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HR DES ANIMAUX QU'ON RENCONTRE DANS | x] | TOUTE L'ÉTENDUE DU DÉPARTEMENT DE MAINE. ET LOIRE, TANT £ % * SÉDENTAIRES QUE DE AGE; AVEC DES OBSERVATIONS SUR ÿ ù Ds LEURS MOEURS ; LEURS à HS elc.;, etc. ; bus p° Avec des are désirs après AE he à 0 à PAR P,-A. MILLET, ; wa PAS n'a | Renfre pe plusieurs Sc sapanfes, Re | s ; cer %k à De € 8. Eau “ * 1 LAPS : Me "® TOME PREMIER: 1 # l'A ie se Ve #1 AE M. Car SA ASÈX k ! x À 4: 14 L< AS Z 3 4 & ÿ2 4 Fiona) Ms : A PARIS: Ur “Os ROSIER , me à ue Montmartre y 1.0 68; A Ne CPCMES ces L. PAVIE, mn AA -Libraire, rue Saint-Laud. 1828. AA a so DE Maine et Loire. Description méthodique des Animaux qu’on rencontre dans toute l'étendue du Département de Maine et Loire / tant sédentaires que de passage ; avec des observations sur leurs mœurs , leurs habitudes, etc., etc. ; Avec des figures dessinées d’après nature : PAR P.=-A, MILLET , Membre de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers ; de celle d’Horticulture de Paris; Correspondant de la Société Philomatique de Paris; des Sociétés Linéennes de Bordeaux et de Paris; de la Société académique de la Loire-Inférieure , etc. TOME PREMIER. Re A PARIS, Chez ROSIER, Libraire, rue Montmartre , n.o 68; A ANGERS, Chez L. PAVIE, Imprimeur-Libraire, rue Saint-Laud. 1828. 0 Angers, L. PAVIE, Imprimeur du Roi. AVERTISSEMENT : s La position géographique du département de Maine et Loire, la nature variée de son sol et de ses végétaux , la diversité de ses sites, les différentes rivières , les marais et les ruisseaux qui le traversent en tous sens, son peu d’éloignement de la mer: tout pouvait faire espérer aux Naturalistes qui s’occuperaient de la recherche des pro- ductions naturelles de ce pays, d’être un jour amplement dédommagés de leurs travaux, par le nombre et la variété des espèces qu'ils pourraient y rencontrer , ainsi que par les observations nouvelles qu'ils seraient à même de faire en le visitant avec attention. Il existait bien plusieurs ouvrages sur les plantes de Maine et Loire (1); M. Desvaux, directeur du Jardin des Plantes d'Angers, vient encore d’enrichir la Botanique (1) 1.° Catalogue des plantes des environs d'Angers , arrangé selon le système de Linnæus, avec les lieux indiqués ; par M. de la Richerie, x vol. in-12, 1763 ; manuscrit de notre bibliothèque. 22 Flore des environs de Paris, adaptée au département de Maine et Loire, par M. Merlet de la Boulaye ; 1 vol. in-8.°, 1804. inédit , déposé à la Bibliothèque d'Angers. 3.° Herborisations dans le département de Maine et Loire , etc. ; pär feu M. Merlet de la Boulaye; in-18, 18009. a ER) d'une Flore de l’Anjou (2) ; mais sur les autres parties de l'Histoire naturelle du même pays, un seal avait été pu- blié (3). ‘© D'après cela , on voit qu’une grande lacune est à rem- plir, pour avoir une Histoire naturelle complette du dépar- tement ; et c’est pour parvenir à ce résultat que MM. Des- vaux, Courtillé et moi, nous nous sommes partagé ce travail. “M. Courtillé, amateur zélé et instruit dans les sciences na- turelles, féra connaître les insectes; je me suis chargé de décrire les autres animaux: M. Desvaux et moi nous devons nous occuper de la minéralogie èt de la géognosie. La Faune DE Mae er Loime, comprenant l'Histoire naturelle des animaux qu’on rencontre dans toute l’étendue de ce département, sera divisée en deux parties : la pre- mière, que nous offrons aujourd’hui au public, renferme les Animaux vertébrés ; la deuxième , qui paraîtra plus tard et formera un ouvrage particulier, traitera des Animaux invertébrés. 4.° Essai sur la Flore du département de Maine et Loire, par M. T. Bastard; in-12, 1800. 5.° Supplément à la Flore du département de Maine et Loire, par M. T. Bastard ; in-12, 1812. 6. Observations sur les plantes des environs d'Angers, par N.-A. Desvaux ; in-12, 1818. (2) Flore de l’Anjou, par N.-A. Desvaux; 1 vol. in-8.° ; Angers, 2827, Launay. (3) Mollusques terrestres et fluviatiles de Maine et Loire, par P.-A. Millet, x vol. in-12; Angers, 1813, Pavie. (5j) En publiant, en 1813, l'ouvrage sur les Mo/lusques éerrestres et fluviatiles de Maine et Loire, si nous avons anticipé sur le rang que cette classe d'animaux devait occu- per dans notre travail, c’est que nous n’avions pas, à cette époque, des documens suffisans sur les animaux des pre- mières classes, et que nous nous croyions assez éclairés sur les mollusques de notre pays. Néanmoins, cette partie, qui peut dans tous les cas être considérée comme formant un ouvrage particulier, reprendra naturellement sa place dans la Faune de Maine et Loire, après la publication des classes antérieures à ces animaux. Quant aux espèces d'animaux fossiles qu’on rencontre dans le département de Maine et Loire, nous nous proposons de les faire connaître séparément. Nous avons pensé qu’un travail de cette nature ne devait pas être réuni dans une Faune qui ne doit comprendre que les animaux vivans: car, bien qu’il faille considérer les animaux ou leurs dé- pouilles devenues fossiles sous le rapport de la zoologie, il n’en est pas moins vrai qu'ils se rattachent d’une manière plus positive à la science de la géognosie. En outre, ces fossiles, ne pouvant convenablement être isolés des végétaux de même nature, indiquent encore par cela même qu’ils ne peuvent figurer parmi des animaux vivans. L Nous ne parlerons pas non plus des animaux domestiques qu’on élève dans notre département; la Faune d’un pays quelconque ayant pour objet de faire connaître par la description, ainsi que par leurs mœurs et leurs habitudes, les animaux indigènes qui l’habitent, il est déplacé d’y réunir ceux chez qui l’état de domesticité où ils vivent, a effacé toute trace de leur nature primitive. De plus, ces animaux, tous exotiques, ne sont pas arrivés de leur propre volonté (iv ) dans le pays où nous les voyons. Nous parlerons seulement dans le cours de cet ouvrage, des espèces, peu nombreuses il est vrai, qui ont leur type sauvage dans l’Anjou : les autres devant appartenir aux Faunes particulières du pays dont ces animaux sont originaires, ou trouver place ans un article de statistique départementale. Cependant, comme cette omission volontaire pourrait paraître une lacune aux yeux de quelques personnes, nous nous contenterons d'en donner ici l’énumération nominale. MAMMIFEÈRES. ais 1. Le furet. >. Le chien domestique et ses va- riétés, 3. Le chat ordinaire et ses varié- tés. ( V’oy. pag. 36.) 5. Le lapin domestique et ses variétés. ( Voy. pag. 55.) 5. Le cochon d'inde, 6. Le cheval. 7. L’âne. 8. La chèvre domestique. 9. La brebis domestique, avec ses variétés , entr’autres le znérinos. 10, Le ta ureau ordinaire, Mustela furo, Linn. Canis familiaris, Linn. Felis catus, Linn. Lepus cuniculus, Linn. Cavia cobaya, Linn. Equus caballus, Linn. Equus asinus, Linu. Capra hircus, Linn. Ovis aries, Linn, Dos taurus, Linn. {x} —— OISEAUX. 2. Le serin des Canaries, ainsi que. ses variétés et les métis prove- nus de cet oiseau avec le char- donneret, le tarin, le ver- dier, etc, 2. Différentes espèces de perro- quets. 3. Le paon domestique. 4. Le dindon ordinaire. 5. Le coq ordinaire et beaucoup de variétés. 6. Le faisan commun, ainsi que son hybride : faisan bâtard, provenu du fai- le coquard ou san avec la poule. 7. La peintade ordinaire. 8. Le pigeon biset et beaucoup de races et de variétés. 9: La tourterelle à collier, ainsi qu'une variété blanche. 10. Le cygne à bec noir. 11. L'oie domestique. { V, p.517.) 12. L’oie à coiffe noire. 13. Le canard musqué; vus. le canard d'inde. 14. Le canard ordinaire, provenu du canard sauvage. (Voyez page 529.) Fringilla canaria, Linn. Psittaci variæ species, Pavo cristatus, Linn. Meleagris gallopavo, Linn. Phasianus gallus, Linn. Phasianus colchicus, Linn. Aumida meleagris, Linn. Columba livia, Briss. Columba risora , Linn, Anas olor , Gmel. Anas anser ferus, Lath. Anas indica, Lath. Anas moschata, Linn, Anas boschas, Lino. POISSONS. 2, La dorade de la Chine; wulg. le poisson rouge, avec ses va- #létés. Cyprinus auratus, Linn, (vw) Nous suivrons pour Ja classification ou distribution më- thodique des animaux compris dans cette Faune, savoir : pour les mammifères , l'ouvrage de M. Cuvier, le Règne animal, distribué d'après son organisation ; pour les oiseaux, le même ouvrage, mais avec quelques modifications établies par M. Latreille dans ses Familles naturelles du règne animal, ainsi que quelques changemens qui nous ont paru utiles. Nous avons adopté pour les reptiles, les ouvrages de MM. Brongniart et Cuvier; et enfin pour les poissons, l'ouvrage précité de M. Guvier. Quant à la synonymie des espèces, nous l'avons simplifiée autant qu'il nous a été possible , en ne mettant qu’un ou deux noms d'auteurs ; cependant pour les oiseaux , in- dépendamment du nom de l’auteur dont nous adoptons la nomenclature, ainsi que de celui qui a parlé le pre- mier d’une espèce, voulant à chacune d’elles ajouter les noms donnés par MM. Buffon, Vieillot et Temminck, il en est résulté une augmentation nominale dont nous avons senti utilité. Afin de ne pas multiplier cette synonymie, nous avons eu soin, pour lui donner plus d’extension, d’in- diquer à chaque espèce d’oïseau la page du Manuel d'Or- nithologie de M. Temminck, où ce savant, après avoir décrit chaque espèce en particulier, donne une synonymie es plus complètes. À cette synonymie nous avons ajouté les noms vulgaires en Anjou seulement; négligeant les autres, qui ne peu- vent nous être utiles, et que nous croirions déplacés dans un ouvrage de cette nature ; tandis que c’est avec les noms vulgaires du pays où l’on se trouve, qu’on peut se faire comprendre des gens de la campagne, et obtenir d’eux les renseignemens que l’on désire sur telle ou telle espèce. (vi) Les figures éfant en quelque sorte le complément ou la confirmation d’une description, nous avons figuré les es- pèces nouvelles , ou celles déjà connues qui ne l'avaient pas été ; et pour les autres, nous renvoyons à celles de l'Excyclo- pédie méthodique pour les quadrupèdes, à l”’Afas des oiseaux d'Europe de M. Temminck, ainsi qu'aux planches de lOr- nithologie française de M. Vieillot, pour les oiseaux, sans les indiquer particulièrement à chaque espèce: la synonymie que nous donnons de ces deux auteurs reportant naïurel- lement à la figure de chacune d’elles. Pour les reptiles, nous citons les planches des ouvrages de MM. Daudin et Latreille, ainsi que celles de la Faune française : travail important, que les Naturalistes voudraient voir bientôt terminé. Enfin, pour les poissons ; on aura recours aux figures de MM. Bosc et de Lacépède , ainsi qu'aux planches de l'Encyclopédie méthodique. Cependant, comme les meilleures figures ne rendent ja- mais aussi bien un animal que l'animal lui-même, nous avons pensé faire une chose utile, en indiquant les espèces rares qui se trouvent réunies dans les différentes collections particulières de notre département , de même que dans celle du Muséum d'Angers (x) ; mais on ne rencontrera (1) Collection nombreuse et des plus intéressantes par les espèces rares qu'elle rassemble, et qui n'attend qu'un local plus vaste pour s’augmenter encore davantage. Néanmoins, le zèle infatigable de M. Desvaux, directeur de ce bel établissement ainsi que du Jardin des Plantes d'Angers, ne se ralentit point; et nous le disons avec connais- sance de cause : c’est au savoir en Histoire naturelle, à l'activité, aux recherches particulières et persévérantes, ainsi qu'aux correspon- dances multipliées de cet estimable professeur, que les deux établisse- mens qui lui sont confiés, doivent en quelque sorte l’état de pros- Périté et de richesse où on les voit maintenant, (vi) que dans la nôtre la réunion des reptiles et des pois- sons du département de Maine et Loire , que nous possédons tous en parfaite conservation, de manière à donner un ensemble satisfaisant de ces deux classes d’animaux bien remarquables. Nous saisirons cette occasion pour indiquer aussi la collection d’oiseaux vivans, particulièrement ceux du genre canard, que M. Tessié-Thareau a su former, dans l'espoir de rendre un jour domestiques ces précieux animaux. M. Rousseau, dans les eaux de son parc de Varennes, à Savennières, est déjà parvenu à acclimater et rendre do- mestique l’oie à coiffe noire (anas indica, Laïth.; — anser melanocephalus, Vieïl.) : espèce très-intéressante par sa taille , la longueur de son cou, ainsi que par ses formes agréables et la bonté de sa chair, et qu’il serait utile de propager davantage. Nous nous sommes attaché à donner une description suffisante de chaque espèce, en dépeignant le mâle, la fe- melle et les jeunes ; mais afin de les séparer encore d’une manière tout-à-fait tranchée par un caractère commun qui doit leur être propre, et qui puisse faire distinguer de leurs congénères le mâle et la femelle, même en différens plu- mages chez les oiseaux, lorsque cela a lieu, ainsi que les jeunes soit de l’année ou même plus âgés, nous avons mis en tête de chaque description spécifique un ou plusieurs caractères diagnostiques, qui peuvent quelquefois dispenser de recherches ultérieures, ou bien servir seulement à sé-— parer deux ou un plus grand nombre d’espèces très-voisines. Il en sera de même des descriptions faites en caractères ita- liques, qu’on rencontre éparses dans le cours de l’ouvrage;: elles sont là pour servir aussi de diagnoses propres à distin- guer l’âge ou le sexe dans la même espèce. (1x) Ayant cité en tête de chaque classe d’animaux qui nous occupent les auteurs dont nous suivons la classification, on doit penser que nous avons dû employer les mêmes carac- tères dont ils s'étaient servis pour la formation de leurs travaux ; et nous ne pouvions guêre faire autrement, sans nuire à l'intérêt de la science; néanmoins nous en avons retranché ou ajouté d’autres, lorsque cela nous a paru utile; et il en est résulté, surtout pour les espèces, que nos descriptions et nos observations sur leurs mœurs et leurs habitudes ne ressemblent pas toujours ou ressemblent fai- blement à celles des auteurs qui nous ont précédés, Mais telle a été notre manière de voir; et avant d’en dé- duire aucune conséquence, nous prions les Naturalistes de se reporter avec nous dans les mêmes situations où nous nous sommes trouvé, pour obtenir les matériaux nécessaires à la composition de cette Faune ; c’est-à-dire, à la cam- pagne, dans les champs, les landes, les bois, les forêts, les marais, les prairies, les pâturages, les moissons , ainsi que sur les collines, au bord des rivières et des ruisseaux : c’est dans ces lieux que nous avons fait nos recherches, afin d’y rencontrer et d’y observer les animaux dont nous parlons, ne nous en rapportant à aucune description qu'après l'avoir vérifiée. Si nous nous sommes permis de réfuter quelques erreurs, c’est encore dans l'intérêt de la science, en pensant surtout qu'il est aussi utile de les signaler que de propager des vérités. Malgré nos soins et nos recherches multipliés, il serait possible qu’on trouvât encore quelques espèces d'animaux Ron comprises dans cette Faune ; mais nous osons espérer du moins qu’on nous saura quelque gré d’avoir su la bor- ner aux seules espèces que nous avons vues, plutôt que d’avoir attendu le temps, peut-être fort reculé, où nous (x) eussions pu acquérir la certitude de n'en avoir omis au-. cune : si nous en jugeons toutefois par l'investigation at- tentive et persévérante avec laquelle nous avons fait nos recherches. En effet, avant d'en avoir fait l'épreuve, on estimerait difficilement combien il faut de temps, de tra- vail et de circonstances heureuses pour arriver à connaître toutes les espèces d'animaux d’un pays quelconque , ainsi que leurs mœurs et leurs habitudes ; et si nous sommes loin d’avoir fait un ouvrage parfait, en publiant cette Faune, nous avons du moins la certitude dé n’y avoir point introduit d'espèces au hasard ou sur de faux renseignemens. 4 Nous avons eu quelques obstacles à surmonter , mais. d'un autre côté sans doute, nous n'avons eu qu’à nous féliciter de la manière obligeante avec laquelle nous avons été accueillis par les différentes personnes chez lesquelles nous nous sommes présentés : soit qu’elles aient bien voulu nous communiquer ou nous indiquer des espèces d'animaux, soit en nous guidant elles-mêmes dans nos nombreuses explorations, Et nous devons le dire ici: si dans nos re- cherches, quoique très-multipliées, et que noss continuons depuis plus de quinze années, nous avions été constam- ment seul, nous ne doutons nullement que nous n’au- rions pu d'ici long-temps atteindre le but auquel nous sommes arrivé. D'après cela, nous saisissons cette occasion pour témoigner à ces personnes toute notre reconnaissance ; et particulièrement, comme ayant eu avec elles des rap- ports plus intimes, à MM. Desvaux, Courtilé, Ollivier, Guilloux , de la Perraudière , O’Diette , Guitet, Treton, Brouard, Audouys, Genest, Lebreton, Chaussée, Bouton, Maugars, Meignan, Meunier, Joubert de Beaulieu, Guépin, Ouvrard, Lachèse, Beaumanoir, du Grandlaunay, de Boulongne , Pannetier, Paulmier, Tessié-Thareau , Ju- vigneau , Tardif, de Jourdan , etc.; (x) MM. de Blainville, Geoffroi-Saint-Hilaire , Desmarais ; Valenciennes , savans distingués autant qu’obligeans, ont bien voulu vérifier les espèces sur lesquelles nous avions quelques doutes ; et leurs ouvrages, ainsi que ceux de MM. Cuvier, de Lacépède , Daudin, Bosc, Vieillot, Tem- minck, Duméril , Laitreille, Cloquet, etc., nous ont été de la plus grande utilité pour la composition de cette Faune. - Autant que nous avons pu, nous avons fait connaître les traits les plus saillans des mœurs des animaux , ainsi que de leurs habitudes , en les indiquant en tête de chaque genre ; mais lorsqu'une différence ou même une léoère mo- dification pouvait servir à caractériser une espèce , nous avons eu soin de la signaler. Nous avons également décrit et même noté leurs cris et leurs chants, lorsqu'il a été pos- sible, en indiquant aussi l’époque à laquelle ils cessent de les faire entendre : ce qui a lieu pour les oïseaux le plus ordinairement avec les dernières couvées (x). Nous avons également fait la description du nid et des œufs des oiseaux, autant que nous avons pu nous les procurer , avec la certitude qu'ils appartenaient bien à l'espèce que nous citions. Si nous nous sommes attaché à décrire chaque espèce avec un soin particulier , et quelquefois un peu longue- ment, c’est qu'il était nécessaire qu’en ne la confondant ————_—_—_———_—_———— (1) La connaissance du chant des oiseaux nous a paru présenter un moyen de plas pour parvenir à distinguer l'espèce à laquelle-il se rapporte, en faisant reconnaitre l'oiseau , sans qu'il soit besoin pour cela de.le voir ; en même temps qu'elle peut servir quelque- fois à distinguer une espèce d'une autre très-voisine, par exemple, comme pour la fauvette verderolle, ( Por. pag. 193.) ( x1j ) pas avec une autre, on pût attribuer à chacune d'elles les rapports ou les différences qui les séparent ou les lent, tant par leurs mœurs et leurs habitudes que par leur instinct; ce qui forme le complément des connais- sances qu’on doit avoir sur les divers êtres” vivans. Car s’il est utile de réunir les différentes espèces d’animaux par des caractères physiques qui les rapprochent entr’eux , pour arriver à en former des classes, des ordres , des fa- milles naturelles et des genres ; c’est aussi pour.en mieux saisir les mœurs et les habitudes, qui doivent avoir des rapports tels avec les caractères physiques, que les connais- sances que l’on peut acquérir des uns et des autres ne puissent plus être séparées. Les dents des mammifères, quoique exactement utiles pour établir des caractères génériques invariables, sont quelquefois difficiles à observer pour certaines espèces , et plus encore sur des animaux montés: nous avons pensé: qu'en réunissant à ceux-ci d’autres caractères plus appa- rens , nous en rendrions l'étude plus facile. Les oiseaux sont caractérisés par les pieds , le bec, la proportion des rémiges entr’elles (x), ou de celles-ci avec la queue ; ainsi que par leurs couleurs qui laissent presque toujours quelques traces du type de l'espèce , lorsque toute- fois elles ont pu varier. Après avoir fait connaître toutes les espèces d'oiseaux qu’on rencontre dans le département de Maine et Loire, nous les avons réunies en quatre tableaux, d’après les époques auxquelles on les rencontre : 1.° comme étant sé (1) Par rapport à la proportion des rémiges, on ñe doit tenir compte de ce caractère qu'après la mue terminée, et en faisant abs- traction de la penne bâtarde , lorsqu'elle existe. ( x) dentaires en Anjou; 2.0 de passage périodique, et nichant en Anjou; 3.° de passage périodique, ne nichant point en An- jou; 4.® ou seulement de passage accidentel. Nous avons cru devoir les grouper de la sorte , afin que cette manière de les présenter pût, comme une chose remarquable de leur histoire, servir à la connaissance de leur distribution géographique sur le globe, qui dérive naturellement de leur station ou de leur migration. A cette occasion, nous avons remarqué, en tenant compte de leur arrivée ct de leur départ, que, lorsqu'un oiseau arrivait tard, il repartait de bonne heure, et vice vers4. C’est ainsi, par exemple, que le wartinet noir, qui nous arrive régulièrement du 20 au 25 avril, s’en retourne du 24 au 30 juillet; tandis que l’hirondelle de cheminée, qui revient chaque année vers la fin de mars, ne repart qu'aux premiers jours d'octobre. Est-ce l'influence atmosphérique et le manque d’alimens qui peut porter les oiseaux à changer ainsi de pays? Mais en admettant cette hypothèse, comment expliquer le départ précipité du martinet noir, à l’époque de l’année où cet oiseau nous quitte ? la température est en quelque sorte la même que celle qu'on éprouve dans le mois qui précède, comme dans celui qui suit ce départ; et les insectes dont il se nourrit, sont également abondans dans l’un et l’autre mois : il est donc un autre motif qui porte les oiseaux à s’é- loigner ainsi. Et n’auraient-ils, en revenant tous les ans, que celui de nicher et d'élever leurs petits ? Les couleurs des reptiles étant très-sujettes à varier, nous avons dùü ne regarder les caractères qu'elles auraient pu nous fournir, que comme secondaires, et en chercher de plus certains dans des formes ainsi que dans des propor- tions relatives, prises sur le même individu. C’est de cette \ ( xiv ) manière , nous le pensons, que nous sommes parvenu à préciser des caractères invariables pour les espèces que nous décrivons. Les poissons sont distingués en cartilagineux et en os- seux, selon que le squelette est de l’une ou de l’autre nature. Les autres caractères seront pris, soit dans les branchies , soit dans la position ou le nombre des nageoires ;et pour la détermination des espèces, le nombre des rayons des na- geoires dorsales et anales seront les caractères les plus certains. Enfin, pour arriver d’une manière aussi prompte que facile à reconnaître les différentes espèces d'animaux com- prises dans cette Faune , nous avons fait précéder chaque classe d’un tableau synoptique des ordres seulement : ce qui doit être suffisant pour les personnes déjà versées dans la connaissance de l’Histoire naturelle. Mais pour faciliter le travail à l'égard des autres, nous avons placé en tête de cet ouvrage une suite de tableaux synoptiques et ana- lytiques , avec lesquels et au moyen de numéros de renvois, on parviendra jusqu’à la connaissance du genre, qui à son tour indiquera la page, dans le corps de l’ouvrage, où l’on trouvera successivement toutes les espèces décrites. Comme:on le verra dans cette Faune, nous avons négligé les hypothèses pour ne nous occuper que des faits; cepen- dant, lorsque nous avons espéré obtenir quelque vérité en employant ce moyen, nous avons dù y recourir. C'est ainsi qu’en parlant du pouvoir mimique de certaines pie- grièches, nous avons cru découvrir pourquoi, à une époque de l’année, elles imitaient la voix des animaux qu’elles entendaient autour d’elles. ( Voyez page 158.) Il en est de même pour la génération de l’anguille. ( Voyez pag. 736.) (xv) Nous aurions pu ajoutef à nos descriptions, ainsi qu’à l'indication des lieux qu’habite chaque espèce, toutes les particularités qui peuvent lui être relatives, en indiquant pour les oiseaux , par exemple, le pays où chacun d’eux se retire après nous avoir quittés ; Thdis nous avons pensé que + toutes ces circonstances incidentes, qui conviennent bien dans un ouvrage général sur les ciseaux, seraient déplacées dans une Faune particulière qui ne doit en quelque sorte faire connaître de chaque espèce que ce qui peut être relatif au pays où on la rencontre; et plus encore par cet autre motif, que, ne voulant rien mettre dans notre ouvrage que nous n'’ayons été à portée d'observer nous-mêmes , nous avons dû écarter tout ce qui était éfranger au pays que nous ayons exploré. Pr l’énumération des espèces qui composent cette Faune, nous voyons que nous approchons beaucoup du nombre de celles qu’on réncontre dans la France entière. Cependant, il serait possible que quelques espèces d'animaux nous eussent échappé : ‘nous invitons donc les pérsonnes qui par goût pour lHistoire naturelle , ainsi que par l'intérêt qu’elles peuvent prendre à la Faune de notre pays, de vouloir bien nous communiquer le résultat de leurs re- cherches , aïnsi que les observations qu’elles auraient pu faire sur quelques espèces , afin de des faire connaître dans un supplément. A cet ‘égard, nous croyons devoir re- commander à leur attention les petites espèces de mam- mifères : telles que les chauve-soùris, particulièrement celles qui habitent les arbres creux , soit champêtres, soit des forêts ; dans l'espoir de rencontrer les sespertillions à mouslaches et versicolor ; les différentes espèces de mu- saraignes, de rats et de campagnols, qui habitent soit sur les bords des eaux, soit dans les lieux sablonneux ou ( xvj ) arides, etc.; ainsi que le loir et le muscardin, qui se tiennent sur les arbres ou les buissons , “dans les bois de préférence. Parmi les oiseaux , nous ne soupçonnons aucune nouvelle espèce à trouver, si ce n’est, peut-être , quelques fau- veltes ; mais il sera bon néanmoins de visiter avec assiduité les bords de la Loire, surtout au printemps et à lau-, tomne ; et principalement les grèves de ce fleuve , où une infinité d'oiseaux de rivage vont se reposer, parmi lesquels on peut espérer d’en rencontrer de nouveaux pour notre département. Quant aux reptiles, les lézards , les crapauds et les vipères pourront peut-être fournir quelques variétés ; mais c’est vers les couleuvres qu’il est important de diriger ses recherches , afin d'en découvrir quelques-unes de celles qui habitent la France méridionale ; mais surtout une que nous croyons nouvelle, qui a été rencontrée aux environs de Poitiers par M. Mauduy, directeur du Cabinet d’His- toire naturelle de cette ville, et dont nous allons donner la description, en la désignant , d’après sa couleur géné- rale, sous le nom de Couleuvre glaucoïde : Coluber glau- coides (1). (:) L'individu dont M. Mauduy a fait présent au Musée d'Angers, a de longueur totale, 10 pouces 8 lignes; de la queue, 2 pouces 8 ligues; du corps, y compris la tête, 8 pouces 2 lignes; la queue fait le quart ou un peu plus de la longneur totale; diamètre du corps dans sa plus grande épaisseur , 3 lignes; toutes les écailles lisses; 212 plaques abdominales ; 100 à 102 paires de plaques souscaudales. Tête elliptique, presque aussi épaisse que large; corps mince et délié, rétréci en arrivant vers la tête qui est plus large et plus épaisse que le cou. Dessus du corps et de la queue d’un cendré bleutre, sans taches, mais les écailles très-légèrement ombrées ou entourées de noir; partie ( xvij ) Enfin, par rapport aux poissons, si l’on en croit plu- sieurs pêcheurs, qui disent en avoir pris quelquefois qui leur étaient inconnus, il est à penser que quelques espèces étrangères peuvent remonter de la mer dans la Loire, et par suite dans les rivières qui se jettent dans ce fleuve. Après avoir considéré l'Histoire naturelle, qui nous occupe dans cette Faune, sous le rapport scientifique , et sans nous arrêter sur l'utilité de cette science qui ne peut être contes- tée, nous ferons remarquer un de ses précieux avantages qui, comme l’observe M. Cuvier, est de classer dans l’es- prit un grand nombre d'idées; « on s'exerce par-là, dit » ce savant (1), dans cette partie de la logique, qui se supérieure de la tête bleuâtre, plus päle antérieurement, marquée de lignes irrégulières et de taches blanches qui sont ombrées ou entou- rées de noir foncé; ces taches blanches sant : une bande transversale formée de quatre arcs superposés, qui traverse la tête, en passant derrière les yeux, et y formant vers le milieu une légère échancrure; sue chaque côté de l’occiput une tache irrégulière blanche, qui revient obliquement vers la commissure des lèvres : cette tache est interrompue par une autre tache, mais noire et oblongue, qui s’a- vance sur la nuque et se réunit à une couleur semblable qui ombre la partie supérieure et postérieure de la tête, et sur laquelle on dis- tingue une rosace formée de six petites taches ovales blanches, ainsi qu'une autre, mais oblique, de même couleur de chaque côté de cette rosace; lèvre supérieure blanche, traversée par cinq à six petits traits noirs; toutes les parties inférieures blanchîtres, sans taches. Cette couleuvre, qui ne ressemble à aucune espèce d'Europe, tant par la forme de sa tète que par celle de son corps, ainsi que par ses couleurs , a quelques rapports avec le coluber petalarius, Linn., par le nombre des plaques abdominales et souscaudales ; et avec le coluber £gærulescens, Linn., par la couleur du corps seulement. (1) Le Règne animal, etc. préface, pag. xvit. b ( xvij ) » nomme la méthode, à peu près comme on s'exerce par » l'étude de la géométrie dans celle qui se nomme le syllo- » gisme, par la raison que l'Histoire naturelle est la science » qui exige les méthodes les plus précises, comme la géo- » métrie, celle qui demande les raisonnemens les plus ri- » goureux, elc., » qui nous accoutume en outre à rap- porter toutes nos observations à la raisom, et à ne pas nous laisser entrainer par limagination et l'habitude. Ajoutons qu’on peut encore envisager la science de la nature sous un aspect moins sévère, en ne voyant que les jouis- sances qu’elle procure, lesquelles , aussi pures que vives, ne laissent jamais de regrets après elles ; sont de tous les temps, de tous les âges, et nous sauvent du dégoût des plaisirs frivoles. Son étude, si variée et si attrayante, en éclairant notre esprit , l’affranchit des erreurs et des préju- gés enfantés par l'ignorance ou la mauvaise foi, en même temps qu’elle nous oblige à une admiration sans cesse re— naissante, en faisant remonter notre pensée vers l’auteur de la nature, qui nous donne la faculté de distinguer et d'apprécier tout ce qui est soumis à ses loix immuables, et ,æous sépare par cela même du reste des animaux. 1 A se > Ly oN SUOSSOT tee eee vyelie ss. *sort098eu sop {sound sues "9€ 0° *SAUdeY ob OR A CH AE CR] Sart093eu 2p jurod É SH[[auIeu SUES "GI o°N *‘TnD951() °°°" ar *‘suouSrou z no Ssofte z ‘99q un ‘sawunjd Sp XUBUITUY °c oN *S019/1MWVTY RE Sal SO BA Kant *srrod 9Pp 194n09 nO nu sdioo SO[[O eur P nt de. 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Première partie: contenant les animaux V'ertébrés. Fe animaux peuvent ètre considérés comme formant deux grandes divisions : les VERTÉBRÉS et les INVERTÉBRÉS. ANIMAUX VERTÉBRÉS. Squelette articulé : dont la colonne vertébrale fait la base. Tous les animaux compris dans cette division ont un cerveau qui communique à la moëlle épinière; des sens distincts et les organes du mouvement fixés sur le squelette. Ils ont tous le sang rouge, un cœur musculaire, des sexes toujours séparés et une intelligence plus ou moins développée. (2) On les divise en quatre grandes classes, sous les noms de MAMMIFÈRES, OISEAUX, REPTILES et POISSONS. 4 ANIMAUX INVERTÉBRÉS. Point de colonne vertébrale ni de véritable squelette. Les animaux de cette division sont à sang froid et presque tous à sang blanc. On‘ les di- vise en trois grandes classes, sous les noms de MOLLUSQUES, ANIMAUX ARTICULÉS et Z0O- PHYTES Ou ANIMAUX RAYONNÉS; ou bien avec M. De Lamarck, en ANIMAUX SENSIBLES et en ANIMAUX APATHIQUES. PREMIÈRE CLASSE MAMMIFÈRES ou MAMMOLOGIE. Les mammifères sont des animaux vertébrés. à sang rouge et chaud ; respirant par des pou- mons libres et flotians dans une cavité thora- cique distincte de la cavité abdominale. Ils sont vivipares et ont tous des mamelles. Ils n’ont jamais plus de quatre membres, rarement deux. Ils sont couverts de poils, quelques-uns écailles cornées; rarement sont-ils nus, mais als n'ont jamais de plumes. (3) M. Cuvier, que nous suivrons dans leur classification , les divise en huit ordres. 1.er Ordre. BIMANES. 2 mains, 2 mamelles pectorales, 3 sortes de dents. 2. Ordre. QuADRUMANES. 4 mains, 2 mamelles pectorales, 3 sortes de dents. 3.e Ordre. CARNASSIERS. Doigts onguiculés; mamelles en nom- bre variable ; 3 sortes de dents. 4.e Ordre. RonGEURS. Doigts et mamelles idem; à sortes s de dents : incisives et molaires. 5.e Ordre. EnENTÉs. Doigts et mamelles idem; point d’in- cisives ; ordinairement des canines et toujours des molaires. 6.e Ordre. PacmyperMes. Non ruminans; doigts en nombre va- riable et immobiles dans des sabots; dents variables. 7. Ordre. Ruminans. Ruminans; deux doigts immobiles dans des sabots; dents vaiables, mais jamais d’incisives supérieures ; 2 ou 4 mamelles. 8.e Ordre. CérTacés. Corps pisciforme ; deux extrémités an- ‘térieures seulement, et en forme de de nageoires ; 2 mamelles. Nous ne trouvons que dans quatre ordres seulement où placer les mammifères de Maine et Loire. Nous les décrirons, à mesure qu'ils se présenteront, dans chacun de ces différens ordres. Comme il n'entre pas dans notre plan de parler de l'HOMME, qui comprend à lui seul le premier de ces ordres, nous passons de suite à celui des CARNASSIERS , en écartant également les Qua- DRUMANES qui sont tous étrangers. Il en sera de même des ÉDENTÉS et des CÉrACÉS. (4 ) ORDRE DES CARNASSIERS, © Point de mains; doigts onguiculés; mamelles en nombre va riable; trois surtes de dents. Les animaux qui composent cet ordre, ont, comme dans les bimanes et dans les quadru- manes, les trois sortes de*dents : les mäche- lières ou molaires, les canines et les imcisives. Mais ni les unes ni les autres de leurs extrémités ne sont jamais terminées par des mains. FAMILLE DES CHÉIROPTÈPES. Verge pendante; deux mamelles placées sur la poitrine; üne membrane en forme d’aile sur les côtés du corps; quatre grandes canines. Les animaux qui composent cette fanulle, sont connus généralement sous Les noms de sou- ri-chauves ou de chauve-souris. Ceux de notre pays, ainsi que des autres où le froid peut les incommoder, ont cette particularité bien re- marquable de s’'engourdir pendant l'hiver et de passer cette saison dans une espèce de léthar- gie, qui ne cesse qu’à l’apÿroche du printemps, ou lorsque l'hiver vient à s’'adoucir. Ils sont tous nocturnes, et vivent d'insectes qu'ils saisissent en volant. Pendant le jour, ils se tiennent dans des lieux obscurs, retirés dans quelques trous, ou suspendus par les pieds de derrière. (2) Dans cette famille, nous n’aurons que deux senres qui font partie de cette division : où la couronne des mé&cheliéres est garnie de porntes aiguës. RHINOLOPHE : BRHINOLOPHUS , Geoff. Cuv. Nez situé au fond d'une cavité bordée d’une membrane en forme de fer-à-cheval, et surmontée par une ou plusieurs feuilles ; quatre incisives en bas et deux en haut ; oreillon nul ; deux mamelles. Ce genre facile à distinguer du suivant, par ses feuilles et ses membranes du nez, s’en éloigne encore par l'absence de l’oreillon, qui cepen- dant est remplacé par un lobe extérieur de l'oreille. 4. RHINOLOPHE UNIFER : Âihinolophus unihas- tatus, Geoff. ann. mus. tom. 20, etc. Vespertilio ferrum-equinum, var. 4, Linn. — Le grand fer-à- cheval, Daub. Buff. Cuv.— Encycl. pl. 34. f. 4. Deux feuilles nasales : la postérieure lancéolée, l’antérieure sinuée sur ses bords et à son extrémité. Longueur du corps, 2 pouces 3 à 4 lignes ; de Ja queue, 1 pouce 3 lignes; des oreilles, 9 lignes; envergure, 14 pouces. D'un cendré roussätre en dessus, plus pâle en dessous. Assez commun ; se retire et vit en société de ses pareils et de l'espèce suivante, dans les (6) souterrains, les caves voûtées; où il se tient suspendu par les pieds de derrière. Le château d'Angers; les caves ou perrières de la Touche, commune de Martigné; Sau- mur, etc. 2. RHINOLOPHE BIFERS : Bihinolophus bihas- tatus, Geoff. ann. mus. Vespertilio ferrum-equinum, var. B. Linn.— Le petit fer-à-cheval, Daub. hist. nat. de Buff. t. 8. pl. 17. fig. 2. Deux feuilles nasales : l’une et l’autre lancéolées ; oreilles profondément échancrées à leur base; 3 huitièmes plus petit que le précédent. Longueur du corps, 1 pouce 6 lignes; de la queue, 1 pouce; des oreilles, 6 lignes; envergure, 8 pouces 10 lignes. D'un gris noirâtre en dessus, cendré en des- sous. Assez commun; vit avec le précédent auquel il ressemble beaucoup, si ce n’est par sa petite taille. VESPERTILION : VESPERTILIO, Linn. Point de membrane sur le nez; oreilles larges, munies d’un oreillon interne ; quatre incisives supérieures, rarement deux ; six inférieures ; deux mamelles. Ce genre comprend toutes les chauve-souris ordinaires de notre pays. Elles ont toutes un sommeil hivernal, comme les précédentes. Leurs ailes, quatre ou cinq fois plus étendues que la (7) longueur du corps, leur dounent un vol assez facile. (a) Oreilles libres. 3. VESPERTILION MURIN: Vespertilio murinus, Linn. Za chauve-souris, Buff. —Vesp. murinus, Géoff. ann. mus, — En- cycl. pl. 33, f:2et B. Oreilles ovales, aussi longues que la tête; wreillons falci- formes. Longueur du corps, 3 pouces 6 lignes; de la queue, 2 pouces; des oreilles, 11 lignes; des oreillons, 6 lignes; envergure, 15 pouces 6 lignes. D'un brun roussâtre en dessus, d’un gris blane en dessous; face presque nue, de couleur bistre; yeux grands (une ligne), surmontés de quel- ques poils noirâtres; oreilles nues, d’un gris cendré en dessus, et d’un gris jaunâtre en de- dans; ailes brunâires, velues en dessous, près du corps et des membres antérieurs. Les jeunes, un peu moins grands que les vieux, sont d'un gris cendré.. N'est pas très-répandu; vit en société de ses semblables, dans des trous des grands édifices, des tours, des clochers, etc. Angers, Saumur, etc. 4. VESPERTILION NOCTULE: V’espertilio noctula , Linn. Desm. Za sérotine, Geoff. ann: mus. tom. 8, page. 194. — ÆEncycb 133, f. 3. (8) Oreilles ovales triangulaires, plus courtes que la tête; oreillons trés-petits, arqués; tête large et arrondie; poils courts, lisses et unicolores ; bord extérieur de l'oreille pro- longé jusqu’à la commissure des lèvres. Longueur du corps, 3 pouces 2 lignes; de la queue, 1 pouce 10 lignes; des oreilles, 7 lignes et demie ; des oreillons, 2 lignes; en- vergure, 14 pouces 6 lignes. Pelage doux et épais, d’un roux fauve en dessus, plus foncé en dessous; tête large et forte; museau court, épais, noir; face légèrement poi- lue; front plat et très-velu; yeux petits; oreilles ovales triangulaires, un peu réniformes, garnies de petits poils fins, repliées en dehors, et dont l'insertion du bord extérieur se prolonge jus- qu à la commissure des lèvres ; ailes d’un brun noir, garnies en dessous, le long du corps et des bras, de poils d’un gris jaunâtre. Les jeunes sont moins grands, et leur pelage est d'un brun jaunâtre, terne. Assez commun; habite dans des trous de murailles, dans les maisons, les églises, etc. ainsi que dans des trous d'arbres. En été 1l sort de sa retraite plutôt que les autres : le soleil étant encore très-haut; il se tient alors à une grande élévation ; mais lorsque la nuit arrive, 1l se rabat à 10 ou 12 pieds deterre , où on le voit ordinairement en petites troupes de huit à dix individus, plus ou moins. Angers, Segré, etc. (9) ÿ. VESPERTILION SÉROTINE : Vespertilio sero- tinus, Linn. Desm. La noctule, Geoff. ann. mus. tom. 8, page 193. — Encycl. pl.33, f.4. | Oreilles ovales triangulaires, plus courtes que la tête ; oreillons allongés en demi-cœur ; poils du dos longs, luisans, d'un marron foncé chez les males et plus clair chez les femelles. Lonsueur du corps, 2 pouces 8 lignes; de la queue, 2 pouces 1 ligne; des oreilles, 5 lignes; des oreillons, 2 lignes; envergure, 13 pouces 4 lignes. Poils du dos longs, luisans et soyeux ; tête large et forte; museau court, épais et renflé; face presque nue; front très-velu; yeux petits; oreilles ovales, triangulaires, à moitié velues en leur face extérieure ; ailes d’un brun noirûtre. Le vieux mâle est d’un brun châtain en des- sus et d’un gris jaunâtre en dessous. La vieille femelle a toutes ses teintes plus claires. Les jeunes ont les leurs plus rembrunies. Cette espèce a quelques rapports de formes avec la précédente ; néanmoins on l'en distin- guera facilement à ses poils allongés sur le dos, ainsi qu'à l'insertion du bord extérieur de l'o- reille, qui ne se prolonge point vers la com- mussure des lèvres. (10) Habite les arbres creux des champs ou des forêts, ordinairement isolément ; très-rare. 6. VESPERTILION ÉCHANCRÉ : Vespertilio emar- ginatus, Geoff. ann. mus., t.8, pl. 46. Desm. — Encycl. Oreilles ovales-oblongues, aussi longues que la têle et échancrées à leur bord extérieur ; oreillon étroit et subulé ; pelage cendré-roussâtre en dessus, plus pâle en dessous. Longueur du corps, 22 lignes; de la queue, 15 lignes ; des oreilles, 5 lignes; des oreillons, 3 hgnes; larseur des oreilles, 3 lignes; enver- gure , 9 pouces. Poils du dos longs, touffus et doux au tou- cher ; bruns dans leur première moitié, et d’un cendré roussâtre-pâle à leur extrémité ; dessous du corps moins foncé ; tête petite; museau court; le lobe qui sert à former l’échancrure exté- rieure de l'oreille vers la moitié de sa hauteur, se replie intérieurement dans l’état de repos ; l'oreillon, qui est droit, étroit et subulé, arrive à la hauteur de l’échancrure ou environ ; doigts postérieurs velus en dehors. À été rencontré en juin dans un des appar- temens de la Baumette ; très-rare. 7.VESPERTILION PIPISTRELLE: fespertilio prprs- trellus, Lann. La pipistrelle , Buff. — Vesp. pipistrellus, Geoff. ann. mus. — En- * eycl. pl 33, f. 6. Oreilles ovales triangulboires , plus courtes que la tête, si- (1) © nuées extérieurement ; oreillons presque droits et terminés par une tête arrondie ; poils du dos longs et d’un brun noirâtre, ceux du ventre d’un brun fauve, Longueur du corps, 1 pouce 6 lignes ; de la queue, 12 lignes ; des oreilles, 3 lignes et demie ; des oreillons, 2 lignes ; envergure, 7 pouces 2 lignes. D'un brun noirâtre en dessus, moins foncé en dessous; les poils de ces différentes parties sont longs, serrés et noirs à leur base ; face velue ; oreilles courtes, triangulaires , larges à leur base , sinuées extérieurement , presque en- tièrement nues, noires, ainsi que le museau et les ailes ; yeux ronds, très-petits et enfoncés. On rencontre des individus plus ou moins foncés en couleur, ce qui est peut-être dû à l’âge. Cette espèce, la plus petite du genre, est en même temps la plus commune ; elle habite les greniers , les trous d'arbres et de murailles, les caves, etc.; elle craint moins le froid que ses congénères, aussi la voit-on voler pendant les soirées et les nuits d'hiver, lorsque la tempé- rature est douce. (b) Oreilles réunies par leur base. 8. VESPERTILION OREILLARD : Vespertilio aurt- tus, Lainn. L’oreillard, Buff. — Vesp. auritus , Geoff. ann, — Encycl. pl. 33, fol, 1 et À. 9 (12) Oreilles presque aussi longues que le corps ; pelage gris, plus foncé en dessus qu’en dessous. .. Longueur du corps, 1 pouce 9 lignes; de la queue, 1 pouce 8 lignes ; des oreilles, 1 pouce 6 lignes; des oreillons, 8 lignes; enver- gure, 10 pouces 4 à 5 lignes. Commune. Reconnaissable à ses grandes oreilles, qu'il tient couchées sur le dos et roulées en cornet pendant le vol ; il habite les maisons de préférence, vit isolé, et se tient ordinaire- ment suspendu par les pieds de derrière. 9. VESPERTILION BARBASTELLE : F’espertilio barbastellus , Lann. La barbastelle, Buff. — Vesp. barbastellus, Geoff. ann. — En- cycl. pl. 33, f. 6. Oreilles plus longues que la tête , aussi larges que longues , iriangulaires, échancrées intéricurement; oreillons arqués, très- larges à leur base , étroits vers leur pointe ; pelage d’un brun noirâtre. | Longueur du corps, 2 pouces; de la queue, 4 pouce 10 lignes ; des oreilles, 5 lignes ; lar- seur des oreilles, 6 lignes; longueur de l’o- reillon, 2 lignes et demie; largeur de l’oreillon, à sa base, 2 lignes; envergure, 10 pouces 6 lignes. Pelage d'un brun noirâtre en dessus, plus pale en dessous; museau court, joues renflées ; ez aplati; chanfrein enfoncé et dégarni de (15) poils; yeux petits, presque dans les oreilles et cachés par les poils; bouche fendue jusqu'aux oreilles. Ces formes singulières donnent à la Barbas- telle une physionomie toute particulière qui la distingue, au premier aperçu, de ses congé- nères. Elle habite les souterrains et autres lieux, avec la pipistrelle; mais elle est rare. Observée à Saumur et à Angers. Cab. de MM. Court., Guit. FAMILLE DES INSECTIVORES. Verge dans un fourreau ; plus de deux mamelles ; point de dents carnassières ; molaires hérissées de pointes coniques; pieds courts, à cinq doigts armés d'ongles robustes ; ayant leur plante entièrement appuyée sur le sol. Les animaux qui composent cette famille ont le corps couvert de poils ou de piquans; ils vivent d'insectes, de fruits et de racines tendres. (a) Deux longues incisives en avant, suivies d'incisives et de canines plus courtes que Les m&ächelieres. HÉRISSON : £ZRINACEUS, Linn. Six incisives en haut et six en bas ; corps trapu , couvert de piquans en dessus et de poils roides en dessous ; pouvant se contracter en boule ; dix mamelles, (14) 10. HÉRISSON D'EUROPE : Érinaceus europŒæus, Linn. Le hérisson, Buff. tom. 8, pl. 6. Oreilles courtes, larges-et arrondies ; piquans longs de dix à onze lignes. Longueur du corps, 9 pouces; de la queue; 9 lignes; des oreilles, 1 pouce; taille d’un lapin. On le rencontre, pendant le jour, roulé en boule dans un fourré, au milieu d’un petit tas de mousse et de feuilles sèches, dont il ne sort qu'à l'approche de la nuit pour aller chercher des insectes ou des fruits qui composent sa nour- riture. Maïs au moindre danger il se contracte en boule, et on ne peut faire cesser cet état qu’en le plongeant dans l'eau. Pendant l'hiver il éprouve un sommeil létbar- gique. MUSARAIGNE : SOREX, Linn. Deux incisives intermédiaires en haut et deux en bas, cro- chues à leur extrémité ; mais celles du haut sont en outre gar- nies d’un fort éperon à leur talon; point de canines ; tête et museau trés-prolongés ; six mamelles. Les Musaraignes sont toutes de petite taille ; elles ont les oreilles courtes et arrondies; les jambes courtes; les yeux petits; et sur chaque flanc une glande sébacée, entourée de soies roides et serrées, laissant suinter, surtout au printemps, une humeur odorante et musquée , (15) qui repousse les chats, au point qu'ils ne peuvent manger ces animaux. Elles se retirent dans des trous en terre, d’où elles sortent le soir, pour chercher des insectes et des vers dont elles se nourrissent. 11. MUSARAIGNE VULGAIRE : Sorex araneus, Lann. Za musaraigne, Buff. tom. 8, pl. 10. f. 1. — Fulg. La miserite, la musette. Oreilles trés=saillantes, garnies en dedans de deux lobes surmontés de longs poils; toutes les dents blanches ; queue tétragone, avec quelques poils très-longs , épars et dépassant les autres; pelage brun , mêlé de gris roussâtre en dessus ; d'un gris pâle en dessous. Longueur du corps, 3 pouces; de la queue, 16 à 17 lignes; largeur des oreilles, 2 lignes; hauteur, 3 lignes; distance du bout du museau à l'œil, 5 lignes; taille de la souris. Commune dans les terrains sablonneux de préférence. Les champs, les jardins, etc. ; dans des trous, au pied des murs, sous les pierres, etc. 42. MUSARAIGNE DE DAUBENTON : $orex Dau- bentonit, Erxleb. Desm. Za musaraigne d’eau, Daub. Buff. tom. 8, pl. 10. — Sorex .fodiens, Pall. Oreilles courtes, pourvues de trois valvules intérieure ment ; doigts bordés de poils roides; pelage d’un noir bril- (16) Jant en dessus, blanc en dessous ; derrière l'œil une tache blanche , orbiculaire et de deux lignes de diamètre ; dents in- cisives rougetres à leur extrémité. Longueur du corps, 3 pouces ; de la queue, 2 pouces 2 lignes; des oreilles, 2 lignes; dis- tance du bout du museau à l'œil, 6 lignes ; lar- seur du museau à sa base, 4 lignes; taille un peu moindre que celle du mulot. Les oreilles courtes et cachées dans les poils se ferment hermétiquement, lorsque l'animal plonge, au moyen de trois valvules qui oc- cupent presque toute la largeur de la conque, et qui répondent à l'hélix, au tragus et à l’anti- tragus. La queue, qui est tétragone , est noire en dessus, blanchâtre en dessous et terminée en pointe. Les membres et le museau sont ro- bustes, et ce dernier est aplati en dessus. Les yeux très-petits et à peine d’une demi-ligne de diamètre, sont noirs. Cette espèce, qui n’est pas très-répandue en Anjou, habite dans des trous qu’elle se creuse ou qu'elle rencontre le long des ruisseaux ou au bord des fontaines qui ne tarissent point : cette dermière condition était nécessaire pour lui as- surer en tous temps les insectes aquatiques, les vers et les petits crustacés (crevettes et azelles) dont elle fait sa nourriture et qu’elle saisit, soit en plongeant, ou bien sur les bords peu pro- fonds des ruisseaux. ‘909 ‘d “pin2oT ‘tete t-onbruoo € orpuorre enonb £sonbejd ap a1194n09 9191 {n09 9] snos 491/09 un ‘AUN49Y *OY ON ‘“SU9HIZODT ‘'eriseiee “ofqisuoixo 19 oourur onSurt {SONPerI91 UOU so]8uo { xneSout {S91qI] s1810(J ln. 7 3 : L "ATTINVA *‘SNIIVAYS SA AUAUO ‘07 °'N ‘Z09 “d "PAT "Dé: "Da {sopnomauo soued ‘sarqour 294 U9 S91IO9EIN en A "AUNA9D ‘6€ o°N ‘sopododfg etre ss samoeros spord 39 9191 fapros 19 osnappreos o9vderv9 nn. 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Oreilles courtes, velues en dehors, entièrement cachées par les poils, formées de deux lobes épais et cartilagineux ; queue étranglée à l’origine , ronde au milieu et aplatie à son extré- mité ; pelage d’un noir cendré en dessus, gris brun en dessous. Longueur du corps, 2 pouces 7 lignes; de la queue, 18 lignes; des oreilles, 1 ligne et demie; distance du bout du museau à l'œil, 4 lignes. Pelage d’un noir cendré, légèrement terminé de roussâtre et lustré en dessus, d’un gris brun sur les flancs et le dessous du corps; gorge cendrée; le museau, qui est plus court, plus large êt plus épais que dans la première espèce , est ainsi que les lèvres supérieures et infé- 2 (18) rieures d'un gris blanchâtre, lésgèrement teint de roussâtre; les pieds qui sont velus, sont aussi de cette couleur en dessus, mais blancs en des- sous; queue d'un gris roussätre en dessus, plus pâle en dessous. Cette espèce, qui n’est pas très-répandue, habite les prairies et les pâturages, ordinaire- ment ceux qui bordent les rivières. Les prairies des bords de la Loire, 5 la Sarthe, de la Mayenne, etc. Cab. de MM. Guit., Guill., Mill. ; le Mus. 44. MUSARAIGNE COURONNÉE : 1$'orex coronatus, Vo. pl. À, fig. 1. de cet ouvrage (1). Parties supérieures d’un brun roux foncé, avec une espèce de masque plus sombre (2), qui s'étend depuis le bout du museau jusqu’à la partie antérieure et supérieure de la tête, et dont il est détaché par une ligne étroite, cendrée, qui l’en- toure ; queue tétragone. Longueur du corps, 2 pouces 10 lignes; de la queue, 20 lignes; des oreilles, 1 ligne; dis- (1) Dans le Catalogue des animaux du département de Maine et Loire, que nous adressàämes en 1825 à la Société linnéenne de Paris, nous avions indiqué cette musaraigne sous le nom de Sorex personatus ; mais ayant reconnu depuis qu’une autre espèce de ce genre portait déjà ce nom, nous lui ayons substitué celui de co- zonatus. (2) £ette couleur un peu plus foncée, qui forme une espèce de masque au devant de la tête, ne se distingue bien qu’en présentant anima] obliquement. (19) tance du bout du museau à l'œil, 5 lignes ; moins grande que la souris. Parties supérieures du corps, des jambes, des pieds et de la queue d’un brun-roux foncé, avec une espèce de masque plus sombre, qui s'étend depuis le bout du museau jusqu'à la partie antérieure et supérieure de la tête, et dont il est détaché par une ligne étroite, cen- drée, qui l'entoure. Cette ligne est arquée sur le front, lésèrement sinueuse sur les côtés de la tête, où elle s'étend en passant sous l'œil, et de là jusque sur le bord de la lèvre supérieure; flancs d'un gris roussâtre; gorge blanchâtre ; dessous du corps cendré; oreilles très-courtes, cachées dans les poils; toutes les dents rougeûtres à leur extrémité. Cette nouvelle Musaraigne, qui est rare, et dont le museau est plus long et plus eflilé que celui des autres espèces de ce genre, habite les lieux secs et sablonneux. Elle à été observée à Blou, par M. Courtillé qui a bien voulu nous la communiquer. Cab. de M. Court. (b) Quatre canines écartées, entre les- quelles sont de petites incisives. TAUPE : 7T'4LP A, Linn. Six incisives en haut et huit en bas; museau prolongé en bowoir; des mains tranchantes à leur bord interne; point «oreilles externes, (20) Les Taupes ont six mamelles, les yeux très- petits, la queue et les jambes courtes , le corps couvert de poils courts, droits et très-doux au toucher ; elles vivent de vers, d'msectes et de racines tendres, qu’elles rencontrent sous terre dans les longues galeries qu’elles se creusent à une profondeur de 4 à 6 pouces, en refoulant dans plusieurs points les terres qu'elles ren- contrent dans leur marche souterraine, pour for- mer ces monticules ou taupinières, qui indi- quent, d'après leur forme, leurs grosseurs et leurs dispositions ; si ce sont des mâles, des fe- melles ou des jeunes, qui ont ainsi travaillé (1). 15. TAUPE D'EUROPE : Z'a/pa europæa, Linn. La taupe, Buff. — Encycl. pl. 28, f. à. Poils courts, doux et veloutés, ordinairement noirs ; queue irès-courte. Var. B. blanche. À Juigné-sur-Loire , à la Jalle-Y von, etc. Var. C. isabelle ou jaune. Moulin de la Motte, commune de Maumusson ; Saumur. Var. D. cendrée. Longué. Longueur du corps ; 9 pouces, de la queue, 44 lignes. (1) Voyez à ce sujet l’excellent ouvrage de M. Dralet, intitulé l'Art du Taupier, etc., 14.e édition; à Paris, chez Audot, libraire- éditeur. (21 ) La Taupe est très-répandue en Anjou, dans les prés, les champs, etc., où elle fait beaucaup de tort par les travaux qu’elle exécute sous terre ainsi qu'à la superficie ; aussi a-t-on cherché de tout temps les moyens de les détruire ; mais un des meilleurs , peut-être , est fondé sur cette ob- servation : que si l’on ouvre une galerie ou que l'on endommage une taupinière , la Taupe, qui s'en aperçoit bientôt par l'air qui pénètre de suite jusqu'à elle, vient quelque temps après pour rétablir les communications et fermer les ouvertures extérieures. IL est facile de voir, d'après cela, qu’en tendant un piège à droite et l'autre à gauche de l'ouverture qu'on aura faite, la Taupe, de quel côté qu'elle arrive, se pren- dra imfallhblement. (Voyez l'ouvrage précité.) Les variétés, qui sont rares, se voient au Musée d'Angers et au cab. de M. Guit. FAMILLE DES CARNIVORES. Six incisives et deux canines à chaque mâchoire ; les canines irès-fortes ; molaires tranchantes ou tuberculeuses , jamais hérissées de pointes coniques; verge et mamelles comme dans Ja famille précédente. S. 1. Tribu des P lantigrades : marchant sur la plante entière du pied. Les animaux de cette tribu vivent particu— Lèrement d'insectes , de fruïts et de racimes, ra- : (2) tement de chair. ls sont nocturnes, et ont cm doigts à tous les pieds. BLAIREAU : MELES, Briss. Cinq molaires en haut et six en bas, dont deux tubercu- teuses à chaque mâchoire; une poche sous la queue, d'où suinte une humeur grasse très-fétide ; ongles de devant très- allongés et propres à fouiller la terre ; queue courte ; six ma- melles. 16. BLAIREAU ORDINAIRE : /Weles vulgaris , Desm. Ursus meles, Zinn. — Le blaireau , Buff. — Encycl. pl, 35 ; f. 4. .— Vulg. le béduau. Corps trapu , bas sur jambes ; pelage d'un gris brun en dessus , noir en dessous ; poils longs et de trois couleurs; tête blanche, avec une bande longitudinale de chaque cûté et le dessous de la mâchoire inférieure noirs. Lonsueur du corps, 2 pieds 4 pouces; de Ha queue, 7 pouces 6 lignes ; des oreilles, 1 pouce 5 lignes. Le Blaireau a un peu la physionomie d'un chien mûtin. Il se tient pendant le jour dans des terriers profonds qu'il se creuse, ou bien dans ceux de lapins, qu'il agrandit, et n’en sort qu'à l'approche de la nuit pour aller chercher des insectes , tels que bousiers, carabes, han- netons et même des cantharides, ainsi que des fruits et des racines, surtout celles du ranunculus bulbosus , du saxifraga granulata, etc. ; rare- ment mange-t-1l de la chair, (25) Lorsqu'il est forcé dans sa course ou atteint dans son terrier, il se défend avec courage, et malheur à la main téméraire ou au chien im- prudent qui ose l'approcher. Assez commun. Sa peau est une fourure gros- sière qui se vend en hiver, de 4 à 7 francs. $. 2. Tribu des Digitigrades : marchant sur le bout des doigts. Les animaux qui composent cette tribu vivent particulièrement de chair. Il sont tous noc- turnes. (a) Corps très-allongé et pieds courts ; deux molaïres tuberculeuses & chaque m&chotre (les vermiformes ). MARTE : MUSTEL A, Linn. Molaires tranchantes , la dernière de chaque mächoire à couronne mousse ; pieds courts à cinq doigts libres armés d’on- gles crochus, courts et solides; queue arrondie plus ou moins touffue. Les animaux qui composent ce genre ont tous une odeur forte et nauséabonde, produite par des glandes particulières placées près de l'anus. Leur caractère sanguinaire leur fait préférer le sang à la chair ; ils aiment aussi beaucoup les œufs. Leur corps allongé et presque cylindrique , leur souplesse et la rapidité de leurs mouve- (24) mens, ainsi que la faculté qu'ils ont de monter aux arbres, leur donnent la facilité de pénétrer partout pour suivre leur proie qui rarement leur échappe, et qui consiste en petits quadru- pèdes. On les divise en deux sous-genres : Les Putois et Les Martes. purois. Museau plus gros et plus court, et la queue plus courte que dans les martes ; point de tubercule intérieur à Ja carnassière d’en bas. 47. MARTE purois : Mustela putorius, Lainn. Le putois, Buff. — ÆEncycl. pl. 82, f. 2. — Vulg. Le pitoas, le chat-putois. Pelage d’un brun noirâtre, avec les flancs jaunâtres ; des taches blanches à la tête et aux oreilles. Longueur du corps, 1 pied 5 pouces; de la queue, 6 pouces; des oreilles, 6 lignes; il d'un moyen chat. Poils du corps de deux sortes : les plus grands, noirs, fermes et lustrés; les plus courts, comme laineux et d’un blanc jaunûtre ; les quatre jambes et la queue, d’un noir uniforme. Le Putois est l'ennemi le plus redoutable aux lapins et aux oiseaux de basse-cour. En été, il habite les bois et les champs, et se retire dans des garennes ou dans des trous qu'il se creuse lui- même. En hiver, on le rencontre dans des tas de pierres , les granges, les greniers des habita- tions rurales, etc. Assez commun. ( 25 ) 18. MARTE HERMINE : Mustela crminea, Linn. ZL’hermine et le roselet, Buff. — Encycl. pl. 83, f. 2 et 3. — Julg. la grande ou grosse belette. Pelage d'été d'un brun marron, pâle en dessus, blanc en dessous ; pelage d'hiver, blanc; extrémité de la queue noire en tous temps. Longueur du corps, 11 pouces 10 lignes; de la queue, 4 pouces; des oreilles, 6 lignes, moins grande que le putois. La femelle est moins longue d’un pouce 6 lignes. Dans son pelage d'été, cette espèce était con- nue autrefois sous le nom de roselet, comme formant une espèce distincte de Z’kermine, qui prend un pelage blanc à l'hiver : époque à laquelle sa fourure devient précieuse, mais qu'on ne recherche pas en Anjou. Plus effilée que la précédente, cette espèce de marte habite les champs ; se retire dans des tas de pierres, sous des barges de bois, ete., dans le voisinage des habitations rurales, où elle n’est pas très-rare. 19. MARTE BELETTE : Mustela vulgaris, Linn. La belette, Buff. — Encycl. pl. 84, f. 1. Pelage roussätre en dessus, blanc en dessous ; une petite tache rousse en arrière de la bouche. Longueur du corps, 6 pouces 6 lignes: de Lx ( 26 ) queue, 195 lignes; des oreilles, 3 lignes ; moitié moindre que la précédente ; quelques individus ont des dimensions un peu plus fortes. Cette espèce, la plus petite du genre, a le poil ras; on la rencontre dans les mêmes lieux que la précédente où elle est assez commune. _MARTES. Les martes différent des putois par une tête plus allongée, par une fausse molaire de plus, à chaque mâchoire, et par un petit tubercule à la carnassière inférieure ; elles ont aussi la queuc plus longue et plus touflue, et les ongles acérés. 20. MARTE FOUINE : 72 ustela foëna, Linn. La fouine, Buff. — Encycl. pl. 81, f. 1. — Vulg. la marte. Pelage brun , avec le dessous de la gorge et du cou blancs. Longueur du corps, 16 à 17 pouces; de la queue, 8 pouces; des oreilles, 15 lignes; taille d’un jeune chat. Brunâtre en dessus : cette couleur plus pâle sur la tête, plus foncée sur les pieds et sur la moitié postérieure de la queue; dessous du corps blond; la poitrine, le devant du cou jusque et compris la mâchoire inférieure blancs; poils du corps de deux sortes : les plus grands, longs, fermes et de deux couleurs, cendrée et noirâtre; les plus courts, fins et doux, et d’un cendré pâle ; poils de la queue fermes et longs de 2 pouces. Elle varie dans ses teintes. La tête aplatie au sommet; le museau pointu et les yeux saillans et très-écartés l'un de l'autre, (27 ) _lonnent à cette espèce une physionomie toute particulière. Elle habite les champs, les villages et même les villes ; se tenant dans les granges, les greniers à foin ou dans les arbres creux. Elle est assez commune. A la chair et aux œufs qui composent sa nour- riture habituelle, elle joint les fruits de ronce, le raisin et les pommes, dont on reconnait les dé bris dans ses exerémens, lesquels ont toujours une odeur forte et musquée. La Fouine est susceptible de s’apprivoiser , si nous en Jugeons par deux individus que pos- sède M. Desvaux, qui sont devenus familiers à un tel point, qu'ils jouent et s'amusent avec les personnes de la maison, en faisant nulle tours à la manière des chats. 