité de la forme des Ovoïdes de Sponcfiostroma, leur existence à l'intérieur des colonies, et leur entassement au dehors, la composition grenue de quelques-uns, tout me paraît indiquer une comparaison avec les Stercomes des Rhizo- podes, ou, peut-être, avec les amas de boulettes fécales de ceux-ci. Rhumbler trouva des boules plus grosses, entourées parfois d'une écorce particulière, transparente comme du verre. Les Stercomes de Hpjonr/ioslruma permettent aussi, parfois, de reconnaître une bordure particulière. 28 G. GÙRIGH. — LES SPONGIOSTROMIDES Je prends donc, ici, ces observations sur les Rhizopodes comme terme de compa- raison, et je considère les " Ovoïdes ^ de Spongio>^troiiia comme des Stercomes, sans, pour cela, accepter une parenté étroite entre les Spongios.iroiita et les Xénophyophores. Le développement incrustant des Sj^onr/insfronm ne permet pas, d'ailleurs, une comparaison plus approfondie avec les Xénophyophores, qui sont de nature filandreuse. Je ferai encore remarquer que, chez les Spongiosiroma, les Stercomes sont disposés dans le tissu parallèlement aux feuilles de la croûte. En admettant l'existence des Stercomes chez Spongiosiroma, il devient possible de mieux pénétrer la nature d'autres formations que j'ai regardées, au début, comme d'origine minérale. Alternant avec les croûtes de Spongiostroina, ou parfois seules, on trouve des croûtes qui consistent presque exclusivement en petits nodules irréguliers, serrés et opaques ; ils sont reliés entre eux par une masse claire de calcite. Mais, en les examinant de plus près, on remarque que ces petits nodules sont également englobés, en certains endroits, dans un tissu de structure ordinaire. C'est ce qu'on voit le mieux dans la PI. XII, fig. 3, plaque 303 de Modave à Barse. On y observe de petites taches, disposées parfois verticalement, ou radialement (mais, alors, sans netteté), qui se réunissent en croûtes plus compactes. Supposant qu'il s'agit, dans ces cas aussi, d'amas de Stercomes, avec des restes éventuels de la structure de croûtes d'origine animale, je choisis, pour les désigner, le terme Chondrosiroma (PI. XXIII, fig. 5). Ici, comme ailleurs, on trouve, en outre, des restes de Foraminifères isolés, mais que Ton peut immédiatement reconnaître comme tels. Il est, cependant, plus probable qu'ils appartiennent aux Stercomes eux-mêmes que d'être simple- ment arrivés, accidentellement, dans l'accumulation des Stercomes, ou dans le tissu de Chonch-oslroûia. Je placerai, provisoirement, dans le même genre, des croûtes particulières que j'hésite à classer. J'ai déjà décrit leur structure (p. 16) sous le nom de structure vermiculaire. La certitude de l'existence d'un tissu y est encore moindre que dans le type dont il vient d'être question. Telle qu'elle est, j'aurais peut-être regardé cette structure comme inorganique, mais la notion des Stercomes permet, pourtant, de la rapprocher des formations organogènes. J'ai encore un autre doute. Si la nature de Stercomes des nodules est réelle, il n'est pas impossible qu'ils appartiennent à une colonie de Spongiostroma. Pour la seule raison que ceci n'a pu être prouvé nulle part, et parce que les indications de structure ont un aspect un peu différent chez Chondrosiroma que chez Spongiosiroma, j'ai adopté une dénomination spéciale. Enfin, on trouve très fréquemment, stratifiées, des superpositions alternativement plus compactes et plus lâches, de granules simples, foncés et serrés, qui forment une espèce de charpente, dans une masse de calcaire mi-foncée. Entre ces grains, il y a des cavités peu importantes par rapport à la masse et qui sont remplies de calcite transparente. Un faible grossissement (x3) de ces stratifications donne un aspect extrêmement régulier et semblable aux Stromatopores ; mais un grossissement plus fort (x 20) montre qu'une absence d'ordre DU VISEEN DE LA PROVINCE DE NAMUR 29 dans la distribution des éléments prévaut. L'ordre de grandeur des petits grains foncés, mi-foncés et clairs, d'environ 1/50 mm., me fit d'abord supposer que la sédimentation des particules calcaires suffisait à expliquer l'apparence stratifiée. Cependant, on peut recon- naître, très souvent, dans ces préparations, des indications d'une véritable structure. C'est ainsi, par exemple, que les taches foncées, sur fond mi-foncé, sont, assez fréquemment, les sections transversales de colonnes verticales placées entre les feuillets; on voit aussi, çà et là, de toutes petites mailles régulières, telles qu'il ne pourrait en exister dans une stratification purement mécanique des particules calcaires. Comme une colonie avec squelette à structure simplement grenue peut dilBcilement avoir eu la solidité d'une croûte calcaire, je lui ai donné le nom générique de Mala- coslroi/ia. J'ai pu aussi observer des colonies de Malacostroyna, Spo/ir/io.'i/rotiia et Pi/cnosiroi/ia dégagées par l'altération des roches ; ici, également, on obtient un aspect général ressemblant à celui des Stromatopores, mais l'impossibilité de fixer les fins détails de structure m'a toujours empêché de mettre en évidence des rapports intimes avec ces Organismes. Sous ce rapport, MaJacostroina présente la structure organique la moins certaine. J'ai encore essayé des comparaisons avec des formations d'un autre âge géologique. Depuis longtemps, je connaissais de minces croûtes, de structure concentrique, qui englobent des exemplaires dîOflJiis s/riafida, dans le calcaire dévonien supérieur d'Ober- kunzendorf, près de Fribourg, en Silésie. Mais l'examen de plaques minces ne donna pas un résultat satisfaisant. Je ne pus y reconnaître que des tubes et des expansions à'Attloj^ora scrpens, et, vu la compacité inattendue de la croûte, il ne fut pas possible d'établir, jusqu'à présent, si d'autres Organismes travaillaient ici, à côté des Aulopores. En tout cas, il ne saurait être question de Stromatopores ; car ceux-ci seraient reconnaissables. D'autre part, je connais déjà, depuis longtemps, des gisements du Muschelkalk de la Haute Silésie, qui, le long des surfaces d'altération, présentent un aspect semblable aux Organismes du calcaire carbonifère belge dont il s'agit ici. A Krappitz, on trouve deux sortes de ces structures : sur une surface altérée, presque farineuse et à grains excessive- ment fins, ce sont des superpositions nettement alternantes et rappelant Malaco^iroma d'une manière frappante. Une plaque mince montra que la stratification de la surface d'altération résultait de la présence de petites paillettes claires, très fines, de mica, sur les bandes de calcaire stratifié, ce que l'on peut observer aussi sur la cassure des échantillons en brisant le calcaire. Par contre, d'autres échantillons, provenant du même endroit, montrèrent des sur- faces d'altération particulièrement rugueuses, presque granuleuses, stratifiées, qu'au premier coup d'œil on put comparer avec nos Spongiostroma. Dans les plaques minces, on reconnut la présence, en lits stratifiés, de petits grains de quartz emprisonnés dans la masse calcaire, et qu'il n'avait pas été possible d'apercevoir plus tôt. 5. — 1906. 30 G. OÛRICH. — LES SPONGIOSTROMIDES Je connais, cependant, encore d'autres formations à structure concentrique dans le Muschelkalk de la Haute-Silésie, mais que je n'ai plus retrouvées Tannée dernière. Elles seront examinées plus tard. Il y a lieu, maintenant, de décider si les Spo/if/ios/iviiiklo' appartiennent aux Stro- matopores. La charpente de ces derniers était certainement en calcaire compact ; on peut y distinguer des piliers verticaux et des feuillets horizontaux, comme chez Aclinostroma, et qui n'existent pas chez les SpcnH/t'os/rooiida' : ou bien, des canaux coloniaux, de forme et de dimensions déterminées, sont nettement développés et pourvus de planchers spéciaux. Les canaux coloniaux des Sjio/n/im/romidtv n'ont jamais, ni forme, ni dimensions constantes, et jamais de planchers. Les SxJO)upo>\ Ah. d. TF/ss., 21. XI, 1901). Il est très difficile de faire des comparaisons précises, d'après les figures de Waagen et Wentzel (PI. 117, etc.), d'autant plus que les caractères essentiels sont un peu différents dans les figures et dans le texte (GiiRicH, S/rijiii. KoliJenh. (!a/i:-., p. 4). Grâce à l'obligeance du professeur Frech, directeur de l'Institut géologique de TUniversité de Breslau, j'ai pu examiner la belle collection de fossiles du Saltrange que Nôtling a apportée ici, mais il ne s'y trouvait pas de Disjecto- porides. Je ne veux pas nier que la disposition radiale des éléments du tissu, que l'on remarque parfois chez les Spongiostromides, donne des aspects semblables à ceux d'une coupe transversale de Di.sjectoporides de Waagen et Wentzel. Mais, chez les Spongiostro- mides, ce ne sont que des indications, tandis que, chez les Disjectoporides, c'est une régu- larité très précise. De plus, cette ressemblance apparente se perd tout à fait dans les coupes verticales. Les fossiles belges n'ont rien du système de canaux des Organismes indiens. Il est donc inutile de s'obstiner à poursuivre une comparaison plus détaillée entre les deux familles. De même, la comparaison approfondie avec des formes plus récentes, qui, partielle- ment, au moins, doivent encore être considérées comme problématiques, et que les auteurs ont placées dans les Hydrocoralliaires, ne donnerait aucun résultat satisfaisant ; je les ai déjà citées dans mon travail sur le SIroinalopiorella cracoriensis. C'est, notamment, à Steinmann que nous devons plusieurs travaux importants sur ces fossiles. Bien plus que ces Organismes caractérisés, morphologiquement, d'une manière si arrêtée, les Algues calcaires conviennent à une comparaison plus détaillée, et, dans cette direction aussi, ce sont, le plus souvent, les recherches de Steinmann qui devront être consultées. C'est ainsi que, notamment, les figures que Steinmann donne de Boueiiui llochdetleri, Toula, Siphonée de la famille des Codiacea', et de Hidimeda, actuelle [Berichlc d. Xalurf. des. Freiburg, i:B, XI, 1899, p. 62 et suiv.), rappellent, par certains traits, plusieurs particularités des Spongiostromides, c'est-à-dire que, assez fréquemment, de minces canaux, débouchant à l'extérieur, traversent une croûte plus compacte qui englobe les colonies, et que, de cette façon, il se produit une opposition entre le tissu intérieur, à pores grossiers, donc plus lâche, et en tissu extérieur, à pores fins et plus compact. La ressemblance n'est, cependant, pas complète ; ce contraste des tissus ne se rencontre qu'occasionnellement chez les Spongiostromides et n'offre pas l'aspect régulier qu'on observe dans les genres d'Algues ci-dessus mentionnés. Les Stercomes qu'on pourrait comparer à des spores sont, cependant, de forme trop irrégulière pour qu'on puisse penser sérieusement à cette comparaison. De plus, chez les types actuels, les spores ne se rencontrent jamais à l'intérieur de la partie calcifiée du végétal. 