..; *^ ^:v>^.. 1 #«; SOClfiTfi PfllLOMATIIIQUE DE PARIS. AINNIiIL: 1852. I I t ft~ •r'l niwi'on ii.»ii.i|-n girMiniri ii'U T-gw T'WnrT* EXTKAIT DE L'INSTITOT, JOURNAL UMVERSKL DES SCIENCES ET DES SOCIKT^S SAVANTBS EN FRANCE ET A l'eTHANGER. 1" Seclion. — Sciences matli(?matiques, physiques ct naturelles. Rue do Ti^vise, 45, k Paris. socrfiTE PHILOMATHIQUE DE PARIS. EXTBAITS DES PROClfes-VERBAUX DES SiSANCES PENDANT l'aNNEE 4852. -=S5*©!«>|-J PARIS , IMPRIMERIE DE COSSON, RUE DU FOtJR-SAINT.GERMAlN , 43. 1852. SOCIfiTfi PHILOMATHIQUE DE PARIS. SEANCES DE 1S52. Seance' du Sjarivier 1852. Obganographie vegetale. — Sous ce litre : Dc la nature des diffcrenls corps designes sous le nom de bulbUlcs , M. E. Germain, deSt-Pierre, lit la note suivante : « Les divers auteurs decrivent vaguement sous le uom dc bulbilU's des corps reprodueteurs charuus de nature tres diffe- rente. Chez les Monocotylcdones, certains bulbilles ne different des bulbes normaux que par leur situation exceptionnelle sur des tiges aeriennes. Tels sont les bulbilles que i'on rencontre solitaires ou groupes a Taisselie des feuilles caulinaires et brac- teales du Lilium bulbiferum; ces bulbilles sont des bourgeons a ecailles charnues qui deviennent libres lors de la destruction de la lige mere , et veg^tent isolement sur le sol ou ils sont torabes. Tels sont encore les bulbilles qui composent le capi- lule fructifere de certaines especcs du genre Allium. Ces bul- billes soni dus a la transformation des fleurs en bourgeons charnus par suite d'un phenomene teratologique constant chez quelques especes ; des fleurs normales sont en general melees aux fleurs transformees en bulbilles. Les ^. vlneale^ scorodo- prasum , oleraccum , magicum , el beaucoup d'aulres especcs presentent ce remarquable phenomene ; ces bulbes remplacant les fleurs nc rappellont en rien la structure ou la symctrie ile la fleur, ils se composent d'ccailles charnues, einboitecs en Extrait de Clnsiiiut, l'« section, 1852. 1 6 nombre variable , de volume inegal , et sont analogues aux cayeux qui accompaguent souvent le bulbe principal. » Mais c'est a tort que ron coDsidere cortime des bulbilles les corps reproducteurs charnus qui remplacent les graines nor- raales dans la capsule fructiferede certains ^man///is, et par- ticulierement de ['A. beltadona ; mes etudes de teratologie et de rhizographie ra'ayant conduit simultandment a etudier ces pr^- tendus bulbilles, je m'attendais a trouver dans la capsule de cet Anianjliis des ovules transformes en bourgeons charnus et je me preparais k I'examen d'un phenoraene teratologique 'des plus instructifsau point de vue de la structure de I'ovule. Mou atteute a ete completeraent ddcue , j'ai trouve, non pas des bul- billes remplacant les graines , raais de v^ritables graines, qui ne different des graines chez les autres especes du mdme genre et de la meme famille, qu'en ce que le perisperme s'est en quelque sorte hypertropliie, et a pris la consistance charnued'une ecaille de bulbe au lieu de la consistance cornee que pr^sente le peris- perme chez les autres plantes de la ra^me famille. Du reste , i part I'epaisseur du perisperme et sa consistance anormale , la graine de VAmanjlUs Beltadona presente la structure d'une graine normale. Ses teguments paraissent reduits ^ une mem- brane excessivement mince , pellucide , et d'un blanc rose re- couvrant le perisperme succulent; mais on y distingue ais^ment le raphe qui estde couleur brune et i'epanouissementehalazique; le micropyle est entierement ferrae, il est represent^ par un point transparent qui laisse apercevoir la pointe de la radicule de I'embryon. Lors de la germination, la radicule se fait jour par ce point , ainsi que chez les graines normales , en dechirant irregulierement les teguments ou en en detachant un fragment (embryolege). » Chez certains vdgetaux dicotyledones , il se deve- loppe de v^ritables bulbilles a I'aisselle des feuilles; le Den-' taria bulbifera en fournit un exemple. On a donn6 egalement le Dom de bulbille aux petits bulbes ecailieux souterrains qui se developpent sur les stolons filiforraes du Saxifraga granu- lata, •> Chez une variete fort curieuse d'une plante commune le Ficaria ranunculoides , les tiges aeriennes emettent a I'aisselle des feuilles des corps reproductcurs charnus d'une structure anoraale qui onteteegalement designes sous le nora debulbilles. Ces orgaues se detachcnt spontanement ou deviennent libres a I'epoque a laquelle la tige de cette plante herbacee se detruit , et chaeun d'eux doime naissance a un individu distinct. Chez les bulbilies proprementdits, la masse est constituee par un bour- geon a feuilles charnues , dout les racines ne se developpent qu'apres Tepuisemeat de la tige mere, Chez les bulbilies du Fi- caria, la masse charuue est, au contra! re , constituee des le principe par la racine ovoide d'un bourgeon dont la partie corres- pondant aux feuilles occupe un point tres restreint et est en quelque sorte latente ou rudiraentaire jusqu'a I'epoque de la germination. J'ai fait reraarquer deja les analogies et les diffe- rences qui existent entre ces corps reproductcurs et les bulbes ou tubercules de nos Orchidees. » Enfin , chez les v^getaux cryptogames , des propagules de diverses natures (bourgeons foliaces , accessoires charnus chcz certaines Fougeres , masses celluleuses chez les Lichens), ont ete egalement designes sous le nora de bulbilies. » Je propose de reserver le nom de bulbilies aux veritables petits bulbes qui se developpent dans des circonstances excep- tionuelles, et notamment sur les tiges aeriennes , c'est-a-dire a des bourgeons caducs composes de feuilles ou d'ecailles char- nues ; de comprendre provisoirement sous le nom general de propagules, les bulbilies anomaux qui ne reutrent pas dans cette definition ; et de restituer le nom de cjraine a la graine a perisperme charnu de V Amanjllis Belladona. » Seance du n Janvier 1852. Okganographie vegetale. Sur le mode ci accroksement des racines.— M. Ernest Germain , de Saint-Pierre , lit la note sui- vante. « Une des questions de physiologic vegetale les plus dignes d'interet est sanscontredit celle du mode de structure des tiges et des racines. — Deux opinions divergentes partagent encore a ce sujet les observateurs. Les uns se croient fondes a admettre que les fibres ligneuses s'organisent de bas en haut , et se dirl- gent de la tige vers le bourgeon ; les autres (et je suis de ce nombie) , se cioicnt fondcs a ndmctlre que Ics fibris ligiicusos s'organiscnt dans chaquc bourgeon et desceadeiit de ce bour- geon le long de la tige mere et de la racine donl elles accrois- sent le diametre. J'ai deja fait connaltrelune serie d'observations qui confirment cette maniere de voir. Ces observations ont pour objet la nature des coUorh'izes, la structure des ovaires adhe- rents et la germination de certaines Monocotyledones et Dicoty- ledones anomales. J'ai demontre : 1° que les coleorhizes sont des prolongations cellulaires de la base des feuilles cotyl^donai- res et que ces emanations cellulaires constituent k une certaine epoque I'ecorce de la racine, tandis que le tissu vasculaire des meines feuilles se dirige vers le centre de la tige et de la racine ou il constitue des faisceaux ligneux ; 2» que le tube regard^ dans les cas d'iusertion perigyne el epigyne comme le resultat de la soiidure des pieces da calice est le resultat de la decur- rence de ces pieces, et que ces tubes constituent des axes creux ou parties de tiges deprimees en godet; 3° que pendant la pre- miere p^riode de sa vegetation le cheer ophij Hum bnlbosum con- stitue d'abord par un premier merithalle termine par deux cotyledons, au lieu de produire un bourgeon terminal entre ces deux cotyledons, emet un bourgeon au niveau du point que j'ai design^ sous le nom de collet organique, c'est-a-dire a la base du premier merithalle; ce bourgeon, en se faisant jour, ecarte les decurrcnces des deux feuilles cotyledonaires, ce qui demon- tre que le premier merithalle ou tige primordiale se compose, chez lesDicotyledones, en grande partie du moins, des decur- rcnces accolees des feuilles cotyledonaires. » L'observation qui fait aujourd'hui I'objet de ma oommuui- cation confirme raes precedentes appreciations et precidera Texposition prochaine de plusieurs autres faits conduisanl a des resultats analogues. Cette observation a pour objet un cas re- marquable observe chez le Daucns Carotn. « Pendant riiiver peu rigoureux de 1850, je remarquai dans mon jardiu qu'un individu de la Carole commune [Daucus Ca- rota), au lieu d'avoir peri apres avoir fleuri et fructific I'au- tomne precedent, emettait (du collet de la souche conservee en partie) de nouveaux bourgeons ; ces bourgeons devinrent des tiges qui parcoururent toutes les phases de lour vegetation. t) Celte Ombellilere noimalement annuclle s'etait accidentelle- inenl comportee comme uue Ombellifeie vivace, le Fenouil par exemple. — Je m'etais assure des roiigine que les bourgeons nouveaux s'etaient developpes a I'aisselle des feuilles detruites de I'annee prdcedente a la base encore vivante de latige desse- chee. En suivantle deveioppement de ces bourgeons accidentels je remarquai que de leurs bases partaient des racines cylindri- ques d'abord completement libres d'adherence avec la souche et qui se coufondaient ensuite avec la racine pivotante primitive. Dans le but de conserver intact ce fait interessant tout en en rendant possible I'etude anatoraique, je retirai la plantede terre et je la soumis aune longue maceration dans I'eau. Ce precede me reussit completement, la partie charnue composee de tissu cellulaire se detruisit et la charpente vasculaire de la souche fut mise a nu. — L'inspection de celte piece deraontre que p!u- sieurs racines nees a la base d'un bourgeon sont descendues li- bres de ce bourgeon, et que la charpente vasculaire de ces ra- . cines, apres un trajet independant , est allee recouvrir d'une nouvellecouche la racine formee Taniiee precedente. Les fnis- ceaux vasculaire s constituants de ces racines adherentes infe- rieurementet libres superieurement n'avaientpas pu naitre d'en has pour aller rejoindre la base du bourgeon dans le vide et s'y accoler par une operation sans exemple ; il faut done conclure que les faisceaux vasculaires, pui.^qa'ils n'ont pu se rendre au bourgeon en montant, en sont partis et descendus. » — La note suivante sur lespanachures des fleurs est commu- niquee par M. L. Vilmorin. « II existe dans les jardins un assez grand nombre de plantes presentant des varietes h fleurs panachees ; mais je ne pense pas que jusqu'ici on ait cherche a determiner les circonstancesdans lesquelles se presente ce genre de variation. Quelques observa- tions que j'ai eu I'occasion de faire sur ce sujet ra'ont amene a penser que la nature suivait , dans ce cas, une marche qui est toujoursla meme. Dans dix exemples de panaehurcs nees sous roes yeux, cette marche a toujours etc ceile-ci: la plante a type colore uniforme a donne d'abord une variete h fleur entiere- ment blanche, puis la panacluire s'est presentee dans cette va- riete blanche, en retour vers le type colore. Extrait du rinsiitut, V soclion, 1852. 2 10 -' Ainsi sous rinflacncc de circonstancesquc nous nepouvons encore bien apprecier , nait, sans transition, c'est-a-dire sans p;iss(r p;ir I'intcrnu'diairo d'line dc;;rnilation successive de la nuance, la variele completemeut blanche. Cette varieledonne ordinairement, dans les premiers resserais , une plus ou moins lorte proportion de plantes rentrant conjpl6tcment dansle type colore. Dans les semis subsequeuts,moyennant le choix que Ton a soin de faire, chaque fois, d'individus reproducteurs apparte- nant a la nuance blanche pure , cette race acquiert un certain ' degre de fixite, et enfin, dans la plupart des cas, nous arrivons, apres quelques generations, a la fixer completemeut. Jusqu'i present les panachures ne se sont pas produites daus cette pre- mieie periode, oil cependant un grand nombre de plantes, cha- que fois, presente (rnais a'ors d'une mriniere complete) la cou- leur de la plante-type. Ce n'est que dans les varietes blanches doja a pcu prescompletement fixees que les panachures se sont montre.s a nous. Elles apparaissent d'abord sous la forme de |i|;iK's, tr^s pen etendues en largeur , les portions colorees ne prestntent gu^re qu'uu dixieme, quelciuefois qu'un vingtiemc de la surface blanche totale, mais deja , a la generation suivnntc, les lleurs entierement colorees devlennent abondantes; dans les Ik'ius panachees elles -memes, les portions colorees commencent a predominer. II y a cependant presque toujours, dansces pre- miers semis , un nombre plus ou inoius grand de plantes en- tierement blanches. De cetie disposition manifeste a rentrer dans le type colore resulte, pour la creation et la fixation des varietes panaciiees , la necessitc de choisir poui- porte-graines des individus dans lesquels le fond blauc dominebeaucoup. » Jc vieus de dire que j'avais vu naltre sous mes yeux dix exemples de fleurs panachees issues de la variete blanche ; je dois ajouter que depuis que I'eveil m'a ete donne a ce sujet par le Convolvulus tricolor panaclic, qui s'est raontre chez nous pour la premiere fois, il y a une dizaine d'annees , je u'ai pu obser\er aucun exemple de panachures sorties directement du type colore. Le contraire a lieu pour les ponctuations, qui, jus- qii'a present , ne se sont offertes a nous qu'issues directement de la varieie a Heur coloree. Je dois ajouter aussi que la couleur jauneuni jouc daus Is panachures le mfima role que le blanc. 11 » Parmi les varietes dont je \iens d'entretenir la Societe, 7 sont deja iixees assez complcteraeut pour que Ton puisse des a pri^sciU les reproduire, d'uae maaiere assuree, par graines ; ce sont, dans I'ordre ou elles out ete obtenues : V Amaranthoide paiiaeliec (Gomphrena globosa) , le Muflier panache a fond blanc cX. celui a fond jaune {Anlhrinum majus) ; la Belle dc jour a fleur panachee [Convolvulus tricolor), le Nemopliila in- sigms a fleur panachee, le Powpicr n (jrande fleur, a fleur blan- che, striee derose, le Delphinium A] acis. Cttte derniere variete n'est pas nee directement du type colore, mais s'est presentee dans une variete lilas tres pAle, en retour vers une variete vio- let-clair dont elle etait primitivement sortie. Trois autres se sont moutrees receniment et n'ont pas ete de notre part I'objet d'es- sais ayant pour but de les fixer; ce sont : le Clarkin, puichella, le Bro7vallia erecla et le Commelina luberosa. Enfln une seule , le Zinnia elegans, a jusqu'a present resiste aux tentalives que nous avons faites pour la fixer. Dans nos semis de Zinnia ele- gant a fleur blanche, il apparait presque chaque anneedesfleurs presentant quelques petales panaches en violet pourpre , nuance du type de cetteespece; mais lorsque nous avons resseme les graines provenant de fleurs qui avaicntot'fert cctte variation nous n'avons obtenu que des plantes unicoiores, et, contraire- ment a ce qui a lieu presque toujours dans ce cas, appartenant pour la plupart a la variete blanche. » Seance du 24 Janvier 1852. Hygiene publique. Goitre et erclinisme. — M, Grange in- forme la Societe qu'il a continue en 1851 ses recherches sur le goitre et le cretiuisme, et specialement sur la nature des ter- rains et des eaux des pays ou ces maladies sont endemiques. II rappelie d'abord les conclusions des memoires qu'il a sou- mis a I'examen de 1' Academic des sciences de Paris et celles de ses rapports publics dans les Archives des missions scienlifiques et litteraircs. Ces conclusions sont celles-ci : 1° Le goitre et le cretinisme sont independants des pheno- menes meteorologiques , et les conditions hygieniques n'ont qu'une influence tres secondaire sur leur developpement ; 2" Le {joitre et Ic cretinisme sont generalemcnt endemiques 12 sur les terrains magnesiens : ce fait est bien etabli pour les Al- pes francaises et alleraandes, la Suisse et le Piemont; 3° Le meilleurmoyen de preserver ou de guerir la population est de changer le regioae des enux (en cherchant de raeilleures eaux), et, lorsque cette modification est impossible, d'introdulre dans ^'alimentation des sels de cuisine iodurcs. Les recberchesque M. Grange a faites en 1851 lui paraissent avoir confirme ces conclusions : il a parcouru I'lsere, les Hautes- Alpes, le nord de I'ltalie , la province de Bobio et la Corse ; ii s'est non-seulement occupe de la nature mineralogique ct geo- logique du sol , mais de la presence de Tiodurc de potassium dans les eaux , les aliments et les secretions. L'auteur, apres avoir montr^ combieu les analyses compara- tives des eaux presentent de difticultes et cornbien peu elles sa- tisfont a la rigueur neccssaire pour un pareil sujet, fait observer, qu'au milieu de beaucoup de variations et de contradictions , on peut admettre que la quantite d'iodure de potassium contenue dans les eaux et les aliments augmente a raesure qu'on s'eloigne des montignes pour atteindre les grands bassins hydrographi- ques, et que les parties superieures des valiees sont moins ri- ches en iodure que les valines inferieures et surtoui que les plai- nes des grands bsssins hydrographiques. II fait observer que la distribution du goitre n'est nullement en rapport avec cette dis- tribution des iodures , car c'estprecis^ment ou la theorie et I'a- nalyse indiquent le minimum diode dans I'air, I'eau et les ali- ments, que Ton trouve le moins de goiireux.II a constate que le norabre des personnes atteintes par ces affections diminue ge- n^ralement a mesure que I'on s'eleve des parlies inferieures vers les sommets; el il signale I'usage frequent d'envoyer les enfants qu'on veut guerir ou preserver du goitre k la montagne ou il y a moins d'iodure , et non a la plaine inferieure oil il y en a da- vantage. Les valines superieures du Rhin , du Rh6ne , de I'Aar d'Ea- tremont, de I'Arve, de I'Arc aux pieds des glaciers, le cirque de I'Oisans , les sommites habitees du deparlement de I'ls^re , ne presentent pas de goitreux ; on n'en trouve pas non plus dans la valine du mont Yiso et dans les diverses valiees du can- ton d'Aiguilles ; et,d'autre part, on en trouve un grand nombre 13 dans Ics plaincs des grands bassins ou I'iode abonde daus Tair. On a fait observer generalementque !es eaux qui coutenaient dt; forles proportions de magnesia et de chaux ne contenaient pas d'iode, M. Chatin I'indique dans tons ses memoires ; il cite parmi ies terrains qui ne renferment pas d'iode tous ceux qui avaientdejaete indiquescomme terrains raagnesiens, le groupe peuien, le groupe du trias , le lias et la molasse. M. Grange croit que I'iodure de potassium pent, ainsi qu'il I'avail indique dans ses premiers ti emoires, jouerun role de preservation, mais qu'on ne pent et qu'on ue doit pas conclure que I'abscnce de I'iode est la cause du goitre, puisque dans Ies locaiitei ou on n'en trouve pas seusibleraent, ou, theoriqucment et annlytique- rocnt, il existe en quantiie minimum, Ies populations ne sent pas atteintes par cette maladie, ainsi qu'on la dit plus haut. Et, ajoute M. G., il en est de meme quant a la quantited'io- dure qui penetre par ralimentation. Il est bien certain que, dans Ies villesde la Suisse, de I'Allemagne, ou Ton fait usage du re- gime anglais, ou Ton boit beaucoup de vin, oil Ton consomme beaucoup de viande , I'alimentation est beaucoup plus ioduree que dans Ies somraites alpines, et cependant le goitre fait d'e- normes ravages dans Ies villes de Berne, d'Arau, etc. L'auteur dit, en terminant, que, pour atteinche le but qu'il se proposait, il s'est surtout occupe de connaitre I'influence des io- dures qui penetrent dans I'alimentation, de rechercher dans Ies secretions la quantite d'iodure qu'on peut y rencontrcr; et sous ce rapport Ies nombreuses analyses qu'il a faitPS lui ont donne des resuUats importants qu'il signalera dans un prochain mc- moire. Obganogbaphie vegetale. De la nature de I'ovule vegetal abstraciion faite de L'embryon, — M. E. Germain, de Saint- Pierre, communique la note suivante : « Dans le Dictionnaire raisonne de botanique que j'ai recem- ment publie j'ai avance a I'article chalaze , contradictoirement avec Ies idees admises, que, chez Ies vegetaux, la base orgaui- que de rovule correspond au bile chez Ies ovules reflechis (ana- tropes etsemi-anatropes), aussi reellementque chez Ies ovuli-s droits (orthotropcs) et chez Ies ovules courbes (carapylotropcs 14 etcampiotropes). — Jeviensapporter quclques fails a I'appui de cette maniere de voir. » D'apres les idiies admises , I'ovule vegetal est considcre comme un organe sat generis, sans analogi* avec les autres organes v^getaux ; en effet, chez les bourgeons el chez les fleurs les teguments ou feuilles apparaissent et s'accroisseut , ceux d'en bas avautceux d'ea haul. Chez I'ovule ou admct, au contraire, que les teguments d'en haul ou teguments iuterieurs apparaissent avant les teguments d'en bas ou teguments exte- rieurs. Des faits nombreux tires de I'observation dirccte et ap- puyes sur des analogies puisees dans I'etude des hulbes dils pe- dicclles (faits que j'ai deja mentionues et que je developperai ultdrieuremeut) m'ontderaontre.au contraire, que, chez I'ovule comme chez les boui'geons , les teguments apparaissent dans I'ordre de leur superposition, c'est-a-dire de I'exterieur a I'in- terieur. Cette opinion, qui etait la plus uaturelle , a ete autre- fois admise dans la science ; en I'abandonnant on s'est, selon mol, eloigne de la verite , et le retour bien motive a cette opi- nion constiluerait vin veiitable progres.— Le sen! fait qui puisse railiter en faveur de I'opinion de ['apparition tardive du tegu- ment exterieur ou testa ehez I'ovule, est I'accroissemeut de ce tegument plus rapide que celui des teguments sous-jacents ; mais il n'est pas rare de voir, chez certains vegetaux.les feuilles inferieures acquerir une ampleur tres grande tandis que les feuilles situees plus haut conservent des dimensions relative- ment exigues ; ces feuilles superieures seraient facilemenl re- couvertes et depassees par les feuilles inferieures si celles-ci etaient dressees. — Une seconde objection des physiologistesqui combattent I'idee que I'ovule soit un bourgeon est tiree de son origine, I'ovule naissant raanifestement, au moins dans I'im- mense majorite des cas, sur les feuilles carpellaires et non sur des organes axiles. Ces botanistes nient qu'une feuille puisse emettre de veritables bourgeons; les feuilles anorraalementpro- liferes que Ton rencontre frequemment chez le Cardam'me pra- tensis ou chez d'autres plantes, et I'operation aujourd'hui vul- gaire du bouturage des feuilles demontrent que des feuilles peu- vent Emettre des bourgeons. Si done Ton admet que I'ovule est un bourgeon (je parle ici de I'ovule a>ant la fccondation, laissaut 15 pom- 1' instant en dcliors I'oiigine ct ia nature dc rembiyon), si I'ou admei, dis-je, que I'ovule non feconde est uu bourgeon et que sc« teguments sent de veritables feuilles, I'etude deces te- guments ou feuilles devicnt d'line moins grande difficulte. Au lieu de voir dans le raphe et la chalaze des organes sans analo- gues dans le reste de I'organisme vegetal , on y retrouvera les nervures cl'une feuilie et les rudiments d'un axe ne a I'aisselle de cette feuille. Pour bien saisir toutes les analogies entre le testa et la feuilie normale, il faul, aiusi que je me suis efforee de le faire, suivre toutfs les gradations entre I'ovule normal et I'o- vule transforrae auormalement en orgaues foliaces ; il faut aussi avoir eludie attentiveraent le developpement des bulbes dits pe- dicellcs de cerlaines Monocotyledones, des especes du genre Titiipa par exemple, et de quelques especes du genre Allium. Ccs bulbes presentent de la nianiere la plus evidente dans leur feuille exterieure toutes les parties analogues au funicule , au raphe et a la chalaze; or , la nature de ces feuilles conformees sur le plan du testa ne saurait elre contesiee. » J'arrive au but special de cette communication : la deter- mination du point qui constitue la base organique chez les ovu- les de differentes formes. — Chez les ovules droits et chez les ovules courb6s, il est reconnu que la base tant apparente qu'or- gauique de I'ovule correspond au bile ou point d'attache de I'ovule; tandis que chez les ovules reflechis ou semi-reflechis ou admet une base apparente qui est le hile et uae base reelle ou organique qui est la chalaze. » D'apres les idees sommairts que je viens d'cxposer sur la nature de I'ovule non feconde, on comprendra que le mot base ortjanique. de I'ovule pent recevoir des interpretations diverses selon le point de vue auquel ou veut se placer. Si I'onparlede la base du limbe de la feuille dite testa , sa base sera au niveau du point designe sous le nom de hile. Si Ton fait abstraction de toute la premiere feuille dite testa, la base de I'ovule se trouvera, pour les ovules reflechis, au niveau de ia chalaze; en effet,chez les ovules reflechis, comme chez les bulbes dits pedicelles, il y a un deplacemenl veritable du bourgeon interne constitue par la secondine, le oucelle, etc. Ce deplaceraent tient a uue sorte de distension ou tiraillement de la base de la feuille exterieure ou 16 lesla ; dc cc tiraillemont ou developpomcnt iDe(]al it resultc que la base dc la secondineet dii nucelh; se trouve situec a la partie moyenuc du testa; luais, le testa faisant partie constituaiite de I'ovulc , la base du testa qui est ic hile doit etre eonsideree comme la base oiganique de I'ovuie. Or, si Ton compare le de- veloppement d'uu ovule reflechi avec le developpement d'un ovule courbe on verra que , chez I'un comme chez I'autre, la forn>e de I'ovuleest determioee par une incjjalite de develop[ e- mcnt, avec cette difference notable que, dans le cas de ro\ule courbe, le til aillement unilateral ou I'inegalite de developpe- ment a lieu au-dessus du hile, tandis que, dans le cas de I'ovuIe reflechi, IMncgalite de developpement a lieuau niveau de I'inser- tiouou du hile lui-meme. .. Jc crois done etre fonde a rcgarder comme inexacte I'expli- catinn d'apres laquelle le raphe 6tait considere comrae la partie supericure du funicule soudee soit consecutivement soit des le principe avec le testa ; le raphe appartenaiit au limbe distendu ct non a son support accole au limbe. La graine a perisperme eharnu (designee improprementsous le nom dehulbille) de VA- marijllis Belladona demontre clairement que le raphe est, en partie du moins, une dependance du testa \ en effet, chez cctte graine resultant d'un ovule reflechi, le cordon designe sous le nom de raiphe s'epanouit des sa naissance en de nombreuses net vures qui divergent en eventail et reeouvrent une grande partie de I'etendue de la graine. Ces nervures divergentes qui constituent le raphe ecarteiit corapletement I'ideed'uu funicule soude. » Des observations et des considerations qui precedent sur la nature du raphe et de la chalazf il resultc : — 1° que, chez les ovules reflechis, le raphe et la chnlaze sont constitues par un developpement unilateral excessif qui entraine la partie interne de I'ovuie a uue certaine distance de son point d'attache nor- mal ; ce developpement portant probablement sur I'axe de I'o- vuie aulant que sur la.bast> du testa ; — 2» que, chez les ovules courbes, I'inegalite de developpement se passant au-dessus du point d'insertion de I'ovuie, la base de la partie interne de To- vule ii'est point transportee loin de sa base normale, tandis que cette partie interne s'en trouve eloignee chez les ovules reflechis; i7 3' que, neanmolns, la bnse du testa rorrespondant toiijours a« hile, si le testa est regard^ comme apparlenant a I'ovule, la base de I'ovule correspond toujours au hile, bien que chez les ovules reflechis la base de la secondine et du nucelle n'y oorrespon- dent plus et se trouvent entraines au-dessus de ce niveau. » Seance du 7 fevrier 1852. Meteobologie. Difference entre la temperature de la surface du sol el celle de I'air en contact. — M. Rozet fait connattre dans la note suivante les resultats d'observations qu'il a faites a Gap pendant I'etede ISSI. « Sous I'influence des rayons solaires, la surface du snl s'e- chauffe dans le meme leraps plus que I'air qui est en contact avec elle. Dans le courant de I'ete de 1851 , j'ai fait , a Gap, una suite d'observations thermometriques a differentes heures du jour pour eonnaitre la loi que suit la difference des tempera- tures. J'observais en meme temps deux therraometres : I'uh plac6 horizontalement Aun centimetre seulementau-dessous de la surface et couverl de terre; I'autre suspendu verlicaleraent a I'air libre et a I'ombre, a un metre a«-dessus. » Dans les beaux jours de juin, juillet etaout , au lever du soleil, les deux ihermometresraarquaientsensiblement le m6me degr6. Ensuite, le thermometre du sol surpassait celui a I'air libre de plus en plus jusque vers deux heures de I'apres-midi, epoque du maximum de la difi'erence qui, dans les jours tr^s chauds,s'estele^ecjusqu'a 14". Celte difference diminuait en- suite assez vite pour n'eJre plus que de l" a 2° au coucher du soleil, puis elle baissait leutementjusqu'au lever pour devenir nulle de nouveau et ainside suite. » Cela etabli, si Ton porte sur un axe horizontal des lon- gueurs egales pour representer les heures , a partir d'un point pris pour le lever du soleil, et si Ton eleve,par tous les points de division ainsi obtenus, des verticales , reprcbentanl les differen- ces de temperature, on obtiendra une courbe qui touchera I'axe des X h I'origine des coordonnees , tournera sa concavite vers cet axe , aura une tangente horizontale au point de deux heures du soir , s'approchera beaucoup de I'axe des x vers le coucher F.xliiiil Ac VI nstUut, 1" section, 1852. 3 18 du solell, et ira ensuite toucher de nouveau cet axe k I'beure du lever. » Pour des jours differents, Televation de la courbe au-des- susde I'axedts jcestproportioiineile acelle de la temperature: daus les jours couverts, eile est beaucoup raoins elevee que dans les jours sans nuages. Lorsque la m^mejouroee offre des alter- natives de ciel clair et couvert, de beau et de niauvais temps, la courbe presentedes inflexions et des points de rebroussement corrtspondant k ces alternatives. Quelquefois, apr^s la piiiie, j'ai irouve la temperature de la surface du sol inferieure a celle de I'air , mais cela pendant un temps assez court ; alors la courbe vient couper I'axe des a\ puis se releve pour repasser au des- sus en lecoupantde nouveau. » Seance du 21 fevrier 1852. Hydbaulique. — M. de Caligny adresse une note sur un raoyen d'eviter I'oscillation en retour dans plusieurs de ses ma- chines hydrauliques, sans que Ton soit oblige d'augmenter la profoodeur desfondations et d'employer des soupapes ou autres oblurateurs gardant I'eau dans deux sens allernativement oppo- ses, comme cela semblait indispensable dans ses anciens modeles. Les deux idees, objet special de cette note, consistent princi- palemcnl en ce que : 1° L'eau elant d'abord elevee, dans untuyau d'ascension,suf- fisamment prolonge, beaucoup plus haut que cela n'est indispen- sable pour le versement, en vertu de la vitesse acquise par suite d'un ecouleraent alternatif a rextremite d'un tuyau de conduite, la colonne liquide aiusi elevee pent se transporter ensuite, en vertu d'une oscillation, par un second tuyau de conduite, a la hauteur, moindre que sun sonimet, a laqnelle on veut quelle soit utilemeiit recueillie. 11 est essentiel d'observer que cette dispo- sition n'obligera pas de faire osciller Teauau-dessous du niveau du bief inferieur, ce qui perraeltra de diminuer la profondeur des fundations. Cependant l'eau ne reviendra point sensiblementsur ses pas, s'il y a des clapetsordinaires convenablement disposes, de sorte qu'on pourra debiter plus d'eau que s'il y avait une os- cillation en retour. 2° Le jeu de ces clapels est subordonne aux effets provenanl 49 clu rapport de la longueur du luyau d'arrivee a celle du second tuyau en aval du tuyau d'ascensioii, d'apr^s un principe pre- sente a la Societe en 184 0, et qui s'est v^riiie dans le inecanisme jnlerieur de i'onde appelee so/i/fure. Lorsque deux tuyaux croi- sesen I'ormede T renverse sont toujours ouverts a toutes leurs extremites, la partie en amont du tuyau vertical contenant de I'eau en mouvement, et la partie en aval contenant de I'eau en repos.il y a certains rapports, certaines conditions, pour lesquels, s'il n'y avail pas de resistances passives, toute la force vive de la premiere partie passerait dans la seconde, en verlu de I'ascen- sion et de la descente de I'eau dans la branche verticale. Dans I'apparei! dont ii s'agit aujourd'liui.il faut tenir compte de ceque les pressions n'etaut pas ies memes aux extremites du systdrae, la longueur du tuyau d'amont doit etre modifiee, toutes choses egales d'ailleurs, si Ton veut que I'eau, a son interieur, ne soil pasreduiteau reposavant I'instant ou cela est utile. On pourra, dans beaucoup de cas, se dispenser de disposer un clapet dans ce tuyau, afin d'empecher le retour vers la source. Pour I'ecou- lement alternatif a IVxterieur, destine a engendrer alternative- ment de la force vive, par suite de la descente de I'eau du bief d'amont au bief d'aval, on cmploiera soil une soupape de Corn- wall, soit un tuyau d'ascension mobile, comme dans I'appareil qui fonctionne dans un jardin maraicher de Versailles. Un clapet de retenue sera utile dans le tuyau lateral qui conduit en defi- nitive I'eau, par une oscillation descendanle, a la bauteur oil elle doit etre employee. Ces principes etant indiquds, supposons I'appareil en repos. Le tuyau vertical ^tant leve, I'eau s'ecoulera de I'amont a I'aval par le tuyau d'amont. Le premier se baissera ensuite en vertu du nouveauphenomene de succion en jeu dans la machine de Ver- sailles.L'eau, s'elevant dans le fuyau vertical, tendra a diminuer parsa prcssion la vitesse dans le tuyau d'amont a partirdu mo- ment ou elledepassera le niveau du bief d'amont, et ne commen- cera a engendrer, par sa pression, de la vitesse dans le tuyau lateral qui est en aval, qu'a I'epoque ou elie s'eleveraau-dessus du niveau ou Ton veut qu'elle se verse. II y a pour chaque longueur du tuyau d'amont une bauteur qui ne doit pas etre depassee pour une chute donnee, meme abstraction faite 20 des resistances passives. Dans ce qui vient d'etre dit, on ne- glige la percussion de I'eau, dont il sera ensuite facile de tenir compte. Si la hauteur a laquelle I'eau doit se vcrser en definitive est eonvenabiementr^glee, la colonneliquide verticale, en montant et en descendant au-dessus de cette hauteur, engendrera de la Vitesse dans le tuyau lateral dont il s'agit. Quand son sommet sera redescendu au-dessous de cette hauteur, la vitesse engen- dreedansce tuyau lateral ne pourra que diminucr; mais celle qui subsistera aspircra I'eau de la colonne vertic;ile. Pour que celle-ci soit enlevee jusqu'au has du tuyau vertical , il sulfu qu'en vertu dc la force vive acquise dans le tuyau d'araont, I'eau se soit d'abord elevee assez haut. Or, on peutsupposer, pour se metlre dans Thypothese la plus defavorable quaut a la prati- que, que les diverses hauteurs dont il s'agit ne soient pas gran- des par rapport au diametre des tuyaux (iu sysleme, ayant une assez grande longueur, pour que Ton puisse emnnagasiner la qunntite de force vive suffisante , sans avoir a surmouter une quaotiie trop notable de resistances passives. On peut reeme supposer qu'on ait pris une profondeur de fondalion suffisante pour arrondirconvenablenaent tous les coudes, toutes les extre- raites elant d'ailleurs ^vasees. Si Ton adnoet des conditions pour lesquelles le travail en resis- tances passives soit peu de chose par rapport au travail moteur,on I'oncoit que la hauteur obtenue peut etre assez grande par rap- port a celle de la chute raotrice.Reprenons i'hypothtse du T ren- verse sans tenir compte de !a mauiere dont la vitesse s'est engen- dree dans le tuyau d'amont : I'eau ne cessera de noonier dans la branche verticale qu'a I'epoque ou la vitesse sera la menoe en aval qu'en amont de cette branche. Si done on pouvait faire abs- traction des resistances passives, connaissant la force vive restee dans I'eau que contienl le tuyau horizontal plonge par ses deux extremites dans I'eau d'un reservoir a niveau constant, on con- naitrait immediatement par une equation la hauteur obtenue dans le tuyau vertical. Cette hauteur dependrait evidemment de la vitesse premiere. II est facile devoir comment cette hypotheso et ce qui en r^sulte s'applique au cas dont il s'au[it. II resle a voir ce que devienl la vitesse du tuyau d'aroonl. Si 21 ee tuyau a un clapet pour emp^cher I'eau de revenir sur ses pas vers sa source, on peut concevoir les choses dispos^es de ma- niere que la vitesse dont il s'agit soit eteinte quand la colonne vertieale leeomraeneera a descendre au-dessoos de la hauteur du versement.Oa volt,d'aprescequi vient d'etre dit^comment les choses se passeront jusqu'a I'epoqueou son sommet sera redes- cendu a la hauteur du niveau du bief d'amont ; cnsuite I'eau de ce bief pourra recomraencer a couler vers le tuyau vertical. Mais .-a Vitesse sera d'abord tres petite, de sorte que I'eau baissern encore dans le tuyau vertical qui pourra &lre soulev6 par son fontrepoids. Au commencement de Tepoque on il sera leve, una partie de I'eau arrivant d'amont pourra etre enlevee par aspira- ti(»n, en vertu de ce qui restera de vitesse dans le tuyau d'aval. L'eau d'amont continuant a couler, le tuyau vertical relorabera, et ainsi de suite indelinimeni. Parmi les formes qui peuventetre donates aux systemes ana- logues, I'auteur croit devoir signaler le cas ou I'eau sortira par le sommet du tuyau vertical, le reservoir de decharge laterala etant au niveau ou un peu au-dessus du niveau du bief d'amont. II reviendra prochainement sur ces systemes, cette note n'ayant pour but que de prendre date. Seance du 24 fevrier 1852. Obganogbaphie kt T^BATOLOGiE VKGETALH. — M. E. Ger- main de Saint-Pierre communique une note portant pour titro : Ovules passaiit a I'elal de bourgeons foliaces a feuillcs scparees par (les enlrenceuds allonges el lermines en corps ovulaires, ^chez des fleurs anormales du Primula Sinensis et du Salix ca- proea . a Dans'une communication precedente sur la nature de j'o- vule vegetal j'ai insiste, dit-il , sur ce fail conteste, savoir,que I'ovule non feeonde est un veritable bourgeon constitue par un axe muni de feuilles modifiees qui se developpent successive- ment, lesinferieures avant les superieures, ainsi que cclaa lieu chez les bourgeons foliaces normaux ; et j'ai avance que la forme des ovules reflechis (anatropes) resulte d'une inegalite dedeve- loppement dans les deux cotes de I'organe analogue a cellc qui a lieu chez les ovules courb(Js(campylotropes), la &euledifferenc£' 22 chez les types r^-flechi et courbe etant le niveau dii points partir diiquel se manifcste le phenomene de eelte elongation inequila- terale. — Deux fnits terato!ogiques d'une prande valeur, que j'ai ^te assez luureux pour rencontrer dans des recherches toutes lecentes, sont venus jeter un nouveau jour sur cette question et appuyer ma maniere de voir. En raison de ee principe , que les I'aits teratologiques on anormaux sont frequi mme nt I'exagern- lion des i»\ls analogues normaux , et qu'un fait dont les details sont en »]uelque sorte amplifies est plus avantageux a observer qu'un fait normal , j'ai cherclie dans les ovules anormaux la con- firmation des resultats de mes observations ehez les ovules nor- maux. » Ainsi que d'autres observatenrs, j'avais trouve chez des ovaires anormalement foliaces des ovules eux-memes foliaces. Des piantes de la famille des Crucil'eres (appartenantaux genres Brasska, DiplotaxU, Capfella, etc.) m'avaient principalement fourni des exemples de cet interessant plienom^ne; mais, en general, ia transformation ne se manifestiit que chez le tegu- ment externe (primine ou testa) de I'ovule , et les parties int6- rieures de I'ovule etaient nulles ou atrophiees; dans quelques cas assez rares , ces parties interieures etaient representees par un petit corps cellulaire accoie au tegument foliace, seul bien developp^. C'est done avec une grande satisfaction que j'ai ren- contre chez dfux piantes de families fort eloignees , le Prinnda Sinensis et le Salix caproea, des ovules representes non plus par une seule feuiile, mais par un organe de forme intermediaire entre un ovule et un bourgeon, par un veritable axe portant dans certains cas une serie de plusieurs feuilles espacees par des entrenoeuds. » Le Primula Sinensis avail ete deja,pour plusieurs observa- tenrs et notamment pour MM. de Candolle, A. Brongniart et Du- chartre, Tobjet d'observalions interessantes ; le placenta avait ete trouve charge , soit dans toute son etendue, soit seuiement dans sa partie inferieure, de petiles feuilles imbriquees repre- sentant chacune un ovule; dans d'autres cas, ce meme pla- centa avait ete vu termine parde petites fleurs rappelant plus ou moins la forme de la fleur normale. La fleur qui m'a presenfe le sujet d'une nouvelle observation elait d'un volume bcaucoup 2Ji plus considerable que les fleurs nees poslerieurement sur la meme tige. Les parlies constituantes du ealice , de la corolie et de I'androcee etaient en iiombre normal , mais plus ou moins defornaees ou liypertrophiees et tendant a la couleur vertc. L'ovaire etait beaucoup plus allonge qu'a I'etat normal , le pla- centa central qu'il renfermait elait longuement stipite ; dans toute sa circonference il etait revetu de petites feuilles de 2 ^ 3 millimetres de longueur, chacunedeces feuilles profondement divisees en trois ou sept lobes lineaires representant un ovule reduit a sa tunique externe. C'est au sommet de la masse pla- ceutaire qu'etaient situes les ovules transtormes en axes feuil- les ; la longueur de ces petits organes etait environ d'un milli- metre ; quelques-uns se composaient d'un petit axe portant a sa base une feuille lineaire ou un peu lobee et se terminant par un organe analogue a un ovule droit (orthotrope), renfermantun nucelle dans une enveloppe unique ; si Ton considere la feuille foJiaeee lineaire comme representant la primine, I'enveloppe du nucelle est la secondine ct ces deux teguments emboites a I'etat normal se trouvent ici separes par un long entrenceud. — Dans d'autres cas , j'ai trouve la primine sous la forme d'une feuille lineaire a base embrassante et terminee par un limbe urceole , rappelant la forme d'une primine normale; dans ces cas, un autre organe lineaire ou filiforme, embrasse a sa base par la primine, pouvait etre pris soit pour la deuxieme feuille de I'axe , designee sous le nom de secondine, soit pour I'axe lui-meme ne presentant pas d'autre feuille que la primine. Dans un cas plus complexe , I'axe presentait une feuille rudiraentaire a sa base etdeux feuilles a sa partiesup^rieure, puis se terminaitpar un ovule constitue par une tunique de laquelle sortait , eieve sur un entrenceud, un nucelle globuleux. Enfin , dans trois cas tres remarquables , I'axe presentait une a deux feuilles et se ternii- nait par deux ovules paralleles et en quelque sorte jumeaux , chez lesquels on distinguait parfaitement uu tegument externe ei une masse ceiluiaire centrale representant le nucelle ; ces deux organes de forme ovulaire terminant un meme axe, lequel re- presente un seul ovule, me paraissent devoir etre attribues au pbenomene designe sous le nom de fasciation , d'eruption ou de dedoublement, ce pheuomene agissantsurcts petits axes coawne 21 sur des axes plus volumincux, c*est-^-dire en les dedoublant, et chaque parlie de I'organe fascie ou dedouble s'organisant sur le plan d'un organe de mime nature complet. » L'observation relative au developpement de I'ovuleen axe feuille, chez le Salix cnprcea, m'a ete fournie par des Qeurs ano- males, sur la structure desquelles je me propose de revenir dans uneprochaine communication et chez lesquellos on peut obser- ver toutes les transitions de structure entrel'orfjane niAleet I'or- gane femelle;je signalerai seulement aujourd'hui le fait d'eta- niines transiormees en feuilles carpellaires, ces feuilles carpel- laires efant terminees par un stigmate et les bords de ces feuilles porlant ou non des ovules plus ou moins bien conformes ou plus ou moins rudimentaires ; quelques-uns de ces ovules se sont of- ferts a mon observation sous la forme d'axes filiformes termines par une masse celluleuse ovoide representant la partie centrale de I'ovuie et munis , au-dessous de ce sommet ovoide, d'une petite feuille qui, ainsi que dans I'anomalie observee chez la Primevere, represente la primine (ou testa). » En presence du fait de ces ovules dont le funieule est rem- place par u i axe portant des organes foliaces , qui, chez la Pri- raevere,presentent toutes les nuances depuis la forme lobee des feuilles de la tige jusqu'a la forme urceolee des teguments de I'ovule, il est difficiie de se refuser^ adraettre que I'ovuie soit un bourgeon modifie. — Cette opinion, qui semblait devoir se presenter des premieres, est ctlle de M. deMirbel. M. Planchon, dans UD memoire sur les caracieres et le developpement des arilles, adit avant raoi que le raphe et la chalaze sontconstitues par la nervure mediane du testa soude a I'axe de I'ovuie ; il ne manquait sans doute k ces opinions auxquelles je suis arrive de mon c6te par mes propres etudes , que des preuves completement demonstratives pour qu'eiles fussent adoptees; j'espere que Ton trouvera des preuves de cette nature dans la serie de mes observations. » Seance du 6 mars 1852. Gl^OMETBIK DESCBIPTIVE ET ANALYTIQUE. M. de Saint- Venant communique diverses considerations sur les surfaces a fius grande pente constante ains'i que sur les lignes courhes pa- 25 ralleles, stir cellei quon peat appeler anli-pnraileles^ et sur let injties de faiie el Ue ihalwecf des surfaces courhes en general. Surfaces a peiiie conslaide. Ces surfaces, doiit les lijjues de plus grande pente sont des droites iiyant toutes meme iiiclinai- son sur I'horizon, sont frequemmeui employees pour les talus courbes dts terrassements. Monge les a eludiees analytiquement, corame enveloppes de I'espace parcouiu par un t'6ne droit a base circulaire et a axe vertical , dont le sommet se meut sur une courbe qu'il suppose Iraeeedans un plan horizontal , mais qui pourrail etre absolumenl quelconque. Leur equation diffe- rentielle est p'^-{-q'^zr:a''^, aetant la pente ou la tangente de Tan- gle que les generatrices ou caracievisliques rectilignes fontavec i'horizon, p el 5^ Ics derivees partitUes de Tordonrieii veriieale z'zzl{x^]j) de la surface par rapport aux deux coordoiinees ho- rizontales x^y. Toute surface de ce genre est developpable. Son equation liuie, pour une direcirice dunnee du sommet du cone, est generalernent fort eompliquee.Aiais rien n'cst si facile que d'en determiner graphiquement la forme par autant de cou- pes liorizontales etautantde generatrices rectilignes qu'on veut. On n'a qu'a decrire pour cela, des divers points de la projection horizontaie de la direetrice doisnee, comme Cf ntres , avec des rayons egaux aux bauti ursde ces points au-dessus ou au-dessous du plande la section horizontaie qu'on cLerche, multiplies par le rapport constant donne — de la base a la hauteur des gene- ratrices ou lignes de plus grande penlC; une suile d'arcs de cer- cle, et qu'a tracer une courbe tangente a tuus ces arcs. Cette courbe stra la section horizontaie. Eo iui nienant des norniales on aura les projections Lorizontales de toutes les generatricis ou caracterisliques ; leurs projections verticales s'en deduiront facilement au moyen de leur iuclinaison a qui est donnee, Propriele des coupes hor'izoulales d'une surjace de ce genre. Ces coupes, projeiees sur le meme plan horizontal, sont des courbes qui out ti'Utes les memes normales , et par consequent la meme developpee. Cette developpee est la projection horizon- tale de Varetede rebrousstmcnl, dont ou obtiendra la projection verticaleen trac.int la courbe tangente aux projections \ertica- les des generatrices. II en resulte, lorsque la direetrice est une Exliait de t'lusiitut, 1" section, 1852. 4 20 pllipse horizontnle par oxemple,uiie ^pure assez curieuse, sur- tout si Ton fait plusieurs projections verlicales , et si Ton traco aussi cellesdedeux courbes formees par Ics intersections d'ai^- tes non consecutives. Execution d' line pareille surface. Dans la pratique, ^tant donnees les deux projections d'line directrice, lelle que le con- tour courbe du fond liorizontal ou incline d'une mure ^ creuser, on determinera facilement, comme I'on voit, des sections hori- zontales de son talus tout au pourtour, et, par suite, I'epiire exiictede rinterstction de ce talus avec le terrain naturel dont le relief est suppose donne aussi par des coupes horizontales , ou par des cotes de nivellenoentdouton puisse deduire approxi- mativement ces coupes. On taillera, ensuite, facilement ce talus en tendant des cordeaux normalement aux sections, sous I'in- clinaison voulue. Courbes paralletes et anli-par alleles. Si la courbe , donnee pour servir de directrice a une surface d'^gale pente, est hori- zontale, ou si Ton se sert d'une premiere coupe horizontale do cette surface pour en determiner une seconde, les rayons des petits arcs dire lorsquf les projections horizontaies des li.;;nes de plus grande penle d'une surface ne sont pas droites, cps lignes ont, sur Thorizon, des inclinaisons differentos aux divers points situes sur une meme coupe horizontale. II en est qui ont, dans tout leur cours, une pente plus petite que toiUcs celles (]ui les avoisinenl , aux points oil elles sontcoupees par les memes plans horizontaux. Ce sont, suivant le sens de la concaviie de ces coupes, les lignes de ihnl- ■tveg, ou les e;iux pluviaies tombeessur les surfjices tendent a se reunir, eties lignes de fniie oil elles se separent en versans ou bassins differenls. Ces series de lignes sont rencontrees tangen- tiellement par les autres aux sonimets et aux points has, c'est-a- dire aux points de maximum ou de minimum absoiu de I'ordon- nee \erticaie de la surface , lorsquil exisfo de pareils points. Mais lorsqu'il n'y en a pas, et que les projeclions horizontaies des lignes de plus grande pente peuvent se proionger a rinfiiii dans les deux sens, les lignes de faite leur sont asymptotes du c6te superieur et les lignes de thalweg du c6te inferieur. — On pout obtenir I'equation generale des faitcs et des thalwegs en egalant a zero la dift'erentielle , par rapport a a;,du carre/j^-)-^* tie la tangente de Tangle que fait avee I'horizon, au point gene- ral (x,?/,s) de la surface 2-zf{x,y), son plan tangent et par con- sequent I'element de sa lignede plus grande pente. II en resulte, r, s, t 6tant les coefficients differentielsdu second ordre de I'or- donn^e verticale z par rapport a x et 2/, equation ou il faut metire, pour — , sa valeur — tiree de la d.c q differentiation de I'equation f (.x,»/)r=ro«.vffuierait que 2 a 3 millioniemes. Ce chimiste ajoute qu'il n'a pas constate la presence de I'acide azotique, et que peul-etre ce- lui que M. Barral a trouve se serait forme dans les udometres. Comme quelques personnes ont cru pouvoir opposer les qiiel- ques nombres donnes par M. Biueau aux resultats trouves par M. Barral , et en tirer la conclusion que les deux series de recher- ches etaient en desaccord, ce dernier croit devoir faire remar- quer : « r Qu'il ne faut pas s'attendre a trouver les memes resultats de I'analyse despluies de differents lleux 5 les quantiies tombees dans chaque localitevarient considerablement, etii n'y a aucune raison scientifique d'adraettre a prion une identite qualiiative. » 2" Que Ton ne doit pas comparer des resultats obtenus en des temps differents, et comparer par exemple les eaux recueiliies a Lyon en Janvier et fevrier 1852, avec celles recueiliies a Pa- ris de juillet a decembre 1851 ; dans cette derniere localite I'am- moniaque de chaque mois a ete extrememeut variable (de 1 a 8) comme il resulte du tableau! suivant : Ammoniaque par metre cube Des eaux de ia terrasse. Dos eaui de la cour. 6 ,0 1 ,1 1 ,2 8 ,2 Juillet 3S',5 Aoat 8 ,7 Septembre 1 ,8 Octiibre 1 .1 Novembrc 3 ,9 Decembre 5 ,4 Moyennes 4,07 3 ,96 « 3° Ou'il n'y a pas plus de raison d'admettre une transfor- mation pour les eaux recueillies dans les udometres de Paris que pour ceiles recueillies dans rudonietre de Lj'on ; que, au surplus, si dans les udometres metailiques une transformation pent etre supposee, c'est celle de Tacide azotique en ammoniaque plutOt que celle de lammoniaque en acide azotique. B 4" Que pour rechercher avec quelque succes, de maniere a l)ien repondre des resuitats, la quanliie des diverses matieres ra- menees au sol paries pluies dans chaque lieu, il faut operer sur (ie grandes quantitcs d'eau ct par consequent se servir d'udo- metres a tres large entonnoir,corame sontceux de rObservatoire de Paris. Lorsque Ton passe des petits nombres aux grands nom- bres, d'une fraction de litre a un metre cube, I'erreur possible est multipliee par un chifl're trop considerable pour etre negli- gee. Dans tous les cas, il est necessaire de bien preciser la limite de I'erreur. A Paris on s'est astreint a cette necessite en verifiant directement si les procedes analytiques fournissaient bien les corps ajoutes a de I'eau chimiquement pure dans la merae pro- portion que ces corps se trouvent dans les eaux de pluie. » Dans tous les cas, il faut se garder de confondre les eaux de- posees par la rosee ou par les pluies insensibles avec les eaux pluviales ; ce sont bien aussi des eaux meteoriques, mais elles lie jouent Ie meme role ni pour la vegetation, ni dans les specu- lations meteorologiques, et I'ammoniaque qu'elles contiennent ne doit pas etreconfondue avec I'ammoniaque de la pluie. >. J'ajouterai en terminant, dit M. Barral, que mes experipn- cessont instituees non pas seulement pour it dosage de I'ammo- niaque, mais encore de tous les elements ponderables qu'on pent trouverdans les eaux de pluie par les procedes analyliques sus- ceptiblcs de donncr des re.^ultals comparables. » ^1 'Geologie. Ptjromerides. — M. Delesse communique la note ■suivante : « On a jusqu'a present designe specialement sous le nom de pijromerides des roches globuleuses qui sont en mdme temps porpliyriques et dans lesquelles il y a du feldspath orthose ainsi que du quartz. J'ai constate que les globules de ces pyromeridcx contiennent beaucoup plus de silice que ne le pensaient les mi- neralogistes qui se sont d'abord occupesde leur etude; la roche porphyrique qui enveloppe ces globules est egalement tres riche en silice et elle en renferme plus qu'il n'y en a habituellement dans le porphyre quartzifere ; le feldspath orthose ne s'est en effet reuni en globules que dans les roches porphyriques dont la richesse en silice est tres grande et tout-a-fait exceptionnelle ; si done la silice n'est pas la cause directe du developpement des globules dans les pyromerides, elle en est du moins la cause in- directe. » Les piirotncridcs dps Vosges et de Corse ont la plus grande analogic non-seulement par leur composition mineralogique , mais encore par leur gisement, L'etude de leur gisement montre d'ailleurs que la silice a ete amenee posterieurement ; tantotelle a penetre la roche sous forme de filons, tantdt elle s'est fondue avec elle d'une maniere intime : elle etait associee avec du fer oli- giste et quelquefois avec de la baryte sulfatee. Enfin, il importe encore de remarquer que le developpement des globules n'est pas limite au porphyre quartzifere, mais que diverses roches peuvent etre chaugees eu pyromeridea par une silicification. » Seance du 27 mars 1852. ZooLOGiE. Tubuliporides. — M. Jules Haime donne lecture des observations suivantes sur la. morpliologie des Tubulipo- rides. « On trouve abondamment dans presque toutes les couches de I'ecorce du globe, aussi bien que dans les mers actuelles , des corps fixes, encroutants, lamelleux, massifs ou phytoides, que leur consistance et leur forme ont fait regarder pendant long- temps comme des polypiers et qui sont encore designes souscette dehomination par plusieurs naturalistes. Cependant ces etres different reellement beaucoup de ceux auxquels devra rester le 32 nom de Polypes, et les recherches failes, en 1828, anx lies Chaussay, par Audouin et M. Milne Edwards, out montre que leur organisation les rapproche extremement des Tuniciers. Les Bryozoaires, e'est ainsi qu'ils ont ete nommes par M. Ehren- berg, ne sont done pas des Polypes, ni meme des Zoophytes : ce sont des derives du type mollusque, mais ce sont des Mollusques simplifies. II y aurait done un inconvenient reel a designer plus longtemps sous le nom de pohipier I'ensemble des parties dures secretees par une colonie de Bryozoaires. Nul doute que cette confusion dans le langage ait contribue a entretenir i'erreur sur la nature de ces etres. Et comme il est tonjours important d'avoir des mots differents pour des choses vraiment distinctes, je proposerai d'appliquer dorenavant le mot tcslicr [testarium]^ derive de tesln^ coquille, a la reunion des tcsiiilcs ou petites co- quiiies appartenant aux Bryozoaires aggregeset gemmipares. » Du moment oil il est bien reconnu que les Bryozoaires sont des Mollusques, il est evident qu'on doit regarder comme une coquille univalve la cellule de chaque individuetque, dans lescas malheureusementtrop nombreux oil nous sommes prives de la con- naissance de I'animal, c'est dans les caracteres I'ournis par cette coquille consideree en elle-meme bien plutot que dans ceux que nous presente la disposition des diverses cellules les unes par rapport aux autres, quil faudra cbercber les bases de la classi- fication de ces animaux. » En partant de ce principe, M. Milne Edwards a po indiquer, il y a deja quelques annees, dans la classe des Bryozoaires, deux groupes principaux caracterlsesl'un par la presence, I'autre par I'absence d'un opercule, difference importante et qui dans la pre- miere famille coincide avec un degre de complication plus grande dans Teconomie. II a pris les Eschares pour type du groupe le plus eleve, et a place a la suite des Tubulipores de Lamank les autres genres de la seconde division. » Dans cette derniere faraille qui m'occupera seule ence mo- ment, chaque testule ou petite coquille ne presente pas seuiement une simplicite de structure beaucoup plus grande qu'on ne I'ob- serve chez les Escharides, mais toujours on la trouve conformee sur le meme plan, et les differences que prcsentent celles des ee- peces les plus disscmblablos sont si legeres et si difficilement 33 appreciables qu'elles ne sauraient pour ainsi dire , en aucun cas, servir a caracteriser le genre. Aussi les distinctions generiques out-elles ete basees presque uniqucment dans cette femille siir les points d'origine des testules, leur disposition respective, leur degre de rapprochement et leur mode d'union entre elles, toutes particularites de mediocre importance et qui n'indiquent pas ne- cessairement des differences concomitantes dans I'organisation de I'aniraal. » Quoi qu'il en soit de la valeur des genres qui ont ete ainsi eta- blisparLamouroux, deBlainville,;M. Milne Edwards, M. Miche- lin et quelques autres, il suffit, pour se rendre compte de leurs diffe- rences morphologiques , de ramener chaque testule a son type tubuliporien et de faire varier les conditions de position, de dis- tance et d'agenceraent. En efi^t, dans les Tubulipores qui se sont developpes librement, autour d'une tige grele par exemple, les testules, se presentent a nous sous la forme de petits tubes cylindriques toujours assez longs, dont I'ouverture terminale est circulaire avec uudiametre sensiblementegal aceluidutubelui- meme. Si Ton suppose une de ces testules semi-rampante a la surface d'un corps sous-marin et donnant naissance par sa par- tie moyenne et iuferieure a un second individu qui de meme en produira un troisieme , et ainsi de suite, et, de plus, si certains de ces individus en serie donnent naissance a la fois a deux bour- geons jumeaux et divergents ; il en resultera le testier ramifie et rampant des Alectos de Lamouroux [Stomalopora, Bronn). Que la gemmation ait lieu, au contraire, sur un des cotes de I'indi- vidu souche et que le nouvel individu bourgeonne a son tour sur le cote oppose, taudis que d'autres jeunes se produiront laterale- raent a la suite de celui-ci, il se formera les series alternes qui caracterisent le genre Idmonea. Lorsque la gemmation s'opere irregulierement sur les parties inferieures et laterales, et tout autour des premiers parents, ainsi qu'on ['observe dans les Be- renices de Lamouroux, il se produit des lames encroutantes qui souvent se recouvrent. Si ces lames, au lieu de s'etaler a la sur- face des corps auxquels elles adherent, se relevent et s'adossent deux a deux, on obtieut alors la forme particuliere aux Diasto- pores de Lamouroux ou aux Mesenteripores de Blainville. On concevra egalement bien comment un bourgeonnemeut irregu- Extruit de I'lnsHlut, 1" section, 1852. 5 34 licr autour d'un axe determincra I'aspect qii'on rcmarque dans k testier des Entalophores de Lamouroux et des Pustiiloporcs de Blainvilie; de meme que la marche annulaire ou spirale de ce developpement, devra amener la forme propre aux Spiropores ou aux TerebeUaria. « Dans tous Ics cas dont il vient d'etre question , les testules sont plus ou moins soudces dans leurs parties basilaires , mais restent libres a leur sommet dans une etendue variable et les bordsdeleur peristomessonttoujourscirculairesetindependants. Au contraire les Apseudesies et les Krusenstcrnies montrent des groupes de testules intimement soudees entre elles dans toute leur longueur, et dont les peristomes ont des bords polygonaux confondus avec ceux des testules voisines. Cost qu'ici la multi- plication s'etant operee energiquement, les testules d'un mfirae groupe se sont considerableraent rapprochees et ont exerce les unes sur les autres une forte pression ; cependant a la peripherie de ces petits groupes, la oil les individus n'ont pas ete genes dans leur developpement, la forme cyliudrique des testules re- parait en partie, et le bord exterieur de leur peristome repre- seute un demi-cercle. . ■» II est encore une modification principale dont il est im- portant d'indiquer la cause ; je veux parler de la grande in- egalite qu'offrentj dans leur largeur les ouvertures de la sur- face des Heteropores. On a pu considerer les plus petites comme etant les peristomes de jeunes individus d^velop- pes dans I'intervalle des testules a grande ouverture; mais un examen attentif m'a couvaincu qu'i! existe une difference complete dans la nature de ces deux sortes de pores : les uns qui sont grands et circulaires coricspondent aux peristomes des tes- tules, tandis que les petits sont circonscrits par des cotes ou la- mes verticales qui unissent entre elles, a la maniere d'arcs-bou- tants, les testules voisinesj; de facou que, loin d'etre le resultat d'une gemmation rapide, et par suite d'un grand rapprochement des individus, I'apparence que je viens de rappeier est produitc, tnit au contraire, par un assez grand ecartemcnt des testules ct par une disposition particuliere tres simple qui semble repondre a un bcsoin deconsolidation dans ron.semblcdn icstier. Qiu'lqucs 35 excmplaircs bien conserves montrent nieme a kur surface une sorte de croute lamelleuse qui recouvre tous les petits pores et ne laisse ouverts exterieureraent que les peristomes espaces des tes- tules tubuleuses ainsi agregees. » Toutes les autres formes des testiers des Tubuliporides ren- trent plus ou moins dans les cas que je viens de citer, et, par con- sequent , il est inutile d'insister ici sur les legeres modifications qu'eiles prdsentent. » ^ Seance au 10 avril 1852. ZooLOGiE. — M. L. Laurent communique les observations suivantes sur la Cristatelle [Cfistalella imicedo, Cuvier). « Lorsque, il y aun an, je communiquai a la Societe les resul- tats de mes observations sur I'espece de Bryozoaire fluviatile , connue sous le nom de Cristatelle, j'esperais pouvoir me procu- rer un certain nombre de specimens vivants pour completer mes recherches et donner une note a I'appui d'une planche lithogra- phiee que je mis alors sous les yeux de la Societe. N'ayant pu retrouver des Cristatelles, j'avais differe jusqu'a ce jour de re- raettre cette note, mais je me crois dans la necessite de le faire maintenant pour etablir la date de mes observations que je crois anterieures a celles de M . BruUe, professeur de zoologie a la Faculte des sciences de Dijon , et peut-etre aussi k celles de M. Allman. » Voici les faitsque j'ai observes en 1850 et communiques a la Societe en 1851. » fUn agregatde Ci'istatelles ayant une forme ellipsoide m'a presente trois rangees concentriques d'individus sur les bords.et au centre des oeufs et des corps spheroides oranges qui sera- blaient etre des oeufs a divers degres de developpement. » 2° Tous les individus de cet agregat sont; raorts successive- ment dans I'ordre suivant : d'abord ceux de la rangee interne qui etaient les plus ages, eusuite ceux de la rangee moyenne que j'ai consideres corame les puines,et enfin les individus de la troi- sieme rangee qui etaientj^evidemment les derniers nes ou deve- loppes sur la partie commune vivante'de I'agregat. » 3° Cette partie commune, qui a continue de vivre apres la roort de tous les individus en partie absorbes et en partie deta- ches d'elle, avait la forme d'un sac sans ouverture, qui, nouobs- 36 tant !e tres grand uorabre d"iadividus qui avaient vecu sur ellc, ne contenait cependant que quinze oeufs parvenus a I'etat de ma- txirite. B 4° Tous ces CEufs ont ete pondus par la partie commune vi- vante , qui , se contractant graduelleraent, les a chasses de sa cavite, en s'ouvrant par dehiscence ou se dechirant pour les faire sortir. » 5° Tous ces oeufs, pourvus d'une couronne de filaments a cro- chets, etaient, au moment de leur expulsion , enveloppes d'une couche albumineuse tres transparente, recouverte d'une mem- brane tres fine et diaphane , ce qui leur permet d'etre enuclees ou pondus tr6s faeilement. Cette particularite de structure de Toeuf, qui persiste apres la ponte.prouve le peu de fondementde la reraarque faite par Turpin, lorsqu'il disait en parlant de I'oeuf de la Cristatelle decrit et figure pour la premiere fois par lui : « Quelle est la malheureuse mere condamnee a contenir et sur- » tout a pondre des oeufs aussi horriblement herisses de cro- » chets ?» » 6° Tous les CEufs que j'ai recueillis sont eclos dans mes vases, mais je n'ai pu parvenir a faire vivre et a voir se reproduire les individus qui en sont nes. » 70 C'est a tort qu'on a considere chaque valve de leur coque comraepourvue d'une rangee d'epinesterminees par des crochets. C'est la valve la plus convexe qui est seule garnie d'une cou- ronne de filaments qui sont recourbes sur le bourrelet et alterna- tivement longs et courts et bifurques a leur extremite. II con- vient done de rectifier I'erreur coramise a cet egard dans les figures donnees par MM. Gervaiset Van Beneden. » 8" Les corps spheroides oranges places au centre eta la par- tie superieure de I'agregat ellipsoide sont situes par-dessus les oeufs. lis ne sont point, corarae on serait porte a le croire au premier abord, des oeufs a divers degres de developpement. J'ai pris soin de constater qu'ils ne sont autre chose que les restes des corps des individus morts sur place qui s'atrophient et sont en- suite plus ou moins absorbes graduelleraent. » 90 Malgre tous les soins que j'ai pris pour decouvrir plu- sieurs oeufs naissants ou plus ou moins avances dans leur accrois- seraent, je n'en ai pu voir qu'un seul qui m'a paru s'etre forme dans la base de la partie vivante commune a tous les individus. 37 Ce seul (Kuf de Cristatelle que j'aie pu observer a I'etat presqiie naissant se composait d'une seule membrane enveloppante de forme lenticulaire et renfermant une substance globulineuse blanche au sein de laquelle il m'a ete impossible de decouvrir une vesicule du germe. » Je me borne pour le moment a cet expose succinct des faits qui sont representes dans la planehe lithographiee raise sous les yeux de la Societe et j'aurai I'honneur de lui soumettre plus tard les reflexions que les faits ont du me suggerer, lorsque je les ai rapproches de ceux que j'ai reeueillis sur les autres especes de Bryozoaires d'eau douce dcs environs de Paris. » Seances des 17 et 2i avril 1852. BoTANiQUE. Sur le Phycomyces nitens Kunze. — Dans ces deux seances M. Montague a fait les deux communications dont suit le resume. Dans la t^" seance il s'estexprime ainsi : « Tout le monde s'est repete dans la description qui a ete donnee de cette singuliere production. Personne n'a vu le petit calycule reflechi, I'espece de collerette qui entoure la base de la vesicule terminale. Aussi a-t-on dit que cette vesicule ^tait ec- tospore , tandis qu'il paraissait plus rationnel de supposer que les spores se deveioppent sur nne columelle pyriforme etqu'elles sont recouvertes dans le jeune Age par un peridium, dont le ca- lycule en question n'est que le residu. Ce qui devait faire pen- cher a admettre cette maniere de voir, c'est que la pretendue vesicule ne renferrae point de spores, mais bien des conidies et qu'elle communique avec le tube du filament. II y a en effet ab- sence complete de cloison au niveau du point de jonction de celle- ci avec celle-la. Les spores doivent done se former entre le peri- dium et la columelle comme dans toutes les Mucorinees pour- vues de ce dernier organe. Elles ne sont pas jaunes, a moins qu'elles ne le deviennent avec i'age ou par la dessiccation, mais transparentes et incolores. Les filaments qu'on dit decombants sont dresses en touffes bien fournies et d'un noir olivatre tres brillant. II resulte de cecique le genre en question est infini- ment voisin de V Ascophora. Kunze croyait que les spores, d'a- bord incluses dansce qu'il nommait la vesicule, et que je consi- dere, moi, comme une columelle, en sortaient a la raaturiteou peu de temps auparavant et restaient accumulees et adhe- 38 reutts a sa peripheric. C'est merae a cette evacuation qu il attri- buait la forme en poire ou en calebasse que rcv6t cet or^ane. II n'eu est rien ; la coiuinellc reste entiere et Ics spores ne s'en- gendrent pas dans sa cavite ou Kunzc ni qui que ce soil ne lesa jamais vues. » Dans la seance du 24 M. Montague a complete ainsi sa com- munication : « Des Individus du Phijcomyces nitens en pleine vegetation sur leur terrain natal et dans tous les ages m'ont ete communi- ques par M. Evrard, ingenieur civil, et sont venus confirmer cc quel'analogie m'avaitsimplement douse I'occasion deconjectu- rer. Voici done la morphose de ce Champignon. La vesicule qui termine le filament est spherique et d'abord d'un blanc sale et terne, comma la moitie superieure de ce raeme filament. Si on I'ecrase alors entre deux lames de verre , il ne s'en echappe que des conidies de la plus grande tenuite. A un degre plus avance de son developpement , elle devient noire et c'est alors que les spores , deja formees , sont encore retenues en place par la pre- sence d'un peridium globuleux. Cet organe est d'une si grande delicatesse que c'est vraisemblablement a cette cause qu'est due sa chute fragraentaire prematuree. Ses debris , qui entourent le fommet du filament, sont seuls persistants. C'est aussiacette epoque de la vegetation qu'il faut observer le Plujcomyces pour bien se convaiucre de la presence simultanee du peridium et de la columelle et que c'est entre ces deux membranes que se for- ment les spores ; la plus legere pression entre deux lames de verre suffit pour briser I'enveloppe exterieure, donner lieua I'e- vacuation des spores et laisser voir manifesteraent la columelle avec la forme remarquable qu'on lui connait et qu'elle conserve constamment, merae apres la chute complete du peridium. Les spores paraissent imbriquees et forment des series rayonn antes qui partent de tous les points de la columelle. Le Phycomyces est done une vraie Mucorinee qui ne differe meme des genres voisins que par les circonstances toutes particulieres dans les- quelles il se developpe, par sa consistanee , par sa couleur, etc, caracteres qui , reunis , peuvent bien, sans parler de son port , raotiver sa conservation comme genre distinct. » M. Montague a mis sous les yeux de la Societe une collection vivante de Phijcomyccs qui le raontie a tous ses ages. 39 Sianzc clu 8 mai 1852. Hydkauliquk. — M. deCaligny adresse la note suivantc ayant pour objet des perfectionnements qu'il annonce avoir faits a sa pompe aspirante sans piston ni soupape , decrite dans sa note du 14 juin 1851. « La pompe de ce systerae etablie dans un des etablissements municipaux de Versailles est beaucoup trop etroite pour la force d'un homme. Elle est manoeuvree par un enfant. J'en ai con- struit une autre dont letuyau cylindrique a om,I5l ,de diaraelre, lapartieinferieure evasee ayant l'",80 environ dehautetO'", 365 de diametre h sou extremite inferieure, Elle peut encore etre manoeuvree par un bomme. J'ai reconnu que I'eau elevee par ces pompes , le tuyau etant vertical , i-etorabait en partie dans le tuyau. Pour obvier h cet inconvenient , j'ai dispose en dessus une sorte de poire en bois, traversee par une tringle en fer dont une extremite est attachee a I'anse de la pompe, I'autre extremite etant attachee a la corde du balaneier. Cette piece a pour but de faire diverger I'eau jaillissante, de maniere a I'empecher de re- tomber dans le tuyau. Enfin, pour plus de surete, j'ai dispose au-dessus de cette piece un chapeau en zinc, mobile aussi avec la corde passant au centre de ce chapeau. II en resulte que i'eau jaillissante est en entier renvoyee dans I'interieur du baquet annulaire destine a la recevoir. J'ai pu au reste me debarrasser de ces pieces accessoires , en inclinnnt le tuyau de maniere a le faire marcher avec un systerae convenable de pieces articulees. Dans ce cas I'eau se jette lateralemeut au-dessus du barrage quelconque destine a la retenir, sans que Ton ait besoin d'un re- servoir annulaire. La position du tuyau incline oscillant est sufflsaniment maintenue au moyen de I'elasticite des cordages qui le reliennent de chaque cote. Cette disposition parait utile pour I'arrosement des fumiers au moyen des purins. Quand le tuyau est ainsi incline, on epargne evidemment une partie do la resistance du milieu liquide en courbant son axe, ee qui permet d'ailleurs de simplifier encore le systemede leviers de la puissance motrice. J'ai construit aussi un petit modele courbc en arc de cercle. » En general, dans lespetits modeles de cct appareil , on est naturellement conduit a faire agir le moteur en sens contraire 4P de celui qui est le plus convenable pour Clever I'eau a deux ou trois metres. En effet , si rentonnoir renverse n'a que de petites dimensions, un effort tres faible suffit pour le tirer de bas en haul, tandis qu'eu le baissaut avec force , on emploie plus coniplete- ment I'effort dont on est capable. Ainsi pour un modele dont le tuyau eyiindre a O-'.GO de haul, 0",10 de diametre, le tuyau conique ayant O^.CO de haut et 0"',24 de diametre inferieur, on est conduit a faire le principal effort de baut en bas. Quand on incline convenableraent I'axe, on lance ainsi des jets d'eau assez forts. Dans ces petites dimensions quant a la hauteur I'appareil peut etre employe utileraent a I'arrosement des arbustes, et pro- bablemeut aussi a faire des epuisenients. » Mais quand il s'agit d'elaver I'eau au-dessus d'un metre et demi de baut , il s'agit priucipalement d'un effet nouveau d'as- piration qui est le point le plus caracteristique de cet apparell. A I'extremlte inferieure, I'eau niontant bienlot moins vite que le tuyau souleve par le moteur , il en resulte une veritable succion ayant uue grande analogie aveccelle qui resulterait d'un piston de pompe aspirante. Quand le tuyau conique est rempli a son sommet I'eau peut mooter plus vite que le tuyau , sans que le soulevement de ce dernier soit sans resultat, parce que ce soule- vement tend a augmenter le chemin parcouru par la pression de I'eau du puits. 11 resulte d'ailleurs de ces effets que le tuyau co- nique doit etre, en general, enfonce en entier au-dessous du ni- veau de I'eau a epuiser, sauf les considerations relatives aux tres grands diametres , dont je parlerai ulterieurement , a cause de la maniere dont il peut alors etre convenable de regler Tan- gle du cone. » J'ai deja fait quelques essais pour elever I'eau au moyen d'apparells de cette espece, ayant de grands diametres. L'incon- venient de cette pompe ctant en general d'exiger une sorte d'.ip- prentissage pour la mise en train, il etait bien a craindre qu'on ne put pas s'en servir quand elle serait assez grande pour em- ployer un certain nombre d'hommes sans experience, une dou- zaine de manoeuvres par exemple.Cependant les essais ont prouve que cela etait assez facile quand ils etaicnt bien conduits par une personne ayant vu marcher des appareils d'un diametre moindre. » II est facile de les construire en granrt , avec des plauches , hi courbees inferieureracnt de maniere a presenter un entonnoir convenable, au moyen de quelques accessoires, mais'pour les grands diametres, tels, par exemple, que ceux d'un metre et demi a I'extrenaite inferieure, il faudraitdes profondeurs d'eau consi- derables pourqu'iln'y eutpas d'etranglement ou deflexion brus- que des filets liquides dans Tespace annulaire compris entre le fond et les parois inferienres, si I'appareil etait vertical. C'est done pour les machines d'une grande section qu'il sera le plus convenable d'incliner I'axe , comme on peut le voir immcdiate- nient en faisant la figure. Alors il sera bon que cet axe soit courbe et que les sections du systeme soient des rectangles dont le plus grand cote sera perpendiculaire au plan de lotationde maniere a profiter de la vitesse acquise de I'eau, comme de celle de I'eau qui sort d'une ecope. » Je ne connais pas encore la limitede hauteur a laquelle I'eau peut etre ainsi elevee par rapport a la profondeur restant au- dessous du niveau de I'eau dans un puits ou unc fosse , mais il y a des circonstances oii rapplication est evidente. Til est par exemple le cas des tourbieres ou I'cau reste , en general, a uu niveau encore tres eleve au-dessus du fond , de sorteque la hau- teur a laquelle on a besoin de I'elever est analogue a la profon- deur d'eau qui reste au-dessous du niveau auquel on la fait des- cendre. Tel estaussi le cas des fosses a purins de fumiers, et ce- Jui de beaucoup de puits. » Quant a Tappiication aux purins, une objection tres judi- cieuse en apparcnce a pu etre faite. Le meiileur purin est au fond de la fosse, il sembledonc indispensable d'employer une ponipc gusceptibic de vider la fosse jusqu'au fond; mais ii est prccise- ment a reraarquer que c'est au fond que rappatci! puise le li- quide, et que meme il lemet en mouvcment de maniere a meler jusqu'a un certain point le meiileur au moins bon, ce qui permct- tra d'arroser les fumiers d'une maniere plus uniforme. Quant a I'augmentation de profondeur qui peut fitrenecessaire autour de I'extremite inferieure du tuyau, il est a reraarquer que la succion puissante developpde p:Tr ce systeme offre elle-meme un moyeu de curage. II en est meme resultc, a Versailles, que la personne qui s'en sert habituellement ayant eu besoin d'eau pour faire la lessive, a ete fort desappointee de voir que cette pompe, n'ayant ni piston ni soupape, etait traversee s?i}S inconvenient par le-; Extrait tic I'lnslilut , i'^' scclio'^, 4 352. f' 42 sables et les immondices qui etaient au fond du puits. II convient done de ne pas faire desceudre le cone trop pres du fond quand on veut elever de I'eau propre. L'experienee montrera a quelle distance I'eau est troublee, et quelles dimensions en largeur on pent donuer aux fosses a purin, pour agiter le liquide d'une ma- niere convenable dans toutes ses parties. » Seance du 15 mai 1852. Physique molkculajre. — M. Cb. Brame communique une note sur quelques bis qui paraissent regir la disposilion et les metamorphoses des ulricnlcs el aiitres particulcs. 1" II y a une relation en nombres entiers, qui parait cons- tante dans lesmemesciiconstances,entre I'undes axes duciistal ctjtagene. et le diaraetre de la cyclide, formee par les vesicules persistantes. L'axeetantn:!, le diametre=il, 2, 3, 4, S.L'axe etant =2, le diametre — 3, 5, 7. M. Brame dit avoir constate cette relation un grand nombrede foissurles cyclides de soufre vesiculaire(t];il a dejamontre et il montre de nouveau a la So- ciete beaucoup de dessins, qui etablissent la Constance des rap- ports dans les meraes circonstances. II ajoute que quelques-uns de ces rapports ont ete verifies au micrometre par M. Delezenne (de Lille) sur d'anciennes cyclides , conservees par le mercure depuis quatre a cinq ans, et dont les objets ont ete representes a la chambre claire, et que lui-meme, M. B. les a egalement veri- fies au raoyen du microscope, eclaire par la lumiere electri- que , chez M. Leleuil ; il rappelle I'avoir annonce a la Societe I'annee derniere, et dit que, d'un autre cote, ces rapports ont ete constates par MM. Elie de Beaumont, Desprelz, Dufrenoy, Dumas. II a obtenu des; cristaux encyelides, non-seulement avec le soufre, mais encore avec le phospbore, leselenium, I'iode, etc. , et laeme avec la vapeur d'eau a 0°. 2" II y a done des rapports rationnels el commensurables^ entre la longueur de I'axe principal de i'octaedre a base rbombe de soufre, et celle du diametre et par consequent du rayon de la cyclide ; et d'un autre cote la limite de Taction centripete (qui est exercee par une vesicule , absorbant la vapeur des vesicules voisines, et se convertissant en cristal) est representee par la (1) Le rapport est 6tabli entre I'ase principal du cristal et le diametre de la c jcUde, fown6e par les vesicules persistantes, as circonference d^erite par les vesicules persistantes. On d^duit c de ces deux circonstances que Taction produite est comme — t c'est-a-dire qu'elle est en raison directe de la petite masse pro- duite et en raison inverse du carre de la distance (l). 3° Lorsque des particules liquides ou utriculaires se deposent avec une certaine lenteur sur une surface solide, elles peuvent se distribuer avec assez de regularite pour former des cyclides mul- tiples, e'est-^-dire qu'une des particules, formant un spheroide central, lesautres se deposent autour de la premiere en circon- ferences concentriques (cyclides multiples). Le resultat est ana- logue a celui que produisent ou peuvent produire les vesicules k froid oua chaud; car le cristal, dont le point d'entrecroisement des axes est le centre de la cyclide, pent etre remplace par un utricule central , et dans ce dernier cas les cyclides sont quel- quefois multiples. La relation entre le plus grand diametre du spheroide et celui des cyclides successives est comme 1 : 2,3, 4, etc., ou bien en nombresfractionnai res assez simples , 2, 6 3,7—4,6, etc. La disposition concentrique des particules ne tient plus ici a I'absorption de la vapeur, roais an contraire a I'ecartementpro- duit par ce!le-ci ou les gaz non condenses ; si bien que pour ob- tenir de belles cyclides de soufre concentriques, le meilleur moyen est de les former en passant un verre froid dans la flamme de I'acide sulfbydrique. On obtient des resultats sembla- bles avec le mercure, le realgar, le camphre, I'essence de tere- benthine, etc. M. Brame ajoute qu'il a vu des gouttes de pluie se disposer de cette raaniere , ou bien en cyclides siinpies, sur les vitres d'un wagon, et qu'on produit des cyclides globulaires en faisint arri- ver de la vapeur d'etlier sur une solution de soufre dans I'es- sence de terebenthine, ou meme sur de I'essence pure, etendue en couches minces sur une lame de verre. En terminant M. Brame dit que ces derniers phenomenes lui semblent de nature a jeter du jour sur la cause des precedents,et (1) Les cristaux ou solides etant d'ailleurs entre eux comme le cube des axes, et,par coDsequent,dans les circonstances dont il s'agit, comme le cube des rayons. All ((uo I'finsenable des it-sultats indiquts lui pnrait Otre d'accord avec Ics idecs de Laplace sur raffinite, et cclles dc M. Dumas sur les relations de I'affinite avec la cohesion. — M. Brame communique ensuite une note sur les densUes (III sovfrc, contenant la suite de ses rechcrches sur ce sujet, L'nuteur rappelle que , dans une communication faite le 29 no- vcmbre 1851, il a monlre que diverses proprietes physiques et chiraiqucs du soufre ttaicnt en rapport avec la densite de ce corps, et que de ce rapprochement on pouvait induire la persis- tance de I'etat utriculaire pendant un temps plus ou moins pro- longe dans le soufre sous diverses formes. Ensuite il fail voir qu'une chaleur de 60 a 90°, appliquee pendant peu de temps, ue change pas sensiblement la deusite du soufre, qui reste infe- rieure, et que, iorsque cette chaleur est raaintenue pendant un temps suffisamraeut long, il y a une dirainulioa tres sensible do la densite. Premiure serie d'oxptrienccs. J. Vari6les de soufre, cliauTOes sous I'eau ii 00—90°. Clialcur maxima , pendant uu Densili'. Temps, quart d'heurc. 1, Soufre compacte en masse 1,5)992 1 jour 90° 2. Soufre gnau, cristalli86 2,0255 2 jours 90" (Uu aprt's I'jppli- c- < 3. Soufie compacle transparent catioiule la chaleur) 3 ^ (natif) fondu 2,0229 2 jours 60—70° (Un aprcs Tappli- caliou dc la clialcur) <-• \ /5. Soufre corapaclc mince 2,0201 0 jours 70—80° (Un apresTappli- caliou dc la chaleur). II. Vari6lcs dc soufre dont !a tcnipirature n'a pas di5pyss6 20—30". Densite. Temps. i. Soufre d6canti;, cristallis6 en masse 2,02A7 [\ jours 2. Cristaux de fusion (aiguilles) 2,0248 7 jours 3. Masse cristailinc diviste 2,0/iCO 12 mois (1). (1) MM. Scheerer cl Marcliand ont trouvii les densilds suivanlis : Cristaux bruns de fusion 1,982 Les memes devenus jaunes et opaques 2,0A54 M. Ch. Deville a trouvt : Cristaux de fusion, jaunes 1,9578 Les mCmes au bout de 19 mois 2,0498. 65 Commc on Ic voit, la deusite des soufres chaufftis sous I'eau n"a pas ete influencee sensiblement. Lorsqu'on soumet a I'aclion de la vapeur de I'eau bouillante !e soufie insoluble a 12'> dans le sulfure de carbone, il ne peut presenter la densite 2,07, pro- pre au soufre cristallise en octaedres a base rhombe , si avant d'etre chauffe le soufre insoluble ne possedait pas celte density. Le soufre n'est probablement que desagreg^ par Taction de la vapeur d'eau, corarae il Test par celie de la chaleur sechc, aiusi qu'on va ie voir (i). Dcuxitme s6rie cl'exp6riences. Densite. 1. Soufre mou Iremp6, durci spoiitan6inent, au bout dc 18 mois 2,0674 2. Le mfeme, port6 pendant liuit heures h une temp6rature de 80" (bain-marie), 20 mois aprfes Taction de !a chaleur 2,0493 3. Lemfime, cliaulTSi 80-90°, pendant A8 b cures avec des alter- natives de refroidissement, 19 mois aprfes Taction de la chaleur 2,0333(2) Des la temperature de 46", et meme quelquefois bien au-dessous, le soufre durci emet de la vnpeur blanche condensable en vesi- cules, qui ne tardent pas a former des cristaux encyclides ; les utricules sont regendr^s dans I'epaisseur du soufre. Cela expli- que a la fois la diminution de densite, la desagregation et le changemcnt de couleur qu'eprouve le soufre durci par la cha- leur. En effet, il palit a la surface, et sa cassure est blanche et plus ou moins friable. Cela peut faciliter la dissolution de ce corps, ainsimodifie,dansles liquidesappropries ; d'un autre c6te cela explique pourquoi le soufre n" 3 a emis assez de vapeur pour colorer entierement une piece d'argent en gris, tandis que le soufre n" 1 a colore a peine en jaunatre le bord d'une piece semblable. Lorsque les varietes de soufre qui ne se dissolvent pas sen- siblement a la temperature ordinaire, ou meme a la temperature de rebu!lition,se dissolvent sous I'influence dela pression^lOO" ou au-dessous, cela vient de ce que,dans ces circonstances,Ie sou- (1) M. Brame fait remarquer qu'il a obtenu du soufre mou par Evaporation lente d'une solution de plusieurs vari6t6s de soufre dans le sulfure de car- bone. (2) Les densitfis cilfies ont 6t6 ramentes par Ic calcul h la temperature 4',1 et au vide. 46 fres'est tout simplement d^sagrege. Celaest si vrai que lesou- fre,quel qu'il soit,qui se dissout le plus difficilement dans lesul- fure de carbone , est precisement celui dont les particules ont contracte de I'adherence soil entre elles, soit a la paroi du tube dans lequel on cherche a effectuer la dissolution. Dans le pre- mier cas le soufre est raembraneux, comme on I'a indiqu^ dans une precedente note sur la solubilite du soufre, et comme M, A, Deville I'a observe sur le residu que laissent a I2o dans le sul- fure de carbone certains soufres rapidemeut refroidis; les peii- tes vcsicules dontse compose ce sotefre paraissent, d'apresM. A. Deville, evidees iuterieurcraent ; ce sent done les membranes te- gumentaires desutricules qui constituaientle soufre mou (soufre utriculaire agre;;e).Au contraire le soufre utriculaire ordiuaire, separe en petites particules spheroidales qui ne peuvent se reunir, se dissout facilement a la temperature et a la pression ordinaire dansle sulfure de carbone (1). Seance du 22 tnai 1852. Organogkaphie vegetale. — M. D. CIos communique la notesuivante, contenant Vl^^tudeorganograplnqne de la Ficaire. « Bien que la Ficaire soit unedcs plantes les plus communes, son histoire n'a pas encore ete faite d'unemaniere complete, et cependant elle offre au point de vue organographique quelques particularites interessantes qui vontfaire I'objetdecette note. » C'est a tort qu'on a decrit jusqu'ici celte plante comme vi- vace ; elle est reellement bisannuelle, dans le sens que les bota- nistes attachent a ce mot, car elle accoraplit toutes les phases de sa vegetation en quinze ou seize mois. Elle se propa^je surtout par des tubercules et des stolons, peut-etre quelquefois aussi par des graines ; mais generaleraent les ovules, comme les carpelles qui les renferment, ne prennent qu'un accroisseraent ties limite ou restent meme a I'etat rudimentaire. » La Ficaire offre a la base de ses tiges uu faisceaude tuber- cules (racines grumeuses des auteurs), et a I'epoque de la florai- son elle en eraet d'autres aux aisselles des feuilles.Plusieurs mor- phologistes ont recherche la signification de ces organes ; tous (1) Le soufre pr6cipit6 des hyposulCtes bien puri(i6 se dissout compiete- ment dans le S'C bouillant Ji la pression ordinaire. hi les ont consider^s comme etant d'une nature identique ;seulement les uns, tels que MM. Iiraisch et Payer, y virent des racines, les autres, MM. Aime Henry et E. Germaia (voir le travail de ce dernier dans le d° 944 de Vlnstilui]^ des bourgeons. C'est que parmi ces petites tuberosites les unes portent des leur apparition sur un point de leur surface voisin de leur point d'iusertion un bourgeon qui manque aux autres. Celles-ci sont de \eritablf s racines adventives, que nous appellerons tubercides-racines p;>f opposition aux premieres qui sont des tubercules-bourgeons.Cc- pendant ces deux sortes d'organes sont egaleraent destines a re- produire laplante, car sur les tubercules-racines il se forme, au printemps suivant , en un point determine de leur surface, pres de la cicatrice d'insertion , un bourgeon adventif qui s'allonge en tige. Le Tanius elephantipes , d'apres les observations de M. Hugo Mohl,plusieurs Tro/?a?oZ«?;i, d'apres cellesdeM. Mims- ter, ont deja presente ce curieux phenomene de bourgeons reel- lement adventifs quoique apparaissant en des points determines. » Au milieu du faisceau des tubercules radicaux on en recon- nait unplusflasque,ride,ayantplusoumoinsdefeculeet brunatre; ilappartient a une generation anterieure iiceux qui I'entourent, c'est le tubercule-mere, qui, apres avoir emisun entrenoeud tres court accompagne de queiques racines filiformes , a determine le developpement des tubercules qui I'environnent. Ceux-ci sont tons des tubercules-racines, tandis que parmi les tubercules axil- laires les uns ont cette meme signification , les autres etant des tu- bercules-bourgeons.Lorsque ces deux sorles de renflements exis- tent concurremment a I'aisselle d'une meme feuille , ces derniers sont les plus rapproches de I'axe. B La tige de la Ficaire presente, comme particularite rcmar- quable, une extreme disproportion dans I'allongement des entre- noeuds. Celte inegalite est telle, que les feuillesparaisseut soitsur le meme pied , soit sur des pieds dii'fereuts, alternes etopposees, quelquefois meme verticillees par trois ou par quutre par suite de lapresque fusion de trois ou quatre noeuds. Ou recoanait facile- ment que cette disposition n'est qu'apparente en ce que la gaine de la feuille inferieure embrasse un peu celie de I'autre dent le petiole est aussi plus court, le limbe raoins developpe. Dans cer- tains cas d'ailleurs on pent noter tous les degres d'espacement des feuilles. 48 « Ou n'observe generalcmcnt pasde transition cntre les orga- nes appendiculuires de la tige et ceux de la flcur. » Les auteurs s'accordcnt a donner a la Ficairc une symetrie ilorale temaire ; mais le nombie dcs pieces de chaque systeme d'organes lloraux vaiie chez elle dans de larges limites, pour le ca- lice de 3 jusqu'a 6, pour la corolle de 5 a 11 ; en adoptant I'idee de la symetrie tertiaire.lemaximum de developpement des enve- loppes tlorales consisterait, chez cette plante : 1" en un calice a G parties disposecs en deux verticilles aiternes, I'interieur pro- venant d'une multiplication qui, comme on sait, produit I'alter- nance 5 2" en une corolle de 0 pctalcs egaletnent en deux ver- ticilles aiternes, I'interieur du an meme phenomene que son correspondant dans le calice ; 3" en un plus ou moins grand nom- bre de petales surnuraeraires (de 1 a 5) provenantd'undcdouble- ment. Kous n'avons pas parle des 6tainines et des carpelles dont le nombre est encore plus variable que celui des pieces des verti- cilles precedents. » Depuis la creation du genre Ficaria par Dillen, aux depens de celui des Rcnoncules, la plupart dcs auteurs ont adopte cette distinction en sebasantsur la symetrie ternaire chez le premier, quinaire chez le second ; mais cette separation ne serable pas de- voir etre conservee, surtout si Ton se rappelleque le genre FicU' ria ne comprend peut-etre qu'une seule espece, les deux autrcs decrites par MM. Reichenbach et Koch ne paraissant pas suffi- samment distinctes, a en juger par les descriptions. A une epo- que ou Ton sent si imperieusement la necessite de restreindro le nombre des genres , alors que la plupart des botanistcs s'accor- dcnt areunlr la Tormentillc aux Potentilles malgre la symetrie quaternaire de la premiere , quinairc dcs seeondes, il nous parait peu rationnel de scparer la Ficairc du gcnie Ranunculus et mieux vaut sans doute, a I'exemple de Linne et de Koch , I'y faire rentrer. » TEBATOtoGiE vKGKTALTv. — M. E. Germain, dc Saint-Picrrc, communique une note portant pour titre : Dc la tronsfornin- tion des organe< mules en orqcwes fcmcllcs chez tr. Salix capiea, la Gimflee (Cheiranthus Cheirij, cl le Pommicr dit Pommier dc Saint-Faknj. « Parmi les pbeaomenes de teratologic vcgetale les plus digues d'interiH , Ics iraiisfirmaitmis ooenpont Ic premier rang. Les 49 mots transformation et metamorpliosc soul improiHes en ce sens qu'il ne s'agit pas d'un organe qui revet successivement deux formes differentes, ainsi que cela a lieu uormaleraeut chez les Insectes et certains Reptiles ; il s'agit d'un organs qui se deve- loppe des le principe sous la forme d'un autre organe dont il emprunte la nature, soit completemeut, soit en conservant des traces desa structure norraale. — La nature primitive d'un or- gane ainsi transforme, alors meme que la transformation est complete, peut en general etre assez t'acilement determinee par I'examen de la situation de cet organe relativement aux autres parties de la tleur. fl Une des transformations vegetales les plus curieuses con- siste dans le remplaceraent des organes males (ou etamints) par des organes femelles (ou carpeiles). — Parmi les exemples de ces transformations que j'ai rencontres chez des plantes appartenaut a des gioupes dilTeicnts de la serie vegetale, je citerai trois ano- malies des plus remarquables, » Le sujet d' une premiere observation est un arbre dioique, le Salix caprca. La fleur anormale se compose de deux ^tamines librcs comme a I'etat normal, les autheres sont situees a I'extre- mite d'un filet de longueur ordinaire; bien qu'irregulieremcnt abortives, elles renferment du pollen ; mais le connectif , dilate eu une veritable loge carpellaire, se termiueen un stigmateplus ou moins regulierement conforme, et les bords de la loge presen- tent des ovules rudimentaires. Voici done un organe simple, une feuille unique, qui est en meme temps organe male et organe fe- melle. La plante etant apetale et dioique, la fleur etant par con- sequent constituee par un seul des organes sexuels seuleraent , la situation relative des organes ne peut rien nous reveler sur la nature essentielle de I'organe modifie, mais la fleur femelle se coraposaut de deux carpeiles sondes dans toute leur longueur et brievement pedicelles, taudis que .la fleur male se compose de deux etamines libres et a filet tres allonge, je suis porte a admet- tre qu'il s'agit d'etamiucs passant a I'etat de carpeiles plutfit que de carpeiles passant a Ictat d'etamines, et cette supposition devient tres probable si Ion remarque que I'arbre presente des inflorescences a fleurs mSles uormales et aucuue a fleurs femelles completement normales. » line deuxieme observation a pour cbjet une plante herma- Extrait do rtnslilvJ, I'c section, 1 sr,2, 7 50 phrodite a ovaiie libre, la Oiroliee des murailles {('.\i pi ran thus CheAri) ; I'individu aiiorniiil se rencontre assez frequemment dans les jardins des environs de Paris, parmi d'autres individus norma- leiiientcont'ornies. — Cliez eette fleur lacorolie prend la forme et la couleur d'uu second calice, toutes lesetamines sont transfor- meescompletement en carpelles, ces carpelles siirnumeraires sont sondes par leurs bords ot forment un fourreau qni enyaiiie i'ovaire normal compose dcdenx carpelles. Les carpelles surnu- mcraires, a part leur disposition en un vaste ovaire compose de six pieces correspondantes ;iux six etamines, sont regnlierement conlbrmes, et Icurs bords presentent des ovules; ils oflVent aussi quelquefois la cloisoii cellulcuse qui existe dans la silique iior- niale et m'ont donne la clef do la structure exacte du fruit dans la famille des Cruciferes; jc reviendrai plus tard sur ce sujet. Ces fleurs unisexuelles par la transformation des organes males en organes femelles sont uaturellementsteriles, si elles sont iso- lees; mais il est probable qu'ellus seraieiit fertiles si elles etaicnt fecondeespar le pollen de fleurs bermaphrodites, et les InsecUs qui voltigent des unes aux autres peuvent accidentellement de- terminer ce resultat. .. Utie troisieme observation a pour objet une plante berma- plirodite a ovaire adiierent, un Pommier connu des borticid- teurs et des naturalistes sous le nom de Pommier de Sainl- Valery. M. MoquinXandon, dans son Traite de teratologic ve- getale, decrit cette curieuse anomnlie , et, d'apres i'inspection du fruit, declare qu'il est probable qu'il s'agit d'une transformation des etamines en carpelles. Je me suis assure, par I'examen de la coupe longitudinale de la fleur, que les carpelles surnumeraires representent reellement les etamines dont ils oecupcnt la place. La lleur de ce Pommier, comme cellede la Giroflec dont je viens de parler, presente une premiere anomalie, la transform.ition de la corolle en un second calice ; les etamines situees a la gorge de la corolle sont completement transformees en carpelles lenfcr- raant des ov\des ; ces organes ennombre indefini chez le Pom- mier normal sont generalement ici an nombre de quatorze. — • M. Moquin-Tandon raconte comment on eut I'idre de fcconder artificiellement ce Pommier avec des fleurs hermaphrodites ap- partenant a diverses varietes; il sera interessant de repeter ces experiences; on obtient ainsi des fiuits rcnfcrraant des graines 51 miires. Si cesflenrs femelles uesont point fecoiKlces, les feuilles carpcllaires ft le tube adherent se desscclient ct la lleur lombc, ou quelquefois persiste et devient charnuc, mais ne prescnte point de graines mures. » Seance du 29 mai 1852. Physique molegulaire. — M. Brame communique les re- sultats de diverses experieiices qu'il a entreprises dans le but d'approfondir quelques-unes des circonstances qui determinent les dispositions relatives des vesicules et des utricules, la formation des dendrites par la chaleur , celle des cyclides simples ou con- centriques, celle desanneaux, etc. Globules [sfjheroidie) et cijcl'idcs [cijcloidle). r' Experience. Ou depose sur une lame de verre une large Koutte d'essence de terebenthine pure, de manitre que celle-ci forme un spheroide tres aplati; puis avantque I'adherence au verre ne la fixe, on fait tomber de la vapeur d'ether sur Tcs- sence. Retrait, formation d'un espaeo vide, orbieuiaire, nutour duquel se disposent des anneaux concentriques ; c'est corame les cercles qui se formentsur I'eau. 2^ Exp, Ou ecarte la vapeur d'ether; la eouclie d'essence adhere corapl^tement au \erre ; on verse de noizveau de la va- peur ; on produit ainsi des cyclides, constituees par de nombreux globules qui disparaissent rapidement et se reproduisent de meme, en promenant le jet de vapeur sur la couche d'essence. 