21. MARTE COMMUNE : Mustela martes, Linn. La marte, Buff. — ÆEncycl. pl. 81, f. 4. -.Pelage brun en dessus ; gorge, devant du cou et la partie antérieure de la poitrine jaunâtres , avec ou sans mouchetures brunes ; partie postérieure du ventre roussâtre. Longueur du corps, 18 pouces; de la queue, 9 pouces 9 hgnes ; des oreilles, 15 lignes ; taille de la fouine, ou un peu plus forte. Poils du corps de deux sortes : les plus grands, longs, fermes, et de deux couleurs, brunâtres à leur base, terminés de brun-roussitre; les ( 28 ) plus courts, composant un duvet fin et très- abondant, de couleur un peu gris roussâtre ; bord et dedans des oreilles d’un blanc lésère- ment jaunâtre; queue très-touffue, noirâtre , ainsi que les quatre membres. Cette espèce a beaucoup de rapport avec la précédente, avec laquelle on la confond en An- jou. Indépendamment de ses couleurs, la Marte diffère encore de la fouine par un pelage plus doux au toucher : ses poils étant plus fins, ainsi que par des habitudes différentes : en effet, la Marte n’habite que les forêts où elle se tient or- dinairement sur les arbres les plus élevés , aux- quels elle monte avec la plus grande facilité. Elle y poursuit les écureuils, et y surprend les oiseaux. C’est ordinairement dans la bifur- cation d’une grosse branche ou bien dans un nid de buse ou de corneille qu’elle passe la journée; c'est aussi dans ces nids ainsi que dans ceux des écureuils qu'elle dépose ses petits. Mais à lap- proche de la nuit, elle descend à terre pour chas- ser ou surprendre de petits quadrupèdes. La Marte est très-rare en Anjou; on la ren- contre aux environs de Baugé; dans les forêts de Chandelais, de Monnoye et du Louroux; on la ‘retrouve aussi dans celles de Vezins, de Cholet, de l'Epo, de Brissac, etc. L'mdividu qu'on voit au Musée d'Angers, a été tué dans la forêt de Chandelais, à plus de 60 ( 29 ) pieds de terre , lorsqu'il poursuivait un écureuil sur le tronc d’un chêne. LOUTRE : ZLUTRA, Briss. Trois fausses molaires en haut et en bas ; queue aplatie ho- rizontalement ; pieds palmés. Les animaux qui composent ce genre ont la tête large et aplatie ; les oreilles courtes et ar- rondies; le corps long et bas sur jambes, couvert de deux sortes de poils : les uns longs et soyeux, les autres courts et très-fins. Ils ont, comme dans les martes, des glandes situées près de l'anus, qui secrètent une. humeur fétide. Ils ha- bitent au bord des eaux, et vivent de poissons qu'ils saisissent en plongeant. 22. LOUTRE D'EUROPE : Lutra vulsarts, Erxleb. Desm. Mustela lutra, Zinn. — La loutre, Buff. — Encycl. pl. 79, f. 4. — Vulg. la louère, la leurre. Pelage brunâtre en dessus , blanchätre en dessous; menton et gorge d’un gris pâle. Longueur du corps, 2 pieds 1 pouce; de la queue, 13 à 14 pouces ; des oreilles, 9 lignes ; taille de blaireau. Tête plate et arrondie, museau large avec la lèvre supérieure très-épaisse et recouvrant l'in- férieure. Vit solitaire au bord des rivières et des étangs: ( 30 ) dans quelques trous ou sous de grosses racines, d'où elle ne sort qu'à approche de la nuit pour aller chercher au fond de l'eau les poissons dont elle se nourrit et qu'elle vient manger à terre, cherchant pour cela une légère ‘élévation. On la recherche comme gibier, et plus encore comme fourrure, qui se vend en hiver de 10 à 42 francs. Les bords de la Loire, de la Mayenne, de la Sarthe , du Layon, des étangs de la Haie, etc., où elle est rare. (b) Corps médiocrement allongé et ordinaï- rement haut monté sur jambes ; 4 molaires tuberculeuses aux deux mé&choires. CHIEN : CAWIS ; Lann. Six molaires en haut et sept en bas , dont deux tuberculeuses à chaque mâchoire ; cinq doigts aux pieds de devant et quatre à ceux de derrière ; ongles non rétractiles ; langue douce ; dix mamelles. Les Chiens ont le museau allongé et le mufle arrondi ; l'odorat qui est très-délicat , au moyen du grand développement qu'éprouve la mem- brane pituitaire , leur donne la faculté de suivre à la piste, et dans tous leurs détours, les animaux dont ils se nourrissent ; à la chair ils ajoutent aussi quelquefois des fruits et des racines. Leur vue est très-bonne et l’ouie est très-fine : qualités qu'ils joignent à une course rapide , nécessaire (31) à ces animaux, qui sont chasseurs par excel- lence. On les divise en deux groupes: /es Chiens et les Renards. (*) Chien proprement dit : pupille en forme de disque ; corps fort et musculeux , assez haut sur jambes, 23. LOUP COMMUN : Canis lupus , Lann. Le loup, Buff. — Encycl. pl. 105, f. 5. Queue droite ; pelage gris-fauve , avec le museau et une raie noire sur le devant des jambes antérieures; oreilles droites; yeux obliques. Longueur du corps, 5 pieds 7 pouces ; de la queue, 15 pouces 4 lignes ; des oreilles, 4 pouces 6 lignes ; taille d'un fort mâtin. Assez commun dans les forêts et les grands bois, où 1l vit solitaire ; mais dans les hivers ri- soureux se réumit en troupes plus ou moins nombreuses. 24. LOUP NoIR : Cantis lycaon, Lainn. Le loup noir, Buff. — Encycl. pl. 105, f. 4. Pelage entièrement noir ; queue droite. Cette espèce, qui n’a encore été observée qu'une seule fois dans lAnjou, diffère de la précédente par sa couleur d'un noir uniforme ; par sa taille moins forte; par la position de ses oreilles et de ses yeux qui sont plus écartés; et ces derniers en même temps plus petits que dans le loup commun : caractères qu rapprochent ce Joup des renards. (32) En 1809, an individu #26#1/e ? fut tué dans un bois entre Segré et Châteaugontier. Sa dépouille a été conservée et montée; et on la voit dans le cabinet de M. Martinet, notaire royal à Chà- teaugontier. (**) RENARDS. Pupille susceptible de s’allonger en se con- tractant verticalement ; corps allongé et assez bas sur jambes. 25. LE RENARD COMMUN : Cants vulpes, Linn. ÆEncycl. pl. 106 , f. 1 et 2. — Vulg. le sapias. Pelage d’un roux fauve en dessus , blanc en dessous ; queue touffue , terminée de blanc ou de noir ; oreilles droites, poin- tues et noires derrière ; tête grosse ; museau efllé. Longueur du corps, 27 pouces 6 lignes; de la queue, 16 pouces; des oreilles, 4 pouces ; taille d'un chien basset. Var. À. LE RENARD ROUX. Pelage complète- ment d’un roux fauve en dessus; bout de la queue blanc; pieds noirâtres. Var. B. LE RENARD CHARBONNIER : Canis alopex , Linn. Pelage d’un roux foncé ou nuancé de noirâtre; bout de la queue noir; pieds presque noirs. Var. C. LE RENARD CROISÉ : Cantis crucigera, Gesn. Pelage d’un roux foncé, avec l’épine dor- sale, Îles épaules et les pieds noirs; bout de la queue blanchâtre. Cette espèce ; dont la variété A est très-répan- (35) due , habite les tailis, les fourrés, etc. Se retire et niche dans des terriers profonds qu'elle se creuse. Les variétés B et C sont assez rares: on les rencontre plus particulièrement dans les arron- dissemens de Segré et de Beaupreau. La var. C. qu'il ne faut pas confondre avec le canis decussatus de Geoff., et qui est d'Amé- rique, à néanmoins quelques rapports avec celte espèce étrangère. CIVETTE: Z2FERRA, Linn. Six molaires en haut, dont quatre tuberculeuses , et six en bas, dont deux tuberculeuses ; pieds pentadactyles, libres, munis d'ongles à demi rétractiles ; langue rude ; glandes odo- rantes placées prés de l'anus, dans une poche ou un enfonce ment de Ja peau. Les Civettes ont la tête longue et le museau pointu ; la verge dirigée en arrière comme celle des chats, et leur pupille susceptible de contrac- lon : aussi sont-elles nocturnes. Elles vivent d’oi- seaux et de petits quadrupèdes qu’elles sur- prennent pendant la nuit. Elles ont des poils soyeux et des poils laimeux. M. Cuvier divise les Givettes en quatre sous- genres, savoir : celui des czvettes proprement dites, des genettes, des mangoustes et des su- ricates. Les Genettes seules vont nous occuper. Sous-senre Genette. Les caractères essentiels 3 (54) de ce sous-genre, sont , au lieu d'une poche près de l'anus, de n'avoir qu'un léger enfoncement dans cette partie; formé par la saillie des glandes qu, sans sécréter une humeur sensible, n’en répandent pas moins une odeur de muse très- prononcée. Les Grenettes ont le corps très-efhilé et assez bas sur jambes. Cette manière d'être, ainsi que leur genre de vie , les rapprochent beaucoup des martes. Leurs oreilles sont petites, et on y re- marque un lobule comme à celles des chiens et des chats ; elles ont aussi le mufle des premiers et la langue des seconds , ainsi que de longues moustaches. 26. CIVETTE GENETTE : Vzverra genetta, Linn. La genette, Buff. — Encycl. pl. 88, f. 1 et 3. Pelage gris-cendré, marqué de taches noires , les unes rondes : et les autres allongées ; queue annelée de noir. Longueur du corps, 19 pouces; de la queue, 14 pouces; des oreilles, 19 lignes; taille d’un chat domestique, mais plus allongée. Dessus et côtés du corps d’un gris cendré légèrement lavé de jaunâtre, marqués de taches noires disposées en lignes longitudinales, arrondies sur le corps, mais allongées sur les épaules et le dessus du cou, ainsi que d’une hgne ou bande de même couleur le long du dos. Tête, gorge, dessous du corps et devant des pattes, d'un gris cendré sans taches, si (35) ce n'est le tour du museau qui est noir, avec l’ex- trémité de la lèvre supérieure blanche , et deux taches de même couleur, l'une au-dessus et l'autre au-dessous de l'œil; queue touffue dans toute son étendue, marquée alternativement de dix anneaux noirs et de dix anneaux d’un cendré blanchître. La Genette, qui est très-rare dans le dépar- tement de Maine et Loire , habite les bois et les bruyères de la rive gauche de la Loire. Elle a été observée à Distré, par M. Courtillé, et dans les forêts de Cholet et de Maulévrier, par M. Guilloux ; elle monte quelquefois sur les arbres. D'après ce que .dit M. Cuvier (1), « que la Genette paraît habiter depuis la France méridio- nale jusqu'au cap de Bonne-Espérance, » et lob- servation que nous faisons, que l'on ne Fa en- core rencontrée que sur la rive gauche de la Loire ; il est à présumer que ce fleuve sert de \ ce côté de limite à son extension. Cabinet de MM. Court., Mill, Guill. ; le Musée. CHAT : FELIS, Linn. Ordinairement huit molaires en haut, dont une petite tu- berculeuse , et six en bas non tuberculeuses ; cinq doigts aux (1) Le Règne animal, etc. , tome 1.8r, page 157. (36) pieds de devant , quatre à ceux de derrière ; ongles tout à fait rétractiles ; museau court et arrondi ; oreilles pointues ; langue rude. Les Chats ont les oreilles courtes, droites et comme triangulaires ; le corps allongé et ordi- nairement assez bas sur jambes. Ils vivent d’ani- maux qu'ils se procurent par surprise. Leur odorat assez faible, et leur course peu rapide, ne leur permettent pas de poursuivre leur proie, comme le font les chiens; mais en revanche, leur ouie très-fine et leur pupille susceptible de di- latation ou de contraction, selon la quantité de lumière qui leur est nécessaire, leur servent à merveille pour reconnaître, surtout pendant la nuit , les animaux qui doivent bientôt servir à les repaître. Ils ont ces particularités, d’enterrer avec soin leur déjection, et de répandre une odeur forte et musquée lorsqu'ils sont irrités. 21. CHAT SAUVAGE: Felis catus , Linn. Le chat et le chat sauvage, Buff. — Encycl. pl. 95, f. 1. Pelage gris-brun en dessus, avec des bandes notrâtres lon- gitudinales sur le dos , transversales sur les flancs, les épaules et les cuisses ; lèvres, plante des pieds et bout de la queue noirs. Longueur du corps, 21 pouces ; de la queue, 9 pouces ; des oreilles, 2 pouces 2 lignes, un üers plus grand que le chat domestique. Poils longs et touffus, parties supérieures et (57 ) atérales du corps d'un gris brun plus où moins foncé, avec des bandes noirâtres ; les inférieures blanchâtres, avec le dedans des cuisses et des pattes jaunâtres ; queue très-touffue , marquée de trois anneaux noirâtres et terminée de noir ; pupille se contractant en long. Cette espèce est le type de toutes nos variétés de chats domestiques, qui se réduisent néan- moins aux quatre principales qui suivent : 4. Le chat tisgré domestique : félis catus do- mesticus, Linn. 2. Le chat des chartreux : fe/rs catus cæru- leus , Linn. 3. Le chat d'Espagne : Jelis catus hispa- nicus , Lann. 4. Le chat d'Angora: fe/is catus angorensis, Linn. Cependant c’est à la première de ces variétés qu'il ressemble davantage, quoique sa taille soit plus forte et ses jambes plus allongées. Le Chat sauvage habite les forêts , les grands bois ; se tient dans les buissons épais , ainsi que sur les arbres, afin d'y surprendre des oiseaux ow des écureuils ; mais 1l vit plus particulièrement des petits quadrupèdes qu'il prend à terre. Un individu a été tué dans les bois de Verrie, près Saumur, un second dans la forêt de Vihiers, et un troisième dans celle de Fontevrault. Rare. Cab. de M, Court. (58 ) ORDRE DES RONGEURS, Deux sortes de dents ; point de canines ; deux grandes in= cisives à chaque mâchoire , séparées des molaires par un es— pase vide. / Les animaux de cet ordre ont les doigts ainsi que les mamelles en nombre variable ; les extré- mités postérieures plus longues que les anté- rieures. Els vivent le plus ordinairement de sub- stances végétales. $. 1. Rongeurs claviculés. Pieds de devant ser- vant à porter les alimens à la bouche. Ils sont en général omnivores. FAMILLE DES MURINS. (LATR.) Incisives inférieures pointues ; jamais plus de seize mâche- lières ; tous les doigts libres. CAMPAGNOL : ARVICOLA, Lacép. _ Trois molaires de chaque côté des deux mâchoires, sillon- 4 nées sur les côtés, et à couronne marquée de zigzag ; queue velue , plus courte que le corps; jambes et oreilles courtes ; huit à douze mamelles ; cinq doigts aux pieds de derrière et quatre à ceux de devant. Les Campagnols vivent de grains, de fruits secs et de racines ; ils habitent des terriers qu'ils se creusent dans les champs ensemencés, les prairies artificielles ; etc. , auxquels, par leur (59 ) trop grande fécondité, ils feraient un tort con- sidérable , si les oiseaux de proie nocturnes ainsi que les renards n'en diminuaient chaque nuit une certaine quantilé. Leurs trous ou terriers sont faciles à distinguer de ceux que font les mulots, en ce qu'ils abou- üissent à trois ou un plus srand nombre d’ouver- tures , tandis que les mulots n’en pratiquent aux leurs jamais plus de deux. 28. CAMPAGNOL RAT D'EAU: Æ#rvicola amphi- bius, Desm. Mus amphibius , Zinn. — Le rat d'eau, Buff. — Encycl. pl. 68, f. 9. — Vulg. le rat d’eau. Pelage d’un gris noirâtre mêlé de jaunâtre en dessus, grisâtre en dessous ; queue noire, plus lougue que la moitié du corps ; taille du surmulot. Lonsueur du corps, 7 pouces ; de la queue, 4 pouces 6 lignes; des oreilles, 5 lignes et demie. Tête courte et museau renflé; oreilles courtes, larges et arrondies, cachées dans les poils, fer- mées par une valvule triangulaire, lorsque lani- mal plonge. Le pelage composé de poils courts et serrés ainsi que de poils longs, peu rappro- chés et dépassant les autres, fait paraitre cet animal comme hérissé. Cette espèce est très-commune au bord des ruisseaux , des étangs et des rivières, où elle vit de racines, de vers , de petits poissons, et même (40 ) de grenouilles et d'écrevisses. Elle plonge fort bien et habite dans des trous au bord des eaux. 29. CAMPAGNOL FAUVE: Ærvricola fulvus, Desm. Lemmus fulvus, Geoff. Catal. de la col. du m.— Dict. des se nal., tom. 6, pag. 318. — PI. 2 de cet ouvrage. Pelage roux-fauve en dessus ; d’un gris roussätre sur les côtés ; d’un blanc teint de jaunâtre en dessous ; queue velue , un peu plus courte que la moitié du corps , noirâtre en dessus , blanchâtre en dessous ; pieds blanchätres ; oreilles courtes, ovales, arrondies , trés-velues en dedans et en dehors. Longueur du corps et de la tête, 3 pouces 9 Lignes ; de la queue, 22 lignes ; hauteur de l'o- reille , 5 lignes ; largeur , 4 lignes. Cette espèce, qui n'est pas très-rare , habite dans des galeries qu’elle se creuse au bord des ruisseaux , jamais ailleurs. À Angers, les bords du ruisseau du pré Pi- geon ; à Thorigné , ceux du ruisseau provenant de la fontaine Saint-Martin ; Sesré, Cholet, etc. 30. CAMPAGNOL VULGAIRE : Ærvicola PR Desm. Mus agrestis ef mus terrestris, Zinn. — Le campagnol , Buff. — Encycl. pl. 69, f. 2. — Vulg. le mulot à courte queue. D'un gris brun mêlé de roussâtre en dessus; d’un cendré pâle en dessous ; queue velue, de la longueur du tiers du corps ; oreilles sllibes » larges, et presque orbiculaires ; un peu moins grand que le mulot. Cf) Lonsueur du corps et de la tête, 4 pouces ; de la queue, 1 pouce; hauteur des oreilles, 5 lignes; largeur, 4 lignes. Habite les champs, les bois, dans lesquels il se creuse des terriers de 8 à 12 pouces au-des- sous du sol et à plusieurs galeries ; ordinaire- ment trois à quatre qui arrivent à autant d’ou- vertures. C’est au centre de cette garenne, dans une espèce de chambre, que ce Campagnol éta- blit un nid sphérique de 4 à 5 pouces de dia- mètre, avec des herbes sèches et grossièrement découpées , et dans lequel il se retire pendant le jour. C'est là aussi que la femelle met bas ses. petits, qui varient de 6 à 12 individus par portée. Très-commun et très-connu par les torts qu'il cause à l’agriculture. 31. CAMPAGNOL ÉCONOME : Arvicola æconomus, Desm. Mus œconomus, Pall, nov. sp. glir. — Dict. d’hist. nat. 2.° édit. Op B337. Pelage brunâtre en dessus , jaunâtre sur les flancs ; gorge et ventre blancs ; queue brunâtre en dessus , blanche en dessous ; de la longueur du quart du corps; oreilles trés-courtes, en partie cachées par {es poils qui sont longs et touffus: Taille du mulot. Longueur du corps et de la tête, 4 pouces G lignes ; de la queue, 1 pouce; des oreilles, 1 à (42) 2 lignes ; ces dernières sont presqu'orbiculaires et velues en dehors et en dedans. Ce Campagnol ressemble un peu au précé- dent ; mais sa tête, sa queue et ses oreilles sont plus courtes ; ses poils sont plus longs et plus touffus ; et ses yeux sont moins grands. Habite les mêmes lieux que le précédent, dont 1l a les mœurs et les habitudes. On le rencontre plus particulièrement dans l'arrondissement de Segré, ainsi que dans le Craonnais. .. Cab. de MM. Court. Mill. ; le Mus. LOIR : MYOXUS, Gmel. Quatre molaires de chaque côté des deux mâchoires ; queue aussi ou plus longue que le corps, et plus où moins touflue ; quatre doigts et un indice de pouce aux pieds de devant. Les Loirs ont les yeux gros et saillans; les oreilles grandes et arrondies, et de longues moustaches. Leur corps est couvert de poils fins et doux au toucher. Leurs formes sont élé- gantes. [ls vivent de fruits, rarement de chair. Ils grimpent avec facilité et se tiennent ordinai- rement sur les arbres, ainsi que dans leurs ca- vités , surtout pendant l'hiver, où ils éprouvent un sommeil léthargique qui ne cesse qu’au prin- temps. Ils sont, d’après cela, placés au nombre des animaux libernans. (43) 32. LOIR LÉROT : Myoœus nitela, Gmel. Mus avellanarum major ef mus quercinus, Linn. — Le lérot, Buff. — Encycl. pl. 78, f. 3. — Vulg. le rat Lyron, le rat dormant, Le glay. D'un gris fauve en dessus, blanchâtre en dessous ; une tache noire qui entoure l'œil, s'étend en s’élargissant jusque derrière A l'oreille, laquelle est jaunâtre à sa base; sur chaque jambe une tache oblongue noirâtre ; queue noire , touffue au bout et blanche à l'extrémité; bout du museau d'un fauve clair ; taille du rat noir ; corps et queue variables en longueur. Longueur du corps, 4 pouces 6 à 8 lignes ; de la queue, 3 à 4 pouces; des oreilles, 9 lignes. Les jeunes sont un peu moins grands que les vieux et d'un gris uniforme en dessus. Cette espèce, qui n’est pas très-rare, se retire le jour, et pendant que dure sa léthargie, dans des trous de murailles, de rochers et de vieux arbres. On la rencontre aussi dans les taillis, où pendant le jour elle se tient dans un nid sphérique de 5 à 6 pouces de diamètre, qu’elle compose de feuilles et de mousse, et qu'elle place sur de petites branches à 4 ou 5 pieds de terre. Sa nourriture consiste en fruits secs et pul- peux; cependant elle mange aussi de la chair; ce que nous avons remarqué chez M. Meignan, où un individu de cette espèce, qui vit en cap- üvité depuis 5 à 6 ans, tue et mange les petits oiseaux , ainsi que les souris qu’on lui présente. Aux environs d'Angers, on le rencontre à (44) S.-Nicolas, à Avrillé, au port Meslet, aux Banchais, ete.; à Saumur, près l'Abbaye de S.- Ælorent ; à Beaufort, dans les bois-taillis; à Baugé, au Longeron, à Cholet, etc. Quant au loir (z2yoœus glis, Gmel.), et au muscardin (r2yoxus muscardinus, Gmel.), qui nous avaient été indiqués lun et l’autre comme vivant aux environs de Baugé ; nos recherches à leur égard ont toujours été infructueuses. RAT : MUS, Linn. Trois molaires de chaque côté des deux mâchoires, non sil= lonnées, mais à couronne garnie de tubercules mousses ; queue aussi ou plus longue que le corps, rarement plus courte, ar- rondie , conique , écailleuse et à poils rares ; cinq doigts non palmés aux pieds de derrière ; quatre et un vestige de pouce aux pieds antérieurs. Les Rats ont le museau prolongé; les oreilles ordinairement oblongues et presque nues; la queue très-longue; les membres plus allongés que dans les campagnols ; et leur pelage est dé- passé par des poils longs, gros et roides. Ils sont très-agiles, courent avec rapidité, et contrac- tent leur corps presque en boule, dans l’état de repos. [ls sont omnivores. 33. RAT SURMULOT : Mus decumanus, Pall. Le surmulot, Buff. — Encycl. pl. 67 , f. 9. — Fulg. Le rat d’eau, le rat d’égoñts. Pelage d'un gris roussâtre en dessus , blanchâtre en dessous RE 62) queue moins longue que le corps ; oreilles aussi longues que larges ; taille de l'écureuil où plus forte. Longueur du corps, 9 pouces 5 lignes; de la queue, 7 pouces 6 lignes; des oreilles (longueur et largeur), 8 lignes. D'un gris roussûtre en dessus, avec les côtés de la tête, du cou et du corps lavés de jau- nâtre; les poils du corps qui dépassent les autres, sont noirs; ventre blanchäâtre, ainsi que les parties internes des quatre membres; mâ- choire inférieure , gorge et poitrine d’un cendré clair ; queue presque nue, formée de 200 an- neaux ou environ; oreilles presque nues, ar- rondies à leur extrémité, et aussi longues que larges ; tête et museau allongés; yeux grands, ronds, noirs et saillans; barbes blanchâtres ; douze mamelles, Cette espèce vit, de préférence, de substances animales, surtout de voiries , ainsi que de grains en décomposition ; aussi la rencontre-t-on dans les égoûts, les boucheries, les tanneries, mais de préférence dans le voisinage des eaux. Elle habite encore les maisons où elle donne la chasse aux rats noirs, afin de se repaitre de leur chair. Elle attaque et tue de même les volailles que Fon üent en mue. Sa force et son courage la pré- servent quelquefois des chats; néanmoins elle fuit devant eux. Elle nage et plonge fort bien. ( 46) Très-commune dans les villes. Elle est, dit M. Cuvier, orismaire d'Orient, et m'était pas connue en France, ainsi que la suivante, avant 1750 ; mais les vaisseaux les ont transportées partout. 34. RAT NOIR : Mus rattus, Linn. Le rat, Buff. — Encycl. pl. 67, f. 11. Pelage noirâtre en dessus , cendré-foncé en dessous ; queue un peu plus longue que le corps ; oreilles plus longues que larges ; taille inférieure au précédent. Longueur du corps, 7 pouces ; de la queue, 7 pouces 6 lignes ; des oreilles, 11 lignes. Noirâtre et lustré en dessus, plus pâle sur les côtés , et cendré-foncé en dessous. Au-dessus du sourcil, deux ou trois poils très-longs, implantés sur une glande ; moustaches longues et noires ; oreilles nues, grandes, larges et un peu ovales ; tête allongée ; museau pointu ; mâchoire infé- rieure plus courte que la supérieure; yeux noirs, gros et saillans ; doigts blanchâtres; douze ma- melles. Les jeunes sont d’un noir bleuâtre en dessus. Var. B. rai gris-cendré. Var. C. rat isabelle. Var. D. rat blanc, avec les yeux rouges. Le Rat noir habite les maisons, où 1l ronge tout ce qu'il rencontre. On peut le détruire, sans inconvénient, en (7) lui présentant un mélange , par égales portions, de farine et de plâtre en poudre. M. Morand, médecin de la faculté de Paris, a fait l'observation que sur vingt rats, dix sont at- taqués de la pierre, et que cette maladie est plus fréquente chez les mâles que chez les fe- melles. | Il serait curieux de faire ici la même re- cherche , afin de savoir si cette maladie a une cause locale, ou si elle est mhérente à cette espèce. 39. RAT MULOT: us sylvaticus, Linn. Le mulot, Buff.— Encycl. pl. 68, f. 3. Pelage roussâtre en dessus, blanchâtre en dessous; queue aussi longue que le corps ou environ ; oreilles presqu'aussi longues que la tête ; taille intermédiaire entre le rat noir et la souris. Longueur du corps, 3 pouces 10 lignes ; de la queue, 3 pouces 10 lignes; des oreilles, 8 bignes; largeur des oreilles, 5 lignes. | Pelage roussâtre en dessus ; blanchâtre en des- sous, avec une petite bande longitudinale jau- nâtre entre les jambes antérieures, chez les vieux seulement ; oreilles ovales, larges et presqu'aussi longues que la tête ; jambes lon- gues, surtout les postérieures ; yeux très-grands , noirs et saillans ; moustache longue et de deux couleurs, 19 Les jeunes, de l’année, sont d'un gris brun en dessus et de moindre taille ; n’ont point de bande jaunâtre entre les pieds antérieurs. En général, les couleurs deviennent plus pures et plus vives en vieilhssant. Cette espèce, qui est très-commune , habite les champs, les bois, les talus de fossés, et quelquefois le bord des ruisseaux, dans des trous ou garennes qu'elle se creuse à la manière des campagnols ; mais avec cette différence , qu’elle n'y pratique que deux ouvertures , tandis que les campagnols en ménagent trois ou même da- vantage à leurs habitations. Le Mulot vit principalement de grains et de fruits secs ; aussi fait-il beaucoup de tort à l'a- griculture ; aux pépinières, ainsi qu'à l'aména- sement des forêts. Son odorat très-fin lui servant dans la recherche des graines confiées à la terre, il conviendrait , pour l'en détourner, de lui présenter une odeur plus forte que celle de ces semences, afin de masquer par-là celles qu'elles peuvent dégager: pour yÿ parvenir, il suffit d'enduire les glands, châtaignes, noix, etc., avec un mélange de suie, d’eau et d’un peu de terre glaise, sous consistance de bouillie épaisse : la suie conservant long-temps ;, même dans la terre, son odeur pénétrante. Un autre moyen de préservation , est de re- (49) couvrir ces semences avec des grettes ( déchets de la filasse), qui présenteront un obstacle in- surmontable à la dent de ce rongeur. 36. RAT SOURIS : Mus musculus, Linn. La souris , Buff. — Encyc. pl. 68, fig. 1. Pelage d’un cendré noirâtre , légèrement glacé de jaunâtre en dessus, gris cendré en dessous ; queue aussi longue que le corps; oreilles nues en dehors, plus courtes de moitié que la tête ; taille inférieure à celle du mulot. Longueur du corps, 5 pouces 6 lignes; de la queue, 3 pouces 6 lignes ; des oreilles, 4 lignes et demie. | Parties supérieures et flanes d’un cendré noi- râtre, légèrement glacé de jaunâtre ; côtés de la tête , les quatre jambes , ainsi que toutes les par- ties inférieures, d’un cendré clair, lavé de jau- nâtre ; queue velue ; oreilles nues en dehors et velues en dedans. Les jeunes, de l’année, n'ont point de teinte jaunâtre dans leur pelage , et sont moins grands que les vieux. Var. B. Souris isabelle. Var. C. Souris blanche, avec les yeux rouges. Très-commune dans les maisons, où elle se creuse des galeries dans les vieux murs. Vit comme le rat noir, et peut être détruite comme lui avec le plâtre et la farine mélangés. ", L . ( 50 ) 37. RAT DES MOISSONS : Mus messorius, Shaw. Gen. Zool. Desm.mamm. Encycl., pag. 302. — PI. 1, f. 2 de cet ouvrage. Pelage d’un jaune fauve en dessus, moins foncé sur les côtés, blanc en dessous ; queue aussi longue que le corps ou environ ; oreilles courtes, orbiculaires, velues en dehors ct en dedans, et moins longues de moitié que la tête ; pieds blancs. Moins grand que la souris. Longueur du corps , 2 pouces 6 lignes ; de la queue, 2 pouces 9 à 6 lignes ; des oreilles, 3 lignes et demie. D'un jaune fauve en dessus (1) , moins foncé sur les flancs et les côtés de la tête; gorge d’un blanc pur ; dessous du corps d’un blanc très- lésèrement lavé de jaunâtre ; queue poilue, couleur du dos en dessus, plus pâle en dessous ; pieds petits, blanchätres; ongles blancs ; mous- taches courtes (6 à 7 lignes), noirâtres et à poils fins; yeux petits ( 1 ligne ), noirûtres. Les jeunes, de l’année , sont plus rembrunis que les vieux. Cette espèce, moins grande que la souris et une des plus petites du genre rat, habite les champs , les moissons , les prairies et les taillis. C'est sur les tiges des céréales, ainsi que parmi (1) La base des poils du dos, ainsi que ceux du dessus de Ja tête, est d’un noir ardoisé; et les poils rares, qui dépassent de beaucoup les autres, sont fins et noirâtres. (51) les herbes épaisses des prairies , et quelquefois sur les buissons, qu'elle place son nid, ordi- nairement à quelques pouces de terre, rarement à plusieurs pieds. Ce nid, de forme sphérique, de 2 pouces et demi ou environ de diamètre, et qui est fait d'herbes hachées et entrelacées, n'a pour ouverture qu'un seul trou vers sa partie latérale supérieure. C'est dans ce nid que la femelle dépose et élève ses petits, au nombre de 12 à 18 par portée. Dès les premiers jours de juin, on trouve des petits “ans ces nids; mais sont-ils provenus d'une première ou d'une seconde portée ? On la rencontre assez communément dans les blés dont les chaumes sont forts et rappro- chés, de même que sur les grosses toufles d'herbes des prairies , surtout celles qui bordent l'Authion; ainsi que sur les haies et même dans les taillis et les champs de genèts. Après les moissons et les foins coupés, ce petit rat se retire sous des tas de chaume , ainsi que dans les paillers où bien dans des trous qu'il se creuse en terre. Angers, Andard, Brain, Saumur, Baugé, Segré , Beaupreau, etc. Cab. de MM. Du Grand-Launay, Mill; le Mus. Nota. M. Desmarets, que nous avons prié (52 ) de vouloir bien vérifier cette espèce, soup- conne que le us minutus, Pall., ainsi que le Mus soricinus, Herm., pourraient bien s'y rapporter. FAMILLE DES SCIURINS. (LATR.) . Incisives inférieures très-comprimées ; dix mâchelières su- périeures , et six à huit inférieures ; queue longue, touffue, ordinairement pennée. ECUREUIL : SCIURUS, Linn. Cinq molaires de chaque côté de la mâchoire supérieure, et quatre de chaque côté de l'inférieure ; incisives inférieures comprimées latéralement ; queue aplatie, distique et aussi longue que le corps. Les Ecureuils ont le corps allongé et svelte ; la tête petite et les yeux grands; les doigts al- longés ; les ongles crochus: ils se servent de leurs pieds antérieurs comme de deux mains, au moyen d'un tubercule onguiculé qui leur üent'heu de pouce. Ils vivent de fruits secs et habitent sur les arbres. 38. ÉCUREUIL D'EUROPE : \9céurus vulgaris , Linn. L'écureuil, Buff. — Encycl. pl. 74, f. 1. — Vulg. un fouquet. D'un roux plus ou moins vif en dessus, blanc en dessous ; oreilles droites, terminées par un pinceau de poils, chez les adultes, Taille du surmulot ou environ, (95 ) Longueur du corps, 8 pouces 6 lignes; de la queue, 7 pouces; des oreilles, 9 lignes. Cette espèce varie dans ses teintes : on en voit de roux, de brunâtres, de piquetés de gris; d’autres dont l'extrénuté des poils devient plus ou moins blanchâtre; elle varie encore du blanc jaunâtre au blanc pur ; quelquefois la queue seule est blanche. Le petit-gris de Sibérie est une variété étran- gère de cette espèce. Commun dans les futaies, les lieux plantés en chätagniers, en. chènes, en noyers, etc., au sommet desquels arbres il établit son nid ou bauge, qu'il compose de rameaux feuillus à l'extérieur, et de mousse en dedans; il lui donne une forme sphérique d'un pied de dia- mètre, et n'y laisse qu'une ouverture étroite vers la partie supérieure. L'Ecureuil est susceptible d'éducation ; il re- connait la voix de son maître, et vient à lui pour en recevoir des caresses ou des alimens; mais dans l'état sauvage, 11 mord fortement , lorsqu'une main imprudente vient à le saisir. $. IT. Rongeurs à clavicules nulles ou rn- complétes. Quatre doigts aux pieds de der- rière et cinq aux pieds antérieurs; ces der- niers ne servant point à porter les alimens à la bouche. 74 (54) FAMILLE DES LÉPORINS. ( LATR.) Quatre incisives supérieures , vingt mâchelières au moins ; queue courte. LIÈVRE : LEPUS, Linn. Quatre incisives supérieures, disposées sur deux rangs, et deux inférieures ; oreilles. très-longues ; queue courte ; intérieur de la bouche et dessous des pieds garnis de poils ; six à dix mamelles. Les Lièvres ont la tête grosse; les yeux grands, saillans et placés sur les côtés; les pieds antérieurs courts, les postérieurs fort longs; la queue courte et relevée. Ils vivent de végétaux, particulièrement d'herbes. Les jeunes se reconnaissent à la jointure des genoux, des pattes antérieures, qui ont un intervalle assez marqué, qu'on sent avec l’ongle, et qui n'existe point chez les vieux. 39. LIÈVRE ORDINAIRE : Lepus timidus, Linn. Le lièvre, Buff. — ÆEncycl. pl. 61, f. 1. Pelage d’un gris-fauve et nuancé de brun en dessus ; oreilles plus longues que la tête, et plus courtes que les pieds de derrière, cendrées en arrière et noires à la pointe; queue de la longueur de la cuisse, blanche, avec une ligne noire en dessus. se Longueur du corps, 22 pouces; de la queue, 4 pouces; des oreilles, 5 pouces, (59 ) Var. B. Lièvre blanc : atteint de maladie al- bine. Var. C. Lièvre maculé de blanc : modifica- tion de la même maladie. Var. D. Lièvre isabelle : 1d. Le Lièvre vit solitaire; se gite le jour en grat- tant lésèrement la terre, et n’habite point de terriers ; fait d’un à trois petits par portée. Sa chair est noire. Au mois de mars 1819, il a été tué à Château- neuf un lièvre blanc. Deux autres de la même couleur , avec un léger mélange de gris, ont été tués en 1825 : l’un dans les vignes de Beau- veau, l’autre dans celles de Montigné. Cette va- riété se multiplie sous cette couleur, dans le parc du château de Jarzé. La Var. C. a été tuée à Bourg, en décembre 1827. En 1821, deux lèvres de couleur isabelle existaient dans la forêt de Brissac; un troisième a été tué à Baugé. 40. LIÈVRE LAPIN : Lepus cuniculus, Linn. Le lapin, Buff. — ÆEncycl. pl. 62, f. 2. Pelage d’un gris mélé de fauve, avec la nuque rousse; oreilles un peu plus courtes que la tête et entiérement grises; queue moins longue que la cuisse, brunâtre en dessus; gorge et ventre blanchätres, (96 ) Lonsueur du corps, 15 pouces; de la queue, 2 pouces 3 lignes; des oreilles, 5 pouces 4 lignes. Cette espèce vit en société dans des garennes profondes qu'elle se creuse ; fait emgq à six por- tées par année, de cmg à six petits à chaque fois. Sa chair est blanche. Originaire d'Afrique et d'Espagne, mais na- turalisé et tellement répandu, qu'on peut, en quelque sorte, le regarder comme indigène de la France, ainsi que des autres pays où il s’est multiplié. Il a donné naissance à toutes nos variétés do- mestiques , à poils de différentes couleurs et longueurs, qui peuvent se ranger sous quatre types principaux ; savoir : Var. À. Lapin elapier ou domestique : ep. cuniculus domesticus, Lann. Var. B. Lapin riche : /ep. cuniculus argen- teus, Linn. Var. C. Lapin d'Angora: ep. cuniculus angorensis , Linn. Var. D. Lapin lièvre : /ep. cuniculus cau- datus, Lann. La première variété est vendue dans les marchés d'Angers, comme lapin sauvage, à cause de la parfaite ressemblance dans les cou- leurs. Néanmoins 1l est facile de l'en distinguer, (97 ) en faisant attention que la tête du lapin sauvage est plus forte et plus courte, et que les poils qui garmissent le dessous de ses pieds, sont fauves, tandis qu'ils sont d’un jaune pâle chez le lapin élevé en domesticité. La Far. B. est en partie d'un gris argenté, et en partie de couleur ardoisée, avec la tête et les oreilles presqu'entièrement noirûtres. La Var. C. est remarquable par ses poils longs et soyeux. La Var. D. qui n’est introduite en Anjou que depuis quelques années, est reconnaissable à sa queue et à ses oreilles qui sont aussi longues que celles du lièvre, ainsi qu'à sa forte taille et à son poids qui peut arriver à 14 livres. Au reste, ces quatre variétés éprouvent beau- coup de modifications dans leurs couleurs, au point de former encore des sous-variétés. ORDRE DES PACHYDERMES. Un ou plusieurs sabots à chaque pied; dents variables, mais des incisives supérieures (1); clavicules nulles; peau épaisse, nue ou presque nue ; animaux non ruminans. (1) Excepté dans les rhinocéros où ces dents manquent en haut et en bas. ( 98 ) FAMILLE DES FISSIPÈDES ou ANISODACTYLES, SANGLIER : SU, Linn. Quatre doigts à chaque pied , dont les deux antérieurs seule- ment posent à terre ; canines recourbées vers le haut et laté- ralement ; museau tronqué et terminé par un boutoir où sont percées les narines ; corps couvert de soies ; douze mamelles. 41. SANGLIER COMMUN : $s scropha, Linn. Le sanglier, Buff.— ÆEucycl. pl. 37, f. 3. Défenses robustes , arquées et triangulaires , dirigées sur les côtés ; corps trapu; pelage d'un gris noïrâtre, plus fourni sur le dos. Longueur du corps, 5 pieds; de la queue, 10 pouces 3 lignes; des oreilles, 3 pouces : le très-vieux; moins grand dans un äge moins avancé. La femelle, ou lie, est moins grande que le mâle. Les jeunes, de l'année, où marcassins, sont marqués de bandes longitudinales, alternative- ment fauves et brunâtres; à l'automne, ils per- dent cette livrée. C’est de cette espèce que sont provenues toutes nos variétés de cochons domestiques. Le Sangher se tent dans les forêts, voyage de lune à l’autre, quelquefois par petites troupes. Habite les forêts de l'Epo, commune de Mon- (99) trevault; celles du parc et de la Foucaudière, commune de Champtoceaux ; de Vezins, de Milly, ainsi que des arrondissemens de Baugé, de Segré, etc. ORDRE DES RUMINANS. Deux doigts égaux entr'eux à chaque pied ; point d’incisives à la mâchoire supérieure (1); deux ou quatre mamelles ; ordi- nairement des cornes ou des bois. Les animaux de cet ordre, connus sous le nom vulsaire de pieds fourchus, ont cette par- ücularité bien remarquable d'avoir quatre esto- macs, et de remâcher une seconde fois leurs alimens. FAMILLE DES PLENICORNES ou ANIMAUX A BOIS. CERF : CERFUS , Linn. - Tête du mâle (2) armée d’un bois osseux et branchu, ca- duque, et repoussant chaque année ; huit incisives en bas ; queue courte; quatre mamelles inguinales ; corps svelte; jambes minces. 42. CERF COMMUN : Cervus elaphus, Linn. Le cerf, Buff. — Encycl. pl. 57, f. 3 et 4. Deux canines supérieures dans le mâle seulement; bois ronds, (:) Le paca et le chameau exceptés. (2) Le renne excepté, où le mâle et la femelle portent un bois. ( 60 ) arqués entr’eux, à trois andouillers en avant et couronnés d'une empaumure de 2 à 5 branches ou dagnes; pelage d’un brun fauve en été, d’un gris brun en hiver ; des larmiers.; taille de l’âne. Longueur du corps, 6 pieds; de la queue, 6 pouces; des oreilles, 9 pouces 6 lignes; du bois, 2 pieds. En été, d'un brun fauve, avec une ligne noi- râtre le lons du dos, et de chaque côté de celle-ci une rangée de petites taches fauve-pâle. En hiver, d’un gris-brun, avec une large tache fauve sur la croupe. La femelle, ou &zche, diffère du mâle par l'absence de bois et de canines. Le jeune, ou /aon, jusqu'à l'âge de six mois, est fauve en dessus et blanc en dessous, mais parsemé de petites taches blanches sur les par- ties supérieures. Les bois du mâle ne commencent à pousser que vers la seconde année; 1l tombe ensuite tous les ans au printemps, et revient pendant été. On nomme daguet le cerf de deux ans, et dont le bois est simple; cerf dix cors, celui qui a l’âge de six ans, et dont le bois a 5 an- douillers; vieux cerf, celui qui dépasse cet âge, et dont l'empaumure a un plus grand nombre de pointes. Habite les bois de Linières et de Bécon; les (61) forêts de l'Epo, commune de Montrevault ; du pare et de la Foucaudière, commune de Champ- toceaux ; celles de Vezins; de Brisnon, com- mune de Nueil-sous-Passavant ; de Milly, etc. 43. CERF CHEVREUIL : Cervus capreolus, Linn. Le chevreuil, Buff. — ÆEncycl. pl. 59, f. 5. Point de canines ni de larmiers; bois ronds, rugueux, A petits, droits et rameux, ordinairement à trois andouillers; pelage fauve, plus foncé en hiver ; fesses blanchätres ; taille d’un chevreau d’un an. Longueur du corps, 3 pieds 6 pouces; de la queue, À pouce ; des oreilles, 5 pouces; des bois, 8 pouces, plus ou moins, selon les indi- vidus. La femelle, ou chevrette, un peu moims grande que le mâle, est privée de bois. Elle fait ordinairement deux petits par portée. Le jeune, ou /aon, jusqu'à l'âge de six mois, est moucheté de blanc comme le jeune cerf. Le bois du mâle prend ses dugues dès la seconde année, son premier andouiller dans la troisième, et le second ou dernier dans la qua- trième. Il tombe ensuite tous les ans à la fin de l'automne, et se refait pendant l'hiver. Habite, par couples, les forêts d'Ombrée et de Monnoye. Très-commun dans les bois et forêts de la Guerche, département d'Ille et Vilaine. On le rencontre aussi dans ceux du Lude, département de la Sarthe. (62) DEAURLIÈME CLASSE, OISEAUX ou ORNITHOLOGIE. Les oiseaux sont des animaux vertébrés, ovi- pares et à sang chaud, à circulation et respi- ration double, respirant par des poumons non divisés, fixés contre les côtes et enveloppés d'une membrane percée de grands trous, qui laissent passer Fair dans plusieurs cavités de la poitrine ,; du bas-ventre , des aisselles , et même dans l'intérieur des os. ( Cu.) Ils ont un bec, deux pieds, deux ailes ou deux moignons, et le corps couvert de plumes. Leurs sens les plus développés sont l’ouie et la vue. Ce dermier leur donne la faculté de voir également bien le même objet à des distances fort différentes ;, mais, par la position de leurs yeux qui sont placés sur les côtés de la tête, si ce n’est dans les oiseaux de proie nocturnes qui les ont dirigés en face, ils ne peuvent le voir que par un seul œil à la fois. Tous ont trois paupières, dont une intérieure, nommée membrane clignotante, est située dans l'angle nasal, et sert à l'oiseau pour modifier l'action de la lumière. (63 ) Ils vivent de chair, d'œufs, d'insectes, de fruits, de graines ou d'herbes, selon les espèces. Les organes de la génération sont intérieurs : les testicules, au nombre de deux , sont placés au-dessus des reims et près les poumons. Ils sont peu développés dans le plus grand nombre, si ce n’est à l'époque de la reproduction, où ils deviennent très-sros. Les ovaires de la femelle sont ésalement placés auprès des reins. Le cloaque est une poche où se rendent le rectum , les uretères , ainsi que les canaux sper- matiques du mäle et l'oviductus de la femelle : cette dernière partie représentant la matrice des mammifères. Tous ces organes arrivent à l'anus, seule ouverture extérieure. C'est aussi par la seule juxta-position des anus que se fait l’ac- couplement. Les oiseaux sont une année avant d'être propres à la reproduction. Les grands ne font qu'une ponte par an, mais les petits en font ordinaire- ment deux, et quelques espèces vont jusqu'à trois, rarement davantage. Les uns déposent leurs œufs dans des nids plus ou moins bien façonnés, tandis que d’autres pondent à terre, souvent sans aucune autre préparation que de la gratter un peu. Dans les ordres Bapaces, Grimpeurs, Pas- sereaux et Passerigalles, les petts naissent (64) nus, avec les yeux fermés, restent plus ou moins lons-temps dans le mid, et ne peuvent vivre sans le secours de leurs parens, tandis que ceux des ordres Gallinacés, Echassiers et Palmi- pédes , naissent çouverts dun duvet épais, avec les yeux ouverts; et dans le plus grand nombre , ils courent aussitôt et pourvoient à leur subsistance. Tous éprouvent une mue pé- riodique , qui est szmple, double, ou ruptile. L . La mue est szmple, lorsque l'oiseau ne mue qu'une seule fois dans l’année ; et cette opération a lieu après les couvées terminées. Elle est double, lorsque l'oiseau éprouve cette crise au printemps et à l'été. Elle à lieu de la sorte sur le plus grand nombre des oiseaux de rivage, ainsi que sur celui des palmipèdes, de manière à donner des couleurs ordinairement fort différentes de ce qu'elles étaient précédem- ment. La troisième espèce de mue qu'on peut ap- peler ruptrle, n’a lieu qu'au printemps, par la rupture qui s'opère à l’extrémité ou fine pointe des plumes de quelques parties du corps. Ces pointes étant toujours différemment colorées que la base des plumes qui éprouvent cette mu- tation, il'en résulte que par leur chüte, l'oiseau acquiert des couleurs nouvelles ou qui seulement deviennent plus pures. (65) Cette mue qui est toujours précédée de la mue simple, se remarque sur certains pinsons, moineaux , bruants, traquets, etc. Dans la plupart des oiseaux adultes, le mâle diffère de la femelle par plus de grosseur, et surtout par des couleurs plus vives ou le plus ordinairement fort différentes. Lorsque le mâle et la femelle se ressem- blent, les jeunes, de l'année, diffèrent beaucoup de leurs père et mère, jusqu'a leur première mue et même quelquefois plus tard. Mais si le mâle et la femelle diffèrent par leurs couleurs, les jeunes, de l’année, ressem- blent à leur mère. Comme nous venons de le voir, les oiseaux sont sujets à varier dans leurs teintes , selon le sexe , l'âge ou l'époque de l’année ou de la mue où on les rencontre; mais on observe en général que les pennes latérales de la queue, ainsi que celles des ailes, sont les seules à ne pas varier dans l'oiseau les On donne le nom de péennes aux grandes plumes des ailes ou de la queue. Celles des ailes reposent sur /’humérus , lavant-bras, la main et Le pouce, le seul doist de la main. On nomme scapularres , les plumes ordinai- rement faibles, qui sont attachées à l'humérus, D (66) près de la jonction de l'aile avec le corps ; se- condaires , celles de Favant-bras, qui sont va- riables en nombre; primaires ou rémiges , celles de la mam, toujours au nombre de dix ; et éétardes , une ou rarement plusieurs atta- chées sur le pouce. Les grandes pennes de la queue , qu’on nomme aussi rectrices, sont au nombre de douze, dans la pluspart des oiseaux ; rarement on en compte dix; mais quelques gallinacés et palmipèdes en ont jusqu'à dix-huit. Elles re- posent sur les os coxigiens. , On nomme pennes ou rectrices latérales de la queue, toutes celles qui sont à droite et à sauche des quatre intermédiaires. Les pieds se composent du jérzur, qui s'arti- cule au #0ia et au péroné, tous les deux en-- semble. Le Zarse touche les doigts (1), dont le nombre varie de deux à quatre ; mais ce der mer est le plus ordinaire. Les oiseaux sont stationnaires où voyagent à des époques périodiques. Dans leur double passage du nord au midi et du sud vers le nord , ils sont dirigés par une force inhérente à chaque espèce, qui les fait arriver dans un lieu plutôt que dans un autre, el toujours à des époques fixes. (1) Le métatarse manquant. ( 67 ) } Il est à remarquer à ce sujet, et pour règle r 4 12 . . sénérale , que l'espèce d'oiseaux qui arrivera tard dans un pays, en repartira de bonne heure, ef vice versé. Cette observation que nots avons faite depuis long-temps, et que nous confirmons encore chaque année par de nouvelles observations, donnerait à penser que la température, plus que la nourriture, influe sur l'époque de la migration des oiseaux. Dans la classification des oiseaux du départe- ment de Maine et Loire, nous suivrons la dis- tribution par ordres et par familles, donnée par M. Latreille , dans ses Farnilles naturelles du HRiégne animal ; modification de celles de M. Cuvier, établies dans son Régne animal, distribué dans son organisation. Néanmoins nous nous sommes permis d'y faire quelques légers changemens que nous avons crus néces- saires, et nous nous sommes aidés ensuite des ou- vrages de MM. Linnée, Gmelin, Buffon, Latham, Temminck, Vieillot, etc., tant pour la formation des genres que pour la synonyme des espèces. ( 68 ) ‘ TABLEAU SYNOPTIQUE Des Ordres de la Classe des Orseaux. 1.er Ordre. RaAPACES, 2.9 Ordre. GRIMPEURS. 3.e Ordre. PASSEREAUX. Bec fort, crochu au bout; couvert à sa base d’une membrane où sont percées , les narines; doigts 3-1; ongles forts, crochus et rétractiles; jambes totale- ment emplumées. Bec variable ; deux doigts devant et deux derrière, ou trois devant, mais dont l’externe est versatile; jambes com- plètement emplumées. Bec variable, non recouvert d’une mem- brane à sa base; jambes totalement emplumées (1); tarses annelés; doigts 3-1, les trois antérieurs libres, ou seulement les deux extérieurs réunis à leur base par une membrane; le pouce placé sur le même plan que les autres doigts. 4.e Ordre. PasseriIGALLES. Bec voûté et crochu au bout, garni à sa base d’une membrane, ainsi que d’une écaille cartilagineuse qui forme un renflement sur les narines; jambes totalement emplumées; tarses réti- culés; doigts 3-1, entièrement sépa- rés et bordés sur les côtés; le pouce placé sur le même plan que les autres doigts. Observations. Ces quatre premiers ordres ont les jambes entière- ment emplumées; le pouce articulé à la hauteur des autres doigts: caractère qui donne à ces oiseaux la faculté de pouvoir se percher. Ils sont tous terrestres; vivent en monogamie; déposent leurs œufs, qui sont ordinairement en petit nombre, dans des nids qu’ils construisent avec plus ou moins d'art, dans lesquels les petits naissent nus, avec les yeux fermés, et qu'ils ne quittent qu'après avoir reçu long-temps la nourriture de leurs parens. _ .. (1) Le martin-pêcheur excepté, (69) 5.c Ordre. GAxzzINACÉS. Bec court, voûté en dessus, couvert à sa base d’une membrane , aïnsi que d’une écaille cartilagineuse qui re- couvre les narines; jambes totale- ment emplumées; pieds courts ou moyens; doigts 3-1, ou 3 seulement, les trois antérieurs dentelés sur leurs bords et réunis à leur base par une membrane ; le pouce, placé plus haut que les autrès doigts, manque quel- quefois. Observations, Tous les oiseaux de ce einquième ordre sont terrestres ; vivent en polygamie; déposent leurs œufs, qui sont toujours en grand nombre, à terre, soit dans des nids mal fa- çconnés, ou seulement dans une légère cavité. Les petits naissent les yeux ouverts, sont couverts d’un duvet serié, et cherchent aussitôt leur nourriture. 6.e Ordre, ECHAssIERSs. Bec variable; bas de la jambe nu (1); tarses élevés et grêles; doigts 2, 3 ow bien 3-1; sans membrane ou avec ure ou deux membranes courtes; ou bien, quoique rarement , les doigts totalé- ment palmés ; poucesariable dans sa hauteur et son articulation; littoraux; monogamces; œufs en petit nombre. 7.2 Ordre. ParmrrÈpes, Bec variable; tarses courts et compri mis, implantés à larrière du corps; bas de la jambe nu (2) ou emplumé; doigts 3-1, palmés ou lobés; ongles courts , aplatis ou comprimés par les côtés. Habitent sur les eaux; mono- games ou polygames; œufs nombreux. Observations. Les oiseaux des 6.e et 7.e ordres déposent leurs œufs ordinairement à terre ou sur les eaux, dans des nids mal fa- çonnés ou nuls; les petits, du plus grand nombre, naïssent les yeux ouverts, et peuvent, en venant au monde, pourvoir à leur nourriture. a —_—_—_—_ —_—]——— oo (1) La bécasse-et le blongios exceptés. (2) Les cormorans exceptés. (70) 1.er Ordre: RAPACES ou OISEAUX DE PROIE, Bapaces. Bec fort, crochu au bout, couvert à sa base d’une mem- brane ou cire, où sont percées les narines; doïgts 3-1; ongles forts, crochus et rétractiles. Cet ordre, créé par Linnée sous le nom d'ac- crpitres, et adopté amsi par MM. Latham, Vieillot, etc., et sous celui de rapaces, par MM. Duméril, Temmincek, etc., est parfaite- ment le même que celui des oseaux de proie de M. Cuvier. Cependant Linnée y réunissait les ZLanrus (pie-grièches), que les ornithologistes modernes ont reportés dans l'ordre des passereaux. Les Rapaces ont les jambes entièrement em- plumées et en général les pieds robustes et très- musculeux : leurs doigts, au nombre de trois en avant et un derrière (ce dernier articulé au bas du tarse et sur le même plan que les autres doigts), ont des ongles très-forts, crochus, acérés et rétractiles; et leur bec fort et crochu à sa pointe , sont les armes que la nature leur a dé- parties, afin qu'ils pussent saisir et déchirer les animaux qui servent à les repaitre. Ils ont tous 12 pennes à la queue. On les divise en DIURNES et en NOCTURNES. (71) Les. Diurnes ont les yeux dirigés sur les côtés, tandis que les Nocturnes les ont en face. Cette dernière mamière d'être, ainsi que la vie noc- turne de ces oiseaux, en les rapprochant plus des mammifères, que ne pourraient l'être, par ces considérations, les Rapaces diurnes, doit dé- terminer à les placer en tête des oiseaux de cet ordre. $. L.‘' Fapaces nocturnes. Tête grosse, large et arrondie; yeux dirigés en face, à pu- pille trés-grande ; cire molle, recouverte par des plumes cé- tacées , couchées en avant ; doigt externe versatile. Cette division ne comprend qu'une seule fa- mille, réunie dans un seul genre. FAMILLE DES ÆGOLIENS : ol, VIEILL. Yeux trés-grands, gros et à fleur de tête; doigt externe versatile. Cette famille comprend tous les oiseaux de proie nocturnes, réunis dans un seul genre, eelui des Chouettes. Leurs pieds sont velus ou rarement totalement nus; les doigts sont velus ou nus; les extérieurs sont réumis à la base par une membrane, l'externe est versatile. L’ouver- ture de l'oreille est très-étendue et eouverte d’une valvule cutanée ; la pupille est très- grande ; le mâle et la femelle sont de même taille; la mue est simple. Ces oiseaux ne font aucun bruit en volant, (72) au moyen des plumes molles qui les revétissent: ils fuient la lumière du jour, en se cachant dans des trous d'arbres, de rochers ou de vieux murs, et ne voient bien que dans l'obscurité; aussi ne chassent-ils qu'au matin, au soir, et pendant la nuit. Leur pupille alors se dilate beaucoup, afin de rassembler la quantité de lumière qui leur est nécessaire ; ils vivent de petits oiseaux et de petits quadrupèdes qu'ils attrapent en se tenant à l'affût. Ils avalent avec la chair les poils ou les plumes qu'ils rejettent en pelottes mêlés avec les os, lorsque la déglutition est opérée. Par leur genre de nourriture, les oiseaux qui com- posent cette famille, sont les ennemis déclarés des ,\mulots et des campagnols : animaux des plus nuisibles aux moissons. Sans cette sage pré- voyance de la nature, qui restreint dans une proportion convenable le nombre des individus nécessaires seulement à la maintenir dans un juste équilibre, on verrait bientôt ces petits ron- geurs devenir, par leur multiplication, le plus grand fléau de lagriculture. D’après cela, il im- porte donc beaucoup à l'agronome de pro- téger ces oiseaux, ainsi que de leur faciliter les moyens de destruction, en plaçant sur ses terres nouvellement ensemencées, quelques rameaux propres à les inviter à se reposer, afin qu'ils soient, par cela même, plus à portée de s’élan- cer sur leur proie, lorsqu'elle vient à paraître. (873) CHOUETTE : S7RZX, Linn. Bec court, incliné dès sa base , crochu et aïgu à son extré- mité ; doigt extérieur versatile ; ongles crochus , rétractiles et cannelés en dessous ; les 1rois premières rémiges ordinairement dentelées sur les bords ; des plumes rayonnantes autour des yeux. a) Pornt d'aisrettes sur la tête. (Chouettes S" proprement dites.) 4. CHOUETTE HULOTTE ou CHAT-HUANT : 194772 aluco, Meyer. Strix aluco et strix stridula, Linn. — La hulotte et Le chat-huant, Buff. La chouette hulotte et la chouette chat-huant, V'ieill. — Chouette hulotte, Tem. pag. 89. — Vulg. le chouan, le chohor. Sur les scapulaires une bande longitudinale blanchätre , comme dentée et ombrée de brun noirâtre ; pieds emplumés jusqu'aux doigts ; iris d’un bleu noir, moins foncé dans les jeunes. Méle adulte: taille d'un ramier, mais plus trapu; longueur totale, 135 pouces; envergure, 20 pouces; la queue dépasse les ailes d'un pouce. Corps trapu ; tête grosse, aplatie en dessus, couverte, ainsi que toutes les parties supé- rieures du corps, de taches longitudinales noi- râtres sur un fond roussâtre; quelques taches blanchâtres sur l'aile ; dessous du corps varié de blanc, de roux ferrugineux et de noirâtre : cette dernière couleur disposée par taches longitudinales; pieds couverts jusqu'aux ongles (274 \) de plumes soyeuses d’un blanc sale, avec de pe- ütes mouchetures roussâtres; yeux d'un bleu noir et de 7 lignes de diamètre. La femelle adulte et les jeunes, de l'an- née, se ressemblent beaucoup; ils sont plus roux que le mâle. . Commune partout où il y a de vieux arbres creux , dans lesquels cette espèce se retire pen- dant le jour. C’est aussi dans la cavité de ces arbres ou dans quelques nids étrangers, que la femelle dépose, vers la mi-mars ordinairement, deux œufs arrondis et blanchâtres. Le soir, ainsi que pendant la nuit, cette es- ? | P ? pèce fait entendre, en toutes saisons, son cri monotone ou hou hou -- hou, hou hou hou hou : les trois premiers sont séparés du quatrième par un intervalle assez long ; le qua- trième l'est aussi des suivans, mais par une sus- pension moins longue. 2. CHOUETTE CHEVÈCHE : 1$4r2x passerina , Gmel. La chevéche ou petite chouette , Buff. — La chouette chevéche, Vieill. — Chouette chevéche, Tem. pag. 92. — Fulg. le clou, l'oiseau Jacques , le huchét. Moins grosse qu'un geai; doigts couverts de quelques poils blancs ; iris jaune. Méle adulte : longueur totalé, 9 pouces; “envergure, A} pouces. (75 ) D'un brun grisätre en dessus, avec des taches blanches arrondies; gorse d’un blanc pur; les autres parties inférieures d’un blanc roussâtre, avec des taches d’un brun cendré; _ les tarses sont couverts d’un duvet soyeux , et les doigts de quelques soies blanches, roides; oeil petit, à iris jaune. La femelle adulte et les jeunes, de l'an- née, ont des teintes moims vives; et cette première a quelques taches roussâtres sur le cou. Pendant le jour, cette espèce voit mieux que ses congénères; aussi la rencontre-t-on souvent dans le courant de la journée, sur les arbres où elle fait entendre, aussi bien que pendant la nuit, son cri clou, qu'elle répète assez souvent; mais au printemps elle joint à ce cri une espèce de soupir amoureux qui lui est particuher. La femelle, sans faire de nid, pond dans un trou d'arbre trois à quatre œufs blancs et presque ronds. Habite, de préférence, les lieux plantés en pommiers, sur lesquels elle aime à se reposer : choisissant à cet effet une branche morte. Très-commune dans le nord de lAnjou. (76) 3. CHOUETTE EFFRAIE : 9#7x flammea, Linxr. L'effraie ou fresaie, Buff. — La chouette effraie, Vieill. — Chouctte effraie, Tem. pag. 91. — Vulg. La fersaie, l’orfraie, Le souffleur. Variée en dessus de gris , de brun et de blanchâtre sur un fond jaunâtre-clair ; doigts couverts d’un duvet court, soyeux et blanc ; iris noir. Méle adulte : taille de la sarcelle d'été ; lon- gueur totale, 13 pouces ; envergure, 3 pieds 9 pouces. Parties supérieures d'un jaunâtre clair, nuées de gris et de brun, et pictées de blane et de noir (1); dessous du corps blanc ou fauve, avec ou sans mouchetures brunes ou roussâtres ; ailes et queue jaunâtres, cendrées à leur extré- mité; cette dernière traversée par trois ou quatre bandes grisätres; les tarses sont couverts d'un duvet soyeux, très-court, et les doigts de quelques soies; les yeux sont d’un noir bleuñâtre, et jamais Jaunes, comme 1l est dit dans presque tous les ouvrages d’ornitholosie; le bec est moins courbé dès sa base que dans les autres espèces de ce genre. La femelle adulte, qui est un peu moins grande que le mâle, a des teintes plus claires et mieux tranchées. (1) Chaque point blanc est placé entre deux points noirs sur chaque plume. (77) ” Les jeunes méëles sont plus roux en dessous; avec cette couleur, les jeunes femelles ont quelques mouchetures brunâtres. Cette espèce, qui est très-commune, habite, de préférence , les vieux et grands édifices, les clochers, dans des trous ou sous les toits ; mais en pleine campagne, c’est dans des trous d'arbres qu'elle se retire. C’est aussi dans ces différens lieux que la femelle pond, sans faire de nid, cinq à sept œufs blanchâtres, un peu allongés et arrondis des deux bouts. Ün préjugé populaire fait regarder ces oiseaux comme étant de mauvais augure, surtout lorsque lun d'eux vient à se reposer ou se faire entendre sur la maison d'un malade. Ses cris et ses souf- flemens lugubres: Ché cher cheü chioë, ou gret gre crec, ont sufli sans doute pour inspirer ces craintes mal fondées. Commune. surtout dans les villes et les gros bourgs. (b) Téte surmontée de deux aigrettes plus ou moins apparentes et susceptibles d'é- rection.( Chouettes hiboux.) 