32 G. GURIGH. — LES SPONGIOSTROMIDES D'autre part, il n'est pas possible de penser à des Lithothamniées incrustantes, à cause de la structure cellulaire si nette de celles-ci, et aussi de la formation de tétraspores dans des conceptacles. Je n'ai jamais observé d'indications de la rupture d'un conceptacle mettant en liberté des tétraspores. Bornemann [Jaltrh. cl. k. Pr. Geol. L. A., 1886, p. 125) a décrit, sous le nom de Zonofrtchi/es lissapiensis, des Algues incrustantes, qui, macroscopiquement, montrent quelque ressemblance avec les Spongiostromides. Elles proviennent de la brèche de Lissau, du Keuper de la Haute-Silésie, et semblent recouvrir des coquilles d'Unio. Mais les croûtes concentriques contiennent de petits tubes, qu'on peut se représenter comme les enveloppes de fils d'une extrême finesse. Cette structure ne doit donc pas être comparée à celle des Spongiostromides. On pourrait encore songer à réunir les organismes du Viséen de la Province de Namur avec les Spongiaires. Et, en effet, il y a des parties, surtout dans les couches compactes, où j'ai cru apercevoir, au début, des spicules d'Epongés ; des corps allongés, rectilignes, assemblés sous des angles variables, clairs, et spiculiformes, dans une masse calcaire trouble. Mais, finalement, j'arrivai à la conviction que ces soi-disant spicules d'Épongés, que Ton pouvait aussi considérer, d'ailleurs, comme des corps étrangers au tissu, ne différaient pas sensiblement des canaux, dont ils représentaient un type de développe- ment particulier (PI. VI, fig. 2). D'autre part, le système général des canaux clairs du tissu montre, en certains endroits, un aspect rappelant la structure des Spongiaires. La masse claire de calcite serait, alors, le squelette de l'éponge, et la masse trouble, les indications de la substance organique. Mais, alors, les espaces pour la cavité du corps manqueraient. Ce n'est que chez les Protozoaires qu'on peut attendre aussi peu de régularité dans la distribution du squelette, et je propose, à cause de cela, de placer, provisoirement, le groupe entier des Spongiostromacés parmi les Protozoaires, où ils représenteraient un ordre spécial. Qu'il y ait, parmi les Foraminifères vivants, des types incrustants de structure irrégulière, avec soudure des individus, c'est ce qu'on voit dans les travaux de Carter sur (iijpsina melobesioides [Ann. 3Iar/. Nat. Hist. Sér. 4, vol. 4, 1877, p. 172) et sur diverses espèces de Po/yi!reJHa U;???. Mag. Nat. Hist. PI. XIII, sér. 4, vol. 17, 1876). Chez les Spongiostromides, la réunion des individus aurait atteint un degré plus élevé. Cette interprétation n'exclut pas la possibilité que le Calcaire carbonifère de la Belgique renferme des Hydrocoralliaires. Un fossile discoïde, de Tournai, — de la gran- deur d'une assiette, avec des tubercules isolés, disposés radialement, et qui deviennent plus larges et plus nombreux vers le dehors, — peut être comparé, — pour autant qu'on puisse conclure d'un examen superficiel et rapide, — avec Heterastridinm, ou avec ElUimiclmia. Cette pièce est mentionnée sous le nom d'IIi/drophora (Coll. de Ryckholt), mais elle doit être considérée comme le type d'un nouveau genre. DU VISEEN DE LA. PROVINCE DE NAMUR 33 Il est certain qu'une partie des cas décrits ici rentre dans la catégorie de faits et d'interprétations qui ont été traités en détail par Loretz [Zeitschrift der deiitschen Geol. Ges., 30, 1878, p. 387-415, et Unlersuchungen iiber Kalh und Dolomit. Zeitsch., 31, 1879, p. 756-775) et par RaufF [PalœospongioJogie, Pal^ontographica, 40, 1893- 94, p. 205-232), en parlant de la conservation de la structure des Spongiaires. Les conclusions de Loretz me paraissent avoir été influencées par le point de vue <à priori du pétrographe, qui considère des roches solidifiées par le refroidissement. 11 parle, par exemple, d'un magma visqueux se consolidant, là où il s'agit simplement de phénomènes en solution aqueuse. C'est ainsi que Raufï suppose également que certains processus de transformation se seraient produits secondairement dans la roche déjà dure. Il s'agit, ici, principalement, des structures « oolithiques ", « oolithoïdiques » et " kryptoooli- thiques ", et d'un échange entre du calcaire macrocristallin et du calcaire microcristallin. Les structures oolithoïdiques dessinées par Rauff (fig. 44, 45, 46) montrent une certaine ressemblance avec quelques-unes de nos coupes. Dans la recristallisation, il existe deux sortes de phénomènes. Des cristaux en voie d'accroissement peuvent, par exemple, englober des corps étrangers ; c'est, en général, le cas quand les obstacles ont une certaine grosseur, un certain soutien mécanique, etc. Le meilleur exemple de cette croissance à « inclusions ^ nous est off'ert dans ce qu'on appelle le grès cristallisé de Fontainebleau (calcite englobant du sable à gros grain), ou dans les bois silicifiés, dans lesquels les cristaux de quartz chevauchent par-dessus les parois de plusieurs cellules sans avoir modifié les connexions de celles-ci. La croissance à " exclusions " forme le pendant de l'autre ; cette structure existe probablement, d'ordinaire, dans les masses écailleuses ou finement grenues, mais elle se trouve aussi ailleurs. J'ai examiné des bois calcifiés dans lesquels les parois cellulaires ont subi une déformation anguleuse,' par le refoulement des individus de calcite voisins. 11 me semble qu'on doit plutôt admettre, dans le voisinage des croûtes d'Ôp/iio- slroDia à structure rayonnée, soit un retrait, soit un refoulement, à peu près régulier, des troubles les plus fins vers l'intérieur du calcaire grenu. 11 est possible que, dans la structure que j'ai désignée sous le nom de Chondrontroma prohlematicum , une telle influence dirigeante des croûtes cristallines ait exercé son action dans le calcaire grenu limitrophe ; de sorte que j'hésite lorsqu'il s'agit de décider si nous avons atfaire ici, à une véritable « espèce » d'Organismes, ou à une simple structure rocheuse. Toutefois, la disposition régulièrement stratifiée des fines granulations, à l'inverse des « Chondres », me porte à considérer comme probable l'origine organique de cette structure, et à supposer seulement que, sous l'influence dirigeante des croûtes cristallines voisines, une transfor- mation partielle s'est opérée dans la texture, primitivement plus typique, des Spongiostro- mides. La formation des Chondres serait, d'après cela, hystérogénétique. Qu'il y ait une certaine ressemblance entre la structure du calcaire dans les cavités des Spongiaires de Raufl'et dans nos coupes, cela provient de la nature identique des choses. 34 G. GURICH. — LES SPONGIOSTROMIDES DU VISEEN Je n'admets pas, comme le fait Rauff, que la structure oolithoïdique ait pris naissance, secondairement, dans la roche déjà consolidée. Je crois que son développement s'est fait en même temps que la formation de la roche elle-même ; elles sont donc syngénétiques. Là où des particules organiques donnèrent lieu à des réactions chimiques, il y eut des centres de cristallisation, d'où purent croîti'e des individus de calcite. Ce n'est que dans de tels agrégats rayonnes de calcite qu'on peut parler de structure oolithique ou oolithoïdique. En général, dans les coupes que j'ai examinées, je reconnais que les variations du grain des calcaires grenus sont sous la dépendance de troubles organiques et argileux d'une extrême finesse. Il est, d'ailleurs, difficile de décider si ces troubles sont plus organiques qu'argileux, ou inversement. Dans tous les cas, le calcaire est à grains plus fins dans les parties troubles, parce que chaque petite particule étrangère donna lieu à la formation d'un individu particulier de calcite. Là où, dans la vase calcaire, l'argile ou les matières organiques vinrent à manquer, des calcaii-es à plus gros grains purent se former. DESCRIPTION SYSTÉMATIQUE DES GENRES ET DES ESPÈCES Bien que les Organismes incrustants qui font l'objet de ce mémoire offrent des aspects très différents, il est, cependant, probable que des Organismes vivant dans les mêmes conditions de milieu, dans les mêmes localités et dans le même horizon géologique, appartiennent au même groupe systématique. Cette hypothèse est appuyée, d'ailleurs, par des passages réels ou apparents, qu'on ne peut méconnaître. Naturellement, pour l'étude et la description des formes, j'ai choisi les cas les plus typiques et les plus tranchés. Mais on ne peut nier, pourtant, que, quelquefois, on observe, dans les coupes minces, des fragments de colonies qu'il n'est pas facile de rapporter, avec certitude, à l'une ou l'autre des espèces décrites. Cela provient, sûrement, en partie de la marche du travail. Comme je l'ai dit, je n'ai étudié les grandes plaques minces qu'à Bruxelles. L'abondance des matériaux entraîna une certaine précipitation. La méthode de recherche offrit aussi des difficultés subjectives, causées par la fatigue provenant de la monotonie du travail. Enfin, il est bien possible qu'il y a encore des espèces qui devraient prendre place ici et qui ont passé inaperçues. ORDRE DES SPONGIOSTROMACEiE FAMILLE DES SPONGIOSTROMID^ Organismes incrustants, et consistant en couches alternantes plus ou moins compactes. Le tissu est formé par des granules arrondis ou étirés verticalement, et périodiquement plus serrés en rangées horizontales. Ce tissu est traversé, sans aucune régularité, par des canaux plus fins (appelés canaux du tissu), et par des canaux plus larges (appelés canaux coloniaux). Chez certaines espèces, on remarque, dans le tissu, de petits corps, de forme spéciale et peu régulière, qu'on doit considérer comme des Stercomes. 36 G. GURIGH. — LES SPONGIOSTROMIDES La charpente squelettique n'était probablement pas en calcaire compact, mais, sans doute, de structure, en partie calcaire, en partie organique. Dis/r/hitfion f/roIo(//qiie : Les Spongiostromacés n'ont été rencontrés, jusqu'à présent, que dans les Calcaires du Viséen de la Province de Namur (p. 10), dans les horizons VI h, V2b (le plus fréquemment), mais aussi dans V2c et V2d, d'après la classification de M. Dupont. 