3« Exp. On verse une goutte de solution de caraphre dans Te- ther sur une lame de verre ; puis on approche du depot forme sur le verre I'orifice d'un flacon rempli dether. A I'instant meme, il se forme un grand nombre de gouttelettes disposees en cyclides. 4' Exp. Ou verse sur une lamede verre une goutte de solution d'huile d'amandes douces dans I'ether ; a Tinstant meme, I'ether s'evaporant , on voit apparaitre de nombreuses petites goutte- lettes qui se disposent en cyclide generale, laquelle circonscrit elle-meme un grand nombre de petites cyclides particulieres. 5' Exp. Une petite quantite de la solution etheree d'amandes douces est versee dans un tube de verre fernnc a un bout. On ren- verse le tube; il se forme ainsi le long de la paroi des series pa- 52 ralleles ou presque parallcles de goutteletles d'lunlc , lesquellcs peuvent former ca et la des cyclides, entourant un ou plusieurs globules. Deplus, on a vudes globules disposes quatre a quatre, en Carres plus oumoins parfaits. 6« Exp. On verse dans un tube, ferme a un bout, une solution etheree d'huile, contenant du soufre compacte, transparent, na- turel; les gouttelettes se disposent corame dans I'experience pre- cedente ; raais, de plus, dans I'interieiir d? ces gouttelettes, il se forme beaueoup d'octaedres a base rhonibe de soufre. T' Exp. On dissout du soufre ordinaire dans le siilfure de car- bone; on verse un peu de cette solution sur une lamede verre; au raoyea de la vapeur d'ether, on provoque !a formation de gouttelettes qui ne tardent pas a se converlir en octaedres , formant de petites masses tubei culeuses. 8' Exp. On etend sur une lame de verre une couche mince de solution etheree de collodion ; puis on approche de la solution I'orifice d'un flacon contenant plusieurs litres de sulfure de car- bone. La matiere prend I'aspect d'un depot de vesicules ; bientot des gouttelettes de sulfure de carbone apparaissent ; et apresl'e- vaporation de celles-ci, le collodion se trouve dispose en bexa- gones asscz reguiiers, formant dis alveoles u bords transpa- rents. 9' Exp. Sur les alveoles de la precedente experience on verse une petite quantite de solution etheree de collodion, puis on fait agir de nouveau la vapeur de sulfure de cnrbone ; on a vu ainsi des alveoles se remplir de collodion opaque, tandis que les bords de I'alveole sont demeures transparents. — Dans uue autre ex- perience analogue, mais avec plus de collodion, il s'est forme, au lieu de la couche alveolaire, une couche continue a trous rouds ; et en dehors de celle-ci des anneaux opaques blancs. 10" Exp. On verse sur une lame de verre. qui porte un grand Dombre d'utricules de soufre, quelques gouttes d'essence de tere- benthine; on forme ainsi des anneaux concentriques maldefinis. En raettant de I'ether sur les anneaux formes par ressenee, les anneaux sont mieux accuses. 1 V Exp. On emploie I'ether seul ; on forme ainsi de beaux anneaux concentriques bien limites et qui resultent de la sou- dure d'utricules, qui passenta I'^tat solide. Au centre du premier anoeau ii reste un spheroide , ou bien il se forme des cristaux. 53 — L'oxpeiience reussit bien en portant I'elher au bout d'une baguette de verre sur les utricules. 12« Exp. On raaintient une lame de verre sur de la vapeur de soufre, de maniere a porter la temperature de la lame au dela de 100°; on forme ainsi des dendrites cycloides, c'est-a-dire dispo- sees en cercles, environnees par une cyclide utriculaire. 13* Exp. On fait vibrer une lame de verre au moyen d'un archet, puis on approche la lame de la flarame du soufre bouil- lant; on forme ainsi des cyclides combinees dans I'interieur des- (]U('IIos se trouvent un grand nombre d'utricules; on voit aussi apparaitre des dendrites cycloides disposees elles-memes assez regulierement en cyclides. Cette experience, variee d'apres les donnees de Cbladni et de Savart sur les lignes nodales, promet des resultats interessants. 14" Exp. On verse de la vapeur rouge de soufre sur de I'eau ; on forme une sorte de tissu utriculaire qu'on pent rassembler sur une lame de verre et dont les globules cristallisent en hexagoncs reguliers juxtaposes. 1.5^ Exp. On renverse rapidement un tube contenant un peu de solution etheree de camphre ; une partie du camphre forme des dendrites cycloides. 1 G° Exp. On pose une lame de verre sur un vase aux trois quarts rempli d'eau pure, commencant a secongeler; I'air exte- rieur etant a une temperature au-dessous de 0°, de la vapeur se depose sur la lame de verre, d'abord sous forme de nuage, puis en gouttelettes, et bientot il apparait des cyclides dont le centre est occupe par de petits cristaux ; mais tout cela disparait rapi- dement. On reproduit la formation d'un depot semblable par I'agitation de I'eau, ce qui fouruit une nouvelle quantite de va- peur (l). — On a observe sur la vitre d'un wagon que de petites gouttelettes de pluie s'y disposalent en cyclides dont le centre I tait occupe par une gouttelette dun diametre plus grand que celui des autres. — Celle-ci, lorsqu'elle avait pris un certain ac- croissement, tombaiten suivantun chemin en zig-zag, ens'ecar- tant des gouttelettes qu'elle rencontrait sur son passage. (1) Cette experience demande a 6tre r6p6t6e; elle parait conduire h da consequences ayant de la valeur, pour expliquer la dilatation de I'eau de 4' i 0*. 54 17- Exp. On chauffe de lessenee de teiebinthino dans un petit balloH, demanicre qu'un peu de vapeur se condense dans le col et sur la partie de la paroi non moiiillcc. Depot de gouttc- lettes tres ecarlees, pouvants'airanger en cyclides. Lorsque des cristaux de soufre se forment a froid dans une solution tereben- thinee, peu saturee, sur une surface de poicelaine par cxemple, ils s'ecartent beaucoup les uns des autres. Ces deux observations sembient correlatives, en ce sensqu'on peut les interpreter I'une par I'autrc. 18" Exp. On verse sur du sue pancrealique, contenu dans un tube, trois fois son volume d'ether, jusqu'a plusieurs centimetres de hauteur au dessus du niveau du sue ; il se forme dans I'ether une sorte de tissu cellulaire a cellules hexagonales, tres fin, tres dclical ct opaque. Seanie du 26 juin 1852. CitisTALj.oGRAPHiE. — M. Ch. Bramc coramuniquc uuc DOtc intitulee : Sur Ir cl'ivrnje par la vo'ic huin'icle. M. Brame donnc le nom de clivacjc -par la voie humide a la solution incomplete de crislaux,qui,dans ceitaines circonstances, qu'on fait naitre h volonte, montre soit la forme cristalliue pri- mitive, soit divers details de la cristallisation. Pour obtenir ce resuitat, M. Brame emploie des dissolvants liquides, des eaux- meres plus ou moins cbargees de la matiere qui a forme les cris- taux, des eaux acidulees par I'acide carbonique et autres acides. Dans tons les cas les dissolvantssontemployes en quantite bien moindre que celle qui est necessaire pour dissoudre complete- ment les cristaux. M. Brame montre a la Societedes echantillons de divers cris- taux, dans I'interieur desquels on a fait apparaitre la forme pri- mitive : Alun en octaedre traite par I'eau pure. — Primitif : octaedre regulier sans modifications. Sulfate de protoxyde de fer, traite par I'eau pure. — Primitif: prisme oblique rhomboidal, sans modifications. Soufre natif (cristallise et compacte transparent), traite par le sulfurede carbone. — Primitif: octaedre a base rhombe. Chaux carbonateeet eau saturee d'acide carbonique a la pres- sion ordinaire. 55 1 " Spath d'Islande. — Primitif : rhomboedre. '2" Metastatique.— Primitif : rhomboedre. 3" Arragonitc. — Primitif : traces de rhomboedre , mais cela demande confirmation. M. Brame a mis en experience beaucoup d'autres cristaux na- turals ou bien obtenus artificiellement. Parmi ces derniers il cite les sels de potasse,de soude,de cuivre, de fer ; les chromates, etc. , des acidesetdes sels organiques ; ii commiiniqueraa la Societci les resuitats obtenus aussitotqu'i Is seroiitsiir(isainmenttrancht's. M. Biame montre encore descristaiixdesoufre, dans lesqueis on distingue la forme rhombe ; cc sent des piismes droits rhoiii- boidaux creux, formes par des octaedres, rcstcs en contact avec Teau-mere (sulfure de carboue) oil ils ont pris uaissance. II fait remarquer qui', sur les octaedres d'alun precedemment cites, on distingue tres bien remboitcment successif des lames composant le cristal. II en est de meme sur le sulfate de pro- toxyde de fer. Cos derniers faits sont d'accord avec les modeles exposes dans les collections de miueralogie , et aussi avec des faits qu'on ren- contre daiis la nature : cristaux de quartz creux, etc. Enfin M. Brame rapproche des fiiits precedents ceux qu'itn obtitnt par Taction des vapeurs ou des gaz sur des substances amorphes et ceux qu'on obtient, soit par Taction des liquidesde fusion en quantiteexcedante,soit par la simple action de la clia- leur. Organooraphie vegetale. Des prhmpanx Ujpes ile atntc- ture de I'embrijon dans la fami/le des Graminees. Siructnra exceplionnelle deVembryon du lilz. Separalion des especcs rfc fancien genre Fromenl (Triticum) en deux genres disiinctx, — M. E. Germain, de Saint-Pierre, communique la note suivante. « D'apres Tetude des embryons de Graminees que j'ai pu ob- server jusqu'a ce jour, je suis conduit a adinettre chezces em- bryons quatre types principaux de structure. — L'hypoblaste ou feuilie cotyledonaire est susceptible de presenter chez les Grami- nees deux formes differentes : il pent r .envelopper, comnie le fcrait une tunique, les autres parties de Tembryon (la gemmule et la radicule designees sous le nom collectif de corciilum) , ou 2" conslituer une sortc d'ecusson ou de bouclier lateral sur le- 50 quel le coreulum est applique a decouvert. — On pourrait donnor I'epithc'ede .vt«on , et celle de chluniijdes aux embryons pourvus d'un opi- blaste envcloppani. » Les embryons ch^amydes sont gen^ralement depoiirvus d"e.- piblasteet presentent la plupart une radicule coleorhizeo (tel est I'embiyon clitz les genres Mais, SuryUumy Coix^ etc.) ; chcz eci embryons la gemmulc se fait jour en ecortant lesbords de I'by- poblaste en\eloppaiit ; quant a la radicule, elle dechire la base de i'hypoblasto poar se IVa^er un passage, donuant lieu par cette perforation a une fnmsf. colcorhizpqn'i ne me parait pas avoir cte signalee et qui est independante de la veritai)le coldurlnzc que prcsente en outre l;i raiieule. — Chez le genre Orijzii [le Riz), I'embryon, qui est a hypoblaste chlamyde presente une structure toute speciaie ; la structure de cet embryon ne me parait pas avoir ete compli'temeut i-xposee et expliquee jusqu'a ce jour. L'bypo- blaste enveloppe completement le coreulum ; cet hypobIaste,dout les bords sunt elroitement sondes, forme a la maturite un sac sans ouverture (l); pendant la germination la gemmuie se fait jour par en haul en dechirant le sac constitue par I'bypoblaste (dont les bords situes au-dessus de cette dechirure restent completement boudes) ; et la radicule (qui ne se fait jour que lorsque la gem- mule a dejaatteint une certaine longueur) se fraieun passage par en bas eu perforant Ibypobiasle et en dounant lieu a une (ansae co/corhize ; mais le fait le plus remarquable, etque jusqu'a ce jour je u'ai observe dans la farailledes Graminees que chez I'em- bryon du Riz, c'estl'absence complete d'une veritable coleorhize; la racine sortie dc I'bypoblaste s'allonge a la maniere de celles des Monocotyledones non coleorhizees, des Liliacees et des Pal- niiers par exemple. » Les embryons scutellesnepeuvent presenter de faussc coleo- rhize puisque leur gemmuie et leur radicule ne sont point enve- loppees par Ibypoblaste, et que cet byijoblaste a la forme d'un ecusson ou d'un bouclier porte snr le dos f!e rerabryou ; mais ces embryons preseu ten I une veritable coieor/iise. Les unssont mu- (1) Daus leiuemoire de CI. Hichurd sur rembijou des Giaiuintes, I'hy- poblasle du Riz est figure comme ne presentant pas d'ouvci lure. M. Adu de Jussieu a vu, avant moi, en suivant le developpemeat de remlMjon, que rbypoblaste prOsente clicz le Riz deux bords dislincls. G, 57 nisd'un cpiblaste on denxieme feuiUe rudimentaire (telest I'em- brj'on chez les genres Avena, Sccalr, Ilordcum, Jujilops^ etc.). Les autres sont depourvus d'epiblaste (tel est rembiyon chez les genres Elimus^ Bromus, etc.). « Des formes intermediaires existent entre les priiicipaux ty- pes que nous venons de signaler: c'cst ainsi qu'il est des em- bryons dont I'hypohlaste semi-erabrassant se rapproche de la forme d'un hypohlaste scutelliforme, et qu'il en est d'autres chez lesquels I'epiblaste, reduit a «ne petite eminence a peine sensible, peut pour .linsi dire etre considere ail libilain comme present ou conime nul. — En outre I'impossibilite frcquente de se procurer des graines mures des especes que I'oii desire etudier, et aussi I'extreme clifficulte dei'ol)servation quanihil s'agit d'embryonsen meme temps si complexes et d'lm si petit volume, soiit des obs- tacles ace que Ton puisse etablir uue classification pratique des Graminecs ayant pour base la structure de remliryoa .; m;iis cctte etude,qui a frequemment fait robjit des rcchcrches et des medi- tations des plus habiles observateurs , peut encore, a en juger par les fails non signales qu'il m'a deja ete donne d'y rencontier, fournir denouveaux elements a I'etudedela structure comparee de I'embryon des plantes monccjtyiedonees. » Au nombre des em'nryons dont la structure m'a presente de I'intcretau point de vue de la delimitation des genres, jeciteral ceux des diverses especes du genre Triticuin (Froment). .Ten'ai pas ete peu surpris de trouver dans ce soul genre des embryons de deux structures differentes. Les especes cultivetset annuelles designees sous le nora de Cereales [Tniicum salivum^ tiuf/'iduni , Polonicun/, etc.), presentent un embryon pourvu d'un epiblastc et semblable a celui des Secalc, /Eijilopa, etc., et les especes non cultivees (section ylcjropijrnm : T. repots , glaucam , cani- nnm, etc.), presentent un embryon dont Tepibiaste est reduit a une eminence a peine sensible ; cet embryon se rapproche par sa forme de celui du genre Elynms. .I'avais conclu de cette obser- vation que le genre Agropyrnia de Gaertner, adopte par plu- sieursauteurset auquel on avaitcru devoir rcnoncer, est un des genres les raieux caracterises et les plus distincts et doit par consequent etre retabli, et quele genre Tiilicum doit renfermer exelusivement les Froments cultives. — Un travail fort interessaut de M. Fabre, d'Agde, public parM. Dunal, vient appuyer ma Extrait de VIvsiUni, !'<• SBction, is^s. 8 58 maniere de voir relativemtnt a la separation en deux pcnres du genre Tiiticiini. On ignorait jusqu'a ce jour la patrio des Fro- ments cultivcs. Nulie part ces plantes u'avaient ete leiicontrccs a I'etat spontane, et des botanistes en avaient conclu que les di- verses especes , races ou ^arietes du Fioment proviennent d'nne espece eompletementdeformeepar la culture et difficile a recon- naitre daus la plants cultivee ; on avait suppose neanraoinsque la plante spontauee mere du Fromeut pouvait etre YjEgilops itvata , espece tres repandue dans la region mediterraneenne. D'.'ipresia serie d'experienees de culture faite par M. Fabre, les Froments cullives seraient en rtialite des -Ej^i/op.v UK. uvaiaet M. triaiistata, variele /n//toi(/e«), deformes de plus en plus par unescrie de semis suecessifs dans les conditions de la culture. La deformation ou transformation presente comme caracteres : augmentation du nombre des epillets et des tleurs fertiles des epillets, diminution du nombre des aretes des glumes et desglu- melles, axe de I'epi flexible et nou fragile etcaduc , tige droite et elevee et non basse et genouillee. Le nom generique Triiiciim devraitpar consequent disparaitre de la classification botanique, et les noms de Mcjilops saliva , vE. lurgida, .H. monococca, JL. Polonica, etc., devraient remplacer les noms de Tr'uicum sativum , T. turgidiim, etc. Si Ton tenait a ne pas faire dispa- raitre de la nomenclature botanique le nom ciassique de Triiicum, ce faux (7e??re de\ rait etre place immediatement apres le genre Mgilops , dont il serait un double emploi plutot qu'un demem- brement. Quant au genre Agropijrum, 11 est completement ind6- pendant des genres /Egilops et Triiicum. » Seance du 10 juillct 1852. Phvsiolocie viir, KTALt. Etudes experimentales sur Vaccro'is- semenl en diamelre des ligcs dicniijleUonees. — Sous ce litre M. E. Germain, de Saiut-Pierre, lit la note suivancc : « Mes etudes sur la rhizographie devaieut naturellement me conduire a ctuLlier experimentalement le mode d'accroissement des tiges. Cette importante question m'offrait d'autantplus d'in- teret, quelle est depuis longtemps un sujet de controverses qui tend a s'eclairer dcplus en plus par I'attentiou que lui accordent actuelleracnt les pbytotomistes les plus eminents. Jemebornerai aujourd'hui a exposer en peu de mots les resultats d'un certain 59 nombre dfi mes tenfatives experimentnlo?, et a enoncer les con- sequences physiologiques qui me semblent pouvoir en ^tre de- duilos, me leservantde revenir, aprcs de uouvelles recherclrcs , sur la partie anatomique de cette question. » Ayant pratique avec soin des decortications annulaires snr un assez fjratid norabre detiges et de rameaux, j'ai vu, ainsi que d'autres observateurs, la partie de I'arbre superieure a la decor tication vegeter pendant un certain temps; puis, a mesure quel partie dc'cortiquee subis-^ait ia dessiccation,Ia partie superieure st Uetrir et perircompletement soit en quelques semaines, soit en quelques mois , soit men:e aprcs une ou plusieurs annees, ou meme vegeter indelinimcnt selon que I'operation dela decortica- tion annulaire avait pour objet une tige tres mince, plus robuste, ou d"undiametre considerable. Toutes les fois que la vegetation a continue'p ndant un certain temps, la tige a continue a gross^ir danslapartie superieure a la decortication, lediamefre s'cstsur- tout accru immcdiatement au-dessus de la partie decortiquee , comma si les parties de nouvelle formntion s'y etaient accumu- lees en ne pouvant descendre plusbas; an contraire, la tige a cesse de s'accroitre dans la partie immcdiatement inferieure a la decortication dans I'intervalle situe entre ce point et I'origine du premier rameau qui se rencontre au-dessous de la decortication. J'excepterai ncanmoins de ce mode absoiu d'accroissement en diametre les Sapins,qui etant tronconncs emettent manifestement un bourrelet de l)ois nouveau entre le vieux bois et I'ccorce a la surface de la soucbe resteeenracineedans iesi>l ; j'ai eu occasion d'observer avec MM. Martins et Lecoq dans les montagnes de I'Auvergne ce fait plusieurs fois signale et que i'on a explique par des greffes ou soudures naturelles entre lesracines de I'arbre tronconne et les racines d'un arbre voisin. Mais chez des arbres dicotyledonesctpris en dehors de la classe des Coniferes, ayant enleve la p.irtie superieure de certainestigeset ayant pratique la decortication annulaire a une certaine distance au-dessous du point tronconne , la partie superieure a la decortication ne s'est accrue qued'une maniere prcsque insensible, cequi doit conduire a admettre que les parties qui fournissent les materiaux elabores de I'accroissement sont (relativement a la tige decortiquee annu- lairement) les parties situees au-dessus de la decortication. » Une autre serie d'experiences a cousistc dans des decortica- 00 lions laterales dont j ai fait varier les conditions; j'ai reuni sur une merae tige (celle d'unSurcaii, Sambncus racemusa) un cer- tain nombre de fails; ces cxptriencesont ete preparecs le 1 0 mai (les pieces et les figures en sent mises sous les yeux de la So- ciete). >' Dans rexperience A , j'ai enleve une porlion d'ecorce en forme de paralielogramme ; quelques semaines plus tard les le- vres longitudinales de I'ecorce encadrant la partie de boisdenu- dee presentaient, celie de droite et cclle de gauche, un bourrelet de nouvelle formation ; ce bourrelet est la continuation de la par- tie dite corticiile et s'enleve en meme temps que I'ecorce, il ne presente actuellement qu'une faible adherence avec le bois. Quant a la surface denudee du bois, elle n'a emis aucune produc- tion ou nouvelle formation. » Dans I'experiencc B, j'ai pratique une decortication de meme forme que dans le cas precedent ; mais j'ai laisse quelques lam- beaux des couches internes de I'ecorce adherents au bois et con- tiuus avec la partie superieure de I'ecorce limitant la plaie. J'ai obtenu un bourrelet corame dans le premier cas , et en outre une formation nouvelle de tissu cortical et ligneux dans toute I'eten- due dans laquelle dcs lambeaux adherents avaientete menages. » Dans i'experiencc C, j'ai pratique une decortication laterale au centre de laquelle jai menage un paralielogramme d'ecorce intact, mais sans aucune communication avec les quatrec6tes de I'espace decortique. Les bounelets lateraux se sont produits comme precedemment . mais ii n'y a eu aucune production nou- velle, aucun accroissement au niveau de la partie d'ecorce in- tacte isolee au centre de la decortication qui s'est completement dessechee en meme temps que le bois denude. " Dans I'experience D, j';ii reproduit I'experience prcccdente , mais en laissant un lambeau interieur qui maintenait la partie d'ecorce inlacte (au centre de la decortication) en rapport avec la partie inferieure de la tige. Le carre d'ecorce central s'est desse- che plus lentement que dans le cas precedent, il a fini nean- moins par se dessecher completement sans donner lieu a un accroissement de tissu a ce niveau. •' Dans I'experience E, j'ai reproduit I'experience precedente, mais en raenageant le lambeau unissant le carre d'ecorce central a I'ecorce (de la circonfereuce) a la partie superieure et non a Ja 61 partie iiiferieure. Le resiiltat a ete completement difleient, la tige s'est accrue au niveau du carre d'ecoice place an centre de la decortication. Dans ce cas les materiaux de raccroissement venaient d'en haut au lieu deveuird'en bas. » De cette serie d' experiences, je suis amene a conclure : » I* Que les materiaux imraedints de I'accroissement arrivent de la partie superieure de la tige et non de sa partie inferieure. « 2° Que ces materiaux ne sont pas produits par le bois, puis- que le bois , menoe recouvert d'ecorce, ne produit rien quand le larabeau d'ecorce est completement isole ou meme n'est adherent que par en bas. » 30 Que ces materiaux sont secretes , au moins secondaire- ment, sinon primitivement, par I'ecorce et les parties de nouvelle formation, de haut en bas, puisque lebois, etant recouvert d'un lambeau d'ecorcejadherent par sa partie superieure, s'accroit au niveau du lambeau. » 4° Que raccroissement en diaraetre peut avoir lieu lors meme qu'il n'existe que les couches inferieures de I'ecorce se continuant avec I'ec'orce de la partie superieure, et que c'estpro- babiement a cette mince couche protectrice que doivent etre attribues les accroissements ou productions de tissu dcs tigi^s rencontrees accidentellement decortiquees annulairement dans une certaine etendue, maischez lesquelles la decortication avait pu n'elre qu'incompiete relativement a sa profondeur. — Je pos- sede un tronc d'Orme decortique annulairement il y a cinq ans (en 1S48) et qui n'est mort que cette annee apres les secheresses du printemps ; chez cet arbre des formations nouveiles de tissu li- gneux semblent elre uees sur la partie denudeedu bois ; mais ces formations, qui presentait la forme de larmes et se termineni a leur extremite inferieure par une sorte de culot, descendaient evidemment de la partie superieure ; en outre, elles se sont pro- duites sur des parties actuelleraentdenudees, il est vrai, mais au niveau desquelles on trouve la trace de lambeaux d'ecorce qui existaient a I'epoque de leur formation." Seance du 31 juillet 1852. HvDRAXJLiQUE. — M. dc Caliguy annonce qu'il a construil un modele fouctionnant d'un appareil a elever de I'eau sans piston, dont il a presente le principe dans la seance du 23 fe- G2 vrier 1850, et qu'il a execute en boh, sur une grande eclielle, iin autre appnreil deson invention, saus pisiou ni soiipape, qu'il a presente dans la seame du 2 novcmbre iSoO. On rcnvoie, pour abreger, aiix notes deja publiees sur ces deux machines dans I'lnstihit. i° La r' machine a pour but special d'eleverl'eau.au moyen d'une chute d'eau et d'un reservoir d'air dilate alternativement, a des hauteurs qui peuvent etre beaucoup plus graudes que celle de la chute, quand ce!le-ci ne depasse point ccrtaines limites, saus employer autant de reservoirs d'air dilate que dans la ma- chine coniiue sous le noni de De Tiouville, on meme sans avoir besoin d'en employer plusieurs, quand la hiuleura laquelleon vcut elever I'tau n'est pas trop grande, quoique bion supciipure a celle de la chute motrice. i,e modele foucUonnant, qui vicnt d'etre construit a Versailles, a seulcment pour but de rcaliscr I'idee presentee en fevrier 1830, en elevant i'eau, dun sen 1 jet alternatif , beaucoup plus haut que le double de la chute mo- trice, au moyen d'un scnl reservoir d'air alternativement dilate. On sait que cela ne pouvait pas se faire avec la machine de De Trouviile, qui offrait d'ailleurs Tin 'onvcnient de p;rdre ."-ans re- tour le travail employi' a diiater I'air a chaque period . Dans ce modele provisoire on a employe, pour se debairasser de la soupape de decharge de I'eau clevee, lo sysleme de siphon reu- verse, h colonne alternativement aspiree , proposee jar i'auteur pour la machine de De Trouviile, dans la seance du 24 aout 1839, et qui est dccrit dans le protes-Vf rbal de cette seance. Quant a la maniere dont la soupape principale fonctionne, au moyen d'un nouveau principe desuccion, en se soulevant en sens contraire du mouvement que tend a lui imprimer la pcsantcur, on renvoie aux experiences decrites dans le proces-verbal de la seance du 26 juillet 1851. EUe se souleve en vertu du mouvement de des- cente de I'eau motrice, et retombe par son propre poids quand la colonne liquide se releve.Ainsi il est h remarquer qu'ellemarche a contre-courant dansles deux sens de son mouvement. 2" M. de Caligny a execute, entiereraent en planches, au moyen de tuyaux construits comme les buses ordinaires, un ap- pareil a elever I'eau pour les irrigations, du systeme qu'il a pre- sente le 2 novembre iSiiO, et qu'il a deja execute sur une grande echelle pres de Saiat-Lo, sur la Vire,ainsi qu'il I'a annonccdans or. la sonnr'o du 27 'h'eemlue ISijI . Ccini qu'il vient d'executer en j)l UR-iu'S estd'une section ei.core plus grande; son but est diffe- rent : il utilise une cIuUo trop petile pour qu'on puisse y nppli- quer im belier hvdraulique, qui d'ailleurs couterait beaucoup plus clier. L'auteur reviendra, dans une prochaiue seance, sur cette machine qu'i! etudie encore plus en grand, m6me pour le cas des grandes chutes motrices. II a cru devoir signaler dans cette communication deux faits cssentiels: 1° II n'est pas ueces- saire que le cnude d'aval soit airondi pour que le phcnomeiie de succion a contre-courant, base du jeu de cette machine, se produise convenabiementj 2° le choc du tuyau vertical mobile sur son siege a pu etre produit au moycn d'un ressort, sans que cela empeche une fermeture convenable a I'epoque oil il repose sur ce siege, dispose tout simplement autour d'un orifice perie sur un tuyau horizontal fixe. II re ulte de cette derniere cir- constance, qu'une force qui etait perdue en produisant ce choc aujourd'hui evite de cette maniere, pourra etre employee a faire marcher une pompe, sans piston ni soupape, qui augmentera en- core Teffet de i'appareil. Quimd la base du tuyau vertical mo- bile cstenfoucee a unecertaiue profondiur au dessousdu niveau du bief d'ava! , il se produit des mouvements de nappes liquides qui repousstnt dans certaines circonstances I'eau cie ce bief, de manieie a augmenter sensiblement la chute motriee, d'une facon analogue a ce qui se presente en aval des roues a palettes em- boitees dans un coursier. Erpijtologie. — M. Aug. Dumeril fait homraage a la Societe d'un m moire ayant pour titre : Monographic fie la Trihu des Torpeiliitiois on Maies eleciriques , comprenant un genre nou- veau , trois especes nouvelles et deux espeees nommees dans le Museum de Paris , mais non encore dccrites. Ce travail est divise en deux parties. La premiere traite de la disposition anatomique des appaieils piop:es a clegager de relcetrieite, et des phenomenes physiolngiques dout i!s sont le siege A cette occasion, l'auteur expose et cllseute les opinions emises sur le pouvoir analogue a celui des Torjjilles , et dout on suppose que les Raiisordinaiies sont douees. La seconde partie du memoire est relative a I'etude zoologiqut; de tous les Poissous Plagiostomes nuinis d'appareils eleciriques. Ces Poissons out ete 04 reunis, pour la premiere fois, en 180G, dans la Zouloijle ana- hjiiqiie de U. le professeur C. Dumeril , en un gioupe paiticulicr constituaiit le genre Torpille ; niais ee genre a du etrc ensuite divise a cause des differences reniarquables oi'fertes par les es- peces qu'il comprenait. MM. )\Uiller et Henic Tout partage en trois groupes, Le premier est caraoU'iise par lo dc'faut d'opipte- res, il ne reuferme que le g^Mire Temera de M. Gray. On n'en place quun egalement, le genre Astnipc de MM. Mlillcr ct Henle, dans le deuxienie groupe ou I'epiptere est unique. II y a trois genres, au contraire, dans le deinier groupe forme des cspeces a deux epipteres : ce sont les genres Torpille , Dumeril ; JNareine , Henle; et entin le genre nouveau uomme Hypnos par M. Aug. Dumeril. Ce dernier genre , complctemeiit distinct de tous les autres par I'cxcessive brievete de la queue , differe aussi , de la facon la plus tranehee , des deux autres genres rapproclies dans ce meme groupe , en ce qu'il offre certains caractcres speciaux aux Torpilles proprement dites , et d'autres essentiellement ca- racteristiques des Narcines. Le genre Hypiios est represente au Museum d'histoire naturelle par deux iuuividus paifaitemciit semblables entre eux , rapportes de la bale de Sidnej' par M. J. Verreaux , et qui ont du ctre ranges dans uuf meme espece nom- inee , a cause de son systerae de coloration , Hypnos noiratre, Hypnos snbnigruni. Ce raemoire renferrae , en outre, la description de deux nou- velles Narcines, la A', macnlce et la N, noW^., et de deux autres especes du meme genre, inedites jusqu'ici . et que M. Valen- ciennes avail nommees N. luicroplUhalme et iV. m'lcroure. Seance du 7 aottt 1852. Physique. Clialeur. — Dans une note sur la qualite des rayons de chaleur emis par des corps difiercnts a meme tempe- rature, et la variation des rapports des pouvoirs emissifs, MM. F. de la Provostaye et P. Desains relatent d'abord les expe- riences qu'ils ont communiquees a lAcademie des sciences dans la seance du 21 juin dernier et dont I'analyse se trouve au compte- rendu de cette seance (v. Vlnstiiui, n° 9G4, p. 197); puis lis rap- portent quclques nouvelles experiences dont ils n'ont point fait mention alors. C'est de ces dernieres seulement que nous allons indiquer le resultat. 65 Dans leurs premieres expf riences, apres avoir revetu de cina- bre et de noir de fumee les dciix raoities de la face anterieure d'uu graad vase en cuivre, ils I'avaient rempli d'huile et chauffe a 173". A cette temperature, le rapport des rayonnements directs etait 0,83; celui des rayonnements transmis a travers une lame de verre ties mince n'etait plus que 0,67. Les rayons emis par le cinabre sont done absorbcs en plus grande proportion. En coraparant de meme les rayonnements du sulfate de plomb et du verre a 310" environ, ils ont trouve pour ieur rapport 0,74 en- viron quand les rayons arrivaient librement a la pile et 0,40 quand iis etaient obli4;es de traverser une lame de verre nota- blement plus epaisse que celle qui avait servi dans I'experience relative au cinabre. Beaucoup d'autres essais ont conduit a des consequences sem- blables. Les experiences de MM. de la P. et D. semblent aussi etablir d'une maniere directe que le rapport des pouvoirs eraissifs de deux corps pent clianger avec la temperature : ainsi a 1 00" pour le verre et le sulfate de plomb dont ils faisaient usage , ce rap- port differait fort peu de rcgalite, tandis qu'a 3I0" 11 deve- nait0,74. Anatomiu; et PHvsiOLOf.Tii:. Structure de la moelle epmiere. — Dans la note suivante, M. Pierre Gratioiet rend compte alnsi d'obseivations qu'il a failcs. « On salt que la moelle epiniere se compose de deux moities reunies par une commissure : cbacune de ces moities est formee d'un axe gris qu'entourent des faisceaux blancs. Onpeutrappe- ler encore que la commissure est formee de deux lames; I'une blanche , unissant les faisceaux anterieurs; I'autregrise, passant d'un axe gris a I'luUre ; cela etait connnu des anciens anato- mistcs. Les observations des modernes ont fait connaitre dans la commissure une composition beaucoup plus compliquee. C'est ainsi que le centre nous montre : l ° un petit canal longitudinal a parois grises, c'est le vaUricidc dc la moelle cphuhre; 2o de chaque cote du ventricuie, un petit conduit logeant un tronc v.'isculaire; 3" enfin , un peu au devant du ventricuie dans I'e- paisseur meme de la commissure blanche, deux petits faisceaux longitudinaux subdivises quelquefois en petits cordons secon- daires, et(|u'on peut nomnier cordons Inujiindinnux de la cmi' Exliait (le I'lnsliliit, 1" srclion, 1352. 9 66 mimtre. Je montrerai dans une prochaiue communicatiou que cette composition se reproduit , quant aux traits essentiels, dans cettepartie de I'encephale a laquelle M. Foville a donne le nora de noyau cerebral , et qui est precisement a la moelle ce que le ciane est au rachis; pour ie moment, j'appellerai plus particu- lierement I'atiention sur la composition des axes gris , et sur le rapport de leurs elements , soit avec les faisceaux blancs de la moelle epiniere , soit avec les fibres radiculaires des nerfs peri- pheriques. » Rolando a depuis longtemps signale la difference qui existe entre ce qu'on a appele les cornes anterienres des axes gris et leurs cornes posterieures. Les premieres sont formees de cette matiere grise , tres vasculaire, d'aspect spongieux , qu'on a fort bien designee sous le nom de substance spo??yJewse, tandis que les cornes posterieures contiennent une substanee a la fois plus transparente etplus foncee, d'aspect gelatineux,beaucoup moins vasculaire que la precedente. L'espace que cette substance occupe est tinement strie par des lignes de couleur blanche ; MM. Bidder et Wolkmann ont demontre qu'elle est essentiel- lement composee de petits globules scmblables par la grandeur aux globules du sang de la Grenouille, Ces globules appartien- nent exclusivement aux cornes posterieures de I'axe. Quant a I'aire des cornes anterieures elle presente comme element carac- terisUque de grandes cellules a prolongements irreguliers qui ont ete decrites dans ces derniers temps sous le nom de cellules a queue. D'ailleurs ces cellules ne sont point uniformementre- pandues dans la masse spongleuse, et forment differents amas considerables surtout au voisinage des faisceaux blancs. — On peut remarquer comme un fait interessant que chez un meme animal elles sont plus grandes dans les regions renflees de la moelle epiniere que dans ses regions etroites. Des observations norabreuses semblent demontrer egalement que leurs diaraetres sont plus considerables dans les grands animaux que dans les petits. » Quoi qu'il en soit ces cellules,et c'est la un point important, dependent les unes des autres ; elles ne constituent point des centres isoles ; leurs rayonnemens se divisent, se subdivisent et s'unissanten divers lieux constituent un grand plexus a mailles irr^gulieres. L'existence de ce plexus est surtout facile a consta- 67 tei- dans ies grandes especes de Ruminants ; c'est dans les Cerfs et Ies Boeufs que leurs communications ont ete plus faciles a re- connaitre. » Les mailles de ce plexus ganglionnaire sont de formes tres variables ; au voisinage des faisceaux blancs elles sont tres allongees, elles sont arrondies vers le centre. C'est a la region lombaire qu'on trouve les cellules en plus grande abondance. )) Outre ces connexions tres manifestes qui les unissent en un seul systeme, on peut en decouvrir d'autres dont la signification n'est pas raoins interessante. En effet , d'une part, on peut sui- vre un grand nombre de fibres nerveuses appartenant aux fais- ceaux blaucs jusque dans les cellules ganglionnaires, et d'autre part, en multiplant les coupes, en les etudiant avec une scrupu- leuse attention, il devient possible de demontrer la continuite d'un certain nombre de fibres des racines nerveuses molrices, avec certains prolongements deces cellules. — Ainsi les cellules sont en connexion tant avec les faisceaux anterieurs et moyens de la moelle, qu'avec les fibres nerveuses motrices. » Ces faits ont ete constates avec une rigoureuse exactitude. J'ai ete moins heureux dans la recherche des connexions des racines posterieures spirales avec la substance grise centrale. On demontre sur des coupes longitudinales que les fibres elemen- taires des racines posterieures s'inflechissent et reraontent dans les cordons posterieurs qu'elles semblent constituer en grande parlie. A cet egard j'ai vu absolument comme M. Hannover ; raais on ne peuteu induire qu'elles se prolongent dans toute I'eten- due des cordons posterieurs. En effet de la face anterieure de ces cordons se detachent un grand nombre de fibres qui se por- tent lesunes vers la commissure grise ; d'autres vers le ventri- cule ; un plus grand nombre dans I'epaisseur de la substance spongieuse, Ce sont ces fibres qui forment les pelits tractus blancs dont la corne gelatineuse de I'axe gris est striee. Malgre Ies plus grands efforts, il m'a ete impossible de decouvrir s'il existe des connexions entre ces fibres et Ies cellules rayonnan- tes. Toutefoisjene puis m'empecher de les soupconner. « Ces cellules rayonuantes et leurs plexus, les racines motri- ces, les stries des racines sensitives, les plexus vasculaires for- raent dans la corne anterieure de I'axe gris un entrelacement inextricable, dont la complication est encore augmentee par la G8 presence d'uu grand norabre de fibres qui, du faisceau aute- rieur et du faisceau moyen d'un c6te de la moclle, se portent dans le faisceau anlerieur du c6te oppose. Ces fibres s'entrecroi- sent sur la ligue raediane avec des libres analogues, ct cet en- trecroisemeut constitue ce que nous avous appele, ix\ec les au- teurs, commissure blanche de la moclle epinicrc. Son existence pent etre demonlrce avec la plus graiulc evidence dans tDuie la longueur de I'axe, et jusque dans ses parlies encephaliques oii M. Foville la demontree, selon nous, d'une maniere tres rigou- reuse, que I'cxamen microscopique vient conlirmer encore. Je me hate d'ajouter que toutes Ics fibres des faisceaux autcrieurs ou moycns ne prennent point une part evidente a cet entrecroi- sement qui m'a parun'etre que particl. » Telle est eu general la composition de la moclle epinicre. Mais elle subit, suivant les differeutes regions de I'axe, des mo- difications nombreuses. Je ue les indiquo, ici que d'une maniere sommaire. » 1" L'axe gris est plus considerable a la region lombaire qu'en aucune autre region de la raoelle. » 2° Les faisceaux blancs sont cgalement tres cpais a la region lombaire. Mais ils s'amincissent singulierement a la region dor- sale, on ne peut done supposer qu'ils y contiennent un nombre ^al de fibres. En consequence, il est problable qu'un grand nombre de fibres blanches du renflement lombaire se ferminent dans ce renflement qu'elles ne depassent point. »3oBien que le renflement cervical soit le plus volumineux, I'axe gris y est moins epais qu'au renflement lombaire. Ajoutons que la moelle se reduit a peine au-de>sus de ce renflement, On peut adraettre en consequence que le plus grand nombre cies fibres blanches du renflement cervical remontent vers le bulbe, c'est-a- dire versrencephale. » On conulut de ces faits, avec quelque probabilite, que Ic membre posterieur des animaux niaramiferes est plus particulie- reraentsous I'influence de la raoelle, tandis que le membre ante- rieur depend plus particulierement des parlies encephaliques. En un mot la moel'e nous apparait a la fois comme un centre par ses parties grises ; comme un conductcur, c'est-a-dire comme un nerf par ses fasciculations binnehes. Je considere comme de- montre que les axes gris sont en connexion fun avec I'autri', mais « 69 que les racines uerveuses qui s'y rendeni ne s'entrecroisent point avec celles du cdte oppose. Les entrecroisements paraissent essen- tieileraent appartenir aux fibres qui remontent vers rencepliale. 11 me parait done probable que raction reflexe de la moelle est directe, et que raction croisee depend essentiellement de I'ence- phale. " Je n'ai pu jusqu'a present decouvrir quel est !e rdle des fais- ceaux dela commissure et du ventricule median. Leurs fonctions sont entourees d'une obscurite profonde. On ignore egalement I'u- sage des parties qui constituent la cornegelatineuse a stries blan- ches dela moelle epiniere. L'absenced'unreseauvasculaire abon- dant dans cette partie de la moelle pourrait faire supposer qu'il n'y a pas la de production tres active, et peut-etre aurait-on quelque raison d'imaginer que cette substance gelatineuse oil sont plon- gees les fibres nerveuses, permet une sorte de diffusion des im- pressions sensitives, ce qui expliquerait peut-etre comment I'ir- ritatioD continue d'un meme point de la surface cutanee amene a la longue une douleur plus ou moins vive dans les parties envi- ronnantes, bien qu'elles u'aient point ete lesees. Mais on ne peut s'empecher d'avouer que ce sont la de simples hypotheses. » II n'est pas moins difficile de dire quelles peuvent etre les fonctions du ventricule de la moelle epiniere. Sa preexistence a tous les autres appareils nerveux dans le foetus pourrait faire supposer un certain rapport entre cet organe et les fonctions ge- uerales de nutrition et d'accroissement. Mais cette question et celle que souleve Texistence des petits faisoeaux longitudinaux de la commissure deraeure infiniment obscure. En effet, il nous semble que les belles experiences des physiologistes raodernes sur la moelle, ont plus particuliereraent fait connaitre hs fonctions des cordons conducteurs, mais le role des parties les plus impor- tantes peut-etre, c'est-a-dire des parties centrales, est encore a peu pres ignore. Peut-etre, a cause de la tenuite des parties, ces problemes sont-ils de ceux qu'on resout plutot par I'observation des faits pathologiquos, que par des experiences immediates. » Seance du 23 octobrc 1852. Hydkaulique. — M. de Caligny adresse nne note ayant pour objet d^s experiences sur un moyen de diminuer la resistance de Teai? dans les condes des tuyaux de conduite , et sur un pheno-- r 70 mene du raouvementdesnappesliquidesa la sortie del'eaud'une de ses machines hydrauliques. II avail annonc^, dans la seance du 28 juin 1841, au proces- verbal de laquelle on renvoie pour abreger, que Ton pourrait diminuer la resistance d'un coude, en divisant ce coude en plu- sieurs partii's pardes cloisonaconcentriques. 11 annonce aujour- d'hui que ce resultat theorique est verifie par I'expcrience sui- vante , qu'on peut repctcr dans tous lescahinets dc physique ou meme avec une fontaine a filtre ordinaire. Un tuyau cylindrique en zinc, de cinrpiante centimetres de long et de cinq centimetres de diametre au sommet, se termine a son extremite inferieure par une portion de section quadrangu- laire etde meme diametre que le sommet. Cette extremite infe- rieure porte un coude de section quadrangulaire a angle droit et en quart de cercle dont le rayon exterieur est de cinq centimetres. Le rayon interieur dece coude est nul, c'est-^-dire que chacune de ses laces planes est un quart de cercle. Trois lames concenlri- ques courbees en quart de cercle sont perpendiculaires aux deux faces planes dont on vient de parler, etdivisent en quatre parties egales le rayon de la courbure exterieure. Ces lames sont iixes, raais on peut les oter ou les remettre a volonte , pour varier les experiences , chacune de ces lames etant attachec a chaque ex- tremite tout simplement au moyen de petites levres en zinc dis- posees de maniere a gener le moins possible le mouvement de I'eau. Apres avoir prealableraent plonge le coude dans le reservoir ou Ton opere, on bouche le sommet de I'appareil avec la main , I'autre extremite etant toujours ouverte, et Ton commence par determiner la profondeur a laquelle il doit etre enfonce en partie dans le reservoir, pour que I'eau, qui s'eleve au-dessus du ni- veau exterieur, en vertu des lois de I'oscillation, parvienne au sommet du tube sans sortir. II est a peine necessaire de rappeler que I'eau est retenue a une certaine profondeur au-dessous du niveau du reservoir a I'epoque ou le sommet du tuyau est bou- che, en vertu du ressort de fair. Get air s'echappe ensuite libre- ment quand ce sommet est debouche, tandis que I'eau monte par lextremile iufcrieure toujours ouverte. On connoil aussi qu'il 71 faut que le reservoir ait une largenr et nnp profondeur couve- nables. Apres avoir determine la hauteur a laquelle I'eau parvicni ainsi, quand les trois lames concentriques sont posees, on s'as- sure qu'on diminue notablement cette hauteur en supprimant success! vement ces lames et que la plus importante est celle du milieu. Pour discuter les resultats, il faut se souvenir que, dans ce cas, la profondeur du point de depart se calculc au moyen d'une equation tres simple du second dcgre, et que, si le tuyau etait parfaitemcnt cylindrique, le produit de la masse d'eau ele- vee au-dessus du niveau exterieur, par la hauteur de son centre de gravite au-dessus de ce niveau , serait comme le carre de la hauteur obtenue au-dessus de ce meme niveau, M. de Caliguy se propose de varier cette experience sur une plus grande echelle, en se debarrassant autant que possible des effets de la contraction qui n'etaient ici evites que sur une des faces planes appnyee contre la paroi duue fontaine a filtrer or- dinaire. II aura soin de disposer au-dessus du coude un tube qiiadrangulaire ; mais il n'a pas cru devoir tarder plus longtemps a annoncer a la Societe quil avait verifie I'utilite des lames I'ourbes dont il lui parait qu'il sera desorniais cssentiel de se ser- virdans des circonstances qu'il a enumerees dans la note rap- peiee ci-dessus , tout en convcnant que , pour ohaque cas parti- culier, des experiences seront indispensabhs aliii d'apprecier ri- goureusement le degre dutilite de cette idee. On coucoit d'ail- leurs que la suppression de la contraction de la veine liquideou de toute autre cause de resistance passive permettra de niieux apprecier cette utilite, puisque , malgrc ces causes de dechet, elle se presenle d'une maniere assez tranchee pour etre verila- blemeut industrielle. L'auteur a assaye aussi d'etudier I'effet de ces lames pour un coude de meme diaraetre, mais ayant un rayon d'arrondissement exterieur double et un rayou d'arrondissement interieur egal a I'arrondissement exterieur du coude precedent. Dans ce cas, la resistance de ce coude etant peu da chose par rapport a I'ensem- ble des autres resistances passives, le mode familier d'experi- mentatiou dont on vient de parler ne fournirait plus de resultats assez positifs pour qu'on put en tirer des consequences, si Ton 72 n'avait pas etudie le coude a rayoii d'arrondissement interieur nul, objet special de cette communication. — M. de Caligiiy annouce que la crue extraordinaire de la Vire, qui a rompu de^ pouts ci emportedes raoulins, en amont et en aval de I'ecluse de navigation oil il a essaye, aux frais de I'Etat, son appareil ayant pour but de reduire la depense d'eauii cette eehise , n'a point eudomniar.'e cet appareil , a cause de la nianiere dont remplacenient a elechoisi; ce qui constltuc unc veritable experience sur la maniere de choisir I'emplaccment de ccs appareils pres des rivieres ou des canaux dont on pent craindre les debordements. Dans ses etudes sur une machine do ce systeme, essayee nussi en grand dans une autre iocalite pour elever de I'eau, il a remar- que que les clioses pouvaient ctre disposees de facon a proliter des oudes de decharge et de leur mouveraent de retour pour aug- menter alternativement la chute motriee. Elles refoulent I'eau exterieure dans laquelie la bouche de decharge est ploj]g(5e dans le bief d'aval, ets'appuient, en vertu dun mouvement de retour, sur les points oucela est alternativement utile. Ce mouvement de retour vers la bouchede decharge produit une onde qui se retire en temps convenable, en laissant a sa place un creux dont la circon- lerence est refoulcc de plus en plus par la decharge. II est essen- tiel de remarquer que jusqu'a ce jour les ondes de decharge avaient ele considerees corame un embarras pour les machines hydrauliques a mouvement alternatil", tandis qu"ellcs peuvent etre raaintenant disposees de maniere a en augmenter les elfets, tout en assurant leur jeu. Physique momtxlaire. — M. Ch. Brame communique les experiences suivantes conecrnant Taction du sue pancrcatique sur Icj huiles (1). Premiere experience. — On a emulsione de I'huile d'amandes douces au :;.oyen d'un sue pancrcatique frais , qui venait d'etre (1) Dans unc coniniunicalion anlerieure, M. Brame a annonc6 i la So- cietii que I'lSnuiIsion foriu^e par le sue pancrtalique et les huiles, 6tant agi- I6e avec del'etlier, laissc prCcipilcr la matiere active en flocons blancliiUics ; mis en contact avec de I'^tber superposi', le sue pancreatique a forme; dans raher une matiere blancbe opaque, ayant I'aspect d'un tissu cell ulaire fin et delicat, compose de cellules liexagonales. 7;i extrait du pancreas iViiii ri.i.'ii vivarit, en agitaiu Jes deux Jiqui- des awe une baguette dans \iii verre a pied ; en'suite on deposn quelques goultes de I emulsion sur une lame de vciie (porte- objet). Au moyen du luicioscopc , on voit que eette emulsion est composec d'uii ties grand nombre de particuIeN globniaires , nageant dans iin liquide aqueux ; le bord des puticutes esttres pcu ombre, ce qui niontre que les globules sent solides ou pres- que solides a la surlace; de plus un certain nombie de ces glo- bules se sont ouverts et ont pris une forme variable, mais qui, d.ms tous Icj cas, iaisse reeounaitre qu'ils tout coijs-titues par une pocbe meiiibraueuse (tegument). On a suppose que la membrane teguraeutaire avait ete dechi- ree par I'agitation des globules avec la baguette. Pour verifier si cette supposition etait foudee, on a fait I'experience que voiei : Deuxieme experience. — On a agite le sue pancreatique avec I'buile dans un verre, au moyen d'un mouvement de rotation impriineacelui-ci. Examinee au microscope remulsion ne raon- tre que des spberoides ou globules intaots; aucune poclio mem- brancuse n'est decbiree. Troisicme experience. — Des gouttes de Temulsion prece- dente etant deposees sur une lame de verre , on les Iaisse a nu ou bien on les recouvre d'une seconde lamede verre mince ; puis on les amene suceessivemeut sous le foyer du microscope. On fait tomber un peu d'ether sur les gouttes nues, ou bien on fait passer de I'etber par capiliarite entre les deux lames de verre des gouttes recouvertes. Dans les deux cas il y a ordi- nairement dechirure des globules, qui prennent un aspect varie, de memeque dans Texperieace premiers. En meme temps, des gouttes d'buile apparaissent (I) et se distinguent immediate- ment nou-seulement puree qu'elles bont fortemcnt ombrees, mais encore par une croix noire : cette croix est produite par la reilcxion dis barreaux d'une fenetre, en face de laquellc se trouve le microscope. On verse de I'ether eu assez grande quantite sur I'emulslon qu'on a deposee sur une lame de verre. En s'evaporaut, lY'tber Iaisse sur le verre, en dehors de la ma- tiere lactescente, des scries de gouttelcttcs d'buile disposees (1) On u'eu (]i:>tiu;;uail |iui de trace auparaiaut. r.xU-ait (If t'//is/iV)(/, t" 'cctinn, IS.I^. Ill 7ft coramc celles qui se separcnt d'une solutinn t-ihevrr d'liuiles diyeiscs (1). Conclusions. — 1° La matiere active du sue pancreatiquc emulsionnc I'huile en separant cclie-ci en nomhreiises lioutte- lettes microscopiqiies qu'cllc revet d'un tL-gument membra- neux (2). Par consequent, le sue pancreatiquc forme avec les huiles des globules analogues a ceux du lait lui-meme. Cos glo- bules sont coustitues par une petite pochc nicmbraneuse on te- gument qui renferme I'huile. 2" Lorsque des ciiconstanccs parti- culieres n'intcrvicnnent pas, pendant la formation du globule, la poche est et reste close (experience n" 2). 3-' Le tegument pent etre dechire par des actions mecaniqucs, au moment meme de la formation du globule. 4° Le tegument peut etre egalcment de- chire par Tyction d'un dissolvant de I'huile dans I'iiiterieur de la poehe globulaire (endosmose, experience n" 3). 5° Par riiotion d'un dissolvant, il est facile d'extraire Thuile des globules, et si le dissolvant est I'ether, I'huile se depose en series de gonttelet- tes, comme en toute autre circonstance. G" La formation du glo- bule oleo-pancreatique rapproche ce premier cas de cytogenie par capsulisation ou capsulaire de plusieurs cas'analogues, mais uaturels, qu'on rencontre dans les tiois regnes, mais surtoiit de celui que presentent lex globules du lait (3). Seance du '60 uctobre 1852. ERrETOLOOiE. — M. Aug, Dumcril presente une note sur nn noMveaii (jcnre de Reptiles Suuriens de lafamillc des Clialci- diens (le Lepidophyme'i, el sur le rang que les u4wph\sbcntens doivenl occuper dans la ctasse des Ucpiiles. II s'cst propose, dans cette note,de faire connaitreun curieux Saurien rapportede I'Amerique cenlrale par 11. A. iMorelet qui en a fait don au Museum d'histoire naiurclle de Paris. Par tous ses caracteres, ce Saurien appartknt ii la famille decrite, (1) Voir une iirecedcntc note sur la formation globulaire {VlmtiUtt, 1852.) (2) II reste i prendre les dimensions dos globules el h tenter de les separrr au raoycn du sulfate de snudc, ctr. (3) Voyez les observations ct les experiences de MM. Dumas, Donn6 et de Romanct sur les globules du l;iit {l'}n$tUul, n" /iSS et /iRO.) 75 dans VErpeiologie generale de MM. Dumeril et Bibvon, sous le nom de famillc. des Chalcidiens ou Cyclosaures, distinguee surtout par la disposition circulaire ou annulaire des ecailles, mais il ne pent rentrer dans aucun des genres rapportes jus- qu'ici a cette famiile. Les particiii.irites les plus remarquables qui Ten separent sent relatives : l" a son ecaiilure qui se com- pose d'ecailles granuleuses, fort petites et tres serrees, entre- m^lees de tubercules coniques et pointus, beaucoup plus gros, disposes en series transversales plus ou moins reguiieres; 2" a I'absence du sillon lateral qui se remarque chez beaucoup d'ani- maux de cette farnil 3* ciifni, a la disparition presque com- plete des paupieres. Ce genre ne comprend qu'une espece, le Lepidophyme a ta- ches jaunes ( Lcpidopltyma flaviinaculaiiun A. Dum. ) , dout le nora indique la disposition des couleurs. La seconde partie de cette note est consacree a I'examen de la place qu'il convient d'assigner aux Reptiles connus sous le nom d'Amphisbeuiens. La particularite remarquabie offerte par les teguments de ces Reptiles ne permet veritablement de les ranger dans aueune des families de Sauriens reconnues par les zooiogistes. lis sont, en effet, les seuls dont la peau offre partout des verticilles a peu pres egaux entrc eux, chacun de ces anneaux etant subdivise en petits compartimenfs quadrila- teres^ un peu sailiants, comme des tubercules reguliers, gene- ralement symetriques, quelquefois nuances de couleurs diverses, et semblables aux petites pieces tetraedres d'\ine mosaique. Aussi MM. Dumeril et Bibron ont-ils declare, raaissans en don- ner les preuves a I'appui, que ces Amphisbeniens qu'ils ont nommes Glyptodermes ne doivent pas rester, comme ils Font propose dans leur Erpetologie generale, classes aupres des Chalcidiens; ils doivent effectivement prendre un rang superieur a celui de sous-famille qu'ils leur avaient d'abord assigne. C'est a la demonstration de cette assertion qu'est consacree la seconde partie de la note de M. Aug. Dumeril. Physique moueculaire. — M. Ch. Brame communique une note sur les cyciides et les formations cyclidaircs dans la na- ture. .\prcs avoir rappele unn preecdente communication sur les cy- lit elides vesiculairis minerales (seance du 15 mai 1852), M. Biame dit qu'il a fait depuis de nombreuses recherches dans les collec- tions de mineralogie et de geologic du Museum d'histoire natu- relle etde la Sorbonne sur ies analogies que presententun certain nombre de formations globuiaires minerales avec les formations cyclidaires qu'on obtient artificiellement. n On salt, ajcutc-t-il , par mes recberches prccedentes, que la loi des proportions multiples de la cbimie est applicable aux cyclides vesiculaires , en ce sens qu'il y a unc; relation en nom- bres entiers ou fractionnaires simples , entre I'axe principal ou Tun des axesdu eristal cytogene, et le diametre de la eyclide , formee par les vesicules persistantes. La loi est encore applicable si I'objet central est nn spheroide. Enfm elle est applicable , lors- que I'objet central est cntonrc par des cyclides concentriques (cyclides multiples), formees par des vesicules ou des utricules. De plus cette loi s'applique aussi lorsque ce sent des utricules , ties gouttes et certaines particules , qui prcnnent la disposition cyclidaire : dans ce eas les diametres des crrcles eux-menies , ou cyclidrs multiples , sont entre eux en rapports simples. Cela p;>se, si nous chercbons a en faire rapplication a des objets de mineralogie et de geologic , nous reconiiaissons qu'un grand nombre d'entre eux paraisscnt etrc soumis aux menies lois : 1 : 1, 2, 3, 4, 5, G. 7, 8, », 10 1 : I T, 2 {, 3 ;, 4 ^, etc. L'unite representera soit un seul objet central , soil un ensemble d'objets disposes en cerelc , soit un premier cercle eontinu , etc. , lanlot sur des surfaces planes , tantot : ur la coupe de spberes , de sph^roides , d'ellipsoides , de cylindroides. L'unite pourra aussi representer le diametre d'une geode. " Des agates et des gres ont presente les rapports indiques de la raaniere la plus nette. Deja etudies sous le nom d'orbiculcs (1 ) par Al. Brongniart, les cyclides des agates et des gres forment quelqiiefois des cercles si parfaits , qu'on pourrait a peine en former d'aussi reguliers avec le compas, corame le dit AI. Brongniart. » Relation numerique entre le' diametre du l""ouderun des premiers eercles ou cyclides et celui des cyclides f-uccessivcs : (1) AKimUs lies Sciences niiUircl'.c?, t. xmit, f. '.tj'". 77 Ores. 1 : 2, 3, -i, 5, 6, ... 8, u, lo Agates. 1 : 2, 3, 'i, 5, 6,... 9, to 1 : 2-f, ...4-!-, Tj-j, c^-, 7-f, etc. « Des echantillons tie quartz resinite, des stalactites de carbo- nate de chaux, desmalacliites, la pyromeride, la diorite orbicu- laire, des geodes, etc., ont prescnte les relations indiquees. » Plus tard j'ai cm pouvoir rcchcrcher ces relations dans les vegctaux : racines, tiges et bulbes, feuilles (pliyllotaxic), verti- ciilcs floraux, inflorescence, fruits, grains, m'ont prcsente ces relations. » Parmi les racines, je citcrai la Betterave, 1 , 1 J , 2, 3, 4, .5... ; • le Rutabaga, 1,2,2^, etc. ; la Garotte, 1 , 1 ^ , 2, 2 ^, 3, 4, 5. " Parmi les tifjes : Sapin , Pin maritime , Sureau , Chene , Krable Negundo, Eraj:)le a feuilles de Platane, Sempervivum. Les deux premieres annees, la relation entre le diametre des meri- (haiies est :: 1 : 2; la troisieme :: t : 3, puis 4, r>, 6, 7,8, etc., ou bien les nombres fraclionnaires simples. — Buihe (Oignon) : 1, 2, 3, 4, 4^, .), St, etc. — Feuilles en rosette (Sempervi- \um) : I, 2, 3 !, 4^,, C... — Indoresconce {Duuciis Carotta syl- icsiris) : 2, 3. — Fieurs : (jorchorux simplex, Pnssipora, Cobca st'a«f/fnv. Zinnia, Souci, Asters, Mndarin elegans, Reine-Mar- guerite, lludbeckia pinna li fid n, etc.: 1, 1^, 2, 2.!, 3, 3^, 4, 4 ^, 5, G ... 8, etc. — Fruits : Pomme, Peche, Poire, Melon : 1 I, 2. — Graine (Mais) : 1 , 2. » Aniraaux : J'ai etudie a ce point de vue, parmi les animaux vivants, desRadiaires, des Oursins, et, parmi Ics fossiles, le D'la- djma seriate, des Eiicrines. » Diadcma seriale : 1 : o,r,o. Id., plus petit: I : 2,5. Id., plus petit encore : 1 : 2. « Encrines : 1 : 2. — ■ Empreinte d'Encriue (Calcaire devo- vonien des Etats-Unis. Observation faite avec M. d'Orbigny] : 1 : 5. » Les etudes sur les etres organises, ou les debris organiques demandenta etre poursuivies , surtout sur les debris d'animaux inferieuis ; cependant on doit dire que les etres les plus differents dans Irs vegetaux ont fourni deja prcs d'une ccntaine de faits oouv:ordanl5. 78 » Qifant aux animaux supcrieurs on a tronveqiulqucs rela- tions entre les deux diametres du tron occipiral et ceiix du crane, entre les diametres de la moeile allongee et ceux des h niisphe- res, etc. Mais tout eela demaude eonfinnation. » Des rapports analogues ont ete trouves entre les couches concentriques de divers calculs de la vessie. » Je termine en faisant nmarquer que des rapports annlogui s existent aussi entre les encyclies, ou cercles qu'on fait naltre sur I'eau, entre la serie des sons que Ton obtientdansun tiivau do- bouche (1) (1 , 2, 3, .( , 5, fi, 7, y); et eufin, qnoiquoje ne legarde ces derniferes observations que comme line chose curieuse , bien quellessoicnt fondees, enire les distiin es respcctives despla- uetes au SoJeil , et entre cellcs des satellites de Jupiter, de Sa- turne et d'Uranus, on retrouve encore les memos relations nu- meriques ; la loi de Bode est moins exacte. » Je crois done cixok justifi^ nia proposition : Les eyclides et les formations cyclidaircs existent dans la nature, el la loi des proportions multiples de la chimie Icur estapnlicable. .. Seance du 6 novembre 1852. Anatomie comparee. Encephale el moeUc cpinilrc. — La note suivante sur la comparaison de I'encq hale avec la moelle epiniere est adressee par M. Pierre Giatiolct. « II me semble inutile d'insister sur ee gxand fait de la decom- position du ciane en vertebres distinctes; le temps n'est plus, oil Ton pouvait confester la Icgitimite de cctte belle analyse, dont les resultats ont illumine I'histoire de tous les systemes exterieurs. Cependant uiie question reste a resoudre : celtc loi d'analogie qui regit dans toute la longueur du corps la succes- sion des segments enveloppants, domine-t-clle au meme degre les choses enveloppees? I'eut on determiner, en un mot, entre les differentes parties de In moelle epiniere, et celles qui consti- tuent I'encc'phale, des rapports ;iussi frappnnts que ceux qui existent entre le crane et le rauhis? Telle est la question que je me suis propose de resoudie. » Rappelons en ) cu de mots la disposition des parties fonda - (1) L'ul --_ I'uiiilO tiiunyui, coLiiiiiv on sail, a Oi vilMdlioiis. 79 meiitales do la moelle epiniere, en prenant pour type la coupe transverse cl'iine moelle de Buminant, a cause de revidence plus grnncle dcs parties. Cette coupe nous presente des parties late- rales et des parties centrales. Les premieres sont composees de faisceaux Manes cntourant des axesgris. Quant aux parties cen- trales ellcs comprennent : 1° la commissure blanche; 2" les petiis cordons longitudinaux de la commissure ; 3° le ventriculc central de la moelle epiniere avec sa paroi gelatineuse; 4" enlln, la commissure grise. Ces elements ont etc enumeres en proce- dant d'avant en arriere. Voilad'uiie manieresommaire de quo!- les parties est composee la raoelle epiniere. Suivons de proclie en proclie chacun de ces elements, et essayons de determiner ce qu'iis devicnncnt en penetrant dans le crane. » Tl n'y a point de difnciilte pour les parties laterales. Elles se continuent directement avec les pedoncules cerebelleux et ce- rebraux ; ainsi nous nous occuperons surtout dcs parties media- ncs; et, pour commencer par !cs plus centrales, nous parlerons en premier lieu du ventricule. >' 11 est constamment simple dans ia moelle epiniere. Les deux ventrieules collateraux decrits par quelques autears sont des conduits vascuiaires ; 11 exisle, bien que d'habiles anatomistes aient assure lecontraire, dans toute longueur de la moelle; et, dopuis son extremite posterieure jnsqu'au bulbe , i! I'orme un canal continu. II semble done assez naturel de le considerer comme analogue a lui-meme dnns toutes les regions de I'axe. Ainsi, de proche en procbe, nous le suivons jusqu'au bulbe. Ar- rive daus ce point, il se rentle en nne cavite rhomboidale que le cervelet recouvre ; c'est le quatrieme venti icule desauteurs. Vers son angle anterieur, cette cavite se continue avec un canal etroit qui se prolonge jusqu'aux tubcrcules quadrijumeaux. Ce canal est desigiie sous le nom d'aquedic de Sylvius. Jusqu'ici tout est simple; mais, au devant des tiiberciiles , on voit apparaitre dcs modifications importantes. Dans ce point, en effet, le ventricule semble brusquemcnt se dilater en une cavite discoide qui se developpe entre les deux couches optiqiics, dansun phm median. C'est liice que les anatomistes ont designe sous le nom de troi- siemc ventricule; il est facile di' demontrer que ce n'est point la un disque, mais un tube enronle dans un plan vertical. T>e vcn- 8(1 tricule median, It'geieiueLt reuile au dt^vant des tuLeiculcsqiia- drijumeaux, descend, en effet, vers rinrundibuliim, se rcleve, s'euroule autour d'une partie grise, designee depuis ioDytemps sous ie nom de commissure giise, et se termiue au-dcssusd'elle par une large ouvertuie. Une coupe mediane d'uu cerveauquei- conque de Mammifere monodelphe demoutie auSbiUk cet en- roulement, dont {'existence jette Ic plus grand jour sur la ques- tion qui nous occupe ici. » IVous pouvons maintenant supposer que cet enroulement c'est point uu I'ait isolc , et qu'il est accompague de reiiroule- meut simuitane de toutes les parties qui constituent la commis- sure de la raoelle epiniere. S'il en est ainsi, les cordons longitu- dinaux de la commissure, places au-dessous du ventricule, s'en- rouleront avee lui et passeront au cote superieur; supposons en- core qu'ils prennent un developpement proportionne a celui du ventricule, ets'ecartent un peu I'un de I'autrc^ et nous rcprodui- rons parfaitement la disposition de la voi'iti? a trois pilFeis ft dis bandeietlcs, que toutes ces raisons obligeiit de rapporter au sys- teme des piliers longitudinaux de la connnissure. La commissure hianclie elle-mcine, suivant ce mouvement d'enroulcmeiit gene- ral, passera des parties inferieures aux parties superieures du ccrveau , et constituera le corps calleux. Enlin, la commissure grise de I'axe, comprise au centre de cet enroulement general, s'isoleet constitue ainsi la commissure grise du cerveau. » Ces choses une fois admises, toutes les differences que pre- senteut les parties centrales du cerveau et de la moelie epiniere, s'expliquent facilement. Ces grandes expansions laterales de I'etage superieur du ventricule moyen, qu'on designe en gene- ral sous le nom de ventriculeslateraux, refoulaut p;ir leurs pro- lougements anterieurs la commissure anterieure , c'est-a-direle corps calleux, compreudront au devaut des piliers de la voute un intervalle etroit qui a ete designe sous le nom impropre de einquicrae ventricule. Ainsi s'explique il'unc maniere tres eri- dente la formation du septum-lucidum. On peut rcndrc ces cho- ses plus sensibles encore par un artiliee trcssimple.il suflit d'a- jouterau ventricule median, sur ledesnu dune coupe trnnsverse de la moelie, deux expansions laterales d'une forme semblable a celle des ventricules latcranx. La commissure blanche sera re- SI poussee en avant, et celte figure ainsi raodifiee repioduira, sauf I'enroulement, les principaux traits d'une coupe oblique de I'en- cepliale. » Cet enroulement demeure done le trait fondamental des mo- difications que I'axe subit dans I'encepbale. II est si jjeneral que les expansions rayonnantes qui terminent dans le crane les cor- dons medullaire-i le subissent. Dc la, la disposition circulalrede lacouronne de Reil, des corps stries, du Tcetiia semicircularis^ de la couche optique, des ventricules lateraux eux-memes; fait d'une haute importance , sur lequel M. Gerdy a le premier, je crois, appele I'attentiou, et que M. Foville a I'ait ressorlir dans son ouvrage. » Si j'ai eu le bonheur de resumer clairement ma pensee , je orois etre arrive a demontrer d'une maniere peremptoire que cette partie si ingenieusement isolee par M. Foville , et qu'il a decrite sous le n<5m de noyau cerebral, est precisement a la moelle epiniere ee que le crane est au rachis, en d'autres ter- mes, que ce noyau u'est autre chose que la partie medullaire de I'axe vertebral dans sa region cephalique. » Soit: dira-t-on. Mais a quoi bon ces analogies ? Je vais le dire en peu de mots. Les experiences directes montrent que la moelle epiniere n'est point un organe d'intelligence, mais un centre d'action automatique. Or si la moelle epiniere est un or- gane d'automati^me, il semble naturel d'admettre que les parties qui la representeut dans le cr^ne ont ries fonctions analogues, et ne peuvent en consequence etre consideiees comme etantle siege des facultes iutellectuelles. Ces facultes sont comme surajoutees dans I'encephale. II est done legitime de les rapporter surtout aux parties surajoutees, je veux dire aux couches corticales. Ces cou- clies constituent en effet un systeme particulier et qui n'a point d'analogue dans la moelle epiniere; I'encephale est done quel- que chose de plus que la moelle epiniere, de meme que le cr^ne limgeant les organes des sens speciaux est quelque chose de plus que le rachis. I.'interieur et I'exterieur se compliquent ici pa- ralleleraent , et le syrabolisme est coraplet en toutes ses par- ties. D Extrail de ClnstUul, 1" srclion, 1S52. 11 812 stance du 13 novembre 1852. Chimie. Proportions multiples. — M. Jacquelain ayant ete prie de s'expliquer au siijet de ses idees sur la loi des proportions multiples, s'exprime ainsi : « La loi des proportious miiltiplos prcnd originedans la com- paraison des resultats numeriques fouriiis par les analyses nom- breuses et variees des different^ oxydes, chlorures, sulfures, etc., d'un meme metal, corame aussi dans !;» coniparaison des divers degres de saturation d'une base par nn acide, et reciproquement. Ainsi quand on dit que 177 d'azote se combinent a lOO, 200, 300, 400, 500 d'oxygene, on exprime une verite, en ce qui concerne les quantites pondernles de chaeun des corps isoles par I'analyse du pratoxyde, du bioxyde d'azote, des acides azoteux, bypoazotique et azotique. Mais quand on conclut de ces analyses que I'azote et I'oxygene se combinent ou sont capables de se combiner en plusieurs proportions, parce'que, la quantite d'azote deraeurant constanle, les pi oportions absolues d'oxygene dans ces diverses combinaisons croissent dans le rapport aritb- metique des nombres i, 2, 3, 4, 5, je dis qu'alors on formule unebypotbese, et qu'on I'exprimepar une locution vicieuse. On formule une bypothese, car on ne peut demontrer par aucune experience que, dans Irs bioxydes d'hydrogene, de barium, de calcium, de plomb, la totalite de I'oxygene soil combinee a I'bv- drogene, au barium, au calcium, au plomb. Les proprietes de ces composes railitent sans exception en faveur de I'opinion contraire. » Par consequent la proposition par laquelleon a vouiu eon- sacrer I'existenee d'une loi, est non-seulement inexacte, mais funeste au progres de la chimie et de son enseignement, car elle accoutume notrejesprit a considerer comme vraie une pensee qui repose sur une bypolhese que I'experience ne peut justifier, « Lorsqu'on etudie avec methode Taction de la cbaleur, comme moyen de decomposer ou de recomposer certains oxydis, ihlo- rures, sulfures, d'un meme metal (langage actuel), lorsqu'on poursuit cette etude sur les differents hydrates d'acides sulfuri- que, azotique ou chlorhydrique , sur certains sels acides ou ba- siques; lorsqu'enfm Ton rapproche de ces resultats, cette pensee feconde et si elev^e de Gay-Lussac, demontrant que le eyano- 83 gene Ibnctioniie abt^olument a ia raaniei e d'un corps simple, on est conduit, par la logique la plus severe des faits, a enoncer cette autre pensee : — Deux corpssimples(indecornpos(s)ou com- poses ne s'unissent qu'en une seule proportion, c'est-a-dire ne forment jamais qu'une seule combinalson. — Les derives de celie- ci jusqu'a present nous paraissent limites a un petit nombie de composes, parce que la chimie n'est pas encore en mesure dc saisir et d'etudier les combinaisons ephenieres. ■> PnYsiQUii MOLECULAiBE. CristaiHsaiion du potnss'ium ct du sodium. — M. Brarae raontrea la Societe des tubes dans les- quels ou distingue des globules de potassium et de sodium qui presentent a la surface des cristaux plus ou moins nets. Ces cristaux ont ete obtenus, soit par le refroidis^ement des globules, soit par la pression exercee au moyen des oxydes qui preexis- taicnt, et qui ont cristallise en meme temps. La forme cristalline du potassium et du sodium parait se rapporter au cube ; mais cela dem^nde verification. M. Brame pi esente aussi : i» Un dessin representant une tranche d'epine de V Echinus brevispinosus Ag. Ce dessin a ete execute a la chambre claire, par M. J. Haime. Les rapports entre les developpements succes- sifs ou cyclides sont comme 1* 2. 3. 4. (petit diametre); I. 2,5. 3. 4 (grand diametre). 2» Le caique d'un dessin, execute par M. Duchaitre, representant des boutons floraux de la Malva roiundijolia. Les rapports de longueur entre les verticilles sont : (hauteur) l. 2. 3, (largeur) 1. 2. 2,5. 3" Des orbicules ou cy- clides formes par I'acide stearique des bougies. 4" Des cyclides formees par I'alteraiion du tain des glaces. Seance du 20 novembre 1852. Physique. JSouvcausifsteme d'eleclro-aininnls. — M. Nickles pre^ente a la Societe uu electroaimant de nouvelle forme et qui rappelle, par son allure, les aimants a points consequents. Cet electroaimant est a trois branches, dont une seule, celle du mi- lieu, est garnie de fll conducteur. Les deux autres branches, de raeme longueur que cette deriiiere, sont a nu et destinees a agir aveo ellesur la meme armature. La branche du milieu est moius 84 large que les deux autres, raais sou epaisscur est double. — Au reste, voici les dimensions de eet appareii; ellesn'ont rien d'ab- solu : Hauteur (le lelectro-aimant , 0™,080; surface, 0",l carre; largeur dela branche centrale, o™,067 ; epaisseur, 0™,023 ; lar- geur des branches exterieures , 0",098 ; epaisseur, O™,©! 1. L'helice consiste en one vingtaine de metres de fil de a™" de section. Quand on examine isoleraeut 1. s poles de cet aimant, on re- connait que le pole du milieu a seul de la force attractive; les deux autres ue possedent que pen de puissance, et le iluiile qui les anime est evidemment de nom contraire a celui du pole cen- tral ; mais quand on relie les trois p61es. Taction se declare et les poids porles, danscette circonstan e, ont environ le triple des poids portes par le p6le central seul. i. 'armature avec laquelle on a obtenu les nombres qui suivent, offrait sensiblement les dirarnsions de la branche centrale; elle pesait 1030 grammes; par sa forme rectangulaire, eile se pre- tait facilement a ces divers essais ; aini-i on la raisait toucher par ie prtit c6te, ou par le cote allonge, dans le sens axial ou dans le sens equatorial, suivant qu'on voulait operer sur un, sur deux ou sur les trois poles ; enfin, en I'appliquant par sa grande surface, on pouvait presque entiereraent intercepter le rayonne- meiit magnetique, eton obtenaitainsi les poids portes consigues dans la quatrieme colonne. Le couraiit total dela pileetaitde tang. 56" 25'; la reduction observee, quand l'helice se trouvait dans le circuit, tang. 49" 35'. Les dlverses intensites fuient obtenues a I'aide d'un rheostat. Courant. Pole ceulral. 2 poiLS 3 poles. Armature Armature presentee par presentte par la branche. la graude surface. Tang. i9° 55' 3 kil. 80 kil. 130 kil. 180 kil. Tang. 46° 10' 2 » 68 » 120 n 142 » Tang. 14° 45' 9 n 6 » 15 » » » Tang. 11° 30' » 1) 3 1> 4 » )) » Avec une armature de forme d fferente ces lapports ont change ; ainsi une regie en fer, longue de 0"',38, large de o'%02 85 et epaisse de 0^,004, a fourui le rapport r= 4" ™tie le pole cen- tral etlestrois surfaces polairesreunies.Des armatures cylindri- que.s d' 0",015 de section out donue des rapports analogues. Si on rapporte des plaques de fer sur les cotes lihres de cet aimant et qu'enfln on fixe une feuille de tole sur sa surface po- laire de maniere a fermer le tout, le fil decuivre se trouve pro- tege aussi completement que possible contre les accidents du dehors. M. Niek!e> aete conduit a ce systeme d'electro-aimants par des recherclies entreprises dans le but de savoir si rallongement des branches d'un electro-aimant exerce de I'inlluence sur les poids portes. M. Dub rcpond affirmativemeut ; MM. Lenz et Jacobiet M. Muller de Fribourg n'admettent pas cette influence. M. INic- kles explique cette contradiction en faisant voir que rallonge- ment n'a d'influence que sur les electro-aimants rectilignes, condition d.ms laquelle M. Dub a opere, et que cette influence est nulle chez les aimants en fer a cheval, la seule forme d'ai- mantsavec laquelle M. Muller etMM. Lenzet Jacobiaieut expe- riment e. M. Nickles etabiit I'influence de rallongement des barreaux rect lignes par une experience bien simple. Partant de ce fait qu'un barreau en fer doux place sur un barreau aim;mte adhere a ce dernier et que les deux barreaux ainsi accolies ne se eom- portent plus que comme un senl aimant ayant uu pole a cha(|ue extremite, M. Nickles prend un bairtau de fer qu'il place dans une belief" situee dans le circuit galviinique ; 11 choisit pour ar- mature une piece de fer dont la masse, variable suivant le Cdu- rant, est prise de maniere a ce que cette armature puisse etre attiree sans resler suspendue ; a ce moment, ii pose sur le pole superieur de I'aimant un cylindre de fer et immediatemeut I'ar- niature, trop lourde d'abord, se suspend a I'aimant et y adhere plus ou moins enerniquement, pour retomber des qu'on retire le cylindre additionnei. M. Niikles repete cette experience devant la Societe , et il donne a I'appui quelciues nombrcs qu'il completera dans un tra- vail d'ensemble. 11 a employe une serie de cylindres cie fer de meme section et de lonjiueurs piogressivemcnt croissant(s; le cyliudre n" 1 aviiit O^-.OS de longueur; leu" 2, 0"", 10; le n" 3, 86 0", 1 50, etc., etc. ; la bobiiiet sans influence sur Ies poids portes iorsque I'aimant agit a la fois par ses deux poles sur une armature, cette influence reprend ses droits quand, au lieu d'o- perer avec un fer a cheval muni de ses deux helices disposees en sens contraire , on ne lui donne qu'une seule helice ou deux helices de raeme sens. II y a done de I'avantage a faire intervenir Ies deux extremit^s du barreau, meme quand ce dernier n'est muni qued'une helice. L'accroissement de puissance qu'on rea- lise ainsi a neanmoins une limite ; il est d'autant plus grand que Ies branches sont plus courtes, et il dirainue comme la longueur des branches augnaente. Si, au lieu derecourber en fer a cheval un barreau rectiligne muni d' une helice a Tune de ses extremites, on pratique, dans le sens de I'axe de ce barreau, une entaille sufflsamment pro- foiide, et qu'on rabatte de chaque cote du pole, et parallelement a lui, I'une des fractions de branche ainsi obtenue, on a un elec- tro-aimant double du precedent fer a cheval et dout ie pole central est seul muni de fll conducteur; c'est la relectro-aimant deciit au commencement de ceite note. II possede Ies diverses proprietesdeselectro-aimants; M. Nickles fait voir comment ces poles acquicreut de la force quand on iiourrit. le pole contraire. 87 Avec le s^cours dun element Bunsen, avec chnrbon dc cornue a rSnterieur, il repioduit les diffeientes experiences qui viennent d'etre mentionnees; ii donne les resultats numeriques dont nous avons rappo'te une pariie. Seance du U dccembre 1852. Pathologik vkgetale. — M. Duehartrc fait la communica- tion suivaiite sur i.ne m/iladie desReines-Marguerites, observee a Versailles en aout is.'jl!. Dans les premiers jours du mois d'aout de cette annee, les vastes cultures de Reines-Margnerites d'un hnrticulteur de Ver- SMilles ont ete frappees d'un mal qui, en peu de jours, a pris des proportions effrayantes, mais auquel les changements survenus dans les circonstances exterieures sont heuieusemeut veiius por- ter remede. Cette maladie sest montiee aussi dans d'autres jar- dins de la meme villc, et M. D. I'a observee sur une assez grande echelle dans celui de llnslitut national agronomique. Cette maladie consistait dans un arrachement spontane des feuilles, et ses consequences elaient le des!>echeraent et la mort des capitules de fleurs avant leur epanouissement. Voici de quelle nianiere cet effet etait produit. Sur une longueur de dix a quinze ctntimetres au-dessous des capitules encore non ouverts, on voyait se former des lames saillanles, longitudinalts, dont chacune passait par I'insertion d'une feuille, ou avait cette insertion corarae point de depart. Ces saillies lougitudinales descendaient longuemeut au-dessous de la feuille, avec I'apparenoe d'une longue decurrence, et Ton y voyait deux petits rebords verts formes par la continuation du tissu meme de la feuille. Generalement, Tun de ces legers rebords ou ailes etait beaucoup plus saillant que I'autre. Au-dessus de I'insertion de la feuille, la saillie longitudinale se raontrait en- core; mais elle allait en se perdant, et elle disparaissait apres un court trajet. Le point le plus releve de ces saillies longitudinales repondait a la base meme des^ feuilles, et la leur accroissement progressif les rendait de plus en plus prononcees. L'observation |anatomique a montre que ces lames longitudi- nales etaient dues uniquement a un developpement exagere, a une hypertropliie du parencliyme cortical situe en debors du 88 cercle dcs faisceaux fibro-vascuIaircs,qui n*en avaientsubi aucun derangement. Cette Iwpertropliie cellulaire,ayant pour resultat d'eloigner de plus en plus dts faisccaux de la lige la base des feuilles, ameiiait, comme consequence necessaire, d'abord une distension , et blentot apies une rupture des trois faisceaux qui se portaient ;i chacun de ces organes; de-* lors ceux-ci ne pou- vaient plus se nourrir. Les choses n'en restaient pas la. L'accroissement considerable que prenait le tissu cellulaire cortical hypertr.iphie etait bientot suivi dune dislocation interieure de ce tissu et dune dechirure dans les lam.s longitudiiiales. Generalement, une fente se pro- duisait dans leur fpaisseur a partir de I'aisselle de la feuille et se prolongeait vers le bas sur une longueur qui allait jusqu'a un centimetre. II s'ensuivait que la feuille n'etait plus rattachee a la tige que par la portion externe des !ames ct'llulaiies , qu'on la voyait se dejeter en bas, et bientfit apres se faner et secher. Quclquefois, mais assez rarement, la fente s'operait en sens inverse, cVst-a-dire qu'elle commencait par une rupture de la lame cellulaire a un centimetre environ au-dessous de la feuilir, et qu'elle remontait ensuite vers celle-ci. II s'ensuivait qu'on voyait alors a la base de la feuille une sorte de queue ou d'eperoii qui se lecourbait en sechant. Enfm les lames cellulaires saillantes se coupaient assez sou- vent, sur des points pen eloignes, de profondes dechirures trans- versales qui les divisaient en portions isolees les unes des autres et qui amenaient le dessecbement de leur tissu. Toutes ces plaies ouvertes sur la tige et les branches immci- diatement au-dessous des capitules en voie de developpement, tres probablement aussi la mort des feuilles situees sur ces memes parties de la plante, arretaient le developpement des fleurs et amenaient enfm leur pcrte. Quelle pouvaitetre la cause de cette singulierehypertrophiedu parencbyme cortical? Je crois, dit M. D. , qu'elle tenait a la ve* getatiiiD extremement luxuriante des plantes amenee par une culture tres soignee et par des arrosements abondants pendant les chaleurs du mois de juillet. Cette idee me semble justifiee par ce fait,que,la temperature ayant beaucoup baisse au mois d'aoiit, le temps etant devenu mauvais, etla vegetation ayant par cela meme perdu de sa force, les ravages ont etc a peu pres arretes. 89 Aussi le ma! , qui commencait a devenir redoutable dans les pre- miers jours du mois d'aotit , a-t-il amene , en definitive , des pertes beaucoup moindres qu'on n avait d'abord eu lieu de le craindre. Seance du 11 dicembre 1852. Tkratologie vegetale. Inflorescence anormale tin Mai.-. — M. Duchartre entretient la Societe d'une monstruosite qu'il a observee cette annee dans le jardin de I'lnstitut agrouomique, a Versailles, et il en presente un ecbantillon. Cette monslruosite consiste dans la reunion et presque la fu- sion des deux inflorescences male et femelle. Elle s'est noontree chez une variete analogue au Mais apoulet pour les dimensions des plantes et des grains, raais chez laquelie , avee les grains jaunes, qui sontlts plus nombreux, setrouvent des grains bruns ou noiratres et quelques-uns rougeatres. L'ensemble de cette inflorescence monstrueuse repose sur le sommet de la tige qui , dans sa longueur, n'avait pas produit d'epi femelle. En approcbant de ce sommet, les feuil'es se mo- difient graduellement par la dilatation progressive de leur gaine et par la reduction correlative de leur limbe. Celle qui prend naissance immediatement au-dessous de I'inflorescence a subi cette modiflcation a un degre assez eleve pour que sa gaine dila- tee et ouverte embrasse cette inflorescence sur le tiers de son contour, et ressemble, maigre le petit limbe qui la surmoute, •aux nombreuses feuilles tiodifiees ou aux grandes bractees qui constituent I'enveloppe normale des epis femelles chez le Ma"i<. L'inflorescence elle-meme presente a son centre et comme axe, dans le prolongemeut de la tige, un epi femelle long de 16 cen- timetres, dont les grains se sont generalement bieu developpes, excepte a sa base et sur une petite etendue a son sommet. De la base de cet epi femelle partent plusieurs epis lateraux , tous re- marquables, parce qu'ils reunissent, en proportions diverses, des fleurs males et femelles. Un de ces epis basilaires, long d'environ un decimetre sur une grosseur proportionnee , est entierement femelle. II porte des grains, plus ou moins bien for- mes, sur presque toute sa longueur et de tous les cote.*, excepte en dessus ou en dedans, ou les fleurs femelles n'ont pas noue, et ou il parait meme avoir existe quelques fleurs males. Quant aux Exlrandel'lnstilut, 1" seclio-i, 1852. 12 90 autres epis, ils p .itcnt egalement de la base de I'epi femelle central, mais iin pen plus haut que ;e petit epi femelle lateral, lis sont miiles en majeure partie, mais ils portent aussi un nombre plus ou moins grand de fleurs femelles qui ont doune des grains. Cinq d'entre eux sont plus longs que I'epi femelle central ; ies deux autres sont notablement plus courts que lui. Les grains qu'ils ont produits sont generalement places a leur base et en nombres decroissants de Tun a Tjuitre de ces epis; d'oii il suit que la proportion des tleurs femelles , relativement aux males, allait en diminuant sur ces divers epis lateraux de- puis le plus court, qui etait presque entierement femelle, jusqu'au plus long, qui etait presque tout male. Outre les grains deve- loppes dans le cas de ces sept epis, il en existe encore trois iso- les vers le milieu de la longueur de I'un d'eux , et, sur un autre, I'extremite en porte aussi plusieurs separes de ceux assez nom- breux siiues a la ba^e par un long intervalle sterile ouil ne s'est produit que des fleurs males. M. Duchartre croit que des monstruosites plus ou moins ana- logues a celle decrite dans cette note ne doivent pas etre fort rares dans les grandes cultures de Mais, el surtout cbez les pe- tites varietes de cette plante. Paris, — C0S50N, imp., rue du Four-St.-Gerraain, 43. socifirfi PHILOMATHIQUE DE PARIS. ANNfiE 4853. EXTRAIT DE L'INSTITUT, JUDBNAL VMVEBSEL DBS 3CIBNCES EI DBS SOCIKTES SiViNTES EN Flt&NCB BT A l'sTRANCED. i" Seclion, — Sciences mallieraaliques, physiques et nalurelles. Rue dc Tr^vise, 45, i Pari*. SOCIETE PHILOMATHIQUE DE PARIS. EXTRAITS DE8 PROClfes-VERBAUX DES SEANCES PENDANT l'aNNEE 4853, PARIS, IMPRIMERIE DE COSSON, RCE DU FOTIR-SAINT-GERMAIN , 43. 185S. SOCIETE PHILOMATHIOUE DE PARIS. V- SEANCES DE 1853. Seance du 15 Janvier 1853. Geographte kt gv.ologie. Turquie cY Europe. — :VI. Viqiies- nel, charge, en 1847, par le raiiiistere de rinstruction publique, d'uuc mission scientifique dans la Ttiiquie d'Europe, piestntela carte de son voyage. Ses etudes geographiques et geologiques comprennent : r la chaine cotiere dela mer Noire, depnis I'outree du Bosphore jus- qu'n Aktobol ; S" le plateau triangulaire situe entre cette der- nicre chaine, la mer de Marmara, la mer Egee et Ja valice in- lerieuiedc la Maritza; 3^' le massif drs montagnes du Rhodope, limite au iiord ct a Test par Ic cours de la Marifza, au .vud par la mer Egee, a I'ouest par la vallic du Ftrymon. Cette nouveile representation graphique fait suite aux deux cartes diessees par le colonei Lapie, d'apres les renseignements recueillisen 1836 et 1838 par M. Viqucsnel. ct qui ligurentune partiedela Servie, de la Bosnie, le iMontenegro, la haute Alba- nie, i'Epire et la iMactdoine (Memoires tie la Societe geologique de France, t. V de la l""" serie, et t. I de la 2' scrie). Elle forme le complement dcs observations faitcs par ce Y0J^^geu^, qui em- brassent nne large zone fiilongee de I'ouest a I'e.st et comprise entre la mer Adriatique et le Bosphore de Thrace. Extrait de I'liistilut, i" scclion, 1853. 1 Les bases sur lesqueilis s'appuie la construclinu delaiiou- Velle carte out ete prises aux sourcis suivantes : f°la Connnia- sauce lies temps par le Bureau des longitudes, et le BtiUeiin scicntifique de rAcadeniie des sciences de Saint-Pelcrsbourg^ t. II, n°l4, renferraent la determination astronomiquc de 25 localites ; 2° les crt/'/rs hy Iroqraphiques publiees en 18.>2 par I'amiraute anglaise ont fourni le trace du littoral de la mer Egee; 3" les contours des cotes de la mer de Marmara elde la mer Noire ont ete releves sur la carte du capiiaine Gantier ct rectities d'apres la determination precitee de quelquesvilles si- tuees sur le littoral. Les itineraires rele\ es a I'aide de la boussole, et chemin fai- saut, selou I'usage des iugeuieurs geograplies, ont ete traces par M. Viquesuel, sur une cchelle uniforme, puis reportes sur d'autrcs feuilles et combines en nombre suffisant pour repre- senter des surfaces de 30 a 50 lieues carrees. La saute du colonel Lapie, qui declinait chaque jour, ne per- mit pas a cc savant gt'ographe de preter au voyngeur le secour* habituel de sa longue experience. Les materiaux furent remis a un habile cartograplie qui les reduisit a I'echelle de jnn'i^ru et les eucadra dans le reseau des points astronomiqucs ci-dessus meo- tionnes. La verification de ce travail d'ensemble demontra k M. Viquesuel que la connaissance parfaite du pays est indispen- sable pour trouver la position relative des uombreuses localites qui figurcut dans les itineraires; il eutreprit ce travail miuutieux de combiuaisou. Aprcs de loagues tentatives, il est parvenu a completer le trait de la carte, et a mettre la representation gra- phique d'accord avec ses observations et ses reuseignements. Voulant satisfaire au desir exprime par M. Boue, il a compris dans sou cadre les itineraires de son ancieu comp;iguou de voyage qui se rattacbent a ceux qu'il a parcourus. La mise au net de ce travail a ete recomrhencee deux Ibis. M. Viquesnel n'a pas eu le temps de verifier I'exactitude de cette derniere epure ; 11 lui reste, pour terminer la carte, a figurer le relief du sol a peine ebauche, a indiquer 1' attitude des stations barometriques el a tracer les limites geologiques des terrains. Laissanl de cote la description des montagnes du Rhodope et de la chaiue cotiere dc la mer Noire, qui a (ite publiec dans les Archives des missions scien lift ques (annee 1850), M. Viquesne! se contente d'esquisser les rectilicafions qu'il apporte aux cartes precedemment publiees. 1" La chaine cotiere de la mer Noire subit dans sa direclion generate des modifiealioiis iimportantes ; elle renfei-meau N. -E. de Kirk-Kilissi deux vallees longitndinales t ibutaires de la mer Noire; 2" All Slid de cette chaine, ie bassin hydrographique de I'K- ryhene s'enrichit de plusieuis ruisseaux. On trouve le confluent de cette riviere avec la Maritza, non pas entie Demitouka et OuzounKeupri, mais a huit lieues plus au sud et pres d'Ipsala ; 3" La ligiie siuueuse de coUinesqui borde le littoral de la mer de Marmnra et de la mer Egee n'est pas coupee par les ruisseaux de Kechan et de Malgara ; leurs eaux se portent vers le golfe d'Enos, acluellt^ment CDsablc, ct forment deux petits lacs ma- recageux avant d'operer leur junction avec la Maritza ; 4" Les seuis renseigueraents qu'on possedat sur I'interieur du massif du Rhodope, avant le voyage de M, Viquesnel , con- sistaient dans I'itincraire d'un consul de France qui s'lst rendu do ^alonique a Andrinople par la vallee de I'Arda. C'est a I'aide de materiaux aussi incomplets que le colonel Lapie a figure le relief de cette vaste contree, reproduit plus tard par ses publications plus recentes. On doit done satteudre a trouver dans la nou- velle carle des rectifications tres nombreuses et des parties com- pletement neuves, M. Viquesnel se propose de presenter, dans une autre seance, la partie meteorologique de son voyage et le resume des obser- vations geologiques. Seance du 22 Janvier 1853. Anatohie et phvsiologie. Sijslhneveineux des Ilcpiiles, — M. Pierre Gratiolet communique la note suivante : « L'equilibie de la composition du sang resulte de plusleurs fonctions coordonnees. Par les uues, il recouvre des materiaux perdus; par les autres, il s'epure sans cesse et rejette les parties excrementitielles. Cesdernieres fonctions sont^ d'une part, lares- piration, qui s'accomplit en general dans des oiganes speciaux h I'aide de I'oxygene ambiaut , et, d'autre part, la depuration^ qui a pour oiganes certaines trames glandulaires. » Cos deux (leiniores foiu-tioiis ayaiil uu but oommun, I'cfjioa- tlun da sain/, dies sesupplccnt reciproquemeul, en sorle que le sang, quand Toiiiaue respiratoire est insuflisant, ne passe dans le torrent de la circulation ai'terielie qu'apies avoir traverse presque en totalite un liltre glandulairc, a I'aidc duquel laquau- tite du combustible est, si Ton pcut dire ainsi, propoitiouuee ii la puissance du foyer comburateur. Cette consideration permet d'expliquer pourquoi il u'y a qu'une seulc veiue-porte ehez ies Mammiferes, dent le poumon est tres grand, tandis que,chez Ics Reptiles, il y en a au moins deux, qui tiennent sous leur depeu- dance non-seulement Ies veines iutestinales, miiis encore le sys- teme veineux du trouc prcsquc tout entier, de la queue, ct des membres posttrieurs. » 1. Veines-porles des Ueptiles ecailleux. — Daiis Ies Reptiles ecailleux, tout le sang veineux des partiei situees en arrieie du coeur traverse, avant d'arriver aux poumous,un organe glandu- laire. Dans Ies Serpents, par exemple, le sang veineux de la queue, des parois abdoniiuales et des muscles iutercostaux au niveau des reins se jrtte dans deux systemes de troucs afferents, I'un au rein, I'autre au foie. Ce sout Ies veines-portes de Jacob- son et la veine ombilicale. Quelques veines intercostalcs et eu- tanees forment, au devant du rein, trois troncs anastomoses en arcade, dont Ies ramifications se distiibuent dans Ies glandcs surrenales. Eiilin, au devant des glandcs surrenales, toutes Ies veines intercostales et cutaneesdes regions situees eu arriere du coeur se rendent, soit au tronc de la veine-porle hepatiquc, soit a la face aulcrieure du foie, ou elles constituent autant de petiles veines-portes accessoires. » Je ne puis m'empecher de signaler ici unc disposition fort remarquable du tronc de la veine-porte iiepatiquc, (pii, chcz Ies Serpents et cbez Ies Sauriens (Cameleons, Monitors, Lozaids), Cat tordu en spirale de la fucon la plus elegante. C'est, dans Ies Lezards, une colonne torse de la plus grande regularite ; d'ail- leurs, dans hs Lezards, ce trouc ne parait point reccvoir de veines intercostales 5 cdles-ci se portent plus particulieremcnt au rein; mais mes rerherches sur ce point ne sont point encore completeraeut terraineis. » Quoi qu'il en soil, dans Ies Serpents au moins (Pylhons, 9 Boas, CouleuM't's), tout le snug voiiieux des parties situecs en ari'iere du coenr traverse, avant d'arriver a eet organe, I'un d(S trois filtres suivants : le rein, le foie, laglandesurrenale; ain.>,i aux deux veines-portes deja indiquees, nous devons en ajouter uue troisieme, la veine-porle des glandes surrenales. Le sang veineux est done filtre presque en entier; celuiqui provientde la tete et du ecu fait seul exception; encore ce sang peut-il etre con- sidcrccomme ayant deja respire en graode partie, dans les vas- tes reseaux ndmirables du pharynx. )' 2. Reptiks amphibiens. — Dans les Batraciens anoures (Gre- nouilles, Crapauds), le sang des veiues du membre posterieur et des regions coccygiennes se porte directement dan? la veine- porte renalc. Celte veine regne an c6te externe et un pen en ar- rier<^ du rein, jusqu'a son sommet. Elle recoit chemin faisant des veines intereostales, ceiles des parois musculaires du tronc et des muscles addiu-leurs du bassin. Enlin, un tronc longitudinal, pa- ralicle a la colonne vei tebrale, recoit le sang de toutes les veines intereostales superieures ct vient s'aboucher avec la veine-porte renale vers le sommet du rein. Quant au sang des muscles an- terieurs de I'abdomen, ii est verse dans la veine ombilicale et se repand dans le foie, raele au sang qui vient de I'lnteslin, etde la vesicu'e cystique. » Les veines des oviductes sont longues et flexueuses dans les Batraciens anoures ; elles se jettcnt sans exception dans la veine- porte renale a son cote anterieur. Les veines des ovaires font seulcs exception, ct s'abouchent directement avee la veine-cave. » 11 est fort a reni'irquer que la veine-porte hepatique, qui, dans les Serpents, recoit un grand nombre des veines cutanees et intereostales, ne recoit ici que le sang des veines iutestinaies. Cette difference raerite d'etre notee, mais n'est point aussi ab- solue qu'on pourrait I'lraaginer, puisqu'une large anastomose unisMant au niveau du bassin la veine ombilicale et la veine- porte renale, ces deux troncs semblent former un scul arc vei- neux dont une cxtremite s'epanouit dans le rein, tandis que I'autrc se ramifie dansle foie. Cette circonstance pcrmet de sup- poser ii priori que le foie et le rein peuvent se suppleer recipro- quement, et cette sup position se trouve fortiflee par une observa- tion qui me parait digne d'etre notee. Extrail de /7n>oiratre. Cette si'orie,oliauffee sui lecharbon, devient faiblemeiit magnetique. Fondu avec le borax et le sel de pho^phore, il doune la reaction du fer. Chauffe avec un melange de spath-fluor et de bisulfate de potasse, il colore la flamme da chalumeau en vert, iiidice de la presence de I'acide borique. Lrs acides azotique, clilorhydriqueet tluorliydriquene Taltaquent pas. L'acide sulfurique, chauffe jusqu'au degre de vaporisation, le decompose, mais avec lenteur,et laissc un residu siliceux. La poudre du mineral etant chauffee dans un courant d'oxygene, perd sa couleur gris-vcrddtre et prcnd uuc ttinle jaune d'ocre.iW. D. I'a trouve compos^c de : Silice 0~%3672 ; aeidc bo- rique (evalue par difference) Oi',\0\l ; alumine Or',207r, ; pro- toxyde de fer 0^,lfi82; magnesia o?'