4. CHOUETTE BRACHIÔTE : 9r1x brachyotos , Lath. Strix brachyotos ef strix ulula, Gmel. — La chouette ou grande chevêéche, Buff. — Le hibou à aigrettes courtes , Vieill, —Hibor brachiôte, Tem. pag. 99. = @ (48) Aigrettes peu distinctes ; six bandes transversales noirâtres sur la queue ; sous-caudales blanches à baguettes légèrement roussâtres ; une grande tache blanche au bord extérieur des scapulaires ; iris jaune doré. Méäle adulte : taille d'une corneille ; longueur totale, 13 pouces; envergure, 2 pieds 40 pouces; queue plus courte d'un pouce que les ailes. Tête moyenne, variée , ainsi que toutes les parties supérieures, de flammes brunâtres sur un fond plus ou moins nuancé de jaunâtre, avec des taches blanches sur les ailes; parties imfé- rieures d'un jaune isabelle, avec des flammes brunâtres. Cette couleur isabelle s'éclarcit, et les taches diminuent de largeur à mesure qu'elles arrivent vers la queue. Les aigrettes sont courtes, ordinairement couchées sur la tête et peu dis- ünctes des autres plumes; tarses et doigts cou- verts de plumes soyeuses d’un blanc légèrement teint de jaunätre. La femelle a des couleurs plus ternes , et ses taches sont moins larges. Cette espèce, qui n'est pas très-rare, est de passage périodique; elle arrive à l'automne, vers l'équinoxe , et repart au commencement du printemps ; se tient ordinairement à terre dans les bruyères , les taillis, ainsi que parmi les g£e- nèts, les roseaux , ete. Les bois de Trelazé, les roseaux des bords (79) äe l'Authion , les landes et les bois de Roux : Saumur, Martigné, Montreuil, etc. Cab. de MM. Court., Olliv., Guitt., Mill ; le Mus. 5. CHOUETTE MOYEN DUC: 19722 otus , Lan. Le hibou ou moyen-duc, Buff.— Le hibou commun, Vieill.—Hibou moyen-duc, Tem. pag. 102. * Aigrettes trés-apparentes, huit à neuf bandes transversales brunâtres sur la queue ; doigts emplumés , iris d’un jaune rougeâtre , jaune dans les jeunes , avant la mue ; taille de la mouctte rieuse. Méle adulte : longueur totale, 13 pouces ; envergure, 39 pouces; queue un peu plus courte que les ailes. Parties supérieures marquées de taches lon- situdinales noirâtres et vermiculées de blanc , sur un fond d’un jaune roussâtre ; dessous sem- blable au dessus ; mais de la poitrine à la nais- sance de la queue, les taches noirâtres sont croi- sées plusieurs fois; tarses et doigts couverts de plumes soyeuses d'un roux clair ; aigrettes lon- gues de 18 lignes, composées de six plumes, bordées de blanchâtre en dedans et de roux en dehors. La femelle adulte à la gorge blanche et da- vantage de blanchâtre dans le plumage. Les jeunes, de l'année , sont d'un roux pâle, ( 80 ) avec des lignes transversales brunes, et l'iris est jaune. Cette espèce, qui est sédentaire ? n'est pas très-rare ; elle habite les bois et les grands ar- bres champêtres , sur lesquels elle se tient ca- chée pendant le jour. Elle fait entendre pendant là nuit un gémissement plaintif, c/ow, clou, qu’elle prononce lentement et d’un ton grave. La femelle pond dans un vieux nid de pie ou de corneille , quatre à cinq œufs blancs presque ronds. j 6. CHOUETTE SCOPS ou PETIT-DUC: W#72x scops, Lainn. Le scops ou petit-duc, Buff. D Le hibou scops ou petit-duc, Vieill. — Hibou scops, Tem. p. 103. — Fulg. une cloute. Taille du merle ; tarses emplumés , doigts nus ; iris jaune doré. Méle adulte : longueur totale, 7 pouces 3 lignes ; envergures, 19 pouces ; queue plus courte de 3 lignes que les ailes. Plumage varié de gris, de brun, de roux, de noirâtre et de blanc. Le brun et le roux do- minent en dessus, le gris en dessous; le noirâtre forme des raies longitudinales qui sont croisées par des lignes brunes vermiculées ; on remarque aussi une suite detaches blanches aux seapulaires. Les aigrettes, composées chacune de six pe- ütes plumes , sont mélangées de gris, de roux, et marquées de petits traits noirs ; bec noir. ( 81 ) La femelle a dans son plumage plus de gris que le mâle. , Les jeunes ressemblent beaucoup à la fe- melle , mais leurs yeux sont d'un jaune pâle. Cette espèce, qui est sédentaire, est assez rare en Anjou ; on la rencontre particulièrement dans l'arrondissement de Saumur. Elle se tient pendant le jour renfermée dans quelques trous d'arbres , ou bien se cache entre leurs feuilles, particulièrement sur les noyers, d'où elle fait entendre un petit son sifflé, c/ouw , qu'elle ré- pète fréquemment, même pendant le jour, sur- tout au printemps, époque à laquelle le mâle se tient ordinairement à l'entrée de son trou, en ne montrant le plus souvent que la tête. On donne à cette Chouette l'habitude de voya- ger en troupes; cette particularité n’a point été remarquée en Anjou ; seulement on sait qu'on l'y rencontre toute l'année , qu’elle y niche , et que la femelle pond dans un trou d'arbre, deux à quatre œufs blancs, presque ronds. Cab. de MM. Court., Ollv., sa Guull., Mall. ; le Mus. $. IL. Bopaces diurnes. Tête petite ou moyenne, comprimée sur les côtés ; yeux latéraux , à pupille ordinaire ; cire visible à la base du bec. « Cette division comprend tous les oiseaux de 6 (8) proie de jour. Linnée les distinguait en deux genres: FVuliur ( Vautour), et ‘Falco (Faucon). En adoptant ces deux grandes divisions , M. Cuvier y à fait des coupes tellement bien caractérisées , qu'elles ont servi à plusieurs paturalistes pour la formation d'autant de genres. On les divise en deux familles : lesF’autourins ou FVulturniens , et les Æccipitrins où Fat contens. Nous n'avons dans l'Anjou aucun oiseau de la première famille. FAMILLE DES ACCIPITRINS : Accipétrini, 1LLIG. Yeux enfoncés., au moyen de sourciis fortement saillans ; iête et con parfaitement emplumés ; jabot non saillant ; cire nue et apparente ; plumes tibiales longues et pendantes (1). La tête et le cou parfaitement emplumés, ainsi que les yeux enfoncés des Accipitrins , les distmguent facilement des Vautourins, qui ont les yeux à fleur de tête, et cette dernière parte ainsi que le cou, ordinairement dénués de plumes. Ils varient selon l’âge et le sexe , surtout dans les deux ou trois premières années de leur âge, (1) Le balbusard eRepté, dont les plumes tibiales sont courtes ct serrées. (83) et quelquefois plus tard. Mais il est à remarquer que les jeunes diffèrent toujours des vieux par des raies et des taches nombreuses et variées , lorsque le plumage des vieux est coloré par masse ; et si les vieux ont des raies ou des bandes transversales, les jeunes auront ces taches dis posées longitudinalement (Obs. de M. Tem. ); le mâle, en outre, est ordinairement d’un tiers moins grand que la femelle, et s'en distingue souvent encore par des couleurs différentes. La mue est simple. Les grandes espèces vivent de quadrupèdes, d'oiseaux ou de poissons ; d’autres préfèrent des reptiles, et quelques-unes, surtout. les plus pe- tites , se nourrissent particulièrement d'insectes. C'est par force, par ruse ou par adresse ; qu'ils s'emparent de leur proie, qu'ils découvrent à des distances extrêmement grandes, et dont ils se saisissent avec leurs serres très-acérées : armes dont il faut se défier plus que du bec, qui néan- moins dans quelques espèces sert aussi de défense. Pour rencontrer cette proie, la plupart des Accipitrins parcourent tous les jours une étendue de pays considérable; mais une chose remar- quable , c’est la régularité qu'ils méttent à faire cès différentes courses : partant chaque jour du même lieu pour y revemir chaque soir , après avoir visité exactement les mêmes endroits qu'ils avaient parcourus la veille, de mamère à re- (84) passer par chacanñ d'eux tous les jours, x la même heure ou environ (1). Quoique les oiseaux de cette famille ne soient pas tous doués du même courage , ils n’en ont pas moins tous un regard de fierté, qui leur donne cet air méchant qui leur est particuher, et qui sans doute est dù à la manière dont leurs yeux paraissent enfoncés à cause de la saillie que forment les sourcils, en reposant sur un muscle tendineux épais. (1) Bec muni d'une dent de chaque côté, prés de sa pornte. FAUCON : FALCO, Linn. Bec court, courbé dès sa base ; garni d'une cire glâbre : mandibule supérieure dentée de chaque côté versle bout, l'in- férieure échancrée sur chaque bord vers son extrémité ; narines orbiculaires avec un tubercule au milieu ; tarses courts ; doigts longs ; ailes longues; deuxième rémige la plus longue de toutes. Les oiseaux de ce genre sont ceux qu'on emploie de préférence, pour la fauconnerie, comme étant les plus courageux ainsi que les plus susceptibles d'éducation. Ils étaient distin- gués par lépithète d'oseaux de proie nobles, (1) Les amateurs d’ornithologie peuvent tirer parti de cette observation, pour se procurer les oiseaux de cette famille , soit par la connaissance des lieux où l’on peut leur tendre des pièges, au bien en les guettant au passage ayec le fusil. MA (85) à à raison, sans doute, de la prérogative qu'avait la noblesse de se servir de ces oiseaux pour la chasse; et par contre, on appelait zenobles ceux des autres genres, peu susceptibles d'être dressés pour cette espèce de plaisir. Les Faucons ont lé vol haut, soutenu ou ra- pide; le baissant néanmoins selon le sibier qu'ils chassent, et qu'ils prennent souvent au vol ou en fondant dessus verticalement. Ils ont tous, plus ou moins bien marquée, une tache triangulaire noire ou noirâtre , au- dessous de l'œil, qu'on distingue même pen- dant le vol. 7. FAUCON PÉLERIN : Falco peregrinus, Lann. Le faucon, le faucon sors et Le faucon noir passager, Buff. — Le faucon commun , Vieill. — Faucon pélerin, Tem. pag. 22. Une large tache noire triangulaire au-dessous de l'œil ; ailes arrivant à l'extrémité de la queue ou environ ; doigt du milieu aussi long que le tarse ; première rémige aussi longue que la troisième , et à barbe intérieure tronquée à moitié vers le bout. Vieux méle : taille d'une corneille; lon- gueur totale, 15 pouces; envergure, 3 pieds. Dessus de la tête et du eou, une large mous- tache triangulaire, et rémiges d’un noir bleuñtre; dessus du corps et des ailes, ainsi que la queue, d'un cendré bleuâtre, avec des bandes trans- versales et les baguettes noirâtres ; gorge, devant A 8 (85 ) du cou et poitrine blancs; cette dernière mar- quée longitudinalement de petits traits et de petites taches lancéolées noirs; les autres par- ües inférieures rayées en travers de noirâtre sur un fond blanc-sale ; iris, tour des yeux, cire et pieds jaunes; quelquefois la cire et les pieds sont verdâtres, et l'iris est d’un noir bleu, même avee le plumage des vieux. La vieille femelle, plus grande que le mâle, est longue de 18 pouces, et a 3 pieds 6 pouces de vol. Elle est plus foncée en dessus et en des- sous; mais les taches ou bandes sont les mêmes sur l’une et l’autre parties. Les jeunes, avec le front blanc, la nuque et les joues d’un blanc jaunâtre, se distinguent encore des vieux, par les taches brunes du ventre, qui sont très-crandes ét placées longi- tudinalement. Au reste, cette espèce varie beaucoup selon l'âge et.le sexe, Elle est de passage accidentel, et ne parait ordinairement que pendant les hivers très-froids. Cab. de MM. de la Perr., Court., Guit., Guuli., Ollw., Mill; le Mus. 8. FAUCON HOBEREAU : Falco subbuteo, Lann. Le hobereau, Buff. — Le faucon hobereau, Vieill. — Faucon hobereau, Tem. pag. 25. — Vulg. Le fouctte-méle, le fouetteux de paisse, ( 87) Une tache noire triangulaire au-dessous des yeux ; une bande de même couleur sur les côtés du cou ; souscaudales et cuisses d’un roux plus ou moins vif, sans taches ; une petite tache blanche ou roussâtre de chaque côté de la nuque ; ailes dépassant l'extrémité de la queue ; premiére rémige plus longue ou de même longueur que la troisième. Taille de la cresserelle. Vieux mile: longueur totale, 11 pouces. Parties supérieures d’un noir bleuâtre, avee chaque plume bordée d’une teinte moins fon- cée ; une tache noire sur les côtés de la tête et du cou, descend en moustache au-dessous de chaque œil; cuisses et souscaudales d’un roux vif, sans taches; sorge et devant du cou blancs; poitrine et ventre blanchâtres, avec des taches Jongitudinales brunâtres: queue légèrement ar- rondie, marquée de bandes transversales rousses sur les barbes intérieures seulement ; cire et pieds jaunes ; iris d’un brun roussâtre. La vieille femelle, un peu plus grande que le mâle, est longue d’un pied. Ses parties supé- rieures sont d'une temte plus foncée; les infé- rieures sont moins pures, avec des taches plus brunes; le roux du croupion et des cuisses est moins vif. | Les jeunes de lannée sont d'un brun soirâtre en dessus, avec chaque plume bordée de roussâtre clair; sommet de la tête roussätre; deux grandes taches roussätres sur. l@ (88) nee . ; ë nuque ; parties inférieures d’un roussätre clair, avec des taches longitudinales d'un brun clair ; cire verdâtre ; pieds jaunes; iris brun. Cet oïseau, qui est assez rare, est de passage périodique ; il arrive au printemps, et repart à l'automne. On le rencontre dans les champs, les plaines, ainsi que sur les rochers et dans le voisinage des bois, où 1l chasse aux petits oiseaux, ainsi qu'aux mulots et aux insectes. Souvent aussi 1l poursuit les merles au vol, avec tant de rapidité, qu'il les culbute avec sa poi- trine ou bien avec ses ailes : ce qui lui a valu les noms de Jouette-méle, de fesse-merle et Jouetteux de paisse, qu'il partage avec l'émé- rillon ainsi qu'avec l’'épervier. | Il niche dans les environs d'Angers, de Baugé, de Saumur, etc., sur les futaies ou bien dans des masures. La femelle pond trois à quatre œufs blanchâtres, tachetés et mou- chetés de noir et d’olivâtre. : Avant leur départ, les hobereaux se ré- pandent dans les plaines de lintérieur des terres, comme aussi du bord des eaux, pour y chasser aux alouettes, et y prendre des in- sectes dont 1ls se nourrissent. C'est ainsi qu'en août et septembre, quel- quefois plutôt, on rencontre dans les vastes prairies de la Baumette beaucoup de ces ai- (89 ) seaux, de même que des cresserelles, des busards montagu, et autres Accipitrins : où les uns et les autres se repaissent de criquets qui y sont en abondance. Cab. de MM. Guit., Ollw., Court., de la Perr., Le Bret., Mill. ; le Mus. 9. FAUCON ÉMÉRILLON : Falco æsalon, Tem. Falco æsalon et falco lithofalco, Grel. — L'’émérillon et Le rochier, Buff. — Le faucon émérillon, Vieill, — Faucon émérillou, Term. Pag- 27. Point de tache noire au-dessous de l'œil ; seulement une petite bande brune à l'ouverture du bec des jeunes ; sur les cuisses de grandes taches brunes comme celles du ventre ; ailes arrivant aux deux tiers de Ja queue ; première rémige plus courte ou aussi longue que la quatrième, et plus courte que la troisième ; la deuxième et la troisième de même longueur ; - taille de la litorne. Vieux méle : longueur totale, 10 pouces 6 Lignes ; envergure , 25 pouces. Parties supérieures d'un cendré bleuätre, avec une bande longitudinale noire au milieu de chaque plumes: queue d'un cendré bleuâtre, terminée de blanchâtre et marquée de six bandes noires, dont la dernière est très-large ; gorge blanche ; les autres parties inférieures d'un jaune roussâtre, avec des taches longitudinales noires en forme de larmes; bec bleuûtre ; tour des yeux , cire et pieds jaunes ; iris brunâire. La vieille femelle, un peu plus grande que ( 90 ) le mâle, a toutes les parties supérieures plus foncées , tandis que les inférieures sont d’une teinte plus fable, et que les taches en forme de larmes sont plus larges. Les jeunes de l'année ressemblent beau- coup à la femelle ; mais ils sont d’un brun foncé en dessus, avec chaque plume bordée de roux. Dans cette espèce, le mâle et la femelle sont à peu près de même taille: cette similitude , qu'on ne rencontre pas dans les autres oiseaux de eette famille, avait sans doute occasionné la séparation du mâle et de la femelle en deux es- pèces, dont le vieux mâle portait le nom de ROCHIER (f&lco lithofalco, Gmel.), tandis que les jeunes et les femelles recevaient celui d'Émé- RILLON ( falco æsalon , Gmel. ); mais des ob- servations faites avec beaucoup d'exactitude par les naturalistes modernes, ont prouvé qu'il fal- lait réumir ces différences d'âge et de sexe en une seule espèce , et à Le ils ont conservé le nom d'£mérillon. L’Emérillon est le moins grand de nos oiseaux de proie; sa petite taille ne l'empêche pas de chas- ser des oiseaux plus gros que lui, quoiqu'il se nourrisse particulièrement d'alouettes ou autres pelits oiseaux, et même d'insectes. Cet oiseau, de passage périodique , arrive à l'automne, passe l'hiver et repart au printemps. (91) 11 est assez rare en Anjou ; on le rencontre prin- cipalement du eôté de Saumur, quelquefois dans les environs de Baugé ; de Beaupreau , d'Angers, ete. Comme ses congénères, il aime à se reposer sur les rochers. Cab. de MM. Court., Guull. ; le Mus. 40. FAUCON CRESSERELLE : Falco tinnunculus, Lainn. La cresserelle, Buff. — Le faucon cresserelle , Wieill. —- Faucon cresserelle , Tem. pag. 39. — Vulg. l’'émouchet, le riclet, le pitreau. Queue trés-étagée ; ailes arrivant aux trois quarts de la queue ; rémiges rayées intérieurement ; la première plus courte que la troisième, et aussi longue que la quatrième ; la deuxième plus longue que la troisième ; ongles noirs. Vieux méle: taille du coucou gris; longueur totale , 14 pouces ; envergure, 25 pouces. Sommet de la téte d'un gris bleuütre, avec un petit trait now sur la baguette ; les autres parties supérieures d'un brun rougeûtre, avec -des taches noires #riangularires ; parties inférieures roussätres , marquées de taches lon- gitudinales oblongues , brunes ; la queue, très- étagée et cendrée, porte seulement vers son extrémité une large bande noire ; et est ter- minée de blanc ; be bleuûtre ; cire, tour des yeux , ris et séché jaunes. Vieille femelle : longueur totale, 16 pouces; envergure, 28 pouces. (92) Toutes les parties supérieures d'un rougeàtre clair, avec des lignes noires, longitudinales sur la tête, transversales sur le dos et les ailes; croupion d'un gris bleuâtre ; la queue, qui est d'un 7oux clair, avec huit taches noires sur les deux côtés de chaque penne latérale, porte en outre une large bande noire vers le bout, et est terminée de blanc ; iris grisätre ; le reste comme dans le mâle. Les jeunes de l'année ressemblent un peu à la vieille femelle ; mais ils s’en distinguent par les taches triansulaires du dos , ainsi que par une moustache noire près du bec, et par sept bandes noires, au lieu de taches, sur chaque côté des pennes latérales de la queue ; iris noiï- râtre. La Cresserelle est avec l'épervier, l'oiseau de proie le plus répandu en Anjou, où elle y est sédentaire. On la rencontre dansles villes, autour des grands édifices, des vieilles tours , sur les- quels elle se repose, ainsi que dans les bois et dans les champs ; répétant en volant et à chaque instant le eri précipité : pri, pri, pri, pré, etc, Elle a le vol haut, décrit dans les airs des cercles concentriques, afin de découvrir des oiseaux au- dessus desquels elle s'arrête, en faisant mouvoir ses ailes par un battement précipité et qui pa- rait presque insensible. Peu à peu elle sa baisse, et finit par fondre sur sa proie. (95) Elle niche dans des trous de vieux édifices oùt dans de vieux nids de pie ou de corneille ; la femelle pond quatre à cinq œufs roussâtres où plus ou moins blanchâtres , avec des taches plus foncées, irrégulières , et souvent confondues toutes ensemble. (2) Bec non denté près de son extrémité. AIGLE : AQUILA, Briss. Bec grand , très-fort, droit à sa base et courbé subitement vers sa pointe, Les Aigles ont le bec et les ongles très-acérés, les ailes très-amples et les muscles vigoureux ; à ces avantages , ils joignent encore la force du corps, ce qui les rend des plus redoutables aux anumaux dont ils se nourrissent ; mais ils n’ont pas le courage des faucons. Les grands vivent de quadrupèdes et d'oiseaux; à cette nourriture, d’autres y joignent des pois- sons et même des reptiles. (a) Bec anguleux en dessus ; tarses courts, emplumés jusqu'aux doigts, dont les deux extérieurs sont réunis & leur base. ( Les Aïgles proprement dits, Cuv. — Le genre aigle : aquila, Vieill. ) 11. AIGLE TACHETÉ ou AIGLE CRIARD : Æquila nævia , Meyer. Falco nævius, Linn. — Le petit aigle, Buff. — L'aigle plaintif: -aquila planga , Vieill. — Aigle criard, Tem. pag. 42. VA ( 54) D'un brun lustré en dessus, plus pâle en dessous; avec des taches pâles ou fauves dans les jeunes ; taille du balbusard fe- melle. Vieux méle: longueur totale, 22 pouces ; envergure, 3 pieds 19 pouces. Fête, cou, corps, ailes et queue d’un brun lustré: cette dernière terminée de roux clair; plumes ti- biales et souscaudales d’un brun clair; bec noir; cire et doigts Jaunes. Vieille femelle : semblable au mâle, seule- ment plus longue de deux pouces. Les jeunes sont d'un brun foncé, avec une tache d’un blanc jaunâtre sur l'extrémité de chaque plume des couvertures supérieures des ailes, ainsi que des flanes et des cuisses. Le 14 septembre 1818, il a été tué à Sa- vennières un jeune aigle de cette espèce, qui, aux caractères énoncés ci-dessus, avait les plumes du cou et du dessous du corps mar- quées d’une flamme d’un roux foncé, les cou- vertures supérieures et inférieures de la queue blanchâtres; et la queue, terminée de roux clair, était barrée obscurément et alternati- vement de noir et de jaunâtre, seulement en arrivant vers son extrémité. Voyage en automne, mais de passage acci- dentel, en Anjou. Le 14 septembre 1818, deux individus à (% ) Savenmières ; le 20 septembre 1821, un mäi- vidu aux Ponts-de-Cé ; le 10 septembre 1825, un individu à S.te-Gemmes-sur-Loire ; le 24 septembre 1825, un individu à Gennes, près de la Loire. D'après les indications que nous donnons ici, on peut croire que cette espèce suit le cours des fleuves dans ses migrations, afin, sans doute, de se procurer des oiseaux d'eau. Cab. de M. Ollv. d'Angers. 12. AIGLE BOTTÉ : Æquila pennata, Vicill. Falco pennatus, Zinn.— L’aigle botté : aquila pennata, Vieill.— Aigle botté, Tem. pag. 44. Queue brune en dessus, sans bandes ; un bouquet de plumes blanches à l'insertion des ailes; taille de la buse patue, à laquelle il ressemble beaucoup. Vieux méle : longueur totale, 17 pouces 6 hones. Front blanchâtre; oceiput et nuque d'uu jaune roussätre, avec de pelites taches longsi- tudinales brunes; les autres parties supérieures sont brunes, avec chaque plume bordée de rous- sâtre; parties inférieures blanches, avec un trait brunûtre sur chaque baguette; cire, iris et doigts jaunes. La vieille femelle, plus longue d'un pouce que le mâle, lui ressemble beaucoup au reste. Ÿ ( 96 ) Les jeunes ont plus de roussitre en dessus; le dessous est d'un roux clair, avec les ba- guettes noires. Cette espèce, qu'il serait facile de confondre avec la buse patue, en ce qu’elle est de même taille, et qu’elle a, comme elle, les pieds em- plumés jusqu'aux doigts, si on n'avait égard aux caractères diagnostiques placés en tête de cette description, n’est pas commune en Anjou; on l’a rencontrée dans les environs de Saumur, où un individu femelle a été tué sur l'aile d'un moulin à vent; et dans les forêts de Baugé, où elle niche, dit-on, sur les arbres les plus élevés. Peut-être de passage pério- dique ? Cab. de M. Court. (b) Bec arrondi en dessus ; tarses courts, en partie nus, réticulés; doigts totalement séparés. (Les Aigles pêcheurs et les balbu- sards, Cuv.— Les genres pygargue et balbu- sard, Vieill.) Les Aigles de cette section vivent plus parti- cuhèrement de poissons que d’autres animaux. 15. AIGLE PYGARGUE : Æquila pysargus. Falco albicilla, F. albicaudus ef F. ossifragus, Gmel. — Le grand pygargue et l’orfraie ou grand aigle de mer, Buff. — Le pygargue d'Europe : haliætus nisus, Savig.; Wieill. — Aigle pygergue, Tem. pag. 49. (97) Queue plus courte que les ailes ; plumage brun cendré , sans taches dans les vieux ; plumage brun-clair, avec des taches roussätres dans les jeunes ; taille d’un dindon ; plumes tibiales longues et pendantes. Vieux méûle : longueur totale, 28 pouces ; envergure , 6 pieds 1 pouce. Tout le plumage brun-cendré, sans aucune tache; mais d'une teinte plus pâle sur la tête et le dessus du cou; queue blanche ; bec blanchâtre; cire et pieds d’un blanc jau- nâtre; doigt externe versatile ; iris d’un brun clair. La vieille femelle est semblable au mâle ; mais elle est longue de 2 pieds 10 pouces, et a 6 pieds 6 à 8 pouces de vol. Les jeunes, à l'äge de deux ans, res- semblent beaucoup aux vieux, mais on les re- connaît à leur queue qui est moitié blanche et moitié noirâtre, ainsi qu'à leur bec jaunûtre. Les jeunes de l'année diffèrent beaucoup des vieux ; tête et cou d’un brun foncé, avec lextrémité de chaque plume d’une teinte plus claire, et leur origine d'un blanc pur; dos, dessus des ailes et dessous du corps variés de blanchâtre, de roux et de brunâtre : chaque plume étant d'un roux plus ou moins jaunâtre vers sa partie moyenne, blanche ou blanchâtre à son origine, et terminée par une longue tache (98 ) lancéolée, brunâtre, qui se prolonge en s’atté- nuant sur la baguette; rémiges noires; queue noirâtre, légèrement variée de gris, de brun et de blanchätre; iris d’un brun rougetre; cire et pieds jaunes. Les Pygargues arrivent presque toujours par couples, vers le commencement de l'hiver, et repartent au printemps. C'est ordinairement sur une futaie ou un bouquet de grands arbres, près d’une ferme, d'un village ou d’une rivière, qu'ils font leur séjour habituel, lorsqu'ils ne rencontrent pas de rochers; se tenant, de préférence , sur les branches mortes, où on les voit des heures entières. Vers le soir, ils vont aussi se poser sur de petits arbres, au bord ou au milieu des eaux, afin de surprendre des canards ou des poissons qu'ils saisissent avec beaucoup d'adresse. De passage accidentel, quoique fréquemment répété. Rarement voit-on des vieux. Le 26 décembre 1818, à Juigné-Bené ; le 4.7 novembre 1820, à Gennes; le 20 janvier 4822, à Branm-sur-lAuthion ; le 19 janvier 1823, à Briolay; en janvier 1827, à Som- loire; en janvier 1828, à Gennes, etc. Cab. de MM. Guit., Guill., Mill; le Mus. (99) 14. AIGLE BALBUSARD : Æqgurla haliœætus, Meyer. Falco haliætus, Zinn.— Le balbusard, Buff. — Le balbusard pro- prement dit, Vieill.—Pandion fluviatilis, Savig.—Æigle balbusard, Tem. pag. 47- Plumes tibiales courtes et serrées (1); ongles arrondis en dessous ; troisième rémige la plus longue; une bande nonâtre sur les côtés de la tête et du cou; cire et pieds bleus, jaunes dans les jeunes, Vieux méle : taille de la buse ; longueur to- tale, 21 pouces; envergure, 9 pieds; queue moins longue de 2 pouces que les ailes. | Plumes de la tête et du cou effilées, blanchâtres, à nervure noirâtre ; dessus du corps et des ailes d'un brun noirâtre, avec du blanc à l'extrémité de chaque plume; parties inférieures blanches, avec du fauve clair à la poitrine; queue coupée carrément, d’un brun plus ou moins roussâtre, avec cinq ou six bandes transversales noirâtres et l'extrémité blanchâtre; iris jaune ; cire et pieds bleuâtres. - Il y a peu de différence entre le mâle, la fe- melle et les jeunes; seulement la femelle est (1) La partie extérieure et supérieure du tarse seulement est revêtue de plumes courtes et serrées comme celles de la jambe; le reste du tarse est nu. | Les plumes tibiales, courtes et serrées de cette espèce suffiront pour la distinguer des autres accipitrins qui ont tous les plumes de cette partie longues et pendantes. . ( 100 ) plus grande que le mâle d'environ deux pouces; les jeunes ont un plus grand nombre de taches fauves à la poitrine, et leurs pieds sont jaunes. Le Balbusard a une odeur repoussante. Il ha- bite le bord des fleuves et des rivières; 1l se tient perché sur les plus grands arbres, du haut des- quels il se précipite sur les poissons qui com- posent sa nourriture habituelle. Il n’est pas très-répandu en Anjou; cepen- dant on le rencontre au printemps, en été et à l'automne, sur la Loire, ainsi que sur les autres rivières du département. Il est de passage pério- dique; mais peut-être quelques couples nichent- ils en Anjou? Cab. de MM. de la Perr., Guit., Mill; le Mus. (ce) Tarses allongés, entiérement nus et rétr- culés: les deux doigts extérieurs réunis à leur base par une membrane ; plumes të- biales longues et pendantes ; doigts et ongles courts. (Le genre circaëte, Vieill.) 15. AIGLE JEAN-LE-BLANC : ÆAquila gallica. Falco gallicus, Grnel. — Le Jean-le-Blanc, Buff.— Le circaëte jean-le-blanc : circætus gallicus, Vieill. — Aigle jean-le-blanc, Tem. pag. 46. Queue coupée carrément ; origine des plumes supérieures d’un blanc pur ; tarses longs ; doigts courts ; têle grosse ; pre- ( 101) mière rémige plus courte que la sixiémes taille du milan royal. Vieux méle : longueur totale, 22 pouces ; envergure , 9 pieds ; ailes dépassant la queue d’un pouce. Tête grosse, blanche, ainsi que toutes les par es mférieures, qui sont en outre marquées de taches peu nombreuses, d'un brun clair; dessus du dos et des ailes brun , avec l'origine des plumes d'un blanc pur; queue rayée de gris-brun et de brun plus foncé, blanche en dessous ; bec noir ; aire et pieds bleuâtres; iris jaune. La vieille femelle, plus longue de 2 pouces que le mâle, a moins de biane; les taches des parties inférieures ainsi que celles du cou, sont brunâtres et très-rapprochées; le reste comme dans le mâle. Les jeunes sont plus foncés en dessus et ont les parties inférieures d'un 6run roux, avec ou sans taches blanches; les bandes sur la queue peu sensibles; le bec bleuâtre et les pieds d'un blane grisätre. Le Jean-le-Blanc, qui est rare, a le vol bas; chasse de préférence le matin et le soir; vit de reptiles, d'oiseaux et de petits quadrupèdes. IE babite les forêts de Baugé, de Saumur, de la Vendée, etc., où il niche ; mais fait tous les jours ( 102 ) de très-srandes excursions dans les plaines et revient coucher dans les forêts. Cab. de M. Court. AUTOUR : ASTUR, Bechst. Bec incliné dés sa base, convexe en dessus, garni d’une cire glâbre ; un feston à la base de la mandibule supérieure ; tarses altongés, nus (1), rcticulés ; doigts longs; l'intermédiaire beaucoup plus que les autres ; ongles longs, trés-arqués et très- aigus; ailes courtes, arrivant aux deux tiers de la queue ; pre- mière rémige moins longue que la huitième ; la quatrième la plus longue de toutes. (Les autours et éperviers, Cuv.) Les Autours ont la tête rétrécie en avant, le dos comme bossu par la courbure de la colonne vertébrale, les ailes courtes, relativement à la longueur de la queue; et chez les adultes, le dessous du corps est rayé en travers; leurs yeux sont pleins de feu. Leur vol est bas, horizontal et rapide. Ils fon- dent obliquement sur leur proie, après avoir plané long-temps au-dessus d'elle; ou s'en em- parent à tire-d’aile, si elle fuit devant eux. Ils vivent particulièrement d'oiseaux et de petits quadrupèdes. Lorsqu'ils se reposent sur un arbre, ils ont pour habitude d'en chercher l'endroit le plus G) Le haut du tarse est seulement emplumé dans le quart de la jongueur totale. ( 163) tou ffu ; au contraire des autres oiseaux de proie qui s’y placent toujours à découvert. Leur courage fait qu'on les emploie à la ehasse du vol, comme les faucons, mais avec cette modification, qu'ils ne font partie que de l'autourserte, c'est-à-dire oiseaux de basse va- lerie ou de poing ; tandis que les faucons for- ment une autre classe connue des fauconniers, sous le nom de fauconnerie proprement dite ou de leure. (a) Turses et doigts médiocrement longs ; queue arrondie à sôn extrémité. (Autours proprement dits, Guv.) 16. AUTOUR ORDINAIRE : Æstur palumbarius. Falco palumbarius, Linn. — L’autour et l’autour sors, Buff. — L’épervier auteur : Sparvius palumbarius, Wieill. — L'autour, Tem. pag. 55. Vieux mäle : taille de la buse commune ; longueur totale, 19 pouces. D'un cendré bleuâtre en dessus , avec quatre à cimq bandes d’un brun noirâtre sur la queue; sourcils blanes; parties inférieures blanches » couvertes de petites raies transversales d’un brun foncé, qui se croisent avec de petits traits verti- caux de même couleur; cire d’un vert jaunàtre; iris et pieds jaunes. La vieille femelle est d'un üers plus grosse que le mâle ; sa taille égale celle d’un coq; elle ( 164 ) a 23 ou 24 pouces de longueur ; elle est plus brune en dessus, et sa gorge a un plus grand nombre de petites raies brunes que dans le mâle ; au reste, elle lui ressemble beaucoup, si ee n'est par la taille; elle varie comme wi, en prenant plus ou moins de blanc ou en devenant totale- ment de cette couleur. Les jeunes de l'année diffèrent beaucoup des vieux. Bruns en dessus ; tête et cou roussâtres, avec des taches longitudinales brunes; des taches roussâtres sur la nuque; queue d'un gris brun, avec quatre bandes très-larges, d’un brun plus foncé , et terminée de blanc ; parties inférieures d'un roux blanchâtre, marquées de taches /on- gitudinales lancéolées, d'un brun foncé; cire et pieds d'un jaune hivide; iris pâle. L'Autour, quoique sédentaire en Anjou, y est rare; il habite les forêts, d’où il part pour aller à la chasse des lévrauts, des lapins, des perdrix, des pigeons, etc.; on le recon- maît de loin à son cri rauque, qu'il fait en- tendre fréquemment, en volant, afin, sans doute, d'intimider ou faire lever le gibier sur lequel il fond obliquement, Il niche dans les forêts, sur les arbres les plus élevés. La femelle pond quatre à cinq œufs d'un blanc bleuûtre, variés de taches et de traits bruns. On le rencontre particulièrement dans les ( 105 } forêts des arrondissemens de Bausé et de Beaupreau. Cab. de MM. Court., Guill.; le Mus. (b) Tarses gréles, très-allongés ; derniére halange du doigt du milieu dépassant 2 C4 5 P les ongles des doists latéraux ; queue S' C4 AZ longue, coupée carrément. (Eperviers pro- C4 es P ie prement dits.) 17. ÉPERVIER COMMUN : ÆSstur nisus. Falco nisus, ZLinn. — L'épervier, Buff. — L'épervier commur: sparvius nisus, Ÿ’ieill. — L'épervier, Tem. pag. 56. — Vulg. le tiercelet, le fesse-merle, Le râle. Queue carrée ; une tache en partie blanche à la nuque. Vieux méûle : taille de la cresserelle ; lon- sueur totale, 12 pouces; envergure, 2 pieds ; fongueur du tarse, 2 pouces. Parties supérieures d'un cendré bleuétre ; plus foncé sur la tête, avec une tache en partie blanche à la nuque; les inférieures blanches, avec des raies longitudinales rous- sätres à la gorge et au devant du cou; et de petites bandes transversales et ondulées de même couleur sur les autres parties infé- rieures; souscaudales d'un blanc pur; queue d'un cendré bleuâtre, marquée de cinq bandes noires, et terminée de blanc; cire d'un vert jaunâtre ; iris et pieds jaunes. ( 186) Le trés-vieux méle prend du roux sur les parties inférieures; mais les souscaudales restent d’un blanc pur. La vieille femelle est longue de 15 pouces, et a 2 pieds 4 pouces de vol; elle est beaucoup plus grosse que le vieux mâle, auquel elle res- semble ; mais avec cette différence qu'elle est grisätre en dessus, et qu’elle a des sourcils blancs. Les jeunes, après la deuxième mue : des- sus de la tête et du cou roussâtres, tachetés et mélangés de brun, avec la tache de la nuque mêlée de blanc et de noir; sourcils blanchâtres; plumes du dos et des ailes brunes, bordées de roussâtre; quelques taches blanches sur les sca- pulaires; queue d’un brun cendré, avec six bandes pius foncées sur la penne extérieure , et seulement cinq sur les autres. Les jeunes de l'année ont plus de rous- sàtre en dessus; et leurs parties inférieures , d'un blanc jaunâtre, ont des taches longi- tudinales roussâtres à la gorge et. au-devant du cou, mais en forme de flèche sur la poitrine et sur le ventre; le sourcil est blan- châtre ; l'iris est d’un gris brun et les pieds sont d'un jaune livide. Cette espèce, qui est très-répandue dans la campagne , voyage, dit-on, à l'automne, pour ( 107 ). ne revenir qu'au printemps ; cependant on ne s'aperçoit pas en Anjou de ces migrations ; et on la voit aussi communément dans une sai- son que dans une autre. Elle construit son nid sur les arbres les plus élevés des bois et des fo- rêts, ou s'empare d'un vieux nid de corneille : la femelle y pond quatre à cinq œufs blancs , mouchetés de brun. MILAN : MILVUS , Becbst. Bec petit, court et courbé dés sa base , anguleux en dessus ; tarses courts et réticulés (1) ; ongles faibles; queue fourchue ; quatrième rémige la plus longue de toutes. Au moyen de leurs ailes étroites et très- étendues, amsi que de leur grande queue qui dépasse les ailes, les Milans peuvent s'é- lever et se soutenir à des hauteurs tellement consrdérables, qu'ils semblent même se perdre dans la nue. Ces dons de la nature, joints à celui d’une vue par excellence qui leur donne la faculté de distinguer, n'importe de quelle distance où ils se trouvent , les oiseaux, les petits quadrupèdes ou les reptiles qu'ils con- voitent, et sur lesquels ils se rabattent, et sans jamais saisir les oiseaux à tire-d’aile, leur étaient d'autant plus profitables, qu'ils devaient éviter la rencontre de certains oiseaux de proie, même (19 Les tarses sont un peu emplumés au-dessous du genou. (108) ceux d'une faible taille, soit par la fuite ou bien en se plaçant au-dessus de la région que ceux-ci parcourent, et qui ne manqueraient pas, s'ils les rencontraient, de leur livrer bataille : Île succès ne pourrait être en faveur des Mi- lans, si l’on considère toutefois la faiblesse de leurs serres, ainsi que celle de leur bec. D’après une telle orgamisation, les Milans ont dù éviter un combat qui leur eùt toujours été désavanta- geux. Cependant cette prudence , autre don de la nature, les a fait regarder mal à propos comme des êtres lîches, puisque lon voit que s'ils agissaient autrement, ce serait un acte de iémérité dont ils auraient bientôt à se repentir. 48. MILAN ROYAL : Milvus regalis, Vieill. Falco miivus, Zinn. — Le milan royal, Buff. — Le milan royal: milvus regalis, Fieill. — Milan royal, Tem. pag. 59. Un léger feston à la mandibule supérieure du bec ; queue trés-fourchue, Vieux méle : taille d'un coq; longueur totale, 24 pouces; envergure, 4 pieds 8 pouces. D'un brun roux en dessus, avec ehaque plume bordée de roux plus clair; dessous cou- leur de rouille, avec une flamme brune sur le mubheu de chaque plume; tête et cou couverts de plumes effilées d’un cendré blanchâtre, mar- quées de raies longitudinales brunes. Queue très- ( 109 ) fourchue ; roussâtre, marquée de bandes brunes peu apparentes; rémiges noires ; bec couleur de corne, avec la pointe noire; cire, iris et pieds jaunes. £a vieïlle femelle, plus grande que le mâle, est longue de 26 pouces; elle est d’un brun plus foncé, avec le bord et l'extrémité des plumes plus clairs et même quelquefois blanchâtres. Les jeunes ont les plumes de la tête et du cou d’un roux elair et terminées de blanc ; elles sont aussi moins efhlées et plus arrondies que chez les vieux ; au bas du cou, de grandes taches blanches; parties supérieures rousses , avec une tache noirâtre au milieu de chaque plume. Cette espèce, qui est voyageuse, n'est pas très-répandue en Anjou ; on ly rencontre ce- pendant en toutes saisons; mais c’est particubè- rement à l'automne et même pendant l'hiver , qu'on la voit le plus souvent, se tenant autour des bois, ainsi que dans les plaines ou dans le voisinage des eaux et des marais. Elle niche sur les arbres les plus élevés des forèts. Saumur, Angers, Baugé, Segré. Cab. de MM. Guit.., Court., Ollv.; le Mus. 19. MILAN NOIR ou PARASITE : P£z/ous ater. ‘ Falco ater, Linn. — Le milan noir, Buff. — Le milan étolien : milvus ætolius, Savig., Vieill, — Alilan noir on parasite, Tem. pag. 60. ( 110 ) Point de feston au bec ; queue peu fourchue ; bec noir. Vieux méle : un peu moins grand que le précédent ; longueur totale , 22 pouces. Parties supérieures d’un gris brun très-fonceé , avec la tête et la gorge rayées longitudinale- ment de brun sur un fond blanchâtre ; parties inférieures d’un brun roussâtre, avec une tache lonsitudmale , étroite et noirâtre, au milieu de chaque plume ; queue très-peu fourchue, d'un gris brunâtre , marquée de neuf à dix bandes transversales moins foncées ; iris d’un gris noi- râtre ; cire et pieds jaunes. La vieille femelle ressemble beaucoup au vieux mâle ; mais elle est un peu plus grande et ses couleurs sont plus ternes. Les jeunes sont d'un brun noirâtre en dessus, avec chaque plume bordée de roux; celles de la tête sont plus arrondies, et leur extrémité est d'un blanc jaunâtre ; la queue n'est presque pas fourchue et ses bandes sont peu apparentes; la cire et les pieds sont d’un jaune pâle. Ce Milan, de passage accidentel, vit, dit-on, particulièrement de poissons. En 1812, un mdividu a été tué sur les bords de la Sarthe. Cab. de M, de Bléret. ( 111 ) BUSE : BUTEO, Bechst, Bec petit, court et courbé dès sa base, sans feston ; cire glâbre ou à demi-emplumée ; tarses gros , courts , nus et réticulés ou couverts de plumes en tout ou en partie ; queue arrondie , non fourchue ; ailes longues, mais ne dépassant pas a queue ; première rémige plus courte ou aussi longue que la septième ; troisième, quatrième et cinquième, les plus longues de toutes ; les quatre premières sont échancrées sur leur barbe intérieure. ( Les bondrees el les buses. Cuv.) Les Buses, en général, ont la tête large, le cou court et le corps trapu. Cette conformation leur donne un air lourd qu'on ne remarque pas dans les autres accipitrins. Elles ont le vol bas; vivent de petits quadrupèdes, de reptiles, d’in- sectes ou d'oiseaux , qu'elles ne prennent jamais à tire-d’aile , mais bien par surprise. On les rencontre dans le voisinage des bois, le plus ordinairement. Elles sont connues en Anjou, sous les noms de 6ondrée, de huace et de cossardes , noms qu'on applique à toutes les grandes espèces d'oiseaux de proie indistinc- tement ; mais dans l'arrondissement de Saumur, on désigne sous celui d'agnier, tous les oiseaux de proie en général. (a) Lorum couvert de petites plumes squam- miforimes, trés-Serrées ; tarses @ derf emplumés. ( Les bondrées, Cuv.) ( 112 ) 20. BUSE BONDRÉE : Buteo apivorus , Vieil. Falco apivorus, ZLinn. — La bondrée , Buff.— La buse bondrée : - buteg apivorus, Vieill. — Buse bondrée, Tem. pag. 67. Trois bandes transversales, à intervalles inégaux, sur la queue. Vieux méle : taille de la Buse commune ou environ; longueur totale, 22 pouces; envergure, 4 pieds 2 pouces. Sommet de la tête d'un bleu cendré; parties supérieures du corps d'un brun plus ou moins cendré ; pennes secondaires des ailes rayées de brun noirâtre et de gris bleu; gorge d'un blanc jaunâtre , avec de petites taches longitudinales brunes ; les autres parties inférieures blanchä- tres, avec des taches allongées, triangulaires , plus étroites sur les plumes tibiales; cire à moitié emplumée, d’un cendré foncé ; iris, intérieur du bec et pieds jaunes. Vieille femelle : un peu plus grande que le vieux mâle; longueur totale, 24 pouces ; en- vergure , 4 pieds 3 pouces. Elle n’a de bleu cendré que sur le front ; le reste de la tête , ainsi que le dessus du corps, sont roussâtres, avec des taches plus foncées au centre de chaque plume ; gorge et devant du cou rayés de jaunâtre sur un fond plus pâle ; dessous du corps blanchâtre, avec des taches d'un brun noirâtre. IVota. Yes individus qui prennent leur {185 ) deuxième année, ont des couleurs qui tiennent du vieux mâle et de la vieille femelle. Les jeunes de l'année ont la tête tachetée de blanc et de brun ; le dessus du corps bru- nâtre, avec chaque plume bordée de roussâtre : dessous du corps d'un blanc plus ou moins rous- sâtre, avec de grandes taches brunes ; iris d’un brun clair ; cire jaune. Cette espèce , qui est rare et de passage pé- riodique , arrive au mois d'avril et repart en septembre. Elle varie beaucoup, selon les indi- vidus , âge et le sexe ; on la rencontre dans les plaines , les landes , ainsi que dans les bois; se tenant de préférence sur les petits arbres, les buissons , ainsi qu'à terre, où on la voit courir, même assez vite, sans doute après les mulots , les lézards ou les insectes , dont elle fait sa prin- cipale nourriture. Elle niche sur les grands arbres des forêts des arrondissemens de Baugé et de Beaupreau. La femelle pond trois à quatre œufs d'un blanc sale , marqués de taches d’'an brun ohvâtre, en grande partie confluentes , et un peu plus gros que ceux de l’épervier. Cab. de MM. Court.; Guill., Olliv. (b) Lorums sans plumes , mais couverts de porls roides ; tarses emplumeés vers le haut seulement , ou tout à fait emplumés.( Les buses , Cuv. ) S ( 114) 21. BUSE COMMUNE : Buteo comImunits. Falco buteo, Linn. — La buse, Buff. — La buse changeante : buteo mutans, et la buse à poitrine barrée: buteo fasciatus , Vieill. — La buse, Tem. pag. 63. — Vulg. la bondrée, La huace, la cossarde. ( Voyez le genre buse. ) Tarses emplumés vers le haut seulement. Vieux méle : taille d’une poule ; longueur totale , 20 pouces. Ordinairement d’un brun foncé en dessus et en dessous, mais avec quelques taches blanchâtres formant souvent par leur réunion des bandes sur la poitrine, le ventre et les souscaudales ; les quatre premières rémiges presqu'entièrement blanches en dessous, jusqu’à leur échancrure ; les autres rémiges barrées de blanc et de noi- rêtre ; queue faiblement arrondie à son extré- mité , portant douze à quinze bandes grisâtres ; iris rougeätre; cire et pieds jaunes. Les individus nouvellement remplumés pré- sentent des reflets violâtres sur le haut du dos. La vieille femelle diffère du mâle par plus de grosseur ; elle a ordinairement 22 pouces de long. Les jeunes sont moins foncés en couleur ; ont plus de taches blanchâtres et jaunûtres , surtout en dessous, où elles sont ordinairement cordiformes ou bien panduriformes. Cette espèce, qui est sédentaire, est tellement (115) variable dans la distribation«de ses couleurs, qu'il est rare de rencontrer deux individus ab- solument semblables. Quelquefois elle à la tête blanche seulement, ou bien elle est entièrement de cette couleur , avec plus ou moins de taches brunes, ou brune avec des taches blanches: on la voit aussi avec la poitrine blanche où plus ou moins tachetée de blanc. Elle se présente encore avec tout le dessous du corps blanc ; rare- ment est-elle d’un blanc jaunâtre ou totalement blanche. Cette Buse, qui est très-commune , et dont le corps est plus trapu que dans les autres es- pèces de ce genre, a les yeux irès-grands ; elle se tient de préférence autour des bois, ordi- narement sur de petits arbres, une motie de terre, ete., d'où elle se précipite sur les oiseaux, les petits quadrupèdes , les reptiles ou les in- sectes qui viennent à sa portée ; néanmoins elle chasse aussi en planant dans les airs, mais tou- jours d’un vol bas : ce qui tient sans doute à la faiblesse de sa vue. Elle niche sur les arbres élevés des bois et des forêts. La femelle pond deux à trois œufs ovales, très-sros, tachetés de brun roux sur un fond blanc. 22. BUSE PATUE : Buteo lagopus, Vieill. Falco lagopus, Linn. — La buse patue: buteo lagopus, Fieill. — Buse patue, Tem. pag. 68. Tarses emplumés jusqu'aux doigts ; un large plastron bruri sur le bas-ventre ; queue ordinairement sans bandes, mais blanchâtre à sa base et à son extrémité. Vieux méle : un peu moins grand que Îa Buse commune ; longueur totale, 19 pouces. Tête , dessus du cou et parties inférieures d’un blanc plus ou moins jaunâtre, avec des taches oblongues brunes ; dos et ailes d’un brun noi- râtre, avec chaque plume bordée de jaune rous- sûtre. Une large bande transversale brune ceint le bas-ventre et les côtés du corps (1); abdomen, souscaudales et croupion d'un blanc jaunâtre ; queue blanchâtre à sa base, brune au reste, sans bandes , mais terminée de blanchâtre; bec noir ; cire jaune ; iris et doigts bruns. La vieille femelle ; plus grande que le mâle, est longue de 27 pouces; elle a plus de blanc en dessus, ainsi qu'aux jambe$ et aux tarses ; la bande brune du ventre est plus étendue ; la cire et les doigts sont jaunes. Cette espèce varie beaucoup, surtout en pre- nant du blane, mais avec des taches brunes sur cette couleur; rarement la queue porte quelques bandes transversales. Cette espèce, que nous croyons sédentaire ; (1) Dans quelques variétés, cette bande brune est effacée sur le milieu du bas-ventre; mais elle est toujours indiquée sur les côtés du corps , par de larges taches de cette couleur. ( 117 ) est très-rare en Anjou ; on la rencontre dans les bois ou leur voisinage, ainsi que dans les plaines et sur les marais, où elle plane avec aisance , Jorsqu'elle est à la recherche des oiseaux, des pelits quadrupèdes ou des reptiles dont elle fait sa nourriture. Cab, de MM. de la Perr. , Court. ; le Mus. BUSARD : CZRCUS, Bechst. Bec médiocre, presque droit à sa base ; cire poilue à sa base ; lorums velus ; tarses longs, déliés, nus (1) et réti= culés; ailes longues ; première rémige plus courte que la deuxième et la sixième ; les troisième et quatrième les plus longues de toutes. ( Les busards , Cuv.— Tem. ) Les Busards ont le corps svelte , la queue longue et arrondie ; leur vol est très-bas, et ils saisissent leur proie à terre. On les rencontre sur les marais, ainsi que dans les landes, les plaines et autour des bois, où ils chassent aux oiseaux , aux reptiles, etc. Au contraire des autres oiseaux des proie, les Busards nichent à terre, parmi les roseaux ou les bruyères, selon les espèces. Quelques-urs ont la tête entourée, en tout ou en partie, d'une espèce de collerette , tandis que d'autres en sont dépourvus. (a) Pornt de collerette autour de la tête. (1) Les tarses sont plus ou moins emplumés au-dessous du genou, selon les espèces, (118) 23. BUSARD HARPAYE ou DE MARAIS: C7rcus rufus, Briss. Falco rufus, Zinm. — Le busard et la harpaye, Buff. — Le busard . de marais: circus æruginosus, et le busard harpaye: circus rufus , Vieill. — Busard harpaye ou de marais, Tem. pag. 69. — Vulg. la cossarde , la huace. Une large tache blanche on jaunâtre sur la nuque, plus foncée sur les jeunes ; un léger feston à la base de la mandi= bule supérieure. Vieux méle: taille d'une corneille ; longueur totale, 20 pouces; envergure , 3 pieds 9 pouces; la queue dépasse les ailes d'environ 3 pouces. Tête, cou et poitrine d'un blanc jaunûtre, avec un trait longitudinal brun sur le milieu de chaque plume; scapulaires d’un brun rous- satre ; rémiges blanches à leur origine ; queue d'un gris cendré; ventre, flancs, jambes et sous- caudales d’un roux ferrugineux, quelquefois avec des taches jaunâtres ; bec noir; cire d’un jaune verdâtre ; iris d’un jaune rougeâtre; pieds jaunes. La vieille femelle ressemble au vieux mâle, mais elle est longue de 21 pouces et a 4 pieds d'envergure. | Les jeunes de l'année sont d'un brun foncé, avec les plumes du dessus du corps terminées de brun jaunâtre; occiput et sorge d’un brun jaunâtre , plus ou moins pâle, sans tache ; pornt de blanc à l'origine des rémiges ; queue ( 159) brune , terminée de brun jaunûtre ; iris bru- nâtre. Rien n’est plus variable que cette espèce , selon l’âge et les individus ; et sur dix Busards harpaye que nous avons vu réunis, pas un ne ressemblait à lautre. L'un était entièrement brun, avec une seule tache blanche à la nuque; un second, avec ces mêmes couleurs (et c'était une femelle), avait en outre une très-larse tache blanche au haut du ventre ; les autres se rap- prochaient plus ou moins des vieux ou des jeunes , ou portaient les couleurs des deux à la fois: ces derniers étaient sans doute âgés de deux ans. Ce Busard, qui est sédentaire, ne se ren- contre que sur les marais, les rivières ou les prairies qui les bordent ; 1l plane à une petite hauteur, afin de mieux découvrir les oiseaux , les reptiles, et même les poissons dont il fait sa nourriture. On le voit aussise reposer à terre ainsi que sur de petits arbres. La femelle pond dans les herbes des marais, sur une élévation, deux œufs elliptiques, par- faitement blancs, longs de 22 lignes sur 17 de diamètre. Les marais de l’Authion, du Thouet , ceux des bords de la Mayenne , de la Sarthe, etc. Commun. (12) (b) Une collerette courte, totale ou partielle, autour de la tête. 24. BUSARD SAINT-MARTIN : C#rcus cyaneus. Falco cyaneus, ÆMonta. — Falco cyaneus, F. griseus, F. albicans, _ EF. pygargus, Gmel. — L'oiseau de Saint-Martin et La soubuse, Baff. — Le busard soubuse : Circus gallinarius, Vieill. — Bu- sard Saint-Martin, Tem. pag. 72. Les ailes ployées arrivent aux trois quarts de la queue ; troisième et quatrième rémiges d'égale longueur. Vieux méle : taille du pigeon ramier ; longueur totale, 18 pouces; envergure, 3 pieds 3 pouces. Tête, cou, dos et ailes d'un gris bleuûtre; rémiges blanches à leur origine, noires au reste ; croupion, dessous de la base des ailes, jambes et toutes les autres parties inférieures d’un blanc pur; queue d'un gris cendré en dessus, avec le bout blanchâtre ; tour des yeux, iris et pieds jaunes. : Vieille femelle : un peu plus grande que le mâle; longueur totale, 20 pouces; envergure, 3 pieds 7 pouces. Parties supérieures brunâtres, avec les plumes de la tête, du cou et du haut du dos, bordées de roux; parties inférieures marquées de grandes taches longitudinales brunes, sur un fond d'un jaune roussâtre ; croupion blanc avec des taches rousses ; rémiges rayées extérieure- ( 121 ) ment de brun&ätre et de noir, et intérieu: rement de noïtr et de blanc; les dix rectrices latérales rayées transversalement de roussitre et de noirâtre; les deux mtermédiaires le sont de cendré et de noirûtre. Les jeunes ressemblent beaucoup à la vieille femelle. Ce Busard, qui est de passage périodique, n'est pas très-rare en Anjou; il y arrive vers le mois d'octobre, y passe l'hiver, et repart au printemps. On le rencontre particulièrement dans les terrains de landes, autour des bois, où 1l chasse les petits oiseaux, les mulots, etc. Cab. de MM. Le Bret., de la Perr., Court.. Guill., Mall; le Mus, 25. BUSARD MONTAGU : Circus montagur, Vieill, Falco cineraceus , Monta. — Le busard montagu : circus monta- gui, J'ieill. — Busard montagu, Tem. pag. 76. Les ailes ployées arrivent à l'extrémité de la queue; troisième rémige la plus longue, et dépassant les deuxième et quatrième de 6 à 7 lignes ; aspect du busard Saint-Martin, mais un peu moins grand. Vieux méle: un peu moins grand que le précédent; longueur totale, 17 pouces; enver- gure , 2 pieds 9 pouces, Parties supérieures d'un cendré bleuâtre foncé, avec deux bandes noires transver- sales sur les pennes secondaires des ailes; gorge ( 122 ) et poitrine d'un cendré bleuâtre clair; toutes les autres parties inférieures blanches, avec une large raie longitudinale d'un roux clair sur le centre de chaque plume; queue cendrée, et ordinairement marquée de larges bandes rous- sâtres ; iris et pieds jaunes. ÆLa vieille femelle ressemble beaucoup à celle du busard Saint-Martin, mais elle est un peu moins grande. Elle a, comme elle, le crou- pion blanc, et toutes les autres parties supé- rieures à peu près semblables ; les inférieures sont également marquées de taches longitudi- nales d’un brun roussâtre, sur un fond plus pâle, dont la teinte séclaireit d'autant plus, amsi que celle du fond, qu'elles arrivent vers la queue; deux taches blanches de chaque côté de la téte, séparées par une bande not- rétre où est placé l'œil; les rémiges de la pré- cédente ; mais la collerette moins bien pro- noncée, iris et pieds jaunes. Les jeunes de l'année : œil placé au mi- lieu d'un grand espace blanc; parties supé- rieures d’un brun foncé, avec chaque plume terminée de roux clair; sur la nuque un grand espace blanc et roussätre, maculé de noirûtre ; croupion blanc; parties inférieures d'un roux rougeâtre, avec les baguettes noirâtres; queue marquée alternativement de larges bandes rousses. et de noirâtres; iris brun; pieds jaunâtres. (423 ) Cette espèce, de passage périodique, et qui a quelques rapports avec la précédente, arrive vers la mi-avril; niche dans le pays, et repart à l'automne. On la rencontre dans les landes, autour des bois, ainsi que dans les plaines où elle chasse aux oiseaux, aux reptiles et aux in- sectes; préférant néanmoins les reptiles à toute autre nourriture. Niche à terre dans les bois, parmi les bruyères des lieux découverts. La femelle pond trois à cinq œufs blanchâtres. Baugé, Saumur, Beaupreau, Segré. Très- commune dans les plaines de l'arrondissement de Saumur, surtout à son passage d'automne ; . ainsi que dans les landes des environs de Cholet, de Baugé, etc. Cab. de MM. Couri., Olhv., Guill., Le Bret., Mill. ; le Mus. 2. Ordre : GcriMPEuRS , Scansores. Deux doigts devant et deux derrière; l’extérieur de der rire souvent réversible; bec variable. L'ordre des Grimpeurs de MM. Cuvier et Fatreille, formé d'une section ( pedibus scan- sorts) de celui des Pzcæ de Linnée, corres- pond à celui des Zyzodactyles de M. Tem- minck, ans qu'à la famulle de même nom, ( 124 ) &tablie par M. Vieillot dans l'ordre des #74 L'ains. Tous les oiseaux qui composent cet ordre, ne grimpent pas; mais ceux qui sont doués de cette faculté, ont cela de remarquable qu'ils trouvent dans leur queue un troisième point d'appui, qui leur est d'autant plus utile, qu'ils sont sans cesse obligés de s’assujettir à l'écorce des arbres, pour y trouver les insectes dont ils se nourrissent; tandis que les oiseaux qui, avec la même conformation de pieds, ne grim- pent pas, ont les plumes de la queue molles et non susceptibles de rendre ce même service. Ceux-là, ou vivent d'insectes qui n'habitent point l'écorce des arbres, ou bien de plusieurs espèces de fruits. Cependant , en observant que presque tous les oiseaux de cet ordre nichent dans des trous d'arbres, souvent très-profonds, on retrouve l'utilité de cette conformation de pieds, en pensant qu'ils ne peuvent sortir de ces cavités, qu’en se cramponnant à leurs parois internes ; moyens que la nature leur a donnés plutôt pour vaquer à la propagation de l’espèce, comme on le voit, que pour se procurer leur nourriture : cette chose, comme toute autre, n'étant que pour arriver à ce but, (15) FAMILLE DES CUCULIDES : Cuculides, Bec imberbe ; tarses annelés ; doigt extérieur de derrière versatile (1); langue ordinaire. COUCOU : CUCULUS, Linr. Bec médiocre, entier, arrondi en dessus et légérement arqué ; tarses courts, emplumés à leur partie supérieure ; plumes tibiales longues et pendantes ; aïles longues et poin- iues; première rémige plus courte que la septième; la troi- sième la plus longue de toutes ; queue à dix rectrices. 26. coucou GRIS : Cuculus canorus , Lann. Le coucou gris, Buff. — Le coucou propremerit dit et coucou cendré , V'ieill. — Coucou gris, Tem. pag. 381. — Fulg. le cocou. Parties supérieures d’un cendré noirâtre ; devant du cou et poitrine d’un cendré bleuâtre clair ; dessous du corps blan- châtre , avec des raies transversales noirâtres ; plumes tibiales d’un cendré bleuâtre et sans taches en dedans de la jambe, fais rayées de noir et de blanchätre en dehors. (Les adultes.) Vieux mäûle : taille de l'épervier mâle; lon- sueur totale, 1 pied; envergure , 16 pouces. Parties supérieures, devant du cou et poitrine d’un cendré bleuâtre , plus foncé sur les ailes; queue très-longue, très-étagée, noirätre, avec chaque penne maculée de blanc le longs de la üge, amsi qu'au bord intérieur et terminée de cette couleur ; dessous du corps et souscaudales rayés transversalement de noirâtre sur un fond (1) Les jacamars exceptés. (126 ) blanchâtre ; mais les raies des souscaudales plus écartées; tour des yeux, iris, pieds et bords membraneux du bec, jaunes : ce dernier noir en dehors et jaune en dedans. La vieille femelle, un peu moins grande que le mâle, n’en diffère pas autrement. Les jeunes, au sortir du nid, ont toutes les parties supérieures brunâtres , avec chaque plume terminée de blanc et des taches rousses sur les couvertures supérieures des ailes; ré- miges noirâtres, tachetées de roux et terminées de blanchâtre ; une tache blanche à l'occiput; dessous du cou et gorge d’un brun noirûtre, avec des raies transversales blanchâtres peu mar- quées; jambes et ventre rayés en travers de noi- râtre et de blanchâtre ; souscaudales d’un blanc roussâtre, sans taches; iris et tour des yeux brunâtres; bec noirâtre, avec le dedans jaune- rougeûtre; pieds et ongles d'un carné un peu jaunûtre. La description de ce jeune Coucou est faite sur un individu que nous renconträmes le 16 juillet 1824, sortant d’un nid de traine-buisson. En vieillissant, et jusqu'à leur départ, ces jeunes prennent davantage de roux sur les par- ties supérieures ; la tache blanche de l'occiput s’efface ; le croupion et les couvertures supé- rieures de la queue sont roux, maculés de noir (17) et de blanc; l'iris est roussâtre, et les pieds et les ongles sont jaunes. Ce Coucou, de passage périodique, et qui est très-commun, arrive dans les premiers jours d'avril, et repart au mois d'août. Il cesse de chanter vers les premiers jours de juillet; mais avant cette époque, 1l répond et vient parfai- tement à l’appeau ; il est surtout remarquable par l'habitude qu'a la femelle de déposer ses œufs dans des nids étrangers, et de les aban- donner ensuite, ainsi que les petits qui en proviennent, aux soins de la propriétaire du nid (1). La mue est simple. Cet oiseau vit d'insectes, particulièrement de chenilles velues. La femelle ne fait qu’une ponte par an, or- dinairement de cinq à six œufs, qu’elle distri- bue dans einq à six nids de petits oiseaux. Ces œufs, de la grosseur de ceux du proyer, varient par leurs couleurs ; ils sont marqués de taches, de points ou de traits bruns, grisätres et ol- vâtres, sur un fond d'un blanc sale ou jau- nâtre. 