1. Genre APHROSTROMA, GiiRicH, 1906, (PI. I, II et III; PI. XIII, fig. 1). Colonies incrustantes ou noduleuses, de la grosseur d'une noix au plus. Elles consistent en couches irrégulières, alternativement plus lâches et plus compactes. Des piliers peu nets, de 1/15 mm. de diamètre au plus, sont, parfois, deux à sept fois aussi longs que larges ; des apophyses latérales irrégulières forment, avec des granules accolés les uns aux autres, des sortes de feuillets horizontaux. Les piliers et les feuillets consistent en granu- lations troubles, qui sont noyées dans une masse calcaire demi-trouble. Des cavités de forme irrégulière s'étalent entre les feuillets, chevauchant aussi, fréquemment, par-dessus plusieurs feuillets ; elles sont désignées sous le nom de canaux coloniaux. Des canaux plus tins, qui deviennent plus allongés dans le tissu plus compact, séparent les granulations entre elles : ce sont les canaux du tissu. La distribution des canaux coloniaux est très variable dans le tis.su. On peut observer ce genre dans les plaques suivantes : 217. — Namèche, V2d, 241. - Herbatte, V2b, 262. — Grands-Malades, V2c, 286. — Chavée de Modave, VI h. 252. — Grands-Malades, V2b, Aphrostroma tenerum, Giirich, 1906. (PI. I, fig. 1,3,3; PI. II, fig. 1,2,3; PI. III, fig. 1,2,3). Vu le peu de constance des caractères principaux, on ne peut accorder grande valeur aux variations de détail qu'on observe dans les différentes coupes. De plus, une compa- raison répétée et très attentive des différents exemplaires m'a montré une série de transi- tions, établissant qu'ils se rattachent bien tous à la même espèce. Voici les matériaux qui m'ont servi à établir cette espèce. PL 217 de Namèche, horicon V2cl. (PI. I, fig. 1, 2, 3). — Calcaire brun-clair, non rayé, avec taches foncées et d'abondantes veines de calcite. Il consiste en nodules ressemblant à des cailloux roulés, de la grosseur d'un pois à celle d'une noix, et en fragments anguleux. Peu de croûtes d'Ophiostroma, beaucoup de Stylolithes et de veines de calcite. Dans les nodules, il y a des restes d'un autre organisme, mais ils ne sont pas DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR 37 nets; par contre, on reconnaît, presque partout, une structure tine. Par la décomposition pluuieuse, celle-ci est devenue, le plus souvent, si indistincte que j'ai dû renoncer à en poursuivre Tétude. Par contre, une colonie de la grosseur d'une noix est pourvue d'une structure parallèle, en partie très marquée, et a permis un examen plus approfondi. PI. I, fig. 2. — Sous un grossissement quintuple, très semblable aux Stromatopores. Sur la figure, on reconnaît la délimitation stalactitique du fragment de colonie vers le filon de calcite blanche {e, fig. 2, PI. I). Ailleurs, il est entouré de calcaire bréchiforme; à droite seulement, il y a du tissu à décomposition plumeuse, qui appartient à la même espèce. Le tissu lui-même se voit le mieux sous un grossissement de 20. PI. I, fig. 3. — La colonie consiste en une portion interne, avec une structure plus délicate et une disposition parallèle distincte; la portion externe est bâtie plus grossiè- rement et n'est pas aussi nettement concentrique. Les piliers montrent, en partie, une bifurcation vers le côté convexe. Les apophyses latérales prennent parfois la forme d'arcs courbés en avant, ou bien elles apparaissent comme des taches sériées latéralement. Là où les piliers sont coupés transversalement, ils montrent, quelquefois, une indication de disposition radiale des apo- physes transverses. Dans cet exemplaire, les pores coloniaux sont seulement distribués irrégulièrement. La partie stratifiée de la colonie est telle qu'elle semble appartenir à une autre espèce, mais, au milieu du tissu grossier, il y a des parties de tissu plus fin, de sorte qu'on ne peut pas douter que l'ensemble forme un tout homogène. On reconnaît, aisément, dans cette partie plus délicate, des piliers et d'étroits canaux coloniaux; le caractère principal consiste dans la disposition des petits granules en rangées horizontales. Les canaux du tissu ne sont, en général, que peu développés. PI. '<^('>2 (les (h-aiids-M(thi(]es. lioriz-on Y'^c. PI. U, fig. 1. — C'est également un calcaire compact à taches brun clair et brun foncé, et sans schistosité. Cet échantillon se compose aussi de fragments, plus ou moins grands, de nodules pourvus d'une structure. Quelques minces filons de calcite, très étendus, interrompent le calcaire, qui est abondam- ment traversé par des styloliihes. Comme Organismes étrangers, on ne remarque que quelques fi'agments de tiges de Crinoïdes et de petites coquilles indéterminées. En quelques endroits, on voit des structures parallèles, comparables aux colonies de Namèche dont il a été question ci-dessus. Mais ce ne sont que des points isolés dans de grandes colonies, dans lesquelles la structure est ordinairement peu nette par suite de la décomposition plumeuse. PL II, fig. 2. — R,ègle générale, ces points sont franchement délimités d'un côté; — vers l'autre côté, ils sont souvent singulièrement estompés. Mais, en quelques endroits, la structure est très régulière et délicate : des piliei's, parallèles, ou divergeant d'un centre, des rangées concentriques de granules, donnant l'impression de feuillets. Les «. — 190G. 38 G. GTJRIGH. — LES SPONOIOSTROMIDES canaux coloniaux sont également délicats (1/10 mm.) et chevauchent parfois sur deux feuillets. PI. 2JI Ho-halte, horizon Y 2 h. — Calcaire brun-clair, avec d'abondantes croûtes brun-foncé d'Ophiostroma et des débris de calcite blanche, de petits nodules de calcédoine et des stalactites. On reconnaît, sur cette plaque, des restes de nombreux Spongiostromides, de toutes sortes, enchevêtrés, comme dans une brèche, avec du calcaire compact. PI. II, fig. 3. — En quelques points, on peut observer très nettement la même structure que sur la plaque 262. qui est caractéristique pour celte espèce. PL 2S0 delà Cliarèc de Modare. horizon Vlh. PL III, Hg. 1. — Calcaire brun foncé, à rayures, tout rempli de fragments des Organismes les plus divers : valves de Brachio- podes, débris de Bryozoaires, des tubes de diverses espèces et, notamment, de nombreux Foraminifères. Dans ce mélange, se trouvent plusieurs incrustations et de nombreux petits nodules de Spongiostromides. Nous ne parlerons, ici, que de ceux appartenant à notre espèce. PI. III, fig. 2. — A un certain endroit, on reconnaît un tissu semblable au délicat tissu de la fig. 3, PI. 1 ; il ne s'en distingue que parce qu'il y a de plus nombreux canaux coloniaux, ce qui donne à l'ensemble un aspect plus lâche. Une coupe transversale otfre absolument le même aspect. PI. III, fig. 3. — Les canaux coloniaux ont 1/10 mm. de diamètre ; les canaux du tissu 1/40 mm. ; malgré cela, on ne peut pas tracer de limite bien marquée entre les deux, de sorte qu'on ne peut pas penser à une organisation fondamentalement différente, comme, ■par exemple, chez les gastrozoïdes et les dactylozoïdes des Hydrocoralliaires. La même figure montre, d'ailleurs, aussi, une partie de coupe verticale, qui permet de reconnaître, de nouveau, une grande analogie avec le tissu plus grossier de la fig. 3, PI. 1. 2. Genre PYCNOSTROMA, Gurich, 1906. Pl.IV, V, VI, fig. 2;P1. XX, fig. 1. Croûtes concentriques arquées, ondulées, parfois aussi, planes et stratifiées parallèle- ment. Les arcs ont 1/2 mm. à 1 mm. de diamètre; les couches, environ 1/2 mm. d'épaisseur. Tissu très fin, composé d'éléments de 1/50 m.m. d'épaisseur, qui sont disposés par rangées concentriques et qui montrent quelquefois une tendance à la disposition verticale. Très fréquemment, une disposition radiale, de faible rayon, est indiquée à l'intérieur des couches. La présence des canaux coloniaux ne peut être démontrée d"une façon certaine : ils sont probablement très petits. Des Grands-Malades, l'un des préparateurs du Musée a rapporté, dans l'été de 1004, de gros blocs, sur lesquels on distingue, par suite de phénomènes d'altération, une structure DU VISEEN DE LA PROVINCE DE NAMUR 39 feuilletée très nette. A l'œil nu, on peut reconnaître des parties à âne texture parallèle, de nodules qui semblent compacts et qui ont cependant une structure concentrique. J'ai observé, moi-même, plusieurs fois, des nodules de cette nature sur les rochers voisins de la station des Grands-Malades. Il y a aussi des blocs provenant d'Andenne et qui ont les mêmes nodules, mais leur examen au microscope n'a pas donné de résultats satisfaisants à cause de la texture trop compacte. 1. — Pycnostroma densius, Gûrich, 1906. PI. IV, fig. 1, 2; PI. V, fig. 1, 2; PI. XX, fig. 1. Les nodules que je place dans cette espèce se distinguent par la grande régularité du tissu. Certaines particularités doivent être attribuées au mode de conservation du matériel typique des Grands-Malades. Car, dans les coupes minces, on voit des parties troubles tout à fait compactes, noires, des parties à moitié troubles et des parties presque claires, mais jamais de plus grandes régions de calcite tout à fait claire, — telles qu'on les a mentionnées chez Aphroslroma, par exemple, — comme remplissage des canaux coloniaux. L'impression du parallélisme ne provient pas de la disposition des nodules les plus foncés, mais de leur opposition avec les éléments clairs les plus fins. Ce tissu, — résultant de la disposition des granulations mi-opaques et de celles qui sont presque claires, — est interrompu par de petites taches foncées et étirées radialement, — ou par de grandes taches concentriques, arquées et serrées, — ou par des parties encore plus grandes. Il donne donc absolument l'impression que les cavités primaires, — qui se trouvent entre les couches qui ne sont pas intimement appliquées l'une contre l'autre, — ne sont pas, — comme c'est ordinairement le cas, — remplies de calcite claire, — mais de la gangue rocheuse opaque la plus fine, — de même que les canaux coloniaux et les petites « taches foncées et étirées radialement, ■» dont il a été question plus haut. C'est ce qui donne aux colonies un aspect exceptionnellement compact. Malgré cela, le choix du nom est justifié, comme cela résulte de la comparaison des dimensions des éléments du tissu. Les croûtes des Grands-Malades ont un noyau de Sponyioslrouia, ou de Calcaire oolithique, avec Foraminifère inclus; elles sont aussi entourées d'un calcaire analogue, rempli de restes organiques de toute espèce ; souvent, on les trouve comme enveloppes de Brachiopodes. Quelques couches des croûtes sont transformées en calcite cristalline rayonnée, ou même en calcédoine ; la structure est ainsi effacée. 40 G. GÛRICH. — LES SPONGIOSTROMIDES 2. — Pycnostroma spongilliferum, Giirich, 1906. PI. VI, flg. 2. Dans le matériel d'Andemie, se trouvait, dans un Calcaire oolithique riche en Fora- minifères, une croûte, étalée sur un Brachiopode, croûte dont la structure me parut, en général, correspondre au genre Pi/cnostroma. A cause de la grande compacité de la croûte, il n'a pas été possible d'en faire un examen satisfaisant. Dans cette croûte se trouvent de singulières formations, sortes de bâtonnets, allongés et anguleusement reliés entre eux, formations qui ont une certaine analogie avec des spicules de Spon- giaires. J'ai, tout d'abord, songé à des inclusions de ceux-ci dans le tissu de Pi/cnostromu. Mais, en certains endroits, j'ai pu observer que les formations dont il s'agit ne représentent que des aspects extrêmes de développement du tissu, car on peut observer des passages aux bâtonnets étirés, dans la disposition des éléments mi- troubles, qui adoptent la dispo- sition stratifiée. Comme je n'ai pas trouvé d'indication de ceci dans les nodules des Grands- Malades, je suppose, provisoirement, que les nodules d'Andenne appartiennent à une autre espèce. 