-,0365; soude 0s'-,038G ; acide titaniquc 0..,noOO; ean et matieies volatiles 0.jr,024fi ; total : ls',OOOO.C(tte composition a bien quelques rapports avec celle de la tourmaline noire : cile en differe pur les proportions d'alumiiie, d'oxyde de fer, et par la piesence de I'eau. M. D. pense que ce miiural, qui ne se n:oritre pas on cristaux et dont la texture n'est pas bien liomogcne, doit etie considerc comme constituant une roche formes de diverses especes en melange indiscernable a la vue. Son apparition dans les amas de sable de la Chapada est consideree par le mineur comme un indice de la presence du diamant. On lui donne au Bresil le nom de [e'ljad. Orthose. — iM. D. a rapporte a cette espece quelques rares . fragments d"un mineral de couteur rouge de Yin , clivable sui- vant deux directions qui se croisent a angle droit, fusible au chalumeau, ay;int la durete du feldspath , et inattaqnable par les acides. En I'attaquant par le carbonate de sonde, il a constate qu'il renfermait de la silice, de I'alumine, un peu d'oxyde de fer, qui sont unis probableraent a une certaine proportion d'alcali qu'il n'a pu doser. Titane rutilc. — Le rutile est ainsi nomme a cause de la cou- kur rouge qui lui est habituelie. Toutefois cette couleur ne se montre pas constamment sur tons ses echantillons. Ici, comme en d'autres localites du Bresil, il est noir fonce et presente un certain eclat metailiquc. On I'obKerve a I'elat de grains roules, 17 de la grosseur d'une teted'epingle, quelquefois en prismes qua- drangulairesstries dans le sens de Icur grand axe, et teimines a Tune de leurs extremites par line pyramide a quatre faces. Titane brookite. — Cctte espece est, coiime Ic riitile, com- posee d'ac'ide titanique; elle n'en differe que par le type cris- tallin auquel ses formes se rapportent. L'eehantillon de sable n'en a fourni qu'un seul fragment de ciistal , en prisme plat , strie parallelement a son grand axe et termine par le sommet diedre qu'on observe sur lis ciistaiix apparteiiaut a la meme espece et qui proviennent du p.'ysde Galles. Titane anatase. — La transparence et I'eclat que presentent ces echantillons d'anatase peuvent , au premier aspect , les faire confondre avec le diamant : ils s'en distinguent aiscment par leur durete bien inferieure a ceile de cette pierre precieuse et par leurs reactions au cbalumeau. On sail que cette espece, essen- tiellement formee d'acide titanique aussi bien que le rutile et le brookite, donne avec le sel de phosphore, au feu de reduction, un verre bleu-violatre plus ou moins fonce selou la quantite de raa- tiere soumise a i'epreuve. Zircon ciistallise. — La presence du zircon cristaliise a ete signalee, par M. Dufrenoy, dans les sables auriferes de la Cali- fornie. Cette espece se trouve egalement dans le sable a diamants de la Cbapada. On I'y obsirve en cristaux ayant au plus un raillimetre de diametre, forraant des prismes a quatre ou a huit pans, souvtnt termines aux deux extremites par une pyramide a quatre faces, avec diverses modifications sur les angles solides ou sur les aretes. Queiques-uns sont incolores et limpides; la plupart sont eolores en jaune , en brun ou en violet pale. ^ Diaspore. — Le diaspore, qui ne se montre qu'cn I'aible pro- portion dans ce sable, est e:i grains rouics ou en lames cristal- lines, de couleur grisatre, ayant assez I'aspect de certains feld- spaths. La densiie de ces grains a ete trouvee egale a 3,464. L'analyseadonne : 3 p ports. Altiraine 0,8i02 gr. 0,3924 oxygfenc. 3 Eau 0,1/559 0,1297 1 Oxyde ferrique 0,0068 Silicc 0,00i3 0,9'J72 • I'.xtrail (le i'/ir it i till, !"• spftinii, 183.". 18 Hydro-phospliatc d'alumine ct de cliaux. — Cctto maticre , d'apies st's caracUucs extciieurs, pourrait etre confondue avec nil jaspeou un petrosilex : I'examen de ses propnet6s chimiques a fait voir qu"elle est composte d'alumiue, d'acide pbosphorique, de cliaux et deau. Sa tixture est compacte : elle se montre h I'etat de gaiets arrondij, de couleur rouge-brique plus ou raoins pdle. Elle raie falLlement le verre. Sa densite est de 3,194. Chauffee dans le tube, tile laisse degager nne uotable proportion d'eau. Au rouge cerise, dans un creuset de platine, lo- a perdu OS',1270 d'eau. A la flamme duchalumeau, elle blancbit et reste infusible. L'acide sulfurique concentre et chaud la dissout in majeure partie, en laissant un residu ten eux, hlanc do lait, qui se dissout dans un exces de cet aclde cbauffe au point ou il entre en vapeurs, et qui se procipite aussitot qu'on ajoute de i'eaii a la dissolution aclde. Ce precipite insoluble consiste prineipalement en sulfate de chaux retenant encore de lalumine. La liqueur aclde donne avec raramouiaque ajoutee cu exces un precipite de phosph.-te d'alumiue conteuant un ptu d'oxyde de fer. M. D. n'a pas encore aclieve la determination exacte des rapports qui existent entre i( s principes constituants de celte matiere. Designe au Bresil sous le nom de cabocle , ce mineral est considere par le mineur comme donnant I'indice de la presence du diamant, dans les gitrs ou on le rencontre. Hydro-phosphate d yttria. — Cette substance, d'apres I'auteur de la note, parait eonstituer une espece nouvelle. Elle est dis^e- minee en faible proportion dans le sable diamantifere ; comme M. D. n'a pas pu en reanir encore une suffisanle quantite pour cntreprendre son analyse qnantitative, il s'est borne a de sim- ples essais et s'est attache a determiner ses principes constituants. Elle se trouve en fragments irreguliers et arrondis presentant un double clivage qui conduit a un priime rectangulaire droit ou peut-elre legerement oblique. M. D. a recueilli deux fragments de cristaux dont I'un est terrainepar une pyramide a quatre fa- ces. Deux de ces faces opposees I'une a I'autre sont larges et assez nettes; ks deux autres sont etroites et pen miroitantes. L'inci- dence des deux faces larges prise par le sommet est de 9C035'; celles dea faces etroites est de 98°20'. L'iucideiice des faces voi- sines cstde 12'1°23'30". CesmesuresonteteverifieesparM. Des- 19 cloizeaux. La coulcur de cette substance est le blancgrisatre lirant quelquefois sur le jaune pale. Elle raie la lluoiine et est rayeepar une pointe d'acier. Ello al'eclat grasadamantin. Chauf- fee dans le tube, elle laissc dOgagcr de I'eau. A la flamine du chalumeau,ellc blanchit et reste infusible. Elle se dissout dans la borax et donne une perle incolore qui devient blanche et opaque au feu d'oxydation. Elle sc dissout dans le se! de phosphoro, mais avec une extreme lenteur lorsqu'cUe est en grains ; en poudre, elle s'y dissout plus aisemcnt et donne uu verie incoldi e et lim- pide si le sel est employe en exces ; lorsque ce verre est satui e de matiere, il perd sa tiauspareuceet prcnd uoe teinte laiteuse. Re- duite en poudre, ille se dissout a chaud dans I'acide sulfuiiquo concentre, raeme apres quelle a subi la calcination. L'acide oxa- lique verse dans la dibsolution y fait naitre un prec pite blauc. Si Ton evapore a siceite la liijucur qu'on a separee du preeipite, on obtient uu residu aeide qui reste fixe a la temperature du i ouge sombre ct qui presente les reactions de l'acide pbosphorique. Le preeipite produit par l'acide oxalique efant lave, puis chauffe nu rouge, laisse une terre dout la couleur est le blanc-jaunati e pale et qui a offert les reactions particulieres a I'yttria, telle que I'ont d^crite MM. Ekeberg et Berzelius. Ce mineral parait done essen- tiellement forme d'aeide pbosphorique et d'yttria combines avec une certaine proportion d'eau. On connaissait doja, dans le regne mineral un phosphate d'yttria aiihydre que M. Beudant aelasse sous le nom de xenotime. Le uouveau phosphate dont il s'agit ici, etant hydrate et parfaiteraent eristalliii, sembleaiusi consti- tuer une espece distiuete. Si une analyse plus complete confirme ces premiers resultats , M. D. propose de dedier cette espece a M. deCastelnau, en lui donnant le nom de casldnaiidtlc. Silicate d'yttria. — Ce mineral est en grains arrondi'^, piquet6s de petits trous a leur surface : sa couleur est le brun canuelle. II raie faiblement le verre. Sa deusite est de 4,39 1 . Au chaluraeau, il blanchit et ue fond pas. II ne se dissout pas dans le sel de phosphore. L'acide sulfurique chauffe a SOO" le d( compose efl laissant un residu siliceux. La dissolution sulfurique evapor^e, raais restaut un peu aeide, donne un preeipite blanc lorsqu'oii y ajoute de l'acide oxalique. Ce prtcipite calcine laisse une terro blanche un pen teintec de jaune, qui se redissout aisdm?nt dans 20 I'acidc chlorhydriquc el doiiiie k's reaitions'parliouliercs a Tyt- trin. M. D. se propose de verifier si lemiueial dont il cstici ques- tion ne reiiferme pas quelque autre terre , et de completer son an^'.lyse : il lui paralt aussi eonstituer une espece nouvelle. Fer oxydule. — I e fer oxydule ne s'est montre qu'en grains imperecptibles qui cnt ele separes a I'aide dii barreau aimante. La proportion on est tres faible. Or natif. — L'or s'est montre en grains faciiement discerna- blcs.i la VUG. Ce^ grains sont in^gaux et de forme irreguliere. M. I), termine sa note en faisant remarquer que si cet examen dtait continue sur des quantites plus considerables de sable, il est probable que la lisle precedente, deja longue, s'etendroit en- core davantage. II sc propose, du reste, de donner suite a ces recberches minerticite de glissement dans leurs sens, q^e le deplaci mcnt longitudinal § est nul, ou que les sections primitivement planes rcstent planes. Dans tout autre cas, les sections primitivement planes se voi- lentou se (/•luchisf.ent. Leurs elements s'inclinent sur I'axe, et leurs norraales font par consequent, avec les tangentes aux he- lices des fibres , des angles les uns plus grands , les autres plus petits que ceux qu'elles auraient faits si les sections n'etaient pas devenues courbes. Or, comme c'est de ces peti:s angles, me- surant les gltsscnients relaiifs des dtux parlies du prisme sepa- rees par la section, que dependent les intensites des reactions elastiques, et les dangers de rupture par torsion, Fauteur tire cette consequence, que la Iheorie aneienne ne saurait etre main- tenue. Le calcul p;ouve, et Ion peut demontrer a priori^ qu'aux an- gles saillants des sections, leurs elements restent normaux aux helices des aretes , en sorte qu'en ces points le glissement et le dan{{er de rupture sont toujours nuls. Les surfaces courbes affev^^tees par les sections offrent des formes curieuses dont I'auteur met les epures sous les j'eux de la Societe, en attendant qu'il puisse lui en presenter les reliefs, monies sous la direction de i\l. Bardin , qui veut bien les ajouter a sa jolie collection de modeles. Le deplacement ? est nul sur les deux medianes de toute section rectangle, ou sur les deux axes de toute section elliptique, en sorte que ces deux 31 droites oithogonaies restent dans le plan piimitif de la section, qui se trouve ainsi divise en quatre parties offiant des cieux et des sailiies symctriques. Mais, de plus, pour un piisme a base carree d'egale elasticite transversale, ou pour un prisme h base rectangle dont les cotes sout recipi'oques aux racines cnriees des coefficients d'l'-Iasticite de glissement supposes inegaux, les deux diagonales restent aussi dims les plans primiii/s, en sorte que les sections gauchies offrent huit parties symetriques dont qua- tre saillantes et quatre rentrantes. II en resulte, pour le moment des reactions elastiques dues a la torsion, des expressions nouvelies, analogues a cellesdonuees en 1847 pour le cas d'egale elasticite. Les consequences ne sont pas moins remarquablement diffe- rcntes de celles de I'aneienne tlieoric, en cc qui concerue la re- sistance a la rupture ou h Valteraiiou de L'ela%ticile par tor-^ion, D'apres cette theoric, \e?, points dancjereux, ou de plus grand glissement, etaient les points les plus eloignes de I'axe, et, par consequent, les quatre angles d'une section rect;ingle ou carree, et les deux extremites du };rand axe d'une section elliptique. D'apres la theorie nouvelie, c'est I'inverse. Les points dange- reux sont bien toujours sur le contour des sections ; mais ce sont les jjoinis du contour les plus rapproclies de I'axe, c'est-a-dire, pour le rectangle, les milieux des grands cotes, et, pour I'el- lipse, les cxtreniiies dti petit axe (en nous bornant ici au cas d'egalite des deux coefficients de glissement). L'aspe^t seul de I'epure ou du relief prouve en effet que, pour ces points, I'incli- naison prise par la generatrice ou la fibre deveniie helicoidale, et I'inclinaison prise par Telement de la siction devenue courbe, s'ajoutent ensemble pour douner le plus grand angle de glisse- ment, tandis que, pour les points du contour les plus eloignes de I'axe, ces deux inclinaisons composantes se soustraient I'une de I'autre, en sorte que, bien que pouvant eire plus grandes, elles donnent par leur combinaison un angle de glissement, ou nul, ou bien moindre que le premier. Physiglogie viiGETALE. — Daus la note suivante, M. E. Ger- main , de Saint-Pierre, rend comple de quelques observations qu'il a faites sur la propriete que possedent ctrtaiiis bulbes de 3^ s'enfoncer spontanement dans le sol a unc ccrtainc profontlcur variable suivant I'cspece. « On a remai que depuis longtemps que cerlains bulbes tondent a s'enfoncer prcsque indefininnent dans la torre, landis qtic dcs bulbes appartenant a d'autres especes se niaintiennent presque uniformement a uue tres faible profondeur au-dessous de la sur- face du sol. Evidemment, il se passe chcz les premiers un phe- nomcne physiologique qui n'a pas lieu chez les autres,et dont la nature noe semble avoir completement echappe, jusqu'a ce jour, il la curiosite des naturalist^ s. Appelc par mes etudes sur Ics tiges souterraiiies a tenter de m'en rendre compte, j'ai, pendant plu- sieurs aunees , cpie atlentivemeot ce qui se passe pendant les diverses saisons de I'aunce chez des Lulbes de mo2urs diffe- rentes. » J'ai expose dans une prccedente communication le mode dc devcloppement des bulbes dits pedicelles , que Ton obsi rve dans le genre Tnl'ipa , par exemple. Dans ce cas , la cause du pheno- meue du transport de la plante a une plus grande profondeur est facile a saisir ; ce n'est pas ua bulbe qui s'eufonce lui-nicine dans le sol et paidant piusicurs anuees consccutivcs, c'estun rameau qui est 6mis par un bulbe mere et qui s'accroit en s'eufoncant dans le sol de haut en bas. Mais, I'annee suivante , ce rameau ne s'avarce pas au dela, seulement il pent emettre des rameaux (caieux pedicelles) qui s'enfoncent plus bas a leur tour. 11 s'a- gissait de savoir en veitu de quel pheuomeue des bulbes qui ne presentent jamais d'orgaues analogues a ces caieux pedicelles , et qui sont completemiut depourvus de rhizomes horizontaux , les bulbes de certains Miiscari , Scilta , Ilyacinihus , par exem- ple, peuvent se trouver a une profondeur de plus d'un demi- metre , les graiues qui les produisenl tombant a la surface du sol, et ces bulbes etant situes d'autant plus profoudement dans le sol, qu'ils sont plus ages. » Dans le scul genre Mic^can les mocurs des diverses especes sont tres differcntes a ce point de vue. Le bulbe du Mascari co- mosum, qui se rencunlie dans les chnmps cultives des terrains calcaircs, iirgilcux ou sablonneux , vcgete a une profundeur re- lative considcrab'c, tandis qu'j le bulhe du fli. racfiiiosum, qui se rcncoDliedaiiS les champs cultives des niemcs terrains, est a 33 peine enfonce de quelqucs centimetres au-dessous de la surface du sol. Lcs travaux du labouragc, la nalure et les qualites du sol, lie sont done pour rien dans le phenomenc en quostioii , et la cause dece phcnomene devait etre clierchee exckisivement dans le mode de vegetation des especes. J'eus I'idee de semcr ces plantes bulbeuses dans des vases de verre pres des parois de ces vases, et de suivre, a la faveur de la transparence du vase ce qui se passerait chez les Lulbes pendant uue periode de plusieurs annees. Ce mode d'experimentation m'a donne les resultats les plus satisfaisants et les plus complets ; le precede que la nature emploie pour la marche descendante de ces bulbes m'a ete de- voile. » Le phenoniene qui se passe pendant la duree de I'existence du bulbe est le meme que celui que Ton pent remarquer pendant la germinal ion d'un grand uombre de Monocotyledones bul- beuses ou nou bulbeuses, du Dattier, par exemple. Le bourgeon primordial s'ac 'roit dans le sens vertical de haut en bas, et par consfqucnt s'enfonce dans la terre; a partir de I'acbevemeut de cette piemiere periode, le bourgeon du Dattier s'accrolt de bas eu haur. Mais, chez certains bulbe;^, Muscari comosum et ScHla (Agraphis) nutans, par exemple, le mode de vegetation , qui, chez le Dattier, ue caraclerise que I'cpoque de la germination , •St le mode normal pendant plusieurs annees. Le bulbe s'allonge chaqueanneede haut en bas, i! s'accrolt aveejplusd'intensite dans sa moitie inferieure que dans sa mcitie supericure , et s'enfonce par consequent dc plus en plus profondcment dans le sol. Les tuniques , apres avoir ete le siege de cet accroissement , sont suc- cessivcment rejetecs en dehors comme des corps etrangers et rcbtent suspenducs au-dessus du bulbe dans le sol, oil elles se de- truisent. » J'insiste sur ce fait, que cc n'est pas dans la tige proprement dite(qui, chez hs bulbes comr.iO chez le Dattier en germination, est rcduite a un disque ou plateau tres court) que se passe i'e- longation ; c'est dans la feuilie cotyledonaire chez le Dattier, et dans les feuilles squamiformes chez les bulbes. » J'ajouterai que le phenomene se manifeste avec d'autant plus d'inlensite que le biiibe est plus jeune; que , iorsqu'il a at- teint !e maximum de ses dimensions normales , sa croissancc; di ExUait lie I'ltisiitut, V section, 18:>3. 34 haut en bas est presque nullc , it qu'a parlir de cet elat il pa- rait lie s'enfoiicer cliaquc annee que d'une quautite peu appre- ciable. La niarchc cicscendaute dc ccs bulbes u'est done pas illi- mitee. » Seance du 12 mars 1853. (iEOLOGiE. Craie superieurc. — M. Hcbcrt expose la suite de SOS recberehes sur la eraie superieure. 1. Dans ses precedentes commuuications, les consideratious paleoiitol»giques ne teuaieut qu'un rang tres secondaire en rai- son du petit uombie de fossiles trouves dans les difi'erentes con- trees oil il avait pu comparer la craie superieure. Cette compa- raison uecessitait des travaux longs et niinutieux qui sont aujourd'hui assez avances pour que les resultats offrent deja quelque interet. Les raateriaux qui out servi de base a cette etude, et que M. H. a recueillis dans le Cotentin, a Maestricht et en Belgique, sont nombreiLX et constituent en grande partie des especes uouvelles. La faune da calcaire pisolitique, tout en presentant avec la partie inferieurc de la craie de Waestricht un certain nombre d'especes identiques , ^P^c/c?! quadricostaliis , Lima tecla, Goldf., L. decussata, d'Orb., etc., etc., se rappro- cbe cepeudant beaucoup plus par I'abondance des Gasteropodes, ct de certaines families d'Acepbales , corame les Lucinides et les Cardiaces, et aussi par ses caracteres mineralogiques, de la partie superieure de ce depot. En somme, M. H. a reconnu jusqu'ici 18 especes communes a la craie de Maeslricbt et au calcaire pisolitique. En comparaut le calcaire pisolitique au calcaire u liacidites du Cotentin, M. H. est arrive aux memcs resultats : 2o especes sont communes aux deux depots ; ccs resultats sout d'autant plus siguificatifs, que ces comparaisons n'out eu lieu jusqu'ici que sur 103 especes du calcaire pisolitique, appartenant aux classes des Gasteropodes et des Acephales laraellibranches. Enfin quelqucs especes se trouvent dans d'autres regions cre- tacees, comme Faxoe, Haldem (AVestplialie ) , etc. , et, en re- sume, sur les 103 especes soumiscs a cct exameu, S^i, on plus du tiers, appartienucnta des assises inoontestabbment cretacees d'autres pays. S5 M. H. espere poiivoir faire connaitre piochainement a\ec detail cette faune remarquable. 2. Dans ses etudes sur Ic Coteiilin, M. H. a eu occasion de fixer d'lme maniere pins precise la 11 mite qui separe le terrain cretace du terrain tertia.re , iimitc que M. Desnoyers, dans son travail public 11 y a pres de vingt ans, n'avait pu etablir d'line mnniere satisfaisaute.M.H. a reconnu que Ic calcaire nodttlcux qui recouvre le calcaire a Baculitcs , aussi bien quele/«/K/i jaune a coqtdlles dctruiies qui repose sur le calcaire noduleux, doivent faire partie de la serie cretacee. Dans ces deux assises, en effet, on rencontre des especes cretacees, ef, sauf quelques-unes dont I'etatde conservation ne permet pasde constater les carac- teres specifiques d'une maniere suffisamment exacte , on peut dire qu'aucune n'est tertiaire. 1 7 especes ont leurs identiques dans des couches cretacees, parmi lesquelles 3 se trouvent dans le calcaire a Baculitcs sous-jacent, 9 dans la craie de Maestricht, 14 dans le calcaire pisolitique du bassin parisien. Ici encore les raisonstirees de la straligraphieconcordentparfai- teoient avec celles que fournit I'^tude des corps organises. Des faits asse/ nombreux demoutrent, en effet, qu'avant le depot du terrain tertiaire, le terrain cretace compose du calcaire a Bacu- lites , du calcaire noduleux et du falun jaicne d coquillcs delniiies a cte denude, ct que c'cst dans les depressions resultant de ces denudations que s'est dcposee la raarne a Cerites , rem- plie de fossiles identiques a ceux de Grignon. On peut voir ces superpositions a Freville, dans I'interieur de la ferme de la Hougue a Orglande et aux fosses de la Bonneville. S. L'etude des fossiles raontre qu'a I'epoque de la craie su- perieure la meme mer communiquait de Paris a Valognes , a Maestricht et a Faxoe. M. H. a cherche a tracer les contours de cette mer. Au N. E. elle s'etendait tres probablement en West- phalie , peut-etre en Bobeme , baignait les pentes septentrio- nales de I'Ardenne qu'elle contournait en passant au S. de Mons, par Maubcuge , Landrecies , Vervins , puis, descendant au S. jusqu'^ Vertus, elle se dirigeait au S. 0. vers Montereau , puis au N. 0. vers Meudon , Bougival, Montainville, Mantes et Amblevillc ; non loin de la elle venait reneonfrer Ic pays de Bray, deja relevc au moins en partie, en contournait la pointe raeri- 36 dionalc ct se dirigcail vers le IN, par Laversines pour rejoindre la Manche vers Saint-Valery. II nepouvaity avoir, en effet, com- munication avcc !e Cotentin que par la Manche et entre les deux protuberances du Bray et du Boulonnais , celte derniere faisant alors partie integrante de I'Angleterre. La mer de la craie supe- rieure formait un nouveau golfe fort allonge ct plus ou moins elargi entre les cotes de la Normandie et celles d'Angleterre. Le Cotentin a conserve un rests des depots iiui s'y sont formes. L'etude des terrains terliaires montre que la Manche etait a cetteepoque un golfe penetrant jusqu'aux terrains pnleozoiques du Cotentin, et non point «n canal commc aujourd'liui. Cos ro- ches paleozoiques de la INormandic et de la Brctngnc ont du nccessairement rester unies a celles du mcuie age de la poinle S. 0. d'Angleterre pendant une partie de la piriode eocene et probablement pendant toute la periode tertiaire. Ccttc jonction etait d'ailleurs plus largenient etablie encore a I'epoque jurassi- que et pendant tout le reste de la periode cretacee. Ce trace pent se justifier, pour ainsi dire, en chacun de ses points, par des considerations dout le detail ne saurait entrcr dans le cadre de cette note. II differe consideiablement de la configuration du bassin de la craie blanche. Cette difference tient aux mouvements du sol qui ont eu lieu a cette epoque. La craie blanche a et^ emergee apres son depot en France el en Angleterre, et meme en Belgique avant le depot de la craie superieure. Ce mouveraent ascensionuel a imprirae au pays de Bray et au Boulonnais reuni a la region des Wealds, en Angle- terre, une partie de leur relief. Entre ces deux protuberances paralleles se trouvait une depression, dont la vallee de la Somme est restee le represcntant. Mais en meme temps, ou pen de temps apres, une fracture s'est faite partant de cette depression et se diri- geant du N. E. au S. 0. a travers les depots de la craie blanche, de la craie chloritee et du terrain jurassique. Cette fracture ne s'est arretee qu'aux terrains anciens de la Normaudie. La mer a pe- netre dans celte depression et y a depose le calcaire a Baeuiitcs. Mais pen a peu le sol s'est affaisse, et la mer est venue occuper le bassin parisien. C'est a ce moment [que se rapporte le trace decrit ci-dessus, d'apres lequel la mer entre par un detroit situe entre la poiute du Bouloauais et celle de I'Ardenue, dans uu 37 double golfe, doiit I'un, cclui 'du Cotentin, a son embouchure dans la vallee actuelle de la Somrae, et I'autrc, celui du bassin de Piiris, entre le pays de Bray et Saint-Quentin. Puis est survenu un nouveau et plus considerable mouve- ment ascensionnel qui a mis a sec ces deux golfes jusqu'a leur commune embouchure, et a termine la periode cretacee. Les raers tertiaiies n'ont point tarde a s'avancer dans le bassin pa- risien , raais, pendant la periode eocene, elles n'ont point pe- netre aussi loin au S. qu'a I'epoque de la crnie superieure ; le calcaire grossier qui s'avance le plus dans cette direction ne va qu'a 3 ou 4 lieues au dela de Paris, ct il est remarquable que c'est seulcraent alors que les mers tertiaires ont penetie dans le Cotentin. Pendant tout I'intervalle, ce pays elait reste emerge. Mais a I'epoque du calcaire grossier, on retrouve le double golfe a embouchure unique de la craie superieure, les memes fossiles vivants dans les deux golfes a I'une et a I'autre epoque, et de plus une analogic remarquable entre la forme des Mollus- ques des deux epoques, analogic qui autrefois a trompe des ob- servateurs habiles et a fait ranger une partie de la craie supe- rieure du Cotentin et celle du bassin parisien, dans le terrain tertiaire. M. H. termine en faisant remarquer que lesmouvements du sol que, dans une note communiquee a I'Aeaderaie des sciences de Paris, le 9 juin 1851, il avait ete amene a invoquer pour I'ex- plication des faits observes sur le 'calcaire pisolitique parisien, sont exacteraent les meraes qui rendent compte des circonstances au milieu desquelles s'est effectue le depot de la craie supe- rieure du Cotentin. Seance du 19 mars 1853. Chimie okganique. ylcirfe angclique. — M. Gerhardt commu- nique les resultats d'un travail relatif a I'acide angelique et exe- cute dans son laboratoire par M. Chiozza. Cetacide, ainsi queM. Gerhardt I'a demontre il y a quelques annees, s'obtient tres aisement par Taction de la potasse en fu- sion sur I'essence de camomille ; il existe , en effet , entre cette essence et I'acide angelique les memes relations qu'entre I'essence d'amandes amereset I'acide faenzojque : I'acide angelique etan 38 lepresente par la foimule C-'H^O^, le principc oxygene confcnu dans I'essence de caraomiile s'cx prime par les rapports C^'H^O ; ceseraitdonc Vhydrure d'angchjle. II resulte dcs nouvelles ex- periences comnniiiiquecs \iar M. Gerliardt que si i'on prolongs Taction de la potasse sur lessence de camomille, lout I'acide an- gelique fiait par disparaitre entierement pour fa'rc place a uu melange d'atomesegaux d'acideacetique ct d'acide propionique ; cette reaction est egalemcut accompagiieo d'un degagcmcnt de gnz Iiydrogcne, comrae cel!c qui donne naissance a I'acide ange- liquc. On a , en efl'et : C»H'0» + 2H20 = C'H'O' + C'irO' + II' Ac. angeliquc. Ac. acttiq. Ac. propioniq. M. Gerhardt fait remarquer que la reaction precedentc con- firme rhcmologie que la composition cliimique pcrmeltait de supposcr entre i'acide augeiiquc et plusleurs autres acides orga- niques, tcls que I'acide ol^iqus^ (ou son isomerc , I'acide elaidi- que), I'acide acrylique, etc. Ces acides sont susceptibies de so dedoubler, corame I'aridc angelique , I'acide oleique en acide acetique et en acide palmitique, I'acide acrylique en acide ace- tique et en acide formiquc : G"H"0' + 2II'0 = C-n'O^-f C"H"0' + 11* Ac. oleiq. Ac. aceliq. Ac. palnietiq. C'H'O' + 211-0 = C^H'O- + C ir 0' + H' Ac. acrylique. Ac. aceliq. Ac. formifiuc. II est probable que les thimistcs ne tarderont pas a dccouvrir de nouvcaux termes de cette intcressante scrie d'aoides homoio- gues. En terminant la communication precedente , M. Gerbardt annonce qu'un autre acide organique , Vackle cinnamique , est susceptible de se transformer par la potasse , comme les acides prec<.''de;jts ; lorsqu'cn chauffe I'acide cinnamique avcc unexces d'hydratedc potasse, ilsedcitiouble en acide acetique et en acide benzoique, avec dcgagemcnt d'liydrogene. Seance du 26 mars 1853. GbOLOGIE. Drp6ts slratlfics, rochcs pyroffcnes dc la Turqnic cTEuriipe. — M. Viquesiei a prtsenlc, dans une seance prece- dente (voir I'lnstitiili w 900) la carte de soQ dernier voyage en Turquie ; il a trace rhistorique des materiaux dont il s'est servi pour la constiuire ct indique les principales corrections qu'il apporte aux carlei precedemnient publiecs. Dans une secoode communication a iaquelle la premiere seivait d'introdiiction , M. Viquesne! expose le resume de scs observations geoiogiques. Les depuis slraiijies qui constituent Ic Rhodope, la chaiue c6tiere de la mer Noire et la plaine comprise eatie ces deux groupes de moutagnes appartiennent aux terrains suivauts : 1" Rchisles cristaUins; 2° lerrnin de transition; 3° terrain crclacc ; 4° terraiti mtnunuUlique ; 5° terrains mijocene ei pliocene; &' ter- rain quaternaire. 10 Schistcs cristaUins. lis couvrent, dans le Rhodope etdans la chaine c6tiere, plus des tiois quarts de la surface du sol. Leur partie inferieurc se compose de fjneiss ordinaire passant au gra- nite, de leptynite et de pegmatite ; a une certaine hauteur du depot, les memos roclies renferment des couches subordonuees de micascListe, da gneiss taleiicre et ampliibolifere , passant a I'amphibolite et des couches asicz rares de quartzite et de cai- caire grenu. L'araphibolite et ie calcaire cristaliin prennent un grand developperaent a la partie superieure. L'association de ces deux dernieres roches est un fait si constant dans les monlagnes des environs de Seres, Drama, etc., que, lorsqu'on rencontre I'amphibolite, on pen"; etrc certain de voir lui succeder une bande calcaire. Lej grands depots talqucux et phylladiens si repandus en Turquie se trouvent en doliors du Rhodope; il en existe ce- pendant de petits lambeaux sur le littoral de la mer Egee et des zones daus la chaine coliere de la mer Noire. T.es couches inierieuies de schistes cristaUins se montrent priucipalement dans la partie centraie du Rhoclope; les couches moyennes et superieures formcDt deux larges zones orientees a peu pres de TO. a I'E. La zone meriilionale constitue des mon- tagnes dont les plus haiitt-s cimcs atteigneal 1800 a 2000 metres; la septentrionale s'elcvc dans la iretedentelee du Rilo-Dergh a 3000 metres. Parmi les caractercs romarqaal)les que presente I'srographie des schistes cristaUins , on doit eiter le bombement considerable que le sol I'piouve huivanl iinc lifue diriiire de I'O. 40" N. a /|0 i'E. 10° S. ol tirce tie Samakov aux sources de I'Ai'da. Eiitre oes deux points extremes les montagats i cposcnt sur un plateau dont I'aUitude vaiie entic 1000 et 1200 uietios et qui pr(5seute deux plans inclines perpendicuiaires a sa direction. 2° Terrain dc iransUion. Ce terrain, compose de roches ave- nacees de diverse nature, de schistc argileux et de calcaire com- pacte, forme aux environs dc Coustanlinople un petit groupe que Ic Bosphorc traverse et coupe en deux parties incgalis. Sa faible elevation au-dessus de la mer olYre, sous ce rapport, de I'analogie avec les terrains anciens de la Bretagnc. 30 Ti rrain crelace.Le terrain cretace, qui couvrc en Turquic des surl'i.ccs considerables, ne se raontre que sur ti ois points compris dans les limites du dernier voyage de M. Viqucsoel. L'un de ces gisemcnts situe au N. E. dc Kostendil se rattache vers le nord au grand depot cretace de la Bulgarie ; les deux autres se trouvent a Kila et a luada sur le littoral dc la mer Noire. On pourrait peut-etre rapporter a la meme epoque des couches de macigno conteuant des impressions bitumineuses de plantes qui Rupportent le terrain mimmulitique a 6 lieues au nord d'Enos. 4" Terrain nmnm-dUtique. Ce terrain entoure d'une ceinture discontinue les parties meridionale.orientale etsepteutricnale du llliodopc; il repose au pied des deux versants de la chaine c6- tieie de lamer Noire et forme une partie des coliiues qui domi- nent le littoral de la mer de Marmara. A I'cpoque 011 s'operait le depot, les plaints de laiMaritza et de rErghenc olfraient I'aspcct d'uii golfe borde par les schistes cristallins. La mer Egee et la mer de Marmara formaient un seulet meme bassin qui commu- niquait avec la mer Noire par un detroit situe au N. 0. de Cons- tantinople. L'un des caractercs les plus constants du terrain nuramuliti- quc dans le Rhodope, c'est I'association des elements du trachyte et quelqueibis du porphyre pyroxenique qui out ete remanies par les eaux et stratifies avec les fossilcs paitieuliersa ce depot. Au centre des eruptions, les couches fossiliferes, ordinairement assez riches en calcaire, reposentsur des conglomerats trachyti- ques, des trass et des grcs feldspatliiques ; elles alterncnt avec cci roches arciiact'es, et sont recouvertes de trass, de tufs argileux /ll et de raolassi!;. Au pied meridional dc la chaine cotiere , ou n'existe aucune trace de roelie pyrogeue, les couches iufarieures se composent d'argile et de gres ct supportenf. les bancs caleai- res. Au cap de Kara-Bournon , siir le littoral dc la mcr Noire, Je terrain nummulitique rcnfcrme des debris de porpliyre py- roxenique analogue a celui des ihsCyanees. 5" Terrains mijacene et pliorene. Les dislocalions du sol qui ont suivi Ic depot du terrain nummulitique ont sucressivement diminue la profondeur du golfe et font converti en lagunes dans lesqiielies vivaient deseoquilles qui stationnent aux embouchures des fleuves et dans les eaux saumatres. Ces deux terrains se coin- posent de gres, de moiasse et de calcaire; le preniier renferme des bancs presque uniqriemer.t fonr.cs de debris de roches tra- chytiques et se presente souvent en couches redressees ; Ic second s'etend en couches horizontaler. ou faiblement inclinees, O" Terrtti)} (inrJcrnahr.. Les alluvions anciennes s'ohservent, dans la partie meridionalc du Rhodope, jusqu'a 200 metres au- dessus du fond des vallees, et , dans I'espace compiis eatre le Rhodope et la mcr de Marmara , sur une fonio dc plateaux. On les trouvc sur ler. collincs palcozo'iqucs de Coristantinople ; et ccpendant elles ne penetrent pas dans le Bosphorc, dont par con- sequent rouv(>rture est postericure a k tir depot. Roches pyvo'jcncs. Les ro.'hes massives injcctees appartlen- nent ; 1" au granite; 2" a la syenite; 3" au porphyse petrosiii- ceux quartzifere ; 4° a la serpentine; 5" au trachyte ; G" an me- laphyre; 7° au basalte. l" Granite. Le graoite u'occupe dans le Rhodope ct la chaine cotiere que des espacca tres restreints ; il se montre sous la forme de domes , quelquefois a la surface des plateaux , plus gencra- lemcnt au fond des vallees, et penetre en fdons dans I"s schistes cristallins. L'etude des roches dcmontre que des injections gra- nitiques ont eu lieu a des epoques differentes. 2" Syenite. Les giseraents de la sye; Jle offrcnt beaucoup d'a- nalogic avec ceux du granito. Cette roche, tres repanduc dans le Rhodope et dans la chaine cotiere, renferme du fer oxydule titanifere en quantite suffisante pour alimenter un certain nom- bre de hauts fourueaux, 3» Porphyrc petro-sUiceux qua izifhr. Le porphyro est assez Extraitdcr7«s//Va/, 1" serlion, 4353. 6 A2 rare. 11 forme quelques dykes ctfilons qui traversent lesschistes oristolliu:^, lo granite el la syi'uile. 4" Serpentine. Cette roche penetrc en dylves vt filons dans ies amphibolites et Ic calcaire grenu. Elle prend touveiil vme appa- rence de stratification au milieu des scbistes cristallins. 50 Trachijle. Les depots trachytiques, qui proscntent un grand developpemeut dans Ic l\hodopt>, ne paraissent pas exister dans la chaine cotieie de la mer Noire. Au centre du bombrment si- goale dans Ies scbistes cristallins, iis forment des dykes de 1500 a 2000 metres de hauteur absolue, et s'etendeot a I'oucst cu un mr.ssif coupe par Ies defiles du Ncstus et de son principal aflluent. A Test du bombement et sur le prolongemcnt sud-est de cet ac- cident, ils percent anx points de partagc des eaux et produisent descimes coniqucs qui atteignent une altitude de 2200 a 2500 metres au centra des montagncs, et do 1500 a 1800 metres non loin du littoral de la mer Egce. Eu avancant vers I'est , on voit decroitre Ies hauteurs des depots trachytiques et icurs elements contribuer pour une large part a la composition des couches nummulitiqucs. La variete la plus rcpaudue est le porphyre tra- chytiquc quartzlfere. Elle forme ccs ligues de pitons et ces mas- sifs qui vienneut d'etre signales. Les eruptions trachytiques ont precede, accompagne et sulvi le depot du terrain nummulitique. G" Melaphyre. Les roches caracterisees par le pyroxene occu- pent dans le Rhodope un espace beaucoup plus 1 estreint que Ic trachyte. Leur principal gisemint se trouve dans les vallecs de I'Arda et deses aftlueuts. Ces roches olfreut rarcmentuncarac- terc Lien tranche; leur coraposiiion est ordiuairemeat interinc- diaire entrc le melaphyre ct le trachyte et se rapproche davan- tage de ctllc du dernier. Les rochi s pyroxeuiqucb burdcnt une partie du littoral dela mer Noire. Leurs debris, commc ccux du trachyte, se trouvent dans les couchis iafericures ilu terrain nummulitique (valleede I'Arda, cap dc Kara-Bournou). 7" Basalw. L' excessive I'areie du basalte eu Turquie est un fait rcmat^quable ; il exiijte o pendant sur la route de Tcliorlou a Rudosto et traverse le terrain pliocene. Des debris de cette roche parsem^s a la surf»ee du sol, au nord de Malgaru, sera- blent indiquer qu'elle se trouve dans les collines du voisiuage. 48 M. Viquesnel tannine sa communication par un resume dans lequel il cherche a retablir les anciens rivages baipnes par la mer aux diverses epoques geologiques et ics formes que le sol a rcvetues avant de prendre son relief aetuel. Seance du 9 avril 1853. Physiologif. Coagulation (hi sang par le perchlornre dr. fer. — M. GeraUles rend compte ainsi d'experiences qu'il a faites : « .T'ai repete a i'Ecole d'AIfort, de concert avec M. Goubaux, professeur de cet etablissement, les txpeiiences de M, Pravaz : >> 1° Sur un Ane. L'artere carotide gauche est mise adecou-- vert dans I'etendue de 0'",0I0; ce vaisseau est comprime du cote da coeur et du cote de la tete, dans !e but de reteuir du sang entre les points eomprimes ; au moyen d'une canuletrois-quarts, l'artere est ponctionnee, et 8 gouttes de perchlorure )' sont injec- tees. Aussitot on constate que les pnrois de I'aitere devicnnent moins souples ; mais, pensant qu'il ne s'est point forme do caillot, nous injectons de uouveau uue egale quautite de liquide; un caillot tres appreciable se forme dans le vaisseau. » 2" Sur un Cheval. L'artere carol ide gauche est mise h de- couvert ; le nieme procede de compression est employe ; nous injectons cette fois pres de 1 0 gouttes de liquide ; il se forme un caillot de I'etend'jn de O'.",040. » Les deux animaux sont abattus deux jours apres. Nous eonstatons que les arteres carotidcs sont remplies par un caillot ayant plus de O-^jOld de long, que ce caillot est noir, comme grenu et ressemblant a du sang de boudin; que les parois des arteres, dans hi point correspondant a celui ou I'injection aet6 faite, sont devenucs plus minces, qu'elles sont comme racornies, et que leur surface interne ne presente pas le poli et la colora- tion du reste du vaisseau ; on dirait qu'il y a tu une action chimique produite par le perchlorure de fer sur les parois du vaisseau. Le tissu cellulaire qui environne l'artere a subi une modification bien appreciable; il est vascularise et rempli de lymphe plastique. » Seanee du 23 avril 1853. Orvctognosie. Dccouverte d'un diamani interinediaire en^ f\!\ Ire le Grcnd-Mof/ol et le Rcr/cni. — M. Daniour corarmmiiiuc I'extrait suivaiit d'line lellie de M. de Castelnau , consul do Fiance a Baliia, relative a cette decouverte. Bahia, 21 mars 1853. « Yoiisnvez peul-etrcdi'jaconnaissaiicede la bi'lie dOcouvcrlc qui a cic faitc a Bagagcm (province do Minas Gtracs), d'un cnormedianiaiit dc 2-17 1 karats, ct qui, par consequent, viciil be placer entrc le diamant du Grand-hlocjol (de 279 -^^_ karats) et le lic(jCut (13G i karats). II a cte trouvc par uiie nOgrcsio ap- partenai.t; conime i,ei le propriete, a un vieillard n'ayanl qu'une jambe, ct qui avait eu la folie d'alicr se mcttre a laver du cascalho. L'csclavea eteliberce. II parait du re.jle(iue, dans un assez court (space de temps (en deux ans), Ton a trouve, dans cctte nienae province, trois pierres volumincuses : 1" celledont je viens de parler ; 2° usie a la Caxoelra rica (Cascade riche), egalement au Bagagcm, de 120': karats; 3" une au Rio das Velhas, en un lieu appele Tuiocas, de 107 karats. La pierrc dont je vous parle est, dit-on, d'une fort belle eau ct sa dimen- sion est presque ciuq fois celle du Sanaj (/jG | karats). » Le poids du nouveau diamant est, corame on le voit, de 5Qgr«mmes 8gj25, Kn calculant sa valeur approximative d'apres la regie ordinaire, on trouverait le chift're 3 0G2 812 francs. Geodesie. — Sous ce title: Du veritable meridieii d'un lieu, M. de Tcssan communique la note suivante : « Dans tout corps qui tourne autour d'un axe fixe, on appellc mcridieu d'un point quelconque de ce corps le plan qui, passant par cepoiutjContientraxe de rotation du corps. (Une droite etua point pris hors de cette droite detcrminent completeraent la posi- tion d'un plaii.) Cette definition est et doit etre intlependaute de la forme du corps, de la distribution des masses qui le compo- seut et des actions rcciproques que ces masses peuvcnt exerccr lesunessur les autres et sur les corps places a la surface du corps tournant. C'est ainsi que Ton dcfinit le raeridien d'une tacbe Eur le Solcil, d'un pic sur la Lune, etc., etc. » Ctpendant, quand il s'agit du raeridien d'un point du globe tcrrestre.onfait entrer dans !a definiiiou la direction dc la rcsul- tante de la gravite et de la force centrifuge, puisqu'on le d<5finit : Il5 le plan qui contient la verticale du lieu et I'axc de rotati ii do la Terre. » La force centrifuge etant necessairement comprise dans !c veritable nieridicn duiieu, on suppose, en general, implieitcment dans la definition precedeule que, pour chaquc lieu, !a diiTclion dc la};ravite coupe toujours I'axe de rotai'oa de la T'rre. Or, bi i'on fait attention que ia Terre n'est pas (xactement uu soiido de revolution, et que Ips couches doiitelleeat coniposee ne sont pas homopeiu's, du nioins dans le voisinage de la surface et pre- ei,^;ement au.\ poi:;ts oil ee defaut d'homogeneitc exerce son ac- tion deviatrice la phis sensible snr la direction dela gravile, il pnraitra bien difficile d'ndmeitrequeccs deux Citu.ics de direction de la gravitc se corapensont exactcment en tout lieu ; et Ton cou- clura que la verticale pent et doit meme, gentralsmcnt, ne pas co'jper I'axc dc rolation de la Terre. » Dans ce cas, il y a impoGsibilite absolue a coinprcndrc ces deux droitesdans un scul et meme plan. Aussi, drusla pratique, fe coutente-t-on de prendre pour meridien d'un lieu le plan ver- tical qui contient une parallele a I'axe de rotation de la Teire meneepar celieu. »Mai:j ce plan, ainsi determine, n'est pas le veritable meri- dien du lieu , il coupe celui-ci suivant la parallele menee a Taxe de rotation de !a Terre et fait avcc lui un angle donne par ia formule : sin s s sin X z:z — - ou simplemeut x zr , cos A cos A dans laquelle s est Tangle de deviation, "oujours tres petit, de !a verticale h Test ou a I'ouest du veritable meridien (angle de la verticale avec sa projection sur ce meridien], et a la latitude du lieu. » Les observations du passage des astres dans ce plan ne peu- vent donner I'heure exacte du lieu ; mais elles donneut Iheure d'un p; int plus ou moins voisin ; car ce plan est parallele au veritable meridien d'un point voisin dont la longitude est plus occidtntale ou plus orientale que celle du lieu de la quantile £ , et jouit Ue tout-es les proprietes astronomiques duverita- cos > fi6 blemdridien de ce point Aussi u'esf-il pas possible, par !es seules observations astronomiques faitrs en im mcme lieu, de mettie en evidence I'erreur que I'on commet en prenant le ver- tical paraliele a Taxc de rotation de la Tcrre pour la veritable meridien du lieu. Mais , si deux observatoires voisins , *situes dans un menie plan perpendiculalre h I'axe de rolation, sont tcllcmcnt places par rapport aux masses deviatrices que leurs verticalcs soicnt devices en sens contraire (ou seulement de quantitcs differentes) par rapport a leurs verilables meridicns, et que Ton detcrmiue leur difference en longitucle par le temps ccouie entre Ics passages d'un meme astre par Ics deux plans verlicaux dans lesquels on observe (et, grace aux tclcgiapbes i'lcetriques, cctte determination peut etre faite aujourd'bui avec une Ires graude precision), on trouvera necessairement que cette difference de longitude est plus grande ou plus petite que celle qui doit rcsulter t;e la position relative de ces deux observatoires, donuee par la geodesie ct combinee avec les distances des deux observatoires a I'axe de rotation de la Terre : c'est-a-dire que 2 auglel sin zz v ^'~^^~'^^' | ; D etant la distance rectiligne \ 4R>- / des deux observatoires, et R et r leurs distances a I'axe de rota- tion. La deteirainatiou astronomique differera de la determina- tion geodesique precisement de la somme algebrique des deux £ e' erreurs ct relatives a chacun des deux observa- cos X cos X' toires. » II ne parait pas facile, dans I'etat actuel de la science , d'arriver a determiner separement cbacune des quantites , ; peut-etre y parviendra-ton uu jour, et alors on cos )i cos a' counnitra pour chaque observatoire le petit angle s dont I'axe d'une lunette meridienne doit etre incline a I'horizon pour que cette lunette se meuve dans le veritable meridien du lieu ou elle est placee. » Les lunettes zenitbales appliquees a la determination des longitudes prdsenteront le meme genre d'erreur , puisque leur axe optiquc, dirige suivant la vcrticale, ne se trouvera pas generaleineut dans le veritable plan nicridien du lieu, mais fera avec ce plan uu angle egal a ce'ui que nous avons design^ plus haut par s. » Geologie. — M. Hebert fait remarquer que la communica- tion faite pai' lui b. ia i-ociele, le 12 mars dirnier (inseree dans le n° de I'lnsl'itul du 28), contient une erreur qui u'etait aueune- ment dans sa pensee. Ce n'est pas, en efftit, il y a prcs de vingt aiis^ mais bien, U y a prcs dc trcn'e ans, en 1825, que M. Des- noycis a public uu travail daiis iequel il a su distinguer et clas- ser les divers terrains du Cotentin d'une maniere si remarquable que jusqu'a cc jour aucun progres sensible n'avaitete apportea la geologie de celte petite mais bien curieuse contree. Cette dif- ference de dix auuees est considerable dans une science qui nfarcheaussi rapidement que la geiilogie. Seance du 7 mai IS.'iS, Teratologie VEGEiALE. J)e 1(1 noAure des organes sexuels chez Les veijelaux ; considerations lirces de I' etude de fleurs anormales chcz diverses especes da genre Salix. — Sous ce tilre, M. E. Germain, de Saint-Pierre, communique la note sui- vante : « Une serie d'auomalies que j'ai eu occasion d'etudier, pen- dant plusieurs anuees conseeutives, chez cert;iincs especes du genre 5a/i,r (divers iudividus des S.capreaet c ine rea), m'oni fourui la demonstration de deux faits d'une gratide importance pour rinlerprctation des orgaaei de la reproduction chcz les vc^ctaux. » 1° Une feuille staminale (appareil male) peut revetir les ca- racteres d'une feuiilc carpellaire (appareil femelle) ; et une feuille caipeilaire peut revetir les caracteres d'une feuille staminale. — La transformation peut etre complete (c'est-a-dire : un appareil tcmelle etre substitueaun appareil male, etvice versa] ^ ou etre mcomplete ; dans ce dernier cas, uue seule et meme feuille peut reunirbimultancmeiit les caracteres etles fonctions de I'appareil male etdel'jppareil femelle. o 2° Bien que i'aisant partic constituante d'une meme feuille, les agents de la iecondation (globules polliniques), et les ovules non fecondes Uegunients de I'embryon), n'ont entrc cux aucune AH simililuilo dc struciur.- on de position, et des grains polliniqucs ne se transfoimcut pas plus en ovules que des ovules en grains polliniques. — Encffet (dans les cas anormaux que nous avons soits les yeux, comme dans les cas norniaux), les grains pollini- ques soiit des cellules modifiecs, iibrcs en.re cilc;. a !cur malu- rite et egalement libres de toute adherence avcc le ti::£u cnviron- nanU Ces cellules se developpent et restent renfvTrncfs dans repalsseur de l\ feuillc, entre scs deux ofiidermes, et ne tiou' ent bords); lis y sontrdhcrents comtne le bourgeon au rameau, et ieur support s'accroit en memo temps que Ictirs auti es parties acqnieient pli-s dc dc'.eloppen^cnt. Dans I'origine Ics grains de pollen sent rcn- lermes ordir.airemcnt par quatre dans unc celliTle mere* rien de scmi)lob!cn';i lieu pour les ovules qui naissent isoiement a la manieic des bourgeons s;ir le rameau. — Enfin, le giain dc pol- len se compose de deux cellules concentr^ques et completcaient doses , tp.ndis que I'ovule se compose d'une base portant des tr.ni- ques emboltees, ouvcrtes au sommet, et pent so comparer a un bourgeon dontl'axeporte des feuilles eirculaires superposees. » Anomafics oijservecs cliez le Salix caprea. — Chez la forme auormaledu S. capren, qui fait I'objet de cette etude (un aibre presenlant celte anomalie existe dans le bois de Viuccnr.r- i! est actuellement cullive au jardin du Museum), on trouve des inflo- rescences (chatons-.) males presque ncrmales. Les deux efamin >s de chaqus fleur presentent uu long filet et sonl nourvues clia- cune d'une antJicre biloculaire a loges bilobees, comme d;«,n:i I'ctat normal; mais leconuectlf se prolonge tantot en une poinie mousse, tantot tn un long appendice termiue par un ve:itab'e stign^'ilc papilleux ; tantot ce siigmate est reniiorme, tantot il- revet la forme bifide des stigmatcs qui tcrminent les IVuilles car- pellaires normales. » Chez un plus grand nombre d'inflorescences (chatons) d'lr meme arbre, I'etamine pieseuto des modifications beaucoup plus importar.tes. Le connectif (porte coramc dans I'etal normal sur lid un long filet) s'elargit en un limbe foliac^, concave, et revetant I'aspect d'une feuille carpellaire. — Des leges d'antheres com- pletes ou seulement ebauchces, font sailiie a la face interne de cet organe foliace et renfernient un pollen en apparence bien conforme ; sur les bords de la meme feuille on observe des ovules chez la plupart desquels on peut distinguer les deux teguments externes, ces ovules sont souvent portes sur uce base filiforme tres allongee. — Enfin la nervure moyeime du connectif foliace se termine par un stigmate papilleux entier ou bifide. » Chez d'autres inflorescences, tres nombreuses aussi, le con- nectif, toujours porte par un long filet, constitue une veritable feuille carpellaire a bords rapproches, portant des ovules rudi- mentaires, et terminee par un stigmate bien conforme ; quelques- unes de ces etamines, transformees en carpelles, presentent encore des traces d'antheres; mais la plupart ne presentent plus la moindre trace d'organes males. » Chez certaines fleurs , la feuille staminale carpello'ide est laciniee, et les laciniures, au lieu de se terminer par des ovules comme dims le cas precedent, se terminent par des appendices stigmatiques irregulierement conformes. — Des stigmates peu- vent done remplaeer les ovules, mais dans aucun cas je n'ai \u des ovules remplaeer le stigmate ; on se rendra compte de la transi'ormation des ovules en stigmates, si Ton cousidere que le stigmate est un organe glandukux qui represente, ainsi que beaucoup de glandes vegetales, plutot un organe rudiraentaiie qu'un organe complet, et qui par consequent peut terminer les lobes lateraux d'une feuille carpellaire, comme il termine d'or- dinaire son lobe terminal. » Anomalies observees chez le Salia; cinerea. — La forme anomale du S. cinerea, qui fait I'objet de cette etude (l), ne presente de fliurs ni completement males, ni completeraent fe- melles ; neanmoins la forme generale des fleurs semble se rap- procher plutot du sexefemelle que du sexe male ; mais un attr:- but important du sexe femelle, le stigmate, manque dans toutes les fleurs que j'ai soumises a I'etude. (1) Uii aibre preseniant cette anomalie exisle dans le bois de Vincennes Je possfede le merae recueillidaus laBourgogne. EUraitdc I' Jnaiitut, 1" section, 1853. 7 50 » La plupart dcs inflorescences de cet arbre presentent dcs fleursdontles deux feuillessexuelles sont soudees entre ellespar leius bords, comma cela a lieu chez les fleursfemelles, noais non jusqu'a lour sommet. Au dela du pedicelleconstitue par ies deux bases soudees, se remarque le renfleraentqui constitue la partie ovarienne. Des ovules plus ou raoins nombreux et plus ou moins bien conformes sont fixes aux sutures ou placentas parietaux; puis cet ovaire devient beant ; les deux feuilles carpellaires sont libres et ecarteos dans leur partie superieure, et sont converties a ce niveau en veritables aniheres ; les loges de ces antherrs renferment un pollen bien conforme; j'aidit que le connectif ue se prolonge pas en stigraate. » Chez d'autres fleurs, la souduve des deux feuilles sexuelles a lieu dans une moindre etendue ; les ovules naissent sur des bords lion soudes ; dans le voisinage du point ou cesse la soudure, les antlieres presentent un developprment complet et occupent les parties laterales du sommet des feuilles carpellaires. » Chez d'autres fleurs, enfin, la transformation masculine est presque complete, il n'existe presque aucune ou raeme aucune trace d'ovules, et ies antheres sont bien conformees et fertiles ; neanraoins la partie libre des deux feuilles sexuelles est eiargie et concave, et rappelle encore la forme des feuilles carpellaires. » En outre, il est a reraarquer que, tandis que dansl'etat nor- mal la dehiscence des antheres est extrorse , elle est introrse, c'est-a-dire regarde le centre de la fleur dans les diverses ano- malies, tant du S. cinerea que du S. caprea, que nous venons d'examiner, » 11 nous semble que, des faits qui precedent, on pent deduire, comme nous I'avons expose en commenciint : qu'une meme feuille pent etre feuille male ou feuille femelle, ou en meme temps I'une ct I'autre; que par consequent I'etarainen'est pasun organe essentiellement different de la feuille carpellaire, et vice versa; que, d'autre part, la loge pollinique et les grains de pol- len qu'elle renferme ne peuvent etre compares aux ovules, et que ces organes, meme dans le cas de I'hermophroditisme le plus complet, ne se produisent pas I'un pour I'autre, et ne pre- sentent entre eux aucunes transitions. — La loge de I'anthere et les grains de pollen doivent etre consideres comme resultant 51 d'une modification du tissii meme do la feuiile ; et les ovules comme des productions analogues a des bourgeons et nr.issant sur la feuiile caipeilaire a la manieredes bourj^eons. » Seance du 21 mai 1853. Optique. Refraction. — M. A. Bravais lit une note dans laquelle il donne I'explicatiou d'un cas remarquable de la re- fiaction de la lumiere. Lorsqu'un rayon lumineux traverse un milieu formant une seriede couches paralleles, dans lesqueiles la densiteet la puis- snni'i' refractive vont en diminuant dans le sens de la marclie du rayon, ce rayon lumineux decrit une trajectoiredont ia tan- gente devient de moins en moins inclines a I'horizon, et finit par deveuir horizontale. Pour la determination de la route ulte- rieure du rayon, la formule des sinus tombe tout a fait en de- faut, et c'est rexperi(-nce qui a appris que le rayon se recour- bait, et parcourait de nouveau en sens inverse les couches deja traversees, en form snt une deuxieme branche symetrique de In premiere par rapport a la normale menee par le point ou la tra- jectoire leur devient parallele. QueIquesgeometres,pourtournerIa diffieulte, ont admisqu'il y avait la un (ihoiiomenede reflexion lotale. Poisson a montre, dans sa Mecanique, que la theorie de remission pouvait rendre compte d'un phenomcne de cette sorte , mais il s'est borne a examiner le cas de deux milieux distincts juxtapos<5s. II m"a paru, dit M. B., qu'il pouvait y avoir quelque interet a encher- cher la cause dans le systeme des ondes aujourd'hui generale- ment admis. Yoiei le resultat auquel on arrive. En concevanl des couches liorizontales, prenant la verlieale pour axe des s, le plan ver- tical qui contient le rayon pour plan des xz, et imaginant I'ondc lumineuse s'avancant eutre deux lignes paralleles, on voit, d'a- pres la loi que la vitesse est inverse de I'indice /, qu'elle doit etre plus grande dans I'onde, du cote qui avoisine les couches les moins refringentes , et qu'ainsi il doit en resulter une varia- tion continue dans ladirection dela courbcEnmenantdeuxnor- raales voisines, en deux points voisins de I'axe de I'onde, points dout je designerai les coordounees x, z par x-\-dx, z-{-dx, ds 52 etant le petit arc intermediaire , et p W rayou de couibure , on trouve facilement : L_^.J (,) on Ton peut remplacer -- par — , si I on pose /=<).2. *^ Idz «p2 On en deduit pour I'equation differentielle de la trajectoire dz , dz — « — , , ax (Ix ui' . . ~~d^-J' ^' a.x2 , dz^_ /2 et en integrant 1 -j- —^ — q^ ' ou C2 est une constante positive ; de cette equation , on tire ,dx , . . ^ / — =:/sin?z=C, 05 i etant Tangle d'lncidence : c'tst la loi de Descartes , relative a la refraction. Ainsi I'equation (2), ou I'equation (l) qui lui est identique, sont plus generales que la loi de Descartes,et la com- prennent comme integrale particuliere. De plus, si, dans I'equation (l),on choisit le point le plus bas ou le plus haul de la trajectoire , et si Ton pose en consequence dz — 1=0, on aura dx l_dl_ ~p~ldz' 06 qui donne la courbure de la trajectoire, et permet d'en con- tinuer le trace. M. Grunert, qui, dans son memoire sur le mirage, est arrive a I'equation (l) par une voie differente de celie-ci, en a deduit le theoreme suivant : « pour toute trajectoire passant par un point » d'ordonnee j, le centre de courbure en ce point est situe sur 53 » un plan horizontal , determine , dont la hauUur au-dessus du » plan des .ry est egale a :--| . » Ghimie. De la lo'i des proportions multijlcs dc. DaUoi. et des atmospheres pnrticulaircs. — M. Ch. Brame dc'pose sousce litre une note contenanl le resume d'une communication faile par lui a In Societe dans les seances du 13 et du 30 novembre dernier, mais restee inedite. De I'ensemble des nombrcuses citations faites par M Brame dans ces deux seances, i! resulterait, dans sou opinion, que, pour comprendre la veritable signification de la loi des propor- tions multiples, il faut !a rapprocher des suivantes : loi des vo- lumes, de Gay-Lussac ; loi des substitutions, de M. Dumas ; loi des chaleurs speciflques, en raison inverse des equivalents, de Dulonget Petit; loi des nombres proportionncls tbermlques, de M. Regnault ; loi de lisomorpbisme, de M. Mitscherlich; lois de Berthollet; loi du melange des gaz; allotropie, isomeric, etc. II faut aussi tinir corap'e, a ce point de vue, de la theorie de Laplace, qui attribue a la eapiliarite la combinaison elgenerale- raent les afflnites cbimiques ; de la theorie de I'afflnite capillaire, de M. Chevieul, et enfin de I'opinion de M. Dumas, qui ctablit que I'afflnite est la meme force que la cohesion , mais avec des modiflcations. De plus, il faut rapprocher enlre eux un grand nombie de faits de la physique et de la chimie. M , Brame commence par citer un ensemble de faits qu'il a decouverts, ou dont il a donne unenouvcUe interpretation. i. D'apres M. Pelouze, le maximum de solubilite du chlore dans I'eau est vers -j-lO". 2. D'apres M. Brame, I'eau, jusqu'a -j-30°, dissout beau- coup de gaz ammoniac, et , jusqu'a -j-40 — 43% une grande quaotite d'acide chlorhydrique. 3. L'eau a zero, etant agitee, donne une plus grande quantite de vapeur. Celle-ci est visible et condensable en vesicules et cristaux (Ch. Brame). Or on cotmait I'ingenieuse theorie de I'arc-en-ciel blanc, proposee par M. Biavais, qui admet que cet arc-en-ciel est produit par des vesicules creuses, a tres minces enveloppes. 5^1 4. L'eau pure, depouilleed'air et d'acide carboniciue, foirae, dans les circonsfances convenables, des tubes, des stru s, des ar- borisations varices, effels qui tous indiquent le degagement d'un gaz ou d'une vapeur. Dans le vide, l'eau deposes sur dii noir de fumee se congele. 3. M. Per^oz a vu qu'au moment de la cristallisation, les aeides qu'il a produits par oxydation d'huiles essentielles out degage beaucoup de vapeur. 6. Le gaz acide chloreux , mele a I'air humide, forme un brouillard epais : dans ce cas, il y a formation d'acide perchlo- rique, qui se condense. 7. Le soufre a trois vapeurs, que M. Brame a pu observer : I'une blanche, I'autre jauno, la iroisierae rouge. — M. Dumas a montre que la densite de cette dernicre dcpassait 6 ; tandis que, dans les composes gazeux , la densite du soufre n'est que le sixieme de la precedente. Les trois vapeurs, lorsqu'on les con- dense, paraisfent egalement caracterisees par la nature et ]a forme de leurs depots (vesicules, utricules, etc.). 8. Les depots formes par les gaz et les vapeurs de corps les plus differents peuvent elre des vesicules ou des utricules. 9. Les composants des iodiires de soufre et d'arsenic se sepa- rent fiicilemcnt a la temperature ordinnire,et en meme temps le soufi e ou I'arsenic pent passer a I'ctat utriculaire ou a i'etat cris- tallin. 10. L'etat utriculaire appartieut a des spheroides. Ces sphe- ro'ides sont des vesicules ou bien des utricules tantot isolees, tan- tot soudecci, et, dans ce dernier cas, forment des corps mous. L'utricule et la vesicule sont constituees comme il suit : a I'in- terieur, de la vapeur, de soufre, passee eo partie a l'etat mou ou liquide; a I'exterieur , un tegument membrauiforme plus ou moins solide; au dehors, de la vapeur. 11. Les nutamorphoses de l'utricule s'effectuent par evolu- tion. C' tte evolution est intra, extra ou inter-utriculaire (Deve- loppement cristallin). Par segmentation , l'utricule pent se diviser spontanement en parties solides amorphes et en raatiere moUe cristallisable. La vesicule et l'utricule peuvent absorber les vapeurs des ve- sicules ou utricules voisines de meme nature , d'oii rcsulteut les 55 cyclides,et une atmosphere nutour de la vesicule on de I'utricule. Dans les actions chimiques de la vesicule et dc Tulricule, les vapeurs des deux corps se combinent; puis il y a penetration dans I'interieur. 12. Dans la segmentation des utricules d'iodure de soufre, la majeure partie de I'iode estretenue par le segment amorphe, qui devient brun-noir; I'autre segment ou les autres segments sont du soufre cristallise incolore ou jaunatre. 13. Les vesicules et les utricules sont des capsules qui peuvent etre Yidees, comrae Icsgouttes d'eau creuses dans I'arc- en-ciel blanc. 14. Le mercure, I'iode, le chlorure d'iode, le bichlorure d'e- tain, le chlore, le sulfure de carbone, lenaphte, I'alcool, i'ether, I'essence de terebenlhine, etc., penetrent, a I'etat de gaz ou de vapeur, dans I'interieur des utricules et des vesicules de soufre. Ces vesicules et ces utricules forraent done une cavite close par un tegument permeable. 1 5. Les ( orps vitreux peuvent etre formes de particules amor- phes et de eristaux. 16. Le degagement de la vapeur d'un corps combine chimi- quement avec un autre peut produire la cristallisalion de ce dernier(Ch.Brame),cequi n'est pas sans analogic aved'elimina- tion des matieres etrangeres par la cristallisation(M.Chevreul). 17. Lorsqu'un corps cristallise dans les solutions, les eristaux formes peuvent renfermer du liquide , qui s'echappe ensuite en modiflant ou changeant la forme ciistalline. (a) Cristaux octaedriques de soufre, deposes du sulfure de carbone, et conlenant du liquide; degagrment du sulfure de carbone, puis retrait et formation de prismes rhomboidaux droits (Ch, Brame). {b) Experience de M. Ch. Deville : soufre dissous dans la benzine, forniant des prismes obliques qui se changent en oc- taedres; elimination du liquide, d"ou un courant ascendant. 18. Lorsqu'un corps cristallise apres fusion, il peut y avoir solidification d'une parlie de la moti^re , tandis que I'autre se vaporise ou reste liquefiee, ou dans un etat intermediaire. (a) Aiguilles moUes, formees par le soufre fondu. (6) Cristaux perpendiculaires de soufre par retrait (Ch. Br.). 56 19, Par les vibrations des lames de verre, au moment de la condensation de la vapeur, les utricules et les vesicules peuvent cristalliser, et eelKs qui persistent dicrivent des cyclidcs qui, par coDJugaison, donncnt lieu a la formation de courbes varices. 20. La vapeur de mercure peut s'elever jusqu'a pres de deux metres a la temperature de -(-30°; dans ce cas, elle colore les vesicules et les utricules de soufre en noir. II a ete constate qu'elle sVst elevee ^ un metre a 5" au-dessous de zero; a cette temperature, ou a uiie temperature plus basse encore, lorsqu'elle n'agit que peu de temps, elle colore cesparticules en jaune ou en rouge (Cli. Brarac). Mais, dans aucun cas, la vapeur de mer- cure , a la temperature ordinaire , ne refracte la lumiere ; do elle serait formee de particules en suspension (M. Arago) (1). 2 I . Beaucoup de corps ont une odeur et ne perdeut pas sensi- bleraent de leur poids : muse, fer, cuivre frottes, etc. ; d'autres, paraissant fixes, donnent de la vapeur a la temperature ordi- naire : soufre, bichlorure de mercure, etc. (Ch. Brame). 22. Tous les corps peuvent etre volatilises, meme le platine et le carbone pur (M. Despietz). 23. Le diamaut, soumis a Taction d'un courant electrique energique, a forme du carbone mou (M. Despretz). 24. Le soufre mou, durci, redevient mou par Tabsorption de la vapeur de soufre, a une temperature peu elevee. 25. Phisieurs oxydes deviennint incandescents lorsqu'on les chauffe, et ensuite iis sont insolubles. 26. Les corps cbangent de couleurpar la ibaleur, et, in gene- ral, leur couleur s'exalie. 27. L'eau oxygenee spontaneraent,ou sousl'influence de corps qui ne lui font eprouver qu'ui e action pbybique , perd son se- cond equivalent d'oxygeue. 28.L'ammoniure de mercure perd rapideraentouspontanement son quatrieme equivalent d'hydrogene. 29. Uu froidde 100" affaiblit ouanuihiie des reactions chimi- ques extremeraent energiques. 30. Les sels de mercure, au maximum d'oxydation; le per- (1) A moins que la raodificalion eprouvte par I'air ne soil pas sensible, en raison de la Icnuile lueme de la vapeur du luercurc, u la teiiip6ralurc ordi- naire. 57 oxyde et le persulfure de ce metal , forment dc I'iodure rouge a la temperature ordinaire, lorsqu'on les expose pendant iong- tempsa Taction dela vapeurde I'iode, produite a la temperature ordinaire (Cli. Brame). Or, on sait depuis lonptemps que le ehlore deplace Toxygene de la chaux et s'y substitute, a une temperature elevee, etqu'il deplace de meme Toxygene de I'eau et s'y substitue, a une. temperature basse , surtout sous i'influence de la lumiere so- lairc (1). Des faits qui precedent et d'un gwnd nombre d'autres qu'il cite, M. Brame est arrive a concevoir que les particules des corps ont une ou plusieurs atmospheres, comme les particules des trois vapeurs de soufre. Lorsque les corps soat simples , il appelle cette atmosphere atmosphere particulaire homogene ; lorsque les corps sont com- poses, I'uu des deux corps forme une atmosphere qu'il appelle atmosphere particulaire heterogene. Les atmospheres particulaires entourent des particules crea- ses, vides ou pleincs; d'oii la capsulisationou I'cmboitement des particules homogenes ou heterogenes. Tels sont les resultats generaux de la cohesion et de I'affmite; la loi des equivalents existe entre particules de volume egal, pre- nant des atmospheres egalementcondensees; c'est la loi de I'ad- hesion des atmospheres , ou, si Ton veut, la loi de la gravita- tion particulaire demontree experimentalement. — Dans la seance du 30 novembre, U. Ch. Brame, continuant son exposition, s'est exprime de la maniere suivante : « Si les idees que j'ai emises dans la seance precedente etaient admises, il en resulterait que, dans I'ordre des phenomenes physiques, on ne considererait plus que deux etats sensiblement ilistincts : i'etat solide et I'etat gazeux. De plus, je propose d'e- tablir une echelle de la consistauce des corps en mettant a une extremite le corps le plus tenu que Ton connaisse , c'est-a-dire I'hydrogene, et a I'autre, le corps le plus dur, c'est-a-dire le diamant. Suivant moi, I'ensemble des considerations anterieures (1) Toutefois, la chaux peut donner lieu d'abordiun oxyclilorurc, et I'eau i» une certaine quantite d'acides oxyg^nes du chlore. Rxtrait de Vlnititut, 1" section, 1853. 8 58 uxplique : le point de fusion, la viscosite produile par la cha- leiir, lo point d'ebuilition, la consistance des curps mous a la temperature ordinaire, I'etat vitreux, la solutinn, les encyclics ou cercles sur I'eau, les ondes , Ic degagement de la vapeur d\ au au moment de la congelation, I'etat spheroidal de M. Bou- tigny (spheroiile mobile) (l). » Cela explique le depart de la matiere a I'etat solide dans I'utricule; la condensation successive et Taugmiutation gra- duelle de la dinsitc de plusieurs corps; la ciistallisation du fer, de I'acide borique hj'drate et de beaucoup d'autres corps par le mouvement ; leseffets varies de latrempesur I'acier, le verre, le bronze, le soufre, qui sont modifies par la trempe d'une maniere si diflerente; I'experience de Bellani sur le phosphore, qui n'ab- sorbe pas I'oxygene pur a une temperature inferieure a +27", et qui, au contraire, absorbe i'oxygene et devient iumineux dans I'obscuritP, lorsque I'oxygene est melange d'autres gaz, ou bien lorsque, I'oxygene restant pur, on diminue la pression. Cela permet de donner une explication de la chaleur produite par le soufre et par d'autres corps au moment de la cristallisation. Ci^la sert pour expliquer I'adhesiou, la capillarite, la mouilluie, I'elaslicite, la dilatation, les phenomenes appeles catalytiques, I'absorption des gaz par les corps poreux ; la fixation par les memes corps decomposants chimiques qu'ils separent; I'odeur du fer, du cuivre, etc. » Parmi les faits qui peuvent encore s'expliquer de cette ma- niere, je citerai les stries forraees par le melange de liquides de densitedifferente; le pouvoir colorant si remarquable des cliroma- tesetde I'acide chloreux;la coloration differente des oxydesanhy- dres et des oxydes etdes sels hydrates correspoudants ; I'exalta- tion de la coloration des raetaux par des reflexions successives ; les anneaux colores par depot de vapeur d'ether hydrique sur le verre (Ch. B.), la globulisation d'une matiere molle par les va- peurs d'<^ther hydrique, de sulfurede carbone, etc., etc. » M. Ch. B. fait reraarquer ensuite que tout ce qui precede est d'accord : 1° Avec cette proposition de M. d'Estocquois : « Les liquides, ^l) Le globule ci I'dtat de spli6roiide mobile a une atinosphiire indgale tr6s alloDg^e (queue) (Ch. B.). 59 dans leurs iiiouvemeiits, presentent I'appaience dune niasise continue, qui cliauge de forme sous I'iniluence des moiiidies forces, mais sans cesser d'etre continue ; » 20 Avec les experiences de MM. Favre et Silbermann, qui ont raontre que la quaiititede clialeur dcgagee par la comjjiiiai- son des diverscs formes du soufie avec i'oxygene etait inegale. Le soufre cristaliise a cliaud et le soufre mou ont en effet dugage 40 calories de plus que le soufre sous les autres formes. 3" C'est aux memes causes que Ton doit attribuer, suivant lui, la clialeur degagee au-dessous de 100° par le soufre mou (Re- gnault) ; la clialeur degagee par le soufre dans le passage d'un etat allotropique a rautre(Schetivr et Marcliand);Ies points sin- guliers que presente le soufre expose a TacUou de la clialeur ; I'exception presentee par le coel'licient de dilatation du soufre (Despretz), 4" Cela est d'aceord avec les idces de M. Graham sur le dimorphisme et I'isomerie; conime on le sait, M. Graham eher- che a expliquer le dimorphisme et I'isomerie en admettant que les corps sont constitues par des vesicules remplies de calorique. 5°Enfin, cela est d'aceord avec la demonstration, faite re- cemment par M. Masson, qu'on ne peul pas ohtenir de courant electrique dans le vide absolu, ce qui tend a faire admettre I'hy- pothese de Davy : « 11 ne me semble pas du tout impossible que les particules superfleielies des corps, qui peuvenl etre detachees par le pouvoir repulsifdu calorique, puissentetre egalementse- parees par les forces electriques et produire de lumineusesappari- tious dans le vide. La force repulsive des molecules a la surface des corps peut etre assez grande pour produire un arraehement des particules ponderables, qui, lanceesdans le vide, y formcnt une atmosphere capable de donner naissance a un courant. » 6° Enfin, cela est d'aceord avec les lignes d'afflnite de M. Wartmann et la theorie du decroissement d'Hhijy, avec les idees de M. Gaudin sur les dispositions respective s des molecules dans les cristaux, etc., etc. Conclusions. — M. Cli. B. , qui se propose de developper par la suite le sujet qu'il a traite dans ces deux seances, eroit pouvoir provisoirement forrauler sa peusee ainsi qu'il suit : GO n A la conclusion qui suit I'e.xpose que j'yi fait dans la der- niere stance, j'a jaute les suivantes : >' 1" La loi des proportions multiples de la chimie est la loi des rapports numeriques qui existent entre le diametre de I'at- mosphere ou des atmospheres multiples et le diametre des iioyaux des partieules. « 2° La chaleur et la lumiere qui se produisent pendant la combinaison sont le rcsuUat des vibrations des atmospheres particulaires. Les vibrations simultanees des atmospheres et des noyaux produisent les electricitcs positive et negative; ce qui est d'accord avec la theorie d'Ampere et avec celle de Berzelius. Comme on le salt, Berzelius voulait que, dans les combinaisons chiraiques, le feu soit produit par la reunion d^s deux electri- cites, de meme que I'etincelie est produite par la reunion des deux electricitcs dans la bouteille de Leyde. » Seance du 28 mat 1853. Physiologie vegetale. Formation des feuilles. — M. A. Trecul communique la premiere partie d'un memoire sur ce sujet. Le developpement des feuilles, corame celui des tiges, a donne des r(5sultats divers aux botanistes qui I'ont etudie ; c'est pourquoi la plus grande incertitude a regne jusqu'a ce jour sur la formation et I'accroissement de ces organes. La principale cause de cette incertitude , suivant M. T. , c'est que Ton a generaleraent confondu Vaccroissement avec la for- mation. Plusieurs botanistes , en effet , out etudie I'accroisse- ment, et ils en ont deduit le mode de formation. Cette confusion de deux phenomenes tres diff^rents les a empeches de decouvrir la verite. Pyr. de Candolle, le premier, a 6mis I'idee que les feuilles se developpent de haut en bas ; M. Steinheil I'a developpde, mais il a admis que les feuilles compos^es font exception a cette loi. M. Mercklin a nie I'existence de ces exceptions. II a pretendu que les folioles superieures naissent avant les inferieures, et que les stipules se ferment non-seulement apres la base du limbe , mais encore apres 'le sommtt du petiole. M. Ad. de .Tussieu a iTConnu, d'apres I'examen des feuilles des Griarea, que les feuil- 61 les composees pounaient bieii se dcvelopper de has en hnut. Suivant W. T. , I'opinioii de MM. de Jussieu it Steinheil est exacte pour un certain nombre de feuilles, mais il y a de uom- breuses exceptions. Ses etudes sur les racines, les tiges et les bourgeons, I'ayant conduit a celle des feuilles, il a entrepris sur leur formation une longue serie d'observations, dotit nous aliens indiquer les principaux resultats. Nous dirons de suite que, contrairement aux opinions citees plus haut, ce u'est pas le limbe , sa partie superieure, qui appa- rait toujours la premiere, mais la partie iuferieure de lafeuille, la gafne, quand elie existe, le racliis , la nervure raediane, sur les c6t(5s df laquelle se manifeste le limbe (ou les folioles). Si Ton examine avec beaucoup d'attention les cas qui semblent ne pas se rapporter a cette regie, comme beaucoup de plantes mo- nocotyledones, etc., imparfaiteraent etudiees, on tiouvera qu'ils viennent la oonfirmer. La tige est terminee par'un mamelon utriculaire tres delicat, sur les cotes duquel naissent les feuilles ; celles-?i se pr6sentent d'abord sous la forme de mamelons plus petits, alternes, opposes ou verticilles. Quand les feuilles opposees ou verticillees doiveut etre unies par la base, un bourrelet circulaire les precede sur I'axe ; quand elles ne sont pas confluentes , les mamelons sont isoles; enfin , quand les feuilles alternes sont engainantes, ou Men la gaine commence par un bourrelet autour de la tige, ou bien le mamelon qui se montre d'abord s'elargit et Unit par embrasser cette tige. Les feuilles , qui toutes commencent par une telle eminence utriculaire primordiale avec ou sans bourrelet basilaire, suivant qu'elles sont ou non engainantes, se forraent d'apres quatre types principaux, que I'auteur designe par formaiion cenirifnge (de bas en haut), formation cenlripete ( de haut en has) (l), for- maiion rnixle et formation pnrallclf. Nous reproduirons dans cet extrait quelquesuns des types que I'auteur a decrits pour In formaiion centrifuge. (4) Dans la formation centripete, ce sont seiilement les parties du limbe qui naissent de iiaut en bas ; car, dans celte formation , comine dans la cen- trifuge, la base de la feuille, la gaine, le rachis se forment d'abord ; et les stipules sont dtjii souvent trfes avanc6es dans leur d6veloppenieiit, que les folioles inf6rieures ne sont pas encore apparenles. {Note de I'auteur^) G*2 Le premier sera fourni par lo iMaudiua domestica, dont Ics feuilles sont plusieurs fois trichotomes. On verra que toutes les divisions d'unc fcuille dc cette plante naissent de bas en haut et du centre a lacireonferenee. Si, depouillant un bourgeon dc toutes ses feuilles, on arrive a un mame'on cellulaire termin d, on le trouve entoure par un bourrelet plus proeminent d'un cole. Cette eminence est I'ori- gine du rachis d'une feuille dont le bourrelet est la fjaine. Le bourrelet et I'erainence s'allongent ; un renflement parait de chaque cote decelle-ci. Ces renflemrnts, d'abord peu visibhs dans le principe, le deviennent davantage a mesure que I'axe qui les porte, grandit ; d'abord lateraux, ils avancent peu a peu sur la face interne de I'axe en s'accroissant, de sorte qu'a cette epoque il y a trois axes que I'on croirait independants les uns des autres, si on ne les avait pas vus naitre.Cependant I'axe pri- mitif est plus eleve que les deux autres; aussi recommence-t-il a se diviser avant eux; deux nouveaux renflements se raontrent sur lui au-dessus des precedents, ils croissent de meme et cons- tituent ainsi deux axes secondaires. Pendant que ceux-ci se de- veloppent et qu'il en nait d'autres sur i'axe primaire, les pre- miers axes secondaires seramifient; ils produisent chacun deux raamelons opposes qui grandissent comme eux. Ce sonl la les premieres divisions tertiaires de la feuille. En se trifurquanl de la sorte, elles produisent des rameaux quaternaires. Apres cina ou six subdivisions semblables , la multiplication s'arrete ; les dernieies productions se dilatent et se trausfornient en folioles. Pendant que le rachis se ramifie, la gaine croit aussi ; elle couvre une autre feuille qui nait du mamelon utriculaire qui termine la tige. La gaine de cette derniere revet a son tour une feuille nouvelle , et le meme phenomene se reproduit jusqu'ace que toutes les feuilles de I'annee soient ebauchees. Prenons maintenant une feuille plus simple , une feuille de Galega officinatis, par exemple. Nous la voyons reduite aussi a un mamelon pres dii sommet de la tige ; ce mamelon s'allonge ; il est muni de ses stipules avant qii'aucune eminence se mani- feste sur ses cotes. Cependant ceux-ci se reuflent un pcu longi- tudinalement , ils sont creuses d'un sillou sur la face interne ; de ces bords renfles s'eleve de thaque cote une eminence qui est 63 suivie d'lmo seconde placcc nu-dessus, et ccUe-ci d'une troisieme plus haiit qn't lie. A mesure que le iMchis s'ailonge, il en nait uue quatrieme, une cinquieme, une sixieme et uue septieme ; enfin, la raultiplicntion cesse. Les eminences infeiieures se sont allon- Sees pendant que les superieures naissaient ; elles se sont dilatees et transformees en folloles. Le sommet du petiole subit la meme Iransformation, et toulcs les folioles sont pliees longitudinale- mentsur leur face superieure. Beauco:ip de feuilles composees des Legumineuses, des Om- belliferes, etc, se developpent ainsi. Dans celles-ci, les feuilles sont enj.'ainantes ; aussi pres^entent-elles les modifications pro- pns au developpement de la gaine. Dans VHeloscialmtn nodi- floriim les folioles sont etalees au lieu d'etre pliees longitudinale- ment. La formation des feuilles paripinne'cs ne differe de celle des feuilles du Galetja, qu'en ce que le sommet du petiole ne se change pas en foliole. Dans le Gleditschia ferox^etc, cetteex- tremite reste courte ; dans les Laihiirns, Vicia, etc., la nervure s'ailonge pour former des vriUes souvent ramifiees. Parrai les feuilles simples, celle du TiUenl est un bel exemple de la formation cenirifufje. Elle commence , comme cela a tou- jours lieu, par uu mamclon pres du sommet de la tige. Ce ma- melon s'ailonge et se dilate en laissant a la base uu retrecisse- ment qui represente le petiole. Le limbe,d'abord entier, est bien- tot partage de cbaque i ote en deux parties par un sinus. Le lobe inferieur correspond a la premiere nervure secondaire ; la partie superieure se subdivise de cinq a sept fois pour former autant de nervures du meme ordre. Vers I'epoque de I'apparition de la troisieme ou de la quatrieme, le lobe inferieur ou le premier, s'6tant dilate aussi, devient sinueux sur ses bords. Ces sinuosi- tes sont les indices de la naissance de cinq a six ramifications de la nervure inferieure. En ce moment la feuille est munie d'autant de dents ou cre- nelures qu'il y a de nervures ; mais,bient6t, des dents nouvelles paraissententre les premieres ; elles annoncent la formation d'au- tant de ramifications des nervures precedentes. C'est alors aussi que sont produites les nervules qui unissent transversalement les nervures voisines entre elles. C)4 Les polls qui eouvrent la face inforicure de la fruille se deve- loppeut aussi de has eu haut et du centre a la circonference. Ainsi, les divers ordres de nervures d'une feullle de Tilleul naissent corame las divers ordres de rameaux de I'arbre qui les porte. On voit par ce qui precede que , dans ce mode de formation centrifuge^ toutes les parties de la feuille naissent de bas en haut et du centre a la circonference. Physique moleculaire. Atmospheres pnrliculuires. — M. Ch. Brame presente des produits recents qu'il a obteiius au moyen de Tantimoine, du bismuth, du zinc, du plomb fondu ou chaiiffe au rouge blanc, et du mercure bouillant projeie sur des lames de verre, des papiers noircis (noir de fumee), des papiers blancs, epais, etc. Les gouttelettes de ces metaux out donne lieu a des figures varices, suivant que la temperature ctait plus ou moins elevee. En general, ces figures sout des anneaux hruns, entourespar des anneaux blancs (oxydes) formant une pellicule globulnire (l); ces anneaux sont circulaires ou elliptiques. En meme temps qu'ils se forraent, les metaux se separent a i'etat metallique. Sur les divers supports, I'antimoine, chauffe au rouge blanc, a marque son passage par une trace d'oxyde , dirigee suivant une ligne plus ou moins courbe, lorsque la projection n'avait pas lieu d'une grande hauteur ; sur le papier blanc, le passage (trajectoire) est marque par une trace roussie tres legere, et cette trace decrit des courbes elegantes, aubout desquelles quel- ques globules ontpu se reunir. M. Ch. B. montre que ce sout les cijclides, qu'il a decouver- tes, qui se forment encore dans les circonstances indiquees ; mais ce que ces nouvelles cyclides presentent de remarquable , e'tst qu'elles ont ete engendrecs paries atmospheres pariiculai- res, que M. Ch. B. a egalement decouvertes et qui lui ont per- mis d'etablir quelques nouveaux points de vue, relativement aux phenomenes chiraiques. — Dans une deuxierae communication M. Ch. Brame montre (1) L'oxyde d'anlimoine form6 dans cette circonslance donne un peu de vapeiT h la temperature ordinaire et presente des actions chimiques parli- culiires, etc. (if) qu'eii fuisiint tounier leiitcinent un disque mctalliquo, portint une petite quaiitite de limaille de fer, en I'appuyant sur les deux brandies d'un aimant en fer acheval, l.i limaille s'arranse d'aboid en S, puis au bout de quclques minutes forme un amas ciicuiaiie, entoure par un anneau conceiitrique, dont Ic bord interieur est neltemcat limite. (Cyclides- Atmospheres particu- laircs, Ch. B.) — Dans une troisiemc communication, M. Ch. B. montre quelques phenomenes de capillarite, proprcs seion lui a jeter du jour sur Texplication de piusicurs metamorphoses que presen- tenties uiricules-enojcUdes. — Di's matieres teaues sont mises en suspension dans uii liquide quelque peuepais; puis on depose des gouttes dece liquide surdes papiers permeables, a une dis- tance telle, que les liqueurs des deux gouttes , en s'etendant , puissent se reacontrer ; il so forme une ligne droite ou presque droite au point de contact , et celte ligne demeure incolore. — M. Ch. Brame signale ensuite le melange suivant comme propre a enduire les coussins des machines electriques, pour augmenter la quantite d'eleetricitc produite. On commence par faire un amalgamc, compose ainsi qu'il suit ; fBisraulli 8 parties. I'lorab 5 0 fitain 8 » Mercure 7-8 o c'est-^-dire que le poids du moreuredoit etre a pcu pros la moi- tifi de celui de I'alliage, On eteud I'araalgame sur les coussins , t nduits prealablement d'or mussif 5 on ajoute un peu de graisse, et ensuite une nouvelle quantite d'or mussif, en quantite suffi- sante pour rendre la matiere bien adhereutc ; celie-ci brunit beaucoup. Parle raoyen indique, on augmente tellementla quantite d'e- lectricite produite par le frotteraent, qu'une machine, qui ne donnait d'elincelles qu'a quelques centimetres , put eu donner qui allaient jusqu'a viogt-cinq centimetres et en zig-zag. L'experience de M. Ch. Brame fait partie d'une serie d'expe- riences qu il a entreprises sur I'electricite ; il croit devoir faire conualtre immediatement les resultatsindiques.cn raison del'ap- EMinil (1c niisllliil, 1" serlion, 1353. 0 66 plication journalicre qu'ils peuveut rectvoir dans les cabinets c1e physique, les labdatoircs de chimie, etc. — Unc deiuiere communication faite par M. Ch. Brame est relative au clivage par les liquides et Ics gaz. En cxposanl avcc jirecaution du soufce en masse a I'action da clxlore gazeux, onptut assez facilement mettre a nu descristaux dislincts. C'cst ainsi qu'il a cte possible de faire apparaitre dans le soufrc en canon de uombreuses aiguilles prismatiques et mcme dcs octaedres a base rhombe. Seance du i juin 1853. Phvsiologie \egetale. Formation des fcuilles. — M. A. Trecul coramuBique la 2' partie deson raemoire, dont ia 1"^^ par- tie a etc analysee prccederament. Celte 2'- partie traite de la formation centripeie. Les feuiiles a formation centripeie ne paraissent pas moins nombreuses que celles qui se developpent suivant la formation centrifuge qui a deja ete deerite. Les feuiiles de beaucoup de plantes de la faraille des Rosacees, telles que celles du San- guisorba officinalis , du Rosa arvensis , de la plupart des Polentilla , sinou de toutes , etc., du Valeriana officinalis ^ du Cephalaria procera , etc. , ont ce mode de production de ces organes. Toutes les feuiiles digitees et les feuiiles digitinervieis apparliennent aussi a la formation cenlripete pour ces nervurcs digitees {Carolinea insignis , JEsculus hippocastanum ,• Para- tropia macroph)/llaj Trifolium lupinaster , Geranium, Hclle- bortis, Tropceolum, etc.). Dans ces plantes, la foliole terminals ou la nervure mediane, si la feuille est simple, comrae celle du Tropceolum. tnajus, etc., precede toutes les autres ; puis uait la paire de folioles ou de nervures la plus elevee, puis la deuxieme paire, ensuite la troisieme, et aiusi de suite de haut en bas ou de la circonference vers le centre de la plaute. Quand la feuille est muDie de stipules, elles sont nees avant les folioles infe- rieures. L'auteur n'a pu s'assurer de leur existence avant celle des folioles superieures. Voici , au reste , la description succincte d'un des types Ics plus rcmarquables de cette formation cenlripete ; il est du au dcveloppenicnt de la feuille du Potentilla replum, — Pres du 07 sommet de latige ou du mameloivutriculaire qui la terruine, se forme une eminence ou un bourrelet semi-rirculaire qui s'elcve en se retrecissant vers la partie superieure. On a ainsi une sorte d'ecaille qui embrasse la raoitie de la circonference de la tige. Bienlot, pres de cette partie superieure de I'ecaille, qui estassez epaisse, parait de chaque cote une petite protuberance arrondie qui grandit peu a pen ; au-dessous de celle-ci s'en forment deux autres; mais, avant Tapparition de ccs deruieres, on voyait les deux cotes de I'ecaille se renfler inferieurement, et produire deux saillies qui representaient les deux stipules. II est probable, dit I'auteur, que Tapparition des stipules commence avant celle dcs folioles; mais eJIe n'est rdellement bien sensible qu'apres les deux premiers mamelons lateraux ou la premiere paire de fo- lioles. Une feuille dans cet etat presente done Tebauche de toutes ses parties principales : on a, en effet, deux jeunes stipules sur les cotes d'un petiole tres raccourci , et cinq mamelons d'un tissu tres delicat, presquegelatineux, qui representent les folioles. La foliole terminale, qui est nee la premiere, est plus elevee que ses deux collaterales, et celles-ci sont plus hautes que les deux iuferieures. Sur la plus agee, la terminale par consequent, on apercoit un sillon longitudinal qui se creuse, ou mieux dont les bords s'elevent : ce sont les deux cotes du limbe qui cora- mencent a se montrer. Le merae plienomene devient apparent sur la premiere paire et ensuite sur la seconde paire des folioles. Pendant qu'il se produit sur ces dernieres, il s'en manifeste ua autre sur Us premieres. Pres du sommi t de chacune d'ellcs, s'e- levede chaque cote une proeminenee arrondii', puis une seconde au-dessous de celle-ci, ensuite une troisiwne, etc., qui sont pri- mitivement de plus en plus petites, ics unes par rapport aux autres , de meme que les folioles a leur origine. Ces dernieres proeminences sont les dents des folioles qui correspondent a la naissance des nervures laterales de ces divisions de la feuille. Pendant que le developpfrntnt successif de toutes les parties de I'organe s'accomplit, celui-ci prend peu a peu des dimensions plus considerables. Le petiole s'allonge, les stipules et les folioles s'etendent et prennent la formf qu'elles doivent conserver. Les folioles, d'abord liees longitudinaleraent sur leur face superieure, suivanl Icur ncrviire medianc , et imbriqucos de maniuie que ccllcs de la paire superieure couvrentla termiuale, et que cellcs do la paire inferieure soient appliquces sur celles de la premiere paire, s'epanouissent a cette (5poquc pour rcmplir les fonctions auxquellcs la nature les a destiuees. On voit , par cet exemple , que non-seulemeut les folioles du PotcntiUa reptnns se forment de haut en has , mols atissi que I'apparition dcs dents ct cclle des ncrvures laterales de ces fo- lioles s'effectucnt dnus le nu'mcscns. Quelques mots sur le developpeinentde la feuille de la Capucine (Tropceohim majus) ne scront pcut-etre pas consideres comme superflus. — Cette feuille coraraence, comme toutes lis autres feuilles, par une petite eminence composee de tissu utriculaire qui, en grandissant , forme une ecaille ovale, Cette ccaille se dilate sur les cotes de maniere a presenier Inferieurcment une partie retrecie qui est le jeune petiole, et une autre au sommet, qui repond a la nervure niediaue, ou lobe median ou terminal de la feuille (car elle est lobee dans I'origine). La dilatation produit d'abord deux lobes lateraux , un decliaque cote du lobe terminal, puis il en nait deux autres immediatement au-dessous, enfin une troisieme paire se developpe plus has eucore; elle s'a- vanee un peu sur la face anterieure du.petiole, qui se renfle de maniere h produire un bourrelet transversal. Ce bourrelet, unissant I'un a I'autre les deux dfrniers lobes formes, complele la partie inferieure du limbe, dans linterieur de laquelle se de- veloppent deux nouvelles nervures rayonucintes , comme celles qui vont du centre a chacun dcs lobes de la feuille. On a des lors une feuille peltee, dont toutes les parties s'accroissent cnsuite simultanfiment. Le petiole, qui jusque-la est reste trcs court, s'allonge , mais il ne grandit point de haut en has, suivant le mode de formation du limbe; il se developpe de bas en haut par sa partie superieure. Ainsi, dans la feuille du Tropcpolwn rnajus, comms dans eelle (Ixx Polentilla reptans , la partie inferieure du petiole est plus &gee que la partie superieure. M. T. cite I'experience suivante comme mettant ce fait hors de doutc. — Le 26 avril, un jeune petiole de Tropwohtm majus, de 2 centimetres de longueur, ftit (liviso in 4 parties egalcs de 5 millimetres cliacunc ; le 29 mai , on trouva que la division inferieure avait 11 mil- limetres, ia deuxieme en avait 17, la troisierae 3G, et la quatrieme ou la superieure avait G3 millimetres. D'autres me- surcs prises avant I'arret complet du developpementont fait voir que la base a cesse de s'accroitre longtemps avant le sommet. La formation centripeten'existedonc que pour le limbedecette feuille. II est des vegelaux dans Icsquels les deux modes precedents (la formalion centrifuge et la formation centri^ete) sonl reu- nis. Les lobes des feuilles de VAcer plntanoidcs ^ par exempic, et les nervures medianes de ces lobes qui sont digitees, se for- inent de haut en bas, suivant la formation ccntripete : les infe- rieurcs sont nees les dernieres ; mais les nervures laterales dc ces lobes, leurs dents, se sont developpees de bas en haut, sui- vant la formrition centrifuge, comme ceiles du Tillcul, decrites anterieurcment. C'est la un des types de la format'ion mixie. Le Ccnttmrea scabiosa en offre un autre non moins iuteressant : les lobes de la moitie superieure de la feuille sont formes de bas en haut, ceux dc la moitid inferieure le sont de haut en bas. Quelques autres Compos^es presentent aussi ce second typede la formalion viixie. La formation parallele est propre ix un grand nombrc de plantes monocotyledones. Toutes les nervures se forment paral- lelement; mais ici , de mcme que dans les vcgetaux dicotylcdo- nes, la gaine est nee la premiere [Carex riparia, etc.). La feuille s'allonge surtout par la base du limbe ou par ceile du petiole, quand il cxlsle {Chainccrops fiimiilis, etc.); Ia gaine, souvent excessivement reduite , ne s'accroit que plus tard; il en est de merae, du reste, a I'egard de celle-ci, dans les Dicotylcdones qui en ont une. M. T. termine cet extrait par quelques mots sur la formation de la feuille du Carex riparia. — Cette feuille commence par la gaine. Celle-cl consisted'abord en un bourrelet circulaire qui s'eleve davantage par un de ses cotes. Cetle eminence est I'ori- glne du limbe. Celui-ci, en s'lnflechissant de tousles cotes vers I'axe, Tcntoure dans le prlncipe comme un capuclion : mais il se dilate bientot, s'ecaiie et s'eleve vcrticalement. La partie infe- 7e rirure da limbe s'accrolt dans unc proportion beaucoup plus considerable que la partiesup^rieure, qui fmit meme par raster stationnaire; aussi, sur des feuilles de 3 millimetres de longueur, le sommet est-il garni de dents serrees et nombreuses , quand il n'en existe pas encore a la base; ces dents sont d'nutant moins avancees en developpement qu'clles sont placees plus bas sur la feuille, si bien, qu'ainsi que nous venons de le dire, il n'y en a pas a la partie inferieurc du limbe de ces tres jeunes feuilles. En effct, c'est par la base que se fait principalement I'accroisse- ment : elles s'allongent et s'elargissent par ce point a mesure que le bourgeon qu'elles envirounent grossit, et de nouvelles nervures longitudinales, paralleles aux premieres formces, s'y developpent entre celles-ci. Pendant les premieres phages de cette evolution de la feuille, la gaine reste si reduite qu'il faut la plus grande attention pour la decouvrir ; mais quand I'exten- sion de la feuille est en grande partie effectuce , cette courts gaine croit a son tour et acquiert la dimension a laquelle elle doit parvenir. On volt done, dit I'auteur en terminant, par le petit nombre d'exemples que nous avons cites, et que nous aurions pu multi- plier, que les feuilles se forment suivant quatre modes : loToutes les parties des feuilles qui appartiennent a la for- niation centrifuge naisseut de bas en haut et du centre a la cir- conference ; 2" Dans les feuilles qui appartiennent a la. Jormatio7i centri- pHe, le racbis ninl d'abord, mais toutes les parties du limbe ap- paraissent de haut en bas (ou de la circonference au centre) ; 30 D'autres feuilles participent de ces deux modes de forma- tion : tantot les nervures principales et les lobes qui leur corres- pondent se forment de haut en bas, mais les nervures secondaires de ces lobes se developpent de bas en haut j tantot les nervures ou les lobes de la moilie inferieure de la feuille se forment de haut en bas, et les nervures ou les lobes de la moitie superieure de bas en haut. Ce sont la les deux types de la formation mixte ; 4" Enfin, il est d s feuilles dans lesquelles les nervures se de- veloppent toutes parallelement les unes aux autres. Elles se raugcut dans ce que nous appelons la formation parallele. 