27. coucou roux : Cuculus hepaticus , Lath. Le coucou gris à l’âge d’un an, Tem. pag. 387. Croupion et couvertures supérieures de la queue d'un roux vif, sans taches ; devant du cou, gorge et poitrine d’un roux (1) Voyez à ce sujet les quarante expériences de Zothinger. jaunâtre, avec des raies transversales noires et ondulées ; plumes tibiales rousses et sans taches en dedans de la jambe , mais rayées de noir et de blanchâtre en dehors, ( Les adultes.) Vieux mâle : un peu moins grand que le précédent. | Parties supérieures d'un roux vif, avec des raies ondulées noires; croupion et couvertures supérieures de la queue d’un roux vif et sans taches; pennes alaires noirâtres, marquées de carreaux roux sur les barbes extérieures, et de taches ovales blanches et rousses sur les barbes intérieures; rectrices rousses terminées de blanc; marquées de bandes diagonales noires sur # deux barbes, et de taches étroites blanches le long de la baguette, qui alternent avec les taches noires; gorge, devant dù cou et poitrine d’un roux jaunâtre, avec des raies transversales noires ondulées; ventre d’un blanc sale, avec des raies transversales noires, arquées; souscaudales blan- éhâtres, avec des raies largement espacées; ongles et pieds jaunes. La femelle diffère par une moindre taille. Ceite description est faite sur un coucou roux {ué au mois de mai. Ce Coucou, de passage périodique , arrive au nois d'avril et repart au mois d'août. Il est re- gardé par Lat}ham comme formant une espèce distincte du Coucou gris, en le désignant sous ( 129 ) le nom de cuculus hepaticus; Gmélin et Brisson ne le considèrent que comme une variété : MM. Meyer et Vieillot ; comme étant la femelle du Coucou gris ; et M. Temminck, comme des mâles et des femelles du Coucou gris, à l’âge d'un an: Cependant le Coucou roux, qui ne peut avoir de rapports dans ses couleurs qu'avec le jeune Coucou gris, à l’époque de son départ, s'en éloigne néanmoins assez pour donner à penser qu'il doit être considéré comme une race par- ticulière du Coucou gris. En effet , il en diffère par sa taille inférieure; par ses parties supé- rieures plus rousses ; par le croupion et les couvertures supérieures de la queue ; qui sont d’un roux vif sans taches ; par la gorge , le de- vant du cou et la poitrine, qui sont d’un roux jaunâtre ; avec des raies transversales noires et ondulées ; par les souscaudales qui sont blan- châtres , avec des bandes noires largement es- pacées ; par les plumes tibiales qui sont rousses et sans taches en dedans de la jambe, mais payées de noir et de blanchâtre en dehors; enfin, par un bec plus court. Ces dissemblances entre le jeune Coucou gris et le Coucou roux, qui ne consistent que dans leurs couleurs et la distribution de quelques taches, peuvent nous porter à croire que le Coucou roux ne doit être considéré que comme 9 ( 150 ) une race du Coucou gris. Pour de plus grands renseignemens ; nous renvoyons le lecteur à une note sur ce sujet, que nous avons consignée dans le 5.° volume des Mém. de la Société Linnéenne de Paris. FAMILLE DES PROGLOSSES : Pro2lossr. Bec longicône ou cunéiforme ; langue extensible et vermi- forme ; doigt postérieur externe, toujours dirigé en arrière, ét non versatile ; les deux antérieurs soudés à leur base. Dans cette famille , les uns sont des srimpeurs par excellence , tandis que d’autres ne peuvent que se cramponner au tronc des arbres. Les uns et les autres, au moyen de leur langue ex- tensible, qu'ils enfoncent dans l'écorce des ar- bres, pour en retirer les insectes ou leurs larves dont 1ls se nourrissent , les recherchent encore à terre. Ils nichent tous dans des trous d'arbres. Leur mue est simple. TORCOL : FUWX, Linr. Bec droit, longicône , arrondi en dessus et garni de petites plumes à sa base; queue à douze rectrices (1} flexibles et arrondies; première et deuxième rémiges les plus longues de toutes. Les Torcols ne grimpent point aux arbres ; mais 1ls s'y cramponnent pour rechercher entre les écorces les insectes dont ils se nourrissent , (1) Les latérales sont tellement courtes, que la queue ne parait aroir que dix rectrices. (131) ét qu'ils attrapent au moyen de leur langue ex- tensible, qui est dépourvue d’épines au bout. Ils sont plus souvent à terre que sur les arbres. 28. TORCOL ORDINAIRE : Ÿunx torquilla, Lin». Le torcol, Buff. — Le torcol proprement dit et torcol d'Europe, Vieill. — Torcol ordinaire, Tem. pag. 403. Vieux méle : taille de l'écorcheur ; longueur totale, 6 pouces 8 lignes ; envergure , 10 pouces. Parties supérieures d’un cendré lavé de rous- sàtre et maculées de roux; de noir ét de gris blanchâtre ; des taches noires, formant des bandes longitudinales sur le dessus du coù et le haut du dos: une bande brunâtre derrière l'oeil ; un petit trait noirâtre et oblique sur chaque côté du cou; gorge et dessous du cou d'un jaune roussâtre, avec de petites raies transversales noirâtres; les autres parties inférieures blanchà- tres, avec de petites taches noirâtres triangu- laires ; quèue légèrement arrondie, rayée em travers par cinq à Six zigzags noirs. La femelle et les jeunes ont des teintes moins vives. Cet oiseau , de passage périodique, arrivé vers la mi-avril et repart à la fin de l'été. IL vit tou- jours solitaire, hors le temps de la reproduction. On le rencontre de préférence dans les ter- rains sablonneux , où 1l est assez commun, se tenant à terre ou sur les arbres. Son chant : { 132) Û - 0 « = x F Fe F 5 COR ; COËR ; COËR es neuf à dix fois répétés sur le même ton, le décèle ordinairement. La femelle pond dans un trou d'arbre, sur le bois vermoulu, six à sept œufs parfaitement blancs, et de la taille de ceux de l'hirondelle de croisée. PIC : PICUS , Linn. Bec robuste, entier, cunéiforme et sillonné en dessus 5 queue à baguettes fortes, roides et aiguës. Les Pics habitent de préférence les bois de haute futaie, où on les voit cramponnés au tronc des arbres, en s'appuyant de leur queue, et les parcourir de bas en haut, pour y rencontrer les insectes ou leurs larves dont ils se nour- rissent. Ils frappent souvent à coups redoublés avec leur bec, afin de les faire sortir des écorces qui les recèlent ; et c’est avec leur langue lombri- ciforme, pointue et armée, vers le bout, d'épines recourbées en arrière, qu'ils les harponnent ; ou seulement en les y collant au moyen d'un suc visqueux dont elle est enduite. Leur queue ne paraît avoir que dix pennes, en ce que les latérales sont très-courtes. Ces oiseaux nichent dans les trous naturels des arbres ou qu'ils pratiquent eux-mêmes. Leur mue est simple ; le mâle diffère de la femelle ; et les jeunes ne ressemblent aux vieux qu'après leur première mue. ( 155 ) Leur vol, qui a lieu par saccades, est peu soutenu. Tous les Pics qu'on rencontre en Anjou, y sont sédentaires. 29. pic VERT : Pzcus viridis, Linn. Le pic vert, Buff.— Le pic vert, Vieill. — Pic vert, Tem. pag. 391. — Fulg. le pivart, Toutes les pennes caudales rayées transversalement ; l'œil P 7 ; placé dans une tache noire, mais mouchetée de blanc et de noir dans les jeunes ; pieds d’un brun verdûtre. Vieux méle : taille de la Litorne; longueur totale, 1 pied; envergure, 18 pouces. Dessus de la tête et occiput d’un beau rouge, avec la base des plumes cendrées ; une mous- tache rouge, entourée de noir; dessus du corps vert; croupion jaune; queue brunûtre, rayée iransversalement d’ohvâtre; iris blanc. La vieille femelle diffère du mâle par ses moustaches qui sont noires, et par des couleurs moins pures. Les Jeunes, avant leur première mue, ont peu de rouge sur la tête; ils sont mouchetés de jaune en dessus; et le dessous est rayé longitu- dinalement de brun sur un fond vert blan- châtre; iris cendré. " Ge Pic est commun dans les bois, ainsi que sur les arbres champêtres. Il fait entendre sou- ( 154 vent son eri: #/acacan, téacacan, quil re- pète ordimairement en volant; mais au prin- temps, 1l redit sept à huit fois de suite son chant d'amour, #20 , to, etc. La femelle pond sept à huit œufs d’un blanc comme transparent, sans taches. 30. PIC CENDRÉ : Pzicus canus, Gmel. Picus norvegicus, Lath.— Le pic gris et le pic à téte grise, Vieill. — Pic cendré, Tem. pag. 393. Seulement les deux rectrices intermédiaires, rayées trans- versalement ; pieds noirs; bec couleur de corne. Vieux méle : un peu moins grand que le précédent; longueur totale, 11 pouces 8 lignes. Tête, dessus du cou et dessous du corps cen- drés; front d’un beau rouge; dos d'un vert clair; croupion jaune; lorums, petites et étroites moustaches et pieds noirs; iris d’un rouge clair. La femelle n'a point de rouge à la tête, et ses teintes sont moms pures que dans le mâle. Cette espèce, qui est très-rare, n’a encore été observée que dans l'arrondissement de Bauge. Elle à beaucoup de rapport avec la précédente. Cab. de M. Court, 91. PIC ÉPEICHE : Picus major, Lin. Le pic jarié ou épeiche, Buff. — Le pic épeiche > Vieill. — Pic épeiche, Tem. pag. 395. — Vulg. le roc-en-bois, le pi-de-mar. Flancs blancs, sans taches longitudinales; dos et croupion pairs. ( 135 Vieux méle : taille du merle ; lonsueur to- tale, 9 pouces; envergure, 16 pouces. Parties supérieures d’un noir pur, avec le front d'un blanc-roussâtre et une bande trans- versale rouge sur l'occiput ; tempes, une tache sur la partie latérale du cou, scapulaires, de petits carreaux sur les rémiges et dessous du cou et du corps blancs; bas-ventre et souscaudales d’un beau rouge cramoisi; une moustache noire part du bec, se divise sous l'oreille en deux branches, dont une va rejoindre le noir du des- sus du cou, tandis que l’autre descend oblique- ment sur les côtés de la poitrine ; 1ris rouge. La, femelle ressemble au mâle, mais elle n’a point de rouge sur la tête. Les jeunes, avant la mue, ont tout le som- met de la tête d'un rouge terne et l'occiput noir , le blanc et le noir moins purs; et les parties inférieures sont marquées de petits points noirâtres. Ce Pic, qui est sédentaire et assez commun dans les futaies, les chätaigneraies, etc., se décèle par son cri, quet, qu'il répète, lorsqu'il aperçoit quelqu'un; et si on approche de l'arbre où il s’est cramponné, il se retourne du côté opposé, au heu de fuir. Au printemps, 1l produit un roulement assez prolongé, et qu'il recommence souvent, en é 156 ) frappant de son bec et à coups précipités sur l'extrémité d'une branche morte. Ce roulement, qui s'entend de fort loin, est bientôt répété par un oiseau semblable ; de manière à faire croire que , si la nature, toujours prévoyante et sage, a donné à ces oiseaux cette faculté instinctive comme un moyen d'appel, c’est en quelque sorte en dédommagement du chant qu'elle leur a refusé. 92, PIC MAR : Picus medius, Linn. L Le pic varié à tête rouge, Buff.— Le pic varié à tête rouge, Vicill, — Pic mar, Tem. pag. 398. Flancs roses; marqués de taches longitudinales noires ; dos et croupion hoirs; plumes coronales et occipitales rouges et effilées dans les deux sexes. Vieux mêle : un peu moins grand que le précédent ; longueur totale, 8 pouces 2 lignes. Front cendré : dessus: de là tête et occiput rouges; joues, cou et poitrine blanchätres; une moustache brune, qui se fonce en noir sous les yeux , descend sur les parties latérales de la poitrine; dos et aïles d’un noir pur, avec des taches sur ces dernières et les scapulaires blancs; dessous du corps d’un blanc jaunâtre, avec les flancs roses, marqués de taches longitudinales noires; abdomen et souscaudales d'un rouge pâle ; iris brun, entouré d’un cercle blanchätre. La femelle a le rouge de Ja tête moins vif ( 137 ) ei moins étendu, et les plumes qui garnissent cette partie, sont moins efhilées que dans le mâle. Les jeunes , avant la mue, ont le rouge de la tête rembruni, l'abdomen et les souscau- dales roses. | Cette espèce, qui est très-rare, ressemble beaucoup à la précédente, dont elle a les mœurs et les habitudes. Elle habite de préférence les forêts de Baugé et de Saumur. Cab. de M, Court.; le Mus. 33. PIC ÉPEICHETTE : Pzcus minor, Lann. Le'petit épeiche » Buff., — Le pic petit épeiche et petit épeiche , Vieill. — Pic épeichette, Tem. pag. 399. — Wulg. le roc en bois , l’épeiche. z Des bandes transversales noires et blanches sur. le dos , le croupion et les scapulaires ; taille du inoineau. Vieux mäle : longueur totale, 5 pouces 6 lignes. Sommet de la tête rouge; occiput, dessus du cou, haut du dos et des ailes noires; bas du dos, croupion et scapulaires marquées de bandes transversales noires et blanches alternativement ; rémiges noires tachetées de blanc; front, joues, côtés du cou et parties inférieures d'un blanc sale, avec la poitrine et les flancs rayés longi- tudinalement de noir; une bande noire part du bec et s'étend sur les côtés du cou; iris rouge. ( 158 ) La femelle ressemble au mâle ; mais elle n'a point de rouge à la tête, et ses couleurs sont plus ternes. Elle niche dans un trou d'arbre; ses œufs, au nombre de quatre à cinq, sont entièrement blancs. . Ce Pic n’est pas très-rare où 1l y a des noyers et des châtaigmiers. + Cab. de MM. Court., de la Perr., Ollv., Guit., Le Bret., Guill., Mill. a —— 3.° Ordre : PASSEREAUX , Passeres. Pieds courts ou moyens ; ongles faibles ; jambes parfaite ment emplumées (1) ; trois doigts dirigés en avant et un der- riére , rarement le postérieur versatile ; point de membrane , ou cire, à la base du bec. . L'ordre des Passereaux de MM. Cuvier et Latreille comprend celui des Picæ et Passeres de Linnée. Il correspond à celui des 9 y/varns de M. Vieillot, moins la famille des Zyzodac- 4yles et celle des Colombrins, qui forment 1ei chacune ordre à part, et réunit les ordres Orn- nivores, Ansectivores, Granivores, Aniso- dactyles, Alcyons et Chélidons du Manuel d'Ornitholosie de M. Temminck. (1) Le martin-pêcheur excepté, ayant les jambes nues jusqu’au talon. ( 139 ) Les oiseaux qui composent cet ordre, sont tous monogames. Ils ont le pouce articulé au bas du tarse, sur le même plan des autres doigts ; les tarses annelés; le bec très-varié selon les fa- milles et les genres; la queue le plus ordinaire- ment composée de 12 rectrices (1); les yeux à ileur de tête et dirigés sur les côtés. Les mâles sont un peu plus grands ou de la même taille que les femelles, et en ont souvent le plumage. Dans cette circonstance, il est dif- ficile de les distinguer les uns des autres; ce- pendant, au printemps, les mâles ont l'anus itrès-sonflé et protubérant : caractères qu'on n'observe point dans les femelles. (*) Doigt extérieur réuni à l'intermédiaïre par une ou par deux phalanges, ou tout à J'ait séparés. FAMILLE DES LATIROSTRES : Zal/rostres. Bec très-fendu, déprimé, plus ou moins triangulaire, courbé à son extrémité qui est échancrée dans la plupart. (1) Bec sans échancrure notable ; pieds courts; ailes longues. (Les Fissirostres de M. Cuvier.) (1) Les engouleyens et les martinets n’ont que dix rectrices, 130 ) ENGOULEVENT : C4PRIMULGUS , . Linn. Bec petit, déprimé, garni à sa base de soies divergentes 3 marines tubulées ; tarses en partie emplumés ; doigts antérieurs réunis à leur base par une membrane ; le postérieur versatile ; ongle intermédiaire dentelé en dedans ; queue à dix rectrices. Les Ensoulevens sont des oiseaux nocturnes, dont le bec, fendu au-delà des yeux, est ou- vert, dit-on, pendant le vol, afin que les in- sectes qui composent leur nourriture, puissent s'engloutir ou se coller sur les parois internes et gluantes de la bouche. Ils ont de grands yeux et de larges oreilles : caractères propres aux oI- seaux de nuit. 34. ENGOULEVENT ORDINAIRE : Caprimulgus europæus ,; Lainn. L’engoulevent, Buff. — L'engoulevent d'Europe et engoulevent com- mun, Vieill. — L'engoulevent ordinaire, Tem. pag. 436. — V'ulg. le crapaud volant. Point de collier roux sur la nuque. Vieux méle : taille de la hitorne ; longueur totale, 10 pouces 6 lignes; envergure, 22 pouces. Tout le corps varié de gris, de brun, de rous- sâtre et de noir: ces couleurs formant des traits, des points, des ondulations ou des bandes; ces dernières sont noires sur la tête et sur le dos; une bande jaunâtre sur le haut de l'aile; les trois premières rémiges, ainsi que. les deux ( 444 ) pennes latérales de chaque côté de la queue ont chacune une tache blanche ; iris et pieds noirs. La vieille femelle, d'un pouee moins longue que le mâle, n’a point de taches blanches aux rémises ni aux rectrices, et ses couleurs sont moins bien prononcées. Les jeunes de l'année ressemblent beau- coup aux vieux; mais ils sont d'une taille infe- rieure, et ont la queue plus courte. De passage périodique; arrive en avril, et re- part en septembre. Vit solitaire dans les bois, les vignes, etc. , où 1l se tient presque toujours à terre. Au printemps, le mâle fait entendre, pendant la nuit , étant perché sur un petit arbre, de pré- férence, une espèce de roulement assez pro- longé, qui imite assez bien le bruit que fait ur rouet : c’est le seul chant qu'on lui connaisse. . La femelle pond dans les bois, les bruyères ;, etc., à terre, sans faire de nid, deux œufs ellip- tiques, un peu moins longs que eeux de la pie, marqués de taches brunes et d’autres cen- drées sur un fond blanc. Commun, surtout dans les bois sablonneux. HIRONDELLE : ÆZRUWDO, Linn. Bec court, triangulaire , sans barbes; doigts 3-1 ; les deux: extérieurs réunis à leur base , l'externe libre ; tarses courts , nus ou emplumés ; queue à douze rectrices ; première rémige la plus longne de toutes. (. 142 ) Lés Hirondelles, comme les autres oiseaux de passage périodique, reviennent tous les ans ha- biter les mêmes lieux. Elles sont habitantes de l'air plutôt que de la terre, et semblent nager dans ce fluide, tant elles ont de flexibilité dans le vol qu’elles savent modifier de mille manières, afin de pouvoir saisir les insectes qui composent exclusivement leur nourriture. Elles les suivent au haut des airs, lorsque le temps est serein; ou bien elles s'abaissent avec eux vers la surface du sol; selon que la pluie ou un temps couvert ra- mène les insectes près de la terre. C’est d'après cela, sans doute, qu'on dit que ces oiseaux in- diquent la pluie ou le beau temps, selon la hauteur où ils se tiennent. Elles ne muent qu’une fois (en février , Tem. ), et font trois couvées par an. * Le mâle et la femelle se ressemblent, mais les jeunes diffèrent des vieux jusqu’à leur première mue. Elles sont toutes de passage périodique. 39. HIRONDELLE DE CHEMINÉE : zrundo rustica, Linn. Hirondelle de cheminée ou domestique, Buff. — L'hirondelle de cheminée, Vieill. — Hirondelle de cheminée, Tem. , pag. 427. Front et gorge d’un roux marron; tarses et doigts nus ; queue trés-fourchue , avec une tache blanche sur les barbes in- térieur esdés dix pennes latérales. Méle adulte : taille du chardonneret; lon= gueur totale, 6 pouces 6 lignes. à (143) Païties supérieures, côtés du cou ainsi qu'un large plastron sur la poitrine d’un noir bleuâtre à reflets violets; front, sourcils et gorge d'un roux marron; ventre d'un blanc lavé de rous- sâtre ; queue très-fourchue, d’un noir bleuâtre, avec une grande tache blanche sur sa partie in- terne des dix pennes latérales; les deux inter- médiaires sont sans taches. La femelle a les taches rousses du front et de la poitrine moins étendues, le blane du ventre plus pur, et la queuë un peu moins fourchue. Les jeunes de l'année ressemblent un peu à la femelle; mais le plastron, qui est noirûtre, lavé de roussâtre, est peu étendu; lé roux du front et de la gorge est moins vif, et la queue est moins fourchue que chez les vieux. Cette Hirondelle arrive vers la fin de mars, quelquelois plutôt, et repart dans les premiers jours d'octobre. Elle est la première de ses congé- nères à paraître en Anjou, et la dermière à s'en retourner. Elle place son nid dans les cheminées; le construit avec de la boue gâchée avec un peu de paille. La femelle y pond quatre à cinq œufs blancs, couverts de points rougeâtres, lesquels sont plus grands, plus rapprochés, et forment comme une espèce de couronne vers le gros bout. | ( 144) Lorsque les « couvées sont terminées, ces Hi- de EL . Très nns : CE du "2j 36. HIRONDELLE DE FENÈTRE * wi ur— bica, Linn. Hirondelle à cul-blanc ou de fenétre, Buff. — L'’hirondelle à crou- pion blanc ou de fenétre, et hirondelle de fenétre, Vieill. — Hïi- rondelle de fenêtre, Tem. pag. 428. Croupion blanc; tarses et doigts emplumés. Mäle adulte : moins grand que le précé- dent; longueur totale, 5 pouces. Noir en dessus, avec des reflets violets sur Lx tête, la nuque et le haut du dos; parties infé- rieures et croupion d'un blanc pur ; queue four- chue, sans taches blanches. La femelle a les couleurs moins vives et la gorge d'un blanc sale. Les jeunes de l'année sont d'un brun noi- ratre en dessus, et la gorge est grise. Cette espèce arrive vers la fin d'avril, et repart dès la mi-septembre; cependant, tous les imdi- vidus ne partent pas ensemble à la même épo- que; quelques-uns (sans doute ceux des der- mères nichées ) ne disparaissent qu’en octobre. Dès leur arrivée; ces oiseaux s'occupent de ( 145 ) la construction de leurs nids, qu'ils placent à l'angle intérieur et supérieur d'une croisée, ou sous l'avancement d’une corniche ; 3.ou bien ne font que réparer les anciens, si toutefois cela était nécessaire, et dont ils chassent les moi- neaux qui auraient pu s’en emparer. Vivant toujours en société, on voit toujours aussi une grande quantité de ces nids sur le même édifice. Ils sont composés de terre ou de boue, ont une forme à peu près hémisphérique et louvertüré étroite ; l'intérieur est garni de quelques fragmens de paille ainsi que de plumes. La femelle y pond quatre à cmq œufs ovales d’un blanc pur. Lorsque les couvées sont terminées, ces hi- rondelles se rassemblent en très-srand nombre ; sans s'éloigner beaucoup du heu qu’elles ont choisi, on les voit alors s'élever à des hauteurs considérables et se reposer ensuite toutes les unes après les autres sur le même toit ou sur les moulures saillantes de quelque bâtiment. Peu de jours avant leur départ, elles se re- posent plus souvent qu'à l'ordinaire, partent , reviennent bientôt, et finissent enfin par dis- paraître toutes ensemble en poussant chacune ün pelit cri de rappel. Commune dans les villes. 10 ( 146 ) 37. HIRONDELLE DE RIVAGE: /Zzrundo riparia; Linn. L'hirondelle de rivage, Buff.— L’hirondelle de rivage , Vieill. — Hirondelle de rivage, Tem. pag. 429. Parties supérieures et poitrine cendrées ; tarses emplumeés à leur base postérieure seulement ; queue peu fourchue , sans taches. Méle adulte : taille du précédent ou un peu moindre; longueur totale, 5 pouces. Parties supérieures, ainsi qu'une large bande sur la poitrine , gris de souris; mais les rémiges et les rectrices noirâtres; gorge, devant et un peu les côtés du cou, ainsi que le ventre et les souscaudales, d’un blanc pur; cinq à six petites plumes réunies à la base postérieure du tarse. La femelle a les couleurs plus ternes. Les jeunes, au sortir du nid, ont toutes les plumes des parties supérieures bordées de roux. Cette espèce, la plus petite de nos hirondelles, arrive au mois de mars et repart en septembre, par troupes quelquefois très-nombreuses. A leur retour, au printemps, ces hirondelles, qui vivent toujours en société, même pendant les nichées, se rendent aux bords escarpés des ri- vières où elles ont coutume de nicher. C’est dans ces trous, ou terriers, de 3 à 5 pieds de profondeur, qu’elles savent creuser avec leurs pieds, et dont chaque couple garnit le fond avec ( 147 ) beaucoup de foin et une grande quantité de plumes, que la femelle , sur ce hit mollet, mais mal confectionné , pond ordinairement einq œufs ovales; d’an blanc pur et à coque extrème- ment tendre. Lorsque les couvées sont terminées, tous les individus d’un même canton se rassemblent pour former ces nombreuses volées qu'on voit sou- vent se reposer sur les grèves et les paturages qui bordent les rivières, surtout quelque temps avant leur départ: La nuit ne les sépare pont, elles vont la passer toutes ensemble sur les luisettes ( saules) des rivages ou les roseaux des marais. Elles ont en général le vol bas et moins précipité que celui des précédentes. Communes sur les bords de la Loire , de Sarthe, du Loir , de l’Authion, du Thouet, et même à la sablonmière du Tertre-Monchaud, près Tiercé : où elles nichent tous les ans, dans les trous profonds qu’elles ont creusés à la partie supérieure de cette profonde excavation. 38. HIRONDELLE DE ROCHER : Âl/rundo rupes- cris , Linn. Hirundo rupestris éf hir. montana, Gmel. — L’hirondelle gnise des rochers, Buff. — L'hirondèlle de rocher, Vieill. — Hiron- delle de rocher, Tem. pag. 430. D'un brun clair en dessus , d’un blanc roussâtre en dessous ; queue à peine fourchue ; avec une tache blanche sur les (148 ) barbes intérieures des dix pennes latérales ; tarses couverts d'un duvet grisitre. Méle adulte : un peu plus grand que lhi- rondelle de fenêtre ; longueur totale, 5 pouces 10 lignes. Parties supérieures d’un brun elair sanstaches, les inférieures d’un blanc sale , avec les flancs et l'abdomen légèrement lavés de roussâtre; iris aurore. La femelle ressemble au mâle. Les jeunes de l'année ont les plumes du dos et des ailes bordées de roux clair ; les parties inférieures d’un jaune roussâtre ; mais la gorge est mouchetée de petits points grisâtres sur un fond blanchätre. Les Hirondelles de rocher effectuent leur double passage sans s'arrêter au printemps, et en ne restant que quelques jours à lautomne ; à cette dernière époque, on les voit par petites troupes de douze à quinze individus, sans doute par petites familles ainsi réunies, volant à une moyenne hauteur , et d’un vol moins rapide que celui de l’'Hirondelle de cheminée ; s'arrêtant quelquefois autour des grandsarbres, lorsqu'elles y rencontrent des insectes. Rare. MARTINET : CYPSELUS, Illig. Bec petit, recouvert de plumes presque jusqu’à la pointe ; tarses-très-courts, à demi emplumés ; doigts totalement séparé: ( 149 ) le postérieur articulé sur le côté interne du tarse et dirigé en devant ; ongles courts , très-arqués et fort rétractiles ; queue à dix rectrices; premiére et deuxième rémiges les plus longues de toutes. Les Martnets diffèrent des hirondelles par des caractères tranchés ; mais ils vivent comme elles d'insectes qu'ils saisissent en volant, et qu'ils peuvent retenir à volonté, au moyen d'abajoues gluantes, contre les parois desquelles ils se collent. Ils ont le vol beaucoup plus rapide et plus élevé que celui des hirondelles, et sont comme elles de passage périodique; la mue est simple et s'opère en janvier. 39. MARTINET DE MURAILLE : Cypselus mura- 71uS , Tem. Hirundo apus, Linn.— Le martinet noir ou grand martinet , Buff. — Le martinet noir: cypselus apus, V'ieill. — Martinet de mu- raille : cypselus murarius, Tem. pag. 434, Méle adulte : grosseur du rossignol ; lon- gueur totale, 7 pouces 10 lignes ; envergure, 14 pouces 9 lignes; les ailes dépassent la queue de 10 lignes, Dessus et dessous couleur de suie, avec la gorge d'un blanc cendré; devant et côtés du tarse emplumés ; iris brun foncé, La femelle est seulement un peu plus petite que le mâle. Les jeunes de l'année ont la gorge et le tour ( 159 ) du bec d’un blanc pur ; les pennes des ailes et de la queue hiserées de blanc. Cette espèce , qui est très-commune dans les villes , arrive du 29 au 25 avril et repart du 24 au 30 juillet. Elle niche dans des trous de mu- railles, mais toujours à une grande élévation. Le nid est composé de toutes sortes de matières mol- lettes indifféremment, enduites d'une humeur visqueuse de couleur grise, que l'oiseau fait sortir de sa gorge. La femelle, qui ne fait qu'une couvée par an, y pond trois à quatre œufs blancs, oblongs, longs de 1 pouce et de 7 lignes de diamètre. | | Ces oiseaux se tiennent autour des grands édifices, où on les voit, d’un vol-extraordinai- rement rapide, décrire mille cercles ou planer au milieu des airs. C’est surtout vers le soir, et même après le coucher du soleil, qu'ils se réunis- sent par petites troupes pour faire leurs grandes évolutions, en criant tous ensemble. Rarement se reposent-ils à terre, par la difficulté qu'ils éprouvent à reprendre leur vol une fois qu'ils y sont posés, si ce n’est lorsqu'ils se trouvent sur quelque élévation. | (2) Bec échancré prés de son extrémité. GOBE-MOUCHE : MUSCICAPA, Lin. Bec médiocre, robuste , triangulaire, déprimé horizontale ment, à vive-arête en dessus, un peu crochu à sa poinie ; (151 ) avec des barbes roides à sa base ; tarses de la longueur du doigt du milieu ; les deux doigts extérieurs réunis à leur base. Les Gobe-Mouches sont des oiseaux de petite taille, vifs à saisir leur proie, qui consiste par- ticulièrement en insectes qu'ils attrapent ordi- nairement au vol, ainsi que de quelques baies. Ils ont les yeux grands, la penne bâtarde courte, les deuxième et troisième rémiges les plus lon- gues de toutes, et les tarses courts (1). Leur mue est simple ou double, selon les espèces. Le mâle et la femelle se distinguent souvent l’un de l'autre, et les jeunes diffèrent ordinairement des. vieux dans leur première année seulement. Ils sont tous de passage périodique. 40. GOBE-MOUCHE GRIS : Muscicapa grisola, Linn. Ze gobe-mouche proprement dit, Buff. — Le gobe-mouche propre- ment dit et gobe-mouche grisätre, Vieill. — Gobe-mouche gris , Tem. pag. 152. Parties supérieures d'un brun cendré, avec la tête rayée de blanc et de noirâtre, Méäle adulte : taille de la fauvette à tête noire; longueur totale, 5 pouces 6 lignes; envergure, 9 pouces 6 lignes. (1) Ce dernier caractère servira à distinguer au premier aperçu, les gobe-mouches d’ayec les fauvettes dont le tarse est toujours. allongé. : | 6 152 ) Parties supérieures d'un brun cendré; mais les rémiges et les rectrices noirâtres; la partie antérieure du dessus de la tête rayée longitudi- nalement de blanc et de noirâtre : cette dernière couleur occupant le centre de chaque plume ; parties inférieures blanches, tirant au gris rous- sâtre sur les flancs, avec des taches longitudi- nales d’un brun cendré sur les côtés du cou, la poitrine et les flancs; dessous de l'aile d'un gris-roussätre clair ; iris brunäâtre ; bec et pieds noirs. La femelle et les jeunes de l'année res- semblent au mâle; cependant ces derniers ont le dessus du cou pâle et le dessous de l'aile blanc. Cette espèce, dont la mue est simple, et qui est assez répandue, arrive vers la fin d'avril, et repart vers la mi-septembre. D'un naturel triste, ce Gobe-Mouche ne fait entendre qu’un petit cri aigre et désagréable, qu'il jette, surtout à l'approche de l’homme, sans pour cela s'en effrayer beaucoup. On le rencontre dans les lieux frais et ombragés des bois, des vergers, etc., où 1l vit solitaire. C’est aussi dans ces lieux qu'il établit son nid, qu'il place, soit dans une fente ou la cavité d'une branche cariée, ou bien dans un buisson, et toujours à quelques pieds de terre. Ge nid est ( 153 ) composé de mousse verte, de quelques lichens, de racines fibreuses, mêlées souvent avec les fleurs sèches du chène, et de quelques crins en dedans; le tout assez mal confectionné. La fe- melle, qui ne fait qu'une couvée par an, y pond, vers la mi-mai, cinq œufs d'un blanc sale, marqués confusément de taches roussâtres irès-rapprochées, surtout vers le gros bout. Les couvées terminées, ces oiseaux se répandent dans les jardins, les vergers, etc. Angers (le Jardin des Plantes), Baugé , Sau- mur, Segré, le Puy-Notre-Dame, les forêts de Fontevrault, de Cholet, de Vezins, etc. Cab, de MM. Court., Guill., Olbv., de la Perr., Mill. ; le Mus, 41. GOBE-MOUCHE A COLLIER : Muscicapa albÿ. collis , Tem. Ze gobe-mouche à collier de Lorraine, Buff. — Le gobe-mouche noir à collier : muscicapa streptophora , fieill. — Gobe- mouche à collier : muscicapa albicollis, Tem. pag. 153. A l'origine des rémiges , un petit miroir d’un blanc plus ou moins pur ; plus étendu sur les vieux. Vieux mdûle en plumage de printemps ou de noces : taille de la linotte; longueur totale, 4 pouces 10 à 11 lignes; envergure ,; 8 pouces 6 lignes. Parties supérieures d’un noir foncé ; les infé- ( 154) rieures ainsi que le front, un collier sur la nuque, le croupion, un miroir et une grande tache sur l'aile: le tout d’un blanc pur. Cette dernière tache qui s'étend sur la base des moyennes, ainsi que sur le bord externe des grandes couvertures, est réunie au miroir ; mais ne parait telle, que lorsque l'aile est déployée; iris, bec et pieds noirs. Cette livrée n’est parfaite qu'après la deuxième année, et au moyen d'une double mue. Avant cette époque, on remarque quelques plumes grises parmi les noires, et les rémiges ainsi que les rectrices ne sont que noirâtres. Les deux extérieures de ces dernières ont en outre, des bords blancs qui diminuent de largeur avec la mue, et qui finissent par disparaître totale- ment, après l'âge de deux ans. Vieille femelle en plumage de printemps : front d’un cendré blanchâtre; parties supé- rieures d’un gris cendré, légèrement lavé de brun olivâtre; parties inférieures et les taches de l'aile d'un blanc pur; collier d'un cendré clair et faiblement indiqué; les deux pennes ex- térieures de la queue bordées de blanc; iris, bec et pieds noirs. Les jeunes de l'année, ainsi que les vieux, méle et femelle, après la mue d'été, rves- semblent beaucoup à la vieille femelle; mais ils L (155) w'ont point le front d'un cendré blanchätre, si se n’est les très-vieux mâles, ni de collier sur la nuque; les taches blanches de l'aile sont la- vées de jaunâtre; elles sont moins larges sur les grandes couvertures, où elles ne forment à cha- _cune d'elles qu'une bordure externe étroite; et le miroir a peu d'étendue dans les jeunes de l'année. Les parties mférieures sont d'un blane sale, glacé de cendré, surtout aux flancs, à la poitrime et aux côtés du cou; les taches la- térales de la queue sont comme dans la vieille femelle ; iris, bec et pieds noirs. Cette espèce, dont la mue, double, donne au mâle et à la femelle, après les couvées termi- nées , la livrée des jeunes de l'année, ne niche point en Anjou, elle ne fait qu'y passer au printemps et à l'automne. A leur premier pas- sage, qui a lieu vers la fin d'avril, ainsi que dans les premiers jours de mai, ces oiseaux sont dans leurs habits de noces. A cette époque, ils ne s'arrêtent que peu de jours : aussi les ren- contre-t-on rarement ; tandis qu’à leur passage d'été, qui commence dès la fin d'août, et finit dans les premiers jours d'octobre, rarement plus tard, et sous la livrée du jeune âge, ils sont très- répandus dans les bois, ainsi que partout où il y a des arbres, sur les basses branches des- quels ils se tiennent ordinairement, pour être plus à portée de s'élancer sur les insectes qui ( 156 } viennent à passer, ou qu'ils saisissent quelque- fois à terre. Indépendamment des insectes qui composent leur nourriture ordinaire , ils man- gent aussi des fruits, tels que ceux du sureau , de la ronce, ainsi que des müres et des figues. De Rà les noms de Mérier et de Bec-Figue qu'ils portent en Lorraine, et qu'ils ont de commun avec le Muscicapa luctuosa de Tem. Dans le même pays, on lui donne encore le nom de petit Pinson des bors, à cause d’une sorte de ressemblance (en plumage d'automne) avec cet oiseau, et d'une espèce de piaulement, Zurf, qui est aussi celui du pinson , et qu'il ne cesse de répéter, surtout lorsqu'il voit quelqu'un, sans marquer pour cela beaucoup de défiance, se laissant facilement approcher. Très-commun à son passage d'été, dans tous les bois, les îles-de la Loire, les vergers, les arbres des boulevards et du Jardin des Plantes d'Angers, ete., etc.; rare à son passage du prin- temps. Cab. de MM. Court., Olliv., de la Perr., Guill., Mall. ; le Mus. FAMILLE DES DENTIROSTRES : Dentirostres. Bec fort ou grêle, toujours échancré près de son extré- mité (1); triangulaire et comprimé, ou bien conique, ou (1) Le genre troglodyte excepté, dont le bec est entier. UN + presque aciculaire ; les deux doigts extérieurs réunis à leur base. (1) Bec fort ou gros, triangulaire et com- primé, ou plus ou moins conique. PIE-GRIÈCHE : LANIUS, Linn. Bec médiocre , robuste, arrondi en dessus, comprimé la: téralement ; garni de soies roïdes sur ses angles; mandibule supérieure crochue et fortement dentée vers le bout; l'in- férieure retroussée et tréssaiguë à sa pointe. Les Pie-Grièches sont des oiseaux de petite taille, mais courageux et intrépides; qui se dé- fendent et même attaquent avec vigueur des oiseaux beaucoup plus forts qu’elles, sui tout à l'époque de leurs michées. Leur bec armé d’une dent analogue à celle du bec des faucons, les a fait classer, par quel- ques naturalistes, avec les oiseaux de proie; mais leurs ongles médiocres et non rétractiles et plus encore l'absence d’une cire à la base du bec , les en éloignent assez, ainsi que leur ma- nière de vivre qui est plutôt insectivore que carnivore, quoiqu'eHes mangent, dit-on, quel- quefois de petits oiseaux, qu'elles ont soin de plumer et de dépecer préalablement. Leur proie, qu’elles saisissent et qu’elles emportent avec le bec, les distingue encore des oiseaux de proie qui n’emploient que leurs serres pour cet effet. Les Pie-Grièches ne planent point non plus, e (158 ) comme le font les oiseaux de proie; leur vol est pour l'ordimaire assez irrégulier et jamais long-temps suivi; et dans l'état de repos, ces oiseaux ont dans la queue un balancement de haut en bas. Certaines espèces jouissent du talent particu- lier de pouvoir imiter le chant de plusieurs oiseaux : mais il sérait difficile d'admettre, comme plusieurs naturalistes l'ont avancé, que cette faculté leur a été donnée pour tromper les oiseaux, afin de les attirer près d'eux, et d'être, par cela même, plus à portée d’en faire leur proie. Cependant cette manière de voir parait au premier aperçu, assez satisfaisante, en admettant même que les Pie-Grièches doi- vent manger des oiseaux. Mais comment expli- quer le motif qui les porte à contrefaire le chant de HR perdrix rouge, et plus encore le bêlement de la chèvre? faits que nous avons été à même de vérifier plus d’une fois. Ici, n'est plus possible d'admettre un appétit car- nassier pour d'aussi gros animaux; pas plus que chez le geai, qui possède cette faculté imita- trice à un degré de perfection également bien marqué. Ces différentes observations jointes à celle que cette habitude de contrefaire les autres animaux, n’a encore été observée que chez les Pie-Grièches rousses et écorcheurs , ainsi qu'au } E] ( 159 ) geai ( en ce qui concerne toutefois les oiseaux de notre pays): trois espèces d'oiseaux privés en quelque sorte d’un chant notable, nous donnent à penser que si la nature les a peu fa- vorisés, en leur refusant cet agréable précurseur de l'amour, chez les oiseaux, elle a su du moins les en dédommager, en ‘quelque façon, en leur accordant ce pouvoir minique: Pour corroborer ce que nous venons d'a- vancer , nous ferons remarquer que ces diffé rentes espèces d'oiseaux imitateurs ne contrefont jamais les autres animaux qu'au printemps, et qu'à cette époque, l'influence des parties de la génération sur l'organe de la voix, agissant dans toute sa force, 1l en résulte que les Pie- Grièches et les geais, qui n’ont pas de chant bien déterminé par eux-mêmes, et se trouvant en quelque sorte forcés par cette influence, d'en avoir un qui soit propre à remplacer celui dont la nature les a privés, ils imitent les animaux qu'ils entendent autour d'eux. Et enfin , comment supposer que cet appétit carnassier qu'on leur attribue, ne les fit cher- cher à tromper les animaux qu'au printemps, afin de pouvoir s’en emparer? Ils ne mangeraient donc de la chair qu'à cette époque : ceci n'est pas supposable. La mue est simple ou double, selon les espèces; ( 160 ) le mâle et la femelle diffèrent plus on moins l'un de l'autre ; et les jeunes, qui se distinguent souvent beaucoup des vieux dans leur première année, ne quittent bien complettement la livrée du jeune âge qu'à leur deuxième année. | Toutes les espèces de ce genre sont connues én Anjou sous celui de pie-croix. 42. PIE-GRIÈCHE GRISE : Lanius excubrtor', Linn. La pie-grièche grise, Buff.— La pie-grièche grise, Vieill. — Pie- grièche grise, Tem. pag. 142.— Vulg. la grande pie-croi, le pie-marage, la pie-crouillère. Une double tache blanche sur les grandes pennés alaires ; les deux rectrices intermédiaires entièrement noires ; tête ef manteau d’un cendré clair ; point de bandeau noir sur le front. Vieux méûle : taille de l'étourneau ou un peu moindre; longueur totale, 9 pouces; envergure, 13 pouces ; queue dépassant les ailes de 2 pouces. | Parties supérieures d'un cendré clair, ailes courtes, noires, avec l’origine des quinze pre- iières pennés d'un blanc pur, formant une double tache lorsque l'aile est ployée ; scapu- laires et extrémité des pennes secondaires blanes. Queue très-étagée ; les deux pennes intermé- diaires entièrement noires ; les latérales termi- hées de blanc, et plus largement bordées de cette couleur qu'elles sont plus extérieures ; œil noi ( 161 ) | râtre, placé dans une bande noire qui se rend du bec sur l'oreille; parties inférieures d'un blanc pur ; bec et pieds noirs. La vieille femelle, un peu plus petite que le mâle, est d’un cendré plus foncé en dessus, d'un blanc moins pur en dessous, avec la poi- trine légèrement marquée de petits croissans grisätres; les taches blanches des ailes et de la queue sont moins étendues que dans le mäle. Les jeunes ont les couleurs ternes, le ventre et la poitrine marqués de lignes transversales , demi-circulaires. Var. B. entièrement blanche, avec l'extrémité des rémiges noire. Cette espèce, qui est sédentaire et qui n’est pas très-répañdüe, habite la lisière des bois, dans les pays de landes de préférence; mais dès l'approche de l'hiver, elle fréquente les plames et se rapproche des habitations, où on la voit sur les arbres élevés ainsi que sur les buissons; mais d'un naturel défiant, elle se laisse difhei- lement approcher. Niche ordinairement dans les bois, sur les grands arbres ainsi que dans les gros buissons d'épines. Le nid est composé d'herbes sèches et de mousse extérieurement; l'intérieur est garni de laine et de plumes. La femelle pond cinq à sept œufs d'un gris pâle, marqués de taches brunâtres plus rapprochées vers le gros bout 17 ( 162 ) Segré, Baugé, Angers, Saumur, les bords de la Loire, etc. La Var. B. a été tuée en décembre 1823. 43. PIE-GRIÈCHE A POITRINE ROSE : £Lanius minor, Lann. La pie-grièche d'Italie, Buff. — La pie-grièche grise à front noir et La pie-grièche à front noir, Vieill. — Pie-grièche à poitrine rose, Tem. pag. 144. — Vulg. la pie-en-crouelle. Une seule tache blanche formant un miroir sur l'aile ; les quatre rectrices intermédiaires entièrement noires ; un large bandeau noir sur le front des vieux, ainsi que la poitrine rose et la gorge blanche. Vieux méûle : Un peu moms grand que le précédent ; longueur totale, 8 pouces; enver- gure, 12 pouces 7 lignes. Un large bandeau noir sur le front se réunit à une bande de même couleur, qui part du bec, passe par les veux et s'étend sur l'o- reille ; occiput, dessus du cou et dos d’un cendré clair ; ailes noires, avec un miroir blanc; queue presque carrée, seulement les deux rectrices extérieures plus courtes; les quatre intermé- diaires entièrement noires, toutes les autres terminées de blane et largement bordées ou totalement de cette couleur; gorge blanche; poitrine et flancs roses ; iris brunâtre; bec et pieds noirs. ( 163 ) La vieille femelle, un peu plus petite que le mâle, a le rose plus terne et le noir moins pur et tirant au brun ; la bande du front, ainsi que celle des oreilles, moins étendue. Les jeunes avant la mue : plumes des par- ties supérieures d’un cendré pâle , mais bordées de blanchâtre ; parties inférieures d’un blanc terne ; une tache noirûtre part du bec et s'étend sur l'oreille; point de bandeau noir sur le front : cette couleur remplacée par du cendré terne ; bec et pieds noirûtres. Cette espèce, de passage périodique, a le bec beaucoup plus fort que celui de la précédente, avec laquelle elle a quelques rapports. Elle ar rive au printemps et repart à l'automne. On la rencontre sur les grands arbres des bords de la Loire, ainsi que du Thouet, où elle est rare. C’est aussi sur ces arbres où dans un buis- son qu'elle place son nid, qu’elle compose comme celui de la précédente; la femelle y pond cinq à six œufs d'un gris bleuâtre , marqués de taches brunâtres disposées en bandes en arrivant vers le gros bout. Ces oiseaux ont un cri d'mquiétude très aigu: ptaut , piaut , piauï, etc.; imitant en quelque sorte le bruit et le son d’un timbre argentin , qu'ils font entendre , surtout pendant le temps des couvées. (64 ) De très-loi on peut les distinguer des auires Pie - Grièches à ce cri particulier, ainsi qu’à leur vol élevé , rapide et horizontal. Les iles de la Loire , lés environs de Sau- mur ; etc. Cab. de MM. Court., Ollhv., Mill; le Mus. 44. PIE-GRIÈCHE ROUSSE : ZLanius rufus, Briss., Linn. La pie-prièche rousse, Buff. — La pie-grièche rousse, Wieill. — Pie-grièche rousse, Tem. pag. 146. Queue arrondie ; première rémige aussi longue que la qua- trième ; dessous du cou et occiput roux dans les vieux ; un miroir blanc sur l'aile des mâles seulement : les jeunes ava.t leur premiére mue exceptés ; pieds noirs. Vieux méûle : un peu moins grand que lé proyer; longueur totale, 7 pouces; envergure, 11 pouces 6 lignes. Front blanc, suivi d'une large bande noire qui deseend sur les yeux, les oreilles et les côtés du cou ; occiput , nuque et dessus du cou d'un roux vif; dos et ailes noires; un miroir êlanc sur les rémiges ; extrémité et bordures des pennes moyennes, et les scapulaires blancs; couvertures supérieures de la queue blanchà- : tres ; rectrices noires, mais les pennes latérales terminées et plus où moins tachées et bordées de blanc ; les deux intermédiaires entièrement aoires ; iris roussâtre ; bec et pieds noirs. (165) La vieille femelle a le roux de la tête et du cou moins vif, et rayé de brun en travers; les parties inférieures d'un blanc terne et moins étendues que dans le mâle ; le noir moins pur et les couvertures supérieures des ailes 6ordées de roux ; point de miroir blanc sur les ré- miges. Les jeunes avant leur première mue ont le front, les sourcils et le lorum mélangé de blanc et de grisâtre ; toutes les parties supé- rieures d’un roux terne ; un peu de roux cendré et quelquesares bruns au croupion ; les deux rec- trices extérieures entourées de brun et de blanc; les quatre intermédiaires sont d’un roux brun, sans taches; poznt de miroir blanc sur les ré- miges ; parties mférieures d’un blanc sale, avec des croissans angulaires grisâtres ; bec couleur de corne. | Les jeunes après leur première mue (au mois d'août), ont le dessus de la tête et du cou, amsi que les scapulaires, vermiculé de blanc, de noirâtre et de roux; le dos brunâtre ; le crou- pion d'un blanc grisâtre, avec quelques ares noi- râtres ; les bordures des ailes roussâtres; /e méroër du mé&le blanchätre et ombré de roussätre ; les rectrices brunâtres, toutes terminées de blanc, avec la plus extérieure bordée de cette couleur, et la deuxième de blanc roussâtre; parties inférieures d’un blanc sale , avec des croissans noirâtres sur ( 166 ) les côtés du cou, la poitrine et les flancs ; sous- caudales d’un blanc jaunâtre. Cette espèce, dont la mue, double, en faisant au printemps prendre aux jeunes de l’année le plumage des adultes , leur laisse encore après cette opération , quelques traces de la livrée du jeune àge, qui ne disparaissent bien qu'à l’âge de deux ans. Elle est de passage périodique, arrive vers la mi-avnil, et repart vers la mi-septembre, On la rencontre sur les arbres, dans les champs, les prairies, etc., des lieux sablonneux de pré- férence. C’est ordinairement sur les arbres frui- Hiers, ainsi que sur les peupliers, qu'elle place son nid, à 10 ou 15 pieds de terre; elle le compose d'herbes sèches, ainsi que de tiges et de sommités de filago, de lichens, de filasse, entrelacés ensemble, et le garnit mtérieurement de racines fibreuses et de quelques plumes; la femelle y pond six à sept œufs, longs de 11 lignes sur 8 de diamètre, d’un blanc sale, avec des taches d'un brun fauve et d’autres plus fon- cées : ces taches sont plus larges et plus rap- prochées vers le gros bout, où elles forment une espèce de couronne. Elle n’est pas très-commune. On la rencontre particulièrement dans les arrondissemens de Baugé et de Saumur, ainsi qu'aux bords de la Loire, ( 167 ) 45. PIE-GRIÈCHE ÉCORCHEUR : ZLanius collurro, Briss., Linn. L'écorcheur, Buff. — La pie-grièche écorcheur, Vieill. — Pie- grièche écorcheur, Tem. pag. 147. Queue coupée carrément, seulement la rectrice extérieure plus courte que les autres ; première rémige plus longue que la quatrième ; point de miroir bianc sur l'aile; pieds d’un q Si cu brun marron. Vieux méle : moins grand que le précé- dent; longueur totale, 6 pouces 6 lignes; enver- gure, 11 pouces. Un trait noir sur le front se réunit à une bande de même couleur, qui s'étend de la base du bec jusque sur l'oreille; dessus de la tête et du cou, bas du dos et croupion d'un cendré bleuâtre; dos et couvertures des ailes d’un roux marron; gorge, abdomen et souscaudales d'un, blanc pur; poitrine, ventre et flancs d'un rose très-lésèrement lavé de roux; rectrices noires, les quatre intermédiaires sans taches ; les laté- rales blanches jusqu'aux deux tiers de leur lon- sueur; bec noir; iris et pieds brunâtres. Vieille femelle : parues supérieures d'un roux terne, avec la nuque et le croupion d'an roux cendré; une bande rousse derrière l'œil ; lorums et sourcils d’un blanc jaunâtre; queue brunâtre , terminée de blanchâtre; les quatre pennes intermédiaires entièrement d'un brun ( 168 ) roussâtre, et les deux latérales entourées de brun et de blanc jaunâtre ; parties inférieures d’un blanc plus ou moins pur, avec des ares bruns sur les côtés du cou, la poitrine et les flancs. Les jeunes de l'année vessemblent beaucoup à la femelle, ainsi qu'aux jeunes de la précé- dente. Parties supérieures d'un brun roussâtre, avec de légères lunules brunes sur la tête, mieux prononcées sur le dos et les scapulaires; cou- vertures supérieures des ailes /argement bor- dées de roux, et terminées par un peu de blanchâtre ; croupion roux, marqué de petites raies transversales brunes ; parties inférieures d’un blanc plus ou moins pur, avec des arcs an- suleux noirâtres sur les côtés du cou, la poi- trine et les flancs ; lorums grisätres; sourcils d’un gris jaunâtre; queue roussâtre, terminée de blanc roussâtre: les deux pennes imtermé- diaires entièrement roussâtres, la plus exté- rieure bordée de blanc; bec grisatre, moins foncé en dessous. Les jeunes au sortir du nid sont plus teints de grisätre. Cette espèce, de passage périodique, arrive et repart aux mêmes époques que la précé- dente. On la rencontre sur les haies fortes des champs, des chemins et des prairies. C’est or- ( 169 ) dinairement’dans un fort buisson d'épines qu'elle place son nid, et à quelques pieds de terre. Elle le compose des mêmes matériaux que celui de la précédente, lui donne la même forme; mais il est un peu moins grand. La femelle, qui fait deux couvées par an, y pond cinq à six œufs à chaque fois, très-variables, tant par la couleur du fond que par la disposition des taches : ils sont blancs , bleuâtres, grisâtres ou roses, avec des taches brunes, grises ou roussâtres, plus rapprochées et réunies en couronne vers le gros bout. Très-commune partout. MERLE : TURDUS, Lainn. Bec médiocre, tranchant, glabre à sa base; aussi large que baut, ensuite comprimé latéralement, arrondi en dessus ; bouche ciliée ; tarses longs ; mandibule supérieure échancrée et courbée à sa pointe. Les oiseaux de ce genre ont les tarses allon- gés, les ailes moyennes ou courtes, la penne bà tarde petite, et les rémiges variables dans leurs proportions. Leur plumage est tantôt grivelé ou moucheté , ou seulement uniforme, ou varié par des couleurs distribuées par masses. Ces carac- tères ont servi à Montbeillard pour les diviser en deux familles : /es grives et les merles, qui formeront dans ce genre, chacune, une sec- tion particulière, ( 170 ) Pour faire entendre leur chant, qui est agréa- ble et souvent très-varié, ces oiseaux se tiennent à l'extrémité des arbres ou des rochers, selon les espèces. Ils vivent d'insectes et de fruits; leur mue est simple. (a) Plumage grivelé ou moucheté (les grives). Dans cette section, les mâles, les femelles et les jeunes diffèrent peu les uns des autres. AG. MERLE DRAINE : Z'urdus viscivorus, ann. Za draine, Buff. — La grive draine, Vieill. — Merle draine, Tem. pag. 161. — Vulg. la tré, la trée, la traie, la grive de gui, La grosse grive. Lorums d’un gris blanchâtre ; dessous de l'aile blancs les trois rectrices extérieures terminées de gris blanc. Mäle adulte : taille d'une tourterelle ; lon- gueur totale, 11 pouces. D'un brun cendré en dessus, avec les cou-- vertures alaires bordées et terminées de blanc ; arbes inférieures d’un blanc lavé de jaunûtre, a. des taches brunes lancéolées sur la gorge et le devant du cou, mais ovales sur le ventre. La femelle et les jeunes sont en dessous plus nuancés de roussâtre. Cette espèce, qui est sédentaire, vit par pe- tites familles, jusqu’au printemps : époque où chaque couple va s'occuper de la construction de son mid, qu'il place dans la bifurcation d'ur ( 171 ) arbre de moyenne grandeur. Ce nid est com- posé extérieurement de mousse verte, de feuilles et d'herbes réunies ensemble, avec de la terre boueuse ; le dedans est garni d'herbes fines, de laine et de crins. La femelle y pond quatre à cinq œufs, un peu plus gros que ceux du merle, grisâtres et mouchetés de roux : ces mouche- tures sont placées soit sur le gros ou sur le pe- tit bout, ou bien elles sont disséminées égale- ment sur toute la coquille. Pendant l'été, on la rencontre dans les prés, les pâturages, souvent à terre où elle recherche des insectes et des vers; mais à l'automne ainsi que pendant l'hiver, elle se tient sur les pom- miers où croit le guy dont elle aime beaucoup les fruits, ainsi que les pommes, surtout lorsque celles-ci sont pourries. Dès la fin de l'hiver, le mâle commence à faire entendre son chant sifflé, en se tenant à l'extrémité des arbres. Les sens de la campagne ont remarqué que ce chant est toujours le pré- curseur d'un grand vent, dont l'oiseau fait con- naître l’orient, en se tournant le bec du côté où il souffle, Outre leur chant sifflé, ce$ grives ont nn cri de rappel : #rée, trée, trée, qu'elles ré- pètent en volant ainsi qu'étant reposées, afin de savertir du danger qu'elles ont à craindre, gu bien pour insulter à quelque chouette. (172) 47. MERLE LITORNE : Z'urdus prilaris, Linn. Za litorne ou tourdelle, Buff. — La grive litorne, Vieill. — Merle litorne, Tem. pag. 163. — Vulg. la flèche, la jacasse, la grive Kakia. Lorums noirs ; dessous de l'aile d’un blanc argenté; la rec- trice extérieure terminée de gris foncé. Méle adulte : un peu moins grand que le précédent; longueur totale, 10 pouces. Tête, dessus du cou et bas du dos cendrés; haut du dos et couvertures des ailes châtains; gorge et poitrine d'un roux clair, avec des taches noires lancéolées; ventre blanc; plumes des flancs marquées de taches noires et bordées de blanc; pieds noirâtres. La femelle, dont la tête est un peu moins grosse que celle du mâle, en diffère encore par sa gorge, dont le fond est &/anchätre ; elle a aussi le cendré de la tête plus foncé, et ses p'eds sont bruns. Cette espèce, de passage périodique, arrive vers la fin d'octobre ainsi que dans les premiers jours de novembre, par troupes plus ou moins nombreusés, souvent de plusieurs cents. L'ar- rivée de ces oiseaux est toujours accompagnée ou suivie de mauvais temps; comme aussi leur départ annonce le retour du printemps. On les rencontre dans les pâturages, les champs, où ( 173 ) ils cherchent des lombris, etc. Ils mangent aussi des baies, surtout celles de l’ahsier; mas tandis que la troupe se repait avec sécurité , plusieurs sentinelles, placées sur des arbres élevés, sont à pour l'avertir du moindre dan- ger, en jetant les cris: za, Kia, kia; Kia, qui leur sert aussi à se rallier. Très-commune. 48. MERLE GRIVE : Zurdus musicus, Lann. La grive, Buff. — La grive proprement dite et grive de vignes , Vieill. — Merle grive, Tem. pag. 164. Dessous de l'aile jaune-chamois ; lorums jaunâtres. Méle adulte : taille dû merle; lonsueur totale, 8 pouces 7 lignes; envergure, 13 pouces 8 lignes. Parties supérieures d’un brun olivâtre; cou- vertures des ailes bordées et terminées de rous- sâtre ; gorge et devant du cou blanes, sans taches; poitrine et côtés du cou d'un jaune roussâtre, couverts de taches triangulaires noi- ‘râtres ; ventre et flancs blancs , avec des taches {triansulaires sur le ventre, mais ovoides sur les flancs. La femelle, un peu moins grande que le mâle, a toutes les teintes de jaune roussâtre plus pâles et moins étendues sur les couver- tures des ailes. Cette espèce, qui est commune et qu'on voit en toutes saisons, parait néanmoins plus nom- ( 174 ) breuse au printemps, peut-être parce qu'elle se fait entendre à cette époque ; ou bien est-elle en partie sédentaire et en partie voyageuse ? C’est à l'extrémité des grands arbres cham- pêtres ou des bois, que, dès la fin de l'hiver ainsi que pendant le printemps, le mâle se plait à chanter pendant une grande partie de la journée. Le nid, qui est de forme hémisphérique, et qu’elle place sur les arbres fruitiers ainsi que sur les gros buissons, est composé extérieure- ment d'herbes sèches, de mousse, et terrassé . en dedans avec de la terre boueuse et du pourri de bois, liés ensemble par quelques brins de paille. C’est dans ce nid, et à nu, que la femelle pond de quatre à six œufs d’un bleu céleste un peu foncé, marqués de quelques gros points noirs ou brunâtres plus rapprochés vers le gros bout. 49. MERLE MAUVIS : Zurdus rliacus, Lann. Le mauvis, Buff. — La grie mauvis, Vieil. — Merle mauvis, Tem. pag. 165. — Vulg. la mauviette, le mauvichon. Dessous des ailes et flancs d’un roux vif; sourcils blan- châtres ; lorums noirs et jaunätres. Méle adulte : un peu moins grand que le précédent ; longueur totale, 8 pouces; enver- sure, 15 pouces 3 lignes. Parties supérieures d'un brun légèrement (425) lavé d'olivätre; dessous blanc, nuancé de jau- nâtre sur la poitrine et les côtés du cou, qui sont, ainsi que les côtés du ventre, marqués de taches oblongues noirâtres. La femelle a les couleurs moins vives, les taches de la poitrine et des côtés du ventre plus étendues et d'un brun clair, et les sourails plus blancs que dans le mâle. Cette espèce, qui est commune et de passage périodique, arrive par petites troupes vers la fin de septembre amsi que dans les premiers jours d'octobre, et repart vers la fin de mars. A leur arrivée, ces oiseaux se répandent dans les vignes, dont ils mangent le raisin, ainsi que dans les champs de genêts, les bois, les haies et les pâturages. (b) Couleurs uniformes ou distribuées par masses (les merles proprement dits ). Dans cette section, le mâle diffère souvent beaucoup de la femelle; mais les jeunes ont de grands rapports avec cette dernière. 90. MERLE A PLASTRON : Turdus torquatus , Linn. Le merle à plastron blanc, Buff. — Le merle à plastron blanc et merle à plastron, Vieill. — Merle à plastron, Tem. pag. 166. Un plastron blanc ou blanchâtre sur la poitrine. Vieux méle : taille du merle noir; longueur totale, 10 pouces 6 lignes. ( 176 ) Noirâtre, avec toutes les plumes bordées de gris blanc; un large plastron blanc sur la poi- trine; bec noirâtre, jaune en dedans; iris noi- sette. , La femelle est d'un noir nuancé de grisâtre, avec les pluimes des parties inférieures bordées de blanc, tandis que celles des parties supé- rieures le sont de gris cendré. Le plastron, moins étendu que dans le mâle, est temt de roux et de gris cendré. Les jeunes mûles de l’année ont le plastron d’un blanc roussûtre, et /es jeunes femelles ont cette partie peu apparente. Cette espèce, de passage périodique, en An- jou. ne fait qu'y passer au printemps (mars), et à l'automne (septembre), sans s'arrêter que quelques jours à chaque époque ; on la ren- contre , quoique rarement , sur les saules qui bordent la Loire, ainsi que dans les bois, les haies: recherchant de préférence les fruits du lierre à toute autre nourriture. Elle a été observée, à Angers, près les Four- neaux ; à Corzé , à Trelazé ; à Baugé, du côté des Capucins; à Lué, à Savennières, aux Ponts- de-Cé, à Doué, à Saumur, à Cholet, etc. Cab. de MM. de la Perr., Guit., Court. , Olliv., Guill., Mill. ; le Mus. (177) 51. MERLE NOIR : Z'urdus merula, Linn. Le merle, Buff. — Le merle proprement dit et merle noir, Vieill, — Merle noir, Tem. pag. 168. — Vulg. un mèle, une miaule. Vieux mûle : taille du loriot; longueur to- tale, 10 pouces. D'un noir pur, avec le bec et le tour des yeux jaunes; iris et pieds noirâtres. Femelle : d’un brun noirâtre, avec le devant du cou d’un brun clair tacheté de noirâtre ; la poitrine d'un brun roussätre moucheté de noi- râtre; ventre d’un cendré noirâtre , avec quel- . ques traits blanchâtres sur les baguettes ; bec et pieds brunûtres. Les jeunes méles de l'année ressemblent beaucoup à la femelle ; après leur première mue, le plumage se noircit, le bec commence à jaunir; mais ce n'est qu'à la seconde mue qu'ils ont leurs couleurs bien décidées. Var. B. Totalement blanc, avec les yeux rouges. C. Corps blanc, ailes noires. D. Corps noir, épaulettes blanches. E. Tapiré de blanc. FE. Noir, à tête blanche. G. Noir, à queue blanche. H. Entièrement de couleur isabelle. I. Noirâtre en dessus, plus clair en des- sous; bec d'un brun jaunûtre ; pieds brunûtres. 12 ( 178 ) Cette espèce, qui est sédentaire et très-com- mune partout, est sujette à un albinisme plus ou moins complet, dont chaque modification ne peut à la rigueur constituer une variété, mais bien une variation accidentelle, qui se ré- pète néanmoins assez fréquemment dans les var. B et E, Les gens de la campagne reconnaissent une race de merle, à laquelle ils donnent le nom de merle terrier, à xaison de l'habitude qu'ont ces oiseaux de placer leur nid à terre, ordi- nairement au revers d'un fossé. Nous avons rencontré plusieurs fois de ces nids, sans que nous ayons pu nous assurer qu'ils appartinssent à une espèce différente du Merle norr; et nous soupconnons que les oiseaux qui placent ainsi leurs nids, doivent se rapporter à la var. C du Merle noir de M. Vieillot (Faune franc. ; Ois. pag. 161.), qui est ici notre var. I. Est-ce le Merle brun de quelques auteurs ? Dès les premiers jours de février, le mâle commence à faire entendre son chant éclatant et agréable, qu'il discontinue au mois d'août. Ces oiseaux commencent leur nid dès la fin de février ; ils le placent dans un buisson, à quelques pieds de térre, ou bien à terre même, au pied d’une haie ou du revers d’un fossé. Ils le composent de terre et de fom maçonnés en- ( 179 ) semble, l'entourent de mousse et le garnissent à l'intérieur de quelques menues racines. La fe- melle, qui fait deux ou trois pontes par année, y dépose cinq à six œufs d’un vert bleuûtre, tachetés de brun clair un peu roussâtre. LORIOT : ORIOLUS , Linn. Bec médiocre, un peu déprimé à sa base et comprimé vers le bout; mandibule supérieure échancrée et fléchie à son extrémité; l’inférieure plus courte, aiguë et retroussée à sa pointe; tarses courts. Les Loriots ont les tarses courts, les ailes longues, la penne bâtarde moyenne, et la pre- mière rémige moins longue que la seconde, qui est la plus longue de toutes. Ils vivent d'insectes et de früits tendres; leur mue est simple. On les rencontre par couples ; mais ils se réunissent en familles pour effectuer leur départ. 