3. Genre SPONGIOSTROMA, Gûrich, 1906. PI. VJ, flg. 1 ; PI. VII, VIII, 1.x, X, XI. Formations incrustantes, de structure alternativement plus compacte et plus lâche. La structure est caractérisée par un agrégat de granules compacts qui est traversé par un système de canaux plus étroits et plus forts, à ramifications anguleuses. La coupe trans- versale des canaux plus étroits (canaux du tissu) est ronde. Les coupes transversales des canaux plus larges (canaux coloniaux) sont moins régulières. La disposition des canaux dans les plaques minces montre, très souvent, des indications d'une certaine régularité, comme le parcours radial dans les coupes longitudinales voisines, la position circulaire dans les coupes transversales, etc. Des corpuscules compacts, à pou près de même forme et de même grandeur, beaucoup plus grands que ne le sont ordinairement les éléments du tissu, se rencontrent souveiit dans ces croûtes. Ce genre Spouffiostroma est fondé sur les éléments suivants : /. (irandes ■plaqves minces : gyg. _ Namèche, V2d, 243. — Herbatte, V2b, 238. — " - 245. — 239. _ , „ 246. — 240. — " •' 285. — Chavée de Modave, V 1 h, 261. — Grands-Malades, V2c, 297. — Petit Modave, VI h. 253. — •• - V2b, 299. — « « 241. - Herbatte, V2b, DU VISEKN DE LA PROVINCE DE NAMUR 41 9 . Plaques de rV x /i* ctn. : Affleurement 6998. — F. Champion, V2d. (Namècho). 3. Petites plaques minces : Affleurement 2773. — Saint-Georges, V2, G900. — Namèclie, V2d. Je distingue trois espèces dans ce genre. 1. — Spongiostroma maeandrinum, Giirich, 1900. PI. VI, fi- 1. Je considère comme type de cette espèce une coupe horizontale, que j'ai observée dans la plaque 229 de Namèche, horizon V2d, et dont la reproduction se trouve dans PI. VI, fig. 1. Le tissu est relativement homogène et compact. Les granulations descendent jusqu'à 1/20 m. et mesurent, en moyenne, 1/15 mm. Les canaux du tissu ont environ 1/40 mm. de diamètre. Dans le plan de la coupe, ils forment des dessins allongés ou ramifiés, en forme de couronnes ou de lignes brisées, constituant, en certains endroits, un réseau à mailles plus serrées et rappelant le tissu des Éponges. Les canaux coloniaux ne sont, ni nombreux, ni grands ; très souvent des canaux coloniaux, d'environ 1/15 mm. de diamètre, montrent une disposition circulaire. Sur la figure, on voit ressortir des rayures et des taches de structure plus compacte, dans lesquelles les canaux du tissu sont plus étroits, et où l'on remarque de grandes taches foncées, avec- des parties compactes, fortement opaques. Par la comparaison avec des coupes verticales, on voit que ces rayures compactes sont les parties appartenant à la surface de la croûte. Elles auraient une autre conservation que les parties internes, parce que les grandes taches foncées, d'environ 1/10 mm., représenteraient les ouvertures de sortie de canaux coloniaux, remplies par la gangue rocheuse et qui se détachent vigou- reusement sur un tissu à mailles plus étroites. On pourrait donc, ici, distiijguer, d'une manière plus précise, du moms pour la croûte externe, deux espèces d'ouvertures, com- parables, peut être, à celles des gastrozoïdes et des dactylozoïdes. Ces parties montrent ainsi un rapprochement plus précis avec l'aspect qu'offrent les Hydrocoralliaires. Comme il est difficile de déterminer ce qui est dû au seul mode de conservation et ce qui se rapporte à la structure primaire, cette observation ne sera pas utilisée à tirer d'autres conclusions. Je place dans la même espèce un échantillon provenant de la carrière située en face du château d'Aigremont, à l'ouest de Chokier (F. Saint-Georges, affleurement 2773). Sur les faces altérées, on reconnaît une sorte de granulation de couches alternativement plus compactes et plus lâches. Les granules eux-mêmes sont, en certains endroits. 42 G. GURICH. — LES SPONQIOSTROMIDES étirés normalement à la stratification. Cà et là, on observe, comme structure, un fin réseau de mailles rectangulaires; là où les couches sont infléchies, ces mailles passent à des vésicules irrégulières. Les aspects de la coupe forment un contraste frappant. Les bandes compactes passent, parfois, à un calcaire brun grossièrement cristallin, lequel forme une lamelle centrale entre de larges bandes compactes. De chaque côté de cette lamelle, le tissu compact consiste en rangées de granules disposées normalement à stratification; ces rangées sont séparées par des canaux du tissu étirés et un peu ondulés. Outre ces canaux du tissu, on voit, dans cette coupe, des canaux coloniaux, plus nombreux, et un peu irréguliers. Des couches plus compactes et plus lâches se succèdent irrégulièrement. Le tissu lâche offre peu de caractères pouvant servir à la comparaison; seulement quelques points favorables des couches compactes conviennent à une comparaison avec le type de cette espèce. De la même localité, il y a des coupes dans lesquelles les colonies sont déchirées à l'intérieur par suite d'un étirement latéral, et où les fentes, remplies de calcite blanche, traversent obliquement les couches voisines compactes et lâches. Je n'ai observé les singuliers corps oviformes étrangers auxquels j'ai donné le nom de Stercomes qu'isolément. 2. — Spongiostroma bacilliferum, Gùrich, 1906. PI. vil, fig. 1, 2; PI. X, fig. 1. Je considère comme type de cette espèce la belle plaque 240 de ISamèche, horizon V2d. Cette plaque se compose de calcaire rubané alternativement de brun clair et de brun foncé. Une couche est composée de calcaire détritique; une autre contient les nodules stéréoplasmiques déjà mentionnés. Les autres couches ont une structure de Spongiodroma, tantôt plus fine et tantôt plus compacte; les couches à structure plus compacte sont considérablement plus foncées et remplies de petits corps grêles allongés, étroits, souvent curvilignes, que l'o)! rencontre aussi dans les couches plus lâches, mais seulement à l'état isolé. La différence entre le tissu de cette espèce et celui de la précédente consiste en ce que, avec une distance des éléments à peu près la même, les granulations sont un peu plus petites, et les canaux du tissu, ainsi que les canaux coloniaux, un peu plus grands; en outre, les canaux coloniaux sont plus abondants. C'est ce qui donne un aspect plus lâche au tissu. Dans les croûtes plus compactes, on ne reconnaît pas nettement la structure du tissu qui vient d'être décrite; les canaux du tissu sont plus étirés vers la face externe, et, ici, les coupes transversales et longitudinales des canaux offrent l'indication d'un système rectangulaire. Là où la face externe est ondulée, les canaux forment des groupes radiaires. Très curieux sont les corps bacilliformes ; de 1/2 à 1 mm. de long, de 1/5 à 1/4 mm. DU VISEEN DE LA PROVINCE DE NAMUR 43 d'épaisseur, souvent allongés, parfois recourbés, ils semblent complètement compacts et opaques. On doit supposer que des substances organiques, d'une nature ou de l'autre, et de la vase argileuse la plus fine provoquent l'opacité. Comme les grossissements de 20, que j'avais seuls à Breslau, pour cette étude, ne sont pas assez forts, je ne puis rien dire de plus précis sur le bord de ces corps. A l'intérieur du tissu plus dense, ils sont, ordinaire- ment, plats, parallèles à la surface; parfois, ils forment un angle aigu avec elle, correspon- dant aux renflements peu accusés de la surface, ou bien ils sont placés normalement en concordance avec les canaux coloniaux qui s'ouvrent vers le haut. A l'état isolé, les corps en question se trouvent aussi dans le tissu lâche. Quelquefois, ils paraissent consister en une agglomération de grains serrés. A cause de la variabilité de leur forme, ils ne laissent pas l'impression de corps autonomes, par exemple, de spores, de gemmules, ou de formations analogues, mais ils se présentent comme des remplissages de cavités. Cette coupe peut aussi donner l'idée que des formations tubuliformes ont subi un remplissage, — que ces tubes ont été brisés, — que leurs parois ont disparu et que les remplissages se sont tassés. L'association constante de ces corps avec le tissu grossier et leur présence sporadique dans le tissu plus délicat, — sans trace d'une perturbation quelconque dans le tissu, — me fait admettre, comme l'interprétation la plus vraisemblable, l'explication déjà donnée plus haut, c'est-à-dire de voir dans ces corps, des produits d'excrétion des Spongiostromides, donc des Stercomes. 3. — Spongiostroma ovuliferum, Giirich, 190G. PL VIII, IX, X, fig. 2. Le nom de cette espèce se rapporte aux petits corps inclus dans le tissu, considérés dans leur forme et non dans leur nature. Comme type, je prendrai l'échantillon de la Feuille de Champion de la carte de M. Dupont, affleurement 6998, duquel nous avons une coupe 8 X 12 cm. et une série de plaques minces orientées. La roche est un calcaire brun foncé, rubané, tout à fait analogue à la plaque 240 de Namèche. Ici, aussi, des stratifications plus ou moins compactes se succèdent, en partie remplies de ces singuliers petits ovoïdes, qui se trouvent également isolés, çà et là, dans le tissu spongieux. La forme seule des- Stercomes ne pourrait pas être considérée comme une raison suffisante pour séparer cette espèce des précédentes ; mais le tissu, quoique construit d'après les mêmes principes, montre de sensibles différences dans la structure. Le tissu fondamental, constitué par les granulations, est plus compact que dans les deux premières espèces ; il existe des canaux du tissu, mais beaucoup moins développés ; par contre, les canaux coloniaux sont beaucoup plus abondants, de dimensions plus petites et ils sont accompagnés de grandes lacunes irrégulières. Mais, très souvent, la 4 4 G. GURICti. — LES SPONGIOSTROMIDKS texture des colonies est tellement lâche, quelle parait, en certains endroits, résolue en flocons par des parties de calcite blanche intercalées. Dans les coupes transversales horizontales qui ont été examinées, on a pu observer plus de tissu correspondant à la diagnose du genre ; dans les coupes longitudinales verticales, l'aspect de désagrégation floconneuse ressort davantage ; tandis que, dans les parties à stratification nettement parallèle, il y a des canaux du tissu dans les feuillets compacts, des canaux coloniaux dans les intervalles, canaux qui ne traversent que rarement plusieurs étages. Dans cette espèce aussi, on observe, très souvent, la disposition ondulée des couches et, par suite, la direction radiale des éléments du tissu. Les Stercomes ont plus fréquemment une section ovale qu'une section bacilliforme et paraissent, à première vue, être différents de ceux de l'espèce précédente. Mais, dans des formes moins caractérisées, la différence est illusoire. La préparation dont je parle a permis de constater les rapports entre le tissu et les Stercomes. Tout d'abord, on voit quelques Stercomes entourés d'une étroite bordure blanche, donc de calcite pure, qui, à son tour, est entourée d'une bande parallèle de tissu fondamental granulé. En outre, le tissu contient des lacunes, qui, d'après leur forme, correspondent aux Stercomes. 