71 Chimie. JSouveau groupe de bases volatiles derivees de la liqueur des Hollandais. — M. S. Cloez, repetiteur de chimie a I'Ecole polytechnique, communique les resultatssuivants dere- cherches dont la liqueur des Hollandais a ete le point de depart, Le nombre dt s bases dites organiques s'est telleraent accru depuis quelques anuees, qu'un travail qui doit avoir pour cffct d'augmeuter encore beaucoup ce nombre peat etre d'line utilite contestable aux yeux des personnesqui ne voientdans la science chimique qu'un melange confus de taits isoles, sans cherchera decouvrir le lien qui les unit. L'etude de ia chimie organique en particulier, considOree a ce point de vue, u'esti-ien moins qu'at- trayante ; mais il eu sera tout autrement si Ton parvient a eta- blir des groupes dclhiis ou mieux des series de corps analogues par leurs prcprietes et leur composition. A.lors I'accroissement du nombre des faits, loin de compliquer ia science , en simpli- fiera singulierement Tctude et conduira certaiuement un jour a trouver pour tous les com.poses chimiques une nomenclature ge- nerale, aussi simple et aussi rationnelle que celle qui a le plus contribue a la gloire des chimistes francnis de la fin du dernier siecle. Les precedes ingenieux de M. Hoffmann pour la reproduction artificielle des alcalis organiques ont conduit M. C. a essayer Taction del'ammoniaque et des autres bases volatiles sur quel- ques-uns des hydrogeues carbones, chlores ou bromes,dont le nombre est aujourd'hui si considerable. II a commence ses re- cherches sur les corps dont la composition peut etre representee par la formule generaie C2"H2«C12 ou C2"H2''Br2, Le compose le plus simple appartenant a ce groupe est la li- queur des Hollandais. L'action que la dissolution alcoolique de potasse exerce sur ce corps et sur la liqueur bromee correspon- dante a conduit M. Regnault ix representer leur constitution par les formules C4H3CI,HC1 et C''H3Br,HBr. Considerant cette maniere de voir comme exacte et guide par la nettete de la reaction qui I'a frtit admeltre par tous les chimis- tes, IM. G. fit reagir dans des tubes de verre scellesa la lampe, une dissolution alcooliquc d'ammoiiiaque sur I'hydiogcnc bi- caibonc biome, dans I'espoir d'obttnir ie produit azote cones- pondanta la base cacodyliquc C^H^Az isolce par M. Buusen. La reaction eutre les deux liquidcs parait uullc a froid ; ils se melangent sans se decomposer ; uiais si Ton chaufl'e le mehinge en plongeant les tubes qui le renferment dans un bain-marie que Ton maintient a la tenaperature de 100", on voit an bout de deux ou trois heures se former un depot abondant de brorahj'dralc d'ammoniaquequi augmente encore par le refroidissemeut.Apres douze heures d'ebullition la reaction paraissant tcrminee, on laissa refroidir les tubes et on en brisa la pointe eflilee. Le de- pot salin qu'ils contenaient fut separe par le liltre du liquide ammouiacal qui I'impregnait , ce liquide lui-meme, soumis a I'evaporation, laissa un residu solide deliquescent qui, decora- pose a cbaud par un melange de potasse et de chaux vive, four- nit d'abord un liquide limpide excessivement caustique, ayant une odeur ammoniacale tres prononcee ; en continuant a chauf- fer il passe i» la distillation un liquide raoins fluide qui finit par deveuir visqucux. Le produit condense dans le recipient n'avait pas les carac- teres d'un corps pur. Apres I'avoir mis en contact pendant 24 heures, et a plusieurs reprises, avee de la potasse fondue, on le soumit a la distillation dans une cornue tubulee , raunie d'un thermometre. La temperature s'eleve graduellement jusqu'^ 140 degres, point auquel le liquide entre en pleine ebullition et dibtille en partie; au bout de quelque temps, la colonne mercu- rielle du thermom6tre continue a mouter, et elle indiquc pour le liquide distille en dernier lieu un point d'ebullition superieur k 350". La partie la plus volatile, recueillic h point, forme a peu pies le tiers du liquide brut. Elle fut soumise de iiouveau l\ la distil- lation et pnssa presque entieremeut entre 140 et 145 degres. La substance ainsi obtenue possede tous les caractei es d'un compose defmi, Ses precipites physiques et chimiques la rnppro- chent de la pipcridine ctudiee par M. Cahours. C'cst un liquide incolore, tres limpide, doue d'une odeur pnrticuliere, Icgercment ammoniacale. Sa suveur est tres caustique, il ramene imnudia- 73 tement au bleu le papier rouge de tournesol et sature \es acides avec lesquels il forme des sels qui cristalliseut generalement avec la plus grande facilite. La composition de cette substance peut etre representee par la forraule C2 H3 Az ; elle resulte des analyses que M. C. a faites de la base libre de sou chiorliydrate et du chloroplatinate. Cette nouvelle base, qu'il designe sous le nom de formyliaq.ue, peut etre consideree conime de I'ammoniaqae dans laquelle ua equi- valent d'hydrogene a ete remplaee par uu equivalent dc ior- myle C^ H. La formyliaque reagit,memea froid, sur les ethers bromhy- driques de I'esprit de bois, de I'alcool et de I'luiile de pommes de terre; elle produit ainsi les bromhydnitesde nouvellcs bases liquides dout on peut aisement prevoir la composition. M. C. n'a pas encore pu se procurer ces matieres en quantile suffisante pour pouvoir lesetudier convenablement. .',..:;.,. i'^> Le liquid'^ brut dont on a separc la formyliaque par diStiHa- tion fournit une seconde base qui bout vers 200", et que :^I. C. croit etre Vaceiyliaque C^ H^ Az. Les analyses qu'il a faites de cette substance out donne des nombres qui ne s'accordent pas assez pour qu'il puisse des a present lui assigner une composi- tion certaine. II en est de meme du produit visqueux egalement basique qui bout a uue temperature sup^rieurea 300°. II se pro- pose de continuer I'examen de toutes ces matieres, et si les resul- tats qu'il obtient lui paraissent digues d'interet, il les fera con- naitre ulterieurement a la Societe. Physique moleculaire. Sur le passage de la Ugne courbca la liyne droitc dans la aristaUogenie uh'ictilaire. {Spheroid'ie et orihoidic.) — M. Ch. Brame communique, sous cetitre, une note dont voici le resume : C'estdans les resultats de ses nombreuses experiences sur les utricules de soufre, de phosphore, d'iode, de camphre, d'iodures de soufre et d'arsenic , de sulfures d'arsenic , etc. , que M. Ch. B. dit avoir pu saisir cc passage ; et il presente ala Societe beaucoup de dessins executes a la chambre claire, qui lui pa- raissent ne pouvoir pas laisser ie moindre doute sur la rigueur Exlrait de /7rtsa'/»«, l'« section, 1853. 10 de la dtiiu.nsti aliou relative au passage indiquc do la sphero'idie t rorthoidic , c'cst-ii-dirc de la forme combe a la forme droitc. M. CIi. B. piLsente d'aillcurs dcs objcts, qui corrcspondcut aux dcssius mis sous les yeux de la Societe. Voici les resultats de quelques experiences probantcs : 1" Augmente-t-on la mollesse d'une utrieule de snufre par la chaleur? Elle se developpe en table parfaitcment carree; mais, dans I'epaisseur extremement mince de celte table, on distingue nettcment la partie du cristal qui correspond a la calotte aplatie de I'utriculc du cote du support ; ct lle-cl forme une croix a bran- ches arrondies et disposees suivant les diagonales ; ou blen d'autres figures, lermiuees par des lignes courbcs, disposues, comme les preci5dentes, suivaut les diagonales. 2" Par la traction et lapression, au moyen du doigt, sur une tres petite quantite de soufre llquide (moinsd'un milligramme), on obtieut, parmi beaucoup d'autres objets, nombre de tables it base carree. 3" Si Ton etend sur une lame de verre une couche mince de soufre liquide, obtenueau moyen du dep6tprolong6 de la va- peur, il s'y forme par retrait un grand nombre de tables h base carree. 4" Lorsqu'ou aplatit avec le doigt la calotte spheroidale supd- rieure d'une utrieule, il s'y forme quelquefois uue table a base carree. M. Ch. n. explique la formation des tables a base carree dans les quatre experiences, en considerant que, quelles que soient les forces qui agisseiit au moment de la formation d^^s tables car- rees d'origlne utriculaire, on pent toujours ramener a deux les forces generatrices : I'uue dirigee suivaut la diagonale du carre, I'autre egale et perpendiculaire a cellc-ci. l.e c6tedu carre est prccisementsuivant la direction dela rcsultante; etce cote ou arfite se trouve par cela meme a egale distauce de chacune dcs deux composantes (45°). La formation de la face inferieure du cristal etant aiusi cxpliquee, la cohesion suffit pour expliquer celle des autres, la table cristalline etaul d'aillcurs cxtrcmcincnt mince. Quelles sont les forces generatrices? Daus les deux premiers cas, Tunc est uecessairoment radho- 75 sion, I'autre, la force dexpausion on cri'volulion, qui iionssc la raaticre en avant (clialeur, doigt). Dans le troisierae cas, I'une des deux forces est encore I'adhc- sion, I'autre est la cohesion qui produit le retrait. Dans le qu:itrieme ens, I'uue des deux forces est la cohesion, I'autre est la force d'expansion ou d'evolution imprimee par le doigt. II est vrai que M. Ch. B. a raontre que, si les cristaux de sou- fre en table a base cnrree, obtenus dans les circonstances indi- qu^es, sontgeometriquement des carres , physiquemeut, cesont des lablettes k base de losange ou rhombe. ftlais les utricules de phosphore, d'iodure de soufre, diodurc de mercurc , dorpi- ment, etc. , forment egalement des tables carrees par I'iiction de la chaleur. De plus , par les raoyens precites, M. Ch. Br. a obtenu, non-seulement des tables carrees auomales do soufre ; inais, par la chaleur, ou sous la pression du doigt, I'utricule de soufre peut se developper en prismes droits ou rhomboidaux droits; et, sous la pression du doigt, former aussi des octaedres droits, a base rhombe, complcts ou modifu's. Des resultats analogues ont etc obtenus avcc Ics nutrcs corps, qui ont pris la forme utriculaire, et qui ont ete citds au com- mencement de cet article ; seulement d'autres formes cristallincs sont apparui s : octaedrc a base carree , prisme hexagone rcgu- lier, rhomboedre, ete. M. Ch. B. entre eusuite dans plusieurs considerations sur les idees de M. Weiss, relativcment au systeme cubique, que M. Weiss appelle sph^roedrique. M. Ch. B. cherclie a rcudre comptc au raoyen de spheres de pAte de porcelaine, sur lesqut les il cxercc divcrses pressions, de la generation des trois systemes rectangulaires dans toutcs les circonstances, maisprincipalement dans les liquides et les corps mous. La sphere peut engendrer le cube; le cylindre, le prisme a base carree; un eilipsoide, le prisme droit rhomboidal. Les spheroides utriculaires peuvent d'ailleurs produire les deux premiers systemes; et le troisieme est engendre par des utricules tllipsoidales de soufre, etc. Les octaedres qui correspondent aux trois prismes droits seraitnt cDgcudres par de doubles cOncs a base circuloirc ou elliptiquc ; 70 et, en fait, ce dernier cas est presentc reeilemcDt par le soufrc utriculaire. Des pressions cxercecs obliquement produiraient les trois systeraes de prismes obliques ; mais !e prisme hcxagone regulier, simple ou pyramide, peut ctre produit par revolution periciis- tallinc d'utriciiles spheroidales. Exemples : utrieulcs de phos- phore,de camphre, etc. Le soufre, Ic phosphorc, le camplire, les iodures de soufre et d'arsenie, etc., se pretent bieu aux demonstrations experimcu- tales, relativcment au passage direct de la sphere ou du sph6- roidc (spheroidie) a plusieurs systemes crislallins (orthoidic). Le diamant, Tor, le fluorure de caluura fournissent dans la nature des exemples remarquables du passage de la sphci-e au systeme cubiquc ; M. Ch. B. cite ccs exemples a I'appui des idees qu'il a developpccs dans cette seance, . Seance du 18 juin 1853. Phvsique moleculatee. Sur les crislaux de la neige et sur la for.ne utriculaire de Vcau. — M. Ch. Brarae rapporte que le 25 mars 1830, entre 8'' et %^ du matin (B. 0'n,752.Th. —3"), il tomba a Tours un pen de neige rare, qui ne tarda pas h fondre, Is soleil etant apparu, et I'air a rorabrc s'etant rapidement re- chauffe jusqu'ii +7% et que ccpendant il a cu le temps de fairc les observations suivantes : 1" En general, la neige obscrvee est composc'e de pctits flo- cous spheroidaux de 2"'" a 3"" de diametre, lesquels paraissent formes eux-raemes de tres petits grains plus ou raoins arrondis, ou bien de petits cristaux sans forme dislincte ; ces flocons sent opaques en (;eneral; cependantil y en a de transparents. II sem- ble que la grele peut comraencer ainsi ; que ccs flocons sont de la grele imparfaite; en un mot, que c'est la une desorigines de la grele. 2-^ II a observe aussi des rosettes a six decoupures plus ou moins profondcs, et un certain nombre de petites etoiles opaques blanches : les unes paraissant regulieres, d'autres irregulieres ; mais les unes et les autres ont en general six rayons. L'une de ces etoiks (r<5gu!iere), un peu plus grande, presentait au centre uue petite eavite, laquelle contenait uu petit globule adherent. 77 Une autre formait la base d'un prisme hexagon e a angles ren- trants. 3° Grand nombre de petites aiguilles transparentes etaient groupees de differentes manieres , mais formant toujours six rayons, paraissant disposes tres rfgaliereraeut. Ces aiguilk^s ont un aspect cotonneux. La pliipart des systeraes reposent sur I'extremite d'une aiguille ; quc!qucs-uns sont couches. 4' La neige qu'ou observait etait tombee sur des planches, couvraut une goutticre devant une croisee. EUe commenca biea- tot a fondre ; alors on put demeler parmi Ics divers objets qu'on avail sous les yeux, de petits fragments de glace, anguleux, raais sans forme distiucte 5 ces petits fragments etaient transparcnts. (Dans une autre circonstance, la neige a derai-foiidue a pris uue forme mamelonnee.) Le lendemain 26 mars, il tomba de nouveau de la neige a Tours (B. 0", 753. T. — S"). Parmi les divers objets qu'on a etudies en divers endroits, on a pu dislinguer des etoiles analo- gues a cellesde la veillc, mais preseutant des aiguilles dentelees entre les branches, et de plus des lames minces, hexagonales, paraissant bien regulieres, dont le cote avait 3'"". Ces lames etaient extremement minces. M. Br. fait remarquer que plusieiirs des observations precd- dentes sont en general d'accord avec celles du capitaine Scoresby, de M. Dufrenoy, sur la forme ordinaire de I'eau cristallisee (prisrae a base d'hexagone regulier) ; mais que les autrcs obser- vations doivcnt eire rapproch^es de celles de plusieurs auteurs et d'expericnccs ct observalions de M. Ch. B. lui-meme, sur I'etat utriculaire de I'eau ; et qu'alors seulemmt on peut bien saisir leur signification. Pendant son ascension au Mont-BIane, M. Bravais a reraar- que dans le givre des prismes hexagones , paraissant stries et dont I'accroissement inegal etait nul dans la direction des deux aretes tournees vers le sol. De plus, M. Bravais a chcrche a cta- blir que la forme principale de la glace etant le rhomljoedre de 120°, une des formes derivees serait lecube, et une autre forme, qui n'apparaitrait que dans des circonstances exceplionnelles, serait le prisme a base carree. Quelques aulves pbysiciens ont observe la forme rhomboidale (Leydolt, Schmit). Dcsearte 78 avnii obiorvc cl a donue dcs figures dc ncige en cloilcs, el euiia en rosettes, semblables a celles queM. Br. a observees lui-memc M. Dufi-enoy a \u de la iieigc, tombcc depuis quelque temps, cprouver un mouveraent moleeulaire tel, qu'eile formait ensuite des etoiles a six rayons. M. Brame cite ensuite les observations de M. Desnoyers sur les grSions en couches coucentriques , d'autres sur les grfilons donl les couches etaient disposees en helice (Paris, 1846). Puis, passant a un autre ordre de faits , il rappelle ses observations sur I'etat v^siculaire et utriculaire de I'eau, obtenu par le depOt de vapeur ci une temperature basse, sur les dendrites cycloides qu'on peut former sur les vitres,au moyen de Taction de I'haleine, sur les cristaux phylloides , sur les tubes , stries , etc. , qui apparaissent dans I'eau au moment de la congelation ; enfin sur I'etat mou des lames raemcs dc glace et de certains cristaux d'eau au moment deleur formation, de la neige,de la grele, etc.; etildit que cet ensemble d'observationsconcourt pour demontrer que les phtinomenes observes dans la fusion de la neige , de meme que les diff^rentes formes que cclle-ci presenfe , peuvent etre facilementexpliques par la prcexistence de I'etat utriculaire, et par ses metamorphoses ulterieures (evolution, retrait, etc.). C'est ainsi qu'il lui parait que Ton peut expliquer les petits grains arrondis des flocons , les rosettes , les etoiles , les groupements d'etoiles dans I'air , ou apr^s la chute de la neige (M. Dufrenoy), les etoiles d cavit^s contenant un petit noyau ; les mameions , les stries et la forme incomplete du prisme hexagone , observe par M. Bravais dans le givre du Mont-Blanc. De plus , c'est ainsi que Ton peut expliquer suivant lui les trois systemes (cube , prisme a base carree, rhombocdre), admis par M. Bravais dans la cristallisation de I'eau , et de la forme rhomboidale observee par MM. Schmit et Leydolt, en tenant compte des divcrses circonstances du passage de la ligne courbc a la lignc droite , dans les spheroi* des utriculaires , indiquees par M. Ch. B. (Voyez rhisiiiut , n" 1021). Enlin cela explique encore le passage des cristaux de la neige , a la forme de grelons , el les diverses formes de ceux-ei , leurs couches coucentriques , ou en rosettes, eu ba- ilee , etc. 70 PiivsiQiJii MOLECOLAiBK. — M. Ch. Biamc communique unc note sur la sphero'idie mobile (etat spheroidal de M. Bou- tigoy). M. Cli. B. rappellc qu'il a rapproche la surfusion et I'etat splieroidal de I'etat utriculaire , et que ces rapprochements ont ete admis par M. Dufrenoy, dans son rapport lu a TAcademie des sciences de Paris (seance du 14 mars 1353). — « De merae » que I'eau en globules, dit M. Dufrenoy, exposee sur une plaque » de fer, chauffee au rouge, ne se volatilise pas immediatement, X le soufre, le phosphorc, le selenium, etc., deposes sous forme 1) d'utricules, restent raous pendant lougtcmps arant d'obeir aux > lois de la cristallisation. » La relation, I'analogie entre lesdeux etats, a dit M. Ch. B,, resultent encore de ce qu'ils ont la meme forme et de ce qu'ils out I'un et I'autre pour cause la condensation d'une vapcur. Apres avoir fait le reeit d'un grand nombre d'experiences qui lui sont propres, et qu'il a entreprises soit pour counaltre la na- ture et les causes de I'etat spheroidal , soit pour etablir la com- paraison entre ce dernier et I'etat utriculaire, M. Ch. B. s'ex- prime ainsi qu'il suit : • C'est on 1847 que je me suis servi pour la premiere fois (congres de Tours) d'un petit panier ou capsule en fil d'argent ; et j'ai cru ne faire autre chose que confirmer, en le rendaut plus sensible, !e rcsuitat que Ton obticnt avec une plaque en cuivrc, prrcce de petits trous, et que Ton doit a M. Boutigny. Tout ce que j'ai vu depuis six ans, et tout ce que Ton a fait depuis cette epoque, me demonireque c'est le spheroide lui-memc qui louche le support, et ceia plus ou moins, suivant les liquides. Le ma- nometre de M. Person u'exclut p;is cette idee : en effct, le tube du raauometre peut dcboucher a sec , suivant Texpression dc M. Person, sans que pour cela le splieroide soit separe du sup- port par une couche de vapeur interposee. La partie plongeante du manometre est au spheroide , dans ce cas , ce que I'ellip- soide de cuivre, porte au rouge, est a la couche d'eau qui s'c- carte, dans une experience de M. Boutigny. Bien plus, la partie plongeante du manomelie peut provoqucr un degagement inte- 80 rieur de bnlles, conime le fait uu fil raetaliique, sans que pour cela I'etat spheroidal soit detruit. » La gouttelette d'ether spheroidal de M. Zantedeschl, execu- tant uii niouvcment dc rotation, estuu fait que je connais depuis longtemps ; il est commun a tous les corps auxquels j'ai fail prendre I'etat spheroidal j de la ^le nom de spheroidie mobile que j'ai cru devoir donner au phenomene. (Spongiolie, Ch. B., JS170 » Les deux a'.mospheres de vapeur de MM. Doutigny et Zante- deschl ne se sont jamais montrces a raoi-meme que comme une atmosphere unique , en forme de cone , a base spheroidale ; de meme quesur Ic crible en fil iuetalliquc , le globule spheroidal s'enveloppe de vapeur sur une surface melailique continue; mais dans ce dernier cas, Tatmosphere est intgale , tres al ion- gee d'un cote ( queu^ ) , ct pent briiler avec euergie , en for- maut une flamme brillante , lorsque le spheroide appartient aux liquidescombustibles.(l) Leraouvementsembleeu general ralenti dans une capsule en fil raetaliique, et I'cvaporation y est ue- cessairemeut plus rapide ; ce qui s'explique bien par les obser- vations precedentes. » La goutte suspendue sur un auneau de platiue , a proxi- mite de la surface echauffee (^ experience de M. Person ) , en s'evaporant plus ientement que le globule a I'etat spheroidal, temoigne encore en favour de ma proposition. » D'apres cela les liquides volati's ^2) sout-ils completement souteuus , ou bien le sont-ils seulement en partie par Icur va- peur? La est la question. La direction que prend la vapeur ( alcool , ether, esprit de bois , soufre , iode , etc. ) que je viens d'indiquer, annonee des alternatives. D'ailleurs, la vapeur parait produite suriout par le bord des spheroides ; de la les mouve- ments de rotation sur eux-memes , ceux de va-et-vient , de tre- pidation , etc. ; de la les figures varices des spheroides , pa- (1) EnopC'i-ant duns line capsule iirofonde, il est facile d'cnipcchcr la combustion. (2J Les huiles et autres corps gras prenncnt difficilenieut I'fclat sphiiroi- dal, el i cet 6tat produisent uou-seulement de Tacidc carJjOuiqiic, aiais eucorc une giwude quanUli de vapeur d'cau. 8A rajssaiit deriver d'ellipsoides qui s'entrecroisent ; les certles et los faeettes de leur surface superieure ; de la !a forme generale de disque , de lentille plano-convexe , a convexiie superieure ou inferieure , quils prenneut spontanement , et qui varie sui- vant Its circonstances. Enfni de i^ encore les formes en besace , en nappe , nui apparaissent par I'eliremtnt du globule en divers sens. » S'il fdut chauffer davantage les liquides moins volatiles , pour leur faire prendre I'etat spheroidal , cela se deduit encore des observations precedente*. » Les explications donneesjusqu'ace jour relativenientiiux cau- ses qui provoquent I'etat spheroidal ou sph^roidie mobile, me sera- blent refutablesou insuffisantes. (Action a distance stnsible et re- flexion du calorique rayonnant — force repulsive du calorique — chaleur transmise par les fluides elastiques, et surtout par ia couche tres mince de vapeur surchauffee qui retient le liquids — le liquide est soutenu par de la vapeur interposee, etc.) La verita- ble explication me semble ressortir de I'etude de la condensation de la vapeur, decelle des inouvements du spheroidesur une surface continue, et des mouvements de la queue de vapeur, qu'il t mraene avec lui. II est clair que le liquide, i-anscesse deplace, eprouvaat des oscillations rapides, qui nesout pas niees par M. Boutigny, ne pent prendre la temperature de I'ebullition ; le support avee lequel il n'est en contact que par quelques points (1) ne pouvant I'amener a cette temperature. La difference 3", 5 entre le point d'ebuUition et la temperature de leau a I'etat spheroidal est celle que la vapeur d'eau peut communiquer a I'eau , lorsqu'elle est comprimee par ''elle-ei (o"",? 6,1 00°). » La limaille de fer ou tout autre corps rujzueux en poudre abaisse le point d'ebuUition ; de merae un fil metailique , plonge dans le globule spheroidal , y determine une ebullition partielle et interieure. » En resume : 1" Si la ligne courbe appartient necessairement aux corps a I'etat spheroidal, et non la forme spheroidnle pro- prement dite , les autns formes que prend le globule derivent de celle-ci (spheroidie). 2° Le spheroide a des points de contact (1) Avec le crible, la capsule en fil metailique, ou la plaque perc^e de trous , rien d'essentiel n'est change. I'.xtrait do. I'lnuitui, V ieclion, 1853. 11 82 avec le support et se maiutieut dans un equilibre instable, qui se reproduit sans cesse , tant que la matiere n'est pas en trop petite quantite. Par suite de I'evaporation , le globule devenu tres petit finit toujours par se fixer. 3" Le mouvemt-nt suit la resultaute de I'adhesion, qui determine la fixation instable, et de I'impulsion , produite par le degagement de la vapeur. •> D'apres cela, M. Ch. Br. croit avoir justified Ih nom de sphe- roidie mobile, par lequel il represente le phenonoene. Ce nom lui parait avoir I'avantage de rattneher cette sorte de spheroidie a celles qui ont ete decrites, et il propose d'en former trois groupes : spheroidie fixe 5 spheroidie statique; spheroidie mo- bile. La spheroidie mobile est I'etat spheroidal ; la spheroidie fixe coraprend I'etat utriculaire. Quant a la spheroidie statique, les globules de raercure ou ceux de soufre fondu , en repos sur une lame de verre, mais capables d'y rouler lorsqu'on incline la lame, en presentent des exemples. On avait avance que les petits globules de mercure ne tou- chaient pas le verre et en etaient separes par une couche d'air ; on s'etait appuye sur ce fait pour adraettre que le globule de la spheroidie mobile ne touche pas la surface eehauffee. M. Ch. B. montre a la Societe des globules de mercure sur la parol de tubes de verre, qui ont ete produits, soit par division de gouttes de mercure, soit par la condensation de la vapeur de ce corps ; les plus petits de ces globules touchent le verre par une surface aplatie ; ils ont done la forme des utricules, et celle de beaucoup de globules de la spheroidie mobile (etat spheroidal), et appar- tiennent eux-memes a la spheroidie fixe. Seance du 2 juUlet 1853. Anatomie comparee. Terebratules. — M. Pierre Gratiolet lit la note suivanfe sur les muscles des Terebratules , et en particulier de la Terebratuie australe [Terebralula australis, Quoy et Gaymard, Voy. de I'Astrolabe), « On salt que les Brachiopodes sent completement depourvus de cet appareil elastique qui entr'ouvre la coquille des Bivalves Lamellibranches. Suivaui Cuvier (memoire sur la Lingule), I'a- nimal aun autre moyen d'ouvrir sa coquille, qui consiste dans 83 ses bras. « Lorsqu'il les fait sortir, il ecarte avec eux les Lords » des valves comme avee des coins. » B M. de Blainville (art. Terebratules du Liclionnaire des sciences natureiles) , cherehant una cause au mouvement qui ecarte les valves, I'explique en partiepar une action des bras, et par un effet de la pesanteurqui fait suivant lui retomber la valve inferieure pendant le repos des muscles constricteurs. » M. Owen (memoiresur ranatoraie des Bracbiopodes) accepte a certains egards I'opinion de Cuvier et de M. de Blainville sur le role des bras ; mais il suppose que, dans certaines especes de Terebratules douees d'un systerae apophysaire interieur tres developpe, les valves pourraienl bien s'ouvrir par suite d'un mouvement d'elevation des auses du systeme apophysaire de la valve inferieure coatre la valve perforee. C'est la une nouvelle hypothese et qui lui appartient exclusivement. » M. Alcide d'Orbigny a plus recemment propose une bypo- these differente. II suppose que dans certains cas le manteau lui- meme opere Tecartemeut des valves. « II ne >erait plus extraor- 0 dinaire, dit-il, que les oils du manteau, toujours places au bord » des valves, ne fussent appeles a remplir ces fonctions, surtout » lorsque les bras manqueut tout a fait, et qu'aucun autre or- 1) gane n'arrive au bord de la coquille » (mem. sur les Bracbio- podes dans les Ann. des sc. nat., nov. 1847, p. 264). I) Toutes ces bypotbeses sont plus ou moins ingenieuses, mais aucune d'elles ne satisfait une raison severe. Le seul M. Quen- stedt [Archiv de Viegmann.t. 11, pag.220, 1836)me parait avoir toucbe a I'explication veritable. Get habile anatomiste, se fon- dant sur des raisons tres precises tire^s du mode d'articulation des valves, signale le premier deux ordres de muscles, dont les uns ferment et dont les autres ouvrent la coquille. Malheureu- sement la note de M. Quenstedt est succincte , et n'est point ac- corapaOTee de planches ; aussi I'opinion de cet habile auteur n'a point fait fortune et n'est pas meme citee dans le Manuel, d'ail- leurs si riche, de MM. de Siebold et Stannius. Cet onbli injuste m'a paru digne d'etre releve.D'ailleurs,parmi les descriptions qui ont ete donnees des muscles des Terebratules, pas une n'est in- telligible 5 j'ai done cru utile de revenir sur ce sujet interessant. » Afindemettre dans mon exposition I'ordre et la clartequ'on 8/1 jerait toujours en droit d'exigcr d. s aoatomistes, je diviserai ce paragraphe en deux sections : dans la premiere, je parlerai des muscles qui vont d'une valve a I'autrc valve; dans la seconde , je ddcrirai !>oramairement la pidoncule, et les nauscles qui vont du pedoncule aux valves. » Section A. Dea muscles qui vont d' une valve a I' autre valve. — Ces muscles sont les seulsque Pallas ait connus ; ma'Sen re- vanche, il le< ind'qiip claireraent. Les uns ferment la coquille, les autres I'ouvrent. Je donne aux premiers le nom de muscles alducteurs; aux seconds, celui de muscles diduiteurs. » a. Muscles adilucteiirs. — Ces muscles naissenl de la valve perforce par un tendon lateralement cumprime etdevelopped'a- vant en arriere sous forme d'un evtntail nacre. Ses fibres se ras- semblenl en un cordon arrondi qui se divise en deux faisceaux ^ymdtrique■:, I'un droit, I'autre gauche. Chacun de ces deux fais- ceaux donne naissnnce a deux muscles ; I'un , anterieur, muscle adducieur principal^ suit la direction primitive du tendon et se fixe vers la partie raoyenne de la valve non perforce au devant du point d'articulation drs valves ; I'autre, posterieur , muscle adducienr cucessuire, se detache lateralement du tendon com- raun, etsefixe a la valve non perforee, en dehors et un peu en , arriere du precedent. Ces muscles ferment evidemment la co- quille ; ils sont tres clairement indiques dans ce passage de Pallas : « Alii conici duum parium , tx pianiori valvula pone ■> furc;im orti, in sinum valvulae convexioris implantnntiir. » » b. Muscles diducteurs. — Ces muscles sont au nombre de deux paires. Les premiers naissent du talon de la valve infe- rieure, en arriere du point d'articulation des valves, par deux tendons inseres aux angles anterieurs de la petite fossette quadri- laterequi termine I'apophyse calcaueennp. iNees de ces tendons, leurs fibres divergent et se dilatent en deux c6nes musculaires dont la base s'iraplanteau sommet de la vouteque forme la val- ve perforee de chaque c6te du tendon comprirae des muscles ad- ducteurs. Je donne a ces muscles le nom de muscles diducteurs principaux. Les muscles de la paire posterieure naissent par un tendon commun , du bord inferieur de I'apophyse calcaneenne , dans I'inlervalle des tendons des muscles precedents. De ce ten- don commun se detachent deux petits muscles coniques , qui 85 v;,nt se flxera la valve perforee immediaiement tn arrifere du tendon des musi les adducteurs. Je donne a ces muscles le nom de musclex diduclrurs accessoircs. » Les muscles diducteurs conespondent t'l la piemieic pairede Pallas. « Primum, a sinu \alvulge convtxae orlum, prope pnsti- » cum marginem planioris testae, in medio ins-ritur. » M. Owen les indique e;:aiement , mais comme formaiit one seu'epaire. en parlant des muscles de la valve perforce : « Ceux de la paire « anterieure,dit-il,se terminent bieut6t par de p tits tendons qui » se fixcnt a la base de la \alve imperforee.»D'ail!eurs ni Pallas ni M. Owen n'ont connu le role de ces muscles. Ce role est fa- cile a expliquer : il sufHt en effet de consiJerer la direction oblique de leurs faisceaux et Icur insertion an sommet de I'apo- pliyse calcaneenne, en arriere du point d'articiilation des valves, pour sentirque I'effet immediat de leu r contraction doit e red'e- lever I'apophyse calcaneenne de la valve interieuie, et par con- sequent d'abaisser son extremite opposeo , d'oii resulte neci s- saircment un ecartement [ilus ou moins grand des deux valves. » Ainsi I'animal n'ouvre sa coquille ni par ses br.is qui sont a pen pres iramobiles , ni pnr son anse calcaire a laquelle ne s'attache aucun muscle, ni par les mouvements des ciis palliaux qui sont evidcmraent trop faibles. II I'ouvre en faisant agir des muscles particuliers, admirablement disposes pour cet effet, ainsi que cela avait ete annonc6 par M. Quenstedt. » Section 2. I'm pedoncnle, et Ucs muscles qui vont du pe- doncule. aux valves. — Le pedoncule a ete tres imparfaitement decrit par les auteurs qui ont parlci de I'anatomie des Terebra- tules. On y distingue : » 1" Une ^aine cornee formee de couches epidermiques con- centriques, et fort analogue a celle que M. Vogt a decrite dans la Lingule; « 2° Une tige libreuse enveloppee par la gaine.Cette tige, for- mee de fibres tendineues, est fixee par son extremite libre aux differents corps sous-niarins ; I'autre extremite s'engage dans I'interieur du tube de la valve perforc^e , et se termine par un bouton arrondi. Je donne a cette partie renflee le nom de tete du pedoncule. y La tete du pedoncule est li-se, et s'articule avee la petite 86 fossette quadrilafeie qui termiae I'apophyse calcaneenne de la valve non perforee , a peu pres comme la tete de rhumeriis s'articule avec la fosse glenoide de I'omoplate. Cette articulation est fortifiee en avant par le tendoQ aponevrotique des muscles diducteurs accessoires , en airiere et sur ies cotes par une sorte de capsule fibreuse assez dense, mais assez etendue pour per- mettre des mouvements varies. » Deux paires de muscles president a ces mouvements. Les uns {muscles de la paire superieure) naissent de la partie supe- rieure de la tet? du pedoncule et se portent vers la valve perforce oil ils se fixent en dehors du tendon des adducteurs, dans I'iii- tervalle qui separe les muscles diducteurs principaux de ieurs accessoires. Lesautres {muscles de la paire infcrieurc) naissent de la tete du pedoncule en dehors des muscles precedents , con- tournent de chaque cote I'apophyse calcaneenne de la valve operculaire et viennent se fixer dans les depressions laterales de la fossette de forme rhomboidale qu'on y remarque. " Ces muscles, beaucoup plus charnus que ceux qui appar- tiennent en propre aux valves de la coquiile , peuvent determiner des mouvements nombreux. Ceux de la paire superieure abais- sent ou inclinent la coquiile sur le pedoncule. Ceux de la paire inferieure I'elevent au contraire. Lrs(|ue les muscles d'un seul cote se contraetent , ils doivent amener des mouvements d'in- clinaison laterale sur le pedoncule. Pallas n'a point connu ces muscles. A peine entrevus par M. de Blainville, ils ont ete plus clairement indiques par M. Owen , et d'apres lui par M. Alcide d'Orbigny. » Tels sont les muscles de la coquiile et du pedoncule dans les Terebratules. Dans une note ulterieure , je decrirai les muscles des Lingules et des Orbicules , et je montrerai par fjuelles mo- difications de leursysteme musculaire la proposition de M. Quen- stedt s'applique encore aux genres de Brachiopodes dont les val- ves ne s'articulent point entre elles. » Seance du 9juiUet 1853. Anatomie comparee. Decouverte d'un clmiuieme os de la chaiiic ujmpanique chez quelqiies animaux. — M. Paul de Saint- Martin , surveillant a I'Ecole veterinaire de Toulouse, adresse 87 decette ville, a la date du 27 juin, la note suivantedans laquelle il relate cette decouverte. « Tousles anatomistes reconnaissent que la chaine tympa- nique de I'oreille est composee de quatre osselets : le marteau , Venclume^ le lenticulaire et Velrier, et, si cela ne peut plus au- jourd'hui soulever aueun doiite , il semble n'avoir ^te dit par personne que, chez certains animaux , il faut a ces quatre os ajouter un cinquieme osselet place au milieu du muscle de I'e- trier.et que Ton ne peut voir que par une dis-ection tres minu- tieuse de ce muscle. C'est probablement cette particularite qui fait que cet osteide n'a encore ete vu ni deerit par aucun des auteurs qui ont ecrit sur I'anatomie des animaux, et je n'ai moi- raeme ete appele a en constater I'existence que par hasard et par suite de quelques recherches que jefaisais sur Toreille moyenne des animaux. »Je n'ai encore trouve cet os avec certitude que chez le Boeuf, le Cheval et le Mouton ; mais je me propose de rechercher s'il n'existe pas egaleraent chez la plupart des Mammiferes etraeme chez I'Homrae. Je ne parle pas du Chien, chez lequel je crois avoir apercu ce cinquieme os de la chaine tyrapanique ; car il me rcste encore quelque doute que je veux lever avant de rien affirmer a cet egard. — Dans le Boeuf cet osselet est presque spheroide et de la grosseur d'une tete d'epingle ordinaire ; dans le Cheval il est elliplique et a une longueur de deux a trois mil- limetres; enfin dans le Mouton c'est un petit point a peine vi- sible a I'oeil nu, mais qui ne permet cependant pas de doute. — II est place, comme je I'ai dit plus haut, dans le muscle de I'e- trier et en arriere de celui-ci, Le muscle de I'etrier, qui est en contact avec le nerf facial, passe en dessous de ce dernier et va se loger dans une fossette qui se trouve au-dessus et en arriere du promontoire. On pourrait done d'apres sa position lui don- ner le nomde post-stapedien, ainsi que me I'a fait observer M. A. Lavocat, professeur d'anatomie a I'Ecole veterinairede Tou- louse, a qui je I'ai montre. » II pourrait se faire neanmoins que cet os ne soit qu'une de- pendance de retrier lui-meme, une espece d'apophyse placee la pour donner plus de force au muscle de I'etrier dans ses fonc- tions. En tout cas, os ou apophyse , il n'en a encore ^te parle , 88 que je sache, p ir aucun anatomiste. Je iaisse a de plus capables et pins savants que moi le soin de determinpr le role que ce petit OS doitjoutr dans li; mecanisrae de I'auditioa. » Pour lever tous les doutes qui pourraient se produir<', je dois dire que les pieces anatomiques que j'ai preparees comme pi euves a I'appui sont deposees dans le Ciiiinet d'anatomie de I'Ecoie v^terinaire de Toulouse. » Seance dn iO jicillet 1853. Organographie et teratologie v^getale. Disposition des nervures chez les feuilles carpellaires. — M. Germain, de Saint-Pierre, communique la note suivante : « Jf dois a la bienveillance de SI. Ad, Brongniart la commu- nication d'une anomalie fort ioteressante. U s'agit d'un individu d'Aguilegia vulgaris (Ancolie) provenant d'un semis fait au jar- din du Museum. Cette plante a fleuri pour la premiere fois cette annee. » Indepeiidamment de I'anomalie, vulgaire chez I'Ancolie, qui consiste dans I'augmentation du nombre des pieces de la corolle, la plupart des fleurs presentent des deformations plus rarcs et plus importantes. Chez quehjues une>. toutcs les parties de la fleur sont transformees en organes foliaces dont la forme se rapproche de ceile des sepales ; ces fleurs ont I'aspect d'une ro- sette reguliereet indefinie de petites feuilles. » Chez un plus grand nombre de fleurs, les sepales, les peta- les et les etamines ne presentent pas de deformations importan- tes, mais les carpelles re\etent la forme foliacee. Les bords de ces feuilles plus ou moinsetulees et deroulees sont charg^es d'o- vules dont les uns se rapproehent de la forme normale , et dont les autres, reduits a une seule ou a deux tuniques, revetent ia forme foliacee. — La tuuique qui existe,lorsqu'il n'y en a qu'une seule,est celle qui correspond a la plus exterieure : la primine ou testa ; plus lovule est siiue bas sur la feuille carpellaire, plus la deformation e^t considerable ; la petite feuille qui represente le testa est lobeeet offre I'aspect, dans de petites proportions , de la feuille normnle debt plante. — Lorsqu'il existe deux tuniques, elles sont I'une et I'autre de petite dimension ; I'exterieure, qui est la primine, est plus large que rint^rieure, qui est la secondine et 89 non la nucellc, commc quelques observateurs ont ete portes a le croire dans des cas analogues. » Un fait important sur lequel mon attention a ete appelee est ' la disposition des nervures chez les feuilles carpellairt s foliacees de cet AqnUecjia: la nervure moyenne est tres faijjle et n'eraet que des nervures secondaires greies ou meme presque nulle?. Au contraire, les nervures laterales qui se confondent avec les lignes placentaires emettent de fortes nervures secondaires, qui vont de dehors en dedans et de bas en haut rejoindre en mou- rant la nervure moyenne. » J'avais deja observe cette nervation chez les carpelles nor- maux de plusieurs Woiiocolyiedones : ihez les Muscari, par exerapie, ou les feuilles carpel la! res sontmiuees et transparentes «t leurs nervures fortement indiquees. — Cette nervation differe de la nervation des feuilles de la tige en ce que la nervure moyenne emet les plus fortes nervures secondaires chez les feuilles caulinaires, tandis qu'ici ce sont les nervures laterales qui emettent les nervures secondaires qui constiluent la char- pente de la feuille. » II est tres probable que les lignes placentaires sont la ciuse determinante de cette nervation chez les feuilles carpellaires ; la presence des ovules determinant dans les nervures confondues avec les lignes placentaires un appel de sues qui prolite au deve- loppemi nt des nervures laterales aux depens de la nervure moyenne. » Seance du 23 jiiillet 1853. Physique moleculaibe. — M. Ch. Brame communique une note relative a Taction de la lumiere sur le soufre. En voici le resume. I. Soufre mou trempe. — L'action de la lumiere solaire sur le soufre mou trempe n'a pas encore ete demoutree. Dans les experiences publiees jusqu'a ce jour, on n'a pas fait voir Taction de la lumiere independanle de celle de la chaleur; d'ailleurs ces experiences n'ont ete faites qu'au moyen de la lumiere solaire directe. M. Ch. B. s'est assure que, dans les memes circons- tances et a la meme temperature, la lumiere diffuse vive agit Extrait de I'InsiHut, I" section, 1853. 12 9<» tenement sur le soufie mou, trempe et sec , qu'en quelques heures le soufre mou trempe expose a la lumiere diffuse etait dnrci et cassanf, taiidis que du soufre dc meme origine main- tenu dans I'obscurite s'est conserve plusieurs jours : le resultat ne varie pas, soit que Tou place le soufre mou dans I'air ou dans le vide sec. La lumiere solaire directe determine la metamor- phose du soufre mou, indcpendammcnt de la chaleur. Dans des flacons a I'emcri de verre incolore et de verre bleu-noii, sous I'eau ou dans I'air, exposes les uns a cole des aulres a Taction de la lumiere tolaire, le soufie mm a temoignc de Taction di- recte de la lumiere. En effet, la temperature du soufre raou dans I'air, qui au commencement d'une experience etait la meme dans les flacons incolore (i) et bleu-noir (21"), s'est elfvee a la fin de Texperience, dans le flacon incolore a 35°, dnns le flacon bleu-noir a 42°; difference enfaveur du flacon bleu-uoir 6". Ce- pendant, dans celui-ci , presque tons lis fils ou cordons ont con- serve leur mollesse primitive et sont seulemeut devenus opaques, comme ils le deviennent par Taction d'une chaleur egale; au conlraire, dans l' flacon incolorp, c soufre mou est devenu dur et cassant. A Tombre, pendnnt le meme temps, la temperature etaiit 2 1 ",5, ii n'y a pas eu de clian|ienient sensible dans le soufre mou. Le verre noirci par le iioir defumce abrite le soufre mou. Dans les rayons rouge, vertct violet du spectre de la lumiere electrique , trois amas de cordons de soufre mou de meme ori- gine ont (ionne, au bout dc vingt minutes, les resultats sui- vants ; rayon rouge, pas d'action sensible; rayon vert, meta- moiphose particlle; rayon violet, metamorphose bien pluseten- due : points cristallins ca et la (2). Ainsi done, ce sont les rayons chimiques de la lumiere qui agissent sur le soufre, independarameut des rayons calorifiques. (1) Des flacons incolores raunis d'6loffe uoire sur une partie de la paroi intferieure, pour 6viter la r6llexion , ont donn6 les memes r6sultats. (2) CeUe experience a 616 faite sous les yeux de M. Despretz. Dans une autre experience semblable, qui a dur6 uu quart d'lieure, les Dls sont resits brillants dans les rayons rouge et vert ; ils se sont ternis ii la surface dans le rayon violet. 01 Pendant I'actiou de la lumi^re solaire sur le soufre raou, ce- lui-ci augmente de densite, mais graduellement. Du soufre mou de 1 8 heures, dont !a densite etait t ,93 1 9, avait encore la meme densite au bout d'un quart d'lieure d'exposition a la iumiere so- laire directe; avait la densite 1,9558 environ deux heures apres, et quatre heures apres 2, 0169; e'est-a-dire la densite que le soufre mou ; bandonne a lui-memc n'atteint qu'au bout de dix jours. Mais au bout de trente-cinq jours la densite a etetrouvee uu peu inferieure, 2,037 2, a celle d'un soufre de meme origine (lurci dans I'dbscurite, 2,0445. Celatientaux jiiodificntious ine- gales qu'eprouve le soufre soumis a I'lalion de la Iumiere so- laire et a la desagregation qui en resulte. La Iumiere solaire vernisse ct durcit le soufre, lui donne une cassure gi enue, etc. La Iumiere lunaire concentrce a pf.ru agir sur le soufre mou et le ternir a la surface. La Iumiere des lampes a huile n'a donne aucun resultat sensible. IL Crisiaux de fusion. — La metamorphose opaque, rhom- boctaedrique dei prismes obliques de fusion est activce par la Iumiere diffuse et surtout par la Iumiere solaire; el!e se mani- feste par des points jaunes sou \ent disposes en etoiles, commc lorsque les cristaux de fusion sont nbandoimes a eux-memes; ?nais Taction est moins prononcee que sur le soufie mou. En general, la Iumiere, en agissant sur les cristaux de fusion, de meme que sur ie soufre mou , provoque la metamorphose de I'etat utricuiaire et son passage a I'etat crislallin deiinitif. l;ans aucun cas la metamorphose n'a paru complete, elle e^t plus on moins limiteeaux points alfectes par la iumiere, et se conti- nue mais moins aclivement dans I'obscuritc. Les observations de M. Cb. B., relatives a Taction de la Iu- miere sur le soufre, doivcnt etre rapprochees de celles que Ton counait sur le phosphore. Dans les idees de M. Draper, le soufre serait iin nouveau iitlwnised. ^ M. Ch. B. fait observer que i'action de la Iumiere snr les corps simples doit d'autant plus interessir, qu'il lui parait que des etudes bleu suivies sur ce sujet seroul peut-elre I'uu Jes moyens \r2 qu'on pourra employer pour arriver a mettre d'acoord la theorie de remission avee celle des ondulations. Seance du 6 aoiit 1853. KtECTBO-MAGNETisME. Electro-avuants circulaires. — M. D. Nifkles piesrnte a \a Societc deux theses qu'il a recemment soutenues devant la Faculle des sciences de Paris. Dans Tune de CCS theses, la these de physique, il traite a un point de vue general le principe nouveau qu'il cherche a intro'duiie d.ins les arts mccaniques, principe purement physique, I'adherence magnetique applic;ihledans la locomotion sur chemins de feret dans les transmissions du mouvcment. Les recherches qu'il a entreprises dans ce but I'ont conduit a construire des electro-aimants nouveaux qu'il designe sous les noms generiques d' electro-aimants circulaires et d'electro- aimanis paracirculaires, et dont 11 resume les proprietes devant la Societe. Le nom meme de ces electro-aimants en revele la forme gene- rale ; destines a agir circulaircment, toit comme roues motrices de locomotives , soit comme poulies d'engienage, ces appareils ont plus ou raoins la forme des organes mecaniques qu'ils sont appeles a remplacer, moins toutefois les dents d'engrenage qui doivent disparaitre dans ces electro-aimants, s'il est vrai que I'attraction magnetique qu'ils produisent au repos pent se con- vertir en adherence pendant le mouvement. Cette question que M. Nickles avait resolue depuis quelque temps deja , sur une petite ^chelle , avait ete de sa part I'objet d'une experience en grand, executee au chemin de fer de Lyon sur tout un convoi, et avec une locomotive du poids de 30000'' environ. Un rapport dresse par une commission officielle eta- blit que les 1400 kil. d'atlraction dont Ifs roues motrices, ai- mantees d'apres le systeme paracirculaire , etaient capables au repos, avaient produit environ 9 p, 100 d'effet utile pendant la marche. Le mode d'nimantation qui a ete employe dans ce cas est bien simple. Une helice de fil de cuivre de forme oblongue est 93 disposee au bas de chaque roue ; elle en embrasse la jante, sans toutf^fcis y toucher ; ces helices sont fixes et suspendues aux boites a graisse ; la pile qui les alimente. est disposee derriere le tender, et se compose de 64 elements Bunsen de fortes dimen- sions. Deux conducteurs en cuivre soigneusf^ment isolcs , ema- nent des p6ies do cette pile et arrivent sous la machine ou ils recoivent les extreiiiites denudees dts helices. Chacune de ces dernieres se composait de 518 metres de fil de cuivre de 4"'"\5 de section, formant 2lG tours de spire. Le circuit se fermait et s'ouvrait par la methode ordinaire. La roue, ainsi disposee, constitueun electro-aimant paiacir- cnlaire, t(nant, comme on volt, dcs electro-aimants circulaires par la forme , et des electro-aimants rectilignes p;ir ie mode d'aimantation ; en effet, sous I'influence de I'helice, cette roue se trouve diviseeen deux parties magnetiquement distirctes, I'une boreale, placee a la partie superieure de I'helice, I'nutre austraie, developpee en sa partie inferieure, tt comme I'helice est placee parallelement au rail et leplus pres possible du point de contact de la roue, la resultante des actions ma^netiques passe par ce point de contact, et le fluide est en meme temps concentre en un plus petit espace , condition essentielle pour une bonne aiman- tation. M. Nickles entre dans les details de ces experiences; 11 insists sur un fait interessant que la nature du fer dont les roues se composaient a rendu tres eaillant. I.e fer de ces roues etait ce- mente et jouissalt pnr consequent, d'une force coercitive fort appreciable ; or, quand la roue etait en mouvement, on remar- quait une diminution de I'adherence magnttique , fait qu'on pouvait aisement constater a I'aide d'une boussole ; car , quand on faisait mouvoir la roue, on remarquait que I'aiguille clioisis- sait une position d'equilibre diflV-rente decelleque la roue avait au repos. Pour etudier tous ces faits, on avait monte le train de roues motrices surun chassis en ch.irpente,et on nn ttait I'essieu nioteur en communication av* c la machine a vapeur. La diffe- rence d'attitude de la boussole en presence de la roue au repos et de la roue en mouvement prouve que, dans ce dernier cas , le pole sedeplacait d'une eertaine quantiie en arriere du point de 94 contact, et ce d^placement ct'it evidemment ainene par la force coereitive du fer de la roue , cette force tendant a s'opioser a la neutralisation magnetique , neutralisation qui etait indispensa- ble dans le cas particulier, puisqu'a chaque revolution de la roue devait correspondre un inversion dc fluide mai;netique. Cette circonstance a done reduita 9 p. 100 un effet utile qui eut du etre bien plus eleve. En reflcchissant aux raoyens (1« remedier a cette perturbation, M. Nickles a imagine un genre d'aimauts tout ft fait differents, qu'il appeWe c/eciroaimanls ch-ciilaires , etdont il base la construution sur les deux princi- pes que voici : l" aimant;ition uniforme de toute la circonfe- rence de la roue; 2° reunion des deux poles au point de contact, afin d'arriver a une aimantation sensiblemint constante nux difft'rentes vitesses et a profiter , en nieme temps , du surcroit d'attraction qui se produit lorsqu'un ainiant agit par ses deux p61es contraires sur une armature. Ktectro-aimanis circidaires. Qu'on se figure une poulle a gorge, formee de dtux cercles en fer rapportes sur un moyeu egalement en fer ; dans cette gorge on enroule du lil conducteur parallelement au plan des cercles , et par suite, perpendiculai- rement a I'axe de la poulie. Cette poulle, qn'on peut representer par un cylindre, aura deux p61es; mais, contrairement aux electro- aiiuants paracirculaires , ces deux poles ne sout plus concentres en un point toujours variable, mais ils se localisent de telle sorte que I'un des cercles de la poulie est entierement positif, I'autre entierement negatif, et cette polarite subsiste tantque le courant n'est pas interrompu ou qu'il ne changera pas de sens. Le deplacement des poles observe dans les electro-airaants paracirculaires est done pen a redouter avec les electro-aimauts cii culaires proprem^nt dits ; en effet, cette perturbation n'a pas pu etre r< marquee jusqu'ici, et pourtant M. Nickles a essaye ces electro-aimants h des vilesses correspondant a 900 tours par minute pour I'electro-aimant , et a 2300 tours pour I'ar- maturc. L'auteur fait voir que les principes sur lesquels les electro- airaants circulaires sont fondes peuvent seivir de base a l.i construction de touie une serie d'electro-aimants dc di verses sortcs Ainsi, en euiployaut une poulie a deux gorges , et par 95 (onsequei.t i.ussi a deux iieiices, (;n peut obieiiir liu el clro- aimant circulaire a trois p61es , dont deux de meme nom ; la position de ces poles est naturellement subordonsieeau sens de I'helice , de telle sorte qu'en cmployi'nt des helices de sens op- pose, ou tn donnant oux couiants une direction contiaiie, on obtient un eleciru-aimitni circuluire u point conseijuenf. De meme encore , le mode de construction des electro-aimantx paracirculaires peut etre diversement modifie , et ^1. Nickles decrit enlre autres un electro-aimant de ce genre, destine a trans- mettre le raoiivement a un ceertaine vitesse et qui se distingue en ce qu'il a deux poles contraires a son point de contact ; cha- cun des points de cont-ict recoit ici une helice de sens contraire. Enfln 11 decrit des appareils a transmission du mouvemeut dans lesquels la pouiie de commande et la poulie comraandee font a la fois office d'aimants et d'armatures I' une a I'egard de I'autre. Un chapiti'e a part est cons'.cre aux proprietes de ces appareils, selon qu'on-Ies considere a I'etat de repos ou a I'etat de niouve- ment. Leselectro-aimantsparacirculaires,n'etantaimantesqu'en un point essentiellement variable, ne pruvent produire d'effet utile qu'en ce point, tandis que ies electro-aimants carculaires propremenl dits sont egalement aimantes sur tous Ies points de leur circonference et peuvent,par conseqiient , a I'instar des beffrois, f ire I'office de pouiies qui conim aident a la fois plu- sieursmouvements. Les helices d'aimautation des electro-aimants circtilaires peiivent etre fixes ou mobiles, de nnniere a etre en- trainees par le nuyau (:e fer ; kurs tours de spire sont toujaurs perpendiculaires au plan de I'armature, et paralleles a la resul- tante de I'action magnetique exerceepar I'aimant ; le contraire a lieu chez les electro-aimants paracirculaires. Parmi les applications dont les electro aimants circulaires sont susceptibles , I'auteur en cite une qui est depuis quelque temps deja en activite a I'Observatoire de Paris; c'est I'anemographe electro-raagnetique de M. Du Moncel. M . Nickles decrit aussi des appareils propres a demontrer dans les cours publics la propriele des aimants d'augmeuter I'adherence des roues iiiotrices. II demontre cetse propriete de deux raanieres , par I'altraction au contact et par celle que Its 9() aimjiits peuvent exercer a distance sur Us rails; il dit .-'Ussi quelques mots du parti qu'on peut tirer des electro-aimauts pour faire des freins agissant sur les rails et avec toute la rapidite desirable. II termine par des considerations sur les services que les sciences physiques pourront retirer d'actions magnetiqueo realiseesa une si grande echelle avec des masses de fer en mouvement. Les experience^ de Knigth sur le developpement des vegetaux sous rinfluence de la force centrifuge pourro'it etre rapprochees de celles de ^]. Plucker sur Taction que les poles d'lin aimant exer- cent sur les organes de ccs vegetaux ; on pourra etudier en m(}me temps des phenomenes qui ont ete observes separement et a nn point de vue tout a fait simpliste. On a examine Taction que les electro-aimants exercent sur les substances en voie de cristalli- sation , mais on n'a pas songe a soustraire ces dernieres a la ppsanteur; cette influence a ete negligee dans toufes les recherches de ee genre; nvec les electro-aimants circulaires on pourra isoler les deux effets, les eUidier separemeut et determiner plus aise- ment la part qui revieut k chacun d'eux dans les phenomenes moleculaires. Extrait de la siance du 12 novembre 1853. Anatomik et physiologie. Veine-porte du rein ; veine-porte des capsules surrenales dans les O'iseaux. — M. Pierre Gratio- let communique sous ce litre la note suivante. . La veine-porte renale des Ovipares, entrevue chez les Gre- nouilles par Swammerdam, et pour la premiere fois deraontree par le celebre M. Jacobson, n'est point isolee du systeme de la veine-porte hepatique. Les troncs de ces deux veines sont en effet unis en un grand arcdont une extremite se ramilie duns le rein, tandis que Tautre se distribue dans le foie. Nous croyons en consequence utile de dunner a ce grand ensemble de veines abdominales le nom de sijsteme afferent hepato-nepliretique.— Ce systeme existe chez tous les Reptiles sans exception, et on le eur accorde generalement ; mais beaucoup d'anatomistes con- testent aux Oiseaux Texistence d'uu systeme renal afferent, d'apres des recherches fort celebresde M. Nicolai. — L'exireme analogic qui rapproche au point de vuede sa composilion cbi- 97 miquc Turino dcs Oiseaux de celle dcs Reptiles ceaiHenx, m'a- vait porte a penser que M. Nicolai, en ciitiquant M. Jaeobson, s'etait peut-etre laisse egaicr par quelque illusion specieuse, et cette question est pour la physioiogie d'une telle importance, fju'il m'a paru inti ressant d'y revcnir a Toccasion de recher- ches sur le systeme vasculaire que j'ai entreprises au Museum d'histoire naturelle , d'apres !e desir de M. Duvernoy. J'ai pu prendre de la soi te , et avec quelque raison suffisante, un parti entre deux adversaires tels que MM. Jaeobson et INicoIai. » Je n'insisterai point sur la disposition generale des veiiies du rein des Oiseaux. Elles sent assez bien connues sous ce rap- port, etil serait superflud'y revenir en detail. Je me bornerai en consequence a quelques observations qui serviront de base a mes interpretations physiologiques. » On saitqu'il y a dans le rein des Oiseaux deux veines prin- cipales, savoir: » A. La veine interne du reiv. Elle correspond parfaiteraent a la veine efferente du rein chez les Reptiles. Corame cette veine, elle estsurtout voisineda cote interne du rein, dont elle occupe d'ailleurs la f;ice anterif ure. Elle est de meme la racine princi- palede la veiiie'Cave iuferieure. Nous supposons en consequence qu'elle est aussi dans les Oiseaux la veine efferente principale du rein. Ses racines se distribuent dans toute I'etendue de cette glande, et sent constamme nt coUatcrales aux arteres qui s'y ren- dent. J'insiste tres particulierement surce fait. » B. La veine, ou les vebies extcrnes du rein. Aucune arfere coUaterale n'accompagne ces veines; leur disposition meiite d'e- tre rappelee en peu de mots. » On salt que la veine femorale, avant de penetrer dans I'ab- domen, a un di.imetre considerable; mais aussitot apres qu'elle s'est engagee sous I'anneau de passage, elle se bifurque en deux branches d'uu volume beaucoup moindre. II est done uecessaire que le sang que la veine femorale amene se partage avec la veine elle-memeet coule a la lois par sesdeux divit>ions. Or, » 1° L'une d'elles, la branche, supericure, moute vers la veinc- caveet s'y termine. Elle fournit chemin faisant un fort ramtau qui s'engage dans I'epaisseur du lobesuperieur du rein, lui donne de nombreuses divisions, et recoit par son extr^mite superieure Extiait de rinstitut, i'" section, 1833. 13 98 quelques veincs du dernier cspace intercostal. Unc autre veine nee de la substance du lobe supcriour du rein se jette dans la »eine-cave, en telle sorteque ce lobe a deux veinesbien distinc- tes. La dernieresuit, raais en sens inverse, le menae trajet quele ,yslerae ai teriel. » 2" L'autre, la branche inferieure, descend soil dans I'epais- seur des lobes moyen et inferieur du rein (comrae cela a lieu dans le Coq domestique), soit a sa face posterieure (cominecela a lieu dans le Cariaraa ) et, arrivee vers la partie inferieure du rein, se recourbe, s'unit a la branche homologue du c6te oppose, et forme avcc elle un tronc commun qui remonte derriere le gros intestin jusqu'au foie , et s'ouvre dans le sinus de la veine-porte hepatique. Ce grand arc veineux, par ses branches externes , recoit un grand norabre de veiues norraales, savoir : a les veines sacrees; b la veine sous-pubienne ; c les \eines caudales; d la veine abdominale inferieure, mais dans quelques cas seulement. II recoit, en outre, par sa branche moyenne ou commune, e les veines du rectum. Parmi ces veines, le trajet des veines sacrees est surtout remarquable. Tres voisines de la veine efferente nor- male (A), ellesne s'y portent point, mais traversent la substance du rein, pour venir s'ouvrir dans Tare veineux dont nous par- Ions. Cetle disposition serait au moins bizarre, si la nature n'a- vait eu en ceci quelque but special. — Outre les rameaux dont nous venons de parler , a la branche externe de Tare veineux se rattachentune multitude derameauxqui sedistribuentdaus toute la masse dujrein, son lobe superieur excepte; mais ce lobe a, corame nous I'avons dit tout a i'heure, ses veines propres. Ainsi il n'y a pas un seul point du rein qui n'ait simultanement deux veines, I'une efferente collaterale aux troncs arteriels, et cor- male; l'autre independante du systeme arteriel,auormaIe quant a son trajet, et toujours rattachee a I'une des divisions centri- petes de la veiae femorale. J'ai constate par des recherches nombieuses que les ramifications de ces deux systemes veineux etaient completement independantes , et ne comrauniquaieut entre elles que par les reseaux capillaires intermediaires. » C. Maintenant, quelle est la nature de ces veines qui de Tare veineux se portent a toutes les parties du rein? Sont-elles efferentes? Jouent-elles le role de veines-portes? Cette derniere 99 Iiypothese etalt celle de M. Jacobson , et tous les faits que nous avons signales, la rendent infinimeut probable , savoir : » 1" L'existence simultanee de deux sijsieniesveineux dans tontes les parlies durein, sans que leurs ramifications s'anasto- mosent jamais entre elles, et constituant ainsi deux systeraes iiidependants ; i> 2° Le rapport de Vun de ces systemes seal nvec les arteres, et Vindc'pendance complete de I'auire sijsihne a eel egard; » 3" Le mode d'originedu Ironc veineitx exceplionnel.Vms- qu'il tire sa principale racine du tronc veiueux femoral, dont il n'est qu'une bifurcation, il est impossible qu'une parlie du sang qui vientdu membre posterieur ne tende pas ci s'y engager. II y a done une tendance necessaire du sang a deseendre au tra- vers du rein et a reraonter vers le foie par la branche bepatique de Tare veineux. » 4° Le tronc descendant de l^arc veineux n^ a point de valvu- les,et il en est ainsi de tout le systeme. En consequence la grande quantite de sang qu'il recoit doit y determiner une repletion qui ne saurait etre compensee que par une depletion equivalente qui pent s'operer plus facilement peut-etre par les branches re- nales de Tare, que par ses branches hepatiques. » 5» Le petit nombre el la gracilite relative des arteres qui se rendent au rein des Oiseaux. En effet, ces arteres soat tres rares, et seraient hors de proportion avec les veines enormes qui penetrent toute la substance du rein , si , parmi ces veines , un grand nombre n'etaient en realite des veines affereutes au rein. » C La ressemOlance qui rapproche fwine des Oiseaux de celle des Reptiles ecaiUeitx. Elle conticnt en effet une enorme proportion d'uiates solides , ce qui serait inexpliquable si elle provenait en totalite d'un sang arteriel aussi oxyde que Test celui des Oiseaux. » D. Ainsi, en resume, nous croyons pouvoir afflrraer que le systeme veineux abdominal des Oiseaux a pour base un arc he- pato-nepbretique , semblable quant aux conditions essentielles a celui des Reptiles, et qui n'en differe que par l'existence du tronc veineux qui, chez les Oiseaux, unit directement la veine femo- rale a la veinecave. » Nous revenons ainsi a I'opinion de M. Jacobson , et nous 100 disons avcc ce grand aiiatomiste qu'il y a chez les Oiseaux une veine-porte renale. » En poursuivant ces recheiches , nous avons fait uuc autre renaarque qui pamitra peut-etre mcriter I'attention des physio- logistes. Nous avons, dans une precedcnte communication, si- gnale I'cxisteuce d'une veine-porte affcrcnte aux glandes sur- renales, dans les Reptiles ecailleux, et plus particuiierement dans les Serpents. Nous pouvons aflirmer aujourd'hui que cette disposition organique se retrouve aussi dans lesOis.aux. Nousy avons, en effet, constate Texistence d'une petite veine affeiente, au cote externe des corps surrenaux que leurs veines afferente* attachentau tronc de la veine-cave. Cette veine afferente recoit plusieurs veinules de I'avant-dernicr espace intercostal. Je Tai observe sur le Coq domestique , dans le Canard , dans un Ca- riaraa et dans un Rhynchote femelle. Je nedoute point , a cause de I'homogeneite singuliere de ce type, cjue cette disposition n'existe dans tous les ordres d'Ois^eaux , et il sera a coup sur necessaire de rechercher s'il n'y a pas chez les Mammiferes quel- que disposition analogue. » Physique moleculaire. Analogic des corps vitieiix, el des Corps mous crUtaliisablcs. — Dans une note qu'il presente a la Societe,M. Bramerappellequeccsontsesrecherchessur les corps vitreux qui I'ont conduit a etudier les corps mous , les uns et les autres, lorsqu'ils sont susceptibles de cristalliser, presentent des allures com parables dans leurs metamorphoses; on peutde- raontrer, en les soumettant a Taction de dissolvauts en i)etite quantite, que les corps vitreux, comma les corps mous solidifies, renferment des cristaux enclaves dans de la matiere cristaliine. De plus, les corps mous cristallisables augmentent graduelh ment de densite, et la densite maxima qu'ils atteignentestprccisenicnt eelle des cristaux isoles du corps qui les engcndrc; c'est encore ainsi que se condulsent les corps vitreux; seulcment, dans ceux- ci, le mouvement qui determine la condensalian est beaucoup plus lent. D'un autre c6te, on sait, par les recherches de M. De- lesseet cellesdeM. Ch. Deville, que les roches a I'etat vitreux ont une densite inferieurea celle des memes roches a I'etat cris- tallin ; il en est de meme de la silice, d'apres des recherches re- eentesde M. Ch. Deville. Les recherches de M. B. sur I'acide 101 arseuieux vitreux et les corps vitreux en general, qui ont provo- que celles de MM. Dclesse et Ch. Deville, et qui I'ont conduit lui-menae a etudier les corps mous, le portent a penser que le lien commun qui existe entre ces derniers et les corps vitreux est la condensation des vapeurs par les liquides, et par conse- quent i'f'Mric utricuiaire, tel qu'il est defini dans le rapport de M. Dufrenoy. L'etat utricuiaire, intermediaire entre I'etat de fusion et l'etat de vapeur, precede l'etat cristallin, qui en est la consequence. L'etat mou cristallogenique est constitue par I'a- gregationdes utricules,et l'etat vitreux se constitue a l'etat mou a une temperature elevee ; tous passent a l'etat cristallin soit a la temperature ordinaire, soit a une temperature elevee ; dans les memes circonstances,et en meme temps que les corps mous ou vi- treux pas^eut a l'etat cristallin, ils acquierent leurdensite maxi- ma. — En consequence, M. B.penseque les analogies entre les trois etats: utricuiaire, mou, vitreux, sont bien marquees, et il developpera ce sujet par la suite. — Dans unedeuxieme communication, M. B. annonce les re- sultats qu'il a cbtenusen faisant agir t omparativement le sulfure de carbone sur les utricules pioduites par division du soufre fondu, et celles que produit la condensation de la vapeur de sou- fre, ou prises dans la flamme du soufre brulant , apres que les unes et les autrts sont refroidies. Les utricules obtenucs par division se dissolvent completement dans le sulfure de carbone, ou ne laissent qu'une trace de rcsidu ; les utricules obtenucs par condensation ontlaisseun residu de 50 p. 100, Ces faits confirment une fois de plus Tanalogie soit entre l'etat du soufre dans le prisme oblique, jaune, et dans les utricules pro- duitespar division du soufre fondu, soit entre les utricules pro- duites par condensation de vapeur et le soufre mou. En effet, M. Ch. Deville a montre que le prisme oblique, mis en contact avec unexcesde sulfure de carbone, laisse un residu qui ne de- passe pns 5 p. lOO, qui est constitue par la surface du prisme et en conserve la forme; tandis que le soufre mou laisse un residu de 35 p. 100, constitue par les utricules videes, ce que M. B. a conflrme.Les differences provienneut decequele soufre membra- ueux ou tegumentaire est bien plus aboudantilaus le soufre mou ([uedansle soufre en prisme oblique ; de meme il est bien plus 102 abondant dans les utricules obtcnues par condensation de lava- peur, que dans celles queprodiiitla division du soufre fondu;or, c'est le soufre tegumenlaire on membraneuxqui est insoluble dans le sulfure de carbone a la temperature ordinaire. Seance du 10 decembre 1853. Metrologie. Comparaison des mesures anciennes au metre. — M.Rozetrend compte a la Societe d'un ouvrage italien re- cemment publie par M. Luigi Cauina , sous ce litre : Ricerche ml precho valore dclle antiche misure romane di estensione lineare. etc., etc., etc. (Roma, 1853, in-4'', 34 pages avec une planche) , ou Recherches sur la valeur precise des mesures 11- neaires des anciens Remains, etc. Dans cet ouvrage se trouveut discutes tons les documents his- toriques et la valeur des mesures prises sur les monuments anti- ques qui existent encore pour arriver a la determination des mesures iineaires de I'empire romain. C'e^t principalement d'a- pres la position de quelques colonnes miiliaires antiques existaut encore sur la voie Appia , la mesure de plusieurs monuments dout les dimensions sont donnees par les auteurs anciens, et en particulier des colonnes de Trajan et Marc-Aurele, dont la lon- gueur au-dessus du piedestal, y compris le chapiteau. est exac- tement de 29">,635 correspondant a 100 pieds romains antiques, que M. Canina a determine la valeur du pied romain compara- tivcment a noire metre ; 11 a aiusi trouve : Pour la longueur du pied romain antique.. 0'",296 .. du pas,de cinq pieds. 1, 481 o du millc, de mille pas. 1481, 750 A la latitude de Rome, 75 milles font assez exactement un degre du meridien. Je conclus de la, dit M. Rozet, que les antiques mesures ro- maines etaient, comme les notres, basees sur les dimensions de la terre, et que les anciens avaient execute en Italie, probable- ment en partant de Rome, la mesure d'un arc de meridien, avec une assez grande exactitude; car la valeur de leur degre ne dif- fere que de 7 3m, 324, moins d'un metre par mille, de celle de- duite des mesures moderues. Anatomie comparee. — La note suivante sur les rcseaux admirables de la region palmaire de I'aile des Chauve-souris , et sur une disposition analogue des arleres du pied dans quel- ques Rongeurs, est commuuiquee par M. Pierre Gratiolet. 103 « Lcs travaux de Carlisle, de Vrolick et de Rapp ont fait connnltre une modification tres remarquable du tronc desarteres des membies dans certains animaux. Cette modification consiste dans une division du tronc de ces arleres en un fnisceau de vais- seaux capillaires, en sorte que les reseaux terminaux recoivent le sang de rameaiix dont le diametre est capillaire depuis I'ori- gine du membre. Une disposition semblable doit avoir pour efl'et necessTire de ralentir le cours du sang. On a observe cette mo- dification remarquable dans certains Lemuriens, tels que les Lo- ris et le Tarsier, dans les Bradypes, lcs Fourmiliers et, suivant Allmanu , dans le Dasypiis sexciitctus. M. Vrolick a signale dans queiques Oiseaux marcheurs des dispositions analogues ; enfin , on peut rapprocher de ces f'aits I'existence des reseaux admirables bipolaires que Ton observe sur le trajet de I'artere carotide d'un assez grand nombre d'auimaux. Les consequences physiologiques qui resultent de cette modiflcatiou des troncs ar- teriels seront d'autant mieux appreciees qu'on raisonuera d'a- pres un plus grand nombre de faits. Aussi m'a-t-il paru utile de signaler ici certains faits analogues que j'ai observes dans le cours de mes etudes anatomiques. « J'appellerai en premier lieu I'attention sur I'existence d'un rfiseau admirable rempiacant les troncs arteriels dans la region palraaire si redulte de I'aile des Cbeiropteres. Ce reseau forme un faisceau bien caracterise duns les Pleropus, et on le demontre assez facilement dans le Vespertilio murinus. M. le docteur Curie, i qui j'avais fait part de cette observation , a cherche si uu reseau analogue n'existait point egalement aux arteres plan- taires de ces animaux , et il a etc assez heureux pour le decou- vrir malgre sa tenuite. Cette particularite d'un reseau admirable aux arteres des membres[dans les Cbeiropteres est un fait assez remarquable, surtout si I'ou considere I'aualogie qui rapprociie des Lemuriens ces animaux singuliers. » Je signaleriii un second fait plus facile a conslater. Les ar- teres plantaires du Mus decumanus naissent d'un tronc decom- pose en un reseau admirable forme de plusieurs arterioles pa- ralleles. J'appelle I'attention sur cette disposition , qui doit se retrouver dans d'autres Rongeurs dont les babitudes sont ana- logues. 0 Je hasarderai a ce sujet une reflexion. Les Rats ont la faculte de rester fort longtemps sur leurs pieds de derriere, et les troncs arteriels de ces pieds sont divises en reseaux admi rubles : — les Cbeiropteres agiteut leurs ailes avec une grande Vitesse et leurs lOZi artercs pectorales sont cnormes comme oclli s dcs Oiscaux de haut vol ; mais leur main , pendant le vol , demeure etendue dans une attitude invariable , et les arten s propres de eette main si re- rnarquabk^ soiit subdivisees en un i-eseau admirable, occupant ia cavite de la legiou palmaire. » Si nous rapprochous ces faits de ceusqui sont dcja connus, si nous rappelons I'extreme gracilite des arteres cbez d'autres animaux aux mouvements tres lents , tels que les Sapnjous du ginre Atelesj si nous appelonsen outre I'attentiou sur le volume extreme des arteres chez les animaux a sang chaud, dans toutes les regions museulaires qui executent des mouvements tres vifs , uouspourroussupposeravecquelquefondementqu'uiiecirculation tres abou lante et tres rapide du sang arteriel au travers des muscles est une des conditions des mouvements prompts, ins- tantanes, foudroyants, dont queiques animaux sont capables ; mais que des mouvements soutenus , que des efforts mu!^culaires continus, aboutissant a ces attitudes actives longtemps immobi- les que Barthtz attribuait a une force de situation lixe , out au contraire pour condition une certaine lenteur dans la circula- tion , eu sorte que la rapidite de I'effort total , dont un muscle est cap.ible eaire deux repos separes par un temps donne , parait jusqu'a un certain point proportionnelie a la quantite de sang arteriel ou oxygeue qui traverse ce muscle dius le meme temps. Ces faits pouiraient jeter queiques joui- sur la tbeorie de I'effort, en taut qu'il parait determiner dans les muscles une congestion qui a pour cause un obstacle apporte au cours du sang. La dispo- sition arterielle sur laquelle nous avons de nouveau appele I'at- tention amenerait des resuitats analogues, mais en les isolant , si je puis ainsi dii e , de tous les incouv^nients qu'entraineruit necessairemeut a sa suite un effort trop longtemps coutinu. » Cette opinion semble justillee par I'observation des Reptiles, et en pariiculier des Amphibiens, dont le coeur bat tres lente- ment lorsqu'ils sont dans uue attitude immobile, mais qui prelu- dent a tous les mouvemtuts energiques par des contractions ra- pides de cit organej coutractiuus si parfaiiement toordonnees avtc les mouvements exterieurs, qu'on serait teute de les regar- der comme voloutaires et produites au gre de I'animal , eu quel- que sorte inspire par son instinct. « Paris. — CObSON, imp., rue du Four-SU-Germain, li3. SOClfiTfi PHILOMATHIQUE DE PARIS. ANNfiE 185Zi EXTRAIT DE L'INSTITUT, JOUltNAL CNIVEKSEL DBS SCIENCES ET DES SOCIETES SAVANTES EN FRANCE ET A l'eTRANGER. «« Seclion.—Sciences malhemaliques, physiques et naturelles. Rue (Ic Trevise, 1,5, h Paris. SOCIfiTE PHILOMATHIQUE DE PARIS. EXTRAETS DES PROCts-VERBAUX DES SEANGE& PENDANT l'aNNEE 1854. i^^l^jl PARIS , IMPRIMERIE DE COSSON, RUE DV FOUn-SAlNT-GBRMAlN, 43o 1854. SOCIfiTfi PHILOMATHIQUE DE PARIS. SEANCES DE 185/:^. Seances des 5 novembre 1853 cfj21 Janvier 1854. MiicANiQUE APPLiQUEE. — IVl. de Saint- Venatit communique une solution du probieme du choc transversal et de laresistance vive des barres elasliques appuyees aux exlremites ; probieme qui interesse retablissement des poutres des ponts en cbarpeu- te, etc., comme celui du choc longitudinal^ resolu par Navier dans son ouvrage sur les poals suspendus, interesse I'etablisse- raentdestiges de suspension. Soient P le poids et 2c la longueur d'une barre prismatique soutenue a ses deux bouts par des points fixes, autour desquels elle peuttourner en flechissant; Q le poids d'un corps qui vient laheurter perpendiculairement au milieu avec une Vitesse V et qui y reste ensuite attache ; I le moment d'inertie de la section trausversale, et E le coefficient d'elasticite de la matiere de la barre ; en sorte que I'expression connue / 1=— — -represeute la 6 til fleche de courbure qu'elle prendrait sous Taction purement sta- tique de la force Q. Soit entin, au bout du temps i 6coule depuis le choc, y le deplacement transversal, suppose petit, d'un point quelconque de la barre, dont on appelle x la distance a I'extre- mite la plus proche. Extrait de L'Insiiluf, I" section, 1854. 1 "T^"* 6 Si , g etant la gravite, Ton fait pour abreger tii: \/ ^^ |„ determination de y en fonction de a; et de « depend (en suppo- sant d'abord que le choc a lieu liorizontalement, ou en negli- geant, s"il a lieu verticalement, les effets de la pesanteur apres qu'il estopere) de I'equation differeutielle connue : integree avec ces conditions : 1° que, pour a;^:o, on ait y:zzOy d'^-y .. . d'J — -^ rr 0 ; 2° que, pour ic^e, 1 on ait — =r 0 ; 3° que , aussi dx^ ax . ^dhj 1 Qdhj pour oczizc, 1 on ait EI 7—; rr: — : 4" que pour izmo on ait ^ dx^ 2 g dt^ ^ ^ ,, . , d>/ -. yzzo ; 5° que, aussi pour i=:o, Ton ait la vitesse -— =1 V au point x'^zc qui recoit le choc, ou dans une etendue extremement ' dij petite 26 prise au milieu de la barre , et qu'on ait— ^ zz 0 par- dt tout ailleurs. On satisfait a I'equation differentielle et aux quatre premieres mH conditions en prenant, pour I'inconnue ?/, la somme 2 A X sin T m-t d'un nombie quelconque de termes AX sin — , ou Ton a : T . mx , 7nx sin sih — (1) x= — i- — '. , cos m con m sih et coh designant les sinus et cosinus hyperbotiques mx — mx g~c g c c"'-\-e '" , — 1 — ; et oil A et m sont deux constantes, celle- 2 2 ci etant choisie exclusivement parmi les racines de I'equa- tion transcendante 2P (2) m tang m — m tab m zz — , ilans laquelle tah m designe la tangenie hyperboligue . e"'-\-e~"' U reste a satisfaire a la cinquierae condition , relative aux vi- cly (esses iniiiales , ou il reste a determiner les coefficients , et at de raaniere que i'on ait, '^ x designant une fonction discontinue de X ayant la valeur zero de xzizo a xizzc — e , et la valeur V de x:^c — s a iczzc , m^ (3) 2 AX=:-^x. T On y parvient, la sorame 2 etant supposee relative a loules les racines cntieres et positives m de (2) , en integrant de o a c les deux membres de I'equation (3) qu'on vient d'ecrire, apres I'a- voir muitipliee par un facteur Xdx , ou X n'est relatif qu'a une seule de ces racines. Si Ton designe par X' la merae fonction (1) de x avec une autre racine ou valeur hi' de >», et par X'c ce qu'elie devient quand on y fait xczc, Ton trouve que / XX' dx «^o ne s'aneautit pas comme dans tous les problenoes analogues re- 2c solus par Fourier et Poisson, mais qu'il a la valeur —X'c ; d'oii m il suit que pour faire disparaitre tous les ternies du 2 hors un , il faut ajouter naembre a membre I'equalion resultant de la mul- tiplication par Xdx et de I'integration de (3) avec une autre 2c TH" 2c equation — 2 — AXcZiz — ^ c, qui n'est autre chose que cette m T tn ^ 2c equation (3) particularisee pour x^zc et muitipliee par — . L'on m obtient ainsi : (4)— A( I X"'dx-!^—Xc)=:l X-\>xdx^^^c, d'ou Ton pent tirer la valeur generaie cherchee du coefficient A a substituer dans 1 integrale y =: 2 AX sin T Faisant cette substitution et ayant egard, 1° ace qu'on trouve /: 8 c c X'rfx = ; r-3 — ; 2° a ce que, d'apres (2), on a Q 2cos'-m 2coh-»tt' 2P }m '" 2s 2P Xc= ; S^a ce que ipcrzrV, et/ X^xdszzo. X-]> xdxz:z —. "ttV, en sorte que le second raerabre de (4) 2e peut etre reduita V, vu I'extreme petitesse que Ton suppose , relativeraent a 2e , a I'etendue 2e recevant le choc ; nous ob- tiendrons : 4 / mx mx \ _l sin sin i 'm\ p c y /r^ -ir V — ; — • "'*^ (5) yZZ. \r \ COS m coll m sin 2P m~ m} ■^ Q COS" nt coh^m pour I'integrale complete satlefaisant a toutes les conditions de la question. On y arrive egalement si Ton se sert du procede que Poisson a employe souvent dans ses ecrits de 1827 a 1833, notarament a I'article 522 de sa Mecanique ; mais en le modifiant en raison de ce que/ XX' da? n'est pas nui. On volt que le mouvement de la barre resulte de la superpo- sition d'une infinite d'oscillations simples dont les periodes sont 27r 277 les quantites decroissantes — -t, — -t,....;}/?,, w,.... etant les racines de Tequation (2) en m , rangees par ordre de grandeur croissante. II est facile, d'apres cela , de construire graphique- ment autant qu'on veut de valeurs de ij pour chaque point de la barre , en additionnant des ordonnees de sinusoides dont on trace I'epure. On s'en est servi pour modeler un relief en platre qui repre- sente la surface decrite par une barre ayant un poids P egal Q, et supposee emportee transversalement d'un mouvement uni- formeet rapide,perpendiculaire au sens ouelleoscille.Cette sur- face est ondulee, a cause des oscillations secoudaires qui se font 9 sentir, surtout aux points a egale distance entre le milieu de la barre et chaque exiremite. Lorsque la direction dn choc est verticale et qu'on veut tenir compte des effets de la pesanteur sur le corps Q et sur la barre elle-meme , on le pent en ajoutant a I'expression (5) de ;/ le de- placement statique , ou qui aurait lieu si le poids Q et la barre etaient en repos, et en remplacant Vt sm par Vt sin — — Zl_ cos , ce qui rend I'expression de y assez analo- gue a celle que M. Poncelet a donnee en completant la formule de Navierpour le choc longitudinal. P Lorsque le rapport — des poids de la barre et du corps cho- quant est tres petit , on peut reduire la serie 2 a son premier \ /sP terme et remplacer m* pary/ -— -. La formule (3) est facileraent reduite a yzzV \ — . I — j. sm t\ — , expression a laquelle on arrive directement en negligeant de fprime abord Vinertie de la barre, qui prend alors, a chaque instant, la meme courbure qu'elle prendrait au repos sous Taction statique d'un effort central — --^. P Si le rapport-—, sans etre tres petit, n'excede pas 1 ou 2, et si Ton ne veut avoir qu'une valeur approchee de la plus grande fleche de courbure, on I'obtient en faisant, dans (5) , xi=:c , sin —3= 1 , supprimant le signe 2 et remplacant m par la 3P valeur approximative j «_i_^p j qu'on tire de I'equation transcendante (2) developpee. On trouve ainsi pour la fleche purement dynamique resultant du choc horizontal : Extrait de i'ins/i/Mi , 1" section, 185/(. 2 (6) ipzrMax.deyn 10 Q et la fleche maximum produite par le choc vertical est /"+ K /" + ?^ expression qui se reduit a 2/ou nu double de la fleche puiemeut statique quaud (fmo ou quand le poicls Q est pose sans vitesse sur la barre ; resultat deja apercu par Young. L'expression approchee (6) peut s'obteuir directement en rc- marquant que si la barre prend moyennement, en se mouvant la forme qui resulterait de Taction statique d'uue charge cen- trale variable, sa force vive est, a chaque instant, la meme que SI sa masse etait reduite aux — et concentree eu son milieu : et 35 ' en cherchant la grandeur maximum qu'atteiudrait sa fleche jusqua I'extinction de cette force vive, supposee due initiale- ment a une vitesse centrale resultant du partage de la quantite Q if de mouvement imprimee — V dans la proportion de Qa P, Cette expression (6) ne dif fere de eel les qui ont ete donnees en Angleterre par deux ingenieurs eraiueuts , iM. Tredgold et M. p Hodgkinson, qu'en ce que le premier met l-] — la ou nousmet- , 17 P tons 1+-^ -TT) et que le second, pour satisfaire erapiriquement aux experiences du Reporiofihe commlssionners on railway's structure de 1849, affecte — du coefficient i. Comme ce coeffi- 17 cient ne differe pass ensiblement du ndtre— , on volt que les re- sultats de I'analyse ci-dessus peuvent etre regard es comme con- firm«s par I'expetience, ainsi qu'ons'en assura, du reste.par des comparaisons directes faites avecles chiffresmemesduA'e/jor/. Mais le danger de rupture d'une piece solide depend, non pas 11 de la fleche de courbure qu'elle prend, mais de la courburc elle- d'l/ meme, ou de —j-^ - or, vu les formes variees que les oscilla- tions de divers ordres donnent k la barre lieurtee, I'une ne de- pend pas de I'autre comme au repos.Les formules, telles que (6), susceplibles d'etre obtenues par desraisonneraents elementaires, ne suffisent done pas pour etabiir, raerae approxinaativement , les conditions de lU'sistance vive oude non-rupture par choc. II faut recourir a I'integrale generale (5) et determiner, au moyen des epures qu'on en deduit, la valeur maximum de ~ pour dx- chaque cas. On a fait ce calcul pour P=- Q, Pi=Q, Pi=:2Q, et Ton a trouve respectivement et environ les |, lesf, les f de ~J que 1 on aurait pour —~r:^ si la barre se courbait comme dans I'etat statique, avec la fleche dynamique determinee par (6). d'^ii C'est cette valeur de — — ^ qui , multipliee par la demi-epais- seur de la barre, devra etre astreinte a ne pas depasser le rap- T> port numerique - , Retant laplusgrande traction qu'on puisse faire subir sans danger k un prisma de meme matiere et d'un metre carre de section ; et Ton determinera en consequence les dimensions a donner a la piece exposee aun choc transversal. Seance du 28 Janvier 1854. MiNERALOGiE. FayalUe. — M. Delesse communique une note sur un mineral que Thomson a decrit sous le nom de silicate de fer anhydre [anhydrous silicat of iron) et qui forme des veines dans la pegmatite des montagnes du Mourne en Irlande. Ce mineral a une couleur noiratre. Sa cassure est resineuse. Suivant deux directions, il presente cependant deux clivages qui sont inegaux et qui ont paru perpendiculaires entre eux. 12 Coname le peridot presente aussi deux clivages perpendiculaires et que ce mineral a la composition du peridot, ainsi qu'on va le voir plus loin , cette circonstance est importante a signaler. II aun pouvoir raagnetique eleve et il adhere au barreau aimante; il devient facilement raagneti-polaire. M. D. a determine sa densite par deux experiences et a obtenu pour moyenne 4,006 : cette densite est notableraent plus grande que celle doonee par Thomson qui est seulement de 3,885. A une bonne chaleur rouge, il fond en une scorie bulleuse qui est noire-grisatre, a I'eclat metallique et qui ressemble completement aux scories riches des foyers d'affinerie et des fours a reverbere. Cette scorie est plus raagu6tique que le mineral lui-merae. Quand on la laisse se refroidir lentement , sa surface se couvre de cris- taux ayant les formes du peridot artificiel qui se produit dans Xes scories provenant du travail du fer; ces formes sont con- nues depuis longtemps par les recberches de MM. Mitscher- lich et Hausmann. Le mineral s'attaque tres facilement par I'a- cide, soit avant, soil apres calcination ; la silice se gonfle et elle fait meme un peu gelee. L'analyse de ce mineral a donne des resultats qui concordent assez bien avec ceux de Thomson ; cependant M. D. a obtenu plus de manganese. 15,325 ■I5,718j 98,41 Le calcul des quantites d'oxygene montre que la quantite d'oxygene de la silice est egale a la somme des quantites d'oxy- gene des bases, en sorte que le mineral a pour formule: Si03, 3 RO. Cette formule est celle du peridot; par consequent le mineral est un peridot dont la base est presque exclusive- ment le protoxyde de fer ou un peridot ferreux. MM, C. Gmelin et de Fellenberg ont deja decrit sous le nom de fayaUte un peridot qui a une composition tres voisine de la precedente et qui provient d'une roche volcanique de Fayal aux Silice 29,50 Protoxyde de fer 63,54 14,466 — de manganese 5,07 1,136 Magnesie 0,30 0,116 Alumine traces. 43 Acores; M. D. propose done de conserver le nom iefayaliieai ce mineral de la pegmatite du Mourne. M. D, fait observer qu'il est tres bizarre de trouver dans une pegmatite un mineral presentant la composition du peridot, car le peridot est par excellence le mineral caracteristique des ro- ches qui ont une origine ignee et qui sont pauvres en silice ; or, dans la pegmatite il est associede lamaniere la plus intime avec de I'orthose et avec uu grand exces de quartz. Ce peridot de la pegmatite fait d'ailleurs gelee avec les acides comme le peridot des laves; il s'en distingue seulement en ce qu'il est en cristaux beaucoup plus gros et en ce qu'il est presque entierement forme de protoxyde de fer. La presence du peridot dans la pegmatite paraitra moins anormale si I'on reraarqueque cette roche contient aussi du py- roxene et du grenat;or, de meme que le peridot, ces deux mineraux sont ties caracteristiques des roches qui ont une ori- gine ignee et qui sont pauvres en silice. Aiosi , par exemple , le pyroxene s'observe dans la pegmatite du lac Baikal et dans celle de Sainte-Marie-aux-Mines. Quant au grenat, il est tres frequent dans plusieurs roches granitiques et notamment dans le leptynite ainsi que dans la pegmatite. Seance du 4 fevrier 1854. Physiologie vegetale. Cause des perforaiions que presen- teni les feuUlesde quelques Aroidecs. — M. Trecul communique a la Societe quelques observations sur ce phenomene qui a sou- vent attire I'attentiondesbotanistes. Plusieurs d'eutre eux I'ont interprete de manieres tres differentes : les uns I'out regarde comme uu indice d'energie vitale; les autres comme un symptome d'a- pauvrissement. MM. Aug. de Saint-Hilaire et Pyr. de GandoUe I'ont assimile a la production des divisions des feuilles. Void ce que pensaient a cet egard ces deux botanistes : Le premier, dans son traitede Morphologievegeiale , disait a la page 152 : « ... Dans toutes les feuilles (de VHydrogeton fenestralis, du Ranunculus aquatiiis, etc.) le parenchyme man- que entierement; mais il en est d'autres, comme celles de cer- taines Aroides, oii il ue manque que par intervalle, et qui sem- blent avoir ete rongees par les insectes : on les appelle feuilles 14 pertuses [folia pertusa). Ces lacunes, au reste, ne forment point un caractere constant. On a observe au Jaicliu des Plantes de Paris qu'elles ne se retrouvaient plus ehez les individus souf- frants et maladifs , et qu'on pouvait les multiplier en procurant a la plante une plus grande energie vitale. II faut les considerer coranie la premiere ebauche de ces decoupures, qui, faisant ex- ception chez les Monocotyledoues , caracteriseut un nombre assez considerable d'Aroides. » M. Pyr. de CandoUe, au contraire, tout en rapprocbant la production de ces perforations du developpementdes divisions des feuilles lobees, comraeM.Aug.de Saint-Hilaire.s'imagiuait que les unes et les autres etaient dues aun apauvrissement de la plante, a un defaut d'energie vitale. Void ce qu'il en dit a la page 307 du tome l^r de sou Organographie. <« Quand la plante est uourrie tresabondamment, elle en a peu ou point, et on les voit augmenter en nombre dans les plantes elevees dans un terrain maigre ; ces trous sont de forme oblon>,',ue, places entre les ner- vures principales. Tons ceux qui auiont bien compris la maniere dont les lobes des feuilles simples ou les limbes partieis des feuil- les composees se soudent pour former les limbes entiers, admi t- tront, je pense, sans peine, et la planche 23 est destinee a le faire comprendre, que ces trous sont dus a des portions de limbes in- completement soudees par quelque defaut de developpement du tissu cellulaire. » Dans ses communications du 28 mai et du 4 juin 1853 a la Sociele (et dans les Annates des sciences naiurelles, 3'^ serie, tome 20, 1853), M. Trecul a decrit le mode de formation dts lobes des feuilles simples et des folioles des feuilles composees 5 aujourd'hui il a montre que les perforations dont il s'agit ici ne sont point produites aiusi que I'avaietit cru MM. Aug. deSaint- Hilaire et Pyr. de Candolle. Ces ouvertures apparaissent a des ages differents de la feuille, suivant les plantes sur lesquelles on les observe : quelquefois elles se monti'ent sur des feuilles deja avancees dans leur accroisse- ment, souvent meme quand ces organes sont arrives presque a retatadulte(c'estcequialieudansle Poiltosrepens, Hort. par.); d'autres fois on les apercoit deja sur des feuilles encore roulees sur elles-raemes pendant la vernation de ces feuilles {Munstcra 15 Adansonii, Schott. )• C'est dans la premiere de ces plantes que leur evolution est le plus facile a etudier. Ces perforations commencent a des profondenrs diverses dans !e parenchyme de la feuille de ce Pothos repens : tantot elles uaissent pres de I'epiderme iuferieur; tantot elles se develop- pent vers le milieu du parenchyme, im peu au-dessous de la couche de cellules perpendiculaires ^ I'epiderme superieur. Dans tous les cas, voici les premiers changeraents que Ton remarque dans le tissu de la feuille. On s'apercoit d'abord qu'autour de la laeune ou des lacunes ou elles commencent, le tissu cellulaire pa- renchymateux se decolore, que sa chlorophylle disparait et que les utricules de ce tissu se multiplient. Celles qui entourent la lacuue, ou les lacunes autour desquelles s'operent ces modifica- tions, sont priraitivement rangees a la circonference de celles-ci avec assez de regularite , a peu pres comme elles le sont autour des lacunes normales ; mais elles affectent en ce point uiie forme differente de celle des utricules qui les precedaient et qui leur ont donne naissance. Les premieres, c'est-a-dire les cellules norma- les du parenchyme inferieur, sont bien plus irregulieres ; elles ont souvent des faces courbes rentrantes, alternant avec des branches tres courtes qui les unissent aux cellules voisines, de maniere a rappeler quelquefois une figure etoilee fort imparfaite; elles sont telles enliu que Ton en observe tres frequemment dans le parenchyme des feuilles. Autour des perforations commeucantes, au contraire, ou mieux aux bords des lacunes qui les precedent, lorsqu'il y a deja eu multiplication utriculaire, ces cellules se rapprochent plus ou moins de la forme d'un rectangle, dont le petit axe serait paral- lele a la parol de la laeune originelle. Cette laeune, en se disten- dant, refouleles cellules euvironnantes, qui perdent bientot leur regularite primitive. Cette extension de la laeune et la multiplication utriculaire determinent a la face inferieure de la feuille une petite bour- souflure tres remarquable. A peine cette eminence est-elle sen- sible au dehors que I'epiderme de la face inferieure (car c'est toujours de ce cote que I'alteration se manifeste d'abord) a subi de profondes modifications. II a deja perdu son caractere epi- derraique sur les parties qui correspondent a la preeminence : 16 en t.iti, 11 y est depourvu de stomates , et ses utricules sont moins grandes que celles de I'epiderrae qui n'a pas eprouve d'al- teration. La, ainsi que dans le tissu sous-jaccnt, il ya eu pro- duetiou d'utricules nouvelles. Cette multiplicaliou dessiue quel- quefois autour des points oil elle s'accomplit, en eoraprimant un peu les cellules voisiues qui ne prennent pas de part au pheno- raene , un cerde ou une ellipse assez nettement marquee, sui- vant que la proeminence est arrondie,elliptique ou plus ou moins alloDgee. Lacavite interieure, remplie de gaz, continuant a s'aecroltre, souleve cet epiderme inferieur, qui finit par se dechirer. Les bords libres de ce dernier s'inflechissent alors vers le centre de la cavite. Cependant i'alteraton se propage jiisqu'a I'epiderrae superieur, et celui-ci se perfore tres frequemment eomme I'epi- derme de la face opposee. Dans ce cas, I'ouverture suit les progres de I'extension de la feuille. Si ces phenomenes se sont effectues lorsque la feuille etait jeune encore et en voie d'acerois- seraent, la perforation pent devenir assez grande; si, au con - traire, la feuille (tail arrivee a son parfait developpement, la perforation reste d'assez petite dimension. C'est raeme a cette dilatation de la feuille que parait due la rupture de I'epiderme superieur; car, loisqu'elle ne grandit plus oufort peu, cet epi- derme reste souvent intact, sinon toujours. Voila ce qui se passe dans le Potlios repcns, Hort. par. Les perforations y naissent presque toujours lorsque la feuille a acquis un accroissement deja considerable. Dans le Munsiera Adan- sonii, Schott. [Draconimm periusum, L.), au contraire, cette singuliere alteration apparait deja dans la feuille encore roulee sur elle-meme. M. Trecul a raeme fobserve tres souvent que I'epiderrae inferieur est dechire avant que la feuille soit epa- nouie. II lui parait done ressortir de ce qui precede, que la pro- duction de ces perforations n'a rien de commun avec la forraa- tion des lobes et des folioles des feuilles, contrairement a ce que pensaient d'erainents botanistes. Seance du 18 fevrier i 85i. Phvsiologie. Nouvelle maniere de produire I'anesthesie. — M M. Guerard communique quelques observations sur un nouvcau moyen de determiurr I'insensibilite des parties sur lesquelles on doit pratiquer des operations chirurgicales. Ce moyen consiste a les arioser d'eihcr sulfurtque, donl on J C-'elere la vaporisiition par un courant d'air rapide. Le froad qui se produit alors donne lieu a une anesihcsie d'autant plus complete, qu'il est lui-meme plus considerable. Oo pent, d'ail- leurs , prolonger cette anesthesie aussi longtemps que le eas I'exige. Quand la position des parties ne permet pas d'y verser rether,on I'injeetea I'aide d'une petite seringue. Dans tons les eas, le filet de liquide doit ^tre fort petit, et il faut le deplacer a chaque instant, afln d'etendre Taction refrigerante au dcla des limites sur lesquelles doit porter I'inslrument de I'operateur. Sous ce rapport, il peut y avoir avantage a placer sur la peau une mousseline fine et mediocrement tendue, dont la presence favorise la diffusion du liquide. Avec Vether mirenx, qui bout a 21", les effets seraient plus pronoiices qu'avec Veihrr sulfurtque, dont Tebullition a lieu a 35».L't7/)er chlorhydr'ufue se vaporisanta 1 1", donnerait lieu a line refrigeration beaucoup plus considerable. Mais I'emploi de ce liquide demande quelques precautions, afln de ne pas entrai- ner la gangrene par congelation. Quant a la raaniere de produire le courant d'air, on reu-^^sit assez bien avec un soufflct ordinaire; maisles rcsultats sont plus complets, quand on se sert d'un soufflet a ventilateur ou larare, semblable 5 ceux que Ton emploie depuis quelques annees dans reconomie domestique. Seance du 25 mars 1854. Physique du globe. Conipara'ison des temperatures de t ab- et du sot en contact. — M. Rozet communique la note sui- vante , contenant les resultats des observations faites par lui a differentes altitudes et dans des circonstances varices , dans le but de preciser la difference qu'on observe entre la temperature da sol et ceile de I'air immediatement en contact. « On salt que , sous I'influence des rayons solaires, la surface du sol s'echawffe plus que I'air qui la touehe. En 1830, javais trouve que celle des sables des bords de la mer, aux environs EUrait de r/nsM7u<, 1," section, 1854. * 3 16 d'AIger, depasse quelquefois de 30- ccllc dc I'air. En 1850, j'ai commence une scrie d'observations ^ Orange , a 4G'" au-dessus de la Mediterranee , aveo deux tliermometrcs , I'un suspendu a I'ombrc', a l" au-dessus du sol , et I'autre , place dans le sol , a O^.oa de profondeur, et recouvert de terre. En 1 85 1 , j'ai conti- liue ces observations a Gap, a 750"' au-dessus de la m r, i^endant les mois de mai , juin et juiiiet , et je viens de les reprendre pres de Tours , a 90"" au-dessus de I'Ocean , pendant les beaux jours de la premiere moitie de mars. Voici les resultats obtenus : » Tous les sols ne s'echauffent pas de la meme maniere (1) , mais la loi de variation des differences de temperature avec I'air est constante et la meme pour tous. Par une belle journ^e, un ciel sans nuages , au lever du soleil , la difference est nulie ; I'exces de temperature du sol sur I'air croit ensuite reguliere- ment jusque vers 2'' ^ du soir ; il diminue ensuite avec la meme regularitejusqu'a une heure apres le coucher du soleii , epoque a laquelle la difference devient nulie de nouveau , et reste gene- ralement ainsi jusqu'au lever du soUil : quatre fois seuleraent , pendant le cours de mes observations , j'ai trouve , au lever du soleil , la temperature du tol de 1° a 2° inferieurc i celle de I'air. Au coucber du soleil , la difference n'est deja plus que de 1»,5, 1° et meme 0°,5 , en sorte que generalement, pendant la nuit , la perte de la surface du sol n'excede pas ces norabres. Les differences maxima de la journee ont ete , en mars 9° , en mai ll",5,enjuin 1 4° ,[et en juiiiet l4o. » Prenant sur une ligne horizontale , en allant de gauche a droite , des parties egales pour representer les heures , h partir du lever du soleil , et elevant a chaque point de division une ordonnee proportionnelle a la difference de temperature , on obtient , pour les beaux jours , une courbe reguliere , dont le point ou la tangents est horizontale se trouve vers 2 h i du soir, et qui s'iuflechit beaucoup plus rapideraent a droite qu'a gauche de ce point. Depuis une heure apres le coucher du soleil jusqu'au lever, la courbe se confond generalement avec I'axe des X : tres rarement elle passe au-dessous ; il est vrai que je n'ai point encore fait d'observations en hivcr. Pour les jours ou (1) Je n'ai point encore assez d'observations pour donner des nombres & cct i'gard. 19 le ciel est couveit , la forme de la coui be restc \^ nieme , mais elle s'eleve moins au-dessi)s de I'axe des x. Ces jours-la , les dif- ferences maxima ont vnric, en mai dc 2" a 4°, en juin de 4° k 6% 5, en juillel de 4° h 7». Dans les beaux jours, quand un nuage vient eaclier le soleil pendant 30 minutes seuiement , la difference en- tre les deux temperatures iJiminue notablement , puis augraente aussitot que le soleil reparatt ; cnsorte que , pour cliaque sem- blable alternative , la courbe a uu point de rebroussement. PIu- sieurs fois , lorsque le soleil s'est monfre apres une pluie, j'ai trouve la temperature du sol bumide iuferieure h celle de I'air, ou la difference negative; mais le soleil continuant a luire, elle redevenait bientot positive , et le point de rebroussement de la courbe se trouvait alors au-dessous de I'axe des x. » J'ai faitcjuelques observations pendant mes stations geode- siques sur Its sommets des Alpes , et j'ai constate , au mois de juin , qn'a 2200™ d'altitude , la difference en!re la temperature dusol et cel'ede I'air, dans les beaux jours, allaitjusqu'a 10". » Siance du 1" avrii 1854. Paleontologie. — M. Duvernoy presente h la Socidte un exemplaire imprime de ses Nuuvelles eludes snr les Rhinoceros fossiles. A cette occasion , il fait connaitre des os du nez d'une forme tres parliculiere, ayant appartenu a une espece de Rhi- noceros. Ces OS ont ete decouverts dans les environs d'Or- leans par M. Lockhart, connu depuis longtemps par differents travaux de geologic et de paleontologie sur cette contree. Us sont soudes ea un seul, ont a leur surface un slllon large et assez profond qui regne dans toute la longueur de la ligne mediane. Toute leur surface est extreraement rugueuse, y compris celle du sillon. Elle raontre que le nez de cette espece supportait une forte come. L'existence d'une epaisse cloison osseuse dont un fragment subsiste dans la ligne mediane infe- rieure de ces niemes os confirme cet apercu. Resterait a decider si ces singuliers os appartiennent a une espece nouvelle ou a nne espece deja distinguee par les os dis mcmbres, tel que le brachypus , raiiis dont on ne connalt pas cette partie de la tete. M. Duvernoy a presente en outre, corame resume de sou tra- 20 vail, lu tableau ci-apros dcs sous-genres etdes especes du gcnrt Rhinoceros^ tils quil pense devoir les admeltre dans I'etat ac- tuel de la science. Genre Rhinoceros. De I'ordre des Ongules, du sous-ordre des Paehijdermes, de la tribu des Phytophages , dont toutes les molain s sonttriturantes. Caraclere du genre : Pieds a trois doigts, au moins ceux de derriere. Point de canines. Sept molaires de chaque cote , a Tune et I'autre machoire.Les cinq intermediaires superieures ont deux collinestiansversesreunies par une colline externe longilu- dinale, a bord traiichant ,'ondule , a trois dentelures , avec une cannelure vcrticale pres du bord anterieur de la face externe. La premiere et la derniere molaires n'ont dans la piupart des especes qu'uiie colline transverse. Les molaires inferieures ont deux croissants qui se suiveat. La derniere en a trois. I. Sous-genre lihinoceros. Trois doigts a chaque pied. Point d'incisives k I'age adulte. Deux cornes sur le nez et le front, l"Espece. Rh. Africanus^ Cuv. 2^ Esp. Fxh. simus , Burschel et de Blainville. La derniere molaire superieure a deux coUines transverses. Le museau tres court, corame tronque. 