52. LORIOT D'EUROPE : Orrolus galbula ; Linn. Ze loriot, Buff. — Le loriot proprement dit et loriot d'Europe, Vieill. — Loriot, Tem. pag. 129. — FVulg. le lorieu, le lorioux. Vieux méle : taille du merle ; longueur to- tale, 9 pouces ; envergure, 17 pouces. D'un beau jaune d'or; mais le lorum, les ailes et la queue noirs; cette dernière , qui est coupée carrément, est terminée de jaune; bec d'un marron rougeâtre; iris rouge; pieds noi- râtres. { 180 ) Femelle : olivâtre en dessus, d’un blanc ver: dâtre en dessous, avec une flamme noirâtre sur chaque plume de ces différentes parties; ailes et queue d’un gris brun, liserées d'olivâtre. Les jeunes avant leur premiére mue res- semblent beaucoup à la femelle; mais les taches des parties inférieures sont plus noires et plus rapprochées ; le bec est grisàtre et l'iris est brun. Cet oiseau, de passage périodique, arrive à la fin d'avril, et repart à la fin de l'été. Dès son arrivée 1] fait entendre son chant : ainsi qu'une espèce de miaulement qu'on lui connaît ; mais les jeunes de l’année ont un cri particulier: Tzan, tian, tian, qui leur sert à se rallier. Cet oiseau se nourrit d'insectes et de fruits , particulièrement de cerises. J1 se tient de pré- férence sur les grands arbres, d’où il se laisse difiicilement approcher; il y place aussi son nid, ainsi que sur ceux de moyenne hauteur et même quelquefois à 6 ou 7 pieds de terre, or- dinairement dans la bifurcation d’une branche moyenne; plus rarement le suspend-il par des fils plus ou moins longs. Ce nid artistement fait ( 181 ) avec de la lame, des lichens, des plumes, est garni intérieurement de quelques brins d'herbes ou de jones. La femelle y pond cinq œufs blancs, marqués de gros points noirs très-espacés.. Depuis 1820, on voit chez M. Courtillé un Loriot mâle qu'il nourrit de mie de pain et de graines de chanvre pilées ensemble; il lui donne aussi de la chair, des vers et des fruits. Cet o1- seau, qui ne cesse de siffler dans les beaux jours du printemps, est devenu familier, et vient manger dans la main. ÎVota. Quant au Martin Roselin ( Pastor ro- seus, Tem. pag. 156. — Turdus roseus, Lann.), dont la place est ici, nous l'indiquons , sans as- surer, d’une manière positive, que ce soit bien celte espèce qui aurait été vue deux fois dans l'arrondissement de Saumur : l'une, dans les environs de Doué, au commencement de l'hiver de 1823; et l'autre près le village de Possay, pendant celui de 1826. (2) Bec gréle et pointu, presqu'aciculaire. (Les becs fins en général.) Toutes les espèces qui composent cette sec- tion sont de petite taille, vivent d'insectes ; et quelques-uns ajoutent des baies à leur nourri- ture. (18) TRAQUET : SAXICOLA , Bechst. Bec droit, plus large que haut à sa base, garni de poils roides sur ses angles; mandibule supérieure échancrée et courbée vers sa pointe, garnie d'une arête saillante qui s’a- vance sur le front; langue échancrée à son extrémité. Ce genre est désigné par M. Vieillot, sous le nom de Motteux (oœnanthe, Gesn.), et par MM. Cuvier et Temminck, sous celui de Tra- quet (saxicola, Bechst.). Les oiseaux qui le composent ont les ailes de moyenne longueur ; la penne bâtarde médio- crement longue ; la première rémige beaucoup plus courte que la deuxième; les tarses longs. Leur mue est simple et ruptile ; ils ne vivent que d'insectes; leur chant est peu varié et n’a rien d’agréable. On les rencontre à terre ou à Vextrémité des buissons, dans les lieux décou- verts. Leur vol est court, bas et filé. Les Traquets se rapprochent tellement des fauvettes, que c’est plutôt par des mœurs et des habitudes différentes qu'ils s’en distinguent, que par des caractères physiques bien prononcés. D3. TRAQUET MOTTEUX : W$axzcola æœnanthe, Bechst. Motacilla œnanthe, Gmel. — Le motteux ou witrec, Buff. — Le * motteux cendré ou vitrec: OEnanthe cinerea , J'ieill, — Traquet motteur , Tem. pag. 237. — Vulg. le motteux , le mottreul, le anottereau , le cul-blanc. (183) Couvertures supérieures de la queue, et les. deux tiers de: celle-ci blancs. Vieux méle en plumage de printemps : taille de l’alouette des champs ; longueur totale, 6 pouces 3 lignes ; envergure, 11 pouces 3 lignes. Parties supérieures d'un gris cendré; front, sourcils, gorgerette, couvertures supérieures de la queue et les deux tiers de celle-ci blancs; une bande noire part du bec, passe sous les yeux , et s'élargit sur les oreilles; devant du cou d'un blanc roussâtre ; le reste des parties inférieures plus pâles ; iris, bec et pieds noirs. Femelle au printemps : un peu moins grande que le mâle. Parties supérieures d’un brun cendré ; front sris-roussätre; sourcils et tache sur l'oreille bruns; ailes noirâtres bordées de roussitre; le blanc de la queue moins étendu que dans le mâle ; parties inférieures d’un roux vineux, qui s'éclaireit en arrivant sur les couvertures infé- rieures de la queue. Jeunes de l'année avant leur premiére mue : parties supérieures d’un cendré lésère- ment teint de roussâätre, avec des mouchetures blanchâtres sur la tête ; gorge, devant du cou, poitrine et haut du ventre d’un gris blanchâtre moucheté de noirâtre ; le reste du dessous du corps d’un blanc plus ou moins roussâtre ; cou- ( 184) vertures supérieures et inférieures de la queue d'un blanc sale, légèrement terminées de noiï- râtre ; rectrices comme dans les vieux, mais bor- dées et terminées de roux clair ; iris noisette foncé ; bec et pieds noirs. Les vieux , mâles et femelles, ainsi que des jeunes après la mue, qui a heu vers la mi-août, ressemblent un peu à la femelle ; 1ls sont d'un cendré roussâtre en dessus, avec les pennes alaires et caudales bordées et terminées de roussâtre ; parties inférieures d’un roux vi- peux , qui s'éclaircit à la gorge, au bas-ventre, ainsi que sur les souscaudales; sourcils d'un blanc lavé de roux ; le blanc de la queue très- pur ; le noir de la région des yeux et des oreilles remplacé par du brunûtre ; iris, bec et pieds noirs. Il existe une race constamment plus petite, qui ne diffère du type de l'espèce que par sa moindre taille : le mâle étant long de 5 pouces 10 lignes, et ayant 11 pouces de vol. Nous l'a- vons observée dans les landes défrichées , au nord-ouest de l’Anjou ; particulièrement dans celles de Feneu, de Sceaux, de Querrés de Thorigné , etc. Cet oiseau, de passage périodique, arrive vers les premiers jours d'avril et repart à la fin de septembre. On le rencontre dans les terrains (185) secs et sablonneux , les lieux pierreux, les col- lines arides, souvent sur les terres libourées, les landes défrichées, etc. Si l’on s’avance vers lui , il file bientôt le long d'un sillon , soit en courant ou en volant, faisant souvent de petites pauses, pour ensuite aller se percher sur un arbre ou un buisson d'où il se laisse plus fa- cilement approcher. Au mois de septembre, avant de quitter le pays, ces oiseaux fréquentent les prairies qui bordent les rivières , où on les voit courir après les criquets qui sont en quelque sorte la seule nourriture qu'ils rencontrent alors. 54. TRAQUET TARIER : Saxzicola rubetra, Bechst. Motacilla rubetra, Gmel. — Le grand traquet ou tarier , Buff. — Tarier proprement dit et le motteux tarier: œnanthe rubetra, Vieill. — Traquet tarier, Tem. pag. 244. — Fulg. l’ortolan. Pennes caudales blanches à leur origine ; un petit miroir blanc sur l'aile. Vieux méle, un peu plus grand que le Traquet ; longueur totale, 4 pouces 10 lignes ; envergure , 8 pouces 9 lignes. Parties supérieures d’un brun noirâtre, avec chaque plume largement bordée de roussâtre ; couvertures supérieures de la queue rousses, avec chaque plume terminée de noir ; sourcils, bas des joues, gorge, une grande tache sur l'aile ( 186) et les deux üers de la queue d’un blanc pur, avec l'extrémité de cette dernière, ainsi que les deux pennes intermédiaires et toutes les ba- guettes noirûtres ; devant du cou, poitrine et flancs d'un beau roux clair: cette couleur s'af- fablit sur le reste des parties inférieures ; une tache , d'un brun noirâtre, sous l'œil , s'étend jusque sur l'oreille ; bec et pieds noirs. La femelle adulte diffère du vieux mâle en ce que le blanc pur de celui-ci est remplacé par du blanc jaunûtre, si ce n’est la tache de Vaile où cette couleur est en même temps moins étendue ; elle n’a point de noir ni de blanc sur les côtés de la tête ; ses couleurs sont aussi moins vives. Les jeunes après leur premiére mue : par- ties supérieures mouchetées de noir et de blanc sur un fond roussätre: chaque plume étant noire au milieu , bordée de roussätre et ter- minée de blanc ; gorge, milieu du ventre et sourcils blanchâtres ; poitrine d'un roux vineux; pennes alaires noirâtres, bordées et terminées de blanc roussâtre ; bec et pieds noirs. Les mâles ont de plus que les femelles une tache d'un blanc sale au bas des joues , avec chaque plume, composant cette tache, terminée de brun. Les jeunes avant leur première mue: dessus de la tête rayé de blanc sale sur un fond mêlé ( 187 ) de noirâtre et de roussâtre ; dessus du cou gri- sûtre, mêlé de brun ; dos et couvertures des ailes tachetés de noir, de roux et de blanc; par- ües inférieures d’un blanc sale, légèrement pointillées de grisätre sur le devant du cou, de brunâtre sur la poitrine, et les joues variées de gris et de roussätre. Cette espèce, de passage périodique, arrive dans les premiers jours d'avril et repart à la fin de septembre; cependant quelques individus restent pendant le mois d'octobre et quelquefois plus tard. Elle habite les prairies qui bordent les ri- vières, ainsi que les bruyères; après que les foins ou les blés sont coupés, ces oiseaux se répandent dans la campagne, où on les voit alors sur les buissons ou perchés au sommet d’un brin de chaume, à la manière du Traquet pâtre. C'est dans les prairies, quelquefois dans les blés , ainsi que dans les bruyères , que la femelle pond, à terre, dans un nid peu façonné et com- posé d'herbes sèches , six à sept œufs d’un bleu verdâtre. Très-commune , surtout dans les prairies qui bordent les rivières, ainsi que dans les bruyères de l'arrondissement de Saumur ; où, dans ce dernier pays , cet oiseau porte le nom d'Or- tolan. (188) 59. TRAQUET PATRE : \$axzcola. rubrcola , Bechst. Motacilla rubicola, Linn.— Le traquet, Buff.— Le traquet pro- prement dit et motteux traquet: œnantie rubicola, Yieill. — Traquet pâtre, Tem. pag. 246. — Vulg. le charbonnier , le traquet. Queue noire dans toute son étendue. Vieux mêle en plumage de printemps : taille de la mésange charbonnière ; longueur to- tale , 4 pouces 10 lignes; envergure, 8 pouces. Toute la tête , la gorge , le devant du cou et toute la queue d'un noir pur; dos et nuque noirs, mais chaque plume bordée de roux pâle; côtés du cou, haut des ailes et couvertures su- périeures de la queue d’un blanc pur ; ailes noi- râtres, bordées de roussâtre ; poitrine et ventre d'un roux vif, qui se nuance en roux pâle en arrivant vers la queue ; iris, bec et pieds noirs. Femelle adulte : d'un brun noirûtre en dessus, avec chaque plume bordée de roux pâle; pennes alaires et caudales brunes, bor- dées de roux clair; gorge noire, marquée de petites taches, dont les unes sont roussâtres et les autres plus pâles; couvertures supérieures de la queue rousses ; la tache blanche du côté du cou aimsi que celle du haut de l'aile moins étendues , et le dessous du corps moins vif que dans le mâle; iris, bec et pieds noirs. { 139 ) Les jeunes de l'année, avant leur premiere mue : dessus de la tête et du cou ainsi que le dos noirs, avec du blanc-sale sur le milieu et jusqu'à l'extrémité de chaque plume : cette teinte noire s'affaiblit en passant au roussätre sur le dos, et devient tout à fait rousse sur les couvertures supérieures de la queue; ailes et queue noires, bordées et terminées de roux; gorge et dessous du cou grisätres; poitrine et dessous du corps d'un gris jaunâtre légèrement mêlé de noirûtre. Les vieux et les jeunes méëles, aprés la mue d'été, diffèrent des vieux en plumage de printemps, par les plumes de la tête, de la gorge, du devant et des côtés du cou, qui sont terminées de roussâätre; mais au printemps et au moyen de la mue ruptile, cette couleur, qui n’occupe que la fine pointe des barbes, se détache et laisse voir alors le noir et le blanc purs de ces différentes parties ; il en est de même des plumes qui recouvrent la queue, qui sont blanches à leur base, noires au milieu, bordées et terminées de roux ; quant à la tache du haut de l'aile, qu'on remarque dans les deux sexes, elle est toujours d’un blanc pur en toutes saisons. Cette espèce qui a beaucoup de rapports avec la précédente, est de passage périodique ; elle arrive dès le mois de mars et repart à l'au- ( 190 ) iomne; cependant quelques individus restent toute l’année. Elle habite les terrains sablon- neux, les pays de landes, les bruyères et les ajoncs où on la voit voltiger de buisson en buisson, et se percher à leur extrémité la plus élevée, d’où elle articule son cri, #rac, qu’elle accompagne toujours d’un mouvement d'ailes et de queue. Au printemps, le mâle fait entendre un chant peu varié et à phrases courtes. C’est à terre , entre des racines ou au pied de quelque buisson, que ce traquet place son mid, quil compose d'herbes sèches et de menues racines, dans lequel la femelle pond cinq à six œufs d'un vert bleuâtre pâle, avec de légères taches roussätres. FAUVETTE ou BEC-FIN : SYZLVTIA, Lath. Bec droit, grêle, subulé, aussi ou plus large que haut à sa base, ensuite étroit; garni de quelques soies sur ses angles; mandibule supérieure aiguë, arquée et échancrée vers sa * pointe; mandibule inférieure entière et droite ; narines cou- vertes d'une membrane; langue lacérée à sa pointe. Les Fauvettes ont la penne bâtarde courte, nulle ou presque nulle, selon les espèces; la première rémige un peu moins longue ou aussi longue que la deuxième; les grandes couver- tures des ailes beaucoup plus courtes que les rémiges; les tarses longs. Parmi les oiseaux de l’ordre des passereaux 3 ( 191 ) ve genre est lé plus nombreux en espèces. Avant qu'on eût bien reconnu les caractères propres à séparer chaque espèce, leur petite taille ainsi que leurs couleurs peu variées pour la plu- part, les faisaient confondre entr’elles. M. Vieillot leur a conservé le nom de Fau- vette ; M. Temminck les distingue sous celui de Bec-fin; mais l’un et l'autre auteurs ont respecté le nom latin, 9'y/via, que leur avait donné Latham, correspondant aux Motacilla de Linnæus, qui sont distribués maintenant en plusieurs genres. Les Fauvettes sont presque toutes de passage périodique. Leur nourriture consiste en in- sectes, auxquels le plus grand nombre ajoute des fruits mous. La mue n’a lieu qu'une fois dans l’année, vers la fin de juillet ou dans les premiers jours d'août; mais elle ne change point les couleurs; seulement, dans quelques espèces, le mâle les a plus vives au printemps, au moyen de la mue ruptile; dans, d’autres, c’est par des couleurs différentes qu'il se dis- tingue de la femelle. A l’époque des amours, le mâle éprouve en outre un gonflement à l’a- nus, qui rend cette partie très-saillante, sur- tout dans quelques espèces, de manière à pouvoir Ven faire distinguer encore. Cette observation peut aussi s'appliquer à beaucoup d’autres oi- ssaux de genres différens. Les Fauvettes font ( 192 ) deux ou trois couvées par année, dont le mâle partage l’incubation. Dès leur première mue, les jeunes de l'année ont acquis leur plumage parfait; mais 1ls ne commencent à chanter qu’au printemps, comme le font les vieux. Quelques espèces ont la voix des plus mélodieuses, tandis que d’autres n’ont qu'un chant peu varié; mais les unes et les autres, soit par leurs chants ou simplement par leur présence, n’en égayent pas moins nos campagnes en en rompant la mo- notonie. Ce genre, très-nombreux en espèces, peut, pour en faciliter la détermination, ainsi que pour leur rapprochement, être divisé et même subdivisé en plusieurs sections et tribus. PREMIÈRE SECTION. Queue longue , trés-étagée ; ailes courtes et arrondies. Cette section peut se diviser en deux petites tribus. (a) Téte effilée, conique, à sommet déprimé; queue trèés-étagée, moins longue que Le corps, horizontale ou rabattue. ( La plus grande partie des becs-fins riverains de Tem.) Cette tribu comprend les Fauvettes qui ha- bitent les lieux aquatiques, parmi les joncs et les roseaux. Elles vivent d'insectes qu'elles y (193) rencontrent, surtout de libellules, d’éphémères et de tipules. Elles ont, en général, la voix rauque, et leur chant est peu varié. 26. FAUVETTE ROUSSEROLLE : $'y/via turdoïdes, Meyer. Turdus arundinacens, Zinn. — La rousserolle, Buff. — La fau- . wette rousserolle et la grive rousserolle, Vieill. — Bec-fin rousse- rolle, Tem. pag. 181. — Vulg. la paisse de marais, La racasse, le rouché, la tire-arrache. Taille de l'écorcheur ; dessous de l'aile jaune isabelle ; bec fort et arrondi. Méle adulte : longueur totale, 7 pouces 9 lignes ; envergure, 11 pouces ; la queue dépasse les ailes de 18 lignes. D'un brun ohvâtre et uniforme en dessus ; sourcils, sorge et milieu du ventre blanchâtres ; devant du cou d’un gris pâle, ordinairement va- rié de petits traits bruns; flancs et souscaudales d’un gris jaunâtre ; bec fort, noirâtre en dessus, d'un blanc jaunâtre en dessous; iris d'un gris roussäire ; pieds noisettes. La femelle à les couleurs un peu plus ternes. Cette espèce, de passage périodique, arrive vers la mi-avril, et repart dès la fin d'août. On ne la rencontre que parmi les jones (1$'czrpus lacustris, Linn.) et les roseaux ( Ærundo phragmites, Linn.) des étangs, des marais 13 ( 194 ) et des rivières. C'est aussi sur ces plantes, ainsi que sur les petits saules qui bordent les rivages, que le mâle, pendant la majeure par- üe de la journée, et même durant la nuit, fait entendre son chant rauque très-éclatant: Cra, Cr, CATA, Cara , qu'il discontinue vers les premiers jours de juillet, époque où les nichées sont terminées. C’est d’un à trois pieds au-dessus de l’eau, au mulieu de trois ou quatre roseaux, que la Rousserolle place son nid; elle le con- struit avec des feuilles sèches de cette plante, en même temps qu'elle lassujettit, en l'entre. laçant à leur tige; lui donne 5 à 4 pouces de diamètre, 4 à 9 pouces de hauteur, 3 pouces d'épaisseur dans le fond, et 1 à ses bords; elle le garnit intérieurement des sommités ou panicules sèches de roseaux; rarement y ajoute-t-elle quelques plumes. La femelle y pond de quatre à cinq œufs, de la grosseur de ceux du moi- neau , variables pour le fond et pour les taches; mais ordinairement d'un bleu légèrement ver- dâtre ou quelquelois grisâätre, avec des taches et des points noirâtres, ainsi que d’autres d’un gris roussâtre, rapprochés entr'eux dans les uns et très-éloignés dans les autres. IL n’est pas facile d'admettre, avec quelques Naturalistes, que le nid de cette Fauvette, au moyen de trois ou quatre anneaux, peut s'éle- ver ou s'abaisser selon la hauteur des eaux: il ne (195 ) faut qu'avoir vu un de ces nids en place, pour rejeter cette assertion. En effet, ce nid entre- lacé et attaché comme nous l'avons dit, recoit presque toujours, dans sa confection , les feuilles même non détachées, des roseaux qui le sou- tiennent. Il serait encore, sans cela, bientôt ar- rêté par d'autres feuilles dont la lame fait un angle droit avec la tige, et enfin par la diver- gence que doivent éprouver les roseaux. Sans doute que sur les jones, les obstacles à son élé- vation ne seraient pas les mêmes; mais par la facilité que ce nid aurait à glisser le long de leurs tiges unies, son propre poids le ferait tou- jours reposer sur l’eau; cependant c’est ce qui n'arrive pas; et même nous n'avons jamais re- marqué de nids attachés aux jones, par la diffi- culté, sans doute, qu'éprouveraient ces oiseaux à les y fixer. La Rousserolle, qui est très-commune sur lAuthion, est plus rare sur la Mayenne, la Sarthe , le Loir , le Layon et le Thouet. On la rencontre encore sur les étangs de Marson, près Saumur; de la Roche, commune de:Pon- ügué, amsi que dans les fossés du vieux château du Louroux, arrondissement de Baugé , etc. Cab. de MM. Court., Olbv., Guull., Mill ; le Mus. (19% ) 57. FAUVETTE EFFARVATE : 9 y/via arundinacea, Lath. Motacilla arundinacea, Gmel. — La fauvette de roseautr, Buff., mais non la pl. color. — La fauvette effarvate : sylvia strepera, Vieill. — Bec-Fin des roseaux ou effarvate, Tem. pag. 191. — lulg. le convion. _ Taille de la mésange bleue ; bec comprimé à la base ; lorums grisâtres. Male adulte : longueur totale, 5 pouces 1 ligne; envergure, 7 pouces 2 lignes. Parties supérieures d’un brun roussätre uni- forme ; ailes et queue brunes, bordées de brun olivâtre; une bande étroite, d’un blanc jaunûitre, part du bec et s'étend au-dessus des yeux; gorge blanche ; les autres parties inférieures d’un blanc lavé de jaunâtre, mais tirant au roussätre sur les flancs et les côtés de la poitrine; bec bru- nâtre en dessus, jaunâtre en dessous; iris noi- selte ; pieds jaunâtres. La femelle a les parlies inférieures plus blanches, et la bande du dessus des yeux plus pale que dans le mâle. Les jeunes avant la mue sont plus teints de roussätre ; leurs pieds sont brunâtres; ils n’ont point de bande jaunâtre au-dessus des yeux. Cette espèce, de passage périodique, arrive vers la mi-avril, et repart vers la fin d'août. On la rencontre dans les mêmes lieux que la pré- ( 197 ) cédente, dont elle a les formes, les couleurs, les mœurs, les habitudes et même le chant ; mais ce dernier avec quelques modifications , étant surtout moins éclatant, et semblant expri- mer les mots : 77ran,tran, tran. Son nid, qu'elle place et qu'elle construit aussi de la même manière, reçoit quatre à cmq œufs à peu près semblables à ceux de la précédente, mais moitié moins gros. Cette Fauvette, qui n’est pas très-répandue, n’a encore été observée que sur le Loir ( à Vil- levèque, etc. ), l'Authion. le Thouet, la Dive et Vétang de Marson. Cab. de MM. Court., Olliv., Guill., Mill. ; le Mus. 58. FAUVETTE VERDEROLLE : $'y/via palustrrs, Bechst, Bec-Fin Verderolle, Tem. pag. 192. Taille et aspect de la précédente; bec plus large que haut à sa base ; lorams d’un jaune roussâtre. Méle adulte : longueur totale, 9 pouces; enveroure , 7 pouces 2 lignes; la queue dépasse les ailes de 12 lignes. Parties supérieures d’un brun olivätre uni- forme ; ailes et queue brunes, bordées de cen- dré un peu roussâtre; une bande étroite, d'un blanc jaunâtre, part du bec et s'étend au-dessus des yeux; sorse blanche; les autres parties in ( 198 ) férieures d'un blanc sale, fortement teint de roussâtre sur les flancs et sur les côtés de la poitrine ; bec brunâtre en dessus, jaunätre en dessous ; pieds jaunâtres; 1ris noisette. La femelle ne diffère point du mâle. Cette espèce, comme on le voit par la des- cription que nous en donnons, a les plus grands rapports avec la précédente. Aussi M. Vieillot ( Dict. d'Hist. nat., 2.° édit. , tom. 11, pag. 183), la regarde-t-1l comme n'en devant former qu'une variété. Si les légers caractères qui les séparent ne paraissaient pas sufhisans pour les distinguer en deux espèces, on pourra du moins se convaincre de la nécessité de cette séparation , en obser- vant , avec M. Temmink ( Manuel d'Ornithol. , 2.: édit., pag. 193 ), que les mœurs, les habi- tudes, ainsi que le chant de ces deux oiseaux , ne se ressemblent nullement ; en effet, la Ver- derolle n’habite point les joncs ni les roseaux ; c'est toujours dans les oseraies ( vuls. luisettes), les plus épaisses, qu'on la rencontre. Quoique sans cesse en mouvement, elle s'y tient cons- tamment cachée et presque toujours à peu de distance de terre; garement en sort-elle, si ce n'est pour se montrer de temps à autre dans quelque clairière. C'est aussi de l'épaisseur de ces mêmes lieux qu'elle fait entendre son chant, ( 199 } qui ne ressemble à aucun ramage des autres oiseaux de ce genre. Elle le modifie de manière à ne lui donner ; que par fois . toute l'extension possible : celui qu'elle exprime ordinairement est rendu à demi-voix ; on dirait un oiseau erain- tif qui n'ose le céployer dans toute son étendue. Chaque phrase musicale, qu'elle répète deux ou trois fois de suite, pendant la plus grande partie de la journée. mais en bien plus grand nombre lorsque le soir arrive , nous a paru pou- voir être imdiqué par les syllabes /rou, frou, Jrou, ferou , ferou, ferou, frou, frou. frou : les trois premières sur une seule note, les trois suivantes avec cette note et une autre d'une se- conde plus élevée ; et les trois dernières d'une tierce majeure plus haute que les trois premières, Exemple : frou, frou, frou, fe rou, fe rou, ferou, frou, frou, frou. Cette Fauvette , qui cesse de chanter vers la fin de juillet, est très-commune sur les bords de la Loire, partout où il y a des oseraies. Elle est de passage périodique, arrive vers la mi- mai et repart à la fin d'août. Cab. de MM. Guill., Court. Mill. ; le Mus. ( 200 ) 59. FAUVETTE PHRAGMITE : 19'y/via phragmitis , Bechst. La fauvette des joncs, Vieill. — Bec-finphragmite, Tem. pag. 189. — Vulg. la tire-arrache. Sourcils d’un blanc jaunâtre, surmontés d’une bande noire ; croupion couleur de peau d'ognon, sans taches. _Méle adulte : taille du précédent ; longueur totale, 4 pouces 9 lignes; envergure , 7 pouces 1 Ligne ; tarses longs de 9 lignes. Dessus de la tête, dos et scapulaires d’un brun noirâtre ; avec le centre de chaque plume mar- qué de brun noirâtre sur le dos, mais de noir sur la tête ; grandes couvertures des ailes noi- râtres , largement bordées de blanc jaunûtre ; croupion et couvertures supérieures de la queue couleur de peau d'ognon , sans taches; gorge blanche ; les autres parties mférieures d'un blanc jaunâtre, nuancé de roussâtre sur les flancs ; iris et pieds noisettes. La femelle et les jeunes de l'année sont plus teints de roussâätre ; mais ces derniers ont en outre sur le devant du cou de petites taches triangulaires noirâtres, et les pieds d'un gris olivätre. Cette espèce, de passage périodique , arrive dès les premiers jours d'avril et repart vers la fin de septembre , ainsi que dans les premiers jours d'octobre. Elle habite les grandes herbes ( 201 ) des prairies humides et des marais, ainsi que les jones et les roseaux des rivières et des étangs, où elle est très-commune. A son arrivée on la rencontre aussi dans les haies, les buissons, ete., même assez éloignés des marais ou des rivières, où cependant elle se rend à l'époque des nichées. Son chant, qu'elle ne cesse de faire entendre que vers la mi-juillet , est des plus agréables ; elle le répète vivement, en le variant par de longues phrases musicales, qu'elle sait modifier de mille manières. Nous n'avons pas vu le nid mi les œufs. Cab. de MM. Ollv., Guill., Court., Mill. ; le Mus. 60. FAUVETTE AQUATIQUE : 19y/via aquatica, Lath. Motacilla aquatica, Gmel, — La fauvette des marais : sylvia pa- ludicola, Vieill. — Bec-fin aquatique, Tem. pag. 188. Milieu de la tête et sourcils jaunâtres , ces derniers sur- montés chacun d'une large bande noire ; croupion couleur de peau d’ognon , avec une tache noirâtre et oblougue le long de chaque baguette ; des traits noirâtres sur les flancs. Méle adulte : taille du précédent ; longueur totale, 4 pouces 7 lignes; envergure, 6 pouces 8 lignes ; la queue dépasse les ailes de 43 lignes; longueur du tarse , 140 lignes. Parties supérieures jaunâtres , lavées de gri- sâtre sur la nuque, ainsi que sur le haut de ( 202 ) l'aile ; avec de grandes taches oblongues noires sur le dos et les scapulaires, et de plus petites sur la nuque et le croupion ; rectrices acuminées, d'un gris roussätre, avec le milieu noirûtre ; gorge et milieu du ventre blanchîtres ; poitrme, souscaudales et flancs d’un jaune roussätre : ces derniers marqués de petits traits lancéolés noï- râtres ; lorums d'un cendré jaunâtre ; sous l'œil une petite bande noirâtre qui s'élargit et se fonce en couleur derrière cet organe ; bec plus petit que celui du précédent , noirâtre en dessus , jaune en dedans, ainsi que sur ses bords; pieds jaunâtres, avec le dessous des doigts d'un jaune pur ; iris noisette. La femelle diffère du mâle par des nuances plus claires , surtout à la bande intermédiaire jaunâtre du milieu de la tête, où cette couleur est légèrement lavée de grisûtre ; le devant du cou est marqué de petits traits noirâtres ; ceux des flancs sont plus larges que dans le mâle. Cette espèce , de passage périodique, est assez rare ; elle arrive au mois d'avril et repart vers la fin de septembre ; on la rencontre dans les marais, ainsi qu'au bord des rivières, parmi les grandes herbes et les petits jones de préfé- rence, où elle se cache ordinairement, au heu de fuir lorsqu'elle aperçoit quelque danger ; mais bientôt rassurée, ou par un motif de curiosité, elle ne tarde pas à reparaïître sur une ( 203 ) des tiges d'herbes ou de joncs les plus élevées du buisson qui la recèle. Elle a en outre beaucoup de rapports avec la précédente, tant par ses mœurs que ses habi- tudes; mais, moins défiante qu’elle, elle se laisse plus facilement approcher ; et son chant a quel- que analogie avec celui de l’effarvate. Nous n'avons pas vu le nid ni les œufs. Habite les marais de la Baumette et ceux de lAuthion, ainsi que les bords de la Mayenne, de la Dive, du Thouet et des environs, etc. Cab. de MM. Court., Olliv., Guill, Guit. Mail; le Mus. (b) Bec faible, large à sa base, ensuite com- primé sur les côtés; queue étagée, aussi longue que le corps, susceptible de rester relevée. Les Fauvettes de cette tribu n'habitent point le bord des eaux ou les marais, comme le font les précédentes; elles recherchent les bruyères, les champs de genèts, les petits buissons, même des lieux arides. 61. FAUVETTE LOCUSTELLE : 9y/via locustella, Lath. L’alouette locustelle, Buff. — La fauvette grise tachetée, Vieill., nouv. Dict. d’'Hist. nat., 2.e édit. et la fauvette locustelle, Vieill., ÆEncycl.— Bec fin locust., Tem. p.184. — f’ulg. la longue-haleine. ( 204 ) Tête légèrement effilée; bec fortement en alène, noir em dessus; plumage supérieur varié de nombreuses taches noi- râtres ; queue longue, très-ample et trés-étagée, brunâtre, avec des raies transversales plus foncées (1); ongle postérieur plus court que ce doigt; premiére et troisième rémiges égales , la deuxième la plus longue de toutes. Méle adulte : taille de la Fauvette grisette; longueur totale, 5 pouces 35 lignes; du tarse, 9 lignes; envergure, 6 pouces 10 lignes ; la queue dépasse les ailes de 29 lignes. Parties supérieures d’un brun olivätre, varié de taches noirâtres, ovoides, plus petites sur le dessus de la tête; couvertures alaires supérieures. noirâtres, bordées de brun olivâtre ; dessous de l'aile d'un gris légèrement lavé de roux; queue longue, très-ample et très-étagée, d’un brun légèrement lavé d'olivâtre; marquée de raies transversales plus foncées, peu apparentes; gorge, devant du cou et milieu du ventre blancs; poi- trine et côtés du corps d’un gris olivätre légère- ment teints de jaunâtre ; souscaudales d’un blanc roussätre, avec une grande flamme brunûtre au milieu de chaque plume; un petit trait blanchâtre au-dessus de chaque oil; lorums grisätres ; larses courts, d'un gris jaunûtre, ainsi que les doigts; iris noisette. La femelle se distmgue du mâle par quel- (:) Ces raies ne sc distinguent bien qu’en plaçant la queue obliquement. ( 20 ) ques petites taches triangulaires brunâtres sur le devant du cou, ainsi que par ses teintes moins vives. Les jeunes, avant la mue, ont les couleurs plus pâles que les adultes, le cou varié de petites taches brunâtres, comme la femelle; mais les souscaudales marquées de flammes plus larges. Cette espèce, de passage périodique, arrive dès les premiers jours d'avril, et repart en oc- tobre ; on la rencontre ordinairement par couples dans les champs de genêts (Spartium scoparium, Lann.), les brondes ( Ærica scopa- ria, Linn. ), les ajones et les haies touffues, ainsi que parmi les blés. Elle se tient presque tou- jours à peu de distance de terre, et se cache de telle sorte, qu'on l'approche de très-près, sans pouvoir lapercevoir n1 la déterminer à sortir du buisson qui la recèle. Le matin et vers le milieu du jour, ainsi que le soir au coucher du soleil et même pendant la nuit, cet oiseau fait entendre un eri tellement prolongé (près d’une minute), qu'il lui a valu dans les environs de Beaupreau, où il est com- mun, le nom de Longue-Haleine. Ce eri que M. Vieillot compare au bruit que fait le grain sous la meule, a aussi quelques rapports avec le chant du bruant ziz1, quoique beaucoup plus prolongé; mais c’est avec le bruissement des c1- ( 206 ) gales ou de certaines sauterelles, qu'il a le plus d’analogie : aussi, est-ce de ce rapprochement que le nom de Zocustelle (1) a été donné à cette espèce. En effet, ce roulement prolongé qu'elle fait entendre pendant tout le temps qu'elle passe en Anjou, imite assez bien l'espèce de vibration que produisent ces insectes. Cet oiseau singulier, dont la queue très ample se relève en éventail, s'éloigne des autres Fauvettes, tant par ses habitudes que par ce cri qui lui est particulier, et que nous croyons n'être qu'un cri de rappel propre aux deux sexes; surtout d'après la remarque que nous avons faite, que, lorsqu'un de ces oiseaux avait produit son cri, le mâle ou la femelle, car nous n'avons pu distinguer lequel des deux , arrivait aussitôt par petits vols de vingt à trente pieds, répondait ensuite par un eri semblable, volait de nouveau, s'il se trouvait trop éloigné de l’objet de ses désirs, et cependant finissait par s’y réunir, après avoir parcouru de branche en branche les buissons qui les séparaient encore. Nous ignorons si cet oiseau possède un chant différent du cri que nous lui connaissons. Le nid de cette espèce, que M. Guilloux à observé sur un genèêt et à peu de distance de terre, était composé d'herbes entrelacées, mais (1) Du latin locusta : sauterelle. { 207 ) assez mal confectionné, contenait cinq œufs ovales, de la grosseur de ceux de la grisette, blanchâtres, marqués de petits points et de petites taches cendrées, et d’autres d’un cendré olivâtre sur le gros bout seulement. Assez commune dans les arrondissemens de Beaupreau et de Segré, plus rare dans les autres; mais difficile à apercevoir par la ma- nière dont elle se cache dans les buissons, amsi que par la difficulté de l'en faire sortir. Cab. de MM. Guill., Olliv., Court. Mill; le Mus. 62. FAUVETTE PITTE-CHOU : \9y/via provin- cialis, Gwmel. Le pitte-chou de Provence, Buff. — La fauvette pitte-chou : sylvia ferruginea, Vieill. — Bec-fin pitte-chou, Tem. pag. 211. Tête arrondie ; bec faible et grêle; queue dépassant les ailes de toute sa longueur ; parties inférieures d’un rougeâtre vineux, avec le milieu du ventre blanc chez les vieux ; ces mêmes par- ties d'un roux cendré avec le milieu du ventre plus päle chez les jeunes. Méle adulte : grosseur du troglodite, mais plus allongé; longueur totale, 5 pouces 2 lignes; de la queue, 2 pouces 3 lignes; du tarse, 8 lignes; les ailes ployées n'arrivent qu'à l’origine de la queue. Parties supérieures d’un cendré brun légère- ( 268 ) ment teint de roussâtre (1); ailes très-courtes, noirâtres, liserées de roussâtre; mais leurs cou- vertures supérieures larsement bordées de cette couleur; queue noirûtre, la seule penne exté- rieure qui est beaucoup plus courte que la sui- vante, terminée et bordée extérieurement de blanc sale ; parties inférieures d’un rougeñtre vineux ; avec le milieu du ventre et le pli de l'aile blancs (2); tarses jaunâtres; iris et tour des yeux rougeâtres; bec noir, avec la base de la mandibule inférieure jaunâtre. La femelle adulte diffère peu du mâle, seu- lement elle a les couleurs moins vives, et sur la gorge un grand nombre de stries blanches. Les jeunes avant la mue diffèrent surtout des vieux par leurs parties inférieures, qui sont d'un roux cendré, avec le milieu du ventre d’une teinte plus pâle; souscaudales brunâtres; le blanc de la rectrice extérieure teint de roussâtre ; tour des yeux roussâtre ; iris noisette. Cette espèce, qui est sédentaire, du moins pour le plus srand nombre, habite les pays de landes, parmi les brondes et les ajoncs; où, (1) Cette teinte roussâtre qui n’est bien sensible qu’à la mue, s’affaiblit peu à peu par l'éclat de la lumière. (2) Sur la gorge on remarque de petites stries blanches qui dis. paraissent dans le mâle de deux ans : dans cet état il ressemble beaucoup à la femelie. ( 209 ) sans cesse en mouvement, et relevant quelque- fois la queue, comme le fait le troglodyte , dont elle a la vivacité, elle sy tient ordinairement cachée ; cependant le mâle vient de temps à autre, particuhèrement le matin et vers le mi- lieu du jour, ainsi qu'au soir, même après le coucher du soleil, se placer à découvert sur une petite branche de buisson qui la recèle, pour faire entendre son chant, qui se rapproche un peu de celui de la Fauvette à poitrine jaune, mais à phrases beaucoup plus courtes. Indé- pendamment de ce chant, et lorsqu'il aperçoit quelqu'un, cet oiseau jette un petit cri d'inquié- tude Zéhuine , qu'il fait entendre du fond des buissons. Ces oiseaux ne sont pas très-répandus en An- jou ; on les rencontre dans les environs de Cho- let, du Puy-Notre-Dame, ainsi que dans ceux de Saumur, particulièrement dans les landes de Terre-Fort, de Verrie, d'Igné, commune de Cizay , et de la forêt de Fontevrault; rarement dans l'arrondissement de Segré. M. Desvaux l’a observée fréquemment dans le Poitou. Cab. de MM. Court., Ollv., Guill., de la Perr., Mill. ; le Mus. DEUXIÈME SECTION. Queue longue, horizontale, légèrement fourchue onu à peunes égales ; tête non eflilée, arrondie en dessus ; bec plus 14 (210) fort que dans les précédentes espèces. (Les ôec-fins sylvains de Temm.) à Les Fauvettes qui composent cette section, habitent les champs et les bois, mais jamais les jones ni les roseaux. Elles vivent d'insectes et de fruits mous; et le plus grand nombre possède un chant mélodieux. On peut les diviser et même les subdiviser en plusieurs petites tribus. (a) Du roux à la poitrine ou à la queue ; Jeux grands. Toutes sont mouchetées dans le jeune âge. (Les rubiettes, moins les rossignols, Cuv.) Cette tribu des rubiettes peut encore être subdivisée en trois petits grouppes: Les Rouge- Gorges, les Rouge-Queues et les Rossisnols. Les rouge-gorges ont les tarses noirûtres, allongés et déhés; les ongles menus; et font avec le corps une espèce de subressaut. Les rouse-queues ont un bec faible, les tarses médiocrement longs; et avec le subressaut des rouge-sorges, 1ls ont en outre un trémous- sement horizontal de droite à gauche et presque continuel dans la queue. Les rossignols ont le bec jaune en dedans, les tarses jaunätres et allongés, les ongles forts, et dans la queue un mouvement de haut en bas. (2) * Bouge-Gorges. 63. FAUVETTE ROUGE-GORGE : $y/via rubecula, Lath. Motacilla rubecula, Zinn. — Le rouge-gorse, Buff. — La fauvette rouge-gorge, Wieill. — Bec-fin rouge-gorge, Tem. pag. 215. — V’ulg. la gadille, la gorge-rouge , la russe, La vachette. Devant du cou et poitrine d'un roux plus ou moins vif. Méle adulte : taille du moineau ; longueur totale, 5 pouces 9 lignes ; envergure, 8 pouces. Gorge , devant du cou et poitrine d’un roux orangé ; ventre blanc ; flancs d’un cendré oh- vâtre ; côtés du cou d'un gris cendré; dos brun olivâtre ; 1ris, bec et pieds noirs. La femelle a toutes les parties supérieures d'un brun cendré ; le roux orangé plus pâle et moins étendu sur la poitrine. Les jeunes avant leur première mue sont en dessus mouchetes de roussâtre sur un fond gris-olivâtre ; ont la gorge et le devant du cou nuancés de roussätre et variés de petits traits olivâtres ; le ventre d’un blanc sale et ondé de gris olivâtre. Cette espèce, qui est sédentaire et très-com- mune en Anjou, y paraît aussi abondante dans une saison de l’année que dans une autre, de manière à faire croire qu’elle ne voyage pas. On la rencontre dans les bois, les champs, les jar- dins, etc. Elle égaye ces lieux par son joli ra- mage, qu’elle fait entendre dès le point du jour, ( 212 ) et encore après le coucher du soleil, sans l'in- terrompre , même pendant lhiver. Son nid, qu’elle place à terre, au pied d'un arbre ou d’un buisson, sur le revers d’un fossé, est construit de mousse extérieurement, ensuite de petites racines fibreuses, de quelques plumes et de crins en dedans. La femelle y pond cinq à six œufs blanchâtres , marqués de taches et de points rougeâtres assez rapprochés, surtout vers le gros bout : lesquels se fondent le plus souvent avec le fond de la coquille. 6%. FAUVETTE GORGE BLEUE : 9'y/viæ suecica, Lath. Motacilla suecica, ZLinn. — La gorge bleue, Buff. — La fauvette gorge bleue, Wieill. — Bec-fin gorge bleue, Tem. pag. 216. Les deux tiers de la queue roux à la base; devant du cou et poitrine d'un beau bleu dans le mäle adulte, blancs dans la femelle. Méle adulte : taille du précédent; longueur totale, 5 pouces 6 lignes. Parties supérieures d'un cendré brun; sour- cils d’un blanc sale; gorge, devant du cou et haut de la poitrine d’un bleu très-éclatant, avec une tache d’un blanc pur et brillant au centre de cette couleur; une bande arquée, d’un noir mat, joint sur la poitrine la couleur bleue; vient ensuite une étroite bande blanche, qui manque quelquefois; suivie d’une dernière bande, plus ou moins large, d'ux roux orangé; le reste du (255 ) dessous du corps d'un blanc sale, lavé de cendré sur les flancs; les deux tiers de la queue roux à la base, l'extrémité et les deux pennes inter- médiaires noirâtres; iris, bec et pieds noirs. On rencontre, quoique rarement, des indi- vidus qui n’ont point de tache blanche au-devant du cou. M. Temminck donne cette particularité au très-vieux mâle. La femelle adulte diffère du mâle par la gorge et le devant du cou, où l’on remarque une large tache blanche , qui est entourée sur les côtés du cou d'une petite bande noire qui s’'élargit sur la poitrine où elle se teint de cen- dré; cette bande est ordinairement suivie d’une autre bande d’un bleu noirâtre, qui se fond avec le noir qui la touche; le reste comme dans le mâle. Les jeunes de l'année ressemblent beaucoup à la femelle; mais les jeunes mâles s'en dis- ünguent par une petite moustache bleu-de-ciel de chaque côté de la gorge, ainsi que par une bande étroite sur la poitrine, laquelle est suivie de bandes noires, blanches et orangées : toutes les plumes servant à former ces bandes ou ces taches, sont terminées de blanc, à l'exception de celles qui forment la bande roux-orangé, qui le sont de srisätre ou bien mouchetées de noir. Les jeunes, au sortir du nid, sont mouche-- ( 214 ) tés de brunâtre, surtout au-devant du cou et à la poitrine ; les sourcils et les joues sont teints et variés de roussâtre. Cette espèce varie beaucoup dans la première année de son âge. Elle est de passage pério- dique, arrive dès la mi-mars, et repart vers la fin de septembre ainsi que dans les premiers. jours d'octobre. Elle habite les bords de la Loire (les seuls lieux du département où elle a été observée), partout où 1l y a des oseraies (lui settes ) formant de srands massifs; parmi lesquels elle se tient cachée: occupée alors à chercher à terre, au pied des luisettes, ou sur leurs tiges, mais à peu de distance du sol, les insectes dont elle fait sa nourriture. Elle reste silencieuse pendant la plus grande partie de la journée; ne chantant ordinairement que le matin, le soir et pendant la nuit : époques où le mâle vient alors se percher à l'extrémité des rameaux ou dans quelques clairières, pour exprimer son chant d'amour. Dans toute autre circonstance, et quoique cette Fauvette soit commune, 1l est difficile de la remarquer, à moins que de la chercher à terre, entre les brins de saule du rivage, corame étant les lieux qu'elle affectionne davantage. Le mâle cesse de chanter vers la mi-juillet : époque où l’on voit déjà les jeunes de l’année courir à terre comme des souris, de même que | (215 ) le font les vieux, et en portant comme eux la queue relevée. Indépendamment de son chant, qu'il serait difhcile de rendre, mais qui com- mence comme le bruissement du gri{on des champs, cette Fauvette a un cri d'inquiétude, thurt, semblable à celui de la Fauvette de mu- raille, qu'elle répète tant que dure le sujet de ses craintes. - Le nid, qui est placé ordmairement à terre, dans une cavité, auprès de quelques brous- sailles, ou bien dans une touffe d'herbe ou de jeunes saules , sur les chantiers ou lieux escar- pés des bords de la Loire, est composé d'herbes sèches, d'un peu de mousse, et quelquefois en- touré de feuilles d'arbres tombées à terre. Dans ce nid, assez mal confectionné, la femelle pond quatre à cinq œufs d’un bleu tendre. Cab. de MM. Guit., de la Perr., Guill., Court., Le Bret., Mill.; le Mus. ** Rouge-Queues. 09. FAUVETTE ROUGE-QUEUE : 'y/via tithys, *Scopoli. Motacilla atrata et mot. gibraltariensis, Gmel. — Le rouge-queue, Buff. — La fauvette rouge-queue tithys, Vieill. — Bec-fin rouge- queue, Tem. pag. 218. Première rémige plus courte que la cinquième, mais d’é- gale longueur avec la sixième. Mäle au printemps : taille du rossignol; ( 216 ) longueur totale, 5 pouces 5 lignes; envergure; 9 pouces 4 lignes. D'un cendré bleuâtre en dessus, avec les grandes couvertures des ailes bordées de blanc; lorums, joues, devant du cou et poitrine d’un noir pur; les autres parties inférieures d'un cendré bleuâtre, moins foncé sur le milieu du ventre, et passant au blanchätre en arrivant vers la queue; couvertures supérieures et infé- rieures de la queue et celle-ci d’un roux vif, mais les deux pennes intermédiaires d’un brun noirtre; 1ris, bec et pieds noirs. | Aprés la mue, les vieux et les jeunes miles ont les parties supérieures légèrement frangées de brun roussâtre; toutes les plumes noires de la tête, du cou et de la poitrine, fran- gées de blanchâtre : ce qui donne à ces der- mières parties une couleur mêlée de gris et de noirâtre, ou glacées de blanchâtre. Au prin- temps, et au moyen de la mue ruptile, ces franges disparaissent peu à peu et laissent voir le noir dans toute sa pureté ainsi que le cendré bleuâtre des parues supérieures. Femelle : parties supérieures d'un cendré terne; couverlures et pennes des ailes bordées de cendre; le roux de la queue moins vif que dans le mâle; point de noir à la tête, au cou ni à la poitrine : cette couleur, remplacée par du ( 217: ) cendré lésèrement lavé de roussitre, qui s'é- claircit et passe au blanchâtre en arrivant vers la queue. S Cette espèce, de passage périodique , arrive vers le mois d'octobre, passe l'hiver, et repart vers les premiers jours d'avril; du moins pour un certain nombre, tandis que d’autres ne font que passer au printemps et à l'automne, sans s'arrêter long-temps à chaque fois. Elle est assez rare et vit isolément, recherche les villages ainsi que le bord des rivières, se tenant sur les décombres, les rochers, les murailles et même sur les cheminées, pour chasser aux insectes, surtout aux araignées. Quoiqu'il fréquente les lieux habités, cet o1- seau se laisse difficilement approcher, si ce n’est par un froid très-vif, On le rencontre pendant l'hiver, près les Fourneaux à chaux d'Angers, ainsi que sur le chemin de la Baumette, même par un froid de six degrés au-dessous de zéro; Baugé, Saumur, etc. Cab. de MM. Court., Olliv., Guill., de la Perr., Mill. ; le Mus. 66. FAUVETTE DE MURAILLE : 1$y/via phæœni- curus , Lath. Motacilla phœnicurus , Zinn. — Le rossignol de muraille, Buff. — La fauvette rouge-queue ou rossignol de muraille, Vieill. — Bec- (218) fin de muraille, Tem. pag. 220. — Vulg. le bouvier, Le cut- rouget, l’escarlande, la calandre, le rossignol tremblant. Gr | . # 2 s = = » ! Première rémige plus courte que la quatrième , mais d’égale longueur avec la cinquième. Méle au printemps : un peu moins grand que le précédent ; longueur totale , 5 pouces 3 lignes; envergure, 8 pouces. Front et sourcils d'un blanc pur; racine du bec, lorums, joues, côtés et devant du cou d’un noir pur; poitrine, flancs et dessous des ailes d'un roux vif, qui s’atténue et devient blan- châtre vers l'anus; souscaudales d’un roux clair; couvertures supérieures de la queue et pennes latérales de celles-ci d’un roux vif, avec les deux intermédiaires brunes ; iris, bec et pieds noirs. La femelle adulte ne porte point de noir dans son plumage, ni de blanc sur la tête ; elle est d'un gris roussâtre en dessus, avec les grandes couvertures des ailes bordées de rous- sâtre; gorge et ventre blanchâtres; poitrine et flancs roussâtres ; la queue comme dans le mâle. Après la mue, les méëles ont, comme dans l'espèce précédente, les parties supérieures fran- gées de cendré roussâtre; le noir de la tête et du cou, ainsi que le roux de la poitrine striés de blanchâtre ; les ailes bordées de roussâtre, et le blanc du front peu apparent; mais au prin- ( 219 ) temps, et au moyen de la mue ruptile, toutes ces franges disparaissent pour laisser à décou- vert les couleurs pures de ces oiseaux. Les jeunes, au sortir du nid, sont mouche- tés de brun et de jaunâtre en dessus et en des- sous; mais à partir du milieu du ventre, ces mouchetures sont remplacées par une teinte jeunâtre qui se fonce en arrivant vers la queue, qui est rousse comme dans les adultes; les ailes sont brunes, bordées extérieurement de rous- sätre ; les pieds et le bec sont noirâtres. Cette espèce, une des plus communes en An- jou, est de passage périodique; elle arrive dès les premiers jours d'avril, rarement plutôt, et repart à la fin de septembre. On la rencontre sur les petits arbres, autour des maisons, dans les jardins , les champs et le voisinage des bois. Elle niche ordinairement dans des trous d'arbres, rarement dans ceux de muraille; construit son nid avec de la mousse, beaucoup de bourre et : quelques crins. La femelle y pond cinq à sept œufs d’un beau bleu, très-lésèrement lavé de vert (4). Pendant tout le temps que durent les amours, (1) Par leur couleur, ces œufs ressemblent beaucoup à ceux de lPaccenteur mouchet; mais ces derniers sont moins allongés et mats, tandis que ceux de la fauvette de muraille sont pointus c£ brillans, ( 220 ) le mâle ne cesse de faire entendre son chant mélancolique, qu'il n'interrompt que par le cri plamtf #hurt, qu'il répète plus ou moins vivement Selon la crainte qu'il éprouve. *XX Hiossignols. 67. FAUVETTE ROSSIGNOL : Sylvia luscinra, Lath. Motacilla juscinia, Gmel. — Le rossignol, Buff. — La fauvette rossignol, Vieill. — Bec-fin rossignol, Tem. pag. 195. Première rémige plus courte de 3 lignes que la deuxième. Wéle adulte: taille du moimeau domestique; longueur totale, 6 pouces 2 lignes; envergure, , 9 pouces 3 lignes. Parties supérieures d’un brun roussâtre; gorge et ventre blanchâtres; poitrine et flancs cendrés; queue d'un roux vif; souscaudales d'un jaune roussâtre ; tarses longs, jaunâtres; bec jaunâtre à sa base, brun en dessus; yeux grands, noi- ‘râtres. É La femelle ressemble au mâle; et on ne peut bien l'en distinguer qu’en observant que ce der. nier a l'anus gonflé et très-proéminent, surtout à l'époque des amours. Les jeunes, avant leur premiére mue, sont mouchetés de roux clair en dessus et en dessous, sur un fond brun. (221) Cette espèce, de passage périodique, arrive vers la fin de mars, ainsi que dans les premiers jours d'avril, et repart en septembre. Dès son arrivée et jusqu'à la mi-juin , époque où les ni- chées sont terminées, le mâle ne cesse de faire entendre son chant éclatant et mélodieux, que tout le monde connaît, et qu'il répète la nuit comme pendant le jour; après cette époque, ce n'est plus qu'une espèce de bruissement crrre ou cri d'inquiétude que le mâle ainsi que la fe- melle jettent, et qu'ils renouvellent souvent à l'approche du danger. Leur nid, qu'ils placent ordinairement à terre, parmi les herbes, les orties, au pied d’une haie, etc., repose presque toujours sur un petit amas de feuilles d'arbres; il est construit de mousse, de petites racines fibreuses, de bourre et de quelques crins. La femelle y pond quatre à cmq œufs d’un vert olivâtre, sans taches. 68. FAUVETTE PHILOMÈLE : Sylvia philomela ; Bechst. Motacilla luscinia major, Gmel. — La fauvette grand rossignol , Vieill. — Bec-fin philomèle , Tem. pag. 196. Première rémige plus longue que la troisième , et presque aussi longue que la deuxième ; aspect de la précédente. Méle adulte : un peu plus grand que le pré- cédent ; longueur totale, 6 pouces 6 lignes. Parties supérieures d'un gris brun; sorge P Fe (4222. ) blanche, entourée de gris foncé; poitrine et flancs grisätres, avec quelques: nuances plus foncées; queue arrondie, d’un roux terne. La femelle ressemble au mâle. _ Gette espèce, ou plutôt cette race, a de tels rapports avec la précédente, qu'elle n’en diffère essentiellement que par les proportions des ré- miges, des dimensions plus fortes, ainsi que par son chant, qui est plus éclatant et plus sou- tenu : chaque phrase musicale étant prolongée presque du double de celles que fait entendre le-rossignol ordinaire. On ne la rencontre que dans l'épaisseur des forêts ou des bois, proche des ruisseaux ou de quelques lieux frais où humides. Nous ne placons ici cette espèce que d’après un imdividu que nous présumons lui apparte- nir, et que nous observames avec M. Desvaux, dans la forêt de Monnoie, canton du Büllot, et près la grande Planche ( arrondissement de Baugé). Si nous n'avons pu nous procurer cet oiseau, nous l'avons du moins vu d'assez près pour reconnaître qu'il était plus grand que le rossignol ordinaire : ce caractère, joint à celui de sa voix forte, éclatante, et dont chaque phrase musicale se prolongeait du double de celle du rossisnol ordinaire, ne nous laisserait aucun doute sur son identité, si nous n'avions pris ( 223 ) l'engagement de ne reconnaitre pour espèces propres à notre pays, que celles dont nous avons été à même d'apprécier les caractères, en ne laissant aucune incertitude à leur égard. Ne pouvant réumir toutes ces conditions, c’est donc avec une espèce de réserve que nous indiquons cet oiseau dans la Faune de Maine et Loire. Dans cette alternative, nous invitons les Natu- ralistes de ce pays d'en faire la recherche, particulièrement dans la forêt que nous venons d'indiquer. ‘(b) Bec plus fort, tarses moins longs et plus épais que dans les espèces précédentes. (Les Fauvettes proprement dites.) C'est dans cette tribu qu'on trouve les Fau- vettesr chanteuses par excellence. Les espèces qui la composent, vivent d'insectes et de fruits mous. Leur mue, qui est simple, commence vers la fin de juillet. 69. FAUVETTE ORPHÉE : 18'y/via orphea, Tem. Za fauvette, Buff. — La fauvette proprement dite, Cuv. — La fau- vette grise, Vieill. — Bec-fin orphée, Tem. pag. 198. Male adulte : joues et dessus de la tête noirâtres ; dessus du corps cendré ; toutes les rectrices terminées de blanc , la première presque entièrement blanche. — Femelle : joues, dessus de la tête et du corps d’un gris un peu roussâtre ; lorums noirs, surmontés d'un trait blanc ; premiére rectrice comme dans le mâle , seulement la deuxième terminée de blanc, (2% ) Méle adulte : un peu plus grand que le rossignol ; longueur totale, 6 pouces 3 lignes. Parties supérieures d'un gris cendré, avec les grandes couvertures des ailes bordées de gris roussätre ; dessus de la tête et joues notrâtres ; gorge et ventre d'un blanc pur; poitrine et flancs d’un rose pâle, mais qui se fonce en cou- leur vers l'anus; queue d'un cendré brun, avec la penne la plus extérieure presque entièrement blanche, et les autres terminées de cette cou- leur; bec fort, long de 8 lignes, noir, avec la base de la mandibule inférieure jaune. La femelle n’a point de noirâtre sur les joues ni sur la tête : cette couleur est remplacée par du gris légèrement lavé de roussâtre, qui se continue sur les parties supérieures; lorums noirs, surmontés d'un trait blanc qui ne dé- passe pas l'œil ; les deux pennes extérieures de la queue ont seules du blanc plus ou moins pur; le rose de la poitrine est 1c1 remplacé par une légère teinte de roux. M. Temminck donne aux jeunes de l’année le plumage de la femelle. Nous n'avons pas vu le nid ni les œufs. Cette espèce, la plus grande de cette tribu, est de passage périodique : elle arrive vers le mois d'avril, et repart à la fin d'août. Elle est très-rare en Anjou. M. Olivier, de Doué, l'a (225 ) observée pour la première fois dans la commune d'Ambillou ; nous l'avons reconnue depuis dans celle de Noyant qui la touche, ainsi qu'au Puy- Notre-Dame. Elle se tient dans les haies et les buissons, d’où elle fait entendre, ainsi que sur leurs branches les plus élevées, un chant flûté, qui ressemble un peu à celui de la Fauvette à têle noire, mais presque aussi fort que celui de la grive, dont elle prend encore quelques in- flexions. Cab. de MM. Ollv., Court. 70. FAUVETTE A TÈTE NOIRE : 9y/za atrica- pélla, Lath. Motacilla atricapilla, Zinn. — La fauvette à tête noire , Buff. — La fauveite a tête noire, Vieill. — Bec-fin à tête noire, Tem. pag. 201. Tour des yeux emplumés ; lorums gris-cendrés ; une calotte noire chez le mâle, rousse chez la femelle. Méle adulte : taille de la Farlouse; longueur totale, 5 pouces 5 lignes ; envergure, 8 pouces 6 lignes. Dessus de la tête et occiput d’un noir pur ; lorums, poitrine, dessus et dessous du cou d’un gris cendré ; dos, ailes et queue d’un cendré lé-- gèrement lavé d'ohivâtre; gorge et ventre d'un cendré pâle ; bec et pieds noirs. La femelle diffère du mâle par le dessus de la tête qui est roux, ainsi que par le ventre qui est légèrement lavé de roussätre. 15 ( 226 ) Les jeunes ressemblent à la femelle. Cette espèce, de passage périodique, arrive dès la mi-mars, quelquefois plutôt, et repart à la fin de septembre. Cependant, en octobre, on rencontre encore quelques individus; et même nous avons vu, étant avec M. Desvaux, au Jardin des Plantes d'Angers, un mâle et une femelle, au mois de janvier de l'année 1825, le thermomètre marquant à 7 degrés au-dessous de 0. Ces oiseaux ne trouvant pas d'insectes par un froid aussi vif, vivaient des fruits du lierre et autres petites baies. On la rencontre dans les lieux frais et om- bragés, ainsi que dans les champs, les bosquets et les jardins, mème jusque dans les villes. Elle se plaît sur les buissons et les petits arbres, d’où elle fait entendre sa voix éclatante et mélodieuse, qui a quelques rapports avec les sons sifflés du merle, et qui, sans être aussi bruyante que celle du rossignol, peut néanmoins, par sa pureté et ses inflexions agréables, lui mériter d'en faire le parallèle. Depuis la fin de mars jusque vers la mi-août, les mâles ne cessent de faire entendre leur chant d'amour, qu'ils remplacent, à l'automne, par un léger gazouillement , qui leur est commun avec les jeunes mâles de l’année. La Fauvette à tête noire s'élève et se prive fa- cilement ; elle peut vivre six à sent ans en cap- ( 227 ) üvité, en la nourrissant de graine de chanvre pilée et mélangée avec la mie de pain et un peu de persil : préparation qui peut être remplacée par le pain de pavot (1). Elle place son nid dans un buisson, à quel- ques pieds de terre; le compose d'herbes sèches et le garnit de quelques crins à l'intérieur. La femelle, qui fait ordinairement trois couvées par année, y pond à chaque fois quatre à cinq œufs d’un blanc sale, nuancés de gris et de roussätre, et parsemés de gros points bruns, à centre plus foncé. 71. FAUVETTE DES JARDINS : $'y/vra hortensrs, Bechst. La petite fauvette, Buff.— La fauvette œdonie ou bretonne : sylvia œdonia, Vieill. — Bec-fin fauvette, Tem. pag. 206. D'un gris olivâtre en dessus; dessous de l'aile isabelle clair, WMéle adulte : taille du précédent; longueur totale, 5 pouces 6 lignes; du tarse, 9 hgnes; envergure, 8 pouces 6 lignes. Parties supérieures d'un gris olivâtre; tour des yeux et milieu du ventre blancs; gorge blanchâtre; poitrine et flancs d'un gris lavé de jaune roussâtre; bec brun, avec sa bâse infé- (2) Il est à remarquer que beaucoup d’oiseaux insectivores trou- vent dans les semences oléagineuses une nourriture équivalente à celle que donneraient les insectes, et qu’ils les recherchent, même dans l’état de liberté. . (228 ) rieure jaunâtre ; ailes et queue brunûtres, avec chaque pennelésèrement terminée de blanchâtre. La femelle et plus grise en dessus, et a ses teintes inférieures moins foncées que dans le mile. Les jeunes ne diffèrent point des vieux. _ Cette espèce, assez commune en Anjou, est de passage périodique; elle y arrive vers la mi- avril et en repart à la fin d'août On la ren- contre dans les bois ainsi que dans les lieux qu'habite la précédente, dont elle a les habi- tudes de même que quelqu’analogie dans la voix ; mais ses accens sont moins éclatans. Elle cesse de chanter vers la fin de juin. Comme la précé- dente encore, elle place son nid dans une haie, un buisson, etc., à quelques pieds de terre, et le compose des mêmes matières. La femelle y pond cinq œufs blanchâtres, marqués de traits et de petites taches d’un gris violacé, et recou- verts çà et là par d’autres taches, larges, d'un gris jaunâtre, ainsi que de petits traits rares, noiratres et en z1gzags. Cab. de MM. Court., Guill., Ollv., Mill. ; le Mus. 72. FAUVETTE GRISETTE : 19 y/vza cinerea, Lath. Motacilla sylvia, Linn. — La fauvette grise ou grisette, Buff. — La fauvette cendrée ou grisette, Vieill. — Bec-fin grisette, Tem. pag: 207.