4. — Spongiostroma granulosum, Gûrich, 1906. PI. XI, fig. 1, 2. Dans la plaque de calcaire foncé, 285, de la Chavée de Modave, horizon V 1 h, il y a d'innombrables nodules et .croûtes, généralement petits, avec quelques grands, à structure de Spongiostromides, de nombreuses sections de Foraminifères et des restes de coquilles minuscules. Comme on peut l'établir avec certitude, ces croûtes plus étendues, avec des rangées lâches de Stercomes, appartiennent à Spo/u/tos/roiiia hacillifeniii}. A côté d'elles, il y a deux colonies tordues, isolées, sur lesquelles nous devons insister davantage ici. Le tissu consiste en bandes parallèles, alternativement lâches et compactes; dans les couches plus lâches, il y a un tissu qui, sous le rapport de la régularité de la distribution des granules, des canaux du tissu et des canaux coloniaux, tient à peu près le milieu entre SpoïK/iosIrou/n iiiicdiHh-iiiinii et Sponfiioslrorna hdcilhfennu (analogue en ceci), d'une part, et le Spo//f//us/roiiin orvlifcnnii, d'autre part; c'est-à-dire que les petits groupes de granulations sont entourés par des canaux coloniaux curvilignes et vermi- formes, et, en même temps, ils sont traversés, plus ou moins nettement, de canaux du tissu recourbés de façon analogue. Dans les couches compactes, les granulations se rapprochent plus entre elles que dans les couches compactes àeSponriiostronia ixnihfenini. Un fait particulier au tissu de cette espèce, est que les granulations sont plus grandes que dans les autres; les plus petites ont environ 1/20 mm. ; les plus grandes ont jusqu'à 1/10 mm. A certaines places, les granulations paraissent plus lâchement unies, et pour DU VISEEN DE LA PROVINCE DE NAMUR 45 ainsi dire, isolées. Les Stercomes sont ordinairement plus petits ; ils ont moins de 1/2 mm. et ne se séparent pas aussi nettement des plus fortes granulations. C'est ce qui donne à cette espèce son caractère propre. Dans les rendements de la croûte, on remarque de forts canaux radiaux, comparables aux oscules des Eponges. 4. Genre CHONDROSTROMA, Gûricu, 1906. PI. XII, XIII, XIV, XXIII, fig. 5, 6. Des corpuscules, ayant tout au plus 1/5 mm. de longueur et 1/10 mm. de largeur, placés les uns contre les autres, en couches plus compactes et plus lâches, et disposés, de préférence, par feuillets horizontaux ; un tissu proprement dit, composé de granulations plus petites, seulement reconnaissable à certaines places. Très fréquemment, il y a des groupements remarquables des corpuscules (Chondres). On pourrait croire qu'il s'agit seule- ment, ici, d'accumulations mécaniques de ces corpuscules. Quoi qu'il en soit, leur origine organique est probable. On rencontre, parfois, des restes de Foraminifères d'une taille peu différente, mais leur nature peut toujours être mise en évidence par le test reconnaissable. Les Chondres n'ont jamais de coque. Ils ont, en outre, ordinairement, une position caracté- ristique par rapport à la délimitation des croûtes, ou entre eux. Enfin, on i-econnaît, par places, des traces d'une structure grenue, dans laquelle s'adaptent les Chondres. Dans un exemplaire, quelques Chondres montrent une singulière structure. Vu la nature du maté- riel, il n'a pas encore été possible de tirer au clair la véritable nature de cette structure, mais il est probable qu'il s'agit ici de Foraminifères à demi-digérés. Les documents étudiés proviennent exclusivement de l'horizon V2b : 241. — Herbatte. 254. — Grands-Malades. 242. — « .S03. — Modave à Barse. 246. — V 304. — 253. — Grands-Malades. 1. — Chondrostroma problematicum, Gùrich, 1906. PI. XII, fig, 3. A Bruxelles, j'ai étudié deux plaques : 30.3 et 304, provenant de Modave à Barse. A Breslau, je n'ai eu qu'une photographie 18 x 24, grossissement de 20, de la plaque 303. Les croûtes, qui sont formées de petits nodules foncés, attirent fortement l'attention dans le Calcaire, devenu floconneux, qui est traversé par des croûtes à'Opliiostroma, et qui contient très souvent des veines de calcite blanche. Ces petits nodules (Chondres) sont, 7. — 1906. 46 G. QURICH. — LES SPONGIOSTROMIDES — dans la préparation — tantôt en groupes serrés, tantôt dispersés dans un tissu formé de granulations plus petites, dans lequel on observe, soit une disposition horizontale en feuillets, soit une disposition verticale ou radiale en courts piliers peu réguliers. Très souvent ces granulations manquent entièrement. Les Chondres présentent fréquemment, en section, la forme d'un tonnelet, — mais aussi des formes irrégulières, plus ordinaires. Il en est de même de leur position. La dimension principale, normale à la surface de la croûte, se constate souvent. Les granulations présentent, d'ailleurs, aussi, fréquemment cette orientation. En examinant les deux plaques à Bruxelles, j'ai pu observer, parfois, des taches translucides, distribuées symétriquement, dans les Chondres compacts ; ainsi, par exemple, dans les sections (coupes transversales) arrondies, quatre points ou ligures virguliformes '■ ' J ; dans les coupes longitudinales, deux lignes verticales : 1 1. On pourrait penser à des Foraminifères encroûtés, ou à moitié digérés ; la dernière interprétation correspond à notre appréciation, d'après laquelle les Chondres seraient des Stercomes d'Organismes à carapace, dont il ne reste plus, toutefois, que des indications. 2. — Chondrostroma globuliferum, Gûrich, 1906. PI. XII, fig. 1, 2. La plaque 253, des Grands-Malades, montre des croûtes alternantes de couleur brun-clair et brun-foncé. Les couches parallèles sont recoupées obliquement par du Calcaire bréchiforme rempli de petits nodules de diverses espèces et traversé de ûlons de calcite et de croûtes ^Opluoslroma. Les couches brun-clair montrent le tissu caractéristique de Sjwiu/iosf/'onui bacHli- ferum, auquel manquent toutefois les Stercomes qu'on y rencontre habituellement. Les couches claires et les couches foncées sont reliées entre elles par de singulières apophyses rhizoïdes ; en d'autres endroits, elles sont séparées les unes des autres par des cavités intermédiaires remplies de calcite. Les couches foncées contiennent, sur un fond clair, des granules très nets, qui, d'après leurs dimensions, tiennent le milieu entre les Stercomes (Chondres) de l'espèce précédente et les granules de Spotu/ioslromn: ils mesurent donc de 1/10 à 1/5 mm. de diamètre et ont des formes très différentes, mais qui montrent fréquemment une disposition remarquable. La forme la plus fréquente est celle de petits granules globuleux reliés, d'une façon ou de l'autre, à une apophyse grêle; d'où le nom spécifique f/IohirIife/-itiii. A certaines places, on voit, par suite du groupement de ces éléments, des indications d'une structure en piliers. Des Stercomes typiques, de dimensions un peu plus grandes, se trouvent dans certaines couches en rangées simples. La caractérisation de cette espèce a présenté de grandes difficultés, jusqu'à ce que j'eusse trouvé des restes suffisamment nets du tissu. Je ne veux pas affirmer que l'agrégat DU VISElilN DE LA. PROVINCE DE NAMUR 47 lâche de granulations troubles de diverses espèces doit représenter le tissu d'un organisme animal ; il semble plus exact de supposer que cet agrégat représente des remplissages de cavités du tissu, mais que ceux-ci sont assez caractéristiques pour servir de base à une espèce particulière. La même forme, avec des couches régulièrement alternantes, lâches et compactes, se rencontre dans la plaque 246 d'Herbatte.. 3. — Chondrostroma intermixtum, Gûrich, 193G. PI. XIII. Cette espèce se rapproclie beaucoup de la précédente. Ici, aussi, nous retrouvons la particularité que des granulations plus fortes sont reliées, çà et là, avec des apophyses grêles, vermiformes et développées en piliers. Ce qui provoque une structure, qui, en certains endroits, rappelle le genre Sponf/io.'i/roiJia, particidièrement dans une coupe hori- zontale compacte; le développement plus marqué de quelques granulations plus grossières, qui viennent d'être désignées sous le nom de Chondres, nous oblige à placer cette espèce dans le genre Chondroslrorna. Dans le calcaire brun-clair, fortement bréchiforme et traversé de filons de calcite, des Grands-Malades, plaque 253, il y a, parmi des fragments de colonies, très différents, tantôt plus petits et tantôt plus grands, des colonies de la grosseur d'une noisette et de la forme caractéristique mentionnée plus haut. L'une de ces colonies, plus nette, est limitée, stylolithiquement, d'un côté, vers du calcaire plus clair, et se compose, pour moitié, de tissu plus lâche, et, pour moitié, de tissu plus compact. Dans la partie lâche, la croûte paraît avoir été rencontrée par la coupe dans le sens vertical; dans la partie compacte, plus parallèlement à la surface et à moindre distance de celle-ci. Dans cette partie, l'aspect de la coupe rappelle, sous un faible grossissement, Spongiostroma mœandrinum, mais elle s'en distingue, très nettement, sous un grossissement plus fort, par le caractère plus accentué des Chondres (granulations plus volumineuses). Dans la partie lâche, on remarque les " piliers « ondulés, peu puissants et ramifiés irrégulièrement, dont les prolongements latéraux portent, parfois, des Chondres. Sous un grossissement plus fort, on voit des rangées de Chondres sphériques et des groupes de formations bacilliformes divergentes ou parallèles. Des Foraminifères isolés, mais que l'on recoimaît immédiatement comme tels, conseillent d'être prudent dans l'examen. Quelques taches compactes, sensiblement plus grandes (1 mm.) (coupes de globules), montrent un groupement plus dense des Chondres. Il est impossible de dire actuellement si on doit attribuer une importance particulière à ce groupement. 