3e Esp. Rk. tiektnhinus , Cuv. Une cloison osseuse support© les OS du nez. La derniere molaire superieure a deux colliues transverses. 4"= Esp. Rh. LuneUensis, Gervais. Les especes 3 et 4 sont t'ossiles. Des cavernes et des terrains diluviens ou quaternaires. II. Sous-genre Rhinoceroihere. Deux fortes iucisives a chaque machoire \ le plus souveut avec deux petitcs iucisives iuterme- diaires ou laterales. 5' Esp. Rh. Indicus, Cuv. Une corne nasale; de longs plis a la peau. G' Esp. Rh. Javanicus, Cuv. Egalement unicorBC 5 moins de plis a la peau, taille plus petite. T Esp. Rh. Sumatremis, Cuv. Bicorne ; la peau sans plis. 8° Esp. Rli. incisivus, Cuv., Sa?isanietmStLartet,Schleijcr^ macheri, Kunp. 9. Esp. Rh. brachypxf, Lavtet. 21 loeEsp. Ilh. rhinaijlakos, Duv.; a sillon longitudinal sur les OS du nez, (jui supportaient une fortp corne et elaient soute- nuspar une forte cloisoa osseuse, d'Orleans. 1 r Esp. lih. Simorrensis'/ Lartet. 12" Esp. Kh. RadanensisF Duv. de Radan. 1 3" Esp. Rh. minutuSy Cuv. Les especes 8 a 13 sent des especes fossiies des terrains mio- renes. 14' Esp. Eh. Icptorhinus, Cuv. 15" Esp. lUi.protichorhinus,J)\i\. Les especes 14 et 15 sontdes terrains pliocenes. III. Sous-genre Pleuroceros,\)\xy. Deux proeminences osseuses lat^raiessur les os du nez supportantune petite corne. iGe Esp. Pi. typus. IV. Sous-genre Acerotherium.Po'mt decorne sur les os du nez, qui restent iisses a leur surface, sont petils et ne se soudent pas entre eux. 17' Esp. Ace. typusvel Schleyermacheri, Duv. Acerotheniim l8e Esp. Acer. Gannatense, Duv. Les especes ti" et 18° sont des terrains raiocenes. OsTEOLOGiE, — M. Gerdy, a I'oecasion de ses recherches sur la structure des os a I'etat sain el a I'etat enflamrae, fait voir qu'ii est des os dans les aniraaux qui sont normalement, a leur surface , dans le raeme ^tat que les os enflammes. Ces os sont ceux qui sont revetus par une portion de peau ou il se fait une secretion cornee tres abondaiite et tres nctive, comme les os de de I'int^ricur de la corne des Ruminants , des Rloutons, des Boeufs , dts Autilopes , etc. ; les os qui supportent la corne des Rhinoceros, la phalange ongueale des Solipedes ; les os de la face superieure de la tete du Crocodile, etc. 11 suit de la que I'acti- vite de ces secretions cornees est le resultat d'une vascularisa- tion plus coDsrderable de la peau ; que cette vascularisation s'eteud ou se propage a I'os sous-jacent et s'imprime a sa sur- face. Cette disposition est caractcrisee comme dans les os en- llammes par des trous, des sillons et des canalicules vasculaires tres visibles a I'oeil nu, plus visibies a la loupe , comme dans les OS enflammes. Neanmoins on n'y trouve, ni les secretions perios- tales , ni les rarefactions interieures de I'osteite. Ces relations 22 d'auatoraie et de physiologic aniraales nous rev^lent des faits de causalite et de conditionalite lies mnnifcstes que nous ne soup- ^oDuions pas. Stance du 8 avrj7l854. Physiologie. Efftls produits par des injections deperchlo- rure defer dans les ar teres. — MM. Geraldes et Goubaux com- muniquent le resume suivant d'cxperiences faites depuis une annee a I'ecole veterinaire d'Alfort, pour etudier I'action du perchlorure de fer injecte daus les arteres. Voici les resuitiils obtenus : Quelques gouttes de perchlorure de fer injeetees d;ms I'artfere carotide d'un Cheval coaguient le sang contenuldans uue portion de I'artere raesuranl 4 centinaetres; 2 gouttes de perchlorure A 49« areometre de Baume, 3 gouttes a ?.0° rz C gouttes a 15" donneiitlieu a la formalion d'un caillot 3 minutes apres I'ope- ration. Le sel de fer a 49° mortifie le sang et les parois arterlel- les ; le caillot forme est un veritable corps etranger qui se de- compose et est rejete avec la portion d'artere raortifiee. La solu- tion a 30" determine la formation d'un caillot compose de sang altere et de fibrine ; les parois arterielles sont atteintes par I'a- gent chimique, mais elles ne sont pas desorganiseescoramedans le premier cas. La solution a 15" donne lieu aux memes phe- nomenes a un dcgre plusfaible. Une injection de sel de fer dans les arteres donne lieu au de- veloppemeut des phenomenes suivants : formation de caillots Sfcondaires du cote du coeur et du cote peiipherique; ep;inchc- ment de lymphe plastique dans la gaine celluleuse de I'artere. Ces deux phenomenes sont constants. Si rinjection a ete faite avec du sel de fer a 49° i la dose de 10 ou de 15 gouttes, les phenomenes indiques se produisentavcc une grande intensite , et il se fait plus tard dans la plaie une desorganisation du cniliot et de I'artere, et elimination de ces par- ties, ce qui entralne dans quelques cas le developpement d'une g -ngrene oi des hemorihagies morteiles. Si la dose injectee ne depasse pas 4 ou 5 gouttes, (pie sa dcnsite soit de 20" a 30",alors une sei ie difl'erentc de pluuomeiies s'ob- serve : le caillot primitif s'cnky^te dans Tartere par les adhcrcn- 23 ees qu'il contracte avee les (unique-; ai tcrielles. Cot ( nky^tcmrnl est toujouis suivi de la disparitioa de la virole plastique qui se forme apies I'operatiou, de la disparilion descaiilots secondaires et de i'oblileration des nrteres , ainsi que de la formation d'une circulation recurrenie de iKiuvelle formation. Les experiences de MM. Geraldes et Goubaux sont au nombre de 35. De ces experiences ils tirent les conclusions pratiques suivantes : 1» Le perchlorure de fer de 49° h 45" ne doit pas etre em- ploye dans la pratique, en injfclion dans le traitemcnt desane- vrysmes. Son usage donnernit lieu a des accidents graves. 2° Le perchlorure a 30° , mais surtout a 20", pourra etre employe en injection dans les tumeurs anevrysmales , dans les tumeurs erectiles veineuses, dans les vfirices, a la condition d'a- voir soin que le caillot forme ne communique pas avec I'air exterieur. 3<> Le perchlorure de 45° a 49° est uu excellent hemostatique contre les hemorrhagies profondes a la suite des operations. 4° La quantite de perchlorure injectee dans les anevrysmes doit se trouver dans la proportion de 5 goutte^ de perchlorure h 30°: 10 gouttes a 20% pour une quantite de trois centimetres cubes de sang. Sdance du 22 avril 185/i. Physiologie. Ai.eslhhie locale. — M. Gucrard rappelle ^ la Socide que , dans la seance du 1 8 fevjiir dernier, il lui a fait counaitre un nouveau moyen de rendre insensihles les parties sur lesquelles doivenl etre pratiquees des operations chirurgicales. Ce moyen consistc a abaisser vivement latemperaturedes parties malades au moyen de la piojection et de !a vaporisation rapidede Tether sulfurique, sous I'influence dun courant d'air. Depuis que cette communication a ete faite a la Societe , plu- sieurs chirurgieus ont applique avec succes ce precede. Dans le nombre, nous citerons M. Richet, professeur agrege a la Fa- culte de medecine, charge par interim du service de M. Roux a I'Hotel Dieu. — Ce praticien a euleve c'uz une femme une tu- meurdu volume d'un ceiifsituie ala joue, au niveau de la bran- die ascendaute dela mAchoirc; tant que riustrumenta af;i sur lapeau et les parties immediatement sous-jacentcs, la dissection do la tumeur n'a cause aucune sensation douioureuse : maiis , quand il a fallii la detacher completement, {'instrument ayHUt alors depasse les limites oil les tissus etaient insensibles , une vive douleur a ete perdue par la malade : heureiisement ce tenops de roperation fut extremeraent court, — La meme chose a ete observee chez un raalade auquel le meme chirurgien a du en- lever le petit orteil du pied gauche. L'operation , effectuee en ■presqite totalite sans determiner de souffrance, n'est devenue douioureuse qu'au moment ou, apres avoir penetre dans I'arti- culation le chirurgien a , d'un seul coup de bistouii, detache I'orteil des parties molles auxquelles il adherait encore. — Aiosi , I'anesthesie existait completement dans tous les points correspondants a ceux ou I'ether avail ete verse et vaporise. — Un dernier fait concerneM. Richet lui-m6me. qui, atteint d'un panaris, a pu s'operer, apres avoir produit I'iusensibilite du doigt malade au moyen du nouveau precede. « M. G. met sous les yeux de la Societe un petit appareil propre h pratiquer I'anesthesie locale par vaporisation de I'ether. Get appareil , qu'il a fait executer par un habile constructeur, M. Mathieu , se compo e d'une petite seringue mobile , qui , une fois pleiue d'ether, est placee sur un support allonge , portant un ressort a boudin ; ce ressort, en se detendant , fait marcher le piston de la seringue, aussitot que le robinet dont celle-ci est muuie, a ete ouvert. Tout I'appareil est raonte sur deux an- neaux feudus, dans lesquels on engage la douiile d'un soufflet ordinaire. — On fabrique pour la meme operation des soufflets a ventilateur ou tarare , portant d'une raaniere fixe le petit ap- pareil que nous venons d'indiquer. Parmi les avantagcs du nouveau precede , M. G. insiste sur celui de ne produire aucuue reaction inflaramatoire , capable de compromettre le succes de l'operation , reaction qui a ete fre- quemment observee dans I'emploi , comme anesthctiques , des melanges refrigerants , glace et sel marin , par exemple. De plus , ce precede est applicable en toute saison et en tout lieu , ce qui ne se rencontre pas avec ces memos mclnnges re- frigerants. •25 Ell Ce moment, M. G. s'occiipe d'experiencrs comparatives aveodifferents liqnides vo!atils, et , en particulier, avec lechlo- loforme et Tether nitieux ; il en communiqucra ulterieurement Ks resultats a la Soeiete. OsTEOLOGiE, — M. Gerdy fait une 2" communication sur les maladies des os. 0 Dans une !'• communication, dit-il, nous sommcs entr^dans des details sur la structure des os pour faire comprendre pour- quoi on a meconnu la theorie de leur inflammation et leur inflimmatiou. Nous avons montre que cette inflammation etait tantot rareftante, tantot condensante, tant6t bulleuse, eomrae une bulle de savon, comme un ballon gonfle d'air. Nous vou- lons en montrer aujourd'hui d'autres modes. L'osteite est sim- p'e, commune, ou erodaute, ou ulcerante et cariante, ou ^limi- natoire^ » Verodanie est celle qui erode un os enflamm^ ou m(§rae en delaehe, par erosicn, un sequestre vasculaire et enflamme, dur ou mou, et qui a une tendance a guerir el guerit prompte- ment par un traitement simple, par des topiques doux, ceiat, compresses, bandes. Elle se reconnait h sa marche benigne et courte. » Vulcerante ou carie, ronge un os enflamm^ par une ulce- ration,? c'esl-a-dire par une erosion qui n'a pas de tendance a guerir et qui,bien plus souvent que la precedente, defache par la un sequestre vasculaire, enflaram^ , rarefle, mou, friable ou dur, et plus ou moins compact. Cette osteite, ou carie, se distin- gue de la prtcedente par sa resistance a nos raoyens de guerison et parce que, pour la gu6rir, il faut souvent la frapper de mort par le feu ou les caustiques. » Uelinnnaioire appartient k la necrose, qui n'est pourtant pas une inflammatiOD. Le caractere eesentiel de la vraie necrose consiste en effet duns la mort d'un os qui n'est ni enflamm6, ni vascularis^, qui semb!e meme souvent mourir faute de sang et de fluides nourriciers. Le sequestre est ici tres different des pie- cedents, ii est invasculaire et inenflamrac. Et si Ton n'a pu en- core comprendre le vrai caractere de la necrose, c'est que Ton necounait pas bien encore la vascularisation des os. Mais telle est la profoude difference qui existe entre les osteites ^rodante, E\lrixiU\c I' liistiiut , V seclioD, 1854. 4 26 carianteet elimiaaioire, dela necrose, quelescaracteres en soiit pr^cisement inveisf s. Dans les osteiles 6rodante et cariante, le pheuomene initial est riirflammatioa disjonctive, la mort du s^questi e est le fait terminal ; dans la necrose, le fait initial est la mort du sequestre, lefait terminal reliraination. » ZoOLOGiE. Structure des For amini feres. — M. Williams B. Carpenter met sous les yeux de la Societe une serie de dessins montrant la structure microscopique de plusieuis especes de Rhizopodes ou Foraminiferes recents, et expose brievement les principaux resultats de ses reclierohes. Lesobservatioussur lesdifferentstypesdesmersactuellesqu'ila examines confirment pleinement les vues qu'il a enoncees dans son rndmoire sur les Nummuiites , quant a la nature de ces corps; aiusi, dans toutes les fornres polythaiaraes, la multiplication des chambres s'effectue (comme dans le testier des Bryozoaires) par une gemmation plus ou raoins variable , selon les especes, tant en direction qu'en etendue. Chez les Nummuiites, ainsi que I'onteta- bli MM . d'A rchiac et Jules Hairae, ces deux conditions sont ordi- nairement tres constantes ; mais ailleurs il en est tout autrement, etni la forme, ni la grandeur, ni les ornements de la surface ne peuvent plus fournir de caracteres valables pour la distinction des especes. La direclion meme du bourgeonneraent n'a pas toujours une importance suffisante pour servir de base aux di- visions primaires de la classe. Ainsi VOrbilolitts complanala^ qui appartient aux Cyclostegues de M. d'Orbigny, a tant d'af- finite par toutes les particularites essentielles de la structure avec VOrbiculina adunca, placee par cet auteur dans les Helicoste- gues, qu'on doit les considerer comme deux especes du meme genre ; I'accroissement de la premiere est typiquement concen- trique des I'origine , mais quelquefois commence spiralement ; I'accroissement de I'aulre est toujours spiral a I'origine, mais devient frequemment concentrique apres un petit nombre de tours, comme cela arrive aussi dans plusieurs autres Helicoste- gues. La structure de la region raarginale est completeraent la meme dans les echantillons adultes de ces deux especes, et la seule difference sp^cifique constante qu'il y ait entre eux, c'est que lesquatre ou cinq premiers tours de VOrbiculina adunca s'enveloppent I'un I'autre et donncnt lieu a une saillie centrale 27 qui manque dans VOrOitolites, ou, au contraire , les charabres centrales ne se recouvrent pas. Les investigations auxquellesM. C. s'estlivre le conduisenta pensei" que la classe des Foraminiferes peut etre divisee en deux principaux groupesprimaires, d'apres lastucture intime de leur squeietle calcaire. Dans le plus eleve, dont les Nummulites peu- \ent etre prises pour type, ehaque segnoent du corps a son enve- loppe proprs, et les cloisons qui separentles chambres sonttou- jours doubles. Cetteenveloppeest perforce de tubes tresflns, res- serablant a ceux de la dentine, et il existe un systeme decanaux passant a travers les lanaes adjacentcs de plusieurs cloisons et s'ou- vrantau dehors, de maniere a 6tablir unecommunicatioDdirecte cutre les chambres les plus internes et la surface exterieure. Cette organisation, que M. C. croit avoir le premier decrite chez les Nummulites, a ete retrouvee par lui dans plusieurs genres de I'epoque actueile. Elle est surtout tres evidente chez la Poly- stomelle, ou les orifices externes des canaux sont tres grands et quelquefois contiennent encore des restes du sarcode qui occupait hur interieur. M. Carpenter a egalement observe cette struc- ture dans un genre nouveau qu'il propose de nommer Cyclocly pens. C'est un corps discoide , qu'aucun caractere exterieur ne peut distinguer des Orbitolites, et qui, comme celles-ci, a une croissance concentrique, raais qui preseute tous les traits de I'organisatiou des formes superieures. Sa taille surpasse celle de tous les genres vivants de Foraminiferes connusjusqu'ace jour ; le Museum Britannique en possededes individus qui ontpresque trois pouces de diametre. A ce groupe appartiennent encore les genres Uelerostegina , Amphistegina , Faujasina et plusieurs autres. Dans la seconde division des Foraminiferes, la plupart des segments du corps gelatineux ne possedent pas d'enveloppe dis- tincte ; les cloisons cntre les chambres ne sont pas doubles, et il u'y a pas non plus de systeme de canaux. Le squelette est tout a fait grossier, concretionnaire, et ne montre aucune structure organique distincte. II parait forme par le remplissage calcaire des intervalles compris entre les masses sarcodiques. De ce type, que M. C. croit ne devoir pas Eloigner beaucoup des Spon- giaires, dependent les genres Orbitolites, Orbicidina et Al- veoliua. 2S M. C. est convaincu que hs rcssemblances de forme exterieure ct de itructure intime entre pliisieurs Foraminiferes fossiles et vivants montrent Jeur idcntite speciflquc. Tel est le casdel'Or- bilolites complanala et de VAlveolina Bosci du ealcaire gros- sier, qui existent actutllemenl sur les cotes de la Nouvelle-Hol- lande et des Philippines. Cela a encore lieu pour la Calcarina de la craie de Maestricht, qui se trouve abondarament pres des Philippiaes, et pour VHeteiostcgina de la formation mioccna de Malte, qui est eualement commune dans les raeis australes. Analyse et geometrie. — SJ. Catalan fait la communication suivante : Le dernier cahier du Journal de V Ecole poUjlechnique ren- ferme, entre autres maticres , une solution de ce probleme : Tiouver lous les sijstenies de cercles orlliogonaux traces sur une sphere. L'auteur du ra^raoire, pour resoudre la question qu'il s'etait posee, fait usage d'une analyse assez compHquee, a laquellc on piut substitucr les considerations que voici : Les projections stereographiques de cercles orthogonaux tra - ces sur une sphere soat des cercles orthogonaux traces sur le plan servant de tableau. Reciproquement, k des cercles ortho- gonaux, situcs sur ce plan, correspondront, sur la sphere, d(s cercles orthogonaux. D'aprescela, pour resoudre la question dont il s'agit, il suflit de irouver tous les systhnes de cercles nlhogonaux traces sur un plan. La solution de ce nouveau robleme conduit A I'equation («_a)2_f-(6-p)2 = r24-p2, (,) dans laquelle a, h doivent tlve des fonctions de r, et «, [3 des fonctions de p. Ces dernieres conditions conduisent , ires sim- plement, aux equations cc'i^i,2-^bii — -g, (2) qui representcront tons les syslemes cherehes, si Ton fait un choix convenable d'axes. De I'inspeclion de ces equations re- Bulte la proposition suivante , a laquelle etait arrive l'auteur du memoire conteuu dans le Journal de Vlicole pohjtechnique : Pour oblaiir, sur une sphere donnee, deux sijstemcs dc cer- cles orthogonaux, ilfaut i:rendre, arbUrahement, deux droiles 29 rcciproqnes A, B, et couper la sphere par deux series de plans menes , les nns par ta droite A , les auires par la droitc B. M. C. fait observer qu'il resulte , des theoremes precedents, que les projections stercographiqucs de deux droites recipro- ques sont deux droites perpendiculaircs enlre elles. M. C. fait ensuile une comraunicalion sur la surface dont les deux ratjons de courbure principaux sonl, en chaque point, egaux et de signes contraires. En ciiercliant, parmi les surfaces dont il s'agit , celles dont I'equation est de la forme X-f-Y-j-Zrzo , M. C. a trouv6 qu'il n'y en a qu'une, et qu'elle est representee par z rrlog. sin. x — log. sin. y. 11 suppose quecet exempleest deja connu. En terminant, M. C. rappelle qu'il a donn6, pour la premiere fois , la demonstration de ce theoreme : Parmi toutes les sur- faces recjlees, I'helifoide a plan direclenr est la seule qui ait, en chaque point, ses deux rayons de courbure igaux et de signes conti aires, C'est done a tort que , dans I'avant-dernier cahier du Journal de CEcole polijtechnique, cette proposition est attribuee k Meusnier. Seance du 29 avril ISBli. Anatomie et rHYsiOLOGiE. — M. Gerdy fait une communi- cation sur la structure commune des organcs creux et muscu- laires, surle mecanisme de ieur action et sur les modifications speciales del'organisation et des actions de cliacun de ces orga- nes. II demontre, en outre, qu'ind^pendamment de faisceanx musculaires essenliels a chaque viscere, il y a presque toujours des faisceaux auxiliairesqwi aident Taction de ceux qui sont es- sentiels, en sorte que la nature, dans sa profonde prevoyance, a toujours des puissances en reserve pour remplacer les puissances essentielles qui viennent a etre paralysees ou detruites, et pour Ieur preter son concours dans tons les cas.ll demontre aussi que, malgre les varietes particulieres aux fibres musculeuses de cha- que organe, on y trouve des elements analogues ou drs fibres droites, ou des fibres entiecroisees a angle droitou aigu, ou des fibres en forme d'anses, ou des fibres en sphincJer parfaitement disposees pour concourir a rempMr les fonctions auxquellt s elles sont destinees. so Entomologte. — M. Theophile Bruant communique la note suivante : « Depuisquelques annees I'dtude des sciences naturelles a pris, en France corame partout, un immense devclopperaent. En en- tomologie, surtout, un grand nombrede personnes se sont mises k roeuvre avec ardeur, ont entrepris I'eduoation des larves et des chenilles, et sont parvenues aiosi a rectifier bien des erreurs, a constater bien des individualites douteuses. Maiheureusement cette etude minutieuse des especes conduit trop souvent a con- fondre les caracteres geueriques avec ceux qui ne sont que speci- fiques. On perd de vue la synthese pour I'analyse, et on se iaisse aller a creerainsi une foulede genres, aussi pen soiidement con- stitues que fatigants, meme pour la memoire la mieux organisee. Nous en sommes arrives ace point qu'unentomologisten'ose plus ecrire, sur la nieme etiquette, le nora du genre avec celui de I'espece, de peur d'etre force de refaire toutes ses etiquettes, un an, on meme quelques moisapres. » II serait done temps de revenir h la melhode de Linne, de reconstruire de grands groupes, laissant comme divisions ou subdivisions les innombrabies genres etablis recemment. Pour ma part, je crois que desormais il y a plus a enlever qu'a ajou- ter en entomologie. » Quelques auteurs ont blame I'emplol des tribus, en fait de classification (1) ; j'avoueque je ne partage pas cette manierede voir, car, en general, je pense que les tribus peuvent remplacer les genres primitifs , et qu'on aura des groupes aussi bien eta- blis et bien assez nombreux, dans beaucoup de cas, en s'arre- tant aces divisions. » A.insi, en divisant la legion des Tineides en dix-huit tribus (au lieu d'adopter les 70 genres que j'ai enregistres dansle Ca- talogue du Doubs), on aurait une classification tres simplifiee et repondant peut-etre suffisamment aux exigences de la science. La legion des Tineides, dans cecas, serait composee ainsi : Sectio I. Tribus 1, Eudoreidae. — 2, Crambidae. — 3, Yponomentidw. Sectio II. Tribus It, Diurneidae. — 5, Psychidae. — 6, Tineida;. — 7, Ade- lida?. — 8, Ypsolopliida;. — 9, Depressaridse. — dO, Anacampsida;. — 11, Ruslcrlammida;. —12, OEcophoridac. — 13, ^cliraida-.— 14, Argyreslbida-. (1) M. Delaharpe, de Lausanne (Caluioguc des Plialenes suissesj, etc. 3d — 15, Elachislldae. — 16, Gracillarida.'. — 17. Colcophoridac — 18, Plcro- pLoridae. » Pour ne citer qu'un exemple, la tribu des Anacampsides, qui renfeime les genres Anacamps'is . Buialis et Acompsia, pourrait, je crois, ue constiluer qu'un seul genre {Anacampsh), avec 3 divisions. » Quelques groupes pr^senteraient peut-Stre un pen plus de difficultes; maisje reste convaincu que c'est la lebut ou doivent tendre les efforts de tons ceux qui cultivent les sciences natu- relles. « i3u reste, en remaniant dernierement ma collection pour la placer dans le Museum de Besan^on, j'ai ete choqu^d'un grave inconvenient que presente la classification adoptee par les Lepi- (lopteristes modernes, par rapport aux Diurnes. Dans le Catalo- gue de feu Duponchel , comine dans celui de Boisduval , les Diurnes offrenttrois divisions ainsi etablies : » 1° C pattes ambulatoires (genres, Papilio, Parnassius, Pie- m,etc.); 2" 4 paites ambulatoires (genres Erehia, Argyn- wi5,etc.); 3° 6 pattes ambulatoires {geur.Steropes, /Jesperia, elc.) » Je trouve cette marche vicieuse, et il me semble qu'il serait bien preferable de proceder de maniere a n'avoir pas d'interruption dans la serie. » Voici la classification des Lepidopteres diurnes, telle que je I'ai modifiee : Division I. 4 pattes ambulatoires. Tribus 1. Saiyridw. G. Sutyrus, Cliionobas, Erebia, Arge. Tribus 2. Nymphalidw. G. Limenitis, IS'ymphalis, Apatura, Charaxes. Tribus 3. Argyiuiidw. G. Argynnis, Sous-division : premieres pattes plus longues que dans les genres precedents ; ou meme completes dans i'un des deux sexes. G. Melitcea, Netneobia, Libytliea. Division II. 6 pattes ambulatoires. Tribus l\, Polyommatidce. G. Polyommaius, Lyccena, Tliecla, Tribus 5. Pieridw. G. Rhodocera , Colias, Zegris, Leucophasia, Pierh (termini par Cratwgi). Tribus 6. Pamassidae, G. Doritis (commenQant par immaculaius), Par- nassius, Thais, Tribus 7. Papilionidce. G. Papilio. Tribus 8. Hespcridce. G. Hesperia [Les Hesp6ries h queues (genre cxoti- que) forraent passage des Papilio aux Ilespcria.'i, Syrichtus. 32 »» Pour les Crepusculaires, je commence par le genre Snipr'in- ihus, dont les especes n'ont pas de frein aux ailes inferieures, et qui forme passage aux autres Sphingides (G. Agerontia, etc.) qui portent un frein, comme les Nocturnes. Stance du 6 mai 185Afc Hydkaultque. — M. de Saint-Venant fait la communication suivante, relative a I'influence retardatrice desherbes, desbrous- sailles, des arbres, etc. , sur I'ecoulement des eaux, principaie- ment de cellesquisont debordeesdanslesplainespendantlescrues des rivieres. « Je ne connais, dit-il, d'experiences directes a cesujetque celles de DuBuat, sur la vitesse de I'eau dans le canal de desse- chementditdu Jard, pres de Conde {Princivcs d'lujdr antique, § 404), avant et apres le faucardement des joncs qui tapissaient son lit. c Voici le tableau dis rdsultats. Les vitesses moyennes U ont ^le deduites des vitesses a la surface V, par la forraule de Prony, donnant environ UiirO.sV, pour le canal debarrasse des joncs; mais, pour le canal avec les joncs, on a cru devoir reduire la Vi- tesse moyenne U aux 0,6 de celle V. On salt que R, dans la no- tation de Prony, est le quotient de la section d'ecouleraent par le perimetre mouille, et que RI est le produit de ce rayon moyen R et delapente I par metre. Les hauteurs d'eau ont ^te obte- nues en supposantles bordsa pic, et une largeur de v^.Gfauca- nal, ce qui s'accorde assez avec les donn^es de Du Buat. N°' des RI, d'aprJis Vitesses V Vitesses U Vitesses U Hauteurs exp^r. Tobservat. observ^es. deduites calcul^es d'eau. Avec les joncs. de V. d'apr. RI. 475 0,0001226 0,472 0,283 0,547 1,52 176 868 0,329 0,197 0,425 1,14 Sans les joncs. 177 6,0000185 0,197 0,161 0,194 0,59 178 286 0,260 0,212 0,249 0,73 179 214 0,211 0,172 0,211 0,70 180 513 0,426 0,348 0,341 0,99 » Cn voitque les vilesses U calculecs par la formule RI rr 0,0000243U-j-o,0003GfiUS dout la forme a ete donnee par 33 Pronyetles coefflciens numeriques par M. Eytelweio, ne dif- ferent pas beaueoup de celles deduites de la vitesse V observce a la surface, et Ton peut attribuer les petites differences a ce qu'il restait encore quelques joncs (Du Buat) apres le faucardement. Les vitesses 0,547 et 0,425 calciiiees, pour les experiences 175, 176 fiiites avant, [ ar cette meme fonniile que I'on salt etre, du reste, d'accord avec uu grand nombre d'autres experiences, peu- vent done etre considerees comme representant celles qu'on au- rait cues sans les joncs. 0 283 0 1 97 » Les rapports — =0,52, et— — rz0,46 representent en *^*^ 0,547 ' 0,425 ' *^ consequence les proportions auxquelles se sont reduits et les vi- tesses et le debit deseaux, par I'effet retardateur de ces herbes. La moyenne est 0,49,j en sorte que la presence des herbes a I'Muit la Vitesse de plus de moitie. Cependant, dit Du Buat, les joncs de ce canal sont coupes tons les ans ; on ue les apercoit qu'a la faveur de la limpldite de I'eau, et quelques-uns seuleraent montaient jusqu'a sa surface. La diminution serait bien plus forte s'ils occupaient toute sa profondeur. » On peut, pour des cas differents, calculer theoriqueraent I'influence des herbes dans les canaux, ainsi que des arbres ou des haies, etc., dans le lit majeur des rivieres debordees. » Considerous pour cela, avec M. Ponceiet (Introduction a la mecanique industriellejappendice sur la resistance des fluides), que lorsqu'un corps est plonge et immobile dans un courant, la Vitesse du fiuide prend, tout autour, tt dans une etendue assez restreinte, une valeur Ui plus grande que celle U qu'elle avait en araont du corps, de maniere a fournir le meme debit malgre le relrecissement que sa presence produitdans la section d'ecou- lemeut. Comme cette vitesse repreud brusquement, en aval, sa valeur anterieure U dans le sens de la translation, le surplus de- vient (M. Ponceiet) vitesse de (ourbillonnement^ inutile a I'ecou- lement etdestineed'ailleursa s'aueantir bientot dans des frotte- ments, ou a se convcrtir en des vibrations mol^culaires imper- ceptibles que les parois absorbent. II en resultece qu'on appelle unejjer/ede demi-force vive translatoire, qui, dans ihaque unite de temps, a pour valeur M — '■ d"apres le theoreme de Exuait de ('//wU Borda, ou d'aprds la double equation dc travail et de quantitd de mouvcment posee par M. Bclanger dans scs rcmarquables lecons litho"'raphiees; expiessiou dans laquelle M est la masse ecoulee par seconde, dans le canal ficlif embrassant le corps et les lilets fluides dout la vitesse s'accelere d'une maniereuu peu sensible. Si Ton represente par A la plus grande section transversale du corps, par w la section du petit canal dont nous parlous, et qui n'excede jamais 4ou5foisA; par n le poids (lOOOkil. euvi- viron) du metre cube du fluide, par g I'acceleration due a la n wU cravite. Ton a Mzz:— wU : et I'on a aussi U,r: si, comma ° y w — A nous le supposons, le corps a la forme d'une spb^re, ou d'un cy- lyndre vertical, ou generalement s'il a une proue qui, comma I'avant-bec d'une pile de pont, empecbe toute conlraclion de I'eau a I'entour. Done, comme la perte da demi-forca vive en une seconde equivaut a un travail resistant, pour un espace relatif parcouru U, Ton a, eu substituant et divisant par U, I'expres- sion suivante de la force retardatrice exercee sur le fluide par le corps plonge : w U* A (1).... k.uX — ; en faisant (2).... krz (r')' » Catte formule pent servir a calculer Taction retardatrice pro - duitedausuncourant d'une section totale wpar une file transver- sale de piquets cyliudriquesetverticaux, offrantuna section verti- cale totale A, si I'espacement des piquets n'est pas de plus de 4 fois leur diametre, ou 5 fois en prenant les intervalles de milieu en milieu. » Mais si I'espacement est plus considerable, il ne faut prendve • ponrw qu'une portion dela section du courant, puisque, comme nous avous dit, I'augmentation de vitesse des filets fluides ne se fait sentir que dans un certain espace autour du corps plongd. Et comme on ne pent pas prcivoir a priori quelle valeur 11 faut attribuer au rapport - , il convient d'emprunter le coefficient k A. aux experiences connues, relatives « fbnpuUion d(s fluides en 35 mouvement sur les corps plonges en repos, car cetie impulsion est precisement egale a la reaction opposee et retardatrice , qxCexercent les corps sur les fluides. » Or , pour les corps spheriques , les experiences faites par NeM'ton, etc., ont donne kz:z0,60, ou plut6t, moyennement 0,58, w ce qui est la valeur de I'expression (2), en y faisant x=3,4. » Pour un corps cylindrique s'elevant du fond jusqu'a la sur- face, comme les deviations et les accelerations de filets fluides, suivies de leur retour a leur premiere vitesse, ne s'operent qu'a droite et k gauche au lieu de s'operer aussi en dessus et en des- sous, nous prendrons seuleinent (3) fe=:o,3i, ce qui est la valeur (2) de k en faisant v = 5. A » Cela pose, soient : d le diaraetre des cylindres verticaux ^gaux ct equidistants, plantes en files transversales dans un courant; e leur espacement d'axe en axe dans uue meme file ; e' Tespaceraent raoyen de ces files, aussi d'axe en axe ct dans le sens longitudinal ; n I'aire de la section transversale du courant; Z son perimetre mouille; R = — ; 1 sapente par metre; U sa Vitesse moyenne ; a, b les coefficients de la formule RI = oU -j- bV'^ relative au cas ou il n'y a pas de pareils corps dans le courant; ou soit aU + ^U2 la hauteur tres petite du prisme d'eau ayant pour base I'unite de surface de la parol du courant et pour poids I'in- tensite du frottement du fluide centre cette portion de la paroi. » La force raotrice d'une longueur L du courant sera, dans le sens meme du mouvement, qui est presque horizontal, n^iLI. Sa force retardatrice due au frottement de la paroi sera Lx.n(aU-j-6l]^). Sa force retardatrice due aux piquets cylindriques dont la sec^ . 36 d e U2 tionverticaletotale est n — par file, sera kn a — — pour una file; et, comme il y a -7 files pour une longueur L, elle sera, pour cette longueur , L, , d U2 — -. Ann — . — . e' e 2g On aura done pour I'equilibre, en divisant par n L x ^ (4) RI=aU4-^U^-l-— ~ ~RU% ' 2g e e' formula qu'on peut reduire ordinaireraent, en supprimant le terme aU, mais en faisant, par contre, 6 7= 0,0004 au lieu de 0,00a366 (0) et en reraplacant 2(/:z: 19, 62 par 20, ^, (k d i \ 0,0004 H R -lU*. ' ^20 e e' / » Applications de cette forraule (5) : » 1° Supposons que, dans un canal, comme celui du Jard ou Du Buat a fait ses experiences, il y ait des joncs (Scirpus lacus- iris) assirailables a des cylindres verticaux d'un centimetre de diametre, s'elevant jusqu'a la surface de I'eau, et espaces de d 1 35 centimetres. On aura fc=iO,31 (valeur (3) ) , — n — > 6 35 — ~ — — . d'ou, R dtantm, i metre (moyenne des deux ex- e' 0,35 ' periences de Du Buat , ou il etait i,094 a 0,88) : RI = ^0,0004 -I- — . 1. — . — V'=05<>0»645U*. V ^20 35 0,35/ La Vitesse U est le V/ ^ = le i^ environ de ce qu'elle se- 16, i 5 rait sans les joncs; ce qui est conforme a I'experience, ou les joncs ^taient sans doute probablement moins espaces qua 35 (1) Formnleset tables nouvelles pour les eaux courantes, 4851, articles 13 et 14, et figure 4; ou tables hydrauliques et mfethodes graphiques, 1851, ar- ticle 4> 37 centimetres, mais ou, par contre, ils ^talent inclines vers aval et ne s'elevaient pas jusqu'^ la surface. » 2° Supposons qu'il y ait, de 20 en 20 metres, dans une plaine ou couient des eaux debordees, des haies transversales, qu'on juge assimilables a pen pres, pour la resistance, chacune a deux treiilages composes de baguettes verticales rondes de 2 centime, ires de diametre, espacees de 6 centimetres entre faces ou de 8 de milieu en milieu. Comme on a -— = — - = 4, il ne faut A a pas prendre la \aleur Iizz0,5i qui convient, avons-nous dit, u seulement aux valeurs de — plus grandes que 5. II faut se A 4 servir de la formule (1), qui donne k :=z r: 0,44; d'ou, ^ ' (4—1)^ comme — zz — , — n , et en supposant la hauteur e 4 ' e' 20 d'eauRrrO^jSO : / 0 44 1 1 \ ' Rlrr I 0,0004 + -^ — .0,80. . I U^=: 0,00084 U^ V '20 4 10/ La Vitesse sera les \/ Jl2- = — environ de ce qu'elle serait ^ 84 3 sans les haies. » 3° Soit, dans une autre partie de la meme plaine ou couient les eaux debordees d'une riviere, une plantation d'arbres de 0'",20 de diametre, espaces de l°',20 de milieu en milieu dans (1) On peut faire servir aussi la formulcj (1) kn.k — h i'6valuation de la force retardatrice exercfie par une petite butte Iransversale, telle qu'un sillon d'une terre labour^e, suppos6 d'une hauteur A, en mettant x* pour A, et, pour U, la Vitesse de fond, qu'on regarde comme 6gale Jj | U ( Prony ), Ainsi Ton aura, si I'eau coule sur une terre labourfie transversalement, terme k h / 3 \t e' 6tant la lai^eur des sillons , — .. — ( 1 U' pour dernier de r^qualion (4) au lieu de _ ^. _ RD'. Mais la valeur de k doit 2g e e' d^pendre de h et aurait besoiu d'etre d6terrain6e par des experiences. Id les deux sens; on a A- =0,31, — =: -^, ~=— .et.en e 6 ' e 1,20* ' supposant toujours la hauteur d'eau Rrr o,80, 1'on a : TIT / . 0,31 1 1 \ fil = l 0,0004 4— —-. 0,80. 1 = 0,002122 U*. V 20 ' 6 1,20/ ' La Vitesse de I'eau est seulement les \/ ^ rr les 0.434 ^ 21,22 ou les I de ce qu'elle seralt sans les arbres (2). » C'est done avec raison que M. Ph. Breton, ingenieur des ponts et chaussees charge du service hydraulique du departe- ment de I'Aude, qui m'a fait I'honneur de me consulter sur les points que je viens de trailer, pense que les eaux d^bordees dans les plaines entrent pour peu de chose dans le debit des crues moyennes d'une certaine duree, debit qui est fourni en presque totalite, dans son opinion, par la section d'eau comprise dans le lit ordinaire des rivieres, plus I'epaisseur de debordement au- dessus. » * Seance du 13 mai 1854. Anatomie comparee. Cerveau. — M. Pierre Gratiolet com- munique la note suivante sur les different* ordres de fibres qui entrent dans la composition des hemispheres cer^braux, dans IHomme et dans les Primates. J' « 1 . Le travail que j'al dernierement acbev^, sur les plis cerd- braux de I'Homme et des Primates, devait etre suivi necessaire- ment d'etudes attentives sur la structure de ces plis et sur les connexions organiques qui les unissent aux appareils medians du systeme nerveux. II y a deja pres de dix-huit mois que je consacre a ces difficiles recherches tout le temps dont je puis disposer, et cependant bien des points restent encore a eclaircir. Mon travail est done loin d'etre acheve. Toulefois un certain nombre de faits ont ete etablis, et ces faits me paraissent avoir assez d'importance pour meriter d'etre succinctement indiques ici. Je distingue dans rb^misphere plusieurs elements tres dis- tincts, savoir : » 1° I.es couches corticales. Ces couches, alternativement blan- ches et grises, avaient ete cntrevucs par Vicqd'Azyr, et dejtujs 39 par MM. Casauviclh ct Parchappe. M. Baillarger a montrc que ces couches composent, daus toute son etendue, Tecorce grise du cerveau ; elles sent au nombre do six dans tous les animaux mammiferes qui ont 6te exanoines, et fornaent trois systemes su- perposes. » 2" Des plans fibreux, sous-jacenis aux couches corticales, et propres a chaque hemisphere. Je me suis assure de leur exis- tence dans toute I'^tendue du cerveau. Leur disposition est re- marquable. lis unissent dans le mSme hemisphere le sommet de chaque pli au sommet des plis voisins, et passeut des regions situees au-dessus de la scissure de Sylvius a celles qui sont au- dessous. Ces plans fibreux peuvent etre consideres comme des commissures unissant entre eux dans un raeme hemisphere ses principaux lobes et leurs plis. » 3° Un grand plan de fibres qui double immediateraentceux qui viennent d'etre signales. Ce plan r^sulte des expansions de la commissure anterieure qui passe d'un hemisphere a I'autre et les unit tous les deux en un raeme systeme. » 4" Des fibres qui viennent directeraent de I'axe par I'inter- mediaire de la couronne de Reil. Ces fibres rayonnent vers les sommets de tous les plis corticaux et unissent chaque hemisphere aucotede lamoelle qui lui correspond. » 5° Un grand nombre de fibres disposees en plans foliaces rayonnent vers le sommet des plis cerebraux et passent d'un cotd de I'axe au cote oppose du cerveau par I'iutermediaire du corps calleux qui resulte de leurs entrecroisements ; sous I'influence des fibres de cet ordre tt de I'ordre precedent, chaque moitiede I'axe se trouve sous I'influence simultanee des deux hemispheres ; et, reciproquement, en raison de ces dispositions si curieuses, chaque hemisphere peut etre considere comme ayant sous sa dependance les deux moities de I'axe nerveux et par consequent le corps tout entier. » 6° Un cinquieme ordre de fibres dont toute I'ecole de Gall nie absolument ['existence, mais dont la realite n'est pas moins evidente pour cela, resulte de I'expansion d'une troisieme racine du nerf oplique, racine tres considerable , et a laquelle je pro- pose de donner un nom qui exprime ses relations, celui de racine cerebmic du nerfoptiqui: &0 u Cette racine, rest^e jusqu'a present inapercuc, 'est la plus considerable des trois, et pour niettre des a present les anato- mistes a meme d'en constater rexistence , je vais en iudiquer sommairement les relations. » On conuait parmi les racines du nerf optique celle qui so porie aux tubeicules quadrijumaux anterieuis et celle qui euve- loppe de ses expansions les couches opiiques. La troisieme ra- cine que je signale aujourd'hui peut etre appelee, en raison dc sa direction, racine externe; d'abord accolfie au pedoncule, elle se glisse sous I'enveloppe piopre de I'etage inferieur du ventri- cule lateral, se portc au c6te externe de sa corne posterieure et s'y dilate en uae expansion dont les fibres se portent en rayon- nant dans toutes les regions du ceiveau qu'occupent les plis de passage el jusqu'a I'extremite du lobe poslerieur. Cette expan- sion revet immediatement a son c6te cxlerne la corne posterieure du ventiicule lateral. L'une de ses divisions peut etre bien dis- tinctement suivie jusque dans le lobule du deuxieme pli ascen- dant. Ainsi il y a dans le nerf optique des fibres destinees aux troncons pedonculaires de I'axe, et d'aulres en plus grand nora- bre qui vont au ceiveau, ce qui ponrrait expliquer peut-etre le double role que la vue est appelee a jouer, soit dans la trarae des phenomenes automatiques, soit dans I'histoire des pLeuomeucs iutellectuels. » 2. II serait d'un haut interet de determiner rigoureusement quel les parties du cerveau correspondent aux fibres emanees de tel ou tel organe ; mais cela est impossible pour la moelle, et a bien plus forte raison pour I'encephale, ou tout semble mele par suite des entrecroisemeuts inextricables du bulbe, en sorte qu'il faiit a peu prfes renoncer a poursuivre ce probleme ; et c'est la une impossibility douloureuse pour I'esprit lance dans cette i[pie ; mais il n'est pas donne a I'homme de re.soudre toutes les ques- tions qu'il ose aborder. » Ainsi ranatoraie du cerveau ne peut donner que des resul- tats imparfaits ; mais, mal{jre cette imperfection necessaire, les faits que j'ai exposes me paraissent avoir une importance reelle, non-seulement sous le rapport de la diffioulte vaincue, ce qui serait un assez pauvre resultat, mais encore au point dc vue de I'explication de certains phenomenes iutellectuels. M » 1"^ La muUiplicite dcs ewicbes eorticales foi-mant trois sys- leraes superposes pourrait peut-etre correspondre a cette division des phenomeiies intellectuels en trois categories bien traucliees, a savoir : en phenomeues de sensation, d'imagiiiation et, enfln, d'intelligence ou de raison. » 2" L'existence des iibres blanclies qui passent d'liii groupe de pb's a uu autre groupe de plis dans un meme hemisphere ex- pliquerait assez bien la synergie de toutes les parties de ce grand ensemble, et comment chaque hemisphere est tin, ainsi que i'a demontre M. Fiourens. » 3" L'existence d'une commissure passant d'un hemisphere h I'autre, eties unissant en un memesysteme, explique comment dans les cas normaux Taction intellectuelle est homogeue et uue, en sorte que la duphcite de Torgane ne detruit point I'unite de la (ODCtiOQ. » 4" Les fibres qui viennent a uahemispliere du cote de I'axe qui lui correspond font voir comment chaque moitiedu corps a, si je puis ainsi dire, un cerveau qui la domine. » 5° Mais en meme temps les fibres qui d'un cote du corps passent du cote oppose du cerveau montrent que chaque moitie du corps est sous I'influeuce de I'hemisphere oppose , en telle sorte qu'elie se trouve sous linfluence du cerveau tout entier. Ce fait rend raison des resultats curieux ohtenus par MM. Brov^^n- Sequard, Philippeaux et Vuipian, dans leurs experiences sur la section d'un pedoncule cerebral. » 6° L'existence de I'enorme racine cerebrale du nerf optique rendaisement corapte de ce fait, reconnu par les plus anciens philosophes , que la vue est, de tous les sens, le plus voisin de I'intelligence, qui luiemprunte la plupart des elements que i'i- magination eraploie, et qui sont comme la matiere de ses crea- tions interieures. » 3. A ce sujet je rappellerai une hypothese qui sera exami- nee dans des recherches ulterieures , et que j'ai deja enoncee dans mon memoire sur les circouvolutions des Primates, savoir que ies divers departements representes par les differeuts grou- pes de plis cerebraux pourraient avoir avec tels ou tels organes du corps des relations determiuees.S'il en etait ainsi, nous cora- prendrions comment la predominance de tel ou tel groupe dans Kxtrait di- rinslilul, 1 "" .-.orlioii, 18u/i, (i 42 le cerveau impliqnerait telle ou telle impulsion. J'insisle sur cette idee, parce que , sans toucher a la graude eneur des phre- nologistes qui out cru pouvoir diviser et inearner en plusieurs organes distincts toutes les facultes de I'iutelligence, elle indique conament il pouirait y avoir neanmoins dans le cerveau une certaine localisation, qui serait comme un echo interieur de la specialisation peripiierique des dilferents sens. Ceei expliquerait comment les habitudes de I'esprit different dans les hommes ct comment les caracteres varient. Je vais rendre ma pensee plus claire par un exemple. — 11 y a des sourds de naissance , et il est bien certain qu'ils n'imaginent jamais sous la forme auditive, et que toute leur intelligence est occupee de sensations visuelles o« tactiies; ainsi I'absenced'un ordre de sensations fait predominer les autres dans les actes de I'esprit.Reciproquement, on peut ad- mettre que la predorniuauce habituelle d'une impulsion emousse etobscurcit toutes les autres. Comme il est, en outre, assez na- turel que , dans un organe , la stimulation soit en raison du nombre des points excites, I'etendue relative des regions qui dans les couches corticales repondraient aux divers organes sources de stimulations differentes donnerait la mesure suffisante de la predominance de telle ou telle impulsion, etpar consequent de telle ou telle tendance, dans les habitudes de I'esprit. » J'ai laiss6 a dessein le cervelet de c6te dans cette apprecia- tion generale , parce que cet organe semble toucher de moins pres a I'intelligence et davantage aux fonctions automatiques, comme le grand "Willis I'avait autrefois suppose , opinion que M. Flourens parait avoir mise hors de doute par ses experiences ; je me propose, d'ailleurs, de revenir sur ce sujet dans une com- munication ulterieure. » Seance du 27 mat 1854. MiNERALOGiE. Terre verte. — M. Delesse communique les resultats de I'examen mineralogique qu'il a fait d'une lerre verte qui accompagQc souvent le mineral de fer oligiste de Framont. Cette terre verte est traitee dans le haut fourneau comme mi- neral de fer. Elle se trouve dans les roches de pyroxene et de grenat qui acconipagnent les rainerais de fer de Framont.et elle resuUe sans doutc deleur d composition. Ses caracteres sont a peu 43 pies les monies que ceux de la terre vcrie de Verone, que M. D. a decrite auterieurement {Annales des mines, 4" serie, t. XIV, p. 74). Elle se decolore lorsqu'on la fait bouillir avec de I'acide chlorliydrique concentre, et la silice se separe a I'etat grenu : la magnesie et les oxydesde fer se dissolvent conopletementdans I'a- cide, tandis que I'alunoine et les alcalisue se dissolvent que par- tiellement : quand la leire verte n'a pas ete porphyrisee tres fin et quand Tebullition avec I'acide n'est pas prolongee pendant un tres long temps, on obtientun residu dont le poids est a pen pres constant et qui, danstrois experiences differentes, a ete trouve egal a 46,58 ; 46,95 ; 47,83. M. D. a constate en dissolvant ce residu dans I'acide fluorhydrique, qu'il retenait encore la moitie des alcalis et a peu pres le dixieme de I'alumine. II resulte de ce qui precede, que lorsqu'on attaque une terre verte par un acide, les bases qui resistent le mieux a I'acide sont prccisement les bases les plus puissantes, c'est-a-dire les alcalis; tandis que la magnesie, les oxydes de fer et meme I'alumine, se dissolvent presqueintegralement dans I'acide. M. G.Bischofavait deja fait observer qu'il en est de meme lorsqu'on attaque le mica du micascliiste par un acide ; par consequent la loi parait etre generale, et, lorsqu'on attaque un silicate par un acide,les alcalis resistent toujours mieux a Taction delacideque les autres bases. G'est ce qui explique d'ailleurs pourquoi les raineraux de silicates complexes sont le plus souvent difficilement attaquables ou meme completement inattaquables, lorsqu'ils contiennent des alcalis. La lerre verte de Framont a ete analys^e par I'acide chlorhy- drique et par I'acide fluorhydrique. Ellecontient les deux oxy- des de fer, et son protoxyde de fer a et6 dose par le chlorure d'or. La composition de ce mineral est la suivante ; Silice 43,50 Alumine 16,61 Sesquioxyde de fer 8,85 Protoxyde de fer 11,83 Protoxyde de maDganfese 0,80 Magnesie 6,66 Chaux traces Potasse 3,14 Soude 0,69 Eau 7,15 99,26 Si on compare la terre verie de Framont k la terre verle de y^ione, qui lui ressemble beaucoup etqui s'est d'ailleurs form^e de lameme raaniere, on trouve qu'elle renferme les memes sub- stances, mais dans des proportions notablement differentes. En effet, dans la tene verte de Framont, la teneur tn silice est beau- coup plus petite, tandis que la teneur en alumine est beaucoup plus grande ; 11 est probable par consequent que de Taluminey remplace une certaine proportion de silice. La teneur en alcalis estau contraire ties faible et a peu pres raoitie de celle de la teire verle deVerone. La terre verte de Framont se rapproche encore par sa com- position , de la terre verte qui a ete anaiysee par M. Ram- raelsbei g, et qui s'est formee par pseudomorphose dans les cris- taux d'augite du ra^laphyre de la Fassa (1 ). La teneur en raagne- sie est toutefois plus^considerable dans la terre verte de Framont. Le gisement de la terre verte ^ sonetat argileux, sa formation par voie de pseudomorphose, expliqueat d'ailleurs les variations de sa composition et la difflculte de la representer par une for- mule chimique simple. BoTANiQUE. iVe/um6iu»i codophyUum. — M. A. Trecul com- munique une note sur la vegetation du Neiumbiuin codophyUum, etsur la disposition de ses feuiiles et de ses stipules. Le Nelumbium codopliyllum e^t une de ces pi antes qui, par leur organisation particuliere, semblent s'eloigner de tous les types connus ; il a aussi ua mode de vegetation particulier en rapport avec celte organisation. Parmi les organes cx(erieurs de celte plaute, les feuiiles et les stipules ne sont pas les moins remarquables par leur disposition a la surface du rhizome. Files semblent, en effet, se soustraire a toutcs les lois dela phyliotaxie, et cependant, ellesen sout, comme on le vcrra bientot, une ecla- tante confirmation. En general, les stipules, chez les plantes qui sont munies de cos organes, nesont jamais au nombre que d'une ou deux a la basede chaque feuille, et elles sont rangees en deux categories par les botanistes, suivant qu'elies sont axiilaires ou laierales. Quand elles sont lateiales, et libres de toute adherence avec le petiole, elles protegent leur propre feuille; quand elles sontaxil- [i] Rammclsberg. Handworterbjich, l"parlie, p, 68. 45 laires ou latfirales petiolaires, elle recouvrent la feuille placee plus hautqu'ellessur la tige,plus jeune qu'elles par consequent. Les stipules laterales petiolaires des Oxalis bulbiferes font seu- les exception acette loi; car, ens'inflechissant pour le recouvrir, elles protegent, pendant son d^veloppement, lelimbe deleurpro- pre feuille, qui est recourbe pour cela sur la face anterieure du petiole. Sur le rbizome du Nelumbium coclaphylliim, il y a trois stipules pres de chaque feuille: I'une d'elles est axillaire et jouit de toutes les proprietes de cette classe de stipules; elle revet, corarae a I'ordinaire, le bourgeon terminal ; les deux autres ne presentent aucun des caracteres qui viennent d'etre signales; elles ne sont ni axillaires ni laterales; elles sont ce que M. Tr^cul a appel6, dans sonmemoire sur la formation des feuilles, extra fo- liaires. Chacune d'elles a des fonctions speciales, car tandis que I'une, qui est inseree derriere la feuille, enveloppe cette feuille completement, et ue recouvre qu'elle, I'autre, placee sur le cdte oppose du rhizome, embrasse le bourgeon terminal et la feuille precedente avec sa stipule; elle sert d'enveloppe gen^rale. Ainsi, on a un organe protecteur pour le bourgeon, c'est la stipule axil- laire ; un autre pour la feuille en particulier, c'est la stipule pla- cee derriere elle ; enfin, une stipule enveloppant tous ces organes k la fois. Mais telle n'est pas la disposition des stipules ^ tous les ^ges de la plante. La premiere feuille en est depourvue; les quelques feuilles suivantes en ont une seule qui est axillaire ; ce n'est qu'a partir de lacini|uieme ou de lasixierae que Ton en observe trois a la base de chaque feuille. Quelle peut etre la cause de ce sin- galier changement? C'est que les circonstances de la vegetation de la plante se modifient avec I'age. Avaut de decrire ces modifications, I'auteur fait connaitre la structure de la graine, ou miiux du fruit, dont toutes les parties n'^taient pas bien connues. — Ce fruit est k peu pres globuleux, indehiscent, de la grosseur d'uue noisette moyenne. Son peri- carpe, de consistance pre^que cornea, ne renferme qu'une seule graine renversee. Celle-ci , depourvue de perisperme , con- tient un erabryon dont les cotyledons sont fort epais, presque hemisph^riques ; ils cachent d'un cote (il serait peut-etre plus conveuable de dire que c'est la tigelle qui dissimule la radicule], 46 sousuue sorte de repli ou de prolongement de tissu cellulaire, la radicule qui, pour cette raison, a ele raeconnue des botanistes; de I'autre cote, ils recouvrent une gemraule verte tres develop- pee, ayant une tige tres courte, deux feuilles, dont los petioles assez longs sent recourbes sur eux-memes, et dont le limbe est enroule de ebaque cote sur la face superieure. Entre ces deux feuilles est un bourgeon terminal. II y a de plus, dans cette graine, une ratmbrane tres mince, transparente, hyaline, qui embrasse toute la gemraule et qui a ete I'objtt d'interpretations diver- ses. Elle a eteconsideree comme une stipule par quelques bota- nistes. C'est surtout pourcela et pour la disposition de la radicule que I'auteur a cru devoir entrer dans quelques details sur la struc- ture de la graine. Cette membrane cependant n'est point de na- ture stipulaire, car elle n'a point d'organisation apparente. Elle consiste en une substance homogene, au milieu de laquelle sont epars des granules tres tenus et un nombre considerable de cris- taux aciculaires. M. T. la croit formee par la concretion d'une maiiere d'aspect gelatineux comme celle qui euduit les jeunes feuilles dans les oclirea de certaines Polygonees. i . Telle est la slructure de la graine. — Si on fait germer cette graine (en la placant en terre de bruyere et sous I'eau, dans une serre chaiule pour faciliter roperation), le pericarpe, qui I'envi- ronne.sefendlongitudinalementapartirdel'extremiteopposeeala radicule. La gemmule s'allongp, sort par cette fente, tandis que la radicule, qui ne se deveioppepas, reste enfermee dans les te- guments de la graine et dans le pericarpe. Bient6t les deux feuilles primordiales redrossent leur petiole et ne tardent pas h etendre leur limbe qui etait enroule sur la face superieure. Ces deux premieres feuilles n'ont paseu besoin de la protection des stipu- les, etant nees dans la graine, sous les enveloppes de celle-ci, en- tre les cotyledons et au milieu de la pellicula decrite plus hnut; c'est pourquoi on n'observe de stipules ni au-dessous de la pre- miere feuille, ni a son aisselle pour proteger la seconde. Mais le bourgeon qui termine le rhizome, une fois sorti de la graine, a besoin d'organes protecteurs ; n'etant point defendu par les feuil- les plus ancienties, comme cela a lieu pour une multitude de bourgeons, il lui faut des stipules. Aussi y en a-til une a I'ais- sellede ladeuxieme feuille; elle enveloppe le bourgeon ets'ouvre du c6te oppose k cette feullle, quand celui-ci vient a sedevelop- per. On apeieoit alors uu court nierilhalle terraine par une nou- velle feuille munie d'une stipule egjilement axillaire, qui era- brasse un autre bourgeon. Les premiers entre-noeuds resteut assez courts, les autres s'allongent davantage; nous verrons plus loiu pourquoi, Aussi, tant qu'lls sont courts, la stipule axillaire suffit k la protccliou du merithalle et a celle de la feuille et du bour- geon qui lo termiuent. La graine germe pres de la surface du sol ; mais peu a peu le rhizome s'eufonce daus la vase; il arrive jusqu'a 30 a 40 centi- metres de profondeur, et s'etend ensuite horizontalement. C'est a I'epoque a laquelle il commence a s'enfoncer, que les entre- noeuds s'allongent outre mesure, avant merae que la feuille qui surmonte chacuii deux ait acquis assez deconsistauce pour re- sister a Taction des agents exterieurs. Get allongement effectue, la stipule axillaire devieut iusuffisante ; elle ne couvre plus que la paitieinferieure de I'entre-uoead, et cependant la feuille et le bourgeon ne peuvent demeurer sans defense au milieu de la vase ou fermtntent des matieres organiques en decomposition. La na- ture a prevenu leur destruction en placant a I'extremite supe- rieure de chaque eutre-nceud deux stipules suppleraentaircs ; et elle les a disposers de telle manifere que lune est placec, comrae onl'a vu deja, derriere la feuille, qu'elle enveloppe tout entiere, et qu'elle protege pendant son aecroissement, en grandissant avec elle. C'etaitla une precaution indispensable, cette feuille nyant A traverser une couche epaisse de sol vaseux. L'autre stipule, inseree sur la tige du cote oppose a la feuille, revet le bourgeon terminal, qui semble etre a son aisselle, et la feuille elle-meme avec sa stipule ; elle sert d'enveloppe generale. Malgre la presence de ces deux stipules extrafolialres, il y en a une axillaire h I'aisselle merae de la feuille, aussi bien qu'a celle des feuilles les premieres developpees, de celles qui sont nees pres dell surface de la terre; en sorte que Ton a 1° une stipule axillaire pour le bourgeon terminal, 2" une stipule derriere la feuille, pour cette feuille en particulier , 3" une stipule pour tous ces organes a la fois. Aiiisi, les deux stipules extrafolialres sont necessitees 1° la- plus oxterne, celle qui sort d'enveloppe generale, parcc que les 48 entrc nojuds (lu I\clnmbiu)ii, aulicudc restcr raccourcis.commc dans les autres plantes, jusqu'a ce que les feuilles aient acquis asscz de consistanoc poiir resi^tel• au\ agents destruetcurs, de maniere a etre protegees ou par les stipules des feuilles prece- deiites, ou par elles-memes. prenuent un allongemeut extnor- diuaii'i^, a la suite duquel la feuilie et le bourgeon qui les termi- neut sont places hors de la portee de la stipule axillaire qui les revetait d'abord, et privcs prcmalurement de sa protection; 2° la seconde stipule extrafoliaire, pour proteger la feuilie au mi- lieu de la vase. Examioons maintenaut par quel artifice la nature est arrivee ^uu resultat aussi remarquable. — Quand on etudie un rhizonae adulte, on est frappe de la disposition anomale de ses feuilles. Toute bizarre qu'elle paralt a la premiere vue, cette disposition douaela clef des mysteres de cette organisation exceptionuelle, quand on a a la fois sous les yeux des plantes jeuues et des plan- tes adultes. Celles-ci ont toutes les feuilles unilaterales : toutes, en effet, sont iuserees a la face superieure du rhizome. C'est as- suren^ent la uue auomalie nou moins surprenante que la dispo- sition de leurs stipules. Mais si I'on porte son attention sur des plantes agees seuleraent de quelques raois, on reconnait que les superieures, e'est-a-dire les plus jeunes, sont unilaterales comme celles des plantes adultes ctqu'elles sont munies des trois stipules mentionnees plus haut. En prolongeant son examen du sommet du rhizome vers sa partie inferieure, vers le fruit qui lui est en- core attache, on arrive a des feuilles qui ne sont plus unilaterales eorame les superieures, raais distiques; elles ont seulement la stipule axillaire; les deux extrafoliaires raanquent. C'est la que nous devons trouver I'explication de I'auomalie si curieuse que nous offrele Nelumbium. Les feuilles les plus iigees (au nombre de quatre, peut-etre quelquefois plus) sont distiques ; les autres sont unilaterales: 11 y a done, ou elles sont unilaterales, defaut de developpement, avortement d'une partie des feuilles. Quelles sont celles qui ont avorte? Quand les feuilles soat distiques, avons-nous dit, elles n'ont qu'une stipule axillaire ; quand elles sont unilaterales, elles ont chacune trois stipules, dont deux sontplacoes sur la tige plus bas que la feuilie pres de laquelle elles sont inserees. Ces deux 49 deriiiercs stipules, dont !a position est anomale, dependent done des tcuilles avoitees. Te:le est au moius i'hypothese probable. Mais ces feuilles sont-ellts les scales qui nesoient pas develop- pees ? Pour nous en assurer, comptons les organes , ou plutot, piacons par la pensee une feuilleau-dessousde ehaeune des sti- pules extrafoliaires,de maniere a enfairedes stipules axillaires; et voyons si nous aurons un nombre suffisant pour obtenir des feuilles distiques. Des deux slipuiesextrafuliaires la plus elevee sur I'axe est celle qui est placee derriere la feuille; ii y aura done, dnns cette hypotbese, deux feuilles placees immediatement I'une opres I'aut! 6, sans feuille alternant avec el les sur le cote oppose du rhizome. II manque done, au point iiiteimediaire, a ia face in- ferieure de celui-ci, au-de?sus de la stipule extrafoliaire qui est de ce cote dela tige, nou-sculementune feuille, maissa stipule axil- laite. Aucuue drs feuilles de la face iiiferieure, vers le sommet du rhizome, ne s'etant devcloppee, on comprend que cette fiuille n'existe pas; mais pouiqu^'i ravortement desa stipule? C'estque sa presence euteteuuisible. Eu efl'et, alternant avec la feuille et la stipule qui est derriere, elle cut ete, dans le bourgeon, inter- posee entre la feuille et cette ttipule. Cette derniere, ne pouvant alors envelopper cette feuille, ne I'aurait pas protegee pendant son accroissement au milieu de la vase, eu graniissant autour d'elle. La stipule supposee, au contraire, n'cxistant pas, la sti- pule extrafoliaire superieure peut s'applinuer immediatement sur la feuillcji'embrasser et la proteger apres qu'elle est sortie du bourgeon. Ces considerations seniblent demontrer clairement que h'S deux stipules exlrafoliaires du Neluinbuim codophyllnm tent les, stipules axillaires do dfux fiuilles avortees, I'une a la facesupe- rieure du rhizomp, I'autrc- a lafac^' inferieure^raaisque, de plus, une autre iVuille.et sa stipule ont aussi manque de se d^velop- per a cette meme face irferieure de la tige, aii-d.ssus de la sti- pule qui existe dc ce cote. Le retabiifsemcnt de ces trois feuilles supposees avortees donne, eneffet, des feuilles distiques, comma elles le sont dans les plantes resultant de germinations reccutes, II suit de la que la moitie des feuilles de la face superieure du Exlrait dc I'lnsHhit , 1" section, 185^. 7 rhizome manque, fl que toutes cellos du cAte oppose ne se sont |)Hs (k'NcIoppees. Si, comme la discussion cie tous ces faits semble !e constater, ajoute M. T., ces tiols feuiiles ont reellement avorte, chaque raerithalle, en apparence simple, serait en fait quadruple: ii se- r.iit compose de quatre merithalles, i'un inferieur tres long, quel- quefois epais et eharnu , ( t de trois autres exccssivement rae- eourcis, correspondant aux int' rstices qui sdpaient les stipules et la feuille. Lo dernier, le plus rapproehe dccellc-ci, ne serait memc pas accuse au dehors, puisqu'il n'existe de trace ni de la feuille, ui de la stipule que ce merithalle devrait surmonter. Toutes les anomalies dont on vent de lire la description , loin d'intirmer les lois de la piiyilotuxie, en sont done au con- iraire la confirmation. Seance du iO juin 1834. Mecanique. Flexion ilcs corps elasticjues. — M. de Saint- Venant entretieut la Societe d'uii cas general, rapproehe de ceux qui se presentent le plus souvent dans la pr.iti(iue, (t oil lo pro- bleme de la flexion d'uii prisme et des petits deplacements eprou- vespar ses points peut etre resoki risourcuscmcnt. « C'est, dit il, le cas d'un prisme rectangulaire sollicite de telle manierc que les six composanfes, parallelement a trois axes coordonnes a:,i/,i, des prcssions ou tensions supportees en ch:j(|ue point de son interieur par I'unite superficielle de trois pttits plans respectivement perpendiculaires aux mcmes axes, aient les valeurs suivantes, en les dL'signant par la lettre p avec deux sous-lettres indiquant, I'uiie le plan par sa normale, I'aulre le sens dedecomposition ; I'axe des t etant I'axe de figure du prisme avant sa flexion, et ceux des >/ et z etant p.'ir;illc'les respective- ment aux c6tes 2ft, 2c de ses b^ises, dont la premiere a son cen- tre i I'origine descoordonnees : a! — X 6'*-i* ee P'/* p^f^izo, expressions dans lesquelles I est le moment d'inerlie 6 c /z^dwzizl dji I z^dzzz:4b. 3 d'une scct'on quelconqueurr 4bc 51 dupiismcautourcleIanQediane2/>paralleleauxy; P uneforoeltlle que P [n'-x) soit, autour de la meme mediane , le moment tot:) I ee MyZiz/pxr^d(o des forces agissant a Iravers la section ; — un nombre qui ne s'elevera generalement guere au-dessus de -j^ parce qu'il revient, dans le cas d'egale elasticite en tous sens, a — : — , X et (X etant ies coefficients des forraules du S 20 des Le- fons sur relasiiche (1852) de M. Lame; enfm a' etant une ligne qu'il faut faire egale a la longueur a du prisme dans le cas le plus ordinaire, mais qu'il faut, comrae nous allons dire, faire in- finie dans un cas extreme. « Ccs valeurs (n) des pressions salisfont, en effet, aux trois -, .„, ... ... ^P'X , dpxr _i_dpjcz equations differeiUielles generales - — r~^~^ 7j~ :^o,€tc., de requilibrc dts corps clastiqiies, et elles donnent, pour Ies de- placements «, r, w d'un point quelconque, estimes dans lessens X, y, z, Ies expressions (b) qu'on va ecrire, dans lesquelles E est le coefficiint d'elasticite d'extension longitudinale relatif a la matiere du prisme, e est le coefficient d'elasticite de glissement 3>4-2p transversal sz (»n sorle que I'ou a En--— — , errw. dans le eas d'egale elasticite), et e, e' sont deux nombres(egaux I'un et I'autre a \ — j- — dans le meme cas)representant Ies rapports des contrac- tions transversales dans Ies sens y et 2 aux dilatations longitu- dinales qu'elles accompagnenl !ors(iu'il n'y aaucuue pression la- (erale normale ' p/ , xH en^-z s'z.^\ , ] (b) {vz=z—i^{n'-x) Pfa'x^ x^ , , .w^-c'^n Pc'^x 2el Lcs equations (0) et {(/) comprenncnt, comme cas pnriicu- 52 lier, c( lui de la flexion imiformc on en arc de cercle, dont jc me suis occupe au preambule d'un Nouvean memoire sur la torsion, lu le 13 juiu 1853 (Sav. etr.,t. XlV):ce casreponda a' infini, P nul, mais Pa':z:une quantite finie qui u'est autre chose que le moment My, alors constant tl'un bout a I'autre du prismc, des forces qui l' font flechir. Dans co cas, les sections w, priini- tivement planes, restent planes et normales a I'axe du prisme, (pdii'esl presscluUrulemem par ancuve force etqui estsollicitc par des couples a chacune de ses extremit^s. Les Equations (Z»), qui se simplifient alors, donneut facilement toutes les circon- stanccs dune pareiile fl xion. « Mais ce n'est pas la le cas qui se presente le plus frequem- ment: c'estcelui oil le prisme,qu'on pent supposer encastre A une extrcmite, est sollicite a I'autre par des forces ayant une resul- tante transvci'solc qui y passe. Ce cas (auqucl on ramene, comme Ton salt, ceux ou le prisme est appuye ct sollicite en divers points) repond h a'~n longneur du prisme. La courbure varie d'un point a I'autre de I'axe; les sections droites w s'inelinent toutes sur lui et dcviennrnt coiirbes. Alors, pour qu'on nit bien les expressions (6) de m. v, w resolvant le probleme de I'etat nou- veau du prisme, il faut, comme le montre ravant-derniere(a), que les pressions laterales ne soier.t tout n fait nulles que sur les faces perpendieulaires aux // : les faces perpeuJiculaires aux z, pour l('sque!lesx:rr±c, et quinesont pasnon plus pressecsnor- malement, eprouventuneaction tangentielle longitudinale, ou une ee Pv^ sorte de fruttement p^x^^ — pr -p, qu'il a fallu ajoutcr pour pou- voir obtenir la solution anaiytique exacte representee par [b). » Ges actions tangentielles, nulles au milieu des deux faces laterales ou elles s'excrcent, croissant lentemcnt quand on s'en ecarte pour aller vers leurs bords, et egales, sur ceux-ci, c'est- ^-dire quand t lies atteignent leur maximum , a — environ do P — multipli^ par le carre de la largeur 2b, sont fort peu influen- tes lorsqu'on suppose, comme a I'ordinaire, cette largeur petite relativeraent a la longueur du prisme. Aussi I'experience prouve que, dans les cas de la pratique, ou ces petites forces tangentielles 53 longitudinales n'existent pas, la troisieme expression (/^) qui , pour les points de Taxe, se reduit a : w E! \ 2 G ~ 2e / domie loujours des resultats assez approclies, en cequi concerne principaiement : 1° la fleche de flexion, qui est la valour IVi3 / 3E e'\ , 1 t T — -^ I de — w pour X ^z: a, el que rou peut ?, El \ ' 2e aV Pa3 reauire ordinuiicreeut a — — • ; 2° la eonrbure variable, ou I'in- 3 EI ' ' i d^w verse - du rayon de courbure, qui cs^t la valeur de , p dx^ ft 'Y* ega'e a P , d'ou Ton deduit pour le moment de flexion My , qui n'est autre cliose que jpxxzdt^-zz'P — — /i.-(/&JzrP(rt — x): EI My = . P En sorte que i'analyse ci-dessus demontre que cette expression connue et gciu'-ralem! nt adoptive du moment de flexion, tout a fait exacte pour le cas particulier de la flexion uniforme ou en arc de cercie, est encore vraie approximativement dans le cas ordinaire dune flexion variable, bien qu'ayant ete fournie par une tiieorie ancienne et fausse a plusieurs egards. » Mais notre analyse, fondle sur la theorie mathema- tique de relaslicite, nous reveie, de plus, que le glisse- nient fait prendre aux sections une iudinaison constante dw Pe"^ 3 P -— rz ; ^^ sur I'axe flec-bi : inclinaison qui dx 2el 2 ew ' ^ produit une augmentation de la fleche dans la proportion de . 3Ec2 , 1 -\-- — : a 1 pouvant n'etre pas negligeable quand les pris- mes sont courts, et qui, alors, amene la rupture par glissement des sections les uncs devant les autres, ou des fibres les unes 5A coijtic les aulrcs, c'est-a-dire unc sq)niat;oii fr.Mi vcrsalc ou uiie fente longiiudinale du prisme. Ellc nous perinct aussi de determiner, par les expressions de v et de w, le changement survenu dans la forme du contour des sections, qui s'elargisseut du cote concave et se retrecissent du c6te convcxe du prisme fleciii. Eniln eile nous montre quelle est la surface courbe dans laqurlle s'l st change le plan meme des sections. Si Ton appelle ?i' la distance d'un point quelconque ni d'uno de ces sect'ous w a un plan mene par son c<"ntre o normalement ;< I'axe flechi ; et si i'on remarque (|ue les coordonnecs transvers;iles // z' du meme point m, par rapport a deux axes rectangulaircs oi\\o^' traces sur lepUuijCelui o^'etant paralleleay,differcntfort peu descoordon- du' iiees primitives j/, z du meme point, Ton a, en cgalant a — - *■ az ihv (in »,. Icglissement — -| rr rr - dx itz e _p"-f_ 2el ee E Py'2 el une equation qui, integree, donne :iel \ 3 ' E -^ / Cette equation donne exactement la forme de la surface &> de- venue courbe si le frottemenl longitudinal dont nous avons parle existe; et, si Ton en retrancbele dernier terme entre parentheses 2ee - ii"^z' , elle donne approximativement la forme de la meme surface cnurbe actudlemeut affectee par la section, dans le cas ordinaire oil ce frottement n'a pas lieu ct oil les faces laterales n'eprouvcnt aucune action. On voit quec'est une surf ice cylin- dri jue qui est coupee par tous les plans paralleles a celiii de flexion xz, suivimt une par;ibole du troisieme degre, inflechie en doucine ou en S, dont les branches sonl normales aux deux faces du prisme perpendiculaires au meme plan de flexion. " Toules les sections, comme Ton voit , s'inclinent sur I'axe ct se courbent de la meme maniere : et e'est pour cela que les dilatations lon{;itudinales et les tensions des portions de fibres qu'elles comprennententre eiles sont les memes que s'il n'y avail ni inclinaison ni inflexion, comme le supposail inexactement I'ancieuue Iheorie. » oo Siance du 24 juin 1854. BoTANiQUE. Formations spiralcs , annultiires ct reiicnlecs des Cactecs. — Voici I'analyse d'un m^moire de M. Trecul sur ce sllje^ MM. Meyer, R. Brown , Ad. Biongniart , Schleiden et Mi- guel se sont occupes successivement de la structure si singuliere que presenteiit ceitaines Cfictees , celles priiicipalement qui out la tige courte tt globuleuse, comme les Echinocuclns , 1(S Mamillaria , les Blelocaclus. lis ont vu que, dans cesdcru.ercs pl.'intes, les fibres iigneuses ordinaires sont presque toujours rem- platees par des cellules oblongucs , a parois minces , transpa- rcntes , qui rcnfermeut tantot une lame spiiale , coutonrnce comme un escalier a vis , tantot des annoaux ou dps dis(|ues perces d'un tiou au milieu , etpl.ices a des intervalles regulicrs en travers deces utricules. Cescurieuses cellules sont melangees d;ms la meme plante avec des vaisseaux spiraux qui s'en distin- guent surtout par leur spiricule plus itioite. C'cst in cherchant I'origine de ces organes , en suivant leur developpiment, que M. Trecul est arrive a des reiultats anato- iTii([ues ct physiologiques qui lui paraissenl jelcr un jour tout nouveau sur la structure et sur la formaiion des vaisseaux spi- raux , des vaisseaux anneles et des vaifseaux reticules, sur lesquelles il legnait encore beaucoup d'obscurite. En eJ'tVt , comme sur toutes les questions liifliciles de I'au itomic et de la pbysiologie , plusieurs opinions ont ete soulenues a des epoq^ies diverses; Tune des plus ai:cienn tcs; ie les reticulations sont foniices ega- lemciit par des canaux anastomoses nes dans la membrane cel- lulaire qui s'cst epaissic dans les points corresponuaiils. Ceseana- lirulcs spiraux, annulairesou reticules, renfcrment une raatiere o.dinairement gelatineuse et de consis'ancc v:!rinble. Un nutre caractere vient encore s'rjouter a celni qui est tire de la struc- ture tubulee de ces organes, pour prouver que les reticulations des vaisseaux des Cactees, du CucurbUa pepo, etc., ne sont pas dues a dci depots furmes dans la lavitci dts cellules qui lei cora- posLUt: e'est que les depr.tsons qui altcinent avec lei parties reticulaiies renflecs existent lout au'si bien a I'exterieur qu'a I'interieur des vaisseaux , quand ceu\-ci -^^ont parfaitement isoles de toHs les autres organes. Voicl, au reste, la description des principaux faits relates dans ce memoire : L'autcur a vu que les fibres ligneuses spirales et annulaires des Cactees, dont la forme a cte si bien deerite et figuiee par MM. Ad. Brongniartet Schl. iden , naissent absolumeut comme les fibres ligneuses ordinairt'S. Dans de jeuues Mamillnrla , Juh'Diocaclus^ oil I'accroi^sement etait prom [it, elles etititnt dis- posees, dans la couche gOneiatrice, en series horizontales rayon- nantes , sous la forme de cellules oblongues , a parois minces et transparentes. Dans les plus rapproebees du cylindre libro-vas- euiaire, il vit se dissiuer une ligue spirale sur la membrane qui ^lait d'abord lisse. Cette spiricule, a pel: e perceptible , d'une ttinte plus clair^ que le rcbto de ia membrane , a ses tiAirs de spire ecartes des le principe. (Ceci est contraire a la theorie de Rl. Scbleiden, qui veut que dans tous les cas les tours de spire soient contigus h l'ongine.)Les bords de cette spiricule, primiti- veraent diffus, se dessinent bienlot avec plusde neitete. Une etude attentive fait voir qu'elle occupe une partie de I'epaisseur de la membrane, dout elle est eviderament une dependance , et non un simple defiot forme a sa surface interne. Quand ia spiricule est bien definie, la membrane de la cellule qui s'ac- croit d'abord plus vite qu'elle {Mamillaria quadrispina) , se reiifle clans les intervalles qui separent ses tours de spire , en sorte qu'a celte epoque un siilon suit a I'exterieur de la cellule les contours de I'helice ; mais sa spiricule , en continuant sou accroissement, efface peu a peu ce siilon, et finitmeiiie par faire saillie ^ son tour. D'abord simple filament a la face interne de I'utricule, elle s'elargil au point d'occuper frequemment pres- que tout le rayon de la cellule ; c'est alors qu'elle figure une lame contournee comme un escalier a vis. Cette spiricule ne s'accroit done pas par des depots successifs de la matiere con- tenue dans la cellule, elle s'accroit par intussusception. Tous les phenomenes qui viennent d'etre decrits se retrou- vcnt dans la formation des fibres annulaires ; seulement ce sont desanneaux qui naissent tout d'abord k la place de la spiricule. M. T. fait remarquer en passant que ce fait est aussi en contra- diction avec la theorie de M. Schleiden, qui pretend que tou- jours les anneaux sont composes des fragments d'une spiricule primitive, dont chacun, en se contraclant et se soudant, donne lieu a un anneau forme de deux tours de spire. A la forme an-- nulaire pres, c'est le meme aspect au debut, la meine dilatation successive de la membrane et des anneaux. Quand la membrane est le plus dilatee, il serait impossible de s'imaginer qu'il y a la une simple cellule si on ne I'avait pas vue se modifier; oupiutor, elle a tout ['aspect d'une cellule-mere qui s'est partajjee par des cloisons pour produire plusieurs autres cellules. La spiricule et les anneaux, aussi minces que la membrane de leur cellule- mere, a leur origiue, se dilatant dans tous les sens , prennent une epaisseur plus grande que la sienne; car elle con- serve a peu pres la meme tenuite a tous les ages; c'est pourquoi les anneaux et les spiricules, ayant plus de consistance que les parois utriculaires, refoulent souvent cclles des cellules voisines vers le centre de chacune d'elles. Cependant la conipression que F.\li;iil de I'Jin-lilut, 1'' Sfrlioii, IS'i/i. 8 58 Ics cellules excrcent Ics uncs sur les autrcs a pour effet dc faiie prendre fr^qucmment aux anneaux et aux spiricules des for- mes varices ; leur contour est dans ce cas raarque de quelques echancrures plus ou moins profoodes. C'est dans les spiricules de ces fibres ligneuses des Cactees, qui sont plus epaisses que celles de trachees, que M. Trecul a dccouvcrt d'abord la cavite de ces organes helicoides. 11 I'a ob- servee, en premier lieu, dans des tissus qui avaieut ete soumis a la maceration et qui avaient ete ensuito desseches; il I'a vue ensuite dans les trachees et dans les anneaux; en sorte qu'une spiricule, qu'un anneau, qui etaieut consid6res corame form6s d'une substance homogene deposee par la matiere contenue dans la cellule, sont composes de deux substances : 1» d'un tube creux, a parois minces , bien definies, d'uue cellule spirale en- fin ; 2° d'une matiere g^latineuse que celle-ci renferme et qui a tine couleur differcnte. Pour les apercevoir plus aisement, il faut avoir une section ou une cassure bien perpendiculaire a I'axe de la spiricule ou de I'anneau. L'auleur a remarque la meme composition dans les vaisseaux spiraux du Cucurbita pepo; il a meme observe dans les vais- seaux reticules de cette piante, et dans ceux des Cactees, ainsi que nous I'avons deja dit plus haut, que les mailles du reseau, qui constituent les parties deprimees, le sont au dehors aussi bien qu'au dedans, ce qui exclut I'idee de depot secondaire effec- tue a I'interieur pour produire les reticulations ; nous avons dit aussi que le reseau forme par les parties renflees est creux corame les spiricules et les anneaux, et qu'il contient comme eux une substance d'aspect gelatineux. Ce sont les vaisseaux reti- cules, dont les depressions ne sont que lineaires et les reticula- tions tres larges, qu'il faut choisir pour mieux voir ces cavites. Certains vaisseaux ponctues paraissent avoir une structure analogue. Tous ces faits prouvent , dans I'opinion de I'auteur du me- moire, que les theories fondees sur des dep6ts formds a I'inte- rieur des utricules, ne sont pas aussi generales qu'on le pense communement. Geologie. Roles U'wers de Veaun la surf nee du sol et dans 59 I'interieur de la lerrc^ — Sous ce litre , communicafion a ete faite a la Societe de la note suivante,pnrM. Delanoue. « L'originedu sulfure alcalln dans les eaux minerales adonne lieu depuis longtemps a une fouie de suppositions differentes. Tout rccemment, M. Durocher s'est occupe des eaux thermales des Pyrenees , et il a attiibud leur sulfuralion a la presence du monosulfure sodique qui forme, dit-il , des gites de contact a la separation des terrains granitiques et paleozoiques (1). » Comment supposerqu'une substance aussi oxydable, aussi com- bustible , n'ait pas ete brulee au contac! des roches granitiques oxydees et incande^centes ? En supposant meme qu'eile ait pii echapper a la combustion , comment aurait-eile pu resister, elle qui est si soluble, a Taction dissoivaute de I'ocean paleozoique ? M. Durocber assimile ce monosulfure en roche aux depots de sel gemme ; comment s'expliquer alors qu'aucune eau tbernialo n'en offre une solution quelconque un peu concentree , camn:;e cela se presente si frcquemment pour les sources salees ? Pour- quoi ne trouve-t-on jamais dans les eaux thermales que quel- ques milliemes ou quelques raillioniemes de ce monosulfure , qui a pourtant sur le chiorure sodique I'avantage d'etre encore plus soluble a chaud qu'a froid. On a propose, au lieu des hypo- theses de M. Durocher, d'autres hypotheses que je n'admets pas davantace ; raais je me garderai bien d'apporter k mou tour un nouveau systemc. Je vais seuleraent rappeler et rapprocher quel- ques fiiits bien connus , evidents jusqu'a la triviaiite , et qui , j'espere , ne seront contestes par personne. La consequence en jaillira touts seule et sans hypothese. » L'eau des pluies lessive I'air, puis la terre. L'eau des sour- ces apporte en dissolution a la surface du sol dts substances va- riees comrae les terrains qu'eile a traverses. L'aboudance des substances dissoutes est proportionnelle a leur solubilite et a la temperature ou profondeur des roches lessivees. La pluie con- tient : acide carbonique , air tres oxygene , nitrate ammonique. Par son eau , elle dissout toutes les substances solubles qu'eile peut atteindre dans ie sol ( substances organiques , nitrates et (1) Bui. de la Soc, geol. , torn. 10, p. 42/i et 425. 60 silicates alealius, m'1s| divers , eU". ) ; par ton acido Crtiboiii(|ao, eUe converlit les carboDalcs en Li-caibonates , qu'elle enlralne ; par son oxygens , elle brule , mais avec une giande lenteur, la matiere organique , suroxyde et , par consequent, decompose les carbonates de fer et de manganese , sulfatise les pyrites , etc. II en resulte que lis sources snperficielles ou froides contiennent generalement , mais en proportions tres variables, suivaiit la nature du sol : acide carbonique ; air plus ou moins oxy- gene ; substance orgnnique ; sulfates , chlorurcs , carbonates ou silicates et nitrates alcalins ; iodurcs, bromures , etc. , pour raemoire. » A mesure que les sources sont plus profoudes et plus chau- des, on y ohsirve les substances pr6cedenles en proportion plus considerable , ain; i qu'on devait s'y attendre ; mais i'oxygene et les nitrates diminuent ou dispariiissent. En revanche, Tacide carbonique ou les bi-carbonates augmentent. Les sulfates sont remplaces en partie ou en totalite par des monosulfures alcalins. Cfla secomprend aisement , le contact prolongc a une haute temperature de la matiere organiqui' avec de I'oxygene et des sulfates devaitj produire de I'acide carbonique et des monosul- fures. II nepouvaiten etre autrement. Cette operation se fait meme a froid , sous nos yeux , tous les jours, pour les eaux gyp- seuscs qui sejournent avec des substances organiques dans des mares ou dans des sources, comme a Enghien , Saint-Amani- les-Eaux , etc. Elle s'effecttie de meme incessamment pour les sulfates de soude et de potas^e ; car les eaux de lavage des su- creries de betteraves , si riches, on lesait , en ^ulfate potassi- que et en deb; is organiques, produise.it , des quMles ne sout pascourantes, c'est-a-dire oxygeners , des sulfures alcalins qui infectent les alentours. » On me repondra pcut-etre : Nous ne contcstons pas la re- duction du sulfate calcique en sulfure , et nous savons qu'il existe a Valenciennes une fabriquede sulfate potassique de bet- teraves , mais rien ne prouve que c'est le sulfate de poiasse et non celui de chaux qui produit ces sulfures fetides. Je suis alle au-devant de cette objection ; je me suis assure par une expe- rience direcle que , meme a froid , le sulfate potassique etait converti en sulfure par le fait seal de la presence du sulfure 01 ca'ciqiic ; Cii eii)[)loyaiit IcsuH'ure baiytiquu cii cxtrs , j'ai pu m'assirer qu'il nereslait pas ua alome de sulfate potassique en dissolution. L.i desoxygen tion dcs sulfates de soude ou de po- tasse a done lieu dans la nature dircetemeiit ou indircclement. Ceci n'est plus ime theorie ; ce sont des faits inefragahles. » Si i'on etait tente de regarder cetle question comme insi- gnifinnte, je me permettrais de faire observer qu'elle se rsttache a loiitc une serie de phenomenes jusqu'ici trop negliges, celle des foimntions hydro-thennales, c'est-a-dire des geysers, salses et eaux mineraies anciennes qui ont doune naissance aux agate=, albfltres caicaires, ,'irgiles non stralifiees , hailoysiles, sulfures metalliques en amas ou iilons, minerals calaminaires , etc., c'est-a-dire aux depots les plus varies, Ics plus interessants et les plus utiles. 11 importe done essenlielienicnt aux progres actuels de la science et de I'industrie miiierale de ne plus laisser etablir et propager sur un pared sujet que des notions exactes et pre- cises. » Non-seulement les sources nous offrent, comme on I'a dit, des sondages naturrJs, mais elles nous revelent encore, parleurs produits actuels, la pliipart de leurs formations autcrieures. Il suffit pour cela de bien etudier et preciser leur r6le : je me borne aujourd'hui a le resumer ainsi : » Tous les terrains pyrogenes et neptuniens, excepte une par- tie du terrain quaternaire, sont ou etaient primitivement au mi- nimum d'oxydition, ou dans un etat intermcdiaire, et jamais au maximum. Les mn-s elles-memes et les lacs (je ne parle pas des eaux fluviales) etaient jadis et sont encore aujourd'hui desoxj'- dantes ; car elles nous offrent, independamment de leur popula- tion propre , tous les debris de flores et de faunes terrestr<'S qu'entraine , dans ces depressions du globe, le lavage incessant du sol emerge. » L'eau pluviale ou courante est, au contraire, oxygenee et oxydante; non-seulement elle dissout les substances solubles du sol , mais elle oxyde les elements oxydables des roches dans toutes les parties superficielles et permeables ; elle hydrate et suroxyde le fer et le manganese, malgre leur combinaisou avec les acides silicique et carbonique ; elle sulfatise, et , par conse- quent, dissout les pyrites; elle decompose incessammeut toutes 02 les rochcs plus'ou moins calcaircs en bicarbonate calcique qu'elle empoite, et en residu insoluble do maliere organique et sediment qui restent a la surface de la terre pour y former un sol fertile (1); elle decompose meme, avec I'aide des siecles, toutes les rocbes pyrogenes rn silicates solubles qu'elle entralne et en silicates insolubles plus ou moins impuis. C'est aiiisi qu'elle a rendu meubles et propres a la vegetation les granites, les porphyres , c'est-a-dire les rochcs les plus corapaetes et les plus dures de la creation. » Mais, a mesure que I'eau devient courante ou qu'elle p6netre plus profondement dans le sol, elle perd son oxygene, puis- qu'elle le cede a tous les corps oxydables ; elle se charge des sub- stances orgauiques inhereutes a presque toutes les rocbes sedi- mentaires; elle devient alors dcsoxydante ct rameue au mini- mum d'oxydation toutes les substances soumises a son influence. C'est ainsi qu'elle depose des pyrites dans les cavites sous-ja- centes, h mesure que le sufate de.fer soluble est reduit en sulfure insoluble. De la ces mouks en pyrite epigenique de fossiles prealablement dissouts a I'etat de bicarbonate par I'acide carbo- nique des infiltrations anterieures. » Cette eau desoxydante, qui se forme tres vite et tres pres de la surface dans les terrains marecageux, tourbeux, etc. , est nuisible et meme raortelle pour la plupart des cultures; de la, I'impor- tance du drainage, nou pas seulement pour assecher les sols trop humides, mais encore et surtout pour procurer aux racines un double courant d'air et d'eau ox\'genee; de la, la necessite re- connue de laisser adrer les boues noires de villes et d'etangs, avant de pouvoir les employer, comme amendements , surtout dans les sols impermeables. » Ce double role des eaux a besoin d'etre bien compris. II donue en geologic la clef d'une foule d'epigenies tn apparence contradictoires ; il explique une foule de phenoraoues auormaux au point de vue de I'iDdustrie et de la salubrite publique ; il de- montie la necessite des eaux courautes, c'est-a-dire aerees, nou- seulement pour entrainer, mais pour oxyder incessamment toutes les matieres putrescibles qui tendent a s'accumuler autour de nos demeures. II est surtout appele a eclairer I'obscurite de (1) Celtc icl6c trt:s juste appartient !x EbelmeD. pratiques agvicolcs qui doivcnt varier comme la nature des ter- rains; car le sol, les amendenients et les fumiers n'out d'iu- fluence siir les plantes que par leurs parties solubles dans I'eau. J'espere revenir un jour sur ce sujet, dont I'etude estpleined'at- tiail pour le chiraiste, ragriculteur et le geologue. » Seance du !