— Vulg. la tripière , la tripasse, l’étripasse, la gorgettes la barbechaite. ( 229 ) Première rectrice plus courte que les antres, avec la barbe extérieure et le bout blanes ; la suivante seulement terminée de blanchâtre ; couvertures supérieures des ailes bordées de roux ; premiére rémige plus longue que la cinquième et plus coute que les deuxième, troisième et quatiième. Méle adulte : taille du précédent, mais plus eflilé; longueur totale, 5 pouces 6 lignes; la queue dépasse les ailes de 18 lignes. Dessus de la tête et /orums d'un gris cendré; les autres parties supérieures d'un gris rous- sätre ; ailes noirâtres, avec leurs couvertures supérieures largement bordées de roux vif et les rémiges seulement liserées de cette couleur, si ce n’est la plus extérieure qui est Zserée de blanc: gorge et nulieu du ventre d’un blanc pur; portrine lavée de rose tendre ; flancs et abdomen d’un gris roussâtre; iris roussâtre. La femelle ressemble un peu au mâle, mais elle n’a point de rose sur la poitrine; ses parties inférieures, ainsi que la première rectrice, sont teintes de roussâtre, et les parties supérieures sont plus nuancées de roux. Les jeunes, avant la mue, ressemblent beau- coup à la femelle et ont encore plus de roux; mais /e lorum est blanc, et la première rémige iserée de roussätre. Cette espèce, de passage périodique, arrive dès la fin de mars, et repart à la fin de sep- ( 230 ) tembre. Elle est une des plus communes du dé- partement de Maine et Loire; on la rencontre partout où il y a des haies ou des buissons, dans lesquels elle se tient ordinairement, et d’où elle part de temps à autre, pour s'élever presque perpendiculairement , faire une pirouette en l'air et retomber en chantant sur le même buis- son, dans l'épaisseur duquel elle continue de chanter. Indépendamment de son chant, cette Fauvette à un petit cri d'inquiétude , £hurnte, qu'elle répète plus ou moins vivement, selon que le danger lui paraît imminent. C'est aussi dans les haïes et les buissons qu’elle place son nid, à un ou deux pieds de terre. Elle le compose de brins d'herbes, rarement y ajoute- t-elle quelques petits flocons de lame, mais elle le garnit de quelques crins en dedans. Ce nid, qui est peu profond et d’un tissu lâche, reçoit cinq œufs blanchâtres, très-légèrement lavés de verdâtre, avec de petites taches d’un gris jau- nâtre très-rapprochées, et d’autres plus grandes d'un noir cendré, réunies seulement vers le gros bout. ÎVota. Quant à la Fauvette babillarde : Sylvia curruca, Lath., qui a les plus grands rapports avec la précédente, et par cela même facile à confondre avec elle, elle nous a été indi- quée comme ayant été rencontrée en Anjou ; mais n'ayant pas été à même de vérifier ce fait, CS ) nous n’en parlerons ici que pour :a recomman- der à la recherche des Naturalistes de Maine et Loire, afin de lever toute incertitude à cet égard. 73. FAUVETTE A POITRINE JAUNE : Sylvia hip- polais, Lath. Motacilla hippolais, Linn. — La fauvette lusciniole ou polyglotte : sylvia polyglotta, Vieill. — Le grand pouillot, Cuv. — Bec-fin à poitrine jaune, Tem. pag. 222. Parties inférieures d’un jaune serin; bec élargi à sa base; mandibule inférieure entièrement jaunâtre; première -rémige plus courte que la quatrième, aussi longue que la cinquième et plus longue de 2 lignes que la sixième. Méle adulte : un peu moins grand que la grisette; longueur totale, 5 pouces 5 lignes; la queue dépasse les ailes de 12 lignes; envergure, 7 pouces 3 lignes. Parties supérieures d’un cendré olivâtre; sour- cils, tour des yeux, lorums, bas des jambes, dessous de l'aile et toutes les parties inférieures d’un jaune serin sans taches; pennes alaires et caudales d'un brun foncé, liserées de gris oh- vâtre ; bec long de 5 lignes, large de 3 à sa base, et aplati jusqu’au-delà de la moitié de sa longueur; mandibule supérieure noirâtre, l’infé- rieure d’un carné jaunâtre; iris et pieds noisettes. La femelle et les jeunes sont plus pâles en dessous, et plus ternes en dessus; mais avant ( 232 ) leur première mue, ces derniers sont d'un jaune presque blanc, en dessous. Cette espèce, de passage périodique, arrive vers la fin d'avril, et repart à la fin d'août. Elle habite ordinairement les terrains secs et sablon- neux, les landes, etc.; se tient dans l'épaisseur des haies et des buissons, autour des champs et dans les bois-taillis; cependant, à son arrivée, et quelque temps avant son départ, on la rencontre aussi sur les petits arbres des prairies qui bordent les rivières. ; C’est du fond des buissons ou sur leurs bran- ches les plus élevées, et quelquefois sur un petit arbre voisin, que le mâle, depuis son arrivée et jusque vers la fin de juin, se plaît à faire en- tendre son chant, qui ne manque pas d'agré- ment, et qu'on peut, 1l nous a semblé, pou- voir être énoncé ainsi : péiro ptiroux ptiro ptiro ptiroux ; ces différentes syllabes longue- ment répétées, et vivement exprimées sur -des tons différens, sont précédées de deux ou trois sons flütés: re, tret, tre, ou bien de ceux-c1 : /rûr, trût, trét. Outre ce chant, qui est celui d’allésresse, on lui connait encore un petit bruissement ou murmure : re, re, re, re, re, qui ressemble, quoique moins pro- longé, beaucoup à celui du moineau, et qu'il ne fait entendre que lorsqu'il est agité de quelque crainte; bientôt après l'avoir proféré, le mâle ( 235 ) monte à l'extrémité du buisson qui le cachait, ou bien sur un petit arbre voisin, afin de mieux reconnaître le danger, et fuit ensuite avec sa femelle. Ce caractère crantif rend ces oiseaux difficiles à approcher. Le nid, placé dans une haie ou un buisson, à deux ou trois pieds de terre, est profond et à bords épais; il a la forme, ou à peu près, de celui du pinson ; il est composé à l'extérieur, ordinairement de quelques brins de mousse, de tiges sèches de galium et autres herbes réu- mes ensemble par des toiles d'araignées , de la laine, et à son défaut, du duvet cotonneux de quelque plante; l'intérieur est garni d'herbes fines ainsi que de quelques crins. La femelle y pond quatre à cinq œufs, de la forme et de la grosseur de ceux du troglodyte, d'un carné un peu violacé, marqués de points ronds et bru- nûtres, rares; ainsi que de petites ondes de même couleur, formant comme de légers nuages plus ou moins répandus à leur surface. Commune dans les arrondissemens de Segré et de Beaupreau, ainsi que sur les bords de la Loire , etc. Cab. de MM. Guit., Court., Olliv., Guill., de la Perr., Mall. ; le Mus. IVota. Cette Fauvette qui a été, par plusieurs Auteurs, rangée avec les pouillots, ne s’en rap- ( 234 ) proche seulement que par ses couleurs; ses formes, ses mœurs, ses habitudes, ainsi que son chant, l'en distinguent facilement, et lui donnent place parmi les Fauvettes propre- ment dites. M. Vieillot (Dict. d'Hist. Nat., 2.° édition) donne la description de deux espèces de Fau- vettes qui auraient les plus grands rapports avec celle-ci, tant par la taille que par la dis- position des couleurs; s’en distinguant néan- moins par le bec, ainsi que par la proportion des rémiges; et qu'il désigne, l’une sous le nom de Fauvette ictérine, et l'autre sous celui de Fauvette ftavéole. Elles sont toutes les deux fisgurées dans une des planches de la Faune française (Oiseaux sylvains, pl. 96), conjointe- ment avec la Fauvette lusciniole ou polyglotte du même auteur, qui fait le sujet de cet article. Nous n'avons point encore observe ces deux oiseaux. (ec) Bec petit, faible, droit et effilé; ailes longues, arrivant au-dela de la moitié de la queue, qui est légèrement fourchue ; genoux , pli de l'aile et couvertures infé- rieures de celles-ci jaunes. ( Les Pouïllots et Figuiers de quelques auteurs : la plus grande partie des Muscivores de Tem.) Les Fauvettes de cette tribu sont toutes de ( 235 ) petite taille, et légères dans leurs mouvemens, qu'elles accompagnent, le plus ordinairement, d’un balancement de queue de haut en bas. Elles se tiennent sur les arbres, même les plus élevés, où elles vivent d'insectes, surtout de diptères, qu'elles attrapent sur les branches, ou qu'elles saisissent au vol. La femelle ressemble beaucoup au mâle. Indépendamment de leur chant, qui n’a rien de mélodieux, mais qui caractérise bien chaque espèce par sa singularité, ces oiseaux ont un petit cri, 4hdrt, qui leur est commun, et qu'ils font entendre, soit pour se rappeler, ou bien afin de s'avertir réciproquement des craintes qu'ils peuvent éprouver; néanmoins ils sont peu défians, et se laissent facilement approcher. La mue commence vers la fin de juin. Les oiseaux qui forment cette tribu, étant plus connus sous le nom de Pourllots que sous celui de Fauvettes, nous leur conserverons cette dénomination. 74. POUILLOT SIFFLEUR : 1'ylvia sibilatrix ; Bechst. Sylvia sylvicola, Lath. — Le pouillot sylvicole et fauvette sylvicole, Vieill. — Bec- fin siffleur, Tem. pag. 223. Première rémige plus longue que la quatrième ; la deuxième la plus longue de toutes ; parties supérieures d’un beau vert olive. ( 236 ) NWéle adulte : un peu moms grand que le précédent; longueur totale, 4 pouces 6 lignes ; du tarse, 8 hignes; du bec, 4 lignes; la queue, qui est légèrement fourchue, dépasse les ailes de 7 lignes; envergure, 7 pouces 7 lignes. Parties supérieures d’un beau vert-jaune; lo- rums grisätres ; sourcils (1), joues, gorge, de- vant du cou et poitrme d’un beau jaune; le reste des parties inférieures d’un blanc pur; pennes alaires et caudales noirâtres, bordées de jaune olivâtre; couvertures supérieures de la queue terminées de cette dernière couleur; mais les grandes et les petites couvertures des ailes largement bordées de jaune en dehorsseulement ; rectrice extérieure plus pâle que les autres et bordée de blanchâtre ; bec brun en dessus, jaunâtre à sa base inférieure et sur ses bords ; pieds d’un brun jaunûtre. La femelle, un peu plus petite que le mâle, a ses parties supérieures d’un vert olive, et ses autres couleurs moins vives. Cette espèce, de passage périodique, est rare en Anjou; elle y arrive vers la mi-mai ou un peu plutôt, et repart à la fin d'août. C'est à la cime des arbres élevés des bois et des forêts, ordinairement sur les réserves, qu'on (1) Les sourcils qui se joignent sur le front et qui s'étendent bien au-delà des yeux, sont d’un jaune jonquille. (237 ) rencontre ces oiseaux, et sur lesquels ils sont sans cesse en mouvement. Dès son arrivée, et jusqu'à l'époque où les couvées sont terminées, le mâle fait entendre son chant, doi, fidoi, fidoi, quil répète tou- jours trois fois de suite, en le faisant précéder d'une espèce de bruissement, froër , comme tremblé, qu'il varie encore par des tons szfflés, qui imitent un peu ceux du bouvreuil, quoique plus forts et plus aigus, et qu'on peut essayer de rendre ainsi : répétant son chant de la sorte, sans le varier davantage; mais, lorsqu'il se pose de nouveau sur une branche, ce qui lui arrive souvent, il commence ordinairement par étendre un peu les ailes, en même temps qu'il profère le bruis- sement, /roër, dont nous venons de parler. La femelle n’a d'autre chant que les tons sifflés, so/ mr, éloignés l'un de l'autre d’une tierce majeure; qui forment le cri plaintif ou de rappel, propre aux deux sexes. Habite les forêts de Cholet, de Mazière, de S.'-Paul-du-Bois, de Vezins, du Breil-Lambert, où M. Guilloux la observée le premier. Cab. de MM. Guill., Court., Ollv., Mill. ; le Mus. ( 238 ) :75. POUILLOT FITIS : 19y/via trochilus, Lath. Motacilla trochilus, Gmel. — Le pouillot ou Le chantre, Buff. — Sylvia fitis, Bechst. — Le pouillot fitis, Vieill, — Bec-fiu pouillot, Tem. pag. 224. Première rémige plus courte que la quatrième, de la même longueur que la cinquième, et plus longue que les sixième et septième; la deuxième la plus longue de toutes. Méle adulte : taille du tarin; longueur to- tale, 4 pouces 6 lignes; du tarse, 10 lignes; du bec, 3 lignes et demie; envergure, 7 pouces 6 Lignes; la queue, qui est un peu fourchue, dé- passe les ailes de 12 à 13 lignes. Joues et parties supérieures olivâtres; sourcils d'an jaunâtre plus ou moins foncé, selon les individus; parties inférieures d’un jaune pâle, nuancé de gris olivâtre sur les côtés de la poi- trine et sur les flancs, mais le milieu du ventre et les souscaudales blancs; pennes des ailes et de la queue d’un brun cendré, bordé d'oli- vâtre; bec brunâtre, avec sa base inférieure d’un blanc roussâtre; pieds d’un brun jaunâtre, avec le dessous des doigts jaunâtres. La femelle est plus grisätre en dessous, et ses teintes sont moins pures que dans le mâle. Var. B. Toutes les parties inférieures en- üèrement jaunes. à Cette espèce, de passage périodique, arrive dès la fin de mars et repart à l'automne. Sitôt { 239 ) son arrivée, elle se répand dans les jardins, les champs, les bois et les prairies, enfin, partout où 1l y a de grands arbres, à l'extrémité des- quels le mâle se tient pendant une grande partie de la journée, et d’où 1l fait entendre, sans changer souvent de place, son chant mélanco- lique et prolongé: £huit, thurt, thuit, hiwi0 , wh10, wh10, whi0, whro&, les trois pre- mières syllabes prononcées vivement, les sui- vantes lentement, la dernière d'un ton plain- üif et finissant comme si l’haleine lui manquait, mais toutes en descendant comme diatonique- ment. Ce chant, écrit et indiqué de la sorte par M. Vieillot, rend parfaitement les accens de ce Pouillot. Vers la fin d'avril, ces oiseaux se retirent dans les bois ainsi que dans les îles de la Loire, pour y nicher; reviennent, après les couvées terminées, c'est-à-dire, vers les premiers jours de juillet, dans les mêmes lieux qu'ils fréquen- taient en arrivant; mais leur chant n'étant plus l'expression d’un sentiment de tendresse, ils ne le font entendre que rarement et toujours par phrases courtes ou interrompues. Très-commun dans tous les bois, ainsi que dans les iles de la Loire, etc. Cab. de MM. Guit., Court., Olliv., de la Perr., Guuill., Le Bret., Mill. ; le Mus. ( 240 ) La Var. B. qui est assez rare, ne diffère du type de l'espèce que par ses parties inférieures qui sont entièrement jaunes ; peut-être n'est-elle qu'une différence d'âge ? Dans tous les cas ellé ne doit pas être confondue avec le pourl{lot à ventre jaune qui suit. 76. POUILLOT À VENTRE JAUNE: S'y/via fiavr- ventris ,; Vieill. Ze pouillot à ventre jaune, Vieill. Première rémige liserée extérieurement de blanc dans tonte sa longueur, plus courte que la cinquième et plus longue que la sixième ; la troisième la plus longue de toutes ; une petite tache blanche à la pointe des cinquième, sixième , septième , huitième et neuvième rémiges ; toutes les parties inférieures jaunes. Le plus petit de nos pouillots. Méäle adulte: taille du roitelet ordinaire ; longueur totale, # pouces 4 lignes ; du tarse 8 lignes ; du bec, 4 lignes; envergure, 6 pouces 4 lignes ; la queue dépasse les ailes de 11 lignes. Parties supérieures et une tache triangulaire sur la joue d’un vert olivâtre ; sourcils, pau- pières, côtés du cou et toutes les parties infé- rieures d’un jaune pur; pennes alaires noirâtres, la première liserée extérieurement de blanc dans toute son étendue ; les deuxième, troisième et quatrième liserées de cette couleur vers le bout, mais depuis et compris l'échancrure seu- lement ; toutes les autres, ainsi que les rectrices. ( 241 ) bordées de jaune olivâtre ; lorums d'un cendré noirâtre; bec brunâtre, avec sa base inférieure et ses bords jaunâtres; pieds d’un brun olivâtre. La femelle diffère du mâle par les sourcils et les parties inférieures qui sont d’un jaune blanchître. Cette espèce, la plus petite du genre , est de passage périodique; elle arrive au mois d'avril et repart au mois de septembre. On la rencontre dans les tallis; mais à son arrivée, ainsi qu'après les couvées terminées, vers le commencement de juillet , elle se rap- proche des habitations. C’est alors (à ces deux époques) qu'on la voit sur les arbres des pro- menades ainsi que du Jardin des Plantes d’An- sers, de même que sur les saules des praï- ries qui bordent les rivières. Elle à les habitudes de la précédente, et niche comme elle dans les taillis, amsi que sur les bords de la Loire, où il y a des saules. Cab. de MM. Court., Mill. ; le Mus. 77. poUILLOT VÉLOCE : Sylvia rufa, Lath. Motacilla rufa, Gmel. — La petite fauvette rousse, Buff. — Le pouillot collybite ou compteur d’argent : sylvia collybita , 'ieill. — Bec-fin véloce, Tem. pag. 225. — Vulg. le tipteu, l’apothi- Caire. Première rémige plus courte que les cinquième et sixième , et aussi longue ou un peu plus longue que la septième ; les deuxième, troisième et quatrième égales entr’elles , et Les plus longues de toutes. 16 (242) Méle adulte : talle du troglodyte; longueur totale, 4 pouces 2 lignes; du bec, 3 lignes; du tarse, 8 lignes ; envergure, 6 pouces 5 lignes; la queue, qui est coupée presque carrément , dépasse les ailes de 11 lignes. Parties supérieures d’un brun olivâtre , un peu plus foncé sur la tête ; sourcils et paupières jaunâtres; gorge et devant du cou d'un blanc sale un peu jaunâtre; poitrme et flancs d'un brun roussâtre ; milieu du ventre jusqu’à l'anus, d'un blanc plus ou moins pur ; souscaudales jau- nâtres ; sur toutes ces parties imférieures on re- marque çà et là de petits coups de pinceaux d'un beau jaune ; pennes des ailes et de la queue noirâtres, bordées d'ohvâtre ; bec brunûtre , moins foncé en dessous , surtout à sa base ; iris et pieds brunûtres. La femelle ne diffère point du mâle; et lés jeunes ont les couleurs plus ternes. Cette espèce, qui est très-commune, est de passage Le = ; elle arrive dès la fin de février et repart à la fin d'octobre : cependant tous les individus ne partent pas, et 1l n’est pas rare d'en rencontrer quelques-uns pendant lhiver, même par un froid de 7 à 8 degrés au- dessous de 0 du thermomètre de Réaumur : ce que nous avons remarqué, avec M. Desvaux, au, Jardin des Plantes d'Angers, pendant les grands froids du mois de janvier 1826. ( 243 ) Comme le Pouillot fitis, celui-ci se répand partout où il y a des arbres, sur lesquels il ne cesse d’être en mouvement, même en faisant entendre son chant #p teup, tip teup ;» tip zeup , qu'il répète sept à huit fois de suite et pendant toute la journée. Ce chant est ordi- nairement précédé d’un petit bruissement, /r&z, JSrûi, frûi, qu'il articule trois fois de suite, mais toujours très-bas. Cet oiseau cesse de chanter plus tard que les autres de cette tribu, se fai- sant encore entendre vers la fin de septembre. Après cette époque, 1l ne lui reste plus que son petit cri #h4rt, qu'il a de commun avec les pré- cédens ; ou bien, ce qui arrive rarement, de son chant il ne fait entendre que quelques syl- labes. Mais une faculté bien remarquable qu'il possède , c’est de pouvoir modifier sa voix à la manière des ventriloques, de façon à faire croire que cet oiseau est très-éloigné de vous, tandis qu'il est au-dessus de votre tête, ef vice versé. Vers la fin d'avril 1l se retire dans les bois, ou reste dans les champs pour y nicher. Cest toujours à terre, au pied d’un arbre ou d’unbuis- son, et dans une touffle d'herbe, qu'il établit son nid, qui est sphérique, de 6 à 7 pouces de diamètre, et dont l'ouverture, qui est étroite, est placée sur le côté; il est composé extérieu- rement de feuilles d'arbres, d'herbes sèches et de mousse ; le dedans est garni de plumes, de ( 244 ) quelques petits flocons de laine et de crins. La femelle y pond cinq à sept œufs de la grosseur de ceux du chardonneret; ils sont blancs, avec des points de différentes grosseurs , d'un brun rougeàtre, plus rapprochés vers le gros bout. Très-commun dans tous les taillis, ainsi que sur les saules des bords de la Loire, etc. Cab. de MM. Guill., Olliw., Court., Mill. ; le Mus. | 78. POUILLOT NATTERER : Wy/via nattereri > Tem. Bec-fin natterer, Tem. pag. 227. — Le pouillot bonelli: sylvia bonelli, 7’teill.,, Encycl. méth. Première rémige plus courte que la cinquième et plus longue que la sixième ; la deuxième la plus longue de toutes ; crou- ‘pion d’un jaune olivâtre ; toutes les parties inférieures d’un blanc pur. Méle adulte : moins gros que le précédent, mais plus efhlé ; longueur totale , 4 pouces; du tarse, 8 lignes ; du bec, 5 lignes ; envergure, 6 pouces 7 lignes; la queue, qui est longue, dépasse les ailes de 12 lignes. Dessus de la tête, côtés et dessus du cou d’un cendré très-légèrement teint d'olivâtre ; dos et petites couvertures des ailes d'un brun olivâtre : cette couleur s'éclaircit en jaune olivâtre sur le croupion ; couvertures supérieures de la queue d'un gris jaunâtre ; pennes alaires et caudales (245 ) d'un cendré noïrâtre, bordées extérieurement de jaune olivâtre ; mais la plus extérieure des caudales est moins foncée en couleur et liserée de gris-blanc ; plumes des jimbes d’un cendré brun , légèrement mêlé de jaune; toutes les par- ties inférieures d’un blanc pur ; sourcils d'u blanc jaunâtre ; lorums d'un cendré noirûtre ; bec d’un brun noirâtre , avec sa base inférieure d’un gris blanchâtre ; iris et pieds brunâtres. La femelle ressemble au mâle. Cette espèce, plus svelte et. moins épaisse que les précédentes, a encore la tête plus efhlée et les ailes plus longues. Elle est très-répandue en Anjou; arrive vers la mu-avril et repart à la fin d'août. Elle habite les bois et les forèts , ainsi que leurs lisières , qu'elle ne quitte point pour s'approcher des habitations; se tient de préférence sur les arbres élevés, sur lesquels elle est toujours en mouvement , même en fai- sant entendre son chant #hurriquiririt, qu’elle exprime très-vivement, sur le même ton, et sans interruption. Elle le répète à chaque instant, sans le varier davantage que par le petit eri thüit, qu’elle conserve en tous temps, tandis qu'elle cesse de chanter vers la mi-juillet. Elle est très-commune dans les bois et les fo- rèêts des arrondissemens de Baugé, Saumur et Beaupreau; rarement la voit-on sur les peu- pliers des bords de la Loire. ( 246 ) Cab. de MM. Guit., Ollwv., Court., Guill. , Nüll. ; le Mus. ACCENTEUR : ACCENTOR, Bechst. Bec robuste , droit, conique , aigu , plus large que haut à sa base, à bords recourbés en dedans ; mandibule supérieure échancrée et un peu inclinée vers le bout ; ailes moyennes, à penne bâtarde courte et arrondie à la pointe ; deuxième et troisième rémiges les plus longues de toutes. Ce genre a beaucoup de rapport avec celui des fauvettes , d’où Bechstein l'a retiré , en le formant avec le Pégot des Alpes ( Wotacilla al- pina , Gmel. ), auquel M. Cuvier, et par suite les autres Ornitholosistes, ont réuni la Fauvette d'hiver ( Wotacilla modularis, Lann.). Les ca-. ractères essentiels qui distinguent ce genre de celui des fauvettes, et même des genres voisins, sont d’avoir le bec robuste, avec ses bords re- courbés en dedans : conformation qui donne à ces oiseaux la faculté de manger des grames, qu'ils ajoutent aux insectes qui composent leur nourriture ordinaire. Cette particularité fait qu'ils ne sont point obligés de changer de pays comme le font les autres oiseaux qui ne vivent que d'insectes et de quelques fruits mous; aussi ne quittent-ils guère les lieux qui les ont vu maître, que lorsque la neige, par un trop long séjour sur la terre, les prive de toute nourri- ture. C'est alors que 'Æccenteur pégot descend (247 ) des montagnes qu'il habite ordinairement, se répand dans les vallées et dans les plaines, et vient alors quelquefois nous visiter. 79. ACCENTEUR PÉGOT : Æccentor alpinus , Bechst. Motacilla alpina, Gmél. — La fauvette des Alpes, Buff. — Le pé got proprement dit ou des Alpes, Vieill, — _4ccenteur pégot ou des Alpes, Tem. pag. 248. Ventre et flancs roux, variés de gris et de blanc; gorge blanche , tachetée de brun. Méle adulte : alle du rossignol; lonsueur totale, 6 pouces 8 lignes; envergure, 10 pouces 6 lignes. D'un gris cendré en dessus, avec de grandes taches brunes sur le haut du dos; gorge blan- che, tachetée de brun; cou ét poitrine dun gris cendré; ventre et flanes d’un roux vif mêlé de gris et de blanc; pennes alaires et caudales d'un brun noirâtre, liserées de cendré; petites et moyennes couvertures des ailes, terminées chacune par une tache blanche : formant, par leur réunion, deux petites bandes transversales sur l'aile; bec noir, avec sa base inférieure jaune; pieds jaunâtres ; ongles bruns. La femelle à les couleurs un peu moins vives. Cette espèce , de passage accidentel, ne pa- raît en Anjou que pendant les hivers rigoureux. ( 248 ) Elle y vient par petites fanulles plus on moins nombreuses, qu'on rencontre à terre, ordinai- rement sur les collines voisines des rivières, et quelquefois dans les champs. En janvier 1819, une dizaine d'individus ont été observés par M. de la Perraudière, sur des rochers, au bord de la Mayenne, entre Cham- bellay et la Jaille-Y von ; quelques années après, et vers le milieu du mois de février, le même observateur en rencontra une autre troupe, et à peu près de même nombre, à Savennières, sur des rochers, au bord de la Loire; le 10 janvier 1823, quatre mdividus vinrent dans mon jar- din , à Angers. Cet oiseau a encore été observé aux environs de Saumur , par M. Courtillé. Cab. de MM. de la Perr., Court., Guill. 80. ACCENTEUR MOUCHET : Accentor modularrs , Cuv. Motacilla modularis, Zinn. — Le mouchet, traîne-buisson ou fau- vette d'hiver, et fauvette des bois ou roussette, Buff. — Le pégot mouchet, Vieill. — Accenteur mouchet, Tem. pag. 249. — V’ulg. la paisse buissonnière, La paisse de haie , la rousselotte. Ventre blanc ; flancs et croupion d’un gris roussâtre ; gorge et poitrine d’un cendré bleuâtre. Méle adulte : taille du moineau; longueur totale, 5 pouces 3 lignes; envergure, 7 pouces 9 Lignes; la queue dépasse les ailes de 15 lignes. Plumes du dessus de la tête et du haut du ( 249 ) cou noirâtres. bordées de cendré; celles des autres parties supérieures également noirà- tres, mais bordées de roux; croupion et flancs d'un gris roussâtre ; joues, côtés du cou, gorge et poitrine d’un cendré bleuître; ventre blanc; souscaudales brunes, largement bordées de blanc; iris brun; bec noirâtre; pieds jaunâtres. La femelle a davantage de brun sur la tête. Cette espèce, qui est sédentaire en Anjou, y est très-commune dans toutes les saisons de Fan- née. Elle habite les haies et les buissons, dans les bois, les champs et les jardins; y place aussi son nid, qu'elle compose de mousse, d'herbes sèches ou de petites racines à l'extérieur ; le de- dans est garni de laine, de bourre, ainsi que de quelques crins. La femelle, qui fait deux ou trois pontes par an, y dépose à chaque fois quatre à cinq œufs d’un beau bleu mat. Les petits de la première couvée éclosent dès les premiers jours de mai, tandis que les oiseaux de passage ne font encore à cette époque que commencer leur nid. Cette remarque que nous faisons relativement à cette espèce, peut néan- moins s'étendre aux autres oiseaux sédentaires. ROITELET : R£EGULUS , Cuv. Bec grêle, court , droit et subulé, finement échancré vers le bout, comprimé latéralement ; narines ovales, recouvertes chacune par deux petites plumes décomposées et dirigées em avant ; langue terminée par de très-petites soies ; ailes et penne bätarde courtes ; première et septième rémiges égales. Les Roitelets, dont la mue est simple, sont les plus petits des oiseaux d'Europe. Ils forment un genre qui a beaucoup de rapport avec celui des Fauvettes, dont ils ne se distinguent d'une ma- mère bien tranchée, que par les deux plumes dé- composées qui recouvrent les narimes. Ce carac- tère aurait peu d'importance sans doute, pour dis- tinguer un genre, si les mœurs et les habitudes de ces oiseaux ne venaient s'y joindre pour en augmenter la valeur; etsous ces dermiers rapports, les Roitelets se rapprocheraient davantage des mé- sanges, dont 1ls ont encore la vivacité : se sus- pendant comme elles aux branches des arbres, afin de mieux fureter dans les fissures des écor- ces, ainsi que dans les replis des lichens, où ils rencontrent les insectes dont ils se nourrissent. Leur petite taille, ainsi que l'espèce de cou- ronne qu'ils ont sur la tête, leur a fait donner, sans doute , le nom qu'ils portent. 81. ROITELET ORDINAIRE ou HUPPÉ : Regulus cristatus, Vieill. Motacilla regulus, Gmel. — Sylvia regulus, Lath. — Roïtelet or- dinaire |, Tem. pag. 229. — Vulg. l'œil de bœuf. Joues d’un cendré pur ; point de bandes blanches sur les eôtés de la tête ; bec très-faible ; les cinq dernières pennes de l'aile terminées chacune par une tache blanche ; la huppe du mâle d’un jaune aurore, celle de la femelle d’un jaune eitron. ( 251 ) : Méle adulte : moins grand que le troglo- dyte; longueur totale, 3 pouces 7 lignes; enver- sure, > pouces 8 lignes. Sur le sommet de la tête une huppe ou cou- ronne aurore , entourée, en devant et sur les côtés, de plumes effilées, noires et jaunes (1), susceptibles d'érection ; les autres parties supé- rieures d’un gris ohivâtre lésèrement nuancé de jaunâtre; base du front, tour des yeux , côtés du cou, ainsi que toutes les parties inférieures d'un cendré légèrement lavé de roux ohvâtre ; sur l'aile, deux petites bandes transversales blan- ches, et vers son milieu une petite tache noire carrée ; bec noir ; iris brunâtre ; pieds noirûtres. La femelle diffère du mâle par sa huppe qui est d’un jaune citron, ainsi que par les plumes efhilées qui l'entourent, qui sont nuan- cées de cendré; ses couleurs en général sont aussi moins vives. Cette espèce, de passage périodique, n’est pas très-rare en Anjou; elle arrive à l'automne, passe lhiver et s’en retourne au printemps, pour nicher dans des pays plus au nord. On la rencontre dans les bois taillis amsi que dans la campagne, sur les chènes, les arbres frui- üers, les haies et les buissons. (1) Ces plumes ont leurs barbes extérieures noires, et lés inté- rieures d’un jaune citron. (252 ) Cab. de MM. Court., Olliv., de la Perr., Guit., Mill. ; le Mus. S2. ROITELET TRIPLE BANDEAU Où A MOUS- TACHES : Begulus ionicapillus. Le roitelet, Buff.— Sylvia ignicapilla, Brehm. — Roitelet à mous- taches, Vieill. — Roitelet triple bandeau, Tem. pag. 231. Deux bandes blanches, séparées par une bande noire qui traverse l'œil ; une moustache noire, étroite ; la huppe du mâle d'un aurore vif, celle de la femelle d'un jaune citron. Méle adulte : un peu plus grand que le précédent ; longueur totale, 3 pouces 6 lignes; envergure, 6 pouces. Sur le sommet de la tête, une huppe ou cou- ronne d’un aurore vif ou couleur de feu, en- tourée, en devant et sur ses côtés, de plumes efhilées, noires et jaunes (1), susceptibles d’érec- tion; les autres parties supérieures sont d’un vert olivâtre lavé de jaune, qui se nuance en jaune-rougeàtre sur les côtés du cou, où cette couleur occupe un grand espace; une bande roussâtre sur le front; deux bandes blanches : l'une au-dessus, l’autre au-dessous de l'œil, sé- parées par une troisième, mais noire, qui tra- verse cet organe; une petite moustache, noire et étroite, part du bec et descend sur les côtés (1) Ces plumes ont leurs barbes extérieures noires, et les inté- rieures d’un jaune capucine. ( 253 ) de la gorge; deux petites bandes transversales blanches sur l'aile, mais moins grandes que dans l'espèce précédente ; parties inférieures d’un cendré légèrement lavé de roux olivâtre, qui s’éclaireit vers l'anus; bec noir; iris et pieds noirâtres. La femelle, dont la huppe est d'un jaune citron, a toutes ses autres couleurs moins pures; mais point de jaune-rougeûtre sur les côtés du cou : cette couleur est remplacée par du vert olivätre. Cette espèce, qui n’est pas très-rare, est de passage périodique; elle arrive vers le mois de septembre, passe l'hiver et repart au prin- temps. Cependant quelques couples, dit-on, ou bien de l'espèce précédente, restent pour nicher : ceci mérite confirmation. À son arri- vée, ce Roitelet se tient dans les bois de préfé- rence; et ce n'est guère que pendant l'hiver, qu'on le rencontre dans les champs, les jar- dins, etc.: vivant ordinairement par petites fa- milles (celles des nichées sans doute), sur les arbres, les haies et les buissons, où ils sont sans cesse en mouvement et en faisant entendre de temps en temps leur petit cri de ralliement, it, til, tit, semblable à celui du Roitelet ordi- naire. Ces oiseaux recherchent beaucoup les arbres verts, et tous les ans ils reviennent sur ceux du Jardin des Plantes d'Angers. { 254 ) Cab. de MM. Court., Guit., Guill., Mill. ; le Mus. TROGLODYTE : 7ROGLODYTES. Leach. Bec gréle, subulé, un peu arqué et entier; narines ovales, couvertes d'une membrane; ailes concaves, courtes et arron- dies, à penne bâtarde moyenne; troisième et quatrième ré- miges les plus longues. Les Troglodytes diffèrent peu des fauvettes, dont 1ls ont les mœurs et les habitudes; leur bec entier est le seul caractère essentiel qui les en distingue. Ce sont de petits oiseaux très- vifs et toujours en mouvement, portant la queue relevée. Ils vivent d'insectes. Leur mue est simple. 83. TROGLODYTE D'EUROPE : Zroglodites euro- pœæus, Leach. Motacilla troglodytes, Gmel. — Le troglodyte, Buff. — Sylvia tro- glodytes, Lath. — Le troglodyte d'Europe, Vieill. — Troglo- dyte ordinaire, Tem. pag. 233. — Vulg. le burichon, le bérichon, de roitelet, Le roiberteau. Méle adulte : taille du pouillot véloce; lon- gueur totale, 3 pouces 9 lignes; la queue, qui est étagée, dépasse les ailes de 10 lignes; enver- gure, 9 pouces 9 lignes. Sourcils blanchätres ; parties supérieures d'un brun roussâtre, avec des raies transversales noires sur le dos, les ailes et la queue; rémiges ( 255 ) marquées alternativement de noir et de rous- sâtre sur les barbes extérieures; parties infé- rieures d'un blanc grisätre, avec les flancs et l'abdomen plus foncés et marqués de raies trans- versales noires; souscaudales d’un brun rous- sâtre, rayées de noir et terminées de blanc; iris noirâtre ; bec brunâtre en dessus, plus pâle en dessous. La femelle est un peu plus petite que le mâle, a plus de roux, et ses raies transversales sont moins bien prononcées. Cette espèce, qui est sédentaire, est très- commune partout; elle se plait dans le voi- sinage des habitations, où la vue de l’homme ne parait pas l'effrayer. Comme le rouge-gorge et l’accenteur mouchet, le Troglodyte fait en- tendre son chant toute l’année ; 1l possède aussi un eri particulier, qui ressemble à un petit roulement qu'il prolonge en raison que le dan- ger lui parait plus imminent, Son nid, qu'il place ordinairement sous un toit de chaume, ou qu'il colle à un rocher ou une vieille souche, parmi le lierre, est com- posé à l'extérieur d'une grande quantité de mousse verte, et garni en dedans de beaucoup de plumes. Ce nid, de forme sphérique et de 7 à 8 pouces de diamètre, a l'ouverture très- étroite, placée sur le côté. La femelle y pond huit à dix œufs blancs , pointillés de rougeàtre. (256 ) BERGERONNETTE : MOTACILLA, Linn. Bec grêle, subulé, droit, anguleux entre les narines, et échancré à sa pointe ; langue sagittée, garnie de quelques soies à sa pointe; ailes moyennes, sans penne bâtarde ; une des secondaires, la plus proche du dos, presqu'aussi longue que les primaires et sans échancrure au bout ; première rémige plus courte que la deuxième. Les Bergeronnettes, les Hochequeues et les Lavandières sont les mêmes oiseaux, sous des noms différens. Elles ont de grands rapports avec les pipis, tant par des caractères physiques que par quel- ques-unes de leurs habitudes; mais ce qui leur est particulier, c’est de remuer continuellement, et de haut en bas, leur queue, qui est presque aussi longue que le corps. On les rencontre dans les lieux découverts, au bord des eaux, ainsi que dans les prairies , où, dans cette dermière circonstance, elles ac- compagnent ordinairement les troupeaux; cher- chant les insectes dont elles se nourrissent, et après lesquels on les voit souvent courir. Leur mue, qui est double, ne change les couleurs qu'au cou et quelquefois à la tête; mais dans quelques espèces le mâle ne diffère de la femelle que durant la saison des amours. La première mue commence à la fin de juillet, et la deuxième vers la mi-février. ( 257 ) Elles ont le vol court et ondulé, et font deux ou trois pontes par an. (a) Ongle du pouce arqué et de la longueur de ce doigt. 84. BERGERONNETTE GRISE : MWMotacilla alba, Linn. Motacilla alba et motacilla cinerea, Gmel. — La lavandière et la bergeronnette grise, Buff. — Le hochequeue lavandière, Vieill. — Bergeronnette grise, Tem. p. 255. — Vulg. la queuede poële, la queue de poélon, la bergère, la gironnette. Croupion cendré dans tous les âges ; dos cendré dans les vieux, cendré-olivâtre dans les jeunes; longueur du tarse, 10 lignes. Müle en plumage de printemps : grosseur du moineau, mais plus long ; longueur totale, 6 pouces 2 lignes; envergure, 9 pouces 9 lignes; la queue dépasse les ailes de 23 lignes. Front , joues, côtés du cou, et parties infé- rieures d’un blanc pur; occiput, nuque, gorse, poitrine, les huit pennes intermédiaires de la queue, et couverture de celle-ci, d'un noir foncé; les deux rectrices latérales blanches, avec le noir de leur base prolongé diagonalement sur le bord interne; dos et flancs cendrés; cou- vertures des ailes noires, largement bordées de blanc; bec, yeux et pieds noirs. La femelle en plumage de printemps dif- fère du mâle à cette époque, en ce que ses joues 17 ( 258 ) sont d'un blanc moins pur; que le noir de la tète, qui est moins foncé, a aussi moins d’éten- due, et que les couvertures des ailes sont bor- dées de grisätre. Le mäûle et la femelle en plumage d'hiver ont la gorge ét le devant du cou blanes; sur la poitrine un hausse-col d’un noir foncé, dont les parties latérales remontent vers les côtés de la gorge; parties supérieures d’un cendré moins foncé qu'au printemps. Les jeunes avant leur première mue : par- ües supérieures d’un cendré terne, légèrement teint d'olivätre ; sourcils, joues, gorge, devant du cou et poitrine d'un blanc sale nuancé de jaunâtre, avec une tache d’un cendré-noirâtre sur la poitrine, qui remonte en croissant sur les côtés du cou; ventre et abdomen blancs; pieds d'un gris cendré. M. Temminck fait remarquer que « les jeunes du printemps commencent à prendre en au- tomne la livrée des adultes ; que ceux de la seconde couvée quittent nos climats dans la livrée du jeune âge, et reviennent même quel- quelois dans cet état, au renouvellement du printemps. » Ce sont ces jeunes qui ont été don- nés par différens Auteurs pour une espèce dis- timcte, sous le nom de Motacilla et de Sylvia cineret. ( 259 ) Cette espèce, qui est très-commune, est de passage périodique; elle arrive vers la fin de mars par petites troupes, et s'en retourne de même à l'automne; cependant un certain nom- bre ne quitte pas le pays. On la rencontre dans les pâturages, avec les troupeaux, ainsi qu'au bord des eaux. Elle vole par saccades, en répétant son cri guiguit ; mais au printemps le mâle fait entendre un petit gazouillement assez varié. Le nid que ces oiseaux placent dans un trou de mur, un tas de pierres, etc. quelquefois assez éloigné des eaux , est composé d'herbes sèches, de mousse et de crims. La femelle y pond cinq œufs blan- châtres, couverts de points et de petits traits noirâtres, plus rapprochés vers le gros bout. 85. BERGERONNETTE LUGUBRE : Motacilla lu- gubris , Pallas. Le hochequeue lugubre, Wieill. — Bergeronnette lugubre, Tem, pag. 253. — Les noms vulgaires de la précédente. Croupion noir; dos olivâtre dans les jeunes, noir dans les vieux ; longueur du tarse , 11 lignes. WMéle et femelle en plumage de printemps: un peu plus grands que dans l'espèce précé- dente ; longueur totale, 7 pouces; envergure, 10 pouces 2 ou 3 lignes ; la queue dépasse les ailes de 2 pouces. Front, région des yeux et des oreilles, ventre, ( 260 ) abdomen, partie des deux rectrices latérales et couvertures supérieures des ailes, le tout d’un blanc pur ; flancs d’un cendré noirâtre ou sou- vent d'un noir pur ; sommet de la tête et Zoutes les autres parties supérieures, ainsi que les huit rectrices intermédiaires, la gorge, le devant du cou et la poitrine d'un noir profond ; les deux rectrices latérales blanches, avec leur base noire : cette couleur se divise en deux branches, dont l’une remonte le long de la baguette , et l'autre, qui est plus prolongée, sur le bord in- terne ; is, bec et pieds noirs. Les vieux , mûle et femelle , en plumage complet d'hiver, diffèrent par la gorge, les côtés et le devant du cou, qui sont d’un blanc pur; ainsi que par la poitrine qui est marquée d'un large hausse-col noir, dont les bords re- montent vers les oreilles; le reste comme au printemps. Les mâles ont en outre, le plus or- dinairement, quelques stries noires au-devant du cou. Les jeunes de l'année oni le noir des parties supérieures remplacé ici par du cendré brun , lavé d'olivätre ; excepté à la tête, au croupion et à la queue où le noir est permanent; le blanc pur des autres parlies est changé en blanc sale: cette couleur est ordinairement lavée de jaune pâle et marquée de points et de petites taches noirâtres sur la gorge, le front ainsi qu'autour des ( 261 ) yeux. Gomme dans l'espèce précédente, en plu- mage d'hiver, la poitrine des jeunes lugubres est marquée d'un large hausse-col noir, dont les bords remontent jusqu'aux joues ; les rectrices latérales ont plus de blanc que dans les vieux, et l'échancrure produite par la tache noire est 3 ; moins prononcée. IL en est de cette Bergeronnette comme :de la précédente ; sans doute que les individus que nous voyons en hiver avec les couleurs du jeune âge , mêlées avec quelques-unes de celles qu'ils revêtissent au printemps, surtout sur le dos, où elles forment de petites taches noirâtres, par- semées sur le fond. cendré-brun lavé d'olivâtre de cette partie, sont ceux de la seconde couvée, “qui n’ont pu opérer leur mue d'été dans son entier développement. Pour nous assurer de l'identité de ces jeunes lugubres, que nous voyons ainsi pendant l'hi- ver, et que l’on confond ordinairement avec l'espèce précédente en plumage d'hiver, nous les avons suivis jusqu’à la mue du printemps, qui commence dès la mi-février , quelquefois plutôt. À cette époque , nous étant procuré ces jeunes Bergeronnettes munies d’une partie de leurs nouvelles plumes à moitié développées, et qui déjà laissaient voir le noir pur qu’elles doivent avoir dans leur entier développement, éparses avec celles d’un cendré-brun ohivâtre, qui res ( 262 ) couvraient encore le dos; nous pouvons affir- mer, d’après cela: que ces individus sont bien de jeunes lugubres. A âve égal, la Bergeronnette lugubre a plus de noir aux plumes latérales et en partie blanches de la queue , que n'en a la Bergeron- nette grise sur ces mêmes plumes. Cette Bergeronnette, de passage périodique , ét qui est commune , arrive vers le milieu de Vautomne et repart à la fin de mars ou quelque- fois plutôt. L'apparierient à heu au mois de janvier ; là mue commence dès la mi-février, se termine à Ja mi-mars où quelquefois plus tard ; et c’est vers la fin de ce dernier mois que le mâle et la femelle, en habits de noces, regagnent le nord’ de l'Europe, pour y nicher. Mais pour effectuer leur départ, tous les mdividus d'un même canton se réunissent par troupes plus ou moins nom-— breuses, qu'on remarque ainsi dès le mois de mars. On rencontre éette espèce dans les mêmes Lieux que la précédente, à laquelle elle ressemble beaucoup, et dont elle à les mœurs et les ha- bitudes. Peut-être n’en est-elle qu'une race qui a subi avec le temps quelques modifications dans le plumage , à raison du climat froid qu'elle habite ordinairement, et dont elle s'éloigne chaque hiver par le même motif qui fait agir la bérge- ( 263 ) ronnelte grise. À cette occasion, et pour corro- borer ce que nous avançons, nous pouvons rap- porter ce que dit M. Temmink, en parlant de la Bergeronnette lugubre ( Manuel d'Orni- thol., pag. 254 ): « J'ai acquis la certitude que dans nos contrées occidentales, cette espèce s'ac- couple avec la Bergeronnette grise , et produit des individus tapirés de noir et de cendré clair. » Ou bien M. Temmink aurait-il fait cette ob- servation sur des jeunes de l’année , tels que mous en voyons quelques-uns pendant l'hiver, et qui sont en effet tapirées de noir sur un fond cendré , comme nous le disons à la page 261. Cab. de MM. Court., Ollv., Guill., de la Perr., Mill. ; le Mus. 86. BERGERONNETTE JAUNE: /Motacilla boarula. Linn. ÆZa bergeronnette jaune, Buff.— Le hochequeue jaune, V'ieill. — Bergeronnette jaune, Tem. pag. 257. Croupion jaune ; queue plus longue que le corps. Méle en plumage d'hiver : taille du pré- eédent ; longueur totale, 7 pouces 3 lignes; de la queue, 4 pouces, laquelle dépasse les ailes de 2 pouces 7 lignes ; envergure , 9 pouces 6 lignes. Parties supérieures d'un cendré teint d'oli- ( 264 ) vâtre, avec le croupion d’un beau jaune un pew olivâtre ; parties inférieures d’un jaune pâle (1); sourcils jaunâtres ; les trois pennes extérieures de chaque côté de la queue sont : la première entièrement blanche, les deux autres de cette couleur , avec la plus grande partie des barbes extérieures noires. Le vieux mdûle en plumage de printemps, a de plus qu’en hiver, {a gorge d'un noir pro-. Jond, et le cendré des parties supérieures n’est point teint d'olivätre. La femelle ressemble beaucoup au mâle en plumage d'hiver ; mais ses teintes sont moins vives. Cette espèce, de passage périodique, arrive dès le commencement de septembre et repart vers la mi-mars. Elle n’est pas très-répandue ; vit solitaire au bord des rivières, des fontaines, des viviers , des ruisseaux , etc. On la rencontre aussi dans les rues des villes, près des éviers, surtout pendant les grands froids. Cab. de MM. Guit., de la Perr., Guill., Court., Olliv., Le Bret., Mill. ; le Mus. (b) Ongle du pouce presque droit, subulé et plus long que ce doigt. (1) Toutes les plumes du dessous du corps sont noires à leur base, avec leur extrémité blanchâtre ou d’un jaune pale; celles du dos sont de couleur uniforme. ( 265 ) 87. BERGERONNETTE PRINTANIÈRE : /Wotacrlla Jiava, Linn. Za bergeronnette de printemps, Buff. — Le hochequeue de prin- temps; Vieill. — Bergeronnette printanière, Tem. pag. 260. Tête et nuque d'un cendré bleuâtre : cette couleur, moins pure et mélangée de jaunâtre dans les jeunes de l’année ; dos et croupion d'un vert olivätre ; parties inférieures jaunes. Vieux mûle en toutes saisons: un peu moins grand que le précédent ; longueur totale, 6 pouces ; envergure, 9 pouces ; la queue , qui est un peu arrondie, dépasse les ailes de 21 lignes. Dessus de la tête et nuque d'un cendré bleuâtre ; le reste des parties supérieures d’un vert olivâtre; parties inférieures d’un beau jaune; deux bandes arquées, blanches, l’une au-dessus de l'œil , l'autre au-dessous de la joue ; les deux pennes extérieures de chaque côté de la queue blanches, avec leur barbe extérieure noire. La vieille femelle a la gorge blanche , le dessous du corps d'un jaune moins vif, et les parties supérieures plus nuancées de cendré que dans le vieux mâle. Les jeunes de. l'année ont les parties infe- rieures d’un blanc jaunâtre , quelquefois avec des traits et des taches d’un brun roussâtre ; et les parties supérieures comme chez la femelle; à laquelle ceux-ci ressemblent beaucoup. \ ( 266 ) Cette espèce, de passage périodique , est très- commune en Anjou ; elle arrive au commence- ment d'avril et repart à la fin de septembre; se üent et niche dans les prairies qui bordent les rivières , quelquefois dans les blés, où dans l’un ou l'autre lieu, on la remarque sur les herbes les plus élevées. Son nid, qu'elle place à terre, est composé extérieurement d'herbes sèches : le fond seule- ment est garni d'une grande quantité de bourre, ou à son défaut, du duvet cotonneux de quel- ques plantes, et tout l'intérieur l’est d'un petit nombre de crins. La femelle y pond eimq à six œufs grisätres, couverts de petites taches plus foncées, très-rapprochées, et qui se fondent avec la couleur du fond; on y remarque aussi, quelquefois, un ou plusieurs petits traits noirs, très-débiés, assez longs, placés sur le gros bout. Var. B. Vieux méle : taille du précédent. Dessus de la tête d’un jaune ohvâtre; nuque et dos d’un vert olivâtre; deux bandes transver- sales jaunes sur l'aile; grandes couvertures des ailes bordées de blanc jaunâtre; rectrices noires; mais les deux extérieures, de chaque côté, blanches, avec une tache oblongue, noire; par- tes inférieures, joues et sourcils d’un beau jaune; bec et pieds noirs. V zeille femelle : Dessus de la tête et du ( 267 ) corps d'un cendré olivâtre; croupion olivitre; couvertures supérieures des ailes, ainsi que _ deux bandes transversales sur celles-ci, blan- châtres; sorge, devant du cou et sourcils blancs; les autres parties inférieures d’un jaune pâle; au reste, comme dans le mâle. Cette variété, que nous rapportons à la Ber- geronnette printanière, se rapproche néan- moins de la Bergeronnette citrine, de Pallas; mais les différences légères, il est vrai, qu'on remarque aux parties supérieures, ainsi que les taches noires des deux rectrices extérieu- res (1), sufhront pour l'en éloigner; en même temps que cette dernière particularité la rap- proche de la Bergeronnette printanière. Au reste, cette Bergeronnette, qui est de pas- sage accidentel, n’a encore été observée qu'aux environs de Cholet, par M. Guillou, qui, au mois d'avril 1825, tua plusieurs mdividus dans une petite troupe qui Suivait la charrue d’un laboureur. Au mois de septembre de la même année , le même observateur en vit encore quel- ques-uns, mais dans une vaste prairie, et réunis avec des printanières. Pour la var.B, cb 08 MM. Guill., Court. (1) La Bergeronnette citrine a les deux rectrices extérieures blanches, sans taches, la tête et le cou jaunes. ( 268 } PIPI : ZWNTHUS, Bechst. Bec grêle, subulé, droit, échancré à sa pointe et à bords un peu rentrés en dedans, vers le milieu; langue fourchue à sa pointe ; ailes longues, sans penne bâtarde; une des pennes secondaires, la plus près du dos, presqu’aussi longue que les primaires et sans échancrure dans le bout; première rémige un peu plus longue ou égalant la seconde. Les Pipis ont beaucoup de rapports avec les berseronnettes et les alouettes, et ils établissent facilement le passage de l’un à l'autre genre. Le plus grand nombre des Ornithologistes les réu- missaient aux alouettes, et ils forment encore une section de ce genre, sous le nom d Æ/ouettes pipelles, dans le Dictionnaire des Sciences na- turelles. Comme les alouettes, ces oiseaux ont l'ongle du pouce plus long que ce doigt (le Pipi des arbres excepté); mais leur tête conique, leurs ailes moyennes et leur queue très-longue les en feront facilement distinguer, ainsi que leur manière de vivre qui est tout-à-fait insec- tivore : ce qui les rapproche beaucoup des bergeronnettes ; cependant les Pipis n’ont pas comme ces dernières un mouvement continuel dans la queue; leurs couleurs ne sont pas, non plus, disposées par masses : leur distribution se rapproche davantage de celle des alouettes. Les Pipis éprouvent une double mue; du moins, c’est ce que nous avons remarqué sur le __ ( 269 ) Pipi farlouse, dont la deuxième, qui a lieu dès la mi-janvier, donne quelques teintes diffé- rentes, aux mâles particulièrement. La mue d'été commence vers la fin de juillet, plus tard chez les jeunes de l’année : comme cela arrive ordinairement aux différentes espèces d'oiseaux. 88. PIPI RICHARD : ÆAnthus Richardi, Vielll. Pipi richard : Anthus richardi, Vieill. — Pipi richard, Tem., pag. 263. Pieds d’un vert jaunätre ; tarses trés-longs ; ongle du pouce presque droit, plus long que ce doigt; bec fort; taille de l'a- Touette commune. Longueur totale, 6 pouces 7 lignes; du doigt postérieur, y compris l'ongle, 1 pouce. Plumes des parties supérieures d'un brun foncé au milieu, bordées et terminées de brun clair; sourcils, tempes, gorge, ventre et abdo- men d'un blanc pur; flancs roussâätres; poitrme marquée d'un large plastron formé de taches lancéolées, sur un fond légèrement roussûtre ; rémiges et rectrices noirâtres, larsement bor- dées de blanc jaunâtre; penne extérieure de chaque côté de la queue, blanche; la seconde seulement avec une tache de cette couleur. Cette espèce, de passage accidentel, n’a encore été observée qu'une seule fois en Anjou, à Doué, pendant l'hiver, par M. Ollivier, qui ne vit que le seul individu qui est maintenant dans son cabinet. (270 ) 89. PIPI SPIONCELLE : Ænthus aquaticus , Bechst. Alanda campestris spipoletta, Gmel. — Pipi spipolette, VWieill. — Pipit spioncelle, Tem, pag. 265. Pieds d’un brun marron foncé ; ongle du pouce arqué, plus long que ce doigt. Vieux méle : un peu moins grand que l’a- louette des champs ; longueur totale , 6 pouces 9 lignes ; de l’ongle postérieur, 4 lignes et de- mie ; envergure, 10 pouces 8 lignes. Parties supérieures d’un gris brun, légère- ment lavé de cendré sur le cou, avec une temte plus foncée sur le centre de chaque plume; deux bandes blanchâtres sur l'aile; sourcils d’un blane jaunâtre ; parties inférieures blanches, lésère- ment teintes de rose roussâtre sur la gorge, avec une petite bande arquée de même couleur sous l'oreille; et des taches longitudinales brunâtres sur les côtés du cou, la poitrine et le flancs; queue fourchue, à pennes intermédiaires d'un brun cendré, les latérales noires ; mais les deux extérieures, de chaque côté, marquées chacune d'une tache blanche vers le bout; bec noir, avec sa base mférieure livide; pieds d’un brun marron foncé, jaunâtre sous les doigts; ongles noirs. À Dans leur première année , les mâles n’ont point encore de rose roussätre à la gorge; cette (271 ) couleur est remplacée par du jaunätre sale ; mais dès la fin de l'hiver, et quelquefois plu- tôt, la gorge, la poitrine, le haut du ventre et les flancs, se colorent d’une teinte légère de roux rose, qui peu à peu s’'affaiblit par l'éclat de la lumière. La femelle, qu est un peu moins grande que le mâle, en diffère encore par ses teintes plus jaunâtres, ainsi que par un plus grand nombre de taches sur les parties inférieures, qui sont en même temps plus larges et plus rapprochées entr'elles. Les jeunes de l'année ont les parties supé- rieures, ainsi que les joues d’un brun noirûtre, nuancé d'ohvâtre, avec une tache plus foncée ‘au centre de chaque plume ; sourcils, tour des yeux, un croissant au-desous de l'oreille, et les parties inférieures d'un jaune clair; mais la poi- trine et les flancs marqués de grandes taches d'un brun foncé, comme dans la vieille femelle; deux bandes d’un brun cendré sur l'aile. Cette espèce, de passage périodique en An- jou , n’y est pas très-répandue ; elle arrive au mois d'octobre, et repart au mois de mars. On la rencontre à terre, au bord des rivières et des ruisseaux, ainsi que dans les prairies maré- cageuses. Vivant ordinairement seule de son es- pèce, mais se réunissant aux farlouses, dont elle (272: ) a les mœurs et les habitudes, pour chercher les insectes du rivage; néanmoins plus défiante que cette dernière, elle se laisse dificilement ap- procher, si cé n’est par un froid très-vif. En partant , elle jette un cri 427, #i tit, comme le fait la farlouse en pareille circonstance; mais ce cri est beaucoup plus fort. Cab. de MM. de la Perr., Olliv., Court., Guill., Mill.; le Mus. 90. PIPI ROUSSELINE : Ænthus rufescens , Tem. Anthus campestris, Bechst. — La rousseline, Buff. — Pipi rousse line: anthus rufus, Wieill. — Pipit rousseline, Tem. pag. 267. — Vulg. le zip. Pieds jaunâtres ; ongle du pouce aussi long que ce doigt, «et faiblement arqué ; bec long et fort. Vieux méle : un peu moins gros que le pré- cédent ; longueur totale, 6 pouces 9 lignes, en- vergure 10 pouces 6 lignes. Parties supérieures d'un gris isabelle, avec une légère teinte brune sur le centre de chaque plume; pennes alaires noirâtres, largement bor- dées de roux isabelle; queue noirâtre; mais la ‘penne extérieure presque entièrement blanche, la seconde en partie d’un blanc lavé de rous- -sâtre, et la troisième a souvent un peu de blane roussätre à son extrémité ; sourcils et gorge d’un blanc lavé de jaunûtre ; les autres parties infé- (273) rieures d'un blanc isabelle, plus foncé sur les ‘flancs, avec un petit trait noirâtre de chaque côté de la gorge, et sur la poitrine quelques traits brunâtres peu apparens; bec long, fort, noirâtre , avec sa base inférieure d’un gris rou- geûtre ; iris noisette. La femelle xessemble au mâle, mais ses teintes sont plus faibles, quoiqu'elles pâlissent encore pendant l'été, comme il arrive également au mâle , et à tel point que dans l’un et l’autre sexe, le gris isabelle des parties supérieures devient d'un gris cendré, et que le blanc 1isa- belle des parties inférieures se change en blanc jaunitre à cette époque. Les jeunes avant la mue ont toutes les par- ties supérieures d'un brun noirûtre , avec chaque plume liserée de roux clair ; mais les couver- tures alaires , les pennes secondaires, ainsi que , , q les rectrices, sont larsement bordées de roux ; . des moustaches noires partent du bec et s’éten- dent sur les côtés du cou; poitrme et flancs marqués de grandes taches notres longitudi- nales. Cette espèce, de passage périodique , n'est pas très-répandue en Anjou. Elle y arrive au printemps et en repart à la fin de l'été. On la rencontre à terre, sur les collines pierreuses et arides, de préférence sur leur revers, parmi « 18 ( 274 ) les bruyères: c’est R aussi qu’elle place son nid, au pied de quelque buisson ou dans une toufle d'herbes , rarement parmi les blés ; elle le com- pose d'herbes sèches, de petites racines fibreuses et de quelques crins en dedans. La femelle y pond quatre à cinq œufs légèrement bleuîtres , marqués de petites taches et de traits roux et violacés. Dès son arrivée, la Rousseline fait entendre son chant monotone: zzp zip zip. qu'elle répète douze à quinze fois de suite, en s’élevant obli- quement à une hauteur moyenne, pour retom- ber presque aussitôt à terre et avec précipita- tion. Elle est assez défiante, et sitôt qu'elle aperçoit quelqu'un , elle court avec vitesse, même fort loin, s'arrête de temps en temps pour reconnaitre le danger, court de nouveau ou va se reposer à quelque distance de là, sur une monticule de préférence , afin , sans doute, de pouvoir mieux observer l'objet de ses craintes. Elle n’a encore été observée que dans les landes de Soucelles et ses environs ; les gue- rouailles des Noyers , près Martigné ; ainsi que sur les collines que lon rencontre depuis Blou jusqu'à Bourgueil. Elle à été vue aussi, dit-on, dans les landes de Riou. > Cab. de MM. Court., Olliv., Mill; le Mus. (275) 9T. pIPI FARLOUSE: Ænthus pratensis, Bechst. Le cujelier, Buff.— Pipi proprement dit et pipi des buissons : An- thus sepiarius, Wieill. — Pipit farlouse , Tem. pag. 269. — Vulg. un titi. Pieds jaunâtres ; ongle du pouce plus long que ce doigt et faiblement arqué ; bec court et faible. Vieux méle : taille de la lnotte; longueur totale, 5 pouces 6 lignes ; envergure, 9 pouces 4 ou 2 lignes. Parties supérieures d’un cendré ohvâtre, avec une tache noirâtre au centre de chaque plume; sur l'aile, deux bandes transversales d'un gris olivätre ; parties inférieures d'un blanc lavé de jaunâtre, avec des taches noires sur les côtés de la gorge et du cou, ainsi que sur la poitrme, le haut du ventre et le long des flancs ; sous- caudales blanchâtres , sans taches ; pennes de la queue noirûtres, l’extérieure presque entière- ment blanche et à baguette de même couleur: la suivante seulement terminée de blanc ; les quatre premières rémiges à peu près égales, et les plus longues de toutes ; iris brunâtre. La seconde mue , qui a lieu de la mi-janvier à la mi-mars, donne aux parties inférieures du mâle une teinte d’un roux rose foncé; en vieillis- sant , cette teinte s'affaiblit par l'éclat de la lu- mière, au point de devenir blanche pendant l'été ; mais les taches noires changent peu. Il en (276 ) est de même des parties supérieures, leur temte olivâtre se change en grisätre pendant l'été. La femelle a la gorge blanche en toutes saisons, ses couleurs moins vives qui pälissent encore en vieillissant, et davantage de taches en dessous. Les jeunes avant la mue ressemblent beau- coup à la femelle, mais ils sont plus nuancés d'olivätre. Cette espèce, la plus petite du genre, est très-répandue en Anjou; la plus grande partie ÿ est sédentaire , tandis que l'autre est voya- geuse. Vers la fin de septembre, toutes les ni- chées d’un même canton se réunissent pour for- mer, avec les voyageuses qui nous arrivent à cette époque , des troupes souvent très-nom- breuses qui se répandent dans la campagne , où elles se tiennent à terre, parmi les genets, les bruyères , les chaumés, ainsi que dans les prai- ries, les marais, les pâturages et au bord des rivières. | Lorsqu'un individu aperçoit quelque danger, il se lève aussitôt et donne l'alarme à toute la troupe par un petit cri: #74, #r/it, qui se répète de proche en proche et à mesure qu'elle se lève successivement; mais d'un naturel peu défiant, et bientôt rassurés, ces oiseaux retombent ensemble à quelque distance d'où ils étaient parts ; ce- (277 ) pendant quelques individus assez prudens vont se placer sur un arbre voisin, et y restent quel- ques instans , afin de mieux observer le danger. Chaque troupe ne se sépare qu'au printemps: à cette époque , ainsi que pendant l'été, on ne rencontre les Farlouses que dans les landes, les bruyères, ainsi qu'autour des bois humides. C'est dans ces lieux aussi que chaque couple établit son md, qu'il place au pied d'un petit buisson, . dans une touffe d'herbes. Ce nid qui est com- posé d'herbes sèches et garni de quelques crins en dedans, recoit quatre à cinq œufs rouseâtres, marqués de taches plus foncées. Pendant le temps que dure la reproduction, on remarque le mâle s'élever obliquement à une srande hauteur, en faisant entendre son chant: pti pti pti, etc., qu'il répète vivement sur le même ton, pendant tout le temps que dure son ascension ( 4 à 5 minutes }, en lui faisant suivre une progression qui n’est nullement ralentie par sa chute, qu'il effectue obliquement , assez lentement et sans donner un coup d’aile ; mais en formant avec celles-ci et le corps un triangle qui imite assez bien un fer de flèche, ce qui donne à cet oiseau un /wcies tout particulier. 