48 G. QURICH. — LES SPONGIOSTROMIDES 4. — Chondrostroma vermiculiferum, Gûrich, 190G. PI. XIV, fig. 1, 2, 3. Sur les plaques 241 et 242 d'Herbatte, j'ai observé de curieuses coupes de tissu, que j'ai pu retrouver, plus tard, dans d'autres plaques. Il ne m'a, malheureusement, pas été possible de découvrir cette même structure dans les échantillons, en dehors des grandes plaques minces. La roche est du calcaire clair, bréchilbrme, traversé abondamment par des croûtes à'Ophiostrof)ia d'un brun foncé et par de.s filons de calcite blanche. Les revêtements incrustants, ou les colonies noduleuses, dont il s'agit ici, s'observent déjà à l'œil nu par un grain marqué, car les Chondres foncés sont séparés par un abondant remplissage de calcaire clair. Les Chondres sont, pour la plupart, grêles; ils se réunissent en traînées curvilignes vermiformes, par groupes divergents ou rayonnes, ou bien encore en anneaux fermés. Les coupes transversales des Chondi-es bacilliformes sont, pour la plupart, circulaires. Le groupement, en séries linéaires, des coupes transversales et longitudinales, donne, parfois, des aspects qui rappellent des cellules de levure en voie de bourgeonnement. On observe, dans ces préparations, une disposition stratifiée, alternativement plus compacte et plus dense, mais elle est peu accusée. Presque toutes les colonies étudiées sont reliées à des nodules diOphiostroma et de calcédoine. On pourrait penser que la particularité propre à l'espèce dont il s'agit ici, — l'opposition tranchée entre les Chondres et le calcaire de remplissage, — est un phénomène secondaire. Mais, comme l'espèce se rencontre aussi sans croûtes d'Ophiosiro>na, et qu'elle est reliée de la manière la plus étroite avec les autres espèces du genre, on doit supposer qu'elle correspond aussi à une véritable espèce autonome. 5. Genre MALACOSTROMA, GiiRicH, 1906. PI. XV, XVI, XVII, XVIII, XIX, XX, fig. 2 ; P). XXIII, fig. 7. Stratifications alternantes, plus lâches et plus compactes ; elles consistent en granulations compactes, qui, dans les couches compactes, se confondent de telle manière qu'on ne peut plus les distinguer, mais qui, dans les couches lâches, sont séparées par des cavités irrégulières de toutes formes et de toutes dimensions. Les couches compactes seront désignées ici sous le nom de - feuillets ^^ ; les couches lâches comme " interstices ". Dans une espèce appartenant à ce genre, ces cavités forment, très souvent, des arcs tournés du même côté ; autrement, elles montrent des indications de régularités moindres DU VISÉEN DE LA. PROVINCE DE NAMUR 49 que dans les deux autres genres ; c'est ce qui donne à ces formes une structure de tissu qui, en elle-même, est peu concluante. Les trois espèces placées dans ce genre se rencontrent très fréquemment, et dans les grandes croûtes elles se trouvent souvent réunies. Caracté- ristiques sont, en outre, les bandes, souvent entièrement compactes, qui s'observent dans les couches les plus serrées; la circonstance que la croûte extérieure des blocs est souvent plus dense que le reste de la colonie; enfin, qu'ici, les granulations forment, fréquem- ment, des rangées normales par rapport à la face extérieure, constituant donc des sortes de piliers. La valeur des différentes espèces sera discutée en parlant de chacune d'elles. Lors de mon séjour à Bruxelles, j'ai trouvé les formes en question dans les plaques suivantes : 217. — Namèche, V2d, 246*. — Herbatte, V2b, 219. — r 247. — » •? 262. — Grands-Malades, V2c, 249. — •? n 263. — - 250. — n n 268. — ^ w 252. — Grands-Malades, V2b, 269. — W -9 253. — •9 M 270. — " » 254*. — ■» r, 236. — Namèche, V2b, 255*. — » » 241*. — Herbatte, 256*. — n » 243*. — r, 257. — » B 244. — „ 259. — V 245. — n ?» J'ai eu à Breslau les photo grammes des plaques marquées d'un astérisque. Outre ces coupes, il y a encore un gros morceau de calcaire dont la surface est altérée et sur laquelle on peut reconnaître la structure. Le nom générique Malacostroma a été choisi parce que divers faits, notamment la décomposition en tissu floconneux, indiquent une consistance moindre du tissu originel ([Aaîvaxo; = mou). 1. — Malacostroma concentricum, Gûrich, 1906. PI. XV, XVI, XVII, XX, fig. H; PI. XXIII, fig. 7. Je considère comme type de cette espèce l'énorme colonie découverte par le prépa- rateur du Musée à Herbatte et les coupes minces qu'on en a faites. Les plaques 241, 243, 245 d'Herbatte et 255 de Grands Malades montrent une concordance parfaite avec ce type. 50 G. GURIGH. — LES SPONGIOSTROM[DES La colonie originale permet de reconnaître à la loupe, même sur la photographie, des couches franchement parallèles, et qui sont concentriques dans les courbures. Normalement à ces couches, il y a de courts piliers, ou, souvent, seulement de petits nodules, qui vont de feuillet en feuillet. La surface altérée de la coupe verticale montre une certaine analogie avec Slroniiilupi, relia, mais jusqu'à un certain degré et en quelques endroits seulement. La conservation est très variable ; dans la roche foncée, elle est autre que dans la roche claire. La structure de la coupe est plus nette dans une plaque épaisse que dans une plaque mince. L'unique caractère commun à toutes ces préparations sont les granulations recon- naissables, en couches alternantes plus ou moins denses. Les couches compactes sont les « feuillets », et les couches lâches sont les « intei-stices «.Dans les granulations des couches lâches, on reconnaît une tendance à former des piliers ; dans les cavités, remplies de calcite, des mêmes couches, on reconnaît, assez souvent, une forme arquée à trajet ondulé, mais elle n'existe certainement pas toujours. Dans les uniques coupes horizontales orientées, il y a, par exemple, dans des dispositions annulaires de coupes transversales, des " canaux " plus clairs rappelant Spoiif/io^/nuiKi. Dans les coupes très minces, quelques parties montrent de l'analogie avec le tissu de Pi/cnoslrunui. Tous ces faits indiquent que ces diverses formes génériques appartiennent bien au même groupe. Dans les divers échantillons, l'épaisseur des couches varie de 1/5 mm. à 1 mm. Parfois des feuillets intermédiaires plus minces s'intercalent. Quelquefois aussi, les « feuillets " s'arrêtent brusquement d'un côté; quelquefois ils ont, vers le haut comme vers le bas, un passage régulier. Les plaques 241 et 243 consistent en une agglomération extrêmement variable de colonies et de nodules, de couleur brun clair, traversée par des croûtes foncées à'Ojihiosfrojiifi et des veines de calcite blanche. La délimitation stylolithique des différentes colonies est ici particulièrement délicate et les petits nodules de calcédoine sont très nets dans les croûtes à'Ophioslroina. Remarquable est la délimitation tranchée (de tous les côtés) de la colonie du Cl. 1, fortement grossie dans le Cl. 73; tandis que la colonie du Cl. 75, provenant du Cl. 2, paraît se fondre graduellement dans le tissu lâche qui l'entoure. 2. — Malacostroma plumosum, Giirich, 1906. PI. XVIII, fig. 1. Sur les mêmes plaques d'Herbatte, dans lesquelles on a découvert des colonies des deux autres espèces de ce genre, on remarque des parties où les granulations sont disposées par rangées très espacées, de forme presque dendritique, et entourent de très DU VISEEN DE LA PROVINCE DE NAMUR 51 larges cavités remplies de calcite. En outre, on reconnaît toujours des passages dans les parties du tissu qui sont stratifiées. Bien que cette forme soit facile à reconnaître, j'ai, cependant, douté s'il s'agissait, ici, d'une espèce particulière, ou, seulement, d'un certain mode de développement d'une autre espèce {Malacostroma concentriciun), ou peut-être même de diverses espèces. Sous un faible grossissement, on croit reconnaître, dans le Cl. 2, un passage entre les couches parallèles de Malacodroma concentricum et le tissu lâche qui les entoure; mais, sous un grossissement plus fort (Cl. 76), on constate que la colonie de J/. concentricum est limitée, vers le dehors, par une croûte compacte, et que, de l'autre côté de celle-ci, le tissu de M. planiosum commence brusquement. 3. — Malacostroma undulosum, Giirich, 1906. PI. XVIII, fig. 2 ; PI. XIX. Sur les plaques 241 et 246 d'Herbatte, il y a, parmi des exemplaires des deux espèces citées en dernier lieu, quelques colonies incrustantes très remarquables, qui se distinguent, au premier coup d'œil, de Mahicost)'o»ia coiicoitricuDi, par le trajet ondulé des feuillets. Les feuillets compacts, se succédant, tantôt plus, tantôt moins serrés, forment des arcs irréguliers, tous concaves du même côté, d'environ 1 mm. de largeur. Les interstices floconneux montrent une disposition analogue des éléments, par le fait que des parties, remplies de calcite claire, semi-circulaires, ou en forme de fer-à-cheval, et ayant tout au plus 1/2 mm. de diamètre, traversent la masse compacte des granulations. Les granu- lations ne sont pas toujours nettement indiquées ; elles disparaissent plus ou moins dans les parties compactes de la colonie, et, dans les feuillets, presque complètement. Parfois on peut reconnaître, à la surface d'une colonie, une croûte uniformément compacte, dans laquelle les granulations sont disposées par rangées normales à la surface, de sorte qu'ici une structure de piliers est indiquée. Les planchers, recourbés en forme d'arcs, rappellent les figures données par Nicholson [Paheont. Soc, 1885, PI. Vil), pour Rmcnella, et, PI. VII, pour Beatricea, mais on ne peut, en aucun cas, les confondre avec celles-ci à cause de la régulj^rité beaucoup moindre de cette structure. Quelquefois les arcs se succèdent de si près, dans notre espèce, et notamment les prolongements des arcs dirigés en arrière, que, par la succession des apophyses étroites, infundibuliformes, en face des dévaginations ampulliformes, dirigées vers l'extérieur, on a l'impression de colonnes verticales, rappelant le SUlodicli/oii. de Nicholson [l. c, 1885, PI. XII, fig. 9). Notre espèce est reliée aux autres Spongiostromides par les granulations et leur disposition occasionnelle en piliers. Par ses feuillets compacts, cette forme se rattache 52 G. GURICH. — LES SPONGIOSTROMIDES DU VISEEN plus étroitement à Malacostroma concentricum, espèce dans laquelle se trouvent parfois déjà les canaux coloniaux arciformes, qui sont de règle chez M. luubdosain. Les canaux coloniaux arqués me rappelèrent, au début, les anneaux de calcédoine, qu'on rencontre, par exemple, dans les fossiles silicifiés. Mais, à la lumière polarisée, on se convainc facilement que le remplissage de ces cavités consiste exclusivement en calcite claire à grain fin, absolument de la même manière que dans les autres espèces décrites ici. TABLEAU SYSTÉMATIQUE SPONGIOSTROMIDES PROTOZOAIRES ORDRE DES SPONGIOSTROMACEiE FAMILLE DES SPONGlOSTROMID.î: Organismes marins, incrustants, coloniaux, à structure stratifiée. La structure de la colonie est indiquée, à l'état fossile, par la disposition de petits grains opaques (granulations), entre lesquels il y a des interstices, tantôt plus étroits, tantôt plus larges, — canaux du tissu et canaux coloniaux, — donnant naissance à un tissu spongieux. Dans plusieurs formes, on a observé des Stercomes. l)islrih)ilioii (jèoloyique. — Les Spongiostromides n'ont été observés, jusqu'à présent, que dans le Viséen (Calcaire carbonifère) de la province de Namur. L Genre APHROSTROMA.. — Parfois des indications de piliers par des rangées verticales de granulations. Les apophyses des piliers et des rangées de granulations forment des feuillets horizontaux. Canaux coloniaux irrégu- liers, s'étendant parfois sur plusieurs feuillets. 