«' juillet 1854. PnvsiOLOGiE ET TERATOLOGiE VEGETALE. — M. E. Germain de Saint-Pierre a lu la note suivante sur le principe iCapres lequel les plantes opposilifoliecs peuvent passer a I'etal de plantes cijclifoiieei {h fciiillcs verticillees). « Chi z les plantes phanerogames, autant la disposition verti- ciliee sur un meme plan est ordinaire pour les organes appen- diculaires de In fleur (organes protecteurs et organes sexuels), autaut cette disposition vertieiilee est exceptionmlle pour les feuiiies de la tige 5 en effet, la plupart des plantes a feuilles veri- tablement verticillees sont une exception, je dirai presque une anomalie d;ms la famille ou dans le genre auquel elles appar- tiennent; il y a plus, ces plantes varient quelquefois. non pas seulenient d'un individu a un autre, mais d'un ranitau a un autre, et de la base meme au sommet d'ua seal rameau ; ces plantes varient, disons-nous, a feuiiies opposees, teruees, quatirnees, ou en nombre superieur ; tels sout, dans la famille des Primuiacees, les Lysimachiavidcjaris, llnjrsoidea^ ciliata et punclala ; telles sontaussilapUipart desespeces appartenantau genre Bouvardia (Rubiacees du Chili); on ne saurait direau premier aspect, chez la plupart de C(S plantes, si I'anomalie consiste dans les ftuilles opposees qui apparaissent sur certains rameaux, ou dans hs feuiiies verticillees qui dominent chez d'aulres rameaux. Dans une plante de la famille des Composees, le Zinnia vcitic'illala, les feuiiies sont verticillees tandis qu'elles sont sub-opposees dans les autres especes du meme genre ; si Ton examine un cer- tain nombre d'individus du Zinnia a feuiiies verlicillees, on est frappe de I'irregularitede plusieurs des verticilles qui tendent a passer a I'etatdespirale et presentent les nombres de feuiiies les plus irreguliers. » Chez d'autres plantes, ou I'etat verticllle parait etre I'etat normal, on remarque encore une grande variation dans le nombre des feuilies du vevticille diez un meme indivulu ; chcz VJIyppuris vulgaris, par exemple, le nombredes feuilies des vertieilles varie de 8 a 12; chcz les ^hirio}ihijllnm le nombre des feuilies des vertieilles varie de 3 a 5, quelquelbis meme les f.'uilles sont sim- plement opposecsou alternei. — Enfin, chcz certaines plantes a feuilies iioi-malimciit opposecs, on rcinarqiie accidentellemcnt des ramcaux ou des parties de rameaux a feuilies verticillees par trois, par quatre, ou par un plus gi aud nombre. » L'ltudo suivie a laquclie je me suis iivre sur le phenomene dudedoublemeiit chcz lesurgaius appemiicuiaircsdes vegetaux, m'a mis a meme de comprendie le pheiiomeuc en vertu duquel des plantes donl Ic type normal est letyi.e oppositifolie, passent accideiiteilement et d'une nianiere plus ou mains permaneute au type cyclifolie. » Si Ton examine avec altention un certain nombre d indivi- dus a feuilks verticillees, il est rare que Ion ne rencontre pas, parmi Ics feuilies de forme normale , d'autres feuilies plus ou moins profondement bifideselqui onU'apparence dedeux feuil- ies soudets inferieurement dans une etendue variable ; la sou- dure ou la fusion etant telle dans celte etendue qu'il n'existe qu'une seule neivure mediane; puis la disjunction se faisnnt a angle plusou moins ouvert, et les deux sommets libres nc dif- ferant en rien de la partie siiperieure de deux fiuilles norraaks. « La feuiile double , ou les deux feuilies soudees que je viens de decrire, out en effet cte cunsiderees juscju'ace jour comme le resultat dela souduie dedeux feuilies voisines. Celte explication, basec sur une simple apparence, est exactement le conlrairo de la verite ; il s'ajiit , en effet , d'une feuiile unique qui est conge- nialement bitide ou bipartite, et dontchacune des deux moitics, en vertu d'uu cu! ieux iiheuomeni de com^ilcmc iitauon ^ Qii c :m- pleteedu cote dimidie, qui ue differeen rien de I'autre , d'oii il resulte que chacune des parties libres se presente sous la forme de la partie supc'i ieurc d'une feuiile norinale cntiere. » Je me bornerai aujourd'hui a nicntionner qu;;lques fails de- monslratifs de la Iheorie (pie je viei.sd'avancer. — J'ai rencor.tre chcz des plantes a feuilies opposees des rameaux chcz lesquels , dins rintervalle ([ui si'pare deux ])airi's de feuilies superposces , bc trouvait une pairc de IVuillcs diins son ordre d'altcrnance ; 05 tette paire de feuilles se composait, d'un cote de la tige , d'une feuille normale, et, de I'autre cote, d'une feuille bifido ayant rappareuee de deux feuilles soudees. — J^lvidemment, cette feuille bifide occupant la place que doit occuper une seule feuille , et les aulres feuilles du rameau existant a leur place , evidcmment, dis je, cette feuille nepeul etreconsideree comrae resultant de la soudure de deux feuilles, elle est au contraire le resultatdu de- doublenaent d'une seuie et meme feuille. » Un autre fait egalement demonstratif consiste en deu x- meaux nes a I'aisselle de deux feuilles opposees, I'un de ces ra- meaux etant normal ct a feuilles opposees, I'autre presentant des feuilles bifldes et des feuilles verticillees. De meme que dans le cas precedent, on ne pouvait supposer deux feuilles a la place oil il existe une feuille double ; de meme, dans le cas que je cite, on ne saurait, pour le ivmi au a feuilles veiticillees multiples, suppose!' une soudure entre plusieurs rameaux , puisque le ra- meau nait a I'aisselle d'une seule feuille et en fuce d'uu rameau normal. » Or, entre les feuilles bifides (que Ton rencontre cbez les plantes a feuilles .iccidentellement verticillees) et les feuilles verticillees ou multiples, il existe toutes les transitions ; cneffet, une fi uille bifide jusqu'a moitie de sa longueur se rencontre sou- vent dans le voisinage d'une autre feuille bifide ou bipartite, c'est-a-dire fendue jusque vers f^a base; et de cette feuille, qui couistitue deux feuilles dans presque toute son elendue, a deux feuilles entierement libres, il n'y a qu'un pas. » J'en conulus que les feuilles, en se multipliant par division, donnent lieu aux feuilles surnumeraires, qui constituent genera- hment la dispoMtion verticillee. Ces feuilles surnumeraires ont tons les caracteris dts feuilUs normales, et prcsenlent commc el les un bourgeon a leur aisselle. — Quant au nombre des feuilles qui constituent les verlicilles , il varie selon qu'une seule des feuilles opposees ou I'une et I'autre se sont divisees, et selon qu'elles sont bifides ou multilides; mais, dans tous les cas qu'il m'a ete donne d'observer, la division s'est operee par le partage congenial de la nervure mediane, et si uuc feuille bifide est subdivisee, c'est encore par le partage de la nervure mediane Extrait de ClnstUut, 1 ■■« section, 185/i. 9 66 de i'une des deax moiti^s, ou des deux moltids de cette feuille multiple, » Je n'ai point encore parle de nos Rubiacees Indigenes , qui constituent la section des Sle/lata; les plantfs qui forment ce groupe presentent des feuillesenapparence verticillces; mais on avait remarque avec raison que les seules feuilles qui pro- duiscnt des bourgeons, parmi ces feuilles plus ou moius nom- breuses, sont alternativement opposees comme chez les autres Rubiacees, et Ton en avait conclu que les feuilles surnuraeraires qui coustituent les verticiiirs ne >ont autre ebose que les stipubs dont sont pouivues les Rubiacees a feuilles opposees. — J'ai ete assez beureux pour trouver la preuve de I'exactitude de cette tbeorie chez uu Galiant ( ie G. IhiijoHum ) , plante des Alpes francaises ; dans cette espeee, les feuilles surnumcraires des ver- ticilles superieures avortent ou s'atropbient au point de passer a I'etat de stipules subulees , etat qui constitue I'etat normal chez un grand nombre de plantes n feuilles opposees de la meme famille ; dans ce cas , I'anomalie consihte done diius un retour (par epuisement ou atrophic) a I'etat theoriquement normal. » J'ajouterai que dans le genre Rubia (Garance) , qui app.ir- tient eg dement a la tribu des Rubiacees eloilees , ou rencontre souvent trois rameaux axillaires pour un meme verticille; or, les trois rameaux et les feuilles axillantes, etant symetriquement disposees autour de la tige, on ne saurait voir, seion moi, dans la feuille fertile surnuraeraire , une stipule transformee , mais bien le resullat du dedoublement d'une veritable feuilie; en effet, la production dun bourgeon a I'aisselle d'une stipule u'entraiue aucun deplacement dans la situation des bourgeons normaux; aucontraire, j'ai constate que lorsque les feuilles sont multipiiees par dedoublement, elles prennent generalement une disposition symetrique autour de la tige, combinaison nouvelle a laquelle participent les feuilles normoles et Iturs bourgeons axillaires. • Siance du 8 juillet 1854. ICHTHYOLOGiB. Essuis de pisciculture. Fccomlaiions natu- rellcs et aitific'iellns des ceufs de Poissons. — Dans cette seance M. C. Millet, iiispecteur des forets, a en'retenu la Societe des 67 experiences nombreuses qu'il a faites a ce sujet. Nous reprodui- sons sa note exceptionuellement, malgre son etendue, h cause de I'utilite qu'elle pent avoir sous le rapport pratique, utilite qui disparaitrait par la suppression d'une partie des details dans les- quels I'auteur est entre. II y a d'ailleurs dans sa note des obser- vations sur les moeurs de differentes especes de Poissons de nos rivieres, et ce genre d'observations n'est pas un des moins interessants de I'icbthyoiogic. « Dans les operations de pisciculture, on doit toujours, pour en assurer ie succes, se rapprocher autant que possible des faits naturels. Cest d'apres ce principe, qu'apres avoir etudie, pen- dant de loiigues annees, les babitudes et les moeurs des Poissons, j'ai cherche a determiner les meilleurs moyens de repeupler les eanx en bonnes espoces comestibles. Pendant les annees de 1848 a 1854, j'ai fait et j'ai fait repetcr de nombreuses expe- riences sur les fecoiiditions artificieUes appliquees a I'eleve des Poissons. J'ai recherche, en meme temps, s il ne serait pas pos- sible d'obtenir des resultats au moins aus>i satisfaisanis, en se I approchant encore davanlage des conditions naturelles de la fraie, de maniere a rendre les operations plus simples, plus 6co- nomiques, plus sures. J'ai repris alors raes anciennes expe- riences sur la fmye natnrelle, et j en ai compare les resultats avec ceux de la methode de la fecondation ariijicieUe. Je vais en donner ici un resume succinct. » Parmi les diverses especes de Poissons, on distingue: 1° ceiles qui Irayent dans les eaux vives ou couranles , et 2° ceiles qui fray( ut dans les eaux travquilles , donuantes ou stagiinntcs. Daus la premiere categoric, on a les Saumons , Trintes^ Ombres, etc.; le Barbfau, ie Ch^venne, le Goujon, etc.; dans la deuxieme cntegoriCj on a la Carpe, la Tanclie, la Bieme, la Perche, le Bruchtt, le Gardon, etc. » La Truite (ainsi que" les Salmones en general) faitun veri- table nid au moment de la ponte; elle choisit un lit de gros gravier ou de cailloux laves par des eaux claires et vives; elks les remiie et les iiettoie pour en faire sortir toutes les matieres tenufs , tons les materiaux etrangers deposes par I'eau; puis, elle creuse des trous, au mi'ieu des cailloux, dans lesquels elle fait ccouler ses oeufs en se placant a une faible distance centre 68 lecourant; par uu admirable instinct, elle s'eloigne plus ou moins h raison de la rapidite du cournnl. Au fiir et a mesure de la sortie des oenfs, ie male les fecimdc par quelqucs goultes ou jetsde laitance dont ii provoqiie ou facilite I'ccoulement en se frottant, ainsi que la femclle Ie fait pour Ics ceufs, centre les pierres ou les caiiloux. La Truite rccouvre ensuite son nid avec l( s caiiloux qu'elle avail deplaces, et forme ainsi des tas, mon- ticules ou digues que Ton recounait au premier coup doeil, » Ce mode de fiayer indique la marche a suivre : on peut etablir des frayeres raeme dans les coui s d'eau que frequente la Truite, Ie Saumon, etc. , lorsque ces cours d'eau se trouvent dans des conditions convenables. A cet effet, on choisit dans des bras de riviere ou dans des ruisseaux k-s endroits oil I'eau ne gele jamais, ou Ie niveau est peu variable, ou elle reste claire, vive et courante, et oil la temperature se maintient en biver entre 5" et 10° environ (on peut meme operer dans des eaux plus froides). Si Ie lit est garni de gros gravier ou de caillouii, on utilise ces materiaux sur place; on se borne alors a les remuer avec une pelle ou un rdteau pour en former des tas, des monti- cules ou des petites digues en pente douce. II est essentiel de bien approprier ces materiaux pour les debarrasser de tontes matieres etrangeres telles que sable , terre , debris organi- ques, etc. En les remnant avec un rAteau de fer, surtout a quel- ques centimetres de profondeur, on arrive facilement a les ■ nettoyer completement ; car Ie courant entraine immediatement toutes les matieres les plus tenues et les plus legeres, qui ne resistent pas a son action. II faut surtout que la frnycre ne presente point de ces vegetations aciuatiques, de ces Conferves qui tapissent quelquefois la surface de quelqucs pierres ou caii- loux ; leur presence serait une cause d'eloignement pour la Truite. » L'etablisseraent de ces frayeres ne presente aucune diffi- culte, et n'occasionne qu'une tres faible depense , car j'ai pu , avec un seul manceuvre, preparer ainsi , dans une seule journee, 15 a 20 frayeres capables de recevoir la ponte d'une centaine de Truites de dimension ordinaire, c'est-a-dire pesant de 500 a 1000 grammes, et pouvaut produire 100 000 oeufs environ. 69 n On menagera, a proximite des frayeres, quekjues trousou cavites sous les berges, des touffes de planles aqiiatiques, des boisou des fascines sous lesquds le Poisson aime a se refugier ct a se reposer, suitout pendant la peiiode de la fiaye. Toufes ces dispositions ont pour but d'attinr et de retenir le Poision sur les points que Ton a choisis ; I appropriation des frayeres a, d'ailleurs, pour objet d'epargner au Poisson un travail souveat long et penible dans le iiettoyage des materiaux. Quand le fond de I'eau ne presentepas de materiaux convennbles, quand il est forme de terre, de vases, etc., on y introduit de gros gravier, des cailloux ou des pierres ayant, en general, la grosseur d'une noix a celle du poing; quelques broutttees suffisent pour former plusieurs frayeres. La nature des materiaux est a peu pres in- differente; ear j'ai employe des cailloux etdes pierres de nature tres variee : des siiex, des granits , des gres, des calcaires (meme des raorceaux de craie blanche). Toutefois, on devra donner la preference aux cailloux d'alluvion ou aux pierres qui resistent a I'eau et au frottement, et en general aux mate- riaux dont les aretes sont emoussees ou arrondies par erosion, parce que les angles trop ai'oit trop avaucee, car le cordon d'ceafs se desagrcge au moiudre contact. Par ces raoyens, on pent ire^ facilement deplacer ct transporter les oeufs ; on peut aussi les detruire ou en diminuer le nombre dans les eaiix ou la trop grandc multiplication de !a Perche strait prejudiciable, car ce Poisson est tres vorace. » Les frayeres artificielles, appHquees a la ponte de quelques Cypriiis, uotarament de la Brcinc et du Gurdon, et a celle de la Pnchg, ont etc employeis pour ie repeupKnieut des eaux dans un grand nombre de lociilites. Des I'annfie 1761 , Lund en avait obtcnu de ire^ bons resu'tats ; car il etait parvenu a produire plus de 10 millions da jcuncsPoisions. Ces travaux ont ete ana- lyses par M. Haime dans ie numero du i«'" juin dernier de la licfUti (les Diux-Moiidis. » L(=s frayeres aitificielles furmees soit avtc des pierres, des caiiloux, du L;raYier oa sabie, etc., soit avec des vegctaux aqua- tique-., soil avec des ramiiies, branchages. pieuxoa dayonnages, sont aUiSi d'une application tres facile tt tres avautagense a !a reproduction des Z^oissonv etmeir.e des 6'o'/zlzih>zz:o comme Ton snit, a cel!es-ci, en faisavt/z.^r/o>n:I, ///-..'&> 1= I' (en sorfe que 1 et I' sont les deux moments Wineriie ]irincipaux ilc la section w autour des axes ij e\ %) : EI • El' (a) M cos arz: — cos 6 , M sin « rrr — sin §. P P En divisant cesd^ux equntious I'uns par Tau'ro, elles donnent pour determiner Tangle 6, uu rindi lUiwn Un plan de flexion effective : I (b) tango ir — j-tnnga. Et, en ajoutant enseralile m^mbrea membri' ces m^mes equa- tions divisefs par I, 1' et elevees au carre, elles donnent , pour determiner la courbure de Taxe du prisme : ^'^ 7-==eV— +— • La courbe d'axe, et, par suite, la flecJte de flexion s'obtiennent, soit en egalant cette expression a ^, , if etant une coordon- n6e transversale prise dans Ie plan decette courbe, soit en posant, f/*z M cos a d'apres les deux equations (a) ci-dessus , —5 rz ~'y\ — ' 77 d-y Msina , , . . , jrr - -, ce qui donnera les deux projections de cette courbe sur les plans x>i ot xz. Si le contour de la section est uno ellipse, ou si, quelle que soit sa forme, on t'ace dans son plan I'lllipse co mui* dout les derai-axes, portesa partirdu centre de gravitedans les directions des axes enordonnes y elz, sont proportionnels aux inverses 1 I — :^r» — rr— des raciises carrees des monaents d'inertie autour y I v y de ces niemes axes, il est facile de voir que le plan de fl xion effective sera perpendii ulaire aux tangintes menees a cette ellipse par les points ou elle est cotipee par le plan de soliicita- tion, en sorte iiue la iigne des fibies invariahles est le dianteire conj:>gur ii cclai r/"i se ironve ilnis cc dernier plan. La deviation a — Sdu plan de fl xion, ou Tangle qu'il fait avec le plan desollicitation, est a son maximum iorsque celui-ci passe par Tune des diagonales du rectangle circonscrit ^ cette ellipse d'inertie; et rdors la lij^ne des fibres invariables n'est autre chose que I'autre dia^onale. . Et, lorsquua prisnie rectangle est soUicite a flechir dans un plan passnnt par son axe el par ttuie des diarjonales de sa base, c'esl aiitoiir 'fe la dciixiemc dingonale que la flexion s'overe. 3. La condition de resistance a la rupture, dans ce cas general de flexion oblique, est que, si Ton appelle R la tension la plus grande que Ton puisse faire supporter aux fibres sans danger, R par unite superflcielle de section , ou si — est la liraite a imposer £ a le'urs dilatations, on ait R 2 cos § -|- y sin 6 ~ — ou >maximum de ou , d'apres les equations (a) qui fournissent 'a valeur de — , P sin 6 (d) Mrzou <; maximum de -. , cos X . sin « 7 2-1 — v-y IS condition qui se reduit, lorsque la section est 1<* un rectangle , 2" une ellipse doiit l>, c sont la plus grande et la plus petite di- mension, respectivemeiit a : «"our tneme volu- me de lamaiiere du /jr/siyje/caron trouve que le moment de re- sistance a la torsion est geueralement d'autant plus petit que le moment d'inertie est plus grand, rte^a/esupcr^cie dela seclion. Ainsi, pour un prisme ou cylindre a base elliptique, si 6 est Tangle de torsion par unite de longueur, si « est la superficie de la section, J son moment d'inertie dit polaire (autour de son centre), et si G est un certain coefficient d'elasticite de glissement relatif a sa matiere , on trouve que le moment de reaction de torsion est egal a : Ge „4 _ G9 w4 4V* T ~" 39,5' T *' en sorte qu'a egale superficie », il est precis^ment en raison inverse de J, qui est plus considerable pour les ellipses allougees que pour eel les qui se rapprochent du cerclc. Pour une autre base que I'ellipse, cetle loi dela raison inverse n'a plus lieu exactement; car, par oxemple, jour le rectangle, il faut, dans la formule precedente, subslituer au diviseur constant 39,53347:2, un diviseur qui varie entre 42,7 et 36; et, pour un prisme a nervures ou a cotes, ayant pour base une courbe fermee du buitieme degre en forme d'etoile a quatre pointes 79 arrondies dont les diagonales sont doubles des medianes,le divi- seur est 47,4. Mais la decroissance de la resistance, sous meme volume, a mesure que ia section prend une forme qui augmeute son mo- ment d'inertie, ne s'en observe pas moins, ce qui tient, comme on I'a fait voir ailleurs (Mem. des sav. etr., t. XIV sous })iesse), a ce que toute section non circulaired'un prismetordu prend une forme courbe en sc gauchissauf ou s'inflechissant surtout dans les parties saillantes. Etc'est la section circulaire qui, pour meme superiicie de la section, ou pour meme volume du prisme oucylindre auquil elle appartientnon-seulement opposea la torsion la plus grande reac- tion elastique,raais encore resiste le plus a la rupture par torsion. Seance du 5 aoiit 1854. BoTANiQUE. De rinflorescence unilaierale du Tiifolium lu- pinaster. — Sousce titre, M. A. Treuil lit la note suivante : Tous les Trefles ont une inflorescence indefinieordinairement contractee en uii elegant capituie qui s'allonge quelquefois sen- siblement; mais, sur toutes lesespeces quiaffeclent cette forme, les fleurs sont regniierement distribuees autour de I'extremitc d'un pedoncule cylindraoe, de maniere a presenter une figure symetrique. Quelques rspeees, cependaiit, presenteiit une cer- taine irregularite dans la disposition de leurs fleurs; le Trifo- Unm Wornisk'toldii , Don., en est un exempie. Le sommet orga- nique de son inflorescence est un peu excentrique , ses fleurs etant notablement moins nombreuses du cote qui regarde Taxc de la plante. Mais le Trifolium lupinaster , qui fait I'objet de cette com- munication , est bicn plus remartiunble rncore. Ses fleurs , au lieu d'etre symetriquement reparties autour d'un axe centra! , constituent une inflorescejice unilaterale. CeTiefle n'a pas , en effet, comme les autres, le pedoncuie cylindriquc ; celui-ci est profondement deprime sur la face anti-rieure; il est couronne d'un involucre membraneux dente , qui paralt unilateral a la premiere vuc , mais qui se prolonge tout autour de la base da rinflorescence, dont il suit lessinuosite?. Get involucre, du cote externe, a la forme d'un fer a cheval, dont la courbure reponl au sommet geometrique du pedoncuie. C'est done sur la face 80 anterieure de oe receptacle que sont insereeslesfleurs, qui sont pedicellecs a I'etat adulte. Si Ton 6tudie revolution de cette infloresoence , on la trouve formant a I'aissellc des jeunes feuilles une sorte d'ecaille, a I'ex- tremite snpcrii'ure de laquclle iipparai^sent les rudimvnts dc rinvoUiere itcenx des premieres flems. Ci-lies-ci sont di>posees de telle maniere que la pus agee el la plus avaiicee dans son ac- croissement est la terminale^ its deux, qui sont immediatement a cote d'elie, sont un peu raoins developpces ; celles qui vien« nent cosuite h dioite et a gauche , en suivant toujouis , de liaut en bas, le bord de I'ecaiiie , sont d auiant cnoins avancees qu'el- los sont placees plus bis sur le receptacle. Pendant que cette premiere seric peripheriq e de tleurs sc forme, il en nalt une deuxieme immi.di:!!("ment au-des>ous d'elie et concentriquenient. La pivmiere flcur de c^l e-ci est eg iKmein la p\vi> elevce de la scrie; les autns appar.iisseul suicessivement de ch;ique i6te, et aussi de baulcnbas. Av; ntque lesdernieres Ikuirsde la deuvierae r.ingee suient visibhs, es premieres d'un troisicme rang sint ap- parcutes 5 ellcs naisseni dans le meme urdre qu§ les llenr^ des serii'S preccdentes. Une quatrieme et une ciiriuieme rangee sont produiies de la meme maniere; nu\is comme les premieres fleurs d'une serie naissmt aNant lesdernieres de queKjues unes des series qui onl precede , ii en resulte un peu de confus on quand un grand noml)re ile lleurs existent deja ; et toujours on remar- que que les dernieres formces sont le plus bas placees iiur le re- ceptacle. Quand celui-ci est convert de touicsces jeunes flours, I'inflo- resience ressemble a une calatliide tres tbrtemenl deprimee, qui aurait ete coupee verlicalement en deux parties egales. Eile re- presmterait une moitie de I'iuflorescence du Figuier, si les fleurs di' celle-ci n'offraieut une disposition inverse de cclle qui existe dans les capitules des Composees et du Trifolium lupi- naster. 11 est a peine necfssaire il'njouter qu;" I'cpanouisscment des fleurs du Trifoliuin liqjinaslcr s'etfecLue dans le sens suivant lequel elles sont apparucs ; que ce sont, par consequent, le.- phis elcvees sur I'axe qui elcndcnt les p;einieres leurs joiis petales roses : la prtmierc, puis se^ lieux coi'aUrales it leurs diux vol- 81 siues,c'est-a-dire les premieres de la serie la plus exlerue, celles, eiilin, qui sont au somnift geometrique de I'inflorescence, s'^- panouisseut d'abord ; celles qui sout plus bas dans la rneme s6- lie s'ouvrent en meme temps que l.es premieres fleurs de la deuxieme rangee, L'epanouissement s'cteud ainsi progressive- meiit de haut en bas d'un rang a I'autrp.etde fleureii fleurdans chaque serie , a mesure quo Ton descend sur I'axe, ou plutot a mesure que Ton s'approche de la base geometrique du recepta- cle. Je dis geometrique parce que cetle base appareute est en realite le sommet organique de rinfloresceiice; en sorte que cette derniere est indefmie comme les capitules ou grappes con- tractees des autres Trefles. II y a done ki line anomalie seule- ment dims la forme. L'etude anatonaique achevera de mettre eette maniere de voir en Evidence. Si Ton fait une coupe transversale du pedoncule caualicule, on trouve que les faiseeaux fibro-vasculaires y sont isoles les uns des autrt's et distribues autour d'un centre medullaire. Ceux qui soiit situes pres de la face interne du pedoiiLUle sont notable- ment plus faibles que ceux de la face externe; cesoiit aussi ces derniers princip deuient qui fournisseutaux flnirs les vaisseaux qu'eiles renferment. En effet, si I'on examine des coup s lon-^ gitudinalos , on voit les faiseeaux de la face externe se prolon- ger dans I'invo ucre et dans les fleurs de la premiere serie ; mais auparavant ils emettent des ramiruations qui se rendent dans les fleurs des series subsequentes ; et cette division s'opere de maniere a produire , d'arriere en avant , dirs fascicules de diffe- rents degres.Ces fascicules ou ramifications vasculaircs du pre- mier degr6 vontdans les fleurs de la deuxieme serie; leurs di- visions se rendraient dans les fleurs de la troisieme serie, etc. Ainsi , ces fleurs recoivent des ramifli.'ation'3 des fais eaux prl- mitifs d'un degre d'autant plus eleve qu'elles sont inserees plus bas sur I'axe. Les faiseeaux de la face interne du pedoncule ne dounent de vaisseau\ qu'aux (leurs les dernieres developpces. II est done bien evident que le sommet orgauique de Tiiiflures- cence correspond a sa base geometrique. Telle est la structure de I'inflorescence du Tri folium Inpinas- ter , quand est simple ; mais il arrive quelquefois qu'elle est E\\n\it\el'inslHnt, l'« seclion, 135^. U 82 proliferc , c'est-c'i-dire que d'entre scs flcurs partcnt d'autres rameaux , dont le sommet est aussi revetu de fleurs. Ces inflo- rescences partielles ont une structure et un developpementiden- tiques a ceux de Tinfloa-'scence qui vient d'etre decrite. Comme chez elle , le pedoncule est canalicule sur la face interne , I'inflo- rescence est unilaleiale, et les fleurs y naisscnt et s'epanouissent de haut en bas, Chimie agkicole. Des phosphates naturcls et de leur i7i~ fluence sur la fcitilile dcs sols. — M. J. Delanoiie fait la com- munication suivante pour completer ce qu'il a dit daus unc prec6- dente seance sur le phosphate <\o\yi il a annouce la decouvcrte et dont un cchantillon est mis par lui sous les yeux de la Societe. « L'l^cole des mines et M. Dufrenoy en particulier avaient si- goale I'existence de I'acide phosphoriquc dans certaines assises de la craie du Nord. M. Meugy avait public de son cote divers renseignements a cet egard. J'ai vouiii appiofondir la question, et voici, en suivant I'ordre cbronologique des terrains, le resultat de mes rechcrches : « La craie glauconieuse, dite tuffeau dc Touraine , ne m'a pas donne trace d'acide pbosphorique. • Lepondingue , dit tonriia, qui estl'assise cretacee la plus ancienne du departcmeut du Nord, et qui cependant appartient cl la craie superieure (senonicune),contient uon-seulement des co- prolites de Reptiles, tres riches en phosphates, mais encore jusqu'a 0,03 d'acide phosphorique dans sa pate calcaire. Je n'ai fait que trois ou quatre analyses, mais sur des tourtias d'origines fort di- verses (Tournay, Anzin, etc.)- La craie verdatre senomeniie dw Nord, qu'il ne faut pas confondre avec la craie glauconieuse de Rouen et du Midi, quoiqu'elle soit comme elle remplie de glau- conie, m'a donne une proportion d'acide phosphorique variable, mais qui s'est elevde jusqu'a 0,02 et 0,03. Une roche fort dure de cet etage, celle dont jc presente un ecliantillou , m'a donue la quanlite enorme de quinze pom- cent d'acide phosphorique, combine 5 dufer et a de la chaux; ce qui represcnte environ 0, 33 dc phosphates. Leresidu insoluble n'est que de 0,04 a 0,05 et le resteest du carbonate calcique.Cette couche a de 0"',60a I"', 20 de puissaiice ; elle s'etcnd a plusieurs myriametres de distance en 83 toutes directions. C'est la , peut-6tre , la plus grande accumu- lation connue d'acide phosphorique. » La craie blanche (sei;onienne superieure) prise a Anzin et a Meudon ne m'a pas douue trace d'acide phosphorique. » Les craies du Midi ne m'en ont pas encore preseute. » Toutes les causes de la fertilite des sols ne sont pas encore bien counnes, raais toutes les experiences faites demonfrent riieureuse influence des phosphates sur le developpement de la vegetation. S'il elaitvrai , comme je le pense , que I'acide phos- phorique fut indispensable au developpement des semencesvege- tales et animales, son intervention dans les sols arables devrait jouer un des premiers roles dans les cultures et surlout dans la production des cereales. Ne serait-ce pas I'absence de la chaux carbonatee et surtout phosphatee qui empeche la Campine , les Ardennes, la Bretagne, les Landes,la Sologue, etc.,de produire, meme avec d'abondantes fumures , des reeoltes cornparables a celles des autres contrees?... Et la fertilite de nos plaines du Nord n'est-elle pas due au phosphate que leur ont fourni le detritus de ces roches crctacees sous-jacentes ou nousvenons de signaler sa presence?... La question ne peut etre resolue que par des analyses chiraiques et des experiences agricoles faites avec soin sur une grande echelle et avec une longue perseve- rance. Jusqu'a present, leschimistes se sont fort peu preoccupes de la presence des phosphates dans leurs analyses de terre ; ils les indiquent bien rarement. CependanI , quand ils voudront bien les chercher, ils sont siirs de les trouver dans lous les sols a cereales, puisque toutes les graiues en contiennent plus ou moins et quelques-unes jusqu'a 50 p. 100 du poids de leurs cendres. Get interessant sujet merite d'appeler latteution des savants. 11 y a la un beau et utile travail a faire , travail tout scientilique , quidevra necessairement precederet guider la pratique jusqu'ici fort empirique de nos agriculteurs. » Seance du 21 octobre 185/i. Optique. — Au sujet d'une note de M. Billet recemment presentee a I'Academie des sciences (seance du 16 octobre 1854), M. Bravnis communique a la Socicte le resullat de recherches deja anciennes sui- les cas de non-bifurcation du rayon refract^ dans les cristaux a un axe. Ce phenoitiene ne peutse pioduire que lorsque le plan d'inci- dence coincide avec le plan de la section principale ; une figure pbne tracee dans cetie section suffit a son explication. Le dessin ci-jolnt se riipporte au spath calcaire, et a ete trace d'apres les constantes propres a ce crista I , et une construc- tion bien connue due a Huyghens ; AOA' est I'axe de cecristal, AMB est la section de la sphere de rayon OA rr - par le plan d'incidence, ANCest la section de rellipsoide de rayon Equatorial OCzz-^ et de demi-axe polalre OAzz — . Menons arbitrairement, dans le quadrant AOB, le rayon re- fracte OMNR, faisant un angle a avec I'axe OA ; nn.ennns par les points de rencontre M et N les deux tangentes MP, NP se coupant en P; joignonsO, P, et tracons 'a ligne FOF'; cette li- gne sera I'intersection flu plan de la figure nvpc la face par la- quelle le rayon 01, d'incidence I, penetre dans le cristal,pourvu toutefois que la condition 85 sin I puisse etre satisfaife. En faisant varier le rayon vecteur OR, c'est-a-dire Tangle a, le point P se deplnce et deciit le lieu geometrique PSQA. Pour tiouver I'equatioii de ce lieu, je preiids OB pour axe des x, OA pour axe des z ; les equations des deux tangentes sont Ix sin a -j- iz cos arr 1 , 1'^ X cos a 4- l^z sin a r: |/ 1'2 sin^ a + 1^ cos^lT; r^limination de a donne x^ ^ ^ ^ IV— I e'est I'equation du lieu AQSP. Pour xr=o, on az rr:-— rr OA, limite inferieure des valeurs que peut prendre z, pour que le radical ne soitpas imagiuaire : A est done un point de la courbe. Pour un point infiDiment voi- sln de A, on a tres sensibleraent , renversant, ^levant au carre, et differentiant, on trouve qu'on a dz — rr 0, au point A. La courbe PSQA est done tangente en A dx h la sphere et a Tellipse. A raesure que z augmente, a parlir de la valeur z zz -, Pz^ I se rapproche de I'unite , — diminueetx augmente. l*z-^— 1 '^ x^ Pour zrr/, on trouve xrr— j--. Si done on prend Ora zz — j — ;- , la ligne nmp parallele a I'oxe des z sera I'asymptote 1 + 1 de la courbe AQSP. I-OO 86 Soit raaiutenant A I'angle AOP rr arc f col n: — 1: on de- mande la valeur maximum AOQ = Ao de Tangle variable A. z Cherchons le minimum de — , c'est-a-dire de X {l*+l'*+2ll'V-il^] I ^ Pz^-l) 1 ) Remplacous -r— par u-, 1^ z- par — , et ecnvons (12-J-1'2_|_211'U)U« Q ; — o; u- — 1 ' nous trouverons It — **' equation qui fournit une seule racine positive fonction symetrique de I et de 1'. Pour eviter les exposantsfractionnaires, rcmplaconsl'parX, !'' par y ; nomraons Xo, Zo les coordonnees du point de tan- gence Q correspondant a la valeur maximum de A"; nous avons X- + V- -^=(x'+r-)(x* + xn"+v*), Xo P z - 1^ cot^ Ao = "—— (>'+V2)^ Xo" 1^ cot ^ A. = X2 4- X"- = r^ -f- 1'-^, cot' -«='-^(f)--(T>' 87 On trouve de meme t i Xo'4-Zo'^=:— (1 +taug5 Ao), OQ = —V 1 + ^"^a ' ^»- Pour le spath, Xo=:0,2r,3, Zo=0,G98, AOQ=:20»38', x/H-zo'-r=o,556i, 0Q=: 0,7457. Comme OQ est moindre que 1 , il ne correspond aucunc solution physique reelle a cette position du rayon vecteur ; OQrr-:— -- donne pour I une valeur imaginaire. Maintenant, du centre 0, avec un rayon egal a 1, d^crivons la circonference DSD' ; le cerclo DSD' contiendia toujours dans son interieur le cercle et Tellipse de la construction d'Huyghens, puisque — <; 1, —-^ 1. Ainsi la partie pointillee AQS de notre lieu geometrique n'est point apte a fournir une solution rdelle, au point de vue de Toptique, La portion SPP' est la seuie qui puisse donner ces solutions reelles ; la seulement la distance OP devient plus grande que I'unite. Dans le cas du spath, cette portion etant seule effioace, 11 ne pent jamais correspondre, a une face capable dc produirc le phe- nomene de la non-bifurcation , qu'une seule position du rayon incident. Cherchons la condition generale pour que le point Q torabc daus la partie SPP' du lieu geometrique ; nous ecrirons Xo'--l-Zo'-> 1 tang'" Ao^' 1- — 1. C'est la condition cherchee. Par exemple , si Ton suppose S transporte en S', il y aura deux solutions , toutes les fois que le rayon vecteur OP traversera Tare QS'. Si Ton a tang' Aonl^ — 1 , le point Qet le point S coinci- dent : ce cas particulier forme la limite entre le cas de la simple solution, et celui de la double solution. 88 Si Ton' a tang^ A,, < I* — l , une seule solution a lieu ; c'est le cas du spath : on a , pour ce cristal , tang^ Ao = 0,522 ,1 ,, s ' 'M*— 1 rz 1,737. cof' Ao rz 1 ,9 1 7 , 1 La condition de double solution implique que Ton ait cot^Ao', ou 1 -f ( — Y' < 1-- 1'— 1 ^ ' et par consequent suppose aussi que Ton ait ou ce qui revient au meme 2i«-f 1 A« < cette inc^galite ne peut avoir lieu que si is est compris entre 1 et 1,1^37, et par consequent 1 entre I et 1,238. Done, le cas de la double iohil'wn n'existe, d'lme maniere directe, dansaiieun cri>tal connu, et no pourrait etre obtenu ar- tificiellempnt que par une superposition de liquide a la face dVntree du rayon. Dans le spath calcaire, on a Pour 1 =90°, xs-f-z^rzl, A=17"32'; Pour I rr 45% x--j-z-=:2, Am 3" 19'. Suite de la seance du Sjuillel, et scaiicc du 21 octobre 185i. Mecantquk. Resistance des salidcs. — M. de Saint- Venant a entreienu la Soeiete, dans ces deux seances, de I'etablissemont des conditions generates de resistance des solidc.- a la rupture eloignee, et, en particulier, de la determination des dimensions a donner aux prismes pour les rendre capables tie resister u une flexion et a tine torsion simuUanees. 1. Imaginons, dit-il, dans I'etat nattirel ou primitif du corps qu'on considere, trois petites iignes materielles respe^tivement paralleles aux coordonn^es rectangulaires a;, y, s etsecroisaot 89 en un point M pris a son intericur. Les deplaeements relntifs des molecules du corps, causes par raclion de forces exterieures qu'ou vieut a lui appliquer, changeronl geueralement les loia- gueurs et les inclinaisons mutuelles de ces lignes. Soient ', d", d'" les proportions, supposees tres petites, dont elles se sont allongees (positivement ou negativement), ou ce qu'on ap- pelle les trois dilatations, au point M, clans la sens x, ij^ z ; et soient g', g", g'" les irois glissemcnts dans les sens yz, zx, xy, c'est-a-dire les quantites trcs petites dont se sont retrecis les angles primitivement droits y^z, zMx, xMy desmeraes petites ligues. Ces six quantites, que la theorie mathematique de I'elas- tlcite apprend k calculer, au moins dans un certain nombre de cas, en fonction des forces exterieures agissant sur le solide, de- terraineront completement le mode de deformation du corps autour du point M : en sorta que si r est est une qualrieme pe- tite ligne, raenee par ce point dans une direction quclconque, faisant primitivement avec les x, jy, s des angles a, 6, 7, Ton a pour e^jprimer sa dilatation d, la proportion ou positive on nega- tive dont elle s'est allongee, (a) d rr d' cos^ « 4- d " cos2 6 -|- d'" cos^ 7 -J- g' cos 6 cos 7 -f g" cos 7 cos a -f- g'" cos « COS 6. La condition pour que le corps ne rompepas, ou que sa con- texture ne subisse pas un commencement d'alteration suscepti- ble de s'accroitre et de cotiduire finalement a une desagregation de ses parties, est que, nulle part, la petite dilatation d n'excede une certaine limite, qui est un nombre constant lorsque le corps est non-seulement houwghic ou de meme nature partout, mais encore isotrope ou d'egilc elasticite et d'egalc cohesion en tous sens 5 mais qui pent varier avec la direction r ou avec les angles a, §, 7 lorsque, comme nous le supposons, le corps n'est qu'iio- mogene saus ctre isotrope. Faute d'experiences qui fassent connaitre le mode de vuia- tionde lalimile d, des dilatations d avec les angles «, 6, 7, n:)us pouvons approximativement la supposer astrcinte a cettc loi ellipsoidale des moments d'inertie qui se presente si souvent en geometric et en physique comiiic I'exprcssion simple d'une con- tinuite reguliere en trois dimensions, et a laquelle I'expres- sion ^a) prouve que sont deja soumises les dilatations effeitives d. Bxtraitder//isri'^a-|-cos-S-[-co>-7r::l , peuvent servir a determiner ces cinq quantites. On en elimine tres simplement les trois cosinus en se servant d'un .ntificc ana- logue a celui dont on fait usage pour determiner les truis £xes d'un ebipsoide dont I'equation est donuee par rapport a des cooidonnees rectangulaires qui ne sont pns paialleles a ces axes (2); et I'onjobiient, pour determiner le rapport maximum ^^) Acadfemie des sciences de Paris, stance du 20 fcvrier 1854.fSur In tor- tioD, par M. Cauchy. (2) Eserciees de malb, de M, Caucliv, torn, 2 e( », 01 — relati/a un seul point quelconque du corps, cette equation : ^^' \d, d'J\d^ a'JVd. d"'J g/Ad. d'7' p.Vd.~d"./ g"'.^\d, d"'7 g'.g'.g"'.- dans laquelle on a (f ) g\ = 2 J^d".d"'. , g" , = 2 k^d^VT, g'", == 2 1/ d', d".. II faut , pour exprimer la condition de juste resistance , tirer — de cette Equation , puis chercher quel est le point du corps di (point appde dangereux par M. Poncelet) pour lequel ie rap- port ainsi trouve, et qui n'est encore maximum que quant a la direction, a une valeur plus grande qu'eu tout autre point, et d exprimer que cette plus grande valeur do — est egale k I'unite. 2. Ce precede, qui , dans Ie cas leplus j^eneral, ne peut etre pratique qu'au moyen d'un long tdtonnement nuraerique, se simplilie dans plusieurs cas particuliers fort etendus, qui sont ceux qu'offrent le plus frequemment les applications. 1° Lorsque le corps a, en chaque point, un axe d^elasticite parallelea une meme direction (l), c'est-a-dire lorsque sa con- texture est la meme dans tous les sens perpendiculaires aux x par exemple , on a d", rzrd"', ; et, s'il a une forme prismati- que, ou seulement une forme allongee dans le sens x, el si ses fiices laterales ne supportent que la pression atmospherique qu'on neglige , on a aussi g' =z 0 , d" = d"' n — e d' , g etant une fraction plus petite que |. L'equation se reduit, en faisant (g) Vd. d',Ad, 'd",/— g^* d", D'ou rou tire , en faisant e-rr zz e, , d 1 (1) Ac, des sc, de Paris, stance du 20 Kvrier 1854. 92 d 1-= d' % i=i_i.^+\/(!±.04-(fy. Des deux constantes d', , g, , la premiere est, avons-uousdit , la limite n imposer a la dUaiaiion dans le scm .v ou le sens longiludinal du prisme. La seconde , g, , rcprcsente evidcnimcnt la limite a imposer au plus cjiani glissement trainvcrsal g ; car si I'on avail d'zrO , ou des giisscments sans dilatation dans les d* e* sens x, y, s , I'equation (g) se reduirait a -r^rr ~, d'oii 1:=: g ou ^ — pour condition de resistance, g. Or, on represente generalemeut ainsi ces deux constantes (I) "-E-S—g- E etant le coefficienl d'elaslicite dit d' extension longiiudinnle , G le coefficient (V elasticite de glissement transversal, ou lenora- bre qui, multiplie par le glissement , donne {'effort necessaire pour le produire ou pour inciiner toutes les fibres du petit an- gle qui lemesure sur I'unite superficielle de la section qui leur etait perpendiculaire ; et R, T etant les efforts capables de pro- duire la dilatation limite d', et le glissement limite g, . L'onadone, en substituant, cette condition de resistance ... , 1-^, Ed' , y//l4-£, Ed'V , /GgV (j) iirmaxim.de . U V/ I — ' — . — I 4^1 — ^ I , expression dans laqueiic on fera (d'apres ce qu'on a vu datis une precedente note) .1 > T-i' ^ I ,. /^os a , sin a \ (k) Ed=--|-M^— .-1--^^^; CO etant I'aire de la section transversale ; I etr scs moments d'inertie autour de ses deux axes prin- cipaux, paralielemeut auxquels on prend les coordounecs y et z ; P etant la somme des forces qui tirent iongitudinalement ie prisme ; 9 a M le moment total tendant a flecliir ; « Tangle du plan de ce moment avec les z ; Et Ton exprimera de meme Gg, suivant chaque cas, au moyen des forces transveisales ainsi que du moment de torsion , qui produisent les gl'issemtnts g. 2° Lorsque le corps, sans avoir d'axe d'eiasticite , est un prisma rectangle dont les faces sont paralleles k trois plans principaux d'eiasticite de sa matiere. En effet, alors, les faces laterales n'cprouvant toiijours que la pression atmosplierique, on aura g'rrO , g"'=: 0 sur celles paralleles aux // , et g'rro , g"n:0 sur celles paralleles aux 2; et lorsque le prisme est solli- cite de maniere que le point dangereux ne puisse se trouver que sur les unes ou les autres, I'equation geuerale (e) du 3'' degre se reduira, pour ce point, au second degre ou a la forme (g) , d'ou g'" Ton tirera I'equation de resistance (j) en mettant — ^ au lieu g Gg de — rr — - > s'il doit etre sur une dcs faces parallfeles aux j , et, s'il doit etre sur une des faces paralleles aux z , — 77- au lieu g". g de — , et, pour e, , un nombie un peu different e',. Au reste,cette formulede resistance (j) peut etre d^montrde d pr.ori , au moins dans !e cas d'isotropie , d'une maniere fort simple. Et comme le calcul prouve que , sans changer beaucoup les resuitats , on peut faire varicr le nombre e, entre ses limites extremes 0 et J-, ou au moins cntre celles 0,15 et 0,4 qu'il ne saurait guere depasser, Ton peut, pour les applications, adopter (,) ,-^, d'oul=^n:-,l±!ir=^ ^ ' " ' 2 8' 2 8 ' qui est en rapport avec divers resuitats auxquels sont arrives les auteurs de la theorie de I'equilibre interieur des corps elas- tiques. 3. Voiciraaintcnant diverses consequence's pratiques que Ton tirede cettc formule(j). 94 1" Lorsqu'un rivei ou petit bonlon unissaut, par exemple, deux feu'lles de fortp tole , est soumis, en meme temps, a une tension longitudinnlequi exigerait, seule, qu'on lui donnat une section w' pour y resister, el a un effort transversal de tisaUle- metii exifjeant, s'il etait seui, qu'on doni at une section dune superflcie to", Ton a, pour det( rnainer la section w qui le rendra capable de resister a la fois a cet effort longitudinal et a cet effort transversal, I'expression -'+V (I -')'+-" 3 8 (Voir le S" pour le calcul numerique.) 2° Lorsqu'un prisme rectangulaire ires court est pose sur deux appuis et presse perpendiculairement au milieu , ou lors- que, etant sollicite transversalement a un bout, il est serre et scelle a I'autre de maniere que sa section d'encaslrement soit contrainte de rester plane (ou empechee de s'iuflechir tn dou- cine, comme on a vu au d" 1069 de rlnsi'itui , 26 juin 1854 , p. 22 1), si Ton appelle b et c la largeur et I'epaisseur a lui don- ner, b' et c' les valeurs qu'on leur attribuerait si Ton tenait compte seulement de I'effet de flexion, b" et c" ceiks qu'il fau- drait prendre si Tonne tenait compte que de I'effet de glissement transversal ou de la tendance a rupture par eisaillement, Ton a d'oii Ton tire pour la largeur (n) 6= - b'~^\/(- h' V-l- fr"2; si Ton s'est donne arbri- trairement I'epaisseur c ; et si Ton s'est donne arbitrairement la largeur b, II en resulte, dans le premier cas, 6r=: 1,5546' lorsque b'zzb'" et, dans le second., t-- =: 1,883 c'- lorsque c'- zrc"-, c'est-a- dirc lorsque la flexion et le glissement out le meme degre d'in- fluence. On voit que leurs tffets se coroposent de maniere 95 a exiger des dimensions plus fortes que s'ils avaient lieu iso- l^ment. 3" Lorsqivun cylindre a base circuiaire e^t soumis a la fois a un effort qui tend a le flechir et a un efiort qui tend a le tordre (couime nil arbre de machine sollicite par deux engrenages et deux courroie>), si l"ou appelle D' et D" les diameires, preala- blement et facilement calculeo, qu'on lui donoerait s'il n'etait soumis qu'a i'etfintde flexion, et .I'il u'elait soumis qu'a I'effort de torsion, et D celui qui doit le rendi e capable de resister a ces deux efforts simuitanes, ii laudra prendre (p) D3 =^ D'3 +\/(|- D'^y + (|)"3)^ D'ou Ton tire que , D"3 si — = i ; 0,7072; 1 ; 1,41-12; 2 D3 ona — = 1,175; 1,3194; ^y'^^; D3 1,554; 1,358 ; 1,235. On aurait aussi , en appelant Px le moment qui fait flechir, variable d'une section a i'autre, Pk le moment constant qui fait tordre, i'equation 7rD3 (q) R -- = P (±.+lv/.= + ,.)^ pour calculer le diametre variable Dqu'i! faudrait donner a une piece ayant partout une section circuiaire, si Ton voulait qu'elle fut d'cyale resistance sous cette double action. 4" Si 0, c sont les dimensions transver^aies a donner a un prismo rcctangulaire a la fois flechi et tordu , la soliicitation a flechir ayaiit lieu a filat ou dans un .>^eus paraliele a son pelit cote c, et si, t', c' et b'\ c" sont les valeurs qu'on leur donnerait si le prisme etait seidement flechi , ou seulement tordu , Ton a (r) be' = ~ 6' c-^-^\/(jb'c' y-^{b"c"^y,' OG et le point dangercux csl ncccssairement au milieu des grant! cotes h. Mais on n'a plus cette meme relation si le prisnie rectangle est sollicite de champ ou si le pinn du moment qui tend a llechir est parallele aux grands cotes b. Alois le point dangereux se trouve lantot au milieu du petit c6to c, tantot sur I'un des grands cotes entre le milieu et I'un des angles. Et, quand le plan n'est parallele ni a 6 ni a e, ce point prcnd di verses autres positions, soil sur les cotes 6, soit sur les cotes c, b I," c'" suivant les grandeurs de — , de et de Tangle « que le ^ c ' b' c'' si plan desollicilation fait avec c. L'autcur donnera, ailleurs, uu tableau des grandeurs des bc^ he' rapports —7-77 , ■ „ „, pour ces dive; ses donnecs : clles sont generalemeut un pcu raoindres que celles fournics par la formule (r) relative au cas ou leprisme est sollicite a plat; mais ellcs prouveiit toujours que les dimensions a donner au prisme exce- dent sensiblemeut les plus fortes de celles qu'on lui donneraiten le supposant alternativemeut soumis a la seule llexion etsoumis a la scule torsion. Seance du 25 novcmbrc 185i. ZooLOGiE. Repliles. — A propos d'un memoire qu'il vient de publier sous le litre d'Essui d'applicalloii a la clause des Rep- liles d'une disii'ibuiion par serits pamllHes, M. Auguste Du- meril prescntc les consideialians suivantes pour faire ressortir les avantages de cette distribution. Le sens general de cet Essai est indiqu^ par cette epigraphe emprunt^e a ['Hist. nal. des regnes organ, que fait paraitre en ce moment M. Is. Geoffroy Saint-Hilaire : « Que devons-nous entendre par series parnlleles ? Des suites semblablement ordon- n6cs de termes respectivement analogues , par consequent sem- biableaicnt croissantes ou decroissantes ». C'estevidemment la definition la plus iiettc que Ton puissc donner de celte metbode de classification, qui parail etre I'expre.-sion sinon rigoureuse, du moins la plus rapprochee des affinites naturelles des animaux. 97 Son resultat esseutiel est de rappioclier ou plutot de mettic eu regard pour deux divisions , ou pour uu plus grand nombre, les subdivisions qui se ressemblent le plus entre elles. Si deux series, par exemple, se coraposent, I'une des termes a, b, c, et I'autre des termes a', b', c\ n'est-il pas evident, en raison meme de I'analogie de ces termes , qui different unique- raent par le signe ajoute a la seconde serie, que, dans cette der- Diere, c'est a' qui est particuli^rement en correspondauce avec a, b' avec b, et ainsi de suite. C'est done presenter d'une facon incomplete cette succession de rapports, que d'enumerer d'abord la serie a, b, c, puis la serie a', b' , c'. On pare a cet inconve- nient, et les afrmites sout bien mieux signalees, quand on dis- pose ces series sur deux rangs paralleles. Au contraire, lorsqu'on se borns a la methode scriale ordi- naire et continue, meme la plus perfectionnee, celle qui trouble le moins possible les vrais rapports, il faut souvent , a la suite d'un groupe, en placer un autre qui, par ses premiers anneaux, ne parait pas se rattacher au precedent d'une facon tres intime. Des tentatives faites par les zoologistes pour les Mammiferes et les Oiseaux et pour certaines classes des animaux invertebres montrentles resultats qu'ou peut attendre de cette nouvellema- niere d'envisager les rapports naturels des animaux entre eux. Quelques exemples choisis parmi les Reptiles donnent la preuve qu'onpeut parvenir a exprimer bien plus netteraent leurs rapports mutuels quand on fait a ces animaux I'application des principes qui ont dirigedifferentsclassificateurs dans leurs essais sur d'autres groupes. Ainsi, les Sauriens compris dans les deux families des Chakidiens et des Scincoidiens nous en fournissent un exemple. Outre les genres a merabres bien conformes, elles en comprennent, vers leur lin , un certain nombre d'autres ca- racterises par une degradation successive des pattes, qui, meme chez les derniers, disparaissent complctement, comme on le voit chez les Ophisauresd'une part et chez les Orvets de I'autre. Or, ce n'est pas suffisamment tenir compte des veritables affinites de ces differents Lezards, que de placer I'une k la suite de I'au- tre les deux families auxquelles ils appariiennent. II serait done convenable, en raison de ces analogies, de les disposer sur deux rangs paralleles , ce qui permettrait de grouper en correspon- Extrait ile L'lnstUui, I"-' section, 185/i» 13 98 dance parfaile, sur chaoune desdeux echelles,les especesoffrant entre elles le plus d' analogic. D'autres exeraples del'utilite de cet arrangement methodique peuvent etre tires de I'ordre des Ophidiens. Leur classification d'apres la disposition et la structure du systeme dentaire, et telle qu'elle est proposee dans VErpeloloaie genirale de MM. Dumeril et Bibron , montre les vrais rapports generaux des groupes entre eux. lis s'y trouvent ordonnes en une serie li- neaire continue. Consider^e dans son ensemble , cette distribu- tion est tres naturelle. Pour plusieurs groupes, cependant, elle doit etre modifiee de raaniere a ce que certaines analogies im- portantes, qui y sont forcement un peu negligees, soient mises plus en relief. A I'appui de cette assertion il suffira de citer ici les deux faits suivants : Les Eryx et les Boas, qu'il est convenable de r^unir en une faraille sous le nom d'Aproterodoutiens , puisqu'ils raanquent de dents en avant, a I'os inter-maxillaire, se trouvent, par cela meme, necessaireraent eloignes des Rouleaux et des Pythons ou Holodontiens, chez lesqueis on voit ces dents. Malgre cette dif- ference et d'autres qui se remarquent dans certains caracteres exterieurs , on observe dans ces deux families la meme confor- mation gen^rale, les raemes particuiarites dans la taille et dans le genre de vie. A laquelie faudra-t-il assigner le premier rang? En renoncant a cet ordre hierarchique absolu , souvent difficile a suivre, comme on en a la preuve ici , et en ayant recours a I'arrangement parallelique , tout embarras disparait, car les affinites de ces deux families sont alors bien mieux conservees. 11 est done preferable de placer eu regard : A les Holodontiens , A' les Aproterodontiens, el, sur des echelons correspondants de cette double serie, les Tribus a des Tortricides, a' des Erycides, b des Pythonides, b' des Boaides. Pour d'autres families de Serpents le parallelisme pent ^tre pousse plus loin et s'appliquer a la plupart des genres. Telles sont les deux derniferes parmi les Couleuvres et dont les dents les plus reculees de la machoire superieure ddpassent beaucoup en longueur celles qui les precedent. Chez les unes , ces grandes dents continuent, sans interruption, la serie sus-maxillaire : ce sont des Syncranteriens, Dum. Bib. Chez les autres, ilreste un 99 eapace vicle au ucvatit dc ces longs crochets, comme I'indique le iiom de Diaeranteriens, Dum. Bib. Les memes formes et la m^me habitude generale, avec des modifications secondaires, se retrouvaut dans chaeune de ces families, les genres homolo- gues ou correspondauts ne sont vraimentpas disposes selon leurs affinites reelles s'ils ne sont places en regard dans I'une et dans I'autre. On a ainsi I'avautoge, tout en conservant a ces families le rangqui leur appar!ient parmi les Couleuvres, de rapprocher entre elles : !<> les especes arboricoles ; 2° celles qui vivent dans les lieux humides ou dans les petits cours d'eau ; 3° les Couleu- vres essentiellement lei-restres ; 4° enfm celles dont la confor- mation du museau indique desraoeurs d'animaux fouisseurs. Cette methode de classification parallelique peut-etre utile- raent employee pour les Batraciens Aooures. Elle permet de ne iiegliger aucune des nombreuses analogies qui etablissent des liens si remarquables entre les deux grandes families des Gre- nouilles et des Rainettes, dont la difference essentielle reside dans la conformation de I'extremite libre desdoigts.Ce caractere, tout important qu'il est, en raison des modifications du genre de vie qui en sont la consequence, n'etablit d'ailleurs aucune supe- riorite ou inferiorite reelle de I'une de ces families relativement a I'autre. On se rapproche done bien plus de I'ordre naturel en les placant sur deux rangs paralleles ou Ton trouve un grand nombre de degres correspondants. Enfln, c'est entre les deux grandes divisions de la faraille des Sauriens Iguaniens etablies d'apres le mode d'insertion des dents sur les machoires et nommees, a cause de la difference qui s'y remarque, Pleurodontes et Acrodontes, Dum. Bib., que le parai- leiisme des subdivisions est le plus evident, car ces deux tribus compreunent plusieurs genres qui se correspondent tres exacte- ment. II etait done possible, comme on vient de le voir, de tenter une application a la classe des Reptiles d'uiie distribution par series paralleles. Seance dit29 dccembrc IS54. MfiCANiQUE APPLIQUEE. Traciiou. —M. O. Blatin donne la iheorie et la description d'un appareil qu'il nomme cucanseur, et 100 qui a pour but de soulagcr, dans leur travail, les nioteurs animes, homrae ou cheval, qui traincnt de lourdes charges, avec des \'6- hicules a deux roues. L'arcanseur nc crc^e pas de la force , mais il permet d'eniployer plus utilement celle qui est trop souvent d6pensee en pure perle. II est dispose de mani^rea caler solidemenl les roues, tout en les laissant libres de se mouvoir dans le sens de la progression. Cette fonction est executde spontanement par un sabot suspendu a I'extremite d'un bras incxtensible, dont I'autre exlr^mite s'arli- cule, al'aide d'un boulon , avecle limon de la voiture, au-dessus du heurtoir ou embase de la fus^e de I'essieu. Quand l'arcan- seur fonctionne, le brancard, qui n'ctait auparavant qu'un organc detraction, agit a la raaniere d'un levier coud6, a bras inegaux, d'une grande puissance. Si Ton imprime a ce levier inter-fixe une impulsion laterale, de gauche a droile, par exemple, la roue droiie pivotera, sans pouvoir reculer, tandis que I'autre sera port6e en avant, en decrivant sur le terrain un arc de cercie. Elle arcansera, selon I'expression pittoresque du charretier. — Si I'impulsion vient au contraire dc droite a gauche, la roue gauche a son tour servira de pivot , et la droite avancera , tracant un ccrcle en sens inverse du premier. Le cheval, en ejt?a!(Zrt»/,produitinstinclivement ce mouvemcnt du brancard , pour vaincre une resistance que la traction directe n'a pu surmonier. L'homme attel6 pent utiliser l'arcanseur soit par des impul- sions laterales , soit par I'elevation et rabaissemonl successifs du timon ou du brancard de sa voiture. Au moment ou celui-ci se rapproche du sol , les roues saisies par les sabots de I'appareil sont dnergiquement saisies, entrainees en avant. L'arcanseur qui facilUe la progression pent egalement aider nil recul. Dans ce cas , les sabots agissent sur la partie anterieure du cercie de la roue. II se transforme aussi, avec I'addilion d'un moulinet, mis en mouvement par une bascule a puissant effet, en un enrayage energique et progressif, et porte alors le nom d'ar- canscur fre'in. RI. Orad Blatin fait remarquer qu'il n'cntre dans ces appareils aucun organe cher, fragile ou d'une execution diffi- cile. II s'est attache a leur donncr un caracterede simplicite d'ac- tioi) et de manoeuvre tel que la routine ou la paresse ne puissc 101 6tre un obstacle a leur propagation. Sans quitter son cheval , le conducteur obtient a volonte , par le deplacement de sa bascule , quatrc effets differents : // enraije a la descente, — il dcgage les roues, el les rend libres de tourner enavant ou en arriere , pour la marchc ou le recul ordinaire; — enfin, pour ARCANSER , il leur laisse la faciliic de totirner dans im sens , en les immobUi- sani dans le sens oppose, ei facUlle ainsi, suivanl le besom, ou la progression ou le rccul, malgre les obstacles resultant de I'exces de la cliarge, de la depression du terrain ou de I'inclinaison de la voie. De petits modeles adaptes a un tombereau , une cbarrettc et un binard sont mis sous les yeux des menibresde la Societe, de meme qu'iin dessin geometrique demonstratif du principe de I'ap- pareil. — M. Robert communique plusieurs appareils qu'il a construits pour I'enseignement de la cosmographie. Ces instruments n'ont pas pour objet, comnie beaucoup d'au- tres machines compllquees et dispendieuses, de representer les phenomenes celestes, tels qu'ils se produisent dans la nature, mais bien de montrcr d'une maniere simple et sensible a toutes les intelligences, les mouvements des corps que les professeurs ne parviennent a faire comprendre que rarement et avec beaucoup de peine, meme aux eleves de I'organisation la plus heureuse. A I'exemple du professeur, qui trace des figures differentes pour chacune des choses qu'il doit expliquer aux el6ves, I'auteur de ces nouveaux appareils en a construit un special pour cliaque or- dre de phenomenes resultant d'une meme cause : le double mou- vement de la Terre sur son axe et dans son orbite, les effets qui s'y rattachent, la precession des equinoxes, les mouvements de la Lune, la revolution rclrograde des nceuds, les eclipses, les phases, les libralions, les stations et retrogradalions des planetcs, sont I'objet des six premiers appareils, qui sont deja connus ct em- ployes dans divers etablissements d'instruction. M. Robert presente aussi quelques appareils tout nouveaux, dont I'un a pour objet d'expliquer la cause de I'inegalite de duree des saisons par suite des mouvements de la ligne des absides et de celle des equinoxes; I'autre de montrer, par une cause ana- 102 logue a celle qui produii ce phdnomenc, Ic principe de la preces- sion des equinoxes et d'effectuer un mouvement identiqueraent sembiable au mouvement conique de I'axe du raoude anlour de I'axe de I'ecliplique. Ces phenoraenes, si difBciles a expliquer par le secours des figures seules, deviennent evidenis au raoyen de ces instruments. Paris. — COSSON, imp., rue du Four-Sl. -Germain, /(3. PBILOMATHIQUE M PARIS. AiNNlilE d855. EXTUAIT DE L'INSTITUT, JOWllNAL UNrVEHSEL DBS SCIENCES ET DBS SOCIEIBS SAVANTES EN FRA^'CE ET A l'eTRANOER. l«SccUon.— Sciences math^maliques, physiques et naturelles. Rue de Trtvise, 65, a Paris. SOCIfiTE PHILOMATHIQUE DE PARIS. EXTRAITS DES PROCis-VERBAUX DES STANCES PENDANT l'aNNEE 1855. PARIS, IMPRIMERIE DE COSSON, RUE DU FOLR-SAINT-GERMAIN, -43, 1855. 80GIETE PHILOMATHIQUE, FONDEE EN 1788. LISTE DES AiMGIENS MEMBRES. NOMS DES MEMBRES. MM. Audirac Brongniart (Alexandre). . . . Broval Petit Riche Sylvestre (Auguslin, de). . . Bellot Guilbert Vauquelin ( L.-N. ) Seguin (Arinand) Bouvier Berlinguieri (And.-V. ). . . . Marsillac Robillard Chappe (Claude) Garnier Lair Boniiard Coquebert (Antoine) Coquebert (Remain) Lucas Gillot P16 Bruley Viez Lacroix CoquebertdeMontbret(C.-E.) Gillet-Launiont Millin (Aubin-Louis) Benon Bailiet Berlhollet (C.-E.) Lavoisier Fourcroy (Ant.-F.) DATE DE l'f.LECTION. 10 dte. 10 dec. dO dec. 10 d6c. 10 d^c. 10 d6c. 9 nov. 9 nov. 9 nov. '2li mars 22 mai 13 nov. 17 mars 24 mars 31 mars i avril 9 mai 13 juin 27 juin 27 juin 20 avril 2 f<5vr. 23 Kvr. 7 avril 2 juin 1 d^c. li mars 28 mars 25 avril 25 avril 25 avril 14 sept, 14 sept. 14 sept. 1788 1788 1788 1788 1788 1788 1789 1789 1789 1790 1790 1790 1791 1791 1791 1791 1791 1791 1791 1791 1791 1792 1792 1792 1792 1792 1793 1793 1793 1793 1793 1793 1793 1793 DATE . . . 1791 7 oct. 1847 4 sept, 1797 4 aout 1851 14 nov. 1839 1826 1806 1797 1803 1806 9 avril 1831 1 juin 1834 . . . 1818 6 nov. 1822 . . . 1794 16 d6c. 1809 OBSERVATIONS. i\OMS DF.S MEMBRES, MM.Vicq D'Azyr Ilalle (J.-Noel) Ventenat » Left'vre-Gineau (L.) Leroy Lamarck (J.-B.-P.-AiUoine). Leli^vrc Monge (Gaspare! Prony ( Gaspard-Clair-Richc dej Jumelin (J.-B.J Laplace (P.-Sim6on de). . . . Arcet (J. d') Dejeux Pelletier (Berlin) Richard (L.-C.-L.-M.). . . . Lacroix (Sylveslre-F.). . . . L6veill6 Haiiy (D.-J.) Teniiellier Duviilars Mozarl Tedeiiat Giraud-Cliantrans Berthoud (Fred.) Bosc Geoffroy Sainl-Hilaire (fit.). , Cu\ii'r (Georges) Sedillot (J.-J.-Ernesl). ... Daubenton ( L.-J.-M. ). . . , Micb6 Duliamel fds Teuiire Macquart (L.-(>.-Henri '. . Lariey 'JJoniinifiue) Descolils Diicliesne (Anloiiie). . . . Bouilloii-Lagraiige Lasleyrie (Ch.-P. de). . . . Alibert Adet Tr^mery Dillon Pajol-Dcsclianiies Lactpfcde (Bcni.-G.-fit. de) Morcau ( J. L. ) Chaplal (J.-Anloine) .... Olivier (G.-Antoine ). . . . Daudiii Bichat (M.-F.-X.) DATE |>e b' ELECT ION. 14 sept, li sept. 14 sopl. 14 sept. 21 sept. 21 sept. 21 sept, 28 sept. 28 sept. 28 sopt. • nov. 3 nov. 13 nov. 13 nov. 13 nov. 13 d6c. 13 d6c. 10 aout 31 juill. 19 sept. 19 sept. 19 sept. 25 oct. 24 nov. 13 janv. 13 janv. 23 mars 23 janv. 3 mars 3 mars 13 mars 1 JUlll. 1 juill. 24 sept. 24 nov. 3 janv. 2 f6vr. 2 mai 21 juin 31 juill. 20 aout 4 nov. 14 nov. 1 juin 1 juin 21 juill. 11 juin 1 juill. 11 juill. 1703 1793 1793 1793 1793 1793 1793 1793 1793 1793 1793 1793 1793 1793 1793 1793 1793 1794 1794 1794 1794 1794 1794 1794 1795 1795 1795 1796 1790 1796 1796 1796 1796 1796 1796 1797 1797 1797 1797 1797 1797 1797 1797 1798 1798 1798 1799 1799 1799 DATE DU DECE5. 1794 11 fevr. 1822 13 aout 1808 3 f6vr. 1829 28 janv. 1803 18 d6c. 1829 19 ocL 1835 28 juiU. 1818 29 juill. 1829 OBSERVATIONS. . . . 1807 5 mars 13 levr. 21 juill. 6 juin 24 mai 1827 1801 1837 1797 1821 1843 1 juin 1822 20 juin 10 juill. 19 juin 13 mai 31 di^c. 1807 1828 1844 1832 1832 1800 . . . 1808 25 juilL 1842 1827 0 oct. 1825 . . . 1826 29 juill. 1832 1 ocl. 1814 3 d6c. 1804 . . . 1802 V NOMS DES MEMBRES. MM.Butet. . .' . , De Caiulolle (Auguslin-P.). , Deleuze (J.-Ph.-K.) Brochant de Villiers. . . . . , Costaz Cuvicr (TrdiliricJ Brisseau de Mirbel Lancret Poisson (Doiiis-Sini(?on). . . . Conlt5 Riclieiand Gay-Lussac (J.-Louis). . . . P6ron (F.) Savigny ,. . . , Correa de Serra (J.-F. )^ . . Dupuytrcn (G.) Hachelte (J.-N.-P. ) Delaroche Berlliollet (Am(5d6e) Ampere ( Antoine-Marlin). . Arcet fils (d') . Giraid (P. -Simon) Dupelil-TliOiiars (Aristide). . Parisct (ttieniie) Duvcriioy (G.-L.) Malus (C.-E.) Avago (Francois) Nyslcn ( P. -Hub. ) Luugier (And.) Board Puissant ( Louis) Desuiarcst (A.-G.) ...... Legaliois (Julien-J. -Cesar). . GucrsenI . Baiilel Diicrotay de Blainville (H). ^ Dulong (P.-L. } Magendie (Franc-ois) Lucas (J,-And.-H.) Lesueur Mont(!'grc Lenian Cassini ( Henri-J.-Domin. ) . Fourier ;J.-B.-J.) Beudant (Francois; Petit (Aiexls-Tliiri'se) Bobiquet Edwards (William) Pellclier (J.) Gloqucl (Ilippolyle; DATE DE l'eLECTION. 12 Kvr. 5 oct. 21 juin 1 juill. 9 sept. 17 dec. 11 mars 28 nov. 5 d6c. 27 ftvr. 25 mars 25 niai's 25 mars 25 mars 17 janv. 17 janv. 2!i janv. 24 janv. 24 janv. 7 fevr. 7 fevr. 19 d6c. 16 janv. 14 mai 6 janv. 14 avril 14 a\ril 14 avril 14 avrri 14 avril 16 mai 9 Kvr. 23 Hm: 9 mars 9 mars 29 fevr, 21 mars 10 nvril 5 fevr. 12 mars 9 avril 3 fL^vr. 17 fevr. 7 fevr. 14 fevr. 21 fevr. 18 avril 25 avril 2 mai 9 mai 1800 1800 1801 1801 1801 1802 1803 1804 1804 1805 1805 1805 1805 1805 1806 1806 1807 1807 1807 1807 1807 1807 1808 1808 1810 1810 1810 1810 1810 1810 1810 1811 1811 1811 1811 1812 1812 1813 1811 1814 1814 1816 1816 1818 1818 1818 1818 1818 1818 1818 DATE DU DECfeS. 11 sept. 1826 20 nov. 1835 16 mai 1840 24 juill. 26 sept. 5 dte. 25 avril 1835 1854 1807 1840 9 mai 1840 1850 1810 8 f6vr. 16 janv 1823 1835 1834 10 juin 2 aofit 30 nov. 12 mai 3 juill. 1 mars 24 fevr. 2 oct. 1836 1844 1836 1831 1847 1855 1813 1853 1818 1832 OBSEnVATIONS. 10 janv. 4 juin 23 juin 1843 1838 1814 1848 1 mai 19 juiil. 11 Oct. 10 a\rU 15 avril 1850 1838 1855 1825 1847 18 oct. 16 mai 12 dec. 29 avril 24 juill. 19 juill. 4 mars 1845 1830 1850 1820 1840 1842 1842 1840 NOMS DES MEMBRES. MM. Fresiicl ( Augustiii-J. ) . . . . Navier B6clard (P.-A.) FiancoBur (Louis-Benjamin). Turpin (P.-J.-F.) Richard ( Acliiile ) Audouin (J.-Victor) Bresciiet (G.) Auguste de Saint-Hilairc. . . Savary Savart (Ft-lixJ Dejean (J.-F. Aimc) Jussieu (Adricn de) Eviies ( Jean-Bapliste ). . . . Bru6 (fit.-Hiibert) Viiiot (E.) Soulaiige-Bodin Duponi Bourdon ( Pierre- Marie ). . . B6rard Serrulas Coriolis , • • • Sturm (Cliaries-Francois). Guillemin (J.-A.-B.)- .' . . . . Olivier (Tli6odore) Puillon-Boblaye Ganibey (Henri-Prudenl). . . Parent-DucluUelet (A.-J.-B.) Guerin-Vaiy (Tli(!'opiiile). . . Leclercq-Tliouin (Oscar). . . Levy Gaudichaud Pellier (Allianase) Leblond (Charles) Vollz (Phil.-L.) Laurillard (J.) Roissy ( de ) Blandin (Friid^ric). . . . . . Bibron (G.) Laurent (J.-L.-Maur) Ebelmen (J.) Wantzel (L.) Lallemand Gerdy (Pierre-McolasJ . . . . DATE DE l'eLECTION. 3 avril 13 mai 26 juin 17 ftvr. 2i Kvr. 10 mats 19 mai 1 juin 31 mai 12 ftvr. 19 fevr. 2 avril 16 avril 25 f6vr. 25 fdvr. 25 K'vr. 25 Kvr. 25 ftvr. 5 mai 8 mars 7 mars 24 juill. 5 fevr. 19 Kvr. 18 aout. 25 aoiit 14 mars 25 avril 2 mai 16 mai 23 mai 9 mai 30 juin 11 mars 25 mars 11 avril 9 dec. 30 mars 20 mai 31 d(5c. 28 mai 24 juin 10 avril oO nov. 1819 1819 1819 1821 1821 1821 1821 1822 1823 1825 1825 1825 1825 1826 1826 1826 1826 1826 1827 1828 1829 1830 1831 1831 1832 1832 1835 1835 1835 1835 1835 1836 1836 1837 1837 1837 1837 1839 1840 1841 1843 1843 1845 1845 DATE DU DECES. 14 juill. 21 aoCit 16 mars 15 dec. 1 mai oct. nov. 10 mai 30 d^c. 25 juill. 16 mars 6 janv. 30 juin 13 juin 15 mars • . . 2 mars 16 mars 1827 1836 1825 1849 1840 1852 1841 1845 1853 1841 1841 1845 1853 1846 1832 1838 1845 1847 1854 25 mai 19 Fept. 18 d6c. 10 nov. 10 aout 1 oct. 28 janv. 6 mars 1 janv. 26 juin 15 janv. 15 oct. 1 janv. 15 janv. 27 janv. 15 mai » • a 27 mars 2 f^vr. 1 avril 21 fevr. 22 juill. 18 mars 1832 1843 1855 1841 1853 1845 1847 1836 1854 1845 1841 1854 1845 1838 1840 1853 1843 1849 1848 1854 1852 1845 1854 1856 OBSEnVATIONS. I NOMS DES MEMBRES. DATE 1)E I.'eLECTION. DATE OBSERVATIONS, SOCIETE PHILOMATHIQUE. LISTE GEXERALE DES MEMBRES DE LA SOCIETE PREMlfiRE SECTION. NOMS DES MEMBRES. DATE MEMBRES OBSERVATIONS. DE L'eLECTION. HONORAIBES. MM.Biot (Jean-Baptiste) Bind (J.-P.-M.) 2 fevr. 1801 14 mars 1812 28 mars '1812 31 d6c. 1814 19 janv. 1822 6 juin 1829 5 d(?c. 1829 22 janv. 1831 25 aodt 1832 25 aoQt 1832 25 aout 1832 25 aout 1832 11 a\ril 1835 18 avril 1835 16 mai 1835 2 avril 1836 9 avril 1836 17 di^'c. 1836 25 fevr. 1837 17 janv. 1838 16 fevr. 1839 24 mai 1840 11 juilletl840 16 janv. 1843 4 fevr. 1843 18 fevr. 1843 8 juilletl843 2 dec. 1843 24 juilletl844 7 juin 1845 28 juin 1845 14 f&vr. 1846 11 avril 1846 30 mai 1846 • Bonnard (Auguslin-Hcnii de). Cauchy (Augustin) Prevost (Constant) Dufrtaoy (Pierre-Armand). . filie de Beaumont (L.) . . . Duliamel (Jean-Mar. -Const. . Lam6 (Gabriel) Villerm6 (Louis-Ren6). ... Liouville (Joseph) Vincent (A.-R.-H) Duperrcy (Louis-Isidore). . . Desnoyers (J.) Perdoniiet (Auguste) Siguier (Armand-Pierre). . . Combes (Cliarlcs) Dclafosse (Gabriel Dausse Bienaym6 (Jules) Blanchct (Pierre-Henri). . , . Catalan (Eugfene-Charlcs). . Transon (Abel) Bertrand (J.) Breguet (Louis) Rozet(Claude-An!.; Archiac (A. d') Barr6 de Saint-Venant (M.). Le Verrier (U.-J.) Dortet de Tessan (U.) Verneuil (Ed. de) Serret ( Joseph- Alfredj Burat (Amedte) Villarceau (Yvon) PREMIERE SECTION. NOMS DF,S MEMBRES. DATE DE l'iIlECTIO.N. !MM.De\ille(C.) Hcimite (Charles). . . . I'aye Bonnet (Ossian) Lechatclier (Louis). . . DelessG (Acliillr) Laboulave JCIiarles) . , Briot(Cii. -Aug, -Albeit) Descloizcaux (A.). . . . Puiseux (M.-V.) Viquesnel (A.). . . . . , Goujon (fimile) Bresse ((iharles) 24 a\ril 1847 24 juilletl847 4 luai 1848 :9 juilletl848 0 ft'vr. 1849 22 nov. 10 jaiiv. 21 fevr. l^'mai 1851 1852 1852 1852 X iiiai ±\jtj^ 2 avril 1853 21 mai 1853 28 juin 1853 MEMBRES HO.^ionAinEs. OBSERVATIONS, 16 juin 1855 DELXIEME SECTION. NOMS DES MEMBRES. MM. Th6nard (Louis-Jacques). . . Chevreul (Micliel-Eug^ne). . Despretz (Ctisai) Pouillet (Claude) Becquerel (Antoine-C6sar). . Dumas (Jeun-Baptiste). . . . Bussy Babinet Payen (Anselnie) GauthicrdeClaubry (H.1''.G.) Cagniard-Latour (Cli.). . . . Pclouzn (Tlieopliile-Jules). . Melloui PCligot (Eugene) Peclet Fii^iny (Kdiuoud) Boussiugault (Jean-Bapt. ,. . Begiiault ( Louis-Viclor ). . . Lecanu (L. R.) Caligny (Anatolede) Cahours ( AugusteJ Gu6rard (Jac.-Alp.) Walferdin (H.) Balard (Antoine-J6rome). . . Becquerel (Edmoud) Massoii (Antoine-Pliilibert). . Deville (Heiiri-Elienne). . . . Herve dc la Provostaye (Jos.). Martins (Charles) Desains fPaul) Bravais (Auguste) Silbermann (Jeaii-Tliiebault. Leblanc (Felix ) Thenard (Paul) Favre (Pierre) Wiirtz (Ad.) Fizeau (Hipp.-Louis) Jainin (J.) Jacquelain (Victor-Auguste). Foucault (L6on) Persoz (J. M.) Verdet ( E. ) Barral (J. A.) Cloez (FranQois-Stanislas) . Desains (Edouard) Wertheim (G. ). Dauiour (A) Salvetat Bcrlhelot (Pierre-Eugdne). . DATE DE l'eLFXTION. 1803 1808 1820 1825 1827 MEMBRES HONORAIRES. 12 Kvr 14 niai 23 niai 6 avril 1822 27 avril 1823 26 fevr. 11 aoiit 1 mars 1828 18 janv, 1832 25 aoCit 1832! 21 fevr. 18351 7 mars 1835 21 mars 1835' 28 mars 1835; k avril 1835 6 fevr. 27 ft^vr. 28 fevr. 30 juin 6 avril 1839 20 juin 1839 6 juilletl839 20 mars 1841 24 juillell841 21 aoQt 1841 18 d6c. 1841 9 avril 1842 10 dec. 1842 1836 1836; 1838; 1838 17 mai 1845 31 mai 1845 21 juin 1845 20 d6c. 1845 17 janv. 1846 13 juin 1846 1 aoiit 1846 8 janv. 1848 20 janv. 1849 24 fevr. 1849 29 juilletl849 15 d6c. 1849 9 f6vr. 1850 29 nov. 1851 13 d6c. 1851 23 mai 1852 12 juin 1852 4 d6c. 1852 12 mars 1853 23 avril 1853 9 mars 1855 OBSERVATIONS. correspond. correspond, correspond. correspond. 10 DEL'XIEME SLCTIUN. NOMS DES MEMBP.ES. DATE DE l'eLECTIOM. MEMBRES HO.NORAIRES. OIlSEnVATIOKS. TROISIEME SECTION. li NOMS DES MEMBRES. MM. Dum^ril ( Marie-Constanl). Bonpland CI6ment Cloquet (Jules) Serres (Etieiine) Brongiiiart (Adolphe). . . . Adelon Huzard (J. B.) Milne-Edwards (Henri). . , Roulin Decaisnc (Joseph) Deshayes ( P. G. ) Oibigny (Alcide d') Montagnc(J.-F.-C.) Poiseuille Valenciennes Dujardin (F(51ix) Viluiorin ( P. And. Ph. ). . hi\e\\\6 Doyfere (Louis-Michel ). . . Geivais (Paul) Quati-efages ("Arm. de). . . fiuillot (Nalalis) Duchartie (M. P.) Longel Blanchard (Eniile) Robin (Ch.) Tulasiie (Louis-Rent^). . . . Bernard (Claude' , Lucas (Pierre-Hippolyte). . , Baudeinent (Emile) , Weddell (Hugues-A.). . . . , Giraldf'S (Joachim-Albin). . , Brown-Sequard , Germain do Saint-Pierre (E.) Clos (Dominique) , Dum^ril (Augusle; , Lenjaout (E.) , Hainie (Jules) Graliolet (Pierre) , Tr6cul (Auguste-A.-L.). . . , Vilmorin (Louis) Dareste(Cainille) DATE DE l'eLECTION. 1796 1806 1816 1820 1825 1826 1835 1835 1835 1835 1835 1836 1836 1836 1837 1839 20 aout 11 janv. 13 janv. 22 janv. 3 mars 1821 10 f6vr. 1825 li juin 26 fdvr. 21 f6vr. 14 mars 1835 21 mars 1835 i avril 11 avril 18 avril 9 niai 20 ffivr, 27 fiivr. 23 a\ril 16 d6c. 9 fevr. 4 juilkllSiO h dec. 1841 27 ftHr. 1845 14 juin 1845 12 juilletl845 10 janv. 1846 5 d6c. 26 d6c. 16 janv. 3 avril 5 aout 14 juilletl849 17 nov. 1849 2 d^c. 1849 5 janv. 1850 29 juin. 1850 6 d(5c. 1851 31 janv. 10 avril 30 avril 26 nov. 25 nov. 10 juin 1846 1846 1847 1847 1848 1852 1852 1853 1853 (1854 1855 MEMBRES UONORAIIIES. OBSERVATIONS. correspond, correspond. correspond, correspond. TROISIEME SECTION. NOMS DES MEMBRES. DATE DP. l'election. MEMBRES HONORAIRES. ODSRRVATIONS. SOCIfiTli PHILOMATHIQIJE DE PARIS. SEANCES DE 1855. Seanee du 6 Janvier 1855. IciiTHYOLOGIE. Influence nuisible de In lumiere sur les ceiifs de ceriaines especes de Poissons. — M. C. Millet, inspecteur des forets, communique les observations suivantes pour completer ce qu'il a deja communique, dans la stance du 8 juillet 185^, concernant la fraye naturelle des Poissons , et les causes pour les- quelles certaines especes de la faraille des Salmono'ides enterrent ou recouvrent leurs oeufs. {\.l'Jnsiiiut, n" du 26 juillet 1854.) II vient aujourd'hui completer cette communication en ce qui concerne specialement taction de la lumiere sur les ceufs de ces especes. La Truite (ainsi que les Sulmones en general) fait un veritable nid au moment de la ponte ; quand ses oeufs ont ete convenable- ment diss^min^sentre les graviers ou les cailloux , elle a le soin de les rccoiivrir avec une partie des mal^riaux qu'elle a neltoycset deplacos, et forme ainsi des tas , monticules ou digues que Ton reconnait aisement, et que Ton designe sous le nom dejnryeres. En cet ctat, les ceufs, pendant toute la periode d'incubation, ne sonl point soumis a {"influence de la lumiere ; ils 6chappent complelement J» Taction esseniiellement vivifiante des rayons solaires. Exliail de I'Insiitutf l'« socliou, 1805. 1 6 En enterrant ou micux en recouvranl ses oeufs avcc tics male riaiix fixes, solidcs ou opaques, la Truile, oWissant a un admirable instinct, a pour but principal de les mcllre a I'abri deleursonne- inis, et des influences nuisibles telles que la rapidite des courants, crues d'eau, etc. « L'observation de ce fait, a elle scale, m'indiquait ^ priori, dit M. M., que Taction de la lumiere n'etait pas vccesaaireaudevc- lojipcmcnl del'cndiryon^ ou, si je puis ni'exprimer ainsi, a la ger- miuaiion de I'a'iif. Mais, au point de vue de la physiologic en ge- neral , et surtout au point de :vue de Teieve des Poissons par la methode des fecondations arlificieiles, il elait interessant et meme tr6s important de savoir si celte influence ctait utile,- i>i meme elle n'etait pas nuisible. aj'ai entrepris, dansce but, une serie de longues et delicates experiences sur un ires grand nombre d'ceufs, et je viens encore de les repeter avec des oeufs de Saumon, Truite, etc. .. , au nom- bre de vingt mille au moins, au centre de Paris meme, dans nion appartement, rue Castiglione, n" 1^, ou toutes les personnes qui le desirent peuvent venir visiter les appareils que j'emploie, et prendre connaissance des divers modes d'experimentation et des resultats obtenus, » Pour les Poissons de la famille (iesSabno7ies ou Salmonoides, les resultats que j'ai obtenus peuvent etre r&umes de la maniere suivaute : » 1° La lumiere n'est point uecessaire pendant la periode d'in- cubaiion ; » 2° La lumiere n'est paswn/e; lorsqu'elle est vive, elle devieut souvent nuisible; » 3° L'action des rayons solaires ine les ceufs en pen de temps ; » U" Les ceufs de Saumon sont plus robusies que ceux des Truites ; circonstance qui explique parfaitement les motifs pour lesquels les experimentateurs operent presque toujours sur des oeufs de Saumon. »Par consequent, pour placer les oeufs des Salmones (Saumons, Truites, etc.) dans de bonnes conditions, ii faut les metire a I'abri de la lumiere et surtout a Vabri de taction des rayons solaires. Le moyen le plus simple a employer, c'est de couvrir les appareils d'incubation ou d'cclosion de maniere a interceptcr ou a nculra- User raction de la luniiere. C'est ainsi que jc procMe depuis longlemps dejh. Car, sans tenir compte de I'action de la lumiere, en recouvrant les appareils, on met I'eau et par consequent les ceufs et les jeuues Poissons a I'abri de la poussiere et de diverses niatieres etrangercs qui leur sont toujours nuisibles ; on empeche ou on arrete le developpement de certaines especes d'Algues, de Conferves, etc., qui causent souvent de grands degats. »J'ai remarque, d'ailleurs, que le jeunePoisson, soit avant, soit apresreclosion, est peniblemenl affecle par raction de la lumiere; quand elle est vive, I'embryon encore rcnferme dans I'oeuf s'agite convulsivement et parait souffrir ; les pulsations du coeur sont brusques, accelerees et irregulieres; ct, apres I'eclosion, pendant plusicurs jours et meme plusieurs semaines, le jeunc Poisson s'agite, se fatigue, et va se blottir dans los coins, les cavites, ou sous les objets qui le mettent a I'abri de la lumiere. »Les appareils employes par presque tons les pisciculteurs lais- sent les ceufs completement exposes a I'influence d'une vive lumiere, ct souvenfa Taction des rayons solaires. Quelquesexpe- rimentateurs meme, croyant introduire un perfectionnement dans le mode de suspension des ceufs, out propose des chassis ou ba- guettes de verres qui, entre autres inconvenients , ont celui de favoriser Taction destructive des rayons lurnineux. Ces modes d'incubation, si on continuait a les employer ou a les appliquer dans un grand nombre de localites et surtout dans de vastes eta- blissements de pisciculture, n'auraient d'aulre resultatque d'or- ganisor, sur unc grande echelle, la destruction des ceufs des mcil- leurcs especes, »C'est pour prevenir, autant que possible,ce facheux resultal, et pour venir en aide aux personnes qui s'occupcnt d'cxpcricnccs et d'essais de piscicullure par la melliodc des f^condalions artifi- cielles, que jc me suis empresso, sur la demande qui m'en a ele faile, de faire connnaitre les fails generaux qui se ratlachent a Taction de la lumiere sur les ceufs de certaines especes de Pois- sons. A partir du mois de Janvier, plusieurs de ces especes entrent en fraye dans un tres grand nonihre de localites. Les personucs qu desirent faire do seiicuses rechciclics ct d'uliles travaux seront, par consequent, mises en posiiion de rcpCler mcs experiences, ct 8 d'eviicr des mecomptcs qui dcvenaient, sinon dfeastrcux, du moins peu encourageants . » stance du 3 fevrier 1855. Physique du globe. Differences de temperature entre I'air, le sol sous la neige el le sol d'nh la neicfe a ete enlevee. — M. Rozet ayaat eu besoia de connaitre , pour un ouvrage qu'il se propose de publier sur la pluie en Europe , les differences qui existent autre les temperatures de I'air, du sol sous la neige et du sol d^couvert de neige , a pioOt6 de la couche de neige qui a convert Paris du 20 au 31 Janvier dernier. Le tableau suivant presente les resullats deses observations faites depuisnydi jusqu'a quatre heures du soir, avec trois thermometres ; Tun placd sous la neige, I'autre dans uue petite rigole, sur un espace d'ou la neige avait ete enlevee et sans etre recouvert ; enfin le troisleme a I'air libre. Temperatures. De I'air. Du sol sous Differences entre Du sol k Differences du la neige. les deux. I'air. sol avec I'air, — 1«,0 0°,0 — 1«,0 0%0 — i" - 2 ,0 - 0 ,5 - i ,5 - 1 ,5 — 0 ,5 — 3 ,0 — 0 ,5 — 2 ,5 - \ ,5 -- 1 ,5 — 4 ,0 - 1 ,0 ~ 3 ,0 - 2 ,0 - 2.0 - 4 ,5 - 1 ,5 - 3 ,0 - 2 ,5 -2 ,0 — 6 ,0 - 1 ,5 — 4 ,5 - 2 ,5 — 3 ,5 — 6 ,5 - 2 ,0 — 4 ,5 — 3 ,0 — 3 ,5 Ce t ibieau montre que la neige preserve reellement le sol d'une quantile notable de froid, puisque depuis — i°,Ojusqu'a — ^",5 de froid a I'air, le thermometre , sous la neige, ue varie qu'entre 0",0 et — 2°,0 et que les differences s'elevent depuis — 1°,0 jus- qu'a — 4%5. Le theriijometre dans la rigole, reposant sur le sol et non re- couvert, a constamment donn6 un degre de froid de plus, seule- nient, que celui place sous la neige, et, avec celui a I'air iibre.des differences en n)oins qui, par consequent, ont varie de — J ,0 a Lorsque Ton placait une simple feuille de papier blanc sur le thermometre de la rigole, on trouvait exactemeni les memes nombresque donnait celui convert de0'",05 de neige. 9 II resultede li, que la neige agit simplement comme un ecran interpose entre le sol ct rcspace ; ce qui porlc a croire que los resultats doiveiit etre independanls de I'cpaisseur dc la couclie qui recouvre le sol. Quaiul celuici est decouvert de neige, daiis un petit espace, le contact de I'airet le rayonnement, par une jouraec claire de jaiivier, ne lui cnlevent qu'un degre de clialeur. l)u loslc, M. II. nc doiine ces resultats que pour attirer rallention des ineteorologistes sur un phenomene qui lui parait avoir une certaine importance. Miln£ralogie. Perowskiie de la vallee (Id Zennalt. — M, A. Damour, ayant cu I'occasion d'examiner divers niineraux rccueillis receniment par M. Hugard, dans diverses parlies du Tyrol et de la Suisse, et particuliercinent dans la vallee de Zerniatt, an pied du mont Rose ct du mont Cervin, avail reniarque parmi ces mi- neraux une substance eu masse amorplie, demi - transparente, ct douce d'un eclat qui la distingue des aulres especes deja connucs dans cette region dosAlpes. Un examen plus approfondi lui a fait rcconnaiire, apres quelquesessais, que cette matiere minerale, cs- scntiellement formee d'acide tilanique et de chaux, devait etre rapportee a I'espece que M. H. Rose a decrite, il y a plusieurs an- nees, sous le nom de pdrowskite. On salt que celtc espece, encore assez rare dans les collections de Paris, n'avaitete rencontreejusqu'a ce jour que dans un seul gite, celui d'Achmatowsk, pr^s Slatoust, dans les monls Ourals. I.es echanlillons de perowskite trouves par M. Hugard, pies dc Zermatt, au glacier de Findelen, sontcn masse reniforme, emoussee sur les bords, probablcracnt par Taction des eaux. Leur couleur estle jaune paille. jaune de miel, jaune orange, lirant quelquefois sur ie brunrougeatre. lis sont demi transparents; quclques frag- ments de mince epaisseur ctant detaches dc la masse presentent memeunc transparence complete. A I'aide d'une forte loupe, on apercoitsur I'un de ces echanlillons une druse tapisseedecristaux cubiques transparents et incolores. La cassure dii mineral est pres- que toujours raboteuse etin^gale: cependant elle pr^sente, par places, deux clivagesrectangulaires, sans grande nettete. Sa pous- sicreest blanche. M. D. a trouve, pour sa densite, les uombres, /i,037 et /i,039. II raye I'apatite el est rayepar unepoinicd'acier. FAtrait do I'lnstilul, 1" section, 4 855. 2 10 Le baneau aimanle est faiblenieat attire lorsqu'ou eu approche un echanlillon un peu voluniineux de p^rowskite. Get effet est du a la presence de petits cristaux de fer oxydulcou de fer titaiiequi se irouvent accidentellcment diss^minesdansla masse du min6ral ; niais lorsqu'on renouvelle I'experience avcc des fragments de pe- rowskite iransparenls et purs, le barreau aimante cesse d'etre at- tire. M. D. a observe le meme effet sur des morceaux de perowskite recueillis dans le gite de I'Oural. Expose a la flaranie du chalumeau, le mineral reste infusible et nc cliange pasd'aspect. II sedissout compl^tement dans le sel dc phosphore, et lui communique, au feu de reduction, la couieur bleue-violac6e particuliere a I'oxyde de titane. II est attaque, a chaud, par I'acide chlorhydrique et s'y dissout partiellement. L'a- cide azotique ue I'atiaque pas. L'acide sulfurique, porte a ia tem- perature d'environ -\- 300o le decompose cnlierement en dissol- •vant l'acide titaniqueet en formaut du sulfate de chaux. L'analyse faitepar M. D. aete ex^cutee par le precede suivant : Le mineral, reduit en poudre tr^s fine par la l^vigation, a etc traite par l'acide sulfurique chauffe a -j- 300° : apres une assez longue digestion et I'evaporation de la majeure partie de l'acide mis en exces, on a traite la masse saline par une graude quautite d'eau : une portion assez considerable de la matiere s'est dissoute. Le r^sidu non dissous a ete traite de nouveau par l'acide sulfu- rique, puis par l'acide chlolnydriquc bouillant et par I'eau. Apres plusieurs iraitements scmbiables on est parvenu a obteuii' la dis- solution tolale de la matiere , a I'exception de quelques ilocons de substances talqueuses ou siliceuses pesant 3 a Zi milligrammes. Ld liqueur fortement acide, qui tenait le mineral en dissolution , etait limpide et iucolore : elle a ete sursaturee d'ammoniaque. L'acide titanique s'est precipit^ en flocous blancs, entrainant une certaine proportion de chaux. La liqueur ammoniacale a retenu la majeure partie de la chaux en dissolution. On a redissous l'a- cide titanique, encore humide, dans l'acide chlorhydrique,et on I'a de nouveau precipite par rammoniaque pour en separer la pres- que totalitt^ de la cliaux qu'il avail entrainee. La liqueur ammo- niacale a etc reunie a celle qu'on avail obtenue pr^cedemmeut, et Ton a precipite la chaux par I'oxalate d'ammoniaque. L'acide ti- tanique, apres un lavajje coavenable, a ete dissous , etaiU eucore 11 humide, dans I'acide oxalique : on a verse, par petites portions, la liqueur tres acide dans une dissolution aqueuse de cybonate am- moniacal en grand exces. L'acide titanique est rest^ dissous dans le carbonate alcaliii : les dernieres traces de cliaux qu'ii avail re- tenues se sont precipitdes a I'elat d'oxalate calcique. On a filtr6 la liqueur pour sdparer cet oxalate et pour le r6unir Ji celui qu'on avait deja recueilli. La dissolution ammoniacale renfermant I'acide titanique a ete traitde par quelques gouttes de sulfhydrate ammo- nique. On a prdcipite, par ce moyen , a I'dtat de sulfure, la petite quantitede fer qu'ellecontenait. La liqueur filtree etait parfaite- ment limpide et coloree seulement en jaune pale par le sulfhy- ilrate ammonique. Apres quelques heures de repos elle a com- mence a se troubler en laissant d^poser des flocons d'acide titani- que. On aaccdlerd la formation de ce d6p6t en faisant chauffer la liqueur et on I'a fdlr6epour recueiliir I'acide titanique. Cet acide calcine etait parfaitement blanc. En dvaporant a sec la liqueur fil- tree et calcinant le residu pour chasser les sels ammoniacaux , on aobtenu encore une trbs faible quantite d'acide titanique. L'oxa- late de chaux recueilli a part a ele chauffe avec precaution , puis calcine au rouge blanc a I'aide de la lampe Ji essence de tereben- thine, dont M. Henri Deville recommande I'emploi. On a, par ce moyen, converti I'oxalate en chaux eaustique qu'on a pesee;et Ton s'est assure ensuile que cetle chaux n'avait retenu aucune trace d'acide carbonique. La liqueur ammoniacale, sdpar^e de I'oxalate de chaux, s'est legereraeiu troublee par I'addition du phosphate de soude. Elle contenait quelques traces de magn^sie. Le sulfure de fer s6pare de la liqueur sulfurepse a ete dissous dans I'acide ni- trique : on a dos6 le fer a I'^tat d'oxyde ferrique. Deux analyses execulees par le procede qui vient d'etre decrit ont donn6 les resultats suivants : 1'" analyse. 2« anai. Moycnne. Oxygfeno. Rapports. Acide titanique 0,5928 0,5917 8,5923 0,2362 2 Cliaui 0,4023 0,3961 0,3992 ''•^^^S . ^^^^^1^ ^ Oxyde ferreux o,008» 0,0144 0,0114 0,0025 J Magn6sie (traces.) 1,0036 1,0022 1,0029 Lap^rowskite de Sibirie, analysee par MM. Jacobson et Brook, est compos6e de : 12 Oxjgene. Rapports Acide tUaniquc 0,5!>00 0,2.343 2 f.hanx 0,3670 o.ioie-j Oxydc fcrreux 0,0A79 0,0109 0,1129 1 Magn^sie 0,0011 O.OOOi ) 1,0066 On voil par ces resultats que les ccliantillons trouves a ZermaU et ccux qui provienncnt des monls Ourals se confondenl eii unc sculc ct raeiue especc reprdseiitce par la foriiiule : Ca O, Ti 02. La pcrowskitc de Zcrmatl est, conime cclle des monts Ourals, cngagco dans une gangue talqueuse schistcide, de coulcur vcrte, travcrsec par des veines de chaux carbonatee , a texture cristal- line. Elle est associee a du fer oxydule eta de petits filets d'asbcslc flexible. L'un des cchantillons rapportes par M. Hugard est recou- vert d'unc croule noire, epaisse de quelques millimetres, que HI. D. a reconnu ctre cssentiellement formee de fer tilanc qui renfermc unc proportion assez notable d'oxydc de manganese et de raagne- sie ; il a commence I'analyse de ce compose. On voit que la pcrowskitc vients'ajouler a la lisle des cspeces mincralcs particulieres aux terrains serpentineux et talqueux des alpes pi^montaises ; especes' qui se retrouvent avcc des caracteres idcntiques dans la partie des monts Ourals siluee vers le district d'Achmatowsk, pres Slatoust, en Siberie. Cette similitude d'as- pecl est telle, que lorsqu'on met en regard les ecbantillons recueil- lis dans chacune de ces localit^s si 61oignees I'une de I'autre, on scrait tentedecroire, du moins pour la plupart d'entrc eux, qu'ils proviennent d'un seul et meme gite. Ce fait a deja 6t6 remarque par plusicurs mintiralogistes. Voici les noms de ces especes : grenat grossulaire, grenat topa- zolile, idocrase, diopside,chlorile, ripidolite, pennine, serpentine, spliene, zircon, corindon, nitile, fer oxydule, fer litane, p(5- rowskile. » En consid^rant cette reunion assez nombreusedes memes es- peces se presentantsous un aspect identique, ne seraiton pas fonde, dit W. D., a attribuer leur formation a une meme cause, et ne pourrait-on pas supposer que les roches et les terrains qui les ren- 13 ferment ont unc origine commune et contemporainc ? C'cst une question qu'il souraet aux geologues. » Seance du 10 mars 1855. AcouSTiQUE. — M. Cagniard'Latour entretient la Societe de recherclies qu'il a faites pour provoquer dans ses orcilles un tin - tement artificiel ou espece de son fixe dont il puisse, au besoin , se servir pour remplacer le son d'un diapason. Ces recherches , dit I'auteur , m'ont conduit a reconnaitrc : 1° que si je lourne et delourne la lete, ou que si je I'abaisse avec une certaine vitesse, j'entends, dans le premier cas, un son mu- sical qui repond au la d'environ 840 vibrations simples par se- conde; et, dans le second cas, un autre son correspondant au sol immediatement inferieur, chacun accompagne de sa double oc- tave aigue; 2° que si je me donne des oscillations verticales en me tenant sur la pointe des pieds, ou que si j'ouvre la bouche aussi foi tement que possible, j'entends encore un son, et qui parait etre dans les deux cas une double octave aigue du la de 840 vibrations prccedemment cite. Le meme membre an nonce que tout recemment il s'est servi de son tintement artificiel d'oreille comme d'un diapason pour mettre au meme ton le la de deux violons isoles I'un de I'autre, et que ces instruments ayant cte rapproches ensuite pour etre essajes comparativement, ont paru s'accorder a tres peu pres. M. Cagniard-Latour annoiice enfiu avoir reconnu : 1° que s'il applique la main sur le pavilion de I'une de ses orcilles, el qu'a- vec les doigts de I'autre main il exerce sur la premiere quelques chocs, cenx-ci lui font entendre un son qui parait repondre a la double octave aigue du La de 840 vibrations, mais dont le timbre a quelquc cliose de metallique; 2" que si, au lieu d'une simple application do la main, il iutroduit, et meme profondement, son petit doigt dans le conduit auditif, les chocs produisent neanmoins le meme son et avec le meme timbre, ce qui, suivant I'auteur, autorise a penser que I'elTet sonore est du principalement a des vibrations du tympan el a celles de I'air contenu dans la caissc de cet organe. Seance du 31 mars 1855. ICHTHYOLOGIE. — L'extrait suivant d'une lettre de M. de Toe- n queville contient des details inttiessants sur des experiences faites dans relablissemcnt dc piscicullure de I'autcur de la Icttre, l Bangy, pies Compiegne (Oise), relativemenl ^ I'influcnce de la luraiere sur le developpement des ceufs de Truite fecondes. . ... J'ai plac6 , 6crit M. de T., 1° 2 000 ceufs de Truite dans un taniis de toile metallique galvanis(5e, iramerg6 dansl'eau d'une source compldtement Si I'abri des rayons solaires ; de plus, ce ta- mis etait reconvert d'une toile-canevas trfes ^paisse et ne laissaut p6netrer, par consequent, aucun rayon lumineux ; 2* 2 000 ceufs de la meme r^colte et de la meme esp^ce de Truite, dans un ta- rais de toile mfitallique galvanis6e, inimerg6 dans I'eau de cette meme source, a une distance de trois metres environ du premier tamis, mais expos6 en pleine lumiere ; le tamis n'etait reconvert que d'une legere toile m6tallique laissant facilement pen^lrer les rayons lumineux. Les ceufs ont et6 mis en experience a la date du 16 mars courant. Voici les resultats obtenus du 17 au 21 : — 1° pour le tamis place dans I'obscurite la mortalite n'a ete que de 32 ceufs ; 2' pour le tamis plac6 en pleine lumiere, la mortalite a et6 de 1 463 ceufs. » J'ai pense que ces resultais offriraient de I'int^ret par suite de la communication faiteala Society philomalbiqueparM. Millet, qui m'avait engag6a repeter ces experiences sur I'influence de la lumiere dans la premiere periode de I'incubation.. . » Physique du globe. Synchronisme de divers etals metenro- loiiqices obsirves a la surface de la France datis un moment donne. — M. Constant Provost a fait verbalement la communica- tion suivante : « La telegraphic 61ectrique vient d'ouvrir une nouvclle voie aux observations m6leorologiques. Bientot on pourra connaftre instan- tan6ment les diverses conditions meteorologiques qu'une grande surface, comme I'Europe , par exemple , pent presenter dans un mfime moment ; pent etre qu'apres avoir compare un grand nom- bre d'effets divers, avoir reconnu les rapports necessaires qui les enchalnent, et s'elre rendu compte des effets observes, on arrivera apr^s avoir constate certains phenomenes accomplis, h prevoir ceux qui devront dans chaque lieu succMer n6cessairement aux premiers. Le moyen ^tant trouv6 , le zele , la perseverance et le temps feront le reste. 15 » M. le direcleur de I'Observatoire s'est empress6 de mettre a profit sa position et son influence pour obtenir le concours de I'administration des telegraphes, et les cartes qu'il vient de mettre sous les yeux de I'Academie des sciences ont deja a juste titre ex- cite toute I'attention des observaieurs. Dans cette premiere com- munication, M. i.e Verrier s'esl prudemment contente d'exposer les fails obtenus, sans vouloir parailre en chercher ou au moins en donner aucune explication actuelle ; il a pense qu'en sa qualile d'aslronome, les conjcclures.les explications provisoires, permises a tout autre, pourraientetre prises de sa part comme des decisions definitives et couime des predictions par le public , depuis long- temps dispose a regarder le directeur de I'Observatoire conmie un aslrologuc, un devin iufaillible. Je ne suis pas dans le meme cas et ma pretention n'est en aucune maniere, dans la presente com- munication, de donner une explication des fails deja observes par la voie electrique , mais de soumettre a mes confreres quelques idees encore vagues, dans riutention dem'eclairer etd'appeler I'at- tention de ceuxqui, par leurs etudes speciales , sent plus a meme que moi de resoudre les problemes qui ont et6 poses par les fails. » Tout le monde a ^te frappe des circonstances physiques re- marquables que presentail la surface de la France, le lundi 9 fe- vrier a 8'" du matin, resum^es dans la carte mise sous les yeux de r Academic par M. Le Verrier (seance du meme jour). On pouvait partager I'espace enire les Pyrenees et le Rbin en 5 bandes paralleles dirigees du jN.-O. au S.-E. Dans la baude centrale, qui suivait en partie la vallee de la Loire, il dtait tombe et tombait encore de la neige et de la pluie. Dans les deux bandes au N. et au S. de la premiere, I'atmosph^re etait brumeuse. Enfm dans les deux bandes extremes le temps etait clair. En meme temps le vent souffluit du JN.-E. au-dessus de la bande centrale, et du S.-O. au- de^ous de cette bande, de sorte que ces deux vents marchaient a la rencontre I'un de I'autre vers la Loire. En s'approchant, ils se deviaient a I'O., vers I'Ocean. Enfm, tandisqu'a Bayonne la tem- perature 6tait de -f- 13", elle etait a luezieres de — 15", ce qui constituait une difference de 28° entre les deux points. » En presence de ce concours de circonstances singuli^res , J8 me suis demande si chacune d'elles ne derivait pas d'une cause unique, d'un principe commun, et c'est sur ce point que je de- 16 mande ratiention et les avis de la Sociel6 philomathiqae. » 1" Les vents sont Ic r6sullat de la rupture d'equilibre dans quelques parties de ratniosphere. » 2° Si en un point ou sur unc zone plus ou moins etioitc el allongee il se produitune condensation de I'air par refroidissemcnt ou bien un deplacement de bas en haut par eciiauffenicnl , I'air qui avoisinece point ou cette zone se met en niouvcmcnt pour rcmpla- cer I'espece de vide produil, et le vent soufllc dans la direction dc la cause qui I'attirc. Necessairement des vents contraircs conver- gent vers le meme point, tant que la cause d'aspiration ne change pas de place, et jusqu'a ce que I'equilibrc soil retabli. » 3° Das le cas observe, la neige et la pluie qui tombaient dans la zone moyenne coiucidaieut a\ec line condensation de I'air ; de 1(1 les vents N.-O. et S. -E. opposes : I'atmospht're brumcuse des deux baudes superieure et inferieurc etait le resuUat de la mar- che des nuages attires vers la bande ccntrale pluvieuse; enfni, le temps clair des deux bandes extremes etait la consequence de reffet precedent. » U" Le vent soufflant du N.-E. araenait a Mfizieres de I'air qui avait pass6 a Berlin , a Slockhol;n , avait traverse la Finlandc , venait du cercle polaire et n'avait perdu qu'en parlie sa tempera- ture froide dans sa marche rapide. Le vent du S.-O. venait peul- etre des Canaries, de Lisbonne, etc., avec sa ch;deur tropicale ; il n'est done pas 6lonnant qu'il y aileu 13"dc clialeur aBayonneet 15° de froid a Mezieres. • 5' La deviation des deux vents vers I'ouesl a leur rencontre s'expliquerait d'abord,peut etre,par le mouvement de rotation de la terre qui, comme on le salt, laisse en retard I'air et I'eau qui sera- blent marcher en sens inverse (vents et couranls e([ualoriaux), et aussi par celte circonslance que la temperature de I'air etait plus elevee dans ce moment au-dessus de I'Ocean qu'au-dessus de la terre (_brises de terre). •> 6° ^'e pourrait-on pas aller jusqu'a dire que le vent dn S.-E, devait Temporler sur ccluidu N.-O. a la surface du sol. En elTet, I'air chaud, en se refroidissant dans sa marche vers le nord, se condense, il lend, d'une part, a resler prcs de terre et il de- vient, d'autre part, une cause d'attraction pour la colonne dont il est la iC'te. L'air froid, auconlraire, en s'echaufl'ant se dilate, 17 il monte et laisse sa place a celui du S.-E., ou bien sa marche se ralentit : d'apres cela Ton concoit que la bande centrale ou sphere d'attraction a du monter successiveinent vers le nord. Aussi quelques jours apresles vents du S.-E. balayafent-ils toute la surface de la France et la temperature ^tait devenue uniform6- ment echauffee aux pieds des Pyrenees et aux bonis du Rhin. » Hydraulique. — M. de Caligny a communique a la Society des experiences sur trois machines hydrauliques de son invention , dont une est employee a faire des epuisemenls au palais de Vtly- s§e. Ayant ete consulte par M. Chaulay, architecte, premier ins- pecteur du palais de I'Elysee, sur les moyens a employer pour vi- der avec economic le puisard qui recoit les eaux menageres et autres decet etablissement, M. de Caligny a propose I'emploi d'un moteur hydraulique , de son invention, presenle h la Soci^te en II fallait, au moyen d'une petite chute d'eau , vider jusqu'au fond ce puisard, ce qui exigeait des efforts trbs variables , et il ne fallait pas que la machine fit de bruit , ce puisard etant precise- ment au-dessous d'un des salons. L'effort de I'ancienne machine i coloune d'eau, ou des machines construites sur le meme principe, est constant. M. de Caligny emploic dans les circonstances analo- gues le mouvemcnt acquis d'une colonne liqiiide agissaat parsuc- cion de maniere a produire , sous une memo chute d'eaii, des efforts variables comme" la resistance a vaincre. Le belier hy- draulique a ete essaye il y a dejci longtemps dans les maisons de Paris ; mais on y avait renonce a cause de son bruit incommode ; M. de C. affirmequelenouvelappareil de son invention, qui vient d'etre etabli a I'Elysee, ne fait aucun bruit sensible , et remplit bien les conditions pour lesquelles il a ete construit. L'effet utile lui parait deja tres satisfaisant ; mais, I'appareil pouvant etre per- fectionn^, I'auteur no croit pas devoir se prononcer encore sur ce point. Il a d'ailleurs lieu d'esperer qu'on pourra supprimer toute espece de pislons, conformement au principe qii'il a present^ a la Societe en fevrier 1850. Son but serait alors specialement utile a I'agriculture, surtout dans les circonstances ou les eaux niotrices propres ne doivent pas elre melees aux eaux a epuiser, telles que les purins de fumiers. II reviendra sur ce sujet apres avoir verilie s'il est possible, dans la pratique, de supprimer toute espece de piece mobile dans la partie de I'appareil que doivent Extrait de I'Jnsiitut , 1 " section, 1855. 