92. PIPI DES ARBRES où DES BUISSONS: Æn1hus arboreus , Bechst. La jfarlouse, Buff. pl. enl. — Le pipi des arbres, Vieill. — Pip des buissons , Tem. pag. 271, =— Vulg. la silouette, (278) Pieds jaunätres ; ongle du pouce plus court que ce doigt et fortement arqué. Vieux mûle : un peu plus grand que le pré- cédent ; longueur totale , 6 pouces ; envergure, 10 pouces. | Parties supérieures d’un cendré légèrement teint d’olivätre, avec une tache allongée d’un brun noirâtre , sur le centre de chaque plume : cette tache s’affablit et disparaît en arrivant sur les couvertures supérieures de la queue ; sur l'aile , deux bandes transversales d’un blanc jau- nâtre; sourcils jaunâtres; gorge et milieu du ventre d’un blanc pur ; les autres parties infé- rieures, d'un jaune roussätre, sont marquées de taches noires sur la poitrine et les côtés du cou, et de traits allongés sur les flancs; rectrices noi- râtres, l’extérieure presque entièrement d’un blanc sale, avec la ba guette brunâtre, la suivante seulement terminée de blanc; les trois premières rémuges à peu près égales et les plus longues de toutes ; iris brunître. La femelle ressemble au mâle; mais n’a que 9 pouces 6 lignes de long. Les jeunes avant la mue sont plus teints de jaunûtre, Cette espèce, qui est très-répandue, a dans son physique beaucoup de rapport avec la pré- cédente ; mais ses mœurs et ses habitudes sont ( 279 ) bien différentes. Elle est de passage périodique, arrive dans la première quinzaine d'avril et re- part vers la fin d'août , ainsi que dans les pre- miers jours de septembre. On la rencontre dans les champs, etc. C’est autour des blés et quelque- fois des prairies, que dès son arrivée et jusqu'à la fin de juillet , époque où les nichées sont terminées , le mäle, de l'extrémité d'un petit arbre où il se perche ordinairement , part en s'élançant obliquement et avec rapidité dans l'air, jusqu'à 15 ou 20 pieds, pour retomber, lentement et en planant, sur la branche d'où il était part; en continuant toujours de faire entendre son chant qui a quelques tons de celui du pinson , et dont la vitesse suit la progression ou l'affaiblissement du vol; il le répète fré- quemment et en employant à chaque fois les mêmes manœuvres. C'est aussi dans les blés, à terre, dans une cavité, que ce Pipi place son nid, qu'il compose d’un peu de mousse, d'herbes sèches, de petites racines fibreuses et de quelques crins; dès la fin d'avril, la femelle y pond quatre à cinq œufs grisätres, couverts de petits traits et de petites taches d’un brun rougeñtre, plus rapprochés et même confluens sur le gros bout. Cab. de MM. Court., Olliv., Mill; le Mus.. ( 280 ) FAMILLE DES CONIROSTRES : Comrostres. Bec entier, fort, conique ou cylindracé, ou bien prismatique ou cultriforme ; les deux doigts extérieurs réunis à leur base. (1) Bec conique ou cylindracé. Les oiseaux réumis dans cette section sont tous de petite ou de moyenne taille; ils vivent de graines qu'ils dépouillent préalablement de leur enveloppe, ou bien de bourgeons et d'in- sectes. ALOUETTE: 4LAUDA, Linn. Bec droit , robuste , sebulé, arrondi et entier, garni à sa base de petites plumes dirigées en avant ; ongle du pouce su- bulé , droit et ordinairement plus long que ce doigt ; ailes longues , à penne bâtarde très-courte: deux des pennes se condaires presque aussi longues que les primaires et échan— crées à leur extrémité. Les Alouettes ont quelques rapports avec les pipis , mais leur tête petite et arrondie, ainsi que leur queue de taille moyenne, serviront avec les autres caractères à les en distinguer. Ces oiseaux, qui habitent de préférence les terres légères, sont pulvérulateurs ; 1ls se nonr- rissent de graines d'herbes, d'avoine , etc. ; se perchent rarement , mais s'élèvent dans les airs pour faire entendre leur chant. Ils nichent or- dinairement dans les blés, et font deux pontes ( 284 ) par année. Leur mue, qui est simple, s'opère en août chez les vieux, et en septembre chez les jeunes. Le mâle et la femelle se ressemblent. (a) Ongle du pouce plus long que ce doigt. 93. ALOUETTE COCHEVIS: Æ/auda cristata ; Lainn. L’alouette cochevis , Buff.— L’alouette cochevis, Vieill.—Alouette cochevis, Tem. pag. 277.— Vulg. l’alouette huppée , la coque- line , l’alouette bondrée, l’alouette bombrelle. Sur la tête, une huppe de plumes effilées ; dessous de l'aile roussätre ; taille du proyer. Méle adulte : longueur totale, 6 pouces 9 lignes; envergure, 1 pied. Gris cendré en dessus, avec d'étroites taches brunes le long des baguettes ; plumes coronales efhilées , formant une huppe susceptble d'érec- tion; parties inférieures et tour des yeux d'un blanc lavé de jaunâtre, avec des taches longi- tudinales brunes sur la poitrine ; iris et pieds noisettes. , La femelle à la tète et le bec moins forts, et moins de taches brunes sur la poitrine. Cette Alouette, qu est sédentaire, ne vit point en troupes, seulement quelques individus se réumssent ensemble. On la rencontre habituellement sur les grands chemins, les débris de carrières, les plames, ( 282 ) ainsi que sur les murs des villages, où elle est assez répandue , si ce n’est dans les arrondisse- mens de Beaupreau et de Segré, où on la voit rarement. Son nid, qu’elle place ordinairement dans les blés, est composé de quelques herbes ; la fe- melle y pond quatre à cinq œufs de la taille de ceux du proyer; ils sont d’un cendré clair, marqués de petites taches ou de points très- rapprochés, surtout vers le gros bout. 94. ALOUETTE DES CHAMPS : Æ/auda arvensts. Lann. L’alouette ordinaire , Buff.— L'alouette commune , Vieill, — Alouette des champs , Tem. pag. 281. Première rémige plus longue que les deuxième et troisième ; queue assez longue , un peu fourchue ; les deux rectrices ex- térieures de chaque côté bordées de blanc dans toute leur longueur ; bec gros , court et arrondi à sa pointe. Méle adulte : taille du précédent , longueur totale, 6 pouces 10 lignes; envergure, 13 pouces. Parties supérieures d'un gris roussâtre , avec une tache noirâtre sur le centre de chaque plume : ces taches sont plus grandes sur la tête et le haut du dos ; joues d’un gris brun ; sour- cils blanchâtres ; gorge blanche ; devant du cou, poitrine et flancs roussûtres , avec une tache brune lancéolée sur le centre de chaque plume. ( 283 ) La femelle a les taches du dos et de la poitrine plus rapprochées et plus foncées en couleur. Les jeunes avant la mue sont mouchetés de noirâtre et de blanc roussitre en dessus. Cette espèce , qui est sédentaire et très-com- mune, vit dans les champs. C’est elle qui pen- dant toute la belle saison. et dès l'aurore, fait en- tendre un chant des plus agréables, en décrivant des cercles dans les airs pendant son élévation; ce chant, qu'elle ne répète que rarement étant posée àterre, n’est interrompu que par un temps sombre ou pluvieux ; aussi le regarde-t-on comme le précurseur du beau temps. Vers le mois d'octobre, les individus d’un même canton se réunissent par bandes, quelque- fois très-nombreuses, qui gagnent ensuite les plaines, à mesure que le froid augmente, et en rasant pour ainsi dire la terre. C'est dans les chaumes que ces troupes se tiennent ordinairement, et que les habitans des campagnes, surtout ceux du midi de l'Anjou, les prennent en nombre considérable, avec des collets traînans attachés en très-srand nombre à une forte et très-longue ficelle, et qu'ils dé- signent sous le nom d'une c/ayée de collets. 95. ALOUETTE LULU: {/auda arborea, Linn. Le lulu, l'alouette des bois et Le cujelier, Buff.— Alauda arborea et alauda nemorosa, Gmel.— L’alouette lulu, Vieill, — Alouette lulu, Tem, pag, 282.—Fulg. la birlute , la berlute , la berluché. ( 284 ) Première rémige plus courte que les deuxième et troisième ; queue courte, coupée carrément, avec l'extrémité des trois ou quatre premières rectrices marquées de blanc ou de blan- châtre ; bec mince et pointu ; plumes du dessus de la tête susceptibles d’érection. Méle adulte : Valle.du momeau , longueur totale, 6 pouces. Parties supérieures d'un gris roussätre , avec une tache noire sur chaque plume: celles de la tête, un peu allongees, sont susceptibles d’é- rection ; une bande blanchâtre part du bec, passe au-dessus des yeux et entoure l’occiput ; joues roussâtres avec une pelite tache triangu- laire blanchâtre en devant ; parties inférieures d'un blanc lavé de jaunâtre, avec des taches brunûtres sur la poitrme, le devant et les côtés du cou, ainsi que deux petites bandes de même couleur de chaque côté de la gorge; une tache noire et allongée placée entre deux taches blan- châtres sur le bord extérieur de l'aile ; ongles et pieds jaunätres ; 1ris noisette. La femelle a les parties blanches plus pures, les sourcils plus larges, et les taches de la poi- irine plus multiphiées. Les jeunes au sortir du nid ont toutes les parties supérieures comme maillées de noir et de jaune roussâtre, les sourails et la gorge jau- nâtres, la poitrine roussâtre, avec quelques mou- (285) chetures brunâtres , le ventre d'un blanc pur, et le bec un peu plus court que dans les adultes. Cette espèce, qui est sédentaire, habite de préférence les terrains maigres, les pays de landes. Pendant la plus grande partie de l'année , et lorsque le temps est beau, le jour et même après le coucher du soleil, le mâle fait entendre un chant qui ne manque pas d'agrément, et qu'il répète long-temps, soit qu'il reste perché, ce qui lui arrive quelquefois, ou bien qu'il sé- lève dans l'air à une grande hauteur, sans dé- crire de cercles comme le fait l’Alouette des champs ; mais bien en s’élançant par bonds ré- pétés, ou encore en volant obliquement et en s’'éloignant à droite et à gauche, souvent à une grande distance du lieu de son départ. Après les nichées terminées, on rencontre les Lulus vivant en famille ; mais dès que l'hiver ar- rive, ils se réumissent par petites troupes, se rapprochent alors des habitations, où leur peu de défiance les fait tomber facilement dans les pièges qu'on leur tend. Le nid, qui est placé à terre parmi les blés, de préférence dans les champs d'avoine, est com- posé d'herbes sèches et de petites racines fi- breuses ; la femelle y pond quatre à cimq œufs grisätres , tachetés de brun. (286 ) Très-commune dans les arrondissemens de Segré et de Baugé , etc. (b) Ongle du pouce plus court que ce doïgt. 96. ALOUETTE CALANDRELLE: Æ/auda brachi- dactyla, Tew. La calandrelle, Bonelli. — L’alouette calandrelle : alauda arenaria, Vieill.— Alouette à doigts courts ou calandrelle, Tem. pag. 284. Doigts et ongles trés-courts ; le pouce et son ongle d'égale Jongueur ou environ ; bec fort, aigu et un peu arqué ; queue assez longue , un peu fourchue, avec les deux rectrices exté- rieures de chaque côté , bordées de blanc roussitre. Méle adulte : taille de la farlouse ; longueur totale, 5 pouces 9 lignes ; envergure, 10 pouces; la queue dépasse les ailes de 8 à 9 lignes. Parties supérieures d’un roux isabelle, plus vif sur la tête, mais plus pâle sur le cou, avec une tache longitudinale d’un brun noirâtre sur le centre de chaque plume , mais très-étroite sur la tête ; gorge et sourcils blanchâtres ; poi- trine et flancs d’un roux pâle ; ventre, abdomen et souscaudales d’un blanc lavé de roussâtre ; au- dessus et sur les côtés de la poitrine, une bande courte, brunéätre et légèrement oblique; sux l'oreille une tache brunâtre ; une des grandes couvertures de l'aile presque aussi longue que les rémiges; queue fourchue , à penne exté- rieure d’un blanc roussätre , avec la baguette ( 287 ) blanche : la suivante bordée extérieurement de blanc roussâtre ; les autres pennes sont noirâtres, liserées et terminées de roux clair; mais les deux intermédiaires sont largement bordées de roux foncé ; bec fort et très-aigu , d’un gris un peu rougeâtre en dessus, blanchâtre en dessous, avec l'extrémité des deux mandibules et la ca- rène noirûtre. La femelle a les parties inférieures et les sourcils blancs ; point de bande brunâtre sur les côtés de la poitrine, mais de légères mouche- tures sur les côtés du cou. Les jeunes de l'année avant leur première mue : plumes des parties supérieures bordées et frangées de jaune roussâtre, marquées de noirâtre vers le centre et terminées par une petite tache blanchâtre; rémiges, couvertures des ailes et rectrices noirâtres, bordées de blanc jaunâtre et terminées de blanc; parties infe- rieures blanches; mais la poitrine roussâtre, variée de quelques mouchetures noirâtres ; sourcils d'un blanc jaunûtre. La disposition, ainsi que la forme des taches qui recouvrent les parties supérieures, font paraitre ces jeunes Calandrelles comme perlées: ce qui leur donne un fxcies tout particulier, qui les éloigne beaucoup des vieux, en même temps que cette manière d'être les rapproche, sous ce . rapport seulement, des //us du même äge. ( 288 ) Cette espèce , la plus petite de nos Alouettes, habite les plaines, dont elle préfère la partie la plus élevée. Elle est de passage périodique, arrive au mois d'avril et repart à la fin de sep- tembre. Au moyen de ses longues ailes, d’un vol ra- pide et par bonds répétés, la Calandrelle s’élance dans les airs, monte presque perpendiculaire- ment , sans décrire de cercles concentriques, comme le fait l'Alouette des champs : rarement en exécute-t-elle la moitié d’un ; mais elle s'élève à peu près comme lAlouette lulu , en faisant entendre son chant peu varié, qui a quelques tons de ceux du proyer et du cochevis. Parvenue à une hauteur tellement considérable que l'oeil la cherche presque en vain , elle se précipite obliquement, avec la vitesse d’un trait, pour arriver jusqu'à terre, où elle choisit quelquefois une petite monticule , une motte de terre, un tas de pierres , etc., pour se reposer, et d’où le plus ordinairement elle achève de chanter. Elle niche à terre dans les blés, ainsi que parmi les plantes sauvages ou leurs débris lais- sés par la charrue dans les guérets. Nous n'a- vons point vu les œufs. Sitôt les couvées terminées, les Calandrelles se réunissent en familles, comme le font les lulus ; on les rencontre alors par petites troupes ( 289 ) de 8 à 10 individus, sur les guérets, les chau- mes, les jachères, d'où elles se laissent facile- ment approcher. Lorsqu'on les fait voler, elles font entendre chacune un petit cri de rappel, qui leur est particubier, et qui les fait distinguer facilement des autres espèces d’alouettes; bientôt après, elles vont se reposer à quelques distances du lieu de leur départ. Habite les plaines de Montreuil, celles de Doué, ainsi qu'à Martigné, particulièrement sur le plateau ou guerouailles des Noyers, où elle est assez commune. On la rencontre aussi dans les plaines du Poitou, où M. Desvaux l’a observée. Cab. de MM. Court., Olhv., Gull., Mill; le Mus. MÉSANGE : PARUS, Linn. Bec court, conique, entier, robuste et garni de petites plumes dirigées en avant, qui recouvrent les narines ; penne bâtarde courte ou moyenne ; deuxième, troisième et qua- triéme rémiges les plus longues de toutes. Les oiseaux qui composent ce genre, sont vifs, adroits, agiles, courageux et d'une grande fé- condité ; ils srimpent et se tiennent aux branches des arbres en toutes sortes de positions; vivent d'insectes qu'ils recherchent entre les écorces et les lichens, amsi que de graines qu'ils ont soin de dépouiller de leur enveloppe, avant d'en 19 ( 290 ) faire leur nourriture. On les rencontre sur les arbres, dans les bois, les champs et même parmi les jones et les roseaux, selon les espèces. Leur mue est simple. On peut diviser les Mésanges en deux sec- üons : celles qui composent la première, pré- fèrent aux insectes les semences oléagineuses, telles que celles de chanvre, de soleil, de char- dons, d'arbres verts, ainsi que les noix et les amandes tendres, qu'elles percent avec leur bec, en les frappant à coups précipités, pour en re- ürer le fruit, après les avoir préalablement as- sujetties entre leurs pieds. Elles nichent toutes dans des trous d'arbres ; sont querelleuses , se laissent facilement appro- cher, mais se défendent bien, lorsqu'on veut les saisir. Les espèces qui font partie de la seconde sec- tion, vivent particubhèrement d'insectes et de quelques graines d'herbes ou de jones; mais elles construisent, avec plus ou moins d'art, des nids qu'elles attachent à des arbres, des jones ou des roseaux ; elles ont aussi des mœurs plus douces que celles de la première. (a) Penne bétarde et queue de moyenne lon- gueur : cette dernière coupée carrément ou légérement fourchue ; mandibule supé- rieure du bec & pointe droite. (291 ) 97. MÉSANGE CHARBONNIÈRE : Parus major, Linn. La grosse mésange ou charbonnière, Buff. — La mésange char- bonnière, Wieill. — Mésange charbonnière, Tem. pag. 287. Tête noire, tempes blanches, nuque jaune, dos vert-olive ; une bande transversale sur l'aile. Méle adulte : taille de la linotte; longueur totale , 5 pouces 4 lignes. Dessus de la tête, gorge et devant du cou d’un beau noir brillant ; côtés de la tête d’un blanc pur; manteau d'un vert olive; croupion d'un cendré bleuâtre ; dessous du corps jaune, avec une raie longitudinale noire, qui s'étend 7us- qu a l'anus ; une bande transversale blanche sur laile. La femelle à des couleurs moins vives, la raie noire du dessous du corps plus étroite , et n'arrivant que vers le milieu du ventre. Les jeunes, avant la mue, ont la bande transversale de aile d’un blanc jaunâtre, et ressemblent, au reste, beaucoup à la femelle. Var. B. Le noir remplacé par du gris brun, le vert olive par du gris jaunâtre; le cendré des ailes par du blanc sale; mais le jaune du ventre ainsi que le blanc des tempes sont restés im- muables. Pour la var. B, cab. de M. Guitet. (292 ) Dès la fin de l'hiver, le mâle fait entendre son chant : ti ti tu, HE Pit, LE PNDIE dep a qu'il répète souvent, et assez vivement, ainsi qu'un cri qui lui est particulier, qui imite assez bien le bruit d’une lime : d’où lui est venu sans doute, dans quelques pays, le nom de serrurier. La Mésange charbonnière, qui est sédentaire, place son nid dans un trou d'arbre, à moyenne hauteur ; elle en garnit le fond avec de la mousse verte, qu’elle recouvre de bourre, ainsi que de quelques crins, de manière à faire un matelas de 10 à 12 lignes d'épaisseur. Vers la fin d'a- vril, la femelle y pond douze à quinze œufs blancs, marqués de petites taches rougeûtres, plus nombreuses vers le gros bout. 98. MÉSANGE PETITE CHARBONNIÈRE : Parus ater , Lann. La petite charbonnière, Buff. — La mésange petite charbonnière , Wieill. — Mésange petite charbonnière, Tem. pag. 288. Nuque blanche ; dos cendré bleuâtre; deux bandes trans- versales sur l’aile. Méäle adulte : taille‘de la Mésange bleue ; longueur totale, 4 pouces; envergure, 6 pouces 8 lignes. (293) Dessus de la tête, côtés de la nuque, gorge et devant du cou d'un noir lustré; une large tache blanche sur le milieu de la nuque; une autre plus grande, de même couleur, et comme triangulaire, part du bec, et s'étend sur les cô- tés du cou ; manteau d’un cendré bleuâtre, avec quelques nuances olivâtres, surtout sur le crou- pion ; dessous du corps d’un blanc sale, avec les flancs et les parties postérieures d’un gris rous- sâtre; rémiges et rectrices noirâtres, liserées d'olivâtre ; bec et iris noirâtres; pieds plombés. La femelle a moins de blanc sur les côtés du cou, et le noir de la gorge est moins étendu. Cette espèce, qui est rare et de passage pé- riodique, arrive en Anjou vers le mois de dé- cembre, et repart à la fin de mars. Pendant tout cet espace de temps, on la rencontre au Jardin des Plantes d'Angers, de préférence sur les arbres verts, dont elle mange les fruits; elle y revient tous les ans; et c’est là aussi que M. Desvaux l'a observée pour la première fois. On la retrouve encore, dit-on, aux environs de Corzé, ainsi que sur les arbres verts de la forêt de Chambiers. Cab. de MM. de la Perr., Court., Müll. ; le Mus. 99. MÉSANGE BLEUE : Parus cœruleus, Linn. La mésange bleue, Buff. — La mésange bleue, Vieill, — Mésange bleue, Tem, pag. 289. ( 294 ) Front blanc ; vertex bleu azuré, entouré d’un cercle blane ; un collier bleu foncé ; une bande blanche sur l'aile. Méle adulte : talle du précédent ; longueur totale, # pouces 5 lignes; envergure, 7 pouces 2 lignes. Sommet de la tête bleu azuré, bordé de blanc sur l’occiput, ainsi que par les sourcils et le front qui sont de cette dermière couleur ; tempes blanches surmontées d’un trait noir qui traverse les yeux; un collier bleu foncé sur la nuque, se réunit au noir de la gorge et du cou; dessus du corps d’un vert olive ; ailes et queue bleuâtres; dessous du corps jaune, avec une raie longitu- dinale intermédiaire bleue. La femelle un peu plus petite que le mâle, a les teintes moins vives, la couleur bleue nuan- cée de cendré, et la raie longitudinale bleue du ventre peu marquée. Les jeunes , avant la mue, ont le blanc rem- placé par du jaunûtre, le bleu par du cendré bleuâtre; et les autres couleurs sont moins vives. Cette espèce, qui est sédentaire , et dont le chant : #7 45-15 15 ti ti, n’a rien de bien remar- quable, est assez commune. Elle à toutes les habitudes et les mœurs des précédentes; se réu- nissant néanmoins plus en famille; mais plaçant comme elles, son nid dans un trou d'arbre, le confectionne de matériaux semblables, et y ( 295 ) ajoute une grande quantité de plumes. Vers le mois d'avril, la femelle y pond dix à douze œufs blancs, avec des mouchetures irrégulières rou- geâtres, plus rapprochées vers le gros bout. 100. MÉSANGE HUPPÉE : Parus cristatus , Linn. £a mésange huppée, Buff. — La mésange huppée, Vieill. — Mé- sange huppée, Tem. pag. 290. Sur la tête une huppe de plumes acuminées, étagées, et un peu arquées en devant. Méäle adulte : taille de la Mésange bleue ; longueur totale, 4 pouces 4 lignes; envergure, 7 pouces. Plumes du dessus de la tête noires, bordées de blanchâtre : s’allongeant vers l'occiput, pour former une huppe étagée, acuminée et suscep- üble d’érection; joues, côtés du cou et milieu du ventre d’un blanc grisâtre ; flancs roussâtres; gorge et devant du cou noirs, ainsi qu'un coller qui remonte en se courbant vers l'occiput, et un demi-cercle sur les tempes, de même cou- leur; parties supérieures d’un gris roussâtre ; iris rouge , formant un cercle étroit ; bec noir ; pieds plombés. La femelle a la huppe moins longue, et le noir de la gorge moins étendu que dans le mûâle. Cette espèce, qui est sédentaire, quoiqu'elle ( 296 ) s'éloigne pendant l'hiver (1) des lieux qui Font vu naître, n’est pas très-rare dans l’arrondisse- ment de Segré, ainsi que dans le Craonnais; on la rencontre moins ordinairement ailleurs; ce- pendant nous l'avons observée aux environs d’Avrillé, de Juigné, de même que dans la fo- rêt de Monnoie; elle a encore été vue dans des bois entre Mazières et Nuaillé, etc. On la rencontre ordinairement sur les pom- miers, où elle vit à la manière de ses congénères, mais seule ; rarement voit-on deux individus sur le même arbre, qu'ils quittent bientôt pour pas- ser sur un second, ou seulement d’une branche à une autre, en faisant entendre un eri ou bruissement particulier £re, qui se rapproche, quoique faiblement, de celui de la Mésange bleue, et qui la décèle aussitôt. C’est aussi dans un trou de pommier qu'elle établit ordinairement son nid, qu’elle compose de mousse, de bourre et de plumes. La femelle y pond dix à douze œufs blancs, marqués de peliies taches et de points rouges, surtout vers le gros bout. Cab. de MM. de la Perr., Guit:, Olliv., Court., Gull., Mall. ; le Mus. (1) Et même sitôt les couyées terminées, comme le font les autres espèces. de ce genre. ( 297 ) 101. MÉSANGE NONNETTE : Parus palustris , Linn. La nonnette cendrée, Buff. — La mésange nonnette cendrée et mé- sange nonnette, Vieill. — Mésange nonnette, Tem. pag. 291. Dessus de la tête, nuque et gorge noirs ; dos cendré ; taille de la mésange bleue, Méle adulte : longueur totale, 4 pouces 3 lignes. Dessus de la tête, et partie de la nuque d’un noir profond; les autres parties supérieures d’un cendré brun ; tempes blanchâtres, avec l'o- ‘rigine de chaque plume noire ; gorge noirâtre ; toutes les autres parties inférieures d’un blanc grisätre lavé de roussâtre. La femelle a le noir de la tête moins foncé, et le noirâtre de la gorge peu apparent, mais marqué de petites taches grises. Les jeunes ont les couleurs moins vives, et le dessus du corps plus rembruni. Cette espèce, qui est sédentaire, n’est pas très- répandue; elle a les mêmes mœurs et les mêmes habitudes que les précédentes : vivant comme elles dans les bois, les champs et les vergers; préférant néanmoins les lieux frais et même le bord des eaux. Elle fait un nid semblable à celui de la Mésange bleue, dans lequel la femelle pond douze à quinze œufs blancs, marqués de ( 298 ) points rougeätres, plus rapproches vers le gros bout , où ils forment une espèce de couronne. (b) Queue longue et étagée ; mandibule su- périeure du bec à pointe droite ou bien recourbée sur l'inférieure. 102. MÉSANGE A LONGUE QUEUE : Parus cau- datus , Linn. La mésange à longue queue , Buff.— La mésange à longue queues Vieill.— Mésange à longue queue, Tem. pag. 296.— Fulg. la queue de poélon, la queue de poéle. Vertex blanc ; queue plus longue que le corps ; bec droit, cultriforme en dessus, noir, ainsi que les pieds. Mäle adulte : grosseur du roitelet; longueur totale , 5 pouces 7 lignes; de la queue, 3 pouces 6 lignes, laquelle dépasse les ailes de 2 pouces 6 lignes. Tête, cou, gorge et poitrme d'un blanc pur: cette dernière ombrée quelquefois de noirâtre ; ventre, flancs et plumes anales d’un blanc teint de rougeûtre ; dos et croupion noirs; scapulaires rougeätres; grandes couvertures des ailes cen- drées, bordées de blanc pur ; rémiges, ainsi que les six rectrices intermédiaires noires ; les six autres pennes de la queue, ou les latérales, sont blanches sur leurs barbes extérieures , de même qu'à leur extrémité. La femelle, un peu plus petite que le mâle, Le ( 299 ) s’en distingue encore par une large bande noire au-dessus de chaque œil, qui se prolonge sur la nuque et se réunit au noir du dos. Les jeunes de l'année sont tachetées de noir à la tête, de brun à la poitrine, et ont toutes leurs teintes moins pures. Cette espèce , qui est sédentaire, paraît beau- coup plus grosse qu’elle n'est réellement, au moyen des plumes du corps qui sont comme décomposées, et qu'elle tient presque toujours hérissées. Elle habite les bois pendant l'été, où elle est assez commune ; mais à l'automne elle se rap- proche des habitations, vient quelquefois jusque dans les villes ; on la rencontre alors par petites troupes ( celles des nichées), qui ne se séparent que vers la fin de mars, époque où chaque couple va bientôt commencer un nid en com- mun, quil place à quelques pieds de terre, soit accollé contre un tronc d'arbre ou bien dans un buisson. Ce nid, qui est composé de mousse , de lichens, de laine, et garni intérieurement d'une grande quantité de plumes, est de forme ovale, long de 7 à 8 pouces, parfaitement façonné, et ayant ordinairement deux ouvertures étroites placées sur les côtés. La femelle y pond quinze à vingt œufs ovales, longs de 6 lignes , blancs et marqués de points rougeâtres épars, mais con- fluens et réunis en couronne sur le gros bout. ( 300 ) 1035. MÉSANGE MOUSTACHE : Parus Bbiarmicus. Linn. La mésange barbue ou moustache , Buff. — La mésange mous- tache, Vieill. — Mésange moustache , Tem. pag. 298. Penne bâtarde presque nulle ; bec jaune ; mandibule supé- rieure légèrement courbée sur l'inférieure ; corps varié de roux ; des moustaches noires au mâle adulte. WMéle adulte : taille de la lnotte ; longueur totale , 6 pouces 2 lignes. Dessus de la tête et du cou gris de perle ; dos, croupion, couvertures supérieures de la queue et flancs d'un beau roux ; grandes cou- vertures des ailes d’un noir foncé , bordées de roux extérieurement ; une longue moustache d’un beau noir de velours, prend naissance entre le bec et l'œil, et descend en pointe de chaque côté du cou; gorge et devant du cou d'un blanc pur, qui se nuance en gris ou quelquefois en rose sur la poitrine et le milieu du ventre ; plumes anales et souscaudales noires ; queue longue de 2 pouces 9 lignes, très-étagée , rousse, avec la première penne noirâtre à sa base ; iris et bec jaunes : ce dernier de couleur orange pen- dant la vie seulement ; pieds et ongles noirs. La femelle n’a point de moustaches; dessus de la tête et du corps d’un roux brun, ordi- nairement tacheté de noir , surtout vers le mi- Lieu du dos ; souscaudales roussâtres. ( 301 ) Les jeunes, avant leur premiére mue, sont d'un roussâtre très-clair, avec une large plaque noire sur le dos, et les pennes alaires et cau- dales bordées de cette dermière couleur. | Les jeunes, après leur première mue, ont la plaque noire du dos remplacée par quelques taches longitudinales de même couleur. Cette espèce, de passage périodique, est rare en Anjou. Elle arrive au printemps, et repart à l'automne; n’habite que les marais, parmi les jones et les roseaux, dans lesquels elle s'enfonce au moindre danger, en proférant son cri : theim , theim, qu imite, en quelque sorte, une espèce de timbre argentin, et qu'elle ré- pète toujours deux fois de suite. Outre ce eri de rappel et d'inquiétude, propre aux deux sexes, le mâle, dès son arrivée, fait entendre son chant : pzau, piau, piau….. qu'il répète six à sept fois de suite , sur le même ton. C’est aussi dans l’épaisseur des joncs et des roseaux, ou bien au bord de quelque massif de différentes plantes, que la Moustache établit son nid; elle le place’, pour l’ordinaire , à 10 ou 15 pouces au-dessus de l’eau ou du sol, sur des broussailles, en l’attachant à quelques tiges; ce nid, qui est composé de mousse en dessous, ensuite d'herbes sèches dont les pius menues sarnissent l'intérieur, a ses bords épais, et l'ou- ( 502 ) verture qui est large, réservée en dessus. La femelle y pond quatre à cinq œufs blancs, va- riés de traits rougeûtres. Elle a été observée, pour la première fois, en Anjou, par MM. Courtller et Ollivier, qui l'ont rencontrée parmi les plantes aquatiques de l'étang de Marçon , où nous l'avons revue de- puis ; M. Boguais l'a reconnue aux étangs de la Haie et de S.t-Nicolas ; ; elle habite aussi. dit-on, les marais de l’Authion. Cab. de MM. Court., Ollv., Guitt., Mill. BRUANT : £ZMBER1IZ A, Linn. Bec court, conique, entier; mandibules à bords rentrés en dedans, la supérieure plus étroite que l’inférieure. Les oiseaux qui composent ce genre ont les ailes de moyenne longueur, la penne bâtarde nulle, la queue longue et fourchue et les tarses courts. Dans un grand nombre la mue est simple et ruptile, et seulement simple dans d'autres. Ils vivent de graines farineuses ainsi que d'insectes. En général ils sont d’un carac- tère stupide et peu défians; et leur chant, qui est peu varié, n’a rien d’agréable. Parmi les petits oiseaux, les sastronomés re- cherchent ceux-c1 de préférence , à cause de leur chair savoureuse, ( 303 ) {a) Ongle du pouce plus court ou de la lon- gueur de ce doigt; palais muni d'un tu- bercule osseux. 104. BRUANT JAUNE : Æmberziza citrinella , Lainn. Le bruant, Buff. — Le bruant proprement dit et bruant jaune, Vieill. — Bruantjaune, Tem. pag. 304. — Vulg. de verdier (1) ; le verdier paillé, Le jaunereau. Première rémige plus courte que la deuxième et aussi longue que la quatrième (2). Vieux mêle : taille du moineau; longueur totale, 6 pouces 3 lignes; envergure, 10 pouces. Tête et parties inférieures du corps d’un beau jaune (3); avec des taches d’un fauve rou- seâtre sur la poitrine et sur les flancs : ces der- niers rayés en même temps de noirâtre; crou- pion d’un marron clair, avec chaque plume terminée de gris blanchâtre. La femelle, un peu moins grande que le mâle, a les teintes jaunes moins vives ; beau- (1) Cette espèce, ainsi que la suivante, sont connues dans le dé- partement de Maine et Loire, sous le nom de verdier, tandis que le véritable verdier porte celui de bruant. (2) La proportion des rémiges est ici pour faciliter la distinc- tion des femelles dans les trois premières espèces. (3) Le dessus de la tête n’est bien d’un beau jaune pur et sans taches, qu'après l’âge de deux ans; dans un âge moins avancé, cette partie est variée de brun. ( 304 ) coup de taches brunes et olivâtres sur la gorge et le cou ; le jaune du ventre péle ; et les cou- vertures supérieures de la queue /auves. Les jeunes, avant la mue, ressemblent beaucoup à la femelle , mais 1ls n'ont point de jaune à la tête. Var. B. Complètement d'un jaune isabelle. Cette espèce , qui est sédentaire et très-com- mune, habite les lieux découverts, les landes défrichées, ainsi que les bois et leurs lisières , ete.; recherchant néanmoinsles champs d'avoine, dont ils aiment beaucoup les semences. Dès le mois de mars, et jusqu’à la fin de l'été, le mâle, placé à la pointe d’un petit arbre , ne cesse de faire entendre son chant monotone : dont 1l supprime quelquefois les deux dernières notes ; néanmoins 1l chante plus rarement après les couvées terminées ; mais en tous temps 1l conserve son petit cri de ralliement #77£. Ce Bruant place son nid près de terre , au pied d’une haie ou d’un buisson ; il le compose de mousse, d'herbes sèches, de menues racines, et le garnit en dedans de laine et de crins. La femelle ; qui fait deux ou trois pontes par an- ( 305 ) née, y dépose quatre à cinq œufs blancs, ta- chetés et marqués de lignes irrégulières et en ziszag , brunâtres et noirâtres. Nous avons observé la var. B. aux environs de Chemillé. 105. BRUANT ZIZI Où DE HAIE: Æmnbertisa cir- lus , Lann. Ze bruant de haie ou zizi, Buff. — Le bruant zizi, Vieill. — Bruant zizi ou de haie, Tem. pag. 313. — Vulg. le verdier de haie. Première rémige plus courte que la deuxième et la qua- trième. Vieux méle en plumage de printemps : taille du précédent ; longueur totale , 6 pouces 2 lignes. Dessus de la tête et du cou ohvâtre , avec de petites raies longitudinales noires, dessus du corps varié de roux marron et de noirâtre; gorge et haut du cou d’un noir pur; yeux tra- versés par une bande noire ; sourcils , joues, devant du cou d'un jaune pur; poitrme d’un cendré olivätre, avec les parties latérales de celle-ci et du ventre d’un beau roux ; ventre et abdomen d’un jaune clair ; flancs d’un gris rous- satre. La femelle adulte, moins longue de 3 lignes que le mâle, n’a point de jaune à la tête et au cou, m de noir à la gorge; les joues, le dessus de 20 ( 306 ) la tête et du cou sont olvâtres et tachetés de noir ; le dos est varié de noir et de roux clair; les parties inférieures d’un olivâtre pâle, sont maculées de roussâtre sur la poitrine et de bru- nâtre sur les flancs ; couvertures supérieures de la queue d'un gris olivâtre. Les jeunes de l'année, avant la mue, sont bruns et tachetés de noir en dessus; d’un jau- nûtre lavé d’olivâtre, et maculés de noir en dessous, Les vieux et les jeunes méäles, après la mue d'été, différent des vieux en plumage de printemps, principalement par les plumes de la gorge, qui sont toutes terminées de blan- châtre , ce qui fait paraître cette partie comme striée ou couverte de petites hachures de cette dernière couleur ; mais au printemps et au moyen de la mue ruptile, toutes ces fines barbes blanchâtres tombent, et le noir de la gorge pa- rait alors dans sa pureté. Vota. La femelle de cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente; cependant on la distinguera facilement, en observant que le dessous de son corps est d'un ofv&tre pé&le, et que les couvertures supérieures de la queue sont d'un gris olivéätre ; tandis que la femelle du Bruant jaune a le dessous du corps jaune, et les couvertures supérieures de la queue Jauves. ( 307 ) Cette espèce, qui est sédentaire, a le même genre de vie, les mêmes habitudes, et habite les mêmes lieux que la précédente ; mais le chant du mâle est bien différent : c’est une espèce de bruissement ou roulement prolongé qu'il fait entendre sur le même ton. Le Zi plaee son nid à 2 ou 5 pieds de terre, dans un buisson d’ajoncs de préférence ; il le compose à l'extérieur de larges brins d'herbes, ensuite d'herbes plus fines et de menues racines, et le garnit de crins en dedans. La femelle y pond quatre à cinq œufs en tout semblables à ceux du Bruant jaune, seulement ils sont un peu moins gros. A la fin de l'automne, les Za1zis, qui sont assez répandus, se réumissent aux Bruans jaunes, ainsi qu'aux pinsons, etc., pour vivre de la sorte pendant l'hiver, se rapprochant alors des habi- . tations où 1ls donnent bientôt dans les pièges que leur tendent les gens de la campagne. 106. BRUANT ORTOLAN : Æmberisa hortulana. Lino. L’ortolan , Buff. — Le bruant ortolan, Vieill. — Bruant ortolan, Term. pag. 3311.— Vulg. le binetu. Première rémige aussi longue que la deuxième et plus longue que la quatrième ; bec droit en dessus, caréné entre les na= rines et ordinairement rougeûtre. Vieux nriéle : taille du précédent ; longueur totale, 6 pouces 5 lignes ; envergure, 10 pouces. { 308 ) Tête et cou d'un gris olivätre, quelquefois marqués de petites taches brunes; les plumes des autres parties supérieures d’un gris rous- sàtre sur les bords, et noires au milieu ; crou- pion et couvertures supérieures de la queue d'un gris roussâtre uniforme ; gorge, devant du cou et tour des yeux d’un jaune paille: cette couleur s'étend et se fond en jaune olivâtre sur le haut de la poitrine; le reste du dessous du corps d’un roux tanné, plus ou moins vif, sans tache, mais qui s’affablit sur les couscaudales ; un trait gris olivâtre sur les parties latérales de la gorge ; dessous de l'aile jaune ; 1ris et pieds noisettes ; bec ordinairement d’un brun rou- geûtre. La femelle, plus petite d'une ligne que le mäle, a toutes les parties supérieures moins foncées : elles sont , ainsi que le cou et la poi- trine , marquées de grandes taches noirâtres, qui occupent le centre de chaque plume; gorge d’un jaune péle ; les autres parties inférieures d'un roux pâle, avec un #rait noirätre au mi- lieu de chaque plume. Les jeunes, avant la mue, ressemblent beau- coup à la femelle, mais ils ont la gorge d'un cendré clair et les pieds jaunûtres. Cette espèce, qui varie quelquefois, est de passage périodique. Dès son arrivée, qui a lieu ( 309 ) dans les premiers jours d'avril , elle se répand dans les visnobles de la partie méridionale de l'Anjou, et n’en repart qu'en septembre. Pen- dant tout cet espace de temps, le mâle, placé à l'extrémité d’un petit arbre, ne cesse de faire entendre son chant , mais moins fréquemment après les nichées terminées, qu'il répète même après le coucher du soleil, et qui a beaucoup de rapport avec celui du Bruant jaune, mais dont on peut néanmoins le distinguer facilement, en remarquant que l’ortolan ne fait jamais entendre que cinq notes, dont la dernière est d’une se- conde plus élevée que les quatre premières , et qu'il semble exprimer ainsi : quelquefois 1l prononce Zzeu tieu tieu tieut té, mais avec les mêmes notes; rarement prend-1l l'inverse de son chant habituel, c’est-à-dire, en le variant par re re re re ut; tandis que le Bruant jaune articule un plus grand nombre de sons, et dont la finale est bien différente. L'Ortolan place son nid sur les seps, rare- ment à terre parmi les blés; il le compose d'herbes sèches, de menues racines, et le sarnit de quelques crins en dedans. La femelle y pond quatre à cinq œufs d’un gris rougeâtre, avec de petites taches et des raies irrégulières brunes. ( 310 ) Cet oiseau, qui n’est pas très-répandu en Anjou , habite particulièrement les vignes des environs de Saumur, de Doué, du Puy-Notre- Dame, de Tigné, d’Aubigné , de Soulaines, d'Erigné , de Murs, etc. À Martigné et à Aubigné, on le connaît sous le nom de &znetu, tandis que le nom d’Ortolan est donné au Zarzer dans ces deux communes, comme dans toutes celles de l'arrondissement de Saumur. Cab. de MM. Court... Ollv. , Mill; le Mus. 107. BRUANT DE ROSEAUX : £mberiza schænt- culus, Lann. | L'ortolan de roseaux et la coqueluche , Buff.— Le bruant de ro- seaur , Vieill. — Bruant de roseau, Tem. pag. 307. — Vulg. le verdier d’osiers , la paisse de pré, Le cray, le charbonnier. Vieux méûle en plumage de printemps : taille du moineau ; longueur totale , 5 pouces. 9 Lignes; envergure , 7 pouces 6 lignes. Tête, occiput, joues, gorge et devant du cou d’un noir pur ; dos et ailes d’un beau roux, avec une tache longitudinale noire au milieu de chaque plume ; un collier sur le dessus et les côtés du cou, une moustache qui s'y réunit , milieu du ventre, abdomen et souscaudales , le tout d’un blanc pur ; flancs marqués de traits noirâtres. (SIT } La femelle adulte, un peu moins grande que le mäle, en diffère encore par la privation du collier blanc , qui est remplacé par du cen- dré brun; le dessus de la tête et les joues sont d'un roux varié de noirâtre; la gorge et le de- vant du cou d'un blanc roussâtre , sont entou- rés d’un cordon noirûtre ; moustaches et sourcils d'un blanc lavé de roussâtre; poitrine et flancs variés de taches oblongues, brunâtres; dos, ailes et queue comme dans le mâle. Le jeune mûle de l'année, avant la mue d'été, ressemble beaucoup à la femelle adulte, mais s'en distingue par des taches noires sur la tête et au devant du cou. La jeune femelle de l'année, avant la mue d'été, a plus de roux sur ses parties inférieures que le jeune mâle, et un grand nombre de taches noires sur la gorge, la poitrine et les flancs. Les vieux et les jeunes méles, aprés la mue d'été, diffèrent des vieux mâles en plumage de printemps, par les plumes noires et les plumes blanches de la tête et du cou, qui sont frangées de blanc ou de roussâtre ; mais au printemps, et au moyen de la mue rupüle, ces couleurs, qui n’occupent que la fine pointe des barbes, tombent pour laisser voir alors le noir et le blanc purs de ces différentes parties. Les Bruans de roseaux habitent les prairies (312) qui bordent les rivières, parmi les grandes herbes et les roseaux, sur lesquels ils se perchent ordinairement ; rarement les voit-on sur les ar- bres. Lorsque les foins sont coupés, ces oiseaux se répandent dans les champs voisins, ou bien se tiennent près des fossés ou sur les saules qui bordent les prairies. À l'automne on les ren- contre aussi dans les plaines : à cette époque, un grand nombre voyage; mais quelques indi- vidus restent toute l’année. Leur nid, qu'ils placent à terre, dans les prairies, est composé d'herbes sèches; la femelle y pond quatre à cinq œufs grisätres, marqués de taches et de raies angulaires noirâtres , et un peu moins gros que ceux du zizi. Pendant le temps que dure les couvées, le mâle, en habit de noces et perché sur un brm d'herbe , ne cesse de faire entendre son chant rauque : dzi dzi tritz 71 qu'il continue dit-on même pendant la nuit. Très-commun dans toutes les prairies et les roseaux qui bordent les rivières de l'Anjou. (313) 108. BRUANT PROYER : Zmnberiza mriliaria, Linn. Le proyer, Buff. — Le bruant proyer, Vieill. — Bruant proyer, Tem. pag. 306. — Vulg. l’ortolan, le pétégris, Le tartari. Point de taches blanches à la queue ; taille du cochevis. Vieux méle ; longueur totale, 7 pouces 6 lignes; envergure, 11 pouces. Parties supérieures d’un brun cendré, avec une tache longitudinale noire sur le milieu de chaque plume ; les inférieures blanches, mar- quées sur les côtés de la gorge et au centre de la poitrme, de petites taches angulaires noirâtres, et de traits de même couleur sur les flanes ;: ailes et queue d’un cendré noirâtre; leurs cou- vertures supérieures et les pennes liserées de blanchâtre. La femelle ressemble beaucoup au mâle ; mais elle s’en distingue néanmoins par son crou- pion g7rs , lavé de roux. Les jeunes, avant la mue, sont d'un cen- dré roussâtre en dessus, avec chaque plume marquée d’une tache longitudinale noire, et les couvertures des ailes bordées de roux; parties inférieures d’un blanc jaunâtre, avec des taches angulaires noirâtres sur la gorge, au cou et à la poitrine ; où sur cette dernière partie elles sont plus larges et plus rapprochées que chez les vieux; flancs rayés de cette même couleur. ( 314) Cette espèce, une des plus grandes du genre, est de passage périodique; elle arrive dès les premiers jours d'avril, ou un peu plutôt, et re- part en octobre; rarement la rencontre-t-on plus tard. A leur arrivée, ces oiseaux se jettent dans les prairies qui bordent les rivières, ou dans les champs environnans ; recherchant les brins d'herbes les plus élevés, ainsi que les grands ou les petits arbres, indifféremment; passant des uns aux autres, en volant les pieds ballans ; mais, pour se reposer , 1ls choisissent toujours la branche la plus haute; d’où le mâle, pendant toute la journée, ne cesse de faire entendre son chant monotone : 477 éri tr1, tiritzt, quil répète à chaque instant. Indépendamment de ce chant qu'il disconti- nue avec les couvées, on lui connaît un cri de rappel : pef pet pet... quil n'articule qu'en volant. Vers le mois de mai, le Proyer établit son nid dans les prairies, rarement dans les blés ; il le place à terre, dans une touffe d'herbes; le compose d'herbes sèches et de quelques crins en dedans. La femelle y pond cinq œufs de 10 à 11 lignes de long sur 8 de diamètre ; ils sont d’un cendré blanchâtre, avec des taches, des points et des raies d’un rouge brun; on y voit (315 ) aussi d’autres taches d’un gris violacé, peu ap- parentes et comme fondues dans la coquille. Après les foins coupés, les jeunes et les vieux Proyers se réunissent par bandes plus où moins nombreuses, et se répandent alors dansles vignes, les chaumes, ainsi que dans les champs d'orge, dont ils aiment beaucoup les grains. Très-commun dans tout le voisinage des dif- férentes rivières de l’Anjou, où il est connu, surtout aux environs d'Angers, sous le nom d'Ortolan, tandis qu'il porte ceux de Pétégris et de Z'artarti dans l'arrondissement de Saumur. b) Onzle du pouce plus long que ce doist; 5 / P S 7 S" palais non tuberculeux. (Les Passermes de M. Vicillot.) 109. BRUANT DE NEIGE : Æmberiza nivaliss Linn. L'ortolan de neige, Buff. — La passerine de neige : Passerina ni- valis, 7eill. — Bruant de neige, Tem. pag. 319. Les trois pennes latérales de la queue en partie blanches; pieds et ongles noirs ; une large bande longitudinale blanche sur l'aile. Le mâle de cette espèce, sans éprouver une double mue, subit néanmoins un changement considérable dans ses couleurs, à certaines épo- ques de l’année : de facon que son plumage d'été ou de noces n'a plus de rapport avee ( 316 ) celui d'hiver ; il en est de même des jeunes de l’année : ils ne ressemblent point à leur père, et n’ont qu'une légère analosie avec leur mère; mais comme 1l n’y a que ceux-ci à venir en An- jou, nous les décrirons seuls, sans nous arrêter aux autres. Les jeunes de l'année : taille du pinson; longueur totale, 6 pouces 5 lignes. Sommet de la tête couleur de canuelle; les oreilles et un large plastron sur la poitrine, d’un roux plus ou moins foncé; flancs d'un roux clair; sourails, gorge et devant du cou blan- châtres; le reste des parties inférieures et le milieu de l'aile d'un blanc pur; nuque d'un roux cendré; plumes des autres parties supérieures noires dans le milieu, avec une large bordure d'un roux foncé; rémiges et les six rectrices intermédiaires noires, mais bordées de blan- châtre; les trois rectrices extérieures blanches, chacune avec une tache noire vers son extré- muté ; iris rougeûtre. Cette espèce, de passage accidentel en Anjou, n'y paraît que pendant les hivers rigoureux; venant sans doute des montagnes du Spitzberg, du Groenland, etc., qu’elle habite ordinairement. Mas, lorsque la neige, qui domine ces ré- sions, en recouvrant leur nourriture, force ces oiseaux à s'éloigner, c'est alors que quelques-uns CAS ) arrivent par petites troupes de six à huit indi- vidus, plus ou moins, sur les grèves de la Loire, de la Mayenne et de la Sarthe, où on les voit courir avec assez de vitesse et se rallier à un petit cri de rappel, qui leur est particulier ; 1ls disparaissent bientôt, si la température vient à s’adoucir. Ces oiseaux ont paru aux Ponts-de-Cé, le 16 janvier 1820; à Ecouflant, le 1. février 1825 ; à Saumur, le 10 février 1823; à la Baumette, près Angers, le 14 janvier 1826. Cab. de MM. Court., Mill. FRINGILLE : FRINGILLA, Illiser. Bec épais à la base, enticr, court, conique et à bords droits. Les oiseaux qui composent ce genre, ont le bec variable dans son épaisseur seulement; leur langue est charnue, arrondie et terminée par une pointe cornée et un peu fendue; les narines sont arrondies, en partie cachées par les plumes du front. Ils ont les ailes et les tarses courts, les deuxième ou troisième rémiges étagées, les troisième ou quatrième les plus longues. Dans le plus grand nombre, la mue est simple et ruptile; dans quelques-uns, elle est double. Les jeunes de l’année diffèrent des vieux, seulement avant leur première mue. Leur nourriture con- (318 ) siste en graines et semences de toutes espèces, qu'ils dépouillent préalablement de leur enve- loppe, avant de les avaler; rarement y ajoutentils des msectes, si ce n’est pour élever leurs petits. A l'approche de l'hiver, presque toutes les espèces se réunissent, soit entr’elles, soit en se mêlant les unes avec les autres, pour émigrer ainsi ou bien rester dans le pays qui les a vu naïtre. Plusieurs auteurs ont essayé de diviser ce genre, nombreux en espèces, en plusieurs autres genres; mais il était difficile de trouver des caractères assez prononcés pour réussir COnve- nablement dans un semblable travail. Nous sui- vrons les coupes données par M. Temminck, qui sont autant de sous-senres établis dans lou- vrage de M. Cuvier : /e Hiégne animal distri- bué dans son organisation. (a) Bec grêle, alongé, trés-aigu;, comprimé latéralement vers sa pornte.( Les Ghardon- nerets et Taruis. ) 110. FRINGILLE CHARDONNERET : Fréngilla car- duelis, Lainn. Le chardonneret, Buf[.—La fringille chardonneret, Vieill.—Gros- bec chardonneret, Tem. pag. 376.— V'ulg. le chardonné. Mäle adulte : taille de la linotie ; longueur totale, 5 pouces 4 lignes. de Un masque d'un beau rouge; occiput et nuque d'un noir pur; d'un brun tanné sur le dos; ailes noires, avec une larse bande d'un beau jaune ; pointe des rémiges et des rectrices intermédiaires blanche. La femelle à le noir de la tête et des petites couvertures des ailes d’un 6run notrrûëtre, et en général toutes les couleurs moins vives que dans le mûle. Les jeunes de l'année, avant la mue, sont mélangés de brunâtre et de grisûtre; mais le jaune des ailes ainsi que les taches blanches des rémiges et de la queue, sont semblables et disposés comme ceux des vieux. [ls n’ont point de rouge à la tête : cette couleur, qui paraît à la première mue, n’est bien vive que dans leur seconde année. Les oiseleurs d'Angers, connus aussi sous le . . LA ® nom de ézrlutiers, désignent les Chardonnerets par l'épithète de quatraïns ou de sixaïns, selon que ces oiseaux ont quatre ou bien six larges taches blanches à la queue (1); en accordant à ces derniers une préférence marquée pour les élever en cage. (1) Ces taches sont placées, une au milieu de chaque barbe in- térieure des quatre ou des six rectrices latérales, tandis que les intermédiaires ont cette couleur , qui est moins étendue , à leur. extrémité, (320 ) Cette espèce, qui est sédentaire et dont la mue est simple, possède un chant mélodieux qui la fait rechercher des habitans des villes, où elle forme, particulièrement à Angers, un objet de commerce, conjointement avec la linotte, le pinson, le verdier , le bruant jaune, le tarin, le serin , le bouvreuil et l’alouette lulu. Elle place son nid, qui est d'un tissu serré et fort bien confectionné, ordinairement sur les arbres fruitiers, les charmilles, etc.; le compose de lichens, de laine, de menues racines et de brins d'herbes, entrelacés et liés ensemble par des toiles d’araignée; l'intérieur est garni de coton de saule, de peuplier ou d’aigrettes de chicoracées , retenus et reloulés vers les parois intérieurs du nid par les ressorts de quelques crins. La femelle y pond quatre à cinq œufs d’un blanc légèrement verdâtre, marqués de taches et de petits points rougeâtres, plus rap- prochés vers le gros bout, et sur lequel on re- marque encore quelques traits d’un noir rou- geûtre, | Après les couvées terminées , tous les indi- vidus d’un même canton se réunissent en bandes, quelquefois très-nombreuses, qui ne se séparent qu'au printemps; on les rencontre surtout sur les chardons et les chicoracées, dont ils man- gent les graines, ( 321 ) 111. FRINGILLE TARIN: Fringilla spinus, Lann. Le tarin, Buff.— La fringille tarin , Vieill. — Gros-bec tarin , Tem. pag. 371. Vieux méle: un peu moins grand que le chardonnéret ; longueur totale, 4 pouces 6 li- gues ; envergure , / pouces 8 lignes. Dessus de la tête, gorge, partie des ailes et de la queue d'un noir pur; joues, une bande derrière les yeux, poitrme, haut du ventre, base des rectrices et des rémiges d’un beau jaune; dos et scapulaires olivâtres, nuancés de cendré et de noirâtre; croupion d'un jaune olivâtre. La femelle a le dessus de la tête et le dos d’un gris olivâtre, avec des taches longitudinales noirâtres; les parties inférieures sont blanchà- tres, légèrement lavées de jaune à la poitrine et : sur les côtés du cou, et marquées de taches longitudinales noires, particulièrement à la poi- trine et sur les flancs ; le jaune est moins vif et moins étendu , et les autres couleurs sont plus sombres que dans le mâle. Les jeunes, avant la mue, ressemblent beau- coup à la femelle; mais /es jeunes mé&les n'ont des couleurs bien vives qu’à la seconde année ; ils ont, ainsi que /es vieux méles aprés la mue d'été, et jusqu'au printemps, toutes les plumes de la tête, du cou et du dos, ainsi que celles des parties inférieures, frangées de blanchâtre; 21 ( 322 ) mais au moyen de la mue ruptile, ces franges disparaissent peu à peu et laissent voir alors, dans toute leur pureté, les couleurs qu’elles re- couvraient en parlie. Cette espèce , de passage périodique, arrive par troupes plus où moins nombreuses , vers la mi-septembre, et repart de même à la fin de mars , ainsi que dans les premiers jours d'avril. On rencontre les Tarins sur les arbres verts, les aunes, etc., dont ils mangent les semences, et aux branches desquels ils se FRERE et se cramponnent à la manière des mésanges ; ils aiment aussi beaucoup les graines de chanvre, ainsi que celles de senecon, avec lesquelles on les nourrit en cage. Les oiseleurs les recherchent pour leur chant, de mème que pour les apparier avec les canaris. Commune. b) Bec court et aigu a la pointe, qui est le- C4 PE Es gérement comprimeée. (es linottes et size- rins. ) 112. FRINGILLE LINOTTE: Fréngilla cannabina, Linn. Fringilla linotta et fringilla cannabina, Gmel. — La linotte ordi- naire et la grande linotte de vignes, Buff. — La fringille linotte, Vieill. — Gros-bec linotte, Tem. pag. 364. — Vulg. le luneau, le lineau. Gorge blanchâtre, marquée au milieu de quelques taches brunes ; rémiges bordées extérieurement de blanc. (323) Vieux mûle en plumage de printemps : taille du momeau friquet ; longueur totale, 5 pouces 2 lignes ; envergure, 8 pouces 9 lignes. Front et poitrine d'un rouge cramoisi; gorge et devant du cou blanchâtres, avec des taches brunes réunies au milieu ; nuque, côtés et dessus du cou gris-cendré; dessus du corps d’un brun châtain ; flancs d’un brun rougeâtre ; milieu du ventre blanc; queue fourchue, avec chaque penne bordée extérieurement et mtérieurement de blanc ; rémiges noires, dont quelques-unes larsement bordées de blanc ; pieds d’un brun rougeàtre. La femelle, qui est moins grande d'une ligne que le mâle, et dont les couleurs sont perma- nentes, ne porte jamais de rouge. Toutes ses parties supérieures sont d'un cendré jaunûtre , tacheté de brun noirâtre, avee les couvertures supérieures des ailes d’un roux terne ; parties inférieures d’un roussâtre clair , un peu blan- châtre sur le milieu du ventre , avec des taches d'un brun noirâtre sur la poitrine et les flancs. Les jeunes de l'année, avant la mue, ves- semblent à la femelle ; mais le blanc des rémiges est plus étendu chez le mâle. Les vieux et les jeunes méles, aprés la mue d'été, ont les plumes du dos, de la poi- trine et du front bordées de blanchâtre; de ma- ( 324 ) nière que ces bordures, qui sont assez larges au front et à la poitrine, recouvrent presque tota- lement le rouge de ces parties; mais au prin- temps, et au moyen de la mue ruptile, ces bordures tombent peu à peu, et laissent voir alors le rouge pur qu'elles masquaient, et dont la vivacité augmente encore jusqu'au mois de mai, surtout dans le mâle de deux ans. Il en est de même des plumes du dos, qui, en perdant leurs bordures blancbâtres, deviennent d’un brun châtain uniforme. Au reste, le mâle et la femelle peuvent être encore facilement distingués, dans tous les âges et dans toutes les saisons, où on peut les ren- contrer, à la 6ordure blanche et extérieure des rémiges. Dans le mâle, vieux ou jeune, cette couleur s'étend presque jusqu’à la ba- guette : ce qui lui donne beaucoup plus de lar- geur que dans la femelle, où le blanc de ces parües ne forme qu'un léger liseré extérieur. Var. B. Linotte orangée : cette variété, qui est rare, ne diffère du type de l'espèce , qu'en ce que le rouge de la tête et de la poi- trine est remplacé par une couleur d'un jaune orange, plus ou moins intense. Cette espèce, qui est sédentaire , et dont le mâle de deux ans ( Fringilla cannabina , Gmel. ) avait été pris pour une espèce parti- (35 ) culière, habite de préférence les lieux décow- verts; dans les landes, les vignes, ete. C’est aussi dans ces endroits, sur un buisson d’ajones, un cep, etc., que ces oiseaux placent leur nid, qui est ordinairemeut composé de filagos à l’exté- rieur, ensuite de menues racines et de quel- ques crins en dedans. La femelle, qui fait deux ou trois couvées par année, y pond quatre à cinq œufs d’un blanc bleuâtre, marqués de pe- Uts traits et de points violacés. Les couvées terminées, tous les individus d’un même canton se réunissent pour ne se séparer qu'au printemps. Ces bandes, quelquefois très- nombreuses , tombent sur les champs de ram- berge (MWercurialis annua, Lann.), ainsi que sur les chenevières, dont elles aiment beaucoup les fruits, en s'abattant toutes ensemble ; et se relèvent de même, lorsqu'elles éprouvent quel- que crainte. Le chant agréable de cet oiseau le fait recher- cher des oiseleurs. Plusieurs mdividus de la var. B. ont été pris en S.'-Gemmes-sur-Loire, le 1. avril 1823 ; un semblable le fut en Saint-Laud, le 16 avril 1824. 115. FRINGILLE SIZERIN : Fringilla lénaria ; Linn. Le sizerin et le cabaret, Buff. — Le sizerin cabaret: linaria rufes- cens gt le sizerin proprement dit ou boréal ; linarïa horealis, ( 326 ) J'ieill., Dict. d'Hist. Nat., 2. édition; frmgilla rufescens, Vieill., Faune franç. — Gros-bec sizerin, Tem. pag. 373. Gorge noire ou noirâtre ; deux bandes transversales sur l'aile ; le bec couvert à sa base de petites plumes décomposées, plus longues qu'à la linotte. Vieux méäle, en plumage de printemps : taille du tarm; longueur totale, 4 pouces 2 lignes ; envergure, 7 pouces 6 lignes. Sommet de la tête d’un beau rouge cramoisi brillant; lorums, gorgerette et un peu le front noirs ; parties latérales de la gorge, devant du cou, poitrine, parties latérales du ventre et croupion d’un beau rouge pourpré tirant sur le rose; milieu du ventre, abdomen et souscau- dales blancs : ces dernières sont en outre, ainsi que les flancs, marquées de taches longitudi- nales noirâtres; parties supérieures variées de roussâtre, de gris blanchâtre et de noir; pennes alaires et caudales noires, liserées ou bordées de blanc roussâtre pâle; bec jaune, avec l'arête noire; pieds et ongles brunâtres; iris noisette foncée. La vieille femelle diffère du mâle par l'ab- sence de rouge aux parties inférieures ainsi qu'au croupion ; le noir de la gorge est un peu plus étendu que dans le mâle, tandis que le rouge du sommet de la tête occupe un moins grand espace. ( 327 ) Les Jeunes ont du roux clair où les vieux ont du cramoisi rose, et un peu de rouge foncé sur la tête. Après la mue d'été, les mâles ont toutes les plumes rouges des parties inférieures bordées de franges blanchâtres, qui disparaissent au printemps, au moyen de la mue ruptile. Cette espèce, de passage accidentel, ne pa- raît en Anjou que de loin en loin; elle y arrive par troupes plus ou moins nombreuses vers le mois de décembre, et repart avec lestarins, aux- quels elle se mêle ordinairement, et dont elle a les mœurs et les habitudes; mais le chant se rapproche un peu de celui de la femelle du serin. Voici les époques auxquelles ces oiseaux ont été remarqués en Anjou : le 25 janvier 1810, à S.t-Gemmes-sur-Loire ; le 28 mars 18235, en S.-Laud; le 14 décembre 1825, en S.-Laud; du 23 janvier au 6 février 1826, à Lesvières, près Angers; de décembre à mars 1826, aux environs de Cholet, une troupe nombreuse, réunie avec des tarins, sur des aunes, dont ils mangeaient les semences. Cab. de MM. de la Perr., Guill., Court., Ollv., Mall. ; le Mus. (328) (c) Bec fort, conico-cylindrique, non com- primé à sa pointe, et moins arqué que celui des moineaux (les Pinsons). 