1. Aphrostroma tenerum. 8. - 1906. 54 G. GURICH. — LES SPONGIOSTROMIDES 2. Genre PYCNOSTROMA. — Granulations très serrées, disposées par rangées concentriques, qui ont souvent un trajet ondulé. 1. Pycnostroma densius. Couches plus compactes et moins compactes se succédant de très près. 2. Pycnostroma spongilliferum. Avec de longs canaux coloniaux dans les feuillets compacts. 3. Genre SPONGIOSTROMA. — Une opposition tranchée entre les canaux coloniaux et les canaux du tissu dans les couches lâches. Ordinairement, des Stercomes, disposés parallèlement à la stratification. 1. Spongiostroma maeandrinum. Tissu régulier en coupe horizontale. 2. Spongiostroma bacilliferum. Tissu stratifié, plus fin que dans l'espèce précédente, autrement assez régulier. Stercomes bacilliformes et recourbés. 3. Spongiostroma ovuliferum. Tissu plus compact. Canaux du tissu, rares; canaux coloniaux, plus petits. Stercomes plus oviformes. 4. Spongiostroma granulosum. Granulations plus fortes que dans les deux espèces précédentes (1/10 à 1/20 mm.). Les Stercomes ne sont pas aussi fortement écartés. Canaux coloniaux semblables à des oscules. 4. Genre CHONDROSTROMA. — Tissu granulé peu abondant ; seulement parfois en rangées horizontales. Stercomes debout, en forme de tonnelet. 1. Chondrostroma problematicum. Granulations distinctes en rangées horizontales. Chondres (Stercomes) en forme de tonnelets. 2. Chondrostroma globuliferum. Chondres plus petits, à peine différents des granulations, souvent reliés à des apophyses grêles. 3. Chondrostroma intermixtum. Ressemble à l'espèce précédente; tissu plus serré, rappelant Spongio- stroma. 4. Chondrostroma vermiculiferum. Chondres plus grêles, alignés en trajets recourbés. DU VISEEN DE LA PROVINCE DE NAMUR 55 5. Genre MALACOSTROMA. — Granulations se confondant presque, dans les feuillets, en une couche compacte; interstices très Lâches. 1. Malacostroma concentricum. Disposition des couches régulière et uniforme. 2. Malacostroma plumosum. Décomposition tloconneuse du tissu lâche. 3. Malacostroma undulosum. Feuillets compacts, à courbure ondulée. — Aphrostroma tenerum, Gûrich, igt 7- — Grandeur naturelle. — La région encadrt . Viséen (V 2 d). rouge est celle grossie FiG. Namèche. — Plaque : - Aphrostroma tenerum, Gurich, 1906. — Visëen {V 2 d). 7. — Grossissement : 5. — La région encadrée de rouge est celle grossie dans la figur Phot. L. Lagaert, Brus. FiG. 3. — Aphrostroma tenerum, Gurich, 1906. — Viséen (V 2 d). Namèche. — Plaque 217. — Grossissement ; 20. — Calcaire carbonifère. Type: Musée de Bruxelles. ExpUcation des abréviations des figures i et 2 : a. — Coupe à travers un nodule irrégulier à! Aphrostroma tenerum, dans une direction plutôt b — Coupe à travers le même nodule, dans une direction plutôt tangentielle. c. — Colonies de la même espèce, en partie à letat de décomposition plumeuse. d. — Partie plus sombre provenant d'un trait d'encre sur la plaque originale. e. — Ici la colonie s'arrête stylolithiquement contre un filonnet de calcite. Calcaire brun clair, bréchiforrae, à Spongiostromides ; des fentes capillaires, remplies de calcite blanche, iaire, traversent la plaque entière, et de couris filonnets, extrêmement irréguliers, englobent, par places, ;e d'une gangue, les plus petits nodules, disloqués en amas hréchitbimes. G. GURICH. — LES SPONGIOSTROiVlIDES DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR. Mém. Mus. roy. Hist. FiG. I. — Aphrostroma tenerum, Giîrich, ino6, — Viséen (V 2 c). Grands-Malades. — Plaque 262. — Grandeur naturelle. — La région encadrée de rouge est celle grossie dans la fig a. — Partie originale de la figure 2- b. — Nodules oolitiiiques, entourés d"un trait d'encre sur la plaque originale. FiG, 2. — Aphrostroma tenerum, Gunch, iqoô. — Viséen (V 2 c). Grands-Malades. — Plaque 262. — Grossissement : 5. — Au centre, des parties avec une structure parallèle nette, le plus souvent désagrégées en flocons. Phot. L. Lagaert, Brux Fie. 3. — Aphrostroma tenerum, Gunch, iqod. — Viséen (V 2 b), Herbatte. — Plaque 241. — Grossissement: 5. — Calcaire carbonifère. Type : Musée de Bruxelles. — Nodule à structure concentrique très fine. — Chondrostroma intermixtum. — Malacostroma concentricum. — Malacostroma imdulosum. — Des nodules noirs d'Ophiostroma contiennent : f. — De multiples nodules plus petits de phthanite. La plaque est traversée de filonets de calcite, les plus grands irréguliers, les plus petits réguliers. FiG. I et FlG. 2. — Plaque 262. — Calcaire composé de nodules, de la grosseur d'un pois à celle d'une noix, agrégés en congloniérat ; les plus grandes colonies sont étirées stylolithiquement. La structure des petits nodules n'est pas nette ; celle des plus grands est plus nette, mais, par places, très plumeuse. Quelques nodules, à structure concentrique, très compacts et foncés, paraissent être des formations purement oolîthiques. G. GURICH. - LES SPONGIOSTROMIDES DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR. Métn. Mus. roy Hisl. nat. Belg — T. III. 1906. FiLi. I — Aphrostroma tenerum, Gûrkh, 1906. — Viséen (V 1 h). Chavée de Modave. — Piaque 286. — Grandeur naturelle. — Les régions encadrées de r^ sont celles grossies dans les figures 2 et 3. FiG. 2. - Aphrostroma tenerum, Gurich, 1906. — Viséen (V 1 h). Chavée de Modave. — Plaque 286. — Région a de la Fig. 1, grossie 5 fois, a a. — Tissu très net de l'espèce. bb. — Fentes très fines remplies de calcite striée transversalement. Phot. L. Lagaert, Brux. FiG. 3. - Aphrostroma tenerum, GQrich. 1906. — Viséen (V 1 h). Chavée de Modave. — Plaque 286, — Région b de la Fig. i, grossie 20 fois. — Calcaire carbonifère. Type : Musée de Bruxelles. a. — ici la colonie est sciée plus tangentiellement, dans un tissu lâche, b- — En cet endroit la colonie est sciée plus radialement, dans un tissu concentrique compact. c. — Foraminiféres. d. — Foraminiféres. Calcaire sédimentaire stratifié, compact, foncé, rempli de restes organiques de toute espèce, particulièrement de coquilles de Brachiopodes et de tests de Foraminiféres. G. GURICH. - LES SPONGlUSTROMIDES DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE N.A..MUR. Mém. Mus roy. Hist. FiG. I. - Pycnostroma densius, Gurich, 1906. — Viséen (V2b). Grands-Malades. — Plaque mince 47 — Grossissement : 20. — Calcaire carbonifère. Type : Musée de Bruxelles. Deux colonies noduleuses de celle espèce : a. — A droite, au centre, un nodule sphérique de Spong-iostroma, avec inclusions de corps étrangers ; ce nodule est entouré d'une croûte oolithique ; et celle-ci, à son tour, est englobée dans une croule de Pycnostroma. b. — A gauche, le nodule de Pycnostroma est probablement coupé langentiellement, de façon que le noyau central d'origine différente, vraisemblablement présent, n'est pas - Entre les deux nodules, une couche de Foraminiféres, etc. - Le tissu de Pycnostroma montre, à plusieurs reprises, divergente des granulations, par exemple à droite de d. structure rayonnée FiG. 2. — Pycnostroma densius, Gurich, igo6 Grands-Malades. — Plaque mince 48 — Grossissement : Type : Musée de Bruxelles. Viséen (V 2 b). I. — Calcaire carbonifère Nodule de Pycnostroma Jcnsius ayant, comme dans la figure i, un noyau central (roche compacte avec Foraminiféres) enveloppé d'une croûte oolithique avec tests nettement reconnaissables de Foraminiféres. Les taches foncées du tissu sont interprétées comme des cavités remplies de vase opaque. G. GURICH. — LES SPONGIOSTROiMlDES DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR. Mém. Mus. roy. Hist. nat. Belg. — T. Jll. 1906. FiG. I. — Pycnostroma densius, Gurich, 1906. — Viséen (V 2 b). Grands-Malades., - Pijque mince 6,. - Grossissement : 20. - Calca.re carbonifèi Type : Musée de Bruxelles. Coupe radiale d'un nodule. Les granulations ne sont pas aussi nettes c t plus sombres et d'un trajet sinueux à courte longueur d'onde. a. — Phtanite, dans : b. — Une bande de calcite brune rayonnes. la planche IV. Les lamelles Phot. L. Lagaert, Brui. FiG. 2. — Pycnostroma densius, Gûrich, r^oC. — Viséen CV 2 b). Grands-Malades. — Plaque mince 4g. — Grossissement : 20. — Calcaire carbonifère. Type : Musée de Bruxelles. Les lamelles concentriques sont encore ondulées, mais la structure granuleuse est plus nette par places. Vers l'extérieur, le nodule est entouré de calcaire sédimentaire avec coquilles de Brachiopodes, etc. (Les traînées claires proviennent du vernis employé dans la préparation.) G. GiJRICH. - LES SPONGIOSTROMIDES DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NA.MUR. Mém. Mus. roy. Hist. nat. Belg. — T. III, 1906 FiG. t. — Spongiostroma mseandrinum, Gurich, kjoG — Viséen (V 2 d). Nauicche. — Plaque 229. — Grossissement : 20. — Calcaire carbonifère. Tj'pe : Musée de Bruxelles. Original de la figure 3 de la planche schématique. p-iG. 2. — Pycnostroma spongilliferum, Guiich, i de calcite claire (canaux coloniaux) prennent, en beaucoup d'enJroits, une a — Stylolithes, peu nets, remplis de substance bitumineuse noire et de calcite blanche fibreuse. G. GURICH. - LES SPONGIOSTROMl DES DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR. Mém. Mus. roy. Hist. nat. Belg. — T. III. 1906. :2a*'': Hhot. L, Lagaert, lirux. FiG. 1. — Malacostroma concentricum, Giirich, 1906. — (Viséen V 2 b). Herbatte. — Plaque 241 — Grandeur naturelle. — Calcaire carbonifère. Tyye : Musée de Bruxelles. ;, devenu bréchiforme par écrasement, avec de nombreuses colonies de diverses espèces : — Malacostroma concentricum (région grossie dans la figure 2 de cette même planche). — Malacostroma plumosum (région grossie dans la figure i delà planche XVIII). — Malacostroma unduîosum (région grossie dans la figure 2 de la planche XIX). — Chondrostroma vermiculiferum. — Croûtes à Ophiostroma avec nodules de calcédoine et — Formation de Stylolithes, très caractéristiques et très répandus. FiG. 2. — Malacostroma concentricum, Gûrich, 1906. — Viséen (V 2 b). Herbatte. — Plaque 241. — Grossissement : 20. — Région a delà figure 1. Type : Musée de Bruxelles. En cet endroit, les feuillets parallèles forment un renflement arqué et, là où le renflement est le plus fort, la structure granuleuse est la plus nette. G. GURICH. - LES SPONGIOSTROMIDES DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR. Hist. nat. Belg. - T. III, 19 F[G. I. — Malacostroma concentricum, GUrich, igo6. - Viséen (V 2 b). Hcrballe. — Plaque mince 56. — Grossissement : 