3 18 parcourir les eaux a 6puiser, cooform6raeat a un principe qu'il a depuis longtemps preseote a la Sociele et qui a (16ja 6te applique du raoins en paitie. — M. de Caligny a pr6sent6 le 30 mai 18^0 a la Soci6t6 un moyen de faire une pompc sans piston ni soupape, et a communi- que depuis diverses experiences surcesujet, notammeut en 1851. Cetie pompe paraissait d'abord prt'senter un inconvenient en ce que, pour la faire bien marcher, il fallait une sorte d'apprentis- sage. II y avait des personnes qui saisissaient immtdiatement le mouvement convenable , mais d'autres avaient de la peine a y parvenir. On reussissaitbien a reunir les efforts de deux ouvriers , mais cela devenait plus difficile quand il en fallait un certain nom- bre. Une pompe de cette espece a cependant pu etre manceuvr^e par beaucoup d'ouvriers en elevant une quantita d'eau considera- ble ; mais, abstraction faite de la difficulte de I'apprentissage, elle offrait I'inconvenient , sous cetle forme , de ne pouvoir approcher du fond de I'eau sans divers inconvenients provenant de letran- glement et de la deviation de filets fluides qui en r^sultaient. L'auteur dit avoir evile ces inconvenients dans ses dernieres experiences. Un tuyau conique ouvert a ses deux extremites est courbe en arc de cercle et oscille autour d'un centre fixe. De cette maniere I'orifice inf6rieur peut approcher tres pres du fond sans les inconvenients dont on vient dc parlcr, et I'eau a pu etre ^levee an triple de la hauteur a laquelle elle poflvait I'elre quand le tuyau avait son axe rectiligne, ou au moins k deux fois et demie une hauteur egale Ji la profondeur de I'eau au-dessous du niveau du puisard. Il fallait assurer le jeu de maniere qu'au lieu d'exiger un appren- tissage, I'appareil conduisit lui-meme la main des ouvriers. Get avanlage a dte obtenu au moyen d'une masse de plomb disposee 9i une distance convenable sur I'un des rayons qui attachent le tuyau oscillant a son point fixe de suspension. II resulte de cette disposi- tion une espiice parliculiere de pendule dont le mouvement d'os- cillation convenable est facile a saisir. — M. de Caligny desire sp6cialement attirer I'attention sur une machine de son invention , sans piston ui soupape , (^levant I'eau au moyen d'une chute d'eau et fonctionnant au moyen d'une es- pece particuliere de succion «i coulrecouraat, qu'il a presentee ^la 19 Soci^tfien noverabre 1850. Get appareil est celui pour lequel la Society ceutrale d'agriculture lui a decerne une mednille d'or en 1852. Depuis ses dernieres communications sur cette machine, il a fait beaucoup d'experiences d'ou il resulte que Ton peut en aug- menter notablement les effets, en alloiigeant convenablement la partie inf^rieure dutuyau mobile. Cette machine, essayee snr une trSs grande dchelle , a marche regulierement sous des chutes tres variables, de deux metres et demi a huit centimetres. Ces experien- ces etantsur le point d'etre conlinuees et varices par Tadministra- tion des travaux publics, I'auteur reviendra ulterieurement sur cette machine, qui est depuis plusieurs auneesi'objet de ses Etudes, et a laquelle se rattachent de la maniere la plus sp^ciale ses re- cherches sur des phenoraenes nouveaux. Siance du 7 avril 1855. Geologie CHIMIQUE. Moijen simple de consfater la presence du fer, de la matjiiesie et du manyanese dans les dolomies , les marnes el les calcaires. — M. J. Delanoiie decrit ainsi le moyen qu'il propose dans le but indique par le tilre de sa note ; « J'ai ete si souvent trompe par I'aspectpseudo-dolomitiquede certains calcaires , et j'ai ete si souvcni surpris de trouver de la magnesie et du manganese la oil rien n'en faisait soupconner la presence, que je crois etre. utile aux geologues, aux industriels et aux agronomes, en leur offrant un moyen expeditif, et pour ainsi dire rustique , d'essayer h ce point de vue la chaux, les .castines , les amendements et loutes les roches calcaires. Pulverisez la roche ^ dissolvez-en un gramme dans le moins possible d^eau regale, neutralisez I'excedant d'acide ,achaud, en ajoulant un pelit exces de la memo roche en poudre; filtrez^ lavez le fillre et ajouiez aux liqueurs reunics un exces d'eau de chaux linipide. Le residu , insoluble dans I'acide, vous fait juger la quantite et la nature de la portion arenacee de la roche. En neutraUsant la liqueur acide avec la roche en poudre, vous preci- pitez le fer ei ra!umine,s'il y en a. L'empioi de I'eau regale fait precipiter le fer a I'etat d'ocre, qu'on peut evaluer approximative- ment , surtout si on n'ajoute pas un trop grand exces de la roche. S'il n'y a dans la roche ni manganese ni magnesie , I'eau de chaux ne troublera pas la liqueur. S'il n'y a que de la magnesie , elle se. 20 precipite»*a en Wane par et completement. Avec un peu d'habi- tude , on finira par jiiger a l'a?il si la dose de niagndsie consiitue ou non une veritable dolomie. S'il y a du manganese, le prccipit6 sera blauc, niais il brunira promptement au contact de Fair. « Vous trouverez partout de I'acide , du papier brouiilard, une fiole et de la chaux ou du mortier frais , qu'il vous suffira de de- layer dans un seau d'eau pour n'employer que la liqueur limpide surnageaute. Si cependant vous manquiez de chaux el meme de pierre a cLaux pour en faire, vous auriez toujours la ressource de calciner au rouge blanc quelques fragments minces de la roche meme a essayer. Tous les reactifs sont alors reduits k un seul , k quelques grammes d'acide. Un geologue doit etre chimiste , mais si Stranger qu'il soil a toute manipulation, il pourra toujours exe- cuter celie-ci qui est a la portee de tout le monde. » J'insiste sur uii point , parce que c'est faute de proc6d6s pratiques que nous ignorons la composition et par consequent les proprietes des roches les plus communes. Ainsi, il importe aux maitres de forges de pouvoir reconnaitre les castines^a- gnesiennes qui communiquent au fer de precieuses qualites(l). II est interessant pour les g^oiogues de verifier desormais si les ro- ches si souvent modifiees par les phenom^nes ignes out subi une simple transformation de leurs caracteres exterieurs,un simple m6- tamorphisme dans I'acception lilterale du mot, ou bien s'ils ont iprouve une veritable transmutation de composition chimique qu'on devrait alors appeler Metam£risMe, de meme que Ton dit isomorphisme et isom6risme. » Seance du ih avril 4855. TfiRATOLOGlE GtNfiRALE. — M. Germain de Saint-Pierre lit la note suivaute sur les monstres phijtologiqiies doubles , com- pares aux monstres zoolog'iques doubles. « Dans une communication pr^cedente, j'ai exposd les ph6no- mtaes de divulsion (dedoublement ou tendance au dedoublement) et de complementation, en vertu desquels les plantes du type oppositifoli^ passent au type cyclifolie. J'ai tente de ddmontrer que la divulsion est le principe commun de la fasciation des tiges et du dedoublement, tant chez les organes axiles que chez les or- (1) Dans ce cas il est utile de refaire une analyse quantitative! en dosant le manganese par le sulfbydrate ammonique. D. 21 ganes foliaires on appendiculaires. J'ai ajoule que le ph^iiomene de la complementation en verlu duquel les deux moities d'un or- gane divise se completent chacune du cote ou s'est opere la divi- sion etait jusqu'ci ce jour reste inapercu, par cette raison que, les dedoubleraents ayant generalement et6 confondus avec les soudu- res, I'attention des physiologistes n'avait pas du se diriger sur un phenomene d'augmentation , dans des cas ou, loin de voir Ic d6- doublement d'un organe unique en un orgaiie multiple, ils voyaient la fusion, avec perte de substance , de deux organes ou do deux etres tendant a se confondre en un seul. » On sait que, d'apres les travaux de MM. Geoffroi Saint-Hi- laire, les monstres zoologiques doubles ou multiples sont produits par la fusion de deux ou plusieurs individus en un seul. J'ai trouve demon c6te les preuves que, dans le regno vegetal, presque tous les monstres doubles sont, au contraire , le r^sultat de la division d'un elre ou d'un organe unique en plusieurs etres ou plusieurs organes. II est cependant improbable que, dans chacune des deux moities de la serie des etres organises, un meme resultat organi- que soit produit par une cause diametralement opposee. II est plus probable qu'une meme cause generale produit un meme effet general, et que la verite est tout entiere dans I'uu ou dans I'autre de ces deux systemes. » MM. Geoffroi Saint-Hilaire partagent les monstres zoologi- ,ques en deux series : la premiere serie comprend les monstres unitaires, qu'ils expliquent par la theorie de I'arret de developpc- ment ; la deuxieme serie comprend les monstres doubles, qu'ils expliquent par la loi d'anion similairc. Cette loi d'union similaire, trouvee et formulee par £tienne Geoffroi Saint Hilaire, a, selon moi , son application aussi precise chez les monstres vfigctaux doubles, que chez les monstres zoologiques doubles ; et tandis que, si Ton admet la iheorie de la soudure, cette loi si exacte reste elle-raeme inexplicable, je trouve son explication claire et precise en admettaat la theorie du dedoublement ou de la divulsion, dout je crois avoir demontre I'exactitude pour le regne vegetal. » En effet, si la raison d'etre de ces monstres est en r^alitfe la division d'un seul individu et la complementation des moities ou des parties qui resultent de cette division, les phenomenes d'union similaire s'expliquent d'eux-memes ; puisque ; 1» les deux moities 22 d'un etre incompl6tement divise se irouvent corame chez un etre normal en rapport de parties simiLiires dans Tctendue selon la- quellc la division n'existe pas , c'est-adire sur la ligne medianc ; que 2" ce rapport se irouve le merae au niveau ou la division corauieuce a se manifester , et que 3° les deux moities deveuues iibres par le fait du dedoublement conservent ualurellement, raal- gr6 leur ecartement , les raC-mes rapports de situation ; a nioins que ces rappoijs ne soient alteres dans cerlaines liuiites par la coincidence Irequente, dans le regne vegetal, du phi^nomene de la torsion. Si ces deux moities n'etaient pas conipletees , les deux faces en regard correspondraieiit au plan selon lequel s'est operee la division ; niais il r^sulte du fait do la complementation que les deux faces ou les deux cot^s homologues qui se trouvent en regard appartiennerit a des etres ou a des orgaues complets a ce niveau. — ( J'aiditprecedemment que la complementation s'ellectue en meme temps que la divulsion ; ces deux pheuomenes constituent un pLeuomeue complexe qui, chez les vegetaux du moius, com- mence a se manifester a I'epoque ou I'organe ou individu consiste en une petite masse de tissu cellulaire. ) » La loi d'union similaire , qui me semble , dans le regne vegetal , une consequence necessaire du phenomene de la divul- sion, scrait-elle done, dansle regne animal, la consequence d'une loi directement opposee ? — Un caractere important semble, au premier abord, dislinguer les monstres zoologiques doubles des monstres vegetaux doubles : il existe en zoologie des monstres doubles de haut eu bas et des monstres doubles de bas en haut. Chez les vegetaux , au contraire , la presque totalite des monstres doubles est le resultat d'un dedoublement de bas en haul. — Je trouve la raison de cette difference dans le mode de deve- loppement des individus chez les deux regiies : dans le regne ani- mal, I'anomalie se produit chez un embryon libre ; dans le regne vegetal, ranomalie se produit le plus ordinairement chez des in- dividus fixes ou adherents a leur base. — En effet, les individus chez lesquels des anomalies ont 6t6 principalement observees dans le r^gne vegetal , sent les bourgeons et les feuilles, individus plus ou moins elementaires dont I'enserable constitue I'individu mul- tiple ddsigne sous le nom de vegetal. Or, ces individus, issus de la souche commune , lui sont adherents par leur base ; la division peut 6lre plus ou moins profonde et mfime atteindre cette base ; 23 mais on concevra facileraent que ces organes ne sauraient, h leur base ou point d'origine, constituer deux moities eloignees pour constituer a un niveau superieur, un organe indivis. » Du rcste , dans le regne vegetal , de frequentes anomalies ■ s'observent aussi chez les cmbryons libres , et il est vrai de dire que, dans ces cas, la division se nianifeste tr^s generaleraent en- core de bas en haut comiiie chez les bourgeons ou embryons fixes ; raais je ferai observer que I'embryon des Dicotyledones est d6ja , selon moi, unindividu multiple, J'ai observe, du reste, le dedou- blement de haul en bas, sinon chez des racines primordiales, du moins chez des racines secondaires. — Les differences dans la di- rection selon iaquelle parait s'operer le dedoublement paraissent done bien reeilement etre la consequence de I'independance ou de la fixite de I'individu susceptible de dedoublement. J'ajouterai que, chez les individus zoologiques , si le dedoublement, an lieu d'affecter i'axe principal, n'affecte que I'un des membres ou des appendices isolement , ce membre, qui represente , par le fait de son insertion, I'individu vegetal fixe, ne presente jamais de multi- plication que de la base au sommet. » Seance du 21 avril 1855. Physique. Du travail mecan'iqite que pent theoriquement engcndrerV unite clc chalenr. — M. Charles Laboulaye a commu- nique a la Sociele sur cette question la note suivante : « Toutes les personnes qui s'interessent aux questions de phy- sique out suivi avec une grande attention les iravaux relatifs au travail engeudre par la chaleur, qui , dans ces derniers temps , out ete publics par des savants distingu(5s. Ces travaux se corapo- sent de deux parties : I'une , purement th^orique , qui tend a faire considerer le travail mecanique et la chaleur comme deux faits de meme ordre ; nous ne nous arreterons pas sur celle-ci , craignant de mal rendre les idecs des auteurs ; I'autre, exp6- rimenlale , a propos de Iaquelle nous ferons quelques observa- tions. Cette partie repose surtout sur une experience curieuse de M, Joule , dont les resultats ont ete verifies et reconnus exacts par M. Regnault. Dans cette experience, une dilatation de gaz produite dans des vases clos , sans engendrer aucun travail meca- nique , n'absorbe aucune quantity de chaleur; c'est une tr^s belle experience qui r^vele im pht'nomene impr^vu ; niais fournit-elie uDe base suifisante pour etablir toute la tli(>orie du travail ra^ca- nique de la vapeur ? Nous ne le pensons pas. » Nous ne nous chargeons pas d'expliquer ce phenomene ; tou- tefois nous pensons qu'en I'absence de pression exu'rieure , il se passe quclque chose d'analogue a ce qui survienl souvent a la partie superieure d'une colonne thermonielrique ou barometri- que , oil les molecules liquides se separent souvent par un effet d'inertie. Ce qui donne quelque probability a cette explication , c'est que , d'apres des experiences recentes de MM. Joule ct Thompson , il y a en realite une ires petite quantite de chaleur absorbee par la dilatation de I'air sans travail produit , et que la quantity est bien plus notable avcc I'acidc carboiiique , c'est-a- dire avec un gaz qui se liquefie facilement , sur lequel on opfere ci une bien moindre distance de son point de liquefaction. » Quoi qu'il en soit , les experiences dont nous venons de par- ler ne changent en rien les resultats des experiences faites sur les gaz dans les conditions habituelles , c'est-a-dire quand leur dilata- tion doit surmonter une pression. Or il nous a semble facile de deduire de ces experiences le travail mecanique que peut theori- quement engendrer I'unite de chaleur ; resultat capital auquel toutts ces recherches onl snrtout pour objel de conduire. » Auparavant nous dirons quclques mots d'une determination semblable due a M. Joule. — L'auteur suspend un poids a une corde, qui fait tourner en descendant un axe garni d'aileltes qui plongent dans I'eau. la chute du poids donne une quantile de travail ; le mouvemcnt des ailettes dans I'eau degage de la cha- leur en raison du travail moteur. De la il deduit la chaleur corres- pondant a un travail donne ou inversement. C'est ainsi qu'il trouve 434 kil. met. pour le travail d'une calorie. De ce qu'il faut une grande quantile de travail pour produire une calo- rie , il nous parail errone de conclure qu'une calorie pourra en- gendrer cetle grande quantile de travail Si I'appareil de M. Joule devait servir a faire mouvoir une roue a palettes pour elever de I'eau , il faudrait lui appliqucr le coefficient 0,40 ou 0,50. Bien probablement la transformation du travail en chaleur, loin de di- minuer cetle perte, I'augijienle beaucoup, et loin que I'exp^rience de M. Joule prouve I'exaciitude du chiffre 434, elle nous semble indiquer que le chiffre exact ne doit pas atleindre 200. 25 » Revenons au calcul qui nous parait possible dans l'6tat actuel des connaissances physiques. » L'air se dilate de 0;00367; le travail de I kil. d'air, occu- pant sous la prcssion atmosph^rique 0,77 de metre cube , sera done pour un dchauffement de un degr6 0,00367XO,77X10330=29^"',19. Ce travail ne sera pas le seul produit par rechauffement d'un kil. d'air ; celui engendre par la detente de l'air, pouvant produire une diminution de temperature d'un degre , sera encore du a cette chaleur. Or, I'aecroissement de volume pouvant produire cet effet 1 est de — d'apres Poisson ( resultat deduit par lui de la Vitesse 116 du son ), de 0,101, d'apres des experiences directes de Clement 1 et Desormes. Adoptons rp pour avoir une valeur surement trop forte, au dela de toutes les limites des crreurs d'observation. Le tra- vail correspondant a I'utilisation de cette chaleur ne pourra naitre qu'autant qu'on diminuera la pression ; pour que le volume de- 1 76 75 1 vienne1-| — =— , il faut que la pression devienne —=1 . ^ 75 75 ^ ^ 76 76 1 La force elastique utilisee sera done seulement — de la pression atmosph^rique. Le travail dua cette detente sera done ^X0,77x(l033OXy=l,4O te travail total sera done 29, 19-}-l, 40=30,49 kil. met. Cette quautite correspondant ^ I'^chauffement de 1° d'un kil, d'air, c'est- a-dire a 0,2377 de calorie d'apres les determinations de M. Re- gnault , on a la proportion : 0,2377 : 1 : : 30,49 : x , on a=128 c'est-a-dire qa'une calorie ne pent pas theoriqueraent produire plus de 128 kilogramm&tres. « Nous n'insisterons pas ici pour montrer que ce chifl're est dans un rapport satisfaisant avec les raeilleures constructions des machines a vapeur, n'ayant voulu qu'^tablir ici un principe essen- tiel , et appeler la critique sur ce que nos raisonnemeuts peuvent avoir de contestable. » Cristallographie. Quartz. — M. Desclolzeauxa communi- Extrait de i'lmtitutt l'« section, 1S55. 4 26 qu5 k la Social; un memoire sur la cristallisation et les propri6t6s optiques ilu quarlz. L'auleur dc ce meiuoire a eu pour but : 1" de determiner les modifications nouvellesd'un grand norabre de cristaux de localites ires varices ; 2° De rechercher s'il y avait quelque relation constante entre les accidents de la forme exlerieure et la structure intime du mineral. La partie cristallographique de ce travail a pleinement con- firme I'opinion de Hauj , que c'etail au rhomboedre , et non au prisme hexagonal , qu'on dovait rapporter la forme primitive du quartz, et elle a fixe a 153 lenombredes modifications niainlenant eonnues : 1° 29 rhombo^dres paralleles au primitif , dont 22 nouveaux ; 2° 31 rhomboedres inverses au primitif , dont 23 nouveaux ; S" 2i faces plagiedres appartenant a la zone formee par les trois faces e^, s, e- (trapezoedres dc premier ordre, de Rose), dont 20 nouvelles : dans celte zone la face e- est le rhomboedre de meme angle que le primitif, mais de position contraire ; la face 5, est celle que Hauy designait sous le nom de rhombe , h cause de la forme particuliere que !ui assigne sa position sur les angles so- ndes du prisme hexagonal ; et la face e' est une face du prisme hexagonal situe sur les angles lat^raux de la forme primitive ; U° 22 faces plagiedres de la zone p, .v, e' (trapezoedres de second ordre, de Rose), dont 1L\ nouvelles; 50 2 prismcs hexagonaux , doni I'an est tangent aux aretes de I'autre ; 6° 1 1 prismes symetriqucs a six ou a douze pans, situos sur les aretes verticales du premier prisme hexagonal , dont 9 nouveaux; T-" Un isosceloedre complet , tangent aux six aretes de la pyra- mide , qui termine en general les cristaux de quartz; 8" Trois hemi-isosceloedres, dont deux nouveaux, et dont le troi- sierae, forme par la face rhombe de Haiiy,a recu de M.G. Rose le nom de trigonoedre de droite, et de irigonoedre de gauche j 9° Deux heniiscal6noedres obtus, nouveaux, situ6s sur lesaretes culminanies du rhomboedre primitif; 27 10" 28 heiniscaI6noedies obtus ou aigiis , dont 26 nouveaux, silues sur les angles ialeraux du rhoniboedre primilif, el cooipris au moins dans une des zones formees par les aulres faces. L'examen des ph^nomenes optiques a fait reconnaitre : l" Que le sens de la rotation n'est pas conslamnient en rapport, comme on I'avait cru jusqu'ici , avec le sens giratoire de I'h^lice formee par tons les plagiedres de la zone e '^ « e^ (trap^zoedres de premier ordre) ; 2° Que la position de la face rhombe sur les angles lateraux du prisme hexagonal, et par suite I'orientation du bolide, produit par les trois faces superieures et les trois faces inferieures de cette espece , symetriquenient placees sur un cristal simple , est le seul caracti;re d'ou Ton puisse, a priori , conclure surement la direction dans iaquelle un cristal de quartz fera devier le plan primitif de polarisation. Le solide dont il s'agit (trigonoedre de Rose), pouvant etre tourne tantot a droite, tantot a gauche de i'observateur, forme, dans ces deux positions respectives, deux pyramides a six plans triangulaires, parfailement egales entre elles, analogues aux solidcs heraiedres qu'on a reconnus dans tous les sels doues des proprietes rotatoi; es ; seulement, a cause de la po- sition particulicre de la lace rhombe , sur les cristaux de quartz , si Ton retournait une de ces pyramides , elle pourrait se superpo- ser sur laseconde, tandis qu'en genera!, les solides h^miedres des autres sels ne sont pas superposables ; 3° Que, dans les niciclespar enchevetrement, la limite int^rieure des individus qui constituent le cristal compose parait le plus generaleraent tres irregulicre, et n'offre pas de rapport constant avec la limite exterieurement visible ; W Que les groupements inlerieurs reconnaissables dans la lumiere polarisee paraissent a pen pres constants pour tous les echantillons d'unememe localile, tandis qu'ils sont differents pour ceux dont le giseraent n'est pas le meme; 5° Que les combinaisons tres varices de lignes neutres et de teintes plates qui s'observeut dans les plaques a deux rotations, du Br^sil, peuvent generalement s'expliquer par la penetration de lames de rotations inverses , dirigees presque exciusivement sui- vant des plans paralleles aux faces du rhomboedre primitif ; 6" Enfin, que, dans la plupart des ametliystes du Br^sil, les 28 lames minces violettes, de rotations contraircs, noy6es'clans un cris- tal de quartz incolore, paraissent constanimcnt parallMes, soil aux faces culminantes du rhoinboedre pi imitif, suit aux faces rliombes placdes symetriquement sur trois angles allernes du prisme hexa- gonal : quant aux plages incolores, elles possedent parfois la ra6me rotation dans toute leur etendue ; d'autres fois, dies se compo- sent d'une partie levogire et d'une partie dextrogire, dont le plan d'asserablage a la memo direction que le second prisme hexagonal, d*. Seances da 14 avril et du 12 mai 1855. MfiCANlQUE. Resistance des solides. — Dans ces deux seances, M. de Saint-Venaut a communique divers r^sultats relatifs h la torsion d'un prisme a base de triangle equilateral, a celle de deux prismes OH cijUndres par alleles rendus solidaires, etc. lis sont resumes dans la note suivante. « Nous avons, dit-il, d^montre dans de precedentes communi- cations , ainsi que dans un memoire lu devant rAcadcraic des sciences de Paris, le '13 jiiin 1853 (Mem. des sav. etr., t. XIV), que les cylindres a base circulaire sont les seuls solides prismati- ques dont les sections transversales restent planes lorsqu'on tord ces corps autour de leur axe de figure. Les points de tous les au- tres prismes ^prouvent par la torsion, en meme temps que les de- placements transversaux proveuant de leurs rotations relatives, des deplaccwcnts inegaux dans le sens longitudinal, en sorte que leurs sections primitivement planes et normales a I'axe se courbent oil se gauchissent plus ou moins ; et c'est de la determination do ces deplacements longitudinauxque depend celle du moment des for- ces capablesdeproduire une torsion determinee, ainsi que I'etablis- sement des conditions de resistance ; car ces deplacements une fois trouvcs donnent , en diffdrentiant '.eur expression par rapport aux coordonnees transversales , ce qu'il faut ajouter posilivement ou udgativement aux inclinaisons prises sur I'axe par les^6re5 chan- gees en helices, pour avoir les giissements, mesures par les inclinai- sons qu'acquierent ces mcmes fibres sur les Elements des sections gauchies , et pour obtenir, par consequent, les resistances 61emen- taires dont le moment total est 6gal au moment de torsion, et dont les grandeurs compar6es , en revelant la position des points dangereux, apprennent S'il y a p^ril de rupture. 29 »La connaissance de ces deplacemenls longitudinaux depend dc la solution d'line Equation aiix differenliellcs partielles du second ordre , a integrer de mani^re a satisfaire a une condition defmir. relative aux points des faces lateraies et exprimant que cos faces n'eprouvent aucune pression (ou ne supportent que cellc de I'at- mosphere, dont il n'y a pas a s'occuper quand on ne cheiche que les deplacemenls en sus de ceux qu'elle a deja produits). »L'integration donne une expression algebrique monome quand la base du prisme estelliptique, et une serie transcendante quand cetle base est rectangulaire. Maisil y a une infinite d'autres bases, de forme extremement variee, pour lesquelles I'integration, et, par suite, la solution complete du probleme de la torsion dans les conditions ordiiiaires est possible sous I'une ou sous I'autre deces deux formes ; car on n'a qu'a prendre arbitrairemenl I'une quel- con'jue des integrales particulieres , en nombre infini, de I'equa- tion differentielle du second ordre , et qu'a substituer dans la condition di^tinie, qui est du premier ordre, pour avoir, au moyen d'une integration quis'effeclue toujours d'eile-meme sans facteur, I'equation dn contour de la base du prisme dont la torsion pro- duirait les deplacements longitudinaux exprimes par I'integrale particuliere prise arbitrairemenl. » Nous en avons donne, a notre lecture de 1853, plusieurs exemples pris parnii les courbes formees du qualrieme et du huitieme degre , symelriques et egalcs dans les deux sens trans- versaux, ce qui nous a permis de determiner les lois de la torsion de divers prismes a base de carre curviligne, et d'etoiles a quatre pointes arrondies donnant quatre nervures ou cotes saillantes. » Nous avons applique, depuis, le merae procede a des pris- mes dont les bases ne sont point egales dans les deux sens, et, meme, ne sont symc.triques que par rapport a un de leurs deux •axes principaux d'inertic, cequi nous a donne, entre autres resul- tals nombreux, le moment de torsion et les conditions de resistance du prisme a base de triangle equilateral, et meme d'un prisme dont la base se compose de deux orbes separes, ou, ce qui revient au meme, de I'ensemble de deux prismes paralleles et non conti- gus, mais rendus soiidaires de distance en distance, de mani^re que leur torsion auiour d'un meme axe place au milieu de leur intervalle ne les fasse pas lourner sur eux-ineiues iudependam- 30 ment I'un de I'autrc, ou de manicre que leurs bases se regardant loujours par les niemes sommets. V Nous avons reconnu ainsi qu'en formant le produilde la tor- sion (c'est-a-dire de Tare de rotation relative dcs bases pour I'u- nite de longueur du prisme et pour I'unite de distance de leurs points a I'axe) par le moment d'inerlie de la base autour de I'axe de torsion et par le coefficient d'elasticite de glissement transver- sal, le moment des forces qui font tordre, loin d'etre toujours egal a ce produit, comnie quelques auteurs I'ont pense et comme cela a lieu effectivenient dans le seul cas d'une base circulairc, w'ere est que In trois cinqniemes lorsque le prisme est a basede triangle equilateral , et en est a peine la cmquante-qualrii'me partic lorsque la base se compose, comme nous venous de le dire, de deux orbes ovoides separes, distants d'environ quatre fois leur largeur a pen pres egale a leur hauteur. — D'ou il suit que Ton n'augmente nullement la resistance k la torsion, comme on fait la resistance a la flexion, en composantles pieces de deux parties avec un intervalle vide. » Analyse. Soient u le deplacement dans le sens longitudinal, ou des coordonnees a: supposees paralleles aux aretes du prisme, d'un point quelconque dontles coordonnees sont a:, y, z ;v, w les de- placements transversaux , paralleles respectivenient a cellcs-ci ; 9 ia torsion ; G et G' les coefficients d'elasticite de glissement dans les sens yet z (les deux cinquieraes environ du coefficient d'elas- ticite d'extension E quand la matiere est d'6gale contexture en tons sens). » L'on a, par la nature raeme du mouveraenl de torsion, pour les d^placements transversaux, dv dw Mais le deplacement u ne peut etre donn6 que par I'intfigration de I'equation indefinie d^u , , ^ , d'^u de manifere a satisfaire, pour les points du contour des sections, a I'equation dite ddQnie („ G'(* + .,).,-G(|-0=) Toil trouve, en subsliluant dans (3) et integrant, cettc equation g^nerale des contours correspondaiits des bases (5) el!±ii_fl,:;_j_«'_y_a^. ^ij:,^a\{if—z^)-a,m'z — 5')-f-«',,(y' — 3yc-') — = une constante G ou, ce qui revient au meine, en coordoaiiees polaires (6) u = a/ cos a -{- ct\r sin a -\- aj' cos 2« -j- a'j^ sin 2a -)-... . pour le d^piacement longitudinal du k une torsion 9 impiiniee aux prismes dont les bases onl leur contour representc par (7) 0 ■ fl.rsin « -|- «'>»' cos a — aj^ sin 2a 4 ^f'^'"* cos 23! — 2 .... =C. * » Or ce contour, qui a une forme circulaire si tons les coefli- cients a sont nuls ou si I'equation (7) se reduit a S — = G , of- fre une etoile a n saillies egales ou une figure qui revient coinci- der avec elle-nieme en lui faisant faire un n^^"" de revolution au- tour de son centre si ie premier menibre de ['equation ne con- serve, avec Ie terme 6 — , que des termes affectes de sinus et de cosinus de multiples entiers de na. II ofTre diverses figures non egales dans les sens y et z, mais syme(riques, comnie I'ellipse, par rapport a chaciin de ces deux axes, si I'equation ne contient que des cosinus pairs. Par exemple, en ne conservant que ceuxde 2a et tioL et en revenant aux coordonnees ordinaires, ce qui perniet de lui donner la forme (9) cy + ^v + a(6'-o {>/—=■'-) -aiy'-^^y' -'+.-*) elle reprfeente, lorsqu'on fait varier la constante a entre — demi- axes sont b dans le sens des y et c dans le sens des z. Et, lorsque 1/2— 1 et — , une multitude de contours fermes dont les demi 32 c est imaginaire, I'on a des courbes separ<5es en deux orbes : celle 1 dont nous avons parl6 ci-dessus repond a a = — — , c = 6 -l^ — 1 . Le glissement est r6el en un point peu different du centre do gravitc de cbaqne orbe , et le plus grand glissement est — , en sorteque la limite J» imposcr au moment de la torsion est 5 la onzieme partie environ de ce qu'on anrait en snpposant que les sections resleul , lanes et normales a I'axe de torsion. Le point dangereux , pour ces diverscs courbes du i*me degre, repond a ^ —be y=o, z=c lorsque c est r6el et a> ^. Dans le cas con- traire il rfipond k z='), y=b. Lorsque a atteint sa limite nega- tive — = —0,2071 , les contours simples ou doubles sont compris entre deux hyperboles qui se coupent. » On a diverses courbes ferm^es a trois cornes ou soramels sem- blabies et egalement espaces , comprises entre le cercle d'un rayon lb et le triangle equilateral inscrit, quand I'^quation {5) se reduit a (10) 26 [if + s^) - a (y' - Sj/s^) = 86»(1 - a) 2 le i^ombre arbitraire o variant entre zero et - . 2 »El, lorsque a = -, celte equation du troisieme dcgrfi, de- composable en trois du premier degre , represenle les trois c6t4s de ce m6me triangle equilateral. On obtient en consequence, pour les deplacements longitudinaux des points du prisme qui a ce triangle pour base, par suite d'une torsion © qu'on lui fait 6prouver, w= — — j5sm3« = — S — - — , 66 66 9 ' /— d'oii, pour le moment de torsion - G^bVZ , ou , corame nous avons dit, les | du produit de GO et du moment d'ioertie de la base ti'iangulaire autour de son centre. 33 » La plus forte des inclinaisons des fibres sur ies elements de la section devcnue courbe a lieu au milieu des cotes du triangle , 3 et elle a pour valeur -be. Son produit par G ne doit pas exceder le plus grand effort tangentiel T auquel on puisse exposer I'unitfi superficielle de la matiere du prisme sans mettre sa cohesion en peril. On a done pour condition de sa resistance a la rupture que I* le moment de torsion n'excede par -b^T^^ , ce qui fait Ies | de cequ'on aurait par la theorie ancienne, qui supposait que Ies sec- lions planes restent planes. » C'est, aprcs la base circulaire, la base triangulaire equilate- rale pour iaquelle Ies formules de resistance des prismes a la tor- sion ont le plus de siraplicite. » M£CA1NIQUE. Resistance des maieriaux. — Dans la seance du 32 mai, M. Bresse , ingenieur des ponts-et-chaussees , a lu un memoire sur Ies effets produits par Ies variations de temperature, dans Ies arcs rai5talliques , au moyen desquels sont soutenues Ies fermes de divers ponts et charpentes. Pour simplifier la question, I'auteur a suppose que la section transversale de Tare est con- stante ; que cet arc repose a ses deux extremites sur des appuis simples, analogues a des articulations, qui maintiennent sa corde invariable ; enfin, que la fibre moyenne, primitivement circulaire, flechit en restant dans son plan, ce qui exigc que ce plan coupe celuid'une section transversale quelconque, suivant un axe prin- cipal d'incrtie. Cela pose, trois questions principalcs doivent etre resolues : !• Quelle poussee Tare exerce-t-il sur ses appuis, quand une dilatation lineaire produirait un allongement de sa corde, si I'ob- stacle des appuis etait enleve ? 2» Quelle sera la quantite corres- pondaate dont se relevera le .soni met de Tare? 3" A quelle prcssion maximum par unite de surface dans la malierc de Tare donne- rontlieu Ies effets dont on vient de parler? Renoncant a une application de la tlicorie niathemaiique de relasiicite, a pen pres impossible dans letat actuel de la science, M. Bresse a fonde la solution sur Ics hypotheses admises depuis longtemps dans la resistance des materiaux. Extrftit de CInstitut, 1" section, 1855, 5 34 Soienl a la dcmi-ouverture dc Tare; fh flf-che; r Ic rayon ; o le derai-anglc au centre, c'cst-a-dirc I'anslc qui saiisfait a la rela- tion tang :? le coefficient de dilatation lineaire ; E le coefficient d'elaslicite ; Q la pouss^e ; y le rel5venient au sommel ; /; la pression maxi- mum par unite de surface. En exprimant que la variation de la corde est nulic, on trouve d'abord : (1) Q=:Ea>- 1 _ . 9 +2y cos* 9 — 3sin -,> cos 9 + -r sin^ 9 ( 9 + sin 9 cos v ) a La valeur de Q conduit a celle de y : 3 G' [- sin'o — osinycosv-l-cosj— 1 sin* o -| 1 d— cosy ,2 y r- r . r f 2a« \ p-j-Sfcos'? — 3sin?cosv-)- — sin*v(y+sin?cosv) J Laformule (1), simplifiee dans I'hypothesede'ftres petit, devient : (3) Q=:Efi), G'+,4 n expression dont le calcul est facile, mais qui, d'apres la maniere dont olle a 6te obtenue, semblerait ne devoir s'appliqucr qu'aux arcs tres surbaisses. Toutefois, en examinant la question plus a fond, on reconnait que si la formule (3) entrainc une grande er- rcur relalivo quand ) Reil a donne de ces differentes parties dans le cervelet humain une description si parfaite , que les meilleurs anatomistes I'ont copiee. Nous croyons cependant devoir la modifier, parce que , malgre son exactitude, elle est presentee dans un sens qui se prete mal au developpement des inductions nhysiologiques. » Ainsi nous distinguerons dans la masse du cervelet : lo un cervelet ant^rieur, comprenant les lobes antdro-superieurs de Reil; 2° un vermis median 5 3° deux cervelets lateraux compre- nant , a. les lobes post(5ro-sup6ricurs de Reil ; b. les lobes postdro- inferieurs ; c. les lobes greles ; d. les lobes digastriques; et, enfin, 37 e. les aniygdales ; et 4° deux vermis lat6raux rudimentaires dans rHomme.oii ils ont ete decrits sous le iiom de touffes et de lobules accessoires , mais qui prennent dans la plupart des animaux des proportions relatives tres considerables. » L'analomie coniparee demontre que , dans la serie des Mam- miferes , les parties medianes du cervelet anterieur, le ver- mis median et les deux vermis lateraux se developpent dans le meme sens , et que ce developpemeut est loujours en raison de la grandeur de la moelle epiniere , tandis que le developpement des parties laterales du cervelet anterieur et des deux cervelels la- teraux, est constamment proportionnel au volume relatif du cer- veau. Elle apprend egalemeut que la grandeur des lobes lateraux est toujours en raison de la grandeur des plans superficiels du pout de Varole, et les parties laterales du lobe anterieur, en rai- son de ses plans profonds. Ces propositions, tirees de I'etudc des formes superficielles ne subissent aucune exception. Ainsi , les relalions que nous venons d'indiquer sont constanles. L'etude approfondie des faisceaux fibrillaires qui se ramifient ou s'epa- nouissent dans ces differentes regions du cervelet explique cette Constance. » II. Des faisceaux fibrevx qui s' epanouissent dans le cer- velet. A. Pedoncal.es superieurs du cervelet. Ces pedonculcs plongent d'avant en arriere dans le centre du cervelet, s'epanouis- sent autour de I'olive du cervelet , dont ils constituent I'^corce, ct se plongent en plans foliaces qui se distribuent surtout dans les parlies medianes du cervelet anterieur ; on peut aisement isoler par la dissection I'olive qui apparait au centre de chaque moilie du cervelet dont elle semble etre le noyau. D B. Pedoncules posterienrs du cervelet. La composition de ces pedoncules est lemarquable ; leur centre est foime par des faisceaux do fibres qui contiennent les faisceaux posterieurs de la moelle ; mais a la surface ils sont enveloppes de fibres emanees des faisceaux moyens a la region du bulbe ; ils contiennent ainsi des fibres sensitives et des fibres motrices. Leur marche dans le cervelet peut etre suivie avec la plus grande facilite. lis se portent en effeten dehors de la racinede I'olive, contournent son cote an- terieur, passent d'avant en arriere a leur cote interne et se pro- longent en dehors jusque sur les cotes du pont^de Varole; ces 38 pcdoucules formeiit done une anse aulour de I'olivc du cervelet ; de cctte anse naissent la plus grande partie dt-s plans fibreux qui vont aux parties medianes du cervelet anterieur, an vermis median et a I'un des deux vermis lateraux. Ces differentes parties oat done dans le pcdoncule postcrieur une base commune , et , en conse- quence, il n'est pas etonnant qu'elles se developpent simultane- ment, ct toiijours en raison du volume de la moellc epiniure dont le pedonculc ccrebelleux poslerieur est un proloiigement. » C. Pedoncules nioyetis. Les pedoncules moyens sonl formes de deux ordres de fibres. Lesunes emanent des plans profonds de la protuberance et vont aux parlies laterales du cervelet anterieur; les autres emantnt des plans superficiels de la protuberance, et s'epanouissent dans les cervelels Jateraux. Ainsi se trouvent jus- lificesles relations que nous avons indiquees plus haut. »Les vrais rapports des fibres de la protuberance avee I'axe sont encore un probleme pour les anatomisles. Ainsi nous ne pouvons theoriquement expliquer la relation constante qui existe entre le devcloppement de la protuberance el cclui des hemispheres cere- braux d'une part, et des cervelels lateraux de I'autre. Mais cette relation est un fait auquel on ne veil aucune exception. Dans !es Singes, a mesure que les hemispheres cer(5braux s'amoindrisscnt ct se degradent, le pont de Varole diminue.surtoutdans ses plans superficiels. Plus les hemispheres cerebraux laissent le cervelet a decouvertct plus leurs circonvolutions s'ellacent, plus les plans du pont de Varole s'amincissent. L'importance des hemispheres cerebraux s'accroit-elle, meme dans un type inf^rieur; lesphsse multiplient-ils a leur surface? on verra, comma cela alien dans TElephant, la protuberance augmenter, les plans superficiels re- couvrir entierement les plans profonds, et les cervelels lateraux s'accroilre dans la mesure de cetle augmentation. » Ces considerations feront comprendre ais^'ment pourquoi, bien que les hemispheres cerebraux de I'Elephant aient, eu egard a leur forme generale, un caraetere evident d'inf(5riorite , ces he- mispheres elant les plus grands et les plus compliques que Ton connaisse, on observe en meme temps dans cet animal un grand devcloppement de la protuberance et des cervelels lateraux en meme temps qu'un an^antissement complet des vermis lateraux et une reduction tres-grande du vermis median, conditions generalcs 39 qui sc rapprochent singuliorciucnt de cellcs que presente le ccr- velct huraaiii. » III. Induclions physiologiqnes. Si nous considerons, d'apres des experiences cel^brcs, le cervelot comme le regulateur dcs mouvements, nous nc pourrons nous empecher de proposer les questions suivantes : » 1° Les parties medianes du cervelet, le vermis median et Ics vermis latcraux etant en relation avec Ic developpement de|Ia moelle 6piniere, ne seraienl-ils pas essentiellement les organes coordiiiateurs des mouvements automaliqucs qui ont pour prin- cipe la moelle epiniere ? » 2o Les parties laterales du cervelet anl^rieur et les cervelels laleraux 6tant en relation avec le developpement des hemispheres c^rebraux nc doivent-ils pas etre consideres comme les agents co- ordinateurs des mouvements qui sont determines par Taction de ces hemispheres, en d'autres termes par I'intelligence dont ces parties sont I'organe immediat ? » IV, Des expansions du nerf acoust'iqnc dans le cervelet. Une des racines du nerf acoustiquc plonge dans le cervelet avec le corps resliforme et semble suivre la distribution de ses plans. Cette relation intime du nerf acoustique avec un organe coordi- nateur des mouvements du corps est un fait de la plus haute importance. J 'avals longtemps doute de la realite de cette relation, annoncee pour la premi(ne fois par M. Foville ; mais cette realite est incontestable. J'ai ete, a mon tour , assez heureux pour de- couvrir les vastes expansions que les racines du nerf optique envoient dans une certaine region de I'ecorce du cerveau. Ces faits appartiennent a I'ordre de ceuxsur Icsquels on pourra, a une 6poque plus ou moins eioignco de nous, asscoir les bases d'une histoire naturellc del'encepbale des animaux et de I'llomme, his- toire oil seront expliques non pas le fait mysterieux de I'uiiion do I'amc et de la malirre, fait tout aussi incomprehensible que cehii du mouvoment dans les corps, mais une relation parfaitc et intel- ligible enlre la composition de I'organe de Tame et la nature ac- tui'lle dcs phenonienes par lesquels elle se manifesto au dehors. A cet ^gard Gall et ses soctateurs ont fait un grand tort a la physio- logic du cerveau. En la defendant par dc mauvaises raisons, ils ont, a des yeux prevenus, perdu sa cause. Quant ?i nous, il nous 40 scmbic qu'oii peut pretcndre encore h cherchcr cntre I'ame ct le ccrvcau un rapport scmblable a celui qu'on dccouvre enlre la forme exterieure du corps et les tendances generales de I'esprit , rapport que tout le monde apercoit, et quetous les poctes philo- sophes et le: naturalistes ont a I'envi c61ebre. » Seance du 9 juin 1855. Analyse ma.th£.\iatique. Thdorie des nombres. — M.Serret communique a la Soci6te les resultats suivanls : l»Soicnta,6, c,... A- les nombres premiers indgaux qui divisent un nombre entier n, le nombre IN des congruences irrdductiblcs de dcgrc n et de module premier p est n il faut remarquer que la quanlitc N serait encore un nombre entier si,au lieu du nombre premier ;;,onmellait un entier quelconquc 5:. 1° Si n est un diviseur de/;— 1, il exisie des congruences bino- mes irreduclibles suivant le module p. On a effeclivement ce theo- reme : soient g une racine primitive de la congruence - (mod p] , h une racine quelconquc de a congruence Jl " = Gipieres et de Saint-Thouin. Le village de Perillous (Perillos), qui donne son iioni a la cliaine, sc trouve au pied de la premiere pente calcaire de la creie est-ouest; le rameau qui court au sud prend le nom de Rameau de Taulavel, et le plan incline oriental celui de plan d' Opouls et de Fitou. Du col de Ladat, sur le parallele de Tuchan, trois autres ra- mifications se detachenl du tronc principal de Perillous en s'ecar- tant ausud-oucst : I'un arque se dirige vers le Pas del Trou, a I'ouest de Vingrau ; I'autre, partant du col mcme et du Pcch del Ginevre, se dirige cgalement au sud-ouest; enfin le troisieme, que couronnent lesruines imposantes du chateau d'Aguilard, est beau- coup plus court et se terniine a la Mole, aboulissant comme Ics autres a la petite plaine au sud de Tuclian, sur la rive gauclic du Verdouble. Ces ramifications, ?» profds triangulaires, de la chalne do Peril- lous et du plan d'Opouls, sont I'originc dcs formes orograpliiqucs qui caracterisenl la region meridionalcdes Corbieres. Ainsi le vcr- sant oriental du chainon de Tautavel, qui se confond a Test avec le plan d'Opouls, s'abaisse au sud vers I'Agly; a I'ouest il se con- tinue jusqu'au nord d'Estagel, oil il oblige le Verdouble a fairo vers I'ouest un coude tres prononce. I! en est de meme au deia dc cctte riviere. Ainsi la montagnedc Pasiols a Temaison, celle dc la Croix de Lauzines au roc de la Cadriere, la crele de Vidal se trouvent sur le prolongemcnt des bifurcations du col dc Ladat ct servent de point de depart aux grandcs rides que Ton va suivrc a I'ouest. Il9 9" Vallee de Caitdies et de Saint-Paul. Les territoires de Maury, de Saint-Paul de Fenouillet et de Gaudies occupent unc large valine, a surface ondul6e, dirigec est-ouest et bordee par deux cretes niontagneuses abruples; I'uneau nord, desiguecsous Ic nom de cliaine de Saint-Antoinc de Calamus, d'apres I'cr- mitage de ce nom situe au nord-ouest de Saint-Paul vers Ic mi- lieu de son parcours; I'autro au sud, qui est la chaine do Lps- qucrde et dWtjducbunnr, nom lire des deux villages le plus rapproches de sa ligne de faite, au sud-est de Saint-Paul et au sud de Gaudies. La grandc vallee ainsi limitee est a double pente, par suite d'une lignc de parlagequi la coupe transvcrsalemonl du nord au sud ;i Test de Saint-Paul, et d'ou part la petite riviere de Maury, qui parcourt sa partie orientale jusqu'a sa jonction avec I'Agly pres d'Estagel. Dans sa portion occidentale, la Boulsanne des- cend du roc de I'Escales au midi de Monlfort, la suit en lour- nant a I'esl au-dessous de Puylaurens, passe J» Gaudies et so jclle dans I'Agly au sud de Saint-Paul. L'Agly, au contraire, quiprend sa source assez loin au nord de la chaine de Saint-Antoine, traverse perpendiculairement cette chaine et celle de I.esqucrde par deux fentes elroites, a parois verlicales on surplombantos, de 250 a 300 metres de hauteur; puis, continuant son cours capri- cieux au sud-est et a Test par la Tour de France et Estagel, coule, au dessous de cette ville, entre deux chainons calcaires indiques ci dessus. Enfm, apres avoir arrose la plaine de Rivesaltes, elle atteint la cote, ou souveut, vers le milieu de I'ete, elle est a peine representee par un mince fdet d'eau. 10" Chaine de Saint- ^vtohie de Galarnus. Les deux chaines qui limitent au nord et au sud la vallee de Gaudies et de Saint- Paul, identiquespar leur composition, leur structure etieur relief, different, par tons leurs caracteres, de la plaine ondulee qui les separe, et le contrastc qui en resulle donnc au paysage un attrait particulier qui frappe le voyageur le moins attcntif. A partir du chateau de Queribus ou inieux de la Groix de Lauzines au sud de Pasiols, la chaine septenlrionale forme une muraille legerement inclinee au sud, dirigee a I'ouest, passant a I'ermiiage de Saint-Antoine au dessus dc la brisure que traverse I'Agly et sc prolongeant par le plateau elevc de Malabrec. Elle se deprime au col de Saint- Louis, sc relevc pour conslituer les grands F,xtiait(!e/'7(is/(/«/, 1'" spflioii, dSSO. 7 5p escarpements de la forgl de Fanges, est coupdc par Ic d6{\\& de Pierre-Liz que parcourt I'Aude ct limile au sud Ic basslii de Quillan. Dans toute cette ^teudue, qui est de plus de 50 kilometres, la direction est exactemeut est-ouest, excepte vers I'extremite occi- denlale ou un rameau fort important se releve au nordoucst; mais on peut considerer encore le long escarperaent de Quirbajou qui suit la Rebeuli comme en elant la continuation reelle. Cette chaine, dont les pentes sont tellcmcnl abruptes qu'excepte au col de Saint-Louis elle ne pent etrc Iraversee avec des mulcts que sur tres pen de points, n'a que 2 a 3 kilometres de largeur. Sa Crete et sa pente meridionale sont formees par un seul sysleme de couches calcaires plongeant au sud sous un angle tres ouvert , et sa pente nord, par les tetes de ces memes couches et I'aflleurement de I'elage imm^cUatement sous-jacent. Elle ne donnc uaissance a aucun cours d'eau par suite de cette disposition, si ce n'est lout a fait a sa base, d'oit s'echappent quelques sources. A cette chaine si simple et si nettement iimitee sur son versant sud vient se rattacher au nord dc nombreux et importants appen- dices qui doi vent etre etudiesavecsoin, car ils entrcnt pour beau- coup dans les caracleres extcrieurs du pays qui s'etend jusqu'a la partiesuddes montagnesde Monthoumet. Ainsi,la Crete rocheuse qui, partant du chateau de Pierre-Pcrtuse au uord-ouest de Duilhac, se termine a I'ouest par le roc dc Soulatge, se redresse avec une grande hardiesse, et Ton remarque a son extrdmite occi- deniale une portion de couches rephees a angle droit, Quelques autres plissements raoins prononc^s s'observent encore dans le resle de cette immense echarpe denteltc. Le roc de Cubieres , qui fait face a celui de Soulatge, se rattache par sa base au massif meme de Saint- Antoine de Calamus. A I'ouest du defde de I'Agly, avant d'atteindre le plateau de Malabrac, la chaine sededouble, et unecrele rocheuse, se dirigeant au nord-nord-ouest, vient se terminer au pic de Bugarach. Ce massif isole s'eleve brusquemeut au-dessus de la plaine qui I'en- loure au nord et du ravin de Lauzadel a I'ouest, jusqu'a une al- titude de 1231 metres. C'est le point culminant de toute la region des Corbieres, et ses formes anguleuscs ct heurlees, sa cime nue et coupee presque carrement, jointesasa position, lui donnenl un aspect fort imposant ettout a fait particulier, quels quesoieiU lecol6 et la distance d'ou oa Taperc oive. 51 De son sonimet la vue eiubrasse un horizon qui n'a pas inoins de &0 lieues de rayon et Ton pent bien juger de la disposition des cretes calcaires parall^Ies qui I'avoisinent. On distingue, en effet, vers Touest jusqu'a la plaine de Gaudies, quatre de ces rides qui appartiennent a la chaine de Saint-Antoine, et au dela deux qui dependent de la chaine de Lesquerde et d'Ayguebonne. Ces cretes sont plus on moins elevees et tranchantes. Les plus hautes sont comprises entre le meridien de Quillan et celui de Gaudies; ci Test elles ont moins de relief, mais leur rectilignite est toujours extrfiraement reraarquable. On pent reconnaitre, a partir de la chaine principale et en allant au nord, la crete de Saint-Julia a Saint-Louis, celle de Saint- Just au PetitParau, la montagne de Saint-Fereol et celle qui s'^tendde Bezu a la melairie du Mas avec le massif de la Falconniere. Les couches de ces quatre cretes plon- gent invariablement au sud, et jamais la comparaison que Ton a souvent faite d'une surface montagneuse vue d'un point elev6 avec celle d'une raer houleuse n'a et6 plus exacte qu'ici , ou ces rides apparaissent comme d'imraenses vagues qui se rapprocheraient ensemble et parallelement du rivage situi au nord. Le pic de Bugarach est une anomalie a cette regularity, anomalie dont on pourra chercher la cause lorsque la constitution g^ologique du pays aura ^te decrite. Enfin, une cinqui^me crete, peu prononcee mais continue, plac^e en avantde la base septentrionale du pic, ne parait pas avoir ^te d^rangde par son soulevement. Ces diverses cretes calcaires ont toujours un relief qui les fait reconnaitre a une tres grande distance, aussi bien que leur teinte claire, leurs surfaces presque depourvues de vegetation, leurs cscarpements abruptes, souvent subverticaux tournes vers le nord et couronnant des talus assez reguliers et moins arides. De leur base naissent plusieurs rivieres, telles que les deux sources occi- dentales de I'Agly, au pied est du pic de Bugarach, le ruisseau de Lauzadel et plusieurs autres sur son versant ouest. Quelques-uns descendent des rides de Saint-Just, de Saint-Louis, de la foret de Fanges, etc. 11° Chatnes de Lesquerde et d^Aijguebonne. Cette serie de troncons alignes parallfelement h la chaine de Saint-Antoine et presentant absolument les memes caracteres, commence a s'^lever de dessous la plaine de Rivesaltes pres de Peyrestortes, longe la rive droite de I'Agly jusqu'i Estagel en passant par I'hermitage de 52 Noire Dame des Pcnnos ct ccliii do Saini-Viiicent, puis sur la rive gauche, oii la portion comprise entre Ic coude du Verdouble et la riviere do Maury scmblc depcndre aussi du ranicau sud- ouest de Tautavcl. De ce point a Lesquerde ou an deG16 de I'A- gly, la chaine eprouvc quelqnes inflexions, mais au dcla jusqu'aux escarpemcnls verticaux que traverse leruisseau des Adons ct aux sites pittoresques des environs de Saint-l'icrre et d'Ayguebonne, la chaiue constiluc une muraille parfaitcment alignee de I'est a I'ouest. Elle se prolonge deraem'e au dela, malgre les coupurcs qui livrent passage a la Boulsanne eta I'Aude, et suit la rive droite de la petite riviere de la Rebenti. 12" !ilontoffnc< de Quillnn. Quoique les montagnes qui en- tourent la petite viile de Quillan dependent de la chaine de Saint- Antoine prolongee vers I'ouest, leur disposition parliculiere exige une mention speciale. En effet, a partir du defile de Pierre-Lis, la chaine se dirige au nord-ouest , puis au-dessus de Ginoles sE conrbe brusqucment au nord-esl de maniere a faire un angle droit legferement curviligne avec sa premiere direction. Un peu au nord de ce pli la grande route de Quillan a Bellesta passe la li- gne de faite. Ce rameau nord-est, d'une longueur egale au prece- dent, s'abaisse de merae pour donner passage a I'Aude, puis se rcleve a I'Espinot pour cesser peu apres. Le troisieme cote du tiiangle subequilateral monlagneux qui circonscrit le bassin de Quillan, bassin qui n'a d'issue que les deux gorges par lesquelles I'Aude y entre au sud et en sort au nord, est forme par plusieurs •montagnes coniques, moins elevees que les prec6dentes, de teintes sombresou noiratres comme lout le fond du bassin, a pentes re- gulieres reliees entre elles par des courbes concaves et dominies par le roc de Bitrague. L'ensemble de ces dernieies montagnes rappelle d'une maniere frappante I'aspect des volcans ancicns etle roc de Bitrague lui-meme a danssa forme la plus grande analogic avecle Puy de Dome, 13" Bassin de I'Atide etttre Alet et Quillan. Les montagnes qui bordent la vallee de I'Aude entre Alet el Quillan sont du ineme age que celles des environs de la Grasse et de la chaine d'Alaric, mais elles pr6sentent, dans cette parlie du deparlement, des carac- tcres generaux qui les font distinguer de suite des chaines secon- daires dont on vient de parler. Si Ton fait abstraction d'une crete relevee.dirigee au nord-est, passant par Campagne, puisau-dessous 5 o tie Rcnncs pour se leriuinei- un pen au clclii du poiu dc Scrrcs, on remarquc, s'elcndaut a I'oiiest par Nebias ct Brcnac jusqu'a Bel- lesta et a Test sur les territoires de Grancs, de Rennes, de Scrres, et de Luc, une serie de collines a plateaux, termiii^es par des aretes rectiligues, horizontales ou faiblement inclinees, d'unc etendue plus ou raoins considerable et quelquefois brisees. Ces aretes limitent des assises de calcaires blancs coupees verticalemcnt, ou d'autrcs roches solides qui reposent sur des talus faiblement in- clines de marnes rouges. Entre les villages eleves de Rennes et de Saint-Fercol au sud, conime au nord entre Arques, Peyrole, Ve- raza, etc., ces alternances se presentent encore sous la forme de grandes vagucs venant de I'ouest pour cxpirer contre les couches secondaires ou de transition. 14" Montarjnes des bains de Rennes, de Sougraigne et de Soulatge. On pent designer ainsi, faule d'une expression plus simple, les montagnes comprises entre le massif de transition de Monthoumet au nord, les montagnes de Tuchan a Test, les rides parallelcs a la chaine de Saint-Antoine au sud, et les collines qui bordent la vallee de i'Aude h I'ouest. Ces montagnes, generale- mcnt allong^es de Test ^ I'ouest, moins elevees que celles qui les entourent, n'offrent point decaract^res bien particuliers, saufceux qui resultent de leur composition merae. On pent signaler ccpen- dantla voute soulevee de Laferriere a I'endroit ou elle estcoupee par la gorge etroite ou coule la Sals. Cette voute se prolongc a I'est-nord-est sur la rive gauche du ruisseau sale de Sougraigne. Le sommet de I'escarpemcnt au pied duquel s'echappent les sour- ces salees a tons les caracteres des grandes aretes du sud. Les col- lines qui entourent les bains de Rennes, a I'ouest et au sud, sont couronnces par des gres aux formes fantastiques et bizarrcs, dont I'aspect rappelle celui des gres plus anciensdes environs de Four- tou. Quant aux autres montagnes cretacees comprises dans le meme espace, ellcs n'ont rien de parliculier au point dfe vue ou on les considere ici, et leur inclinaison generale au sud-sud-ouest con- tribue a I'uniformite de leurs caracteres malgr6 les nombreuses dislocations qu'elles ont subies. 15° Collines du groupe de la mollasse. Pour terminer le coup d'ceil des caracteres physiques de la surface comprise dans ce travail, il restc a mentionncr les collines du groupe de la mollasse qui, a Test, au nord et a I'ouest, I'entoure comme d'une ceinture 54 continue. A Test, aux environs de Sigcan et du Lac, ces coliines, a surfaces planes, legerement inclin^es vers la cole, sont termindes par dos aretes rectilignes, se joignant quclquefois a angle droit et par dcs talus r(5guliers represenlant des ouvragesdc fortification, Lc plateau qui porte Sigean, vu du sud-oucst, ressemble parfaitement h un grand camp rctranche. Plus au nord, sur le flanc oriental de la chaine de Fontfroide, les coliines sont plus elev^es, leur relief est plus prononce et leurs couches sont plus inclin(5es. Entre la rive droile de I'Aude et la route de Narbonne a Lezignan et a Carcas- sonne, les coliines du menie age se font reraarquer par leur teinte gris-jaunalre, leurs contours legerement arrondis et la faible incli- naison des strates. Autour de Carcassonne et de cette ville a Limoux il en est de raeme, et leur aspect seul sufTit pour les distinguer au premier coup d'ceil des reliefs du sol qui appartiennent a des de- p6ls plus anciens. §2. Geologie des Corbieres. — M. d'Archiac dtablit corame 11 suit le tableau de la serie geologique des Corbieres. Terrains. Motlerne. Quaternaire. Formations, /moyenne? Groupes. mollasse Etages. icr Terliaire, ■h inferieure. ■ cr6tac6e Sccondaire , nummulitique < 2° IS* d'Alet 1 2« ,1" J ge sup^rieure 1", 2«. . . , < g^ [4« • (manque). '• inferieure I ( l""(manque) ' neocom. CI" 3. 12"= |3e , ]urassique lias sup^rieur. IntermMiaire....j«;f''''?'f^!;e. ( tl6vonien ? Priraaire ? Granile. Roches ignSes (Diorites, Amygdaloides, Basalles, Wackes, etc.) Roches metamorphiques (Dolomies, Gypse, Sel?) ou accidenlelles. La disposition relative de ces divers terrains et de leurs subdi- visions est on ne pent plus irr^guliere ; nulla part les termes de la 55 serie ne se succedent d'une maniSre normale ou complete, et, considei (is sur divers points , ils ne se succedent pas non plus de la meme maniere ; en outre, certaines divisions montrent des ca- racteres fort differents lorsqu'on les ^tudie sur des points uieme assez rapprocbes. On peut resumer ainsi les principaux caracte- res et la distribution gen(5rale des groupes et des etages tcrliaires et secondaires compris dans ce tableau. Le travail defmitif de M.d'Archiac contiendrala description detailleedes roches, de leur stratification , de leurs fossilcs, de leurs divers accidents et les vues theoriques qu'on en peut deduire. Une carte geologique et de nombreuses coupes sont destinees a completer le lexte. Groupe de la mollasse. M. d'Archiac designe provisoirement ainsi les depots d'eau douce ou marine (calcaires, marncs, gres, sables et poudingues ) representes sur la carle geologique de la France par une teinte violet clair accompagnce de la lettre m, et qui entourent ii I'E., au N. et a I'O. les sediments tertiaires plus anciens et secondaires. Sur le versant occidental de la Clape ils recouvrent a stratification coiicordante les couches neocomiennes et en partagent I'inclinaison et les divers accidents. Sur le bord oiientalde la chainede Fontfroide.ils s'appuient directement aussi sur les roches secondaires avec une inclinaison au N. ou au N. O. (collines de la coupe et des fours a chaux) , tandis que dans le voisiiiago do la cole I'inclinaison plus faible est a I'E. (Bages, le Lac, Sigean). A droitc de la route de Narbonne a Lezignaii les couches des collines de la mollasse situees au dela des moiitagnes secondaires plongcni au N. un pen 0. de Leziguan a Conilhac et Mous; les collines sont allongces de I'E. a I'O., et les strates qui plongent aiissi au N. sont d'autantplus rcleves, qu'ils sont plus rapprocbes de la base du mont Alaric ; au dela la partie inferieure de ce groupe se separe difficilement de Tillage nummulitique superieur lorsqu'on suit vers I'O. les deux .series jusqu'a Carcassonne. La mollasse grise sans fossilc est encore bien developpee lorsqu'on re- niontc la vallee de I'Aude de cette villc a Limoux ; les poudingues y sont snbordonnes autour de llouffiac, et I'inclinaison est fre- qnemment de 10° a 12" au S. 0. Apres Limoux les couches plon- gent au N. de 15° a 1G°, et sur la rive gayche de I'Aude, apres la Chapellc de-Brassc , elles reposent a stratification parfaitenient 56 concordanie sur lo groupe nummulitiquo , comme k TO. de la Clape elles recouvraient le groupe ncocomien. Groupe numtnu/iiique. Ce groupe se divise en trois etagcs caracterises par la presence des Nummulitcs , mais composes dc roches tres differentes. Le premier et le second s'accompai/nant Ic plus ordinairemeat par la plus graiide analogie de leurs roches, on ne parlera dc Icurs accidents slrutigraphiques qu'en irailant du second. Veiage super ieur comprend des calcaires jaunes ou gris, des raarnes et des gres brunalresou jaunalres, avec Nummuliies (cole de la Borde Rouge, pres La Grasse, Tournissan, moulins de Jon- quieres, rive gauche du Rabe dc Coustougcsa Parasols, melairies de Cabagniol, de Moatmigca, de Moniplaisir]. Eulre le pied nord du mont Alaricet la route dc Lezignan a Carcassonne, a partir des environs de Comingue, eel elage serait sans fossiles, beaucoup plus puissant qu'a I'E., et compose d'alternances de psammites gris, rouges ot panac es , de marnes rouges, grises ou jaunes, de gres a gros grains ou a grains fins, de poudingues et de calcaires gris- bleualres tres durs. Ces diverses assises, allernalivement meubles ou solides , forment une serie de cretes dentelees, discontinues, paralleles, ou d'6cailles alignees qui, suivant le basdu monlAlaric, plongcut constarameiu vers la niontagne ou au S. , sons un angle variant d'abord de 15° a 35", et atleignant jusqu'h 75" dans son voisinage immediat, a la hauteur de Copendu et de Barbaira. Le plongemcnt redeviont normal autourde rextremite occidentale du mont Alaric; et si Ton suit la limile inferieure de la mollasse dc ce point aux environs de Veiidemin, au sud do Limoux, cet ctage se trouve reduil pres de Salles et de la Chapelle-de-Brasse a des assises de gres gris a gros grains, auxquels succedent un gres gris a grains lins, tres dur, un calcaire grossier jaunatre et un calcairc gris marueux avec !SurnnnilitesRa)iioncli^Letjmeriei,Biaritzeii' sis, etc., reposant sur le second elage. Au dela de Couiza, le pre- mier est encore represenle par des gres gris-jaunAtres, des psam- mites et des poudingues constiluant les collines de la rive gauche de I'Aude jusqu'a Esperaza et sc prolongeant a I'O. vers Rou- venac. Deuxicme etaye. Marnes bleues a turrltelles et calcaires gris marncux. Conuue surtout par les fossiles qu'a decrits M. Ley- 57 merie, cette division, sous le nom de marne de Couiza, d'AlbeSy de Coustouges^ de la vallee du Rabe, de Ribaute, etc., est en effet uii bon horizon gcologique place entre les roches prect'dentes si varices et celles qui le supporlent qui ne le sont pas moins Ce n'est pas ici le lieu d'expliquer certaines anomalies stratigraphi- ques de la vallee de I'Orbieu, au nord de La Grasse, el de qiiel- quesautres points situes, soitdans le voisinagedu montAlaric,soit pres de Couiza, et auxquelles on a donne iropd'imporlaiice.au point de regarder ces marnes comme appartenant a un systeme tout a fait distinct descalcaires a Nummulites sous-jacents (3° etage .On pent diresculement que, toujours concordants avec I'etagesuperieur.ces marnes et ces calcaires marneux, dont I'epaisseur est de 1 00 metres et meme davantage, plongent a I'O. , tout le long de la vallee du Rabe, qui coule dans une faille. Les Nummuli/cs Biaritzevsis, Leymeriei et Ramondi (var. minor] en caraclerisent la partle su- perieure, la Lucina corbarica en caracl6rise la partie inferieure. Dans la vallee perpendiculaire a celle-ci , qui suit le cheniin do Foutjoncouse, les couches plongent au S. En face d'Espalys au N. leur iiiclinaison est de 1x5" a 50° a I'E. , et elles s'appuient contre les calcaires du 3' etage. En continuant a se rapprocher de Fabre- san, elles plongent a I'O. S. 0. Elles sont recoupees plusieurs fois le long de la grande cote de la Borde-Rouge, pres de la Grasse ; elles constituent le fond de la vallee de I'Orbieu, a parlir de Ri- baule, forraent partout les berges de la riviere el un grand escar- pemenl au dela de Grafan, ou elles plongent au S. E. coninie tout le groupe inferieur d'Alet, sous lequel on croirait qu'clles s'cnfon- cent.Quelques bancs d'Huitres asscz reguliers s'y montreut a I'ex- clusion des autres fossileshabituels. Ces couches affluent pen sur lesbords oriental et septentrional du mont Alaric ; mais autour de sa partie occidentale elles constituent les pentes rapides du grand foss6 qui suit le pied de la montagne, et au sud do Pradelles une faille les a porlees a un niveau tres eleve pour constitucr le f)lateau allonge de Monllaur a Comelles, ou rinclinaisonest toujours au S. Elles n'en restent pas moins en contact avec les calcaires du troi- si^me etage soulevfe coninie eus au monl Alaric. De meme que les autres divisions du groupe , celle-ei est assez reduite sur les bords de I'Aude, entre la mollasse de F/iinoux et le terrain de tran- sition de Saint- Salvaire ; mais die se montre de nouveau bien de- Extrait tie I'lnatitui, V* section, 1855. 8 58 velopp(5e en facede Couiza, sur la rive gauche dd'Aucle, ot h I'E. en remontant la Saisc jusqu'au nioulin de Constaussa. Le plonge- ment, qui est S. a la jonction des deux rivieres, devient ensuilc N. O. conime celui des calcaires de (lonstaussa. Elles existent ega- lemeut en face, le long du chcniiu de Rennes. 3' etage. La partie inferieure du groupe nummulitique est es- sentiellement calcaire et supporte les niarnes bleues et les calcai- res marneux precedents. On I'observe rarement dans les nionta- gnes de la Grasse. A I'exeeption des couches les plus basses qu'on pourrait encore y rapporter, cellesqui sont rempiies de Milliolites, et les calcaires sur lesquels reposent a Ribaute les niarnes de la vallee de I'Orbieu paraissent etre plus anciens, du moins n'ont ils point offert de Nummulites, d'Alvcolines ni les autres fossiies de cet horizon. Les roches grises marneuses et arenacees &\cz Nummii- lites plannlata et ISeretina schmidcliana qui bordent le cours du Rabe au-dessous du pont de Saint-Laurent, seniblent au con- traire en faire partie, de nieme que ceux contre les^quels s'ap- puient les niarnes bleues d'Espalays. Ces calcaires, d'un blanc- grisatre plus ou moins fonce ou clair, compactes, tres durs et peu alterab'.i'S, constituent le rcvetenicnt exterieur de la voi'ite du mnnt Alaric, |)artout ou ce revetement existe dans son intcgrite. Ainsi, on peut les observer au pied de I'extremite orientale de son ver- santnord, derriere le four a chaux d'Alaric, ou ils renferment des Nuinviidilcs, des Alvcolinn, des Milliolites, des pinces de Crusta- ces. A la combe de Saint- Jean, au sud de Barbaira, ils succedent immediatcmcnt aux marncs bleues de la vall6e ext^rieure, etilsont une puissance de 28 ci 30 metres. Le premier banc est caracterise par \a IS um Dili lite planulala^cl les suivants sont remplis de Ninn- mulitcs avec Oslrea gir/antea, NeritivascJtmideliuna, etc. A rextremil6 occidenlalc de la montagne, pres de'Monze, ou la voiilc s'abaisse, les memes bancs occupent encore tout le plan incline, qui disparait sous le vaste escarpenient elliptique des marncs bleues. Toute la peute sud de la montagne et le somniet de la \oute cllc menie au dessus de Pradelles en sont egalcment for- mes ; mais plus au S. ils seniblent affleurer rarement de dessoiis les assises plus r^cenles. Cet etage s'appuie, a stratification discordante, conirc le terrain de transition a I'entree de la gorge que suit I'Audc un peu au- I 59 (lessus de Peroulies, Ic long de la route dc Liinoux a Met, la ou manque le groupe lerliairc infcricur. Les calcaires en plaqueltes avec Milliolites du plateau suj)cncur de la Caune et de Goussergue a I'O. d'Alct , les calcaires Wanes et bleuatres egalement avec Mil- liolites dc la butte du four a cliaux dc Luc, les assises calcaires gris- bleuatres qui plongent aujsud recouvranl les argiles rouges des deux rives de I'Aude a Couiza, coninie celles qui plongeantau nord portent le village dc Constaussa et renferment desniarnes gypseu- ses, representeiit la partie inferieure du groupe nunimulitique et reposent partout sur la premiere assise de niarne rouge. Enfin le rocher isole qui porte le village deRennes etd'ou la vueembrasse un panorama geologique d'un si vif interet, est encore un calcaire a Milliolites reposant sur des marnes grisesgypsiferessupporl^es a leur tour par les pi'emieres marnes rouges. Grouse d'Alel. Les montagnes escarpees qui bordent la rive gauclie dc I'Aude entre Alet et la Pujade presentent dans leur hauteur trois assises de marnes rouge lie de vin de 12 a 15 me- tres d'epaisseur. La plus e\e\6c, qui supporteles couches a Millio- lites, est separee dc la seconde par des rochcs grisatres calcariferes de 25 a 30 metres, la seconde I'estde la troisieme par une assise de calcaire blanc compacte d'environ 20 metres et reposant sur une assise de poudingues a ciinent quarizeux ; enfin, au-dessous de la troisieme regne une puissanto assise de gres bruns.jaunatres ou rougeatres, panaches, blaiics ou gris, solides ou meubles, d'un grain de grosseur variable qui forme a la fois la base du groupe et celle de tout le terrain lert aire inferieur de ce pays. En reunis- sant a chaque assise rouge I'assise calcaire ou arenacee sous-ja- cente, on a pour les environs d'Alet trois elages plongeant de 15" a 18° au SO., assez bien caracterises par leurs roches qui, avec la stratification, sont les seules r(ssources qui puissent guider robservatcurdans loule celle serie,ou la rarete des fossiles le prive des autres moyens de classification. Cette composition des groupes, aux environs d'Alet, est prise pour type a cause de sa neltete et de la facilile avec laquelle on peut I'observer ; mais elle est rarement aussi complete meme dans cette region, et dans les autres ses ca- racleres changent sensiblement par la predominance d'un de ses elements pelrographiques aux depens des autres. Le groupe in- ferieur se raonlrc tel que nous venons de le caracteriser ou a tres 60 peu prt'S dans la parlie du bassiii dc I'Aude comprise entre Met et Quillan, s'6tendant a I'E. d'une part jusqu'au-dela d'Arques ct de V^raza, entre la Uialsesse et la Valeltc, dc I'aulre sur les lerriloires de Grances, de Rennes ctdc Jaudon ; h I'O. on pent le suivre par Brcnac et Ncbias jusqu'a Bellesla et au doh. Dans la montagne d'Alaric, dont il constitue la plus grande parlie on Ic noyau, le groupe est plus essentiellement calcaire, comme on pent en jugcr par les brisures de sa parlie orientale, brisures qui ont amene au jour le terrain de transition sur lequel il repose sans I'inlerposiiion d'aucune roclie sccondaire. Les calcaires domiiient aussi dans les raontagnes qui environnent la Grasse ; les assises sonl plus nom- breuses et plus varices vers le haul ; on y observe un banc d'huitres et une assise gris-noiratre passant & la lumachelle et connue sous le noni deinarbre de liihaule ; les marnes s'y attenuent, et dans I'etage inferienr les grfis rouges ou bruns et les marnes rouges passant k dcs psammites y prennent un triis grand developpement. Comme dans la chaine d'Alaric les poudingues y sonta peine re- pr6sent6s. Plus au S. au contraire la vallee de I'Orbieu et celles de ses affluents sont creusdes dans des assises prcsque cxclusivemenl composees de cette derniere roche, alternant avec quelques bancs de gres ou de marne. Autour de Sainl-rierre-des-Champs, de Saint-Marlin-des-Puits, deBourjalou,de Blancs, les poudingues at- teigneiit une epaisseur de plus de 200 metres, inclinantgenerale- mentde 15" a 20'^ au N.-O. lis reposent dircctement a stratifica- tion discordanle sur les schistes de transition; quelquefois un calcaire compacte rose se trouve interpose. Le groupe d'Alel con- stitue la haute montagne de la Campc a I'O. ct se prolonge a I'E. par VillerougedeThermencsjusqu'au massif de laSalse, ou I'escar- penicnl piltoresque dc lermitage de Saint- Victor, qui dominc la rive gauche de la Berreal'O. de Gidon, semble encore en faire partie. Formation cretacee. Pour la commodile du langage on pent designer sous Icnom dejormaiion crHacee superieurc I'ensera- ble dcs deux groupes de la cra'ie blanche et de la craie tufffau^ ax. sows cdmdG formation cretacee ivjerimre les groupes du gault et neocoinien. Les depots cr^laces superieurs ne sont en- core bien connus que dans deux parties de la region des Corbiercs, sur le versant occidental de la chaiue de Fontfroide et dans les 61 monlagnes qui s'etendent des Bains dc Renncs a Soulatge et un peu au-dela. EiUre Saint-Martin et Saint-Pierre, a gauche de la route de Narbonne a la Grassc, un systerae de couches d'environ 350 metres d'epaisseur est compose de grcs bruns ferrugineux, de psammitesgris et rouges et de calcairesgrisoublanchatres remplis deRudistes. Ce systenie plonge de 30° a 35" au N.-E. en s'ap- puyant contre les calcaires neocomiens. La r6p6tition des cal- caires a Rutlistes qui alternent jusqu'a neuf fois avec les gres ou psammitos dans Ic vallon meme de Fonlfroide, estunexemple re- marquable de la recurrence et dela persistance de certains types organiques sur un meme point pendant un long espace de temps. Dans la partie occidentnle de la petite rdgion designee sous le nom de tnaniaf/nes de Bains de liennes, de Songraigne ft de Soul(itge,M.d' ArchidiC avait d^ja caracterise et decrit ailleurs quatre etages distiucls correspondant a ceux etablisparlui dans !e sud-ouest de la France et le bassin de la I oire. lis sont ici compris entre le massif de transition de Monthoumet au N. , les gres de la base du groupe d'Alet au S.-O. , et le groupe neocomien au S. et a I'E. En eteudant les nouvelles observations a tout le bassin, I'auteur a trouve que le plus recent de ces quatre etages, celui des marnes bleues, remonte dans la vallee de Sougraigne et occupe tous ses talus iuferieurs, ou il est derange par plusieurs failles. II forme aussi la partie superieure de rescarpement au N.-O. du village. Le second etage, Ic plus important de cette serie, se divise en plu- sieurs assises ires distinctes mais dont quelques-unes ne sont qu'ac- cidentellement devcloppees ou bien presentent des caracleres tres variables. Un premier niveau deRudistes succ^deaux marnes bleues dans la coupe de Sougraigne, et c'cst a cette assise qu'appartien- drait le gisement de la viontagne des Comes, si connu des col- lecteurs de fossiles, qu'on retrouve a Linas sur le chemin de Bu- garach aux sources salees. Puis viennent des couches particuliere- ment remplies de polypiers, paraissant avoir forme des recifs (Sou- graignes, metairie de Linas] et des calcaires gris ou jaunatres ca- racterises par une grande abondance d'fichinodermes {Micraster brevis^ 31. distinctus, Matherom, Echinocorys ovata avec le Spondylns spinosus, le Pecten quadrieostnlus et la Cyprina Boissyi, Cette assise se suit constamment depuis le bord de la Sals en face de Lesclapiers, ou la formation cretac6e superieure 62 commence h afflciircr a TO. jusqu'aii-dcia de Soulatge a I'E. , con- tituant au S. toiil le fond de la vallee dc Bugarach etvcnanl bullcr avcc un plongement constaminent au S. centre les rides ncoco- miennes qui limitcnt la vallde dans celte direction. Elle constituc encore par places la base de la formation a la limile du terrain dc transition dc iMontferranl a Peyranus. Le second niveau dc Rudistcs s'observe aux bains de Rcnnes, dans la colline de Sougraignc, cntre Linas el le col dc Capela, aux Peyranus, etc. , et les calcaires sous- jacents en bancs epais qui occupent le lit et les berges de la Sals au-dessous des bains de Rennes et forment les arceaux de la belle voute semi-circulaire de Laferrierc a irois kilometres au-dessus de cet etablissement. L'elage inferieur, caract6rise par VExogijra cohimba n'a pas encore etc observe ailleurs qu'au contact du terrain de transition au sud des bains dou.v, des deux cotes de la riviere; mais a I'E., au passage de Capela, sur le clierain de Linas aux sources salees, on trouve une roche exclusiveraent composee d'Orbilolites concava identique avec celle de Brilon (Sarthe). Cette roche est ici un re- presentant d'autant plus certain du 4" etage, que les calcaires neocomiens a Caprotines forment I'escarpement imraediateraent au-dessous. Au contact du terrain de transition, on observe frequemment, de Montferran a Fourtou, du gres plus ou moins ferrugineux, pas- sant a des poudingues a petits grains. Les sables qui les accompa- gnent sont tres developpes autour de Fourtou etsur toute cette limite nord de la formation cretacee, son inclinaison au S. est tres forte, souventde 22 a 25°. Autour de Claraens et des Clausses ces gres, qui forment ici la ligne de partage de deux petits coursd'eau, avec les calcaires gris noduleux et les calcaires a Echinodormes qui les surmontent, plongent presque circulairement vers lefond de la vallee. lis ont une grande ressemblance avec ceux de la base du grouped' Alet situes a peude distance vers TO., de sorte que la formation cretacee superieure se trouve comprise, des Bains de Rennes a Fourtou, entre deux etages de gres qu'il serait tres facile de confondre par leurs caracteres p6trographiques seuls. Groupe veocomien. A I'exception de quelques couches argi- leuses et arenacees noiratres, avec des debris de bois charbonneux places entre les bancs a Orbitolites concava et les calcaires i Ca- 03 prolines, au-dcssus des sources saiees de Soiigraif!;iie, on ne voit rien qui rappelle le groupo du gault , ni Ics marbres a Plicalules d'Apt. Mais le deuxieuie el ic Iroisiemc etage neocomieu occupeul a enx seuls presque la moilie de la surface indiquee ci-dessus. On peut les decrire siniultanement en les consideraul dans les dilTe- rcnts massifs monlagneux qu'iis constiluent plus ou nioins coui- plelemcnt, mais auxqueis ils conimuniquent toujours des formes particulieres el des caracteres physiques (|ui permettcnt de les re- connaitre de fori loin. Exceptesur leur versant occidental, a parlir d'unc ligne lirec de la Ricardelle a Fleury, les montagncs de la Clape soul formees paries deux eiages ncocomicns. Les parties elevees appartiennent aux caicaires a Caprotines, les pentes el le fond des valleesal'elage infericur. Les caicaires a Caprotines conslitueut unc sorle de reve- lement de 18 a '20 metres d'epaisseur, fendille, coupe carremont ou icrminaat la parlie siiperieure de la vallee par desmurailles quel- qucfois surplomhantos. lis ne forment qu'une assise continue de calcaire compacle gris plusou moius fence, de caracteres tres uui- fornies ct i)l()ngeant gcneralenient a I'O. L'etage inferieur pre- senle trois assises asscz ordinairement distinctes : I'une, qui sup- porte les calc.iires precedents, comprcnd da calcaire marneux jaune, peu solide, dont 1 epaisseur ne depasse pas 5 a 6 metres (lie de Saint-Martin, cimeticre de Gruissan, col du Capitoul, Al- bigarou au S. ctSaitil-Pierrc-deMerau N.). La scconde assise , d'environ 50 metres , est composee de caicaires gris , scliisloidcs , ou se delilant en plaquettes , assez durs, rcmplis iV Orbital ina conoidea. Enfin I'assise inferieure, d'uue puissancea peu pres egale, est fofuice de marnes grises scbis- toi'des avec de nombreux lits subordonnes de nodules endurcis de calcaire marneux, ires lenace, de leinle plus ou moins foncee. Ces assises soiit parfaiiement concordaiiles enlre dies et avec les cai- caires a (;aj)rolines qui les surmoatent. I'nr suite de I'inclinaison generale a I'O., elles formenl a elles seules les collinesqui longenl la cole au liord de Gruissan (Eldepal, Onainlaine, Saint-Aubres, etc.). Les fossiles les plus repandus dans I'assise inferienre sont VOrbilolina conoidva, VExoyyra sinuala, type qui atteinl des dimensions enormes. Les deux etages neocomiens conservcnt une Idenlite parfaile 64 dans Icurs caracteres sur tous Ics points de la Clape et des Hes qui en dcsccudent ; raais ils n'ont pas He partout affcclcsde la iiiOme maiiicre par des dislocations, par suite dc la difference des roches qui la composcut et de la region ou on les observe, la parlic iiord du massif ayanl etd beaucoup nioins derangee que la parlie sud. Les rihitions des depots terliaires de la partic O. et N. O. nion- trent qu'ils out etc souleves en meme temps et par la menie cause. Les failles principales diiigees N. N. E. , S. S. O. et d'autres plus locales sont postdrieures ci ces menies depots, qui nulle part, on effet, n'ont penelre dans les vallees qu'elles ont form6es. Le bom- bement general de ce massif pent etre contemporain de ces failles, et ces divers plienoraenes sont ainsi posterieurs aux poudingues , aux marnes et aux calcaires de la moUasse redresses partout et plongeaut sous les depots quaternaires de la plaine dc >'arboiine. Le groupe neocomien conslitue egalement la plus grande partie de la chaine de Fonlfroide. L'^tage a Caprotines y est reprdseote par des calcaires noirs ou gris fonce , compactes, a cassure con- cboide ou esquilleuse, dure, a grain tres fln, traverses par des veinules de calcaire spathiqueet sans fossiles ; quelquefois iissont dolomitiques. Ils se montrent non-seulement dans le massif prin- cipal, mais constituent encore ces petits chainons arides et ro- cheux qui bordent les routes de la Grasse et de Lezignan autour de Monlredon. On peut reconnaitre dansle centre de la cbaiuc, et particulierement an nord-oucst de I'abbaye, une serie corrcspon- dante a celle de la Clape ; mais les divisions y sont moins nette- ment tracees, les fossiles y sont peu nombreux et les dislocations plus frequeutes et plus compliquees. Le plateau sup6rieur de la Quille est occupe par des gres plungeant au S. E. et se prolongeant au S. 0. par le bois de Fonlfroide, La petite chaine dc Boutenac , a ro., appartient encore au meme systemc de couches. Tonte la partie orientale de la chaine de Montpezat et ses ramifications au-dela de Roquefort et vers la Palme montrent toujours les cal- caires du second elage avec les memes caraclcires que dans la Clape, recouvraul des calcaires jaunes raarneux dc I'etage infc- rieur.A sa base, sur tout le versant occidental de la chaine, regne le lias superieur caractcrise par le Pecten (equivalvis, des Tere- bratules lisses communes a Tuchan, V Ammonites Oifrons, etc. Plus au sud les calcaires a Caprotines constituent les som- 65 miK-s de la cliaiiie transverse de Perillous, le rameau sndouest de Tauiavel et lout le grand plan incline d'Oi)oiils ct di; Fitou dont leplongcmcnt au S.-E. est conslant. II en e.-,t de nieiue des autres rameaux siluesplus a I'ouest qui, partan du col de Ladat, descendent au S.-O. , conipris entre les meandies du Verdouble et la riviere de Mauri. Au pied du chateau d'Opouls, I'eiagc in- ferieur, releve par une faille, presente encore les lueiues curac- teres petrographiques et paleontologiques que precedeuunciil ; mais aulour de la plaine qui s'etend a I'ouest et au sud jusqu'a Caslel-Viel, il affecte des teintes rougeatres parliculieres. Au contraire, dans les vallees du Verdouble , de la Mauri, de I'Agly et de la Boulsanne, comme dans le bassin de Quillan et danslous les aflleurements situes au nord de la chaine do Saint-Antoine de Calamus, le meme etage se compose de scliisles et de calcairos im- purs, brunalres ou noiratres, d'un aspect qui rappellc ceUii de ro- chesfortanciennes, puis de gres subordonnes, bruns ou noiratres. Get etage inferieur forme les premieres collines basses a partir de Peyrestortes au sud de Rivesaltes, et bientot est reconvert dans le chainon Notre-Dame des Pennes, par les calcaires gris fonce du second etage qui s'abaissent vers Estagel. Ceux-ci pres de la viile sent blancs, saccliaroides.legerement teintes de rose avec des bre- ches de nienie coulour, et des calcaires gris-bieuatre aussi cristal- lins. Les tins et les autres employes comme marbre, plongenl de 18 a 20 degrcs au S.-E. L'uniformite des caraoleres et la grande epaisseur de ces deux etages neocomiens se mainliennent dans tous les accidents orogra- phiques qu'on observe entre ce point et les montagnes qui entou- rent le bassin de Quillan. La valleede la Mauri, la ligne de partage qui la separe de I'Agly, la vallee de Saint-Paul et la belle plaine ondulce de Gaudies, si heureusement encadree par les cretes cal- caires denlelees de Saint-Antoine et d'Ayguebonne, accusent partout la presence de Telage inferieur, par la teiiite noire du sol depourvu de depots qualernaires , par les affleurcmenls des schistes fonces et des calcaires subordonnes, comme par les for- mes toujours mollement arrondies des coteaux. Au sud de la cbaine de Lesquerde le groupe neocomien repose sur le granite ou sur le terrain de transition. Au nord les ridus paralleles de Saint-Antoine sont encore formees de calcaires a Ga- Exlrait de I'InsHtut, l'« sucliou, 1855. 9 m prolines qui (levicnnent clol()niilif[iies dans !e massif du |)ic de Bu- girach conimc sur d'autres points, ol sout separccs par Ics penlps adoucies des roches nolrcs dc I'etage inferieur. La plus scplen ■ trionalc de ccs rides calcaires doinine le valion des sources saiees de Sougraigne qui s'echappenl de la base des marnes infcrieures, oil se tronve subordonn6 du gypse blanc, rouge et gris vcrdaire, acconipagne d'argile de teintes egaienaent varices et probaijlement aussi de sel. Ce que Ton a dit prec6demment de Torographie des environs de Quiiian suffit pour en faire comprendre actuellenicnt la coiii- posilioii geologique. Fcrme au sud-oucst ct au nord par de hautes montagnes de calcaires a Caprolines, tout I'interieur du hassin et son cole oriental appartiennenl exclusivcinont ii I'l'lage inferieur caract6rise [)avVExo(/yra sinuata. Au snd des gorges de Pierrc- Lis, jusqu'a Axat et memc au del.i, ce soul des aileriiances drs deusetages, dont les couches, coupees a angle droit par la vallec de I'Aude, constituent le sol si accident^ du pays. A huit lieues au sud de la zone cretacee nieridionale dont nous venous de parler, M. Dufrunoy avail observe, sur la rive droitedn Tech, un ilot cretace, allonge de I'E. a I'O. , compris enlre Ics ro- ches cristallines des bains d'Arles el le "terrain de iransiiion en- vironnanl. Get ilot , de nioins d'une lieue de long sur un tiers a pen prcsde large, comprend les deux etages ncocoiiiicns inferieurs burniontesde marnesjauues, de gres, de poudingues et de calcaires h rudisles [HippurUes organisans, //. cornu vucciiiium , Spherulitcs ponsiana), plongeant au N.-E. et represenlantainsi une panic des assises des montagnes dc Sougraigne et de Fonl- froide. Nous traiterons ultcrieuremcnt des depots jurassi(jucs, des terrains de transition et priniaire , puis des roches igiiecs , des roches metamorphiques ou accidentelles dc celte mciue region des Corbieres, ainsi que des considerations theoriques sur les rap- ports des principales chaines avec les directions de soiiicvcnienl indiquiies par M. lilie de Beaumont, par M. Duroehcr et par M. liaulin. Nous tcrminerons cet exjiosc succint de noire iravail en faisanl observer qu'un caraclere reniarquable commun aux depors dont I 67 nous avous |tailc, quelle que soil I'epoque ii laqucile ils appar- licnnciit, csL la presence tic poudingues, solides ou incoherents. Ainsi, CCS roches constituent presque a dies seules le terrain quaternaire de la vallee de I'Aude et de la plaine de >'arbonne; on en observe a la base de la mollasse et a divers niveaux daus r^paisseur de ce groupe; elles prennent merae une puissance enorine au nord du massif de Monthoumet; elles sont tr^s d^ve- loppees dans le premier etage uummulilique, au nord du mont Marie et siir d'luitrcs points. Les poudingues sont un des el(5ments du groupe d'Alei , ils se montrent dans la formation cretacee superieure, au-dessous du second niveau de Rudistes, et I'etage des calcaires a Caprolines renferme souvent des bieches tres puis- santes. Si maintenant on compare a ces depots tertiaires et se- condaires ceux du mOme age dans le sud-ouest, dans le centre et le nord de la France, en Belgique , en Angleterre, etc. , on n'y volt nnlle part un devcloppement aussi constant de roches clastiques. Celte circonstance est parfaitement d'accord avec ce qu'apprennent les caracteres stratigraphiques et la distribution irreguliere des roches sedimentaires des Corhieres, savoir, la ires grande fre- quence, a toutes les epoques, de dislocations et de perturbations qui ont affecte le relief du pays et interrompu la succession regu- liOredes phenomenes sedimentaires, telle qu'elle avail lieu dans les regions qui viennent d'etre rappelees. Une derniere observation sur laquelle nous insisterons est I'u- tilite que Ton peut tirer dans la pratique de la cassure strniigra- phiqnr, expression par laquelle nousdesignons Tangle ou les angles determines par la brisure de tout un systeme de couche (etage ou groupe). Cette brisure presente en effet dans sa forme des carac- teres toujours en rapport avec ceux des roches qui constituent une serio de couches, comme avec leur degre d'inclinaison, et si Ton ajoute a cette premiere indication la determination de la teinte g6nera|e de cette nieme serie , on a un double moyen empirique pour determiner, meme a une grande distance, quel est I'etage ou Je groupe que Ton a sous les yeux. La determination prealable de ces caracteres est d'autant plus imporlante que la continuite ori- ginaire des couches a ete plus Iroublee, que ces couche> peuvent semontrer a differents niveaux, ou se r6p^tent par suite de failles ou de plissemeats. Aussi nous soniuies nous attache a caracleriser 68 el ^ rcpresPiitcr pardes profilii la cassure stratigraphique propre h chacune des divisions de la carte g(5oIogique des Corbieres. Seance du 28 juillet 1355. Anatomie coMPARfiE. Singes. — !M. Pierre Gratiolet a lu, dans ccUe stance, la note suivante siir quelques parlicularit6s de la myologie des Singes supcricurs, etsur i'organisation de la main considcrec comme organe du toucher dans cos animaux. « § 1". La morl de M. Duvernoy I'ayant empech6 de donner la derniiire main au travail important qu'il preparait sur les Sin- ges antiiropomorphes, je ne crois pas inutile de faire connaitre i la Societc certains details relatifs h Tauatomie de ces animaux. Ces details me fourniront il'occasion d'enonccr quelques reraarques generates sur le sens du toucher, et d'6clairer ainsi quelques points de I'anatomie comparee de la main, cousideree dans I'Hommc et dans les Singes. » § 2. C'est une grande erreur de croire qu'en s'^levant, les Singes se rapprochcnt de I'liomme au point de s'assimilcr avec lui. Bien que fort semblables au point de vue des choses mate- rielles, ils demeurent essentiellemeui distincls, el les analogies qui les rapprochcnt ne peuvcutconduirea une similitude absolue. Je ne crois pas qu'ancun naturalisle aujourd'hui fasse de I'llomme un Singe perfectionne ; mais quelques pcrsonues se complaiscnl encore dans cette idee. 11 est boii de les detromper. II est boji de dire aux successcurs de La-Melherie qu'un Singe, si eleve qu'il soil, n'est qu'un Singe, et que rBomme le plus abject, le plus degrade, est loujours un Ilommc. » § 3. Parmi les caracteres de 1' Homme, nous signalerons, avanl tout, ceux que fournit la face, organe immediat de re- pression intellectuelle, et dont le mouvement est comme une lu- mi^re emauee de I'ame. Nous considererons eusuile la tnain, qui est I'instrument principal de sa puissance, sa sonde et son levier. 0 A. Face. Si la degradation de I' Homme le r^duisaii au rang des Singes, plus rHorame s'abaisserait, et plus la face humaine deviendrait, dans son aspect general et dans ses caracteres intimes, semblable a celle des Singes. II n'en est point ainsi : aux levres de rHommeest un rebordmuqueux, dont les Singes u'oCfreat aucune 69^ trace. Or, plus rHomme s'abaisse, ct plus ce rebord s epaissit. Aiiisi la (!o. radii tion de I'Momine aiiiciie une difjonnile. Mais ell- ne produit rieii de semhlable a la foiine qui est propre aux ani- maux. Chez i'Homme degrade, la sadlie du nez s'efface ; mais en revanche les uariues s'agrandissent prodigieuseraent. Or, les na- rines sont un caractere humain. Les Singes les plus elevfe n'ont que des narines rudimentaires. > 'oreille de rHoranie a un grand lobule. Dans les races les plus dcgradees, ce lobule s'agrandit au point de porter et d'envelopper des ornements d'une grosseur ex- ceptionnelle. Dans les Singes, ce lobule est nul. — Un autre ca- ractere du visage humain, c'est le sourire. Chez les Singes les plus eleves les muscles zxjgomatiquei soulevent I'orbiculaire des Icvres au-dessus des canines. Leur contraction decouvre les dents de guerre ; elle n'amene point le sourire, et I'expression brutale de la bete pr6domine. iNi I'Orang ni le Chimpanze n'ont le sourire; cette expression est, comnie le langage, I'apannge exclusif de 'Homme. — Je n'insist€rai pas da vantage sur ce point. Jc passe immediatement a I'etude de la main. » B. Une difference tres grande distingue la main des Singes d'avec celle de I'Homme. Cette difference pent etre appreciee sous un double point de vue, savoir : 1° au point de vue du toucher, dont la main est le principal organe ; 2" au point de vue des mou- vements de prehension et de locomotion. » 1° La main de rHomme est un organe de toucher ; elle est anssi un organe de mesure. C'est pourquoi ^l. de Blainville I'appelait, dans son langage piltoresque, un compas sensible a cinq branches. Or, de meme que les poiutes du compas delerminent les limites en s'appuyant sur les corps, de meme ce compas de la main me- sure en appliquant ses pointes sur les corps tangibles. Aussi est- ce a I'extremile des doigts que la nature a accumule tous les per- fectionnemeuts qui font de la peau qui les recouvre I'organe du toucher par excellence. II ne sera pas inutile, pour mieux appre- cier ces perfectionnements, d'entrer dans quelques details sur les conditions qui font d'une surface cutauee I'organe d'un toucher parfait. ,.:>;>-,, » La prlncipale condition est d'etre suflisamment pourvue de nerfs. Mais la seiKsibilite ne suffit pas, H faut encore qu'elle soit misc en jcu d'une certaiue mauiere. 