114. FRINGILLE PINSON : Frengrlla cœlebs, Linn. Le pinson, Buff. — La fringille pinson proprement dit, et fringille pinson, Vieill. — Gros-bec pinson, Tem. pag. 357. — Vulg. Le bidon, /e bolin. Une tache blanche sur chacune des deux pennes extérieures de la queue ; croupion d’un vert plus ou moins pur. Méle au printemps : taille du moineau; longueur totale, 6 pouces 3 lignes. Front noir ; dessus de la tête et nuque d’un bleu cendré pur; dos et scapulaires d’un roux châtain, légèrement lavé d'ohivâtre; croupion vert; parties inférieures d’un roux vineux, qui s'éclaireit vers la queue; queue et ailes noires, avec deux bandes transversales blanches sur ces dernières; bec bleuâtre. La femelle, un peu plus petite que le mäle, a toutes les parties supérieures d’un cendré brun lavé d'olivätre, avec de légères taches bru- nâtres sur la tête; les inférieures d’un cendré pâle; bec brunâtre au printemps, mais blan- chûtre en hiver. Les jeunes de l'année ressemblent à la fe- melle; mais lesuzeux et les jeunes mäles, aprés la mue d'été, ont toutes les plumes de la tête, (329 } du cou, du dos, de la gorge, de la poitrine et du haut du ventre, bordées de franges d’un cendré clair, qui disparaissent au printemps, au moyen de la mue ruptile : laissant voir alors les couleurs pures que ces franges recouvraient en partie. Var. B. Prinson isabelle : couleur isabelle plus ou moins pure, avec ou sans taches brunes. La femelle qui, dit-on, travaille seule à la confection du nid, le place ordinairement sur quelque arbre fruitier ; elle le compose exté- rieurement de lichens et de menues racines liées ensemble avec des toiles d'araignées ; lin- térieur est garni de laine , de plumes et de crins. Ses œufs, au nombre de quatre à cinq, sont d'un gris rougeâtre, marqués de petites taches noires, plus nombreuses vers le gros bout. Cette espèce, qui est sédentaire et très-com- mune , se réunit pendant l'hiver en troupes plus ou moins nombreuses, avec Les bruans, verdiers, moineaux, etc. 115. FRINGILLE D’ARDENNES : Fringilla montt- Jringilla, Lann. Le pinson d’ardennes , Buff. — La fringille pinson d’ardennes et fringilles d’ardenne , Wieill. — Gros-bec d’ardennes , Tem. pag. 360. — FVulg. la paisse de mer, Le bidon de mer. Dessous de l'aile d’un beau jaune pur ; un petit miroir blanc sur les rémiges, ( 330 ) Wäle au printemps: taille du verdier ; lon- gueur totale , 6 pouces 6 lignes. Tête, haut du dos, côtés et dessus du cou d’un notr bleuêtre pur et brillant ; ‘gorge, devant du cou, poitrine, scapulaires, et une des bandes transversales de laile d’un beau roux-orange ; une autre bande transversale, mais blanchâtre, sur le haut de l'ale; ventre et croupion blanes; plumes anales roussätres ; du blanc à la seule rectrice extérieure ; bec d’un noir bleuûtre. La femelle , moins grande de 6 lignes que le mâle , a la tête, les côtés et le dessus du cou, ainsi que le haut du dos, d’un gris roussëtre, plus pâle sur le cou et les joues, avec chaque plume marquée de noirâtre vers le centre ; une bande noirätre au-dessus des yeux descend sur les côtés du cou; croupion et ventre blancs; le roux du cou , de la poitrine et des ailes moins vif que dans le mâle. Les jeunes de l'année ressemblent à la fe- melle, mais les uzeux et les jeunes méëles après la mue d'été, ont toutes les plumes de la tête, des côtés et du dessus du cou, ainsi que celles du haut du dos , largement bordées ou frangées de rousséätre ou de cendré, jusqu'au printemps, époque à laquelle ces bordures ou franges dis- paraissent , au moyen de la mue ruptile, pour ne laisser voir que le noir pur de ces dif- ( 331 } férentes parties ; le bec alors est jaunâtre, avec la pointe noire. Var. B. Devant du cou noir, mais les plumes frangées de roux après la mue d'été ; croupion jaune, moucheté de noir; deux bandes trans- versales sur laile , et le miroir blanc : au reste comme dans le type de l'espèce. Cette variété , rare, est dans mon cabinet. Cette espèce, de passage périodique, paraît d'autant plus abondante que le froid a plus d’in- tensité. Elle arrive pendant Fhiver et repart au printemps. On la rencontre dans les champs, par troupes plus où moins nombreuses, avec les pinsons, bruans, etc. (d) Bec conique, incliné, obtus et à pointe épaisse. ( Les Moineaux. ) 416. FRINGILLE MOINEAU : Fréngrlla domestica, Lann. Le moineau franc, Buff. — La fringille moineau proprement dit et fringille moineau, Vieill. — Gros-bec moineau , Tem. pag. 350, — Vulg. le moineau domestique, la paisse, La paisse de pot. Dessus de la tête d’un cendré bleuâtre dans le vieux mâle, d'un cendré brun dans la femelle et les jeunes ; une bande transversale sur l’aile. Vieux méle : talle du verdier ; longueur totale, 5 pouces. Dessus de la tête et occiput d’un cendré ( 332 ) bleuâtre; une large bande d'un marron pur part du dessus des yeux, descend sur l'oreille, et se dilate sur les côtés du cou; plumes du baut du dos moitié noires et moitié marron; une bande blanche sur l'aile ; lorums , gorge, devant du cou et milieu de la poitrme d'un noir foncé : les plumes de cette dernière partie bordées de blanc-cendré ; le dessous du corps, ainsi que les tempes, d'un cendré blanchätre ; bec noir. La femelle a le dessus de la tête et l’occiput d'un cendré brun ; une bande d’un jaune d’ocre au-dessus et derrière les yeux; sur l'aile une bande de même couleur ; lorums, gorge , devant du cou et milieu du ventre blanchâtre ; les autres parties inférieures d’un cendré roussâtre ; bec brun. Les jeunes, avant la mue, ressemblent beau- coup à la femelle, mais ils n’ont point les sour- cils jaune d’ocre : cette couleur est remplacée par du gris lésèrement roussâtre; et la bande de l'aile est peu marquée ; le bec est jaunätre ; les pieds sont livides. Var. B. D'un blanc plus ou moins pur, avee le bec noir dans le mâle. C. De couleur isabelle. D. A queue blanche. Cette espèce, qui est sédentaire et très-com- ( 333 ) mune, et qu'on ne rencontre que dans le voi- sinage des habitations, fait quatre à cinq pontes par année, de cinq à huit œufs très-variables, tant pour le fond que pour la disposition des taches. Les variétés sont rares ; la deuxième l’est en- core davantage que la première et la troisième. 117. FRINGILLE FRIQUET : Frengilla montana, Linn. Le friquet, Buff. — La fringille friquet, Vieill. — Gros-bec fri- quet, Tem. pag. 354. — Vulg. la paisse de saule. Dessus de la tête et occiput d'un rouge bai; deux bandes transversales sur l'aile. Vieux méle : taille de la linotte; longueur totale, 5 pouces. Dessus de la tête et occiput d’un rouge bai ; plumes du haut du dos moitié noires et moitié marron ; lorums, gorge et devant du cou, ainsi qu'une tache sur l'oreille d'un noir pur; tempes et un collier interrompu sur la nuque blancs; ventre et abdomen blanchâtres ; bec noir; iris et pieds noisette. La femelle est moins foncée en couleur ; le collier blanc est moins apparent , et le noir de la gorge moins étendu que dans le mâle. Les jeunes, avant la mue, ont les teintes en- core moins vives que celles de la vieille femelle ; la tache de la gorge et celle de l'oreille d'un ( 334 ) gris noirâtre et peu étendu ; le dessus de la tête et l'occiput d'un roux un peu grisätre, le mar- ron du dos remplacé par du gris jaunâtre, et le bec, qui est gris de corne, est jaune à sa base. Cette espèce, qui est sédentaire et assez com- mune, se tient de préférence sur les petits arbres , les buissons, dans les lieux frais, les saulaies, le voisinage des rivières, ete., où elle vit en troupes plus ou moins nombreuses ;. elle place son nid, qui est composé d'herbes sèches et de plumes, dans un trou d'arbre. La femelle y pond cinq à six œufs finement pointillés et tachetés de cendré et de rougeâtre, sur un fond d'un blanc sale, (e) Bec très-gros, pointu, et presqu'aussi épais que la téte à son origine. (Les ver- diers, gros-becs, etc. ) 118. FRINGILLE SOULCIE : Fringilla petronia ; Linn. Le moineau des bois ou soulcie, Buff.— La fringille soulcie, Vieill. — Gros-bec soulcie, Tem. pag. 348. — FVulg. paisse de noyer. Une tache blanche, arrondie vers l'extrémité des barbes intérieures de chaque rectrice ; une tache d'un jaune citron au-devant du cou ; moins vive dans la femelle , et peu appa- rente dans les jeunes de l’année. Vieux méle : taille de alouette des champs; longueur totale, 9 pouces 9 lignes; tarses courts. ( 33) Varié de blanc. de blond et de noir en des- sus; sourcils d'un blanc roussûtre, surmontés d’une bande brune plus étendue; parties infé- rieures d'un blane sale, varié de gris brun; une tache d’un jaune citron et de la largeur de l’ongle, au-devant du cou; dessous du bec et pieds jau- nâtres. La femelle, un peu moins grande que le mâle, en diffère peu au reste. Les jeunes ressemblent beaucoup aux vieux, mais la tache jaune du devant du cou ne parait bien qu'après leur première mue. La Soulcie, qui est sédentaire et très-rare en Anjou, habite les bois et les forêts, dont elle s'éloigne rarement , si ce n'est en hiver, qu’elle se répand dans la campagne, pour y chercher des alimens; se réunissant alors quelquefois aux bruans, verdiers et pinsons , avec lesquels on la prend de temps à autre. Pendant l'été, elle n’a encore été observée en Anjou, que dans les forêts de l'arrondissement de Baugé, où elle niche, mais dans des trous d'arbres; et, durant l'hiver, on la voit quelque- fois aux environs d'Angers, de Saumur et de Doué, où dans cette dernière commune elle est connue sous le nom de parsse de noyer, à cause, sans doute, de l'habitude qu'elle a de se tenir sur cette espèce d'arbre. (336) Cab. de MM. Guit., Court., Olhv., Guill. , Mill. ; le Mus. 119. FRINGILLE VERDIER : Fringilla chloris , Tem. Loxia chloris, Zinn. — Le verdier, Buff. — La fringille verdier , Vieill. — Gros-bec verdier, Tem. p. 346. — FVulg. le bruant (1), Le luneau bruant. Base de la queue, ainsi qu’une longue tache sur les rémiges d'un jaune pur; point de bande transversale sur l'aile. Vieux mûle au printemps : taille du moi- neau ; longueur totale, 5 pouces 6 lignes. D'un vert olive en dessus et en dessous ; gor- gerette, milieu du ventre, bord de aile, haut des rémiges et les trois quarts de la queue d'un _ beau jaune ; bec et pieds carnés. La femelle, qu est d'un vert olive un peu cendré, a le jaune des ailes et de K queue beaucoup plus pâle et moins étendu que dans le mâle, et le bec brun. Les jeunes, avant la mue, sont d'un brun ondé de verdâtre en dessus, d’un blanc jaunâtre et varié de taches oblongues brunes en dessous; le bec est brun, et le jaune des ailes et de la queue comme dans les vieux. (1) Le verdier n’est connu des oiseleurs de l’Anjou, que sous le nom de bruant; tandis qu’ils donnent ce dernier nom aux véritables serdiers. { 337 ) Les vieux et les jeunes mêles, à la mue d'été, prennent de légères franges cendrées en dessus et en dessous, qui disparaissent au prin- temps, au moyen de la mue ruptile. Cette espèce, qui est sédentaire et très-com- muné en Anjou, se tient de préférence sur les grands arbres qui bordent les prairies et les ri- vières, d’où elle fait entendre un gazouillement assez agréable, ainsi qu'un petit bruissement : tiritirit, qui est son cri de rappel ou de ré- clame. Son nid, qu'elle place à deux ou trois pieds de terre, souvent dans un buisson d’a- jones, est composé à l'extérieur d'herbes sèches et de mousse verte; l'intérieur est garni d’un peu de laine mêlée de bourre et de quelques crins. La femelle y pond quatre à cinq œufs d’un blanc bleuâtre, avec des points violâtres sur le gros bout seulement. 129. FRINGILLE GROS-BEC : Frengilla cocco- thraustes , Tem. Loxia coccothraustes, Zinn. — Le gros-bec, Buff. — Le gros-bec proprement dit et gros-bec d'Europe : coccothraustes vulgaris, V'ieill. — Le gros-bec, Tem. pag. 344. — Vulg. le pinson de mer ; le pinson royal , l’éboutonneux. Bec nacré, aussi gros que la tête ; barbes extérieures des cinquième , sixième, septième et huitième rémiges coupées carrément. Vieux méle : tulle du proyer; longueur 22 ( 938 ) totale, 6 pouces 9 lignes; envergure, 11 pouces 5 lignes. Tour du bec et des yeux, gorge et /orums norrs ; dessus et côtés de la tête d’un marron clair; un large collier cendré sur la nuque ; manteau d'un brun marron foncé; sur laile une tache longitudinale blanche; les cinquième, sixième , septième et huitième rémiges jettent un reflet violet métallique : elles ont leur ex- trémité tronquée sur les barbes extérieures, et échancrée sur les mtérieures; rectrices courtes, avec une large tache blanche sur chaque barbe intérieure; parties mférieures d’un roux vineux, mais les plumes anales et les souscaudales blan- ches; iris d'un cendré clair ; pieds carnés. La femelle, qui est un peu moins grande que le mâle, en diffère encore par ses cou- leurs qui sont moins vives, ainsi que par Ze dorum et la tache de l'aile, qui sont d'un gris blanchätre. Les jeunes, avant leur première mue , ont la gorge jaune; la tête d’un jaunâtre sale; les parties inférieures blanchâtres, avec les flancs r . . marqués de petits traits bruns. Cet oiseau , d’un naturel stupide, est séden- taire en Anjou; il habite les bois, qu'il ne quitte que pendant l'hiver, pour s'approcher des habr- tations ; on le rencontre alors par petites troupes (339 ) ( celles des nichées }, sur les arbres fruitiers de préférence , dont ils mangent les boutons; au printemps, ils s'en retournent par couples dans les bois pour y nicher ; c'est ordinairement à l'extrémité des arbres élevés, ou près de leur tronc , parmi le lierre, que ces oiseaux établis- sent leur nid, qui est composé de petites racines entrelacées avec de la mousse; le dedans est garni d'herbes, de laine et de crins. La femelle y pond quatre à cinq œufs d'un blanc légère- ment lavé de bleuâtre, et tachetés de brunître. Niche dans les forêts de Baugé, de Cholet ; quelquefois dans les îles de la Loire ; rarement sur les arbres-champètres. Assez rare. Cab. de MM. Court., Olliv., Guit., de la Perr.. Mall. ; le Mus. BOUVREUIL : PYRRHULA, Briss. Bec court , gros et bombé en tous sens; mandibule supé- rieure courbée vers le bout , l'inférieure plus courte et un peu relevée à sa pointe. Les Bouvreuils ont quelques rapports avec les fringilles ; comme eux ils ont les ailes et Les tarses courts, les narines en partie cachées par les plumes du front; mais leurs doigts sont entière- ment divisés. La mue est double dans presque toutes les espèces. Le mâle ne ressemble point ( 340 ) à la femelle , et les jeunes diffèrent des vieux jusqu'à la mue d'été, Leur nourriture consiste en graines, quel- quelois fort dures, qu'ils débarrassent de leur enveloppe; amsi que de boutons d'arbres frui- üers. 121. BOUVREUIL COMMUN : Pyrrhula vulgarts, Briss. Lo%ia pyrrhula , Linn. — Le bouvreuil, Buff.— Le bouvreuil pro- prement dit et bouvreuil d'Europe, Vieill.— Bouvreuil commun, Tem. pag. 338. — Vulg. le boutonnier, l’ébourgeonneur, le casse- boutornis. Abdomen et croupion blancs ; une bande blanchâtre sur l'aile. > Méle adulte: taille du moineau ; longueur totale , 6 pouces 5 lignes. Sommet de la tête, tour du bec, gorge, ailes et queue d’un noir brillant ; nuque et manteau cendrés; parties inférieures rouges, avec lab- domen et le croupion d’un blanc pur. La femelle diffère du mâle par le 6run rous- sétre qui remplace le rouge des parties infé- rieures. Les jeunes, avant la mue, ont la gorge et la poitrine d'un gris roussätre, le ventre fauve, la bande transversale de l'aile roussûtre. Cette espèce , qui est sédentaire, et dont le chant: prirout, pitte, pirout, pirot.…, qui est ( 341 ) propre aux deux sexes, et qu'ils font entendre en toutes saisons, ne manque pas d'agrément. On la rencontre, par petites familles, dans les champs, les vergers, etc. ; mais au printemps chaque couple se retire dans les bois pour y nicher. Le nid qui est placé à 1 ou 2 pieds de terre, dans un buisson , est composé à l'extérieur de petits brins de bruyères, ensuite de quelques racines chevelues et d’un peu de crin en dedans. La femelle y pond quatre à cinq œufs d’un blanc bleuûtre, avec quelques petites taches rouges, et d’autres d’un rouge obscur, plus rapprochées versle gros bout. Elle fait deux pontes par année. BEC-CROISÉ : LOXIA, Briss. Bec robuste, à mandibules croisées ou recourbées en sens inverse ; tarses courts. Les Bec-croisés vivent particulièrement de semences des arbres verts, qu'ils retirent faci- lement de leurs cônes avec l’une de leur man- dibule , tandis que l'autre sert de point d'appui. 422. BEC-CROISÉ DES SAPINS : Loæxia pytiopsit- tacus, Bechst. Le bec-croisé des sapins, Vieill. ÆEncycl. — Bec-croisé perroqueë ou des sapins, Tem. pag. 325. La pointe croisée de la mandibule inférieure ne dépasse point le dessus du bec. … ( 342 ) Vieux mäle : Valle de la pie-grièche rousse; longueur totale, 6 pouces ; envergure , 10 pouces 3 lignes. Bec fort et très-courbé ; plumes du dessus de la tête brunes, bordées de cendré-verdâtre ; | joues, côtés du cou et gorge cendrés ; croupion d’un jaune ohvâtre ; poitrine et ventre d’un jaune olivâtre, nuancé de cendré; sur les flancs, des taches longitudinales d’un cendré foncé ; cou- vertures inférieures de la queue brunes, avec chaque plume bordée d’une couleur plusclaire; iris et pieds bruns; bec noirâtre, moins foncé sur les côtés. La femelle ressemble beaucoup au mäle adulte; parties supérieures d’un cendré olivâtre, moucheté de brun cendré ; joues d’un cendré noirätre ; gorge et côté du cou d'un gris cendré, nuancé de brun; poitrine et ventre d’un jaune olivâtre, nuancé de cendré; croupion jaunâtre, nuancé de cendré; souscaudales blanchâtres, avec une large tache noirâtre au milieu de chaque plume. | Les jeunes de l'année sont d'un brun cendré en dessus, avec des taches plus foncées sur la tête et sur le dos; parties inférieures d’un gris blanchâtre, avec des taches longitudinalesbrunes; croupion et couvertures supérieures de la queue d'un cendré jaunûtre. Le méûle, aprés sa première mue, est en (343) dessus et en dessous d’un rouge ponceau, plus ou moins pur: plus foncé sur le dos, plus clair et nuancé de jaune sur le croupion ; souscau- dales d'un blanc lavé de rose, avec une large lache brunâtre au centre de chaque plume. Ces descriptions sont faites sur des mdividus qui n’ont que 6 pouces de longueur, et dont la base du bec n’a que 9 lignes d'épaisseur : carac- tère essentiel que M. Temminck donne au Bec- croisé commun ( Loæja curvirostra, Linn.). Néanmoins, je n'hésite point à réunir les indi- vidus que je décris ici, au Bec-croisé des sa- pins ( Loxia pytiopsittacus, Bechst. ); regar- dant comme le meilleur caractère essentiel de ces deux espèces, /e croisement parfait ou non du bec. D'après cela, le Bec-croisé, dont il est question, formera seulement une race de moindre taille du Bec-croisé perroquet ou des sapins de M. Temminck. Cette variété, que nous avons été à même d'observer un grand nombre de fois, est la seule qu'on ait rencontrée en Anjou. Elle est de passage accidentel, voyage par petites troupes de six à sept individus, et ne reste que quel- ques jours en chaque lieu. Ces oiseaux ont un petit cri de rappel, 2wp; guip, guip, qui les fait reconnaître en volant. Voici l'époque de leur apparition en Anjou : ( 344 ) le 20 juillet 1818, sur des souches de peuplier, près la Baumette ; le 28 août 1821, sur des arbres, près la rivière, à Villevêque; le 11 no- vembre 1821, le 20 septembre 1822, le 15 no- vembre 1825 , et le 4 décembre 1826, sur les arbres verts du Jardin des Plantes d'Angers, où M. Desvaux les à observés. Cab. de MM. Guit., Mill; le Mus. ETOURNEAU : STUBRNUS, Linn. Bec droit, entier, déprimé aa un angle étroit dans les plumes du front; à pointe obtuse et aplatie. Les Etourneaux sont des oiseaux de moyenne taille, dont le bec est presque aussi long que la tête. Ils ont les ailes et les tarses longs, la penne bâtarde extrêmement courte et grêle; les na- rines basales et à moitié fermées par une mem- brane voutée. Leur nourriture eonsiste en insectes et en baies. Ils vivent par troupes plus ou moins nom- breuses. Indépendamment de leur mue, qui est simple et ruptile, ces oiseaux éprouvent encore un changement périodique dans la couleur du bec et des pieds. 123. ETOURNEAU VULGAIRE : Surnus vulsa- rtS, Lann. L’étourneau ou sansonnet, Buff. — L'étourneau proprement dit et étourneau commun, Vieill, — Etourncau vulgaire, Tem. pag. 132. — J’ulg. le sansonnet. ( 345 ) Vieux méle au printemps : tulle du mau- vis ; longueur totale, 8 pouces 4 lignes ; enver- gure, 14 pouces. D'un noir brillant, changeant en vert et en violet, avec toutes les plumes de la tête, du cou et du corps efhlées, et terminées sur les parties supérieures par une petite tache trian- gulaire d’un blanc roussâtre ; bec jaune (1); pieds couleur de! chair. La femelle, au printemps, a beaucoup de points blancs sur les parties inférieures, et le bec est moins jaune que celui du mâle. Les vieux et les jeunes méles, aprés la mue, ont, avec les couleurs brillantes du vieux mâle au printemps, les taches des parties supé- rieures plus allongées et d’un roux clair; et celles des inférieures, de même forme, mais blanches. Les pennes alaires et caudales sont bordées de roussâtre; le bec est d'un noir bleuûtre, et les pieds sont d’un brun rougeûtre. Les vieilles et les jeunes femelles, aprés la mue, diffèrent des mâles à la même époque, par un plus srand nombre de taches, qui sont lunulées et très-rapprochées : rousses sur les parties supérieures, et blanches sur les infé- rieures. (1) Chaque année, le bec perd sa couleur jaune à l’époque de la mue, qui a lieu vers le mois de juillet, et la reprend vers celui de janvier. ( 546 ) Les jeunes, avant la. mue, sont sans taches, mais entièrement d’un brun cendré, avec la gorge et un peu le ventre blanchätres; le bec et les pieds sont grisätres. Cette espèce , qui est sédentaire en Anjou , vit en troupes nombreuses qu'on rencontre dans les pâturages, les prairies; souvent parmi les troupeaux ou bien réunies avec les corneilles, Ces oiseaux s'élèvent facilement, et appren- nent à parler. Les Etourneaux passent la nuit dans l'épaisseur des roseaux, des saules et même sur les grands arbres, où on les entend gazouiller , le soir et le matin. Vers la fin de mars, chaque couple se sépare pour s'occuper de la construction de son nid, qu'il place soit dans un trou d'arbre ou de vieux mur, ou bien sous le toit d'une maison ; il le compose de paille, de foin, et le garnit de plumes à l'intérieur. La femelle, qui fait deux couvées par année, y pond cinq à six œufs, de la grosseur de ceux de la grive, d'un bleu tendre lavé de vert clair et sans taches. (2) Bec comprimé , cultriforme. Les oiseaux qui composent cette section, sont de moyenne ou d'assez forte taille; ils vivent de fruits, de graines, d'insectes, etc. Leur mue ( 347 ) est simple; leur bec fort, tranchant et imitant, quoique grossièrement , une lame de couteau , les distingue parfaitement. CORBEAU : CORVUS, Linn. Bec robuste, droit , à bords tranchans, arrondi en dessus, comprimé latéralement, légérement courbé et ordinairement échancré vers sa pointe ; narines basales , recouvertes par des plumes sétacées , dirigées en avant. Les oiseaux qui composent ce genre , ont les ailes et les tarses longs. Leur odorat très-fin, qui fait découvrir à quelques espèces les ca- davres dont elles aiment à se repaître, joint à une défiance extrême, leur sert À éviter les pièges qu'on peut leur tendre. Les Corbeaux ont beaucoup d'intelligence, sont susceptibles d'éducation , deviennent familiers, apprennent facilement à parler, et jouissent, pour la plu- part, d'un instinct particulier, qui les porte à cacher les choses même qui leur sont inutiles. Ils ne font qu'une couvée par année, dont le mâle et la femelle, qui se ressemblent d’ailleurs , partagent l’incubation. Lorsqu'on les saisit, ils hérissent les plumes de la tête, et se défendent avec les ongles et le bec, dont il faut éviter les atteintes. On les divise en trois sections : les Corbeaux proprement dits, les Pies et les Geais. ( 348 ) (a) Corbeaux proprement dits. Bec gros et fort ; queue de moyenne longueur, arrondie ou coupée carrément ; penne bâtarde longue ; troisième et qua- trième rémiges les plus longues. Les oiseaux qui composent cette section, ont une marche #rave et posée, et ne sautent point comme font les pies et les geais. À l'automne , ils se réunissent en sociétés très-nombreuses (1), dont quelques espèces se séparent au prin- temps. Ils vivent de fruits, de graines, d'insectes, et quelques-uns de petits mammifères, d'œufs et de voirie, etc. 124. CORBEAU NOIR : Corvus corax , Lann. Le corbeau, Buff. — Le corbeau proprement dit, Vieill. — Corbeaw noir, Ten. pag. 107. Plumes de la gorge, du devant du cou et de la poitrine, étroites et terminées en pointe ; celles du dessus de la tête et de la nuque, soyeuses et comme décomposées ; première et sep- tiême rémiges égales; la deuxième plus courte que la qua- trième , et la troisième la plus longue de toutes. Méle adulte : taille d'une poule; longueur totale, 24 pouces; envergure, 4 pieds; la queue, qui est arrondie, dépasse les ailes de 9 lignes. Entièrement d'un noir lustré, mais à reflets (1) Le corbeau noir ne se réunit point en troupes, il vit seule- ment en familles jusqu’au printemps. (349 ) pourprés en dessus; pieds et bec noirs : ce der- mer long de 5 pouces; iris brun. La femelle et les jeunes ressemblent au mäle adulte; mais ceite première n’a que 21 “pouces de long, et 3 pieds 7 pouces de vol. Cette espèce, qui est sédentaire, a une odeur très-forte et désagréable. Elle est omnivore, vit par couples, dans les forêts ou les grands bois ; elle y choisit l'arbre le plus élevé pour y placer son nid, qui est composé de buchettes à l'exté- rieur, mais de mousse, de foin et de bourre en dedans. Vers le mois de mars, la femelle y pond trois ou quatre œufs verdätres, marqués de taches et de traits obscurs. Ces oiseaux, qui sont très-rares, vivent par couples, dont on ne rencontre jamais qu'un seul dans chaque canton, et qu'il habite constam- ment ; ils ne se réunissent point en troupes nombreuses à l'automne ; seulement on les ren- contre en petites familles, sitôt les couvées ter- minées : vivant ainsi jusqu’au printemps, époque où le père et la mère forcent les jeunes à sé- loigner. Habite les forêts de Baugé, de Cholet, de Ve- zins; les bois de la Frappinière, près Gonnord; ceux de Vaillé, etc. Cab. de MM. Guull., Court. ( 350 ) 125. CORBEAU CORNEILLE : Corvus corone, Linn. La corneille noire ou corbine, Buff. — La corneille corbine et Le corbeau corbine, Wieill. — Corneille noire, Tem. pag. 108. — V’ulg. la cornille, la cônille, la grolle, La grolle-charnière. Plumes de la gorge et du devant du cou roides et terminées en pointe; celles de la poitrine sont larges et arrondies ; pre- mière rémige plus courte que la neuvième, la troisième plus courte que la cinquième, et la quatrième la plus longue de toutes; bec aussi long que la tête, entaillé ct courbé à sa pointe. IWMéle adulte : un tiers moins grand que le L4 L4 précédent; longueur totale, 17 pouces; enver- sure, 2 pieds 8 pouces; la queue dépasse les ailes d'un pouce. Entièrement noir, mais à reflets pourprés en dessus; pieds et bec noirs, ce dernier long de deux pouces; iris brunâtre. La femelle, un peu plus petite que le mâle, lui ressemble au reste, ainsi que les jeunes. Après les couvées terminées, les Corneilles vivent en familles jusque vers le mois d’oc- tobre : époque où elles forment des bandes plus ou moins nombreuses, qui se réunissent quel- quefois aux corbeaux mantelés, aux freux et aux choucas, pour vivre ainsi en société Jjus- qu'au printemps. On les rencontre alors dans les prairies, les pâturages, ainsi que dans les champs nouvellement ensemencés; recherchant (30 )) si les insectes ou leurs larves, ainsi que les grains de blé nouvellement germés (1). Toutefois, ces bandes plus ou moins nombreuses, ne s’'abattent jamais sur un champ, avant qu’une ou plusieurs sentinelles se soient placées sur des arbres voi- sins, afin de pouvoir avertir la troupe, par un cri parüculer, du danger qu'elle peut courir. Mais sil vient à passer un: renard, un lièvre, un chat et même une chouette, ces oiseaux se lèvent aussitôt et vont crier tous ensemble au- tour de l’objet de leur crainte ou de leur aver- sion; ces clameurs cessant, aussitôt que les ob- jets qui les avaient fait naître disparaissent, les Corneilles ne tardent pas à s'éloigner: cependant quelques-unes d’entr’elles vont se percher sur des arbres assez rapprochés, d’où elles font en- tendre comme une espèce d’aboiement : low, clow, clow, qu'elles répètent trois ou quatre fois de suite, et auquel, d’autres, plus éloignées, répondent par le cri : /7-ofe, tir-oie, qu'elles (1) Indépendamment de cette nourriture, la Corneille vit aussi de charognes aïnsi que de poissons morts qu’elle rencontre au bord des rivières. Maïs nous avons été on ne peut plus surpris, étant avec M. Desvaux, sur le bord de la Mayenne, au mois de décembre 1826, de voir sept à huit individus de cette espèce, imi- ter en quelque sorte les mouettes dans la manière de prendre de petits poissons vivans, surtout des ablettes; avec cette différence, qu'ils allaient les manger à terre ou bien sur un mur voisin; tandis que les mouettes avalent les poissons, sitôt après les avoir pris. Nous avons fait les mêmes remarques en 1627, dans le même lieu, ainsi qu'à l'embouchure de l’Authion. . (352 ) prolongent beaucoup, surtout dans la première syllabe. __ Au mois de mars, chaque couple se retire pour vivre isolément, et s'occuper bientôt de la confection de son nid, qu'il place sur les arbres les plus élevés des bois et des forêts, amsi que sur les grands arbres champêtres. Ce nid, que ces oiseaux commencent dès les premiers jours d'avril, est confectionné avec des racines fibreu- ses, de la bourre, amsi que d’autres matières mollettes qu'ils substituent au besoin; ils l'en- tourent ensuite de buchettes et d'épines, comme celui de la pie, mais avec cette différence qu'il est toujours découvert en dessus. La femelle y pond cinq à six œufs longs de 18 à 19 lignes, d'un vert pâle un peu bleuâtre, marqués de taches irrégulières brunâtres, plus ou moims rapprochées. Sédentaire et très-répandue, surtout au nord de lAnjou. 126. CORBEAU FREUX : Corvus frugrilegus . Linn. Le freux ou frayonne, Buff. — La corbine freux ou frayonne, Vieill. — Freux, Tem. pag. 110.— V'ulg. le couâs, la grolle, la grolle de guerouée. Plumes de la tête et du cou soyeuses et comme décom- posées ; celles de la poitrine sont larges et arrondies à leur extrémité; première rémige plus longue que la neuvième ; les (353) troisième et quatrième égales et les plus longues de toutes; bec plus long que la tête, dénué de plumes à sa base (1), entier et à pointe droite ; aspect du précédent. Méle adulte : un peu moins gros que le. précédent; longueur totale, 17 pouces; enver- gure, 2 pieds 10 pouces; la queue, qui est arrondie, dépasse les ailes d’un pouce. Entièrement d’un noir brillant, mais à reflets pourprés en dessus, si ce ne sont les rémiges et les rectrices qui ont des reflets verts; 1ris d’un noir bleuâtre; tour du bec nu; pieds et bec noirs, ce dernier long de deux pouces. La femelle est un peu moins grande et moins brillante que le mäle. Les jeunes ne diffèrent du mäle et de la femelle adultes, que par le tour du bec qui est garmi de plumes : ce qui leur donne beaucoup de ressemblance avec l'espèce précédente; mais, à force d’enfoncer leur bec dans la terre, pour en retirer les larves d'insectes et les lombries, ces plumes finissent par disparaître totalement, même dans la première année. Var. B. Extrémité des rectrices, des couver- tures supérieures et inférieures de la queue, ainsi que des rémiges, des grandes, moyennes et petites couvertures des ailes, d'un cendré (1) Les jeunes n’ont point cette partie dénudée; elle est recou- verte de plumes, comme dans la corneille. * 23 (354) fonce; le reste comme dans le type de l'espèce. Très-rare. Mon cab. Cette espèce, qui ressemble beaucoup à la précédente, n’a pas comme elle une odeur forte et désagréable : ce qui tient sans doute à son genre de nourriture, qui ne consiste qu’en vé- sétaux, en vers et en insectes; aussi, pour l'é- criture, doit-on préférer les plumes de ses ailes à celles de la corneille, qui conservent tou- jours leur odeur pénétrante. Le Freux, qui est de passage périodique , arrive par troupes nombreuses, vers la mi-oc- tobre, un peu plutôt ou un peu plus tard, se- lon que la température est plus ou moins élevée, et repart vers la fin de mars. IL vit toujours en société, même ‘pendant les nichées. Ce sont les individus de cette espèce qui forment la plus grande partie de ces troupes presqu'innombrables que l’on voit sur les terres nouvellement ensemencées, ainsi que dans les pâturages, réunis avec les autres espèces de corbeaux, particulièrement avec les choucas ; mais dont la voix grave et sonore les en fait dis- tinguer facilement. Vers le soir, les Freux ar- rivent de différens points, souvent de plusieurs lieues, sur les arbres les plus élevés des futaies , pour y passer la nuit. Si1 les Freux, par la quantité de céréales qu'ils ( 355 ) détruisent, lorsque celles-ci ne sont encore qu’en lait ou nouvellement germées, causent quelque perte à l’agriculteur ; d'un autre côté, ces oi- seaux len dédommagent en quelque sorte par les larves d'insectes qu'ils recherchent avec avi- dité, surtout celles des différentes espèces de hannetons, qu'ils reconnaissent en terre, sans doute , par l'odorat; car il est à penser que ce n'est point au hasard qu'ils font leurs recherches ; et que c'était bien au fond de ces petits trous coniques, qu'on remarque dans les pâturages qu'ils fréquentent , et qu'ils pratiquent avec leur bec, que gissaient ces différentes larves. Ainsi, tout se trouve compensé, tant la nature est sage et prévoyante. Quant à la var. B, que nous avons figurée, pl. 3, afin de mieux faire connaitre cette régu- larité de taches qui la caractérise; dont nous n'avons vu que le seul individu qui est dans notre collection, et qui nous a été apporté, le 42 février 1827: peut-être n'était-1l pas seul ; et 1l est à croire que si deux autres Freux sem- blables, mâle et femelle, se rencontraient au printemps, ils s’'aparieraient entr'eux de préfé- rence. S'1l résultat de cette un'on des imdi- vidus semblables à leurs père et mère, comme on peut le penser : voilà une variété bien ca- ractérisée, qui se conserverait sans doute, par la génération, et qui pourrait être donnée en- ( 396 ) suite, par des Naturalistes qui n'auraient pas eu connaissance de cette aberration de la na- ture, pour une espèce nouvelle, modelée, il est vrai, sur l'espèce du Freux, comme l'est le corbeau mantele sur le corbeau corneille, et dont l'existence n’est peut-être due qu'à des cir- constances à peu près semblables. 127. CORBEAU MANTELÉ : Corvus cornix, Linn. La corneille mantelée, Buff. — La corneille mantelée et le corbeau mantelé , Vieill. — Corneille mantelée, Tem. pag. 109. Noir, à manteau et ventre gris-cendré; taille de la cor- neille. Méle adulte : longueur totale, 19 pouces ; envergure, J) pouces. Tête, gorge, devant du cou, poitrine, ailes, queue, bec et pieds noirs; dessus du cou et tout le corps d'un beau gris cendré; iris d'un gris blanchâtre. La femelle, un peu moins grande que le mâle, a le gris du corps nuancé de roussâtre, et le noir du devant du cou moins étendu. Cette espèce, de passage périodique, qui a beaucoup de rapports avec la corneille, tant par la forme du bec, que par celle des plumes qui garmissent le devant du cou et de la poi- trine, ainsi que par sa manière de vivre, arrive par troupes, dans les premiers jours de no- vembre, et repart au commencement de mars. (357) Elle se réumit aux corneilles, dont elle partage le genre de vie; on la voit aussi, quoique rare- ment , avec les freux; mais elle ne recherche , le plus ordinairement, que les individus de son espèce : c’est ainsi qu'on la rencontre formant des bandes nombreuses dans les planes ou les champs de l'arrondissement de Saumur ; elle est rare ailleurs dans l'Anjou. Elle a l'odeur forte de la corneille ; mais un peu moins dé- fiante qu'elle , elle se laisse plus facilement ap- procher. 128. CORBEAU CHOUCAS : Corvus monedula , Lann. Ze choucas , Buff. — La corneille -choucas et corbeau choucas , Vieill. — Choucas, Tem. pag. 111. — Vulg. le chotard, Le choquard. Occiput et parties supérieures du cou cendrés ; première et quatrième rémiges égales, la troisième plus courte que la deuxième ; tarses longs de 20 lignes; iris blanc ; taille du $eal. IMéle adulte : longueur totale, 13 pouces 5 lignes; envergure , 28 pouces. Occiput et partie supérieure du cou d'un gris cendré, tout le reste du plumage d'un beau noir , avec des reflets violets en dessus seule- ment; bec et pieds noirs. La femelle est dun noir moins foncé en des- sus, et ses reflets sont moins brillans. ( 358 ) Les Choucas, dont une partie est sédentaire, tandis que lautre est de passage périodique, vivent toujours en société, même pendant le temps des nichées, Ils se réunissent aux freux et rarement aux corneilles, à l'approche de l'hiver, pour former ces grandes volées, parmi lesquelles on les distingue facilement, soit par leur taille, qui est moitié momdre, où à leur cri perçant : 47an, tian, tian…., qu'ils ne cessent de répéter , et qui contraste avec les tons graves que font entendre les freux. Vivant comme ces dermiers, de graines, de vers et d'insectes, 1l était naturel que ces oiseaux se recherchassent ; aussi la portion voyageuse arrive et repart avec eux; celle qui est séden- taire niche dans des trous de grands édifices, de vieilles tours ou des clochers; rarement sur les arbres, mais toujours en société sur le même édifice. Dans les trous où ils veulent nicher, ils se contentent d'y rassembler quelques pailles ; mais, lorsqu'ils établissent leurs nids sur des arbres, ils les construisent à peu près comme celui de la corneille. La femelle y pond cmq à sept œufs gros comme ceux de la perdrix rouge, d’un bleu tendre, légèrement lavés de verdätre, ordinairement marqués de petits traits et de quelques taches grisätres; rarement sont-ils sans taches. Ils nichent dans les châteaux de Pouanceé, de ( 359 ) Beaupreau, la tour d'Oudon , le clocher de S.t- Florent-le-Vieil ; à la Hamonière, en Champi- gné; à Moriou, commune de Soulaire, etc. À Bauge, c’est sur des arbres qu'ils établissent leurs nids. Pendant l'hiver, ils sont communs dans les arrondissemens de Segré, de Saumur, etc. 129. CORBEAU cHoUC : Corvus spermologus , Frisch. Corvus monedula, var, Lath.; id. Tem. pag. 112. — La corneille chouc et corbeau chouc, Vieill. — Noms vulgaires du précédent, Première rémige un peu plus courte que la quatrième; les deuxième et troisième égales; tarses longs de 18 lignes ; iris d’un cendrée bleuâtre; de petits points blancs autour des yeux des vieux; point de gris-cendré à l'occiput ni sur le cou; moins grand que le précédent. Méle adulte : longueur totale, À pied; du tarse, 18 lignes; du doigt du milieu, 16 lignes; du bec, 13 lignes; envergure, 2 pieds. Entièrement noir, avec des reflets pourpres, violets et verts sur les parties supérieures ainsi qu'à la poitrine ; un croissant d'un noir très foncé de chaque côté de la tête; queue légère- ment arrondie; de petits points blancs autour des yeux ; bec et pieds noirs. La femelle a moins d'éclat que le mâle; et on distingue à peine les petits points blancs du tour des. yeux. ( 360 ) Les jeunes de l'année sont d'un noir lavé de grisätre, plus pâle sur les parties mférieures; iris cendré; pas un point blanc autour des yeux. MM. Frisch, Brisson, Buffon et Montbeil- lard regardent le Chouc comme devant former une espèce particulière; tandis que MM. La- tham, Gmelin et Temminck ne le considèrent que comme une variété du choucas. Cependant cette dissimilitude dans la taille ainsi que dans la proportion des rémiges, etc. , caractères observés avec beaucoup de soins par M. Vieil- lot, ont déterminé ce savant ornithologiste à le conserver comme espèce. Dans tous les cas, que cet oiseau soit considéré comme une espèce distincte du choucas, ou bien comme formant une race, ou seulement une simple variété de cette espèce, nous avons cru devoir le présenter avec les caractères qui lui sont particuliers. Ces oiseaux ont les mœurs et les mêmes ha- bitudes que le choucas; mais ils s’éloignent peu, dit-on, de leur demeure , et y reviennent chaque soir, tandis que les choucas n’habitent les vieux édifices que pendant l'été. La femelle pond dans un trou de muraille cinq à sept œufs d’un blanc bleuâtre, marqués de taches et de points olhivâtres , et d’autres d’un gris cendré ; ils sont de la taille et de la forme ( 361 ) de ceux de la pie, et par cela même moins gros que ceux du choucas. Les Choucs habitaient le château du Plessis- Bourré, avant que les choucas les en eussent fait fuir ; cependant quelques couples y .sont sans doute revenus, ou bien ces oiseaux résident dans d’autres lieux peu éloignés de celui-ei , si nous en jugeons toutefois par plusieurs jeunes individus apportés à Angers, et qu'on nous dit être provenus de ce côté. (b) Pres. Bec médiocre, à mandibule supérieure courbée en arc, l'inférieure droite ; queue étagée, très-longue ; penne bâtarde alongée et échancrée; troisième et quatrième rémiges les plus longues de toutes. Les Pies, qui sont omnivores, ont beaucoup de rapports avec les corbeaux proprement dits; mais leur longue queue étagée les en distin- guera au premier aperçu; leur marche aussi est différente , et se compose, comme celle des geais, de plusieurs sauts rapprochés. Des Pies et des geais, M. Vieillot en a formé de chacun un genre particulier ; mais que nous n'admettons avec M. Temminck que comme sections du genre corbeau. 130. PIE COMMUNE : Corvus pica, Linn. La pie, Buff.— La pie proprement dite et pie à ventre blanc: pica melanoleuca , Pieill. — Pie, Tem. pag. 113.— Pulg. une tiargof, ( 362 ) Méle adulte: grosseur du geai; longueur totale , 18 pouces; de la queue, 9 pouces. Scapulaires, poitrine et ventre d'un blanc pur; toutes les autres parties d'un beau noir; mais la queue, qui est d’un noir verdâtre, a des reflets violets et bronzés; iris, bec et pieds noirs. La femelle, un peu plus petite que le mâle, a les couleurs moins vives. Var. B. Pie blanche. Cab. de MM. Guit., Olliv. Var. GC. Pie isabelle. Cab. de MM. Court. , Guit. Var. D. Pie tapirée de blanc. Cab. de M. de la Perr. La Pie, qui est très-commune et sédentaire, commence son nid vers la fin de l'hiver; elle le place ordinairement au sommet des arbres les plus élevés, rarement sur un petit arbre ou un buisson. Elle le compose de racines entrelacées et cimentées avec de la terre boueuse , le garnit intérieurement de quelques matières mollettes , l'entoure et le couvre de branches épineuses. La femelle , qui ne fait qu’une seule couvée par an, y pond sept à huit œufs d'un vert blan- châtre , tachetés de gris cendré et de brun oh- vâtre. : (ce) Geaïs. Bec médiocre , courbé brusquement à la pointe de la mandi- bule supérieure ; queue moyenne , coupée carrément ou légére= 9 ( 365 ) ment arrondie ; penne bâtarde courte et arrondie à son extré- mité; quatrième et cinquième rémiges les plus longues de toutes. Les (reais sont curieux, vifs et eriards ; leur nourriture consiste en fruits, graines et insectes. 131. GEAI cOMMUN : Corvus 2landarius , Linn. Le geai, Buff. — Le geai proprement dit et geai glandivore : gar- rulus glandarius, F’ieill, — Geai, Tem. pag. 114. — Vulg. le ricard, un jaques. Méle adulte : taille du choucas; longueur totale, 13 pouces 6 lignes; envergure, 21 pouces. Fête couverte de plumes longues et effilées, susceptibles d'érection, d'un cendré rougeûtre , ainsi que tout le reste du corps; sur le pli an- térieur de l'aile, deux rangs de plumes rayées transversalement de noir et de bleu tendre; bec noir ; iris bleuâtre ; une moustache noire. La femelle a les couleurs moins vives, et sa huppe est moins allongée que celle du mâle. Les jeunes, avant la mue, ont du bleu à la naissance de la queue, ainsi que sur les bor- dures des pennes alaires. Cette espèce, dont un grand nombre est sé- dentaire , tandis que l'autre portion, qui est voyageuse, arrive au mois de septembre, et s'en retourne vers la fin de l'hiver, est très-ré- pandue, surtout dans le nord de lAnjou, où il ( 364 ) y a beaucoup de chênes et de châtaigniers, dont les fruits sont les alimens qu’elle préfère à toute autre nourriture. Indépendamment du eri aïgre et perçant que jette le Geaï, lorsqu'il est agité par quelque pas- sion, ou qu'il éprouve quelque crainte, il fait encore entendre, mais au printemps seulement, un léger gazouillement , à voix basse (1), quil remplace souvent par limitation de la voix des oiseaux, et même de quelques quadrupèdes, qu'il est à portée d'entendre. C'est ainsi quil rend parfaitement le chant de la perdrix rouge, de même que le bêlement de la chèvre. Son nid, quil place sur les pommiers ou autres petits arbres, est entièrement formé de racines , dont les plus menues garnissent le de- dans. La femelle y pond sept à huit œufs d'un gris verdâtre, couverts de très-petits points et de traits brunâtres très-rapprochés, qui sont plus foncés en couleurs et plus marqués vers le gros bout, où 1ls forment une espèce de couronne ; d’autres fois, cette couronne est placée sur le petit bout , ou bien n'existe d'aucune façon. RE (1) Ce gazouillement n’est peut-être que le résultat de la repré- sentation imparfaite et confuse du chant de quelques petits oiseaux, si l’on en juge par la difficulté de pouvoir bien l’exprimer. ( 365 ) (3) Bec quadrangulaire ou prismatique. Les oiseaux de cette section sont peu nom: breux en espèces, et répartis en deux genres seulement : le genre Pique-Bœuf et le genre Sittelle ; ce dernier seul va nous occuper. SITTELLE : SZ7TA, Linn. Bec fort, droit, entier, comprimé latéralement et cunéi- forme à sa pointe ; narines arrondies, recouvertes par les plumes du capistrum ; langue courte , large à sa base, bifide à sa pointe ; pouce long, avec son ongle trés-fort et trés- crochu. Les Sittelles ont beaucoup des habitudes des pics; mais elles grimpent aux arbres dans tous les sens, tandis que les pics ne les gravissent que de bas en haut. Leur langue, non plus, n’est pas extensible, et leur queue ne les sou- tient point dans leurs trajets. Elles ont aussi des rapports avec les mésanges : comme elles, lors- qu'elles ont rencontré une noix, une graine de chanvre ou de soleil, qu’elles aiment beaucoup , et même un fragment d'écorce qui récèle quel- qu'insectes, elles les assujettissent entre leurs pieds, pour pouvoir les percer ou les briser plus facilement à coups de bec. Leur mue est simple. ( 366 ) 152. SITTELLE TORCHEPOT : Sz/4a europæa , Linn. £a sittelle ou torchepot, Buff.— La sittelle proprement dite , Vieill, — Sitelle torchepot, Tem. pag. 407. — Vulg. l’épeic, le peic- maçon , Le maçon. WMéle adulte : taille du rossignol, mais plus trapu ; longueur totale, 5 pouces 3 lignes ; du bec , 8 lignes; envergure, 9 pouces 8 lignes. Parties supérieures d’un cendré bleuâtre; les inférieures d'un roux fauve, qui s'éclaireit et devient blanchâtre sur la gorge, mais qui se fonce en roux-marron sur les flancs; souscau- dales blanches, bordées de roux; une bande noire part du bec, passe par les yeux, s'étend sur l'oreille et les côtés du cou; queue courte, coupée carrément, noire, avec une tache blanche vers le bout; extrémité des quatre rectrices ex- térieures, de chaque côté, marquée de cendré ; les deux intermédiaires entièrement d’un cendré bleuàtre ; pieds robustes, jaunâtres, à tarses courts ; 1ris noirâtre. La femelle, un peu plus petite que le mâle, a la bande de l'œil d’un noir moins foncé, et en général les couleurs moins pures. Les jeunes ressémblent à la femelle. Cette espèce , qui est sédentaire, se tient sur le tronc ou les branches des grands arbres, de préférence sur les novers et les châtaigniers, ( 367) qu'elle parcourt dans toutes les directions, afin de rencontrer des imsectes qu'elle force souvent à sortir de l'écorce, en la frappant à grands coups de bec. En gravissant ainsi les arbres, elle fait en- tendre à chaque instant son cri : Z7@, ia tia, ia ti@, tia tia lia, tia tia tia, qu'elle répète vivement, sur le même ton, et en le précipitant de plus en plus; mais au prihtemps, le mâle à un petit chant d'amour, QUETiC; QUETICs.…. ASSEZ varié. La Sittelle niche dans un trou d'arbre, dont elle diminue l'entrée avec de la terre boueuse ; maconnant aussi et fermant hermétiquement , avec la même substance, toutes les autres ou- vertures qui peuvent communiquer au trou qu’elle à choisi, et dans lequel la femelle dé- pose, sur un lit de feuilles sèches et de bois vermoulu, d'autant plus épais que le trou est plus profond, sept œufs blancs, légèrement ponctués de rougeñtre (1). Lorsqu'on vient à l'in- quiéter sur ses œufs ou sur ses petits, elle siffle comme font les mésanges en pareille circons- tance. C’est aussi dans un trou d'arbre que la Sittelle se retire pour y vasser la ruit. Assez commune dans les futaies, ainsi que sur les noyers et les châtaigniers. (1) Souvent deux de ces œufs sont clairs. (368 ) FAMILLE DES TÉNUIROSTRES : 7enuirosires. Bec entier, grêle, long et généralement arqué. Les oiseaux compris dans cette famille, sont tous de petite ou de moyenne taille, et ne vivent que d'insectes. HUPPE : UP UPA ,; Linn. Bec beaucoup flus long que la tête, entier, faiblement arqué, glâbre et triangulaire à sa base, convexe en dessus, légèrement comprimé sur les côtés et presque obtus; mandi- bule supérieure plus longue que l’inférieure ; queue à dix rec trices ; une huppe sur la tête. Les oiseaux qui composent ce genre, sont remarquables par deux rangées de plumes alon- gées, qui forment une huppe sur la tête. Ils vivent d'insectes ou de leurs larves qu'ils re- ürent de la terre humide, au moyen de leur long bec. Le mâle et la femelle diffèrent peu l'un de l'autre; mais les jeunes de l'année ont le bec plus droit et plus court que celui des vieux. La mue est simple. 133. HUPPE ORDINAIRE : /pupa epops, Lann. La huppe, Buff. — La huppe ou le puput, Viell. — La huppe, Tem. pag. 415. — F'ulg. la puput. Méle adulte : un peu moins gros que le ( 369 ) merle ; longueur totale, 10 pouces 7 lignes; du bec, 2 pouces; envergure, 16 pouces 6 lignes. Sur la tête, une longue huppe arquée, sus- cepüble d'érection, composée de deux rangs de plumes allongées, rousses et terminées de noir; mais quelques-unes de celles du milieu ont du blanc entre ces deux couleurs; le reste de la tête, la gorge, le cou et la poitrine sont d'un roussâtre vineux; et les autres parties in- férieures d’un blanc roussâtre, avec quelques taches oblongues sur les flancs; le dos, qui est d’un gris roux, est traversé, ainsi que les ailes, de bandes blanches et de bandes noires; crou- pion blanc ; queue noire, avec un large croissant transversal blanc, dont les pointes sont tournées en dehors; bec noir au bout, couleur de chair à sa base; iris et pieds brunûtres. La femelle, qu est un peu plus petite que le mâle, a sa huppe moins longue. Les jeunes de l'année ont le bec moins long que celui des vieux. Cette espèce, de passage périodique, arrive vers la mi-avril, quelquefois plutôt, et repart vers la fin de septembre. Elle habite les heux sablonneux, les terrains de landes, les pâtu- rases bas et humides, autour des bois, etc., où elle trouve, surtout en fouillant la terre avec son longs bec, les vers et les insectes qui com- 24 ‘ ( 378 ) posent sa nourriture; surtout beaucoup de larves de hannetons ( vulg. turcs), qu'elle recherche de préférence; aussi, sous ce rapport, mérite- t-elle la protection de l'agriculteur. La huppe, qui vit solitaire, est presque tou- jours à terre, où elle marche gravément; rare- _mént se perche-t-elle, si ce n’est lorsqu'on la fait voler; cependant, au printemps, le mâle se lient ordinairement sur les petits arbres, d’où il fait entendre son chant, wpuput, exprimé sur le même ton, et qu'il répète une grande partie de la journée; mais vers la fin de juin, époque où les couvées sont termimées, il cesse totale- ment de chanter. À chaque fois qu'il reproduit son chant, il fait un mouvement avec la tête, qui ramène son bec vers la poitrine : la huppe est alors bien redressée, comme cela arrive aussi, lorsque ces oiseaux éprouvent un mouvement de surprise ou de colère; dans toute autre circonstance, cet ornement est couché horizontalement sur la tête. La femelle pond, sur le bois vermoulu, dans un trou d'arbre, à une moyenne hauteur, cinq à six oeufs lobe , d'un blanc légèrement bleuñtre, sans taches, mais tèsdécérement on- dés de cendré, et moms gros que ceux de l'é- tourneau. L'odeur forte et musquée qui s'exhale de (371 ) ces trous, n’est pas due, comme le prétendent les gens de la campagne, à des excrémens de chien qui entreraient dans la confection du nid; mais probablement elle est produite par les dé- jeclions des jeunes oiseaux, réunies aux débris des insectes qui ont servi à les nourrir. GRIMPEREAU : C£RTHIA, Linn. Bec médiocre , plus ou moins arqué, légèrement trigone , comprimé par les côtés, grêle , pointu et entier ; queue roide, un peu arquée, formée de pennes pointues. Les oiseaux qui composent ce genre ont les narines basales, placées dans une rainure et à demi-close par une membrane ; la langue car- ülasineuse et aiguë ; la penne bâtarde, les ailes et Les tarses courts ; la première rémige moins longue que la septième. [ls grimpent contre les arbres, à la manière des pics, en s'appuyant de leur queue. Leurs mœurs, leurs habitudes , ainsi que leur genre de nourriture, étant éga- lement semblables , il ne leur manque pour être de véritables grimpeurs, que la forme du bec, et d'avoir deux doigts disposés en avant et deux en arrière , mais les leurs sont placés 3-1. Ils ont aussi les plus grands rapports avec les tichodromes, mais leur queue les en distinguera facilement. Le mâle, la femelle et Les jeunes diffèrent peu entr'eux. La mue est simpie. (372) 434. GRIMPEREAU D'EUROPE: Certhia familiariss Linn. Le grimpereau , Buff. — Le grimpereau proprement dit, Vieill. — Le grimpereau, Tem. pag. 410.— Vulg. le gravouillard, le gravouillou , la gravelette, le grignon. Méle adulte: taille du troglodyte; longueur totale, 5 pouces 5 lignes. j Parties supérieures variées de roux, de noi- râtre et de blanc : cette dernière couleur occupe le milieu de chaque plume , et forme sur loi- seau de petites hachures ; tour des yeux et sour- cils blanchâtres ; pennes alaires brunes , termi- nées de blanchâtre , et marquées vers le milieu d’une petite bande transversale d’un jaune rous- sâtre, qui n’atteint pas les deux rémiges exté- rieures; croupion et dessus de la queue roux ; queue étagée, roussâtre , à pennes pointues et comme usées par le bout; gorge, poitrine et ventre blancs ; abdomen d'un blanc roussâtre ; bec arqué, long de 6 lignes, noirâtre, avec sa base inférieure d’un blanc jaunâtre ; iris et pieds noisette. La femelle à ses teintes un peu plus pâles. M. Temminck fait remarquer que /es jeunes avant la mue ont le bec presque droit. Cette espèce, qui est sédentaire , est très- commune partout où il y a des arbres, dont elle parcourt le tronc avec vitesse, pour se pro- (373) curer des insectes qui servent à sa nourriture ; en faisant entendre de temps en temps des cris assez forts, mais bien différens de ceux qu'elle profère en volant d'un arbre à un autre, et qui ne sont que de petits cris faibles, mais aigus. Elle passe la nuit dans un trou d'arbre, et c’est aussi à qu’elle niche , sur un lit de mousse et d'herbes fines. La femelle pond six à sept œufs blancs, marqués de points rougeâtres très-rap- prochés vers le gros bout, un peu moins longs que ceux de la mésange nonnette, et auxquels ils ressemblent assez. TICHODROME : T{ZCHODROMA , Ills. Bec trés-long , gréle, entier, pointu et arqué, légèrement déprimé et triangulaire à sa base, et faiblement arrondi au reste ; langue dilatée à sa base, trèés-pointue, garnie de petits crochets sur les côtés, susceptible de s’allonger ; ongle postérieur grêle, courbé et aussi long que le doigt ; queue à rectrices égales et à baguettes faibles. Le genre Tzchodrome d'Illiger , et adopté par M. Temminck, correspond aux échelettes ou grimpereaux de muraille de M. Cuvier , de même qu'au genre Piechion ( petrodroma), de M. Vicillot, et n’est qu'un démembrement de celui des Grimpereaux (certhia), de Linnée ; dont on les distinguera au premier aperçu, à leur queue lésèrement arrondie et à baguettes faibles; tandis que les srimpereaux ont les pennes de celle-ci usées, roides et piquantes. ( 374 ) Les Tichodromes ne grimpent pas à la manière des grimpereaux , mais se cramponnent aux rochers au moyen de leurs grands ongles , ou bien se tiennent en l'air contre leurs parois, en battant fortement des ailes; afin de découvrir les insectes dont ils se nourrissent , surtout les araignées et leurs œufs qu'ils recherchent de préférence. 139. TICHODROME ÉCHELETTE : Zchodroma phænicoptera , Tem. Certhia muraria, Linn. — Le grimpereau de muraille, Buff. — Le picchion de muraille : petrodroma muraria , Wieill. — Ticho- drome échelette : tichodroma phœnicoptera , Tem. pag. 412. Méle adule : talle de lalouette des champs; longueur totale, 6 pouces 6 lignes ; envergure, 10 pouces 6 lignes. Tête et parties supérieures du corps d'un cendré clair; ailes noirâtres, avec une très- large tache d'un beau rouge vif, qui s'étend sur les couvertures supérieures et une partie des rémiges, qui sont les unes et les autres bordées extérieurement de blanchâtre ; les ré- miges sont en outre marquées à quelque dis- tance de leur pointe et sur leurs barbes inté- rieures , de deux taches d’un blanc pur; queue noire , termimée de cendré et de blanc; gorge et devant du cou d'un gris blanc ; mais pendant le temps des amours seulement, ces deux parties (0675 ) sont d'un noir pur ; dessous du corps d'un cendré noirâtre; bec et pieds noirs, le premier lons de 13 à 14 lignes. M. Temminck fait remarquer que cette es- pèce est sujette à une double mue qui ne change les couleurs qu’à certaines parties du mâle, en lui donnant au printemps du noir à la gorge et au devant du cou, amsi que du cendré foncé sur le haut de la tête; mais que ces couleurs disparaissent après l'éducation des petits ter- minée. La femelle est semblable au mâle, mais la gorge et le devant du cou ne prennent jamais de noir; ces parties sont toujours d’un cendre blanc, mais plus pâle que dans le mâle en plu- mage d'hiver. Cette espèce, qui est rare en Anjou, ne fait qu'y passer périodiquement ; au printemps, vers la fin de février ou dans les premiers jours de mars; et à l’automne, vers le commencement d'octobre; ne s'arrêtant que quelques jours à chaque fois. On la rencontre toujours isolément, volant où cramponnée contre les srands édifices, les vieilles murailles, les clochers, les chemi- nées , ainsi que les rochers coupés à pic, pour chercher les araignées dont elle se nourrit. Les lieux où elle a été remarquée et qu'elle affectionne davantage, sont, à Angers, le château ( 376 ) et ses environs, le clocher de Saint Maurice , le Muséum, côté du jardin, la tour Saint Aubin, et quelques cheminées de la ville. M. le curé de Rochefort l’a aussi remarquée contre les rochers de Dieuzie, petite ile de Rochefort-sur-Loire, où elle revient tous les ans. En 1809 , un individu fut pris dans une des chambres de l'Académie ; 11 nous fut impossible de le conserver vivant, malgré la précaution que nous primes de lui donner des araignées , et 11 périt le deuxième jour de sa captivité. Cab. de MM. Court., Guit., Mull. FAMILLE DES SYNDACTYLES : Syndaclyi. Bec allongé, quadrangulaire , entier, droit ou un peu arqué ; jambes dénuées de plumes à leur partie inférieure ; doigts 3-1, les extérieurs soudés dans une grande partie de leur longueur ; queue à douze rectrices. Les oiseaux qui composent cette famille ont les tarses très-courts; aussi ne marchent-ils point ou rarement; mais en récompense ils ont un vol rapide. Ils se reposent sur les branches du rivage, où ils attendent le moment de se jeter sur leur proie, qui consiste en poissons pour les uns et en insectes pour les autres. Leur mue est simple. Ils nichent dans des trous pratiqués en terre, au bord des eaux, 1042 ) MARTIN-PÉCHEUR : 4LCEDO, Linn. Bec long, droit, fort, gros et à bords trés-légérement dentelés vers le bout ; ailes et tarses courts ; troisième rémige la plus longue. 136. MARTIN-PÉCHEUR ALCYON : Æ/cedo risprda , Lainn. Le martin-pécheur, Buff.— Le martin-pécheur proprement dit , Vieill. — Martin-pécheur alcyon, Tem. pag. 423. — Vulg. le pécheux. Méle adulte : taille du proyer ; longueur totale, 7 pouces; du bec, 18 à 20 lignes; en- vergure , 10 pouces. Parties supérieures d’un vert bleuâtre, mar- quées de petites taches d’un bleu d'azur sur le dessus de la tête, du cou et des ailes ; tout le milieu du dos, ainsi que le croupion et les cou- vertures supérieures de la queue, d’un beau bleu tendre et brillant ; lorums roux, ainsi qu'une tache de même couleur derrière loeil ; cette dernière est suivie d’une autre tache, mais blanche, qui s'étend sur les côtés du cou; gorge et devant du cou blancs; le reste des parties in- férieures d’un beau roux, plus clair sur le mi- lieu du ventre; iris grand et brun; pieds rouges en hiver, rougeâtres en été ; bec noirâtre , rou- geâtre à sa base. La femelle, qui est plus petite que le mâle, ; 24 bus. (378) a ses couleurs bleues lavées de vert et ses autres teintes plus foncées. Les jeunes ont le vert bleuâtre des parties supérieures très-foncé ; le roux des inférieures nuancé de jaunâtre , le bec entièrement noir, et les pieds couleur de chair nuancée de noi- râtre. Cette espèce, qui est sédentaire, habite le bord des rivières et des ruisseaux , où elle vit solitaire. Elle est très-défiante, et part bientôt en filant sur les eaux , faisant entendre alors un cri assez aigu : #2€, qui ressemble , quoique plus fort , à celui de l'accenteur mouchet. Klle ne va pas loin , et se repose bientôt sur une branche qui s’avance sur les eaux, de préférence, afin d'être plus à portée de tomber sur sa proie, qui consiste en petits poissons qu'elle avale bientôt , et dont elle rejette, après la déglutition opérée , les parties dures et non digérables. C'est au bord escarpé des rivières et des ruis- seaux, dans un trou de rat d’eau ou d’hirondelle de rivage, que la femelle pond, sans faire de nid, sept à huit œufs oblongs et blancs comme de l'ivoire. Beaucoup de personnes, dans Île département de Maine et Loire, suspendent cet oiseau au plafond de leur maison , avec un fil passé au travers du corps, dans la certitude d'avoir par C1 ( 379 ) ce moyen un très-bon éaromèétre; mais elles n'obtiennent qu'un 2ysromèétre, qu'elles au- raient pu se procurer avec tout autre corps pesant, soutenu par un fil semblable. Très-commun sur la Loire, et un peu moins sur les autres rivières. Fin du premier Volume. SM ÿ EL) s dË L + ontla une an Cl ce 29219 + EME AIR Fa tunm 7 : AN D:2YUS HA AT hs 00 ot, po) Re } l AA AT AIR OT EE LUN ru ï RU TAN E RE De APTE ©, à nf Hg L | ,) À \ no } nr a | | AU OUT 4 (ALT : ? ue Le i ; [! 1.1 À p À I Het ui h j ] ) 0 LL $ Û AD I; À uit V } | au 11 u l n ÿ | A | ( 11 | 4 THSONIAN INSTITUTION NOIINLILSNI NVINOSHIIWNS S31yv4 K NS S 3 INS SE He 7 is C4 NYVINOSHLIWS SMITHSONIAN NVINOSHLINS NOSHLINS S31YVUGIT LIBRARIES SMITHSONIAN SK [THSONIAN NOILNLILSNI NOILNLILSNI INSTITUTION NOILNLIISNI NVINOSHIINS S314V S3IUVYH8IT LIBRARIES SMITHSONIAN INSTITUTION INSTITUTION NOSHLINS S3IUVH9IT1 LIBRARIES. 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