20. — Section horizontale du bloc représenté PI. XX, I Type : Musée de Bruxelles. La coupe n'est pas dirigée tout à fait parallèlement aux feuillets. Dans les parties plus claires, il y a plus coloniaux à grande section ; dans le tissu plus compact des feuillets, les canaux coloniaux sont moins nom fins canaux du tissu forment assez fréquemment des groupes rayonnes. FiG. 2. — Malacostroma concentricum, Gurich, 1906. — Viséen (V 2 b). Herbatte. — Plaque mince 5o — Grossissement : 20. — Section verticale du bloc représenté PI, XX, fig. r. Type : Musée de Bruxelles. a a. — Ici, la colonie est interrompue par du calcaire dépourvu de structure. Les feuillets d'une épaisseur inégale et inégalement compacts sont très nets. La succession des couches se fait, le plus souvent, de telle manière que à b. — Tissu d'une compacité moyenne, succède c. — La région la plus compacte, puis vient d. — Le tissu lâche, avec grands canaux coloniaux, ^ICH. — LES SPONGIOSTROMIDES DU VJSÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR. Mém. Mus. roy. Hisr. nat. — T. III, 1906 Viséen (V 2 b). re carbonifère. FiG. I. — Malaoostroma plumosum, GUrich, n Herbatte. — Plaque 241. — Grossissement : 20. - T}-pe : Musée de Bruxelles. Cette figure est l'agrandissement de la région b (encadrée de rouge sur la planche XVI, fig — Ici le Mtilacoslioma plumosum s'arrête contre un spécimen de Malacoslroma concentr Phot. L. Lagaert, Brux. FiG. 2. — Malacostroma undulosum, Curich, 1906. — Viséen CV 2 b). Herbalte. — Plaque 246. — Grossissement : 20. — Calcaire carbonifère. Type : Musée de BruxeUes. Les feuillets compacts n'existent qu'à l'intérieur de la colonie. Vers le dehors, le tissu est moins serré, mais plus homogène, et les canau.x du tissu (non visibles sur la figure) sont étirés et perpendiculaires à la surface externe, qui se présente sous l'aspect d'une croûte particulièrement épaisse (a). G. GURICH. LES SPONGIOSTROMIDES DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NA.VIUR. Mém. Mus. roy. Hist. nal. e. — T. III. 1906. FiG. I — Malacostroma undulosum, Gurich, igo6. — Viséen (V 2 b). Herbalte. — Plaque 246. — Grandeur naturelle. — Calcaire carbonifère Type : Musée de Bruxelles. . — La colonie de Malacoslrotna undulosum est à droite de a et su dessous de a'. Elle est entourée, côtés, par une croûte à'Ophinstroma. . — Décomposition dendroide du tissu. . — En dessous de c. des nodules de calcédoine. Ailleurs, le calcaire est rempli de fragments de disposé; en une masse bréchiformc, qui, d un côté, est, en partie, recouverte de croûtes d'Ophiostro fentes de la roche et des cavités irrêguhcres sont remplies de cakiie claire. FiG. 2. — Malacostroma undulosum, Gùrich. igo6. — Viséen (V 2 b). Herbalte. — Plaque 241. — Grossissement : 5. - En grandeur naturelle, PI. XVI. fig. 2 Type : Musée de Bruxelles. a. — Colonie de Chondroslroma contre laquelle s'arrête la colonie de Malacostroma. "■ — Slvlolithes particulièrement nets. c. — Région crossie de la figure 3. O. — Croûte d'Ophiostroma, avec remplissage de caîcite blanche. FiG. 3. — Malacostroma undulosum, GuriLh, 1906. — Viséen (V 2 b), Herbaue. — Plaque 241. — Grossissement: 20. — Calcaire carbonifère. Ty-pe : Musée de Bruxelles. La disposition arquée des feuillets compacts et l'arrangement à courtes ondulations des régions lâches du tissu remplies de calcite claire sont particulièrement nets. G. GiJRlCH, - LES SPONGIOSTROMIDES DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR. Mém. Mus rov. Hist nat. Belg. - T. 111, 1906. Hhot. L. Lagacrl, Brux FiG. ,. - Pycnostroma densius, Gunch, ,906. - Viséen (V2 b). Grands-MaUdes. - Bloc 66,.- Grandeur naturelle. _ Original Je la préparation de la PI. V, Hg. . /)'/;<; ; Musée de Bruxelles. mo^drè'au'uL^r'""'"'^" '"""'"" ^' iyc«a«ro,„. ,e„sù.s. La structure du reste du bloc est si profondément ?er pT,nTs à Zr.r"""": '" ""'r -»— ""•".P-P-s,hle : peut-être y a-t-,1 du s'on„:stro,Z. ^ena.ns points, a texture grossièrement grenue, du centre du bloc, sont purement oolithiques (PI. V, lig. 2). FiG. 2. — Malacostroma concentricum, Giirich, igo6. — Viséen (V 2 b). Herbatte. — Bloc 6689. — A peu près grandeur naturelle. — Original des préparations de la planche XVII. Type : Musée de Bruxelles. G. GiJRICH. — LES SPONGIOSTROMIDES DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR. Mém. Mus. roy. Hist. nat. Belg. — T. III, )906. FiG. 1. — Nodules stéréoplasmiques. — Viséen (V 2 d). Namèche. — Plaque 240. — Grossissement : 20. — Calcaire carbonifère. Collections du Musée de Bru.xelles. a — Nodules stéréoplasmiques, de nature inconnue. b. — Croule de Spongiostrnma sp. c. — Foraminifêres ? Phot. L. Lagaert, Brux. FiG. 2. — Calcaire à Stylolithes. — Vise'en (V 2 b). Grands-Malades. — Plaque 255. — Grandeur naturelle. — Calcaire carbonifère. Collections du Musée de Bruxelles. a a. — Stylolithes. Le calcaire montre des indications de structure, mais, comme il a subi, à un tiés haut degré, la dccom- posiiicn flocculeuse, la détermination des espèces n'est plus possible. G. GiJRICH. — LES SPONGIOSTRO.VUDES DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR. Mém. Mus. roy. Hisi. nat. Belg- — T. III, 1906. FiG. 1. - Calcaire à Stylolithes. ~ Viséen (V 2 c). Grands-Malades. - Plaque 262. - Grossissement : 20. - Calcaire carbonifère. Collections du Musée de Bruxelles a a. — Stylolithes riches en matières bitumineuses. bb. — Aphrostroma tenerum. "■ ~ Tache noire provenant d'un accident arrivé à la plaque. h Phol. L. Lagaert, Brux. FiG. 2. — Calcaire à Stylolithes. — Viséen (V 2 b). Herbatte. — Plaque 241. — Grossissement : 5. — Calcaire carbonifère. Collections du Musée de Bruxelles. Cette figure comprend l'espace délimité par les rectangles rouges a et b dans la figure i de la planche X\^l. a. — Stylolithes. b. — Croûte i'Ophiostroma. c. — Malacostroma concentricitm. d. — Malacostroma plumosum. G. GURICH. - LES SPONG1Û3TROM1DE3 DU VISÉE.V DE LA PROVINCE DE NA.MUR. Mém. Mus. roy. Hist. nat. Belg. — T. III, 1906. FIGURES SCHÉMATIQUES DE LA STRUCTURE DES S PON GIO S TROMID E S DU VISÉEN, PycQostroma densius, Giirich, 1906. Grands-Malades. Pclite plaque mince. — Cliché 47. Grossissement : 5o (environ). Malacostroma concentricum, Giirich, 1906. Herbatte. Plaque mince ordinaire ~ Cliché 5o (coupe verticale). Grossissement : 5o (environ). Chondrostroma problematicum, GQrich, 1906. Modave à Barse. Plaque 3o3. — Cliché 63 (coupe veriicale). Grossissement : 5o (environ). inseandriniiin, Giirich, \go6. Naméche. Plaque 229. _ Cliché 64 (coupe horizontale). Grossissement : 5o (environl FiG, 6. Chondrostroma vermicuUferura, GQrich, 1906. Herbatte. Plaque 241. _ Cliché 82. Grossissement : 5o (environ). Spongiostroma ovuliferum, Giirich, 1906. F. Champion. Plaque mince moyenne. — Cliché 41 (coupe verticale). G. GtJRICH. - LES SPONGIOSTROMIDES DU VISÉEN DE LA PROVINCE DE NAMUR. ANNALES DU MUSÉE ONT PARU : Tome 1. — DESCRIPTION DES OSSEMENTS FOSSILES DES ENVIRONS D'ANVERS, par P.-J. Van Beneden. Première partie : Amphithériens. Un volume in-folio de 88 pages avec cartes et figures dans le texte et un atlas de 18 planches in-plano. Prix : trente francs. Tome II. — FAUNE DU CALCAIRE CARBONIFÈRE DE LA BELGIQUE. Première partie : Poissons et genre Nnutile, par L.-G. de Koninck. Un volume in-lolio de 152 pages avec figures dans le texte et un allas de 31 planches in-lolio. Prix : quarante francs. Tome III. — CONCHYLIOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES DE LA BELGIQUE. Première partie : Terrain pliocène sealdisien, par feu H. Nyst, précédée d'une introduction de stratigraphie paléontologique (57 pages), par M. E. Van den Broeck. Un volume in-folio de 318 pages de texte el un allas de 28 planches in-folio. Prix : quarante francs. Tome IV. — DESCRIPTION DES OSSEMENTS FOSSILES DES ENVIRONS D'ANVERS, par P.-J. Van Beneden. Deuxième partie : CÉTACÉS (Balénides). Genres Balxmila, Balxna et Balseiiotus. Un volume in-foIio de 83 pages avec figures dans le texte el un atlas de 39 planches in-plano. Prix : cinquante francs. Tome V. — FAUNE DU CALCAIRE CARBONIFÈRE DE LA BELGIQUE. Deuxième partie : Céphalopodes (suite), par L.-G. de Koni.nck. Un volume in-folio de 133 j^ages avec figures dans 11! texte el un atlas de 19 planches in-folio. Prix : vingt-cinq francs. Tome VI. — FAUNE DU CALCAIRE CARBONIFÈRE DE LA BELGIQUE. Troisième partie : Gasté- ropodes, par L.-G. de Koninck. Un volume in-folio de 170 pages de texte et un atlas de 21 planches in-folio. Prix : trente francs. Tome VII. — DESCRIPTION DES OSSEMENTS FOSSILES DES ENVIRONS D'ANVERS, par P.-J. Van Beneden. Troisième partie : CÉTACÉS (Balénoptères). Genres Megaptera, Balxnoptera, Burtlnopsis et Erpetocetus. Un volume in-l'olio de 88 pages avec figures dans le texte et un atlas de 70 planches in-plano. Prix : cent francs. Tome VIII. — FAUNE DU CALCAIRE CARBONIFÈRE DE LA BELGIQUE. Quatrième partie : Gasté- ropodes (suite el fin), par L.-G. de Koninck. Un volume in-folio de 256 pages de texte et un allas do 36 planches in-folio. Prix : cinquante francs. Tome IX. — DESCRIPTION DES OSSEMENTS FOSSILES DES ENVIRONS D'ANVERS, par P.-J. Van Beneden. Quatrième partie : CÉTACÉS (suite des Balénoptères). Genre Plesioœtus. Un volume in-folio de 40 pages cl un allas de 30 planches in-plano. Prix : quarante francs. Tome X. — LES ARACHNIDES DE BELGIQUE, par L. Beckeh. Première partie : Attidx, Lycosidx, Uxi/oiiiiia:, Sparassidai el Thomisidx. Un volume in-folio de 246 pages avec figures dans le texte el un allas de 27 planches in-folio, coloriées. Prix : cinquante francs. Tome XI. — FAUNE DU CALCAIRE CARBONIFÈRE DE LA BELGIQUE. Cinquième partie : Lamel- libranclies, par L.-G. de Koninck. Un volume in-folio de 280 pages de texte et un atlas de 41 planches in-folio. Prix : cinquante francs. Tome XII. — LES ARACHNIDES DE BELGIQUE, par L. Becker. Deuxième et troisième parties : Efesklai, Epeiridx, Uluboridx, Tlieridionidx, Fhokldx, Eiiijoalx, Ayeleiddx, Didynidx, Drassidx, Scytodidx, Dysd'iridx, Avicularidx. Chernetes, Opiliones. Un volume in-folio de 506 pages avec figures dans le texte el un allas de 43 planches in-folio. Prix : cent francs. Tome XIII. — DESCRIPTION DES OSSEMENTS FOSSILES DES ENVIRONS D'ANVERS, par P.-J. Van Beneden. Cinquième partie : CÉTACÉS (suite des Balénoptères). Genres Ainpliicetus, Hete- rocetus, Mesocetus, Idiocetus el Isocetus. Un volume in-folio de 140 pages et un atlas de 75 planches in-plano. Prix : cent francs. Tome XIV. — FAUNE DU CALCAIRE CARBONIFÈRE DE LA BELGIQUE. Sixième partie : Bra- chiopodes, par feu L.-G. de Koninck. Un volume in-folio de 154 pages de texte et un atlas de 31 i)lanches in-folio. Prix : quarante francs. BULLETIN DU MUSÉE Cinq volumes — 1882-1887. — Tomes 1 à 4, 12 francs par volume; Tome 5, 6 francs. 3 2044 072 224 264 Date Due ./i^'