70 » la I eau a deux faces, I'une superficielle et I'aulre profonde. Si nous la siipposons sensible dans louie son epaisseur, etdcs ob- servations nombieuses deniontrent qn'il en est ainsi, elle pouna, dans certaines conditions, etre impiessionu6e sitnuitanenient par fa face superficielle et par sa face profonde. I.es impressions qui vicnnent du inonde exti'rieur alfectent iniin(5diatenient la face su- perficielle. Mais pour peu que la peau soil refoulee, elle sera prcss(5e con ire les parties sous-jacentes, et si peu que ces parties soienl resistantes, on pourra les considerer comrae touchant ii lour tour la face profonde de la peau. Dc la. deux sources d'impres- sions cutanees. Les unes superficielles qui viennent du monde, les autres profondes qui viennent du corps. Ces sensations profondes jouent un role important jusqu'ici mal apprecio, el sont pour beaucoup dans le sentiment qui se develnppe a la suite d'un chan- gement d'attitude. Quoi qu'ilen soil, si la meme portion de peau est soumise a deux impressions simultanees, I'une superficielle, I'autre profonde, celle-ci obscurcira la premiere, el la sensation peripherique sera confuse. En effet, pour qu'une impression quel- conque soit clairement percue, il faut qu'elle soit isolee. Done, pour qu'une impression superficielle soitneltementdistinguee,il faut que la face profonde de la peau soit soustraite a I'influencc des causes qui pourraient I'afTecter. » I'arnii ces causes, les parlies dures, tellts que les tendons et les OS, sont les plus habituel.'es. Aussi jamais la peau, qui doit tou- cher avec d^licatesse, n'est immediatement appliquee sur une panic dure. Elle en est toujours separee par quelque amas elasti- que de cellules graisseuses emprisonnees dans les mailles d'un derme tres epais, et dont I'accuniulation forme au-dessous de la peau qu'elle soul^ve un coussinet conique plus ou moios saillant. On con^oil aisement comment ces coiissinets graisseux, en niet- tant la face profonde de la peau a I'abri de loute impression forte, sont eminemment favorables a I'exercice du toucher qui s'exerce par sa face superficielle. Ainsi se trouvo justifiee, par une analyse philosophique tr^s simple des organes du toucher, I'importance que le docteur Guitton a allachee, dans un travail int^ressant, aux appareils dont je viens de parler. » Un nouveau perfectionnement nous est offert par les modifi- cations que subit, au-dessusde ces cones graisseux, la surface ex- 71 ternc de la peau. Kn elfet, clle n'y est poinl lisse et luiiicc conimo d'iiabilos naturalistes I'oiU admis d'apres des considerations llieo- riques. Loin de la, elle y est epaisse et loute herissee dc pcliles saillies disposees ea series spiralcs autour du cone tactile, et revc tuesd'un ^piderme epais. » L'importance de ces pelitessaillies, isoleeset maiiiteiuicsdaus des etuis cpidermiques, est aisee a comprendrc. On sait, dcpiiis les experiences de Weber et de Uuges, que, lorsqu'une poinic aigue, celle d'une aiguille par exemple, louche la peau, I'lmpressiun n'est point limitec a cetle portion niiiiinie, a ce point de la surface qui est louche, niais s'etend en rayonnaiil autour de lui. li y a done, aiilour du point qu'alTecle unc impression directe, une zone d'im- pressions syiupalhiques. Celte zone est souvent assez etendue, et, dans certaines regions, son rayon egale Irois milliiuelres au inoins. Si done plusieurs causes d'iinpressions agissentsur des points assez rapproches pour que leurs zones se confondent, les impressions seront confondues, et le toucher n'aura plus riea de distinct. » En isolant sous un lube epideriui(|ue cette zone devdoppee sur un cone fdiforme, la nature a resolu cette difficulte. Les som- mets presses des papilles deviennent aiiisi des centres distiiicts d'impressions, et des lors celles-ci peuvent etre distinguees les unes des autres, a de fort petites distances. L'exanicn de ces dis- positions analomiques donnc done une raison intelligible des re- sullats obtenus dans les experiences de Duges et de Weber. » La coordination des series papillaires autour du somniet du cone tactile en une spire plus ou moins reguliere est lesigne d'une perfection qu'expliquent des considerations analogues. iMais la presence du coussin elastique a d'aulres consequences encore. Dans les grandes pressions exercees sur la pulpe digilale, ce cous- sin s'elargit et se deforme; sa masse, refoulee sur les cotes de la phalange ongueale, presse la peau contre I'ongle plat, laige et mince qui la recouvrc. De la une sensation particulierea laquelle je donne le nom de toucher hous-oikjucuL (^e toucher entre 5 chaque instant en jeu dans le palpcr^ a I'aide duquel nous apprc- cions la resistance des corps. Aussi, la finesse du palper se perd- elle apres la chute de I'ongle, bien que la sensibilite cutaneede- meure enDere. Ainsi, ks anciens philosophes ont-ils fait preuve d'une grandc .sagacite en donnani aux ongles uue attention tonte • 72 parliciiliere. Platon n'avail point d6daign6 de ditorminer ii quelle longueur, dans I'inlorct du toucher, les on^lcs doivcnt etrc por- t^s. Galien, enceci, a suivi I'lalou. Ces grands hommes peusaient avec raison que rien n'tsl petit dans I'liistoiro de la main. Aussi, Jt bien des 6gards, ont-ils surpasse sur ce point les ecrivaius du xviii' siecle. N'oublions pasqu'Aristote a clairenicnl signale ce grand fait , aujourd'hui mis hors de doute, de la mulliplicite des sens du toucher. » Si j'ai r(^ussi a dire clairement ces choses, on comprendra comment, quand le cone pulpeux des doigls est amaigri, les sen- sations, si vives qu'elles soient, sont confuses; comment, dans ce cas, lespressions sontmal appreciees. M. (Juitton, dont les obser- vations sont remarquables a plus d'un tilro, a relev^, mais par des raisons nouvelles, 1 importance que les chiromanciens aitachaient it la forme eta la disposition des cones tactiles. Dans les mains des idiots, ces cones sont constamment atrophies. » les Singes anthroponiorplies sont dans le meinecas. Chezeux, ces cones sont affaisses, et leur puipe est fletrie. L'ongle tres epais recouvre de plus en plus la phalange ; les spires papillaircs s'effa- cent. A'Hsi ces phalanges ne peuvent plus toucher avec precision. Un Chimpanze, parexemple, tale-t-il un corps; il n'applique point I ce corps la pulpe des phalanges ongueales, mais il le gratte ma- ladroitement du bout des ongles, semblable a cet egard au Cheval qui interroge iesol en le frappantdesa corno. » Dans les Singes, les pelottes tactiles ne sont plus a rextremitd des doigts, mais au bord de la palette palmaire, en regard des letes des metacarpiens. Snr cette base prehensile elles sont assez abondantes, mais elles ont abandonne les extremites du compas. C'est que, chez les Singes, la main est un organe de suspension, non de mesure ; le toucher eclaire ['automate, nun I'intelligence. » 2" Cette inferiorite de la main des Singes, en tant qu'organe de mesure, n'est pas moins apparente quand on envisage cet or- gane au point de vue des mouvements qu'il doit ex^cuter. » Dans la main de I'Homme le pouce est irbs grand et pent tr5s facilement fitre oppose aux autres doigls. Aussi, non-seulement les muscles de Teminence thenar ont un volume considcSrable, mais encore le pouce est mu par un flecliisseur propre tres puis- sant, dont Taction est parfaitcment independante de celle des 73 autres ncchissciirs. Uo la, dans les mouvcments do flexion et d'o|> positioii du ponce, une liberie qu'on n'ohseivc dans aucuii ani- mal. Dans la plupart des Singes, le pouce est fleclii par une digi- tation du tendon commun du flecbisseur profond. JSi fort que soil ce tendon, 11 ne doniie au pouce aucune independance, et ses mouvements, en tanl qu'ils out quelque Anergic, sont invariable- ment lies a ceux des autres doigts. On pouvait penserqu'en s'^le- vaut les Singes superieurs se perfeclionnent a eel egard ; on pouvait a priori s'altendrc a trouver dans I'Orang, dans le Gorille, dans le Chinipanze, un pouce plus grand et surtout plus independant. Mais il n'en est point ainsi. En effet, dans les Singes superieurs, le pouce, loin de se perfectionner, se reduit dans toutes ses parties, et le flecbisseur est surtout coniplelenienl atrophic. Dans lOrang- Outang, un tendon tres grele s'allacbe, ilest vrai, a la derniere pha- lange; mais a ce tendon correspondent a peine quelques-uns des faisceaux charnus de I'eminence thenar. II n'a done, avecle systcrae des longs flechisseurs, aucune relation. Dans le Gorille et dans le Cbinipanze, les condilions sont plus inferieures encore. Un pelit lendon s'attache, il est vrai, a la derniere phalange du |K)ucc; mais ce tendon n'a point de muscle, et n'est lie avcc le sysleme du flecbisseur commun que par un ligament elaslique ires grele. II n'a done aucune action rcelle, el lenioigne seukmcnt de I'exis- tence d'un plan general. Ainsi, loin de se perfectionner dans les Singes anlhropomorphes, le pouce tend a s'aneanlir, et ce doigt, caraclerislique de la main de I'Homme, se change en un ergot sans force, sansmouvement et sans usage. Il faul remarquer que cette tendance a I'aneantissement du pouce est pariicuiiere aux Singes les plus eleves. i.es Singes sans pouces somen AiVique les Colobes, si voisins des Semnopiiheques, et en Amorioue les Aleles, qui occupent, avec les Allouattes, le sonimet de la s^rie des Singes du Mouveau-Monde. Y a t il une meilleure preuve qu'un Singe, si 6leve qu'il soil, ne devient point seniblable h THomme ? et que cette main, si vantde, loin d'etre un organe de niesure, appareil d'uo toucher intelligent, n'esl plus qu'un crochet prehcnseur mobile, accommode aux necessites d'un cremnobatisme habitucl? resullat d'autant plus significatif, qu'il y a d'ailleurs, entre le type humain et le type des Singes, de plus grandes ressemblances gcnerales. » § 4. Je n'insisterai point sur la difference d'organisalioii que V.xlnitAvl'Iuslilut, \" M-rlioii, 1305. 10 74 pr6sentele tronc de I'Honune compar6 h celiii des Singes anthro- pomorphos, parcc qne les diffrreiiccs quo j'aur.iis i signaler ici sent avant tout en liaimonie avec le mode de s^jour. Aiiisi les couibures qui. dans IHonime, soul la condition nu'caniqne de rattiludeverlicalcdans la locomotion, n'existent plus dans les Sin- ges superieurs, et la region lombaire se raccourcit chcz cux aii point que, dans le Goritle, les deroieres cotes s'attaclionth I'os des lies, en sorle que la foime du tronc devenu immobile devicnt de plus en plus spheroidale. II est ^ remarquer que celte forme, eu 6gard a rinvariabiiit6 du centre de gravite, est aiissi favoral>le a I'equilibre dc suspension qu'eile le scrait pen h requilibrc d'une station verticale sur le sol. Elle est done hi plus conforme h la des- tination d'un animal qui, dans la plupartde sesmouvemcnts, p-ut etre assimile a un pendulo. Dela la prodigieuse agilit^ de ees Sin- ges dans les I'orets, et la maladresse de leurs moureuTPnts (juand ils marchent sur deux picds; Je ne parlerai poir>f d-)l»<:^l^' L'epaule presente une premiere particularite difTerentielle. Dans I'Homme le petit rector al se fixe h I'apophyse coracoide qu'il abaiese, II en est de meme dans I'Orang. Mais, dans le Go- rilie et dans le Clhimpanlz^, les choses se passent autrement : ce muscle se lermine en ellet par tui tendon qui glisse au-dessus de I'apophyse coracoide ^ I'aide d'un appareil synovial, et vient en defiuitivese fixer surl' •''••>"-^ »'oi ,aiJiic? ife ,ni»;m » 2" Dans I'llomme ot dans I'Oratig, ie rarr<^'proW(7/t' presque autant que celui de la main radiale, et, chose reniarquable, /« long flcch'isseur de ce doigt nwa^ae dbsolument. Tout au plusest-il represente par un petit tendon que quelqucs fibres charnues ral lient a la masse des muscles qui fqrment 1'eininenc.e thenar de cette main posterieure. Aussi c^ pouce ^n'estil point opposable aux aulres doigts. Les extenseurs propres prescntent au pied de rOrang les memes paiticularites qu'a 1 > main, c'est-a-dire, qu'ils s'attachent immcdiaiement aux premieres phalanges. C'^fst la une organisation typique a laquelle on ue saurdit altacher trop d'atten- tion. t> § 6, Ces remarques generales permeltent d'affirmer : 1° qtle rOraag, d'une part, le Ghimpaazd et le Gorille, de I'autre, deja trf;s dilTerents au point de vue de rorgaaisaiion cerebrale, reprd- sentent, parmi les Singes, deux types parfaitement distiucts; 2" qu'en s'abaissanl, rHomme ne devient pas semblable aux 70 Singes, et, reciproqueii^ent, qu'cii s'Oltvaiit, les Singes n'acquifc- rent aucuiie rcsscmblance leelle avcc rHomme. • Ces fails denioiilreiil que I'ldec de la serie animalc, defcndue avcc tant de liauleur par M. de Blainvillc, est une ab.slractinn, qui laisse emigre la doctrine de la disiinctiou dlernelle des types et des especes, Cliaque type se perfectioune ou s'anioindrit, s'c- leve ou s'abaisse en lui-meme. Aucun d'eux ne passe a un autre, et, si Toisins qu'ils soient, les spheres de lours developpemeuts ne se confondent jamais. Cette proposition generale me semble rigou- reusenient confirmee par les fails que je viens d'enoncer sommai- rement. » Stance du 4 aoUt 1355. Hydrauliqce. — M. de Caiigny communique la description d'un apparcil de son invention, ayant pour but de fairc des 6pui- sements au moyen de i'esp^ce particulicro de chutes d'eau dont permetlent de disposer les tuyaux de conduite dans les villes. II a fait, il y a plusieurs mois, une communication sur un appareil qui continue a etre employe ulilement ^ faire des ^puisemenls au moyen d'une petite chute d'eau. Son but aujourd'hui est d'indi- quer un moyen simple d'uliliser, dans les circonsiances analogues, les chutes quelquefois assez grandes, ou plulot les pressions va- riables dont les tuyaux de conduite permetlent de disposer, sans que Ton ait la liberie d'empioyer, a cause des localiles, un prin- cipe analogue a celui du b61ier aspirateur. M. de Caiigny a signale depuis longtemps une sorte de belier hydraulique a une scule soupape, susceptible d'etre construit de mani^re a retrouver le sens du mouvement d'une longue colonne liquidc, afin d'empioyer le travail d'une chute d'eau a vider alter- nafivement un lube au-dessous du niveau d'un puisard, dont I'eau pent entrer alternativement dans ce tube au moyen d'un clapet. Ce systeme, nialgre sa simplicile, avail un inconvenient pour les puisards d'une cerlaine profondeur, a cause du travail en frotle- raent perdu dans les tuyaux quand ils avaient un petit diametre par rapport a cette profondeur, quoique le chemin parcouru par la resistance eu frotteraent put etre diminue au moyen d'un.grand raatelas d'air snr Icquel la colonne liquiJe en mouvement venait le precipiter pour changer ensuite de direction. 77 l/auieurarecoiinuqu'il eiait, on gen^'ral, plus simple de mctlre la coioiiiie d'eau molrice en comnuinicalion avec ce reservoir ou malelas d'air avant qu'ellc cut dii mouvement acquis, comme si Ton voulait utiliser la chute d'eau seulement par le principe dc la fontaiiie dc Heron. La difference avec le principe de cette fontaine resulte de ce que, le travail nioteur etant employe d'abord ii com- primer de lair dans une capacite fermee de tout autre cote, jus- qu'a ce que la colonne liquide soil revenue au repos, la commu- nication est interrompue ensuite avec le bief d'amont pour etre etablie entre ce reservoir d'air comprirae et une colonne liquide contenue dans un tuyau debouchant dans le bief d'aval, ou Ton vent soulever I'eau du puisard dont le niveau est iuKrieur a celui de ce dernier bief. La vitesse est alors graduellement cngendree dans ce tuyau debouchant au-dessous du niveau du bief d'aval; et pour qu'il entre de I'eau du puisard dans ce tuyau par un clapet, il suffit qu'en vertu de cette vitesse, la pression interieure soit convenablement diininuee. M. de Caligny ne croit pas devoir en- trer ici dans plus de details sur la maniere dont se compose ce genre de presbion, parce que ceia renlre dans des experiences qu'il a depuis longteinps communiqu^es. Mais il croit utile d'in- sister sur cette disposition de colounes liquides oscillanles, a cause d'une circonstance pratique qui lui parait interessante par sa simplicit6. — Elle consisie en ce que, soit a cause de la longueur des coionnes liquides oscillantes , soit meme tout simplement a cause dc I'emploi de clapets de retenuedans le cas ou ces coion- nes n'auraient pas de grandes longueurs, il n'y a aucuno dilTiculte a changer la communication du reservoir d'air avec I'un ou I'autre des deux tuyaux. Ainsi le maximum de compression dans le re- servoir d'air arrive, en general, precisement a I'epoque oii il est utile de changer I'etat de ces commmiicalions, et le minimum de compression, dans ce meme reservoir d'air, arrive aussi precise- ment, en gdneral, a I'epoque ou il est utile de remetire les com- munications dans I'etat ou elles etaient a I'epoque du niaximnm de compression. On va, d'ailleurs, expliquer bientot quelles res- trictions peuvenl etre apporlees a la precision de ces epoques. D'apres ce qui a ^te communique precederament par IM. de Caligny sur les divers systemes de soupapes, de tiroirs ou de robi- nets applicables dans des circonstauces analogues, il croit pouvoir 78 se contenter de remarquer que, dans Tune ou rautre posiiion dii sysleine, i'ciiiploi dcs dt'clics a rc.'-sort ue presente aucuau difli- culte. Get appareil est dispose de maniere que si le moteur est de I'caa propre, celle eau passe seule dans les parlies doiit 4'ajusteraent pounait eire cmbarrassant s'il y passait des eaiixjaies, taiidisque les caux a cpuiser, (|ui sont generaloment sales, ne peuveuteulrer que dans ie tuyau en coniiuunication avec le bief d'aval. Quand ks pressions motrices sont ties variables, il faut disposer en auiont, sur ie tuyau des caux qui arrivent, un autre malelas d'air ayant four but de recevoir la colonne motrice, s'il y teste du niouvenient a I'epoque ou se fait le changeiuent de communi- cations. Enfin, si, par suite des variations du niveau dans I; pui- sard, il reste du niouvement daus le tuyau en communication avec le bief d'aval quand I'aulre changement se fait, il e«t facile de voir de quelle maniere ce mouvement est principalenient employe a faire une aspiration sur le puisard, si les choses sont convenable- meut disposees. Siance du ii aotit 1855. .. ICHTHYOLOGIE. — 7 iM, Aug. Dum^ril a pr6sent^ a la Societe un resum6 succinct de quelques lecons du cours d'lclilhyologie qu'il a fait cctte annee au'Musi'um d'liistoire uaturelle, comme suppleant de son pere. Ces lecons ont ete consacrees a I'etude des divers modes d'uti- Iit6 des Poissons, a des considerations g^nerales sur les peches , puis a I'exposilion des principaux faits relatifs a la pisciculture. Conformeraent a la classification preparee par M. Isidore Geof- froy Saint-Hilaire pour les Mammifcres et les Oiseaux dont I'Homme tire parti, les PoissoTis ont ete divisos en auxiliaires, industriels^ accessoires ou d'ornement, med cinaux et alimen- taires. Les espSces les plus iraportantesde chacuii de ces groupes ont et6 signaldes. A I'occasiou du dernier, qui merite plus parti- culiercment de fixer I'attention M. Aug. Dumerila montreque ces animaux peuvent former quatre classes, selon les qualitfe diverses de leur chair. L'expos^ de ces faits I'a conduit a discuter deux questions que souleve ncccssairemcnl I'etude de richthyo- phagie, et qui sont relatives a Tinfluencc qu'elle pcut cxercer, 79 soil sur ia sante, soil siir la f^coiidite faussement exag^rde des po- pulalions qui font un usage presqueexclusif dece mode d'alimen- talioii. Les accidents que les Poissons deternainent quelquefois out ele enunieres : les uns resultent des decharges electriques ou des blessures faites par des epiues ou des aiguiilous ties aceres et sou vent dentel^s en scie; les autres , de leur emploi coinme ali- ment. L'etude des peches elant une consequence naturelle de celle des Poissons qui servent de nourriture, le developpement remar- quable qu'elles ontprisen France a ete demontre par I'analysedes documents que publie I'administralion des douanes. i^es grandes pecLes de la Morue, du Hareng, de la Sardine, de I'Anchois, du Tlion, du Maquereau et de i'Esturgeon ont ele decrites avec les details necessaires. Ces descriptions ont provoque la discussion de I'opinion, generalement rejetee aujourd'hui, mais longtemps sou- lenue , que les Poissons dits migrateurs executeraient chaque annee, a I'epoque de la reproduction, de longs voyages, en se di- rigeant desmers du nord vers des eaux meridionales moins froi- des. On est, en eflet, maintcnant port6 a adinettre que lapparilion periodique, sur telle ou telle cote, de difierenls Poissons, le plus souvcnt reunis en nombre immense, s'explique d'une facon bien plus simple et plus naturelle par leur ascension des grandes pro- fondeurs vers les surfaces, ou ils se trouvcnt places dans des con- ditions beaucoup plus favorables pour leur propagation. A la question des peches so rattache I'examen des moyens mis en usage pour conserver vivants les Poissons; irassi tout ce qui concerne les etangs, les viviers et les piscines a-t-il €t6 4tudi6, et les pratiques actuGlles ont ele comparees a ce qui s'est fait a cet egard, non-seuiement dans les derniers siecles, mais dans I'an- cieniic Home, ou, du temps des Empereurs, les I'oissons furent la cause de tant de folios depenses. L'histoire de r6lablissement fonde dans lesfecunes de Comae- chio a montre les ressoul'crs pr^cieuses que pfnt fournir la crea- tion des viviers alimentes par la raer et par I'eai! douce. Apres avoir insiste sur tout ce que I'Homme est en droit d'al- tendre dune habile exploitation des richesses conienues dans les eaux , I'attention a et6 appelee snr la diminution considerable de ces richesses a notre epoque, par suite dies causes varices qui ont 80 amenc, dans iin trop grand nonibre dc localiios, I'nppanvrissonienl des rivieres ou dcs fleuves ct dos rivagos dc la mcr. Cos conside-ra- tions ont condnit a faire connailre Ics moycns [rroposcs pour ies repeupler, et h passer en revne Ies fails dont i'eiisimble consti- luela pratique des fecondations arlificieiles ct do I'el^ve des Poissons. Pour nc rien onietlre dc ce qui se rapporle aux proced^'S dc la pisciculture, Ies secours que pent fournir I'emploi sagement com- bine des frayeres, soil uaturelles, soil artificiclles, ont 6t6 dnu- mcrcs. Entin, un des points Ies plus imporlants dc cettc question a 6tc itudie avec tons Ies details qu'il comporte : c'est celui cjui a trait ii la dissemination des Poissons dans Ies eaux dont on viut ohtenir le repeuplement; la rdussitc, d'ailleurs, dependant du soin avec lequel on aura tenu coraple dc certaines conditions (jui peuvent exercer une grande influence sur Ics resultats. Telles sont, entre autres, la temperature des eaux, leur elat de calme ou d'agitation, la nature meme du lit sur lequel ellcs coulent. Ainsi, pour beau- coup d'especes, nc pourra-t-on espercr ies voir se d6velopj)er et se reproduire dans des eaux dilWrentcs de celles oii elles vivcnt d'or- dinaire,qu'en procedant it leur egard df facon a cviter Ies transi- tions brusques et en inettant en usage, comme on In fail en ce moment pour Ies Bceufs a toison ou Yacks du Thibet, ies acclima- lations i^raduees et successives. Anatomie comparEe. Miielle. — M. Pierre Graliolet a com- munique a la Societe , dans la meme seance, la note suivanle sur la composition des faisceaux posUrieurs de la moelle el sur la signification des pelils cordons accessoires designes sous le nom dc cordons medians posterieurs, « Tons Ies anatomistes connaissenl Ies deux petils faisceaux qui bordenl le sillon median poslerieur de la moelle. i\l. Cruveillier s'exprinie ainsi an sujot de ces faisceaux : « On doil encore » admetlre avec Haller, Chaussier, Gall et Rolando, un 3*= cordon » qa'oa pQMtappder cordon, viedinii, posU'iieiir, lequel fail suite » a ces faisceaux renfles en mamelon qui bordenl le bee du ca/a- > imis scriplorius et qui sont limilcs en dehors pnr un sillon su- » perficiel. Ces petils cordons, excessivement elroiis, que plusieurs 81 » anatomistes n'admottcnt qu'a la region cervicale, seprolongnnt » dans louie la lortyueur dc la imicllr. (1). » » HI. Longel n'nitaclie aucnno imporlance rcello a r('\is!"nco do ces fiiisceaux. L'opinion de cc pliysiologiste est enoiiccL' dans Ic passage suivant quej'cinprunle a son ouvrage : « AjoiUoiis que le » sillon appele postn-icur infermediai'e. et visibh;, en arriciri:', » de chaque cote du sil.'on median, sembie subdiviier le cordon » post6rieur, au moins dans la rs^gion cervicale, en deux tordoi^s » secondaires, dontleplus interne (celui que borne le sillon m6- » dian) a ete norame cordoti median poRtmeur. Mais celte sub- » division, proposee et admise par quelques auatomistes, ne se » fonde sur aucune deUmitation profoadeet reelle (2). « » J'ai cite ces deux auteurs, parce que leur opinion resume clairement celle de la plupart des auatomistes les plus recents. D'ailleurs il est aise de voir que ces cordons medians posterieurs n'ayant jamais ele etudies avec une attention veritable, qu'aucune experience direcle n'ayanl 6te tentee sur cux, les questions qui les concernent ont ete tranchees, plutol que resolues. II m'a sembie, par exemple, que M. Longet avail ete trop loin en assurant que leur existence ne se fonde sur aucune delimitation profonde et reelle. Cette delimitation me parait au contraire fort tranchee , non- seulement dans I'Homme , mais encore dans tous les Mammi- feres; et, un fait aussi general, qu^l que soit d'ailleurs I'etat ac- tuel de la physiologie, ne s^aurait elre neglige sans imprudence. Aussi ai-je cru devoir reprendie cette elude, qui m'a conduit, ainsi qu'on va le voir, a des resultala inaltcndus, et dont la publication ne paraitia peut-etre pas d^placee.'dans un moment ou les expe- riences de M. Brown-Sequard, semblent fonder une physiologie nouvelle sur les mines des theories qui ont jusqu'a present regne dans Ihistoire de la moelle epiniere. » Les fails sur lequels je vais appeler I'attenlion de la Soci^te peuvent elre cxprimes en peu de mots. » On sail que la moelle epiniere, en arriere de son renflement lombaire, s'altenue gradueliement, et se prolonge vers la region caudale, en un cordon funiculaire plus ou moius grele qui se ter- (1) Anat. Descript.f'Nevrotogie, page 576. (2) Longet., Anatomie du systeme nerveux, t. I', page 233. Extrait de PInstitut, 1« section, 1855. \ 1 82 mine en genoial a la region s.icree. CeUe region fiiniculaire est reoiaiquablc ci liicn des egards, el sou histoire eiiibryogenique est encore ii faire. On salt, en effet que, chez tous (es Veitcbios ovi- pares, sauf une ou deux exceptions, ia nioelle occupe loute la lon- gueur de I'axe vertebral, et peut-etre en est-il de meme chez les animaux mammiferes, au debut de la vie intra-uterine. Cette r6- giou funiculaire de la raoelle serail-elle un reste de cette disposi- tion primitive? A-t-elle des fonclions proprcs distinctes de celles des autres regions de la nioelle? Sa suppression aurait-elle des effets sensibles sur renseinblo des fonclions du systenie nerveux? Toutes ces questions peuveni etre jwsees, mais elles ne sont point encore resolues. » Quoi qu'il en soil, une etude attentive d(5couvre dans cette re- gion funiculaire de la raoelle, 1" un veutricule ou canal me- dian; 2° deux cordons anlerieurs; 3° deux petils cordons poste- rieurs. » Ces petits cordons post^ricurs s'avancent vers la region loni- bairedela nioelle, et ne cessent point d'etre distincts; mais a la partie anterieure de cette region ils s'attenuent de plus en plus et finissent par disparaitre. » Ainsi, les cordons poslerieurs, tels qii'ils existent dans la re- gion funiculaire, ne se prolongent pas dans toute I'etenduede la moelle. Vers la region lombaire, au niveau de I'implanlation des racines poslerieures des nerfsdu inembre abdoniinal, (!e nouvcaux faisceaux posterieurs se constituent sur Icurs cotes, et les cordons post6rieurs de la region funiculaire devieunent ainsi, dans la region lombaire, des cordons medians posUrieurs. » Audevantdela region lombaire, est la region dorsale. Ici, les cordons posterieurs de la region funiculaire ayant disparu, les cor- dons posterieurs, reconstitues a la region lombaire par Tadjonction de fibres nouvelles, formont la marge immediate du sillun median posterieur. 11 n'y a done point a la region dorsale de cordons me- dians posterieurs, et les auieurs qui les ont decrits dans cette re- gion out evidcmment ete induits en erreur. » Quoi qu'il en soil, ces nouveaux cordons poslerieurs, d'abord larges et epais a la region lombaire, s'attenuent a leur lour de plus en plus, dans la region dorsale, et sur le renflement cervical ils ne sont plus rept ('sentes que par des cordous si delies qn'ils out 83 en cffct merile le nom tie cordons grcles. Ces cordons sonl ks cordons medians posterieurs de la region ceivicale, cordons anx cotes desquels de nonveaux faisceanx posterieurs se reconstituenl par i'adjonction de fd)res nouveiles, en regard du meuibre an- tdrieur. » Ces fails, sommairement exposes, permettent d'6noncer cette proposition generale, quele cordon postericur est triple, et forme de trois systemes oiiclievetres, qui se succedent regulieremrnl de I'extremil^ candale a Textremile cephalique de raniniai. On en pent conclure encore cette autre proposition, que les fibres qui constituent la partie apparenle des cordons posterieurs ii la region lombaire ne se retrouvenl plus dans la region dorsaie et encore moins dans la region cervicalo a la superficie de ces coidons. » Que sont devenues ces fibres? Ont-eiles continue lour trajet vers le ccrveau dans la profondeur de la moellc ? Se soni-elles ter- niinecs successivemcnt dans cetle moellc el!e-ni6nie comme dans leur centre coordinateur ? Ces deux questions doivent etreposees. » La premiere question pent etre affirmalivement r&oluc, mais pour quelquesunes dos fibres seulement. L'etude attentive de la moelle demontre, en elTet, que du cordon postericur se detachent des plans de fibres dont la disposition delermine ces strics delica- tes que prcsente, dans les coupes transversales de la moelle epi- nicre, Ic tranchant gelatineux des axes gris. Il est done bien cer- tain qu'un asscz grand nombre de fibres des faisceaux posterieurs chcminent au travers de la substance grise gelatineuse ; maisi n'est pas aise de determiner quelle est la terminaison reelle de ■ toutes ces fibres. Quelquesunes disparaissent au milieu du reseau des cellules multipolaires du Irancbant spongieux de I'axe gris. D'autres semblent se diriger vers le ventricule et vers la commis- sure, d'autres enfin se terminent (et c'est la un fait que j'ai heu- reusemenl apercu dans ces derniers temps dans la moelle du Chat, apres I'avoir vainemcnt rcclierchd pendant pres de trois ans) dans les cellules multipolaires qui occupent les interstices des cloisons que divisent en plusieurs cellules les trancliants gelatineux des axes gris. Les plexus des cellules multipolaires communiquenl "done d'une part avec les faisceaux anterieurs, et de I'autre avec les faisceaux posterieurs, communication qui explique aiseraent les actions reflexes deja moelle. » Mais la majeure partie des fibres de la mocUe remonte-t-elle, en effet, vers Ic cervcau ? » 11 suffit dc comparer les aires des espaces occupes, sur des coupes de la inoelle pratiqu(5es en pliisieurs regions, p;ir les diffe- rentes parlies qui la constituent, pour dcmeurer convaincu que toutes les fibres dont se compose le cordon posterieur a la r^gioa loiubaire, nc peuvent elre contenues dans les cordons posterieurs dorsaux. II y a, en effet, et surtout chez les animaux a corps al- longe, une telle reduction de toutes les parties de la moelle dans celie region dorsale, qu'une i)areille id6e ne serait pas soutenable. Dans le Chat, par exemple, des aires dc tranches des faisceaux posterieurs, comparees dans la region lombaire et dans la region dorsale, sent entre elles : : 1 : 0,41. Aiusi le volume des cordons poslerieurs dorsaux n'est pas egal k la moiii^ du volume des fais- ceaux posterieurs lombaires. Proportion d'autant plus significa- tive, que de nouveaux nerfs s'adjoignant successivement, et de segment en segment a la nioclle epinifere, il faudrait encore d6- duiredece volume total des cordons posterieurs dorsaux, la somme hypotlietique des fibres qui font suite a cos nerfs d'adjonction nouvelle. ,,,,;_ " A insi, les faisceaux posterieurs s'attcnuent, et ce que nous disons du Chat, nous pomrions le dire de tous les animaux mam- miferes. » Mais cetle reduction, dirat-on, n'est pent etre qu'apparente. Peut-eire que les faisceaux posterieurs ne diminuent dans la re- gion dorsale que parce que leurs fibres, se fasciculaa t d'autre sorte, CQuJinuent leur trajet par rintermcdiaire de nouveaux faisceaux, soit dans I'interieur des axes gris, soit en s'unissaut aux faisceaux anterieurs. Ce doute serait legitime, mais il peut etre aisement resolu. » En effet, la reduction si evidente qu'offrent les faisceaux pos- terieurs dans la region dorsale est encore depassee par celle que presentent les axes gris et presque egalee par celle que presentent les cordons anterieurs. Ainsi, sur les coupes dont nous avous parle , les aires des axes gris compares dans les regions lombaire et dorsale eiaieut : ; 1 : 0,14. La reduction des axes gris est done plus grande encore que celle des faisceaux posteripurs. Enfin I'aire de la tranche des faisceaux anterieurs dans la region lombaire 85 est ii I'airedesmeraes faisccaux dans la region dorsale : : 1 : 0,53. » En comparanl ces dilTereiucs proportions, etablies aussi rigoureusement que pent le pcrmettre un pareil snjel d'apresdes images grossies 25 fois et dessin6es a ia chambre claire, on voit immediatenient que la reduction ia plusgrande a la region dorsale porta sur les axes gris , que les faisceaux posl6rieurs viennent ensuite, et qu'enfin la reduction la plus faible est eprouvee par les faisceaux anterieurs. » Ces faits ont une veritable importance, en tant qu'ils peu- vent servir de base a certaines propositions donl le sens est assez clair : « 1" Toutes les parties de la moelle se reduisant a la fois, 11 est imposssible de penser que le dc^veloppement de I'une puisse compenser la reduction de I'autre, et, en consequence, cette reduc- tion est un fait reel. » 2" Les diametres de I'axe gris variant dans chaque region en raison direcle de la quantite de fibres qui s'y rattachent , on est bien force d'admettrc que ces variations sont relalives , non aux fonctions generales de ia moelle consideree comme conducteur, mais a ses fonctions parliculieres, en lant que centre special de tel ou tel groupe de segments dans un animal vertebre. » 3° la communication des parties poslerieures du corps avcc I'encephale, loin d'etre etablie par la totalite de leurs nerfs , ne pent avoir p tur condition niaterielle que la plus petite partie des fibres qui les composent. » Ces consequences, qui decoulent rigoureusement de I'examen des faits anatomiques, ne peuvent etre coni'stees, et soulevent des problemes dont la solution estpeut-etre encore bien eloignee. » Seance du 20 octobre 1855. MfiCANiQUE ET PHYSIQUE. — JW. de Saint- Vcnant |)resente diverses considerations sur U elasticile des corps , sur les actions entre leurs moleculps ^ sur Ifurs monvetnents vibratoires atomi- gues, et sur letir dilatation par la chaleur. « L'clasticit^ et les vibrations s'expliquent suffisamraent, dit-il, quand il est question des yaz, en admeiiant entre leurs mol^cu- 86 k'S dcs forces repulsives qui aiigmeiitent lorsqu'elles se rappro- client ot qui diminuent lorsqu'elles s'eloignent, en sorte que cclles qu'ou derange de leurs positions d'equilibre teiident a y revenir comme ^lanlplus repousseesqu'auparavant par les moleculesdont olles se sont approchces et nioins par celles doui elles se sent ecartees. » Quand il s'agil de corps solvies, on admet en outre, pour en expliquer la cohesion, dcs actions uitractives, quiaugmontent et diminuent aussi avec le degre du rapprochement moleculairo , niais dans une raoindre proportion que les actions repulsives, afin que la repulsion I'emporte lorsque le corps est comprime, et I'at- traction lorsqu'il est etendu mecaniqucment , et qu'il tende ainsi loujours a revenir a sa forme premiere si ellc a et6 un peu changee. » On ne saurait, en tout cas, en n'admettant que des attrac- tions, expliquer I'elasticite et la vibratilit^ d'aucun corps, car I'etat d'equilibre que ces forces pourraient donnei- par leurs ac- tions de diverses directions sur chaque molecule serait necessai- reraent instable, a moins gu'elles n''aiig men tent avec les dis- tances des molcculps, ce qui n'est pas supposable. Et, d'ailleurs, rimpenetrabilite txige loujours des resistances r(^pulsives, soil a distance, soil tout an moins an contact, si I'etat actuel de la science n'excliiait pas la supposition du contact absolu. » Beaucoup d'auteurs, en admettant les deux forces repulsive el attractive, regardent Vattraction seule conime propre on es- sentielle aux molecules, et attribiient la repulsion a une cause exterieure, la chaleur, qui a, comme Ton sail, pour caractere principal de dilater lous les corps. » Mais Ampere objecte, avtc boaucoup de bon sens que si cette opinion elait fondee, on si toute repulsion n'etait qu'unc appa- rence due a I'intervenlion de la chaleur {Bibl. univ. de Geneve, 1832, t. U9, p. 225), il faudrait renonccr b expliquer les pheno- raenesde la chaleur par dcs vibrations, comme on explique si bien ceux de la lumiere, avec lesquels ils ont inie analogie reconnue chaque jour plus intime ; car les vibrations supposent deja des repulsions, conime on vicnt de dire, et des repulsions a distance. II faudrait, malgre tantde raisons de ne plus reconnaitre que des actions entre parties non coniigues, retablir ce fluide absolument 87 incompressible appele caloriqiie, dont les parties se touchent el nc rcpoussent qu'au contact, hieii qu'ellcs soieut altirecs adi^lance; et 11 faudrait I'lntroduire H'eme tntre les parlicules de I'cilier lii- niineux (reconnues disjointes coiunie I'ou salt) , ou expliquer la lumiere par la chaleur, etc. » II parait done inevliable d'admetire entre les parties des corps une repulsion i7iherente h leur nature, ou une loi priniordiale d'expansion on vertu de laquelle ces parties s'ecarlent I'une de I'autre avec des accelerations variables se composantstaiiquement ensemble, I) S'il repugne a I'esprit d'admetire que les molecules exercent a la fois ettoujours, ou bien alternativement etsuivaiit les distan- ces, deux actions mutuclles de sens contraire, I'une repulsive, I'autre attractive, une reflexion de Newton, a laquelle M. Azais ct plus scientifiquement M. de Tessan, ont donne une suite il y a peu d'annees, peut faire cesser cette difficulte phiiosophique, en prouvant la possibilile de reduire les actions moleculaires propres ou natuvellesa une seule espece, la repulsion; car, coninie il est dit dans I'Optique (question xxi du livre HI), la force elastique du milieu elbere ou nagenl tons les corps ponderables peut suffii e a les pousser des endroits ou il est plus dense vers les endroitsoii il est rendu plus rare par la rijiulsion simultanee de deux de ces corps, en sorte que les atlrarAlons appaientes des parlies pon- derables peuvent venirde I'inegalite des aclions rcpulsivrs excr- cees par I'etlier sur les cotes ou ces parlies se regardent; el sur les cotes posterieurs ou ces actions se mainiiendraient plus fortes; explication evidemment analogue avec cellos qu'on donne genera- mentde Tatlraction aussi apparente de deux corps flotlants sur la surface d'un liquide qui ne les mouille ni I'un ni ['autre, ainsi qu'il a ele d^ja reinarque dans une notecomnuiniquee a laSociete philomalique en IbUh {Vlmiilul, 1'" section, i^hh, p. 48 et Bull, de la Soc. phil., p. 10), el, aussi, a la (in des Locons sur I'elasticite de M. Lame. ■> Newton va merae jusqu'a montrer, par un calcul fonde sur le rapport de la vitesse du son a la vilesse de la lumiere, sui passee, ditil , par la vilesse des « acces de facile transmission ou reflexion » , qu'il attribue aiix vibrations de I'etlier, que ce fluide subtil doit avoir une force olastique incomparablement plus grande que 88 colic dc I'air almosphcriquc , ct capable par consequent dc pro- duirc , par les seulesdifferetices des pressions exercecs^ I'arricrc ct a I'avant des corps coDsideres deux a deux, la gravitation uni- vers/'ll-^ et memc la coliesion des solides les plus durs Si nous modifions son calcul confonnemeut aux theories actueUes, eii nous appuyant sur ces forniules de M. Cauchy, doanant la pression nonnule^rxGl la prrssion laiKjentidle T^. d'uu uiilieii tlastique pourlecas d'une pression anterieurep (5galeen tous sens avantson ebranloment , N.:.=,')+(3G-|-/0 ^+ (G-p) ^4-(G-p) — , T,.=(G-|-p;( l"i~)> ^" G est le coefficient d'elasticite de glissement (dont on connait le rapport theorique avec celui d^ extension), u, v, w les petils d<^placemenls dans les sens des coordoune^'s x, 7j, z ; et si nous nomiuons v et p' la pression de I'air et celle de Tether, G et G' leurs cocfficienls dY-lasticite, eiiGn p la densite de I'air et p' celle de I'ether (qui , s'il n'a |)as de pesan- teur, doit avok une masse, puisqu'il est suppose dou6 d'iiierlie), nous obtiendrons respectivement^/OI et ^/OI_ pour P ?' . les vitesses de propagation des ondes sonores dans I'air et des ondcs lumineuses dans I'ether. Et conjnie la premiere a la valeur mesuree connue dc 337 metres, landis que V/ ? ou cequ'on ? appelle vitesse newlonienne n'est que 279 metres par scconde , — j2, d'ou G=0,153/j. Et si, faute d'au- tre document. Ton admel le m^nie rapport 0,153 entre G' ct ;?', ou entre le coefficient d'elasticite de I'ether et sa pression , Ton trouve, en faisant \/''ilLL^_=309 500 000 metres par se- conde, vitesse mesuree de la lumiere, quel'elher aura une pression 10 670 000 fois plus forte que I'air, mcnie en ne lui accordant qu'une densile cent mille fois plus petite, etbien qu'ilen r6sulte, pour ce fluide , une rigidite G'=17 billions de kilogrammes par metre carre ou plus que double de celle du fer. Si i'ou supposait 89 G' nulou negligcablc devaiit ;/, on troiiverail ;/=:2 000 000 p, et encore davaiU.ige en faisanl la densile p' de I'eliier moins faihie. 11 n'y a ccrles pas de difficult6 a atlribner les phenomenes d'at- tractionapparenle aux di(Tertnc"s de grandeur que peut presen- ter, enire les corps et hors deleurs intervalles, une pression dont rinlensite habituelle s'6lcverait, ainsi, au moins a onze millions d'aimosphprcs. » Quelque differents done que ces rdsullats numeriqucs puis- sent etre de la realile des choses, il n'y a, comnie Ton voit, au- cune impossibility a expliquer tous les phenomenes par des r(5pul- sions qu'exercent les molecules du flnide eth6r6, tant entre elles que sur les corps ponderables. Si,au conlraire, Ton n'admeltait que des attractions de Tether sur lui-meme et sur lesautres corps, son interposition ne produirait enlre ceux-ci que des attractions, omme il arrive entre les corps flottanls mouilles par un meme liquide; les repulsions, et, par suite, I'elaslicite, I'impenetiabilite, les pressions, les vibrations, seraient impossibles. » Reste a expliquer, par des vibrations atomiques, si la chaleur n'est pas autre chose, les dilatations produites dans les corps par rechauflenient. Cela est facile si Ton attribue ^ Taction molecu- laire totale entre parties ponderables une loi confoiine h tous les fails, ou si Ton admet que Texces (positif ou negatif) de la repul- sion sur i'allraction des molecules croit hub Uuellement plus vite quaiid les distances diminuentj qu'elle 'ne dec/oil quand les distances aiujmentent a partir d'une menie grandeur; ce qui revient a dire que son coefjkient diffihentiel du second ordre, pris par rapport a la distance, est positif, au moins dans les limites de slabilite des systemes moleculaires ; en sorte que la courbe des exces repulsifs, ayant pour abscisses les distances, tourne sa concavite en haut, ou du cote positif des repulsions. En effet, dans un systeme reduit a deux molecules en vibration, la moyenne entre la plus grandc et la plus peiiie distance mutuelle sera forcement un pen plus grande que la distance d'equilibre, vu la resistance un peu plus considerable de ces molecules au rap- prochement qu'a Tecartemcnt; en sorte qu'en considerant un en- semble moleculaire, les vibrations calorifiques, tout en pouvant affecter en sens different les couples consecutifs a chacjue instant, ont pour effet d'augmenter, pour tous, Tecartement moyen, et, par suite, d'accroilre les dimensions visibles et mosurables, ou de Extrait de I'lnslUut, i" scclion, 1855. 12 90 (lilatcr Ics corps ; ct la diminution d'amplitudc dc ccs meiucs vi- brations, parun refroidissement, n pour effet dc Ics contracter. » On peut done adnicttrc, dans I'univers, des repulsions moie- culaires, sans les attribucr a la chaleur, qui Icur est plutot attri- buable. ■> L'on voit aussi, que si Ton veutexpliquer mathcmaliquement les phenoniones de la clsalour par dos actions moieculaircs, il est ndcessaire de prendre en consideration, dans le calcul, les quan- tit&i du second ordre, coranie on fait pour certains ph^nomfiues de la luiniere, teisque la dispersion, etc. ; car si Ton ne tenait comptc que du coefficient dilTerentiel du premier ordre de la fonction des distances qui represente cctle action, ou si l'on remplacait par sa tangente la ligne couibe qui en cxprime la loi, en negligeaut sa courbure, la distance moyenne' alomique dans I'etal vibratoire serait ^gale justement h la distance d'equilibre , et I'dchauf- femenl ne produirait aucune dilatation. Et comme il y a un cer- tain degre d'dcartcmcnt moleculaire passe lequel Taction tolale devenue attractive cesse de croitre, et pour le(|uel par consequent la courbe prend une inflexion et sa courbure change de sens, ou sa deriveedu second ordre de signe, ce qui est la cause des ruptu- res quand Tecartoinent est produit'par une traction extdrieure persistanle, et probablement aussi la cause de la liqu6faclion quand I'ecartement a ete aniene par les vibrations calorifiques, Ton peut s'expliquer malgre le mystere qui enveloppc encore les change- ments d'6tat des corps, comment, aux abords du point de passage de I'ctat solide a I'ctat liquide ou reciproquement, la communica- tion d'une quantite de chnlcur nouvtUe produit, quelquefois, e»- ceptionnellement une contraction, et, le refroidissement, une di- latation. V Si, dans la thdoriedes vibrations sonores, qui affectent tout I'ensemble ou des portions consideraliles des corps, il suffit d'avoir egard a la I'enip de la courbe des actions moleculairestotales, ou au coefficient difforentiel du premier ordre de la fonction qu'elle figure, et s'il en est de meme lorsque l'on considere d'une maniere puremeut statique les petitos extensions et contractions des corps elastiiiues, qui ojiposeut comino l'on salt des resistances a pen pres egales aux unes et aux autres pour mGnie amplitude, c'est qu'elles alterent apparemment les distances dans des proportions moins 91 considerables que les vibrations calorifiques, qui, d'apres Ampere, affectcnt jusqu'aux groupes atomiques composant les molecules integrantes ; supposition confirmee par la consideration des cffets de lachaleur, autresque la dilatation. » Seance du 3 novembre 1855. OvOLOGlE. Developpetnenf du Poulet. — M. Dareste a fait des rechcrches dans le but d'approcier rinfluence qu'excrce sur le developpement du Poulet I'applicalion partielle d'un vcrnis sur la coquille de I'ceuf. Les resultats en sont consignes dans la note suivante qu'il a communiquee a la Soci6t6. « J'ai fait, pendant I'ete dernier, un grand nombre d'experien- ces pour determiner Taction que des enduits impermeables, ap- pliques sur des oeufs de Poule, exercent sur le developpemeut du germe ou de I'enibryon qu'ils conticnnent. De semblables expe- riences ont etc deja faites par GeoCFroy Saint-Hilaire, il y a plus de irente aus, et plus recemment par MM. Baudrimont et Martin Saint-Ange. Mais ces savants, n'ayant mis efi experience qu'un Ires petit nombre d'ceufs, n'ont obtenu que des resultats tres in- complets, bien qu'ils aient vu plusieurs faits importants. J'ai pu, a I'aide de I'ingenieux appareil d'incubation de M. Valee, mettre plus de soixante ceufs en experience. Cela m'a conduit a voir plu- sieurs faits qui avaient echapp6 aux savants dont je viens de rap- peler les travaux. » J'ai fait ces experiences en recouvrant certaines parties de I'ceuf avec du vernis, et en faisant ces applications a des 6poques diflerentes, a partir du commencement de I'incubation. Lorsque j'ai verni le gros bout des oeufs au commencement ou dans les pre- miers jours de I'incubation, j'ai trouve, en cassant les oeufs, un certain nombre de Poulets morts. Mais, a cette epoque, I'applica- lion du vernis sur le gros bout de Tceuf n'est point loujours un obstacle au developpement du Poulet. Plusieurs des ceufs dont j'avais verni le gros bout se sont developpcs et m'ont presente des Poulels qui, au moment ou j'ai arrete ['experience, etaient dans un parfait etat de sante. II y avail toutefois dans ces Poulets un fait anatomique qui m'a paru tres digne d'attention. L'allantoide, au lieu do s'appliquer contre les parois de la chambre a air, etait 02 venue, au conlraitc, s'appliquer coiilrc mie dis parties de la co- qiiille qui n'avait point etc voinic. Cc fait donne evidcmment I'ex- plication de la pcisislancc de la vie dans Ics conditions que je viens de rapporter ; car rallaiitoide est le second organe de la respiration du Poulct, et lorsqu'clle se d^veloppe, ellevient s'appli- quer conire Ics parois de la chambre h air, • Cette position anormale de I'allantoide, si inleressante en elle- meme, nous pr<5sente d'ailleurs un autre inleret cu ce qu'elle pa- rait etre pour le Ponlet le point de depart de certaines anomalies organicjues. Les Poulets qui I'ont presentde etaient presque tous bien conformcs; inais, deux d'entre eux presentaicnt des ano- malies fort remarquables. L'un avail la patte gauche affect^e d'hemimelie, c'est-a-dire que les doigts nianquaient compl6te- ment, tandis que la partie droite etait r6guliere. L'autie avait la machoire supdrieure considi^rablement rdduitc tandis que la ni3- choire inf^rieure avait son developpement normal. Comme, dans toutes nies experiences sur I'applicalion du vernis ci la surface des oeufs, je n'ai obtenu d'anonialics que dans ce cas particulier, je nie crois fonde a penser que ces anomalies ont ete produiles par la position de I'allantoiide. » Lorsque I'application du vernis sur le gros bout de I'oeuf a lieu vers le 5« jour, c'est a-dire a une epoque ou Tallautoide est venue s'appliquer coutre les parois de la chambre a air, de nou- velles conditions se produisent. En agissant ainsi,j'ai toujourstue le Poulet par asphyxie, en interceptant corapletement la commu- nication de I'oxygene de Fair avec le sang des vaisseaux allan- ' toidiens. Plus tard, de nouvelles conditions se produisent. L'al- lantoide, apres s'etre appliquee contre les parois de la chambre a air, continue a se developper, et elle vient peu a peu s'appliquer sur la face interne de la coquille dans presque toutc son etendue. Si, a cette epoque, on vernit le gros bout de I'oeuf, on u'exerce plus d'action sur le Poulet; et cette operation ne pent plus empe- cher Tallautoide d'etre en communication avec I'air extcrieur. C'est du moins ce que j'ai observe toutes lesfois que j'ai verni le gros bout des oeufs du 8' au 12' jour de I'exp^rience, epoque k laquelle mes experiences ont 6t6 terminees. » Le vernissage du petit bout de I'ceuf m'a donne des r^sullals tres diffei ents. Au debut et dans les premiers temps de rincubation, 93 le Poulet nc se developpc pas toujours, et le nombre des insucces pnrait mr^mo plus frequent que dans I'incubation artificiclle or- dinaire. Mais, lorsque rallanlokle s'est bien developpee et qu'clle s'estappliqu6e conlre ies parois de la cbambre a air, il n'y a plus rien qui s'opposc au deveioppement du Poulet, qui se fait d'une mani^re r(5guli^re. C'est du moins ce que j'ai constate dans raes experiences. » Seance du 10 novembre 1855. M. Trecul presente un memoire sur Ies nids de V Hirondelle, dileSalanganeou yilcyon. Ces nids que Ton recueille h la fin de juiilet et au commence- ment d'aout dans Ics cavernes des rochcrs qui bordent Ies iles de la Sonde, Ies IMoluques et cellesqui sont voisines des cotes de la Cochinchine, etaient tres recherclies par Ies Orientaux, et surtout par Ies Chinois, comme alinieataires. Le credit dont iis jouissaient aiipresde cespenples etait fonde sur lapropriete qu'on lour attri- buait, dit Poivre, d'accrnitre la secretion des sues prolifiques chez ceux qui en I'aisaient usage, et sur ce qu'on lescroyail un remede alimentaire pour Ies personnes epuisees par Ies plaisirs ou par toute autre cause. Jusqu'ici la nature de la substance qui Ies consti- tue est demourt^e commc ensevelie dans une sorte de mystere. On lui a altribuedes substances tres diverses: le sue d'tin arbreap- peM Scalavibouc, du frai dePoisson, de la chair de Polypes, de I'Holothurie marin^e. t)es pecheurs ont pretendu que c'elait uno liuraeur visqueuse qui decoule du bee de I'oiseau au temps des amours. Enfin, dans ces derniers temps, Lamouroux, Cuvier, Kuhl, Meyen, W. Pouehet, etc. , ont admis que ces nids sont for- mes d'Algues marines, Quelques auteurs y ont reconnu une sub- stance animate : ce sont WW. !\lilne-Edwards, Evrard Home, Mul- der, Doebereiner. Cette divergence d'opinions tient, d'une part, aux falsifications auxquelles on a soumis cette substance, d'autre part, a ce que tons Ies nids des Salanganes ne sont pas composes des memes elements, suivant que ces Oiseaux habitcnt I'int^rieur des terres ou le bord de la mer. Dans I'interieur des terres ilsles font en grande partie avec des Lichens, parmi lesquels on trouve aussi des Algues, qu'ils agglutinent et fixent au rocher avec une 9i matiftre muqueuse. Au bord de la nice, Icsnids sont compl6toineut formes decette malicre muqueuse. (]e soat cos derniers seulement qui soiU employes comme alimeutaires. Ces nids, eu forme de coquille, que I'on a comparee Ji celle d'un beniticr, sont coiistilues par une matiere tanlot blanclic, tantOt jaunatre ou meme legSrement rougeatre. La cassure est brillante comme celle deralbuminedessecWe, etpr«5sente transversalement des lignes coui bes superpos^cs, dont la couvexite est lourn^e vers la parlie superieure du aid. Elles sont dues ci ce que les nids sont composers de lames minces placees les unes au-dessus des autres, qui se separeiit par la maceration dans I'eau. Ce iiquide, en effet, yonfle la substance de ces nids, mais ne la dissout pas, meme par une ebullition prolongee pendant un quart d'heure. Celte sub- stance devient opaline, se ramoUit, n'esl plus cassante, mais se de- chire facileraent. Les lames qu'ellfc forme sont souvciit assez min- ces et assez trauslucides pour elre soumises immediatement a I'examen mieroscopique. On trouve alors qu'eiles consistent en une substance homogeue, irreguliereaieut striee dans le sens dc sa longueur, comme si elle avait ete etiree lorsqu'elle u'etait qu'a I'etat muqueux. La structure des Algues, dont on a Qru ces nids formes, est bien dillerente; Iq Sphwiococcus cartiluyineus , par exemplc, est constitue, yeis la p6riplierie, de cellules d'autant pluspelites qu'eiles sont plus voisines de la surface ; elles soutglobuleuses ou elliptiques et a parois assez epaisses. Le centre de la tige est forme de deux sortes d'elements principaux : l" de cellules a parois fort epaisses, striees transversalement : elles sont remplies de granules tres tenus ; 2° autour de ces utiicules, d'autres cellules bcaucoup plus etroites, tres allongees , qui ressemblent a une multitude de filets qui s'entrecroisent dans toutes les directions ; elles contien- nent une substance blanche, homogeue. Ces quelques details suf- fisent pour montrer qu'il n'y a pas la moindre analogic entre le Sphcerococcus cartilayineus ou les Algues en general, et la sub- stance des nids de la Salangane. ,.,..... .|.(T!':i. L'action de la chakur sur la raatiere des Algues (comme le Sphcerococcus cartilayineus, le Gelidium corneum,\c Graci- laria fiompressa, etc.), et lelle des nids , donne des resultats tout a fait opposes. La substance des nids, ciiauffee dans un tube, 95 exhale I'odeur de la plume brulee, laisse d^gager de I'lunle empy- reumatiquc et des vapenrs ainni(,iiiac;iles qui ramenent au bleu Ic papier de touniesol rougi ; taiylis que les Algues, dont on a dit ces memes nids composes, bruienl en produisant des vapeurs acides qui rougissent tresenergiquement le papier bleu detournesol. I.e nid d'Hirondeile se coniporte done comme une substance aniniale. ftlais quelle est cette substance ? Son defaut d'organisa- IJon apparente, sa cassure vilreuse, son insolubility dans I'eau, la propri^te qu'elle a de se gonfler dansce liquide, et dedonncr des vapeurs animoniacales gn brulant, la rapprochent evidemmeut des mucus. Get ensemble de caract5res donne done de grandes pro- babilites en favcur de I'opinioii des pecheurs, qui ont pretendu qu'elle a pour origiue une substance visqueuse qui coule du bee des oiseaux au temps des amours. Cette opinion acquiorl un plus haut degro de vraJsemblance, quand on con.sidere que le Martinet noir, qui est ires voisin de la Salangane, rend aussi un tel mucus k la meme epoque, mucus qu'il cmploie a aggiutiner les elements de son nid. Seance du 17 novembre 1855. Anatomik COMPAREE. Cerveuu des Mammijeres. — M.Pierre Gratiolet a communique a la Sociote, dans celte seance, la note suivantc sur quelques differences que presente I'organisaliou du cerveau dans les aniraaux mammiferes. « On imagine, en general, entre les animaux trop de simili- tudes. Les uus, comme Tiedemann, admettcnt un parallelisme absolu entre la serie animale et la serie des formes que le foetus humain presente pendant les phases de son evolution successive ; d'auires, comme les phr^nologistes, supposent en des organes homonymes chez differenis animaux une organisation semblable, et raisonnent en consequence, Certaines observations que j'ai eu I'occasion de faire militeut victorieusementcontre ces hypotheses ; et, bien qu'il ne m'ait pas ete donn6 d'en elendre le champ au- tant que je I'aurais desire, elles m'ont paru avoir des a pr&ent assez d'importance pour merilcr d'etre soumises a ['appreciation des philosophes, de ceux-la du moins qui attachent quelque prix a la psychologic comparee. — C4etle note comprendra deux para- 96 graphes. On Iraitera dans Ic premier des origines du nerf optique et des diff^-enccs qu'elles pouvciil prciseiUcr; dans Ic second, de la commissure anleheure. V I. Des diffcrevces qxion observe dans les oricjines du nerf optique. — 1. J'ai fait connaitre dans mcs communicalions anlu- rieures cette reniarqualile expansion du nerf oplique , qui s'ctait chez I'Homme et chez les Singes dans toute I'etendne du bord superieur de rhemispherc. Cetle expansion est siirtout mnnilcste en arriere du genon posterieur du corps cjlleux ; mais, au niveau de ce corps, ses fibres s'entrecroisant avec les fibres transverses qui le composent, elles deviennent tres difficiles a dcmonlrer. Aussi n'est-ce qu'a force d'attenlion el do patience qu'on par- vient a en d^montrer I'cxistence chez tons les animaux mono- delphes dont le cerveau ne depassepas en arriere le corps callcux. Cette racine cerebraie du nerf optique predoniinc singulierenient dans THomnie et dans les Singes. Toutefois, it y en a une seconde fort anciennoment connue, qui se porte aux tubercules quadri- jumeaux. Celle-ci est au minimum dans I'Homme et dans les Singes; mais dans tons les aulres Mammiferes elle rcmportc de plus en plus sur la premiere ; en sorlc que Ton pent affirnier qu'il y a entre ces deux racines, celle qui va aux hen)isplieres et celle qui se porte aux tubercules quadrijuineaux, une sortc de balancement, comme si I'une se substituait a I'autre. « 2. II ne faudrait pas croire cependant que cette racine qui se porte aux tubercules quadrijumeaux n'a aucuu rapport avec I'hemisphere. Ce rapport, en effet, existe ; mais ce n'est plus un rapport direct et immediat. En effet, il depend exclusivement des connexions que les tubercules quadrijumeaux ont avec Ic cerveau. La maniere dont ces connexions sont etabiies est en general lual connue et merite de fixer Tatlenlion. Un petit faisceau blanc, connu de tons les analomistes, se porte en premier lieu au corps geuouille interne, et c'est la la premiere etape de ces communi- cations. Puis, du corps genouille interne eniane un sysleme par- ticulier de fii)rcs qui rayonnent en un vaste cventaildont le plan s'epanouit dans I'hemisphere, entre le plan forme par les expan- sions cerebrales du nerf optique et celui qui resulle des irradia- tions pedonculaires directes. Si done il y a une connnunicaiion de la racine qui nousoccupe avec le cerveau, elle a lieu neccssai- 97 rement par rinlermediaire des tubercules quadrijumeaux et des corps genouilles internes. Ainsi, par rapport au cerveau, organe de I'inlelligence, la premiere racine est directe. Celle-ci, au con- traire, n'agit siir le cerveau que par I'intermediaire des tuber- cules quadrijumeaux et des corps genouilles internes, qui sont des organes d'aiitomalisme piir, couimc le monlrent evidemment loutes les experiences connues. » 3. Dans I'Homme et dans les Singes, avons-nous dit, la ra- cine directe I'emporte de bcaucoup sur I'autre ; mais celle-ci domiue a son tour dans les Monodelphes quadrupedes, dans les Ruminants surtout et dans les Rongeurs. La racine cerebrale, au conlraire, est fort reduite chez ces aniinaux; encore ses entre- croiseraents avec le corps calleux en rcndent-ils la demonstration difficile et parfois douteuse. Cette difficulte mirritait. Sans le corps calleux, disais-je, cette racine cer6brale serait peut-etre aussi raanifeste dans les Monodelphes inferieurs qu'elle Test dans le prolongement occipital de riiemisphere humain et de celui des Singes. N'y aurait-il pas des Monodelphes sans corps calleux? II n'y en a aucun, sans doute; mais il est certain que chez les Marsupiaux ce corps est fort peu devcloppe et ue recouvre pas les couches optiques. J'attendis des lors avec impatience I'occasion de dissequer des cerveaux d'animaux appartenant a ce groupe inf^rieur. » k. Cette occasion s'est enlin presentee : j'ai pu dissequer deux cerveaux iVIlalmaturus Jtennetii, un A'Hi/psipriminus mnrinus, et deux autres de Didelphis virginiana. Le nerf optique est si petit dans ces derniers animaux, que les resultats qu'a cetegard m'ont donnes mcs dissections pourraient bien n'avoir pas toute la certitude desirable. Mais il n'en a pas ete de meme des cerveaux iVIlaimancrus dont j'ai parle. Ici les resultats de la dissection n'ont .pu laisscr aucun doute. Eh bien ! dans ces animaux, cette racine cerebrale du nerf optique, si grande dans les Singes, est nuUe, absolument nulle. Le nerf tout eniier se porte dans les tubercules quadrijiimeaux ; mais, en revanche, ces corps communiquent avec les corps genouilles internes, et, par rintermediaire de ceux-ci avec les Wmispheres, par des faisccaux d'une richesse et d'une epaisseur inaccoutumces. Ce r6sultat inattendu m'a frappe d'etonnement ; il contrariait toutes iptics Extrait de I'lnstitut, 1" section, 18P5. 13 98 provisions. J'ai done critique ines premieres observations de toutes les mani^res; mais elles n'ont point varie. II est done certain que, chez les Kangaroos, le nerf optique n'a plus avee I'hemisphere de relations direetes, et ne eonimuiiique avee lul que par I'inier- m6diaire destubercules quadrijumeaux. Ainsi, chez les Primates, ia raeine c6r6brale direete des uerfs optiques est grande et domi- nante ; elle se reduit de plus en plus chez les Mammiftres mono- delphes ; elle est nulle chez les Marsupiaux. « Ceci pose, rappelons quelques-uns des resultats les plus g^- nOraux qu'ont donnes les experiences modernes sur les hemispheres et sur les tubereules quadrijumeaux des Mammiftres et des Oi- seaux. — II est certain que la destruction des hemispheres e6r6- braux aneantit, dans les animaus, toutee qui peut 4tre, chezeux, assimile a I'intelligence ; mais elle ne touehe point ii Vautomatisme des organes. Un animal ainsi mutil^ ne voit plus, n'entend plus , nesent plus. Cependani, sousl'influencedela lumiere.sapupiliese contraete encore (l). Imprirae-t-on k cette lumi^reun mouvement circulaire ? La t6te imite ce mouvement (2). Les bruits les plus forts ne sont point entendus ; toutefois ils peuvent determiner quelques reactions (3). Des mouvements succtMent aux impres- sions tactiles ; mais s'ils sont coordonnes , eu egard au corps, ils n'ont plus toutefois aucune direction par rapport au monde ext6- rieur; il u'y a plus alors ni instinct, ni volonl6, ni memoire, ni jugement ; I'animal nesait plusni manger, ni boire, il ne le desire plus ; des obstacles I'arretent , il ne salt plus les eviter. II u'a I'idee de rien , et qui n'a point d'idees n'a point, quoi qu'on en ait dit, de sensations veritables ; eependant un tel animal vit ; si on intro- duit des aliments dans sa bouche ; il avale, il dig^re, il respire, il conserve son ^quilibre, il est capable de mouvement et de repos. Tanlot il s'6veille , tantot il dort, mais tout cela sans le savoir. C'est la la realisation d'une machine cartfeienne dans toute la nullitede son automatisme. « 6. Reeiproquement, on peut d^truire I'automatisme du corps sans andantir I'intelligence. M. Flourens, dans ses experiences, (1) Flourens, Recherches expferimentales, premifere partie, § 5, ex, 9. (2) Longet, Anat. et phjs. du syst. nerv., 1. 1, p. 648. (3) Longet, t. I, p. 6S0. 99 dtouisit chez des Oiseaux les lobes qui correspondent aux tuber- cules quadrijuraeaux des Maramif^res. La vie de I'oeil fut comple- temeutdetruite; i'animal devenait aveugle, complfitenicnt aveugle; cepenclant rinteliigeiice demeurait enti^re (1). Le resultat decette experience a ete parfaitement commeule par M. Flourens. « G'est, dit-il, par les tubercules quadrijuraeaux que les nerfs optiques communiqueul avec les lobes c^rebraux; ces tubercules enleves.la vision doll done 6tre immediatement abolie. » II suit claireineatde la que , dans la pensee du physiologiste que nous citous ici , les consequences de ces experiences ne sont rigoureusement applica- bles qu'aux aniniaux chez lesquels le nerf optique tout emier, ou du moins pour la plus yrandepart, se porte aux tubercules qua- drijuraeaux. Aussi loutes les observations ayant eu pour objet des aniraaux qui sont evidemraent dans ce cas ont-elles jusqu'a pre- sent Concorde d'une maniere parfaite; mais I'Homme el les Singes presentant des conditions d'organisalion differentes, et la plus grande partdu nerf optique se poitant chez eux aux hemispheres, est-il certain que, dans ce cas, la destruction des tubercules qua- drijuraeaux put aneantir completement la perception des impres- sions lumineuses ? Malheureusement la reponse ^ cette question est difficile. Une experience semblable me parait a peu pres im- possible a r^aliser dans les Singes , a cause de la grandeur de leurs lobes posterieurs, et les observations pathologiques chez I'Horame sont, le plus souvent, difficilesJi interpreter. Chez un raalade ob- serve par i\J. Jobert , la vue baissa graduelleraent , les pupilles se dilat^rent, et iZ w'y eut plus que la perception d'une simple lueur (2). On decouvrit a I'autopsie une tumeur qui avail compri- me les tubercules quadrijuraeaux. Dans ce cas, la persistance de cette faible perception dependail peul-etre des connexions directes que le nerf optique a avec les hemispheres. La destruction des tu- bercules quadrijuraeaux pourrait bien ici n'aneanlir ou n'alTaiblir la vue que par quelque effet analogue a ceux qu'amenent les le- sions de la cinquieme paire. Elle ne detruirait point la faculty de voir, comme le fait I'ablalion d'un hemisphere ; mais elle agirait toutefois en raffaibhssant, et en troublant certaines conditions d'ou (1) Floureus, op. cit. deuxi^me pariie, § 6. (2) Jobert (de Lamb^lle), Etudes sur le syst. nerv., page 446. 100 semblc ilependie I'accoiuiliodation iiitorieure de I'ceil. Cc Sujet , comiiic on le voit, est fort imporlant , et il scrait a desircr qu'ou put un jour le discuter h I'aide d'eAperieiices positives; inalheu- rcusenicnt, je Ic repete, ccs experiences sent dilficiles, ct peiil-elre impossibles. « 7. II est certain toutefois, d'apres celles que nous avons rap- pelt'es : 1° que le cervcau est un organe d'inlelligence , '2" que les tubercules quadrijiimeaux sont un organe d'automatisme. Lors done que ies racines du nerf optique se portent loutes a la fois dans les tubercules quadrijumeaux, il est probable qu'il y a une vmon essentiellement antomalique, dont la vision intellectuelle qui s'opere par les hemispheres n'est qu'un echo. Mais si, outre cette racine qui va aux' tubercules quadrijumeaux , les nerfs opli- ques communiquent avec le cerveau par des expansions radicu- laires directes, nous en conclurons que, dans ce cas, il y a entre I'ceil et le cerveau une relation dirccte , et qu'en consequence la vision intellectuelle s'accomplit direclement ct d'une manicre immediate. A cet egard, si les fails physiologiques sont encore in- certains , les differences anatomiques ne le sont pas. Or, d'une dif- ference aussi grande dans I'organisation , nous osons conclure a une difference de nature. — Ainsi, d'une part, jo voisdes animaux dont les nerfs optiques vont d'abord aux tubercules quadrijumeaux, ceux ci ne communiquaut avec les hemispheres que par I'inlerme- diaire des corps gciiouilles internes. D'autrepart, je voisrHousme 61 les Singes , chez lesquels , outre ces relations du nerf cptique avec le cerveau par lintermediaire des tubercules quadrijumeaux, il y en a de directes et de fort ^tendues avec les hemispheres. . 8. Qu'en conclurai-je ?— Que les uns etles autresnewoiewi pas de ia meme maniere. Chez ces derniers la vision sera imme- diate; chez les premiers ce sera une vision de seconde mai)t, si je puis ainsi dire. Les uns verront le monde sans interm^diaire ; les autres recevront des impressions venues du raonde, mais ces impre!-sions, transmifps par les tubercules quadrijumeaux et les corps genouill^s internes, :epresenteront peut-etrea I'ame moins une image adequate des objets, qu'un certain ctat del'automate, modifie par leur presence. Ce seront la des sensations sans aucun dou(e; mais elles ne seront pas comparables aux notres et peut- (itre n'en pouvons-nous avoir, ^ cause de cela, aucune idee bien I 101 cei'laine. — Je toiichc ici, jc le sens, a des questions fori obscures, aussi m'arrCterai-je de pcur do mc pcrdre dans un probleme de pure psychologic. Aprcs avoir signale Ics differences que nous avons observecs entrc les Marsupiaux , Ics Quadrupedes ftlono- delphes et les Primates, nous nous bornerons a soupconncr qu'il y a un certain rapport entre ces differences et cellos que prcsen- tent leurs manifestations psychiques. Je passe ci mon second point. » II. De la commisstire anterieure. — 1. Voici encore une partie dont les relations avec les hemispheres presentent les varia- tions les plus singulieres. J'y insisterai d'autant plus, qu'on a donne peu d'attention a ees chosfs dans les trait6s d'anatomie com- paree qui out eu le plus de succes. » 2. Les anicnaux mamniiferes presentent quatre cas essenliel- lemeiit differents, que nous examinerons ici : 1° celui de I'Homme et des Singes qui, avec un lobe olfactif rudimentaire, ont a leurs hemispheres un prolongenient otcipital qui recouvre coniplete- nicnt le cervelet ; 2° celui des Phoques et des C6taces qui ont un lobe olfactif rudimentaire ou prcsque nul (1), mais dont le cer- velet n'est point completement recouvert par les lobes posterieurs du cerveau ; 3" celui des aulros animaux moiiodeiphes dont le cer- velet est completement a decouvert et c[ui ont des lobes olfactifs enormes ; k" celui des fliarsupiaux. » Premier cas. Dans rilomme, la commissure anterieure, cras- sioris nervi (emula (Vieuss.), est un gros faisceau arrondi qui traverse dans un canal bien defmi les deux corps stries inferieurs, et dont ies extremites s'epanouissent dans tout rhemisphere avec les fd3res de la couronne radiante (2). Elle ne doune ricn aux lobes olfactifs, ainsi que I'a remarque M. Longet (3). Les au- teurs qui out vu dans ces lobes une division de la commissure anterieure out ete dupes d'une illusion qu'on ne pent d'ailleurs eviter qu'a force de soins et d'attention scrupuleuse. — Dans !cs (Ij Jacobson et Blainville, Bullet, de la Soci6t6 philomat., dfe. 1815; et Treviranus, Biologie, t. V, p). iv. (2) Foville, Anatomic et pliysiologie du cerveau. (3) Anat. et phjsiologie du systfeme nerveux, u II, p. 21. 102 Singes , le tronc de la commissure antdrieure est fort semblable a ceque I'oii voit dans rHomrae. Mais, au lieu de s'6panouir dans lout riieiuisph^re, ces fibres se portent en arriere et se distribuent exclusiveraeut dans les parties post^ro-inferieures, de la pointe du lobe sphenoidal a celle du lobe occipital. « Deuxieme cas. N'ayani point cu roccasion de diss^quer des corveaux suffisamment frais de Phoques, et surtout de Cdtaces, nous rangeroiis parmi nos desiderata ce qui a trait a ces ani- maux. Je n'ai rien pu voir de la commissure sur deux hemispheres fort allures de Delphintts murghmlus, Duv.), et je remarque que M. Leuret n'en a rien Ggure dans les dessins qu'il a donnas du cerveau du IMarsouin. Son lexte odVe d'ailleurs a cet egard une lacune qui tient sans doute a une erreur du copistc. L'abseuce complete de la commissure ant^rieure chez des animaux presque entieremeut depourvus de lobes olfactifs serait un fait bien re- marquable. Quoi qu'il en soit.si elle exisle, ellc ne pent fitre des- tinee qu'aux hemispheres du cerveau. Mais comment s'y com- porle-t-elle? C'est ce que nous ne d^ciderons pas, ne voulant point subslituer ici des hypotheses a des observations positives. « Troisieme cas. Dans les Maminifeies Monodelphfs, la com- missure anterieure est en general peu voluraineuse. Elle traverse les corps stries immediatement au-dessous de la come anterieure des ventricules. Puis, arrivee, de chaque cote, au niveau du plan du bigeminum centium de Yieusscns , elle se divise en deux branches. L'une de ces branches, plus considerable, se porte ea avant, plonge dans la racine du lobe olfactif, et s'6panouit dans ce lobe jusqu'a son extremite; I'autre, beaucoup plus grele, che- naine en arriere dans un petit canal qui glisse sousle sillon qui s6- pare la couche opiique du corps sirie, et s'6puise rapidemeut en donnant des fibres greles qui se melent a celles de la couronne ra- diante. — Cette disposition differe toto ccelo d'avec celle que pre- sentent les Primates, c'est-ti-dire les Singes. Chez ceux-ci la com- missure s'etale dans la concavite du cornet de la couronne ra- diaute, et se distribue en dehors du corps strie externe. Chez les Mouodelphes quadrupcdos, au coniraire, la division cerebrale de la commissure glisse sur la couvexit6 de la couronne de Reil en dedans du corps strie interne. II n'y a douc entre les Singes et les Quadrup^des ^ucuae $imiUtudea cet egard. 103 » Quatrifeme cas. Chez les Marsupiaux * du moins dans Y Haimaiurm Bennetii, que je prends ici pour type, la commis- sure aiiterieure est enorme (1), et compreud a la fois deux sys- l^mes distincts, savoir : une commissure analogue a celle que pr^sentent les Monodelphes Quadruples, et une seconde commis- sure semblable a celle des Primates. Ces deux commissures, bien qu'unies en un seul faisceau sur la ligne mediane, soul fort dis- tinctes I'une de I'autre. La premiere perfore le corps stri6 interne, donne une division dun volume mediocre au lobe olfactif, et une seconde division tres epaisse dont les fibres gagnent I'hdmispbere au travers des faisceaux rayonnants de la couronne de Reil, avec lesquels elles s'entrecroisent. La seconde, situee au-dessous, tra- verse Triage inferieur du corps strie, gagne I'extremitfi du lobe sphenoidal, et de la s'6panouit dans tout I'heraisphere, principa- lement dans ses parties posterieures. C'est la evidemmentl'analo- gue du faisceau qui exisle dans I'Homrae et dans les Singes; mais son volume relatif est evidemment beaucoup plus considerable dans les Halmaturus. Cette complication, dont lesautres Mammiferes ne donnent aucune id6e, est d'autant plus frappante, qu'il s'agit ici d'animaux d'un ordre inferieur. 11 serait curieux de recher- cher comment la commissure anterieure se comporte dans les Marsupiaux carnassiers tels que le T/njlacine, ces animaux ayant un lobe olfactif enorme, eu egard au volume des hemispheres. La petitesse de I'encephaie dans les Sarigues ne m'a pas permis d'en prendre chez ces animaux une idee suffisanle. • 3. Ainsi, en laissant de cote les Phoques et les vrais Ceta- ces, que nous n'avons point eu occasion de dissequer, les cas que nousavons examines nous out offert les condilions suivantos : » A. La commissure anterieure ne donne rien aux lobes olfac- tifs, mais s'6panouitdechaque cote dans tout rhemisphfere. Exem- .ple: I'Homme. » B. La commissure anterieure ne donne rien aux lobes olfac- tifs, et s'epanouit seulement dans les regions occipito-sphenoidales des hemispheres. Ex. : les Singes. (1) R. Owen, Marsupialia dans Todd's Cyclopedia of anatomy and phy- siology, part, 21 et 22. 10/. « C. La commissure anterienic fournit uii rameau Ircs grand aiix lobes olfactifs, et une division trcs grele qui gagne les parties sup^rieures des hemispheres. Ex. : les iMonodelphcs Ouadrupiides. » D. La commissure anterieure est enorme ; elle fournit : 1° une division aux lobes olfactifs, etune autre tres considerable aux hemispheres au-dessus des corps slries, commc cela a lieu dans les iMonodclphes Quadrupedes ; 2° elle comprend en outre un faisceau considerable analogue a la commissure deTHomme ct des Singes, qui se porte au-dessous des corps strips dans toute I'eten- due des hemispheres el plus pariiculierement dans leurs regions sphenoidales. Ex. : Ics Marstipiaux, » Tels sont les fails. Quelles consequences en tirerons-nous ? J'en ddduirai quelques-unes. L'une est positive, les autres sont hypotheliques. La premiere est que, eu egard aux relations de la commissure anterieure, lous les cerveaux nc sont pas semblables. Or, d'une difference dans les connexions, on peut conclure a priori a une difference dans lejcu des fonctions. Les autres con- cernoronl en premier lieu les Mammifiires Monodelphes, et en second lieu les Mammiferes Marsupiaux. " 1" Mam m i feres Monodelphes. — h. On peu t supposer a priori qu'uue union intime est surtout necessaire cntre ces parties du cerveau qui joueront un role important et dominaleur. Ainsi, de rintime union des hemispheres par la commissure anterieure dans THomme et dans les Primates, on peut conclure avec quelques probabilites hla predominance de leur action. Or, dans I'Horame etdans les Singes, les hemispheres cerebraux, eu egard a leurs re- lations immediales avec le nerf de la vision, pourraient elre defi- nis des hemispheres optiques. Dans les Monodelphes Quadrupe- des, auconlraire, la commissure anterieure unit plus pariiculiere- ment les lobes olfactifs. Or, une liaison plus intime entre ces deux lobes fait presumcr que I'intelligence de ces animaux emprunte beaucoup plus d'cl6ments h la sensation olfactive que celle des premiers, et, de fait, I'odorat joue chez eux un role dont nous ne pouvons avoir aucune idee, et la sagacite des animaux dcpasse a eel egard tout ce que nous saurions concevoir. On a remarque avec beaucoup de raison que noire imagination, en tant que fa- 105 cult6 active, met a chaque instant en jeu les id6es qu'eveille en nons Taction de I'ceil et de I'oreille, mais qu'eile a beaucoup moins de prise sur les sfnsalioiis olfnctivos on giisiativs; si bien que, dans I'etat de sante du moins, le desii ic plus vit d'un mets savou- reux ne va jamais jusqu'a nous rendre sa saveur presente. Aussi, ies reves d'odeurs et de saveuis sont-iis a coup sur les plus rares de tous. L'inverse pourrait bien avoir lieu dans les Wammiferes Monodelphes, ct, dansleur maniere d'imaginer, les sensations ol- factives pourraient bien avoir chez eux la pr(5dominance qu'ont chez nous les sensations visuelleset auditives. II pourrait done y avoir, qu'on me perraeile cetle expression, des intelligences opli- ques et des intelligences oifactives ; en sorle que le cervcau, domi- nateur dans un cas, serait subordoune dans i'autre. II est bien certain du moins qu'un Chien (jui perd I'odorat perd, eu egard a son intelligence, beaucoup plus qu'un homme qui, apres cette perte, paraitra intellectuellement aussi riche qu'auparavant. Mais il suffitd'indiquer ici ces faits. . » 2° Mammiferes innrsnpinux, — 5. Quant aux Marsupiaux, la grandeur de la commissure des lobes oifactifs pourrait donner lieu a des considerations anaioi^ues. iMais la prodigieusc quanlite de fibres qui de ceite commissure se portent vers les hemisjiheres du cerveau serait pour les precedenles iiypot'ieses une difliculte reelle, si une pareille anomaiie pouvait avoir chez des animaux presque . nlierement priv^s de corps callcux, le meme sens que dans ceux ou le corps calleux piesoiile au coiitraire un developpe- nient considerable. Ce sont la descombinaisous differenles; et ea consequence 11 est impossible que les resultats soient semblahles. Quoi qu'il tusoit, I'absence complete de racines optiques dans les hemispheres des 'liarnupiaux monire assez avec quel soin il faut sedefier ici de ces similitudes partielles. ') 6. Ces observations ne resolvent pas sansdoute les questions, mais elles en inspirent quolqiies unes ; et, par cela meme, eiles m'onl paru de qnelque utiiite. Elles nioiilrent du moins a quel point les combinaisons des parties fondameiitales' de I'eiicephale peuveiit varier. Or, si nous compasous ces combinaisons definiti- ves de I'cncephale des animaux aduiles aux combinaisons transi- toires que realise revolution fcetaie de I'encephale humaiu, il de- Sxtroit de ClnstUutt l>e section , 1835. iU 400 meurcra Evident qu'il ne s'agit pas ici d'uii pcu plus ou d'un peu moins de developpcraent, mais de differences intimes, profondes, essentielks. En un mot. ou pent en dMuire qu'en se developpant davantage, nn cerveau de Mammifere quelcouque ne donnerait rien de semblable au cerveau de rHomnie, proposition dont i'6- tude de Tencephale de I'Elephant peut donner d priori la de- monslralioa absolue. > Seance du 24 novembre 1855. Chimie. Transformation de I'oxyde de carbone en acide formique. — Voici le resume d'une communication faite par M. Berlbelot. L'oxyde de carbone pr6sente, vis-a-vis de I'acide formique, la raeuie relation que le gaz olefiaat vis-a-vis de Talcool : les deux gaz ne different des composes correspondants que par les dlemenls de I'eau : ' C''HGO^-=G4H4-f2HO. C2H204=C202-f2HO. D'ailleurs , l'oxyde de carbone peut etre obtenu en chauffant I'acide formique avec I'acide sulfurique concentre, de la meme maniere que le gaz olefiant au moyen de I'alcool. Ces rapprochements out conduit M. B. a transformer l'oxyde de carbone en acide formique, de la meme maniere qu'il avail transforme le gaz olefiant en alcool. Seulement, au lieu d'operer la fixation des elements de I'eau par I'intermediaire de I'acide sulfurique, substance propre a se combiner avec I'alcool, 11 a eu recours a la potasse, substance propre a se combiner avec I'acide formique. Voici comment on opere : Dans un ballon d'un demi-litre, on introduit 10 grammes de potasse legerement humectee, puis on le remplit d'oxyde de car- bone pur (1), et on le ferme a la lampe. On dispose 1 0 a 12 de ces (1) Pr6par6 soil au moyen de I'acide oxalique, soil au moyen d'un m6- Itinge de cr^ic et d^ cbarl^n. 107 ballons dans uu bain d'eau et on les chaufTe a 1 00" pendant soixante- dix heures. An bout dc ce temps, on ouvre le ballon surle mercure el on constate qu'un vide presquc complet s'est produit; I'oxydc de carbone a ete absorbe par la potasse. On dissout dans I'eau le contenu des bailons, on sursature avec I'acide sulfurique, et on distille. On traite par le carbonate de plonib le produit distille , on fait bouillir et on filtre : la liqueur refroidie depose des cristaux de formiate de plonib. Ces cristaux possedent les proprietes, les reactions et la com- position normales. lis sont aptes notamment a d^gager de I'oxyde de carbone pur a 100° en presence de I'acide sulfurique con- centre. — Dans la meme seance, M. Berthelot a communique aussi uo travail , en son nom et au nom de M. S. de Luca , relatif a V action des chlorures et bromures de phosphore sur la glycerine. En voici egalement le resum6 : I. L'aclion des deux chlorures de phosphore sur la glycerine est analogue et fournitprincipalementde la dichlorhydrine, melangee avec une certaine proportion de monochlorhydrine, et, a ce qu'il a semble , d'epichlorhydrine. Cette action ne differe done pas sen- sibleraent de celle de I'acide chlorhydrique. II. Les deux bromures de phosphore agissent d'une maniere analogue; le produit principal de la reaction est forme par la dibromhydrine C6HfBr20'^=C6HeO''-f-2HBr— ZiHO. C'est un liquide neutre, insoluble dans I'eau , doue d'une odeur propre, analogue a celle des chlorhydrines. Sa densite est 6gale a 2,11 a 10°; il bout et distille a 219<>. MM. B. et de L. ont entrepris de soumettre cette substance a Taction de I'ammoniaque et des reactifs varies par lesquels on a traits, dans ces dernieres ann^es, les ethers bromhydriques et iodhydriques : ils ont deja obtenu dans celte voie divers resultats qu'ils feront connaitre prochainement. On pourra ainsi comparer les reactions dc la glycerine avec celles des alcools, et eprouver la generalite des principes qui regissent ces dernieres transforma- tions. 108 Seance tlu 1" (/cVemfcrc 1855. CiiiMlE vfiGfeTALE. Oriffivp (le I'nzote dfs p/antes. — IM. S. Cloez a 111 la note siiivanie , coDtenanl en substance les niemes resuliais qn'il a comnnmiqnes a I'Acad^mie des sciences , le 26 novembre. (I Les physiologistes , les agronomes el les cliimisles se preoc- ciipiiii vivemenl depuis dijJi un certain nombre d'annees de la question de rassiniilalion de I'azotc par les jilante?. Quelques-uns font jouer a I'azote de I'air u» grand r6le dans la vegetation, en admettaiit que cet element pent Ctre absorbc par lesplantes •» lYtat de gaz et servir direciement a lenr nutrition. D'aiilrcs pretendent que I'azole assimile par les vegetanx a pour oi igine ranimoniaque el les combinaisons ammoniacak's cxistaui dans i'air et dans lesol ou its croissent. Enfin, il y eii a qui pensent avec quelqne appa- rcnce de raison que les plantes iieuvent emprunter a la fois leur azote a i'air et aux combinaisons salines azotees que Ton trouvie dans lous les sols fertiles. » la propriei6 cuHeuse rt bien connue dies plantes exposees a la luniiire de decomposer I'pau el I'acido carboniqtie, en donnant Ijcti a nn degagement d'oxygene, Je fonctionneren quelqiie sorle comme des corps reducteurs. m'a fait penser que I'azote assimile parces plantes doit provenir rxclnsivement des azoiates qui exis- tent ou qui peuveiit se former dans le sol on ellesv^getent. » Celte nouvelle manifere devoir peut eire admise sans objections pour ceux qui font jouer a Tazoie des engrais et aux coU)binaisons ammoniacalos le principal role dans la vegetation. I! est, en elTet, generalemetit reconnu que la pres' nee des matieres organiquos azolees coniribue puissainmenl a la production des azolates dans ks uiirieres arlifi'c:e;ies ; tout porle a crnire que dans le sol ces niaiiercs se conij orient conimr dans ks nilrieres, et que leur azote est lransk)rnie en acide azolique avantdelre absorbe j\ir la plante. D'un aulre cole , les experiences de M. Kuhlmann demonirenl do la maniere la plus evidente la possibilite de la transformation de I'amm uiiaquc en acido azolique par Taction de I'oxygene sous I'iuflueuce des corps poreux et divis^s. Or, ces conditions se 409 trouvent pleiiiement realisees dans le milieu ou les plantes vdg^- tent , I'oxygene est fourni par l'aii\ le sol agit de deux manieres, d'abord physiquemciit , couime Jes corps poreux , ensuite chimi- quement par les carbonates alcalins et terreux qu'il renferme el doul la propriete est de solliciter en quelque sorte la formation de I'acide azotique pi v a de plus de I'humidile ilont riiifluence est tres grande dans le phenomene de la nilrificaljon. .) Les partisans de I'assimilalion directe del'azote de I'air par les plantes peuvent aussi adopter, sans aucune espece d'hesitation, la iheoric que je propose, aujourd'iiui qu'il esldemontre, par tes experiences dont j'ai fait conuaitre recemment les resultats prin- cipaux, qu'il pent se former de i'acide azotique ou un azotate par ia combinaison directe de I'azote et de I'oxygene de I'air sous I'in- flucnce d'un sol alcalin ou calcaire . dune porohite convenable , plus ou moins humide et en I'absence de toute substance azol^e ou ammoniacale. » Les experiences de M. Vilie, faites dans le but de demontrer que I'azote de I'air peut entrer directement dans I'organisme des plantes, m'ont amene a soulever la question du mode d'action des azotates dansl'acle dela vegetation. Celles de ces experiences qui ont ele repetees I'an dernier au Museum d'liistoire naturelle, sous It's yeux d'une commission de I'Academie des sciences, m'ont paru presenter les conditions favorables a la production de i'acide azo- tique par la combinaison direcie de I'azoie avec I'oxygene de I'air. Je n'avais aucun fait precis a presenter a I'appui de mon opinion au moment Guje I'ai emise;j'ai du instituer en consequence une serie d'experiences pour la verifier. Les resultats obtenus sont en- core incomplets, mais ils sont des plus satisfaisants et lis confir- ment completement mes previsions. « On sait depuis longtemps que les azotates alcalins exercent une grande influence sur le developpement des plantes. Cepeu- dant, jusqu'a present, Ton n'a point tenu compte de la prestiice de ces sels dans les engrais dont on a cherche a evaluer le litre. J'ai entendu souvent M. Chevreul, dans les cours qu'il fait au Museum, protester euergiquement et avec raison contre les pretentions des chimistes qui assignent une valeur a I'engrais, d'apres la quantity d'ammoniaque qu'il donne a ['analyse, sans teuir compte de la na- HO lure ni de la projxntion des autres elements pouvant excrcec unc jnnuence reelle surlavegetalioii. Lcs nitrates doivciu cvidemmeiu eire ranges parmi ccs (Mements , ct les etablissements d'enseignc- menl agricoleoii I'analyse des engrais a 6te faite, dans ces dcrniers temps, sur une grande ochelle , auront necessairement par la suite a chercher une methode d'analyse basee sur de nouveaux principes en harmonic avec les connaissances actuelles. « Dans mon opinion, les azotates sent la princlpale sinon I'unique source de I'azotc dans les plantes, les maiicres organiques azotees, I'ammoniaque ou les sels ammoniacaux, n'agissant sur la vegeta- tion que parce qu'ils peuvent augmenter considerablcment , dans un laps de lemps relativement tres court , la quantite d'azotaie qui se ferait naturellement , mais avec lenteur, dans un sol meuble priv6 de ces malieres. « Je suis, de plus, port6 a croire que les sels ammoniacaux sont nuisibles aux plantes toutes les foisque le sol ou le niiliou d;ins le- quel elles se irouvent ne presenle pas les conditions convenablesa la nitrification. II sera facile d'instituer des experiences qui mon- treront si I'on doit repousser ou si Ton pent admeltre cette maniere de voir, basee uniquement aujourd'hui sur deux observations ana- logues : I'une se trouve relatee dans un travail que j'ai fait avec M. Gratiolet , sur la vegetation des plantes submergees {Ann. de chimie el de physique, t XXXII, 3' serie) ; la seconde m'a et6 rapportee , il y a quelques mois, par M. Decaisne. « Les plantes aquatiques, exposees h la lumiere dans de I'eau dis- tillee tenant en dissolution de I'acide carbonique , donnent lieu a un degagement tres abondant d'oxygene. Si I'on ajoute une quan- tite , nieme tres minime , d'un sel ammoniacal a la dissolution aqueuse d'acide carbonique, au moment ou le phenomene de de- composition de cet acide se produit avec le plus d'activite , le de- gagement d'oxygene diminue rapidement pour cesser bientot avec la mort de la plante. Cette observation nous a portes a conclure que les sels ammoniacaux en dissolution dans I'eau , a la dose de 0,0001, sont nuisiblesa la vegetation des plantes aquatiques. J'a- joute aujourd'hui que cet effet a lieu parce que ces sels ne se trouvent pas dans des conditions favorables pour leur transforma- tion en azotates. Ill « La seconde observation, cellc qui ra'aot^ rapport^e par M. De- caisne, est due h un horticiilteur habile et distingue, M. Van Houtte, dans le but d'activer la vegetation d'une esp^ce de Nympheacee tres curieuse qui divait paraitre a la grande exposition d'horticul- ture. M. Van Houtte ajouta a I'eau du bassin ou se tronvait la plante un sel h base d'ammoniaque , probablemenl le carbonate. Naturellenient leffet attendu ne se produisit pas , et la raort de la plante , qui arriva au bout de peu de temps, parut fort dtonnante. II n'y a pas le inoindre doute pour moi qu'elle doit etre attribute ct la presence du sel ainmoniacal, dont la transformation en azolate n'a pu se faire au sein de I'eau, et qui a agi sur la plante conmie un veritable poison. » Seance du 8 decembrc 1855. G£om£tuie. — M. Bresse donne quelquos details sur la courbe de Watt. — 11 a cherche a se reudre compte de sa forme, dans la portion decrite par I'appareil connu sous le nom de parallelo- gramme simple , a I'l^tude duquel on ram^ne le parall^logramme de Watt Supposons, pour fixer les idees, que le balancier soit, dans sa position moyenne, place horizontalemenl et en dessus du contrebalancier. Appelons r le rayon du balancier ; / la fleche et b la corde de Tare du cercle decrit par le point de cette piece auquel est articule le lien intermediaire ; p ai q deux nombres dont la somme est I'unite, et qui sont entre eux comme les distan- ces enlre le point d^crivant la courbe en 8 d'une part , et les articulations du lien avec le balancier et le contrebalancier,. d'au- tre part ; A , la distance verticale du balancier et du contrebalan- cier, dans leur position moy nne ; u le rapport entre la projection horizontale de Tare decrit par I'articulation du balancier avec le lien depuis la position moyenne et la fleche /; E I'ccart entre la courbe en 8 (dans la partie qu'on utilise) et la ligne droite passant paries points extremes et le point milieu. On a I'expression ap- proximative suivanle : Get ecart est positlf quand il doit etre porte en allant du c6t6 oii H2 se trouve le centre dH balaucicr , negatif dans le cas contraire ; !e radical preiul le signc -|- pendant la demi course asceiidante du balaiicier, el le signe — pend;mt ia demi-course desceiidanie. Watt faisait p=(ji=-; /=7^o,- '=—o. Avec ces doun6es, on trouve aisementquc la coiirbe prt'sentc,dans la poriion reclloment decrile, trois inflexions repondaiit a u=o qui douae le point milieu, 3 et 11=7- qui donne deux autres points ; Ic plus grand ecart r6- 3 pond d'ailleurs a ii=z et a pour valeur E'= -i-- 2388/*' b 1 Comme, dans la pratique, y varie entre 1 et 1-| — , on pent dire que I'ficart maximum , en adoptant les donnees de Watt, 1 1 serait de a de la course, en nombres ronds. 2000 2/i00 Dans le cas general^ ^tanl different de q, si Ton represcnte par ^la difference de ces deux nombres en valeur absolue , I'ecart 1 maximum repondra a une ceriainc valeur de u comprise entre - 3 , . . et p ; eel ecart serait approximativement represcntfi par la formule La courbe ne serait plus symetri(jue conirae precodemment ; les plus grands ecarls seraienl dans la moitie inferieure ou dans la moi'ue superieure de la course, suivant que p serail plus grand ou plus petit que q. 113 G£;om£trte, ~ M. Catalan dcmoiuro le tlieoreme siiivaiil \. J\ ^taiit donnees deux courbes AB et CD, situ6es dansun meme plan, on pent tonjours trouver une courbe EF qui, en roulant sur CD decrive, par un point ivl qui lui est invariablement lie , la premiere courbe AB. Si y==f[x) et u=) On n'(5cliappe pas, d'ailleurs, a la conclusion qui vient d'etre tirfie en admettant , avec M. Wertheini , un autre rapport nunie- rique constant entre les deux coefficients residus, du cas d'iso- tropie, que le rapport = 1 qui r^sulte de la particularisalion des 21 egalites obtenucs par M. Cauchy. » On ne I'evile pas davantage en niant toutes egalites ou rela- tions g^nerales entre les 36 ou 5/t coeflicients ou parametres d'('- lasticit6 des milieux. En effet , si ces parametres onl besoin d'a- voir entre eux les vingt-ijuatre relations particulieres ci-dessus pour que le milieu tiansmelte la lumiere , ou tout au nioins pour qu'il puisse produire la double refraction (a {'occasion de laquelle elles ont d'abord ete trouvees), Ton fera evauouir subi- lement la transparence , ou tout au moins la bitefringence , lorsque par une petite action mecanique on changera le isioins du monde les rapports muluels de ces parametres , ce qui ne raanquera pas d'nrriver si Ton augmente legerement une com- pression precedemmcnt produite au degre voulu, ou bien si Ton en produit une sur un cristal dans un sens oblique aux plans de symetiie de contexture qu'il possede, car on ferait evi- demment par la cesser cette symetrie que nous avons dit etre une consequence analytique des 2^ relations particulieres en question. — L'experience n'en a peut-etre pas ete faite specialement; mais personne ne croira qu'une petite compression d'un corps trans- parent puisse suffire a I'instant pour le rendre opaque, ou bien pour reunir en un seul rayon, contrairement h la loi de continuite, deux rayons qui le traversaient tout a I'heure en faisant un angle fini. » Done, dans un crislal ou autre milieu nan isotrope, don' nant lieu a la double refraction.^ les ondes planes ne sauraient dans toutes les directions propager des vibrations paralleles a 4 20 leurs plans. Cc n'cst qu'a rcincrgencc dans I'air ou dans uii aiilrc milieu consiilue en lous sens de la niemc nianicne, quo les vibrations propagecs par uu dcs syslomcs d'ondcs Icur dcvien- nent parallclcs,' quelle que soil la direction de Icurs plans. » A ce resultat, auquel M. Caucliy est arrive depuis ionglcraps d'une autre maniere, I'on a fait irois objections : 1" I'accord de nombreuses experiences avec la theorie de Fresnel , qui suppose les vibrations luniineuses paralleles aux ondes ou a lours plans tangents , menie dans I'interieur des cristaux; 2" la non-manifes- tation du troisieme rayon emergent, dont I'cxistence senible an- noncee par les calculs de M. Caucby; 3° I'egalite , sans doperdi- tion , obtenue photometriquement entrc la quantite de lumiere recue sur un crislal et la somnie des quanlit6s de lumiere qu'il transmet en deux rayons, et qu'il reflechit a ses faces d'incidence et d'eniergence, quoique la lb6orie indique qu'uue certaine pro- portion de vibrations transversales doit, au passage dans un cris- tal , se cbanger en vibrations longitudinales ou non-lumineuses. » En reponse a la premiere objection , M. Cauchy a montre (brochure in-8", publiee a la suite de communications des 1^'' mai et 7 juin 1830 a rAcademiej que, sous cerlaines conditions qui peuvent etre toujours remplies ci peu pres, la surface courbe tres compliqu^e des ondes dans les cristaux se confond sensiblement avec la surface du qualrieme degro de Fresnel ; el , a la dcuxieme objection , 11 a repondu que le troisieme rayon , dans les cas des experiences faites jusqu'ici , donue une proportion trop faible de con)posanles transversales de vibrations pour elre apercu : il cor- respond au rayon des vibrations cnliercraent longitudinales que I'analyse doune meme dans les milieux isotropes, conmic nous avons vu, pour peu que I'ebranlement ail ete oblique au plan des ondes. I) Une rdponse semblable nous parait pouvoir etre faite a la troisieme objection , tireo de la non-doperdiiion apparenle de la quaiitil6 lolale de lumiere roflecliic ei refractec par un cristal. Les procedes photometriques , quoique perfecllonnes qu'ils aient ete dans noire siecle, ne donnent toujours que dcs a-peu-pres, surtout dans dcs cas comme celui de rexperience citec, \u les dilTerences legeres de teinte que peuvent aflecter les divers rayons emergcnlg, I'il I'impossibilite de recueillir la totalile de ceux piusieurs fois re- flechis a I'interieur du crislal , etc. Or, Dien que les ondes a vi- brations longitudinales n'aient pu encore etre manifestees par au- cun moyen, meme thermomolrique ou photographique (puisque les rayons calorifiques et les rayons chimiques sont reconnus po- larisables conime les rayons luniineux) , 11 n'esl pas plus prouve qu'il n'cst probable qu'elles n'existent pas, au moins en faible pro- portion, avec Ics vibrations transversalcs ou visibles. Ces vibrations longitudinales invisibles, recues en meme temps que celles-ci sur un cristal , doivent, d'apres la theorie developpee surtout par M. Cauchy, se changer parliellement , en le traversanl, en vibra- tions visibles ou transversales , et penvent ainsi compenser ap- proximativement la petite perle que la meme theorie indique a I'emergence en vcrlu d'une transformation conlraire. On peut ainsi se rendre raison de I'egalite apparente et approchee des quan- tities de lumiere recuc et rendue par un cristal, sans repousser cette theorie , ce qui nous paraitrait conduire a repousser toute explication mathematique de la lumiere par les vibrations d'un milieu elastitfue. » On ne doit pas s'etonner, au reste, si la vue, le plus sensible sans doute des trois moyens d' observation des vibrations de Te- ther, n'est affectee que par celles d'une seule espece^ les vibrations transversales. L'ceil peut avoir ete dispose pour eteindre les autres, de meme que I'oreille paraitconstituee de mani^re a ne percevoir que les vibrations longitudinales de I'air, en annihilant les vi- brations transversales dont on nepeutdouter que ce fluide ne soit simultanement anime. Considerons un moment ce dernier organe. Les vibrations longitudinales de I'air de I'oreille externe, en ebran- lant normalement la membrane noramee tympan, font vibrer a son lour I'air de Voreille moijenne^ sans que les vibrations trans- versales du mSme air exterieur puissent produire sur la face an- terieure de cette membrane autre chose qu'une sorte de leger frottemcnt qui ne doit presque rien transmettre a I'autre air, en contact avec la face opposee. Ce ne sont pas, d'ailleurs, les vibra- tions de I'air, soit exterieur, soit interieur, qui agissent sur le nerf acouslique ; ce sont celles du liquide de la cavite appelee Voreille interne, separce de I'oreille moyenne par deux autres membranes, Extraitde/'ins/iat*, 1« section, dS55. 16 122 Sans conipler cclles qui y soiit suspcndues el comtnc flotiaiUes; comme si la ualure avail pris a lichc de niulliplier ies precaulions pour 6viter la confusion resullanl de I'arriv^e successive, h la suile de rebranlemcnt d'un meme corps sonore, de deux sensations dues aux vibralions de deux cspeccs, se propageanl avecdes viles- ses differenles comme le calcul I'indique, ce qui, cnlrc aulre? suites, delruirait loute I'harmonie du plus beau concert entenda d'une cerlaine distance. » De meme le nerf oplique,bien que recevant moins indirecte- raent en apparence Ics vibrations du fluide charge de I'ebranlei-, peul etre precede de quelque disposition, encore inconnue, capa- ble d'eleindre leurs composantes dans le sens longitudinal ou de propagation ; d'autant plus qu'il parail rcsulter d'experiences re- centes que le crislallin d'un ceil a la propridte d'annihiler Ies rayons chimiques , dont Ies vibrations sont cependant de meme sens que celles des rayons lumineux. » Quoi qu'il puisse etre de ces explications, que nous devons nous bonier a soumettre aux physiciens et aux physiologisles, et bien que Ton puisse continuer sans doule de regarder le mouve- nient de la lumiere dans Ies cristaux comme reprcsente approxi- mativemenl par la surface d'onde du quatrieme degre de Fres- nel, nous pensons qu'il convienlde ne plus passer sous silence Ies composantes longitudinales des vibrations pour eluder quelques difficulles dont elles sont le sujet, el que, pour rendre la iheorie de la lumiere exemple d'inexactitude logique, et provoquer pour I'avenir des recherches qui seront peut-etre suivies d'imporlantes decouvertes, il y a lieu de ne plus presenter Ies vibrations de Te- ther, dans Ies milieux birefringents , comme 6tant tout a fait pa- rallels aux divers plans tangents a la surface des ondes lumineuses qui s'y propagenl. » -,n -00- Paris, — Iniprimerie de Cosson, rue du Four-Saini-Germain, 43. )i^:^: \^